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2. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

On raconte que trois ans après son initiation il peignit dans un tableau de son maître un ange si plein de grâce que celui-ci ne voulut point le retoucher — il avait alors quinze ans. […] Des « peintres sacrés », dans la « boutique » desquels on peignait tranquillement de douces madones en causant sans doute, aux repos, de choses supérieures. […] Jean Antoine Pazzi, dit « il Sodoma », fut appelé dans un couvent pour y peindre la vie de saint Benoît. […] La vulgarité de ce peuple est peinte sur ces têtes sinistres qui garnissent les musées pour la glorification des Césars. […] » Les salles étaient peintes par Giotto et les sujets qu’il avait traités avaient rapport aux vicissitudes de la fortune humaine.

3. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Si Titien peignait sa première œuvre avec le suc des plantes, mon Giorgione peignit, pendant toute sa vie, avec du soleil mêlé à ses couleurs. […] — Avec quoi peins-tu ? […] Ensuite, il exposa ses toiles aux rayons et peignit dans la lumière. […] — Peindre à fresque — et décorer Venise. […] Giorgio peignait à l’huile, sur de la chaux.

4. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Mais cette légende n’a que la valeur d’une tradition, car l’art de peindre avait toujours été celui auquel Verrocchio attachait la moindre importance. […] Ce n’était pas pour s’amuser qu’il peignit cette autre Méduse, le seul grand tableau qu’il laisse derrière lui à Florence. […] Aussi peignit-il les portraits des maîtresses de Ludovic, Lucretia Crevelli et Cecilia Galerani la poétesse, de Ludovic lui-même et de la duchesse Béatrice. […] Sur le mur humide du réfectoire où suintaient des sels minéraux, Léonard peignit la Cène. […] Voir dans les salles de la Renaissance (collection Goldschmidt), le buste en bois sculpté et peint de Cécilia Gonzagua, qui pourrait bien être du Pisanello.

5. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Il l’a voulue blonde, comme Nicéphore Callixte, et il lui a fait, sous le fuazzuolo léger, des cheveux par petites boucles claires, ainsi qu’il aime à les peindre. […] À Florence, il passe seulement, au sortir de l’atelier du vieux Veneziano ; puis, c’est Rome où Nicolas V, ce grand bâtisseur, lui fait peindre les chambres de son palais. […] Francesca dut la peindre, naturellement. […] Fugère, Bouvet et Isnardon qui peignent, chantent, font de l’escrime, boivent et dansent avec une inaltérable gaîté ; il a aussi acclamé l’auteur, et M.  […] Voir au Louvre le curieux petit panneau, où il a peint Pandolfo agenouillé devant la Vierge.

6. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Le retrouver peu après à Rome, en train de peindre en trompe-l’œil la Grande Salle du palais du cardinal Lancalotti, cela n’a plus rien qui puisse étonner. […] Mais l’atelier l’intéressa, l’envie le prit de peindre. […] Ce jeune artiste a un peu de peine à peindre les chairs et à donner le vray caractère des airs de teste. […] Il venait d’y peindre, à son retour de Naples, deux tableaux expressément commandés pour l’appartement de Mme de Pompadour, à Versailles […]. […] Il avait aussi un gradin à trois compartiments, offrant chacun une figure de la Foi, de la Charité et de l’Espérance, peintes en grisaille sur un fond vert.

7. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Ils eussent plu aussi à Stendhal, qui en a peint d’analogues. […] Il peint l’homme avec tous ses muscles, les veines saillantes sous la peau et le front plein de pensée. […] Il faut voir les mains, la finesse, l’élégance des doigts que sculpte ou peint Verrocchio ! […] Le Pérugin peint à neuf ans, Fra Bartolommeo à dix et Andrea de Sarto dès sept ans. […] Il continue à peindre pendant toute sa vie.

8. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

L’humanité ne lui doit de la reconnaissance que parce qu’il a dessiné et peint. […] La pièce est bien taillée, les personnages peints d’une main heureuse et sans hésitations ; cela permet donc d’affirmer que M.  […] Les rayons en sont peints en blanc et s’élèvent jusqu’aux voûtes basses du plafond qui est blanchi à la chaux. […] Le simple monde extérieur de l’Alpe à cette altitude est si frappant, si frappante aussi la nouveauté des choses qui entourent l’artiste, de l’hiver dans les neiges, qu’il les peint d’abord par pur enthousiasme pour la beauté de leur apparence. […] Et ce nouvel Ange de la vie, endeuillé de tous les voiles noirs des remords et offrant ses seins avec tant d’amour et un tel désir d’expiation, la plus superbe créature que Segantini ait dessinée et peinte, pourrait être présenté désormais comme le type parfaite la femme chez le maître.

9. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

L’Art peut être purement matériel et c’est le naturalisme sans esprit, sans âme, l’art du morceau peint avec le plus de réalité possible, puis il s’élève à l’expression du sentiment par le choix de la couleur et du clair obscur, analysés et compris dans leurs pouvoirs, mais il plane dans l’azur, comme un grand aigle, lorsqu’il maîtrise la Forme pour animer sa pensée. […] Pour continuer à peindre, il affecta l’humeur douce et conciliante : si on le laissait à sa vocation, il s’engageait à réfréner ses tendances, à s’assagir, à poursuivre des études graphiques régulières et correctes, d’après les maîtres officiels et dans les ateliers classiques. […] Là, d’abord, il peignit des paysages, des intérieurs d’église, épris d’un art discret, tout d’enveloppe. Mais Rosso ne disposait d’aucun budget ; pour faire quelque argent et entretenir sa provision de couleurs, il se proposa comme ordonnance à un officier, lequel flaira l’artiste et l’envoya à l’école des brigadiers : or cela coûte de peindre, même à l’aquarelle.

10. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

C’est ici que je peindrai mon tableau véritable, en secret ! […] — Antonio fait peindre mon portrait. […] Mais c’est avec le sang de ses veines qu’un artiste parviendrait à vous peindre dignement ! […] C’est ici, délivré de cette présence, que je peins mon œuvre véritable. […] John-Arthur peignait silencieusement.

11. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

Or, Lucheni, indifférent à tout ce qu’on pouvait dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la ville de Genève de lui faire mener une existence si misérable, et répond vertement à l’auteur qu’il a été victime de son imagination, que, loin de vivre sous terre, il habite au deuxième une cellule peinte à l’huile, pareille aux chambres des fonctionnaires français, d’où il assiste au lever et au coucher du soleil. […] Teodore de Wyzewa : L’œuvre peint de Jean Dominique Ingres (Frédéric Gittler) [extrait] Tristan Leclère [Tristan Klingsor].

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

. — Comme une des curiosités de Vérone, et mieux à retenir que le légendaire tombeau de Juliette, via Capuccini, on peut signaler un certain nombre de façades peintes, dont il ne reste malheureusement, pour beaucoup, que des vestiges, le climat non plus qu’en France n’ayant guère permis la conservation de ces spécieux exemples d’architecture polychrome. […] Un exemple curieux de la fusion de leurs influences est la célèbre fresque de l’Annonciation que Juste d’Allemagne peignit en 1451 dans le cloître de l’église S.  […] Bayet commence un commentaire critique des oeuvres peintes par Giotto à Assise.

13. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Comme avec les progrès de notre civilisation, notre division du travail et la répartition des salaires, y compris la bourgeoisie de Monsieur Loubet, nous entendons de mieux en mieux le libre échange du pittoresque, nous envoyons des études sociales habilement torchées à des gens qui nous retournent des portraits individuels supérieurement peints et, par politesse, nous admirons, mais sans saisir pourquoi, décidément, ce qui demeure du talent, du savoir-faire, chez nous, chez des gens peut-être plus naïfs, est du simple génie. […] Son livre, qui commence fort justement par un portrait peint, est aussi un portrait écrit, portrait minutieux et complexe, d’une touche très intelligente et très libre, avec, pour fond à la vie de l’homme, la vie du temps en sa variété et son pittoresque, en ses personnages nombreux et singuliers. […] Peint par Raphaël en 1505, pour le couvent des religieuses de Saint-Antoine de Padoue, à Pérouse, il est vendu en 1677 par les dites religieuses « pour payer leurs dettes », et il passe à Rome, chez les Colonna. […] Celui-ci, qui le connaît bien, car il y a des liens de famille et d’habitudes, peint ce grand tableau d’une main vigoureuse : tous y entrent, sénateurs, députés, journalistes, prélats, cardinaux, zélateurs laïques, aventuriers et aventurières, aristocrates de la plus vieille souche et rastaquouères.

14. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Quand une femme a du talent, elle n’a pas besoin que la mode soit de peindre, elle peindrait contre la mode. […] Silvagni tâche de reconstruire ce monde, de peindre dans ces souverains méprisés les hommes politiques qui, à travers les bassesses des sens et les folies de la toute-puissance, poursuivaient un dessein social et politique grandiose. […] L’antique Poseidôn, terrible et beau, ne se peignait pas dans les cerveaux hellènes sous la figure de la Mer Souveraine : Mirage ! […] Et la perspective naïvement méticuleuse, et la tonalité rouge-brun du manteau, chantante et un peu sourde à la fois, et la construction soigneuse, idéalement réelle, des mains féminines, tout ici, en vérité, dénonce bien ce premier des maîtres, cette « peinture qui fait oublier tout ce qui n’est pas elle et donnerait à penser que l’art de peindre a dit son dernier mot, et cela dès la première heure6 ».

15. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Au portique la mort peint ses hideux secrets, L’art est grave : sans lui, qui se souviendrait d’elle ? […] Léonard de Vinci au contraire semble faire tout son possible pour éviter tout ce qui reluit sur la chair ; on dirait qu’il a peint à travers un voile, tant ses têtes ont du moelleux. […] On a fait justice du propos de Vasari racontant que le Vinci encore jeune peignit de sa main un ange qui était supérieur à toutes les autres parties du tableau : ce que voyant, le Verrocchio aurait désormais renoncé à la peinture. […] Faut-il ajouter enfin que, d’après Vasari lui-même, Léonard aurait simplement « peint » sur un dessin de Verrocchio ? […] L’œuvre peinte vaut de plus par l’influence qu’elle exerça, non seulement sur les élèves directs comme le Pérugin, Lorenzo di Credi et Léonard, mais encore sur Filippino Lippi et sur Francesco Botticini.

16. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Comme une hostie sous le voile qui recouvre l’ostensoir, la lune, dans la hauteur, était drapée d’un grand nuage ; la mer, sous elle, se tordait en mille contorsions ; et je me plaisais à croire qu’elle était cet Enfer peint par le Dante, bondé de damnés. […] § Le Soleil s’est peu à peu levé, et Messine nous est apparue comme un décor qui se peint et s’achève. […] C’est de cette façon qu’il peignit celui du Cardinal de Trente, alors jeune. » Ce portrait était resté à Trente avec ceux de Moroni ; c’est là qu’en 1907 MM.  […] Elle est peinte avec une décision dans le visage, avec une franchise dans les étoffes qui devancent tout l’art moderne. […] J’ai vu, je crois, ce que personne n’a vu, ce qu’aucun voyageur n’a peint : les sots !

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Il est plus aisé de peindre des Ogres et des Géants que des Héros et d’outrer la nature que de la suivre. […] Il consacre à Goldoni trois quatrains bien intentionnés, sinon bien tournés, dont voici le dernier : Aux critiques, aux rivaux, La sature a dit sans feinte : « Tout auteur à ses défauts, Mais ce Goldoni m’a peinte. » Le peintre de la nature, écrit-il un peu plus tard, « peut me compter au rang de ses plus passionnés partisans27 » ; quelque temps après, Voltaire malade fait à sa nouvelle idole ce galant compliment : « Si le cher Goldoni m’honore d’une de ses pièces, il me rendra la santé ; il faut qu’il fasse cette bonne œuvre28. » Par la suite, toutes ses lettres à ses correspondants italiens sont de longs dithyrambes en l’honneur du grand Vénitien qui lui semble incarner son idéal personnel de la bonne comédie : « l’art d’enseigner la vertu et les bienséances en action et en dialogues29 ».

18. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Cette sorte de Mlle de Maupin est plus vivante que celle de Théophile Gautier, plus touchante et son apparition dans le cours des récits de l’aventurier constitue un des plus extraordinaires romans des Mémoires, qui ne sont qu’une suite de tableaux que ni l’Abbé Prévost, ni Voltaire, ni Crébillon fils n’auraient certes osé imaginer et peindre avec autant d’éclat. […] Luigi Risso Tammeo peignent assez fermement une parcelle d’humanité suffisamment ridicule pour qu’elle soit pitoyable, et suffisamment tourmentée pour qu’elle émeuve et retienne notre attention. […] Nous pensons que cette édition se rapproche davantage du texte primitif, et doit être préférée, non seulement à cause de ces maladresses, mais pour des gravelures cyniques, bien dans l’esprit de l’auteur et aussi des pensées profondes, des aperçus historiques, des prévisions qu’on ne voit aucune raison d’avoir été omises par l’éditeur belge, tandis qu’elles peignaient si bien la puissance intellectuelle du singulier personnage qu’est Casanova. […] Casanova a-t-il voulu, dans cette sotte histoire, essayer de peindre le côté légendaire, chevaleresque du caractère castillan ?

19. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

Un amateur donna ensuite 46 000 fr. d’une toile vigoureuse, peinte avec un art minutieux par Bartolomeo Veneto.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Romain Rolland le remarque, « l’humiliation de peindre une victoire des Florentins sur ses amis, les Milanais », contraste violemment avec l’accueil que Milan avait fait au grand Maître de la Léonardi Vinci Academia.

21. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Thomas Whitburn, conservateur honoraire du Musée historique des portraits, à Guildford, déclara sur l’honneur avoir vu Lucas modeler ce buste d’après une figure peinte de Léonard de Vinci ; et le fils même du sculpteur, A. […] Ayant donc baptisé Lolo « Boronali », il entreprit de lui faire peindre un tableau… avec sa queue, préalablement munie d’un pinceau. […] X… a disposé, sur une chaise faisant office de chevalet, une toile à peindre à l’état de neuf. […] Gabriel Mourey passe en revue les diverses interprétations peintes et sculptées de Salomé et M.  […] Il s’amuse à peindre « ces gentilles fillettes qui vont et viennent sur la place ».

22. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Elle s’était accrue par l’acquisition d’une partie de la collection de statues et de vases peints antiques que le diplomate avait lui-même formée au cours de son séjour dans la péninsule. […] Elle fut peinte sur une large bande de toile hissée, selon la coutume, au-dessus de l’entrée de l’église. […] Jules Destrée peint avec talent MM.  […] Sur les parois de l’église sont peintes de nombreuses figures de saints. On a pu déchiffrer les noms de saint Michel, sainte Marguerite, saint Thaddée ; une troisième fresque représente le martyre de saint Thomas de Cantorbéry peint peu après le martyre du saint.

23. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

[…] — Et l’on saluera, en revenant sur ses pas, à l’entrée de la salle Brangwyn, les portraits, offerts par de généreux donateurs, des deux grands poètes que cette guerre a encore magnifiés : le regretté Verhaeren, peint par son compatriote Th.  […] La précision, le rythme, la brutalité des machines et leurs mouvements, nous ont sans doute conduits vers un nouveau réalisme que nous pouvons exprimer sans peindre des locomotives. […] En premier plan, un mur peint en bleu. […] Il me disait que s’il avait dû se décharger de cette sensation de bleu qui dominait toutes les autres, il aurait dû peindre en bleu, ainsi qu’un badigeonneur, tout le panneau ; mais, par cette action réflexe, n’ayant d’importance qu’au moment de la sensation, il n’aurait pas atteint l’œuvre d’art. […] Moretti aime surtout à peindre les sacrifiés, les souffre-douleur, les humbles, les faibles, les naïfs, les miséreux, les malheureux, les enfants pauvres, les servantes, les vieux paralysés, — toutes les victimes du sort et de la méchanceté.

24. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Il y a là, comme on sait, plusieurs morceaux de grande valeur, notamment le célèbre Portrait de Mahomet II peint par Gentile Bellini lors de son séjour à la cour du Sultan qui avait prié la Sérénissime République de lui envoyer un peintre fort habile5 (malheureusement ce portrait a été, depuis, fortement repeint) ; puis, l’Adoration des Rois Mages du même artiste, Le Départ de sainte Ursule de Carpaccio, une Madone de Cima da Conegliano, des Saints de Bartolomeo Montagna, une Figure allégorique du Printemps par Cosmé Tura, une Annonciation de Gaudenzio Ferrari, des Madones de Bonsignori et de Boccaccino, des Portraits par Moroni et par Moretto da Brescia, une Adoration de l’Enfant Jésus par Lorenzo Costa, une Pietà de Sébastien del Piombo, quelques Primitifs néerlandais, etc. : au total une quarantaine d’œuvres choisies6. […] Le verre peint La Rosalba, délaissant, pour un jour, ses pastels, a fait naître, d’une seule goutte d’or, au flanc de ce verre à liqueur, les neuf Muses. […] « Voyez comme la ville est une belle et grande cité italienne », me disait à bord un jeune officier, en me désignant l’assemblage des constructions peintes à la chaux vive et qui semblent sortir de la mer. […] Après avoir passé devant la tour dite de l’Horloge, on entre dans un quartier plus moderne, dans une grande rue bordée d’un côté par le château du Gouverneur, vaste construction de l’époque espagnole, peinte en rose, et dont les tons harmonieux s’aperçoivent distinctement lorsqu’on arrive par la mer.

25. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Mais cela n’implique pas la nécessité de s’abstenir de peindre les corps qui ne se déplacent pas et qui sont pourtant en mouvement. […] S’il peint quelquefois la volupté, c’est avec une si grande délicatesse de tons, un coloris si léger, si transparent que tout « l’au-delà » de cette volupté, — idéalisation du couple, poésie des seules étreintes durables, — apparaît au lecteur le moins initié. […] Le passage qui suit peint avec simplicité la qualité de son esprit ; elle y évoque sa mère, qui vient de mourir : Elle ne pensait pas qu’un peu d’elle fût ailleurs, elle ne la cherchait point, par la fenêtre donnant sur le couchant, dans les petites étoiles qui tremblaient au-dessus des monts de Carona. […] Et pensez-vous que, pour le roman moderne, et même pour le roman de demain, elle ne sera pas l’expression exacte, celle qui peint toute la complexité de nos aspirations, comme de nos actes ? […] M. d’Annunzio peint la vie moderne telle qu’il la sent.

26. (1894) Articles du Mercure de France, année 1894

Exemple : La lune ouvre dans l’onde un éventail d’argent ; qui ne voit du premier coup que cela, très pictural en poésie, ne peut rien donner en peinture, et qu’un visage peint par un bon peintre lui sera toujours préférable en tant que peinture ?

27. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

En effet, avant de se réfugier auprès du Pape, dans le siècle suivant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Basile, envoyaient déjà en Italie tous les tableaux qu’ils peignaient du Crucifiement, tous ces diptyques, à fond d’or, dont on peut lire la description dans Gori, et qui venaient orner les murs des églises de Rome, ou servir à des imitations développées.

28. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Elle n’a rien de la beauté ferme et de la certitude de modelé d’un visage peint par Giovanni. […] À la fin de sa vie Bartolommeo rechercha la finesse allemande et peignit les cheveux avec une minutie extrême.

29. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Dans les deux cas, les mêmes procédés servent à peindre l’horreur spéciale de cette situation : l’homme gravement malade en mer, privé de tout soin intelligent, sacrifié à l’intérêt de la navigation ou de la pêche dont un retard compromettrait le succès, est entièrement à la merci de ses compagnons.

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