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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Le 15 août 1760, six jours avant la première visite qu’il reçut de Casanova, Voltaire écrit au comte François Algarotti, celui qu’il appelait le « cygne de Padoue », pour lui réclamer ses Lettres sur la Russie ; Voltaire travaillait alors au second volume de son Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand ; Algarotti, dont la destinée aventureuse offre plus d’un point de comparaison avec celle de Casanova, après avoir parcouru à peu près toute l’Europe, s’était fixé en Italie, successivement à Venise, à Bologne et à Pise, et y jouissait d’une renommée discrète que la publication de quelques ouvrages lui avait acquise auprès de ses compatriotes. […] Un défilé incessant d’étrangers, simples curieux ou voyageurs, qui apportaient leurs hommages au génie du lieu, consacrait sa gloire devant l’Europe attentive. […] Aussi a-t-il pris peu à peu l’habitude de s’exhiber à travers toutes les grandes villes d’Europe, avec une complaisance inlassable et une vanité dont il ne sent pas le ridicule. […] À l’en croire, Amelot de la Houssaye a écrit son livre « en vrai ennemi des Vénitiens » ; son histoire est une « satire calomnieuse » ; il croit qu’il lui est réservé de le réfuter et il entreprend sa Confutazio della Storia del governo Veneto : les raisons qu’il peut avoir de se plaindre d’un gouvernement dont les chefs l’avaient persécuté par leur pouvoir despotique et arbitraire le mettent à l’abri du soupçon de partialité ; et il se fait fort de faire connaître à toute l’Europe les mensonges et les bévues d’Amelot. […] Ce sont d’ailleurs les idées d’Amelot de la Houssaye, fort répandues dans toute l’Europe, que Voltaire s’était assimilées ; c’est de lui qu’il s’inspire lorsqu’il écrit : « De tous les gouvernements de l’Europe, celui de Venise était le seul réglé, stable et uniforme (au xve  siècle).

3. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

L’italien est en Italie ce qu’était le latin dans l’Europe du xiiie  siècle, la langue nécessaire mais non la langue familière : les dialectes y vivent toujours et même littérairement. […] Ne pouvant conquérir chez eux un large public homogène, les écrivains italiens songent à l’Europe : ils écrivent pour Paris. […] […] Le Temps (7 août). — La jeune Europe, par Thomas Emery. — Critique du récent livre de Guillaume Ferrero ; le jeune sociologue italien nous informe qu’en France dans quatre-vingt-dix-neuf mariages sur cent l’homme seul aime sa femme, tandis qu’à la femme son mari est parfaitement indifférent. […] Lemerre M. de Bouchaud étudie avec beaucoup de soin et de savoir l’origine de la pastorale italienne et l’influence de l’Aminta sur toutes les littératures de l’Europe au xviie  siècle. […] Memento Pietro e Paola, con seguito di bei tipi novella critica, par Alberto Cantoni, Florence, Barbèra. — Roman où l’on traite : du féminisme littéraire en Europe, du dilettantisme artistique, de l’éclectisme philosophique, etc., en somme de beaucoup trop de choses.

4. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Il fallait, aux yeux de l’Europe, amie et ennemie, conserver la façade de concorde qui donnait tout son prix à la guerre irrédentiste. […] Depuis dix ans, la guerre grondait dans le ciel d’Europe et ils la pressentaient plus sûrement que leurs aînés. […] D’une part, l’Italie était emportée dans le même rythme qui réglait (ou déréglait) la marche de la civilisation en Europe. […] Celle-là fut capable de donner des contours nets à un dessein créé par la fortune et la nécessité : une Europe se démolissant comme un château en ruines, une Europe à reconstruire, pierre par pierre, morceau par morceau. […] Cette grande rumeur, l’Europe de 1915 l’a entendue.

5. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

Le petit royaume, que les événements de la dernière guerre gréco-turque ont instruit sur sa faiblesse, n’a de recours qu’en la clairvoyance de l’Europe. […] Il n’est peut-être pas impossible par conséquent, que l’Occident se mette un jour d’accord pour étendre la Grèce jusqu’à ses frontières raisonnables d’Europe en Asie.

6. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Expulsé, il erre à travers l’Afrique du Nord et l’Europe. 1870 le trouve à Londres où il est photographe. […] Cette pomme, c’est la Méditerranée, merveilleux port entre l’Europe, l’Asie et l’Afrique ; canal entre l’Atlantique et le Pacifique ; bassin fermé entre les régions les plus privilégiées du ciel. […] Jusqu’ici, l’Angleterre n’a cessé de passer en Europe pour la nation individualiste par excellence. […] Tel doit être le programme de rééducation sociale de l’Europe future, plutôt que l’étatisme d’outre-Rhin. […] Exalter la civilisation de la triste engeance contre laquelle s’est insurgée l’Europe !

7. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Je le répète : il ignorait Carpeaux ; et cependant, il construisait déjà cette frétillante tête de Gavroche que les barnums d’art ont promenée à travers toute l’Europe, à Rome, à Vienne, à Londres, à Paris, — cette tête narquoise de brèche-dents aux yeux flambants, à la face ridée, plissée, convulsée par l’impitoyable éclat de rire, — ce petit masque sonore et cynique où tinte la blague amère du voyou puéril et profond qui a déjà souffert comme un vieillard, qui a jugé la farce humaine et sait que le mieux est de s en gausser pour s’y résigner. […] Ensuite, il y a malgré tout en France (et en Europe) une vieille fraternité chrétienne, et l’on a trouvé très malpropre l’idée d’aller tourmenter ce vieux et noble peuple qui depuis quinze cents ans, Arménie de l’Afrique, tient tête au stupide fanatisme des Musulmans. […] Il en est de même dans toutes les parties de l’Europe un peu civilisées, où, si les hommes avaient le courage d’obéir à la vérité de leurs sentiments, les soldats seraient vraiment à l’aise dans les casernes. […] Vraiment l’Italie est bien humiliée par ses maîtres, mais ce n’est pas un privilège : le reste de l’Europe ne semble pas gouverné par des supériorités bien avérées.

8. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Il paraît qu’au Japon il y a eu aux dernières années un renouveau poétique dans le genre de ceux qui se succèdent en Europe. […] Cette fois-ci l’armée italienne a démontré des qualités de discipline et d’endurance qui l’ont égalée aux armées les plus aguerries d’Europe. […] Grande puissance mêlée depuis longtemps à la grande politique européenne, elle devait être fatalement entraînée tôt ou tard dans la bataille, pour tenir son rang et travailler à la formation de l’Europe nouvelle, pour « vivre, suivant le mot de Cavour, dans l’Europe de demain ». […] Et que restera-t-il de la Suisse si l’esprit de cette Allemagne nouvelle, si éloignée de l’ancien ne venait à triompher en Europe ? […] Comment édifier avec elle, si elle est victorieuse, cette Europe de demain ?

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Venise, dans l’Europe du xviiie  siècle, c’était un peu Nice et Monaco dans l’Europe du xixe .

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

L’apparence d’une dissolution, dans les pays d’Europe, vient du fait que le christianisme, durant le cours de plusieurs siècles, s’est resserré en un dogmatisme jaloux et intolérant, se retranchant hors des progrès de la pensée et de l’esprit humain. […] Ce sont les formes qu’il revêt qui peuvent varier considérablement ; 2° Actuellement, il se produit en Europe une fluctuation qui a fait perdre du terrain aux religions avec un Dieu personnel et des interventions surnaturelles, et qui en a fait gagner aux religions humanitaires, pacifistes, socialistes, et aussi à l’occultisme.

11. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Partout l’on retrouve le même langage : « Maintenant nous comptons pour quelque chose en Europe ! […] Il en expédie dans toute l’Europe et même en Amérique, où ils arrivent bons. […] Que de notables économies pour l’Europe entière depuis ! […] Ayant longé à l’aller la rive africaine, n’est-il pas à croire qu’il prendra au retour par les côtes d’Europe ? […] Or, les seuls Géants que Strabon connaisse en Europe habitent précisément les Champs Phlégréens.

12. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Vous croyez que l’Italien est un hypocrite consommé, toujours dissimulant, et c’est l’être le plus naturel de l’Europe et qui songe le moins à son voisin. […] Malgré la malpropreté si stupide de ses rues et les……, toute l’Europe ne rêve que Paris. […] Ignorant ce qu’il en ferait au juste, il le continue, un peu partout, à travers l’Europe, le laisse et le reprend maintes fois, suivant les caprices de l’heure. […] Il n’est guère que l’Espagne, en Europe, qui offre un phénomène analogue à celui de l’Italie. […] Je crois que très peu d’États, en Europe, pourraient opposer des majorations équivalentes.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

Chapitre LXIII La dernière classe du peuple à Naples est célèbre, dans toute l’Europe, sous le nom de lazzaroni ; ce mot vient de Lazzari, nom qu’on leur donnait à cause de leur nudité : le Lazare de l’Évangile.

14. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

La crise d’Orient est un des maux chroniques de l’Europe, qui en compte beaucoup. […] L’Europe recèle cent fois plus d’antagonismes de toutes sortes que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique réunies… mais elle est aussi le « berceau » de la civilisation qui domine le monde. […] C’était l’Europe revenue, mais revenue avec son histoire et son charme. […] Elle avait des comptoirs — par suite des amitiés — dans toute l’Europe, de Constantinople jusqu’à Londres, et pouvait exercer ainsi, même à distance, son autorité sur ses citoyens. […] « L’Italie, dit Jean Dornis, a déjà donné à l’Europe le surprenant spectacle d’un État qui tire ses finances du chaos, les ordonne d’une façon qui est, pour le reste du monde, une leçon et un modèle.

15. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Après avoir tâché de découvrir les causes du succès énorme que les théories de Nietzsche ont rencontré en toute l’Europe, je dirais presque dans le monde entier, M.  […] Par pure vanité, l’Italie s’est forgé un formidable outil militaire, d’où des charges excessives, et ne pouvant l’utiliser en Europe a voulu s’en servir en Afrique, d’où des déboires excessifs aussi. […] Je suppose que, dans l’état actuel de l’Europe, un livre de littérature véritable, d’art sincère, ne peut pas conquérir un public beaucoup plus étendu qu’au xviie  siècle. […] Il est curieux d’observer que dans toutes les parties du monde on retrouve l’Europe et ses principales races prêtes à reprendre, sous de nouvelles latitudes, les luttes d’où l’Europe même sortit jadis : l’Afrique, l’Asie, l’Amérique sont des Europes en formation.

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

On croirait que Carducci pensait à son œuvre même, quand il définissait le rôle intellectuel de l’Italie en disant, dans son discours sur l’université de Bologne : « L’Italie, dans la poésie, dans l’art, dans la philosophie, a ressuscité pour l’Europe les idées de l’antiquité plus sereine des races ariennes, idées d’harmonie, d’ordre, de beauté, avec une telle efficacité bienfaisante qu’elle est loin d’en être affaiblie. » (Op.

17. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Elle ne s’y trompait pas ; il ne me fallait pas songer à demander sa main à son père ; c’était un gentilhomme très fier de sa noblesse, et de sa noblesse napolitaine, qu’il tenait pour la meilleure de l’Europe. […] Nous avons plaisir à annoncer la publication du second volume consacré à Florence dans la belle collection des Musées d’Europe de M.  […] Il a fallu tout l’effort d’une puissance latine pour écarter les voiles dont elle se couvrait et faire apparaître en pleine lumière la belle cité musulmane, indocile jusqu’alors aux sollicitations de l’Europe. […] Quelle n’est pas ma surprise, lorsque, au débarcadère, parmi la foule, j’aperçois, comme dans les grandes villes d’Europe, le portier d’un hôtel en redingote grise. […] Un seul journal paraît dans la ville : la Nuova Italia, feuille de petit format, mais bien rédigée et suffisamment au courant des affaires d’Europe.

18. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

On la retrouva d’ailleurs dans beaucoup de pays d’Europe : en Espagne, en Suède, en Turquie. […] Les suites de cette tyrannie ont compté dans l’histoire de l’Europe. […] Mais c’est le marquis de Saint-Maurice qui avait ébruité l’affaire en Europe, et ainsi rendu définitivement impossible l’accord projeté entre Louis XIV et le duc de Mantoue. […] Le secret était bien inutile, dit-il, puisque l’arrestation et le lieu de détention de Mattioli avaient été divulgués en Europe. […] En se promenant dans ces pays baignés de soleil, l’auteur a découvert que la France pourrait bien ne pas être le pays le plus éclairé de l’Europe et qu’à l’heure actuelle ce pays sombre dans la vulgarité, l’épaisse, la noire vulgarité.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Notre race poussant des rejetons de différents côtés, multipliciter palmitas , elle s’étendit jusqu’aux confins de l’Occident et guttura rationalia , des bouches rationnelles, burent à quelques fleuves d’Europe. Soit que ceux-là fussent des étrangers, soit qu’ils eussent quitté l’Europe quoique y étant nés, ils y apportèrent un triple langage : idioma trifarium attulerunt .

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Celui qui pourrait dire si nous assistons à une dissolution ou à une évolution du sentiment religieux serait un aussi grand homme que celui qui, sous Vespasien, aurait prévu qu’un jour l’Europe serait devenue chrétienne et que le chef de l’Église aurait occupé à Rome la place de l’empereur.

21. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Moins d’un an plus tard, Louis-Philippe avait rendu à la France son rang en Europe, en reprenant les traditions de la politique conservatrice. — En ce qui concerne l’Allemagne particulièrement, cette dernière politique en eût empêché l’unité, dit M.  […] Sur ces deux points, essentiels en Europe, — du point de vue français et monarchique, — M. 

22. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Bari Une maison éditoriale italienne, surgie depuis quelques années, s’est affirmée et s’affirme de plus en plus comme une des plus importantes d’Europe.

23. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Toutefois, nous pardonnera-t-on le vœu que bientôt surgisse l’érudit suffisamment informé dans les quatre ou cinq grandes littératures de l’Europe occidentale pour composer le livre qui nous manque encore sur Stendhal plagiaire ? […] À l’encontre de tant d’autres de ses contemporains, comme Tiepolo, les Canaletto, la Rosalba, Francesco Rotari, qui se dispersèrent dans toute l’Europe, Pietro Longhi demeura à Venise. […] Pourquoi entre tant de villes, pittoresques ou émouvantes, de la vieille Europe avoir fixé son choix sur les pierres vénitiennes ? […] Somme toute, Venise est aujourd’hui la ville la plus originale de l’Europe, la seule grande cité probablement où l’on soit assuré de ne point rencontrer certains détails trop familiers : ni bicyclettes, ni autos, ni tramways, ni grands magasins, ni tavernes « colossales ». […] J. von Schlosser, qui, en 1901, avait déjà publié un bel album des principaux objets d’art de ces collections. […] La série des sculptures en métal (bronzes pour la plupart) est, pour la qualité et le nombre des pièces, une des premières d’Europe ; elle se compose surtout d’œuvres italiennes, parmi lesquelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, de Jean de Bologne […].

24. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Les recherches nouvelles qui font de la poésie italienne actuelle la plus avancée peut-être qui existe en ce moment en Europe ont leurs origines dans la fondation de Poesia, revue internationale de lyrisme, fondée par F. […] Un matin, ils parlaient comme d’habitude, assis sur le rivage, et le médecin lui ayant fait quelque question sur les véritables raisons de la campagne de Russie, Napoléon lui répondit : « Mon intention, pour assurer la paix de l’Europe, était de frapper à mort l’Empire Russe. […] Les officiers apprennent la langue russe, qui est, dit-on, le plus difficile des dialectes de l’Europe. […] Si Gluck, comme notre Rameau, trente ou quarante ans avant lui, la commença avec son Orfeo dès 1762, et l’imposa, une douzaine d’années plus tard, lorsque l’Iphigénie en Aulide et le même Orfeo, francisé en Orphée, furent joués à l’Opéra de Paris, il ne s’ensuit pas que cette réaction nécessaire contre l’opéra que les Italiens imposaient à toute l’Europe, — à l’exception de la France, — fut entièrement son fait. […] Mais on comprend qu’après les triomphes parisiens du maître, dont s’étaient fait gloire les du Roullet ou les Moline, Calzabigi, rentré à Naples (où il mourait, en octobre 1795)35, éprouvât le besoin de revendiquer sa part de la « révolution » qui avait transformé le théâtre lyrique en Europe.

25. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Par exemple, on a vu une négation religieuse dans cette prophétie : “Dans toutes les parties de l’Europe, il se fera une grande lamentation pour la mort d’un seul homme mort en Orient.” […] Ses Mémoires transportent le lecteur à travers l’Europe, donnant, sur maintes affaires et maintes gens intéressants, pendant deux tiers du xviiie  siècle, des aperçus à côté qui ont d’autant plus de valeur qu’ils sont presque accidentels. […] Ou il faut le croire ou le supposer capable de dire un mensonge qui ne peut être dit que par un sot, et cela est impossible, car toute l’Europe sait que mon frère n’est pas un sot. » Ici comme si souvent dans ses manuscrits, nous voyons pour ainsi dire Casanova penser sur le papier. […] Ses chefs-d’œuvre, pendant toute cette période, tombent à coups si drus dans les Expositions et les Musées que toute l’Europe centrale laisse à la fois échapper le cri de : Segantini !

26. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

L’arbre de nos origines étend au loin ses racines sur le continent. » Et il dit encore : « La France a éprouvé du côté de l’Allemagne une difficulté particulière à dégager son existence historique et à marquer ses limites. » Et encore, ce qui est d’un style admirable : « La France a participé, vers l’Est, aux palpitations d’un grand corps ; beaucoup d’éléments nouveaux sont entrés par là dans sa substance et dans sa vie. » C’est cette pression constante du continent qui a empêché l’expansion en Europe des Celtes, qui ont planté leurs dolmens jusque dans le nord de l’Afrique. […] « Une vie circule à travers l’Europe centrale. […] Il faut donc tenir compte aussi dans nos origines, de ces attaches avec les premières civilisations des mers du Nord, bien que postérieures par la chronologie et certainement moindres en importance que les rapports d’âge immémorial avec l’Ibérie et l’Europe centrale. » Mais tous ces mouvements vers la France, arrivés en France, mouraient ou se fondaient dans le mouvement organique du pays. […] La Gascogne est encore l’Espagne, la Normandie continue l’Angleterre, la Lorraine est une des pointes de l’Europe centrale ; mais ces régions si diverses, et toutes les autres, ne se joignent pas brusquement ; elles s’unissent par des nuances : en voyageant le long de ces nuances, on ressent une impression très douce d’uniformité ; en passant rapidement de centre en centre, on éprouve au contraire l’étonnement des contrastes.

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

§ Elle était connue, à ce moment de sa vie, sous le nom de la Charpillon, qu’elle avait rendu illustre à Paris, à Londres et dans toute l’Europe galante par l’éclat de sa beauté et de ses aventures.

28. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

« Il a fait l’objet de 333 articles dans la presse religieuse et politique de la France et de l’Europe », nous annonce M. 

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

. — Et moi, Monsieur, reprit le grand homme, j’informerai toute l’Europe de la réparation que je dois au plus grand génie qu’elle ait produit ».

30. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

La meilleure partie de son travail est une critique d’art de l’école vénitienne ; c’est une énumération de peintres et de peintures ; mais si Venise est un des plus beaux musées de l’Europe, il ne s’ensuit nullement que les tableaux de ses musées soient tout Venise. — Il reste les images par bonheur ; elles sont nombreuses, choisies, variées, et d’une beauté d’exécution dont ne saurait trop faire l’éloge. […] Fournier-Sarlovèze : Pierre de Franqueville, sculpteur français qui produisit surtout en Italie et dont je pense, avec l’auteur d’Artistes oubliés, que nous avons tort de mépriser l’art mouvementé et vivant bien qu’un peu précieux ; Lampi, le portraitiste des cours d’Autriche et de Russie vers la fin du xviiie  siècle ; Costa de Beauregard et Ferdinand de Meys, si caractéristiques de leur siècle ; le général Lejeune, qui parcourut l’Europe à la suite de l’Empereur, avec des crayons et des pinceaux dans sa sabretache ; enfin Massimo d’Azeglio, un des fondateurs de l’unité italienne, qui fut général, diplomate, poète, musicien et tout de même peintre de talent.

31. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Et l’on se reporte, parallèlement, à l’époque où l’Asie afflua pour la première fois vers l’Europe, lorsque la Grèce ancienne fut inondée par les Perses.

32. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Müntz est un guide sûr et digne d’être adopté ; avec quel plaisir on le suit dans ses explorations de Pise, Sienne, Lucques, et de toutes les petites villes de la Toscane : Volterra, Pienze, Arezzo, Fiézole, Poppi, Pistoja ; de Florence surtout qui est un musée unique en Italie et en Europe, et où il faut raccompagner pas à pas.

33. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Il était donc naturel que cet immense cerveau du monde laissât échapper les étincelles initiales d’un droit social, dont l’éclat électrique se répandit rapidement dans toute l’Europe, ayant comme couronnement une représentation nationale française, qui, entraînant la liberté chancelante dans les excès du sang, laissa le champ libre à la savante tyrannie d’un empire glorieux et conquérant, qui devait s’affirmer à Marengo, s’ébranler à Waterloo, et s’éteindre à Sedan, en restituant de nouveau le gouvernement suprême à une liberté actuelle, qui arriva, même dans le tumulte de passions intestines, à se constituer en République juste et progressive… » Après cet interminable déroulement de tripes, cette définition de Zola : « Zola est la réparation immédiate, dégorgeant (sic) de la plume qui accuse et gagnant pour son propre pays plus de batailles que ne peuvent gagner les épées tranchantes d’une armée entière. » Plus loin l’auteur affirme le contraire de ce qu’il veut dire : « Et ce génie, inspiré et compris de sa haute mission, oubliant son intérêt personnel, son aisance acquise et sa renommée bien affermie, s’éleva, non soucieux d’une popularité déjà conquise ; il s’éleva avec force pour combattre et vaincre glorieusement la cause de l’humanité, en sauvant, en face du monde, la dignité de sa nation. […] Cette sympathie des deux gouvernements qui pèsent aux deux extrémités de l’Europe semble une révélation de leur destinée future.

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