On vit un journal prendre le parti de l’Autriche et revirer 24 heures après en s’apercevant qu’il s’était mépris sur les opinions de ses directeurs de conscience. […] Mais cette conscience claire de la vanité des choses humaines ne peut exister chez ceux qui sont engagés dans la lutte. […] Gargano, tous ces gens qui partent en guerre ne savent pourquoi et demandent que le philosophe les justifie à leurs propres yeux et leur fournisse la conscience qui leur manque ! […] Dans les parties du Trentin et du Frioul que les troupes italiennes ont occupées, la conscience nationale des habitants est des plus nébuleuses. […] Il a cru pouvoir parler et agir en maître, ourdir des intrigues, créer des pièges, renverser un ministère hostile à ses louches desseins, séduire certaines consciences par des millions et dominer l’opinion publique.
On fait coïncider cette révolte avec le réveil de la conscience italienne et les victoires de ses chauffeurs dans quelques raids internationaux. Les maisons d’automobiles accentuent ou excitent le réveil de la conscience artistique nationale, paraît-il. […] Elles traversent les villes, réveillant les échos joyeux, les échos du réveil de la conscience nationale, les trompettes du Jugement dernier de l’Italie qui veut sa place au soleil de l’art contemporain ! […] Elle contient l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumière vers lequel convergent, en effort idéal, les aspirations les plus nobles de notre jeunesse, qui de Paris crée avec ardeur sa fédération intellectuelle méditerranéenne pour reprendre sa conscience millénaire de domination, et résister au nom de cette nouvelle conscience aux impositions présentes du Nord, et à celles immanentes de l’Orient, slave ou mongol. […] Les deux protagonistes italiennes ont la possibilité de travailler, elles se réalisent en travaillant, et plus que des femmes fortes elles sont des consciences sûres parce qu’audacieuses.
Il avait conscience, probablement, que le Pape aurait dû être un des protagonistes de ce drame et il ne se sentait pas de taille. […] Elle ne l’enlève pas à sa condamnation désespérée ; elle ne lui fait pas une nouvelle conscience. […] C’est un homme tourmenté qui se connaît très bien et qui a la conscience de l’acuité de son introspection : sa poésie est trempée dans l’abstraction philosophique et psychologique. […] Le drame de conscience d’abord : la guerre éclate, l’Italie vit dans l’angoisse. […] Ce qu’il veut de nous, on le comprend par le cœur qu’il nous a fait, par la conscience qu’il nous a donnée, par le milieu où il nous a placés.
En fait, d’un côté, la science, qui à cette heure n’est plus le privilège d’un petit nombre, mais devient chaque jour plus accessible à tous, a ébranlé les bases de l’idée religieuse, prouvant l’absurdité du dogme et son antinomie avec l’expérience positive ; d’un autre côté, l’éthique tend à se détacher complètement de toute enveloppe religieuse qui, le plus souvent, soit par des folies ascétiques, soit par un stupide ritualisme, devient l’anesthésique de la conscience, et renforce des préjugés et des tendances contraires aux instincts mêmes et aux besoins naturels de l’homme. […] Le mouvement est en synthèse. — Il y a aussi réaction contre un formulaire imbécile et dépourvu de valeur, et une renaissance idéaliste : nous demandons, de par la conscience moderne, la décadence d’une institution qui nous répugne, incapable de satisfaire au besoin de certitude et de repos qui nous angoisse.
L’autorité ecclésiastique reste encore ferme et inébranlable avec toute la hiérarchie médiévale, qui pèse lourdement sur la conscience humaine, en voulant se conserver comme théocratie en dehors des lois communes, et qui, comme un polype monstrueux, envahit la vie dans toutes ses manifestations actives : politique, économie sociale, enseignement. […] Il faudra leur donner la conscience des autres devoirs, très nombreux et très compliqués, qu’ils doivent accomplir pour que la société fonctionne bien.
Aldo de Rinaldis publie dans son livre la Conscience de l’Art une longue variation idéologique et méthodique d’un thème de Hello : « La Critique est la conscience de l’Art. » M. de Rinaldis pose tout d’abord, et résout en la posant, la question qui sépare stérilement en deux camps la critique contemporaine en creusant un inutile fossé entre la critique esthétique et la critique historique. […] L’ignorance de la « conscience de l’Art », l’indifférence même devant la recherche de cette conscience, que seuls des esprits très synthétiques et volontairement généralisateurs peuvent entrevoir, est vraiment à la base de toute la critique de notre temps, et non seulement dans le domaine des Arts plastiques. […] Cependant, il a le sentiment profond des forces actives de l’époque et des époques qui se nouent dans l’homme de génie, en rythment la conscience et s’expriment par lui en beauté fixe, en harmonie durable. […] La critique nouvelle, toute la critique, se basera essentiellement sans doute sur une vision précise et vaste à la fois de la conscience de l’Art. […] Mais le secret de leur force réside surtout dans l’habileté avec laquelle ils se concilièrent la sympathie générale et endormirent la conscience populaire.
Ils oublièrent toute l’exaltation des forces primordiales et universelles, symbolisées dans leur œuvre, pour parler, pour agir et pour mourir au nom de leur propre conscience d’éphémères. […] Il crut ainsi conquérir sa conscience. […] On ne peut pas croire à la folie subite d’un être habitué à certains coups, qui médite et accomplit son acte de renoncement en toute conscience. […] À l’hypothèse de Wallace, du grand évolutionniste, s’est opposée et s’oppose de plus en plus à notre conscience des relativités. […] C’est dans la région qui s’étend des Alpes aux confins des anciennes provinces pontificales, qu’il a multiplié ses groupements, relevé des consciences, éduqué les foules.
Il voulait donner à l’Italie une conscience nationale nouvelle, solide et féconde. Puisque la péninsule avait renouvelé le sens de sa vie, en réunissant ses États dans une seule nation, il fallait réveiller en elle la conscience, encore assez vague, de cette unité, par un culte de patrie, supérieur à toutes les politiques éphémères : un culte national, capable de planer sur l’âme même de la nation, loin de toute possible atteinte des inévitables transformations des esprits et des gouvernements. […] Dans la formation inéluctable de fédérations humaines, dont aucun de nos plus intuitifs politiciens ne peut encore avoir conscience, et parce que les mutations et les combinaisons de l’âme profonde des races précèdent toujours les mutations et les combinaisons politiques, la race méditerranéenne se redresse avec orgueil.
On ne peut pas nier une exquise conscience d’artiste à M. […] Il avait rencontré un grand génie, Giuseppe Verdi, il en fut l’ami le plus intime et le plus dévoué : pour lui il composa les libretti de l’Othello et du Falstaff, chefs-d’œuvre dans leur genre ; et à l’étranger, par une de ces bizarreries qui semblent veiller à la carrière de cet artiste, on s’habitua vite à le considérer tout bonnement comme un excellent librettiste : même en France, à la mort de Giuseppe Verdi, lorsqu’il fallut nommer son successeur à l’Institut, on fut quelque temps embarrassé : et le nom qu’on vient de choisir, en apaisant la conscience des membres de l’Institut, n’a pas rencontré toutefois l’approbation des artistes en Italie. […] Mais en lisant ce roman, on irait qu’il faut se faire un cas de conscience de chacune de nos occupations quotidiennes et déranger le bon Dieu pour qu’il nous assiste à chaque pas et nous accompagne dans tous les coins où nos plaisirs et nos affaires nous traînent. […] Mais le tas de préjugés qui est au fond de toute conscience catholique fait de Marco Cybo un lutteur acharné et opiniâtre contre cet amour, tandis que la petite princesse Brancovenu non seulement se plaît à aimer, mais elle sait étaler précocement une science de séduction exquise.
C’est au cours et surtout vers la fin du xvie siècle que la sensibilité prit nettement conscience de l’harmonie. […] Nous choisirons comme terme de comparaison les Novelle della Pescara, où les emprunts faits à Maupassant sont particulièrement nombreux ; ce livre pose précisément une question de milieu assez piquante : il nous est donné comme une sorte de chronique locale du pays où l’auteur a recueilli ses premières impressions ; c’est à Pescara, dans la province de Chieti, au bord de l’Adriatique, qu’il a vécu ses années de jeunesse ; c’est à ce sol qu’il tient par ses ancêtres, par la formation de sa conscience et de son imagination, c’est à lui qu’il revient, avec la nostalgie des premiers souvenirs, à travers son culte d’artiste voué à la nature. […] Page 164, un trait faux : « Si violente que fût son irritation contre Markward (la principale créature de l’Empire en Italie), Innocent III avait conscience que la guerre n’était pas précisément le fait d’un chef de religion. » On sent que de tels papes, à une telle époque, n’avaient point de ces scrupules. […] Nous savons par eux qu’ils ont vécu, aimé, souffert comme nous, que les mêmes sentiments, les mêmes passions les agitaient, que leurs œuvres sont d’accord avec eux et leur temps, dont ils étaient les témoins et la conscience… « Où Vinci, Michel-Ange avaient-ils acquis la possession de cette merveilleuse intelligence, si ce n’est en croyant, tout enfants encore, qu’ils ne s’instruisaient que dans leur art. […] Il fallait donner à une foule sans nom et sans conscience la discipline inflexible d’une esthétique nouvelle faite d’après les normes éternelles de la Beauté, étudiée dans les chefs-d’œuvre des hommes et surprise dans l’émotion personnelle devant la nature.
Il y faut apporter autant d’intelligence que de conscience. […] Gachot ne sont pas moins utiles quand elles atteignent ce degré de conscience, car elles peuvent, dans la suite, servir de base solide à des études de détail. […] — Un front sans cornes vaut mieux qu’une conscience sans tache, disait-elle. […] Je n’avais plus ni pensées, ni conscience, ni remords. […] La conscience de Fogazzaro était tourmentée par son aspiration vers un renouveau de l’Église.
À peine quelques voix s’élevèrent-elles faiblement ; la plupart des gens qui avaient conscience de l’injustice que l’on commettait crurent prudent de se taire. […] C’était la révélation soudaine et terrifiante de la puissance du peuple prenant conscience de lui-même : il lui suffisait de cesser le travail pour que la vie de la société entière fût paralysée, et il venait de s’en rendre compte. […] L’Italie chercha, dès lors, non la conscience de sa force neuve, mais le but nouveau qu’elle devait proposer au courage des générations suivantes. […] Voici donc un premier élément d’intérêt qui lui échappe, et il a dû en avoir conscience. […] Que ces gens aient pu commettre impunément leurs irrégularités en plein jour, ne parle certes point en faveur de l’élévation de la conscience publique en Italie et je ne conçois pas comment le sieur « Giuseppe Fiorentino » vante cela comme une supériorité de sa nation.
J’y reviendrai donc aujourd’hui très brièvement pour signaler parmi les études publiées en français par Cœnobium, durant la troisième année de sa carrière spéculative, le Christianisme progressif et la conscience moderne, de M. […] Il semble évidemment impossible que le musicien n’ait eu conscience du formidable essor de son génie dans ces deux ouvrages. […] Tout explorateur perdu dans l’inconnu, qui par sa seule présence cesse d’être tel, est l’individu d’une race, et il a la conscience d’en porter en lui la vie très ancienne et toute la gloire. […] Gabriel Faure a repris et modifié certaines de ses impressions de naguère, — ce qui était d’ailleurs son droit et le fait d’une conscience scrupuleuse — mais d’autre part a reproduit, inséré, — sans crier gare — dans son nouveau texte jusqu’à des chapitres entiers du précédent volume. […] Lui-même semble s’y plaire, s’enivrer presque de l’isolement où sa personnalité devient plus forte, se purifie, acquiert la conscience d’elle-même.
Passés les moments de grand enthousiasme, on dut préparer minutieusement les corps et les consciences à un choc terrible dont il était difficile de prévoir la durée. […] Cette guerre devra élargir la mentalité des gouvernants et leur donner une conscience plus haute des intérêts généraux de la nation. […] Voyant son territoire envahi, le peuple italien a réagi comme tous les peuples qui ont une forte conscience nationale. […] Les socialistes « officiels » avaient violemment pris à partie le ministre Bissolati, coupable d’avoir déclaré publiquement qu’il combattrait sans pitié les « empoisonneurs de la conscience populaire ». […] Or, dès les premiers communiqués de Cadorna annonçant l’invasion, il y a eu dans l’opinion publique la même conscience du danger que dans la presse ; — et le même calme.
Cependant l’œuvre de paix s’accomplira par le libre jeu des consciences. […] Pour la paix des esprits, pour celle de sa pure conscience, il renonça à la gloire de sa pensée, il accepta de n’être, devant la postérité, qu’un peintre. […] Pour Flechsig, toute la région frontale correspondrait aux associations les plus élevées,aux sentiments de la personnalité, de la conscience de soi, du self control, et à la zone préfrontale surtout ressortirait l’action volontaire. […] C’est là le fond de notre doctrine humaniste, de notre conscience de précurseurs. […] Par ces deux dogmes, que la conscience moderne accepte, enfin, après les avoir nouvellement découverts, M.
Parce que, étant donné et non concédé qu’une évolution profonde est en train de s’opérer dans le sentiment religieux nous qui en serons les sujets et les instruments, nous ne pourrons pas en avoir conscience.
Que le spectateur doit avoir la conscience de se trouver devant une œuvre de poésie, et non devant une réalité empirique, et qu’il est d’autant plus noble qu’il est plus apte à concevoir le poème comme poème ?
Après l’exaltation presque exclusivement politique de l’œuvre de Carducci, où la conscience nationale, dans la platitude générale, retrouvait quelques rythmes de fierté et une langue renouvelée ; après les affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’Annunzio, où la langue devenait précieuse et incomparable œuvre de virtuose ; après les douceurs lunaires et potagères de la poésie de Pascoli, souvent toutefois très belles, les jeunes demandent à l’art d’autres émotions, d’autres réalisations, d’autres fécondations.
Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les Fêtes, le Carnaval, la Villégiature » ; « les Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et gazetier ; le chapitre sur la musique, le chapitre sur la peinture ; les trois chapitres sur le théâtre vénitien : le premier nous décrivant l’ancien théâtre à masques, la Commedia dell’arte ; le deuxième étudiant la comédie plus large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie italienne des Truffaldins et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se dissolvent à l’air nouveau », et du peuple, « admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ».
Auriez-vous donc conscience que vous étranglez cette pauvre Muse ?
Giosuè Carducci a depuis longtemps, du reste, conscience de sa valeur.
Mais Edoarda, peu à peu, sans en avoir conscience, finit par se créer un monde fantomatique, où la figure idéale d’Henri Kronberg domine : c’est son amour rêveur, son Amour de songe qui la possède toute. […] Nous ne voudrions étudier ici que la période et les œuvres les plus significatives de son existence ; les œuvres où sa personnalité s’affirme avec le plus d’éclat et le plus complètement, à une période où, définitivement maître de sa manière — une manière, rappelons-le après M. de la Sizeranne, toute nouvelle, à lui toute spéciale, nullement impressionniste, mais alliant tout l’acquis des recherches impressionnistes à une fermeté du dessin, une netteté des contours et une conscience du détail dignes des vieux Maîtres — il peut enfin développer sa pensée totale dans des formes de son invention, auxquelles les particuliers éclairages des étés et des hivers alpestres prêteront une atmosphère nouvelle, dont seuls quelques rares peintres suisses, Auguste-Henry Berthoud notoirement, eurent, avant Segantini, une à peine juste aperception, du reste non sans mérite, eu égard surtout au milieu. […] Et ce point exact où le péché s’embranche, il le découvre dans le moment où la femme prend pour elle-même conscience de sa beauté.
Et cette Étude du Musée des Offices, où est toute la conscience de Théodore Rousseau, et cette autre de la collection Albertine, où il y a une si curieuse recherche des contours et de leur tonalité. […] Mais Lombroso n’a pas la moindre conscience de son propre ridicule : il a réédité cette expérience sous différentes formes, il l’a resservie récemment encore (à propos de l’écriture des criminels) dans son petit manuel de graphologie, fidèle en cela à son habitude de grossir ses livres nouveaux en y reproduisant textuellement d’amples fragments de ses anciens livres. […] Orphée, reculant de quelques pas, ne semblait pas avoir conscience du danger. […] » On a vu comme un crime de lèse-justice peut soulever les consciences, dans l’univers.
Piérard se fait l’écho d’une de ces légendes qui ne satisfont que les esprits doués de plus d’imagination que de réflexion et servent à couvrir les responsabilités multiples des gens, toujours si nombreux, dont la conscience et les capacités ne sont pas à la hauteur des tâches qui leur ont été dévolues. […] Je défends la cause que je crois juste et je supporte les conséquences de mon attitude : les plus légères sont de m’exposer aux calomnies et aux insinuations des gens dont la guerre a obscurci la conscience. […] Mais on n’a pas le droit non plus, quand on n’est qu’un simple pékin, d’insinuer le trouble et le doute dans la conscience des peuples victimes de la sauvage agression allemande. […] L’avenir de l’Angleterre est encore dans ses caractéristiques traditionnelles et dans son individualisme : l’habitude de chacun de compter sur soi, de se gouverner lui-même, de fortifier sa volonté, de cultiver le sentiment de l’honneur et le loyalisme, de vibrer avec les forces de la nature, de chercher dans les mystères de la personnalité les énergies qui y sommeillent dans l’indolence, de cultiver la conscience et le sentiment du devoir, d’exciter le self-control et le sens de la responsabilité.
Vous l’adoriez, vous vous seriez jeté au feu pour loi, vous flattiez sa folie pour le rendre heureux, mais vous étiez plein de respect et de vénération pour ce vieillard par lequel vous aviez conscience d’être aimé comme un fils et pour lequel vous n’avez jamais eu un geste de moquerie, causé par sa crédulité. […] Pour chacun, c’est sa propre vision la seule réelle… Ni Lina, ni moi, ne possédions plus l’exacte conscience de ce qui nous entourait. […] Et j’eus soudain conscience de la réalité : je me précipitai à bas du lit. […] Peu à peu, je reprenais conscience, ma pensée se dépouillait de l’ombre ; la vie me ressaisissait. […] La Cronaca Bizantina, fondée par l’éditeur infortuné Angelo Sommaruga en 1881, malgré son titre sceptique, qui s’avouait vain et « byzantin », fut dès ses débuts un organe de combats véhéments, un de ces organes irrespectueux, incendiaires, insoumis, destructeurs, où l’orgueil libre d’une génération essaie sa force, aiguise ses armes, acquiert la conscience de sa valeur ou se laisse imposer celle de sa non-valeur.
Mais le Temps n’est qu’une des illusions de la conscience, et, sans les précautions que nous prenons pour le mesurer, il passerait toujours identique à lui-même, comme un fleuve ironique.
Ses ennemis eurent-ils pleine conscience de la situation, virent-ils clairement le péril que courait Savonarole, reconnurent-ils le moyen de ruiner sûrement son pouvoir ? […] Toute la région mystique de son âme était trouble, ténébreuse, le regard de sa conscience n’y pouvait pénétrer ; cet esprit, ordinairement si net, si résolu, était vague et chancelant dès qu’il était question du caractère merveilleux, miraculeux de sa mission.
Ils furent ainsi deux maîtres vénérés de l’énergie nationale, deux paradigmes parfaits de la nouvelle conscience nationale : géniale, cultivée, enthousiaste et pure. […] Ce tempérament de penseur est celui que nous retrouvons dans ce poème : Un fils des temps, où la vie d’un homme, depuis son enfance, se détache de l’ombre commune de tous les êtres, monte de l’inconscience vers une parfaite conscience, qui s’exhale dans la leur comme le parfum de l’encens s’exhale dans le feu. Le poème est le cycle d’une vie, vie devenue parfaite, dès que l’homme sait suivre son âme dans ses angoisses, sait s’envelopper dans leurs flammes comme dans un voile qui en le purifiant augmente sa force et la conscience de sa force.
» Je crois pas qu’il soit nécessaire de vous recommander de faire bon usage de ces sommes, vous scavez mieux que moi que vous êtes obligé en l’honneur et en conscience d’avoir une attention particulière à la distribution que vous en feriez suivant l’état que Sa Majesté en a fait.
* Aurora resta sans conscience, couchée en travers du lit, les bras inertes pesant sur l’oreiller : puis, tout à coup, elle se dressa : « Wellseley m’aime, je l’aime aussi, se dit-elle ; je me vengerai ! […] Les cinquante planches en couleurs d’après les aquarelles de l’auteur sont des documents de premier ordre et de plus font connaître que le talent de l’auteur acquiert d’année en année plus de hardiesse et de conscience.