À l’étranger. […] Je ne répète pas ici les reproches que les étrangers font généralement aux Français. […] Nous sommes très susceptibles à propos de tout ce qui se dit de nous à l’étranger. […] Quant à ceux qui voient leur patrie occupée par l’ennemi, Nous comprenons combien cela leur doit être pénible d’être soumis à l’étranger. […] En Italie, les questions pour ou contre ont été largement débattues et les commentaires se sont répandus à l’étranger.
Soit que ceux-là fussent des étrangers, soit qu’ils eussent quitté l’Europe quoique y étant nés, ils y apportèrent un triple langage : idioma trifarium attulerunt . […] L’initiation vint d’Orient, apportée par des étrangers juifs, maures, sarrasins, ou rapportée par les Croisés, et cette initiation donnait aux mots un triple sens. […] En revanche il les aurait exposées à des peuples de langue étrangère et il aurait dépassé son mandat. […] X. — La troisième hérésie opposée à notre vulgaire est la vaine gloire de s’exprimer dans une langue étrangère ; la quatrième de ce que l’œuvre se trouve dans la parité, l’égalité que le vulgaire met entre les hommes d’une même langue ; la cinquième vient de la bassesse d’âme. […] Ils ont été tous trois des saints dans leur vie privée : si étrangers aux choses du monde que leurs œuvres nous apparaissent aujourd’hui presque sans rapport avec l’art de leur temps.
Souvent, le mouvement psychique d’une Ode est si exclusivement classique, et semble si étranger aux besoins animiques nouveaux d’un peuple, que l’Ode reste toute lumineuse dans sa lumière de pierre précieuse admirablement taillée, mais froide et un peu lourde. […] Il a peut-être aussi le tort d’avoir poussé la réforme de la langue à un degré de raffinement qui l’a étrangement compliquée, en la mélangeant avec des éléments antiques, étrangers et régionaux, qui détruisent un peu cette émouvante unité tonale qui est le caractère essentiel de la première réforme carduccienne. […] Mais en réalité l’âme hellénique lui demeure étrangère. […] Mais dans la métaphysique de l’histoire il représente le point de convergence des énergies de la péninsule, des énergies occultes, étrangères, alors même qu’il les exprimait, à la vie politique et esthétique de tous. […] Ainsi, deux éditeurs parisiens continuent à imposer au public français les œuvres de deux écrivains italiens, vieux à la besogne et absolument étrangers à tout le renouveau esthétique et littéraire de l’Italie contemporaine.
Il était lié avec d’autres ministres étrangers : Smith, Murray. […] Rome est remplie d’employés, de prêtres et d’étrangers ; c’est le siège de deux cours et c’est la ville des ruines. […] J’ai ouï dire qu’en France on appelait « Prix d’étranger » quelque chose d’analogue. […] Nous en exportons jusqu’à 800 000 par an, et pourtant notre population restante est de 34 684 653 habitants, sans compter 1 150 235 nationaux temporairement à l’étranger. […] Enfin Nîmes : C’est une ville qui mérite de fixer l’attention d’un étranger instruit, ou qui veut s’instruire… Je fus invité à un bal, où ma qualité d’étranger me valut le premier rang, privilège dont l’étranger ne jouit bien qu’en France, tandis qu’en Angleterre, et surtout en Espagne, le titre d’étranger est une offense.
Pas une seconde, il ne se fût arrêté à la pensée de donner sa fille à un étranger, à un étranger inconnu et de moyenne fortune. […] Il devait bien rire, à part soi, en voyant ce naïf étranger accepter pour argent comptant toutes les balivernes qu’il lui débitait. […] Ce mariage à l’étranger, et ce mariage-là, surtout, était bien singulier… Je croyais tout fini, tout commençait peut-être ? […] ce texte, qui paraît étranger à la topographie, n’est pas autre chose que la description de la principale curiosité naturelle de Pianosa ! […] Pour les étrangers qui débarquaient dans l’île, c’était tout un peuple voué aux cultes infernaux.
La critique italienne, et hélas, même l’étrangère, ont été pour le moment atteintes par l’épidémie de M. d’Annunzio. […] L’enquête du Marzocco sur la littérature et l’art italien à l’étranger a rassemblé des réponses nombreuses et importantes. […] Il s’agissait de dire quelle importance, quel rang, quelles tendances on attribue, à l’Étranger, à la littérature et à l’art italien. […] Mais l’opinion étrangère est énormément plus favorable à la littérature italienne, — dont on remarque avec plaisir la vigoureuse renaissance, — qu’à l’art, auquel on reproche d’avoir oublié les traditions immortelles des écoles florentine et vénitienne. Toujours est-il que, à mon avis, les littérateurs et les artistes italiens ont encore à faire la conquête définitive de l’Étranger.
À l’étranger. […] Supprimées pour l’Étranger, en Italie, les petites annonces sont bien réduites chez nous depuis que les journaux ont moins de pages. […] À l’étranger. […] À l’étranger. […] Mais voici venir une bande d’étrangers, parmi lesquels le peintre Flammen.
Poe et sur Baudelaire (5 juillet) et la Poésie française contemporaine et l’’influence étrangère (20 octobre). […] Tome XXXVII, numéro 134, 1er février 1901 La France jugée à l’étranger [extrait] Lucile Dubois [Remy de Gourmont]. […] Il écrit, il observe, il voyage à l’étranger, et en dépit de ses vingt-quatre ans, sa signature est déjà recherchée par les Revues les plus importantes. […] Dejob. […] La France jugée à l’étranger. […] Ce journal a ceci de particulier qu’il est rédigé en français par des Italiens qui ont ainsi à vaincre une double difficulté : s’assimiler une pensée étrangère et exprimer leur jugement dans une langue étrangère.
Sa curiosité ne se limitait pas aux écrivains ou aux artistes de son pays et de son siècle ; mais il avait sur les littératures étrangères une érudition et une compétence vraiment rares en ce temps-là, une connaissance directe des textes qu’il contrôlait ou fortifiait, toutes les fois qu’il pouvait le faire, par l’expérience et le goût de ses amis ou de ses correspondants étrangers. […] En un siècle qui surpassa presque le nôtre dans l’engouement pour les littératures étrangères et le culte des raretés exotiques, Voltaire fut pour Goldoni ce que tel de nos critiques autorisés fut pour G. d’Annunzio ou M. […] Dans son entretien avec Casanova, Voltaire fait allusion au dessein qu’avait formé Goldoni d’abandonner Venise pour chercher gloire et profit à l’étranger.
Le dernier numéro de cette publication, accueillie avec tant de faveur à l’étranger, publie une réponse de M. […] Une étrangère voilée arrive en courant, essoufflée, tremblante, demandant hospitalité et secours. […] Mais l’étrangère se réfugie derrière l’intangible muraille des trois sœurs qui éclatent en sanglots. […] Mila de Codra, l’étrangère, est avec lui, car il l’aime et elle l’aime. […] Nul étranger à la scène n’y peut assister.
À l’étranger. […] On est convaincu, à l’étranger, qu’on lui doit l’entrée en guerre de l’Italie. […] Rosenthal : « L’expansion de l’art français à l’Étranger ». — M. […] Il nous promène à travers une Italie décrite par les graveurs étrangers et rencontre les belles œuvres des Whistler, des Chahine. […] Les envoyés des journaux étrangers ont pu le constater, et ils en ont conçu beaucoup d’admiration pour l’œuvre militaire de l’Italie.
Au Louvre, les admirations des étrangers (qui seuls entrent là) vont aux œuvres vulgarisées par les chansons, les complaintes ou les romans, la Joconde, le Radeau, Atala ; les musées ne sont pour le public que des boutiques de curiosités. […] C’est le seul étranger, avec les Grecs, sur lequel il y ait dans les proverbes unanimité d’injures. […] Aujourd’hui, à Paris, pour le gamin des rues tout étranger est a priori un Anglais ; en général, on le déteste et on le raille, — mais non en face, car il est bon payeur. […] Il donne son impression sur les peintres italiens et étrangers qui ont figuré à cette Exposition ; il sait varier la forme de cette impression, il fait des parenthèses, il amuse, il plaît.
J’ai appris aussi qu’il faut se défier de ses flatteries, quand elle les débite devant un étranger […] Elles sont remplies de marchands, d’étrangers, de soldats et de femmes. […] L’émerveillement que les étrangers ne cherchent pas à dissimuler le lui affirme. […] Giorgio ne rencontra que fort rarement et sans plaisir ces étrangers. […] Je crus qu’il avait accompagné Morto à l’étranger.
Un défilé incessant d’étrangers, simples curieux ou voyageurs, qui apportaient leurs hommages au génie du lieu, consacrait sa gloire devant l’Europe attentive. […] Aussi bien est-ce un parti-pris chez Casanova de dénigrer à l’étranger tous ses compatriotes en renom. […] Mais qu’un étranger s’avise de toucher à la sérénissime république ; qu’un Amelot de la Houssaye écrive son Histoire du Gouvernement de Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’État étaient le produit le plus contestable, Casanova prend feu contre les critiques imprudents : il ne peut admettre qu’un Français exprime sur le compte de sa patrie les vérités sévères qu’il ne s’interdit pas à lui-même. […] « C’est dans l’absolu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » Soit ; c’est sans doute pourquoi nous sentons cette divine trinité si étrangère à notre humaine vérité.
L’on se rencontrait partout, l’on se coudoyait sans cesse, l’on ne se sentait pas étranger l’un à l’autre. […] L’on prend contact avec d’autres mœurs, d’autres manières de vivre, d’autres idées ; l’on cesse de considérer l’étranger comme un ennemi, et comme un chien d’infidèle ou d’hérétique qui n’appartient pas à la religion chrétienne romaine. […] L’année précédente, le public français — qu’un Scandinave au service de l’Allemagne, le brouillon teutonique Biœrnstierne Biœrnson, accuse d’être si peu curieux des œuvres étrangères — avait déjà fait le meilleur accueil à la Littérature italienne d’aujourd’hui, de M. […] À Paris on s’est dégagé du petit-naturalisme circonscrit aux descriptions patientes d’impasses poisseuses et de chétives bureaucraties, mais les plus généreux talents s’attardent encore trop longtemps, s’étiolent dans la compagnie exclusive des filles, des souteneurs, des étrangères de garnis, des dames à orchidées. […] De France, d’Italie, d’Espagne, d’ailleurs encore les étrangers y affluaient, attirés les uns par la réputation plus qu’européenne de son marché, les autres par le renom de son université florissante.
Leur voix presse au départ et me nomme étranger. […] À Florence la Société Léonardo inaugure une série de conférences sur le Vinci, avec le concours de conférenciers connus, étrangers et italiens ; la série a été commencée par M. […] Voici Paris vu par un étranger, homme de plaisir, mais très fin. […] La « jeune Italie » d’aujourd’hui n’est plus une association, un système de comités secrets, un groupement d’hommes désireux de soustraire leur pays aux dominations étrangères et au régime féodal. […] Tout le mystère de la politique italienne, si inintelligible souvent, si énigmatique pour les étrangers, est là.
À l’étranger aussi les alliés ne manquent pas. […] — Accepteriez-vous de me traiter en étranger ? […] Depuis la mort de Giovanni Pascoli — dont les étrangers ignorent presque tout tandis qu’ils lisent les moindres billets de M. […] Mais la poésie de l’Incendiario a bien ses caractères à elle, qui la distinguent de toute autre poésie italienne et étrangère. […] Il semble, d’une façon générale, que les artistes lyriques étrangers jouent avec plus de naturel que les nôtres.
. — Je ne puis m’empêcher de trouver injustes ceux qui, poussés peut-être par des sympathies politiques (qui devraient toujours demeurer étrangères aux jugements esthétiques), proclament Daumier énormément supérieur à Gavarni, et ceux qui le déclarent tout à fait inférieur. […] Ces préoccupations étrangères à l’art les amènent à exposer des opinions systématiques qui ont tout juste la valeur d’un beau raisonnement capable de reposer l’esprit par une apparence de justesse. […] Il est tourné vers le nord-ouest et menace l’étranger, par-delà les vieux quartiers de Venise et la lagune. […] Robert Ardigò est, à l’étranger, l’homme représentatif de la philosophie italienne. […] Les idées d’une femme sur le féminisme sont à connaître quand cette femme est Nééra, une des plus célèbres romancières de l’étranger.
S’il faut que le livre s’en mêle et renonce à cette unité sans laquelle il n’est point d’impression sincère et profonde, c’est à désespérer de pouvoir jamais jouir sans sollicitations étrangères de l’intensité d’art qui nous aura conquis. […] « Cet essor entraîne la confiance de l’ardent étranger », remarque M. de Souza, et il montre la prépondérance du capital anglais. […] Elle se fait sentir aussi entre les individus de ces deux nations qui se rencontrent à l’étranger.” […] […] Quelques études faites à l’étranger viennent compléter cette exposition de réelle valeur, malgré la place réduite qu’elle occupe, et l’on y peut justement signaler les relevés exécutés à Venise par M. […] Parmi les auteurs étrangers j’y remarque, outre M. de Gourmont, MM.
L’ange n’a point de sexe, il a celui de ses ailes : étranger à la vie organique, sa bouche ne connaît que le sourire et la parole, il n’a pas d’âge, et, sauf sa subordination, il apparaît plus heureux que les dieux antiques, car il n’a point de passion. […] D’autre part, dans l’histoire navale de Venise, toute la politique étrangère doit former une partie intégrale. […] Le Grand Théâtre est occupé par la troupe italienne ; on abandonne aux acteurs étrangers des tréteaux de saltimbanque dans un quartier où personne ne s’aventure. […] Pierre de Bouchaud dans la collection des « villes d’art célèbres », a certes moins de réputation que Venise ou Florence, Rome ou Ravenne, parmi les cités d’Italie que visitent coutumièrement les étrangers. […] Il s’enferma loin des manifestations par trop bruyantes d’une littérature et d’une philosophie qui se voulaient nouvelles, mais qui subissaient sans cesse les ondoiements de la pensée étrangère.
Trois autres tableaux de Segantini ont été vendus à des étrangers, qui les emporteront à Budapest et à Vienne.
J’entends des critiques, non pas étrangers sans doute, mais extérieurs au mouvement littéraire qu’il faudrait apprécier. […] N’était-il pas suffisant pour eux qu’il s’agît d’un étranger, qu’un syndicat, non, un comité contenant des « personnalités en évidence » ait pris sa cause en main, que le chef de l’État et une partie du corps diplomatique aient promis d’assister à son premier concert, et que le prix habituel des places ait été au moins doublé ? […] Pour lui, comme pour Palestrina, chaque phrase de musique doit correspondre à une phrase du texte sacré, il ne cherche pas à écrire des morceaux, il réprouve tout ornement inutile et bannit de son instrumentation, conçue volontairement en teintes plates, tout pittoresque, tout agrément étranger au sens même du verbe. […] Un pauvre forçat est amené en l’île de Nisida et, dans ce bouquet de verdure qui charme les yeux des étrangers venus à Naples pour s’aimer, se baigner, prendre l’air pur de la Liberté devant des flots bleus, la vie monotone des galériens s’écoule au seul bruit des cliquetis des anneaux de fer. […] Ses prédictions continuaient à se réaliser : Charles VIII était mort encore tout jeune ; l’Italie était accablée de maux ; les invasions étrangères se multipliaient et la maladie nouvelle apportée par les Espagnols, la syphilis, s’était répandue avec une rapidité effrayante.
Ce que je vous expose ainsi rapidement, je l’ai montré, avec des arguments et des documents, dans le Christianisme primitif (1886), dans Jésus-Christ dans la littérature contemporaine étrangère et italienne (1903), dans la Papauté, son origine, ses luttes et ses vicissitudes, son avenir (1905), et dans un petit volume allemand : Die Zukunft des Papsttums (l’Avenir de la Papauté) (Tubingen, 1906).
Comme le théâtre italien existe à peu près autant — et même moins — que le théâtre fuégien ou congolais, la Scena Illustrata publie des études sur le théâtre chez les anciens et les étrangers, des variétés, des pages de littérature, enfin de fort belles gravures sur bois.
Dernièrement, le gouvernement italien a accepté de reprendre activement ces fouilles et de se charger de tous les frais, que des savants étrangers voulaient partager avec l’Italie.
Et si, par la même occasion, j’indique aux curieux de littérature étrangère un auteur très fort — comme on dit en style de journal — j’aurai vraiment atteint le but que je m’étais proposé — un but tout à fait devoir présent, d’ailleurs, n’est-il pas vrai ? […] Capuana : sa critique, genre Lemaître, n’a pas ombre d’érudition, et pourtant, quoiqu’elle parle d’étrangers qui lui sont presque des inconnus, elle est juste que c’est un charme et jusque dans les nuances des idées : « Armand de Pontmartin, dit-il, ne laisse rien qui puisse lui survivre.
Je suis né, moi, pour faire des statues… » Avec toute son âme et tous ses sens, il aime l’étrangère, la Gioconda Dianti, celle dont la sculpturale beauté crée et détruit, de seconde en seconde, mille harmonies divines. […] Si par hasard il revient, après une longue absence, l’irrémédiable rupture est consommée : chez lui, il n’est qu’un étranger. — Sur mer, loin de toute affection, de tout secours, de toute protection, il dépend uniquement, servilement, des compagnons qu’il s’est donnés : faible, malheureux ou souffrant, il est à la merci de leur pitié, comme aussi de leur sottise, de leur ignorance ou de leur cruauté. […] Parmi les étrangers auxquels G. d’Annunzio a rendu l’hommage d’un souvenir trop fidèle, il n’en est pas dont les tendances, les visions et les habitudes d’artiste répondent mieux que celles de Maupassant à son propre tempérament. […] C’est en le pratiquant qu’ils ont senti que rien ne lui était étranger et que tout leur était indispensable.
[Remy de Gourmont] Nous inaugurons, en ce fascicule, la publication d’œuvres inédites, texte et traduction, des principaux poètes étrangers contemporains : elles seront, chaque fois, accompagnées d’une brève notice.
La maison Laterza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est arrivée en peu d’années à s’affirmer digne de la plus grande reconnaissance de la part des intellectuels italiens aussi bien qu’étrangers.
C’est une île et comme la plupart des îles, choses risibles, elle abrite des mœurs bizarres, qui n’appartiennent qu’à elle, et frappent l’étranger de surprise.
Giosuè Carducci est le seul des poètes contemporains de l’Italie dont la renommée et l’œuvre aient dépassé les frontières de son pays natal, en provoquantes louanges autant que les critiques, en conviant des talents d’élite à une tâche de traduction souvent malaisée ; en s’imposant, en somme, à l’attention et au respect, sinon toujours à l’admiration des lettrés de l’étranger.
Amor di sogno expose le cas psychologique d’une jeune fille, Edoarda, qui, fiancée à un artiste étranger, Henri Kronberg, et follement éprise de lui, le voit partir pour la Norvège. […] Pica termine par quelques conseils très judicieux, mettant les artistes en garde contre les enthousiasmes irréfléchis : « Qu’ils se servent, dit-il, quand ils le croiront convenable, des antiques modèles nationaux et des modernes modèles étrangers, mais ne négligent pas l’étude attentive et consciencieuse de la nature, s’efforçant de développer leur propre individualité, parce que, ainsi que le disait, il y a plus de 70 ans, le maître japonais O’Kusai : “Il ne faut pas s’assujettir servilement aux règles indiquées, mais chacun doit faire ce que lui dicte son imagination.” […] Le manuscrit est lié en douze paquets, correspondant aux douze volumes de l’édition originale, avec une seule lacune : les quatrième et cinquième chapitres du douzième volume manquent, comme l’indique l’éditeur de l’édition originale, qui ajoute : « Il n’est guère probable que ces deux chapitres aient été retranchés du manuscrit de Casanova par une main étrangère ; tout nous incline à croire que l’auteur lui-même les supprima, dans l’intention sans doute de les récrire, mais sans avoir trouvé le temps de le faire. » Le manuscrit se termine brusquement avec l’année 1774 et non pas avec l’année 1797, comme le titre nous amènerait à le supposer.
Nous n’avons qu’à réagir contre les étrangers qui nous envahissent et qui déforment notre raison naturelle ; il nous faut rétablir la concordance entre la pensée, parfois chancelante, de notre élite et l’instinct sûr de nos masses. […] Certes, l’attitude a une parfaite modestie, l’œil est limpide, — mais il nous regarde ; la main gauche de Marie tient à l’épaule l’enfant nu : les mains maternelles sont chargées de l’enfant, le regard lui est étranger.
Songez à n’être que vous-même ; ne prétendez pas, comme votre pays, vous enrichir par des emprunts étrangers ; ne rêvez pas d’une gloire immodeste, de tout une forêt de lauriers : celui qui vous est dû suffira à vous tenir en joie avec ses petites fleurs roses et ses belles feuilles vertes.