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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Jacob Burckhardt : La Civilisation en Italie au temps de la Renaissance, trad. […] On sait en quelle estime Frédéric Nietzsche tenait le savant professeur bâlois, auteur de la Civilisation en Italie au temps de la Renaissance. […] Il faut donc féliciter la maison Plon d’avoir mis à la portée de tout le monde, par une réédition portative, les deux volumes de l’excellente traduction de la Cultur im Zeitalter der Renaissance que M.  […] Je signalerai volontiers comme la plus belle et la plus poignante composition du poète, l’évocation de Jacovella, la jeune femme de la Renaissance, qui joua du luth devant Raphaël, et que le poète aime et va chercher dans la petite maison, encore debout, de cette lointaine beauté. […] Et toi aussi tu es morte : le vent De l’art ne gonfle pas deux fois Ta voile, ô Renaissance ; Le vent qui maintenant caresse La chevelure fumante des machines, La chevelure longue et noire De la nouvelle jeunesse.

3. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

La Renaissance nous a légué de si belles images qu’elles ont fait négliger ses textes : nous l’avons contemplée, nous ne l’avons pas lue. […] La critique commence à mettre quelques clartés dans l’histoire de l’art à Florence, au début de la Renaissance. […] Le roman, l’ogive française, l’ogive arabe, le gothique allemand, le gothique italien, l’art de la Renaissance se mélangent sur les palais du Grand-Canal. […] Sous l’influence de saint François, c’est toute la vie en effet qui entre dans le domaine de l’art et le livre nous offre de précieuses observations sur les tendances nouvelles de la peinture dite mystique ; sur la peinture italienne en général et la floraison surprenante de l’art aux approches de la Renaissance.

4. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Je vous crois trop intelligent pour admettre la sincérité d’un enthousiasme touchant la Renaissance latine ; vous savez, ayant lu Tolstoï, Nietzsche, Ibsen, et les Français et les Anglais, vous savez qu’il n’y a pas plus, à cette heure, d’esprit latin qu’il n’y a d’esprit russe ou d’esprit scandinave ; il y a un esprit européen et, ici et là, des individus qui s’affirment uniques, personnels et entiers. Alors la prétention d’une Renaissance latine se dévêt et la voici nue : joujou mal fait avec lequel on voulait amuser le public et l’empêcher, ne fût-ce que durant quelques heures, de prendre garde à l’étrange sensation de l’Idée qui lui souffle dans les cheveux… Renaissance latine : la volupté pure et simple, la beauté plastique, quelques-uns de ces mots qui ne simulent e mystère que par ce qu’ils contiennent de peur, l’amour, a mort, un dosage heureux de Pétrarque et de Léopardi. […]Renaissance latine ! […] Prenez un lys et mettez-vous à la tête du cortège : nous célébrerons dignement les funérailles de la Renaissance latine.

5. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Raphaël, par d’exquis encorbeillements de lignes, par une afféterie que nous voyons s’affadir selon la faiblesse de ses imitateurs, a été le grand oracle et le modèle ; mais non point en ce que son immense génie a de libre, d’imposant, de grandiose ; mais en ce qu’il emprunta de l’art antique : il s’en est suivi que l’art antique, très propice à l’inspiration des trois maîtres les plus éblouissants de la Renaissance, a été proclamé la seule vraie, la seule bonne école de l’art, et nécessaire à son équilibre comme à sa connaissance. […] N’y a-t-il pas eu — avant la Renaissance — d’hommes sentant et pensant ? […] Il est donc impossible et même révoltant de dire qu’avant la Renaissance il n’y ait pas eu d’art2.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

Et nous arrivons à la Renaissance, qui fut une période agitée, de vie forte, effervescente et poursuivit avant tout la joie de vivre, d’exister, d’encadrer sa vie et d’en jouir, avec les Loges de Jean d’Udine et le Culte des Antiques Symboles : le règne de la délicieuse Impéria et le culte de la beauté ; le cadre du bonheur, avec la Farnésine et la vie première avec la Villa d’Este à Tivoli. — Toutefois, si ce livre abondant et écrit avec le même soin que le précédent par M.  […] On sait que cette collection Campana, achetée en 1861 par Napoléon III pour la somme de 4 360 440 francs et comprenant, outre des sculptures et des majoliques de la Renaissance, 646 tableaux, pour la plupart des écoles italiennes du xive et du xve  siècle, fut ensuite répartie entre le Louvre, qui ne retint que 313 peintures, le musée de Cluny, où furent envoyées 12 toiles, et divers musées de province, auxquels allèrent les 322 tableaux restants, puis, plus tard, en 1872, 141 autres pris sur ceux qu’avait conservés le Louvre.

7. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Il a sous la main, en un mot, tout ce qu’un auteur peut désirer, et il est sûr de voir son œuvre jouée avec le décor et la magnificence digne de l’art italien de la Renaissance. […] Puis c’est la jolie théorie des six sœurs Anguissola, qui traversent la Renaissance comme un clair rêve de féminité supérieure. […] Fogazzaro. […] La Renaissance latine, mensuelle, le 15 mai […]. […] Plus tard, et à bref délai, on vit se suivre les Précurseurs de la Renaissance, le Raphaël, devenu classique, et l’Histoire de la tapisserie. […] Personne ne connut mieux que lui l’Antiquité et la Renaissance.

8. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Puis, c’est le premier des médailleurs de la Renaissance, en date et en fait. […] La même année commence le règne du plus scandaleux des papes de la Renaissance, Alexandre VI (Roderic Borgia). […] Théâtre lyrique de la Renaissance : La Bohème, comédie lyrique en quatre actes, poème et musique de R.  […] L’une s’est réinstallée à l’Opéra-Comique, l’autre vient de pendre très gaîment la crémaillère à la Renaissance, et leurs heureux pères, MM.  […] Voir dans les salles de la Renaissance (collection Goldschmidt), le buste en bois sculpté et peint de Cécilia Gonzagua, qui pourrait bien être du Pisanello.

9. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

De ce principe, il me semble que l’on puisse déduire trois caractères affectés par l’architecture et recherchés dans les autres arts à l’époque de la Renaissance. […] Rarement la volonté de vivre s’est affirmée d’une façon aussi forte, aussi complète, aussi radieuse qu’à Florence pendant la Renaissance. Renaissance ! […] D’un intérêt littéraire, artistique ou historique sont : […] Venice and the Renaissance, […] Græco-roman and Roman Sculpture […]. […] Sem Benelli, où l’on peut remarquer un effort vers le théâtre poétique, avec des emprunts faits à certains aspects de la vie de Florence pendant la Renaissance.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Se développant dans un tryptique : la Cathédrale, la Demeure des Rois, la Ville, elle synthétise la vie séculaire de l’Occident, depuis l’avènement chrétien jusqu’à celui, encore obscur, encore crépusculaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’angoisse et de joie laissé par l’homme dans ses cathédrales, jusqu’au brouillard animique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois de l’époque de fer, la Renaissance. […] Et le poème, d’une si haute envergure est d’un symbolisme plein de clarté, traversé par des lueurs théistes, épiques et géorgiques, qui résument et révèlent dans une grande noblesse lyrique les trois cycles de notre âme occidentale classique et romantique, évoqués par le poète : le Moyen-Âge, la Renaissance et l’Âge d’aujourd’hui et de demain.

11. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Il y a lieu de s’étonner, quand il s’agit de Pogge et de la Renaissance italienne, que M.  […] Les Protestants de la Renaissance qui voulurent le ridiculiser ne purent le salir : et c’est un des leurs qui, vaincu par la grâce de ce génie, a écrit son panégyrique en écrivant son histoire. […] On voit que la tragédie coûte peu de fatigue, mais on voit en même temps que nous marchons à grands pas à la Renaissance du classicisme le plus pur.

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Il dépasse toutes les frontières, et sans que les principaux acteurs le sachent ou le veuillent, de tous les pays qui furent dits latins, et de tous les grands centres qui, dans le cercle magique du bassin méditerranéen, composèrent une couronne de gloire pour la vie millénaire des races gréco-judaïco-latines, et pour le long triomphe des trois civilisations de l’Occident, se lève depuis quelques années en une nuée d’or et de pourpre, l’aurore d’un espoir nouveau, la volonté d’une nouvelle Renaissance. […] Elle est la résultante des mélanges de sang et de culture qui en Occident ont été révélés tour à tour par les aspects de la Renaissance italienne, et puis par la Renaissance française, par la Révolution, par l’épopée napoléonienne, par le xixe  siècle esthétique français.

13. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Cette évolution et cette épuration de la langue firent négliger les grands poètes de la Renaissance. […] Musique ancienne : les Chanteurs de la Renaissance [extrait] Jean Marnold. […] André Michel : Histoire de l’Art, tome IV : La Renaissance en Italie (A.  […] André Michel est consacré à la Renaissance en Italie. […] Nous sommes sur l’autre versant, le versant qui descend vers les espaces lumineux de la Renaissance.

14. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

En tout cas, et dans un autre sens, c’est un essai heureux, puisqu’il nous vaut un bon livre tout imprégné de ce que l’auteur appelle, dans la préface, le « parfum de la Renaissance » et qu’on ne respire guère dans l’histoire d’aujourd’hui. […] Pierre de Bouchaud, La Sculpture à Rome, de l’Antiquité à la Renaissance. […] Il faut une belle confiance en soi pour oser traiter en soixante pages ce sujet qui semble vaste comme un monde, la Sculpture à Rome de l’Antiquité à la Renaissance. […] Eugène Müntz est peut-être l’homme de France qui connaît le mieux l’art italien des grandes époques du Moyen Âge et de la Renaissance.

15. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Broussolle : L’Art, la Religion et la Renaissance, essai sur le dogme et la piété dans l’art religieux de la renaissance italienne (Pierre Téqui, 5 fr.) […] Duhem s’entend à reconstituer avec patience et sagacité, les aperçus du grand encyclopédiste de la Renaissance montrent toute leur portée. […] La Renaissance a vu le banquier Altoviti, Raphaël lui-même ? […] Gaston Migeon sur les bronzes italiens de la Renaissance de la collection Thiers ; l’érudit conservateur nous montre l’intérêt de ces pièces admirables un peu perdues dans une collection trop mêlée. […] On sait combien sont rares les œuvres de la Renaissance : l’on ne connaissait jusqu’ici, de cette époque, que la célèbre Tête de cire du Musée de Lille.

16. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Le parquet était de marbre, sauf dans le centre de la pièce, où une mosaïque de la Renaissance, imitation de l’antique, représentait Amphitrite et Neptune, sur leur char, traînés par des tritons à travers les flots. […] Kazimierz Chledowski poursuit ses études de la Renaissance italienne. Après Sienne, la Cour à Ferrare, Rome — Hommes de la Renaissance, dont j’ai déjà rendu compte, il nous donne aujourd’hui un nouvel ouvrage : Rome : — Hommes du Barocco. […] La magie du style d’annunzien nous présente un Cola di Rienzo tel qu’un styliste de la Renaissance, doublé d’un grammairien, aurait pu le voir. […] Dans son Prologue il parle de ce qui fut sa villa, où il « retrouvait, dit-il, sans effort, les mœurs et les goûts d’un seigneur de la Renaissance, entre chiens, chevaux et beaux atours ».

17. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Pierre de Nolhac : Érasme en Italie, étude sur un épisode de la Renaissance suivie de douze Lettres inédites d’Érasme, G.  […] Renaissance, 21 janvier. […] Renaissance. 21 janvier : Première représentation de La Ville morte, tragédie moderne en cinq actes, de M.  […] À la Renaissance, la Ville morte a été bien montée et, dans l’ensemble, assez bien jouée.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

On parle pour ce travail d’un jeune écrivain qui s’est fait connaître par de savantes et originales études sur la Renaissance et sur le xviiie  siècle en Italie.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Par cela même il est à peu près isolé dans son pays, où le renouveau du Théâtre, dans le sens de la Renaissance tragique de nos spectacles de plein-air commence à peine à trouver des adeptes non encore fervents.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Ajax, celui de Sophocle, est à l’angoisse épique des Hellènes, ce que Hamlet, celui de Shakespeare, est à l’angoisse morale de la Renaissance.

21. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

. — Dans le Dante, il y a Botticelli qui l’a suivi, dans d’Annunzio il y a la Renaissance, c’est-à-dire un temps qui l’a précédé. En outre, la Renaissance est analyse et décoration. […] Giorgione ouvre tout à fait à Venise l’ère de la Renaissance. […] J’en doute, quoiqu’il fasse songer plus d’une fois à Joachim du Bellay, qui fut à l’aurore de la Renaissance ce qu’il a été lui-même au début de la Restauration, l’annonciateur de la poésie nouvelle. […] La Renaissance accepta tout dans son immense creuset, et s’acharna à ces mélanges où traditions et innovations se confondaient, préparant ainsi presque toute notre intellectualité moderne.

22. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Depuis la Renaissance l’alliance du génie latin et du génie germain a produit des individualités d’une puissance et d’une ampleur exceptionnelles, et le temps n’est pas loin où les plus grands des Allemands se rendaient dans le Midi pour achever d’y développer et d’y mûrir leur âme. […] Et d’autre part, parmi les admirateurs de l’art de la Renaissance, combien se doutent du rôle capital joué dans la formation de cet art par l’esprit scientifique des Italiens, qui faisait dès lors partie intégrante de leur génie ? […] Piero MisciateIli, où se meurent avec un extraordinaire relief les grandes figures des mystiques siennois qui forgèrent l’âme et animèrent souverainement l’art des siècles incomparables dont la Renaissance fut l’aboutissement : l’indomptable hérétique Bernardino Ochino, Caterina Benincasa, Filippo degli Agazzari… Memento Camillo Antona-Traversi : Atti Unici (Vol II). […] Au-delà, un charmant édicule de la Renaissance garde l’entrée d’un champ ; mais il n’a pas été construit pour cette solitude !

23. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Dans les siècles qui précédèrent la Renaissance, l’influence du latin est déjà prépondérante sur notre langue : le latin est le réservoir naturel où puisent les lettrés. […] « Comédie-Française, Gymnase, Odéon, Renaissance, Vaudeville, Porte-Saint-Martin, Ambigu, partout vous trouvez une démarcation bien établie, des limites idéales, mais fixes, des bornes qu’on ne peut franchir, et l’auteur peut tisser le canevas de son œuvre d’une main sûre, sauf à y mettre ensuite des couleurs originales ou banales ; mais quant au canevas, il ne se trompera jamais. […] La besogne des inventeurs de ruines là-bas continue et chaque jour amène une révélation intéressante ou curieuse5, mais dès maintenant la topographie générale du Forum est fixée ; on a dû enlever, à certains endroits, jusqu’à quinze mètres de terre, et à l’époque des grandes constructions de la Renaissance, temples et basiliques servirent de carrières aux architectes de la Rome papale ; dans plusieurs édifices, on utilisa jusqu’aux fondations, et devant le Capitole une rue moderne marque encore le niveau du Cappo Vaccino jusqu’à l’époque des déblaiements et passe à mi-hauteur de l’arc de Septime-Sévère. — La situation précise du Forum n’a d’ailleurs été bien déterminée qu’à une date récente ; dans un ouvrage publié en 1835, Rome au siècle d’Auguste, par L.  […] L’Italie attendait une voix généreuse et impétueuse capable d’exalter ses espoirs de Renaissance ; elle accueillit avec sympathie cette tentative esthético-politique.

24. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

En ce livre d’une bonne et curieuse érudition, il est démontré que les œuvres de Tacite furent fabriquées de toutes pièces, à la Renaissance, par un latinisant habile et astucieux.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Jacopo Bellini, esprit supérieur et grand dessinateur, allait à son tour faire son profit de ces enseignements divers et être le véritable précurseur de la Renaissance.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

« La moderne Syracuse, revenue à son île étroite d’Ortygie, n’est plus qu’une petite ville proprette et coquette, dit lui-même l’auteur, où des maisons aux balcons élégants qui rappellent la Renaissance bordent les rues parées de larges dalles, où chaque tournant découvre une échappée sur la mer ou bien sûr la vieille citadelle qui domine l’entrée du port de sa masse pittoresque et fière. » Or, ce qu’on vient chercher à Syracuse c’est surtout les souvenirs de la civilisation grecque et il faut véritablement avoir une âme d’archéologue pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pans de murs qui se découvrent et des ruines nombreuses que recèle le sol de la vieille ville afin de l’évoquer au temps de Hiéron II, de Denys l’ancien et de l’Expédition de Sicile.

27. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Le lettré studieux, tout épris de la grandeur de l’ancien Latium, l’érudit qui s’était assimilé les façons naïves, gracieuses et énergiques de nos poètes primitifs du treizième et du quatorzième siècles, dès les origines jusqu’au dolce stil novo, et après jusqu’à la fraîcheur polizianesque de la Renaissance, devait se servir de la forme empruntée à l’ancien classicisme pour interpréter dans ses vers tous les besoins, les aspirations, les revendications, les douleurs, les espoirs de son temps.

28. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

., Macmillan Voici maintenant le livre d’un païen de la Renaissance : Little Novels of Italy, le livre, et Maurice Hewlett, le païen. […] L’Italie, Rome, Florence, Venise, et toutes ces petites villes qui vécurent au moyen âge et pendant la Renaissance d’une vie si intense, si ardente ! […] L’Amour à la fontaine de vie n’est pas une réédition du thème qui a préoccupé tant d’artistes depuis la Renaissance jusqu’à aujourd’hui où, alors même que Segantini méditait son tableau, des peintres tels que MM. 

29. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

. […] […] Avant de monter le grand escalier qui, de là, mène au premier étage, entrons dans une petite salle où la Renaissance s’évoque de la façon la plus séduisante : une cheminée vénitienne aux armes des Micheli, un plafond décoré d’une peinture allégorique provenant aussi de Venise, accompagnent des tableaux pour la plupart vénitiens, dont un charmant Joueur de luth de Pontormo, des médailles, des orfèvreries, des reliures de princes, des meubles sculptés. […] … Au-delà d’un balcon en encorbellement dominant la galerie du rez-de-chaussée et où, près du buste d’Édouard André par Carpeaux, s’admire une grande tapisserie française au point, La Récompense de la Vertu et les dangers du Plaisir, voici maintenant le musée italien proprement dit : des salles dignes de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes aux encadrements de marbre sculpté, leurs plafonds à caissons peints et dorés, leurs meubles rares, et, accrochés aux murs ou répartis çà et là, des tableaux religieux, mythologiques ou allégoriques, signés Mantegna, Fiorenzo di Lorenzo, Baldovinetti, Paolo Uccello, Carpaccio (une Ambassade d’Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses : un buste de Saint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de lauriers, qui est une des plus fières et des plus élégantes créations de l’art italien), enfin trois grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne, quelques tableaux de primitifs brugeois et une belle tapisserie flamande, Le Portement de croix d’après Bernard van Orley, apportent une note diverse dans ce brillant concert. […] Il a étudié la statuaire italienne au cours du Moyen-Âge et de la Renaissance ; discuté les attributions et l’originalité des statues, groupes, reliefs, aussi bien que la personnalité des artistes. […] Elles commencèrent d’être rassemblées par les ancêtres du marquis Arconati-Visconti dès le xvie et le xviie  siècle et, appartenant pour la plupart à la Renaissance italienne ou française, constituent une réunion homogène des plus remarquables. […] La petite salle du Moyen-Âge et de la Renaissance n’offre qu’une trentaine de pièces, mais il en est, parmi elles, de très précieuses : parmi les œuvres italiennes, trois bronzes hors de pair : un buste vénitien ou lombard, plein de vie et de robustesse, où l’on veut voir une effigie du maréchal Trivulce ; un groupe, Mercure et Argus, production nerveuse et fine de l’école florentine du xve  siècle ; puis une merveilleuse plaquette, la pièce capitale de cette réunion, représentant la Crucifixion et attribuée à juste titre à Donatello ; enfin, une grande statue équestre en bois doré de Saint Georges, d’un accent encore tout gothique, avec un mélange de rudesse et d’élégance qui nous engage à y voir, plutôt qu’une œuvre de l’Italie du Nord, comme dit le catalogue, une création de cette école tyrolienne toute voisine, qui réunit en elle les caractères de l’art allemand et de l’art italien et qui a produit, avec Michel Pacher, de si expressifs chefs-d’œuvre.

30. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Dans tout le théâtre anté-Renaissance et de la Renaissance, les événements furent toujours inattendus, les actes toujours involontaires, la fatalité et la nécessité rentraient entièrement dans les domaines du hasard et de l’imprévu, malgré le « deus-ex-machina » de la volonté divine. […] Isidoro Del Lungo évoque de son côté la Femme florentine du bon temps antique, des premiers temps de la Commune jusqu’à Dante et à Boccace, c’est-à-dire jusqu’à leurs éternelles créations d’âme ou de figurations féminines, qui semblent ensuite épanouir leur grâce pensive et joyeuse, leur tendre primitivité, dans l’âme beaucoup plus complexe de la femme de la Renaissance. […] Campanella, l’auteur de la Cité du soleil, fut un representative man, selon la parole d’Emerson, de l’idéal ascétique nourri et enorgueilli par la Renaissance. […] Son étude sur le Palais ducal bâti successivement dans les trois styles qui furent appliqués à Venise, le byzantin, le gothique et celui de la Renaissance, est la partie la plus considérable de l’ouvrage.

31. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Sa réputation durant tout le moyen-âge et son influence sur le développement de la philosophie scolastique proviennent évidemment d’une toute autre cause ; beaucoup plus pratiques, qu’on ne le croit et avides de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassitude, les gens de ces temps (si pleinement lumineux pour qui n’a pas sur les yeux le bonnet d’âne fabriqué par la Renaissance) estimaient au-dessus de tout le livre qui leur apportait soit des arguments de raisonnement, soit des faits, soit des notions nouvelles touchant les sérieux problèmes qu’ils ne se lassèrent jamais d’étudier.

32. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Gresse accoutrait d’un complet pourpoint velours Renaissance le légendo-moyenâgeux Gessler, et sa perruque démontrait qu’il était sans doute le seul à ne pas être défrisé par les discours qu’il avait à débiter. […] On se propose d’installer dans ce bel édifice, construit par Paul II de 1455 à 1468, la galerie de tableaux du palais Corsini, ainsi que toutes les œuvres d’art, depuis la Renaissance jusqu’au xixe siècle, appartenant à l’État italien.

33. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Pierpont-Morgan n’oubliait pas le Musée de New York si souvent enrichi par son père — notamment lors de la donation de l’admirable collection de sculptures décoratives françaises du Moyen-Âge, de la Renaissance et du xviiie  siècle acquise de Georges Hoentschel en 1906, — et il lui a fait don de trois œuvres hors pair : la Madone de Raphaël, provenant du couvent de Saint-Antoine à Pérouse, dite « Madone d’un million » à cause du prix, extraordinaire pour l’époque, qu’en avait demandé son possesseur, le roi de Naples, lorsqu’il la proposa au Louvre à la veille de la guerre de 1870, et que Pierpont-Morgan avait acquise il y a une dizaine d’années ; puis une Mise au tombeau et une Pietà avec des donateurs (Pons de Gontaut, et son frère Armand, évêque de Sarlat), sculptures françaises du commencement du xvie  siècle4.

34. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Alexandre Leopardi vénitien, qui était un excellent statuaire, se servant du modèle du Verrocchio en mena la fusion à bien. » Et voilà comment fut achevé un des plus purs chefs-d’œuvre de la Renaissance.

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