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2. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

La Vierge du duc de Lorraine, attribuée à Raphaël, ne dépassa pas 10 000 fr. ; la Vierge et l’enfant Jésus, de Botticelli, ne fut poussée qu’à 5 000 fr. ; la Vierge en prière, du Pérugin, fit 15 100 fr. […].

3. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Les Ombriens sont dans l’école italienne des xive et xve  siècles ceux qui étaient désignés pour être les peintres de la Vierge. […] Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même. […] Quelques fresques à demi effacées, quelques portraits aux Offices, deux têtes et deux ébauches à la National Gallery, — et la Vierge du Louvre. […] La vierge, c’est donc un jeune homme, Attilio Palagonia, qui entre dans la vie par la porte tout ouverte de la grande passion. […] Voir au Louvre le curieux petit panneau, où il a peint Pandolfo agenouillé devant la Vierge.

4. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Thomas sonda les plaies de Jésus : à Saint-Jean de Latran ; Et, toujours en cette église privilégiée : La Verge de Moïse ; la pierre du sacrifice d’Abraham ; la table de la dernière cène, et des cheveux de la Vierge. […] La Vierge, dans ses bras l’Enfant, debout entre deux anges musiciens, dans un sanctuaire d’architecture romane. — Le catalogue dit : Van Eyck. […] Le Jésus que tient dans ses bras, dans ses longues mains, la Vierge entre les anges n’est pas joli ; il ne correspond point du tout au christianisme anthropomorphique et latin qui a produit tant d’images du Beau-Dieu. […] Ces angelots ont du moins l’intérêt d’accentuer la dignité simple de la Vierge, la grandeur de son attitude et jusqu’au caractère sculptural des vastes plis de la robe et du manteau. […] Vêtue d’un riche manteau étoilé et brodé d’or, le buste droit, la tête doucement levée, la Vierge assise tient sur ses genoux l’enfant et lui présente une colombe.

5. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Il rappelle sa jeunesse lorsqu’il s’éloigna du charme des vierges dansantes au soleil du printemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge, poète de l’Italie, dont les strophes vibrent au ciel comme des épées rugissantes et dont le chant, aile d’incendie, dévore les forêts, et va » : E uscir credeami italico vate a la nuova etade, Le cui strofe al ciel vibrano, come rugghianti spade, E il canto, ala d’incendio, divora i boschi e va. […] À côté du citoyen, l’homme point en lui, l’homme qui aime le beau, la nature, le sourire des vierges, le soleil, l’azur, la mer, les moissons flottantes dans les campagnes, les forêts qui bruissent au souffle du vent, les neiges qui rayonnent de blancheur sur le haut des Alpes. […] M. d’Annunzio y publie un nouveau roman, Les Vierges aux rochers, avec ce motto de Léonard de Vinci : « Je ferai une fiction qui signifiera des choses grandes ».

6. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

L’herbe sera un tapis, brodé des plantes de la prairie, épanouissant le rythme de leurs feuilles, au balancement des corolles, sur la courbe des tiges gracieuses, le ciel bleu et limpide comme les yeux d’une jeune vierge. […] Si l’on excepte quelques merveilles du cycle macédonien, quelques monuments de l’art égyptien, puis, dans l’art grec, le Torse de Phidias et les Parques du British Museum, et, dans l’art romain, certains fermes portraits tels que le Vitellius — non point le beau garçon du Louvre — mais bien celui du Vatican, si l’on consulte les chronologies de la statuaire après les vestiges de ces périodes de création pure, où trouve-t-on l’artiste ingénu et sublime qui ne sache s’inspirer que de la Nature et que de lui-même et se risque à n’exploiter qu’un filon vierge ? […] Enfin, n’intitulez pas un roman le Triomphe de la Mort, cela appartient à Pétrarque ; ou les Vierges aux Rochers, c’est au Léonard ; ni une trilogie, les Romans de la Rose : on croirait que vous avez plus d’ambition que d’imagination. […] Pour la partie imaginative, quand nous n’aurions qu’à nous féliciter de la Vierge aux rochers de M. d’Annunzio, nous ne nous plaindrons pas du reste. « La Revue » a tenu à prouver que, comme au temps de Musset et de George Sand, elle restait le champion des conceptions nouvelles.

7. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Avant eux, il faut d’ailleurs signaler deux peintures attribuées à l’atelier de Botticelli, la Madone de la famille Concina et la Vierge à la Grenade. […] Le visage de la Vierge, en tout cas, accuse le type familier à l’artiste, et cette partie de la peinture n’est pas indigne de lui. […] Par le sentiment de la grâce, il se révèle néanmoins contemporain de Botticelli, et, quel qu’il soit, le peintre de cette exquise Vierge à la Grenade est loin d’être à dédaigner. […] C’est la traduction française d’un de ces volumes qui a paru dernièrement à Paris, sous le titre : Terre Vierge. […] Mais laissons la parole au désabusé Garganello : ‘ Hier Parpaille me fit demander un office de la Vierge.

8. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

La Vierge remplit l’art de son image et le dogme de son rayonnement, mais sa forme se trouve déterminée par ses actes. Elle n’est la Vierge qu’un moment avant le mystère, sitôt après elle est mère. […] Songe-t-on à l’inconvenance qu’il y aurait à ce qu’un jeune homme vînt annoncer à Marie qu’elle va enfanter : et voit-on une vierge dans cet office ? […] La légende de sainte Ursule de Carpaccio met en présence des androgynes et des vierges et l’archer qui tire sur la sainte la dépasse incomparablement en charme physique. […] Un autre bas-relief, la vierge agenouillée devant l’Enfant Jésus, fut acquis par M. 

9. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Aurora aimait les vierges de Bellini et de Carpaccio. […] La Vierge d’Holbein est un chef-d’œuvre de première beauté. […] La seconde œuvre doit sortir de l’atelier de Léonard ; il est possible que le maître ait peint la tête de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus. […] Féral, qui l’avait estimée 150 000 fr., que fut adjugée à 141 000 fr. la Vierge de Maria, attribuée à Léonard de Vinci. […] Trotti poussèrent à 12 600 fr. la Vierge à l’oiseau, de Boccaccino, et à 61 000 fr., la Vierge à la grenade, dont l’expert demandait 80 000 fr.

10. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

C’est à l’exposition de Palerme que l’on a pu voir des spécimens de cet art primitif, quoique contemporain ; la Cronaca donne les reproductions d’un saint George et d’une Vierge, à l’enfant. […] Dans ce conte fantastique assez compliqué qui commence au ve  siècle et finit aux xviiie , la Psyché est une statuette, jetée dans un puits par le dernier poète païen ; un couvent se bâtit autour du puits ; Psyché « revient », se promène, est vue par un peintre, qui, croyant faire une Vierge pour l’église du couvent, fait une Psyché. […] Quant à l’expression la messe à Psyché, elle est singulièrement fausse, car on ne dit la messe ni à aucun personnage, ni à aucun saint, ni même à la Vierge.

11. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Il y a ici une végétation de vie humaine prodigieuse, mais ce n’est pas un jardin ni un parc, c’est une forêt vierge. […] Il rapporta, de ses voyages, une pierre admirable : une pierre d’or vierge éclatante, comme du feu solidifié. […] La terreur sacrée glaça le cœur des Vierges. […] — Grand Saint du Paradis vous êtes au milieu de vierges ! […] La Vierge est représentée allaitant l’enfant Jésus avec, au-dessus d’elle, deux têtes d’anges.

12. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Un soir, une foule anonyme et artiste prit crânement d’assaut la palissade qui défendait encore à la vue les quatre filles de l’eau et, avec l’aide volontaire de quelques ouvriers accourus pour empêcher qu’on mit le feu au bois de la cloison, découvrit patiemment, planche par planche, les bronzes immoraux ; et ayant trouvé, après une recherche comiquement soigneuse, les clefs de l’eau, ces juges sympathiques et modestes mirent le comble à la fête en inondant les quatre vierges de flots étincelants sous la lumière des lampes électriques. […] elle a là un singulier cortège, la Vierge de Pérouse ! […] Achille Luchi a manqué son coup et le sang innocent de l’enfant du peuple a été vengé par le sang d’une jeune vierge innocente. […] Le Roi semble pencher lui aussi en ce sens : oui, qu’on arrête, qu’on poursuive, qu’on disperse la foule parmi laquelle le traître se cachait… Mais la parole du pardon chuchotée par la vierge mourante lui revient à la mémoire et il retombe dans l’hésitation de toute sa vie.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »

Hier 18, je suis allé à Saint-Cirriaque (en A), mais je n’ai pas songé à voir la fameuse vierge qui ouvrit les yeux après l’arrivée des Français, ce qui voulait dire qu’elle voulait les voir chassés.

14. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Il envoie à Cécilia une magnifique robe de fiancée, rehaussée de gemmes et de broderies d’or, et taillée dans cette pourpre somptueuse dont Pandolfo Malatesta se vêtissait pour s’agenouiller devant la Vierge. […] Elle est là, de profil, l’œil à demi fermé laissant sourdre le regard droit, presque vague, un regard de songe, qui se pose, très au loin, à un horizon très reculé, sur une image presque immatérielle, les beaux cheveux enserrés par les bandelettes blanches des vierges. […] Et au revers alors, dans un infini paysage que ferment des collines douces, une jeune fille se dresse au corps gracile de vierge, aux seins menus, aux bras grêles, la main appuyée sur le bouc-licorne couché à ses pieds, symbole de science et de pureté ; dans le lointain un cippe avec ces mots : OPVS . […] Et de même qu’il anticipe en quelque sorte sur la manière de Léonard, Léonard, de son côté, rappelle jusqu’à la fin l’atelier de Verrocchio, aussi bien par son amour des beaux colifichets comme l’aiguière qui sert de miroir, ou la magnifique broderie qui entoure deux mains jointes dans la Modestie et la Vanité, que par sa recherche des reliefs, tels que ces camées qui, dans la Vierge aux Balances, pendent autour de la ceinture de saint Michel ; tant par une sorte de prédilection pour les pierres aux reflets variés, comme les agathes de Sainte Anne, que par une précision et une grâce hiératiques, qui font songer à un sanctuaire purifié et resplendissant. […] Et de là vient que, bien qu’il manie presque continuellement des sujets sacrés, il est le plus profane des peintres ; la personne ou le sujet donné, saint Jean dans le désert ou la Vierge sur les genoux de sainte Anne, n’est souvent qu’un prétexte pour une sorte de travail qui nous conduit tout à fait en dehors de la portée des représentations conventionnelles.

15. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Botticelli a une Vierge absolument merveilleuse qui rappelle le chef-d’œuvre des Uffizi : la mère du Christ se penche dans un mouvement de joie calme ; tranquille dans son infini bonheur, elle semble s’endormir en approchant sa tête de celle de l’enfant-Dieu ; les lys qui fleurissent par toute la composition, en parfument le sentiment simple, grand et haut que troublent à peine, à gauche, les yeux vifs d’un des chérubins aux cheveux bouclés… Lorenzo di Credi s’y retrouve avec sa joie enluminée et poupine, Andrea del Sarto, avec une Vierge admirable, d’une émotion supérieure. […] De Giovanni Bellini, c’est l’Adam et c’est l’Ève, l’homme avec ce grand coup de lumière sur la jambe gauche et, derrière lui, ce lapin comique entre les fûts des arbres sur le ciel dur, — Ève grasse, au galbe régulier et aux formes pleines d’une plantureuse milanaise ; puis, le même modèle en Vierge et un portrait d’homme assez mou. […] Tout son corps semblait taillé dons le bronze et fort comme le bronze, avec la poitrine haute, le ventre petit, les flancs vierges ; si riche de vie qu’Orphée cligna les yeux comme devant une trop vive lumière. […] Ils y écoutent la vierge si belle qui s’embrase « à des rayons d’amour », et c’est le délicieux motif XXVIII qu’on pourrait prendre pour une ébauche de fresque. […] La tête de cette procession se déroule, non sans majesté, dans le motif XXIX ; Mathilde, la vierge belle, s’y profile sur le plan de gauche, avec un naturel charmant43.

16. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »

Ce n’est plus le démon hirsute et monstrueux du Moyen-Âge, pourvu de queue et de cornes, qui allait caresser les vierges dans les monastères et susciter les fièvres solitaires des Pères dans le Désert. […] Et je me mis à chercher désespérément cette femme, et je parcourus tous les pays, toutes les villes du monde, toute la terre, séduisant des fillettes, attirant des vierges, conquérant des veuves et des épouses, toujours inquiet, infatigable, triste, mécontent ; toujours à l’affût de cette femme unique, de cette libératrice inconnue, qui devait exister quelque part, que je devais rencontrer, qui devait me faire connaître l’amour immortel.

17. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il montre que le Sodoma ne subit qu’indirectement l’ascendant du Vinci, et que Giovann-Antonio, né à Verceil en 1477, fut dès l’âge de treize ans mis en apprentissage chez Martino Spanzotti, petit maître attardé dans les formules quattrocentistes, dont la Vierge du musée de Turin ne manque cependant pas d’un certain charme archaïque. […] La tradition antique était pleine de force au moyen âge, à Venise, où la chiourme du Bucentaure, toutes les fois que le navire ducal passait devant la chapelle de la Vierge, construite à l’entrée de l’Arsenal, criait trois fois : Ah ! […] Mais la figure qui domine ce recueil agréable, figure vaporeuse, exquise, attendrie, sincèrement passionnée, c’est celle de cette jeune Manon Baletti qui s’était éprise à la folie du subtil Vénitien et qui se donnait tout entière, vierge de corps et d’âme, délicieusement ingénue, à cet ogre de dépravation qui ne semblait jamais rassasié de tendrons ; de bouquets de roses à peine écloses et de « petites poucettes » impulsives et complaisantes. […] Ce sont les Phéaciens ; les Phéaciens, « illustres navigateurs dont les nefs ont la science et les pensées des hommes », et qui, au dire de Zeus lui-même, « sont les très proches parents des dieux » ; les Phéaciens, restés à tout le moins, pour la postérité, le peuple de Nausicaa, la vierge aux bras blancs, faite de grâce juvénile, de pitié secourable, de prudent savoir-faire, de décision ferme… Il serait facile de montrer que, loin d’être un mythe, les Phéaciens sont un peuple de chair et d’os : une colonie phénicienne très authentique.

18. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Dans la maison de Lazaro di Royo quelqu’un chante l’hymne au printemps ; les trois vierges sœurs préparent la fête nuptiale de leur frère, et, sur le refrain léger d’un chant du matin, rythment les louanges de l’épouse, de la nouvelle sœur. […] Ces âmes vierges ne sont pas inquiètes. […] Il part sans avoir touché sa femme, la vierge qui sera vierge et veuve. […] Cette créature de débauche, qui connaît toutes les hideurs des violents qui l’ont eue, se sent indigne de son amour, et de l’amour vierge du pâtre-artiste. […] Candia prend la tête de son fils, la presse d’une main sur sa poitrine et de l’autre le fait boire ; déjà, dans son état de rêve, elle disait les paroles de la Passion de Marie, les paroles qui sont dans les laudes et dans les chansons de la Vierge qui pleure son divin enfant.

19. (1891) Articles du Mercure de France, année 1891

. — Une étude sur Le Vierge d’Alfred Vallette ; curieuses notes d’Enrico Morselli à propos de la célèbre attirance qu’exercent les concours académiques et autres sur les demi-fous (les mattoïdes), ceux que l’auteur appelle « i masturbatori della filosofia, metafisica, psicologia e sociologia » ; une polémique où C. 

20. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Vierge conserva toujours un fond de gaieté et d’indulgence. […] Vierge possédait son bonheur dans ses yeux : par instinct et par éducation, il s’était habitué à s’intéresser et à s’amuser du spectacle que lui offraient continuellement, sous le jeu variable de la lumière, la nature, les hommes, les bêtes, les plantes, et même les objets en apparence les moins significatifs, tels qu’une chaise éventrée, une pipe cassée, une paire de bottes, deux ou trois carottes, auxquels, bien des fois, il a demandé le motif d’une de ses charmantes vignettes décoratives. […] Il ne fut pas seulement un travailleur fougueux : voyez de quelle délicatesse et de quelle poésie il est capable dans son Mariage de sainte Catherine et dans la Présentation de la Vierge au Temple de la Madonna dell’Orto. […] Ranza assure en effet qu’on gardait autrefois dans l’église Saint-Paul, à Verceil, un triptyque représentant la Nativité : l’enfant Jésus avait les doigts dans la bouche ; près de lui se trouvaient saint Joseph, la Vierge et trois anges. […] La Vierge aux roches, attribuée par le catalogue à l’atelier de Léonard de Vinci, fut poussée jusqu’à 78 000 fr. par M. 

21. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »

Le suprême hiérophante de la Divine Comédie est saint Bernard, le père spirituel des Templiers, puisqu’il en composa la règle ; il porte la bianca stola et se réclame de Béatrice pour se rendre la vierge favorable.

22. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

L’amour incestueux d’un frère amène le sacrifice de l’Aimée, et la mort, la stupide et terrible mort de Bianca Maria, près de la fonte Perseja, le sacrifice de la vierge, tuée pour vaincre l’inéluctable inceste qui attirait les âmes en embrasant les chairs, représente véritablement une catastrophe qui est en dehors de la volonté des agonistes. […] Ses amis de la première heure l’abandonnèrent ou le trahirent ; pendant de longues années il a traîné dans toute l’Italie sa femme, ses enfants, son art, sa misère et sa rébellion, en véritable fils indomptable des forêts vierges de sa Calabre. […] Vittore Crivelli a moins d’accent ; sa Vierge à l’œillet a le type plus lourd et ne vaut pas pour moi la Sainte-Anne de Matelica de Lorenzo d’Alessandro. […] vierge (Pages 40-41) que les impôts payés par ma terre C’est un plaisir de plus que de ne pouvoir compter, en voyageant au-delà de l’Apennin, sur la protection du ministre que les contributions de ma petite terre contribuent à payer. […] Le thème de Siegfried est déjà annoncé dans le IIIè acte de la « Walkyrie », lorsque la Vierge guerrière reconnaît le futur héros dans les flancs gros de Sieglinde.

23. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Sa haste enfoncée dans l’arène-patrie, Atterrit un homme en armes splendide : N’est-ce point Alcée qui revient des combats Vers les vierges lesbiennes ?

24. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

De même que Goethe, ayant assisté au déclin d’un siècle et à l’aurore d’un autre, contemporain à la fois de la fin de la monarchie et de la chute de l’empire, après avoir exprimé dans Werther la « désespérance » (ce dont Musset lui fit plus tard un grief), chercha dans le second Faust à critiquer l’inanité des efforts métaphysiques de son temps, et à trouver une formule qui permît aux enlisés de cette agitation sans but de se ressaisir, de même M. d’Annunzio, après avoir célébré la Venise du passé, et dans ses Vierges aux rochers le lugubre effondrement des races anciennes, après avoir chanté la gloire du mécanisme qui enlève l’homme matériellement et moralement au-dessus de ses misères, de même M. d’Annunzio a cherché dans la glorification d’un héros chrétien la contrepartie du négativisme nietzschéen douloureux qui régnait dans ses œuvres. […] L’une et l’autre scène, qui se terminent d’une façon symétrique, ici par l’apothéose de la beauté païenne, là par la mainmise de la Vierge sur les domaines bleus de Samas, s’accompagnent de mouvements de foule sensiblement comparables, soit dans la cour du roi, qui s’agite autour de Méphisto, soit dans la tourbe des affranchis et des esclaves, qui hurlent dans la chambre magique. […] De ci, de là, quelque figure de prophète ou d’évangéliste, quelque roi mage, coiffé de la tiare aux gemmes resplendissantes, quelque saint nimbé de son auréole, quelque vierge aux yeux de lapis-lazuli l’intéressent par des détails que les smaltes précisent avec éclat. […] Des écrivains, peu ou point expérimentés, ont inventé les femmes bien modernes, les jeunes filles savantes, scientifiquement vierges ; mais instruites de tout ce qui peut être mis autour, elles se promettent, se reprennent et se déprennent avec une habileté d’équilibristes japonais. […] Croquis Sur ses cheveux d’or, sa toque de chinchilla, — comme un nuage léger au-dessus d’un soir vermeil… Sur sa gorge, son rang de perles, — comme des gouttes de rosée, le long d’un fil de la Vierge, entre deux boutons d’églantine… Sur le tapis, à ses pieds, son jupon, ses dentelles, sa chemise, — comme une corbeille de fleurs blanches autour d’une statue d’albâtre.

25. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Et la Vierge de Saint-Sixte, que le modelé du visage de la madone soit excellent, cela ne surélève pas beaucoup la valeur picturale ou mystique de ce tableau sérieux et froid.

26. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Florence a produit le bienheureux Jean de Fiesole, cet « homme de Dieu » ; à Milan, dans les dernières années du quattrocento, tandis que tous les peintres s’empressaient à imiter le nouveau style de Léonard de Vinci, un autre « homme de Dieu », Ambrogio Borgognone, obstinément plongé dans son rêve mystique figuré sur des murs d’églises ou de couvents de pâles vierges d’une pureté, d’une bonté, d’une beauté surnaturelles ; et c’est presque vers le même temps qu’à Sienne Sano di Pietro nous a fait part, lui aussi, des adorables images qu’il portait gravées dans son cœur d’enfant.

27. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

De grands personnages appelèrent la vierge, des gouvernements l’écoutèrent ; tout ce qui avait charge d’âmes devint à son tour charge de la meneuse d’âmes principale. […] Faits réels examinés d’ailleurs autant que possible par l’historien ; mais c’est simplement « à la suprême charité, que la vierge veut amener et fait appel ». […] , le jeune homme meurt en une allégresse surhumaine sous le regard de la vierge (de la femme ?). […] » dit à ce moment l’extraordinaire vierge.

28. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Et cette Mère vierge habillée de douleur, au cœur percé par les épées, s’évanouira devant la Déesse qui reviendra de la mer dont elle est née, pure comme la fleur du sel, portée par les zéphirs riches de pollen et d’harmonie là-bas où débarqua un jour son ancien fils avec le destin de Rome… » Ce vœu, de voir la Madone enfoncée par Vénus, n’était pas fait pour réjouir le monde catholique, et en effet une tempête se déchaîna autour du poème et de son auteur. […] Dans une course où il gravit un sommet il voit de bas en haut, détachée sur le ciel bleu, une fleur, une fleur si harmonieuse, si ornementale qu’il en veut faire un tableau ; la voilà qui s’agrandit à ses yeux ; sur cette tige, c’est toute une efflorescence de sa pensée qui s’épanouit : la tige sera un tronc, les feuilles deviendront des branchages, le calice une femme, — vase d’élection, rose mystique, dit l’Église dans les Litanies de la Vierge, — et au fond de la fleur, dans le giron de la femme, le pollen aura fructifié en un adorable enfant tenant une pomme qui ne sera plus celle du Péché originel.

29. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Dans un ermitage voisin, il voit une image de la Vierge toute rongée, et, pris d’une émotion subite, il repeint amoureusement la figure de la Madone, ce qui fait crier au miracle par les bons montagnards s’apercevant le lendemain de la chose.

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