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2. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

parlons-en encore… On ne peut se la figurer qu’en longue chemise de nuit ; elle vous écrivait tous les soirs, en cachette de sa mère, après minuit, dans son lit. […] Je me souvins alors de ce que sa fille m’avait dit, touchant sa superstition nobiliaire, et je me rappelai en même temps avec assez d’à-propos que ma mère était de sang bleu. […] Et, en admettant qu’il n’en préparât aucune, lorsqu’il apprendrait que je n’étais noble que par ma mère, qu’allait-il dire ? […] Adelina m’agréant pour époux, il consentit au mariage… C’est alors qu’il me fallut lui faire l’aveu que je n’étais Gardanne que par ma mère. […] Les mères me feront bénir quelque berceau : J’aimerai l’ouvrier, joyeux comme un oiseau.

3. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »

Quand il se rendit pour la première fois chez la Charpillon, il eut la surprise de retrouver auprès d’elle trois vieilles femmes, sa mère et ses tantes, qui n’étaient pas pour lui des inconnues, puisqu’elles lui avaient déjà escroqué six mille francs à Genève, quatre ans auparavant. […] C’est vous qui m’avez manqué, d’abord en venant me surprendre au bain et hier en me faisant demander à ma mère pour servir à votre brutalité. […] Casanova avait pourtant consenti à traiter encore une fois avec la mère : il louerait une petite maison où celle dont il voulait faire sa maîtresse se retirerait seule, loin de sa famille, et où il l’irait visiter ; une somme d’argent et une pension mensuelle dédommageraient la mère du sacrifice qu’elle prétendait faire.

4. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Et la mère vient et sourit au bonheur charmant de ses filles. […] Vienda dans son tablier le pain augural que la mère de son fiancé lui a offert. […] Candia, la mère, Aligi, le jeune rêveur, la Suppliante et Ornella sont, au centre du drame, entre les deux chœurs. […] Elle pousse Aligi à envoyer un salut à sa mère, à ses sœurs abandonnées. […] Mais la mère est assoupie comme dans un profond sommeil.

5. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Quelle mère orgueilleuse pourra crier avec la matière : « Mon ventre a créé un être plus parfait en Beauté que celui jailli du cerveau du génie ?  […] La mère penchée, figure contre figure, sur le bambino, s’efface, disparaît presque pour laisser toute la place dans le groupe au sujet qui a le plus frappé l’artiste : le visage du petit. Et c’est au point que celui-ci apparaît presque plus grand que le visage atténué de la mère. […] Rosso perd une mère très aimée et demeure de longs mois dans un abattement profond qui lui ôte toutes facultés et tout courage. […] Dans le premier jet de la composition, l’enfant était tenu par sa mère.

6. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Et, de même, quand il composait cette ode superbe : La Mère, pour un groupe du sculpteur Cecioni, représentant une glaneuse qui caresse son enfant ? […] Rome, c’est la déesse mère de l’Italie, c’est la déesse mère de tous les peuples : qui ne la reconnaît pas pour telle a le cœur plongé dans de froides ténèbres. […] Le comte Georges, chargé par la mère de son ami intime, mort d’un accident de cheval, de mettre ordre à ses papiers, se rencontre, au moment de l’accomplissement de cette tâche, avec sa femme, qui fut la maîtresse du marquis et vient pour reprendre ses lettres.

7. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Je pourrais être sa mère. […] Elle prie sa mère de jeter au feu le portrait, pour qu’aucun nuage ne puisse ternir l’image de son passé. […] Et l’enfant aussi est distrait de la mère. […] La mère et l’enfant appartiennent l’un à l’autre et l’enfant endormi, sans noblesse, sans grâce, est, peu s’en faut, dans les bras de sa mère, ce qu’il était dans son sein. […] Comme chez Raphaël, le bébé est nu ; mais, avec des mains bien plus fines et délicates, la mère évite de toucher le corps divin et c’est dans un lange d’une blancheur sacrée, c’est dans le corporal qu’elle tient l’hostie.

8. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Pascoli a créé deux symboles : un homme et une ville, le roi Enzo, le malheureux fils du Roi-Poète, et Bologne, « mère des études ». […] À côté de moi toute une famille : la mère, trois enfants, le père ; ce dernier d’allure brutale et sanguine. […] « Ah, ma mère, crie-t-elle, quelle image terrible tu as demandée à l’art d’un mortel, sans trembler !  […] Ce ne fut pas un baiser de mère, le tien. […] La mère un misérable vieux, la fille une grosse bedaine43 !

9. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Sa dernière lettre à sa mère est encore un testament dans ce sens, vraiment émouvant. […] Mais il arrive bientôt à se déniaiser : il devient l’amant de la mère et de la miss de son élève : il prend la dernière après la mêlée d’une des dernières manifestations contre la neutralité. […] Tito Bassi vit dans une échoppe de savetier, sa mère était lingère chez la noble dame Vallarciero, mais il porte en lui le démon de l’enthousiasme et il veut se créer des circonstances à le bien employer. […] Il a vu son père et sa mère périr dans un palais en flammes pour avoir voulu sauver un petit chien hargneux. […] En prenant pour cadre de ce tableau la légendaire Italie, la mère de tous les poèmes, l’auteur l’a rendu encore plus parfait, plus classique, si j’ose dire, mais en le laissant vibrer sous une lumière vivante, toutes les clartés de la nature.

10. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Il y a des nuées d’enfants, à Naples, qui courent partout : une femme a donné une taloche au petit d’une voisine, celui-ci se précipite chez sa mère en pleurant, la mère arrive, elle demande de quel droit on a battu son fils : discussion, hurlements, on se souhaite les accidents les plus terribles, on espère du ciel des vengeances éclatantes. […] On a pu avec quelque justesse donner à Marie de Gournay le titre de « mère du féminisme moderne ». […] Un peuple qui, apportant le parfum des myrthes et des oliviers, poussa ses voiles héroïques le long de votre Détroit merveilleux, et mena vers nous l’âme lumineuse de notre mère commune : la Grèce !  […] À l’aube elle le quitta, m’entraîna chez elle et me présenta à sa mère. […] J’étais sur le point de m’attendrir ; je courais les rues ne sachant que faire ; je ne devais la revoir que le soir chez sa mère.

11. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

On y parle de mères et d’enfants avec une tendresse qui ne glisse jamais au conventionnel, et on y revit la gaîté, les petites détresses, les câlineries de cet âge. […] Il est sourd à tous les conseils ; il ne s’aperçoit pas que sa mère malade va mourir, que près de lui sa cousine, cette délicieuse figure de jeune fille qui soigne la mère, est devenue l’esclave de ses caprices cruels. […] Ce fut le premier poète réaliste, et au milieu des vices les plus tristes il laisse entrevoir de l’affection pour sa mère et pour sa patrie. […] Mais en marchant de ce pas vertigineux, il s’aperçoit trop tard qu’il a ouvert les yeux à sa femme, qu’il a tué sa mère malade, dont les plus douces illusions ont été ravagées par lui ; et il a, secousse suprême, la révélation de toute sa vie fausse et égoïste, devant le cadavre de sa mère, le jour même où il croit toucher au faîte de la gloire (sancta simplicitas !) […] La mère du protagoniste, est, d’autre part, une de ces vieilles âmes douces et confiantes, que l’on croit avoir connues et qu’on n’oublie jamais ; elle appartient à un monde qui malheureusement ne peut pas être le nôtre.

12. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Le costume lui-même est sévère : manteau simple, robe rouge aux manches fondues, rattachées aux poignets, laissant voir la seconde robe qui est blanche, — et le Bambino qui déroule sa bandelette et la tend à sa mère n’a pas la joliesse de ceux des Saintes Familles gaies qui viendront plus tard. […] Appuyé sur les travaux archéologiques de M. de Rossi et du comte de Richemont4 qui explorèrent laborieusement les catacombes de Rome, le savant abbé en tira un traité d’histoire religieuse, et de nouveau raconta « la conquête du monde romain au profit du Christ par ses apôtres et leurs successeurs, la fondation de l’Église chrétienne qui est notre mère, et enfin la vie d’une sainte que nous vénérons sur les autels ». […] Navires à l’ancre, navires veillant en armes sur nos eaux ; et vous, qui portez aux fils éloignés le salut de la Mère ; — et vous aussi, immobiles dans les vastes arsenaux bruissants, étincelants de feu dans la profondeur des forges où se trempe votre force ; — vous tous qu’il aima, qu’il eut pour unique amour, que ses grands yeux de lion virent pour la dernière fois scintiller dans le golfe où Gênes resplendit (un rêve fit scintiller autre chose en son âme héroïque) ; vous tous, navires, descendez vos drapeaux à mi-hampe ! […] Quant aux femmes, il n’est pas exagéré de dire que l’oisiveté est la mère de toutes leurs vertus.

13. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Cependant qu’en Italie on s’entretenait avec un intérêt indulgent, dont bénéficiait le poète, des aventures d’un jeune dieu à qui Léda, Omphale ou Pasiphaé n’avaient rien à refuser, et l’on cherchait avidement dans ses vers l’écho frémissant de passions déjà célèbres, l’hymne reconnaissant à la luxure omnipotente, mère de tous les mystères et de tous les songes. […] Plusieurs de ses nouvelles (Duchoux, l’Abandonné, Un Fils, le Champ d’oliviers) nous montrent directement un père ou une mère placés par la force des choses en face de l’enfant grandi, dont ils ignoraient l’existence, ou que leur intérêt les avait contraints d’écarter très loin de leur propre vie. […] Mais voilà que chez la femme vieillie, déjà proche de la mort, à un âge où le roman de sa jeunesse n’était plus qu’un très lointain et mélancolique souvenir, la mère se réveilla et en elle surgit l’impérieux besoin de connaître son fils, qu’elle sait vivant et qu’elle n’a pas revu, depuis le jour où elle embrassa pour la première fois l’être fragile, qui était né de sa chair et de sa volupté. […] Chez d’Annunzio, la rencontre est plus tragique et plus imprévu le réveil : la mère a arraché à l’amant, sur son lit de mort, le secret qu’il ne peut plus lui refuser. […] Enfance nerveuse et fine ; adolescence pauvre, incertaine et heurtée, long débat épuisant, parmi les sollicitations du monde, entre deux sangs ennemis, entre le sang de proie des Médicis et le sage sang des Soderini qui rayonne en bonté tranquille et chaste au visage de la mère du trouble rejeton, Marie Soderini.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Si tu as aimé les grands yeux pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le Palatin sublime l’autel antique (le Tibre touchait encore la colline évandrienne, et le soir en naviguant entre le Capitole et l’Aventin, le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) ; Fièvre, écoute-moi. […] Seulement, dans les Odes la langue est toujours belle même si touffue, elle est neuve même si tordue dans un spasme de latinité, dans un effort de redevenir ce que la mère opulente fut, et le style n’a plus ce ton railleur qui souvent rendait de longues pages de vers semblables à de la polémique rythmée.

15. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Il est le remords ; depuis le moment où il s’élance sur la Via Appia pour enterrer bien profondément les cendres de sa mère assassinée, jusqu’à la dernière scène, où, en jouant le rôle d’Oreste, il s’oublie et avoue son crime, — mieux que l’artiste raté et envieux, il est le remords. […] La rencontre qu’il fait de la princesse roumaine Nicoletta Brancovenu, une adorable gamine arrivée on ne sait d’où avec sa mère, menace d’être fatale à l’apôtre. […] La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille Lucchi, un de ces hommes qu’on lui a indiqués comme les plus résolus, et sans appuyer trop sur les détails, presque avec des sous-entendus, tout un complot se déroule à nos yeux, entrecoupé par la propre histoire d’Achille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lui-même, tableau fidèle de la vie du prolétariat et des malentendus qui règnent entre toutes les classes sociales.

16. (1893) Articles du Mercure de France, année 1893

Un homme, fort coupable, lui aussi, envers sa femme, pardonne à la créature qui l’a trompé, mais ne peut pardonner à l’Innocent dont elle est la frauduleuse mère, — et, avec l’angoisse de commettre un crime, avec la joie de supprimer la tache et l’obstacle, il tue l’Innocent.

17. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Angelo Flavio Guidi de l’apparition du prochain volume, et en donne quelques extraits, en révélant le secret de sa mère.

18. (1915) Articles du Mercure de France, année 1915

La minorité comprenait les artisans de l’unité italienne, leurs fils, leurs successeurs, tous ceux qui dès leur enfance avaient été bercés de rêves irrédentistes et désiraient la guerre contre l’ennemi héréditaire, l’Autriche, la guerre qui rendrait à l’Italie ses frontières naturelles et réunirait à la mère patrie les Italiens restés au pouvoir de l’étranger. […] De Fano, une mère écrit à son fils qui réside à l’étranger : Tu ne peux t’imaginer ce que je souffre par cette guerre ! […] Une mère jette ce cri poignant : « On prend toutes mes chairs » (tous mes enfants).

19. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

La menace était même inutile, car, sous le coup, sous l’affront de l’invasion, le moral de l’arrière s’était complètement transformé et des paysannes, mères ou femmes de soldats, firent honte aux sbandati, les renvoyèrent immédiatement au front. […] De ses vêtements féminins elle fit un paquet qu’elle fit porter à sa mère par le garçon de la boutique avec le billet suivant : « Je pars pour le front, vive l’Italie !  […] Un enfant recherché par la reine d’Italie Les journaux italiens ont publié l’avis suivant : Sa Majesté la Reine sera très reconnaissante à qui pourra lui procurer des renseignements touchant le jeune Tonuzzo Hector, âgé de trois ans et demi, qui, le 28 octobre 1917, à 8 h. 30, à un kilomètre d’Udine, fut confié par sa mère, Mme Angiolina Moro in Tonuzzo, à une dame inconnue, en voiture, qui devait l’amener à Sacile, où la mère, qui suivait à pied avec ses autres enfants, devait le reprendre. Arrivée à Sacile, la mère ne retrouva pas le petit Hector et, malgré toutes les recherches faites, n’en a plus eu de nouvelles. […] Dans ses veines il y avait du sang slave (sa mère était polonaise) et le penchant aux rêveries bizarres du Nord était en lui presque spontané.

20. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

La dramatique amoureuse se révèle mère un peu trop pathétique et femme experte en toutes les douleurs. […] Avec lui, après la mort de sa mère, secoué par la perte pathétique de la jeune créature d’amour qui l’avait mis au monde, il s’en va sans savoir où, comme un vagabond, meurtri par sa douleur, exalté par son espérance, ayant au cœur la nostalgie de l’inconnu, et dans l’esprit indomptable l’aspiration à une liberté toujours plus grande et plus parfaite, au milieu des hommes, et au-delà même de la vie des hommes. […] La vieille formule que les mères insinuent dans l’esprit des enfants, et qui demeure l’unique dogme de l’honneur pour tous : « Ne sois jamais lâche ! […] Comme il n’était pas marié, il vivait avec sa sœur, et celle-ci était mère de nombreux enfants qui furent les modèles favoris de l’artiste. […] Ceci se lit entre les lignes du livre de la comtesse Bonmartini, qui est avant tout le cri d’une femme et d’une mère, tout en contenant, sous le premier rapport, quelques renseignements caractéristiques.

21. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Luther s’écriera ridiculement « je suis le cinquième évangéliste », tirant sa justification de cette même Bible qui sert à le condamner ; Léonard a découvert un nouveau moyen de certitude : « Qui discute en alléguant l’autorité ne fait pas preuve de génie, mais plutôt de mémoire (188). »« Mes preuves sont nées de la simple expérience, mère de toute évidence et vraiment l’unique et vraie maîtresse (187). » Pour lui sont vaines et pleines d’erreur les sciences « qui n’aboutissent pas à une notion expérimentale, c’est-à-dire dont l’origine, le milieu ou la fin ne passe par aucun des cinq sens ». […] « Il craindra peut-être, et sera muet : Alors je poserai ma joue Sur la sienne, et je parlerai de notre amour Sans en être une fois confuse ni faible : Et la chère mère approuvera Ma fierté, et me laissera parler. […] À Birchington-on-Sea, près de Margate, où il s’était traîné en quête de repos, il succomba, entouré des soins dévoués de sa mère, de son frère, de quelques amis, le dimanche de Pâques, 9 avril 1882. […] Ni épouses ni mères ! […] Maintenant la femme ne pourrait-elle pas, tout en étant épouse et mère, travailler de son côté ?

22. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Elle n’est la Vierge qu’un moment avant le mystère, sitôt après elle est mère. […] Mais le petit chrétien pauvre demeure sous son humide et unique bonnet peut-être, et comme il pousse des cris, on le garrotte comme on fait encore à Orléans, qui offre une triste ressemblance avec cette ville dans les résultats de ces habitudes auxquelles la mère la plus éclairée par son instinct n’oserait se soustraire de peur d’un soulèvement autour d’elle et dans sa propre famille. — Il dit aussi que l’extrême pauvreté du peuple le force à porter fréquemment ses enfants à l’hôpital, où des sœurs de charité les reçoivent et les introduisent par un tour, usage dont il est défendu de s’écarter, et que ce tour, étant horriblement étroit, mutile les enfants que l’on y fait passer. […] C’était ce jour-là une mère riche qui pleurait. Nous priâmes aussi pour cette douleur toujours pareille au cœur des mères. […] Tandis que les ouvriers, montés sur les corniches et le piédestal des hautes statues, détachaient les draps noirs bordés de galons jaunes qui ruisselaient sur le parvis, les élèves du Conservatoire de musique, qui semble faire partie de l’église, poussaient leurs cris charmants, d’autres jouaient du violon et du piano, et le soleil colorait en se couchant tous les anges du frontispice, tenant, chacun un des instruments de la Passion, représenté en bronze, et ces beaux anges tristes semblaient prêts à s’envoler au-dessus du supplice de Jésus-Christ et de sa mère, sur lesquels ils pleurent.

23. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »

Le jeune chevalier de Boufflers, qui fut reçu à Ferney quatre ans plus tard, fait à peu près les mêmes réflexions que Casanova : « Vous ne pouvez point vous faire d’idée, écrit-il à sa mère, de la dépense et du bien que fait Voltaire.

24. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Il y avait les trois jeunes Memmo, qu’il cherchait à affilier à une société secrète, et dont la mère s’était plainte de l’influence que le débauché exerçait sur ses fils. […] Voyez ses corps féminins nus, heureux de leur santé, se complaisant près des eaux courantes, sous le soleil qui les chauffe et les fait vermeilles, qui allume dans leurs veines la flamme d’un désir encore timide mais déjà un peu pervers ; ses portraits de mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscientes d’être si belles, de répandre tant de volupté : quel mystère ! […] Si quelqu’un est tenté de connaître le nom de la mère, je viens de lui en procurer les moyens. […] Fut baptisé Jacques-Charles, né d’hier, fils d’Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris, et de Charlotte Lamotte, ses père et mère (mot illisible), faubourg Saint-Denis, de cette paroisse. […] Et là encore le poète a mis comme fond à sa vision l’immensité de la nature mère, l’évocation de la vigueur rêveuse de ceux que Calvin appelait « les rudes du peuple ».

25. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »

Je magnifie mon idiome en montrant son excellence occulte et virtuelle, mère et conservatrice des vertus et des vrais amis, des richesses et des grandeurs.

26. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

D’abord il y a quelque chose d’émouvant à reconnaître dans les courbes plus pleines de la figure de l’enfant, les lignes plus aiguës et comme plus éthérées de cette autre figure usée et vieillie, indice certain que ces têtes sont celles d’un petit enfant et de sa mère. […] Parfois, comme dans le petit tableau de la Madone aux Balances, où, sur le sein de sa mère, le Christ pèse les péchés des hommes avec les pierres du ruisseau, nous sentons une main assez rude si on la compare à celle du maître, et qui travaille sur une de ses fines suggestions ou de ses esquisses.

27. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Maintenant il est capitaine, a gagné deux médailles et vient de perdre un œil et sa mère. […] Ces jours-ci on m’a parlé pour toi de la fille d’Altovito Altoviti ; elle n’a ni père ni mère et est au couvent de San Martino. […] Le dénombrement des fleurs d’un petit jardin qu’une jeune fille qui va se faire religieuse fait à la jeune fille qui va devenir mère est une page de touchante beauté.

28. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

La brise des Alpes apporta un parfum semblable à celui de ce soir ; et ma mère joua, dans le salon, le nocturne de Chopin.

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