Ce travail est né d’une passion spirituelle ; il s’adresse aux passionnés du même objet. […] Ces dessins sont aussi spirituels. […] Bref, l’autorité spirituelle n’a point de force au temporel : et l’expérience est véritablement le dogme universel quoique incessamment muable. […] Il y a entente spirituelle entre les deux pays. […] Pour sensuel que s’avère un tel culte, l’objet en demeure permanent, insaisissable et purement spirituel.
Sans peur, sans pitié, ayant comme manière de vie le Dédain, et comme dogme spirituel la Volonté, fille du Souvenir, le Poète ouvrait le chemin à tous les espoirs. […] Les jeunes, au contraire, l’esprit ouvert à tous les souffles spirituels qui remuent le monde qui se renouvelle, compliquent de pensée mondiale la culture italienne, et semblent être attendus par l’élite du pays, et particulièrement féconds. […] Papini, est celui d’un polémiste spirituel et extrêmement intelligent. […] Celui du sens religieux nouveau, d’où naîtront l’Esthétique et la Morale nouvelles ; et celui du centre méditerranéen moderne, qui doit encore répandre sur le monde une très grande action spirituelle : centre que M. […] Son dernier livre : le Tailleur spirituel, révèle un esprit critique mûr, aigu en même temps que réfléchi.
Il faut être presque une brute pour croire que l’œuvre des apôtres se retrouve dans l’œuvre des papes et nommément de Clément V. « Notre race » veut dire race latine, mais s’étend au spirituel ; notre communion, celle des gosiers raisonnables qui n’avalent pas les assertions comme pâté et qui jugent d’abord la nourriture morale qu’on leur propose. […] Le pouvoir temporel, et même le pouvoir spirituel, tel qu’il s’affirmait en l’an 1300, faisait du Pape le plus redoutable des despotes italiens et les gibelins, pour la plupart, ne voyaient dans l’empereur qu’un monarque qui les délivrerait du Pape. […] L’homme asservi à l’autorité (sous-entendue spirituelle) ressemble à la brute, tandis que l’indépendant ressemble à l’auge, dont l’option est libre. […] Le seul argument valable pour nous, et que l’auteur a le moins développé, découle de l’essence du pouvoir spirituel, incompatible avec le temporel.
Mais la vie spirituelle italienne se continue en dehors de lui. […] Le fondateur et le directeur de la Nuova Parola, qui est chronologiquement la première « revue d’idées » italienne, est passé à travers le Bouddhisme, et en a gardé quelques attitudes spirituelles.
Cocchi viennent d’enrichir leur pays d’un apport spirituel considérable. […] Les traditions de l’ordre spirituel sont véridiques, sinon en elles-mêmes, du moins comme expression œcuménique du sentiment. […] L’Italie a dans le monde une situation spirituelle toute spéciale, très lourde de responsabilités. […] Elle est basée sur la vie des classes qui ne s’élèvent pas à ce tout premier degré d’élévation spirituelle qui est celui du langage. […] Rien de plus spirituel et de plus amusant et aussi de plus vif.
Le titre le dit, ce sont des paysanneries, et, le nom de l’auteur le dit, — naturalistes, mais d’un naturalisme pas méchant, presque sentimental et presque spirituel. […] La présence réelle de l’Esprit, reflet du Divin, est donc la première condition de l’œuvre ; et après cela, que l’on ne vienne pas nous dire qu’il y a des règles que l’on ne peut outrepasser : au nom du style, tout est permis, car le style c’est l’homme, et c’est l’homme que nous voulons avant tout dans l’œuvre d’art, l’homme moral, l’homme spirituel, l’homme créature de Dieu enfin.
Ce n’est pas à force de logique froide ou de malice que l’on peut découvrir la radieuse beauté spirituelle que Pérugin, personnellement, infiltra dans la face de ses modèles ; et ce n’est pas, non plus, par simple goût que, comme Ghirlandajo, on peint les célestes jardins. […] L’érudition n’entrant en cause ici, c’est donc à l’âme, à l’Esprit qu’il s’en faut remettre de ces progrès rapides de l’élève dans l’application des moyens ; l’élève, par une étude avant tout spirituelle, agrandissait sa conception du voisinage d’un génie ; et la chose est si vraie que c’est plus à l’inspiration du Pérugin qu’à sa méthode que Raphaël ressembla toujours.
Bref, il n’est autre que le marquis Gaspare Invrea, mais en littérature on doit soigneusement l’ignorer : sous son pseudonyme de Remigio Zena, il a publié un recueil de vers curieusement originaux, Le Pellegrine, qui donnaient une impression subjective et pourtant très spontanée de son séjour dans l’Afrique italienne ; il exploita de cette manière une région presque inconnue à la grande majorité de ses lecteurs, en se montrant poète bizarre, hardi, spirituel, piquant. […] Marco Cybo est un apôtre discret et il ne nous ennuie pas avec ses tirades sur l’immortalité de l’âme ou sur les tourments de l’Enfer : tel l’a voulu son créateur spirituel et tel nous le voyons agir. […] G. de Rossi, vient de publier avec son élégance habituelle, nous fait regretter que le journalisme politique absorbe trop souvent cet écrivain souple, fantastique, spirituel. […] L’auteur est assez spirituel pour ne pas se stalactiser sur cette aventure de sa vie littéraire, mais cependant le travail important et soigné d’un artiste risque d’être totalement perdu pour la grande majorité du public intelligent.
Après ces trois années dans une ville orientale, qui n’est plus qu’un palais en ruines, où la poésie du peuple, qui fut si ardente, va s’éteignant, il m’est cher de retrouver tous les chefs-d’œuvre du goût, toutes les merveilles d’un art spirituel : l’Architecture, la Peinture, la Musique, la Poésie. […] Le pape a cure bien plus de sa puissance temporelle que de sa puissance spirituelle. […] Il m’a semblé curieux, mon cher ami, de vous envoyer ces quelques renseignements sur une des dernières citadelles spirituelles, où plane et se meut ce qu’il reste de l’esprit tragique chrétien qui soit encore vivant dans une multitude. […] Maurice Muret a donné une excellente critique — où on le voit célébrer sur une argumentation si fallacieuse l’hégémonie matérielle et spirituelle des Anglo-Saxons résultant de leur pacifisme transcendantal. […] René Doumic qui écrit ces derniers mots en italique, c’est moi, — parce qu’ils me sautèrent aux yeux et au nez, si j’ose dire, comme une conclusion d’abord éminemment spirituelle, — oh !
Voltaire y déploya toutes les ressources de son esprit brillant et fertile et fit le charme de tous, malgré ses traits caustiques qui n’épargnaient pas même les personnes présentes ; mais il avait un art inimitable à lancer le sarcasme de manière à ne pas blesser38. » Tous ceux qui visitaient Voltaire vers le même temps avaient la même impression : la splendeur fastueuse du décor les séduisait dès l’abord, la grâce spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir. […] Dans Un Inceste, vaste poème en prose d’art et d’amour, il crée vraiment le « Surcouple », selon la spirituelle expression de M.
et de l’autre, sous les cheveux hauts, comme en hennin, le grand front et le sourcil arqué, l’œil enjoué, malicieux et spirituel, — l’œil dont ne peuvent distraire ni la bouche sarcastique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. […] Ce sont les voyantes qui, ainsi que des instruments délicats, nous révèlent les forces les plus subtiles de la nature, et les modes de leur action, tout ce qu’il y a en elle de magnétique, tous ces états particulièrement délicats où des choses matérielles s’élèvent jusqu’à cette subtilité d’opération qui en fait des choses spirituelles, et où le nerf le plus fin et la touche la plus vive peuvent seuls les suivre ; c’est comme si, en certains cas privilégiés, on les voyait travailler sur la chair humaine. […] Toutes les pensées et toutes les expériences du monde y ont gravé et moulé toutes leurs puissances de raffinement et d’expression, le sensualisme de la Grèce, la concupiscence de Rome, la rêverie du moyen âge avec son ambition spirituelle et ses amours imaginatives, le retour du monde païen, les péchés des Borgia. […] Que l’on se représente le peuple florentin tel qu’il était à cette époque, fin subtil, spirituel, assez sceptique, amoureux de la beauté, artiste et politicien avant tout. […] Quand il revint à Florence, il n’y était plus inconnu ; le fameux Pic de la Mirandole, qui l’avait rencontré à Reggio, éprouvait de la sympathie et de l’admiration à son égard ; bien des Florentins étaient désireux d’entendre ce nouveau prophète dont la foi violente devait paraître un extraordinaire phénomène, une chose imprévue et par là même attirante à ce monde spirituel, railleur, sceptique.
Dans une note il se demande comment Nietzsche a pu être amené à appeler le spirituel napolitain « l’homme le plus malpropre de son siècle ».
Le lecteur ne lui demande pas de détruire une école ou de démolir un artiste qui fait fausse route ; l’artiste à son tour ne croit pas, d’avance, à toute critique ; si elle est flatteuse, il l’accepte et il passe ; si elle est contraire, il a tout un vocabulaire spirituel et méprisant pour s’en défendre. […] Nous ne pourrions passer sous silence que l’idée de M. d’Annunzio, en réveillant d’un côté tous les enthousiasmes intellectuels, a donné matière aux épigrammes les plus spirituelles de la presse sceptique.
Verbiage pour verbiage, je préfère encore les phrases sonores de certains de nos journalistes ou de nos orateurs de guerre à la torpide logomachie marxiste des rédacteurs de l’Avanti ou de leurs frères spirituels de Berlin. […] En effet, dans cet ouvrage, Dante limitait à l’autorité spirituelle le pouvoir du Saint-Siège, rejetant « toutes les interprétations forcées que les papes faisaient de quelques passages de la Bible, et plus encore de prétendues donations de Constantin et de Charlemagne, mettant l’Église dans l’Empire et non l’Empire dans l’Église ». […] Paul Guiton reconnaît que « Dante est rigoureusement catholique », il n’en est pas de même de tous les fidèles dont le pape de Rome est le chef spirituel : M. […] » Et ceci donne raison à Renan lui-même déclarant que son livre, dont les évêques du temps se scandalisaient si fort, pourrait bien devenir un aliment spirituel pour les âmes pieuses. […] Armando Tartarini s’est demandé d’où venait que les peuples latins, et plus spécialement les Italiens, eussent perdu « toute communication avec les régions spirituelles de nos vieux ancêtres, qui nous transmirent en héritage les formes essentielles de notre esprit et de notre langue ».
On vient de publier sur sa vie et son œuvre un volume dû à un groupe de littérateurs où l’on trouve une spirituelle préface de Ferdinand Martini, ex-ministre des Colonies, et des pages autobiographiques (Bologna, N. […] Voilà une puissance de l’âme, une efficace spirituelle et en même temps fort pratique, dont jamais aucune métaphysique humanitaire et rationaliste, à La Haye ou à Washington, ne saurait nous offrir le plus lointain équivalent. […] Il y eut simplement exercice et due reconnaissance d’une autorité spirituelle extraordinaire. […] Dans les derniers temps il donnait à la Riviera Ligure des petits poèmes en prose (Frantumi) et de spirituelles revues de livres nouveaux (Plausi e Botte) qu’on va réunir en volume par le soin de ses amis. […] Telles peintures de rues, de campagnes et de types qu’on peut glaner dans ce petit livre sont des chefs-d’œuvre de spirituelle fraîcheur.
Il est évident que si l’œuvre de Carducci a plus d’importance par son rayonnement que par son contenu spirituel, l’œuvre de Rapisardi, considérée en elle-même, par la volonté vaste et haute qui la domine, n’est pas dédaignable. […] M. d’Annunzio a écrit des poèmes vibrants, lorsque Verdi mourut, lorsqu’un jeune roi monta sur le trône ensanglanté de l’Italie, lorsque le Temps voila de quelques ténèbres la clarté spirituelle de la Cène de Léonard. […] Gauthiez ce que dit Lea, dans son grand ouvrage sur l’Inquisition, des hérésies qui se formèrent chez les Franciscains dissidents, Franciscains spirituels et Fraticelli, hérésies dont la virulence anticatholique apparaît là pleinement. […] Dans Rozez, les pointes et les boutades du spirituel raconteur sont plus vives et plus modernes dans leurs termes ; la forme du récit dans l’édition Garnier est certainement plus lourde. […] Ceux qui jusqu’ici se sont occupés avec amour, et avec intelligence de Pascoli ont été surtout de jeunes écrivains dont la formation intellectuelle et spirituelle a suivi l’époque de transition et d’imitation caractérisée par le « d’annunzianisme ».
Comme eux, nous nous exprimons par des formes synthétiques inspirées par notre vie spirituelle ou intellectuelle plutôt que par la réalité de vision. […] Avant la guerre, dans une revue de Lugano qui rassemble des documents d’inspiration mystique, Cœnobium, avait paru un sien testament spirituel d’adhésion complète à la religion catholique romaine. […] Son programme est de résister à l’invasion allemande dans l’ordre spirituel comme dans l’ordre économique et politique, d’approfondir la tradition latine et de soutenir les nouvelles idées et les nouvelles directions des factions et des organisations communes aux nations latines. […] Il n’est plus le journaliste brillant et quelquefois trop spirituel d’il y a dix ans. […] Marinetti, qui a en Amérique la réputation d’être un remarquable politicien, ferait peut-être bien de laisser de côté, dans la conduite des affaires spirituelles de son école, cette intransigeance encyclopédique qui devient plus démodée à mesure que les affaires de l’Italie et de l’univers deviennent plus sérieuses.
Personne n’a poussé aussi loin l’expression spirituelle, et si quelques-uns se dépitent de ne plus voir en lui l’occultiste traditionnel, qu’ils aillent au Louvre affronter le regard du Saint Jean à mi-corps, son chef-d’œuvre. […] § Mais toujours obéissant à cette force impulsive qui ne lui laisse pas de répit avant qu’il ait épuisé tout ce qu’une idée peut fournir à son art et qui le contraint à la poursuivre dans ses directions diverses, dans ses concordances spirituelles et matérielles, chrétiennes et hindoues, Segantini éprouve maintenant le besoin de nous montrer la mère douloureuse à qui le fruit de ses entrailles est arraché sans qu’elle en comprenne le motif ni puisse en tirer consolation ailleurs que du ciel ; le voilà qui nous donne La Foi réconfort de la Douleur. […] Renversé sur le clos à l’endroit de l’image de la jeune femme, il en imite bestialement les grâces ; il se fait mignon, spirituel, coquet à sa façon ; il veut plaire…, la salamandre de la coquetterie est encore très gentille, elle a pour elle l’avenir… Si jamais une histoire du dragon en art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, celui de Segantini qui, parmi ceux des peintres, paraîtra au premier abord l’un des plus étranges, à plus ample réflexion et les convenances du milieu mieux étudiées, se démontrera bientôt l’un des plus normalement organisés et d’une création assez spirituelle pour doser également la sorte de teneur qu’il peut inspirer et les ingénieuses significations que son rôle est avant tout de comporter.
Beltramelli nous en donne un portrait si fin, si spirituel, en décelant la bonhomie de ces terribles révolutionnaires, que, dit-on, le livre satirique vient de provoquer un vrai scandale dans les cercles républicains de la Romagne. […] De ces femmes qui ne sont que fines, élégantes et spirituelles, exquises compagnes, mais piètres amoureuses, Maupassant fait dire assez joliment à l’un de ses personnages : « Ma femme est charmante, provocante, seulement… elle ne vous laisse rien dans la main. […] Les Nouvelles de la Pescara, presque toutes inspirées très directement de Maupassant, sont un démenti nouveau à ce mot plus spirituel que juste : « En littérature, quand on dépouille un homme, il faut avoir soin de l’assassiner. » Littérature Jean de Gourmont. […] Il y a là désormais assez de passion, de malchance, de faux-sens outrancier, assez de misère réelle et imaginaire, un élément de vie suffisamment grisant et dissolvant, pour expliquer les pires folies : celle, encore assez spirituelle dans tout son saugrenu digne d’un blasé à la Caligula, comme l’escamotage des vénérables chefs de statues antiques à Rome, équipée scandaleuse dont la vie de Lorenzino, assez tranquille jusque-là auprès de Clément VII, désormais outré de la bravade du mignon, demeure désemparée ; et celle, après quelques autres, celle finale et irrémissible du meurtre à l’antique d’Alexandre de Médicis.
C’est qu’aussi, plein de verve, d’invention même, dans le rendu des nuances légères, spirituelles, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec une érudition minutieuse et savoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop (j’entends bien qu’il ne pouvait pas les constater au xviiie siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité.
Frappons l’ennemi, mais ne nous frappons par nous-mêmes… Il est bon que la Voce rappelle encore aux Italiens les valeurs spirituelles… Premier point : les imbéciles restent des imbéciles, même s’ils ont voulu la guerre ! […] Dans les notes vives et spirituelles par lesquelles se terminent les fascicules de la Critica, Benedetto Croce lance des coups de patte de droite et de gauche, à Gabriele d’Annunzio, dont le discours prononcé à l’inauguration du monument de Garibaldi est bien l’amplification la plus enflée, la plus vide, la plus insipide que je connaisse, à Guglielmo Ferrero, qui, dans le Secolo, s’en prend à Hegel et retrace l’histoire de l’Hégélianisme en Italie, « l’histoire telle que Ferrero a l’habitude de la faire, toute simple parce qu’entièrement inventée ». […] Cette circulaire, dont l’auteur cherche à concilier les inconciliables et à accorder des principes incompatibles, celui de la liberté d’opinion et celui du sacrifice tant spirituel que matériel des individus, à un but qui leur est imposé bon gré mal gré, est nécessairement ambiguë, dénuée de clarté, pleine de circonlocutions, encombrée de phrases qui disent et ne disent point.
Lorsque des livres semblables ne se bornent pas à des compilations érudites de textes et de références, mais qu’ils cherchent à évoquer, en une série d’images, plus ou moins vastes et belles, les émois religieux de l’humanité, ces œuvres de vulgarisations ont un caractère spirituel plein d’intérêt réel. […] Marino Morelli, dans ses poèmes Scritte col lapis (écrites au crayon), se montre divers, en s’écoutant soucieusement vivre, et il est tour à tour mélancolique et ironique, tendre et farouche, spirituel et grave, sans trop se soucier de la forme poétique, pas plus que de la vie qui bouillonne et tourbillonne autour de lui. […] Les agonistes de l’idée catholique moderne sont choisis dans les sacristies, et non point dans la nef d’une cathédrale, ou dans l’ombre d’une colonne où un poète abriterait la fière douleur religieuse qui remue notre inquiète époque de transition spirituelle.
Il a vécu dans une époque de trouble spirituel, qui dure, où l’affranchissement humain de toute croyance leurre l’esprit d’un adolescent avec l’une quelconque des mirifiques promesses entassées dans les cours et les basses-cours positivistes. […] Toute sa raillerie amusée, son indulgence pleine de menace et de dédain, l’acuité spirituelle, très milanaise, de ses regards, jetés, en s’en moquant, sur la vie, n’ont pu le sauver. Il s’est abîmé au fond du gouffre spirituel ouvert depuis quelque vingt ans devant tout être dont la sensibilité à la moindre noblesse, c’est-à-dire le moindre hautain désintéressement dans la recherche et dans l’affirmation des choses de l’âme.
Il écrivait de temps à autre quelque petite pièce spirituelle et maligne pour le théâtre dialectal milanais et vénitien, mais surtout il se gardait soigneusement de rentrer chez soi avant l’aube. […] Stuart Merrill adresse à L’Ermitage (mai) des Notes de voyage, colorées, sentimentales et spirituelles.
S’il avait donné en même temps une consistance originale et philosophique à ses extraordinaires facultés d’esthète, à la vie de belle et cohérente élégance italienne qu’il s’est composée, les jeunes auraient pu aujourd’hui le couronner roi, car l’autre roi, le vrai, le petit monarque militaire, est trop pauvre pour satisfaire la vivacité spirituelle des nouveaux Italiens. […] Francesco Picco réunit dans son volume les personnages les plus divers et les plus caractéristiques du grand drame spirituel qui fut joué pendant des années à l’Hôtel Rambouillet. […] Peu à peu la cohérence spirituelle du « grand voyageur » français, fascine leurs esprits, et les rallie au mouvement sentimental que Stendhal lui-même préconisait prophétiquement pour l’année 1880, et dont la génération aujourd’hui en pleine maturité a déterminé et détermine l’avènement. […] Nino Tamassia nous permet donc de connaître quelques-unes des âmes, dont la figure historique qu’on appelle saint François était naturellement le grand nœud spirituel.
Il y a des illustrations « comiques » en rouge, en bleu, en vert, en violet, qui ne sont pas moins spirituelles que le texte ; elles ont la finesse et l’inattendu des images des Mars et des Draner.
L’ironie, dont il use rarement, bien qu’il soit facilement spirituel, le déconcerte chez les autres ; et il leur en garde rancune obstinément.
C’est de là qu’est sortie sa dernière œuvre, cette étonnante impression d’Yvette Guilbert qu’il faut voir au clair du lustre et de la rampe, comme nous la dépeignîmes en une récente chronique, « penchée de trois quarts, le cou tendu, rigide, — figée en sa pose de théâtre, devant son public, mais comme séparée de lui, s’isolant, se repliant, jouissant par elle-même de ce qu’elle chante pour elle-même, précieuse, minaudière et violente, pointue et câline, pincée, insolente, exquise d’afféterie spirituelle ».
celui-là, par exemple, est bien amusant, avec son allure de matamore, ses héroïques jactances, ses spirituelles et joyeuses canailleries, pimentées d’un parfum chevaleresque tout à fait d’époque. […] Antona-Traversi : La Scuola del marito La Scuola del marito, par Giannino Antona-Traversi, est cette comédie spirituelle et hardie qui a remporté un succès éclatant sur toutes les scènes d’Italie, notamment à Rome et à Milan. […] Les deux derniers actes du drame ont provoqué le succès, même devant le public le plus défiant, car, savamment placés après une série de scènes piquantes, légères et spirituelles, ils ne pouvaient manquer de produire une impression profonde.
Cela rappelle la manière un peu trop spirituelle de M. […] Toutefois, elle a le devoir de rappeler sans cesse que le progrès matériel est un moyen, mais non un but, et que si, comme il arrive trop souvent, le progrès moral et spirituel ne marche pas de pair avec lui, l’humanité se trouve bien vite engagée dans des voies mauvaises, qui la mènent infailliblement à sa décadence. […] Fogazzaro surgit du parti néo-catholique italien, qui, sous le nom de démocratie chrétienne, s’efforce d’imposer à l’Église un certain nombre de dogmes modernisés, temporels aussi bien que spirituels pour en assurer de plus en plus l’éternité.
Il s’agit d’un recueil plus gai ; c’est une suite de lettres à une comtesse (je souhaite à M. de Roberto qu’elle existe réellement, à Sienne, cette femme spirituelle), où l’on traite des cas amoureux, où l’on fait enfin de l’amour pratique autant que la méthode épistolaire le permet.
Il est l’enfant tout à fait moderne : très malicieux, spirituel, goguenard même et, dans le fond, aussi corrompu qu’il le faut pour comprendre la vie. […] Et il est vraiment exquis, à une époque où tous les snobs et toutes les cocottes ne parlent que d’élévation spirituelle et d’idéal héroïque, ce spectacle d’un artiste qui travaille tranquillement pour l’argent, l’occasion ou le caprice, pour la nourriture de ses lévriers, la satisfaction de qui l’applaudit ou la commission de qui le paie.