Il faut être presque une brute pour croire que l’œuvre des apôtres se retrouve dans l’œuvre des papes et nommément de Clément V. « Notre race » veut dire race latine, mais s’étend au spirituel ; notre communion, celle des gosiers raisonnables qui n’avalent pas les assertions comme pâté et qui jugent d’abord la nourriture morale qu’on leur propose. […] Le pouvoir temporel, et même le pouvoir spirituel, tel qu’il s’affirmait en l’an 1300, faisait du Pape le plus redoutable des despotes italiens et les gibelins, pour la plupart, ne voyaient dans l’empereur qu’un monarque qui les délivrerait du Pape. […] L’armée du pape a toujours été une expression étrange comme l’est encore la cour du pape : nous nous étonnons de la conquête des Romagnes, comme de l’actuelle ressemblance entre le Vatican et Monaco. […] En demandant l’abolition du pouvoir temporel, Dante était meilleur catholique que le Pape. […] La politique de Dante découle de sa croyance, il aime l’empereur par haine du pape.
Il avait conscience, probablement, que le Pape aurait dû être un des protagonistes de ce drame et il ne se sentait pas de taille. […] Le nouveau Pape parle, écrit. […] Mais, pour les juristes italiens, le Pape n’est pas personne de droit international. […] Elle a donc de profondes racines dans le sens du droit du peuple italien, et cela doit assurer le Pape de sa stabilité bien plus que si elle avait pour appui les baïonnettes étrangères. […] D’autres, favorables à l’intervention du Pape, exigent pourtant qu’il renonce formellement, auparavant, à ses prétentions personnelles.
Si cela ne convient pas au Pape, il faut ou que les dépenses que j’ai commencé à faire ici pour la susdite œuvre, restent à mon compte et à ma charge et que je rende les mille ducats au Pape, ou qu’il trouve quelqu’un qui continue l’entreprise, parce que pour plusieurs raisons je veux m’en aller d’ici de toute façon. […] Messer Domenico, je vous prie de me répondre fermement la volonté du Pape et du Cardinal, et ceci me fera très grand plaisir, entre tous les autres que vous m’avez faits. […] Pour me prouver que ce n’était pas leur faute, ils me disent qu’ils ne peuvent pas transgresser les clauses de la Bulle de vente qu’ils ont reçue du Pape. […] Au pape Paul III 42. […] Dante a parlé de plusieurs papes avec une liberté, une violence, une verve injurieuse que nul n’a dépassées.
Si le pape Innocent III avait épousé la pauvreté, l’univers eût été chrétien. […] Platon devint le véritable pape de Florence ; Cosme l’Ancien fut le Constantin du néo-platonisme. […] Cette pénétration s’opéra seulement chez des êtres d’élection, métaphysiciens, poètes, podestats ; et les papes, de Nicolas V à Léon X, par goût providentiel ou par génie politique, prirent la tête du mouvement. […] Valla appellera les Évangélistes des historiens, et le pape Sixte IV arrachera aux inquisiteurs de Venise ce Caleotus Martial qui a soutenu que la bonne conduite suffit au salut, même sans la foi. […] Pour le Vinci, le Soleil est un vicaire de Jésus-Christ beaucoup moins contestable que le pape.
De plus — et c’était un point cardinal des revendications italiennes — Rome demeurait toujours au pape : Rome, la capitale sacrée de l’Italie ; Rome qui par son nom, ses traditions, personnifiait depuis les temps les plus reculés la grandeur et l’esprit historiques du pays. […] Ainsi il fallait tolérer les répressions d’Aspromonte et celles de Mentana, et les actes de dureté, et même de cruauté, par lesquels se signalait le pouvoir agonisant des papes. […] Par contre, le roi Louis XIV, Napoléon III et le pape Pie IX ne furent point ménagés par cette muse fougueuse qui ne connaissait d’obstacles ni de brides.
On y voit plus au large la ville et ses pierres sculptées, cette cathédrale qui rendit Taine à peu près ivre, ces Sodoma impurs et mélancoliques et la nudité harmonieuse de ces Trois Grâces, don d’un pape. […] Christine de Suède est la seule femme qui ait jamais mangé officiellement à la table du pape. […] Sans doute ces papes voulurent-ils témoigner ainsi à la reine leur satisfaction de ce qu’elle avait abjuré le luthérianisme et aussi de ce qu’elle avait choisi Rome comme séjour. […] Voici l’anecdote du repas au Vatican : « Pour l’exécution de son projet, le pape se heurta à une première difficulté. […] Le créateur du barocco se mit à l’œuvre et imagina un siège hybride, ni chaise ni fauteuil, beaucoup plus bas que celui du pape, mais ayant toutefois une apparence assez majestueuse pour ne pas éveiller les susceptibilités de la reine de Suède.
La même année commence le règne du plus scandaleux des papes de la Renaissance, Alexandre VI (Roderic Borgia). […] Le pape Alexandre VI l’avait réprimandé, puis excommunié, et menaçait de jeter l’interdit sur Florence si on ne lui livrait pas Savonarole. […] Savonarole ripostait en démontrant la non-valeur de l’excommunication par la nature même des motifs qui avaient déterminé le pape à la lancer. […] Le pape Clément VIII était admirateur de Savonarole comme l’avait été Jules II : il fut question sous son règne (1592-1605) de la canonisation de Savonarole. Mais il est peu probable que le pape ait eu des intentions fort précises à cet égard.
Les flottes du pape ravagent le Péloponèse jusqu’aux Dardanelles. […] La République se soumet au Pape, pour désunir la ligue (1506). […] L’armée du Pape est à Ravenne. […] Le Pape lève l’interdit. […] Le Pape lui-même, ce fougueux de la Rovère, est enfermé, par l’épouvante, à Ravenne.
Le haut clergé, les cardinaux, les papes mêmes sont les premiers à donner l’exemple d’une existence mondaine. […] Le pape a cure bien plus de sa puissance temporelle que de sa puissance spirituelle. […] Mais en définitive les papes énergiques furent, au Moyen-Âge, les vrais seuls maîtres de Rome. […] À cette époque encore, comme au temps déjà lointain où les papes l’avaient choisie pour capitale, Avignon était une ville d’opulence. […] D’ailleurs, si les papes n’étaient plus à Avignon, Avignon était toujours aux papes.
Vive le Pape ! […] Les admirateurs du Pape et de l’Internationale ne manifestèrent pas longtemps. […] Les Autrichiens en auraient fusillé qui s’obstinaient à crier : Vive le Pape ou l’Internationale. […] Vive le Pape, Vive l’Internationale !” […] vive le Pape !
Ceux qui purent échapper se réfugièrent en Italie, auprès du pape Grégoire II. […] En effet, avant de se réfugier auprès du Pape, dans le siècle suivant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Basile, envoyaient déjà en Italie tous les tableaux qu’ils peignaient du Crucifiement, tous ces diptyques, à fond d’or, dont on peut lire la description dans Gori, et qui venaient orner les murs des églises de Rome, ou servir à des imitations développées. Cette imitation est évidente dans le Crucifix en mosaïque de Saint-Étienne-le-Rond, lequel est du temps du pape Théodore Ier, mort en 649. […] Un pape, Adrien Ier, les restaura, les anima de liturgies et y fit entrer l’air fervent des Églises.
Mais si ce pape « aveva, col suo modo di fabricare, messo tutta Roma sotto sopra », un autre devait venir qui aimait fort à bousculer : Jules II. […] Cet homme de sang, qui restera comme le type le plus achevé du condottière, ce soldat féroce et déloyal, tour à tour gonfalonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant tout le monde dans l’occasion, dépouillant ses alliés et ses ennemis, chercheur avide des plus basses débauches, contempteur de ce qui n’est pas la force, ce génial ingénieur militaire, cet amoureux des Lettres, fondateur de bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’objets d’art, ce poète, cette mauvaise tête, voulut se faire peindre par Francesca, dans sa chapelle, à genoux devant son saint patron, Sigismond de Bourgogne. […] Avec nombre d’ecclésiastiques, dont les produits moins heureux gisent dans la poussière des quais, il refait ainsi l’histoire du christianisme à ses débuts, insiste sur les premiers papes et sur les martyrs, et la suprématie de l’église de Rome déjà acceptée par le monde chrétien. — Il faudrait discuter ailleurs les raisons de chacun et des documents qui ne valent que par l’interprétation. […] Il faut donc l’homme dont Paul V avait dit qu’il serait le Michel-Ange du siècle et qui venait d’achever le baldaquin de Saint-Pierre, la fontaine de la place Navone, la Baroccia, le Triton, les clochers du Panthéon, la façade de Barberini, la sainte Thérèse de Comaro, l’homme que quatre papes s’étaient légués, que s’étaient disputé Philippe IV, Charles Ier et le duc de Modène, qui, au grand contentement de tous épandait la faconde prétentieuse, précieuse et encombrante de son particulier génie, qu’Alexandre VII, escorté de seize cardinaux, allait visiter alors qu’il tenait le lit et qui écrivait les comédies pendant ses convalescences. […] De retour à Rome, il déclarait à Beneditti qu’il avait reçu plus en six mois du roi qu’en vingt ans des papes : ce qui ne l’avait pas empêché de reprendre à ses gens les gratifications royales, et de donner libéralement trente sous à la vieille servante du Palais Mazarin pour la remercier de ses soins, et de ramasser soigneusement la pièce que celle-ci, furieuse, lui avait jetée au nez.
Le Conseil communal, sans doute poussé par le pape, s’adressa à Michel-Ange qui traça un plan d’ensemble, — à peu près exécuté dans la suite — et qui non seulement donnait au palais sénatorial une belle façade classique, mais prévoyait comme encadrement deux édifices du même style s’avançant sur les côtés de la place. […] Si l’on ne compte pas les chapitres plus ou moins importants consacrés à Innocent III dans les diverses histoires générales de l’Église, on peut dire qu’il y a pénurie d’ouvrages sur ce grand pape. […] Deux portraits sont placés en tête du volume, dont le plus expressif, selon nous, celui reproduit d’après la mosaïque de la villa Catena, nous montre le puissant pape médiéval sous l’aspect d’un jeune homme autoritaire (il fut élu à 37 ans), à la figure imberbe et pleine d’imperator romain. […] Il ne trouve la sécurité et l’aisance que dans l’appui des parents riches, lesquels veulent bien le protéger, mais à condition de le dépraver, comme Clément VII, le pape aux mignons, ou de l’avilir, comme Alexandre de Médicis, dont il est l’entremetteur. […] Histoire du pape Innocent III et de ses contemporains. 3 vol. in-8°.
Gaston Sortais (Bloud), nous citons cette conclusion, qui indique très nettement les points sur lesquels ont portée l’examen et les appréciations de l’auteur : « Les congrégations romaines et les papes Paul V et Urbain VIII se sont trompés en condamnant Galilée. » (Conclusion générale, mais voici le point de vue spécial :) « Qu’importe, cependant, au point de vue doctrinal, le seul qui nous préoccupe actuellement, puisque les sentences des congrégations sont réformables et que, dans l’espèce, les papes Paul V et Urbain VIII n’ont pas parlé ex-cathedrâ, c’est-à-dire n’ont point imposé une doctrine à la croyance de l’Église universelle.
Il donna un rythme immuable aux aspirations romaines de ses contemporains, qui ne voyaient plus qu’un seul et formidable ennemi à vaincre : le Pape. […] L’idéal de Rome sans le Pape enflamma le cœur politique de la péninsule et, sept années plus tard, les politiciens armés entrèrent à Rome. […] Cependant les Odes Barbares, en résumant l’orgueil italien des premiers livres du Poète, sa joie de se savoir non indigne de la tradition romaine, et la fierté libre-penseuse de son esprit social et adverse au Pape eurent un retentissement énorme.
par simple souvenir historique, parce qu’elle avait été la capitale de l’Empire romain et la résidence des papes. […] De là des haines terribles, haine du pape, haine des grands. Elles se retrouvèrent, lorsque Charles de Valois, frère de Philippe le Bel, nommé, par le Pontife, « pacier » (pacificateur) de la Toscane toujours en proie aux factions, entra dans Florence et imposa le podestat du Pape : Dante dut s’enfuir, et ce fut l’exil (1302). […] Gauthiez a marqué la position prise par le « publiciste » (comme nous dirions aujourd’hui) du De Monarchiâ universali dans la grande controverse « politique » du Moyen-Âge, la controverse du Pape et de l’Empereur. […] Retenons, chez Dante, l’émotion du pèlerin du grand Jubilé ; fixons la nuance politique de sa haine du pape : et restons-en là.
Beau portrait du pape, en petit, de Titien, dit-on.
. — Exiger la signature et la bande intacte), donc — des romanciers vont nous initier, au moyen d’une intrigue facile à suivre, aux joies du catéchisme de persévérance, au mécanisme des pèlerinages nationaux, à la fabrication des cierges, et sans doute aux mystères parturiaux de la mule du pape, laquelle « porte » treize mois, ainsi qu’on me l’apprit dans mon enfance.
La Furlana, « danse du pape » (Le Temps, 28 janvier) R. de Bury [Remy de Gourmont]. […] Le pape, regardant avec stupéfaction les deux infortunés jeunes princes dont le front se plissait, dont des lèvres étaient pincées, et dont tous les gestes attestaient l’application la plus rigoureusement tendue : — C’est cela, le tango ? […] Mais, avant de congédier les deux jeunes princes, encore tout troublés de l’ironie pontificale, le pape leur dit avec sa narquoise bienveillance : — Je comprends que vous aimiez la danse. […] Et le pape, tout guilleret, faisait déjà le geste de se lever, comme s’il se disposait à révéler lui-même les harmonieuses évolutions de cette coquette danse. […] Le prince M… et sa cousine, entraînés par un long exercice dans les divers thés dansants, ne furent pas longs à s’instruire, et quand ils eurent reçu leur congé, ils s’en allèrent émerveillés, raconter dans les salons romains comment le pape venait de lancer une danse nouvelle.
Un hasard, le cardinal Bentivoglio, séduit par une toile, lui amène la protection du pape. […] Sa conclusion présente est qu’une telle indulgence fut parfaitement conférée à saint François, par le pape Honorius III ; mais elle ne fut pas enregistrée, ce qui a longtemps permis les doutes et même la négation. […] Le pape ayant acquiescé, il s’en allait, la tête inclinée : « O simplicione, dove vai ? […] « Le pape fait couvrir certaines parties un peu trop nues dans les ouvrages de Michel-Ange à la chapelle Sixtine. C’est un peintre nommé Stéphano Possi, homme de mérite, qui, après bien des représentations pour ne pas mettre les mains à des œuvrer aussi respectables, est chargé de cette opération, qu’il fait avec toute la discrétion possible en détrampé, affin que par la suitte, ayant un pape moins scrupuleux, on pût facilement enlever les voiles répandus en différents endroits. » Lettre de Natoire.
Voici qu’un Pape est enterré dans la baignoire Où des corps nus… Souviens-toi de ces tièdes corps ! […] Lorsque l’empire vint à se disloquer, le pape devint le champion de la fédération, le soutien de la démocratie italienne, et le succès de l’idée guelfe dont il fut l’agent est né de cette conformité du guelfisme avec les aspirations populaires. […] L’élection des évêques, que l’empereur et le pape se disputent, c’est la commune en fin de compte qui l’obtient. — L’évêque nommé chef des cités se fait ensuite leur tyran ; elles le rejettent et gardent leur autonomie sous des consuls. Toutefois, ville latines ou villes royales, elles se jalousent entre elles, se battent, appelant tantôt le pape, tantôt l’empereur ; la division se met dans la ville même, entre les seigneurs appelés du dehors et les bourgeois, et avec le podestat choisi pour maintenir les factions commence la grande querelle des Guelfes et des Gibelins. […] Victorieux, le condottiere à son tour prend la place du tyran ; les cités rappellent le seigneur et cela dure ainsi jusqu’au jour où Florence ou Venise, le pape ou l’empereur intervient et s’approprie la cité. — La maison de Savoie a recommencé en somme de notre temps les condottieri et les podestats.
Pour prévenir ce malheur, le pape lève des trouppes, outre les milices des environs d’icy près qu’il a fait venir. […] Mme Poërson, qui est fort dans l’estime de la reine de Pologne, eut un petit apartement dans le couvent qui se trouve dans son palais, et cette reine avoit, outre son monde, une garde que le Pape luy avoit donnée de 200 hommes. […] « Müntz s’y était bien vite conquis une place à part en dépouillant le Liber Pontificalis et en se consacrant à l’étude des archives du Vatican ; travailleur acharné, il ne parut tout d’abord pas pressé de publier, mais on put apprécier le résultat de ses patientes recherches quand parurent successivement les divers volumes des Arts à la cour des papes, si pleins de faits et de renseignements.
Le Pape n’est guidé que par des motifs religieux, et pourtant son œuvre actuelle paraît, au point de vue scientifique, ce qu’il y a de plus parfait pour réserver l’avenir à la religion catholique.
Rodocanachi, du reste, ne donne pas une restitution suffisante du tombeau impérial, mais un long historique de ses premiers siècles ; ce fut à l’époque d’Aurélien qu’il devint une forteresse, — la citadelle bientôt des papes, formidable et imprenable pour le temps, et toute l’histoire tragique et mouvementée de Rome et du Saint-Siège au moyen-âge s’évoque à l’ombre de ses murailles qui ont vu des sièges et des batailles innombrables. […] Il recélait aussi le trésor des Papes, enfermé dans des coffres énormes, et où l’on ne puisait que dans les cas les plus urgents […] Les physionomies des papes sont assez incolores dans le livre de M. […] Sans doute, on a le droit de dire que la formule du pape ne satisfait pas et de repousser l’explication, mais nier un fait, quelle démence ! […] À Bologne, on trouve ainsi, à côté des pleureuses de Santa Maria della Vita, qui semblent prises de coliques en regardant le cadavre du Christ ; de la statue archaïque du pape Boniface VIII ; d’une ancienne croix de bois conservée à l’église Saint-Étienne, — l’opulence du tombeau de saint Dominique ; du maître-autel des Maxegue, à l’église St-François ; le tombeau d’Anton Galeazzo Bentivoglio, à St-Jacques-le-Majeur, par Jacopo della Quercia : le tombeau d’Alexandre Tartagni, à St-Dominique, par Francesco di Simone.
Sabatier s’était proposé d’écrire un pendant à la Vie de Jésus de Renan, le pape a envoyé sa bénédiction à « l’éminent théologien », et M.
— répondait Voltaire ; mes livres sont tous excommuniés. » Mais il semble se souvenir de ce trait quand il écrit dans le Dictionnaire philosophique : « Il est très vrai que le pape Léon X publia une bulle en faveur de l’Orlando furioso, et déclara excommuniés ceux qui diraient du mal de ce poème.
Amédée, après avoir été archidiacre à Lyon, à Reims et à Bayeux fut appelé par le Pape Clément VII, dont il était cousin, à l’évêché de Valence. […] Certes il était heureux de franchir les Alpes et de voir la Ville qui, sous les Papes comme sous les Césars, était demeurée le premier théâtre du monde, mais il l’était surtout à la pensée qu’il allait trouver, au service du cardinal, l’emploi de ses facultés actives, car lui aussi se croyait l’étoffe d’un homme d’action. […] La péninsule qui eut la gloire de faire chanter à ses chantres aux subtiles voix la messe au pape Marcel de Palestrina, et de retrouver dans une réunion de gentilshommes florentins la volonté de faire sortir du temple la musique et d’habiller de sons des actions et des passions humaines, d’inventer, en un mot, la forme moderne de la Tragédie chantée, persiste à s’octroyer les droits absolus de marraine du drame mis en musique. […] Il s’attarde à cette belle vision de la Ville-éternelle restituée au Pape et de Florence, la Cité des Arts et de la Beauté, devenue tout naturellement la capitale où siégerait, ralliant ainsi à elle les sympathies catholiques, la maison de Savoie.
L’auteur nous donne un tableau très curieux, très coloré et vivant de la cour des Papes au xviie siècle. […] Il ne s’agit plus seulement des états du pape, et de la différence de vitalité respective des versants de l’Apennin, comme dans l’œuvre d’About, mais de la diffusion de ce dualisme, qu’il signalait entre les deux côtés des montagnes, à toute la masse du peuple.
Si l’Italie avait fait alliance avec l’Allemagne et l’Autriche en dépit des sympathies naturelles de son peuple, c’était notamment à cause de l’hostilité et de la méfiance qu’elle avait rencontrées de la part des gouvernants français tant en 1867, quand l’Empire était venu au secours du pape pour empêcher que l’unité italienne s’achevât, qu’en 1870-71, quand Garibaldi, accouru à l’aide de la jeune république, fut reçu comme l’on sait.
Il personnifie cette époque, qui fut une des plus glorieuses de l’Italie… « Le Pape et l’Empereur, les “deux luminaires”, se complétaient l’un par l’autre.