D’autres, enfin, cherchent dans la science et dans la connaissance moderne de l’être, quelque mouvement lyrique nouveau, quelque affirmation rythmée de la pensée contemporaine. […] Et le poème, d’une si haute envergure est d’un symbolisme plein de clarté, traversé par des lueurs théistes, épiques et géorgiques, qui résument et révèlent dans une grande noblesse lyrique les trois cycles de notre âme occidentale classique et romantique, évoqués par le poète : le Moyen-Âge, la Renaissance et l’Âge d’aujourd’hui et de demain. […] Chiesa, ni le classicisme lyrique de M.
Tout Sicilien, de l’élite ou du peuple, connaît son nom, son âme, sa volonté lyrique et sa fougue indomptable. […] Il eut le génie de la haine, au même degré que le génie, ou plus justement le talent, lyrique. […] Les « doctes », encore une fois, comme au Moyen-Âge, étaient à Bologne, et « les lyriques » en Sicile. […] Et il s’est trouvé que, par sa puissance lyrique digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nation. […] Magnifique, à vrai dire, de verve et d’envolée lyrique.
Si elle ne produit point tout l’effet qu’on est en droit d’en attendre, c’est d’abord que les situations sont plus intérieures qu’extérieures et par suite moins musicales au sens habituel des œuvres lyriques ; c’est aussi que l’inspiration manque certainement d’intensité ; cette dernière appréciation peut sembler hasardée lorsqu’il est question de Verdi, mais j ai toujours pensé que chez ce maitre la magui-loquence donna souvent l’illusion de la force. […] À ce point de vue, Othello me paraît, dans une certaine mesure, démontrer que le leitmotif n’est pas indispensable au drame lyrique. […] C’est en vérité cela, l’acteur du drame lyrique, et je voudrais que M.
On a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’Annunzio, son pathos esthétique, et on n’a pas dépassé ni atteint sa puissance d’émotion et d’évocation lyrique ; il demeure comme le styliste-type de la langue italienne renouvelée. […] Angelo Conti, est un livre où frémit un véritable printemps des aspirations lyriques d’une race, et qui semble écrit par un enfant phénoménal dont la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine.
Sa Chanson de l’Olifant, dont j’ai déjà parlé dans ces chroniques, est un des plus curieux exemples de transposition plus que d’imitation lyrique. […] Le fait-divers a pris une signification « lyrique », dans le sens que Baudelaire accordait à ce mot, et nullement romanesque. […] Au surplus, l’expression lyrique de Vittoria Aganoor-Pompily était toujours très noble. […] Cette sorte de contact direct avec le passé lyrique de la race, on peut le remarquer aussi pour la chanson de Roland « transposée » dans l’admirable Chanson de l’Olifant de Pascoli. […] Émile Verhaeren, de Jean Moréas et d’Emmanuel Signoret ; il a l’ambition de restaurer sous la norme d’un ordre inviolable la fureur divine des lyriques primitifs.
En même temps qu’il libérait ainsi notre art lyrique et provoquait l’originalité des créateurs, il apprenait à ses abonnés à venir au théâtre pour autre chose que pour y faire leur digestion ou se montrer et potiner les soirs convenus, en écoutant distraitement les rengaines accoutumées. […] Même dans ses airs de coupe et d’allure italiennes, il la fait plus ample, plus libre ; ailleurs, plus profondément expressive, plus dramatisée ; mais toujours elle reste « lyrique ». […] Adolfo de Bosis fait entendre la voix triste et noble de ses lyriques : Amori ac silentio sacrum. […] L’art de M. de Bosis est fait de ces deux forces lyriques : d’une grande vague sensation de souffrance et de regrets, et de vagues et grands espoirs. […] Toute sa lyrique est faite de tristesse, de doute, de regret.
Presque toujours l’élan lyrique est brisé par une interrogation, et il se renouvelle ainsi plusieurs fois dans le cours d’un poème, donnant une impression de violente originalité rythmique, à laquelle l’attention du lecteur est perpétuellement enchaînée, et par laquelle elle est irrésistiblement émue. […] Paolo Savj-Lopez publie dans la même collection quelques études de lyrique ancienne, sous le titre Trovatori e Poeti.
Tant de sincérité désarme chez un débutant transalpin, et on hésite à prévenir celui qui s’introduit ainsi dans l’art lyrique d’abandonner au seuil toute espérance d’avoir quelque jour du talent. […] Poesia était très mêlée : il y avait là du bon et du mauvais, du magnifique et du médiocre, de l’extraordinaire et du vieux, mais elle eut son rôle important dans l’évolution de notre lyrique. […] Aldo Palazzeschi est le seul, dans la phalange innombrable des fabricants de vers, qui possède une sensibilité lyrique tout à fait personnelle qui le distingue de tout le monde. […] Il semble, d’une façon générale, que les artistes lyriques étrangers jouent avec plus de naturel que les nôtres. […] De la scène lyrique Quinault n’est plus le roi.
Après tant de neurasthénies intellectuelles et morales, qu’ils soient les bienvenus ces lyriques assagis, néo-romantiques, si vous le voulez, mais romantiques à la façon d’Hugo, pleins de santé et qui nous restituent la forme populaire du classicisme latin. […] Louis Payen, poète lyrique, organise des récitations poétiques hebdomadaires, et M. […] Le romantisme qui fut, avant qu’une refonte des genres littéraires, le triomphe de l’émotivité lyrique et l’expansion de l’individualisme contemporain, le romantisme a régénéré le classicisme. […] Théâtre Sarah-Bernhardt : Siberia, drame lyrique en trois actes de MM. […] Mais quoiqu’elle soit d’un beau mouvement lyrique et qu’elle contienne quelques beaux vers, elle est certainement inférieure à celle de Lamartine.
Et il n’y a dans mon jugement, quoique très franc, d’une franchise démodée, aucune pensée irrespectueuse pour notre grand écrivain : je trouve qu’après tout il faut lire ce petit recueil de vers lyriques ; ça ne pourra que faire aimer davantage les romans de M. […] Il a ce goût naturel de la mesure, du modus in rebus, qui est absolument rare aujourd’hui ; et sa lyrique se tient à l’écart des raffinements exagérés aussi bien que des platitudes inesthétiques. […] Mais cette composition régulière et ce style lyrique conviennent-ils à des personnages aussi complexes que ceux de la Ville morte ? […] Dans l’Enfant de Volupté, comme dans l’Intrus et le Triomphe de la Mort, M. d’Annunzio excelle à rendre le charme des fruits et des fleurs, la volupté des saveurs et des parfums : et il y a dans la Ville morte quelques couplets lyriques sur les oranges, les myrtes, et aussi sur l’eau, qui sont des poèmes exquis. […] Opéra-Comique : La Vie de Bohème, drame lyrique de MM.
Ce livre d’un octogénaire à la veille de la mort est touchant par la fraîcheur, sinon par la profondeur, de la volonté lyrique qui l’anime. […] Deux thèmes reviennent souvent, chez les uns et chez les autres, admirablement asservis à l’élan lyrique, deux thèmes d’énergie, l’un charnel et l’autre pratique : la vulve et le moteur. […] Et l’énergie lyrique de ces poètes est telle que leurs poèmes sont énergiques et entraînants, et que MM. […] On sait que la vigueur et l’élan de ces « poèmes lyriques » signalèrent le jeune poète à la double attention, admirative ou gouailleuse, de ses contemporains. […] L’autre est celle, néoclassique, qui revoit la vie comme la tradition lyrique le veut.
Mais le pathos de M. d’Annunzio étant surtout et particulièrement « esthétique », le rayonnement de son art fut certes plus beau et plus fécond, en un mot plus lyrique que celui de son maître. […] Et le poète nouveau chante aussi pour deux peuples l’éternité de leur identité lyrique. […] Elle est lyrique et belle. […] Elle ne sépare pas deux esthétiques, mais deux expressions lyriques et, encore plus, deux noms. […] Leurs discussions sont plutôt des attitudes journalistiques, que des orientations lyriques.
Nous revenons à cette poésie en quelque sorte, ou civique, qu’affectionnaient les grands lyriques de l’antiquité.
Les préoccupations politiques semblent assoupies dans les douces angoisses de l’homme qui oublie le rôle qu’il jouait devant les hommes, et avec un étonnement tendrement lyrique se retrouve devant la nature, et devant les sentiments simples, les fantaisies géorgiques et sentimentales que la nature cache avec une indulgente et éternelle jalousie. […] L’écrivain ne cède pas à l’émotion d’un fait de la vie, observé ou imaginé, mais il est ému originairement, par une vision de la vie, c’est-à-dire par une généralisation lyrique d’un complexe de faits.
pas beaucoup — la torpeur où s’enlise aisément chez nous la routine des pseudo-fonctionnaires que notre première scène lyrique hospitalise. […] Je me suis toujours émerveillé, je l’avoue, que maintes de nos vedettes lyriques parisiennes, lorsqu’elles se risquent hors de nos murs, ne soient point arrosées de pommes cuites. […] Après dix-neuf ans d’attente, qui oserait contester, sinon le capital même, au moins une rente correspondante, aux héritiers d’un auteur qui a fait gagner des millions à nos scènes lyriques et à nos éditeurs de musique ? […] Je dois m’abstenir — et je le regrette — de juger mon dernier recueil lyrique (Opéra Prima. 1914-1916. […] Arturo Onofri, dont l’évolution vers la poésie nouvelle a été suivie avec une sympathie attentive, vient de réunir dans Orchestrine la fleur de ses poèmes lyriques en prose.
Orvieto de passer tour à tour de l’art à la philosophie la plus abstruse, je le préfère dans son Velo di Maya, un recueil de vers lyriques dont plusieurs pièces sont absolument charmantes. […] Tous ceux qui se promènent dans les Musées ont pu faire de telles observations : jamais un visiteur de hasard ne prononça un mot qui trahisse une sensation d’art ; ce qui chatouille ce brave homme ou cette jeune fille, c’est l’anecdote, c’est ce geste maternel ou amoureux, cette belle robe, ce beau cri de bravoure que profère dans la fumée l’homme à panache ; dans les poèmes, c’est l’anecdote encore et le sentiment : la poésie qui n’est pas lyrique, qui conte des histoires, est la seule qui ait jamais été populaire en aucun pays. […] Théâtre lyrique de la Renaissance : La Bohème, comédie lyrique en quatre actes, poème et musique de R.
Guido Verona, dans un élégant recueil édité par Poesia, Bianco Amore, reprend en vers blancs la tradition des conteurs lyriques italiens. […] Par les artifices d’une présentation magique, les dramaturges exaltent les protagonistes de leurs fictions ; les lyriques purs les isolent de leur milieu. […] Mais ce sont des erreurs exceptionnelles, et, si l’on omet le seul Keats, nul poète n’a été, en Angleterre, plus limpidement, plus continûment lyrique que Rossetti. […] Le « moi lyrique » souffrant et accablé, et cependant révolté, n’est plus semblable à la pierre, il est la pierre. […] Massimo Bontempelli n’a pas la même puissance d’abstraction lyrique.
La Sotie de Bridoye, qui, sous une forme très lyrique, offre un mélange de farces rabelaisiennes, sera créée par M. […] Nos élans les plus lyriques, nos analyses les plus délicates sont d’un ordre tout à fait général. […] Un beau pâtre assis sur un roc, le visage imberbe et demi-féminin, la chevelure au vent, le front couronné de lauriers, des yeux extraordinairement larges, abîmes où semble se résorber toute la vie ; l’attitude nonchalante, et lyrique pourtant, d’un bel animal humain, à peine vêtu ; on devine un corps d’androgyne ; de la main gauche il appuie à son genou une flûte de Pan, l’autre main s’étoile à la ceinture.
Cette passion fit de lui, dans le genre pastoral qu’il innova, l’un des lyriques les plus exaltés de tous les temps.
Pour commencer par de justes compliments, il convient de reconnaître et proclamer que les artistes lyriques italiens jouent incomparablement mieux que les nôtres, surtout que ceux qu’on trouve à l’Opéra, et on est bien obligé d’accorder que le même aveu s’impose à l’égard de la plupart de nos visiteurs. […] Déjà, au mois de septembre prochain, la troupe de l’Opéra-Comique se fera entendre au théâtre Lyrique de Milan et au Costanzi de Rome. […] Mais, si on doit avouer toute la vérité, les seules pages inspirées par la guerre à un écrivain italien qui ne seront pas oubliées de si tôt, car leur valeur n’est pas simplement occasionnelle et nationale, mais, dans le plus large sens, lyrique et humaine, sont celles que nous a laissées Renato Serra, un des premiers et des meilleurs qui furent tués à l’ennemi. […] Il a publié aussi un curieux album de Rarefazioni (Milano, Poesia) qui sont des images lyriques en prose entremêlées avec des images naïves dessinées par le poète lui-même : ils n’ont aucune relation, malgré les apparences, avec les « mots en liberté ». […] Ardengo Soffici Parmi les écrivains d’avant-garde qui travaillent en dehors des écoles, il faut placer au premier plan Ardengo Soffici, qui a donné dernièrement son chef-d’œuvre : un album de « simultanéités » et de « chimismes » lyriques.
Elle contient l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumière vers lequel convergent, en effort idéal, les aspirations les plus nobles de notre jeunesse, qui de Paris crée avec ardeur sa fédération intellectuelle méditerranéenne pour reprendre sa conscience millénaire de domination, et résister au nom de cette nouvelle conscience aux impositions présentes du Nord, et à celles immanentes de l’Orient, slave ou mongol.
Je répétai mille et cent mille fois les imaginations les plus tendres, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’une lumière connue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’émotion et je finis par me compromettre aux yeux de tout le monde en engageant solennellement ma foi à une jeune fille que ma comédie amoureuse n’avait que trop émue.
Voici la conclusion : « À observer ces différents ouvrages, on remarque bien clairement une confusion entre la poésie lyrique et la poésie dramatique, comme si l’on tentait d’employer dans un art les moyens d’un autre.
Il y est question des « Décadents, dont le pontife est Paul Verlaine et qui cherchent dans l’art le spasme du plaisir physique », et l’auteur se demande « s’il est possible que l’imagination lyrique de notre génération ne se trouve que sur les lèvres léporines et dans les yeux louches de Verlaine, ce grand maigre qui promène tous les soirs au Luxembourg sa personne infirme, ou dans les lunettes mystérieuses et dans la barbe inculte de Mallarmé ?
Théâtre national de l’Opéra : Paillasses, drame lyrique de M. […] Le « drame lyrique » de M Leoncavallo a été monté avec une sollicitude extrême à l’endroit de la susceptibilité des spectateurs.
Les pensionnaires de nos scènes lyriques subventionnées ne pourraient que tirer profit à ne pas en manquer une seule. […] L’Amérique aussi, à travers le collectivisme lyrique de Walt Whitman, a touché quelques cœurs de la Péninsule. […] Les milieux littéraires contemporains : Il Regno, Leonardo, La Voce, Lacerba, Poesia, Liriche De tous les centres lyriques ou simplement littéraires dont il nous a été donné de nous occuper ici, il en est qui ont assisté à la dispersion de leurs éléments, à l’absorption de ceux-ci par le néant ou par un parti plus large et d’action directe ; d’autres résistent et persistent ; d’autres évoluent et se maintiennent, stériles ou féconds, sur leurs positions acquises. […] Au contraire de celles-ci, elle ne détermina aucun mouvement dans la pensée et dans l’expression lyrique du monde.
Et d’abord ; il est difficile, dans les circonstances actuelles, de ne pas noter — pour ce qui est de l’Italie — que, si, sur le domaine de l’art dramatique, on constate un louable effort pour se hausser à la grandeur des temps (et en font foi ici les œuvres, entre autres, de Sem Benelli, de Tumiati, de Bracco, de Niccodemi), il ne semble malheureusement pas qu’il en soit de même sur celui de l’art lyrique. Sera-t-il besoin de rappeler qu’à des époques dont le caractère était loin d’égaler en splendeur tragique la nôtre, les scènes lyriques italiennes retentissaient des puissantes inspirations de Rossini, que l’on y chantait les chœurs de la Norma, des Horaces et Curiaces de Mercadante, les duos des Puritains et de Marin Faliero, ce doge de Venise décapité en 1355, sans parler du cycle entier de Verdi, de Nabucco à Attila, à Macbeth, à la Bataille de Legnano ? […] Marinetti, qui se tait depuis quelque temps, nous donne aussi, comme Govoni, les plus belles pages de son œuvre lyrique et une nouvelle collection des anciens manifestes futuristes.
Ceccardi, au vagabondage près, est un poète de premier ordre ; on ne sait jamais où il peut se trouver, où il a arrêté sa marche, mais on rencontre souvent sa signature dans les journaux sous une lyrique étincelante.
L’auteur place la scène dans un milieu d’artistes lyriques, de musiciens, d’imprésarios, de critiques, de journalistes, qu’il doit connaître à ravir ; il nous semble revoir et entendre bon nombre de ces artistes, vrais et faux, qui pullulent à Milan, où plus qu’ailleurs en Italie l’art du bel canto a ses exploiteurs, ses parasites, ses imbroglioni et ses disciples sérieux et passionnés. […] Brisset en effet a soin de rejeter en notes toutes les expressions vraiment poétiques et savoureuses, tout ce qui constitue l’expression lyrique.
Antonio Beltramelli interrompt pour quelque temps la publication de ses Nouvelles ou de ses Poèmes lyriques des Romagnes ; il écrit avec tout son grand amour du sol un très beau livre, très riche d’intéressantes illustrations des lagunes et des bouches du Po : Da Comacchio ad Argenta. […] Marinetti qui n’est qu’une énumération lyrique de littérateurs italiens, écrit quelques lignes justes sur G.