Il avait l’air inspiré : quand il levait la tête vers la lune, ses lunettes brillaient comme deux yeux énormes de jais. […] Aussi, dans les notes qui suivent les Poèmes, s’attarde-t-il à remercier une foule d’honorables personnages qui ont eu surtout l’honneur de lui inspirer quelques-uns de ses chants. […] Joachim Gasquet, qui avant d’être le haut poète de Dionysos, fut l’auteur inspiré des Chants séculaires, a donné une heureuse formule de cette union du classicisme avec le romantisme. […] L’Hymne à la lune, qui est inspirée de ce poète et de Young, est de la même époque (Lycée, IV, 1820, p. 7-11). […] En tout cas, si Lamartine s’inspira un moment de Charles Loyson, il semble lui avoir inspiré à son tour une de ses dernières poésies, celle de l’Enthousiasme, qui parut dans le Lycée français au mois de mai 1820.
Henry, qui a son laboratoire à la Sorbonne, duquel j’étais absolument inconnu, et lui exposai l’intérêt passionné que m’inspirait tout ce qui touche à l’aventurier. […] Ce respect, qui est au-dessus des préjugés vulgaires, m’a été inspiré par la longue étude que j’avoue avoir faite des actes du fameux tribunal. […] Je pense au prochain article me faire l’écho des vérités qu’ils apportent et aussi leur présenter les objections qu’inspirent et leur volonté d’art et leurs réalisations. […] Les hommes qui inspirent de tels sentiments rendent le meilleur témoignage de la vitalité profonde et des qualités intimes du peuple auquel ils appartiennent : la nation devrait les honorer comme les premiers de ses citoyens. […] Casanova savait, sur ce point, l’opinion tellement faite que lui, le cynique, n’a pas osé aller jusqu’à, la braver, sous peine d’inspirer un dégoût insurmontable, et pour lui, et pour son œuvre.
Il commença « d’un ton assuré, mais non en déclamant avec le ton monotone adopté par les Italiens » ; il récita les beaux vers de l’Arioste « comme une belle prose cadencée, qu’il animait du son de la voix, du mouvement des yeux et en modulant ses intonations avec le sentiment qu’il voulait inspirer à ses auditeurs. […] Ces réflexions, pourtant, sont bien modérées et bien indulgentes en comparaison de celles que le sonnet lui inspire d’ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine de vers du Dante, écrit-il à un ami, que tous les vermisseaux appelés sonetti, qui naissent et meurent à milliers aujourd’hui dans l’Italie, de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait rendu aux canzoni de Pétrarque un maigre hommage dans son Essai sur les mœurs, Voltaire ne pouvait guère avoir d’indulgence pour l’un des maîtres les plus glorieux du genre qu’il détestait. […] Celui du savant Haller lui inspire une réflexion qui n’est pas dénuée d’esprit et qui termine assez vivement l’entretien.
J’espère que sa poésie séduira les âmes délicates, et que son horreur inspirera la haine de la jalousie. […] Il est capable de lui faire chèrement payer l’admiration qu’elle vous inspire. […] Ce n’était point une admiration sincère qui lui inspirait des paroles exaltées, mais une colère qui se déchargeait. […] Il faut être la maîtresse d’un peintre pour lui inspirer un chef-d’œuvre ! […] Puis, inspirer un artiste ; collaborer, en quelque sorte, à son œuvre, n’était-ce point admirable !
Certes, son œil ne se fût agrandi, mais eût découvert d’humbles et de vibrants trésors, sources de splendeurs, d’intimités, de charmes émus, sources fraîches qui ont inspiré ce qu’il y a de plus pur et de plus haut dans les œuvres humaines. […] Le théâtre de François de Corel inspire à M. […] Octave Mirbeau l’a heureusement classé parmi les fantoches de notre belle société à qui son ironie inspire des discours à peine forcés et féroces, qui passent et laissent leur trace. […] Ils se virent peu toutefois, car Greuze s’apprêtait à regagner Paris, mettant fin par son départ à la belle passion qu’il avait inspirée à une jeune princesse romaine ; petit drame amoureux qu’on retrouvera, en deux actes, dans son œuvre : la Prière à l’Amour, et l’Embarras d’une Couronne. […] L’Assomption souleva une vive émotion parce qu’elle avait été inspirée par l’hérésie d’Origène.
Angelo R… fut mal inspiré en attirant l’attention sur le coffret. […] Son religieux aspect inspire la plus entière confiance. […] Il les donnait généreusement, exalté par son ardeur, inspiré par la noblesse de son âme. […] Mon existence passée la laissait indifférente et elle ne comprenait pas la curiosité que m’inspirait la sienne. […] Corrado Govoni semblent inspirés de ceux de M.
Et l’objet de cette vénération fut justement le Poète qui l’avait inspirée. […] Carducci n’inspirerait pas, je crois, à Rodin une évocation semblable au Balzac. […] Ce n’est plus la poésie verbale qui enveloppait parfois le drame psychologique de nos aînés ; l’élément poétique est dans la conception même et dans la construction du roman, est dans son architecture et dans ses détails, autant que dans l’esprit même qui l’inspire et l’anime.
Ceux qui se prétendent inspirés de Dieu et bras de Dieu dépassent les autres en implacabilité. […] L’infamie que je crains, c’est qu’on suppose que la passion et non la vertu inspira mes canzones et mon désir est de révéler le vrai sens de ces canzones. […] Il y a eu trois peintres qui, vraiment, se sont toujours inspirés non point de leur observation, ni de leur fantaisie, mais en quelque sorte d’une version directe du ciel élevés jusqu’à l’extase par la ferveur de leur foi.
Au moment où un ministre, par hasard bien inspiré, vient de renouveler à M. […] L’homme, au fond, est peu sympathique et n’inspire pas confiance. […] J’y retrouve tout l’esprit original qui inspire les romans de cet écrivain et le but philosophique qu’on n’a pas l’habitude de rechercher dans ce genre de prose. […] Il a abandonné Rome depuis quelque temps pour revenir à sa Romagne, qu’il connaît intas et incate, et il publie d’un coup un roman, Gli uomini rossi (Les Hommes rouges) et un recueil de nouvelles, Anna Perenna, l’un et l’autre inspirés de sa terre, de ses types, de ses coutumes. […] Dans le roman, la fille d’un révolutionnaire, sourde à l’idéal politique, s’enfuit avec le fils d’un comte, d’un des plus acharnés réactionnaires ; d’où une série d’épisodes des plus amusants… Le recueil de nouvelles est inspiré, au contraire, de cette sentimentalité brusque qu’on connaît chez les fils de la forte Romagne ; et les deux livres montrent une originalité de forme et de pensée, âpre, robuste, indépendante, qui place M.
La friponne, — contait le lord, — m’avait inspiré une violente envie de la posséder quelques instants, quand un soir, l’ayant trouvée au Vaux-Hall avec sa tante, je lui proposai vingt guinées, si elle voulait venir se promener seule avec moi dans l’allée obscure. […] Ceux de Casanova empruntent de même un intérêt nouveau et une valeur particulière au roman qu’ils ont inspiré et que nous avons essayé de ramener à sa source.
Seulement l’horreur prolongée finit par inspirer du dégoût, et les journaux s’y prennent de sorte qu’en moins de huit jours nous en sommes à ce point. […] Cet esprit avait inspiré l’instabilité systématique du gouvernement, la courte durée des magistratures, la multiplicité des institutions, l’absence de délimitation nette des pouvoirs ; et à tout moment il dictait des réformes qui venaient s’ajouter à l’amas confus des lois antérieures. […] Les chefs-d’œuvre de l’art antique magnifiaient en sa pure et noble nudité le corps dont les chrétiens, à force de le maudire et de le souiller, avaient inspiré le mépris, et évoquaient l’idée d’une vie plus saine, plus large, plus abondante, d’une vie où la misère, la laideur et la saleté n’étaient pas prônées comme des vertus. […] L’ordre chronologique est fort utile pour voir clair dans l’œuvre touffu de Ruskin et si l’on nous montre en outre quelles circonstances ont inspiré telle ou telle page, nous en serons d’autant mieux éclairés. […] Et il continuait par le récit fort leste de ses exploits amoureux et des craintes que lui inspirait la redoutable approche de l’hiver.
Le dégoût qu’inspire la démocratie à tout intellectuel et même à tout esprit sensé est bien plus violent en Italie qu’en France, et il faut voir comme M. […] Et plus loin : « La réaction que je constate contre la tyrannie médiocratique du nombre a quelque chose de plus intime, de plus systématique que ne le serait un simple dégoût inspiré par les turpitudes et infamies de quelques hommes. » Comme bien d’autres, il semble moins choqué de la malhonnêteté des gouvernants actuels, que de leur stupidité et de leur bassesse : c’est ça qui fait les lois !
Symons en Angleterre, la nouvelle littérature française a ses deux meilleurs critiques, ceux qui doivent inspirer le plus de confiance ; elle en a d’autres, et d’excellents en presque tous les pays, jusqu’en Russie et jusque dans l’Amérique latine ; elle en a partout, hormis en France même. […] Hoepli) La presente vita italiana, par Ercole Vidari, est une œuvre de haute politique, inspirée elle aussi par les circonstances actuelles de l’Italie. […] Elle devait, en outre, inspirer au Pisanello ce que je regarde, moi, comme son chef-d’œuvre : la médaille de Cécile de Gonzague. […] L’on conçoit aisément qu’il se soit fait illusion, qu’il n’ait pas deviné ce qui se passait en réalité dans l’esprit populaire : il crut que ses idées étaient comprises intégralement, que les cœurs s’épuraient, que le souffle divin inspirait les âmes, que Florence allait devenir le reflet de cette Jérusalem céleste dont l’éclat idéal emplissait ses visions. […] Savonarole n’a point fait un vrai, un authentique miracle ; Savonarole n’est point le prophète inspiré par Dieu ; Savonarole n’est qu’un homme.
Comme eux, nous nous exprimons par des formes synthétiques inspirées par notre vie spirituelle ou intellectuelle plutôt que par la réalité de vision. […] Elle ne fut certes pas banale et inspirait des réflexions assez variées. […] Il ne nous épargne pas çà et là quelque dure vérité ; — mais sa critique est inspirée d’amitié, comme son admiration pour l’effort industriel de l’Italie dans ces dernières années est sûre et documentée. […] Il expliquait, il justifiait, en des pages inspirées par le noble souci de comprendre, les plus délicates nuances du doute et de la foi. […] Mais les classiques ont exprimé une manière de penser et d’agir qui ne ressemble nullement à la vie moderne, et aux sentiments qu’elle nous inspire.
Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmonie, ce maître tableau que semble avoir inspiré l’âme du Vinci.
Son recueil Canti di Castelvecchio rassemble une série de poèmes inspirés par la campagne et par la vie des humbles qui peuplent les villages de la Toscane, où il oublie qu’il est né en Romagne. […] À l’heure même où le poète inspiré des Anges de la vie et des Mauvaises mères s’en allait, sans s’en douter, enlevé par une péritonite foudroyante, n’avait-il pas avec lui, sur ce sommet du Schafberg où il mourait, la composition centrale de son imposant Triptyque de la Nature ? […] Du poète, cette petite toile donnerait peut-être ce que l’humble rameau peut suggérer de l’arbre ; mais dût-elle seule survivre, elle suffirait à justifier l’admiration que nous inspire le métier de Segantini ; le peintre subsisterait. […] C’est un hymne éclatant et clair, comme un chant d’alouette dans un ciel d’été, à la gloire de la jeunesse et de l’amour, une œuvre blanche et immaculée comme Seraphitus-Seraphita, une œuvre comme l’Alpe seule pouvait en inspirer. […] Renversé sur le clos à l’endroit de l’image de la jeune femme, il en imite bestialement les grâces ; il se fait mignon, spirituel, coquet à sa façon ; il veut plaire…, la salamandre de la coquetterie est encore très gentille, elle a pour elle l’avenir… Si jamais une histoire du dragon en art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, celui de Segantini qui, parmi ceux des peintres, paraîtra au premier abord l’un des plus étranges, à plus ample réflexion et les convenances du milieu mieux étudiées, se démontrera bientôt l’un des plus normalement organisés et d’une création assez spirituelle pour doser également la sorte de teneur qu’il peut inspirer et les ingénieuses significations que son rôle est avant tout de comporter.
Et si l’on veut bien considérer avec nous2 l’amour comme un sentiment qui ne peut se manifester qu’à l’occasion de la rencontre d’un individu réalisant un idéal inconscient préformé, l’on sera moins surpris de sa réelle rareté, et l’on s’étonnera moins de la fréquence des mariages, inspirés par un tout autre mobile que l’amour. […] Homme exubérant, passionné, redoutable, il pouvait inspirer des dévouements singuliers ou une aversion invincible, parce qu’il n’oubliait jamais d’être un homme de parti, ni à la Chambre, ni dans ses œuvres littéraires, ni dans ses lettres, ni dans ses articles. […] La Grèce ancienne lui inspira plusieurs pièces de théâtre : Alcibiade, La femme de Ménéclès, Nycarete, etc., où rien ne manque, hormis la Grèce et les Grecs, qui lui ont soigneusement caché leur âme et leur esprit. […] Morasso a pour le moment toute l’allure d’un réactionnaire, ce qui peut inspirer des antipathies plutôt que d’aider à la cause qu’il prêche.
Et ces mobiles sont si clairs… qu’ils inspirent les attitudes les plus contraires, incitant les uns à faire le jeu de l’ennemi et les autres à le combattre ! […] Le haut commandement a fait preuve, au milieu des angoisses qu’inspirait la situation, d’une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid et de sens de l’opportunité tout à fait remarquables. […] Giolitti fût moins bien inspiré (9 décembre). […] Il faut avant tout inspirer confiance aux Slaves de l’Autriche. […] Le sujet en a été partiellement inspiré au poète Forzano par le roman bien connu de Ouida : Zoccoletti (Les petits sabots).
D’Annunzio, en transposant tous les rythmes de la représentation artistique dans son esprit éperdument épris de grandiose, et en transposant la vision de la vie toujours un octave ou deux au-dessus de ce qu’il est convenu d’appeler « la réalité », affina le goût de ses compatriotes, et leur inspira le désir tyrannique de « styliser » la vie en l’exagérant continuellement et volontairement dans le sens du profond ou du grandiose esthétique, afin de la représenter en beauté.
Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui-même : celui-ci répond avec une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à travers sa réponse, que le metteur en scène, l’impresario, est plus flatté encore que le poète ; et, dans son enthousiasme, il va jusqu’à s’écrier : « Béni soit le ciel qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 ! […] Ce sont d’ailleurs les idées d’Amelot de la Houssaye, fort répandues dans toute l’Europe, que Voltaire s’était assimilées ; c’est de lui qu’il s’inspire lorsqu’il écrit : « De tous les gouvernements de l’Europe, celui de Venise était le seul réglé, stable et uniforme (au xve siècle).
Plus souple que d’Annunzio, plus nerveux et plus inspiré que Pascoli, tout en précédant par son âge ces deux poètes, il est plus jeune qu’eux dans son art.
Ainsi, le sonnet Heure de grâce, où le poète voit la vie avec des yeux si étonnés qu’il croit la découvrir, la regarder pour la première fois, est le meilleur témoignage de l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse de voir.
C’est, je ne dirai pas le goût, mais le sentiment vif de ce réalisme qui lui a inspiré son œuvre.
La religion de Dante, qui invoque Aristote plus que saint Thomas, a été la Muse des races latines depuis qu’il y a des langues latines ; elle a inspiré le chef-d’œuvre du dix-neuvième siècle, Parsifal.
De même saint Sébastien parti d’un milieu sentimental, formé tout entier par l’amour qu’il inspire aux archers d’Émèse, peut-être après en avoir inspiré à l’empereur, s’évade dans le mysticisme chrétien, mais sans y perdre son essence asexuée, aimant le Christ comme les archers et les adoniastes l’aimaient lui-même. […] Une destinée différente changerait peu de chose à l’accent décisif de ce visage supérieurement calme et dos, mais dont les traits crispés disent tant de passion : ingénieux, bien plus qu’inspirés et méditatifs. […] Une visite de Saint-Marc la lui inspire et probablement aussi quelque anecdote contée dans un guide. […] À tous ceux qui s’inspirent d’un haut idéal, dans l’art et dans la vie, idéal défini par l’ambition de la race qui veut imposer au monde un type essentiel de culture, « Montjoie ! […] aboutir à la fixation de quelque « statut des fonctionnaires », inspiré d’idées républicaines.
L’impatience frémissante qui naît d’une longue attente, le tressaillement qui salue l’heure convoitée, la révolte fière et indomptable, les menaces aux hésitants, aux timides, aux tardifs, se mêlent, dans cette poésie fiévreuse et emportée, à l’amertume qu’inspire la réalité si différente du rêve.
Sincèrement, en dépit des préventions qu’on peut avoir contre les théories, d’ailleurs bien dissimulées, qui inspirent ce livre, le roman de Remigio Zena ne peut pas être facilement oublié : c’est le résultat d’une longue et impartiale observation, qui crée des types vivants, marqués, exacts. […] Les jugements critiques, inspirés par une grande sympathie littéraire, sont des plus intéressants.
Plus que les autres Chansons de geste, celle de Roland, avant même d’inspirer Bojardo et l’Arioste, était dans le sentiment général du peuple italien. […] Chavannes, avec Science et Foi, un essai de synthèse où s’exprime le souci majeur dont s’inspire Cœnobium et dont témoignent aussi de nombreux et importants articles italiens dont les principaux sont signés Raphaële Ottolenghi, Natanio il Savio, Angelo Crespi, B. […] Pourtant M. l’abbé Perosi est malgré tout encore mieux inspiré par le Ciel que par les spectacles de la terre, fussent les plus évocateurs de sa mère-patrie. […] Petit catalogue bien fait des divers auteurs italiens qui ont inspiré des écrivains français. […] Mais il n’aurait pas été frappé par la révélation romaine et florentine, s’il n’avait, dès longtemps, été nourri de l’œuvre d’Emmanuel Signoret ; il en avait goûté la fougueuse ordonnance et le sage tumulte ; il apporte à son maître d’élection un juste tribut d’hommages et quand il composera des poèmes d’un accent plus personnel, il pourra ne pas renier les strophes inspirées par le souvenir de son œuvre : Si tu n’as pas tremblé dans ce Temple terrible, Si l’antique fureur des trompes de l’Été Dont s’enfle l’horizon ne t’a trouvé sensible ; Si du mont dont Moïse emplit l’aridité Ou bien du Parthénon dans l’azur immuable Tu n’as cru posséder les déserts admirables ; Si l’émotion n’a pas enivré ton esprit Avec le chœur nombreux de ses ondes superbes, Quand pour toi la splendeur de la voûte s’ouvrait, De figures gonflée, comme une énorme gerbe ; Si tu n’as pas brandi, lyre tonnant en toi, Ta pensée vers la Forme offerte à ton étreinte, Alors ce dur Esprit ne t’impose sa loi Qui voit naître son chant formé à son empreinte.
Encore qu’inspiré de Schiller, le drame en devient puéril et même assez ridicule. […] Colajanni qu’outre les passions et les intérêts, d’autres sentiments sont en lutte ; ce ne sont certainement pas les sentiments religieux, au sens le plus étroit du mot, mais plutôt les sentiments inspirés par la civilisation et le progrès humain. « Il est vrai, observe l’auteur déjà cité, que, comme le sentiment ethnique, le sentiment religieux est surpassé par le sentiment national. […] Cet aphorisme de Jean Cocteau résume cela avec justesse : « L’artiste doit avaler une locomotive et rendre une pipe. » Je n’entends faire aucune restriction sur le choix du sujet ; je voudrais seulement qu’on comprenne que les objets familiers qui nous entourent, et dont nous nous servons couramment, constituent des « sujets modernes » et qu’il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour aller chercher ailleurs que chez soi des « sujets » qui seraient, forcément, inspirés par des convictions intellectuelles, d’ordre plus ou moins philosophique, et non pas par un sens purement plastique, par un désir de faire uniquement de la peinture. […] Cependant M. de Bethmann-Hollweg se les approprie dans ses discours et ils inspirent complètement toute une série d’ouvrages retentissants signés Clausewitz, Bernhardi et d’autres noms que la guerre rendit illustres et qui ont façonné, en Allemagne, l’esprit de toute une génération. […] C’est vous que désignait l’inspiré de Pathmos68, Quand son œil découvrit, assise sur les eaux, Celle qui se souillait d’un amour adultère, Et livrait sa pudeur aux princes de la terre.
La Voce a consacré à Giolitti un numéro spécial qui s’inspire des idées de purification des milieux politiques auxquelles je faisais allusion tantôt. […] Dans une autre lettre de Paris au Giornale d’Italia intitulée l’Opinion de l’Amérique, le même écrivain faisait cette remarque, qui lui avait été inspirée par une discussion dont il avait été témoin dans le salon de M.
Si l’on excepte quelques merveilles du cycle macédonien, quelques monuments de l’art égyptien, puis, dans l’art grec, le Torse de Phidias et les Parques du British Museum, et, dans l’art romain, certains fermes portraits tels que le Vitellius — non point le beau garçon du Louvre — mais bien celui du Vatican, si l’on consulte les chronologies de la statuaire après les vestiges de ces périodes de création pure, où trouve-t-on l’artiste ingénu et sublime qui ne sache s’inspirer que de la Nature et que de lui-même et se risque à n’exploiter qu’un filon vierge ?
Severino Ferrari eut l’honneur d’inspirer à Carducci un poème de délicieuse fraternité. […] De même encore, les lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ sont, surtout en matière d’adultère, des lois inspirées du plus inflexible rigorisme aristocratique.