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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

C’est là que, treize ans auparavant, il s’était séparé pour toujours de cette Henriette qu’il avait aimée avec toute la fougue dont il était coutumier, avec toute la constance dont il se croyait capable ; il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’un capitaine hongrois et n’avait eu aucune peine à la deviner femme sous son travesti ; de longs mois, il vécut avec elle à Parme, se faisant appeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherchait pour la ramener à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval. […] Or, si nous rapprochons les jugements de Voltaire, sur le Dante notamment et sur Goldoni, tels que nous les donne Casanova, de ceux que nous rencontrons dans la Correspondance, dans les lettres de 1760-1761 à Algarotti et à Albergati Capaccelli, nous sommes frappés par une curieuse analogie aussi bien dans les idées que dans les formules. […] Or, le texte de Casanova n’est pas du tout en contradiction avec ce fait : il signale la présence aux Délices du médecin Tronchin, avec lequel il se rencontra le 22 août ; le 23 août, Casanova dîna comme d’habitude aux Délices, mais, ce jour-là, il y fut reçu par Mme Denis ; Voltaire ne dîna pas avec eux et ne parut que le soir, à cinq heures : rien ne nous empêche de supposer qu’un accès du mal dont il souffrait alors l’avait retenu à la chambre, et même au lit. […] Dans un siècle où les femmes, suivant l’observation de Galiani, aiment plus avec la tête qu’avec le cœur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus gros scandales, et où les Richelieu rencontrent moins de cruelles que les Chérubin, cette séduction irrésistible qui s’attache à l’homme pour le prestige de ses aventures passées, pour le renom bon ou mauvais dont il est précédé, pour l’audace, l’imprévu, et quelquefois même l’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus durable de ses succès féminins. […] § Avant d’en venir aux discussions littéraires ou politiques qui le passionnaient particulièrement lorsqu’il avait trouvé à qui parler, car il ne détestait pas qu’on lui tînt tête, Voltaire questionne Casanova sur ses amis d’outre-monts, notamment sur ce François Algarotti qu’il avait rencontré à Berlin, auprès de Frédéric le Grand, et avec qui il était en correspondance depuis plusieurs années.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Je le rencontrais souvent, mais il était presque toujours avec quelqu’un. […] Il me rencontrait si souvent qu’il me reconnut tout de suite, et nous causâmes un peu. […] Un autre fragment nous apprend qu’un jour l’aimable interlocutrice rencontra Nietzsche à la Villa Communale ; Wagner venait de remporter un nouveau triomphe en Allemagne.

4. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Les pauvres charrettes de paysans que nous rencontrions sur la route avaient le don d’exaspérer mon guide : — Pourquoi ne se rangent-ils pas ? […] Quel que soit le cercle dont ils s’approchent, ils rencontrent une impassibilité glaciale, inaltérable. […] On se rencontra dans la rue, on s’insulta, on se cracha au visage, on se gifla éperdument. […] Le correspondant d’un des journaux italiens les plus considérés, avec lequel je causais il y a quelque temps, avait été péniblement impressionné de l’ignorance qu’il avait rencontrée au sujet de la situation de l’Italie et des possibilités de son entrée dans le conflit à telle ou telle époque, dans les milieux qui auraient eu le devoir d’en être le mieux instruits. […] Dans une entrevue à Milan, Turati lui a dit des choses singulièrement justes et dont plusieurs ont déjà été confirmées par les événements, et il a rencontré par hasard en train un « ingénieur réaliste » dont certaines remarques incitent singulièrement à la réflexion.

5. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Ainsi, c’est tout à fait le rustaud hirsute rencontré parmi les précieux griffonnages de Rembrandt : seul, l’œil fixe et rond, presque un œil de ruminant, s’ouvre curieusement sous l’arc du sourcil. […] L’empêchement le plus sérieux que Claude rencontra à entrer en relations avec Callot, fut certainement la querelle grave qui éclata entre ce dernier et de Ruet. […] — Et pourquoi se vante-t-il d’être plus puissant que lui, et de ne jamais rencontrer d’obstacle dès qu’il entonne un chant ? […] Elle se fait sentir aussi entre les individus de ces deux nations qui se rencontrent à l’étranger.” […] Parmi ceux avec qui Fragonard devait se rencontrer à Rome, Deshayes, Doyen, Pajou, Clérisseau, Bridan, les frères Hélin, Allegrain, etc., il faut distinguer Greuze et Hubert Robert.

6. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Je l’ai rencontrée, avant-hier, aux Giardini. […] Il l’a rencontrée. […] Mes hôtes ne se rencontraient que rarement, et ne sympathisaient pas encore. […] Est-ce la première fois que vous le rencontrez, Aurora ? […] Mes yeux rencontrèrent ceux de Wellseley.

7. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Si le poète Stelio Effrena se promenait autrement qu’en la gondole somptueuse de son imagination, s’il pouvait être un autre homme que l’artificier imaginifique, il serait surpris de nous rencontrer, nous, les artificiels — pour ne pas dire les artistes français — nageant et pataugeant dans les ruisseaux d’eaux sales de nos trop spéciales études de mœurs. […] Il faut donc que nous tendions la main à ceux qui viennent, chronologiquement, après nous ; d’autant plus qu’il n’est pas à croire qu’on les rencontrera tous dans dix ans. […] Il avait rencontré un grand génie, Giuseppe Verdi, il en fut l’ami le plus intime et le plus dévoué : pour lui il composa les libretti de l’Othello et du Falstaff, chefs-d’œuvre dans leur genre ; et à l’étranger, par une de ces bizarreries qui semblent veiller à la carrière de cet artiste, on s’habitua vite à le considérer tout bonnement comme un excellent librettiste : même en France, à la mort de Giuseppe Verdi, lorsqu’il fallut nommer son successeur à l’Institut, on fut quelque temps embarrassé : et le nom qu’on vient de choisir, en apaisant la conscience des membres de l’Institut, n’a pas rencontré toutefois l’approbation des artistes en Italie. […] Je tiens à déclarer que la faute n’en est pas à moi : je me suis rencontré avec des livres et des auteurs qui me plaisaient, qui étaient donc très bien, et qui n’excitaient aucunement l’envie de danser autour une toute petite danse ironique. […] Jusqu’à un certain point la censure trouve ici sa justification, car ces types ont un tel relief de vérité qu’il ne serait assurément pas impossible d’en rencontrer de pareils dans une cour européenne ou dans un vrai Parlement quelconque.

8. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Après avoir tâché de découvrir les causes du succès énorme que les théories de Nietzsche ont rencontré en toute l’Europe, je dirais presque dans le monde entier, M.  […] Je suis loin d’affirmer qu’on ne puisse pas rencontrer des pages superbes, magistrales, dans ces tragédies ; mais le théâtre ne se fait pas avec des pages. […] Il badine avec son génie, et toutes ses principales œuvres se pressent dans quelques années tourmentées du déclin de sa vie ; cependant, il est si obsédé par son génie qu’il traverse sans émotion les plus tragiques événements qui accablent son pays et ses amis, ainsi qu’un homme qui les rencontrerait par hasard au milieu de quelque mission secrète. […] C’est ainsi qu’il apprit l’art d’approfondir un sujet, de poursuivre jusque dans leurs retraites les plus subtiles les sources de l’expression, la puissance d’un génie intime dans tous les objets qu’il rencontrait. […] Mais Léonard ne travaillera jamais avant de rencontrer le moment heureux — ce moment de bien-être, qui pour les hommes à l’imagination féconde est un moment d’invention.

9. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

— Où nous rencontrerons-nous ? […] Les flottes vénitiennes et turques se rencontrent à Modon. […] Seigneur, en quel pays les amants se rencontrent-ils librement ? […] Vous ne comptiez pas me rencontrer avec un tel masque ! […] Tous ceux qui la rencontraient en tombaient amoureux.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Mais Casanova l’avait rencontrée autrefois lorsqu’elle s’appelait, suivant le jour ou l’occasion, Mlle de Boulainvillier ou Mlle Anspergher. […] Il allait se jeter dans la Tamise, quand il rencontra en route un ami qui parvint à l’emmener avec lui, le fait souper en joyeuse compagnie, et achever sa nuit au Ranelagh, où il aperçoit, dansant le menuet, la Charpillon qu’il croyait morte et pour qui il était sur le point de se tuer.

11. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Je collectionnais depuis de longues années ce que je pouvais rencontrer sur l’auteur des Mémoires. […] C’est une joie pour les Casanovistes de lire tous ces messages d’amour et d’affaires, d’intérêt et de plaisirs ; de chercher, à travers ces textes jusqu’ici inédits, à repérer des passages des Mémoires et à élucider si les lettres d’Henriette de Schuckmann sont bien celles de cette délicieuse Henriette « qu’il a tant aimée » et qu’il rencontra sous le costume d’un jeune officier hongrois. […] Pendant les quelques années que j’ai passées à l’Université de Bologne, j’ai rencontré bon nombre de jeunes gens menant une vie simple et sobre et se dédiant tout entiers à la science. […] Parmi le désordre de notre joie moderne, Renoir a su trouver encore et cueillir les simples fleurs de la calme allégresse ; c’est un peintre, en somme, qui, quoique très moderne, a trouvé le moyen de vivre dans une atmosphère de suavité et de paix voluptueuse que les autres n’ont pas rencontrée. […] Ces deux phrases précieuses montrent bien, comme nous l’avons dit ailleurs à propos de la fuite des Plombs, que Casanova ne se bornait pas à tenir un journal de sa vie, notes sommaires, mais que, pour que l’officier trouvât sa malle à moitié remplie de cahiers, il écrivait encore ses réflexions philosophiques et critiques, notant des indications étendues sur toutes les personnalités qu’il rencontrait, inscrivant même ce que sont devenus par la suite des hommes qu’il n’a rencontrés qu’une fois sur sa route.

12. (1890) Articles du Mercure de France, année 1890

Segantini expose un mâle hymne à l’Existence : Une fleur des Alpes, avec cette épigraphe : J’ai rencontré en haut, près des glaciers, une fleur étonnante.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »

Je l’ai rencontrée à 6 h. rue des Bachetti près le café Sanguineo, notre rendez-vous ordinaire ; je l’ai accompagnée jusque chez sa belle-sœur, femme d’un chimiste célèbre, Porta Tecinese, je crois, près San Lorenzo.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 250, 15 novembre 1907 »

Historiquement à la suite des impressionnistes français, les impressionnistes italiens ne négligent aucun moyen de se distinguer de leurs devanciers : d’où cette étiquette, « divisionnistes », qui n’est pas heureuse. « Impressionnisme » a le grand avantage de ne rien signifier : quoi de mieux qu’une « mesure verbale pour rien » qui permet, dans ce demi-silence, à tous les esprits de s’entendre, à toutes les compréhensions de se rencontrer ?

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Peut-être, dans les mondes si divers qu’il avait traversés et où il avait hâtivement cherché à se polir et à se façonner, n’avait-il pas eu l’occasion de rencontrer souvent une qualité sur laquelle le siècle commençait à se montrer difficile, le tact. […] Domenico Oliva, dans cette lutte contre l’état de « colonie » que des marchands sans nul scrupule d’art font depuis longtemps à l’Italie, nous révèle encore une fois le véritable état des choses, et nous montre surtout que le rêve de renaissance théâtrale, poursuivi à Paris avec le noble acharnement de nos théâtres de Plein-Air, ne peut rencontrer que le consentement des meilleurs, dans un pays qui a été jusqu’ici le débouché le plus avantageux de l’industrie théâtrale boulevardière.

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

Et dans le cas où il ne se rencontrerait pas de ces vocations qui cependant sont assez fréquentes, vous seriez à portée de gratifier de prolongation les pensionnaires de qui vous recevriez des témoignages favorables.

17. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Je me bornerai comme d’habitude aux plus remarquables, ou pour le sujet ou pour le nom de l’auteur, ou pour le succès qu’elles ont rencontré parmi le public. […] Le 6 mars, à trois heures, les deux adversaires avec leurs témoins se rencontraient à la Villa Cellere, hors de Porta Maggiore, à Rome, dans un endroit délicieusement pittoresque. […] Ceux-ci se rencontrent à la fin du premier acte. […] Le roi avait, parmi ses maîtres d’hôtel, un certain Paul Fréart de Chantelou, gouverneur du château du Loir, grand ami de Nicolas Poussin, qui avait été plusieurs fois à Rome et y avait inévitablement rencontré le Cavalier, au faîte de sa renommée.

18. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

La critique musicale étant hors de mes attributions, je me borne à signaler l’accueil flatteur que l’opéra du maestro Orefice rencontra constamment ; mais je dois remarquer toutes les beautés poétiques et littéraires qui font du drame imaginé par le poète Angiolo Orvieto un petit chef-d’œuvre du genre. […] La pièce en un acte de Antonio Fogazzaro, El garofolo rosso, jouée à Milan dans une matinée théâtrale, n’a pas rencontré le goût du public, ce qui serait bien indifférent pour moi, si je ne me voyais pas obligé cette fois de me ranger du côté des spectateurs. […] La physionomie de ce personnage résulte à travers les scènes vives et réelles qui donnent à la pièce une allure excessivement intéressante ; enfin, c’est du théâtre vrai, qui explique le succès magnifique rencontré vis-à-vis d’un public difficile comme celui de Milan. […] L’Italie du nord, Venise, Florence, la Toscane, exerce une attraction très compréhensible sur les peintres et quiconque y séjourne tient à en fixer quelque souvenir et l’impression si spéciale de la lumière jouant sur les sites et les édifices ; la cour du Bargello, le porche et le baptistère de Saint-Marc se rencontrent dans chaque salle, ornent chaque panneau.

19. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Esprit indépendant et libre, il vivait en bohémien à Turin, où le directeur de la Nuova Antologia le rencontra un jour et lui confia la rédaction littéraire de cette importante revue, ce qui absorbe presque totalement son activité. […] Cena eut plusieurs occasions de rencontrer ces ammoniteurs de la Société, ces prophètes, capables de tuer les autres ou soi-même, peu importe, pour se sacrifier à l’Idée qui hante leur cerveau. […] Pour les exprimer, ils ont rencontré à peu près les mêmes images : chaque senteur évoque un souvenir et provoque un désir. […] Lorsqu’il a porté son observation sur les petites gens et sur les petites aventures de sa ville natale, lorsqu’il a voulu étudier quelques-uns de ces types populaires qui sont l’amusement ou l’effroi des campagnes, quelques-uns de ces menus incidents que l’ignorance et la sottise grossissent, et qui prennent au village les proportions d’un drame, G. d’Annunzio a plusieurs fois rencontré Maupassant. […] C’est parce que les mêmes choses les intéressaient dans la vie, c’est parce que les mêmes thèmes leur étaient suggérés par la nature du pays où ils vécurent leurs premières impressions, que les deux écrivains se sont plus d’une fois rencontrés ; mais les récits de d’Annunzio ne font pas oublier les anecdotes narrées par notre maître-conteur, pas plus que le Lys dans la Vallée ne saurait jamais effacer la délicieuse historiette de la reine de Navarre qui lui a donné le jour.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Il y rencontra la plus grande admiration pour tout ce qui sortait de son cerveau infatigable, aux multiples et si extravagantes ressources, et la fidélité dévotieuse de son maître.

21. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Allons, en avez-vous rencontré deux semblables dans votre vie amoureuse ? […] Précisément j’y rencontrai Carrera et je m’assis à sa table. […] La vieille femme que je connaissais bien pour l’avoir souvent rencontrée dans la rue accompagnant Lina parut, à laquelle le marquis donna l’ordre d’aller chercher sa fille. […] Là il écrivit deux poèmes, deux élégies à propos d’un jeune garçon qu’il avait rencontré à Rome et que, dit-on, il avait aimé. […] Tout près du confluent des deux rivières, le héros rencontrera une roche remarquable62.

22. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Péladan et son Androgyne, il reconnaît l’originalité des nouvelles contenues dans le Sonyeuse de Lorrain, s’effare un peu d’y rencontrer des types mostruosi, n’est pas fâché, en sortant de ces deux livres, « de jouir de sourires et qui ne sont pas sur des lèvres de succubes ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. 

23. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Ceux qui abordèrent cette étude furent tellement scandalisés de rencontrer la terminologie hellénique appliquée au dogme catholique qu’ils conclurent hâtivement à l’incrédulité de ces archaïsants. […] « Si on ne rencontrait quelques hommes inventeurs sages et savants, je ne sais où on verrait la supériorité ? […] Ici encore nous rencontrons le contre-thème de la formule mystique. […] Cet homme, nous l’avons rencontré plusieurs fois le long des chemins tragiques de la littérature occidentale : chez les Grecs et chez Shakespeare. […] Étant un jour à Édimbourg, il y rencontra John Cam Hobhouse, plus tard lord Broughton, l’ami et l’exécuteur testamentaire de Byron.

24. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Aujourd’hui ces splendides leçons, ces exemples mémorables sont insultés, raillés, détruits par le premier occupant venu, qui, sourd à leur langage, aveugle à leur beauté, les soumet à la vileté du commerce ou à l’utilitarisme industriel… Mais si nous avons à nous plaindre de la laideur envahissante, remercions cependant Dieu de nous avoir permis de rencontrer encore quelques traces de beauté, ces traces sont consolantes, elles sont réconfortantes : car elles font réfléchir, montrent la voie, et enflamment pour le bon combat. […] L’on se rencontrait partout, l’on se coudoyait sans cesse, l’on ne se sentait pas étranger l’un à l’autre. […] L’on se rencontrait sans cesse de par la ville, l’on causait des événements du jour et les nouvelles se transmettaient de bouche en bouche, non plus déformées sans doute qu’elles ne le sont à présent par nos journaux, mais avec un tour personnel et la forme originale que leur donnaient ces Florentins naturellement doués du talent de conteur. […] Marinetti, et a pris plaisir à rencontrer ce jeune homme élégant, ardent et charmant. […] Tels on peut les voir à Subiaco ou à Monte Cassino ; tels je les ai rencontrés sous les admirables cloîtres et dans l’éclatante basilique, toute d’or et de porphyre, de Saint-Paul-hors-les Murs.

25. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Là il rencontra le propriétaire des tancas, des vaches et des poulains, le jeune cavalier, don Elia. […] S’il avait rencontré une femme, il ne l’aurait pas aimée avec une passion pareille à celle-ci, où se déployaient toutes ses puissances d’émotion, restées cachées dans son adolescence pure. […] Mais il faut donner au public, dans des ouvrages de ce genre, ce qu’il s’attend à y rencontrer, et il a de quoi se satisfaire avec les beaux ensembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Florence et de Rome. — Le texte présente un tableau d’ensemble de l’Italie de nos jours, — sans d’ailleurs insister sur les merveilles de l’industrie et les transformations modernes — et les descriptions sont coupées de chapitres spéciaux, par exemple sur les Étrusques, Pompéi, Syracuse, ou sur le Vésuve, l’Etna, sur la république de Saint-Marin ou l’État de Savoie, le Gouvernement, l’armée italienne, etc… Des études beaucoup plus complètes, abondantes d’indications et de faits, se rapportent aux trois grands centres de la péninsule : Venise, Florence et Rome, et valent hautement d’être lues. — M.  […] Cela est la preuve qu’en littérature il n’y a pas d’écoles, mais seulement des courants d’idées et de sentiments, éternels puisqu’ils représentent les mouvements de l’âme, et qui, à travers les siècles et malgré les paroles des théoriciens les disant ennemis, s’épousent chaque fois qu’ils se rencontrent. […] Lucini… Mlle Lucienne Kahn y révèle un talent jeune et déjà sûr, dans Mélancolie, une poésie où se rencontrent des qualités d’harmonie et de couleur vraiment originales, — témoin ces trois strophes : Dans la cadence au rythme lent, s’agitent feuilles en émoi bercées doucement par le vent ; et ce frisselis mélodique évoque en mon cœur nostalgique un rêve ébauché autrefois.

26. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique.

27. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Pendant ces semaines angoissantes que nous passâmes en Italie, au lendemain de l’étrange et soudaine retraite, de l’accident de Caporetto, il nous arriva plusieurs fois de rencontrer des hommes éminents qui comptent parmi les plus fougueux « interventistes » de la première heure et qui nous demandèrent à brûle-pourpoint : « Vous a-t-on dit comment nous avons été trahis ? […] Ils devisèrent encore quelque temps puis, l’audience terminée, Villari s’en fut chez lui et en route un ami qu’il rencontra lui demanda quel était cet étui qui dépassait la poche. […] Mais il me paraît excessif qu’il puisse dire n’avoir rencontré que gens dont le regard demandait : Pourquoi le conflit, pourquoi de telles horreurs ? […] Cette fois, ayant rencontré un soldat qui se dirigeait mélancoliquement vers la gare, elle l’interrogea et, voyant qu’il regrettait de laisser là sa famille, elle lui offrit de le remplacer. […] Lorsque le 30 mai 1917, le jeune empereur Charles daigna rouvrir les portes de ce Reichsrat suspendu le 25 juillet 1914, il ne s’attendait certainement pas à y trouver l’opposition que rencontra le régime austro-hongrois.

28. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Sautant un siècle emperruqué, il atteindrait les bouffons italiens, puis rencontrerait Gluck avec l’Arbre enchanté, l’Isle de Merlin, la fausse Esclave, dont le simplisme dix-huitième apparaîtrait malaisément aussi godiche que les chinoisoneries de la Princesse Jaune. […] Mais ce qui reste de cette période est assez peu concluant : pendant le Moyen-Âge, les fanatiques chrétiens et les envahisseurs barbares ont détruit dans des proportions lamentables tout ce qu’ils ont rencontré d’œuvres d’art — et rares furent ceux qui protégèrent ces œuvres, ou tentèrent de réparer le dommage. […] Qu’on ne s’attende pas à y rencontrer une description complète de la capitale lombarde, ni des pays qu’elle a traversés. […] Après bien des déceptions, ils croient avoir rencontré l’oiseau rare sous les espèces d’une accorte paysanne, Isabelle, fille du fermier Léonard, jolie comme l’amour et sage comme un ange. […] Somme toute, Venise est aujourd’hui la ville la plus originale de l’Europe, la seule grande cité probablement où l’on soit assuré de ne point rencontrer certains détails trop familiers : ni bicyclettes, ni autos, ni tramways, ni grands magasins, ni tavernes « colossales ».

29. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Hasard et affinités électives, Scribe et ses acolytes rencontrèrent en Meyerbeer, Halévy et Auber des âmes sœurs et des complices prédestinés. […] Ainsi que je le disais tout à l’heure, je ne prétends pas trouver dans la science autre chose qu’une confirmation, un soutien ; mais, observe avec raison Metzinger, n’est-il pas très significatif que des peintres nullement mathématiciens, soucieux seulement d’exprimer leurs sensations et, conduits par leur seul instinct, aient pu rencontrer les bases de l’une des hypothèses les plus élevées de la science moderne ? […] Convaincu que le Ministère de guerre pouvait rencontrer à chaque instant les obstacles les plus imprévus, il sut réunir autour de lui des hommes politiques de toute nuance, depuis le républicain Eugenio Chiesa jusqu’au nationaliste Medici del Vascello, tous désireux d’intensifier une « guerre sacrée ». […] … » § Si nous avons insisté sur les difficultés qu’a rencontrées le gouvernement et sur les hypocrites propagandes qui ont entravé son action, c’est afin que justice complète soit rendue au merveilleux effort par lequel l’opinion publique a assuré « la défense interne ».

30. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Il rencontra le loup et lui dit : « Viens ici, frère Loup, je te commande de la part du Christ que tu ne fasses mal à moi ni à personne. » Le loup le suivit, se coucha à ses pieds, devant tout le peuple, et François dit encore : « Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages de ce côtés, et tout le monde crie et murmure contre toi ; il faut faire la paix ; tu n’offenseras plus les hommes et les hommes te pardonneront. » Le Loup fit des signes de soumission et François dit encore : « Frère Loup, puisqu’il te plaît de faire et de tenir cette paix, je te promets que je te ferai donner des aliments, de sorte que tu ne pâtiras plus de la faim : parce que je sais bien que c’est pour la faim que tu as fait tout ce mal. » Et il est convenu que le Loup bien nourri ne fera plus aucun mal et qu’il vivra comme un ami parmi les hommes.

31. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Aussi bien rencontrons-nous la même tristesse sur un autre visage, plus familier encore pour nous et plus touchant, que celui de Titien : sur le visage ravagé du vieux Rembrandt, cet autre poursuiveur obstiné d’un idéal de perfection sans cesse en mouvement.

32. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

L’esprit théâtral suivait à travers les temps et les pays la ligne descendante, oubliait son essence première, sa raison d’être, devenait de plus en plus la reproduction des mœurs ou des chocs de corps qui se rencontrent, se prennent et se repoussent, s’abîment dans la vie ou dans la mort. […] Schweitzer, — alors qu’ils appartiennent si peu même « aux musiciens dramatiques du xviie  siècle », que ces traits « se rencontrent chez la plupart des maîtres du xvie  » ; sans compter tout l’art antérieur, à n’en douter guère, car la musique descriptive ou « à programme » remonte aux plus lointaines origines, au moins, et avec certitude, jusqu’au nome pythique de Sacadas et, encore avant lui, d’Olympos. […] C’est dans cette quiétude ordinaire de leur nonchalante Venise, dans une sorte de sérénité ambiante qu’il leur fut loisible de reproduire cette vue du Rialto qu’on retrouve aujourd’hui à Florence, ces Santa Maria della Salute et ces Grand Canal tout de paisible harmonie qui figurent au Musée Correr, à la Galerie Liechtenstein ou dans la Collection Wallace ; ces douze Vues de Venise qui sont à Naples, cette merveilleuse Place Saint-Marc et cette exquise Piazzetta qui se rencontrent à Vienne, ce Palais Ducal dont s’honore le Louvre et tant d’autres visions des canaux, de l’Arsenal, du Quai des Esclavons, de l’École de San Rocco, du Canale Reggio, de San Pietro de Castello dont les spécimens sont répartis à Windsor, dans les galeries du château royal, à la National Gallery de Londres, à Modène, à Bergame, à Naples, à Grenoble, à Berlin et dans nombre de collections et galeries privées. […] Puissent cette rénovation ne pas se heurter à l’analphabétisme du Sud, et les travailleurs en blouse ne point rencontrer devant eux les lazzaroni en haillons !

33. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Salandra à Turin où, pensait-on, il ne pouvait pas ne pas rencontrer M.  […] On dit que Serra a cherché la mort, sur le Carso, où il l’a rencontrée le 20 juillet 1915. […] Il jouissait d’une certaine renommée par ses poésies simples et nostalgiques, où se rencontraient quelques trouvailles de mots et d’images, et où il évoquait le monde vieillot de 1840 « avec ses bonnes choses de mauvais goût » et le monde provincial et mélancolique tel qu’il était vu par les yeux ironiques d’un homme qui en avait assez des fausses grandeurs des romantiques et de d’Annunzio.

34. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Durant les soixante-treize années de sa vie il voyagea, comme nous l’apprennent ses Mémoires, en Italie, en France, en Allemagne, en Autriche, en Angleterre, en Suisse, en Belgique, en Russie, en Pologne, on Espagne, en Hollande, en Turquie ; il rencontra Voltaire à Ferney, Rousseau à Montmorency, Fontenelle, d’Alembert et Crébillon à Paris, Georges III à Londres, Louis XV à Fontainebleau, la grande Catherine à Saint-Pétersbourg, Benoît XII à Rome, Joseph II à Vienne, Frédéric le Grand à Sans-Souci. — Emprisonné par les Inquisiteurs d’État dans les Piombi de Venise, il opère en 1700 la plus fameuse évasion de l’histoire. […] Encore, si j’étais damnée, je serai votre très dévouée amie Henriette de Schnetzmann. » Casanova avait vingt-trois ans quand il rencontra Henriette ; et, alors qu’il en a soixante-treize, elle lui écrit, vieille aussi, comme si les cinquante années qui se sont écoulées étaient effacées de sa mémoire fidèle.

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