Le Feu, par Gabriele d’Annunzio. […] Je n’ai pas la prétention d’analyser ici les œuvres de l’auteur du Feu, ni de donner de lui une idée nouvelle. […] Qu’est-ce que le feu ? Voici, au sens ordinaire du mot, l’histoire du feu : tout ce qui brûle, consume et purifie. […] Gabriele d’Annunzio, sans consulter le goût momentané, s’imagine que le devoir du poète et du romancier est de faire luire le feu sacré très haut.
Peu à peu, il devenait plus éloquent, il se perfectionnait et s’assouplissait sans rien perdre de son feu naturel. […] Tous les moines de Saint-Marc s’offrirent aussitôt spontanément à entrer dans le feu pour prouver la vérité et la sainteté des doctrines de leur prieur. […] Le prédicateur franciscain se récusa, protestant qu’il ne voulait entrer dans le feu qu’avec Savonarole11. […] Pourquoi n’était-il pas lui-même entré dans le feu ? […] L’exécution eut lieu le 23 mai 1498, à l’endroit même où le bûcher avait été élevé le jour de l’épreuve du feu.
Angelo Conti est-il vraiment le frère idéal du protagoniste du Feu ? […] Toujours est-il que ses évocations de Venise, la manière profondément musicale de découvrir les accords et d’harmoniser les silences de la ville très romantique, certaines cadences même de son style, remémorent les visions ardentes du Feu.
Pétrarque vit le dieu sur son char de feu attelé de quatre chevaux blancs. […] Des chevaux et des flammes, la grande dédicace marine « à Talassia », l’épigraphe énigmatique tirée des paroles mêmes de Phèdre : « Qui dompta le feu avec le feu ? […] C’est elle qui veut que tout s’accomplisse dans le feu et dans la mort, ainsi que nous le voyons dans l’œuvre d’Euripide. […] La conception moderne psychologique de la luxure se révèle par quelques grands poètes en images de feu. […] » Et c’est la fureur bestiale de sa mère qui l’animera lorsqu’elle se précipitera contre l’esclave thébaine cassandrienne envoyée à Hippolyte, à laquelle elle propose la triple énigme : « Qui dompta le feu avec le feu ?
Le soir, la Madone, devant laquelle nous passions pour aller au théâtre ou sur le quai de la Chiaja, était illuminée à fond et les enfants, qui sautaient autour avec une joie extrême, nous lançaient des feux d’artifices entre les jambes en l’honneur de la Madone.
Ainsi, l’eau voulut s’élever au-dessus de l’air : avec l’aide du feu elle se vaporisa ; mais l’air resserra ses molécules, elle retomba et la terre l’absorba : ainsi elle expia son péché. […] « On ne doit pas désirer l’impossible (354). » En effet, la nature offre un tel champ à notre activité, de telles splendeurs à notre contemplation, que l’idée de miracle équivaut à un blasphème, et qu’il faut être vraiment stupide pour s’intéresser à un feu follet qui passe, quand le soleil chaque jour nous éblouit ! […] Le précurseur a jugé qu’il devançait de trop d’années l’évolution humaine, et Prométhée, sage comme Zeus lui-même, n’a pas donné aux mortels le feu qu’il avait conquis. […] Il publia, sur ma demande, dans le Livre (année 1881), 4 articles remarquablement documentés, affirmant la véracité de l’homme invraisemblable dont l’Histoire de la vie apparaît supérieure à tous les romans d’imagination, précisément parce que cette vie fut vécue et brûlée à tous les feux de la Saint-Jean et alimentée de philosophie épicurienne. […] Et vous aussi, sommets des Alpes au feu pur, Et toi, morne archipel de l’éparse lagune !
La tempête et le brouillard venant frapper mes vitres et formant le seul bruit que j’entende avec celui de mon petit feu.
Comme quoi elle s’est horriblement compromise, qu’on savait le rendez-vous du bain d’Alamani, que sa petite coquine de femme de chambre, qui était le noble objet des feux de M.
Sonnino, si ce n’est qu’en troisième page on y trouvait imprimée, en caractères microscopiques, l’annonce de troubles inventés de toutes pièces, soi-disant survenus à Florence ou en Sicile et où des Anglais et des Sénégalais auraient fait feu sur la foule ! […] Finalement, les jeunes bersagliers de 18 ans, qui pour la première fois allaient au feu, se lancèrent dans l’île avec une impétuosité qui arracha des larmes aux plus rudes combattants du Carso. […] Elles avaient fini par arriver en Argonne où elles trouvèrent de la neige, et pour Noël furent envoyées dans la zone de feu. […] Des fractions de la 4e armée sont envoyées à ce moment en soutien sur la ligne de feu. […] § C’est alors que le premier contingent de troupes franco-anglaises est envoyé sur la ligne de feu.
Pierre-Gauthiez écrit : « En voyant combien elle fut militante, il faut songer que l’action est propre aux Saints d’Italie. » Natures de feu, ces saints, d’un feu d’autant plus vif, actif et industrieux, qu’il devient, par le renoncement, plus subtil et spiritualisé, Natures de feu. […] Cherchons-les, ces brûlantes étoiles, au ciel non moins noir de la nôtre, où luisent d’un feu terne les astres froids du rationalisme métaphysique. […] Ce que Votre Seigneurie me dit, je pourrais le lui retourner, mais peut-être le fait-elle pour m’éprouver, ou pour rallumer un feu nouveau et plus ardent, si plus ardent il peut être. […] Votre, bien torturé, MICHELAGNIOLO BUONARROTI, Vieux souvenir d’un feu qui n’a pas été reconnu. […] On comprend d’après cela qu’il n’y ait pas eu en Italie de succès de librairie analogue à celui du « Feu » de Barbusse.
Ailleurs, une femme dans un fauteuil s’étire avec une pose tragique et apprêtée, c’est désagréable et faux, mais il y a un fond de tentures, de feu et d’étoffes assez joliment réussi. […] Navires à l’ancre, navires veillant en armes sur nos eaux ; et vous, qui portez aux fils éloignés le salut de la Mère ; — et vous aussi, immobiles dans les vastes arsenaux bruissants, étincelants de feu dans la profondeur des forges où se trempe votre force ; — vous tous qu’il aima, qu’il eut pour unique amour, que ses grands yeux de lion virent pour la dernière fois scintiller dans le golfe où Gênes resplendit (un rêve fit scintiller autre chose en son âme héroïque) ; vous tous, navires, descendez vos drapeaux à mi-hampe ! Que le marteau ne frappe plus l’acier nouveau qui résonne ; que s’éteignent les feux des arsenaux î Silence et douleur ! […] Rodolphe, dans sa mansarde, travaille au coin de son… froid, car il n’a « plus de feu ».
Depuis, j’ai suivi de loin les efforts de feu Ponchielli et parcouru sans joie les oratorios honorables de M. l’abbé Perosi ; mais je n’ai jamais pu lire à la file plus de trois pages de M. […] Ce que Segantini a voulu créer ici, c’est encore une fois un poème de tournoyante lumière et de chaleur, fixer les derniers feux au zénith du soleil disparu derrière une terre déjà drapée d’un peu de nuit, effet fugitif, difficile et rare entre tous. […] Jules Breton, par exemple, se serait gardé comme du feu d’une telle mise en place. Mais nous savons déjà, par d’autres œuvres, que le feu des soleils couchants est une gloire d’entre toutes celles de Segantini ; si l’on supprime, selon la convenance normale, tout le génie et le feu nouveaux dont resplendit ce tableau ; si l’on enlève le grand nuage violâtre et celui en tournesol de clarté chair, immédiatement les personnages se haussent et ne sont plus réduits à l’humilité de condition, leur lot dans l’Alpe ; la terre, en s’élevant sur la toile, s’abaisse dans la réalité représentée : ce n’est plus le haut plateau, c’est la vaste plaine basse ; ce n’est plus la distance de la terre au zénith comme diminuée, le ciel comme rapproché, senti plus spacieux autour de soi, et surtout ce n’est plus le Segantini constamment « découvreur ».
Je me rappelle la surprise indignée de feu Gebhart, il y a quelques années, contre les employés de chemins de fer qui avaient osé se mettre en grève, et sa fuite précipitée d’une Italie dégénérée qui faisait des essais syndicalistes. […] Ou qu’on nous donne ce que nous voulons, ou nous mettons le feu aux poudres. […] Cette loi a subi d’ailleurs, au cours de cette guerre, l’épreuve du feu. […] Amedeo Mazzotti : Voilà ce qu’il écrivit ; et puis un jour, quand en arriva l’ordre, il alla au feu ; ses soldats se cachaient derrière des rochers pour combattre. […] Sans la foi, sans la prière, tu aurais donné le feu que tu as dans l’âme à ce qui est sûrement vrai, à ce qui est sûrement juste, ici, sur la terre, tu aurais senti ce besoin d’agir que j’éprouvais.
[…] Le Feu (décembre). […] — « Le Giorgione », par M. […] Tandis que Garibaldi se battait, Cavour manigançait des alliances et se préparait à tirer les marrons du feu. […] Une révolution forte, un bouleversement total, un choc terrible, une conquête régénératrice ; car votre atonie n’est pas de celles que l’on détruit par des moyens simplement civilisateurs ; il faut le feu pour cautériser la gangrène qui vous ronge. […] Et l’œuvre de Pascoli est un feu de joie et de douleur très vaste et très haut. Des feux follets, parfois, souvent, se détachent du foyer central, tremblent le long des fils d’acier tendus par le poète entre sa douce réalité et ses visions mélancoliques de la joie du monde.
Ugo Valcarenghi, qui dirigea feu la Cronaca d’Arte, a fait à Milan, le 10 décembre dernier, une conférence ainsi annoncée : I veri decadenti del arte.
La volonté démagogique passait comme un souffle de feu et de mort, sur les rues d’Athènes, sur l’Hellade de l’Hellade ! […] Sa personnalité disparaît ; son individualité rayonne comme un feu central que les vents de la passion de tous ses contemporains avivent à jamais, dans l’histoire ou dans la légende, dans le présent ou dans le souvenir. […] Wagner avait conçu et réalisé, pour exaspérer une race, une grandiose conception de l’esprit tragique dans la nature, répandant vainement sa volonté héroïque comme une nuée de feu sur l’esprit d’une génération irréligieuse. […] Le feu de la barque de la sublime courtisane Pantéa (dans le Songe), et la chute presque homicide de la statue (dans la Joconde), qui tombe sur les pauvres humbles mains de Silvia Settala, sont des sanglots de mâle, rongé par sa haine contre le sexe qui le domine. […] Lorsque les paysans étaient frustrés de leur récolte par le fisc, lorsqu’ils se sentaient rongés par les impôts de consommation, et que l’État ou le municipe leur retiraient leurs dernières subsistances, ils mettaient le feu aux châteaux ou détruisaient les bureaux de l’octroi.
Mes lecteurs connaissent cette histoire dont l’intérêt naît de la situation vraiment dramatique ; mais il est impossible de lui donner dans un écrit tout le feu que lui communique une narration bien faite2. » En revanche, Choiseul, en homme toujours pressé, ayant eu l’impardonnable distraction de demander à Casanova un abrégé de ses aventures, le Vénitien piqué répond que tout l’intérêt du récit est dans les détails et qu’il se flatte d’obtenir du ministre les deux heures d’attention strictement nécessaires ; son ombrageuse susceptibilité souffre de ne pas rencontrer ici la curiosité presque déférente à laquelle on l’a accoutumé, et sa mauvaise humeur s’exhale en réflexions à peine polies. […] Mais qu’un étranger s’avise de toucher à la sérénissime république ; qu’un Amelot de la Houssaye écrive son Histoire du Gouvernement de Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’État étaient le produit le plus contestable, Casanova prend feu contre les critiques imprudents : il ne peut admettre qu’un Français exprime sur le compte de sa patrie les vérités sévères qu’il ne s’interdit pas à lui-même.
Le soleil et le vin, les deux feux immenses des terres méridionales, embrasent la volonté de la chair exaspérée. […] Cette femme est le feu central des grandes flammes de haine. […] C’était un feu intérieur qui le consumait. […] Ainsi, les porteurs du flambeau antique se transmettaient le feu sacré, sans regarder derrière eux, les yeux ardemment fixés vers le Futur : Ô Parménon, disait Ménandre, j’appelle un homme heureux et le plus heureux de tous, celui qui s’en retourne de bonne heure-là d’où il est venu, après avoir contemplé, sans chagrin, les splendeurs augustes de la Nature, le soleil qui se répand partout, les astres, l’eau, les nuages, le feu… Qu’il vive un siècle ou quelques courtes années, ce spectacle sera toujours le même. […] En dehors de ce chef-d’œuvre de joliesse, l’Embarquement pour Cythère, de feu Émile Veyrin, les Bouffes-Parisiens ont monté des comédies de MM.
C’est l’ouvrage connu de feu César Lombroso : Hypnotisme et Spiritisme. […] Une grenade éclate et met le feu à bord de sa galère. […] Vos perles et votre pierre d’or ne jetteront-elles pas toujours les plus limpides feux quand les frappera la lumière ? […] Le feu était son élément. […] J’appelai Lorenzo pour allumer du feu.
Son amour était violent et superbe ; c’était un fruit poussé au bord de la mer sous un soleil de feu ; c’était le sentiment royal, effréné, qui devait naître dans cette créature absolument belle, et radieuse. […] Le soir, parfois, il y avait fête sur la mer, le golfe était alors tout brillant de feu, couvert de barques illuminées, retentissant de musique et de chants. […] De cet ordre sont, par exemple, la pluie d’or en feu dont Méphisto arrose la foule et le brasier de la Cour des Lys sur lequel le saint danse sans se brûler en mimant à la fois la « saltation guerrière et la jubilation nuptiale ». […] Mais le noble feu qui le brûle dedans ne laisse rien apparaître, hors de ses lueurs, ne laisse rien sentir hors de sa bonne chaleur. […] La Galerie Excelsior contribue à nous faire mieux connaître feu Fattori, que les organisateurs décorent du titre de maître impressionniste italien.
Le Parsifal de Dante s’appelle l’empereur des Romains, qui aurait fait monter avec lui sur le trône le même christianisme que l’Église avait cru exterminer, par le fer et par le feu, en Occitanie.
Le succès qu’elle obtint établit qu’elle aurait heureusement affronté les feux d’une autre rampe. […] Nous le parcourûmes à moitié, toujours poursuivis du Dôme, noyé dans les feux du soleil couchant, et nous redescendîmes à la porte de Rome, où commence la longue et large rue dans laquelle nous demeurons. […] Ce lac immense, couvert de barques innombrables et de hauts bâtiments pavoisés, visibles par les ballons de couleurs éclatantes, pleins de lumières, les montagnes jusqu’à leurs prodigieux sommets tout éclatantes de feux brûlant durant la nuit, de transparents et de temples incrustés dans les flancs, des rochers lucides comme en plein jour, tout cela formait un spectacle magique et Mlle Mars en était ivre encore en me le racontant. […] Comme certaines de ces « suppositions », et les plus truculentes, étaient, depuis Sully commenté par Michelet, passées dans l’Histoire, — telle la prétendue connivence de Concini dans le meurtre de Henri IV, telle encore la fable de ses amours avec Marie de Médicis, de sa paternité en ce qui concerne Louis XIII, ou Gaston d’Orléans, excellente occasion « d’expliquer » dix ans et plus d’histoire de France, etc., — il faut être reconnaissant envers la mémoire de feu M. […] quelque « bonheur dans le crime » même si l’on n’avait commis aucun crime et qu’on puisse bien plus aisément trouver le bonheur au coin du feu et les pieds dans ses pantoufles !
Saléza a du feu et de l’intelligence ; mais la voix manque d’ampleur, se fatigue vite et tend à baisser.
Le Poète y exaltait un Satan compris dans le sens prométhéen de Lucifer, le porteur de feu, le principe de la lumière, le souffle primordial de la raison humaine, et par cela même l’âme occulte de toutes les créations, de toutes les conquêtes de l’homme.
Et Don Juan maintenant vit parmi ses souvenirs morts et ses espérances inutiles, et n’a d’autre plaisir que celui d’allumer son feu avec quelque lettre passionnée et parfumée. » Le Juif Errant était sur le point de tirer encore quelque conclusion philosophique des paroles de Don Juan, mais à ce moment un petit homme obséquieux, tout habillé de noir, et marqué d’une verrue sur la joue gauche, vint nous annoncer que la brasserie fermait, Don Juan tira de sa bourse une large pièce d’or, mais le petit homme la regarda et la refusa.
Fabio et Sylvia sortent vainqueurs de toutes les épreuves grâce à un talisman donné par une prisonnière menacée du feu inquisitorial. […] Le petit bâtiment évoluait avec aisance, ses feux verts et rouges étincelaient, et, peu à peu, la nuit fut rendue au silence et au chant… Aurora écoute ces romances qu’elle aime, et qu’elle vient entendre, sous la protection de Beppo. […] Minuit, La lagune apaisée reflétait des feux rouges et verts. […] Thécla est une martyre condamnée à être brûlée vive, et sauvée à la fin par une sorte de miracle : un orage éteint le bûcher et le prêtre qui y a mis le feu est frappé par la foudre.
Et si le français, malgré de violentes tendances au patois (songer aux mots tels que : eau, feu), a gardé une forme nettement latine, il le doit à la culture et à la tutelle ecclésiastiques. […] Naturellement on ne s’est pas privé, surtout en Italie, de rechercher toutes les sources de d’Annunzio : on en a trouvé beaucoup, et sans doute il y en a d’autres encore : c’est un jeu facile, quelquefois amusant, que de découper dans la prose extraordinairement abondante et riche de l’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinburne, voire d’A.
Elle prie sa mère de jeter au feu le portrait, pour qu’aucun nuage ne puisse ternir l’image de son passé.
J’envie à l’âme allemande d’hier et d’aujourd’hui ses magnifiques élans de passion ; je voudrais qu’un peu de ce feu vienne enflammer nos esprits un peu affaiblis par certaines idées trop ressassées.