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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Nul ne peut se prétendre noble, quelle que soit sa race, s’il ne possède les fruits de la vraie noblesse morale. […] Que les descendants des Uberti de Florence ou des Visconti de Milan ne disent plus : « Parce que je suis de telle extraction, je suis noble. » L’auguste semence ne tombe dans aucune race, mais dans quelques individus. […] D’autres pourraient dire : « Si la noblesse est individuelle, il n’y a pas de race noble et cependant l’opinion tient nos familles pour les plus nobles de la cité. » Si dans une race noble (l’orthodoxie) les bons s’en allaient un par un et que de mauvais (les contemporains) naquissent à leur place, elle ne s’appellerait plus noble, mais vile. […] La religion de Dante, qui invoque Aristote plus que saint Thomas, a été la Muse des races latines depuis qu’il y a des langues latines ; elle a inspiré le chef-d’œuvre du dix-neuvième siècle, Parsifal.

3. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

La grande épopée du Moyen-Âge, la seule épopée chrétienne de la race méditerranéenne, est celle de Roland. […] La race tout entière s’exalte en lui et l’exalte. […] Cette exaltation expressive de la race est toujours présente à l’esprit du poète italien. […] Le poète sent, confusément peut-être, que la force spirituelle de sa race est encore à opposer à l’envahissement universel des races antagonistes du Nord et de l’Est. […] Et tous, et l’écrivain même, sont pris dans la souvenance de la race, sans cesse.

4. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Le protagoniste, la dramatis-persona, prend ainsi l’âme d’une race, devient le héros, logique, beau. […] Wagner était un héros, au milieu de sa race. […] Elle les forcerait à méditer longuement sur les nécessités esthétiques de leur race. […] La « race » italienne y est représentée dans des clichés très complexes, aux contours rudes, mais sûrs. […] Leur marche dans les terres de leur race leur fit connaître les joies de l’amitié.

5. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Tome L, numéro 174, juin 1904, p. 738-744 Le voyage d’Italie a remis à la mode quelques sottes manières de dire que l’on croyait mortes : sœurs latines, races latines, expressions aussi justes et aussi claires que, par exemple, races sanscrites ou sœurs sanscrites. Les plus élémentaires dissociations dépassent la force du cerveau moyen : le petit journaliste et le grand politicien ne sont pas moins que la foule incapables de séparer l’idée de race de l’idée de langue. […] Mais la race française, ou ce que l’on appelle ainsi, a de très grands mérites : elle les doit à son climat, à son sol à ses rivières abondantes. Une race est fille du sol exactement comme les arbres. […] On ne crée pas les mouvements des nations et des races.

6. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Ce sont, dis-je, des chants d’un grand poème épique où l’âme italienne se retrouvera peut-être, des chants du poème de sa race que l’Italie attend encore. […] Pascoli regarde le passé avec une âme nouvelle, oubliant sa culture pour n’écouter que le bourdonnement séculaire du sang de sa race. […] Car ici c’est vraiment l’exaltation la plus profonde de la race méditerranéenne, qu’on ait conçue jusqu’à nous. […] De multiples oppositions d’intérêts, plutôt que de races, partagent les quelques centaines de millions d’hommes qui vivent du détroit de Gibraltar à l’Oural et au Bosphore. […] Il vous a écrit pour avoir des chevaux de la race des vôtres.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

………………………………… Ce grand romantique est vraiment à l’avant-garde des jeunes poètes, de tous ceux qu’il a voulu rallier en écrivant le poème : Ouvrons les vitres, qui peut être une voix d’appel pour tous les poètes de notre race : La Muse gît anémique Sur la couche des vieux ancêtres ; À nous, jeunes, ouvrons les vitres, Renouvelons l’air enfermé ! […] Ils sont tous les deux des méridionaux, de cette race des Italiens da Midi chez lesquels on a voulu voir les expressions réelles d’une race germanique, à cause des Longobards et des Normands qui les fécondèrent si longtemps.

8. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Il est des traditions de race comme il est des traditions de famille, elles sont inoubliables — et ceux de la patrie de Théocrite ne seront jamais des barbares. […] Ne sont-ils pas fils de la race la plus intelligemment artiste qui ait jamais été ? […] Ce fut, là aussi, le choc de deux mondes, de deux croyances, Mithrâ contre Jupiter ; et, de même qu’a tous les moments de l’histoire où deux races se sont heurtées, jamais, comme alors, les idées religieuses ne revêtirent, de part et d’autre, d’aussi nombreuses matérialités ; jamais le panthéisme grec ne multiplia pareillement ses symboles, ses emblèmes, ses aspects, ses attributs ; jamais il n’y eut telle profusion d’idoles, tant de cultes particuliers. […] Une sorte de réaction du sombre esprit biblique, si aristocratiquement abstrait, s’opérait, par ces despotes, de race asiatique d’ailleurs, contre le praticisme naïf et populaire du Nouveau-Testament. Et, certes, cette réaction partait directement de la Bible, car il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, race de ces scribes qu’anathématisa Jésus, et venus, pour surcroît de supercherie, après les charlatanismes de Simon-le-Magicien, dans ces astrologues juifs qui prédirent, en Asie-Mineure, la pourpre à l’Isaurien, alors enfant, sous la condition qu’il abolirait le culte des Images.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »

Il n’avait pas la parole abondante et facile : les veines de son front se gonflaient dans l’effort, comme celles d’un cheval de race animé par la course. […] On croirait que Carducci pensait à son œuvre même, quand il définissait le rôle intellectuel de l’Italie en disant, dans son discours sur l’université de Bologne : « L’Italie, dans la poésie, dans l’art, dans la philosophie, a ressuscité pour l’Europe les idées de l’antiquité plus sereine des races ariennes, idées d’harmonie, d’ordre, de beauté, avec une telle efficacité bienfaisante qu’elle est loin d’en être affaiblie. » (Op.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Ceux qui gardèrent la langue sacrée n’étaient pas là et ne commandaient pas ; ceux-là, peu nombreux, étaient de la race de Sem. […] Notre race poussant des rejetons de différents côtés, multipliciter palmitas , elle s’étendit jusqu’aux confins de l’Occident et guttura rationalia , des bouches rationnelles, burent à quelques fleuves d’Europe. […] Il faut être presque une brute pour croire que l’œuvre des apôtres se retrouve dans l’œuvre des papes et nommément de Clément V. « Notre race » veut dire race latine, mais s’étend au spirituel ; notre communion, celle des gosiers raisonnables qui n’avalent pas les assertions comme pâté et qui jugent d’abord la nourriture morale qu’on leur propose.

11. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Colajanni a justement observé que, pour pouvoir parler aujourd’hui de guerre de races, il faudrait admettre que les États et les nations actuels sont formés chacun d’une race unique. Nous trouvons au contraire parmi les belligérants d’aujourd’hui des États ou des nations, comme la France et l’Italie, peuplés de trois races ; en Allemagne, la population se compose de Germains, de Slaves et de Celtes, surtout dans l’Allemagne du Sud ; l’empire austro-hongrois comprend des Germains, des Finnois, des Slaves, des races méditerranéennes ; l’empire russe est une mosaïque de races et de langues, une véritable tour de Babel. En Angleterre, la race est plus pure, moins mélangée, et, parmi les nations neutres, l’Espagne et les États scandinaves. […] Alors qu’une jeune Espagne, une France, une Belgique, une Italie, de même race, se renfermaient jalousement dans leurs frontières, l’Allemagne était une, abaissant toutes les barrières militaires, économiques qui s’élevaient entre les Nations de race germanique. […] Mais l’Allemagne nouvelle, seule parmi les nations, méprise tout idéal qui n’est pas celui de sa propre race.

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Angelo Conti, est un livre où frémit un véritable printemps des aspirations lyriques d’une race, et qui semble écrit par un enfant phénoménal dont la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine. […] Le « type » qui domine dans le roman Le But est celui d’un grand médecin en butte à ses amours, à ses études et à ses détracteurs, mais il est surtout celui d’un homme qui veut se réaliser dans la plénitude des forces que sa race éteinte a concentrées en lui puissamment, et que son temps et son milieu lui réclament.

13. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Bovio et Carducci étaient tous deux épris de l’esprit originel de la race gréco-latine. […] Dans l’histoire de l’âme de sa race, il représente, après Dante, le génie du grandiose. […] Il se traça un programme de vie et il eut un idéal ; selon les lois inflexibles de son programme il poussa les hommes de sa race. […] Il était Génois, de la race de ceux qui conquirent les mers, et qui encore ne s’arrêtent point. […] L’âme des races ne se révèle pas toujours dans l’histoire.

14. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Oui, Léonard a incarné le génie aryen, et notre race lui doit la plus sage formule de ses libertés. […] Niceforo : la Race des Pauvres, qui fut très discutée. […] Alfieri n’a pas dépassé ces bornes assez regrettables de sa race. […] C’est l’aïeule épique de notre race, ainsi que la courtisane grecque est notre aïeule esthétique. […] Il voit là le signe certain de la renaissance de la race, des nouvelles affirmations esthétiques « latines ».

15. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Mais, me sachant de belle race, il m’aimait tout de suite deux fois plus, flatté, heureux de me posséder pour ami. […] Fils de cette race plus germaine que latine, qui, aux pieds des Alpes et dans les plaines lombardes, s’acharne depuis des siècles à imposer son droit héroïque à la vie, il eut de sa race l’orgueil individualiste étroitement, douloureusement lié au plus inapaisable mysticisme. […] L’auteur, israélite de race, a mis à profit sa connaissance profonde de la littérature talmudique. […] Depuis la naissance de la navigation à vapeur et la création des cuirassés, il semble que la grande race des marins ottomans d’autrefois ait disparu. […] C’était un homme d’un certain âge, de race albanaise, très énergique, ancien soldat des guerres turco-russes et turco-grecques, apprécié à l’état-major de Constantinople.

16. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Lloyd George, de donner satisfaction aux revendications des Italiens qui veulent être unis à ceux qui leur sont frères par la race et par la langue. »« Les frontières de l’Italie, avait dit M.  […] Du reste, l’opinion publique et la presse italiennes ont toujours été pleines de sympathie pour la race tchèque et sa lutte pour l’indépendance. […] Mais il ne sera pas superflu de citer ici l’épître du chancelier au démocrate génois en ses passages caractéristiques : L’affinité de langue et de race, l’analogie des conceptions morales et des mœurs comptent peu en matières d’alliances. […] Et, au milieu de ce bouleversement, les voix de professeurs italiens d’anthropologie s’élevèrent, qui récitaient la nécrologie de la race… Dirons-nous que le mal, enfin constaté — mais à quel prix !  […] …………………………………………………………………… L’idée de la solidarité sociale se développa en Angleterre en même temps que le sentiment de la solidarité de la race à travers tout l’empire.

17. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Plus tard, lorsque l’histoire pourra exposer en toute vérité les événements et juger en pleine connaissance de cause, il faudra reconnaître que, dans un conflit qui met aux prises les puissances militaires les plus formidables du monde parce qu’une race avide de dominer la terre veut l’hégémonie, la neutralité fut une situation parfois prodigieusement malaisée. […] Haines héréditaires contre l’Autriche, antipathie naturelle pour les Allemands rogues et autoritaires, sympathie de race et de tempérament pour les Français, tradition latine, rêves unitaires, désirs d’expansion, ambitions impérialistes, toutes ces impulsions élémentaires agirent simultanément dans le même sens. […] L’auteur se moque avec raison des gens qui veulent faire remonter la responsabilité de la guerre à Kant ou à Hegel, voire à Luther ou bien à l’« infâme race allemande » entière, à l’instar de ceux qui chantaient autrefois « c’est la faute à Voltaire ». Il dénonce l’erreur d’opposer la latinité au germanisme au nom d’une prétendue race latine et montre tout ce qu’il y a d’analogue, comme esprit, au pangermanisme dans la propagande antiallemande.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

. — Les Dieux se reproduisent idéologiquement selon les modifications sociales et intellectuelles, les différences organiques des races, les bigarrures des mœurs, la physiologie des individus.

19. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Il est incontestable qu’ils ont entendu fortement l’appel de la race. […] « N’a-t-on pas posé à Stuttgart le principe que les peuples supérieurs ont droit à la tutelle sur les races inférieures ? […] Scipio Slataper était triestin, et d’origine slave ; il avait combattu l’irrédentisme superficiel de l’avant-guerre dans une série d’articles qui lui valurent la rancune des Italiens de Trieste : il a racheté par sa mort ses sympathies pour sa race. […] Mais, bien que slave de race et un peu allemand de culture, il était surtout italien : il a écrit de bonnes pages italiennes, il est tombé pour l’Italie. […] Depuis le début du conflit qui épuise lentement les races d’Europe, la question religieuse a été souvent discutée un peu partout.

20. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

On vit là sur des traditions qui sont les nôtres ; ce que nous rencontrons remue en nous d’obscurs souvenirs : nous sommes de cette race, nous appartenons à cette civilisation, nous avons dépassé le point où ils en sont restés, mais autrefois nous y avons été. […] De quelque côté que l’on pose les yeux, on rencontre des objets ou des êtres qui vous mènent très loin et par le temps, car ici on se retrouve toujours, non pas aujourd’hui, mais dans le passé, et par l’espace, car nous sommes en plein midi, c’est-à-dire avec des gens totalement différents, tout à fait lointains des gens du nord, parmi une race qui commence à Marseille et ne finit qu’à Ceylan, avec cette espèce de gens dont les mœurs sont celles des êtres habitués à vivre au soleil. […] L’inéluctable unité de la race le rend non seulement le frère des populations éprouvées, mais de celles de toute la péninsule. […]   La violence de sa nature, son existence d’artiste errant me firent découvrir en lui un être de ma race. […] Il banalisa sa volonté, en l’extériorisant de la sorte, car ses derniers romans au lieu d’être l’expression symbolique d’un grand problème moderne, dont tous les êtres d’une élite et d’une race souffrent, ne sont en vérité que le récit romanesque de quelques personnages choisis au milieu des foules médiocres, d’où tente de s’élever le Saint.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Nous voyons partout des luttes engagées contre les doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion : en France, la Séparation des Églises et de l’État ; en Angleterre, les débats sur l’enseignement ; en Allemagne, la querelle entre le gouvernement et le Centre catholique ; en Italie et en Espagne, les manifestations anticléricales ; en Russie, l’hostilité de l’orthodoxie autocratique contre le libéralisme ; dans tout l’Orient, des conflits de race qui se traduisent le plus souvent par des conflits d’Église ; en Extrême-Orient, la victoire remportée par la civilisation japonaise sur une nation chrétienne.

22. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Elle n’existe plus, si l’on pense que l’inflexible Ajax se jette sur son épée, parce que sa fière âme solitaire est condamnée par une loi de sa race, une loi irrésistible, animatrice véritable de toute l’action héroïque, ordonnatrice irréductible de ces fleuves d’angoisse épique antique et présente, qui passent sur le cœur d’Ajax, qu’elles troublent et qu’elles brisent.

23. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Carafa d’Andria récemment interdit par la censure italienne, et où l’auteur étudie curieusement l’influence des philosophies du Nord sur l’âme des races latines. […] Barrès reconnaît cependant que d’autres Arméniens travaillent aussi à l’émancipation de leur race, — ceux de Tiflis. […] Il reste que ces îles dangereuses, mais belles et riches, sont malheureusement la proie d’une race grossière, stupide et inutile.

24. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

J’ai eu le bonheur de connaître l’un de ces hommes : ceux qui, comme moi, ont été de ses élèves ne peuvent penser à lui sans reconnaissance et sans émotion, si toutefois ils n’appartiennent pas à la race des pharisiens, dont le cœur est sec et chez qui le spectacle de la grandeur ne provoque que l’envie. […] Le grand conflit mondial du capital et du travail domine toute notre époque ; dans ce conflit, les frontières ne comptent plus, les distinctions de races et de langues s’effacent, des groupements nouveaux se dessinent, des valeurs inconnues se créent : des forces irrésistibles sont en jeu et contre leur poussée sans cesse grandissante les efforts du nationalisme ne peuvent rien. […] Ardengo Soffici, parue dans la Voce, sur Auguste Renoir, qu’il considère, et combien c’est vrai, comme le plus parfait et le plus original descendant de cette race de peintres français représentée historiquement par les Watteau, les Fragonard, les Laurent, race fameuse par la belle spontanéité de leur vision, par l’expression des élégances d’un monde de joie et de grâce. […] Puis, l’Italie spirituelle se réveilla en grand tumulte ; mais trop indécise encore pour produire une véritable floraison dans le monde des arts, qui est le représentant suprême de la vie d’une race, elle produisait un art d’imitation et de dilettantisme, voué à l’esthétisme anglais et au symbolisme français. […] Elle suffisait d’ailleurs à les mettre à l’abri de leurs ennemis les Cyclopes ou Œnotriens ; car le poète dit en propres termes que ces derniers, race à demi sauvage, ne savaient rien de la rame ni des nefs.

25. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Vous le trouvez sous toutes les formes, mysticisme artistique, moral, social, religieux ; dans tous les pays, en Russie, en Allemagne, en Angleterre, même chez ces races latines dont le scepticisme était devenu presque proverbial, comme la France et l’Italie.

26. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Alors, il n’est pas étonnant qu’un Italien de la vieille race, amateur de la valeur du sang, songe enfin à s’emparer de l’Amour, le confisque à son profit, lui offre, dernier refuge, un palais de marbre et d’or, en pleine Venise, la ville du rêve où les doges, dédaigneux du vulgaire possible, chastes à force de pure passion, jetaient leurs anneaux dans la mer, espérant toujours que Vénus elle-même le leur rapporterait ! […] Le roi Charles-Albert avait en lui de la race, de l’élégance, tandis que la nature du roi Victor était commune. » Et le comte de Reiset connaissait Victor-Emmanuel qui prince royal, venait chez lui avec une fausse barbe, et sous le nom de Martin, tant pour causer des choses de l’état que pour faire confidence de ses escapades.

27. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Il est de la race des conducteurs d’hommes. […] Il descend d’une race de terribles gaillards. […] Mais au lieu d’adopter ces ridicules contorsions barbares de nègres ou d’indiens, pourquoi ne pas choisir cette ravissante danse de Venise, que j’ai souvent regardé danser dans ma jeunesse, et qui est si élégante, si claire, si vraiment de notre race : la furlana ? […] Un sang impérieux n’a jamais permis à notre race de dompter ses désirs. […] « Ce fut le Gluck allemand qui assura la victoire, non seulement à une forme d’art, mais à toute une race. » Cette victoire se prolongea pendant un demi-siècle, jusqu’à ce qu’un Ultramontain, d’une autre envergure que Piccini, qu’il avait vaincu, vînt, avec l’aide du Berlinois Meyerbeer, faire oublier, pendant un autre demi-siècle, le chevalier et sa noble musique.

28. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Medardo tient de cette bonne race et s’annonce par de belles promesses physiques d’attaque et de résistance sur le terrain de lutte ou il s’est placé.

29. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Voici aussi les Cosmopolites et les Nationalistes, les uns rêvant un patrimoine commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’inspiration ; les autres, qui croient que chaque peuple a ses nourritures esthétiques spéciales, désirent conserver leur physionomie et le génie de leur race, tout en s’essayant à de nouvelles réalisations artistiques. […] Mais elles sont bien loin les petites infantes aux atours moins fanés que leur race… Tout ici déborde de santé et a la fraîcheur et la vie chantante des torrents de montagne.

30. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Lombroso se tait, et il jette pêle-mêle dans la catégorie des hommes de génie des savants, des généraux, des artistes, des hommes d’église, voire même des journalistes, des gens profonds et des gens superficiels, des volontés fermes et des caractères faibles, des hommes de toutes races et de tous genres, mais surtout des hommes qui ont eu du succès ; car en somme, pour Lombroso comme pour la foule, le succès est la mesure du génie. […] Sur son visage pâle légèrement ambré, aux abondants cheveux blonds et frisés, on voyait l’empreinte d’une race intelligente et faible ; tout son corps, pareil à de l’ivoire, était mince, bien proportionné, d’une élégance incomparable ; et les formes arrondies des femmes qui entouraient le poète, leurs seins gonflés faisaient mieux ressortir encore la sobriété de ses formes adolescentes. […] Barzellotti, est celle de la race, dont il examine l’action sur le génie des individus et des peuples.

31. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Son œuvre est le résultat de sérieuses études, et en effet, lorsqu’il se borne à la partie positive, à l’origine des races européennes, à l’art primitif, à la physiologie du métier des armes, à la question sexuelle, etc., ses vues sont claires, maintes fois hardies et originales.

32. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Il est curieux d’observer que dans toutes les parties du monde on retrouve l’Europe et ses principales races prêtes à reprendre, sous de nouvelles latitudes, les luttes d’où l’Europe même sortit jadis : l’Afrique, l’Asie, l’Amérique sont des Europes en formation.

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