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2. (1918) Articles du Mercure de France, année 1918

[…] En Italie, l’argot militaire de la guerre n’a encore été l’objet d’aucune étude. […] Piérard, les revers de la fin d’octobre ont eu avant tout des causes militaires. […] Les responsabilités militaires vont être établies par enquête ; les généraux Cadorna, Porro et Capello devront fournir des explications. […] Elle l’entraîna chez un marchand d’habits et lui acheta un vêtement civil, prenant pour elle ses papiers militaires et son uniforme. […] Malgré cela, il ne s’y est formé aucune caste militaire, parasite des autres classes de la société.

3. (1916) Articles du Mercure de France, année 1916

La sécurité même militaire de l’Italie ne serait nullement menacée par les quatre petits royaumes de Croatie, de Serbie, de Monténégro et d’Albanie. […] Barzilai se contenta de parler de la coordination des efforts italiens et du plan militaire de l’Entente ; M.  […] Les difficultés de la politique intérieure de l’Italie suffisent amplement à expliquer la limitation de son action militaire et les obscurités de sa diplomatie. […] Eh bien, la guerre moderne, longue, compliquée, lutte militaire et résistance civile, y pourrions-nous durer sans la préparation sociale de la génération précédente ? […] Je me demande quel roman il va tirer de son expérience militaire.

4. (1917) Articles du Mercure de France, année 1917

Mélanges, souvenirs fantastiques et militaires, croquis de gens de lettres, pensées : on y retrouve tout. […] Les envoyés des journaux étrangers ont pu le constater, et ils en ont conçu beaucoup d’admiration pour l’œuvre militaire de l’Italie. […] Sur toutes questions ou militaires ou diplomatiques, il a des vues nettes et souvent originales. […] Si elle insiste sur l’espérance de la paix, elle parle aussi avec enthousiasme des « victoires civiles et militaires ». […] Au moment où elle fut accomplie, cette conquête apparut comme la plus belle opération militaire qu’avait vue l’année 1917.

5. (1896) Articles du Mercure de France, année 1896

Restait le service militaire. […] L’Italie une, royale, militaire, crispinienne, vantarde et savoyarde, n’a guère de sympathies en France, et l’on se rit de ces hâbleurs, toujours prêts à passer les Alpes, que des barbares armés de lances ont su faire dégringoler du haut de sommets moins majestueux. […] Mais l’Italie militaire, ce n’est pas l’Italie vraie, comme l’a indiqué M. 

6. (1898) Articles du Mercure de France, année 1898

Cet homme de sang, qui restera comme le type le plus achevé du condottière, ce soldat féroce et déloyal, tour à tour gonfalonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant tout le monde dans l’occasion, dépouillant ses alliés et ses ennemis, chercheur avide des plus basses débauches, contempteur de ce qui n’est pas la force, ce génial ingénieur militaire, cet amoureux des Lettres, fondateur de bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’objets d’art, ce poète, cette mauvaise tête, voulut se faire peindre par Francesca, dans sa chapelle, à genoux devant son saint patron, Sigismond de Bourgogne. […] Il Militarismo (Milan, Treves), œuvre contre la guerre et les sociétés militaires, répond à un certain sentiment pacifique de la foule, laquelle n’a pas ménagé les approbations bruyantes à M.  […] D’où, les voilà à nous présenter un Jules César déguisé en Ecce Homo, et un Napoléon avec le manteau de Diogène ; ou à négliger la bibliographie napoléonienne qui compte des œuvres précieuses ; ou, dans un tableau des sociétés militaires, à citer comme une source historique les Mémoires… de d’Artagnan ! […] Les huis-clos ayant acquis depuis quelque temps une assez mauvaise réputation, les militaires italiens ont jugé au grand jour leurs récentes victimes. […] La pauvre femme interpellée par le militaire répond : J’ai crié « du pain !

7. (1913) Articles du Mercure de France, année 1913

Nous sommes en face du grand port militaire italien établi dans l’île de la Maddalena, mais sur la côte même de Sardaigne. […] Les fonctionnaires militaires ou civils qui y sont envoyés sont mis à la disposition du ministère des Colonies, nouvellement créé. […] Il a le contrôle de la presse, soumise à la surveillance de la censure aimable, mais vigilante, de l’autorité militaire. […] Rectifiant la position, splendides d’allures, ils adressèrent en signe de respect le salut militaire à l’envoyé de Sa Hautesse. […] Depuis la prise de possession de la Tripolitaine, l’administration civile n’a pas moins travaillé que l’administration militaire.

8. (1908) Articles du Mercure de France, année 1908

. — Rien au monde n’est plus trompeur que notre jugement (50). » Il a vu un pape brûler un saint, il a dessiné le cadavre de l’archevêque de Pise se balançant aux murs de la Seigneurie après l’attentat des Pazzi, il a confabulé comme ingénieur militaire avec César Borgia et de quel mépris il eût souffleté le traité de la liberté chrétienne et de quel rire il eût accueilli le self-arbitre. […] Questions militaires et maritimes. […] En tous cas, ces comités italo-français, qui semblent se charger de fournir à Paris un surplus de mauvaises statues, dont Paris n’a vraiment pas besoin, ont commémoré à leur manière celui qu’on appelle le dernier grand poète italien, et entre deux musiques militaires et une dizaine de discours, Mlle Cæcilia Vellini a noblement dit les trop pathétiques sonnets de Ça ira, vigoureusement traduits par M.  […] De Amicis, évocateur de l’âme militaire, de l’âme des enfants, et de l’âme des pays qu’il visita (la Hollande, le Maroc, Constantinople), se contenta de représenter dans une langue simple la simplicité touchante de ses sentiments. […] Michol est la femme juive des temps héroïques, des temps de mœurs militaires.

9. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »

Comme statisticien, il connut la vérité du principe, simple et immense, qui fut plus tard la base de l’art militaire napoléonien : il faut opposer la masse aux fractions de masse.

10. (1905) Articles du Mercure de France, année 1905

Développement militaire, développement mercantile, développement démocratique, voilà l’espèce de syllogisme historico-sociologique dont les termes reviennent sans cesse, agissent et réagissent en combinaisons toujours plus nombreuses, et s’identifient de plus en plus les uns avec les autres à mesure que nous approchons de l’Empire. (L’Empire fait, l’un d’eux, le terme militaire, se détachera, et il faut attendre là-dessus M.  […]   Développement militaire, développement mercantile, développement démocratique sous l’action dernière de la force brutale. […] Tout ce qui était militaire, mercantile et démocratique fut favorisé, jusqu’à devenir le tout du fait romain. […] Il a étudié ce grand événement en se plaçant, pour ainsi dire, au centre de Rome et de ses intérêts politiques et financiers, en cherchant à découvrir les relations existantes entre « les opérations militaires accomplies par César et les événements intérieurs de la politique romaine ».

11. (1906) Articles du Mercure de France, année 1906

S’il avait donné en même temps une consistance originale et philosophique à ses extraordinaires facultés d’esthète, à la vie de belle et cohérente élégance italienne qu’il s’est composée, les jeunes auraient pu aujourd’hui le couronner roi, car l’autre roi, le vrai, le petit monarque militaire, est trop pauvre pour satisfaire la vivacité spirituelle des nouveaux Italiens. […] Malheureusement, s’il agit encore, il rêva et théorisa davantage : il écrivit le De Ofjiciis, grand document de psychologie historique, mais ne prit garde à la formidable question pratique de son temps : la question militaire. […] M. dit un mot à l’officier de service, qui appela le fameux factotum de la police militaire… S.  […] Ce n’est plus seulement par le chiffre de ses budgets, par l’ampleur de ses défenses militaires et navales, qu’elle se classe parmi les grandes nations, — c’est aussi par la valeur de sa production et de ses échanges. […] L’Autriche, demeurée en arrière de tant d’autres peuples, et si longtemps vouée à l’exploitation militaire des domaines annexés, s’était relevée d’un puissant élan, au lendemain de ses défaites et de ses mutilations.

12. (1899) Articles du Mercure de France, année 1899

Le directeur du bagne, bon militaire taciturne, a une femme et un enfant, deux créatures délicates qui s’étiolent en présence du funèbre mur de la prison. […] Par pure vanité, l’Italie s’est forgé un formidable outil militaire, d’où des charges excessives, et ne pouvant l’utiliser en Europe a voulu s’en servir en Afrique, d’où des déboires excessifs aussi. […] et en couvrant de fleurs la civilisation anglo-saxonne, qui pourtant, si elle n’est pas militariste, est diantrement militaire et prête à partir en guerre pour Cuba aussi bien que pour Fachoda.

13. (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »

Mais le Poète continua à lancer ses foudres contre les gouvernements lâches, en faisant toujours appel aux énergies du Souvenir, au besoin pour couronner l’œuvre militaire accomplie dans la péninsule par quelques grandes affirmations de la volonté d’être du peuple italien nouveau-né.

14. (1910) Articles du Mercure de France, année 1910

— Mais à partir du xviie  siècle, l’importance militaire du château décroît ; avec les progrès de l’artillerie, ce n’était plus qu’un nid à bombes. — L’ange qui surmonte l’édifice, et d’où il a tiré son nom, y a été placé en souvenir d’une apparition miraculeuse, qui advint sous le pontificat de Grégoire le Grand ; la ville était alors ravagée par la peste ; lors d’une procession solennelle, et tandis que le cortège franchissait le pont, un ange apparut au sommet du château, tenant une épée flamboyante, qu’il remit au fourreau en signe de pardon. […] Dans son évocation de la révolution italienne (Romanticismo, drame), il y a cette élévation d’esprit, sublime, assure-t-on, qui faisait écrire à Carducci, dans une préface à une anthologie italienne, parue chez Sansoni à Florence, ces lignes qu’on ne saurait déclamer sans l’appui sonore d’une bien frissonnante harmonie militaire : « Mettons-nous debout : c’est le 48 !  […] Je sais de loin que les feux d’artifice se succèdent hors Milan, partout où s’arrête le Roi qui vient à petits pas se faire couronner, Le camp militaire, élevé comme par miracle en si peu d’instants à moins d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de bals, de jeux, ce qui fait que jusqu’à cette heure les cinq théâtres, ouverts à Milan pour cette époque qui devait les enrichir, sont encore déserts, à l’exception de celui où Mlle Mars vient d’attirer la noblesse, et pour laquelle les places ont été augmentées des deux tiers. […] Notre héros n’est certes plus celui de cape et d’épée, fleuri au milieu des temps de mœurs militaires, comme la fleur du sang généreux de la race.

15. (1911) Articles du Mercure de France, année 1911

[…] Questions militaires et maritimes. […] C’est une tâche difficile que de rédiger un précis d’opérations militaires. […] Ce qui importe le plus, semble-t-il, est de montrer avec clarté la préparation des actions militaires, puis comment elles se déclenchent, comment elles se coordonnent pour aboutir à l’effet recherché. […] Cette troisième campagne d’Italie comprend, en somme, deux actions principales : la première embrasse les opérations dans la Haute-Italie contre l’archiduc Charles ; elle fait honneur au génie militaire de Masséna ; la seconde est la conquête du royaume de Naples au profit du roi de comédie, que fut Joseph. […]   Le pape ressuscite la coalition de 1504, qui n’avait pas amoindri notre puissance militaire et commerciale.

16. (1912) Articles du Mercure de France, année 1912

« Pendant ces dix-huit années, il eut presque toujours sous les yeux ou la flotte militaire stationnée au port de Misène, ou les riches convois qui apportaient les trésors de la Grèce et de l’Égypte à Panorme, Messine, Mégare, Syracuse et Parthénope, ou les barques de plaisance appartenant aux riches voluptueux dont les gracieuses habitations, bâties autour du Crater, se miraient aux eaux calmes de cette baie magnifique. » Plus loin, M.  […] Il eût été si aisé pourtant de pratiquer une politique de recueillement, de diriger toute son activité vers l’intérieur, de chercher non à paraître, mais à être une force, de préférer l’effort sérieux et constant, qui accroît l’énergie vitale, au bruit des discours et au clinquant des parades : nul pays eu Europe n’a de frontières mieux délimitées par la nature et plus faciles à défendre que l’Italie ; elle pouvait rester neutre, se contenter d’une armée restreinte et d’une flotte suffisante pour se protéger contre une agression, diminuer ses dépenses militaires qui, avec les intérêts de la dette publique, absorbent le plus clair de son budget, donner davantage pour l’instruction, à laquelle elle consacre des sommes ridiculement petites, et pour les travaux publics, dépenses productives dont elle retirerait rapidement les plus grands avantages. […] Cette patrie ne se manifeste à eux que par des taxes et des impôts sans nombre, taxes et impôts qui pèsent beaucoup plus lourdement sur les pauvres que sur les riches et qui servent pour les trois quarts à payer les intérêts de la dette publique et à satisfaire aux dépenses militaires, c’est-à-dire à engraisser les capitalistes petits et grands. […] Nous avons pris nos Rois dans une famille rude, énergique, militaire, ni dilettante, ni artiste, ni, disons, « intellectualiste », si je puis me permettre ce barbarisme. […] Sur notre protestation que nous comprenions la faveur qu’on faisait à un étranger en lui permettant de jeter les yeux sur des pièces qui, en fait, étaient d’ordre militaire : — Ce n’est pas cela, nous dit-il, mais c’est que, lorsque Philippe V bâtit sa citadelle, il prit sans façon les terrains appartenant à de grandes familles du pays ; tout a été bien tant que la citadelle a existé, mais aujourd’hui que les constructions de l’exposition universelle ont disparu, les terrains sont nus, et les familles réclament leur bien.

17. (1909) Articles du Mercure de France, année 1909

Il ne chante pas seulement la haine antique, la haine puissante et féconde du Moyen-Âge, c’est-à-dire de ce temps de mœurs militaires, qui nous a façonné une âme occidentale parfaitement caractérisée encore aujourd’hui. […] La nouvelle bourgeoisie, notamment, pressée d’accumuler les gains, d’accaparer les situations et d’assurer les conquêtes, s’affairait, surtout dans la seconde moitié du xixe  siècle, selon le mouvement positiviste, à une culture tout utilitaire et ne voulait s’embarrasser l’esprit que d’une instruction pratique, modérée ou médiocre, rapide, économique, simplistement méthodique à l’imitation de l’instruction militaire : la science superficielle et réduite à une nomenclature, la discipline de comptabilité, les procédés d’éducation autoritaire de l’Allemagne, sa civilisation universitaire ne pouvaient que lui en imposer, et, au lendemain de 1871, l’Allemagne devenait définitivement la métropole intellectuelle5 de l’immense petite bourgeoisie européenne, de la majeure partie de la grande bourgeoisie comme de l’aristocratie soucieuse de récupérer quelque puissance dans les affaires.

18. (1914) Articles du Mercure de France, année 1914

Homme d’affaires, inventeur d’un système de loterie qu’il vint mettre en pratique, en France, lors de la création de l’École militaire, un rapport de police signale sa présence à Paris, au mois de mars 1760, comme secrétaire de l’ambassadeur de Naples, marquis de l’Hôpital, qui allait bientôt rentrer en France. Son système de loterie, qui devait être alors toute sa fortune, mit Calzabigi en relation avec les financiers Pâris-Duvernay, et, par eux, avec Mme de Pompadour, intéressés à la création de l’École militaire ; et ce fut ainsi qu’il dédiait à la favorite, en 1764, le premier volume de l’édition parisienne des Poesie del Signor Abate Metastasio, « in signo di rispettoso28 ». […] Calzabigi avait disparu de Paris vers 1758-1759, laissant son frère régler ses affaires, qui semblent avoir été assez embrouillées, avec l’administration de la Loterie de l’École Royale militaire.

19. (1902) Articles du Mercure de France, année 1902

Ruggero Bonghi en 1880 et elle ne fut l’objet d’aucune opposition, vu l’état où se trouvaient alors les finances italiennes et parce qu’il eût été difficile de trouver des fonds autrement pour la restauration et l’augmentation des collections d’art et d’antiquités Le Palais Ducal est visité le dimanche (jour gratuit) par 2 à 3 000 personnes qui s’y donnent rendez-vous, gens du peuple, militaires, etc. » Le Palais des Doges à Venise a encaissé, en 1900-1901, 81 340 francs.

20. (1900) Articles du Mercure de France, année 1900

Au contraire, celui qui étudie le criminel au point de vue psychologique ou anthropologique ne peut considérer comme tel à priori quiconque a été condamné par les tribunaux ; ceux-ci sont faillibles ; souvent ils ont des pouvoirs arbitraires ; bien des lois sont faites uniquement pour défendre les privilèges de quelques-uns et l’infraction à ces lois n’est en rien comparable, psychologiquement parlant, à un attentat à la vie humaine par exemple ; d’autre part, une foule de crimes trahissant chez leurs auteurs une immoralité, une perversion ou une brutalité invétérées ne sont pas punis par les lois, certains mêmes sont considérés comme des preuves de vertu et récompensés comme tels, notamment sous le nom de valeur militaire.

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