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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Il dit : « L’ordre ne peut régner sans maître dans une famille de huit personnes : à plus forte raison dans des familles de millions d’individus. » Comme on lui demande un autographe, il écrit : « La société est bien gouvernée quand les citoyens obéissent aux magistrats et les magistrats aux lois. » Il explique son crime par ce fait que rien ne le révolte comme l’idée d’injustice et que la société a été cruellement injuste vis-à-vis de lui, non seulement dans son enfance abandonnée aux caprices d’une série de maîtres indifférents ou haineux, mais quand, adulte, il demanda à servir son pays et ne trouva que prisons successives, ou quand soldat — et bon soldat — il demanda un emploi à son gouvernement et n’eut jamais de réponse. […] […] Le romancier n’a garde d’omettre cet épisode ; c’est la vie entière du poète qu’il remet en scène, depuis la fuite en Espagne tout enfant, sous le coup d’une menace de mort portée par le roi Joâo II contre sa famille, jusqu’au départ pour l’Italie de l’infante Beatriz, devenue duchesse de Savoie. […] Joâo II avaient fait grâce aux familles compromises dans les conspirations des ducs de Bragance et de Vizeu, et Bernardim n’avait pas eu à s’en plaindre.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Alfredo Baccelli de créer un type d’homme moderne, dont les racines très anciennes, d’une vieille famille princière romaine, semblent mûrir parfaitement ce fruit d’un temps précis et d’un milieu assez caractéristique : notre temps, et Rome. […] Sa famille ruinée, l’amante qu’il aime d’un terrible amour de névrosé et qui l’abandonne pour qu’il soit heureux sans elle, enfin les recherches du savant, sa lutte âpre et son triomphe composent les trois étapes d’un homme qui sait vouloir, qui sait surtout se donner. […] Puis il triomphe, et l’enfant de la famille princière ruinée, et l’amant d’un amour farouche et malheureux, est dans tout son éclat l’homme de science victorieux.

4. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Ce peuple avait coutume de promener aux pompes funèbres les portraits de la famille, de là ce développement. […] […] NOTE Ce serait, il nous semble, un oubli grave de ne pas écrire ici le nom de la noble famille des Médicis. Je laisse à son sujet la parole à Alexandre Dumas père, auteur d’un volume sur elle : « Mais c’est qu’il faut le dire, l’art s’est développé et est tombé avec cette famille, et, chose étrange, a subi toutes les variations qu’elle eut à subir… etc.

5. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Le séjour d’Érasme à Venise chez Alde Manuce est particulièrement curieux par l’effroi que cause au bon mangeur hollandais la sobriété, un peu avaricieuse, de la famille de l’imprimeur. […] Il écrivait à propos du héros de son dernier roman : « Monsieur Tel descendait d’une famille impérieuse… » Croyez-vous ? […] Tel descendait d’une famille aristocratique… » ! […] Il suit son personnage pas à pas, il nous donne des renseignements sur sa famille, sur ses travaux, sur sa vie intime, sur ses douloureuses aventures, jusqu’à ses derniers jours ; et bien que, je le répète, le style de M.  […] Dom Guéranger se contenta d’établir par les inscriptions que telle famille de l’aristocratie romaine avait été chrétienne ; que telle autre pouvait bien, selon toute hypothèse, avoir donné l’un ou l’autre de ses membres à la communauté

6. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Sa famille, avant de s’établir en France, donna douze gonfaloniers à la république de Florence, trois cardinaux et plusieurs nonces à l’Église romaine. […] Une vieille dame d’une famille noble déchue passe ses derniers jours dans un hospice ; elle est morose et grognonne et se plaint continuellement des œillets rouges qu’une autre vieille a mis sur la terrasse, vis-à-vis de la chambre de la dame. […] Ce type apparaît avec une évidence parfaite quand le maître se laisse aller à dessiner des figures idéales… On ne pourrait pas connaître l’auteur d’un portrait si l’on ne voyait ce que nous appelons l’air de famille des visages qu’un peintre a reproduit. Et cet air de famille n’est pas défini par quelques traits ou contours habituels au maître, mais encore par sa manière d’interpréter avec ses propres sentiments l’expression de ceux des autres… » Les habitudes de style sont les manifestations du caractère individuel, des conséquences de la conformation spéciale et de l’agilité de la main, aussi bien que les méthodes d’enseignement. […] Pour péché on n’entend, couramment, que ce péché si nécessaire au bien-être de la famille et de l’État qu’on consomme entre un mâle et une femelle ; en autres termes, l’amour, qui peut être aussi l’adultère ou une des mille formes dont l’amour se plaît à se déguiser.

7. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Quelle reconnaissance ne devons-nous pas à ce marchand milanais de nous avoir cédé le livre qu’il avait su remarquer dans les archives d’une « famille noble mais gênée qui habitait un château proche de la ville… ». […] Le peuple s’arrête devant l’Heureuse Famille de Greuze (ou quelque niaiserie de cet ordre) ; mais celui qui aime la peinture désire que les Greuze soient retournés contre le mur parce qu’ils gênent son œil amusé à une cruche ou à un chaudron de Chardin. […] Filles d’Hérodias, aux coiffures fantastiques étrangement nouées et tressées, afin de dégager l’ovale délicat de la figure, elles ne sont pas de la famille chrétienne, non plus que de celle de Raphaël. […] L’ouvrage, s’il ne peut être donné en prix dans les pensionnats de jeunes filles, peut, en tout cas, entrer dans toutes les bibliothèques de famille. […] Et le gouvernement de Florence devait obéir au courant d’opinions venant des familles les plus riches et les plus influentes : car l’aristocratie était, à Florence, une aristocratie d’argent.

8. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Ils feraient bien un peu la grimace en voyant une étrangère entrer dans la famille, mais ne seraient-ils pas flattés qu’elle fût aussi noble et belle ? […] Un prélat de la famille de Baiano nous unit. […] C’est la villa Mills, qui appartenait jadis à la famille des Mattei, et qui fut ensuite achetée par un riche Anglais dont elle prit le nom. […] Les familles, je parle des bonnes, ne se plaindraient jamais si elles se trouvaient en présence d’une union libre tendant au mieux. […] Dans certaines cours, des familles entières sont parquées, sans souci de l’âge ou du sexe, couchant côte à côte.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Il est le roi et le père du pays qu’il habile, il fait le bonheur de ce qui l’entoure, et il est aussi bon père de famille que bon poète. […] Dégagée de la famille, la protagoniste suit son chemin, qui est aussi celui d’une intellectuelle. […] Elle est la victime de son amant comme elle le fut de sa famille.

10. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Mais le jour arrive où ce fils tombe amoureux d’une demoiselle, Mathilde, élevée en de bien autres principes, et, les deux pères s’opposant à ce mariage dangereux, les jeunes gens s’enfuient et s’épousent loin de leurs familles… Trois mois après, Mathilde gît mourante ; toute la jeunesse de Guido semble s’effondrer avec son bonheur ; près de ce lit de mort, il cherche en vain un espoir, il éprouve le besoin de cette illusion de l’au-delà que le père a soigneusement et, paraît-il, cruellement empêchée de pousser dans son cœur. […] Celui-ci, qui le connaît bien, car il y a des liens de famille et d’habitudes, peint ce grand tableau d’une main vigoureuse : tous y entrent, sénateurs, députés, journalistes, prélats, cardinaux, zélateurs laïques, aventuriers et aventurières, aristocrates de la plus vieille souche et rastaquouères. […] Il n’y a rien d’étonnant, donc, qu’il approuve les fiançailles de la Princesse Béatrice, sa fille, avec le Prince de Muringie, en obéissant à la raison d’État, bien qu’il sache que ce mariage n’exerce aucun attrait sur la jeune Princesse et quoique il se demande incessamment si le bonheur du royaume vaut son bonheur à lui et celui de toute la famille. […] La foule revient, cependant, mais cette fois frémissante d’enthousiasme : on désire saluer le roi et sa famille pour leur témoigner ces sentiments de gratitude qui gonflent le cœur du peuple. […] Il retient les ministres et les officiers et, devant sa famille et ces personnages réunis par une même douleur, le Roi Othon III de Nirvanie accomplit la suprême lâcheté philosophique de son règne : il abdique en faveur du fils, le Prince Adolphe.

11. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Elle venait lui « proposer une affaire », c’est-à-dire lui demander cent guinées qui devaient faire la fortune de toute la famille. […] Casanova avait pourtant consenti à traiter encore une fois avec la mère : il louerait une petite maison où celle dont il voulait faire sa maîtresse se retirerait seule, loin de sa famille, et où il l’irait visiter ; une somme d’argent et une pension mensuelle dédommageraient la mère du sacrifice qu’elle prétendait faire.

12. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

J’ajoutai que ce serait si facile, moyennant un engagement de souscription très minimes si toutes les familles riches intervenaient, de lui assurer une rente assez large pour le mettre sa vie durant à l’abri de tout besoin. […] » avait ravagé une famille et bouleversé un pays. […] Il est vraiment dommage que le monarque italien ait envoyé à la famille de M.  […] La famille Murri fut sacrifiée, dans la personne de son chef, visé par-dessus les têtes du fils et de la fille, aux haines réactionnaires et cléricales. […] Dans sa leçon sur les dissensions de la famille d’Auguste, « Une tragédie de famille : Julie et Tibère », M. 

13. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Dès qu’un enseignement universitaire sera nettement organisé en Italie, des élèves viendront aux cours existants, les familles s’informeront, les revues payantes accepteront des articles. […] Cet album, ou mieux ce fragment d’album ne présente pas l’aspect de ceux qui ont été donnés à la Bibliothèque de Douai par la famille Valmore. […] C’est surtout dans les rues, où je suis souvent errante, en allant à la poste et partout, que mon âme s’appuie sur l’étrange situation où je passe avec ma famille. […] Chargé par la famille Sagredo de décorer l’escalier monumental du palais de S.  […] Aldo Ravà lui enlève une toile qui passait précisément jusqu’ici pour son œuvre capitale : la famille Pisani.

14. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Diotime, la Domina d’Hermas, la Monique évoquée dans la Vie heureuse de saint Augustin, la Philosophie telle que la voit Boèce, Béatrice, — autant d’êtres de rêve ou d’idéalisation appartenant à la mystérieuse famille. […] François de Nicolas de Foligno ; un grand Hercule de Roberti ; un triptyque de Palma Vecchio ; un André de Milan ; la Sainte Famille de Magnis ; la Madone de Signorelli ; un Luini : un Benvenuto Tisi. […] Il est des traditions de race comme il est des traditions de famille, elles sont inoubliables — et ceux de la patrie de Théocrite ne seront jamais des barbares.

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

C’est là que, treize ans auparavant, il s’était séparé pour toujours de cette Henriette qu’il avait aimée avec toute la fougue dont il était coutumier, avec toute la constance dont il se croyait capable ; il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’un capitaine hongrois et n’avait eu aucune peine à la deviner femme sous son travesti ; de longs mois, il vécut avec elle à Parme, se faisant appeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherchait pour la ramener à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval. […] Par la lex sumptuaria, la lex de maritandis ordinibus et la lex de adulteriis, Auguste… voulait surtout réorganiser économiquement et moralement la famille aristocratique, l’ancienne pépinière de la république qui avait fini par devenir stérile, l’ancienne école, maintenant tombée, des généraux et des diplomates qui avaient conquis l’empire. […] Mais Auguste, qui ne pouvait choisir ses collaborateurs que dans les familles aristocratiques, avait besoin d’une aristocratie vigoureuse… Cette aristocratie, il ne put l’obtenir, et là surtout se trouve la raison de l’accroissement du pouvoir d’Auguste.

16. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

La famille est une chose si déprimante et si embarrassante pour l’homme que les seuls êtres vraiment libres sont les enfants trouvés. […] Elle appartenait à une vieille famille vénitienne sans fortune. […] — A-t-elle de la ligne, cette famille ! […] Issu d’une famille tout à fait bourgeoise et provinciale, son génie l’a isolé dans son milieu dès son enfance. […] L’écrivain-photographe-aéronaute Nadar (pseudonyme de Félix Tournachon) appartenait-il à la famille du libraire ?

17. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

En 1568, Marie Stuart s’évade avec l’aide du petit Douglas resté dans le château de Loch Leven et, au dehors, des membres de la famille des Hamilton l’attendaient à l’endroit du débarquement. […] Songez au nombre d’hectares de terre que l’on bonifierait avec cette somme, au nombre de familles que l’on sauverait de la misère et auxquelles on épargnerait de s’exiler en Amérique ! […] Nous avons pris nos Rois dans une famille rude, énergique, militaire, ni dilettante, ni artiste, ni, disons, « intellectualiste », si je puis me permettre ce barbarisme. […] Le poète adolescent, perdu avec sa petite famille dans une campagne romagnole, vit une nuit s’arrêter dans la cour de la maison la voiture souillée de boue et de sang où gisait son père assassiné. […] Pas plus vraie n’est l’explication d’Armand Baschet, qui supposait que des indiscrétions commises par le narrateur sur ce qui se passait à Dux avaient été supprimées par la famille des Waldstein.

18. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Une tragique douleur de famille, une terrible vision de sang et de mort, fit poète Giovanni Pascoli. […] Les femmes de la famille arrivent, avec leurs cadeaux de noces. […] Le subterfuge qu’imagine Aligi pour que Mila di Codra échappe au désir des moissonneurs qui la poursuivent, et sa famille à leur fureur, suffirait à la gloire d’un fabricant de mélodrames. […] Que Dieu le châtie toujours plus fort, le fuyard, le lâche, le déshonneur de la famille ! […] Il avait le culte suranné de « la famille, de la patrie et de Dieu ».

19. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Furibondes rivalités de ville à ville, de quartier à quartier, de famille à famille ; épées et crocs intestins de la discorde communale ; luttes du bourgeois et du féodal ; et puis, la tyrannie avignonnaise, les Légats du Pape renouvelant le despotisme gibelin ; enfin des pestes, des épidémies, incompréhensibles et paniques ; une odeur de mort se mêlant, dans les rues où brûlent les cierges, à l’odeur des fleurs de Toscane enguirlandant les autels. […] Je crois à l’influence, sinon prépondérante, au moins considérable dans notre famille latine, des facteurs d’ordre intellectuel et moral. […] Brusquement on annonçait qu’il venait de faire un voyage à Rome ; il avait réglé quelque affaire de famille, vu M.  […] Dans chaque ville de quelque importance, des Comités se sont créés, avec l’appui du Ministère, pour subvenir aux besoins des familles des soldats et adoucir les souffrances de la guerre. […] Il vaut la peine d’en citer quelques passages : « Le socialisme, dit-il, est une doctrine réaliste même dans le sentiment, même dans l’amour : famille, patrie, humanité sont des échelons qu’on ne peut sauter.

20. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Comme je la félicitais sur sa fille, elle me déclara qu’elle avait une nombreuse famille composée de filles aussi jolies que Barbara. […] Des parents peu fortunés ou accablés d’une nombreuse famille lui confient leurs filles les moins jolies et celles qu’ils n’aiment pas. […] La haine aurait fini par séparer ces deux hommes, si Titian n’était parti de Venise, appelé à Padoue, par la famille Cornaro. […] Il descendait d’une famille de soldats. […] Je peignis une Sainte Famille, le portrait d’un Chevalier de Malte et un Christ dont la face est l’image de mon cœur douloureux.

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 »

., d’une très belle statue antique appartenant à la famille Aldobrandini, qui la conservait jalousement dans sa villa de Porto d’Anzio.

22. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Les personnages d’un peintre ont entre eux un air de famille et ressemblent à leur auteur. […] Ou croit que Martino Spanzotti fut son premier maître, et on a parfois attribué à ce dernier un triptyque de Chieri commandé en 1503 par la famille Tana. […] À cette conception étrange il ramenait toute chose dans sa vie ; sans cesse il en parlait, et, comme, en dépit de l’absurdité du système, il connaissait, évoquait, déclamait à merveille le souverain poème, la famille entière brûlait avec lui d’un enthousiasme égal. […] Quand sa famille le contraignit, par les habituelles considérations d’ordre économique, à s’adonner à la peinture comme à un métier qui pourrait devenir lucratif, il n’eut pas à se résigner, il acquiesça à cette résolution, mais les exigences nouvelles d’un apprentissage sérieux ne purent pas l’empêcher de se livrer, pendant les heures de la nuit, à la composition littéraire. […] « Je voudrais citer, par exemple, les pages qui concernent Pérouse, vieille ville guerrière aux petites rues tortueuses, étroites comme des couloirs ; parfaits coupe-gorges où tout parle encore d’attaque et de défense, entre de vieux palais aux fenêtres grillées et dont les dalles n’ont pas bougé depuis les siècles où elles furent si souvent teintes sang. » Dans cette Ombrie belliqueuse, les bourgs ne vivaient que de pillage et de meurtre ; la guerre régnait de cité à cité, de quartier à quartier, de famille à famille.

23. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Benson est une précieuse contribution à l’histoire de cette curieuse famille du réfugié italien, en attendant l’ouvrage définitif qu’il faudrait entreprendre. […] Laval, du fond de sa solitude maussade de vieux célibataire sans famille, sans amis, sans affections, rêve du bonheur qu’il a manqué par lâcheté ou par indécision ; et soudain il comprend, trop tard, qu’il a aimé une femme, sans se l’avouer, il devine qu’il a dû être aimé d’elle, et que, pour ne pas avoir voulu croire à cet amour, il a gâté toute son existence. […] C’eût été pourtant l’occasion d’intéressants détails sur le rôle joué par cette puissante famille placée entre l’Empire, les Ligues et le Saint-Siège. […] « Il y a d’abord, en lui, a-t-on déjà remarqué, l’hérédité morale de deux familles : les Médicis, exploiteurs et tyrans de la démocratie florentine ; les Soderini, défenseurs des vieilles traditions libres de cette démocratie. » Son père, l’incapable et besogneux Pierre-François de Médicis, tout descendant qu’il fût du Magnifique, ne lui laisse qu’un maigre patrimoine ; et, dans les questions d’intérêt qui divisent perpétuellement avec tant d’âpreté cette énorme tribu des Médicis aux multiples lignées rivalisantes, Lorenzino a toujours une position plus ou moins sacrifiée. Il est le parent pauvre de la famille.

24. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Ettore Ciccotti, a signé avec quelques amis un projet de loi prévoyant l’octroi des terres aux soldats paysans à leur retour de la guerre, ou à leur famille, des dégrèvements d’impôt à leur profit, etc. […] Cette fois, ayant rencontré un soldat qui se dirigeait mélancoliquement vers la gare, elle l’interrogea et, voyant qu’il regrettait de laisser là sa famille, elle lui offrit de le remplacer. […] Entrant chez un coiffeur, elle prétexta une maladie du cuir chevelu et se fit couper sa belle chevelure ; puis, disant qu’elle voulait faire une farce à sa famille, elle s’habilla en soldat dans l’arrière-boutique. […] Ce sont des livres et des papiers du xie jusqu’au xviiie  siècle, réunis par des membres de la famille des Médicis. […] I, p. 80, que la famille des Alighieri — « dont le patronymique (casato) est d’origine germanique et dérive probablement d’un Aldiger ou Aliger20 », — était ancienne !

25. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Dès les premiers croquis de si libre allure et de si personnelle vision, la famille gronda. […] La famille n’avait plus rien à exiger ; le gaillard était en règle avec les académies.

26. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Le comte Waldstein, le chef actuel de la famille, mit avec une extrême courtoisie tous ses manuscrits à ma disposition et m’invita à venir faire un séjour auprès de lui. […] Après une rapide visite du château, nous partîmes en voiture pour Oberleutensdorf, un schloss plus petit, près de Komotau, où résidait alors la famille Waldstein. […] On sait moins son purgatoire dans une sorte de maison de correction de Milan où il retapa les vieux souliers, ses débuts chez un barbouilleur de fausses fenêtres et ses déboires, mêlés de succès, à Brera ; à peine davantage sa disparition dans les campagnes de la Brianza, la fondation de sa famille et de sa renommée. […] En honnête homme, puissant de corps et d’esprit, et en homme qui vit en pleine nature, témoin journalier des leçons que donnent souvent les animaux, Segantini ne conçoit pas l’idée de l’amour séparable de l’idée de famille, et les préludes idylliques du poème humain l’intéressent moins que la poignante épopée de la lutte pour la vie qui en est la suite, moins que le drame final dont le douloureux et inoubliable Retour au pays natal et La Foi réconfort de la Douleur parlent si éloquemment.

27. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

D’autres pourraient dire : « Si la noblesse est individuelle, il n’y a pas de race noble et cependant l’opinion tient nos familles pour les plus nobles de la cité. » Si dans une race noble (l’orthodoxie) les bons s’en allaient un par un et que de mauvais (les contemporains) naquissent à leur place, elle ne s’appellerait plus noble, mais vile.

28. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Ses mesures en faveur des familles des combattants, des blessés et des morts, sont appliquées dans un esprit bureaucratique étroit. […] Enfin, le féminisme — pour ne pas non plus oublier cette préoccupation de la génération précédente — en donnant aux femmes italiennes une plus grande conscience de soi et plus de culture, non seulement a renforcé dans les familles, le sentiment, du sacrifice patriotique, mais a inspiré les plus diverses initiatives de solidarité et de secours en faveur des classes les. plus éprouvées par la guerre. […] À dix-huit ans, il avait frappé le monde littéraire en récitant dans quelques villes avec la perfection d’un acteur des vers de lui, d’une technique consommée, mais non originaux, habiles imitations de son grand ami de famille, Giosuè Carducci. […] Nous ne nous laissons pas impressionner par les calomnies contre la famille, contre la femme française : nous admirons au contraire le sentiment du foyer et ne sommes pas étonnés que le fantassin ait comme dernière parole sur ses lèvres mourantes le nom de sa mère.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Je ne veux pas, bien entendu, rendre Raphaël responsable des croûtes de la grande galerie du Louvre comme les portraits de deux hommes ; mais le trop vanté Balthazar Castiglione, si mou de dessin et de modelé, si pauvre de couleur, mais la grande Sainte Famille, avec son saint Joseph appuyé sur un moignon singulier, sont d’un art dénué de toute poésie et de tout mystère ; et si admirables que soient telles parties de son œuvre, il est difficile de continuer à mettre Raphaël au rang des génies suprêmes de la peinture, Vinci, Titien, Vélasquez ou Rembrandt.

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

. — Brulard Hôte de la famille Daru 1800 Paris Id.

31. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

La famille voulait aliéner ; elle a passé un compromis avec l’État, aux termes duquel, moyennant le payement d’une somme de 3.600.000 lire, elle cède à celui-ci la célèbre collection de la villa. […] Ce que l’on sait pertinemment, d’ailleurs, c’est que l’un d’eux, membre de la famille Médicis, s’empressa de confier à Botticelli la décoration originale d’un manuscrit de la Divine Comédie qu’il fit exécuter, selon l’ancien usage, spécialement à cette intention.

32. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Le cousin Giovanni a déjà senti l’odeur des bombes autrichiennes ; il est maintenant à l’hôpital avec une main mise en pièces par une bombe ; tu ne pourrais t’imaginer que de larmes coulent dans toutes ces familles, et nous avons aussi ici tant d’autres malheureux envoyés de la zone des armées dans l’intérieur.

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