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2. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Une nation humiliée n’oublie pas et l’humiliation n’est pas ce qui transforme son état d’esprit et l’améliore. […] Malagodi exprima l’opinion de l’immense majorité de la nation. […] Ils n’ont pas signé le manifeste du Parlement à la Nation. […] La nation de Cavour et de Garibaldi pouvait-elle se faire la complice de la violation de la Belgique ? […] Mais quelle est la nation qui incarne à cette heure avec le plus de force ces détestables principes ?

3. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

Mais on ne bouleverse pas ainsi, du jour au lendemain, les habitudes politiques d’une grande nation. […] La domination de l’Allemagne a toujours été un bienfait pour les nations qu’elle a dominées. […] Nous eûmes déjà le « Saint Empire romain de nation germanique », nous pourrions avoir « l’Internationale de nation allemande ». […] Aussi avec quelle véhémence accuse-t-il les rêves pacifistes d’entretenir les nations et les hommes dans un coupable optimisme ! […] Restait l’Allemagne, nation jeune dans l’expansion économique, presque sans colonies, ambitieuse, et désireuse de séparer les deux plus grandes nations latines.

4. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Un poète national résume l’instinct de conservation et d’expansion de la nation. […] Puisque la péninsule avait renouvelé le sens de sa vie, en réunissant ses États dans une seule nation, il fallait réveiller en elle la conscience, encore assez vague, de cette unité, par un culte de patrie, supérieur à toutes les politiques éphémères : un culte national, capable de planer sur l’âme même de la nation, loin de toute possible atteinte des inévitables transformations des esprits et des gouvernements. […] Reconnu solennellement devant la nation enfin constituée, le dernier chantre, Carducci, s’apaisa peu à peu. […] Il est entré dans une zone lumineuse de la vie d’une nation, où un homme est élevé aux sommets héroïques du pays, où il entre vivant dans le Walhall. […] Rien ne borne leur désir d’aboutir au réveil de quelques forces nouvelles, de quelques révoltes nouvelles contre l’absolutisme archaïque de l’école et des maîtres, dont la nation accepte aveuglément le culte.

5. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »

Dans toutes les nations européennes, et l’on pourrait presque dire dans toutes les nations, la question religieuse est passée au premier plan. Nous voyons partout des luttes engagées contre les doctrines religieuses, contre une religion ou au nom d’une religion : en France, la Séparation des Églises et de l’État ; en Angleterre, les débats sur l’enseignement ; en Allemagne, la querelle entre le gouvernement et le Centre catholique ; en Italie et en Espagne, les manifestations anticléricales ; en Russie, l’hostilité de l’orthodoxie autocratique contre le libéralisme ; dans tout l’Orient, des conflits de race qui se traduisent le plus souvent par des conflits d’Église ; en Extrême-Orient, la victoire remportée par la civilisation japonaise sur une nation chrétienne. […] Professeur d’anthropologie à l’Université de Rome À mon avis, l’état actuel de lutte et les manifestations anticléricales qui se produisent avec plus ou moins d’acuité dans les nations catholiques, ne peuvent être considérées comme une tendance vers la dissolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux, ni comme une marche vers l’évolution religieuse.

6. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

La Revue des Nations latines préconise, depuis sa fondation, une sorte de fédération des nations française et italienne. […] Supposons en effet que puisse se constituer une espèce de « ligue des nations orientales ». […] Toutes les nations opprimées y étaient représentées par de nombreux délégués. […] Rota, dans la Revue des Nations latines. […] Ils savent aussi qu’on ne peut libérer, une nation sans libérer les autres, c’est-à-dire en conservant une Autriche-Hongrie.

7. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

La nation ne l’avait pas adopté, à cause des littérateurs et des journalistes qui l’avaient toujours suffisamment renié. […] Ils luttèrent réellement pour s’assurer le titre inexprimé de poète national de la nation renouvelée. […] Mais nous sommes une nation jeune et nous n’avons pas le choix. […] Mais, au-dessus, nous avons une Dynastie dont les intérêts sont connexes à ceux de la Nation. […] Et il s’est trouvé que, par sa puissance lyrique digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nation.

8. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

Pour certaines périodes de l’histoire, au xiie  siècle, par exemple, c’est la Provence assurément qui est la nation directrice, et l’Italie la nation imitatrice. […] Zuccoli ont abouti à quelque grande manifestation d’art italien, de littérature vraiment et synthétiquement italienne, telle qu’elle puisse faire sérieusement penser à un printemps de renaissance dans la nation rénovée. […] De Florence, un périodique, lance toutes les semaines les cris de révolte et d’appel du groupe d’écrivains qui, entrés d’aplomb dans la politique de la nation, s’adressent à toutes les forces du pouvoir dominant, pour s’opposer à la vague prolétarienne au nom d’un idéal impérialiste, nationaliste et esthétique. […] On ne crée pas les mouvements des nations et des races. […] Il fallait renouveler l’éducation artistique de la nation.

9. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

Mais, au contraire de ce qui est arrivé à l’Égypte et à l’Italie, la culture intellectuelle n’a pas fini par amollir dans la nation l’énergie active. […] Les choses qu’il faut aux arts pour prospérer sont souvent contraires à celles qu’il faut aux nations pour être heureuses. […] Donc il est impossible de créer une nation pour les arts. […] La nation, humiliée devant les autres nations, arrêtée en son élan, éprouva durement l’échec. […] Les Piémontais et les Lombards se préparent à refaire la tâche d’il y a quarante-cinq ans, mais cette fois ils l’accompliront au profit des masses profondes de la nation.

10. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Le devoir de la nation conquérante était d’y accroître l’hygiène et le confort, de construire de nouveaux établissements et de nouvelles voies sans nuire à l’aspect charmant de la cité indigène. […] Son commerce y était supérieur à celui de toutes les autres nations. […] Des fils d’étrangers vivaient en outre à côté d’eux et la grande nation qui venait de s’établir sur le sol d’Afrique avait le devoir de leur permettre de développer leurs connaissances et de leur donner tout au moins les premiers rudiments d’instruction élémentaire. […] L’élément ouvrier n’a pas non plus été oublié et le gouvernement, imitant en cela l’exemple donné par d’autres nations européennes dans leurs colonies, a voulu développer l’habileté professionnelle des artisans et rajeunir la vieille tradition des petites manufactures indigènes par la mise en œuvre d’une technique meilleure.

11. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Il y avait jadis deux nations qui subsistaient à peu près en paix : la Suédoise et la Norvégienne ; un beau jour, elles rompirent le pacte, et depuis ce moment s’épient d’un œil soupçonneux. […] L’annexion de la Bosnie froissa la nation russe (beaucoup plus, je le répète, que les dirigeants russes) dans sa traditionnelle affection pour les Slaves du Sud. […] L’annexion de la Bosnie froissa la nation italienne dans ses espoirs immédiats, dans son légitime sentiment de l’expansion commerciale nécessaire. […] Au point où nous en sommes, il faudrait que les femmes fussent soldats dans toutes les nations. […] Jamais on n’a si fortement senti à quel point les deux nations étaient une même famille.

12. (1895) Articles du Mercure de France, année 1895

Et c’est bien l’âme de la nation qui passe dans ses strophes : dans la vie qu’elle vécut à travers le passé, autant que dans la vie qu’elle traverse aujourd’hui. […] Il débutait, à cette époque, par une foi illimitée en la dynastie de Savoie et dans le rôle fatidique qu’elle était appelée à jouer dans l’histoire de la nation.

13. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

D’Annunzio peut se vanter d’avoir paralysé jusqu’aux travaux de la Chambre, qui ce 9 décembre était distraite, nerveuse et bavarde plus que de coutume, car Francesca occupait les représentants de la nation mieux que les discours des Ministres. […] Il leur accorde un regard hâtif et conclut : « Tel quel, le couvent de San Lazzaro apparaît comme un des exemples les plus significatifs du monde, parce qu’on y convainc d’une façon tangible qu’une nation, c’est le résultat d’une éducation commune. […] « Le précieux souvenir de Tigrane Yergat, qui, âgé de vingt-huit ans, vient de mourir de son impuissant amour pour sa nation, anoblit encore les fortes occupations où je vis ce monastère et les poétiques images vénitiennes qui le baignent. […] « Mais non, on aime bien mieux laisser la foule traverser des ruines à l’œil ; c’est noble et généreux, digne de la grande nation qui veut être à la fois la Grèce et l’Italie modernes. […] Les circonstances, le hasard, les ventes, les voyages, les particuliers avantages qu’une position officielle dans l’administration des richesses artistiques d’une grande nation offrait à un homme d’érudition et de goût ont collaboré avec l’« Amour du beau » en général et la dévotion universelle à la gloire, simplement ; jusque dans son privé, l’honorable conservateur du Louvre échappait aux caractères exclusifs et arbitraires qui marquent une sympathie personnelle, un choix, une recherche d’un certain ordre : il tint la balance, cette image classique ne semblera pas hors de propos, égale entre toutes les époques et toutes les écoles, jaloux de procéder à coup sûr, s’adressant donc aux plus grands noms, ne les agréant même guère que du consentement universel et de l’épreuve des années.

14. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »

(Tout ceci est exact, mais l’abbé aurait pu ajouter que ce caractère est malheureusement le fond de celui de la nation.

15. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »

La passion religieuse qui agite, à présent comme jadis, toutes les nations, n’est pas, à mon avis, une simple question de caste, ou pour mieux dire un mouvement purement clérical.

16. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Il foula aux pieds toutes les sociétés secrètes, toutes les ramifications des carbonaris et des francs-maçons, qui gaspillaient vaguement leur formidable volons révolutionnaire, et imposa, avec la Giovane Italia, à l’Italie entière c’est-à-dire à une nation qui politiquement n’existait pas, son grand rêve d’unité dans l’action. […] Il n’a aucun préjugé de caste ou de secte, aucune morgue, aucune de ces haines étroites et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de certains moments, arment les citoyens d’une même nation, d’une même commune, les uns contre les autres. […] Il faut bien le reconnaître, le Catholicisme traverse, particulièrement chez les nations latines, qui lui doivent pourtant leur gloire, une crise grave mais l’expérience du passé doit enseigner à ses ennemis à afficher avec moins d’impudeur la grossière joie de ce qu’ils considèrent comme leur. triomphe. […] Par contre les Italiens prêtaient à la majorité des Français les sentiments de quelques catholiques militants : ils ne voulaient pas voir le vaste mouvement d’opinion qui rendait la masse de la nation de plus en plus indifférente à la cause pontificale. […] Les deux nations arrivaient à se réconcilier après avoir subi de leur différend de longs et coûteux dommages, comme deux enfants qui, après s’être boudé longtemps, et s’être longuement ennuyés chacun dans un coin, s’aperçoivent que leur désaccord était sans motif et leur rancune sans raison.

17. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Ce fut l’homme symbolique d’une Épopée religieuse qui n’était point celle d’une nation, mais celle d’une race. […] Les inutiles, les encombrants sont en trop grand nombre au milieu d’une nation fiévreusement occupée à s’enrichir et à s’élever dans le plan matériel de la vie contemporaine des peuples, pour que l’effort des poètes vrais et jeunes ne soit à tout instant amoindri et à la longue ne demeure stérile. […] Elle doit à son passé le renouveau de la tradition de sa gloire ; et, en sa qualité de nation rajeunie par un renouveau politique total, elle se doit de préciser devant le monde les caractéristiques idéales de sa nouvelle vie. […] L’absence d’un théâtre italien vraiment national est à expliquer plus par cette séparation sentimentale très nette des régions que par la jeunesse de la nation politiquement constituée. […] Tandis que le théâtre en langue italienne, malgré les efforts de prosateurs et de poètes récents, n’est pas plus représentatif de toute la nation qu’il ne le fut jadis par l’admirable affirmation du cornélien Alfieri, avant l’unification politique.

18. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Brusa a donné le titre de Fiume Rosso à un petit livre de poésies ; lesquelles ont le but exclusif de stigmatiser la guerre et de jouer l’éternel refrain de l’union fraternelle entre toutes les Nations. […] Et il ajoutait avec un bien curieux pressentiment : “Partout où les influences politiques et diplomatiques des autres puissances se trouvent en collision, la France et la Russie paraissent une même nation, tant leurs intérêts sont nécessairement communs. […] Elle se fait sentir aussi entre les individus de ces deux nations qui se rencontrent à l’étranger.” […] Nous sommes un peuple de bons enfants qui avons toutefois la caractéristique de ne pas vouloir nous laisser duper au-delà du vraisemblable ; quelqu’un vient-il se prétendre nécessaire au bonheur de la Nation, on lui tourne le dos, parce qu’on sait, d’après l’histoire, qu’il n’y a eu en ce monde rien de nécessaire, ni personne. […] Le cœur de la Nation, en voyant monter au trône un Prince jeune, sérieux et taciturne, s’est ouvert tout grand à l’espoir que le règne de l’énergie commence.

19. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Je n’ai jamais compris, entre nous, à quoi pouvait servir ce recueil d’usages amoureux de toutes les nations ; il y en avait de drôles, il faut le dire, de si drôles, que l’œuvre a excité un bruit énorme ; le public avait de quoi s’emplir jusqu’à la gorge ; on criait au scandale, mais on lisait avec emportement ; enfin, il s’agissait de choses scientifiques. […] Rossetti, Symons, Khnopff, etc. ; les Français sont en majorité, preuve de cette heureuse sympathie qui va chaque jour se fortifiant entre les deux nations, je ne pourrais pas rapporter les réponses, même en me bornant aux plus intéressantes ou aux plus singulières. […] Mais de ce que l’empereur Ménélik, en nègre rusé, fit confectionner des timbres et des monnaies en France, accorda quelques concessions de chemins de fer et montra un peu d’amitié pour deux ou trois Européens, on nous représentait volontiers l’Abyssinie « revendiquant sa place parmi les nations civilisées », selon la formule du Protocole.

20. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »

D’autre part, il est loin d’être démontré, par exemple, que le rôle du catholicisme soit fini dans le monde ; il se peut qu’à un moment donné cette religion devienne la seule ancre de salut pour les nations minées par l’anarchie et chez lesquelles le patriotisme va en s’affaiblissant.

21. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

L’Italie est pour lui une nation qui a droit à ses tableaux. […] Marinetti rappelait aux jeunes Italiens que les nations ne se nourrissent pas uniquement de souvenirs et de regrets et que même dans l’art il faut avoir le courage de quitter les continuations et les imitations pour créer quelque chose de nouveau et d’inédit. […] « Nous osons ajouter qu’ils auroient une belle occasion de contribuer à la gloire de la Nation, et de la venger du reproche qu’on lui a fait de n’avoir et de ne pouvoir pas même avoir de bonne Musique26. » La brochure d’Algarotti semble avoir produit un certain effet à son époque, et avoir été lue non seulement en Italie, mais encore en Angleterre et en Allemagne, où elle fut traduite, comme en France. […] Je crois que l’on ne peut révoquer en doute que la poésie la mieux adaptée à la musique soit la plus belle poésie, et que la musique la mieux adaptée à la poésie soit la plus belle musique et que, par conséquent, la nation qui aura la poésie la plus expressive pour sa musique, aura de même une musique plus riche d’effets, qui pourra produire facilement une sensibilité plus douce et plus facile dans les âmes des auditeurs. […] Ayant désormais consolidé les bases morales et techniques de notre entreprise, nous nous adressons de nouveau, avec une entière confiance, à tous ceux qui, de l’un et de l’autre côté des Alpes, s’intéressent au problème des relations entre les deux grandes nations latines, qui sont attachées à leurs glorieux souvenirs communs, et surtout à tous les Français qui savent la gloire de la pensée de l’art de l’Italie dans les siècles passés, qui savent le prix de son activité présente.

22. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Christophe Colomb a cru apporter la Vérité aux Indiens et les héros de la propagation de la foi ne se doutaient pas qu’un jour cette Asie, qu’ils troublaient si intempestivement, serait, en peu d’années, une menace grandissante pour les nations chrétiennes.

23. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Par rapport aux nations du Levant, Rome était le seuil de l’Occident ; elle était, au ixe  siècle, le portique ouvert sur le Moyen-Âge.

24. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Les États-Unis de l’Amérique du Nord constituent-ils une nation ? […] Les Allemands forment aux États-Unis une véritable nation qui, un jour, nécessairement, acquerra une existence politique.

25. (1903) Articles du Mercure de France, année 1903

Et c’est ce qu’il a fait dans ce volume, où il étudie les représentants les plus originaux et leurs œuvres les plus intéressantes et les plus caractéristiques dans chaque nation. […] Ce sentiment de réserve, qui tient en haleine la susceptibilité la plus vive à notre égard, est le fond de la nation italienne.

26. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Louis XII, pour faire stigmatiser par les nations chrétiennes la défection du Pape, rassemble le concile de Pise.

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