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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIX »

Le genre noir et majestueux de Vinci convenait surtout à cette scène. […] Les Carraches, par exemple, dont les noirs me déplaisent.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Il s’habille convenablement de noir, et ses mains sont impeccablement gantées. […] Il cheminait tout en lisant un petit livre relié de noir, et riait à part lui, comme lui seul sait rire. […] Sous mon justaucorps bleu marin, sous mon chapeau à la plume noire et solitaire, nul n’a su voir. […] Je les regardais dans les yeux — yeux noirs, yeux bleus, yeux gris, yeux de spasme et de passion — et je voyais se refléter en eux mon visage, et je voyais briller en eux la joie de me sentir près d’elles, et cependant mes yeux ne se voilèrent pas un instant, et quand je les avais possédées je les quittais sans un regret. […] Et Don Juan maintenant vit parmi ses souvenirs morts et ses espérances inutiles, et n’a d’autre plaisir que celui d’allumer son feu avec quelque lettre passionnée et parfumée. » Le Juif Errant était sur le point de tirer encore quelque conclusion philosophique des paroles de Don Juan, mais à ce moment un petit homme obséquieux, tout habillé de noir, et marqué d’une verrue sur la joue gauche, vint nous annoncer que la brasserie fermait, Don Juan tira de sa bourse une large pièce d’or, mais le petit homme la regarda et la refusa.

4. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

D’autre part, le nom de Phéaciens a exactement le même sens en grec : ἀκη sommet, φαίος noir nous donnent les habitants ou les gens de la Roche Noire. […] Noires sont ici et là les roches de la montagne, noires les falaises de la côte, noir le sable des plages. […] Ischia c’est l’île noire, ou l’île de la Roche noire ; c’est l’île de Schérie 28 ! […] N’est-ce pas là, d’une façon manifeste, que s’élevait, il y a trois mille ans bientôt, la cité noire habitée par les gens du sommet noir ? […] Sous cette forme lamentable, les morts sont-ils donc maintenant les seuls habitants de la Roche Noire ?

5. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

Remettre à une autre fois les notes critiques — et pathologiques — qui surgissent, comme une volée d’oiseaux noirs, d’entre les pages de ce livre : Les Chants de Maldoror 1, leur nombre et l’incohérence et leur groupement l’exige. […] De montagne en montagne Pleura la lyre du vieil Orphée Et se couchèrent en la noire mer les étoiles. […] Au lac d’Arqua Au lac d’Arqua (des roseaux levés droits Lui font une ceinture, et des tremblants peupliers), À l’abri des rets et des fusils Les farlouses, les têtes-noires et les mésanges Gringotent toute la journée ; mais quand les noires Ombres déménagent du ciel il semble que se double La joie de leur vie, et sonnent des éclats Gais de trilles et un frou-frou d’ailes allègres.

6. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

La Revue donne des illustrations charmantes en noir et en couleur ; le texte, plus qu’humouristique, est gai et débonnaire. […] Elle avait le teint d’un brun chaud, et une abondante chevelure noire et brillante, dont les boucles s’enroulaient autour de sa figure d’un bel ovale et autour de son cou. […] Orphée regarda encore une fois la mer, que la tempête imminente rendait très noire, et en même temps on aurait cru que l’aube ne surgissait pas encore et que la nuit continuait. […] C’est ensuite le cercle où l’on se purifie, dans une fumée « noire comme la nuit », des péchés de colère. […] Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’où naîtra la grande lumière de plus tard est falote.

7. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Ses chairs resplendissantes se détachaient d’un fond noir. […] Il est simplement revêtu d’une robe blanche et d’une pèlerine noire. […] Le fond est noir, les vêtements sont noirs. […] Cette triple trahison me paraissait trop noire ! […] Il est parti d’ici vêtu d’un pourpoint noir !

8. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Nous étions au bord de la mer, près de Pise, sur la terrasse de l’établissement des bains : le garçon me servait une tasse d’un liquide noir et chaud, abominable ; on voyait au loin la Capraja et la Gorgona, et il se laissa emporter par le souvenir du comte Ugolino, et rapidement, puisque j’écoutais sa déclamation, il en vint à Paolo et Francesca ; le plateau à la main, la serviette sous l’aisselle, soudainement attendri par les deux immortels adultères, il m’en raconta l’histoire avec les vers de Dante. […] L’une d’elles, bouffie, jaune et malpropre sous le châle noir à longues franges, le peigne d’écaille fiché à la diable dans un graisseux chignon, l’éventail battant veulement entre ses doigts boudinés, m’attire au fond d’un cortile. […] Le travail de la connaissance, poussé dans un sens unique, finit par devenir une véritable galerie de taupe ; il y fait si noir que, dès que l’esprit en sort, il clignote, ébloui, prêt à toutes les crédulités. […] Une face aux méplats puissants de roches visqueuses Sous une vaste chevelure liquide Soulevée et jaillissante en auréole noire ! […] § Mon intention ne saurait être de tout dire, et pourtant j’aurais aimé m’arrêter longuement à telle esquisse du Corrège, à tels tableaux de Rembrandt — une Sainte Famille, dans l’intérieur vaste d’une maison voûtée ; la lumière émane du berceau, éclairant saint Joseph ; la Vierge se silhouette en ombre noire sur cette nappe de clarté ; — de Luini, de Fra Bartolomeo, du Giorgione, de Véronèse, du Guerchin.

9. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

L’Ange muet est là couvert d’un drap noir, porté par le peuple. […] Les vaches fauves et rouges, blanches tachetées de noir, les chevaux noirs et bais, dont le poil luisait sur les croupes puissantes, paissaient tranquillement dans les chaumes ; un poulain blanc hennissait en s’abreuvant dans le fleuve et en se frottant les flancs contre un oléandre. […] Mais ses yeux faibles le trompaient, tandis que Minnai distinguait nettement le cheval noir aux pattes blanches et le paysan qui le montait. […] Pera portait une petite lampe sarde, en fer noir, à quatre becs, avec un crochet au milieu ; la mèche nageait dans un peu d’huile d’olive. […] Antine possédait un Livre de la Semaine sainte relié en cuir noir, à tranche rouge.

10. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Elles se seraient fondues et déplumées au soleil noir de ces prunelles. […] Quelle flamme dans ses yeux, dont la prunelle noire est entourée de points verts et de paillettes d’or ! […] — Beppo, promène-moi dans les canaletti les plus noirs ! […] Tête de tzigane, teint de terre cuite, yeux ronds et noirs comme les graines du lierre, moustache noire. […] John-Arthur remonta le Canalazzo ; à son ordre la gondole vira devant l’arche noire du Rialto.

11. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Comme la couleur pers vient de la noire, la vertu descend de la noblesse. Le pers, mélange de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange de noblesse et de passion.

12. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

La figure, sans être comme dans quelques-unes de ses œuvres absolument cernée de noir, est accusée d’un trait net, rigide, précis ; le pli des lèvres est mélancolique, le regard est grave, les mains sont bien d’un réaliste, un peu grosses et sans élégance convenue. […] que nous voilà loin des matrones de l’école romaine, des Vénus et des Dianes des Grecs, de ces étranges figures noires, splendides et ruisselantes d’or et de gemmes des Byzantins ! […] Mais à expliquer le genre de stupidité qu’elles dénotent, on irait un peu loin et on serait forcé de constater qu’une bonne partie de l’humanité pense, exactement, comme l’assassin, que les gens qui ne travaillent pas, et notamment les femmes qui n’ont pas les yeux rouges et les mains noires, sont indignes de vivre. […] Buffet nous montrait au dernier Salon campé sur le cheval du Maréchal Prim, c’est un gros homme chauve, très noir et très grêlé, à la physionomie douce et intelligente, grand trousseur de filles devant l’Éternel, l’air d’un bon vivant et d’un bavard, fort peu héroïque du reste, ayant en horreur la guerre pour laquelle il ne se sent aucune aptitude, — et que nous trouvons ici « s’agitant, on pourrait dire se roulant sur son divan, en montrant ses pieds qui sont énormes et couverts de chaussettes en coton blanc ».— Sa qualité dominante, ajoute notre narrateur, est la bonté. […] Et la « fasçade du costé de l’eau » est toujours aussi plate, avec le même fenestrage stupide et noir à force d’ouvertures, aux mezzanines trop hautes, aux antiques déclamatoires et uniformes qui somment les balustres du faîtage.

13. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Et quand j’entrai au restaurant, pénétrant parmi cette société aimable et légère, mes noirs soucis étaient déjà loin. […] En revoyant le mur impénétrable qui enfermait Lina, mon anxiété reparut, et je retombai dans mes noires hypothèses, aussi vite que je m’en étais échappé tout à l’heure. […] Hier, pour que cette humeur noire m’eût tenu la moitié du jour, sans doute, en avais-je frôlé un. […] Les torsades de ses beaux cheveux étaient nouées avec un ruban noir comme celui de la ceinture… Cependant, Lina s’était assise. […] Tout cet ensemble de constructions est limité par une forêt de palmiers s’étendant à perte de vue et striant de ses troncs presque noirs le ciel qui se teint de rayons éclatants au crépuscule.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »

À Naples, comme à Paris, quand la cour prenait le deuil, tout le monde, jusques aux artisans, se trouvait de la Cour et se mettait en noir. — Naples a un grand nombre de boutiques de glaces et de cafés.

15. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

— Dès le matin, lever du soleil sur Messine : une ville entourée d’un seul palais (côté port) dans le style royal de Louis XIV ; palais rapiécé, noir par places, reblanchi en d’autres, écroulé parfois, complet souvent ; cela à un tel degré qu’au premier coup d’œil on croirait à une abondance de maisons diverses. […] Quand je considère sur le port, lointain, de Messine la ligne sombre des voitures et des passants, qui roule au bas de ce long palais comme un grand serpent noir ; quand je vois ce palais qui les domine et qui fait un si beau cadre à ce port et à ces monts élevés, je me dis : l’homme, si peu qu’il semble par lui-même, est vraiment un être dont la présence prouve la grandeur de Dieu. […] Le costume de ce prisonnier est assez bizarre : il est vêtu d’un sac qui lui tient les bras, d’un chapeau blanc rayé de noir et dont les bords sont étroits, d’un pantalon de toile claire ; il est chaussé de souliers noirs ouverts découvrant des chaussettes blanches. […] James Stillmann, qui veut bien conserver à Paris ces merveilles au lieu de les envoyer en Amérique, est à lui seul très riche de peintures de Giovanni Battista Moroni, puisqu’il possède encore l’effigie d’un Jeune gentilhomme en noir sur fond vert où l’artiste a mis à nouveau tous ses dons de caractériste. […] Organisée dans d’excellentes conditions et judicieusement conduite, elle a réussi toutefois et l’on ne peut qu’applaudir à l’effort méritoire qui a résolu un des plus curieux problèmes de la géographie du continent noir.

16. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

La Pallas a atteint le chiffre de 178.500 francs ; un Antinoüs, trouvé à Tivoli, a été vendu 154.500 francs, une statue d’Hygie 110.000 francs, un vase antique à figures rouges, 28.350 francs, une amphore à figures noires, 26.260 francs. […] Ce grand vieillard vêtu de noir était une figure « bien parisienne ». […] Pierre Arétin et le fit si bien qu’outre la ressemblance c’est une peinture la plus charmante qui soit, car on y voit la différence de cinq ou six noirs qu’il a sur ses vêtements, velours, satin, fourrure, damas et drap, et une barbe extrêmement noire qui s’effile si bien sur ces noirs qu’elle ne serait pas mieux au vif et au naturel. […] Vers 1845, ce portrait fut recouvert d’un vernis à voiturier, une affreuse mixture qui lui ôta toute vie et toute expression, le rendit opaque et ne laissant plus apparaître les « cinq ou six sortes de noirs ». […] Le vernis de carrossier a été enlevé à force de patience et la barbe du Fléau des Princes nuance sa magnifique noirceur sur les cinq ou six noirs du vêtement que sut rendre l’habile pinceau de Sébastien del Piombo.

17. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Un autre fait extraordinaire se produisit en 1348, au cours d’une épidémie de peste noire. […] Deux jeunes filles couvertes de leurs voiles noirs s’avançaient en parlant bas. […] C’est une crypte toute de marbre noir ou gris d’un effet inexprimable. […] — et tout au plus, le jour où la guigne semblerait trop noire, on accuserait le gouvernement. […] Non qu’il soit possible de faire de Concini autre chose que l’aventurier qu’il fut, mais de cet aventurier célèbre le caractère et l’existence ne furent « ni si noirs ni si criminels » qu’on l’a dit.

18. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Par tes larges narines humides et noires Ton esprit fume, et, tel un hymne joyeux, Le mugissement se perd dans l’air serein ; Et dans l’austère douceur de ton grave Œil glauque, se reflète ample et calme De la plaine le divin silence vert. […] Continus, intenses, noirs, croassants, se jettent les corbeaux, comme en fluctuant contre les deux murs, qui pour un défi plus hardi se lèvent, énormes.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Il a dû se renouveler complètement au point de vue psychique, il doit pouvoir considérer sa vie en deux phases bien distinctes, dont la première doit jeter dans son âme une ombre noire, et une lumière trouble sur la suivante ; il a dû réunir dans la première étape de sa vie toutes ses faiblesses, pour mieux les haïr, et grouper dans l’étape présente toutes ses qualités, ou tout au moins toutes ses aspirations, afin de mieux s’aimer ; pour que dans ce livre M. 

20. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Près de lui son frère coloriait trois pères éternels déjà dessinés et destinés à représenter la Trinité ; il se servait d’un unique pinceau trempé successivement dans des godets pleins de couleurs délayées à l’eau ; ces couleurs étaient le jaune, le rouge, le bleu, le vert, le noir, le violet, le chair et rien de plus : « Haleka-Luccas, ayant lui-même terminé son dessin, prit un pinceau et se mit à colorier. […] Tous les yeux, et non seulement des figures humaines, mais des animaux, sont ordonnés de même (cela s’appelle les fresques égyptiennes) : un ovale allongé avec une boule noire dans un coin, — ce qui produit un certain effet de pétrification, surtout quand il y a plusieurs paires d’yeux dans le même tableau.

21. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

… Florence… la nuit… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’épée d’or flamboyante écrit dans l’azur noir : Beauté — Noblesse — Intelligence — Volonté. […] Mais, dès la sortie de Lariboisière, c’est la misère noire.

22. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Voici, à la pointe d’argent sur vélin, à la plume ou à la pierre noire, entr’aperçus, finis minutieusement ou lavés d’aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux, de dents, de jambes, très réalistes et des plus curieuses ; puis une feuille de canards et d’aigles ; puis, un renard, à la plume, et des singes avec des recherches de courbes très particulières, et des cigognes, et des pigeons, et un vieux cheval encore, fatigué, fourbu, dont l’œil et les naseaux creux sont d’une vérité effrayante, et un marcassin, et une mule bâtée, et un cheval sellé, et des aiglons, un flamant, un paon, des lièvres, des lévriers, des oiseaux héraldiques, tout ce qui peut se trouver enfin au revers d’une médaille, au cours d’une allégorie. […] À Paris, où il se rendit, son seul plaisir était d’aller aux soirées de Mme Pasta, pour y entendre parler le dialecte de Mathilde : « Pendant tout un été, j’ai joué au pharaon jusqu’au jour, chez Mme Pasta, silencieux, ravi d’entendre parler milanais, et respirant l’idée de Mathilde par tous les sens. » Que n’avait-il, avec tant de flamme, la belle prestance, les yeux noirs et les cheveux au vent du général Dembowsky, ou encore de ces conspirateurs italiens pour qui Mathilde paraît avoir ressenti, jusqu’à la fin de sa vie, une sympathie toute particulière ? […] La place, les fenêtres des maisons, les toits mêmes étaient noirs de monde. […] Il en est comme de ces théâtres de farce ou de drame grossiers, où l’on s’abandonne au rire ou à l’émotion poussés parfois jusqu’aux larmes, tout en se le reprochant, et dont on sort avec une intense sensation de vide, de « néant vaste et noir ».

23. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Severino Ferrari et Domenico Milelli, d’âge différent, mais morts en même temps, nous rappellent que la couronne d’un talent est souvent tressée de pavots noirs. […] Les ombres sont cependant trop noires, ainsi que le fond, cela ne peut pas s’expliquer avec des lumières aussi vives. […] On remarqua au parterre quinze ou vingt têtes noires. […] M. avait remarqué quinze ou vingt têtes noires. […] Commencée quand il a vingt ans, il en refaisait le plan en cette année 1816, il en méditera encore une refonte complète le 4 avril 1830, vers le temps où paraît le Rouge et le Noir.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »

Et toi aussi tu es morte : le vent De l’art ne gonfle pas deux fois Ta voile, ô Renaissance ; Le vent qui maintenant caresse La chevelure fumante des machines, La chevelure longue et noire De la nouvelle jeunesse.

25. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Les masses noires s’y opposent aux masses blanches avec une remarquable austérité décorative. […] À cette époque, le beau crime avait ses admirateurs, la noire perversité ses thuriféraires ; et Ludovic le More, si longtemps patron de notre auteur, était le type du criminel sympathique. […] « Ô monde, comment n’entrouvres-tu pas tes entrailles pour précipiter au plus noir de tes gouffres et ne plus montrer à la lumière un monstre si cruel et si impitoyable (48) ?  […] Il te faut aujourd’hui renoncer à la gloire ; Ton sceptre échappé gît au fond de l’onde noire ; Ta prison chôme et ton rivage est déserté. […] C’en est un, vraiment, que ce portrait d’un patricien représenté à mi-jambes, tête nue, en armure noire richement damasquinée d’or, avec le collier de la Toison d’Or au cou, et à qui un jeune page tend son casque.

26. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Le même Carducci, d’ailleurs, n’effleurait-il pas la question sociale, quand il préconisait les triomphes de l’avenir, qui ne seront plus les triomphes des rois, mais les triomphes du peuple sur l’âge noir de la barbarie ?

27. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Marinetti : La Momie sanglante, « Verde et Azuro », Milan Un poème noir et pourpre du plus bel effet décoratif. […] On y retrouve Messine, Taormina, Catane la noire, les ruines de Syracuse, d’Agrigente et de Sélinonte, Palerme et ses souvenirs admirables de l’époque normande, la Palatine et Montréale ; puis à travers les sites pittoresques, voici des petites villes presque ignorées du Moyen-âge, juchées sur des rocs au temps des Hohenstaufen comme Castrogiovanni, — l’antique Enna, — et San Giuliano au mont Éryx, — élevées près des décombres classiques comme Castelvetrano et Girgenti. […] Gauthiez commençant, avec Jean des Bandes Noires, avec l’Arétin, à peu près au point où finissent celles de M. 

28. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Nous avons vu que le premier mot du premier homme pouvait signifier Henri de Luxembourg Empereur et aussi les éloges profonds décernés à Frédéric de Sicile, à son fils Manfred ; nous savons que le parti des noirs ou gibelin est celui de l’empire.

29. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Ces catastrophes sans précédent, cette réalisation intensive de tout ce que la nature humaine contient, mêlé à ses aspirations vers le bien, de mauvais, de ruineux, d’implacable, de noir, — voilà ce qui était en puissance dans notre civilisation ; cela, et non le bonheur tant promis, ni même la plus modeste commune mesure de bonté et de bon sens. […] Il fut pourtant assez noir, ce xive  siècle, et le tableau des Républiques italiennes, que trace M.  […] Les existences à la Dante et à la Machiavel, — moins le génie, — se voyaient fréquemment : de longs jours passés dans la douceur communale, et puis tout à coup quelque noire vicissitude. […] Cherchons-les, ces brûlantes étoiles, au ciel non moins noir de la nôtre, où luisent d’un feu terne les astres froids du rationalisme métaphysique.

30. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Remigio Zena a si savamment extériorisé les deux caractères de ces jeunes gens qu’ils restent dans ma mémoire avec leurs couleurs : lui tout noir et sombre ; elle toute riante et rouge.

31. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Près de Malines, dans un petit village, trois petites filles vêtues de noir (combien de deuils sur cette terre !)

32. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Regardez-le par transparence, le drapeau rouge ; il est blanc, rouge noir ; le drapeau de l’aigle prussien. » Revenu d’Allemagne, M. 

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