En deuxième lieu, la limite ainsi sanctionnée au congrès d’Aix-la-Chapelle, concernant les États qui doivent être et les États qui peuvent n’être pas invités à un congrès, vaut pour les puissances secondaires, non pour les grandes puissances. […] Ils n’ont été, à aucune époque de l’histoire, les chefs reconnus de toute une société d’États. […] Comment jugerait-il, puisqu’il n’a pas, à cause des conditions que l’État italien lui a faites, les moyens de se procurer les documents des parties en cause ? […] Une intervention étrangère pour internationaliser les garanties ne pourrait constituer qu’un attentat à l’indépendance et à la souveraineté de l’État italien. […] Quelle meilleure condition eût pu lui faire un autre État, même neutre ?
En Angleterre, la race est plus pure, moins mélangée, et, parmi les nations neutres, l’Espagne et les États scandinaves. […] En somme, il n’avait fait que dépeindre fidèlement les principes qui gouvernaient la plupart des États. […] De la part de l’État il ne saurait y avoir que des objections d’ordre financier. […] Orlando n’a-t-il pas pris comme sous-secrétaire d’État à l’intérieur M. […] Les États slaves formeront un bloc formidable.
Mais qu’un étranger s’avise de toucher à la sérénissime république ; qu’un Amelot de la Houssaye écrive son Histoire du Gouvernement de Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’État étaient le produit le plus contestable, Casanova prend feu contre les critiques imprudents : il ne peut admettre qu’un Français exprime sur le compte de sa patrie les vérités sévères qu’il ne s’interdit pas à lui-même. […] Un renouveau de toutes les idées sur l’État considéré « comme un organe de domination » (conception latine et républicaine) et non « comme un organe de culture raffinée » (conception orientale et monarchique). […] Qu’était l’ancien État Romain, sinon un ensemble de traditions, d’idées, de sentiments, d’institutions, de lois qui tous avaient pour unique objet de vaincre l’égoïsme de l’individu à chaque fois qu’il se trouvait en opposition avec l’intérêt public… L’Italie comprenait qu’elle avait encore besoin de ce puissant instrument de domination, pour conserver et gouverner un empire que les armes lui avaient donné ; elle comprenait qu’elle avait besoin d’hommes d’État prudents, de diplomates avisés, d’admirateurs éclairés, de soldats vaillants, de citoyens zélés, et qu’elle ne pourrait le savoir qu’en conservant les traditions et les institutions de l’État. […] On voulait que l’État reprît son antique force, sa précision des beaux temps de la République : pour cela, l’on avait recours à Auguste, à une dictature. […] Dès maintenant, l’on ne peut refuser à l’historien le mérite d’avoir marqué en traits vigoureux, fût-ce au prix de certaines exagérations, les caractéristiques du principat d’Auguste, une des formes les plus subtiles du pouvoir politique à Rome, sorte de transaction entre la conception latine de l’État et l’orientalisme dont le flux grandissant était gros de formes monarchiques et absolues.
Les deux hommes d’État avaient fait allusion aux désirs de l’Italie. […] Les orateurs les plus connus ont discouru un peu partout pour convaincre le peuple de prêter largement à l’État. […] L’État n’entrave pas l’action de l’individu, comme celle-ci n’entrave pas l’action de l’État. […] Il y demandait l’union de tous les Serbes, Croates et Slovènes en un État libre et indépendant. […] Il y en a huit cents lots, dont quatre cents sont des papiers d’État concernant l’État florentin.
Mais l’Italie diffère notablement, à certains égards, des grands et petits États qui l’entourent. […] Plus on descend des Alpes vers la Sicile, et plus la production apparaît anémiée : elle s’affirme insignifiante, lorsqu’on aborde les anciens États napolitains. […] Je crois que très peu d’États, en Europe, pourraient opposer des majorations équivalentes. […] De la Sicile et du Royaume de Naples, la Maffia et la Camorra ont étendu leur emprise à l’État tout entier. […] Et c’était ici qu’était le fond même de la question, dont dépendait la constitution intime de l’État romain.
Parmi les morts qu’il faut tuer figure, au premier rang, l’Académie de France à Rome : morte dans l’opinion des artistes, elle vit pourtant de la lourde vie végétative des vieilles institutions d’État. […] La Sicile, maintenant encore, garde une physionomie et des aspirations spéciales dans les divers États qui constituent la monarchie italienne. […] Les Arts de la Vie (octobre). — Numéro entièrement consacré à l’Enquête sur la séparation des Beaux-Arts et de l’État. […] Or, il me semble qu’il y a dans cette question de l’accroissement des musées un point qui n’a pas été envisagé, bien que son importance soit considérable, c’est celui de la responsabilité morale de l’État dans les acquisitions. […] Le budget des Beaux-Arts devient un budget de faveur ou d’assistance et c’est ici que devient lourde et évidente la responsabilité de l’État, que le public a le tort de supposer omniscient.
Elle possédait un talent d’homme d’État, qui se révèle dans la forte logique, dans la magnifique construction de ses lettres. […] Lœscher, Rome. — Luigi Grilli : Il Monito (pour la séparation de l’Église et de l’État en France).
Dans ce premier volume, Avant Machiavel, l’auteur a rassemblé tous les traits de « machiavélisme » dont abonde l’histoire des États italiens ; car Machiavel n’a pas créé, il a formulé ce que l’on a appelé, d’après lui, le machiavélisme, et ce qu’il a observé, dans son livre du « Prince », d’après nature, d’après ce César Borgia qui lui-même eut pour prédécesseurs quelques types déjà caractéristiques de politicantes italiens, tels que Castruccio Castracani, le plus ancien, puis les deux premiers Sforza, Bianca Maria Visconti, Girolamo Riaro, Catherine Sforza. […] Mais les humanistes condensent seulement la science de l’État en lieux communs empruntés de l’antiquité, de même que les scolastiques s’étaient contentés de lieux communs théologiques.
Puisque la péninsule avait renouvelé le sens de sa vie, en réunissant ses États dans une seule nation, il fallait réveiller en elle la conscience, encore assez vague, de cette unité, par un culte de patrie, supérieur à toutes les politiques éphémères : un culte national, capable de planer sur l’âme même de la nation, loin de toute possible atteinte des inévitables transformations des esprits et des gouvernements. […] Lorsque celle-ci sortit de la longue guerre soutenue pour conquérir sa « liberté », c’est-à-dire pour étouffer dans le sang de l’insurrection générale les plus anciennes vertus de ses pays séparés par la tradition et par les origines mêmes des différents peuples, et pour aboutir à la réalisation unitaire d’un organisme national complexe, non encore parfaitement harmonisé, les hommes qui avaient fait la révolution italienne, les rudes soldats de la veille, devinrent les maîtres de tous les pouvoirs du nouvel État. […] Les nouveaux maîtres, venant du champ de bataille, apportaient en grand désordre à leur gouvernement ces soucis et des passions, inévitables lorsqu’un grand État naissant ne peut demander qu’à la volonté et à l’initiative des hommes nouveaux les premiers principes de sa stabilité Dans ce désordre, qui se révélait par les pires erreurs, si des hommes de talent régirent le sort du pays, ils furent encadrés trop souvent par des ambitieux ignorants, dont les droits augmentaient en raison des blessures reçues pour la « liberté », sinon, toutefois, simplement en raison des campagnes où ils avaient figuré.
Du jour où eut lieu cet enlèvement, qui devait rester un impénétrable secret d’État, Matthioli disparut pour ne reparaître jamais. […] Vous donnerez à entendre que les hommes d’État et les Ambassadeurs de cette époque avaient plus de génie que les nôtres ! […] Il est certain qu’il y eut à Pignerol, puis aux Îles Sainte-Marguerite, puis enfin à la Bastille, un prisonnier d’État du nom d’Eustache Danger (alias Pregnani, selon M. […] Mais il y avait, aux mêmes dates, d’autres prisonniers d’État aussi. […] L’Empereur vaincu regagne ses États.
Le critique lisait son travail Jacques Casanova et les Inquisiteurs d’État, à une séance de l’Institut royal de Venise, dont il était membre : « Messieurs, dit-il, j’ai professé publiquement plusieurs fois, et j’ai plaisir à le professer aujourd’hui de nouveau, le respect que m’a inspiré toujours la haute justice du Conseil des Dix et des Inquisiteurs d’État. […] » Plus tard, il ajoutait : « Il est certain qu’il en a coûté vingt mille ducats à Lechi pour s’enfuir des Plombs, et les mauvaises langues disent qu’ils ont été partagés entre l’Excellentissime Gabriel et l’Excellentissime Diedo », qui étaient précisément dans ce temps-là Inquisiteurs d’État… Quant à la connivence, si le mordant écrivain faisait remonter les soupçons jusqu’aux Inquisiteurs d’État, il y en avait des motifs. […] Le choix même de la capitale, les monuments qu’on y a élevés depuis 1870, comme ce monument à Victor-Emmanuel qui encombre l’horizon et écrase la capitale, symbolisent excellemment ce qu’il y a de vain et d’extérieur dans la constitution de l’État italien moderne. […] J’ai dit combien le budget de l’instruction publique était maigre ; en proportion des ressources de l’État, il est inférieur à ce qu’il est dans presque tous les pays d’Europe. […] L’État était endetté, et les finances étaient en un mauvais état immanquable.
» Quand on pense que cet orateur entraînant a pu tremper dans un coup d’État ! […] Henri Eustache, c’est l’État actuel et restauration de la Voie Sacrée à Rome, montrant en diverses planches l’état des fouilles en 1896 et sur la reconstitution, les monuments triomphaux et les boutiques des orfèvres, la maison et le sanctuaire des Vestales, le temple de Castor et Pollux, le Forum, la Basilique Julia et l’arc de Septime-Sévère. — M. […] Pour péché on n’entend, couramment, que ce péché si nécessaire au bien-être de la famille et de l’État qu’on consomme entre un mâle et une femelle ; en autres termes, l’amour, qui peut être aussi l’adultère ou une des mille formes dont l’amour se plaît à se déguiser. […] … Il y a dix ans la recette pour tout le royaume était annuellement de 250 000 à 300 000 lires ; elle a atteint 479 482 lires dans l’exercice 1898-99 et est estimée 500 000 lires pour l’exercice présent. » Ainsi les Musées d’Italie, notamment celui de Florence, se sont considérablement enrichis dans ces dernières années sans avoir rien à réclamer à l’État. […] Je vous avoue que je désire fort qu’elle soit dans l’Etat qu’il convient, et je n’oubliray rien de ce qui dépend de moi pour vous en fournir les moyens.
Il y a un livre où nous trouvons une platitude signée Bigot de Préameneu, conseiller d’État en France.
L’annexion de la Bosnie ne saurait sérieusement choquer un État qui dépeça jadis la Pologne ; il ne peut réclamer avec vigueur, pour les Serbes des provinces conquises, l’autonomie qu’il refuse lui-même aux Polonais. […] Rien de ce qui constitue l’État tel que nous le connaissons aujourd’hui, l’État-caserne, n’existait en Italie au xve siècle. […] L’État, qui signifie pour nous stabilité, y était la chose la plus instable du monde. […] La dette de l’État était, en temps de guerre, parfois énorme, et pour en payer les intérêts il devait recourir à l’impôt. […] Les métiers en sous-ordre étaient tout à fait déshérités et n’avaient aucune influence dans l’État.
Professeur d’histoire religieuse à l’Université de Rome La question posée dans votre lettre s’impose à nous au milieu des luttes nombreuses qui se livrent entre la science et la religion, la philosophie et la théologie, le dogme et la critique, les cléricaux et les libéraux, l’Église et l’État.
Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 L’Art et l’État au dix-huitième siècle, d’après la correspondance de Cochin et des documents inédits [extraits] Maurice Dumoulin.
Les fractions de masse, c’étaient les haines, les appétits divers, les craintes multiples, qui di visaient tous les petits États italiens, et qu’il voulait réunir dans sa puissance, en les dirigeant indifféremment pour ou contre les Français, afin d’affermir de plus en plus son potentat.
N’aurait il point été un politique hardi et un souverain fastueux, Laurent ne mériterait pas moins notre admiration, ne fût-ce que pour avoir compris, chose trop rare chez ceux qui gouvernent, que les Arts font partie de la patrie et qu’ils sont non seulement l’ornement d’une époque et la couronne d’un temps, mais participent à la vie commune d’un État. […] Il n’y a rien d’étonnant, donc, qu’il approuve les fiançailles de la Princesse Béatrice, sa fille, avec le Prince de Muringie, en obéissant à la raison d’État, bien qu’il sache que ce mariage n’exerce aucun attrait sur la jeune Princesse et quoique il se demande incessamment si le bonheur du royaume vaut son bonheur à lui et celui de toute la famille. […] Le roi Othon est fier du succès de sa fille : tout le monde entoure la fiancée, heureuse enfin d’avoir donné à son sacrifice pour la raison d’État une signification d’apaisement.
Nous voyons partout des luttes engagées contre les doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion : en France, la Séparation des Églises et de l’État ; en Angleterre, les débats sur l’enseignement ; en Allemagne, la querelle entre le gouvernement et le Centre catholique ; en Italie et en Espagne, les manifestations anticléricales ; en Russie, l’hostilité de l’orthodoxie autocratique contre le libéralisme ; dans tout l’Orient, des conflits de race qui se traduisent le plus souvent par des conflits d’Église ; en Extrême-Orient, la victoire remportée par la civilisation japonaise sur une nation chrétienne.
Le rationalisme, plus coupable que l’Église, s’efforce de se substituer à la croyance, et de fonder la religion d’État avec l’appui de Constantins d’une heure, qui l’ont rendue officiel et lui ont permis d’établir une sorte d’inquisition qui frappe les personnes dans leurs biens et leur carrière. […] Bainville, en s’opposant au libéralisme intéressé de Frédéric-Guillaume IV et en liant partie avec l’Autriche, selon la tradition des derniers ministres de l’ancienne monarchie, pour empêcher l’hégémonie prussienne de s’étendre aux États allemands de second ordre et d’ordre inférieur. […] Mais la neutralité des États faibles n’est susceptible d’aucun équilibre : une brusque oscillation, que provoqua trop facilement la tracassière politique extérieure inaugurée par le Directoire (demande à Venise de s’allier avec la Porte), inclina vers la malveillance cette neutralité.
Il aimait la musique, la peinture, et les États républicains. […] Au lendemain du vol, les journaux et le public, faisant chorus avec le sous-secrétaire d’État des Beaux-Arts qui frappait brutalement le directeur des Musées nationaux, cependant alors en congé régulier, n’ont pas eu assez de critiques à l’égard des fonctionnaires du musée. […] Lisez les discours prononcés par les hommes d’État dirigeants et responsables de la Péninsule à Montecitorio. […] Elle a mécontenté la Grèce, mais aussi plusieurs États de premier rang. […] Boussois, État actuel et restauration de ta villa Adriana à Tibur.
Quand un peuple n’est pas assez bête pour supporter l’exercice simultané de deux ou trois religions, l’État intervient, les supprime toutes moins une seule, ou bien édicté une loi de mépris, une loi de tolérance. […] Durant les soixante-treize années de sa vie il voyagea, comme nous l’apprennent ses Mémoires, en Italie, en France, en Allemagne, en Autriche, en Angleterre, en Suisse, en Belgique, en Russie, en Pologne, on Espagne, en Hollande, en Turquie ; il rencontra Voltaire à Ferney, Rousseau à Montmorency, Fontenelle, d’Alembert et Crébillon à Paris, Georges III à Londres, Louis XV à Fontainebleau, la grande Catherine à Saint-Pétersbourg, Benoît XII à Rome, Joseph II à Vienne, Frédéric le Grand à Sans-Souci. — Emprisonné par les Inquisiteurs d’État dans les Piombi de Venise, il opère en 1700 la plus fameuse évasion de l’histoire. […] L’arrestation de Casanova, son emprisonnement dans les Piombi, la date exacte de son évasion, le nom du moine qui l’accompagna, tout cela est prouvé par des documents contenus dans les riferte de l’Inquisition d’État ; il y a là les comptes pour les réparations du plafond et des murs de la cellule d’où il s’échappa ; les rapports des espions sur la dénonciation desquels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. Les mêmes archives possèdent quarante-huit lettres adressées, de 1763 à 1782, par Casanova aux Inquisiteurs d’État, et classées dans les Riferte dei Confidenti, ou rapports des agents secrets ; la première sollicitant la permission de rentrer à Venise, les autres donnant des renseignements sur les immoralités de la ville, après qu’il y fut revenu — tout cela de la même écriture que les Mémoires.
La famille voulait aliéner ; elle a passé un compromis avec l’État, aux termes duquel, moyennant le payement d’une somme de 3.600.000 lire, elle cède à celui-ci la célèbre collection de la villa. […] Voici quelques mesures de police que tous les États pourraient, selon lui, prendre de commun accord contre les anarchistes : « La photographie générale de tous les adeptes de l’anarchie militante, l’obligation internationale de signaler les déplacements des personnages les plus dangereux, l’envoi aux manicômes de tous les épileptiques monomanes et mattoïdes atteints d’anarchisme — mesure beaucoup plus sérieuse qu’on ne le croirait au premier abord —, la séquestration perpétuelle des individus les plus dangereux, à peine ont-ils commis un grave délit de droit commun, autant que possible dans les îles lointaines de l’Océanie ; la démonstration sous forme populaire et anecdotique, répandue à des milliers d’exemplaires, de leurs absurdités, l’ordre de laisser les populations libres de manifester contre eux, même par la violence : créant ainsi une vraie légende anti-anarchiste populaire dans le milieu même qu’ils cherchent à séduire le plus21. » On voit que Lombroso mérite d’être mis au nombre des plus fermes soutiens de la société. […] « Il avait affaire à un personnage fort curieux, le comte Vittorio Fossombroni, conseiller intime du grand-duc de Toscane, secrétaire d’État, etc., en un mot le véritable maître du grand-duché. […] Le dîner brûle, mais l’État, non.” […] Parmi les hommes qui constituent ces ministères dont l’incapacité est la moins navrante des caractéristiques, pas un n’a jamais osé réfléchir à l’inconvenance de cette méthode ; car dans ces pauvres têtes d’employés, la popularité semble le but suprême de la Monarchie… Le Roi donnant une poignée de main à l’ouvrier : quelle science d’État, mon Dieu, quel sujet magnifique pour une lithographie à dix sous !
L’unité morale allemande était beaucoup plus avancée que l’unité politique, après les tourmentes successives de la révolution et de l’empire ; il y avait donc un malaise considérable, dû à la multiplicité des centres intellectuels et à leur séparation par des barrières conventionnelles et des régimes différents qui empêchaient les hommes de mentalités analogues de se rapprocher, et parfois même de penser librement ; d’autre part la forme politique elle-même de ces petits États ne pouvant justifier leur durée et la diversité de leurs formules respectives que par la minutie des détails, les manifestations de l’idée exigeaient, pour être un peu libres, une valeur assez grande de l’homme qui les soutenait pour que cet homme fût relativement affranchi des contingences et de la forme. […] Secrétaire de la République florentine, diplomate, fonctionnaire infiniment capable, Machiavel, douze ans durant, participe à l’administration de l’État. […] Devenu « le roman de l’Italie mourante », le livre affirme le droit à la vie « en dehors de toute préoccupation métaphysique », la légitimité du crime pour sauver l’homme et ce qui pour Machiavel est la raison d’être de l’homme, l’État. […] René Bazin écrivait en 1894 : « L’État, les, provinces, les communes n’imposent pas la terre, ils la dépouillent. » Cela est resté vrai. […] Il est vrai que pour améliorer le sort des travailleurs, l’État italien s’en remet à la bienfaisance privée, à l’action sociale individuelle.
Nommé membre du Conseil d’État en 1876, Abignente dut donner sa démission et ce n’est que douze ans après qu’on le remplaça par R. […] D’ailleurs, la question religieuse d’actualité, la lutte entre l’État et l’Église, y est encore trop aiguë pour qu’on puisse s’y intéresser à d’autres religions qu’à la catholique. Il faut bien se rendre compte qu’une méthode ou un programme d’enseignement est toujours une arme : la création de la Section des Sciences Religieuses à notre École des Hautes Études et la fondation de divers cours d’histoire générale ou spéciale des religions a été un élément de la lutte entre l’Église et l’État. […] Austère philosophe et presque homme d’État, elle est forcée de vivre chez un vainqueur de sa ville natale. […] On ne peut pas gouverner sans commettre, en effet, des crimes dit d’État.
On comprend parfaitement Frédéric Nietzsche qui, dans une série de travaux violents et personnels, prêche l’avent des « lions qui rient », mais on ne comprendrait pas un homme d’État, un politicien, même un simple bourgeois, qui poseraient carrément en lions de l’avenir, à moins qu’ils ne voulussent jouer le rôle de cet autre animal, qui du lion n’avait que la peau. […] Aussi, l’amener ne fut rien moins qu’une affaire d’État, et une grave.
. — Journal Auditeur au Conseil d’État et Inspecteur du mobilier de la Couronne 1811 janv.
La conversion de Constantin modifia un peu le culte des empereurs, mais très peu, puisque saint Jérôme s’indigne qu’on rendît des sacrifices à leurs images ; Julien essaya de restaurer cette religion d’État.
J’ai voulu la signaler ici, car je considère comme un tort fait à toute une nation le maintien au pouvoir didactique d’hommes vénérables à tous points de vue : de l’âge, du labeur et du rôle glorieux joué dans les journées rouges du Pays ; mais impuissants ou insuffisants à l’heure actuelle, pour bien cultiver les disciples que l’État leur confie et qui sont pourtant destinés à devenir des guides de l’éducation intellectuelle. […] Il synthétisa toute la pensée révolutionnaire qui s’acharna à réaliser l’absurde de l’unification des différents États italiens. […] À ce moment les relations commerciales entre la France et l’Italie étaient aussi mauvaises que possible, par suite de la guerre de tarifs où s’entêtaient les deux États et les relations politiques si incertaines qu’on avait pu, à diverses reprises, craindre de voir la guerre surgir à propos d’incidents auxquels un parti pris de mauvaise volonté prêtait seul de l’importance. […] Les Italiens souffrirent plus encore que les Français de cette situation économique : certains de leurs hommes d’État ne s’en montrèrent que plus acharnés, et il est permis de croire que plus d’une fois ils ont pensé à l’expédient criminel d’une guerre.