/ 25
2. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

À plusieurs endroits où j’ai fait des dépenses, les marbres tirés ne me conviennent pas. […] En plus, d’ici six mois il me faudra, à cause des marbres, au moins mille autres ducats. […] C’est pourquoi, si le Pape ne fait arranger que ce dont il a besoin pour ses marbres, c’est-à-dire le marais, je n’ai pas la possibilité d’arranger le reste, et je ne pourrai pas avoir de marbres pour mon travail. […] Je n’irais pas à Carrare, parce qu’en vingt ans je n’aurais pas les marbres dont j’ai besoin. […] Quant aux marbres, la colonne que j’ai tirée en bas, dans le canal, à cinquante brasses de la route est saine et sauve.

3. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

Petit dieu de marbre qui a l’air de s’ennuyer ferme dans les jardins de la villa Moriani. […] On atteste qu’un serpent d’airain, élevé sur une haute colonne de marbre, y chanta le jour de la naissance de S.  […] C’est une crypte toute de marbre noir ou gris d’un effet inexprimable. […] Le maître autel en marbre est superbe. […] Il les compare, pour la vivacité de leurs mouvements, aux lézards qui s’évertuent au soleil sur les marches des escaliers de marbre.

4. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

Non, le marbre était nécessaire dans le récit pour affiler l’esponton, l’un était la conséquence de l’autre, et, en plus, il devient une excellente pierre de touche. […] Cette ouverture était celle faite en soulevant le bord de la lame de plomb qui retombait sur la gouttière de marbre. […] Les parois des lucarnes sur les toits ne sont faites ni en marbre, ni en pierre ; on emploie des matériaux très légers et très minces pour ne pas charger les toits, c’est-à-dire des lattis recouverts de gâché ; tout au plus des carreaux de plâtre, matière molle. […] Cet esponton, qui n’était pas en acier qui n’avait pas été affilé depuis la sortie du premier cachot, où était restée la pièce de marbre, qui avait fait tant de travaux depuis, était donc muni d’une pointe en diamant pour ne pas s’émousser ! […] Il a fait alterner de même façon, dans la galerie Mollien, les sarcophages, les bronzes et les belles colonnes de marbre polychrome.

5. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »

Souvent ces sonnets sont des hymnes d’une belle fierté humaine, souvent ils arrêtent l’âme du poète devant l’insupportable fatalité de la mort, ils demeurent purs et immobiles comme les tables de marbre d’un sépulcre clos depuis un temps immémorial. […] Dans les voies sombres de l’histoire il me semble qu’un vent plie contre moi, sonore, les feuilles antiques qu’il agite et qu’élance un chœur d’hommes, et de l’encens et de la poussière des marbres.

6. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

Et ce n’était que marbres et colonnades. […] Les mosaïques, les marbres et les colonnes étincelaient. […] Seigneur, les déesses sont créées uniquement par le marbre et pour l’art… les femmes sont créées par la vie et pour la peinture. […] Un portrait ne donne qu’une face, un profil, un dos… Le marbre et le bronze expriment l’homme tout entier. […] Dans les sculptures en marbre, pierre et terre cuite, il y eut des enchères animées et des prix élevés. […] Mais où il y eut de l’entrain, ce fut dans l’adjudication d’un bas-relief en marbre blanc attribué à Verrocchio et estimé 30 000 fr.

7. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

C’est que, pour qui a bien contemplé la ville, la crudité des ciels de cobalt, des façades roses, du marbre éblouissant et des mosaïques au porche de Saint-Marc n’existe pas. […] Plus on pénètre dans cette intimité froide d’alchimiste, de géomètre et de courtisan dilettante, plus on estime Raphaël et le fougueux Michel-Ange qui d’un bloc, de marbre abandonné, faisait surgir un prophète en quelques mois de travail. […] La preuve est que, depuis que je suis à Rome, je n’ai veu ny Italiens, ny aucun estranger copier les marbres : l’on se contente de dessiner ou modeler d’après les plastres, dans lesquels l’on trouve plus de facilités… » Toutes ces considérations, Monseigneur, me forcent malgré l’honneur et le plaisir que j’ay d’estre icy sous vostre protection, de prendre la liberté de vous remontrer, très respectueusement, que le Roy pouroit esviter cette dépence, dans les conjonctures où les Allemans disent qu’ils veulent establir leurs droits en ce païs ; et je crois qu’il suffiroit d’avoir un magazin et un gardien pour les caisses. […] Le soin d’être complet ne me tente ni ne s’impose : cette collection de plus de cent numéros — toiles, panneaux, marbres, pierres et bois — comporterait mal aisément un catalogue raisonné. […] Il faudrait indiquer encore une superbe réplique de l’Esclave, de Michel-Ange, deux bas-reliefs du xve et du xvie  siècle, des antiques et notamment un torse, style et marbre grecs, parfaitement beaux, des dessins de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien, de Filippo Lippi, de Passignano… Tome XLIV, numéro 155, novembre 1902 Théâtre d’art international : Le Triomphe, pièce en 4 actes, de Roberto Bracco, traduction de MM. 

8. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

La foule, dans l’éclosion de son pouvoir, avec l’aristocrate Périclès, regardait en souriant les autels, le trône, la scène du théâtre magnifique qui couvrait de ses marbres et de toute sa pompe le souvenir même du théâtre en bois, d’Eschyle, de l’artiste divin mort enterre lointaine. […] Vers la ville de marbre et les roses façades, Au gré des regrets lourds qui soulèvent leurs seins, Ils invoquent les dieux, les héros et les saints Penchés dans les grands parcs au bord des balustrades. […] Pierre Gauthiez dans un des volumes de la collection des Villes d’art célèbres, n’est guère cependant réputée que pour sa cathédrale de marbre blanc, immense châsse de pierre sur laquelle vont s’extasier les touristes dès leur entrée en Italie, fouillis de clochetons et de statues, véritable dentelle de marbre qui n’a été achevée qu’au dernier siècle ; dont quelques parties, des détails de sculpture sont de réelle valeur, mais qui n’a, malgré ses dimensions, ni la grandeur majestueuse ni la beauté de nos cathédrales du Nord. […] IV L’eau du fleuve a roulé ton marbre puéril, Dieu jeune. […] C’est surtout au musée de Naples, en effet, qu’il faut étudier les objets artistiques de Pompéï, bijoux et ustensiles, terres cuites, marbres, bronzes ; au Louvre nous possédons grâce à M. de Rothschild l’inestimable trésor de Boscoréale dont les pièces d’argenterie d’un goût si sûr constituent un des joyaux de notre musée national.

9. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

— Je veux lui demander un hymne au Dieu Bacchus, répondit Archiloca, debout, levant sa coupe, Archiloca avait des lèvres minces sur un visage maigre, des yeux très noirs et des seins fermes comme du marbre. […] Lorsqu’on tournait le dernier coude du Grand Canal, combien était saisissante la brusque cime de marbre ! […] Ce monde nouveau dans lequel il vit, qui l’entoure, l’étonne malgré sa belle faconde de méridional ; cette bourrasque d’œuvres géantes, pierres qui font penser, fresques qui chantent et prient, figures de bronze et de marbre qui surgissent inquiétantes dans l’immobilité décisive du geste, tout cet ensemble formidable le surprend, l’accable presque. […] Le temps n’avait eu raison de la magnificence de ses bassins, de ses grottes rustiques, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de ses rampes, de ses larges escaliers aux courbes molles, de tous ces amusements grandioses que relevaient les mosaïques, les bas-reliefs, les statues, les vases monumentaux aux panses fleuronnées de mascarons et de guirlandes, les vasques aux galbes doux, marbres égrisés comme ils ne le sont que sous ce ciel ou sous celui de l’Hellade et qui vieillissaient parmi les grands roseaux, les lauriers et les cyprès toujours verts. […] Cet ordre est que tout propriétaire doit faire nettoyer ou blanchir (selon qu’elle est en marbre ou en crépi) sa façade.

10. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »

Plusieurs raisons militent pour ce sentiment : 1° trois années accordées à un architecte équivalent aux quatre accordées aux peintres et aux sculpteurs, en ce que ces derniers ont une copie à faire pour le Roy ou en marbre ou une peinture qui leur consomme leur quatrième année ; tribut auquel les architectes ne sont point assujettis ; 2° les connaissances que les architectes ont besoin de prendre en ce pays consistent à ramasser dans un portefeuille toutes les choses ingénieuses et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être fait en moins de trois années par un homme studieux; 3° la science des architectes consiste certainement dans le goût et la décoration, et c’est là, quoi qu’en puissent penser ceux qui attachent beaucoup de gloire à la distribution et même à la construction, c’est là, dis-je, ce qui distingue le grand architecte du maître maçon ; c’est là ce qui a été et sera toujours infiniment rare.

11. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

Oui, le Génie au front ceint de fleurs et d’étoiles, Qui, d’un souffle puissant, anime, ici, les toiles, Prête, en outre, la vie au marbre avec éclat. […] Le Colleone, en bronze, sur un haut piédestal de marbre, domine une petite place, à droite de la façade sombre de SS.  […] Devant le Colleone, on évoque le souvenir du Pensieroso, qui songe douloureusement dans son cadre de marbre. […] Il faut que le bronze ou le marbre s’animent et donnent l’illusion de la vie. […] Elle est si merveilleusement située, cette façade, avec ses marbres allumant des incendies dans l’eau !

12. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »

C’est la ville antique avec les Harmonies du Forum et du Palatin, l’Anthologie en Marbre, le Mont Testaccio, le mur d’Aurélien ; la Rome chrétienne avec les souvenirs de sainte Hélène et Saint-Jean-de Latran ; le patriotisme de la cité depuis le Moyen-Âge avec la basilique de l’Ara Coeli.

13. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

C’est grâce à sa faute que Ravà a pu dévoiler cette belle statue de marbre blanc au dessin si pur et la dresser, tranchant sur le fond enragé et priapique de son œuvre. […] Au-dessus de la porte, taillées dans le marbre, les armes des Baiano. […] Le parquet était de marbre, sauf dans le centre de la pièce, où une mosaïque de la Renaissance, imitation de l’antique, représentait Amphitrite et Neptune, sur leur char, traînés par des tritons à travers les flots. […] Cela offrait de la grandeur, de la majesté, avec quelque chose de froid qui provenait sans doute du dallage de marbre, nu et sans tapis… Mais une portière s’était soulevée, et le marquis apparaissait, un sourire bienveillant sur les lèvres, la main tendue. […] J’entendis un pas léger glisser sur les dalles de marbre, et, par la grande porte du salon, dont les deux battants étaient restés ouverts, je vis avancer Lina, en robe de toile blanche, avec une grosse ceinture de soie noire.

14. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Deux notes puissantes résonnaient identiques, deux rouges, l’un au centre sur la Princesse, l’autre à l’extrémité gauche sur l’Adolescent ; le reste avait la couleur des roses blanches fanées ou des marbres anciens qui semblent s’être dorés, en mûrissant sous le soleil, comme de beaux fruits. […] Et n’est-il pas manifeste qu’avec de la glaise, de la pierre, du bois, de la cire, du marbre, du bronze, l’artiste intelligent et sensible peut suivre les expressions de la réalité, les mouvements de la mécanique humaine, la coloration, le proportionnement des êtres et des choses selon leur place et leur attitude dans l’atmosphère ?

15. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Mais le plus précieux enrichissement de notre musée depuis deux mois est dû à l’acquisition qu’il vient de faire d’une admirable tête de femme en marbre de l’art attique, vers 460 avant J. […] Auprès du port, non loin d’une laide baraque, attire la statue d’un homme nu, qui semble surgir de la mer, tant sa blancheur éclate ; elle est faite de ce beau marbre transparent que le temps polit si aisément et que l’on trouve seulement sous cet heureux climat. […] Je la comparais aussi, la voyant près du bateau, à peine remuée et veinée d’écume, à une grande dalle de marbre bleu. […] Ils éprouvaient une joie intense à contempler, à palper ces marbres vivants qui faisaient naître en eux la vision d’un âge où des hommes vigoureux et bien faits développaient à l’air libre, en des jeux de force et d’adresse, leurs membres souples et harmonieux. […] Tome LXXIX, numéro 286, 16 mai 1909, p. 359-367 [360, 363-364, 366-367] Au musée du Louvre : la collection Victor Gay [extrait] Citons, parmi les plus belles pièces recueillies par le Louvre : une exquise figure d’ange, fragment de retable, par Fra Angelico ; […] un Ange en marbre, sculpture de l’école toscane ou pisane du xiiie  siècle ; une Vierge de l’Annonciation également en marbre, de l’école pisane du xive  siècle […] ; des faïences italiennes ; des ivoires arabes très curieux, de la même provenance que deux pièces célèbres de la collection Carrand au Bargello de Florence […].

16. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Luciano Lauranna, réunissant deux collines, lui élevait un palais, une de ces belles demeures d’Italie, aux murs clairs, tout en colonnades légères, en portiques aériens, en escaliers savants, en voûtes, en berceaux aux rosaces d’or, en galeries plaquées de marbres, en façades timbrées de trophées, demeure dont Baroccio, de Milan, sculptait les chambranles des portes et des fenêtres, dont maëstro Jacomo, de Florence, faisait les marqueteries, où Giorgo Andreoli, de Gubbio, modelait, dans la chapelle, un autel en terre cuite avec des hauts reliefs colorés. […] Ce fléau passa en France et faillit y causer de grands ravages ; seul de lui reste un buste, qui donna naissance aux frisures à la bernitte, morceau qu’il faudrait rechercher pour Versailles s’il n’y était, et je ne sais quelle « figure du Roy à cheval » autour de laquelle il s’était excité, appliqué, comprenant qu’elle « immortaliserait son nom », qu’il sculpta à Rome, qu’on fit venir de là-bas au prix de mille peines et dont le marbre se fendille maintenant dans un mélancolique bosquet, à l’extrémité de la pièce d’eau des Suisses. […] Ces choses émouvantes qui caractérisent la maison ancestrale et que Du Bellay chante si joliment : Plus me plaist le séjour qu’ont basty mes ayeux Que des palais romains le front audacieux, Plus que le marbre dur me plaist l’ardoise fine.

17. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

… Au-delà d’un balcon en encorbellement dominant la galerie du rez-de-chaussée et où, près du buste d’Édouard André par Carpeaux, s’admire une grande tapisserie française au point, La Récompense de la Vertu et les dangers du Plaisir, voici maintenant le musée italien proprement dit : des salles dignes de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes aux encadrements de marbre sculpté, leurs plafonds à caissons peints et dorés, leurs meubles rares, et, accrochés aux murs ou répartis çà et là, des tableaux religieux, mythologiques ou allégoriques, signés Mantegna, Fiorenzo di Lorenzo, Baldovinetti, Paolo Uccello, Carpaccio (une Ambassade d’Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses : un buste de Saint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de lauriers, qui est une des plus fières et des plus élégantes créations de l’art italien), enfin trois grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne, quelques tableaux de primitifs brugeois et une belle tapisserie flamande, Le Portement de croix d’après Bernard van Orley, apportent une note diverse dans ce brillant concert. […] Il apercevait néanmoins, des reflets d’or rose illuminer les façades et les marbres des balcons. […] Elle apercevait des allées d’arbres sombres, unis ; en berceau ; des carrefours et des ronds-points ornés de statues et de vases de marbre. […] Au nombre des œuvres italiennes, il faut citer surtout un délicieux médaillon en marbre, l’Enfant Jésus et le jeune saint Jean par Desiderio da Settignano ; des Madones de l’école florentine ; des portraits en bas-relief de l’école lombarde ; les statues en marbre de deux pages qui accompagnaient croit-on, dans une église vénitienne, le tombeau d’un membre de la famille Emo ; puis, parmi les peintures, un charmant tondo de Ghirlandajo, une Vierge au livre de Luini, un Portrait de Bianca Maria Sforza par Ambrogio de Predis, et deux autres portraits, formant diptyque, attribués à Mainardi ; dans les objets d’art, des bronzes padouans, un coffret en fer damasquiné d’or, des plats de Deruta et de Faenza, etc. […] La Vie anecdotique. […] Il travaille l’or, l’argent, le marbre, le bois, le plâtre et le ciment, les matières précieuses comme les plus viles, avec une indifférence et une effronterie imperturbables.

18. (1901) Articles du Mercure de France, année 1901

Alors, il n’est pas étonnant qu’un Italien de la vieille race, amateur de la valeur du sang, songe enfin à s’emparer de l’Amour, le confisque à son profit, lui offre, dernier refuge, un palais de marbre et d’or, en pleine Venise, la ville du rêve où les doges, dédaigneux du vulgaire possible, chastes à force de pure passion, jetaient leurs anneaux dans la mer, espérant toujours que Vénus elle-même le leur rapporterait ! […] Les églises italiennes valent surtout par la matière employée, la richesse de la décoration, les marbres, les mosaïques ; à l’intérieur par les œuvres qu’y accumulèrent des générations d’artistes ; la plupart n’ont pas même de façade ; elles sont plates et lourdes, gardent l’aspect écrasé des anciennes basiliques ; et même les très belles œuvres architecturales, si exceptionnelles, que l’on a coutume de citer pour l’Italie, les palais Vénitiens et Saint-Marc, le Baptistère et le Campo-Santo de Pisene viennent point modifier cette impression générale ; l’architecture italienne n’a jamais connu la grandeur et la beauté des lignes. — C’est dire que les illustrations rendent très mal un art qui ne vécut que par la couleur et que la plupart des monuments de Toscane dont parle M. 

19. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

C’est, d’abord le legs fait au Louvre par le grand amateur, russe de naissance mais parisien d’élection, le baron de Schlichting, mort en août 1914, de toutes ses collections, magnifique ensemble d’une valeur, de plusieurs millions, comprenant d’admirables meubles du xviiie  siècle, une grande statue en marbre de Mercure par Pajou, une autre, également en marbre, de jeune homme attribuée par les uns à Sansovino, par d’autres à Michel-Ange jeune, et de nombreuses peintures entre lesquelles il faut citer des œuvres de Giovanni Bellini, de Titien, du Sodoma, de Léonard de Vinci, un Ixion de Rubens, un Peintre ambulant par Frans Hals, et, dans notre école française, un Portrait de Charles IX, un grand tableau de Greuze, un délicieux portrait de la Princesse de Condé par Hubert Drouais, un de Mme de Pompadour par Boucher, etc. […] L’une, découverte en 1913 sur l’emplacement de l’ancienne Cyrène, dans la nouvelle province italienne de Libye, est une admirable Vénus de marbre, à laquelle manquent malheureusement la tête et les bras, mais dont le corps merveilleux, dépouillé de tout voile, se dresse comme une blanche fleur aux délicates inflexions, avec une pureté de lignes délicieuse. […] Rien de plus vivant, ni de plus éternel que cette légende, et jamais celui qui voulut la graver sur le marbre des palais de Vicence ne fut plus maître de son ciseau.

20. (1897) Articles du Mercure de France, année 1897

Comme les courtisanes grecques dont elles avaient la tradition, nos admirables cortigiane de jadis se tenaient le corps aussi net et poli qu’un marbre et, quoique cela puisse contrarier nos goûts moins raffinés, il aurait été impossible, et malhonnête, de louer leurs charmes en proférant ce vers de Virgile : Muscosi fontes et somno mollior berba .

21. (1892) Articles du Mercure de France, année 1892

Elle trouva là le décor du Haut-Empire, toujours debout dans sa sévérité latine, tout le solennel poème de marbre que le déferlement des invasions n’avait pas effrité, car ce que leur flot emporta fut plutôt l’apparat, le faste éphémère, extérieur, des Néron et des Héliogabale, tout ce qui était somptuaire et n’était point scellé dans l’austère granit de la Ville-Éternelle.

22. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Lorsque cinquante poètes, dont quelques-uns avaient du mérite, eurent « fait du Victor Hugo », le monstre se trouva adouci et comme aplani : le peuple des lecteurs passa sans peur la main sur son dos devenu doux comme du marbre. […] Nous connaissons tous le visage et les mains de cette femme, assise sur son siège de marbre, dans ce cirque fantastique de rochers, comme en quelque rayon affaibli de la lumière sous-marine.

23. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

Ce qui vient d’être dispersé comprenait le reste des tableaux, parmi lesquels les portraits de famille, puis des faïences, des meubles, des livres, des bronzes, et enfin les antiques, où figuraient plusieurs pièces importantes, notamment une célèbre statue en marbre de Pallas Athéné, découverte à Ostie en 1797, et attribuée jadis à Phidias4, d’autres marbres archaïsants, des copies gréco-romaines de l’art grec du ve ou ive  siècle, des vases peints de Campanie et d’Apulie. […] À Bologne se forma un comité national, présidé par Carducci, dans le but d’honorer par un marbre le nom d’Oberdan.

24. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Le poème sur les marbres de Carrare et le poème sur la lumière de l’Égypte sont d’un lyrisme éclatant, et la chanson de la Sirenetta est d’une gracieuse mélancolie. […] Là-bas dans cette splendeur blanche, dans la tranquillité des rives de pierre et de marbre, fleuries de menthes, parmi les oléandres élancés dans l’air pur, qui offraient aux hauteurs sereines du ciel les bouquets de leurs roses amères, là-bas était la paix, l’oubli, le rêve longuement poursuivi.

25. (1904) Articles du Mercure de France, année 1904

. — On exécutait les arrêts de mort au haut du grand escalier, près d’un lion de marbre qui symbolisait la grandeur de Rome, et avant chaque exécution la cloche du Campanile sonnait trois volées ; lorsque la cloche ne sonnait pas, c’est que l’exécution avait lieu sans arrêt de justice. — Une vieille tradition faisait également aux Romains un devoir de posséder un lion vivant ; on le mentionne encore au xve  siècle ; après sa disparition, le gardien réclamant, les Conservateurs, pleins de mansuétude, lui continuèrent cette sinécure, si bien que sa vie durant il resta gardien d’une bête qui n’existait plus, — avec tous les avantages attachés à l’office.

/ 25