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2. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Et quelle langue souple et forte, harmonieuse et sonore, sans faux brillants ni grâces vaines, M.  […] Ils ne se croient point, il leur serait impossible de se croire le droit de déformer les êtres et les choses pour les réinformer selon un personnel idéal de douceur, de suavité, de grâce et de beauté. […] La conception septentrionale exclut la grâce ou ne la comporte qu’accidentellement ; quand elle ne procède pas du génie, elle rencontre aisément la rudesse, la grossièreté, la trivialité. Chez Van Eyck elle fait oublier l’absence même de la grâce, elle atteint plus haut, elle atteint tout en haut, et ce mot — majesté — s’impose à notre parole quand c’est de ce maître que nous voulons parler. […] La mère et l’enfant appartiennent l’un à l’autre et l’enfant endormi, sans noblesse, sans grâce, est, peu s’en faut, dans les bras de sa mère, ce qu’il était dans son sein.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

C’est Casanova, le grand Casanova, Jacques Casanova, chevalier de Seingalt, qui daigne se montrer à M. de Voltaire et soumettre à l’épreuve d’un illustre jugement sa séduction naturelle et la grâce de son esprit impertinent qui ont su lui ménager des suffrages plus difficiles. […] Cette attitude s’explique très bien si l’on considère que l’amabilité, la grâce d’un compliment bien tourné sont les moyens de séduction ordinaires de Casanova, ceux auxquels il tient le plus, ceux dont il est habitué à recueillir le profit. […] Par une coïncidence singulière, l’auteur des Lettres sur la Russie n’est pas sans présenter de nombreuses analogies à la fois avec Voltaire et avec Casanova : courtisan et collaborateur littéraire de Frédéric II, esprit encyclopédique, curieux de tout et touche-à-tout, polygraphe agréable et vulgarisateur scientifique, il a du premier, outre ces rencontres accidentelles de leurs deux destinées, cette intelligence largement ouverte, cette passion d’écrire, ce besoin de se dépenser, de s’assimiler toutes les idées neuves et toutes les causes à la mode, qui ont pu le faire appeler « une réduction de Voltaire » ; mais il n’était pas vénitien pour rien, et comme son compatriote Casanova, il souffre de cette étrange maladie du mouvement, qui l’entraîne de Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Saint-Pétersbourg, de Saint-Pétersbourg à Berlin, toujours avide de succès, désireux de se faire voir et de séduire, usant sa vie en plaisirs faciles, prodigue, enjoué et complaisant, promenant à travers l’Europe galante la grâce de son sourire perpétuel et de ses manières élégantes. […] Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui-même : celui-ci répond avec une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à travers sa réponse, que le metteur en scène, l’impresario, est plus flatté encore que le poète ; et, dans son enthousiasme, il va jusqu’à s’écrier : « Béni soit le ciel qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 !  […] Et cependant, il aime Venise, d’un amour de grand enfant gâté, puni et mécontent, mais sujet aux remords ; proscrit, il confesse sa nostalgie, il multiplie les démarches pour obtenir sa grâce après dix-neuf ans d’exil ; et quand il l’a obtenue, son retour à Venise n’est pour lui qu’une nouvelle désillusion.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

. — Comme cette dame possède véritablement la perfection, Dieu, qui l’a comblée de grâces, la chérit comme son œuvre la meilleure. […] Six passions sont propres à l’âme humaine : grâce, zèle, miséricorde, envie, amour et pudeur ; chaque fois que l’âme en éprouve une, le reflet se montre dans le miroir des yeux. […] XXIV. — Dans la décrépitude, deux offices importent :le retour de l’âme vers Dieu et l’action de grâce pour l’existence accomplie.

5. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Dans la série de poésies qu’il a nommées Printemps helléniques, nous revient encore la grâce de Sapho, la noblesse d’Alcée, l’attrait impérissable des dieux de la Grèce, qui ignorent le crépuscule, et qui dorment dans les troncs des arbres, dans les fleurs, au-dessus des montagnes, des fleuves et des mers. […] Et à côté l’on trouve l’inexprimable grâce des ballades du Trecento et du Quattrocento, et on les dirait dictées pour les madones de Filippo Lippi et de Sandro Botticelli. […] On raconte que trois ans après son initiation il peignit dans un tableau de son maître un ange si plein de grâce que celui-ci ne voulut point le retoucher — il avait alors quinze ans.

6. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Il y en a une toute brune au teint vraiment beau d’orange ; mais les traits sont plus épais, les articulations, les attaches plus vulgaires ; la grâce naturelle semble éteinte. […] Par le sentiment de la grâce, il se révèle néanmoins contemporain de Botticelli, et, quel qu’il soit, le peintre de cette exquise Vierge à la Grenade est loin d’être à dédaigner. […] C’est pourquoi, en dépit de la grâce innée, l’expression qu’ils donnent de cette surface se maintient dans des généralités où la personnalité n’apparaît guère. […] De grâce, expliquez-moi ce dédain avec lequel votre amie soudain vous légua au précepteur de ses enfants, à M. […] De 1834 à 1860, il avait été le type du brave, sain, vertueux et bon jeune homme ; en l’an de grâce 1909 il est devenu, M. 

7. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Une interprétation malheureuse des personnages de la Gloria, qu’on a crue une tragédie à clef, a porté le coup de grâce. […] […] Grâce aux sommes prodiguées par un archéologue anglais, le gouvernement italien a pu reprendre les fouilles du Forum. […] Mais on ne peut citer de lui aucune parole assez précise pour justifier cette impression ; elle eût d’ailleurs été en désaccord avec un génie dont un des traits principaux est une tendance à se perdre dans un mysticisme raffiné et plein de grâce. […] Curiosité et désir de beauté — voilà les deux forces élémentaires du génie de Léonard, la curiosité étant souvent en conflit avec le désir de beauté, mais engendrant avec lui un type de grâce subtil et curieux. […] Cette curieuse beauté se manifeste surtout dans ses dessins, et particulièrement dans la grâce abstraite des lignes qui les bornent.

8. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Déjà dans l’Essai sur les mœurs, il met le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l’imagination, et l’abus du romanesque, il vante la vérité des allégories, la finesse des satires, une connaissance approfondie du cœur humain, les grâces du comique, qui succèdent sans cesse à des traits terribles, enfin « des beautés si innombrables en tout genre, que l’Arioste a trouvé le secret de faire un “monstre admirable” ». […] Goldoni30. » À Goldoni lui-même, il écrit avec cette grâce enjôleuse qui est chez lui, quand il le veut, et c’est très rarement, un sûr moyen de séduction. […] Voltaire y déploya toutes les ressources de son esprit brillant et fertile et fit le charme de tous, malgré ses traits caustiques qui n’épargnaient pas même les personnes présentes ; mais il avait un art inimitable à lancer le sarcasme de manière à ne pas blesser38. » Tous ceux qui visitaient Voltaire vers le même temps avaient la même impression : la splendeur fastueuse du décor les séduisait dès l’abord, la grâce spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir.

9. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Touché de la grâce (amoureux ?) […] Nous irons à une énergie qui unisse la force à la beauté, le talent à la grâce et qui soit animée du souffle divin de la bonté. […] Dieu m’en fasse la grâce, parce que je ne désire rien d’autre au monde que de vous plaire. […] Combien plus depuis que j’ai reconnu mon audace, après avoir lu et avoir apprécié celle que votre Grâce m’a écrite. […] Ces poètes ne manquent pas de grâce et de fantaisie, mais ils ne donnent pas, dans la traduction, la certitude d’une originalité extraordinaire.

10. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Pour atteindre ce noble but, il a pris Venise-Anadyomène comme théâtre, Venise où toute grâce se double d’un reflet, où la beauté se dresse hors de son propre miroir, à la fois plus décevante et plus belle d’être multipliée pour le bonheur des yeux, et il a placé, comme entre deux infinis, la mer et le ciel, la mort et l’espoir, un couple d’amants qui, par hasard, savent jusqu’où peut aller la passion. […] On y voit plus au large la ville et ses pierres sculptées, cette cathédrale qui rendit Taine à peu près ivre, ces Sodoma impurs et mélancoliques et la nudité harmonieuse de ces Trois Grâces, don d’un pape. […] Grâce à cette convention, on a le double avantage de pouvoir entendre la musique de M.  […] Othon n’est sûr de rien et il doute avant tout du principe par la grâce duquel il règne ; doué d’un esprit mobile et d’une âme profondément sensible, il est toujours un peu de l’avis de ses adversaires et des adversaires de la Monarchie.

11. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 230, 15 janvier 1907 »

Grâce aux 200 000 francs que le prince de Wagram a payés pour la partie centrale : nous l’aurons bientôt à Paris, dans la galerie du Prince.

12. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Voilà tous les pêcheurs criant au miracle, s’agenouillant et rendant grâces au ciel. […] Il sentait en lui d’autres armes que la gentillesse et la grâce. […] À neuf heures, Ziorzio était chez moi : — Venez, de grâce, me dit-il, puisque vous me l’avez promis.. […] — Oui, par la grâce de Dieu. […] Grâce à son esprit avide, il s’assimila rapidement leur style, comme le prouve la série de tableaux religieux qu’il exécuta, dirigé par ses tendances nouvelles.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »

La langue du peuple paraît criarde d’abord et grossière ; elle est énergique et expressive comme tous les patois : mais elle a des grâces particulières.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIX »

Un livre fait par l’auteur d’un tableau ôte à ce tableau la grâce nécessaire pour toucher.

15. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Que Votre Altesse soit persuadée que je tiendrai cette permission en particulière grâce. […] Dans son exécution réfléchie cette œuvre n’émeut pas, et la grâce infinie et puissante du géant ne se dégage cette fois… Il est vrai qu’elle a dû subir plus d’un remaniement et que c’est à peine un Raphaël qu’on a devant les yeux. […] Il écrit comme l’on parle au cours d’une discussion animée dans une réunion de buveurs : là les arguments spécieux, les rapprochements inattendus d’idées, les paroles qui ont l’air profond, les jeux de mots, sont les armes grâce auxquelles on triomphe. […] — Demande grâce, dit Bicornide tremblante. […] Mais, si Botticelli n’avait pas assez de terribilità pour bien illustrer l’Inferno, Buonarotti était certainement trop dépourvu de tendresse, de grâce, pour bien illustrer le Paradiso.

16. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Enea m’a parlé d’une grâce… — Ma demande vous paraîtra singulière et osée. […] Quel est le malheureux outrecuidant qui ose transporter sur la toile une grâce comme la vôtre ? […] Puisse cette constatation lui porter le coup de grâce ! […] Les fleurs d’une gerbe que l’on délie s’étalent ainsi, avec une grâce qui surpasse l’artifice des plus harmonieux arrangements. […] Elle faisait de la dignité une chose plus exquise que la grâce.

17. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Voici la sortie de l’école, avec ces cris tumultueux de petits moineaux, heureux de reconquérir la liberté de leurs mouvements et de leur voix ; et cette précoce grâce parisienne de ces petites femmes en miniature ! […] Les artistes ne sont plus des croyants dont la foi tente une œuvre pieuse en donnant une grâce mystique aux figures peintes. […] Vasari, écrivant au milieu du seizième siècle, parle avec une émotion religieuse des premiers débuts du bel enfant à qui tout est facile et qui charme par sa grâce surhumaine. […] Si son dessin est d’une grande pureté de lignes et de modelé, si certains de ses types ont une grâce toute verceillaise, il continue à user de l’or pour les broderies, les ornements et les reliefs. […] Le refus formel d’une alliance avec la France suivit bientôt, contrebalancé presque aussitôt par un refus d’alliance avec la Prusse, ce dernier pour ne pas « s’aliéner les bonnes grâces de l’empereur », à l’égard de qui, toutefois, on prétendait toujours rester neutre !

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

Cette quatrième année, dont par cet arrangement vous pourrez disposer sans intervertir l’ordre établi, vous mettra à portée, sans qu’il en coûte rien au Roy, des places de grâce, dont vous gratifierez des sujets dignes d’attention et à qui ce secours peut être utile, quoique leur genre de talent ne soit pas de nature à concourir aux prix.

19. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Grâce aux journaux, l’Allemand et l’Italien (depuis peu) se partagent la vieille haine populaire, mais, comme le répétait déjà si volontiers Robert Wace il y a un peu plus de sept siècles (la langue française n’est pas toute jeune) : E li Engleis bien se deffendent. […] Les Protestants de la Renaissance qui voulurent le ridiculiser ne purent le salir : et c’est un des leurs qui, vaincu par la grâce de ce génie, a écrit son panégyrique en écrivant son histoire.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

Grâce au catalogue détaillé qu’ils donnent des 646 tableaux de la collection, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’envoi, de reproductions, etc., et grâce au classement par musée avec renvoi aux nos du catalogue, il sera désormais possible de savoir immédiatement où a passé telle œuvre.

21. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Dans un recueil tout récent de Versi, son âme révèle sa beauté hardie, sa grâce légère, sa force toute faite de délicatesses personnelles, et de subjective psychologie, qui font de lui aussi un des derniers romantiques. […] Elle a mille ans, sur ta grâce accoudée, Rongé ta tendre bouche amoureuse et fardée. […] Si le dessin est moins sûr que celui de Vittore on devine chez l’artiste un tempérament plus sensible à la grâce des gestes, à la profondeur de tous, à l’harmonie et au caractère des lignes, et la gaucherie même qu’il manifeste ne manque pas toujours de charme. […] Le roman est toute une vision mystique et passionnée, représentée avec beaucoup de grâce, sinon avec une réelle puissance d’écrivain. […] Et le simple amusement de courir la chance, de risquer une aventure sans conséquence et anonyme, ne me paraît pas suffisant pour expliquer un travail aussi sérieux et sans grâce.

22. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Il sait conter avec grâce. […] et vous dont le bonheur est de les adorer, de grâce n’écoutez pas l’histoire que l’hôte de Rodomont se prépare à conter ! […] Et elle s’offre avec tant de bonne grâce qu’on ne peut décemment la repousser. […] Pour l’instant, il est noyé de grâce et de volupté. […] C’est Avertie qui la ressent, et avec beaucoup de sincérité, beaucoup de bonne grâce, un joli petit empressement à se faire câliner.

23. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Ornella dit que Lazaro, son père, blessé par amour de Mila, est parti pour venir la retrouver sur la montagne ; Ornella demande comme une grâce que son frère soit rendu à sa mère, à son épouse désolée. […] Le bandit se découvrit : à la lueur tranquille du cierge sa jolie tête prit une grâce féminine. […] Pascoli décrit parfois avec une grâce suggestive certaines superstitions charmantes de ses Romagnes. […] Dans le dernier sonnet : Apparence, en parlant de lui-même et de sa propre souffrance le poète exprime un vers d’une grâce très rare : Queste palpebre aperte son quelle d’un occhio che dorme. […] Ils n’imaginaient point que les Italiens pussent légitimement avoir à l’égard de la France, depuis Solférino et à tout jamais, en dépit de toute circonstance, d’autre politique que la politique d’action de grâces.

24. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Les yeux inquiets et tremblants de ma propre révélation devant l’inconnu s’ouvrirent, tout d’abord, pour la Primavera de Botticelli, tableau aimé par la gravure, et dont la séduction hantait mes désirs d’œuvre vers la grâce maladive des âmes fragiles, sœurs captivantes des iris frêles, qu’une caresse des lèvres fait mourir. […] Elle songe aux charmes des Grâces, balançant, en cadence grave et lente, la fragilité de leurs corps graciles, avec l’enlacement harmonieux de leurs mains.

25. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

. — Me ferez-vous la grâce, monsieur le Vicomte, de me montrer le chemin par lequel vous êtes venu ici ? […] J’allais lui rendre visite, et il me recevait avec une bonne grâce infinie. […] Les portraits de femmes expriment la droiture, mais aussi l’intelligence plutôt bornée des matrones, — en somme la simplicité ; la grâce leur manque. […] Lucas-Dubreton, qui s’est aidé des Lettres familières de Machiavel, grâce auxquelles « nous pouvons nous mettre au niveau de sa vie quotidienne ». […] Les archives de Paris, Lyon, Turin, Milan, Venise, Mantoue, Parme, Modène, Gênes, Bologne, Lucques, Florence, Sienne, Rome, Naples, Innsbruck, Vienne-en-Autriche, ont livré des textes grâce auxquels M. 

26. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Le jour de l’an 1766, je reçus mes étrennes : Laurent (son geôlier) m’apporta une robe de chambre doublée en peau de renard, une couverture de soie ouatée et un sac en peau d’ours pour y mettre mes jambes… ce présent me venait de M. de Bragadin… Laurent me dit que M. de Bragadin s’était présenté aux trois inquisiteurs ; que, les larmes aux yeux et prosterné à genoux, il leur avait demandé en grâce de me faire parvenir cette marque de son constant amour, si j’étais encore au nombre des vivants, et que les inquisiteurs émus n’avaient pu lui refuser. […] Ardengo Soffici, parue dans la Voce, sur Auguste Renoir, qu’il considère, et combien c’est vrai, comme le plus parfait et le plus original descendant de cette race de peintres français représentée historiquement par les Watteau, les Fragonard, les Laurent, race fameuse par la belle spontanéité de leur vision, par l’expression des élégances d’un monde de joie et de grâce. […] Mesnil trouve notre gouvernement si arriéré : « de grâce, tournez-vous », eût dit votre La Fontaine, renouvelant notre Phèdre. […] Boldini moins vibrant, moins tortillé, très vif pourtant, plus séduisant qu’à l’habitude, […] À la sculpture, […] Bartholomé Libero Andréotti, avec un grand haut-relief d’un bel effet, une frise nuptiale ardente et hiératique de belle impression esthétique ; […] de Bugatti, entre autres belles œuvres, une statuette de fillette d’une grâce très hardie, d’une observation aiguë et très moderne ; […]. […] « Grâces aux dieux qui nous aiment, dit d’abord Nausicaa, aucun de ceux qui sont nés ou à naître n’oserait nous apporter la guerre.

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Ainsi, le sonnet Heure de grâce, où le poète voit la vie avec des yeux si étonnés qu’il croit la découvrir, la regarder pour la première fois, est le meilleur témoignage de l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse de voir.

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

L’Annonciation de la National Gallery est à coup sûr un chef-d’œuvre d’invention et de grâce, et même le côté douloureusement caractéristique de sa Pietà du Vatican n’est pas pour nous déplaire.

29. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Galt » ne soit pas encore rentré en grâce auprès du gouvernement vénitien, et dans la seconde édition, de 1770, il se réjouit du retour de Casanova à Venise. […] Ici une sorte de cadavre verdâtre s’enlève, soufflant de l’air ; puis une femme, presque étreinte par lui, expectore des fleurs ; puis une autre grande femme sourit, la robe parée des mêmes fleurs ; ensuite trois grâces aux tuniques diaphanes ; puis une sorte de Pâris-Mercure, distrait, semble abattre des fruits avec une alumelle. […] Renversé sur le clos à l’endroit de l’image de la jeune femme, il en imite bestialement les grâces ; il se fait mignon, spirituel, coquet à sa façon ; il veut plaire…, la salamandre de la coquetterie est encore très gentille, elle a pour elle l’avenir… Si jamais une histoire du dragon en art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, celui de Segantini qui, parmi ceux des peintres, paraîtra au premier abord l’un des plus étranges, à plus ample réflexion et les convenances du milieu mieux étudiées, se démontrera bientôt l’un des plus normalement organisés et d’une création assez spirituelle pour doser également la sorte de teneur qu’il peut inspirer et les ingénieuses significations que son rôle est avant tout de comporter.

30. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Nous avons commencé ce mois par de pieuses lectures ; grâces en soient rendues à la librairie Retaux qui met en vente une huitième édition du livre plusieurs fois remanié de Dom Guéranger, défunt abbé de Solesmes sur Sainte Cécile et la Société Romaine aux deux premiers siècles. — Sous sa forme primitive et en des proportions plus modestes, Sainte Cécile par Dom Guéranger était une histoire simplement édifiante. […] Les femmes qui ne travaillent pas sont la beauté du monde et la terre ne sera habitable que lorsque aucune femme n’aura de labeurs que ceux qu’elle s’imposera elle-même, par instinct, pour avoir toujours plus de grâce et plus de charme.

31. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Le début en est tout à fait pur et plein de grâce : « Celui qui fut mon hôte à Rome me vendit une jeune fille.

32. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Grâce à cette longue préparation, la vie italienne a conservé à peu près sa physionomie habituelle : point de stupeur, point d’égarement, point d’interruption brusque de l’activité normale, point de moratorium généralisé paralysant tout l’organisme social.

33. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Mais la chance, heureusement, est du côté des deux amants ; quand la copie est terminée et qu’aussi le portrait de Lodoletta est achevé, Flammen reçoit l’annonce inopinée de sa grâce. […]  » Tout cela s’enseigne à la jeunesse italienne en l’an de grâce 1918.

34. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

D’autre part, le prince de Bülow avait prononcé les phrases célèbres ; pleines de grâces teutoniques, sur les tours de valse ; et : « On nous a débauché l’Italie. » De tous les côtés, on avait une gentille opinion de nous !

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