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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

« L’art de la grammaire, cette inaltérable conformité de manière de parler, est réglé d’un commun accord et n’est soumis à l’arbitraire de personne. La langue d’oil l’emporte ; pour sa facilité, elle peut revendiquer tout ce qui a été traduit et Arturi regis pulcherrimæ ambages ; la langue d’oc, plus parfaite et plus douce comme vulgaire éloquent ; la langue de si s’appuye davantage sur la grammaire commune. […] En effet, cette grammaire est commune à la France et à l’Italie. […] L’idiome ne doit être employé que par les affiliés ; il ne convient pas au simple poète : les sujets au nombre de trois ne correspondent guère à la notion commune de la poésie « fiction de rhétorique mise en musique ». […] — À propos de l’Hymne à Satan de Carducci, il est intéressant de remarquer que Léopardi aussi voulut rallier la puissance du mal, celle qu’il appelait le laid pouvoir, qui, caché, règne pour le commun malheur, la considérant comme la synthèse du mouvement en général, et de l’intelligence humaine en particulier.

3. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

Ce n’est pas la première fois que les Allemands nous révèlent que le mot arrestation a pour eux un tout autre sens que pour le commun des mortels. […] Une idée pourtant est commune à tous, une idée nationale : tous veulent le bien de la patrie. […] Il a stigmatisé les gens qui, au lieu de prêter le concours de leur fortune au gouvernement qui défend leur patrie envahie, réservent leur argent pour des placements plus avantageux, escomptant ainsi la ruine commune pour accroître leurs richesses. […] Un pays fort, qui se trouve impliqué avec toutes ses ressources dans une lutte formidable, ne peut que tirer profit de ces discussions pondérées par lesquelles les gens vraiment compétents s’efforcent de porter leur contribution à l’œuvre commune. […] Plus que les circulaires ministérielles, la résistance directe des écrivains soutenus par le public contribue à la défense de libertés dont les dirigeants font trop aisément fi en se couvrant du prétexte du salut commun.

4. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Zoppis a des qualités littéraires non communes, mais je le prie de ne pas en abuser ; l’épouvantail de l’esthétisme a fait son temps et un artiste doit se garder d’interpréter la morale goitreuse des épiciers. […] Ils ne tentent rien au-delà de leur besogne marquée, n’empiètent jamais sur les droits acquis par le besoin, l’influence et des tas de procédés souterrains qui n’ont généralement rien de commun avec la véritable gloire. […] N’aurait il point été un politique hardi et un souverain fastueux, Laurent ne mériterait pas moins notre admiration, ne fût-ce que pour avoir compris, chose trop rare chez ceux qui gouvernent, que les Arts font partie de la patrie et qu’ils sont non seulement l’ornement d’une époque et la couronne d’un temps, mais participent à la vie commune d’un État. […] Probablement tous ont raison, nos auteurs : il n’y a rien de plus invraisemblable dans les types des uns que dans celui de l’autre, et il y a cela de commun aux premiers et au second que, évidemment, le fanatisme catholique porte à des excès blâmables où la foi n’a rien à voir. […] Il y a en Italie un drame d’un intérêt artistique peu commun qu’on ne peut pas jouer, faute de la permission de l’autorité politique.

5. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Le contraire d’exceptionnel est : vulgaire, commun, coutumier, ordinaire, normal. […] Avant, il court de ville en ville, de Maison en Maison, peignant ici, portraicturant là, se gîtant au hasard des guerres et des émois sanglants, au coin sûr où il pense ne recevoir trop de horions, se domestiquant avec cette passivité curieuse du temps, et rejetant son idéal, son rêve, bien au-delà des communes barrières. […] Ce soupçon n’était pour le monde que la façon consacrée par l’âge de formuler un jugement sur un homme ayant des pensées à lui seul, une indifférence hautaine, un mépris souverain des formes communes. […] Nerveuses, électrisées, défaillantes, toujours prises de quelque faiblesse inexplicable, elles semblent être sujettes aux états exceptionnels, sentir travailler dans l’atmosphère commune des puissances ignorées des autres, en devenir, pour ainsi dire, les réceptacles et les transmettre à nous par une chaîne d’influences secrètes. […] Barbiera, qui a pu voir plusieurs de ses portraits, nous affirme qu’elle n’avait rien de commun avec les inquiétantes héroïnes des vieux peintres lombards ; elle n’était pas même proprement jolie, mais ses traits étaient à la fois très nobles et très doux.

6. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

C’est en l’appliquant et en la propageant jusque parmi nos ennemis communs, que notre victoire sur eux sera complète et que notre défense sera à jamais assurée. […] Mais s’ils s’en différencient, s’ils s’arrachent à la condition commune, c’est, pourquoi est-ce ? c’est pour mieux lui porter secours, à la vie, pour mieux les sauver, ces êtres et ces choses de la condition commune. […] Les langues de racine commune entraînent des modes de voir et de juger communs. […] Histoire très commune, au fond, et sans complications de nobles aventures.

7. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Une autre fois, Casanova affirme qu’il est le premier Italien qui ait employé dans sa langue le mètre alexandrin, en traduisant le Rhadamiste de Crébillon ; Voltaire revendique ce privilège pour son ami Martelli ; mais Casanova lui prouve que les vers dits martelliani sont en réalité des vers de quatorze syllabes, sans rimes alternées, et qui n’ont rien de commun avec les alexandrins. […] On peut même dire que ce genre, plus agréable au commun des lecteurs, est cependant très inférieur au véritable Poème épique. […] La vision est d’une singulière beauté, car elle est dans l’abstraction pure, selon le principe absolu de l’Art digne de ce nom ; elle est en dehors de toutes les contingences de l’action commune, de toute grossièreté inutile et point esthétique des détails de la vie réelle ; elle évoque l’image byzantine et catholique de la naissance de Venise.

8. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Ainsi l’affabulation pourra surgir du chœur, comme chez les Grecs, c’est-à-dire de l’unanimité d’un groupe humain dans un but d’exaltation commune. […] Antonio Beltramelli sortent de leurs terres, se répandent dans les autres pays, affluent vers le cœur de la patrie commune, vers Rome. […] Le héros que Ghita a tant aimé, et qu’elle aime -et qu’elle aime encore, est fort commun. […] Ils font des séries de pièces, liées par une pensée commune où ils s’efforcent par l’ensemble de donner l’impression d’une chose très grande. […] Par un défaut d’origine, qu’il a en commun avec d’autres créatures de M. d’Annunzio, il est imprécis devant nos yeux, il n’est pas réellement dans notre esprit celui que son créateur déclare.

9. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Mais ce n’est pas une raison suffisante, car il est peut-être plus difficile d’établir l’union entre des pays qui ont des caractères communs, soit naturels soit acquis, qu’entre ceux qui ont des caractères très différents. […] Personne ne comprendra ce que cela a de commun avec la déroute de Caporetto, ni en quoi cela preuve que mon opinion sur les causes de cette déroute soit fausse. […] Le 4 septembre, il vient se mettre à la disposition de la Commune qui le nomme colonel. […] Mais celle-ci a été offerte à la commune de Rome par la ville de Tarente. […] … L’Italie et la France ne peuvent pas s’allier pour exploiter en commun la Méditerranée.

10. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même. […] Il voulut conduire un parti et il eut en commun avec celui-ci les faiblesses, les erreurs, les excès qui distinguent les factions populaires. […] Il ne s’agit pas de la virginité féminine ; sans doute, celle-ci est attrayante et mystérieuse, mais elle est désormais si commune, j’entends dans le roman, qu’il faut vraiment passer dans l’autre camp, chez l’autre sexe, pour trouver du nouveau. […] Corradini est tout là : une lutte d’âmes acharnée, presque sauvage, toujours extrêmement intéressante, étudiée avec une patience infinie et un art peu commun. […] Je ne crois pas beaucoup au type de l’homme criminel, imaginé par Lombroso ; cependant il y a certainement un caractère commun à tous les criminels, la stupidité.

11. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Chacun y était jaloux de sa liberté et rebelle à l’autorité d’un maître unique ; et cette identité de tendance entre les citoyens donne de l’unité à l’histoire de la Commune durant une longue période. […] Tous deux eurent la sagesse de préférer le pouvoir effectif à l’image du pouvoir ; ils ne se laissèrent pas fasciner, comme le commun des mortels, par un titre, par un mot. […] La valeur des titres du monte commune variait avec les fluctuations politiques et l’on jouait déjà à la hausse et à la baisse. […] L’artiste et l’ouvrier sont maintenant totalement séparés et si éloignés l’un de l’autre qu’une entente pour un travail commun serait impossible. […] L’organisation de la Commune émane désormais du Sénat.

12. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Ethnographiquement, les habitants des deux régions n’ont presque rien de commun. Ou bien, ce qui serait, dans cet ordre d’idées, commun à certaines régions françaises et au nord de l’Italie, serait aussi commun à ces mêmes régions et à telles provinces allemandes. […] La musique alors, par une sorte de série d’instantanés consécutifs, exprime indistinctement l’essence élémentaire, intrinsèque, de sentiments communs à tout être animé, et estompe les caractères. […] L’isolement entre le ciel et l’eau, loin des villes et des hommes, l’illusion de se détacher de tout, d’oublier tout, de ne plus voir et sentir qu’en soi, le silence des grands espaces vides, sont un commun remède que tous les deux ont voulu chercher contre l’abus de la jouissance et l’ébranlement des nerfs. […] Par exemple, voici deux types de francs maraudeurs, écumeurs des champs et des bois, tirant profit sans scrupule de la naïveté ou de la cupidité des paysans, toujours à l’affût d’une confiance ou d’une bêtise à exploiter. « Ciavolà » et « Il Ristabilito », qui sont les deux acteurs de la bouffonne aventure contée dans la Fattura, font songer par bien des traits à Mailloche et à Chicot que Maupassant a mis en scène dans la nouvelle intitulée : l’Âne (recueil de Miss Hariett, 1884) Au physique, ils présentent le même contraste, l’un grand, maigre et chauve, l’autre petit et rougeaud ; la physionomie de ces deux couples sympathiques offre bien des traits communs : G. 

13. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

L’homme qui pense risque donc infailliblement un conflit dès qu’il extériorise sa pensée, et devant l’inévitable attaque ne peut échapper à la géhenne commune qu’à la seule condition de trouver dans son orgueil un piédestal qui le mette assez haut pour dominer les foules. […] Mais il a cela de commun avec le Simoïs et le Scamandre ; ces grands noms qui voisinent avec lui dans l’œuvre d’Homère sont eux aussi des fleuves que l’on traverse sans s’en douter72. […] Une expression singulière, une « fleur de génie », peut s’épanouir de ce feuillage, solide sinon très touffu, que représentent les groupements où l’on peut remarquer les rythmes des tendances communes. […] René Bazin écrivait en 1894 : « L’État, les, provinces, les communes n’imposent pas la terre, ils la dépouillent. » Cela est resté vrai. […] Boccioni peintre un artiste extrêmement doué et d’une puissance de réalisation peu commune.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXX »

Cesarotti continue, mais son style tombe dans le commun… « L’Ardenza all’oposta chi é, che parlando irratamente a un ribaldo, mi suri i termini e s’arresti a cio che basta alla casa ? 

15. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Notre héros s’élève aussi sur la foule avec cette formidable volonté de domination commune à tous les tribuns, mais il s’élance surtout vers l’inconnu géographique et vers l’inconnu aérien, pour la conquête des espaces. […] Elle se dégage de quelques attitudes essentielles, de quelques « réactions » sentimentales communes à tous les peuples de la péninsule, d’une orientation, d’un modus vivendi passionnel, commun à tous au même titre que le « si » affirmatif du langage désigné par Dante comme marque totale des Italiens. […] Certaines villes ont vraiment le privilège de constituer un domaine à part dans le domaine commun de la vieille civilisation européenne. […] Ils sacrifient à la mode, si l’on entend par ce mot une disposition de penser et de sentir commune à toute une époque, mais ils y sacrifient à leur manière qui est la bonne, sans rien perdre de leurs qualités personnelles. […] L’Italie reste le « commun réservoir » de beauté.

16. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Mais les religieux les plus communs sont les frères de Saint-François, généralement dépenaillés et fort sales. […] Elle a quarante-huit ans, et est adorée d’un jeune Anglais de trente-huit ans qui, dit-on, n’est point un homme commun. […] Il est amoureux de sa dentellière, c’est dans l’ordre, et il fait des bêtises communes à tous les amoureux. […] N’a-t-il pas fixé dans la plus belle matière humaine les dons les moins communs ? […] Son sentiment est si ému, son évocation des âmes « communes » est si sereine et si tendrement souriante que ses poèmes s’imposent à notre sensibilité exaspérée, comme un apaisement irrésistible.

17. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Mais un jour Henri Kronberg revient en effet ; veuf, seul, repenti : et le choc immédiat entre cet homme réel, cet amour humain, et le fantôme et l’idylle cérébrale qu’Edoarda avait envisagés dans sa solitude, se produit irrémédiablement : celui qui est devant elle n’a rien de commun avec son rêve ; elle a aimé un homme qui n’existait pas, et aujourd’hui elle le repousse avec horreur, puisqu’il résume toute une désillusion, un passé de folies intellectuelles. […] Pica, la question de savoir si « oui ou non, il existe un style véritablement moderne, d’un caractère bien distinct et ayant un substratum commun dans les diverses productions et les divers pays », est encore prématurée. […] Voici aussi les Cosmopolites et les Nationalistes, les uns rêvant un patrimoine commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’inspiration ; les autres, qui croient que chaque peuple a ses nourritures esthétiques spéciales, désirent conserver leur physionomie et le génie de leur race, tout en s’essayant à de nouvelles réalisations artistiques. […] Nous sommes des frères qui, sans être ennemis, subissent, à leur insu, l’influence des mauvais souvenirs communs. […] Hans Sandreuter à Bâle et Veith à Vienne reprenaient la donnée commune.

18. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

On l’aime si on le comprend, et l’amour toujours s’extasie à mille points indifférents pour le commun. […] Une pareille énonciation semble pure, et cependant elle sera commune à Torquemada et à Marat ; elle présidera au massacre des Albigeois comme à ceux de l’Abbaye. […] Ce qui est commun à des civilisations si différentes sort des entrailles mêmes de l’espèce et il est scientifique de dire que ce que les hommes crurent, tous et toujours, est vrai, comme l’instinct des animaux. […] vraiment que le geste orgueilleux D’un peuple osant planter, d’une âme peu commune, Dans la mer, ses espoirs, sa patrie et ses dieux. […] Quelques-uns s’élevaient au-dessus du commun par la perfection de leurs travaux et par l’étendue de leurs connaissances.

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

On ne pourrait les traduire avec une réelle efficacité qu’en provençal, de même que le provençal peut être admirablement rendu en italien, car ces deux langues sont celles qui restent les plus étroitement attachées à leur origine commune. […] Lumachi, Florence Il y a deux jeunes écrivains, dont les noms sont liés par une analogie immédiate de la pensée, et par les tendances et le labeur communs.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

L’autorité ecclésiastique reste encore ferme et inébranlable avec toute la hiérarchie médiévale, qui pèse lourdement sur la conscience humaine, en voulant se conserver comme théocratie en dehors des lois communes, et qui, comme un polype monstrueux, envahit la vie dans toutes ses manifestations actives : politique, économie sociale, enseignement.

21. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

C’est une histoire commune qui ne vaut que par la qualité de l’héroïne, sur laquelle la suite de mon récit édifiera le lecteur. […] Effectivement, ces événements étaient assez communs. […] dit-il, navré de voir l’immense émotion qui l’exaltait se traduire par une phrase aussi commune. […] Le drame lui-même, pas plus que la musique, n’offre rien de commun avec la grossièreté niaise ou inepte « du vérisme » qui nous est venu d’Italie et qui ne lui vint pas des cieux. […] Regardons le nouveau d’Annunzio, plus commun, plus pratique, je dirais presque : commercial, que l’exil nous a montré et qui nous attire toujours comme un prodige.

22. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Giolitti, d’autre part, le bruit qui circula que l’ancien président du conseil reviendrait sous peu s’installer à Rome, parurent donner corps aux rumeurs répandues de la formation d’un gouvernement aux bases plus larges, où tous les partis seraient représentés, d’un ministère dit « national » qui, en réalité, n’aurait rien eu de commun avec le ministère « national » de France ou d’Angleterre. […] Il appartenait, comme Serra, à la Voce, dirigée par Prezzolini, revue qui groupait des tempéraments et des idées disparates hors des cadres des partis et des écoles, unis seulement dans un commun désir de liberté et de sincérité. […] Son programme est de résister à l’invasion allemande dans l’ordre spirituel comme dans l’ordre économique et politique, d’approfondir la tradition latine et de soutenir les nouvelles idées et les nouvelles directions des factions et des organisations communes aux nations latines. […] Il est certain qu’un tel idéal ne signifie pas grand chose si on lui prête un sens trop général, une acception commune : mais, pour M.  […] L’impérialisme méditerranéen, qui ne troublera d’ailleurs point le statu quo dans la Méditerranée occidentale, doit consacrer un jour les destinées politiques de l’Italie, et c’est à les réaliser promptement, ces destinées, que travaillent en commun soldats et politiques.

23. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Lombroso est certainement l’un des hommes les plus universellement connus qui soient aujourd’hui : aux yeux du commun des lecteurs, il passe pour un grand savant. […] Voici quelques mesures de police que tous les États pourraient, selon lui, prendre de commun accord contre les anarchistes : « La photographie générale de tous les adeptes de l’anarchie militante, l’obligation internationale de signaler les déplacements des personnages les plus dangereux, l’envoi aux manicômes de tous les épileptiques monomanes et mattoïdes atteints d’anarchisme — mesure beaucoup plus sérieuse qu’on ne le croirait au premier abord —, la séquestration perpétuelle des individus les plus dangereux, à peine ont-ils commis un grave délit de droit commun, autant que possible dans les îles lointaines de l’Océanie ; la démonstration sous forme populaire et anecdotique, répandue à des milliers d’exemplaires, de leurs absurdités, l’ordre de laisser les populations libres de manifester contre eux, même par la violence : créant ainsi une vraie légende anti-anarchiste populaire dans le milieu même qu’ils cherchent à séduire le plus21. » On voit que Lombroso mérite d’être mis au nombre des plus fermes soutiens de la société. […] Robert de Souza (la Revue de Paris, 1er août) pousse un cri d’alarme qui devra réunir dans une commune indignation et, surtout, dans une efficace protestation, tous les artistes du monde : Venise en danger ! […] Et il ajoutait avec un bien curieux pressentiment : “Partout où les influences politiques et diplomatiques des autres puissances se trouvent en collision, la France et la Russie paraissent une même nation, tant leurs intérêts sont nécessairement communs. […] M. d’Annunzio se plaint constamment d’être négligé par ses compatriotes ; il semble au contraire que l’Italie a été pour lui d’une indulgence peu commune ; qu’on se rappelle, par exemple, la campagne de 1896 contre ses plagiats indéniables et la manière large et généreuse dont il fut absous ; il n’aurait trouvé ni en France ni ailleurs un public plus confiant dans son génie.

24. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Raoul Brunel est doué d’une manière peu commune. […] Il leur accorde un regard hâtif et conclut : « Tel quel, le couvent de San Lazzaro apparaît comme un des exemples les plus significatifs du monde, parce qu’on y convainc d’une façon tangible qu’une nation, c’est le résultat d’une éducation commune. […] Cela est commun.

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Les autres, au contraire, les académiques, négligent l’accent individuel pour ne conserver que le caractère commun à tous les individus ; ils obtiennent rapidement un schéma qui leur permettra de supprimer toute observation ; ils établissent un code de ce qu’en leur jargon profanateur ils appellent la beauté, et qui n’est que la régularité, de ce qu’ils appellent le style et qui n’est qu’une mécanique stylisation, de ce qu’ils appellent l’art et qui n’est qu’un cliché.

26. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Nous allons voir, par l’examen minutieux que nous allons faire, et en prenant les dires mêmes de l’auteur, si son évasion doit être rangée dans la catégorie des exceptions, ou si, à chaque page, n’abondent pas les preuves qu’elle rentre dans celles appartenant à la loi commune. […] Ils lui nuisent ainsi dans l’opinion commune car cette hérédité artistique, qu’ils évoquent sans cesse, impose des comparaisons singulièrement défavorables à sa production actuelle. […] Cette généalogie, géographique comme la précédente, veut dire que Calypso est située à l’endroit où l’Océan et la Méditerranée se marient, c’est-à-dire sur la limite qui leur est commune. […] Au risque d’envahir des clôtures interdites, nous franchissons une porte ; voici un monastère avec ses salles communes et ses cellules. […] Ce nom commun, se perpétuant dans ces conditions exceptionnelles, a presque la valeur d’un nom propre inchangé.

27. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Un Grec et un Anglais ont chacun une manière d’être beau qui n’a rien de commun… nos peintres sont enchantés d’avoir un beau idéal (et nos littérateurs aussi donc !)

28. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Voici, pour donner une idée de l’esprit du Convito, l’analyse de la préface, Prœmio : Quelques artistes, unis par un commun culte sincère et fervent pour toutes les plus nobles formes de l’art, se proposent de publier leurs œuvres en un recueil imprimé avec cette élégante simplicité qui est la parure et la décence des belles images et des claires pensées.

29. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Qu’y avait-il de commun entre nous désormais ?

30. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »

Trois ans après cette entrée en matière, dans une longue lettre très intéressante, Albergati rappelle lui-même à Voltaire les circonstances et les goûts communs qui les ont rapprochés : Ce fut quand je vis paraître sur le théâtre italien votre admirable Sémiramis, que j’osai vous écrire pour la première fois, pour avoir certaines instructions que je crus nécessaires à la justesse de la représentation.

31. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

L’unité politique italienne s’efforce d’en étouffer toutes les aspirations, par le dogme laid de l’intérêt commun. […] Ce tempérament de penseur est celui que nous retrouvons dans ce poème : Un fils des temps, où la vie d’un homme, depuis son enfance, se détache de l’ombre commune de tous les êtres, monte de l’inconscience vers une parfaite conscience, qui s’exhale dans la leur comme le parfum de l’encens s’exhale dans le feu. […] On voit qu’elle n’a rien de commun avec celle des traducteurs ou des adaptateurs vulgaires. […] Il n’a aucun préjugé de caste ou de secte, aucune morgue, aucune de ces haines étroites et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de certains moments, arment les citoyens d’une même nation, d’une même commune, les uns contre les autres.

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