/ 32
2. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Pour le Vinci, le Soleil est un vicaire de Jésus-Christ beaucoup moins contestable que le pape. […] La Thorah n’a eu d’autre épilogue que le Koran, et enfin, on n’aime Jésus que dans la mesure où on abomine Jehovah. […] Jésus s’est incarné et Marie est montée au ciel. […] Saint Jean-Baptiste et Jésus dans le Baptême du Christ, le saint Zénon du Dôme de Pistoia sont des figures sévères et pensives, — pensives surtout. […] S’il permit à Léonard de travailler à l’ange du Baptême du Christ, il garde le mérite d’en avoir fait une figure fine et délicate, mais moins intéressante pourtant que les visages du Christ et de saint Jean-Baptiste.

3. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Il convient d’ajouter aussi que sa Résurrection du Christ ne contient pas seulement des intentions. […] Le peintre qui a fixé pour la suite des siècles le type extérieur du Christ nous y était présenté comme un hardi spéculateur, traitant légèrement les croyances d’autrui, et mettant la philosophie au-dessus du christianisme. […] Il advint que Verrocchio fut chargé par les frères de Vallombrosa de peindre le Baptême du Christ, et Léonard obtint d’achever un ange dans l’angle gauche. […] C’était même un effort étrange, après toutes les fausses représentations du moyen âge, de voir le Christ non comme la pâle Hostie de l’autel, mais comme un homme qui prend congé de ses amis. […] Les infidèles se convertiront au Christ.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIX »

La campagne aperçue derrière la tête du Christ m’a fait beaucoup de plaisir, même avant que j’y aperçusse du véritable vert. Une tête de Christ, de Guido Reni, que j’ai trouvée dans l’atelier de Rafaelli, a été pour moi une terrible critique du tableau de M. 

5. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

La Giostra di Giuliano de Medici… Des estampes complètent cette section, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’Andreani, de Scolari, de Zanetti et du maître au monogramme de Jésus-Christ. […] La crédulité d’un Chasles à qui l’on vendait des autographes de Jésus-Christ était inoffensive ; celle de M.  […] Thomas sonda les plaies de Jésus : à Saint-Jean de Latran ; Et, toujours en cette église privilégiée : La Verge de Moïse ; la pierre du sacrifice d’Abraham ; la table de la dernière cène, et des cheveux de la Vierge. […] Le Jésus que tient dans ses bras, dans ses longues mains, la Vierge entre les anges n’est pas joli ; il ne correspond point du tout au christianisme anthropomorphique et latin qui a produit tant d’images du Beau-Dieu. […] Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au regard triste, au front embroussaillé, à la longue barbe juive — ne s’y inscrivait pour l’élargir en cercle.

6. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 241, 1er juillet 1907 »

Le siècle présent, qui a étudié et critiqué d’une façon extraordinaire la religion en général, et la religion chrétienne en particulier, a été le plus sceptique pour la dogmatique chrétienne dans ses diverses confessions, le plus attentif à travailler pour la charité, la bonté, la justice, la pitié, selon les commandements enseignés et pratiqués par Jésus. […] Ce que je vous expose ainsi rapidement, je l’ai montré, avec des arguments et des documents, dans le Christianisme primitif (1886), dans Jésus-Christ dans la littérature contemporaine étrangère et italienne (1903), dans la Papauté, son origine, ses luttes et ses vicissitudes, son avenir (1905), et dans un petit volume allemand : Die Zukunft des Papsttums (l’Avenir de la Papauté) (Tubingen, 1906).

7. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Son Christ apparaissant à Sainte Madeleine, sa Barque de Saint Pierre, sa Descente de Croix sont parmi les grandes choses de la peinture ancienne — et je dis ancienne parce qu’on y voit moins l’influence de la tradition byzantine que celle de la tradition latine ; telle de ses fresques fait songer aux images pompéiennes. […] Les Petites Fleurs de la vie du petit pauvre de Jésus-Christ, saint François d’Assise, traduction d’Arnold Goffin, Bruxelles, Société Belge de Librairie, 1.25 J.  […] Il rencontra le loup et lui dit : « Viens ici, frère Loup, je te commande de la part du Christ que tu ne fasses mal à moi ni à personne. » Le loup le suivit, se coucha à ses pieds, devant tout le peuple, et François dit encore : « Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages de ce côtés, et tout le monde crie et murmure contre toi ; il faut faire la paix ; tu n’offenseras plus les hommes et les hommes te pardonneront. » Le Loup fit des signes de soumission et François dit encore : « Frère Loup, puisqu’il te plaît de faire et de tenir cette paix, je te promets que je te ferai donner des aliments, de sorte que tu ne pâtiras plus de la faim : parce que je sais bien que c’est pour la faim que tu as fait tout ce mal. » Et il est convenu que le Loup bien nourri ne fera plus aucun mal et qu’il vivra comme un ami parmi les hommes. […] C’était l’opinion de Renan qu’il fut après Jésus la plus pure incarnation du Divin.

8. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »

Michele di Matteo Lambertini devait suivre ses traces, de même que le délicieux anonyme qui a peint les quatre tableaux de la Salle des sept mètres au Louvre, représentant des scènes de la vie de la Vierge et du Christ, artiste populaire, habile à faire chanter les tons les plus exquis. […] Un Jacobello del Fiore avec son allégorie de la Justice, un Michele Giambono plus encore avec son polyptyque du Rédempteur à Venise et l’admirable Christ du musée de Padoue que lui attribue M. 

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Quand Jésus monte au Thabor il emmène trois disciples seulement ; donc, pour les choses les plus secrètes on doit être peu nombreux. […] VI. — Les anciens n’ont pas vu la réalité des créatures spirituelles : nous en avons été instruits par le Christ.

10. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

À peine pouvait-il se mouvoir, serré dans ses liens comme un Christ. […] Le cheval s’emballe, parcourt la Marine à une allure effrénée, et finit par s’abattre exactement devant le Christ de la pêcherie. […] L’enfant Jésus est son fils. […] La Vierge est représentée allaitant l’enfant Jésus avec, au-dessus d’elle, deux têtes d’anges. […] Je peignis une Sainte Famille, le portrait d’un Chevalier de Malte et un Christ dont la face est l’image de mon cœur douloureux.

11. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Pour Jésus qui s’est fait homme l’anthropomorphisme va de soi : mais le Saint-Esprit a pris une forme égyptienne, c’est un oiseau, une colombe, ce qui ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du vanneau d’Osiris. […] Quelle liste démesurée celle où on citerait les tableaux illustres où l’ange l’emporte en beauté sur le Christ et la Madone. […] La scène où Jésus lave les pieds de ses apôtres, représentée dans l’enfoncement d’un autel en demi-cercle, comme une vraie chambre où ces douze figures, sculptées en bois, grandeur naturelle, font un effet si saisissant que l’on croit les voir bouger. La chapelle en regard de celle-ci représente le moment où Jésus vient d’être jugé. […] Un autre bas-relief, la vierge agenouillée devant l’Enfant Jésus, fut acquis par M. 

12. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Une volonté funèbre semble cerner d’une auréole sinistre le jeune homme qui ne voit pas le soleil, qui n’entend pas le chant ensoleillé, et qui laisse tomber de sa bouche douloureuse les quelques paroles de la prophétie : Je me couchai et de Christ je rêvai, Christ me dit : « N’aie pas peur. » Saint-Jean me dit : « Sois sûr. […] Toute leur haine contre l’intruse se résout dans une volonté de mort, égrainée par leurs bouches implacables, dans un chapelet d’imprécations et de jugements, au nom des saints et du Christ. […] Maintenant elle accomplit le geste de pitié que le Christ ne connut point. […] Elle n’est qu’un prétexte aux chœurs des parentes, à l’étalage de la haine lâche des paysannes, qui expriment leur farouche égoïsme au nom du Christ. […] La Société moderne s’apercevra enfin qu’il faut compter avec le Christ et l’Église.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 250, 15 novembre 1907 »

Dispersion de la collection Rodolphe Kann [extraits] […] On aurait peut-être pu retenir quelqu’un des merveilleux Rembrandt qu’étaient le Portrait de Titus, le Portrait d’un savant, le Christ et la Samaritaine, ou le suave profil de Giovanna Tornabuoni par Ghirlandajo, ou l’Escarpolette de Fragonard, sans doute le chef-d’œuvre de ce peintre. […] — Parmi les primitifs italiens et flamands, outre le Ghirlandajo mentionné plus haut, on admirait, présentés dans un cadre exquis, des fresques de Luini, des tableaux de Benozzo Gozzoli, Andrea del Castagno, Giovanni Bellini, Dirk Bouts, Rogier van der Weyden, Memling, Gérard David, etc

14. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Le Christ réapparut aux multitudes chevauchant la mort, les regards fixés sur la nécessité de son acte. […] Le mythe de l’Edda et le mythe du Christ lui donnèrent, agrandi par la musique, le pouvoir d’exaspérer les âmes. […] Finira-t-on par nous démontrer que saint François, ainsi qu’on l’a dit du Christ, n’a pas réellement existé ? […] Comme il ne s’était mis à créer que très tard, c’est seulement vers 1470 qu’il faut placer son Baptême du Christ, de l’Académie des Beaux-Arts de Florence. […] De même encore, les lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ sont, surtout en matière d’adultère, des lois inspirées du plus inflexible rigorisme aristocratique.

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

. ; la Vierge et l’enfant Jésus, de Botticelli, ne fut poussée qu’à 5 000 fr. ; la Vierge en prière, du Pérugin, fit 15 100 fr. […].

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Si l’empire romain n’avait pas été prédestiné au sceptre universel, Jésus-Christ ne serait pas mort pour le rachat de l’humanité au nom d’une sentence romaine. Jésus a péri comme blasphémateur de Moïse, dont Ponce Pilate se moquait fort, Rome n’a fourni que des exécuteurs.

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »

Jésus, Marc-Aurèle, Shakespeare, Rembrandt, Gœthe, Napoléon, Wagner, et d’autres héros du talent ou du sentiment de l’Occident, passent dans l’évocation émue de l’écrivain.

18. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Et le drame se déroule avec ses lamentations et ses espérances, jusqu’à la catastrophe, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Judas, qui se supplicie pour ne pas assister à la fin de son Maître trahi ; et à la mort du Christ qu’on supplicie implacablement. […] Judas est mort, le Christ expire douloureusement, et la double mort est suivie d’une double apothéose : celle de Judas, emporté triomphalement par les diables, et celle du Christ, élevé au ciel par la complainte unanime de la piété extatique des humains. […] En 1891, Jésus-Christ était l’huissier de la mairie, qui jouait son rôle depuis quinze ans. […] Troublé, Jean se souvint en cet instant des joies ineffables qu’il avait goûtées dans l’église de San Miniato, pour avoir, surmontant en lui l’esprit du monde, agi par amour du Christ, et fait miséricorde à son ennemi. […] Elle est ici à Avignon chez une personne — je ne sais laquelle — qui est à l’armée du Christ.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Elles sont adressées à de très proches parents, à des amis d’enfance, à David Strauss, déjà célèbre par la publication de sa Vie de Jésus, au poète Mœrike, à tous ces braves gens qui formaient l’élite de la société wurtembergeoise dans la première moitié du siècle dernier.

20. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même. […] Là, il peint à fresque des salles entières du palais de la Schifanoïa, détruites plus tard sous le règne du duc Ercole ; puis il va décorer la chapelle des Bacci, à Saint-François d’Arezzo, fait un Christ en croix et une Madeleine à la Cathédrale, et rentre à Borgo. […] Appuyé sur les travaux archéologiques de M. de Rossi et du comte de Richemont4 qui explorèrent laborieusement les catacombes de Rome, le savant abbé en tira un traité d’histoire religieuse, et de nouveau raconta « la conquête du monde romain au profit du Christ par ses apôtres et leurs successeurs, la fondation de l’Église chrétienne qui est notre mère, et enfin la vie d’une sainte que nous vénérons sur les autels ».

21. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Rien n’entravait l’Esprit des hommes ; le Doute n’était point né ; et des millions d’êtres partaient pour délivrer le tombeau du Christ sans avoir songé un instant à ce qu’ils mangeraient en chemin et de quelle étoffe ils se vêtiraient.

22. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Dès lors l’enfant de l’amour, l’enfant divin, le Christ qui s’incarne par amour ou l’amour qui s’incarne en un Enfant Jésus — toutes les interprétations sont la bonne — devient le héros de la composition ; dès lors le bonheur radieux de la mère contemplatrice, et l’arbre couvert de feuilles, et sur l’alpage des agnelets qui tètent leurs mères, — rappel du motif principal dans certaines variantes, — sont autant de concordances appropriées qui se complètent et s’enchaînent les unes les autres. […] La sainte Face du Christ sur le voile de sainte Véronique, au milieu d’une croix, semble présider à la paix neigeuse du cimetière abandonné, sauf par le couple éploré.

23. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

D’Annunzio fait entrer Sébastien dans la période active de son amour mystique pour le Christ par une scène que nous retrouvons dans Goethe comme préparation à la rencontre de Faust et d’Hélène. […] Sébastien est donc entré dans le paroxysme de son amour pour le Christ avec la même fureur sacrée qui s’empare de Faust quand, armé du trépied, il frappe l’ombre de Paris pour lui arracher Hélène ; puis cette fureur tombe et le Saint se trouve devant l’empereur, comme Faust à la fin de sa carrière devant les problèmes auxquels Méphisto lui a donné la faculté de se consacrer, dans le royaume mystérieux créé aux dépens de la mer. […] L’Empereur tente saint Sébastien en lui offrant la divinité et Sébastien se laisse un instant séduire : ici d’Annunzio a cherché à rappeler la tentation du Christ quand Satan lui offre l’empire de la terre. […] De même saint Sébastien parti d’un milieu sentimental, formé tout entier par l’amour qu’il inspire aux archers d’Émèse, peut-être après en avoir inspiré à l’empereur, s’évade dans le mysticisme chrétien, mais sans y perdre son essence asexuée, aimant le Christ comme les archers et les adoniastes l’aimaient lui-même. […] Les dieux païens, comme le Christ, s’effacent et tombent tour à tour devant elle.

24. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

« C’est dans l’absolu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » Soit ; c’est sans doute pourquoi nous sentons cette divine trinité si étrangère à notre humaine vérité.

25. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Gilardi nous offre une interprétation nouvelle de la morale originaire de Jésus dans un petit livre (Il Vangelo sconosciuto di Gesù, Firenze, Libreria della Voce, 1916), dont la lecture est pénible, mais qui donne à réfléchir. Son idée centrale est que le royaume de Dieu, promis par le Christ, est la vie elle-même, dans toute sa plénitude : son dernier mot serait la devise du chef des Hachichins : Tout est permis. […] C’est ainsi que le célèbre retable de San Zeno, de Vérone, dont le morceau central de la predella est encore au Louvre, ayant été morcelé, le musée provincial de Tours en reçut un premier fragment, la Résurrection, en 1703 ; trois ans plus tard, l’État envoyait un second morceau, le Christ au jardin des Oliviers, en échange duquel le musée tourangeau avait dû envoyer… un Chasseur buvant de Luca Giordano, — lequel d’ailleurs ne lui était jamais parvenu. […] En 1815, on ne sait comment, le Calvaire du Louvre, la Résurrection et le Christ aux Oliviers de Tours, furent « oubliés » dans les restitutions.

26. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Matilde Serao : Au Pays de Jésus, Plon, 3 fr. 50 Charles Merki. […] De chez Plon, nous avons eu, presque en même temps, le voyage en Palestine de Matilde Serao, au Pays de Jésus, dans la traduction excellente de Mme Jean Darcy, et qui est peut-être un des plus beaux livres qu’on ait donnés sur ce sujet éternel.

27. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

C’est enfin un hommage rendu aux mœurs païennes plutôt qu’aux théories de Jésus. […] C’est pour ce sanctuaire qu’il exécuta la Tentation du Christ dans le désert le Châtiment de Nathan et d’Abiron, et cette Vie de Moïse qu’illumine le délicieux épisode, des filles de Jethro, « mélange de poésie héroïque et de poésie pastorale », a fort bien dit Rio. […] Botticelli avait, d’ailleurs, usé de ce système, à l’instar de ses devanciers, dans la Vie de Moïse et la Tentation de Jésus.

28. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Les pièces capitales, parmi les dessins, étaient une feuille de carnet de Dürer offrant huit études de paysage ou d’animaux, qui fut vendue 25.000 francs ; un Christ mort entre des anges de Filippo Lippi (16.000 fr.), une étude de trois figures d’A. Pollaiuolo pour la gravure Hercule combattant les géants (23.000 fr.), un Enfant Jésus dans la crèche du Corrège (18.750 fr.), Venise couronnée par la Renommée de Paul Véronèse (41.250 fr.), et une feuille du Primatice offrant deux dessins-études pour une composition de la galerie d’Henri II à Fontainebleau (10.500 fr.). — Le produit total de la vente fut de 1 million 320.485 francs. […] Ce sont les mêmes illuminés qui se croisaient naguère contre les infidèles ou exterminèrent juifs ou hérétiques au nom de la divinité du Christ ou du mystère eucharistique et qui, aujourd’hui, peuvent lutter et s’immoler pour le Droit et pour la Justice et pour le règne de la Paix.

29. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

… Au-delà d’un balcon en encorbellement dominant la galerie du rez-de-chaussée et où, près du buste d’Édouard André par Carpeaux, s’admire une grande tapisserie française au point, La Récompense de la Vertu et les dangers du Plaisir, voici maintenant le musée italien proprement dit : des salles dignes de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes aux encadrements de marbre sculpté, leurs plafonds à caissons peints et dorés, leurs meubles rares, et, accrochés aux murs ou répartis çà et là, des tableaux religieux, mythologiques ou allégoriques, signés Mantegna, Fiorenzo di Lorenzo, Baldovinetti, Paolo Uccello, Carpaccio (une Ambassade d’Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses : un buste de Saint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de lauriers, qui est une des plus fières et des plus élégantes créations de l’art italien), enfin trois grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne, quelques tableaux de primitifs brugeois et une belle tapisserie flamande, Le Portement de croix d’après Bernard van Orley, apportent une note diverse dans ce brillant concert. […] Au nombre des œuvres italiennes, il faut citer surtout un délicieux médaillon en marbre, l’Enfant Jésus et le jeune saint Jean par Desiderio da Settignano ; des Madones de l’école florentine ; des portraits en bas-relief de l’école lombarde ; les statues en marbre de deux pages qui accompagnaient croit-on, dans une église vénitienne, le tombeau d’un membre de la famille Emo ; puis, parmi les peintures, un charmant tondo de Ghirlandajo, une Vierge au livre de Luini, un Portrait de Bianca Maria Sforza par Ambrogio de Predis, et deux autres portraits, formant diptyque, attribués à Mainardi ; dans les objets d’art, des bronzes padouans, un coffret en fer damasquiné d’or, des plats de Deruta et de Faenza, etc. […] La Vie anecdotique. […] La seconde œuvre doit sortir de l’atelier de Léonard ; il est possible que le maître ait peint la tête de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus.

30. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Catholique fervent, il a les meilleures intentions d’entrer dans la Compagnie de Jésus, pour s’adonner entièrement au Roi des Cieux, et il déploie une énergie et une activité admirables dans les pèlerinages et dans les réunions pour accomplir cet apprentissage laïque qu’un cardinal lui conseille avant de dire un adieu définitif aux tentations de l’orgueil et de la chair.

31. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

S’il y eut une époque où la franchise, l’audace, la témérité en Christ eussent été de bonne politique pour l’Église, c’était celle-ci. […] Le christianisme historique n’a pas vaincu cette épreuve. « Le Christ vivant » était absent lors de l’écrasement de la Belgique, lors des noyades des neutres innocents, lors de la tempête de cruauté soulevée par le paganisme teutonique, comme lors des représailles qui s’ensuivirent… Peut-être un christianisme nouveau surgira-t-il de tout cela, dogmatique, intérieur et social ?

32. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

[…] À la peinture, il faut signaler avant tout une des plus heureuses acquisitions que le département ait à son actif : un Christ bénissant, œuvre de jeunesse de Giovanni Bellini provenant de l’ancienne collection du prince Orloff.

/ 32