Quand Jésus monte au Thabor il emmène trois disciples seulement ; donc, pour les choses les plus secrètes on doit être peu nombreux. […] Nul ne peut alléguer les liens du mariage (orthodoxie), pour ne pas retourner à la religion (secrète) dans un âge avancé. On peut même dans le mariage (orthodoxie) se convertir à la bonne vie religieuse (secrète), car Dieu n’exige en nous que le cœur (non les gages extérieurs). […] Pour les étourdis, quiconque a été anti-papal se classe comme précurseur de Luther, tout affilié à une société secrète s’appelle franc-maçon.
Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaient les formules des byzantins insensiblement naturalisées et peu à peu rendues terrestres par l’étude du modèle ; c’étaient aussi leurs propres recherches et la connaissance qu’ils avaient acquise des sciences naturelles, qui, plus tard, mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. […] Il satisfera à la lubricité de son amateur, il demandera à l’antiquité morte le secret de ses sataniques séductions. […] Ils ne se dissimulent pas les difficultés qu’ils vont rencontrer, en un temps où semble aboli le culte des choses intellectuelles, et même ils les affrontent, car ils n’entendent pas se confiner dans les offices secrets ou les occultes messes mystiques : c’est en plein soleil qu’ils cultiveront, voulant en boire et faire boire le vin, la vieille vigne italique.
— Quel artifice as-tu employé pour arracher ainsi les secrets, de la vie ? […] — Tu as un secret Giorgione ! […] Il m’a vendu pour quelque argent le secret du Giorgione, et je crois que nous avons été plusieurs à l’acheter. […] Cependant ne pouvait-on dépister la curiosité publique, et rétablir le secret ? […] Ce n’est pas tout : Pregnani n’était autre que… le fils naturel de Charles II ; et de là le secret, le masque.
On trouvera peut-être quelque intérêt à feuilleter ésotériquement les trois ouvrages où Dante a laissé voir sa très secrète pensée. […] Un idiome, qui change le cœur des hommes et les amène à vouloir ce qu’ils ne veulent pas, ne peut être que le langage conventionnel d’une société secrète. […] (Le lecteur est prié d’entendre par le latin l’orthodoxie romaine et par le vulgaire la doctrine secrète professée par Dante.)
« Ce n’est pas facile, non, ce n’est pas facile — affirmait énergiquement Don Juan — de donner une explication de mon histoire et je mourrai peut-être avant que l’on découvre le secret de ma vie. […] Séductions, baisers, fuites nocturnes, escaliers secrets, rendez-vous insidieux, guets-apens et rapts, bals masqués et banquets, et le blanc monument et la dernière fête — tout cela qui était extérieur, conventionnel, fictif, tout cela, mais rien que cela, a été vu par les auteurs de tragicomédies et de poèmes. […] Son naïf orgueil, son inexpérience da monde, son ignorance profonde des secrets de la vie, qui au début m’amusaient, finirent par me fatiguer, par susciter en moi une sorte de pitié méprisante qui peu à peu devint de la répulsion.
Il n’en fallait pas tant pour enflammer le bouillant Casanova qui décida, sans plus tarder, d’ajouter à sa collection une conquête qu’il croyait facile : cette belle fille n’était rien moins que farouche et des aventures peu secrètes avaient sérieusement entamé une réputation qu’elle ne songeait plus à ménager ; on la savait capricieuse, sensuelle et vénale. […] Tout récemment encore ne trouvait-il pas le secret du manuscrit mystérieux de Legrand de Beauvais ?
À la porte de la ville, j’avais paré mon esprit et mon cœur de leurs joyaux les plus rares : je savais que les choses anciennes vous regardent et vous jugent avant de révéler le secret du Passé. […] Elle, très noble, belle et pudique ; sous la draperie de son manteau de pourpre royal, jailliront ses désirs secrets qui prendront corps autour d’elle, révélant l’intimité de sa rêverie amoureuse. […] » Donne-moi la Persévérance et la Volonté, ces deux compagnes qui mènent à l’œuvre, sûrement, » La Fierté, qui rend méprisable et impuissante toute chose vile et venant d’en bas, » L’Entendement des lois secrètes par lesquelles tu gouvernes l’Univers entier.
Mais il n’avait pas accepté sa fortune sans une secrète espérance de duper l’avenir, qu’il dupa. […] Des vers obscurs semblèrent contenir quelque grand secret. Oui, un grand secret : il s’éloignait. […] — Ici je veux m’asseoir, les yeux clos ; il me plaît Ne contempler que vous, mes secrètes pensées. […] Ce n’était point que son programme déplût à la majorité, ce programme demeurant au surplus fort nébuleux, c’était qu’il avait promis de supprimer les fonds secrets.
— Ma police secrète, répondis-je à Antonio. […] C’est ici que je peindrai mon tableau véritable, en secret ! […] Et incontinent ils initièrent tous leurs amis aux secrets de la furlana. […] Tout le monde veut lui parler ; les dames lui content leurs aventures les plus secrètes : le peuple veut le forcer à composer un code de lois nouvelles. […] On lui avait demandé son secret et on n’avait pas compris qu’il était « leggero leggero leggero leggero ».
Nous sommes vis-à-vis d’un poète, qu’on ne peut ranger ni parmi les suivants de d’Annunzio ni parmi ceux de Pascoli ; il est lui, avec son originalité bizarre, avec cet indéfini qui est peut-être le secret des vrais poètes et qui échappe malheureusement à ceux qui ne connaissent pas profondément la langue dont le poète se sert. […] Il la regardait, frémissant jusqu’au cœur, se sentant pâlir, redoutant que ses yeux ne fussent trop hardis, qu’un tremblement de sa main ne révélât le secret. […] L’homme, prétextant des raisons de prudence, la nécessité d’un secret absolu, resta inébranlable à toutes ses supplications. […] Chez d’Annunzio, la rencontre est plus tragique et plus imprévu le réveil : la mère a arraché à l’amant, sur son lit de mort, le secret qu’il ne peut plus lui refuser. […] Cette tristesse d’une âme contemporaine vibrante de toute la vie et de toutes les inquiétudes modernes, rêveuse de tout l’absurde à venir, est dans le livre, répandue comme dans une artère secrète et palpitante.
Déjà dans l’Essai sur les mœurs, il met le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l’imagination, et l’abus du romanesque, il vante la vérité des allégories, la finesse des satires, une connaissance approfondie du cœur humain, les grâces du comique, qui succèdent sans cesse à des traits terribles, enfin « des beautés si innombrables en tout genre, que l’Arioste a trouvé le secret de faire un “monstre admirable” ». […] C’en était trop ; et Voltaire ne pouvait résister à des transports si bien joués ; il se jeta au cou de Casanova et l’embrassa en pleurant : « Je l’ai toujours dit, s’écria-t-il, le secret de faire pleurer est de pleurer soi-même ; mais il faut des larmes véritables, et, pour en verser, il faut que l’âme soit profondément émue. » Il semble se souvenir, en cette occasion, de l’algarade qu’il avait faite à des dames de Soleure, quelques mois auparavant : celles-ci, qui s’étaient mis en tête de représenter Alzire, n’avaient point, dans les scènes pathétiques de la tragédie, témoigné, au gré de l’auteur, une émotion assez sincère.
Certainement il invoquait quelque chose, mais Antine n’arrivait pas à comprendre les formules secrètes. […] Les répétitions, dirigées par l’auteur, sont quasi secrètes. […] Il y, cherche, en un mot, le secret de l’énorme développement démocratique qui, de crise en crise, aboutit à l’Empire. […] L’oreille est une partie de l’homme, et l’harmonie une des lois secrètes de l’esprit, on ne peut les négliger sans erreur… je voudrais encore que M. […] Elle a toujours le secret des paroles qui conduisent à la vie éternelle et de celles qui assurent la félicité de la vie présente.
Sans cesse elle tremblait de se dénoncer elle-même, de révéler son secret à sa vieille bonne ou à son père. […] Plus de mystère, plus de risque et plus de secret ! […] En face du monde, nous demeurions des complices : il y avait encore un secret, il y avait encore à dissimuler ; le roman subsistait. […] Elle n’était plus l’amante furtive et secrète que je ne connaissais qu’à demi. […] On y sent une existence intérieure secrète et mystérieuse.
On n’avait pas, en ces temps-là, le prosélytisme de la science ; et bien au contraire, la tendance était de cacher au vulgaire les secrets de la nature. […] Il revint dans sa ville natale, ainsi qu’on le sait d’après des documents renfermés dans les archives vénitiennes ; il y revint comme agent secret des Inquisiteurs au service desquels il resta de 1774 à 1782. […] Les mêmes archives possèdent quarante-huit lettres adressées, de 1763 à 1782, par Casanova aux Inquisiteurs d’État, et classées dans les Riferte dei Confidenti, ou rapports des agents secrets ; la première sollicitant la permission de rentrer à Venise, les autres donnant des renseignements sur les immoralités de la ville, après qu’il y fut revenu — tout cela de la même écriture que les Mémoires. […] Ce n’est pas un secret. […] Elle avait trahi de bonne foi le plus grand secret de deux âmes innocentes dans le moment de leur plus grande sécurité.
Ce n’est plus un secret pour personne que des incidents graves se produisirent dans la capitale du Piémont en août dernier à la suite d’insuffisances dans le ravitaillement. […] Cette espérance, c’était le Comité secret, au cours duquel les ennemis du Ministère comptaient livrer une bataille décisive. […] Sonnino au Comité secret, n’osèrent pas voter publiquement contre le Ministère. […] Après le comité secret, Turati a pu énumérer en séance publique les principales de ces causes. […] Le sens de l’équilibre est l’âme secrète de l’histoire anglaise.
Un Poète, digne vraiment de ce nom, lorsqu’il atteint dans son œuvre la grandeur de l’expression d’un temps ou d’une collectivité vaste, lorsqu’un pays tout entier se reconnaît en lui et l’exalte, est aussi mystérieux que la fleur, dont le lien visible qui la rattache à la plante, la tige, ne révèle point l’énorme secret de la vie qui en elle transforme la sève en étincelantes couleurs de pétales, en profondes odeurs de calices. […] Mais ces noms des dieux païens morts, ces attitudes du lointain paganisme amoureux et orgiaque, qui nous reviennent après la mort du Christianisme, s’ils servent à témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la dernière religion occidentale, s’ils ont pu avoir une importance considérable lorsque les esprits les plus évolués tenaient à affirmer leur éloignement de l’Église Romaine, nous intéressent bien moins aujourd’hui, où d’autres plus graves préoccupations émeuvent l’esprit profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle non encore célèbre, qui prépare avec un enthousiasme secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’une nouvelle métamorphose religieuse.
Pour les problèmes les plus profonds elle se contente des lumières du catéchisme ; le sens énigmatique, multiple et secret d’une parole n’existe pas pour elle, car le sentiment véritable de cette extatique est porté vers le réel.
Angelo Flavio Guidi de l’apparition du prochain volume, et en donne quelques extraits, en révélant le secret de sa mère.
À nous faire voir plus loin que celle-ci, l’historien eût, dans celle-ci même, mis un tragique secret, qui eût complété l’évocation psychologique.
Morrice nous apporte ce secret essentiel, et c’est pourquoi Venise en ses toiles vit et nous émeut, c’est pourquoi, en d’expressives tonalités, en des accords de lumière et de couleurs, M. […] Les archivistes divulguent, sans scrupule, les secrets des amoureux. […] Corradini, c’est la forme littéraire, d’une beauté sévère et simple, tout à fait classique ; l’auteur a emprunté aux plus grands historiens de l’empire romain le secret d’une forme lapidaire.
Que devient le prêtre et le moine « qui par inspiration divine savent tous les secrets » ? […] C’est le secret de la beauté des quelques œuvres que nous a laissées Verrocchio. […] Voilà qui me livre décidément le secret de l’architecte vénitien. […] Les profonds yeux gris brûlent intérieurement de passion : la flamme secrète des mystiques amours y rayonne, ou une obscure souffrance en atténue la splendeur. […] Ou plutôt, Amour et Vie se confondent ; l’Amour est le secret de la Vie, il la crée, l’explique, la soutient et la perpétue par-delà le trépas.
On sentait qu’il chantait pour lui, et que nos visages nouveaux ne l’intimidaient pas ; on sentait, à la manière dont allait sa voix, qu’il était entraîné par un plaisir secret ; et il a chanté très bien, et une très belle romance. […] Mais le secret de leur force réside surtout dans l’habileté avec laquelle ils se concilièrent la sympathie générale et endormirent la conscience populaire. […] La nature commence à révéler ses secrets : l’homme sent qu’il lui appartient, qu’il n’est point au milieu d’elle l’exilé d’un jardin de délices mortes. […] Ular et son collaborateur italien prétendent avoir consulté de nombreux documents secrets qui transforment leurs singuliers paradoxes en des vérités absolument évidentes. […] Mais les vers libres, qui accompagnent ces classiques alexandrins, témoignent qu’il n’ignore rien de nos plus secrètes ressources rythmiques et que, même sans être soutenu par un mètre fixe, il saurait ordonner des paroles harmonieuses dans la langue de Ronsard et de M.
Il y avait les trois jeunes Memmo, qu’il cherchait à affilier à une société secrète, et dont la mère s’était plainte de l’influence que le débauché exerçait sur ses fils. […] On peut affirmer que, pendant tout le reste de sa vie, fidèle gardien de l’honneur de celui dont il n’avait reçu qu’affection et bienfaits, il ne s’est confié à personne touchant ce mystérieux détail de la vie, et que la vérité est restée un secret entre lui et l’histoire. […] A-t-il pénétré dans ces locaux, nul ne le saura ; il n’a jamais violé son secret de son vivant et l’a emporté avec lui. […] M. de Colleville, camérier secret du Vatican, auteur d’un ouvrage ultramontain, naguère mentionné ici même, sur « le Guet-Apens de Castelfidardo », était tout désigné pour écrire, sous le titre de Pie X intime, cette biographie du Pape. […] C’est ce qui reste un secret entre lui et la postérité, comme les moyens employés pour sortir de sa prison des Plombs.
Tout le secret de lu politique actuelle des gouvernants italiens réside dans l’équilibre qu’ils sont obligés de maintenir entre le parti germanophile, résidu du passé, et les patriotes qui représentent l’Italie délivrée de l’avenir. […] L’Idea Nationale et le Popolo romano affirmaient en décembre que le complot socialo-giolittien existait réellement, que l’opposition mobilisait ses forces dans le secret et le mystère, qu’elle avait obtenu une dangereuse popularité en accaparant toutes les œuvres d’assistance de la guerre après les avoir longtemps raillées et critiquées. […] Plus la Stampa et l’Avanti répétaient qu’il ne convenait ni a la dignité ni aux intérêts italiens de se trouver en guerre avec l’Allemagne, plus les interventionnistes allaient jusqu’à insinuer qu’il existait peut-être un traité secret qui permettait à l’Italie de faire sa petite guerre à l’Autriche et qui lui réservait du côté de l’Allemagne une porte de sortie en cas d’insuccès. […] À un sénateur qui lui reprochait de ne pas avoir demandé des compensations en échange de notre abstention, le ministre Salandra répondit : « Si nous avions négocié notre neutralité, nous l’aurions déshonorée. » Sur le point de rompre une alliance dont les conditions restaient secrètes, il était pour nous nécessaire de persuader le monde de notre indépendance et de notre loyauté […] … Tout, pourvu que nous ne traînions pas dans le médiocre, et le seul secret des forts, ce n’est pas de se confier, mais de se garer des témoins.
Que n’eût pas fait l’homme qui possédait un tel secret, s’il eût été à même de vivre sans soucis pesants, sur sa terre natale ? […] Lombroso a fourni à une foule de gens des idées correspondant à leur désir ; il les a rehaussés dans leur propre estime et leur a donné prétexte à s’admirer eux-mêmes : là gît le secret de sa popularité ! […] Dans sa toile, timidement, un secret vouloir de faire clair s’exprime : il y a une gamme de blancs, de gris et de jaunes pâles, la robe du grand-prêtre, le manteau de l’assistant, celui du suppliant, qui se relient fort heureusement aux tons neutres des architectures ; les autres draperies ne sont pas de ce bleu et de ce rouge désagréables, violents, qu’on lui donne en exemples de toutes parts, — elles encadrent plutôt discrètement l’échappée claire du centre de la composition. […] La genèse de Fragonard sera longue, son inquiétude, ses incertitudes se prolongeront : son esprit mobile et primesautier y aidera, — et peut-être, une certaine indifférence, une répugnance secrète à accepter les idées reçues. […] Et chaque fois que, dans la suite, une page étincelante, inattendue, osée jusqu’au scandale et délicieuse jusqu’à la séduction, naîtra de son pinceau ou de son crayon, il faudra en venir chercher le secret dans cette maison d’été des ducs de Ferrare.
La Verginità décèle au contraire une préparation longue et mûre, tandis que l’action se développe avec une rapidité énergique : en effet, tout le roman ne tient que deux cent trente pages, mais savoir être bref et pourtant significatif, c’est un secret des plus rares. […] Qu’ils se jugent entre eux, qu’ils se condamnent les uns les autres, selon leurs usages secrets, mais qu’on ne soumette jamais à leur appréciation les actes et les idées des hommes libres.
Il devrait être permis aux journaux de discuter de ce qui ne regarde pas le secret des opérations militaires. […] C’est un devoir, comme le dit Romain Rolland, « de contribuer, toutes les fois que nous le pourrons, à tout acte qui montre au milieu de la démence des hommes en lutte l’unité persistante de la pensée humaine et l’union secrète de ses meilleurs représentants ».
Mozart (Paris, 1801, in-8°) par Cramer, quand Stendhal, disions-nous, parlait de la sorte, il se moquait, au fond, de ses correspondants, sachant fort bien que leur compétence n’irait pas jusqu’à identifier ses sources secrètes et se bornerait à des considérants esthétiques, ou des réflexions littéraires. […] Les cloches sonnent au moyen d’une roue que l’on voit tourner d’en bas et soulever la cloche à découvert dans le clocher à jour (Campanile), ce qui ôte à leur voix le mystère de l’invisible, et le secret de l’appel à Dieu, sourd et sonore ensemble comme les solennelles de Rouen. […] Aldo et Vana viennent aussi, là, dans la maison solitaire, où l’horreur, l’amour, la terreur de la vie passée, est toute palpitante dans le silence, comme les Pauses qui charment et exaspèrent la curiosité musicale d’Aldo, et comme le secret infini de la devise du chevalier prisonnier des Levantins : Peut-être que oui, peut-être que non… Les quatre agonistes semblent s’envelopper dans la Reggia de toute leur fatalité, de la fatalité qui les poussera désormais à vouloir, à agir, à mourir ; et le premier chapitre du roman donne assez l’impression du premier mouvement d’une symphonie, car tous ses motifs idéaux, sentimentaux et sensuels, sont ceux que l’écrivain développera jusqu’à la catastrophe. […] Torrefranca essaie de créer un système esthétique où la musique garderait le secret matériel de toute inspiration.
Car c’est fini de la légende de l’ambitieux hypocrite et secret, du tyran rusé qui, autant que César, a la passion du pouvoir absolu, et qui, bien plus que lui, a la science insidieuse des moyens à longue portée.
On ne saurait celer pourtant que celles dont les chefs d’orchestre italiens nous importèrent le secret n’aient été jusqu’ici d’un acabit à plutôt nous déconcerter ; et spécialement avec Verdi. […] Elle s’ingénie à des manifestations scientifiques et industrielles certes très neuves et très fortes, mais qui n’ont pas ce cachet de génialité et d’originalité qui est le secret du succès universel. […] Nous pouvons vivre en dehors de notre âme, mais l’ambiance dans laquelle nous vivons doit nous prendre et nous retenir par sa séduction, comme dans le pays de France ; nous pouvons nous rappeler que nous vivons parmi nos semblables, à chaque heure et à chaque moment, mais à la condition que ce qui nous entoure nous donne des impressions de beauté et de bonté ; nous pouvons sans doute préférer les triomphes de l’action à la contemplation spirituelle, mais à la condition que l’œuvre qui en résulte ait tous les caractères qui lui assurent la victoire ; nous pouvons apprécier l’énergie comme le secret du bonheur pour nous et pour nos fils, mais encore faut-il qu’elle conserve la double vertu de la justice et de la générosité. […] Carlo Linati, aventure sentimentale d’un dilettante européen exilé au fond d’une petite ville sommeillante et vieillotte dont il découvre, au jour le jour, les beautés secrètes, la saveur et la couleur.