Celles qu’il a envoyées du front italien en 1916 ont été parmi les plus remarquables. […] Le premier novembre, les fronts s’immobilisaient d’un côté et de l’autre du Tagliamento. […] L’armée italienne cependant a fait résolument front derrière le cours du Tagliamento. […] Dans la plaine, le front d’invasion s’étendait sur une longueur de 40 kilomètres. […] Des personnes, qui ne sont pas les premières venues ont cru que le front italien, pas plus que tout autre front, d’ailleurs, ne pourrait jamais être enfoncé.
Au seuil du Temple, humble fidèle, à la Déesse Beauté j’adresse ici cette prière avec tout l’élan de mon Être : « Beauté, Phare étincelant où s’oriente l’Humanité en route vers le Meilleur, » Étoile du Désert, qui mènes au sanctuaire, notre tombeau, où Dieu se révélera, » Oriflamme du Désir, qui ravives la force dans les combats et gardes les Fiers des dangers du repos infécond, » Princesse du Sourire le plus caressant, consolatrice du Présent, à toi qui exhales un baume sur le Futur, » Gardienne de la Vérité, qui allumes une étoile au front de tes élus, rendant leur marche lumineuse, comme celle des astres sur le tapis bleu de l’insondable, » À ton culte j’ai voué mon cœur et mon esprit. […] C’est un gars à toison rousse et bouclée dru, festonnant sur un large front, haut des tempes ; les traits sont réguliers, le teint pur, les yeux grands et clairs, la bouche joyeuse sous a gauloise moustache forte et rouge ; — le menton nu, ferme, plein, volontaire. […] Puis, la Juive : une tête d’amante reposant sur un oreiller de plaisir, le front charnu, la bouche tendre et molle, gonflée de volupté, bouche de baiseuse facile. […] Tout l’épuisement d’une rude existence à bout halète en cette fragile silhouette d’un pauvre corps tremblant, vacillant, effondré en son fauteuil trop large, ployant sous l’uniforme trop dur et trop lourd pour son échine rossée : les bras mous, les mains faibles, les épaules écrasées, le col rompu, le front pendant.
— Encore des vers et exquis de Enrico Panzacchi : Une petite ville, le soir ; une fenêtre où se colle le front d’une femme qui rêve, ou prie… « Es-tu celle qui demande la paix nocturne aux ombres descendantes ? […] sous ce blanc front anglais Que de songes de gloire passèrent !
La tête de la Vierge, un peu large, très simple, reproduit les traits habituels du type féminin des peintres flamands : l’ovale puissant, la saillie des pommettes, le gonflement des paupières supérieures, l’ampleur du front en dôme, entièrement libre ; et les cheveux épandus jusque sur les épaules, forment au visage et à la poitrine un cadre sans recherche : à peine ondulent-ils en accompagnant la ligne droite du manteau. Au contraire, les deux anges — d’une exécution beaucoup moins intéressante que celle de la figure principale — ont des chevelures frisées et leur front s’historie de mèches brunes et blondes. […] Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au regard triste, au front embroussaillé, à la longue barbe juive — ne s’y inscrivait pour l’élargir en cercle. […] Un beau pâtre assis sur un roc, le visage imberbe et demi-féminin, la chevelure au vent, le front couronné de lauriers, des yeux extraordinairement larges, abîmes où semble se résorber toute la vie ; l’attitude nonchalante, et lyrique pourtant, d’un bel animal humain, à peine vêtu ; on devine un corps d’androgyne ; de la main gauche il appuie à son genou une flûte de Pan, l’autre main s’étoile à la ceinture. […] De ces deux anges en plein ciel, l’un, qui fend l’air d’un élan tout-puissant, les cheveux dans le vent, le visage ailé lui-même d’un vaste rire, semble une force de la nature, un élément, la joie vivante ; et l’autre, dont la tête seulement nous est visible, pensif, attentif, le front lumineux, pourrait se nommer la Méditation.
Depuis le commencement de la guerre, Barzini a suivi les péripéties de la lutte gigantesque, se transportant d’un point à l’autre de l’immense front occidental. […] Qui ne lit que des récits du front ne connaît que des épisodes du conflit. […] Il nous intéresse spécialement, car il concerne le front occidental pendant les trois premiers mois de la guerre. […] Jusqu’ici l’état-major italien avait tenu avec soin les journalistes à distance du front. […] Dans son numéro du 7 novembre, le Marzocco, journal archinationaliste qui a poussé activement l’Italie à participer à la guerre aux côtés de la France, traduit la belle lettre envoyée du front par un instituteur français à Romain Rolland et dont la conclusion est celle-ci : Que ceci vous prouve que vous ne vous étiez pas trompé en élevant au-dessus de la mêlée l’idéal permanent de la paix.
Sous les phrases très simples, très militaires, sans effet, on découvre d’un coup d’œil de quelle inébranlable volonté le gouvernement attaqué, entravé, abreuvé d’injustices et de fourberies, de quelle implacable énergie l’état-major, limité dans son action, endigué dans ses rêves, ont mené la guerre sur un front qui, de tous les fronts, est certes le plus âpre, le plus rébarbatif, le plus formidable. […] Notre front est contre l’Autriche, mais l’ennemi idéal est l’Allemagne. […] Le vent nous frappait au visage, soulevait les cheveux sur notre front ; nos pieds immobiles tremblaient du vertige de l’élan qui montait en nous. […] Il resta toujours debout, et tint le front haut. […] Dans les locaux des Arts Décoratifs, au Pavillon de Marsan, on a installé une très curieuse exposition de photographies se rapportant à la guerre actuelle et qui fournissent une documentation de valeur sur les différents fronts de combat.
La statuaire, sans les exécuter réellement, accentue la ligne caractéristique des arcs sourciliers, indispensable à la délimitation du front. […] Il a un cou puissant, une tête ronde, un front étroit sillonné en diagonale par une balafre. […] Le front lisse est large et bombé ; les sourcils sont longs et fins, les paupières rondes, les lèvres délicates. […] Comme s’ils n’étaient pas morts ceux qui auraient pu rendre la beauté de ce front, deviner le secret de ces yeux, dessiner cette bouche, ces mains, ce corps ! […] c’était bien là son visage ; mais il n’y avait pas d’âme, dans ses yeux ; pas de pensée sur son front ; pas d’esprit, sur sa bouche.
Parfois, aussi, il relevait le front. […] Les os des maxillaires, du menton, des pommettes et du front saillent. […] La gloire ne brille plus au front de nos troupes. […] Ses cheveux mêlés couvraient son front. […] J’essuyai son front et entourai ses jambes d’une couverture.
On n’obéit que par crainte ou par amour et comme le bras séculier n’intervient plus, l’amour seul courbera les fronts, non pas ceux qu’on humilie à tort. […] Nous dédierons notre confiance à ceux qui témoigneront de quelque modestie et ne prétendront point au trirègne de la foi, de la raison et de la science, qui ne saurait orner dignement aucun front. […] dont le front brûle et glace. […] Il peint l’homme avec tous ses muscles, les veines saillantes sous la peau et le front plein de pensée. […] Notre temps ressemble au temps d’Horace : Ce peuple ne brûle aujourd’hui que de la rage d’écrire ; jeunes gens et graves vieillards, le front ceint de couronnes, dictent des vers à table.
Il n’avait pas la parole abondante et facile : les veines de son front se gonflaient dans l’effort, comme celles d’un cheval de race animé par la course.
Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guide dans le corps des hommes et des femmes qu’il a sous la main : la fille du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’un maure, les yeux caves et les extrémités grosses et communes, — mais le peintre, en dépit de ces réalités qui s’imposaient à lui, a su le rendre formidable et impressionnant quand même. […] Le dessin a la pureté et la fermeté de ligne d’une médaille du Pisanello ; le front est haut et large, la bouche sensuelle, intelligente et tenace : la robe de brocart rehaussée de broderies d’or, est d’une exécution plus large, qui ne lui est pas habituelle. […] Ces choses émouvantes qui caractérisent la maison ancestrale et que Du Bellay chante si joliment : Plus me plaist le séjour qu’ont basty mes ayeux Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise fine. […] À la sortie de Juvisy, voilà sur la route un équipage de voyage ; il fait signe d’arrêter : d’une litière, un homme est descendu, d’une taille médiocre, maigre, au visage rougeaud, « le poil des sourcils fort long, le front grand, un peu cavé vers le milieu et relevé doucement au-dessus des yeux.
Adolfo Venturi voulait surtout se faire remarquer par cette réforme avantageuse ; toute son attention se portait donc sur les cadres au détriment des tableaux, et il faisait retailler ceux-ci (les tableaux ou les cadres) afin de parvenir à son but : c’est ainsi que l’on trouve des têtes coupées au ras du front dans quelques œuvres du musée et, ce qui est pire, des portraits. […] Il avait les cheveux noirs, brillants, relevés sur un front haut et pâle, les yeux châtain très clair, le regard doux, la bouche bien dessinée : il était grand, svelte, rose, propre : on aurait dit une belle fille en travesti. […] Antine ouvrit le Livre au hasard et lut : « Je suis pauvre et dans les tourments depuis ma première enfance : et quand j’eus grandi je vécus humilié et abaissé… » Le front du bandit se plissa, et d’une main il se frappa la poitrine. […] Zio Félix ne dit rien, mais releva ses lunettes sur son front, et resta debout à regarder la lettre, avec ses petits yeux rouges qui semblaient de verre. […] Quelles visions traversaient ces yeux puis qui n’avaient jamais pleuré, quelles pensées couraient derrière ce front pur que la douleur n’avait jamais assombri ?
Ce qui avait indigné Lucheni c’est que le rédacteur de l’article, parlant du châtiment des criminels par la captivité perpétuelle, écrivait en racontant qu’il avait pu jeter un coup-d’œil dans la cellule où moisissait Lucheni : Je sens encore le frisson d’horreur qui me parcourut les os, à la vue du misérable ; il ne se savait pas regardé, il tournait comme une hyène en cage… Vous représentez-vous les semaines succédant aux semaines, les mois aux mois, les années aux années, et ce captif n’ayant d’autre horizon que les murs de sa geôle, s’y cognant le front, ou bien, frappé de stupeur, les contemplant d’un air morne, glissant peu à peu dans l’abrutissement, dans la folie ?
Ce fut là le mien… Je date de là ma vie actuelle, ma ruine morale, ma déchéance et tout ce que vous voyez d’altéré sur mon front.
Je vois des jeunes filles descendre de l’Acropole En théories ; elles ont des tuniques blanches, Au front des guirlandes, en main des lauriers : Elles tendent les bras et chantent.
La tête est ronde, le front quelque peu plat sous les cheveux broussailleux, la moustache tombe des deux côtés d’une bouche sans expression et, au-dessus du cou large, la barbe s’épand en collier sous le menton. […] » Et plus loin : « Mais souvent (ce qu’on a dans) le cœur se lit sur le front… » (CLXVII). […] La rencontre du Mantouan Sordello (VII) a donné lieu à quatre groupes ordonnés avec beaucoup de bonheur ; la chasse donnée au serpent par les anges aux ailes verdoyantes (VIII) a fourni le sujet d’une scène animée40, et c’est un petit tableau d’une immense pitié (IX) qui raconte l’arrivée de Dante devant l’ange chargé de marquer sept fois sur son front la lettre P41. […] Et alors, pour lui, s’anime l’antiquité croulante qui s’efface sous les feuilles : voici la nymphe Echo qui cache sous les taillis la honte qui fait rougir son front ; Narcisse qui contemple ses yeux au cristal de la source ; c’est le fils de la déesse de Bérécynthe qui mue les branches de chêne en rameaux d’or, c’est Euterpe et sa flûte, Polymnie et la lyre de Lesbos… Pour lui, ces jardins deviennent ces frais ombrages des bois, ces chœurs légers des satyres unis aux nymphes qui séparaient le poète latin de la foule. […] En haut de cette composition, un ange efface, d’un coup d’aile, une des lettres tracées sur le front du poète, indiquant ainsi que celui-ci se trouve purifié du péché d’orgueil.
et de l’autre, sous les cheveux hauts, comme en hennin, le grand front et le sourcil arqué, l’œil enjoué, malicieux et spirituel, — l’œil dont ne peuvent distraire ni la bouche sarcastique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. […] Même, il en fit sept différentes ; mais c’est toujours l’identique profil au front fuyant de poète, à la bouche expressive et dont le crâne aux belles courbes se modèle sous les cheveux ras et crépus. […] Souvent l’expression de la beauté physique parait ici ou là être forcée et gâtée par l’effort, comme dans ces lourds fronts allemands : trop allemands et trop lourds pour la beauté parfaite.
La ville ne paraît plus être qu’une seule masse, doucement nuancée, ayant pour entrée ces portes royales, ayant pour front ces colonnes, ces pilastres, ces fenêtres ornées de festons. […] Faut-il louer un visage plutôt ovale, un front clair, un nez qui part droitement des confins des sourcils, des lèvres moyennes sans être plates, des yeux aux regards obliques et luisants ? […] … Je te vois grand comme un Dieu… Quand je vois ta figure honnête et bonne, ton regard tendre et sincère, ton front pur comme celui d’un enfant, je me rassure et ne songe plus qu’au plaisir de te regarder. […] Ô dure bête fauve, avec ton front bas, sculpté sous l’or pesant, déprédatrice affamée de moi, avec ta bouche sur ton menton invincible chaude comme la bave de la mer qui te jeta entre les hommes.
Pendant les dernières heures de l’entretien, il semble pourtant qu’il ait évité de heurter de front un interlocuteur en qu’il avait trouvé déjà plusieurs fois un contradicteur poli, mais compétent et obstiné.
Solitaire il erra, de tes lugubres pins À tes absides d’or, Ravenne ; et tu devins Une consolatrice amère à son front blême. […] Vous, bercée par la chanson des rails, le front au carreau, les yeux perdus dans le ciel fugitif, vous ne rêvez pas d’amour. […] hoquetait-elle, tandis que je baisais son front, ses cheveux, ses tempes… Partez vite ! […] Nuage Au-dessus de son front, dans la buire, une fleur se pavanait. […] … Il avait son air rêveur, comme toujours… Il faisait le beau et l’indifférent… Alors, tu t’es approchée et, haletante, tu as baisé ses mains, son front, sa bouche…Pourquoi nier ?
La ride droite et profonde, qui s’élève au milieu de son front, me parut plus sombre.
Après une heure, au plus, de navigation, nous sommes, au dire de notre ami, à quatre kilomètres du cap, et sur la perpendiculaire élevée au centre de sa façade ; voici alors, ce que nous avons sous les yeux : Au lieu de se terminer en pointe, le cap présente, sur plus d’un kilomètre, un large front en ligne droite. […] À une dizaine de mètres plus bas, commencent à droite et à gauche, et dans le plan du front, deux courbes légèrement convexes, qui bientôt s’abaissent d’un mouvement lent et symétrique, et sont, à quatre cents mètres de leur commune origine, sur le point de se perdre, chacune de leur côté, dans les flots, quand brusquement l’une et l’autre se relèvent en un ressaut. […] Artémis les dépasse toutes de la tête et du front, et on la reconnaît
Se mettre à genoux, signer son front et rester tristement sur quelque marbre d’où personne n’a le droit de vous éloigner, c’est une grande douceur que je partage avec toi, car ton cœur est dans le mien. […] La nature et l’art y semblent deux frères jumeaux, également doux à contempler, dont la vue épanche une félicité alternée : l’un plus robuste, l’autre plus pensif, tous deux montrent un front héroïque et charmant.
Le prince Partanna, tout en lui obéissant, trouve le moyen de se laisser séduire par une fraîche et douce marquise Cybo ; puis, revenu et de son aventure, et de son œuvre de bonté, il obtient de cette comtesse céleste un baiser sur le front.
De même le triste Olivier Berlin (Fort comme la mort) n’aime plus d’amour la maîtresse de ses jeunes années ; l’amère mélancolie des choses finissantes, le souvenir des tendresses lointaines tourmentent vainement son âme auprès de la femme qui n’a plus à lui offrir que de l’amitié ; celle à qui va son désir a le front jeune et les cheveux dorés : en elle, il retrouve l’image voluptueuse qui avait éveillé ses sens, la caresse des mains, le regard qui parle, le sourire qui promet les lèvres, les lèvres qui promettent l’étreinte… La même opposition fondamentale entre l’instinct et le sentiment se retrouve dans l’œuvre de d’Annunzio.
Si l’on songe que ces neuf mois, Beyle les a passés à Paris, qu’il n’était point un oisif, mais souvent fort occupé, et aux ordres d’un homme qui savait faire travailler ceux qui l’entouraient ; si l’on se souvient que jamais Beyle ne fut aussi mondain, élégant, et homme à la mode, qu’à cette époque de sa vie, — qu’il menait de front plusieurs intrigues très compliquées, qui l’occupaient et le passionnaient23 ; si l’on pense enfin que ces neuf mois se réduisent à huit, pour peu qu’on permette à Beyle de s’installer à son retour d’Italie, et de se préparer avant son départ pour la Russie ; — on ne peut qu’admirer l’extraordinaire rapidité de son travail.