Dante traite de balourdise l’idée qu’il y avait huit ciels, car Béatrice est un neuf et il lui faut un neuvième ciel. […] Dante n’est pas l’auteur d’un système personnel, un penseur indépendant, qui secoue le joug romain. […] Un auteur qui prétend que tout poème a quatre sens est un farceur, un fou ou Dante. […] Dante n’avait pas prévu la parabole de son audace : il voulut purifier la foi, elle s’est éteinte. […] L’idéal de Dante plane encore sur nous, ravivé par le génie de Wagner.
Nous savons que Pétrarque et Dante firent aussi le sujet d’un entretien ; mais l’auteur des Mémoires ne juge pas à propos de nous rapporter les appréciations de Voltaire. […] On sait généralement que Voltaire n’était pas tendre pour le Dante. […] « Les Italiens appellent le Dante divin mais c’est une divinité cachée, peu de gens entendent ses oracles ; il a des commentateurs, c’est peut-être une raison de plus pour n’être pas compris. […] À l’un d’eux, il écrit avec plus de franchise et moins de ménagement encore que dans le Dictionnaire : « Je fais grand cas du courage avec lequel vous avez osé dire que le Dante était un fou, et son ouvrage un monstre… Le Dante pourra entrer dans les bibliothèques des curieux, mais il ne sera jamais lu. On me vole toujours un tome de l’Arioste, on ne m’a jamais volé un Dante… Ceux qui ont quelque étincelle de bon sens doivent rougir de cet étrange assemblage, en enfer, du Dante, de Virgile, de saint Pierre, et de Madona Beatrice.
Dante n’aima pas que Béatrice. […] Et quand il s’agit du Dante, il criera volontiers au scandale. […] La partie anecdotique sur le Dante est infernale et petite. […] Le Dante est doublement sacré par ses malheurs et son amour. […] La Divine Comédie, voilà tout Dante.
Certes, entre tous les poèmes, celui de Dante apparaît comme le plus impossible à illustrer. […] Mais, pour créer des dessins où revécût le poème, des pages émouvantes et anagogiques, il eût fallu être un Dante du crayon. […] Dante avait une vision d’artiste et il n’est pas inutile de rappeler que Giotto lui apprit à dessiner. […] Dans le motif I de l’Enfer, Dante paraît cinq fois. […] À gauche de cette page, en bas et en haut, volent les aigles, très décoratifs, que Dante vit en songe.
Pierre-Gauthiez : Dante. […] Il y a l’immense poète Dante, le héros Dante. […] Mais on voit le même Dante, — au témoignage de M. […] Gauthiez ne prise certaines fantaisies sur Dante « anticatholique », Dante « révolutionnaire », voire même « socialiste » et « libre-penseur » (!). […] L’âme de Dante l’atteint, ayant parfait son amour.
Il est le poète de l’Italie, dans toute l’extension de sa géographie et de son histoire : et la géographie et l’histoire nationales chantent dans ses vers avec une magnifique ampleur que l’on ne connaissait guère plus depuis le Dante. […] Comme Horace croyait le monument de ses Carmina plus immortel que l’airain, comme le Dante se sentait appelé à dépasser la renommée de Guido Guinicelli, comme Alexandre Manzoni pensait que son chant à Napoléon n’aurait pas à craindre l’oubli, de même Giosuè Carducci, le poète des Primavere elleniche, se proclame « le dernier fils des poètes sacrés Eolyens ». Et lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Tasse, Alfieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. […] » Lorsque Dante quitta Florence, il se réfugia au château de Cane della Scala-Gibelin.
C’est une statue de Dante. […] La poésie aura été l’organe de Dante, et son moyen de l’exprimer ; mais sa fin primitive était de se porter en avant pour être suivi. […] Maurras donne nettement les raisons qui lui font proposer l’exemple et l’étude de Dante aux générations qui s’élèvent. […] Gardner : Dante and the Mystics, 7 s. 6 d., J. […] « Phlégéton, fleuve infernal auquel Dante fait allusion.
Aussi est-il bien naturel que le premier ouvrage littéraire qui ait paru sous son nom soit une traduction universellement admirée : les Premiers Poètes italiens depuis Ciullo d’Acalmo jusqu’à Dante, avec la traduction de la Vie Nouvelle de Dante. Ce livre fut plus tard réimprimé sous un titre plus simple : Dante et son cercle. […] L’esprit de Dante animait toute la maison des Rossetti. […] Dante, Béatrice et la Poésie amoureuse. […] Pourtant, de même que Dante a Béatrice, Pétrarque Laure, Boccace a sa Maria (ou Fiammetta).
En s’insurgeant contre Manzoni, Carducci parlait au nom du Dante, au nom de Machiavel et de l’Arioste, au nom aussi de tous les poètes qui tentèrent les premiers, au xviie siècle, la réforme de la prosodie italienne dans le sens de la prosodie latine. […] Dante revit en lui, avec tout son dédain et sa terrible passion civile, sinon avec son génie. […] Il n’a pas ajouté un livre à ce que j’appelle volontiers l’Évangile moral méditerranéen, que Dante commença en y enfermant toute l’éternité du Moyen-Âge. […] Debout dans leur fierté, ils font tous deux songer à l’image austère de Dante.
., Mercure du 16 novembre 1917, à propos de l’orthodoxie de Dante. […] Non, reconnaissons-le : Dante est rigoureusement catholique. […] Dante a crié plus que vivement leurs vérités à des pontifes ? […] C’est d’ailleurs ainsi que l’ont entendu les contemporains du Dante. […] Aujourd’hui, on veut faire passer Dante pour un hérétique !
Raffaele Ottolenghi, Un Précurseur lointain du Dante. […] L’Église n’a pu trop faciliter les recherches des érudits autour de l’esprit, sinon de l’essence, sectaire et néocritique de la mentalité du Dante. […] La plus étonnante de ces visions était celle du Songe d’Enfer, peu admise encore par les professionnels du Dante, que M. […] Ottolenghi, et des rapports réels entre la pensée et le lyrisme de Gabirol et de Dante. […] Dante et Michel-Ange reviennent sous la plume de l’évocateur, et Dante lui prête des images et des expressions cadencées.
Peut-être que ce qu’il y a de non spéculatif dans sa forte intelligence se rencontre avec ses dons politiques, comme ce fut le cas, en une plus grande mesure, chez le Dante. […] Santi : Il Canzoniere di Dante, vol.
Leopardi employait un adjectif tous les deux substantifs et Dante, dans la proportion de 1 à 3. […] Les existences à la Dante et à la Machiavel, — moins le génie, — se voyaient fréquemment : de longs jours passés dans la douceur communale, et puis tout à coup quelque noire vicissitude. […] […] Le Correspondant (25 avril) : — « Le jubilé de Dante et le Saint-Siège », par M. […] Sur une de ces « étiquettes » on lit les deux vers fameux de Dante. […] Dante a parlé de plusieurs papes avec une liberté, une violence, une verve injurieuse que nul n’a dépassées.
Sans doute certains défauts de La Vision du Dante s’en trouvent éclairés : l’abus du chromatique et des accords de quinte augmentée dans l’Enfer, le gaspillage des oppositions et des effets sonores, le peu de recherche des éléments thématiques… Mais les qualités nombreuses de cette partition éclose ainsi spontanément doublent dès lors de valeur, et deviennent même inexplicables. […] Nous étions au bord de la mer, près de Pise, sur la terrasse de l’établissement des bains : le garçon me servait une tasse d’un liquide noir et chaud, abominable ; on voyait au loin la Capraja et la Gorgona, et il se laissa emporter par le souvenir du comte Ugolino, et rapidement, puisque j’écoutais sa déclamation, il en vint à Paolo et Francesca ; le plateau à la main, la serviette sous l’aisselle, soudainement attendri par les deux immortels adultères, il m’en raconta l’histoire avec les vers de Dante. […] Gabriele d’Annunzio n’a pas été de notre avis, et, comme Silvio Pellico, il a cédé à la tentation d’ajouter un mot à la parole suprême de Dante : la tragédie naissait donc avec un défaut d’origine, vis-à-vis duquel toutes les beautés dont le poète a su parsemer son œuvre, ne pouvaient pas atteindre leur but. […] Rien de cette passion charnelle, aveugle et fatale, que Dante sculpta immortellement en quelques tercets. […] Francesca, Paolo, Giovanni, tels qu’il nous les montre, ne sont pas de ces vagues personnages qui ne débitent que de pâles métaphores, inutiles développements des merveilleux vers de Dante.
De la maison de Dante à Florence, par un large trou pratiqué dans un mur, on a soustrait un retable de Cimabue, un cachet appartenant à Moroello Malaspina et une urne en argent portant les initiales D. […] faites avec les cendres de Dante, et d’autres menus objets. […] Dante fut le génie de la terreur du Moyen-Âge. […] L’opuscule a pour titre : De Reprobatione Monarchie compositæ a Dante Aligherio Florentino ; il est signé par le moine Guido Vermani Rimini, et c’est un véritable « éreintement » de l’œuvre du Dante. […] Nous nous rapprochons de Dante qui l’appela « Soleil ».
Le roi Enzo représente l’Empire vaincu — l’Empire qui fut ensuite le rêve désespéré de Dante. […] Dante déjà raille amèrement les Florentins qui font des lois si subtiles qu’elles ne vivent pas d’octobre à la mi-novembre. […] Mais ce que Dante, gibelin, partisan d’un pouvoir central absolu, leur reprochait, était en un sens une qualité. […] Dante, au milieu des splendeurs du paradis, songe avec mélancolie à son exil et souhaite que son poème lui rouvre les portes de Florence. […] Parmi les articles littéraires signalons : […] Milton and Dante, par Alfred Austin […].
Après Dante, ou peut-être avant, le grand amour de Carducci fut la politique.
Luciano Zuccoli massacre avec entrain et avec esprit la prétendue école des critiques « scientistes », de ceux pour qui tout phénomène de littérature et d’art est une monstruosité pathologique, de ceux qui ont découvert, d’après certains vers de la Divine Comédie que Dante était épileptique, — et naturellement « dégénéré supérieur ». […] La Vita italiana (1er juillet). — Saint Sébastien dans l’art (illustré). — (1er septembre) : Il Messo del Cielo, par Giovanni Pascoli, commentaire du vers de Dante : … ben m’accorsi ch’egli era del ciel messo.
Ce poème devait être, selon l’auteur lui-même, une « satire lyrique » des mœurs contemporaines ; un tel genre de poème n’est pas inconnu dans la littérature italienne, et Dante en donna un exemplaire qui passe pour estimable.
Quand elle eut prononcé ces paroles, les cieux se fermèrent2. » Voilà bien le prototype de la Vita nuova de Dante ; mais Dante n’a sans doute connu Hermas qu’à travers l’imitation qu’en a faite Boèce dans sa Consolation.
Le Dante, l’Arioste, le sonnet, Merlin Cocci, le théâtre italien, Martelli, tels sont les thèmes essentiels de leur conversation. Or, si nous rapprochons les jugements de Voltaire, sur le Dante notamment et sur Goldoni, tels que nous les donne Casanova, de ceux que nous rencontrons dans la Correspondance, dans les lettres de 1760-1761 à Algarotti et à Albergati Capaccelli, nous sommes frappés par une curieuse analogie aussi bien dans les idées que dans les formules.
. — Dans le Dante, il y a Botticelli qui l’a suivi, dans d’Annunzio il y a la Renaissance, c’est-à-dire un temps qui l’a précédé. […] Le vers italien type est le vers de onze syllabes, le vers du Dante. […] Dans l’histoire de l’âme de sa race, il représente, après Dante, le génie du grandiose. […] Sa fierté superbe qui, dans l’histoire italienne, n’a d’égale que celle Dante, ne connut point de déboires. […] Envoie-la-moi avec un bon Dante et quelque bon Virgile ou Horace latin, s’il en est par là du bon.
Dante, que je connais à mémoire, je l’ai relégué sous le lit. — En outre, mais je crois que cela suffira, n’est-ce pas, pour vous convaincre que les Barbares Genevois font subir à leurs prisonniers des tortures atroces Puis il parle de la nourriture, notamment du café au lait et du chocolat, des raffinements de toilette inconnus de lui jusqu’alors, tels que les chaussettes et les caleçons, et il termine en disant : Comment avez-vous pu permettre qu’un de vos collaborateurs ait eu l’audace de calomnier cette bonne Suisse, et qui est plus, ce beau, ce noble canton de Genève, ce morceau de paradis que les Dieux semblent l’avoir oublié ici sur terre exprès pour le donner en exemple aux autres peuples… Les documents apportés par MM.
Le poète avait esquissé un sujet semblable dans un précédent court poème, mais ce nouvel inferno est plus ambitieux ; il voudrait se modeler sur celui de Dante, pourtant Mr Phillips ne suit que de très loin son modèle. La terrible réalisation de Dante, due sans doute à une foi absolue dans sa création, est impossible au poète moderne, qui se borne à des variations parfois nouvelles sur un thème quelque peu usé et assurément suranné. […] Seul l’amour du Dante pour sa Béatrice me paraissait aussi grand que le nôtre… et le nôtre était, cependant, plus complet… Un soir, je me pris à vanter les vertus d’Eleonera, chez Andrea di Cosimo, mon hôte.
Le vers est beau, mais il appartient, au moins pour la moitié, à Dante.
s’exclamait Pietro da Ebolo, un siècle avant la tedesca rabbia de Dante), jusqu’aux invectives enflammées de Carducci… Variations amusantes de rhétoriciens ! […] Encore prend-il pour cible les restes du château de Lizzana, où vécut Dante exilé, et dont le monument élevé à Trieste est, paraît-il, souverainement désagréable aux Autrichiens. […] La langue italienne d’hier — et même de jadis, exemple Dante — était capable d’exprimer tout ce qu’un Italien d’aujourd’hui ressent de profond ou de subtil au contact de la vie.
Je citai, en manière de réponse, ce vers de Dante : Siena mi fe ; disfecemmi Maremma… Et je conclus : — Ce que messer Nello de Pietra da Siena fit en 1296 peut être fait, de nos jours, par Antonio Stella-Lucente. […] […] Les Süddeutsche Monatshefte (février) font paraître une conférence faite à Iena par Oscar Bulle sur « Dante et son public ». […] Tome CVIII, numéro 402, 16 mars 1914 Histoire Memento [extrait] Edmond Barthèlemy. […] S’appuyant sur plusieurs exemples de poètes français et italiens (Quinault, Dante, Tasso), l’éditeur de Metastasio montre que c’est le poète qui inspirera le musicien et que, dès qu’il verra, par exemple, un morceau intitulé chœur de Démons, « il me pourra que mettre une grande rumeur et, par conséquent une musique bruyante (clamorosa), mais d’expression nulle ».
M. de Bouchaud parle bien de ce poète qui fit, après Dante, quelques-uns des plus beaux vers d’amour de son temps.
Dans l’attente, il est à souhaiter que le goût pour la langue de Dante et de Boccace se répande et qu’on puisse se passer des traductions.
Mais étroitement mêlé à cette beauté on trouve aussi un élément d’ironie ; de sorte que, soit pitié, soit mépris, il fait des caricatures de Dante lui-même.