Vayre ; direction littéraire : Ad. van Bever ; secrétariat général : Raoul Ralph ; régie : Buisson. […] On a communiqué au même journal une petite découverte littéraire qui ne manque pas d’intérêt. […] C’est qu’un étrange phénomène vient de se vérifier : les écrivains les plus en vue, l’un après l’autre, passent au théâtre et négligent toute autre forme littéraire. […] Et, par degrés, nous voici au jour où un drame de Carlo Bertolazzi est un événement littéraire. […] La culture scientifique toute seule est incapable de donner à l’intelligence une méthode solide d’investigation ; la culture littéraire exclusive n’est pas moins inefficace.
Mais parmi ses talents, les plus jeunes et les plus hardis, aucun n’a encore donné avec son art la grande norme, qui, une fois formulée en œuvre, répand autour d’elle à la fois cet apaisement et cet engouement qui caractérisent les œuvres géniales ou qui semblent telles, les « œuvres messianiques » de chaque heure et de chaque quart d’heure de toute histoire littéraire. Cependant, de l’abondance poétique printanière qui sur le marché littéraire, où se fut l’échange des illusions et des colères, vient de verser un nombre considérable de livres aux mille formats et aux mille couleurs, se dégage quelque vérité, temporaire, fugitive, mais qui représente assez bien l’état d’âme de la poésie italienne. […] D’Annunzio demeure isolé, enfermé dans ses grands rêves tragiques ; l’esprit littéraire italien, fatigué de l’antique domination du poète froid des élégances, ne comprend pas encore que celui-ci a atteint le plus pur sommet de sa force avec ses tragédies. […] Mais dans une sorte d’identité de volonté littéraire, à travers l’inéluctable et nécessaire diversité des esprits, il y a une signification esthétique, dont la portée intéressera sans doute l’histoire littéraire des deux pays. […] Memento La jeunesse littéraire de Rome a perdu deux des siens, morts en pleine éclosion de leur talent.
On sent, en Italie, le défaut non seulement d’un grand centre littéraire, mais aussi même de cénacles et même de coteries ; pas d’écoles, partant pas de querelles, pas d’émulation, pas de critique des idées, pas de souci de continuer ou de violer la tradition. […] Juger d’art et d’intentions littéraires avec le simple bon sens, c’est vraiment se fermer la voie à exprimer des idées moins communes. […] Pica a peut-être moins de style et moins d’attrait littéraire que M. […] Sa traduction de la tragédie Danton et Robespierre a une valeur littéraire indéniable, et on la lit avec plaisir, sans ces brusques sursauts, que les traductions donnent en général aux amateurs de style. […] Si ces documents ne présentent pas l’intérêt de travaux littéraires inédits, ils auront toutefois, paraît-il, une grande importance relativement à la vie privée du grand poète de la douleur.
Sur ces sujets littéraires, Casanova s’ingénie visiblement à regagner un avantage qu’il s’imagine avoir perdu ; et la conversation prend facilement l’allure d’une polémique un peu aiguë. […] Voltaire, dont les admirations et les haines étaient également capricieuses, surtout en matière littéraire, n’avait pas toujours eu pour le poète du Roland furieux cette « adoration » qu’il confesse sans difficulté auprès de Casanova. […] Toutes les impressions littéraires que Voltaire et Casanova échangèrent ne témoignent pas, à beaucoup près, d’une entente aussi parfaite. […] À peine a-t-il commencé à questionner Casanova sur ses goûts littéraires qu’il ne peut se tenir de lui demander : « Avez-vous fait beaucoup de sonnets ? […] Enrico Corradini Depuis quelque temps, l’Italie littéraire se révolte contre la domination presque absolue du théâtre français, qu’elle subit depuis de longues années.
Toujours est-il qu’à ces fous de jadis nous sommes redevables de ce mouvement littéraire qu’on a appelé, pour quelque temps, renaissance italienne. […] De Frenzi, collection de types littéraires italiens vus de près. […] Il y a une similitude frappante entre les débuts de G. d’Annunzio et ceux de G. de Maupassant ; ce n’est pas de leurs débuts littéraires que j’entends parler. […] Gauthiez se divise en deux grandes parties, plus une petite partie qui n’est, à vrai dire, qu’un appendice de critique littéraire. […] Je vais donc ici suivre à sa place le développement de la vie littéraire italienne.
Carducci, politicien et polémiste, ardent et farouche par tempérament et par pose, donna à la prose une vigueur cinglante, une puissance nerveuse d’attaque et une élévation de culture et de pensée, qui, après avoir étonné les polémistes pédants et les conteurs faciles et familiers, se révéla aux générations vivantes comme un enseignement et une promesse assez sûre de renouveau du style littéraire national. […] Seuls les rares écrivains qui ne suivirent pas le jeune maître, ou qui s’en éloignèrent dès la première heure, ont pu atteindre un degré de réalisation littéraire de quelque intérêt. Mais, en dehors même des tendances esthétiques et des manières littéraires de Gabriel d’Annunzio, qui malgré toutes ses défaillances est en Italie le seul grand artiste vivant, digne de ce beau nom trop profané, l’élévation apportée à la langue par l’auteur du Triomphe de la Mort et de La Fille de Jorio, est devenue un phénomène organique national dont tout écrivain italien a bénéficié. […] Angelo Conti, Ricciardi, de Naples, un jeune éditeur qui se consacre à une production littéraire et philosophique originale et d’un ordre supérieur, a fait également paraître un volume : le Pilote aveugle, de M.
Iginio Cocchi, a une importance littéraire aussi très grande. […] Le renouveau de la langue littéraire italienne fut accompli. […] Le style n’en est point littéraire. […] Voyons maintenant ce que nos artistes littéraires en ont fait. […] Vénitien Maurice Barrès, que de crimes et de platitudes littéraires on a commis en votre nom !
Tout en reconnaissant les qualités poétiques de ces travaux d’une portée strictement littéraire, je me garde d’encourager sur cette voie M. […] Giuseppe Giacosa, qu’on vient de jouer à Milan, la ville des baptêmes littéraires italiens. […] Il y eut un moment d’anxiété dans le monde littéraire italien. […] Butti revient donc à la scène avec tant de vigueur et de succès, une autre floraison littéraire nous réjouit. […] C’est l’historien que l’on retrouve encore chez le critique d’art et chez le critique littéraire.
Ce qu’il y a de plus grave en votre aventure, Monsieur, c’est l’amitié littéraire que vous a vouée M. […] Mais c’était peut-être en français qu’il fallait traduire, puisque le français est bien décidément, aujourd’hui plus que jamais, la langue littéraire européenne ! […] Simple petite question de psychologie littéraire. […] Mais l’histoire littéraire s’occupe moins de juger les écrivains que de donner les vrais moyens de les juger ; à ce point de vue, le travail de M. […] Il est difficile de rédiger de bons chapitres d’histoire littéraire, et qui pourrait nous empêcher de sourire à ouïr Verlaine dénommé « le chef de l’Ecole décadente ».
Voici un excellent chapitre d’histoire littéraire, Érasme en Italie, amusant et savant, gonflé d’anecdotes aussi bien que de références et de documents. […] C’est moi, qui ne passe pas, pour le moment ; parce que le phénomène est trop intéressant et actuel pour le négliger dans mes notes sur le mouvement littéraire italien. […] Parmi les écrivains et les artistes qui ont fait bon accueil au questionnaire du journal littéraire de Florence, je citerai, au hasard de la mémoire, MM. […] […] Revue des Revues. — […] Une étude sur le Mouvement littéraire en Italie, par M. […] À travers le tempérament littéraire de Cavallotti, l’amour même se présentait comme un dieu larmoyant et asexué, le dieu de ces chevaliers hyperboliques qui se contentaient d’un mot, d’un souris, d’un regard.
Adolfo Venturi, la critique littéraire y est aussi pauvre que celle théâtrale, qui l’est terriblement. […] Parmi les articles littéraires signalons : […] Milton and Dante, par Alfred Austin […]. […] L’Italie contemporaine n’a pas d’écoles littéraires. […] Lemaître, ses opinions littéraires sont d’une orthodoxie indéniable, d’une prudence à laquelle chacun rend hommage. […] Quérard, dans ses Supercheries littéraires dévoilées, s’était contenté de nier l’authenticité de cet ouvrage !
L’Italie littéraire officielle le méconnut. […] Wells appartient à cette catégorie de mystiques de la philosophie ou de la science — non du sentiment — qui se manifestent en œuvres littéraires. […] Je vais au cabinet littéraire. […] Ni ambition littéraire, semble-t-il, ni goût particulier pour cette œuvre. […] Tout autre succès littéraire lui semblerait froid et insipide.
Pour le moment, ce réalisme idéiste dont j’ai parlé dans le courant de cet article, nous l’exprimons plastiquement par un symbolisme (style du Naturalisme plastique) qui est parallèle au symbolisme littéraire (style du Naturalisme littéraire) que nous surpassons. […] Commencée comme une analyse littéraire, l’œuvre s’achève en une confession au sens mystique, devant un dieu intérieur. […] Il n’a pourtant pas expliqué cette conversion du paganisme littéraire de Carducci à la pratique du catholicisme, et c’est grand dommage. […] Il ne faut chercher ni l’art ni le nouveau dans ces produits de l’industrie littéraire : chacun de ces écrivains a désormais ses procédés, ses clichés. […] Rosso di San Secondo, Sicilien, a été prôné dans les milieux littéraires par M.
Un à un, il avait choisi dans l’histoire littéraire de l’Italie les hommes les plus typiques, les temps les plus significatifs, les œuvres les plus représentatives, et il les avait illustrés de sa prose savante et ardente, sa prose musclée, aux attitudes de perpétuel combat, sa prose athlétique. […] En même temps, toujours par Carducci, la prose subit la même transformation ; dans la prose aussi, le poète de Satan ne révèle jamais une pensée vraiment profonde, vraiment profondément neuve, souvent aussi son humour dégénère en vulgarité irritante, mais le bond est fait : l’Italie nouvelle a ses rythmes littéraires nouveaux. […] Le poète écrit enfin la page qui doit rester dans l’histoire littéraire de son pays. […] D’Annunzio, lui, pour écrire des Louanges à l’exaltation d’un sentiment de paganisme beaucoup plus large et plus moderne que celui de Carducci, mais presque autant littéraire, remonte au premier poète du sublime panthéisme du Moyen-Âge, à saint François d’Assise, qui chanta ses Laudes Creaturarum dans un rythme très large, sans contrainte de forme, semblable au son des cloches de sa sainte colline, mesuré vraisemblablement uniquement par sa respiration. […] Ainsi, deux éditeurs parisiens continuent à imposer au public français les œuvres de deux écrivains italiens, vieux à la besogne et absolument étrangers à tout le renouveau esthétique et littéraire de l’Italie contemporaine.
Il fallait signaler la vérité et la sincérité de cet art, qui veut aussi quelquefois exprimer des idées presque littéraires. […] Il fallait un esprit peu littéraire et orienté autrement que l’humaniste, pour oser secouer l’hégémonie du livre et surtout du livre sacré. […] Dans le domaine littéraire, les poètes italiens découvrirent la nature et un philosophe italien a découvert la théologie naturelle. […] La gloire littéraire, ce n’est pas d’être lu, c’est d’être relié. […] Paul Dukas est précédée par la discussion de l’œuvre littéraire de M.
Mallarmé le Traité du Verbe, qu’il cite comme une autorité littéraire et critique M. […] Ugo Valcarenghi, a récemment fondé à Milan une intéressante revue : Cronaca d’Arte, qui s’occupe beaucoup du mouvement littéraire et artistique français. […] Depanis, qui ne croit pas à l’avenir littéraire du théâtre, et Domenico Lanza, pour lequel un renouvellement de l’art dramatique est possible et même certain.
Grande polémique à ce sujet dans les revues littéraires italiennes. […] La Cronaca d’Arte résume, en un court article, l’état des nouvelles écoles littéraires en France ; l’auteur, qui doit être M. […] Ces trop brèves pages sont un complet et fort juste résumé de l’actuelle histoire littéraire, qui nous fera prendre patience jusqu’à l’apparition des Modernes Byzantins. […] L’autre mois, parmi les livres que l’éditeur Giannotta de Catane prenait la peine de m’envoyer, il s’en trouvait un de critique littéraire signé Luigi Capuana4. […] De son vivant, cette espèce de Marquis de la Seiglière de la critique littéraire faisait plaisir.
Deux biographies extrêmement littéraires viennent de paraître sur ces deux héros de l’histoire italienne. […] Bérard a préféré y voir une allusion à un genre littéraire : la poésie bucolique en honneur au milieu d’un peuple de bergers. […] Aujourd’hui il y a d’autres préoccupations littéraires. […] De toutes ces influences, cependant, il ne reste pas de traces visibles dans l’œuvre littéraire italienne de la dernière heure. […] L’Italie littéraire nous apparaît ainsi en pleine germination, sinon en pleine éclosion.
J’entends des critiques, non pas étrangers sans doute, mais extérieurs au mouvement littéraire qu’il faudrait apprécier. […] Rééditions de vieux contes publiés jadis, bien jadis, dans les journaux littéraires. […] C’est l’œuvre d’un esprit paradoxal qui résume, en une vingtaine de chapitres, ses idées sur les types littéraires italiens et français. […] Les admirateurs innombrables du poète ne pourront désormais se passer de cette biographie délicate dont M. de Roberto a voulu enrichir son important bagage littéraire. […] La chronique littéraire italienne retentit ce mois de l’écho des batailles inattendues dont les œuvres dramatiques de d’Annunzio ont été saluées.
Car en ce moment les forces littéraires de l’Italie, troublées pendant un certain temps par la tyrannique souveraineté de d’Annunzio, semblent se concentrer en elles-mêmes ; elles saluent en Carducci le grand résumeur de la pensée littéraire de ces trente dernières années. […] Mario Vaccarino, a réussi à faire déjà de son journal l’organe le plus avancé de la culture littéraire italienne. […] Cet Amédée de Saluces était le frère du marquis Thomas III, de culture littéraire et artistique toute française. […] L’Italie officielle et littéraire vient de célébrer officiellement et littérairement le centenaire de ce demi-dieu. […] L’isolement, la dispersion, ces belles qualités de notre temps de préparation, régissent aussi les esprits littéraires d’Italie.
C’est dans un organe littéraire de Florence, le Marzocco, que j’ai lu cette significative constatation, à savoir que les chansons épiques de M. d’Annunzio ont touché plus le monde des hommes d’action que la « critique littéraire » italienne… M. d’Annunzio a écrit de France, au fur et à mesure des événements, les Chansons de la geste Tripolitaine. […] D’abord les futuristes abordent hardiment la peinture littéraire et la plus complexe, deuxièmement leur peinture ne considère ni les corps comme opaques, ni les plans comme résistants. […] Les hommes qui ont le plus contribué à la formation de l’unité italienne étaient malheureusement dotés d’une culture presque exclusivement littéraire et historique. […] Muret, très peu au courant des véritables états de l’âme littéraire italienne, a mal compris Pascoli. […] Aldo Ravà, a découvert récemment un recueil de poésies inconnues sur la mort de Louis XVI, dont il a publié quelques curieux fragments dans le journal littéraire le Marzocco.
Aujourd’hui, si la question de l’antique s’est déplacée, elle n’en a pas moins fait place à un autre abus ; je veux parler de l’idée littéraire qui semble avoir fait de tous les tableaux modernes de l’Illustration. […] Ainsi donc, tant que l’idée littéraire restera purement littéraire il y aura désaccord entre elle et la peinture, car chacun de ces arts se compose d’éléments différents.
Un seul type humain manque au milieu de cette nouvelle combinaison littéraire de consciences et d’événements, le type central du Santo, le « type prophétique des temps modernes ». […] Fogazzaro, n’arrive pas à créer une seule page littéraire qu’on puisse lire avec profit, sinon avec plaisir. […] Elle imagina donc cette supercherie littéraire d’un manuscrit recueilli dans le cabinet du poète, une vingtaine des plus riches pièces de son livre « esgarées parmi de vieux papiers, et corrigées de sa dernière main ». […] Si les horloges du monde littéraire italien n’ont pas sonné minuit, aucune n’a sonné midi. […] L’Italie littéraire ne vient donc pas de perdre un maître.
On retrouve par ci par là le grand écrivain qui donne l’expression définitive et parfaite d’un paysage ou d’un être animé, — mais combien il faut peiner pour extraire ces lignes précieuses du fatras littéraire qui les noie ! […] Giuseppe Ungaretti, né de parents toscans en Alexandrie d’Égypte (1888), a vécu longtemps à Paris, où il comptait des amis dans les groupes littéraires du quartier Montparnasse. […] Le Porto Sepolto (Udine, 1916) contient une vingtaine de petits poèmes qui sont parmi les meilleurs de la dernière génération littéraire. […] Boyer d’Agen (Œuvre littéraire de Michel-Ange), sur 495 lettres n’en traduit que 50 intégralement, et pour celles adressées à Vasari donne la traduction de Leclanché. […] Firenze, La Voce), car il ne me sied pas, d’après les conventions littéraires, d’en signaler l’importance.
Les esprits littéraires, les beaux phraseurs ont pu jaspiner à loisir sur l’Énigme de ce sourire. […] Je tâcherai de renseigner les lecteurs du Mercure sur la véritable signification du Futurisme, me bornant nécessairement au futurisme littéraire. […] Notre distingué collègue Ettore Mola s’en est aperçu en même temps que nous, et cette constatation lui a dicté un article des plus judicieux, inséré dans l’excellente feuille littéraire si répandue en Italie : la Fanfulla della Domenica 5. […] La propriété littéraire, à cette époque, n’avait encore d’autre garantie que la loyauté facultative des maisons de librairie… Paulin avait compté sans son hôte : les années passèrent, on était à 1836, et la suite française des Mémoires restait au fond du secrétaire de Frédéric-Arnold Brockhaus. […] Laforgue était, au, même titre que Schütz, un ouvrier littéraire astreint à une besogne littéraire, et je prouverai ailleurs que l’Allemand et le Français ont usé de procédés analogues, ont une responsabilité équivalente, en ce qui regarde l’original des Mémoires.
Commémorations Les Commémorations littéraires d’Émile Zola ont été nombreuses : je dirais en franc italien, si le respect ne me retenait, qu’elles ont fini par rompere le scatole, par ennuyer le monde. […] Butti a eu une idée hardie et géniale ; dans sa pièce en trois actes, Il Gigante e i Pigmei (Le Géant et les Pygmées) il a développé un drame passionnel dans un milieu littéraire. […] Mais voici qu’au moment de rompre avec les conventions littéraires, elle n’y arrive qu’à moitié. […] Ce qui m’attachait particulièrement au comte Lamberg, c’était son talent littéraire. […] Que si, d’autre part, on tient, — et nous sommes les premiers à comprendre qu’on y tienne, — à savoir explicitement la pensée de l’artiste, nous n’admettons pas qu’on nous la présente comme difficile et pas davantage qu’on taxe cette peinture de littéraire : ce sont, balancées à l’air glacial d’un purgatoire dantesque, que suggérait à Segantini le décor même de sa vie, les luxurieuses et les infanticides, toutes celles qui ont péché contre la maternité, condamnées à l’allaitement de petits êtres appendus comme des fruits aux arbres morts de l’hiver, jusqu’à une expiation ou une résurrection que le tableau n’indique pas, mais qui sera peut-être le printemps, à la fonte de toutes ces neiges.
L’Italie semble en être arrivée à ce degré de décadence littéraire et même intellectuelle où un peuple, ne produisant plus rien, est devenu par surcroît incapable de comprendre les productions des autres peuples ; à l’incapacité se joint la paresse.
§ Avant d’en venir aux discussions littéraires ou politiques qui le passionnaient particulièrement lorsqu’il avait trouvé à qui parler, car il ne détestait pas qu’on lui tînt tête, Voltaire questionne Casanova sur ses amis d’outre-monts, notamment sur ce François Algarotti qu’il avait rencontré à Berlin, auprès de Frédéric le Grand, et avec qui il était en correspondance depuis plusieurs années. […] Par une coïncidence singulière, l’auteur des Lettres sur la Russie n’est pas sans présenter de nombreuses analogies à la fois avec Voltaire et avec Casanova : courtisan et collaborateur littéraire de Frédéric II, esprit encyclopédique, curieux de tout et touche-à-tout, polygraphe agréable et vulgarisateur scientifique, il a du premier, outre ces rencontres accidentelles de leurs deux destinées, cette intelligence largement ouverte, cette passion d’écrire, ce besoin de se dépenser, de s’assimiler toutes les idées neuves et toutes les causes à la mode, qui ont pu le faire appeler « une réduction de Voltaire » ; mais il n’était pas vénitien pour rien, et comme son compatriote Casanova, il souffre de cette étrange maladie du mouvement, qui l’entraîne de Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Saint-Pétersbourg, de Saint-Pétersbourg à Berlin, toujours avide de succès, désireux de se faire voir et de séduire, usant sa vie en plaisirs faciles, prodigue, enjoué et complaisant, promenant à travers l’Europe galante la grâce de son sourire perpétuel et de ses manières élégantes.
La Voce, la vaillante revue littéraire florentine, fondée par Prezzolini, l’organe de l’une des fractions les plus actives et les plus originales de la jeune génération, s’est dédoublée récemment et publie à Rome une édition politique dont j’ai sous les yeux les premiers numéros. […] Louant de Robertis de continuer à faire paraître l’édition littéraire de la Voce, Prezzolini développe en quelques points, d’une manière nette et concise, cette idée essentielle : nous devons faire la guerre, mais non en devenir les esclaves ; et nous devons penser dès maintenant à ce qui arrivera après la guerre. […] Deuxième point : les imbéciles, outre qu’ils sont tels, sont aussi des hypocrites nauséabonds s’ils participent à la guerre sans courir aucun risque, mais en exploitant avec l’habileté commerciale propre à beaucoup d’imbéciles de lettres, leur uniforme de soldat… Troisième point : préparer, ordonner, gagner des batailles est chose géniale et il n’y a pas de doute qu’un grand général soit un homme de génie à l’égal d’un grand homme d’État ; mais il est bon de rappeler en ces temps-ci qu’un grand poète, un grand critique, un grand peintre ne sont pas moins grands ni moins nécessaires à une nation qu’un grand général, si cette nation veut compter pour quelque chose dans l’histoire du monde… De là l’utilité d’une revue littéraire aujourd’hui et le courage louable qu’il y a à la maintenir en ce moment, où il arrive aisément qu’on prenne pour un manque de patriotisme ce rappel des valeurs supérieures.
Le vendredi 25 avril 1905 il demande à parler au directeur de la prison, et lui explique que, violemment indigné par la lecture des Annales politiques et littéraires du dimanche précédent, il voulait écrire auxdites Annales pour protester.
Je crois qu’avec le nombre immense et toujours croissant de névrosés, d’hystériques, de détraqués, de toqués qui foisonnent dans la société contemporaine, la vie sociale serait souvent troublée de manière profonde par les épidémies psychiques qui éclateraient par instants dans cette foule de demi-malades, si, par bonheur, les livres ne venaient continuellement faire dévier en tendances littéraires leurs penchants anormaux.
On l’offre aux curieux de documents littéraires.
Mario Carmenati va se mettre en communication directe avec les sociétés littéraires et scientifiques françaises dans le but de donner à la célébration de ce centenaire la plus ample signification latine. […] C’est que cette action, plutôt littéraire, se voyait contrecarrée par un puissant courant d’idées germanophiles à base de « Realpolitik », que fortifiait, nous le croyons fort, certaine tendance de l’enseignement supérieur.