« Une vie circule à travers l’Europe centrale. […] Aussi ne sont-ils parfaitement à leur aise que quand ils décrivent : tout objet tangible, tout phénomène physique apparaissent, à travers leurs phrases, plus réels que la réalité ; et quant à la prétendue psychologie des deux romanciers, elle n’est qu’une transposition en termes expressifs des phénomènes abstraits. […] Alors commence en mer, à travers la tempête, un drame terrible : des soins absurdes, ignorants, barbares sont suggérés ou imposés au malade, qui, devant le péril de la gangrène, se décide à se couper lui-même le bras. […] Il transforma la capitale en bâtissant des temples, en élevant des constructions nouvelles dans les vieux quartiers, en ouvrant à travers les îlots de maisons de larges percées, et en élevant sur les terrains qui avoisinaient le Tibre un quartier neuf avec des monuments magnifiques. […] Il dit : « Et apparaissaient les étoiles comme un essaim à travers l’écheveau des fils qui portent la pensée des hommes… » La vision de notre activité collective, génératrice de nouvelles harmonies dans la nature, est tout entière dans cette image.
À travers la Presse. […] À travers la Presse. […] À travers la Presse. […] À travers la Presse. […] À travers la Presse.
Le ciel, bleu tendre, pommelé de nuages blancs et violâtres, brillait à travers le bronze des cyprès que couronnaient les masses arrondies des pins parasols. […] « Acceptons cette nécessité et félicitons-nous d’avoir pour prédécesseurs qui commandent notre destinée, au lieu d’Arméniens persécutés à travers les siècles, les Français vers qui toujours se tournèrent les victimes. […] L’auteur s’est efforcé, avant tout, de nous créer un itinéraire commode à travers la ville et ses environs. […] Silvagni tâche de reconstruire ce monde, de peindre dans ces souverains méprisés les hommes politiques qui, à travers les bassesses des sens et les folies de la toute-puissance, poursuivaient un dessein social et politique grandiose. […] La voix des combattants montait jusqu’aux astres, clameurs de colère et d’encouragement ; et ils se heurtaient en jetant le cri de guerre à travers l’espace.
Est-ce que cela ne se lisait pas dans ses yeux, sur son visage, à travers tous ses gestes ? […] Des nuages passaient à travers le village en s’effilochant. […] Puis il pousse un cri à travers la ville. […] L’Amérique aussi, à travers le collectivisme lyrique de Walt Whitman, a touché quelques cœurs de la Péninsule. […] Évidemment, hors de ces groupements, les esprits solitaires font leur œuvre et la lancent à travers le pays.
Ils se frayèrent un chemin en tirailleurs à travers les lignes ennemies jusqu’à tel autre pont qui subsistait encore. […] À travers la presse. […] À travers la presse. […] Expulsé, il erre à travers l’Afrique du Nord et l’Europe. 1870 le trouve à Londres où il est photographe. […] À travers la presse.
Les critiques voient le jeune maître partout ; à travers les pages des autres, surtout. […] Je peux croire qu’il s’agit de personnages de roman ; je peux croire qu’il y a là quelque événement de la vie réelle, revécu dans le cerveau et à travers le tempérament de l’auteur ; enfin, il n’y a pas de documents, de preuves, mais des variations aimables. […] À travers le tempérament littéraire de Cavallotti, l’amour même se présentait comme un dieu larmoyant et asexué, le dieu de ces chevaliers hyperboliques qui se contentaient d’un mot, d’un souris, d’un regard. […] Il serait difficile de le dire, parce que tout devenait épouvantable et violent à travers son naturel irascible. […] Le Bernin avait fait, au reste, à travers la France un voyage extraordinaire.
Le théâtre s’acheminait sans pause vers son développement de plus en plus inconscient, à travers les efforts des médiocres et les faiblesses emportées des génies. […] Péladan intériorise à travers un beau et large esprit moderne, de grandes affabulations antiques. […] Wagner réalisa ainsi une véritable Tragédie, car le sens profond de l’action est reconnaissable à travers et en dehors de l’action même qui nous frappe. […] Comment pourrais-je décrire la merveilleuse beauté dont Paris, vu à travers cette idée, a rayonné pendant vingt jours à mes yeux d’historien ? […] Ignorant ce qu’il en ferait au juste, il le continue, un peu partout, à travers l’Europe, le laisse et le reprend maintes fois, suivant les caprices de l’heure.
Il n’abandonna pas tout de suite, ni entièrement, son art ; toutefois, il n’était plus le peintre gai et objectif, à travers l’âme de qui, ainsi qu’à travers une vitre claire, les figures brillantes de la vie florentine passaient sur la blanche surface d’un mur, ayant pris dans le passage je ne sais quel air plus doux et plus pensif. […] C’est ainsi qu’à travers le prisme étrange de sa vue les objets se présentent à Léonard ; ce n’est pas par une nuit ou par un jour ordinaire, mais comme sous la lumière faible d’une éclipse, pendant quelque bref instant d’aurore pluvieuse, ou à travers une couche d’eau profonde. […] Et les élèves de Léonard avaient si bien saisi sa manière que, malgré le petit nombre des œuvres authentiques du maître, il existe une foule de tableaux d’autres peintres à travers lesquels nous pouvons le voir avec certitude et étudier de très près son génie. […] La figure, qui s’élève ainsi étrangement auprès des eaux, exprime tout ce que l’homme a pu désirer à travers un millier d’années. […] Son histoire extérieure recommence en 1502, par un voyage orageux qu’il fait à travers l’Italie centrale, en qualité d’ingénieur en chef de César Borgia.
Mais dans une sorte d’identité de volonté littéraire, à travers l’inéluctable et nécessaire diversité des esprits, il y a une signification esthétique, dont la portée intéressera sans doute l’histoire littéraire des deux pays. […] Se développant dans un tryptique : la Cathédrale, la Demeure des Rois, la Ville, elle synthétise la vie séculaire de l’Occident, depuis l’avènement chrétien jusqu’à celui, encore obscur, encore crépusculaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’angoisse et de joie laissé par l’homme dans ses cathédrales, jusqu’au brouillard animique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois de l’époque de fer, la Renaissance.
À travers la Presse. […] À travers la presse. […] À travers la Presse. […] À travers la presse. […] Aucun pays n’a été, à travers les siècles, l’objet de tant d’amour.
Calandra, auteur aristocratique, dont je me rappelle un roman vraiment remarquable, La Bufera (l’orage) ; et un autre, Fumo e Fiamma, par Domenico Tumiati, que j’admire comme poète et auteur de ces Mélologues exquis dont la marche a été triomphale à travers toute l’Italie. […] Ses Mémoires transportent le lecteur à travers l’Europe, donnant, sur maintes affaires et maintes gens intéressants, pendant deux tiers du xviiie siècle, des aperçus à côté qui ont d’autant plus de valeur qu’ils sont presque accidentels. […] L’air était vif et réconfortant, les deux chevaux russes filaient comme le vent, et nous roulions à toute allure dans des ténèbres inquiétantes, à travers une étrange contrée, noircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de farouches populations habitent dans des petites agglomérations minières. […] Ailleurs, une énorme feuille de papier, déchirée à tort et à travers, étude taxée d’abord de barbouillage et aujourd’hui seulement recueillie comme chose très précieuse, vendue bien plus que son pesant d’or, montre un magnifique dessin de vache, aux crayons rose, roux et blanc, sur fond d’or balafré par les vastes taches gouachées des dunes de neiges, invétérées à l’ombre sur un sol de dégel. […] Tous ceux qui avaient suivi le cortège s’en vont là-bas à travers les frimas, tout noirs, un à un, comme autant d’illusions perdues, tandis que rodent les corbeaux sur la neige ; et dans le ciel, qui s’entr’ouvre au faîte du tableau comme au tympan des portes de cathédrales pour dominer les jugements derniers, deux anges recueillent pieusement le petit cadavre, dénué de tous les langes terrestres… Nous n’avons pas besoin de rappeler quel triomphe a été pour Segantini l’exposition de cette œuvre en 1896 à Munich.
Une scène effroyable s’ensuivit : bris de meubles et de vaisselle, mêlée générale, râclée méthodique ; la fille presque nue s’enfuit en hurlant à travers les rues de Londres. […] Il ne serait pas difficile de suivre à travers les livres de Pierre Louÿs la trace de l’influence que ce siècle païen, sensuel et libertin a exercée sur le plus parfait de nos conteurs.
Nous nous contenterons de la transcrire purement et simplement, comme émanant d’un écrivain qui aime surtout Stendhal à travers Napoléon, mais lui a dédié des pages que l’historien doit connaître. […] Depuis Antelami jusqu’à Canova, la sculpture italienne est riche et Lord Balcarres, qui la connaît admirablement, la classe, la commente, en expose l’évolution à travers toutes les influences provoquées par les vicissitudes de l’histoire. […] J’ai bien à vous remercier, Monsieur, de votre bon souvenir, jeté à travers vos voyages. […] L’orage, qui ébranle le ciel et fait ruisseler l’eau à travers les éclairs, hâte peut-être et tourmente son agonie. […] L’art ne consiste que dans l’arrêt sensible et immuable d’une harmonie, saisie par l’artiste à travers l’émotion particulière, involontaire sinon inconsciente, qu’il en a ressentie, et qu’on appelle l’inspiration.
Arrigo Boïto donnât à la poésie italienne une œuvre nouvelle, car ce Nerone, longuement et fiévreusement attendu par le public, n’était envisagé que comme un opéra, et on l’imaginait dans les décors de la scène, à travers les beautés d’une musique puissamment personnelle, exceptionnellement profonde. […] Plus tard il vend ses deux premières médailles d’or pour vivre et c’est à travers une jeunesse de terribles misères qu’il devient le grand peintre qu’il fut. […] Même à travers les nuages de l’encens, au milieu de ces églises gothiques qui montent comme un soupir des âmes vers Dieu, même d’entre les invocations de ces antiques dévotes, il s’exhale un âcre parfum de sensualité mêlé aux tendresses de la prière. […] Ce roi moderne, bon et faible, rêveur et paresseux, voit le monde à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’où un état d’âme contradictoire qui en paralyse la volonté.
Il semble que l’homme se réveille d’un long rêve pénible qui l’avait tenu oppressé sous l’angoisse de visions terrifiantes : il fait grand jour, le ciel est limpide jusqu’au fond, l’air est pur, la brise du matin court à travers les feuillages ; tout est net, lumineux, réel. […] À travers l’évolution de l’histoire humaine dont les races diverses de l’Orient ou de l’Occident marquent tour à tour les étapes, M. […] Ils ajoutent que le passage à travers les sinuosités des vaisseaux placés entre les parties honteuses et les reins engendre la volupté et le chatouillement. […] Aussi, à travers les âges, sa postérité se plaira à élever des temples, splendides en même temps que sévères, et à les remplir de sereines et de solennelles mélodies. […] Gabriel d’Annunzio : Phèdre, Treves, Milan L’édition ornée de fières images épiques, qui porte à travers le monde la dernière vision tragique de M.
Après la fuite et pendant les pérégrinations de Casanova à travers toute l’Europe, il a reçu des envois d’argent de M. de Bragadin. […] Nous écoutions, captivés, entraînés, subissant l’ascendant de cette logique souveraine qui nous menait sans hésitation, avec une sûreté impeccable, à travers le dédale des causes jusqu’à l’origine première du mal. […] Née du regard de Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, une sublime destinée d’amour emporte et conduit Dante à travers et par-delà tous les orages de la vie. […] L’île n’est à proprement parler qu’une montagne et un vaste cône d’éruption, l’Epoméo, sur lequel, à travers les siècles, sont venus s’en greffer d’autres plus petits. […] Formidable aux temps géologiques, l’activité des forces internes s’est perpétuée à travers la protohistoire et l’histoire.
Come le foglie (comme les feuilles) jouée au mois de janvier a commencé une tournée triomphale à travers l’Italie, et elle franchira les frontières très prochainement. […] Lombroso, médecin, professeur de psychiatrie, ignore la neuro- et la psychopathologie : il diagnostique l’épilepsie à tort et à travers : un étudiant en médecine qui poserait aussi légèrement le diagnostic d’épilepsie échouerait à l’examen. […] — reprit-il avec un sourire calme.— Où sont donc vos hommes des bois, les Faunes agiles, les Satyres velus, les amants infatigables qui bondissent au milieu des broussailles, en vous poursuivant avec des hurlements, et vous, courant en avant à travers bois et à travers champs, fuyant et désirant l’amour jusqu’à ce que les plus hardis vous empoignent par la chevelure et vous couchent par terre dans un transport de rage et de possession ? […] Mais ses yeux cherchaient un passage à travers ce cercle pressé de Bacchantes nues et provocantes. […] Alors, à travers la prée fleurie, aux accents d’une mélodie ineffable, s’avance la blanche et mystérieuse procession du char de l’Église.
Il en ouvrait quelques-unes, pour montrer que leurs grains à facettes étaient gonflés de suc à travers lequel s’apercevaient les pépins blancs. […] Pour écrire avec une minutie, vraiment attendrissante, l’histoire de la poursuite, à travers les monts de la Basilicate et les défilés de Calabre, de l’insaisissable Fra Diavolo, il a battu à son tour les mêmes chemins escarpés, les mêmes pistes de chèvres, qu’a parcourus le bandit légendaire, déjouant sans cesse les colonnes lancées sur ses talons, tantôt gorgé de butin, tantôt réduit à la dernière misère, jusqu’au jour où il fut lâchement livré par un potard de village de ses compatriotes, désireux de se bien poser dans l’opinion des maîtres du jour. […] Masséna était bien le chef qui convenait pour cette tâche mi-burlesque, mi-tragique ; sa nature de méridional, violent, dur, peu vêtu de scrupules, lui permit d’évoluer à l’aise à travers toutes les classes de la société napolitaine. […] Cette constatation pourra servir un jour d’appendice au cours de littérature méditerranéenne poursuivi par quelques écrivains français à l’Université Nouvelle de Bruxelles, et consacré à « l’identité évolutive de la littérature française et de la littérature italienne à travers les siècles »… Échos.
Malgré la réserve et l’ironie discrète qui ne pouvaient lui échapper à travers les réponses évasives de Casanova, Voltaire n’en continua pas moins à « déraisonner avec esprit25 » sur la littérature italienne ; là même où son érudition était incontestable, son jugement se trouvait faussé par une prévention quelconque. […] Des femmes, passées à travers les mêmes épreuves, trouvent leur raison d’être pour continuer à vivre, dans la piété ou dans la charité, ou bien elles dépensent généreusement dans l’amour sans nombre leur sensualité inquiète, jusqu’à l’écrasement de la vieillesse.
Ils passèrent la nuit en plein air, sous un arbre, un grand chêne, et à coup sûr ils ne voyaient pas les étoiles luire à travers les branches. […] « Mes ennemis ont couru sur moi comme sur un chien enragé et m’ont chassé à travers les campagnes désertes. […] Toutes ses pensées se mêlèrent, le fleuve, le ciel, la terre, toutes choses lui parurent encore plus voilées et sombres qu’elles ne lui semblaient d’ordinaire à travers ses lunettes noires. […] Hoffbauer, dont le Paris à travers les âges fut naguère si justement apprécié, se propose de ressusciter Rome de la même manière. […] mon œil glacé, Vous cherchant à travers ses larmes, Sur vos bords jadis pleins de charmes Ne retrouve plus le passé.
Ainsi comprise, la religion fait renaître le passé disparu de la religion chrétienne, — qui est le passé et le présent de la religion, — à travers les guerres contre le théologisme, le dogmatisme, le liturgisme et l’ecclésiaticisme.
Or celui qui localise l’âme dans le cerveau ne répand pas la divinité à travers les choses et jamais un artiste en face d’une œuvre ne niera la personnalité de l’auteur. […] Lorsque notre contempteur de l’humanité écrit : « Tous les maux qui sont et qui furent, mis en œuvre ensemble ne satisferaient pas encore le désir de l’âme inique qui est celle de l’homme », il pense à César Borgia, à Sforza et aux tigres qui bondissaient alors à travers l’Italie. […] Le Parsifal scientifique à travers ses expériences cherche le chemin de Montsalvat, sans cesse égaré par les prestiges de Klingsor. […] C’est dans le Ciel, à travers L’Éther, comme un pont. […] De l’endroit fixe dans le Ciel elle voyait Le temps semblable au pouls battre ardemment À travers tous les mondes.
Schneider a cherché à déterminer la physionomie complexe de Rome à travers l’histoire et les œuvres.
Le fondateur et le directeur de la Nuova Parola, qui est chronologiquement la première « revue d’idées » italienne, est passé à travers le Bouddhisme, et en a gardé quelques attitudes spirituelles.
Quand elle eut prononcé ces paroles, les cieux se fermèrent2. » Voilà bien le prototype de la Vita nuova de Dante ; mais Dante n’a sans doute connu Hermas qu’à travers l’imitation qu’en a faite Boèce dans sa Consolation. […] Qu’on imaginât toute la gloire du Haut-Empire Romain à demi perdue dans la profondeur de quelque cathédrale universelle ; la clameur du Cirque, des Camps et des Triomphes fondue parmi le silence d’une insondable abside, buccins mourants en gémissements d’orgue ; la pourpre et les trophées irradiés à travers un nuage d’encens ; une rayonnante après-midi d’été voilée d’une ondée soudaine ; que l’on mît cette gaze de mélancolie sur ce flamboiement de jouissances, — et l’on aurait, semble-t-il, l’impression de la crépusculaire et chatoyante civilisation byzantine.
Mais il est certain qu’il est animé depuis longtemps de cette volonté de renaissance de la Tragédie qui passionne notre esprit méditerranéen, et que les lecteurs du Mercure ont connue dans les termes précis de sa réalisation à travers les fortes pages récentes de M.
Il ne convient pas d’insister sur le profit que la France, et les autres belligérants retirèrent tout de suite de ce fait que l’Italie ne menaça ni la frontière des Alpes, ni les côtes occidentales de l’Adriatique, et que ses escadres ne vinrent en rien troubler l’activité des flottes de commerce ni gêner les transports de troupes à travers la Méditerranée. […] … La voiture filait rapidement à travers la plaine de la Nèthe envahie par les premières ombres. […] Destrée a quitté son arrondissement en août 1914, au moment où les Allemands y arrivaient ; il n’a pas vécu en Belgique sous la domination allemande, il ne parle de l’état de son pays depuis l’occupation étrangère que par ouï-dire ; il ne le voit pas simplement, tel qu’il est dans la réalité, il l’aperçoit à travers les brumes de son imagination exaltée, qui lui fait apparaître la Patrie sous des couleurs nouvelles, insoupçonnées, en une sorte de gloire mystique, comme une Terre promise.
Et c’est bien l’âme de la nation qui passe dans ses strophes : dans la vie qu’elle vécut à travers le passé, autant que dans la vie qu’elle traverse aujourd’hui.
Quoique son vers ne se montre pas encore très personnel, et soit encore retenu dans les liens très lourds du classicisme, le style, le mouvement, l’humour, parfois même trop vulgaire, marquent la réforme du vers italien, cette réforme définitive qui, ayant ses origines en Léopardi, puis en Carducci, s’est poursuivie à travers d’Annunzio et Pascoli, et semble devoir se continuer dans l’œuvre de quelques jeunes.
en effet, qui n’est resté accoudé de longues heures devant cette tête baignée de demi-teintes crépusculaires, enveloppée de crêpes transparents et dont les traits, mélodieusement noyés dans une vapeur violette, apparaissent comme une création du Rêve à travers la gaze noire du Sommeil ? […] Quand on s’arrête devant ces figures, il faut un certain temps pour arriver à se mettre en conversation avec elles : avec presque tous les autres peintres on y parvient vite ; avec Léonard, il en est autrement ; non pas que leur sentiment soit peu marqué : au contraire, il transpire à travers l’enveloppe ; mais il est trop délié, trop compliqué, trop en dehors et au-delà du commun, insondable et inexplicable ; il est double et triple, et par-delà leur pensée visible on démêle confusément un monde d’idées secrètes, comme une délicate végétation inconnue… Du premier coup il a été jusqu’au bout du naturalisme : nul n’a compris plus profondément la complexité et la délicatesse de la nature ; nul ne l’a rendue avec une technique plus savante et des procédés plus complets. […] Je suis anéanti par ce voyage à travers le cœur de l’homme ! […] Et j’estime qu’avant deux ans il aura ainsi brisé tous les pianos existants à Paris, après quoi il pourra partir à travers le monde et briser tous les pianos existants dans l’univers.
Je le répète : il ignorait Carpeaux ; et cependant, il construisait déjà cette frétillante tête de Gavroche que les barnums d’art ont promenée à travers toute l’Europe, à Rome, à Vienne, à Londres, à Paris, — cette tête narquoise de brèche-dents aux yeux flambants, à la face ridée, plissée, convulsée par l’impitoyable éclat de rire, — ce petit masque sonore et cynique où tinte la blague amère du voyou puéril et profond qui a déjà souffert comme un vieillard, qui a jugé la farce humaine et sait que le mieux est de s en gausser pour s’y résigner.