Si un Antonio Veneziano va travailler au Campo Santo de Pise dans la seconde moitié du xive siècle, c’est en disciple des Florentins. […] Gentile travaille en effet dans la salle du Grand Conseil, entre 1411 et 1414, année où il se trouve à la cour de Pandolfo Malatesta. […] Avec ces tendances, semblables en beaucoup de points à celles de Stefano da Zevio et de ses compagnons, il travaille au déclin du xive siècle, peu de temps avant qu’elles soient adoptées à Vérone. […] Squarcione lui-même travailla en 1466 pour Saint-Marc et son élève, Marco Zoppo, eut un atelier à Venise, ainsi que Cosimo Tura.
Il ne veut pas de faiblesses autour de lui : riche, il travaille encore comme le dernier de ses ouvriers ; père, il a envoyé son fils dans le Nouveau-Monde, pourvu d’à peine quelques milliers de francs qui lui permettent de lutter à son tour et de se faire une position. […] Le père le chasse : qu’il aille travailler, qu’il apprenne le dur labeur de la terre, dernier ouvrier ou dernier paysan parmi ce peuple de paysans et d’ouvriers que Giacomo Vettori emploie dans ses fermes et dans ses établissements. […] Mais le fils travaille à sa manière ; il travaille à ameuter peu à peu les ouvriers et les paysans contre son père ; et Giacomo Vettori se trouve un jour vis-à-vis d’une grève générale et menaçante. […] Elles sont composées et travaillées. […] Boïto pendant une vingtaine d’années se plut à vivre hors des batailles artistiques, loin des commérages et des stupidités qui agacent ceux qui travaillent.
Mais c’est ici que je travaillerai ! […] Wellseley, cependant, travaillait avec facilité. […] Wellseley travaillait, devant elle, sans desserrer les dents. […] John-Arthur travailla jusqu’à la nuit. […] Il essaya de travailler.
L’impénétrabilité des toiles et des panneaux l’avait toujours déconcerté ; ses efforts s’y heurtaient comme à un mur : quelles délices après cela de manier la terre, de travailler cette matière souple qui se laisse pétrir, fouiller, creuser, qui comporte de vrais plans, nets et palpables. […] Le Piémontais appréhende de se voir condamné à ne plus travailler que pour les cimetières et veut ôter pour toujours à ses compatriotes le goût de lui renouveler ce genre de commandes. […] Il est parvenu à trouver le point faible de chacun, amour-propre ou intérêt, se les attache, s’en fait des collaborateurs zélés, dociles et patients, et travaille sans relâche jusqu’à achèvement. […] Comment travailler ? […] Mallarmé est une proie naturelle à la glose du scholiaste, et peut-être faudrait-il enfin rassembler et faire travailler ensemble les imaginations qui se meuvent autour de son génie et ordonner un recueil où son œuvre et sa pensée seules seraient étudiées : Le Mallarmiste, tels les Actes de la « Browning Society » ?
De cette œuvre à laquelle Mallarmé travaillait depuis plusieurs années, on n’a malheureusement rien trouvé que des vers épars (à peine), des mots jetés sur des pages. […] Sa vie est une série de soudaines révoltes, avec des périodes pendant lesquelles il ne travaille pas du tout, ou à côté du but essentiel de son œuvre. […] Mais Léonard ne travaillera jamais avant de rencontrer le moment heureux — ce moment de bien-être, qui pour les hommes à l’imagination féconde est un moment d’invention. […] Parfois, comme dans le petit tableau de la Madone aux Balances, où, sur le sein de sa mère, le Christ pèse les péchés des hommes avec les pierres du ruisseau, nous sentons une main assez rude si on la compare à celle du maître, et qui travaille sur une de ses fines suggestions ou de ses esquisses. […] Elles le représentent refusant de travailler en dehors du moment d’inspiration, méprisant tous ceux qui regardaient l’art comme une affaire d’industrie et de règle pure, allant d’un bout à l’autre de Milan pour donner un seul coup de pinceau.
De haute lutte il se fait une large place, travaille pour Urbain VIII et ne sort plus qu’à cheval, l’épée au flanc, une chaîne d’or au cou, naturellement suivi d’un page. […] Emilio Almaura travaille, détruit son œuvre, la reprend, la détruit encore ; on le dépasse, on l’abandonne, on l’oublie. […] L’homme normal en effet « n’est ni le lettré, ni l’érudit : c’est l’homme qui travaille et qui mange17 ». […] Ils démontrent, avec l’éloquence du génie, que rien ne pare mieux un texte que la composition ordonnée comme une décoration murale et travaillée comme une étude. […] Il fait actuellement la Sainte-Thérèse du Bernin ; après quoy il se remettra à travailler sérieusement d’après l’antique.
Henry, qui avait autrefois travaillé Casanova avec l’intention de le reprendre un jour, avait absolument abandonné ce projet, emporté vers d’autres préoccupations scientifiques. […] De plus, ils travaillaient sur un même battant, et celui qui faisait peu devait singulièrement gêner celui qui faisait beaucoup. […] Il sait corser son intrigue, il la travaille comme un romancier ; il a le don du conteur, et il en use avec le tour le plus heureux. […] C’est la patrie de ceux qui possèdent et non de ceux qui travaillent. […] Mais n’ayez crainte, les grands bazars israélites sont en train d’y travailler.
Mais ce qui semble encore plus notable, c’est qu’on travaille beaucoup pour le théâtre et fort peu pour les éditeurs. […] Cet homme qui prêche continuellement la religion de la joie, la nécessité du plaisir, travaille comme un nègre. […] C’est peut-être l’idée la plus courante, et tous les hommes tomberaient des nuages si on leur expliquait que le plaisir et la joie c’est précisément de travailler jusqu’à la mort. […] Il y a un remède bien simple, c’est de ne pas vous en servir… Il faut, entendez-vous, jeune homme, il faut travailler plus que ça… Prenez garde à la tristesse. […] Et, bien qu’à côté de Manzoni vivait et travaillait le divin Léopardi, les belles lettres italiennes étaient pauvres, étaient littérature, étaient tâtonnements sans discipline.
Lorsque Verrocchio commence à travailler, Fra Angelico vient de mourir. […] Il vécut à Florence et fit un voyage à Venise en 1483, pour y travailler au Colleone. […] Aucun artiste n’a autant travaillé que lui, — sauf peut-être Verrocchio, son maître. […] Il travaillait. […] Maintenant la femme ne pourrait-elle pas, tout en étant épouse et mère, travailler de son côté ?
Je vis, oui, je vis, en vérité, la lumière travailler. […] — As-tu travaillé ? […] Il travaillait joyeusement, en pleine lumière, aidé par son apprenti le soleil. […] Je ne le voyais presque plus et il ne travaillait que pour gagner de l’argent. […] … — Je les considérais comme de bons démons, quand ils te faisaient travailler.
Dans sa hâte d’achever, il n’avait sans doute emporté son manuscrit que pour y travailler en chemin. […] J’ai donc travaillé quatre à six heures par jour, et, en deux ans de maladie et de passion, j’ai fait deux volumes. […] Sa vie entière, il a travaillé à une comédie, dont les ébauches successives remplissent les manuscrits de la bibliothèque de Grenoble. […] Pour aboutir à ses fins, elle s’appuie sur l’Italie qui ne travaille point contre l’Italie qui travaillent, et c’est ici que le conflit, que l’antagonisme des régions, atteint à l’ampleur de la tragédie. […] L’Italie qui travaille est aussi l’Italie qui se révolte.
Mais il me faut aller tout de suite à Rome pour travailler, parce qu’on m’y réclame comme je l’ai dit. […] Il faut prendre patience, je serai à Florence pour les fêtes et commencerai à travailler, s’il plaît à Dieu. […] On dut improviser et les résultats ont été remarquables, puisqu’on est arrivé à faire construire des armes et des munitions dans plus de 3 000 établissements industriels, où travaillent environ 600 000 ouvriers. […] Grande puissance mêlée depuis longtemps à la grande politique européenne, elle devait être fatalement entraînée tôt ou tard dans la bataille, pour tenir son rang et travailler à la formation de l’Europe nouvelle, pour « vivre, suivant le mot de Cavour, dans l’Europe de demain ». […] En un mot, ce n’est pas le rêve ; mais, comme l’a laissé entendre l’un de ceux qui ont travaillé à sa naissance, le mieux pourra en sortir quelque jour.
Cependant elle aurait pu, en l’achetant, enrichir admirablement le tout récent musée du Château des Sforza, à Milan, se souvenant que Segantini était allé dans cette ville, à l’âge de quatorze ans, en petit ouvrier vagabond, et qu’il y avait longtemps vécu et considérablement travaillé.
. — Le principe est toujours le même : jouir sans travailler, par conséquent dérober pour jouir.
Un ouvrier quelconque qui travaille pour vous, lorsqu’il a de l’argent pour sa semaine, croit vous rendre un véritable service.
Celui qui est à gauche, et le moins haut, est l’ancien Vésuve, où l’on trouve les pierres qu’on travaille.
Le siècle présent, qui a étudié et critiqué d’une façon extraordinaire la religion en général, et la religion chrétienne en particulier, a été le plus sceptique pour la dogmatique chrétienne dans ses diverses confessions, le plus attentif à travailler pour la charité, la bonté, la justice, la pitié, selon les commandements enseignés et pratiqués par Jésus.
Les élèves, en nombre très restreint, avaient leurs ateliers au Louvre et travaillaient avec les maîtres dans une fructueuse intimité.
Que de tout cela la gloire soit un jour sortie, pure et lumineuse, c’est logique, mais Giosuè Carducci semble l’ignorer, car il travaille encore, simplement, loin des tapages et il est aujourd’hui encore l’homme droit et modeste de ses premiers jours de bataille. […] D’Annunzio, Corradini, Butti, travaillent pour la scène ; Fogazzaro même, qui paraissait indifférent à cette vogue, vient de présenter au public milanais un petit drame en un acte, El garofolo rosso (l’Œillet rouge) et on annonce de lui une comédie de proportions plus larges. […] Barrès reconnaît cependant que d’autres Arméniens travaillent aussi à l’émancipation de leur race, — ceux de Tiflis. […] Je n’ose pas affirmer que le recueil soit absolument parfait ; à côté des nouvelles soigneusement travaillées avec une empreinte aristocratique d’art, on rencontre quelques scènes négligées, que la hâte et l’insouciance gâtèrent.
Ces défaitistes cyniques promenèrent en triomphe à travers toute l’Italie les fameux délégués du Soviet qui, de retour à Stockholm, déclarèrent qu’ils avaient si bien travaillé, que l’Italie se soulèverait à bref délai. […] On en cite même qui se firent houspiller par certaines populations qu’avaient travaillées les ferments défaitistes. […] Rome, Paris, Londres et Washington n’avaient qu’à s’entendre pour travailler à l’émancipation des peuples qui seraient capables de former cette solide barrière. […] Les Français sont restés en dehors de ce calcul, car il n’y en avait pas parmi les ouvriers qui travaillaient à la construction du chemin de fer en question. […] Exilé de France pour raison politique, cet artiste au nom bien français vient travailler en Hollande et, à la vue de cette belle peinture antique, demande à l’acheter.
Quand nous cherchions à débrouiller les mystères de votre vie, il était à peu près convenu qu’on travaillerait sur une même édition, que nous considérions comme la meilleure. […] Je lui racontai que je n’avais pas dit mon nom, parce que j’étais venu à Naples pour travailler ; comme il se pouvait que ma famille eût des alliances ici, l’on m’eût invité, j’eusse été contraint d’aller dans le monde ; c’est ce que je ne voulais point… Cependant, j’en étais au café. […] Je serai plus léger du fardeau que j’enlève Aux hommes, travaillés par leur orageux rêve. […] Ses habitants semblent travailler à l’intérieur des maisons. […] Depuis la prise de possession de la Tripolitaine, l’administration civile n’a pas moins travaillé que l’administration militaire.
Péladan conclut en ces termes ; « Richter, qui a publié de nombreux extraits des manuscrits de Léonard, prétend que le maître est allé en Égypte et y a travaillé pour le sultan. […] Voici la préface du Dr Guède : « En 1899, la lecture d’articles sur un des personnages des Mémoires de Casanova, que je travaillais depuis nombre d’années, me fit me présenter chez leur signataire, M. […] Le cadavre d’un héros gît nu sur un catafalque, de face, en un raccourci pire que mantégnien, dont rien n’atténue l’implacable justesse et n’excuse le tour de force, voulu pour lui-même, que l’artiste (il venait de travailler pour quelque argent, dans l’amphithéâtre d’un hôpital de Milan, aux dessins d’une publication médicale) a entrepris avec cette passion éperdue de résoudre les plus ardus problèmes d’une perspective, alors neuve des Paolo Uccello et des Andrea del Castagno. […] Mais en même temps qu’il travaille si longuement, si patiemment aux mêmes endroits, voici qu’il épie les menus mystères de la vie qui renaît, et qu’il a tout le loisir d’y réfléchir.
Il y a, dans l’esprit de ce fin lettré, qui était aussi un italien fervent élevé à l’école de Carducci, une discorde intérieure, un étrange dilemme : il veut agir, combattre, vaincre, mais il ne peut chasser la sensation que la guerre ne changera rien aux choses essentielles : cette vie, cette terre sont immobiles, les civilisations ont disparu, les races sont passées, on a remporté des victoires, on a essuyé des défaites ; les révolutions, les conquêtes ont bouleversé la surface, ont changé les noms : les hommes, avec leur grandeur et leur misère, sont toujours les mêmes et ces plaines et ces arbres et ces paysans qui travaillent, et le ciel sur nos têtes, et l’amertume du perpétuel inassouvissement de la vérité et de la beauté sont choses éternelles : « la guerre ne change rien ». […] Les futuristes Les jeunes travaillent beaucoup et avec une volonté toujours plus éclairée de sortir des ornières de leurs aînés. […] Ardengo Soffici Parmi les écrivains d’avant-garde qui travaillent en dehors des écoles, il faut placer au premier plan Ardengo Soffici, qui a donné dernièrement son chef-d’œuvre : un album de « simultanéités » et de « chimismes » lyriques. […] Il y a la conception de ceux qui veulent la grandeur de leur pays et qui travaillent le peuple afin qu’il prenne conscience de lui-même en usant de sa force. […] L’impérialisme méditerranéen, qui ne troublera d’ailleurs point le statu quo dans la Méditerranée occidentale, doit consacrer un jour les destinées politiques de l’Italie, et c’est à les réaliser promptement, ces destinées, que travaillent en commun soldats et politiques.
Lucas, encore existant, affirma avoir vu son père travailler à ce buste. […] Jusqu’à son dernier jour, Gluck fit assez cyniquement profession de mépriser la gloire et de travailler uniquement pour « gagner de l’argent ». […] Elles sont si peu élevées que vous voyez les maisons de la rue, les balcons, les habitants rire, causer, travailler et chanter, ce qui est choquant pour nous qui trouvons un retirement si profond dans nos églises pleurantes. […] Tout travail est un art qui se renouvelle ; Que toutes les mains travaillent à orner le monde, Glorifions en nous la Vie belle ! […] Corrado Ricci publie une note sur Pietro de Bagnara, qui travailla de 1537 à 1579, fut peintre fort éclectique et est représenté au musée de Padoue par plusieurs toiles dont l’une est une imitation directe de la Sainte-Anne de Léonard. […] Musées et collections Auguste Marguillier.
Il travaillait comme un chien et donnait scrupuleusement la moitié de son gain, même un peu plus, au maître. […] Il est riche et ne veut pas travailler. […] Antine a tant travaillé toute l’année ! […] J’espère me repêcher ; en vendant seulement les poulains je paierai mes dettes, puis je ferai un riche mariage, et puis, la jeunesse passée, on ne dépense plus, on travaille, on songe à ses enfants. […] En 1818, pendant qu’il travaillait à sa tragédie de Saül, il s’efforçait bien de faire du Shakespeare, mais il ne le comprenait que mélangé de Racine38.
En écrivant des livres malades, vous travaillez à maintenir dans un état de santé relative la société moderne. » Amen !
Les deux protagonistes italiennes ont la possibilité de travailler, elles se réalisent en travaillant, et plus que des femmes fortes elles sont des consciences sûres parce qu’audacieuses.
Le plan de réfection du matériel d’artillerie avait été contrarié par les votes de crédits insuffisants du Parlement, influencé par les socialistes qui, sur les bords du Tibre comme dans les autres capitales européennes, ont trop souvent « travaillé pour le roi de Prusse ». […] Ce ne nous parut pas chose digne que de se dissiper en vaines imaginations et en paroles plus vaines encore, comme nous le vîmes faire aussitôt par un très grand nombre de gens sous couleur d’anxiété généreuse pour les destins de l’humanité et de la patrie : ce n’était là en réalité le plus souvent qu’un abandon au penchant à la paresse couvert du prétexte de la guerre… Et il ne nous fut pas possible non plus de nous étendre commodément, comme le font d’autres parmi ces gens qui divaguent, en attendant que surgissent après la guerre un nouvel art, un nouveau style, une nouvelle science, une nouvelle philosophie, une nouvelle historiographie ; ce nous fut impossible ; parce que nous savions que ce ne sont point là des dons qui tombent du ciel ou des effets mécaniques de victoires militaires ou de révolutions politiques, mais des œuvres de la pensée qui continue son travail en dominant les événements ; et que, par conséquent, celui qui n’avait pas avant la guerre la capacité et la méthode de travailler et de penser ne les aurait pas acquises après la guerre, par le seul effet d’un miracle de celle-ci.
Ces « maîtres » avaient autour d’eux un petit nombre d’ouvriers, d’élèves, qui travaillaient sous leurs yeux et qu’ils éduquaient dans les meilleures conditions possibles. […] Tous les animaux se préparent au combat par amour, tant l’appétit de jouir de la volupté les travaille et les consume. […] Maurras et Lasserre, travaillèrent plus efficacement qu’un Hervé contre la patrie6, ils nous furent cités constamment à l’étranger comme proclamateurs — nécessairement impartiaux — de l’amoralité et de l’infériorité françaises ; à Florence, à Vienne, à Cracovie, comme sans doute à Bucharest et à Madrid, les petits-fils des paysans et des citadins enrichis par le mouvement démocratique issu de 1789, jouvenceaux snobs ou étudiants gommeux à érudition sommaire et suffisante, savourent leurs articles, bréviaires des jeunes crevés cosmopolites, et apprennent d’eux à nous dénigrer avec une brillante argumentation de « néo » casuistique. […] Verga, rude et fataliste, Mme Deledda, tendre et quelque peu indolente, qui semblent, moins que les autres, soucieux d’exalter au-dessus de la sensualité de tempérament l’âme italienne, travaillent à son relèvement par l’application qu’ils mettent à révéler l’Italien à lui-même dans l’intensité héroïque de sa nature.
L’Italie contemporaine n’est pas encore arrivée à cette conquête : elle travaille, elle s’enrichit dans les industries, ensuite elle aspirera à atteindre et atteindra sa forme suprême de vie.
Il travaillait sans arrêt, comme un homme sûr de lui-même et dont la main est faite à la besogne.
Le 15 août 1760, six jours avant la première visite qu’il reçut de Casanova, Voltaire écrit au comte François Algarotti, celui qu’il appelait le « cygne de Padoue », pour lui réclamer ses Lettres sur la Russie ; Voltaire travaillait alors au second volume de son Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand ; Algarotti, dont la destinée aventureuse offre plus d’un point de comparaison avec celle de Casanova, après avoir parcouru à peu près toute l’Europe, s’était fixé en Italie, successivement à Venise, à Bologne et à Pise, et y jouissait d’une renommée discrète que la publication de quelques ouvrages lui avait acquise auprès de ses compatriotes.