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1 (1902) Articles du Mercure de France, année 1902
Jean Marnold. Tome XLI, numéro 145, janvier 1902, p. 234-238 [237]. De M. Raoul Brunel il est permis de tout discuter. L
145, janvier 1902, p. 234-238 [237]. De M. Raoul Brunel il est permis de tout discuter. Lui est un débutant, un inconnu da
ermis de tout discuter. Lui est un débutant, un inconnu dans le monde de la musique, et grande dut être la stupéfaction de
e, et grande dut être la stupéfaction des membres du jury au concours de la Ville de Paris lorsqu’ils surent que le lauréa
dut être la stupéfaction des membres du jury au concours de la Ville de Paris lorsqu’ils surent que le lauréat auquel ils
squ’ils surent que le lauréat auquel ils venaient, si judicieusement, d’ accorder une mention était élève de lui-même, et n
l ils venaient, si judicieusement, d’accorder une mention était élève de lui-même, et ne se réclamait d’aucun maître, d’au
t, d’accorder une mention était élève de lui-même, et ne se réclamait d’ aucun maître, d’aucune école, d’aucune chapelle ou
e mention était élève de lui-même, et ne se réclamait d’aucun maître, d’ aucune école, d’aucune chapelle ou sacristie music
élève de lui-même, et ne se réclamait d’aucun maître, d’aucune école, d’ aucune chapelle ou sacristie musicales ! L’événeme
L’événement est, je crois, exceptionnel. Sans doute certains défauts de La Vision du Dante s’en trouvent éclairés : l’abu
u Dante s’en trouvent éclairés : l’abus du chromatique et des accords de quinte augmentée dans l’Enfer, le gaspillage des
u de recherche des éléments thématiques… Mais les qualités nombreuses de cette partition éclose ainsi spontanément doublen
reuses de cette partition éclose ainsi spontanément doublent dès lors de valeur, et deviennent même inexplicables. La sûre
plicables. La sûreté dans le choix des timbres, la hardiesse heureuse de certaines combinaisons d’instruments, que ne désa
le choix des timbres, la hardiesse heureuse de certaines combinaisons d’ instruments, que ne désavouerait certes pas un mus
ombinaisons d’instruments, que ne désavouerait certes pas un musicien d’ expérience, prouvent en tout cas que M. Raoul Brun
icien d’expérience, prouvent en tout cas que M. Raoul Brunel est doué d’ une manière peu commune. On n’oserait affirmer que
manière peu commune. On n’oserait affirmer que son début est un coup de maître, mais certes ce n’est pas d’un élève, et l
ffirmer que son début est un coup de maître, mais certes ce n’est pas d’ un élève, et le nouveau venu en pourrait remontrer
n’est pas d’un élève, et le nouveau venu en pourrait remontrer à plus d’ un qui, volontiers, le taxerait d’amateur parce qu
u venu en pourrait remontrer à plus d’un qui, volontiers, le taxerait d’ amateur parce qu’il n’a été couvé dans aucun conse
ouvé dans aucun conservatoire. Art moderne. Société internationale de Peinture et de Sculpture [extrait] André Fontai
conservatoire. Art moderne. Société internationale de Peinture et de Sculpture [extrait] André Fontainas. Tome XLI,
42]. L’émerveillement s’éveille aux Venise silencieuses, harmonieuses de M. Morrice. Après les véridiques études du vieux
ce. Après les véridiques études du vieux Canaletto et les indications de Manet, les tableaux de M. Morrice me paraissent s
s études du vieux Canaletto et les indications de Manet, les tableaux de M. Morrice me paraissent seuls rendre quelque cho
, les tableaux de M. Morrice me paraissent seuls rendre quelque chose de la ville de la lumière voluptueuse. Il ne faut pa
ux de M. Morrice me paraissent seuls rendre quelque chose de la ville de la lumière voluptueuse. Il ne faut pas s’arrêter
ière voluptueuse. Il ne faut pas s’arrêter aux déclamations violentes de M. Ziem : c’est de la surface embrasée, une virtu
l ne faut pas s’arrêter aux déclamations violentes de M. Ziem : c’est de la surface embrasée, une virtuosité de joaillier
s violentes de M. Ziem : c’est de la surface embrasée, une virtuosité de joaillier en délire, non dépourvu, au reste, de c
rasée, une virtuosité de joaillier en délire, non dépourvu, au reste, de certaines qualités romantiques et louables, cela
fondamentale, et certes par lui on se fait une sûre et chantante idée de la cité sur la lagune. Ce qui manque le plus à se
sur la lagune. Ce qui manque le plus à ses tableaux, c’est un passage de la vie, non tumultueuse dans ses fêtes comme au L
tueuse dans ses fêtes comme au Louvre encore dans les F. Guardi, mais de ce qui toujours a constitué à Venise et y constit
y constitue encore la vie véritable, le frémissement, la palpitation de la couleur sous les lumières reflétées. Cela, aux
ères reflétées. Cela, aux temps anciens, on s’en rend compte au Musée de l’Académie, fut parfaitement connu des vieux et p
ment connu des vieux et prodigieux Carpaccio et Bellini. Les procédés de métier se sont modifiés, l’émotion à exprimer est
ni. Les procédés de métier se sont modifiés, l’émotion à exprimer est d’ une autre nature, sans doute, mais la pénétration
rimer est d’une autre nature, sans doute, mais la pénétration du sens d’ un paysage ne change pas. M. Morrice a été troublé
des somptuosités propre aux époques plus récentes, Venise lui a parlé d’ une voix authentique et spontanée, Venise apparaît
meut dans son œuvre. Ici plus rien, j’en ai vu des touristes surpris, de bariolé ni d’éclatant. Les couleurs s’unissent et
œuvre. Ici plus rien, j’en ai vu des touristes surpris, de bariolé ni d’ éclatant. Les couleurs s’unissent et se fondent, u
. C’est que, pour qui a bien contemplé la ville, la crudité des ciels de cobalt, des façades roses, du marbre éblouissant
, des façades roses, du marbre éblouissant et des mosaïques au porche de Saint-Marc n’existe pas. Il y a deux éléments don
xiste pas. Il y a deux éléments dont, Canaletto excepté, les peintres de Venise n’ont guère tenu compte : la lumière et l’
contraire par pierreries chatoyantes et vibrantes, la lumière emplit de sa danse l’atmosphère, elle plonge en l’accueil j
atmosphère, elle plonge en l’accueil joyeux des canaux et c’est alors de là qu’elle se répercute par échos frémissants aux
t pourquoi Venise en ses toiles vit et nous émeut, c’est pourquoi, en d’ expressives tonalités, en des accords de lumière e
ous émeut, c’est pourquoi, en d’expressives tonalités, en des accords de lumière et de couleurs, M. Morrice nous montre de
st pourquoi, en d’expressives tonalités, en des accords de lumière et de couleurs, M. Morrice nous montre des toiles aussi
que son coin du grand Canal, ou l’aspect si divers, rose et argentin, de Venise l’après-midi, ou bleu et or noirci, le soi
ne Flegrea publiait dernièrement, en français, un remarquable article de M. Georges Polti. il serait bon que ce morceau ne
eu France, car rarement coup d’œil plus incisif a été jeté sur l’état de notre littérature dramatique. […] Échos. « Les
ue « les Latins » inaugureront leur saison dramatique. Sur la demande de leurs souscripteurs et amis, ils donneront Allelu
ande de leurs souscripteurs et amis, ils donneront Alleluia, le drame de Marco Praga (Arco Lecuyer), que créa Novelli, et
le drame de Marco Praga (Arco Lecuyer), que créa Novelli, et La Sotie de Bridoye, de Laurent Tailhade et Raoul Ralph. Empr
Marco Praga (Arco Lecuyer), que créa Novelli, et La Sotie de Bridoye, de Laurent Tailhade et Raoul Ralph. Empruntée au dom
de Bridoye, de Laurent Tailhade et Raoul Ralph. Empruntée au domaine de la psychologie contemporaine, Alleluia est une pi
a psychologie contemporaine, Alleluia est une pièce moderne, accusant de violents contrastes dramatiques. Elle sera représ
es dramatiques. Elle sera représentée selon les indications scéniques de M. Bour, qui en jouera le principal rôle. La Soti
tions scéniques de M. Bour, qui en jouera le principal rôle. La Sotie de Bridoye, qui, sous une forme très lyrique, offre
Sotie de Bridoye, qui, sous une forme très lyrique, offre un mélange de farces rabelaisiennes, sera créée par M. P. Berna
mélange de farces rabelaisiennes, sera créée par M. P. Bernard (rôle de Panurge) et Mme Lola Noyr. Après une série de rep
par M. P. Bernard (rôle de Panurge) et Mme Lola Noyr. Après une série de représentations de ce spectacle à Bruxelles, à Li
rôle de Panurge) et Mme Lola Noyr. Après une série de représentations de ce spectacle à Bruxelles, à Liège, à Amsterdam, e
es, « les Latins » donneront en seconde soirée Le Chien du Jardinier, de Lope de Vega (mise en scène de M. Gual) et une re
seconde soirée Le Chien du Jardinier, de Lope de Vega (mise en scène de M. Gual) et une reconstitution intégrale de La Ma
pe de Vega (mise en scène de M. Gual) et une reconstitution intégrale de La Mandragore de Machiavel, telle qu’elle fut jou
en scène de M. Gual) et une reconstitution intégrale de La Mandragore de Machiavel, telle qu’elle fut jouée devant la cour
andragore de Machiavel, telle qu’elle fut jouée devant la cour papale de Léon X. D’autres œuvres suivront, constituant un
autres œuvres suivront, constituant un répertoire. Ce sont : L’Alcade de Zalamea, de Calderon, avec le concours de M. de M
s suivront, constituant un répertoire. Ce sont : L’Alcade de Zalamea, de Calderon, avec le concours de M. de Max ; Bilora,
ertoire. Ce sont : L’Alcade de Zalamea, de Calderon, avec le concours de M. de Max ; Bilora, de Ruzzante, traduit du vénit
cade de Zalamea, de Calderon, avec le concours de M. de Max ; Bilora, de Ruzzante, traduit du vénitien par L. Zuccoli et E
ante, traduit du vénitien par L. Zuccoli et Ephrem Vincent ; Le Veuf, de Gil Vicente, et Frey Luiz de Souza, d’Alméida de
i et Ephrem Vincent ; Le Veuf, de Gil Vicente, et Frey Luiz de Souza, d’ Alméida de Garrett, œuvres portugaises traduites p
s traduites par Ephrem Vincent et par Maxime Formont ; Les Réprouvés, de Perez Galdos, et Le Roi de Nirvanie, le drame de
ont ; Les Réprouvés, de Perez Galdos, et Le Roi de Nirvanie, le drame de R. Carafa d’Andria récemment interdit par la cens
plais à imaginer que ce théâtre servit à représenter quelque Surprise de l’Amour et que la Sylvia d’une troupe italienne e
tre servit à représenter quelque Surprise de l’Amour et que la Sylvia d’ une troupe italienne en voyage dansa dans ce site
troupe italienne en voyage dansa dans ce site champêtre, en robe vert d’ eau, tandis que, du haut d’un rocher, le Dieu Momu
dansa dans ce site champêtre, en robe vert d’eau, tandis que, du haut d’ un rocher, le Dieu Momus la regardait à la dérobée
her, le Dieu Momus la regardait à la dérobée. Si j’en crois le pastel de La Tour, le tableau de Lancret et surtout l’exqui
egardait à la dérobée. Si j’en crois le pastel de La Tour, le tableau de Lancret et surtout l’exquis portrait ovale de Car
de La Tour, le tableau de Lancret et surtout l’exquis portrait ovale de Carle Vanloo, la Sylvia eut un peu de votre air d
uis portrait ovale de Carle Vanloo, la Sylvia eut un peu de votre air de visage. Il vous serait facile, un jour, de nous r
ia eut un peu de votre air de visage. Il vous serait facile, un jour, de nous ressusciter ici même quelque fête galante… L
irent dans une loge du théâtre du verdure, lequel était une curiosité de la terre des Aygalades. Devant eux, une haie bass
t une curiosité de la terre des Aygalades. Devant eux, une haie basse de lauriers-tins, destinée à cacher le souffleur et
le souffleur et les musiciens, séparait la scène du parterre tapissé de gazon. De l’autre côté de la scène, des cyprès ta
eur et les musiciens, séparait la scène du parterre tapissé de gazon. De l’autre côté de la scène, des cyprès taillés aux
iens, séparait la scène du parterre tapissé de gazon. De l’autre côté de la scène, des cyprès taillés aux ciseaux formaien
cteurs, les coulisses et les portiques. Le ciel, bleu tendre, pommelé de nuages blancs et violâtres, brillait à travers le
que couronnaient les masses arrondies des pins parasols. Des collines de l’horizon montait déjà la vapeur dorée du soir. U
rée du soir. Une brise enjouée parcourait le jardin, portant aux plis de sa robe les parfums confondus des sainfoins et de
n, portant aux plis de sa robe les parfums confondus des sainfoins et de la marjolaine. Le maire s’approchait, fumant un c
ainfoins et de la marjolaine. Le maire s’approchait, fumant un cigare de luxe. — Je vous laisse avec lui, dit Mme de Ponti
egardant sans but autour de lui, inconsciemment fasciné par la beauté de la lumière et la tranquille douceur du jour finis
té de la lumière et la tranquille douceur du jour finissant. Le bruit de ses pas était assourdi par le tapis continu dont
tombées des pins couvraient le sol. Il crut entendre un léger murmure de source, il se pencha, regarda et vit rose. Jamais
te n’avait imaginé un aussi audacieux, réjouissant et troublant motif de fontaine. Mme de Ponticello, qui, ce jour-là, à c
me de Ponticello, qui, ce jour-là, à cause de la chaleur, n’avait pas de pantalon, sentit ce regard ardent sur sa nudité d
aleur, n’avait pas de pantalon, sentit ce regard ardent sur sa nudité d’ une minute. Elle tourna la tête, aperçut Pamphile…
loge rustique, entendirent un cri et virent Mme de Ponticello jaillir de l’un des portiques de la scène et s’arrêter, inte
rent un cri et virent Mme de Ponticello jaillir de l’un des portiques de la scène et s’arrêter, interdite, en deçà de la h
des portiques de la scène et s’arrêter, interdite, en deçà de la haie de lauriers-tins. — Qu’est-ce ? Qu’y a-t-il ? s’écri
rant vers elle. — Rien, rien, répondit-elle en riant. J’ai eu peur. —  De quoi ? — C’est bête. Laissons cela, je vous prie.
offensif et qui se plaît dans les lieux humides. Bornollet s’occupait d’ histoire naturelle. Tandis que La Verdure et la co
insectes. — Quelle peur vous avez eue ! dit La Verdure, rompant tout d’ un coup le silence. Un instant j’ai pensé que le d
dire. Aussi bien, ce jeune homme n’aura-t-il rien de plus pressé que de vous raconter la chose. En une minute, La Verdure
antique par sa simplicité et son réalisme, divinisée par la splendeur de l’heure et la magnificence du décor, doit marquer
par la splendeur de l’heure et la magnificence du décor, doit marquer d’ une empreinte ineffaçable une jeune âme voluptueus
ne empreinte ineffaçable une jeune âme voluptueuse. — Vous vous jouez de moi. — Croyez-en le vieux coquard que je suis. Je
e conserve encore le souvenir vivace des cuisses brillantes et dodues d’ une jeune paysanne, aperçues par moi lorsque j’ava
par moi lorsque j’avais quinze ans. La belle fille se coulait du haut d’ un talus en glissant sur le dos. Une ronce sournoi
r le dos. Une ronce sournoise accrocha sa jupe si bien qu’elle acheva de descendre, nue jusqu’au ventre comme la statue de
bien qu’elle acheva de descendre, nue jusqu’au ventre comme la statue de l’Impudeur. — Vous étiez précoce. […] Les Roma
teur imprévu, par Emilio de Marchi, ou le dramatique roman du chapeau d’ un curé. Admirablement conduite, cette histoire te
da Rimini, par Gabriele d’Annunzio Il ne serait pas trop difficile d’ écrire sur Francesca da Rimini une critique nourri
umé des articles innombrables qui ont paru ce mois-ci sur la tragédie de D’Annunzio. Mais je dois avouer que je ne les ai
des articles innombrables qui ont paru ce mois-ci sur la tragédie de D’ Annunzio. Mais je dois avouer que je ne les ai pas
es articles innombrables qui ont paru ce mois-ci sur la tragédie de D’ Annunzio . Mais je dois avouer que je ne les ai pas lus, ce
er que je ne les ai pas lus, ce qui compliquerait énormément ma tâche de chroniqueur si, en prévoyant cette paresse habitu
roniqueur si, en prévoyant cette paresse habituelle pour les articles de mes confrères, je n’avais pas eu la bonne idée d’
e pour les articles de mes confrères, je n’avais pas eu la bonne idée d’ assister à la première de Francesca, jouée à Rome
s confrères, je n’avais pas eu la bonne idée d’assister à la première de Francesca, jouée à Rome le 9 décembre passé. Les
rincipaux journaux parisiens ont été renseignés sur le succès orageux de cette première, le revirement d’opinion et l’accu
été renseignés sur le succès orageux de cette première, le revirement d’ opinion et l’accueil chaleureux qui salua l’œuvre
re, le revirement d’opinion et l’accueil chaleureux qui salua l’œuvre de D’Annunzio aux représentations successives. En ef
le revirement d’opinion et l’accueil chaleureux qui salua l’œuvre de D’ Annunzio aux représentations successives. En effet
e revirement d’opinion et l’accueil chaleureux qui salua l’œuvre de D’ Annunzio aux représentations successives. En effet, le déf
Annunzio aux représentations successives. En effet, le défaut capital de cette tragédie est en dehors du talent et des alt
de cette tragédie est en dehors du talent et des altitudes théâtrales de l’auteur. Il n’y a pas en Italie une personne de
altitudes théâtrales de l’auteur. Il n’y a pas en Italie une personne de culture moyenne qui ne connaisse par cœur l’épiso
e une personne de culture moyenne qui ne connaisse par cœur l’épisode de la Francesca dans la Divine Comédie. J’ai entendu
Comédie. J’ai entendu débiter ces vers la dernière fois par un garçon de café dont la culture était décidément au-dessous
e d’ici. Nous étions au bord de la mer, près de Pise, sur la terrasse de l’établissement des bains : le garçon me servait
errasse de l’établissement des bains : le garçon me servait une tasse d’ un liquide noir et chaud, abominable ; on voyait a
es deux immortels adultères, il m’en raconta l’histoire avec les vers de Dante. Je crois même que, enthousiasmé par cette
çon m’exposa, avec la concision qu’exigeait son service, tout un plan d’ esthétique dont j’aurais pu tirer des avantages co
il n’y a plus rien à faire là-dessus. Gabriele d’Annunzio n’a pas été de notre avis, et, comme Silvio Pellico, il a cédé à
été de notre avis, et, comme Silvio Pellico, il a cédé à la tentation d’ ajouter un mot à la parole suprême de Dante : la t
ellico, il a cédé à la tentation d’ajouter un mot à la parole suprême de Dante : la tragédie naissait donc avec un défaut
la parole suprême de Dante : la tragédie naissait donc avec un défaut d’ origine, vis-à-vis duquel toutes les beautés dont
pas atteindre leur but. Je manquerais à mon objectivisme en oubliant de noter que très souvent, si non toujours, d’Annunz
objectivisme en oubliant de noter que très souvent, si non toujours, d’ Annunzio a touché de près la perfection littéraire
bjectivisme en oubliant de noter que très souvent, si non toujours, d’ Annunzio a touché de près la perfection littéraire et dram
liant de noter que très souvent, si non toujours, d’Annunzio a touché de près la perfection littéraire et dramatique ; rie
ramatique ; rien de plus délicat que ce troisième acte, où la lecture d’ un livre d’amour fait tomber Francesca dans les br
rien de plus délicat que ce troisième acte, où la lecture d’un livre d’ amour fait tomber Francesca dans les bras de son b
où la lecture d’un livre d’amour fait tomber Francesca dans les bras de son beau-frère : rien de plus puissant que ce qua
uatrième acte, où Malatestino dénonce l’adultère au mari. Les figures de Gian Ciotto (Jean le boiteux), de Malatestino et
nce l’adultère au mari. Les figures de Gian Ciotto (Jean le boiteux), de Malatestino et de Ostasio (le mari, le beau-frère
mari. Les figures de Gian Ciotto (Jean le boiteux), de Malatestino et de Ostasio (le mari, le beau-frère et le frère de Fr
o (le mari, le beau-frère et le frère de Francesca) sont formidables. D’ Annunzio est italien jusqu’à la moelle des os, et
(le mari, le beau-frère et le frère de Francesca) sont formidables. D’ Annunzio est italien jusqu’à la moelle des os, et toute la
toute la vie italienne factieuse, vindicative, farouche, impitoyable, de cette admirable époque d’amour et de batailles es
tieuse, vindicative, farouche, impitoyable, de cette admirable époque d’ amour et de batailles est réellement là, sous nos
dicative, farouche, impitoyable, de cette admirable époque d’amour et de batailles est réellement là, sous nos yeux : un s
d’amour et de batailles est réellement là, sous nos yeux : un souffle de guelfisme agite ces figures de guerriers infatiga
llement là, sous nos yeux : un souffle de guelfisme agite ces figures de guerriers infatigables. Malatestino, le jeune hom
les. Malatestino, le jeune homme à l’œil crevé, est un bel exemplaire de la férocité de ces jours ; il tremble de plaisir
o, le jeune homme à l’œil crevé, est un bel exemplaire de la férocité de ces jours ; il tremble de plaisir impatient à l’i
crevé, est un bel exemplaire de la férocité de ces jours ; il tremble de plaisir impatient à l’idée seule de la vengeance 
érocité de ces jours ; il tremble de plaisir impatient à l’idée seule de la vengeance ; le plus beau cadeau qu’on puisse l
; le plus beau cadeau qu’on puisse lui présenter c’est encore la tête de ses ennemis, et si le cadeau tarde, c’est lui-mêm
e procurer. Malheureusement lorsqu’il aborda ses figures principales, d’ Annunzio ne put maintenir cette même envergure : s
procurer. Malheureusement lorsqu’il aborda ses figures principales, d’ Annunzio ne put maintenir cette même envergure : son Paolo
son Paolo est mou et gauche : sa Francesca doit être née aux environs de notre siècle ; elle a toute l’allure d’une femme
ca doit être née aux environs de notre siècle ; elle a toute l’allure d’ une femme névrotique et vicieuse, tandis que Paolo
allure d’une femme névrotique et vicieuse, tandis que Paolo semble un de ces libertins cérébraux qui séduisent une dame po
qui séduisent une dame pour se pavaner avec les amis du cercle. Rien de cette passion charnelle, aveugle et fatale, que D
ue Dante sculpta immortellement en quelques tercets. Et cette absence d’ impétuosité sensuelle devient plus étrange lorsqu’
mpétuosité sensuelle devient plus étrange lorsqu’on pense que l’œuvre de D’Annunzio est toute vibrante de désir sexuel et
tuosité sensuelle devient plus étrange lorsqu’on pense que l’œuvre de D’ Annunzio est toute vibrante de désir sexuel et de
osité sensuelle devient plus étrange lorsqu’on pense que l’œuvre de D’ Annunzio est toute vibrante de désir sexuel et de perversi
étrange lorsqu’on pense que l’œuvre de D’Annunzio est toute vibrante de désir sexuel et de perversions amoureuses. Au dem
pense que l’œuvre de D’Annunzio est toute vibrante de désir sexuel et de perversions amoureuses. Au demeurant je crois que
mérites et les défauts n’ont pesé que bien relativement sur le succès de la tragédie. C’est que le drame passionnel n’avai
le succès de la tragédie. C’est que le drame passionnel n’avait rien d’ imprévu pour le grand public et le dénouement étai
inquième qu’elle mourût avec Paolo. Alors, on trouva gênant et énorme de rester au théâtre de 9 heures du soir à 2 heures
ût avec Paolo. Alors, on trouva gênant et énorme de rester au théâtre de 9 heures du soir à 2 heures du matin pour n’éprou
s du matin pour n’éprouver aucune émotion inattendue, et ce sentiment d’ inutilité finit par avoir raison des mérites litté
utilité finit par avoir raison des mérites littéraires et dramatiques de la pièce. Et en effet, Gianciotto, Ostasio, Malat
ittérature ». Puisque je suis en train de faire, plutôt que l’analyse de la pièce, la psychologie du public, il est bon de
lutôt que l’analyse de la pièce, la psychologie du public, il est bon de remarquer que l’attente pour la première, renvoyé
première, renvoyée deux fois, atteignit des proportions incroyables. D’ Annunzio peut se vanter d’avoir paralysé jusqu’aux
remière, renvoyée deux fois, atteignit des proportions incroyables. D’ Annunzio peut se vanter d’avoir paralysé jusqu’aux travaux
ois, atteignit des proportions incroyables. D’Annunzio peut se vanter d’ avoir paralysé jusqu’aux travaux de la Chambre, qu
oyables. D’Annunzio peut se vanter d’avoir paralysé jusqu’aux travaux de la Chambre, qui ce 9 décembre était distraite, ne
mbre, qui ce 9 décembre était distraite, nerveuse et bavarde plus que de coutume, car Francesca occupait les représentants
bavarde plus que de coutume, car Francesca occupait les représentants de la nation mieux que les discours des Ministres. A
et renverser le Ministère, ce qui aurait été le seul et vrai bénéfice de l’adultère de Francesca Je remarque tout cela pou
e Ministère, ce qui aurait été le seul et vrai bénéfice de l’adultère de Francesca Je remarque tout cela pour mon plaisir,
ltère de Francesca Je remarque tout cela pour mon plaisir, le plaisir d’ un artiste qui voit l’Art dépasser toute autre pré
des affaires les plus importantes du pays. Grâce aux soins scrupuleux de D’Annunzio et de  Duse, la mise en scène était pa
affaires les plus importantes du pays. Grâce aux soins scrupuleux de D’ Annunzio et de  Duse, la mise en scène était parfa
ffaires les plus importantes du pays. Grâce aux soins scrupuleux de D’ Annunzio et de  Duse, la mise en scène était parfaite ; le
plus importantes du pays. Grâce aux soins scrupuleux de D’Annunzio et de  Duse, la mise en scène était parfaite ; le gros
tieux quelque chose de plus excitant que dans les détails littéraires de l’œuvre : le second acte, qui présente au premier
s de l’œuvre : le second acte, qui présente au premier plan une scène d’ amour entre Paolo et Francesca, et au second une v
amour entre Paolo et Francesca, et au second une vraie bataille, avec de vraies machines de guerre qui vomissent de vrais
t Francesca, et au second une vraie bataille, avec de vraies machines de guerre qui vomissent de vrais projectiles, menaça
d une vraie bataille, avec de vraies machines de guerre qui vomissent de vrais projectiles, menaça de sombrer, car la bata
vraies machines de guerre qui vomissent de vrais projectiles, menaça de sombrer, car la bataille et les coups de feu récl
. L’homme gâte le paysage, c’est connu. Puis il y avait les toilettes de Francesca, d’après les documents et les monuments
it les toilettes de Francesca, d’après les documents et les monuments de l’époque, puis encore les armures des guerriers,
l’époque, puis encore les armures des guerriers, et les habillements de Paolo à la mode de France (il était snob, celui-l
ore les armures des guerriers, et les habillements de Paolo à la mode de France (il était snob, celui-là) et les joyaux et
hambre… Je me figure ce que les Américains da Nord, ces rastaquouères de l’histoire, raffoleront à la vue de toutes ces ch
chambre aussi.) Mais tout en reconnaissant que ces soins sont dignes d’ un artiste exquis, il est nécessaire d’ajouter que
sant que ces soins sont dignes d’un artiste exquis, il est nécessaire d’ ajouter que l’Art ne s’arrête pas là, car le roi d
il est nécessaire d’ajouter que l’Art ne s’arrête pas là, car le roi de l’anachronisme s’appelait Shakespeare. Comme effo
e. Comme effort et comme exemple il faut en tenir compte, comme moyen d’ impression il faut que d’Annunzio s’en garde ; à l
exemple il faut en tenir compte, comme moyen d’impression il faut que d’ Annunzio s’en garde ; à la longue, le public, touj
emple il faut en tenir compte, comme moyen d’impression il faut que d’ Annunzio s’en garde ; à la longue, le public, toujours un
ours un peu bête lorsqu’il est au théâtre, pourrait prendre une pièce de D’Annunzio pour un bazar d’antiquités. La mise en
s un peu bête lorsqu’il est au théâtre, pourrait prendre une pièce de D’ Annunzio pour un bazar d’antiquités. La mise en sc
un peu bête lorsqu’il est au théâtre, pourrait prendre une pièce de D’ Annunzio pour un bazar d’antiquités. La mise en scène de l
st au théâtre, pourrait prendre une pièce de D’Annunzio pour un bazar d’ antiquités. La mise en scène de la Francesca a jou
une pièce de D’Annunzio pour un bazar d’antiquités. La mise en scène de la Francesca a joué un trop grand rôle dans l’att
et, malheureusement, le coup d’œil dépassa l’attente ; on avait trop de choses à voir, à admirer, à étudier et à apprendr
t à apprendre : les détails parfois cachaient l’ensemble. Le résultat de toutes ces circonstances mal calculées c’est que
f et il attend, pour ce qui est des beautés poétiques et littéraires, d’ avoir sous les yeux la Tragédie, qui paraîtra, com
t littéraires, d’avoir sous les yeux la Tragédie, qui paraîtra, comme d’ habitude, à la Maison Treves, de Milan. Partout en
yeux la Tragédie, qui paraîtra, comme d’habitude, à la Maison Treves, de Milan. Partout en Italie où elle a été jouée la p
ison Treves, de Milan. Partout en Italie où elle a été jouée la pièce de D’Annunzio souleva des discussions passionnées :
n Treves, de Milan. Partout en Italie où elle a été jouée la pièce de D’ Annunzio souleva des discussions passionnées : au
Treves, de Milan. Partout en Italie où elle a été jouée la pièce de D’ Annunzio souleva des discussions passionnées : au moment o
sionnées : au moment où j’écris, arrive la nouvelle que les cléricaux de Gênes ont refusé le théâtre Carlo Felice pour la
aucoup les cléricaux, en général, mais je les adore lorsqu’ils jugent d’ art et de littérature ; c’est aux cléricaux que no
s cléricaux, en général, mais je les adore lorsqu’ils jugent d’art et de littérature ; c’est aux cléricaux que nous sommes
rt et de littérature ; c’est aux cléricaux que nous sommes redevables de la feuille de figuier, par laquelle les jeunes fi
rature ; c’est aux cléricaux que nous sommes redevables de la feuille de figuier, par laquelle les jeunes filles innocente
nt au royaume végétal. Et quelles émotions lorsqu’elles s’aperçoivent de la vérité ! Les Poésies complètes de Giosuè Ca
ns lorsqu’elles s’aperçoivent de la vérité ! Les Poésies complètes de Giosuè Carducci Le nom de Giosuè Carducci est
de la vérité ! Les Poésies complètes de Giosuè Carducci Le nom de Giosuè Carducci est le seul aujourd’hui, parmi le
impose chez nous l’admiration et le respect sans exception. Ce volume de la Maison Zanichelli de Bologne, qui présente tou
e de la Maison Zanichelli de Bologne, qui présente toutes les poésies de Carducci depuis 1830 jusqu’à 1900, vient d’avoir
ésente toutes les poésies de Carducci depuis 1830 jusqu’à 1900, vient d’ avoir un accueil d’enthousiasme qui réchauffe les
oésies de Carducci depuis 1830 jusqu’à 1900, vient d’avoir un accueil d’ enthousiasme qui réchauffe les âmes : cinquante an
voir un accueil d’enthousiasme qui réchauffe les âmes : cinquante ans d’ art, de batailles, d’amours, de douleurs, passent
accueil d’enthousiasme qui réchauffe les âmes : cinquante ans d’art, de batailles, d’amours, de douleurs, passent sous no
housiasme qui réchauffe les âmes : cinquante ans d’art, de batailles, d’ amours, de douleurs, passent sous nos yeux en ces
qui réchauffe les âmes : cinquante ans d’art, de batailles, d’amours, de douleurs, passent sous nos yeux en ces quelques m
d’amours, de douleurs, passent sous nos yeux en ces quelques milliers de pages. L’Italie peut saluer son plus grand poète
artiste. Car il n’a connu que le travail dur et opiniâtre, les haines de plusieurs imbéciles dont personne ne saurait plus
dédaigné la réclame, les querelles des littérateurs, les mesquinités de la vie publique, le bruit de la foule, les admira
relles des littérateurs, les mesquinités de la vie publique, le bruit de la foule, les admirations des snobs, les jalousie
il a vécu et il vit libre, seul, et son travail est toute sa vie. Que de tout cela la gloire soit un jour sortie, pure et
oin des tapages et il est aujourd’hui encore l’homme droit et modeste de ses premiers jours de bataille. En une semaine l’
est aujourd’hui encore l’homme droit et modeste de ses premiers jours de bataille. En une semaine l’édition des Poésies co
isée. Chopin, par Angiolo Orvieto Georges Sand dans l’Histoire de ma vie écrivait à propos de Chopin : « un jour vi
endra où l’on orchestrera sa musique sans rien changer à sa partition de piano… » Ce vœu est désormais accompli par les so
sa partition de piano… » Ce vœu est désormais accompli par les soins de deux Italiens, le poète Angiolo Orvieto et le mae
i difficile a été saluée par la critique la plus morose comme un gage de succès. En effet, cette idée hardie d’exposer en
e la plus morose comme un gage de succès. En effet, cette idée hardie d’ exposer en quatre actes les points culminants de l
et, cette idée hardie d’exposer en quatre actes les points culminants de la vie du grand Polonais (Pologne, 1826, Paris, 1
is, 1849) ne pouvait trouver en Angiolo Orvieto qu’un exécuteur plein de finesse et de tact. Il a fait du « libretto » un
ouvait trouver en Angiolo Orvieto qu’un exécuteur plein de finesse et de tact. Il a fait du « libretto » un vrai poème, d’
plein de finesse et de tact. Il a fait du « libretto » un vrai poème, d’ une naïveté limpide et exquise : lorsqu’on pense q
lorsqu’on pense que cette poésie a été appliquée aux thèmes musicaux de Chopin, on s’étonne de la liberté et de la maîtri
tte poésie a été appliquée aux thèmes musicaux de Chopin, on s’étonne de la liberté et de la maîtrise dont l’auteur a fait
appliquée aux thèmes musicaux de Chopin, on s’étonne de la liberté et de la maîtrise dont l’auteur a fait preuve. C’est M.
uvres d’art sérieusement pensées et noblement exprimées. J’ai plaisir d’ affirmer ces vérités simples parce qu’il me serait
aisir d’affirmer ces vérités simples parce qu’il me serait impossible de ne pas remarquer qu’une tentative de ce genre n’a
parce qu’il me serait impossible de ne pas remarquer qu’une tentative de ce genre n’a aucune chance de réussir, en général
le de ne pas remarquer qu’une tentative de ce genre n’a aucune chance de réussir, en général, si elle ne se confie pas aux
une chance de réussir, en général, si elle ne se confie pas aux soins de deux artistes profondément sensibles et religieus
ant dans les Revues littéraires. M. Maggiorino Ferraris, propriétaire de la Nuova Antologia, a compris qu’il ne pouvait pa
nfinis qu’une Revue exige tous les jours, et il a confié la direction de la Nuova Antologia à M. Giovanni Cena, fort connu
sont hors de discussion, apportera à cette ancienne Revue ce souffle de jeunesse et cet esprit d’art qui depuis quelque t
apportera à cette ancienne Revue ce souffle de jeunesse et cet esprit d’ art qui depuis quelque temps se faisaient trop dés
it d’art qui depuis quelque temps se faisaient trop désirer. Le choix de M. Ferraris est excellent, et le public et les au
sultats. À son tour, M. Riccardo Quintieri, propriétaire et directeur de la Rassegna Internationale, vient d’établir sa re
tieri, propriétaire et directeur de la Rassegna Internationale, vient d’ établir sa revue à Rome, en lui donnant un essor e
ction les plus beaux noms des écrivains modernes : je cite, au hasard de la mémoire, d’Annunzio, de Gourmont, Rudolph Loth
beaux noms des écrivains modernes : je cite, au hasard de la mémoire, d’ Annunzio, de Gourmont, Rudolph Lothar, Mme Pardo-B
aux noms des écrivains modernes : je cite, au hasard de la mémoire, d’ Annunzio , de Gourmont, Rudolph Lothar, Mme Pardo-Bazan, Ee
es écrivains modernes : je cite, au hasard de la mémoire, d’Annunzio, de Gourmont, Rudolph Lothar, Mme Pardo-Bazan, Eekhou
olph Lothar, Mme Pardo-Bazan, Eekhoud, Bracco, sans compter une foule de collaborateurs internationaux de marque. La revue
houd, Bracco, sans compter une foule de collaborateurs internationaux de marque. La revue, enrichie dans sa dernière trans
La revue, enrichie dans sa dernière transformation par des rubriques d’ un intérêt général, embrasse actuellement le mouve
ral, embrasse actuellement le mouvement entier des arts, des lettres, de la science et de la politique. Ces modifications
uellement le mouvement entier des arts, des lettres, de la science et de la politique. Ces modifications profondes n’ont p
ence et de la politique. Ces modifications profondes n’ont pas manqué de porter toute l’attention du public sur cette revu
ette revue si jeune et si puissante, et puisque le directeur est doué de talent, de goût et de courage, on prévoit que l’a
si jeune et si puissante, et puisque le directeur est doué de talent, de goût et de courage, on prévoit que l’avenir le pl
si puissante, et puisque le directeur est doué de talent, de goût et de courage, on prévoit que l’avenir le plus flatteur
que l’avenir le plus flatteur est réservé à sa création. La rédaction de la Rassegna Internazionale constitue désormais, à
nstitue désormais, à Rome, un centre intellectuel, où les personnages d’ élite ne manquent pas de s’arrêter à leur passage
e, un centre intellectuel, où les personnages d’élite ne manquent pas de s’arrêter à leur passage dans la capitale. Outre
n à Rome et à Milan qui vont paraître prochainement avec un programme d’ art et de littérature assez aristocratique. Cette
et à Milan qui vont paraître prochainement avec un programme d’art et de littérature assez aristocratique. Cette floraison
tri Merejkowski : La Résurrection des dieux, Perrin, 3,50. — Le Roman de Léonard de Vinci, Calmann-Lévy, 3,50 Rachilde.
e, traduit par J. Sorrèze. Ceci me semble une effroyable plaisanterie de libraires que je signale à tous les forçats de la
ffroyable plaisanterie de libraires que je signale à tous les forçats de la chronique des livres en les engageant à faire
Je dois les avoir lus tous les deux. Léonard de Vinci me fait l’effet d’ un décadent moderne n’aimant pas les femmes, et po
du cerveau, c’est-à-dire une puissante matrone qui aurait le sourire de l’Antinoüs. Plus on pénètre dans cette intimité f
le sourire de l’Antinoüs. Plus on pénètre dans cette intimité froide d’ alchimiste, de géomètre et de courtisan dilettante
l’Antinoüs. Plus on pénètre dans cette intimité froide d’alchimiste, de géomètre et de courtisan dilettante, plus on esti
us on pénètre dans cette intimité froide d’alchimiste, de géomètre et de courtisan dilettante, plus on estime Raphaël et l
san dilettante, plus on estime Raphaël et le fougueux Michel-Ange qui d’ un bloc, de marbre abandonné, faisait surgir un pr
nte, plus on estime Raphaël et le fougueux Michel-Ange qui d’un bloc, de marbre abandonné, faisait surgir un prophète en q
loc, de marbre abandonné, faisait surgir un prophète en quelques mois de travail. Je n’aime pas Léonard de Vinci parce que
de Vinci parce que c’est un génie qui a enseigné aux autres le droit de ne pas en avoir par le raisonnement. Horreur ! Ce
Horreur ! Cette œuvre, parue en double, est cependant le chef-d’œuvre de Dmitri Merejkowski, mais quelle tuile pour les de
égante, plus, oserais-je dire, moderne. Les Journaux. La Cassandre de Ronsard (Le Temps) R. de Bury [Remy de Gourmont
ué au même journal une petite découverte littéraire qui ne manque pas d’ intérêt. La note se termine par une généalogie peu
par une généalogie peut-être contestable. Qu’est-ce que ces Registres de D’Hozier qui mentionnent Alfred de Musset ? D’Hoz
une généalogie peut-être contestable. Qu’est-ce que ces Registres de D’ Hozier qui mentionnent Alfred de Musset ? D’Hozier
t-ce que ces Registres de D’Hozier qui mentionnent Alfred de Musset ? D’ Hozier a été continué jusqu’à nos jours par des co
usqu’à nos jours par des complaisants dont les indications ont besoin de vérifications sérieuses. Il est toutefois certain
dans le pays : « Cassandre, jusqu’à ces derniers temps, était voilée de mystère. Sainte-Beuve, si curieux, n’a pas essayé
ps, était voilée de mystère. Sainte-Beuve, si curieux, n’a pas essayé de deviner cette énigme. Prosper Blanchemain, qui co
te énigme. Prosper Blanchemain, qui commenta Ronsard pendant dix ans, de 1857 à 1867, imagina que Cassandre, “dans les bel
ans, de 1857 à 1867, imagina que Cassandre, “dans les belles prairies de la Touraine”, était “une toute jeune fille, presq
uvre et simplement vêtue, mais ayant pour parure cette première fleur de la jeunesse et de la beauté qui charme les rêveur
vêtue, mais ayant pour parure cette première fleur de la jeunesse et de la beauté qui charme les rêveurs”. Becq de Fouqui
e fille dont Ronsard s’éprit dans un voyage qu’il fit à Blois à l’âge de vingt ans.” M. Marty-Laveaux, mieux averti, allèg
de vingt ans.” M. Marty-Laveaux, mieux averti, allègue un témoignage d’ où il résulte que Cassandre s’appelait de Pré. Et
verti, allègue un témoignage d’où il résulte que Cassandre s’appelait de Pré. Et c’est tout. » Heureusement, nous avons un
qui était Cassandre. » Elle s’appelait Cassandre Salviati. Plusieurs de ses ancêtres furent illustres en Italie. Sa famil
vant de s’établir en France, donna douze gonfaloniers à la république de Florence, trois cardinaux et plusieurs nonces à l
lise romaine. Cassandre naquit à Blois en la quinzième année du règne de François Ier. Elle épousa Jean de Peigney, seigne
année du règne de François Ier. Elle épousa Jean de Peigney, seigneur de Pré. Elle eut une fille qui, également, se nomma
a Cassandre, et qui fut mariée, en 1580, à Guillaume de Musset, sieur de la Rousselière. » C’est ici que la découverte de
ume de Musset, sieur de la Rousselière. » C’est ici que la découverte de M. Henri Longnon devient tout à fait intéressante
ésois : M. Storelli, le marquis de Rochambeau. Il ouvre les registres de D’Hozier. Et, dans la lignée directe de Cassandre
is : M. Storelli, le marquis de Rochambeau. Il ouvre les registres de D’ Hozier. Et, dans la lignée directe de Cassandre, q
mbeau. Il ouvre les registres de D’Hozier. Et, dans la lignée directe de Cassandre, que voit-il ? Ceci : Cassandre Salvia
e, que voit-il ? Ceci : Cassandre Salviati, dame de Pré. — Cassandre de Pré, dame de Musset. — Charles de Musset. — Charl
n France et ennobli par la poésie renaissante, aboutit aux floraisons de la Nuit de mai. Ronsard et Musset sont un peu par
ennobli par la poésie renaissante, aboutit aux floraisons de la Nuit de mai. Ronsard et Musset sont un peu parents. La bl
et Musset sont un peu parents. La blonde Cassandre mérite doublement d’ être immortelle. G. D. » Échos. La Renaissan
éro 147, mars 1902, p. 857 [857]. La Renaissance Latine est le titre d’ une revue dont on annonce le premier numéro pour l
t le titre d’une revue dont on annonce le premier numéro pour le mois de mai prochain. Rédaction et administration : 26, r
Tome XLII, numéro 148, avril 1902, p. 244-251 [251]. […] Exposition de dessins de M. F. Luigini, galeries Bernheim. É
, numéro 148, avril 1902, p. 244-251 [251]. […] Exposition de dessins de M. F. Luigini, galeries Bernheim. Échos. Le se
nd spectacle des « Latins » aura lieu le 5 avril prochain, au Théâtre de la Bodinière. Consacré exclusivement aux primitif
ivement aux primitifs du théâtre italien, il comprendra La Mandragore de Machiavel (traduction P***) et Bilora, parade dra
514 [513, 513-514]. Latins : La Mandragore, comédie en cinq actes, de Machiavel, traduction de Périès (5 avril) Ce f
tins : La Mandragore, comédie en cinq actes, de Machiavel, traduction de Périès (5 avril) Ce fut sans doute pour se div
ir que Machiavel écrivit La Mandragore. Le conte que La Fontaine tira de la comédie en a fait connaître l’intrigue. Cette
sez curieuse et non sans gaieté. Mais c’est surtout par le personnage de frère Timothée que vaut La Mandragore : ce moine
re Timothée que vaut La Mandragore : ce moine entremetteur, subtil et d’ une piété adroite et cupide, est des plus divertis
rtissants : et Machiavel a dessiné sa figure avec beaucoup de sûreté, de finesse et d’esprit. Frère Timothée égaie La Mand
Machiavel a dessiné sa figure avec beaucoup de sûreté, de finesse et d’ esprit. Frère Timothée égaie La Mandragore, M. Ber
ment joué le rôle. Latins : Bilora, parade dramatique en un acte, d’ Angelo Beolco, traduction de MM. Luciano Zuccoli e
s : Bilora, parade dramatique en un acte, d’Angelo Beolco, traduction de MM. Luciano Zuccoli et Ephrem Vincent (5 avril)
tion de MM. Luciano Zuccoli et Ephrem Vincent (5 avril) Le théâtre d’ Angelo Beolco n’est guère connu que de quelques cu
Vincent (5 avril) Le théâtre d’Angelo Beolco n’est guère connu que de quelques curieux : il semble, à en juger par Bilo
violent, tragique et bouffon à la fois, et qui, un peu allégé, serait d’ un très puissant effet. Les mots vrais y abondent,
ntiments des personnages y sont très fortement observes. Il s’en faut de peu que Bilora ne soit une œuvre vraiment belle e
en faut de peu que Bilora ne soit une œuvre vraiment belle et il sied de remercier la direction des Latins de l’avoir révé
œuvre vraiment belle et il sied de remercier la direction des Latins de l’avoir révélée à nombre de gens. Art ancien.
sied de remercier la direction des Latins de l’avoir révélée à nombre de gens. Art ancien. Au Louvre : les nouvelles s
ée à nombre de gens. Art ancien. Au Louvre : les nouvelles salles de dessins [extrait] Virgile Josz. Tome XLII, num
mai 1902, p. 531-535 [531-532]. Voici, enfin réorganisées, les salles de dessins. À partir des salles du mobilier Louis XV
lles qui séparent des deux dernières, les Français. Ce qui encombrait de la collection His de la Salle a été accroché dans
dans un couloir qui donne sur la rue de Rivoli, et c’est une joie que de pouvoir passer sans trouble d’une pensée à une au
a rue de Rivoli, et c’est une joie que de pouvoir passer sans trouble d’ une pensée à une autre, de pouvoir goûter dans le
une joie que de pouvoir passer sans trouble d’une pensée à une autre, de pouvoir goûter dans le calme ces impressionnantes
e calme ces impressionnantes et éloquentes notations. Aller du soleil d’ Italie à la fougue du maître d’Amsterdam, de la co
otations. Aller du soleil d’Italie à la fougue du maître d’Amsterdam, de la concision réaliste de Nuremberg ou de Cologne
d’Italie à la fougue du maître d’Amsterdam, de la concision réaliste de Nuremberg ou de Cologne à la fièvre de Watteau et
ougue du maître d’Amsterdam, de la concision réaliste de Nuremberg ou de Cologne à la fièvre de Watteau et à la fougue de
rdam, de la concision réaliste de Nuremberg ou de Cologne à la fièvre de Watteau et à la fougue de Fragonard, quelle féeri
iste de Nuremberg ou de Cologne à la fièvre de Watteau et à la fougue de Fragonard, quelle féerie et quelle débauche ! Et
gonard, quelle féerie et quelle débauche ! Et les trois albums, celui de Jacopo Bellini, celui de Domenico Tiepolo et celu
quelle débauche ! Et les trois albums, celui de Jacopo Bellini, celui de Domenico Tiepolo et celui de Callot… Vues, revues
s albums, celui de Jacopo Bellini, celui de Domenico Tiepolo et celui de Callot… Vues, revues, ces choses admirables demeu
toujours jeunes. Cette fois certaines, mieux dans leur jour, offrent d’ imprévues beautés. J’y reviendrai. […] Lettres
]. […] Die Insel (mars) : traduction, par M. von Oppeln-Bronikowski, de l’admirable nouvelle de Henri de Régnier : La Cou
 : traduction, par M. von Oppeln-Bronikowski, de l’admirable nouvelle de Henri de Régnier : La Courte Vie du Vénitien Balt
au théâtre El garofolo rosso, par A. Fogazzaro Il n’y a rien d’ étonnant que la production du roman en Italie soit
soit depuis quelque temps assez restreinte, et que les meilleurs noms de nos auteurs n’y figurent pas. C’est qu’un étrange
’autre, passent au théâtre et négligent toute autre forme littéraire. D’ Annunzio, Corradini, Butti, travaillent pour la sc
utre, passent au théâtre et négligent toute autre forme littéraire. D’ Annunzio , Corradini, Butti, travaillent pour la scène ; Fo
it drame en un acte, El garofolo rosso (l’Œillet rouge) et on annonce de lui une comédie de proportions plus larges. Quant
, El garofolo rosso (l’Œillet rouge) et on annonce de lui une comédie de proportions plus larges. Quant à d’Annunzio, aprè
et on annonce de lui une comédie de proportions plus larges. Quant à d’ Annunzio, après le succès de son dernier roman Il
t on annonce de lui une comédie de proportions plus larges. Quant à d’ Annunzio , après le succès de son dernier roman Il Fuoco, i
médie de proportions plus larges. Quant à d’Annunzio, après le succès de son dernier roman Il Fuoco, il ne semble viser qu
ès de son dernier roman Il Fuoco, il ne semble viser qu’aux triomphes de la scène et, à ce qu’on dit, il prépare une nouve
prépare une nouvelle tragédie, Numa Pompilio, pour le nouveau théâtre de Vicence. D’Annunzio jouit de quelques privilèges
nouvelle tragédie, Numa Pompilio, pour le nouveau théâtre de Vicence. D’ Annunzio jouit de quelques privilèges qui peuvent
uvelle tragédie, Numa Pompilio, pour le nouveau théâtre de Vicence. D’ Annunzio jouit de quelques privilèges qui peuvent explique
, Numa Pompilio, pour le nouveau théâtre de Vicence. D’Annunzio jouit de quelques privilèges qui peuvent expliquer cette n
uit de quelques privilèges qui peuvent expliquer cette nouvelle forme de son activité littéraire : il est le seul auteur e
choisir les artistes les plus célèbres, qui ose se permettre en fait de mise en scène tous les caprices et tout le luxe d
rta et Francesca da Rimini ont été montées richement, et je crois que d’ Annunzio trouve dans ces soins un délassement exqu
a et Francesca da Rimini ont été montées richement, et je crois que d’ Annunzio trouve dans ces soins un délassement exquis à son
la main, en un mot, tout ce qu’un auteur peut désirer, et il est sûr de voir son œuvre jouée avec le décor et la magnific
st sûr de voir son œuvre jouée avec le décor et la magnificence digne de l’art italien de la Renaissance. Ces circonstance
n œuvre jouée avec le décor et la magnificence digne de l’art italien de la Renaissance. Ces circonstances exceptionnelles
ances exceptionnelles peuvent compter pour beaucoup sur la production d’ un artiste En général, les auteurs doivent se soum
les auteurs doivent se soumettre à des lois écœurantes, aux caprices de l’acteur qui exige des modifications à la pièce e
cteur qui exige des modifications à la pièce et aux mauvaises humeurs de l’actrice qui ne trouve pas son rôle suffisamment
e qui ne trouve pas son rôle suffisamment intéressant. L’indépendance de toutes ces misères est une condition si rare et s
ce de toutes ces misères est une condition si rare et si heureuse que d’ Annunzio n’a pas manqué d’en profiter largement ;
de toutes ces misères est une condition si rare et si heureuse que d’ Annunzio n’a pas manqué d’en profiter largement ; et c’est
st une condition si rare et si heureuse que d’Annunzio n’a pas manqué d’ en profiter largement ; et c’est pourquoi son cycl
n’a pas manqué d’en profiter largement ; et c’est pourquoi son cycle de romans attendra encore peut-être longtemps le jou
longtemps le jour où son créateur lui revienne. Il est à espérer que de tout ce mouvement quelque travail supérieur sorte
d’hui plusieurs talents qui lui sont dévoués et que je cite au hasard de la mémoire : Giacosa, d’Annunzio, Butti, Bracco,
ui lui sont dévoués et que je cite au hasard de la mémoire : Giacosa, d’ Annunzio, Butti, Bracco, Rovetta, Corradini, Fogaz
lui sont dévoués et que je cite au hasard de la mémoire : Giacosa, d’ Annunzio , Butti, Bracco, Rovetta, Corradini, Fogazzaro, An
ement à Rome. Voilà donc toute une armée prête à atteindre les faites de la gloire et à laisser une trace dans notre histo
sser une trace dans notre histoire littéraire ; et j’oublie une foule d’ auteurs moins connus, qui sont encore à leur premi
ur premier « fiasco » ou, tout au plus au second. La pièce en un acte de Antonio Fogazzaro, El garofolo rosso, jouée à Mil
t bien indifférent pour moi, si je ne me voyais pas obligé cette fois de me ranger du côté des spectateurs. J’ai lu ce dra
e ranger du côté des spectateurs. J’ai lu ce drame dans une livraison de La Lettura qui le publiait il y a quelques mois ;
refuse à croire que Fogazzaro aurait encore aujourd’hui celle vision d’ art, si plate et si dure. Voici en quelques mots l
plate et si dure. Voici en quelques mots l’argument. Une vieille dame d’ une famille noble déchue passe ses derniers jours
s qu’une autre vieille a mis sur la terrasse, vis-à-vis de la chambre de la dame. Celle-ci est aveugle, mais elle seul le
la chambre de la dame. Celle-ci est aveugle, mais elle seul le parfum de ces fleurs maudites : elle se rappelle que jadis
ppeler le docteur pour se plaindre et des œillets rouges et du projet d’ admettre dans l’institut cette canaille de mari, c
œillets rouges et du projet d’admettre dans l’institut cette canaille de mari, ce Busolo, cet homme abominable qui l’a rui
Busolo, déjà admis dans l’hospice et qui, flairant la mort prochaine de sa femme, rôde dans la chambre pour mettre la mai
Il se tient à l’écart tandis que la pauvre aveugle supplie le docteur de repousser la demande de Busolo et de ne pas tourm
ndis que la pauvre aveugle supplie le docteur de repousser la demande de Busolo et de ne pas tourmenter ses derniers jours
auvre aveugle supplie le docteur de repousser la demande de Busolo et de ne pas tourmenter ses derniers jours à elle avec
lo et de ne pas tourmenter ses derniers jours à elle avec la présence de l’homme qui l’a traitée si indignement pendant to
ant toute la vie. Mais le docteur est pressé ; il fait signe à Busolo de le remplacer près du lit de l’aveugle, et il s’en
cteur est pressé ; il fait signe à Busolo de le remplacer près du lit de l’aveugle, et il s’en va. La comtesse qui est bie
et il s’en va. La comtesse qui est bien loin de supposer la présence de son mari continue à raconter à celui-ci toute son
ari continue à raconter à celui-ci toute son histoire et à l’accabler d’ accusations, jusqu’à ce que Busolo, offrant à boir
t à boire à la comtesse, se trahisse. L’aveugle, en entendant la voix de l’homme haï, en écoutant de nouveau ses menaces,
trahisse. L’aveugle, en entendant la voix de l’homme haï, en écoutant de nouveau ses menaces, a une crise suprême, jette u
e docteur, les infirmiers, les portiers surviennent, et prient Busolo de s’en aller jusqu’à l’arrivée du directeur ; Busol
jusqu’à l’arrivée du directeur ; Busolo, qui voit sombrer son projet de voler tout ce qui peut se trouver de bon dans la
olo, qui voit sombrer son projet de voler tout ce qui peut se trouver de bon dans la chambre, s’en va réellement, mais il
il revient presque immédiatement, il met quelque chose dans les mains de la morte et il sort de nouveau. Le portier regard
diatement, il met quelque chose dans les mains de la morte et il sort de nouveau. Le portier regarde : dans les mains, la
u’elle ne pouvait pas souffrir, et dont le mari, dans un dernier élan de rancune et de haine, a eu la cruelle idée d’orner
ait pas souffrir, et dont le mari, dans un dernier élan de rancune et de haine, a eu la cruelle idée d’orner sa mort… Les
ri, dans un dernier élan de rancune et de haine, a eu la cruelle idée d’ orner sa mort… Les caractères de la vieille dame,
une et de haine, a eu la cruelle idée d’orner sa mort… Les caractères de la vieille dame, de Busolo, quelques silhouettes
u la cruelle idée d’orner sa mort… Les caractères de la vieille dame, de Busolo, quelques silhouettes de second plan sont
t… Les caractères de la vieille dame, de Busolo, quelques silhouettes de second plan sont puissamment dessinés ; mais il y
iste et vous avilit. C’est comme si l’air manquait dans cette chambre d’ hospice, et cette impression doit avoir frappé le
te chambre d’hospice, et cette impression doit avoir frappé le public de Milan, assez sévère même vis-à-vis d’un nom comme
ion doit avoir frappé le public de Milan, assez sévère même vis-à-vis d’ un nom comme celui de Fogazzaro. Je ne donnerai pa
le public de Milan, assez sévère même vis-à-vis d’un nom comme celui de Fogazzaro. Je ne donnerai pas à la pièce plus d’i
d’un nom comme celui de Fogazzaro. Je ne donnerai pas à la pièce plus d’ importance que l’auteur ne lui en donne lui-même,
. Le théâtre, pour le moment, lui refuse ses joies. Une seconde pièce de lui vient de tomber à Venise. [Il ritratto mas
cherato, par A. Fogazzaro] C’est Il ritratto mascherato, une étude d’ âme féminine et, cela va sans dire, catholique. Un
dont le mari est mort depuis quelques jours, découvre dans le tiroir d’ un secrétaire le portrait d’une femme masquée, qui
s quelques jours, découvre dans le tiroir d’un secrétaire le portrait d’ une femme masquée, qui appartenaient (tous les deu
masquée, qui appartenaient (tous les deux, portrait et femme) au mari de Cecilia. (Je me suis toujours en vain demandé pou
drames sentimentaux sont si imprudents ; est-ce qu’il est nécessaire de cacher dans un tiroir le portrait d’une femme qu’
ts ; est-ce qu’il est nécessaire de cacher dans un tiroir le portrait d’ une femme qu’on peut posséder en original tant qu’
me qu’on peut posséder en original tant qu’on veut ?) Cécilia n’a pas de peine à reconnaître sous le masque les traits d’u
t ?) Cécilia n’a pas de peine à reconnaître sous le masque les traits d’ une de ses amies, qui justement a été chez elle le
écilia n’a pas de peine à reconnaître sous le masque les traits d’une de ses amies, qui justement a été chez elle le même
oir, le portrait lui est échappé et il tombe plus tard dans les mains de l’épouse légitime. Cécilia est catholique et croy
our ne pas s’arrêter devant cet épisode malheureux. Elle prie sa mère de jeter au feu le portrait, pour qu’aucun nuage ne
eter au feu le portrait, pour qu’aucun nuage ne puisse ternir l’image de son passé. C’est tout ; c’est catholique tant qu’
; c’est catholique tant qu’on veut, mais point théâtral, et le public de Venise a fait un mauvais accueil à cette chose mi
succès, au contraire, vient de saluer L’Egoista, la dernière comédie de Carlo Bertolazzi. Cet auteur, désormais bien en v
lazzi. Cet auteur, désormais bien en vue, n’était, il y a une dizaine d’ années, qu’un très jeune et très aimable viveur, u
jeune et très aimable viveur, un noctambule acharné, un enfant plein de verve. Il écrivait de temps à autre quelque petit
viveur, un noctambule acharné, un enfant plein de verve. Il écrivait de temps à autre quelque petite pièce spirituelle et
lectal milanais et vénitien, mais surtout il se gardait soigneusement de rentrer chez soi avant l’aube. Peu à peu, le goût
la scène l’emporta ; ses pièces commencèrent à réveiller l’attention de la critique, qui devait reconnaître l’étonnant es
l’attention de la critique, qui devait reconnaître l’étonnant esprit d’ observation dont cet élégant gamin était doué ; il
ué ; il connaissait tous les milieux, les plus hauts et les plus bas, de la société italienne, grâce sans doute à son habi
es plus bas, de la société italienne, grâce sans doute à son habitude d’ attendre le soleil pour aller se coucher, et il sa
voureusement piquante. Et, par degrés, nous voici au jour où un drame de Carlo Bertolazzi est un événement littéraire. L’
i est un événement littéraire. L’Egoista, qui, tout en étant l’étude d’ un homme à l’égoïsme implacable et souriant, abond
n situations dramatiques, présente en des raccourcis audacieux la vie de cet homme dans ses phases principales, en conflit
croyant par prudence en ses derniers jours, sacrificateur infatigable de tout et de tous ceux qui l’entourent, exploiteur
prudence en ses derniers jours, sacrificateur infatigable de tout et de tous ceux qui l’entourent, exploiteur des énergie
ble de tout et de tous ceux qui l’entourent, exploiteur des énergies, de l’amour, du talent, du dévouement des autres. La
gies, de l’amour, du talent, du dévouement des autres. La physionomie de ce personnage résulte à travers les scènes vives
u théâtre vrai, qui explique le succès magnifique rencontré vis-à-vis d’ un public difficile comme celui de Milan. Au momen
ccès magnifique rencontré vis-à-vis d’un public difficile comme celui de Milan. Au moment où j’écris, on prépare à Rome la
e celui de Milan. Au moment où j’écris, on prépare à Rome la première de Giulio Cesare par Enrico Corradini : je me réserv
ome la première de Giulio Cesare par Enrico Corradini : je me réserve de revenir sur l’argument, car le drame paraîtra aus
argument, car le drame paraîtra aussi en volume. Le dernier livre de Guglielmo Ferrero Un livre dont on a parlé bea
di Roma, par Guglielmo Ferrero. Plusieurs volumes suivront ce premier de manière qu’on puisse avoir l’histoire de Rome dep
volumes suivront ce premier de manière qu’on puisse avoir l’histoire de Rome depuis les origines jusqu’à la chute de l’Em
puisse avoir l’histoire de Rome depuis les origines jusqu’à la chute de l’Empire d’Occident. Il faut déplorer que M. Ferr
r l’histoire de Rome depuis les origines jusqu’à la chute de l’Empire d’ Occident. Il faut déplorer que M. Ferrero appartie
tout l’essor qu’on devine, comme raccourci et tourmenté par les abois de la faction à laquelle l’auteur doit ses premiers
tion à laquelle l’auteur doit ses premiers succès. Loin de moi l’idée de lui reprocher d’être socialiste plutôt que républ
’auteur doit ses premiers succès. Loin de moi l’idée de lui reprocher d’ être socialiste plutôt que républicain ou conserva
ien indifférent pour l’histoire des opinions, tandis que le fait seul de suivre un parti, quel qu’il soit, peut jeter une
travail, car tous ses efforts semblent dirigés vers la démonstration de quelques théories, d’ailleurs parfaitement inutil
ro traite l’histoire avec une maîtrise géniale et surtout avec un art d’ exposition vraiment admirable. Marius, Sylla, Césa
, Cicéron, Pompée, ont un relief puissant ; le monde romain fourmille de vie et d’action. Ce livre est le fruit de plusieu
Pompée, ont un relief puissant ; le monde romain fourmille de vie et d’ action. Ce livre est le fruit de plusieurs années
; le monde romain fourmille de vie et d’action. Ce livre est le fruit de plusieurs années de recherches diligentes et semb
urmille de vie et d’action. Ce livre est le fruit de plusieurs années de recherches diligentes et semble destiné à désespé
ramatiques, y abondent. Cela suffirait à donner à M. Ferrero le droit de continuer son œuvre, même si un peu ombragée par
Marinetti vient de faire à Milan, avec un grand succès, des lectures de poèmes de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Gustave
vient de faire à Milan, avec un grand succès, des lectures de poèmes de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, Gustave Kahn, Hen
de Régnier, etc. La presse milanaise est unanime à louer M. Marinetti d’ avoir organisé ces auditions de poésie française.
naise est unanime à louer M. Marinetti d’avoir organisé ces auditions de poésie française. Tome XLII, numéro 150, juin
t « Alleluia » du même auteur, nous donne aujourd’hui une autre étude d’ adultère très intéressante. Archéologie, voyage
XLII, numéro 150, juin 1902, p. 766-775 [770]. Parmi les publications de ces derniers mois, il nous semblerait injuste de
rmi les publications de ces derniers mois, il nous semblerait injuste de ne pas signaler le joli album relatif à Venise, d
ignaler le joli album relatif à Venise, dans la collection des Villes d’ art célèbres de la Librairie Laurens. — Ce qui sem
album relatif à Venise, dans la collection des Villes d’art célèbres de la Librairie Laurens. — Ce qui semble manquer le
alheureusement, aux auteurs qu’emploie M. Laurens, c’est la puissance d’ évocation ; nous l’avons constaté pour M. Hymans e
M. Hymans et le petit volume sur Bruges et Bruges et Ypres ; le texte de Venise, par M. Pierre Gusman, donne une impressio
texte de Venise, par M. Pierre Gusman, donne une impression analogue de sécheresse et de pauvreté ; avec un sujet admirab
par M. Pierre Gusman, donne une impression analogue de sécheresse et de pauvreté ; avec un sujet admirable, c’est une lec
sion ; je dirai tout net : on n’y trouve pas la traduction littéraire de l’ensemble prodigieux de tableaux et de sensation
: on n’y trouve pas la traduction littéraire de l’ensemble prodigieux de tableaux et de sensations que doit donner une vil
pas la traduction littéraire de l’ensemble prodigieux de tableaux et de sensations que doit donner une ville comme Venise
renseignements que nous accorde M. Pierre Gusman. La meilleure partie de son travail est une critique d’art de l’école vén
rre Gusman. La meilleure partie de son travail est une critique d’art de l’école vénitienne ; c’est une énumération de pei
est une critique d’art de l’école vénitienne ; c’est une énumération de peintres et de peintures ; mais si Venise est un
ue d’art de l’école vénitienne ; c’est une énumération de peintres et de peintures ; mais si Venise est un des plus beaux
eintres et de peintures ; mais si Venise est un des plus beaux musées de l’Europe, il ne s’ensuit nullement que les tablea
s beaux musées de l’Europe, il ne s’ensuit nullement que les tableaux de ses musées soient tout Venise. — Il reste les ima
les images par bonheur ; elles sont nombreuses, choisies, variées, et d’ une beauté d’exécution dont ne saurait trop faire
r bonheur ; elles sont nombreuses, choisies, variées, et d’une beauté d’ exécution dont ne saurait trop faire l’éloge. L
d’« un laboratoire du nationalisme » La caractéristique du talent de M. Barrès a toujours été un mélange de concret pr
La caractéristique du talent de M. Barrès a toujours été un mélange de concret précis et d’abstrait quintessentiel. Il e
du talent de M. Barrès a toujours été un mélange de concret précis et d’ abstrait quintessentiel. Il en a tenté l’applicati
l en a tenté l’application en politique ; c’est pourquoi il se retire de la lutte. En approchant un Déroulède, il a pu com
écouler, où elles vivoteront encore. Il a, j’imagine, donné quelqu’un de ces papiers à la revue L’Occident (mai) : Une vis
papiers à la revue L’Occident (mai) : Une visite dans un laboratoire de nationalisme. Pour une définition du nationalisme
ur une définition du nationalisme, M. Barrès se recommande, en marge, d’ Ernest Renan et de Goethe. Et il se souvient d’avo
du nationalisme, M. Barrès se recommande, en marge, d’Ernest Renan et de Goethe. Et il se souvient d’avoir crié à des étud
recommande, en marge, d’Ernest Renan et de Goethe. Et il se souvient d’ avoir crié à des étudiants parisiens : « Mettez la
» Quand on pense que cet orateur entraînant a pu tremper dans un coup d’ État ! Ce « laboratoire de nationalisme » est le m
rateur entraînant a pu tremper dans un coup d’État ! Ce « laboratoire de nationalisme » est le monastère de San Lazzaro, s
un coup d’État ! Ce « laboratoire de nationalisme » est le monastère de San Lazzaro, sur la lagune vénitienne, où des bén
es bénédictins enseignent à des Arméniens leur histoire. Et M. Barrès de s’écrier : « Combien nous sommes plus heureux !
us faut rétablir la concordance entre la pensée, parfois chancelante, de notre élite et l’instinct sûr de nos masses. Mais
ntre la pensée, parfois chancelante, de notre élite et l’instinct sûr de nos masses. Mais notre terre nous donne constamme
e constamment sa discipline, et nous sommes les prolongements directs de nos ancêtres ; rien n’est plus aisé que d’entendr
les prolongements directs de nos ancêtres ; rien n’est plus aisé que d’ entendre cette double réalité sur laquelle nous de
t cependant que d’autres Arméniens travaillent aussi à l’émancipation de leur race, — ceux de Tiflis. Il leur accorde un r
res Arméniens travaillent aussi à l’émancipation de leur race, — ceux de Tiflis. Il leur accorde un regard hâtif et conclu
des exemples les plus significatifs du monde, parce qu’on y convainc d’ une façon tangible qu’une nation, c’est le résulta
u’on y convainc d’une façon tangible qu’une nation, c’est le résultat d’ une éducation commune. Avec une chaire d’enseignem
ne nation, c’est le résultat d’une éducation commune. Avec une chaire d’ enseignement et un cimetière, on a l’essentiel d’u
une. Avec une chaire d’enseignement et un cimetière, on a l’essentiel d’ une patrie (!?!). « Le précieux souvenir de Tigran
imetière, on a l’essentiel d’une patrie (!?!). « Le précieux souvenir de Tigrane Yergat, qui, âgé de vingt-huit ans, vient
’une patrie (!?!). « Le précieux souvenir de Tigrane Yergat, qui, âgé de vingt-huit ans, vient de mourir de son impuissant
uvenir de Tigrane Yergat, qui, âgé de vingt-huit ans, vient de mourir de son impuissant amour pour sa nation, anoblit enco
h ! qu’il est puissant par sa monotonie, ce monastère, ce laboratoire d’ âmes ! Les enfants plongés dans un tel milieu élab
es. Nos élans les plus lyriques, nos analyses les plus délicates sont d’ un ordre tout à fait général. Enchaînés les uns au
s aux mêmes réflexes, nous repassons dans les pas et dans les pensées de nos prédécesseurs. « Acceptons cette nécessité et
de nos prédécesseurs. « Acceptons cette nécessité et félicitons-nous d’ avoir pour prédécesseurs qui commandent notre dest
e [extrait] M. Stuart Merrill adresse à L’Ermitage (mai) des Notes de voyage, colorées, sentimentales et spirituelles.
ai) des Notes de voyage, colorées, sentimentales et spirituelles. […] De Venise M. Merrill rapporte ces deux croquis : « 
Venise M. Merrill rapporte ces deux croquis : « Tristes prostituées de Venise ! L’une d’elles, bouffie, jaune et malprop
rapporte ces deux croquis : « Tristes prostituées de Venise ! L’une d’ elles, bouffie, jaune et malpropre sous le châle n
e, jaune et malpropre sous le châle noir à longues franges, le peigne d’ écaille fiché à la diable dans un graisseux chigno
ventail battant veulement entre ses doigts boudinés, m’attire au fond d’ un cortile. Elle sent l’ail, la sueur et le musc.
, la sueur et le musc. Elle me propose, la lamentable et chenue fille de joie, les voluptés que décrivit l’Arétin. Et sa l
. Et sa langue pointue, entre ses quelques dents, tremble comme celle d’ un vieux perroquet ivre de luxure. « Une petite pr
tre ses quelques dents, tremble comme celle d’un vieux perroquet ivre de luxure. « Une petite prostituée m’intéresse. Comm
velte, et tourne interminablement avec la foule autour de l’orchestre de la place Saint-Marc. On ne saurait soupçonner qu’
qu’elle loue à la nuit son joli petit corps, si, sous sa jupe simple de dentellière, on n’apercevait, en cuir verni et à
rnhardt : Francesca da Rimini, drame en cinq actes, dont un prologue, de Marion Crawford, traduction de M. Marcel Schwob (
drame en cinq actes, dont un prologue, de Marion Crawford, traduction de M. Marcel Schwob (22 avril) A.-Ferdinand Herold
p. 791-801 [797-799]. Étudier une légende illustrée par quelques vers d’ un admirable poème ; chercher ce qu’elle contient
par quelques vers d’un admirable poème ; chercher ce qu’elle contient d’ histoire ; reconstituer, avec toute la précision p
i-même les héros qu’a rendus fameux la Divine Comédie, il les a doués de passions violentes, et il a su éviter les banalit
. Francesca, Paolo, Giovanni, tels qu’il nous les montre, ne sont pas de ces vagues personnages qui ne débitent que de pâl
les montre, ne sont pas de ces vagues personnages qui ne débitent que de pâles métaphores, inutiles développements des mer
que de pâles métaphores, inutiles développements des merveilleux vers de Dante. Francesca a toutes les jalousies d’une ama
ments des merveilleux vers de Dante. Francesca a toutes les jalousies d’ une amante passionnée ; elle exige de Paolo des pr
Francesca a toutes les jalousies d’une amante passionnée ; elle exige de Paolo des preuves certaines de fidélité ; elle ne
s d’une amante passionnée ; elle exige de Paolo des preuves certaines de fidélité ; elle ne supporterait pas l’idée d’avoi
o des preuves certaines de fidélité ; elle ne supporterait pas l’idée d’ avoir été trompée ; et, sûre qu’elle est de l’amou
ne supporterait pas l’idée d’avoir été trompée ; et, sûre qu’elle est de l’amour de Paolo, elle se donne, après de longues
rait pas l’idée d’avoir été trompée ; et, sûre qu’elle est de l’amour de Paolo, elle se donne, après de longues années, av
mpée ; et, sûre qu’elle est de l’amour de Paolo, elle se donne, après de longues années, avec une ardeur toujours jeune, t
tropié, laid, qui n’a dû qu’à une assez basse tromperie la possession de sa femme, parvient à nous intéresser. On sent que
Francesca ; il devine que son amour n’est pas partagé, et il souffre de sa laideur, il souffre du mépris où le tient Fran
souffre du mépris où le tient Francesca, et l’on ne peut se défendre de quelque pitié pour lui. Marion Crawford aurait pu
sans nul doute, il aurait eu recours s’il n’avait pas assumé la tâche de créer, sur des données historiques, une version q
éer, sur des données historiques, une version qui lui fût personnelle de l’aventure amoureuse de Francesca et de Paolo. Et
toriques, une version qui lui fût personnelle de l’aventure amoureuse de Francesca et de Paolo. Et, même avec sa manière d
rsion qui lui fût personnelle de l’aventure amoureuse de Francesca et de Paolo. Et, même avec sa manière de concevoir le d
aventure amoureuse de Francesca et de Paolo. Et, même avec sa manière de concevoir le drame à réaliser, la tentation était
a manière de concevoir le drame à réaliser, la tentation était grande de multiplier les tableaux et les personnages ; il a
grande de multiplier les tableaux et les personnages ; il a eu l’art d’ y résister, et Francesca da Rimini est une œuvre s
rapidité prestigieuse, et qui ne nuit jamais à sa clarté ; des coups de théâtre qui émeuvent puissamment sont ménagés ave
prologue, celle du premier acte, tout le second acte, notamment, sont d’ un auteur dramatique sûr, et qui n’ignore rien de
cte, notamment, sont d’un auteur dramatique sûr, et qui n’ignore rien de ce qui frappe le spectateur. Et quelle langue sou
ux brillants ni grâces vaines, M. Marcel Schwob fait parler aux héros de Francesca da Rimini ! La pièce a été mise en scèn
s de Francesca da Rimini ! La pièce a été mise en scène avec beaucoup d’ intelligence. Elle a été jouée avec un ensemble ex
endre et passionnée. M. Pierre Magnier a su, dans Paolo, faire preuve de grandes qualités. Et M. de Max, dont le talent gr
nt grandit sans cesse, a peut-être trouvé, dans Giovanni, le meilleur de ses rôles. Art ancien. L’exposition de la grav
dans Giovanni, le meilleur de ses rôles. Art ancien. L’exposition de la gravure sur bois à l’École des Beaux-Arts [ext
iunta, Gregorii, Ragazzo, Rusconi : puis-je tous les nommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme
orii, Ragazzo, Rusconi : puis-je tous les nommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie,
zo, Rusconi : puis-je tous les nommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples,
: puis-je tous les nommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, d
tous les nommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, d
ommer ?…Et ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, de Florence
ceux de Vérone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, de Florence… Ils sont
rone, de Rimini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, de Florence… Ils sont trop. À si
imini, de Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, de Florence… Ils sont trop. À signaler, ce
Saluces, de Turin, de Parme, de Pavie, de Naples, de Milan, de Gênes, de Florence… Ils sont trop. À signaler, cependant, l
orence… Ils sont trop. À signaler, cependant, les Dévotes méditations de saint Bonaventure (Venise, 1487). Les bois de ce
les Dévotes méditations de saint Bonaventure (Venise, 1487). Les bois de ce livre fort rare appartenaient à un livret xylo
vénitien sensiblement antérieur dont un exemplaire existe au cabinet de Berlin. Avec beaucoup de perspicacité, M. Khriste
up de perspicacité, M. Khristeller les a rapprochés des superbes bois de Ravenne, dont on a exposé quelques photographies
ne, dont on a exposé quelques photographies et en a établi la parenté d’ origine. Il y a là la révélation d’une très intére
graphies et en a établi la parenté d’origine. Il y a là la révélation d’ une très intéressante école de graveurs sur bois,
enté d’origine. Il y a là la révélation d’une très intéressante école de graveurs sur bois, qu’on peut faire remonter vers
des autres Écoles et débuté par des chefs-d’œuvre dans l’illustration de ses livres. Je ne sais s’il est possible de voir
œuvre dans l’illustration de ses livres. Je ne sais s’il est possible de voir quelque chose de plus parfait et d’aussi att
Je ne sais s’il est possible de voir quelque chose de plus parfait et d’ aussi attrayant que ces deux livres : Medici (Lore
di Giuliano de Medici… Des estampes complètent cette section, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’An
o de Medici… Des estampes complètent cette section, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’Andreani, de
ampes complètent cette section, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’Andreani, de Scolari, de Zanetti
cette section, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’ Andreani, de Scolari, de Zanetti et du maître au m
n, œuvres de Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’Andreani, de Scolari, de Zanetti et du maître au monogramme de
Luini, de Girolamo Mocetto, de Ugo de Carpi, d’Andreani, de Scolari, de Zanetti et du maître au monogramme de Jésus-Chris
Carpi, d’Andreani, de Scolari, de Zanetti et du maître au monogramme de Jésus-Christ. […] Publications d’art Yvanhoé
netti et du maître au monogramme de Jésus-Christ. […] Publications d’ art Yvanhoé Rambosson. Tome XLII, numéro 150, j
tes oubliés, 179 illustr., 7 héliogr., Ollendorff, 20 fr. Le livre de M. Fournier-Sarlovèze, Artistes oubliés, donne l’
livre de M. Fournier-Sarlovèze, Artistes oubliés, donne l’impression d’ un jardin de l’ancien régime qui vous arrête au to
 Fournier-Sarlovèze, Artistes oubliés, donne l’impression d’un jardin de l’ancien régime qui vous arrête au tournant des a
avenues par l’inattendu des perspectives ou par la trouvaille cocasse d’ un arbuste martyrisé par la taille. C’est en effet
d’un arbuste martyrisé par la taille. C’est en effet un volume rempli de petits faits qui nous retiennent parce que de leu
effet un volume rempli de petits faits qui nous retiennent parce que de leur réunion ou de leur essence, pour un esprit q
mpli de petits faits qui nous retiennent parce que de leur réunion ou de leur essence, pour un esprit quelque peu enclin à
par l’imagination, resurgissent les époques. C’est, à propos du buste de Gauthiot d’Ancier, attribué par M. Fournier-Sarlo
cus pouvaient trouver pis que la mort, la torture, témoin ce partisan de Gauthiot, le pauvre Lambelin, anticlérical de l’é
ure, témoin ce partisan de Gauthiot, le pauvre Lambelin, anticlérical de l’époque, qui, après la défaite de son candidat p
, le pauvre Lambelin, anticlérical de l’époque, qui, après la défaite de son candidat par le cardinal de Granvelle, fut ac
s la défaite de son candidat par le cardinal de Granvelle, fut accusé de complicité avec les hérétiques et subit la questi
é de complicité avec les hérétiques et subit la question des mitaines de bois dont il était inventeur et qui broyaient mét
e bois dont il était inventeur et qui broyaient méthodiquement les os de la main. Puis c’est la jolie théorie des six sœur
x sœurs Anguissola, qui traversent la Renaissance comme un clair rêve de féminité supérieure. Quelle captivante figure que
figure que cette Sofonisba Anguissola, qui eut une grande réputation de charme et presque de beauté, dont les musées et l
onisba Anguissola, qui eut une grande réputation de charme et presque de beauté, dont les musées et les collections possèd
, hélas ! mais à quatre-vingt-dix-huit ans, et dont le plus pur titre de gloire est peut-être cet aveu de Van Dyck « qu’il
-huit ans, et dont le plus pur titre de gloire est peut-être cet aveu de Van Dyck « qu’il avait plus appris en conversant
conversant avec cette vieille femme aveugle qu’en suivant les leçons de tous les peintres qui voyaient clair ». J’admire,
Fournier-Sarlovèze, cette exquise Sofonisba et ses cinq sœurs pleines de charme et de talent, mais je suis loin de la suiv
ovèze, cette exquise Sofonisba et ses cinq sœurs pleines de charme et de talent, mais je suis loin de la suivre dans sa co
me et de talent, mais je suis loin de la suivre dans sa conclusion et d’ approuver son conseil aux jeunes femmes du monde d
s sa conclusion et d’approuver son conseil aux jeunes femmes du monde de se livrer à la peinture et de mettre l’atelier à
son conseil aux jeunes femmes du monde de se livrer à la peinture et de mettre l’atelier à la mode. Nous avons assez de c
vrer à la peinture et de mettre l’atelier à la mode. Nous avons assez de ces petites pécores suffisantes qui apprennent da
tites pécores suffisantes qui apprennent dans les usines Julian juste de quoi embarrasser nos Salons annuels qu’elles enva
us. Quand une femme a du talent, elle n’a pas besoin que la mode soit de peindre, elle peindrait contre la mode. Et c’est
elle peindrait contre la mode. Et c’est bien ! Ce qui est mal, c’est d’ être une amateur. On est peintre ou on ne l’est pa
penser à ces gens qui n’ont pas le courage — peut-être pas la force — de la franchise. D’autres personnages bien intéressa
nçais qui produisit surtout en Italie et dont je pense, avec l’auteur d’ Artistes oubliés, que nous avons tort de mépriser
dont je pense, avec l’auteur d’Artistes oubliés, que nous avons tort de mépriser l’art mouvementé et vivant bien qu’un pe
et vivant bien qu’un peu précieux ; Lampi, le portraitiste des cours d’ Autriche et de Russie vers la fin du xviiie  siècl
n qu’un peu précieux ; Lampi, le portraitiste des cours d’Autriche et de Russie vers la fin du xviiie  siècle ; Costa de B
iècle ; Costa de Beauregard et Ferdinand de Meys, si caractéristiques de leur siècle ; le général Lejeune, qui parcourut l
ceaux dans sa sabretache ; enfin Massimo d’Azeglio, un des fondateurs de l’unité italienne, qui fut général, diplomate, po
, qui fut général, diplomate, poète, musicien et tout de même peintre de talent. Je ne veux point omettre une assez complè
ent. Je ne veux point omettre une assez complète étude sur le château de Vaux-le-Vicomte et un juste hommage à son actuel
. Sommier, qui n’a rien négligé pour rendre à la merveilleuse demeure de Fouquet sa somptuosité d’autrefois. Marcel Nik
gligé pour rendre à la merveilleuse demeure de Fouquet sa somptuosité d’ autrefois. Marcel Niké : Florence historique, m
sous-titre, est surtout un guide. L’auteur s’est efforcé, avant tout, de nous créer un itinéraire commode à travers la vil
éussi et je ne doute pas que ses notes précises et les clairs résumés de son érudition ne soient d’un grand secours à tous
e ses notes précises et les clairs résumés de son érudition ne soient d’ un grand secours à tous les pèlerins d’art que ten
més de son érudition ne soient d’un grand secours à tous les pèlerins d’ art que tentera le voyage vers cette Toscane qui f
tentera le voyage vers cette Toscane qui fut l’initiatrice artistique de l’Italie. On trouvera, dans le volume de Marcel N
fut l’initiatrice artistique de l’Italie. On trouvera, dans le volume de Marcel Niké, un court aperçu d’histoire qui expli
l’Italie. On trouvera, dans le volume de Marcel Niké, un court aperçu d’ histoire qui explique les œuvres par les événement
par les événements et les hommes, puis une description topographique de la ville et de ses environs avec la nomenclature
ents et les hommes, puis une description topographique de la ville et de ses environs avec la nomenclature très exacte et
ns, par M. Henry Marcel. M. Adolfo Venturi, avec sa rare connaissance de la peinture italienne, commence à développer dans
à dessiner des figures idéales… On ne pourrait pas connaître l’auteur d’ un portrait si l’on ne voyait ce que nous appelons
e l’auteur d’un portrait si l’on ne voyait ce que nous appelons l’air de famille des visages qu’un peintre a reproduit. Et
ns l’air de famille des visages qu’un peintre a reproduit. Et cet air de famille n’est pas défini par quelques traits ou c
es traits ou contours habituels au maître, mais encore par sa manière d’ interpréter avec ses propres sentiments l’expressi
par sa manière d’interpréter avec ses propres sentiments l’expression de ceux des autres… » Les habitudes de style sont le
s propres sentiments l’expression de ceux des autres… » Les habitudes de style sont les manifestations du caractère indivi
yle sont les manifestations du caractère individuel, des conséquences de la conformation spéciale et de l’agilité de la ma
caractère individuel, des conséquences de la conformation spéciale et de l’agilité de la main, aussi bien que les méthodes
ividuel, des conséquences de la conformation spéciale et de l’agilité de la main, aussi bien que les méthodes d’enseigneme
tion spéciale et de l’agilité de la main, aussi bien que les méthodes d’ enseignement. Tel artiste tourmente les contours d
n que les méthodes d’enseignement. Tel artiste tourmente les contours de ses figures ; tel les trace hardiment à coup sûr 
r la surface. Mais à côté des caractères généraux du trait, il y en a de particuliers : c’est, ici, l’indication d’une mèc
néraux du trait, il y en a de particuliers : c’est, ici, l’indication d’ une mèche de cheveux, d’une ride de la peau ; là c
ait, il y en a de particuliers : c’est, ici, l’indication d’une mèche de cheveux, d’une ride de la peau ; là c’est l’indic
a de particuliers : c’est, ici, l’indication d’une mèche de cheveux, d’ une ride de la peau ; là c’est l’indication des ve
culiers : c’est, ici, l’indication d’une mèche de cheveux, d’une ride de la peau ; là c’est l’indication des veines, des m
s ou des lèvres, la courbe du menton, etc., tout cela porte, aux yeux d’ un bon observateur, le cachet des habitudes manuel
rte, aux yeux d’un bon observateur, le cachet des habitudes manuelles d’ un artiste déterminé. » Tome XLIII, numéro 1
ome XLIII, numéro 151, juillet 1902, p. 177-182 [180-182]. L’attitude de M. Vigneul, préparateur à la Sorbonne, et celle d
0-182]. L’attitude de M. Vigneul, préparateur à la Sorbonne, et celle de M. Delage, son répondant, ont causé une pénible i
e parade assez vulgaire. Quelle confiance avoir dans les préparations de M. Vignon ? Son discrédit atteint son entourage,
ntourage, ses maîtres, les méthodes qui l’ont formé. Les laboratoires de la Sorbonne n’avaient point une réputation intact
échirée tout du long sur une nudité qui n’est pas belle. La crédulité d’ un Chasles à qui l’on vendait des autographes de J
s belle. La crédulité d’un Chasles à qui l’on vendait des autographes de Jésus-Christ était inoffensive ; celle de M. Vign
’on vendait des autographes de Jésus-Christ était inoffensive ; celle de M. Vignon est vénéneuse de toute l’influence que
de Jésus-Christ était inoffensive ; celle de M. Vignon est vénéneuse de toute l’influence que la science a acquise sur le
rateur n’a-t-il point collaboré intimement à la « Zoologie concrète » de son maître Delage ? Excellente recommandation : v
i sait voir, un esprit qui sait raisonner. Ne soyons pas très surpris de ces manquements particuliers. Le savant qui fait
rpris de ces manquements particuliers. Le savant qui fait abstraction d’ une lacune de quatorze siècles dans l’histoire d’u
manquements particuliers. Le savant qui fait abstraction d’une lacune de quatorze siècles dans l’histoire d’un document, c
qui fait abstraction d’une lacune de quatorze siècles dans l’histoire d’ un document, c’est le même, absolument le même, qu
brise et les pulvérise pour les faire entrer dans les petites fentes de son gaufrier, qui continue à dresser l’homme au s
ites fentes de son gaufrier, qui continue à dresser l’homme au sommet de la pyramide animale. Il n’y a pas de science ; il
inue à dresser l’homme au sommet de la pyramide animale. Il n’y a pas de science ; il n’y a que des savants. Il y a M. Del
s savants. Il y a M. Delage et M. Vignon, qui produisent des rêveries d’ alchimiste malade ; il y a M. Berthelot, qui hauss
n. Qu’il se remette aux coupes et aux recoupes, cela vaudra mieux que de propager l’hystérie religieuse. La culture scient
ystérie religieuse. La culture scientifique toute seule est incapable de donner à l’intelligence une méthode solide d’inve
ute seule est incapable de donner à l’intelligence une méthode solide d’ investigation ; la culture littéraire exclusive n’
a culture littéraire exclusive n’est pas moins inefficace. Le travail de la connaissance, poussé dans un sens unique, fini
, poussé dans un sens unique, finit par devenir une véritable galerie de taupe ; il y fait si noir que, dès que l’esprit e
rin n’aurait aucun intérêt, si on n’en pouvait tirer une petite leçon de psychologie. S. Thomas d’Aquin a dit : timeo hom
quin a dit : timeo hominem unius libri  ; c’est une bêtise : l’homme d’ un seul livre n’est souvent qu’un sot, et l’homme
bêtise : l’homme d’un seul livre n’est souvent qu’un sot, et l’homme d’ une seule science n’est souvent qu’un maniaque.
ment l’architecture romaine et n’offrent que trois envois importants. De M. Henri Eustache, c’est l’État actuel et restaur
importants. De M. Henri Eustache, c’est l’État actuel et restauration de la Voie Sacrée à Rome, montrant en diverses planc
ques des orfèvres, la maison et le sanctuaire des Vestales, le temple de Castor et Pollux, le Forum, la Basilique Julia et
le temple de Castor et Pollux, le Forum, la Basilique Julia et l’arc de Septime-Sévère. — M. Alex. Bruel expose une autre
arc de Septime-Sévère. — M. Alex. Bruel expose une autre restauration de Rome, le Sud-Ouest du Mont Palatin avec le domain
re restauration de Rome, le Sud-Ouest du Mont Palatin avec le domaine de Cybèle, élevant au-dessus du Vélabre et du Grand
splanade surplombante, soutenue par des murailles énormes et couverte de bosquets, de colonnes, de statues, de palais et d
lombante, soutenue par des murailles énormes et couverte de bosquets, de colonnes, de statues, de palais et de temples. M.
tenue par des murailles énormes et couverte de bosquets, de colonnes, de statues, de palais et de temples. M. Bruel en don
s murailles énormes et couverte de bosquets, de colonnes, de statues, de palais et de temples. M. Bruel en donne trois pla
normes et couverte de bosquets, de colonnes, de statues, de palais et de temples. M. Bruel en donne trois plans, l’un avec
temples. M. Bruel en donne trois plans, l’un avec les ruines, un plan de restauration à mi-hauteur, au niveau du service d
restauration à mi-hauteur, au niveau du service des bains, et un plan de l’esplanade. C’est, à notre avis, le meilleur env
ns, et un plan de l’esplanade. C’est, à notre avis, le meilleur envoi de ce genre au Salon, l’auteur, sans se borner à des
au Salon, l’auteur, sans se borner à des indications sèches et usant de quelques imaginations pour nous présenter des con
ien su rendre le grand caractère architectural et même le pittoresque de ce quartier de l’ancienne Rome. […] […] Les étude
e grand caractère architectural et même le pittoresque de ce quartier de l’ancienne Rome. […] […] Les études de voyage son
le pittoresque de ce quartier de l’ancienne Rome. […] […] Les études de voyage sont d’ailleurs en assez bon nombre au sal
bre au salon des architectes et ne peuvent être toutes signalées. […] De M. Faure-Dujarries, voici une aquarelle chaude de
utes signalées. […] De M. Faure-Dujarries, voici une aquarelle chaude de tons figurant l’intérieur de la chapelle Palatine
re-Dujarries, voici une aquarelle chaude de tons figurant l’intérieur de la chapelle Palatine à Palerme ; de M. Gromort un
aude de tons figurant l’intérieur de la chapelle Palatine à Palerme ; de M. Gromort un plan de la même chapelle de Palerme
l’intérieur de la chapelle Palatine à Palerme ; de M. Gromort un plan de la même chapelle de Palerme avec un relevé du dal
apelle Palatine à Palerme ; de M. Gromort un plan de la même chapelle de Palerme avec un relevé du dallage et des mosaïque
a même chapelle de Palerme avec un relevé du dallage et des mosaïques de la tribune royale. […] Quant aux aquarelles, croq
éjourne tient à en fixer quelque souvenir et l’impression si spéciale de la lumière jouant sur les sites et les édifices ;
tes et les édifices ; la cour du Bargello, le porche et le baptistère de Saint-Marc se rencontrent dans chaque salle, orne
nt dans chaque salle, ornent chaque panneau. Un peu au hasard, voici, de M. Santerre, deux grands cadres avec des aquarell
, deux grands cadres avec des aquarelles curieuses pour les notations de teintes, où l’on retrouve l’église de Toscanella,
es curieuses pour les notations de teintes, où l’on retrouve l’église de Toscanella, Saint-Laurent-hors-les-Murs, Florence
rouve l’église de Toscanella, Saint-Laurent-hors-les-Murs, Florence ; de M. Portier, Venise, Rome, la villa d’Este ; de M.
s-les-Murs, Florence ; de M. Portier, Venise, Rome, la villa d’Este ; de M. Bureau, la cour du Bargello à Florence ; de M.
ome, la villa d’Este ; de M. Bureau, la cour du Bargello à Florence ; de M. Rey, le baptistère si byzantin de Saint-Marc ;
la cour du Bargello à Florence ; de M. Rey, le baptistère si byzantin de Saint-Marc ; de M. Patrouillard, une cour du Barg
llo à Florence ; de M. Rey, le baptistère si byzantin de Saint-Marc ; de M. Patrouillard, une cour du Bargello qui est une
rouillard, une cour du Bargello qui est une des meilleures aquarelles de la série ; de M. Bobin, des Souvenirs de Venise ;
cour du Bargello qui est une des meilleures aquarelles de la série ; de M. Bobin, des Souvenirs de Venise ; de M. Neukomm
ne des meilleures aquarelles de la série ; de M. Bobin, des Souvenirs de Venise ; de M. Neukomm, Saint-Marc, la Chartreuse
eures aquarelles de la série ; de M. Bobin, des Souvenirs de Venise ; de M. Neukomm, Saint-Marc, la Chartreuse de Pavie, l
n, des Souvenirs de Venise ; de M. Neukomm, Saint-Marc, la Chartreuse de Pavie, le petit portail de Vérone ; de M. J. C. L
; de M. Neukomm, Saint-Marc, la Chartreuse de Pavie, le petit portail de Vérone ; de M. J. C. Levi, encore des vues de Ven
omm, Saint-Marc, la Chartreuse de Pavie, le petit portail de Vérone ; de M. J. C. Levi, encore des vues de Venise, le bapt
Pavie, le petit portail de Vérone ; de M. J. C. Levi, encore des vues de Venise, le baptistère et le porche de Saint-Marc 
M. J. C. Levi, encore des vues de Venise, le baptistère et le porche de Saint-Marc ; de M. Polart, dont l’envoi est très
encore des vues de Venise, le baptistère et le porche de Saint-Marc ; de M. Polart, dont l’envoi est très remarquable, le
arc ; de M. Polart, dont l’envoi est très remarquable, le joli porche de Vérone, d’un coloris séduisant, la crypte d’Assis
 Polart, dont l’envoi est très remarquable, le joli porche de Vérone, d’ un coloris séduisant, la crypte d’Assise, une pisc
arquable, le joli porche de Vérone, d’un coloris séduisant, la crypte d’ Assise, une piscine dans l’église de Palerme, des
d’un coloris séduisant, la crypte d’Assise, une piscine dans l’église de Palerme, des coins du Campo Santo de Pise. De M. 
e piscine dans l’église de Palerme, des coins du Campo Santo de Pise. De M. Yperman, enfin, il faut indiquer le relevé d’u
Campo Santo de Pise. De M. Yperman, enfin, il faut indiquer le relevé d’ une fresque de Benozzo Gozzoli, au même Campo Sant
Pise. De M. Yperman, enfin, il faut indiquer le relevé d’une fresque de Benozzo Gozzoli, au même Campo Santo de Pise, d’u
relevé d’une fresque de Benozzo Gozzoli, au même Campo Santo de Pise, d’ une admirable finesse d’exécution. […] Les Revu
Benozzo Gozzoli, au même Campo Santo de Pise, d’une admirable finesse d’ exécution. […] Les Revues. Memento [extraits]
p. 216-224 [223, 224]. Revue des Deux Mondes (15 mai) : Petit monde d’ aujourd’hui, par A. Fogazzaro. […] La Renaissance
nsuelle, le 15 mai […]. Un article sur Napoléon III et l’idée latine, de M. A. Lebey […]. Publications d’art Yvanhoé
ur Napoléon III et l’idée latine, de M. A. Lebey […]. Publications d’ art Yvanhoé Rambosson. Tome XLIII, numéro 151,
qui pouvait être dit, on trouvera quelque agrément à lire l’opuscule de M. Pierre de Bouchaud sur Raphaël à Rome. Notre c
ue illustré Le Monde catholique illustré (15 mai). — Les fresques de Bramante à la Pinacothèque royale de Brera, par C
llustré (15 mai). — Les fresques de Bramante à la Pinacothèque royale de Brera, par Corrado Ricci, avec de nombreuses repr
e Bramante à la Pinacothèque royale de Brera, par Corrado Ricci, avec de nombreuses reproductions, et un article de M. Cha
a, par Corrado Ricci, avec de nombreuses reproductions, et un article de M. Charles Ponsonailhe sur Daniel Dupuis dont on
dont on vient de rassembler à Blois, dans une salle du musée, l’œuvre de graveur en médailles. Lettres italiennes Lu
Le vie del peccato Mon ami Ugo Ojetti vient de publier un recueil de nouvelles : Les Voies du péché, qui m’offre l’occ
un recueil de nouvelles : Les Voies du péché, qui m’offre l’occasion de reparler de lui ; une occasion rare, désormais. L
de nouvelles : Les Voies du péché, qui m’offre l’occasion de reparler de lui ; une occasion rare, désormais. Le journalism
qui remonte à cinq ou six ans, il n’a fait paraître que ses relations de voyage, où on trouve toujours son esprit aigu, pr
gine purement journalistique. Le Giornale d’Italia a eu la bonne idée de se faire de M. Ojetti un correspondant parisien h
t journalistique. Le Giornale d’Italia a eu la bonne idée de se faire de M. Ojetti un correspondant parisien hors ligne, e
de M. Ojetti un correspondant parisien hors ligne, et voilà l’auteur de Il Vecchio presque toujours à Paris, où il se pla
à interwiever M. Delcassé et à s’occuper des plus inutiles problèmes de politique internationale. Heureusement, M. Ojetti
comme s’il n’était pas le représentant parisien du plus lourd journal d’ Italie. Et maintenant il met le comble à cette env
nal d’Italie. Et maintenant il met le comble à cette enviable agilité d’ esprit en faisant paraître ce recueil de nouvelles
mble à cette enviable agilité d’esprit en faisant paraître ce recueil de nouvelles qui ont le pouvoir d’amuser, de vous ar
esprit en faisant paraître ce recueil de nouvelles qui ont le pouvoir d’ amuser, de vous arracher un sourire, de vous faire
faisant paraître ce recueil de nouvelles qui ont le pouvoir d’amuser, de vous arracher un sourire, de vous faire admirer e
e nouvelles qui ont le pouvoir d’amuser, de vous arracher un sourire, de vous faire admirer en M. Ojetti un observateur tr
éché on n’entend, couramment, que ce péché si nécessaire au bien-être de la famille et de l’État qu’on consomme entre un m
couramment, que ce péché si nécessaire au bien-être de la famille et de l’État qu’on consomme entre un mâle et une femell
ille formes dont l’amour se plaît à se déguiser. M. Ojetti vient donc de raconter un tas d’aventures amoureuses, souvent c
amour se plaît à se déguiser. M. Ojetti vient donc de raconter un tas d’ aventures amoureuses, souvent charmantes, jamais t
ues ; l’auteur ne semble pas croire à la tragédie, quoiqu’il soit ami de M. d’Annunzio. Et alors son livre est frais, vif,
malicieusement débonnaire, et on y retrouve toute la manière dégagée de M. Ojetti, qui sait voir et raconter d’une façon
ouve toute la manière dégagée de M. Ojetti, qui sait voir et raconter d’ une façon on ne pourrait plus incisive et amusante
nouvelles soigneusement travaillées avec une empreinte aristocratique d’ art, on rencontre quelques scènes négligées, que l
ènes négligées, que la hâte et l’insouciance gâtèrent. Mais il s’agit d’ un défaut qu’on pourrait reprocher à presque tous
s’agit d’un défaut qu’on pourrait reprocher à presque tous les livres de ce genre, qui décèlent en même temps le talent d’
que tous les livres de ce genre, qui décèlent en même temps le talent d’ un auteur et la faiblesse de n’avoir pas su ou vou
nre, qui décèlent en même temps le talent d’un auteur et la faiblesse de n’avoir pas su ou voulu élaguer son arbre. Loin d
la faiblesse de n’avoir pas su ou voulu élaguer son arbre. Loin donc de m’appuyer trop sur cette imperfection organique,
nc de m’appuyer trop sur cette imperfection organique, je me souhaite d’ avoir à parler souvent des œuvres littéraires de M
nique, je me souhaite d’avoir à parler souvent des œuvres littéraires de M. Ojetti, et je me permets de l’avertir que depu
parler souvent des œuvres littéraires de M. Ojetti, et je me permets de l’avertir que depuis quelque temps les imbéciles
és à le considérer avec plaisir comme un simple journaliste. En homme d’ esprit, il doit gâter au plus tôt le plaisir de ce
journaliste. En homme d’esprit, il doit gâter au plus tôt le plaisir de ces oies. Enrico Corradini : Giulio Cesare, dr
rradini : Giulio Cesare, dramma in 5 atti Dans une édition superbe de la Rassegna Internationale vient de paraître ce G
as pu jouer au Teatro Valle de Rome, à cause de plusieurs difficultés de scène. Le drame de M. Corradini qui encadre en ci
ro Valle de Rome, à cause de plusieurs difficultés de scène. Le drame de M. Corradini qui encadre en cinq actes la vie du
t romain, depuis le passage du Rubicone jusqu’à la mort, est le fruit de longues études historiques et archéologiques ; on
dre moins et pouvoir s’émotionner davantage. C’est dire que le défaut de cette tragédie historique est la froideur. Les pe
rechignée aucun motif à la chicane, mais je doute beaucoup de l’effet d’ ensemble et de l’intérêt théâtral. Au théâtre, je
n motif à la chicane, mais je doute beaucoup de l’effet d’ensemble et de l’intérêt théâtral. Au théâtre, je ne tiens pas t
héâtral. Au théâtre, je ne tiens pas trop à entendre l’alea jacta est de César ou o tempora, o mores ! de Cicéron ; ce qui
pas trop à entendre l’alea jacta est de César ou o tempora, o mores ! de Cicéron ; ce qui m’importe le plus, c’est de vivr
ou o tempora, o mores ! de Cicéron ; ce qui m’importe le plus, c’est de vivre la vie qu’on me présente et de frémir aux p
ce qui m’importe le plus, c’est de vivre la vie qu’on me présente et de frémir aux passions des personnages qu’on me fait
ne savais pas que Jules César a été un homme extraordinaire, le drame de M. Corradini me laisserait fort peu renseigné sur
ame de M. Corradini me laisserait fort peu renseigné sur le caractère de ce conquérant. D’ailleurs, c’est connu que rien n
e conquérant. D’ailleurs, c’est connu que rien n’est plus malaisé que de porter un jugement sur une œuvre de théâtre. À la
u que rien n’est plus malaisé que de porter un jugement sur une œuvre de théâtre. À la lecture, ce qui s’impose dans cette
une œuvre de théâtre. À la lecture, ce qui s’impose dans cette pièce de M. Corradini, c’est la forme littéraire, d’une be
s’impose dans cette pièce de M. Corradini, c’est la forme littéraire, d’ une beauté sévère et simple, tout à fait classique
out à fait classique ; l’auteur a emprunté aux plus grands historiens de l’empire romain le secret d’une forme lapidaire.
ur a emprunté aux plus grands historiens de l’empire romain le secret d’ une forme lapidaire. Umberto Silvagni : L’Imper
Imperio e le donne del Cesari — Les études sur l’époque impériale de Rome ont eu, ces derniers temps, chez nous un dév
erniers temps, chez nous un développement très remarquable. Je laisse de côté, pour cette fois, le second volume de la Gra
rès remarquable. Je laisse de côté, pour cette fois, le second volume de la Grandezza e decadenza di Roma par Guglielmo Fe
dezza e decadenza di Roma par Guglielmo Ferrero, qui traite lui aussi de la vie et des entreprises de Jules César ; je rev
Guglielmo Ferrero, qui traite lui aussi de la vie et des entreprises de Jules César ; je reviendrai à cette œuvre excessi
ue tous les volumes qui la composent auront paru et il sera plus aisé d’ en essayer un compte-rendu. Voici Umberto Silvagni
œuvre excellente sur l’Imperio e le donne dei Cesari. Quoique le nom de cet écrivain paraisse pour la première fois dans
alisme quotidien, deux machines à paralyser les plus nobles aptitudes de l’intelligence. Revenu enfin à ses études, M. Sil
venu enfin à ses études, M. Silvagni nous donne aujourd’hui la mesure de son talent historique et littéraire avec ce livre
ique des lecteurs. M. Silvagni affronte courageusement un thème plein de difficultés, car autour des empereurs romains tou
in de difficultés, car autour des empereurs romains toute une légende de monstruosités et de crimes a été créée par les ch
ar autour des empereurs romains toute une légende de monstruosités et de crimes a été créée par les chrétiens et par les h
historiens qui ne pouvaient pas se soustraire aux passions politiques de leur temps. Dans la conduite de son travail, l’au
se soustraire aux passions politiques de leur temps. Dans la conduite de son travail, l’auteur a visé surtout non pas à la
e de son travail, l’auteur a visé surtout non pas à la réhabilitation de ces souverains, mais à définir avec précision la
n de ces souverains, mais à définir avec précision la grandeur morale de l’Empire, sa nécessité historique, et à contrôler
aisait, il y a quelque temps, à démolir presque totalement l’histoire de Rome, et que les fouilles les plus récentes du fo
pitoyablement démentie dans toutes ces conclusions, M. Silvagni tâche de reconstruire ce monde, de peindre dans ces souver
s toutes ces conclusions, M. Silvagni tâche de reconstruire ce monde, de peindre dans ces souverains méprisés les hommes p
hommes politiques qui, à travers les bassesses des sens et les folies de la toute-puissance, poursuivaient un dessein soci
dessein social et politique grandiose. Sous ce point de vue, l’œuvre de M. Silvagni est fort recommandable à tous ceux qu
qui aiment avoir un plan complet du mouvement intérieur et extérieur, de la mission, des transformations, de la grandeur d
mouvement intérieur et extérieur, de la mission, des transformations, de la grandeur de l’Empire. Mais cet intérêt devient
ieur et extérieur, de la mission, des transformations, de la grandeur de l’Empire. Mais cet intérêt devient extraordinaire
les plus effrénées et aux desseins les plus vastes. Depuis les femmes d’ Auguste jusqu’aux femmes de Claude et à la mère de
esseins les plus vastes. Depuis les femmes d’Auguste jusqu’aux femmes de Claude et à la mère de Néron, cette formidable ar
qu’aux femmes de Claude et à la mère de Néron, cette formidable armée de coureuses en pourpre nous défile sous les yeux ;
mée de coureuses en pourpre nous défile sous les yeux ; il n’y a rien de nouveau à nous dire, sans doute, sur ce point, ma
sur ce point, mais M. Silvagni trace puissamment ces figures à l’aide d’ une érudition sûre et d’une psychologie perçante.
lvagni trace puissamment ces figures à l’aide d’une érudition sûre et d’ une psychologie perçante. L’histoire c’est toujour
apprendre, un art dans lequel M. Silvagni est passé maître, et c’est de savoir raconter et de contraindre le lecteur à se
s lequel M. Silvagni est passé maître, et c’est de savoir raconter et de contraindre le lecteur à se passionner à ce qu’on
’étude est complétée par un appendice tout à fait neuf sur la légende de Néron, l’incendie de Rome dont on l’accuse, les p
par un appendice tout à fait neuf sur la légende de Néron, l’incendie de Rome dont on l’accuse, les prodigalités, les vice
se borne à rectifier plusieurs exagérations et à absoudre la mémoire de l’Empereur des crimes qu’il n’a pas commis, car,
ereur des crimes qu’il n’a pas commis, car, en effet, il y en a assez de ceux dont on doit le reconnaître l’auteur, l’arti
e je viens de remarquer, on peut facilement comprendre que le travail de M. Silvagni mérite une place à part dans les trop
ilvagni mérite une place à part dans les trop fréquentes publications de ce genre, car il révèle une personnalité mûre et
nre, car il révèle une personnalité mûre et une heureuse indépendance de vues et de propos. Quelques romans — J’ai à
révèle une personnalité mûre et une heureuse indépendance de vues et de propos. Quelques romans — J’ai à signaler q
quelques romans assez notables ; Dopo il divorzio (après le divorce), de Grazia Deledda, où cette autrice renommée poursui
Deledda, où cette autrice renommée poursuit ses études sur les mœurs de la Sardaigne, tout en se rangeant du côté des adv
divorce soit en action chez nous, la charmante autrice aura le temps d’ écrire toute une bibliothèque ! Jolanda, une autre
ce bien connue en Italie, tente le roman passionnel avec Alle soglie d’ eternita (Au seuil de l’éternité), histoire d’un a
lie, tente le roman passionnel avec Alle soglie d’eternita (Au seuil de l’éternité), histoire d’un amour incoercible, qui
onnel avec Alle soglie d’eternita (Au seuil de l’éternité), histoire d’ un amour incoercible, qui finit avec la mort d’un
l’éternité), histoire d’un amour incoercible, qui finit avec la mort d’ un des coupables. De belles pages : je ne croyais
re d’un amour incoercible, qui finit avec la mort d’un des coupables. De belles pages : je ne croyais pas Mme Jolanda capa
es coupables. De belles pages : je ne croyais pas Mme Jolanda capable d’ arriver si haut. M. Alfredo Oriani, avec son Oloca
lorsqu’on faisait du vérisme pour épater le bourgeois ; je m’empresse d’ avertir M. Oriani que le bourgeois s’en moque, dés
qui est un yacht) nous transporte dans un monde assez irréel : scènes d’ amour, de trahison et de crimes au bord d’un yacht
n yacht) nous transporte dans un monde assez irréel : scènes d’amour, de trahison et de crimes au bord d’un yacht princier
ransporte dans un monde assez irréel : scènes d’amour, de trahison et de crimes au bord d’un yacht princier, qui voyage in
au bord d’un yacht princier, qui voyage infatigablement. Un beau type d’ aventurière, que les circonstances plus que les ho
éraire, La Settimana (la Semaine), qui a été le succès journalistique de ces derniers mois. Elle groupe autour d’elle les
été le succès journalistique de ces derniers mois. Elle groupe autour d’ elle les meilleurs de nos écrivains, depuis Giacos
istique de ces derniers mois. Elle groupe autour d’elle les meilleurs de nos écrivains, depuis Giacosa jusqu’à… Matilde Se
que à aucun numéro. Autres revues À son tour, la maison Treves, de Milan, lance une revue mensuelle, Il Secolo XX, q
Il Secolo XX, qui fait valoir dès à présent la collaboration assidue de Gabriel d’Annunzio. Les autres revues, la Rassegn
zionale (dont une des dernières livraisons publiait ce charmant lever de rideau de Giannino Antona-Traversi, L’Unica scusa
ont une des dernières livraisons publiait ce charmant lever de rideau de Giannino Antona-Traversi, L’Unica scusa), la Nuov
ogia, Natura ed Arte, La Lettura, marchent bon train. On ne sait rien de la Rivista d’Italia, où un tas d’illustres inconn
marchent bon train. On ne sait rien de la Rivista d’Italia, où un tas d’ illustres inconnus se plaisent depuis longtemps à
hez les Chinois, la poudre sans fumée, etc. Je crois que les lecteurs de cette revue seront proposés au plus tôt pour la c
iers du travail. Tome XLIII, numéro 152, août 1902 Le droit d’ entrée dans les musées [extraits] Yvanhoé Rambos
[…] En Italie, les recettes annuelles du Museo Capitolino à Rome sont de 16 000 francs ; celles de la galerie de l’Académi
s annuelles du Museo Capitolino à Rome sont de 16 000 francs ; celles de la galerie de l’Académie Royale des Beaux-Arts et
Museo Capitolino à Rome sont de 16 000 francs ; celles de la galerie de l’Académie Royale des Beaux-Arts et du Palais Duc
du Palais Ducal à Venise environ 70 000 francs. « La loi sur la taxe d’ entrée dans les musées, dit le Conservateur, a été
s les musées, dit le Conservateur, a été promulguée sous le ministère de M. Ruggero Bonghi en 1880 et elle ne fut l’objet
sous le ministère de M. Ruggero Bonghi en 1880 et elle ne fut l’objet d’ aucune opposition, vu l’état où se trouvaient alor
vaient alors les finances italiennes et parce qu’il eût été difficile de trouver des fonds autrement pour la restauration
onds autrement pour la restauration et l’augmentation des collections d’ art et d’antiquités Le Palais Ducal est visité le
ement pour la restauration et l’augmentation des collections d’art et d’ antiquités Le Palais Ducal est visité le dimanche
jusqu’à 100 000 francs. […] M. Gerspach montrait dans Le Petit Temps de décembre 1901 que la galerie Borghèse avait été a
Borghèse avait été acquise par le Gouvernement italien grâce au droit d’ entrée. Dans Le Petit Temps du 17 janvier 1902, il
it ; cette année-là le nombre des visiteurs gratuits et payants a été de 47 762 !… Il y a dix ans la recette pour tout le
 !… Il y a dix ans la recette pour tout le royaume était annuellement de 250 000 à 300 000 lires ; elle a atteint 479 482 
st estimée 500 000 lires pour l’exercice présent. » Ainsi les Musées d’ Italie, notamment celui de Florence, se sont consi
our l’exercice présent. » Ainsi les Musées d’Italie, notamment celui de Florence, se sont considérablement enrichis dans
Pendant ce temps Versailles tombe en ruines et le Louvre n’a même pas de quoi faire réparer ses fenêtres et acquérir des s
a foule traverser des ruines à l’œil ; c’est noble et généreux, digne de la grande nation qui veut être à la fois la Grèce
l’Italie modernes. Ah ! les phrases, les phrases, qu’elles ont causé de sottises en notre pays2. » […] Épilogues. Sui
lles ont causé de sottises en notre pays2. » […] Épilogues. Suite de l’histoire du Saint-Suaire de Turin Remy de Gou
-471 [470]. Le Dr Vignon, préparateur à la faculté des Sciences, fort de l’appui de plusieurs illustres savants, honneur d
Le Dr Vignon, préparateur à la faculté des Sciences, fort de l’appui de plusieurs illustres savants, honneur de la pensée
des Sciences, fort de l’appui de plusieurs illustres savants, honneur de la pensée française, va continuer ses études expé
er ses études expérimentales sur les reliques célèbres. Il se propose de démontrer, scientifiquement, l’authenticité des o
 Vignon le prouvera) ; Le Disco, également à Gênes ; c’est le plateau d’ agate sur lequel la tête de Jean-Baptiste fut prés
isco, également à Gênes ; c’est le plateau d’agate sur lequel la tête de Jean-Baptiste fut présentée à Hérodiade par Salom
eau, dont se servit le Christ à la dernière cène : à Venise ; un pain de la dernière cène : à Bouillac (Tarn-et-Garonne) ;
pain de la dernière cène : à Bouillac (Tarn-et-Garonne) ; Le Serpent d’ airain, de Moïse : à Milan ; Les corps des trois e
a dernière cène : à Bouillac (Tarn-et-Garonne) ; Le Serpent d’airain, de Moïse : à Milan ; Les corps des trois enfants jet
lan ; Les corps des trois enfants jetés dans la fournaise sur l’ordre de Nabuchodonosor : à Rome ; Les premiers langes de
ournaise sur l’ordre de Nabuchodonosor : à Rome ; Les premiers langes de l’enfant Jésus ; sa première chemise ; du foin de
Les premiers langes de l’enfant Jésus ; sa première chemise ; du foin de la crèche : à Saint-Jean de Latran ; Le doigt ave
aint-Jean de Latran ; Le doigt avec lequel S. Thomas sonda les plaies de Jésus : à Saint-Jean de Latran ; Et, toujours en
-Jean de Latran ; Et, toujours en cette église privilégiée : La Verge de Moïse ; la pierre du sacrifice d’Abraham ; la tab
cette église privilégiée : La Verge de Moïse ; la pierre du sacrifice d’ Abraham ; la table de la dernière cène, et des che
iée : La Verge de Moïse ; la pierre du sacrifice d’Abraham ; la table de la dernière cène, et des cheveux de la Vierge. L’
du sacrifice d’Abraham ; la table de la dernière cène, et des cheveux de la Vierge. L’éminent savant bornera à cette liste
t savant bornera à cette liste, d’ailleurs importante, ses recherches de l’année scolaire 1902-1903. Le gouvernement qui n
902-1903. Le gouvernement qui n’est pas, et bien au contraire, ennemi d’ une religion sage et éclairée, a promis son concou
902, p. 508-518 [517]. […] La Quinzaine (1er juillet). […] Le suaire de Turin et l’Évangile, M. P. Bouvier. […] Les Jo
de Turin et l’Évangile, M. P. Bouvier. […] Les Journaux. Le nègre de la Martinique (Scintilla, Chieri) (Italie), 27 ju
. 518-524 [518-519]. Un journal italien, que nous communique l’« Écho de la presse », de Rome (Eco della Stampa), donne su
19]. Un journal italien, que nous communique l’« Écho de la presse », de Rome (Eco della Stampa), donne sur l’état moral e
(Eco della Stampa), donne sur l’état moral et intellectuel des nègres de la Martinique les curieux renseignements suivants
suivants. L’anticléricalisme prend des formes diverses selon le degré de culture (jamais très élevé) du citoyen qui en est
e vendredi saint, la populace s’amuse à crucifier un cochon ; le jour de Pâques, on chasse à travers la ville (Saint-Pierr
cité. Il y a, toujours avec un cochon, une cérémonie analogue le jour de l’Ascension ; on se préparait à la célébrer avec
rer avec force saouleries, quand le volcan est intervenu. » La veille de la catastrophe les réfugiés du Prêcheur et de Sai
intervenu. » La veille de la catastrophe les réfugiés du Prêcheur et de Sainte-Philomène passèrent la nuit à boire et à h
hurler des chansons obscènes. » Suivent des remarques sur la colère de Dieu et la destruction de Saint-Pierre considérée
nes. » Suivent des remarques sur la colère de Dieu et la destruction de Saint-Pierre considérée comme un châtiment. C’est
les dangereuses, mais belles et riches, sont malheureusement la proie d’ une race grossière, stupide et inutile. Art anc
race grossière, stupide et inutile. Art ancien. La première crise de l’Académie de France à Rome Virgile Josz. Tome
e, stupide et inutile. Art ancien. La première crise de l’Académie de France à Rome Virgile Josz. Tome XLIII, numéro
, p. 536-540. Cette année, à propos des trop modestes envois des prix de Rome, on ne manque pas de remettre en question l’
à propos des trop modestes envois des prix de Rome, on ne manque pas de remettre en question l’utilité de la Villa Médici
des prix de Rome, on ne manque pas de remettre en question l’utilité de la Villa Médicis. Je traiterai quelque jour, à mo
e ne me fais aucune illusion, et sais parfaitement qu’ils ne pèseront d’ aucun poids dans les décisions à prendre… si, tout
iniment improbable. La première crise sérieuse qui menaça l’existence de l’École de Rome se produisit assez près de sa fon
robable. La première crise sérieuse qui menaça l’existence de l’École de Rome se produisit assez près de sa fondation, en
désarroi. À son arrivée à Rome, son prédécesseur manquait totalement d’ argent depuis deux mois. Ce pauvre Poërson, écrit
 : je les ai faits desrouler et tendre dans une gallerie pour tascher de les raccommoder ; et d’ailleurs c’est un bel orne
rée du Vatican estant défendue, c’est toujours une grande consolation de voir de belles coppies dont le trait est pris sur
atican estant défendue, c’est toujours une grande consolation de voir de belles coppies dont le trait est pris sur les ori
rier, sans touttefois blasmer M. Houasse, lequel n’a jamais ozé faire de despences et au contraire a uzé pour cent pistole
amais ozé faire de despences et au contraire a uzé pour cent pistoles de son linge, malgré le soin que Madame son espouse
en achetté depuis trente années… » Cependant, la situation s’aggrave de jour en jour, jusqu’à ce que régent et écoliers s
jour en jour, jusqu’à ce que régent et écoliers se voient contraints de quitter le palais même où ils habitent. Poërson m
uillet 1707 : « Les Allemans disent qu’après l’expédition du royaume de Naples ils viendront nous rendre visitte. Pour pr
ce malheur, le pape lève des trouppes, outre les milices des environs d’ icy près qu’il a fait venir. L’on a murré touttes
rès qu’il a fait venir. L’on a murré touttes les portes à l’exception de trois ; l’on a mis plusieurs corps à garder dans
e palais. Car, lorsque les Allemans passèrent icy près, ils tentèrent d’ entrer dans la ville, contre leurs parolles, et la
entrer que les officiers avec leurs suittes. Ce qui ne laissa pas que de causer de l’effroy, par la disposition où se trou
les officiers avec leurs suittes. Ce qui ne laissa pas que de causer de l’effroy, par la disposition où se trouvoit le pe
més pendant dix à onze jours. Mme Poërson, qui est fort dans l’estime de la reine de Pologne, eut un petit apartement dans
reine avoit, outre son monde, une garde que le Pape luy avoit donnée de 200 hommes. Nous avions quitté l’Académie par les
donnée de 200 hommes. Nous avions quitté l’Académie par les conseils de Son Em. et de M. de Polignac, ce palais estant tr
 hommes. Nous avions quitté l’Académie par les conseils de Son Em. et de M. de Polignac, ce palais estant trop difficile à
de monde armé, et (où) j’avois fait porter ce qui se pouvoit en lieu de surreté. Dans tous ces troubles j’étois sans arge
u de surreté. Dans tous ces troubles j’étois sans argent et persécuté de mes créanciers. » Heureusement, une personne de q
s argent et persécuté de mes créanciers. » Heureusement, une personne de qualité, qui me fait l’honneur de m’aymer, partag
ciers. » Heureusement, une personne de qualité, qui me fait l’honneur de m’aymer, partagea son argent avec que moy, lequel
, Poërson propose enfin au surintendant des Bâtiments, la suppression de l’Académie. « 23 juillet 1707. » Je me donne l’h
uppression de l’Académie. « 23 juillet 1707. » Je me donne l’honneur de vous escrire pour vous exposer, avec tout le resp
esgard au service du Roy, pour lequel vous prenez, Monseigneur, tant d’ intérest. J’auray donc, s’il vous plaît, l’honneur
onseigneur, tant d’intérest. J’auray donc, s’il vous plaît, l’honneur de vous dire que les affaires sont, à ce que l’on di
neur le jugera à propos) que Sa Majesté pouroit s’épargner la dépence de cette Accadémie, qui, quelque zèle et quelque soi
n que vostre bonté preine, ne peut répondre aux idées que l’on a eues de former d’habilles gens et d’en tirer de belles co
re bonté preine, ne peut répondre aux idées que l’on a eues de former d’ habilles gens et d’en tirer de belles copies, tant
peut répondre aux idées que l’on a eues de former d’habilles gens et d’ en tirer de belles copies, tant d’architecture que
dre aux idées que l’on a eues de former d’habilles gens et d’en tirer de belles copies, tant d’architecture que de peintur
a eues de former d’habilles gens et d’en tirer de belles copies, tant d’ architecture que de peinture et de sculpture. » Pr
habilles gens et d’en tirer de belles copies, tant d’architecture que de peinture et de sculpture. » Premièrement, Monseig
t d’en tirer de belles copies, tant d’architecture que de peinture et de sculpture. » Premièrement, Monseigneur, pour l’ar
n, ou Rotonde, le Colysée et quelques colonnes, il ne nous reste rien de considérable de l’antiquité pour instruire les es
e Colysée et quelques colonnes, il ne nous reste rien de considérable de l’antiquité pour instruire les estudians ; et par
our instruire les estudians ; et parmy les modernes, la grande église de Saint-Pierre et peu d’autres peuvent fournir à no
Saint-Pierre et peu d’autres peuvent fournir à nos voyageurs prévenus de quoy se récrier. Ainsy, Monseigneur, je suis pers
persuadé comme je l’ai dit mille fois à M. Hardouin qui a le bonheur d’ estre auprès de vous, que les excelants et admirab
es dont vous avez orné la France sont les moyens plus sûrs pour faire de bons architectes que tout ce que l’on voit dans R
de bons architectes que tout ce que l’on voit dans Rome. » A l’esgard de la peinture, les lieux où sont les belles choses
cette ville sont quasi tout ruinés, et de plus fermés aux estudians, de manière qu’il y a peu de fruits à en espérer et b
e manière qu’il y a peu de fruits à en espérer et beaucoup à craindre de l’oisiveté que les jeunes gens contractent aiséme
nt les figurés moullées en France, il n’est pas absolument nécessaire de venir icy. La preuve est que, depuis que je suis
ny Italiens, ny aucun estranger copier les marbres : l’on se contente de dessiner ou modeler d’après les plastres, dans le
siner ou modeler d’après les plastres, dans lesquels l’on trouve plus de facilités… » Toutes ces considérations, Monseigne
ions, Monseigneur, me forcent malgré l’honneur et le plaisir que j’ay d’ estre icy sous vostre protection, de prendre la li
l’honneur et le plaisir que j’ay d’estre icy sous vostre protection, de prendre la liberté de vous remontrer, très respec
ir que j’ay d’estre icy sous vostre protection, de prendre la liberté de vous remontrer, très respectueusement, que le Roy
eulent establir leurs droits en ce païs ; et je crois qu’il suffiroit d’ avoir un magazin et un gardien pour les caisses. C
ur les caisses. Cela cousteroit peu sous la protection du ministre ou d’ un cardinal affectionné, supposé qu’il cessât d’y
ection du ministre ou d’un cardinal affectionné, supposé qu’il cessât d’ y avoir un ministre, en attendant qu’une heureuse
un ministre, en attendant qu’une heureuse paix fournisse une occasion de les faire passer en France. » On ne sait ce que
s faire passer en France. » On ne sait ce que le vieux Mansart pensa de la proposition de Poërson, car il mourut avant qu
France. » On ne sait ce que le vieux Mansart pensa de la proposition de Poërson, car il mourut avant que d’y répondre. D’
x Mansart pensa de la proposition de Poërson, car il mourut avant que d’ y répondre. D’Antin, qui lui succède, n’entend nul
a de la proposition de Poërson, car il mourut avant que d’y répondre. D’ Antin, qui lui succède, n’entend nullement voir di
nd nullement voir disparaître l’Académie. Il charge l’abbé de Blignac de la surveiller, de le renseigner sur les moyens pr
disparaître l’Académie. Il charge l’abbé de Blignac de la surveiller, de le renseigner sur les moyens propres à relever l’
. » A M. Poërson. » Rome. »  Le Roy m’ayant fait l’honneur, Monsieur, de me charger de la Direction généralle de ses Bâtim
on. » Rome. »  Le Roy m’ayant fait l’honneur, Monsieur, de me charger de la Direction généralle de ses Bâtiments, mon prem
ant fait l’honneur, Monsieur, de me charger de la Direction généralle de ses Bâtiments, mon premier soin a été de songer à
er de la Direction généralle de ses Bâtiments, mon premier soin a été de songer à l’Accadémie Royalle de Rome, dont vous ê
e fort qu’elle soit dans l’Etat qu’il convient, et je n’oubliray rien de ce qui dépend de moi pour vous en fournir les moy
it dans l’Etat qu’il convient, et je n’oubliray rien de ce qui dépend de moi pour vous en fournir les moyens. J’ai ouï dir
nd de moi pour vous en fournir les moyens. J’ai ouï dire tant de bien de vous que je ne doute pas que vous ne répondiez à
que vous ne répondiez à mes bonnes intentions et que vous ne fassiez de votre côté tout ce que vous devez pour répondre à
de votre côté tout ce que vous devez pour répondre à l’envie que j’ai de vous soutenir et même de relever votre Accadémie.
vous devez pour répondre à l’envie que j’ai de vous soutenir et même de relever votre Accadémie. » Pour commencer par que
t même de relever votre Accadémie. » Pour commencer par quelque chose de solide je vous envoyé cy-joint une lettre de chan
mencer par quelque chose de solide je vous envoyé cy-joint une lettre de change de neuf mille francs, et j’ai donné ordre
quelque chose de solide je vous envoyé cy-joint une lettre de change de neuf mille francs, et j’ai donné ordre à notre tr
neuf mille francs, et j’ai donné ordre à notre trésorier en exercice de payer ponctuellement à l’échéance la lettre de ch
trésorier en exercice de payer ponctuellement à l’échéance la lettre de change de trois mille tant de livres que vous ave
en exercice de payer ponctuellement à l’échéance la lettre de change de trois mille tant de livres que vous avez tirée su
sieur Marignier, premier commis. » Je crois pas qu’il soit nécessaire de vous recommander de faire bon usage de ces sommes
mier commis. » Je crois pas qu’il soit nécessaire de vous recommander de faire bon usage de ces sommes, vous scavez mieux
rois pas qu’il soit nécessaire de vous recommander de faire bon usage de ces sommes, vous scavez mieux que moi que vous êt
avez mieux que moi que vous êtes obligé en l’honneur et en conscience d’ avoir une attention particulière à la distribution
’état que Sa Majesté en a fait. » J’attens avec une grande impatience de vos nouvelles, je vous prie de m’informer exactem
» J’attens avec une grande impatience de vos nouvelles, je vous prie de m’informer exactement de l’Etat de l’Accadémie, d
de impatience de vos nouvelles, je vous prie de m’informer exactement de l’Etat de l’Accadémie, des tenans et aboutissans,
exactement de l’Etat de l’Accadémie, des tenans et aboutissans, enfin de tout ce qui peut me donner les connaissances que
fin de tout ce qui peut me donner les connaissances que je dois avoir de ce qui vous regarde. Soyez en mesme temps bien pe
ui vous regarde. Soyez en mesme temps bien persuadé que je serai ravi de rendre à votre mérite toute la justice qui luy es
it incurables en 1707. L’école est sauvée. Mais il ne peut s’empêcher de finir sa réponse à d’Antin, sur ce trait : « … G
L’école est sauvée. Mais il ne peut s’empêcher de finir sa réponse à d’ Antin, sur ce trait : « … Gagnons quelques batail
r ce trait : « … Gagnons quelques batailles, prenons quelques villes de considération : l’on viendra au-devant de nous, e
es, prenons quelques villes de considération : l’on viendra au-devant de nous, et nous serons, pour ainsi dire, les maître
endra au-devant de nous, et nous serons, pour ainsi dire, les maîtres de tous les palais. » Tome XLIII, numéro 153, s
III, numéro 153, septembre 1902, p. 775-784 [783, 784]. […] La Revue de Paris (15 juillet). […] Un drame de M. Marco Prag
775-784 [783, 784]. […] La Revue de Paris (15 juillet). […] Un drame de M. Marco Praga. […] La Revue d’art dramatique (j
de Paris (15 juillet). […] Un drame de M. Marco Praga. […] La Revue d’ art dramatique (juillet). — Le théâtre en Italie.
art dramatique (juillet). — Le théâtre en Italie. […] Publications d’ art Yvanhoé Rambosson. Tome XLIII, numéro 153,
e Müntz : Raphaël, H. Laurens, 2 fr. 50 La librairie Laurens vient d’ inaugurer, sous la direction de M. Roger Marx, une
2 fr. 50 La librairie Laurens vient d’inaugurer, sous la direction de M. Roger Marx, une collection de vulgarisation et
vient d’inaugurer, sous la direction de M. Roger Marx, une collection de vulgarisation et d’enseignement sur les Grands Ar
ous la direction de M. Roger Marx, une collection de vulgarisation et d’ enseignement sur les Grands Artistes. Trois volume
er. […] M. Eugène Müntz a parfaitement résumé tout ce que nous savons de Raphaël et de sa carrière courte, éblouissante et
ène Müntz a parfaitement résumé tout ce que nous savons de Raphaël et de sa carrière courte, éblouissante et remplie. G
ome XLIV, numéro 154, octobre 1902, p. 199-204 [199-201]. Les poètes, d’ ordinaire, publient d’abord de petites chansons en
1902, p. 199-204 [199-201]. Les poètes, d’ordinaire, publient d’abord de petites chansons en de minces plaquettes ; il est
01]. Les poètes, d’ordinaire, publient d’abord de petites chansons en de minces plaquettes ; il est peu de tout jeunes hom
 ; il est peu de tout jeunes hommes qui aient la patience et l’audace de construire un long poème pour leur œuvre de début
t la patience et l’audace de construire un long poème pour leur œuvre de début. M. F.-T. Marinetti ne s’est point dispersé
s René Ghil, qui s’imposait, dès son livre initial, tout un programme de travail qui peut emplir une vie d’homme, une tell
n livre initial, tout un programme de travail qui peut emplir une vie d’ homme, une telle aventure n’avait pas été tentée e
vie d’homme, une telle aventure n’avait pas été tentée et si l’œuvre de M. F.-T. Marinetti n’est pas exempte de nombreuse
pas été tentée et si l’œuvre de M. F.-T. Marinetti n’est pas exempte de nombreuses tares, elle mérite plus qu’une critiqu
nombreuses tares, elle mérite plus qu’une critique aisément plaisante de quelques détails. Et c’est, à ne considérer que l
ne considérer que l’ensemble, trois mille ans après l’auteur inconnu de la Théogonie, la lutte des Titans et de Zeus : A
le ans après l’auteur inconnu de la Théogonie, la lutte des Titans et de Zeus : Au loin le gémissement terrible de la mer
ie, la lutte des Titans et de Zeus : Au loin le gémissement terrible de la mer immense et le fracas de la terre sous les
eus : Au loin le gémissement terrible de la mer immense et le fracas de la terre sous les coups ; en haut le murmure du v
ups ; en haut le murmure du vaste ciel ébranlé ; en bas les secousses de la longue chaîne de l’Olympe tremblant sous les p
mure du vaste ciel ébranlé ; en bas les secousses de la longue chaîne de l’Olympe tremblant sous les pieds des Immortels…
and bruit. La voix des combattants montait jusqu’aux astres, clameurs de colère et d’encouragement ; et ils se heurtaient
voix des combattants montait jusqu’aux astres, clameurs de colère et d’ encouragement ; et ils se heurtaient en jetant le
de colère et d’encouragement ; et ils se heurtaient en jetant le cri de guerre à travers l’espace. Mais aux dieux et aux
nt le cri de guerre à travers l’espace. Mais aux dieux et aux géants de la mythologie antique se sont substituées ici les
mythologie antique se sont substituées ici les forces élémentaires : de tous ceux qui périrent, amants méprisés des étoil
elle émane contre les menteuses enchanteresses accoudées aux créneaux d’ or de l’empyrée, et c’est la révolte de la Mer Sou
émane contre les menteuses enchanteresses accoudées aux créneaux d’or de l’empyrée, et c’est la révolte de la Mer Souverai
eresses accoudées aux créneaux d’or de l’empyrée, et c’est la révolte de la Mer Souveraine, l’assaut furieux contre la for
e dénombrement des guerriers ou des vaisseaux, ce sera, dans le poème de M. Marinetti, le dénombrement des vagues, des tro
, le dénombrement des vagues, des trombes, des cyclones, des vétérans de la mer, des licornes, des houles, des vents démen
rampe que creusèrent les vents dans cette masse visqueuse, les hordes de l’abîme se ruent à la mêlée, harcelées par les cl
e l’abîme se ruent à la mêlée, harcelées par les clameurs impérieuses de la Mer Souveraine et, sous la Nuit d’ébène, après
es par les clameurs impérieuses de la Mer Souveraine et, sous la Nuit d’ ébène, après le massacre des astres, il ne demeure
après le massacre des astres, il ne demeure Qu’une extrême poussière d’ argent et des monceaux De limailles inépuisables e
res, il ne demeure Qu’une extrême poussière d’argent et des monceaux De limailles inépuisables et des sables noircis Qui
ergeantes. Et, dans une vision dernière, apparaît, sur le dos sombre de la mer, le corps de la dernière étoile ; le poète
une vision dernière, apparaît, sur le dos sombre de la mer, le corps de la dernière étoile ; le poète baise doucement ses
r, tandis que l’aurore éclate à l’horizon Avec, au loin, une agonie d’ éclats et de sanglots noirs. Cette lutte furieuse
ue l’aurore éclate à l’horizon Avec, au loin, une agonie d’éclats et de sanglots noirs. Cette lutte furieuse des élément
sans doute, réduite aux images primitives, qu’une journée et une nuit de tempête et une aurore ensanglantée. Mais un sens
ée. Mais un sens allégorique se superpose aux images et le drame seul de la bataille se suffirait d’ailleurs à soi-même pa
umulte et la variété des épisodes. Les personnages formidables vivent d’ une vie énorme et monstrueuse. L’antique Poseidôn,
et beau, ne se peignait pas dans les cerveaux hellènes sous la figure de la Mer Souveraine : Mirage ! Une énorme face ang
tre Sortit toute ruisselante des eaux. Une face aux méplats puissants de roches visqueuses Sous une vaste chevelure liquid
jaillissante en auréole noire ! Et cette chevelure bondissant autour d’ elle Mordait le ciel ; et c’étaient des torrents D
bondissant autour d’elle Mordait le ciel ; et c’étaient des torrents De poix, galopant en amont de l’espace, Et ruisselan
leur lit ; Et mon Rêve reconnut avec effroi L’énorme face spongieuse de la Mer Souveraine ! Les prunelles flambaient en p
spongieuse de la Mer Souveraine ! Les prunelles flambaient en pelotes de phosphore, Dénouant les regards tels des nœuds de
ambaient en pelotes de phosphore, Dénouant les regards tels des nœuds de couleuvres Et sa bouche s’ouvrait en forme de ven
s la valeur relative des mots et des sons ; il nous déplaît qu’il use de l’onomatopée, alors qu’il est capable de traduire
 ; il nous déplaît qu’il use de l’onomatopée, alors qu’il est capable de traduire par le langage humain les appels striden
ssi que les commandements, sortis des bouches effroyables, aient trop d’ analogie avec les commandements de quelque colonel
des bouches effroyables, aient trop d’analogie avec les commandements de quelque colonel, voire de quelque sous-officier :
ient trop d’analogie avec les commandements de quelque colonel, voire de quelque sous-officier : En avant les cyclones !
es licornes ! Trombes, typhons, en avant ! M. F.-T. Marinetti, riche d’ imagination, n’a pas encore acquis le goût sûr qui
he d’imagination, n’a pas encore acquis le goût sûr qui lui permettra de discerner et de choisir. Mais ne vaut-il pas mieu
, n’a pas encore acquis le goût sûr qui lui permettra de discerner et de choisir. Mais ne vaut-il pas mieux pécher par exc
voudrait envelopper dans sa charmante satire l’intéressante tentative de M. Paul Ernst. M. Paul Ernst, que nous avions déj
occupé à des travaux moins heureux, réunit, en deux volumes, un choix de vieilles nouvelles italiennes. Ces Altitaliænisch
x ou trois phrases elle est pédantesque et inutile. Il était superflu de créer, par la simulation d’un cénacle d’auditeurs
pédantesque et inutile. Il était superflu de créer, par la simulation d’ un cénacle d’auditeurs, un lien artificiel entre l
t inutile. Il était superflu de créer, par la simulation d’un cénacle d’ auditeurs, un lien artificiel entre les différente
tes nouvelles. Pour faire sa sélection dans les innombrables recueils de contes plus ou moins célèbres, M. P. Ernst n’avai
enséance. Ce puritanisme contribue plutôt à donner une image inexacte de ces siècles admirables où la liberté du langage é
ont, et avec les restrictions que je viens de faire, les deux volumes de M. Ernst doivent être chaudement recommandés. Le
s du Florentin Francesco Sacchetti qui mourut vers 1400. Les légendes de saint François, les fragments de sermon de Bernar
i qui mourut vers 1400. Les légendes de saint François, les fragments de sermon de Bernardin de Sienne (1426) alternent av
ut vers 1400. Les légendes de saint François, les fragments de sermon de Bernardin de Sienne (1426) alternent avec des con
nts de sermon de Bernardin de Sienne (1426) alternent avec des contes de Florentins inconnus, d’autres de Giovanni Sercamb
nne (1426) alternent avec des contes de Florentins inconnus, d’autres de Giovanni Sercambi de Lucques (1347-1427), de Giov
ntins inconnus, d’autres de Giovanni Sercambi de Lucques (1347-1427), de Giovanni da Prato (1360-1430), de Francesco Maria
ni Sercambi de Lucques (1347-1427), de Giovanni da Prato (1360-1430), de Francesco Maria Molza de Modène (1489-1544) et d’
ins : Grazzini, Sebastiano Erizzo, Antonfrancesco Doni, etc. La place d’ honneur est tenue par Matteo Bandello, évêque d’Ag
o Doni, etc. La place d’honneur est tenue par Matteo Bandello, évêque d’ Agen, dont M. Ernst traduit trois contes. — D’un f
Matteo Bandello, évêque d’Agen, dont M. Ernst traduit trois contes. —  D’ un format élégant et commode les Nouvelles italien
iennes ne tarderont pas à être considérées en Allemagne comme ouvrage de bibliothèque. Le principal mérite en est aux édit
omme ouvrage de bibliothèque. Le principal mérite en est aux éditeurs de la Insel qui ont réalisé là un petit chef-d’œuvre
est aux éditeurs de la Insel qui ont réalisé là un petit chef-d’œuvre de typographie. Le ton chamois de la couverture remb
i ont réalisé là un petit chef-d’œuvre de typographie. Le ton chamois de la couverture rembrichée s’harmonise parfaitement
brichée s’harmonise parfaitement avec le vert foncé du titre encerclé d’ or. Le bel effort pour régénérer l’art du livre co
obre 1902, p. 259-263 [261]. Tous ceux que séduisirent le beau talent de Mr Maurice Hewlett et qui admirèrent The Little N
and Nay, et The New Canterbury Tales, seront sans doute très heureux de savoir qu’ils peuvent maintenant se procurer l’in
s’appelle Earthwork out of Tuscany : les éditeurs Macmillan viennent d’ en faire une réimpression et de l’inclure dans leu
cany : les éditeurs Macmillan viennent d’en faire une réimpression et de l’inclure dans leur intéressante Eversley Series.
éprouver, à son sujet, avec toutes ses anxiétés, un peu de l’orgueil de la poule qui conduit sa couvée de petits canards
s ses anxiétés, un peu de l’orgueil de la poule qui conduit sa couvée de petits canards à l’eau, les voit s’embarquer sur
i qu’ils accomplissent un plus fameux exploit que ses propres mérites de poule n’auraient pu espérer leur gagner. Il ne fa
nt pu espérer leur gagner. Il ne faut pas séparer ces essais : chacun d’ eux est indispensable aux autres. Sans eux, on ne
rétendre les séparer en rien du reste, et nous admirons le sanctuaire de divinités terrestres que, dans sa piété païenne,
errestres que, dans sa piété païenne, l’auteur a arrachées des ruines de temples abolis et replacés sur leur autel — son a
les abolis et replacés sur leur autel — son autel. Variétés. Pages de maîtres Charles Morice. Tome XLIV, numéro 154,
Morice. Tome XLIV, numéro 154, octobre 1902, p. 276-284. Une galerie d’ œuvres admirables va être dispersée ou, tout au mo
ut au moins, définitivement séquestrée sans que Paris ait eu le moyen d’ en jouir. C’est la collection lentement réunie par
oralès, Vélasquez, Murillo, Holbein… — plusieurs des plus grands noms de toutes les écoles, en des œuvres presque toutes i
es, en des œuvres presque toutes importantes. Une exposition publique de ce précieux cabinet eût été désirable, occasion d
xposition publique de ce précieux cabinet eût été désirable, occasion de joie et d’étude, de développement… Jusqu’à quel p
ublique de ce précieux cabinet eût été désirable, occasion de joie et d’ étude, de développement… Jusqu’à quel point (soit
e ce précieux cabinet eût été désirable, occasion de joie et d’étude, de développement… Jusqu’à quel point (soit dit, dans
(soit dit, dans la circonstance, en toute courtoisie) les détenteurs de merveilles d’art, initialement comme à jamais déd
ns la circonstance, en toute courtoisie) les détenteurs de merveilles d’ art, initialement comme à jamais dédiées au monde
lement comme à jamais dédiées au monde par le génie, ont-ils le droit d’ en intercepter, au profit d’eux-mêmes ou du procha
s au monde par le génie, ont-ils le droit d’en intercepter, au profit d’ eux-mêmes ou du prochain acquéreur, le rayonnement
t d’eux-mêmes ou du prochain acquéreur, le rayonnement ?… — Le devoir de le propager s’impose à chacun selon ses forces qu
ces qui fut admis à contempler : et je voudrais fixer ici le souvenir de quelques-unes des plus notables pièces de ce musé
drais fixer ici le souvenir de quelques-unes des plus notables pièces de ce musée, avant la vente. § Quelques-unes seuleme
ièces de ce musée, avant la vente. § Quelques-unes seulement. Le soin d’ être complet ne me tente ni ne s’impose : cette co
d’être complet ne me tente ni ne s’impose : cette collection de plus de cent numéros — toiles, panneaux, marbres, pierres
bois — comporterait mal aisément un catalogue raisonné. Elle n’a pas d’ unité. Malgré tant d’expérience, le goût du collec
mal aisément un catalogue raisonné. Elle n’a pas d’unité. Malgré tant d’ expérience, le goût du collectionneur ne fut pas i
aillible et des choses moyennes voisinent ici avec des chefs-d’œuvre, d’ aucuns compromis par les retouches. Et le signific
, d’aucuns compromis par les retouches. Et le significatif despotisme d’ une préférence personnelle n’a pas présidé à cet a
que par la valeur des œuvres. Elle fut subjective à quelqu’un qui fit d’ elle en quelque sorte une œuvre encore singulièrem
quelque sorte une œuvre encore singulièrement émouvante, le portrait de son âme. Tel n’est pas le cas. Les circonstances,
e position officielle dans l’administration des richesses artistiques d’ une grande nation offrait à un homme d’érudition e
tion des richesses artistiques d’une grande nation offrait à un homme d’ érudition et de goût ont collaboré avec l’« Amour
ses artistiques d’une grande nation offrait à un homme d’érudition et de goût ont collaboré avec l’« Amour du beau » en gé
aires qui marquent une sympathie personnelle, un choix, une recherche d’ un certain ordre : il tint la balance, cette image
e propos, égale entre toutes les époques et toutes les écoles, jaloux de procéder à coup sûr, s’adressant donc aux plus gr
ands noms, ne les agréant même guère que du consentement universel et de l’épreuve des années. Il est remarquable que cet
quelque point, a ses torts, ses tares. Il se complique ordinairement de la recherche des authenticités nominales ; ce pro
dinairement de la recherche des authenticités nominales ; ce problème de l’attribution n’a que trop occupé M. Ravaisson-Mo
l se trompe. Qu’il fut imprudent, cet amateur curieux des signatures, de n’avoir pas saisi au passage des chefs-d’œuvre ex
oix qui ose, sont des retours aux principes et que la meilleure façon d’ honorer Phidias, c’est d’aimer Rodin. § Et je le s
ours aux principes et que la meilleure façon d’honorer Phidias, c’est d’ aimer Rodin. § Et je le sens bien tout de même qu’
tout de même qu’elle a son importance, historique, et esthétique, et de psychologie générale, cette recherche des attribu
logie générale, cette recherche des attributions. Elle est un épisode de la lutte acharnée de l’homme contre le temps, cet
recherche des attributions. Elle est un épisode de la lutte acharnée de l’homme contre le temps, cette lutte que si étran
nom ; puis, peu à peu, il s’écarte, s’abstrait et finalement s’exhale d’ elle comme un soupir. L’espèce dispute l’œuvre à l
n soupir. L’espèce dispute l’œuvre à l’individu et il est vertigineux de constater que, plus le chef-d’œuvre est évidemmen
est juste ; il fallut, en effet, pour le produire les forces entières de tous les temps condensés en un siècle, et c’est p
iècle, et c’est par une fiction qu’elles parurent se réduire au geste d’ une seule main. Cela est surtout patent pour la po
ture et la statuaire. Un instant vient où les générations, héritières d’ un grand homme, comme lui se dégagent, instruites
i, des préoccupations vaniteuses, égoïstes, et s’élèvent au pur amour de la vie et de la beauté. C’est alors que les grand
upations vaniteuses, égoïstes, et s’élèvent au pur amour de la vie et de la beauté. C’est alors que les grandes signatures
ifier une admiration qui ne sait plus où prendre les sûres références de la vraie Tradition et que l’Instinct abandonne, —
temps des experts, des myopes, celui-ci. Je dis que je vois l’intérêt de cet ordre d’études et l’un des principaux tableau
erts, des myopes, celui-ci. Je dis que je vois l’intérêt de cet ordre d’ études et l’un des principaux tableaux de la galer
vois l’intérêt de cet ordre d’études et l’un des principaux tableaux de la galerie Ravaisson-Mollien m’y conduit. La Vier
bras l’Enfant, debout entre deux anges musiciens, dans un sanctuaire d’ architecture romane. — Le catalogue dit : Van Eyck
tecture romane. — Le catalogue dit : Van Eyck. Il est presque absurde de supposer, à notre date, qu’un tableau des Van Eyc
e émotion profonde m’attendait. Ce panneau, très probablement détaché d’ un polyptyque dont les autres éléments sont épars,
beauté, c’est-à-dire dans lesquelles nous ne trouvons pas les traits d’ élection de notre type de beauté, qui sont grandes
est-à-dire dans lesquelles nous ne trouvons pas les traits d’élection de notre type de beauté, qui sont grandes et sans gr
s lesquelles nous ne trouvons pas les traits d’élection de notre type de beauté, qui sont grandes et sans grâce, qui n’ont
grâce, qui n’ont pas le charme, ces compositions qui sont si voisines de la vie quotidienne réduite à sa plus essentielle
a plus essentielle simplicité, ne nous semblent pas des moyens dignes d’ exprimer les mystères divins. C’est au génie itali
l’intelligence mystique que le réalisme flamand. Il ne s’agit pas ici de décider lequel est le plus haut des deux arts ; s
s naturelles ils les subjectivent, ils les imprègnent et les saturent de leur propre personnalité. À l’objectivité du suje
nnalité. À l’objectivité du sujet les peintres du Nord ajoutent celle de la nature. C’est par là qu’ils étonnent et souven
nnent pas parti, ils composent à peine, on croirait qu’ils se gardent d’ intervenir. Cependant ils pensent, et ces mains qu
sentons pas frémir sont les instruments dociles et pourtant fervents de cette pensée. Dans la nature à laquelle ils reste
ystère apparenté à celui du dogme lui-même, à l’interprétation divine de la vie, un reflet de Dieu et non pas une dépendan
lui du dogme lui-même, à l’interprétation divine de la vie, un reflet de Dieu et non pas une dépendance de l’homme. Ils ne
étation divine de la vie, un reflet de Dieu et non pas une dépendance de l’homme. Ils ne se croient point, il leur serait
ndance de l’homme. Ils ne se croient point, il leur serait impossible de se croire le droit de déformer les êtres et les c
ne se croient point, il leur serait impossible de se croire le droit de déformer les êtres et les choses pour les réinfor
les êtres et les choses pour les réinformer selon un personnel idéal de douceur, de suavité, de grâce et de beauté. Ils s
t les choses pour les réinformer selon un personnel idéal de douceur, de suavité, de grâce et de beauté. Ils sont des témo
pour les réinformer selon un personnel idéal de douceur, de suavité, de grâce et de beauté. Ils sont des témoins respectu
informer selon un personnel idéal de douceur, de suavité, de grâce et de beauté. Ils sont des témoins respectueux qui rega
ièreté, la trivialité. Chez Van Eyck elle fait oublier l’absence même de la grâce, elle atteint plus haut, elle atteint to
ut en haut, et ce mot — majesté — s’impose à notre parole quand c’est de ce maître que nous voulons parler. Pas plus dans
i, la femme « délicieuse », l’enfant « ravissant », cette fleur enfin de la vie humaine qui devant Raphaël, devant le Corr
u tout au christianisme anthropomorphique et latin qui a produit tant d’ images du Beau-Dieu. Il n’est qu’un enfant, à pein
nous affirme que l’Être suprême se réduisit pour l’amour des hommes, d’ autant plus sublimement divin que plus modestement
font la croix sur le petit corps qu’elles touchent à peine, — et Lui, de ses deux bras levés, nimbe le sein maternel. La t
ne, — et Lui, de ses deux bras levés, nimbe le sein maternel. La tête de la Vierge, un peu large, très simple, reproduit l
compagnant la ligne droite du manteau. Au contraire, les deux anges —  d’ une exécution beaucoup moins intéressante que cell
es deux anges — d’une exécution beaucoup moins intéressante que celle de la figure principale — ont des chevelures frisées
gure principale — ont des chevelures frisées et leur front s’historie de mèches brunes et blondes. Il y a dans ces deux pe
t précisément ici que presque toujours échoue Van Eyck, réserve faite de l’ange merveilleux de l’Annonciation dans le pann
presque toujours échoue Van Eyck, réserve faite de l’ange merveilleux de l’Annonciation dans le panneau extérieur de l’Ado
ite de l’ange merveilleux de l’Annonciation dans le panneau extérieur de l’Adoration mystique5. Ces angelots ont du moins
térieur de l’Adoration mystique5. Ces angelots ont du moins l’intérêt d’ accentuer la dignité simple de la Vierge, la grand
e5. Ces angelots ont du moins l’intérêt d’accentuer la dignité simple de la Vierge, la grandeur de son attitude et jusqu’a
ins l’intérêt d’accentuer la dignité simple de la Vierge, la grandeur de son attitude et jusqu’au caractère sculptural des
deur de son attitude et jusqu’au caractère sculptural des vastes plis de la robe et du manteau. Les lignes douces et grave
des vastes plis de la robe et du manteau. Les lignes douces et graves de l’abside, dont toute une partie se maintient dans
it oublier tout ce qui n’est pas elle et donnerait à penser que l’art de peindre a dit son dernier mot, et cela dès la pre
on dernier mot, et cela dès la première heure6 ». Un Van Eyck inconnu de la critique et du public ! Voilà, certes, un évén
de la critique et du public ! Voilà, certes, un événement artistique d’ une singulière importance. Je me garde d’affirmer
tes, un événement artistique d’une singulière importance. Je me garde d’ affirmer rien, mais je dis : il est possible, et j
es, des compétents. Un tableau des Van Eyck, c’est une page maîtresse de l’histoire de l’art ; l’attribution ici est excep
ents. Un tableau des Van Eyck, c’est une page maîtresse de l’histoire de l’art ; l’attribution ici est exceptionnellement
 ; l’attribution ici est exceptionnellement grave et c’est mon excuse d’ y avoir tant insisté. § Une Sainte Famille attribu
ne Sainte Famille attribuée à Quentin Metsys et une Vierge à l’enfant de Raphaël, du Raphaël des premiers instants, justif
, le parallèle tout à l’heure esquissé entre l’Italie et la Flandre ; d’ autant mieux peut être que, précisément en cet ins
tant mieux peut être que, précisément en cet instant le plus mystique de sa pensée, Raphaël ne semble pas aussi éloigné qu
loigné qu’il le fut plus tard — la Vierge à la chaise, par exemple, — d’ une pure spiritualité picturale. Mais il s’en faut
ussi l’existence individuelle des personnages, en dehors et au-dessus de l’idée qu’ils devraient incarner, le requièrent d
devraient incarner, le requièrent d’abord, puis le retiennent. Vêtue d’ un riche manteau étoilé et brodé d’or, le buste dr
d’abord, puis le retiennent. Vêtue d’un riche manteau étoilé et brodé d’ or, le buste droit, la tête doucement levée, la Vi
modestie, l’œil est limpide, — mais il nous regarde ; la main gauche de Marie tient à l’épaule l’enfant nu : les mains ma
ie tient à l’épaule l’enfant nu : les mains maternelles sont chargées de l’enfant, le regard lui est étranger. Et l’enfant
l’enfant, le regard lui est étranger. Et l’enfant aussi est distrait de la mère. Il n’y a point là de tendresse. Il n’y a
tranger. Et l’enfant aussi est distrait de la mère. Il n’y a point là de tendresse. Il n’y a point là davantage de divinit
la mère. Il n’y a point là de tendresse. Il n’y a point là davantage de divinité, malgré l’aspect très noble des deux per
endormi, sans noblesse, sans grâce, est, peu s’en faut, dans les bras de sa mère, ce qu’il était dans son sein. Mais tout
ns son sein. Mais tout révèle les intentions du peintre. Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’a
Mais tout révèle les intentions du peintre. Le mouvement de Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait
Marie et de Jésus décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’ œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au r
décrit une ligne courbe qui s’accomplirait en forme d’œuf si la tête de Joseph — une énergique tête au regard triste, au
nu ; mais, avec des mains bien plus fines et délicates, la mère évite de toucher le corps divin et c’est dans un lange d’u
cates, la mère évite de toucher le corps divin et c’est dans un lange d’ une blancheur sacrée, c’est dans le corporal qu’el
e, protectrice, font une parfaite harmonie. Ni l’une ni l’autre n’ont d’ auréole, toutes deux sont d’une réalité, d’une fam
faite harmonie. Ni l’une ni l’autre n’ont d’auréole, toutes deux sont d’ une réalité, d’une familiarité évidentes : mais ce
Ni l’une ni l’autre n’ont d’auréole, toutes deux sont d’une réalité, d’ une familiarité évidentes : mais cette nourrice au
repliés vers les coudes, ce quasi-fœtus avec le développement exagéré de la tête et ses joues gonflées, est plus émouvant
, est plus émouvant que l’élégant bambino. — Naturellement, la vierge de Quentin, à travers ses paupières baissées, n’a de
ellement, la vierge de Quentin, à travers ses paupières baissées, n’a de regards que pour son fils, et c’est le père, le g
. Surtout peut-être le Raphaël, en dépit des préférences que je viens d’ indiquer, et au point de vue de l’histoire de l’ar
en dépit des préférences que je viens d’indiquer, et au point de vue de l’histoire de l’art, a une importance capitale. I
préférences que je viens d’indiquer, et au point de vue de l’histoire de l’art, a une importance capitale. Il n’y a rien a
uvre qui marque cette date dans l’œuvre du maître. § Un autre tableau de la première manière aussi, assure-t-on, de Raphaë
maître. § Un autre tableau de la première manière aussi, assure-t-on, de Raphaël, plus intéressant encore, porte sur le ca
Orphée et Eurydice. Guère plus que les attributions, les désignations de sujets ne nous intéressent. Un beau pâtre assis s
sage imberbe et demi-féminin, la chevelure au vent, le front couronné de lauriers, des yeux extraordinairement larges, abî
résorber toute la vie ; l’attitude nonchalante, et lyrique pourtant, d’ un bel animal humain, à peine vêtu ; on devine un
e pourtant, d’un bel animal humain, à peine vêtu ; on devine un corps d’ androgyne ; de la main gauche il appuie à son geno
un bel animal humain, à peine vêtu ; on devine un corps d’androgyne ; de la main gauche il appuie à son genou une flûte de
corps d’androgyne ; de la main gauche il appuie à son genou une flûte de Pan, l’autre main s’étoile à la ceinture. Un peu
ne homme ou pour le caresser, une toute jeune femme avance ses mains, d’ un geste câlin et noble, tandis que le torse reste
droit, et les deux têtes charmantes, à droite, à gauche, sur un fond de paysage où de solides taureaux aux cornes aiguës
deux têtes charmantes, à droite, à gauche, sur un fond de paysage où de solides taureaux aux cornes aiguës suivent et pré
paysage où de solides taureaux aux cornes aiguës suivent et précisent de leurs courbes celles de douces collines lointaine
ureaux aux cornes aiguës suivent et précisent de leurs courbes celles de douces collines lointaines, font symétriquement à
leur est ici pour autant que le dessin, et il serait du reste curieux de vérifier le procédé matériel employé par le peint
fier le procédé matériel employé par le peintre. Ce petit tableau (28 de hauteur sur 20 de largeur) est-il de Raphaël ? Qu
tériel employé par le peintre. Ce petit tableau (28 de hauteur sur 20 de largeur) est-il de Raphaël ? Qu’importe ! C’est u
le peintre. Ce petit tableau (28 de hauteur sur 20 de largeur) est-il de Raphaël ? Qu’importe ! C’est une très belle, très
, très décorative et très rare chose. § Mon intention ne saurait être de tout dire, et pourtant j’aurais aimé m’arrêter lo
imé m’arrêter longuement à telle esquisse du Corrège, à tels tableaux de Rembrandt — une Sainte Famille, dans l’intérieur
ls tableaux de Rembrandt — une Sainte Famille, dans l’intérieur vaste d’ une maison voûtée ; la lumière émane du berceau, é
saint Joseph ; la Vierge se silhouette en ombre noire sur cette nappe de clarté ; — de Luini, de Fra Bartolomeo, du Giorgi
la Vierge se silhouette en ombre noire sur cette nappe de clarté ; —  de Luini, de Fra Bartolomeo, du Giorgione, de Véronè
se silhouette en ombre noire sur cette nappe de clarté ; — de Luini, de Fra Bartolomeo, du Giorgione, de Véronèse, du Gue
cette nappe de clarté ; — de Luini, de Fra Bartolomeo, du Giorgione, de Véronèse, du Guerchin. Un Christ de Moralès, d’un
olomeo, du Giorgione, de Véronèse, du Guerchin. Un Christ de Moralès, d’ une désolation intense, une fillette de Velasquez,
uerchin. Un Christ de Moralès, d’une désolation intense, une fillette de Velasquez, une Apparition de Jésus à saint Antoin
, d’une désolation intense, une fillette de Velasquez, une Apparition de Jésus à saint Antoine de Murillo, des enfants et
, des enfants et des moutons du même ; deux très admirables portraits d’ Holbein… L’esquisse du Corrège dont je parlais, de
ortraits d’Holbein… L’esquisse du Corrège dont je parlais, deux têtes d’ anges, étude pour la fameuse fresque de la cathédr
ge dont je parlais, deux têtes d’anges, étude pour la fameuse fresque de la cathédrale de Parme, serait une révélation pou
s, deux têtes d’anges, étude pour la fameuse fresque de la cathédrale de Parme, serait une révélation pour qui ne connaîtr
la cathédrale de Parme, serait une révélation pour qui ne connaîtrait de ce peintre prodigieux que sa manière aimable, — l
aîtrait de ce peintre prodigieux que sa manière aimable, — le sommeil d’ Antiope, Io se donnant à Jupiter ou la Léda. Ici c
iter ou la Léda. Ici c’est l’audace qui parle, l’énergie, la vigueur. De ces deux anges en plein ciel, l’un, qui fend l’ai
ie, la vigueur. De ces deux anges en plein ciel, l’un, qui fend l’air d’ un élan tout-puissant, les cheveux dans le vent, l
élan tout-puissant, les cheveux dans le vent, le visage ailé lui-même d’ un vaste rire, semble une force de la nature, un é
ns le vent, le visage ailé lui-même d’un vaste rire, semble une force de la nature, un élément, la joie vivante ; et l’aut
ommer la Méditation. Il faudrait indiquer encore une superbe réplique de l’Esclave, de Michel-Ange, deux bas-reliefs du xv
ation. Il faudrait indiquer encore une superbe réplique de l’Esclave, de Michel-Ange, deux bas-reliefs du xve et du xvie
ment un torse, style et marbre grecs, parfaitement beaux, des dessins de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien,
style et marbre grecs, parfaitement beaux, des dessins de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien, de Filippo Lip
arbre grecs, parfaitement beaux, des dessins de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien, de Filippo Lippi, de Pass
eaux, des dessins de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien, de Filippo Lippi, de Passignano… Tome XLIV, numé
de Rembrandt, de Rubens, de Michel-Ange, du Titien, de Filippo Lippi, de Passignano… Tome XLIV, numéro 155, novembre 1
de Passignano… Tome XLIV, numéro 155, novembre 1902 Théâtre d’ art international : Le Triomphe, pièce en 4 actes,
02 Théâtre d’art international : Le Triomphe, pièce en 4 actes, de Roberto Bracco, traduction de MM. Sansot-Orland e
tional : Le Triomphe, pièce en 4 actes, de Roberto Bracco, traduction de MM. Sansot-Orland et Roger Le Brun A.-Ferdinand
. Tome XLIV, numéro 155, novembre 1902, p. 525-528 [528]. Le théâtre d’ art international a inauguré ses représentations p
a inauguré ses représentations par celle du Triomphe, pièce italienne de M. Roberto Bracco ; le choix est heureux, et Le T
. Roberto Bracco ; le choix est heureux, et Le Triomphe vaut la peine d’ être connu. Le principal personnage en est, physio
d’ailleurs et sagement développés, varient avec bonheur le ton grave de la pièce. Mme Barbieri, MM. Bour, Leubas et Berna
ont fort bien tenu les principaux rôles du Triomphe. Publications d’ art Yvanhoé Rambosson. Tome XLIV, numéro 155, n
rts (1er octobre). Au même numéro, suite des articles […] sur l’École de Fontainebleau et le Primatice, par M. Müntz. L
t décoratif [extrait] L’Art décoratif (Octobre). […] L’Exposition de Turin, par M. Gustave Soulier. […] Tome XLIV
Comédienne et Carmélite : étude historique sur Marie-Jeanne Gauthier, de la Comédie-Française Georges Polti. Tome XLIV
1er décembre 1902, p. 756-763 [763]. Quiconque suivit, dans la Revue d’ Art Dramatique, les articles de Mme C. Vellini au
[763]. Quiconque suivit, dans la Revue d’Art Dramatique, les articles de Mme C. Vellini au sujet de la Gauthier apprendra
Vellini au sujet de la Gauthier apprendra avec plaisir la publication de son étude complète sur cette fille droite et pass
pauvreté fit une actrice célèbre, que l’on a vue fatiguer le maréchal de Saxe dans la lutte aux poignets, rouler comme oub
e Saxe dans la lutte aux poignets, rouler comme oublies des assiettes d’ argent, se travestir en cocher pour courir au fond
es des assiettes d’argent, se travestir en cocher pour courir au fond de l’Allemagne verser une rivale d’amour avec son ca
vestir en cocher pour courir au fond de l’Allemagne verser une rivale d’ amour avec son carrosse dans la boue, et qu’un bea
une rivale d’amour avec son carrosse dans la boue, et qu’un beau jour de ses trente ans, en pleine beauté, le Christ repri
ne beauté, le Christ reprit pour en faire une Carmélite ; or le récit de sa conversion, déjà publié par Laplace, a les mêm
Laplace, a les mêmes accents réalistes qu’En route ! Publications d’ art Yvanhoé Rambosson. Tome XLIV, numéro 156, 1
1-820 [812-813, 813, 816, 818, 819]. Alphonse Germain : L’Influence de saint François d’Assise sur la civilisation et le
gagne à son isolement. Aujourd’hui il publie un volume : Le Sentiment de l’art et sa formation par l’étude des œuvres et d
L’art chrétien en France des origines au xvie  siècle et l’Influence de saint François d’Assise sur la civilisation et le
Louis Ponnelle : Conversazioni Romane, Ernest Leroux Sous le titre de Conversazioni Romane, MM. Louis Bordet et Louis P
et Louis Ponnelle ont réuni six conférences traitant le Fra Angelico, de Raphaël, de Lucas Signorelli, de Giotto, de la sc
nelle ont réuni six conférences traitant le Fra Angelico, de Raphaël, de Lucas Signorelli, de Giotto, de la sculpture grec
onférences traitant le Fra Angelico, de Raphaël, de Lucas Signorelli, de Giotto, de la sculpture grecque au Vatican et de
traitant le Fra Angelico, de Raphaël, de Lucas Signorelli, de Giotto, de la sculpture grecque au Vatican et de l’architect
de Lucas Signorelli, de Giotto, de la sculpture grecque au Vatican et de l’architecture de Saint-Pierre. M. Ernest Leroux,
i, de Giotto, de la sculpture grecque au Vatican et de l’architecture de Saint-Pierre. M. Ernest Leroux, l’éditeur, a bien
rchitecture de Saint-Pierre. M. Ernest Leroux, l’éditeur, a bien fait de réunir ces quelques pages où l’on peut trouver fa
ces quelques pages où l’on peut trouver facilement un certain nombre de documents. Les Revues : Le Bulletin de l’art a
acilement un certain nombre de documents. Les Revues : Le Bulletin de l’art ancien et moderne Le Bulletin de l’art
Les Revues : Le Bulletin de l’art ancien et moderne Le Bulletin de l’art ancien et moderne (15 novembre). — Quelques
 Il était né en 1845 ; de bonne heure il s’était intéressé aux choses de l’art et à leur histoire, et avait déjà publié d’
ntéressé aux choses de l’art et à leur histoire, et avait déjà publié d’ intéressantes monographies dans la Revue d’Alsace
oire, et avait déjà publié d’intéressantes monographies dans la Revue d’ Alsace quand la création de l’École française de R
d’intéressantes monographies dans la Revue d’Alsace quand la création de l’École française de Rome lui ouvrit définitiveme
raphies dans la Revue d’Alsace quand la création de l’École française de Rome lui ouvrit définitivement sa voie. C’était a
çaise de Rome lui ouvrit définitivement sa voie. C’était au lendemain de la guerre ; l’énergique initiative d’Albert Dumon
t sa voie. C’était au lendemain de la guerre ; l’énergique initiative d’ Albert Dumont venait de triompher de toutes les di
a guerre ; l’énergique initiative d’Albert Dumont venait de triompher de toutes les difficultés ; l’École du palais Farnès
èse était fondée ; dans la promotion du début, nous retrouvons le nom d’ Eugène Müntz, à côté de celui de l’abbé Duchesne,
tion du début, nous retrouvons le nom d’Eugène Müntz, à côté de celui de l’abbé Duchesne, qui préside aujourd’hui aux dest
té de celui de l’abbé Duchesne, qui préside aujourd’hui aux destinées de l’établissement dont il fut le premier élève. « M
du Vatican ; travailleur acharné, il ne parut tout d’abord pas pressé de publier, mais on put apprécier le résultat de ses
tout d’abord pas pressé de publier, mais on put apprécier le résultat de ses patientes recherches quand parurent successiv
essivement les divers volumes des Arts à la cour des papes, si pleins de faits et de renseignements. Plus tard, et à bref
es divers volumes des Arts à la cour des papes, si pleins de faits et de renseignements. Plus tard, et à bref délai, on vi
nements. Plus tard, et à bref délai, on vit se suivre les Précurseurs de la Renaissance, le Raphaël, devenu classique, et
rseurs de la Renaissance, le Raphaël, devenu classique, et l’Histoire de la tapisserie. « Désormais, il est maître de son
classique, et l’Histoire de la tapisserie. « Désormais, il est maître de son sujet, il a son domaine à lui, la Renaissance
tôt abandonnant tout appareil scientifique pour se mettre à la portée de tous, aboutissant enfin à ce Léonard de Vinci qui
ère œuvre passionnelle, et que devait compléter une Histoire générale de la Renaissance, allant par la France de l’Italie
pit de tant de travaux, Müntz trouvait encore du temps pour s’occuper de cette belle bibliothèque de l’École des Beaux-Art
z trouvait encore du temps pour s’occuper de cette belle bibliothèque de l’École des Beaux-Arts, dont il fut en quelque so
dont il fut en quelque sorte le second fondateur et au développement de laquelle il s’était voué tout entier. C’est une œ
l s’était voué tout entier. C’est une œuvre spéciale, à côté de celle de l’écrivain, qui s’impose, elle aussi, à notre gra
onde catholique Le Monde catholique (15 octobre). — Les fresques de l’appartement papal au château Saint-Ange de Rome
et VIII). — Nouveau fascicule consacré à l’Exposition internationale de Turin. 1. Musée de Naples. 2. Petit Journ
icule consacré à l’Exposition internationale de Turin. 1. Musée de Naples. 2. Petit Journal, 1891. Il est caractér
etit Journal qui a mené la campagne la plus active en faveur du droit d’ entrée. 3. Félix Ravaisson-Mollien (1813-1900),
x Ravaisson-Mollien (1813-1900), né à Namur, chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse. Il s’occupa d’abord d’études phi
mur, chef-lieu du département de Sambre-et-Meuse. Il s’occupa d’abord d’ études philosophiques et c’est le « culte de la ra
euse. Il s’occupa d’abord d’études philosophiques et c’est le « culte de la raison », comme on disait de son temps, qui l’
es philosophiques et c’est le « culte de la raison », comme on disait de son temps, qui l’induisit à l’adoration de la bea
raison », comme on disait de son temps, qui l’induisit à l’adoration de la beauté. Il l’aima et la rechercha dans toutes
et ce seul titre à notre gratitude devrait suffire à préserver ce nom de l’oubli — c’est Félix Ravaisson-Mollien qui recon
e l’oubli — c’est Félix Ravaisson-Mollien qui reconstitua la victoire de Samothrace. Conservateur des Antiques et de la sc
i reconstitua la victoire de Samothrace. Conservateur des Antiques et de la sculpture moderne au Louvre, il mourut doyen d
que des observations aussi générales comporteraient, dans le détail, de nombreux tempéraments ; les vérités de masse, de
omporteraient, dans le détail, de nombreux tempéraments ; les vérités de masse, de synthèse, semblent souvent démenties pa
ent, dans le détail, de nombreux tempéraments ; les vérités de masse, de synthèse, semblent souvent démenties par l’analys
emblent souvent démenties par l’analyse, qui est la seconde opération de l’esprit ; mais c’est toujours la synthèse, car e
2 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 247, 1er octobre 1907 »
7, p. 549-554. Les jeunes prosateurs italiens Depuis Carducci et d’ Annunzio, la prose italienne a cessé de se renouve
p. 549-554. Les jeunes prosateurs italiens Depuis Carducci et d’ Annunzio , la prose italienne a cessé de se renouveler. Car
italiens Depuis Carducci et d’Annunzio, la prose italienne a cessé de se renouveler. Carducci, politicien et polémiste,
pose, donna à la prose une vigueur cinglante, une puissance nerveuse d’ attaque et une élévation de culture et de pensée,
vigueur cinglante, une puissance nerveuse d’attaque et une élévation de culture et de pensée, qui, après avoir étonné les
ante, une puissance nerveuse d’attaque et une élévation de culture et de pensée, qui, après avoir étonné les polémistes pé
générations vivantes comme un enseignement et une promesse assez sûre de renouveau du style littéraire national. D’Annunzi
et une promesse assez sûre de renouveau du style littéraire national. D’ Annunzio, en transposant tous les rythmes de la re
une promesse assez sûre de renouveau du style littéraire national. D’ Annunzio , en transposant tous les rythmes de la représenta
tyle littéraire national. D’Annunzio, en transposant tous les rythmes de la représentation artistique dans son esprit éper
hmes de la représentation artistique dans son esprit éperdument épris de grandiose, et en transposant la vision de la vie
son esprit éperdument épris de grandiose, et en transposant la vision de la vie toujours un octave ou deux au-dessus de ce
transposant la vision de la vie toujours un octave ou deux au-dessus de ce qu’il est convenu d’appeler « la réalité », af
e la vie toujours un octave ou deux au-dessus de ce qu’il est convenu d’ appeler « la réalité », affina le goût de ses comp
ssus de ce qu’il est convenu d’appeler « la réalité », affina le goût de ses compatriotes, et leur inspira le désir tyrann
fina le goût de ses compatriotes, et leur inspira le désir tyrannique de « styliser » la vie en l’exagérant continuellemen
, afin de la représenter en beauté. La génération qui vécut autour de d’ Annunzio l’imita, en subit tout le charme, en fut
afin de la représenter en beauté. La génération qui vécut autour de d’ Annunzio l’imita, en subit tout le charme, en fut si épris
qui s’en éloignèrent dès la première heure, ont pu atteindre un degré de réalisation littéraire de quelque intérêt. Mais,
a première heure, ont pu atteindre un degré de réalisation littéraire de quelque intérêt. Mais, en dehors même des tendanc
en dehors même des tendances esthétiques et des manières littéraires de Gabriel d’Annunzio, qui malgré toutes ses défaill
es ses défaillances est en Italie le seul grand artiste vivant, digne de ce beau nom trop profané, l’élévation apportée à
op profané, l’élévation apportée à la langue par l’auteur du Triomphe de la Mort et de La Fille de Jorio, est devenue un p
élévation apportée à la langue par l’auteur du Triomphe de la Mort et de La Fille de Jorio, est devenue un phénomène organ
portée à la langue par l’auteur du Triomphe de la Mort et de La Fille de Jorio, est devenue un phénomène organique nationa
al dont tout écrivain italien a bénéficié. Cependant la prose a cessé de se renouveler. On a exagéré les principes d’exalt
pendant la prose a cessé de se renouveler. On a exagéré les principes d’ exaltation du verbe et le virtuosisme de d’Annunzi
r. On a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’Annunzio, son pathos esthétique, et on n’a pas
On a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’ Annunzio, son pathos esthétique, et on n’a pas dép
a exagéré les principes d’exaltation du verbe et le virtuosisme de d’ Annunzio , son pathos esthétique, et on n’a pas dépassé ni
son pathos esthétique, et on n’a pas dépassé ni atteint sa puissance d’ émotion et d’évocation lyrique ; il demeure comme
sthétique, et on n’a pas dépassé ni atteint sa puissance d’émotion et d’ évocation lyrique ; il demeure comme le styliste-t
d’émotion et d’évocation lyrique ; il demeure comme le styliste-type de la langue italienne renouvelée. Mais la vie spiri
hors de lui. Les préoccupations très modernes, parfois très profondes de la vie intérieure et de la vie sociale, passionne
pations très modernes, parfois très profondes de la vie intérieure et de la vie sociale, passionnent la multitude des espr
esprits jeunes qui cherchent à leur tour à se réaliser dans le rythme de leur temps. Le maître d’antan est devenu indéniab
ent à leur tour à se réaliser dans le rythme de leur temps. Le maître d’ antan est devenu indéniablement le plus grand poèt
est devenu indéniablement le plus grand poète tragique méditerranéen de notre temps. Par cela même il est à peu près isol
eu près isolé dans son pays, où le renouveau du Théâtre, dans le sens de la Renaissance tragique de nos spectacles de plei
, où le renouveau du Théâtre, dans le sens de la Renaissance tragique de nos spectacles de plein-air commence à peine à tr
du Théâtre, dans le sens de la Renaissance tragique de nos spectacles de plein-air commence à peine à trouver des adeptes
eptes non encore fervents. Les écrivains s’élancent dans les domaines de l’analyse intérieure ou de l’analyse sociale. Ils
Les écrivains s’élancent dans les domaines de l’analyse intérieure ou de l’analyse sociale. Ils s’étudient et ils étudient
vivent aux vieilles tendances ; ils content encore avec plus ou moins de bonheur, parfois même d’art, des histoires de pay
nces ; ils content encore avec plus ou moins de bonheur, parfois même d’ art, des histoires de pays ou d’individus, et tout
core avec plus ou moins de bonheur, parfois même d’art, des histoires de pays ou d’individus, et tout se borne au plaisir
lus ou moins de bonheur, parfois même d’art, des histoires de pays ou d’ individus, et tout se borne au plaisir de les cont
rt, des histoires de pays ou d’individus, et tout se borne au plaisir de les conter, au profit de quelques évocations de v
ou d’individus, et tout se borne au plaisir de les conter, au profit de quelques évocations de vie moderne, qui rarement
t se borne au plaisir de les conter, au profit de quelques évocations de vie moderne, qui rarement atteignent la valeur d’
quelques évocations de vie moderne, qui rarement atteignent la valeur d’ une révélation. Mais, en général, une haleine de f
atteignent la valeur d’une révélation. Mais, en général, une haleine de fièvre, de fièvre collective ou de fièvre individ
la valeur d’une révélation. Mais, en général, une haleine de fièvre, de fièvre collective ou de fièvre individuelle, rend
ion. Mais, en général, une haleine de fièvre, de fièvre collective ou de fièvre individuelle, rend ardentes et même éloque
Trois livres, parus presque en même temps, révèlent trois tendances de la volonté d’introspection qui émeut quelques esp
, parus presque en même temps, révèlent trois tendances de la volonté d’ introspection qui émeut quelques esprits et semble
sprits et semble pouvoir créer en Italie une intéressante littérature de la vie intérieure. Un de ces trois livres est dû
créer en Italie une intéressante littérature de la vie intérieure. Un de ces trois livres est dû à un écrivain plus très j
in plus très jeune, et dont la production, restreinte mais très noble d’ aspiration et de ton, a éclairé jusqu’ici quelques
ne, et dont la production, restreinte mais très noble d’aspiration et de ton, a éclairé jusqu’ici quelques âmes d’élite. S
très noble d’aspiration et de ton, a éclairé jusqu’ici quelques âmes d’ élite. Sur le fleuve du Temps, de M. Angelo Conti,
n, a éclairé jusqu’ici quelques âmes d’élite. Sur le fleuve du Temps, de M. Angelo Conti, est un livre où frémit un vérita
st un livre où frémit un véritable printemps des aspirations lyriques d’ une race, et qui semble écrit par un enfant phénom
noménal dont la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine. M. Angelo Conti est-il
la jeunesse serait égale à une extraordinaire expérience de l’art et de l’âme humaine. M. Angelo Conti est-il vraiment le
frère idéal du protagoniste du Feu ? A-t-il vraiment joué dans la vie de d’Annunzio le rôle parfait que le frère idéal jou
re idéal du protagoniste du Feu ? A-t-il vraiment joué dans la vie de d’ Annunzio le rôle parfait que le frère idéal joue d
idéal du protagoniste du Feu ? A-t-il vraiment joué dans la vie de d’ Annunzio le rôle parfait que le frère idéal joue dans le r
e frère idéal joue dans le roman ? Toujours est-il que ses évocations de Venise, la manière profondément musicale de décou
est-il que ses évocations de Venise, la manière profondément musicale de découvrir les accords et d’harmoniser les silence
Venise, la manière profondément musicale de découvrir les accords et d’ harmoniser les silences de la ville très romantiqu
dément musicale de découvrir les accords et d’harmoniser les silences de la ville très romantique, certaines cadences même
ser les silences de la ville très romantique, certaines cadences même de son style, remémorent les visions ardentes du Feu
s même de son style, remémorent les visions ardentes du Feu. Le style de ces évocations de paysages héroïques, entrevus « 
e, remémorent les visions ardentes du Feu. Le style de ces évocations de paysages héroïques, entrevus « sur le fleuve du T
eur est laide par moments. Mais la particulière conception esthétique de la vie, qui forme l’originalité, sinon l’étranget
ion esthétique de la vie, qui forme l’originalité, sinon l’étrangeté, de M. Angelo Conti, remplit les pages nombreuses, en
es pages nombreuses, en étend la signification, leur donne une valeur d’ enseignement que dépasse celle d’un simple documen
signification, leur donne une valeur d’enseignement que dépasse celle d’ un simple document d’âme. L’épigraphe de Maître Ec
onne une valeur d’enseignement que dépasse celle d’un simple document d’ âme. L’épigraphe de Maître Eckhart : « Mon œil et
nseignement que dépasse celle d’un simple document d’âme. L’épigraphe de Maître Eckhart : « Mon œil et ce qu’il voit, son
qui déclare plus loin mépriser la théorie des sources dans l’histoire de l’art, et « trouver dans toute œuvre géniale la c
t « trouver dans toute œuvre géniale la continuation et la révélation de ce qui vit dans la nature environnante ». La visi
re environnante ». La vision entièrement, et profondément, subjective de la vie est parfaitement comprise par M. Angelo Co
jeu perpétuel des aspirations et des réalisations, et que l’équilibre de ces deux éléments perpétuels du mouvement est tou
s le long de son chemin, sur le fleuve du Temps. Il parle des pays et de l’âme des pays qui ont frappé son esprit, et l’on
étinceler en images. Il n’a pas organisé des théories dans un système d’ esthétique ou de métaphysique satisfaisant. Mais s
ges. Il n’a pas organisé des théories dans un système d’esthétique ou de métaphysique satisfaisant. Mais ses tendances, pl
tendances, plus que son éloquence souvent ni heureuse ni neuve, sont d’ un intérêt très sûr et peuvent être fécondes. G
cieco, R. Ricciardo, Naples Le même éditeur qui a publié le livre de M. Angelo Conti, Ricciardi, de Naples, un jeune é
Le même éditeur qui a publié le livre de M. Angelo Conti, Ricciardi, de Naples, un jeune éditeur qui se consacre à une pr
se consacre à une production littéraire et philosophique originale et d’ un ordre supérieur, a fait également paraître un v
e supérieur, a fait également paraître un volume : le Pilote aveugle, de M. Giovanni Papini. Ce sont treize aspects de la
me : le Pilote aveugle, de M. Giovanni Papini. Ce sont treize aspects de la même inquiétude, ou, si l’on aime mieux, treiz
uiétude, ou, si l’on aime mieux, treize nouvelles ou treize chapitres d’ un livre de mémoires psychopathologiques. Les déri
, si l’on aime mieux, treize nouvelles ou treize chapitres d’un livre de mémoires psychopathologiques. Les dérivations de
chapitres d’un livre de mémoires psychopathologiques. Les dérivations de ces écrits sont nombreuses. On pourrait nommer le
nds idéalistes individualistes du Nord, puis Edgar Poe, dont le livre de M. Papini semble parfois imiter de près l’analyse
ord, puis Edgar Poe, dont le livre de M. Papini semble parfois imiter de près l’analyse antinomique, qui devient ici volon
ve a sans doute charmé le jeune écrivain italien. Sous les apparences de la plus fière indépendance qu’il pousse souvent e
mière trouble sur la suivante ; il a dû réunir dans la première étape de sa vie toutes ses faiblesses, pour mieux les haïr
ue continuellement son moi passé, sous forme de son propre « moi » ou de celui d’un ami cher. Et il a dû souffrir de ses d
uellement son moi passé, sous forme de son propre « moi » ou de celui d’ un ami cher. Et il a dû souffrir de ses défaillanc
de son propre « moi » ou de celui d’un ami cher. Et il a dû souffrir de ses défaillances, pour s’acharner de la sorte con
un ami cher. Et il a dû souffrir de ses défaillances, pour s’acharner de la sorte contre elles, et pour exalter en quelque
ntre elles, et pour exalter en quelque sorte à chaque page le courage de hautement les proclamer après les avoir reconnues
ir reconnues chez soi-même ou chez autrui. Cela constitue l’étrangeté de ce livre aux intentions et aux attitudes psycholo
aux attitudes psychologiques profondes. Ce n’est pas certes un livre d’ affirmations ou de révélations ; la volonté d’être
chologiques profondes. Ce n’est pas certes un livre d’affirmations ou de révélations ; la volonté d’être étrange par la vo
est pas certes un livre d’affirmations ou de révélations ; la volonté d’ être étrange par la voie des contradictions psycho
antinomies, y est souvent manifeste ; il y a aussi un abus romantique de thé, de café, de haschisch et de larmes. Au point
es, y est souvent manifeste ; il y a aussi un abus romantique de thé, de café, de haschisch et de larmes. Au point de vue
souvent manifeste ; il y a aussi un abus romantique de thé, de café, de haschisch et de larmes. Au point de vue du subjec
te ; il y a aussi un abus romantique de thé, de café, de haschisch et de larmes. Au point de vue du subjectivisme qu’il ré
larmes. Au point de vue du subjectivisme qu’il révèle, c’est un livre d’ analyse psychique, comme le livre de M. Angelo Con
isme qu’il révèle, c’est un livre d’analyse psychique, comme le livre de M. Angelo Conti en est un de synthèse esthétique.
ivre d’analyse psychique, comme le livre de M. Angelo Conti en est un de synthèse esthétique. Mais c’est sans nul contredi
est un de synthèse esthétique. Mais c’est sans nul contredit un livre d’ imagination souvent fascinante et de subtilité d’a
c’est sans nul contredit un livre d’imagination souvent fascinante et de subtilité d’analyse souvent étonnante, qu’il faut
l contredit un livre d’imagination souvent fascinante et de subtilité d’ analyse souvent étonnante, qu’il faut remarquer.
degli Eroi d’Occidente. Ed. La Nuova Parola, Rome L’introspection de M. Arnaldo Cervesato, dans Petit livre des Héros
L’introspection de M. Arnaldo Cervesato, dans Petit livre des Héros d’ Occident, a mûri loin des voies esthétiques, en pl
esthétiques, en plein domaine mystique. Le fondateur et le directeur de la Nuova Parola, qui est chronologiquement la pre
eur de la Nuova Parola, qui est chronologiquement la première « revue d’ idées » italienne, est passé à travers le Bouddhis
ent identiques, compris en tant que puissances humaines, comme forces de la nature. Jésus, Marc-Aurèle, Shakespeare, Rembr
Gœthe, Napoléon, Wagner, et d’autres héros du talent ou du sentiment de l’Occident, passent dans l’évocation émue de l’éc
u talent ou du sentiment de l’Occident, passent dans l’évocation émue de l’écrivain. Si Rembrandt « aperçut toute la lumiè
l’écrivain. Si Rembrandt « aperçut toute la lumière et toute l’ombre de l’univers et la lutte implacable qui dure entre l
mort », Spencer proclama « la souveraineté du sentiment dominateur et de l’intuition révélatrice, qui aperçoit l’union et
rvesato réunit les esprits les plus divers, selon une loi infaillible de reconnaissance, la loi mystique, la loi de son es
selon une loi infaillible de reconnaissance, la loi mystique, la loi de son esprit qui accomplit avec une calme confiance
nfiance un intéressant effort critique vers l’unité des représentants de l’humanité, les Héros, dans le sens de Carlyle, c
vers l’unité des représentants de l’humanité, les Héros, dans le sens de Carlyle, comme des Hommes représentatifs, dans le
ans le sens de Carlyle, comme des Hommes représentatifs, dans le sens d’ Emerson. L’évocation de M. Arnaldo Cervesato est s
comme des Hommes représentatifs, dans le sens d’Emerson. L’évocation de M. Arnaldo Cervesato est souvent imprécise, ou tr
ifestement asservie à une affirmation mystique. Cependant, la qualité de l’introspection est celle d’un mysticisme systéma
irmation mystique. Cependant, la qualité de l’introspection est celle d’ un mysticisme systématisé, qui en Italie semble en
ta, Soc. Tip. Ed. Nazionale, Rome Les préoccupations scientifiques de notre temps permettent à M. Alfredo Baccelli de c
pations scientifiques de notre temps permettent à M. Alfredo Baccelli de créer un type d’homme moderne, dont les racines t
ques de notre temps permettent à M. Alfredo Baccelli de créer un type d’ homme moderne, dont les racines très anciennes, d’
li de créer un type d’homme moderne, dont les racines très anciennes, d’ une vieille famille princière romaine, semblent mû
eille famille princière romaine, semblent mûrir parfaitement ce fruit d’ un temps précis et d’un milieu assez caractéristiq
re romaine, semblent mûrir parfaitement ce fruit d’un temps précis et d’ un milieu assez caractéristique : notre temps, et
temps, et Rome. Le « type » qui domine dans le roman Le But est celui d’ un grand médecin en butte à ses amours, à ses étud
amours, à ses études et à ses détracteurs, mais il est surtout celui d’ un homme qui veut se réaliser dans la plénitude de
é avec une arme puissante, presque toujours irrésistible : sa volonté d’ être. Il est seul devant son But. Mais ni la catas
sa volonté d’être. Il est seul devant son But. Mais ni la catastrophe de la maison de ses aïeux, ni celle de son amour, ni
être. Il est seul devant son But. Mais ni la catastrophe de la maison de ses aïeux, ni celle de son amour, ni celle de sa
t son But. Mais ni la catastrophe de la maison de ses aïeux, ni celle de son amour, ni celle de sa réputation attaquée pen
atastrophe de la maison de ses aïeux, ni celle de son amour, ni celle de sa réputation attaquée pendant un moment de sa vi
le de son amour, ni celle de sa réputation attaquée pendant un moment de sa vie avec une terrible violence, ne peuvent ébr
uvent ébranler sa volonté, ni détourner ses regards du point terminus de ses aspirations. Umberto Savelli est un homme de
ds du point terminus de ses aspirations. Umberto Savelli est un homme de science. Il est un de ces héros modernes, qui par
e ses aspirations. Umberto Savelli est un homme de science. Il est un de ces héros modernes, qui parcourent en phalange la
e la terre, ou s’arrêtent dans le cœur des métropoles, à la recherche d’ une vérité pratique à découvrir, à révéler, à affi
elle et concentre les efforts du savant. La maladie est la révélation d’ une désharmonie, d’un gouffre qu’il faut combler e
es efforts du savant. La maladie est la révélation d’une désharmonie, d’ un gouffre qu’il faut combler et d’un tourbillon d
t la révélation d’une désharmonie, d’un gouffre qu’il faut combler et d’ un tourbillon de malheurs qu’il faut arrêter d’un
d’une désharmonie, d’un gouffre qu’il faut combler et d’un tourbillon de malheurs qu’il faut arrêter d’un geste, ce qui fo
qu’il faut combler et d’un tourbillon de malheurs qu’il faut arrêter d’ un geste, ce qui forme le suprême orgueil de l’hom
lheurs qu’il faut arrêter d’un geste, ce qui forme le suprême orgueil de l’homme en lutte avec la perpétuelle hostilité de
le suprême orgueil de l’homme en lutte avec la perpétuelle hostilité de la nature. Savelli a vu un gouffre, celui de la p
la perpétuelle hostilité de la nature. Savelli a vu un gouffre, celui de la phtisie, il s’y arrête, il doit le combler. Le
i de la phtisie, il s’y arrête, il doit le combler. Les trois parties de ce roman, qui est tout développé selon la norme p
s parties de ce roman, qui est tout développé selon la norme parfaite de sa logique ternaire, préparent l’homme de science
ppé selon la norme parfaite de sa logique ternaire, préparent l’homme de science, et le montrent tout aguerri pour sa réal
t aguerri pour sa réalisation. Sa famille ruinée, l’amante qu’il aime d’ un terrible amour de névrosé et qui l’abandonne po
alisation. Sa famille ruinée, l’amante qu’il aime d’un terrible amour de névrosé et qui l’abandonne pour qu’il soit heureu
s du savant, sa lutte âpre et son triomphe composent les trois étapes d’ un homme qui sait vouloir, qui sait surtout se don
poitrine et s’y acharne, il a assez souffert pour connaître la valeur de la solitude, et il sait remplir d’activité infati
souffert pour connaître la valeur de la solitude, et il sait remplir d’ activité infatigable son silence. Puis il triomphe
lir d’activité infatigable son silence. Puis il triomphe, et l’enfant de la famille princière ruinée, et l’amant d’un amou
s il triomphe, et l’enfant de la famille princière ruinée, et l’amant d’ un amour farouche et malheureux, est dans tout son
nt d’un amour farouche et malheureux, est dans tout son éclat l’homme de science victorieux. Il a atteint le But. De M. Al
ns tout son éclat l’homme de science victorieux. Il a atteint le But. De M. Alfredo Baccelli, homme politique et poète, qu
oète, que le public français connaît par ses conférences à la Société de géographie, il a paru aussi un recueil de Proses
es conférences à la Société de géographie, il a paru aussi un recueil de Proses et Poésies choisies dans cette petite et r
roses et Poésies choisies dans cette petite et remarquable collection de la Biblioteca Universale de l’éditeur Sonzogno.
ns cette petite et remarquable collection de la Biblioteca Universale de l’éditeur Sonzogno. Memento M. Gaetano de S
onzogno. Memento M. Gaetano de Sanctis, professeur à la Faculté de Turin, a publié à la Bibliothèque des Sciences Mo
la Faculté de Turin, a publié à la Bibliothèque des Sciences Modernes de Bocca frères, à Turin, son Histoire des Romains.
n, son Histoire des Romains. Je parlerai dans une prochaine chronique de cet ouvrage très remarquable. — S. Di Giacomo : P
 Vittorio Imbriaui : Studi letterari et bizzarie satiriche, aux soins de B. Croce, G. Laterza, Bari. — P. A. Gariazzo : La
. Laterza, Bari. — P. A. Gariazzo : La Hampa incisa, avec une préface de L. Bistolfi, et d’admirables reproductions hors t
P. A. Gariazzo : La Hampa incisa, avec une préface de L. Bistolfi, et d’ admirables reproductions hors texte, Coll. Lattes,
aimondo Canudo : Il riposo festivo nelle leggi e nella pratica, Stab. d’ Arti Grafiche, Bari. — Sibilla Aleramo : Un pittor
ari. — Sibilla Aleramo : Un pittore e un poete (E. Carrière), Edition de la Nuova Parola, Rome. — Dr. Omar Ben Ali. Un med
3 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »
o : Più che l’Amore. Fr. Treves. Milan Lorsque j’ai parlé ici-même de la dernière tragédie de Gabriel d’Annunzio, j’ai
 Treves. Milan Lorsque j’ai parlé ici-même de la dernière tragédie de Gabriel d’Annunzio, j’ai formulé le vœu esthétiqu
italien veuille refaire la pièce en la transportant dans les domaines de l’abstraction poétique, en la dégageant par cela
les domaines de l’abstraction poétique, en la dégageant par cela même de toutes les contingences de temps et de lieu qui f
on poétique, en la dégageant par cela même de toutes les contingences de temps et de lieu qui forment le nœud de ses défau
en la dégageant par cela même de toutes les contingences de temps et de lieu qui forment le nœud de ses défauts. J’invoqu
me de toutes les contingences de temps et de lieu qui forment le nœud de ses défauts. J’invoquai ainsi une œuvre digne de
qui forment le nœud de ses défauts. J’invoquai ainsi une œuvre digne de l’auteur du Triomphe de la Mort. La publication d
ses défauts. J’invoquai ainsi une œuvre digne de l’auteur du Triomphe de la Mort. La publication de la pièce en volume rép
si une œuvre digne de l’auteur du Triomphe de la Mort. La publication de la pièce en volume répond sur quelques points à c
ièce en volume répond sur quelques points à ce vœu. Elle est précédée de ce discours : De la dernière Terre lointaine et d
pond sur quelques points à ce vœu. Elle est précédée de ce discours : De la dernière Terre lointaine et de la pierre blanc
Elle est précédée de ce discours : De la dernière Terre lointaine et de la pierre blanche de Pallas, qui depuis deux mois
ce discours : De la dernière Terre lointaine et de la pierre blanche de Pallas, qui depuis deux mois, a déchaîné dans tou
deux mois, a déchaîné dans toute la presse italienne tant de colères, de haine, de révoltes et qui a surtout permis aux je
a déchaîné dans toute la presse italienne tant de colères, de haine, de révoltes et qui a surtout permis aux jeunes écriv
s, de haine, de révoltes et qui a surtout permis aux jeunes écrivains de proclamer leur éloignement définitif du maître de
ux jeunes écrivains de proclamer leur éloignement définitif du maître de jadis. Parmi tant de polémistes, vieux et jeunes,
tes, vieux et jeunes, il y a sans doute des sincères, révoltés contre d’ Annunzio, qui, dans le discours déjà fameux, non s
s, vieux et jeunes, il y a sans doute des sincères, révoltés contre d’ Annunzio , qui, dans le discours déjà fameux, non seulement
ulement a déclaré qu’il veut être et qu’il sait être le maître absolu de la littérature italienne, mais qui a affirmé auss
ffirmé aussi que depuis la Divine Comédie l’Italie n’a eu aucun poème de « vie totale » aussi parfait que son recueil Laus
écrivains et les artistes qui ont poussé autour du maître par le fait de cette germination secondaire qui se produit toujo
de cette germination secondaire qui se produit toujours dans le rayon de production et d’action d’un grand talent incitate
ion secondaire qui se produit toujours dans le rayon de production et d’ action d’un grand talent incitateur, ceux-là même
daire qui se produit toujours dans le rayon de production et d’action d’ un grand talent incitateur, ceux-là même qui n’ont
grand talent incitateur, ceux-là même qui n’ont eu quelques attitudes de beauté créatrice qu’en des attitudes identiques à
innombrables du maître ; ceux-là aussi ont tenu à ajouter leurs voix de protestation. Des journalistes, qui en général n’
protestation. Des journalistes, qui en général n’ont jamais le droit d’ émettre le moindre jugement esthétique sans faire
ables intellectuels, ont protesté au nom de la morale d’abord et puis de la modestie blessées. Au surplus, la préface de P
odestie blessées. Au surplus, la préface de Plus que l’Amour est-elle d’ un très fier orgueil. J’ai déjà dit que le pathos
t-elle d’un très fier orgueil. J’ai déjà dit que le pathos esthétique de d’Annunzio pèche toujours per excessum. Cette foi
lle d’un très fier orgueil. J’ai déjà dit que le pathos esthétique de d’ Annunzio pèche toujours per excessum. Cette fois-c
e d’un très fier orgueil. J’ai déjà dit que le pathos esthétique de d’ Annunzio pèche toujours per excessum. Cette fois-ci la fau
te, avec art, et souvent avec un étonnant artifice, mêle les éléments de la tragédie antique, de l’Ajax, à ceux de sa trag
avec un étonnant artifice, mêle les éléments de la tragédie antique, de l’Ajax, à ceux de sa tragédie. Il existe en effet
artifice, mêle les éléments de la tragédie antique, de l’Ajax, à ceux de sa tragédie. Il existe en effet dans les deux œuv
ent moraux que l’auteur invoque, sont absolument divers. La brutalité d’ Ajax n’est pas celle de Corrado Brando. L’une se d
invoque, sont absolument divers. La brutalité d’Ajax n’est pas celle de Corrado Brando. L’une se développe, s’affirme, se
as celle de Corrado Brando. L’une se développe, s’affirme, se détruit d’ elle-même dans la grande harmonie épique des multi
e se développe et s’affaisse dans l’énorme désharmonie bureaucratique de la Rome moderne. Le rythme global, l’âme du milie
r avec la même véhémence, la même élégance, la même beauté ? Le crime de Brando n’est ni immoral, ni amoral — il est laid,
uverte entre sa vision tragique et l’ancienne. Elle est réelle à plus d’ un point de vue. Elle n’existe plus, si l’on pense
son épée, parce que sa fière âme solitaire est condamnée par une loi de sa race, une loi irrésistible, animatrice véritab
ée par une loi de sa race, une loi irrésistible, animatrice véritable de toute l’action héroïque, ordonnatrice irréductibl
trice véritable de toute l’action héroïque, ordonnatrice irréductible de ces fleuves d’angoisse épique antique et présente
de toute l’action héroïque, ordonnatrice irréductible de ces fleuves d’ angoisse épique antique et présente, qui passent s
leuves d’angoisse épique antique et présente, qui passent sur le cœur d’ Ajax, qu’elles troublent et qu’elles brisent. Cett
ceux qui mettent les mains dans les entrailles éternellement chaudes d’ une œuvre humaine pour en saisir la vérité ; cette
pour en saisir la vérité ; cette signification est dans la prophétie de Calchas. Ajax, celui de Sophocle, est à l’angoiss
é ; cette signification est dans la prophétie de Calchas. Ajax, celui de Sophocle, est à l’angoisse épique des Hellènes, c
Sophocle, est à l’angoisse épique des Hellènes, ce que Hamlet, celui de Shakespeare, est à l’angoisse morale de la Renais
ellènes, ce que Hamlet, celui de Shakespeare, est à l’angoisse morale de la Renaissance. Corrado Brando, lui, n’est pas po
a Renaissance. Corrado Brando, lui, n’est pas poussé par une fatalité de défaite. Tout notre temps, au contraire, est fait
aucratiques, si terribles soient-elles, ne constituent point le fatum de notre temps. Les raisons de sa défaite ne sont pa
ient-elles, ne constituent point le fatum de notre temps. Les raisons de sa défaite ne sont pas dans le temps, dans le mil
te : elles sont psychologiques, elles ne sont pas tragiques. Le crime de Brando ne peut pas s’imposer à nous avec la puiss
es. Le crime de Brando ne peut pas s’imposer à nous avec la puissance de sa nécessité, c’est-à-dire ne peut pas se révéler
c’est-à-dire ne peut pas se révéler à nous dans un inéluctable besoin d’ équilibre, voire d’harmonie et par cela même de be
t pas se révéler à nous dans un inéluctable besoin d’équilibre, voire d’ harmonie et par cela même de beauté : il aurait pu
un inéluctable besoin d’équilibre, voire d’harmonie et par cela même de beauté : il aurait pu être évité, si les quelques
t été ce qu’ils furent. Dans sa préface, Gabriel d’Annunzio s’efforce de justifier l’unité absolue de son personnage, par
sa préface, Gabriel d’Annunzio s’efforce de justifier l’unité absolue de son personnage, par un langage pratique plein de
fier l’unité absolue de son personnage, par un langage pratique plein de beauté. « Je crois, dit-il, avoir distinctement l
de beauté. « Je crois, dit-il, avoir distinctement le rythme funèbre d’ un destin semblable et d’en mesurer avec lui la re
it-il, avoir distinctement le rythme funèbre d’un destin semblable et d’ en mesurer avec lui la respiration trop large de c
n destin semblable et d’en mesurer avec lui la respiration trop large de ces dialogues. Cette tragédie est en célébration
ration trop large de ces dialogues. Cette tragédie est en célébration d’ une agonie dionysiaque. » Il résume la fatalité mo
n célébration d’une agonie dionysiaque. » Il résume la fatalité morte de Brando en ces mots : « Sa soif, il ne pourra l’ét
urra l’éteindre que dans ses propres veines bondées. » Il parle aussi de la nécessité de la mort, pour que cette vie héroï
que dans ses propres veines bondées. » Il parle aussi de la nécessité de la mort, pour que cette vie héroïque, qui n’a pas
ser, soit féconde, dans la lumière rouge du sacrifice. « Il dessinait de son dernier geste l’image d’une autre existence e
mière rouge du sacrifice. « Il dessinait de son dernier geste l’image d’ une autre existence et d’une autre vertu qu’il ava
« Il dessinait de son dernier geste l’image d’une autre existence et d’ une autre vertu qu’il avait pressenties et entrevu
faut remarquer que cette fatalité, que le poète, merveilleux exégète de son œuvre, a su voir, ne peut pas révéler la face
is la terrible puissance des orages et la sérénité élyséenne, la face de Zagreus, dans l’assassinat commis par Brando. Bra
e Zagreus, dans l’assassinat commis par Brando. Brando meurt vraiment de ne pas avoir su vivre. Il est, je le répète ici,
e plus forte que le sort. Il ne meurt pas pour que le nœud formidable de sa volonté se déroule plus librement sur l’âme de
le nœud formidable de sa volonté se déroule plus librement sur l’âme de son temps et s’égrène en semences sanglantes de v
s librement sur l’âme de son temps et s’égrène en semences sanglantes de vie nouvelle, ainsi que la Préface le veut. Il me
le veut. Il meurt parce que sa volonté est épuisée. Devant la défaite de Brando, le public s’est révolté, au nom de la mor
reprochable, souvent le triomphe absolu du criminel impose le respect de la foule ; sa défaite en déchaîne les colères. Da
le ; sa défaite en déchaîne les colères. Dans un cas il y a fécondité de l’acte de désharmonie aveugle, qu’on est convenu
faite en déchaîne les colères. Dans un cas il y a fécondité de l’acte de désharmonie aveugle, qu’on est convenu dans une s
de l’acte de désharmonie aveugle, qu’on est convenu dans une société d’ appeler crime ; dans à autre cas il y a stérilité,
ociété d’appeler crime ; dans à autre cas il y a stérilité, le cercle de désharmonie ouvert par le crime reste ouvert, la
t, la haine des foules s’y précipite. C’est donc devant les résultats d’ un acte que les deux principes de morale et d’esth
ite. C’est donc devant les résultats d’un acte que les deux principes de morale et d’esthétique fusionnent parfaitement. E
nc devant les résultats d’un acte que les deux principes de morale et d’ esthétique fusionnent parfaitement. Et lorsque la
semble avoir compris cette vérité. Car dans sa Préface il nous parle de la nécessité dionysiaque du sacrifice de son héro
ans sa Préface il nous parle de la nécessité dionysiaque du sacrifice de son héros. Mais cette nécessité demeure purement
héros. Mais cette nécessité demeure purement contingente. La tragédie de Gabriel d’Annunzio, telle qu’elle nous apparaît d
’Exode, et les nombreuses didascalies, est cependant une oeuvre d’art d’ une valeur très réelle, la langue y est toujours s
s si belle qu’en plusieurs points elle atteint par cela seul ce degré d’ abstraction esthétique que le poète avait rêvé en
gédie. Au milieu des exagérations et des épithètes franchement laides de la Préface, il y a une foule de vérités historiqu
s et des épithètes franchement laides de la Préface, il y a une foule de vérités historiques et esthétiques qui doivent êt
et esthétiques qui doivent être prises en considération. Au surplus, d’ Annunzio s’y révèle comme un commentateur vraiment
t esthétiques qui doivent être prises en considération. Au surplus, d’ Annunzio s’y révèle comme un commentateur vraiment rare de
Au surplus, d’Annunzio s’y révèle comme un commentateur vraiment rare de l’esprit tragique ancien. Le Prélude, l’Intermezz
phonie », sont parmi les pages les plus belles du poète. Les strophes de Laus Vitæ, enfin, placées comme épigraphes claire
n, placées comme épigraphes clairement synthétiques sur chaque partie de l’œuvre, font en quelque sorte de celle-ci l’œuvr
ment synthétiques sur chaque partie de l’œuvre, font en quelque sorte de celle-ci l’œuvre poétique que j’avais souhaitée,
toujours. Et nous ne saurions pas invoquer autour de Brando ce chœur de sympathie posthume qui faisait dire à Ulysse des
ce chœur de sympathie posthume qui faisait dire à Ulysse des paroles de profonde pitié sur Ajax mort et lui faisait répon
répondre fièrement à Agamemnon : « Je le haïssais quand il était beau de haïr. » Mais il faut de toute façon rendre justic
memnon : « Je le haïssais quand il était beau de haïr. » Mais il faut de toute façon rendre justice au poète inébranlable
il faut de toute façon rendre justice au poète inébranlable que trop de coups veulent frapper aujourd’hui, car malgré tou
ps veulent frapper aujourd’hui, car malgré tout il peut vraiment dire de tout son œuvre théâtral : « Ai-je voulu parler su
n œuvre théâtral : « Ai-je voulu parler sur la scène du masque fidèle de l’homme éphémère ? Est-il nécessaire de répéter e
sur la scène du masque fidèle de l’homme éphémère ? Est-il nécessaire de répéter encore que dans l’espace scénique ne peut
e dans l’espace scénique ne peut vivre qu’un monde idéal, que le Char de Thespis, comme la Barque d’Achéron, est si frêle
peut vivre qu’un monde idéal, que le Char de Thespis, comme la Barque d’ Achéron, est si frêle qu’il ne peut pas supporter
s ou des images humaines ? Que le spectateur doit avoir la conscience de se trouver devant une œuvre de poésie, et non dev
le spectateur doit avoir la conscience de se trouver devant une œuvre de poésie, et non devant une réalité empirique, et q
ne œuvre de poésie, et non devant une réalité empirique, et qu’il est d’ autant plus noble qu’il est plus apte à concevoir
plus noble qu’il est plus apte à concevoir le poème comme poème ? » D’ Annunzio peut faire répéter à un de ses personnage
lus noble qu’il est plus apte à concevoir le poème comme poème ? » D’ Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot
oncevoir le poème comme poème ? » D’Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot de Novalis : « La poésie e
ème ? » D’Annunzio peut faire répéter à un de ses personnages le mot de Novalis : « La poésie est le réel absolu. » Noval
e, plus elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’Annunzio est trahie par les personnages, qui ne
plus elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’ Annunzio est trahie par les personnages, qui ne sa
us elle est réelle. » Dans Plus que l’amour, la volonté poétique de d’ Annunzio est trahie par les personnages, qui ne savent pas
t pas « inventer leur vertu » pour vivre en perfection dans le rythme de celle-ci, selon la profonde expression du poète m
armonie entre l’esprit héroïque des agonistes et la faiblesse du nœud de l’action. Mais il est certain qu’il est animé dep
œud de l’action. Mais il est certain qu’il est animé depuis longtemps de cette volonté de renaissance de la Tragédie qui p
Mais il est certain qu’il est animé depuis longtemps de cette volonté de renaissance de la Tragédie qui passionne notre es
tain qu’il est animé depuis longtemps de cette volonté de renaissance de la Tragédie qui passionne notre esprit méditerran
éen, et que les lecteurs du Mercure ont connue dans les termes précis de sa réalisation à travers les fortes pages récente
s termes précis de sa réalisation à travers les fortes pages récentes de M. Gabriel Boissy. W. Shakespeare : Roi Lear,
co. Fr. Bocca. Turin La littérature italienne s’est enrichie aussi d’ une autre tragédie, qui est due celle-ci à un de s
s’est enrichie aussi d’une autre tragédie, qui est due celle-ci à un de ses meilleurs et de ses plus jeunes poètes. M. An
i d’une autre tragédie, qui est due celle-ci à un de ses meilleurs et de ses plus jeunes poètes. M. Antonio Cippico a publ
ion avec M. Tito Marrone, l’Orestie d’Eschyle, et accompli le miracle de la faire jouer intégralement à Rome, nous présent
ésente avec Roi Lear une œuvre parfaite. Il a compris le sens profond de l’esthétique shakespearienne, qui mêle le vers à
ue shakespearienne, qui mêle le vers à la prose, selon les mouvements de l’âme des personnages. On a traduit indifféremmen
rsonnages s’élèvent à des manifestations très nobles, très profondes, de leurs pensées, ils parlent en rythmes, ils chéris
, ils parlent en rythmes, ils chérissent l’image, âme du rythme, sève de la poésie. Lorsqu’ils descendent au niveau de la
édiocrité que leur langage révèle, ils parlent en prose. Le monologue de Lear, au IVe acte, qui contient l’exaltation inco
onologue de Lear, au IVe acte, qui contient l’exaltation incomparable de la Luxure, exaspérée dans le cri : « En avant, en
s le cri : « En avant, en avant, Luxure, confusément, car j’ai besoin de soldats ! » se précipite tout d’un coup dans la p
Luxure, confusément, car j’ai besoin de soldats ! » se précipite tout d’ un coup dans la prose, lorsque le roi crie sa colè
e roi crie sa colère dans un gros rire amer. M. Antonio Cippico donne de la vieille tragédie une transposition en rythmes
rythmes italiens qu’on ne peut comparer à nulle autre, tant l’esprit de l’œuvre shakespearienne s’y affirme et éclate, et
qu’on ne doit pas traduire Shakespeare autrement qu’en une succession de prose et de vers, identique à l’original. Il parl
t pas traduire Shakespeare autrement qu’en une succession de prose et de vers, identique à l’original. Il parle « d’une lo
ne succession de prose et de vers, identique à l’original. Il parle «  d’ une loi occulte non encore explorée qui régit prob
me qu’elle se révèle avec une netteté merveilleuse dans la traduction de M. Antonio Cippico. Ce jeune poète, tout en donna
M. Antonio Cippico. Ce jeune poète, tout en donnant à la littérature de son pays des œuvres originales, sait l’enrichir d
t à la littérature de son pays des œuvres originales, sait l’enrichir de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shake
de son pays des œuvres originales, sait l’enrichir de ces traductions d’ Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de
des œuvres originales, sait l’enrichir de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables
iginales, sait l’enrichir de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables et admirables
de ces traductions d’Eschyle, de Nietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables et admirables œuvres de transposition,
ietzsche, de Shakespeare, qui sont de véritables et admirables œuvres de transposition, et même de nouvelle création, plus
qui sont de véritables et admirables œuvres de transposition, et même de nouvelle création, plus que de pures et simples t
ables œuvres de transposition, et même de nouvelle création, plus que de pures et simples traductions. I discorsi di G
affirmée et s’affirme de plus en plus comme une des plus importantes d’ Europe. C’est la maison Laterza, de Bari. Elle pub
lus comme une des plus importantes d’Europe. C’est la maison Laterza, de Bari. Elle publie des collections diverses de phi
’est la maison Laterza, de Bari. Elle publie des collections diverses de philosophie et de science, et c’est dans une de s
erza, de Bari. Elle publie des collections diverses de philosophie et de science, et c’est dans une de ses collections qu’
collections diverses de philosophie et de science, et c’est dans une de ses collections qu’a paru la traduction de la Phy
science, et c’est dans une de ses collections qu’a paru la traduction de la Physique de l’Amour, de M. Remy de Gourmont. A
st dans une de ses collections qu’a paru la traduction de la Physique de l’Amour, de M. Remy de Gourmont. Aujourd’hui elle
de ses collections qu’a paru la traduction de la Physique de l’Amour, de M. Remy de Gourmont. Aujourd’hui elle lance, non
Remy de Gourmont. Aujourd’hui elle lance, non seulement sur le marché de la librairie, mais sur l’esprit philosophique et
sophique et attentif des Italiens, une édition admirable des Discours de Gotamo Bouddho. Le volume, richement relié en par
e Gotamo Bouddho. Le volume, richement relié en parchemin et rehaussé de fleurons dorés, contient la première traduction i
 Muglia. Messine M. Luigi Cucinotta publie une étude sur la Poésie de la Douleur et du Foyer dans l’œuvre de G. Pascoli
publie une étude sur la Poésie de la Douleur et du Foyer dans l’œuvre de G. Pascoli. Cette étude, qui souligne le pathétiq
e pathétique sentimental, excessif souvent et exaspérant à la longue, de Pascoli, est remarquable cependant par la précisi
t à la longue, de Pascoli, est remarquable cependant par la précision de la raison critique et par les qualités de son évo
cependant par la précision de la raison critique et par les qualités de son évocation d’un grand poète contemporain. M
précision de la raison critique et par les qualités de son évocation d’ un grand poète contemporain. Memento M. Faus
austo Mario Martini, duquel vient de paraître la traduction italienne de Bruges-la-morte, publie un livre de vers : le Pic
paraître la traduction italienne de Bruges-la-morte, publie un livre de vers : le Piccole morte, qui le place parmi les p
ers : le Piccole morte, qui le place parmi les poètes les plus hardis de la littérature nouvelle. — Luigi Siciliani : Rime
rta. Turin. Roux et Viarengo. — A. Magnaghi : Le Relazioni universali de G. Botero. Turin. C. Clausen. — Mevio Gabellini :
ero. Turin. C. Clausen. — Mevio Gabellini : Vita Bella : avec préface de Romolo Murri. L. Beltrami. Bologne. — Andolfi Ote
ibro di Versi. La Vita Letteraria. Rome. — Sante Bargellini : Novelle d’ arte. E. Voghera. Rome. — Guido Falorsi : Firenze
annitica. « Pensiero latino ». Milan. — Raffaello de Rensis : L’Anima d’ un Poeta. Rome. — Raffaello de Rensis : D. Lorenzo
e. Rivista de Bologne. — Julian Luchaire : L’Évolution intellectuelle de l’Italie de 1815 à 1830. Hachette. Paris. — Wagne
e Bologne. — Julian Luchaire : L’Évolution intellectuelle de l’Italie de 1815 à 1830. Hachette. Paris. — Wagner : Epistola
achette. Paris. — Wagner : Epistolario. G. Petrucci, tr. avec préface de Jolanda. A Solmi. Milan. — Lo Forte-Randi : Menzo
ace de Jolanda. A Solmi. Milan. — Lo Forte-Randi : Menzogne. Critique de Max Nordau. A. Geber. Palerme.
4 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 231, 1er février 1907 »
Soulo la capo dòu soulèu ! Lou rasin brun boui dins la tino, Lou vin de Diéu gisclara lèu.                               
sous le manteau du Soleil ! Le raisin brun bout dans la cuve, le vin de Dieu giclera bientôt.) Giosuè Carducci est né en
n Italie, dans la première moitié du xixe  siècle. Le lieu et l’année de sa naissance me semblent absolument indifférents.
nts. Son œuvre, sa vie, et le grand rythme occulte, qui à un tournant de l’histoire cadence l’âme d’une race, ont fait de
e grand rythme occulte, qui à un tournant de l’histoire cadence l’âme d’ une race, ont fait de lui l’homme synthétique et r
e, qui à un tournant de l’histoire cadence l’âme d’une race, ont fait de lui l’homme synthétique et représentatif de l’éta
’âme d’une race, ont fait de lui l’homme synthétique et représentatif de l’état national que les écrivains et les orateurs
et représentatif de l’état national que les écrivains et les orateurs d’ outre-monts appellent volontiers « la troisième It
rs d’outre-monts appellent volontiers « la troisième Italie ». Le nom de Giosuè Carducci évoque désormais la plus complète
iosuè Carducci évoque désormais la plus complète image anthropomorphe de la troisième Italie, de ses douleurs et de ses fu
sormais la plus complète image anthropomorphe de la troisième Italie, de ses douleurs et de ses fureurs, de ses emportemen
plète image anthropomorphe de la troisième Italie, de ses douleurs et de ses fureurs, de ses emportements et de ses craint
ropomorphe de la troisième Italie, de ses douleurs et de ses fureurs, de ses emportements et de ses craintes. Carducci est
ème Italie, de ses douleurs et de ses fureurs, de ses emportements et de ses craintes. Carducci est, dans toute l’étendue
raintes. Carducci est, dans toute l’étendue du mot, le Poète national de l’Italie contemporaine. S’il n’a pu être comme Ho
e contemporaine. S’il n’a pu être comme Horace le chantre orgueilleux d’ un siècle particulièrement glorieux, s’il n’a pu e
séculaire les victoires proches et lointaines et la farouche noblesse de son pays, s’il n’est pas enfin le chantre d’une a
et la farouche noblesse de son pays, s’il n’est pas enfin le chantre d’ une affirmation, il est vraiment celui de l’espéra
l n’est pas enfin le chantre d’une affirmation, il est vraiment celui de l’espérance. En son œuvre, l’antique vertu médite
terranéenne a retrouvé ses accents italiens. Un Poète, digne vraiment de ce nom, lorsqu’il atteint dans son œuvre la grand
igne vraiment de ce nom, lorsqu’il atteint dans son œuvre la grandeur de l’expression d’un temps ou d’une collectivité vas
ce nom, lorsqu’il atteint dans son œuvre la grandeur de l’expression d’ un temps ou d’une collectivité vaste, lorsqu’un pa
u’il atteint dans son œuvre la grandeur de l’expression d’un temps ou d’ une collectivité vaste, lorsqu’un pays tout entier
qui la rattache à la plante, la tige, ne révèle point l’énorme secret de la vie qui en elle transforme la sève en étincela
ret de la vie qui en elle transforme la sève en étincelantes couleurs de pétales, en profondes odeurs de calices. Les voix
orme la sève en étincelantes couleurs de pétales, en profondes odeurs de calices. Les voix les plus inconscientes, les asp
s. Les voix les plus inconscientes, les aspirations les plus occultes de sa race, de son pays, de sa communauté, trouvent
les plus inconscientes, les aspirations les plus occultes de sa race, de son pays, de sa communauté, trouvent dans le poèt
nscientes, les aspirations les plus occultes de sa race, de son pays, de sa communauté, trouvent dans le poète leurs expre
i que la sève le long de la tige. Un poète national résume l’instinct de conservation et d’expansion de la nation. Il en g
ng de la tige. Un poète national résume l’instinct de conservation et d’ expansion de la nation. Il en garde toute la noble
e. Un poète national résume l’instinct de conservation et d’expansion de la nation. Il en garde toute la noblesse même lor
n garde toute la noblesse même lorsque les courants les plus effrénés de la politique, de la morale ou de la religion, s’a
noblesse même lorsque les courants les plus effrénés de la politique, de la morale ou de la religion, s’acharnent à la dér
rsque les courants les plus effrénés de la politique, de la morale ou de la religion, s’acharnent à la déraciner de l’espr
politique, de la morale ou de la religion, s’acharnent à la déraciner de l’esprit général. Alors le poète dira quelque gra
aciner de l’esprit général. Alors le poète dira quelque grande parole d’ espoir, au milieu d’un grand deuil, ou quelque ter
e d’espoir, au milieu d’un grand deuil, ou quelque terrible prophétie de mort au milieu d’une grande fête. Parfois, la par
Parfois, la parfaite harmonie entre les passions et les réalisations d’ un peuple exubérant de puissance qui se révèle dan
harmonie entre les passions et les réalisations d’un peuple exubérant de puissance qui se révèle dans les siècles où une c
re et Horace. Plus souvent le Poète ressent quelque grave désharmonie de son époque et alors il entre en contradiction ave
tradiction avec la totalité, il accuse, il juge, il condamne. Le rôle de Carducci pendant presque toute sa vie a été celui
ondamne. Le rôle de Carducci pendant presque toute sa vie a été celui d’ un accusateur. Le caractère essentiel de son œuvre
sque toute sa vie a été celui d’un accusateur. Le caractère essentiel de son œuvre est celui de l’accusation impitoyable p
celui d’un accusateur. Le caractère essentiel de son œuvre est celui de l’accusation impitoyable portée contre son pays,
sous un joug, attaché en esclave au char bariolé du sinistre orgueil de quelques-uns. L’amour patriotique a pris chez Car
ques-uns. L’amour patriotique a pris chez Carducci tous les attributs de la haine. Sa haine républicaine et implacable a e
s les courages. Et tout son courage était puisé dans l’espoir suprême de renouveler les plus belles énergies de son pays p
it puisé dans l’espoir suprême de renouveler les plus belles énergies de son pays par le souvenir des plus antiques gloire
res, en continuant ainsi la tendance des néo-italiens du commencement de son siècle, dont Léopardi fut l’expression le plu
masse incandescente les mémoires et les gloires, le passé et l’avenir de ses pères et de sa race. Et pour lui-même, le pau
nte les mémoires et les gloires, le passé et l’avenir de ses pères et de sa race. Et pour lui-même, le pauvre poète fait
pères et de sa race. Et pour lui-même, le pauvre poète fait un dard d’ or, et le lance contre le soleil ; il regarde comm
il s’élève, comment il brille, il regarde, et il se réjouit, et rien d’ autre il ne veut. Giosuè Carducci a jeté dans le
, et rien d’autre il ne veut. Giosuè Carducci a jeté dans le creuset de son âme les gloires et les mémoires de sa patrie 
arducci a jeté dans le creuset de son âme les gloires et les mémoires de sa patrie ; il y a jeté aussi la douleur de la mi
s gloires et les mémoires de sa patrie ; il y a jeté aussi la douleur de la misère présente ; il a forgé son dard, qui s’a
tre le soleil lointain et indifférent, mais contre la poitrine bombée de sot orgueil, ou creusée par la paresse, de ses co
contre la poitrine bombée de sot orgueil, ou creusée par la paresse, de ses contemporains. Ses coups ont porté terribleme
elle, solide et féconde. Puisque la péninsule avait renouvelé le sens de sa vie, en réunissant ses États dans une seule na
tion, il fallait réveiller en elle la conscience, encore assez vague, de cette unité, par un culte de patrie, supérieur à
elle la conscience, encore assez vague, de cette unité, par un culte de patrie, supérieur à toutes les politiques éphémèr
érieur à toutes les politiques éphémères : un culte national, capable de planer sur l’âme même de la nation, loin de toute
iques éphémères : un culte national, capable de planer sur l’âme même de la nation, loin de toute possible atteinte des in
gouvernements. Cet idéal était celui même des premiers néo-italiens, d’ Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de
nts. Cet idéal était celui même des premiers néo-italiens, d’Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de Niccolini,
al était celui même des premiers néo-italiens, d’Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de Niccolini, de Guerrazzi
i même des premiers néo-italiens, d’Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de Niccolini, de Guerrazzi. Comme eux,
emiers néo-italiens, d’Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de Niccolini, de Guerrazzi. Comme eux, Carducci fais
liens, d’Alfieri, de Foscolo, de Léopardi, de Giordani, de Niccolini, de Guerrazzi. Comme eux, Carducci faisait appel à la
eux, Carducci faisait appel à la grandeur, réelle ou conventionnelle, de la vie antique. Carducci s’est acharné à la besog
antique. Carducci s’est acharné à la besogne. Les splendeurs éteintes de la vie italienne rayonnaient occultement dans son
s, se heurtant contre son immuable fierté, attiraient quelques rayons de ses splendeurs. Si sa parole rythmait des visions
rayons de ses splendeurs. Si sa parole rythmait des visions oubliées de la grandeur de Rome, c’était pour mieux faire res
splendeurs. Si sa parole rythmait des visions oubliées de la grandeur de Rome, c’était pour mieux faire ressortir la veule
u dans chacun, même chez les plus réfractaires politiciens, le besoin d’ un culte national, d’un sentiment unitaire et géné
hez les plus réfractaires politiciens, le besoin d’un culte national, d’ un sentiment unitaire et généreux, supérieur à tou
rieur à toute contingence. Sans peur, sans pitié, ayant comme manière de vie le Dédain, et comme dogme spirituel la Volont
sque seul. Il avançait, en rugissant ses insultes contre « les lâches d’ Italie » qui ne le suivaient pas. Il continuait, l
lement peut-être, le culte évocateur classique des implacables poètes de son siècle. De ce culte national, il était l’offi
e, le culte évocateur classique des implacables poètes de son siècle. De ce culte national, il était l’officiant et les fi
on, en lançant à la face des politiciens, et des quelques générations de soldats garibaldiens devenus politiciens, meneurs
evenus politiciens, meneurs, gouvernants, ses chants dont le souvenir de la gloire latine alimentait presque toujours la v
ujours la violence. Il imposa son culte. L’Italie eut un culte, digne de respect, en dehors de toute évaluation esthétique
igne de respect, en dehors de toute évaluation esthétique. Et l’objet de cette vénération fut justement le Poète qui l’ava
ement le Poète qui l’avait inspirée. L’officiant rebelle et solitaire de la foi nationale devint la divinité. On reconnut
. On reconnut en Carducci les qualités sacrées du Poète représentatif de la Troisième Italie. Il est resté tel. À côté des
est resté tel. À côté des grands poètes français, allemands, anglais, de la première moitié du xixe  siècle, l’Italie avai
des chantres, que passionnait presque exclusivement la préoccupation de l’unité nationale. Reconnu solennellement devant
tion. Le républicain dédaigneux et inflexible saluait les personnages de la monarchie, qui, en un pays constitutionnel, jo
. Ainsi, malgré toutes les passions que son irréductible indépendance de Poète attirait autour de lui, malgré les haines d
déjà longtemps, la place suprême qu’il occupe dans la vie spirituelle de l’Italie. Lorsque celle-ci sortit de la longue gu
l occupe dans la vie spirituelle de l’Italie. Lorsque celle-ci sortit de la longue guerre soutenue pour conquérir sa « lib
our conquérir sa « liberté », c’est-à-dire pour étouffer dans le sang de l’insurrection générale les plus anciennes vertus
fer dans le sang de l’insurrection générale les plus anciennes vertus de ses pays séparés par la tradition et par les orig
mes des différents peuples, et pour aboutir à la réalisation unitaire d’ un organisme national complexe, non encore parfait
es hommes qui avaient fait la révolution italienne, les rudes soldats de la veille, devinrent les maîtres de tous les pouv
tion italienne, les rudes soldats de la veille, devinrent les maîtres de tous les pouvoirs du nouvel État. La vie esthétiq
nt les maîtres de tous les pouvoirs du nouvel État. La vie esthétique de l’Italie avait été naturellement assez faible pen
e l’Italie avait été naturellement assez faible pendant cinquante ans de préparations et de réalisations guerrières. Les n
é naturellement assez faible pendant cinquante ans de préparations et de réalisations guerrières. Les nouveaux maîtres, ve
volonté et à l’initiative des hommes nouveaux les premiers principes de sa stabilité Dans ce désordre, qui se révélait pa
ans ce désordre, qui se révélait par les pires erreurs, si des hommes de talent régirent le sort du pays, ils furent encad
nationale. Et il représentait le souvenir collectif, l’âme vigilante de l’histoire. Déjà depuis de longues années, il s’é
ait le souvenir collectif, l’âme vigilante de l’histoire. Déjà depuis de longues années, il s’était consacré à donner à la
des générations qui l’entouraient une nouvelle vision des classiques de la littérature. Un à un, il avait choisi dans l’h
e la littérature. Un à un, il avait choisi dans l’histoire littéraire de l’Italie les hommes les plus typiques, les temps
atifs, les œuvres les plus représentatives, et il les avait illustrés de sa prose savante et ardente, sa prose musclée, au
strés de sa prose savante et ardente, sa prose musclée, aux attitudes de perpétuel combat, sa prose athlétique. Il résuma
es de perpétuel combat, sa prose athlétique. Il résuma dans une sorte d’ hymne des temps nouveaux les orientations récentes
a dans une sorte d’hymne des temps nouveaux les orientations récentes de la pensée mondiale. Il donna un rythme immuable a
pensée mondiale. Il donna un rythme immuable aux aspirations romaines de ses contemporains, qui ne voyaient plus qu’un seu
rivit l’Hymne à Satan, qui, s’il n’est pas esthétiquement parfait, ni d’ une pensée très profonde ni d’un style très noble,
il n’est pas esthétiquement parfait, ni d’une pensée très profonde ni d’ un style très noble, est cependant un des document
style très noble, est cependant un des documents les plus importants de l’esprit philosophique du monde dans la seconde m
a seconde moitié du xixe  siècle, et se développe puissamment le long d’ une ligne d’inspiration sûre et émouvante. Le Poèt
itié du xixe  siècle, et se développe puissamment le long d’une ligne d’ inspiration sûre et émouvante. Le Poète y exaltait
ouvante. Le Poète y exaltait un Satan compris dans le sens prométhéen de Lucifer, le porteur de feu, le principe de la lum
ltait un Satan compris dans le sens prométhéen de Lucifer, le porteur de feu, le principe de la lumière, le souffle primor
is dans le sens prométhéen de Lucifer, le porteur de feu, le principe de la lumière, le souffle primordial de la raison hu
, le porteur de feu, le principe de la lumière, le souffle primordial de la raison humaine, et par cela même l’âme occulte
uffle primordial de la raison humaine, et par cela même l’âme occulte de toutes les créations, de toutes les conquêtes de
ison humaine, et par cela même l’âme occulte de toutes les créations, de toutes les conquêtes de l’homme. On rappela à son
a même l’âme occulte de toutes les créations, de toutes les conquêtes de l’homme. On rappela à son propos les incomparable
quêtes de l’homme. On rappela à son propos les incomparables Litanies de Satan du grand précurseur de tout notre modernism
à son propos les incomparables Litanies de Satan du grand précurseur de tout notre modernisme, de Baudelaire. Carducci, q
ables Litanies de Satan du grand précurseur de tout notre modernisme, de Baudelaire. Carducci, qui a renouvelé la puissanc
tre modernisme, de Baudelaire. Carducci, qui a renouvelé la puissance de la prose italienne avec des polémiques nerveuses
rit des deux poètes est en effet divers, la conception baudelairienne de Satan étant plutôt celle du Faust, celle d’un Sat
conception baudelairienne de Satan étant plutôt celle du Faust, celle d’ un Satan très orgueilleux, ennemi des dieux, d’un
celle du Faust, celle d’un Satan très orgueilleux, ennemi des dieux, d’ un Satan-puissance, tandis que Carducci parle d’un
ux, ennemi des dieux, d’un Satan-puissance, tandis que Carducci parle d’ un Satan-réalisation, symbole de la raison ; cepen
-puissance, tandis que Carducci parle d’un Satan-réalisation, symbole de la raison ; cependant il y a analogie dans l’invo
cipe supérieur, dédaigneux, rebelle, tout-puissant, opposé à l’esprit de Dieu. Une phalange de jeunes penseurs trouva là s
neux, rebelle, tout-puissant, opposé à l’esprit de Dieu. Une phalange de jeunes penseurs trouva là son expression. L’idéal
eu. Une phalange de jeunes penseurs trouva là son expression. L’idéal de Rome sans le Pape enflamma le cœur politique de l
n expression. L’idéal de Rome sans le Pape enflamma le cœur politique de la péninsule et, sept années plus tard, les polit
litaire accomplie dans la péninsule par quelques grandes affirmations de la volonté d’être du peuple italien nouveau-né. L
lie dans la péninsule par quelques grandes affirmations de la volonté d’ être du peuple italien nouveau-né. Les livres : Ju
ntiennent particulièrement l’élan patriotique, la fureur tempétueuse, de cet Italien qui assista aux événements les plus t
en qui assista aux événements les plus tragiques et les plus décisifs de sa patrie. Là, il crie, il enseigne ; avec toute
isifs de sa patrie. Là, il crie, il enseigne ; avec toute sa violence de libre poète républicain, il cherche à impressionn
mpressionner l’âme plus profonde des nouveaux Italiens. Là il s’élève d’ un bond à la hauteur du chantre épique, et, le pre
du chantre épique, et, le premier, il exalte la beauté et la douleur de l’Italie couverte de son sang. Quoique son vers n
t, le premier, il exalte la beauté et la douleur de l’Italie couverte de son sang. Quoique son vers ne se montre pas encor
es origines en Léopardi, puis en Carducci, s’est poursuivie à travers d’ Annunzio et Pascoli, et semble devoir se continuer
origines en Léopardi, puis en Carducci, s’est poursuivie à travers d’ Annunzio et Pascoli, et semble devoir se continuer dans l’
ers d’Annunzio et Pascoli, et semble devoir se continuer dans l’œuvre de quelques jeunes. La fadeur des romantiques, y com
efficace, mais peu intelligente, des bardes épiques, sont surpassées d’ un bond de lion. Un sang nouveau bouillonne dans l
mais peu intelligente, des bardes épiques, sont surpassées d’un bond de lion. Un sang nouveau bouillonne dans la poésie i
onne dans la poésie italienne, un sang ardent qui a des bruits courts d’ armes et de flammes. En même temps, toujours par C
a poésie italienne, un sang ardent qui a des bruits courts d’armes et de flammes. En même temps, toujours par Carducci, la
la prose subit la même transformation ; dans la prose aussi, le poète de Satan ne révèle jamais une pensée vraiment profon
it : l’Italie nouvelle a ses rythmes littéraires nouveaux. Les poèmes de Rime Nuove (1861-1887) marquent en grande partie
quent en grande partie une détente dans la haine du poète. Un souffle d’ intimité calme, une poussée harmonieuse de vie int
haine du poète. Un souffle d’intimité calme, une poussée harmonieuse de vie intérieure en élargit la signification et le
réoccupations politiques semblent assoupies dans les douces angoisses de l’homme qui oublie le rôle qu’il jouait devant le
e Poète affirme sa puissance. Son expression prend nettement la forme de son esprit. Il écrit son vers, il compose savamme
peut écrire le sonnet, unique dans toute son œuvre, le sonnet qui vit d’ une tendresse panthéiste, d’une joie géorgique tou
e dans toute son œuvre, le sonnet qui vit d’une tendresse panthéiste, d’ une joie géorgique toute moderne, et meut lentemen
le sonnet au Bœuf : Je t’aime, ô Bœuf dévot ; et un sentiment doux De vigueur et de paix tu répands dans mon cœur, Soit
Bœuf : Je t’aime, ô Bœuf dévot ; et un sentiment doux De vigueur et de paix tu répands dans mon cœur, Soit que solennel
nds, Soit qu’au joug te courbant content, Tu secondes l’œuvre agile de l’homme. Il t’exhorte et te pique, et toi, tu lui
e. Il t’exhorte et te pique, et toi, tu lui réponds Avec le tour lent de tes yeux patients. Par tes larges narines humid
e mugissement se perd dans l’air serein ; Et dans l’austère douceur de ton grave Œil glauque, se reflète ample et calme
l’austère douceur de ton grave Œil glauque, se reflète ample et calme De la plaine le divin silence vert. Il ne semble p
n silence vert. Il ne semble plus enfiévré sans répit par sa poésie de liberté et de gloire. Il a des moments de calme,
. Il ne semble plus enfiévré sans répit par sa poésie de liberté et de gloire. Il a des moments de calme, des accents tr
ré sans répit par sa poésie de liberté et de gloire. Il a des moments de calme, des accents troublants, où on ne retrouve
e, des accents troublants, où on ne retrouve pas ses emphases parfois de très mauvais aloi, ni le dédain perpétuel qui sou
s aloi, ni le dédain perpétuel qui souvent fait penser à une attitude de l’artiste plus voulue que spontanée, et qui amoin
pontanée, et qui amoindrit considérablement, assez souvent, l’émotion d’ un poème, en l’abîmant dans un excès de pathétique
ment, assez souvent, l’émotion d’un poème, en l’abîmant dans un excès de pathétique, démocratique ou autre. Dans l’Idillio
ocratique ou autre. Dans l’Idillio Maremmano, le souvenir nostalgique d’ une idylle de sa jeunesse dans les maremmes, les m
autre. Dans l’Idillio Maremmano, le souvenir nostalgique d’une idylle de sa jeunesse dans les maremmes, les marécages tosc
d’une idylle de sa jeunesse dans les maremmes, les marécages toscans de son pays natal, la mélancolie qui s’enlace, se no
mélancolie qui s’enlace, se noue et se délasse dans la sphère triple de la terza rima, devient sombre et saisissante :
londe Marie ! Mieux valait s’en aller cherchant dans le bois Désolé de la plaine le bœuf égaré, Qui saute dans les buiss
ieux vaut oublier, en œuvrant, sans le rechercher, Cet énorme mystère de l’univers ! Dans les Odi Barbare, Carducci fait
i Barbare, Carducci fait un nouveau bond, et atteint le but définitif de sa vie de poète. Tout son organisme poétique arri
Carducci fait un nouveau bond, et atteint le but définitif de sa vie de poète. Tout son organisme poétique arrive au dern
sa vie de poète. Tout son organisme poétique arrive au dernier degré de maturité. Il dit sa grande parole. La langue, l’e
té. Il dit sa grande parole. La langue, l’esprit, le mode tout entier de manifestation est parfaitement renouvelé. L’amour
mode tout entier de manifestation est parfaitement renouvelé. L’amour de la patrie perd toutes les extériorités contingent
tériorités contingentes, devient un symbole, une idée. Le classicisme de réminiscences devient abstraction. Le poète écrit
poète écrit enfin la page qui doit rester dans l’histoire littéraire de son pays. § La signification de l’œuvre de Carduc
oit rester dans l’histoire littéraire de son pays. § La signification de l’œuvre de Carducci a surtout une importance coll
dans l’histoire littéraire de son pays. § La signification de l’œuvre de Carducci a surtout une importance collective. On
Carducci a surtout une importance collective. On ne peut pas dégager de cette œuvre une Esthétique aux vastes attitudes,
attitudes, une Esthétique universelle, qui fasse partie du patrimoine de la poésie mondiale. Carducci reste un grand poète
sie mondiale. Carducci reste un grand poète italien. La signification de toute son œuvre est enracinée dans la collectivit
t constitué. Son Esthétique est donc forcément italienne, comme celle de Mistral est provençale. On ne peut parfaitement c
rfaitement comprendre et suivre ces deux poètes, que dans les rythmes de leur langue originaire. La plupart des poèmes de
que dans les rythmes de leur langue originaire. La plupart des poèmes de Carducci, très beaux en italien, perdraient dans
Carducci, très beaux en italien, perdraient dans une traduction trop de leur puissance, car, en général, il n’y a pas en
une idée centrale qui soit nouvelle dans la poésie du monde, capable de résister à toute transposition de rythmes et à to
le dans la poésie du monde, capable de résister à toute transposition de rythmes et à toute métamorphose de tonalité, c’es
de résister à toute transposition de rythmes et à toute métamorphose de tonalité, c’est-à-dire à la traduction. On ne pou
le dans la poésie du monde, car l’esprit intime, le souffle animateur de la vision et de la réalisation des Odes Barbares,
e du monde, car l’esprit intime, le souffle animateur de la vision et de la réalisation des Odes Barbares, plus encore que
ion des Odes Barbares, plus encore que leur métrique latine, rappelle de trop près l’inspiration des poètes païens de Rome
étrique latine, rappelle de trop près l’inspiration des poètes païens de Rome. Souvent, le mouvement psychique d’une Ode e
nspiration des poètes païens de Rome. Souvent, le mouvement psychique d’ une Ode est si exclusivement classique, et semble
ement classique, et semble si étranger aux besoins animiques nouveaux d’ un peuple, que l’Ode reste toute lumineuse dans sa
nouveaux d’un peuple, que l’Ode reste toute lumineuse dans sa lumière de pierre précieuse admirablement taillée, mais froi
s des anciens. Il exalte le vin, et, aux plus harmonieuses puissances de la vie, il donne les noms, les attributs divers q
s divers que les anciens leur donnèrent dans l’orientation inévitable de leur tradition religieuse et des dogmes de leur S
s l’orientation inévitable de leur tradition religieuse et des dogmes de leur Sagesse. Mais ces noms des dieux païens mort
reviennent après la mort du Christianisme, s’ils servent à témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la de
rès la mort du Christianisme, s’ils servent à témoigner de la liberté d’ un esprit totalement dégagé de la dernière religio
s’ils servent à témoigner de la liberté d’un esprit totalement dégagé de la dernière religion occidentale, s’ils ont pu av
que les esprits les plus évolués tenaient à affirmer leur éloignement de l’Église Romaine, nous intéressent bien moins auj
us graves préoccupations émeuvent l’esprit profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle no
s émeuvent l’esprit profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle non encore célèbre, qui p
t profondément philosophique de la nouvelle poésie, de la plus jeune, de celle non encore célèbre, qui prépare avec un ent
qui prépare avec un enthousiasme secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’une nouvelle métamor
enthousiasme secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’une nouvelle métamorphose religieuse. Le
me secret et invincible la métaphysique de demain, le point de départ d’ une nouvelle métamorphose religieuse. Les Odes Bar
nouvelle métamorphose religieuse. Les Odes Barbares montrent le désir d’ une société qui voulait être païenne pour s’affirm
chrétienne. Aujourd’hui nous commençons à connaître le sens véritable de ce que deux ou trois générations qui nous ont pré
e d’ailleurs, car toute rénovation commence avec force tâtonnements — de reprendre le vieux mythe avec tous ses attributs
s, et ne demandait qu’à être définitivement ordonné dans la géométrie de la métaphysique nouvelle, dans la hiérarchie des
, en résumant l’orgueil italien des premiers livres du Poète, sa joie de se savoir non indigne de la tradition romaine, et
talien des premiers livres du Poète, sa joie de se savoir non indigne de la tradition romaine, et la fierté libre-penseuse
voir non indigne de la tradition romaine, et la fierté libre-penseuse de son esprit social et adverse au Pape eurent un re
és très réelles faisaient leur force, et élevaient le Poète au sommet de gloire où il devait enfin se placer pour toujours
oujours. Ces deux qualités sont : l’une, l’abstraction du patriotisme de la rue, l’absorption de toute la vie italienne da
és sont : l’une, l’abstraction du patriotisme de la rue, l’absorption de toute la vie italienne dans l’idée abstraite de R
la rue, l’absorption de toute la vie italienne dans l’idée abstraite de Rome ; l’autre, la rénovation complète de la lang
ienne dans l’idée abstraite de Rome ; l’autre, la rénovation complète de la langue, non seulement dans une prosodie emprun
latine, mais dans la valeur même des mots et des expressions, dégagée de tout dogmatisme scolastique et des moules tyranni
es, en suivant les paradigmes laissés par les Maîtres, ont l’habitude d’ enfermer le besoin d’image, qui est l’âme et la ra
radigmes laissés par les Maîtres, ont l’habitude d’enfermer le besoin d’ image, qui est l’âme et la raison d’être de toute
t l’habitude d’enfermer le besoin d’image, qui est l’âme et la raison d’ être de toute poésie, et avouent ainsi leur impuis
itude d’enfermer le besoin d’image, qui est l’âme et la raison d’être de toute poésie, et avouent ainsi leur impuissance e
ainsi leur impuissance esthétique. La langue italienne resplendissait de couleurs nouvelles, mouvait en des larges rythmes
couleurs nouvelles, mouvait en des larges rythmes poétiques le besoin de renouveau de toute son esthétique, rebelle enfin,
elles, mouvait en des larges rythmes poétiques le besoin de renouveau de toute son esthétique, rebelle enfin, par la volon
n de renouveau de toute son esthétique, rebelle enfin, par la volonté d’ un homme seul, à toutes les cristallisations de l’
enfin, par la volonté d’un homme seul, à toutes les cristallisations de l’école, à tous les archaïsmes des anthologies. E
tre Manzoni, Carducci parlait au nom du Dante, au nom de Machiavel et de l’Arioste, au nom aussi de tous les poètes qui te
it au nom du Dante, au nom de Machiavel et de l’Arioste, au nom aussi de tous les poètes qui tentèrent les premiers, au xv
s les poètes qui tentèrent les premiers, au xviie  siècle, la réforme de la prosodie italienne dans le sens de la prosodie
s, au xviie  siècle, la réforme de la prosodie italienne dans le sens de la prosodie latine. Carducci, qui sur l’Italie, v
après ses guerres, répandait le grand souffle dantesque du mépris et d’ un inflexible orgueil de race, voulait imposer son
ndait le grand souffle dantesque du mépris et d’un inflexible orgueil de race, voulait imposer son idéal d’élévation des e
mépris et d’un inflexible orgueil de race, voulait imposer son idéal d’ élévation des esprits et des formes, afin que le p
sprits et des formes, afin que le peuple nouveau-né fût en tout digne d’ aspirer, après sa renaissance politique, à sa rena
é pendant à peu près un siècle ne peut pas atteindre la forme suprême de la vie collective, une renaissance esthétique, av
forme suprême de la vie collective, une renaissance esthétique, avant d’ avoir retrouvé par une longue et patiente préparat
d’avoir retrouvé par une longue et patiente préparation les principes de sa force. L’Italie contemporaine n’est pas encore
ries, ensuite elle aspirera à atteindre et atteindra sa forme suprême de vie. Cependant le cri de Carducci secoua les espr
ra à atteindre et atteindra sa forme suprême de vie. Cependant le cri de Carducci secoua les esprits, remua les intelligen
sprits, remua les intelligences. Quelques-uns comprirent la puissance de sa réforme. Mais les disciples dignes du Maître s
disciples dignes du Maître se firent attendre, car ceux qui le furent de la première heure demeurent sans importance indiv
hommes, qui débarquèrent en Sicile avec Garibaldi, en 1860, s’exalta de lui-même, s’enfla démesurément ; au nom de sa bel
rément ; au nom de sa belle bravoure épique, il imposa à toute la vie de la nation la laideur de sa passion unilatérale, d
lle bravoure épique, il imposa à toute la vie de la nation la laideur de sa passion unilatérale, de son intelligence borné
osa à toute la vie de la nation la laideur de sa passion unilatérale, de son intelligence bornée : les beaux vieux soldats
latérale, de son intelligence bornée : les beaux vieux soldats furent de piètres politiciens. Ceux qui avaient jeté leur v
tionnaires, ne pouvaient pas accueillir une exaltation trop abstraite de l’idée de la patrie, exprimée en rythmes inaccout
, ne pouvaient pas accueillir une exaltation trop abstraite de l’idée de la patrie, exprimée en rythmes inaccoutumés, en r
x soldats veillait l’instinct éternel des races. C’est ainsi que tout d’ un coup, en 1879 d’abord, puis solennellement en 1
un chant nouveau, inattendu, étonnant, qui permit à Carducci lui-même d’ annoncer à l’Italie la naissance d’un autre grand
nt, qui permit à Carducci lui-même d’annoncer à l’Italie la naissance d’ un autre grand poète. Gabriele d’Annunzio publiait
t, à peine fauchés par la mort, à disparaître des horizons politiques de l’Italie. Mais l’enfant nouveau, qui n’héritait p
ons politiques de l’Italie. Mais l’enfant nouveau, qui n’héritait pas de toutes les passions du Maître, et qui n’avait pas
Maître, et qui n’avait pas assisté à la longue et sanglante formation de sa patrie, profitait de la grande leçon qui sembl
as assisté à la longue et sanglante formation de sa patrie, profitait de la grande leçon qui semblait avoir été faite pour
leçon qui semblait avoir été faite pour lui seul. Il continua l’œuvre de renouveau de la langue ; suivant les traces de Ca
blait avoir été faite pour lui seul. Il continua l’œuvre de renouveau de la langue ; suivant les traces de Carducci, il la
l. Il continua l’œuvre de renouveau de la langue ; suivant les traces de Carducci, il la porta à ce degré de perfection es
de la langue ; suivant les traces de Carducci, il la porta à ce degré de perfection esthétiquement consciente d’où elle fa
ducci, il la porta à ce degré de perfection esthétiquement consciente d’ où elle façonne, depuis quinze ans, tous les espri
te d’où elle façonne, depuis quinze ans, tous les esprits plus jeunes de la littérature italienne. Carducci n’a eu donc qu
érature italienne. Carducci n’a eu donc qu’un disciple, un seul digne de lui, et resté vraiment disciple : d’Annunzio. Un
nc qu’un disciple, un seul digne de lui, et resté vraiment disciple : d’ Annunzio. Un autre, Pascoli, qui l’année dernière
qu’un disciple, un seul digne de lui, et resté vraiment disciple : d’ Annunzio . Un autre, Pascoli, qui l’année dernière a rempla
autre, Pascoli, qui l’année dernière a remplacé Carducci à la chaire de Bologne, est beaucoup plus dégagé, est plus perso
aucoup plus dégagé, est plus personnel, et, dans l’esprit synthétique de sa belle œuvre, il est différent du Maître, il n’
œuvre, il est différent du Maître, il n’est pas un parfait disciple. D’ Annunzio — qui, il y a une dizaine d’années, domin
uvre, il est différent du Maître, il n’est pas un parfait disciple. D’ Annunzio — qui, il y a une dizaine d’années, domina, et pa
l n’est pas un parfait disciple. D’Annunzio — qui, il y a une dizaine d’ années, domina, et paralysa presque totalement une
zaine d’années, domina, et paralysa presque totalement une génération de littérateurs — a repris l’abstraction patriotique
souvenirs du classicisme helléno-latin. Il a peut-être aussi le tort d’ avoir poussé la réforme de la langue à un degré de
helléno-latin. Il a peut-être aussi le tort d’avoir poussé la réforme de la langue à un degré de raffinement qui l’a étran
-être aussi le tort d’avoir poussé la réforme de la langue à un degré de raffinement qui l’a étrangement compliquée, en la
nt un peu cette émouvante unité tonale qui est le caractère essentiel de la première réforme carduccienne. D’Annunzio écri
e qui est le caractère essentiel de la première réforme carduccienne. D’ Annunzio écrivit aussi des vers barbares. Plus tar
qui est le caractère essentiel de la première réforme carduccienne. D’ Annunzio écrivit aussi des vers barbares. Plus tard, il ex
rme dans les Laudes. Carducci n’avait fait que reprendre la tentative de L. B. Alberti, qui, sur la fin du xve  siècle, se
de L. B. Alberti, qui, sur la fin du xve  siècle, selon le témoignage de Vasari, essaya le premier le renouveau du vers ty
age de Vasari, essaya le premier le renouveau du vers typique italien de onze syllabes, en mesurant son inspiration sur le
es vers italiens, compose ses hexamètres et ses pentamètres italiens, de très ample et harmonieuse structure. D’Annunzio,
et ses pentamètres italiens, de très ample et harmonieuse structure. D’ Annunzio, lui, pour écrire des Louanges à l’exalta
t ses pentamètres italiens, de très ample et harmonieuse structure. D’ Annunzio , lui, pour écrire des Louanges à l’exaltation d’u
e structure. D’Annunzio, lui, pour écrire des Louanges à l’exaltation d’ un sentiment de paganisme beaucoup plus large et p
Annunzio, lui, pour écrire des Louanges à l’exaltation d’un sentiment de paganisme beaucoup plus large et plus moderne que
sentiment de paganisme beaucoup plus large et plus moderne que celui de Carducci, mais presque autant littéraire, remonte
nta ses Laudes Creaturarum dans un rythme très large, sans contrainte de forme, semblable au son des cloches de sa sainte
me très large, sans contrainte de forme, semblable au son des cloches de sa sainte colline, mesuré vraisemblablement uniqu
, mesuré vraisemblablement uniquement par sa respiration. Carducci et d’ Annunzio, malgré quelques défauts per excessum, ré
mesuré vraisemblablement uniquement par sa respiration. Carducci et d’ Annunzio , malgré quelques défauts per excessum, résument à
défauts per excessum, résument à eux seuls les plus fiers mouvements de la littérature italienne contemporaine. Pascoli e
oli est à part. Il a la sensibilité géorgique, la tendresse pastorale de Francis Jammes, il a des admirateurs fidèles, des
de Francis Jammes, il a des admirateurs fidèles, des suivants ardents de son excellente esthétique. Tous les autres écriva
ents de son excellente esthétique. Tous les autres écrivains italiens de ces générations plus ou moins sur le déclin ont u
en moindre, même lorsqu’ils font sonner toutes les trompettes habiles de la renommée autour d’un livre mal réussi, ainsi q
u’ils font sonner toutes les trompettes habiles de la renommée autour d’ un livre mal réussi, ainsi que le font M. Fogazzar
M. Fogazzaro ou Mme Sérao… § Carducci a trouvé sa plus grande source d’ inspiration à Rome et en Grèce. Son inspiration ro
iques, est plus sincère. Se sentant plus tranquille, dans la conquête de sa sérénité, aux débuts des Odes Barbares, il ave
ffluer tranquille dans mes veines. Et les jours, ruinés dans la pente de l’âge triste, resurgirent, ô Hébé, dans ta douce
de l’âge triste, resurgirent, ô Hébé, dans ta douce lumière, anxieux de renouveler. Mais en réalité l’âme hellénique lui
Mais en réalité l’âme hellénique lui demeure étrangère. C’est l’âme de Rome, celle que le poète croit encore l’anima mun
roit encore l’anima mundi, qui le retient, le serre, le fait étouffer de joie dans la souvenance, d’angoisse dans la visio
ui le retient, le serre, le fait étouffer de joie dans la souvenance, d’ angoisse dans la vision présente. Les dieux antiqu
ilosophie, emprunta aux Grecs, en les transformant selon le caractère de son peuple orgiaque, légiférant et guerroyeur. Pa
e voit que souvenirs. Et parfois, comme dans l’ode devant les Thermes de Caracalla, devant la misère contemporaine, les so
s Thermes de Caracalla, devant la misère contemporaine, les souvenirs de l’antique grandeur le saisissent avec une telle v
avec une telle violence que son chant n’a plus la solennité du geste de mépris et de défi si cher au Poète, mais il sort
le violence que son chant n’a plus la solennité du geste de mépris et de défi si cher au Poète, mais il sort presque sangl
omme un présage que l’oracle exprime désespérément, dans l’invocation de la Fièvre : Entre le Célio et l’Aventin courent
 : Entre le Célio et l’Aventin courent sombres les nuages : le vent de la plaine triste se meut humide : au fond, sont l
plaine triste se meut humide : au fond, sont les monts albains blancs de neige. Le voile vert relevé sur les tresses cen
oi tentez-vous le ciel ? » Dans l’air arrive grave, du Latran, un son de cloches. Et un ciociaro, enveloppé dans son man
pleureurs des mères, et leurs bras tendus en te maudissant, ô déesse, de la tête pliée des fils ; si tu as aimé sur le P
le Quirite, en revenant, regardait en haut la ville carrée, éclairée de soleil, et il murmurait un chant lent saturnien) 
on continuelle des dieux, des héros, des triomphes romains. Le besoin de rythmes nouveaux, qui en changeant les modes de l
es romains. Le besoin de rythmes nouveaux, qui en changeant les modes de la prosodie auraient aidé aux transformations de
changeant les modes de la prosodie auraient aidé aux transformations de l’esprit poétique dont Carducci sentait l’ardent
ète à se servir des mètres « barbares ». En même temps, cette reprise de la tentative poétique latine lui apporta tout son
reprise de la tentative poétique latine lui apporta tout son cortège d’ images lointaines. Quelques odes de Carducci ont l
atine lui apporta tout son cortège d’images lointaines. Quelques odes de Carducci ont la saveur immédiate d’une traduction
’images lointaines. Quelques odes de Carducci ont la saveur immédiate d’ une traduction de quelques odes d’Horace. Le mouve
s. Quelques odes de Carducci ont la saveur immédiate d’une traduction de quelques odes d’Horace. Le mouvement y est presqu
de Carducci ont la saveur immédiate d’une traduction de quelques odes d’ Horace. Le mouvement y est presque toujours identi
d’Horace. Le mouvement y est presque toujours identique, et l’esprit de l’ancien se retrouve dans le moderne, quoique cel
s belle même si touffue, elle est neuve même si tordue dans un spasme de latinité, dans un effort de redevenir ce que la m
e est neuve même si tordue dans un spasme de latinité, dans un effort de redevenir ce que la mère opulente fut, et le styl
pulente fut, et le style n’a plus ce ton railleur qui souvent rendait de longues pages de vers semblables à de la polémiqu
e style n’a plus ce ton railleur qui souvent rendait de longues pages de vers semblables à de la polémique rythmée. L’évoc
on railleur qui souvent rendait de longues pages de vers semblables à de la polémique rythmée. L’évocation constante de l’
s de vers semblables à de la polémique rythmée. L’évocation constante de l’âme antique révèle le caractère de tout l’œuvre
e rythmée. L’évocation constante de l’âme antique révèle le caractère de tout l’œuvre carduccien, le grand animateur de to
ue révèle le caractère de tout l’œuvre carduccien, le grand animateur de toute son inspiration. Ce caractère est le pathos
thos esthétique, qui anime, et meut, en beauté et en désordre l’œuvre de d’Annunzio. Le pathos historique de Carducci est
s esthétique, qui anime, et meut, en beauté et en désordre l’œuvre de d’ Annunzio. Le pathos historique de Carducci est cel
esthétique, qui anime, et meut, en beauté et en désordre l’œuvre de d’ Annunzio . Le pathos historique de Carducci est celui de Vi
en beauté et en désordre l’œuvre de d’Annunzio. Le pathos historique de Carducci est celui de Victor Hugo ; cela est abso
dre l’œuvre de d’Annunzio. Le pathos historique de Carducci est celui de Victor Hugo ; cela est absolument indéniable. Mai
oète des Poèmes barbares, avec lequel Carducci présente des analogies d’ esprit libre, fier et puissant, et de frappantes a
Carducci présente des analogies d’esprit libre, fier et puissant, et de frappantes analogies d’œuvre qu’on est même arriv
nalogies d’esprit libre, fier et puissant, et de frappantes analogies d’ œuvre qu’on est même arrivé à lui reprocher comme
re qu’on est même arrivé à lui reprocher comme un plagiat — le pathos de l’histoire est immense, car l’histoire est pour l
se, car l’histoire est pour lui sans borne, est dans l’âme légendaire de tous les siècles, tandis que pour Carducci l’hist
 : Rome. Leconte de Lisle, Vigny, Hugo, s’élancent vers les triomphes de l’homme légendaire avec une hardiesse que la puis
hardiesse que la puissance n’égale certes pas toujours, mais au seuil de la civilisation qui sera la nôtre, sortie de la d
toujours, mais au seuil de la civilisation qui sera la nôtre, sortie de la dernière Cosmogonie et de la dernière Morale d
a civilisation qui sera la nôtre, sortie de la dernière Cosmogonie et de la dernière Morale de l’Occident, sortie du Chris
a la nôtre, sortie de la dernière Cosmogonie et de la dernière Morale de l’Occident, sortie du Christianisme, tous les gra
poètes français du xixe  siècle écoutèrent frémir dans la profondeur de l’âme gauloise, l’âme antique et nouvelle du mond
l’âme antique et nouvelle du monde. Carducci reste seulement le poète de la Troisième Italie, le poète de l’idée de Rome.
e. Carducci reste seulement le poète de la Troisième Italie, le poète de l’idée de Rome. Dante revit en lui, avec tout son
i reste seulement le poète de la Troisième Italie, le poète de l’idée de Rome. Dante revit en lui, avec tout son dédain et
son rôle. L’Italie l’a reconnu, l’a proclamé son Poète, l’a couronné de son amour. Hier encore, avant que la fortune d’un
n Poète, l’a couronné de son amour. Hier encore, avant que la fortune d’ un prix boréal ne fût tombée dans la « fosca turri
turrita Bologna », où est la maison du vieillard glorieux, Carducci, d’ un de ses gestes de suprême dédain auxquels l’Ital
ita Bologna », où est la maison du vieillard glorieux, Carducci, d’un de ses gestes de suprême dédain auxquels l’Italie of
où est la maison du vieillard glorieux, Carducci, d’un de ses gestes de suprême dédain auxquels l’Italie officielle ou qu
auxquels l’Italie officielle ou quasi officielle est habituée depuis de très longues années, avait refusé la proposition
t habituée depuis de très longues années, avait refusé la proposition d’ une souscription nationale pour la publication int
roposition d’une souscription nationale pour la publication intégrale de ses œuvres, dont les bénéfices lui auraient été d
et qui a toujours salué avec sympathie la reine Marguerite, acceptait de celle-ci qu’elle lui payât 40 000 francs sa bibli
aintenant, toutes les souscriptions, les discussions pour une pension de retraite, les propositions pour rendre plus calme
nt prises. Le poète est dans toute sa gloire italienne, et l’Académie de Stockholm a consacré sa renommée mondiale. Il est
a consacré sa renommée mondiale. Il est entré dans une zone lumineuse de la vie d’une nation, où un homme est élevé aux so
sa renommée mondiale. Il est entré dans une zone lumineuse de la vie d’ une nation, où un homme est élevé aux sommets héro
ays, où il entre vivant dans le Walhall. On ne discute plus le talent de l’homme, ni la somme de ses bienfaits répandus su
dans le Walhall. On ne discute plus le talent de l’homme, ni la somme de ses bienfaits répandus sur la collectivité nation
ttre. On ne discute plus l’homme ni son œuvre, car on n’a plus besoin de les admirer : on les vénère. Les Italiens offrent
est un intéressant témoignage pour une collectivité humaine, capable de vénérer un Poète au milieu des merveilleux mais i
de vénérer un Poète au milieu des merveilleux mais implacables orages de la domination industrielle contemporaine. § La me
ables orages de la domination industrielle contemporaine. § La mesure de son talent n’a pas permis à Carducci une divine e
n’a pas permis à Carducci une divine et gothique abstraction, capable d’ engendrer un nouveau Poème-synthèse, une nouvelle
y enfermant toute l’éternité du Moyen-Âge. Mais dans la métaphysique de l’histoire il représente le point de convergence
n-Âge. Mais dans la métaphysique de l’histoire il représente le point de convergence des énergies de la péninsule, des éne
ique de l’histoire il représente le point de convergence des énergies de la péninsule, des énergies occultes, étrangères,
res, alors même qu’il les exprimait, à la vie politique et esthétique de tous. Il représente aussi le deuxième pôle de l’e
politique et esthétique de tous. Il représente aussi le deuxième pôle de l’ellipse idéale de la vie italienne au xixe  siè
que de tous. Il représente aussi le deuxième pôle de l’ellipse idéale de la vie italienne au xixe  siècle, dont le premier
ore toutes les forces que l’Italie développera dans les mille aspects de ses manifestations nationales tourneront dans le
stations nationales tourneront dans le vertige du cercle en mouvement de l’ellipse animique, dont les centres intérieurs,
sentiments, les pôles profonds, seront ces deux hommes représentatifs de toute la dernière volonté d’être de l’Italie : Ma
s, seront ces deux hommes représentatifs de toute la dernière volonté d’ être de l’Italie : Mazzini et Carducci. Dans l’œuv
nt ces deux hommes représentatifs de toute la dernière volonté d’être de l’Italie : Mazzini et Carducci. Dans l’œuvre réun
nie sous le titre Rime e Ritmi, on a toujours l’impression intérieure d’ un esprit géant ondoyant sur le soi de l’Italie, d
oujours l’impression intérieure d’un esprit géant ondoyant sur le soi de l’Italie, dans un mouvement perpétuellement ident
son faîte par des orages titanesques », selon l’admirable expression de Mme de Saint-Point. Carducci donne au contraire l
Mme de Saint-Point. Carducci donne au contraire lui-même l’impression d’ un orage, l’orage de l’âme de son pays, s’abattant
Carducci donne au contraire lui-même l’impression d’un orage, l’orage de l’âme de son pays, s’abattant avec tous ses éléme
donne au contraire lui-même l’impression d’un orage, l’orage de l’âme de son pays, s’abattant avec tous ses éléments sécul
pays, s’abattant avec tous ses éléments séculaires contre les portes de Rome, que la bureaucratie a profanées. Les dernie
trois vers du poète sont en eux-mêmes très faibles. Mais leur manque de valeur poétique est compensé par la signification
évocation floréale contenue dans le premier vers. Il a écrit à la fin de son œuvre : Fleur tricolore, Les étoiles se couc
éveloppera de plus en plus son influence, peut-être, par les éléments de révolte contenus dans tout l’œuvre, de prose et d
e, peut-être, par les éléments de révolte contenus dans tout l’œuvre, de prose et de poésie. Déjà des jeunes penseurs s’ef
, par les éléments de révolte contenus dans tout l’œuvre, de prose et de poésie. Déjà des jeunes penseurs s’efforcent de p
l’œuvre, de prose et de poésie. Déjà des jeunes penseurs s’efforcent de prendre devant l’Italie l’attitude du maître deve
maître devenu silencieux. Gabriel d’Annunzio avait voulu, à un moment de sa vie, hériter de la baguette du farouche censeu
cieux. Gabriel d’Annunzio avait voulu, à un moment de sa vie, hériter de la baguette du farouche censeur. Il voulut entrer
er de la baguette du farouche censeur. Il voulut entrer dans la mêlée de la vie politique. Il rêva de devenir le nouveau p
censeur. Il voulut entrer dans la mêlée de la vie politique. Il rêva de devenir le nouveau poète national. Mais il fut vi
te national. Mais il fut vite déçu, il rentra dans le cercle enflammé de son pathos esthétique, et monta résolument à la t
e enflammé de son pathos esthétique, et monta résolument à la tribune de la scène et de l’hyposcène, et devint presque exc
on pathos esthétique, et monta résolument à la tribune de la scène et de l’hyposcène, et devint presque exclusivement, au
hyposcène, et devint presque exclusivement, au moins jusqu’ici, homme de théâtre. L’action de réveil, le grand appel aux é
presque exclusivement, au moins jusqu’ici, homme de théâtre. L’action de réveil, le grand appel aux énergies et à l’orguei
uffles spirituels qui remuent le monde qui se renouvelle, compliquent de pensée mondiale la culture italienne, et semblent
conds. Or, il faut remarquer, enfin, que ce réveil correspond à celui de toute l’âme méditerranéenne. Il dépasse toutes le
ières, et sans que les principaux acteurs le sachent ou le veuillent, de tous les pays qui furent dits latins, et de tous
sachent ou le veuillent, de tous les pays qui furent dits latins, et de tous les grands centres qui, dans le cercle magiq
s le cercle magique du bassin méditerranéen, composèrent une couronne de gloire pour la vie millénaire des races gréco-jud
éco-judaïco-latines, et pour le long triomphe des trois civilisations de l’Occident, se lève depuis quelques années en une
vilisations de l’Occident, se lève depuis quelques années en une nuée d’ or et de pourpre, l’aurore d’un espoir nouveau, la
ons de l’Occident, se lève depuis quelques années en une nuée d’or et de pourpre, l’aurore d’un espoir nouveau, la volonté
lève depuis quelques années en une nuée d’or et de pourpre, l’aurore d’ un espoir nouveau, la volonté d’une nouvelle Renai
une nuée d’or et de pourpre, l’aurore d’un espoir nouveau, la volonté d’ une nouvelle Renaissance. Dans la formation inéluc
la volonté d’une nouvelle Renaissance. Dans la formation inéluctable de fédérations humaines, dont aucun de nos plus intu
ce. Dans la formation inéluctable de fédérations humaines, dont aucun de nos plus intuitifs politiciens ne peut encore avo
core avoir conscience, et parce que les mutations et les combinaisons de l’âme profonde des races précèdent toujours les m
anéenne se redresse avec orgueil. Elle est la résultante des mélanges de sang et de culture qui en Occident ont été révélé
redresse avec orgueil. Elle est la résultante des mélanges de sang et de culture qui en Occident ont été révélés tour à to
e culture qui en Occident ont été révélés tour à tour par les aspects de la Renaissance italienne, et puis par la Renaissa
sée humaine, art, philosophie et science, se sublime dans ses teintes d’ aurore nouvelle, où le corps et l’âme, le paganism
eur parfaite harmonie montreront encore au monde la puissance joyeuse de la vie, se compose déjà peu à peu, dans notre inc
se compose déjà peu à peu, dans notre inconscient, des éléments qui, de tous les pays méditerranéens en réveil, élèvent l
ts qui, de tous les pays méditerranéens en réveil, élèvent leurs voix de renaissance, et que, comme autrefois à Athènes et
ral, ces deux poètes méditerranéens, ont imposé au monde le spectacle de leur supériorité. Debout dans leur fierté, ils fo
Debout dans leur fierté, ils font tous deux songer à l’image austère de Dante. Leur esthétique est limitée : nationale po
iemment ils ouvrent le cycle méditerranéen. Car la terre est couverte de quatre mondes en présence, qui en ce moment de l’
la terre est couverte de quatre mondes en présence, qui en ce moment de l’histoire sont assez distincts, et en même temps
et en même temps assez mêlés, pour se reconnaître l’un l’autre avant d’ accepter les grandes amours et les grandes haines
ccepter les grandes amours et les grandes haines qui seront à la base de la civilisation de demain. Ces mondes sont : le m
amours et les grandes haines qui seront à la base de la civilisation de demain. Ces mondes sont : le monde méditerranéen
la civilisation de demain. Ces mondes sont : le monde méditerranéen ( de toutes les terres gréco-judaïco-latines) ; le mon
qui pour le moment sous mille formes différentes détient les pouvoirs de la direction du monde, a reconnu et honoré les de
ouvoirs de la direction du monde, a reconnu et honoré les deux poètes de notre race. Lorsque Mistral entonne le chant de l
onoré les deux poètes de notre race. Lorsque Mistral entonne le chant de la Coupe, l’hymne de la sublime Provence, où il s
de notre race. Lorsque Mistral entonne le chant de la Coupe, l’hymne de la sublime Provence, où il s’écrie prophétiquemen
Soulo la capo dou soulèu ! Lou rasin brun boui dans la tino, Lou vin de Diéu gisclara lèu. nous pensons à l’invocation c
ra la double mer apaisée, nous viendrons, ô Cadore, te demander l’âme de Vecelli. Dans le Capitole lumineux de dépouilles,
ns, ô Cadore, te demander l’âme de Vecelli. Dans le Capitole lumineux de dépouilles, dans le Capitole splendide de lois, q
. Dans le Capitole lumineux de dépouilles, dans le Capitole splendide de lois, qu’il peigne le triomphe de l’Italie surgie
ouilles, dans le Capitole splendide de lois, qu’il peigne le triomphe de l’Italie surgie toute nouvelle emmi les peuples.
lie surgie toute nouvelle emmi les peuples. Le patriotisme provençal de Mistral et l’italien de Carducci n’ont pour nous
e emmi les peuples. Le patriotisme provençal de Mistral et l’italien de Carducci n’ont pour nous que la même toute-puissa
de Carducci n’ont pour nous que la même toute-puissante signification d’ orgueil invincible et de triomphe méditerranéen. E
ous que la même toute-puissante signification d’orgueil invincible et de triomphe méditerranéen. Et lorsque Carducci const
e italienne contemporaine n’est autre que la reproduction et la copie de la littérature française » et qu’il se plaint qu’
 » et qu’il se plaint qu’on peut y remarquer çà et là quelques débris d’ allemand, mais que l’italien généralement y manque
à notre tour que l’influence française en Italie dépasse l’influence d’ un pays sur un autre, et, en dehors même de la pui
Italie dépasse l’influence d’un pays sur un autre, et, en dehors même de la puissance de l’esprit français, répond mystéri
’influence d’un pays sur un autre, et, en dehors même de la puissance de l’esprit français, répond mystérieusement à une o
sprit français, répond mystérieusement à une orientation merveilleuse de l’esprit méditerranéen, dont la prophétie, faite
mblera peut-être pas simplement paradoxale. Giosuè Carducci, le poète de Ça ira, de Napoléon, de Garibaldi, de Rome, reste
-être pas simplement paradoxale. Giosuè Carducci, le poète de Ça ira, de Napoléon, de Garibaldi, de Rome, reste le grand i
plement paradoxale. Giosuè Carducci, le poète de Ça ira, de Napoléon, de Garibaldi, de Rome, reste le grand initiateur de
xale. Giosuè Carducci, le poète de Ça ira, de Napoléon, de Garibaldi, de Rome, reste le grand initiateur de la force actue
Ça ira, de Napoléon, de Garibaldi, de Rome, reste le grand initiateur de la force actuelle de l’âme italienne. Il a le sup
de Garibaldi, de Rome, reste le grand initiateur de la force actuelle de l’âme italienne. Il a le suprême orgueil de résum
teur de la force actuelle de l’âme italienne. Il a le suprême orgueil de résumer une collectivité. C’est là son plus sûr t
rême orgueil de résumer une collectivité. C’est là son plus sûr titre de gloire. Les spectacles de plein-air et le peup
ollectivité. C’est là son plus sûr titre de gloire. Les spectacles de plein-air et le peuple [extrait] Gabriel Boissy
nnelles qui ont lieu à l’étranger. Laissant à part la fameuse Passion d’ Oberammergau, qui paraît s’industrialiser déplorab
sur ces Maggi M. Romain Rolland : […] Un des exemples les plus rares de la continuité des traditions populaires au théâtr
tions populaires au théâtre est fourni par les Maggi (représentations de mai) dans la campagne de Toscane. Ces spectacles
re est fourni par les Maggi (représentations de mai) dans la campagne de Toscane. Ces spectacles sortent directement des f
la campagne de Toscane. Ces spectacles sortent directement des fêtes de Mai, célébrées dans l’antiquité. Sous leur forme
’Ancona, à 1770. Les auteurs et acteurs sont des paysans des environs de Pise, Lucques, Pistoie, Sienne, etc. Les Mai sont
e Pise, Lucques, Pistoie, Sienne, etc. Les Mai sont écrits en stances de quatre vers de huit syllabes… Ces stances sont ch
, Pistoie, Sienne, etc. Les Mai sont écrits en stances de quatre vers de huit syllabes… Ces stances sont chantées sur une
quatre vers de huit syllabes… Ces stances sont chantées sur une sorte de cantilène perpétuelle, lente, uniforme, avec quel
ilène perpétuelle, lente, uniforme, avec quelques trilles et passages de bravoure… Les sujets des Mai sont héroïques ou re
ntre comment la Révolution française se répercutait dans ces cerveaux de paysans italiens… Lettres italiennes Riccio
méro 231, 1er février 1907, p. 557-561. A. Fogazzaro : Petit monde d’ Autrefois, Hachette. — M. Sérao : Après le Pardon,
rement si, dans ces chroniques, j’ai un parti-pris contre les auteurs d’ un certain âge, en faveur des plus jeunes, et ils
que les jeunes révèlent déjà quelques grandes et admirables attitudes de ce que sera l’Esthétique de demain. J’avoue que l
quelques grandes et admirables attitudes de ce que sera l’Esthétique de demain. J’avoue que l’à priori de ma critique ne
titudes de ce que sera l’Esthétique de demain. J’avoue que l’à priori de ma critique ne concerne jamais l’âge des auteurs
mon à priori est dans les principes philosophiques qui sont à la base de toutes mes visions de la vie, et par conséquent d
les principes philosophiques qui sont à la base de toutes mes visions de la vie, et par conséquent de l’art. Mais à plus d
qui sont à la base de toutes mes visions de la vie, et par conséquent de l’art. Mais à plus d’un titre je partage l’opinio
toutes mes visions de la vie, et par conséquent de l’art. Mais à plus d’ un titre je partage l’opinion de mes aimables corr
par conséquent de l’art. Mais à plus d’un titre je partage l’opinion de mes aimables correspondants. Les aînés, au moins
éditeurs parisiens continuent à imposer au public français les œuvres de deux écrivains italiens, vieux à la besogne et ab
et absolument étrangers à tout le renouveau esthétique et littéraire de l’Italie contemporaine. On vient de faire paraîtr
de l’Italie contemporaine. On vient de faire paraître le Petit monde d’ Autrefois, de M. Fogazarro et Après le pardon de M
contemporaine. On vient de faire paraître le Petit monde d’Autrefois, de M. Fogazarro et Après le pardon de Mme Mathilde S
raître le Petit monde d’Autrefois, de M. Fogazarro et Après le pardon de Mme Mathilde Sérao. De même que volontairement je
même que volontairement je ne me suis pas occupé ici du dernier livre de M. Edmondo de Amicis, qui a encombré pendant plus
sieurs mois la presse italienne, avec sa prose et avec ses recherches d’ instituteur sur la langue qu’on parle en Toscane e
Leur morale surannée et leur psychologie vieillotte, mises au service de quelques fables romantiques, engloutissent complè
quelques fables romantiques, engloutissent complètement les qualités d’ évocation d’un milieu de libéraux italiens opprimé
bles romantiques, engloutissent complètement les qualités d’évocation d’ un milieu de libéraux italiens opprimés par l’Autr
ques, engloutissent complètement les qualités d’évocation d’un milieu de libéraux italiens opprimés par l’Autriche, dans l
un milieu de libéraux italiens opprimés par l’Autriche, dans le roman de M. Fogazzaro, et les qualités d’émotion pathétiqu
primés par l’Autriche, dans le roman de M. Fogazzaro, et les qualités d’ émotion pathétique et sentimentale, dans le roman
, et les qualités d’émotion pathétique et sentimentale, dans le roman de Mme Sérao. P. Buzzi : L’Exil, « Poesia », Mila
P. Buzzi : L’Exil, « Poesia », Milan La presse, qui s’occupe trop de ces écrivains « arrivés », n’a presque plus de pl
sse, qui s’occupe trop de ces écrivains « arrivés », n’a presque plus de place pour signaler des œuvres, où un talent puis
ace pour signaler des œuvres, où un talent puissant, se révélant tout d’ un coup, se montre cependant digne d’attirer les r
alent puissant, se révélant tout d’un coup, se montre cependant digne d’ attirer les regards du grand public, ne fût-ce que
nt digne d’attirer les regards du grand public, ne fût-ce que le long d’ une colonne de quotidien. Une de ces œuvres est sa
irer les regards du grand public, ne fût-ce que le long d’une colonne de quotidien. Une de ces œuvres est sans doute l’Exi
u grand public, ne fût-ce que le long d’une colonne de quotidien. Une de ces œuvres est sans doute l’Exil, de M. Paolo Buz
d’une colonne de quotidien. Une de ces œuvres est sans doute l’Exil, de M. Paolo Buzzi. Un poète français, M. F.-T. Marin
s deux ans, une tâche difficile et belle, qui est pas seulement celle de réunir des talents en un faisceau trimestriel, ma
talents en un faisceau trimestriel, mais celle, beaucoup plus grave, d’ en découvrir. Le sort lui a été favorable. Et voic
ir. Le sort lui a été favorable. Et voici apparaître sur les horizons de la littérature une force nouvelle, un romancier-p
les horizons de la littérature une force nouvelle, un romancier-poète d’ exception, vainqueur du premier concours internati
ancier-poète d’exception, vainqueur du premier concours international de Poesia. Peu de temps après, le deuxième concours
urs international de Poesia. Peu de temps après, le deuxième concours de la même anthologie a révélé un poète de vingt ans
s après, le deuxième concours de la même anthologie a révélé un poète de vingt ans, M. Giosuè Bersi, auteur d’un poème : l
me anthologie a révélé un poète de vingt ans, M. Giosuè Bersi, auteur d’ un poème : le Sang, dont le style, serré sonore et
 : le Sang, dont le style, serré sonore et pur, et la volonté subtile d’ une compréhension de la vie tout entière, dans une
style, serré sonore et pur, et la volonté subtile d’une compréhension de la vie tout entière, dans une esthétique qui est
ogiques, comme chez d’autres elle l’est par la métaphysique, témoigne d’ un organisme poétique duquel il faut beaucoup atte
ne d’un organisme poétique duquel il faut beaucoup attendre. Le poème de M. Borsi nous fait penser à l’Intégralisme profon
poème de M. Borsi nous fait penser à l’Intégralisme profond et noble de M. Adolphe Lacuzon. L’Exil de M. Paolo Buzzi est
nser à l’Intégralisme profond et noble de M. Adolphe Lacuzon. L’Exil de M. Paolo Buzzi est un roman-poème. Nous connaisso
Buzzi est un roman-poème. Nous connaissons en France quelques talents d’ élite, aussi, parmi les plus jeunes, qui suivent d
plus la poésie verbale qui enveloppait parfois le drame psychologique de nos aînés ; l’élément poétique est dans la concep
rit même qui l’inspire et l’anime. L’écrivain ne cède pas à l’émotion d’ un fait de la vie, observé ou imaginé, mais il est
ui l’inspire et l’anime. L’écrivain ne cède pas à l’émotion d’un fait de la vie, observé ou imaginé, mais il est ému origi
e, observé ou imaginé, mais il est ému originairement, par une vision de la vie, c’est-à-dire par une généralisation lyriq
par une vision de la vie, c’est-à-dire par une généralisation lyrique d’ un complexe de faits. Cette généralisation élève s
de la vie, c’est-à-dire par une généralisation lyrique d’un complexe de faits. Cette généralisation élève son esprit au-d
âme des choses ; et l’œuvre d’art, une fois réalisée, plane au-dessus de toutes les thèses sociologiques, des situations p
ogiques, des situations psychologiques, des contingences innombrables d’ amour et de haine, que pourtant elle contient. Le
s situations psychologiques, des contingences innombrables d’amour et de haine, que pourtant elle contient. Le roman conçu
ient. Le roman conçu ainsi à la manière du poème embrasse une étendue de vie toujours beaucoup plus vaste que tout autre r
’écrivain se bornerait à représenter seulement quelques complications de la vie humaine, et mettrait, comme but idéal à to
, et mettrait, comme but idéal à toute généralisation, la réalisation d’ un type ou de quelques types humains. Le roman-poè
, comme but idéal à toute généralisation, la réalisation d’un type ou de quelques types humains. Le roman-poème ne représe
plus des « forces », mais il réunit dans sa composition des éléments de réalisation empruntés à la poésie et à la musique
e. L’écrivain est toujours un poète, son œuvre est toujours bien plus d’ évocation que de définition. Par cela- même elle e
t toujours un poète, son œuvre est toujours bien plus d’évocation que de définition. Par cela- même elle est très vaste. C
e. C’est ainsi que, dans L’Exil, M. Paolo Buzzi peut faire l’histoire d’ un esprit jeune, exalté par la formidable poussée
faire l’histoire d’un esprit jeune, exalté par la formidable poussée de désirs individuels et collectifs de notre vie con
exalté par la formidable poussée de désirs individuels et collectifs de notre vie contemporaine, et, tout en suivant le p
raine, et, tout en suivant le protagoniste, qui n’est plus qu’un nœud de vie se déplaçant dans un espace très grand, l’esp
us qu’un nœud de vie se déplaçant dans un espace très grand, l’espace de ses rêves, il peut évoquer, toujours autour d’un
e très grand, l’espace de ses rêves, il peut évoquer, toujours autour d’ un homme ou d’un couple, l’âme vigilante, sympathi
l’espace de ses rêves, il peut évoquer, toujours autour d’un homme ou d’ un couple, l’âme vigilante, sympathique ou hostile
exubérante, dans trois étapes fatales : Vers l’Éclair, Sur les ailes de l’Orage, Vers la Foudre. L’œuvre est d’un pessimi
Vers l’Éclair, Sur les ailes de l’Orage, Vers la Foudre. L’œuvre est d’ un pessimisme farouche. Le jeune fils de la bourge
, Vers la Foudre. L’œuvre est d’un pessimisme farouche. Le jeune fils de la bourgeoisie italienne, issue de la révolution
pessimisme farouche. Le jeune fils de la bourgeoisie italienne, issue de la révolution nationale, meurt, parce qu’il voulu
e qu’il voulut trop vivre et il ne sut vivre. Il se plie sous le choc de deux amours qui à un moment de sa vie tumultueuse
ne sut vivre. Il se plie sous le choc de deux amours qui à un moment de sa vie tumultueuse et complexe tourmentaient son
à une croix du chemin, avec une corde, qui, dans les mains enfantines de celle qu’il avait oubliée et qu’il ne peut plus a
aimer, était un jouet. Avec lui, après une journée tellement remplie de rêves, et tant remuée par les voix des collectivi
sur la croix, la génération des Italiens qui furent les premiers-nés d’ une bourgeoisie encore toute sanglante. E. Prez
jeunes écrivains, dont les noms sont liés par une analogie immédiate de la pensée, et par les tendances et le labeur comm
livres déjà nombreux, ils poursuivent depuis quelques années un idéal de renouveau philosophique. Ils ont déjà leur place
ouveau philosophique. Ils ont déjà leur place marquée dans l’histoire de la culture italienne. En collaboration ils ont éc
italienne, où, avec un courage semblable à celui qui enflamma l’œuvre de prose et de vers de Carducci pendant de très long
ù, avec un courage semblable à celui qui enflamma l’œuvre de prose et de vers de Carducci pendant de très longues années,
un courage semblable à celui qui enflamma l’œuvre de prose et de vers de Carducci pendant de très longues années, ils mont
à celui qui enflamma l’œuvre de prose et de vers de Carducci pendant de très longues années, ils montrent sans pitié l’ét
dant de très longues années, ils montrent sans pitié l’état misérable de la culture italienne, et en indiquent sévèrement
iquent sévèrement les causes et les remèdes. Ils tendent au renouveau de l’esprit italien. Rien ne borne leur désir d’abou
ls tendent au renouveau de l’esprit italien. Rien ne borne leur désir d’ aboutir au réveil de quelques forces nouvelles, de
eau de l’esprit italien. Rien ne borne leur désir d’aboutir au réveil de quelques forces nouvelles, de quelques révoltes n
ne borne leur désir d’aboutir au réveil de quelques forces nouvelles, de quelques révoltes nouvelles contre l’absolutisme
velles, de quelques révoltes nouvelles contre l’absolutisme archaïque de l’école et des maîtres, dont la nation accepte av
veuglément le culte. Leur œuvre a soulevé des colères. Mais en Italie de nombreux esprits partagent l’opinion impitoyable
s. Mais en Italie de nombreux esprits partagent l’opinion impitoyable de MM. Prezzolini et Papini. G. Papini : Il Crepu
n livre : le Crépuscule des Philosophes, où il chante l’hymne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spe
le Crépuscule des Philosophes, où il chante l’hymne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spencer, de
cule des Philosophes, où il chante l’hymne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spencer, de Nietzsche.
hilosophes, où il chante l’hymne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spencer, de Nietzsche. Le volume
chante l’hymne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spencer, de Nietzsche. Le volume s’achève sur un
mne funèbre de Kant, de Hegel, de Comte, de Schopenhauer, de Spencer, de Nietzsche. Le volume s’achève sur un chapitre qui
r, de Nietzsche. Le volume s’achève sur un chapitre qui dans l’esprit de l’auteur donnerait un congé définitif à la Philos
t de l’auteur donnerait un congé définitif à la Philosophie. Le style de ce livre, comme de tous les travaux de M. Papini,
rait un congé définitif à la Philosophie. Le style de ce livre, comme de tous les travaux de M. Papini, est celui d’un pol
tif à la Philosophie. Le style de ce livre, comme de tous les travaux de M. Papini, est celui d’un polémiste spirituel et
style de ce livre, comme de tous les travaux de M. Papini, est celui d’ un polémiste spirituel et extrêmement intelligent.
ons critiques souvent ne vont pas au-delà des facultés compréhensives de tous les spiritualistes modernes, qui s’insurgent
de tous les spiritualistes modernes, qui s’insurgent contre Kant, car de Kant est dérivé le matérialisme, en oubliant tout
dérivé le matérialisme, en oubliant toute la profondeur sentimentale de l’auteur de la Critique de la raison pratique, et
atérialisme, en oubliant toute la profondeur sentimentale de l’auteur de la Critique de la raison pratique, et la grandeur
oubliant toute la profondeur sentimentale de l’auteur de la Critique de la raison pratique, et la grandeur de son hypothè
tale de l’auteur de la Critique de la raison pratique, et la grandeur de son hypothèse de la Volonté, dérivée de Jacob Boe
de la Critique de la raison pratique, et la grandeur de son hypothèse de la Volonté, dérivée de Jacob Boehm, grandeur comp
ison pratique, et la grandeur de son hypothèse de la Volonté, dérivée de Jacob Boehm, grandeur comparable sans doute, par
r comparable sans doute, par son influence sur l’orientation générale de la pensée, à celle de la loi de la gravitation ou
e, par son influence sur l’orientation générale de la pensée, à celle de la loi de la gravitation ou à celle de la loi de
influence sur l’orientation générale de la pensée, à celle de la loi de la gravitation ou à celle de la loi de l’évolutio
générale de la pensée, à celle de la loi de la gravitation ou à celle de la loi de l’évolution. Lorsque M. Papini écrit co
e la pensée, à celle de la loi de la gravitation ou à celle de la loi de l’évolution. Lorsque M. Papini écrit contre Schop
re Nietzsche, il continue l’erreur contemporaine qui consiste à faire de ces deux auteurs deux mannequins drapés de manièr
raine qui consiste à faire de ces deux auteurs deux mannequins drapés de manière singulière et un peu grotesque, pour se d
de manière singulière et un peu grotesque, pour se donner le plaisir de danser autour d’eux une grande ronde idéologique 
lière et un peu grotesque, pour se donner le plaisir de danser autour d’ eux une grande ronde idéologique ; une carmagnole
e et non amusante, en oubliant que Schopenhauer et Nietzsche ont fait de l’hypothèse kantienne de la Volonté les deux plus
liant que Schopenhauer et Nietzsche ont fait de l’hypothèse kantienne de la Volonté les deux plus grandes théories de la p
de l’hypothèse kantienne de la Volonté les deux plus grandes théories de la pensée spiritualiste contemporaine, l’une qui
la pensée spiritualiste contemporaine, l’une qui aboutit à la Volonté de la Douleur, l’autre à la Volonté de Puissance. Da
e, l’une qui aboutit à la Volonté de la Douleur, l’autre à la Volonté de Puissance. Dans son livre le Tragique Quotidien,
e expression devenue peu rare en français, M. Papini étudie des états d’ âme assez divers, choisis dans l’humanité. Parfois
ts d’âme assez divers, choisis dans l’humanité. Parfois, l’expression de la vision de M. Papini trahit l’originalité de sa
z divers, choisis dans l’humanité. Parfois, l’expression de la vision de M. Papini trahit l’originalité de sa pensée. Auss
Parfois, l’expression de la vision de M. Papini trahit l’originalité de sa pensée. Aussi nous laisse-t-il assez froids lo
e. Aussi nous laisse-t-il assez froids lorsqu’il compare tout l’œuvre de Schopenhauer à un opéra-bouffe, et lorsqu’il refa
vain le grand amour dans le nombre. Mais son œuvre, qui, par la hâte de la production et par le raccourci forcé de la pen
on œuvre, qui, par la hâte de la production et par le raccourci forcé de la pensée, peut lui faire trop souvent reprocher
itudes purement journalistes, reste amplement justifiée par le nombre de « mouvements » que le jeune philosophe voudrait o
s problèmes qui hantent nos esprits. Celui du sens religieux nouveau, d’ où naîtront l’Esthétique et la Morale nouvelles ;
nous voyons à Paris. M. Papini est donc surtout, jusqu’ici, un semeur d’ énergies. Il ne fait que poser des problèmes, dont
dont il promet la solution. Mais son œuvre cessera peut-être bientôt de n’être qu’une promesse. L’idéal et la tâche de M.
sera peut-être bientôt de n’être qu’une promesse. L’idéal et la tâche de M. Prezzolini sont identiques à celle de M. Papin
romesse. L’idéal et la tâche de M. Prezzolini sont identiques à celle de M. Papini. Il est aussi un très hardi semeur d’én
nt identiques à celle de M. Papini. Il est aussi un très hardi semeur d’ énergies ; son talent apparaît moins étincelant qu
di semeur d’énergies ; son talent apparaît moins étincelant que celui de M. Papini, mais plus ferme, plus cultivé, plus im
èle un esprit critique mûr, aigu en même temps que réfléchi. Le style de ces deux écrivains — et j’entends par style non s
ux écrivains — et j’entends par style non seulement le contour verbal de la pensée, mais aussi la méthode même et l’orient
al de la pensée, mais aussi la méthode même et l’orientation générale de l’esprit — loin de nous rappeler Boccace ou Guich
sa tournure et par ses pointes, nous fait trop penser à la puissance de la dialectique schopenhauerienne ou nietzschéenne
religieuse, dont nous poursuivons l’aspiration dans tous les domaines de notre esprit libéré. Memento Quelques œuvre
évélé, dans une Charlotte Corday, sa vision, personnelle et hautaine, de la Révolution. M. Ercole Rivalta a écrit un très
ogique et M. V. Morello, un journaliste plus connu sous le pseudonyme de Rastignac, a fait représenter des pages de politi
s connu sous le pseudonyme de Rastignac, a fait représenter des pages de politique contemporaine dramatisée sous le titre 
5 (1904) Articles du Mercure de France, année 1904
1904, p. 184‑195 [194]. Loulou, par G. Rovetta. « Histoire italienne d’ une petite femme ». Tome XLIX, numéro 171, mar
éro 171, mars 1904 Archéologie, voyages. Matilde Serao : Au Pays de Jésus, Plon, 3 fr. 50 Charles Merki. Tome XLIX
arles Merki. Tome XLIX, numéro 171, mars 1904, p. 774-780 [776-777]. De chez Plon, nous avons eu, presque en même temps,
esque en même temps, le voyage en Palestine de Matilde Serao, au Pays de Jésus, dans la traduction excellente de Mme Jean
ine de Matilde Serao, au Pays de Jésus, dans la traduction excellente de Mme Jean Darcy, et qui est peut-être un des plus
des plus beaux livres qu’on ait donnés sur ce sujet éternel. On a dit de Matilde Serao qu’elle était « l’Henry Gréville de
viter, car on chercherait vainement parmi les productions quelconques de Mme Henry Gréville un ouvrage comparable à ce réc
s de Mme Henry Gréville un ouvrage comparable à ce récit tout vibrant d’ émotion contenue, d’une langue claire, et sans rec
lle un ouvrage comparable à ce récit tout vibrant d’émotion contenue, d’ une langue claire, et sans recherche, mais chaude,
nous les faire partager les impressions ressenties. — Sur les routes de Judée, dans les campagnes bénies de Nazareth, à s
ions ressenties. — Sur les routes de Judée, dans les campagnes bénies de Nazareth, à suivre les traces et les péripéties d
ent : — « Je me sentais toute autre, avec une âme ingénue comme celle d’ un enfant, — mais d’un enfant qui aurait connu l’a
ais toute autre, avec une âme ingénue comme celle d’un enfant, — mais d’ un enfant qui aurait connu l’ardeur de la vie et l
comme celle d’un enfant, — mais d’un enfant qui aurait connu l’ardeur de la vie et la douceur du rêve. » — C’est en effet
l’ardeur de la vie et la douceur du rêve. » — C’est en effet le livre d’ une croyante qui s’est refaite simple tout en rest
uë et la plus subtile. Malgré ses descriptions des délicieux paysages de Galilée, des sites angoissants et farouches de la
des délicieux paysages de Galilée, des sites angoissants et farouches de la vallée de Josaphat et des rivages de la Mer Mo
paysages de Galilée, des sites angoissants et farouches de la vallée de Josaphat et des rivages de la Mer Morte ; la nota
ites angoissants et farouches de la vallée de Josaphat et des rivages de la Mer Morte ; la notation des multiples souvenir
nt des Oliviers, sous les voûtes du Saint-Sépulcre ; des croquis nets de physionomies, de costumes, de toutes les rencontr
sous les voûtes du Saint-Sépulcre ; des croquis nets de physionomies, de costumes, de toutes les rencontres pittoresques d
es du Saint-Sépulcre ; des croquis nets de physionomies, de costumes, de toutes les rencontres pittoresques du chemin, son
nt le miracle. À parcourir ces jolies pages où la voyageuse s’efforça de traduire par des mots si proches l’intime émoi de
voyageuse s’efforça de traduire par des mots si proches l’intime émoi de son être sur cette terre « qui a vu et entendu Di
de son âme. Nous la retrouvons avec son parfum idéal et toute voisine de ce que nous l’avons rêvée ; et le livre fini, on
et dans le milieu qui devait lui être si favorable, est bien heureux d’ avoir pu réaliser le vœu d’un tel pèlerinage.
it lui être si favorable, est bien heureux d’avoir pu réaliser le vœu d’ un tel pèlerinage. Tome L, numéro 172, avril 1
raduit par G. Hérelle, Calmann Lévy, 3 fr. 50 Une jeune romancière de Sardaigne qui a beaucoup de talent et plus que du
ardaigne qui a beaucoup de talent et plus que du talent. Ces tableaux de mœurs sont d’une couleur vive et passionnée qui r
beaucoup de talent et plus que du talent. Ces tableaux de mœurs sont d’ une couleur vive et passionnée qui rend vivante la
t d’une couleur vive et passionnée qui rend vivante la moindre action de ses héros. Traduit par G. Hérelle de l’italien.
i rend vivante la moindre action de ses héros. Traduit par G. Hérelle de l’italien. F.-T. Marinetti : La Momie sanglant
isaient tuer les esclaves qui osaient lever leurs yeux sur le passage de leur fille. M. Marinetti est un barbare aussi de
yeux sur le passage de leur fille. M. Marinetti est un barbare aussi de laisser le pauvre Ilai rêver à la lune un soir ap
lle ans pour le cruellement forcer à se rendormir sans la réalisation de son rêve. Ce sont là jeux de poète. Musique.
orcer à se rendormir sans la réalisation de son rêve. Ce sont là jeux de poète. Musique. L’Orfeo de Monteverdi Jean
eine. L’événement y relaté est, je crois bien, unique dans l’histoire de l’art musical, où il inscrit pour toujours le nom
dans l’histoire de l’art musical, où il inscrit pour toujours le nom de l’admirable Schola. Après trois siècles, une œuvr
ola. Après trois siècles, une œuvre inconnue autant qu’illustre vient d’ être exhumée de la poussière des bibliothèques. El
s siècles, une œuvre inconnue autant qu’illustre vient d’être exhumée de la poussière des bibliothèques. Elle en sort si f
ouvoir. Il ne faut point celer, pourtant, qu’on dut lui faire un brin de toilette. Hormis les chœurs et les pièces puremen
urs et les pièces purement instrumentales, en effet, il ne nous reste d’ Orfeo que la mélodie du chant accompagnée d’une « 
n effet, il ne nous reste d’Orfeo que la mélodie du chant accompagnée d’ une « basse continue » non chiffrée. Réaliser cell
able et une circonspection harmonique idoine à réjouir plutôt un pion de conservatoire que les mânes de l’audacieux Montev
onique idoine à réjouir plutôt un pion de conservatoire que les mânes de l’audacieux Monteverdi. À la Schola, on rêvait au
udacieux Monteverdi. À la Schola, on rêvait autre chose qu’un travail d’ érudition discutable et lourd. Sûrement documenté
ion discutable et lourd. Sûrement documenté par M. Romain Rolland, V.  d’ Indy a reconstitué l’Orfeo avec toute la fidélité
aux moyens différents dont nous disposons aujourd’hui. Sa réalisation de l’harmonie commandée ou suggérée par la partie de
hui. Sa réalisation de l’harmonie commandée ou suggérée par la partie de basse authentique, est d’une maîtrise dont lui se
armonie commandée ou suggérée par la partie de basse authentique, est d’ une maîtrise dont lui seul peut-être, dans l’espèc
rise dont lui seul peut-être, dans l’espèce, était capable. La pensée de Monteverdi en acquiert une insoupçonnable souples
ajoute à sa puissance, et, si on ne connaissait l’intangible probité de l’interprétateur, on serait induit à présumer qu’
rait s’en plaindre ? Rien ne fut négligé pour préparer l’intelligence de l’auditoire et assurer son émotion. Une claire et
auditoire et assurer son émotion. Une claire et substantielle analyse de M. L. de La Laurencie montrait l’importance de l’
substantielle analyse de M. L. de La Laurencie montrait l’importance de l’ouvrage, exposait, avec une sobre précision, la
xposait, avec une sobre précision, la vie du musicien et le caractère de son art. Enfin le poème était traduit en français
traduit en français. Le résultat fut merveilleux. Ce public parisien de 1904 vibra comme un seul homme, transporté au poi
ublic parisien de 1904 vibra comme un seul homme, transporté au point d’ interrompre l’exécution par ses applaudissements,
nt d’interrompre l’exécution par ses applaudissements, après le récit de « la messagère » annonçant à Orphée la mort d’Eur
ements, après le récit de « la messagère » annonçant à Orphée la mort d’ Euridice. Une part légitime de l’ovation revient,
messagère » annonçant à Orphée la mort d’Euridice. Une part légitime de l’ovation revient, certes, à Mlle Legrand, qui su
ieu de se croire au concert. Car c’est la tragédie antique qui servit de modèle à ces inconscients créateurs de ce qui dev
la tragédie antique qui servit de modèle à ces inconscients créateurs de ce qui devint plus tard « l’opéra », lequel est c
et tout entier reconnaissable dans leurs essais, avec déjà le conflit de ses éléments hétérogènes, des arts divers associé
tour à tour et souvent côte à côte. On s’est plu à rapprocher l’Orfeo de certaines productions modernes. Une communication
cation occasionnelle, insérée au Journal des Débats, promettait même, de l’audition notifiée, la « preuve évidente d’une a
Débats, promettait même, de l’audition notifiée, la « preuve évidente d’ une absolue conformité entre l’art de Monteverdi e
n notifiée, la « preuve évidente d’une absolue conformité entre l’art de Monteverdi et le système dramatique de Pelléas et
absolue conformité entre l’art de Monteverdi et le système dramatique de Pelléas et Mélisande ». Énoncée ainsi, la compara
de Pelléas et Mélisande ». Énoncée ainsi, la comparaison est vraiment d’ un simplisme un peu trop superficiel. Le « stile r
stile rappresentativo » — (autrement dit « déclamation théâtrale ») — de ce passé lointain apparaît l’embryon et l’ancêtre
n théâtrale ») — de ce passé lointain apparaît l’embryon et l’ancêtre de bien des choses : non seulement, et avant tout, d
n seulement, et avant tout, du traditionnel « récitatif », mais aussi de l’arioso, de la « romance » d’opéra en forme lied
et avant tout, du traditionnel « récitatif », mais aussi de l’arioso, de la « romance » d’opéra en forme lied et, même, de
traditionnel « récitatif », mais aussi de l’arioso, de la « romance » d’ opéra en forme lied et, même, de « l’air de bravou
aussi de l’arioso, de la « romance » d’opéra en forme lied et, même, de « l’air de bravoure » à vocalises Les cinq actes
’arioso, de la « romance » d’opéra en forme lied et, même, de « l’air de bravoure » à vocalises Les cinq actes de l’Orfeo
me lied et, même, de « l’air de bravoure » à vocalises Les cinq actes de l’Orfeo sont respectivement précédés d’une « sinf
 » à vocalises Les cinq actes de l’Orfeo sont respectivement précédés d’ une « sinfonia », terminés par un chœur final, éma
nt précédés d’une « sinfonia », terminés par un chœur final, émaillés de « balletti », d’ensembles et de « ritournelles ».
« sinfonia », terminés par un chœur final, émaillés de « balletti », d’ ensembles et de « ritournelles ». On pourrait argu
terminés par un chœur final, émaillés de « balletti », d’ensembles et de « ritournelles ». On pourrait arguer facilement d
 », d’ensembles et de « ritournelles ». On pourrait arguer facilement d’ un tas de « conformités » non moins « absolues » q
, Wagner, ou n’importe qui. Pour assimiler tant bien que mal le drame de Claude Debussy à la « fable » de Claudio Montever
assimiler tant bien que mal le drame de Claude Debussy à la « fable » de Claudio Monteverdi, il faut faire abstraction, da
ble » de Claudio Monteverdi, il faut faire abstraction, dans Pelléas, de tout ce qui est, à proprement parler, la musique,
fférence. Si on voulait tenter l’épreuve opposée, il ne subsisterait, de l’Orfeo, qu’une partie de la basse dépourvue de s
nter l’épreuve opposée, il ne subsisterait, de l’Orfeo, qu’une partie de la basse dépourvue de signification par l’absence
, il ne subsisterait, de l’Orfeo, qu’une partie de la basse dépourvue de signification par l’absence du chant supprimé ; —
tion par l’absence du chant supprimé ; — et il resterait presque tout de Pelléas. Cependant, entre les deux œuvres et les
ndant, entre les deux œuvres et les deux Claude, il existe, en effet, de réelles affinités autorisant un parallèle ; mais
ément musicales. Avec Orfeo, ressuscite une époque à jamais mémorable de notre musique, une phase de son évolution étrange
ressuscite une époque à jamais mémorable de notre musique, une phase de son évolution étrangement analogie à celle que no
t analogie à celle que nous avons vue se dérouler depuis une centaine d’ années. C’est au cours et surtout vers la fin du x
s la fin du xvie  siècle que la sensibilité prit nettement conscience de l’harmonie. L’événement était depuis longtemps à
ombinaisons du déchant, puis du contrepoint novice, la « consonance » de certains « intervalles ». La polyphonie subséquen
 ». La polyphonie subséquente lui révéla insensiblement l’homogénéité de « l’accord ». Il n’est pas très commode de démêle
sensiblement l’homogénéité de « l’accord ». Il n’est pas très commode de démêler avec certitude toutes les influences qui
es tierces et sixtes du « faux-bourdon » dénoncent déjà, aux environs de 1900, le plaisir physique de l’oreille à la super
x-bourdon » dénoncent déjà, aux environs de 1900, le plaisir physique de l’oreille à la superposition d’intervalles harmon
environs de 1900, le plaisir physique de l’oreille à la superposition d’ intervalles harmonieux, indépendamment de tout int
l’oreille à la superposition d’intervalles harmonieux, indépendamment de tout intérêt intellectuel provenant des combinais
xve  siècle, le « frottole » et la « villanelle » sont le témoignage d’ une tendance à la pure et simple « harmonisation »
e et libère l’inspiration du prodigieux Josquin et, dès 1501, chez un de ses contemporains, dans le Lucius Dianæ de Conrad
rains, dans le Lucius Dianæ de Conrad Celtes, on rencontre un « chœur de Nymphes » à quatre voix, composé d’une succession
d Celtes, on rencontre un « chœur de Nymphes » à quatre voix, composé d’ une succession d’accords parfaits basés sur la fon
ontre un « chœur de Nymphes » à quatre voix, composé d’une succession d’ accords parfaits basés sur la fondamentale, et don
és. L’accoutumance progressive engendra ainsi une conception nouvelle de la matière sonore, qui devait révolutionner l’art
adversaire décidé, l’homophonie. Au lieu de l’harmonie intermittente d’ intervalles déterminés, due à la coïncidence évent
termittente d’intervalles déterminés, due à la coïncidence éventuelle de deux ou plusieurs « notes », au hasard des combin
éventuelle de deux ou plusieurs « notes », au hasard des combinaisons de monodies indépendantes, simultanément entendues,
t mélodique. Dans la polyphonie « monodique », le son était une sorte de « corps simple », une matière isolée et inerte, m
nique », le son est considéré comme partie intégrante et constitutive d’ un tout homogène. Pour la première fois peut-être,
n tout homogène. Pour la première fois peut-être, depuis les origines de notre musique occidentale, on constate formelleme
nes de notre musique occidentale, on constate formellement la réalité d’ une « mélodie harmonique ». La synthèse est consci
son harmonie fondamentale. Il s’ensuivit très logiquement l’adoption de la « basse générale ou continue », dont le chiffr
dont le chiffrage mécanique devint plus tard un dangereux instrument de routine. L’harmonie était née et, avec elle, la «
était née et, avec elle, la « forme » affranchie des formules, libre d’ en user, mais non assujettie aux procédés successi
ormules, libre d’en user, mais non assujettie aux procédés successifs de l’« imitation », indispensables jadis à l’inspira
lle », s’installe et s’impose la fugue « du ton ». Un des étonnements de Nietzsche, qui s’en montre fort scandalisé dans l
nnements de Nietzsche, qui s’en montre fort scandalisé dans l’Origine de la Tragédie, c’est la soudaine apparition et la v
e immédiate du « stile rappresentativo », après le « sublime » apogée de la polyphonie palestinienne. Bien que cela semble
n que cela semble, a priori, friser le paradoxe, tout progrès notable de la sensibilité « harmonique » a nécessairement po
sibilité « harmonique » a nécessairement pour conséquence une période de « mélodisme » plus ou moins, et diversement, accu
t, accusé. Car ce que nous nommons « harmonie » n’est pas le résultat d’ un assemblage artificiel de sons arbitrairement ch
nommons « harmonie » n’est pas le résultat d’un assemblage artificiel de sons arbitrairement choisis, mais l’effet d’un ph
un assemblage artificiel de sons arbitrairement choisis, mais l’effet d’ un phénomène objectif, agissant tout autant sur de
(diapasons, cordes, tuyaux) que sur notre sensation ; — le phénomène de la « résonnance naturelle », constituée des aliqu
» du son musical, et que nous pénétrons peu à peu. À chaque extension de nos facultés sensorielles, correspond une percept
excitation subjective momentanée, une joie toute sensuelle au contact de la sonorité neuve et complexe. Au xvie  siècle co
e » est la manifestation du « plaisir au son pour le son » accompagné de sa naturelle harmonie ; et, là comme autre part,
agné de sa naturelle harmonie ; et, là comme autre part, la diversité de la sensation est exploitée presque aussitôt pour
our la paraphrase nuancée des sentiments : la musique devient « moyen d’ expression ». Vers 1480, l’évolution était accompl
». Vers 1480, l’évolution était accomplie. Le comte Bardi, protecteur de Caccini, déclare : « Il y a aujourd’hui deux espè
i, protecteur de Caccini, déclare : « Il y a aujourd’hui deux espèces de musique. L’une est celle appelée contrepoint. Nou
L’une est celle appelée contrepoint. Nous définirons l’autre : l’art de bien chanter. » — Et, à cette évocation de l’art
définirons l’autre : l’art de bien chanter. » — Et, à cette évocation de l’art du « bel canto », surgit toute une vision r
ier lieu, son. L’inverse n’est pas vrai… », — on cherche la signature de Wagner. Et les arguments sont les mêmes. Comme, à
ès, Wagner à la « musique pure », Caccini reproche au « contrepoint » d’ être apte seulement à « satisfaire l’oreille par l
point » d’être apte seulement à « satisfaire l’oreille par le concert de l’harmonie », et de ne pouvoir toucher jamais « l
seulement à « satisfaire l’oreille par le concert de l’harmonie », et de ne pouvoir toucher jamais « l’inteletto » par « d
ue l’un ni l’autre censeur ait paru songer que la seule hyperesthésie de « l’oreille » à la nouveauté d’impressions éprouv
aru songer que la seule hyperesthésie de « l’oreille » à la nouveauté d’ impressions éprouvées de « l’harmonie » susdite, p
hyperesthésie de « l’oreille » à la nouveauté d’impressions éprouvées de « l’harmonie » susdite, permettait l’emploi perti
a ». Et l’illusion est identique. On a écouté et admiré, à la Schola, de longs fragments d’une œuvre de Monteverdi. De Per
est identique. On a écouté et admiré, à la Schola, de longs fragments d’ une œuvre de Monteverdi. De Peri, Caccini et Cagli
e. On a écouté et admiré, à la Schola, de longs fragments d’une œuvre de Monteverdi. De Peri, Caccini et Cagliano, on n’en
et admiré, à la Schola, de longs fragments d’une œuvre de Monteverdi. De  Peri, Caccini et Cagliano, on n’en aurait pas sup
i et Cagliano, on n’en aurait pas supporté le quart ; pas même autant d’ Emilio de Cavalieri ou autres. De toute la pléiade
supporté le quart ; pas même autant d’Emilio de Cavalieri ou autres. De toute la pléiade novatrice, Monteverdi est celui
nteverdi est celui qui semble avoir péroré le moins. Il se contentait de faire de la musique pendant que ses confrères éla
est celui qui semble avoir péroré le moins. Il se contentait de faire de la musique pendant que ses confrères élaboraient
théticiens et antiquité à la rescousse. S’il partagea leur succès et, de son vivant, connut comme eux la gloire locale, il
fut le plus attaqué, dénigré jusqu’à l’invective par Artusi, le Fétis d’ alors. Et il est le seul qui brave le temps, le se
res ressources ; il paraît ne rien inventer. Il n’est pas le créateur de l’opéra, dont le principe et les débuts remontent
s remontent plus haut que la Dafne (1594) ou les deux Euridice (1600) de Peri et Caccini. Doit-on tenir Monteverdi pour « 
ce (1600) de Peri et Caccini. Doit-on tenir Monteverdi pour « le père de l’instrumentation » ? Le Ballet comique de la Rei
Monteverdi pour « le père de l’instrumentation » ? Le Ballet comique de la Reine, de Baltazar de Beaujoyeulx pour la mise
our « le père de l’instrumentation » ? Le Ballet comique de la Reine, de Baltazar de Beaujoyeulx pour la mise en scène, de
omique de la Reine, de Baltazar de Beaujoyeulx pour la mise en scène, de Gérard de Beaulieu et Jacques Salmon pour la musi
n scène, de Gérard de Beaulieu et Jacques Salmon pour la musique, est de 1581. On y rencontre un orchestre beaucoup plus c
581. On y rencontre un orchestre beaucoup plus considérable que celui de l’Orfeo, utilisé avec un pareil souci de variété
plus considérable que celui de l’Orfeo, utilisé avec un pareil souci de variété et de contraste, d’accord entre le caract
able que celui de l’Orfeo, utilisé avec un pareil souci de variété et de contraste, d’accord entre le caractère des timbre
lui des personnages. Il faut même ajouter que, déjà, dans le dialogue de Glauque et Thétis, on y trouve un spécimen éviden
ident du « stile rappresentativo » autant que les roulades esquissées de Varia di bravoura future. Monteverdi inaugura le
t probablement pas pour cette innovation que son nom marque une étape de l’évolution musicale. Serait-ce pour la complexit
arque une étape de l’évolution musicale. Serait-ce pour la complexité de ses accords ? On en avait entendu bien d’autres,
ds ? On en avait entendu bien d’autres, vers 1585, avec les madrigaux de Gesualdo, prince de Venosa, « le chevalier errant
prince de Venosa, « le chevalier errant et virevoltant au labyrinthe de la modulation ». Mais, parmi le contrepoint fleur
e contrepoint fleuri et mouvementé du génial Gesualdo, les intermèdes d’ une harmonie insolite arrivent un peu comme des ch
x sur la soupe. On dirait, en ces endroits, qu’il arrête court l’élan de son inspiration naturelle, pour intercaler le fru
e court l’élan de son inspiration naturelle, pour intercaler le fruit d’ expérimentations patiemment réalisées sur un instr
rument à clavier. Il s’égare souvent dans le dédale du chromatique ou d’ une enharmonie fictive, et, malgré sa hardiesse mo
Il interroge et triture la substance sonore, et il ne sait que faire de ce qu’il obtient, car, en ce temps des carrosses
s carrosses massifs aux frustes essieux, il découvre parfois une roue d’ automobile avec pneu Michelin. Monteverdi ne cherc
ouve, il sait s’en servir aussitôt, parce que c’est l’œuvre spontanée de sa sensibilité. Il obéit à son instinct et, sans
t, sans s’en douter, il libère l’harmonie. En parcourant les ouvrages de ses compétiteurs, on n’a pas de peine à se convai
’harmonie. En parcourant les ouvrages de ses compétiteurs, on n’a pas de peine à se convaincre que Monteverdi fut bien le
yant, sans « préparation », non pas seulement la 7e, mais aussi la 9e de dominante. Et son génie devance de très loin son
seulement la 7e, mais aussi la 9e de dominante. Et son génie devance de très loin son époque. Quand elles ne sont pas tou
d elles ne sont pas tout bonnement maladroites, la plupart des basses de Peri et Caccini orneraient dignement le traité de
plupart des basses de Peri et Caccini orneraient dignement le traité de Bazin de leur « quatre coins » obstiné entre un 1
des basses de Peri et Caccini orneraient dignement le traité de Bazin de leur « quatre coins » obstiné entre un 1er et un
iné entre un 1er et un 4e ou 5e « degrés » opiniâtres. Les meilleures de Cavalieri pontifient jusqu’à en crever de « caden
opiniâtres. Les meilleures de Cavalieri pontifient jusqu’à en crever de « cadence parfaite ». Celles de Cagliano essaient
avalieri pontifient jusqu’à en crever de « cadence parfaite ». Celles de Cagliano essaient à la mélodie impubère le corset
rfaite ». Celles de Cagliano essaient à la mélodie impubère le corset de la symétrie. Tout cela fleure déjà l’emplâtre con
bandage breveté « tonique, dominante et sous-dominante ». Les basses de Monteverdi sont pleines de surprises. Il s’y mont
dominante et sous-dominante ». Les basses de Monteverdi sont pleines de surprises. Il s’y montre si peu précurseur d’une
Monteverdi sont pleines de surprises. Il s’y montre si peu précurseur d’ une tonalité hâtivement systématisée, que, même au
nchent devant les témérités du vieil harmoniste, et il faut un maître d’ avant-garde pour nous restituer sa pensée dans sa
e pour nous restituer sa pensée dans sa vigueur native. Les conquêtes de Monteverdi devinrent bientôt le prétexte et la ba
Les conquêtes de Monteverdi devinrent bientôt le prétexte et la base d’ une théorie tonale qui dura longtemps indiscutée e
qui dura longtemps indiscutée et qui règne encore à l’école. L’auteur d’ Orfeo n’y est pour rien, Son génie fut d’avoir ign
e encore à l’école. L’auteur d’Orfeo n’y est pour rien, Son génie fut d’ avoir ignoré tout système, d’avoir, avant quiconqu
d’Orfeo n’y est pour rien, Son génie fut d’avoir ignoré tout système, d’ avoir, avant quiconque, éprouvé fortement telles v
, d’avoir, avant quiconque, éprouvé fortement telles vertus méconnues de la matière sonore, dérivées des propriétés essent
usical, phénomène objectif et complexe ; et, à la barbe des Artusi et de la tradition, au mépris des habitudes, d’avoir pe
t, à la barbe des Artusi et de la tradition, au mépris des habitudes, d’ avoir pensé et créé comme il sentait. C’est en cel
l sentait. C’est en cela qu’on peut comparer son art primitif à celui de Claude Debussy. Tout autre rapprochement est spéc
ublé « l’inteletto » grâce à la compréhension des paroles, les œuvres de Caccini, Cagliano et consorts ne s’en portent pas
Cagliano et consorts ne s’en portent pas mieux aujourd’hui. Les noms de ces « novateurs » n’échappent au néant de l’oubli
mieux aujourd’hui. Les noms de ces « novateurs » n’échappent au néant de l’oubli que recueillis par une érudition spéciale
r une érudition spéciale. L’antiquité et les systèmes n’ont pas sauvé de la caducité leur « art de l’expression ». En voul
L’antiquité et les systèmes n’ont pas sauvé de la caducité leur « art de l’expression ». En voulant faire comme eux, Monte
t « resté ». Seul, à cause de cela, il ouvre et suscita toute une ère d’ évolution féconde, et l’art de ce revenant émeut e
cela, il ouvre et suscita toute une ère d’évolution féconde, et l’art de ce revenant émeut encore notre âme actuelle. Car,
presque unanimité des lettrés et des artistes. La Société provinciale d’ éditions va publier en un volume in-8 des Extraits
e d’éditions va publier en un volume in-8 des Extraits des Manuscrits de Léonard de Vinci, conservés en France, nouvelleme
vés en France, nouvellement traduits et ordonnés. La première édition de cet ouvrage est mise en souscription au prix de c
ptions sont reçues 28, rue des Paradoux, Toulouse. Les conférences de M. F. T. Marinetti Les conférences de M. F. T
oulouse. Les conférences de M. F. T. Marinetti Les conférences de M. F. T. Marinetti, en Italie, sur les Poètes sym
ombreuse assistance. Après sa causerie, M. Marinetti a dit des poèmes de Verlaine, Baudelaire, Kahn, Tailhade, Maeterlinck
emy de Gourmont. Tome L, numéro 174, juin 1904, p. 738-744 Le voyage d’ Italie a remis à la mode quelques sottes manières
738-744 Le voyage d’Italie a remis à la mode quelques sottes manières de dire que l’on croyait mortes : sœurs latines, rac
iste et le grand politicien ne sont pas moins que la foule incapables de séparer l’idée de race de l’idée de langue. Mais
oliticien ne sont pas moins que la foule incapables de séparer l’idée de race de l’idée de langue. Mais c’est un peu bête,
n ne sont pas moins que la foule incapables de séparer l’idée de race de l’idée de langue. Mais c’est un peu bête, tout de
pas moins que la foule incapables de séparer l’idée de race de l’idée de langue. Mais c’est un peu bête, tout de même, de
ée de race de l’idée de langue. Mais c’est un peu bête, tout de même, de qualifier de citoyen latin un paysan de la Hague
l’idée de langue. Mais c’est un peu bête, tout de même, de qualifier de citoyen latin un paysan de la Hague ou du Ponthie
st un peu bête, tout de même, de qualifier de citoyen latin un paysan de la Hague ou du Ponthieu, sous prétexte qu’il parl
modifié par la forme des appareils vocaux. Peut-être que ces manières de dire sont des manières allemandes. La patrie alle
patrie géographique. Strabon avait déjà discerné les traits généraux de la figure géographique de la France ; il avait no
bon avait déjà discerné les traits généraux de la figure géographique de la France ; il avait noté leur harmonie ; il cons
nie ; il considérait la Gaule comme un organisme. L’Allemagne n’a pas de figure. Même quand on y parlait plusieurs langues
de figure. Même quand on y parlait plusieurs langues et des centaines de patois, la France existait ; l’Allemagne, malgré
es de patois, la France existait ; l’Allemagne, malgré sa quasi-unité de langage, n’a trouvé que récemment une unité terri
erritoriale, peut-être factice. La langue est peu de chose. Le hasard d’ une conquête a pu imposer aux habitants de la Gaul
est peu de chose. Le hasard d’une conquête a pu imposer aux habitants de la Gaule l’usage du latin, comme langue interprov
presque tous et faire oublier les langues premières. Cela n’a pas eu d’ autre importance ; les physiologies sont restées l
mêmes, parce que le climat demeurait le même, parce que le sol, père de toute vie, demeurait immuable. La population de l
arce que le sol, père de toute vie, demeurait immuable. La population de la Gaule avant la conquête appartenait à trois gr
ine. Les voyageurs, grecs, en passant la Garonne avaient la sensation d’ entrer dans un autre monde. C’est le sang ibérique
c’est à l’Est surtout que la France se rattache. « La substance même de notre civilisation, dit M. Vidal de La Blache, es
substance même de notre civilisation, dit M. Vidal de La Blache, est de provenance toute continentale. La période organiq
toute continentale. La période organique où s’élabore la personnalité de la France embrasse une énorme série de siècles d’
e où s’élabore la personnalité de la France embrasse une énorme série de siècles d’influences terriennes accumulées. L’arb
ore la personnalité de la France embrasse une énorme série de siècles d’ influences terriennes accumulées. L’arbre de nos o
e énorme série de siècles d’influences terriennes accumulées. L’arbre de nos origines étend au loin ses racines sur le con
xistence historique et à marquer ses limites. » Et encore, ce qui est d’ un style admirable : « La France a participé, vers
yle admirable : « La France a participé, vers l’Est, aux palpitations d’ un grand corps ; beaucoup d’éléments nouveaux sont
a participé, vers l’Est, aux palpitations d’un grand corps ; beaucoup d’ éléments nouveaux sont entrés par là dans sa subst
n Europe des Celtes, qui ont planté leurs dolmens jusque dans le nord de l’Afrique. Il s’est toujours produit, dirigé vers
’est toujours produit, dirigé vers la France, un irrésistible courant d’ émigration, et cela dès la plus haute antiquité. C
le. « Une vie circule à travers l’Europe centrale. Il est donc permis de parler d’anciennes voies de migrations et de comm
vie circule à travers l’Europe centrale. Il est donc permis de parler d’ anciennes voies de migrations et de commerce ayant
ers l’Europe centrale. Il est donc permis de parler d’anciennes voies de migrations et de commerce ayant relié la partie d
rale. Il est donc permis de parler d’anciennes voies de migrations et de commerce ayant relié la partie du continent qu’oc
qui s’étend vers l’est par le Danube ou par les plaines méridionales de la Russie1. » La plus ancienne civilisation des G
Gaules, en somme, est asiatique ; elle vient du sud du Caucase. C’est de là que nous ont été apportés la plupart de nos pl
e là que nous ont été apportés la plupart de nos plantes alimentaires de nos animaux domestiques. Pendant bien longtemps c
s sur nos rivages. Il faut donc tenir compte aussi dans nos origines, de ces attaches avec les premières civilisations des
a chronologie et certainement moindres en importance que les rapports d’ âge immémorial avec l’Ibérie et l’Europe centrale.
ment organique du pays. Il y a dans ce coin du monde une grande force d’ assimilation. « Les contrastes s’y atténuent ; les
t natal. Ils s’attachent facilement à un pays qui leur demande si peu d’ efforts, qui va au-devant d’eux, leur tend les bra
ilement à un pays qui leur demande si peu d’efforts, qui va au-devant d’ eux, leur tend les bras, les conduit comme par la
, la Normandie continue l’Angleterre, la Lorraine est une des pointes de l’Europe centrale ; mais ces régions si diverses,
oyageant le long de ces nuances, on ressent une impression très douce d’ uniformité ; en passant rapidement de centre en ce
essent une impression très douce d’uniformité ; en passant rapidement de centre en centre, on éprouve au contraire l’étonn
des contrastes. Appeler latine cette belle figure géographique, c’est d’ une raillerie un peu forte, du genre de celles qui
lle figure géographique, c’est d’une raillerie un peu forte, du genre de celles qui consistent à faire abstraction de tout
e un peu forte, du genre de celles qui consistent à faire abstraction de toutes les qualités d’une personne pour la nommer
e de celles qui consistent à faire abstraction de toutes les qualités d’ une personne pour la nommer d’après une manie ou u
dans ce grand creuset qui s’étend du Rhin aux Pyrénées. Elle a laissé de son passage une empreinte certaine, la langue. Re
res romains ? Il me semble très probable que la conquête linguistique de la Gaule fut l’œuvre de l’Église et non de l’admi
le très probable que la conquête linguistique de la Gaule fut l’œuvre de l’Église et non de l’administration romaine. La G
e la conquête linguistique de la Gaule fut l’œuvre de l’Église et non de l’administration romaine. La Gaule ne produisit,
ration romaine. La Gaule ne produisit, même dans les premiers siècles de la conquête, presque aucune littérature laïque ;
elle le fait encore aujourd’hui en Orient. Il serait peut-être juste d’ appeler la France, un pays romanisé ; il est absur
eut-être juste d’appeler la France, un pays romanisé ; il est absurde de l’appeler un pays latin. L’empreinte fut double :
; il est absurde de l’appeler un pays latin. L’empreinte fut double : de langue et de religion, l’une et l’autre encore au
rde de l’appeler un pays latin. L’empreinte fut double : de langue et de religion, l’une et l’autre encore aujourd’hui ins
ervi à dominer le peuple, le peuple, perdant sa ferveur, ou incapable de résister plus longtemps aux efforts naturels de s
ferveur, ou incapable de résister plus longtemps aux efforts naturels de sa physiologie, commença de traiter le latin avec
ister plus longtemps aux efforts naturels de sa physiologie, commença de traiter le latin avec familiarité. Ainsi se forma
. Cela prit une tournure décisive au moment des invasions germaines : de là le nombre assez élevé de mots allemands qui fi
isive au moment des invasions germaines : de là le nombre assez élevé de mots allemands qui figurent dans l’ancien françai
e région particulièrement latine, et que le provençal est plus voisin de l’italien que du français. Sans doute la Provence
in de l’italien que du français. Sans doute la Provence a toujours eu d’ étroites relations avec l’Italie, mais c’est une q
ujours eu d’étroites relations avec l’Italie, mais c’est une question de savoir si elle a été plus influencée par l’Italie
l’Italie qu’elle ne l’a influencée elle-même. Pour certaines périodes de l’histoire, au xiie  siècle, par exemple, c’est l
imitation : leur vanité à défaut de force meilleure, les préserverait de cette faute Quant au provençal, ce n’est aucuneme
italienne, mais bien une langue française. Les travaux philologiques de M. Antoine Thomas ne laissent aucun doute sur ce
ine Thomas ne laissent aucun doute sur ce point, Les règles générales de la phonétique française sont entièrement applicab
inguistique française s’est exercée dans presque toutes les provinces de France au même moment, ou à des moments peu dista
trouvait initiée par l’Église à la langue sacrée. Les groupes langue d’ oc, langue d’oïl, sans être factices, n’ont pas de
tiée par l’Église à la langue sacrée. Les groupes langue d’oc, langue d’ oïl, sans être factices, n’ont pas de limites préc
Les groupes langue d’oc, langue d’oïl, sans être factices, n’ont pas de limites précises ; dans leurs centres les plus ty
mites précises ; dans leurs centres les plus tyranniques, les parlers d’ oc sont clairement du français, et qui ne s’éloign
arlers d’oc sont clairement du français, et qui ne s’éloigne pas plus de notre langue moyenne que le wallon, patois d’oïl
i ne s’éloigne pas plus de notre langue moyenne que le wallon, patois d’ oïl contracté à l’excès, comme pour faire, aux deu
et si condensé. Quelle langue parlerions-nous sans les missionnaires de l’Église romaine ? Il est impossible de s’en fair
s-nous sans les missionnaires de l’Église romaine ? Il est impossible de s’en faire une idée exacte. Mais le fond sans dou
le fond sans doute eût été celtique, avec un vocabulaire très chargé de mots germaniques, scandinaves et, dans le sud, ib
e sud, ibériques. Que le celtique ait entièrement disparu, cependant, de la langue française, cela donne à penser ou que s
des missionnaires se soit acharné sur une langue qui était la matrice de toutes les superstitions populaires, Détruire une
ec qu’elle fut commencée. Irénée, à Lyon, avait formé un centre grec, de langue et de pensée. Rome, plus voisine, mieux ou
t commencée. Irénée, à Lyon, avait formé un centre grec, de langue et de pensée. Rome, plus voisine, mieux outillée, plus
contre les Celtes. Elle fut facilement victorieuse, grâce au prestige de l’Empire, grâce à la débilité qui atteint tous le
le christianisme, la Gaule n’aurait jamais été romanisée. C’est faute d’ avoir considéré cet élément, l’œuvre des missionna
ment l’administration romaine a pu si rapidement imposer sa langue en de si vastes régions. Mais le doute n’est guère poss
doute n’est guère possible : nous sommes, linguistiquement, les fils de l’Église romaine. Et si le français, malgré de vi
uistiquement, les fils de l’Église romaine. Et si le français, malgré de violentes tendances au patois (songer aux mots te
rvoir naturel où puisent les lettrés. Dès le onzième siècle, les gens d’ Église mettent en circulation des mots, tels que :
que : innocent, incompréhensibles pour le peuple. En résumé, parenté de langue ne signifie nullement parenté d’origine. L
le peuple. En résumé, parenté de langue ne signifie nullement parenté d’ origine. L’Italie et la France parlent des langues
Ethnographiquement, les habitants des deux régions n’ont presque rien de commun. Ou bien, ce qui serait, dans cet ordre d’
n’ont presque rien de commun. Ou bien, ce qui serait, dans cet ordre d’ idées, commun à certaines régions françaises et au
s cet ordre d’idées, commun à certaines régions françaises et au nord de l’Italie, serait aussi commun à ces mêmes régions
ssi commun à ces mêmes régions et à telles provinces allemandes. Dire de la France et de l’Allemagne, « sœurs germaines »,
mêmes régions et à telles provinces allemandes. Dire de la France et de l’Allemagne, « sœurs germaines », sans être exact
fier la teneur du sang celto-ibérique, quelle ne fut pas la puissance d’ infiltration du sang germain ? La Gaule fut divisé
les chefs francs ; les évêques mêmes, à ce moment, sont Francs ; que de causes de mélange où, si l’on veut, de corruption
francs ; les évêques mêmes, à ce moment, sont Francs ; que de causes de mélange où, si l’on veut, de corruption du sang o
à ce moment, sont Francs ; que de causes de mélange où, si l’on veut, de corruption du sang originel ! L’Italie est un pay
, si l’on veut, de corruption du sang originel ! L’Italie est un pays de belle civilisation. Elle a conservé de précieuses
riginel ! L’Italie est un pays de belle civilisation. Elle a conservé de précieuses traditions romaines ; c’est par elle q
a physiologie moyenne des Italiens, même du nord, diffère extrêmement de la moyenne physiologique française. Je crois que
ieurs points. Mais la race française, ou ce que l’on appelle ainsi, a de très grands mérites : elle les doit à son climat,
antes. Une race est fille du sol exactement comme les arbres. Lièvres d’ Allemagne, dit-on aux halles, et cela signifie : d
es arbres. Lièvres d’Allemagne, dit-on aux halles, et cela signifie : de qualité médiocre. Il en est de l’homme de France
dit-on aux halles, et cela signifie : de qualité médiocre. Il en est de l’homme de France comme du gibier de France : le
halles, et cela signifie : de qualité médiocre. Il en est de l’homme de France comme du gibier de France : le sol lui a d
: de qualité médiocre. Il en est de l’homme de France comme du gibier de France : le sol lui a donné sa valeur et sa saveu
t ans, il a été publié sur Dante Gabriel Rossetti une énorme quantité de travaux : biographies, correspondances, essais, é
t attendre. Peut-être nous donnera-t-on un jour le portrait véritable de Dante Gabriel Rossetti, portrait qui sera certain
. M. Benson fait soigneusement ressortir la prédominance que le poète de la Blessed Damozel et le peintre préraphaélite a
subirent incroyablement son inévitable influence. Une force rayonnait de lui, à laquelle tous ceux qui l’approchaient deva
devaient se soumettre ; et pourtant, s’il fut indéniablement un homme de génie, son œuvre n’est pas ce qu’on aurait pu att
nt un homme de génie, son œuvre n’est pas ce qu’on aurait pu attendre de lui ; elle déçoit par certains côtés, elle a quel
ttendre de lui ; elle déçoit par certains côtés, elle a quelque chose d’ incomplet, d’inachevé si l’on pense à celui qui l’
i ; elle déçoit par certains côtés, elle a quelque chose d’incomplet, d’ inachevé si l’on pense à celui qui l’a accomplie.
let, d’inachevé si l’on pense à celui qui l’a accomplie. Il prit trop d’ intérêt à lui-même, et pas assez au monde extérieu
tude Mr. Arthur C. Benson est une précieuse contribution à l’histoire de cette curieuse famille du réfugié italien, en att
monte une œuvre importante trois semaines avant la fermeture annuelle de son théâtre, cela ne se voit pas tous les jours.
re, surtout quand celui-ci a surabondamment satisfait aux obligations de son cahier des charges et nous offre l’affiche la
où tant d’autres exercent un métier, M. Carré a déployé une activité d’ artiste, secondée par le goût le plus ingénieux. S
audace nous révéla Pelléas et, si son éclectisme fut absolu au point de parfois nous déconcerter par l’intrépidité de son
sme fut absolu au point de parfois nous déconcerter par l’intrépidité de son indifférence, les résultats en apparaissent d
nt des plus heureux à bien des égards. Il déblaya le terrain encombré de la production et encouragea de nouveaux efforts p
égards. Il déblaya le terrain encombré de la production et encouragea de nouveaux efforts par la certitude d’un aboutissem
é de la production et encouragea de nouveaux efforts par la certitude d’ un aboutissement possible, sans restriction de gen
fforts par la certitude d’un aboutissement possible, sans restriction de genre ou de tendance. En même temps qu’il libérai
a certitude d’un aboutissement possible, sans restriction de genre ou de tendance. En même temps qu’il libérait ainsi notr
umées. Par la diversité des spectacles, il affranchit le grand public de la tyrannie des habitudes et élargit peu à peu le
and public de la tyrannie des habitudes et élargit peu à peu le champ de sa réceptivité, au profit de sa culture musicale
habitudes et élargit peu à peu le champ de sa réceptivité, au profit de sa culture musicale autant que de son plaisir. Au
champ de sa réceptivité, au profit de sa culture musicale autant que de son plaisir. Au moment où un ministre, par hasard
ce que notre musique doit à son initiative entreprenante, et il sied de lui en rendre hommage. Avec cette reprise d’Alces
ntreprenante, et il sied de lui en rendre hommage. Avec cette reprise d’ Alceste après Orphée et Iphigénie en Tauride au mê
ceste après Orphée et Iphigénie en Tauride au même endroit, l’annonce d’ Armide ailleurs, il faut se réjouir en voyant les
’annonce d’Armide ailleurs, il faut se réjouir en voyant les ouvrages de Gluck reprendre successivement leur place au répe
répertoire. Quand la liste en sera épuisée, on aura peut-être l’idée de remonter jusqu’à Rameau. La comparaison des œuvre
exacte, sinon la réalité des innovations attribuées au « réformateur de l’opéra », Le chevalier Gluck, en somme, fut un p
ier Gluck, en somme, fut un personnage assez compliqué2. Il jouissait d’ une âme ardente, d’un caractère impétueux et d’une
, fut un personnage assez compliqué2. Il jouissait d’une âme ardente, d’ un caractère impétueux et d’une indomptable volont
mpliqué2. Il jouissait d’une âme ardente, d’un caractère impétueux et d’ une indomptable volonté qui ne reculait nullement
s entraîné à compromettre ou même à négliger ses intérêts. Cet apôtre de l’idéal tragique fut un si merveilleux businessma
suprême degré, un parfait égoïsme. Sa vie et ses actes dénoncent plus de sens pratique avisé que de cœur, plus d’entregent
goïsme. Sa vie et ses actes dénoncent plus de sens pratique avisé que de cœur, plus d’entregent que de franchise. L’homme,
et ses actes dénoncent plus de sens pratique avisé que de cœur, plus d’ entregent que de franchise. L’homme, au fond, est
noncent plus de sens pratique avisé que de cœur, plus d’entregent que de franchise. L’homme, au fond, est peu sympathique
n’importe guère, même ici, à l’égard du « musicien ». Mais la gloire de Gluck est faite bien plutôt de ses théories lyric
’égard du « musicien ». Mais la gloire de Gluck est faite bien plutôt de ses théories lyrico-dramatiques, de ce qu’il y pr
re de Gluck est faite bien plutôt de ses théories lyrico-dramatiques, de ce qu’il y prétendit assez bruyamment inaugurer,
-dramatiques, de ce qu’il y prétendit assez bruyamment inaugurer, que de la qualité purement musicale de la réalisation. I
endit assez bruyamment inaugurer, que de la qualité purement musicale de la réalisation. Il semble bien qu’on ait quelque
nt musicale de la réalisation. Il semble bien qu’on ait quelque droit de douter de l’entière sincérité du polémiste, et ce
e de la réalisation. Il semble bien qu’on ait quelque droit de douter de l’entière sincérité du polémiste, et ce qu’on sai
droit de douter de l’entière sincérité du polémiste, et ce qu’on sait de l’homme n’est pas pour en dissuader. L’épître déd
’homme n’est pas pour en dissuader. L’épître dédicatoire au grand-duc de Toscane (1769), qui sert de préface à l’Alceste,
suader. L’épître dédicatoire au grand-duc de Toscane (1769), qui sert de préface à l’Alceste, constituait à la fuis un man
epuis que les réformes y célébrées par le compositeur étaient l’œuvre de son librettiste. À la vérité, dans une lettre au
re au Mercure de France (février 1778), Gluck se défendit honnêtement d’ avoir « inventé le nouveau genre d’opéra italien d
78), Gluck se défendit honnêtement d’avoir « inventé le nouveau genre d’ opéra italien dont le succès a justifié la tentati
éclat, je crois devoir reconnaître que c’est lui qui m’a mis à portée de développer les ressources de mon art… » Mais il n
aître que c’est lui qui m’a mis à portée de développer les ressources de mon art… » Mais il n’explique pas comment. C’est
nt, pour le moins, la copaternité du système : « … Je lui fis lecture de mon Orphée et lui en déclamai plusieurs morceaux
ns ma déclamation, les suspensions, la lenteur, la rapidité, les sons de la voix tantôt chargés, tantôt affaiblis et négli
sirais qu’il fît usage pour sa composition. Je le priai en même temps de bannir i passaggi, le cadenze, i ritornelli… M. G
entai quelques-uns ; je les plaçai dans les interlignes, tout le long d’ Orphée. C’est sur un pareil manuscrit, accompagné
nes, tout le long d’Orphée. C’est sur un pareil manuscrit, accompagné de notes écrites aux endroits où les signes ne donna
. J’en fis autant depuis pour Alceste. Cela est si vrai que le succès de celle d’Orphée ayant été indécis aux premières re
s autant depuis pour Alceste. Cela est si vrai que le succès de celle d’ Orphée ayant été indécis aux premières représentat
Le silence gardé par le musicien confirmerait à lui seul la véracité de ces révélations publiques, dont la dernière dénot
de plus, jusqu’au jour où il connut Calzabigi, Gluck n’avait fait que de la musique italienne et des opéras italiens selon
ourante. Le doute apparaît donc inadmissible, et il ressort nettement de ces faits patents que le « réformateur de l’opéra
le, et il ressort nettement de ces faits patents que le « réformateur de l’opéra » le devint par le plus grand des hasards
plus grand des hasards et réforma d’abord sans conviction ; que, loin d’ y être incité spontanément par son génie naturel,
, loin d’y être incité spontanément par son génie naturel, il accepta de soumettre celui-ci à une discipline assez servile
-ci à une discipline assez servile, et adopta ces innovations à titre d’ essai, tout disposé à y renoncer en cas de fiasco.
pta ces innovations à titre d’essai, tout disposé à y renoncer en cas de fiasco. On n’ose pas envisager les conséquences q
pas envisager les conséquences qu’eût entraînées la chute éventuelle d’ Orfeo ed Euridice à Vienne en 1762, et, s’il est a
saura jamais au juste quelle influence eut le succès sur la solidité de sa foi réformatrice et l’ardeur de son apostolat,
ence eut le succès sur la solidité de sa foi réformatrice et l’ardeur de son apostolat, ou quels amendements l’insuccès eû
t visible dans son œuvre. Un peu partout, on se heurte à des morceaux d’ un évident « italianisme », pour la coupe et certa
coupe et certains mélismes traditionnels ou le convenu des contrastes de mouvement. La plupart de ses airs les plus fameux
art de ses airs les plus fameux m’ont toujours produit une impression de ce genre, sans excepter « J’ai perdu mon Euridice
ice » ; et il me semble bien qu’en ces endroits, sur le point spécial de la vérité d’expression dramatique, Gluck se montr
me semble bien qu’en ces endroits, sur le point spécial de la vérité d’ expression dramatique, Gluck se montre généralemen
 déclament » plus du tout : l’action s’arrête, et ils chantent un air de concert. Que celui-ci soit à deux compartiments c
soit à deux compartiments comme « Caron t’appelle », ou bien morcelé d’ oppositions disparates, comme « Divinités du Styx 
ange rien à la chose, ni surtout à l’effet. En réalité l’art théâtral de Gluck est un composé de trois éléments assez dist
surtout à l’effet. En réalité l’art théâtral de Gluck est un composé de trois éléments assez distincts, qui parfois appar
r la force du génie, parfois aussi, alternent comme juxtaposés au gré d’ une solidarité intermittente. Gluck fut un alleman
allemand pur-sang, qui reçut une éducation musicale italienne et fit de « l’opéra français ». Car c’est bien ce que nos v
c’est bien ce que nos voisins ont qualifié « die franzœsiche Oper », de quoi Calzabigi lui fournit la recette ; que celui
de quoi Calzabigi lui fournit la recette ; que celui-ci l’ait trouvée de soi-même, ou rapportée d’un séjour à Paris, comme
nit la recette ; que celui-ci l’ait trouvée de soi-même, ou rapportée d’ un séjour à Paris, comme un contemporain l’assure.
comme un contemporain l’assure. Il en résulte quelquefois une espèce de mélange à la Meyerbeer, dont le premier tableau d
quefois une espèce de mélange à la Meyerbeer, dont le premier tableau d’ Alceste nous offre un échantillon. Ses beautés n’e
us offre un échantillon. Ses beautés n’empêchent qu’on ne soit obligé de le reconnaître inégal ; et il l’est surtout par l
t obligé de le reconnaître inégal ; et il l’est surtout par le défaut de cette homogénéité de sentiment et de style, de ce
aître inégal ; et il l’est surtout par le défaut de cette homogénéité de sentiment et de style, de cette immuable justesse
t il l’est surtout par le défaut de cette homogénéité de sentiment et de style, de cette immuable justesse expressive de l
surtout par le défaut de cette homogénéité de sentiment et de style, de cette immuable justesse expressive de l’inspirati
néité de sentiment et de style, de cette immuable justesse expressive de l’inspiration qu’on découvre dans la scène très a
xpressive de l’inspiration qu’on découvre dans la scène très analogue de Castor et Pollux, par exemple, où, rien qu’au reg
ple, où, rien qu’au regard de la « déclamation » tragique, la plainte de Télaïre, « Pâles flambeaux ! Tristes apprêts ! »
beaux ! Tristes apprêts ! » induit à soupçonner pourquoi le grand air d’ Alceste, « Grands Dieux ! du destin qui m’accable 
s situations où la rondeur du cantabile, la carrure trop « musicale » de la phrase isolent un personnage du drame qui l’en
rame qui l’entoure et, malgré les velléités — parfois incontinentes — de sa furia teutonica s’évertuant de multiplier les
velléités — parfois incontinentes — de sa furia teutonica s’évertuant de multiplier les antithèses dynamiques, cela arrive
e vue « dramatique », le dommage est souvent plus profond. La mélodie de ces airs y traduit musicalement des « étals d’âme
us profond. La mélodie de ces airs y traduit musicalement des « étals d’ âme » successifs mais abstraits, les variations d’
alement des « étals d’âme » successifs mais abstraits, les variations d’ une sensibilité humaine anonyme, et cela, précisém
les situations où doit s’affirmer ou se trahir la personnalité propre de l’un ou l’autre des protagonistes. La musique alo
de l’un ou l’autre des protagonistes. La musique alors, par une sorte de série d’instantanés consécutifs, exprime indistin
u l’autre des protagonistes. La musique alors, par une sorte de série d’ instantanés consécutifs, exprime indistinctement l
sécutifs, exprime indistinctement l’essence élémentaire, intrinsèque, de sentiments communs à tout être animé, et estompe
s communs à tout être animé, et estompe les caractères. C’est la tare de l’opéra « italien », et il semble que les méfaits
irs dramatiques » du chevalier, que dans les chants plus « déclamés » de Rameau, dont l’expression est appropriée à la foi
ent, aux sentiments généraux subséquents, et au caractère particulier de chacun des héros de la tragédie. Tout ceci, sans
généraux subséquents, et au caractère particulier de chacun des héros de la tragédie. Tout ceci, sans doute, demanderait à
chef-d’œuvre, quelle admirable restitution il nous pourrait octroyer d’ Hippolyte et Aricie ! Il serait intéressant de com
nous pourrait octroyer d’Hippolyte et Aricie ! Il serait intéressant de comparer le désespoir de Phèdre à celui d’Armide,
’Hippolyte et Aricie ! Il serait intéressant de comparer le désespoir de Phèdre à celui d’Armide, l’angoisse de Thésée à c
ie ! Il serait intéressant de comparer le désespoir de Phèdre à celui d’ Armide, l’angoisse de Thésée à celle d’Agamemnon,
ssant de comparer le désespoir de Phèdre à celui d’Armide, l’angoisse de Thésée à celle d’Agamemnon, et aussi, certes, le
le désespoir de Phèdre à celui d’Armide, l’angoisse de Thésée à celle d’ Agamemnon, et aussi, certes, le trio des Parques d
vrage et les Champs-Élysées de Castor et Pollux aux scènes similaires d’ Orphée. Enfin, il faudrait tout comparer. On s’ape
ait tout comparer. On s’apercevrait probablement que le « réformateur de l’opéra » n’y réforma pas grand’chose, du moins d
e le « réformateur de l’opéra » n’y réforma pas grand’chose, du moins de ce qu’il annonçait. On reconnaîtrait peut-être qu
naîtrait peut-être que Gluck réforma tout au plus « l’opéra italien » d’ alors par des emprunts à « l’opéra français » et l
runts à « l’opéra français » et l’opéra français par certains apports de l’opéra italien, en saupoudrant le tout du german
pports de l’opéra italien, en saupoudrant le tout du germanisme natif de son inspiration. Diversement appliqués et dosés,
if de son inspiration. Diversement appliqués et dosés, la combinaison de ces facteurs premiers donnerait assez pertinemmen
es facteurs premiers donnerait assez pertinemment la formule générale de ce qui devint depuis « l’opéra » sans épithète, c
ême se l’imaginait. Dans la tragédie plus dramatiquement « déclamée » de « l’opéra français », il installa le lyrisme de l
iquement « déclamée » de « l’opéra français », il installa le lyrisme de la musique pure. À première vue, pour la géniale
e ou les erreurs. Son génie et son influence n’en demeurent pas moins d’ ordre purement musical ; son œuvre eut une portée
on œuvre eut une portée immense et des plus fécondes dans l’évolution de l’harmonie. Certes, Gluck ne fut qu’un piètre pol
rendent ses accompagnements monotones. Comme la plupart des musiciens de mentalité « harmonique », et bon nombre de maître
e la plupart des musiciens de mentalité « harmonique », et bon nombre de maîtres qui innovèrent dans ce domaine, — Couperi
connue jusque-là et qui nous émeut encore. On est frappé, chez Gluck, de l’abondance des accords de 7e diminuée, de l’usag
s émeut encore. On est frappé, chez Gluck, de l’abondance des accords de 7e diminuée, de l’usage assez familier de ceux de
On est frappé, chez Gluck, de l’abondance des accords de 7e diminuée, de l’usage assez familier de ceux de 6e augmentée, e
de l’abondance des accords de 7e diminuée, de l’usage assez familier de ceux de 6e augmentée, et on discerne bientôt leur
ondance des accords de 7e diminuée, de l’usage assez familier de ceux de 6e augmentée, et on discerne bientôt leur connexi
time avec la mélodie, leurs effets corrélatifs sur la structure neuve de celle-ci et la hardiesse des modulations passagèr
hardiesse des modulations passagères. Par là, et malgré la médiocrité de l’exécution polyphonique, Gluck rénova « musicale
honique, Gluck rénova « musicalement » la mélodie. Même dans ses airs de coupe et d’allure italiennes, il la fait plus amp
ck rénova « musicalement » la mélodie. Même dans ses airs de coupe et d’ allure italiennes, il la fait plus ample, plus lib
pas étroitement liée au drame. Son lyrisme univoque n’est point gêné de pérégriner, et la même inspiration passe impunéme
est point gêné de pérégriner, et la même inspiration passe impunément d’ une tragédie dans une autre, sans souci de la dive
nspiration passe impunément d’une tragédie dans une autre, sans souci de la diversité des textes. S’il se sert des formes
autre, sans souci de la diversité des textes. S’il se sert des formes de danse, il les renouvelle, les transmue comme subl
renouvelle, les transmue comme sublimées en musique pure. Le « menuet d’ Orphée », avec sa célèbre « pantomime » en trio, c
phée », avec sa célèbre « pantomime » en trio, constitue un mouvement de symphonie qui devance de bien loin son époque. La
 pantomime » en trio, constitue un mouvement de symphonie qui devance de bien loin son époque. La mélodie de la sonate et
ouvement de symphonie qui devance de bien loin son époque. La mélodie de la sonate et de la symphonie classiques, en sa si
honie qui devance de bien loin son époque. La mélodie de la sonate et de la symphonie classiques, en sa si visible complex
ues, en sa si visible complexité gallo-italo-germaine, dérive surtout de la mélodie de Gluck. Entre Mozart et lui, des ren
visible complexité gallo-italo-germaine, dérive surtout de la mélodie de Gluck. Entre Mozart et lui, des rencontres multip
, dans tels chœurs, en maintes pages dont presque tout le second acte d’ Orphée, son romantisme harmonique atteint quelquef
d’Orphée, son romantisme harmonique atteint quelquefois jusqu’au-delà de Beethoven. Enfin, en voulant « que l’Ouverture pr
en voulant « que l’Ouverture prévint les spectateurs sur le caractère de l’action qu’on allait mettre sous leurs yeux », G
l’action qu’on allait mettre sous leurs yeux », Gluck créa le modèle de l’Ouverture beethovenienne, d’où devait résulter
ous leurs yeux », Gluck créa le modèle de l’Ouverture beethovenienne, d’ où devait résulter plus tard le « Poème symphoniqu
ethovenienne, d’où devait résulter plus tard le « Poème symphonique » de Liszt et ses conséquences pour l’évolution de la
e « Poème symphonique » de Liszt et ses conséquences pour l’évolution de la symphonie. Ces mérites seraient assurément suf
er ou Monteverdi, il se trouve que c’est la « musique pure » qui doit de la reconnaissance à un « réformateur de l’opéra »
la « musique pure » qui doit de la reconnaissance à un « réformateur de l’opéra ». Lettres italiennes Luciano Zuccol
t 1904, p. 272-277. Gabriele d’Annunzio : La Figlia di Jorio Un de nos journaux mondains les plus curieux, Verde e A
ens en vue. J’ai suivi ces entrevues et j’ai remarqué que les auteurs de mon pays sont modestes : on chercherait en vain d
on pays sont modestes : on chercherait en vain des grandes paroles et de ces gestes qu’on appelle beaux. Ils annoncent qu’
illent, mais ils se tiennent sur leurs gardes, tellement que ce cycle de confessions finit par démentir la légende que les
ce cycle de confessions finit par démentir la légende que les hommes de lettres sont des poseurs. Je trouve qu’ils parlen
ir, je ne trouve que deux ou trois romans et une floraison inattendue de nouvelles. Les jeunes et les vieux ont le regard
la lumière ne vient plus du Nord, ce dont je me suis toujours permis de douter, mais des planches du théâtre. En effet le
moins des succès qui passent les frontières. À remarquer le triomphe d’ une tragédie nationale, la Figlia di Jorio, par Ga
enir. Est-ce pour cela que les jeunes négligent le roman, cette forme de littérature superbe, libre, indépendante ? Est-ce
de littérature superbe, libre, indépendante ? Est-ce pour des raisons d’ argent ? Je ne trouve plus, parmi la jeunesse litt
qui travaillaient avant tout pour eux-mêmes, ne s’inquiétant pas trop de l’accueil des éditeurs et du public. Étaient-ils
taient-ils des héros ou des maniaques ? Toujours est-il qu’à ces fous de jadis nous sommes redevables de ce mouvement litt
aques ? Toujours est-il qu’à ces fous de jadis nous sommes redevables de ce mouvement littéraire qu’on a appelé, pour quel
a dernière tragédie. Cet homme qui prêche continuellement la religion de la joie, la nécessité du plaisir, travaille comme
é du plaisir, travaille comme un nègre. C’est à peu près le phénomène de Nietzsche qui prêchait la conquête des plus belle
vivait presque dans la chasteté. Gabriele d’Annunzio, le grand Prêtre de la Joie, passe sa vie sur le papier ; moi, qui ne
ges si on leur expliquait que le plaisir et la joie c’est précisément de travailler jusqu’à la mort. Cela dit pour ne pas
vailler jusqu’à la mort. Cela dit pour ne pas manquer à mes habitudes de médisance insignifiante, je constate avec le plus
ifiante, je constate avec le plus vif plaisir qu’il s’agit cette fois d’ un succès colossal et sincère. Gabriele d’Annunzio
t ils lui tournent le dos, en regrettant qu’il se soit plié aux goûts de la foule ; ils se trompaient dans les deux cas. L
t dans les deux cas. La Figlia di Jorio n’est réellement plus l’œuvre de l’artiste qui écrivait la Gloria, la Ville Morte,
t trompé, il se donne maintenant à l’Art Petit. Cela peut être la fin d’ un poète, mais sans doute c’est le principe de la
. Cela peut être la fin d’un poète, mais sans doute c’est le principe de la richesse ; et la richesse est une poésie à son
sse est une poésie à son tour. Enrico Corradini : Le Sette lampade d’ oro Enrico Corradini n’a pas donné le titre de
 : Le Sette lampade d’oro Enrico Corradini n’a pas donné le titre de nouvelles à son volume le Sette Lampade d’oro, qu
ini n’a pas donné le titre de nouvelles à son volume le Sette Lampade d’ oro, quoiqu’on pût appeler couramment de ce titre
à son volume le Sette Lampade d’oro, quoiqu’on pût appeler couramment de ce titre les quatorze fragments de vie générale q
, quoiqu’on pût appeler couramment de ce titre les quatorze fragments de vie générale qu’il rassemble dans son livre. J’y
son livre. J’y retrouve tout l’esprit original qui inspire les romans de cet écrivain et le but philosophique qu’on n’a pa
mans de cet écrivain et le but philosophique qu’on n’a pas l’habitude de rechercher dans ce genre de prose. Enrico Corradi
ut philosophique qu’on n’a pas l’habitude de rechercher dans ce genre de prose. Enrico Corradini, directeur aujourd’hui d’
rcher dans ce genre de prose. Enrico Corradini, directeur aujourd’hui d’ une revue, Il Regno, courageusement réactionnaire,
Regno, courageusement réactionnaire, toujours fidèle à son programme d’ ennemi du peuple, toujours sur la brèche pour son
n programme d’ennemi du peuple, toujours sur la brèche pour son idéal d’ individualisme, se trouve dans une période d’activ
la brèche pour son idéal d’individualisme, se trouve dans une période d’ activité multiple qui réjouit les appréciateurs de
ve dans une période d’activité multiple qui réjouit les appréciateurs de son talent. Le Sette Lampade d’oro seront suivies
ultiple qui réjouit les appréciateurs de son talent. Le Sette Lampade d’ oro seront suivies dans l’année par un roman et pa
pade d’oro seront suivies dans l’année par un roman et par un recueil d’ œuvres dramatiques, que l’auteur a fait jouer réce
ier sous ce titre : Il cavallo di Troia. L’auteur est le plus mondain de nos socialistes révolutionnaires et le plus incon
lus mondain de nos socialistes révolutionnaires et le plus inconstant de nos littérateurs. C’est pourquoi les littérateurs
rait plusieurs titres pour et contre : les socialistes lui reprochent de collaborer à quelque revue crassement bourgeoise
e collaborer à quelque revue crassement bourgeoise sous le pseudonyme de Comte Octave ; les bourgeois lui reprochent de co
ise sous le pseudonyme de Comte Octave ; les bourgeois lui reprochent de collaborer à un journal révolutionnaire sous le p
rochent de collaborer à un journal révolutionnaire sous le pseudonyme de Florindo ; les littérateurs lui reprochent de fai
aire sous le pseudonyme de Florindo ; les littérateurs lui reprochent de faire trop de reportage international pour les jo
seudonyme de Florindo ; les littérateurs lui reprochent de faire trop de reportage international pour les journaux politiq
damner, je trouve qu’Ojetti doit sa renommée justement à la pluralité de son âme profondément moderne, qui lui permet d’êt
tement à la pluralité de son âme profondément moderne, qui lui permet d’ être avec tous et avec personne. Il n’y a que les
G. Cena : Gli Ammonitori Je ne me rappelle pas avoir parlé ici de deux auteurs qui, sous des points de vue différen
un, Giovanni Cena, publiait, il y a cinq ou six ans, un poème, Madre, de haut mérite ; puis il se taisait tout à coup. Esp
indépendant et libre, il vivait en bohémien à Turin, où le directeur de la Nuova Antologia le rencontra un jour et lui co
Antologia le rencontra un jour et lui confia la rédaction littéraire de cette importante revue, ce qui absorbe presque to
ment son activité. Mais, jeune encore, il sut se soustraire au danger de lire et de publier simplement les manuscrits des
tivité. Mais, jeune encore, il sut se soustraire au danger de lire et de publier simplement les manuscrits des autres, et
res, et voilà que récemment paraissait, dans la nouvelle Bibliothèque de la Nuova Antologia, un roman de G. Cena, Gli Ammo
issait, dans la nouvelle Bibliothèque de la Nuova Antologia, un roman de G. Cena, Gli Ammonitori. C’est l’étude profonde e
man de G. Cena, Gli Ammonitori. C’est l’étude profonde et personnelle d’ une âme d’anarchiste, d’un type humanitaire et par
Cena, Gli Ammonitori. C’est l’étude profonde et personnelle d’une âme d’ anarchiste, d’un type humanitaire et paradoxal, qu
nitori. C’est l’étude profonde et personnelle d’une âme d’anarchiste, d’ un type humanitaire et paradoxal, qui arrive par d
d’un type humanitaire et paradoxal, qui arrive par des raisonnements de la plus stricte logique à se jeter sous l’automob
us stricte logique à se jeter sous l’automobile du roi, dans l’espoir de faire un geste suprême qui soit utile à l’humanit
faire un geste suprême qui soit utile à l’humanité entière… L’esprit d’ observation, que l’auteur a largement semé dans ce
ns ce beau livre, décèle une longue habitude des milieux et des états d’ âmes qu’il décrit, et, en effet, lors de ses pèler
ses pèlerinages à Paris et à Londres, M. Cena eut plusieurs occasions de rencontrer ces ammoniteurs de la Société, ces pro
ondres, M. Cena eut plusieurs occasions de rencontrer ces ammoniteurs de la Société, ces prophètes, capables de tuer les a
de rencontrer ces ammoniteurs de la Société, ces prophètes, capables de tuer les autres ou soi-même, peu importe, pour se
tyle bref et sobre ; personne ne dirait qu’il s’agit du premier livre d’ un écrivain qu’on, jugeait jusqu’à hier comme un p
our revenir à sa Romagne, qu’il connaît intas et incate, et il publie d’ un coup un roman, Gli uomini rossi (Les Hommes rou
’un coup un roman, Gli uomini rossi (Les Hommes rouges) et un recueil de nouvelles, Anna Perenna, l’un et l’autre inspirés
s) et un recueil de nouvelles, Anna Perenna, l’un et l’autre inspirés de sa terre, de ses types, de ses coutumes. Gli uomi
eil de nouvelles, Anna Perenna, l’un et l’autre inspirés de sa terre, de ses types, de ses coutumes. Gli uomini rossi est
es, Anna Perenna, l’un et l’autre inspirés de sa terre, de ses types, de ses coutumes. Gli uomini rossi est une satire de
terre, de ses types, de ses coutumes. Gli uomini rossi est une satire de ces républicains qui, comme parti politique en It
ialistes. En province, les hommes rouges peuvent encore s’illusionner d’ être quelqu’un ; mais voici que M. Beltramelli nou
us en donne un portrait si fin, si spirituel, en décelant la bonhomie de ces terribles révolutionnaires, que, dit-on, le l
que vient de provoquer un vrai scandale dans les cercles républicains de la Romagne. Dans le roman, la fille d’un révoluti
dans les cercles républicains de la Romagne. Dans le roman, la fille d’ un révolutionnaire, sourde à l’idéal politique, s’
un révolutionnaire, sourde à l’idéal politique, s’enfuit avec le fils d’ un comte, d’un des plus acharnés réactionnaires ;
nnaire, sourde à l’idéal politique, s’enfuit avec le fils d’un comte, d’ un des plus acharnés réactionnaires ; d’où une sér
fuit avec le fils d’un comte, d’un des plus acharnés réactionnaires ; d’ où une série d’épisodes des plus amusants… Le recu
ls d’un comte, d’un des plus acharnés réactionnaires ; d’où une série d’ épisodes des plus amusants… Le recueil de nouvelle
ctionnaires ; d’où une série d’épisodes des plus amusants… Le recueil de nouvelles est inspiré, au contraire, de cette sen
des plus amusants… Le recueil de nouvelles est inspiré, au contraire, de cette sentimentalité brusque qu’on connaît chez l
ontraire, de cette sentimentalité brusque qu’on connaît chez les fils de la forte Romagne ; et les deux livres montrent un
ils de la forte Romagne ; et les deux livres montrent une originalité de forme et de pensée, âpre, robuste, indépendante,
rte Romagne ; et les deux livres montrent une originalité de forme et de pensée, âpre, robuste, indépendante, qui place M.
t à coup parmi nos meilleurs écrivains. J’aurai sans doute à reparler de lui et de M. Cena dans mes chroniques à venir.
armi nos meilleurs écrivains. J’aurai sans doute à reparler de lui et de M. Cena dans mes chroniques à venir. C. Giorgi
ità del sonno (le Bonheur du sommeil), et comme épigraphe le quatrain de Michel-Ange, qui commence : Grato m’è il sonno e
Stagno (l’Étang), roman qui avait les intempérances caractéristiques de l’âge de l’auteur. Celui-ci, la Felicità del sonn
l’Étang), roman qui avait les intempérances caractéristiques de l’âge de l’auteur. Celui-ci, la Felicità del sonno, est ex
, est extrêmement supérieur par la forme et l’architecture. Il s’agit d’ une dame qui vit à Lucques, dans le plus profond s
’une dame qui vit à Lucques, dans le plus profond sommeil des sens et de l’esprit, la ville aidant : et un jeune homme vol
pour d’autres amours, et la pauvre se débat désormais dans les affres d’ une jalousie passionnelle, en regrettant eu vain l
profil des personnages est sûr et exact ; la psychologie des âmes et de cette petite ville de province qui dort et bâille
s est sûr et exact ; la psychologie des âmes et de cette petite ville de province qui dort et bâille éternellement, rapide
e éternellement, rapide et incisive. Nous avons, enfin, la révélation d’ un vrai romancier, auquel je souhaite de ne point
s avons, enfin, la révélation d’un vrai romancier, auquel je souhaite de ne point s’arrêter sur cette voie. Giulio Orsi
ra ed astri Je dois quelques mots à un poète, dont j’ai l’honneur d’ avoir parlé le premier dans ces chroniques, il y a
mais toujours est-il que le premier encouragement au poète est parti de cette Revue, et j’en suis fier. Giulio Orsini vie
terra ed astri (Entre la terre et les astres). Nous sommes vis-à-vis d’ un poète, qu’on ne peut ranger ni parmi les suivan
mmes vis-à-vis d’un poète, qu’on ne peut ranger ni parmi les suivants de d’Annunzio ni parmi ceux de Pascoli ; il est lui,
s vis-à-vis d’un poète, qu’on ne peut ranger ni parmi les suivants de d’ Annunzio ni parmi ceux de Pascoli ; il est lui, av
vis-à-vis d’un poète, qu’on ne peut ranger ni parmi les suivants de d’ Annunzio ni parmi ceux de Pascoli ; il est lui, avec son o
u’on ne peut ranger ni parmi les suivants de d’Annunzio ni parmi ceux de Pascoli ; il est lui, avec son originalité bizarr
e des plus complexes, des plus intéressants, tellement que le recueil de ses vers a marqué un vrai succès dans le monde li
ques notes sur Candidati all’immortalità par G. De Frenzi, collection de types littéraires italiens vus de près. Le livre
talità par G. De Frenzi, collection de types littéraires italiens vus de près. Le livre était attendu depuis longtemps, et
e l’avoir annoncé ici il y a un an. Les dessins et les portraits sont de M. Majani, un artiste bolonais que les Parisiens
t fort. P.-S. P.-S. — Monsieur et cher Confrère, Je vous prie de vouloir faire ajouter une note à ma Chronique et
te à ma Chronique et précisément au passage qui se réfère aux poésies de Giulio Orsini. Et voilà pourquoi : à la suite d’u
e réfère aux poésies de Giulio Orsini. Et voilà pourquoi : à la suite d’ une enquête ouverte contemporainement par le Giorn
o Orsini n’était que le pseudonyme du comte Domenico Gnoli, directeur de la Bibliothèque Victor-Emmanuel de Rome : M. Gnol
Bibliothèque Victor-Emmanuel de Rome : M. Gnoli, ayant à se plaindre de la critique, publiait depuis trois ans ses poésie
le nom du dit Giulio Orsini, autour duquel toute une légende menaçait de croître. Ma chronique, ayant été écrite avant c
, ayant été écrite avant cette découverte curieuse, il est nécessaire d’ ajouter la note dont je vous prie, et pour plus de
, il est nécessaire d’ajouter la note dont je vous prie, et pour plus de détails vous trouverez ci-joint une coupure de mo
ous prie, et pour plus de détails vous trouverez ci-joint une coupure de mon journal qui raconte cette bizarrerie du vieux
ux comte Gnoli. Naturellement, le jugement que je donne des poésies de MM. Gnoli-Orsini reste toujours le même. L. Z.
-Orsini reste toujours le même. L. Z. Échos. Pour la suppression de l’Académie de France à Rome Mercure. Tome LI,
toujours le même. L. Z. Échos. Pour la suppression de l’Académie de France à Rome Mercure. Tome LI, numéro 175, ju
. Parmi les morts qu’il faut tuer figure, au premier rang, l’Académie de France à Rome : morte dans l’opinion des artistes
France à Rome : morte dans l’opinion des artistes, elle vit pourtant de la lourde vie végétative des vieilles institution
le vit pourtant de la lourde vie végétative des vieilles institutions d’ État. La Section des Beaux-Arts de la Société pour
égétative des vieilles institutions d’État. La Section des Beaux-Arts de la Société pour l’Éducation Sociale s’attaque à c
ion Sociale s’attaque à cette nuisible survivance. Sous la présidence d’ Eugène Carrière, avec le concours d’artistes et d’
le survivance. Sous la présidence d’Eugène Carrière, avec le concours d’ artistes et d’écrivains, elle a élaboré, à sa séan
Sous la présidence d’Eugène Carrière, avec le concours d’artistes et d’ écrivains, elle a élaboré, à sa séance dernière, u
d’écrivains, elle a élaboré, à sa séance dernière, un jugement motivé de condamnation contre l’Académie, et établi les pri
ent motivé de condamnation contre l’Académie, et établi les principes d’ un régime meilleur des rapports de l’Art et de l’É
l’Académie, et établi les principes d’un régime meilleur des rapports de l’Art et de l’État. L’Académie de France à Rome d
et établi les principes d’un régime meilleur des rapports de l’Art et de l’État. L’Académie de France à Rome doit disparaî
s d’un régime meilleur des rapports de l’Art et de l’État. L’Académie de France à Rome doit disparaître parce qu’elle donn
ce qu’elle donne lieu à un concours qui est une barbarie et une cause de démoralisation pour les jeunes artistes. Tome
 : Le Capitole Romain, ancien et moderne, Hachette, 12 fr. Précédé d’ une étude très complète de M. L. Homo, de l’École
ien et moderne, Hachette, 12 fr. Précédé d’une étude très complète de M. L. Homo, de l’École Française de Rome, sur le
Hachette, 12 fr. Précédé d’une étude très complète de M. L. Homo, de l’École Française de Rome, sur le Capitole dans l
Précédé d’une étude très complète de M. L. Homo, de l’École Française de Rome, sur le Capitole dans l’antiquité, le nouvel
rançaise de Rome, sur le Capitole dans l’antiquité, le nouvel ouvrage de M. Rodocanachi, Le Capitole Romain ancien et mode
tte, est sans doute le recueil le plus complet et le plus substantiel de documents qu’on ait publié encore sur la colline
J’insisterai et c’est bien à dessein que j’emploie les mots : recueil de documents ; M. Rodocanachi, historien justement e
estimé et dont le bagage est déjà nombreux, ne s’est pas mis en peine d’ écrire le livre qu’il était certes capable de nous
e s’est pas mis en peine d’écrire le livre qu’il était certes capable de nous donner ; il a préféré simplement disposer en
es capable de nous donner ; il a préféré simplement disposer en bouts de chapitres sa documentation, présenter époque par
r époque par époque, siècle par siècle, tout ce qu’il a pu recueillir d’ intéressant ou de curieux sur le palais sénatorial
ue, siècle par siècle, tout ce qu’il a pu recueillir d’intéressant ou de curieux sur le palais sénatorial, le palais des c
rieux sur le palais sénatorial, le palais des conservateurs, l’église de Santa-Maria Aracœli, le Mont Tarpéien ou Monte-Ca
aut une autre et l’ouvrage vient compléter ainsi un précédent travail de l’auteur : Les Institutions communales de Rome so
ainsi un précédent travail de l’auteur : Les Institutions communales de Rome sous la Papauté ; mais ce n’est point l’œuvr
sous la Papauté ; mais ce n’est point l’œuvre qu’on pouvait attendre de M. Rodocanachi, car en se bornant à mettre en ord
ter des textes, on laisse au moins entendre qu’on n’a pas eu le temps de se servir des choses recueillies et qu’on les don
onsciencieux, trouvant la besogne prête, sauront gré à M. Rodocanachi de son désintéressement. Mais on peut craindre que l
de son désintéressement. Mais on peut craindre que le lecteur, obligé de faire lui-même un travail de restitution et de mi
on peut craindre que le lecteur, obligé de faire lui-même un travail de restitution et de mise au point que l’historien a
que le lecteur, obligé de faire lui-même un travail de restitution et de mise au point que l’historien actuel n’a pas cru
ndre, ne se rebute et ferme hâtivement un livre qui, malgré tout, est de grande valeur, et dans lequel on ne saurait repre
ois de plus, j’ajouterai qu’il n’eût pas été inutile, dans un ouvrage de cette nature, de donner quelques plans archéologi
outerai qu’il n’eût pas été inutile, dans un ouvrage de cette nature, de donner quelques plans archéologiques, la topograp
re, de donner quelques plans archéologiques, la topographie détaillée de Rome n’étant pas forcément familière à tous ceux
apitolio, à la fois sanctuaire et citadelle, qui évoque tout un monde de légende et d’histoire, le seul Tabularium subsist
fois sanctuaire et citadelle, qui évoque tout un monde de légende et d’ histoire, le seul Tabularium subsiste en partie, f
es assises puissantes contre lesquelles se dresse la tour carrée dite de Nicolas V, un des derniers vestiges de la fortere
se dresse la tour carrée dite de Nicolas V, un des derniers vestiges de la forteresse qui constituait le palais au Moyen-
voir aujourd’hui, ce fut en effet un véritable château fort, flanqué de quatre tours inégales, crénelé et dominé au centr
urs inégales, crénelé et dominé au centre par un haut campanile percé de larges baies ; au xive  siècle, il avait encore u
ies ; au xive  siècle, il avait encore une double enceinte et un pont de bois. De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, l
xive  siècle, il avait encore une double enceinte et un pont de bois. De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, le plan de
avait encore une double enceinte et un pont de bois. De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, le plan de Legerio conservé
double enceinte et un pont de bois. De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, le plan de Legerio conservé au British Muse
et un pont de bois. De vieux dessins de Heemskerk et de Kock, le plan de Legerio conservé au British Museum (1552), la sér
Monte Caprino, près duquel se tenait un marché, s’ouvrait une fenêtre d’ où le Sénateur était tenu, selon sa charge, d’assi
, s’ouvrait une fenêtre d’où le Sénateur était tenu, selon sa charge, d’ assister aux exécutions capitales ; le Tabularium
r aux exécutions capitales ; le Tabularium avait été aménagé en dépôt de sel. Des travaux de détail, intérieurs et extérie
itales ; le Tabularium avait été aménagé en dépôt de sel. Des travaux de détail, intérieurs et extérieurs, avaient d’aille
ailleurs considérablement modifié le vieil édifice, lorsque l’arrivée de Charles Quint fit mettre en avant un projet de tr
ice, lorsque l’arrivée de Charles Quint fit mettre en avant un projet de transformation complète du palais et de la place.
fit mettre en avant un projet de transformation complète du palais et de la place. Ce fut alors une fièvre de démolition,
sformation complète du palais et de la place. Ce fut alors une fièvre de démolition, de restauration et de construction ;
lète du palais et de la place. Ce fut alors une fièvre de démolition, de restauration et de construction ; le Forum fut bo
e la place. Ce fut alors une fièvre de démolition, de restauration et de construction ; le Forum fut bouleversé et l’on y
tion et de construction ; le Forum fut bouleversé et l’on y rasa plus de deux cents maisons ; des églises, d’anciens édifi
t bouleversé et l’on y rasa plus de deux cents maisons ; des églises, d’ anciens édifices furent abattus pour permettre aux
églises, d’anciens édifices furent abattus pour permettre aux Romains de faire à l’empereur une entrée digne de lui. Le Co
tus pour permettre aux Romains de faire à l’empereur une entrée digne de lui. Le Conseil communal, sans doute poussé par l
s doute poussé par le pape, s’adressa à Michel-Ange qui traça un plan d’ ensemble, — à peu près exécuté dans la suite — et
omme encadrement deux édifices du même style s’avançant sur les côtés de la place. Les anciennes constructions étaient, il
enta, en unissant les deux tours des angles par une façade régulière, de voiler l’enchevêtrement de loggias, de réduits, d
tours des angles par une façade régulière, de voiler l’enchevêtrement de loggias, de réduits, d’escaliers qui était le rés
gles par une façade régulière, de voiler l’enchevêtrement de loggias, de réduits, d’escaliers qui était le résultat confus
façade régulière, de voiler l’enchevêtrement de loggias, de réduits, d’ escaliers qui était le résultat confus mais pittor
de réduits, d’escaliers qui était le résultat confus mais pittoresque de cinq siècles de transformations, — et il est perm
caliers qui était le résultat confus mais pittoresque de cinq siècles de transformations, — et il est permis de dire que c
is pittoresque de cinq siècles de transformations, — et il est permis de dire que ce n’est pas l’œuvre la plus heureuse de
— et il est permis de dire que ce n’est pas l’œuvre la plus heureuse de Buonarotti. La réfection de l’édifice de droite,
que ce n’est pas l’œuvre la plus heureuse de Buonarotti. La réfection de l’édifice de droite, le palais des Conservateurs,
pas l’œuvre la plus heureuse de Buonarotti. La réfection de l’édifice de droite, le palais des Conservateurs, fut entrepri
ria la vieille bâtisse à colonnades qui existait dès 1408 sous le nom de résidence des bannerets et qui était du reste dan
de résidence des bannerets et qui était du reste dans un triste état de délabrement. Le troisième palais, qui contient la
s commencées en 1471 par Sixte IV et que nous connaissons sous le nom de Musée du Capitole ne fut bâti qu’au xviie  siècle
les groupes antiques des Dioscures et la balustrade par les trophées de Marius, et en 1538 on y avait placé la statue équ
es trophées de Marius, et en 1538 on y avait placé la statue équestre de Marc-Aurèle, apportée de Saint-Jean-de-Latran. Un
en 1538 on y avait placé la statue équestre de Marc-Aurèle, apportée de Saint-Jean-de-Latran. Un second escalier contigu
gu prend à gauche, et s’élève en s’écartant jusqu’à la vieille église d’ Aracœli, demeurée debout sur la colline. — Il est
d’Aracœli, demeurée debout sur la colline. — Il est surtout, curieux de constater, devant cet ensemble d’édifices, que le
colline. — Il est surtout, curieux de constater, devant cet ensemble d’ édifices, que le Capitole Romain, achevé après tan
d’édifices, que le Capitole Romain, achevé après tant de traverses et de répits, s’ouvre exactement à l’opposite de l’anci
après tant de traverses et de répits, s’ouvre exactement à l’opposite de l’ancien Capitole de la République et de l’Empire
es et de répits, s’ouvre exactement à l’opposite de l’ancien Capitole de la République et de l’Empire. Les monuments antiq
uvre exactement à l’opposite de l’ancien Capitole de la République et de l’Empire. Les monuments antiques s’élevaient en p
seuls les murs du Tabularium surplombent les grandes ruines tragiques de la Ville Éternelle. Transformés, remaniés au cour
des idées municipales au xiie  siècle, ont tourné le dos aux vestiges de la Rome ancienne ; ils regardent l’Occident où s’
rdent l’Occident où s’est développée la Rome des Papes et la capitale de l’Italie unifiée. Nous ne pouvons nous arrêter da
es. — Au Capitole avaient lieu les couronnements poétiques dont celui de Pétrarque demeura le plus célèbre, et à côté du t
s dont celui de Pétrarque demeura le plus célèbre, et à côté du texte de sa harangue publié intégralement, nous trouvons m
s trouvons mentionné qu’un brevet lui fut remis, lui donnant le droit de porter la couronne de myrte et « le costume de po
u’un brevet lui fut remis, lui donnant le droit de porter la couronne de myrte et « le costume de poète ». — Le Capitole p
, lui donnant le droit de porter la couronne de myrte et « le costume de poète ». — Le Capitole possédait une mesure sur l
e et cette tête revenait aux conservateurs. — On exécutait les arrêts de mort au haut du grand escalier, près d’un lion de
rs. — On exécutait les arrêts de mort au haut du grand escalier, près d’ un lion de marbre qui symbolisait la grandeur de R
xécutait les arrêts de mort au haut du grand escalier, près d’un lion de marbre qui symbolisait la grandeur de Rome, et av
grand escalier, près d’un lion de marbre qui symbolisait la grandeur de Rome, et avant chaque exécution la cloche du Camp
la cloche ne sonnait pas, c’est que l’exécution avait lieu sans arrêt de justice. — Une vieille tradition faisait égalemen
tice. — Une vieille tradition faisait également aux Romains un devoir de posséder un lion vivant ; on le mentionne encore
après sa disparition, le gardien réclamant, les Conservateurs, pleins de mansuétude, lui continuèrent cette sinécure, si b
ntinuèrent cette sinécure, si bien que sa vie durant il resta gardien d’ une bête qui n’existait plus, — avec tous les avan
ges attachés à l’office. Il y eut même plus lard un gardien du cheval de Marc-Aurèle, qui n’a jamais été que de bronze. — 
plus lard un gardien du cheval de Marc-Aurèle, qui n’a jamais été que de bronze. — Quelque chose comme notre architecte de
n’a jamais été que de bronze. — Quelque chose comme notre architecte de l’obélisque ! A. Dry : Trinacria, Plon, 3 fr. 
de l’obélisque ! A. Dry : Trinacria, Plon, 3 fr. 50 Trinacria, de M. A. Dry, c’est la Sicile actuelle beaucoup plus
eaucoup plus que, selon le titre, l’île ancienne des temples grecs et de l’occupation romaine, un livre de promenades et d
l’île ancienne des temples grecs et de l’occupation romaine, un livre de promenades et d’observations, informé, agréableme
s temples grecs et de l’occupation romaine, un livre de promenades et d’ observations, informé, agréablement écrit et d’une
livre de promenades et d’observations, informé, agréablement écrit et d’ une expression presque toujours juste. On y retrou
s juste. On y retrouve Messine, Taormina, Catane la noire, les ruines de Syracuse, d’Agrigente et de Sélinonte, Palerme et
retrouve Messine, Taormina, Catane la noire, les ruines de Syracuse, d’ Agrigente et de Sélinonte, Palerme et ses souvenir
ne, Taormina, Catane la noire, les ruines de Syracuse, d’Agrigente et de Sélinonte, Palerme et ses souvenirs admirables de
use, d’Agrigente et de Sélinonte, Palerme et ses souvenirs admirables de l’époque normande, la Palatine et Montréale ; pui
res classiques comme Castelvetrano et Girgenti. Mais les descriptions de cités et de monuments dans ce volume tiennent peu
es comme Castelvetrano et Girgenti. Mais les descriptions de cités et de monuments dans ce volume tiennent peu de place et
ger ce caractère à part ; et l’on sait qu’il est toujours intéressant d’ écouter ceux qui se renseignent dans les pays qu’i
savent voir et traduire clairement des impressions, — qui rapportent de leurs voyages assez de l’aspect des choses et de
e clairement des impressions, — qui rapportent de leurs voyages assez de l’aspect des choses et de l’âme des hommes pour n
ns, — qui rapportent de leurs voyages assez de l’aspect des choses et de l’âme des hommes pour nous aider à notre tour à l
ider à notre tour à les expliquer et les comprendre. Publications d’ art. Émile Bertaux : Rome, H. Laurens, 4 fr. Yva
mbre 1904, p. 799-806 [803]. À la même librairie, la série des Villes d’ Art célèbres se continue. Rome était un sujet si v
continue. Rome était un sujet si vaste qu’il ne paraissait pas facile de le faire rentrer dans le cadre restreint d’un vol
ne paraissait pas facile de le faire rentrer dans le cadre restreint d’ un volume de 170 pages. M. Émile Bertaux s’y est r
it pas facile de le faire rentrer dans le cadre restreint d’un volume de 170 pages. M. Émile Bertaux s’y est résigné et so
livre sur la Rome antique est une vulgarisation agréable et succincte de ce que l’érudition a su découvrir ou préciser sur
France un auteur dramatique n’écrit d’abord que pour un public, celui de Paris, et même pour une fraction de ce public, pu
d’abord que pour un public, celui de Paris, et même pour une fraction de ce public, puisque chaque théâtre à sa clientèle,
ublic, puisque chaque théâtre à sa clientèle, souvent très différente de la clientèle voisine, il faut en Italie plaire à
o, c’est un pays trop long que l’Italie ! Où est-elle, cette capitale de la pensée, du verbe, de la poésie, de l’art qu’es
ng que l’Italie ! Où est-elle, cette capitale de la pensée, du verbe, de la poésie, de l’art qu’est Paris chez vous ? Où e
e ! Où est-elle, cette capitale de la pensée, du verbe, de la poésie, de l’art qu’est Paris chez vous ? Où est-il, le foye
, de la poésie, de l’art qu’est Paris chez vous ? Où est-il, le foyer d’ où jaillissent les étincelles et auquel on allume
pas un grand peintre, pas un grand romancier. « Ce déplorable manque d’ unité, cette fatale absence d’un centre a dispersé
grand romancier. « Ce déplorable manque d’unité, cette fatale absence d’ un centre a dispersé les forces artistiques des éc
le a bien souvent rendu vains leurs efforts en leur imposant toujours de mortelles fatigues, mais, bien plus, elle a frapp
lle a frappé au cœur le théâtre italien. « Si les quelques romanciers d’ Italie sont des apôtres de la plume et souvent en
éâtre italien. « Si les quelques romanciers d’Italie sont des apôtres de la plume et souvent en sont même des héros, tant
tres de la plume et souvent en sont même des héros, tant il leur faut de courage pour continuer leur ingrate besogne, au m
rage pour continuer leur ingrate besogne, au milieu de l’indifférence d’ un public qui ne les comprend pas, les comédiograp
comprend pas, les comédiographes, les dramaturges sont, quant à eux, de vrais martyrs. « Il n’en est point, du plus obscu
du plus obscur au plus brillant, qui ne passe par toutes les tortures de la Croix ! Pensez donc. À Paris, un auteur dramat
us simple qu’il ne le paraît, public facile à saisir pour un écrivain de talent, public fait pour tout entendre, pour tout
admettre : public fin, très fin, en même temps que débonnaire et doué de cette indulgence courtoise qui est dans le caract
des bornes qu’on ne peut franchir, et l’auteur peut tisser le canevas de son œuvre d’une main sûre, sauf à y mettre ensuit
’on ne peut franchir, et l’auteur peut tisser le canevas de son œuvre d’ une main sûre, sauf à y mettre ensuite des couleur
À quel public devra-t-il s’adresser ? Savez-vous combien l’on compte de scènes italiennes qui décident du succès d’une co
-vous combien l’on compte de scènes italiennes qui décident du succès d’ une comédie ou d’un drame ? Dix principales : Mila
n compte de scènes italiennes qui décident du succès d’une comédie ou d’ un drame ? Dix principales : Milan, Turin, Venise,
Gênes, Florence, Bologne, Palerme et Trieste. Il y a aussi des scènes de second ordre, mais qui ont des traditions et de l
y a aussi des scènes de second ordre, mais qui ont des traditions et de l’autorité comme Sienne, Brescia, Parme, Ferrare,
, Parme, Ferrare, Livourne et Catane. « Seize théâtres ! seize public d’ origines diverses, d’éducation intellectuelle diff
ourne et Catane. « Seize théâtres ! seize public d’origines diverses, d’ éducation intellectuelle différente, de tendances
ze public d’origines diverses, d’éducation intellectuelle différente, de tendances morales variées ! seize publics représe
nte, de tendances morales variées ! seize publics représentant autant de tempéraments, de caractères, de mœurs distincts,
morales variées ! seize publics représentant autant de tempéraments, de caractères, de mœurs distincts, qu’il faut séduir
s ! seize publics représentant autant de tempéraments, de caractères, de mœurs distincts, qu’il faut séduire, subjuguer et
istincts, qu’il faut séduire, subjuguer et vaincre avec la même œuvre d’ art. » Mais c’est la décentralisation, cela ! On
ation la vie intellectuelle soit impossible. Apprenons, par l’exemple de l’Italie, à ne plus la désirer. Publications d
ons, par l’exemple de l’Italie, à ne plus la désirer. Publications d’ art. Péladan : La Dernière leçon de Léonard de Vin
e plus la désirer. Publications d’art. Péladan : La Dernière leçon de Léonard de Vinci, Sansot, 1 fr. Yvanhoé Ramboss
p. 240-248 [242]. M. Péladan, qui semble avoir dépouillé sa défroque de Sar, s’est efforcé de reconstituer avec adresse c
Péladan, qui semble avoir dépouillé sa défroque de Sar, s’est efforcé de reconstituer avec adresse ce qu’avait pu être La
cé de reconstituer avec adresse ce qu’avait pu être La Dernière Leçon de Léonard de Vinci à son Académie de Milan (1499).
qu’avait pu être La Dernière Leçon de Léonard de Vinci à son Académie de Milan (1499). C’est là un exercice qui demande be
e Milan (1499). C’est là un exercice qui demande beaucoup de lecture, de la subtilité et des qualités d’assimilation psych
cice qui demande beaucoup de lecture, de la subtilité et des qualités d’ assimilation psychologique, malheureusement, le ré
, malheureusement, le résultat n’offre jamais un intérêt à la hauteur de l’effort dépensé. Dans le cas présent, l’auteur a
du Vinci, comme nuls guillemets, nulles italiques ne nous fournissent d’ indications, il est pénible de rester sans cesse d
s, nulles italiques ne nous fournissent d’indications, il est pénible de rester sans cesse dans l’indécision de savoir ce
d’indications, il est pénible de rester sans cesse dans l’indécision de savoir ce qui reste intact de la pensée du Maître
de rester sans cesse dans l’indécision de savoir ce qui reste intact de la pensée du Maître et ce que l’adaptateur a jugé
reste intact de la pensée du Maître et ce que l’adaptateur a jugé bon de lui adjoindre. Tome LII, numéro 179, novembre
méro 179, novembre 1904 Guy de Maupassant et Gabriel d’Annunzio. De la Normandie aux Abruzzes Édouard Maynial. Tom
Édouard Maynial. Tome LII, numéro 179, novembre 1904, p. 289-315. De charitables esprits ont déjà pris soin de nous pr
novembre 1904, p. 289-315. De charitables esprits ont déjà pris soin de nous prévenir que la prose ou les vers de G. d’An
esprits ont déjà pris soin de nous prévenir que la prose ou les vers de G. d’Annunzio n’étaient pas sans analogie avec le
les vers de G. d’Annunzio n’étaient pas sans analogie avec les œuvres de quelques-uns de nos romanciers ou de nos poètes.
’Annunzio n’étaient pas sans analogie avec les œuvres de quelques-uns de nos romanciers ou de nos poètes. Notre intention
as sans analogie avec les œuvres de quelques-uns de nos romanciers ou de nos poètes. Notre intention n’est pas de rouvrir
ues-uns de nos romanciers ou de nos poètes. Notre intention n’est pas de rouvrir un débat stérile en cherchant querelle à
tend à devenir une affligeante manie ; j’ajoute qu’il est trop facile d’ y céder, et de trouver partout des imitations, des
une affligeante manie ; j’ajoute qu’il est trop facile d’y céder, et de trouver partout des imitations, des démarquages o
e G. d’Annunzio ait traduit quelques paragraphes et plusieurs phrases de G. de Maupassant, sans les accompagner d’inesthét
raphes et plusieurs phrases de G. de Maupassant, sans les accompagner d’ inesthétiques guillemets et de références importun
G. de Maupassant, sans les accompagner d’inesthétiques guillemets et de références importunes, cela ne témoigne pas seule
uillemets et de références importunes, cela ne témoigne pas seulement d’ une lecture attentive, d’une mémoire complaisante
s importunes, cela ne témoigne pas seulement d’une lecture attentive, d’ une mémoire complaisante et d’une méthode de trava
pas seulement d’une lecture attentive, d’une mémoire complaisante et d’ une méthode de travail un peu rapide. Qu’il ait pl
d’une lecture attentive, d’une mémoire complaisante et d’une méthode de travail un peu rapide. Qu’il ait plus d’une fois
omplaisante et d’une méthode de travail un peu rapide. Qu’il ait plus d’ une fois choisi des sujets traités par l’auteur d’
ide. Qu’il ait plus d’une fois choisi des sujets traités par l’auteur d’ Une Vie, cela atteste entre ces deux tempéraments
ités par l’auteur d’Une Vie, cela atteste entre ces deux tempéraments d’ artistes une affinité qu’il peut être intéressant
deux tempéraments d’artistes une affinité qu’il peut être intéressant d’ observer. S’il y a des transpositions de Maupassan
é qu’il peut être intéressant d’observer. S’il y a des transpositions de Maupassant dans les œuvres de d’Annunzio, il n’y
d’observer. S’il y a des transpositions de Maupassant dans les œuvres de d’Annunzio, il n’y a nulle part de pastiche conti
bserver. S’il y a des transpositions de Maupassant dans les œuvres de d’ Annunzio, il n’y a nulle part de pastiche continu 
erver. S’il y a des transpositions de Maupassant dans les œuvres de d’ Annunzio , il n’y a nulle part de pastiche continu : on peu
ions de Maupassant dans les œuvres de d’Annunzio, il n’y a nulle part de pastiche continu : on peut déplorer ces rencontre
e une certaine hâte à produire en même temps qu’une habitude fâcheuse de mettre en fiches, sans précaution critique, des s
fâcheuse de mettre en fiches, sans précaution critique, des souvenirs de lecture. Mais a-t-on le droit de prononcer le mot
s précaution critique, des souvenirs de lecture. Mais a-t-on le droit de prononcer le mot de plagiat ? et n’a-t-on pas plu
e, des souvenirs de lecture. Mais a-t-on le droit de prononcer le mot de plagiat ? et n’a-t-on pas plutôt le devoir d’expl
oit de prononcer le mot de plagiat ? et n’a-t-on pas plutôt le devoir d’ expliquer ces analogies, celles surtout des sujets
plutôt le devoir d’expliquer ces analogies, celles surtout des sujets d’ inspiration, plus significatives, par la parenté d
surtout des sujets d’inspiration, plus significatives, par la parenté d’ intelligence et de sensibilité, qui rapprochent de
d’inspiration, plus significatives, par la parenté d’intelligence et de sensibilité, qui rapprochent deux écrivains de mê
et de sensibilité, qui rapprochent deux écrivains de même race, mais de milieux différents ? Nous choisirons comme terme
e même race, mais de milieux différents ? Nous choisirons comme terme de comparaison les Novelle della Pescara, où les emp
nt particulièrement nombreux ; ce livre pose précisément une question de milieu assez piquante : il nous est donné comme u
question de milieu assez piquante : il nous est donné comme une sorte de chronique locale du pays où l’auteur a recueilli
cueilli ses premières impressions ; c’est à Pescara, dans la province de Chieti, au bord de l’Adriatique, qu’il a vécu ses
province de Chieti, au bord de l’Adriatique, qu’il a vécu ses années de jeunesse ; c’est à ce sol qu’il tient par ses anc
nesse ; c’est à ce sol qu’il tient par ses ancêtres, par la formation de sa conscience et de son imagination, c’est à lui
ol qu’il tient par ses ancêtres, par la formation de sa conscience et de son imagination, c’est à lui qu’il revient, avec
evient, avec la nostalgie des premiers souvenirs, à travers son culte d’ artiste voué à la nature. Toutes les nouvelles de
à travers son culte d’artiste voué à la nature. Toutes les nouvelles de la Pescara ont pour cadre la province de Chieti,
nature. Toutes les nouvelles de la Pescara ont pour cadre la province de Chieti, pour personnages de grands seigneurs, des
de la Pescara ont pour cadre la province de Chieti, pour personnages de grands seigneurs, des bourgeois, des paysans ou d
nages de grands seigneurs, des bourgeois, des paysans ou des pêcheurs de cette terre, pour sujets, des aventures tragiques
-il alors que des paysages normands s’évoquent parfois dans la vision de l’écrivain italien, que des types du pays de Caux
t parfois dans la vision de l’écrivain italien, que des types du pays de Caux, que des traits de mœurs observés et des ane
de l’écrivain italien, que des types du pays de Caux, que des traits de mœurs observés et des anecdotes recueillies dans
aits de mœurs observés et des anecdotes recueillies dans les environs de Rouen ou du Havre se soient prêtés à la singulièr
es ? I Deux définitions sommaires ont été données du tempérament de Maupassant qui ne laissent pas de convenir assez
ires ont été données du tempérament de Maupassant qui ne laissent pas de convenir assez exactement à celui de d’Annunzio :
e Maupassant qui ne laissent pas de convenir assez exactement à celui de d’Annunzio : « c’est un faune un peu triste, reve
aupassant qui ne laissent pas de convenir assez exactement à celui de d’ Annunzio : « c’est un faune un peu triste, revenu
passant qui ne laissent pas de convenir assez exactement à celui de d’ Annunzio  : « c’est un faune un peu triste, revenu à la vie
rutalement Taine. Qu’il y ait du faune dans l’auteur du Canto Novo et de l’Intermezzo, il n’y a qu’à lire ses premiers ver
re ses premiers vers pour s’en convaincre : les exigences sans mesure de ses sens y tiennent une grande place ; un jour d’
igences sans mesure de ses sens y tiennent une grande place ; un jour d’ été, il guette à l’ombre d’un platane la nymphe cr
sens y tiennent une grande place ; un jour d’été, il guette à l’ombre d’ un platane la nymphe craintive qui cache mal sous
ne la nymphe craintive qui cache mal sous ses longs cheveux la nudité de son corps agile ; il la poursuit sous les olivier
oliviers, il l’atteint, la terrasse et la possède sur l’herbe, chaude de son désir, plonge les mains dans sa fauve chevelu
aussi cette initiation mystérieuse qui l’associe à tous les frissons de la nature, à la volupté féconde éparse dans les b
campagnes, à la vie continue, irrésistible et silencieuse qui jaillit de toute part : comme le satyre de V. Hugo, il écout
résistible et silencieuse qui jaillit de toute part : comme le satyre de V. Hugo, il écoute, pensif, le chant sauvage qui
ons éternelles du monde retentissent dans son cœur mortel, les germes de toutes les vies bouillonnent dans sa vie humaine 
les vies bouillonnent dans sa vie humaine : quand il s’étend au fond de sa barque, livré aux caprices de la mer, offrant
e humaine : quand il s’étend au fond de sa barque, livré aux caprices de la mer, offrant au soleil ses membres nus, il sen
ré aux caprices de la mer, offrant au soleil ses membres nus, il sent de son corps gigantesque s’élever une forêt et naîtr
orte le plus volontiers ses offrandes, des fruits, du miel, une tasse d’ argile pleine de lait de chèvre. Quant au « taurea
ontiers ses offrandes, des fruits, du miel, une tasse d’argile pleine de lait de chèvre. Quant au « taureau triste »… G. d
ses offrandes, des fruits, du miel, une tasse d’argile pleine de lait de chèvre. Quant au « taureau triste »… G. d’Annunzi
nzio a écrit, avec une complaisance marquée, sur le treizième travail d’ Hercule, des vers éloquents où l’on devine que les
n procès pour atteinte aux bonnes mœurs, une truculente justification de Flaubert et la curiosité sympathique du public, m
t et la curiosité sympathique du public, menait à Paris une existence de « faune dans les grands bois », avec une fougue q
bois », avec une fougue qui pouvait faire prévoir le caractère brutal de ses premières œuvres, débordantes de santé et de
aire prévoir le caractère brutal de ses premières œuvres, débordantes de santé et de vie. Il y a une similitude frappante
le caractère brutal de ses premières œuvres, débordantes de santé et de vie. Il y a une similitude frappante entre les dé
de santé et de vie. Il y a une similitude frappante entre les débuts de G. d’Annunzio et ceux de G. de Maupassant ; ce n’
a une similitude frappante entre les débuts de G. d’Annunzio et ceux de G. de Maupassant ; ce n’est pas de leurs débuts l
es débuts de G. d’Annunzio et ceux de G. de Maupassant ; ce n’est pas de leurs débuts littéraires que j’entends parler. Ce
urs débuts littéraires que j’entends parler. Celui-ci s’abandonnait à d’ imprévoyants excès dont s’alarmait la prudente aff
ndonnait à d’imprévoyants excès dont s’alarmait la prudente affection de Flaubert ; comme son jeune ami lui parle de malai
ait la prudente affection de Flaubert ; comme son jeune ami lui parle de malaises physiques et moraux, de fatigue et de tr
bert ; comme son jeune ami lui parle de malaises physiques et moraux, de fatigue et de tristesse mal définie, le sage de C
on jeune ami lui parle de malaises physiques et moraux, de fatigue et de tristesse mal définie, le sage de Croisset répond
physiques et moraux, de fatigue et de tristesse mal définie, le sage de Croisset répond : « Vous vous plaignez des femmes
ez des femmes qui sont monotones. Il y a un remède bien simple, c’est de ne pas vous en servir… Il faut, entendez-vous, je
t avec un intérêt indulgent, dont bénéficiait le poète, des aventures d’ un jeune dieu à qui Léda, Omphale ou Pasiphaé n’av
refuser, et l’on cherchait avidement dans ses vers l’écho frémissant de passions déjà célèbres, l’hymne reconnaissant à l
ns déjà célèbres, l’hymne reconnaissant à la luxure omnipotente, mère de tous les mystères et de tous les songes. La sensu
e reconnaissant à la luxure omnipotente, mère de tous les mystères et de tous les songes. La sensualité dont tout l’œuvre
s les mystères et de tous les songes. La sensualité dont tout l’œuvre de d’Annunzio et presque tout l’œuvre de Maupassant
es mystères et de tous les songes. La sensualité dont tout l’œuvre de d’ Annunzio et presque tout l’œuvre de Maupassant son
mystères et de tous les songes. La sensualité dont tout l’œuvre de d’ Annunzio et presque tout l’œuvre de Maupassant sont emprei
La sensualité dont tout l’œuvre de d’Annunzio et presque tout l’œuvre de Maupassant sont empreints n’est donc pas un simpl
out l’œuvre de Maupassant sont empreints n’est donc pas un simple jeu de poète ou d’artiste. Chez les deux écrivains il y
de Maupassant sont empreints n’est donc pas un simple jeu de poète ou d’ artiste. Chez les deux écrivains il y a la même in
les deux écrivains il y a la même inquiétude perpétuelle, absorbante, de la femme, une sorte d’obsession non pas même de l
a la même inquiétude perpétuelle, absorbante, de la femme, une sorte d’ obsession non pas même de l’amour, mais de ce qu’i
pétuelle, absorbante, de la femme, une sorte d’obsession non pas même de l’amour, mais de ce qu’il a de plus primitif et d
nte, de la femme, une sorte d’obsession non pas même de l’amour, mais de ce qu’il a de plus primitif et de plus général, d
e de l’amour, mais de ce qu’il a de plus primitif et de plus général, de l’instinct sexuel : l’un et l’autre considèrent t
l, de l’instinct sexuel : l’un et l’autre considèrent tous les gestes de l’amour comme des phénomènes si naturels qu’on le
sans embarras ni trouble ; le désir qui se renouvelle sans cesse n’a d’ intérêt que par son assouvissement régulier ou bru
se. Aussi les femmes qui occupent une si grande place dans les romans de Maupassant et de d’Annunzio sont-elles des courti
mes qui occupent une si grande place dans les romans de Maupassant et de d’Annunzio sont-elles des courtisanes, maîtresses
qui occupent une si grande place dans les romans de Maupassant et de d’ Annunzio sont-elles des courtisanes, maîtresses qu
ui occupent une si grande place dans les romans de Maupassant et de d’ Annunzio sont-elles des courtisanes, maîtresses que domine
anes, maîtresses que domine la fatalité des sens et que des scrupules de morale ne troublent jamais, épouses qui se livren
ent eux-mêmes quand ils cherchent dans l’amour épuré l’oubli passager d’ une passion moins chaste : Madeleine Forestier, Ma
sion moins chaste : Madeleine Forestier, Marie, Michèle de Burne sont de délicates créatures, les jolies amies d’un instan
Marie, Michèle de Burne sont de délicates créatures, les jolies amies d’ un instant, les tendres ou coquettes consolatrices
r convalescent. Mais après la blessure, après la fatigue ou le dégoût d’ un jour, c’est vers Mme de Marelles, vers Hélène M
e Marelles, vers Hélène Muti, vers Hippolyte, vers la petite servante d’ auberge, dont la perversité voluptueuse n’est gâté
ige, parmi les caresses dont il fait distraitement aumône aux autres. De ces femmes qui ne sont que fines, élégantes et sp
, mais piètres amoureuses, Maupassant fait dire assez joliment à l’un de ses personnages : « Ma femme est charmante, provo
t… elle ne vous laisse rien dans la main. Elle ressemble à ces verres de champagne où tout est mousse. Quand on a fini par
as dans la mousse. André Mariolle a été séduit par un être raffiné, «  de sensibilité indécise, d’âme inquiète, agitée, irr
Mariolle a été séduit par un être raffiné, « de sensibilité indécise, d’ âme inquiète, agitée, irrésolue » qui, l’ayant dis
e inquiète, agitée, irrésolue » qui, l’ayant distingué, a voulu faire de lui une sorte d’associé intelligent de sa vie : m
e, irrésolue » qui, l’ayant distingué, a voulu faire de lui une sorte d’ associé intelligent de sa vie : mais au jeu d’amou
ayant distingué, a voulu faire de lui une sorte d’associé intelligent de sa vie : mais au jeu d’amour qu’il a entrepris av
faire de lui une sorte d’associé intelligent de sa vie : mais au jeu d’ amour qu’il a entrepris avec elle, il s’est laissé
rale du roman n’est pas, comme on l’a dit, qu’André Mariolle a besoin de deux maîtresses ; car la première ne compte pas,
ct. De même le triste Olivier Berlin (Fort comme la mort) n’aime plus d’ amour la maîtresse de ses jeunes années ; l’amère
Olivier Berlin (Fort comme la mort) n’aime plus d’amour la maîtresse de ses jeunes années ; l’amère mélancolie des choses
nt vainement son âme auprès de la femme qui n’a plus à lui offrir que de l’amitié ; celle à qui va son désir a le front je
ondamentale entre l’instinct et le sentiment se retrouve dans l’œuvre de d’Annunzio. Nulle part elle n’est mieux exprimée
amentale entre l’instinct et le sentiment se retrouve dans l’œuvre de d’ Annunzio. Nulle part elle n’est mieux exprimée que
entale entre l’instinct et le sentiment se retrouve dans l’œuvre de d’ Annunzio . Nulle part elle n’est mieux exprimée que dans la
qui est toute douceur et toute bonté ; il veut l’aimer, il s’efforce de dompter la révolte de sa tragique passion. Mais s
et toute bonté ; il veut l’aimer, il s’efforce de dompter la révolte de sa tragique passion. Mais son tempérament d’artis
ce de dompter la révolte de sa tragique passion. Mais son tempérament d’ artiste se rebelle : « La bonté ! la bonté ! ainsi
! ainsi tu crois que la lumière doit me venir de la bonté, et non pas de cet instinct profond qui précipite mon esprit ver
t profond qui précipite mon esprit vers les plus superbes apparitions de la vie. Je suis né, moi, pour faire des statues… 
la Gioconda Dianti, celle dont la sculpturale beauté crée et détruit, de seconde en seconde, mille harmonies divines. Comm
seconde, mille harmonies divines. Comme elle, l’Hippolyta du Triomphe de la mort, l’Hélène du Piacere sont de merveilleuse
me elle, l’Hippolyta du Triomphe de la mort, l’Hélène du Piacere sont de merveilleuses créatures de chair, mais rien de pl
omphe de la mort, l’Hélène du Piacere sont de merveilleuses créatures de chair, mais rien de plus : on ne voit pas bien qu
ure à laquelle l’imagination du poète emprunte les prestigieux décors de l’amoureuse aventure, les formes d’art les plus r
e emprunte les prestigieux décors de l’amoureuse aventure, les formes d’ art les plus raffinées auxquelles se complaît son
in ou à la Trinité des Monts, Hélène et André sont bien moins occupés de l’impérissable beauté de Rome et du charme de l’h
nts, Hélène et André sont bien moins occupés de l’impérissable beauté de Rome et du charme de l’heure que de l’étreinte pr
sont bien moins occupés de l’impérissable beauté de Rome et du charme de l’heure que de l’étreinte prochaine où se perdra
occupés de l’impérissable beauté de Rome et du charme de l’heure que de l’étreinte prochaine où se perdra une fois de plu
haine où se perdra une fois de plus leur désir, dans le poème musical de Tristan et Yseult ; c’est la fatalité de sa propr
désir, dans le poème musical de Tristan et Yseult ; c’est la fatalité de sa propre passion que Georges retrouve, et l’impo
atalité de sa propre passion que Georges retrouve, et l’impossibilité de lutter contre l’instinct qui l’a indissolublement
olublement lié à l’Ennemie, et auquel il n’échappera que par la mort. De cette volupté insatiable naissent en effet, chez
nt en effet, chez Maupassant et chez G. d’Annunzio, la même tristesse de vivre et le même sentiment du néant : l’idée de l
io, la même tristesse de vivre et le même sentiment du néant : l’idée de la mort domine toutes leurs créations. On se rapp
On se rappelle le puissant dessin du maître Willette : deux amoureux de Lancret, Pierrot et Pierrette, étroitement enlacé
ète a douloureusement exprimée au milieu des plus douloureux frissons de la chair (Animal Triste, Panico, Sed non satiatus
qui s’épuisent l’un l’autre : la tristesse atroce du désir infini et de la jouissance limitée leur apparaît, quand les se
mmes, qu’une bouche ardente suce infatigablement sa vie ; il est pris de haine pour l’image dont « aucun voile d’amour ne
blement sa vie ; il est pris de haine pour l’image dont « aucun voile d’ amour ne couvre plus l’inerte nudité », — alors vi
ouvre plus l’inerte nudité », — alors vient l’heure fatale, le besoin de tuer et l’envie de mourir : Tempus destruendi ! C
nudité », — alors vient l’heure fatale, le besoin de tuer et l’envie de mourir : Tempus destruendi ! C’est à un vertige c
r (Fort comme la mort). Rien ne fait mieux sentir l’inutilité absolue de l’effort humain que l’impuissance finale de la se
entir l’inutilité absolue de l’effort humain que l’impuissance finale de la sensibilité (Notre cœur). Maupassant jette le
inale de la sensibilité (Notre cœur). Maupassant jette le premier cri d’ angoisse que répète après lui d’Annunzio : « Oh !
œur). Maupassant jette le premier cri d’angoisse que répète après lui d’ Annunzio : « Oh ! qui me donnera un sens nouveau,
r). Maupassant jette le premier cri d’angoisse que répète après lui d’ Annunzio  : « Oh ! qui me donnera un sens nouveau, une volu
’elle est bornée, incomplète, impuissante ; la mort seule est capable d’ arrêter l’élan du désir et d’empêcher qu’il ne se
impuissante ; la mort seule est capable d’arrêter l’élan du désir et d’ empêcher qu’il ne se meurtrisse. La pensée du suic
eurtrisse. La pensée du suicide naît, se précise et s’impose : épuisé de jouissances, l’homme s’anéantit dans l’oubli souv
’anéantit dans l’oubli souverain. Pour rendre l’obsession inéluctable de l’instinct, les deux écrivains ont des procédés d
ession inéluctable de l’instinct, les deux écrivains ont des procédés d’ expression analogues : les êtres vivants aussi bie
vec un vocabulaire essentiellement matériel, ils excellent à traduire d’ une façon concrète les passions, les sentiments, l
termes expressifs des phénomènes abstraits. Ainsi plusieurs journées d’ Olivier Berlin et de Georges Aurispa sont racontée
es phénomènes abstraits. Ainsi plusieurs journées d’Olivier Berlin et de Georges Aurispa sont racontées heure par heure, a
ges Aurispa sont racontées heure par heure, avec un choix très habile de circonstances extérieures, de menus faits de la v
re par heure, avec un choix très habile de circonstances extérieures, de menus faits de la vie, d’incidents significatifs
vec un choix très habile de circonstances extérieures, de menus faits de la vie, d’incidents significatifs qui nous font c
x très habile de circonstances extérieures, de menus faits de la vie, d’ incidents significatifs qui nous font comprendre l
ents significatifs qui nous font comprendre le progrès et la fatalité de la passion, bien mieux que les plus subtiles dédu
a fatalité de la passion, bien mieux que les plus subtiles déductions de l’analyse directe. Les sensations que Maupassant
les déductions de l’analyse directe. Les sensations que Maupassant et d’ Annunzio enregistrent et décrivent de préférence s
s déductions de l’analyse directe. Les sensations que Maupassant et d’ Annunzio enregistrent et décrivent de préférence sont les
Les sensations que Maupassant et d’Annunzio enregistrent et décrivent de préférence sont les plus suggestives et les plus
s suggestives et les plus voluptueuses : comme telles, les sensations de l’odorat, la notation des parfums tiennent dans l
un souvenir et provoque un désir. L’ardent parfum qu’exhale un corps de femme fait songer à un fruit mûr : « Il y avait d
fait songer à un fruit mûr : « Il y avait dans cette odeur une vision de fruits mûrs, de miel, de chevelures, de belles bo
fruit mûr : « Il y avait dans cette odeur une vision de fruits mûrs, de miel, de chevelures, de belles bouches brûlantes
r : « Il y avait dans cette odeur une vision de fruits mûrs, de miel, de chevelures, de belles bouches brûlantes et de tou
t dans cette odeur une vision de fruits mûrs, de miel, de chevelures, de belles bouches brûlantes et de toutes les choses
e fruits mûrs, de miel, de chevelures, de belles bouches brûlantes et de toutes les choses impures. » (Intermezzo, Preludi
ntes et de toutes les choses impures. » (Intermezzo, Preludio). « Que de fois une robe de femme lui avait jeté au passage,
les choses impures. » (Intermezzo, Preludio). « Que de fois une robe de femme lui avait jeté au passage, avec le souffle
une robe de femme lui avait jeté au passage, avec le souffle évaporé d’ une essence, tout un rappel d’événements effacés !
eté au passage, avec le souffle évaporé d’une essence, tout un rappel d’ événements effacés ! Au fond des vieux flacons de
ence, tout un rappel d’événements effacés ! Au fond des vieux flacons de toilette, il avait retrouvé des parcelles de son
u fond des vieux flacons de toilette, il avait retrouvé des parcelles de son existence ; et toutes les odeurs errantes, ce
es meubles, les douces et les mauvaises, les odeurs chaudes des soirs d’ été, les odeurs froides des soirs d’hiver, ranimai
ses, les odeurs chaudes des soirs d’été, les odeurs froides des soirs d’ hiver, ranimaient toujours chez lui de lointaines
é, les odeurs froides des soirs d’hiver, ranimaient toujours chez lui de lointaines réminiscences, comme si les senteurs g
ssi, lorsque les deux écrivains ont appelé les odeurs une « symphonie de caresses », cette expression n’était-elle pas pou
, la musique provoque une excitation mystérieuse des sens et réveille de voluptueux frissons : G. d’Annunzio ne décrit un
re assister à la naissance et à l’évolution du désir que le voisinage de la femme aimée provoque chez le dilettante. « La
chez le dilettante. « La dame est inclinée à son épinette. Au rythme de l’adagio, mes vers montent de sa nuque au nimbe d
est inclinée à son épinette. Au rythme de l’adagio, mes vers montent de sa nuque au nimbe de ses cheveux… » André Sperell
pinette. Au rythme de l’adagio, mes vers montent de sa nuque au nimbe de ses cheveux… » André Sperelli convalescent rêve d
sa nuque au nimbe de ses cheveux… » André Sperelli convalescent rêve de baiser les belles mains qui égrènent au piano les
scent rêve de baiser les belles mains qui égrènent au piano les notes d’ un menuet, et plus tard l’obsession du menuet trou
s d’un menuet, et plus tard l’obsession du menuet troublera ses nuits de visions sensuelles. Chez Maupassant, Olivier Bert
in, écoutant les mélodies préférées que sa maîtresse lui joue un soir de mélancolie, retrouve les souvenirs de sa passion
e sa maîtresse lui joue un soir de mélancolie, retrouve les souvenirs de sa passion déclinante, et refait avec une autre f
nirs de sa passion déclinante, et refait avec une autre femme le rêve d’ amour que ces mêmes mélodies berçaient autrefois.
ue ces mêmes mélodies berçaient autrefois. Cette puissance dangereuse de la musique, le caractère particulier d’excitation
s. Cette puissance dangereuse de la musique, le caractère particulier d’ excitation nerveuse et d’aspiration sans objet qu’
euse de la musique, le caractère particulier d’excitation nerveuse et d’ aspiration sans objet qu’elle communique à des org
été fortement exprimés par Tolstoï, dans sa Sonate à Kreutzer. Enfin, de l’inquiétude douloureuse qui suit la satisfaction
Kreutzer. Enfin, de l’inquiétude douloureuse qui suit la satisfaction de l’instinct se dégagent une appréhension morbide d
it la satisfaction de l’instinct se dégagent une appréhension morbide de l’inconnu et le besoin d’expliquer ce qui échappe
stinct se dégagent une appréhension morbide de l’inconnu et le besoin d’ expliquer ce qui échappe aux sens : le rêve où se
e qui échappe aux sens : le rêve où se noie l’esprit, pour se libérer de la souffrance et du dégoût physiques, s’est égale
si ils ont un attrait irrésistible pour l’eau qui cache, en elle plus de mystères que l’imagination n’en saurait inventer,
imagination n’en saurait inventer, et qui engourdit la volonté malade de son impuissance. C’est sur l’eau, celle de la Sei
ngourdit la volonté malade de son impuissance. C’est sur l’eau, celle de la Seine ou de la Méditerranée, que Maupassant a
onté malade de son impuissance. C’est sur l’eau, celle de la Seine ou de la Méditerranée, que Maupassant a vécu toutes ses
Seine ou de la Méditerranée, que Maupassant a vécu toutes ses heures d’ oubli, c’est à elle, aux parties de canotage de Ma
aupassant a vécu toutes ses heures d’oubli, c’est à elle, aux parties de canotage de Maisons-Laffitte, de Croissy ou de Sa
vécu toutes ses heures d’oubli, c’est à elle, aux parties de canotage de Maisons-Laffitte, de Croissy ou de Sartrouville,
s d’oubli, c’est à elle, aux parties de canotage de Maisons-Laffitte, de Croissy ou de Sartrouville, que sont liés ses mei
st à elle, aux parties de canotage de Maisons-Laffitte, de Croissy ou de Sartrouville, que sont liés ses meilleurs souveni
de Croissy ou de Sartrouville, que sont liés ses meilleurs souvenirs d’ amour. — C’est à elle qu’il demandera la guérison
illeurs souvenirs d’amour. — C’est à elle qu’il demandera la guérison de ses nerfs ou le charme périlleux des hallucinatio
’il aimait. L’eau tient aussi une grande place dans la vie et l’œuvre de d’Annunzio : l’homme qu’une passion insatiable to
aimait. L’eau tient aussi une grande place dans la vie et l’œuvre de d’ Annunzio : l’homme qu’une passion insatiable tortu
imait. L’eau tient aussi une grande place dans la vie et l’œuvre de d’ Annunzio  : l’homme qu’une passion insatiable torture va ch
rd des îlots l’apaisement du doute et l’espérance du néant. La vision de l’Adriatique, toujours associée à l’image d’une f
ance du néant. La vision de l’Adriatique, toujours associée à l’image d’ une femme, traverse souvent les vers du poète des
semblable à une espérance dorée, et mes voiles rouges seront gonflées de joie sur la mer… II. Malgré la diversité
gré la diversité des pays qu’il a traversés et où il a placé l’action de ses nouvelles et de ses romans, Maupassant a touj
pays qu’il a traversés et où il a placé l’action de ses nouvelles et de ses romans, Maupassant a toujours conservé au pay
paysage normand la première place dans son œuvre. Tous ses souvenirs de jeunesse, toutes ses émotions d’artiste et ses tr
e dans son œuvre. Tous ses souvenirs de jeunesse, toutes ses émotions d’ artiste et ses trouvailles d’observateur tiennent
uvenirs de jeunesse, toutes ses émotions d’artiste et ses trouvailles d’ observateur tiennent à ces petites villes d’Étreta
rtiste et ses trouvailles d’observateur tiennent à ces petites villes d’ Étretat, d’Yvetot, de Caudebec et de Canteleu, où
es trouvailles d’observateur tiennent à ces petites villes d’Étretat, d’ Yvetot, de Caudebec et de Canteleu, où il vécut un
lles d’observateur tiennent à ces petites villes d’Étretat, d’Yvetot, de Caudebec et de Canteleu, où il vécut une longue e
eur tiennent à ces petites villes d’Étretat, d’Yvetot, de Caudebec et de Canteleu, où il vécut une longue enfance sans con
udebec et de Canteleu, où il vécut une longue enfance sans contrainte d’ aucune sorte : sa vie avec les pêcheurs, ses prome
sur les falaises le forcèrent à la description précise et suggestive d’ un terroir dont l’impression domine son premier ro
t peut-être mieux cristallisés que dans n’importe quelle autre région de la France, lui donnèrent ce sens de la réalité mo
ans n’importe quelle autre région de la France, lui donnèrent ce sens de la réalité moyenne qui restera son meilleur titre
onnèrent ce sens de la réalité moyenne qui restera son meilleur titre de gloire. Il semble au contraire que tous les effor
meilleur titre de gloire. Il semble au contraire que tous les efforts de d’Annunzio aient tendu à l’éloigner de plus en pl
lleur titre de gloire. Il semble au contraire que tous les efforts de d’ Annunzio aient tendu à l’éloigner de plus en plus
eur titre de gloire. Il semble au contraire que tous les efforts de d’ Annunzio aient tendu à l’éloigner de plus en plus du sol n
le libérer des premières contemplations qui avaient sollicité son âme de poète. Ce sont les villes, les palais ou les vill
s ou les villes princières qui lui fournissent un cadre digne des cas de sensualité raffinée qu’il se plaît à étudier ; c’
l se plaît à étudier ; c’est dans un monde artificiel qu’il s’efforce de réaliser l’idéal d’élégance perverse qu’il a conç
 ; c’est dans un monde artificiel qu’il s’efforce de réaliser l’idéal d’ élégance perverse qu’il a conçu, et l’écrivain, po
qu’il mène avec conviction. On le voit souvent aux chasses au renard de la campagne romaine, tandis que, sur les bords de
x chasses au renard de la campagne romaine, tandis que, sur les bords de la rivière Pescara, une petite maison jaune, aux
, dans le Bon Message, lui promettait sa vie et qui ne se soucie plus de venir réveiller les cordes muettes du clavecin si
elle della Pescara. Peut-être ne pourrait-on pas soutenir sans un peu d’ artifice que la terre de Chieti, qui sert de cadre
-être ne pourrait-on pas soutenir sans un peu d’artifice que la terre de Chieti, qui sert de cadre à toutes ces nouvelles,
pas soutenir sans un peu d’artifice que la terre de Chieti, qui sert de cadre à toutes ces nouvelles, offre une ressembla
emblance singulière avec la Normandie. Mais il n’est pas sans intérêt de rappeler qu’un jour les Normands vinrent sur cett
ns intérêt de rappeler qu’un jour les Normands vinrent sur cette côte de l’Adriatique et que d’Ortona à Otrante, leur pass
qu’un jour les Normands vinrent sur cette côte de l’Adriatique et que d’ Ortona à Otrante, leur passage a laissé dans l’esp
trante, leur passage a laissé dans l’esprit des peuples, dans le type de la race, où les yeux bleus et les chevelures blon
des ne sont pas rares, des traces aussi nettes que dans les monuments d’ un art qu’ils transformèrent profondément : au pie
pied des églises qu’ils construisirent, les cimetières gardent encore de l’oubli des noms aux sonorités françaises. Aussi,
’un normand, l’autre pescarais, ont tenté, avec des chances inégales, de retrouver derrière la physionomie artificielle qu
a physionomie artificielle que le progrès des siècles et le mouvement de la civilisation ont imposée à la province normand
mande et à la terre des Abruzzes les caractères essentiels, primitifs de la race, ont-ils trouvé dans des traits de mœurs,
ères essentiels, primitifs de la race, ont-ils trouvé dans des traits de mœurs, dans des habitudes de vie, dans des supers
la race, ont-ils trouvé dans des traits de mœurs, dans des habitudes de vie, dans des superstitions analogues, des sujets
ns des habitudes de vie, dans des superstitions analogues, des sujets d’ inspiration identique. La mer est tout d’abord le
ut d’abord le thème fertile sur lequel se sont exercées l’imagination de G. de Maupassant et celle de d’Annunzio. Les deux
ur lequel se sont exercées l’imagination de G. de Maupassant et celle de d’Annunzio. Les deux poètes, attirés par l’instin
lequel se sont exercées l’imagination de G. de Maupassant et celle de d’ Annunzio. Les deux poètes, attirés par l’instinct
quel se sont exercées l’imagination de G. de Maupassant et celle de d’ Annunzio . Les deux poètes, attirés par l’instinct de leur
ssant et celle de d’Annunzio. Les deux poètes, attirés par l’instinct de leur race vers ces « sentiers obscurs de la mer »
ètes, attirés par l’instinct de leur race vers ces « sentiers obscurs de la mer » dont parlait Pindare, ont souvent porté
la vie des marins et des pêcheurs : ils y retrouvaient quelque chose de leurs propres émotions, de leur goût pour l’exist
êcheurs : ils y retrouvaient quelque chose de leurs propres émotions, de leur goût pour l’existence rude, saine et libre d
ent entre le ciel et l’eau, loin des villes et des hommes, l’illusion de se détacher de tout, d’oublier tout, de ne plus v
el et l’eau, loin des villes et des hommes, l’illusion de se détacher de tout, d’oublier tout, de ne plus voir et sentir q
au, loin des villes et des hommes, l’illusion de se détacher de tout, d’ oublier tout, de ne plus voir et sentir qu’en soi,
les et des hommes, l’illusion de se détacher de tout, d’oublier tout, de ne plus voir et sentir qu’en soi, le silence des
t un commun remède que tous les deux ont voulu chercher contre l’abus de la jouissance et l’ébranlement des nerfs. Dans ce
t l’ébranlement des nerfs. Dans ces moments-là ils ont eu l’intuition de ce qu’il y a d’étrange et de profondément dramati
des nerfs. Dans ces moments-là ils ont eu l’intuition de ce qu’il y a d’ étrange et de profondément dramatique dans les mœu
ns ces moments-là ils ont eu l’intuition de ce qu’il y a d’étrange et de profondément dramatique dans les mœurs primitives
rofondément dramatique dans les mœurs primitives et brutales des gens de mer. Ils se sont demandé, quand ils n’avaient pas
ns de mer. Ils se sont demandé, quand ils n’avaient pas eu l’occasion de les observer directement, quelles situations comi
vie nomade qui soustrait l’homme à toutes les contraintes habituelles de la vie civilisée, à ses habitudes, à ses affectio
affections naturelles, aux exigences du bien-être, comme au contrôle de la loi et souvent aussi aux obligations de la mor
en-être, comme au contrôle de la loi et souvent aussi aux obligations de la morale. Entre celui qui part et ceux qui reste
initive : quand il s’éloigne des côtes, le marin se détache peu à peu de tous les souvenirs dont il a vécu ; loin de lui,
t il a vécu ; loin de lui, sans lui, la vie des siens continue ; loin d’ eux, il faut recommencer une autre vie, et les lie
hez lui, il n’est qu’un étranger. — Sur mer, loin de toute affection, de tout secours, de toute protection, il dépend uniq
qu’un étranger. — Sur mer, loin de toute affection, de tout secours, de toute protection, il dépend uniquement, servileme
’il s’est donnés : faible, malheureux ou souffrant, il est à la merci de leur pitié, comme aussi de leur sottise, de leur
malheureux ou souffrant, il est à la merci de leur pitié, comme aussi de leur sottise, de leur ignorance ou de leur cruaut
ffrant, il est à la merci de leur pitié, comme aussi de leur sottise, de leur ignorance ou de leur cruauté. Ce sont là deu
erci de leur pitié, comme aussi de leur sottise, de leur ignorance ou de leur cruauté. Ce sont là deux situations que G. d
e. Dans le Retour (recueil Yvette, 1885), Maupassant conte l’histoire d’ un matelot normand, Martin, qui a disparu à la sui
nte l’histoire d’un matelot normand, Martin, qui a disparu à la suite d’ un naufrage où on le croit perdu. Après trente ans
sparu à la suite d’un naufrage où on le croit perdu. Après trente ans d’ absence, il revient au pays et trouve sa femme rem
s montre un marin pescarais, Turlendana, qui revient à Pescara, après de lointains voyages en pays exotiques : il arrive u
ge tenue par la « Cecata » et se trouve en présence du quatrième mari de sa femme. La rencontre des deux hommes toute simp
de sa femme. La rencontre des deux hommes toute simple, vaut la peine d’ être citée : G. DE MAUPASSANT (pp. 190-191). L
). Levesque, ayant pris une chaise, lui demanda : — Alors vous v’nez de loin ? — J’viens de Cette. — À pied, comme ça ? —
Il mangeait lentement, bien qu’il fût affamé, et il buvait une gorgée de cidre après chaque bouchée de pain. Levesque lui
’il fût affamé, et il buvait une gorgée de cidre après chaque bouchée de pain. Levesque lui demanda brusquement : — Commen
d’ici. G. D’ANNUNZIO (pp. 434-435). À la fin, Verdura demanda : —  De quel pays venez-vous ? — Je viens de loin. — Et o
eait ses poissons un à un. Après chaque poisson, il buvait une gorgée de vin. — Comment vous appelez-vous ? L’homme, inter
vin. — Comment vous appelez-vous ? L’homme, interrogé, releva la tête de son assiette et répondit simplement : — Je m’appe
— D’ici. Dans les deux récits, le dernier mari éprouve le besoin de montrer partout le revenant ; il semble que celui
partienne, soit un peu sa chose, son bien, qu’il tire, quelque gloire de ce retour inopiné, et que la curiosité qui s’atta
é qui s’attache à son camarade rejaillisse jusqu’à lui. Aussi va-t-il de cabaret en cabaret, l’exhibant avec orgueil :
rgueil : G. DE MAUPASSANT (p. 196). Eh ! Chicot, deux fil-en-six, de la bonne, c’est Martin qu’est r’venu, Martin celu
s’agitant, criant : — Voici Turlendana, Turlendana le marin, le mari de ma femme, Turlendana qui était mort ! Voici Turle
Voici Turlendana ! Voici Turlendana ! La nouvelle En Mer (Contes de la Bécasse, 1883) est l’histoire d’un chalutier n
 ! La nouvelle En Mer (Contes de la Bécasse, 1883) est l’histoire d’ un chalutier normand qui fait la pêche entre les c
t l’histoire d’un chalutier normand qui fait la pêche entre les côtes de France et celles d’Angleterre. Par une nuit de te
alutier normand qui fait la pêche entre les côtes de France et celles d’ Angleterre. Par une nuit de tempête, on jette à la
pêche entre les côtes de France et celles d’Angleterre. Par une nuit de tempête, on jette à la mer le chalut, filet gigan
tempête, on jette à la mer le chalut, filet gigantesque, suspendu par de longs câbles, au bateau qui le traîne à sa suite.
ent serré entre le lourd câble et le bord du bateau. Le patron refuse de couper le cordage ; cette décision sauverait le b
ts, barbares sont suggérés ou imposés au malade, qui, devant le péril de la gangrène, se décide à se couper lui-même le br
ifié cette donnée dans sa nouvelle il Cerusico di Mare (le Chirurgien de mer) : un bateau pescarais navigue entre la côte
navigue entre la côte italienne et la côte dalmate ; l’un des hommes d’ équipage s’aperçoit qu’il porte au cou une plaie i
çoit qu’il porte au cou une plaie inquiétante ; à travers les hasards d’ une navigation longue et périlleuse, la blessure s
raitements les plus extravagants et les plus sauvages. Il meurt avant d’ être rentré au port. Dans les deux cas, les mêmes
les deux cas, les mêmes procédés servent à peindre l’horreur spéciale de cette situation : l’homme gravement malade en mer
spéciale de cette situation : l’homme gravement malade en mer, privé de tout soin intelligent, sacrifié à l’intérêt de la
t malade en mer, privé de tout soin intelligent, sacrifié à l’intérêt de la navigation ou de la pêche dont un retard compr
vé de tout soin intelligent, sacrifié à l’intérêt de la navigation ou de la pêche dont un retard compromettrait le succès,
e dont un retard compromettrait le succès, est entièrement à la merci de ses compagnons. G. d’Annunzio s’est aussi souvenu
a merci de ses compagnons. G. d’Annunzio s’est aussi souvenu du récit de Maupassant dans une autre de ses nouvelles, l’Ero
 d’Annunzio s’est aussi souvenu du récit de Maupassant dans une autre de ses nouvelles, l’Eroe (le Héros) « l’Ummalido »,
s nouvelles, l’Eroe (le Héros) « l’Ummalido », en aidant au transport d’ une statue de saint, a la main prise sous un poids
l’Eroe (le Héros) « l’Ummalido », en aidant au transport d’une statue de saint, a la main prise sous un poids énorme ; gra
ère comme glorieuse, puis se coupe lui-même la main, comme le pêcheur de Maupassant, et l’offre à S. Gonzalve : G. DE M
G. DE MAUPASSANT (p. 159). Ils se jetèrent sur la corde, s’efforçant de dégager le membre qu’elle broyait. Ce fut en vain
arres s’amollirent enfin et on dégagea le bras inerte, sous la manche de laine ensanglantée. G. D’ANNUNZIO (pp. 188-189
ANNUNZIO (pp. 188-189). Ses compagnons, tous ensemble, s’efforcèrent de soulever l’énorme poids. L’Ummalido était tombé à
fixés sur sa main qu’il ne pouvait dégager, deux yeux larges, pleins de terreur et de souffrance, mais sa bouche tordue n
main qu’il ne pouvait dégager, deux yeux larges, pleins de terreur et de souffrance, mais sa bouche tordue ne criait plus…
t l’Ummalido retira sa main écrasée et sanguinolente qui n’avait plus de forme. Nous avons montré quelle place l’amour
forme. Nous avons montré quelle place l’amour occupe dans l’œuvre de Maupassant : il n’y a peut-être pas une seule de
occupe dans l’œuvre de Maupassant : il n’y a peut-être pas une seule de ses nouvelles qui n’ait pour sujet la fatalité du
ssance finale, les conséquences lointaines, inattendues qu’un caprice d’ un jour peut faire peser sur toute une vie humaine
le se croyait guérie et affranchie du passé. Parmi les cas singuliers de ce problème très général et très banal, il en est
banal, il en est un qu’il a étudié avec prédilection : c’est l’espèce de timidité qui souvent fait reculer l’homme devant
e de timidité qui souvent fait reculer l’homme devant la satisfaction d’ un instinct qu’il n’ose s’avouer ; combien de viei
e devant la satisfaction d’un instinct qu’il n’ose s’avouer ; combien de vieillesses solitaires et mélancoliques, combien
’avouer ; combien de vieillesses solitaires et mélancoliques, combien d’ existences manquées et misérables, s’expliquent pa
ien d’existences manquées et misérables, s’expliquent par cette sorte de maladresse nerveuse qui empêche l’aveu, quand il
une gêne pénible, un malaise douloureux jusqu’au moment où l’évidence de ce qu’il fallait faire et dire, la certitude d’un
moment où l’évidence de ce qu’il fallait faire et dire, la certitude d’ un bonheur irrémédiablement perdu par la gaucherie
re, la certitude d’un bonheur irrémédiablement perdu par la gaucherie d’ un jour éclairent d’une révélation accablante la p
n bonheur irrémédiablement perdu par la gaucherie d’un jour éclairent d’ une révélation accablante la pauvre âme en peine q
la pauvre âme en peine qui se souvient. Cette situation fait le sujet de la jolie nouvelle Regret, dans Miss Hariett (1884
avec bonheur par G. d’Annunzio dans la Veglia funebre. Laval, du fond de sa solitude maussade de vieux célibataire sans fa
nunzio dans la Veglia funebre. Laval, du fond de sa solitude maussade de vieux célibataire sans famille, sans amis, sans a
il a aimé une femme, sans se l’avouer, il devine qu’il a dû être aimé d’ elle, et que, pour ne pas avoir voulu croire à cet
e nettement, dans tous ses détails, l’épisode le plus caractéristique de leur rencontre, une promenade à la campagne, où e
ement, dans la Veglia funebre, le prêtre Emidio qui veille le cadavre de son frère, auprès de sa belle-sœur Rosa, découvre
ouvenir qui fait tout l’intérêt du récit, la promenade en tête à tête de l’homme timide et de la femme, plus clairvoyante,
l’intérêt du récit, la promenade en tête à tête de l’homme timide et de la femme, plus clairvoyante, plus décidée, est pa
lir, redoutant que ses yeux ne fussent trop hardis, qu’un tremblement de sa main ne révélât le secret. Elle s’était fait u
de sa main ne révélât le secret. Elle s’était fait une couronne avec de grandes herbes et des lis d’eau, et lui avait dem
ret. Elle s’était fait une couronne avec de grandes herbes et des lis d’ eau, et lui avait demandé : « M’aimez-vous comme ç
épondre, il serait plutôt tombé à genoux, — elle s’était mise à rire, d’ un rire mécontent, en lui jetant par la figure : «
e contre sa joue à lui… Quand il avait dit : « Ne serait-il pas temps de revenir ? » elle lui avait lancé un regard singul
elle lui avait lancé un regard singulier. Certes elle l’avait regardé d’ une curieuse façon… — Comme vous voudrez, mon ami.
se sentant frémir jusqu’aux moelles et se sentant pâlir et craignant de se trahir. Elle détacha d’un tronc, avec ses ongl
x moelles et se sentant pâlir et craignant de se trahir. Elle détacha d’ un tronc, avec ses ongles, une longue spirale de l
trahir. Elle détacha d’un tronc, avec ses ongles, une longue spirale de lierre, l’enroula vivement autour de ses tresses
ut que répondre. Il aurait voulu tomber à genoux. Et comme Rosa riait d’ un rire mécontent, il se sentait presque monter le
, il se sentait presque monter les pleurs aux yeux, dans son angoisse de ne pouvoir trouver une seule parole. Ils poursuiv
Tous les menus faits qui mettent en lumière la coquetterie provocante de la femme et la timidité maladroite de l’homme son
mière la coquetterie provocante de la femme et la timidité maladroite de l’homme sont identiques, dans les deux nouvelles 
maladroite de l’homme sont identiques, dans les deux nouvelles ; chez d’ Annunzio, le récit, que nous avons ramené aux cita
ladroite de l’homme sont identiques, dans les deux nouvelles ; chez d’ Annunzio , le récit, que nous avons ramené aux citations in
la description lyrique du poète ont été ajoutés. Dans la physiologie de l’amour, dont G. de Maupassant a, lui aussi, écri
la physiologie de l’amour, dont G. de Maupassant a, lui aussi, écrit de nombreux chapitres, un autre problème l’a visible
t impitoyable, parfois amusante, presque toujours tragique. Plusieurs de ses nouvelles (Duchoux, l’Abandonné, Un Fils, le
. Plusieurs de ses nouvelles (Duchoux, l’Abandonné, Un Fils, le Champ d’ oliviers) nous montrent directement un père ou une
ils ignoraient l’existence, ou que leur intérêt les avait contraints d’ écarter très loin de leur propre vie. Quel sort pe
r propre vie. Quel sort peut attendre un être dont la seule faute est d’ être né ? Quel lien indissoluble continue pourtant
ns que se pose Maupassant, particulièrement dans l’Abandonné (recueil d’ Yvette, 1885), et après lui G. d’Annunzio dans le
mme, mariée à un vieil officier que le hasard des campagnes forçait à de fréquentes et lointaines absences, est devenue la
çait à de fréquentes et lointaines absences, est devenue la maîtresse d’ un jeune homme, dont elle a eu un fils. Du jour où
isse et le remords ; elle accoucha furtivement, dans une petite ville de Provence, entourée des soins affectueux et inquie
e petite ville de Provence, entourée des soins affectueux et inquiets de son amant. La naissance de l’enfant fit évanouir
entourée des soins affectueux et inquiets de son amant. La naissance de l’enfant fit évanouir toute la terreur dramatique
toute la terreur dramatique des mauvais jours : « le sentiment vague de sa maternité lui donnait un frisson profond, le p
vague de sa maternité lui donnait un frisson profond, le premier cri de son fils lui ébranla l’âme jusqu’aux racines les
elle demanda à son amant l’endroit où vivait son fils, quand l’envie de le revoir la torturait plus âprement. L’homme, pr
le revoir la torturait plus âprement. L’homme, prétextant des raisons de prudence, la nécessité d’un secret absolu, resta
s âprement. L’homme, prétextant des raisons de prudence, la nécessité d’ un secret absolu, resta inébranlable à toutes ses
lle se résigna, « revint chez elle et vécut auprès de son mari la vie de toutes les épouses » ; des années passèrent. Mais
chez la femme vieillie, déjà proche de la mort, à un âge où le roman de sa jeunesse n’était plus qu’un très lointain et m
ue souvenir, la mère se réveilla et en elle surgit l’impérieux besoin de connaître son fils, qu’elle sait vivant et qu’ell
r où elle embrassa pour la première fois l’être fragile, qui était né de sa chair et de sa volupté. À ce moment du récit,
ssa pour la première fois l’être fragile, qui était né de sa chair et de sa volupté. À ce moment du récit, les deux romanc
es légèrement différentes : chez Maupassant, la femme s’en va au bras de son amant, dans l’atmosphère énervante d’un lourd
t, la femme s’en va au bras de son amant, dans l’atmosphère énervante d’ un lourd après-midi d’été, vers la ferme normande
bras de son amant, dans l’atmosphère énervante d’un lourd après-midi d’ été, vers la ferme normande où vit le paysan rustr
ls ; et l’âme dolente qui a sacrifié toute sa vie au rêve orgueilleux de sa maternité se brise dans l’effondrement cruel d
u rêve orgueilleux de sa maternité se brise dans l’effondrement cruel de ses illusions. Chez d’Annunzio, la rencontre est
a maternité se brise dans l’effondrement cruel de ses illusions. Chez d’ Annunzio, la rencontre est plus tragique et plus i
maternité se brise dans l’effondrement cruel de ses illusions. Chez d’ Annunzio , la rencontre est plus tragique et plus imprévu l
et plus imprévu le réveil : la mère a arraché à l’amant, sur son lit de mort, le secret qu’il ne peut plus lui refuser. E
; elle ira seule vers la maison sordide, au bord du fleuve où le fils de donna Laura Albonico et du marquis de Fontanella
ve où le fils de donna Laura Albonico et du marquis de Fontanella vit de l’humble métier de passeur : elle le voit enfin,
nna Laura Albonico et du marquis de Fontanella vit de l’humble métier de passeur : elle le voit enfin, ce fils tant chéri
seur : elle le voit enfin, ce fils tant chéri à travers les mensonges de l’imagination, elle le voit tel qu’il est, vil, b
tel qu’il est, vil, brutal, vicieux et sale ; dans la folie soudaine de son amour déçu, donna Laura se jette dans le fleu
rté son observation sur les petites gens et sur les petites aventures de sa ville natale, lorsqu’il a voulu étudier quelqu
aventures de sa ville natale, lorsqu’il a voulu étudier quelques-uns de ces types populaires qui sont l’amusement ou l’ef
pulaires qui sont l’amusement ou l’effroi des campagnes, quelques-uns de ces menus incidents que l’ignorance et la sottise
et la sottise grossissent, et qui prennent au village les proportions d’ un drame, G. d’Annunzio a plusieurs fois rencontré
a plusieurs fois rencontré Maupassant. Par exemple, voici deux types de francs maraudeurs, écumeurs des champs et des boi
audeurs, écumeurs des champs et des bois, tirant profit sans scrupule de la naïveté ou de la cupidité des paysans, toujour
des champs et des bois, tirant profit sans scrupule de la naïveté ou de la cupidité des paysans, toujours à l’affût d’une
upule de la naïveté ou de la cupidité des paysans, toujours à l’affût d’ une confiance ou d’une bêtise à exploiter. « Ciavo
ou de la cupidité des paysans, toujours à l’affût d’une confiance ou d’ une bêtise à exploiter. « Ciavolà » et « Il Ristab
ploiter. « Ciavolà » et « Il Ristabilito », qui sont les deux acteurs de la bouffonne aventure contée dans la Fattura, fon
Maupassant a mis en scène dans la nouvelle intitulée : l’Âne (recueil de Miss Hariett, 1884) Au physique, ils présentent l
n grand, maigre et chauve, l’autre petit et rougeaud ; la physionomie de ces deux couples sympathiques offre bien des trai
offre bien des traits communs : G. DE MAUPASSANT (p. 209). La peau de sa tête semblait couverte d’un duvet vaporeux… co
 : G. DE MAUPASSANT (p. 209). La peau de sa tête semblait couverte d’ un duvet vaporeux… comme le corps d’un poulet plum
peau de sa tête semblait couverte d’un duvet vaporeux… comme le corps d’ un poulet plumé qu’on va flamber. Il semblait n’av
rps d’un poulet plumé qu’on va flamber. Il semblait n’avoir jamais nu d’ autre barbe qu’une brosse de courtes moustaches et
va flamber. Il semblait n’avoir jamais nu d’autre barbe qu’une brosse de courtes moustaches et une pincée de poils raides
is nu d’autre barbe qu’une brosse de courtes moustaches et une pincée de poils raides sous la lèvre inférieure… Il avait c
t traquées. G. D’ANNUNZIO (pp. 341 et 342). Son crâne était couvert d’ une sorte de duvet semblable à celui d’une oie gra
G. D’ANNUNZIO (pp. 341 et 342). Son crâne était couvert d’une sorte de duvet semblable à celui d’une oie grasse toute pl
342). Son crâne était couvert d’une sorte de duvet semblable à celui d’ une oie grasse toute plumée et qu’on va flamber… …
ux des bêtes traquées. Les deux complices viennent de réussir l’un de leurs meilleurs tours : Mailloche et Chicot ont t
volé un porc à Mastro Pappe ; ils arrivent, par un prétendu artifice de magie, à convaincre le propriétaire lui-même de c
un prétendu artifice de magie, à convaincre le propriétaire lui-même de ce vol. Et voici quelle est, chez les deux écriva
ol. Et voici quelle est, chez les deux écrivains, la brève conclusion de récit : G. DE MAUPASSANT (p. 223). Et il s’enf
fonça dans la nuit. Mailloche, qui le suivait, lui tapait dans le dos de grands coups de poing pour témoigner son allégres
it. Mailloche, qui le suivait, lui tapait dans le dos de grands coups de poing pour témoigner son allégresse. G. D’ANNUN
s, marchant sous les arbres, l’un derrière l’autre. Et Ciavolà tapait de grands coups de poing dans le dos du Ristabilito,
les arbres, l’un derrière l’autre. Et Ciavolà tapait de grands coups de poing dans le dos du Ristabilito, pour témoigner
rustique conté par Maupassant dans la nouvelle : la Ficelle (recueil de Miss Hariett, 1884). Un jour de marché, un riche
ans la nouvelle : la Ficelle (recueil de Miss Hariett, 1884). Un jour de marché, un riche fermier, Maître Chicot, a été vu
Le même jour, un portefeuille a été perdu. La trouvaille mystérieuse de maître Chicot, publiée par un de ses ennemis qui
été perdu. La trouvaille mystérieuse de maître Chicot, publiée par un de ses ennemis qui l’a épié, fait peser sur lui les
ns, remis en liberté, quand le portefeuille est rapporté par le valet de ferme qui l’avait en réalité trouvé, il sort, la
valet de ferme qui l’avait en réalité trouvé, il sort, la tête haute, de la mairie du village où on l’avait conduit ; son
s paysans se refusent à croire à l’innocence du fermier : on l’accuse d’ avoir fait rapporter par un complice le portefeuil
par un complice le portefeuille qu’il avait ramassé, avec l’intention de le garder, s’il n’avait pas été soupçonné. En vai
désormais bouleversée par ce simple événement : hanté par l’idée fixe de faire reconnaître son innocence, il perd le goût
ison et ses champs, et meurt à moitié fou, avec l’obsession délirante de son aventure qui le poursuit jusque dans son agon
ement un cas identique : une vieille blanchisseuse est accusée du vol d’ une cuiller : l’objet volé se retrouve : mais l’op
à l’incrédulité hostile du village entier. Alors, comme le personnage de Maupassant, la vieille s’en va de tous côtés, con
entier. Alors, comme le personnage de Maupassant, la vieille s’en va de tous côtés, contant sans fatigue son histoire, av
uire les soupçons qui continuent à peser sur elle. « Elle fit le tour de toutes ses pratiques. À chacun elle racontait le
ité et la défiance ; vainement… Elle sentait que désormais tout moyen de se défendre lui était enlevé. Une espèce d’abatte
que désormais tout moyen de se défendre lui était enlevé. Une espèce d’ abattement profond s’empara de son âme. » Elle ces
e défendre lui était enlevé. Une espèce d’abattement profond s’empara de son âme. » Elle cessa de travailler, tout entière
vé. Une espèce d’abattement profond s’empara de son âme. » Elle cessa de travailler, tout entière à cette histoire de cuil
de son âme. » Elle cessa de travailler, tout entière à cette histoire de cuiller qui l’obsède, tenue à l’écart par son anc
’est pas moi, Monsieur… voyez… puisque… la cuiller… » Les deux traits de mœurs caractéristiques qu’un pareil sujet mettait
iques qu’un pareil sujet mettait en lumière : la sottise malveillante d’ un groupe de paysans bornés, accessibles aux solut
pareil sujet mettait en lumière : la sottise malveillante d’un groupe de paysans bornés, accessibles aux solutions toutes
ns toutes faites qui satisfont le mieux leur ignorance et leur manque de générosité, et la hantise qu’un événement d’abord
e, ont été sans aucun doute empruntés par G. d’Annunzio à la nouvelle de Maupassant. Les Novelle della Pescara n’ont pas é
ier les brèves citations que nous en avons faites pour les rapprocher de passages analogues empruntés à Maupassant ; mais
ontrer comment l’écrivain français fournit à G. d’Annunzio des motifs d’ inspiration que celui-ci développe, assimile à sa
à sa propre substance et transforme avec les merveilleuses ressources de son lyrisme luxuriant. Fussent-elles plus nombreu
s transpositions ne prouveraient pas grand’chose contre l’originalité de l’écrivain italien dont la singulière destinée li
n dont la singulière destinée littéraire semble avoir été précisément d’ italianiser, de convertir en une matière personnel
lière destinée littéraire semble avoir été précisément d’italianiser, de convertir en une matière personnelle et d’adapter
précisément d’italianiser, de convertir en une matière personnelle et d’ adapter au génie de sa race des idées ou des image
aniser, de convertir en une matière personnelle et d’adapter au génie de sa race des idées ou des images éparses dans les
européennes. Naturellement on ne s’est pas privé, surtout en Italie, de rechercher toutes les sources de d’Annunzio : on
s’est pas privé, surtout en Italie, de rechercher toutes les sources de d’Annunzio : on en a trouvé beaucoup, et sans dou
est pas privé, surtout en Italie, de rechercher toutes les sources de d’ Annunzio : on en a trouvé beaucoup, et sans doute
t pas privé, surtout en Italie, de rechercher toutes les sources de d’ Annunzio  : on en a trouvé beaucoup, et sans doute il y en
en a d’autres encore : c’est un jeu facile, quelquefois amusant, que de découper dans la prose extraordinairement abondan
, que de découper dans la prose extraordinairement abondante et riche de l’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Pél
extraordinairement abondante et riche de l’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinbur
ment abondante et riche de l’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinburne, voire d’A.
te et riche de l’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinburne, voire d’A. Theuriet. P
’auteur du Feu des morceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinburne, voire d’A. Theuriet. Parmi les étrange
orceaux de Nietzsche, de Péladan, de Dostoïevsky, de Swinburne, voire d’ A. Theuriet. Parmi les étrangers auxquels G. d’Ann
heuriet. Parmi les étrangers auxquels G. d’Annunzio a rendu l’hommage d’ un souvenir trop fidèle, il n’en est pas dont les
èle, il n’en est pas dont les tendances, les visions et les habitudes d’ artiste répondent mieux que celles de Maupassant à
es, les visions et les habitudes d’artiste répondent mieux que celles de Maupassant à son propre tempérament. C’est parce
rent leurs premières impressions, que les deux écrivains se sont plus d’ une fois rencontrés ; mais les récits de d’Annunzi
s deux écrivains se sont plus d’une fois rencontrés ; mais les récits de d’Annunzio ne font pas oublier les anecdotes narr
eux écrivains se sont plus d’une fois rencontrés ; mais les récits de d’ Annunzio ne font pas oublier les anecdotes narrées
x écrivains se sont plus d’une fois rencontrés ; mais les récits de d’ Annunzio ne font pas oublier les anecdotes narrées par not
ys dans la Vallée ne saurait jamais effacer la délicieuse historiette de la reine de Navarre qui lui a donné le jour. Les
oriette de la reine de Navarre qui lui a donné le jour. Les Nouvelles de la Pescara, presque toutes inspirées très directe
es Nouvelles de la Pescara, presque toutes inspirées très directement de Maupassant, sont un démenti nouveau à ce mot plus
e : « En littérature, quand on dépouille un homme, il faut avoir soin de l’assassiner. » Littérature Jean de Gourmo
es Conteurs Italiens [seconde série]. « Mercure de France » Voici, de MM. van Bever et Sansot-Orland, la seconde série
Conteurs Italiens. Une bibliographie critique précède l’œuvre choisie de chacun de ces conteurs. Le lecteur ne les lira gu
taliens. Une bibliographie critique précède l’œuvre choisie de chacun de ces conteurs. Le lecteur ne les lira guère, tenté
nteurs. Le lecteur ne les lira guère, tenté d’abord par ces histoires d’ amour, quelquefois tragiques, quelquefois comiques
ompte que les traducteurs ne nous ont donné qu’une bien faible partie de l’œuvre de chaque conteur : ce qu’il y a de meill
es traducteurs ne nous ont donné qu’une bien faible partie de l’œuvre de chaque conteur : ce qu’il y a de meilleur sans do
qu’une bien faible partie de l’œuvre de chaque conteur : ce qu’il y a de meilleur sans doute, et ce qui peut intéresser le
leur sans doute, et ce qui peut intéresser le public français. — L’un de ces contes : le Terrible châtiment, de Antonio Fr
ser le public français. — L’un de ces contes : le Terrible châtiment, de Antonio Francesco Doni, est une terrible histoire
e Antonio Francesco Doni, est une terrible histoire qui fait songer à de l’Edgar Poë. C’est la vengeance sournoise et iron
ait songer à de l’Edgar Poë. C’est la vengeance sournoise et ironique d’ un mari trompé. Après avoir fait secrètement étran
ique d’un mari trompé. Après avoir fait secrètement étrangler l’amant de sa femme, qui était son ami, il le fit embaumer,
le fit embaumer, et ordonna qu’on le plaçât tout habillé dans le lit de sa femme. Il alla ensuite trouver celle-ci, et, l
l’emmena dans la chambre : « J’ai résolu, lui dit-il traîtreusement, de vous complaire encore sur une chose qui, par-dess
n, car je ne veux pas qu’il y ait femme au monde qui puisse se vanter d’ avoir plus que vous un mari aimable et dévoué. »
’avoir plus que vous un mari aimable et dévoué. » Après ce discours, d’ une assez belle ironie, il la laissa devant le cad
le ironie, il la laissa devant le cadavre. Puis, ayant fermé la porte de la chambre, il la fit murer. Cette malheureuse vi
mé la porte de la chambre, il la fit murer. Cette malheureuse victime de l’amour vécut ainsi sept ans, et, « autant par la
davre, elle termina ses jours en grande misère ». Une autre nouvelle, de Cinthio, « le More de Venise », est sans doute la
s jours en grande misère ». Une autre nouvelle, de Cinthio, « le More de Venise », est sans doute la source du drame de Sh
de Cinthio, « le More de Venise », est sans doute la source du drame de Shakespeare. Chez le conteur italien, l’histoire,
speare. Chez le conteur italien, l’histoire, qui a peut-être un fonds de vérité, semble le récit d’un fait-divers. Shakesp
lien, l’histoire, qui a peut-être un fonds de vérité, semble le récit d’ un fait-divers. Shakespeare en a fait une histoire
s parlent, au lieu d’être racontés. Fernand Caussy : Les Nouvelles de Girolamo Morlini, traduites du latin, Sansot M
sot M. Fernand Caussy nous donne, à la Bibliothèque internationale d’ édition, l’œuvre complète d’un de ces mêmes conteu
s donne, à la Bibliothèque internationale d’édition, l’œuvre complète d’ un de ces mêmes conteurs, Morlini, qui écrivit en
ne, à la Bibliothèque internationale d’édition, l’œuvre complète d’un de ces mêmes conteurs, Morlini, qui écrivit en latin
moins le paraissent-elles, maintenant que nous sommes habitués à plus de réserves. Au fond, nous agissons de même que ces
même que ces moines : nous avons seulement voilé ces actes habituels d’ un peu d’hypocrisie nécessaire. Nous avons des mot
ces moines : nous avons seulement voilé ces actes habituels d’un peu d’ hypocrisie nécessaire. Nous avons des mots très do
nt III, Rome et l’Italie ; Hachette. Cet ouvrage, qui fait l’effet d’ un résumé, résumé excellent d’ailleurs et volontai
résumé excellent d’ailleurs et volontairement limité au rôle italien d’ Innocent III, se présente sans aucune des notes et
ans aucune des notes et sans aucun des avertissements qu’on a coutume de trouver dans les livres de cet ordre. Quand nous
s aucun des avertissements qu’on a coutume de trouver dans les livres de cet ordre. Quand nous disons : résumé, c’est que
. Quand nous disons : résumé, c’est que nous pensons au grand ouvrage de Fr. Hurter3, dont nous avons deux traductions fra
ge de Fr. Hurter3, dont nous avons deux traductions françaises, celle de Saint-Chéron et Haiber (1828) et celle, meilleure
ançaises, celle de Saint-Chéron et Haiber (1828) et celle, meilleure, de l’abbé Jager (1839). Il y a une quinzaine d’année
28) et celle, meilleure, de l’abbé Jager (1839). Il y a une quinzaine d’ années, l’original allemand était devenu presque i
rtants consacrés à Innocent III dans les diverses histoires générales de l’Église, on peut dire qu’il y a pénurie d’ouvrag
erses histoires générales de l’Église, on peut dire qu’il y a pénurie d’ ouvrages sur ce grand pape. Le livre de M. Achille
on peut dire qu’il y a pénurie d’ouvrages sur ce grand pape. Le livre de M. Achille Luchaire vient donc fort à propos. L’a
re de M. Achille Luchaire vient donc fort à propos. L’auteur a laissé de côté, ou résumé çà et là, en quelques lignes, le
ssé de côté, ou résumé çà et là, en quelques lignes, le rôle européen d’ Innocent III, — divorce de Philippe-Auguste, succe
et là, en quelques lignes, le rôle européen d’Innocent III, — divorce de Philippe-Auguste, succession d’Henri VI, couronne
le européen d’Innocent III, — divorce de Philippe-Auguste, succession d’ Henri VI, couronnement et excommunication d’Othon
lippe-Auguste, succession d’Henri VI, couronnement et excommunication d’ Othon de Brunswick, excommunication de Jean Sans-T
couronnement et excommunication d’Othon de Brunswick, excommunication de Jean Sans-Terre, prédication de la 4e croisade, h
d’Othon de Brunswick, excommunication de Jean Sans-Terre, prédication de la 4e croisade, hérésie des Cathares, etc. — pour
pontife à Rome même et en Italie. La grande querelle du sacerdoce et de l’empire, moins active sous ce pontificat, est su
ctive sous ce pontificat, est surtout rappelée ici par les événements de la minorité de Frédéric II, dans le Royaume des D
ontificat, est surtout rappelée ici par les événements de la minorité de Frédéric II, dans le Royaume des Deux-Siciles. La
te que ce pape jeune et vigoureux, pour s’affermir dans le siège même de son pouvoir, eut à soutenir contre les Romains et
t indépendant esprit municipal qui s’insurgeait dans la capitale même de la Chrétienté, et de là dans le Patrimoine (posse
municipal qui s’insurgeait dans la capitale même de la Chrétienté, et de là dans le Patrimoine (possessions personnelles d
et lombarde, et où se trouvaient mêlées, par surcroît, des créatures de l’Empire, fut un des caractères essentiels du règ
des créatures de l’Empire, fut un des caractères essentiels du règne d’ Innocent III, et elle est restée comme un des fait
ent III, et elle est restée comme un des faits les plus considérables de l’histoire du Saint-Siège. Elle est extrêmement c
en ses détails, bien qu’ayant d’ailleurs l’aspect général des guerres de tout pouvoir central de cette époque contre l’opp
ayant d’ailleurs l’aspect général des guerres de tout pouvoir central de cette époque contre l’opposition féodale, opposit
e cette époque contre l’opposition féodale, opposition compliquée ici de municipalisme. C’est à ce moment que le Saint-Siè
Moyen-Âge était maîtresse partout, sauf à Rome ! On se fera une idée de l’âpreté et de l’importance de cette période, en
t maîtresse partout, sauf à Rome ! On se fera une idée de l’âpreté et de l’importance de cette période, en notant qu’il fa
out, sauf à Rome ! On se fera une idée de l’âpreté et de l’importance de cette période, en notant qu’il fallut dix ans à I
Rome même. « Rien de plus difficile pour le maître du Patrimoine que de maintenir son pouvoir de contrôle sur la formatio
s difficile pour le maître du Patrimoine que de maintenir son pouvoir de contrôle sur la formation du gouvernement bourgeo
soient traités un peu trop sommairement. Page 124, M. Luchaire parle d’ une connétablie instituée, pour le besoin de ses g
ge 124, M. Luchaire parle d’une connétablie instituée, pour le besoin de ses guerres, par l’ambitieux pontife, et confiée
, par l’ambitieux pontife, et confiée à Azzon VI d’Este, puis au fils de celui-ci, Aldovrandino. Ceci est jeté en passant
st jeté en passant sans développements. C’eût été pourtant l’occasion d’ intéressants détails sur le rôle joué par cette pu
olente que fût son irritation contre Markward (la principale créature de l’Empire en Italie), Innocent III avait conscienc
nt III avait conscience que la guerre n’était pas précisément le fait d’ un chef de religion. » On sent que de tels papes,
it conscience que la guerre n’était pas précisément le fait d’un chef de religion. » On sent que de tels papes, à une tell
n’était pas précisément le fait d’un chef de religion. » On sent que de tels papes, à une telle époque, n’avaient point d
ion. » On sent que de tels papes, à une telle époque, n’avaient point de ces scrupules. Page 95, nous trouvons cette expre
ssion anachronique : « le parti anticlérical ». En revanche, l’auteur de ce précis met la science de Hurter au courant, no
rti anticlérical ». En revanche, l’auteur de ce précis met la science de Hurter au courant, notamment pour les luttes du p
le Royaume des Deux-Siciles. Entre autres détails, le choix imprudent de Gautier de Brienne comme lieutenant du Saint-Sièg
e lieutenant du Saint-Siège, ce choix qui faillit rouvrir la question de l’héritage des princes normands, fut bien, comme
omme il appert des documents contemporains découverts depuis, l’œuvre d’ Innocent III. On trouve, de même, quelques autres
es. Dans un chapitre supplémentaire, l’auteur fait un curieux tableau de la Curie romaine et des réformes qu’Innocent III
nt le plus expressif, selon nous, celui reproduit d’après la mosaïque de la villa Catena, nous montre le puissant pape méd
la villa Catena, nous montre le puissant pape médiéval sous l’aspect d’ un jeune homme autoritaire (il fut élu à 37 ans),
omme autoritaire (il fut élu à 37 ans), à la figure imberbe et pleine d’ imperator romain. Pierre Gauthiez : Lorenzaccio
es que Florence ait inspirées, chez nous, avant les superbes ouvrages de M. Pierre Gauthiez, sont, si nous avons bonne mém
depuis ses origines jusqu’à la domination des Médicis. Les recherches de M. Gauthiez commençant, avec Jean des Bandes Noir
Bandes Noires, avec l’Arétin, à peu près au point où finissent celles de M. Perrens, se continuant de là avec Lorenzaccio,
à peu près au point où finissent celles de M. Perrens, se continuant de là avec Lorenzaccio, l’histoire de Florence se po
elles de M. Perrens, se continuant de là avec Lorenzaccio, l’histoire de Florence se poursuit donc sans interruption. Ici
tout à l’heure. Ce Lorenzino de Médicis, dont la vie échoua par trop de complexité, est, en raison de cela même, le type
en. « Il y a d’abord, en lui, a-t-on déjà remarqué, l’hérédité morale de deux familles : les Médicis, exploiteurs et tyran
hérédité morale de deux familles : les Médicis, exploiteurs et tyrans de la démocratie florentine ; les Soderini, défenseu
florentine ; les Soderini, défenseurs des vieilles traditions libres de cette démocratie. » Son père, l’incapable et beso
fique, ne lui laisse qu’un maigre patrimoine ; et, dans les questions d’ intérêt qui divisent perpétuellement avec tant d’â
, dans les questions d’intérêt qui divisent perpétuellement avec tant d’ âpreté cette énorme tribu des Médicis aux multiple
oujours une position plus ou moins sacrifiée. Il est le parent pauvre de la famille. Il ne trouve la sécurité et l’aisance
condition de le dépraver, comme Clément VII, le pape aux mignons, ou de l’avilir, comme Alexandre de Médicis, dont il est
emetteur. Ce n’est pas tout. Celui qui mène cette misérable existence de prince pauvre et dépendant est un homme fin, déli
ince pauvre et dépendant est un homme fin, délicat, instruit, capable d’ enthousiasme ; qualités et excellences qui, parmi
capable d’enthousiasme ; qualités et excellences qui, parmi l’âcreté d’ une vie manquée, vont s’exagérant, s’exaspérant et
manquée, vont s’exagérant, s’exaspérant et se transformant en autant de tares misérables. Chez un tel être et dans une te
u’une aptitude plus grande à souffrir, la délicatesse un sens aiguisé de l’ambiante grossièreté ; et quant à l’éducation i
s imaginations peu saines, il s’en pénètre, — des rêveries équivoques de l’adolescence hantée du Virgile de la IIe Églogue
e hantée du Virgile de la IIe Églogue aux passions factices et roides d’ un minable âge viril halluciné, à travers ses misè
un esprit sans proportion avec son temps ». Il y a là désormais assez de passion, de malchance, de faux-sens outrancier, a
ns proportion avec son temps ». Il y a là désormais assez de passion, de malchance, de faux-sens outrancier, assez de misè
avec son temps ». Il y a là désormais assez de passion, de malchance, de faux-sens outrancier, assez de misère réelle et i
ormais assez de passion, de malchance, de faux-sens outrancier, assez de misère réelle et imaginaire, un élément de vie su
aux-sens outrancier, assez de misère réelle et imaginaire, un élément de vie suffisamment grisant et dissolvant, pour expl
folies : celle, encore assez spirituelle dans tout son saugrenu digne d’ un blasé à la Caligula, comme l’escamotage des vén
gne d’un blasé à la Caligula, comme l’escamotage des vénérables chefs de statues antiques à Rome, équipée scandaleuse dont
les chefs de statues antiques à Rome, équipée scandaleuse dont la vie de Lorenzino, assez tranquille jusque-là auprès de C
no, assez tranquille jusque-là auprès de Clément VII, désormais outré de la bravade du mignon, demeure désemparée ; et cel
quelques autres, celle finale et irrémissible du meurtre à l’antique d’ Alexandre de Médicis. Car il fallait bien finir pa
t tous les bonheurs, ce bâtard noiraud, crépu et trapu, issu, dit-on, d’ une passade du cardinal Jules de Médicis, depuis C
eux et goguenard, installé et maintenu dans Florence par les piquiers de Charles-Quint. Et l’histoire italienne, pendant c
ussi paroxyste et faussée que le douteux Hamlet florentin ; tiraillée de François Ier à Charles-Quint, des Valois qui décl
de François Ier à Charles-Quint, des Valois qui déclinent à la maison d’ Autriche qui monte ; avec, comme suit, force actio
ats locaux entre eux et par rapport aux deux grands rivaux. L’ouvrage de M. Gauthiez se divise en deux grandes parties, pl
rties, plus une petite partie qui n’est, à vrai dire, qu’un appendice de critique littéraire. La première partie est un in
ice de critique littéraire. La première partie est un intense tableau de l’enfance et de l’adolescence de Lorenzino. Enfan
littéraire. La première partie est un intense tableau de l’enfance et de l’adolescence de Lorenzino. Enfance nerveuse et f
emière partie est un intense tableau de l’enfance et de l’adolescence de Lorenzino. Enfance nerveuse et fine ; adolescence
les sollicitations du monde, entre deux sangs ennemis, entre le sang de proie des Médicis et le sage sang des Soderini qu
sang des Soderini qui rayonne en bonté tranquille et chaste au visage de la mère du trouble rejeton, Marie Soderini. Et no
triple rencontre, aux suites diverses mais toutes fatales pour la vie de Lorenzino, du jeune, tendre et touchant François
a vie de Lorenzino, du jeune, tendre et touchant François de Médicis, de Clément VII, l’ignoble capucin lubrique, enfin de
rançois de Médicis, de Clément VII, l’ignoble capucin lubrique, enfin de ce noiraud d’Alexandre, etc., — jusqu’à l’équipée
icis, de Clément VII, l’ignoble capucin lubrique, enfin de ce noiraud d’ Alexandre, etc., — jusqu’à l’équipée de Rome et au
lubrique, enfin de ce noiraud d’Alexandre, etc., — jusqu’à l’équipée de Rome et au retour à Florence. La deuxième partie
au retour à Florence. La deuxième partie débute par la forte peinture de Florence sous le duc Alexandre, après l’éphémère
te peinture de Florence sous le duc Alexandre, après l’éphémère essai de restauration républicaine. À Naples, Charles-Quin
parmi lesquels les Strozzi, perdent tout espoir. On sait les attaches de Lorenzino avec les Strozzi, qui sont bien, croyon
es Strozzi, qui sont bien, croyons-nous, les seules gens, sans parler de l’affection douloureuse de Marie Soderini, à avoi
croyons-nous, les seules gens, sans parler de l’affection douloureuse de Marie Soderini, à avoir montré quelque sympathie
é quelque sympathie au jeune homme. Celui-ci, cependant, reste auprès d’ Alexandre, un pied dans les deux partis ; mais, un
reste auprès d’Alexandre, un pied dans les deux partis ; mais, unité de cette situation complexe bien conforme au caractè
initive des procès contre le cousin Cosme, parmi l’exaltation à froid de toutes sortes de réminiscences classiques, ce qui
s contre le cousin Cosme, parmi l’exaltation à froid de toutes sortes de réminiscences classiques, ce qui fit dire à l’Aré
à l’Arétin (coup d’œil profond du vieux roué littéraire dans les âmes de son temps) que le grossier soudard ducal avait ét
ale là un peu comme, dans Hamlet, la scène des Comédiens. Ce spécimen de la comédie italienne du xvie  siècle, que M. Gaut
ris, est ici restitué d’après cette même traduction en vieux français de Pierre de Larivey. — Enfin, voici le meurtre d’Al
ion en vieux français de Pierre de Larivey. — Enfin, voici le meurtre d’ Alexandre, la fuite de Lorenzino ; ses vaines tent
de Pierre de Larivey. — Enfin, voici le meurtre d’Alexandre, la fuite de Lorenzino ; ses vaines tentatives pour tirer de l
d’Alexandre, la fuite de Lorenzino ; ses vaines tentatives pour tirer de l’assassinat quelque parti politique ; l’élection
tives pour tirer de l’assassinat quelque parti politique ; l’élection de Cosme Ier, et la triste odyssée fugitive de l’inu
ti politique ; l’élection de Cosme Ier, et la triste odyssée fugitive de l’inutile meurtrier : ses voyages, en Turquie où
’inutile meurtrier : ses voyages, en Turquie où la colonie florentine de Péra l’accueille un instant, en France où on le v
en France où on le voit à Lyon, à Moulins, à Saintes, à Paris, client de François Ier, puis étudiant appliqué, faute de mi
is, client de François Ier, puis étudiant appliqué, faute de mieux, à de « chères études » d’où est sorti du moins ce supe
s Ier, puis étudiant appliqué, faute de mieux, à de « chères études » d’ où est sorti du moins ce superbe morceau de prose,
ux, à de « chères études » d’où est sorti du moins ce superbe morceau de prose, l’« Apologie » (traduite par M. Gauthiez) 
du grand-oncle Soderini, le dernier séjour à Venise, où, par l’amour de la belle Barozza, un tardif rayon de bonheur erra
séjour à Venise, où, par l’amour de la belle Barozza, un tardif rayon de bonheur erra un instant sur cette sombre vie, ava
rayon de bonheur erra un instant sur cette sombre vie, avant le coup de couteau final des sicaires de Cosme Ier. Le livre
ant sur cette sombre vie, avant le coup de couteau final des sicaires de Cosme Ier. Le livre de M. Gauthiez est bien près
e, avant le coup de couteau final des sicaires de Cosme Ier. Le livre de M. Gauthiez est bien près d’être l’œuvre d’histoi
inal des sicaires de Cosme Ier. Le livre de M. Gauthiez est bien près d’ être l’œuvre d’histoire la plus remarquable parue
es de Cosme Ier. Le livre de M. Gauthiez est bien près d’être l’œuvre d’ histoire la plus remarquable parue depuis longtemp
en discrédit et devenus un peu trop intermittents dans la littérature d’ érudition : le style, la couleur, le don de vie, e
ttents dans la littérature d’érudition : le style, la couleur, le don de vie, et, pour tout dire, la manifestation vigoure
on de vie, et, pour tout dire, la manifestation vigoureuse et franche de la personnalité de l’écrivain. Sous ce rapport, l
tout dire, la manifestation vigoureuse et franche de la personnalité de l’écrivain. Sous ce rapport, le Lorenzaccio est u
crivain. Sous ce rapport, le Lorenzaccio est un livre typique. Il y a de l’envergure là-dedans ; une largeur, même une élo
ue. Il y a de l’envergure là-dedans ; une largeur, même une éloquence de sentiment, qui nous change des timidités et des n
ous change des timidités et des neutralités pseudo-scientifiques trop de mise aujourd’hui ici. La joie du pauvre reviewer
cientifiques trop de mise aujourd’hui ici. La joie du pauvre reviewer d’ histoire, trop accoutumé à des compilations de doc
joie du pauvre reviewer d’histoire, trop accoutumé à des compilations de documents d’archives (le travail d’une foule d’hi
e reviewer d’histoire, trop accoutumé à des compilations de documents d’ archives (le travail d’une foule d’historiens cont
trop accoutumé à des compilations de documents d’archives (le travail d’ une foule d’historiens contemporains ne se trouver
mé à des compilations de documents d’archives (le travail d’une foule d’ historiens contemporains ne se trouvera-t-il pas c
somme, croyons-nous bien, à avoir reproduit et imprimé des documents d’ archives, à en avoir établi et publié le double ty
paperassier autant que personne ; seulement, il perce « les montagnes de l’érudition paperassière » et parvient aux simpli
ntagnes de l’érudition paperassière » et parvient aux simplifications de la vie perçue. Son aptitude scientifique, dans ce
fications de la vie perçue. Son aptitude scientifique, dans cet ordre de sujets, est peut-être unique. On ne saurait trop
ois plus spécial et plus compréhensif, sa connaissance exceptionnelle de l’état actuel de la question en Italie même, — de
et plus compréhensif, sa connaissance exceptionnelle de l’état actuel de la question en Italie même, — de la sensation ita
ance exceptionnelle de l’état actuel de la question en Italie même, —  de la sensation italienne. On a reproché à M. Gauthi
Italie même, — de la sensation italienne. On a reproché à M. Gauthiez d’ avoir placé ses notes (il y en a 70 pages) à la fi
reprendre. Cela peut déranger la disposition en usage pour les pages d’ érudition ; mais cela permet mieux de lire, dans l
position en usage pour les pages d’érudition ; mais cela permet mieux de lire, dans le sentiment voulu, ce texte où le sav
un peu heurté, peut-être ? Il y a force brefs paragraphes renouvelés de Michelet ; peu de liaisons ; abondance de réflexi
refs paragraphes renouvelés de Michelet ; peu de liaisons ; abondance de réflexions incidentes. Bien des sciences voisinen
e le tourne et le retourne, multiplie les traits, et cependant, signe de vie, l’impression ainsi communiquée va toujours s
ant qu’ailleurs, il ne dépend point du seul artiste et du seul savant de parvenir à la vraisemblance. Il y faut, outre l’a
haute région des visions historiques. Voici un livre digne entre tous de la gagner. André Lebey : Le Connétable de Bour
n livre digne entre tous de la gagner. André Lebey : Le Connétable de Bourbon, 1490-1527 ; Perrin et Cie Il faut, en
ouvrant ce livre, ou en le refermant, jeter les yeux sur le portrait de Charles de Bourbon, non pas sur le portrait de pa
s yeux sur le portrait de Charles de Bourbon, non pas sur le portrait de parade (fort mauvais) placé en tête du volume, ma
mais sur l’autre, le portrait si expressif dans la manière admirable de l’école de Clouet. Tout un caractère se lit sur c
’autre, le portrait si expressif dans la manière admirable de l’école de Clouet. Tout un caractère se lit sur cette figure
 : « Il n’est rien pire que l’eau qui dort. » C’est bien là le visage de l’homme qui, aux coups les plus poignants, aux at
ux coups les plus poignants, aux atteintes les plus directes, — comme de se voir frustré, tout connétable qu’il fût, du co
 comme de se voir frustré, tout connétable qu’il fût, du commandement de l’avant-garde lors de la campagne de 1531, — en a
table qu’il fût, du commandement de l’avant-garde lors de la campagne de 1531, — en a quelque mécontentement, comme dit Du
a quelque mécontentement, comme dit Du Bellay, « plus qu’il n’en fait de démonstrations ». Les impressions d’un tel homme
u Bellay, « plus qu’il n’en fait de démonstrations ». Les impressions d’ un tel homme doivent être aussi profondes que peu
tées. Caractère dangereux. Dédaigner ainsi, aux heurts les plus vifs, de montrer aucune réaction morale, fût-ce force de c
heurts les plus vifs, de montrer aucune réaction morale, fût-ce force de caractère et pour « faire l’ange », persister dan
ère et pour « faire l’ange », persister dans ceci à toute provocation de la vie, ne pas se secouer à temps, c’est être ass
e provocation de la vie, ne pas se secouer à temps, c’est être assuré d’ être tôt ou tard un fourbe. C’est une attitude ult
gard trop immobile, avec une finesse inquiétante, ironique et triste, de la bouche ; un vaste orgueil rentré sous toute ce
la bouche ; un vaste orgueil rentré sous toute cette pâleur ; visage de maître et d’homme supérieur, certes, mais sans le
un vaste orgueil rentré sous toute cette pâleur ; visage de maître et d’ homme supérieur, certes, mais sans le mouvement et
se ? Les deux à la fois, sans doute, réciproquement. Il y a une sorte de gageure du malheur, dans cette vie hautaine et tr
, fausse ? faussée ? jamais basse en tous cas, avec certaines louches d’ héroïsme sombre, d’héroïsme hors la loi, et où « l
? jamais basse en tous cas, avec certaines louches d’héroïsme sombre, d’ héroïsme hors la loi, et où « le malheur apparaît
hors la loi, et où « le malheur apparaît si total, selon l’expression de M. André Lebey, qu’il se métamorphose en une sort
on l’expression de M. André Lebey, qu’il se métamorphose en une sorte de gloire funèbre ». À l’époque du Connétable, la po
une sorte de gloire funèbre ». À l’époque du Connétable, la position de la maison de Bourbon dans la monarchie française
gloire funèbre ». À l’époque du Connétable, la position de la maison de Bourbon dans la monarchie française rappelle asse
la maison de Bourbon dans la monarchie française rappelle assez celle de la maison d’Orléans, plus tard. Les cousins de Va
Bourbon dans la monarchie française rappelle assez celle de la maison d’ Orléans, plus tard. Les cousins de Valois en sont
e rappelle assez celle de la maison d’Orléans, plus tard. Les cousins de Valois en sont venus, sous Louis XII et sous Fran
alois en sont venus, sous Louis XII et sous François Ier, à se méfier de cette proche et envahissante lignée bourbonienne
e cadette. Ajoutez que le moment le plus climatérique et le plus aigu de cette situation coïncide juste avec la vie et le
us aigu de cette situation coïncide juste avec la vie et le caractère de Charles de Bourbon. (Il fallut la souplesse profo
plus assez féodale, comme sous Charles VI, pour tolérer la puissance d’ un nouveau Philippe de Bourgogne; et elle n’est pa
re assez absolue pour ne pas être sérieusement menacée par les écarts d’ une lignée cadette ou proche, d’un Orléans ou d’un
e sérieusement menacée par les écarts d’une lignée cadette ou proche, d’ un Orléans ou d’un Condé avant la lettre. Entre ce
enacée par les écarts d’une lignée cadette ou proche, d’un Orléans ou d’ un Condé avant la lettre. Entre ces deux extrêmes
, d’un Orléans ou d’un Condé avant la lettre. Entre ces deux extrêmes de l’inertie et de la force royale, il y a, pour les
u d’un Condé avant la lettre. Entre ces deux extrêmes de l’inertie et de la force royale, il y a, pour les grands vassaux,
heure trouble, critique, et qui sonne précisément pour le connétable de Bourbon, dont la difficile destinée politique ne
femme comme Louise de Savoie, la vieille maîtresse, rebutée qui tient d’ autant plus à se venger que son avarice de douairi
aîtresse, rebutée qui tient d’autant plus à se venger que son avarice de douairière royale y trouvera la satisfaction refu
arfaitement bien dégagés par l’auteur, qui nous permettent, non point d’ absoudre, mais de comprendre un tel fait, et, avec
dégagés par l’auteur, qui nous permettent, non point d’absoudre, mais de comprendre un tel fait, et, avec un tel fait, tou
ais de comprendre un tel fait, et, avec un tel fait, toute une époque de notre histoire. L’ouvrage de M. Lebey témoigne de
, et, avec un tel fait, toute une époque de notre histoire. L’ouvrage de M. Lebey témoigne de recherches considérables. L’
t, toute une époque de notre histoire. L’ouvrage de M. Lebey témoigne de recherches considérables. L’auteur s’est beaucoup
y témoigne de recherches considérables. L’auteur s’est beaucoup servi de Marillac. Il rectifie en passant mainte assertion
servi de Marillac. Il rectifie en passant mainte assertion péjorative de Paulin Paris, dont la critique historique, ici, n
t pas toujours irréprochable. Relativement à la légendaire apostrophe de Bayard mourant, qui, si les termes en étaient aut
oposerait un fait psychologique avec lequel il faudrait compter (idée de patrie) et capable de modifier sensiblement le po
hologique avec lequel il faudrait compter (idée de patrie) et capable de modifier sensiblement le point de vue. M. Lebey,
tous les textes connus, conclut au doute. La trahison, dans les idées de l’époque, fut de vassal à suzerain4, non point de
onnus, conclut au doute. La trahison, dans les idées de l’époque, fut de vassal à suzerain4, non point de Français à Franc
son, dans les idées de l’époque, fut de vassal à suzerain4, non point de Français à France. Il faut laisser là nos idées m
es et comprendre, à la suite de l’historien, les hommes et les choses de ce temps. Cependant, l’on pense à Jeanne d’Arc, à
ant, l’on pense à Jeanne d’Arc, à « la grand’pitié qui est au royaume de France… ». M. Lebey a déroulé dans tous ses détai
certains peu connus, ou même inconnus, ou mal présentés jusqu’ici, —  d’ Agnadel à Marignan et à Pavie et jusqu’au sac de R
résentés jusqu’ici, — d’Agnadel à Marignan et à Pavie et jusqu’au sac de Rome, — le tableau des événements. La discussion
uvre d’art, à ce que divers longs extraits fussent renvoyés, à la fin de l’ouvrage, à titre de pièces justificatives.
5 francs La librairie Hachette a mis en vente une édition nouvelle de l’excellent ouvrage consacré par l’abbé Thédenat
ouvrage consacré par l’abbé Thédenat aux explorations archéologiques de Rome : Le Forum Romain et les Forums Impériaux, t
ues de Rome : Le Forum Romain et les Forums Impériaux, travail probe, d’ une érudition étayée par les plus récentes découve
d’une érudition étayée par les plus récentes découvertes, accompagné de plans et de figures nombreuses, et qui comporte à
tion étayée par les plus récentes découvertes, accompagné de plans et de figures nombreuses, et qui comporte à côté d’un h
accompagné de plans et de figures nombreuses, et qui comporte à côté d’ un historique des monuments et des fouilles, un it
et, avec lequel on pourra visiter en toute certitude ce champ immense de décombres, murs arasés, soubassements, colonnades
s écroulées, excavations et blocs épars dominés par des restes vagues de temples, derniers témoins de la grandeur morte du
locs épars dominés par des restes vagues de temples, derniers témoins de la grandeur morte du Peuple-Roi, qui s’étend du p
grandeur morte du Peuple-Roi, qui s’étend du pied du Capitole à l’arc de Titus. La besogne des inventeurs de ruines là-bas
étend du pied du Capitole à l’arc de Titus. La besogne des inventeurs de ruines là-bas continue et chaque jour amène une r
t fixée ; on a dû enlever, à certains endroits, jusqu’à quinze mètres de terre, et à l’époque des grandes constructions de
squ’à quinze mètres de terre, et à l’époque des grandes constructions de la Renaissance, temples et basiliques servirent d
ndes constructions de la Renaissance, temples et basiliques servirent de carrières aux architectes de la Rome papale ; dan
issance, temples et basiliques servirent de carrières aux architectes de la Rome papale ; dans plusieurs édifices, on util
Cappo Vaccino jusqu’à l’époque des déblaiements et passe à mi-hauteur de l’arc de Septime-Sévère. — La situation précise d
cino jusqu’à l’époque des déblaiements et passe à mi-hauteur de l’arc de Septime-Sévère. — La situation précise du Forum n
u’à une date récente ; dans un ouvrage publié en 1835, Rome au siècle d’ Auguste, par L. Charles Dezobry, on a inséré ainsi
u siècle d’Auguste, par L. Charles Dezobry, on a inséré ainsi un plan de la VIIe région de Rome et quelques lieux adjacens
, par L. Charles Dezobry, on a inséré ainsi un plan de la VIIe région de Rome et quelques lieux adjacens, où le Forum Roma
ils occupent des emplacements impossibles, le Forum Romain s’étendant de l’Ouest à l’Est, traversé dans toute sa longueur
gée par l’ouvrage du P. Donati (Roma vetus ac recens, 1648) et nombre d’ archéologues, au cours du xixe  siècle, la partagè
énorme emplacement occupé par les Forums Impériaux, — Forum et Temple de la Paix, Forum de Nerva, Forum de César et Temple
occupé par les Forums Impériaux, — Forum et Temple de la Paix, Forum de Nerva, Forum de César et Temple de Vénus Genitrix
Forums Impériaux, — Forum et Temple de la Paix, Forum de Nerva, Forum de César et Temple de Vénus Genitrix, Forum d’August
 Forum et Temple de la Paix, Forum de Nerva, Forum de César et Temple de Vénus Genitrix, Forum d’Auguste et Temple de Mars
ix, Forum de Nerva, Forum de César et Temple de Vénus Genitrix, Forum d’ Auguste et Temple de Mars Ultor, Forum, Temple de
Forum de César et Temple de Vénus Genitrix, Forum d’Auguste et Temple de Mars Ultor, Forum, Temple de Trajan et Basilique
énus Genitrix, Forum d’Auguste et Temple de Mars Ultor, Forum, Temple de Trajan et Basilique Ulpia, — disparus, enfouis so
ue Ulpia, — disparus, enfouis sous les maisons, les églises, les rues de la ville actuelle, et qui ne sont indiqués, çà et
rues de la ville actuelle, et qui ne sont indiqués, çà et là, que par d’ énormes pans de murs et des restes de portiques ;
e actuelle, et qui ne sont indiqués, çà et là, que par d’énormes pans de murs et des restes de portiques ; c’est tout un q
sont indiqués, çà et là, que par d’énormes pans de murs et des restes de portiques ; c’est tout un quartier à jeter par te
lles vaille un tel sacrifice, il est probable qu’on ne s’y mettra pas de sitôt. — Le livre de M. l’abbé Thédenat, on peut
crifice, il est probable qu’on ne s’y mettra pas de sitôt. — Le livre de M. l’abbé Thédenat, on peut le répéter sans crain
répéter sans crainte, sera surtout utile, en attendant, aux visiteurs de Rome. C’est un guide, et l’on doit savoir gré à l
n doit savoir gré à la maison Hachette, qui s’est fait une spécialité de ces publications pratiques, d’avoir cette fois ch
achette, qui s’est fait une spécialité de ces publications pratiques, d’ avoir cette fois choisi un auteur dont la compéten
ir cette fois choisi un auteur dont la compétence s’imposait et donné de ce volume une édition aussi heureusement comprise
né de ce volume une édition aussi heureusement comprise. — Il suffira de le reprendre de temps à autre pour le tenir au co
une édition aussi heureusement comprise. — Il suffira de le reprendre de temps à autre pour le tenir au courant6. Émile
ourant6. Émile Bertaux : Rome (L’antiquité), collection des Villes d’ art célèbres, Laurens, 4 fr. L’ouvrage de M. Be
é), collection des Villes d’art célèbres, Laurens, 4 fr. L’ouvrage de M. Bertaux, également sur Rome (L’Antiquité), a é
uvrage de M. Bertaux, également sur Rome (L’Antiquité), a été compris d’ une manière très différente. C’est une revue rapid
, a été compris d’une manière très différente. C’est une revue rapide de l’art gréco-romain depuis les origines jusqu’à la
revue rapide de l’art gréco-romain depuis les origines jusqu’à la fin de la période impériale, et des principaux monuments
ubsistent dans la ville actuelle. L’époque barbare, celle des Rois et de la République n’ont pour ainsi dire rien laissé ;
la République n’ont pour ainsi dire rien laissé ; quelques murailles de fortification et les étages inférieurs du Tabular
e, mais des sujets et des types nouveaux à interpréter ; des milliers de statues, de tableaux furent apportés par les conq
sujets et des types nouveaux à interpréter ; des milliers de statues, de tableaux furent apportés par les conquérants, et
pour orner leurs villas, leurs jardins, des copies des chefs-d’œuvre de la statuaire grecque ; ce sont ces copies, ces ré
ces répliques, retrouvées dans les fouilles qui emplissent les musées de Rome moderne — d’autant plus précieuses que presq
rouvées dans les fouilles qui emplissent les musées de Rome moderne —  d’ autant plus précieuses que presque tous les origin
sparu. Les embellissements, les grandes constructions ne datèrent que de Jules César ; Rome était jusqu’alors une ville ma
irrégulière ; les dépressions des collines étaient comme comblées par d’ énormes maisons de rapport, des quartiers de bâtis
dépressions des collines étaient comme comblées par d’énormes maisons de rapport, des quartiers de bâtisses avec terrasses
taient comme comblées par d’énormes maisons de rapport, des quartiers de bâtisses avec terrasses, balcons sur lesquels s’é
té, — qui n’était en somme qu’une petite place, car elle ne comptait, de la Régia au temple de Saturne, que 160 mètres sur
omme qu’une petite place, car elle ne comptait, de la Régia au temple de Saturne, que 160 mètres sur une largeur de 50 m a
ait, de la Régia au temple de Saturne, que 160 mètres sur une largeur de 50 m au plus, apparaît dans les auteurs latins, n
tait une grande place pour une ville qui ne comportait que des boyaux de ruelles. Dès l’époque de César, elle devenait ins
r une ville qui ne comportait que des boyaux de ruelles. Dès l’époque de César, elle devenait insuffisante puisqu’on éleva
es. Dès l’époque de César, elle devenait insuffisante puisqu’on éleva de vastes basiliques et les forums impériaux qui en
aux qui en triplèrent enfin la superficie. — Auguste fit, aussi bien, de l’architecture « un instrument de règne » et l’ar
erficie. — Auguste fit, aussi bien, de l’architecture « un instrument de règne » et l’art de son siècle fut le commencemen
it, aussi bien, de l’architecture « un instrument de règne » et l’art de son siècle fut le commencement de l’art impérial
« un instrument de règne » et l’art de son siècle fut le commencement de l’art impérial romain. Il transforma la capitale
ns nouvelles dans les vieux quartiers, en ouvrant à travers les îlots de maisons de larges percées, et en élevant sur les
s dans les vieux quartiers, en ouvrant à travers les îlots de maisons de larges percées, et en élevant sur les terrains qu
ptant l’architecture grecque, la modifièrent à leur usage. — Le livre de M. Bertaux donne de très belles reproductions des
grecque, la modifièrent à leur usage. — Le livre de M. Bertaux donne de très belles reproductions des édifices qui nous r
taux donne de très belles reproductions des édifices qui nous restent de cette période de quatre siècles, le Colisée, les
s belles reproductions des édifices qui nous restent de cette période de quatre siècles, le Colisée, les ruines énormes de
période de quatre siècles, le Colisée, les ruines énormes des Thermes de Caracalla et de Domitien, le Panthéon d’Agrippa r
e siècles, le Colisée, les ruines énormes des Thermes de Caracalla et de Domitien, le Panthéon d’Agrippa reconstruit par H
s ruines énormes des Thermes de Caracalla et de Domitien, le Panthéon d’ Agrippa reconstruit par Hadrien, le théâtre de Mar
e Domitien, le Panthéon d’Agrippa reconstruit par Hadrien, le théâtre de Marcellus, le temple de Neptune, la basilique et
d’Agrippa reconstruit par Hadrien, le théâtre de Marcellus, le temple de Neptune, la basilique et l’arc de Constantin, les
le théâtre de Marcellus, le temple de Neptune, la basilique et l’arc de Constantin, les arcs de Drusus, de Titus et de Se
, le temple de Neptune, la basilique et l’arc de Constantin, les arcs de Drusus, de Titus et de Septime-Sévère, les mausol
de Neptune, la basilique et l’arc de Constantin, les arcs de Drusus, de Titus et de Septime-Sévère, les mausolées de la v
la basilique et l’arc de Constantin, les arcs de Drusus, de Titus et de Septime-Sévère, les mausolées de la voie Appienne
tin, les arcs de Drusus, de Titus et de Septime-Sévère, les mausolées de la voie Appienne, les restes de la maison de Litr
s et de Septime-Sévère, les mausolées de la voie Appienne, les restes de la maison de Litre et du palais des Flaviens sur
me-Sévère, les mausolées de la voie Appienne, les restes de la maison de Litre et du palais des Flaviens sur le Palatin, d
estes de la maison de Litre et du palais des Flaviens sur le Palatin, de l’enceinte et des portes murales. La dernière con
s transformés en églises comme le petit temple rond du Tibre ou celui de Mater Matuta, ou s’écroulant, recouverts par les
ents modernes et nous ne sommes pas très certains que, toute question d’ archéologie à part, le pittoresque, la poésie et l
question d’archéologie à part, le pittoresque, la poésie et la beauté de Rome n’y ont point perdu. — Le cirque Maxime est
t perdu. — Le cirque Maxime est aujourd’hui l’usine à gaz. Le travail de M. Bertaux doit comprendre encore deux volumes, u
es, un second sur la période qui s’étend Des catacombes à l’avènement de Jules II, et un troisième De l’avènement de Jules
qui s’étend Des catacombes à l’avènement de Jules II, et un troisième De l’avènement de Jules II à nos jours. La partie co
catacombes à l’avènement de Jules II, et un troisième De l’avènement de Jules II à nos jours. La partie consacrée au Moye
l’avènement de Jules II à nos jours. La partie consacrée au Moyen-Âge de Rome promet surtout d’être curieuse. Tome LI
à nos jours. La partie consacrée au Moyen-Âge de Rome promet surtout d’ être curieuse. Tome LII, numéro 180, décembre
curieuse. Tome LII, numéro 180, décembre 1904 Publications d’ art. Les Arts de la Vie Yvanhoé Rambosson. To
ome LII, numéro 180, décembre 1904 Publications d’art. Les Arts de la Vie Yvanhoé Rambosson. Tome LII, numéro 18
Tome LII, numéro 180, décembre 1904, p. 790-797 [792-794]. Les Arts de la Vie (octobre). — Numéro entièrement consacré à
entièrement consacré à l’Enquête sur la séparation des Beaux-Arts et de l’État. La presque unanimité des correspondants c
la Villa Médicis. M. Eugène Carrière a écrit à ce propos sur le Prix de Rome et l’Éducation des artistes quelques pages i
et l’Éducation des artistes quelques pages intenses, rares et vraies, d’ une noble et logique philosophie et d’une pure bea
ages intenses, rares et vraies, d’une noble et logique philosophie et d’ une pure beauté littéraire. Il y a là la substance
losophie et d’une pure beauté littéraire. Il y a là la substance même d’ une vie d’artiste offrant à ses contemporains le p
t d’une pure beauté littéraire. Il y a là la substance même d’une vie d’ artiste offrant à ses contemporains le prisme de v
stance même d’une vie d’artiste offrant à ses contemporains le prisme de vérité dont son expérience a distillé le cristal
on expérience a distillé le cristal goutte à goutte au long des jours de douleur et de joie. Des paroles aussi hautes ne s
a distillé le cristal goutte à goutte au long des jours de douleur et de joie. Des paroles aussi hautes ne sont pas seulem
hautes ne sont pas seulement un conseil et un talisman pour les gens de métier, elles sont un enseignement humain qui doi
nement humain qui doit servir à mieux faire entendre à tous la raison de la Vie : « Nos compréhensions tardives sont fait
e la Vie : « Nos compréhensions tardives sont faites des révélations de l’expérience, c’est donc vainement que nous regre
révélations de l’expérience, c’est donc vainement que nous regrettons de n’avoir pu en faire le départ de notre activité.
t donc vainement que nous regrettons de n’avoir pu en faire le départ de notre activité. Mais nous devons la vérité, selon
s et ainsi à tous les hommes, je déclare que ce n’est pas par le Prix de Rome que je recommencerais ma vie. J’ai accompli
éparent et je fus des dix logistes. C’est donc en pleine connaissance de l’esprit et de la forme d’éducation des Académies
us des dix logistes. C’est donc en pleine connaissance de l’esprit et de la forme d’éducation des Académies que je conjure
ogistes. C’est donc en pleine connaissance de l’esprit et de la forme d’ éducation des Académies que je conjure tout être d
t de la forme d’éducation des Académies que je conjure tout être doué de vraie sensibilité de s’en préserver à jamais… « R
tion des Académies que je conjure tout être doué de vraie sensibilité de s’en préserver à jamais… « Rome, pour l’homme pré
ais… « Rome, pour l’homme préparé à la comprendre, est une jouissance de révélation sans pareille. La pensée de la Rome an
comprendre, est une jouissance de révélation sans pareille. La pensée de la Rome antique est présente sous ses admirables
ses admirables édifices. C’est avec émotion que je revois le Panthéon d’ Agrippa. Ses colonnes qui se dressent si vivantes
a. Ses colonnes qui se dressent si vivantes comme les derniers restes d’ une forêt disparue, ont vraiment une vie souple de
les derniers restes d’une forêt disparue, ont vraiment une vie souple de plantes et, sur les murailles où elles se meuvent
lantes et, sur les murailles où elles se meuvent, semblent les restes d’ une flore naturelle. Productrice d’enthousiasme, c
es se meuvent, semblent les restes d’une flore naturelle. Productrice d’ enthousiasme, certes, Rome nous envahit de sa vie
lore naturelle. Productrice d’enthousiasme, certes, Rome nous envahit de sa vie passée ; il nous paraît légitime qu’elle a
émotion ?… Il faut attendre et revenir. C’est ainsi que pense le Prix de Rome auquel on reproche de penser à Paris. À qui
et revenir. C’est ainsi que pense le Prix de Rome auquel on reproche de penser à Paris. À qui penserait-il, s’il ne s’inq
reproche de penser à Paris. À qui penserait-il, s’il ne s’inquiétait de ceux auxquels il doit rapporter le fruit de ses é
-il, s’il ne s’inquiétait de ceux auxquels il doit rapporter le fruit de ses études, auxquels il doit compter des sacrific
évoyés et sacrifiés en son honneur, et comment ne serait-il pas plein d’ appréhension sur le degré de communion avec eux ?
onneur, et comment ne serait-il pas plein d’appréhension sur le degré de communion avec eux ? Le poids n’est-il pas lourd,
vec eux ? Le poids n’est-il pas lourd, aussi, pour des hommes jeunes, d’ un privilège qui les sépare de leur génération et
s lourd, aussi, pour des hommes jeunes, d’un privilège qui les sépare de leur génération et de l’ensemble des hommes dispe
es hommes jeunes, d’un privilège qui les sépare de leur génération et de l’ensemble des hommes dispersés dans la lutte con
nsemble des hommes dispersés dans la lutte confuse, mais fraternelle, de la vie quotidienne ?… « La vie présente a toujour
, de la vie quotidienne ?… « La vie présente a toujours été la source d’ inspiration des artistes. Le passé n’est qu’un ren
aussi nous apprenons à quels éléments ils ont fait appel et la nature de la source de leurs émotions. Nous savons par eux
prenons à quels éléments ils ont fait appel et la nature de la source de leurs émotions. Nous savons par eux qu’ils ont vé
conscience… « Où Vinci, Michel-Ange avaient-ils acquis la possession de cette merveilleuse intelligence, si ce n’est en c
tait étranger et que tout leur était indispensable. Toutes les formes de la pensée exigent les mêmes dispositions d’esprit
nsable. Toutes les formes de la pensée exigent les mêmes dispositions d’ esprit : il n’est rien sans idées générales. « L’a
ier du maître était leur université. Ils assistaient à la préparation de l’œuvre, à la méthode de travail, aux recherches,
université. Ils assistaient à la préparation de l’œuvre, à la méthode de travail, aux recherches, aux incertitudes, à tout
ravail, aux recherches, aux incertitudes, à tout ce qu’un art demande de suite de pensées. Ils étaient à la fois élèves et
ux recherches, aux incertitudes, à tout ce qu’un art demande de suite de pensées. Ils étaient à la fois élèves et disciple
de suite de pensées. Ils étaient à la fois élèves et disciples, rien de la pensée du maître ne leur échappait, son action
échie comme ses actes involontaires (ceux qui nous apprennent le plus de choses)… Que l’on compare cette forme d’apprentis
qui nous apprennent le plus de choses)… Que l’on compare cette forme d’ apprentissage et d’éducation de l’homme et de l’ar
t le plus de choses)… Que l’on compare cette forme d’apprentissage et d’ éducation de l’homme et de l’artiste à ce qui exis
choses)… Que l’on compare cette forme d’apprentissage et d’éducation de l’homme et de l’artiste à ce qui existe de nos jo
l’on compare cette forme d’apprentissage et d’éducation de l’homme et de l’artiste à ce qui existe de nos jours : les Acad
prentissage et d’éducation de l’homme et de l’artiste à ce qui existe de nos jours : les Académies, où les professeurs app
les admettent jamais à les voir travailler, leur cachent leur méthode d’ exécution et bornent le renseignement professionne
gnement professionnel aux corrections les plus élémentaires, exigeant de leurs élèves un respect hiérarchique qui les sépa
geant de leurs élèves un respect hiérarchique qui les sépare à jamais de ceux qui devraient être leurs familiers… « Commen
sépare à jamais de ceux qui devraient être leurs familiers… « Comment de jeunes hommes, sans direction, abandonnés à eux-m
ommes, sans direction, abandonnés à eux-mêmes, peuvent-ils s’empêcher de passer tristement, dans l’incohérence, les plus b
ment, dans l’incohérence, les plus belles et les plus fécondes années de la vie humaine ? Je connais par mon expérience pe
Je connais par mon expérience personnelle, par toutes les confidences d’ amis et de camarades, les obscurs comme les plus e
par mon expérience personnelle, par toutes les confidences d’amis et de camarades, les obscurs comme les plus enviés, le
’amis et de camarades, les obscurs comme les plus enviés, le désastre de leur vie et l’unanimité de leur reproche. Que ces
obscurs comme les plus enviés, le désastre de leur vie et l’unanimité de leur reproche. Que ces souffrances soient au moin
raîtront moins cruelles. » À côté de cette péremptoire démonstration d’ un des cerveaux les plus libres de notre temps, on
de cette péremptoire démonstration d’un des cerveaux les plus libres de notre temps, on trouvera l’opinion d’un grand nom
un des cerveaux les plus libres de notre temps, on trouvera l’opinion d’ un grand nombre d’artistes et de critiques qui pou
s plus libres de notre temps, on trouvera l’opinion d’un grand nombre d’ artistes et de critiques qui pour la plupart tombe
de notre temps, on trouvera l’opinion d’un grand nombre d’artistes et de critiques qui pour la plupart tombent d’accord da
s qui pour la plupart tombent d’accord dans cette opinion que le rôle de l’État doit se restreindre à entretenir et conser
riques et les musées ! Or, il me semble qu’il y a dans cette question de l’accroissement des musées un point qui n’a pas é
été envisagé, bien que son importance soit considérable, c’est celui de la responsabilité morale de l’État dans les acqui
importance soit considérable, c’est celui de la responsabilité morale de l’État dans les acquisitions. Les producteurs ou
quisitions. Les producteurs ou les amateurs qui ont visité les musées de province n’ont pu manquer d’en sortir écœurés par
u les amateurs qui ont visité les musées de province n’ont pu manquer d’ en sortir écœurés par la banalité révoltante de pr
vince n’ont pu manquer d’en sortir écœurés par la banalité révoltante de presque toutes leurs œuvres modernes, achats perp
rnes, achats perpétrés en vue de récompenser des services politiques, de satisfaire aux exigences d’amitiés illustres et u
e de récompenser des services politiques, de satisfaire aux exigences d’ amitiés illustres et utiles ou dans le but philant
xigences d’amitiés illustres et utiles ou dans le but philanthropique d’ empêcher un artiste médiocre, c’est vrai, mais pau
lanthropique d’empêcher un artiste médiocre, c’est vrai, mais pauvre, de mourir de faim. Le budget des Beaux-Arts devient
ue d’empêcher un artiste médiocre, c’est vrai, mais pauvre, de mourir de faim. Le budget des Beaux-Arts devient un budget
pauvre, de mourir de faim. Le budget des Beaux-Arts devient un budget de faveur ou d’assistance et c’est ici que devient l
urir de faim. Le budget des Beaux-Arts devient un budget de faveur ou d’ assistance et c’est ici que devient lourde et évid
istance et c’est ici que devient lourde et évidente la responsabilité de l’État, que le public a le tort de supposer omnis
urde et évidente la responsabilité de l’État, que le public a le tort de supposer omniscient. Il est indéniable que la fou
e que la foule attache la plus haute valeur à tout ce qui se rehausse d’ une estampille quasi officielle. Elle se croit obl
se rehausse d’une estampille quasi officielle. Elle se croit obligée d’ admirer tout ce que contiennent les musées, lieux
se croit obligée d’admirer tout ce que contiennent les musées, lieux de consécration par excellence, et lorsque l’État pl
onsécration par excellence, et lorsque l’État place dans ces endroits d’ éducation une ordure, il est profondément responsa
ces endroits d’éducation une ordure, il est profondément responsable de la dégénérescence du goût et de la perversion est
dure, il est profondément responsable de la dégénérescence du goût et de la perversion esthétique que nous déplorons. Par
mauvaise en outre devient néfaste. Par contre, nous savons qu’en fait d’ achats officiels, il est de tradition que les Comm
éfaste. Par contre, nous savons qu’en fait d’achats officiels, il est de tradition que les Commissions ne s’attardent jama
tradition que les Commissions ne s’attardent jamais devant les œuvres de la qualité du Penseur. Lorsque l’on a la chance d
devant les œuvres de la qualité du Penseur. Lorsque l’on a la chance d’ avoir un directeur des Beaux-Arts éclairé — ce qui
au prix des combats les plus rudes, contre les forces insaisissables de la tradition dévoyée, contre l’hostilité ambiante
lité ambiante, contre tout ce que l’institution en elle-même contient de pernicieux. Ce qu’il faudrait étudier comme remèd
à cet empoisonnement lent et permanent du public, ce serait le moyen d’ enlever, des endroits où l’on expose quelque chose
, numéro 180, décembre 1904, p. 813-820. Pages inédites des Fiancés de Manzoni Dans ces Chroniques, M. Luciano Zuccol
ts, un des esprits les plus vifs, un des hommes les plus sympathiques de la jeune Italie, a suivi pendant sept années le d
suivi pendant sept années le développement lent, pénible, mais plein de promesses, de la vie littéraire d’outre-monts. Au
sept années le développement lent, pénible, mais plein de promesses, de la vie littéraire d’outre-monts. Aujourd’hui, M. 
oppement lent, pénible, mais plein de promesses, de la vie littéraire d’ outre-monts. Aujourd’hui, M. Zuccoli canalise dans
activité intellectuelle. Le Giornale di Venezia, feuille quotidienne de luttes et d’espérances hardies, qui se publie sou
ellectuelle. Le Giornale di Venezia, feuille quotidienne de luttes et d’ espérances hardies, qui se publie sous sa directio
raire, l’absorbe. Je vais donc ici suivre à sa place le développement de la vie littéraire italienne. Et je commence par r
sept années que les lecteurs du Mercure ont vu notées par la critique de M. Zuccoli ont abouti à quelque grande manifestat
r la critique de M. Zuccoli ont abouti à quelque grande manifestation d’ art italien, de littérature vraiment et synthétiqu
e M. Zuccoli ont abouti à quelque grande manifestation d’art italien, de littérature vraiment et synthétiquement italienne
lienne, telle qu’elle puisse faire sérieusement penser à un printemps de renaissance dans la nation rénovée. La réponse n’
e. La réponse n’est pas facile, et ne pourrait être que la conclusion d’ une longue étude sur la psychologie d’une race, ob
pourrait être que la conclusion d’une longue étude sur la psychologie d’ une race, observée dans les représentations sympto
chologie d’une race, observée dans les représentations symptomatiques de ses grands hommes contemporains. Je ne puis la do
onner ici. Depuis l’entrée des armées italiennes à Rome — profanation de la ville Éternelle et affirmation politique de ce
s à Rome — profanation de la ville Éternelle et affirmation politique de ce que les faciles engouements appellent : l’unit
es sont morts, des idéalistes et des précieux égyptianistes (plus que de vrais néo-paganistes) ont passé ; des réalistes,
des réalistes, naturalistes, etc., ont tenu leur place dans le succès de la mode et dans l’œuvre d’abrutissement de toute
, etc., ont tenu leur place dans le succès de la mode et dans l’œuvre d’ abrutissement de toute idéalité. Un Poète héroïque
leur place dans le succès de la mode et dans l’œuvre d’abrutissement de toute idéalité. Un Poète héroïque : Carducci résu
ait à lui seul toutes les qualités les plus fières et les plus belles de sou pays. Son pathos historique a lentement soule
historique a lentement soulevé les esprits, les engouements nouveaux de toute l’humanité aidant ; il a été le levain d’en
engouements nouveaux de toute l’humanité aidant ; il a été le levain d’ enthousiasmes qui sont devenus de grands espoirs d
humanité aidant ; il a été le levain d’enthousiasmes qui sont devenus de grands espoirs de renaissance. Les Italiens rêven
il a été le levain d’enthousiasmes qui sont devenus de grands espoirs de renaissance. Les Italiens rêvent donc une rénovat
aissance. Les Italiens rêvent donc une rénovation digne des attributs d’ une renaissance. Des jeunes se gaspillent en reche
llent en recherchant sans profondeurs esthétiques les utiles lauriers de la littérature théâtrale ou du roman facile ; mai
roman facile ; mais d’autres, comme M. Antonio Beltramelli, cherchent de hautes inspirations dans une belle solitude pensi
s dans une belle solitude pensive, ou se révèlent et s’affirment dans de nobles œuvres, et d’autres créent à Florence tout
lorence tout un mouvement, dont je parlerai ensuite. Les Poètes comme d’ Annunzio, Pascoli, de Bosis, poursuivent un rêve d
rence tout un mouvement, dont je parlerai ensuite. Les Poètes comme d’ Annunzio , Pascoli, de Bosis, poursuivent un rêve de beauté
ment, dont je parlerai ensuite. Les Poètes comme d’Annunzio, Pascoli, de Bosis, poursuivent un rêve de beauté et de synthè
. Les Poètes comme d’Annunzio, Pascoli, de Bosis, poursuivent un rêve de beauté et de synthèse esthétique tout vibrant d’h
comme d’Annunzio, Pascoli, de Bosis, poursuivent un rêve de beauté et de synthèse esthétique tout vibrant d’hellénisme. Et
poursuivent un rêve de beauté et de synthèse esthétique tout vibrant d’ hellénisme. Et toute la vie de la Péninsule, dans
et de synthèse esthétique tout vibrant d’hellénisme. Et toute la vie de la Péninsule, dans l’activité de ses marchés, dan
ibrant d’hellénisme. Et toute la vie de la Péninsule, dans l’activité de ses marchés, dans les tentatives de son art, et m
de la Péninsule, dans l’activité de ses marchés, dans les tentatives de son art, et même dans les satisfactions de la mul
rchés, dans les tentatives de son art, et même dans les satisfactions de la multitude des littérateurs et des artistes, es
eulement : une promesse, car aucune œuvre originale italienne capable de créer un mouvement, de renouveler des esprits, de
, car aucune œuvre originale italienne capable de créer un mouvement, de renouveler des esprits, de former une école, n’es
e italienne capable de créer un mouvement, de renouveler des esprits, de former une école, n’est à l’avant-garde du monde.
n’est à l’avant-garde du monde. Au milieu de ces forces, s’élève tout d’ un coup la voix d’un maître du passé, que l’autori
rde du monde. Au milieu de ces forces, s’élève tout d’un coup la voix d’ un maître du passé, que l’autorité de Carducci et
, s’élève tout d’un coup la voix d’un maître du passé, que l’autorité de Carducci et les exaltations désordonnées des nouv
iteur Hoepli de Milan, un des plus grands et des plus actifs éditeurs d’ Italie, vient de publier des morceaux inédits du t
d’Italie, vient de publier des morceaux inédits du très célèbre roman de Manzoni, Les Fiancés. Ces morceaux contiennent de
omantique. Lorsque les Fiancés parurent, en 1827, l’Italie frémissait d’ une volonté rebelle, qui secouait la pensée de ses
27, l’Italie frémissait d’une volonté rebelle, qui secouait la pensée de ses penseurs et le lyrisme de ses poètes, comme l
volonté rebelle, qui secouait la pensée de ses penseurs et le lyrisme de ses poètes, comme le lion impatient secoue sa cri
, comme le lion impatient secoue sa crinière. Dans les manifestations de son art, elle traversait une période de crise pro
ière. Dans les manifestations de son art, elle traversait une période de crise profonde. Et, bien qu’à côté de Manzoni viv
ittérature, étaient tâtonnements sans discipline. Le roman historique de l’écossais Walter Scott troubla les esprits. Manz
italienne (et non l’âme italienne) du xviie  siècle, dans un épisode d’ amour, de violences et de mort. Ce fut un boulever
e (et non l’âme italienne) du xviie  siècle, dans un épisode d’amour, de violences et de mort. Ce fut un bouleversement. O
italienne) du xviie  siècle, dans un épisode d’amour, de violences et de mort. Ce fut un bouleversement. On reconnut en Ma
e grand styliste, et dans son art on crut reconnaître tous les canons de l’art narratif et évocateur le plus pur, de cet a
connaître tous les canons de l’art narratif et évocateur le plus pur, de cet art qui en Occident avait eu pour maîtres les
cet art qui en Occident avait eu pour maîtres les Italiens, Le Roman de Manzoni fut imposé en étude aux adolescents, à l’
l’est encore aujourd’hui. Mais le roman, qui contient des merveilles de narration et de style, n’est fait que de celle ps
jourd’hui. Mais le roman, qui contient des merveilles de narration et de style, n’est fait que de celle psychologie pathét
qui contient des merveilles de narration et de style, n’est fait que de celle psychologie pathétique et bassement émotive
ume ainsi : « L’auteur connaît le cœur humain. » Dans l’élan terrible de son orgueil de poète, et de poète italien, Carduc
’auteur connaît le cœur humain. » Dans l’élan terrible de son orgueil de poète, et de poète italien, Carducci fît comprend
ît le cœur humain. » Dans l’élan terrible de son orgueil de poète, et de poète italien, Carducci fît comprendre aux autres
es que l’encens brûlé sur les autels manzoniens avait une vague odeur de misère. Les épigones de Carducci exagérèrent et d
r les autels manzoniens avait une vague odeur de misère. Les épigones de Carducci exagérèrent et déclarèrent Manzoni déchu
re. Les épigones de Carducci exagérèrent et déclarèrent Manzoni déchu de sa domination sur toute la littérature italienne
re italienne du xixe  siècle. Ils nièrent aussi la plus grande partie de son talent, et en cela se trompèrent. Aujourd’hui
i, tandis que la nation rajeunie, poussée par une remarquable volonté de vivre, cherche ses voies, et avec ses aspirations
a réapparition du vieux romantique sur le marché turbulent, chaotique de la littérature, peut produire une impression biza
; l’impression qu’une voix sereine et forte, dominant par la noblesse de sa sérénité et par la clarté de sa force, jette s
ne et forte, dominant par la noblesse de sa sérénité et par la clarté de sa force, jette sur le désordre d’une foule sans
se de sa sérénité et par la clarté de sa force, jette sur le désordre d’ une foule sans maître. Manzoni, très élégamment dr
e est tranquille, sa vision est grossièrement pathétique, mais pleine de justesse et d’harmonie. Sa nouvelle naissance sem
e, sa vision est grossièrement pathétique, mais pleine de justesse et d’ harmonie. Sa nouvelle naissance semble un avertiss
tout, d’ailleurs — semble singulièrement compromis par l’exaspération de la fièvre théâtrale, et que les personnages des f
de plus en plus bousculés par l’envahissement des acteurs… Mais l’art de Manzoni nous intéresse sans nous empoigner, nous
armoyer sans nous faire frémir. Ces morceaux inédits, haut témoignage de talent, de sentiment et de style, œuvre de belle
s nous faire frémir. Ces morceaux inédits, haut témoignage de talent, de sentiment et de style, œuvre de belle constructio
mir. Ces morceaux inédits, haut témoignage de talent, de sentiment et de style, œuvre de belle construction et d’harmonieu
x inédits, haut témoignage de talent, de sentiment et de style, œuvre de belle construction et d’harmonieuses proportions,
e de talent, de sentiment et de style, œuvre de belle construction et d’ harmonieuses proportions, ne sont, au fond, qu’un
fond, qu’un des plus curieux événements littéraires dus à l’activité d’ un éditeur. Mais l’avertissement que Manzoni « ret
Manzoni « retrouvé » apporte dans la littérature italienne est celui de la Tradition. Manzoni a été le dernier grand « no
ier grand « novellière » italien. Depuis, en Italie, on s’est éloigné de la Tradition, pour mouler les créatures de la « n
n Italie, on s’est éloigné de la Tradition, pour mouler les créatures de la « narration en prose » dans des moules exotiqu
ue celles du passé. Il faudra la suivre. Le mouvement impérialiste de Florence À propos de la Tradition nationale, i
de Florence À propos de la Tradition nationale, il est intéressant de signaler l’esprit qui, à Florence, réunit des tal
unit des talents disparates et des tendances différentes dans un nœud de volontés rénovatrices. Je veux parler du mouvemen
s rénovatrices. Je veux parler du mouvement impérialiste-nationaliste de M. Enrico Corradini et de ses amis. Ailleurs7, j’
rler du mouvement impérialiste-nationaliste de M. Enrico Corradini et de ses amis. Ailleurs7, j’ai montré en détail et en
amis. Ailleurs7, j’ai montré en détail et en synthèse les caractères de ce mouvement destiné à devenir historique. Je rap
Bargagli-Petrucci et P.-L. Occhini, ont réuni des esprits très divers de philosophes, tels que MM. Giovanni Papini et G. P
divers de philosophes, tels que MM. Giovanni Papini et G. Prezzolini, de critiques comme MM. G. A. Borgese et l’esthète mu
M. G. A. Borgese et l’esthète musicien Giovanni Vannicola. Leur champ d’ action est toute l’Italie, leur citadelle : Floren
a. Leur champ d’action est toute l’Italie, leur citadelle : Florence. De Florence, un périodique, lance toutes les semaine
rence. De Florence, un périodique, lance toutes les semaines les cris de révolte et d’appel du groupe d’écrivains qui, ent
ence, un périodique, lance toutes les semaines les cris de révolte et d’ appel du groupe d’écrivains qui, entrés d’aplomb d
e, lance toutes les semaines les cris de révolte et d’appel du groupe d’ écrivains qui, entrés d’aplomb dans la politique d
ines les cris de révolte et d’appel du groupe d’écrivains qui, entrés d’ aplomb dans la politique de la nation, s’adressent
d’appel du groupe d’écrivains qui, entrés d’aplomb dans la politique de la nation, s’adressent à toutes les forces du pou
on précise les buts, on donne un nom et une direction aux inquiétudes d’ un moment historique. L’Italie attendait une voix
storique. L’Italie attendait une voix généreuse et impétueuse capable d’ exalter ses espoirs de Renaissance ; elle accueill
endait une voix généreuse et impétueuse capable d’exalter ses espoirs de Renaissance ; elle accueillit avec sympathie cett
thético-politique. Dans le même temps, le Président Roosevelt du haut de son trône puissant prêche aux peuples la nécessit
osevelt du haut de son trône puissant prêche aux peuples la nécessité d’ affermir et d’affirmer leur individualité par tous
t de son trône puissant prêche aux peuples la nécessité d’affermir et d’ affirmer leur individualité par tous les moyens de
ssité d’affermir et d’affirmer leur individualité par tous les moyens de la volonté et de la force. Un poète : Adolfo d
et d’affirmer leur individualité par tous les moyens de la volonté et de la force. Un poète : Adolfo de Bosis, un poème
Et au milieu des exaltations nationales des nouveaux politiciens de Florence et de quelque poète, M. Adolfo de Bosis
eu des exaltations nationales des nouveaux politiciens de Florence et de quelque poète, M. Adolfo de Bosis fait entendre l
elque poète, M. Adolfo de Bosis fait entendre la voix triste et noble de ses lyriques : Amori ac silentio sacrum. L’Italie
acrum. L’Italie qui en garde la tradition refait depuis quelque temps de belles éditions qui enveloppent comme d’une atmos
refait depuis quelque temps de belles éditions qui enveloppent comme d’ une atmosphère harmonieuse les floraisons de ses t
ons qui enveloppent comme d’une atmosphère harmonieuse les floraisons de ses talents. La beauté naïve et pourtant complète
et pourtant complète des premiers livres imprimés par les Bénédictins de Subiaco, ou du superbe Sogno de Polifilo, revêt l
ntion leur fait défaut ils gainent avec goût les expressions rythmées de leurs compatriotes. Les œuvres de M. d’Annunzio,
avec goût les expressions rythmées de leurs compatriotes. Les œuvres de M. d’Annunzio, entre autres, font une belle tâche
Annunzio, entre autres, font une belle tâche décorative sur nos piles de livres jaunes, et le dernier volume de M. de Bosi
tâche décorative sur nos piles de livres jaunes, et le dernier volume de M. de Bosis, arrivé richement habillé, est un pla
que notre âme ait palpité à la sonorité belle, à la mélancolie forte de ses rythmes. M. Adolfo de Bosis est un solitaire.
seras tout à toi », a dit Léonard de Vinci. Cet aphorisme des ascètes de l’orgueil est le thème essentiel de toute la théo
Vinci. Cet aphorisme des ascètes de l’orgueil est le thème essentiel de toute la théorie nietzschéenne, le leitmotif de l
st le thème essentiel de toute la théorie nietzschéenne, le leitmotif de l’égotisme conscient et dédaigneux. Pour M. de Bo
me conscient et dédaigneux. Pour M. de Bosis, il est le principe même de son amour pour les hommes, pour la nature, pour t
mes, pour la nature, pour toute la vie. Cet amour le force à regarder de loin le tourbillon des passions et des vanités qu
ns sa lourde incohérence, se heurte à toute esthétique et à tout rêve d’ esthète. Il y a à peu près dix ans, en janvier 189
thète. Il y a à peu près dix ans, en janvier 1895, dans le beau décor d’ un appartement du Palais Borghèse, à Rome, M. de B
ais Borghèse, à Rome, M. de Bosis réunissait quelques esprits anxieux d’ élévations artistiques, révoltés contre les succès
ublics, contre toutes les grossièretés du goût et toutes les infamies de la production littéraire et artistique du temps.
élèbre, était du groupe. Il fallait renouveler l’éducation artistique de la nation. Il fallait donner à une foule sans nom
nner à une foule sans nom et sans conscience la discipline inflexible d’ une esthétique nouvelle faite d’après les normes é
lexible d’une esthétique nouvelle faite d’après les normes éternelles de la Beauté, étudiée dans les chefs-d’œuvre des hom
prise dans l’émotion personnelle devant la nature. Il fallait montrer de nouveau aux Italiens tous les signes de la Beauté
la nature. Il fallait montrer de nouveau aux Italiens tous les signes de la Beauté oubliée et toutes les marques de la lai
x Italiens tous les signes de la Beauté oubliée et toutes les marques de la laideur exaltée dans tous les arts… Mais tout
outes les marques de la laideur exaltée dans tous les arts… Mais tout d’ un coup, au théâtre Argentine, éclata la Cavalleri
cagni, me disait un jour Gabriele d’Annunzio. Alors, tous les espoirs de rénovation esthétique se dissipèrent. Tandis que
s symphonistes, cherchaient à cultiver le public romain par une série d’ exécutions orchestrales et de tentatives de créati
cultiver le public romain par une série d’exécutions orchestrales et de tentatives de création dramatique, éclata toute l
ublic romain par une série d’exécutions orchestrales et de tentatives de création dramatique, éclata toute la vulgarité de
es et de tentatives de création dramatique, éclata toute la vulgarité de Cavalleria et le public de Rome (et tous les publ
tion dramatique, éclata toute la vulgarité de Cavalleria et le public de Rome (et tous les publics du monde) s’enthousiasm
re Michetti, etc., ils se dispersèrent pour suivre chacun la fatalité de sa marche géniale. M. de Bosis resta à Rome, sace
la fatalité de sa marche géniale. M. de Bosis resta à Rome, sacerdote de son temple, veillant sur l’œuvre collective que l
’œuvre collective que le groupe — le plus important groupe littéraire de l’Italie, depuis trente ans — avait promise au pu
n pourrait traduire : Le Festin. Elle réunissait « un vivant faisceau d’ énergies militantes, qui peuvent sauver une chose
u d’énergies militantes, qui peuvent sauver une chose belle et idéale de l’onde troublée de vulgarités qui couvre désormai
ntes, qui peuvent sauver une chose belle et idéale de l’onde troublée de vulgarités qui couvre désormais toute la terre pr
ique, Il Convito contenait des proses et des vers qui devaient servir de paradigmes au goût, d’exemples au nouveau culte d
ait des proses et des vers qui devaient servir de paradigmes au goût, d’ exemples au nouveau culte de l’art. De nobles arti
ui devaient servir de paradigmes au goût, d’exemples au nouveau culte de l’art. De nobles artistes illustraient vers et pr
t servir de paradigmes au goût, d’exemples au nouveau culte de l’art. De nobles artistes illustraient vers et proses. Mais
poètes et des peintres célèbres. M. de Bosis, écœuré par le spectacle de la vie ordinaire et anti-esthétique des écrivains
de la vie ordinaire et anti-esthétique des écrivains, des artistes et de toutes les multitudes, se retira dans un silence
artistes et de toutes les multitudes, se retira dans un silence plein d’ infatigable travail. Épris de Shelley, le « cœur d
titudes, se retira dans un silence plein d’infatigable travail. Épris de Shelley, le « cœur des cœurs », mort sur les riva
ravail. Épris de Shelley, le « cœur des cœurs », mort sur les rivages de l’Italie, enseveli à Rome, il traduisit dans la p
pure langue italienne l’âme du poète-philosophe anglais ; et il vient d’ envoyer à ses amis le dernier volume du Convito, c
l vient d’envoyer à ses amis le dernier volume du Convito, ce recueil de lyriques Amori ac Silentio sacrum, dédié à ses am
Silentio sacrum, dédié à ses amis et à la Poésie. Toute la mélancolie de l’Esthète cherchant à réaliser son rêve toujours
e a laissées dans le rêve, que le rêve a cachées dans le plus profond de ses voiles mystiques. Cette tristesse d’une âme c
cachées dans le plus profond de ses voiles mystiques. Cette tristesse d’ une âme contemporaine vibrante de toute la vie et
es voiles mystiques. Cette tristesse d’une âme contemporaine vibrante de toute la vie et de toutes les inquiétudes moderne
. Cette tristesse d’une âme contemporaine vibrante de toute la vie et de toutes les inquiétudes modernes, rêveuse de tout
brante de toute la vie et de toutes les inquiétudes modernes, rêveuse de tout l’absurde à venir, est dans le livre, répand
te-t-il dans un blasphème vengeur contre la vie ? Le Poète ne souffre d’ aucun mal, il ne fait à la vie aucun reproche. Tou
ouffre d’aucun mal, il ne fait à la vie aucun reproche. Tous les maux de l’« homme crépusculaire », l’homme qui meurt à sa
l’homme qui meurt à sa religion et à son culte et ne voit pas l’aube d’ une religion et d’un culte nouveaux sont dans son
à sa religion et à son culte et ne voit pas l’aube d’une religion et d’ un culte nouveaux sont dans son cœur sans un nom p
précis. Tous les reproches à la vie sont contenus dans l’affirmation d’ une inébranlable espérance en l’avenir, mais n’ont
nlable espérance en l’avenir, mais n’ont ni nom ni consistance. L’art de M. de Bosis est fait de ces deux forces lyriques 
enir, mais n’ont ni nom ni consistance. L’art de M. de Bosis est fait de ces deux forces lyriques : d’une grande vague sen
sistance. L’art de M. de Bosis est fait de ces deux forces lyriques : d’ une grande vague sensation de souffrance et de reg
s est fait de ces deux forces lyriques : d’une grande vague sensation de souffrance et de regrets, et de vagues et grands
deux forces lyriques : d’une grande vague sensation de souffrance et de regrets, et de vagues et grands espoirs. Tu navi
riques : d’une grande vague sensation de souffrance et de regrets, et de vagues et grands espoirs. Tu navigueras sans rép
oirs. Tu navigueras sans répit sur des mers grises, parmi des voiles de brouillard, à travers des cieux veufs, incertain…
ard, à travers des cieux veufs, incertain… Un sentiment assez précis d’ une immense stérilité dans la nature semble domine
ense stérilité dans la nature semble dominer les élans les plus hauts de l’oubli poétique. Il dit au navigateur : Tu dema
lus fort : « La fin ? la terre ? l’aurore  ? » Silence, dans l’ombre. De la proue quelqu’un ricane… ? La Mort. Le Poète e
De la proue quelqu’un ricane… ? La Mort. Le Poète est « trop chargé de souvenirs, trop hérissé de peut-être » ! Et quand
ne… ? La Mort. Le Poète est « trop chargé de souvenirs, trop hérissé de peut-être » ! Et quand il nous apparaît dans un m
rop hérissé de peut-être » ! Et quand il nous apparaît dans un moment d’ abandon plein de bonté, devant sa maison, doux ber
eut-être » ! Et quand il nous apparaît dans un moment d’abandon plein de bonté, devant sa maison, doux berceau de son amou
ns un moment d’abandon plein de bonté, devant sa maison, doux berceau de son amour, nid de ses enfants ignares, quand nous
ndon plein de bonté, devant sa maison, doux berceau de son amour, nid de ses enfants ignares, quand nous le croyons plus c
au monde lointain, à la lutte sans merci, aux vicissitudes disparues de la vie des hommes. Toute sa lyrique est faite de
cissitudes disparues de la vie des hommes. Toute sa lyrique est faite de tristesse, de doute, de regret. Mais il ne se pla
parues de la vie des hommes. Toute sa lyrique est faite de tristesse, de doute, de regret. Mais il ne se plaint de rien, i
la vie des hommes. Toute sa lyrique est faite de tristesse, de doute, de regret. Mais il ne se plaint de rien, il espère.
que est faite de tristesse, de doute, de regret. Mais il ne se plaint de rien, il espère. Dans une Élégie de la Flamme et
, de regret. Mais il ne se plaint de rien, il espère. Dans une Élégie de la Flamme et de l’Ombre jaillit une seule impétuo
s il ne se plaint de rien, il espère. Dans une Élégie de la Flamme et de l’Ombre jaillit une seule impétuosité sensuelle,
t dans une image, mais qui révèle toute la force cachée sous le voile de la tristesse, dans l’ombre des vagues espérances.
ouèrent les sommets ; un éclair                ceindra la forêt folle de printemps. M. Adolfo de Bosis est donc le Poète
ra la forêt folle de printemps. M. Adolfo de Bosis est donc le Poète de nos jours, l’Esthète de nos jours, celui qui chan
ntemps. M. Adolfo de Bosis est donc le Poète de nos jours, l’Esthète de nos jours, celui qui chante accablé par toute la
et en même temps, il est celui qui regarde la nature avec la violence d’ un forcené. Dans sa langue parfaite, dans son styl
nerveux, sec, sanglotant et ondoyant, M. de Bosis exprime donc l’âme de son temps. Il parle à des convalescents, c’est-à-
le à des convalescents, c’est-à-dire à tous les hommes, et les accuse de se laisser courber sous le faix de leur mal, elle
e à tous les hommes, et les accuse de se laisser courber sous le faix de leur mal, elles poussent à ouvrir avec le regard
rber sous le faix de leur mal, elles poussent à ouvrir avec le regard de leur espérance les portes de l’avenir. Tout d’un
, elles poussent à ouvrir avec le regard de leur espérance les portes de l’avenir. Tout d’un coup, sur la mélancolie et l’
ouvrir avec le regard de leur espérance les portes de l’avenir. Tout d’ un coup, sur la mélancolie et l’espoir, une volont
la mélancolie et l’espoir, une volonté se lève, la volonté qui monte de la multitude mécontente et courroucée, la volonté
multitude mécontente et courroucée, la volonté qui rappelle l’avenir de la grande fraternité universelle. L’absurde de l’
qui rappelle l’avenir de la grande fraternité universelle. L’absurde de l’amour universel gagne l’esprit du Poète, l’exal
ersel gagne l’esprit du Poète, l’exalte, le tord dans les convulsions de la force. Et le Poète chante non plus dans ses so
ce. Et le Poète chante non plus dans ses sonnets ou dans ses strophes de si pure et si belle sonorité italienne, mais dans
lle sonorité italienne, mais dans une prose rythmée, convulsée, faite de cris et de chants, de mélodies sonores comme des
é italienne, mais dans une prose rythmée, convulsée, faite de cris et de chants, de mélodies sonores comme des éclats de t
, mais dans une prose rythmée, convulsée, faite de cris et de chants, de mélodies sonores comme des éclats de trompette et
sée, faite de cris et de chants, de mélodies sonores comme des éclats de trompette et d’harmonies profondes comme des sang
is et de chants, de mélodies sonores comme des éclats de trompette et d’ harmonies profondes comme des sanglots de harpes o
e des éclats de trompette et d’harmonies profondes comme des sanglots de harpes ou comme l’indéfini des violoncelles. La P
ée À un Chauffeur (« ad un Macchinista »), est réellement la synthèse de tout le livre, de toutes ses faiblesses et de tou
(« ad un Macchinista »), est réellement la synthèse de tout le livre, de toutes ses faiblesses et de toutes ses forces, en
réellement la synthèse de tout le livre, de toutes ses faiblesses et de toutes ses forces, en un mot de toute l’âme du Po
le livre, de toutes ses faiblesses et de toutes ses forces, en un mot de toute l’âme du Poète. Il dit : « Et apparaissaie
ers l’écheveau des fils qui portent la pensée des hommes… » La vision de notre activité collective, génératrice de nouvell
sée des hommes… » La vision de notre activité collective, génératrice de nouvelles harmonies dans la nature, est tout enti
is chante la nouvelle géorgique, l’hymne à la mer, l’hymne à la force de l’homme, l’hymne à l’amour des hommes, et sur une
mne à l’amour des hommes, et sur une généreuse invocation à l’absurde de la grande sérénité humaine, ferme le cercle de se
invocation à l’absurde de la grande sérénité humaine, ferme le cercle de ses poèmes, où maints aspects de l’âme contempora
de sérénité humaine, ferme le cercle de ses poèmes, où maints aspects de l’âme contemporaine sont noblement résumés par un
n homme et exaltés par un Poète. 1. Vidal de La Blache, Tableau de la Géographie de la France, p. 37. 2. Consulter
s par un Poète. 1. Vidal de La Blache, Tableau de la Géographie de la France, p. 37. 2. Consulter Gluck et Piccini,
é, impartial et trop peu connu. 3. Histoire du pape Innocent III et de ses contemporains. 3 vol. in-8°. 4. Voir, à ce p
8°. 4. Voir, à ce propos, page 147, les conseils si caractéristiques de la belle-mère du connétable à Bourbon. 5. On tro
ications sur les découvertes faites au Forum durant les premiers mois de cette année dans un article de M. E.-F. da Verona
ites au Forum durant les premiers mois de cette année dans un article de M. E.-F. da Verona, paru dans le n° 26 du Tour du
dernières fouilles du Forum Romain), juin 1904. 6. Les remaniements d’ une première édition, complétée par M. l’abbé Théd
es résultats des fouilles nouvelles, ont occasionné plusieurs erreurs de renvois, de dates, de chiffres que l’on peut regr
des fouilles nouvelles, ont occasionné plusieurs erreurs de renvois, de dates, de chiffres que l’on peut regretter dans u
les nouvelles, ont occasionné plusieurs erreurs de renvois, de dates, de chiffres que l’on peut regretter dans un ouvrage
reste aussi exact ; pour un prochain tirage, il sera du reste facile de les faire disparaître. 7. La Pensée Impérialist
6 (1905) Articles du Mercure de France, année 1905
II, numéro 181, 1er janvier 1905 Échos. Une revue internationale de poésie Mercure. Tome LIII, numéro 181, 1er jan
81, 1er janvier 1905, p. 160-168 [167-168]. Une revue internationale de poésie paraîtra dans les premiers jours de janvie
Une revue internationale de poésie paraîtra dans les premiers jours de janvier, à Milan sous le titre : Poesia ; elle pu
etc. On annonce qu’au sommaire du premier numéro figureront les noms de Léon Dierx, Catulle Mendès, Gabriele d’Annunzio,
tre dits et analysés par M. F. T. Marinetti, qui partage la direction de la revue avec M. Sem Benelli, au cours de la séri
ge la direction de la revue avec M. Sem Benelli, au cours de la série de Conférences sur la Poésie Contemporaine qu’il fai
année dans les principaux théâtres et les grands cercles littéraires de l’Italie. — Rédaction : 2, Via Senato, Milan.
revues, l’opinion publique italienne s’est révoltée contre l’Académie de Stockholm, qui n’a pas offert le fameux prix Nobe
proposé. L’éditeur Zanichelli vient de publier en volume les Proses, de Carducci. Ce recueil, d’un intérêt national excep
helli vient de publier en volume les Proses, de Carducci. Ce recueil, d’ un intérêt national exceptionnel, émeut les esprit
nts et montre à l’Italie le poète et le professeur dans ses attitudes de véhémence républicaine, de généreuses colères, de
poète et le professeur dans ses attitudes de véhémence républicaine, de généreuses colères, de haine contre toutes les ve
dans ses attitudes de véhémence républicaine, de généreuses colères, de haine contre toutes les veuleries de ses compatri
blicaine, de généreuses colères, de haine contre toutes les veuleries de ses compatriotes, tel qu’il s’est affirmé dans se
discours, ses conférences, ses polémiques pendant les longues années de la vie italienne conduite par des soldats garibal
t. Le troisième événement qui a rappelé aux plus indifférents le rôle de Carducci dans l’histoire contemporaine de l’âme i
x plus indifférents le rôle de Carducci dans l’histoire contemporaine de l’âme italienne a été celui du vote parlementaire
ne de l’âme italienne a été celui du vote parlementaire qui, en signe de reconnaissance nationale, attribue une rente viag
arducci lui aussi refusa avec fierté, il y a quelques années, l’offre d’ une souscription nationale pour la publication de
ques années, l’offre d’une souscription nationale pour la publication de toutes ses œuvres. Il répondit : « Je n’accepte a
 » Et aujourd’hui, contraint par la maladie et par l’âge à s’éloigner de son poste de combat à l’Université de Bologne, il
’hui, contraint par la maladie et par l’âge à s’éloigner de son poste de combat à l’Université de Bologne, il accepte l’of
ladie et par l’âge à s’éloigner de son poste de combat à l’Université de Bologne, il accepte l’offre misérable des politic
ens, qui l’égalent ainsi à Manzoni, dont il a toujours montré le rôle de corrupteur esthétique ! Avec lui la plus grande f
us grande figure surgie du Risorgimento dans tout l’éclat du génie et de l’idéal disparaît des horizons de l’enseignement
mento dans tout l’éclat du génie et de l’idéal disparaît des horizons de l’enseignement national. Bovio, à Naples, affirma
seignement national. Bovio, à Naples, affirma à plusieurs générations d’ Italiens sa foi de républicain-poète et de philoso
l. Bovio, à Naples, affirma à plusieurs générations d’Italiens sa foi de républicain-poète et de philosophe. Carducci, à B
rma à plusieurs générations d’Italiens sa foi de républicain-poète et de philosophe. Carducci, à Bologne, orientait l’espr
icain-poète et de philosophe. Carducci, à Bologne, orientait l’esprit de ses quelques milliers d’élèves vers tous les cult
phe. Carducci, à Bologne, orientait l’esprit de ses quelques milliers d’ élèves vers tous les cultes qui enflammaient sa fo
elques milliers d’élèves vers tous les cultes qui enflammaient sa foi de poète républicain. Bovio et Carducci étaient tous
a foi de poète républicain. Bovio et Carducci étaient tous deux épris de l’esprit originel de la race gréco-latine. Sans s
icain. Bovio et Carducci étaient tous deux épris de l’esprit originel de la race gréco-latine. Sans se mêler à la foule gu
ent ainsi discipliner leur amour patriotique, lui donner une tournure d’ école, l’enfermer dans une théorie, le rendre apte
igné aux générations nouvelles. Ils furent ainsi deux maîtres vénérés de l’énergie nationale, deux paradigmes parfaits de
deux maîtres vénérés de l’énergie nationale, deux paradigmes parfaits de la nouvelle conscience nationale : géniale, culti
a deux ans. Carducci s’éloigne dans le silence que sa longue journée de labeur remplit de noblesse. Et l’opinion publique
cci s’éloigne dans le silence que sa longue journée de labeur remplit de noblesse. Et l’opinion publique italienne le cour
ue avec un enthousiasme un peu trop populaire, mais qui ne manque pas de beauté. Car en ce moment les forces littéraires d
qui ne manque pas de beauté. Car en ce moment les forces littéraires de l’Italie, troublées pendant un certain temps par
ie, troublées pendant un certain temps par la tyrannique souveraineté de d’Annunzio, semblent se concentrer en elles-mêmes
troublées pendant un certain temps par la tyrannique souveraineté de d’ Annunzio, semblent se concentrer en elles-mêmes ;
roublées pendant un certain temps par la tyrannique souveraineté de d’ Annunzio , semblent se concentrer en elles-mêmes ; elles sa
ncentrer en elles-mêmes ; elles saluent en Carducci le grand résumeur de la pensée littéraire de ces trente dernières anné
; elles saluent en Carducci le grand résumeur de la pensée littéraire de ces trente dernières années. Elles révèlent ainsi
es disciplines toujours plus sévères à donner un nom à leur nécessité d’ adoration, un centre à leurs enthousiasmes, une im
même en tant que poète, est M. Giovanni Pascoli. Une tragique douleur de famille, une terrible vision de sang et de mort,
iovanni Pascoli. Une tragique douleur de famille, une terrible vision de sang et de mort, fit poète Giovanni Pascoli. Sa d
coli. Une tragique douleur de famille, une terrible vision de sang et de mort, fit poète Giovanni Pascoli. Sa douleur s’ép
t, fit poète Giovanni Pascoli. Sa douleur s’épanouit dans des visions de la nature simple des champs, où sous le calme app
ent des phénomènes toujours identiques, il entendit comme en un bruit d’ eaux lointaines sangloter le fleuve invisible de l
dit comme en un bruit d’eaux lointaines sangloter le fleuve invisible de la mort. C’est le leitmotiv des œuvres de cet écr
ngloter le fleuve invisible de la mort. C’est le leitmotiv des œuvres de cet écrivain qui se révéla, à trente-six ans, poè
révéla, à trente-six ans, poète et grand poète. Depuis lors la poésie de M. Pascoli s’est développée dans le sens d’une vi
te. Depuis lors la poésie de M. Pascoli s’est développée dans le sens d’ une vie active, profonde de pensées et de nostalgi
e M. Pascoli s’est développée dans le sens d’une vie active, profonde de pensées et de nostalgie, et de plus en plus entra
’est développée dans le sens d’une vie active, profonde de pensées et de nostalgie, et de plus en plus entraînée vers le g
pensées et de nostalgie, et de plus en plus entraînée vers le gouffre de Psyché, vers la recherche à jamais inassouvie des
de Psyché, vers la recherche à jamais inassouvie des voix éternelles de l’âme. Cette poésie nous apparaît aujourd’hui com
poésie nous apparaît aujourd’hui comme atteignant son plus haut degré de maturité. Les Poemi conviviali nous montrent le p
egré de maturité. Les Poemi conviviali nous montrent le poète vibrant de toute sa douleur, arrivé au sommet calme de la pe
montrent le poète vibrant de toute sa douleur, arrivé au sommet calme de la pensée philosophique et d’une philosophie épri
oute sa douleur, arrivé au sommet calme de la pensée philosophique et d’ une philosophie éprise d’un rêve de fraternité hum
u sommet calme de la pensée philosophique et d’une philosophie éprise d’ un rêve de fraternité humaine de paix, d’amour pre
alme de la pensée philosophique et d’une philosophie éprise d’un rêve de fraternité humaine de paix, d’amour presque panth
osophique et d’une philosophie éprise d’un rêve de fraternité humaine de paix, d’amour presque panthéiste. Devenu philosop
et d’une philosophie éprise d’un rêve de fraternité humaine de paix, d’ amour presque panthéiste. Devenu philosophe, M. Pa
rienté naturellement vers le symbole, vers la formule précise capable de concentrer et de représenter toutes ses émotions,
ent vers le symbole, vers la formule précise capable de concentrer et de représenter toutes ses émotions, de discipliner,
précise capable de concentrer et de représenter toutes ses émotions, de discipliner, par la mathématique infaillible de l
toutes ses émotions, de discipliner, par la mathématique infaillible de l’art, ses sentiments débordants. Il s’est donc t
timents débordants. Il s’est donc tourné vers les origines lointaines de sa culture gréco-latine. Il s’est plongé dans le
e Comédie firent un grand bruit dès leur apparition. Mais les données de son âme l’entraînèrent ailleurs. Le moyen-âge cat
n âme hellénique. Et maintenant, dans les Poèmes conviviales, au-delà de sa vague sentimentalité humanitaire toute moderne
rt dans le grand symbole hellénique. Le Poète Adolfo de Bosis le suit de près dans cette tendance, et d’Annunzio y est arr
que. Le Poète Adolfo de Bosis le suit de près dans cette tendance, et d’ Annunzio y est arrivé sans aucune philosophie, par
e. Le Poète Adolfo de Bosis le suit de près dans cette tendance, et d’ Annunzio y est arrivé sans aucune philosophie, par de simp
tte tendance, et d’Annunzio y est arrivé sans aucune philosophie, par de simples affinités esthétiques et extérieures. Dan
mmeil des guerriers, et s’éloigne calme et silencieux vers les portes d’ Hadès, il y a la plus pure vision du Héros grec ;
pure vision du Héros grec ; et non seulement du Péliade Achille, mais de toute l’âme héroïque des Grecs. Dans le Dernier V
hille, mais de toute l’âme héroïque des Grecs. Dans le Dernier Voyage d’ Odysseus, la fatalité qui attire Ulysse vers la me
mer et toujours vers la mer a une signification moderne et éternelle d’ anxiété qui éclate dans certains vers et qui nous
é qui éclate dans certains vers et qui nous trouble dans le huis-clos de nous-mêmes. Ulysse demande aux sirènes retrouvées
s qui suivent Exiodes, le Poète des ilotes, dévoile la face angoissée de son calme : Il y a tout au monde, mais le tout e
. Chercher d’abord et ensuite gratter, il faut. La tragique hérédité de l’hétaïre qui retrouve après sa mort les âmes dif
e hérédité de l’hétaïre qui retrouve après sa mort les âmes difformes de ses enfants non nés qui la fuient avec terreur, l
n enfant, « l’une à souffrir et l’autre à faire souffrir » ; la peine d’ Alexandros devant la lune intangible ; tous ces él
d’Alexandros devant la lune intangible ; tous ces éléments immortels de la légende et de la poésie de nos désirs universe
ant la lune intangible ; tous ces éléments immortels de la légende et de la poésie de nos désirs universels et du mystère
ntangible ; tous ces éléments immortels de la légende et de la poésie de nos désirs universels et du mystère de la vie, tr
de la légende et de la poésie de nos désirs universels et du mystère de la vie, trouvent en ces Poèmes la plus haute expr
e. Ici l’amour ne montre pas sa face tour à tour peinée et rayonnante de joie. Ici, comme dans tout l’Art de Pascoli, c’es
tour à tour peinée et rayonnante de joie. Ici, comme dans tout l’Art de Pascoli, c’est la Mort qui domine, avec toutes se
’Art de Pascoli, c’est la Mort qui domine, avec toutes ses hypostases de recherche, de curiosités, de révoltes étouffées,
i, c’est la Mort qui domine, avec toutes ses hypostases de recherche, de curiosités, de révoltes étouffées, de toute cette
t qui domine, avec toutes ses hypostases de recherche, de curiosités, de révoltes étouffées, de toute cette impitoyable st
es ses hypostases de recherche, de curiosités, de révoltes étouffées, de toute cette impitoyable stérilité qui se manifest
e cette impitoyable stérilité qui se manifeste dans la fécondité même de la nature toujours égale à elle-même dans ses rév
t parfaite. M. Pascoli, comme M. de Bosis et M. d’Annunzio, s’efforce de donner à la langue italienne la souplesse infinie
unzio, s’efforce de donner à la langue italienne la souplesse infinie de la langue grecque, en créant des adjectifs avec u
infinie de la langue grecque, en créant des adjectifs avec une couple de substantifs, en apportant à la poésie italienne t
Ed. Naz. Si en Italie Milan et Turin sont aujourd’hui les centres de la vie théâtrale et des grands éditeurs, Florence
et par leurs manifestations, semblent toutefois former un beau groupe de volontés. Les esprits ne sont pas d’avant-garde p
toutefois former un beau groupe de volontés. Les esprits ne sont pas d’ avant-garde pour nous, mais leur activité est tell
onata Patetica nous révèle ses plus belles et ses plus vives qualités d’ esthète-musicien. Il écrit sur Beethoven des pages
tés d’esthète-musicien. Il écrit sur Beethoven des pages remarquables de synthèse et de lyrisme. Le Leonardo Dans l
usicien. Il écrit sur Beethoven des pages remarquables de synthèse et de lyrisme. Le Leonardo Dans le Leonardo, le
t de lyrisme. Le Leonardo Dans le Leonardo, le seul périodique de philosophie digne d’être lu en Italie, de jeunes
eonardo Dans le Leonardo, le seul périodique de philosophie digne d’ être lu en Italie, de jeunes philosophes poursuive
eonardo, le seul périodique de philosophie digne d’être lu en Italie, de jeunes philosophes poursuivent une lutte raisonné
raisonnée et ailée contre la tyrannie positiviste. Le dernier numéro de cette publication, accueillie avec tant de faveur
tion, accueillie avec tant de faveur à l’étranger, publie une réponse de M. G. Papini à un positiviste des plus connus d’O
, publie une réponse de M. G. Papini à un positiviste des plus connus d’ Outre-Mont, M. E. Régalia. M. Papini fait l’exposé
t, M. E. Régalia. M. Papini fait l’exposé des doctrines idéalistes et de la méthode positive de son groupe, et quoique la
pini fait l’exposé des doctrines idéalistes et de la méthode positive de son groupe, et quoique la révolte individualiste
nte pas des caractères philosophiques nouveaux, ni un système nouveau de la pensée, elle nous intéresse comme une force de
un système nouveau de la pensée, elle nous intéresse comme une force de vie, un peu trop exubérante mais pleine de promes
intéresse comme une force de vie, un peu trop exubérante mais pleine de promesses. Il Campo À Turin, dans le but
rante mais pleine de promesses. Il Campo À Turin, dans le but de réunir les jeunes forces littéraires que l’égoïsm
e l’égoïsme des « arrivés » écrase un peu partout, un nouveau journal de littérature et d’art s’est fondé. Son titre est u
arrivés » écrase un peu partout, un nouveau journal de littérature et d’ art s’est fondé. Son titre est un titre de guerre.
u journal de littérature et d’art s’est fondé. Son titre est un titre de guerre. Il Campo (le Camp) et il paraît chez un d
rre. Il Campo (le Camp) et il paraît chez un des plus grands éditeurs de l’Italie, la maison Renzo Streglio de Turin. Le d
lio de Turin. Le directeur, M. Mario Vaccarino, a réussi à faire déjà de son journal l’organe le plus avancé de la culture
ccarino, a réussi à faire déjà de son journal l’organe le plus avancé de la culture littéraire italienne. Memento M
aliana nella Campania, Fruscione, Salerno. — Giacomo Leopardi : Choix d’ œuvres en prose (Dialogues et Pensées), trad. par
sées), trad. par Mario Turiello, Perrin. Échos. La Ruine du Musée de Naples Émile Bernard. Tome LIII, numéro 183, 1
se la lettre suivante : Je viens apporter au Mercure, sur la requête d’ un groupe d’artistes1 et comme contribution à ce q
suivante : Je viens apporter au Mercure, sur la requête d’un groupe d’ artistes1 et comme contribution à ce que je disais
uivants dont Naples est le théâtre. Depuis deux ans environ, le musée de cette ville, sous l’administration de M. Ettore P
puis deux ans environ, le musée de cette ville, sous l’administration de M. Ettore Païs, professeur2 d’histoire ancienne à
de cette ville, sous l’administration de M. Ettore Païs, professeur2 d’ histoire ancienne à l’université — retenez le nom
Païs, professeur2 d’histoire ancienne à l’université — retenez le nom de cet assassin de tableaux et de statues — est dans
2 d’histoire ancienne à l’université — retenez le nom de cet assassin de tableaux et de statues — est dans un état de ruin
cienne à l’université — retenez le nom de cet assassin de tableaux et de statues — est dans un état de ruine désespérant.
z le nom de cet assassin de tableaux et de statues — est dans un état de ruine désespérant. Les tableaux, par les bons soi
t dans un état de ruine désespérant. Les tableaux, par les bons soins de son adjoint Adolfo Venturi, ont passé par toutes
des poix et des bitumes, coupés pour entrer dans des cadres prétendus de leur époque ; car il paraît que M. Adolfo Venturi
qui est pire, des portraits. Une femme du Parmesan et un saint Michel de l’école flamande deviennent très remarquables par
rès remarquables par cette particularité. Ajoutez à cela que, à force d’ être remuées, les tables-plinthes sont fendues aux
force d’être remuées, les tables-plinthes sont fendues aux jointures de leurs planches, remplies de coups, et que les toi
ables-plinthes sont fendues aux jointures de leurs planches, remplies de coups, et que les toiles sont détendues et gonflé
dues et gonflées comme si le vent soufflait à leur envers. Des œuvres de tout premier ordre, de Raphaël, Titien, Ribéra on
si le vent soufflait à leur envers. Des œuvres de tout premier ordre, de Raphaël, Titien, Ribéra ont été traitées de la so
es de tout premier ordre, de Raphaël, Titien, Ribéra ont été traitées de la sorte ; et cette négligence indique suffisamme
ment que celui qui la pratiquait était un incompétent dans la matière de l’art. Une indignation profonde s’est produite pa
gnation profonde s’est produite parmi les étrangers qui ont vu l’état de cette belle collection et dans tous les milieux i
’état de cette belle collection et dans tous les milieux intelligents d’ Italie : mais on ne pourra point réparer un mal ir
nt réparer un mal irréparable. Actuellement, après un très long temps de fermeture, la Pinacothèque vient de rouvrir une v
ng temps de fermeture, la Pinacothèque vient de rouvrir une vingtaine de salles ; elles sont aussi mal éclairées que possi
sont aussi mal éclairées que possible, humides, froides et arrangées de déplorable manière ; on y peut constater tous les
anière ; on y peut constater tous les dégâts produits par l’ignorance de M. Adolfo Venturi, ils s’y étalent sur un fond de
its par l’ignorance de M. Adolfo Venturi, ils s’y étalent sur un fond de soie verte qui coûte soixante mille francs. La ma
ce qu’il avait trouvé établi lors de son avènement au pouvoir. Chargé de Pompéi, il s’est empressé de mettre l’entrée où s
lors de son avènement au pouvoir. Chargé de Pompéi, il s’est empressé de mettre l’entrée où se trouvait la sortie, et la s
se trouvait la sortie, et la sortie où se trouvait l’entrée. Au musée de Naples, il s’est occupé de la sculpture antique,
a sortie où se trouvait l’entrée. Au musée de Naples, il s’est occupé de la sculpture antique, comme l’y autorisait sans n
e la sculpture antique, comme l’y autorisait sans nul doute son titre de professeur d’histoire ancienne ; il a tout reclas
antique, comme l’y autorisait sans nul doute son titre de professeur d’ histoire ancienne ; il a tout reclassé à neuf, et
s avait respecté, il la détruit. Une admirable Minerve que les ruines de Pompéi ou d’Herculanum nous avaient livrée intact
cté, il la détruit. Une admirable Minerve que les ruines de Pompéi ou d’ Herculanum nous avaient livrée intacte a été brisé
mpéi ou d’Herculanum nous avaient livrée intacte a été brisée, privée d’ une partie de ses rythmiques draperies ; d’autres
culanum nous avaient livrée intacte a été brisée, privée d’une partie de ses rythmiques draperies ; d’autres ont subi dive
ssés, etc… Cet admirable classement archéologique, outre l’estimation de la ruine qu’il a coûtée, s’est élevé à cent mille
fin. Actuellement le musée est sans directeur, livré à l’à-vau l’eau de l’administration et à l’indifférence du public, b
e ceci se passe en Italie, un pays où il existe encore une convention de respect pour les chefs-d’œuvre. Les jours ne sont
ce qui concerne le goût des Français pour l’art, et surtout leur goût de la conservation Voici ses propres paroles : « La
nservation Voici ses propres paroles : « La négligence et le trop peu d’ amour que ceux de notre nation ont pour les belles
ses propres paroles : « La négligence et le trop peu d’amour que ceux de notre nation ont pour les belles choses sont si g
ent urgent que les peintres songent à élire eux-mêmes des commissions d’ art, chargées par eux du contrôle de la conservati
à élire eux-mêmes des commissions d’art, chargées par eux du contrôle de la conservation des œuvres des maîtres, qui forme
es œuvres des maîtres, qui forment leur patrimoine, et aussi décidant de l’administration des œuvres de l’art moderne en g
ent leur patrimoine, et aussi décidant de l’administration des œuvres de l’art moderne en général. Je pourrais citer beauc
erne en général. Je pourrais citer beaucoup de faits analogues à ceux de Naples, dont j’ai été le témoin dans tous les mus
es, dont j’ai été le témoin dans tous les musées. Mais je me contente de celui-ci, il est notoire3. L’intérêt de la nation
s musées. Mais je me contente de celui-ci, il est notoire3. L’intérêt de la nation est lié à celui de l’art, les chefs-d’œ
de celui-ci, il est notoire3. L’intérêt de la nation est lié à celui de l’art, les chefs-d’œuvre sont pour elle un trésor
est lié à celui de l’art, les chefs-d’œuvre sont pour elle un trésor de science et d’argent… Sans doute l’automobilisme e
ui de l’art, les chefs-d’œuvre sont pour elle un trésor de science et d’ argent… Sans doute l’automobilisme et la politique
1er février 1905, p. 485-488 [488]. À l’occasion des représentations de Suzanne Després dans la Gioconda, de Gabriel d’An
À l’occasion des représentations de Suzanne Després dans la Gioconda, de Gabriel d’Annunzio, les imprimeurs d’art Perrette
zanne Després dans la Gioconda, de Gabriel d’Annunzio, les imprimeurs d’ art Perrette et Cie (91 et 93, rue Lepic, Paris) m
ie (91 et 93, rue Lepic, Paris) mettent en souscription une eau-forte de Ricardo Canals : Suzanne Després dans la Gioconda
fr. l’épreuve, — quelques épreuves tirées sur Hollande après aciérage de la planche, à 5 fr., — et sera limité aux souscri
Tome LIII, numéro 184, 15 février 1905 La Tragédie catholique de Gabriel d’Annunzio Ricciotto Canudo. Tome LIII
. Tome LIII, numéro 184, 15 février 1905, p. 489-506. I En tête de sa tragédie la Fille de Jorio, qu’il appelle « Tr
, 15 février 1905, p. 489-506. I En tête de sa tragédie la Fille de Jorio, qu’il appelle « Tragédie Pastorale », M. G
e consacre. Cette tragédie nous apparaît donc écrite avec la volonté de réaliser en un symbole rythmé, en une action fait
avec la volonté de réaliser en un symbole rythmé, en une action faite de poésie, la vie du peuple des Abruzzes, présentée
se en la terre des Abruzzes, il y a longtemps. » Mais tous les chœurs de la tragédie composés de paysans des Abruzzes se m
zes, il y a longtemps. » Mais tous les chœurs de la tragédie composés de paysans des Abruzzes se meuvent dans un grand ryt
vent dans un grand rythme chrétien, ondoient sur les vagues farouches de leur âme catholique et superstitieuse, semblent é
nt épanouir leurs craintes et leurs vengeances dans le murmure sombre de la prière latine qui couvre tout le drame. La tra
mure sombre de la prière latine qui couvre tout le drame. La tragédie de M. d’Annunzio est donc véritablement une tragédie
s personnages, les véritables personnages du drame, les protagonistes de l’action tragique, n’appartiennent à aucune relig
à aucun temps : ils ne sont que les centres mouvants et inconscients de l’action populaire, les prétextes choisis par le
er des vies dans l’amour et les dénouer dans la mort. Le catholicisme de la Figlia di Jorio est fait cependant d’une étran
ans la mort. Le catholicisme de la Figlia di Jorio est fait cependant d’ une étrange matière d’âme, et présente certains ca
icisme de la Figlia di Jorio est fait cependant d’une étrange matière d’ âme, et présente certains caractères dramatiques f
es dans tous les mouvements des foules, dans tous les épanouissements de l’âme collective, qui entraînent une action de vi
us les épanouissements de l’âme collective, qui entraînent une action de vie vers le couronnement mortel d’une vengeance,
lective, qui entraînent une action de vie vers le couronnement mortel d’ une vengeance, et précisent dans quelques faits de
couronnement mortel d’une vengeance, et précisent dans quelques faits de violence et de mort la loi naturelle du crime et
rtel d’une vengeance, et précisent dans quelques faits de violence et de mort la loi naturelle du crime et du châtiment. D
et de mort la loi naturelle du crime et du châtiment. Dans les chœurs d’ Eschyle, cette Loi se manifestait par un roulement
rrible crescendo, musicalement noté dans les vers nerveux et saccadés d’ Eschyle, peut éternellement émouvoir le cœur des h
cadés d’Eschyle, peut éternellement émouvoir le cœur des hommes. Chez d’ Annunzio, la Loi se précise, tyrannique, mais les
dés d’Eschyle, peut éternellement émouvoir le cœur des hommes. Chez d’ Annunzio , la Loi se précise, tyrannique, mais les chœurs q
les chœurs qui ondoient sur son rythme, comme sur la crête des houles d’ un feu implacable, semblent de temps à autre se re
n rythme, comme sur la crête des houles d’un feu implacable, semblent de temps à autre se recourber sur eux-mêmes, fléchir
nt de temps à autre se recourber sur eux-mêmes, fléchir sous le poids d’ une fatalité qu’ils ignorent, s’éloigner de l’acti
mes, fléchir sous le poids d’une fatalité qu’ils ignorent, s’éloigner de l’action dont ils semblent être pourtant la parti
personæ et la tragédie catholique des chœurs. Je m’occuperai d’abord de l’affabulation de la première, pour comprendre et
gédie catholique des chœurs. Je m’occuperai d’abord de l’affabulation de la première, pour comprendre et expliquer brièvem
antine, à demi-latine, aux passions gigantesques, aux amours éperdues de la terre, de la vie et du rêve. Dans la maison de
i-latine, aux passions gigantesques, aux amours éperdues de la terre, de la vie et du rêve. Dans la maison de Lazaro di Ro
aux amours éperdues de la terre, de la vie et du rêve. Dans la maison de Lazaro di Royo quelqu’un chante l’hymne au printe
mne au printemps ; les trois vierges sœurs préparent la fête nuptiale de leur frère, et, sur le refrain léger d’un chant d
rs préparent la fête nuptiale de leur frère, et, sur le refrain léger d’ un chant du matin, rythment les louanges de l’épou
, et, sur le refrain léger d’un chant du matin, rythment les louanges de l’épouse, de la nouvelle sœur. Ce chœur gazouilla
refrain léger d’un chant du matin, rythment les louanges de l’épouse, de la nouvelle sœur. Ce chœur gazouillant est résumé
use, de la nouvelle sœur. Ce chœur gazouillant est résumé par la voix d’ Ornella, la sœur cadette, véritable coryphée de la
est résumé par la voix d’Ornella, la sœur cadette, véritable coryphée de la maison tragique, qui semble le soulever vers l
Saint-Jean, le jour où, selon les Phéniciens, le soleil au paroxysme de son amour embrasse la Terre. Ces âmes vierges ne
rre. Ces âmes vierges ne sont pas inquiètes. Ornella reprend le thème de ses sœurs et le précise dans une strophe. D’un nœ
Ornella reprend le thème de ses sœurs et le précise dans une strophe. D’ un nœud de jeunesse en fleur rayonne une blanche l
prend le thème de ses sœurs et le précise dans une strophe. D’un nœud de jeunesse en fleur rayonne une blanche lumière. Et
e une blanche lumière. Et la mère vient et sourit au bonheur charmant de ses filles. Aligi, le frère, arrive. Alors la cha
bre des préparatifs devient sombre. Une volonté funèbre semble cerner d’ une auréole sinistre le jeune homme qui ne voit pa
le soleil, qui n’entend pas le chant ensoleillé, et qui laisse tomber de sa bouche douloureuse les quelques paroles de la
é, et qui laisse tomber de sa bouche douloureuse les quelques paroles de la prophétie : Je me couchai et de Christ je rêv
douloureuse les quelques paroles de la prophétie : Je me couchai et de Christ je rêvai, Christ me dit : « N’aie pas peur
ation du poète, il devrait être jusqu’à la fin. Dans sa maison pleine de printemps, il se révèle en visionnaire, et sa vis
il se révèle en visionnaire, et sa vision est obscure et toute faite de craintes vagues, noyées dans un mysticisme de rêv
obscure et toute faite de craintes vagues, noyées dans un mysticisme de rêve, d’où se détache, comme une nécessité éviden
et toute faite de craintes vagues, noyées dans un mysticisme de rêve, d’ où se détache, comme une nécessité évidente, comme
ier vers : à la montagne je dois m’en retourner . Il y a là le motif de la fatalité, l’avertissement que c’est sur la mon
sement que c’est sur la montagne que le drame doit se dénouer, et que de la montagne il doit se précipiter sur toutes les
ies étonnées, en les engloutissant dans ses flots mortels. Les femmes de la famille arrivent, avec leurs cadeaux de noces.
flots mortels. Les femmes de la famille arrivent, avec leurs cadeaux de noces. Chacune porte sur la tête une corbeille re
urs cadeaux de noces. Chacune porte sur la tête une corbeille remplie de blé, or et soleil ; au milieu du blé, symbole de
ne corbeille remplie de blé, or et soleil ; au milieu du blé, symbole de l’abondance, est un pain, et au milieu du pain, u
et les offrandes. Vienda dans son tablier le pain augural que la mère de son fiancé lui a offert. Mais lorsqu’elle se lève
ural que la mère de son fiancé lui a offert. Mais lorsqu’elle se lève d’ un bond, à la vue de sa mère qui arrive avec les v
euses, le pain tombe par terre, et cela est encore en Italie un signe de détresse prochaine, tout comme l’huile ou le sel
noces, barrait le chemin aux visiteuses, pour qu’elles disent le but de leur visite et payent l’obole des noces aux gens
les disent le but de leur visite et payent l’obole des noces aux gens de la maison. Et les femmes disent les paroles sacré
noces aux gens de la maison. Et les femmes disent les paroles sacrées de paix et les souhaits de l’abondance. Alors, par l
son. Et les femmes disent les paroles sacrées de paix et les souhaits de l’abondance. Alors, par la porte ouverte sur le s
bondance. Alors, par la porte ouverte sur le soleil, entre le souffle de l’Infini, la volonté de la mort, la raison du dra
porte ouverte sur le soleil, entre le souffle de l’Infini, la volonté de la mort, la raison du drame. Une étrangère voilée
rant, essoufflée, tremblante, demandant hospitalité et secours. Gens de Dieu ! Sauvez-moi ! La porte ! fermez la porte !
ls sont plusieurs, ils ont tous la faux. Ils sont fous, ils sont fous de soleil et de vin, de mauvaise envie et d’infamie…
eurs, ils ont tous la faux. Ils sont fous, ils sont fous de soleil et de vin, de mauvaise envie et d’infamie… Ils veulent
s ont tous la faux. Ils sont fous, ils sont fous de soleil et de vin, de mauvaise envie et d’infamie… Ils veulent me prend
ls sont fous, ils sont fous de soleil et de vin, de mauvaise envie et d’ infamie… Ils veulent me prendre, moi, créature de
de mauvaise envie et d’infamie… Ils veulent me prendre, moi, créature de Christ, moi, malheureuse qui ne fis pas de mal……
me prendre, moi, créature de Christ, moi, malheureuse qui ne fis pas de mal…… Ornella se précipite vers la porte, la fer
rayée par les choses imprévues qui jettent sur tous les cœurs l’ombre de la peur, comme les nuages poussés par le vent jet
ur, comme les nuages poussés par le vent jettent sur la terre l’ombre de l’orage. Aligi aussi est immobile et effrayé, app
’orage. Aligi aussi est immobile et effrayé, appuyé sur son bâton où, de son couteau, il avait sculpté l’image de ses troi
yé, appuyé sur son bâton où, de son couteau, il avait sculpté l’image de ses trois sœurs, le clocher de Saint-Blaise, le f
son couteau, il avait sculpté l’image de ses trois sœurs, le clocher de Saint-Blaise, le fleuve, sa maison… Mais le grand
clocher de Saint-Blaise, le fleuve, sa maison… Mais le grand souffle de la mort, qui a poussé vers la maison tragique la
mme poursuivie, hurle contre la porte fermée. Les moissonneurs, ivres de vin et de soleil, fous de mauvaise envie et d’inf
ivie, hurle contre la porte fermée. Les moissonneurs, ivres de vin et de soleil, fous de mauvaise envie et d’infamie, s’ab
re la porte fermée. Les moissonneurs, ivres de vin et de soleil, fous de mauvaise envie et d’infamie, s’abattent furieux c
es moissonneurs, ivres de vin et de soleil, fous de mauvaise envie et d’ infamie, s’abattent furieux contre le mystère de l
de mauvaise envie et d’infamie, s’abattent furieux contre le mystère de la porte close. Ils veulent la belle proie. Le so
les deux feux immenses des terres méridionales, embrasent la volonté de la chair exaspérée. Les moissonneurs bestiaux dem
ère, à Aligi, le jeune homme irrésolu et rêveur, les femmes demandent de la chasser, de libérer la maison en fête de ce ca
e jeune homme irrésolu et rêveur, les femmes demandent de la chasser, de libérer la maison en fête de ce cauchemar terrifi
eur, les femmes demandent de la chasser, de libérer la maison en fête de ce cauchemar terrifiant, de jeter dehors la femme
la chasser, de libérer la maison en fête de ce cauchemar terrifiant, de jeter dehors la femme étrangère comme un morceau
hemar terrifiant, de jeter dehors la femme étrangère comme un morceau de viande au milieu d’un troupeau de loups affamés.
la femme étrangère comme un morceau de viande au milieu d’un troupeau de loups affamés. Mais lorsque Aligi, poussé par les
rs elle pour la chasser, Ornella s’interpose. Elle apporte un cratère de vin à la pauvre femme tremblante. Ornella meut sa
s âmes simples et égoïstes des campagnardes, toutes les superstitions de leur race semblent parler dans leurs cœurs angois
s des moissonneurs qui réclament à la porte et dans la voix pitoyable de la suppliante assise au foyer. La maison en tremb
ante et Ornella sont, au centre du drame, entre les deux chœurs. Tout d’ un coup, un moissonneur grimpe sur une fenêtre, et
r grimpe sur une fenêtre, et montre sa face bestiale entre les barres de fer. « La femelle y est ! » crie-t-il à ses compa
femmes et le jeune pâtre. Tous les moissonneurs somment les assiégés de jeter dehors la suppliante. Et c’est alors que le
c’est alors que le chœur intérieur reconnaît la femme. C’est la fille de Jorio, la fille d’un sorcier, sorcière elle-même,
chœur intérieur reconnaît la femme. C’est la fille de Jorio, la fille d’ un sorcier, sorcière elle-même, coupable de mille
a fille de Jorio, la fille d’un sorcier, sorcière elle-même, coupable de mille fautes mystérieuses, femme dont les compagn
ême, coupable de mille fautes mystérieuses, femme dont les compagnies de moissonneurs se disputent les faveurs, tour à tou
s champs, sur les bords des fossés… Les femmes réclament le sacrifice de la femme perdue qui les met en danger, et implore
madones. Toute leur haine contre l’intruse se résout dans une volonté de mort, égrainée par leurs bouches implacables, dan
nté de mort, égrainée par leurs bouches implacables, dans un chapelet d’ imprécations et de jugements, au nom des saints et
née par leurs bouches implacables, dans un chapelet d’imprécations et de jugements, au nom des saints et du Christ. C’est
reur des chœurs auxquels sa mère ajoute une voix terrible. Il détache de l’inconnue enchanteresse ses yeux remplis de rêve
oix terrible. Il détache de l’inconnue enchanteresse ses yeux remplis de rêve. Cette femme est le feu central des grandes
x remplis de rêve. Cette femme est le feu central des grandes flammes de haine. Il s’élance vers elle son bâton historié l
sœurs qui éclatent en sanglots. Alors le prodige s’opère. Le mystère d’ amour s’accomplit dans un miracle. Un breuvage imp
e impalpable comme une flamme lance la vie du jeune homme vers la vie de l’accusée. Aligi laisse tomber son bâton en pleur
l’autre vie… Les moissonneurs ont tiré à la courte paille leur tour d’ amour et reviennent plus furieux réclamer la femme
Ils veulent abattre la porte. Devant le danger, Aligi prend la croix de cire, la croix bénite du foyer, la croix du seuil
s. Il dépose la croix sur le seuil et ouvre la porte aux hommes ivres de vin, de soleil, de mauvaise envie et d’infamie… E
pose la croix sur le seuil et ouvre la porte aux hommes ivres de vin, de soleil, de mauvaise envie et d’infamie… Et la hou
ix sur le seuil et ouvre la porte aux hommes ivres de vin, de soleil, de mauvaise envie et d’infamie… Et la houle formidab
vre la porte aux hommes ivres de vin, de soleil, de mauvaise envie et d’ infamie… Et la houle formidable s’arrête, immobili
croix a vaincu. Cependant ils ont révélé que Mila de Codra, la fille de Jorio, a été la cause d’une dispute entre Lazaro
t ils ont révélé que Mila de Codra, la fille de Jorio, a été la cause d’ une dispute entre Lazaro de Royo, le père d’Aligi
e Codra, la fille de Jorio, a été la cause d’une dispute entre Lazaro de Royo, le père d’Aligi et des trois sœurs, et un p
pute, Lazaro a été blessé. Mila apparaît ainsi comme la manifestation d’ un terrible destin. Son image dévoilée rayonne la
e ivre des mâles, et accueillie par la haine des femmes, par la pitié d’ Ornella, par l’amour sombre d’Aligi. Cet amour, né
e par la haine des femmes, par la pitié d’Ornella, par l’amour sombre d’ Aligi. Cet amour, né dans un éclair, devant la vis
’amour sombre d’Aligi. Cet amour, né dans un éclair, devant la vision de l’ange muet, jettera une grande ombre sur le dram
me qui suit, sur la maison des noces troublées, et allumera le bûcher de la fin. Des paysans amènent à la maison tragique
est sur nous. Ainsi crie Candia della Leonessa, qui, dans le trouble de son fils avant l’entrée de l’étrangère et dans sa
andia della Leonessa, qui, dans le trouble de son fils avant l’entrée de l’étrangère et dans sa longue attitude de rêve de
de son fils avant l’entrée de l’étrangère et dans sa longue attitude de rêve devant celle-ci, pressent le drame. Or, il a
Aligi est sur la montagne, car il est pâtre, car toutes les affinités de sa vie et toutes les possibilités de sa mort l’at
pâtre, car toutes les affinités de sa vie et toutes les possibilités de sa mort l’attirent vers la montagne. Là, il garde
ses troupeaux et avec son couteau et sa hache il taille dans un tronc d’ arbre la figuration de son rêve. Tout le trouble d
son couteau et sa hache il taille dans un tronc d’arbre la figuration de son rêve. Tout le trouble de son âme de somnambul
ille dans un tronc d’arbre la figuration de son rêve. Tout le trouble de son âme de somnambule, au haut de la montagne, se
n tronc d’arbre la figuration de son rêve. Tout le trouble de son âme de somnambule, au haut de la montagne, se dissipe co
ration de son rêve. Tout le trouble de son âme de somnambule, au haut de la montagne, se dissipe comme le brouillard. Mila
ec lui, car il l’aime et elle l’aime. C’est pour elle qu’il est parti de sa maison, le lendemain de ses noces, s’éloignant
le l’aime. C’est pour elle qu’il est parti de sa maison, le lendemain de ses noces, s’éloignant comme celui qui entendrait
lendemain de ses noces, s’éloignant comme celui qui entendrait l’écho d’ un appel dans le lointain et s’en irait dans la nu
le lointain et s’en irait dans la nuit, en marchant sur des lambeaux de son âme, sans se retourner vers ceux qui pleurent
on âme, sans se retourner vers ceux qui pleurent derrière la fatalité de sa marche. Aligi est un être malade, faible, visi
la vie, perdu dans ses rêves sans fin. Il est dans ces limites vagues de l’âme où toute sensation devient sentiment, où le
ses extérieures se transforment en nous, se noient dans un brouillard d’ idées, deviennent image et silence. Dans ces limit
s, deviennent image et silence. Dans ces limites, qui sont le domaine de l’ivresse, se trouvent les possibilités de la cri
mites, qui sont le domaine de l’ivresse, se trouvent les possibilités de la criminalité ou de l’art, le criminel ou le gén
maine de l’ivresse, se trouvent les possibilités de la criminalité ou de l’art, le criminel ou le génial. Aligi en est là.
ial. Aligi en est là. Et devant sa vie réalisée dans l’épanouissement de ses instincts, sur la montagne, devant la créatur
éature identique, l’étincelle artistique éclate. Il oublie ses soucis de pâtre et avec sa hache, dans le tronc qui vibre d
oublie ses soucis de pâtre et avec sa hache, dans le tronc qui vibre de la vie de ses mains où son cœur palpite, il décou
s soucis de pâtre et avec sa hache, dans le tronc qui vibre de la vie de ses mains où son cœur palpite, il découvre les li
mains où son cœur palpite, il découvre les lignes ailées et la figure de l’Ange muet. Mila, Mila, le miracle nous absolve
! Que l’Ange muet nous protège encore, car pour lui je ne me sers pas de mes fers mais je me sers de mon âme dans ma main.
ge encore, car pour lui je ne me sers pas de mes fers mais je me sers de mon âme dans ma main. Pourtant Mila est triste.
rs de mon âme dans ma main. Pourtant Mila est triste. Cette créature de débauche, qui connaît toutes les hideurs des viol
onnaît toutes les hideurs des violents qui l’ont eue, se sent indigne de son amour, et de l’amour vierge du pâtre-artiste.
hideurs des violents qui l’ont eue, se sent indigne de son amour, et de l’amour vierge du pâtre-artiste. Mila est saisie
dit qu’elle s’en ira, qu’elle doit disparaître. Mila est une créature de la nature sauvage. Elle est sorcière. Elle est un
de la nature sauvage. Elle est sorcière. Elle est une force primitive de la terre. Elle est une expression divinement best
e de la terre. Elle est une expression divinement bestiale du sexe et de l’âme. Aligi veut aller à Rome, porter son ange d
estiale du sexe et de l’âme. Aligi veut aller à Rome, porter son ange de bois comme le fardeau et la signification de tout
à Rome, porter son ange de bois comme le fardeau et la signification de toute sa raison d’être, le déposer au pied du Sai
ange de bois comme le fardeau et la signification de toute sa raison d’ être, le déposer au pied du Saint Père. Un chœur d
de toute sa raison d’être, le déposer au pied du Saint Père. Un chœur de pèlerins s’élève dans le lointain comme un brouil
ique. Le couple en est tout enveloppé. Toute l’atmosphère est remplie de ce chœur. Mila dit des paroles de bonté. « Tu vie
ppé. Toute l’atmosphère est remplie de ce chœur. Mila dit des paroles de bonté. « Tu viendras avec moi », lui dit Aligi.
tes et sans l’espérance. Et elle dit encore à Aligi, qui est furieux d’ entendre ces mots de renonciation : Ne sois pas e
nce. Et elle dit encore à Aligi, qui est furieux d’entendre ces mots de renonciation : Ne sois pas en colère, Aligi. Et
s talons, mon cœur je ne le ramasserai pas. Aligi interroge le saint de la montagne, qui dort à côté de la grotte, du pât
agne, qui dort à côté de la grotte, du pâtre. Il lui raconte la scène de l’étrangère poursuivie et son geste pour la chass
hasser et la jeter à la fureur des moissonneurs envieux, et la vision de l’ange muet qui pleurait derrière la femme et lui
it derrière la femme et lui fit plier les genoux. Il touche le sommet de son esprit visionnaire, lorsqu’il raconte son dép
che le sommet de son esprit visionnaire, lorsqu’il raconte son départ de la maison et dit :        Je vins à la clairière
issance, devient lumière et joie, devient la beauté qu’elle, la femme de tous, ne connaît pas. Elle dit à la Madone : Tou
me de tous, ne connaît pas. Elle dit à la Madone : Toutes les veines de cet autre sang viennent de loin, de loin, du fond
à la Madone : Toutes les veines de cet autre sang viennent de loin, de loin, du fond de la terre où repose celle qui m’a
outes les veines de cet autre sang viennent de loin, de loin, du fond de la terre où repose celle qui m’allaita (faites qu
terre où repose celle qui m’allaita (faites qu’elle aussi me voie !) de la plus lointaine innocence. Ô Marie, vous le voy
nt pas les lèvres. Aligi s’en va vers son troupeau. Mila veut mettre de l’huile dans la lampe et elle ne trouve pas d’hui
peau. Mila veut mettre de l’huile dans la lampe et elle ne trouve pas d’ huile et se désespère, car Aligi lui a recommandé
lle ne trouve pas d’huile et se désespère, car Aligi lui a recommandé de ne pas laisser éteindre la lampe. Elle pense : A
verra Que la lampe est éteinte… Mais une femme arrive, et lui donne de l’huile, mais trop tard et l’huile tombe par terr
donne de l’huile, mais trop tard et l’huile tombe par terre, présage de malheur ! Or, la nouvelle arrivée est Ornella. El
nouvelle arrivée est Ornella. Elle vient en suppliante vers la fille de Jorio, pour qu’elle dégage Aligi de son charme fa
vient en suppliante vers la fille de Jorio, pour qu’elle dégage Aligi de son charme fatal, car à la maison la douleur règn
iennement nouveau. Ornella dit que Lazaro, son père, blessé par amour de Mila, est parti pour venir la retrouver sur la mo
al, ah, combien plus mal ! et répond à ses supplications : La fille de Jorio connaît ses chemins ; et son âme s’était dé
t, le grand événement du drame va s’accomplir. Lazaro arrive, aveuglé d’ envie bestiale, pour saisir la femelle convoitée.
au loin. Mais Ornella le dégage. Et lorsqu’il revient vers la colère de son père et vers les supplications de celle qu’il
orsqu’il revient vers la colère de son père et vers les supplications de celle qu’il aime, il voit son père rué sur la fem
it son père rué sur la femme, qui, à bout de forces, se tient au fond de la grotte, accrochée au tronc où l’Ange muet inac
ar le dernier coup du pâtre-artiste. Il se précipite sur l’instrument de son art et frappe son père, le tue. Ornella revie
ointain. Le fait tragique est accompli. Maintenant ce sont les chœurs de la mort. Aligi est jugé par le peuple. Il sera mu
ortège du supplice qui conduit le condamné vers sa mère pour recevoir d’ elle le dernier réconfort avant d’être sacrifié. M
condamné vers sa mère pour recevoir d’elle le dernier réconfort avant d’ être sacrifié. Mais la mère est assoupie comme dan
s que le cortège approche et que les pleureuses chantent leurs chœurs de mort autour du cadavre de Lazaro. Personne n’ose
et que les pleureuses chantent leurs chœurs de mort autour du cadavre de Lazaro. Personne n’ose l’approcher pour la réveil
ège du supplice. Ornella a préparé le breuvage que la mère a le droit de faire boire au condamné, pour lui donner une ivre
condamné, pour lui donner une ivresse qui calme les angoisses atroces de sa mort. Candia prend la tête de son fils, la pre
esse qui calme les angoisses atroces de sa mort. Candia prend la tête de son fils, la presse d’une main sur sa poitrine et
isses atroces de sa mort. Candia prend la tête de son fils, la presse d’ une main sur sa poitrine et de l’autre le fait boi
ia prend la tête de son fils, la presse d’une main sur sa poitrine et de l’autre le fait boire ; déjà, dans son état de rê
ain sur sa poitrine et de l’autre le fait boire ; déjà, dans son état de rêve, elle disait les paroles de la Passion de Ma
le fait boire ; déjà, dans son état de rêve, elle disait les paroles de la Passion de Marie, les paroles qui sont dans le
 ; déjà, dans son état de rêve, elle disait les paroles de la Passion de Marie, les paroles qui sont dans les laudes et da
n de Marie, les paroles qui sont dans les laudes et dans les chansons de la Vierge qui pleure son divin enfant. Maintenant
ierge qui pleure son divin enfant. Maintenant elle accomplit le geste de pitié que le Christ ne connut point. Le chœur des
t point. Le chœur des femmes chrétiennes était féroce contre la fille de Jorio que personne n’avait plus retrouvée. Une fe
déchirent ! Mais toutes les haines se taisent devant l’immense pitié de ce couple de la mère et du fils, devant le cadavr
Mais toutes les haines se taisent devant l’immense pitié de ce couple de la mère et du fils, devant le cadavre de Lazaro,
l’immense pitié de ce couple de la mère et du fils, devant le cadavre de Lazaro, tandis que la férocité justicière du peup
aro, tandis que la férocité justicière du peuple attend en frémissant d’ impatience. Aligi dit à ses sœurs : Et vous, créa
ppeler mes sœurs, jamais plus je ne pourrai vous nommer avec les noms de votre baptême, qui étaient des feuilles de menthe
vous nommer avec les noms de votre baptême, qui étaient des feuilles de menthe dans ma bouche. Il n’implore pas. de piti
qui étaient des feuilles de menthe dans ma bouche. Il n’implore pas. de pitié ! Il demande le sacrifice. Il se sent digne
l n’implore pas. de pitié ! Il demande le sacrifice. Il se sent digne de la lutte atroce et de plus de souffrances, que ce
demande le sacrifice. Il se sent digne de la lutte atroce et de plus de souffrances, que celles qui l’attendent. Il invoq
plus de souffrances, que celles qui l’attendent. Il invoque la haine de son père et sa vengeance même après la mort. — Et
son père et sa vengeance même après la mort. — Et voilà que la fille de Jorio arrive et demande à être entendue. Elle rév
innocent, que c’est elle qui a tué Lazaro, que c’est elle la victime de la justice du peuple. Le chœur chrétien des Érynn
étien des Érynnies la repousse et l’accable. Aligi veut la convaincre de mensonges. Mais Mila est forte et sait vouloir mo
e, elle seule, a su attirer Lazaro sur la montagne et a su le frapper de mort, devant l’Ange muet. L’Ange muet est là couv
su le frapper de mort, devant l’Ange muet. L’Ange muet est là couvert d’ un drap noir, porté par le peuple. Mila achève sa
zaro, elle s’est traînée dans la maison nuptiale. Elle a noué le nœud de sa vengeance. Elle a tout fait. Et, lorsqu’elle a
: « aux flammes ! aux flammes, la sorcière ! » et chante les louanges de Dieu, car l’assassin est un étranger et son crime
e souille pas le pays. Aligi, déjà, enivré par le breuvage, s’éloigne de celle qu’il aimait et la maudit. Mila, Mila — dit
, tu ne dois pas ! et, légère, sur la litanie sacrée et sur la haine de la foule qui la conduit au bûcher, tandis qu’Alig
est belle ! la flamme est belle ! Seule Ornella lui envoie une voix de sympathie : Mila, Mila, sœur en Jésus, J’embrass
u drame pastoral, mêlés par la volonté du Poète, deviennent la flamme d’ un bûcher inutile. Par cette fin, les défauts de c
deviennent la flamme d’un bûcher inutile. Par cette fin, les défauts de construction du drame nous semblent s’accentuer.
uer. Le chœur des trois sœurs qui parent la maison nuptiale, ce chœur de la protase, de l’introduction, n’est qu’un chœur
es trois sœurs qui parent la maison nuptiale, ce chœur de la protase, de l’introduction, n’est qu’un chœur d’ouverture, co
uptiale, ce chœur de la protase, de l’introduction, n’est qu’un chœur d’ ouverture, construit selon les vieilles formules.
sage, qui jette son ombre sur le cœur des assistants, lorsque le pain de la mariée tombe à terre, nous appelle l’amulette
a, Lucio Settala laisse choir, jetant la frayeur dans l’âme endolorie de Sylvia. Ainsi tous les emprunts faits à la tragéd
chœurs du premier et du dernier acte, la scène entre Créon et Hémon, d’ Antigone, se déroulant ici entre Lazaro et Aligi,
se déroulant ici entre Lazaro et Aligi, quelques accents sophocléens de Mila, etc., prennent l’aspect de fautes graves, c
Aligi, quelques accents sophocléens de Mila, etc., prennent l’aspect de fautes graves, car une idée, ou la nécessité d’un
c., prennent l’aspect de fautes graves, car une idée, ou la nécessité d’ une idée dominante, ne les justifie pas. Le chœur
es justifie pas. Le chœur chrétien du deuxième acte, que le Poète met de près ou de loin comme un commentaire musical à l’
pas. Le chœur chrétien du deuxième acte, que le Poète met de près ou de loin comme un commentaire musical à l’aspiration
te met de près ou de loin comme un commentaire musical à l’aspiration d’ Aligi vers Rome, c’est-à-dire au centre catholique
Ce chœur, qui n’est pas grec, forme avec les extrêmes moyens musicaux de la parole une atmosphère mystique. Mais en réalit
sée, et nous ne voyons, en définitive, qu’une femme publique anxieuse d’ une régénération dont elle désespère s’en trouvant
dans son amour et ne demandant qu’à « servir ». Aligi aussi présente de grandes analogies avec le visionnaire Parsifal, d
la force des choses épanouies, devient le pâtre-artiste ; ni la scène d’ amour qui suit avec cette superbe puissance verbal
be puissance verbale et plastique qui est le caractère le plus précis de la poésie de M. d’Annunzio, ne nous montrent la s
verbale et plastique qui est le caractère le plus précis de la poésie de M. d’Annunzio, ne nous montrent la sorcellerie de
précis de la poésie de M. d’Annunzio, ne nous montrent la sorcellerie de Mila. Le drame donc n’est nullement chrétien. Et,
réalisé. Dans le troisième acte, le pathétique troublant et intérieur d’ Ornella, celle qui a été vraiment la force conduct
ial, est hors la volonté du Poète. Le Poète élève tout un échafaudage de châtiments, fait défiler la procession du peuple
au, accentue le dramatique « extérieur » avec la folie et le breuvage de la mère ; et la lutte « intérieure » d’Ornella, e
avec la folie et le breuvage de la mère ; et la lutte « intérieure » d’ Ornella, entre son sentiment patriarcal blessé et
rits, ou devant les violences des chœurs. L’artiste a le devoir sacré d’ expliquer d’une façon déterministe, je dirais pres
ant les violences des chœurs. L’artiste a le devoir sacré d’expliquer d’ une façon déterministe, je dirais presque métaphys
r d’une façon déterministe, je dirais presque métaphysique, la raison de ses personnages. On ne doit pas, par exemple, fai
cipiter le drame. Il vaudrait mieux écraser le drame sous l’avalanche d’ une conclusion rapide et inattendue. Les superstit
sion rapide et inattendue. Les superstitions du pain tombé par terre, de l’huile versée, d’un symbolisme par trop facile,
tendue. Les superstitions du pain tombé par terre, de l’huile versée, d’ un symbolisme par trop facile, ne suffisent pas à
alités et pressentir les catastrophes. Et, comme la vague sorcellerie de Mila, la psychologie incomplète d’Ornella, l’inte
es. Et, comme la vague sorcellerie de Mila, la psychologie incomplète d’ Ornella, l’intervention forcée de Lazaro, l’Ange (
e de Mila, la psychologie incomplète d’Ornella, l’intervention forcée de Lazaro, l’Ange (muet aussi, véritable thème condu
ité qui choque avec la simplicité forcée du langage. Le Poète se sert d’ une langue particulière, d’un italien méridional ;
licité forcée du langage. Le Poète se sert d’une langue particulière, d’ un italien méridional ; les personnages sont donc
précis pour qu’il leur prête le langage vague, mystérieux et profond de certaines créatures de Maeterlinck. Et pourtant,
prête le langage vague, mystérieux et profond de certaines créatures de Maeterlinck. Et pourtant, quoique dans un milieu
. On attend en vain, par exemple, qu’Ornella explique enfin la raison de son être, dévoile son symbole pathétique, son éni
se sent indigne et sait être humble. Elle est encore une incarnation de la « femme fatale » chère à d’Annunzio. Mais, dan
umble. Elle est encore une incarnation de la « femme fatale » chère à d’ Annunzio. Mais, dans la Gioconda, le charme de l’é
ble. Elle est encore une incarnation de la « femme fatale » chère à d’ Annunzio . Mais, dans la Gioconda, le charme de l’étrangère
 femme fatale » chère à d’Annunzio. Mais, dans la Gioconda, le charme de l’étrangère attire un homme hors du cercle domest
mme vers la vie ou vers la mort. Elle n’a pas, comme Sylvia, l’aspect d’ un contre-instinct qui se heurte à l’instinct fata
d’un contre-instinct qui se heurte à l’instinct fatalement triomphant de ses victimes nécessaires. Elle n’est qu’un prétex
aires. Elle n’est qu’un prétexte aux chœurs des parentes, à l’étalage de la haine lâche des paysannes, qui expriment leur
t leur farouche égoïsme au nom du Christ. Par le sacrifice volontaire de Mila, c’est ici la « femme fatale » qui est vainc
usse Aligi vers Mila, l’Androgyne, c’est-à-dire vers l’épanouissement de ses instincts, qui feront du visionnaire un artis
r qu’il sculpte l’Ange muet, mais, hélas ! tout finit dans un gouffre de stérilité. Dans la Gioconda, au moins, les signif
me se précisaient, lorsque, malgré le dévouement, malgré le sacrifice de Sylvia, malgré tout, Lucio retournait vers son ar
ffaiblit le drame. M. D’Annunzio a abordé le théâtre dans la maturité de son talent. Il y a des poètes, comme Ibsen et Wag
vent qu’après un long apprentissage littéraire à réaliser la synthèse de la vie présente et de la subtilisation artistique
apprentissage littéraire à réaliser la synthèse de la vie présente et de la subtilisation artistique, qu’est le théâtre. M
de la subtilisation artistique, qu’est le théâtre. M. D’Annunzio est de ces derniers. En tant que dramaturge, il est part
da Rimini, pour aboutir à cette tragédie régionale. Il est donc parti de l’indéfini pour arriver à la plus violente précis
st donc parti de l’indéfini pour arriver à la plus violente précision d’ une œuvre d’art, enfermée dans les limites d’une r
plus violente précision d’une œuvre d’art, enfermée dans les limites d’ une région. En Italie les différentes régions sont
ons sont des mondes différents. L’unité politique italienne s’efforce d’ en étouffer toutes les aspirations, par le dogme l
nne s’efforce d’en étouffer toutes les aspirations, par le dogme laid de l’intérêt commun. Mais en ce moment la littératur
ent. M. D’Annunzio lui apporte ses tentatives, telles que cette Fille de Jorio et la Nef, à peine achevée, qui présente l’
e cette Fille de Jorio et la Nef, à peine achevée, qui présente l’âme de Venise avant Venise. En réalité pourtant M. d’Ann
n réalité pourtant M. d’Annunzio, de par toute son œuvre, fait partie de tout le mouvement contemporain qui est à la reche
fait partie de tout le mouvement contemporain qui est à la recherche d’ un style. Il rajeunit des styles antiques. Son sty
style est une synthèse des païens et des chrétiens, des beaux siècles de l’Hellade et de Florence ; c’est un point d’arrêt
nthèse des païens et des chrétiens, des beaux siècles de l’Hellade et de Florence ; c’est un point d’arrêt, ce n’est pas u
tiens, des beaux siècles de l’Hellade et de Florence ; c’est un point d’ arrêt, ce n’est pas une promesse d’avenir. Le styl
de et de Florence ; c’est un point d’arrêt, ce n’est pas une promesse d’ avenir. Le style, c’est-à-dire la simplicité synth
reconnaissables dans le temps et dans l’espace, n’est pas une qualité de notre temps. — Dans le Dante, il y a Botticelli q
e notre temps. — Dans le Dante, il y a Botticelli qui l’a suivi, dans d’ Annunzio il y a la Renaissance, c’est-à-dire un te
notre temps. — Dans le Dante, il y a Botticelli qui l’a suivi, dans d’ Annunzio il y a la Renaissance, c’est-à-dire un temps qui
dé. En outre, la Renaissance est analyse et décoration. Partant, chez d’ Annunzio, les personnages sont parfois unis dans u
. En outre, la Renaissance est analyse et décoration. Partant, chez d’ Annunzio , les personnages sont parfois unis dans un cercle
dans un cercle dramatique, mais leur « dramaticité » ne se dégage pas d’ eux-mêmes, elle est, au contraire, imposée par la
imposée par la volonté du Poète trop souvent sensible. Dans la Fille de Jorio les personnes du drame agissent sans le vou
ssent entrevoir la puissance du Poète qui les entraîne. Mais pourtant de toute l’œuvre de M. d’Annunzio se dégage une terr
a puissance du Poète qui les entraîne. Mais pourtant de toute l’œuvre de M. d’Annunzio se dégage une terrible philosophie,
une terrible vision philosophique, qui surprend nos sens : la vision de la femme. D’Annunzio comme Rodin fait reposer tou
vision philosophique, qui surprend nos sens : la vision de la femme. D’ Annunzio comme Rodin fait reposer tout son système
ision philosophique, qui surprend nos sens : la vision de la femme. D’ Annunzio comme Rodin fait reposer tout son système esthéti
a dernière exaltation du chœur mystique qui résume l’immense tragédie de Faust dans le cri bienheureux : « l’éternel fémin
ust dans le cri bienheureux : « l’éternel féminin nous élève ! » Chez d’ Annunzio cela est angoisse, est tourment, et fatal
t dans le cri bienheureux : « l’éternel féminin nous élève ! » Chez d’ Annunzio cela est angoisse, est tourment, et fatalité impl
ez d’Annunzio cela est angoisse, est tourment, et fatalité implacable de la mort. Par la constance de cette vision, grand
se, est tourment, et fatalité implacable de la mort. Par la constance de cette vision, grand thème conducteur de toute son
de la mort. Par la constance de cette vision, grand thème conducteur de toute son œuvre, d’Annunzio franchit les limites
constance de cette vision, grand thème conducteur de toute son œuvre, d’ Annunzio franchit les limites de son temps, devien
nstance de cette vision, grand thème conducteur de toute son œuvre, d’ Annunzio franchit les limites de son temps, devient à la f
thème conducteur de toute son œuvre, d’Annunzio franchit les limites de son temps, devient à la fois anachroniste et para
Par cela il nous apparaît grand au milieu de toutes les inégalités et de toutes les faiblesses de son drame pastoral. Un é
grand au milieu de toutes les inégalités et de toutes les faiblesses de son drame pastoral. Un élément nouveau qu’il ajou
nouveau qu’il ajoute à la représentation scénique est celui qui fait de la Fille de Jorio, cette œuvre imparfaite, une de
il ajoute à la représentation scénique est celui qui fait de la Fille de Jorio, cette œuvre imparfaite, une des plus hardi
re imparfaite, une des plus hardies tentatives du génie contemporain. D’ Annunzio a presque réalisé la tragédie catholique.
imparfaite, une des plus hardies tentatives du génie contemporain. D’ Annunzio a presque réalisé la tragédie catholique. Je croi
é la tragédie catholique. Je crois devoir donner une brève définition de ce qu’est pour moi la « tragédie ». Beaucoup d’au
une brève définition de ce qu’est pour moi la « tragédie ». Beaucoup d’ auteurs et de critiques, et d’Annunzio même, me se
finition de ce qu’est pour moi la « tragédie ». Beaucoup d’auteurs et de critiques, et d’Annunzio même, me semblent employ
’est pour moi la « tragédie ». Beaucoup d’auteurs et de critiques, et d’ Annunzio même, me semblent employer ce mot à tort.
st pour moi la « tragédie ». Beaucoup d’auteurs et de critiques, et d’ Annunzio même, me semblent employer ce mot à tort. En art
nunzio même, me semblent employer ce mot à tort. En art le seul terme de jugement appréciable est l’émotion. L’émotion est
asard, en dehors de la volonté des agonis tes, tel le « fait divers » de la rue. — Les émotions dramatiques — produites pa
volonté des hommes et la volonté collective, l’impératif catégorique de la Totalité, le Fatum, le Destin d’une race ou d’
llective, l’impératif catégorique de la Totalité, le Fatum, le Destin d’ une race ou d’un monde. Entre le « fait divers » d
pératif catégorique de la Totalité, le Fatum, le Destin d’une race ou d’ un monde. Entre le « fait divers » de la rue, le d
e Fatum, le Destin d’une race ou d’un monde. Entre le « fait divers » de la rue, le drame domestique et la tragédie, il y
ntre le journal, le livre et l’histoire. Pour qu’une œuvre soit digne d’ être appelée « tragédie », il faut donc qu’elle ré
e appelée « tragédie », il faut donc qu’elle réponde à ces conditions de généralisation, telles qu’on les trouve chez Esch
aux moments difficiles, mais qui prolonge l’action en deçà et au-delà d’ elle-même, qui résume et domine toutes les volonté
ême, qui résume et domine toutes les volontés, toutes les initiatives de ceux qui agissent. Pour la première fois d’Annunz
s, toutes les initiatives de ceux qui agissent. Pour la première fois d’ Annunzio a écrit une tragédie véritable ; il est l
toutes les initiatives de ceux qui agissent. Pour la première fois d’ Annunzio a écrit une tragédie véritable ; il est le Poète
mot. Je ne dois pas ajouter que je fais abstraction du drame pastoral de la Fille de Jorio. J’ai analysé le drame dans tou
ois pas ajouter que je fais abstraction du drame pastoral de la Fille de Jorio. J’ai analysé le drame dans tous ses défaut
nveloppe les chœurs des trois actes : elle est parfaite. Le fatalisme d’ Eschyle devient le mysticisme catholique de ces ch
est parfaite. Le fatalisme d’Eschyle devient le mysticisme catholique de ces chœurs, force déterminante de toute la tragéd
le devient le mysticisme catholique de ces chœurs, force déterminante de toute la tragédie. Lorsque le dessin du drame s’a
soutenir comme des harmoniques la lassitude du drame, les faiblesses de la logique du drame. La vision de l’Ange muet qui
lassitude du drame, les faiblesses de la logique du drame. La vision de l’Ange muet qui arrête la fureur d’Aligi contre M
de la logique du drame. La vision de l’Ange muet qui arrête la fureur d’ Aligi contre Mila bien qu’en contradiction avec le
nies chrétiennes, en fait partie comme la douce et pathétique chanson de Candia, au troisième acte, en entendant son fils
affabulation qui nous intéresse peu, il y a donc toute une atmosphère de mysticisme et de beauté mystique toute une puissa
nous intéresse peu, il y a donc toute une atmosphère de mysticisme et de beauté mystique toute une puissance nouvelle d’év
hère de mysticisme et de beauté mystique toute une puissance nouvelle d’ évocation : une véritable atmosphère musicale, réa
une véritable atmosphère musicale, réalisée avec les suprêmes efforts de la parole pour devenir musique. Une tragédie cath
toutes nos aspirations, nos enthousiasmes et nos affaissements. Mais d’ Annunzio, après Parsifal, a pu donner au catholici
outes nos aspirations, nos enthousiasmes et nos affaissements. Mais d’ Annunzio , après Parsifal, a pu donner au catholicisme une
t il a pris tout le sens et toute la musicalité du chœur métaphysique d’ Eschyle. Après avoir écrit des drames qui devaient
hyle. Après avoir écrit des drames qui devaient souligner la victoire de l’homme sur le destin, Gabriele d’Annunzio, avec
victoire de l’homme sur le destin, Gabriele d’Annunzio, avec la Fille de Jorio, nous montre le Destin lui-même, sons le no
rio, nous montre le Destin lui-même, sons le nom que dix-huit siècles de christianisme lui ont donné dans l’imagination ar
sme lui ont donné dans l’imagination ardente et craintive des peuples de l’Italie méridionale. On peut m’objecter qu’Eschy
dionale. On peut m’objecter qu’Eschyle croyait à son fatalisme et que d’ Annunzio ne croit pas à son mysticisme ; de cela,
onale. On peut m’objecter qu’Eschyle croyait à son fatalisme et que d’ Annunzio ne croit pas à son mysticisme ; de cela, en effet
ait à son fatalisme et que d’Annunzio ne croit pas à son mysticisme ; de cela, en effet, naît la grande désharmonie apport
e ; de cela, en effet, naît la grande désharmonie apportée à la Fille de Jorio par la banalité du drame qui, malgré l’amou
de Jorio par la banalité du drame qui, malgré l’amour et le désespoir de Mila, semble un prétexte au développement tragiqu
tive et généralisatrice. Gabriel d’Annunzio épris du mysticisme païen de la chair de par son tempérament, et du mysticisme
chair de par son tempérament, et du mysticisme judéo-païen catholique de l’esprit, de par sa race, a écrit une œuvre, où l
de l’esprit, de par sa race, a écrit une œuvre, où le drame est fait d’ ombres, mais où la tragédie est une superbe voix c
st fait d’ombres, mais où la tragédie est une superbe voix collective de crainte, de haine et de mort. Les Théâtres.
bres, mais où la tragédie est une superbe voix collective de crainte, de haine et de mort. Les Théâtres. Œuvre : La G
ù la tragédie est une superbe voix collective de crainte, de haine et de mort. Les Théâtres. Œuvre : La Gioconda, tra
rt. Les Théâtres. Œuvre : La Gioconda, tragédie en quatre actes, de Gabriele d’Annunzio, traduction de M. Georges Hér
ioconda, tragédie en quatre actes, de Gabriele d’Annunzio, traduction de M. Georges Hérelle (21 janvier) A.-Ferdinand Hé
ome LIII, numéro 184, 15 février 1905, p. 621-623 [622-623]. On garde de la Gioconda une assez étrange impression. Les per
ivre dans un milieu banal, car ils sont artistes : Lucio Settala fait de la sculpture ; ils se disent raffinés, et en effe
éguiser, leurs joies et aussi leurs douleurs ; ils parlent longuement d’ eux-mêmes. Et l’on pense que de pareils héros, qua
eurs douleurs ; ils parlent longuement d’eux-mêmes. Et l’on pense que de pareils héros, quand ils se décideront, enfin, à
par les crimes les plus curieux. Des personnages qui, même aux heures de violence, ne se reconnaissent que des sentiments
emment consentir à des actions vulgaires. Il n’en est rien. Les actes de Louis Settala, de sa femme Silvia, de sa maîtress
des actions vulgaires. Il n’en est rien. Les actes de Louis Settala, de sa femme Silvia, de sa maîtresse Gioconda Danti n
es. Il n’en est rien. Les actes de Louis Settala, de sa femme Silvia, de sa maîtresse Gioconda Danti ne sortent point de l
, de sa femme Silvia, de sa maîtresse Gioconda Danti ne sortent point de l’ordinaire. Toute femme dédaignée pour une autre
stratagème que trouve Silvia pour éloigner Gioconda de Lucio est même d’ une assez pauvre invention. Lucio a beau parer des
fidélité, il agit comme tous les infidèles. Il semble que les acteurs de la Gioconda cherchent à des actions bien simples
t des douleurs inconnues, des douleurs surhumaines, et le jeu nouveau de leurs passions doit, selon lui, éveiller chez les
s émotions, les plus troublantes angoisses. Certes, la colère jalouse de Silvia donne matière à des scènes assez dramatiqu
s longues dissertations qui les ont précédées. Ces dissertations sont d’ un beau style ; elles sont éloquentes, quelque peu
e ; elles sont éloquentes, quelque peu emphatiques parfois. Les héros de Gabriele d’Annunzio détestent la simplicité ; ils
la simplicité ; ils sont verbeux ; aussi, malgré la noblesse continue de leur langage, fatiguent-ils, à la longue, les spe
ectateurs. On en arrive même à ne plus goûter, comme ils mériteraient de l’être, certains morceaux de la tragédie, qui son
à ne plus goûter, comme ils mériteraient de l’être, certains morceaux de la tragédie, qui sont d’un vrai poète. C’est surt
ls mériteraient de l’être, certains morceaux de la tragédie, qui sont d’ un vrai poète. C’est surtout, en effet, comme suit
gédie, qui sont d’un vrai poète. C’est surtout, en effet, comme suite de poèmes que vaut la Gioconda. Les musiciens italie
dramatique qui unissait entre eux les divers morceaux. Il semble que d’ Annunzio ait gardé — dans la Gioconda, du moins —
ramatique qui unissait entre eux les divers morceaux. Il semble que d’ Annunzio ait gardé — dans la Gioconda, du moins — un peu d
unzio ait gardé — dans la Gioconda, du moins — un peu de l’esthétique de Rossini. Il ne résiste pas à la joie d’écrire un
oins — un peu de l’esthétique de Rossini. Il ne résiste pas à la joie d’ écrire un brillant morceau, et la manière de la Gi
ne résiste pas à la joie d’écrire un brillant morceau, et la manière de la Gioconda n’est pas sans rappeler la manière de
ceau, et la manière de la Gioconda n’est pas sans rappeler la manière de Semiramide. Le poème sur les marbres de Carrare e
pas sans rappeler la manière de Semiramide. Le poème sur les marbres de Carrare et le poème sur la lumière de l’Égypte so
amide. Le poème sur les marbres de Carrare et le poème sur la lumière de l’Égypte sont d’un lyrisme éclatant, et la chanso
ur les marbres de Carrare et le poème sur la lumière de l’Égypte sont d’ un lyrisme éclatant, et la chanson de la Sirenetta
sur la lumière de l’Égypte sont d’un lyrisme éclatant, et la chanson de la Sirenetta est d’une gracieuse mélancolie. Mmes
’Égypte sont d’un lyrisme éclatant, et la chanson de la Sirenetta est d’ une gracieuse mélancolie. Mmes Suzanne Després et
és et Carmen Deraisy et M. Henry Burguet ont interprété avec beaucoup d’ intelligence les principaux rôles de la tragédie.
guet ont interprété avec beaucoup d’intelligence les principaux rôles de la tragédie. Tome LIV, numéro 185, 1er mars 1
e LIV, numéro 185, 1er mars 1905 Les Théâtres. Œuvre : La Fille de Jorio, tragédie pastorale en trois actes, de Gabr
âtres. Œuvre : La Fille de Jorio, tragédie pastorale en trois actes, de Gabriele d’Annunzio, traduction de M. Georges Hér
tragédie pastorale en trois actes, de Gabriele d’Annunzio, traduction de M. Georges Hérelle (8 février) A.-Ferdinand Hér
er mars 1905, p. 129-133 [132-133]. Il semble qu’en écrivant la Fille de Jorio Gabriele d’Annunzio ait voulu renouveler qu
duit ; ses héros maintenant sont des paysans, et des paysans féroces, d’ une sauvagerie singulière. Nous voici dans les Abr
aspèrent jusqu’à une brutalité presque animale. Il y a, dans la Fille de Jorio, une suite de scènes violentes qui, parfois
brutalité presque animale. Il y a, dans la Fille de Jorio, une suite de scènes violentes qui, parfois, ne sont pas sans v
nnages durs et frustes. Et ne serait-ce pas, après tout, par un excès de raffinement, avec une étrange volupté, que Gabrie
t, avec une étrange volupté, que Gabriele d’Annunzio a écrit la Fille de Jorio ? On serait tenté de le croire à étudier ce
, que Gabriele d’Annunzio a écrit la Fille de Jorio ? On serait tenté de le croire à étudier certains moments de la tragéd
le de Jorio ? On serait tenté de le croire à étudier certains moments de la tragédie. La Fille de Jorio ne diffère qu’en a
enté de le croire à étudier certains moments de la tragédie. La Fille de Jorio ne diffère qu’en apparence des autres pièce
gédie. La Fille de Jorio ne diffère qu’en apparence des autres pièces de d’Annunzio ; au moindre prétexte, d’Annunzio prêt
ie. La Fille de Jorio ne diffère qu’en apparence des autres pièces de d’ Annunzio ; au moindre prétexte, d’Annunzio prête à
. La Fille de Jorio ne diffère qu’en apparence des autres pièces de d’ Annunzio  ; au moindre prétexte, d’Annunzio prête à ses hér
u’en apparence des autres pièces de d’Annunzio ; au moindre prétexte, d’ Annunzio prête à ses héros des paroles mystérieuse
en apparence des autres pièces de d’Annunzio ; au moindre prétexte, d’ Annunzio prête à ses héros des paroles mystérieuses, et qu
. Le berger Aligi ne parle pas toujours avec simplicité, et, à maints de ses actes, il cherche de curieuses raisons. Lui a
e pas toujours avec simplicité, et, à maints de ses actes, il cherche de curieuses raisons. Lui aussi, d’ailleurs, est art
artiste : à ses moments perdus, il sculpte des branches et des troncs d’ arbres, et les figures qu’il imagine sont, pour lu
ncs d’arbres, et les figures qu’il imagine sont, pour lui, les signes de pensées profondes ; pour grossières qu’elles soie
n sont pas moins symboliques ; le berger Aligi, quand il le veut, est d’ une extrême subtilité. Et il en va de même des aut
zaro frappe, il faut qu’Aligi supporte les coups ; la moindre plainte d’ Aligi serait criminelle. Si, d’ailleurs, ce père v
Aligi serait criminelle. Si, d’ailleurs, ce père vigoureux s’est pris de haine pour son fils, c’est qu’il brûle de posséde
e père vigoureux s’est pris de haine pour son fils, c’est qu’il brûle de posséder Mila di Codra ; et Mila di Codra est aim
st qu’il brûle de posséder Mila di Codra ; et Mila di Codra est aimée d’ Aligi, et l’aime. La Fille de Jorio est, semble-t
a di Codra ; et Mila di Codra est aimée d’Aligi, et l’aime. La Fille de Jorio est, semble-t-il, la plus dramatique des pi
e. La Fille de Jorio est, semble-t-il, la plus dramatique des pièces de Gabriele d’Annunzio. On y constate une entente ré
ui la poursuivent, et sa famille à leur fureur, suffirait à la gloire d’ un fabricant de mélodrames. D’Annunzio sait éteind
nt, et sa famille à leur fureur, suffirait à la gloire d’un fabricant de mélodrames. D’Annunzio sait éteindre une lampe av
le à leur fureur, suffirait à la gloire d’un fabricant de mélodrames. D’ Annunzio sait éteindre une lampe avec beaucoup d’a
à leur fureur, suffirait à la gloire d’un fabricant de mélodrames. D’ Annunzio sait éteindre une lampe avec beaucoup d’adresse.
icant de mélodrames. D’Annunzio sait éteindre une lampe avec beaucoup d’ adresse. Les dernières scènes du second acte sont
mpe avec beaucoup d’adresse. Les dernières scènes du second acte sont d’ une force réelle. Le dénouement de la tragédie est
ernières scènes du second acte sont d’une force réelle. Le dénouement de la tragédie est d’une puissante ingéniosité. Et,
second acte sont d’une force réelle. Le dénouement de la tragédie est d’ une puissante ingéniosité. Et, çà et là, au cours
ues, qui amusent, qui charment, ou qui terrifient le spectateur. Mais d’ Annunzio n’a pas pu renoncer au goût qu’il a pour
s, qui amusent, qui charment, ou qui terrifient le spectateur. Mais d’ Annunzio n’a pas pu renoncer au goût qu’il a pour les morc
Mais d’Annunzio n’a pas pu renoncer au goût qu’il a pour les morceaux de bravoure. Dans la Fille de Jorio, abondent les co
renoncer au goût qu’il a pour les morceaux de bravoure. Dans la Fille de Jorio, abondent les couplets brillants, — trop br
a Fille de Jorio, abondent les couplets brillants, — trop brillants : d’ Annunzio, ici, ne s’est-il pas trop abandonné au p
Fille de Jorio, abondent les couplets brillants, — trop brillants : d’ Annunzio , ici, ne s’est-il pas trop abandonné au plaisir d
rillants : d’Annunzio, ici, ne s’est-il pas trop abandonné au plaisir de prouver, une fois de plus, qu’il est un virtuose,
uose, un grand virtuose ? Je ne serais pas étonné qu’un jour la Fille de Jorio séduisît un de ces musiciens que les Italie
se ? Je ne serais pas étonné qu’un jour la Fille de Jorio séduisît un de ces musiciens que les Italiens mettent tant de fi
ent tant de fierté à applaudir, maintenant. Et peut-être, débarrassée de discours inutiles, ornée de musique par Puccini o
ir, maintenant. Et peut-être, débarrassée de discours inutiles, ornée de musique par Puccini ou Mascagni, la verrons-nous
a. M. Lugné-Poe a fait les plus louables efforts pour monter la Fille de Jorio. Mme Suzanne Després a été fort belle dans
lle de Jorio. Mme Suzanne Després a été fort belle dans le personnage de Mila di Codra ; M. Saillard a joué Aligi avec bea
905 Les Tentations. Nouvelle sarde [I] Grazia Deledda, traduit de l’italien par E. Albertini et E. Maynial. Tome L
 186, 15 mars 1905, p. 233-249. Félix Nurroi avait une grande crainte de Dieu. Sa bergerie était près du fleuve Tirso, dan
te de Dieu. Sa bergerie était près du fleuve Tirso, dans les tancas 4 de son maître, un jeune cavalier du Marghine5. Félix
abre et chauve. Comme il avait les yeux malades, il portait une paire de lunettes noires protégées par un réseau de fils d
ades, il portait une paire de lunettes noires protégées par un réseau de fils de fer ; il était presque toujours vêtu d’un
portait une paire de lunettes noires protégées par un réseau de fils de fer ; il était presque toujours vêtu d’une capote
otégées par un réseau de fils de fer ; il était presque toujours vêtu d’ une capote bleue de soldat, serrée à la taille par
au de fils de fer ; il était presque toujours vêtu d’une capote bleue de soldat, serrée à la taille par une corde. Il avai
ote bleue de soldat, serrée à la taille par une corde. Il avait l’air d’ un moine. C’était un de ces hommes que la crainte
rrée à la taille par une corde. Il avait l’air d’un moine. C’était un de ces hommes que la crainte de Dieu empêche de fair
e. Il avait l’air d’un moine. C’était un de ces hommes que la crainte de Dieu empêche de faire fortune. Il travaillait com
r d’un moine. C’était un de ces hommes que la crainte de Dieu empêche de faire fortune. Il travaillait comme un chien et d
e. Il travaillait comme un chien et donnait scrupuleusement la moitié de son gain, même un peu plus, au maître. D’ailleurs
s il était si pauvre, si simple ! Puis il s’était marié, selon la loi de Dieu, pour avoir des enfants et en consacrer au m
ur. Et précisément Antine, son aîné, allait être prêtre. L’autre, âgé de douze ans, sourd-muet, aidait son père à la berge
rd-muet, aidait son père à la bergerie. La femme était morte. Un soir d’ août, on attendait l’arrivée d’Antine, qui venait
ergerie. La femme était morte. Un soir d’août, on attendait l’arrivée d’ Antine, qui venait du séminaire de Nuoro passer se
soir d’août, on attendait l’arrivée d’Antine, qui venait du séminaire de Nuoro passer ses vacances à la bergerie. Zio6, Fé
, Félix et Minnai, le sourd-muet, guettaient sa venue, appuyés au mur de la tanca, qui dominait la route. Le soleil était
trange et vaste paysage s’endormait dans une paix. Les tancas, jaunes de foin et de chaumes, s’étendaient à perte de vue j
aste paysage s’endormait dans une paix. Les tancas, jaunes de foin et de chaumes, s’étendaient à perte de vue jusqu’à l’ho
e chaumes, s’étendaient à perte de vue jusqu’à l’horizon rose, semées de maquis et de roches. À l’ouest, coulait le fleuve
étendaient à perte de vue jusqu’à l’horizon rose, semées de maquis et de roches. À l’ouest, coulait le fleuve, assez profo
par le couchant. Ses rives blanches, sablonneuses, étaient couvertes de menthes à fleurs violettes ; de vrais petits bois
ches, sablonneuses, étaient couvertes de menthes à fleurs violettes ; de vrais petits bois de sureaux et d’oléandres, avec
taient couvertes de menthes à fleurs violettes ; de vrais petits bois de sureaux et d’oléandres, avec leurs ombelles jaune
es de menthes à fleurs violettes ; de vrais petits bois de sureaux et d’ oléandres, avec leurs ombelles jaunes et leurs éno
s énormes bouquets roses, s’étendaient jusqu’aux cabanes et aux parcs de la bergerie. À l’est, derrière un grand mur d’enc
x cabanes et aux parcs de la bergerie. À l’est, derrière un grand mur d’ enceinte, noir et croulant, entre une vigne détrui
mur d’enceinte, noir et croulant, entre une vigne détruite et un clos d’ oliviers qu’on ne cultivait plus, s’élevait une vi
clos d’oliviers qu’on ne cultivait plus, s’élevait une vieille maison de briques, flanquée d’une tour en ruines. Dans cett
ne cultivait plus, s’élevait une vieille maison de briques, flanquée d’ une tour en ruines. Dans cette maison, vivait tout
iller la propriété et les tancas, où paissaient aussi un grand nombre de chevaux et de poulains, il ne faisait rien et vol
iété et les tancas, où paissaient aussi un grand nombre de chevaux et de poulains, il ne faisait rien et volait sans scrup
ambre dans la maison. Les vaches fauves et rouges, blanches tachetées de noir, les chevaux noirs et bais, dont le poil lui
e. Le petit Minnai, aux grands yeux bleus limpides et souriants, vêtu de toile noire, appuyait ses mains immobiles sur les
mur, et regardait fixement sur la route brûlée et déserte. L’arrivée de son frère était pour lui, chaque année, un événem
es, répondit « non » par signe et sourit malicieusement, tout content d’ avoir vu ce que son père ne distinguait pas. Le pa
paysan s’approcha et s’arrêta près du mur. Comme les Nurroi, il était d’ Ottana, misérable petit village déchu, dont une po
tana, misérable petit village déchu, dont une poésie populaire dit : De quatre-vingt-deux messes que tu avais, Tu n’en as
ouriant. — Parions… répondit Zio Félix en souriant aussi. — Une prise de tabac ?… Il sera là bientôt, n’en doutez pas. Je
re. Traitez-le bien, le diable vous écorche ! Tirez vos sous, achetez de bonnes choses, pour bien traiter votre fils. Donn
rse la calebasse ! Zio Félix souriait toujours ; il tira sa tabatière de corne que fermait un bouchon de sureau sculpté, e
riait toujours ; il tira sa tabatière de corne que fermait un bouchon de sureau sculpté, et la tendit par-dessus le mur. L
pensée des festins somptueux qu’ils allaient avoir pendant le séjour d’ Antine, il avait fait un petit saut de joie. Il fu
llaient avoir pendant le séjour d’Antine, il avait fait un petit saut de joie. Il fut le premier à découvrir la voiture du
se penchèrent sur le mur, sifflèrent, commencèrent à faire des signes de la tête et des mains. De la voiture, rien. Arrivé
sifflèrent, commencèrent à faire des signes de la tête et des mains. De la voiture, rien. Arrivée près du mur, elle ralen
arder, Antine rougit, devint pourpre. On aurait dit qu’il avait honte de cet homme à lunettes noires, en capote bleue, et
qu’il avait honte de cet homme à lunettes noires, en capote bleue, et de cet enfant qui le dévorait de ses grands yeux cla
à lunettes noires, en capote bleue, et de cet enfant qui le dévorait de ses grands yeux clairs et riants. Lorsque la voit
ant restait à l’écart : il ne s’avança que pour débarrasser son frère de la valise. — Oh ! Minnai, te voilà, — dit Antine
e homme du monde. Il espérait être embrassé, mais il dut se contenter d’ effleurer la main blanche et noble d’Antine et de
brassé, mais il dut se contenter d’effleurer la main blanche et noble d’ Antine et de toucher l’un des boutons rouges. Puis
il dut se contenter d’effleurer la main blanche et noble d’Antine et de toucher l’un des boutons rouges. Puis il se sauva
e, au grand effroi des vaches qui mugirent. Zio Félix ne se lassa pas de contempler son aîné pendant tout le temps qu’ils
eur forte des troupeaux. Zio Félix avait préparé une petite collation de laitage et de gâteaux au miel qu’on lui avait env
troupeaux. Zio Félix avait préparé une petite collation de laitage et de gâteaux au miel qu’on lui avait envoyés du pays p
ge et de gâteaux au miel qu’on lui avait envoyés du pays pour la fête de l’Assomption. Antine enleva sa soutane, la visita
gourde gravée que son père lui tendait. Le repas et le vin le mirent de bonne humeur. Après tout, c’était un bon garçon,
résence, il commença à raconter des anecdotes, des épisodes plaisants de sa vie au séminaire. — Monseigneur m’aime beaucou
, non sans malice, — aucune distraction, n’est-ce pas, dans ce diable d’ endroit ? Zio Félix le reprit sévèrement : — Mesur
re tes paroles, Tanu ; premièrement, le séminaire n’est pas un diable d’ endroit, et puis il y a certaines choses que tu pe
e d’endroit, et puis il y a certaines choses que tu peux te dispenser de demander. — Allez au diable, vous ! répondit le v
le, vous ! répondit le vacher. Antine, qui avait parfaitement compris de quelles distractions l’autre voulait parler, roug
prêtres, vous êtes toujours habillés en femmes. Il parlait sans ombre de malice, car il était un peu simple ; mais Antine
ules avec dédain. — Vous êtes tous stupides. Avec vous il n’y a moyen de rien dire, allons ! Zio Félix trouva que c’était
moyen de rien dire, allons ! Zio Félix trouva que c’était une marque d’ orgueil de la part de son fils, mais il n’osa pas
dres, dont la senteur devenait très pénétrante, et le fracas monotone d’ une chute d’eau, au loin, sur le fleuve. Les étoil
a senteur devenait très pénétrante, et le fracas monotone d’une chute d’ eau, au loin, sur le fleuve. Les étoiles scintilla
ient sur un ciel un peu cendré. Minnai, étendu sur un tas de feuilles d’ oléandre, se leva en voyant son frère se lever, et
d’oléandre, se leva en voyant son frère se lever, et quand il s’agit d’ aller à la maison de briques, il chargea sur ses é
en voyant son frère se lever, et quand il s’agit d’aller à la maison de briques, il chargea sur ses épaules la valise et
onçant ses pieds nus dans les chaumes. Antine et Zio Félix suivaient. De chaque tige de foin sortait le trille d’un grillo
s nus dans les chaumes. Antine et Zio Félix suivaient. De chaque tige de foin sortait le trille d’un grillon et la lueur b
tine et Zio Félix suivaient. De chaque tige de foin sortait le trille d’ un grillon et la lueur bleuâtre d’une luciole. — M
aque tige de foin sortait le trille d’un grillon et la lueur bleuâtre d’ une luciole. — Mon fils, — disait le berger, — je
cet homme-là ! Quand j’étais enfant, il m’envoyait chercher des baies d’ ellébore pour ses sorcelleries. — Dieu nous protèg
leries. — Dieu nous protège ! Le laisser dire, non, ce serait un acte d’ orgueil, parce qu’après tout, mon enfant, tu dois
arce qu’après tout, mon enfant, tu dois te rappeler que tu es le fils d’ un berger ; réponds-lui, oui, mais ne fais pas ce
oui, mais ne fais pas ce qu’il te dira. Ne va pas chercher des baies d’ ellébore, mon fils. — Comme vous êtes naïf ! — s’é
parmi les trilles des grillons. Ils arrivèrent à la maison : la porte de la cuisine était illuminée, et l’on entendait le
 : la porte de la cuisine était illuminée, et l’on entendait le bruit d’ un pilon sur la pierre, un bruit sec, continu. C’é
mandes, en les écrasant une à une avec une pierre. Les coques couleur de cendre s’ouvraient, et les amandes brunes, un peu
leva en secouant ses vêtements. C’était un homme grand, maigre, avec de longs cheveux gris, et un œil unique, bleu. Mais
ait que, souvent, quand il était tout petit, il avait épié le sommeil de Pera pour voir si, réellement, il dormait l’œil o
il de Pera pour voir si, réellement, il dormait l’œil ouvert. Et plus d’ une fois le domestique, se sentant épié, s’était l
vert. Et plus d’une fois le domestique, se sentant épié, s’était levé d’ un bond, avec de grands cris, des hurlements terri
une fois le domestique, se sentant épié, s’était levé d’un bond, avec de grands cris, des hurlements terribles, pour épouv
salut, et cette formule attrista Zio Félix, qui n’aimait pas ce genre d’ imprécation contre ses enfants. — Espérons que mai
quatre becs, avec un crochet au milieu ; la mèche nageait dans un peu d’ huile d’olive. La pauvre chambre d’Antine n’avait
ecs, avec un crochet au milieu ; la mèche nageait dans un peu d’huile d’ olive. La pauvre chambre d’Antine n’avait pas chan
ieu ; la mèche nageait dans un peu d’huile d’olive. La pauvre chambre d’ Antine n’avait pas changé : un lit de bois, un pri
huile d’olive. La pauvre chambre d’Antine n’avait pas changé : un lit de bois, un prie-Dieu, une table, une chaise ; des a
une chaise ; des assiettes et des marmites dans un placard, une image de saint Elia, le plancher de lattes mal jointes, et
et des marmites dans un placard, une image de saint Elia, le plancher de lattes mal jointes, et beaucoup de poussière. Res
lques objets sur le lit, Zio Pera commença tout de suite ses discours de mécréant : — L’as-tu déjà, le bréviaire ? Est-ce
une maître) m’a dit une fois que, dans les séminaires, on lisait plus de mauvais livres que de bons. — Allons, ne me rompe
e fois que, dans les séminaires, on lisait plus de mauvais livres que de bons. — Allons, ne me rompez pas la tête ! dit An
ine, qui commençait à se fâcher. Mais bientôt, Zio Pera, qui dévorait de son œil vif les livres du séminariste, revint à l
onc vous touchera ? Tu commanderas aux livres, et tu auras le plaisir d’ excommunier qui tu voudras, et de faire du mal à t
s aux livres, et tu auras le plaisir d’excommunier qui tu voudras, et de faire du mal à tes ennemis. L’autre se taisait. —
En as-tu entendu parler ? Si tu le sais, tu feras fortune, même avant d’ avoir reçu les ordres. Tiens, il y a un bandit à q
ant d’avoir reçu les ordres. Tiens, il y a un bandit à qui j’ai parlé de toi pour cela. Il suffit d’avoir le bréviaire et
Tiens, il y a un bandit à qui j’ai parlé de toi pour cela. Il suffit d’ avoir le bréviaire et la soutane. — Mais vous êtes
ous perce l’âme !… On te donnerait cent écus… — Faites-moi le plaisir de décamper, Zio Pera. Allons, allons, en route ! Le
ne devait pas insister ce soir-là, et il s’en alla, nullement offensé d’ être mis à la porte. — Ouf ! — souffla Antine, une
e mis à la porte. — Ouf ! — souffla Antine, une fois seul. — Quel tas de crétins ! Et il se remit à la fenêtre, un peu dég
. — Quel tas de crétins ! Et il se remit à la fenêtre, un peu dégoûté de tout et de tous. Combien était préférable la vie
s de crétins ! Et il se remit à la fenêtre, un peu dégoûté de tout et de tous. Combien était préférable la vie du séminair
pre et jolie. Et dire qu’il y avait tant rêvé à cette existence libre de la tanca, de la bergerie paternelle, coupée seule
Et dire qu’il y avait tant rêvé à cette existence libre de la tanca, de la bergerie paternelle, coupée seulement par les
reté du ciel cendré ; la tanca semblait s’étendre à l’infini, au-delà de l’horizon, toute parfumée par la senteur chaude d
s vieux amandiers du verger enveloppaient silencieusement la maison ; de sa fenêtre, Antine dominait la masse compacte de
eusement la maison ; de sa fenêtre, Antine dominait la masse compacte de leur feuillage sur lequel les étoiles jetaient de
ques, comme ils disaient, aux disputes littéraires, aux conversations de toute nature. Ici, il n’y avait personne avec qui
choses tout autrement que l’année dernière. La capote et les lunettes de son père, les yeux bleus de Minnai, emplis d’une
année dernière. La capote et les lunettes de son père, les yeux bleus de Minnai, emplis d’une curiosité bête, lui inspirai
capote et les lunettes de son père, les yeux bleus de Minnai, emplis d’ une curiosité bête, lui inspiraient le même dégoût
curiosité bête, lui inspiraient le même dégoût que les joues épaisses de Tanu, que les jambes torses du gardien des chevau
Tanu, que les jambes torses du gardien des chevaux, que l’œil méchant de Zio Pera. Il n’aimait personne, voilà tout ! Et i
triste, humilié ; il se sentait homme. La grande solitude mystérieuse de la tanca dans la nuit faisait divaguer son esprit
it : l’odeur des oléandres et des chaumes lui donnait un désir secret de choses impossibles. Il se mit au lit et s’endormi
uite, mais, jusque dans son premier sommeil, il éprouva une sensation d’ étouffement. Il rêvait que Zio Pera lui volait ses
’époumonait à crier, tandis que Minnai, qui ne comprenait rien, riait de ses yeux bleus étincelants. Habitué à s’éveiller
enait rien, riait de ses yeux bleus étincelants. Habitué à s’éveiller de très bonne heure, il fut debout à l’aube. Il se r
e remit à la fenêtre, sifflant et chantant. Les mauvaises impressions de la nuit s’étaient envolées ; la joie infinie de l
mauvaises impressions de la nuit s’étaient envolées ; la joie infinie de la liberté emplissait son cœur. Il descendit dans
a valise, et il se mit à se promener, à courir, à faire des exercices de gymnastique, en déclamant des vers classiques en
classiques en italien, qui détonaient étrangement dans la sauvagerie de ce paysage sarde. Aux premiers rayons du soleil,
iers rayons du soleil, les chaumes parurent se changer en grand tapis d’ or, où les chardons secs brodaient des fleurs viol
oupe luisant au soleil ; et leurs yeux reflétaient la splendeur jaune de la tanca. Antine sentait en lui quelque chose de
t la splendeur jaune de la tanca. Antine sentait en lui quelque chose de semblable à la joie superbe des poulains. Ses yeu
cupés à traire les vaches, et ils attendaient le séminariste, envahis d’ une joie profonde. Zio Félix surtout se sentait he
t peu abondant des mamelles épuisées des vaches pleines, avec le vase de cuivre, enfin avec tout ce qui lui passait sous l
Minnai, qui, lui, pourtant, réussissait à le comprendre au mouvement de ses lèvres, — mais il entendait une voix intérieu
riait à la fois, rendant grâce au Seigneur. Puis, il entendit la voix d’ Antine qui montait du fleuve. Lui aussi chantait,
euve. Lui aussi chantait, et sa voix, pour Zio Félix, semblait emplir de vie et de joie toute la tanca, animant le silence
aussi chantait, et sa voix, pour Zio Félix, semblait emplir de vie et de joie toute la tanca, animant le silence lumineux
imant le silence lumineux du paysage fluvial, dans cette pure matinée d’ août. Antine vint à la bergerie, but du lait, joua
it souvent à vaincre son grand frère. Alors Antine sentait un frisson de colère, une lueur mauvaise s’allumait dans ses ye
n jour, il prétendit que Minnai l’avait pris en traître et il le roua de coups, en lui criant des injures. L’enfant n’y co
il sentait les coups, et il se mit à pleurer, ses yeux purs assombris d’ un gros chagrin. — Et cela parce que je me suis ab
ssé, dit Antine, et il rougit, mais sans que l’on sût s’il regrettait de s’être abaissé à jouer avec son frère ou de l’avo
l’on sût s’il regrettait de s’être abaissé à jouer avec son frère ou de l’avoir battu injustement. Zio Félix continuait à
tre heureux : quand il était seul, il tâtait religieusement un sachet de reliques qui pendait sur sa poitrine nue, et il p
trine nue, et il priait Sant’Esias et Santa Varvara 7 pour le bonheur de son fils. La nuit, Antine s’attardait à la berger
. La nuit, Antine s’attardait à la bergerie, racontant les merveilles de la ville et la vie du séminaire à Tanu et au gard
des chevaux. À l’entendre, il était lié intimement avec les notables de Nuoro. Et avec Monseigneur, inutile d’en parler.
é intimement avec les notables de Nuoro. Et avec Monseigneur, inutile d’ en parler. — Monseigneur m’a dit ceci, Monseigneur
ait adroitement, avec malice, le sens des phrases les plus innocentes d’ Antine qu’il mettait souvent en colère ; mais au f
: il n’arrivait pas à comprendre comment une personne pouvait feindre d’ être une autre personne. Et il ne se doutait pas,
ou douze jours, Antine commença à s’ennuyer, à se dépiter, à éprouver de nouveau cette sensation pénible de vide et de tri
’ennuyer, à se dépiter, à éprouver de nouveau cette sensation pénible de vide et de tristesse qui l’avait accablé le soir
se dépiter, à éprouver de nouveau cette sensation pénible de vide et de tristesse qui l’avait accablé le soir de son arri
sensation pénible de vide et de tristesse qui l’avait accablé le soir de son arrivée. Il dormait longtemps, s’attardant le
l dormait longtemps, s’attardant le matin au lit, et le lourd sommeil de ces nuits chaudes l’énervait. Il n’avait pas enco
s chaudes l’énervait. Il n’avait pas encore ouvert un livre : inutile d’ ajouter que, depuis son départ du séminaire, il ne
que, depuis son départ du séminaire, il ne priait plus, oubliant même de faire le signe de la croix. Quand il était dans l
ant même de faire le signe de la croix. Quand il était dans la maison de briques, le vieux Zio Pera ne lui laissait pas un
a maison de briques, le vieux Zio Pera ne lui laissait pas un instant de repos, le harcelant de toutes les manières pour q
vieux Zio Pera ne lui laissait pas un instant de repos, le harcelant de toutes les manières pour qu’il l’aidât dans ses s
ons pas. Et un livre. La soutane a des boutons rouges comme des baies de prunellier, mais je crois que ça ne fait rien. Co
aître. Et je lui écris que, sans parler du reste, vous ne lui laissez de ses amandes que les coques. — Tu mens, mauvais pr
, les mains sur les oreilles. Son père, lui aussi, n’était pas exempt de superstitions, et cela énervait terriblement le s
riblement le séminariste. Ainsi, peu après son arrivée, il fut témoin de cette scène. Plusieurs vaches du troupeau étaient
témoin de cette scène. Plusieurs vaches du troupeau étaient dévorées de vermine. Au lieu de les soigner raisonnablement,
e) pour prononcer les berbos, paroles magiques qui avaient le pouvoir de faire tomber les vers des plaies infestées. Tous
. Tous les paysans sardes croient à la puissance des berbos, qui sont de plusieurs espèces, de plusieurs rites et de plusi
des croient à la puissance des berbos, qui sont de plusieurs espèces, de plusieurs rites et de plusieurs usages. Il y en a
ance des berbos, qui sont de plusieurs espèces, de plusieurs rites et de plusieurs usages. Il y en a pour guérir les troup
eaux, pour lier, c’est-à-dire pour empêcher les aigles et les renards d’ enlever le petit bétail, pour défendre aux chiens
es et les renards d’enlever le petit bétail, pour défendre aux chiens d’ aboyer et aux fusils de partir, pour détruire les
ever le petit bétail, pour défendre aux chiens d’aboyer et aux fusils de partir, pour détruire les chenilles et autres ani
erbos : il en connaissait un nombre infini, et il avait la réputation de réussir toujours très bien ; aussi l’appelait-on
noncer. À peine la lune nouvelle apparut-elle comme une petite barque d’ or voguant sur les vapeurs roses du couchant, au-d
une nouvelle descendait derrière les oléandres, l’eau du fleuve avait de longues stries d’argent pâle, et le ciel était au
ndait derrière les oléandres, l’eau du fleuve avait de longues stries d’ argent pâle, et le ciel était aussi pur que l’eau.
pas, léchaient leurs plaies et se battaient nerveusement les cuisses de leur queue. Zio Félix enleva son bonnet, se décha
bonnet, se déchaussa, fit trois fois le signe de la croix. Il tenait de la main droite, entre le pouce et l’index, une pe
me de serpe. Sur la poitrine, par-dessus la capote, pendait le sachet de reliques suspendu à son cou par un cordon graisse
la tête vers la lune, ses lunettes brillaient comme deux yeux énormes de jais. Appuyé contre un oléandre, Antine regardait
s cérémonies l’intéressaient ; aujourd’hui, il en éprouvait une sorte de dégoût méprisant et ironique. Zio Félix murmurait
il avait les bras tendus et le visage levé. Invoquait-il la puissance de la lune, des astres, des ténèbres, l’esprit des e
e de la lune, des astres, des ténèbres, l’esprit des eaux, les déités de l’air ? Certainement il invoquait quelque chose,
en arrière, se pencha en arrière. Avec sa serpe il coupa trois tiges de jonc, ramena les bras en avant, se releva et marc
ains et les pieds, et fit rentrer sous sa chemise grossière le sachet de reliques. La cérémonie était terminée : quand le
t presque toute la journée auprès du fleuve, parmi les souffles frais de la brise qui effeuillait les oléandres. Ailleurs,
la chaleur était intense : des flammes ardentes montaient des chaumes d’ or ; les vaches et les poulains accablés par la ch
lons chantaient, la douceur était infinie, infinie… La ligne argentée de la tanca s’évaporait à l’horizon dans un lac de r
ie… La ligne argentée de la tanca s’évaporait à l’horizon dans un lac de rêve, et ce fond vaporeux absorbait les regards e
c de rêve, et ce fond vaporeux absorbait les regards et l’imagination d’ Antine comme par une attraction magnétique. Qu’y a
action magnétique. Qu’y avait-il au loin là-bas, derrière les clartés de l’horizon ? Pendant que Zio Félix priait, assis s
âce à Santa Varvara et à Sant’Elias pour son bonheur, pour le bonheur de son fils, le fils se sentait profondément triste
malheureux, parce que l’horizon lunaire lui donnait un désir violent de vie, une nostalgie passionnée de choses jamais vu
lunaire lui donnait un désir violent de vie, une nostalgie passionnée de choses jamais vues, de choses ignorées, de choses
désir violent de vie, une nostalgie passionnée de choses jamais vues, de choses ignorées, de choses impossibles. Il était
, une nostalgie passionnée de choses jamais vues, de choses ignorées, de choses impossibles. Il était dans cet état d’âme
lier, don Elia. Il était encore en tutelle, ce qui ne l’empêchait pas de s’amuser de toutes les manières : à la fête champ
ia. Il était encore en tutelle, ce qui ne l’empêchait pas de s’amuser de toutes les manières : à la fête champêtre, il fai
tées, ce qui, quand il riait, l’enlaidissait un peu. Il était habillé de blanc, portait un petit chapeau de paille qui ava
aidissait un peu. Il était habillé de blanc, portait un petit chapeau de paille qui avait l’air d’un chapeau de femme, gar
habillé de blanc, portait un petit chapeau de paille qui avait l’air d’ un chapeau de femme, garni de tulle rose, attaché
lanc, portait un petit chapeau de paille qui avait l’air d’un chapeau de femme, garni de tulle rose, attaché à la boutonni
petit chapeau de paille qui avait l’air d’un chapeau de femme, garni de tulle rose, attaché à la boutonnière du gilet par
e tulle rose, attaché à la boutonnière du gilet par un long cordonnet de soie multicolore. Lorsqu’il vit Antine, il l’étre
bouche du jeune homme, dont les lèvres étaient luisantes comme celles d’ un enfant, exhalaient une odeur empestée d’eau-de-
ent luisantes comme celles d’un enfant, exhalaient une odeur empestée d’ eau-de-vie, et il éprouva tout d’abord une impress
deur empestée d’eau-de-vie, et il éprouva tout d’abord une impression de dégoût ; mais peu à peu l’affabilité et la courto
n de dégoût ; mais peu à peu l’affabilité et la courtoisie excessives de don Elia le subjuguèrent. — Te souviens-tu, Antin
ives de don Elia le subjuguèrent. — Te souviens-tu, Antine, des coups de poing que je t’ai donnés un jour ? À présent, tu
res. — Ah ! oui, tu te fais prêtre. Imbécile ! Il dit cela sur un ton de raillerie si plaisante, si compatissante, qu’Anti
e si plaisante, si compatissante, qu’Antine se sentit rougir, dans un de ses habituels accès de honte qui lui empourpraien
atissante, qu’Antine se sentit rougir, dans un de ses habituels accès de honte qui lui empourpraient la face. Il crut que
els accès de honte qui lui empourpraient la face. Il crut que c’était de la colère ; mais, au fond, c’était un peu d’humil
ace. Il crut que c’était de la colère ; mais, au fond, c’était un peu d’ humiliation qui le faisait rougir. Cependant Elia
peu d’humiliation qui le faisait rougir. Cependant Elia l’entraînait de café en café et l’excitait à boire des petits ver
l’entraînait de café en café et l’excitait à boire des petits verres de mescolanza (eau-de-vie) brillante et ardente comm
es dansaient autour de lui une ronde lente et délicieuse. À la tombée de la nuit, Elia et lui étaient ivres comme deux pay
gerie, — dit Antine en bégayant, — et il chercha son cheval. Elia rit d’ un air maussade, les yeux mouillés, et répondit :
-tu aller ? — À la bergerie. Mon père attend. — Qui est ton père ? Un de mes bergers. Reste donc avec ton maître ; ton pèr
aître ? — Je ne dis pas cela… — Et alors qu’est-ce que tu dis, espèce de curé baveux, gros ivrogne ? Suis-je, oui ou non,
e qui se fait prêtre ! Bien qu’ivre, Antine rougit encore, ressentant de nouveau l’étrange impression qu’il avait éprouvée
s lèvres sèches, collées l’une à l’autre, étaient amères comme le suc de l’euphorbe. — Ah ! — dit-il en ouvrant les lèvres
is pour lui-même. Il se rappela tout à coup les insinuations malignes de Zio Pera. — Tu seras un joli prêtre ! Tu blasphèm
l blanc qui, par moment, se cabrait avec fierté, épouvantant le bidet d’ Antine, Elia redevenait un jeune homme élégant et
uvantant le bidet d’Antine, Elia redevenait un jeune homme élégant et d’ allures aisées. Son costume blanc était bien sali 
âle qu’à l’ordinaire, et sa voix rauque ; mais il avait l’air contrit de sa débauche : — Nous nous sommes enivrés, — disai
a, parce que c’est moi qui suis responsable, mais toi, qu’as-tu pensé de moi ? — Rien, je n’en avais pas le droit… — Ni la
a ne semblait pas regretter : sa raillerie méprisante sur la carrière d’ Antine. Et toutes les fois qu’ils revenaient sur c
aient sur cette question, le séminariste éprouvait la même impression de gêne humiliante qu’il avait tout de suite ressent
ante qu’il avait tout de suite ressentie. Zio Pera était déjà prévenu de l’arrivée du maître ; un bandit de ses amis qui s
entie. Zio Pera était déjà prévenu de l’arrivée du maître ; un bandit de ses amis qui se trouvait lui aussi à la fête, ava
s Tentations. Nouvelle sarde (Suite) [II]8 Grazia Deledda, traduit de l’italien par E. Albertini et E. Maynial. Tome L
se renfrogna. Sans doute, — Dieu nous sauve ! — le Seigneur commande d’ aimer tout le monde ; mais Zio Félix n’aimait pas
ne pouvait pas aimer le patron, ce jeune homme vicieux, déjà couvert de dettes jusque par-dessus la tête, qui de temps en
s jusque par-dessus la tête, qui de temps en temps osait lui demander de l’argent, à lui, à un malheureux berger, travaill
premier à la bergerie. — Fais bien attention, mon fils, tu es un fils de berger, et le patron est un monsieur. Sa compagni
monsieur. Sa compagnie ne te convient guère. — Pourquoi ? Plutôt que de le remercier !… — dit Antine d’un ton fâché. — Bo
nvient guère. — Pourquoi ? Plutôt que de le remercier !… — dit Antine d’ un ton fâché. — Bon. Remercie-le tant que tu voudr
ie-le tant que tu voudras, mais fais attention. On ne doit pas médire de son prochain, mais il faut que tu saches que don
rois jours qu’il était là, quand arriva à bride abattue un domestique de son tuteur : il venait voir si don Elia se trouva
où il allait, ni pourquoi ; le messager apportait en outre une besace de victuailles, mais don Elia les refusa insolemment
’autre s’en alla tout penaud ; mais Zio Pera le devança par un chemin de traverse et lui fit décharger la besace dans un c
chemin de traverse et lui fit décharger la besace dans un coin désert de la tanca. Don Elia continua à mener joyeuse vie,
parler comme deux portefaix. Le visage blanc et les vêtements blancs d’ Elia prenaient une teinte poudreuse très prononcée
d’Elia prenaient une teinte poudreuse très prononcée ; le ruban rose de son chapeau de paille était déchiqueté comme s’il
nt une teinte poudreuse très prononcée ; le ruban rose de son chapeau de paille était déchiqueté comme s’il l’avait traîné
paille était déchiqueté comme s’il l’avait traîné dans toute la haie de la tanca, et le cordon pendait au cou de Minnai,
it traîné dans toute la haie de la tanca, et le cordon pendait au cou de Minnai, portant une petite médaille de saint Elia
a, et le cordon pendait au cou de Minnai, portant une petite médaille de saint Elia et un centime troué. Une ombre passait
int Elia et un centime troué. Une ombre passait derrière les lunettes de Zio Félix. Ah ! si ce n’avait pas été par crainte
it si gai, si affable, si amusant, il semblait se distraire avec tant d’ innocence qu’on aurait dit un bon garçon, sans plu
vertisse un petit peu. Il a raison : nous devrions remercier don Elia de sa bonté. Le vacher et le gardien des chevaux, d’
vacher et le gardien des chevaux, d’autre part, étaient enthousiastes de leur jeune maître : ils ne parlaient que de lui,
rt, étaient enthousiastes de leur jeune maître : ils ne parlaient que de lui, de ses richesses, de ses exploits. Quelquefo
ent enthousiastes de leur jeune maître : ils ne parlaient que de lui, de ses richesses, de ses exploits. Quelquefois ils e
de leur jeune maître : ils ne parlaient que de lui, de ses richesses, de ses exploits. Quelquefois ils en venaient même à
ploits. Quelquefois ils en venaient même à se disputer pour un détail de la personne d’Elia, ou pour la valeur approximati
fois ils en venaient même à se disputer pour un détail de la personne d’ Elia, ou pour la valeur approximative de la tanca,
pour un détail de la personne d’Elia, ou pour la valeur approximative de la tanca, des poulains et des vaches, ou pour la
proximative de la tanca, des poulains et des vaches, ou pour la somme de ses dettes. Antine était mis de côté, oublié, — e
lains et des vaches, ou pour la somme de ses dettes. Antine était mis de côté, oublié, — effacé par la présence bruyante d
r la présence bruyante du jeune seigneur. Mais il n’en ressentait pas de jalousie : Elia l’avait complètement fasciné. Dep
lètement fasciné. Depuis que cette visite animait la sauvage solitude de la tanca, Antine ne s’était plus ennuyé ou assomb
t plus ennuyé ou assombri comme aux premiers jours. Il n’y avait plus de vide dans son cœur : il aimait enfin quelqu’un qu
lqu’un qui entrait dans son âme non plus avec la froide bienveillance de ses supérieurs, ni avec l’ignorante et simple ten
nveillance de ses supérieurs, ni avec l’ignorante et simple tendresse de ses humbles parents, mais avec un charme ardent e
me ardent et presque morbide. C’était Elia. Antine éprouvait pour lui de l’affection, de l’amitié, de l’admiration, de la
sque morbide. C’était Elia. Antine éprouvait pour lui de l’affection, de l’amitié, de l’admiration, de la soumission. S’il
C’était Elia. Antine éprouvait pour lui de l’affection, de l’amitié, de l’admiration, de la soumission. S’il avait rencon
tine éprouvait pour lui de l’affection, de l’amitié, de l’admiration, de la soumission. S’il avait rencontré une femme, il
passion pareille à celle-ci, où se déployaient toutes ses puissances d’ émotion, restées cachées dans son adolescence pure
cette affection, et ne la comprenait même pas. Il n’avait pas autant de sérieux et d’intelligence que le fils du berger ;
on, et ne la comprenait même pas. Il n’avait pas autant de sérieux et d’ intelligence que le fils du berger ; c’était simpl
t simplement un inconscient, un égoïste sympathique, et il se servait d’ Antine pour se distraire dans l’ennui de cette vas
sympathique, et il se servait d’Antine pour se distraire dans l’ennui de cette vaste solitude ; s’il s’y attardait, ce n’é
ardait, ce n’était pas qu’il fût retenu par le paysage ou par le soin de sa propriété, — il n’avait aucun sentiment de la
paysage ou par le soin de sa propriété, — il n’avait aucun sentiment de la nature, et aucun souci de ses affaires, — c’ét
propriété, — il n’avait aucun sentiment de la nature, et aucun souci de ses affaires, — c’était dans une intention toute
toute spéciale. Un soir les deux amis se tenaient dans la chambrette d’ Antine. Ils n’avaient pas de lumière, et Elia s’ét
deux amis se tenaient dans la chambrette d’Antine. Ils n’avaient pas de lumière, et Elia s’était témérairement assis sur
pendant à l’extérieur. Il chantait : « Ô toi qui es là sur les fleurs de la colline toscane, avec ton père à ton côté… » S
Sa voix, un peu fatiguée, usée, creuse, se perdait dans l’air sombre de la nuit. Elle avait des intonations distraites :
ne était derrière lui, debout, et le retenait par les bras, craignant de le voir tomber. La nuit était fraîche, comme moui
craignant de le voir tomber. La nuit était fraîche, comme mouillée : de longs nuages minces sillonnaient le ciel. Et dans
e profond les odeurs qui montaient devenaient intenses, et les bruits de la nuit, — le fracas de la cascade lointaine, que
montaient devenaient intenses, et les bruits de la nuit, — le fracas de la cascade lointaine, quelques aboiements de chie
de la nuit, — le fracas de la cascade lointaine, quelques aboiements de chien, une note monotone de coucou, le trille des
la cascade lointaine, quelques aboiements de chien, une note monotone de coucou, le trille des grillons, — parlaient avec
e plongeait son regard dans l’horizon incertain ; sur l’ombre couleur de cendre les étoiles brillaient d’un éclat aigu, av
izon incertain ; sur l’ombre couleur de cendre les étoiles brillaient d’ un éclat aigu, avec des scintillements verdâtres e
igu, avec des scintillements verdâtres et rougeâtres. À la différence d’ Elia, Antine sentait toute l’angoissante magie noc
royait éprouver encore la joie fébrile que lui avait donnée l’ivresse de l’eau-de-vie, mais c’était une joie inquiète, qui
joie inquiète, qui s’agitait, qui désirait, qui voulait quelque chose d’ inconnu. Ce soir-là, l’âme du séminariste était co
me une fleur ouverte vers le ciel, et qui attend la rosée. Elia cessa de chanter quand il eut trouvé les mots qu’il cherch
oulains, on ne peut pas les escamoter ; il n’y a que ce vieux sorcier de Pera qui garde les amandes, et ne m’en laisse que
e ne saurais… — Eh bien ! je vais te dire, moi. Je suis venu chercher de l’argent. — De l’argent ? Ici ? — demanda l’autre
 Eh bien ! je vais te dire, moi. Je suis venu chercher de l’argent. —  De l’argent ? Ici ? — demanda l’autre en riant. — Ou
de l’argent. — De l’argent ? Ici ? — demanda l’autre en riant. — Oui, de l’argent ; ne ris pas, mon cher. On en trouverait
d’autres occasions, il m’a rendu service. C’est vrai que j’ai oublié de lui payer mes dettes, mais ce n’est certes point
ai à faire. Ton père m’a prêté sans intérêt, sans billets, à échéance de deux ou trois ans, comme les usuriers, mais c’est
échéance de deux ou trois ans, comme les usuriers, mais c’est lui qui de tous est le plus en sûreté. Sais-tu combien je lu
s ? Devine. — Cent lire 9 ? — dit Antine, timidement, avec la crainte d’ exagérer. — Mais non, voyons ! Plus que ça. — Deux
rougit dans l’ombre ; un moment, il crut que son père était créancier de son maître pour des sommes énormes, et il en sent
un trouble étrange. — Cinq cents, — dit-il, et cette fois il s’étonna de s’entendre répondre : — Non, non, moins que ça. —
silence seulement il se remit à parler, les mains posées sur l’appui de la fenêtre et la tête tournée vers l’intérieur de
posées sur l’appui de la fenêtre et la tête tournée vers l’intérieur de la chambre. Sa voix vibrait, un peu émue, dans le
. Sa voix vibrait, un peu émue, dans le silence toujours plus profond de la nuit. — Je sais à quoi tu penses, Antine. Tu p
re. Que veux-tu ? Tu ne peux pas savoir, toi, comme on sent le besoin d’ argent quand on n’en a pas. Un homme indépendant,
on sent le besoin d’argent quand on n’en a pas. Un homme indépendant, d’ une certaine condition, a toujours de grosses dépe
’en a pas. Un homme indépendant, d’une certaine condition, a toujours de grosses dépenses. Tu me diras : mais comment dépe
t dépenses-tu ? Je n’en sais rien moi-même, mais j’ai toujours besoin d’ argent. C’est une si belle chose, dépenser ! On di
d je suis au pays que je dépense : beaucoup de gens disent que j’agis de la sorte pour faire enrager mon tuteur. Ce n’est
crois rien, mon cher. Je dépense parce qu’en vérité il est nécessaire de dépenser ; fais le tour de toute la Sardaigne, tu
pense parce qu’en vérité il est nécessaire de dépenser ; fais le tour de toute la Sardaigne, tu trouveras que tous les pro
as que tous les propriétaires sardes dépensent le double et le triple de leurs revenus. Et après, diras-tu ? Que puis-je t
, dans cinquante, dans cent ans cette tanca appartiendra à d’autres : de nous, on ne trouvera même pas les os. Il peut mêm
fléchissant bien, je lui donne raison. Mais que veux-tu ? J’ai besoin d’ argent : sans argent je ne peux pas vivre. Un homm
tous le méprisent. Sais-tu combien j’ai dépensé à cette stupide fête de saint Elia ? Deux cents lire. On dit que j’ai des
ourtant j’ai dépensé ce que je te dis. Que veux-tu ? Quand on n’a pas d’ argent on fait n’importe quoi pour s’en procurer ;
e simple, surtout si l’on est en compagnie. Le jour où je n’aurai pas d’ argent, je suis sûr que j’irai me jeter dans le Ti
t besoin. Toi, tu peux me les procurer. — Moi ? — dit Antine, étourdi de tout ce qu’il avait entendu ; et cependant ce dis
t cela, la vie, c’était cela, le mystère entrevu dans les brouillards de l’horizon solitaire ! — Oui, toi, toi, ne fais pa
i, ne fais pas l’imbécile ! — lança l’autre avec audace, s’apercevant de son avantage. — De qui ? de mon père ? — Comment,
bécile ! — lança l’autre avec audace, s’apercevant de son avantage. —  De qui ? de mon père ? — Comment, ton père ! Il ne s
— lança l’autre avec audace, s’apercevant de son avantage. — De qui ? de mon père ? — Comment, ton père ! Il ne s’est pas
ourire : il croyait, au contraire, qu’en ce moment son père possédait de grosses sommes. — Mais de qui, alors ? — Écoute,
ntraire, qu’en ce moment son père possédait de grosses sommes. — Mais de qui, alors ? — Écoute, il faut que je m’explique.
Pera. Ces vieilles bêtes-là, vois-tu, peuvent quelquefois vous tirer d’ affaire mieux que des bourgeois riches et malins.
t, je crois qu’en Sardaigne c’est vraiment à la campagne qu’on trouve de l’argent. Mais laissons cela. Pera m’a dit qu’il
une raison. Je ne le ferai jamais, quand les yeux devraient me sortir de la tête. — Et tu crois qu’ils ne sortent pas ? — 
sacrés pour une fin profane. Mais nous, ici, nous pouvons nous servir d’ un livre quelconque, — et d’ailleurs je crois que
ia avec une froideur méprisante, les mains appuyées aux deux montants de la fenêtre. — Ne rage pas comme cela. Puisque tu
Puisque tu ne veux pas, ça ne se fera pas. Il est tout à fait inutile de causer avec toi, et moins utile encore de raisonn
Il est tout à fait inutile de causer avec toi, et moins utile encore de raisonner. Comment pourrait-on causer, — ajouta-t
sans vocation ? Antine sentit se dissiper sa colère, et une sensation d’ angoisse et de froid le saisit. Ces paroles, dites
? Antine sentit se dissiper sa colère, et une sensation d’angoisse et de froid le saisit. Ces paroles, dites sur ce ton, p
yeux. Il sentit qu’Elia disait la vérité, et il eut une grande envie de pleurer. Elia comprit qu’il lui avait fait mal ;
une grande envie de pleurer. Elia comprit qu’il lui avait fait mal ; d’ un bond, il quitta la fenêtre, et fut debout à côt
à côté de son ami ; ils se tenaient droits devant ce fond mystérieux de nuit odorante et tranquille. — Pardonne-moi, — di
mystérieux de nuit odorante et tranquille. — Pardonne-moi, — dit Elia d’ une voix changée, — je t’ai offensé. Mais tu ne m’
t Elia d’une voix changée, — je t’ai offensé. Mais tu ne m’aimes pas… De grosses larmes tombèrent des yeux d’Antine ; ses
offensé. Mais tu ne m’aimes pas… De grosses larmes tombèrent des yeux d’ Antine ; ses lèvres tremblaient, il les mordit pou
outé, qui passait pour terrible ; et cependant c’était un jeune homme de vingt-deux ans, joli garçon, à la physionomie sym
rstitieux qu’il fût, n’était point naïf, et il répondit en se moquant d’ eux. Il ne s’apercevait pas que la vraie dupe étai
onvaincu que ton fusil pourrait, mieux que tout le reste, te délivrer de ton ennemi. — Mais justement mon fusil est lié pa
— Mais justement mon fusil est lié par un sort à mon ennemi. Combien de fois j’ai essayé de lui tirer dans les reins ! Et
n fusil est lié par un sort à mon ennemi. Combien de fois j’ai essayé de lui tirer dans les reins ! Et le coup n’a jamais
x avec un calme parfait, en fixant sur le fusil en question le regard de son œil bleu. — Ça n’a pas réussi. — Assez, dit l
s scrupules, en disant : — Fais bien attention que je ne suis pas sûr de réussir. Je n’ai pas encore les ordres. — Peu imp
ssir. Je n’ai pas encore les ordres. — Peu importe : nous sommes sûrs de notre affaire, nous ; dépêche-toi, mon petit agne
t Zio Pera. Antine revêtit la soutane, se mit sur la tête sa barrette de séminariste : il sentait une tristesse morne, un
te de séminariste : il sentait une tristesse morne, un profond dégoût de lui-même, et sans la présence d’Elia il se serait
e tristesse morne, un profond dégoût de lui-même, et sans la présence d’ Elia il se serait à tout prix refusé à jouer cette
acrilège. Zio Pera ferma la fenêtre. Au dehors, c’était l’accablement de midi : certaines parties de la tanca, au loin, se
fenêtre. Au dehors, c’était l’accablement de midi : certaines parties de la tanca, au loin, semblaient des étangs d’or fon
midi : certaines parties de la tanca, au loin, semblaient des étangs d’ or fondu. Avec l’odeur ardente des oléandres monta
or fondu. Avec l’odeur ardente des oléandres montait un gazouillement d’ oiseau de marais. Antine possédait un Livre de la
Avec l’odeur ardente des oléandres montait un gazouillement d’oiseau de marais. Antine possédait un Livre de la Semaine s
ontait un gazouillement d’oiseau de marais. Antine possédait un Livre de la Semaine sainte relié en cuir noir, à tranche r
de la Semaine sainte relié en cuir noir, à tranche rouge. Il le tira de sa valise, pendant que Zio Pera frottait une allu
table ; et Antine, se tournant vers Elia et vers le domestique, cria d’ une voix impatiente. — Sortez donc ! Elia et Zio P
randi je vécus humilié et abaissé… » Le front du bandit se plissa, et d’ une main il se frappa la poitrine. Ah ! de telles
ont du bandit se plissa, et d’une main il se frappa la poitrine. Ah ! de telles paroles répondaient pleinement à ses pensé
telles paroles répondaient pleinement à ses pensées ! Antine feignit de continuer à lire, tout en prononçant ces versets
t m’ont vaincu : et moi j’étais innocent. Seigneur, punis l’arrogance de mes ennemis. » — Seigneur, punis l’arrogance de m
ur, punis l’arrogance de mes ennemis. » — Seigneur, punis l’arrogance de mes ennemis, — répéta le bandit à voix basse. Lui
’arrogance de mes ennemis, — répéta le bandit à voix basse. Lui était de bonne foi, et croyait accomplir œuvre de justice
ndit à voix basse. Lui était de bonne foi, et croyait accomplir œuvre de justice en faisant frapper par livre son ennemi ;
aussi s’enthousiasmait-il, et à mesure qu’Antine lisait, ou feignait de prier en silence, ou levait les yeux au ciel, le
ait de prier en silence, ou levait les yeux au ciel, le bandit priait de son côté, levait les yeux et se battait du poing
mains, et n’ai pas secondé leurs crimes. Seigneur, punis l’arrogance de mes ennemis. « Et le Seigneur entendit mes cris,
nce de mes ennemis. « Et le Seigneur entendit mes cris, et les cornes de mes ennemis se brisèrent comme les cornes d’un bé
mes cris, et les cornes de mes ennemis se brisèrent comme les cornes d’ un bélier rongé par les vers. » À cet endroit Anti
rongé par les vers. » À cet endroit Antine ferma le Livre et feignit de prier, les yeux au ciel : puis il posa le volume
bandit eut un frisson. Antine rouvrit le Livre, il feignait toujours de lire, et n’oubliait pas de tourner les pages. « S
ine rouvrit le Livre, il feignait toujours de lire, et n’oubliait pas de tourner les pages. « Seigneur, écoute la parole d
et n’oubliait pas de tourner les pages. « Seigneur, écoute la parole de ton serviteur : punis mes ennemis selon ta justic
genouilla, mais un scrupule lui vint, et il murmura : — J’ai beaucoup d’ ennemis, mais c’est contre un seul que je veux… tu
dis. « Prends mon ennemi selon ta justice, que sa maison soit pleine de tous les biens que tu donnes, et qu’il ne puisse
rassasier. « Que même les pierres ne puissent jamais le rassasier. » De nouveau, il ferma le Livre : de nouveau, il leva
es ne puissent jamais le rassasier. » De nouveau, il ferma le Livre : de nouveau, il leva les yeux au ciel, pria mentaleme
erviteur… « Que l’eau bouillonne à flots continus autour de la maison de mon ennemi, et qu’il ne puisse jamais se désaltér
, et qu’il ne puisse jamais se désaltérer. « Que même les eaux salées de la mer ne puissent jamais désaltérer mon ennemi. 
n, dessina une grande croix sur la tête du bandit. Il lui dit ensuite de se relever. L’ennemi était ensorcelé pour les fêt
s c’est ce qu’avait affirmé Zio Pera. Au fond il était plutôt content de s’en être tiré à si bon compte ; et après avoir s
utôt content de s’en être tiré à si bon compte ; et après avoir sorti de sa poche cinq feuilles de papier roux, en échange
tiré à si bon compte ; et après avoir sorti de sa poche cinq feuilles de papier roux, en échange desquelles Elia lui laiss
lles de papier roux, en échange desquelles Elia lui laissa une espèce de billet, il s’en alla joyeux, convaincu d’avoir as
Elia lui laissa une espèce de billet, il s’en alla joyeux, convaincu d’ avoir assisté à une cérémonie mémorable, qui sous
mourir son ennemi, consumé par la faim et la soif. Elia se proposait de partir le lendemain ; mais il s’aperçut qu’après
tu as ? — lui disait-il en le regardant dans les yeux. — Tu regrettes de m’avoir rendu service ? — Non. Ce n’est pas cela…
e disait rien de plus. — Viens avec moi pour quelques jours. — Essaie d’ arracher la permission à mon père. Elia essaya, ma
sa ; et Antine resta seul dans la tanca, dans la solitude sans bornes de son cœur bouleversé. L’air, peu à peu, devenait p
endit sur la tanca. Le ciel se montra très haut, bleu tendre, couleur de perle ; le fleuve prit une transparence glauque d
eu tendre, couleur de perle ; le fleuve prit une transparence glauque de voile ou de cristal ; et l’on sentit passer un so
ouleur de perle ; le fleuve prit une transparence glauque de voile ou de cristal ; et l’on sentit passer un souffle ineffa
e de voile ou de cristal ; et l’on sentit passer un souffle ineffable de lointaines odeurs, de choses lointaines, qui anno
al ; et l’on sentit passer un souffle ineffable de lointaines odeurs, de choses lointaines, qui annonçait les douceurs d’a
e lointaines odeurs, de choses lointaines, qui annonçait les douceurs d’ automne. L’oléandre avait secoué tous ses pétales
long des rives, les yeux tournés au-delà du fleuve, vers les vapeurs de l’horizon. Pendant ces jours-là, et dans les nuit
apeurs de l’horizon. Pendant ces jours-là, et dans les nuits magiques de la pleine lune d’octobre, Antine se trouva plongé
n. Pendant ces jours-là, et dans les nuits magiques de la pleine lune d’ octobre, Antine se trouva plongé plus que jamais d
lune d’octobre, Antine se trouva plongé plus que jamais dans une mer de tristesse. Il se jeta dans le travail, cherchant
dans le travail, cherchant la solitude, se cachant dans les bosquets d’ oléandres, parmi la pénétrante odeur des menthes :
res, parmi la pénétrante odeur des menthes : mais l’enchantement même de la solitude, cette sérénité du décor, du paysage
nité du décor, du paysage et du fleuve, la chanson flûtée des oiseaux de marais, tout accroissait l’inquiétude de son cœur
a chanson flûtée des oiseaux de marais, tout accroissait l’inquiétude de son cœur. Il écrivait de longues lettres à Elia,
aux de marais, tout accroissait l’inquiétude de son cœur. Il écrivait de longues lettres à Elia, pour lui exposer l’indéci
Il écrivait de longues lettres à Elia, pour lui exposer l’indécision de son âme, puis les déchirait en tous petits morcea
mportait, au loin, vers ce fond bleu devant lequel se consumait l’âme d’ Antine, — comme des pétales de roses blanches effe
d bleu devant lequel se consumait l’âme d’Antine, — comme des pétales de roses blanches effeuillées. Cependant le temps pa
il lui semblait qu’un temps viendrait où il regretterait la sérénité de ces jours passés dans la pureté enchanteresse de
etterait la sérénité de ces jours passés dans la pureté enchanteresse de la tanca et du fleuve, à côté de son humble famil
s même su la comprendre ; mais, dans les derniers jours, il s’aperçut de son ingratitude, et s’en affligea. Il sentait déj
ngratitude, et s’en affligea. Il sentait déjà comme un regret étrange de choses perdues. Il se rapprocha des bonnes gens d
un regret étrange de choses perdues. Il se rapprocha des bonnes gens de la bergerie, joua avec Minnai, causa avec son pèr
vec Minnai, causa avec son père : mais pas une minute il n’eut l’idée de lui confier l’état douloureux de son cœur. La vei
mais pas une minute il n’eut l’idée de lui confier l’état douloureux de son cœur. La veille de son départ, au matin, Zio
n’eut l’idée de lui confier l’état douloureux de son cœur. La veille de son départ, au matin, Zio Pera lui dit : — J’ai à
, Zio Pera lui dit : — J’ai à te parler entre trois yeux. C’était une de ses plaisanteries favorites ; il la jugeait très
e sort, et ils n’ont pas réussi. Et maintenant, ils sont bien obligés d’ avouer ce qui se passe. Les pierres, mon agneau, l
oudras… — Ah ! Zio Pera, vous voulez me perdre, — hurla Antine, rouge de fureur. — Sortez-moi d’ici, allez-vous-en au diab
ortez-moi d’ici, allez-vous-en au diable, autrement je ne réponds pas de moi. — Voyons, mon petit, il est inutile de t’emp
trement je ne réponds pas de moi. — Voyons, mon petit, il est inutile de t’emporter. Au lieu de te réjouir ! Antonio Franc
est inutile de t’emporter. Au lieu de te réjouir ! Antonio Francesco, de son côté, est prêt à te donner davantage, si tu n
petite fouine. — Allez-vous-en donc ! — cria l’autre, les yeux verts de colère, en empoignant au hasard un livre. Zio Per
on voyage, et au pays, Antine chercha prudemment à savoir si l’ennemi d’ Antonio Francesco était malade. Il semblait bien q
é qu’Antonio Francesco l’avait fait toucher par le livre, avait feint d’ être malade pour échapper aux autres vengeances du
ances du bandit. * Le printemps venait. La tanca était toute couverte d’ une verdure tendre ; les eaux du fleuve prenaient
transparence bleue. Le sureau commençait à répandre l’odeur délicate de ses fleurs de cire. Les petits veaux au museau ro
bleue. Le sureau commençait à répandre l’odeur délicate de ses fleurs de cire. Les petits veaux au museau rose, aux oreill
fut dans cette saison douce, pendant que se multipliaient les travaux de la bergerie, que Zio Félix reçut de mauvaises nou
que se multipliaient les travaux de la bergerie, que Zio Félix reçut de mauvaises nouvelles d’Antine. Il y avait déjà lon
es travaux de la bergerie, que Zio Félix reçut de mauvaises nouvelles d’ Antine. Il y avait déjà longtemps qu’Antine n’écri
ux bénits, avec lesquels Zio Félix, Minnai et les autres travailleurs de la tanca s’étaient tressé des croix, pour les cou
la tanca s’étaient tressé des croix, pour les coudre dans la doublure de leurs habits, des anneaux et des amulettes. Un fr
lui apporta une lettre, adressée par le recteur du Séminaire au curé d’ Ottana. Zio Félix se sentit frissonner : il s’atte
aintenant à votre protégé Costantino Nurroi, et je suis très chagriné de vous communiquer sur son compte des nouvelles peu
rances, au point que Monseigneur l’Évêque, comme j’eus déjà l’honneur de vous l’écrire, avait l’intention de lui accorder
vêque, comme j’eus déjà l’honneur de vous l’écrire, avait l’intention de lui accorder bientôt une bourse entière… » — Mons
ui accorder bientôt une bourse entière… » — Monseigneur a l’intention de lui accorder la pension gratuite… C’est cela qu’i
ture. « … une bourse entière, cette année nous désespérons absolument de lui. À diverses reprises, parmi ses compagnons il
i. À diverses reprises, parmi ses compagnons il a exprimé l’intention de ne pas continuer ses études ecclésiastiques ; on
ec cet argent, dit la lettre saisie, — tu peux facilement te délivrer de cette chaîne odieuse et entreprendre à ton gré le
haîne odieuse et entreprendre à ton gré les études qui te permettront de réaliser ton idéal.” La lettre annonce en outre l
er ton idéal.” La lettre annonce en outre l’arrivée prochaine à Nuoro de ce M. Elia. J’ai donc cru, monsieur le curé, qu’i
Nuoro de ce M. Elia. J’ai donc cru, monsieur le curé, qu’il importait d’ en informer Votre Révérence. Veuillez prendre avec
tait d’en informer Votre Révérence. Veuillez prendre avec les parents de Costantino Nurroi les mesures nécessaires, etc.,
tait ses lunettes, devenait toujours plus pâle, et ses lèvres étaient de cendre. Il sentait la vie s’en aller de lui ; il
s pâle, et ses lèvres étaient de cendre. Il sentait la vie s’en aller de lui ; il ne se faisait pas d’illusion : Antine ét
de cendre. Il sentait la vie s’en aller de lui ; il ne se faisait pas d’ illusion : Antine était perdu. — Je vais tout de s
o, — dit-il, — toi, reste ici, mon frère ; je t’en prie, pour l’amour de Dieu. Il sella son cheval, partit sur-le-champ ;
oute bride, plus mort que vif. En route on lui avait remis une lettre d’ Antine. Il ne pouvait la lire, mais il sentait que
astrophe. Il ne se trompait pas. Antine s’était enfui du séminaire et de Nuoro. En quelques lignes, tracées fébrilement, i
 Cher père, quand vous recevrez cette lettre je serai loin de vous et de Nuoro. Pardonnez-moi le grand chagrin que je vous
vais étudier, devenir un homme, et j’espère un jour vous récompenser de tout ce que vous avez fait pour moi, et vous cons
penser de tout ce que vous avez fait pour moi, et vous consoler aussi de votre peine présente. Don Elia, qui m’aime comme
le savez peut-être, — a été le premier à m’ouvrir les yeux, a promis de m’aider dans mes études. « Adieu, adieu, cher pèr
ourra me contraindre à choisir une carrière pour laquelle je n’ai pas de vocation. Pardonnez-moi donc, cher père, saluez M
aluez Minnai pour moi, et croyez toujours à l’affection et au respect de votre malheureux « Costantino. »   Zio Félix comp
plus rien à faire ; le coup était foudroyant. Malgré toute sa crainte de Dieu, il s’abandonna à un accès de désespoir. Il
oudroyant. Malgré toute sa crainte de Dieu, il s’abandonna à un accès de désespoir. Il se jeta par terre, s’arracha les ch
r terre, s’arracha les cheveux et les vêtements, cria, gémit. Et tout d’ un coup monta dans son cœur une haine féroce contr
out d’un coup monta dans son cœur une haine féroce contre Elia, cause de tout ce malheur. — Pourquoi cries-tu, mon frère ?
 ? — lui disait son frère, cherchant à le relever. — Il ne s’agit pas de crier, il ne s’agit pas de pleurer comme une femm
cherchant à le relever. — Il ne s’agit pas de crier, il ne s’agit pas de pleurer comme une femme. Lève-toi donc ! À ta pla
simple sagesse. Il se calma, et puisqu’il ne pouvait soumettre l’âme de son fils, il renonça du même coup à tous ses droi
renonça du même coup à tous ses droits sur lui. Même, il se repentit de son accès de désespoir : il lui sembla qu’il avai
ême coup à tous ses droits sur lui. Même, il se repentit de son accès de désespoir : il lui sembla qu’il avait fait acte d
entit de son accès de désespoir : il lui sembla qu’il avait fait acte de rébellion contre les insondables desseins du Seig
oyaux par la bouche, — disait son frère, — je lui percerais les reins de mon couteau, à ce petit baudet, à cette bête sans
audet, à cette bête sans cornes ! Zio Félix se taisait ; mais au fond de son cœur une voix lui criait en écho : — Je le tu
que si Elia revenait à la tanca, il l’assassinerait, mais la crainte de Dieu, qui régnait encore dans son âme bouleversée
âme bouleversée, le faisait pleurer sur sa haine et sur ses instincts de vengeance. Cependant la vengeance était l’unique
i le retenait encore à la vie : tout le reste n’existait plus. La vue de Minnai, avec ses grands yeux inconscients qui ria
qui riaient, augmentait son tourment. Il posait ses mains sur la tête de l’enfant et disait : — Que veux-tu qu’on fasse de
s mains sur la tête de l’enfant et disait : — Que veux-tu qu’on fasse de toi ? Tu ne peux pas remédier au mal. Tu es comme
ui fleurit et se dessèche sans servir à rien. Que veux-tu qu’on fasse de loi ? Le temps passa. Antine écrivit, mais Zio Fé
ardonner, et même, avec le temps, sa haine s’étendait comme une tache d’ huile. Il haïssait le patron et ses propriétés, la
endait à la bergerie — le vieux voleur ! — il regardait autour de lui d’ un air moqueur, de son œil fixe et malin. Et il di
ie — le vieux voleur ! — il regardait autour de lui d’un air moqueur, de son œil fixe et malin. Et il disait : — Je te l’a
vieux renard, que ton fils se ferait prêtre quand le milan tisserait de la toile ! Que le diable te chevauche, ta ruse n’
r un chien enragé qui le mordait à la gorge ; ses membres tremblaient de colère, mais il avait assez de force pour se domi
t à la gorge ; ses membres tremblaient de colère, mais il avait assez de force pour se dominer ; il ne disait rien et s’él
ance au cœur, se la fit lire ; mais Antine disait qu’il était content de sa nouvelle existence ; il étudiait, et, de nouve
isait qu’il était content de sa nouvelle existence ; il étudiait, et, de nouveau, demandait pardon. Cette lettre à son tou
amais. Il fit un pèlerinage, nu pieds et nu tête, jusqu’à la chapelle de saint Costantino, posée sur les monts où le soir
noux ; le petit saint Costantino, brun, les lèvres grosses, regardait d’ en haut, mais n’entendait pas la prière de Zio Fél
s lèvres grosses, regardait d’en haut, mais n’entendait pas la prière de Zio Félix. Zio Félix rentra à la bergerie comme i
ntra à la bergerie comme il en était parti, avec la haine et le désir de la vengeance au cœur. Il n’avait qu’à penser à El
nant en vainqueur, déployant toute son iniquité. Et il se désespérait de voir anéanties toutes ses bonnes actions antérieu
térieures, mais il n’abandonnait pas la lutte. Il attendait l’arrivée d’ Elia avec l’anxiété sanguinaire d’un chasseur à l’
as la lutte. Il attendait l’arrivée d’Elia avec l’anxiété sanguinaire d’ un chasseur à l’affût ; et cependant il remplissai
seur à l’affût ; et cependant il remplissait toujours ses obligations de serviteur fidèle. Les autres volaient comme des c
aut un bon œil que quatre mauvais. — Il faisait allusion aux lunettes de Zio Félix ; et celui-ci s’en allait pour ne pas p
-ci s’en allait pour ne pas prolonger le dialogue. Le temps passait ; d’ Antine, rien. Mais un jour Tanu fut obligé d’aller
ogue. Le temps passait ; d’Antine, rien. Mais un jour Tanu fut obligé d’ aller à Cagliari en témoignage ; il vit Antine et
en témoignage ; il vit Antine et lui parla. Il rapporta à la bergerie de mauvaises nouvelles. — Il n’a pas d’argent : le p
parla. Il rapporta à la bergerie de mauvaises nouvelles. — Il n’a pas d’ argent : le patron ne lui en envoie plus. Il paraî
que personne ne veut lui en prêter. Antine vit tout juste : il a plus de faim que d’appétit, peut-être. Il dit qu’il se fe
ne veut lui en prêter. Antine vit tout juste : il a plus de faim que d’ appétit, peut-être. Il dit qu’il se fera soldat. I
s couleurs ? — dit son compagnon. — Quand on a faim, il ne suffit pas de voir une belle ville pour ne plus être pâle. — Et
en pensez, Zio Félix ?… — Tu es jaloux, parce que tu ne verras jamais de ville ! — dit Tanu. Zio Félix écoutait triste et
ville ! — dit Tanu. Zio Félix écoutait triste et silencieux ; au fond de son cœur, cependant, renaissait une douce espéran
’était l’hiver maintenant, — tandis que Tanu racontait les merveilles de la ville, le vieillard caressait sa chère espéran
. Mais, au printemps, la lettre n’était pas encore venue. Vers la fin de mai seulement, un peu plus d’un an après sa fuite
e n’était pas encore venue. Vers la fin de mai seulement, un peu plus d’ un an après sa fuite, Antine écrivit, annonçant qu
écrivit, annonçant qu’il se faisait soldat. « J’ai pris un engagement de cinq ans, disait-il, et de la sorte je deviendrai
faisait soldat. « J’ai pris un engagement de cinq ans, disait-il, et de la sorte je deviendrai sergent ou fourrier, et pu
t. C’est un avenir modeste,… et ce n’est pas cela que je rêvais, mais de toute manière je suis content que mon destin soit
s j’ai déjà payé la peine que je vous ai faite, et je ne me lasse pas de demander votre pardon. » Désormais, tout était pe
bout à regarder la lettre, avec ses petits yeux rouges qui semblaient de verre. Et le temps passait, passait. Antine écriv
de plus en plus tristes, presque désespérées. Il sentait la nostalgie de son pays et de sa douce vie passée : voici qu’éta
tristes, presque désespérées. Il sentait la nostalgie de son pays et de sa douce vie passée : voici qu’était venu le temp
qu’était venu le temps qu’il avait pressenti dans ses derniers jours de repos à la tanca. Mais jamais il ne parlait de se
ans ses derniers jours de repos à la tanca. Mais jamais il ne parlait de se repentir, de revenir sur ses pas ; au contrair
jours de repos à la tanca. Mais jamais il ne parlait de se repentir, de revenir sur ses pas ; au contraire, il désirait v
r en contracter un autre, et il voulait aller à la guerre, pour avoir de l’avancement ou mourir… Cependant son caractère s
nt ou mourir… Cependant son caractère s’était développé sous l’action de la douleur ; et du moins il laissait voir qu’il s
t dans des commentaires cruels. — Tu le vois, mon frère, le châtiment de Dieu ? Elle pleure maintenant, la petite bête cor
Dieu le châtie toujours plus fort, le fuyard, le lâche, le déshonneur de la famille ! Que toutes les balles du Roi lui per
té prêtre, et puis curé et puis… Il aurait reçu en cadeau des cruches de vin enguirlandées de roses, et du blé, et du miel
ré et puis… Il aurait reçu en cadeau des cruches de vin enguirlandées de roses, et du blé, et du miel, et des poulardes bl
l faisait allusion à don Elia, dont les affaires, disait-on, allaient de mal en pis. Les yeux de Zio Félix brillaient comm
Elia, dont les affaires, disait-on, allaient de mal en pis. Les yeux de Zio Félix brillaient comme du verre et une voix c
ous les mois, en cachette, il envoyait deux lire à son neveu. Au mois d’ août, environ trois ans après sa dernière visite,
mises à l’encan. Lui était toujours joli garçon, avec un blanc visage d’ adolescent : seulement ses yeux étaient un peu cre
olescent : seulement ses yeux étaient un peu creusés. Et son costume, de futaine foncée, était un peu démodé. Zio Pera l’a
es encore fraîches, mais pâlies. Les coudes appuyés sur le rebord usé de cette fenêtre devant laquelle, dans une nuit loin
tantino, il regardait vers le fleuve, les yeux fascinés par la clarté de l’eau qui reflétait le ciel gris-perle. À quoi pe
n œil métallique et continuait à lui parler ; mais il ne recevait pas de réponse, il dut s’en aller en secouant la tête et
un soir il descendit vers le fleuve. Zio Félix le vit par l’ouverture de sa cabane, et un frisson lui courut dans les rein
le moment où Elia paraîtrait, et il n’osait pas quitter les alentours de la bergerie ; la nuit il montait jusqu’au mur, de
tournait autour de la maison comme un sanglier affamé ; quelque chose de terrible, — le démon, pensait-il, — le poussait e
n, il y aurait pénétré pour y commettre un crime. Toutes les tortures de l’enfer le déchiraient. Car, au fond de son âme,
un crime. Toutes les tortures de l’enfer le déchiraient. Car, au fond de son âme, il désirait vaincre sa passion, et ne pa
ment, j’attendrai que tu te déshabilles, que tu sois nu comme au jour de ta naissance. Je t’enfoncerai le couteau dans les
s si longtemps. Tout combat avait cessé ; il ne sentait pas le sachet de reliques qu’il portait sur la poitrine, comme il
t sur la poitrine, comme il ne se rappelait pas qu’il avait vécu plus de cinquante ans en prières pour sauver son âme. Le
’appelait, étincelante, entre les oléandres fleuris, comme un collier de brillants énorme et sinueux comme un grand œil li
lier de brillants énorme et sinueux comme un grand œil limpide, plein d’ un charme fatal. Là-bas dans cette splendeur blanc
. Là-bas dans cette splendeur blanche, dans la tranquillité des rives de pierre et de marbre, fleuries de menthes, parmi l
cette splendeur blanche, dans la tranquillité des rives de pierre et de marbre, fleuries de menthes, parmi les oléandres
nche, dans la tranquillité des rives de pierre et de marbre, fleuries de menthes, parmi les oléandres élancés dans l’air p
s l’air pur, qui offraient aux hauteurs sereines du ciel les bouquets de leurs roses amères, là-bas était la paix, l’oubli
bas était la paix, l’oubli, le rêve longuement poursuivi. Les oiseaux de marais, cachés dans la profondeur des buissons hu
cachés dans la profondeur des buissons humides, répétaient le murmure de l’eau, le susurrement des joncs remués par la bri
le susurrement des joncs remués par la brise. C’était la voix perlée d’ une sirène qui appelait ; enchanteresse, qui endor
le vit, au lieu de se déshabiller, s’arrêter un moment, puis changer de direction et longer le fleuve. — Est-ce qu’il ne
, où l’eau était plus profonde, il s’arrêta. Zio Félix, à un peu plus de dix mètres, était caché dans un fourré de menthes
a. Zio Félix, à un peu plus de dix mètres, était caché dans un fourré de menthes et de sureaux : à travers ses lunettes, o
à un peu plus de dix mètres, était caché dans un fourré de menthes et de sureaux : à travers ses lunettes, où l’or rouge d
rouge du ciel mettait un reflet brillant, il voyait la svelte figure d’ Elia debout sur la rive blanche, dépouillée de vég
voyait la svelte figure d’Elia debout sur la rive blanche, dépouillée de végétation à cet endroit ; il attendait le moment
ffet, enleva son chapeau et le laissa tomber par terre. Alors le cœur de Zio Félix recommença à battre irrégulièrement, co
instant, il pensa à mille choses, il revécut ces deux longues années de haine et d’angoisse. Et il se cria à lui-même : —
pensa à mille choses, il revécut ces deux longues années de haine et d’ angoisse. Et il se cria à lui-même : — Faut-il le
teau frappera bien ? Saint Elia, aidez-moi ! Mais vite il eut horreur de son invocation ; puis, avant même que cette horre
s’évanouît, il éprouva un étonnement intense et un intense sentiment de joie mauvaise. Elia s’était avancé et s’était jet
t habillé dans l’eau. Un tourbillon lumineux s’était ouvert au-dessus de son corps, puis s’était refermé, transformé en un
corps, puis s’était refermé, transformé en un cercle, en une infinité d’ ondulations qui s’effaçaient par degrés à la surfa
du fleuve. — Le Seigneur m’a vengé ! — se dit Zio Félix, encore plein de surprise. Mais subitement, comme si le nom du Sei
rise. Mais subitement, comme si le nom du Seigneur réveillait au fond de son âme mille échos endormis, il sentit sa joie m
ui parurent encore plus voilées et sombres qu’elles ne lui semblaient d’ ordinaire à travers ses lunettes noires. Et dans c
aire à travers ses lunettes noires. Et dans ce bouleversement imprévu de pensées et de sensations, il vit clairement les y
ses lunettes noires. Et dans ce bouleversement imprévu de pensées et de sensations, il vit clairement les yeux bleus et s
nsées et de sensations, il vit clairement les yeux bleus et souriants de son innocent Minnai. Était-ce une réalité ou une
u’il sentit grandir en lui non seulement cette impression mystérieuse de remords et de pitié, mais une forte crainte d’avo
andir en lui non seulement cette impression mystérieuse de remords et de pitié, mais une forte crainte d’avoir laissé pass
impression mystérieuse de remords et de pitié, mais une forte crainte d’ avoir laissé passer trop de temps sans agir. Et vi
emords et de pitié, mais une forte crainte d’avoir laissé passer trop de temps sans agir. Et vite il enleva ses lunettes,
aussures, sa capote, tous ses vêtements ; et ne gardant que le sachet de reliques qui pendait sur sa poitrine nue, il se m
endait sur sa poitrine nue, il se mit à courir sur les pierres polies de la rive, se jeta à l’eau, au point précis où son
à l’eau, au point précis où son ennemi avait disparu, et il tremblait de peur, de ne pas arriver à temps pour le sauver.
au point précis où son ennemi avait disparu, et il tremblait de peur, de ne pas arriver à temps pour le sauver. Art anc
44. L’école vénitienne au Louvre Le Louvre si abondamment pourvu de peintures de la décadence italienne est pourtant
vénitienne au Louvre Le Louvre si abondamment pourvu de peintures de la décadence italienne est pourtant pauvre en pre
fit si bien goûter le lettré artiste qu’est M. Paul Flat. Une figure de Vierge, délicieuse il est vrai, de Lorenzo Venezi
te qu’est M. Paul Flat. Une figure de Vierge, délicieuse il est vrai, de Lorenzo Veneziano représente insuffisamment l’épo
ano représente insuffisamment l’époque naïve et charmante où les gens de Venise et ceux de Cologne ou de Nuremberg commenç
uffisamment l’époque naïve et charmante où les gens de Venise et ceux de Cologne ou de Nuremberg commençaient à se mêler e
époque naïve et charmante où les gens de Venise et ceux de Cologne ou de Nuremberg commençaient à se mêler et à s’influenc
ontinuèrent à le faire pendant tout le quattrocento jusqu’à la visite de Dürer à Bellini. Même pour ces Bellini notre musé
e Dürer à Bellini. Même pour ces Bellini notre musée a longtemps joué de malheur. À part la belle série de dessins de Jaco
ellini notre musée a longtemps joué de malheur. À part la belle série de dessins de Jacopo, le père, rien à la vérité ne t
e musée a longtemps joué de malheur. À part la belle série de dessins de Jacopo, le père, rien à la vérité ne trahissait l
de dessins de Jacopo, le père, rien à la vérité ne trahissait la main de ces peintres vénitiens. La Réception d’un ambassa
vérité ne trahissait la main de ces peintres vénitiens. La Réception d’ un ambassadeur au Caire, mise autrefois sous le no
s. La Réception d’un ambassadeur au Caire, mise autrefois sous le nom de Gentile, représente un événement postérieur à la
sous le nom de Gentile, représente un événement postérieur à la mort de celui-ci : force était de se résigner à lui enlev
eprésente un événement postérieur à la mort de celui-ci : force était de se résigner à lui enlever cette œuvre, assez vois
: force était de se résigner à lui enlever cette œuvre, assez voisine de la Prédication de Vittore Carpaccio et où M. Bern
e résigner à lui enlever cette œuvre, assez voisine de la Prédication de Vittore Carpaccio et où M. Bernhard Berenson croi
ttore Carpaccio et où M. Bernhard Berenson croit reconnaître le faire de Catena. Les attributions faites à Giovanni n’étai
ibutions faites à Giovanni n’étaient pas plus sûres. La Madone, œuvre d’ école pourvue d’une signature ajoutée, est sans do
à Giovanni n’étaient pas plus sûres. La Madone, œuvre d’école pourvue d’ une signature ajoutée, est sans doute de Rondinell
Madone, œuvre d’école pourvue d’une signature ajoutée, est sans doute de Rondinelli. Elle n’a rien de la beauté ferme et d
d’une signature ajoutée, est sans doute de Rondinelli. Elle n’a rien de la beauté ferme et de la certitude de modelé d’un
ée, est sans doute de Rondinelli. Elle n’a rien de la beauté ferme et de la certitude de modelé d’un visage peint par Giov
te de Rondinelli. Elle n’a rien de la beauté ferme et de la certitude de modelé d’un visage peint par Giovanni. Les Portra
inelli. Elle n’a rien de la beauté ferme et de la certitude de modelé d’ un visage peint par Giovanni. Les Portraits de deu
la certitude de modelé d’un visage peint par Giovanni. Les Portraits de deux jeunes hommes qui passèrent fréquemment pour
ux frères, Gentile et Giovanni, malgré leur célébrité et l’admiration de ceux qui ne regardent que le nom inscrit sur le c
qui ne regardent que le nom inscrit sur le cadre, sont aussi faibles de dessin que la madone. La mollesse de la facture,
sur le cadre, sont aussi faibles de dessin que la madone. La mollesse de la facture, la timidité du coup de pinceau, le ma
dessin que la madone. La mollesse de la facture, la timidité du coup de pinceau, le manque de force dans l’établissement
La mollesse de la facture, la timidité du coup de pinceau, le manque de force dans l’établissement des plans, l’insuffisa
au, le manque de force dans l’établissement des plans, l’insuffisance de modelé, ne laissent à une telle peinture qu’un ch
ans lequel Paul Mantz voulait voir, hélas ! l’aboutissement triomphal de la manière de Giovanni. Que la terre où il dort l
l Mantz voulait voir, hélas ! l’aboutissement triomphal de la manière de Giovanni. Que la terre où il dort lui soit légère
it légère. C’est un aboutissement en effet que marquent les portraits de jeunes hommes : celui auquel arrive un disciple a
de jeunes hommes : celui auquel arrive un disciple adroit, non dénué de savoir, mais sans la mâle volonté d’un Bellini et
ve un disciple adroit, non dénué de savoir, mais sans la mâle volonté d’ un Bellini et sans rien de sa puissante personnali
dénué de savoir, mais sans la mâle volonté d’un Bellini et sans rien de sa puissante personnalité. Ce disciple c’est très
disciple c’est très probablement Cariani. La qualité assez ordinaire de sa peinture se sent d’autant mieux que le voisina
obablement Cariani. La qualité assez ordinaire de sa peinture se sent d’ autant mieux que le voisinage de l’admirable et én
ssez ordinaire de sa peinture se sent d’autant mieux que le voisinage de l’admirable et énergique condottiere d’Antonello
autant mieux que le voisinage de l’admirable et énergique condottiere d’ Antonello de Messine lui fait grand tort. Que l’œi
ait grand tort. Que l’œil le moins averti compare : il verra la force de l’un et la faiblesse de l’autre ; il distinguera
l le moins averti compare : il verra la force de l’un et la faiblesse de l’autre ; il distinguera sans difficulté où est l
inguera sans difficulté où est l’élève et où est le maître. Le don de M. de Vandeuil Il a fallu le don de M. de Vand
et où est le maître. Le don de M. de Vandeuil Il a fallu le don de M. de Vandeuil pour que Bellini entrât enfin réel
deuil pour que Bellini entrât enfin réellement au Louvre. Le portrait d’ homme qui est mis au catalogue tous le nom de Giov
t au Louvre. Le portrait d’homme qui est mis au catalogue tous le nom de Giovanni est une œuvre solide, de dessin décisif
ui est mis au catalogue tous le nom de Giovanni est une œuvre solide, de dessin décisif et volontaire, moins aigu peut-êtr
f et volontaire, moins aigu peut-être que l’Antonello, mais cependant de grand caractère. Un autre portrait attribué préci
précisément à ce Vincenzo Catena que certains estiment être l’auteur de la Réception d’un ambassadeur au Caire, complétai
e Vincenzo Catena que certains estiment être l’auteur de la Réception d’ un ambassadeur au Caire, complétait ce don précieu
’un ambassadeur au Caire, complétait ce don précieux. C’est un visage de jeune homme aux traits violemment accusés, à la m
à la mâchoire proéminente, qui n’est peut-être pas sans se ressentir de l’influence allemande. Cette influence devait tou
te étude. M. Berenson donne à Bartolommeo Veneto un charmant portrait de jeune femme (n° 1673) en robe rouge, d’un faire u
o Veneto un charmant portrait de jeune femme (n° 1673) en robe rouge, d’ un faire un peu sec et du reste très différent de
1673) en robe rouge, d’un faire un peu sec et du reste très différent de l’exécution du portrait d’homme du musée de Douai
aire un peu sec et du reste très différent de l’exécution du portrait d’ homme du musée de Douai que le même auteur attribu
t du reste très différent de l’exécution du portrait d’homme du musée de Douai que le même auteur attribue également au pe
ttribue également au peintre vénitien. Mais si l’attribution du musée de Douai est quelque peu hasardée, celle du Louvre p
ue peu hasardée, celle du Louvre paraît juste. L’artiste a signé l’un de ses tableaux aujourd’hui à Bergame : Bartolommeo
même jusqu’à retirer à ce dernier, au profit du Vénitien, le portrait de Georges d’Amboise. À la fin de sa vie Bartolommeo
er, au profit du Vénitien, le portrait de Georges d’Amboise. À la fin de sa vie Bartolommeo rechercha la finesse allemande
peignit les cheveux avec une minutie extrême. Il y avait là une sorte de réaction contre la facilité des contemporains qui
éaction contre la facilité des contemporains qui suivaient le sillage de Giorgione. Comme Bartolommeo Veneto, Marco Basaït
rea Previtali, Crivelli et Jacopo dei Barbari furent les instigateurs de ce mouvement trop éphémère. Le livre de M. Ugo
ri furent les instigateurs de ce mouvement trop éphémère. Le livre de M. Ugo Monneret de Villars sur Giorgione Mais
ivre de M. Ugo Monneret de Villars sur Giorgione Mais la nouveauté de la vision de Giorgione avait à jamais donné à l’a
o Monneret de Villars sur Giorgione Mais la nouveauté de la vision de Giorgione avait à jamais donné à l’art vénitien u
nt enfermés les germes qui floriront ensuite avec les noms du Titien, de Véronèse, du Tintoret : mais lui, dans la série i
errompue des maîtres vénitiens, demeure seul, dans l’intense solitude de celui qui a voulu se créer un monde modelé selon
ge comme Bellini ou Carpaccio se comportaient à l’égard de la réalité de la vie. » L’ouvrage de M. Monneret de Villars sem
paccio se comportaient à l’égard de la réalité de la vie. » L’ouvrage de M. Monneret de Villars semble d’ailleurs à peu pr
deux précédentes monographies, et allie à la compétence et au savoir de M. H. Cook l’enthousiasme et la compréhension de
pétence et au savoir de M. H. Cook l’enthousiasme et la compréhension de M. Angelo Conti. MM. Wickhoff et Gronau ont retir
mpagnola. Toutes leurs bonnes raisons ne peuvent cependant m’empêcher de pencher en faveur de Giorgione, avec Morelli, ave
neret de Villars. Je tiens pour juste, écrit celui-ci, l’attribution de Morelli, d’abord parce que je crois des peintres
abord parce que je crois des peintres secondaires incapables, non pas d’ exécuter, mais simplement de concevoir une telle œ
peintres secondaires incapables, non pas d’exécuter, mais simplement de concevoir une telle œuvre. De plus, au point de v
t de vue technique, les draperies, les plis des vêtements, rappellent de trop près ceux de la Vénus de Dresde, de la Judit
, les draperies, les plis des vêtements, rappellent de trop près ceux de la Vénus de Dresde, de la Judith, de la Madone de
is des vêtements, rappellent de trop près ceux de la Vénus de Dresde, de la Judith, de la Madone de Castelfranco ; le tron
ts, rappellent de trop près ceux de la Vénus de Dresde, de la Judith, de la Madone de Castelfranco ; le tronc d’arbre derr
t de trop près ceux de la Vénus de Dresde, de la Judith, de la Madone de Castelfranco ; le tronc d’arbre derrière la femme
énus de Dresde, de la Judith, de la Madone de Castelfranco ; le tronc d’ arbre derrière la femme debout est trop semblable
’arbre derrière la femme debout est trop semblable à celui du tableau de Madrid, les arbustes lointains rappellent trop ce
n des oreilles et des mains me font pleinement accepter l’attribution de Morelli. Et de toute façon quel tableau est plus
et des mains me font pleinement accepter l’attribution de Morelli. Et de toute façon quel tableau est plus giorgionesque q
celui-là ? On ne saurait mieux dire. Un bon document nous eût tirés d’ embarras définitivement, mais les documents relati
t rares. Je note seulement que le sujet est très neuf dans l’histoire de l’art et que Ridolfi cite une peinture aujourd’hu
histoire de l’art et que Ridolfi cite une peinture aujourd’hui perdue de Giorgione où l’on voyait « une femme nue et avec
ione où l’on voyait « une femme nue et avec elle un berger qui jouait de la flûte tandis qu’elle le regardait en souriant 
ouvons-nous fixer approximativement la mort du peintre par une lettre d’ Isabelle d’Este écrivant peu après à Taddeo Albano
’Isabelle d’Este écrivant peu après à Taddeo Albano pour lui demander d’ acquérir la peinture d’un effet de nuit. Mais le m
nt peu après à Taddeo Albano pour lui demander d’acquérir la peinture d’ un effet de nuit. Mais le marchand ne put s’acquit
s à Taddeo Albano pour lui demander d’acquérir la peinture d’un effet de nuit. Mais le marchand ne put s’acquitter de la c
r la peinture d’un effet de nuit. Mais le marchand ne put s’acquitter de la commission. Il est vrai, disait-il dans sa ré
it pas aussi parfaite que celle que vous voudriez. Une autre peinture de nuit a encore été faite par le Zorzo pour un cert
faite par le Zorzo pour un certain Vittorio Becharo, qui est je crois de meilleur dessin et mieux finie que celle de Conta
Becharo, qui est je crois de meilleur dessin et mieux finie que celle de Contarini. Mais ce Becharo ne se trouve pas maint
ant dans le pays, et d’après ce qu’on m’a assuré, ni l’une ni l’autre de ces peintures ne sont à vendre pour aucun prix, p
sesseurs les ont fait faire afin de goûter personnellement le plaisir de les voir. Taddeo Contarino avait d’ailleurs d’au
aisir de les voir. Taddeo Contarino avait d’ailleurs d’autres œuvres de Giorgione et l’anonyme de Morelli cite celles qu’
Contarino avait d’ailleurs d’autres œuvres de Giorgione et l’anonyme de Morelli cite celles qu’il avait vues chez lui : l
lfranco et finie par Sébastiano Veneziano ; la grande toile à l’huile de l’Enfer avec Énée et Anchise ; la toile du paysag
l’Enfer avec Énée et Anchise ; la toile du paysage avec la naissance de Pâris et les deux bergers, qui fut parmi ses prem
t parmi ses premiers travaux. Je ne sais ce qu’est devenue la seconde de ces peintures et l’on n’a conservé de la dernière
is ce qu’est devenue la seconde de ces peintures et l’on n’a conservé de la dernière qu’une gravure, mais l’autre fait auj
ernière qu’une gravure, mais l’autre fait aujourd’hui partie du musée de Vienne. Giorgione ouvre tout à fait à Venise l’èr
partie du musée de Vienne. Giorgione ouvre tout à fait à Venise l’ère de la Renaissance. Je ne saurais m’attarder ici, dan
ère de la Renaissance. Je ne saurais m’attarder ici, dans les limites d’ une chronique, ni à Lorenzo Lotto, le peintre de p
ici, dans les limites d’une chronique, ni à Lorenzo Lotto, le peintre de prédilection de M. Berenson, ni au Titien, à Véro
mites d’une chronique, ni à Lorenzo Lotto, le peintre de prédilection de M. Berenson, ni au Titien, à Véronèse ou au Tinto
is au catalogue. Il faut souhaiter que l’occasion se présente un jour d’ acquérir quelque belle œuvre de ce merveilleux pei
ter que l’occasion se présente un jour d’acquérir quelque belle œuvre de ce merveilleux peintre, quelque vigoureux visage
elque belle œuvre de ce merveilleux peintre, quelque vigoureux visage d’ homme comme celui du musée civique de Milan, qui s
eintre, quelque vigoureux visage d’homme comme celui du musée civique de Milan, qui soit digne vraiment d’un des plus gran
’homme comme celui du musée civique de Milan, qui soit digne vraiment d’ un des plus grands, sinon du plus grand parmi les
n court travail sur une Monnaie du cardinal Amédée de Salaces extrait de l’Archivio storico dei Antico marchesato di Saluz
Saluzzo. Cet Amédée de Saluces était le frère du marquis Thomas III, de culture littéraire et artistique toute française.
fut appelé par le Pape Clément VII, dont il était cousin, à l’évêché de Valence. M. Orazio Roggiero, nous donne une biogr
Valence. M. Orazio Roggiero, nous donne une biographie très complète de ce prélat, français d’esprit comme son frère. Du
giero, nous donne une biographie très complète de ce prélat, français d’ esprit comme son frère. Du reste, les marquis de S
in du moyen âge à se considérer comme des nôtres ; les revendications de la maison d’Orléans sur les pays d’Asti avaient e
ge à se considérer comme des nôtres ; les revendications de la maison d’ Orléans sur les pays d’Asti avaient encore favoris
e des nôtres ; les revendications de la maison d’Orléans sur les pays d’ Asti avaient encore favorisé ce mouvement, et à la
ce mouvement, et à la fin du xve  siècle, un prélat tel que le prieur d’ Aoste, Georges de Challant, lui aussi précédemment
t, lui aussi précédemment chanoine à Lyon, faisait décorer son manoir d’ Issogne à la française. Les documents concernant c
ieta di Archeologia e belle arti di Torino les inventaires du château de Verrès et de son mobilier, il se propose de publi
ologia e belle arti di Torino les inventaires du château de Verrès et de son mobilier, il se propose de publier ceux d’Iss
es inventaires du château de Verrès et de son mobilier, il se propose de publier ceux d’Issogne. Ce sera là un document pr
u château de Verrès et de son mobilier, il se propose de publier ceux d’ Issogne. Ce sera là un document précieux qui nous
ceux d’Issogne. Ce sera là un document précieux qui nous renseignera de manière précise sur la vie familiale des seigneur
ous renseignera de manière précise sur la vie familiale des seigneurs de Challant, les maîtres de cette jolie vallée d’Aos
e précise sur la vie familiale des seigneurs de Challant, les maîtres de cette jolie vallée d’Aoste où notre langue n’a pa
amiliale des seigneurs de Challant, les maîtres de cette jolie vallée d’ Aoste où notre langue n’a pas encore complètement
olie vallée d’Aoste où notre langue n’a pas encore complètement cessé de se parler. Lettres italiennes Ricciotto Can
tto Canudo. Tome LIV, numéro 187, 1er avril 1905, p. 448-452. Mort de Auguste Conti Auguste Conti, philosophe-pédago
8-452. Mort de Auguste Conti Auguste Conti, philosophe-pédagogue de l’Institut des Études supérieures à Florence, vie
ent de mourir. Il disparaît à 84 ans, après avoir enseigné les dogmes de sa pensée sans originalité à de nombreuses généra
 ans, après avoir enseigné les dogmes de sa pensée sans originalité à de nombreuses générations d’élèves. Auguste Conti ap
les dogmes de sa pensée sans originalité à de nombreuses générations d’ élèves. Auguste Conti appartenait à cette catégori
ses générations d’élèves. Auguste Conti appartenait à cette catégorie de penseurs du« Risorgimento », de professeurs patri
e Conti appartenait à cette catégorie de penseurs du« Risorgimento », de professeurs patriotes, dont la lourdeur d’esprit
nseurs du« Risorgimento », de professeurs patriotes, dont la lourdeur d’ esprit contraste effroyablement avec l’élégante ha
nouvelles générations italiennes. Chaque jour décime cette catégorie d’ hommes d’un autre temps. Dans les discours d’occas
s générations italiennes. Chaque jour décime cette catégorie d’hommes d’ un autre temps. Dans les discours d’occasion prono
r décime cette catégorie d’hommes d’un autre temps. Dans les discours d’ occasion prononcés à leurs funérailles, le souveni
es, le souvenir des batailles pour l’indépendance est mêlé aux titres de leurs ouvrages. Mais, en réalité, ce souvenir se
le cœur des jeunes, poussés par les nouveaux impératifs catégoriques de l’âme et de la culture nationales. Non que le sen
jeunes, poussés par les nouveaux impératifs catégoriques de l’âme et de la culture nationales. Non que le sentiment patri
par son unité politique sans cohésion réelle, n’a été plus désireuse de retrouver dans les aspirations profondes de son i
e, n’a été plus désireuse de retrouver dans les aspirations profondes de son intellectualité un véritable lien national, j
lité un véritable lien national, jamais elle n’a plus senti l’urgence d’ une forte unité des esprits devant les orientation
es orientations générales du monde. Mais les engouements patriotiques de surface, dont les jeunes ont hérité d’une générat
s les engouements patriotiques de surface, dont les jeunes ont hérité d’ une génération de batailleurs sans génie, ne peuve
patriotiques de surface, dont les jeunes ont hérité d’une génération de batailleurs sans génie, ne peuvent plus satisfair
vie pensive et glorieuse, dont Carducci, le seul homme représentatif de la troisième Italie, a jeté la semence dans tous
lie, a jeté la semence dans tous les cœurs. Pour ces raisons, la mort d’ Auguste Conti, patriote et philosophe catholique,
he catholique, laissant vacante une chaire du plus important Institut d’ Études supérieures de l’Italie, est un bienfait. C
nt vacante une chaire du plus important Institut d’Études supérieures de l’Italie, est un bienfait. Cette affirmation, si
affirmation, si cruelle qu’elle puisse paraître, trouve l’atténuation de sa cruauté dans la fatalité même de la vie. J’ai
se paraître, trouve l’atténuation de sa cruauté dans la fatalité même de la vie. J’ai voulu la signaler ici, car je consid
mme un tort fait à toute une nation le maintien au pouvoir didactique d’ hommes vénérables à tous points de vue : de l’âge,
tien au pouvoir didactique d’hommes vénérables à tous points de vue : de l’âge, du labeur et du rôle glorieux joué dans le
l’État leur confie et qui sont pourtant destinés à devenir des guides de l’éducation intellectuelle. Ces considérations d’
elle. Ces considérations d’ordre général faites, nous jugeons l’œuvre d’ Auguste Conti sérieuse et intéressante. Sa ferveur
e et intéressante. Sa ferveur catholique atteignait chez lui un degré de noblesse et de poésie tout à fait exceptionnel. I
te. Sa ferveur catholique atteignait chez lui un degré de noblesse et de poésie tout à fait exceptionnel. Il avait le cult
esse et de poésie tout à fait exceptionnel. Il avait le culte suranné de « la famille, de la patrie et de Dieu ». Il avait
tout à fait exceptionnel. Il avait le culte suranné de « la famille, de la patrie et de Dieu ». Il avait par conséquent c
eptionnel. Il avait le culte suranné de « la famille, de la patrie et de Dieu ». Il avait par conséquent ce qu’on appelle
vrai, du bon et du beau ». Tout cela était en lui très profond, digne de vénération par sa solennité, digne d’admiration p
tait en lui très profond, digne de vénération par sa solennité, digne d’ admiration par sa sincérité. Il poursuivait un idé
sa sincérité. Il poursuivait un idéal philosophique qui s’approchait de Platon et des Pères de l’Église, et il débuta par
Église, et il débuta par un livre dont le titre est tout un programme de philosophie scolastique et ecclésiastique : Il Ve
e aristocratique et riche répandait à l’école, eut certaines douceurs de tolérance qui montraient combien son âme antique
usqu’à nous. Auguste Conti était aussi le Président, « Arciconsolo », de cette « Academia della Crusca » qui, depuis trois
s siècles, est instituée à Florence pour fixer le dictionnaire-modèle de la langue italienne pure, et qui est bien loin d’
dictionnaire-modèle de la langue italienne pure, et qui est bien loin d’ avoir achevé son travail séculaire. La pureté de s
et qui est bien loin d’avoir achevé son travail séculaire. La pureté de sa prose alerte et fine et l’élégance de sa parol
travail séculaire. La pureté de sa prose alerte et fine et l’élégance de sa parole persuasive faisaient d’Auguste Conti le
prose alerte et fine et l’élégance de sa parole persuasive faisaient d’ Auguste Conti le président idéal de l’illustre ass
de sa parole persuasive faisaient d’Auguste Conti le président idéal de l’illustre assemblée. Giovanni Pascoli : Canti
peut-être injustes lorsqu’ils saluent au passage un vieux travailleur de la pensée, qui s’en va. La poésie de Pascoli, dou
au passage un vieux travailleur de la pensée, qui s’en va. La poésie de Pascoli, douloureuse dans sa vision, hardie et ri
ision, hardie et riche dans ses expressions, nous rappelle l’éternité de l’art et la fugacité de toute philosophie, la cla
ans ses expressions, nous rappelle l’éternité de l’art et la fugacité de toute philosophie, la clarté du fantôme de l’art
té de l’art et la fugacité de toute philosophie, la clarté du fantôme de l’art et le brouillard de la spéculation intellec
de toute philosophie, la clarté du fantôme de l’art et le brouillard de la spéculation intellectuelle : elle est une sort
t le brouillard de la spéculation intellectuelle : elle est une sorte d’ exemple de la supériorité de l’action sur la parol
llard de la spéculation intellectuelle : elle est une sorte d’exemple de la supériorité de l’action sur la parole. La Mort
ation intellectuelle : elle est une sorte d’exemple de la supériorité de l’action sur la parole. La Mort domine comme touj
té de l’action sur la parole. La Mort domine comme toujours la poésie de Pascoli ; elle en rythme toute la pensée. « La vi
e la pensée. « La vie — dit le poète dans sa préface — sans la pensée de la mort, c’est-à-dire sans religion, sans ce qui
uvre est une petite pyramide construite avec grâce, qui pose le carré de sa base sur des sépulcres (les tombes de son père
vec grâce, qui pose le carré de sa base sur des sépulcres (les tombes de son père assassiné, de sa mère et de ses frères m
carré de sa base sur des sépulcres (les tombes de son père assassiné, de sa mère et de ses frères morts jeunes) et dresse
se sur des sépulcres (les tombes de son père assassiné, de sa mère et de ses frères morts jeunes) et dresse son sommet ver
ts jeunes) et dresse son sommet vers un ciel ensoleillé, où cependant de vagues fantômes poussent des cris perçants. Mais
fantômes poussent des cris perçants. Mais ce qui forme l’originalité de ce grand poète n’est pas uniquement la fusion ext
ce grand poète n’est pas uniquement la fusion extrêmement harmonieuse de sa vision mortelle peuplée d’images ensoleillées 
ement la fusion extrêmement harmonieuse de sa vision mortelle peuplée d’ images ensoleillées ; c’est la beauté hardie du st
leillées ; c’est la beauté hardie du style, l’élégance toute nouvelle de sa langue, et, surtout, l’heureuse recherche d’al
égance toute nouvelle de sa langue, et, surtout, l’heureuse recherche d’ allitérations et d’onomatopées dont lui seul a su
le de sa langue, et, surtout, l’heureuse recherche d’allitérations et d’ onomatopées dont lui seul a su vraiment enrichir l
compréhension entière et tendre des choses simples, des gens simples, de la terra patrum. Il connaît et il veut le culte c
es et traditionnelles qui forment pour le paysan italien le fond même de son mysticisme, en dehors de toute religion. Parf
), après avoir décrit la douceur du foyer, douceur étrangement voilée de mystère par un incendie lointain qui brûle sur un
incendie lointain qui brûle sur une colline, il atteint les hauteurs d’ une véritable inspiration cosmique et dit au solei
u ciel et dont chaque grain est un monde. Après avoir chanté la Nuit d’ une façon presque métaphysique, il sait revenir à
ue, il sait revenir à lui-même, et réduire la vision du monde à celle de la terre de la famille, de l’homme qui raccompagn
revenir à lui-même, et réduire la vision du monde à celle de la terre de la famille, de l’homme qui raccompagne. Et le poè
ême, et réduire la vision du monde à celle de la terre de la famille, de l’homme qui raccompagne. Et le poème lumineux se
parfois avec une grâce suggestive certaines superstitions charmantes de ses Romagnes. Il nous montre la vieille tradition
la vieille tradition indéracinable qui recommande à la bonne ménagère d’ ôter la nappe du souper lorsque les gens de la mai
mmande à la bonne ménagère d’ôter la nappe du souper lorsque les gens de la maison se couchent, afin que les morts ne vien
herchant des faits lointains, la tête entre les deux mains. À la fin de son recueil, le Poète évoque la vision de la mort
e les deux mains. À la fin de son recueil, le Poète évoque la vision de la mort de son père. Il écrit un poème où l’Ombre
mains. À la fin de son recueil, le Poète évoque la vision de la mort de son père. Il écrit un poème où l’Ombre de celui-c
évoque la vision de la mort de son père. Il écrit un poème où l’Ombre de celui-ci voit apparaître l’Ombre de son assassin
ère. Il écrit un poème où l’Ombre de celui-ci voit apparaître l’Ombre de son assassin mort, et lui parle de son fils : de
e celui-ci voit apparaître l’Ombre de son assassin mort, et lui parle de son fils : de celui qui, orphelin affamé, est dev
t apparaître l’Ombre de son assassin mort, et lui parle de son fils : de celui qui, orphelin affamé, est devenu peut-être
tre grand et immortel. Ce poème en terza rima, qui clôt le livre, est d’ une sombre et terrible puissance. Pascoli, poète,
bre et terrible puissance. Pascoli, poète, est malheureusement doublé d’ un homme bon, serviable, qui, par un excès de reco
t malheureusement doublé d’un homme bon, serviable, qui, par un excès de reconnaissance envers tout le monde, nous semble
es notes qui suivent les Poèmes, s’attarde-t-il à remercier une foule d’ honorables personnages qui ont eu surtout l’honneu
rcier une foule d’honorables personnages qui ont eu surtout l’honneur de lui inspirer quelques-uns de ses chants. Il est t
personnages qui ont eu surtout l’honneur de lui inspirer quelques-uns de ses chants. Il est trop affectueux et amical. Il
chants. Il est trop affectueux et amical. Il remercie les décorateurs de son livre, son éditeur, ses protes. C’est fatigan
fatigant. Mais il donne au public italien la bonne et douce surprise de lire à la fin des Canti di Castelvecchio quelques
surprise de lire à la fin des Canti di Castelvecchio quelques poèmes d’ une poétesse inconnue : sa sœur adorée Maria. Ces
poétesse inconnue : sa sœur adorée Maria. Ces poèmes vraiment exquis, d’ un sentiment, d’une tendresse précise et noble, té
e : sa sœur adorée Maria. Ces poèmes vraiment exquis, d’un sentiment, d’ une tendresse précise et noble, témoignent d’un ex
exquis, d’un sentiment, d’une tendresse précise et noble, témoignent d’ un excellent tempérament de poète. Cela est d’auta
une tendresse précise et noble, témoignent d’un excellent tempérament de poète. Cela est d’autant plus appréciable qu’on c
se et noble, témoignent d’un excellent tempérament de poète. Cela est d’ autant plus appréciable qu’on connaît le dévouemen
poète. Cela est d’autant plus appréciable qu’on connaît le dévouement de Mme Pascoli ; l’on aimait l’harmonie pure et rare
ît le dévouement de Mme Pascoli ; l’on aimait l’harmonie pure et rare de ce frère et de cette sœur, par un sort des plus p
t de Mme Pascoli ; l’on aimait l’harmonie pure et rare de ce frère et de cette sœur, par un sort des plus pathétiques aban
sœur, par un sort des plus pathétiques abandonnés seuls à la fatalité de leur force, et l’on ne savait pas que la sœur dév
r force, et l’on ne savait pas que la sœur dévouée était une compagne de création. La Nature semble parfois se révolter à
e semble parfois se révolter à ses profondes désharmonies, et réparer d’ elle-même ce que les hommes considèrent comme ses
en ces derniers temps. Mais, cette fois-ci, je ne veux m’occuper que de poètes, et je choisis, après Pascoli, celui qui m
jeune, a publié dernièrement dans la Nuova Antologia quelques sonnets de son nouveau volume Homo. Son ambition, a dit un d
a quelques sonnets de son nouveau volume Homo. Son ambition, a dit un de ses critiques, est de mettre en musique les conce
son nouveau volume Homo. Son ambition, a dit un de ses critiques, est de mettre en musique les conceptions religieuses et
n Gli Ammonitori (les Avertisseurs) regarde quelques grands problèmes de la vie et les exprime dans des sonnets aux rythme
roblèmes de la vie et les exprime dans des sonnets aux rythmes pleins de noblesse sereine. Dans ces vers, comme dans sa pr
s de noblesse sereine. Dans ces vers, comme dans sa prose, la matière d’ art de M. Giovanni Cena donne l’image d’une glaise
oblesse sereine. Dans ces vers, comme dans sa prose, la matière d’art de M. Giovanni Cena donne l’image d’une glaise dans
mme dans sa prose, la matière d’art de M. Giovanni Cena donne l’image d’ une glaise dans laquelle des doigts nerveux et pui
e dans laquelle des doigts nerveux et puissants mouleraient des têtes de héros. Le sonnet des Formes est d’une grande beau
et puissants mouleraient des têtes de héros. Le sonnet des Formes est d’ une grande beauté : La terre fumait : elle levait
s êtres incertains et lents. Avec peine ils se dégageaient des restes de la fange lourde. Puis, des forêts et des troupeau
tira des architectures pensives. Maintenant elle trame des faisceaux de nerfs et tisse des rayons. Et l’homme s’étonne de
t tisse des rayons. Et l’homme s’étonne des créatures qui fleurissent de lui dans les mais éternels. Tout ce bref recueil
ueil, et peut-être tout le volume Homo, semble dominé par une volonté d’ ordre, créatrice de belles harmonies, qui se dégag
tout le volume Homo, semble dominé par une volonté d’ordre, créatrice de belles harmonies, qui se dégage d’un esprit compl
par une volonté d’ordre, créatrice de belles harmonies, qui se dégage d’ un esprit complexe de penseur et de poète. Meme
re, créatrice de belles harmonies, qui se dégage d’un esprit complexe de penseur et de poète. Memento Antonio Cippic
de belles harmonies, qui se dégage d’un esprit complexe de penseur et de poète. Memento Antonio Cippico : Al Vento M
Italiano di Arti Grafiche, Bergame. Échos. Une nouvelle tragédie de Gabriel d’Annunzio Mercure. Tome LIV, numéro 1
numéro 187, 1er avril 1905, p. 476-479 [478]. Une nouvelle tragédie de Gabriel d’Annunzio est à l’étude à Milan : La Fia
assister. Cette tragédie au titre évangélique forme la seconde partie d’ une trilogie qui commence par La Fille de Jorio. L
ique forme la seconde partie d’une trilogie qui commence par La Fille de Jorio. La troisième pièce aura pour titre Il Dio
’Italie illustrée, Librairie Larousse, 22 fr. L’Italie illustrée, de M. P. Jousset, est également un très beau volume
Italie illustrée, de M. P. Jousset, est également un très beau volume de bibliothèque, avec huit cents illustrations d’apr
près des photographies, des cartes en noir et en couleur et des plans de villes. De vieux clichés, qu’on aimait quelque fo
otographies, des cartes en noir et en couleur et des plans de villes. De vieux clichés, qu’on aimait quelque fois à repren
tion pour dire que le voyageur retrouvera directement ses impressions de passage dans le nombre et la beauté des monuments
es d’art, des paysages, des costumes que lui soumet cet album, et que de moins fortunés, ne connaissant l’Italie que de no
umet cet album, et que de moins fortunés, ne connaissant l’Italie que de nom et de la lire dans les livres, en auront au m
lbum, et que de moins fortunés, ne connaissant l’Italie que de nom et de la lire dans les livres, en auront au moins un ap
e dans les livres, en auront au moins un aperçu par des reproductions d’ une exactitude scrupuleuse. On peut regretter que
ions d’une exactitude scrupuleuse. On peut regretter que la nécessité de ne pas trop étendre une publication déjà très cha
Cortone ou Pérouse. Mais il faut donner au public, dans des ouvrages de ce genre, ce qu’il s’attend à y rencontrer, et il
s des ouvrages de ce genre, ce qu’il s’attend à y rencontrer, et il a de quoi se satisfaire avec les beaux ensembles de Na
y rencontrer, et il a de quoi se satisfaire avec les beaux ensembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Fl
, et il a de quoi se satisfaire avec les beaux ensembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Florence et de
tisfaire avec les beaux ensembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Florence et de Rome. — Le texte présen
ec les beaux ensembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Florence et de Rome. — Le texte présente un table
sembles de Naples et de Palerme, et surtout de Venise, de Florence et de Rome. — Le texte présente un tableau d’ensemble d
out de Venise, de Florence et de Rome. — Le texte présente un tableau d’ ensemble de l’Italie de nos jours, — sans d’ailleu
se, de Florence et de Rome. — Le texte présente un tableau d’ensemble de l’Italie de nos jours, — sans d’ailleurs insister
nce et de Rome. — Le texte présente un tableau d’ensemble de l’Italie de nos jours, — sans d’ailleurs insister sur les mer
l’Italie de nos jours, — sans d’ailleurs insister sur les merveilles de l’industrie et les transformations modernes — et
ie et les transformations modernes — et les descriptions sont coupées de chapitres spéciaux, par exemple sur les Étrusques
usques, Pompéi, Syracuse, ou sur le Vésuve, l’Etna, sur la république de Saint-Marin ou l’État de Savoie, le Gouvernement,
’armée italienne, etc… Des études beaucoup plus complètes, abondantes d’ indications et de faits, se rapportent aux trois g
etc… Des études beaucoup plus complètes, abondantes d’indications et de faits, se rapportent aux trois grands centres de
tes d’indications et de faits, se rapportent aux trois grands centres de la péninsule : Venise, Florence et Rome, et valen
ntres de la péninsule : Venise, Florence et Rome, et valent hautement d’ être lues. — M. P. Jousset, en somme, a essayé pou
’être lues. — M. P. Jousset, en somme, a essayé pour la première fois de donner un travail général et complet sur l’Italie
et le peuple en notant au passage toutes les manifestations actuelles de son activité. Il ne fera oublier aucun de ses pré
es manifestations actuelles de son activité. Il ne fera oublier aucun de ses prédécesseurs, car en voulant parler de tout
Il ne fera oublier aucun de ses prédécesseurs, car en voulant parler de tout on est obligé de tout résumer. Mais il appor
cun de ses prédécesseurs, car en voulant parler de tout on est obligé de tout résumer. Mais il apporte des renseignements
faciles à ceux qui se contentent, le plus souvent, sur une question, d’ un article de dictionnaire, et son essai est loin
ux qui se contentent, le plus souvent, sur une question, d’un article de dictionnaire, et son essai est loin d’être un éch
sur une question, d’un article de dictionnaire, et son essai est loin d’ être un échec. — Pour la facilité des recherches,
. — Pour la facilité des recherches, il sera d’ailleurs indispensable d’ ajouter un index aux prochaines éditions. H. Th
même temps le Forum Romain et la Voie Sacrée, dessins et restitutions de M. F. Hoffbauer et texte de M. l’abbé Thédenat, o
t la Voie Sacrée, dessins et restitutions de M. F. Hoffbauer et texte de M. l’abbé Thédenat, ouvrage de grand luxe et d’un
stitutions de M. F. Hoffbauer et texte de M. l’abbé Thédenat, ouvrage de grand luxe et d’un format terrible. — À ceux qui
F. Hoffbauer et texte de M. l’abbé Thédenat, ouvrage de grand luxe et d’ un format terrible. — À ceux qui ont suivi les pré
format terrible. — À ceux qui ont suivi les précédentes publications de M. l’abbé Thédenat sur les fouilles et découverte
tit lui-même, en toute probité, qu’il a fait à ses travaux antérieurs de nombreux emprunts et après tout se répète, « l’hi
ge par âge les transformations du Forum, et tous les grands souvenirs de l’histoire romaine reviennent peupler cette solit
l’histoire romaine reviennent peupler cette solitude et ces décombres de la ville éternelle. Son commentaire ainsi était i
i était indiqué pour accompagner et mettre en valeur les restitutions de M. Hoffbauer qui sont l’illustration vivante de l
leur les restitutions de M. Hoffbauer qui sont l’illustration vivante de la vie ancienne et fournissent de pittoresques dé
uer qui sont l’illustration vivante de la vie ancienne et fournissent de pittoresques décors tels que le temple de Vesta,
vie ancienne et fournissent de pittoresques décors tels que le temple de Vesta, la fontaine de Juturne, les Rostres, le po
ssent de pittoresques décors tels que le temple de Vesta, la fontaine de Juturne, les Rostres, le portique des Dii Censent
de Juturne, les Rostres, le portique des Dii Censentes, la Basilique de Constantin, la Via Nova, le Clivus Sacer. De gran
Censentes, la Basilique de Constantin, la Via Nova, le Clivus Sacer. De grandes planches en couleur figurent enfin l’aspe
igurent enfin l’aspect général du Forum au ive  siècle, puis son état de désolation au xvie , lorsqu’il n’y subsiste plus
de désolation au xvie , lorsqu’il n’y subsiste plus que des fragments de colonnades, quelques ruines à demi enfouies, l’ar
e des fragments de colonnades, quelques ruines à demi enfouies, l’arc de Septime-Sévère crénelé, transformé en forteresse
time-Sévère crénelé, transformé en forteresse et surmonté, à l’angle, d’ une tour de garde ; le Campo Vaccino du xviie  siè
crénelé, transformé en forteresse et surmonté, à l’angle, d’une tour de garde ; le Campo Vaccino du xviie  siècle, dominé
répètent l’état actuel et des plans superposés permettent au lecteur de reconnaître la disposition définitivement établie
aris à travers les âges fut naguère si justement apprécié, se propose de ressusciter Rome de la même manière. Le Forum Rom
ges fut naguère si justement apprécié, se propose de ressusciter Rome de la même manière. Le Forum Romain n’est qu’un volu
ssusciter Rome de la même manière. Le Forum Romain n’est qu’un volume de début et d’autres sur les Forums impériaux, le Pa
alatin, suivront très prochainement. Les Revues. Du Symbolisme et de plusieurs revues nouvelles : Poesia Charles-He
tti, qui a beaucoup contribué, par des conférences et des récitations de poèmes, à répandre en Italie la littérature symbo
intention du fondateur est excellente et les deux premiers fascicules de Poesia (février et mars) la réalisent parfaitemen
arfaitement. Le n° 1, dédié à Giosuè Carducci, débute par un fragment de la Nave de d’Annunzio, que suivent des vers de MM
. Le n° 1, dédié à Giosuè Carducci, débute par un fragment de la Nave de d’Annunzio, que suivent des vers de MM. Paul Adam
e n° 1, dédié à Giosuè Carducci, débute par un fragment de la Nave de d’ Annunzio, que suivent des vers de MM. Paul Adam, S
n° 1, dédié à Giosuè Carducci, débute par un fragment de la Nave de d’ Annunzio , que suivent des vers de MM. Paul Adam, Sem Benel
débute par un fragment de la Nave de d’Annunzio, que suivent des vers de MM. Paul Adam, Sem Benelli, A. Colautti, Gustave
rinetti, C. Mauclair, Catulle Mendès, E. Moschino ; un poème en prose de M. de Régnier et un fragment de prose poétique de
ndès, E. Moschino ; un poème en prose de M. de Régnier et un fragment de prose poétique de Mme Rachilde ; et aussi des ver
; un poème en prose de M. de Régnier et un fragment de prose poétique de Mme Rachilde ; et aussi des vers de Fred. Bowles
et un fragment de prose poétique de Mme Rachilde ; et aussi des vers de Fred. Bowles et de Laurence Alma Tadema. Le fasci
prose poétique de Mme Rachilde ; et aussi des vers de Fred. Bowles et de Laurence Alma Tadema. Le fascicule de Mars ouvre
ssi des vers de Fred. Bowles et de Laurence Alma Tadema. Le fascicule de Mars ouvre sur un poème de F. Mistral et il conti
s et de Laurence Alma Tadema. Le fascicule de Mars ouvre sur un poème de F. Mistral et il contient une ballade de M. Paul
e de Mars ouvre sur un poème de F. Mistral et il contient une ballade de M. Paul Fort, un extrait inédit de la Chanson de
Mistral et il contient une ballade de M. Paul Fort, un extrait inédit de la Chanson de Jehanne d’Arc de M. Clovis Hugues,
contient une ballade de M. Paul Fort, un extrait inédit de la Chanson de Jehanne d’Arc de M. Clovis Hugues, quatre romance
ade de M. Paul Fort, un extrait inédit de la Chanson de Jehanne d’Arc de M. Clovis Hugues, quatre romances de M. Stuart Me
t de la Chanson de Jehanne d’Arc de M. Clovis Hugues, quatre romances de M. Stuart Merrill, des poèmes d’auteurs italiens
de M. Clovis Hugues, quatre romances de M. Stuart Merrill, des poèmes d’ auteurs italiens et anglais, — et, aussi, un portr
l, des poèmes d’auteurs italiens et anglais, — et, aussi, un portrait de Mme la Comtesse de Noailles. Échos Mercure.
dée par l’architecte Camille Boïto, frère du grand musicien, a décidé de demander à son gouvernement la démolition immédia
nder à son gouvernement la démolition immédiate du clocher historique de San Siro, à Gênes, pour éviter un désastre immine
ur éviter un désastre imminent, rappelant celui qui frappa le clocher de Saint-Marc, à Venise. L’Archithéâtre de M. D’A
elui qui frappa le clocher de Saint-Marc, à Venise. L’Archithéâtre de M. D’Annunzio Il paraît que l’« Arciteatro » q
ui frappa le clocher de Saint-Marc, à Venise. L’Archithéâtre de M.  D’ Annunzio Il paraît que l’« Arciteatro » que Gab
frappa le clocher de Saint-Marc, à Venise. L’Archithéâtre de M. D’ Annunzio Il paraît que l’« Arciteatro » que Gabriel d’A
travaux seraient commencés. À l’extérieur, il y aura un mur en forme d’ hémicycle, d’où partira le vestibule semblable à c
ient commencés. À l’extérieur, il y aura un mur en forme d’hémicycle, d’ où partira le vestibule semblable à celui de l’ant
mur en forme d’hémicycle, d’où partira le vestibule semblable à celui de l’antique théâtre de Marcel. Seules les arcades s
cle, d’où partira le vestibule semblable à celui de l’antique théâtre de Marcel. Seules les arcades seront différentes, pl
ules les arcades seront différentes, plus élancées, avec les colonnes de style corinthien. La scène sera entièrement const
ne sera entièrement construite en pierre, comme celle du théâtre grec de Taormine, en Sicile. Pour assurer une bonne acous
ile. Pour assurer une bonne acoustique, on apportera aux dispositions de ce théâtre les mêmes soins qu’au théâtre olympien
aux dispositions de ce théâtre les mêmes soins qu’au théâtre olympien de Vicenza. Tome LV, numéro 189, 1er mai 1905
harles Méré. Tome LV, numéro 189, 1er mai 1905, p. 71-79. Les gestes de la jeunesse d’aujourd’hui sont, semble-t-il, plus
ome LV, numéro 189, 1er mai 1905, p. 71-79. Les gestes de la jeunesse d’ aujourd’hui sont, semble-t-il, plus volontaires et
somptueusement inutiles que ceux auxquels nous accoutuma la jeunesse d’ hier. Serait-ce un réveil de notre race qui, adapt
ceux auxquels nous accoutuma la jeunesse d’hier. Serait-ce un réveil de notre race qui, adaptant enfin ses énergies aux m
éveil de notre race qui, adaptant enfin ses énergies aux mille formes de l’activité moderne et libérée de toutes les autor
enfin ses énergies aux mille formes de l’activité moderne et libérée de toutes les autorités, aspirerait, conquérante, à
paganisme vont-ils revenir où la force physique, où l’épanouissement de la Nature en nous étaient le but de la civilisati
rce physique, où l’épanouissement de la Nature en nous étaient le but de la civilisation ; en tous cas, les poètes, à qui
but de la civilisation ; en tous cas, les poètes, à qui il appartient d’ exprimer les hautes tendances de leur temps et qui
cas, les poètes, à qui il appartient d’exprimer les hautes tendances de leur temps et qui en sont l’écho sonore des passi
liation avec le rêve, ils ont compris que c’était l’instinct du poète d’ ouvrir les fenêtres sur la nature et de se rapproc
ue c’était l’instinct du poète d’ouvrir les fenêtres sur la nature et de se rapprocher des hommes. Ainsi, les porteurs du
ménon, disait Ménandre, j’appelle un homme heureux et le plus heureux de tous, celui qui s’en retourne de bonne heure-là d
et le plus heureux de tous, celui qui s’en retourne de bonne heure-là d’ où il est venu, après avoir contemplé, sans chagri
st venu, après avoir contemplé, sans chagrin, les splendeurs augustes de la Nature, le soleil qui se répand partout, les a
erra de plus magnifique. Or, la jeune poésie française semble animée de cette inspiration sereine et vaste. Tous les poèt
imée de cette inspiration sereine et vaste. Tous les poètes nouveaux, de Mme de Noailles à M. Fernand Gregh et de M. Paul
e. Tous les poètes nouveaux, de Mme de Noailles à M. Fernand Gregh et de M. Paul Souchon à M. Saint-Georges de Bouhélier,
 Saint-Georges de Bouhélier, — je cite pêle-mêle ces noms dans le but de montrer l’incohérente multiplicité et les apparen
e montrer l’incohérente multiplicité et les apparentes contradictions de ces efforts pourtant parallèles — tous rêvent d’u
entes contradictions de ces efforts pourtant parallèles — tous rêvent d’ une poésie plus largement objective et vivante. Il
rgement objective et vivante. Ils nous révèlent les beautés mouvantes de l’Univers et négligent de nous donner de leur art
te. Ils nous révèlent les beautés mouvantes de l’Univers et négligent de nous donner de leur art — et en prose… — d’étroit
vèlent les beautés mouvantes de l’Univers et négligent de nous donner de leur art — et en prose… — d’étroites et éphémères
de l’Univers et négligent de nous donner de leur art — et en prose… — d’ étroites et éphémères formules. Après tant de neur
agis, néo-romantiques, si vous le voulez, mais romantiques à la façon d’ Hugo, pleins de santé et qui nous restituent la fo
tiques, si vous le voulez, mais romantiques à la façon d’Hugo, pleins de santé et qui nous restituent la forme populaire d
qui nous restituent la forme populaire du classicisme latin. Ce souci d’ amour plutôt que de littérature, cette compréhensi
la forme populaire du classicisme latin. Ce souci d’amour plutôt que de littérature, cette compréhension des liens invisi
infinies du monde, cet amour des nobles réalités ne pouvaient manquer d’ être les facteurs d’une renaissance éclatante du t
et amour des nobles réalités ne pouvaient manquer d’être les facteurs d’ une renaissance éclatante du théâtre poétique. Car
e théâtre qu’est-ce autre chose qu’une représentation conventionnelle de la vie et s’il était de quelque utilité de défini
e chose qu’une représentation conventionnelle de la vie et s’il était de quelque utilité de définir le théâtre poétique, c
ésentation conventionnelle de la vie et s’il était de quelque utilité de définir le théâtre poétique, comment mieux s’y pr
poétique, comment mieux s’y prendrait-on qu’en l’appelant « la Poésie de la Vie en action ». Il était logique que le poète
della terra e degli eroï, Gabriele d’Annunzio, transportât sa volonté d’ art sur la scène et il est logique que les jeunes
Les poètes sont des inconscients apôtres. S’il ne leur est pas donné de remplir leur mission rayonnante, d’ensemencer les
ôtres. S’il ne leur est pas donné de remplir leur mission rayonnante, d’ ensemencer les âmes, ils souffrent — beaucoup moin
ée. Un poète qu’on ne lit pas, un poète sans public, c’est l’amoureux d’ une amante qui n’existe qu’en songe, c’est un homm
s ont donc escaladé la scène et demandé le secours du comédien diseur de vers, ce poète en action. Quoi qu’on en dise, jam
, revivaient, ils s’étonneraient qu’en présence d’une telle floraison de poésie dramatique l’on désespérât de l’avenir de
n présence d’une telle floraison de poésie dramatique l’on désespérât de l’avenir de cet art. Ils sont nombreux tous les z
’une telle floraison de poésie dramatique l’on désespérât de l’avenir de cet art. Ils sont nombreux tous les zélateurs de
sespérât de l’avenir de cet art. Ils sont nombreux tous les zélateurs de la rime et du vert-laurier ! Ils ne désespèrent p
les zélateurs de la rime et du vert-laurier ! Ils ne désespèrent pas de conquérir la gloire et même la fortune. Ils saven
t le peuple ayant la même ingénuité, le même idéal. Quelle forme est, de fait, plus propre à transporter la foule que le v
âtre en vers est le théâtre des grands succès. Sans parler des drames d’ Hugo, est-il nécessaire de rappeler les triomphes
e des grands succès. Sans parler des drames d’Hugo, est-il nécessaire de rappeler les triomphes du Chemineau, de Cyrano de
mes d’Hugo, est-il nécessaire de rappeler les triomphes du Chemineau, de Cyrano de Bergerac, de l’Aiglon. Hier encore, dan
ssaire de rappeler les triomphes du Chemineau, de Cyrano de Bergerac, de l’Aiglon. Hier encore, dans ce Scarron protéiform
ce Scarron protéiforme où le sublime épouse la farce, où le rire est de la douleur, M. Catulle Mendès a victorieusement r
te période fâcheuse pour la littérature française, on a perdu le sens de la beauté en perdant le vers, on a mêlé des arts
des prosateurs avérés s’intituler poètes puisqu’il leur était permis de disposer ce qu’ils écrivaient en lignes inégales…
e disposer ce qu’ils écrivaient en lignes inégales… Mais, les poètes de ce temps sont gens heureux ; ils ont un palais, u
ur hardi et compréhensif, acteur pittoresque, M. Bour est le Napoléon de cette grande armée. Il lit les manuscrits, dirige
et il joue au naturel Don Quichotte. Ses lieutenants sont des poètes de marque : M. Maurice Magre, l’auteur de l’Or, seco
es lieutenants sont des poètes de marque : M. Maurice Magre, l’auteur de l’Or, seconde M. Bour, M. Louis Payen, poète lyri
récitations poétiques hebdomadaires, et M. J. Valmy-Baysse, l’auteur d’ Imperia, des représentations bi-mensuelles d’œuvre
. Valmy-Baysse, l’auteur d’Imperia, des représentations bi-mensuelles d’ œuvres nouvelles. Les poètes sont, en effet, légio
. Les poètes sont, en effet, légion, et l’on ne peut jouer les œuvres de tous. En dehors de ce chef-d’œuvre de joliesse, l
t l’on ne peut jouer les œuvres de tous. En dehors de ce chef-d’œuvre de joliesse, l’Embarquement pour Cythère, de feu Émi
n dehors de ce chef-d’œuvre de joliesse, l’Embarquement pour Cythère, de feu Émile Veyrin, les Bouffes-Parisiens ont monté
re, de feu Émile Veyrin, les Bouffes-Parisiens ont monté des comédies de MM. Jacques Richepin, Albert du Bois, Louis Payen
ois, Louis Payen, Allou. M. Valmy-Baysse a pensé qu’il serait justice d’ ouvrir les portes du théâtre à d’autres, sinon à d
’il se multiplie — ont été grâce à lui inaugurés des samedis mensuels de poésie et d’art. M. Valmy-Baysse est courageux, i
lie — ont été grâce à lui inaugurés des samedis mensuels de poésie et d’ art. M. Valmy-Baysse est courageux, il a foi en so
t d’art. M. Valmy-Baysse est courageux, il a foi en son art, il jouit de la confiance et de l’estime de ses confrères. Son
aysse est courageux, il a foi en son art, il jouit de la confiance et de l’estime de ses confrères. Son idée vaincra, prio
urageux, il a foi en son art, il jouit de la confiance et de l’estime de ses confrères. Son idée vaincra, prions-en les di
l a choisi lui vaudra, tout au moins, des éloges : C’est une tragédie de Paul Souchon, Phyllis. Paul Souchon n’est pas le
ne tragédie de Paul Souchon, Phyllis. Paul Souchon n’est pas le poète d’ une école ou d’une secte. Son œuvre n’est pas le p
Paul Souchon, Phyllis. Paul Souchon n’est pas le poète d’une école ou d’ une secte. Son œuvre n’est pas le produit de l’édu
s le poète d’une école ou d’une secte. Son œuvre n’est pas le produit de l’éducation ; c’est la résultante harmonieuse de
n’est pas le produit de l’éducation ; c’est la résultante harmonieuse de l’hérédité. On pourrait dire de lui, ainsi que La
ion ; c’est la résultante harmonieuse de l’hérédité. On pourrait dire de lui, ainsi que Lamartine disait de Mistral, qu’il
se de l’hérédité. On pourrait dire de lui, ainsi que Lamartine disait de Mistral, qu’il est né, comme Deucalion, d’un cail
ainsi que Lamartine disait de Mistral, qu’il est né, comme Deucalion, d’ un caillou de la Crau… C’est un Provençal de pure
artine disait de Mistral, qu’il est né, comme Deucalion, d’un caillou de la Crau… C’est un Provençal de pure race, noble,
est né, comme Deucalion, d’un caillou de la Crau… C’est un Provençal de pure race, noble, familier, naïf, évoquant une li
un Provençal de pure race, noble, familier, naïf, évoquant une lignée d’ ancêtres au profil jupitérien. Les yeux fermés il
son sang le soleil. Aussi son idéalisme a-t-il horreur du mystère et de l’ombre. Les lignes de ses pensées sont nettes et
ssi son idéalisme a-t-il horreur du mystère et de l’ombre. Les lignes de ses pensées sont nettes et lumineuses. Vous ne tr
s pensées sont nettes et lumineuses. Vous ne trouverez point chez lui de ces frénétiques enthousiasmes ou de cette combati
Vous ne trouverez point chez lui de ces frénétiques enthousiasmes ou de cette combativité gasconne par quoi se manifeste
e souvent le méridional. Paul Souchon a, dans son cœur, quelque chose de la gravité souriante et tempérée des paysages rho
é souriante et tempérée des paysages rhodaniens. Son cœur est pénétré de douceur hellène. Et il est silencieux comme les h
arente le laboureur provençal au gentilhomme. Joignez à cette culture de race et à ces rares vertus individuelles un optim
tranquille et simple et vous aurez, du même coup, défini le caractère de ce poète et la beauté de son œuvre. Il est, sous
ous aurez, du même coup, défini le caractère de ce poète et la beauté de son œuvre. Il est, sous le soleil méditerranéen,
voyageur, quand, au crépuscule, il les quitte, ne garde qu’un regret de joie bucolique. Sur les places intimement étroite
de qu’un regret de joie bucolique. Sur les places intimement étroites de ces cités, des fontaines coulent librement et le
s cités, des fontaines coulent librement et le rythme toujours pareil de ces cascatelles berce la mémoire. Mais, tandis qu
es oublie une à une, et une seule, préférée, continue à le poursuivre de son bruit frais. Eh bien, la vie de Paul Souchon,
référée, continue à le poursuivre de son bruit frais. Eh bien, la vie de Paul Souchon, cette vie entre toutes exemplaire e
ul Souchon, cette vie entre toutes exemplaire et féconde, comme l’eau de la fontaine a coulé, et sa poésie, jaillie de la
et féconde, comme l’eau de la fontaine a coulé, et sa poésie, jaillie de la terre comme l’eau de la fontaine, enchante le
de la fontaine a coulé, et sa poésie, jaillie de la terre comme l’eau de la fontaine, enchante le souvenir. Nous avons lu
terre comme l’eau de la fontaine, enchante le souvenir. Nous avons lu de Paul Souchon les Élévations poétiques, les Élégie
Souchon les Élévations poétiques, les Élégies parisiennes, la Beauté de Paris ; nous lirons le Soleil natal. Un amour ser
es, la Beauté de Paris ; nous lirons le Soleil natal. Un amour serein de la vie et des félicités de l’heure y apparaît. Un
us lirons le Soleil natal. Un amour serein de la vie et des félicités de l’heure y apparaît. Une mâle et tendre sensibilit
e l’heure y apparaît. Une mâle et tendre sensibilité anime ces poèmes de forme régulière, au style sobre, soumis à la disc
ces poèmes de forme régulière, au style sobre, soumis à la discipline d’ un art très sûr et, malgré tout, baignés de lumièr
re, soumis à la discipline d’un art très sûr et, malgré tout, baignés de lumière. Païen subtil, humaniste sans le savoir e
ans le savoir et dont le latinisme conserve je ne sais quelle couleur d’ italianisme francisé par la Renaissance, provençal
par la Renaissance, provençal surtout, Paul Souchon a fait ce miracle de peupler de rossignols de Colonne les ombrages du
issance, provençal surtout, Paul Souchon a fait ce miracle de peupler de rossignols de Colonne les ombrages du Parc Moncea
nçal surtout, Paul Souchon a fait ce miracle de peupler de rossignols de Colonne les ombrages du Parc Monceau et du Luxemb
au et du Luxembourg. Après avoir célébré la Vénus d’Arles, le symbole de la race, tournant le dos à Notre-Dame de Paris, l
la Vénus d’Arles, le symbole de la race, tournant le dos à Notre-Dame de Paris, le poète s’écriait en montrant les champs
forêts : C’est là que dans la paix, frères, nous bâtirons le temple de la vie … Puis répudiant le pessimisme chrétien,
t le pessimisme chrétien, P. Souchon, chantre des choses mortelles et de l’humaine beauté, adressait une ardente invocatio
ne ardente invocation au dieu Pan : Car seul des anciens dieux, seul de l’antique Olympe, Homme et bête, ô grand Pan, tu
impe Sur les monts azurés des temps qui vont venir… Un poète lyrique de cette sorte, c’est-à-dire épris des réalités, maî
poète lyrique de cette sorte, c’est-à-dire épris des réalités, maître d’ une science aussi étendue du vers, un poète qui ne
crifie point à la manie romantique du développement et dont la nature de l’inspiration est plus impersonnelle que subjecti
impersonnelle que subjective, puisqu’il ne ramène point la perception de tout l’univers à son état d’âme, peut-être d’un g
ène point la perception de tout l’univers à son état d’âme, peut-être d’ un grand secours à la poésie dramatique. Son imagi
oésie dramatique. Son imagination claire et qui ne s’embarrasse point de rêves fumeux, sa tendance à tout simplifier, son
son aversion pour le mystère et l’équivoque, son goût très classique de la raison et de la logique sont les qualités prim
ur le mystère et l’équivoque, son goût très classique de la raison et de la logique sont les qualités primordiales de l’ho
lassique de la raison et de la logique sont les qualités primordiales de l’homme de théâtre. Et il était curieux de voir c
la raison et de la logique sont les qualités primordiales de l’homme de théâtre. Et il était curieux de voir comment Souc
les qualités primordiales de l’homme de théâtre. Et il était curieux de voir comment Souchon, poète, les utiliserait. Phy
Titus de Bérénice. Je crois bien que si Racine avait traité le sujet de la tragédie de Paul Souchon, étant français et du
ice. Je crois bien que si Racine avait traité le sujet de la tragédie de Paul Souchon, étant français et du xviie  siècle,
arue à un mystique ou à un septentrional une aussi mélancolique fable d’ envoûtement d’amour. Les malheureux destins de la
ique ou à un septentrional une aussi mélancolique fable d’envoûtement d’ amour. Les malheureux destins de la volupté l’euss
ussi mélancolique fable d’envoûtement d’amour. Les malheureux destins de la volupté l’eussent beaucoup moins préoccupé que
destins de la volupté l’eussent beaucoup moins préoccupé que le souci de nourrir sa pièce d’humaine psychologie, de la ren
é l’eussent beaucoup moins préoccupé que le souci de nourrir sa pièce d’ humaine psychologie, de la rendre émouvante et d’h
ins préoccupé que le souci de nourrir sa pièce d’humaine psychologie, de la rendre émouvante et d’habiller de poésie les p
de nourrir sa pièce d’humaine psychologie, de la rendre émouvante et d’ habiller de poésie les passions de ses héros. Paul
sa pièce d’humaine psychologie, de la rendre émouvante et d’habiller de poésie les passions de ses héros. Paul Souchon a
chologie, de la rendre émouvante et d’habiller de poésie les passions de ses héros. Paul Souchon a eu le même souci. Par l
Paul Souchon a eu le même souci. Par là, Phyllis appartient au cycle d’ Euripide et se rapproche de la conception français
souci. Par là, Phyllis appartient au cycle d’Euripide et se rapproche de la conception française de la tragédie. Cette con
rtient au cycle d’Euripide et se rapproche de la conception française de la tragédie. Cette conception, qui correspond à u
de la tragédie. Cette conception, qui correspond à un état supérieur de civilisation, Racine l’a exprimée non par des for
ormules, mais par des œuvres. Souchon de même, et la noble simplicité de sa Phyllis rappelle la rectitude des lignes du Pa
l y en a qui pensent, dit Racine, que cette simplicité est une marque de pure invention. Ils ne songent pas qu’au contrair
nt pas qu’au contraire toute invention consiste à faire quelque chose de rien et que tout ce grand nombre d’incidents a to
on consiste à faire quelque chose de rien et que tout ce grand nombre d’ incidents a toujours été le refuse des poètes qui
té le refuse des poètes qui ne sentaient pas dans leur génie ni assez d’ abondance, ni assez de force pour attacher durant
s qui ne sentaient pas dans leur génie ni assez d’abondance, ni assez de force pour attacher durant cinq actes leurs spect
er durant cinq actes leurs spectateurs par une action simple soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentim
ectateurs par une action simple soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l’élégance de l’ex
soutenue de la violence des passions, de la beauté des sentiments et de l’élégance de l’expression… (Préface de Bérénice
a violence des passions, de la beauté des sentiments et de l’élégance de l’expression… (Préface de Bérénice.) Ces lignes
la beauté des sentiments et de l’élégance de l’expression… (Préface de Bérénice.) Ces lignes de Racine pourraient servir
et de l’élégance de l’expression… (Préface de Bérénice.) Ces lignes de Racine pourraient servir de manifeste contre ceux
ssion… (Préface de Bérénice.) Ces lignes de Racine pourraient servir de manifeste contre ceux qui, mêlant la forme et la
ervir de manifeste contre ceux qui, mêlant la forme et la destination de la tragédie et du drame, fondent l’intérêt de la
forme et la destination de la tragédie et du drame, fondent l’intérêt de la tragédie sur l’action habilement théâtrale don
Action simple, violence des passions, beauté des sentiments, élégance de l’expression : il y a là formulé un idéal du genr
u genre. L’esprit français se fait jour en ce formulaire. Et la pièce de Paul Souchon y trouve une naturelle défense. Mais
ais l’écueil redoutable qui attend l’auteur tragique lorsqu’il s’agit de réaliser cet idéal, c’est de répéter des procédés
ttend l’auteur tragique lorsqu’il s’agit de réaliser cet idéal, c’est de répéter des procédés inamovibles et de s’éloigner
t de réaliser cet idéal, c’est de répéter des procédés inamovibles et de s’éloigner de la réalité humaine. La tragédie dès
cet idéal, c’est de répéter des procédés inamovibles et de s’éloigner de la réalité humaine. La tragédie dès lors cesse d’
es et de s’éloigner de la réalité humaine. La tragédie dès lors cesse d’ être la vraie interprète de la vie, elle est le cl
éalité humaine. La tragédie dès lors cesse d’être la vraie interprète de la vie, elle est le classique poncif qu’ont à jam
tion simple semble pauvre, la violence des passions est dosée suivant de fades règles de politesse ou, déréglée, choque pa
le pauvre, la violence des passions est dosée suivant de fades règles de politesse ou, déréglée, choque par son outrance,
e ou, déréglée, choque par son outrance, la beauté des sentiments est d’ une monotone convention, l’expression élégante ne
onotone convention, l’expression élégante ne paraît être le fruit que d’ un vain exercice littéraire. Les genres qui n’évol
e  siècle, se condamne à ne point regarder les hommes et les passions de son temps et prend pour modèle, non la nature, ma
ns de son temps et prend pour modèle, non la nature, mais les modèles de ses prédécesseurs, a toute la valeur d’un collect
n la nature, mais les modèles de ses prédécesseurs, a toute la valeur d’ un collectionneur de choses mortes, il œuvre pour
s modèles de ses prédécesseurs, a toute la valeur d’un collectionneur de choses mortes, il œuvre pour le musée non pour le
ssante et exaltée jusqu’en ses incohérences, use du lyrisme ainsi que d’ un moyen familier d’expression. Les grands poètes
squ’en ses incohérences, use du lyrisme ainsi que d’un moyen familier d’ expression. Les grands poètes romantiques ont eu,
ds poètes romantiques ont eu, « comme les grandes montagnes, beaucoup d’ échos ». Et les poètes tragiques d’aujourd’hui tel
me les grandes montagnes, beaucoup d’échos ». Et les poètes tragiques d’ aujourd’hui tels que Joachim Gasquet et Paul Souch
sme qui fut, avant qu’une refonte des genres littéraires, le triomphe de l’émotivité lyrique et l’expansion de l’individua
genres littéraires, le triomphe de l’émotivité lyrique et l’expansion de l’individualisme contemporain, le romantisme a ré
éré le classicisme. Cela est la preuve qu’en littérature il n’y a pas d’ écoles, mais seulement des courants d’idées et de
qu’en littérature il n’y a pas d’écoles, mais seulement des courants d’ idées et de sentiments, éternels puisqu’ils représ
érature il n’y a pas d’écoles, mais seulement des courants d’idées et de sentiments, éternels puisqu’ils représentent les
ées et de sentiments, éternels puisqu’ils représentent les mouvements de l’âme, et qui, à travers les siècles et malgré le
’ils se rencontrent. Dans la préface éloquente qu’il a placée en tête de sa tragédie, Paul Souchon déclare : Il est évide
t pas à notre sensibilité… Le drame en vers moderne sera donc éloigné de ces deux types éteints qu’il devra pourtant conti
s, tout en reproduisant dans ses grandes lignes et sans prendre souci d’ Aristote, la forme et la solide construction class
rme et la solide construction classique, et en même temps, la liberté de sujet et la belle allure romantique, devra tenir
de sujet et la belle allure romantique, devra tenir compte avant tout de la poésie, qui est sa mère et qui est répandue co
pandue comme un éclat sur les êtres, les idées… les choses… la poésie de l’homme dans la nature… la poésie de l’homme dans
les idées… les choses… la poésie de l’homme dans la nature… la poésie de l’homme dans la société… la poésie de l’homme dan
homme dans la nature… la poésie de l’homme dans la société… la poésie de l’homme dans sa propre pensée… Ainsi l’atmosphère
ps admirable où nous vivons, ne saurait se contenter longtemps encore de la seule expression musicale. Elle demande plus d
r longtemps encore de la seule expression musicale. Elle demande plus de clarté, plus de précision et elle est prête à s’i
re de la seule expression musicale. Elle demande plus de clarté, plus de précision et elle est prête à s’incarner dans le
lle est prête à s’incarner dans le drame poétique… Cette affirmation d’ un idéal nouveau se rapporterait, dans la pensée d
Cette affirmation d’un idéal nouveau se rapporterait, dans la pensée de l’écrivain, à Phyllis autant qu’à d’autres œuvres
is sans faire un pas en arrière. Son œuvre est une paraphrase du vers d’ André Chénier : Sur des pensers nouveaux faisons
s antiques. Et même voyez, ce n’est déjà plus chez Phyllis la langue de Racine, pleine de pensée intense et concise, rasa
me voyez, ce n’est déjà plus chez Phyllis la langue de Racine, pleine de pensée intense et concise, rasant la prose suivan
, pleine de pensée intense et concise, rasant la prose suivant le mot de Sainte-Beuve, c’est une langue d’images et quoiqu
ise, rasant la prose suivant le mot de Sainte-Beuve, c’est une langue d’ images et quoique hors de toute convention, une la
ne langue lyrique, passionnée, vivante. M. Joachim Gasquet, qui avant d’ être le haut poète de Dionysos, fut l’auteur inspi
ssionnée, vivante. M. Joachim Gasquet, qui avant d’être le haut poète de Dionysos, fut l’auteur inspiré des Chants séculai
l’auteur inspiré des Chants séculaires, a donné une heureuse formule de cette union du classicisme avec le romantisme. « 
si sera rénovée la tragédie en vers. Donc, je suis fondé à croire que de beaux et glorieux jours sont encore réservés au T
croire que de beaux et glorieux jours sont encore réservés au Théâtre d’ Art, et cela grâce aux poètes qui viennent lui off
éâtre d’Art, et cela grâce aux poètes qui viennent lui offrir l’appui de leurs vivifiantes énergies, grâce au mouvement qu
ui de leurs vivifiantes énergies, grâce au mouvement que l’initiative de M. Bour a déterminé parmi la jeunesse et dont M. 
se, s’il persévère, nous fera assister aux résultats. Dans ce Théâtre d’ Art, aux multiples faces, le théâtre poétique pren
xprimé si fortement le sens profond et magnifique, ou que la tragédie de formes modernes, encore incomplètement réalisée,
alie ont magistralement affirmé le principe ; n’est-ce pas du théâtre d’ art enfin que la comédie littéraire à laquelle MM.
e pas du théâtre d’art enfin que la comédie littéraire à laquelle MM.  de Porto-Riche, Henry Bataille et Edmond Sée consacr
qui marchent — les jeunes poussant les vieux — contre les accapareurs de la scène, faiseurs de théâtre, mercanti, oiseaux
nes poussant les vieux — contre les accapareurs de la scène, faiseurs de théâtre, mercanti, oiseaux de proie, de haut ou d
e les accapareurs de la scène, faiseurs de théâtre, mercanti, oiseaux de proie, de haut ou de nocturne vol. Or, quels que
pareurs de la scène, faiseurs de théâtre, mercanti, oiseaux de proie, de haut ou de nocturne vol. Or, quels que soient les
la scène, faiseurs de théâtre, mercanti, oiseaux de proie, de haut ou de nocturne vol. Or, quels que soient les moulins qu
nt les moulins qu’il faille abattre et quelle que puisse être l’issue de l’aventure, il faut toujours être du parti dont s
rti dont sont les poètes. Les Théâtres. Représentations italiennes de Mme Eleonora Duse A.-Ferdinand Hérold. Tome LV,
endre un public. Ses gestes sont aussi expressifs que les intonations de sa voix. Elle ne dit pas seulement ses rôles, ell
avec une exactitude merveilleuses. Nulle ne sait comme elle se servir de ses mains, de ses yeux. Outre qu’elles ont permis
itude merveilleuses. Nulle ne sait comme elle se servir de ses mains, de ses yeux. Outre qu’elles ont permis d’acclamer un
e elle se servir de ses mains, de ses yeux. Outre qu’elles ont permis d’ acclamer une très grande actrice, les représentati
une très grande actrice, les représentations italiennes qui viennent d’ avoir lieu ici ont été très instructives. Il sembl
emble que les Italiens se préoccupent beaucoup moins que les Français d’ être des diseurs. Leur jeu est plus alerte que le
le nôtre, plus mouvementé, plus familier. Aussi, dès qu’ils n’ont pas de talent, deviennent-ils insupportables ; mais, qua
05 Histoire. Charles Auriol : La France, l’Angleterre et Naples, de 1803 à 1806, Plon Marcel Collière. Tome LV, num
Tome LV, numéro 191, 1er juin 1905, p. 419-423 [419] Il est mal aisé de trouver un ouvrage historique plus étayé, plus ma
nifestement documenté. On pourrait même le considérer comme une suite de documents, reliés et éclairés par un commentaire
cherchant si Napoléon se laissa conduire uniquement par le parti pris de créer autour de son empire des royaumes dévolus à
la France et les Bourbons, à qui elle avait reconnu en 1801 le trône de Naples, ne fut qu’un épisode de la lutte tantôt s
i elle avait reconnu en 1801 le trône de Naples, ne fut qu’un épisode de la lutte tantôt sourde, tantôt déclarée, entre la
a Grande-Bretagne et la France. C’est l’influence toujours croissante de la diplomatie anglaise à la cour de Naples qui, a
t l’influence toujours croissante de la diplomatie anglaise à la cour de Naples qui, avant et depuis la rupture du traité
nglaise à la cour de Naples qui, avant et depuis la rupture du traité d’ Amiens, rendit la crise inévitable. M. Auriol a ré
la crise inévitable. M. Auriol a réuni et cite des lettres nombreuses de Napoléon, de la reine Marie-Caroline, d’Alquier,
itable. M. Auriol a réuni et cite des lettres nombreuses de Napoléon, de la reine Marie-Caroline, d’Alquier, de Gouvion-Sa
cite des lettres nombreuses de Napoléon, de la reine Marie-Caroline, d’ Alquier, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’El
ettres nombreuses de Napoléon, de la reine Marie-Caroline, d’Alquier, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’Elliot, de lo
apoléon, de la reine Marie-Caroline, d’Alquier, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’Elliot, de lord Whitworth, de Nelso
reine Marie-Caroline, d’Alquier, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’ Elliot, de lord Whitworth, de Nelson, de Gallo, et
e-Caroline, d’Alquier, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’Elliot, de lord Whitworth, de Nelson, de Gallo, et de l’amba
er, de Gouvion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’Elliot, de lord Whitworth, de Nelson, de Gallo, et de l’ambassadeur russe à la
ion-Saint-Cyr, de Talleyrand, d’Elliot, de lord Whitworth, de Nelson, de Gallo, et de l’ambassadeur russe à la cour de Nap
, de Talleyrand, d’Elliot, de lord Whitworth, de Nelson, de Gallo, et de l’ambassadeur russe à la cour de Naples, Tatische
d Whitworth, de Nelson, de Gallo, et de l’ambassadeur russe à la cour de Naples, Tatischeff, dont les intrigues amenèrent,
cour de Naples, Tatischeff, dont les intrigues amenèrent, à la veille d’ Austerlitz, la rupture définitive en faisant annul
ille d’Austerlitz, la rupture définitive en faisant annuler le traité de neutralité passé le 22 septembre entre Naples et
sent avec l’intérêt qui s’attache à l’étude précise et très détaillée d’ une période historique déterminée et formant drame
que. Théâtre Sarah-Bernhardt : Siberia, drame lyrique en trois actes de MM. Illica et Umberto Giordano Jean Marnold. T
V, numéro 191, 1er juin 1905, p. 447-452 [449-450]. Parmi l’imbroglio d’ ententes cordiales où se débat notre candeur naïve
umble personne, à l’Heptaméron sonore élaboré par l’ingénieux éditeur de la Cabrera, aux fins probables d’écouler dans nos
ore élaboré par l’ingénieux éditeur de la Cabrera, aux fins probables d’ écouler dans nos murs les rossignols de son magasi
la Cabrera, aux fins probables d’écouler dans nos murs les rossignols de son magasin et de remplir sa caisse en semblant l
ns probables d’écouler dans nos murs les rossignols de son magasin et de remplir sa caisse en semblant la vider. Un ami pl
âtre Sarah-Bernhardt en disponibilité providentielle, grâce au départ de son illustre locataire et directrice en tournée.
es, hétérogènes ou hétéroclites, accumulées jamais sur la réceptivité d’ un spectateur aux abois ; confiant d’abord et trop
effort musical exigé ; troublé bientôt par le geste intrépide et fier d’ un chef d’orchestre insoucieux visiblement de se c
ical exigé ; troublé bientôt par le geste intrépide et fier d’un chef d’ orchestre insoucieux visiblement de se casser un b
geste intrépide et fier d’un chef d’orchestre insoucieux visiblement de se casser un bras ou de crever quelque œil autour
d’un chef d’orchestre insoucieux visiblement de se casser un bras ou de crever quelque œil autour de soi ; égayé discrète
mpromptu, par les facéties du Glockenspiel ou bercé du soupir fignolé d’ un premier violon solo ; puis, sans répit, trembla
soupir fignolé d’un premier violon solo ; puis, sans répit, tremblant d’ effroi secret aux circuits félins d’un ténor bondi
olo ; puis, sans répit, tremblant d’effroi secret aux circuits félins d’ un ténor bondissant ; ému jusques aux moelles des
énor bondissant ; ému jusques aux moelles des embrassements convulsés d’ une amante ; sursautant au tonnerre subit des tam-
nnerre subit des tam-tam, grosse caisse et cuivres déchirant le point d’ orgue du traître ; et secoué chaque fois, tout d’u
s déchirant le point d’orgue du traître ; et secoué chaque fois, tout d’ un coup, d’accès incongrus autant qu’irrésistibles
le point d’orgue du traître ; et secoué chaque fois, tout d’un coup, d’ accès incongrus autant qu’irrésistibles, au specta
p, d’accès incongrus autant qu’irrésistibles, au spectacle désopilant de ces gens éplorés abandonnant presto leur mine tra
la bouche en cœur et la main sur celui-ci, en exécutant vers la rampe d’ expansives, nobles ou modestes, et toujours aimabl
expansives, nobles ou modestes, et toujours aimables révérences. Tant d’ émoi panaché vous ahurit un homme, quand on n’en a
n homme, quand on n’en a pas l’habitude et qu’on n’est pas tout droit d’ un Midi milanaisant. Siberia témoignait, pourtant,
trouverait mainte leçon profitable. On remarquait un soin particulier de mise en scène mouvementée, la mimique intelligent
peu italien pour nous mais volontiers naturel, une déclamation pleine de justesse et parfois saisissante qui fit très sinc
M. Titta Ruffo comme aussi bien Mme Gemma Bellincioni dans la Cabrera d’ à côté ; enfin, et surtout, on constatait la quali
on constatait la qualité, l’ensemble et la souplesse nuancée des voix de choristes subalternes que nous ne pouvons guère q
use en ses révélations. La plus piquante fut peut-être, entre toutes, d’ apprendre, à n’en pouvoir douter, de l’impresario
ante fut peut-être, entre toutes, d’apprendre, à n’en pouvoir douter, de l’impresario munificent, qu’il existe tout près d
vole où, non seulement il est loisible à tout quelconque croque-notes de perpétrer impunément des Siberia convaincues, mai
ria convaincues, mais où, par surcroît désarmant, au vingtième siècle de notre ère, on rencontre des éditeurs pour acheter
ome LV, numéro 191, 1er juin 1905, p. 459-463. La dernière tragédie de Gabriele d’Annunzio : Le Flambeau sous le Boissea
iele d’Annunzio : Le Flambeau sous le Boisseau. Milan Sans un jour de répit, s’acharnant à une production qui devient f
nt de connaître un insuccès théâtral en même temps qu’un grand succès de librairie. L’insuccès théâtral est dû à l’état d’
nsuccès théâtral est dû à l’état d’esprit du public non encore friand de profondeurs psychologiques et d’atmosphères music
d’esprit du public non encore friand de profondeurs psychologiques et d’ atmosphères musicales sur la scène ; le succès de
rs psychologiques et d’atmosphères musicales sur la scène ; le succès de librairie est dû aux qualités très sûres et très
et très poétiques du drame. Le Flambeau sous le boisseau fait partie d’ une tétralogie des Abruzzes. Le poète y montre cer
superstitions et certaines douleurs, capables par leur force typique de représenter la quintessence de ce peuple peu cath
leurs, capables par leur force typique de représenter la quintessence de ce peuple peu catholique, très païen, fort, trava
nce de ce peuple peu catholique, très païen, fort, travailleur, plein d’ imagination, de passion et de poésie, au milieu du
e peu catholique, très païen, fort, travailleur, plein d’imagination, de passion et de poésie, au milieu duquel Gabriele d
ue, très païen, fort, travailleur, plein d’imagination, de passion et de poésie, au milieu duquel Gabriele d’Annunzio lui-
d’Annunzio lui-même est né. La Tétralogie, dont fait partie la Fille de Jorio, finit sur une tragédie qui aura pour titre
oète, paraît-il, rendra un hommage à ce qu’on appelle « les victoires de la Science », en montrant les superstitions les p
res de la Science », en montrant les superstitions les plus anciennes d’ un peuple, bouleversées et détruites par la brutal
ar la brutalité des « certitudes » modernes. Contrairement à la Fille de Jorio, qui dans des violences populaires et dans
qui dans des violences populaires et dans l’extase et l’étrange amour d’ Aligi, le Pâtre visionnaire et artiste, représenta
des Abruzzes, qu’une femme seule domine par les obscures fascinations d’ un grand crime. Cette femme, Angizia di Fura, est
crime. Cette femme, Angizia di Fura, est la plus parfaite incarnation de l’éternel féminin tel que l’a compris d’Annunzio 
la plus parfaite incarnation de l’éternel féminin tel que l’a compris d’ Annunzio : elle est la chair, l’Ennemie, la Souver
plus parfaite incarnation de l’éternel féminin tel que l’a compris d’ Annunzio  : elle est la chair, l’Ennemie, la Souveraine Maî
is d’Annunzio : elle est la chair, l’Ennemie, la Souveraine Maîtresse de tout un milieu, qu’elle charme et détruit par les
ieu, qu’elle charme et détruit par les accords et par les dissonances de la symphonie de ses sens. Dans la vieille maison
rme et détruit par les accords et par les dissonances de la symphonie de ses sens. Dans la vieille maison des Sandro, à An
en servante triomphe en criminelle et maintenant domine en prêtresse de sa chair et de ses charmes pervers. Elle a tué la
iomphe en criminelle et maintenant domine en prêtresse de sa chair et de ses charmes pervers. Elle a tué la femme de la ma
prêtresse de sa chair et de ses charmes pervers. Elle a tué la femme de la maison, Monica di Sangro, et, poussée par la f
la femme de la maison, Monica di Sangro, et, poussée par la fatalité de sa haine inconsciente et de ses appétits conscien
ca di Sangro, et, poussée par la fatalité de sa haine inconsciente et de ses appétits conscients, elle veut tout dominer.
nces du Destin. Angizia di Fura domine réellement sur tous les hommes de la maison par sa luxure et par ses artifices occu
première heure, se dresse, et reste debout même en mourant, la fille de Tibaldo et de celle qui fut assassinée : Gigliola
e, se dresse, et reste debout même en mourant, la fille de Tibaldo et de celle qui fut assassinée : Gigliola. Cette jeune
s qui ne sont plus et des choses qui seront, et par le rythme profond de ses paroles, semble la sœur animique d’Aligi de l
ont, et par le rythme profond de ses paroles, semble la sœur animique d’ Aligi de la Fille de Jorio. Gigliola, dès le premi
ille de Jorio. Gigliola, dès le premier acte, soulève le poids énorme de son destin : Moi aussi, moi aussi, quelque part,
ue part, J’ai un flambeau rouge Caché sous le boisseau… C’est l’idée de la vengeance de sa mère, qu’elle sait assassinée
flambeau rouge Caché sous le boisseau… C’est l’idée de la vengeance de sa mère, qu’elle sait assassinée par celle qui es
r celle qui est aujourd’hui à sa place dans le cœur et dans la couche de son père. Elle parle du flambeau caché sous le bo
me et intacte.                  Je le promets. Elle pense au tombeau de sa mère ; elle pense à la vengeance à accomplir,
sa mère ; elle pense à la vengeance à accomplir, à la mort nécessaire de Angizia di Fura. Dans toute la tragédie, Gigliola
ra. Dans toute la tragédie, Gigliola personnifie l’inflexible volonté de la vengeance, elle est comme un flambeau, droit e
elle est comme un flambeau, droit et immobile, au milieu des flammes de luxure, de vice et d’envie, qui rongent le cœur d
omme un flambeau, droit et immobile, au milieu des flammes de luxure, de vice et d’envie, qui rongent le cœur de ces homme
mbeau, droit et immobile, au milieu des flammes de luxure, de vice et d’ envie, qui rongent le cœur de ces hommes. Par les
milieu des flammes de luxure, de vice et d’envie, qui rongent le cœur de ces hommes. Par les rythmes vastes et sombres qui
thmes vastes et sombres qui revêtent tous les mots et tous les gestes de ces personnes dramatiques, par la poésie subtile
toute la tragédie, et surtout le premier acte, par la force originale de certaines situations et par le choc violent, brut
assions, le Flambeau sous le boisseau est la plus belle des tragédies de Gabriele d’Annunzio. Elle demande à être expliqué
Elle demande à être expliquée longuement dans les différents aspects de ses significations, ce que je ferai ailleurs. Le
ents aspects de ses significations, ce que je ferai ailleurs. Le rôle de Tibaldo a été tenu par un grand acteur, Mario Fum
de Tibaldo a été tenu par un grand acteur, Mario Fumagalli, et celui de Simonetto, le jeune homme des Sandro que la femel
e dominatrice veut tuer, par Gabriele d’Annunzio fils, un jeune homme de vingt ans, qui paraît admirablement doué pour la
paraît admirablement doué pour la scène tragique et qui adore l’œuvre de son père. Mario Fumagalli est un très grand auteu
ger, il est devenu ensuite acteur dramatique allemand, et maintenant, de retour en Italie, dans les rôles des pièces de d’
lemand, et maintenant, de retour en Italie, dans les rôles des pièces de d’Annunzio, comme dans les rôles tragiques de Sha
and, et maintenant, de retour en Italie, dans les rôles des pièces de d’ Annunzio, comme dans les rôles tragiques de Shakes
d, et maintenant, de retour en Italie, dans les rôles des pièces de d’ Annunzio , comme dans les rôles tragiques de Shakespeare et
ns les rôles des pièces de d’Annunzio, comme dans les rôles tragiques de Shakespeare et des Grecs, il s’est affirmé comme
speare et des Grecs, il s’est affirmé comme un puissant acteur doublé d’ un psychologue et d’un profond érudit idéaliste. M
il s’est affirmé comme un puissant acteur doublé d’un psychologue et d’ un profond érudit idéaliste. Malgré son jeu et l’a
gue et d’un profond érudit idéaliste. Malgré son jeu et l’acharnement de sa volonté, le Flambeau sous le boisseau n’a pas
sa volonté, le Flambeau sous le boisseau n’a pas entièrement triomphé de la mauvaise culture du public moyen. La tragédie
ièrement triomphé de la mauvaise culture du public moyen. La tragédie de d’Annunzio est écrite en vers, en vers d’un rythm
ement triomphé de la mauvaise culture du public moyen. La tragédie de d’ Annunzio est écrite en vers, en vers d’un rythme l
ent triomphé de la mauvaise culture du public moyen. La tragédie de d’ Annunzio est écrite en vers, en vers d’un rythme libre et
u public moyen. La tragédie de d’Annunzio est écrite en vers, en vers d’ un rythme libre et parfait. Sem Benelli : Un Fi
La floraison des nouveaux poètes italiens est grande. On peut espérer de bons fruits, de riches moissons. L’Italie en ce m
nouveaux poètes italiens est grande. On peut espérer de bons fruits, de riches moissons. L’Italie en ce moment a certains
certains éclats printaniers, qui sont une bonne promesse. Les poètes d’ outre-Mont ne sont pas étrangers aux problèmes qui
mouvement symboliste et vers-libriste. Maintenant c’est l’esprit même de la poésie qu’il faut enrichir de toute la sagesse
iste. Maintenant c’est l’esprit même de la poésie qu’il faut enrichir de toute la sagesse contemporaine et de toute notre
de la poésie qu’il faut enrichir de toute la sagesse contemporaine et de toute notre modernité pensive. On préconise la po
poésie dite scientifique, c’est-à-dire une poésie philosophique faite d’ idées et de pensées plus que d’impressions. En Ita
scientifique, c’est-à-dire une poésie philosophique faite d’idées et de pensées plus que d’impressions. En Italie, M. Gio
-à-dire une poésie philosophique faite d’idées et de pensées plus que d’ impressions. En Italie, M. Giovanni Cena, l’auteur
plus que d’impressions. En Italie, M. Giovanni Cena, l’auteur profond de Homo, dont j’ai parlé dans ma dernière chronique,
rquée. Ce baptême tragique révéla immédiatement le caractère original d’ un jeune poète de vingt ans qui, ayant détruit plu
tragique révéla immédiatement le caractère original d’un jeune poète de vingt ans qui, ayant détruit plusieurs chants de
nal d’un jeune poète de vingt ans qui, ayant détruit plusieurs chants de sa lyre, se présentait au public par un hommage t
e grec. Ensuite il écrivit un drame historique, Lassalle, et un drame de paysans : la Terre. Le succès fut ondoyant, mais
ament du poète s’affirma dans toute sa bonne rudesse, dans son besoin de connaître le sens caché des choses et des actes,
losophie des événements et des hommes, pour les représenter en œuvres d’ art. Ce tempérament de penseur est celui que nous
s et des hommes, pour les représenter en œuvres d’art. Ce tempérament de penseur est celui que nous retrouvons dans ce poè
elui que nous retrouvons dans ce poème : Un fils des temps, où la vie d’ un homme, depuis son enfance, se détache de l’ombr
fils des temps, où la vie d’un homme, depuis son enfance, se détache de l’ombre commune de tous les êtres, monte de l’inc
la vie d’un homme, depuis son enfance, se détache de l’ombre commune de tous les êtres, monte de l’inconscience vers une
s son enfance, se détache de l’ombre commune de tous les êtres, monte de l’inconscience vers une parfaite conscience, qui
rs une parfaite conscience, qui s’exhale dans la leur comme le parfum de l’encens s’exhale dans le feu. Le poème est le cy
mme le parfum de l’encens s’exhale dans le feu. Le poème est le cycle d’ une vie, vie devenue parfaite, dès que l’homme sai
dans un voile qui en le purifiant augmente sa force et la conscience de sa force. Alfredo Catapano : Interludio, Naple
 Alfredo Catapano dans ses sonnets : Interludio, plus qu’au renouveau de l’esprit, s’attache à celui de la matière poétiqu
ets : Interludio, plus qu’au renouveau de l’esprit, s’attache à celui de la matière poétique. Le vers italien type est le
ache à celui de la matière poétique. Le vers italien type est le vers de onze syllabes, le vers du Dante. Le paradigme du
Dante. Le paradigme du rythme italien est là. Les chansons populaires de Naples ou de Sicile, comme les rispetti des campa
adigme du rythme italien est là. Les chansons populaires de Naples ou de Sicile, comme les rispetti des campagnes toscanes
Naples ou de Sicile, comme les rispetti des campagnes toscanes, sont de préférence en vers de onze syllabes. Musicalement
comme les rispetti des campagnes toscanes, sont de préférence en vers de onze syllabes. Musicalement, les onze syllabes it
syllabes. Musicalement, les onze syllabes italiennes, comme les douze de l’alexandrin français, répondent d’une façon géné
labes italiennes, comme les douze de l’alexandrin français, répondent d’ une façon générale au rythme traditionnel de la ra
ndrin français, répondent d’une façon générale au rythme traditionnel de la race. Mais tout peut se renouveler. En Italie,
eler. En Italie, Gabriele d’Annunzio, lui seul d’ailleurs, a su faire de beaux vers libres Aujourd’hui, M. Alfredo Catapan
aux vers libres Aujourd’hui, M. Alfredo Catapano enrichit la prosodie de sa langue avec ses sonnets en hexamètres. Et il l
res. Et il le fait en maître. Giosuè Carducci a fixé certaines règles d’ accentuation pour donner à l’hexamètre italien le
règles d’accentuation pour donner à l’hexamètre italien le mouvement de l’hexamètre latin. M. Catapano crée sur ces bases
mètre latin. M. Catapano crée sur ces bases une métrique rimée pleine de charme. Et la mélancolie de ses sonnets, la douce
e sur ces bases une métrique rimée pleine de charme. Et la mélancolie de ses sonnets, la douceur des images, la précision
out à fait inattendue. Dans le dernier sonnet : Apparence, en parlant de lui-même et de sa propre souffrance le poète expr
tendue. Dans le dernier sonnet : Apparence, en parlant de lui-même et de sa propre souffrance le poète exprime un vers d’u
rlant de lui-même et de sa propre souffrance le poète exprime un vers d’ une grâce très rare : Queste palpebre aperte son
me un vers d’une grâce très rare : Queste palpebre aperte son quelle d’ un occhio che dorme. (Ces paupières ouvertes sont
on quelle d’un occhio che dorme. (Ces paupières ouvertes sont celles d’ un œil qui dort.) Et dans l’idée de ce vers est to
Ces paupières ouvertes sont celles d’un œil qui dort.) Et dans l’idée de ce vers est toute la douleur du recueil, et dans
M. Riccardo Forster évoque au contraire une large et sereine vision de la vie dans ses sonnets d’une forme classique trè
e au contraire une large et sereine vision de la vie dans ses sonnets d’ une forme classique très pure. La Fiorita résume l
assique très pure. La Fiorita résume les sensations et les sentiments d’ un noble poète épris de tous les spectacles de la
iorita résume les sensations et les sentiments d’un noble poète épris de tous les spectacles de la nature. Le sonnet : Ave
tions et les sentiments d’un noble poète épris de tous les spectacles de la nature. Le sonnet : Ave, dont l’épigraphe est
cles de la nature. Le sonnet : Ave, dont l’épigraphe est un beau vers de Machiavel, révèle l’âme du chantre délicat et for
e Vannicola : De profundis Clamavi ad te, Florence, Revue du Nord De Profundis clamavi ad te, un livre de belle exalta
te, Florence, Revue du Nord De Profundis clamavi ad te, un livre de belle exaltation musicale et philosophique de M. 
clamavi ad te, un livre de belle exaltation musicale et philosophique de M. Giuseppe Vannicola, nous transporte dans d’aut
e dans d’autres domaines, sur des sommets, où l’évocateur nous montre d’ un geste passionné les grandes ombres des maîtres 
ue la mort tue les villes et les races, comme elle tue tout individu. De Profundis clamavi ad te est un très beau poème en
Profundis clamavi ad te est un très beau poème en prose, c’est le cri de détresse et d’espérance d’un homme qui aspire à s
vi ad te est un très beau poème en prose, c’est le cri de détresse et d’ espérance d’un homme qui aspire à se noyer dans le
un très beau poème en prose, c’est le cri de détresse et d’espérance d’ un homme qui aspire à se noyer dans les grandes ha
espérance d’un homme qui aspire à se noyer dans les grandes harmonies de l’univers que la musique a su révéler à son âme a
ands musiciens, M. Antonio Cippico révèle à l’Italie l’œuvre poétique de Nietzsche. Depuis quelque temps, dans les meilleu
Depuis quelque temps, dans les meilleures revues et dans les journaux de la Péninsule, M. Cippico traduit Nietzsche et en
he et en fait une exégèse profonde. Il y est aidé par sa connaissance de la langue allemande et par la précieuse beauté de
par sa connaissance de la langue allemande et par la précieuse beauté de son style italien. La traduction toute récente de
la précieuse beauté de son style italien. La traduction toute récente de la Gaya Scienza est vraiment une œuvre de talent,
La traduction toute récente de la Gaya Scienza est vraiment une œuvre de talent, qui fait honneur au jeune philosophe-poèt
Tome LV, numéro 192, 15 juin 1905 Les Revues. Poesia : des vers de Mlle L. Kahn Charles-Henry Hirsch. Tome LV, nu
reusement à faire voisiner les poètes italiens et français. On y voit de purs sonnets de M. Catulle Mendès, un poème de M.
e voisiner les poètes italiens et français. On y voit de purs sonnets de M. Catulle Mendès, un poème de M. Marinetti, le S
et français. On y voit de purs sonnets de M. Catulle Mendès, un poème de M. Marinetti, le Sarcophage de M. F. Vielé-Griffi
sonnets de M. Catulle Mendès, un poème de M. Marinetti, le Sarcophage de M. F. Vielé-Griffin, une Élégie d’Automne de M. S
ème de M. Marinetti, le Sarcophage de M. F. Vielé-Griffin, une Élégie d’ Automne de M. Saint-Georges de Bouhélier, des poèm
Marinetti, le Sarcophage de M. F. Vielé-Griffin, une Élégie d’Automne de M. Saint-Georges de Bouhélier, des poèmes de MM. 
in, une Élégie d’Automne de M. Saint-Georges de Bouhélier, des poèmes de MM. G. Pascoli, F. Chiesa, A. Colautti, E. Moschi
déjà sûr, dans Mélancolie, une poésie où se rencontrent des qualités d’ harmonie et de couleur vraiment originales, — témo
s Mélancolie, une poésie où se rencontrent des qualités d’harmonie et de couleur vraiment originales, — témoin ces trois s
son énamouré court dans le verger et l’enserre, les fleurs ont un air de mystère, elles semblent murmurer un secret à l’ai
mystère, elles semblent murmurer un secret à l’air irisé. Ô verger de Mélancolie, verger des visions astrales, bercez m
nnent de célébrer, sans grandes pompes, mais avec quelques apparences de sincérité, le premier centenaire de la naissance
es, mais avec quelques apparences de sincérité, le premier centenaire de la naissance de Giuseppe Mazzini. Le souvenir du
elques apparences de sincérité, le premier centenaire de la naissance de Giuseppe Mazzini. Le souvenir du grand agitateur
Mazzini. Le souvenir du grand agitateur génois a rempli des colonnes de journaux et des pages de revues. Le maître de l’i
grand agitateur génois a rempli des colonnes de journaux et des pages de revues. Le maître de l’insurrection italienne, ce
s a rempli des colonnes de journaux et des pages de revues. Le maître de l’insurrection italienne, celui qui fut le plus f
rection italienne, celui qui fut le plus fier et le plus complet type d’ apôtre des temps modernes, tour à tour exalté et m
, tour à tour exalté et méconnu, et mal connu presque toujours, vient d’ imposer sa silhouette austère devant les cœurs d’o
sque toujours, vient d’imposer sa silhouette austère devant les cœurs d’ outre-monts. L’Italie jeune en a frémi. Il est des
alie jeune en a frémi. Il est des hommes qui, dans certaines périodes de l’histoire esthétique ou de l’histoire morale de
t des hommes qui, dans certaines périodes de l’histoire esthétique ou de l’histoire morale de l’humanité, concentrent en e
s certaines périodes de l’histoire esthétique ou de l’histoire morale de l’humanité, concentrent en eux toutes les forces
anité, concentrent en eux toutes les forces et toutes les aspirations de la période qui aboutit à eux, comme les fleuves a
euves aboutissent à la mer, et, la résumant, réunissent des phalanges d’ esprits, disciplinent une multitude, et deviennent
essies ou apôtres. Leurs rôles sont immédiatement historiques. Chacun de leurs gestes est un signe de l’avenir ou un râle
s sont immédiatement historiques. Chacun de leurs gestes est un signe de l’avenir ou un râle du passé. Tout de suite après
on culte, non moins profond et non moins dévoué, dans l’élite rêveuse de l’Italie. Le rôle de Mazzini fut très simple et f
rofond et non moins dévoué, dans l’élite rêveuse de l’Italie. Le rôle de Mazzini fut très simple et fut immense. Il synthé
sa toute la pensée révolutionnaire qui s’acharna à réaliser l’absurde de l’unification des différents États italiens. Il f
-à-dire à une nation qui politiquement n’existait pas, son grand rêve d’ unité dans l’action. Mazzini fut le créateur et le
nd rêve d’unité dans l’action. Mazzini fut le créateur et le ministre de cette société. Tous les patriotes italiens, ceux
ciété. Tous les patriotes italiens, ceux qui moururent sur les champs de bataille ceux qui y trouvèrent la victoire, puisè
rent leur force dans la Giovane Italia. Garibaldi y connut la mission de sa vie, et, par la voix prophétique de Mazzini, c
Garibaldi y connut la mission de sa vie, et, par la voix prophétique de Mazzini, comprit qu’il était le condottiere désig
e désigné des phalanges à chemise rouge qui devaient réaliser l’unité de l’Italie Mazzini avait en lui du Fourier et du Na
apoléon. Il était un poète humanitaire et un merveilleux organisateur de batailles. Il vécut un peu partout, car celui qui
de batailles. Il vécut un peu partout, car celui qui fut l’âme unique de la révolution qui aboutit à la réalisation d’une
ui qui fut l’âme unique de la révolution qui aboutit à la réalisation d’ une « Patrie italienne » ne connut presque pas la
réalisation d’une « Patrie italienne » ne connut presque pas la joie d’ avoir une patrie, et vécut perpétuellement en exil
ouvait en Italie, où sa présence était dangereuse pour lui-même. Mais de France, d’Angleterre, de partout, il regardait au
talie, où sa présence était dangereuse pour lui-même. Mais de France, d’ Angleterre, de partout, il regardait au-delà des A
résence était dangereuse pour lui-même. Mais de France, d’Angleterre, de partout, il regardait au-delà des Alpes, il devin
n dans l’action. Mazzini fit ainsi l’unité italienne. Dans l’histoire de l’âme de sa race, il représente, après Dante, le
action. Mazzini fit ainsi l’unité italienne. Dans l’histoire de l’âme de sa race, il représente, après Dante, le génie du
sprit indomptable et infatigable unit toutes les plus belles qualités de la renaissance. Lorsque l’Italie, qui, par la voi
belles qualités de la renaissance. Lorsque l’Italie, qui, par la voie de ses écrivains, a fêté partout le centenaire de sa
alie, qui, par la voie de ses écrivains, a fêté partout le centenaire de sa naissance, sera redevenue vraiment digne de se
partout le centenaire de sa naissance, sera redevenue vraiment digne de ses saints, elle devra, sur les Alpes, lui élever
les Alpes, lui élever une statue très haute, qui fera pendant à celle de Dante dans le Tyrol. En Italie, quelques groupes
a pendant à celle de Dante dans le Tyrol. En Italie, quelques groupes de républicains suivent encore les doctrines du Maît
sidèrent Mazzini comme un saint dont nul ne doit parler sans craindre de le profaner. Il fut républicain dans le profond d
rler sans craindre de le profaner. Il fut républicain dans le profond de lui-même. Il se traça un programme de vie et il e
fut républicain dans le profond de lui-même. Il se traça un programme de vie et il eut un idéal ; selon les lois inflexibl
a un programme de vie et il eut un idéal ; selon les lois inflexibles de son programme il poussa les hommes de sa race. Il
al ; selon les lois inflexibles de son programme il poussa les hommes de sa race. Il fut trahi et méconnu, mais il mourut
nnu, mais il mourut sans avoir un seul instant fléchi devant la règle de pensée et d’action qu’il s’était imposée et qu’il
mourut sans avoir un seul instant fléchi devant la règle de pensée et d’ action qu’il s’était imposée et qu’il avait imposé
magogue. Il conçut la célèbre formule : Dieu et le Peuple. Il en créa de nombreuses, et très heureuses, qui, pour plusieur
réa de nombreuses, et très heureuses, qui, pour plusieurs groupements d’ hommes, devinrent et restent immuables comme des d
révolta contre toutes les platitudes, et eut en horreur les théories de résignation et de mortification de l’esprit humai
utes les platitudes, et eut en horreur les théories de résignation et de mortification de l’esprit humain telles que la li
es, et eut en horreur les théories de résignation et de mortification de l’esprit humain telles que la littérature des pre
nsuite, car il crut à la mission volontairement sociale du penseur et de l’artiste, et il traita d’égoïste et de méprisabl
ssion volontairement sociale du penseur et de l’artiste, et il traita d’ égoïste et de méprisable toute manifestation intel
irement sociale du penseur et de l’artiste, et il traita d’égoïste et de méprisable toute manifestation intellectuelle ne
t l’homme supérieur comme une force rayonnante et non comme un centre d’ attraction. Sa fierté superbe qui, dans l’histoire
e d’attraction. Sa fierté superbe qui, dans l’histoire italienne, n’a d’ égale que celle Dante, ne connut point de déboires
ns l’histoire italienne, n’a d’égale que celle Dante, ne connut point de déboires. Comme pour Manfred, de Byron, son orgue
ale que celle Dante, ne connut point de déboires. Comme pour Manfred, de Byron, son orgueil et sa foi l’empêchaient de voi
es. Comme pour Manfred, de Byron, son orgueil et sa foi l’empêchaient de voir qu’autour de lui les choses et les hommes ma
t les hommes manquaient misérablement. Et si sa plus grande faute est de ne pas avoir compris le rêve fédéraliste que Giob
édéraliste que Gioberti présentait gauchement à l’Italie anxieuse, et d’ avoir trop voulu une Italie politiquement unie, il
politiquement unie, il ne reste pas moins l’Annonciateur et le Messie de l’Italie renouvelée. Son œuvre énorme est peu con
rme est peu connue, mais en lui les Italiens pourront toujours puiser de belles forces pour de belles victoires. Après lui
is en lui les Italiens pourront toujours puiser de belles forces pour de belles victoires. Après lui, un roi et un statist
n statisticien piémontais ont apporté à l’Italie la gloire sans génie d’ une maison régnante. Mazzini mourut républicain co
ublicain comme il vécut. Pour cela, il fut dédaigné. Il était Génois, de la race de ceux qui conquirent les mers, et qui e
mme il vécut. Pour cela, il fut dédaigné. Il était Génois, de la race de ceux qui conquirent les mers, et qui encore ne s’
aire vient de célébrer officiellement et littérairement le centenaire de ce demi-dieu. Un mort : le poète Giovanni Came
e ce demi-dieu. Un mort : le poète Giovanni Camerana Il Campo, de Turin, a consacré un de ses derniers numéros à la
rt : le poète Giovanni Camerana Il Campo, de Turin, a consacré un de ses derniers numéros à la mémoire de Giovanni Cam
erniers numéros à la mémoire de Giovanni Camerana, Turinois, un poète de la seconde et pâle école romantique italienne. Ap
pour son indépendance, eut aussi une école romantique qui s’efforçait d’ unir des impressions réalistes à des sentimentalit
légères, tantôt mystiques ou scientifiques. Arrigo Boito, le musicien de Méphistophélès, est le poète le plus remarquable
oito, le musicien de Méphistophélès, est le poète le plus remarquable de cette école. Giovanni Camerana, qui vient de mour
vient de mourir, en est à coup sûr un des moins consistants. L’œuvre de Camerana est presque inédite. Le poète s’est touj
Le numéro du Campo, rempli en grande partie par cette œuvre, est donc d’ une importance particulière, car il nous présente
est donc d’une importance particulière, car il nous présente un poète d’ autrefois qui nous était inconnu. Et l’impression
l’impression que nous laissent ces poèmes publiés est vraiment celle de l’effort d’un poète d’autrefois. Il est préférabl
n que nous laissent ces poèmes publiés est vraiment celle de l’effort d’ un poète d’autrefois. Il est préférable assez souv
laissent ces poèmes publiés est vraiment celle de l’effort d’un poète d’ autrefois. Il est préférable assez souvent que l’œ
t d’un poète d’autrefois. Il est préférable assez souvent que l’œuvre d’ un inconnu, lorsqu’elle est rendue définitive par
e l’œuvre d’un inconnu, lorsqu’elle est rendue définitive par la mort de l’auteur, ne soit présentée que dans son ensemble
e par la mort de l’auteur, ne soit présentée que dans son ensemble et d’ un coup. On évite ainsi cette mauvaise impression
ls fragmentaires, lorsque les fragments n’ont pas en eux la puissance de représenter toute une œuvre. Giovanni Camerana no
oute une œuvre. Giovanni Camerana nous apparaît aujourd’hui incapable de nous émouvoir profondément, ainsi que tous ceux d
ourd’hui incapable de nous émouvoir profondément, ainsi que tous ceux de son école d’ailleurs, depuis Boito jusqu’à Iginio
endant il y a quatre sonnets, dans ceux que publie Il Campo, qui sont d’ une force et d’une spontanéité si sûre et si vigou
uatre sonnets, dans ceux que publie Il Campo, qui sont d’une force et d’ une spontanéité si sûre et si vigoureuse qu’ils no
une spontanéité si sûre et si vigoureuse qu’ils nous donnent le désir de connaître plus entièrement, pour la mieux appréci
désir de connaître plus entièrement, pour la mieux apprécier, l’œuvre de cet étrange poète. Le sonnet Vox Magna est d’un r
ieux apprécier, l’œuvre de cet étrange poète. Le sonnet Vox Magna est d’ un rare intérêt. Il finit ainsi : Le concert écla
e sont les amours fous, Les amours égorgés dans le sang, les terreurs De l’adultère, — tout ce qui pleure Sur les sépulcre
t que nous attendions un livre, tout un recueil définitif des travaux de Giovanni Camerana, pour pouvoir le connaître et s
iovanni Camerana, pour pouvoir le connaître et savoir si l’appellatif de grand poète que ses admirateurs lui décernent est
Un poète romantique nous entraîne loin, dans la vision rétrospective de l’âme poétique italienne. Carducci a renouvelé to
de l’âme poétique italienne. Carducci a renouvelé toute l’esthétique de la poésie, en donnant à l’Italie ses rythmes de f
lé toute l’esthétique de la poésie, en donnant à l’Italie ses rythmes de force et de pensée renaissante. Après lui, tout l
sthétique de la poésie, en donnant à l’Italie ses rythmes de force et de pensée renaissante. Après lui, tout l’effort poét
iment dans le passé. Carducci et Mazzini sont vraiment les deux pôles de l’éclipse vivante de la troisième Italie. Parmi l
Carducci et Mazzini sont vraiment les deux pôles de l’éclipse vivante de la troisième Italie. Parmi les jeunes, quelques c
poètes apparaissent soucieux des nouvelles complications esthétiques de la poésie, de plus en plus faite de philosophie e
uvelles complications esthétiques de la poésie, de plus en plus faite de philosophie et de certitude ; d’autres chantent c
ons esthétiques de la poésie, de plus en plus faite de philosophie et de certitude ; d’autres chantent comme de tout temps
n plus faite de philosophie et de certitude ; d’autres chantent comme de tout temps leur vie amoureuse, mais ce ne sont pa
utres nous présentent, avec une rare énergie, les tableaux psychiques de leur race : ils semblent remplir un rôle historiq
e leur race : ils semblent remplir un rôle historique. I Primogeniti de M. Antonio Beltramelli, un recueil de contes de l
rôle historique. I Primogeniti de M. Antonio Beltramelli, un recueil de contes de la Romagne, placent leur auteur dans ce
rique. I Primogeniti de M. Antonio Beltramelli, un recueil de contes de la Romagne, placent leur auteur dans cette derniè
t ses nouvelles, en montrant les plus belles, les plus pures énergies de ses divines Romaines, dans des affabulations simp
s affabulations simples en même temps que solennelles. Tous les actes de ses protagonistes semblent des actes religieux. C
s protagonistes semblent des actes religieux. Chacun suit la fatalité de son tempérament et de son milieu. Le cadre est to
nt des actes religieux. Chacun suit la fatalité de son tempérament et de son milieu. Le cadre est toujours le même pays sa
. L’âme des personnages est toujours la même. Mais les manifestations de leurs esprits, leurs chocs amoureux et héroïques
e leurs esprits, leurs chocs amoureux et héroïques sont innombrables. De l’œuvre de M. Antonio Beltramelli je parlerai d’a
rits, leurs chocs amoureux et héroïques sont innombrables. De l’œuvre de M. Antonio Beltramelli je parlerai d’ailleurs un
italiens, il est aujourd’hui celui qui est le plus puissant évocateur de la beauté et de la force de sa terre. Memento
aujourd’hui celui qui est le plus puissant évocateur de la beauté et de la force de sa terre. Memento Memento. — G
celui qui est le plus puissant évocateur de la beauté et de la force de sa terre. Memento Memento. — Giovanni Cena
o 196, 15 août 1905 Histoire. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome, tome I : La Conquête ; tome II : Jules Césa
t de publier, dans notre langue, le deuxième volume. Paru vers la fin de l’année dernière, le premier volume avait un cara
caractère fragmentaire qui rendait malaisée la critique. Et en effet, de ces deux premiers volumes d’une œuvre qui s’annon
ndait malaisée la critique. Et en effet, de ces deux premiers volumes d’ une œuvre qui s’annonce considérable, si le premie
œuvre qui s’annonce considérable, si le premier nous donne les idées de l’auteur sur l’histoire romaine, le second contie
auteur sur l’histoire romaine, le second contient la mise en pratique de ces idées, et c’est dans cette partie démonstrati
er leur portée. Nous ne nous engagerons pas ici dans cette discussion de doctrine, dont il nous suffit de déterminer l’obj
gerons pas ici dans cette discussion de doctrine, dont il nous suffit de déterminer l’objet (tome II, Jules César). M. Fer
d’ailleurs, ne s’est pas dépensé en considérations sur l’état général de la science touchant l’histoire romaine, chose qu’
moins pu faire, comme Duruy pour son Histoire, en tant que le rapport de ses idées avec cet état général avait besoin d’êt
n tant que le rapport de ses idées avec cet état général avait besoin d’ être marqué par lui-même. Son avertissement est do
ar lui-même. Son avertissement est donc insuffisant. Mais hâtons-nous d’ ajouter qu’à défaut d’une vraie préface les cinq p
issement est donc insuffisant. Mais hâtons-nous d’ajouter qu’à défaut d’ une vraie préface les cinq premiers chapitres du t
tome I peuvent, aux restrictions près indiquées ci-dessus, tenir lieu d’ introduction. On pourra s’y renseigner, en y ajout
t le dernier chapitre du même tome et tout le tome II, sur la méthode de l’auteur. Après avoir assez heureusement montré c
début était une communauté aristocratique-agricole où tout un système d’ observances, de surveillances, etc., entretenait u
communauté aristocratique-agricole où tout un système d’observances, de surveillances, etc., entretenait une rigidité qua
illances, etc., entretenait une rigidité quasi-monacale et le ressort de l’action, l’auteur, à propos de l’expansion milit
e l’action, l’auteur, à propos de l’expansion militaire et mercantile de Rome dans la Méditerranée au lendemain de la seco
ion militaire et mercantile de Rome dans la Méditerranée au lendemain de la seconde guerre punique, indique nettement le p
punique, indique nettement le point de vue économique et sociologique d’ où il suivra constamment le développement gigantes
veloppement gigantesque qui aboutit à l’Empire. Il se réclame en ceci de Polybe qu’il déclare « le plus profond historien
e réclame en ceci de Polybe qu’il déclare « le plus profond historien de l’antiquité ». Il s’empare, par exemple, des mémo
l s’empare, par exemple, des mémorables indications données par l’ami de Scipion l’Africain sur le capitalisme qui se déve
é du second siècle avant J.-C., à la suite des premiers grands succès de Rome. Il pousse hardiment dans la voie suggérée p
passage « qui est un des documents les plus importants sur l’histoire de l’impérialisme romain ». Les premières guerres d’
ants sur l’histoire de l’impérialisme romain ». Les premières guerres d’ Orient « accrurent rapidement la richesse de l’Ita
 ». Les premières guerres d’Orient « accrurent rapidement la richesse de l’Italie et accélérèrent le renouvellement des mœ
i est archi-connu. Mais M. Ferrero spécifie (et il ne cesse désormais de nous renseigner, sous ce rapport, en spécialiste)
es fournitures militaires furent plus fréquentes, et beaucoup de gens de la classe moyenne qui avaient rapporté un petit c
e la classe moyenne qui avaient rapporté un petit capital des guerres d’ Orient et d’Occident en sollicitèrent et en obtinr
moyenne qui avaient rapporté un petit capital des guerres d’Orient et d’ Occident en sollicitèrent et en obtinrent facileme
icitèrent et en obtinrent facilement… La connaissance et le maniement de ces affaires se répandirent bientôt, et les entre
entrepreneurs devinrent vite plus nombreux à Rome et dans les villes d’ Italie, jusqu’à former une classe de capitalistes
ombreux à Rome et dans les villes d’Italie, jusqu’à former une classe de capitalistes moyens qui vivaient à l’aise sur les
ures publiques, et dont les plus audacieux et les plus heureux firent de grandes fortunes. » Cette préoccupation du dével
grandes fortunes. » Cette préoccupation du développement mercantile de Rome parallèle à son développement militaire revi
istorien explique par-là les vicissitudes des institutions politiques de Rome, les rapports que les faits sociaux, — y com
e, les rapports que les faits sociaux, — y compris celui, si capital, de l’esclavage, — y soutiennent entre eux, les lutte
civiles, les guerres étrangères. Il y, cherche, en un mot, le secret de l’énorme développement démocratique qui, de crise
che, en un mot, le secret de l’énorme développement démocratique qui, de crise en crise, aboutit à l’Empire. Développement
développement mercantile, développement démocratique, voilà l’espèce de syllogisme historico-sociologique dont les termes
de plus en plus les uns avec les autres à mesure que nous approchons de l’Empire. (L’Empire fait, l’un d’eux, le terme mi
autres à mesure que nous approchons de l’Empire. (L’Empire fait, l’un d’ eux, le terme militaire, se détachera, et il faut
empire et une suprématie militaire11. Il y avait à Rome une multitude d’ esclaves et d’affranchis orientaux, gaulois, germa
suprématie militaire11. Il y avait à Rome une multitude d’esclaves et d’ affranchis orientaux, gaulois, germains, espagnols
ales du monde antique, l’absence par exemple, du principe « libéral » de l’offre et de la demande, « ces esclaves avaient
antique, l’absence par exemple, du principe « libéral » de l’offre et de la demande, « ces esclaves avaient dû être amenés
 » de l’offre et de la demande, « ces esclaves avaient dû être amenés de force en Italie ». De force. Par la guerre. C’est
demande, « ces esclaves avaient dû être amenés de force en Italie ». De force. Par la guerre. C’est là toute la dissembla
guerre. C’est là toute la dissemblance, — et les remarques brillantes de l’historien-sociologue sur la gradation insensibl
brillantes de l’historien-sociologue sur la gradation insensible qui, de nos jours, dans notre civilisation plus dense et
ion plus dense et plus nuancée, va, par une différenciation indéfinie de fortunes, de besoins, de moyens, de possibilités,
e et plus nuancée, va, par une différenciation indéfinie de fortunes, de besoins, de moyens, de possibilités, de la riches
ancée, va, par une différenciation indéfinie de fortunes, de besoins, de moyens, de possibilités, de la richesse à la misè
par une différenciation indéfinie de fortunes, de besoins, de moyens, de possibilités, de la richesse à la misère, rendant
iation indéfinie de fortunes, de besoins, de moyens, de possibilités, de la richesse à la misère, rendant ainsi la premièr
ppement mercantile, développement démocratique sous l’action dernière de la force brutale. Examinant ce qu’était devenu le
cet énorme développement social, l’historien nous présente le tableau d’ « un club de nobles, de dilettanti de la politique
éveloppement social, l’historien nous présente le tableau d’« un club de nobles, de dilettanti de la politique, d’hommes d
t social, l’historien nous présente le tableau d’« un club de nobles, de dilettanti de la politique, d’hommes d’affaires,
storien nous présente le tableau d’« un club de nobles, de dilettanti de la politique, d’hommes d’affaires, d’avocats ambi
ente le tableau d’« un club de nobles, de dilettanti de la politique, d’ hommes d’affaires, d’avocats ambitieux, de lettrés
ableau d’« un club de nobles, de dilettanti de la politique, d’hommes d’ affaires, d’avocats ambitieux, de lettrés, de poli
n club de nobles, de dilettanti de la politique, d’hommes d’affaires, d’ avocats ambitieux, de lettrés, de politiciens, qui
dilettanti de la politique, d’hommes d’affaires, d’avocats ambitieux, de lettrés, de politiciens, qui se détestaient, à qu
e la politique, d’hommes d’affaires, d’avocats ambitieux, de lettrés, de politiciens, qui se détestaient, à qui mieux mieu
ditions, leurs idées, leur profession ; chacun défendant les intérêts de sa classe, de son parti, de sa clientèle ». Ainsi
idées, leur profession ; chacun défendant les intérêts de sa classe, de son parti, de sa clientèle ». Ainsi mis au servic
rofession ; chacun défendant les intérêts de sa classe, de son parti, de sa clientèle ». Ainsi mis au service de toutes le
s de sa classe, de son parti, de sa clientèle ». Ainsi mis au service de toutes les forces sociales, de toutes les ambitio
e sa clientèle ». Ainsi mis au service de toutes les forces sociales, de toutes les ambitions, de toutes les avidités, ain
is au service de toutes les forces sociales, de toutes les ambitions, de toutes les avidités, ainsi transformé, « ce grand
dités, ainsi transformé, « ce grand corps aristocratique n’avait plus de force, il ne gouvernait plus ».   Et c’est alors
x ce que M. Ferrero est arrivé à en faire : « l’homme le plus étrange de l’histoire romaine », dit-il ; le « deus ex-machi
e plus étrange de l’histoire romaine », dit-il ; le « deus ex-machinâ de l’histoire romaine », pourrions-nous presque ajou
ine », pourrions-nous presque ajouter d’après lui. Si les conclusions de l’auteur passent dans la Science, c’est tout just
stocrate. C’est très curieux. M. Ferrero, d’ailleurs, n’a pas eu tort de reprendre et de développer à propos du rôle de Lu
très curieux. M. Ferrero, d’ailleurs, n’a pas eu tort de reprendre et de développer à propos du rôle de Lucullus des trait
leurs, n’a pas eu tort de reprendre et de développer à propos du rôle de Lucullus des traits déjà visibles dans la conduit
bord chez Lucullus, nous ne le pensons point. On ne peut guère parler de Scipion l’Africain, de son fameux « Allons rendre
s ne le pensons point. On ne peut guère parler de Scipion l’Africain, de son fameux « Allons rendre grâce aux Dieux », bie
ns rendre grâce aux Dieux », bien que ce fût là déjà la belle manière de se mettre au-dessus des lois, de méconnaître surt
que ce fût là déjà la belle manière de se mettre au-dessus des lois, de méconnaître surtout la puissance tribunitienne, —
éconnaître surtout la puissance tribunitienne, — cette terrible toile d’ araignée où restèrent tant d’essors. Mais Sylla (l
ce tribunitienne, — cette terrible toile d’araignée où restèrent tant d’ essors. Mais Sylla (les temps, il est vrai, étaien
errible exemple ? La situation intolérable que lui firent ses ennemis de Rome dans les premiers temps de la guerre contre
ntolérable que lui firent ses ennemis de Rome dans les premiers temps de la guerre contre Mithridate ne le contraignit-ell
aignit-elle point, pour son propre salut, à une audace, à une liberté d’ allures, à une exploitation effrénée des pays trav
y a, cependant, certainement du vrai dans ce que le nouvel historien de Lucullus dit de son favori. Lucullus, cet aristoc
certainement du vrai dans ce que le nouvel historien de Lucullus dit de son favori. Lucullus, cet aristocrate de vieille
el historien de Lucullus dit de son favori. Lucullus, cet aristocrate de vieille roche, ne fut pas un homme de révolution,
vori. Lucullus, cet aristocrate de vieille roche, ne fut pas un homme de révolution, et les procédés de sa conquête du Pon
de vieille roche, ne fut pas un homme de révolution, et les procédés de sa conquête du Pont n’en sont que plus typiques :
Pont n’en sont que plus typiques : on y retrouve les caractéristiques de la guerre à la Sylla, mais ces caractéristiques s
régulières, maintenant, renouvelables à volonté, et non plus l’effet d’ une crise. Elles n’en sont que plus notables. M. F
ion que « Lucullus pourrait être défini le Napoléon du dernier siècle de la République ». Le créateur de la guerre et de l
défini le Napoléon du dernier siècle de la République ». Le créateur de la guerre et de la politique personnelles, direct
éon du dernier siècle de la République ». Le créateur de la guerre et de la politique personnelles, directes, césariennes,
és, c’est lui. Pompée et César ne seront que « les deux grands élèves de Lucullus qui viendront récolter dans le champ sem
niblement à Pompée. C’est que si l’un et l’autre étaient aristocrates de naissance et même de principes, le dernier s’étai
’est que si l’un et l’autre étaient aristocrates de naissance et même de principes, le dernier s’était dévoyé sans retour
gogie. Le fait que cette substitution n’ait pu se produire qu’au prix d’ une guerre civile, où les principes réactionnaires
, d’ailleurs, devenu universel, n’en fut qu’un plus puissant véhicule de la culture gréco-romaine. Quant à César et à sa g
ment fatidique. Pour mieux marquer ce rapport connu, M. Ferrero a usé d’ une méthode nouvelle. Il a étudié ce grand événeme
a étudié ce grand événement en se plaçant, pour ainsi dire, au centre de Rome et de ses intérêts politiques et financiers,
grand événement en se plaçant, pour ainsi dire, au centre de Rome et de ses intérêts politiques et financiers, en chercha
érations militaires accomplies par César et les événements intérieurs de la politique romaine ». Si jamais guerre fut « la
sociales », ce fut la guerre des Gaules. C’est pourquoi les résultats de cette guerre furent si prodigieux pour Rome, et,
uoi les résultats de cette guerre furent si prodigieux pour Rome, et, de là, pour la civilisation européenne tout entière.
es-unes d’entre elles, qui se découvrent dans les deux premiers tomes de l’ouvrage de M. Guglielmo Ferrero. Nous devons no
re elles, qui se découvrent dans les deux premiers tomes de l’ouvrage de M. Guglielmo Ferrero. Nous devons nous contenter
omes de l’ouvrage de M. Guglielmo Ferrero. Nous devons nous contenter de les avoir reproduites. Ce qui surtout est à reten
i surtout est à retenir, c’est la méthode très nettement sociologique de l’auteur. On doit louer, pour le surplus, dans l’
plus récentes. Il y a un effort visible pour ne pas subir l’influence de Mommsen. L’auteur, enfin, a peut-être trop employ
nde officiel », etc. Cela rappelle la manière un peu trop spirituelle de M. Gaston Boissier, que l’auteur paraît admirer b
sa sculpture, qui est une laborieuse contribution à l’étude critique de l’art en Italie, mais peut-être a le tort de se p
ution à l’étude critique de l’art en Italie, mais peut-être a le tort de se présenter sous l’aspect ingrat d’un précis, d’
Italie, mais peut-être a le tort de se présenter sous l’aspect ingrat d’ un précis, d’un abrégé, d’une sorte de recueil d’i
peut-être a le tort de se présenter sous l’aspect ingrat d’un précis, d’ un abrégé, d’une sorte de recueil d’indications pl
e tort de se présenter sous l’aspect ingrat d’un précis, d’un abrégé, d’ une sorte de recueil d’indications plutôt que de c
présenter sous l’aspect ingrat d’un précis, d’un abrégé, d’une sorte de recueil d’indications plutôt que de constituer un
sous l’aspect ingrat d’un précis, d’un abrégé, d’une sorte de recueil d’ indications plutôt que de constituer un ouvrage su
précis, d’un abrégé, d’une sorte de recueil d’indications plutôt que de constituer un ouvrage suivi, dont le sujet, en so
concerne non point tant la ville elle-même du reste que la succession de ses souverains. M. de Bouchaud a placé ensuite un
uccession de ses souverains. M. de Bouchaud a placé ensuite une série de notes sur les œuvres qui subsistent, les artistes
rtistes dont les noms sont connus ou mentionnés et qu’il est possible de comprendre dans une histoire de l’art à Naples. I
s ou mentionnés et qu’il est possible de comprendre dans une histoire de l’art à Naples. Ici, la matière était neuve et l’
nnements fort excusables. M. de Bouchaud s’est limité enfin à l’étude de la sculpture avec assez de raison, car si Naples
. de Bouchaud s’est limité enfin à l’étude de la sculpture avec assez de raison, car si Naples possède environ trois cents
s été remaniées aux xviie et xviiie  siècles et, à part ses châteaux de défense et ses portes, l’art architectural n’y a
tombeaux, mausolées, statues dont l’importance historique, comme ceux de la maison d’Anjou, est souvent de premier ordre,
solées, statues dont l’importance historique, comme ceux de la maison d’ Anjou, est souvent de premier ordre, et Venise seu
l’importance historique, comme ceux de la maison d’Anjou, est souvent de premier ordre, et Venise seule, dit Burckhardt, p
vail. Il serait heureux que M. de Bouchaud, avec quelques corrections de détail, reprenne et complète ses recherches. Il p
me paraîtrait indispensable — et qui rendrait, surtout, pour l’étude de la longue période qui s’étend des débuts du Moyen
ude de la longue période qui s’étend des débuts du Moyen-Âge à la fin de la Renaissance — de très appréciables services.
iode qui s’étend des débuts du Moyen-Âge à la fin de la Renaissance — de très appréciables services. Les Journaux. Une
naissance — de très appréciables services. Les Journaux. Une leçon de philologie (Le Journal, 25 juillet) R. de Bury.
s loin, il aborde hardiment la philologie française : « Coquin dérive de coquus, cuisinier ». Ensuite, il passe à l’argot 
rive de coquus, cuisinier ». Ensuite, il passe à l’argot : « Le terme de mariole, synonyme de malandrin, vient du cri, Viv
nier ». Ensuite, il passe à l’argot : « Le terme de mariole, synonyme de malandrin, vient du cri, Viva Maria. » Tome 
is pourquoi Lamartine avait choisi ce titre, qui lui semblait entaché d’ une certaine affectation de singularité. À quoi b
choisi ce titre, qui lui semblait entaché d’une certaine affectation de singularité. À quoi bon, disait-il, avertir ses
l, avertir ses lecteurs qu’on a médité ! Est-ce donc là quelque chose de particulier, et faut-il déclarer expressément qu’
er, et faut-il déclarer expressément qu’on a rempli le premier devoir de quiconque se fait écrivain ? Discours, épîtres, o
els sont les titres tout ordinaires que nos maîtres mettaient en tête de leurs ouvrages ; les vers étaient chargés de dire
aîtres mettaient en tête de leurs ouvrages ; les vers étaient chargés de dire le reste. Évidemment Lamartine aurait très
t très bien pu se conformer à l’usage et baptiser son premier recueil de vers : Odes, Élégies, Épîtres, puisque c’étaient
y faisait entendre. Mais comme les poésies qui le composaient étaient d’ un genre nouveau, il était tout aussi naturel qu’i
que. La chose n’était pas, d’ailleurs, sans précédent dans l’histoire de la littérature française. Au xvie  siècle, par ex
de la littérature française. Au xvie  siècle, par exemple, les poètes de la Pléiade, leurs précurseurs et leurs disciples,
de la Pléiade, leurs précurseurs et leurs disciples, avaient coutume de donner à leurs volumes de vers le nom de la maîtr
urseurs et leurs disciples, avaient coutume de donner à leurs volumes de vers le nom de la maîtresse réelle ou imaginaire
s disciples, avaient coutume de donner à leurs volumes de vers le nom de la maîtresse réelle ou imaginaire qui les avait i
insi qu’ils les intitulaient : Délie, l’Olive, l’Amalthée, les Amours de Cassandre, de Marie, de Francine, etc. Quelquefoi
s intitulaient : Délie, l’Olive, l’Amalthée, les Amours de Cassandre, de Marie, de Francine, etc. Quelquefois aussi ils pr
ient : Délie, l’Olive, l’Amalthée, les Amours de Cassandre, de Marie, de Francine, etc. Quelquefois aussi ils prenaient de
ues, les Regrets, les Soupirs, les Mimes, — suivant en cela l’exemple de Pétrarque qui avait fait les Triomphes de l’amour
— suivant en cela l’exemple de Pétrarque qui avait fait les Triomphes de l’amour et de la mort, et de certains poètes lati
ela l’exemple de Pétrarque qui avait fait les Triomphes de l’amour et de la mort, et de certains poètes latins du siècle d
e Pétrarque qui avait fait les Triomphes de l’amour et de la mort, et de certains poètes latins du siècle d’Auguste, d’Ovi
phes de l’amour et de la mort, et de certains poètes latins du siècle d’ Auguste, d’Ovide, entre autres, dont tout le monde
mour et de la mort, et de certains poètes latins du siècle d’Auguste, d’ Ovide, entre autres, dont tout le monde connaît le
connaît les Amours et les Tristes. Lamartine, en choisissant le titre de Méditations poétiques ne faisait donc que reprend
ion. Cependant je ne crois pas que ce soient les latins ni les poètes de la Pléiade qui lui en aient suggéré l’idée. Ce se
possédait à fond pour les avoir étudiés d’abord dans les traductions de Letourneur et puis dans le texte original. On lis
is dans le texte original. On lisait beaucoup en France les écrivains d’ Outre-Manche depuis la seconde moitié du xviiie  s
ociété bourgeoise et lettrée. Le comte Claude Thiard de Bissy, membre de l’Académie française et descendant de Pontus de T
Claude Thiard de Bissy, membre de l’Académie française et descendant de Pontus de Thiard, avait fait paraître, dès 1762,
Pontus de Thiard, avait fait paraître, dès 1762, une version en prose de la première de ses Nuits, et Letourneur avait ach
d, avait fait paraître, dès 1762, une version en prose de la première de ses Nuits, et Letourneur avait achevé de la mettr
sion en prose de la première de ses Nuits, et Letourneur avait achevé de la mettre à la mode par ses adaptations plus ou m
adaptations plus ou moins fidèles. Fontanes qui, sur la fin du règne de Louis XVI, était allé chercher des abonnés à Lond
ait allé chercher des abonnés à Londres12 pour une revue qu’il rêvait de publier à Paris avec Joubert, Fontanes connaissai
et que Dryden et Gray, dont il imita le Barde et Timothée. Les Nuits de Young jouissaient chez nous d’une telle popularit
imita le Barde et Timothée. Les Nuits de Young jouissaient chez nous d’ une telle popularité, pendant la période révolutio
e, que Robespierre les portait généralement sur lui, C’était sa façon de se familiariser avec la mort… des autres. On dit
anta en s’écriant : « Tu veux donc mourir deux fois ! ». Ce qu’il y a de sûr c’est qu’une des plus nobles victimes de Robe
x fois ! ». Ce qu’il y a de sûr c’est qu’une des plus nobles victimes de Robespierre — était-ce un pressentiment ? — prote
pressentiment ? — protesta publiquement contre l’influence des Nuits de Young, dans un travail sur la perfection des arts
en admettant que ce poète anglais avait souvent parlé le vrai langage de la passion, André Chénier se plaignait de ce que,
uvent parlé le vrai langage de la passion, André Chénier se plaignait de ce que, chez lui, la douleur était un désespoir f
té13. Est-ce pour cette raison que Lamartine lui avait voué une sorte de culte ? Peut-être. En tout cas il est hors de dou
que Pope, Dryden, Addison, Gray et Shakespeare14. Or, comme les Nuits de Young, qui sont des méditations sur la mort, étai
ditations sur la mort, étaient généralement suivies dans les éditions de Letourneur des Méditations et Contemplations d’He
ies dans les éditions de Letourneur des Méditations et Contemplations d’ Hervey, je pense que c’est à ce dernier poète angl
je pense que c’est à ce dernier poète anglais qu’il emprunta le titre de son premier recueil, comme je pense que c’est à O
mier recueil, comme je pense que c’est à Ossian qu’il emprunta le nom d’ Elvire. On se souvient qu’Ossian avait épousé une
unta le nom d’Elvire. On se souvient qu’Ossian avait épousé une fille de Branno nommée Evirallin. Or, au mois de janvier 1
Ossian avait épousé une fille de Branno nommée Evirallin. Or, au mois de janvier 1808, Lamartine écrivait à son ami de Vir
Evirallin. Or, au mois de janvier 1808, Lamartine écrivait à son ami de Virieu : « J’ai lu Ossian ces jours-ci, et, ne sa
mmencé à en mettre en vers un épisode qui m’avait touché. C’est celui d’ un vieillard qui pleure son chien mort. Je veux qu
on m’accordera bien, j’espère, que la distance n’est pas plus grande d’ Evirallin à Elvire15. Cependant Lamartine paraît a
Elvire15. Cependant Lamartine paraît avoir hésité à prendre le titre de Méditations 16. Je relève, en effet, dans une let
e Raigecourt le passage suivant : « Voici quelques vers… c’est la fin d’ une Contemplation poétique sur la foi. » Contempla
plation poétique sur la foi. » Contemplations ! Méditation Le premier de ces titres est plutôt objectif et le second plus
omme dans le passé. II Je ne m’explique donc pas qu’un critique de la valeur de Charles Loyson se soit offusqué du t
passé. II Je ne m’explique donc pas qu’un critique de la valeur de Charles Loyson se soit offusqué du titre des Médi
ris encore que, tout en leur rendant justice, il n’ait pas noté, même d’ une touche discrète, les ressemblances qu’il y ava
ne touche discrète, les ressemblances qu’il y avait entre les poésies de Lamartine et les siennes, car il est impossible q
les Méditations les mêmes modes poétiques que dans les deux recueils de vers de Charles Loyson : odes, élégies, épîtres,
itations les mêmes modes poétiques que dans les deux recueils de vers de Charles Loyson : odes, élégies, épîtres, mais que
e vers de Charles Loyson : odes, élégies, épîtres, mais quelques-unes de leurs élégies à tous les deux ont été probablemen
tait nourri comme lui la moelle des poètes anglais et du plus lyrique de tous, d’Ossian, qu’il avait célébré l’année même
ri comme lui la moelle des poètes anglais et du plus lyrique de tous, d’ Ossian, qu’il avait célébré l’année même où il mou
mourut (1820) dans une ode remarquable17. Or, comme ses deux recueils de poésies avaient paru en 1817 et en 1819, qu’ils a
urs poètes du temps, à commencer par Casimir Delavigne, il est permis de supposer que Lamartine, qui passait alors chaque
passait alors chaque printemps à paris, avait lu l’Air natal, le Lit de mort, le Bannissement, le Retour à la vie, les ép
épîtres à Ducis, Royer-Collard et Maine de Biran, qui sont les perles de l’écrin poétique de Charles Loyson, quand il comp
er-Collard et Maine de Biran, qui sont les perles de l’écrin poétique de Charles Loyson, quand il composa l’Automne, le Ch
ivait, le 13 avril 1819, à Aymon de Virieu : Je reçois force cadeaux de livres que les auteurs, mes confrères, me font. J
ectures. Nous savons d’ailleurs qu’il entretenait alors des relations d’ amitié avec M. Joseph Rocher, lequel courtisait lu
s poètes du xviiie  siècle, et son idéal, le modèle qu’il s’efforçait d’ égaler, n’était autre que l’auteur de la Guerre de
éal, le modèle qu’il s’efforçait d’égaler, n’était autre que l’auteur de la Guerre des Dieux 19. Moins de trois ans avant
d’égaler, n’était autre que l’auteur de la Guerre des Dieux 19. Moins de trois ans avant de composer le Lac il avait rimé
ois ans avant de composer le Lac il avait rimé une élégie sur la mort de Parny qu’il avait lue à l’académie de Mâcon : pre
ait rimé une élégie sur la mort de Parny qu’il avait lue à l’académie de Mâcon : preuve manifeste et sans réplique du coup
uve manifeste et sans réplique du coup de foudre qu’il reçut, au mois de septembre 1817, en apprenant que Mme Charles mour
ant que Mme Charles mourante ne pourrait pas le rejoindre à Aix. Mais de ce qu’il se dégagea subitement de l’imitation dir
urrait pas le rejoindre à Aix. Mais de ce qu’il se dégagea subitement de l’imitation directe et des influences diverses qu
les Méditations, l’œil exercé du critique perde tout à fait la trace de ses premières lectures. S’il ne lisait plus depui
lectures. S’il ne lisait plus depuis quelque temps, s’il avait cessé de traduire à sa façon, en vers ou en prose, Ossian
nt sur un verger en fleurs, ne s’étaient pas moins imprégnés à jamais de leur esprit, de leur accent, de leur tristesse, s
en fleurs, ne s’étaient pas moins imprégnés à jamais de leur esprit, de leur accent, de leur tristesse, sans qu’on pût dé
’étaient pas moins imprégnés à jamais de leur esprit, de leur accent, de leur tristesse, sans qu’on pût démêler nettement
u à Young. Quel est le gourmet assez fin pour dénombrer dans un rayon de miel les fleurs multiples dont l’abeille a pris l
s du poète des Nuits 20. Quant à Pétrarque dont il s’inspira plus que d’ aucun autre, à partir du jour où la mort de Julie
dont il s’inspira plus que d’aucun autre, à partir du jour où la mort de Julie changea son amour en une sorte de religion,
, à partir du jour où la mort de Julie changea son amour en une sorte de religion, il lui emprunta surtout des images, enc
ui emprunta surtout des images, encore — ces emprunts ayant été faits de souvenir — les images étaient-elles plus ou moins
obablement ce qui a trompé Sainte-Beuve. L’illustre critique, parlant de Lamartine longtemps après les Méditations, disait
ditations, disait : « Il ne goûte, il ne vénère que depuis assez peu d’ années Pétrarque, le grand élégiaque chrétien et s
que et le traduisit dix ans avant de publier les Méditations. Au mois de septembre 1810, il lui empruntait deux vers pour
septembre 1810, il lui empruntait deux vers pour en faire l’épigraphe d’ une lettre sur la Nouvelle Héloïse, et le 28 mars 
le 28 mars 1813, il écrivait à Aymon de Virieu : Je lis des sonnets de Pétrarque, que je n’entendais guère en Italie et
ravissantes. Il y a un temps pour tout, et telle ou telle disposition de l’âme ou de l’esprit nous donne de la répugnance
Il y a un temps pour tout, et telle ou telle disposition de l’âme ou de l’esprit nous donne de la répugnance ou du goût p
out, et telle ou telle disposition de l’âme ou de l’esprit nous donne de la répugnance ou du goût pour un homme ou pour un
nance ou du goût pour un homme ou pour un livre. Nous sommes vraiment de singuliers instruments, montés aujourd’hui sur un
jourd’hui sur un ton, demain sur un autre ; et moi surtout qui change d’ idées et de goût selon le vent qu’il fait et le pl
ur un ton, demain sur un autre ; et moi surtout qui change d’idées et de goût selon le vent qu’il fait et le plus ou moins
hange d’idées et de goût selon le vent qu’il fait et le plus ou moins d’ élasticité de l’air22. Or, veut-on savoir comment
et de goût selon le vent qu’il fait et le plus ou moins d’élasticité de l’air22. Or, veut-on savoir comment Lamartine tr
ne traduisait alors les sonnets du poète italien ? Le petit Pétrarque de poche qu’il portait toujours sur lui va nous édif
ffet, écrit au crayon sur les pages blanches qui terminent le tome II de cette édition bijou un certain nombre de vers, en
hes qui terminent le tome II de cette édition bijou un certain nombre de vers, en partie inédits, dont cette charmante piè
écriture en étant par endroits effacée ou illisible : Vallon rempli de mes accords, Ruisseau dont mes pleurs troublaient
lacé, Vous cherchant à travers ses larmes, Sur vos bords jadis pleins de charmes Ne retrouve plus le passé. La colline e
e j’aimais, Ce n’était pas vous, c’était elle ! C’est déjà le thème de l’Isolement et je ne serais pas étonné que ces qu
en aient été la première version. Lamartine a dit dans le commentaire de cette pièce : « J’avais emporté ce jour-là sur la
cette pièce : « J’avais emporté ce jour-là sur la montagne un volume de Pétrarque dont je lisais de temps en temps quelqu
lisais de temps en temps quelques sonnets. » Eh bien, le sonnet CCLX de l’édition anglaise en 2 volumes, sur laquelle j’a
ti forme, Non, lasso ! in me ; che da si lieta vita Son fatto albergo d’ infinita doglia, Quinci vedrà ’l mio bene ; e pe
o in terra la ma bella spoglia. Traduction littérale : Vallée qui de mes lamentations es pleine, Fleuve qui souvent de
rale : Vallée qui de mes lamentations es pleine, Fleuve qui souvent de mes larmes t’accrois, Bêtes des bois, oiseaux vag
onnais bien en vous les formes usitées, Non, hélas ! en moi, qui loin d’ une vie si heureuse Suis devenu la proie d’une dou
, hélas ! en moi, qui loin d’une vie si heureuse Suis devenu la proie d’ une douleur infinie ! D’ici je voyais mon bien ;
D’ici je voyais mon bien ; et sur sa trace Je reviens voir l’endroit d’ où elle est allée Laissant à la terre sa belle dép
lée Laissant à la terre sa belle dépouille. Évidemment les strophes de Lamartine sont une adaptation de ce sonnet de Pét
dépouille. Évidemment les strophes de Lamartine sont une adaptation de ce sonnet de Pétrarque25, mais combien large et d
Évidemment les strophes de Lamartine sont une adaptation de ce sonnet de Pétrarque25, mais combien large et dégagée du tex
ait ensuite dans l’Olive, et tout à l’heure, en transcrivant les vers de Lamartine, je songeais malgré moi au sonnet de l’
transcrivant les vers de Lamartine, je songeais malgré moi au sonnet de l’Idée, que Joachim adapta de celui de Daniello26
rtine, je songeais malgré moi au sonnet de l’Idée, que Joachim adapta de celui de Daniello26. Encore du Bellay a-t-il gard
songeais malgré moi au sonnet de l’Idée, que Joachim adapta de celui de Daniello26. Encore du Bellay a-t-il gardé religie
iginal, tandis que Lamartine qui, pour ses compositions, avait besoin d’ air et d’espace, brisa l’un et s’affranchit de l’a
andis que Lamartine qui, pour ses compositions, avait besoin d’air et d’ espace, brisa l’un et s’affranchit de l’autre dès
positions, avait besoin d’air et d’espace, brisa l’un et s’affranchit de l’autre dès la première version du thème qu’il de
a première version du thème qu’il devait développer plus tard, au gré de son génie, dans les admirables stances qui ouvren
Il ne l’était pas mieux quand il disait : « Si les poésies fugitives de Ducis sont tombées aux mains de Lamartine, elles
disait : « Si les poésies fugitives de Ducis sont tombées aux mains de Lamartine, elles l’ont plus ému dans leur douce c
ouce cordialité et animé à produire que ne l’eussent fait les poésies d’ André (Chénier) quand elles auraient paru dix ans
is et je trouve cela bien médiocre28. » Cela me rappelle le joli mot d’ Alfred de Vigny sur Sainte-Beuve qui se flattait d
ppelle le joli mot d’Alfred de Vigny sur Sainte-Beuve qui se flattait de l’avoir pénétré : « Il ne faut disséquer que les
l’avoir pénétré : « Il ne faut disséquer que les morts. Cette manière de chercher à ouvrir le cerveau d’un vivant est faus
isséquer que les morts. Cette manière de chercher à ouvrir le cerveau d’ un vivant est fausse et mauvaise. Dieu seul et le
it en Italie, je n’en vois qu’une qui soit incontestablement inspirée de l’italien, c’est l’Ode à Bonaparte, paraphrase él
c’est l’Ode à Bonaparte, paraphrase éloquente et sublime du Cinq-Mai, de Manzoni. Quelque temps après la publication du Ci
26 du même mois : J’ai été bien plus content que je ne m’y attendais de l’ode de Manzoni ; je faisais peu de cas de sa tr
e mois : J’ai été bien plus content que je ne m’y attendais de l’ode de Manzoni ; je faisais peu de cas de sa tragédie30,
t que je ne m’y attendais de l’ode de Manzoni ; je faisais peu de cas de sa tragédie30, son ode est parfaite. Il n’y manqu
peu de cas de sa tragédie30, son ode est parfaite. Il n’y manque rien de tout ce qui est pensée, style et sentiment ; il n
émoire était si oublieuse ! — lorsqu’il racontait dans le commentaire de cette Méditation qu’« elle fut écrite à Saint-Poi
e fut écrite à Saint-Point, dans la petite tour du nord, au printemps de l’année 1821, peu de mois après (!) qu’on eut app
’année 1821, peu de mois après (!) qu’on eut appris en France la mort de Bonaparte à Sainte-Hélène ». La vérité certaine,
c’est que l’Ode à Bonaparte, qui d’abord devait s’appeler le Tombeau d’ un guerrier, ne fut écrite ou achevée à Saint-Poin
ôt, car, s’il l’avait composée sous l’impression fraîche et immédiate de celle de Manzoni, il lui aurait sans doute emprun
s’il l’avait composée sous l’impression fraîche et immédiate de celle de Manzoni, il lui aurait sans doute emprunté davant
à Napoléon qui lui assure l’immortalité. Depuis bien des années, rien d’ aussi beau n’a été écrit dans ce genre. Les pièces
des années, rien d’aussi beau n’a été écrit dans ce genre. Les pièces de vers que lord Byron, M. de Lamartine et M. Casimi
t publiées sur le même sujet nous paraissent bien inférieures à l’ode de Manzoni. Tout est grave et l’on peut dire céleste
’ode de Manzoni. Tout est grave et l’on peut dire céleste, dans l’ode de M. Manzoni. Pour trouver quelque chose de compara
ut dire céleste, dans l’ode de M. Manzoni. Pour trouver quelque chose de comparable, il faudrait chercher dans les oraison
chose de comparable, il faudrait chercher dans les oraisons funèbres de Bossuet, et, Bossuet serait probablement vaincu.
vé longtemps pour trouver quelque chose à blâmer dans ce chef-d’œuvre de la moderne poésie italienne, je ne vois à reprend
uvre de la moderne poésie italienne, je ne vois à reprendre qu’un peu d’ obscurité dans deux ou trois passages, et une ou d
peu d’obscurité dans deux ou trois passages, et une ou deux tournures de phrases trop directement empruntées du latin32.
res de phrases trop directement empruntées du latin32. Je suis fâché de contredire un aussi bon juge que Stendhal, mais s
i bon juge que Stendhal, mais si je partage son admiration pour l’ode de Manzoni, je suis loin de la préférer à celle de L
admiration pour l’ode de Manzoni, je suis loin de la préférer à celle de Lamartine, qui me semble un chef-d’œuvre unique e
ans, son mouvement lyrique et le souffle extraordinaire qui y circule d’ un bout à l’autre, l’Ode à Bonaparte dépasse le Ci
-Mai en grandeur et en éclat ; et, puisque Stendhal a prononcé le nom de Bossuet, j’estime que l’aigle de Meaux n’est jama
, puisque Stendhal a prononcé le nom de Bossuet, j’estime que l’aigle de Meaux n’est jamais monté plus haut que Lamartine
st jamais monté plus haut que Lamartine en ces vers : Ici gît… point de nom : demandez à la terre ! Son cercueil est ferm
efface tout, tout excepté le crime, Et son doigt me montrait le corps d’ une victime : Un jeune homme, un héros d’un sang p
n doigt me montrait le corps d’une victime : Un jeune homme, un héros d’ un sang pur inondé, Le flot qui l’apportait passai
jours en passant la vague vengeresse                Lui jetait le nom de Condé. Ce sont là des accents d’oraison funèbre,
se                Lui jetait le nom de Condé. Ce sont là des accents d’ oraison funèbre, et qu’est-ce au fond que l’Ode à
upir exhalé, sa dépouille est restée immobile et sans souvenir, veuve d’ une si grande âme, ainsi, frappée de stupeur, la t
immobile et sans souvenir, veuve d’une si grande âme, ainsi, frappée de stupeur, la terre à cette nouvelle s’arrête. Muet
erre à cette nouvelle s’arrête. Muette, elle pense à la suprême heure de l’homme du destin, et ne sait quand un pied morte
re sanglante imprimer la même trace. Lamartine (strophe III). Jamais d’ aucun mortel le pied qu’un souffle efface N’imprim
a, se releva, pour tomber encore une dernière fois, jamais, à la voix de mille autres, ma muse ne mêla sa voix. Vierge de
t-être ne mourra pas. Lamartine (strophe XXVI). Et que ton nom jouet d’ un éternel orage. (strophe V). Ne crains pas cepen
, les rois, les dieux… refoulé vers sa source,                 Recula d’ un pas devant toi. (strophe IX). Ainsi dans les ac
       Recula d’un pas devant toi. (strophe IX). Ainsi dans les accès d’ un impuissant délire, Quand un siècle vieilli de s
Ainsi dans les accès d’un impuissant délire, Quand un siècle vieilli de ses mains se déchire En jetant dans ses fers un c
siècle vieilli de ses mains se déchire En jetant dans ses fers un cri de liberté, Un héros tout à coup de la poudre se lèv
, et le rêve Tombe devant la vérité. Manzoni (strophe VII). Ah ! que de fois, à la chute silencieuse d’un jour inoccupé,
ité. Manzoni (strophe VII). Ah ! que de fois, à la chute silencieuse d’ un jour inoccupé, attachant à, terre ses yeux foud
ient plus ! Il revoyait et les tentes mobiles, et les vallées pleines de la bataille, et l’éclair des armes des fantassins
’obéissance rapide. Lamartine (strophe XIX). Oh ! qui m’aurait donné d’ y sonder ta pensée, Lorsque le souvenir de ta gran
X). Oh ! qui m’aurait donné d’y sonder ta pensée, Lorsque le souvenir de ta grandeur passée Venait, comme un remords, t’as
perbe n’humilia son orgueil devant l’opprobre du Golgotha. Maintenant de ces cendres fatiguées détourne toute parole amère
martine (strophes XXVIII, XXIX et XXX). On dit qu’aux derniers jours de sa longue agonie Devant l’éternité seul avec son
ins n’y touchent plus ! ………………………………………………………… Telle était la façon d’ imiter ou de s’inspirer de Lamartine. On voit qu’e
hent plus ! ………………………………………………………… Telle était la façon d’imiter ou de s’inspirer de Lamartine. On voit qu’elle n’a rien
…………………………………………………… Telle était la façon d’imiter ou de s’inspirer de Lamartine. On voit qu’elle n’a rien de commun ave
açon d’imiter ou de s’inspirer de Lamartine. On voit qu’elle n’a rien de commun avec celle des traducteurs ou des adaptate
e dans un texte qui lui est propre, et c’est à peine si, dans le flot de paroles harmonieuses où elle roule, celui à qui i
ons dont la source soit italienne, si l’on peut appliquer ce gros mot de source à un aussi mince filet d’eau. On a supposé
, si l’on peut appliquer ce gros mot de source à un aussi mince filet d’ eau. On a supposé que le Crucifix pourrait bien av
ssi, inspiré par un poète italien, mais on n’a appuyé cette hypothèse d’ aucune preuve digne d’être retenue33. Rien ne prou
ète italien, mais on n’a appuyé cette hypothèse d’aucune preuve digne d’ être retenue33. Rien ne prouve, en effet, que le c
e d’être retenue33. Rien ne prouve, en effet, que le canevas en prose de cette Méditation soit une traduction ou une adapt
as en prose de cette Méditation soit une traduction ou une adaptation d’ un poète italien, et nous verrons plus loin que La
u canevas du Crucifix, il ne prouve rien non plus, Lamartine, à dater de son voyage en Italie, ayant pris l’habitude de mê
us, Lamartine, à dater de son voyage en Italie, ayant pris l’habitude de mêler à sa prose des expressions italiennes. Enfi
ette élégie dans le recueil des premières Méditations, on aurait tort d’ en conclure qu’il ne la composa que beaucoup plus
entiel le commentaire même du poète, mais il ne faut pas ajouter trop de foi à ses récits qui sont presque toujours romanc
vé le Crucifix, en Italie ou en France, quelques années après la mort de Mme Charles, la chose est parfaitement admissible
longtemps après l’avoir faite35. Mais une tradition dont il convient de tenir compte, parce qu’elle est conforme à la vra
l ait composé cette Méditation quelques jours seulement après la mort de Julie, sous le coup du grand chagrin que lui caus
p du grand chagrin que lui causa cette perte et en recevant des mains de M. de Parseval le crucifix qu’elle avait baisé ag
, je tiens cette tradition pour vraie et je laisse à d’autres le soin de pénétrer les raisons pour lesquelles Lamartine ne
artine ne publia le Crucifix qu’en 182336. IV En somme, la part de l’exotisme est assez faible dans les Méditations,
sez faible dans les Méditations, si on la mesure aux emprunts directs de Lamartine37. Je dirai même qu’elle ne répond pas
on à peu près nulle. En 1818, pendant qu’il travaillait à sa tragédie de Saül, il s’efforçait bien de faire du Shakespeare
pendant qu’il travaillait à sa tragédie de Saül, il s’efforçait bien de faire du Shakespeare, mais il ne le comprenait qu
it bien de faire du Shakespeare, mais il ne le comprenait que mélangé de Racine38. Aussi il arriva ce qui devait arriver a
nnaissait pas encore lord Byron — car ce n’était pas le connaître que d’ avoir simplement lu Manfred. Il ne commença vraime
vraiment à l’étudier que vers 1823 lorsqu’il songea à écrire la Mort de Socrate. Encore ne l’étudia-t-il qu’au point de v
écrire la Mort de Socrate. Encore ne l’étudia-t-il qu’au point de vue de la forme, et tout ce qu’il lui prit fut la divisi
u point de vue de la forme, et tout ce qu’il lui prit fut la division de son poème par couplets39. Que s’il paraît avoir e
tient à ce fait qu’il s’assimilait merveilleusement le sang et l’âme de ses lectures et qu’il avait reçu une éducation cl
us solides. Classique il était né, classique il demeura par l’entente de la composition autant que par le style, quoique l
tente de la composition autant que par le style, quoique le sentiment de la nature et l’expression du « Moi », qui sont le
écrivait un jour à propos de Stendhal : Il a oublié que l’imitation de la nature n’était pas le seul but des arts, mais
t des arts, mais que le beau était, avant tout, le principe et la fin de toutes les créations de l’esprit. S’il s’était so
beau était, avant tout, le principe et la fin de toutes les créations de l’esprit. S’il s’était souvenu de cette vérité fo
e et la fin de toutes les créations de l’esprit. S’il s’était souvenu de cette vérité fondamentale, il n’aurait point dit
s ou le rythme étant le beau idéal dans l’expression ou dans la forme de l’expression, ce serait redescendre que de l’aban
xpression ou dans la forme de l’expression, ce serait redescendre que de l’abandonner, il faut le perfectionner, l’assoupl
ctionner, l’assouplir, mais non le détruire. L’oreille est une partie de l’homme, et l’harmonie une des lois secrètes de l
reille est une partie de l’homme, et l’harmonie une des lois secrètes de l’esprit, on ne peut les négliger sans erreur… je
sans erreur… je voudrais encore que M. Beyle expliquât aux gens durs d’ oreille que le siècle ne prétend pas être romantiq
ns la pensée, à mon avis c’est ce qu’il faut être40. Retenons la fin de cette lettre, tout le secret de l’art de Lamartin
e qu’il faut être40. Retenons la fin de cette lettre, tout le secret de l’art de Lamartine est là. M. Ernest Renan, qui l
aut être40. Retenons la fin de cette lettre, tout le secret de l’art de Lamartine est là. M. Ernest Renan, qui l’avait lu
t lu beaucoup, aimait à répéter que l’Université aurait été incapable de faire un Lamartine41. Je crois qu’il se regardait
amartine41. Je crois qu’il se regardait lui-même quand il s’exprimait de la sorte. Et, en effet, il y a des natures d’élit
me quand il s’exprimait de la sorte. Et, en effet, il y a des natures d’ élite qui ne pourraient se développer et s’épanoui
re lourde et malsaine des casernes universitaires42. « Il faut sortir de nos rhétoriques pour voir le vrai en poésie », di
our Lamartine à Aymon de Virieu43. Quoiqu’il eût passé sous la férule d’ hommes qui mettent au-dessus de tous les principes
43. Quoiqu’il eût passé sous la férule d’hommes qui mettent au-dessus de tous les principes et la règle, il nous donne l’i
tous les principes et la règle, il nous donne l’impression très vive d’ un esprit qui a été formé en liberté44. D’abord il
en liberté44. D’abord il comprend tout, même les choses qui échappent d’ ordinaire à l’entendement des poètes. Il n’a aucun
chappent d’ordinaire à l’entendement des poètes. Il n’a aucun préjugé de caste ou de secte, aucune morgue, aucune de ces h
rdinaire à l’entendement des poètes. Il n’a aucun préjugé de caste ou de secte, aucune morgue, aucune de ces haines étroit
tes. Il n’a aucun préjugé de caste ou de secte, aucune morgue, aucune de ces haines étroites et basses, filles de la peur,
secte, aucune morgue, aucune de ces haines étroites et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de
e morgue, aucune de ces haines étroites et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de certains mo
de ces haines étroites et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de certains moments, arment le
s et basses, filles de la peur, de la jalousie, de la rancune, qui, à de certains moments, arment les citoyens d’une même
ousie, de la rancune, qui, à de certains moments, arment les citoyens d’ une même nation, d’une même commune, les uns contr
e, qui, à de certains moments, arment les citoyens d’une même nation, d’ une même commune, les uns contre les autres. À l’e
des plus nobles, des plus purs, des plus harmonieux qui soient tombés d’ une bouche humaine, éclaire, embrase, embellit tou
eune, il se délectait avec la Henriade, Mérope et les poésies badines de Voltaire ; vieux, c’était avec sa correspondance.
nation orientale45 ; si Bossuet lui avait donné le sens du mouvement, de la période, de la pompe oratoire, Fénelon et Raci
e45 ; si Bossuet lui avait donné le sens du mouvement, de la période, de la pompe oratoire, Fénelon et Racine, celui de la
vement, de la période, de la pompe oratoire, Fénelon et Racine, celui de la douceur et de l’eurythmie, Voltaire lui avait
iode, de la pompe oratoire, Fénelon et Racine, celui de la douceur et de l’eurythmie, Voltaire lui avait donné le sentimen
r et de l’eurythmie, Voltaire lui avait donné le sentiment et le goût de la clarté. Il est clair en vers comme en prose, e
l lu les poètes du seizième ? J’en doute, quoiqu’il fasse songer plus d’ une fois à Joachim du Bellay, qui fut à l’aurore d
fasse songer plus d’une fois à Joachim du Bellay, qui fut à l’aurore de la Renaissance ce qu’il a été lui-même au début d
qui fut à l’aurore de la Renaissance ce qu’il a été lui-même au début de la Restauration, l’annonciateur de la poésie nouv
e ce qu’il a été lui-même au début de la Restauration, l’annonciateur de la poésie nouvelle. On a rapproché certains vers
r de la poésie nouvelle. On a rapproché certains vers des Méditations de ceux de l’Olive 47. Le rapprochement s’imposait,
poésie nouvelle. On a rapproché certains vers des Méditations de ceux de l’Olive 47. Le rapprochement s’imposait, en effet
mes yeux, c’est que Joachim et Lamartine s’étaient tous deux nourris de Pétrarque et des poètes italiens de son école et
rtine s’étaient tous deux nourris de Pétrarque et des poètes italiens de son école et qu’ils avaient à peu près le même te
 : « J’étais, dit Lamartine, et je suis resté toute ma vie un amateur de poésie plus qu’un poète de métier48. » En disant
, et je suis resté toute ma vie un amateur de poésie plus qu’un poète de métier48. » En disant cela, il ne ment pas, il n
ire. Il ne fut, en réalité, qu’un improvisateur ou, pour employer une de ses images préférées, qu’une harpe éolienne qui f
iquement pour se distraire, pour passer le temps — ce qui est le fait d’ un amateur. Ses Méditations, qui devaient lui ouvr
r la carrière diplomatique, n’étaient pas imprimées, qu’il regrettait de les avoir livrées à la publicité, bien qu’elles l
es avoir livrées à la publicité, bien qu’elles l’eussent déjà couvert de gloire ! Comme il prétendait avoir l’étoffe d’un
l’eussent déjà couvert de gloire ! Comme il prétendait avoir l’étoffe d’ un homme d’action, — et la suite montra qu’il se c
éjà couvert de gloire ! Comme il prétendait avoir l’étoffe d’un homme d’ action, — et la suite montra qu’il se connaissait
homme d’action, — et la suite montra qu’il se connaissait assez bien de ce côté — il craignait que ses poésies ne lui fis
rivains, les poètes surtout, ont si mauvaise réputation dans le monde de la bureaucratie ! Vingt fois, après ses premiers
bord parce qu’il était né poète et qu’il est aussi difficile au poète de naissance qu’au rossignol de ne pas chanter ; ens
te et qu’il est aussi difficile au poète de naissance qu’au rossignol de ne pas chanter ; ensuite parce que ses recueils d
ce qu’au rossignol de ne pas chanter ; ensuite parce que ses recueils de poésies lui étaient payés à peu près ce qu’il vou
ent payés à peu près ce qu’il voulait et que l’argent fut le bourreau de toute sa vie. Remontez maintenant jusqu’au seiziè
qu’au seizième siècle et feuilletez le livre aussi court que glorieux de la vie de Joachim du Bellay. Vous le verrez, lui
ième siècle et feuilletez le livre aussi court que glorieux de la vie de Joachim du Bellay. Vous le verrez, lui aussi, pro
achim du Bellay. Vous le verrez, lui aussi, protester dès 1549, année de ses débuts, dans une préface célèbre, que c’est u
aitrice, qu’il continue à faire des vers. Non qu’il ait à se plaindre de la Renommée : c’est sur ses ailes toutes grandes
ouvertes que sont parties la Défense et l’Olive ; mais il lui déplaît d’ être confondu parmi la foule des rimeurs de profes
live ; mais il lui déplaît d’être confondu parmi la foule des rimeurs de profession ; il tient lui aussi à ce qu’on sache
ssives, vous n’en trouverez point. C’est à peine s’il a quelque souci de son orthographe, qu’il abandonne, avec une désinv
lque souci de son orthographe, qu’il abandonne, avec une désinvolture de gentilhomme, à la fantaisie de ses imprimeurs50.
qu’il abandonne, avec une désinvolture de gentilhomme, à la fantaisie de ses imprimeurs50. Quand il partit pour l’Italie,
as croire que c’était le pays qui l’attirait. Certes il était heureux de franchir les Alpes et de voir la Ville qui, sous
pays qui l’attirait. Certes il était heureux de franchir les Alpes et de voir la Ville qui, sous les Papes comme sous les
ut à la pensée qu’il allait trouver, au service du cardinal, l’emploi de ses facultés actives, car lui aussi se croyait l’
, l’emploi de ses facultés actives, car lui aussi se croyait l’étoffe d’ un homme d’action. Le rôle d’intendant qu’on lui d
de ses facultés actives, car lui aussi se croyait l’étoffe d’un homme d’ action. Le rôle d’intendant qu’on lui destinait lu
tives, car lui aussi se croyait l’étoffe d’un homme d’action. Le rôle d’ intendant qu’on lui destinait lui causa de cruelle
’un homme d’action. Le rôle d’intendant qu’on lui destinait lui causa de cruelles déceptions, mais il ne perdit pas son te
uelles déceptions, mais il ne perdit pas son temps à Rome, et le ciel d’ Italie eut sur son imagination la même influence q
ciel d’Italie eut sur son imagination la même influence que sur celle de Lamartine. Il acheva de les mûrir tous les deux,
n imagination la même influence que sur celle de Lamartine. Il acheva de les mûrir tous les deux, et l’on peut dire en tou
t illustré, au seizième et au dix-neuvième siècle, le jardin poétique de la France. Les Journaux. Zola et M. Lumbroso
tique de la France. Les Journaux. Zola et M. Lumbroso (Il Giorno, de Naples, et l’Éclair, 27 août) R. de Bury [Remy
, p. 287-291 [289-290]. L’Éclair a ainsi résumé un article du Giorno, de Naples : Le journal Il Giorno , que dirige Mme
ournal Il Giorno , que dirige Mme Mathilde Serao, publie un article de M. Alberto Lumbroso, l’écrivain bien connu, à pro
erto Lumbroso, l’écrivain bien connu, à propos de la récente Histoire de l’affaire Dreyfus, publiée par M. Joseph Reinach.
fus, publiée par M. Joseph Reinach. M. Lumbroso écrit : « Vers la fin de l’année 1903, j’étais un soir dans le salon de Mm
écrit : « Vers la fin de l’année 1903, j’étais un soir dans le salon de Mme la comtesse Gaëtani Lovatelli, à Rome. Quelqu
« La veuve Alexandrine Zola, qui vient chaque année passer une partie de l’hiver à Rome, continuait ses visites le jeudi e
Lovatelli : nous parlâmes longtemps, avec la femme du grand écrivain, de l’auteur de l’ Assommoir  ; et comme je m’occupai
nous parlâmes longtemps, avec la femme du grand écrivain, de l’auteur de l’ Assommoir  ; et comme je m’occupais à ce momen
in, de l’auteur de l’ Assommoir  ; et comme je m’occupais à ce moment de recueillir la matière pour mon livre sur Maupassa
de recueillir la matière pour mon livre sur Maupassant, nous causâmes de l’amitié que le “très fécond” auteur de Fécondit
sur Maupassant, nous causâmes de l’amitié que le “très fécond” auteur de Fécondité eut pour l’auteur de Bel Ami . Nous
l’amitié que le “très fécond” auteur de Fécondité eut pour l’auteur de Bel Ami . Nous parlâmes du grand mort, de ses de
condité eut pour l’auteur de Bel Ami . Nous parlâmes du grand mort, de ses dernières années, du procès de Versailles, de
Ami . Nous parlâmes du grand mort, de ses dernières années, du procès de Versailles, de sa fuite en Angleterre. Ce fut alo
âmes du grand mort, de ses dernières années, du procès de Versailles, de sa fuite en Angleterre. Ce fut alors qu’avec beau
e sa fuite en Angleterre. Ce fut alors qu’avec beaucoup de naïveté et de sincérité, Mme Alexandrine Zola me dit : « “Vous
 “Vous pouvez vous rendre compte du dommage qui résulta pour mon mari de la fin de sa campagne en faveur de Dreyfus : Il p
vez vous rendre compte du dommage qui résulta pour mon mari de la fin de sa campagne en faveur de Dreyfus : Il perdait un
ri de la fin de sa campagne en faveur de Dreyfus : Il perdait un gain de cinquante mille francs par an, car sa campagne du
j’ai compris bien des dessous du grand drame, bien des petites scènes de la grande comédie. « Cette année, en causant, à P
vec M. Ernest-Charles, un dreyfusard très convaincu, j’ai eu occasion de lui déclarer tout mon étonnement pour avoir enten
ai eu occasion de lui déclarer tout mon étonnement pour avoir entendu de la veuve même de Zola l’aveu candide que l’auteur
lui déclarer tout mon étonnement pour avoir entendu de la veuve même de Zola l’aveu candide que l’auteur de Nana avait re
ur avoir entendu de la veuve même de Zola l’aveu candide que l’auteur de Nana avait reçu un revenu répondant à un capital
dide que l’auteur de Nana avait reçu un revenu répondant à un capital d’ un million et demi pour défendre la cause de la ju
nu répondant à un capital d’un million et demi pour défendre la cause de la justice, une cause que, ce me semble, on devra
-être naïf, mais je trouve plus naturelles la rougeur et la confusion de M. Ernest-Charles que le chiffre de cinquante mil
relles la rougeur et la confusion de M. Ernest-Charles que le chiffre de cinquante mille francs par an… Et je trouve quelq
VII, numéro 199, 1er octobre 1905, p. 425-429 [428-429]. La réédition de la Sociologie criminelle de M. Ferri nous ramène
1905, p. 425-429 [428-429]. La réédition de la Sociologie criminelle de M. Ferri nous ramène à plus de vingt ans en arriè
réédition de la Sociologie criminelle de M. Ferri nous ramène à plus de vingt ans en arrière. C’était le moment où, sous
plus de vingt ans en arrière. C’était le moment où, sous l’impulsion de Lombroso et de ses élèves, la philosophie et la s
ans en arrière. C’était le moment où, sous l’impulsion de Lombroso et de ses élèves, la philosophie et la science du droit
la philosophie et la science du droit pénal semblaient se renouveler de fond en comble. Or il est bon après un quart de s
blaient se renouveler de fond en comble. Or il est bon après un quart de siècle de voir ce que ce mouvement a donné. L’idé
renouveler de fond en comble. Or il est bon après un quart de siècle de voir ce que ce mouvement a donné. L’idée du crimi
forme absolue dont l’avait habillée l’Uomo delinquente n’a plus guère de défenseurs ; on ne conteste pas qu’il soit pruden
n’a plus guère de défenseurs ; on ne conteste pas qu’il soit prudent de se méfier des physionomies bestiales et repoussan
e n’oserait envoyer leurs porteurs même au manicomio sans autre forme de procès, et comme les criminels ayant la figure de
io sans autre forme de procès, et comme les criminels ayant la figure de l’emploi sont l’infime minorité, le problème de l
inels ayant la figure de l’emploi sont l’infime minorité, le problème de la nature délictueuse reste entier. Au fond d’ail
lus près — et en ceci il est d’accord avec ses théories socialistes — de ceux qui, comme Tarde, expliquent le délit par la
de ceux qui, comme Tarde, expliquent le délit par la vie sociale que de ceux qui, comme Lombroso, en font une anomalie bi
viens de citer conviennent qu’il faut radicalement abandonner l’idée de libre arbitre quand on parle de délits et de déli
l faut radicalement abandonner l’idée de libre arbitre quand on parle de délits et de délinquants. Je le veux bien, et rec
lement abandonner l’idée de libre arbitre quand on parle de délits et de délinquants. Je le veux bien, et reconnais que ce
. Ferri et ses amis rapportent, non sans quelque raison, au mouvement d’ idées qu’ils ont provoqué, reposent sur ce postula
posent sur ce postulat démodé ; échelle et variété des punitions, loi de sursis, colonies agricoles, libérations condition
de sursis, colonies agricoles, libérations conditionnelles, procédés de reclassement, tout cela fonctionne comme si le li
arbitre était une réalité ; si le délinquant n’était pas susceptible de s’amender, est-ce qu’on penserait à tous ces ingé
ats systèmes ? Quant à l’inconvénient que peut avoir cette conception de la philosophie classique chez les juges, j’avoue
e préoccupation devenait dominante, elle aurait d’ailleurs pour effet de pousser à l’indulgence, car le juge ne serait jam
été entière, et ce résultat n’est pas pour me déplaire ; l’énervement de la répression que redoutent les élèves de Lombros
me déplaire ; l’énervement de la répression que redoutent les élèves de Lombroso me semble beaucoup moins redoutable que
son contraire, et quand un pays se moralise c’est rarement par suite d’ une recrudescence de condamnations. Il est encore
uand un pays se moralise c’est rarement par suite d’une recrudescence de condamnations. Il est encore un point sur lequel
a banqueroute du jury, justement. Que le jury soit un médiocre organe de la justice, qu’il tourne à tous les vents, qu’il
justice, qu’il tourne à tous les vents, qu’il se montre trop souvent d’ une indulgence fâcheuse et parfois par lâcheté plu
a il ait ses heures implacables, soit, mais, c’est là faire le procès de la nature humaine, et les juges de profession son
it, mais, c’est là faire le procès de la nature humaine, et les juges de profession sont des hommes comme les jurés d’élec
e humaine, et les juges de profession sont des hommes comme les jurés d’ élection. La cruauté de ceux-ci est bien plus rare
de profession sont des hommes comme les jurés d’élection. La cruauté de ceux-ci est bien plus rare que celle de ceux-là,
jurés d’élection. La cruauté de ceux-ci est bien plus rare que celle de ceux-là, et leur indulgence n’est pas toujours sa
et leur indulgence n’est pas toujours sans raison. Un innocent a plus de chance de se tirer des griffes d’un jury que de c
dulgence n’est pas toujours sans raison. Un innocent a plus de chance de se tirer des griffes d’un jury que de celles d’un
urs sans raison. Un innocent a plus de chance de se tirer des griffes d’ un jury que de celles d’un tribunal. Tout le reste
n. Un innocent a plus de chance de se tirer des griffes d’un jury que de celles d’un tribunal. Tout le reste est d’importa
cent a plus de chance de se tirer des griffes d’un jury que de celles d’ un tribunal. Tout le reste est d’importance moindr
des griffes d’un jury que de celles d’un tribunal. Tout le reste est d’ importance moindre. D’autant qu’il suffirait, pour
importance moindre. D’autant qu’il suffirait, pour améliorer le jury, d’ améliorer son recrutement, c’est-à-dire d’avoir de
it, pour améliorer le jury, d’améliorer son recrutement, c’est-à-dire d’ avoir des jurés d’une instruction générale plus ha
le jury, d’améliorer son recrutement, c’est-à-dire d’avoir des jurés d’ une instruction générale plus haute, et d’une indé
st-à-dire d’avoir des jurés d’une instruction générale plus haute, et d’ une indépendance politique plus sûre. Ceci fait, j
ontre, on ne voit pas très bien ce que le jury vient faire en matière d’ expropriation où ses indulgences sont parfois scan
it à l’immeuble qu’on veut exproprier le trois-centuple, par exemple, de son impôt préviendrait des abus qui, dans tels pa
s. Le grand argument en faveur du jury — qu’il est la meilleure école de responsabilité morale, de décision, d’énergie — e
veur du jury — qu’il est la meilleure école de responsabilité morale, de décision, d’énergie — est très fondé en matière p
— qu’il est la meilleure école de responsabilité morale, de décision, d’ énergie — est très fondé en matière pénale ou cont
tière pénale ou contentieuse, mais pas du tout en matière de fixation d’ indemnités. Lettres italiennes Ricciotto Canu
aillée, minutieuse, documentée à souhait ; elle est même trop précise de détails techniques sur l’origine et l’évolution d
même trop précise de détails techniques sur l’origine et l’évolution de l’action dramatique chantée. Les pédants de toute
l’origine et l’évolution de l’action dramatique chantée. Les pédants de toutes les pédagogies académiques y trouvent ce q
devrait leur suffire, pour ne plus perpétuer dans les Conservatoires de Musique et dans les livres une confusion qui tari
e fécondité. Mais c’est surtout aux quelques esthètes vraiment dignes de ce nom, qui dans les cénacles d’outre-monts s’eff
ux quelques esthètes vraiment dignes de ce nom, qui dans les cénacles d’ outre-monts s’efforcent d’affirmer l’évolution bel
ent dignes de ce nom, qui dans les cénacles d’outre-monts s’efforcent d’ affirmer l’évolution belle et complexe de la musiq
es d’outre-monts s’efforcent d’affirmer l’évolution belle et complexe de la musique, que M. Romualdo Giani procure par son
 », est des plus utiles pour l’Italie. La péninsule qui eut la gloire de faire chanter à ses chantres aux subtiles voix la
chantres aux subtiles voix la messe au pape Marcel de Palestrina, et de retrouver dans une réunion de gentilshommes flore
messe au pape Marcel de Palestrina, et de retrouver dans une réunion de gentilshommes florentins la volonté de faire sort
de retrouver dans une réunion de gentilshommes florentins la volonté de faire sortir du temple la musique et d’habiller d
shommes florentins la volonté de faire sortir du temple la musique et d’ habiller de sons des actions et des passions humai
rentins la volonté de faire sortir du temple la musique et d’habiller de sons des actions et des passions humaines, d’inve
a musique et d’habiller de sons des actions et des passions humaines, d’ inventer, en un mot, la forme moderne de la Tragéd
ons et des passions humaines, d’inventer, en un mot, la forme moderne de la Tragédie chantée, persiste à s’octroyer les dr
erne de la Tragédie chantée, persiste à s’octroyer les droits absolus de marraine du drame mis en musique. Le souvenir rel
de marraine du drame mis en musique. Le souvenir religieusement gardé de la souveraineté exercée dans le domaine de ce dra
venir religieusement gardé de la souveraineté exercée dans le domaine de ce drame pendant un long laps de temps alimente l
souveraineté exercée dans le domaine de ce drame pendant un long laps de temps alimente les ambitions. Les compositeurs se
ounod, Massenet et autres semblables) est intéressante, mais son acte de naissance mélodique, voire italien, ne porte pas
bition traditionnelle des Italiens, ne bouleverse pas leur conception de la scène lyrique, et, demeurant foncièrement mélo
ment et parle au cœur. Elle est donc acceptée et imitée. Et l’absurde de l’opéra traditionnel et factice, la gaucherie ins
rmules que le génie du nord a détruites à jamais, domine les volontés de musiciens nouveaux, les forçant depuis plus d’un
s, domine les volontés de musiciens nouveaux, les forçant depuis plus d’ un siècle à se suivre invariablement identiques. L
s plus d’un siècle à se suivre invariablement identiques. L’influence d’ une telle tradition de l’éducation et du goût en m
e suivre invariablement identiques. L’influence d’une telle tradition de l’éducation et du goût en musique s’est par trop
e n’insiste point. M. Romualdo Giani, comme plusieurs autres artistes d’ Italie qui suivent librement les manifestations de
urs autres artistes d’Italie qui suivent librement les manifestations de l’art par-delà le patriotisme et la routine, semb
triotisme et la routine, semble reconnaître que les raisons multiples de l’infériorité contemporaine de l’Italie en matièr
reconnaître que les raisons multiples de l’infériorité contemporaine de l’Italie en matière de musique peuvent et doivent
musical ». Après les travaux, longs, patients, courageux et éclairés de M. Luigi Torchi, le grand théoricien du drame wag
s de M. Luigi Torchi, le grand théoricien du drame wagnérien, l’étude de M. Romualdo Giani est comme un cri, un cri suprêm
nérien, l’étude de M. Romualdo Giani est comme un cri, un cri suprême de révolte contre lu fouie des maîtres qui entretien
s goût du public, en immobilisant son admiration dans l’unique vision de l’opéra. Ceux-ci ne veulent pas encore comprendre
r, le Drame chanté s’est égaré jusqu’à Gluck, qui s’efforça noblement de le ramener vers la Beauté, et qu’avec Wagner le d
s la Beauté, et qu’avec Wagner le drame musical a reconnu la sainteté de sa source hellénique ; il est redevenu tragédie r
ique ; il est redevenu tragédie représentée selon les lois éternelles de l’accord, entre la plastique et l’image, entre la
re son élan, en se compliquant (comme il le fait dans Claude Debussy) de vie humaine intérieure et profonde. M. Romualdo G
fut la nature du mélodrame à ses origines mêmes, dans les brouillards de ce xvie  siècle néo-classique qui assista à la na
ce du Rationalisme qu’aujourd’hui nous détruisons enfin par l’orgueil de nos rêves métaphysiques nouveaux. M. Romualdo Gia
nos rêves métaphysiques nouveaux. M. Romualdo Giani, avec une netteté d’ érudition très remarquable, expose la quantité d’i
ni, avec une netteté d’érudition très remarquable, expose la quantité d’ imitation étroite des Grecs et en même temps d’inn
le, expose la quantité d’imitation étroite des Grecs et en même temps d’ innovation hardie et géniale, qui détermina la qua
n même temps d’innovation hardie et géniale, qui détermina la qualité de la forme nouvelle d’art devenue le mélodrame. À p
tion hardie et géniale, qui détermina la qualité de la forme nouvelle d’ art devenue le mélodrame. À propos du mélodrame, M
ldo Giani dit : L’harmonie qui compose le mélodrame est une harmonie d’ artifice ; à ses débuts ; il y a la norme et non l
rme usée — la fable pastorale, qui n’a aucune relation avec les modes de la musique nouvelle. Claudio Monteverdi, avec la
quelques libretti que messieurs les poétes, les véritables proxénètes de la musique prostituée, envoyaient habituellement
qu’il semblât plus indifférent au livret et plus attaché au renouveau de la matière musicale elle-même. Monteverdi et Gluc
blement les musiciens. Enfin, Wagner, droit sur le quadrige impétueux de sa Tétralogie, renouvela livrets et musiques dram
parmi les formes embryonnaires auxquelles les hommes s’essayent avant d’ arriver à quelque formule satisfaisante, qui à son
nuer à évoluer. La culture musicale italienne est presque toute faite d’ opéra. La conception musico-dramatique n’a pas sui
mations des autres pays. On continue toujours à parler indifféremment de mélodrame et de drame musical, sans s’apercevoir
es pays. On continue toujours à parler indifféremment de mélodrame et de drame musical, sans s’apercevoir de l’abîme qui s
er indifféremment de mélodrame et de drame musical, sans s’apercevoir de l’abîme qui sépare ces deux formes. Cet abîme ne
re ces deux formes. Cet abîme ne peut être comblé que par une matière de création renouvelée selon les lois de l’esthétiqu
être comblé que par une matière de création renouvelée selon les lois de l’esthétique, qui change suivant les temps et les
is de l’esthétique, qui change suivant les temps et les complications de la culture. Mélodrame est aujourd’hui aussi insup
ui aussi insupportable qu’anachronique, dans sa parfaite inconscience de notre âme dramatique nouvelle. M. Romualdo Giani,
ets, des jeunes musiciens. L’Italie pourra espérer ainsi un renouveau de la musique théâtrale digne de son passé éblouissa
talie pourra espérer ainsi un renouveau de la musique théâtrale digne de son passé éblouissant. Giuseppe Antonio Borges
igne de son passé éblouissant. Giuseppe Antonio Borgese : Histoire de la Critique romantique en Italie. Éditions de La
onio Borgese : Histoire de la Critique romantique en Italie. Éditions de La Critica. Naples Dans les Études de littérat
mantique en Italie. Éditions de La Critica. Naples Dans les Études de littérature, d’histoire et de philosophie (Studi
ie. Éditions de La Critica. Naples Dans les Études de littérature, d’ histoire et de philosophie (Studi di Letteratura,
e La Critica. Naples Dans les Études de littérature, d’histoire et de philosophie (Studi di Letteratura, Storia e Filos
toria e Filosofia) que M. Benedetto Croce consacre à la modernisation de la critique italienne, M. Giuseppe Antonio Borges
sant volume sur la Storia della Critica romantica in Italia (Histoire de la critique romantique en Italie). M. G. A. Borge
mantique en Italie). M. G. A. Borgese reprend les deux vieux concepts de critique classique et critique romantique, il en
e et Esthétique y sont étudiées avec une sûreté qui n’est pas exempte de quelque profondeur philosophique remarquable. Dan
empte de quelque profondeur philosophique remarquable. Dans le fatras d’ hellénisme que la Renaissance jeta en grand désord
naissance jeta en grand désordre devant le génie méditerranéen altéré de connaissances et d’innovations, la critique des A
and désordre devant le génie méditerranéen altéré de connaissances et d’ innovations, la critique des Alexandrins se trouva
êlée aux créations tragiques, aux conceptions esthétiques des siècles d’ or de l’Hellade, ainsi qu’à tous les organismes or
aux créations tragiques, aux conceptions esthétiques des siècles d’or de l’Hellade, ainsi qu’à tous les organismes orgueil
si qu’à tous les organismes orgueilleux ou difformes qui enfiévrèrent de leur propre déchéance la vie grecque, que le rati
évrèrent de leur propre déchéance la vie grecque, que le rationalisme d’ un côté et le plus confus des mysticismes de l’aut
cque, que le rationalisme d’un côté et le plus confus des mysticismes de l’autre poussaient à cette forme toute particuliè
es mysticismes de l’autre poussaient à cette forme toute particulière d’ intellectualisme et de réflexion que fut la critiq
tre poussaient à cette forme toute particulière d’intellectualisme et de réflexion que fut la critique alexandrine. La Ren
il montre comment elle ne devint jamais romantique, quoique le génie de Léopardi, en visant à un certain point de vue la
et fier poète, qui au commencement du xixe  siècle reprit le flambeau de l’orgueil national qu’Alfieri avait secoué devant
ait secoué devant son pays en réveil, contribua beaucoup au renouveau de la critique. Il sut le premier regarder l’œuvre d
ucoup au renouveau de la critique. Il sut le premier regarder l’œuvre de Dante en historien et en esthète, plus profondéme
montre que la critique romantique italienne fut en général romantique de tendance plus que de réalisation, et dit de Fosco
e romantique italienne fut en général romantique de tendance plus que de réalisation, et dit de Foscolo : Par la tentativ
fut en général romantique de tendance plus que de réalisation, et dit de Foscolo : Par la tentative de renfermer le fil d
ndance plus que de réalisation, et dit de Foscolo : Par la tentative de renfermer le fil de l’histoire littéraire dans la
éalisation, et dit de Foscolo : Par la tentative de renfermer le fil de l’histoire littéraire dans la trame de l’histoire
tentative de renfermer le fil de l’histoire littéraire dans la trame de l’histoire du progrès civil, il était à l’avant-g
ui ne s’en éloigna plus. M. G. A. Borgese observe aussi les qualités de critique plus que remarquables de ce génie fécond
 Borgese observe aussi les qualités de critique plus que remarquables de ce génie fécond d’intuitions que fut Mazzini. Et
ssi les qualités de critique plus que remarquables de ce génie fécond d’ intuitions que fut Mazzini. Et il arrive naturelle
azzini. Et il arrive naturellement à celui qui, dans la fougue pleine d’ envergure d’un style tout fait de poésie et de pré
l arrive naturellement à celui qui, dans la fougue pleine d’envergure d’ un style tout fait de poésie et de précision, résu
t à celui qui, dans la fougue pleine d’envergure d’un style tout fait de poésie et de précision, résuma presque, de nos jo
, dans la fougue pleine d’envergure d’un style tout fait de poésie et de précision, résuma presque, de nos jours, toutes l
rgure d’un style tout fait de poésie et de précision, résuma presque, de nos jours, toutes les tendances de la critique li
e et de précision, résuma presque, de nos jours, toutes les tendances de la critique littéraire et réalisa presque une his
de Sanctis ; son nom, dit M. G. A. Borgese, peut suffire à la gloire de la critique romantique. Dans son livre d’un intér
e, peut suffire à la gloire de la critique romantique. Dans son livre d’ un intérêt tout particulier, M. G. A. Borgese se m
tout particulier, M. G. A. Borgese se montre philosophiquement animé de la plus pure volonté déterministe dans l’étude de
osophiquement animé de la plus pure volonté déterministe dans l’étude de l’œuvre littéraire, et, je crois que, pour que l’
la laisser dans son temps comme un aboutissement du passé et un signe d’ avenir. Et c’est précisément en poussant le déterm
lointaines conséquences, dans l’observation des grandes réalisations de l’art comme dans celle des grandes manifestations
des réalisations de l’art comme dans celle des grandes manifestations de l’histoire, que notre génération arrivera à reche
l’histoire, que notre génération arrivera à rechercher les « causes » d’ une expression humaine, non seulement dans celles
ssion humaine, non seulement dans celles du passé pour deviner celles de l’avenir, mais dans l’âme même obscure et profond
istoire la rend méconnaissable. La critique nouvelle suivra le procès d’ intériorisation qui complique toujours plus la psy
e. La littérature à l’usage des enfants en Italie : une traduction de Little Men. R. Carabba, Ed. Lanciano De la cri
en Italie : une traduction de Little Men. R. Carabba, Ed. Lanciano De la critique des critiques à la littérature pour e
étrange… M. et Mme Ciro et Michelina Trabalza publient la traduction de Little Men de Louise Alcott. Ce livre a pris le t
li Uomini (Petits Hommes), et par-ci par-là s’est étrangement habillé d’ italianisme, ce qui lui donne un aspect souvent bi
bien grotesque. La littérature pour les enfants n’a pas eu en Italie de trop excellents écrivains. Cette littérature est
toujours insupportablement ennuyeuse, car elle n’a plus la puissance de rêve des doutes légendaires, et s’égare dans un p
issance de rêve des doutes légendaires, et s’égare dans un pédantisme d’ école qui continue sur l’enfant l’œuvre abrutissan
vre abrutissante du maître. On n’a pas encore compris que l’éducation de l’enfance doit être faite par les voies du rêve e
que l’éducation de l’enfance doit être faite par les voies du rêve et de l’art, par les visites aux musées et par les gran
aractères propres ; et non pas en jetant sur son dos le lourd fardeau de la morale ou en l’affaiblissant par les plus gros
les plus grossiers et les plus larmoyants sentimentalismes. Le livre de Mme Alcott a fait depuis trente ans beaucoup de b
, peut-être. Mais en Italie la littérature pour enfants ne manque pas de pitoyables spécimens moralisateurs et en fait de
nfants ne manque pas de pitoyables spécimens moralisateurs et en fait de sentimentalismes de toutes sortes, le célèbre et
de pitoyables spécimens moralisateurs et en fait de sentimentalismes de toutes sortes, le célèbre et intéressant livre :
mentalismes de toutes sortes, le célèbre et intéressant livre : Cœur, de M. Edmond de Amicis, suffit largement aux bambins
nt livre : Cœur, de M. Edmond de Amicis, suffit largement aux bambins de la péninsule… L’éducation des Anglo-Saxons est or
ento Memento. — Emilio del Cerro : Vittorio Alfieri e la contessa d’ Albany. Storia di una grande passione, Roux et Via
re 1905, p. 589-595 [589-590]. Nos lecteurs se souviennent sans doute de la critique que nous avait suggérée l’interprétat
doute de la critique que nous avait suggérée l’interprétation du rôle de Lucullus52 par l’éminent historien italien dans s
n dans son Histoire Romaine. On lira avec intérêt la réponse suivante de M. Ferrero à nos objections. Elle fixe un des poi
ions. Elle fixe un des points les plus curieux et les plus importants de la thèse historique de l’auteur touchant le dével
points les plus curieux et les plus importants de la thèse historique de l’auteur touchant le développement de Rome et les
portants de la thèse historique de l’auteur touchant le développement de Rome et les artisans de ce développement. « Je m
torique de l’auteur touchant le développement de Rome et les artisans de ce développement. « Je me permets de faire une p
ppement de Rome et les artisans de ce développement. « Je me permets de faire une petite réponse à une de vos objections.
ce développement. « Je me permets de faire une petite réponse à une de vos objections. Vous dites que Sylla avait déjà p
ctions. Vous dites que Sylla avait déjà précédé Lucullus dans la voie de l’initiative personnelle. Vous avez raison. Mais
Mais il n’a pas appliqué cette initiative personnelle à une politique d’ expansion, mais à la politique intérieure. Sylla a
té un anti-impérialiste. Il a continué, en ceci, la vieille tradition de la politique aristocratique, qui, depuis Scipion
une situation intérieure si affreuse qu’il ne pouvait point penser à de grandes entreprises extérieures. « L’importance h
enser à de grandes entreprises extérieures. « L’importance historique de Lucullus consiste, d’après moi, en ceci que, le p
e vieille tradition du parti aristocratique et commence une politique d’ expansion ouvertement agressive. Jusqu’alors la po
qu’alors la politique romaine avait attendu passivement les occasions d’ élargir l’empire, et parfois même elle les avait l
c’est Lucullus qui a donné, le premier, ce grand élan à la politique de Rome. » Tome LVIII, numéro 202, 15 novembre
]. Si l’on en croit certaines déclarations parfois éloquentes ou plus d’ une dissertation en apparence érudite, il y aurait
it un antagonisme irréductible entre l’Église et ce qu’on est convenu d’ appeler la Société moderne. La première serait, à
la seconde, et celle-ci ne pourrait que perdre à suivre la direction d’ une aïeule toujours grondeuse, opposée à cause de
d âge aux innovations les plus légitimes, et en quelque sorte frappée d’ une incurable paralysie. Ce qui est mort est bien
bien mort : il faut aller vers l’Avenir. Quel avenir donc ? Un Avenir de science et de liberté croissante, un Avenir où l’
faut aller vers l’Avenir. Quel avenir donc ? Un Avenir de science et de liberté croissante, un Avenir où l’homme sera plu
enir où l’homme sera plus homme que jamais et, s’inquiétant seulement d’ embellir sa demeure terrestre, ne caressera plus l
ement d’embellir sa demeure terrestre, ne caressera plus les chimères d’ un au-delà déclaré inconnaissable. Ces idées, que
, que je résume, sont dans l’air ; elles forment toute la philosophie d’ une multitude d’esprits qui se croient ou que l’on
sont dans l’air ; elles forment toute la philosophie d’une multitude d’ esprits qui se croient ou que l’on dit éclairés ;
pénible les croyants eux-mêmes. Ils se demandent, à certaines heures de découragement, si, par hasard, le rôle social de
, à certaines heures de découragement, si, par hasard, le rôle social de l’Église ne serait pas terminé; il leur semble qu
xpérience du passé doit enseigner à ses ennemis à afficher avec moins d’ impudeur la grossière joie de ce qu’ils considèren
gner à ses ennemis à afficher avec moins d’impudeur la grossière joie de ce qu’ils considèrent comme leur. triomphe. Les s
de ce qu’ils considèrent comme leur. triomphe. Les succès momentanés de l’erreur en effet ne font que préparer à la Vérit
reux, développe à ce sujet des considérations dont il ne m’est permis de donner ici que la substance. Est-ce que par hasar
érités dont l’Église est dépositaire ? C’est soutenir un non-sens que de le prétendre, car l’homme, au fond, n’a pas chang
n’a pas changé et il est appelé, aujourd’hui comme autrefois, à vivre de la vie surnaturelle. Certes la civilisation prése
re de la vie surnaturelle. Certes la civilisation présente est pleine d’ éclat : loin de la condamner dans ce qu’elle a de
présente est pleine d’éclat : loin de la condamner dans ce qu’elle a de légitime, l’Église applaudit à des résultats qui
is au nombre des fruits du Christianisme. Toutefois, elle a le devoir de rappeler sans cesse que le progrès matériel est u
e il arrive trop souvent, le progrès moral et spirituel ne marche pas de pair avec lui, l’humanité se trouve bien vite eng
qui la mènent infailliblement à sa décadence. On en peut dire autant de la science, utile et féconde quand elle reste dan
funeste quand elle en sort pour opposer aux affirmations souveraines de la Foi des spéculations athées ou matérialistes.
matérialistes. La doctrine contre laquelle, en somme, l’enseignement de l’Église s’élèvera toujours, c’est l’Humanisme, c
d que l’homme, né bon, se suffit à lui-même et peut, dans les limites de sa nature, accomplir sa destinée. Mais qui ne voi
t à réfuter une telle doctrine ? L’homme est imparfait et il a besoin de lutter sans cesse pour se rapprocher de la perfec
est imparfait et il a besoin de lutter sans cesse pour se rapprocher de la perfection ; l’homme aspire à la possession de
pour se rapprocher de la perfection ; l’homme aspire à la possession de l’Absolu et, dans la mesure même où il est homme,
contenter du fini. La civilisation la plus brillante, les découvertes de la science la plus avancée ne feront jamais qu’ét
sans l’assouvir, l’âme humaine, que préoccupe avant tout le problème de sa destinée. Or, sauf la solution que l’Église lu
a toujours le secret des paroles qui conduisent à la vie éternelle et de celles qui assurent la félicité de la vie présent
i conduisent à la vie éternelle et de celles qui assurent la félicité de la vie présente. Elle encourage la vraie liberté
t la félicité de la vie présente. Elle encourage la vraie liberté née de l’Évangile, mais elle anathématise cette liberté
se cette liberté fausse qui, fille des sophismes du xviiie  siècle et de la Révolution, ne peut conduire les peuples qu’à
qui, jetant le trouble dans cette société, la menacent, à bref délai, d’ une complète dissolution. Il faut l’espérer pourta
doutaient guère le verront clairement et bientôt. » Pour ce qui est de l’Italie, Mgr Briganti, à la fin de son livre, ex
nt et bientôt. » Pour ce qui est de l’Italie, Mgr Briganti, à la fin de son livre, exprime l’espérance qu’une entière lib
e liberté y sera rendue au Pontife. Il s’attarde à cette belle vision de la Ville-éternelle restituée au Pape et de Floren
tarde à cette belle vision de la Ville-éternelle restituée au Pape et de Florence, la Cité des Arts et de la Beauté, deven
Ville-éternelle restituée au Pape et de Florence, la Cité des Arts et de la Beauté, devenue tout naturellement la capitale
iégerait, ralliant ainsi à elle les sympathies catholiques, la maison de Savoie. Il ne paraît pas, humainement parlant, qu
arlant, qu’une telle solution soit prochaine. Il nous plaît toutefois d’ en accepter l’augure et il nous semble que si quel
t capable par sa bonté, par sa popularité, par l’amour qu’il suscite, de la faire aboutir un jour, c’est bien l’humble, év
1er décembre 1905, p. 421-424 [421-423]. Sur les terrasses du château de Bombance, les sentinelles qui veillent dans la nu
aule ! Car, roulés dans leurs manteaux, au bas des murailles, dorment d’ un sommeil agité les Affamés du royaume des Bourde
ité les Affamés du royaume des Bourdes. Ni les incantations poétiques de l’Idiot lauréat, ni les homélies du père Bedaine,
rriture qui leur soit donnée — du révolutionnaire Estomacreux. Il vit de ce Progrès : la dilatation d’estomac. Elle devien
du révolutionnaire Estomacreux. Il vit de ce Progrès : la dilatation d’ estomac. Elle devient telle qu’elle amène des scèn
la dilatation d’estomac. Elle devient telle qu’elle amène des scènes d’ anthropophagie. (On sait d’ailleurs que ce vice n’
somme que nous n’y reviendrons point.) Le « palais » une fois emporté d’ assaut, le roi Bombance avec ses fidèles une fois
évorés dans une monstrueuse orgie par les révoltés — ou plutôt, comme de règle, par leurs chefs — ceux-ci, gonflés à éclat
eux-ci, gonflés à éclater, entendent, avec effarement, monter du fond d’ eux-mêmes les voix de leurs victimes. Dès lors, co
ater, entendent, avec effarement, monter du fond d’eux-mêmes les voix de leurs victimes. Dès lors, contenants et contenus
ntifient. Jusqu’au très prosaïque journaliste Canard, en qui le crâne de l’Idiot bouche l’orifice anal, de sorte qu’il lui
i, un instant, diminuer sa faim. Loin de là, son hébétante dilatation d’ estomac ne fit que croître au spectacle de l’orgie
-ce pas ici, encore une fois, le saint progrès ?… Une nausée générale d’ Estomacreux et du gouvernement provisoire rejette
couronnés des râteliers emportés au passage, et restaurés, fortifiés de ce qu’ils ont dévoré dans leurs récentes demeures
oujours cherché en arrière ou en avant un festin paradisiaque… — Âge d’ or des Anciens, que nos Socialistes affirment voir
affirment voir, sans lunettes, dans l’avenir, et traduction grossière de l’Appétit supra-terrestre par quoi nous appelle,
des et désirantes que des vulves ! Et je me manifeste dans l’éclosion d’ une rose, dans la décomposition d’un cadavre, dans
Et je me manifeste dans l’éclosion d’une rose, dans la décomposition d’ un cadavre, dans le sourire d’un enfant et dans le
osion d’une rose, dans la décomposition d’un cadavre, dans le sourire d’ un enfant et dans le hurlement d’une tigresse en r
sition d’un cadavre, dans le sourire d’un enfant et dans le hurlement d’ une tigresse en rut !… Quand je parais, le rythme
dans le hurlement d’une tigresse en rut !… Quand je parais, le rythme de la vie s’accélère frénétiquement, et la Destructi
is dites plutôt : « Je suis une parcelle du cadavre éternel et vivant de la nature ! » On a écrit, récemment encore, trop
ternel et vivant de la nature ! » On a écrit, récemment encore, trop d’ absurdes commentaires sur Rabelais. J’ai pensé qu’
es sur Rabelais. J’ai pensé qu’il fallait saisir la présente occasion d’ analyser sur le vif la part d’« ésotérisme » conte
’il fallait saisir la présente occasion d’analyser sur le vif la part d’ « ésotérisme » contenue en un poème de même famill
me de même famille que le sien : — « L’œuvre a été conçue, me répond de Milan M. Marinetti, par un jour d’été torride, da
 « L’œuvre a été conçue, me répond de Milan M. Marinetti, par un jour d’ été torride, dans une vaste salle populaire toute
un jour d’été torride, dans une vaste salle populaire toute empestée de sottise brutale et alcoolisée par la plus rouge d
ise brutale et alcoolisée par la plus rouge des éloquences, durant un de ces duels oratoires que Turati (qui ressemble à m
u Bonheur Universel) et Labriola, qui ressemble, avec infiniment plus de talent et de savoir, à mon révolutionnaire Estoma
versel) et Labriola, qui ressemble, avec infiniment plus de talent et de savoir, à mon révolutionnaire Estomacreux, donnai
acreux, donnaient en spectacle à trois mille ouvriers. » — « Au début de la tragédie, m’explique une seconde lettre, c’est
de la tragédie, m’explique une seconde lettre, c’est des funérailles de Crispi qu’il s’agit quand la foule parle du tout
igues) et faire ainsi plus vrai que l’histoire, selon le mot immortel d’ Aristote. Tome LVII, numéro 204, 15 décembre 1
les dix-huit années qu’embrasse cet ouvrage, et que l’auteur qualifie de troubles, les neuf dernières ont été vécues par l
l’Italie étaient aussi mauvaises que possible, par suite de la guerre de tarifs où s’entêtaient les deux États et les rela
litiques si incertaines qu’on avait pu, à diverses reprises, craindre de voir la guerre surgir à propos d’incidents auxque
de voir la guerre surgir à propos d’incidents auxquels un parti pris de mauvaise volonté prêtait seul de l’importance. La
s d’incidents auxquels un parti pris de mauvaise volonté prêtait seul de l’importance. La crise avait atteint, en 1888, so
atteint, en 1888, son point le plus aigu. En 1890, quelques symptômes de détente se manifestaient, mais la bonne volonté d
quelques symptômes de détente se manifestaient, mais la bonne volonté de notre ambassadeur, comme les bonnes volontés ital
boutirent à une entente avantageuse pour les deux nations. L’histoire de ce malentendu ruineux n’est pas sans utilité pour
ernants et des diplomates est facilitée par un emportement irraisonné de l’opinion. Pendant toute cette période, les Franç
utuelle qui les poussa à supporter des pertes cruelles, dans l’espoir d’ en infliger de pires au voisin. Les Italiens souff
s poussa à supporter des pertes cruelles, dans l’espoir d’en infliger de pires au voisin. Les Italiens souffrirent plus en
ires au voisin. Les Italiens souffrirent plus encore que les Français de cette situation économique : certains de leurs ho
plus encore que les Français de cette situation économique : certains de leurs hommes d’État ne s’en montrèrent que plus a
les Français de cette situation économique : certains de leurs hommes d’ État ne s’en montrèrent que plus acharnés, et il e
hommes d’État ne s’en montrèrent que plus acharnés, et il est permis de croire que plus d’une fois ils ont pensé à l’expé
’en montrèrent que plus acharnés, et il est permis de croire que plus d’ une fois ils ont pensé à l’expédient criminel d’un
is de croire que plus d’une fois ils ont pensé à l’expédient criminel d’ une guerre. La dénonciation des traités de navigat
ensé à l’expédient criminel d’une guerre. La dénonciation des traités de navigation et des traités de commerce fut la cons
’une guerre. La dénonciation des traités de navigation et des traités de commerce fut la conséquence de l’entrée de l’Ital
s traités de navigation et des traités de commerce fut la conséquence de l’entrée de l’Italie dans la triple alliance, et
navigation et des traités de commerce fut la conséquence de l’entrée de l’Italie dans la triple alliance, et du triomphe
triomphe en France des idées protectionnistes. La présence au pouvoir de M. Crispi coïncida toujours avec les phases les p
es plus aiguës du différend. Les Français qui accusaient les Italiens d’ ingratitude ne se rendaient pas compte que la poli
es Italiens d’ingratitude ne se rendaient pas compte que la politique de Napoléon III à l’égard de l’Italie et du Saint-Si
ge avait été aussi exaspérante pour les Italiens que son intervention de 1859 leur avait été utile. De plus, ils ne pouvai
s et plus vives qu’aucun Français ne pouvait l’imaginer. Les Français d’ il y a vingt ans ne se souciaient guère, quand ils
ls raisonnaient sur la conduite ou les sentiments des autres peuples, de considérations positives, ni d’une méthode bien p
ou les sentiments des autres peuples, de considérations positives, ni d’ une méthode bien précise : ils ne voulurent point
oint envisager quel mécompte avait pu être pour l’Italie l’occupation de la Tunisie. Ils n’imaginaient point que les Itali
e, depuis Solférino et à tout jamais, en dépit de toute circonstance, d’ autre politique que la politique d’action de grâce
s, en dépit de toute circonstance, d’autre politique que la politique d’ action de grâces. Par contre les Italiens prêtaien
it de toute circonstance, d’autre politique que la politique d’action de grâces. Par contre les Italiens prêtaient à la ma
ntre les Italiens prêtaient à la majorité des Français les sentiments de quelques catholiques militants : ils ne voulaient
catholiques militants : ils ne voulaient pas voir le vaste mouvement d’ opinion qui rendait la masse de la nation de plus
voulaient pas voir le vaste mouvement d’opinion qui rendait la masse de la nation de plus en plus indifférente à la cause
nte à la cause pontificale. Ils supposaient à la France des velléités d’ agression qui n’entrèrent jamais dans le cerveau d
ance des velléités d’agression qui n’entrèrent jamais dans le cerveau d’ aucun, et ces imaginations hantaient même l’esprit
vernants : il paraît bien que Crispi ait été sincère quand il affecta de redouter en 1888 une agression de la flotte franç
pi ait été sincère quand il affecta de redouter en 1888 une agression de la flotte française, en pleine paix, contre la Sp
ntière des Alpes. Avec un tel état d’esprit, il n’était pas difficile de profiter du grand malaise économique pour tourner
u grand malaise économique pour tourner contre la France l’irritation d’ un peuple affamé. Tout incident était gros de cons
e la France l’irritation d’un peuple affamé. Tout incident était gros de conséquences inquiétantes. M. Crispi ne s’appliqu
incidents. Pendant cette période, l’opinion italienne vit l’influence de la France dans toutes les difficultés qui pouvaie
s toutes les difficultés qui pouvaient survenir à l’Italie. L’ouvrage de M. Billot, qui est une véritable histoire diploma
e M. Billot, qui est une véritable histoire diplomatique et politique de l’Italie pendant ces années, détaille en particul
e servi des mémoires du général Baratieri et l’impression qui résulte de son récit est que ce général fut plus malheureux
ral fut plus malheureux que coupable. Actif, clairvoyant, il ne cessa de dénoncer au Gouvernement les dangers de sa situat
tif, clairvoyant, il ne cessa de dénoncer au Gouvernement les dangers de sa situation. Le seul tort qu’on puisse lui repro
dangers de sa situation. Le seul tort qu’on puisse lui reprocher est d’ avoir consenti à se rembarquer, après avoir exposé
i à se rembarquer, après avoir exposé au Gouvernement l’impossibilité de faire face, avec les ressources dont il disposait
ité de faire face, avec les ressources dont il disposait, aux menaces de l’ennemi. Il partit sans avoir obtenu de Crispi e
nt il disposait, aux menaces de l’ennemi. Il partit sans avoir obtenu de Crispi et du ministre de la guerre aucune promess
ment il ne jouait pas que sa situation personnelle, il jouait le sang de son pays. Un an auparavant, un général français a
n an auparavant, un général français avait joué de même, en acceptant de diriger l’expédition de Madagascar dans des condi
ral français avait joué de même, en acceptant de diriger l’expédition de Madagascar dans des conditions que lui, vétéran d
tes. Il gagna contre toute vraisemblance, mais sa victoire coûta plus de vies à la France que le désastre d’Adoua n’en coû
ance, mais sa victoire coûta plus de vies à la France que le désastre d’ Adoua n’en coûta à l’Italie. Seulement, comme il a
nt, comme il avait réussi, on ne lui en demanda pas compte. L’exemple de Duchesne dut enhardir Baratieri. Ce désastre eut
t pour l’Italie des conséquences heureuses. Il mit fin à la politique de conquêtes coloniales, et le changement de ministè
. Il mit fin à la politique de conquêtes coloniales, et le changement de ministère qui en fut la conséquence rendit possib
ercial. Les deux nations arrivaient à se réconcilier après avoir subi de leur différend de longs et coûteux dommages, comm
ations arrivaient à se réconcilier après avoir subi de leur différend de longs et coûteux dommages, comme deux enfants qui
ante, voire à la gloire, dominent les esprits pendant un certain laps de temps, tyrannisent les nouveaux arrivés, font les
ietzsche, est une récompense adéquate à la force originale et féconde d’ une idée ou d’une œuvre. Il y en a, surtout dans l
une récompense adéquate à la force originale et féconde d’une idée ou d’ une œuvre. Il y en a, surtout dans la carrière des
eur domination. Parfois, elle semble même au-dessous de toute dignité d’ artiste. Tel est le cas, en Italie, de M. Antonio
ême au-dessous de toute dignité d’artiste. Tel est le cas, en Italie, de M. Antonio Fogazzaro et de Mme Mathilde Serao, et
nité d’artiste. Tel est le cas, en Italie, de M. Antonio Fogazzaro et de Mme Mathilde Serao, et d’autres… M. Antonio Fogaz
Mathilde Serao, et d’autres… M. Antonio Fogazzaro vient de lancer, ou de faire lancer, un roman : Il Santo (le Saint), qui
 : Il Santo (le Saint), qui aura, je crois, très prochainement l’heur de paraître dans le solennel péristyle de la Revue d
ois, très prochainement l’heur de paraître dans le solennel péristyle de la Revue des Deux Mondes. Ce roman était très att
e des Deux Mondes. Ce roman était très attendu en Italie. Depuis plus d’ un an le Maître illustre l’avait promis au public,
nes M. le Sénateur Fogazzaro, attendait en frémissant ce nouveau défi de guerre lancé aux penseurs par le grand romancier,
ent de paraître, et l’événement a été salué par toutes les trompettes de la presse italienne. Mais la déception a été gran
. Les critiques les mieux disposés ont dû relever l’absurde puérilité de la construction du livre et la langue malheureuse
bsurde puérilité de la construction du livre et la langue malheureuse d’ un grand écrivain qui n’a pas encore appris à écri
ccès éclatant a fait doubler et tripler la vente ordinaire des romans de M. Fogazzaro. L’Église renie le nouveau livre. La
ans de M. Fogazzaro. L’Église renie le nouveau livre. La Congrégation de l’Index l’examine pour l’excommunier. Les jeunes
arti, tout comme l’Église, le renie. Il Santo est une banale parodie de la vie de saint François d’Assise. Et cette profa
comme l’Église, le renie. Il Santo est une banale parodie de la vie de saint François d’Assise. Et cette profanation mod
ie de la vie de saint François d’Assise. Et cette profanation moderne de ce divin, qui résume sans nul contredit la plus p
redit la plus pure et la plus orgueilleuse spiritualité du Moyen-Âge, de ce merveilleux enfant du Seigneur que Dante salua
nt : Soleil, a été accomplie par un des plus fervents néo-catholiques de nos jours. Saint François d’Assise vint soutenir
soutenir l’Église chancelante, et en s’adressant au nom du Christ et de la primitive bonté de la religion aux Pontifes, i
ncelante, et en s’adressant au nom du Christ et de la primitive bonté de la religion aux Pontifes, il submergea leurs hain
ergea leurs haines et leurs ambitions sous l’ondée lumineuse et grave de son orgueilleuse humilité, et avec sa grande âme
umineuse et grave de son orgueilleuse humilité, et avec sa grande âme de poète versa dans les veines de l’Église toute la
lleuse humilité, et avec sa grande âme de poète versa dans les veines de l’Église toute la bienheureuse énergie des humble
euraient profondément attachés à la parole messianique et tremblaient d’ épouvante devant l’œuvre de destruction méthodique
hés à la parole messianique et tremblaient d’épouvante devant l’œuvre de destruction méthodique de leurs chefs religieux.
e et tremblaient d’épouvante devant l’œuvre de destruction méthodique de leurs chefs religieux. La douce harmonie de vie d
de destruction méthodique de leurs chefs religieux. La douce harmonie de vie de ce lointain dominateur est transposée dans
ruction méthodique de leurs chefs religieux. La douce harmonie de vie de ce lointain dominateur est transposée dans les to
e ce lointain dominateur est transposée dans les tonalités populaires d’ une créature contemporaine, et dans le roman de M.
s tonalités populaires d’une créature contemporaine, et dans le roman de M. Fogazzaro, saint François d’Assise s’appelle (
ironi. Cet homme pense que l’Église doit être sauvée par la puissance de la vie simple, chaste, purifiée de toute laideur
doit être sauvée par la puissance de la vie simple, chaste, purifiée de toute laideur mondaine, rendue à sa primitive idé
e, purifiée de toute laideur mondaine, rendue à sa primitive idéalité de pensée et de sentiments. M. Fogazzaro surgit du p
e toute laideur mondaine, rendue à sa primitive idéalité de pensée et de sentiments. M. Fogazzaro surgit du parti néo-cath
M. Fogazzaro surgit du parti néo-catholique italien, qui, sous le nom de démocratie chrétienne, s’efforce d’imposer à l’Ég
holique italien, qui, sous le nom de démocratie chrétienne, s’efforce d’ imposer à l’Église un certain nombre de dogmes mod
mocratie chrétienne, s’efforce d’imposer à l’Église un certain nombre de dogmes modernisés, temporels aussi bien que spiri
en assurer de plus en plus l’éternité. L’encyclique : Rerum Novarum, de Léon XIII, enflamma l’espérance, des nouveaux rel
n XIII, enflamma l’espérance, des nouveaux religieux, mais les portes de bronze du Vatican ne leur sont pas encore grandes
ndance romantique du catholicisme moderne contre la volonté classique de l’Église, c’est-à-dire « la tendance à maintenir
classique de l’Église, c’est-à-dire « la tendance à maintenir l’unité de la tradition par l’imitation », selon la claire d
l’imitation », selon la claire définition que M. Anatole France donne de cette volonté. Pietro Maironi, le saint, est une
volonté. Pietro Maironi, le saint, est une expression individualisée de ce romantisme. Comme saint François, après s’être
couvent, il canalise ses forces dans deux voies suprêmes : la volonté de prédication et l’aspiration vers Rome. M. Fogazza
rs Rome. M. Fogazzaro met aux débuts son héros dans ce magnifique nid d’ aigle qui est le couvent de Subiaco, non loin de R
celle où trois siècles après s’assit Charles V ; là existe la fresque d’ une incomparable et émouvante naïveté, la seule pe
use. Et comme un écrivain moderne ne saurait point concevoir le roman d’ une âme sans la lutte des sexes, M. Fogazzaro envo
qui en repart désormais désespérée. Pietro Maironi commence son œuvre d’ apôtre. L’Église le hait à cause de son indépendan
an. La construction y est conventionnelle. L’abus que son auteur fait de l’élément comique à côté du tragique y est une ca
n auteur fait de l’élément comique à côté du tragique y est une cause de désordre, très souvent laid. La langue est impure
laid. La langue est impure. Mais, surtout, le livre entier a le tort de faire un grand mal à la cause même que l’auteur v
grand mal à la cause même que l’auteur veut défendre, carie caractère de ce Pietro Maironi, mal défini, exalté, désordonné
olicisme, et sans encore vouloir reconnaître pour une religion la loi de mort, ou tout au moins de profonde métamorphose q
ouloir reconnaître pour une religion la loi de mort, ou tout au moins de profonde métamorphose qui est inéluctable pour to
le pour tout organisme organisé, individuel et collectif, s’efforcent de rendre au catholicisme une haute et belle signifi
’efforcent de rendre au catholicisme une haute et belle signification d’ universalité. Le catholique, classique ou romantiq
versalité. Le catholique, classique ou romantique, par le simple fait de demeurer catholique, fait preuve d’une mentalité
ou romantique, par le simple fait de demeurer catholique, fait preuve d’ une mentalité assez particulière, au milieu de tou
entalité assez particulière, au milieu de tous les courants impétueux de la pensée contemporaine qui cherche son expressio
ensée contemporaine qui cherche son expression et son nom. Ses œuvres de pensée peuvent être très belles et utile, s’il le
artiste, comme le font Péladan et Huysmans. Mais tel n’est pas le cas de M. Fogazzaro. Luigi Orsini : I Canti delle Sta
scoli fait entendre de temps en temps des voix un peu trop plaintives de sa lyre cependant si originale, tandis que M. d’A
cependant si originale, tandis que M. d’Annunzio fatigue la curiosité de sou public avec une surproduction quelque peu hât
xcessive, les jeunes poètes ne révèlent pas encore celui qui héritera de la force de ceux qui s’en vont. Ils produisent li
s jeunes poètes ne révèlent pas encore celui qui héritera de la force de ceux qui s’en vont. Ils produisent livres sur liv
sur livres ; ils apportent avec une généreuse sincérité mille accents de leurs âmes, ils se révèlent, se rangent dans le n
nt dans le nombre exubérant des talents, attendant leur quart d’heure de gloire, se mêlent dans une foule compacte, et auc
lumineuse, une âme plus neuve, une force plus fervente, une promesse de puissance de rêve et d’expression, qui soit par c
ne âme plus neuve, une force plus fervente, une promesse de puissance de rêve et d’expression, qui soit par cela même une
neuve, une force plus fervente, une promesse de puissance de rêve et d’ expression, qui soit par cela même une promesse de
uissance de rêve et d’expression, qui soit par cela même une promesse de renouveau pour la poésie nationale. L’isolement,
la poésie nationale. L’isolement, la dispersion, ces belles qualités de notre temps de préparation, régissent aussi les e
onale. L’isolement, la dispersion, ces belles qualités de notre temps de préparation, régissent aussi les esprits littérai
e notre temps de préparation, régissent aussi les esprits littéraires d’ Italie. Il n’y a point d’écoles, presque point de
ion, régissent aussi les esprits littéraires d’Italie. Il n’y a point d’ écoles, presque point de groupes. Cependant de bea
esprits littéraires d’Italie. Il n’y a point d’écoles, presque point de groupes. Cependant de beaux talents paraissent as
’Italie. Il n’y a point d’écoles, presque point de groupes. Cependant de beaux talents paraissent assez forts pour nous re
us retenir, nous charmer, et nous laisser quelque profonde impression de leur sentiment. Comme pour la jeune poésie frança
pour la jeune poésie française, une des plus belles caractéristiques de ces poètes, c’est un grand amour de la nature, et
des plus belles caractéristiques de ces poètes, c’est un grand amour de la nature, et quelque joyeux optimisme de la vie.
oètes, c’est un grand amour de la nature, et quelque joyeux optimisme de la vie. Cet amour de la nature, chez quelques-uns
amour de la nature, et quelque joyeux optimisme de la vie. Cet amour de la nature, chez quelques-uns, est un véritable am
es-uns, est un véritable amour du sol, et c’est ainsi que les régions de l’Italie semblent devoir être nouvellement glorif
e l’Italie semblent devoir être nouvellement glorifiées par la poésie de la génération de poètes qui monte. En elle, je di
nt devoir être nouvellement glorifiées par la poésie de la génération de poètes qui monte. En elle, je distingue un sensit
e poètes qui monte. En elle, je distingue un sensitif et un géorgique d’ une force subtile et personnelle, qui vient de pub
oète, M. Luigi Orsini, est romagnol. Il a un véritable et pieux culte de sa terre, de son histoire et de ses beautés. Il c
i Orsini, est romagnol. Il a un véritable et pieux culte de sa terre, de son histoire et de ses beautés. Il compose une sé
nol. Il a un véritable et pieux culte de sa terre, de son histoire et de ses beautés. Il compose une série d’Élégies des R
de sa terre, de son histoire et de ses beautés. Il compose une série d’ Élégies des Romagnes, où son amour est exprimé dan
gurée, lorsque, en allant ensemble en pèlerinage à Ravenne le tombeau d’ un empire, il me montra d’un geste inoubliable dan
ensemble en pèlerinage à Ravenne le tombeau d’un empire, il me montra d’ un geste inoubliable dans la campagne, au bord du
d’un geste inoubliable dans la campagne, au bord du fleuve, le cercle de sept cyprès qui entourent une petite colonne, et
i tomba Gaston de Foix. Il me révéla par son geste toute la sincérité de sa poésie, dans ces évocations de l’histoire conn
la par son geste toute la sincérité de sa poésie, dans ces évocations de l’histoire connue, dans celles de la nature vue o
é de sa poésie, dans ces évocations de l’histoire connue, dans celles de la nature vue ou rêvée. C’est cette sincérité exu
ncérité exubérante que je retrouve dans les Chants des Saisons, livre d’ une émotion et d’une expression précises et fortes
e que je retrouve dans les Chants des Saisons, livre d’une émotion et d’ une expression précises et fortes. Son panthéisme
parle : Ce n’est pas vous, ô mortels, qui connaissez la joie infinie de ce qui passe pour suavement faire retour, ni la j
joie infinie de ce qui passe pour suavement faire retour, ni la joie d’ ajouter la vie à la vie, de réveiller, après un c
e pour suavement faire retour, ni la joie d’ajouter la vie à la vie, de réveiller, après un crépuscule, le jour ! Rom
ète qui voit largement la vie dans la perspective hellénique comprise d’ une façon toute moderne. Sa production est vaste.
façon toute moderne. Sa production est vaste. Il compose des fresques d’ une décoration élégante et savante. Son livre, Fil
ns poétiques sur le terrible Philoctète de Sophocle. La compréhension de l’âme grecque est belle et la langue y est harmon
a : Le Indimenticabili, Libr. Ed. Lombarda, Milan Le dernier roman de Jolanda, la fine et féconde romancière, semble ré
landa, la fine et féconde romancière, semble résumer tous les charmes de délicatesse de cet écrivain. Le Indimenticabili (
et féconde romancière, semble résumer tous les charmes de délicatesse de cet écrivain. Le Indimenticabili (Les Inoubliable
e de cet écrivain. Le Indimenticabili (Les Inoubliables) est un roman d’ un sentiment fin et triste ; c’est l’histoire des
pas être oubliées. Sa lecture nous émeut comme celle du poème exquis d’ une âme tendre et douloureuse. Stendhal : Roma,
erto Ascoli tr., Fr. Treves., Milan Les éditeurs Roux et Viarengo, de Turin, viennent de faire paraître la première tra
viennent de faire paraître la première traduction intégrale italienne de Rome de Stendhal. La belle œuvre du grand esthéti
e du grand esthéticien des villes est illustrée par des reproductions de photographies des lieux et par de vieilles estamp
est illustrée par des reproductions de photographies des lieux et par de vieilles estampes. Elle est d’un très grand et tr
ions de photographies des lieux et par de vieilles estampes. Elle est d’ un très grand et très réel intérêt pour les esthèt
paru la traduction du Roland furieux, par M. Hector Lacoche. En plus de la connaissance parfaite, rare, de la langue de l
ux, par M. Hector Lacoche. En plus de la connaissance parfaite, rare, de la langue de l’Arioste, et la plus adéquate compr
ctor Lacoche. En plus de la connaissance parfaite, rare, de la langue de l’Arioste, et la plus adéquate compréhension du P
Poète héroïque, M. Hector Lacoche y révèle des qualités personnelles de poète, d’excellent poète. Je signale aussi les tr
oïque, M. Hector Lacoche y révèle des qualités personnelles de poète, d’ excellent poète. Je signale aussi les traductions
ent poète. Je signale aussi les traductions italiennes très heureuses de Mireille, le chef-d’œuvre mistralien, faite par M
, le chef-d’œuvre mistralien, faite par M. Mario Chini, et des Poèmes de P.-B. Shelley, faite par M. Robert Ascoli. Mem
 Olindo Malagodi : Calabria desolata, Roux et Viarengo, éd., Turin. —  De l’Istituto Italiano di Arti Grafiche (Bergame) :
o di Arti Grafiche (Bergame) : l’étude très attendue et très complète de M. Vittorio Pica sur l’Exposition d’Art Mondial à
e très attendue et très complète de M. Vittorio Pica sur l’Exposition d’ Art Mondial à Venise. Échos. Une nouvelle revu
alienne, le Rinascimento, paraît à Milan (Libreria editrice Lombarda, de MM. Mohr et Antongini). Elle a pour directeur M. 
teur M. Ettore Moschino. Elle publie dans tous ses numéros un article de Gabriel d’Annunzio et un article de Mathilde Sera
dans tous ses numéros un article de Gabriel d’Annunzio et un article de Mathilde Serao. Parmi les collaborateurs, Mme Gra
Mme Grazia Deledda, MM. Pascoli, Colantti, et les meilleurs écrivains de langue italienne. Chaque fascicule du Rinasciment
aque fascicule du Rinascimento contient une Correspondance parisienne de M. Gustave Kahn. 1. Ce sont les vaillants je
se-t-il à être conservateur ? 3. Dans Lorely, Gérard de Nerval parle d’ un conservateur qui corrigeait les tableaux de Rub
Gérard de Nerval parle d’un conservateur qui corrigeait les tableaux de Rubens au musée d’Anvers. 4. En Sardaigne, on ap
arle d’un conservateur qui corrigeait les tableaux de Rubens au musée d’ Anvers. 4. En Sardaigne, on appelle tancas les pâ
nt toute l’année dans la tanca. 5. Région montagneuse au nord-ouest, de la Sardaigne. 6. Zio, nom familier que l’on don
sait que la lire équivaut au franc. 10. Bergame. Instituto italiano d’ arti grafiche. 11. Montesquieu, — il a frappé, da
ons, quelques devises qui auront toujours cours, — a vu cela. Parlant de la Paix Romaine, inaugurée par Auguste, il dit, à
uste, il dit, à propos de la bourgeoisie : « Dès qu’il n’y avait plus de guerre, il ne fallait plus de bourgeoisie nouvell
ourgeoisie : « Dès qu’il n’y avait plus de guerre, il ne fallait plus de bourgeoisie nouvelle ni d’affranchissements. »
y avait plus de guerre, il ne fallait plus de bourgeoisie nouvelle ni d’ affranchissements. » 12. Cf. les Correspondants
oisie nouvelle ni d’affranchissements. » 12. Cf. les Correspondants de Joubert, par Paul de Raynal. Lettres de Fontanes
12. Cf. les Correspondants de Joubert, par Paul de Raynal. Lettres de Fontanes à Joubert, 1780-1786. — Chose curieuse,
t qu’à moitié goûté en Angleterre, où l’on ne comprenait pas, au dire de Fontanes, l’enthousiasme forcené de Letourneur po
ù l’on ne comprenait pas, au dire de Fontanes, l’enthousiasme forcené de Letourneur pour l’auteur d’Hamlet et de Roméo et
dire de Fontanes, l’enthousiasme forcené de Letourneur pour l’auteur d’ Hamlet et de Roméo et Juliette. 13. Cf. son ouvra
tanes, l’enthousiasme forcené de Letourneur pour l’auteur d’Hamlet et de Roméo et Juliette. 13. Cf. son ouvrage : Du sent
honnête homme, en un mot tout ce que je voudrais être. Je le préfère de beaucoup à Boileau pour la poésie. Quand pourrai-
ding et Richardson, et tous ces gens-là me donnent une furieuse envie d’ apprendre leur langue. Je crois la poésie anglaise
talienne : au reste, j’en parle sans rien savoir et sur des fragments de Dryden et d’autres. » Le 30 septembre 1810 : « J
agments de Dryden et d’autres. » Le 30 septembre 1810 : « Je traduis de l’anglais : quelques Nuits de Young et la superbe
 » Le 30 septembre 1810 : « Je traduis de l’anglais : quelques Nuits de Young et la superbe tragédie d’Addison : la Mort
traduis de l’anglais : quelques Nuits de Young et la superbe tragédie d’ Addison : la Mort de Caton. » Le 24 mars 1811 : «
 : quelques Nuits de Young et la superbe tragédie d’Addison : la Mort de Caton. » Le 24 mars 1811 : « Plongé tous les jou
le bout du doigt, mais je doute que ce soit là qu’il ait pris le nom d’ Elvire qui, du reste, a été porté par plusieurs pr
espagnoles ; à moins qu’il n’y ait vu une heureuse traduction du nom d’ Evirallin. Chez Lamartine comme chez la plupart de
he 10 se terminait par ces deux vers : Quel jour ai-je vendu ma part de l’héritage,                Aux élus de la liberté
Quel jour ai-je vendu ma part de l’héritage,                Aux élus de la liberté ? En se relisant, Lamartine, frappé p
élus, pensa à Ésaü qui, tout en rendant le même son, avait le mérite de faire image, et quand il imprima cette pièce dans
e dans les Recueillements il écrivit : Quel jour ai-je vendu ma part de l’héritage,                Ésaü de la liberté ?
t : Quel jour ai-je vendu ma part de l’héritage,                Ésaü de la liberté ? 16. C’est le 24 août 1818 que nou
le 24 août 1818 que nous voyons paraître pour la première fois le mot de Méditations dans sa correspondance. Il écrivait à
éditations dans sa correspondance. Il écrivait à cette date à son ami de Virieu : « Je t’ai parlé de mes Méditations poéti
dance. Il écrivait à cette date à son ami de Virieu : « Je t’ai parlé de mes Méditations poétiques, je t’en ai même, je cr
res, telles qu’elles sont tombées sur l’album, et sans avoir le temps d’ en faire les vers. Cela n’est que pour toi, ce n’e
Cela n’est que pour toi, ce n’est qu’un croquis. » — Suivait la pièce de l’Isolement, qui n’avait alors d’autre titre que
qu’un croquis. » — Suivait la pièce de l’Isolement, qui n’avait alors d’ autre titre que Méditation huitième. 17. L’Allée
ui n’avait alors d’autre titre que Méditation huitième. 17. L’Allée d’ Ossian parut dans le Lycée français, année 1820, t
is, année 1820, t. III, p. 45-55. L’Hymne à la lune, qui est inspirée de ce poète et de Young, est de la même époque (Lycé
t. III, p. 45-55. L’Hymne à la lune, qui est inspirée de ce poète et de Young, est de la même époque (Lycée, IV, 1820, p.
-55. L’Hymne à la lune, qui est inspirée de ce poète et de Young, est de la même époque (Lycée, IV, 1820, p. 7-11). « C’é
C’était le moment, dit Lamartine, où Ossian régnait sur l’imagination de la France. Baour-Lormian le traduisait en vers so
la France. Baour-Lormian le traduisait en vers sonores pour les camps de l’empereur. J’étais devenu un des fils du barde…
est certainement une des palettes où mon imagination a broyé le plus de couleurs et qui a laissé le plus de ses teintes s
ù mon imagination a broyé le plus de couleurs et qui a laissé le plus de ses teintes sur les faibles ébauches que j’ai tra
livre VI, § VI.) 18. En tout cas, si Lamartine s’inspira un moment de Charles Loyson, il semble lui avoir inspiré à son
moment de Charles Loyson, il semble lui avoir inspiré à son tour une de ses dernières poésies, celle de l’Enthousiasme, q
mble lui avoir inspiré à son tour une de ses dernières poésies, celle de l’Enthousiasme, qui parut dans le Lycée français
es, celle de l’Enthousiasme, qui parut dans le Lycée français au mois de mai 1820. On n’a pas oublié les belles stances qu
titre dans les premières Méditations. Ces stances n’eurent pas l’heur de plaire à Ch. Loyson : il n’y vit qu’une imitation
e plaire à Ch. Loyson : il n’y vit qu’une imitation assez malheureuse de Lebrun et surtout du beau début de l’ode de Rouss
qu’une imitation assez malheureuse de Lebrun et surtout du beau début de l’ode de Rousseau au comte du Luc. Et je pense qu
itation assez malheureuse de Lebrun et surtout du beau début de l’ode de Rousseau au comte du Luc. Et je pense que c’est a
’ode de Rousseau au comte du Luc. Et je pense que c’est avec l’espoir de faire mieux que son glorieux rival, qu’il composa
re mieux que son glorieux rival, qu’il composa sur le champ cette ode de l’Enthousiasme qu’il dédia à Manzoni. Mais quoiqu
te ode de l’Enthousiasme qu’il dédia à Manzoni. Mais quoiqu’elle soit d’ un beau mouvement lyrique et qu’elle contienne que
ntienne quelques beaux vers, elle est certainement inférieure à celle de Lamartine. 19. Le 11 novembre 1815, il écrivait
écrivait à son oncle qu’il avait donné un petit volume à un imprimeur de Paris, mais qu’au dernier moment, le sujet étant
ris, mais qu’au dernier moment, le sujet étant extrêmement délicat et de nature à faire grand bruit, il s’était déterminé
fermer dans l’obscurité (Corresp., t. I, p. 251.) 20. Dans ces vers de l’Immortalité, par exemple : Je te salue, ô Mort
Et la strophe du Désespoir : Quel crime avons-nous fait pour mériter de naître ? rappelle un des plus beaux passages de
us fait pour mériter de naître ? rappelle un des plus beaux passages de la VIIe Nuit. L’influence de Pope est encore moin
e ? rappelle un des plus beaux passages de la VIIe Nuit. L’influence de Pope est encore moins visible. Si Lamartine ne no
avait pas dit lui-même qu’il s’était souvenu, dans le Poète mourant, de quelques strophes de cet auteur, qu’il avait essa
me qu’il s’était souvenu, dans le Poète mourant, de quelques strophes de cet auteur, qu’il avait essayé autrefois de tradu
ant, de quelques strophes de cet auteur, qu’il avait essayé autrefois de traduire en vers avec l’aide de son maître de lan
auteur, qu’il avait essayé autrefois de traduire en vers avec l’aide de son maître de langue, je crois bien que personne
avait essayé autrefois de traduire en vers avec l’aide de son maître de langue, je crois bien que personne ne s’en serait
eux ou trois autres livres du grand poète, dont son Gradus du collège de Belley, par Mme Valentine de Cessia pour lui marq
e, in-folio, sur les marges duquel Lamartine avait écrit des milliers de vers de Jocelyn. Qu’est devenu ce Pétrarque in-fo
lio, sur les marges duquel Lamartine avait écrit des milliers de vers de Jocelyn. Qu’est devenu ce Pétrarque in-folio ? Éd
Beuve à Victor Hugo le Nouveau Testament grec qui porte le simple nom de Racine. Eh bien, moi, je donnerais volontiers ce
ontiers ce Ronsard et ce Nouveau Testament pour le Pétrarque in-folio de Lamartine. 24. Lamartine a écrit aussi belle, fa
cela lui arrivait souvent dans le premier jet. 25. Cf. notre édition de la Deffence et illustration de la Langue françoys
le premier jet. 25. Cf. notre édition de la Deffence et illustration de la Langue françoyse, par J. du Bellay, librairie
st pas le seul qu’il ait traduit ou adapté. Je lis dans les Souvenirs de Charles Alexandre que Lamartine lui avait donné,
dre que Lamartine lui avait donné, entre autres manuscrits, un sonnet de Pétrarque traduit à Brugg en 1824. Or, à la page 
très lisiblement : « Brugg, 1824, XX ». Brugg est une petite localité de la Suisse où il était allé à cette époque faire u
de la Suisse où il était allé à cette époque faire une cure aux eaux de Schinznach (Argovie). J’en conclus que le sonnet
aux eaux de Schinznach (Argovie). J’en conclus que le sonnet traduit de Pétrarque qu’il avait offert en manuscrit à M. Al
emp., t. I, p. 285. 28. Corresp., t. I, p. 237. 29. Cf. le Journal d’ un poète, p. 70. 30. Le Comte de Carmagnola, don
ais inspira à Manzoni sa fameuse lettre à M. C. (Chauvet) sur l’unité de temps et de lieu dans la tragédie. 31. Corresp.
à Manzoni sa fameuse lettre à M. C. (Chauvet) sur l’unité de temps et de lieu dans la tragédie. 31. Corresp., t. II. — R
agédie. 31. Corresp., t. II. — Rapprocher ces lignes du commentaire de l’Hymne au Christ, qui fait partie des Harmonies
es et religieuses, et dans lequel Lamartine, après avoir fait l’éloge de Manzoni à qui cette pièce est dédiée, écrit en to
lyriques où le grand poète éclate tout entier. » Il aurait mieux fait de dire qu’il venait de les relire. 32. Cf. Racine
epuis ce jour l’arbre que j’ai planté, Sur sa tombe sans nom a changé de feuillage :              Tu ne m’as pas quitté.
étant morte le 18 décembre 1817, si l’on prenait cette stance au pied de la lettre il s’ensuivrait qu’elle aurait été comp
il composa cette pièce en 1818. 35. Le Passé et l’Enthousiasme sont de ce nombre. Le Passé, qui fut commencé en 1821, ne
tinée à M. Joseph Hocher qui, dans une jolie épître, l’avait détourné de renoncer à la poésie. 36. En ses notes sur la c
on du Crucifix (Revue universitaire), M. Pierre Martino, s’autorisant de ce fait, relevé par lui dans Raphaël, que le doct
en tenant entre ses mains jointes sur sa poitrine un crucifix, modèle de patience, qu’il embrassait quand il souffrait au-
ifix, modèle de patience, qu’il embrassait quand il souffrait au-delà de ses forces. — M. Pierre Martino a émis cette opin
eur par le martyr dont il est question dans les vers que voici : Que de pleurs ont coulé sur tes pieds que j’adore, Depui
nt coulé sur tes pieds que j’adore, Depuis l’heure sacrée où, du sein d’ un martyr, Dans mes tremblantes mains tu passas ti
ans mes tremblantes mains tu passas tiède encore                       De son dernier soupir. J’avoue ne rien comprendre à
; mais comme il mourut longtemps après elle, il n’avait aucune raison de l’y faire entrer, surtout à l’état de martyr. Ce
elle, il n’avait aucune raison de l’y faire entrer, surtout à l’état de martyr. Ce mot, qui a intrigué et induit M. Marti
ut naturellement par ce fait que la prêtre qui administra Julie était de ceux qu’on appelait communément alors « les marty
ra Julie était de ceux qu’on appelait communément alors « les martyrs de la Révolution ». Il avait été emprisonné et dépor
porté comme des milliers d’autres. Et voilà comment, à vouloir serrer de trop près les textes, chez un poète aussi peu pré
s les textes, chez un poète aussi peu précis que Lamartine, on risque de chercher midi à quatorze heures. 37. Elle est e
, le 23 janvier 1818 : « Je viens de finir à l’instant un acte entier de Saül ; celui-là est du Shakespeare, l’autre sera
fais une chose que je méditais depuis six ans : un chant sur la mort de notre ami Socrate. Le Phédon m’y a fait repenser.
rt de notre ami Socrate. Le Phédon m’y a fait repenser. Cela va comme de l’eau courante, et pour nous deux au moins, cela
C’est coupé par couplets comme Byron. Je crois qu’il n’y a pas moyen de soutenir l’épique autrement. » (Corresp., t. II,
nir l’épique autrement. » (Corresp., t. II, p. 238.) 40. Lettre à M.  de M., du 19 mars 1823, publiée dans Racine et Shake
ttre à M. de M., du 19 mars 1823, publiée dans Racine et Shakespeare, de Stendhal. 41. C’est peut-être pour cela qu’en g
hal. 41. C’est peut-être pour cela qu’en général les Universitaires de profession l’ont si peu compris. Dans ces dernièr
nnées surtout, il semble qu’ils se soient entendus pour le dépouiller de ses qualités les plus solides et de ce qui consti
oient entendus pour le dépouiller de ses qualités les plus solides et de ce qui constitue son originalité propre, en le so
ginalité propre, en le soumettant à un examen méthodique et minutieux d’ où nul écrivain ne sortirait indemne. Je ne sais p
uniquement à rapprocher des textes, à passer au crible tous les vers d’ un poète, pour en faire tomber les pensées, les ex
e si. pour un Lamartine, la poésie était autre chose qu’un chant fait de sons plus ou moins harmonieux, plus ou moins vagu
retentissant publié par la Revue bleue le 8 août 1891, s’est efforcé d’ établir que, si on ne lisait plus Lamartine, c’est
uté victorieusement cette assertion en publiant le tableau comparatif de leur rendement depuis 1869 (année de sa mort) jus
n publiant le tableau comparatif de leur rendement depuis 1869 (année de sa mort) jusqu’à 1895 (1). Il résulte, en effet,
epuis 1869 (année de sa mort) jusqu’à 1895 (1). Il résulte, en effet, de ce tableau que, dans cet espace de temps, il a ét
’à 1895 (1). Il résulte, en effet, de ce tableau que, dans cet espace de temps, il a été vendu 75 251 exemplaires des prem
75 251 exemplaires des premières et des secondes Méditations, 64 751 de Jocelyn, 106 251 de Graziella, et 53 251 de Rapha
des premières et des secondes Méditations, 64 751 de Jocelyn, 106 251 de Graziella, et 53 251 de Raphaël. Pour un auteur q
ondes Méditations, 64 751 de Jocelyn, 106 251 de Graziella, et 53 251 de Raphaël. Pour un auteur qu’on ne lit plus, avouez
st assez appréciable. N’en déplaise à M. Rivière, on n’a jamais cessé de lire Lamartine. Les femmes, qui constituent sa pr
mes, qui sont, avant tout des idéalistes, retournèrent à leurs amours d’ antan, c’est-à-dire aux Méditations, à Graziella,
n, c’est-à-dire aux Méditations, à Graziella, à Raphaël. Le mouvement de curiosité et de protestation qui s’est produit na
aux Méditations, à Graziella, à Raphaël. Le mouvement de curiosité et de protestation qui s’est produit naguère à la suite
on qui s’est produit naguère à la suite de la publication des lettres d’ Elvire prouve que Lamartine a toujours l’oreille d
pas la peine qu’on la réfute. En admettant même que le premier succès de Lamartine n’ait été qu’une affaire de mode, qu’un
tant même que le premier succès de Lamartine n’ait été qu’une affaire de mode, qu’un engouement des salons mondains de la
’ait été qu’une affaire de mode, qu’un engouement des salons mondains de la Restauration, on ne saurait s’expliquer qu’il
rmonies ne répondait pas à certaines aspirations, à un besoin naturel de l’âme, si, comme fond et comme forme, elle n’avai
comme forme, elle n’avait eu, en 1820, un charme nouveau. Or, à moins d’ être aveugle et plus sourd que les sourds de naiss
arme nouveau. Or, à moins d’être aveugle et plus sourd que les sourds de naissance, il est impossible de nier que Lamartin
aveugle et plus sourd que les sourds de naissance, il est impossible de nier que Lamartine apporta à la poésie française
avait fait pour la poésie italienne avec ses Sonnets et ses Triomphes de l’amour et de la mort. Encore — j’en demande pard
r la poésie italienne avec ses Sonnets et ses Triomphes de l’amour et de la mort. Encore — j’en demande pardon aux Italien
t. Encore — j’en demande pardon aux Italiens — y a-t-il pour moi plus de variété, plus d’élévation religieuse, plus de cha
demande pardon aux Italiens — y a-t-il pour moi plus de variété, plus d’ élévation religieuse, plus de charme pathétique da
y a-t-il pour moi plus de variété, plus d’élévation religieuse, plus de charme pathétique dans les Méditations que dans l
ivine, et tant que le rossignol à qui l’on peut reprocher comme à eux de se répéter toujours, tant que le rossignol charme
que les plus belles pièces des Méditations contiennent plus ou moins de réminiscences, que, par exemple, l’Hymne au Solei
oins de réminiscences, que, par exemple, l’Hymne au Soleil soit imité de Léonard, que, dans l’Isolement, il y ait à la foi
ité de Léonard, que, dans l’Isolement, il y ait à la fois des moitiés de vers du même Léonard et des bouts de phrase de La
, il y ait à la fois des moitiés de vers du même Léonard et des bouts de phrase de La Harpe et de Chateaubriand ; que le V
à la fois des moitiés de vers du même Léonard et des bouts de phrase de La Harpe et de Chateaubriand ; que le Vallon soit
moitiés de vers du même Léonard et des bouts de phrase de La Harpe et de Chateaubriand ; que le Vallon soit inspiré du Ret
e Chateaubriand ; que le Vallon soit inspiré du Retour à la solitude, de Lebrun ; que l’Homme, l’Immortalité, la Providenc
empruntés au Génie du Christianisme, au Vicaire savoyard, aux Études de la nature, de Bernardin de Saint-Pierre, à l’Incr
Génie du Christianisme, au Vicaire savoyard, aux Études de la nature, de Bernardin de Saint-Pierre, à l’Incrédulité, de So
x Études de la nature, de Bernardin de Saint-Pierre, à l’Incrédulité, de Soumet, à l’Essai sur l’homme, de Pope, au Génie
n de Saint-Pierre, à l’Incrédulité, de Soumet, à l’Essai sur l’homme, de Pope, au Génie de l’homme, de Chênedollé, à qui e
à l’Incrédulité, de Soumet, à l’Essai sur l’homme, de Pope, au Génie de l’homme, de Chênedollé, à qui et à quoi encore ?
lité, de Soumet, à l’Essai sur l’homme, de Pope, au Génie de l’homme, de Chênedollé, à qui et à quoi encore ? que le Lac,
l’homme, de Chênedollé, à qui et à quoi encore ? que le Lac, qui est de 1817, contienne une strophe ou deux prises au Gol
est de 1817, contienne une strophe ou deux prises au Golfe de Naples, de Pierre Lebrun, qui est de 1818 ! qu’on y trouve u
strophe ou deux prises au Golfe de Naples, de Pierre Lebrun, qui est de 1818 ! qu’on y trouve un hémistiche de Thomas : «
les, de Pierre Lebrun, qui est de 1818 ! qu’on y trouve un hémistiche de Thomas : « Ô Temps, suspends ton vol ! » et un hé
mistiche de Thomas : « Ô Temps, suspends ton vol ! » et un hémistiche de Quinault : « Le flot fut attentif ! » etc., etc.
n hémistiche de Quinault : « Le flot fut attentif ! » etc., etc. Rien de tout cela ne saurait m’émouvoir ni même me surpre
uvoir ni même me surprendre, et il ne faut pas avoir pour deux liards d’ esprit critique pour attacher plus d’importance qu
faut pas avoir pour deux liards d’esprit critique pour attacher plus d’ importance qu’elles ont à ces pirateries involonta
ttacher plus d’importance qu’elles ont à ces pirateries involontaires de la mémoire, car, depuis que le monde est monde, j
est monde, j’entends depuis que les littératures existent, ces sortes de pirateries ont toujours été pratiquées. Et pendan
atiquées. Et pendant qu’il y était M. Raoul Rosières aurait bien fait de nous dire ce que Léonard, Chateaubriand, La Harpe
nault avaient emprunté aux autres. Cela ne les empêche pas d’ailleurs d’ être ce qu’ils sont. Virgile aussi a imité Homère.
e ? Tout le monde s’accorde, au contraire, à reconnaître qu’il a plus d’ âme qu’aucun autre. Eh bien, c’est par l’âme aussi
’âme qu’aucun autre. Eh bien, c’est par l’âme aussi et par la musique de l’âme que vaut surtout la poésie de Lamartine. Je
par l’âme aussi et par la musique de l’âme que vaut surtout la poésie de Lamartine. Je plains ceux qui ne le sentent pas.
ité et fut un des premiers à la battre en brèche au nom de la liberté de l’enseignement. (Cf. la France parlementaire, t. 
f. la France parlementaire, t. III, pp. 465 et suiv.) Parlant un jour de Fontanes et des circonstances dans lesquelles il
l’avait entendu la première fois, il disait : « M. de Fontanes lisait d’ une voix universitaire ! » (Souvenirs et portraits
resp., t. III, p. 344. 44. Il est vrai qu’après sa sortie du collège de Belley il vécut pendant des années au grand air,
du collège de Belley il vécut pendant des années au grand air, libre de ses mouvements comme de la direction de son espri
vécut pendant des années au grand air, libre de ses mouvements comme de la direction de son esprit. 45. « Je suis né ori
es années au grand air, libre de ses mouvements comme de la direction de son esprit. 45. « Je suis né oriental et je mour
Je suis né oriental et je mourrai tel, a-t-il dit dans le commentaire de la Méditation du Passé. La solitude, le désert, l
n intérieure avec la nature, une femme à adorer, un ami à entretenir, de longues nonchalances de corps pleines d’inspirati
ure, une femme à adorer, un ami à entretenir, de longues nonchalances de corps pleines d’inspirations d’esprit, puis de vi
adorer, un ami à entretenir, de longues nonchalances de corps pleines d’ inspirations d’esprit, puis de violentes et aventu
à entretenir, de longues nonchalances de corps pleines d’inspirations d’ esprit, puis de violentes et aventureuses périodes
e longues nonchalances de corps pleines d’inspirations d’esprit, puis de violentes et aventureuses périodes d’action comme
s d’inspirations d’esprit, puis de violentes et aventureuses périodes d’ action comme celles des Ottomans ou des Arabes, c’
roïque ou rien. » 46. Il l’est encore par certaines strophes en vers de huit pieds, d’une tournure madrigalesque ou préci
 » 46. Il l’est encore par certaines strophes en vers de huit pieds, d’ une tournure madrigalesque ou précieuse, souvenir
, souvenir involontaire et comme inconscient des petits poètes badins de la fin du règne de Louis XV. 47. Notamment cett
aire et comme inconscient des petits poètes badins de la fin du règne de Louis XV. 47. Notamment cette strophe de l’Isol
badins de la fin du règne de Louis XV. 47. Notamment cette strophe de l’Isolement : Là, je m’enivrerais à la source où
oir et l’amour, Et ce bien idéal que toute âme désire, Et qui n’a pas de nom au terrestre séjour, qui semble inspirée du
pas de nom au terrestre séjour, qui semble inspirée du sonnet CXIII de l’Olive : Là est le bien que tout esprit désire,
qu’il avait commencé dès 1813 et qu’il abandonna, comme ses tragédies de Médée et de Zoraïde, après le succès triomphal de
commencé dès 1813 et qu’il abandonna, comme ses tragédies de Médée et de Zoraïde, après le succès triomphal des Méditation
succès triomphal des Méditations). — J’ai de plus en plus l’espérance d’ être employé dans la diplomatie, et, jusqu’à ce qu
mployé dans la diplomatie, et, jusqu’à ce que je n’aie plus une lueur d’ espoir de ce côté, je n’essaierai pas de rien publ
ns la diplomatie, et, jusqu’à ce que je n’aie plus une lueur d’espoir de ce côté, je n’essaierai pas de rien publier. La r
e que je n’aie plus une lueur d’espoir de ce côté, je n’essaierai pas de rien publier. La réputation de poète est la pire
’espoir de ce côté, je n’essaierai pas de rien publier. La réputation de poète est la pire de toutes aux yeux des hommes q
e n’essaierai pas de rien publier. La réputation de poète est la pire de toutes aux yeux des hommes qui possèdent ce monde
e jour au comte de Saint-Mauris : « … Si je suis une fois secrétaire d’ ambassade et dans une position plus indépendante,
me sens poussé, quoique, à vous parler franchement, je n’y espère pas de très grands succès ; mais c’est là un des risques
e n’y espère pas de très grands succès ; mais c’est là un des risques de cette vocation que vous définissez si bien, de fa
’est là un des risques de cette vocation que vous définissez si bien, de faire les choses pour elles-mêmes et sans en calc
go. La grammaire n’est pas faite pour nous. Nous ne devons pas savoir de langues par principes. Nous devons parler comme l
re de France du 15 août 1905. 53. Signalé à M. Louis Sonolet, auteur d’ un essai sur le Prêtre à la scène, dans l’Art du T
auteur d’un essai sur le Prêtre à la scène, dans l’Art du Théâtre (n°  d’ octobre) — où l’on trouvera aussi, avec d’excellen
, dans l’Art du Théâtre (n° d’octobre) — où l’on trouvera aussi, avec d’ excellentes études de MM. Séché et Acker, des inst
re (n° d’octobre) — où l’on trouvera aussi, avec d’excellentes études de MM. Séché et Acker, des instantanés, presque beau
llentes études de MM. Séché et Acker, des instantanés, presque beaux, de la danseuse Mata-Hari.
7 (1910) Articles du Mercure de France, année 1910
 301, 1er janvier 1910, p. 121-125. Y a-t-il un enseignement officiel de l’histoire comparée des religions au Portugal ? J
gnore ; mais je sais qu’en Espagne il n’y en a pas, et rien ne permet de prévoir le jour où des savants même non officiels
met de prévoir le jour où des savants même non officiels s’occuperont de questions de cet ordre. Tout au plus y voit-on pa
r le jour où des savants même non officiels s’occuperont de questions de cet ordre. Tout au plus y voit-on paraître quelqu
nt au Portugal, grâce à Leite de Vasconcellos (qui s’est occupé aussi de science générale des religions), à Pereiva et aux
i de science générale des religions), à Pereiva et aux collaborateurs de Portugalia (signalée ici à maintes reprises par P
délaissé en Espagne après y avoir été, surtout en Catalogne, l’objet d’ un engouement qui semblait devoir être plus durabl
e viennent de publier L.-H. Jordan et Baldassare Labanca, sur l’Étude de la religion dans les Universités italiennes. L’ou
lus qu’on ne croirait d’après ce titre, car il y est longuement parlé de l’action, sur cette section de l’enseignement off
e titre, car il y est longuement parlé de l’action, sur cette section de l’enseignement officiel, des grands courants d’id
on, sur cette section de l’enseignement officiel, des grands courants d’ idées et des remaniements politiques italiens au x
a plus aujourd’hui, dans aucune des dix-sept Universités italiennes, de faculté de théologie, depuis la loi de 1873 ; Flo
ourd’hui, dans aucune des dix-sept Universités italiennes, de faculté de théologie, depuis la loi de 1873 ; Florence n’en
x-sept Universités italiennes, de faculté de théologie, depuis la loi de 1873 ; Florence n’en a jamais eu, et n’a pas non
n’en a jamais eu, et n’a pas non plus d’ailleurs — étrange chose ! —  d’ Université, mais seulement un Institut Royal, comp
mais seulement un Institut Royal, comparable à notre École Supérieure d’ Alger. C’est à cet Institut que professe la langue
sse la langue et la littérature hébraïques Salvatore Minocchi, auteur de travaux importants sur la Bible, esprit critique
travaux importants sur la Bible, esprit critique et large, fondateur de la Rivista di Studi Religiosi, qui parut de 1901
tique et large, fondateur de la Rivista di Studi Religiosi, qui parut de 1901 à 1907, puis fut supprimée sur ordre venu de
à 1907, puis fut supprimée sur ordre venu de Rome ; la « soumission » de ce savant, convaincu de modernisme, fit autant de
ée sur ordre venu de Rome ; la « soumission » de ce savant, convaincu de modernisme, fit autant de bruit que celle de Murr
; la « soumission » de ce savant, convaincu de modernisme, fit autant de bruit que celle de Murri et de Fogazzaro. Si en F
de ce savant, convaincu de modernisme, fit autant de bruit que celle de Murri et de Fogazzaro. Si en France l’enseignemen
t, convaincu de modernisme, fit autant de bruit que celle de Murri et de Fogazzaro. Si en France l’enseignement de l’histo
bruit que celle de Murri et de Fogazzaro. Si en France l’enseignement de l’histoire des religions n’est pas encore admis d
tes les Universités, de sorte que son vrai centre comprend le Collège de France, l’École des Hautes Études et la Sorbonne
e, l’École des Hautes Études et la Sorbonne (chaire Guignebert), quoi d’ étonnant à ce qu’en Italie deux Universités seulem
ossèdent une chaire à peu près comparable aux nôtres, bien que la loi de 1873 en prévît dans chaque Université. Mais il y
le programme fut restreint : en principe très large, on fit cependant de la chaire d’Abignente à Naples une chaire d’« His
fut restreint : en principe très large, on fit cependant de la chaire d’ Abignente à Naples une chaire d’« Histoire de l’Ég
large, on fit cependant de la chaire d’Abignente à Naples une chaire d’ « Histoire de l’Église ». Nommé membre du Conseil
t cependant de la chaire d’Abignente à Naples une chaire d’« Histoire de l’Église ». Nommé membre du Conseil d’État en 187
Naples une chaire d’« Histoire de l’Église ». Nommé membre du Conseil d’ État en 1876, Abignente dut donner sa démission et
ans après qu’on le remplaça par R. Mariano, qui a écrit une douzaine de gros volumes sur toutes sortes de questions relig
. Mariano, qui a écrit une douzaine de gros volumes sur toutes sortes de questions religieuses, surtout sur les rapports d
en 1904 pour s’adonner à la littérature et n’a pas encore, je crois, de successeur. La chaire d’« Histoire des religions 
la littérature et n’a pas encore, je crois, de successeur. La chaire d’ « Histoire des religions » de Rome fut donnée en 1
core, je crois, de successeur. La chaire d’« Histoire des religions » de Rome fut donnée en 1886 à B. Labanca, et changée
ons » de Rome fut donnée en 1886 à B. Labanca, et changée en chaire «  d’ Histoire du christianisme » en 1888. Des fragments
ngée en chaire « d’Histoire du christianisme » en 1888. Des fragments de ses articles de propagande ont été traduits par H
 d’Histoire du christianisme » en 1888. Des fragments de ses articles de propagande ont été traduits par H. Jordan dans le
mais reconnaît respectueusement le droit à l’existence non seulement de la religion comme sentiment, mais même d’un systè
à l’existence non seulement de la religion comme sentiment, mais même d’ un système dogmatique comme le catholicisme. La pl
tique comme le catholicisme. La plupart de ses ouvrages traitent soit de l’histoire, soit des tendances actuelles du chris
ces actuelles du christianisme. Quant à ses articles sur la nécessité d’ un enseignement systématique des religions en Ital
gré leur modération et leur bon sens évident, ils n’ont pas encore eu d’ effet bien visible. Le peuple italien ne s’y intér
e. Le peuple italien ne s’y intéresse pas : telle est la vraie raison de cet état de choses. M. Jordan s’en étonne. Mais j
qu’il demande à consulter la liste des élèves qui ont suivi les cours de la Section des Sciences religieuses de l’École de
élèves qui ont suivi les cours de la Section des Sciences religieuses de l’École des Hautes Études, et il verra que non se
des religions qu’on y explique ont ensuite abandonné cette catégorie de recherches et fait autre chose, sauf cinq ou six
angerait si l’École des Hautes Études assurait l’obtention ultérieure d’ une position suffisante ! Dès qu’un enseignement u
payantes accepteront des articles. D’ailleurs, la question religieuse d’ actualité, la lutte entre l’État et l’Église, y es
holique. Il faut bien se rendre compte qu’une méthode ou un programme d’ enseignement est toujours une arme : la création d
de ou un programme d’enseignement est toujours une arme : la création de la Section des Sciences Religieuses à notre École
Sciences Religieuses à notre École des Hautes Études et la fondation de divers cours d’histoire générale ou spéciale des
euses à notre École des Hautes Études et la fondation de divers cours d’ histoire générale ou spéciale des religions a été
cours d’histoire générale ou spéciale des religions a été un élément de la lutte entre l’Église et l’État. Maintenant qu’
lle va prendre des formes nouvelles, on s’est déjà demandé si, en cas de mort du titulaire de la chaire d’Histoire des Rel
rmes nouvelles, on s’est déjà demandé si, en cas de mort du titulaire de la chaire d’Histoire des Religions au Collège de
s, on s’est déjà demandé si, en cas de mort du titulaire de la chaire d’ Histoire des Religions au Collège de France, il n’
de mort du titulaire de la chaire d’Histoire des Religions au Collège de France, il n’y aurait pas lieu de la supprimer ou
d’Histoire des Religions au Collège de France, il n’y aurait pas lieu de la supprimer ou de la transformer. Ce serait, je
gions au Collège de France, il n’y aurait pas lieu de la supprimer ou de la transformer. Ce serait, je crois, dommage ; en
ransformer. Ce serait, je crois, dommage ; en tout cas, la nomination de M. Loisy a prouvé au monde entier ce qu’il convie
la nomination de M. Loisy a prouvé au monde entier ce qu’il convient d’ entendre au juste quant à la portée politico-socia
qu’il convient d’entendre au juste quant à la portée politico-sociale de cette chaire. L’argument a été utilisé en Italie,
dire que, s’il y a un milieu où on s’intéresse activement aux études d’ histoire et de psychologie religieuses, c’est le m
l y a un milieu où on s’intéresse activement aux études d’histoire et de psychologie religieuses, c’est le milieu modernis
ui décapité, et partiellement réduit au silence par la « soumission » de ses membres les plus en vue, mais continuant pour
pourtant sa voie. Pour les détails, je renvoie à l’intéressant livre de Jordan et Labanca (chapitres VIII, IX et X) et vo
udrais leur signaler une lacune. Ils parlent bien, en quelques pages, de ce qu’ils nomment les « départements accessoires 
ccessoires », c’est-à-dire du Folklore (ils citent A. de Nino, Pitrè, d’ Ancona et Finamore), de l’orientalisme (De Guberna
ire du Folklore (ils citent A. de Nino, Pitrè, d’Ancona et Finamore), de l’orientalisme (De Gubernatis et Guidi, Schiapare
s citent A. de Nino, Pitrè, d’Ancona et Finamore), de l’orientalisme ( De  Gubernatis et Guidi, Schiaparelli, Nocentini, Sce
tellani, etc.). Mais, par un oubli vraiment regrettable, ils laissent de côté des savants comme Bellucci, dont les magistr
Corso, dont les articles sur les croyances calabraises sont nettement de l’histoire comparative des religions au meilleur
en Angleterre, où depuis peu elle s’impose aux pouvoirs public ! Que d’ honnêtes gens, savants ou non, voient l’idéal dans
ne pourra jamais s’entendre avec la religion : elle a affaire à trop de religions et trop comparé de psychologie. Et puis
avec la religion : elle a affaire à trop de religions et trop comparé de psychologie. Et puis elle s’occupe des formes de
ions et trop comparé de psychologie. Et puis elle s’occupe des formes de début et il est désagréable à beaucoup de voir la
érent et inattaquable. Quand un Bellucci, avec une rigueur méthodique de géologue, vient montrer que le catholicisme itali
omprend tant et tant de strates superposées et que, sous son vêtement d’ apparat, se cachent les ossements du paganisme rom
romain, que dis-je, prélatin, préhistorique même, ce ne serait pas là de l’histoire des religions ? Et quand un Giglioli p
oire des religions ? Et quand un Giglioli prend pour texte les objets de son musée, passe en revue les croyances des « sau
yances des « sauvages », bien qu’il laisse au lecteur italien le soin de comparer la teneur et le mécanisme de ces croyanc
isse au lecteur italien le soin de comparer la teneur et le mécanisme de ces croyances aux siennes propres, et de les trou
er la teneur et le mécanisme de ces croyances aux siennes propres, et de les trouver identiques, que fait-il, sinon prépar
et de les trouver identiques, que fait-il, sinon préparer un public à de futurs professeurs dûment patentés ? Bref, le mod
se soutenir par leurs propres forces : et qu’on ait bien vu le danger de l’autre côté, rien ne le prouve autant que le zèl
èle subit des Mgr Le Roy, des abbé Bros, des R. P. Schmidt, directeur de la revue des missionnaires l’Anthropos, pour les
des missionnaires l’Anthropos, pour les « sauvages ». À petits coups de patte, par petites critiques de détail, ils ont e
pour les « sauvages ». À petits coups de patte, par petites critiques de détail, ils ont entrepris une démolition systémat
es critiques de détail, ils ont entrepris une démolition systématique de l’œuvre des Réville, des Frazer, des S. Hartland,
s Réville, des Frazer, des S. Hartland, des S. Reinach, et en général de tous les ethnographes et historiens des religions
L’un détruit nos définitions du tabou, un autre démontre l’existence d’ un Dieu Suprême chez tous les Nègres, un autre réf
res, un autre réfute toutes nos théories sur l’origine et l’évolution de Dieu. Comme chaque religion spéciale est toujours
évolution de Dieu. Comme chaque religion spéciale est toujours partie de début modestes, je ne dis pas simples, et que ces
aphie à en déterminer et à en expliquer les formes, l’important c’est de fabriquer une ethnographie orthodoxe sur laquelle
construire tout un schéma au sommet duquel le catholicisme se placera de plein droit ! Ce mouvement tournant a commencé il
modernistes n’ont pas vu le parti qu’ils pouvaient, eux aussi, tirer de l’ethnographie, pour préparer une contre-attaque.
ne peut qu’y gagner, car les affirmations contradictoires susciteront de nouvelles enquêtes directes et le tout finira par
nquêtes directes et le tout finira par faire comprendre à tous le mot de Montaigne, « la véritable étude de l’homme, c’est
par faire comprendre à tous le mot de Montaigne, « la véritable étude de l’homme, c’est l’homme », et celui de De Brosses,
Montaigne, « la véritable étude de l’homme, c’est l’homme », et celui de De Brosses, « ce n’est pas dans les possibilités,
taigne, « la véritable étude de l’homme, c’est l’homme », et celui de De  Brosses, « ce n’est pas dans les possibilités, c’
c’est dans l’homme même qu’il faut étudier l’homme ; il ne s’agit pas de regarder ce qu’il aurait pu ou dû faire, mais de
e ; il ne s’agit pas de regarder ce qu’il aurait pu ou dû faire, mais de regarder ce qu’il fait ». Les Revues. Memento
et la France, Revue des pays latins (novembre-décembre) : l’Aéroplane de Léonard de Vinci, par M. Luca Beltrami. Musées
rd de Vinci, par M. Luca Beltrami. Musées et collections. Le buste de Flore du Musée de Berlin : Léonard de Vinci ou Lu
-162 [159-161]. Toute la presse européenne, et particulièrement celle d’ Allemagne et d’Angleterre, s’est occupée depuis de
Toute la presse européenne, et particulièrement celle d’Allemagne et d’ Angleterre, s’est occupée depuis deux mois d’un bu
ent celle d’Allemagne et d’Angleterre, s’est occupée depuis deux mois d’ un buste de Flore en cire acquis à Londres en juil
’Allemagne et d’Angleterre, s’est occupée depuis deux mois d’un buste de Flore en cire acquis à Londres en juillet dernier
te de Flore en cire acquis à Londres en juillet dernier pour le Musée de Berlin, au prix de 8 000 livres sterling (200 000
sterling (200 000 francs), par M. Bode, directeur général des Musées de Prusse, qui l’attribue à Léonard de Vinci ou à so
ur anglais R.-C. Lucas. C’est une histoire fort embrouillée2. Au mois de mai dernier ce buste avait été publié dans le Bur
r ce buste avait été publié dans le Burlington Magazine par l’éditeur de cette importante revue anglaise, comme une œuvre
ine par l’éditeur de cette importante revue anglaise, comme une œuvre de l’école de Léonard. Lorsqu’à son tour l’Illustrat
diteur de cette importante revue anglaise, comme une œuvre de l’école de Léonard. Lorsqu’à son tour l’Illustrated London N
l’Illustrated London News le reproduisit, après l’achat par le musée de Berlin, le commissaire-priseur C.-F. Cooksey adre
ey adressa au Times une lettre où il dénonçait le buste comme l’œuvre de R.-C. Lucas, qui aurait transposé en ronde-bosse
r l’honneur avoir vu Lucas modeler ce buste d’après une figure peinte de Léonard de Vinci ; et le fils même du sculpteur,
ssertion, mais expliqua que ce buste modelé par Lucas était une copie d’ un buste ancien — celui de Berlin — appartenant al
e ce buste modelé par Lucas était une copie d’un buste ancien — celui de Berlin — appartenant alors à lord Palmerston et q
in — appartenant alors à lord Palmerston et qui, resté dans l’atelier de l’artiste, fut à sa mort mis de côté par le commi
lmerston et qui, resté dans l’atelier de l’artiste, fut à sa mort mis de côté par le commissaire-priseur comme n’étant pas
mis de côté par le commissaire-priseur comme n’étant pas la propriété de Lucas, et ensuite passa, avec la maison de ce der
e n’étant pas la propriété de Lucas, et ensuite passa, avec la maison de ce dernier où on l’avait laissé, à un M. Simpson.
un certain M. Long l’acquit avec quelques autres objets pour la somme de 5 shillings, puis le mit en dépôt chez un brocant
our la somme de 5 shillings, puis le mit en dépôt chez un brocanteur, d’ où il passa dans la maison Spinks, et ensuite entr
teur, d’où il passa dans la maison Spinks, et ensuite entre les mains de M. Marks, qui le vendit à M. Bode. On possède d’a
t à M. Bode. On possède d’autre part une photographie faite par Lucas d’ un buste de cire drapé, portant cette mention de l
. On possède d’autre part une photographie faite par Lucas d’un buste de cire drapé, portant cette mention de la main du s
aphie faite par Lucas d’un buste de cire drapé, portant cette mention de la main du sculpteur : « The Flora of Leonardo da
Flore de Léonard. Après avoir nié formellement que ce fût là le buste de Berlin3, M. Bode, à la suite d’un minutieux exame
é formellement que ce fût là le buste de Berlin3, M. Bode, à la suite d’ un minutieux examen comparatif entrepris par le se
minutieux examen comparatif entrepris par le service anthropométrique de Berlin4, a dû reconnaître que cette photographie
ue de Berlin4, a dû reconnaître que cette photographie est bien celle de la sculpture acquise par lui. Il ne peut donc plu
re acquise par lui. Il ne peut donc plus être question maintenant que d’ un seul buste ; seulement, tandis que les uns cont
tenant que d’un seul buste ; seulement, tandis que les uns continuent d’ y voir l’œuvre de Lucas, M. Bode, contraint de pro
eul buste ; seulement, tandis que les uns continuent d’y voir l’œuvre de Lucas, M. Bode, contraint de promouvoir à la dign
que les uns continuent d’y voir l’œuvre de Lucas, M. Bode, contraint de promouvoir à la dignité d’original l’œuvre photog
voir l’œuvre de Lucas, M. Bode, contraint de promouvoir à la dignité d’ original l’œuvre photographiée par Lucas, tire arg
a photographie pour démontrer que « l’œuvre était déjà à cette époque d’ une très grande ancienneté » et estime que Lucas n
e pour cacher ces craquelures, et consolider le piédestal (les traces de ces restaurations sont visibles sur le buste de B
piédestal (les traces de ces restaurations sont visibles sur le buste de Berlin) ; puis, « doutant de la possibilité d’une
restaurations sont visibles sur le buste de Berlin) ; puis, « doutant de la possibilité d’une restauration convenable, Luc
visibles sur le buste de Berlin) ; puis, « doutant de la possibilité d’ une restauration convenable, Lucas mit le buste de
t de la possibilité d’une restauration convenable, Lucas mit le buste de côté sans terminer le travail qu’il avait entrepr
. — Mais que deviennent dans cette interprétation nouvelle l’histoire de la copie entreprise pour lord Palmerston et l’ass
ord Palmerston et l’assertion que le buste « n’était pas la propriété de Lucas5 » ? — Pour éclaircir le mystère, le buste
pas la propriété de Lucas5 » ? — Pour éclaircir le mystère, le buste de Berlin a été soumis à une analyse photographique
analyse photographique par les rayons x, puis à une analyse chimique de la cire, comparée à la cire des autres bustes exé
e à la cire des autres bustes exécutés par Lucas ; mais les résultats de ces analyses n’ont fourni rien de décisif. Il ne
utés par Lucas ; mais les résultats de ces analyses n’ont fourni rien de décisif. Il ne reste plus, par conséquent, comme
fourni rien de décisif. Il ne reste plus, par conséquent, comme base d’ appréciation, que le mérite artistique de l’œuvre,
, par conséquent, comme base d’appréciation, que le mérite artistique de l’œuvre, et M. Bode a raison, dans sa lettre au F
artistique de l’œuvre, et M. Bode a raison, dans sa lettre au Figaro, de critiquer une méthode « qui jugerait moins les œu
. Or, lui, regarde la Flore de Berlin, sinon comme une œuvre certaine de Léonard, du moins comme « une œuvre d’art de tout
comme une œuvre certaine de Léonard, du moins comme « une œuvre d’art de tout premier ordre, un monument unique de la plas
ins comme « une œuvre d’art de tout premier ordre, un monument unique de la plastique idéale de la première Renaissance »
’art de tout premier ordre, un monument unique de la plastique idéale de la première Renaissance » 6. L’autorité d’un conn
que de la plastique idéale de la première Renaissance » 6. L’autorité d’ un connaisseur aussi éminent (quoiqu’en la circons
ce il soit à la fois juge et partie et soit coutumier pour les œuvres de son musée des attributions les plus éclatantes) f
antes) fait hésiter la contradiction, et d’ailleurs il est impossible de porter un jugement critique uniquement d’après le
rès les photographies publiées par l’Annuaire et le Bulletin du Musée de Berlin. Mais il nous faut bien avouer que ces rep
ateur cette émotion souveraine que devrait susciter « une œuvre d’art de tout premier ordre ». Tome LXXXIII, numéro 30
6 janvier 1910, p. 202-217 [213]. Avec M. Maurice Renard nous entrons de plein pied dans le conte fantastique. Son automob
peut pressentir, mais qui n’existent pas encore. Force nous est donc de revenir à la réalité. Deux autres écrivains nous
ains nous y ramènent en nous invitant à l’aimer pour ce qu’elle offre de magnificence tangible. L’un, M. Morasso, est un I
le qui possède la bella et maestosa furia metallica , est la voiture de course, dont il vante les profils admirables et l
ble volume où il retrace, jour par jour, pourrait-on dire, l’histoire de cette forteresse fameuse, qui barre toujours la r
u Tibre, si ses canons ne menacent plus, aujourd’hui, les adversaires de la papauté. — Le château Saint-Ange, on peut le r
aint-Ange, on peut le rappeler, fut primitivement un tombeau, le môle d’ Hadrien ; les substructions romaines en ont été re
statues cassées ayant fourni par exemple des projectiles aux soldats de Bélisaire, assiégés par les Goths (537). L’ouvrag
les aux soldats de Bélisaire, assiégés par les Goths (537). L’ouvrage de M. Rodocanachi, du reste, ne donne pas une restit
e restitution suffisante du tombeau impérial, mais un long historique de ses premiers siècles ; ce fut à l’époque d’Auréli
, mais un long historique de ses premiers siècles ; ce fut à l’époque d’ Aurélien qu’il devint une forteresse, — la citadel
imprenable pour le temps, et toute l’histoire tragique et mouvementée de Rome et du Saint-Siège au moyen-âge s’évoque à l’
ui ont vu des sièges et des batailles innombrables. Connu sous le nom de château ou tour de Crescentius jusqu’au xiiie  si
s et des batailles innombrables. Connu sous le nom de château ou tour de Crescentius jusqu’au xiiie  siècle, il a vu succe
berousse ; il a vu les querelles des barons romains, le Grand Schisme d’ Occident ; plus tard, Alexandre VI et les Borgia,
ible batailleur Jules II, Michel-Ange et Léon X. C’est ensuite le sac de Rome par les troupes de Charles-Quint ; le connét
, Michel-Ange et Léon X. C’est ensuite le sac de Rome par les troupes de Charles-Quint ; le connétable de Bourbon, tué à l
suite le sac de Rome par les troupes de Charles-Quint ; le connétable de Bourbon, tué à l’assaut de la ville éternelle ; S
s troupes de Charles-Quint ; le connétable de Bourbon, tué à l’assaut de la ville éternelle ; Sixte-Quint et les papes de
rbon, tué à l’assaut de la ville éternelle ; Sixte-Quint et les papes de la période moderne ; la Révolution, l’occupation
uint et les papes de la période moderne ; la Révolution, l’occupation de Rome par les troupes françaises, enfin, en 1871,
n de Rome par les troupes françaises, enfin, en 1871, le dernier acte de l’unité italienne, confisquant Rome sur le succes
dernier acte de l’unité italienne, confisquant Rome sur le successeur de saint Pierre pour en faire sa capitale. — Le chât
capitale. — Le château Saint-Ange était en quelque sorte la Bastille de la papauté, et le nombre de ceux qui s’y trouvère
t-Ange était en quelque sorte la Bastille de la papauté, et le nombre de ceux qui s’y trouvèrent détenus (on nomme parmi l
le cardinal Maury), dépasserait sans doute, s’il était relevé, celui de la Bastille parisienne. Il servait d’entrepôt ; o
doute, s’il était relevé, celui de la Bastille parisienne. Il servait d’ entrepôt ; on y déposait de l’huile, acquise dans
elui de la Bastille parisienne. Il servait d’entrepôt ; on y déposait de l’huile, acquise dans les moments d’abondance et
rvait d’entrepôt ; on y déposait de l’huile, acquise dans les moments d’ abondance et qui était ensuite revendue aux marcha
 siècle, l’importance militaire du château décroît ; avec les progrès de l’artillerie, ce n’était plus qu’un nid à bombes.
n’était plus qu’un nid à bombes. — L’ange qui surmonte l’édifice, et d’ où il a tiré son nom, y a été placé en souvenir d’
monte l’édifice, et d’où il a tiré son nom, y a été placé en souvenir d’ une apparition miraculeuse, qui advint sous le pon
souvenir d’une apparition miraculeuse, qui advint sous le pontificat de Grégoire le Grand ; la ville était alors ravagée
Grégoire le Grand ; la ville était alors ravagée par la peste ; lors d’ une procession solennelle, et tandis que le cortèg
hâteau, tenant une épée flamboyante, qu’il remit au fourreau en signe de pardon. Un autre fait extraordinaire se produisit
e pardon. Un autre fait extraordinaire se produisit en 1348, au cours d’ une épidémie de peste noire. La statue de l’ange s
tre fait extraordinaire se produisit en 1348, au cours d’une épidémie de peste noire. La statue de l’ange salua à plusieur
produisit en 1348, au cours d’une épidémie de peste noire. La statue de l’ange salua à plusieurs reprises au cours de la
’ange salua à plusieurs reprises au cours de la procession, une image de la Vierge, conservée habituellement dans l’église
ssion, une image de la Vierge, conservée habituellement dans l’église d’ Aracœli. — Le pont qui, au-dessous du château trav
qui, au-dessous du château traverse le Tibre, était autrefois couvert de boutiques ; on les remplaça sous le pontificat de
t autrefois couvert de boutiques ; on les remplaça sous le pontificat de Clément IX, par de gesticulantes statues du Berni
de boutiques ; on les remplaça sous le pontificat de Clément IX, par de gesticulantes statues du Bernin. L’horloge qui dé
lantes statues du Bernin. L’horloge qui décore la façade du môle date de 1594. Les physionomies des papes sont assez incol
e 1594. Les physionomies des papes sont assez incolores dans le livre de M. Rodocanachi ; ce n’est guère même qu’une nomen
une nomenclature. Mais il a collectionné à propos de l’édifice nombre d’ anecdotes et de traits curieux, telle cette histoi
e. Mais il a collectionné à propos de l’édifice nombre d’anecdotes et de traits curieux, telle cette histoire d’un abbé de
édifice nombre d’anecdotes et de traits curieux, telle cette histoire d’ un abbé de Vallombreuse (sous Léon X), qui faisait
d’un abbé de Vallombreuse (sous Léon X), qui faisait adorer le manche de son rasoir comme étant du bois de la vraie croix 
on X), qui faisait adorer le manche de son rasoir comme étant du bois de la vraie croix ; les anecdotes sur la reine Chris
706 ( oct.), on tira avec un mortier qui envoyait des bombes chargées de sable ; trois fois le but fut manqué, parce qu’on
able ; trois fois le but fut manqué, parce qu’on ne mettait pas assez de poudre ; au quatrième, un passant fut tué net. — 
assant fut tué net. — Le volume, soigneusement documenté est du reste d’ une lecture attachante, et offre encore une très b
ion. Pourtant, je dois dire qu’il y manque une description méthodique de l’édifice, un plan archéologique et enfin des fig
n méthodique de l’édifice, un plan archéologique et enfin des figures de détail, que des vues anciennes et des photographi
février 1910, p. 541-546 [541-544, 545]. Opéra-Comique : Paillasse de M. Leoncavallo Les desseins de M. Carré sont i
545]. Opéra-Comique : Paillasse de M. Leoncavallo Les desseins de M. Carré sont impénétrables. On le savait, aux pr
seins de M. Carré sont impénétrables. On le savait, aux prescriptions de son cahier des charges, en retard d’un bon nombre
On le savait, aux prescriptions de son cahier des charges, en retard d’ un bon nombre d’actes. Il nous en offre quatre, do
ux prescriptions de son cahier des charges, en retard d’un bon nombre d’ actes. Il nous en offre quatre, dont la reprise ne
ompte pour rien. Et quels ouvrages ! Quel facétieux démon lui souffla de ressusciter la Phryné que M. Saint-Saëns — (on ne
aëns tout court !) — commit il y a quelque quinze années en compagnie d’ un concurrent de Louis Gallet ? On imagine mal une
!) — commit il y a quelque quinze années en compagnie d’un concurrent de Louis Gallet ? On imagine mal une plus niaise cho
let ? On imagine mal une plus niaise chose que l’intrigue et les vers de mirliton que M. Augé de Lassus se plut à décorer
vers de mirliton que M. Augé de Lassus se plut à décorer ici du titre de « poème », avec la transparente ambition de finem
ut à décorer ici du titre de « poème », avec la transparente ambition de finement, oh ! combien finement nous distraire. H
inement, oh ! combien finement nous distraire. Hélas ! On n’abuse que de ce qu’on a, et M. Augé de Lassus ne saurait force
ce qu’on a, et M. Augé de Lassus ne saurait forcer son talent ; c’est de toute évidence. Rarement toutefois le sourire fut
toutefois le sourire fut plus obstinément réfractaire à l’invitation d’ une Muse aux flancs plus ostensiblement battus. M.
ment battus. M. Saint-Saëns orna jadis ce livret puéril et calamiteux d’ une musique déplorablement adéquate, la plus terne
vide qu’ait jamais griffonnée sa plume trop féconde. Comment l’auteur de Samson a-t-il osé signer cela et pu l’écrire ? On
nsterné devant cette exhumation à tous égards lamentable, qui balafre de ridicule une figure d’artiste français, dont nous
humation à tous égards lamentable, qui balafre de ridicule une figure d’ artiste français, dont nous avons maintes raisons
dicule une figure d’artiste français, dont nous avons maintes raisons de respecter le souvenir, sinon même de le parer d’u
dont nous avons maintes raisons de respecter le souvenir, sinon même de le parer d’un peu de gloire peut-être. Le besoin
vons maintes raisons de respecter le souvenir, sinon même de le parer d’ un peu de gloire peut-être. Le besoin certes ne s’
oire peut-être. Le besoin certes ne s’attestait nullement péremptoire de déterrer ce fatras de l’oubli, et on éprouve amèr
oin certes ne s’attestait nullement péremptoire de déterrer ce fatras de l’oubli, et on éprouve amèrement, en l’internatio
rnationale occurrence, la cruauté du fossoyeur qui fit inconsciemment de cette Phryné cisalpine un inattendu repoussoir po
administration nouvelle, émigrait en effet le même jour du répertoire de l’Opéra dans celui de la salle Favart. Naguère, e
e, émigrait en effet le même jour du répertoire de l’Opéra dans celui de la salle Favart. Naguère, en février 1903, je dus
. Naguère, en février 1903, je dus entretenir les lecteurs du Mercure de cette partition que, sur les compétents avis de M
s lecteurs du Mercure de cette partition que, sur les compétents avis de M. de Reszké, M. Pedro Gailhard venait de révéler
, M. Pedro Gailhard venait de révéler au public parisien, à la faveur d’ une réclame aux plus incirconspects dithyrambes et
ien, à la faveur d’une réclame aux plus incirconspects dithyrambes et d’ interviews où s’étalait une désarmante superbe. Le
s guère avoir à revenir ici sur un aussi piteux sujet. La « musique » de M. Leoncavallo, — si on doit s’exprimer ainsi, —
sortirait assez pertinemment à une rubrique « Cafés-concerts et lieux de plaisir », par exemple. Elle appartient essentiel
x de plaisir », par exemple. Elle appartient essentiellement au genre de ce qu’on entend de pire dans les brasseries et re
exemple. Elle appartient essentiellement au genre de ce qu’on entend de pire dans les brasseries et restaurants nocturnes
s tziganes. Elle y est d’ailleurs fort goûtée, comme celle aussi bien d’ analogue vériste origine, et parmi nos compatriote
os compatriotes M. Jules Massenet est perceptiblement le seul capable de soutenir la lutte avec succès et d’y rivaliser du
t perceptiblement le seul capable de soutenir la lutte avec succès et d’ y rivaliser durablement. Au théâtre, on a l’impres
ec succès et d’y rivaliser durablement. Au théâtre, on a l’impression d’ une kyrielle de valses et de romances entrecoupées
y rivaliser durablement. Au théâtre, on a l’impression d’une kyrielle de valses et de romances entrecoupées de guinguetteu
urablement. Au théâtre, on a l’impression d’une kyrielle de valses et de romances entrecoupées de guinguetteux fracas, d’u
n a l’impression d’une kyrielle de valses et de romances entrecoupées de guinguetteux fracas, d’un méli-mélo de fadeur et
yrielle de valses et de romances entrecoupées de guinguetteux fracas, d’ un méli-mélo de fadeur et de vulgarité grossière,
es et de romances entrecoupées de guinguetteux fracas, d’un méli-mélo de fadeur et de vulgarité grossière, de pompiérisme
nces entrecoupées de guinguetteux fracas, d’un méli-mélo de fadeur et de vulgarité grossière, de pompiérisme et de malices
nguetteux fracas, d’un méli-mélo de fadeur et de vulgarité grossière, de pompiérisme et de malices cousues de fil blanc, l
d’un méli-mélo de fadeur et de vulgarité grossière, de pompiérisme et de malices cousues de fil blanc, le tout bête à coup
adeur et de vulgarité grossière, de pompiérisme et de malices cousues de fil blanc, le tout bête à couper au couteau. Il n
blanc, le tout bête à couper au couteau. Il n’en fut que plus triste d’ être obligé de constater quel bienfait imprévu s’a
t bête à couper au couteau. Il n’en fut que plus triste d’être obligé de constater quel bienfait imprévu s’avéra pour Pail
e constater quel bienfait imprévu s’avéra pour Paillasse le voisinage de Phryné. Sans doute, ici ou là, la bêtise est égal
voisinage de Phryné. Sans doute, ici ou là, la bêtise est égale. Mais d’ un côté cette bêtise apparaît étriquée, morne et p
rne et prétentieuse en ses spirituelles visées comme en ses velléités d’ envol ; la correction même de l’écriture guinde so
irituelles visées comme en ses velléités d’envol ; la correction même de l’écriture guinde son saugrenu de pédantisme. C’e
léités d’envol ; la correction même de l’écriture guinde son saugrenu de pédantisme. C’est Thomas Diafoirus qui, dans cett
sse et se met à nous dégoiser des galéjades imperturbablement farcies de cuirs et pataquès. Ça n’est pas drôle assurément 
puisque au premier instant prévenu sans détour, et, il serait oiseux de le dissimuler, la malingre et poncive insipidité
il serait oiseux de le dissimuler, la malingre et poncive insipidité de Phryné prêtait au rubicond Paillasse comme un sim
insipidité de Phryné prêtait au rubicond Paillasse comme un simulacre de vie. Au fond, cela n’y change rien. On se demande
un tel spectacle. Si M. Carré y voulut humilier une direction déchue d’ effarante et toulousaine mémoire, il réussit sans
e mémoire, il réussit sans peine à ce soin superflu. La mise en scène de Paillasse est l’une des plus adroites qu’il ait r
e Lamare, MM. Salignac, Albers et Cazeneuve, l’interprétation apparut d’ une homogénéité et perfection même en l’endroit ex
sible des évolutions et des gestes. Sous les traits plutôt chiffonnés de Mme Nicot-Vauchelet, l’héroïne semblait avoir jus
epuis le jour où Praxitèle avait immortalisé sa beauté dans le marbre de la statue, dont un rideau soudainement tiré nous
dont notre sœur latine submerge nos affiches. Paillasse après la Vie de Bohême, la Cavalleria, la Tosca, Butterfly, c’est
, Butterfly, c’est évidemment pousser jusqu’au renoncement les vertus de l’hospitalité. L’italophilomanie avouée de M. Alb
’au renoncement les vertus de l’hospitalité. L’italophilomanie avouée de M. Albert Carré a été justement dénoncée comme un
ertes, plus idoine à corrompre jusqu’à l’avilissement les aspirations d’ un grand public en train de devenir mélomane et qu
grand public en train de devenir mélomane et que l’impuissance sénile de M. Jules Massenet inclinait à quelque dégoût tuté
nclinait à quelque dégoût tutélaire pour les manifestations indigènes de la spécialité dont il s’agit. Il ne serait que te
ons indigènes de la spécialité dont il s’agit. Il ne serait que temps d’ enrayer, si nous ne voulons pas perdre bientôt peu
entôt peut-être au théâtre ce que nous y devons à Wagner, le bénéfice de cette culture insue de l’auditoire, née d’une acc
tre ce que nous y devons à Wagner, le bénéfice de cette culture insue de l’auditoire, née d’une accoutumance à la beauté,
vons à Wagner, le bénéfice de cette culture insue de l’auditoire, née d’ une accoutumance à la beauté, qui permit à la fois
d’une accoutumance à la beauté, qui permit à la fois la résurrection de quelques chefs-d’œuvre du passé et la marche en a
uelques chefs-d’œuvre du passé et la marche en avant de la transition de Fervaal au dénouement de Pelléas. Sans doute, on
passé et la marche en avant de la transition de Fervaal au dénouement de Pelléas. Sans doute, on ne doit point oublier qu’
ue, sans argent tombant dans la caisse, on se trouverait fort empêché d’ y faire pas plus de l’art qu’autre chose. Mais un
bant dans la caisse, on se trouverait fort empêché d’y faire pas plus de l’art qu’autre chose. Mais un simple coup d’œil j
et, quoi qu’on joue, que le samedi n’y soit inscrit pour neuf billets de mille en principal. Les piliers consacrés du succ
és du succès, Manon, Carmen et Louise y oscillent, suivant les jours, de cinq à six mille à ce faîte, tandis qu’un vendred
vant les jours, de cinq à six mille à ce faîte, tandis qu’un vendredi de la Flûte enchantée produisit 8 902 fr. 50 et que
ques ne fut accordée la veille du dimanche, céda jadis avec 7 500 fr. de moyenne la place au four de Chérubin. On se conva
le du dimanche, céda jadis avec 7 500 fr. de moyenne la place au four de Chérubin. On se convainc facilement que, grâce à
râce à la maîtrise jusqu’où il a développé ses incomparables facultés de metteur en scène, M. Albert Carré dorénavant peut
navant peut imposer ce qu’il lui plaît aux spectateurs et est certain d’ en provoquer l’affluence. On en déplore d’autant m
spectateurs et est certain d’en provoquer l’affluence. On en déplore d’ autant mieux qu’il semble se défier de soi-même à
quer l’affluence. On en déplore d’autant mieux qu’il semble se défier de soi-même à ce point, dans son inquiétude à attire
éfier de soi-même à ce point, dans son inquiétude à attirer la foule, d’ avoir recours à des appâts de la catégorie de Pail
dans son inquiétude à attirer la foule, d’avoir recours à des appâts de la catégorie de Paillasse et consorts. Mais, même
tude à attirer la foule, d’avoir recours à des appâts de la catégorie de Paillasse et consorts. Mais, même en admettant à
ts. Mais, même en admettant à l’ultime rigueur l’impérieuse nécessité de cette sorte de ragoûts plus propres à tenter que
en admettant à l’ultime rigueur l’impérieuse nécessité de cette sorte de ragoûts plus propres à tenter que d’autres les es
cats dont on connaît la multitude, il y aurait pourtant moyen souvent de racheter cette dépravation lucrative et de joindr
ait pourtant moyen souvent de racheter cette dépravation lucrative et de joindre l’antidote au poison en incorporant au me
poison en incorporant au menu quelque mets salutairement substantiel. De courts ouvrages comme Paillasse, ou même un peu p
rs, ou presque, dans les spectacles coupés, une pièce sacrifiée, hors d’ œuvre au plat de résistance, lever de rideau ou bo
dans les spectacles coupés, une pièce sacrifiée, hors d’œuvre au plat de résistance, lever de rideau ou bouche-trou dépour
oupés, une pièce sacrifiée, hors d’œuvre au plat de résistance, lever de rideau ou bouche-trou dépourvu totalement d’influ
lat de résistance, lever de rideau ou bouche-trou dépourvu totalement d’ influence sur la recette. C’est ainsi que la Princ
r la recette. C’est ainsi que la Princesse Jaune et parfois les Noces de Jeannette accompagnent Werther, la Tosca, le Roi
ce tenu par la gauloise encore que falote Phryné précédant en manière d’ excuse un Paillasse italiennissime. Pourquoi ne pa
ièrement inoffensifs et par ailleurs stériles jusqu’ici, à l’avantage d’ une culture historique à quoi s’accoutumerait sans
historique à quoi s’accoutumerait sans y songer le plus grand public de théâtre ? M. Carré n’aurait que l’embarras du cho
re à peu de frais et dans des décors usagés tout un intéressant passé de l’art dramatico-lyrique. Il pourrait remonter jus
de l’art dramatico-lyrique. Il pourrait remonter jusqu’à Monteverdi, de qui l’émouvant Orfeo, traduit et tout prêt pour l
uitième apparaîtrait malaisément aussi godiche que les chinoisoneries de la Princesse Jaune. Ensuite, chez Grétry, Monsign
découvrirait vite maintes œuvrettes charmantes surabondamment dignes de remplacer les Noces de Jeannette. Enfin, il y a a
tes œuvrettes charmantes surabondamment dignes de remplacer les Noces de Jeannette. Enfin, il y a aussi Méhul, le grand ou
y a aussi Méhul, le grand oublié, qui n’a laissé qu’un nom et un air de Joseph, à cause probablement surtout de la candeu
’a laissé qu’un nom et un air de Joseph, à cause probablement surtout de la candeur extrême de ses livrets conformes à la
un air de Joseph, à cause probablement surtout de la candeur extrême de ses livrets conformes à la mentalité « sensible »
candeur extrême de ses livrets conformes à la mentalité « sensible » de l’époque. Mais leur naïveté surannée même offre d
moins quelque caractéristique saveur inaccessible à la sottise inane de la Princesse Jaune et de Phryné. J’en passe et, s
tique saveur inaccessible à la sottise inane de la Princesse Jaune et de Phryné. J’en passe et, sinon des meilleurs, peut-
s, — à vrai dire pour les érudits plutôt — tels que les petits opéras de Haydn, Abou-Hassan du jeune Weber et les Noces de
e les petits opéras de Haydn, Abou-Hassan du jeune Weber et les Noces de Camache de Mendelssohn adolescent. Sans doute, la
corsé, plus épicé des habitudes. Mais que risque-t-on dans l’espèce ? De quoi que s’annonce escorté l’objet de sa ferveur,
que risque-t-on dans l’espèce ? De quoi que s’annonce escorté l’objet de sa ferveur, un amateur de la Tosca ou de Paillass
èce ? De quoi que s’annonce escorté l’objet de sa ferveur, un amateur de la Tosca ou de Paillasse n’en prendra pas moins s
ue s’annonce escorté l’objet de sa ferveur, un amateur de la Tosca ou de Paillasse n’en prendra pas moins son billet. Peut
lée même par Uthal, le Huron, l’Orfeo de Monteverdi que par les Noces de Jeannette ou Phryné et sa culture peu à peu en re
ttent que nos scènes lyriques subventionnées ont à coup sûr le devoir d’ être et seraient de cette façon sans péril d’ordre
s lyriques subventionnées ont à coup sûr le devoir d’être et seraient de cette façon sans péril d’ordre matériel à redoute
ont à coup sûr le devoir d’être et seraient de cette façon sans péril d’ ordre matériel à redouter plausiblement. Conce
: La Servante maîtresse de Pergolèse Les anniversaires constituent de précieux prétextes à la vulgarisation d’une cultu
es anniversaires constituent de précieux prétextes à la vulgarisation d’ une culture historique, mais, si la Comédie et l’O
cert. M. Carré n’eût évidemment dû abandonner à personne le privilège de fêter le deuxième centenaire de Pergolèse (1710-1
dû abandonner à personne le privilège de fêter le deuxième centenaire de Pergolèse (1710-1736). C’est pourtant, non pas à
(1710-1736). C’est pourtant, non pas à la sienne, mais à l’initiative de M. Henry Expert que, le 8 janvier dernier, dans l
lle élégante et vaste du journal « les Modes », nous fûmes redevables d’ écouter la célèbre Servante maîtresse, qui déchaîn
s bouffons et peut légitimement passer pour l’ancêtre et le prototype de l’opéra-comique français. Le succès qu’elle obtin
qu’elle obtint établit qu’elle aurait heureusement affronté les feux d’ une autre rampe. C’est un art gracieux, léger, ass
ieux, léger, assurément superficiel et qui trahit les vingt et un ans de l’auteur, — la version originale italienne datant
vingt et un ans de l’auteur, — la version originale italienne datant de 1781, — mais, si M. Expert exagéra en évoquant à
n propos Mozart, deux siècles écoulés n’ont point marqué sa fraîcheur d’ une ride. À cet ouvrage aimable succéda l’audition
qué sa fraîcheur d’une ride. À cet ouvrage aimable succéda l’audition de chansons érotiques, qui sans doute égayèrent les
égayèrent les soupers du Régent, et dont l’exquis libertinage voilait d’ esprit si délicat les allusions les plus osées que
oins innocentes, ainsi qu’il fut prouvé par l’unanime applaudissement d’ une assemblée en énorme majorité féminine. Ces vie
i se puisse rêver. On s’étonne que M. Carré délaisse un talent si fin de comédienne et de diseuse à la Gaieté-Lyrique.
. On s’étonne que M. Carré délaisse un talent si fin de comédienne et de diseuse à la Gaieté-Lyrique. Échos. À propos
3, 1er février 1910, p. 566-576 [567-569]. Dans l’intéressant article de M. Ad. Paupe : Stendhal et ses livres, il est dit
tendhal et ses livres, il est dit, p. 656, que « Stendhal sollicitait de ses amis la critique de ses œuvres, qu’il recevai
l est dit, p. 656, que « Stendhal sollicitait de ses amis la critique de ses œuvres, qu’il recevait de très bonne grâce, e
hal sollicitait de ses amis la critique de ses œuvres, qu’il recevait de très bonne grâce, enchanté qu’elle s’exerçât sans
enchanté qu’elle s’exerçât sans aucun ménagement ». Et, comme preuve de son assertion, l’auteur reproduit la réponse du b
utre à Rome, Naples et Florence en 1817, par M. de Stendhal, officier de cavalerie (1 vol. in-8°, Paris, 1817). Quand Sten
blié, comme on sait, sous le pseudonyme, si savoureusement philistin, de Louis-Alexandre-César Bombet : Lettres écrites de
eusement philistin, de Louis-Alexandre-César Bombet : Lettres écrites de Vienne en Autriche sur le célèbre compositeur Jos
e Vienne en Autriche sur le célèbre compositeur Joseph Haydn, suivies d’ une vie de Mozart, etc. (Paris, 1814, in-8°) de pl
n Autriche sur le célèbre compositeur Joseph Haydn, suivies d’une vie de Mozart, etc. (Paris, 1814, in-8°) de plagier effr
Joseph Haydn, suivies d’une vie de Mozart, etc. (Paris, 1814, in-8°) de plagier effrontément Le Haydine | ovvero | letter
aro | contrada S. Margherita num. 1118 | 1812 ainsi que — pour la Vie de Mozart — la notice de F. Schlichtegroll au t. III
herita num. 1118 | 1812 ainsi que — pour la Vie de Mozart — la notice de F. Schlichtegroll au t. III pour 1793 de son Nekr
la Vie de Mozart — la notice de F. Schlichtegroll au t. III pour 1793 de son Nekrolog, paru à Gotha de 1791 à 1806 et la t
e F. Schlichtegroll au t. III pour 1793 de son Nekrolog, paru à Gotha de 1791 à 1806 et la traduction de l’allemand des An
ur 1793 de son Nekrolog, paru à Gotha de 1791 à 1806 et la traduction de l’allemand des Anecdotes sur W. G. Mozart (Paris,
Paris, 1801, in-8°) par Cramer, quand Stendhal, disions-nous, parlait de la sorte, il se moquait, au fond, de ses correspo
Stendhal, disions-nous, parlait de la sorte, il se moquait, au fond, de ses correspondants, sachant fort bien que leur co
ues, ou des réflexions littéraires. Pour ce qui est plus spécialement de Rome, Naples et Florence, combien le baron de Mar
ait-il une vérité élémentaire, en déclarant que le « défaut capital » de cet ouvrage était « de manquer de vérité ! » Seul
ntaire, en déclarant que le « défaut capital » de cet ouvrage était «  de manquer de vérité ! » Seulement, lui entendait, l
déclarant que le « défaut capital » de cet ouvrage était « de manquer de vérité ! » Seulement, lui entendait, lorsqu’il fo
il formulait cette grave imputation, révoquer en doute le « naturel » de l’auteur. Qu’eût-il dit, s’il eût soupçonné qu’ic
Qu’eût-il dit, s’il eût soupçonné qu’ici encore cet artiste dépourvu de scrupules avait u pris son bien où il l’avait tro
e », son ami, et imprimé entre guillemets, était pris dans le vol. XV de The Edinburgh Review, de même que la discussion,
Edinburgh Review, de même que la discussion, fort longue, sur l’état de la société française avant la Révolution, p. 220-
dans son vol. XXIX, p. 237 (novembre 1817), rendu hommage à l’esprit de Stendhal, découvrit finalement, dans son vol. XXX
ol. XXXII, p. 320 (octobre 1819), en une note à la p. 321, le plagiat de l’écrivain continental. M. A. Lumbroso, qui a exp
judicieusement, à notre avis, p. 29, après avoir rapporté le passage de la lettre envoyée par Stendhal à Crozet, de Rome,
avoir rapporté le passage de la lettre envoyée par Stendhal à Crozet, de Rome, 28 septembre 1816, où est vantée l’Edinb. R
ion, que M. A. Lumbroso nous déclare venir « pourtant en ligne droite d’ un homme qui habite sous la Coupole, ou du moins s
as une garantie — se trouve, ou non, adéquate. Nous nous contenterons de la transcrire purement et simplement, comme émana
s contenterons de la transcrire purement et simplement, comme émanant d’ un écrivain qui aime surtout Stendhal à travers Na
dit suffisamment informé dans les quatre ou cinq grandes littératures de l’Europe occidentale pour composer le livre qui n
nous manque encore sur Stendhal plagiaire ? Dans sa thèse doctorale : De Henrico Beyle sive Stendhal litterarum germanicar
arum judice (Paris, 1899, in-8°), M. A. Kontz a reproduit l’assertion de Goethe à Zeller, 8 mars 1818, où il est dit, à pr
duisait comme lui ayant été contés par une Marchesina ! La conclusion d’ un travail comme celui dont nous souhaitons de voi
chesina ! La conclusion d’un travail comme celui dont nous souhaitons de voir la prochaine apparition serait-elle, d’aille
ition serait-elle, d’ailleurs, funeste à l’un peu artificielle gloire de l’auteur de la Chartreuse de Parme ? Nous ne le c
-elle, d’ailleurs, funeste à l’un peu artificielle gloire de l’auteur de la Chartreuse de Parme ? Nous ne le croyons pas.
, funeste à l’un peu artificielle gloire de l’auteur de la Chartreuse de Parme ? Nous ne le croyons pas. Où commence, au f
nd, dans Othello ou Julius Caesar, Shakespeare dramatisait les récits de Cintio, ou de Plutarque, il est d’ores et déjà ce
lo ou Julius Caesar, Shakespeare dramatisait les récits de Cintio, ou de Plutarque, il est d’ores et déjà certain qu’aux p
intio, ou de Plutarque, il est d’ores et déjà certain qu’aux plagiats de Stendhal l’on pourra appliquer, toutes proportion
ar M. R. B. Gheusi. […] Revue bleue (15 janvier) : « La Métaphysique de Léonard de Vinci », par M. Péladan. […] Art an
t la Renaissance, essai sur le dogme et la piété dans l’art religieux de la renaissance italienne (Pierre Téqui, 5 fr.)
5 fr.) M. J.-C. Broussolle n’envisage pas tant l’art comme miroir de la vie que comme un auxiliaire de la foi. Son liv
nvisage pas tant l’art comme miroir de la vie que comme un auxiliaire de la foi. Son livre, l’Art, la Religion et la Renai
, l’Art, la Religion et la Renaissance, n’est du reste que la réunion de leçons données à l’Institut catholique de Paris :
est du reste que la réunion de leçons données à l’Institut catholique de Paris : l’auteur s’y est placé à un point de vue
ai pas qualité pour le suivre dans ce domaine. Mais il m’est agréable de constater que M. J.-C. Broussolle demeure infinim
et quand il fait des réserves, d’ailleurs fort mesurées, sur la Cène de Léonard, cela ne l’empêche pas d’en louer très ju
ailleurs fort mesurées, sur la Cène de Léonard, cela ne l’empêche pas d’ en louer très justement la perfection artistique.
e faire paraître une traduction du très bel et fort important ouvrage de MM. G. Ludwig et Pompeo Molmenti sur Vittore Carp
wig et Pompeo Molmenti sur Vittore Carpaccio. On sait qu’il s’agit là d’ un des plus remarquables travaux d’érudition conte
Carpaccio. On sait qu’il s’agit là d’un des plus remarquables travaux d’ érudition contemporaine. G. Ludwig s’était, pendan
quables travaux d’érudition contemporaine. G. Ludwig s’était, pendant de longues années, consacré aux recherches historiqu
reconstituer le milieu dans lequel vécut l’artiste ; la collaboration de G. Ludwig lui apportait, du côté archéologique et
archéologique et critique, un appui précieux. Je n’entreprendrai pas de résumer ici en quelques lignes un si copieux ouvr
ues lignes un si copieux ouvrage ; je dirai seulement qu’à l’encontre de l’opinion courante, qui fait naître Carpaccio à C
tre Carpaccio à Capodistria, les deux critiques le croient originaire de Venise. J’ajoute un détail particulier qui offre
ent que le peintre s’est représenté lui-même dans le huitième tableau de la légende de sainte Ursule sons la figure du fil
ntre s’est représenté lui-même dans le huitième tableau de la légende de sainte Ursule sons la figure du fils du roi des H
que présente le visage avec un joli et très caractéristique portrait d’ inconnu de l’école vénitienne aujourd’hui conservé
nte le visage avec un joli et très caractéristique portrait d’inconnu de l’école vénitienne aujourd’hui conservé aux Offic
école vénitienne aujourd’hui conservé aux Offices. Je n’ai pas besoin de dire que l’édition française a été l’objet des pl
française a été l’objet des plus grands soins et qu’elle est enrichie d’ un grand nombre d’illustrations : qui voudra désor
objet des plus grands soins et qu’elle est enrichie d’un grand nombre d’ illustrations : qui voudra désormais bien connaîtr
r.) En même temps que le Carpaccio, la maison Hachette publiait un de ces recueils de reproductions dont le goût se rép
emps que le Carpaccio, la maison Hachette publiait un de ces recueils de reproductions dont le goût se répand de plus en p
rnières fresques, comme l’Incendie du bourg, le recueil récent permet de suivre l’artiste dans toute sa carrière. Après un
t reproduit en entier et l’on peut admirer successivement le portrait de jeune homme de Budapest, la Vierge dans la prairi
entier et l’on peut admirer successivement le portrait de jeune homme de Budapest, la Vierge dans la prairie de Vienne, te
ent le portrait de jeune homme de Budapest, la Vierge dans la prairie de Vienne, telle délicieuse figure de la Dispute du
udapest, la Vierge dans la prairie de Vienne, telle délicieuse figure de la Dispute du Saint-Sacrement : pareils livres so
ux et pour les érudits et pour tous ceux qui s’intéressent aux choses d’ art. Aussi serait-il à souhaiter que les éditeurs
des recueils analogues pour Dürer et Michel-Ange ne se contentent pas de suivre uniquement la collection allemande des « C
ent pas de suivre uniquement la collection allemande des « Classiques de l’Art » et qu’ils fassent pour les maîtres frança
Chardin, la Tour, entre vingt autres, leur fourniraient les éléments d’ un succès certain. G. Vasari : Fra Angelico et
s des proportions plus modestes, la nouvelle et excellente traduction de Vasari, que M. de Wyzewa publie par fragments, es
tes discrètes mettent au point les souvenirs du biographe italien, et de bonnes reproductions vulgarisent le meilleur des
talien, et de bonnes reproductions vulgarisent le meilleur des œuvres de Fra Angelico et Benozzo Gozzoli d’une part, de Fi
le meilleur des œuvres de Fra Angelico et Benozzo Gozzoli d’une part, de Filippino Lippi et Lorenzo di Credi de l’autre.
et Benozzo Gozzoli d’une part, de Filippino Lippi et Lorenzo di Credi de l’autre. G. Lafenestre : La Vie et l’œuvre de
et Lorenzo di Credi de l’autre. G. Lafenestre : La Vie et l’œuvre de Titien (Hachette, 3 fr. 50) La réédition de la
re : La Vie et l’œuvre de Titien (Hachette, 3 fr. 50) La réédition de la Vie et l’œuvre de Titien, par M. Georges Lafen
e de Titien (Hachette, 3 fr. 50) La réédition de la Vie et l’œuvre de Titien, par M. Georges Lafenestre, est par contre
eul suffit à retenir le lecteur. Dire que le livre est mis au courant de toutes les découvertes de la critique contemporai
cteur. Dire que le livre est mis au courant de toutes les découvertes de la critique contemporaine, et que la documentatio
ouvertes de la critique contemporaine, et que la documentation en est d’ une impeccable sûreté, n’est pas assez. M. Lafenes
st d’une impeccable sûreté, n’est pas assez. M. Lafenestre a consacré de nombreuses années d’études aux Vénitiens et son é
ûreté, n’est pas assez. M. Lafenestre a consacré de nombreuses années d’ études aux Vénitiens et son érudition à ce sujet e
ux Vénitiens et son érudition à ce sujet est hors de doute. Ses cours de l’École du Louvre, puis ceux du Collège de France
t hors de doute. Ses cours de l’École du Louvre, puis ceux du Collège de France lui ont valu l’admiration unanime des conn
mps un esprit infiniment sensible à la beauté, c’est en même temps un de nos meilleurs lettrés. La réunion de ces dons lui
a beauté, c’est en même temps un de nos meilleurs lettrés. La réunion de ces dons lui a permis d’écrire sur Titien un livr
emps un de nos meilleurs lettrés. La réunion de ces dons lui a permis d’ écrire sur Titien un livre unique et incomparable,
vénitien. Le critique et l’historien sont chez M. Lafenestre, doublés d’ un poète, et le milieu où vécut l’artiste de Pieve
ez M. Lafenestre, doublés d’un poète, et le milieu où vécut l’artiste de Pieve di Cadore, le charme et la puissance de ses
lieu où vécut l’artiste de Pieve di Cadore, le charme et la puissance de ses œuvres sont évoqués magistralement. Mement
urey publie un excellent article sur les Annonciations et nous permet de comparer les différentes interprétations qu’ont d
ous permet de comparer les différentes interprétations qu’ont données de ce thème les artistes italiens, de Simone Martini
tes interprétations qu’ont données de ce thème les artistes italiens, de Simone Martini et de l’Angelico à Verrocchio et V
u’ont données de ce thème les artistes italiens, de Simone Martini et de l’Angelico à Verrocchio et Véronèse ; […]. Le
rier 1910, p. 738-743 [742]. Les onze articles que contient le n° 431 de l’Edinburgh Review traitent de Molière et d’Edgar
s onze articles que contient le n° 431 de l’Edinburgh Review traitent de Molière et d’Edgar Allan Poe, du gouverneur Pitt
s que contient le n° 431 de l’Edinburgh Review traitent de Molière et d’ Edgar Allan Poe, du gouverneur Pitt et de l’Empire
eview traitent de Molière et d’Edgar Allan Poe, du gouverneur Pitt et de l’Empire Libéral, de Lorenzo de Medici, de Pitt e
ière et d’Edgar Allan Poe, du gouverneur Pitt et de l’Empire Libéral, de Lorenzo de Medici, de Pitt et de la triple allian
Poe, du gouverneur Pitt et de l’Empire Libéral, de Lorenzo de Medici, de Pitt et de la triple alliance, des problèmes de l
verneur Pitt et de l’Empire Libéral, de Lorenzo de Medici, de Pitt et de la triple alliance, des problèmes de l’industrie
de Lorenzo de Medici, de Pitt et de la triple alliance, des problèmes de l’industrie et du travail, du troisième centenair
avail, du troisième centenaire du télescope, du referendum en Suisse, de la « tyrannie » du Nil, de la Chambre des Lords e
ire du télescope, du referendum en Suisse, de la « tyrannie » du Nil, de la Chambre des Lords et du Budget. Lettres ita
me LXXXIII, numéro 304, 16 février 1910, p. 743-748. Une traduction de l’Épopée Chrétienne : La Chanson de Roland, G. L.
910, p. 743-748. Une traduction de l’Épopée Chrétienne : La Chanson de Roland, G. L. Passerini tr. Soc. T. Ed. Coop. Cit
Città di Castello La littérature italienne vient de « s’enrichir » de deux traductions d’un intérêt et d’une importance
La littérature italienne vient de « s’enrichir » de deux traductions d’ un intérêt et d’une importance remarquables. Le mo
italienne vient de « s’enrichir » de deux traductions d’un intérêt et d’ une importance remarquables. Le mot banalisé, qui
nce remarquables. Le mot banalisé, qui désigne un apport considérable de richesse dans le patrimoine d’une littérature, es
sé, qui désigne un apport considérable de richesse dans le patrimoine d’ une littérature, est ici parfaitement à sa place.
ilisent généralement les traductions françaises, manquaient jusqu’ici d’ une traduction complète et intégrale de la Chanson
ançaises, manquaient jusqu’ici d’une traduction complète et intégrale de la Chanson de Roland comme du Kalevala. Les deux
uaient jusqu’ici d’une traduction complète et intégrale de la Chanson de Roland comme du Kalevala. Les deux grandes épopée
Roland comme du Kalevala. Les deux grandes épopées européennes, celle de l’Extrême-Occident, la nôtre, et celle de l’Occid
épopées européennes, celle de l’Extrême-Occident, la nôtre, et celle de l’Occident nordique et oriental, viennent d’être
dent, la nôtre, et celle de l’Occident nordique et oriental, viennent d’ être transposées dans les rythmes larges, dans les
les rythmes larges, dans les accords mélodiques plus qu’harmoniques, de la langue italienne. L’importance d’une traductio
mélodiques plus qu’harmoniques, de la langue italienne. L’importance d’ une traduction de la Chanson de Roland n’est pas à
qu’harmoniques, de la langue italienne. L’importance d’une traduction de la Chanson de Roland n’est pas à démontrer. Toute
, de la langue italienne. L’importance d’une traduction de la Chanson de Roland n’est pas à démontrer. Toutes les affinité
n de la Chanson de Roland n’est pas à démontrer. Toutes les affinités de la race poussent les esprits les plus clairs de l
Toutes les affinités de la race poussent les esprits les plus clairs de la Péninsule à l’accueillir avec enthousiasme. Ou
ousiasme. Outre le fameux « retour au Moyen-Âge », selon l’expression de Mme de Staël donnée comme une sorte de définition
oyen-Âge », selon l’expression de Mme de Staël donnée comme une sorte de définition du Romantisme naissant, outre l’éclosi
elques littérateurs et grammairiens italiens vers l’étude des sources de la langue et de la littérature nationales. Au xix
urs et grammairiens italiens vers l’étude des sources de la langue et de la littérature nationales. Au xixe  siècle, plus
nationales. Au xixe  siècle, plus qu’en tout autre moment, à la suite d’ études et de recherches nombreuses, ces sources on
Au xixe  siècle, plus qu’en tout autre moment, à la suite d’études et de recherches nombreuses, ces sources ont paru s’éte
des Alpes. La grande épopée du Moyen-Âge, la seule épopée chrétienne de la race méditerranéenne, est celle de Roland. L’I
Âge, la seule épopée chrétienne de la race méditerranéenne, est celle de Roland. L’Italie ne l’a jamais ignoré. Les aventu
itannici limitis præfectus », ont ému, remué les cœurs italiens moins d’ un siècle après la rédaction définitive de la célè
ué les cœurs italiens moins d’un siècle après la rédaction définitive de la célèbre Chanson. L’homme symbolique, le guerri
’Occident, le Magne, Sire Roland, qui renouvela au Moyen-Âge le mythe d’ Hercule, fut de bonne heure aussi grand et aussi a
des Alpes. On a cherché en Italie les souvenirs extrêmement nombreux de Roland, ces souvenirs singuliers, étonnants, gard
on immuable des peuples attachée à un rocher, à une grotte, à la tour d’ un château. On en a trouvé partout. Depuis Gênes j
man proprement dit, avant la transposition florentine et boccaccienne de l’histoire de Flor et Blancheflor, les aventures
dit, avant la transposition florentine et boccaccienne de l’histoire de Flor et Blancheflor, les aventures des Rois de Fr
accienne de l’histoire de Flor et Blancheflor, les aventures des Rois de France, Reali di Francia, retenaient l’attention
eali di Francia, retenaient l’attention émue des paysans, des marins, de la plèbe villageoise et citadine, lorsque les can
joculatorès, des jongleurs profanes et mystiques, aimaient les récits de l’aventure du grand Roland, et les poètes, en Omb
nt à ce qu’on l’a dit, je ne crois pas qu’il soit aller trop loin que de voir en Charlemagne le héros national de l’Italie
’il soit aller trop loin que de voir en Charlemagne le héros national de l’Italie. Ce fut l’homme symbolique d’une Épopée
Charlemagne le héros national de l’Italie. Ce fut l’homme symbolique d’ une Épopée religieuse qui n’était point celle d’un
ut l’homme symbolique d’une Épopée religieuse qui n’était point celle d’ une nation, mais celle d’une race. Et il est par c
ne Épopée religieuse qui n’était point celle d’une nation, mais celle d’ une race. Et il est par cela même « national » au-
ional » au-delà comme en deçà des Monts. Plus que les autres Chansons de geste, celle de Roland, avant même d’inspirer Boj
comme en deçà des Monts. Plus que les autres Chansons de geste, celle de Roland, avant même d’inspirer Bojardo et l’Ariost
s. Plus que les autres Chansons de geste, celle de Roland, avant même d’ inspirer Bojardo et l’Arioste, était dans le senti
’Arioste, était dans le sentiment général du peuple italien. Le héros de Roncevaux impressionnait l’esprit populaire épiqu
héros idéologiques et sectaires, ou bien les types humains des romans de la littérature provençale, impressionnaient les e
t les esprits cultivés, Dante ou Boccace. Au surplus, l’obscur préfet de la marche de Bretagne, élevé par la race à la hau
cultivés, Dante ou Boccace. Au surplus, l’obscur préfet de la marche de Bretagne, élevé par la race à la hauteur d’un typ
bscur préfet de la marche de Bretagne, élevé par la race à la hauteur d’ un type mythique, devint un type littéraire avec B
it faite, âpre, noble et guerrière, tandis que les Allemands ont fait de Roland le type romantique et sentimental qui meur
emands ont fait de Roland le type romantique et sentimental qui meurt d’ amour devant le couvent où la belle Aude, le croya
tait éteinte sur les bords du Rhin. Mais la source première elle-même de l’admirable épopée des peuples chrétiens, de l’in
ource première elle-même de l’admirable épopée des peuples chrétiens, de l’incomparable légende, la chanson de Roland, a d
e épopée des peuples chrétiens, de l’incomparable légende, la chanson de Roland, a demeuré jusqu’à nos jours sans être tra
nd, a demeuré jusqu’à nos jours sans être transposée dans les rythmes d’ expression particuliers à l’Italie, dans les rythm
ns les rythmes d’expression particuliers à l’Italie, dans les rythmes de sa langue lyrique. Dernièrement M. L. I. Benedett
tissant naturel des études romanistes du xixe  siècle. Des tentatives de traduction avaient été faites. Le chef-d’œuvre qu
ues poètes à en donner des fragments en italien. On peut citer le nom de M. T. Cannizzaro, mais on ne peut ne pas remarque
ne bien significatif les tentatives faites par M. Pascoli. Sa Chanson de l’Olifant, dont j’ai déjà parlé dans ces chroniqu
j’ai déjà parlé dans ces chroniques, est un des plus curieux exemples de transposition plus que d’imitation lyrique. Non s
hroniques, est un des plus curieux exemples de transposition plus que d’ imitation lyrique. Non seulement M. Pascoli a voul
n lyrique. Non seulement M. Pascoli a voulu rendre hommage à l’épopée de sa race en en reprenant l’esprit dans son large p
laisses. M. Moschetti avait donné aussi une traduction assez copieuse de la chanson. Celle de M. Passerini ne dépasse pas
avait donné aussi une traduction assez copieuse de la chanson. Celle de M. Passerini ne dépasse pas les autres pour la qu
nson. Celle de M. Passerini ne dépasse pas les autres pour la qualité de son « écriture ». Quoique rudes et sonores, parfo
iques, les rythmes du traducteur amoindrissent souvent la beauté mâle de l’original, en bouleversent l’allure, et c’est do
mplement non rimé. L’endécasyllabe est sans doute le vers fondamental de la langue italienne, comme l’alexandrin est celui
vers fondamental de la langue italienne, comme l’alexandrin est celui de la langue française depuis le xvie  siècle. Mais,
ers descriptif, à la rigueur narratif, point épique, malgré l’exemple de l’Arioste et du Tasse. Dans la narration épique i
l dont il faut toujours tenir compte, et qui place ce genre à l’écart de tous les autres, et c’est l’élément rythmique qu’
ous les autres, et c’est l’élément rythmique qu’on pourrait appeler «  de combat », profondément adéquat au sentiment qui f
at », profondément adéquat au sentiment qui fait résonner chaque vers de la Chanson de Roland de ces halètements et de ces
ment adéquat au sentiment qui fait résonner chaque vers de la Chanson de Roland de ces halètements et de ces cliquetis, do
at au sentiment qui fait résonner chaque vers de la Chanson de Roland de ces halètements et de ces cliquetis, dont la trad
it résonner chaque vers de la Chanson de Roland de ces halètements et de ces cliquetis, dont la traduction de M. Passerini
de Roland de ces halètements et de ces cliquetis, dont la traduction de M. Passerini fait absolument défaut. En un mot, c
tte traduction est trop « policée », et, par cela même, elle rappelle de trop près les grands modèles de la langue, Dante
e », et, par cela même, elle rappelle de trop près les grands modèles de la langue, Dante en premier lieu, pour que l’émot
e et noble, pour que les lettrés s’en réjouissent. Des petites taches de traduction disparaissent dans l’ensemble. M. Pass
rand son a ce cor-là », Qual gran suono ha quel corno . Mais le sens de l’épopée y est gardé, autant que nous le retrouvo
gardé, autant que nous le retrouvons dans les traductions françaises de la Chanson que Clédat ou Fabre nous ont données.
de la Chanson que Clédat ou Fabre nous ont données. Une traduction de l’Épopée Finnique : Kalevala, Iginio Cocchi. tr.
a une importance littéraire aussi très grande. On connaît les travaux de M. Comparetti, dans la traduction allemande tout
ande tout au moins, consacrés à l’épopée finnique. Le poème du « pays de Kalev » ou du « pays des rochers », révélé au mon
presque inconnu en Italie Nous avons les deux traductions successives de Léouzon-Leduc, qui, déjà en 1845 et en 1866, nous
déjà en 1845 et en 1866, nous donnaient en français les deux éditions de Lönröt de 1835 et 1849. Le traducteur du Kalevala
45 et en 1866, nous donnaient en français les deux éditions de Lönröt de 1835 et 1849. Le traducteur du Kalevala a adopté
pté aussi l’endécasyllabe pour rendre le vers octosyllabique allitéré de l’épopée nordique. Sa langue est pure et forte. L
et forte. Les vicissitudes terribles et si étranges et passionnantes de la conquête du Sampo peuvent émouvoir profondémen
nantes de la conquête du Sampo peuvent émouvoir profondément l’esprit de n’importe quelle race. Cette émotion n’est pas fa
ment l’esprit de n’importe quelle race. Cette émotion n’est pas faite de souvenirs obscurs perdus le long du fleuve des si
t pas faite de souvenirs obscurs perdus le long du fleuve des siècles d’ atavismes, dénoués en figurations puissantes et pr
dénoués en figurations puissantes et présentes, comme dans la Chanson de Roland. Mais l’étonnante pensée métaphysique qui
s, se renvoient l’un à l’autre les runes séculaires, accroît la somme d’ expérience idéale répandue par le monde. Le sort d
, accroît la somme d’expérience idéale répandue par le monde. Le sort de la fille de Poljola, le lyrisme de Wainamoinen, l
somme d’expérience idéale répandue par le monde. Le sort de la fille de Poljola, le lyrisme de Wainamoinen, la puissance
ale répandue par le monde. Le sort de la fille de Poljola, le lyrisme de Wainamoinen, la puissance d’Ilmarinen, le forgero
sort de la fille de Poljola, le lyrisme de Wainamoinen, la puissance d’ Ilmarinen, le forgeron du Sampo fatal, par l’émoti
ansmises, nous rattachent immédiatement à tout un monde perdu au nord de notre continent, près des terres fabuleuses que n
cerveaux imaginent spontanément toujours étendues dans un brouillard d’ âmes et de corps, où toute créature n’est plus qu’
imaginent spontanément toujours étendues dans un brouillard d’âmes et de corps, où toute créature n’est plus qu’une ombre
où toute créature n’est plus qu’une ombre essentielle. La conception de l’univers du monde finnique est très belle. Certe
pouvons la comprendre plus profondément que ne le purent les lettrés de 1830. Le Nord est tellement venu à nous, depuis l
de moitié du xixe  siècle, qu’il a apparu à quelques-uns comme chargé de lumière. Et l’on peut dire sans hésiter qu’une œu
comprendre certaine psychologie du Kalevala. Le romantisme allemand, de son côté, nous aide à pénétrer l’essence héroïque
ntisme allemand, de son côté, nous aide à pénétrer l’essence héroïque de certains épisodes. L’Italie intellectuelle acquie
épisodes. L’Italie intellectuelle acquiert en même temps deux trésors de l’âme occidentale. M. Passerini et M. Cocchi vien
deux trésors de l’âme occidentale. M. Passerini et M. Cocchi viennent d’ enrichir leur pays d’un apport spirituel considéra
occidentale. M. Passerini et M. Cocchi viennent d’enrichir leur pays d’ un apport spirituel considérable. Et il serait int
rable. Et il serait intéressant qu’un poète italien fît, sous le coup d’ une émotion double et si diverse, une représentati
ntation « a comparativo » du héros méditerranéen qui exalta la beauté de Durandal, l’épée en bon acier trempé, avec laquel
les héros finniques qui combattaient et triomphaient par la subtilité de leurs vertus magiques. Ces deux conceptions de la
aient par la subtilité de leurs vertus magiques. Ces deux conceptions de la lutte et des moyens de la lutte, ont, à elles
leurs vertus magiques. Ces deux conceptions de la lutte et des moyens de la lutte, ont, à elles seules, une signification
ique dantesque internationale ne sera point bouleversée par l’ouvrage de M. Raffaele Ottolenghi, Un Précurseur lointain du
s en temps par un homme génial, pour se décider à s’en détourner tout d’ un coup, avant que les innombrables épigones aient
s faciles et interminables analyses. Le fétichisme, s’exerçant autour d’ un grand nom empêche aussi, ou tente d’empêcher, l
fétichisme, s’exerçant autour d’un grand nom empêche aussi, ou tente d’ empêcher, les coups d’ailes de la pensée critique
t autour d’un grand nom empêche aussi, ou tente d’empêcher, les coups d’ ailes de la pensée critique libérée de toute contr
d’un grand nom empêche aussi, ou tente d’empêcher, les coups d’ailes de la pensée critique libérée de toute contrainte. L
ou tente d’empêcher, les coups d’ailes de la pensée critique libérée de toute contrainte. L’Église n’a pu trop faciliter
u trop faciliter les recherches des érudits autour de l’esprit, sinon de l’essence, sectaire et néocritique de la mentalit
udits autour de l’esprit, sinon de l’essence, sectaire et néocritique de la mentalité du Dante. Mais la critique protestan
a critique protestante s’en est trop emparée. Au sujet de l’imitation de poètes et de philosophes inconnus ou méconnus, qu
otestante s’en est trop emparée. Au sujet de l’imitation de poètes et de philosophes inconnus ou méconnus, qu’on retrouve
précédentes, dont les professeurs parlent beaucoup. La plus étonnante de ces visions était celle du Songe d’Enfer, peu adm
rlent beaucoup. La plus étonnante de ces visions était celle du Songe d’ Enfer, peu admise encore par les professionnels du
juive-espagnole, où l’on avait pu reconnaître déjà l’admirable figure de Jehudah ben Hallevy, qui émut toute la pensée méd
saint Thomas et Dante arrêtèrent par l’écriture. M. Ottolenghi étudie de très près le poème Keter Malchut, Couronne de roy
e. M. Ottolenghi étudie de très près le poème Keter Malchut, Couronne de royauté, de Gabirol. Il rappelle que Neunk a pu r
nghi étudie de très près le poème Keter Malchut, Couronne de royauté, de Gabirol. Il rappelle que Neunk a pu remplacer le
e de royauté, de Gabirol. Il rappelle que Neunk a pu remplacer le nom d’ Avicebrie par celui du grand poète, sur le traité
æ, par lequel se renouvela la théologie chrétienne. Il suit la pensée de Gabirol et sa conception cosmogonique, synthèse d
Il suit la pensée de Gabirol et sa conception cosmogonique, synthèse de celle de tout son temps, et qu’on retrouve dans l
la pensée de Gabirol et sa conception cosmogonique, synthèse de celle de tout son temps, et qu’on retrouve dans le poème d
e dans le poème dantesque. Ce n’est pas ici la place pour une analyse de l’ouvrage très remarquable de de M. Ottolenghi, e
n’est pas ici la place pour une analyse de l’ouvrage très remarquable de de M. Ottolenghi, et des rapports réels entre la
st pas ici la place pour une analyse de l’ouvrage très remarquable de de M. Ottolenghi, et des rapports réels entre la pen
de M. Ottolenghi, et des rapports réels entre la pensée et le lyrisme de Gabirol et de Dante. M. Ottolenghi donne un nouve
hi, et des rapports réels entre la pensée et le lyrisme de Gabirol et de Dante. M. Ottolenghi donne un nouveau et importan
. M. Ottolenghi donne un nouveau et important témoignage du renouveau de la mentalité médiévale par les philosophes et les
s babyloniennes, et s’était parfaite dans les pérégrinations fécondes d’ Israël le long des rives de la Méditerranée. L’idé
parfaite dans les pérégrinations fécondes d’Israël le long des rives de la Méditerranée. L’idéal hébreu ici un idéal de d
aël le long des rives de la Méditerranée. L’idéal hébreu ici un idéal de discipline au milieu du chaos, sentimental plus q
’intellectuel, du Moyen-Âge. Un souffle immense passe dans le lyrisme de Gabirol. L’on pense à Dante, invoquant « la lumiè
mprend », lorsqu’il chante : Si tu m’appelles loin de la contingence d’ ici-bas, Oh ! amène-moi, toi, vers la paix éternel
se-moi ondoyer dans ta lumière. Et l’on pense à la Laude Creaturarum de saint François, lorsqu’il chante : … Mon cœur se
rarum de saint François, lorsqu’il chante : … Mon cœur se sent forcé de porter vers toi une laude de gloire, et de reconn
qu’il chante : … Mon cœur se sent forcé de porter vers toi une laude de gloire, et de reconnaître comme unique ton nom, q
… Mon cœur se sent forcé de porter vers toi une laude de gloire, et de reconnaître comme unique ton nom, que des bouches
des bouches pieuses bénissent, la langue du juste sanctifie, le cœur de saints magnifie, et la phalange des esprits céles
ec des louanges ! Gabirol naquit à Malaga en 1035, et mourut à l’âge de 29 ans. Tome LXXXIV, numéro 305, 1er mars 19
Tome LXXXIV, numéro 305, 1er mars 1910, p. 16-34 [22]. La vraie cause de la tolérance dont jouissaient les Juifs à la Vill
des Juifs dans le théâtre italien, où, précédemment, on s’était moqué d’ eux, sans y mettre toutefois la virulence anglo-ge
olait un justaucorps, puis le faisait arrêter, comme un moine sortant d’ un lieu suspect et voulant lui faire un mauvais pa
au xviiie  siècle, le Juif disparut du théâtre italien. Si, à la fin de 1798 et au commencement de 1799, le peuple applau
disparut du théâtre italien. Si, à la fin de 1798 et au commencement de 1799, le peuple applaudit avec fureur Il matrimon
nt français, que Souvarov allait combattre. Mais bien avant l’arrivée de nos armées, la tolérance était passée en fait dan
rivée de nos armées, la tolérance était passée en fait dans les mœurs de l’Italie. Lettres anglaises. Lord Balcarres :
ement intéressant mais fort complexe et obscur souvent qu’a entrepris de traiter Lord Balcarres dans l’important ouvrage q
sa préface, l’auteur émet l’espoir qu’il sera possible, par la suite, de reconstituer toute l’histoire de la sculpture pré
r qu’il sera possible, par la suite, de reconstituer toute l’histoire de la sculpture pré-italienne, c’est-à-dire l’histoi
ire de la sculpture pré-italienne, c’est-à-dire l’histoire du travail de la pierre en général depuis la mort de Constantin
t-à-dire l’histoire du travail de la pierre en général depuis la mort de Constantin jusqu’à la renaissance pisane en 1265.
e Constantin jusqu’à la renaissance pisane en 1265. Mais ce qui reste de cette période est assez peu concluant : pendant l
détruit dans des proportions lamentables tout ce qu’ils ont rencontré d’ œuvres d’art — et rares furent ceux qui protégèren
d’art — et rares furent ceux qui protégèrent ces œuvres, ou tentèrent de réparer le dommage. De ces siècles, il ne subsist
ceux qui protégèrent ces œuvres, ou tentèrent de réparer le dommage. De ces siècles, il ne subsiste guère, comme témoigna
re, comme témoignages importants, que quelques sarcophages chrétiens, de caractère fortement classique, et les merveilles
tiens, de caractère fortement classique, et les merveilles byzantines de Ravenne. Mais jusqu’à la fin du xiie  siècle, où
apparaît Benedetto Antelami, la sculpture italienne ne présente guère d’ intérêt. En Lombardie, par Venise, c’est l’influen
nt et l’Égypte. À quelques exceptions près, il est presque impossible de procéder à une classification des œuvres qui ont
mpossible de procéder à une classification des œuvres qui ont survécu de cette époque, tant sont nombreuses et contradicto
ution à travers toutes les influences provoquées par les vicissitudes de l’histoire. À ces influences il accorde leur véri
de à Lord Balcarres pour un travail aussi approfondi, dans un domaine de l’art qui jusqu’à présent avait été quelque peu n
de l’art qui jusqu’à présent avait été quelque peu négligé au profit de la peinture. Échos. Le Sottisier universel [ex
mars 1910, p. 189-192 [192]. […] Le jour où Galilée approcha son œil de la lunette astronomique et prolongea son regard d
primitif mesmérisme. — Le Temps, 27 janvier. […] Vana avait le visage d’ une créature qui, se sentant défaillir, retient so
réature qui, se sentant défaillir, retient son âme entre ses dents. —  d’ Annunzio, la Grande Revue, 10 janvier. Tome LX
ature qui, se sentant défaillir, retient son âme entre ses dents. — d’ Annunzio , la Grande Revue, 10 janvier. Tome LXXXIV, nu
Duhem a publié il y a quelques mois une seconde série, tirent du fait de la méthode dont elles sont l’application un intér
e ceux que leur titre semble annoncer. Les opinions et les réflexions de Léonard, relevées dans ses notes manuscrites, n’y
ente où elles sont consignées, mais l’auteur s’applique, à l’occasion de chacun de ces fragments, à préciser dans quelles
les sont consignées, mais l’auteur s’applique, à l’occasion de chacun de ces fragments, à préciser dans quelles conditions
n de ces fragments, à préciser dans quelles conditions, sous l’empire de quelles lectures, de quelles notions puisées dans
préciser dans quelles conditions, sous l’empire de quelles lectures, de quelles notions puisées dans la somme de connaiss
’empire de quelles lectures, de quelles notions puisées dans la somme de connaissances et d’hypothèses amassées à son époq
ectures, de quelles notions puisées dans la somme de connaissances et d’ hypothèses amassées à son époque, Léonard formula
a telle ou telle pensée rapide en guise de conclusion ou comme centre de réflexion sur un sujet donné. Dans un tel cadre,
tituer avec patience et sagacité, les aperçus du grand encyclopédiste de la Renaissance montrent toute leur portée. Mais d
Renaissance montrent toute leur portée. Mais d’autre part le travail de reconstitution qu’exige une telle méthode ne va p
tion qu’exige une telle méthode ne va pas sans entraîner la nécessité de faire revivre toute une époque et c’est cette rés
re toute une époque et c’est cette résurrection que réalise l’ouvrage de M. Duhem. À propos du problème des deux infinis,
Duhem. À propos du problème des deux infinis, à propos de la question de la pluralité des mondes, à propos des origines de
opos de la question de la pluralité des mondes, à propos des origines de la géologie, à propos surtout des idées philosoph
es origines de la géologie, à propos surtout des idées philosophiques de Nicolas de Cues, en qui le savant professeur reco
ant professeur reconnaît une des sources principales où la méditation de Léonard puisa ses éléments, toute la science du m
e est évoquée, montrant les racines par lesquelles elle s’est gonflée de tout le suc de la pensée péripatéticienne au mome
montrant les racines par lesquelles elle s’est gonflée de tout le suc de la pensée péripatéticienne au moment même où elle
où elle allait elle-même se métamorphoser et, avec les grands esprits de la Renaissance dont Léonard de Vinci est le type
st le type le plus représentatif, laisser filtrer les premiers rayons de notre connaissance actuelle. Cœnobium, Admini
phes consacrés, dans ma dernière chronique, aux revues philosophiques de langue française, pour épuiser cette matière. J’y
s études publiées en français par Cœnobium, durant la troisième année de sa carrière spéculative, le Christianisme progres
re spéculative, le Christianisme progressif et la conscience moderne, de M. Étienne Giran, la Leçon d’ouverture da cours d
me progressif et la conscience moderne, de M. Étienne Giran, la Leçon d’ ouverture da cours d’histoire des religions, de M.
onscience moderne, de M. Étienne Giran, la Leçon d’ouverture da cours d’ histoire des religions, de M. Alfred Loisy, quelqu
tienne Giran, la Leçon d’ouverture da cours d’histoire des religions, de M. Alfred Loisy, quelques pages de M. Paul Gaulti
da cours d’histoire des religions, de M. Alfred Loisy, quelques pages de M. Paul Gaultier sur l’Art de Saint-Sulpice et, d
ons, de M. Alfred Loisy, quelques pages de M. Paul Gaultier sur l’Art de Saint-Sulpice et, de M. C.-G. Chavannes, avec Sci
sy, quelques pages de M. Paul Gaultier sur l’Art de Saint-Sulpice et, de M. C.-G. Chavannes, avec Science et Foi, un essai
aint-Sulpice et, de M. C.-G. Chavannes, avec Science et Foi, un essai de synthèse où s’exprime le souci majeur dont s’insp
rime le souci majeur dont s’inspire Cœnobium et dont témoignent aussi de nombreux et importants articles italiens dont les
nca. Les Théâtres. Théâtre Réjane : La Flamme, pièce en 3 actes, de M. Dario Nicodemi André Fontainas. Tome LXXXIV
 306, 16 mars 1910, p. 349-354 [354]. Après l’acte agréable et facile de M. André Picard, le Protecteur, le théâtre Réjane
eu à peu délaissée, un époux qui aime ailleurs. Ici, selon la volonté de l’auteur, M. Nicodemi, l’épouse, tout simplement,
’auteur, M. Nicodemi, l’épouse, tout simplement, ne se contentant pas d’ être maladroite, se montre odieuse. Elle n’a que d
se contentant pas d’être maladroite, se montre odieuse. Elle n’a que de vagues indices ; l’adultère n’a pas été consommé 
ère, elle siffle, elle dénonce. C’est vers la femme, la seconde femme de son père, que la jeune femme voit se tourner son
ne femme voit se tourner son mari ; elle écrit à son père, il accourt de Paris à Taormina, et, instigué par le monstre, il
e. Dans un ier  acte pittoresque, M. Nicodemi a situé ses personnages de façon charmante ; dès que le drame s’engage, il p
nt solides, âpres, impressionnantes ; on regrette qu’il n’ait pas usé d’ un style parfois plus pondéré, plus simple, plus é
parfois plus pondéré, plus simple, plus émouvant. M. Signoret, comme d’ habitude, obtient le plus grand et le plus légitim
[373]. […] La Revue Germanique (mars-avril) contient quelques pages de très justes réflexions sur Georges Moore, par M. 
[…] The Atlantic Monthly publie la suite des « Lettres japonaises » de Lafcadio Hearn, une étude sur Dante et Béatrice,
uméro 307, 1er avril 1910, p. 523-527 [527]. […] Lire également le n° de novembre-décembre de la revue italienne : Luce e
1910, p. 523-527 [527]. […] Lire également le n° de novembre-décembre de la revue italienne : Luce e Ombra, consacré entiè
avril 1910, p. 527-533 [532]. […] La Nouvelle Revue (1er mars). — «  De Salerne à Capri », par M. André Maurel. […] Les
37, 541]. Théâtre des Essayeurs : Fra-Angelico, triptyque en vers, de M. Emmanuel Dénarié (5 mars) Avec un « Triptyq
nuel Dénarié (5 mars) Avec un « Triptyque » en vers, Fra Angelico, de M. Emmanuel Dénarié, dont il n’y a rien à dire, l
à dire, le théâtre des Essayeurs a donné une bizarre pièce en 3 actes de Mme Hera Mirtel : Après le Voile. Memento [ext
to [extrait] Théâtre Sarah-Bernhardt : La Beffa, drame en 4 actes, de M. Sem Benelli, adaptation française en vers de M
fa, drame en 4 actes, de M. Sem Benelli, adaptation française en vers de M. Jean Richepin (2 mars). […] Art ancien. Me
9 [549]. Dans l’Art et les Artistes, M. Henry Marcel commente l’œuvre de Filippino Lippi ; dans la Revue de l’Art ancien e
, M. Henry Marcel commente l’œuvre de Filippino Lippi ; dans la Revue de l’Art ancien et moderne M. Louis Gillet montre le
En attendant que le Louvre brûle, le département des peintures vient d’ exposer, dans la salle des portraits d’artistes ré
épartement des peintures vient d’exposer, dans la salle des portraits d’ artistes réservée à ces installations temporaires,
l’an dernier et dont nous avons signalé la plupart au fur et à mesure de leur entrée. Les deux perles sont le délicieux Po
t à mesure de leur entrée. Les deux perles sont le délicieux Portrait d’ enfant en prière, de l’école française du xve  siè
ntrée. Les deux perles sont le délicieux Portrait d’enfant en prière, de l’école française du xve  siècle, donné par la So
iècle, donné par la Société des Amis du Louvre10, et la tendre figure d’ Ange en adoration de Fra Angelico, acquise dans le
Société des Amis du Louvre10, et la tendre figure d’Ange en adoration de Fra Angelico, acquise dans les conditions avantag
onditions avantageuses que nous avons dites11, avec les autres œuvres de la collection Victor Gau. À côté ont pris place [
de la collection Victor Gau. À côté ont pris place […] une fine étude de Corot, la Piazzetta, exécutée à Venise en 1834 […
ise en 1834 […]. Nécrologie : Ludwig Mond À son tour, un savant d’ origine allemande, M. Ludwig Mond, voulant, comme
rre sa gratitude pour l’hospitalité qu’elle lui avait offerte pendant de longues années, a donné à la National Gallery de
de longues années, a donné à la National Gallery de Londres le droit de choisir parmi ses tableaux les peintures qu’elle
choisir parmi ses tableaux les peintures qu’elle voudra, à condition d’ en prendre au moins les trois quarts. On trouve da
ition d’en prendre au moins les trois quarts. On trouve dans la liste de ces toiles, qui sont au nombre de cinquante-six,
ois quarts. On trouve dans la liste de ces toiles, qui sont au nombre de cinquante-six, les noms de Gentile et Giovanni Be
la liste de ces toiles, qui sont au nombre de cinquante-six, les noms de Gentile et Giovanni Bellini, Pollaiuolo, Botticel
e Berlin (suite) Mais il nous faut revenir un instant sur le buste de Flore attribué à Léonard de Vinci, et si contesté
ore attribué à Léonard de Vinci, et si contesté, qu’a acquis le Musée de Berlin 12. En dépit de toutes les controverses, l
Musée de Berlin 12. En dépit de toutes les controverses, la question de l’authenticité n’a pas fait un pas. De nombreux a
les controverses, la question de l’authenticité n’a pas fait un pas. De nombreux articles, plus ou moins empreints de la
té n’a pas fait un pas. De nombreux articles, plus ou moins empreints de la sérénité scientifique désirable en ces questio
sérénité scientifique désirable en ces questions (les plus sérieuses de ces enquêtes ont été menées près de spécialistes
par l’excellente petite revue Der Cicerone 13, et la Kunstchronik 14 de Leipzig), ont été publiés par toutes les revues d
la Kunstchronik 14 de Leipzig), ont été publiés par toutes les revues d’ art allemandes sans apporter un argument décisif.
ment décisif. Mais nous avons trouvé dans cet amas, sous la signature d’ un des conservateurs des Musées royaux, M Karl Koe
e sans vie15 » Il est vrai qu’à ce moment le service anthropométrique de Berlin n’avait pas encore identifié cette photogr
ateur a dû se mordre les lèvres — et peut-être avoir sur les doigts — d’ avoir si franchement exprimé sa pensée. Mais ce ju
anchement exprimé sa pensée. Mais ce jugement sincère n’en a que plus de valeur. Il répond pleinement à l’impression produ
que nous avions manifestée ici. Mais, une fois, l’on ne saurait juger de la valeur d’une œuvre d’après de simples reproduc
ns manifestée ici. Mais, une fois, l’on ne saurait juger de la valeur d’ une œuvre d’après de simples reproductions16.
ais, une fois, l’on ne saurait juger de la valeur d’une œuvre d’après de simples reproductions16. Tome LXXXIV, numéro
6. Tome LXXXIV, numéro 308, 16 avril 1910 Théorie plastique de l’androgyne [extraits] Péladan [Joséphin Pelada
vril 1910, p. 634-651 [640-643, 647-648]. […] Nous ne connaissons pas de formes supérieures à la nôtre ; et notre esprit i
sons pas de formes supérieures à la nôtre ; et notre esprit incapable d’ en inventer une différente, est contraint d’idéali
et notre esprit incapable d’en inventer une différente, est contraint d’ idéaliser, un homme pour faire un Dieu, malgré l’a
ontraint d’idéaliser, un homme pour faire un Dieu, malgré l’absurdité d’ attribuer un aspect organique au Créateur, L’andro
spect organique au Créateur, L’androgynomorphisme n’est pas une façon de concevoir, c’est la seule. Dès que nous voulons p
voulons préciser un caractère, nous l’empruntons à nous-même. L’idée de Père, de l’Ancien des jours nous force à faire de
préciser un caractère, nous l’empruntons à nous-même. L’idée de Père, de l’Ancien des jours nous force à faire de l’Éterne
à nous-même. L’idée de Père, de l’Ancien des jours nous force à faire de l’Éternel un vieillard, malgré l’insanité de mont
jours nous force à faire de l’Éternel un vieillard, malgré l’insanité de montrer le Tout-Puissant en un état qui annonce l
ine et fatale décadence des facultés et des forces. Nul ne s’inquiète de cette invraisemblance d’un Dieu qui a vieilli et
es facultés et des forces. Nul ne s’inquiète de cette invraisemblance d’ un Dieu qui a vieilli et qui, une fois parvenu à q
à quatre-vingts ans, s’immobilise à cet âge pour l’éternité : l’idée de paternité et d’ancienneté l’emporte sur la raison
ans, s’immobilise à cet âge pour l’éternité : l’idée de paternité et d’ ancienneté l’emporte sur la raison. Pour Jésus qui
égyptienne, c’est un oiseau, une colombe, ce qui ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de
est un oiseau, une colombe, ce qui ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie
une colombe, ce qui ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’ Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du van
mbe, ce qui ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du vanneau d’Os
ne nous empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du vanneau d’Osiris. Jéhov
empêche pas de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du vanneau d’Osiris. Jéhovah, Zeus,
as de nous moquer de l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’ Amon, du vanneau d’Osiris. Jéhovah, Zeus, Dieu le
e l’épervier d’Horus, de l’ibis, de Thot, de l’oie d’Amon, du vanneau d’ Osiris. Jéhovah, Zeus, Dieu le Père sont des vieil
ient des sorcières en plus petit modèle : le créateur seul a l’aspect de la vieillesse, pour satisfaire à la notion filial
seul a l’aspect de la vieillesse, pour satisfaire à la notion filiale de l’homme. Sans doute Dieu pourrait employer ses él
mande ses anges à son fils, et non ses justes. Nous ne possédons pas de notions théologiques très précises sur l’angélolo
ses sur l’angélologie : la dévotion a plus contribué à la physionomie de ces esprits. Les traditions de l’ordre spirituel
tion a plus contribué à la physionomie de ces esprits. Les traditions de l’ordre spirituel sont véridiques, sinon en elles
universel : l’étude lui fournit des lumières ; personne n’a le droit de se moquer du péché originel qui correspond à une
originel qui correspond à une réalité mystérieuse. C’est une opinion de marchand de vins de considérer les fables comme d
i correspond à une réalité mystérieuse. C’est une opinion de marchand de vins de considérer les fables comme de grossières
pond à une réalité mystérieuse. C’est une opinion de marchand de vins de considérer les fables comme de grossières imagina
C’est une opinion de marchand de vins de considérer les fables comme de grossières imaginations proposées par des hommes
r. Aucune croyance ne vit, sans une adhésion sincère, bien différente de l’obéissance. Il y a autant de façons de croire q
une adhésion sincère, bien différente de l’obéissance. Il y a autant de façons de croire que de degrés d’intelligence : i
ion sincère, bien différente de l’obéissance. Il y a autant de façons de croire que de degrés d’intelligence : il n’y a qu
ien différente de l’obéissance. Il y a autant de façons de croire que de degrés d’intelligence : il n’y a qu’une façon de
ente de l’obéissance. Il y a autant de façons de croire que de degrés d’ intelligence : il n’y a qu’une façon de nier, cell
façons de croire que de degrés d’intelligence : il n’y a qu’une façon de nier, celle des sots. Nier suppose une certitude
Opposer son idée personnelle à l’esprit humain, cela manque vraiment de gaîté, comme plaisanterie. Sans doute, on a le dr
nque vraiment de gaîté, comme plaisanterie. Sans doute, on a le droit de dire que la formule du pape ne satisfait pas et d
ute, on a le droit de dire que la formule du pape ne satisfait pas et de repousser l’explication, mais nier un fait, quell
tère dans tout ce qui dépasse l’expérience et qui supprime les points d’ interrogation posés par les premiers hommes et que
s divers climats et comment l’androgyne grec ressuscita sous la forme de l’ange chrétien. Descendons aux catacombes, d’où
ssuscita sous la forme de l’ange chrétien. Descendons aux catacombes, d’ où sortira un nouvel art. Orphée en costume phrygi
en costume phrygien et le jeune David et Daniel, le bon pasteur, sont de jeunes hommes en tunique qui illustreraient exact
nt de jeunes hommes en tunique qui illustreraient exactement un texte d’ Hésiode. La chasteté des premiers chrétiens écœuré
ales des Romains devait fatalement se plaire à cette plastique épurée de l’androgyne, qui signifie dans l’héraldique des i
ques, émanés eux-mêmes des temples égyptiens. Le bon Pasteur du Musée de Latran pourrait passer pour un berger hellénique,
ge que Dieu envoie pour accomplir ses œuvres. La Vierge remplit l’art de son image et le dogme de son rayonnement, mais sa
ccomplir ses œuvres. La Vierge remplit l’art de son image et le dogme de son rayonnement, mais sa forme se trouve détermin
entre toutes les femmes, c’est cependant une femme. L’ange n’a point de sexe, il a celui de ses ailes : étranger à la vie
mmes, c’est cependant une femme. L’ange n’a point de sexe, il a celui de ses ailes : étranger à la vie organique, sa bouch
ganique, sa bouche ne connaît que le sourire et la parole, il n’a pas d’ âge, et, sauf sa subordination, il apparaît plus h
on, il apparaît plus heureux que les dieux antiques, car il n’a point de passion. Certes, l’artiste rarement a fait le tou
ar il n’a point de passion. Certes, l’artiste rarement a fait le tour de la notion angélique ; il en subit le charme et il
tour de la notion angélique ; il en subit le charme et il l’a reflété de telle sorte que les plus beaux êtres sont forcéme
plus beaux êtres sont forcément des esprits. Les anges des mosaïques de Ravenne, farouches comme de célestes janissaires,
ment des esprits. Les anges des mosaïques de Ravenne, farouches comme de célestes janissaires, nous les retrouvons tout au
tes janissaires, nous les retrouvons tout aussi hiératiques aux côtés de la Vierge de Cimabue. Avec Giotto, les esprits cé
es, nous les retrouvons tout aussi hiératiques aux côtés de la Vierge de Cimabue. Avec Giotto, les esprits célestes cessen
és de la Vierge de Cimabue. Avec Giotto, les esprits célestes cessent de ressembler à une garde d’honneur, à une sorte d’e
. Avec Giotto, les esprits célestes cessent de ressembler à une garde d’ honneur, à une sorte d’escorte divine. Ils atteign
its célestes cessent de ressembler à une garde d’honneur, à une sorte d’ escorte divine. Ils atteignent l’apogée de leur si
arde d’honneur, à une sorte d’escorte divine. Ils atteignent l’apogée de leur signification, au Jugement de l’Orcagna. Fra
te divine. Ils atteignent l’apogée de leur signification, au Jugement de l’Orcagna. Fra Angelico les, verra plus purs qu’a
presque masculins, à Orvieto ; avec Benozzo ils chanteront le choral de la chapelle Riccardi, avec Lippi ils orneront le
oral de la chapelle Riccardi, avec Lippi ils orneront le couronnement de la Vierge, avec Botticelli ils conduiront le fils
le couronnement de la Vierge, avec Botticelli ils conduiront le fils de Tobie, avec Filippino ils délivreront saint Pierr
’elle décourage l’énumération, surtout si on comprend aussi les anges de la sculpture. Il est vrai que, dans cet art, nous
t art, nous n’avons pas à nous agenouiller devant l’Italie. Les anges de France égalent, s’ils ne dépassent, ceux qu’a pro
t, ceux qu’a produits le ciseau italien. Nos bas-reliefs sont remplis de figures admirables où l’originalité et le style s
avec une variété incroyable : nos sculpteurs sont partis, comme ceux d’ Italie, du débris romain, du sarcophage chrétien,
romane, trop influencée par ces débris, n’atteint pas à la subtilité de Bourges, de Strasbourg et en générai de l’Île-de-
p influencée par ces débris, n’atteint pas à la subtilité de Bourges, de Strasbourg et en générai de l’Île-de-France. Nos
n’atteint pas à la subtilité de Bourges, de Strasbourg et en générai de l’Île-de-France. Nos sculpteurs du Moyen-Âge ne c
de-France. Nos sculpteurs du Moyen-Âge ne connaissaient ni la théorie de l’androgyne, ni le canon de Polyclète : par la lo
Moyen-Âge ne connaissaient ni la théorie de l’androgyne, ni le canon de Polyclète : par la logique du génie ils résoluren
non de Polyclète : par la logique du génie ils résolurent le problème de la beauté plastique, comme les Grecs et comme plu
e les Grecs et comme plus tard les Renaissants. L’ange ne résulte que de la fusion des sexes et cette fusion des formes es
combattent, ils consolent ; pour les justes ce sont des aînés pleins de tendresse, pour les pervers des gendarmes surnatu
faut nécessairement que le sexe du messager disparaisse. Les sonneurs de trompettes d’Orviéto, farouches, et la chevelure
ement que le sexe du messager disparaisse. Les sonneurs de trompettes d’ Orviéto, farouches, et la chevelure crêpelée, pres
chevelure crêpelée, presque diaboliques, et les gentils buccinateurs de Fra Angelico ne se ressemblent guère ; non plus q
ourbillonnants en haut du « Jugement dernier » autour des instruments de la passion qu’ils portent avec un vertige de fure
» autour des instruments de la passion qu’ils portent avec un vertige de fureur, ne sont pareils aux délicieux éphèbes de
tent avec un vertige de fureur, ne sont pareils aux délicieux éphèbes de Corrège qui entraînent la Vierge dans leur ronde
 ; sa radieuse apparition est la seule preuve du paradis, il témoigne de l’au-delà comme l’étoile témoigne du Cosmos, et c
stère. L’androgyne grec, ravi aux sphères éternelles, plane au-dessus de ce monde et remplit la vaste étendue qui sépare l
sépare le mortel et l’immortel. […] On aime l’androgyne, mais à moins d’ être de la race de Méphistophélès, on ne le désire
le mortel et l’immortel. […] On aime l’androgyne, mais à moins d’être de la race de Méphistophélès, on ne le désire pas, a
t l’immortel. […] On aime l’androgyne, mais à moins d’être de la race de Méphistophélès, on ne le désire pas, au sens poss
ssien ne voit que les reins des cohortes célestes : c’est là sa façon de sentir l’immatérialité : il ravale la beauté du c
de sentir l’immatérialité : il ravale la beauté du ciel à un frisson de Sodome. En art, ce cuistre est homosexuel et son
’y a qu’un poème, qu’un roman et qu’un drame, à voir l’amour remplir, de ses accents, de ses descriptions et de ses cris,
, qu’un roman et qu’un drame, à voir l’amour remplir, de ses accents, de ses descriptions et de ses cris, toute la littéra
drame, à voir l’amour remplir, de ses accents, de ses descriptions et de ses cris, toute la littérature. En vain Pascal et
ns, traitent d’autres matières ; en vain Racine fait son chef-d’œuvre d’ une pièce où l’on n’aime point, l’amour reste maît
e l’on parle grec ou chrétien. Ce type spiritualise tout, même le bal de l’Opéra, même la lithographie de Gavarni où la Dé
type spiritualise tout, même le bal de l’Opéra, même la lithographie de Gavarni où la Débardeuse semble une gamine, selon
à côté de saint Sébastien au torse roux, à côté de saint Georges armé de toutes pièces. Ce n’est pas quelques exemples qu’
es exemples qu’il faudrait citer, mais tout l’art italien. La légende de sainte Ursule de Carpaccio met en présence des an
Vénus assistent à la danse des Muses, a mis son génie dans le Mercure de droite, comme dans la Madone de la Victoire, il a
uses, a mis son génie dans le Mercure de droite, comme dans la Madone de la Victoire, il a exalté la beauté de son saint G
de droite, comme dans la Madone de la Victoire, il a exalté la beauté de son saint Georges ; et sans fin, au parcours des
puceau, l’androgyne, céleste ou terrestre, qui, dans la langue lourde de la philosophie, s’appelle synthèse et qui n’a pas
la langue lourde de la philosophie, s’appelle synthèse et qui n’a pas de nom pour l’imagination puisque c’est la formule d
qu’il ne faut pas confondre avec le cavalier Marini) a pour compagnon d’ aventure la princesse Léonide et ce couple est tel
en compris à ce vieux poème byzantin plus ou moins bien rajeuni, mais d’ une idéalité auprès de laquelle l’auteur du Lutrin
au enfermé dans son goût comme une tortue dans sa carapace. Chevalier de la lune et chevalier du soleil ont perdu leur pre
lier du soleil ont perdu leur prestige pour des générations lectrices de l’Assommoir : pour ceux qui ne se désaltèrent pas
sommoir : pour ceux qui ne se désaltèrent pas avec du vin bleu l’idée d’ une vierge capable de porter le casque et la lance
ui ne se désaltèrent pas avec du vin bleu l’idée d’une vierge capable de porter le casque et la lance et celle d’un héros
l’idée d’une vierge capable de porter le casque et la lance et celle d’ un héros qui peut passer, pour une princesse, rest
er, pour une princesse, reste la vision la plus belle et la plus pure de l’espèce humaine. Cette hésitation sur le sexe ir
candalise les esprits rudimentaires ; ils l’abominent comme un départ de vice, alors qu’elle vaut au contraire pour l’imma
parmi les petites femmes enchiffonnées ; le passant n’a point affaire d’ une déesse, mais bien d’une gouge. Plus un être es
enchiffonnées ; le passant n’a point affaire d’une déesse, mais bien d’ une gouge. Plus un être est beau, plus il s’élève
re est beau, plus il s’élève au-dessus des sens qui ne sont pas juges d’ une idéalité. Tomber sous le sens a bien son sens
éalité. Tomber sous le sens a bien son sens littéral, quand il s’agit d’ art. Un degré plus élevé s’adresse à l’affectivité
esse à l’affectivité et agit pathétiquement ; mais le plus haut point d’ action est assurément la spiritualité ou de l’idée
 ; mais le plus haut point d’action est assurément la spiritualité ou de l’idée pure. Le dramatisme d’un Michel-Ange, d’un
ction est assurément la spiritualité ou de l’idée pure. Le dramatisme d’ un Michel-Ange, d’un Tintoret, d’un Rembrandt, si
nt la spiritualité ou de l’idée pure. Le dramatisme d’un Michel-Ange, d’ un Tintoret, d’un Rembrandt, si intensément qu’il
ité ou de l’idée pure. Le dramatisme d’un Michel-Ange, d’un Tintoret, d’ un Rembrandt, si intensément qu’il agisse, ne méri
types, le plus haut où atteigne notre pensée. La zone transcendantale de la spéculation se confond avec le ciel religieux 
i philosophe au mystique. Peut-on se proposer un thème plus élevé que de corporiser l’invisible et livrer aux yeux ce que
prit seul aurait vu, sans l’application du génie à trouver les formes de nos idées ? Combien de siècles a-t-il fallu pour
ns l’application du génie à trouver les formes de nos idées ? Combien de siècles a-t-il fallu pour que la doctrine blasonn
me parfaite ? L’âme chrétienne s’involuant dans le corps du penthalte d’ Olympie, quel subtil assemblage, et bien digne de
e corps du penthalte d’Olympie, quel subtil assemblage, et bien digne de nos méditations, car le triangle de l’expérience
subtil assemblage, et bien digne de nos méditations, car le triangle de l’expérience historique a l’Égypte et la Grèce po
Renaissance a vu le banquier Altoviti, Raphaël lui-même ? le Léonard de l’atelier du Verrochio, Pic de la Mirandole, beau
ltoviti, Raphaël lui-même ? le Léonard de l’atelier du Verrochio, Pic de la Mirandole, beaux comme des anges. Nous n’avons
Pic de la Mirandole, beaux comme des anges. Nous n’avons qu’un dessin de Léonard fait par un élève, le maître y paraît vie
nal Bibiena, que le peintre devait épouser) : comparez-le à sa Psyché de la Farnesine, certes il est plus beau que ses mod
nnages, parce qu’il est androgyne. Il a la douceur des traits, le col d’ une femme, il séduit au point qu’un Léon X ébloui
il séduit au point qu’un Léon X ébloui ne voit plus la transcendance d’ un Léonard. Exception sans doute, moins qu’on ne c
Tome LXXXIV, numéro 308, 16 avril 1910, p. 681-684 [683]. Petit dieu de marbre qui a l’air de s’ennuyer ferme dans les ja
08, 16 avril 1910, p. 681-684 [683]. Petit dieu de marbre qui a l’air de s’ennuyer ferme dans les jardins de la villa Mori
Petit dieu de marbre qui a l’air de s’ennuyer ferme dans les jardins de la villa Moriani. Heureusement que la vie est de
plus en plus un voyage et que les automobiles ont la triste habitude de se retourner… contre les classes dirigeantes ! Mo
es ! Moriani, Sandro, pour les dames, ramasse trois voyageurs un jour de vendange comme il allait visiter ses vignes. Écra
telles des grappes mûres, deux jeunes personnes tombent sur les bras de Sandro qui ne sait plus à quelle coupe s’enivrer.
rer. Cela finit par un joli sacrement après avoir passé par une série de petits péchés et des détails littéraires à souhai
. Si j’avais à lui faire un compliment au lieu de donner une critique de son livre, la Sicile, je dirais volontiers : c’es
e, le raisonnement logique et la compréhension, et il est intéressant de le suivre dans ses promenades, car il montre les
es traces précieuses des civilisations disparues sous des aspects que de suite on sent véritables. — J’ai dit que son livr
sent véritables. — J’ai dit que son livre sur la Sicile est une œuvre de pensée et de déduction ; mais je dois ajouter qu’
es. — J’ai dit que son livre sur la Sicile est une œuvre de pensée et de déduction ; mais je dois ajouter qu’il y a même l
e dois ajouter qu’il y a même là, sans lui en faire un reproche, trop de pensées et trop de déductions. C’est le livre d’u
l y a même là, sans lui en faire un reproche, trop de pensées et trop de déductions. C’est le livre d’un raisonneur, qui s
re un reproche, trop de pensées et trop de déductions. C’est le livre d’ un raisonneur, qui s’écoute et se note, parfois av
le livre d’un raisonneur, qui s’écoute et se note, parfois avec trop de complaisance ; qui philosophe à propos de tout, e
propos de tout, et, enthousiaste d’abord, voit surtout avec les yeux de la foi ; qui ne recherche que rarement le détail
fices et des paysages. Il n’y a là, après tout, qu’une forme spéciale de l’esprit et de la critique, pensant surtout par a
ysages. Il n’y a là, après tout, qu’une forme spéciale de l’esprit et de la critique, pensant surtout par abstractions et
êts à s’évader en déductions philosophiques. Cependant on aurait tort de voir un blâme dans ces constatations simplement f
et la pensée grecques ; il les a recherchées et comprises ; il a noté de délicieux paysages et su écrire, par exemple à pr
ieux paysages et su écrire, par exemple à propos des Rois Normands et de la civilisation composite de la Sicile au Moyen-Â
ar exemple à propos des Rois Normands et de la civilisation composite de la Sicile au Moyen-Âge, des pages attachantes et
e de la Sicile au Moyen-Âge, des pages attachantes et probes, pleines d’ aperçus ingénieux et de justes critiques. — C’est
-Âge, des pages attachantes et probes, pleines d’aperçus ingénieux et de justes critiques. — C’est assez dire que son livr
génieux et de justes critiques. — C’est assez dire que son livre vaut d’ être lu, et mérite d’être gardé. Les Revues. Me
critiques. — C’est assez dire que son livre vaut d’être lu, et mérite d’ être gardé. Les Revues. Memento [extrait] Cha
il 1910, p. 713-718 [717-718]. Tous les journaux ont conté l’histoire de Boronali, chef de l’école excessiviste, telle qu’
8 [717-718]. Tous les journaux ont conté l’histoire de Boronali, chef de l’école excessiviste, telle qu’élaborée par l’amu
 » nous apprend que, s’élançant sur les traces du signor Marinetti, «  de jeunes artistes turbulents et audacieux sont en t
celui des poètes ». Et voilà qui m’amène tout naturellement à parler d’ un autre manifeste extravagant, celui des « Peintr
parisienne. Il était signé par l’illustrissime inconnu Boronali, chef de l’École Excessiviste et auteur d’un tableau expos
llustrissime inconnu Boronali, chef de l’École Excessiviste et auteur d’ un tableau exposé au Salon des Indépendants sous l
iatique… » Boronali s’exprimait ainsi : « Posons les grands principes de la peinture de demain. Sa formule est l’Excessivi
nali s’exprimait ainsi : « Posons les grands principes de la peinture de demain. Sa formule est l’Excessivisme… L’excès en
isme solaire : Vive l’Excès !… » Quel était donc ce Boronali ? Le mot de l’énigme nous est révélé aujourd’hui. Boronali,
Le mot de l’énigme nous est révélé aujourd’hui. Boronali, anagramme d’ Aliboron, désigne l’âne Lolo, célèbre à Montmartre
st une simple mystification, hautement philosophique, imaginée par un de nos fantaisistes confrères qui a voulu prouver qu
prouver qu’avec un nom « bien italien », un bon pinceau et une queue d’ âne, on peut arriver à « épater » le gogo moderne.
» le gogo moderne. Ayant donc baptisé Lolo « Boronali », il entreprit de lui faire peindre un tableau… avec sa queue, préa
t de lui faire peindre un tableau… avec sa queue, préalablement munie d’ un pinceau. L’opération fut accomplie en présence
ant cet établissement, M. X… a disposé, sur une chaise faisant office de chevalet, une toile à peindre à l’état de neuf. E
r une chaise faisant office de chevalet, une toile à peindre à l’état de neuf. En ma présence, des peintures de couleur bl
, une toile à peindre à l’état de neuf. En ma présence, des peintures de couleur bleue, verte, jaune et rouge ont été déla
ouge ont été délayées et un pinceau fut attaché à l’extrémité caudale d’ un âne appartenant au propriétaire du cabaret… L’â
t tourné devant la toile, et M. X…, maintenant le pinceau et la queue de l’animal, le laissa par ses mouvements barbouille
uvements barbouiller la toile en tous sens, prenant seulement le soin de changer la couleur du pinceau… J’ai constaté que
ent l’exposition. Ce qui fait tache, au contraire, ce sont les toiles de trois ou quatre peintres de talent, égarés là.
t tache, au contraire, ce sont les toiles de trois ou quatre peintres de talent, égarés là. Échos. Coquilles [extrait]
768]. À l’Argentina, hier soir, La Casa del Popolo, la nouvelle nièce de Francesco Savarese, etc. — Rome, L’Italie, 9 mars
iesole étend ses clos parfumés au soleil, et moi je regardais le soir de cornaline sonner au vieux clocher et rire aux tou
e sonner au vieux clocher et rire aux tourterelles. Leur vol neigeait de blancs aveux dans la pénombre ; nous sentions sur
tions sur nos cœurs cette douceur frôler en nous, longtemps… des lacs d’ ozone et d’ombre jusque la niche en pierre au faît
os cœurs cette douceur frôler en nous, longtemps… des lacs d’ozone et d’ ombre jusque la niche en pierre au faîte du cloche
mme un dieu éclatant affalé dans le val, tandis qu’au vent du nord et de l’Adriatique, en sa coupe d’onyx ocellé d’argent
ans le val, tandis qu’au vent du nord et de l’Adriatique, en sa coupe d’ onyx ocellé d’argent pâle, le Fleuve descendait ve
ndis qu’au vent du nord et de l’Adriatique, en sa coupe d’onyx ocellé d’ argent pâle, le Fleuve descendait vers les Palais
dait vers les Palais tragiques et vers Florence aux yeux de corail et d’ émail. 20 janvier 1909. Les Romans. Tony Féroé 
e. Tome LXXXV, numéro 309, 1er mai 1910, p. 119-123 [122]. Une femme de lettres du xive  siècle. Austère philosophe et pr
femme de lettres du xive  siècle. Austère philosophe et presque homme d’ État, elle est forcée de vivre chez un vainqueur d
 siècle. Austère philosophe et presque homme d’État, elle est forcée de vivre chez un vainqueur de sa ville natale. Elle
e et presque homme d’État, elle est forcée de vivre chez un vainqueur de sa ville natale. Elle y commente de nombreux text
forcée de vivre chez un vainqueur de sa ville natale. Elle y commente de nombreux textes tout en protégeant sa jeune fille
les entreprises amoureuses du beau seigneur Flavio. Malgré la morgue de ce jeune prince, elle réussit à lui faire prendre
aire prendre patience, le conduit au mariage et meurt ensuite comblée d’ honneurs et de bénédictions. On voit que déjà dans
atience, le conduit au mariage et meurt ensuite comblée d’honneurs et de bénédictions. On voit que déjà dans ce temps-là l
n voit que déjà dans ce temps-là les belles intellectuelles faisaient de la politique. Histoire. Memento [extrait] Ed
XXV, numéro 309, 1er mai 1910, p. 126-133 [133]. […] Dernier sommaire de la Revue Historique (mars-avril 1910) : […] Georg
…] Georges Bourgin, « Santa-Rosa et la France » (1821-1822) (chapitre de l’histoire du libéralisme italien, 1820-1821) […]
57 [154-157]. La collection des Maîtres de la Musique s’est augmentée d’ un Gluck de M. Julien Tiersot, qui, malgré les rés
]. La collection des Maîtres de la Musique s’est augmentée d’un Gluck de M. Julien Tiersot, qui, malgré les réserves qu’il
e M. Julien Tiersot, qui, malgré les réserves qu’il suggère, est loin d’ en être le moins intéressant volume. À coup sûr, o
étrer, il le fait comme bien peu en seraient capables. Il n’y a guère de gens qui puissent se vanter de connaître l’œuvre
u en seraient capables. Il n’y a guère de gens qui puissent se vanter de connaître l’œuvre complet de Gluck en ses moindre
y a guère de gens qui puissent se vanter de connaître l’œuvre complet de Gluck en ses moindres détails à l’égal de M. Tier
uck en ses moindres détails à l’égal de M. Tiersot, et la matière est de signification telle que, rien que de parcourir ce
de M. Tiersot, et la matière est de signification telle que, rien que de parcourir cet œuvre en compagnie de l’averti comm
eur, les conclusions effleurées ou insciemment dissimulées s’imposent de soi-même. Quoique M. Tiersot ne se soit pas astre
. Quoique M. Tiersot ne se soit pas astreint à rédiger une biographie de Gluck et que son enthousiasme n’accuse en aucune
ie de Gluck et que son enthousiasme n’accuse en aucune façon le souci de scruter quelque peu impartialement la psychologie
e façon le souci de scruter quelque peu impartialement la psychologie de son héros, le caractère de celui-ci, en son hybri
quelque peu impartialement la psychologie de son héros, le caractère de celui-ci, en son hybridité troublante, transparaî
e de celui-ci, en son hybridité troublante, transparaît à chaque page d’ un récit qui semble s’attacher exclusivement à la
que page d’un récit qui semble s’attacher exclusivement à la carrière de l’artiste et où éclatent à la fois l’arrivisme de
ement à la carrière de l’artiste et où éclatent à la fois l’arrivisme de l’homme et le génie du musicien. La compétence de
cien. La compétence des plus fervents admirateurs du Chevalier, sinon de la plupart de ses panégyristes mêmes, dépasse rar
avoir par cœur, n’est pas moins familier avec les plus menus ouvrages d’ un compositeur qui signa une soixantaine d’opéras,
ec les plus menus ouvrages d’un compositeur qui signa une soixantaine d’ opéras, érudition assurément exceptionnelle aujour
e d’opéras, érudition assurément exceptionnelle aujourd’hui. Le livre de M. Tiersot fournit à cet égard des renseignements
françaises. Il s’étend, loin de les omettre, sur les opéras-comiques de Gluck, en souligne l’importance dans l’élaboratio
opéras-comiques de Gluck, en souligne l’importance dans l’élaboration d’ un genre où ils précédaient Monsigny, Philidor et
y, Philidor et Grétry, y signale avec citations à l’appui les apports de la chanson ou de la danse populaires. Il document
étry, y signale avec citations à l’appui les apports de la chanson ou de la danse populaires. Il documente aussi abondamme
ons antérieures, mais sur ce que ses premiers essais déjà contenaient d’ avenir en germe. Il est caractéristique de découvr
ers essais déjà contenaient d’avenir en germe. Il est caractéristique de découvrir dans une Sofonisba de 1743 l’ébauche de
enir en germe. Il est caractéristique de découvrir dans une Sofonisba de 1743 l’ébauche de telles inspirations qui s’épano
est caractéristique de découvrir dans une Sofonisba de 1743 l’ébauche de telles inspirations qui s’épanouirent plus de tre
nisba de 1743 l’ébauche de telles inspirations qui s’épanouirent plus de trente ans après dans Orphée et Armide. Mais si M
ersot montre ainsi la filiation complexe et l’obscure genèse du génie de Gluck, on éprouve que ce génie dut être le fruit
e genèse du génie de Gluck, on éprouve que ce génie dut être le fruit d’ un instinct entre tous incoercible, pour résister
e, pour résister au sabotage à quoi son possesseur ne se lassa jamais de le soumettre. Jusqu’à son dernier jour, Gluck fit
tre. Jusqu’à son dernier jour, Gluck fit assez cyniquement profession de mépriser la gloire et de travailler uniquement po
jour, Gluck fit assez cyniquement profession de mépriser la gloire et de travailler uniquement pour « gagner de l’argent »
ssion de mépriser la gloire et de travailler uniquement pour « gagner de l’argent ». À ces pratiques fins, dont l’aveu sca
il bâcle en trois années dix opéras à la mode ; à Londres, sa fureur d’ attirer sur soi l’attention l’induit à exécuter pu
écuter publiquement « des concertos pour verres à boire accordés avec de l’eau » ; plus tard, à Vienne, où n’est prisée qu
tard, à Vienne, où n’est prisée que la virtuosité, il pondra des airs de bravoure autant qu’on en voudra. Ce ne sera que v
t rencontrant Calsabigi, que le Chevalier Gluck s’avisera tout à coup d’ esthétique. L’expérience demeurant indécise, dès l
coup d’esthétique. L’expérience demeurant indécise, dès le lendemain d’ Orfeo (1762), il retourne à ses opéras comiques ou
), il retourne à ses opéras comiques ou italiens, aux divertissements de cour commandés et rémunérés. On ne peut rêver réf
rfeo réussissant tout de même peu à peu, Gluck revient à Calsabigi et de la collaboration résulte Alceste (1767) qui, quoi
nt impossible que le musicien n’ait eu conscience du formidable essor de son génie dans ces deux ouvrages. Riche, célèbre,
il s’interrompt, confectionne pour Parme le Feste d’Apollo, spectacle d’ apparat dédié à de princières épousailles, puis s’
onfectionne pour Parme le Feste d’Apollo, spectacle d’apparat dédié à de princières épousailles, puis s’engage dans des sp
uis s’engage dans des spéculations où il engloutit un notable morceau de sa fortune. Pour comble de malheur, quand ainsi é
lations où il engloutit un notable morceau de sa fortune. Pour comble de malheur, quand ainsi étrillé il veut réparer le d
si étrillé il veut réparer le dommage, il tombe sur un mauvais livret de Calsabigi et Paride ed Elena (1770) est un four.
ais livret de Calsabigi et Paride ed Elena (1770) est un four. Plaies de gloire et d’argent réunies, c’était trop. Mais, j
Calsabigi et Paride ed Elena (1770) est un four. Plaies de gloire et d’ argent réunies, c’était trop. Mais, juste sur ces
ies, c’était trop. Mais, juste sur ces entrefaites, une archiduchesse d’ Autriche, qui avait été quoique peu son élève, dev
té quoique peu son élève, devient par aventure et soudain la Dauphine de France. Gluck illico déniche, à Vienne même et en
ain bailli du Roullet, lequel lui rimaille en français une adaptation de Racine, et bientôt, destinée à notre Opéra, naît
succès parisien. Il déploie pour le conquérir le plus curieux mélange de brutalité, d’arrogance, de finesse et d’opportuni
n. Il déploie pour le conquérir le plus curieux mélange de brutalité, d’ arrogance, de finesse et d’opportunisme. Exploitan
pour le conquérir le plus curieux mélange de brutalité, d’arrogance, de finesse et d’opportunisme. Exploitant la manie d’
érir le plus curieux mélange de brutalité, d’arrogance, de finesse et d’ opportunisme. Exploitant la manie d’alors, il rati
alité, d’arrogance, de finesse et d’opportunisme. Exploitant la manie d’ alors, il ratiocine à l’unisson d’une armée des pl
d’opportunisme. Exploitant la manie d’alors, il ratiocine à l’unisson d’ une armée des plus turbulents plumitifs qu’ait onc
s supportés notre planète ronde. Il se pose en réformateur, se frotte de philosophie, répond soi-même aux objections, flat
flatte, égratigne, attaque, discute, dogmatise et pérore ; bref, fait de la littérature. Il lui fallait du bruit, de la ré
se et pérore ; bref, fait de la littérature. Il lui fallait du bruit, de la réclame : il est servi. À l’Opéra, il terrifie
ise et la scène et la salle. Tout tremble sous sa poigne et ses coups de boutoir. Seulement, il n’est toujours pas entêté.
énie, pour lui plaire, il s’est plié du mieux qu’il put aux habitudes de la maison. Afin de leur préparer bon accueil, il
Dorénavant, non seulement il adoptera les formes, mais il s’évertuera d’ assimiler le ton, le caractère pompeux et le style
ertuera d’assimiler le ton, le caractère pompeux et le style oratoire de la « tragédie mise en musique » régnante ici depu
etrouvera plus la fraîcheur, la verve, le mélos savoureux et poignant de telles pages d’Orphée, mais, pour emperruquer déc
a fraîcheur, la verve, le mélos savoureux et poignant de telles pages d’ Orphée, mais, pour emperruquer décidément les deux
pages d’Orphée, mais, pour emperruquer décidément les deux bons tiers d’ Armide, il faudra les atteintes de l’âge bien plus
quer décidément les deux bons tiers d’Armide, il faudra les atteintes de l’âge bien plus encore que le poème de Quinault.
rmide, il faudra les atteintes de l’âge bien plus encore que le poème de Quinault. Cet impudent caméléon, qui s’accommoda
core que le poème de Quinault. Cet impudent caméléon, qui s’accommoda de tout poil, de quelconque ramage ou plumage, ne no
ème de Quinault. Cet impudent caméléon, qui s’accommoda de tout poil, de quelconque ramage ou plumage, ne nourrissait plau
t perceptiblement, comme il le confessait, de plus belle ambition que de saisir la proie sans la lâcher pour l’ombre. Cet
vergogne, qui ne se refusa à aucun expédient, qui ne produisit guère d’ ouvrage où il n’ait toléré et effectué quelques re
guère d’ouvrage où il n’ait toléré et effectué quelques remaniements de circonstance, toujours prêt à y insérer quelque h
ck radieux et véhément qui révolutionna la musique par la seule vertu d’ une harmonie dionysienne ; celui dont le lyrisme p
ionysienne ; celui dont le lyrisme passionné a créé le drame sonore ; de qui l’inspiration, palpitante d’humanité infuse,
e passionné a créé le drame sonore ; de qui l’inspiration, palpitante d’ humanité infuse, bouleversa les sensibilités conte
es écrits du temps. Étrange énigme du génie. Art moderne. Le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts [extraits]
mprudemment beaucoup, leur propre portrait. Ô la cruelle ressemblance de MM. Béraud et Guillaume avec leurs modèles déplor
orablement hilares ! Et M. Boldini lui-même retrace dans ses effigies de mondaines agitées les phases de la fièvre que son
ni lui-même retrace dans ses effigies de mondaines agitées les phases de la fièvre que son visage avoue, comme à ses éléga
llement, il affiche la recherche… […] M. Cappiello, dans son portrait d’ Henri de Régnier, a bien dit, et par des moyens pl
ril) […]. M. J. Hofmiller intitule « Salade romaine » des impressions de la ville éternelle, où se mêlent des réminiscence
vue (10 avril), commence la publication du « Voyage du Condottière », de M. André Suarès ; cette première partie annonce,
urey passe en revue les diverses interprétations peintes et sculptées de Salomé et M. Paul Vitry donne un excellent articl
r et dessinateur Edme Bouchardon. La même revue reproduit le portrait d’ un Membre de confrérie napolitaine de M. Émile Ber
teur Edme Bouchardon. La même revue reproduit le portrait d’un Membre de confrérie napolitaine de M. Émile Bernard ; je ne
même revue reproduit le portrait d’un Membre de confrérie napolitaine de M. Émile Bernard ; je ne parlerais pourtant pas i
ie napolitaine de M. Émile Bernard ; je ne parlerais pourtant pas ici de cette belle et puissante peinture si elle n’était
ci de cette belle et puissante peinture si elle n’était significative de l’importance que peut avoir l’étude passionnée de
XV, numéro 310, 16 mai 1910, p. 365-369 [368]. En relatant l’histoire de The Navy of Venice, Mme Alethea Wiel a su traiter
atant l’histoire de The Navy of Venice, Mme Alethea Wiel a su traiter de façon très attrayante un sujet des plus intéressa
rayante un sujet des plus intéressants. Mais est-ce bien une histoire de la marine de Venise ? Non, sans doute, si l’on en
jet des plus intéressants. Mais est-ce bien une histoire de la marine de Venise ? Non, sans doute, si l’on entend par là u
e, si l’on entend par là un ouvrage complet sur la puissance maritime de la fameuse république. Du reste, l’auteur avoue i
publique. Du reste, l’auteur avoue ignorer la partie la plus complexe de la question, c’est-à-dire, son côté technique. D’
’est-à-dire, son côté technique. D’autre part, dans l’histoire navale de Venise, toute la politique étrangère doit former
monde. Mais laissons à l’historien spécialisé dans ces sujets le soin de signaler et de discuter ces défauts. Il ne semble
ssons à l’historien spécialisé dans ces sujets le soin de signaler et de discuter ces défauts. Il ne semble pas que Mme Wi
voulu, dans son livre, épuiser le sujet. Le magnifique développement de la puissance vénitienne lui a fourni matière à un
ni matière à un ouvrage dont la lecture est un plaisir. Un bon nombre de belles illustrations complètent heureusement le v
[…] La Grande Revue (25 avril) : Suite du « Voyage du Condottiere », de M. André Suarès. […] Musique. Don Perosi et Gu
910, p. 541-545 [541-542]. La Société des Grandes Auditions musicales de France a l’aimable coutume de nous offrir en fin
Société des Grandes Auditions musicales de France a l’aimable coutume de nous offrir en fin de saison quelque surprise. Ce
ditions musicales de France a l’aimable coutume de nous offrir en fin de saison quelque surprise. Ce n’est point de sa fau
tume de nous offrir en fin de saison quelque surprise. Ce n’est point de sa faute si cette fois la surprise prit un peu le
t point de sa faute si cette fois la surprise prit un peu les allures d’ une mystification, et on ne peut que la féliciter
n peu les allures d’une mystification, et on ne peut que la féliciter d’ avoir donné son patronage à deux musiciens assez c
rles Bordes, mais on l’avait à peu près oublié. J’ai vague souvenance d’ avoir vers cette époque assisté à l’exécution d’un
J’ai vague souvenance d’avoir vers cette époque assisté à l’exécution d’ un des trois ou quatre oratorios dont j’enrichis a
igent. On en a tout de suite fait le tour, et avec quelque étonnement d’ arriver à la fin sans en recevoir ou garder la moi
ée au passage. L’effet est vraiment très curieux, et je ne sais guère de musique jouissant d’une aussi singulière inertie
t est vraiment très curieux, et je ne sais guère de musique jouissant d’ une aussi singulière inertie constitutive. Ces œuv
que jouissant d’une aussi singulière inertie constitutive. Ces œuvres de jeunesse, ou presque, témoignaient cependant des
, ou presque, témoignaient cependant des aspirations les plus nobles, d’ une conception de l’art infiniment-plus élevée que
oignaient cependant des aspirations les plus nobles, d’une conception de l’art infiniment-plus élevée que chez aucun des c
ue chez aucun des compositeurs transalpins, et il n’était pas défendu d’ en nourrir de bénévoles espérances. On n’eût jamai
des compositeurs transalpins, et il n’était pas défendu d’en nourrir de bénévoles espérances. On n’eût jamais imaginé que
maginé que l’événement les dût aussi cruellement démentir. Les fruits de la maturité du musicien laisseraient plutôt regre
rité du musicien laisseraient plutôt regretter les candides bourgeons de son adolescence. Ce Dies iste, dont il nous appor
me, irrémédiablement oiseux. On entend sans parvenir à écouter, ahuri d’ un tel flot de banal suprême, somnolent ou bâillan
lement oiseux. On entend sans parvenir à écouter, ahuri d’un tel flot de banal suprême, somnolent ou bâillant à se décroch
t malgré tout encore mieux inspiré par le Ciel que par les spectacles de la terre, fussent les plus évocateurs de sa mère-
Ciel que par les spectacles de la terre, fussent les plus évocateurs de sa mère-patrie. Si ce long Dies iste, où sa piété
ce long Dies iste, où sa piété chanta l’immaculée Conception, s’avère d’ une morne et sacristaine inanité, sa « Suite symph
on désarmante, MM. Théodore Dubois et Gédalge apparaissent des génies de la taille de Richard Wagner, et MM. Lenepveu, Coq
, MM. Théodore Dubois et Gédalge apparaissent des génies de la taille de Richard Wagner, et MM. Lenepveu, Coquard, Marécha
dilhe acquerraient des droits à l’immortalité. On ne pouvait se tenir d’ une gêne pénible en contemplant les gesticulations
en contemplant les gesticulations trahissant la sincérité convaincue de l’auteur au pupitre. Comment le commerce et l’amo
irent-ils en un pareil fatras celui qui dirige aujourd’hui les chœurs de la Chapelle Sixtine entre les médaillons de Rapha
ge aujourd’hui les chœurs de la Chapelle Sixtine entre les médaillons de Raphaël et les fresques de Michel-Ange ? Inspirat
e la Chapelle Sixtine entre les médaillons de Raphaël et les fresques de Michel-Ange ? Inspiration, métier, cantate ou sym
ésoudre à reconnaître la plus authentique et significative expression d’ une sensibilité exténuée, le lamentable, mais çà e
, le lamentable, mais çà et là grossièrement savoureux chant du cygne d’ un art en déchéance irrémissible. Chronique de
ureux chant du cygne d’un art en déchéance irrémissible. Chronique de Bruxelles. Memento [extrait] Georges Eekhoud.
in 1910, p. 549-553 [553]. […] Dans la Vie intellectuelle, une lettre de Rome de Charles Van Lerberghe […]. Lettres ita
numéro 311, 1er juin 1910, p. 558-561. La littérature italienne vient d’ alléger doublement dans la même journée le poids d
re italienne vient d’alléger doublement dans la même journée le poids de ses renommées inutiles. Deux morts illustres déba
illustres débarrassent un peu le chemin vague et gris que sa phalange de littérateurs, de poètes, de romanciers, de dramat
ssent un peu le chemin vague et gris que sa phalange de littérateurs, de poètes, de romanciers, de dramaturges, parcourent
u le chemin vague et gris que sa phalange de littérateurs, de poètes, de romanciers, de dramaturges, parcourent bruyamment
ue et gris que sa phalange de littérateurs, de poètes, de romanciers, de dramaturges, parcourent bruyamment et vainement d
t depuis un demi-siècle. Cette phalange se renouvelle, mais l’inanité de l’effort littéraire italien demeure le même, malg
demeure le même, malgré le miracle géant représenté par deux colosses de la poésie mondiale contemporaine : d’Annunzio et
nt représenté par deux colosses de la poésie mondiale contemporaine : d’ Annunzio et Pascoli. Les inutiles, les encombrants
représenté par deux colosses de la poésie mondiale contemporaine : d’ Annunzio et Pascoli. Les inutiles, les encombrants sont en
iévreusement occupée à s’enrichir et à s’élever dans le plan matériel de la vie contemporaine des peuples, pour que l’effo
uteurs « officiels » dominent, en Italie comme partout, mais ils sont de l’autre côté des monts d’une matière particulière
ent, en Italie comme partout, mais ils sont de l’autre côté des monts d’ une matière particulièrement faible. Ils ne se rat
rattachent à aucune tradition nationale, ils ondoient entre le loisir de faire de la littérature un peu neuve, et toute la
t à aucune tradition nationale, ils ondoient entre le loisir de faire de la littérature un peu neuve, et toute la réminisc
de la littérature un peu neuve, et toute la réminiscence patriotique de ce qu’ils appellent pathétiquement ; l’épopée gar
mprend des personnalités non plus jeunes, qui ont même passé le degré de maturité qu’on peut accorder comme extrême et com
order comme extrême et complaisante limite aux insatiables détenteurs de la popularité, exerce son pouvoir tyrannique dans
us des harmonieux que partout ailleurs, car l’Italie, qui a la gloire d’ avoir parmi ses fils les deux plus grands poètes v
a dans le monde une situation spirituelle toute spéciale, très lourde de responsabilités. Elle doit à son passé le renouve
e, très lourde de responsabilités. Elle doit à son passé le renouveau de la tradition de sa gloire ; et, en sa qualité de
e responsabilités. Elle doit à son passé le renouveau de la tradition de sa gloire ; et, en sa qualité de nation rajeunie
n passé le renouveau de la tradition de sa gloire ; et, en sa qualité de nation rajeunie par un renouveau politique total,
ité de nation rajeunie par un renouveau politique total, elle se doit de préciser devant le monde les caractéristiques idé
elle se doit de préciser devant le monde les caractéristiques idéales de sa nouvelle vie. Mais tout en donnant à la Poésie
istiques idéales de sa nouvelle vie. Mais tout en donnant à la Poésie d’ Annunzio et Pascoli, voire même Carducci, elle gar
tiques idéales de sa nouvelle vie. Mais tout en donnant à la Poésie d’ Annunzio et Pascoli, voire même Carducci, elle garde ses v
rches modernes intellectuelles et sentimentales. Ses auteurs manquent d’ une vigueur, et par conséquent de rayonnement, vra
sentimentales. Ses auteurs manquent d’une vigueur, et par conséquent de rayonnement, vraiment nationale. Ils font, partic
nt, vraiment nationale. Ils font, particulièrement depuis trente ans, de mauvais romans, de mauvais poèmes, de mauvaises p
ale. Ils font, particulièrement depuis trente ans, de mauvais romans, de mauvais poèmes, de mauvaises pièces, ourdis sur l
iculièrement depuis trente ans, de mauvais romans, de mauvais poèmes, de mauvaises pièces, ourdis sur les dernières trouva
temps des œuvres où un accent régional s’élargit jusqu’à l’évocation d’ un état d’âme national. Une dizaine d’écrivains, d
l s’élargit jusqu’à l’évocation d’un état d’âme national. Une dizaine d’ écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la g
usqu’à l’évocation d’un état d’âme national. Une dizaine d’écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la génération de
n état d’âme national. Une dizaine d’écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la génération de d’Annunzio, ont les qu
dizaine d’écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la génération de d’Annunzio, ont les qualités de puissance et d’ha
aine d’écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la génération de d’ Annunzio, ont les qualités de puissance et d’harmo
ne d’écrivains, de ceux qui ont suivi de très près la génération de d’ Annunzio , ont les qualités de puissance et d’harmonie qui
ont suivi de très près la génération de d’Annunzio, ont les qualités de puissance et d’harmonie qui devraient plus active
ès près la génération de d’Annunzio, ont les qualités de puissance et d’ harmonie qui devraient plus activement influencer
uccoli, Corradini, quelques autres encore, plus ou moins jeunes, sont de ceux-là. Mais que de faiseurs, dans ce monde offi
elques autres encore, plus ou moins jeunes, sont de ceux-là. Mais que de faiseurs, dans ce monde officiel d’où, très volon
jeunes, sont de ceux-là. Mais que de faiseurs, dans ce monde officiel d’ où, très volontairement, très arbitrairement aussi
ès volontairement, très arbitrairement aussi, j’exclus les « isolés » d’ Annunzio et Pascoli ! Les deux morts que l’Italie
volontairement, très arbitrairement aussi, j’exclus les « isolés » d’ Annunzio et Pascoli ! Les deux morts que l’Italie a eu l’h
lés » d’Annunzio et Pascoli ! Les deux morts que l’Italie a eu l’heur de saluer dans la même journée appartenaient au nomb
ie a eu l’heur de saluer dans la même journée appartenaient au nombre de ceux qu’il faut qu’on tue. Il y a des jeunes poèt
e, qui, semblables à leurs confrères les jeunes musiciens, ont besoin d’ un renouveau absolu de la culture, et des tendance
eurs confrères les jeunes musiciens, ont besoin d’un renouveau absolu de la culture, et des tendances de la culture, pour
ens, ont besoin d’un renouveau absolu de la culture, et des tendances de la culture, pour s’affirmer et pour triompher. Le
coup de ses poètes, pour faire pardonner au public national le succès de la Cena delle Beffe, de M. Benelli, ou le peu de
faire pardonner au public national le succès de la Cena delle Beffe, de M. Benelli, ou le peu de succès des œuvres de d’A
de la Cena delle Beffe, de M. Benelli, ou le peu de succès des œuvres de d’Annunzio ; des jeunes écrivains sont prêts à de
la Cena delle Beffe, de M. Benelli, ou le peu de succès des œuvres de d’ Annunzio ; des jeunes écrivains sont prêts à des b
Cena delle Beffe, de M. Benelli, ou le peu de succès des œuvres de d’ Annunzio  ; des jeunes écrivains sont prêts à des batailles
es. Cependant il y a la mort qui apporte toujours une grande promesse d’ équilibre, et malgré que certains jeunes soient te
s tous les pays méditerranéens à une nouvelle renaissance spirituelle de la race capable de canaliser tout le gaspillage d
iterranéens à une nouvelle renaissance spirituelle de la race capable de canaliser tout le gaspillage de l’esprit contempo
ssance spirituelle de la race capable de canaliser tout le gaspillage de l’esprit contemporain, et de donner à celui-ci un
capable de canaliser tout le gaspillage de l’esprit contemporain, et de donner à celui-ci un nom ou une haute volonté col
i un nom ou une haute volonté collective, doivent compter sur l’œuvre de la mort, la seule féconde, au moins en espoirs, e
moins en espoirs, et la saluer au passage. Je la salue ici. Le drame de la poétesse Vittoria Aganoor-Pompily est poignant
ganoor-Pompily est poignant et beau. Cette poétesse romantique, issue d’ une souche arménienne et née sur l’Adriatique véni
mot, et nullement romanesque. Le drame s’est déroulé dans une maison de santé, à Rome. Là le mari de la poétesse, un poli
. Le drame s’est déroulé dans une maison de santé, à Rome. Là le mari de la poétesse, un politicien doublé d’un lettré, s’
son de santé, à Rome. Là le mari de la poétesse, un politicien doublé d’ un lettré, s’est suicidé devant le cadavre de sa f
se, un politicien doublé d’un lettré, s’est suicidé devant le cadavre de sa femme. La plus grande poétesse vivante de l’It
uicidé devant le cadavre de sa femme. La plus grande poétesse vivante de l’Italie s’est éteinte ainsi, enveloppée d’une nu
s grande poétesse vivante de l’Italie s’est éteinte ainsi, enveloppée d’ une nuée pleine de charme funèbre. Mais après son
vivante de l’Italie s’est éteinte ainsi, enveloppée d’une nuée pleine de charme funèbre. Mais après son amour, son œuvre l
ossière et lourde « poétesse sociale » qui signe Ada Negri, le primat de la poésie féminine italienne. Dans le nombre séri
es deux poétesses, la socialiste et la romantique, étaient maîtresses de la situation. La socialiste reste, mais, par bonh
, n’écrit plus. Vittoria Aganoor-Pompily, qui avait aussi la renommée de la beauté, était la plus bourgeoise et la moins c
curieuse des poétesses modernes. Son sentiment était simple et clair, de cette simplicité et de cette clarté qui semblent
modernes. Son sentiment était simple et clair, de cette simplicité et de cette clarté qui semblent des synonymes élégants
tte simplicité et de cette clarté qui semblent des synonymes élégants de l’impuissance dans la vision, de la faiblesse dan
qui semblent des synonymes élégants de l’impuissance dans la vision, de la faiblesse dans la conception et de l’invertébr
e l’impuissance dans la vision, de la faiblesse dans la conception et de l’invertébré dans l’expression. Son style était c
n. Son style était cependant nerveux et parfois émouvant ; la qualité de l’émotion n’était pas très supérieure, mais elle
ais elle était suffisante pour retenir l’attention des lettrés dignes de ce nom. Au surplus, l’expression lyrique de Vitto
ention des lettrés dignes de ce nom. Au surplus, l’expression lyrique de Vittoria Aganoor-Pompily était toujours très nobl
e). Parfois, un élan éperdu, une angoisse toute orientale, un sursaut de son atavisme admirable, lui donnaient la nostalgi
mirable, lui donnaient la nostalgie des grandes visions, des paysages d’ orages, des orages de la nature et des hommes ; ma
t la nostalgie des grandes visions, des paysages d’orages, des orages de la nature et des hommes ; mais le souffle était c
nie la plus évidente entre ses possibilités intérieures et ses moyens d’ extériorisation, c’est surtout dans le lyrisme « b
sme « bourgeois », le plus simple, le plus clair, le plus à la portée de tous aussi. Sa sensibilité était celle d’une femm
clair, le plus à la portée de tous aussi. Sa sensibilité était celle d’ une femme romantique, mais paisible, qui a trop re
s plus jeunes, les dernières arrivées. Voici un exemple assez complet de cet art, dans un poème dédié par la poétesse à so
étesse à son mari. La sensibilité générale peut y trouver des accents d’ émotion facile et agréable : Si vers toi, cachée
’installe Là où ton désir élevait haut sa demeure ; Un nouveau palais de joie et d’espérance                              
à où ton désir élevait haut sa demeure ; Un nouveau palais de joie et d’ espérance                                         
stin Les ténèbres t’enveloppent et t’attirent Dans des coins aveugles de l’abîme, invoque mon nom ; Et, avec mon cœur pour
                                Moi je volerai. Ce paisible lyrisme de Vittoria Aganoor-Pompily n’aura exercé aucune inf
ence sur la poésie italienne contemporaine. Mais elle a eu le bonheur de mourir avant d’alourdir davantage sa popularité p
ie italienne contemporaine. Mais elle a eu le bonheur de mourir avant d’ alourdir davantage sa popularité par le nombre des
ble, funeste et sottement sacrée chez ceux que l’on élève aux sommets de la renommée. La double mort lui donne une auréole
lève aux sommets de la renommée. La double mort lui donne une auréole de beauté qui sans nous éblouir nous charme. J’ai le
de beauté qui sans nous éblouir nous charme. J’ai le regret très vif d’ associer le nom de cette femme, qui en somme fut u
s nous éblouir nous charme. J’ai le regret très vif d’associer le nom de cette femme, qui en somme fut une poétesse pure,
italiens les plus impurs, Girolamo Rovetta. Cet infatigable fabricant de pièces et de romans, qui laisse une vingtaine de
plus impurs, Girolamo Rovetta. Cet infatigable fabricant de pièces et de romans, qui laisse une vingtaine de romans, une t
nfatigable fabricant de pièces et de romans, qui laisse une vingtaine de romans, une trentaine de pièces, ne laisse au fon
ièces et de romans, qui laisse une vingtaine de romans, une trentaine de pièces, ne laisse au fond qu’un vide considérable
urs conjugaux du pauvre Molière, tout comme M. Nigond, et avec autant de talent et de succès. Dans son évocation de la rév
du pauvre Molière, tout comme M. Nigond, et avec autant de talent et de succès. Dans son évocation de la révolution itali
M. Nigond, et avec autant de talent et de succès. Dans son évocation de la révolution italienne (Romanticismo, drame), il
la révolution italienne (Romanticismo, drame), il y a cette élévation d’ esprit, sublime, assure-t-on, qui faisait écrire à
à Florence, ces lignes qu’on ne saurait déclamer sans l’appui sonore d’ une bien frissonnante harmonie militaire : « Metto
debout : c’est le 48 ! » Les âmes sensibles peuvent déplorer la mort de Vittoria Aganoor-Pompily, morte encore jeune et b
core jeune et belle. Elles auraient mauvaise grâce à déplorer la mort de Rovetta. Échos. L’exposition rétrospective de
e à déplorer la mort de Rovetta. Échos. L’exposition rétrospective de Rome Mercure. Tome LXXXV, numéro 311, 1er juin
er juin 1910, p. 569-576 [575]. À l’occasion des fêtes commémoratives de l’unité italienne, qui auront lieu l’année procha
au Saint-Ange, sous la direction du colonel Borgatti. Dans la section de topographie romaine figureront des reproductions
tion de topographie romaine figureront des reproductions en plastique d’ anciens monuments qui n’existent plus, notamment d
stique d’anciens monuments qui n’existent plus, notamment des modèles de Saint-Pierre avant les travaux entrepris par Nico
entrepris par Nicolas V et Jules II, du Campidoglio avant les travaux de Michel-Ange et de Vignola, de l’ancienne basiliqu
las V et Jules II, du Campidoglio avant les travaux de Michel-Ange et de Vignola, de l’ancienne basilique Saint-Jean-de-La
es II, du Campidoglio avant les travaux de Michel-Ange et de Vignola, de l’ancienne basilique Saint-Jean-de-Latran, etc. U
tion sera consacrée à l’histoire des costumes romains, avec une série de groupes en cire, anciens personnages habillés sui
billés suivant les données fournies par l’archéologie. Une exposition de pharmacie, chirurgie, parfumerie et céramique con
rmacie, chirurgie, parfumerie et céramique contiendra la reproduction de diverses boutiques de l’époque, et du cabinet du
fumerie et céramique contiendra la reproduction de diverses boutiques de l’époque, et du cabinet du célèbre alchimiste et
l s’était créé là une clientèle spéciale et avait guéri l’ambassadeur de France. Une autre section sera consacrée aux arme
ses tours, bastions, créneaux et meurtrières, pour donner l’illusion de ce qu’il était au moyen âge au moment de repousse
t. Enfin l’exposition rétrospective des beaux-arts occupera une place d’ honneur. Le comte San Severino di Vimercate y enve
rino di Vimercate y enverra la célèbre statue qu’il possède, la Pietà de Michel-Ange ; la société des anciens marbriers vi
é des anciens marbriers viterbiens prépare une reproduction en marbre de la fontaine monumentale de Viterbe, qu’elle offre
erbiens prépare une reproduction en marbre de la fontaine monumentale de Viterbe, qu’elle offre gracieusement à l’expositi
l’exposition. Tome LXXXV, numéro 312, 16 juin 1910 Fragment d’ album inédit de Desbordes-Valmore (Milan, 1838)
Tome LXXXV, numéro 312, 16 juin 1910 Fragment d’album inédit de Desbordes-Valmore (Milan, 1838) Marceline Desbo
uméro 312, 16 juin 1910, p. 588-607. [Introduction] Au printemps de l’année 1838, Valmore et sa femme se trouvaient d
sa femme se trouvaient dans une situation désespérée. Valmore venait d’ apprendre que le théâtre de l’Odéon, dont il était
s une situation désespérée. Valmore venait d’apprendre que le théâtre de l’Odéon, dont il était le régisseur, allait être
e fermé. C’était la misère. Sans réfléchir, sans écouter les conseils d’ amis dévoués et clairvoyants, il accepta les offre
dévoués et clairvoyants, il accepta les offres qui lui furent faites d’ entrer dans une troupe ambulante, qui devait aller
lante, qui devait aller jouer en Italie, à l’occasion du couronnement de l’empereur Ferdinand, comme roi de Lombardie. Des
nées à Milan, puis à Gênes, à Rome, Naples. Les appointements étaient de 7 000 francs. Il partit, emmenant sa femme et ses
arrivée à Milan, Marceline s’aperçut qu’elle n’avait fait que changer de misère. Les appointements de son mari lui suffise
aperçut qu’elle n’avait fait que changer de misère. Les appointements de son mari lui suffisent à peine — encore n’en touc
ffisent à peine — encore n’en touchera-t-il qu’un mois — tant le prix de toutes choses est exorbitant17. Il lui faudra se
le prix de toutes choses est exorbitant17. Il lui faudra se contenter d’ une chambre, donnant sur une cour, éclairée par un
r une seule fenêtre. Pour horizon, un platane et des murs ruisselants d’ humidité. Même, la maison qu’elle habite se trouve
midité. Même, la maison qu’elle habite se trouve-t-elle à l’extrémité de la ville, près du taudis réservé aux représentati
à l’extrémité de la ville, près du taudis réservé aux représentations de la troupe française. Le Grand Théâtre est occupé
la troupe italienne ; on abandonne aux acteurs étrangers des tréteaux de saltimbanque dans un quartier où personne ne s’av
l faudra que Mlle Mars donne des représentations, pour leur permettre de regagner la France. Marceline suivit son mari, sa
à son amie Mme Pauline Du Chambge, pour guérir un cœur blessé et mort d’ [amour]19, c’est étrange et fatal. » L’impression
ils jouent la comédie. La divina lingua est une des plus rudes choses de ce monde. On ne comprend pas les nègres en arriva
gres en arrivant aux colonies, mais leur voix ressemble à une haleine d’ oiseau. — J’ai entendu à Turin seulement une voix
e haleine d’oiseau. — J’ai entendu à Turin seulement une voix céleste d’ église. Dieu respirait en elle. » Cette peine s’ac
voix céleste d’église. Dieu respirait en elle. » Cette peine s’accrut de toutes les déceptions de Valmore, et de toutes se
eu respirait en elle. » Cette peine s’accrut de toutes les déceptions de Valmore, et de toutes ses privations, à elle. Deu
elle. » Cette peine s’accrut de toutes les déceptions de Valmore, et de toutes ses privations, à elle. Deux mois après, à
r leur vie, elle répondait « Il tombe depuis trois jours des torrents d’ eau de ce ciel, que tu te figures si ardent et si
vie, elle répondait « Il tombe depuis trois jours des torrents d’eau de ce ciel, que tu te figures si ardent et si bleu.
que tu te figures si ardent et si bleu. Pour te faire une idée juste de ce climat mobile et d’une action mauvaise sur les
rdent et si bleu. Pour te faire une idée juste de ce climat mobile et d’ une action mauvaise sur les nerfs, rappelle-toi Ly
des maisons basses et en granit ; la plus belle cathédrale des rêves d’ Adrienne et des églises du ive  siècle, encombrées
édrale des rêves d’Adrienne et des églises du ive  siècle, encombrées de richesses et de tombes ; quelques jolies femmes b
d’Adrienne et des églises du ive  siècle, encombrées de richesses et de tombes ; quelques jolies femmes bien fières, bien
ques hommes grands et droits comme des peupliers, s’élevant au-dessus d’ une population rampante de nains, de bossus, d’êtr
ts comme des peupliers, s’élevant au-dessus d’une population rampante de nains, de bossus, d’êtres difformes et traînants,
es peupliers, s’élevant au-dessus d’une population rampante de nains, de bossus, d’êtres difformes et traînants, tu auras
s, s’élevant au-dessus d’une population rampante de nains, de bossus, d’ êtres difformes et traînants, tu auras une idée de
e nains, de bossus, d’êtres difformes et traînants, tu auras une idée de Milan, tout rempli d’un parfum de résine et de ta
êtres difformes et traînants, tu auras une idée de Milan, tout rempli d’ un parfum de résine et de tabac, de fromage et de
mes et traînants, tu auras une idée de Milan, tout rempli d’un parfum de résine et de tabac, de fromage et de jambon, qui
nts, tu auras une idée de Milan, tout rempli d’un parfum de résine et de tabac, de fromage et de jambon, qui porte au cœur
ras une idée de Milan, tout rempli d’un parfum de résine et de tabac, de fromage et de jambon, qui porte au cœur, par les
e Milan, tout rempli d’un parfum de résine et de tabac, de fromage et de jambon, qui porte au cœur, par les rues et jusque
en France est moins misère encore qu’en Italie. Non, tu n’as pas idée de ce que nous en connaissons, c’est impossible de f
Non, tu n’as pas idée de ce que nous en connaissons, c’est impossible de froide tristesse et de dégoût21. » Aussi pourrait
e ce que nous en connaissons, c’est impossible de froide tristesse et de dégoût21. » Aussi pourrait-on croire que Marcelin
t21. » Aussi pourrait-on croire que Marceline dut se trouver heureuse de revenir en France. Elle l’eût été, si elle avait
désir sourdement et tendrement caressé. « Sais-tu ce que je regrette de cette belle Rome ? la trace rêvée, qu’il y a lais
e je regrette de cette belle Rome ? la trace rêvée, qu’il y a laissée de ses pas, sa voix si jeune alors, si douce toujour
ain pieuse a voulu donner le change, en notant que « Valmore, à l’âge de seize ans, était passé par Rome, en allant à Napl
e seize ans, était passé par Rome, en allant à Naples23 ». C’est bien de Valmore qu’il s’agissait ! De ce voyage, il est r
ome, en allant à Naples23 ». C’est bien de Valmore qu’il s’agissait ! De ce voyage, il est resté des lettres, des poésies
des lettres, des poésies — elles ont été publiées24 — et un fragment d’ album, resté inédit, qui, s’il ne nous apporte rie
et un fragment d’album, resté inédit, qui, s’il ne nous apporte rien de nouveau sur la vie de Marceline, nous montre son
m, resté inédit, qui, s’il ne nous apporte rien de nouveau sur la vie de Marceline, nous montre son talent dans le genre d
riptif qu’elle n’avait point encore abordé25. Sous forme de lettre ou de simple récit, elle nous donne, comme en une suite
rme de lettre ou de simple récit, elle nous donne, comme en une suite de petits tableaux, ses impressions sur Milan. Qu’on
Milan. Qu’on ne s’attende pas à y rencontrer une description complète de la capitale lombarde, ni des pays qu’elle a trave
on complète de la capitale lombarde, ni des pays qu’elle a traversés. De ceux-ci elle n’a gardé que quelques fleurettes de
a gardé que quelques fleurettes desséchées. Sa narration est émaillée de mots italiens, voire même d’inscriptions latines,
es desséchées. Sa narration est émaillée de mots italiens, voire même d’ inscriptions latines, qu’elle n’a guère comprises,
qu’en soit leur transcription, on ne peut que savoir gré à Marceline de nous les avoir donnés. Elle ne les a pas imaginés
un ouvrage très savant et très sûr. Elles nous sont donc une garantie de véracité pour l’ensemble du récit. Comme dans les
ie de véracité pour l’ensemble du récit. Comme dans les autres albums de Marceline, on rencontre dans celui-ci, éparses, d
bums de Marceline, on rencontre dans celui-ci, éparses, des citations d’ ouvrages qui l’ont frappée. La plus curieuse — je
frappée. La plus curieuse — je ne dis pas la plus intéressante — est de M. J. Bard ; elle précède son récit. Il semblerai
te son modèle, pour rester elle-même. Cet album, ou mieux ce fragment d’ album ne présente pas l’aspect de ceux qui ont été
ême. Cet album, ou mieux ce fragment d’album ne présente pas l’aspect de ceux qui ont été donnés à la Bibliothèque de Doua
ne présente pas l’aspect de ceux qui ont été donnés à la Bibliothèque de Douai par la famille Valmore. Plus de bristol cha
nt été donnés à la Bibliothèque de Douai par la famille Valmore. Plus de bristol chamois ou bleuté, plus de beau papier de
Douai par la famille Valmore. Plus de bristol chamois ou bleuté, plus de beau papier de Hollande, plus de reliures romanti
mille Valmore. Plus de bristol chamois ou bleuté, plus de beau papier de Hollande, plus de reliures romantiques ou d’autre
s de bristol chamois ou bleuté, plus de beau papier de Hollande, plus de reliures romantiques ou d’autres, moins anciennes
e, plus de reliures romantiques ou d’autres, moins anciennes, en cuir de Russie. Même, le format est différent. C’est un c
es, en cuir de Russie. Même, le format est différent. C’est un cahier de 128 feuillets, de hauteur moyenne, carré ; le pap
sie. Même, le format est différent. C’est un cahier de 128 feuillets, de hauteur moyenne, carré ; le papier en est mince.
enne, carré ; le papier en est mince. M. Désiré Dubois, qui le tenait de Marceline, l’a fait recouvrir de chagrin noir26.
nce. M. Désiré Dubois, qui le tenait de Marceline, l’a fait recouvrir de chagrin noir26. Ce n’est qu’au feuillet 44, que l
agrin noir26. Ce n’est qu’au feuillet 44, que l’on trouve la citation de M. J. Bard et l’essai de Marceline. Deux feuillet
’au feuillet 44, que l’on trouve la citation de M. J. Bard et l’essai de Marceline. Deux feuillets plus loin : une Salutat
llet 53 : « À Milan. Une feuille prise à l’arbre montant à la fenêtre de ma chambre. Platane. » Les pages, publiées ici, o
 108 : « Dôme de-Milan. » Au-dessous, une fleurette : « Herbe du dôme de Milan. » Plus loin, une fleur et une grappe de co
ette : « Herbe du dôme de Milan. » Plus loin, une fleur et une grappe de cosses, cytise ou genêt : « Lazaret à Milan. » En
nêt : « Lazaret à Milan. » Encore plus loin, tout à la fin, une image de sainte Anne, grossièrement enluminée : « Milan, 2
e sainte Anne, grossièrement enluminée : « Milan, 26 juillet, le soir de la Sainte-Anne, avec Ondine et Inès, église San S
es lignes nécessaires, et indiquer aux curieux, qui seraient désireux de trouver plus de détails sur Marceline, sa Corresp
aires, et indiquer aux curieux, qui seraient désireux de trouver plus de détails sur Marceline, sa Correspondance intime,
rceline, sa Correspondance intime, et surtout l’ouvrage sur documenté de M. Jacques Boulenger27. B. Rivière. [Fragment
[Fragment] 19 juillet. Mon premier soin en arrivant à Milan est de courir à la poste. Le soleil, la poussière me don
lan est de courir à la poste. Le soleil, la poussière me donnait soif d’ une lettre de mon fils et de toi, et je n’ai rien
urir à la poste. Le soleil, la poussière me donnait soif d’une lettre de mon fils et de toi, et je n’ai rien trouvé encore
. Le soleil, la poussière me donnait soif d’une lettre de mon fils et de toi, et je n’ai rien trouvé encore, malgré le ret
e mon fils et de toi, et je n’ai rien trouvé encore, malgré le retard de six jours passés à Lyon et Turin. Je ne te parler
lgré le retard de six jours passés à Lyon et Turin. Je ne te parlerai de cette ville que dans quelques jours. Un cœur tris
orrompt tout. Je n’ose dire ce qu’elle me semble en ce moment à moins de recommencer après que j’aurai reçu vos premiers s
nte et par une large route entièrement découverte, nous étions brûlés de soleil et chacun ressemblait à un tas de poussièr
charitablement dans la cour des diligences et nous firent monter dans de fraîches voitures qui nous enlevèrent à travers l
roit rouler sur un tapis, sans bruit, sans heurt, sans la possibilité d’ un cahot. Les rues sont très larges et sans ruisse
ux, les maisons très basses, ouvertes, profondes et toutes favorisées d’ une cour avec plus ou moins d’arbres et de fleurs.
uvertes, profondes et toutes favorisées d’une cour avec plus ou moins d’ arbres et de fleurs. Les balcons où pendent toutes
fondes et toutes favorisées d’une cour avec plus ou moins d’arbres et de fleurs. Les balcons où pendent toutes sortes de v
ou moins d’arbres et de fleurs. Les balcons où pendent toutes sortes de verdures et de longs rideaux flottants du bas en
res et de fleurs. Les balcons où pendent toutes sortes de verdures et de longs rideaux flottants du bas en haut, partout,
cteurs immobiles comme des statues. On ferait le portrait à la course d’ un homme en carrosse. Un modèle ne pose pas avec p
t à la course d’un homme en carrosse. Un modèle ne pose pas avec plus d’ immobilité dans l’atelier]. Les voies étant ainsi
ans l’atelier]. Les voies étant ainsi tracées, les piétons ne courent d’ autre danger que celui de traverser imprudemment l
étant ainsi tracées, les piétons ne courent d’autre danger que celui de traverser imprudemment les rues sans regarder der
car les voitures, lancées avec une hardiesse incroyable sur une sorte de marbre bleu où elles roulent presque silencieusem
sque silencieusement, sont sur vous au moment même que vous commencez de les entendre. Les cochers sont par bonheur d’une
même que vous commencez de les entendre. Les cochers sont par bonheur d’ une dextérité si extraordinaire qu’ils ont l’air d
s sont par bonheur d’une dextérité si extraordinaire qu’ils ont l’air de suspendre durant quelques secondes leurs chevaux
r même le danger qu’il vient de courir. Toutes les rues étant bordées de ces dalles bleues destinées aux marcheurs, c’est
, dont l’élégance est remarquable. Beaucoup ont quatre chevaux, ornés de rubans, d’armoiries et de riches harnais. Les dam
égance est remarquable. Beaucoup ont quatre chevaux, ornés de rubans, d’ armoiries et de riches harnais. Les dames y sont c
rquable. Beaucoup ont quatre chevaux, ornés de rubans, d’armoiries et de riches harnais. Les dames y sont comme dans les l
vêtues avec beaucoup de goût. Elles tirent surtout un parti admirable de leurs cheveux généralement beaux, qui tombent des
tempes jusque sur leur poitrine en longs anneaux, qu’elles ont l’art de rendre solides malgré l’air et l’extrême chaleur
s promenades, dans les églises, partout des nains difformes, affligés de goîtres et de membres Imparfaits qu’ils appuient
dans les églises, partout des nains difformes, affligés de goîtres et de membres Imparfaits qu’ils appuient sur des béquil
itude n’y rend pas insensibles. Peu de familles pauvres sont exemptes de ce fléau ; une superstition pieuse s’y attache pa
’y attache par bonheur et fait soigner ces infortunés comme une sorte de génie familier et bienveillant, qui prend cette f
et bienveillant, qui prend cette figure humble pour garder la maison de tout mal. Notre padrone, qui prend du plaisir à n
r la tête du nouveau-né qui s’y fait chrétien et qui demeure imprégné d’ eau durant toute la longueur de la cérémonie. L’en
fait chrétien et qui demeure imprégné d’eau durant toute la longueur de la cérémonie. L’enfant riche s’en tire avec d’aut
gueur de la cérémonie. L’enfant riche s’en tire avec d’autres bonnets de dentelles, avec les ablutions moins saisissantes
d’autres bonnets de dentelles, avec les ablutions moins saisissantes de vin tiède et parfumé, qui remet le sang et le cer
qui offre une triste ressemblance avec cette ville dans les résultats de ces habitudes auxquelles la mère la plus éclairée
les la mère la plus éclairée par son instinct n’oserait se soustraire de peur d’un soulèvement autour d’elle et dans sa pr
ère la plus éclairée par son instinct n’oserait se soustraire de peur d’ un soulèvement autour d’elle et dans sa propre fam
son instinct n’oserait se soustraire de peur d’un soulèvement autour d’ elle et dans sa propre famille. — Il dit aussi que
e le force à porter fréquemment ses enfants à l’hôpital, où des sœurs de charité les reçoivent et les introduisent par un
reçoivent et les introduisent par un tour, usage dont il est défendu de s’écarter, et que ce tour, étant horriblement étr
e croire à un pareil récit. Les clochers des églises sont ici sépares de l’église même et n’ont que peu d’élévation. Les c
ochers des églises sont ici sépares de l’église même et n’ont que peu d’ élévation. Les cloches sonnent au moyen d’une roue
glise même et n’ont que peu d’élévation. Les cloches sonnent au moyen d’ une roue que l’on voit tourner d’en bas et souleve
vation. Les cloches sonnent au moyen d’une roue que l’on voit tourner d’ en bas et soulever la cloche à découvert dans le c
dans le clocher à jour (Campanile), ce qui ôte à leur voix le mystère de l’invisible, et le secret de l’appel à Dieu, sour
nile), ce qui ôte à leur voix le mystère de l’invisible, et le secret de l’appel à Dieu, sourd et sonore ensemble comme le
ret de l’appel à Dieu, sourd et sonore ensemble comme les solennelles de Rouen. L’air ici est apparemment si dilaté que le
nt si dilaté que le son des cloches, bien qu’elles soient peu élevées de terre, a quelque chose de perçant et de clair qui
s cloches, bien qu’elles soient peu élevées de terre, a quelque chose de perçant et de clair qui les fait ressembler au to
n qu’elles soient peu élevées de terre, a quelque chose de perçant et de clair qui les fait ressembler au tocsin. Pourtant
menait un soir visiter San Ambrosio, que nous [avions] un grand désir de voir sur son immense renommée. En passant sur la
e plus remarquable fut un prêtre immobile, à genoux, au dernier degré de l’autel du chœur, et, derrière lui, les fidèles l
ière lui, les fidèles le considérant avec un silencieux respect. L’un d’ eux, nous voyant près de sortir, arrêta mon mari p
par le bras en lui parlant bas avec une extrême volubilité et un air d’ admiration qui nous étonnait beaucoup. À la fin, m
ur la terre ne devait l’autoriser à rompre sa pénitence, ni un danger de sa vie, ni un danger de celle des autres. En cela
autoriser à rompre sa pénitence, ni un danger de sa vie, ni un danger de celle des autres. En cela surtout consiste la gra
ni un danger de celle des autres. En cela surtout consiste la gravité de l’engagement et le mérite de le remplir. Je ne sa
res. En cela surtout consiste la gravité de l’engagement et le mérite de le remplir. Je ne sais quoi de triste me serra le
a gravité de l’engagement et le mérite de le remplir. Je ne sais quoi de triste me serra le cœur à ce récit de notre bon h
de le remplir. Je ne sais quoi de triste me serra le cœur à ce récit de notre bon hôte et nous disposa à l’entrée imposan
œur à ce récit de notre bon hôte et nous disposa à l’entrée imposante de St-Ambroise, que je trouvai entièrement contraire
ais, comme à Ste-Marie près St-Celso, [être] frappée d’abord, éblouie de l’extérieur élégant et léger de l’édifice — mais
elso, [être] frappée d’abord, éblouie de l’extérieur élégant et léger de l’édifice — mais ce n’est pas cela. Tout est sévè
Les cloîtres qui entourent l’église, les murs nus, les cours pleines d’ herbes sauvages, les peintures à fresque demeurées
le temps, et qui s’y soutient inébranlable. On atteste qu’un serpent d’ airain, élevé sur une haute colonne de marbre, y c
lable. On atteste qu’un serpent d’airain, élevé sur une haute colonne de marbre, y chanta le jour de la naissance de S. Am
ent d’airain, élevé sur une haute colonne de marbre, y chanta le jour de la naissance de S. Ambrosio. Cette prédiction fut
evé sur une haute colonne de marbre, y chanta le jour de la naissance de S. Ambrosio. Cette prédiction fut faite par [manq
de S. Ambrosio. Cette prédiction fut faite par [manque]. Deux portes d’ airain présentent tout ce que le travail des homme
groupe ciselé avec une délicatesse merveilleuse. On n’est rien devant de pareilles choses. Leurs possesseurs en comprennen
sseurs en comprennent si bien le prix qu’ils défendent28 ces miracles de l’art par un double treillage fermé à double serr
n double treillage fermé à double serrure. Cette serrure est une tête de lion, et c’est dans sa bouche qu’entre la clé. On
s. La curiosité me fit sortir seule sur une rue déserte, toute pleine d’ herbes incultes, d’orties. Deux jeunes filles couv
fit sortir seule sur une rue déserte, toute pleine d’herbes incultes, d’ orties. Deux jeunes filles couvertes de leurs voil
oute pleine d’herbes incultes, d’orties. Deux jeunes filles couvertes de leurs voiles noirs s’avançaient en parlant bas. E
peinture à fresque qui représente la Mort en capuchon, et enveloppée d’ une longue robe de moine ballante sur ses os. Un o
e qui représente la Mort en capuchon, et enveloppée d’une longue robe de moine ballante sur ses os. Un orgue des rues joua
jouait à ce moment un air mélancolique, et je ne me croyais plus trop de cette vie, quand on me rappela de l’intérieur de
ique, et je ne me croyais plus trop de cette vie, quand on me rappela de l’intérieur de l’église où il n’y avait qu’un hom
me croyais plus trop de cette vie, quand on me rappela de l’intérieur de l’église où il n’y avait qu’un homme du peuple ma
t qu’un homme du peuple malade et en prières. Nous tournâmes alentour de l’église souterraine sans pouvoir y pénétrer autr
ans pouvoir y pénétrer autrement que des yeux. C’est une crypte toute de marbre noir ou gris d’un effet inexprimable. On y
autrement que des yeux. C’est une crypte toute de marbre noir ou gris d’ un effet inexprimable. On y officie l’hiver, à cau
qui d’abord paraît tristement pauvre, sont incalculables. Le portique de cette basilique, fondée par saint Ambroise en 387
seveli… Nous nous arrêtâmes quelque temps sous le portique majestueux de sa sévère nudité. Au-dessus se donnait alors une
majestueux de sa sévère nudité. Au-dessus se donnait alors une leçon de chant d’église, et les voix les plus éclatantes n
ux de sa sévère nudité. Au-dessus se donnait alors une leçon de chant d’ église, et les voix les plus éclatantes nous retin
antes nous retinrent sans me rappeler pourtant le charme mélancolique de cette voix entendue à la cathédrale de Turin, qui
ourtant le charme mélancolique de cette voix entendue à la cathédrale de Turin, qui me fit pleurer dans mon cœur ! À Milan
loches, rien n’est rêveur, rien n’est douloureux, tout a le caractère de la cantate et de l’air de bravoure, et ce n’est p
t rêveur, rien n’est douloureux, tout a le caractère de la cantate et de l’air de bravoure, et ce n’est pas la gaîté de mo
rien n’est douloureux, tout a le caractère de la cantate et de l’air de bravoure, et ce n’est pas la gaîté de mon cœur qu
ctère de la cantate et de l’air de bravoure, et ce n’est pas la gaîté de mon cœur qui me fait ressentir et juger ainsi leu
our aller avec toi au Dôme, pour tourner avec toi autour des remparts de la ville et de ce dôme retrouvé partout comme le
toi au Dôme, pour tourner avec toi autour des remparts de la ville et de ce dôme retrouvé partout comme le plus beau des f
mille soins qui ne me laissent pas respirer. À Paris, c’était le coup de la sonnette qui me faisait bondir de minute en mi
spirer. À Paris, c’était le coup de la sonnette qui me faisait bondir de minute en minute, pour les visites souvent si vid
i accablantes, auxquelles je ne pouvais me soustraire par le scrupule de ma servante, qui ne voulait pas mentir et perdre
qui voulaient voir l’Odéon, en passant à Paris. Ici, je suis au fond d’ un faubourg, à la porte de Rome. Pas une âme ne m’
n, en passant à Paris. Ici, je suis au fond d’un faubourg, à la porte de Rome. Pas une âme ne m’y cherche. Le bruit des cl
e de Rome. Pas une âme ne m’y cherche. Le bruit des cloches, le chant d’ un coq, les coups de feu que l’on tire dans les dr
que l’on tire dans les drames au théâtre, dont les foyers donnent par de petites fenêtres sur le jardinet où s’ouvre mon u
croisée, voilà tout ce qui accompagne les battements toujours pressés de mon cœur qui t’aime partout, et je ne peux souven
nge situation où je passe avec ma famille. C’est là que j’use surtout de la liberté mélancolique d’errer, de parler, de pl
vec ma famille. C’est là que j’use surtout de la liberté mélancolique d’ errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues
mille. C’est là que j’use surtout de la liberté mélancolique d’errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues désertes,
t là que j’use surtout de la liberté mélancolique d’errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues désertes, de ces mai
colique d’errer, de parler, de pleurer, le long de ces rues désertes, de ces maisons inconnues, de ces églises hospitalièr
, de pleurer, le long de ces rues désertes, de ces maisons inconnues, de ces églises hospitalières où je me précipite comm
me précipite comme si j’entrais par une porte dérobée dans la maison de mon père. Là, je suis bien sûre que l’on m’entend
re à genoux, signer son front et rester tristement sur quelque marbre d’ où personne n’a le droit de vous éloigner, c’est u
nt et rester tristement sur quelque marbre d’où personne n’a le droit de vous éloigner, c’est une grande douceur que je pa
Popolero, tu ne l’oublierais jamais. La scène où Jésus lave les pieds de ses apôtres, représentée dans l’enfoncement d’un
ù Jésus lave les pieds de ses apôtres, représentée dans l’enfoncement d’ un autel en demi-cercle, comme une vraie chambre o
La chapelle en regard de celle-ci représente le moment où Jésus vient d’ être jugé. Je comprends la puissance de ces représ
sente le moment où Jésus vient d’être jugé. Je comprends la puissance de ces représentations dont l’Art sourit. Ce qui est
serte, où j’avais reçu le baptême six ans auparavant, et dans la cour d’ un couvent des Récollets, où nous allions jouer à
décor familier. Les fenêtres, qui y versent l’air, sont des fenêtres d’ appartement, avec des rideaux de mousseline à fran
ui y versent l’air, sont des fenêtres d’appartement, avec des rideaux de mousseline à franges ou garnitures pareilles, com
ons bourgeoises. Elles sont si peu élevées que vous voyez les maisons de la rue, les balcons, les habitants rire, causer,
. Le 15 août. L’avisatore nous a réveillés, ce matin, par la nouvelle de l’arrivée de Mlle Mars. Je m’étais rendormie vers
L’avisatore nous a réveillés, ce matin, par la nouvelle de l’arrivée de Mlle Mars. Je m’étais rendormie vers six heures,
e l’arrivée de Mlle Mars. Je m’étais rendormie vers six heures, lasse d’ y avoir rêvé avec mille inquiétudes, pensant que s
je t’avoue que je me suis jetée hors de mon lit avec un grand soupir de bénédiction à Dieu. Mes chers enfants couraient d
ec un grand soupir de bénédiction à Dieu. Mes chers enfants couraient de joie et s’habillaient à la hâte pour aller voir s
emi-heure après, nous l’avons embrassée dans sa beauté « qu’on venait d’ arracher au sommeil », charmante, émue de son beau
ans sa beauté « qu’on venait d’arracher au sommeil », charmante, émue de son beau voyage, le redisant avec cette action et
té surprise et presque irritée quand j’ai répondu à ses félicitations de mes prochains voyages en Italie, que je n’en étai
rer et un cœur pour souffrir. Le soir, elle était elle-même oublieuse de toutes ses contemplations, et rendue à son caract
omprendre. C’est une enfant irritable et désarmée aussitôt, incapable de feindre ; ses sourires, ses colères, tout est spo
r trois cierges allumés. Un prêtre ouvrant la marche avec un crucifix d’ or. Un homme portant sur son épaule une petite bot
fix d’or. Un homme portant sur son épaule une petite botte vernissée, de couleur verte et d’une forme moins étouffante que
ortant sur son épaule une petite botte vernissée, de couleur verte et d’ une forme moins étouffante que celle adoptée en Fr
nte que celle adoptée en France pour le cercueil, tel était le convoi d’ un pauvre enfant du peuple que nous suivîmes, dans
etit cercueil. Le lendemain, à la même place, passait une longue file de prêtres et de flambeaux luttant avec une triste i
Le lendemain, à la même place, passait une longue file de prêtres et de flambeaux luttant avec une triste impuissance con
inondaient la voie et chantaient. Au milieu de ce cortège et au fond d’ un voile blanc dont huit petites pleureuses tenaie
es pleureuses tenaient les bords flottait un léger cercueil recouvert de damas blanc brodé d’argent et couvert de fleurs e
t les bords flottait un léger cercueil recouvert de damas blanc brodé d’ argent et couvert de fleurs et de couronnes admira
un léger cercueil recouvert de damas blanc brodé d’argent et couvert de fleurs et de couronnes admirablement belles. Les
cueil recouvert de damas blanc brodé d’argent et couvert de fleurs et de couronnes admirablement belles. Les jeunes filles
ortaient ce fardeau riaient, vêtues comme pour une fête, et couvertes de voiles éclatants de blancheur, de perles et de ru
riaient, vêtues comme pour une fête, et couvertes de voiles éclatants de blancheur, de perles et de rubans blancs. C’était
s comme pour une fête, et couvertes de voiles éclatants de blancheur, de perles et de rubans blancs. C’était ce jour-là un
une fête, et couvertes de voiles éclatants de blancheur, de perles et de rubans blancs. C’était ce jour-là une mère riche
air et commencer comme toujours notre promenade par une église, celle de la Passion, que l’on aperçoit du rivage, et dont
de la Passion, que l’on aperçoit du rivage, et dont la façade, ornée de statues d’un caractère grave et de bas-reliefs en
ion, que l’on aperçoit du rivage, et dont la façade, ornée de statues d’ un caractère grave et de bas-reliefs en marbre, es
u rivage, et dont la façade, ornée de statues d’un caractère grave et de bas-reliefs en marbre, est d’une profondeur, qui
rnée de statues d’un caractère grave et de bas-reliefs en marbre, est d’ une profondeur, qui manque en général à celles que
rs si belles. Les orgues, placées à droite et à gauche du chœur, sont d’ une forme tout à fait exceptionnelle ; d’une grand
e et à gauche du chœur, sont d’une forme tout à fait exceptionnelle ; d’ une grandeur prodigieuse et de la plus élégante si
’une forme tout à fait exceptionnelle ; d’une grandeur prodigieuse et de la plus élégante singularité. Le maître autel en
ûte sombre qui mène à la sacristie et aux cloîtres, un double tombeau de marbre blanc soutenu par d’énormes jambes de lion
ristie et aux cloîtres, un double tombeau de marbre blanc soutenu par d’ énormes jambes de lion. La structure et le travail
îtres, un double tombeau de marbre blanc soutenu par d’énormes jambes de lion. La structure et le travail de ces deux tomb
lanc soutenu par d’énormes jambes de lion. La structure et le travail de ces deux tombes jumelles l’une sur l’autre causen
deux tombes jumelles l’une sur l’autre causent un recueillement plein d’ une triste admiration. Nous ne pouvions sortir. Le
ein d’une triste admiration. Nous ne pouvions sortir. Les bas-reliefs de la façade étaient, quand nous y sommes entrés, ca
t le piédestal des hautes statues, détachaient les draps noirs bordés de galons jaunes qui ruisselaient sur le parvis, les
ns jaunes qui ruisselaient sur le parvis, les élèves du Conservatoire de musique, qui semble faire partie de l’église, pou
rvis, les élèves du Conservatoire de musique, qui semble faire partie de l’église, poussaient leurs cris charmants, d’autr
hant tous les anges du frontispice, tenant, chacun un des instruments de la Passion, représenté en bronze, et ces beaux an
eaux anges tristes semblaient prêts à s’envoler au-dessus du supplice de Jésus-Christ et de sa mère, sur lesquels ils pleu
semblaient prêts à s’envoler au-dessus du supplice de Jésus-Christ et de sa mère, sur lesquels ils pleurent. Ne savoir pas
désertes, et nous prîmes au hasard un large escalier qui nous offrit de la ressemblance avec celui des Tuileries où mène
mblance avec celui des Tuileries où mène la rue de Castiglione. Celui de Milan nous fit monter sur le large boulevard inté
elui de Milan nous fit monter sur le large boulevard intérieur, bordé de si beaux arbres et découvrant au loin les montagn
ard ou rempart, qui circule autour de Milan qu’il renferme, est bordé de jardins et d’une riche verdure par-delà lesquels
, qui circule autour de Milan qu’il renferme, est bordé de jardins et d’ une riche verdure par-delà lesquels se répète, aus
iche verdure par-delà lesquels se répète, aussi large et aussi peuplé d’ arbres d’une hauteur prodigieuse et sur deux rangs
ure par-delà lesquels se répète, aussi large et aussi peuplé d’arbres d’ une hauteur prodigieuse et sur deux rangs, le boul
lé d’arbres d’une hauteur prodigieuse et sur deux rangs, le boulevard d’ en-haut. Nous le parcourûmes à moitié, toujours po
yé dans les feux du soleil couchant, et nous redescendîmes à la porte de Rome, où commence la longue et large rue dans laq
e et large rue dans laquelle nous demeurons. Nous ne pouvions marcher de lassitude, et Valmore, pressé de se rendre à la r
demeurons. Nous ne pouvions marcher de lassitude, et Valmore, pressé de se rendre à la répétition pour Mlle Mars, nous la
s quelque maison du faubourg au pied du rempart. On nous indiqua près d’ une église, et nous passâmes au milieu d’une foule
ous indiqua près d’une église, et nous passâmes au milieu d’une foule de moissonneurs, qui revenaient des champs, portant
urs, qui revenaient des champs, portant sur leur tête des herbages et de grands paniers. L’une des femmes, courbée sous so
ne des femmes, courbée sous son fardeau, blonde et demi-nue, couverte de poussière et dont les yeux bleu clair brillaient
laient étranges au milieu de son teint gris, et sous son chapeau rond de la même teinte, me saisit par sa ressemblance fra
frappante avec Mlle Dorval, que j’ai vue presque ainsi dans la Muette de Portici, où elle était si triste et si vraie. L’é
t si triste et si vraie. L’église où nous descendions était si pleine de monde pour la bénédiction qu’il nous fut impossib
tait si pleine de monde pour la bénédiction qu’il nous fut impossible d’ y pénétrer, quand la foule s’ouvrit tout à coup et
lambeaux. Cette foule, qui les suivait, nous les [fit] bientôt perdre de vue, et nous entrâmes dans une petite maison bass
e petite maison basse attenante à St [manque] où la vieille marchande de lait, tête nue et blanche comme sa quenouille, no
nouille, nous délassa par son bon lait et son bon accueil. En sortant de ce petit réduit pour aller nous coucher, nous ret
réduit pour aller nous coucher, nous retrouvâmes par groupes la foule de l’église, le long de la rue que nous descendions,
nous descendions, et ces groupes s’éloignaient, puis se rapprochaient d’ une grande porte fermée, mais assez mal jointe pou
mais assez mal jointe pour laisser ruisseler par ses fentes les flots de lumière, qui attiraient tant de curiosités. Je me
s flots de lumière, qui attiraient tant de curiosités. Je me hasardai d’ interroger une belle jeune Italienne qui me répond
i d’interroger une belle jeune Italienne qui me répondit : una sposa, d’ où je conclus que c’était un mariage. Tout à coup
e soir-là, et parmi les prêtres, silencieux comme le cortège nombreux de femmes, d’hommes et d’enfants, qui suivaient tous
et parmi les prêtres, silencieux comme le cortège nombreux de femmes, d’ hommes et d’enfants, qui suivaient tous avec leur
prêtres, silencieux comme le cortège nombreux de femmes, d’hommes et d’ enfants, qui suivaient tous avec leur lumière port
ortée sous le bras et penchée en avant, apparut un cercueil recouvert de drap noir, surchargé de franges et d’ornements d’
nchée en avant, apparut un cercueil recouvert de drap noir, surchargé de franges et d’ornements d’or. Nous le suivîmes lon
, apparut un cercueil recouvert de drap noir, surchargé de franges et d’ ornements d’or. Nous le suivîmes longtemps des yeu
cercueil recouvert de drap noir, surchargé de franges et d’ornements d’ or. Nous le suivîmes longtemps des yeux, comme un
rêve qui nous tient dans la stupeur, et nous rentrâmes, le cœur serré d’ un spectacle si simple et si terrible. Le lendemai
té des notes aiguës au contralto le plus mordant qu’il est impossible de croire que ce soit là cette langue la plus renomm
a voix douce et pure, la diction limpide et les intonations sensibles de Mlle Mars, son rire perlé, ses larmes pénétrantes
it ici un étonnement et une sensation impossibles à décrire ? Chacune de ses paroles les saisissait de joie. On l’a couver
nsation impossibles à décrire ? Chacune de ses paroles les saisissait de joie. On l’a couverte de fleurs, on lui a crié :
rire ? Chacune de ses paroles les saisissait de joie. On l’a couverte de fleurs, on lui a crié : Divina ! Divina ! Angel !
ge, bisogna piange ; insomma alla e la padronna di tutti i cuori ! Et de crier : E vero ! E verissimo ! Elle était émue, m
urs. Figure-toi qu’on veut la forcer à jouer dans un théâtre consacré d’ ordinaire aux singes et chiens savants. J’ai eu la
nsacré d’ordinaire aux singes et chiens savants. J’ai eu la curiosité de l’aller voir hier, et j’ai reculé. Inscriptions d
riosité de l’aller voir hier, et j’ai reculé. Inscriptions du cloître de San Ambrosio, sur des fragments de marbre blanc i
ai reculé. Inscriptions du cloître de San Ambrosio, sur des fragments de marbre blanc incrusté dans les vieux murs où quel
incrusté dans les vieux murs où quelques fresques des premiers temps de la peinture n’ont pu survivre aux ans et à l’humi
souterraine : Marcellina          Sorella di San Ambrosio. Marbres de sa tombe, placés aux deux côtés du tombeau de San
San Ambrosio. Marbres de sa tombe, placés aux deux côtés du tombeau de San Ambrosio, dans le chœur souterrain, où la vie
tombeau de San Ambrosio, dans le chœur souterrain, où la vie entière de ce saint est retracée dans un nombre infini de fr
ain, où la vie entière de ce saint est retracée dans un nombre infini de fresques d’un intérêt, d’une fraîcheur et d’une v
ie entière de ce saint est retracée dans un nombre infini de fresques d’ un intérêt, d’une fraîcheur et d’une vie indicible
ce saint est retracée dans un nombre infini de fresques d’un intérêt, d’ une fraîcheur et d’une vie indicibles. Le maître a
ée dans un nombre infini de fresques d’un intérêt, d’une fraîcheur et d’ une vie indicibles. Le maître autel de l’église co
’un intérêt, d’une fraîcheur et d’une vie indicibles. Le maître autel de l’église contient les corps de saint Ambroise, sa
d’une vie indicibles. Le maître autel de l’église contient les corps de saint Ambroise, saint Gervais et saint Protais en
corps de saint Ambroise, saint Gervais et saint Protais en une caisse d’ or et d’argent, ornée de diamant. Les gardiens ne
saint Ambroise, saint Gervais et saint Protais en une caisse d’or et d’ argent, ornée de diamant. Les gardiens ne l’ouvren
saint Gervais et saint Protais en une caisse d’or et d’argent, ornée de diamant. Les gardiens ne l’ouvrent qu’au prix de
. Les gardiens ne l’ouvrent qu’au prix de cinq francs, par le secours d’ ouvriers qu’ils paient à leur tour. Pierre du cloî
                                       D. N.   Moelus. Les peintures de cette église sont remarquablement belles. On ne p
lise sont remarquablement belles. On ne peut les quitter. Une fresque de Jules Procaccini représentant saint Georges décap
s Procaccini représentant saint Georges décapité ne s’effacera jamais de ma vue. Sa tête est si belle, si récemment morte
elle du martyr, est celle du bourreau qui regarde avec effroi la tête de la victime, et paraît dire à ceux qui l’entourent
’entourent : « Vous m’avez fait faire une telle chose ! » La chapelle de sainte Marceline, sur le même rang que celle de s
chose ! » La chapelle de sainte Marceline, sur le même rang que celle de saint George, est toute moderne, en marbre blanc,
e celle de saint George, est toute moderne, en marbre blanc, éclairée d’ une lampe éternelle et de deux fenêtres qui y vers
est toute moderne, en marbre blanc, éclairée d’une lampe éternelle et de deux fenêtres qui y versent un grand jour sur les
sques éclatantes qui tournent au plafond. Le tombeau en marbre blanc, d’ un style sage et sans sculpture, élevé sur des gra
un style sage et sans sculpture, élevé sur des gradins ; est surmonté de la statue à genoux de la sainte pleurante et voil
sculpture, élevé sur des gradins ; est surmonté de la statue à genoux de la sainte pleurante et voilée. Théodose confessa
evant le peuple dans cette église dont les portes en cyprès, chargées de bas-reliefs admirables, ont été, par une double g
rtaient des figures, des bras, des jambes. La chaire en marbre blanc, d’ un style byzantin comme le maître autel, s’élève s
yzantin comme le maître autel, s’élève sur le tombeau déjà fort élevé de Stilicon, général de Théodose, qui, ayant abjuré,
s extraordinaire que cette architecture qui se retrouve dans l’église de Saint-Eustorge, où s’élève, dans une forme lourde
ans une forme lourde et bizarre, le tombeau des trois Mages, surmonté d’ une étoile pour unique ornement. Le missalo di tem
toile pour unique ornement. Le missalo di tempi di San Ambrosio, orné de sujets saints, dont la beauté, le dessin et les c
jets saints, dont la beauté, le dessin et les couleurs sont au-dessus de tout ce que l’on peut se figurer. Ces précieux vé
tes les traces du temps. 23 août. Le temps le plus pur et la volonté de notre padrone nous ont fait sortir du trou mélanc
lent faire aucun mouvement et se laisser emporter par la seule action de l’air. Nous étions devancés et suivis par une gra
action de l’air. Nous étions devancés et suivis par une grande partie de la population de Milan qui se succède sur cette r
Nous étions devancés et suivis par une grande partie de la population de Milan qui se succède sur cette route pour aller v
ation de Milan qui se succède sur cette route pour aller voir le camp de douze mille hommes qui vient d’être élevé comme p
r cette route pour aller voir le camp de douze mille hommes qui vient d’ être élevé comme par un coup de baguette dans une
e camp de douze mille hommes qui vient d’être élevé comme par un coup de baguette dans une plaine immense à… de MiIan32.
d’être élevé comme par un coup de baguette dans une plaine immense à… de MiIan32. Milan, 31 août 1838. J’ai bien à vous r
MiIan32. Milan, 31 août 1838. J’ai bien à vous remercier, Monsieur, de votre bon souvenir, jeté à travers vos voyages. C
st précipité lui-même dans l’abîme où nous voilà. Il n’a le privilège de Naples, ni de Gênes, et son associé soi-disant mi
ui-même dans l’abîme où nous voilà. Il n’a le privilège de Naples, ni de Gênes, et son associé soi-disant millionnaire, ay
er dans les avances du voyage, nous restons sans garantie, sans moyen d’ aller plus loin que Milan, ni de regagner la Franc
ous restons sans garantie, sans moyen d’aller plus loin que Milan, ni de regagner la France. Ce bailleur de fonds se retir
en d’aller plus loin que Milan, ni de regagner la France. Ce bailleur de fonds se retire avant d’avoir rien perdu et nous
Milan, ni de regagner la France. Ce bailleur de fonds se retire avant d’ avoir rien perdu et nous n’avons nul recours sur l
’avons nul recours sur lui, car il n’a pas joint sa signature à celle de l’autre qui, s’il n’est pas un abominable trompeu
n insensé à mettre aux Petites-Maisons. Nous lui devons le complément de la position déplorable où le manque d’honneur de
Nous lui devons le complément de la position déplorable où le manque d’ honneur de M. Vedel nous a jetés. Mlle Mars est co
devons le complément de la position déplorable où le manque d’honneur de M. Vedel nous a jetés. Mlle Mars est consternée s
notre gloire nationale. On vient de la forcer à jouer sur une espèce de tréteau, à l’extrémité de Milan, la propriétaire
n vient de la forcer à jouer sur une espèce de tréteau, à l’extrémité de Milan, la propriétaire de l’autre salle l’ayant l
er sur une espèce de tréteau, à l’extrémité de Milan, la propriétaire de l’autre salle l’ayant louée à l’avance à la troup
louée à l’avance à la troupe du Roi de Sardaigne, ne jouant aussi que de la comédie et du drame. C’était affreux à voir Ml
qu’elle ne veut plus subir cette honte, on ne veut pas plus la payer de ses cinq premières représentations que les autres
a payer de ses cinq premières représentations que les autres artistes de leur mois qui demeurent sans garantie du second e
autres artistes de leur mois qui demeurent sans garantie du second et de tout leur avenir. Les traités sont faits avec tan
enir. Les traités sont faits avec tant de duplicité que j’ai l’effroi de voir perdre à Mlle Mars le fruit de son admirable
nt de duplicité que j’ai l’effroi de voir perdre à Mlle Mars le fruit de son admirable talent et des loges que les nobles
nt et des loges que les nobles ont louées pour la voir. Pardonnez-moi de vous arrêter sur ces tristes tableaux que je vois
vous arrêter sur ces tristes tableaux que je vois dans le coin sombre d’ une ville livrée au délire de toutes les fêtes et
tableaux que je vois dans le coin sombre d’une ville livrée au délire de toutes les fêtes et de toutes les espérances. Nou
ns le coin sombre d’une ville livrée au délire de toutes les fêtes et de toutes les espérances. Nous sommes relégués à la
es fêtes et de toutes les espérances. Nous sommes relégués à la Porte de Rome et je vous prie, si vous passez à Milan, don
prie, si vous passez à Milan, dont je serai partie alors sans doute, de venir arrêter un regard mélancolique sur le théât
ur le théâtre appelé Carcano, qui tient à notre pauvre maison qui n’a de valeur qu’un vieux platane et un jeune acacia mêl
jeune acacia mêlant leurs branches à ma fenêtre sans rideau, au fond d’ une cour humide, dans la longue rue appelée Il Bor
mide, dans la longue rue appelée Il Borgo de la Porta Romana. Je sais de loin que les feux d’artifice se succèdent hors Mi
rue appelée Il Borgo de la Porta Romana. Je sais de loin que les feux d’ artifice se succèdent hors Milan, partout où s’arr
faire couronner, Le camp militaire, élevé comme par miracle en si peu d’ instants à moins d’un quart de lieue de la ville,
camp militaire, élevé comme par miracle en si peu d’instants à moins d’ un quart de lieue de la ville, est rempli de curie
aire, élevé comme par miracle en si peu d’instants à moins d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musi
vé comme par miracle en si peu d’instants à moins d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de
si peu d’instants à moins d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de bals, de jeux, ce qui fa
tants à moins d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de bals, de jeux, ce qui fait que jusqu
d’un quart de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de bals, de jeux, ce qui fait que jusqu’à cette heur
rt de lieue de la ville, est rempli de curieux, de musiques, de bals, de jeux, ce qui fait que jusqu’à cette heure les cin
te époque qui devait les enrichir, sont encore déserts, à l’exception de celui où Mlle Mars vient d’attirer la noblesse, e
ichir, sont encore déserts, à l’exception de celui où Mlle Mars vient d’ attirer la noblesse, et pour laquelle les places o
bouches et sur tous les monuments, cette basilique érigée en statues de marbre blanc (on en compte cinq mille), et qui va
audages pour les illuminations, et, ainsi que les principales églises de Milan, toute tendue de damas rouge à franges d’or
nations, et, ainsi que les principales églises de Milan, toute tendue de damas rouge à franges d’or. Les tableaux et l’arc
s principales églises de Milan, toute tendue de damas rouge à franges d’ or. Les tableaux et l’architecture ainsi voilés fe
Les tableaux et l’architecture ainsi voilés feront pleurer les amants de l’Art qui ne font que passer pour admirer ces mer
re dans les somptuosités du couronnement, c’est l’illumination du lac de Côme, au pied du Simplon, que l’Empereur a descen
ination du lac de Côme, au pied du Simplon, que l’Empereur a descendu de nuit. Ce lac immense, couvert de barques innombra
u Simplon, que l’Empereur a descendu de nuit. Ce lac immense, couvert de barques innombrables et de hauts bâtiments pavois
descendu de nuit. Ce lac immense, couvert de barques innombrables et de hauts bâtiments pavoisés, visibles par les ballon
innombrables et de hauts bâtiments pavoisés, visibles par les ballons de couleurs éclatantes, pleins de lumières, les mont
nts pavoisés, visibles par les ballons de couleurs éclatantes, pleins de lumières, les montagnes jusqu’à leurs prodigieux
ières, les montagnes jusqu’à leurs prodigieux sommets tout éclatantes de feux brûlant durant la nuit, de transparents et d
rs prodigieux sommets tout éclatantes de feux brûlant durant la nuit, de transparents et de temples incrustés dans les fla
ts tout éclatantes de feux brûlant durant la nuit, de transparents et de temples incrustés dans les flancs, des rochers lu
egarder, je ne l’ai vu, ainsi que mes enfants, que par les beaux yeux de Mlle Mars. Je vous dirai plus tard, Monsieur, com
ieur, comment elle sera sortie du mauvais pas où je ne me console pas de la voir. Hier, à ce théâtre qu’elle a forcément q
a forcément quitté, mais où les Français artistes ont conservé droit de présence par un bon procédé du directeur italien,
é du directeur italien, nous avons vu [l’une] des plus tristes choses de ce monde (pour moi, du moins), Marie-Louise, plus
ouise, plus âgée que son âge, malgré sa parure élégante et son bonnet de jasmins, l’inexplicable Marie-Louise, dont le cœu
ahit pas une émotion. J’étais émue, moi, en passant forcément si près d’ elle dans le corridor étroit où sa loge touchait l
e m’effleura, quand je cherchai, je l’avoue, et pour la première fois de ma vie, à voir en face une personne qui cherchait
s, à qui je courus apprendre que le bras qu’elle touchait était celui de Marie-Louise, fit tout ce qu’il était possible de
ouchait était celui de Marie-Louise, fit tout ce qu’il était possible de faire d’effort, sans manquer aux convenances, pou
tait celui de Marie-Louise, fit tout ce qu’il était possible de faire d’ effort, sans manquer aux convenances, pour faire r
i] sur son passage, entre ses deux [manque] qui veillaient à la porte de sa loge. Elle se courbait en marchant comme pour
sa loge. Elle se courbait en marchant comme pour chercher les marches de l’escalier à peine éclairé qu’elle allait descend
mbre, qui la suivaient dans ce froid corridor, et il me fut difficile de rester jusqu’à la fin de Jane de Naples, dont ell
ns ce froid corridor, et il me fut difficile de rester jusqu’à la fin de Jane de Naples, dont elle n’avait pu supporter pe
le terrible dénouement. J’étouffai pourtant les battements redoublés [ de mon cœur] pour connaître entièrement Mlle Marchio
t Mlle Marchioni33. 6 septembre. Toutes les voix maigres des cloches de Milan déchirent en ce moment l’air chargé de plui
voix maigres des cloches de Milan déchirent en ce moment l’air chargé de pluie. Les coups sans écho du canon se succèdent,
retentissement ne les prolonge. Je cherche à m’expliquer cette espèce de brisure sèche que les sons les plus graves produi
la rêverie est comme inconnue, et, en effet, l’Italien dans l’absence de la passion triste, colérique ou amoureuse, l’Ital
voix ne murmure dans le souvenir. La romance, qui nous inonde le cœur de larmes, les fait bâiller. Cataneo, musicien fort
en fort distingué et maître à la Scala, composait l’autre jour un air de bravoure sur ces paroles, et disait à chaque inst
ure. Une foule immense et toujours muette assiste, inerte, à cet acte de puissance qui s’opère froidement sans obstacle et
umides où nous sommes relégués. La pauvreté peut s’isoler, se nourrir de hautes espérances ; les grands sont abasourdis de
’isoler, se nourrir de hautes espérances ; les grands sont abasourdis de fatigue, de feinte et d’ennuis. Ennui, Misère au-
nourrir de hautes espérances ; les grands sont abasourdis de fatigue, de feinte et d’ennuis. Ennui, Misère au-dessus de to
utes espérances ; les grands sont abasourdis de fatigue, de feinte et d’ ennuis. Ennui, Misère au-dessus de toutes les misè
abasourdis de fatigue, de feinte et d’ennuis. Ennui, Misère au-dessus de toutes les misères, je ne te connais pas. Hier, t
ars était Reina, et le stupide directeur s’est vu contraint par ordre de faire une recette immense dans le grand théâtre d
ontraint par ordre de faire une recette immense dans le grand théâtre de la Canobiana, attenant au Palais du Roi. Une gale
10 septembre. Le pauvre Violet se meurt en ce moment. Te souviens-tu de lui ? L’orage, qui ébranle le ciel et fait ruisse
s éclairs, hâte peut-être et tourmente son agonie. J’ai le cœur serré de la mort de cet homme, parce qu’il a trop souffert
hâte peut-être et tourmente son agonie. J’ai le cœur serré de la mort de cet homme, parce qu’il a trop souffert et que c’e
e bon Violet était, sans contredit, le plus fidèle et le plus attaché de ses domestiques, et sa fin prématurée est pour el
e un événement qui la touche jusqu’aux larmes. Tu dois te ressouvenir de Violet, qui gardait souvent sa porte et son antic
ouvent sa porte et son antichambre avec toute l’inquiète surveillance d’ une sentinelle en faction. Milan, 19 septembre. J
. Milan, 19 septembre. Je t’écris et je pense au bruit assourdissant d’ une roue qui tourne dans la cour, pour faire des s
ce bruit qui rampe dans l’air donne à mes idées, selon moi, la forme de mouches qui ne peuvent voler. Mes idées rampent a
font défaillir le cœur. Tout à l’heure, ce sera la prière glapissante de l’école italienne, dont les enfants se font une d
ts se font une distraction à déchirer la gorge. Et puis, des torrents d’ eau sur les toits à la hauteur de nos vitres et un
irer la gorge. Et puis, des torrents d’eau sur les toits à la hauteur de nos vitres et une chambre si humide que le mur sa
, numéro 312, 16 juin 1910, p. 713-718 [714, 715, 717]. […] — L’envoi de M. Hébrard est complété du reste par de très inté
714, 715, 717]. […] — L’envoi de M. Hébrard est complété du reste par de très intéressantes planches concernant la place d
féré au premier, — surtout avec la vue générale du Palais Communal et de ses abords. M. A. Levard expose enfin un bon trav
ses abords. M. A. Levard expose enfin un bon travail sur la Basilique de Saint-Clément à Rome, piètre édifice sans doute,
piètre édifice sans doute, mais qui remonte peut-être au vie  siècle de la ville (iie  av. J.-C.). Comme beaucoup d’autre
siècle de la ville (iie  av. J.-C.). Comme beaucoup d’autres édifices de Rome, la basilique de Saint-Clément n’a pas de fa
e  av. J.-C.). Comme beaucoup d’autres édifices de Rome, la basilique de Saint-Clément n’a pas de façade ; elle est surtou
coup d’autres édifices de Rome, la basilique de Saint-Clément n’a pas de façade ; elle est surtout précieuse par ses mosaï
s mosaïques, sa décoration intérieure. M. Marucchi, dans ses Éléments d’ archéologie chrétienne, indique qu’il y a là quatr
le, qui sert actuellement au culte. […] C’est encore une des fresques d’ Avignon, avec avec un prophète se détachant à mi-c
, par M. Yperman, et les « études sur l’architecture et la décoration d’ influence française en Italie », peintures du xve
’influence française en Italie », peintures du xve  siècle au prieuré de Saint-Ours d’Aoste, par M. Ch. Chauvet. […] Il re
de France, en Italie, surtout : porte et église à Brescia, aquarelle de M. Wulfflef ; le dôme de Pise et la tour penchée,
rtout : porte et église à Brescia, aquarelle de M. Wulfflef ; le dôme de Pise et la tour penchée, un plafond du palais Far
ôme de Pise et la tour penchée, un plafond du palais Farnèse, à Rome, de M. L. Hulot ; à Sienne et Florence, de curieux dé
ond du palais Farnèse, à Rome, de M. L. Hulot ; à Sienne et Florence, de curieux détails de porte-étendards et de porte-fa
se, à Rome, de M. L. Hulot ; à Sienne et Florence, de curieux détails de porte-étendards et de porte-falots, par Mr M. Rob
ulot ; à Sienne et Florence, de curieux détails de porte-étendards et de porte-falots, par Mr M. Robert ; la porte de la c
ls de porte-étendards et de porte-falots, par Mr M. Robert ; la porte de la cathédrale de Lorette, par M. A. Piazza ; la c
ards et de porte-falots, par Mr M. Robert ; la porte de la cathédrale de Lorette, par M. A. Piazza ; la crypte du couvent
couvent de Saint-François d’Assise, par M. A. Polart ; les souvenirs d’ Italie et de Sicile (Orviéto, Sienne, Palerme, Mon
Saint-François d’Assise, par M. A. Polart ; les souvenirs d’Italie et de Sicile (Orviéto, Sienne, Palerme, Monréale, etc.)
Orviéto, Sienne, Palerme, Monréale, etc.), par M. J. Greppi ; le pont de pierre à Vérone, par M. Leprince-Ringuet ; des co
ppi ; le pont de pierre à Vérone, par M. Leprince-Ringuet ; des coins de Venise, par M. E. Klabec (baptistère de Saint-Mar
 Leprince-Ringuet ; des coins de Venise, par M. E. Klabec (baptistère de Saint-Marc) et par M. H. Fivaz. C’est ensuite les
ptistère de Saint-Marc) et par M. H. Fivaz. C’est ensuite les croquis de voyage en Italie et Suisse (Florence, Bâle, Fribo
les croquis de voyage en Italie et Suisse (Florence, Bâle, Fribourg) de M. M. Chollet ; les sites de Grèce et d’Italie (M
lie et Suisse (Florence, Bâle, Fribourg) de M. M. Chollet ; les sites de Grèce et d’Italie (Mistra, le Parthénon, Corinthe
e (Florence, Bâle, Fribourg) de M. M. Chollet ; les sites de Grèce et d’ Italie (Mistra, le Parthénon, Corinthe, Pæstum), d
sites de Grèce et d’Italie (Mistra, le Parthénon, Corinthe, Pæstum), de M. Levard ; […]. […] Musées et collections A
numéro 312, 16 juin 1910, p. 737-745 [743, 744-745]. Réorganisation de la Pinacothèque de Munich [extrait] […] Parmi
1910, p. 737-745 [743, 744-745]. Réorganisation de la Pinacothèque de Munich [extrait] […] Parmi les tableaux qui so
ichir la galerie, citons notamment : […] un Crucifiement et une suite de huit tableaux ayant trait à l’histoire des Gonzag
x ayant trait à l’histoire des Gonzague, du Tintoret ; […] — du musée d’ Augsbourg, la délicieuse nature morte les Gantelet
[…] — du musée d’Augsbourg, la délicieuse nature morte les Gantelets, de Jacopo de Barbarj, bien connue des visiteurs de c
morte les Gantelets, de Jacopo de Barbarj, bien connue des visiteurs de cette galerie, le Portrait de femme attribué à Lé
o de Barbarj, bien connue des visiteurs de cette galerie, le Portrait de femme attribué à Léonard, le Christ chez Marthe e
particulièrement heureuses : […] un Guardi : Concert dans un couvent de femmes à Venise […]. Memento bibliographique [
Nous avons plaisir à annoncer la publication du nouveau portefeuille de l’Arundel Club de Londres, cette Société dont le
ette Société dont le but si louable est, comme nous l’avons déjà dit, de faire connaître, par de belles reproductions, les
si louable est, comme nous l’avons déjà dit, de faire connaître, par de belles reproductions, les chefs-d’œuvre des colle
ar de belles reproductions, les chefs-d’œuvre des collections privées d’ Angleterre34. Le Portfolio de 1909 ne le cède pas
es chefs-d’œuvre des collections privées d’Angleterre34. Le Portfolio de 1909 ne le cède pas en intérêt et en beauté aux p
érêt et en beauté aux précédents. Les vingt planches en héliogravure, d’ une exécution parfaite, qui le composent, nous off
le composent, nous offrent les œuvres suivantes, accompagnées chacune d’ une brève mais substantielle notice : L’Annonciati
s substantielle notice : L’Annonciation, par Giovanni da Ponte (coll. de sir Hubert Parry) ; La Création, par Albertinelli
lbertinelli (même collection) ; Allégorie, par Piero di Cosimo (coll. de M. Otto Beit) ; Madone et Saints, par Montagna (c
osimo (coll. de M. Otto Beit) ; Madone et Saints, par Montagna (coll. de sir Hubert Parry) ; Sainte Famille, par Carpaccio
na (coll. de sir Hubert Parry) ; Sainte Famille, par Carpaccio (coll. de lord Berwick) ; Musicien, par Savoldo (coll. du c
d Berwick) ; Musicien, par Savoldo (coll. du comte Amhurst) ; […] Vue de Venise, par Guardi (coll. de M. Otto Beit) ; […].
voldo (coll. du comte Amhurst) ; […] Vue de Venise, par Guardi (coll. de M. Otto Beit) ; […]. Tome LXXXVI, numéro 313
                                     G. D’A.                   (Chant de Fête pour Calendimaggio.) J’écrivis un jour ceci
zio apparaît étrange et illogique au milieu de la platitude écœurante de l’Italie d’aujourd’hui, qui “sans ambitions ni dé
étrange et illogique au milieu de la platitude écœurante de l’Italie d’ aujourd’hui, qui “sans ambitions ni désir de conqu
ude écœurante de l’Italie d’aujourd’hui, qui “sans ambitions ni désir de conquête” — ainsi que ses ministres le déclarent
sa vie bourgeoise et assure son “invulnérabilité par la conciliation de ses alliances et de ses amitiés”. » Des années on
t assure son “invulnérabilité par la conciliation de ses alliances et de ses amitiés”. » Des années ont passé. L’Italie se
nnées ont passé. L’Italie se redresse peu à peu sur tous les domaines de l’industrie où principalement elle s’essaie. Quel
s, érudits plus que doctes, vulgarisateurs avertis plus que créateurs de systèmes, à Naples et à Florence, par des études
tudes et des traductions fort nombreuses, répandent en Italie le sens de la culture universelle contemporaine. Quelques po
verselle contemporaine. Quelques postes excellents, tels MM. Pascoli, de Bosis, Marradi, dont l’un au moins, le premier, e
limites lumineuses, aux sommets artistiques, où la vieille héritière de l’Hellade ne figure plus avec ses peintres tâtonn
t mal secondés par une jeunesse bruyante ou hostile, seulement pleine de sa suffisance. L’atmosphère lyrique de l’Italie e
e ou hostile, seulement pleine de sa suffisance. L’atmosphère lyrique de l’Italie est troublée ou bouleversée par l’âpreté
alie est troublée ou bouleversée par l’âpreté des industriels envieux de bien-être économique, comme si le bien-être écono
que, contrairement à ce que Montaigne affirmait, n’était pas l’ennemi de cette angoisse qui exalte le sentiment esthétique
e le sentiment esthétique et pousse une humanité vers une renaissance de l’Art. Gabriele d’Annunzio demeure en Italie parf
au milieu de l’Italie contemporaine, « étrange et illogique ». Les «  d’ Annunziani » d’antan n’existent plus. Ils ont été
’Italie contemporaine, « étrange et illogique ». Les « d’Annunziani » d’ antan n’existent plus. Ils ont été engloutis par l
 » d’antan n’existent plus. Ils ont été engloutis par le journalisme, d’ où ils eurent et donnèrent l’impression de sortir,
gloutis par le journalisme, d’où ils eurent et donnèrent l’impression de sortir, vers leur vingtième année, il y a une vin
impression de sortir, vers leur vingtième année, il y a une vingtaine d’ années, grâce à la séduction qu’exerçait le style
années, grâce à la séduction qu’exerçait le style du poète nouveau et de ceux qui l’imitaient. Mais le goût d’un classicis
it le style du poète nouveau et de ceux qui l’imitaient. Mais le goût d’ un classicisme modernisé de la pensée et du langag
u et de ceux qui l’imitaient. Mais le goût d’un classicisme modernisé de la pensée et du langage, d’un heureux épanouissem
. Mais le goût d’un classicisme modernisé de la pensée et du langage, d’ un heureux épanouissement, en pleine littérature m
anouissement, en pleine littérature moderne, des bourgeons séculaires de la langue ; ce renouveau, ébauché furieusement pa
eau, ébauché furieusement par Carducci et voluptueusement réalisé par d’ Annunzio, a produit quelques fruits. Il n’est plus
u, ébauché furieusement par Carducci et voluptueusement réalisé par d’ Annunzio , a produit quelques fruits. Il n’est plus permis,
s fruits. Il n’est plus permis, sans honte, à un littérateur italien, d’ écrire sans recherche, sans au moins un souci de p
littérateur italien, d’écrire sans recherche, sans au moins un souci de précision expressive et d’érudition élégante. Il
ire sans recherche, sans au moins un souci de précision expressive et d’ érudition élégante. Il n’y a qu’en Toscane où l’on
n parle », convaincus que le dialecte toscan demeure le paradigme pur de la langue nationale, de laquelle il fut le levain
e le dialecte toscan demeure le paradigme pur de la langue nationale, de laquelle il fut le levain. La langue et la prosod
osodie italiennes ont été effectivement renouvelées. Le « double état de la parole », si merveilleusement exprimé par Mall
nnants esthéticiens modernes du verbe, éclaira la volonté innovatrice de d’Annunzio. Celui-ci marqua toujours énergiquemen
nts esthéticiens modernes du verbe, éclaira la volonté innovatrice de d’ Annunzio. Celui-ci marqua toujours énergiquement l
s esthéticiens modernes du verbe, éclaira la volonté innovatrice de d’ Annunzio . Celui-ci marqua toujours énergiquement la sépara
la séparation entre son expression quotidienne parlée et l’expression de la parole écrite. Il conquit et imposa la stylisa
l’expression de la parole écrite. Il conquit et imposa la stylisation de la pensée dans l’écriture en comprenant que toute
’œuvre d’art tend par cela même à sa stylisation, à un état définitif de synthèse, de cristallisation lyrique, de même que
tend par cela même à sa stylisation, à un état définitif de synthèse, de cristallisation lyrique, de même que la forme et
forme et la couleur des choses cherchent à travers la main enfiévrée de l’artiste leur synthèse représentative sur la pal
e l’artiste leur synthèse représentative sur la palette. Le renouveau de la langue littéraire italienne fut accompli. Aux
angue littéraire italienne fut accompli. Aux jeunes poètes maintenant de s’en servir pour exprimer un lyrisme nouveau. Jus
aucun d’entre eux ne laisse prévoir une force créatrice égale à celle de d’Annunzio. Celui-ci n’a aucun disciple. Et s’il
un d’entre eux ne laisse prévoir une force créatrice égale à celle de d’ Annunzio. Celui-ci n’a aucun disciple. Et s’il dem
d’entre eux ne laisse prévoir une force créatrice égale à celle de d’ Annunzio . Celui-ci n’a aucun disciple. Et s’il demeure le
io. Celui-ci n’a aucun disciple. Et s’il demeure le plus pur écrivain de son pays par sa langue, il en demeure aussi le pl
ngue, il en demeure aussi le plus fort par l’étendue et par l’intérêt de ses conceptions. Tour à tour poète, romancier et
ement « arrangés », il est le plus grand poète tragique méditerranéen d’ aujourd’hui. La race tout entière s’exalte en lui
s’est toujours nourri des fruits les plus beaux et les plus opulents de la littérature française, depuis qu’il naquit à l
ittérature française, depuis qu’il naquit à la Poésie, et qu’il vient d’ offrir plus directement à la France sa pensée et s
s directement à la France sa pensée et sa plume, et les rythmes mêmes de sa langue littéraire, qui devient, pour le moment
aire, qui devient, pour le moment tout au moins, française. Un besoin de se renouveler sans cesse avec l’atmosphère univer
. Un besoin de se renouveler sans cesse avec l’atmosphère universelle de son temps, aiguise ses sens, les orientant vers l
rs les grands courants spirituels qui s’entrechoquent dans les heures de notre époque. De l’édoniste capricieux et éphémèr
rants spirituels qui s’entrechoquent dans les heures de notre époque. De l’édoniste capricieux et éphémère André Sperelli,
re époque. De l’édoniste capricieux et éphémère André Sperelli, épris d’ élégances romaines baroques, à l’aviateur Paolo Ta
relli, épris d’élégances romaines baroques, à l’aviateur Paolo Tarsis de son dernier roman, il a suivi un chemin assez sig
ées par des romans. Enfin le poète lui-même a pris le chemin qui mène de Rome-la-Magnifique non pas à Lutèce, « civitas ph
« civitas philosophorum », mais à Paris, centre idéal et sentimental de l’action moderne. Aujourd’hui, d’Annunzio veut sa
Paris, centre idéal et sentimental de l’action moderne. Aujourd’hui, d’ Annunzio veut saisir le rythme de son temps, vibre
aris, centre idéal et sentimental de l’action moderne. Aujourd’hui, d’ Annunzio veut saisir le rythme de son temps, vibre aux ven
al de l’action moderne. Aujourd’hui, d’Annunzio veut saisir le rythme de son temps, vibre aux vents puissants de l’époque
nnunzio veut saisir le rythme de son temps, vibre aux vents puissants de l’époque neuve épanouie avec nous et en nous, et
ve épanouie avec nous et en nous, et veut chercher dans le modernisme de la recherche héroïque et de l’action, le lyrisme
nous, et veut chercher dans le modernisme de la recherche héroïque et de l’action, le lyrisme latent, le souffle harmonieu
monisera les sons profonds et vagues qui remuent obscurément son cœur d’ homme moderne. Ce pèlerinage d’un grand poète à la
agues qui remuent obscurément son cœur d’homme moderne. Ce pèlerinage d’ un grand poète à la recherche du lyrisme moderne c
n grand poète à la recherche du lyrisme moderne contient des éléments d’ exaltation qui peuvent être féconds pour une jeune
e épopée ? » — s’est-il écrié, dans un quotidien, ému par la victoire de Paulhan. Il a l’impression vague, indéfinie, que
ssion vague, indéfinie, que l’humanité commence une nouvelle journée, de ces journées dont les heures sont des siècles, et
rra se composer. Cette recherche lui fait découvrir certaines beautés de notre temps, certains motifs du lyrisme moderne.
peut-être encore dans le temps, le poète et le romancier s’efforcent de représenter certains états d’enthousiasme qui app
s, le poète et le romancier s’efforcent de représenter certains états d’ enthousiasme qui apparaissent essentiels. C’est ai
ins états d’enthousiasme qui apparaissent essentiels. C’est ainsi que d’ Annunzio a écrit un drame en deux épisodes, qui, d
s états d’enthousiasme qui apparaissent essentiels. C’est ainsi que d’ Annunzio a écrit un drame en deux épisodes, qui, dans son
sodes, qui, dans son intention tout au moins, devait être la Tragédie de l’Explorateur. Ce drame est une pièce point réuss
n ami : Je suis prêt pour mon but, pour prendre sur moi ce qu’il y a de pire sur la terre, décidé même aux sacrifices hum
’irai sans hésiter, en chantant. Le soir qu’arriva à Rome la nouvelle de la mort d’Eugène Ruspoli, le sentiment de l’envie
hésiter, en chantant. Le soir qu’arriva à Rome la nouvelle de la mort d’ Eugène Ruspoli, le sentiment de l’envie dépassa en
u’arriva à Rome la nouvelle de la mort d’Eugène Ruspoli, le sentiment de l’envie dépassa en moi tout autre sentiment et me
esséchée, figée dans un tas de terre, égalé dans le tombeau aux chefs de la gent Amarr. Sur la route je veux retrouver ses
es, mais pour aller au-delà, bien au-delà, remonter le Dana, chercher d’ expliquer l’origine du fleuve Omo… Et puis… J’ai m
 ! Ah si tu avais éprouvé une fois ce que j éprouvai lorsque, au-delà d’ Imi, nous entrâmes dans la région inconnue, lorsqu
mes sur le sol vierge la trace latine !… Les trois motifs principaux de ce morceau, où il y a quelques réminiscences niet
s nietzschéennes, sont les motifs éternels qui chantent dans l’esprit de tout explorateur et qui gonflent d’espérance sa p
ernels qui chantent dans l’esprit de tout explorateur et qui gonflent d’ espérance sa poitrine impétueuse : la joie de déco
lorateur et qui gonflent d’espérance sa poitrine impétueuse : la joie de découvrir, l’ardeur dans l’émulation, et le senti
se : la joie de découvrir, l’ardeur dans l’émulation, et le sentiment de la race que tout héros porte en lui, comme sa vér
out explorateur perdu dans l’inconnu, qui par sa seule présence cesse d’ être tel, est l’individu d’une race, et il a la co
l’inconnu, qui par sa seule présence cesse d’être tel, est l’individu d’ une race, et il a la conscience d’en porter en lui
ce cesse d’être tel, est l’individu d’une race, et il a la conscience d’ en porter en lui la vie très ancienne et toute la
la vie très ancienne et toute la gloire. Qui put lire sans un sanglot d’ émotion supérieure le récit de la rencontre de Sta
la gloire. Qui put lire sans un sanglot d’émotion supérieure le récit de la rencontre de Stanley et de Savorgnan de Brazza
ut lire sans un sanglot d’émotion supérieure le récit de la rencontre de Stanley et de Savorgnan de Brazza, alors que ce d
n sanglot d’émotion supérieure le récit de la rencontre de Stanley et de Savorgnan de Brazza, alors que ce dernier, seul,
it sur son identité : Je suis la France ! Cette exaltation expressive de la race est toujours présente à l’esprit du poète
e italien. Sa race est la latine, comprise dans le sens le plus vaste de mentalité et de sentimentalité particulières et p
ce est la latine, comprise dans le sens le plus vaste de mentalité et de sentimentalité particulières et parfaitement reco
anéen. Le poète sent, confusément peut-être, que la force spirituelle de sa race est encore à opposer à l’envahissement un
opposer à l’envahissement universel des races antagonistes du Nord et de l’Est. Il cherche la clé harmonieuse du lyrisme m
l cherche la clé harmonieuse du lyrisme moderne pour la glorification de cette force. Et l’aviateur Paolo Tarsis, de même
orateur Corrado Brando, n’aspirera qu’à laisser sur toutes les routes de la mort violente et inédite le sillon de gloire l
aisser sur toutes les routes de la mort violente et inédite le sillon de gloire latine. § Dans son dernier roman, d’Annunz
ente et inédite le sillon de gloire latine. § Dans son dernier roman, d’ Annunzio a voulu chanter lyriquement un autre aspe
te et inédite le sillon de gloire latine. § Dans son dernier roman, d’ Annunzio a voulu chanter lyriquement un autre aspect de l’
dernier roman, d’Annunzio a voulu chanter lyriquement un autre aspect de l’énergie moderne, son essor incomparable. Cette
s tout à fait réalisée. Forse che si, forse che no… La signification de l’énigmatique devise est surtout plus dans la pen
forme, dans ses expressions, dans l’harmonisation subtile et savante de tous les éléments qui composent cette nouvelle œu
le et savante de tous les éléments qui composent cette nouvelle œuvre d’ amour, de déchirement, de folie et de mort. Le sen
ante de tous les éléments qui composent cette nouvelle œuvre d’amour, de déchirement, de folie et de mort. Le sens ambigu
éléments qui composent cette nouvelle œuvre d’amour, de déchirement, de folie et de mort. Le sens ambigu de l’œuvre est s
i composent cette nouvelle œuvre d’amour, de déchirement, de folie et de mort. Le sens ambigu de l’œuvre est sur tous les
le œuvre d’amour, de déchirement, de folie et de mort. Le sens ambigu de l’œuvre est sur tous les personnages, sur tous ce
ables, mais domptés, dont l’écrivain a surpris et arrêté une parcelle d’ existence, représentative et significative. Peut-ê
Peut-être que oui, peut-être que non… Le charme presque hermaphrodite de l’adolescent Aldo, qui aboutit à l’inceste, la te
escent Aldo, qui aboutit à l’inceste, la tendre et sombre opiniâtreté de Vana, la Vierge Amante, qui aboutit au suicide, l
niâtreté de Vana, la Vierge Amante, qui aboutit au suicide, la fureur d’ amour d’Isabelle, qui aboutit à la folie, l’héroïs
de Vana, la Vierge Amante, qui aboutit au suicide, la fureur d’amour d’ Isabelle, qui aboutit à la folie, l’héroïsme moder
mour d’Isabelle, qui aboutit à la folie, l’héroïsme moderne et fécond de Paolo Tarsis, qui se courbe sous le joug féminin
brouillard où frémit, occulte, toute la convoitise, toute la ferveur de la vie contemporaine. L’écrivain en précise à pei
nom. Et après avoir dansé devant nous cette danse rapide et farouche de l’amour et du sang, de la folie et de la mort, le
nsé devant nous cette danse rapide et farouche de l’amour et du sang, de la folie et de la mort, les quatre dramatis-perso
cette danse rapide et farouche de l’amour et du sang, de la folie et de la mort, les quatre dramatis-personæ disparaissen
re dramatis-personæ disparaissent dans le fond vague, indéfinissable, d’ où l’évocateur les avait sorties, en les montrant
, en les montrant convulsivement tordues dans leur inépuisable ardeur de vivre. Le procédé d’évocation employé par M. d’An
vulsivement tordues dans leur inépuisable ardeur de vivre. Le procédé d’ évocation employé par M. d’Annunzio a quelques qua
tteint dans ce roman à une telle maîtrise dans l’exposé, l’esthétique de ses observations de l’âme humaine est si serrée p
à une telle maîtrise dans l’exposé, l’esthétique de ses observations de l’âme humaine est si serrée parfois que tout ce q
evons que la pensée exprimée nous était connue et qu’elle ne sort pas de la manière d’être, de sentir et de s’extérioriser
ensée exprimée nous était connue et qu’elle ne sort pas de la manière d’ être, de sentir et de s’extérioriser du « pathos e
primée nous était connue et qu’elle ne sort pas de la manière d’être, de sentir et de s’extérioriser du « pathos esthétiqu
tait connue et qu’elle ne sort pas de la manière d’être, de sentir et de s’extérioriser du « pathos esthétique » d’annunzi
nière d’être, de sentir et de s’extérioriser du « pathos esthétique » d’ annunzien. C’est que ce virtuose du verbe se surpa
très pure, et les quelques cadences antiques qui résolvent plusieurs de ses phrases, le choix des mots et des agglomérati
ent plusieurs de ses phrases, le choix des mots et des agglomérations de mots, ont souvent un goût ancien qui lui reste de
t un goût ancien qui lui reste des années passées dans la composition de ses tragédies où le style archaïque lui fut cher.
de ses tragédies où le style archaïque lui fut cher. L’apport nouveau de cette prose est dans sa composition en quelque so
ion en quelque sorte musicale. Il y a des motifs qui reviennent comme de véritables motifs évocateurs, pour rappeler, avec
bles motifs évocateurs, pour rappeler, avec les mêmes mots, des états d’ âmes identiques. La phrase qui a servi à composer
âmes identiques. La phrase qui a servi à composer un paysage, un état de l’atmosphère, en un moment précis du drame, lorsq
ent comme des chevelures, dans lesquelles se prenaient des étoiles… » De tout l’ensemble de cette évocation nocturne qui f
lures, dans lesquelles se prenaient des étoiles… » De tout l’ensemble de cette évocation nocturne qui finit sur cette phra
C’était comme une nuit connue, qui revenait dans le cycle des années, de très très loin », le poète détache des passages,
images mêmes sont franchement musicales. Il peut préciser la couleur d’ un jardin avec une netteté d’expression picturale,
t musicales. Il peut préciser la couleur d’un jardin avec une netteté d’ expression picturale, comme celle-ci : « Tout le v
i : « Tout le vert ne valait que pour soutenir la langueur passionnée de quelque rose blanche. » Avec une force évocatrice
he. » Avec une force évocatrice sculpturale, il représentera le désir d’ Isabelle ainsi : « La poussée involontaire courbai
e : « La douceur et la tristesse du jour étaient divines, sur la paix de la plaine, où les ombres et les eaux et l’art cam
osé une ordonnance si simple qu’elle paraissait conduite par la flûte de trois notes taillée dans le roseau des marais. »
oit était une solitude lointaine comme une souvenance musicale, faite de signes et d’intervalles constants. » La prose de
solitude lointaine comme une souvenance musicale, faite de signes et d’ intervalles constants. » La prose de d’Annunzio se
ance musicale, faite de signes et d’intervalles constants. » La prose de d’Annunzio se rapprocherait ainsi de ce que sera
e musicale, faite de signes et d’intervalles constants. » La prose de d’ Annunzio se rapprocherait ainsi de ce que sera la
musicale, faite de signes et d’intervalles constants. » La prose de d’ Annunzio se rapprocherait ainsi de ce que sera la prose de
ntervalles constants. » La prose de d’Annunzio se rapprocherait ainsi de ce que sera la prose de demain, la prose évoluée
La prose de d’Annunzio se rapprocherait ainsi de ce que sera la prose de demain, la prose évoluée dans ses rythmes, à la m
voluée dans ses rythmes, à la manière de la poésie. Car la conception d’ une prose et d’une poésie composées d’éléments en
rythmes, à la manière de la poésie. Car la conception d’une prose et d’ une poésie composées d’éléments en quelque sorte «
de la poésie. Car la conception d’une prose et d’une poésie composées d’ éléments en quelque sorte « statiques » est absurd
« statiques » est absurde au milieu des complications ultra-subtiles de tous les arts, se développant dans un parallélism
notre musique nouvelle. Une telle conception, faite en grande partie de paresse et d’impuissance, et qui est basée sur l’
nouvelle. Une telle conception, faite en grande partie de paresse et d’ impuissance, et qui est basée sur l’imitation serv
tion servile et inintelligente des exemples dits classiques, n’a plus de prise sur les cerveaux tourmentés par le besoin d
assiques, n’a plus de prise sur les cerveaux tourmentés par le besoin de créer ou de recréer toutes les formes de l’expres
a plus de prise sur les cerveaux tourmentés par le besoin de créer ou de recréer toutes les formes de l’expression esthéti
aux tourmentés par le besoin de créer ou de recréer toutes les formes de l’expression esthétique contemporaine. La prose s
ormes de l’expression esthétique contemporaine. La prose se complique d’ éléments profondément rythmiques et musicaux, auxq
ls il faut parfois sacrifier la pensée et le discours même, au profit d’ une évocation très large de l’âme profonde, au-del
r la pensée et le discours même, au profit d’une évocation très large de l’âme profonde, au-delà de l’étroite précision de
même, au profit d’une évocation très large de l’âme profonde, au-delà de l’étroite précision de la parole qui décrit. Gabr
vocation très large de l’âme profonde, au-delà de l’étroite précision de la parole qui décrit. Gabriele d’Annunzio me semb
moyens tout intérieurs, en dénudant leurs âmes plus qu’il ne le fait de leurs corps, nous montrant ainsi par certains mou
rtains mouvements typiques toutes leurs possibilités, nous permettant de deviner les actes qu’ils peuvent accomplir, et qu
qu’ils peuvent accomplir, et qu’il ne décrit pas. Une autre catégorie d’ écrivains, ceux qui font le roman dit psychologiqu
s’en tiennent simplement à la surface des êtres, aux enchevêtrements de leurs actions. Dans son dernier roman, d’Annunzio
êtres, aux enchevêtrements de leurs actions. Dans son dernier roman, d’ Annunzio cherche moins que jamais à nous « représe
tres, aux enchevêtrements de leurs actions. Dans son dernier roman, d’ Annunzio cherche moins que jamais à nous « représenter » u
uvre, et surtout au « pathos historique » persistant et affaiblissant de sa race qui se sauraient trop, la composition « m
lissant de sa race qui se sauraient trop, la composition « musicale » de sa prose suffirait à mettre ce livre parmi les œu
e ce livre parmi les œuvres qui contiennent quelques bonnes promesses de renouveau. Mais soit dans la forme, soit dans la
sses de renouveau. Mais soit dans la forme, soit dans la matière même de son livre, l’écrivain ne donne ici véritablement
nt que des « promesses ». Il a voulu renouveler sans doute la matière de ses représentations de la vie contemporaine. Il r
». Il a voulu renouveler sans doute la matière de ses représentations de la vie contemporaine. Il revient au roman après u
man après une longue pause remplie des harmonies, parfois puissantes, de ses tragédies. Deux fois déjà il avait été frappé
é frappé par l’héroïsme moderne, par l’aspect essentiellement nouveau de l’héroïsme. Notre héros n’est certes plus celui d
tiellement nouveau de l’héroïsme. Notre héros n’est certes plus celui de cape et d’épée, fleuri au milieu des temps de mœu
nouveau de l’héroïsme. Notre héros n’est certes plus celui de cape et d’ épée, fleuri au milieu des temps de mœurs militair
n’est certes plus celui de cape et d’épée, fleuri au milieu des temps de mœurs militaires, comme la fleur du sang généreux
milieu des temps de mœurs militaires, comme la fleur du sang généreux de la race. Notre héros s’élève aussi sur la foule a
Notre héros s’élève aussi sur la foule avec cette formidable volonté de domination commune à tous les tribuns, mais il s’
géographique et vers l’inconnu aérien, pour la conquête des espaces. D’ Annunzio avait écrit l’exaltation du tribun (la Gl
éographique et vers l’inconnu aérien, pour la conquête des espaces. D’ Annunzio avait écrit l’exaltation du tribun (la Gloire) et
s. D’Annunzio avait écrit l’exaltation du tribun (la Gloire) et celle de l’explorateur (Plus que l’amour). Il veut exalter
l’explorateur (Plus que l’amour). Il veut exalter maintenant le héros de la dernière heure, celui qui exaspère le désir et
dernière heure, celui qui exaspère le désir et l’orgueil des peuples d’ où il surgit, l’aviateur. Paolo Tarsis est le héro
res, Germains et Anglo-Saxons, l’ardente sagesse et le courage exalté de notre race. « Toutes les forces du rêve gonflaien
s du rêve gonflaient le cœur des terrestres tournés vers l’Assomption de l’Homme. » Tandis « qu’une race entière fut nouve
u’une race entière fut nouvelle et joyeuse en lui ». Malheureusement, d’ Annunzio n’a pas renouvelé véritablement sa manièr
une race entière fut nouvelle et joyeuse en lui ». Malheureusement, d’ Annunzio n’a pas renouvelé véritablement sa manière. Cette
e répète. Elle consiste essentiellement en deux mouvements parallèles de la pensée et de l’expression ou, si l’on aime mie
onsiste essentiellement en deux mouvements parallèles de la pensée et de l’expression ou, si l’on aime mieux, en la représ
l’expression ou, si l’on aime mieux, en la représentation littéraire de deux puissances pathétiques : celle du passé de l
ésentation littéraire de deux puissances pathétiques : celle du passé de la race et celle du raffinement tout cérébral et
é de la race et celle du raffinement tout cérébral et « esthétisant » de la sensualité. Le « pathos esthétique » de d’Annu
érébral et « esthétisant » de la sensualité. Le « pathos esthétique » de d’Annunzio est constant dans son œuvre et dans sa
bral et « esthétisant » de la sensualité. Le « pathos esthétique » de d’ Annunzio est constant dans son œuvre et dans sa vi
al et « esthétisant » de la sensualité. Le « pathos esthétique » de d’ Annunzio est constant dans son œuvre et dans sa vie. Ici e
i encore l’écrivain s’attarde trop dans la révélation très minutieuse de la féminité élégamment bestiale de l’héroïne, et
dans la révélation très minutieuse de la féminité élégamment bestiale de l’héroïne, et des manifestations antiques de l’ar
nité élégamment bestiale de l’héroïne, et des manifestations antiques de l’art et de l’histoire italiens. Partant, la mati
ent bestiale de l’héroïne, et des manifestations antiques de l’art et de l’histoire italiens. Partant, la matière héroïque
ure et décorative. Le héros, Paolo Tarsis, n’est qu’une réincarnation de Hermil ou de Aurispa ou de Claude Cantelmo. D’Ann
tive. Le héros, Paolo Tarsis, n’est qu’une réincarnation de Hermil ou de Aurispa ou de Claude Cantelmo. D’Annunzio s’est p
, Paolo Tarsis, n’est qu’une réincarnation de Hermil ou de Aurispa ou de Claude Cantelmo. D’Annunzio s’est plu encore une
t qu’une réincarnation de Hermil ou de Aurispa ou de Claude Cantelmo. D’ Annunzio s’est plu encore une fois à enrouler auto
qu’une réincarnation de Hermil ou de Aurispa ou de Claude Cantelmo. D’ Annunzio s’est plu encore une fois à enrouler autour de l’
fois à enrouler autour de l’homme typique et beau l’innombrable filet de la féminité vorace et impitoyable, le filet qui s
et qui serre et serre comme la chaîne aux anneaux mous et inflexibles d’ un invisible serpent. Encore une fois la tiédeur d
ous et inflexibles d’un invisible serpent. Encore une fois la tiédeur d’ une chair féminine, le mystère chaud du symbolique
llit le héros, tend, pour une éternelle vengeance à jamais inassouvie de la nature biforme, à annihiler l’homme fort, l’ho
é tendre et effacée lutte contre l’autre et est vaincue. L’exaltation de la grande spiritualité moderne, celle de la conqu
et est vaincue. L’exaltation de la grande spiritualité moderne, celle de la conquête des airs, courbe ses flammes sur deux
s, courbe ses flammes sur deux corps enlacés, sur l’éternelle dispute de la chair avide et insatisfaite, à la fois proie e
, dans le Palais Royal, la Reggia, où le mystère est intense et plein de volontés occultes et de rythmes pensifs, comme la
la Reggia, où le mystère est intense et plein de volontés occultes et de rythmes pensifs, comme la Symphonie en ut mineur
ontés occultes et de rythmes pensifs, comme la Symphonie en ut mineur de Beethoven. Paolo Tarsis et Isabelle arrivent là,
thoven. Paolo Tarsis et Isabelle arrivent là, portés par cette fureur d’ amour encore non éclos, car vraiment c’est l’explo
cette fureur d’amour encore non éclos, car vraiment c’est l’explosion de cette fureur d’amour, plus que celle méthodique d
mour encore non éclos, car vraiment c’est l’explosion de cette fureur d’ amour, plus que celle méthodique des cylindres, qu
ussi, là, dans la maison solitaire, où l’horreur, l’amour, la terreur de la vie passée, est toute palpitante dans le silen
ce, comme les Pauses qui charment et exaspèrent la curiosité musicale d’ Aldo, et comme le secret infini de la devise du ch
et exaspèrent la curiosité musicale d’Aldo, et comme le secret infini de la devise du chevalier prisonnier des Levantins :
re que non… Les quatre agonistes semblent s’envelopper dans la Reggia de toute leur fatalité, de la fatalité qui les pouss
gonistes semblent s’envelopper dans la Reggia de toute leur fatalité, de la fatalité qui les poussera désormais à vouloir,
emier chapitre du roman donne assez l’impression du premier mouvement d’ une symphonie, car tous ses motifs idéaux, sentime
catastrophe. Une autre figure s’élève ensuite, belle et forte : celle de Giulio Cambiaso, l’ami fraternel de Paolo Tarsis,
e ensuite, belle et forte : celle de Giulio Cambiaso, l’ami fraternel de Paolo Tarsis, le compagnon héros désigné par le m
te des espaces et des airs. Mais dans cet incomparable poème en prose de notre modernité, le premier « poème de l’aviation
et incomparable poème en prose de notre modernité, le premier « poème de l’aviation », que d’Annunzio consacre au triomphe
en prose de notre modernité, le premier « poème de l’aviation », que d’ Annunzio consacre au triomphe de l’héroïsme latin,
n prose de notre modernité, le premier « poème de l’aviation », que d’ Annunzio consacre au triomphe de l’héroïsme latin, à la mo
premier « poème de l’aviation », que d’Annunzio consacre au triomphe de l’héroïsme latin, à la mort de Giulio Cambiaso, c
», que d’Annunzio consacre au triomphe de l’héroïsme latin, à la mort de Giulio Cambiaso, celui-ci disparaît pour ne laiss
tin, à la mort de Giulio Cambiaso, celui-ci disparaît pour ne laisser de lui qu’un autre motif sentimental aux développeme
ur qui allait mourir en triomphant. Un héros anglo-saxon aurait souri de dédain. Le héros latin avait accepté l’offrande d
saxon aurait souri de dédain. Le héros latin avait accepté l’offrande de la jeune fille qu’il connaissait à peine, comme u
me un double destin. Je la porterai en haut, en haut. Je vous promets de la porter aujourd’hui à une hauteur jamais attein
i ni par d’autres, sur les nuages. » Et il atteint la suprême hauteur d’ où il se précipite dans la mort précédé par les fe
me hauteur d’où il se précipite dans la mort précédé par les feuilles de la pauvre rose jaune morte dans le vent. Vana se
e amour pour le mort et pour Paolo Tarsis, le survivant, et incapable de vivre devant l’amour triomphant de sa sœur Isabel
Tarsis, le survivant, et incapable de vivre devant l’amour triomphant de sa sœur Isabelle pour Paolo, elle se tue. Vana es
nt de sa sœur Isabelle pour Paolo, elle se tue. Vana est une créature de rêve, qui rappelle celles de Maeterlinck. Elle a
aolo, elle se tue. Vana est une créature de rêve, qui rappelle celles de Maeterlinck. Elle a devant la vie la vague sagess
pauses, des arrêts prolongés dans un chemin qui ne doit pas aboutir, d’ une révolte devant l’inéluctable conçue comme une
sse se préciser sur un objet ; et qui meurent sans désir, qui meurent d’ avoir trop aimé sans rien étreindre. Ces créatures
reindre. Ces créatures sublimes, ces lamentables et suaves princesses de la virginité, sont vraiment les plus grandes amou
princesses de la virginité, sont vraiment les plus grandes amoureuses de la vie. Leur amour est indéfini comme l’infini où
concentre tout son être tellement en lui, qu’après l’aventure funèbre de sa sœur elle s’égare, elle ne retrouve plus sa ra
ture funèbre de sa sœur elle s’égare, elle ne retrouve plus sa raison d’ être. Elle a trop étreint, elle a trop délimité le
ison d’être. Elle a trop étreint, elle a trop délimité les frontières de son désir, elle a trop regardé sa face dans le pu
es frontières de son désir, elle a trop regardé sa face dans le puits de sa vérité, à travers l’eau trouble de son double
p regardé sa face dans le puits de sa vérité, à travers l’eau trouble de son double amour pour Paolo et pour son frère Ald
, qui l’avait créée très forte dans sa domination féminine, a la joie de la briser après l’avoir insultée et affaissée sou
affaissée sous l’ignominie. Isabelle résume toute l’étrange puissance de la devise : peut-être que oui, peut-être que non.
non. Elle donne à tout le roman la couleur étrange et invraisemblable de son âme, ondoyant comme la mer par la double pous
courants occultes intérieurs. Elle monte jusqu’au sommet le calvaire de sa conscience douloureuse d’« amante de l’amour »
. Elle monte jusqu’au sommet le calvaire de sa conscience douloureuse d’ « amante de l’amour » ; de là elle descendra, un p
e jusqu’au sommet le calvaire de sa conscience douloureuse d’« amante de l’amour » ; de là elle descendra, un peu souriant
et le calvaire de sa conscience douloureuse d’« amante de l’amour » ; de là elle descendra, un peu souriante et hautaine,
 ; de là elle descendra, un peu souriante et hautaine, dans le marais de son inconscience pathétique, après avoir éloquemm
nce pathétique, après avoir éloquemment défendu la « science sévère » de l’amour sans limites qu’elle devait répandre. Son
t la suivra, jour par jour, pendant la première semaine, la « semaine de passion ». Mais il s’éloignera. Car c’est elle la
itable protagoniste du roman. Paolo n’est qu’un prétexte, et son rôle d’ aviateur n’est qu’une décoration, parfois éblouiss
d’aviateur n’est qu’une décoration, parfois éblouissante, à l’action d’ amour. Isabelle s’anéantit dans la folie, c’est-à-
ion d’amour. Isabelle s’anéantit dans la folie, c’est-à-dire dans une de ces visions de la mort dans la vie, qui renouvell
abelle s’anéantit dans la folie, c’est-à-dire dans une de ces visions de la mort dans la vie, qui renouvellent sans cesse
renouvellent sans cesse dans le cœur des hommes l’image et l’angoisse de l’éternelle stérilité. Une loi de Manou nous semb
ur des hommes l’image et l’angoisse de l’éternelle stérilité. Une loi de Manou nous semble pleine de significations, après
ngoisse de l’éternelle stérilité. Une loi de Manou nous semble pleine de significations, après avoir suivi ce récit. « Ceu
ifications, après avoir suivi ce récit. « Ceux qui ne possèdent point de champs, mais qui ont des semences et vont les rép
champs, mais qui ont des semences et vont les répandre dans la terre d’ autrui, ne retirent aucun profit du grain qui vien
aucun profit du grain qui vient à pousser… » Et la « science sévère » d’ Isabelle apparaît bien être parfois celle du champ
ncé, car il n’en reste rien, ni pour elle ni pour l’amant. L’aventure de l’aviateur n’est que celle d’une heure de sa vie.
i pour elle ni pour l’amant. L’aventure de l’aviateur n’est que celle d’ une heure de sa vie. Pendant cette heure, elle met
ni pour l’amant. L’aventure de l’aviateur n’est que celle d’une heure de sa vie. Pendant cette heure, elle met contre les
’une heure de sa vie. Pendant cette heure, elle met contre les images de la force volontaire et ailée l’atrocité du destin
é du destin toujours obscur enraciné dans la chair. « Le roman traite de la vie, représente la vie — a dit Novalis. Le rom
Ici, sans doute, c’est un poète qui a composé le roman, se souvenant de préceptes musicaux ou prosodiques. Novalis a dit
n même temps que très réelles. Qu’importent les nombreuses faiblesses de l’œuvre ? Qu’importe la faiblesse littéraire de l
nombreuses faiblesses de l’œuvre ? Qu’importe la faiblesse littéraire de la scène où Isabelle danse, car l’évocation de l’
a faiblesse littéraire de la scène où Isabelle danse, car l’évocation de l’écrivain n’arrive pas à nous la faire voir dans
à nous la faire voir danser, et au surplus sa danse semble être celle d’ une sensualité grossière et insignifiante qui est
e le détail assez pauvre qui nous révèle une clause dans le testament de son mari, par laquelle Isabelle perdait en se rem
léguée, tout comme dans la Veuve joyeuse ? L’écrivain a eu un instant de défaillance. Sa créature principale, sœur de tout
écrivain a eu un instant de défaillance. Sa créature principale, sœur de toutes les autres protagonistes de l’œuvre d’Annu
ance. Sa créature principale, sœur de toutes les autres protagonistes de l’œuvre d’Annunzio, littérairement plus nordiques
éature principale, sœur de toutes les autres protagonistes de l’œuvre d’ Annunzio, littérairement plus nordiques ou slaves
ture principale, sœur de toutes les autres protagonistes de l’œuvre d’ Annunzio , littérairement plus nordiques ou slaves que lati
lime. Aldo disparaît aussi, entraîné peut-être dans l’horreur du sort de ses deux sœurs. Les trois esprits ambigus s’étaie
s’étaient trop plu à s’abreuver des mille significations énigmatiques de la Reggia résumées dans cette étonnante affirmati
s énigmatiques de la Reggia résumées dans cette étonnante affirmation de l’ambiguïté qui devient le leitmotif et la signif
de l’ambiguïté qui devient le leitmotif et la signification du roman de leur aventure : Peut-être que oui, peut-être que
catastrophe se produit vraiment selon la strophe, selon cette strophe de la plus exaspérante ambiguïté. Paolo Tarsis repre
astes étendues des terres et des eaux, avec une plus farouche volonté de conquérir et de mourir. Le héros reprend son chem
es terres et des eaux, avec une plus farouche volonté de conquérir et de mourir. Le héros reprend son chemin, et il emport
in, et il emporte avec lui désormais, ondoyant dans les ailes, faites de bruits et d’air, de son appareil, les fantômes de
orte avec lui désormais, ondoyant dans les ailes, faites de bruits et d’ air, de son appareil, les fantômes de son ami mort
ec lui désormais, ondoyant dans les ailes, faites de bruits et d’air, de son appareil, les fantômes de son ami mort, de Va
s les ailes, faites de bruits et d’air, de son appareil, les fantômes de son ami mort, de Vana morte, et de celle qu’il ai
es de bruits et d’air, de son appareil, les fantômes de son ami mort, de Vana morte, et de celle qu’il aime et qui est fol
air, de son appareil, les fantômes de son ami mort, de Vana morte, et de celle qu’il aime et qui est folle. § Le défaut de
, de Vana morte, et de celle qu’il aime et qui est folle. § Le défaut de ce roman est dans le fait que l’exubérance héroïq
e. § Le défaut de ce roman est dans le fait que l’exubérance héroïque de la vie moderne n’est pas essentielle. Ce n’est po
r de leurs vies ultra-sensibles par le passé atavique, par le mystère de la vie qui survit à la Reggia avec toutes les éni
r le mystère de la vie qui survit à la Reggia avec toutes les énigmes de ses inscriptions et de ses signes. Ces êtres vive
qui survit à la Reggia avec toutes les énigmes de ses inscriptions et de ses signes. Ces êtres vivent continuellement dans
armoires mes robes les plus belles ? » demande Isabelle, en souvenir de l’homonyme, l’Isabelle d’Este, qui avait vécu là.
la plus élégante dame d’Italie… » Giulio Cambiaso crée un autre être de la petite Vana, en souvenir d’une Indienne qui av
… » Giulio Cambiaso crée un autre être de la petite Vana, en souvenir d’ une Indienne qui avait laissé tomber une rose jaun
s du temps. Et tous, et l’écrivain même, sont pris dans la souvenance de la race, sans cesse. Dante et Michel-Ange revienn
ns cadencées. Tous vraiment, comme Aldo, paraissent « avoir bu le vin de quatre cents ans dans un de ces vases de Calcédoi
comme Aldo, paraissent « avoir bu le vin de quatre cents ans dans un de ces vases de Calcédoine et de jaspe ornés d’or qu
paraissent « avoir bu le vin de quatre cents ans dans un de ces vases de Calcédoine et de jaspe ornés d’or que l’Esten ava
r bu le vin de quatre cents ans dans un de ces vases de Calcédoine et de jaspe ornés d’or que l’Esten avait recueillis inn
quatre cents ans dans un de ces vases de Calcédoine et de jaspe ornés d’ or que l’Esten avait recueillis innombrables dans
rnés d’or que l’Esten avait recueillis innombrables dans les armoires de la Grotte à Corte Vecchia ». Il semble que l’écri
les du livre sont surtout dans la suggestion singulière qui se dégage de ces êtres dont l’exubérance vitale est submergée
dit pas, ne dira jamais ». Il ne faut pas chercher une signification d’ ensemble dans ce livre précieux. Deux masses humai
asses humaines sont en présence : les deux sœurs et le frère, chargés d’ atavismes, d’élégances perfides, de beautés surhum
s sont en présence : les deux sœurs et le frère, chargés d’atavismes, d’ élégances perfides, de beautés surhumaines ; de l’
es deux sœurs et le frère, chargés d’atavismes, d’élégances perfides, de beautés surhumaines ; de l’autre côté, il y a les
, chargés d’atavismes, d’élégances perfides, de beautés surhumaines ; de l’autre côté, il y a les deux amis héroïques, vai
u’à la mort. La petite Lunella, la tendre et déjà douloureuse cadette d’ Isabelle et de Vana, semble avoir été chérie par l
a petite Lunella, la tendre et déjà douloureuse cadette d’Isabelle et de Vana, semble avoir été chérie par le poète comme
ana, semble avoir été chérie par le poète comme un élément insouciant de sincérité par lequel les deux sœurs retrouvent le
mmune, et qui est comme une révélation immuable, mais non insensible, de la fatalité des passions qui s’entassent et s’écr
ble, de la fatalité des passions qui s’entassent et s’écrasent autour d’ elle. Un des héros reste non vaincu. Mais peut-on
s moyens littéraires dont il a toujours disposé, et l’élément nouveau de son enthousiasme pour l’énergie humaine moderne,
r l’énergie humaine moderne, Gabriele d’Annunzio a composé une vision de vie et de mort. Il n’a pas pu fondre les éléments
e humaine moderne, Gabriele d’Annunzio a composé une vision de vie et de mort. Il n’a pas pu fondre les éléments disparate
ision de vie et de mort. Il n’a pas pu fondre les éléments disparates de la vie avec ceux qui devaient à la fois en briser
riser quelques-uns dans la mort et en exalter d’autres dans une sorte d’ hymne triomphal de l’aviateur-héros. Il est à la r
dans la mort et en exalter d’autres dans une sorte d’hymne triomphal de l’aviateur-héros. Il est à la recherche de ces él
ne sorte d’hymne triomphal de l’aviateur-héros. Il est à la recherche de ces éléments de l’épopée moderne. Il en trouvera
triomphal de l’aviateur-héros. Il est à la recherche de ces éléments de l’épopée moderne. Il en trouvera quelques-uns peu
popée peut-être ; mais tous ses chants ne peuvent être que des chants d’ une Aube, car le recul du temps et une éclosion pl
ecul du temps et une éclosion plus récente dans les domaines nouveaux de la littérature sont nécessaires aux Chants « du g
nd Midi » nietzschéen. D’autres écrivains auraient pu créer une sorte de fatum moderne, laissant s’acharner contre l’aviat
e de fatum moderne, laissant s’acharner contre l’aviateur les cabales de l’or, des affaires, des politiciens et des banqui
e, qui date, où l’on peut remarquer les hypertrophies du sentiment et de la sensualité, qui sont les caractéristiques du r
t et de la sensualité, qui sont les caractéristiques du romantisme et de l’œuvre d’annunzienne. D’Annunzio même l’a fait,
sensualité, qui sont les caractéristiques du romantisme et de l’œuvre d’ annunzienne. D’Annunzio même l’a fait, pour un aut
sont les caractéristiques du romantisme et de l’œuvre d’annunzienne. D’ Annunzio même l’a fait, pour un autre « type héroï
ont les caractéristiques du romantisme et de l’œuvre d’annunzienne. D’ Annunzio même l’a fait, pour un autre « type héroïque », d
ques encore à trouver, encore à chercher, et, dans son dernier roman, d’ Annunzio s’en rapproche davantage ; s’il est reven
es encore à trouver, encore à chercher, et, dans son dernier roman, d’ Annunzio s’en rapproche davantage ; s’il est revenu à sa m
ntique, il y est revenu avec une volonté nouvelle, celle enthousiaste d’ une glorification de la vie moderne. Son instinct
enu avec une volonté nouvelle, celle enthousiaste d’une glorification de la vie moderne. Son instinct esthétique très sûr
ous fait espérer. Cet instinct lui a servi à exprimer quelque formule d’ art, qui apparaît comme un motif du lyrisme modern
apparaît comme un motif du lyrisme moderne. Il a affirmé la sainteté de certains gestes qui semblent sans nulle poésie, e
fixé la beauté profonde. Il a pu ainsi révéler la perfection musicale de la mécanique, âme du monde moderne, évoquant la v
olo Tarsis « courbé vers sa machine pour examiner la tension des fils d’ acier, tandis que le chef de ses mécaniciens achev
machine pour examiner la tension des fils d’acier, tandis que le chef de ses mécaniciens achevait de donner le ton au mote
sion des fils d’acier, tandis que le chef de ses mécaniciens achevait de donner le ton au moteur, et qu’il prêtait l’oreil
l prêtait l’oreille très aiguë à la septuple consonance ». Si l’excès de projets de l’écrivain dont les gazettes nous ont
’oreille très aiguë à la septuple consonance ». Si l’excès de projets de l’écrivain dont les gazettes nous ont entretenus
entretenus n’est pas vrai, il faut souhaiter que dans quelque période de concentration et de silence Gabriele d’Annunzio d
vrai, il faut souhaiter que dans quelque période de concentration et de silence Gabriele d’Annunzio découvre une parole e
dévoile profondément au moins un aspect du lyrisme latent et angoissé de notre temps. Comme dans toutes les époques de ren
isme latent et angoissé de notre temps. Comme dans toutes les époques de renaissance, nous souffrons de notre plénitude mê
e temps. Comme dans toutes les époques de renaissance, nous souffrons de notre plénitude même, du surplus de notre force d
es de renaissance, nous souffrons de notre plénitude même, du surplus de notre force désordonnée, et nous sommes dans l’at
du surplus de notre force désordonnée, et nous sommes dans l’attente de celui qui lui donnera un nom, une définition, et
, et par cela même une précision satisfaisante et joyeuse. Et le rôle de l’homme de génie, s’il est vraiment tel, consiste
la même une précision satisfaisante et joyeuse. Et le rôle de l’homme de génie, s’il est vraiment tel, consiste dans l’app
de génie, s’il est vraiment tel, consiste dans l’apport contemporain d’ une orientation totale de l’esprit que l’élite pui
ent tel, consiste dans l’apport contemporain d’une orientation totale de l’esprit que l’élite puisse résumer dans le mot :
e futurisme et même je ne connais aucun futuriste. J’ai lu la préface de l’auteur de Mafarka. Je n’ai rien compris à ce ma
et même je ne connais aucun futuriste. J’ai lu la préface de l’auteur de Mafarka. Je n’ai rien compris à ce manifeste et i
anifeste et il m’est fort désagréable qu’un Monsieur, fût-ce l’auteur de Mafarka, vienne me déclarer, un étendard à la mai
un étendard à la main, qu’il a fait un chef-d’œuvre. J’ai l’habitude de m’apercevoir de ces choses-là sans qu’on prenne l
a main, qu’il a fait un chef-d’œuvre. J’ai l’habitude de m’apercevoir de ces choses-là sans qu’on prenne la peine de m’en
’habitude de m’apercevoir de ces choses-là sans qu’on prenne la peine de m’en avertir. Cependant, malgré ma mauvaise humeu
algré ma mauvaise humeur, j’ai voulu lire ce livre avec une attention d’ autant plus grande que l’on m’annonçait sa profond
ait voir réellement une existence folle, arrive à me donner la vision de l’extravagant, moi je ne lui en demande pas plus
dé employé par l’auteur et je ne discute pas son exagération, souvent de mauvais goût. Il possède d’ailleurs tous les défa
tion, souvent de mauvais goût. Il possède d’ailleurs tous les défauts de Victor Hugo, mais il est à son aise dans le désor
o, mais il est à son aise dans le désordre. S’il constate que la voix d’ un muezzin est de couleur violette, ça ne me choqu
son aise dans le désordre. S’il constate que la voix d’un muezzin est de couleur violette, ça ne me choque pas ; j’en pren
nragé, est une page fabuleusement saisissante. Le festin des monstres de la mer et l’orgie qui suit sont des chapitres mer
le piment africain est terriblement répandu et que cela sent le nègre d’ une façon furieuse (surtout dans le Viol des négre
vant, car, au fond, rien n’est plus vivant qu’un cauchemar. Fabriquer de toutes pièces un bonhomme artificiel et le faire
onhomme artificiel et le faire marcher n’est pas difficile quand on a de l’imagination ! Vous croyez ça ? Il est fort diff
quand on a de l’imagination ! Vous croyez ça ? Il est fort difficile d’ être Dieu. Je pense ne pas déplaire à M. Marinetti
à M. Marinetti en le comparant à ce premier auteur du premier volume de l’humanité. Nous avons tous lu, en leur temps, le
r volume de l’humanité. Nous avons tous lu, en leur temps, les Chants de Maldoror, où nous avons découvert cette phrase ex
ase exquise dans son ingénuité : « Phallus déraciné, pourquoi fais-tu de pareils bonds ? » Mafarka m’a produit l’effet des
i fais-tu de pareils bonds ? » Mafarka m’a produit l’effet des Chants de Maldoror, le personnage qui joue du piano les doi
Chants de Maldoror, le personnage qui joue du piano les doigts gantés de sang. Ça n’a rien à démêler avec la raison quotid
les livres qu’entre nos quatre murs. Je ne recommande pas la lecture de cette œuvre extraordinaire aux jeunes hommes qui
en tartines, mais je prie les poètes, ces gens si heureusement doués de folie, de s’arrêter un instant devant cette image
es, mais je prie les poètes, ces gens si heureusement doués de folie, de s’arrêter un instant devant cette image : « Sous
instant devant cette image : « Sous la haute voûte, la lumière bleue de la nuit se retirait peu à peu comme une femme cér
terrasse en s’inclinant profondément et abaissant en cadence ses bras d’ où pendent des haillons ! » M’est avis, Messieurs,
e du futurisme. Oui, je sais, il y a le manifeste contre les gondoles de Venise, « ces balançoires à crétins », et le « vé
de Venise, « ces balançoires à crétins », et le « vénal clair de lune d’ hôtel meublé », mais une école chasse l’autre. Je
Philosophie. Benedetto Croce : Ce qui est vivant et ce qui est mort de la philosophie de Hegel, trad. par Henri Buriot,
edetto Croce : Ce qui est vivant et ce qui est mort de la philosophie de Hegel, trad. par Henri Buriot, Giard et Brière, i
que signaler, avant de terminer ces notes, […] l’intéressant ouvrage de M. Benedetto Croce : Ce qui est vivant et ce qui
ouvrage de M. Benedetto Croce : Ce qui est vivant et ce qui est mort de la philosophie de Hegel, dont l’auteur, le représ
edetto Croce : Ce qui est vivant et ce qui est mort de la philosophie de Hegel, dont l’auteur, le représentant le plus aut
Italie, était particulièrement qualifié pour mener à bien ce travail de discrimination. Les Revues. Memento [extrait]
151-157 [157]. […] Revue bleue (28 mai). — M. Péladan : l’Esthétique de Léonard de Vinci. Art ancien. Aldo Ravà : Piet
de Vinci. Art ancien. Aldo Ravà : Pietro Longhi (Istituto italiano d’ arti grafiche, Bergamo, 10 fr) Tristan Leclère [
qu’à Venise même, au musée Correr en particulier, qu’il est possible de l’étudier un peu longuement, et c’est un Vénitien
peu longuement, et c’est un Vénitien, M. Aldo Ravà, qui s’est chargé de le faire. Après la période un peu ingrate du xvii
ien, Tintoret, Véronèse, peut s’enorgueillir des nouveaux grands noms de Tiepolo, de Guardi, des Canaletto, des noms aimés
t, Véronèse, peut s’enorgueillir des nouveaux grands noms de Tiepolo, de Guardi, des Canaletto, des noms aimés de la Rosal
eaux grands noms de Tiepolo, de Guardi, des Canaletto, des noms aimés de la Rosalba et de Pietro Longhi. Balestra, Ricci,
de Tiepolo, de Guardi, des Canaletto, des noms aimés de la Rosalba et de Pietro Longhi. Balestra, Ricci, Piazzetta donnent
’impulsion et c’est chez le premier que Longhi apprendra les éléments de son métier, Antonio Balestra était un de ces Véro
onghi apprendra les éléments de son métier, Antonio Balestra était un de ces Véronais établis à Venise comme il y en eut t
né à suivre ses conseils il s’en serait longtemps tenu à des tableaux de sainteté. Mais Balestra lui-même eut le bon espri
à des tableaux de sainteté. Mais Balestra lui-même eut le bon esprit d’ envoyer son élève à Bologne, en le recommandant à
pe Mario Crespi l’Espagnol : c’était la voie ouverte au futur peintre de la vie vénitienne du xviiie  siècle. Car Crespi,
Crespi, comme le note M. Aldo Ravà, interrompait souvent l’exécution de ses tableaux historiques et mythologiques pour se
ableaux historiques et mythologiques pour se reposer dans la peinture de petites toiles représentant des scènes de la vie
se reposer dans la peinture de petites toiles représentant des scènes de la vie familière. Nous ne sommes pas très riches
eignements sur Pietro Longhi. M. Aldo Ravà les a résumés et complétés de documents trouvés dans les archives des Frari et
umés et complétés de documents trouvés dans les archives des Frari et de l’église S.-Pantalon. Le véritable nom de Longhi
s les archives des Frari et de l’église S.-Pantalon. Le véritable nom de Longhi était Falca et notre Pietro, qui naquit en
ui naquit en 1702, eut pour père un Alexandre Falca qui était fondeur d’ argent. À la suite de son séjour à Bologne, Pietro
Catterina Maria Rizzi, et il vint habiter avec elle dans la paroisse de S. Pantalon ; après un an de mariage il en eut un
vint habiter avec elle dans la paroisse de S. Pantalon ; après un an de mariage il en eut un fils qui fut le portraitiste
fut le portraitiste Alessandro Longhi. Chargé par la famille Sagredo de décorer l’escalier monumental du palais de S. Sof
rgé par la famille Sagredo de décorer l’escalier monumental du palais de S. Sofia sur le Grand Canal, Pietro Longhi y peig
nghi y peignit la Chute des Géants ; mais il revint vite à des toiles de petite dimension, à ses formats préférés de 58 × 
revint vite à des toiles de petite dimension, à ses formats préférés de 58 × 44, 52 × 41, 42 × 35, et surtout à ces sujet
t l’exemple, en peignant pour son compte des tableaux comme son École de filles du Louvre. Tandis que Canaletto et Guardi
Louvre. Tandis que Canaletto et Guardi retracent l’aspect extérieur de la ville, les canaux lumineux, les merveilleuses
ieur de la ville, les canaux lumineux, les merveilleuses perspectives d’ architecture, les fêtes magnifiques de la Républiq
les merveilleuses perspectives d’architecture, les fêtes magnifiques de la République, Pietro Longhi entre dans les cercl
e, Pietro Longhi entre dans les cercles à la mode, dans les boutiques de café ; ou bien il s’en va tournant dans les rues
 siècle, dont il est le chroniqueur fidèle. Quelle abondante moisson d’ observations précieuses devaient offrir à son espr
ugeait Alessandro), à son œil investigateur, ce mouvement pittoresque de dames en paniers, de patriciens pomponnés, d’abbé
son œil investigateur, ce mouvement pittoresque de dames en paniers, de patriciens pomponnés, d’abbés poudrés, de magistr
e mouvement pittoresque de dames en paniers, de patriciens pomponnés, d’ abbés poudrés, de magistrats en perruque blanche,
resque de dames en paniers, de patriciens pomponnés, d’abbés poudrés, de magistrats en perruque blanche, de masques, de li
iciens pomponnés, d’abbés poudrés, de magistrats en perruque blanche, de masques, de livrées, au milieu du scintillement d
nnés, d’abbés poudrés, de magistrats en perruque blanche, de masques, de livrées, au milieu du scintillement des glaces do
die tout ce petit monde joyeux et raffiné, étourdi et corrompu, monde d’ intrigues et de commérages, de flatteries et de co
it monde joyeux et raffiné, étourdi et corrompu, monde d’intrigues et de commérages, de flatteries et de compliments, de s
et raffiné, étourdi et corrompu, monde d’intrigues et de commérages, de flatteries et de compliments, de séductions et de
rdi et corrompu, monde d’intrigues et de commérages, de flatteries et de compliments, de séductions et de madrigaux ; il e
monde d’intrigues et de commérages, de flatteries et de compliments, de séductions et de madrigaux ; il en connaît les ca
s et de commérages, de flatteries et de compliments, de séductions et de madrigaux ; il en connaît les caractéristiques, l
ctéristiques, les usages, les qualités, les faiblesses et les fautes. De tout ce monde il est le traducteur fidèle et un p
urée derrière l’éventail ; il suit la divulgation rapide et sournoise d’ un petit scandale, accueillie de rires étouffés ;
it la divulgation rapide et sournoise d’un petit scandale, accueillie de rires étouffés ; il rend le mouvement mesuré et g
ccueillie de rires étouffés ; il rend le mouvement mesuré et gracieux d’ un pas de menuet ou le geste onctueux d’un diseur
de rires étouffés ; il rend le mouvement mesuré et gracieux d’un pas de menuet ou le geste onctueux d’un diseur de madrig
mouvement mesuré et gracieux d’un pas de menuet ou le geste onctueux d’ un diseur de madrigal ; il nous enseigne comment s
esuré et gracieux d’un pas de menuet ou le geste onctueux d’un diseur de madrigal ; il nous enseigne comment se porte le l
nt on se congédie ; comment un parfait laquais doit offrir un plateau de friandises ; et tout cela avec une délicatesse, u
n évidence ses dons naturels et arriver à une assez grande perfection d’ art pour mériter le nom de « Goldoni de la peintur
ls et arriver à une assez grande perfection d’art pour mériter le nom de « Goldoni de la peinture ». Telle est, ou à peu
à une assez grande perfection d’art pour mériter le nom de « Goldoni de la peinture ». Telle est, ou à peu près, l’appré
« Goldoni de la peinture ». Telle est, ou à peu près, l’appréciation de M. Aldo Ravà. Avec de pareils sujets, Longhi conn
re ». Telle est, ou à peu près, l’appréciation de M. Aldo Ravà. Avec de pareils sujets, Longhi connut vite la faveur du p
zi ; et pendant près de quarante années il put poursuivre l’exécution de son œuvre délicieuse. Sa vie s’écoula sans incide
de son œuvre délicieuse. Sa vie s’écoula sans incidents. À l’encontre de tant d’autres de ses contemporains, comme Tiepolo
cieuse. Sa vie s’écoula sans incidents. À l’encontre de tant d’autres de ses contemporains, comme Tiepolo, les Canaletto,
nt dans toute l’Europe, Pietro Longhi demeura à Venise. Cette absence d’ aventures explique qu’on ne trouve pas de traces d
eura à Venise. Cette absence d’aventures explique qu’on ne trouve pas de traces de sa vie dans les documents du temps. Ou
ise. Cette absence d’aventures explique qu’on ne trouve pas de traces de sa vie dans les documents du temps. Ou rencontre
documents du temps. Ou rencontre seulement son nom dans les registres de la corporation des peintres de 1737 à 1773. En 17
e seulement son nom dans les registres de la corporation des peintres de 1737 à 1773. En 1763 il fut président de l’Académ
la corporation des peintres de 1737 à 1773. En 1763 il fut président de l’Académie de peinture fondée par la famille Pisa
n des peintres de 1737 à 1773. En 1763 il fut président de l’Académie de peinture fondée par la famille Pisani et qui fut
et qui fut fermée deux ans après ; dès 1766 il appartint à l’Académie de peinture créée par le Sénat : à cette occasion, i
acé aujourd’hui à l’Académie des Beaux-Arts. Il mourut dans sa maison de la paroisse Saint-Pantalon le 8 mai 1785, après u
qu’il nous a laissés ne constituent pas la partie la moins précieuse de son œuvre. Le musée civique de Venise en conserve
tuent pas la partie la moins précieuse de son œuvre. Le musée civique de Venise en conserve 140 acquis par Teodoro Correr
par Teodoro Correr d’Alessandro Longhi lui-même : ce sont des études de personnages, de vêtements, de détails caractérist
rer d’Alessandro Longhi lui-même : ce sont des études de personnages, de vêtements, de détails caractéristiques, et plus s
ro Longhi lui-même : ce sont des études de personnages, de vêtements, de détails caractéristiques, et plus souvent de main
rsonnages, de vêtements, de détails caractéristiques, et plus souvent de mains que de visages. C’est que l’artiste est plu
vêtements, de détails caractéristiques, et plus souvent de mains que de visages. C’est que l’artiste est plus attentif à
à l’attitude générale, au mouvement, au geste, qu’à l’expression même de la figure : si la composition chez Pietro Longhi
groupés dans les attitudes les plus heureuses, l’étude physionomique de chacun des acteurs de sa comédie légère n’est jam
tudes les plus heureuses, l’étude physionomique de chacun des acteurs de sa comédie légère n’est jamais très poussée. Le p
ger et exquis ! Mieux que le pinceau peut-être, avec en tout cas plus de décision et plus de brièveté, il exprime tout le
x que le pinceau peut-être, avec en tout cas plus de décision et plus de brièveté, il exprime tout le nécessaire ; il dit
de brièveté, il exprime tout le nécessaire ; il dit tout ce qu’il y a d’ important à dire. M. Aldo Ravà s’est efforcé de mo
dit tout ce qu’il y a d’important à dire. M. Aldo Ravà s’est efforcé de montrer à côté des reproductions de tableaux les
dire. M. Aldo Ravà s’est efforcé de montrer à côté des reproductions de tableaux les reproductions des croquis : ici c’es
un violoniste indiqué au crayon, travail préparatoire pour le Concert de l’Académie ; là une bonne d’enfants qui suivra sa
on, travail préparatoire pour le Concert de l’Académie ; là une bonne d’ enfants qui suivra sa maîtresse chez le coiffeur ;
nne d’enfants qui suivra sa maîtresse chez le coiffeur ; là le maître de danse qui montre un pas ; ailleurs encore un pers
peccable, et dans ces indications sommaires il y a vraiment la marque d’ un maître. Encore que Pietro Longhi ne soit pas gr
me M. Aldo Ravà le montre excellemment, rien ici ne rappelle le faire de Pietro ; et en s’appuyant sur les dires mêmes de
ne rappelle le faire de Pietro ; et en s’appuyant sur les dires mêmes de l’auteur véritable du tableau, le critique modern
derne le rend à Alessandro Longhi. Celui-ci en effet fut portraitiste de qualité, et il faut espérer qu’un jour son œuvre
de qualité, et il faut espérer qu’un jour son œuvre nous sera révélée d’ une manière un peu détaillée. En attendant on ne p
ière un peu détaillée. En attendant on ne peut que louer M. Aldo Ravà de son excellent et beau livre sur Pietro Longhi, et
co Guardi et sans oublier la Rosalba, soient l’objet, en Italie même, de monographies complètes. Tome LXXXVI, numéro 3
ieuses sur les derniers tremblements du sol en Sicile, la destruction de Messine, des villes de la Calabre. Ce sont des no
tremblements du sol en Sicile, la destruction de Messine, des villes de la Calabre. Ce sont des notes cursives, au jour l
, — peut-être un peu trop déclamatoire par endroits et qui se ressent de sa faconde de bon méridional — est d’un conscienc
un peu trop déclamatoire par endroits et qui se ressent de sa faconde de bon méridional — est d’un consciencieux journalis
par endroits et qui se ressent de sa faconde de bon méridional — est d’ un consciencieux journaliste. Je noterai surtout l
l — est d’un consciencieux journaliste. Je noterai surtout les scènes de pillage qui désolèrent Messine ; les pressentimen
convulsion ; enfin, on peut mentionner l’introduction dans la langue d’ un nouveau mot, — le terme profuge, indiquant celu
alaie la place ; on promène en grande solennité les statues et images de la Madone, et il n’y a plus qu’à attendre une pro
a plus qu’à attendre une prochaine culbute. Gabriel Faure : Heures d’ Italie, Fasquelle, 3 fr. 50 Avec les Heures d’I
briel Faure : Heures d’Italie, Fasquelle, 3 fr. 50 Avec les Heures d’ Italie, de M. Gabriel Faure, on retrouve quelques-
e : Heures d’Italie, Fasquelle, 3 fr. 50 Avec les Heures d’Italie, de M. Gabriel Faure, on retrouve quelques-unes des d
licieuses impressions qui charmèrent dans son précédent livre, Heures d’ Ombrie. Ce sont encore des flâneries et des rêveri
ont encore des flâneries et des rêveries, cette fois dans les jardins de Vérone, à Vicence, Brescia, Bergame, puis de nouv
te fois dans les jardins de Vérone, à Vicence, Brescia, Bergame, puis de nouveau en Ombrie, à Pérouse, Assise, Montefalco,
ières, et des sites qu’embaume encore la légende puérile et charmante de saint François. — Cependant, et malgré le plaisir
ile et charmante de saint François. — Cependant, et malgré le plaisir de la lecture, on aperçoit que non seulement M. Gabr
çoit que non seulement M. Gabriel Faure a repris et modifié certaines de ses impressions de naguère, — ce qui était d’aill
ent M. Gabriel Faure a repris et modifié certaines de ses impressions de naguère, — ce qui était d’ailleurs son droit et l
mpressions de naguère, — ce qui était d’ailleurs son droit et le fait d’ une conscience scrupuleuse — mais d’autre part a r
chapitres intitulés : l’Umbria Verde et la Colline sacrée dans Heures d’ Ombrie, avec le chapitre : Vers Assise, dans Heure
rée dans Heures d’Ombrie, avec le chapitre : Vers Assise, dans Heures d’ Italie ; le chapitre sur Montefalco dans les deux
car il semble que le lecteur a un peu le droit, se grattant la tête, de trouver le procédé singulier. Les Revues. Mem
p. 342-348 [348]. […] La Grande Revue (10 juin). — Troisième partie de « Voyage du Condottiere », de M. André Suarès, où
nde Revue (10 juin). — Troisième partie de « Voyage du Condottiere », de M. André Suarès, où il y a des pages capitales su
ont la mentalité et la sentimentalité s’accommodent mal, malgré tout, de l’union politique de la nation. Entre le Piémont
a sentimentalité s’accommodent mal, malgré tout, de l’union politique de la nation. Entre le Piémont et la Sicile, il exis
litique de la nation. Entre le Piémont et la Sicile, il existe autant de différences potentielles qu’il y en a entre la ce
s dont la langue, littéraire et officielle, que l’on pourrait appeler de parade, est la même. Les régions de langue italie
cielle, que l’on pourrait appeler de parade, est la même. Les régions de langue italienne sont assez liées par leur littér
italienne sont assez liées par leur littérature basée sur le triangle d’ expression littéraire qui porte aux sommets les no
ur le triangle d’expression littéraire qui porte aux sommets les noms de Dante, Pétrarque et Boccace. Mais la langue intim
ommets les noms de Dante, Pétrarque et Boccace. Mais la langue intime de chaque région présente des diversités assez profo
iversités assez profondes, et les quelques manifestations littéraires de chaque dialecte sont assez significatives, pour q
ne peut représenter qu’une psychologie populaire, et partant diverse de région en région. Et la décentralisation italienn
France, facilite, en dehors des poètes littéraires, toute une légion de poètes populaires, qui se servent du dialecte pou
légion de poètes populaires, qui se servent du dialecte pour exprimer d’ une manière plus immédiate les sentiments particul
our exprimer d’une manière plus immédiate les sentiments particuliers de leur pays, pour plus directement les émouvoir. L’
ticuliers de leur pays, pour plus directement les émouvoir. L’absence d’ un théâtre italien vraiment national est à expliqu
te séparation sentimentale très nette des régions que par la jeunesse de la nation politiquement constituée. En effet, le
toujours été en Italie assez florissant, avec la synthèse symbolique de ses masques régionaux, semble reprendre une vie n
insule. Tandis que le théâtre en langue italienne, malgré les efforts de prosateurs et de poètes récents, n’est pas plus r
e le théâtre en langue italienne, malgré les efforts de prosateurs et de poètes récents, n’est pas plus représentatif de t
orts de prosateurs et de poètes récents, n’est pas plus représentatif de toute la nation qu’il ne le fut jadis par l’admir
ation du cornélien Alfieri, avant l’unification politique. L’ensemble de ce théâtre, aujourd’hui comme autrefois, peut don
pression générale que l’on pourrait appeler italienne. Elle se dégage de quelques attitudes essentielles, de quelques « ré
appeler italienne. Elle se dégage de quelques attitudes essentielles, de quelques « réactions » sentimentales communes à t
, de quelques « réactions » sentimentales communes à tous les peuples de la péninsule, d’une orientation, d’un modus viven
éactions » sentimentales communes à tous les peuples de la péninsule, d’ une orientation, d’un modus vivendi passionnel, co
tales communes à tous les peuples de la péninsule, d’une orientation, d’ un modus vivendi passionnel, commun à tous au même
e sur la vie des classes qui ne s’élèvent pas à ce tout premier degré d’ élévation spirituelle qui est celui du langage. Si
ans leur vie intime, et exprimer celle-ci par leur langue, on accepte de se servir du langage intime forgé par le commerce
r du langage intime forgé par le commerce quotidien des êtres, et non de celui que le travail des œuvres supérieures de l’
dien des êtres, et non de celui que le travail des œuvres supérieures de l’esprit, se reflétant sur la langue, forge et re
ant sur la langue, forge et renouvelle chaque jour. La représentation de la vie d’un peuple au moyen de son patois manque
langue, forge et renouvelle chaque jour. La représentation de la vie d’ un peuple au moyen de son patois manque de véritab
La représentation de la vie d’un peuple au moyen de son patois manque de véritable élévation, est inévitablement réaliste.
e véritable élévation, est inévitablement réaliste. Le caractère même de toute littérature réaliste n’est-il point celui d
style, pour toute stylisation du langage, en un mot pour tout lyrisme de l’expression ? Le théâtre sicilien, ou napolitain
ens, disent : vériste. Il est aussi « vériste » que la pauvre musique d’ opéra italien contemporaine, où, en dépit de toute
d à l’expression la plus populaire du langage. Le Théâtre sicilien de MM. Capuana et Martoglio On se souvient des re
ien de MM. Capuana et Martoglio On se souvient des représentations de la troupe Grasso à Marigny. On en fut ému, à Pari
Marigny. On en fut ému, à Paris. On put s’apercevoir que dans le jeu de ces acteurs populaires plus que leur « vérisme »,
e leur « vérisme », plus que leur jeu même, il y avait une révélation de l’état d’âme d’un pays. Parmi les dramaturges sic
 », plus que leur jeu même, il y avait une révélation de l’état d’âme d’ un pays. Parmi les dramaturges siciliens, les plus
s veulent nous montrer, c’est précisément la « manière sentimentale » de leurs compatriotes. Lorsqu’ils y réussissent, leu
dramatique, très habilement raconté. Quelque chose du caractère même de tous les Siciliens était dans ce personnage de Ma
hose du caractère même de tous les Siciliens était dans ce personnage de Malia, de M. Capuana, qui s’élançait, plus qu’il
ractère même de tous les Siciliens était dans ce personnage de Malia, de M. Capuana, qui s’élançait, plus qu’il ne se jeta
s’élançait, plus qu’il ne se jetait, le rasoir à la main, à la gorge de son adversaire. Il y avait dans ce geste une éclo
on adversaire. Il y avait dans ce geste une éclosion du sens très vif de l’offense, une explosion du « point d’honneur »,
une éclosion du sens très vif de l’offense, une explosion du « point d’ honneur », heurté par le viol de la femme aimée, p
e l’offense, une explosion du « point d’honneur », heurté par le viol de la femme aimée, plus qu’il n’y avait de véritable
honneur », heurté par le viol de la femme aimée, plus qu’il n’y avait de véritable amour exaspéré. Le pays ensoleillé, qui
qui ne connut jamais son indépendance, et fut tour à tour fécondé par de mâles et implacables occupations étrangères, prés
rançais, à l’arrogance espagnole, sur un fond irrégulièrement composé de quiétude latine et d’inquiétude orientale. La rés
espagnole, sur un fond irrégulièrement composé de quiétude latine et d’ inquiétude orientale. La résultante de tous ces ca
t composé de quiétude latine et d’inquiétude orientale. La résultante de tous ces caractères est une extrême sensibilité m
s ces caractères est une extrême sensibilité morale, un sens enraciné de l’honneur, qui domine vraiment d’une manière tout
ensibilité morale, un sens enraciné de l’honneur, qui domine vraiment d’ une manière toute particulière la vie des fils de
qui domine vraiment d’une manière toute particulière la vie des fils de l’île, et qui, en Occident, n’est comparable qu’à
forcenée, c’est-à-dire par un sentiment qui relève généralement plus de l’amour-propre que de l’amour sexuel. La dette du
e par un sentiment qui relève généralement plus de l’amour-propre que de l’amour sexuel. La dette du sang même n’est pas t
un dogme qui atteint en Sicile, et un peu partout en Italie, un degré d’ exagération inouï. Les auteurs siciliens l’ont adm
ulier et intéressant qui a étonné les spectateurs des représentations de Grasso et de Mimi Aguglia. Salvatore di Giacom
ressant qui a étonné les spectateurs des représentations de Grasso et de Mimi Aguglia. Salvatore di Giacomo : Assunta S
rtie du folklore. À ce point de vue, il est hors de doute que l’œuvre de M. Salvatore di Giacomo, récemment transportée de
e doute que l’œuvre de M. Salvatore di Giacomo, récemment transportée de Naples à Rome, est intéressante. La langue popula
sentiments populaires. Assunta Spina n’est que l’œuvre représentative d’ un état d’âme napolitain. Ce drame ne mérite d’ail
s populaire, et il l’a eu. Le protagoniste est une blanchisseuse, une de ces innombrables jeunes ouvrières napolitaines, r
e, une de ces innombrables jeunes ouvrières napolitaines, rayonnantes de jeunesse, souriantes de chansons et de vulgarité,
es jeunes ouvrières napolitaines, rayonnantes de jeunesse, souriantes de chansons et de vulgarité, qui éclairent les bouti
ères napolitaines, rayonnantes de jeunesse, souriantes de chansons et de vulgarité, qui éclairent les boutiques des sombre
s boutiques des sombres et sales ruelles, des « Vicoli », sans nombre de la bruyante métropole, avec leurs éclats de rires
s « Vicoli », sans nombre de la bruyante métropole, avec leurs éclats de rires, leurs mélodies identiquement pathétiques,
ais lorsque le prisonnier revient, et qu’il découvre la liaison toute d’ abnégation de la jeune balafrée, il tue le remplaç
e prisonnier revient, et qu’il découvre la liaison toute d’abnégation de la jeune balafrée, il tue le remplaçant. Assunta
sunta Spina, héroïque par amour, se livre à la justice, en s’accusant d’ avoir été la meurtrière. Cette pièce, dont l’affab
Cette pièce, dont l’affabulation et le sentiment manquent totalement d’ art, de choix dans les moyens pathétiques, de puis
pièce, dont l’affabulation et le sentiment manquent totalement d’art, de choix dans les moyens pathétiques, de puissance p
ment manquent totalement d’art, de choix dans les moyens pathétiques, de puissance psychologique, mais qui est toute extér
rieure, et superficiellement émouvante, donne une impression générale de vie populaire touffue et grouillante assez pittor
ouillante assez pittoresque. Le premier acte représente l’antichambre d’ une Cour d’assises. Une foule remue ou s’entasse a
ssez pittoresque. Le premier acte représente l’antichambre d’une Cour d’ assises. Une foule remue ou s’entasse autour des t
’entasse autour des tables des greffiers. Il y a là tous les habitués de la chicane. Les considérations épisodiques se sui
cane. Les considérations épisodiques se suivent, selon les nécessités de la scène. On voit la ficelle, les épisodes sont p
plaqués, choisis dans ce que la vie napolitaine a de plus banal. Tout d’ un coup on aperçoit la protagoniste, la balafrée,
’un coup on aperçoit la protagoniste, la balafrée, qui attend l’issue de la séance d’où son amant sortira condamné. On app
perçoit la protagoniste, la balafrée, qui attend l’issue de la séance d’ où son amant sortira condamné. On appelle cela une
séance d’où son amant sortira condamné. On appelle cela une peinture de mœurs, c’en est une et, pour ceux qui en aiment l
z facile, assez réussie, quoique absolument disproportionnée au reste de la pièce, c’est-à-dire au deuxième acte. Ensuite,
st-à-dire au deuxième acte. Ensuite, c’est une scène dans la boutique de la repasseuse, où deux sergents de ville viennent
, c’est une scène dans la boutique de la repasseuse, où deux sergents de ville viennent chercher du linge. L’un d’eux débi
epasseuse, où deux sergents de ville viennent chercher du linge. L’un d’ eux débite un couplet sur le mal du pays, car il e
ouplet sur le mal du pays, car il est des Abruzzes, et il se souvient de son âtre lointain dans cette nuit de Noël où les
des Abruzzes, et il se souvient de son âtre lointain dans cette nuit de Noël où les cloches et les cornemuses annoncent l
naissance du Seigneur. Puis le prisonnier libéré arrive. Un mouvement d’ étonnement de sa maîtresse, lorsque, sans le savoi
Seigneur. Puis le prisonnier libéré arrive. Un mouvement d’étonnement de sa maîtresse, lorsque, sans le savoir, il apprend
greffier arrive justement, s’annonçant, à la napolitaine, par un coup de sifflet. L’amant meurtrier sort et le tue dans l’
iellement nouveaux, ne s’harmonisent que sur un plan très superficiel de l’âme d’un peuple. Il y a de la couleur locale, m
nouveaux, ne s’harmonisent que sur un plan très superficiel de l’âme d’ un peuple. Il y a de la couleur locale, mais à la
onisent que sur un plan très superficiel de l’âme d’un peuple. Il y a de la couleur locale, mais à la manière d’un musicie
ais à la manière d’un musicien qui confierait simplement à une pédale de castagnettes l’évocation de l’Espagne… Ferdina
en qui confierait simplement à une pédale de castagnettes l’évocation de l’Espagne… Ferdinando Paolieri : Il Pateracchi
e œuvre qui n’est pas d’ailleurs sans analogies avec le célèbre roman de Manzoni. M. Augusto Novelli a donné depuis quelqu
t celui qui se rapproche le plus, dans son essence et dans ses modes, de la langue italienne, sans être aujourd’hui, ainsi
poème champêtre, la Venere Agreste, est un des plus importants poètes de la jeune génération. Il a un sentiment si singuli
s de la jeune génération. Il a un sentiment si singulièrement profond de la nature, et un amour si éclairé, si compréhensi
ture, et un amour si éclairé, si compréhensif des êtres et des choses de la campagne, que toute son œuvre semble devoir l’
es choses de la campagne, que toute son œuvre semble devoir l’exalter d’ une manière incomparable. Il a donné au théâtre un
, une très belle évocation, mélancolique et joyeuse, simple et riche, de la vie des champs. Le « pateracchio » est la solu
he, de la vie des champs. Le « pateracchio » est la solution heureuse d’ un imbroglio, d’une difficulté ennuyeuse qui sépar
s champs. Le « pateracchio » est la solution heureuse d’un imbroglio, d’ une difficulté ennuyeuse qui séparait des êtres. E
difficulté ennuyeuse qui séparait des êtres. Et il s’agit du mariage d’ un jeune homme avec une jeune fille que des circon
ariage d’un jeune homme avec une jeune fille que des circonstances et de méchantes combinaisons voulaient lui enlever. La
e méchantes combinaisons voulaient lui enlever. La jeune Marie, fille de bons paysans, est désirée par le paysan Cencio, q
est désirée par le paysan Cencio, qu’elle aime, par le fils du gérant de ses patrons et par le fils même de ses patrons. E
u’elle aime, par le fils du gérant de ses patrons et par le fils même de ses patrons. Et c’est dans un large décor poétiqu
ar le fils même de ses patrons. Et c’est dans un large décor poétique de fête et de deuil : fête des vendanges, au milieu
même de ses patrons. Et c’est dans un large décor poétique de fête et de deuil : fête des vendanges, au milieu des chants
te des vendanges, au milieu des chants et des réjouissances, et deuil de sa famille pour la vache malade et pour les menac
et pour les menaces du gérant dont le fils est éconduit ; c’est dans de vastes fresques champêtres, complexes, harmonieus
u « pateracchio » final, au joyeux dénouement. Je n’aime pas le drame d’ évocation populaire. Il ne peut s’élever au-dessus
ime pas le drame d’évocation populaire. Il ne peut s’élever au-dessus de la psychologie superficielle et trop facilement p
-dessus de la psychologie superficielle et trop facilement pathétique de la foule à laquelle il est consacré, que par une
sont passés maîtres. Il ne faudrait pas oublier que la représentation de la vie populaire n’a de droits originaires qu’à l
ne faudrait pas oublier que la représentation de la vie populaire n’a de droits originaires qu’à la comédie et non au dram
er que la plupart des douleurs des classes pauvres ne proviennent que de la médiocrité de leurs contingences, de la pauvre
des douleurs des classes pauvres ne proviennent que de la médiocrité de leurs contingences, de la pauvreté de leur état s
es pauvres ne proviennent que de la médiocrité de leurs contingences, de la pauvreté de leur état social, et que les grand
roviennent que de la médiocrité de leurs contingences, de la pauvreté de leur état social, et que les grands conflits dram
pauvreté de leur état social, et que les grands conflits dramatiques de l’Âme humaine ne se résument pour le peuple que d
l’Âme humaine ne se résument pour le peuple que dans quelques motifs de luttes sentimentales ou des angoisses du gain. Le
uple ne sera à jamais que le chœur, et non le protagoniste ; ceux qui de son sein s’élèvent jusqu’à la beauté d’un grand c
on le protagoniste ; ceux qui de son sein s’élèvent jusqu’à la beauté d’ un grand conflit individuel cessent par cela même
jusqu’à la beauté d’un grand conflit individuel cessent par cela même d’ être « peuple ». Les écrivains qui se consacrent à
». Les écrivains qui se consacrent à la représentation pure et simple de la vie populaire ne peuvent nous donner que des œ
abriele d’Annunzio a puissamment écrit, en langue italienne, la Fille de Jorio. Tome LXXXVI, numéro 315, 1er août 191
rio. Tome LXXXVI, numéro 315, 1er août 1910 Les Romans. Ed. de Fréjac : Alviane et César, Louis Michaud, 3,50
Tome LXXXVI, numéro 315, 1er août 1910, p. 494-499 [498]. Une sorte de réhabilitation de ce monstre qui s’appelait Borgi
éro 315, 1er août 1910, p. 494-499 [498]. Une sorte de réhabilitation de ce monstre qui s’appelait Borgia. De nos jours, o
98]. Une sorte de réhabilitation de ce monstre qui s’appelait Borgia. De nos jours, on peut tout réhabiliter sans que cela
nous touche beaucoup, puisque nous ne croyons même plus à la réalité de notre histoire contemporaine. Du reste, César Bor
enu peuple qu’il prétendait protéger à sa façon. C’est le seul masque d’ hypocrisie qui ne l’embellisse pas Histoire. Me
Casanova : La Cour, et la Ville sous Louis XV, Introduction et Notes de J. Hervez (Albin Michel, 5 fr., ill.). […] Les
me LXXXVI, numéro 315, 1er août 1910, p. 524-529 [529]. […] La Revue de Paris (1er juillet). […] « Les Reconstructions de
529]. […] La Revue de Paris (1er juillet). […] « Les Reconstructions de Pompéï », par M. A. Maurel. Échos. Le prix d’u
 Les Reconstructions de Pompéï », par M. A. Maurel. Échos. Le prix d’ un dîner Mercure. Tome LXXXVI, numéro 315, 1er
cure. Tome LXXXVI, numéro 315, 1er août 1910, p. 571-576 [575]. Venu d’ Italie à Paris, il projeta de monter par actions u
5, 1er août 1910, p. 571-576 [575]. Venu d’Italie à Paris, il projeta de monter par actions un théâtre. Chaque fois qu’une
aris, il projeta de monter par actions un théâtre. Chaque fois qu’une de ses nombreuses admiratrices prenait pour dix mill
s qu’une de ses nombreuses admiratrices prenait pour dix mille francs d’ actions, il consentait à aller s’asseoir à sa tabl
à sa table. Un jour avec une invitation, il ne reçut qu’un peu moins de dix mille francs. Il se contenta de faire une vis
tion, il ne reçut qu’un peu moins de dix mille francs. Il se contenta de faire une visite. Tome LXXXVI, numéro 316, 16
, numéro 316, 16 août 1910 Histoire. Fernand Hayem : Le Maréchal d’ Ancre et Léonora Galigaï. Avec une Notice biograph
I, numéro 316, 16 août 1910, p. 687-693 [687-688]. Le soir du meurtre de Concini, sa femme, Léonora Galigaï, maréchale d’A
. Le soir du meurtre de Concini, sa femme, Léonora Galigaï, maréchale d’ Ancre, pensait qu’elle allait simplement être reco
e. Elle alla à la Bastille, puis à la Conciergerie, puis à l’échafaud de la place de Grève. Les curieuses pièces de ce Pro
à la Bastille, puis à la Conciergerie, puis à l’échafaud de la place de Grève. Les curieuses pièces de ce Procès, qui fut
ergerie, puis à l’échafaud de la place de Grève. Les curieuses pièces de ce Procès, qui fut un crime judiciaire, car l’imp
ocès, qui fut un crime judiciaire, car l’imputation absolument fausse de sorcellerie (voir le chapitre sur la maladie de L
ion absolument fausse de sorcellerie (voir le chapitre sur la maladie de Léonora Galigaï) le rendit seule possible, sont d
aligaï) le rendit seule possible, sont données intégralement à la fin de l’ouvrage, — lequel contient la révision d’un aut
es intégralement à la fin de l’ouvrage, — lequel contient la révision d’ un autre procès, celui du maréchal d’Ancre. Non qu
e, — lequel contient la révision d’un autre procès, celui du maréchal d’ Ancre. Non qu’il soit possible de faire de Concini
d’un autre procès, celui du maréchal d’Ancre. Non qu’il soit possible de faire de Concini autre chose que l’aventurier qu’
e procès, celui du maréchal d’Ancre. Non qu’il soit possible de faire de Concini autre chose que l’aventurier qu’il fut, m
ible de faire de Concini autre chose que l’aventurier qu’il fut, mais de cet aventurier célèbre le caractère et l’existenc
yem (dont il faut regretter la mort prématurée). Bien étudiée, la vie de Concini montre effectivement, tout au moins, comm
paraissent les plus énormes (telle l’extraordinaire fortune en France de cet étranger, sans nom, sans réel mérite) et qui
l mérite) et qui peuvent le mieux donner lieu, de la part de l’envie, de la haine, de la part aussi d’une certaine catégor
qui peuvent le mieux donner lieu, de la part de l’envie, de la haine, de la part aussi d’une certaine catégorie candide de
eux donner lieu, de la part de l’envie, de la haine, de la part aussi d’ une certaine catégorie candide de gens de bien, à
envie, de la haine, de la part aussi d’une certaine catégorie candide de gens de bien, à des suppositions fantastiques et
e la haine, de la part aussi d’une certaine catégorie candide de gens de bien, à des suppositions fantastiques et ténébreu
mêmes, simples, et arrivées pour des raisons simples. Comme certaines de ces « suppositions », et les plus truculentes, ét
ar Michelet, passées dans l’Histoire, — telle la prétendue connivence de Concini dans le meurtre de Henri IV, telle encore
’Histoire, — telle la prétendue connivence de Concini dans le meurtre de Henri IV, telle encore la fable de ses amours ave
nivence de Concini dans le meurtre de Henri IV, telle encore la fable de ses amours avec Marie de Médicis, de sa paternité
Henri IV, telle encore la fable de ses amours avec Marie de Médicis, de sa paternité en ce qui concerne Louis XIII, ou Ga
e qui concerne Louis XIII, ou Gaston d’Orléans, excellente occasion «  d’ expliquer » dix ans et plus d’histoire de France,
Gaston d’Orléans, excellente occasion « d’expliquer » dix ans et plus d’ histoire de France, etc., — il faut être reconnais
léans, excellente occasion « d’expliquer » dix ans et plus d’histoire de France, etc., — il faut être reconnaissant envers
toire de France, etc., — il faut être reconnaissant envers la mémoire de feu M. Hayem, qui a ruiné définitivement ces lége
ces légendes, et de plus nous a laissé l’œuvre d’art qu’est ce livre d’ histoire. Ces « raisons simples », comme nous diso
’est ce livre d’histoire. Ces « raisons simples », comme nous disons, de la fortune prodigieuse de Concini, du hère floren
Ces « raisons simples », comme nous disons, de la fortune prodigieuse de Concini, du hère florentin arrivé en France « dan
e de Concini, du hère florentin arrivé en France « dans les bagages » de Marie de Médicis et devenu le maître du Royaume p
sychologie sûre, toute positive. Il semble cependant que le caractère de Concini n’ait pas été complètement expliqué. M. H
té complètement expliqué. M. Hayem a bien montré toute cette griserie de fortune, avec les faits qui ont pu la provoquer e
qui ont pu la provoquer et l’entretenir35 : il en est un, cependant, de ces faits, — admis par un autre historien très in
stant ?) et qui, s’il est exact, nous fait comprendre bien des choses de l’attitude du Florentin. C’est ce fait que le cré
en des choses de l’attitude du Florentin. C’est ce fait que le crédit de Concini auprès de Marie de Médicis, crédit dont o
té, qu’à l’intermédiaire plus ou moins bénévole et parfois défaillant de la femme du « favori », Léonora Galigaï, véritabl
llant de la femme du « favori », Léonora Galigaï, véritablement aimée de la Reine, elle, alors que le mari en était peu go
lement aimée de la Reine, elle, alors que le mari en était peu goûté. De là, la nécessité de tromper sur les conditions ré
eine, elle, alors que le mari en était peu goûté. De là, la nécessité de tromper sur les conditions réelles de ce crédit,
peu goûté. De là, la nécessité de tromper sur les conditions réelles de ce crédit, d’en faire accroire, de « bluffer » ;
là, la nécessité de tromper sur les conditions réelles de ce crédit, d’ en faire accroire, de « bluffer » ; de là, ces acc
tromper sur les conditions réelles de ce crédit, d’en faire accroire, de « bluffer » ; de là, ces accaparements continuels
onditions réelles de ce crédit, d’en faire accroire, de « bluffer » ; de là, ces accaparements continuels, qui n’eurent pa
ments continuels, qui n’eurent pas seulement la cupidité pour cause ; de là, enfin, cette superbe, étalée d’abord par calc
sfaction, toujours plus imprudente, devait finalement causer la perte de l’aventurier. Au surplus, l’histoire de Concini n
it finalement causer la perte de l’aventurier. Au surplus, l’histoire de Concini ne sera jamais que celle d’un intrigant e
venturier. Au surplus, l’histoire de Concini ne sera jamais que celle d’ un intrigant et d’une intrigue, la « conjuration d
lus, l’histoire de Concini ne sera jamais que celle d’un intrigant et d’ une intrigue, la « conjuration de Conchine », dire
a jamais que celle d’un intrigant et d’une intrigue, la « conjuration de Conchine », dirent les contemporains : la Régence
e Conchine », dirent les contemporains : la Régence, dont l’élévation de l’Italien demeure le fait saillant, est vide de t
nce, dont l’élévation de l’Italien demeure le fait saillant, est vide de tout acte politique sérieux. Mais il revient à M.
acte politique sérieux. Mais il revient à M. Fernand Hayem le mérite d’ avoir fixé, en ces pages qui ont du mouvement et d
nd Hayem le mérite d’avoir fixé, en ces pages qui ont du mouvement et de la variété en leur précision, quelques-unes des v
e la variété en leur précision, quelques-unes des véritables couleurs de cette période de notre histoire. Archéologie,
eur précision, quelques-unes des véritables couleurs de cette période de notre histoire. Archéologie, voyages. P. de Bo
leurs de cette période de notre histoire. Archéologie, voyages. P. de Bouchaud : Bologne, Collection des « Villes d’art
chéologie, voyages. P. de Bouchaud : Bologne, Collection des « Villes d’ art célèbres », Laurens, 4 fr. Charles Merki. T
e, que présente M. Pierre de Bouchaud dans la collection des « villes d’ art célèbres », a certes moins de réputation que V
haud dans la collection des « villes d’art célèbres », a certes moins de réputation que Venise ou Florence, Rome ou Ravenn
e réputation que Venise ou Florence, Rome ou Ravenne, parmi les cités d’ Italie que visitent coutumièrement les étrangers.
ers. Mais Bologne a un passé historique précieux et il y reste nombre d’ œuvres remarquables pour attester de sa splendeur
que précieux et il y reste nombre d’œuvres remarquables pour attester de sa splendeur ancienne. — Parmi les monuments les
erre et Paul (ive  s.), plusieurs fois reconstruite et qui date enfin de 1019 ; la cour de Pilate (viiie  s.), avec un bén
 s.), plusieurs fois reconstruite et qui date enfin de 1019 ; la cour de Pilate (viiie  s.), avec un bénitier où, paraît-i
de Pilate (viiie  s.), avec un bénitier où, paraît-il, le procurateur de Judée se lava les mains après avoir livré le Chri
i dans l’état actuel, remonte au xie  siècle, et dont l’intérieur est d’ une grande barbarie, — toutefois qu’il ait gardé,
heureuse. Avec le xiie  siècle, apparaissent dans la ville les tours de guet, — qui servaient de refuge dans les cas si f
siècle, apparaissent dans la ville les tours de guet, — qui servaient de refuge dans les cas si fréquents de guerre ou d’é
es tours de guet, — qui servaient de refuge dans les cas si fréquents de guerre ou d’émeute, et dont il existait autrefois
uet, — qui servaient de refuge dans les cas si fréquents de guerre ou d’ émeute, et dont il existait autrefois environ deux
es célèbres tours penchées, — penchées dès le xive  siècle, par suite d’ un affaissement du terrain. — À la période ogivale
 ; des palais nombreux, etc.… Mais je dois dire que certains éléments de l’architecture bolonaise ont peu d’agrément : le
e dois dire que certains éléments de l’architecture bolonaise ont peu d’ agrément : le type par exemple des fenêtres arrond
meneau. Certaines cours avec préaux sont lourdes en la superposition de leurs galeries, et d’autres constructions, comme
comme le Palais des Écoles ou Archigginasio, offrent les mêmes files d’ arcades que tous les nigauds admirent dans notre r
s ses glossateurs, place Malpighi, en face de l’église St-François, —  de bizarres édicules formés d’une pyramide portée su
pighi, en face de l’église St-François, — de bizarres édicules formés d’ une pyramide portée sur deux étages de colonnes. M
, — de bizarres édicules formés d’une pyramide portée sur deux étages de colonnes. Mais les façades d’églises sont lamenta
s d’une pyramide portée sur deux étages de colonnes. Mais les façades d’ églises sont lamentables — comme en général, du re
Les Italiens en effet n’en ont jamais su imaginer, et à côté des murs de bicoques qu’ils ont construits, nos cathédrales d
et à côté des murs de bicoques qu’ils ont construits, nos cathédrales d’ Occident, de France, d’Allemagne, d’Angleterre — p
s murs de bicoques qu’ils ont construits, nos cathédrales d’Occident, de France, d’Allemagne, d’Angleterre — présentent d’
icoques qu’ils ont construits, nos cathédrales d’Occident, de France, d’ Allemagne, d’Angleterre — présentent d’incomparabl
s ont construits, nos cathédrales d’Occident, de France, d’Allemagne, d’ Angleterre — présentent d’incomparables merveilles
édrales d’Occident, de France, d’Allemagne, d’Angleterre — présentent d’ incomparables merveilles ; rien que pour St-Pétron
rien que pour St-Pétrone, on conserve dans une annexe une collection de trente projets différents pour la façade. Or on l
trente projets différents pour la façade. Or on l’a simplement formée d’ une muraille nue, percée de trois portes. — Pourta
our la façade. Or on l’a simplement formée d’une muraille nue, percée de trois portes. — Pourtant les églises d’Italie, on
ée d’une muraille nue, percée de trois portes. — Pourtant les églises d’ Italie, on le sait, sont surtout intéressantes par
s révolutionnaires. À Bologne, on trouve ainsi, à côté des pleureuses de Santa Maria della Vita, qui semblent prises de co
à côté des pleureuses de Santa Maria della Vita, qui semblent prises de coliques en regardant le cadavre du Christ ; de l
, qui semblent prises de coliques en regardant le cadavre du Christ ; de la statue archaïque du pape Boniface VIII ; d’une
le cadavre du Christ ; de la statue archaïque du pape Boniface VIII ; d’ une ancienne croix de bois conservée à l’église Sa
; de la statue archaïque du pape Boniface VIII ; d’une ancienne croix de bois conservée à l’église Saint-Étienne, — l’opul
x de bois conservée à l’église Saint-Étienne, — l’opulence du tombeau de saint Dominique ; du maître-autel des Maxegue, à
ue ; du maître-autel des Maxegue, à l’église St-François ; le tombeau d’ Anton Galeazzo Bentivoglio, à St-Jacques-le-Majeur
voglio, à St-Jacques-le-Majeur, par Jacopo della Quercia : le tombeau d’ Alexandre Tartagni, à St-Dominique, par Francesco
Simone. Les sculpteurs employaient pour les reliefs, les encadrements de portes, la décoration intérieure, non seulement l
terre cuite, le stuc, la marqueterie (tombeau Nacci à Saint-Pétrone, d’ Onofrio ; Madone de N. dell’Arca, terre cuite ; — 
uc, la marqueterie (tombeau Nacci à Saint-Pétrone, d’Onofrio ; Madone de N. dell’Arca, terre cuite ; — relief en argile pe
frio ; Madone de N. dell’Arca, terre cuite ; — relief en argile peint d’ Onofrio, Sainte-Maria dei Servi ; portail en terre
gile peint d’Onofrio, Sainte-Maria dei Servi ; portail en terre cuite de Sperandio, à Ste-Catherine ; — encadrement de stu
portail en terre cuite de Sperandio, à Ste-Catherine ; — encadrement de stuc à Saint-Vital et Saint-Agricola, par Formigi
de stuc à Saint-Vital et Saint-Agricola, par Formigine ; marqueterie de Fra Raffaele, chapelle Malvopizi, à Saint-Pétrone
ra Raffaele, chapelle Malvopizi, à Saint-Pétrone) et s’il n’y eut pas d’ école de sculpture bolonais de nombreux artistes t
ele, chapelle Malvopizi, à Saint-Pétrone) et s’il n’y eut pas d’école de sculpture bolonais de nombreux artistes travaillè
i, à Saint-Pétrone) et s’il n’y eut pas d’école de sculpture bolonais de nombreux artistes travaillèrent dans la ville, — 
istes travaillèrent dans la ville, — y compris notre Jean de Bologne, de Douai, auquel on doit la très belle fontaine de N
otre Jean de Bologne, de Douai, auquel on doit la très belle fontaine de Neptune, dont le projet était de Tommaso Laurenti
uquel on doit la très belle fontaine de Neptune, dont le projet était de Tommaso Laurenti, architecte et peintre palermita
itain. Un premier chapitre résume excellemment l’histoire mouvementée de Bologne, et il y a pour clore le livre de M. P. d
ment l’histoire mouvementée de Bologne, et il y a pour clore le livre de M. P. de Bouchaud une très bonne étude de la pein
il y a pour clore le livre de M. P. de Bouchaud une très bonne étude de la peinture locale, du xiie au xviiie  siècle.
u xiie au xviiie  siècle. Les Théâtres. Maisons-Laffitte. Théâtre de M. de Clermont-Tonnerre : Joconde, comédie de M. 
isons-Laffitte. Théâtre de M. de Clermont-Tonnerre : Joconde, comédie de M. Fernand Nozière (8 et 9 juillet) Ernest Gaub
ome LXXXVI, numéro 316, 16 août 1910, p. 720-723 [721-723]. Joconde, de M. Nozière, joué sur le petit théâtre du Comte de
petit théâtre du Comte de Clermont-Tonnerre, n’est point un spectacle de plein air, mais c’est bien un spectacle d’été et
, n’est point un spectacle de plein air, mais c’est bien un spectacle d’ été et de campagne. Rien de plus spirituel et de p
oint un spectacle de plein air, mais c’est bien un spectacle d’été et de campagne. Rien de plus spirituel et de plus amusa
r vers la Vie (avec un grand V). Depuis M. Weyl ayant pris pseudonyme d’ un héros d’Anatole France a rédigé, au Temps des c
ie (avec un grand V). Depuis M. Weyl ayant pris pseudonyme d’un héros d’ Anatole France a rédigé, au Temps des chroniques d
udonyme d’un héros d’Anatole France a rédigé, au Temps des chroniques d’ un humour désenchanté et d’une philosophie sourian
e France a rédigé, au Temps des chroniques d’un humour désenchanté et d’ une philosophie souriante et décevante. Critique d
« révolutionnaires », M. Nozière s’est montré manifestement l’ennemi de l’art traditionnel. Moraliste, M. Nozière l’est à
’ennemi de l’art traditionnel. Moraliste, M. Nozière l’est à la façon de Crébillon fils, du Diderot des Bijoux indiscrets
eurs du xviiie  siècle sont familiers à M. Nozière. Je ne doute point de lui voir un jour porter à la scène la Felicia d’A
our porter à la scène la Felicia d’Andréa de Nerciat ou quelque récit de Nogaret, de Gudin, de Baculard d’Arnaud ou de Rob
la scène la Felicia d’Andréa de Nerciat ou quelque récit de Nogaret, de Gudin, de Baculard d’Arnaud ou de Robbé de Beauve
la Felicia d’Andréa de Nerciat ou quelque récit de Nogaret, de Gudin, de Baculard d’Arnaud ou de Robbé de Beauveset. Mais
erciat ou quelque récit de Nogaret, de Gudin, de Baculard d’Arnaud ou de Robbé de Beauveset. Mais M. Nozière a le talent p
grâce. Il porte dans les sujets les plus badins la plus grande pureté de style. Summa lasciva, summa verba ! Aujourd’hui M
sciva, summa verba ! Aujourd’hui M. Nozière a puisé son sujet au-delà de son époque préférée. L’aventure de Joconde figure
 Nozière a puisé son sujet au-delà de son époque préférée. L’aventure de Joconde figure pour la première fois dans le Rola
, qui débute ainsi : — Femmes aimables ! et vous dont le bonheur est de les adorer, de grâce n’écoutez pas l’histoire que
nsi : — Femmes aimables ! et vous dont le bonheur est de les adorer, de grâce n’écoutez pas l’histoire que l’hôte de Rodo
nheur est de les adorer, de grâce n’écoutez pas l’histoire que l’hôte de Rodomont se prépare à conter ! etc… Benchè nè mac
ers légers. Il ne semble pas que M. Nozière se soit davantage souvenu de celui-ci que de celui-là, et il a développé la do
e semble pas que M. Nozière se soit davantage souvenu de celui-ci que de celui-là, et il a développé la donnée des deux au
elui-ci que de celui-là, et il a développé la donnée des deux auteurs de manière originale. Astolphe, roi de Lombardie, jo
manière originale. Astolphe, roi de Lombardie, joignait « aux fleurs de la jeunesse une si parfaite beauté » que les dame
it « aux fleurs de la jeunesse une si parfaite beauté » que les dames de sa cour n’avaient pas à faire effort pour l’aimer
mer et le lui prouver. Elles le lui prouvaient si facilement que, las de tant d’hommages et ayant appris par le discours d
e lui prouver. Elles le lui prouvaient si facilement que, las de tant d’ hommages et ayant appris par le discours d’un gent
acilement que, las de tant d’hommages et ayant appris par le discours d’ un gentilhomme de Rome que n’étonnait pas le faste
s de tant d’hommages et ayant appris par le discours d’un gentilhomme de Rome que n’étonnait pas le faste de sa cour —, qu
par le discours d’un gentilhomme de Rome que n’étonnait pas le faste de sa cour —, que le jeune cavalier romain Joconde l
atrice, sa femme, le trompait avec le page Lélio ? Astolphe se raille de sa mésaventure et « assez semblable aux jolies fe
lement celles dont elles ne craignent pas la supériorité », le comble de caresses et d’attention. Hélas ! pour être roi on
ont elles ne craignent pas la supériorité », le comble de caresses et d’ attention. Hélas ! pour être roi on n’en est moins
roi on n’en est moins autant qu’un autre expose à porter la coiffure de Sganarelle ! Astolphe s’aperçoit que la reine de
lphe s’aperçoit que la reine de Lombardie, sa femme, est la maîtresse de son bouffon. Un même destin réunit Joconde et le
, ils ne tireront pas vengeance des infidèles. Ils décident seulement de quitter la cour et de courir l’Italie à la recher
vengeance des infidèles. Ils décident seulement de quitter la cour et de courir l’Italie à la recherche d’une femme vertue
ent seulement de quitter la cour et de courir l’Italie à la recherche d’ une femme vertueuse et jolie et emmènent avec eux
nent avec eux le Fou et le Page qui les ont trompés. Comme la chemise d’ un homme heureux du conte arabe, la femme vertueus
éceptions, ils croient avoir rencontré l’oiseau rare sous les espèces d’ une accorte paysanne, Isabelle, fille du fermier L
r et sage comme un ange. Déjà Astolphe et Joconde entament la louange de la vertu. Ils déchanteront bientôt en apprenant q
lité des femmes est une réalité, mais leur vertu n’est qu’un mensonge de comédie. Tous les hommes sont trompés. Ils n’ont
ésormais sans jalousie ni passion, rentreront chez eux vivre le reste de leur âge. Dunque possiamo creder que più felle N
Demetrios d’Aphrodite après celle des petits lyriques grecs et celle de Molière. On devine sous quel ton ironique M. Nozi
présente ; comment il raille la jalousie, l’amour-passion, la vanité de la possession unique. Avec quelle nonchalance il
on unique. Avec quelle nonchalance il vante l’indulgence et conseille de prendre le plaisir qui passe. Couronne-toi de ros
indulgence et conseille de prendre le plaisir qui passe. Couronne-toi de rose, ne t’embarrasse pas de l’avenir. La sagesse
endre le plaisir qui passe. Couronne-toi de rose, ne t’embarrasse pas de l’avenir. La sagesse épicurienne s’exprime dans s
sse épicurienne s’exprime dans sa pièce en une prose rythmée, ocellée d’ alexandrins, parfois rimée, très savoureuse, très
s savoureuse, très achevée… Mais le meilleur commentaire des théories de M. Nozière, on le puisa beaucoup dans l’interprét
es théories de M. Nozière, on le puisa beaucoup dans l’interprétation de Joconde. Mlle Ventura, fine et alerte sous le pou
de Joconde. Mlle Ventura, fine et alerte sous le pourpoint noir et or d’ Astolphe, Mlle Duluc rieuse, mélancolique, charman
Astolphe, Mlle Duluc rieuse, mélancolique, charmante sous le travesti de Joconde, Mlle Marthe Mellot en Bouffon, Mlles Dor
imeur, Lucienne Roger, Pascal, Georgette Armand ajoutaient à la prose de M. Nozière la glose souriante de leurs beautés di
orgette Armand ajoutaient à la prose de M. Nozière la glose souriante de leurs beautés diverses et également entraînantes.
des danses et Mlle Gabrielle Dorziat rappela la Danse des sept Voiles de Salomé avec infiniment de charme, de sensualité e
le Dorziat rappela la Danse des sept Voiles de Salomé avec infiniment de charme, de sensualité et d’élégance. Lettres i
rappela la Danse des sept Voiles de Salomé avec infiniment de charme, de sensualité et d’élégance. Lettres italiennes
des sept Voiles de Salomé avec infiniment de charme, de sensualité et d’ élégance. Lettres italiennes Ricciotto Canudo
et émue, que M. Giulio de Frenzi a consacrée au dernier grand disparu de l’Italie intellectuelle, à Alfredo Oriani, a un d
ort trop longtemps méconnu, un mort à peine illustre, et par la plume de M. de Frenzi toute une jeunesse pensive et attris
is une conscience critique qui sait admirer ; la révélation est celle d’ un des plus purs et des plus forts lettrés de l’It
la révélation est celle d’un des plus purs et des plus forts lettrés de l’Italie contemporaine. Et l’ouvrage de M. de Fre
urs et des plus forts lettrés de l’Italie contemporaine. Et l’ouvrage de M. de Frenzi ne s’adresse pas seulement au gros p
s’adresse pas seulement au gros public entraîné par les vicissitudes de la mode, mais aussi à la phalange d’écrivains et
ic entraîné par les vicissitudes de la mode, mais aussi à la phalange d’ écrivains et d’artistes qui ne savent honorer un d
les vicissitudes de la mode, mais aussi à la phalange d’écrivains et d’ artistes qui ne savent honorer un des leurs que si
es qui ne savent honorer un des leurs que si la suggestion collective de la renommée le leur impose. Alfredo Oriani est mo
solitaire, un ermite des Romagnes, enfermé dans le vigoureux silence d’ un pays rude et puissant, au milieu d’une race de
le vigoureux silence d’un pays rude et puissant, au milieu d’une race de laboureurs, dont l’esprit et les mœurs apparaisse
toujours à ceux qui les approchent comme des indomptables expressions de fierté aux reliefs bibliques. Tourmenté par la pl
ar la plus intime, la plus profonde des luttes contre les engouements de son temps, avec la conscience de plus en plus net
es engouements de son temps, avec la conscience de plus en plus nette d’ une mission idéale à accomplir dans la vie renouve
en plus nette d’une mission idéale à accomplir dans la vie renouvelée de sa nation, Alfredo Oriani, homme de lettres et su
accomplir dans la vie renouvelée de sa nation, Alfredo Oriani, homme de lettres et surtout homme d’idées, fut amené par l
velée de sa nation, Alfredo Oriani, homme de lettres et surtout homme d’ idées, fut amené par l’intolérance de son caractèr
omme de lettres et surtout homme d’idées, fut amené par l’intolérance de son caractère, et par le caractère de celle qu’il
es, fut amené par l’intolérance de son caractère, et par le caractère de celle qu’il crut et qui devait être sa mission, à
la solitude. Il s’enferma loin des manifestations par trop bruyantes d’ une littérature et d’une philosophie qui se voulai
ferma loin des manifestations par trop bruyantes d’une littérature et d’ une philosophie qui se voulaient nouvelles, mais q
voulaient nouvelles, mais qui subissaient sans cesse les ondoiements de la pensée étrangère. Les œuvres d’Alfredo Oriani
ssaient sans cesse les ondoiements de la pensée étrangère. Les œuvres d’ Alfredo Oriani furent toutes saluées par le silenc
on. Cependant l’écrivain qui dès ses débuts avait su s’élever au rôle de contempteur de toutes les orientations du sentime
’écrivain qui dès ses débuts avait su s’élever au rôle de contempteur de toutes les orientations du sentiment et de la pen
ver au rôle de contempteur de toutes les orientations du sentiment et de la pensée communs et surannés, y compris la moral
ompris la morale, a toujours ému quelques esprits dignes. Vers la fin de sa vie, ceux-ci forcèrent les regards d’un plus l
esprits dignes. Vers la fin de sa vie, ceux-ci forcèrent les regards d’ un plus large nombre d’admirateurs à se tourner ve
a fin de sa vie, ceux-ci forcèrent les regards d’un plus large nombre d’ admirateurs à se tourner vers le puissant écrivain
hui M. de Frenzi peut écrire cette phrase qui s’impose à la réflexion de tous les lettrés : « Dans le nom et par l’œuvre d
ose à la réflexion de tous les lettrés : « Dans le nom et par l’œuvre d’ Alfredo Oriani se ferme, pour l’histoire de la pen
Dans le nom et par l’œuvre d’Alfredo Oriani se ferme, pour l’histoire de la pensée et de la littérature italiennes, un cyc
ar l’œuvre d’Alfredo Oriani se ferme, pour l’histoire de la pensée et de la littérature italiennes, un cycle de cent ans,
our l’histoire de la pensée et de la littérature italiennes, un cycle de cent ans, qu’un autre grand fils des Romagnes ava
s Romagnes avait ouvert : Vincent Monti. » Monti apparaît à l’auteur de cette vibrante et synthétique étude comme le poèt
t des docilités du commencement du siècle dernier, comme l’expression de toute la multitude enthousiaste ou découragée des
multitude enthousiaste ou découragée des artistes et des politiciens de son temps, et des flottements du sentiment de l’E
stes et des politiciens de son temps, et des flottements du sentiment de l’Europe sous la violence de la houle napoléonien
n temps, et des flottements du sentiment de l’Europe sous la violence de la houle napoléonienne. Oriani, au contraire, se
moment où triomphent le scepticisme et le classicisme, et il élabore de nouveau en une synthèse personnelle les éléments
éments même les plus troubles du romantisme poétique et philosophique de tout le siècle ». Arrivé à Bologne alors que sur
âteaux romantiques Giosuè Carducci restaure prodigieusement le temple de la beauté païenne, Alfredo Oriani respecte, admir
ne s’approche pas : il demeure dans son coin, certes plus orgueilleux de la solitude qu’il ne soit satisfait de la pénombr
coin, certes plus orgueilleux de la solitude qu’il ne soit satisfait de la pénombre. Il s’essaie à une poésie différente,
hétique diverse, il présente une autre politique. Les premiers éclats de sa voix sonnent âpres et violents, comme des défi
lassiques qui ne peuvent pas approuver ce que dans ses audaces il y a d’ incorrect, de sans mesure, de brutal, de spontané.
ne peuvent pas approuver ce que dans ses audaces il y a d’incorrect, de sans mesure, de brutal, de spontané. Ensuite, sa
approuver ce que dans ses audaces il y a d’incorrect, de sans mesure, de brutal, de spontané. Ensuite, sa négation s’assom
e que dans ses audaces il y a d’incorrect, de sans mesure, de brutal, de spontané. Ensuite, sa négation s’assombrit dans u
spontané. Ensuite, sa négation s’assombrit dans une étrange nostalgie de doute et d’espoirs, de laquelle peu de gens s’exp
suite, sa négation s’assombrit dans une étrange nostalgie de doute et d’ espoirs, de laquelle peu de gens s’expliquent le p
égation s’assombrit dans une étrange nostalgie de doute et d’espoirs, de laquelle peu de gens s’expliquent le pourquoi. Un
in est peu à peu oublié ; le public le repousse, le silence l’absorbe de nouveau, la solitude le reprend. Autour de lui, o
lui, on fait le désert. Lui-même semble s’y plaire, s’enivrer presque de l’isolement où sa personnalité devient plus forte
a personnalité devient plus forte, se purifie, acquiert la conscience d’ elle-même. On le dirait content de briser ses dern
se purifie, acquiert la conscience d’elle-même. On le dirait content de briser ses derniers liens avec les hommes. Il voi
erniers liens avec les hommes. Il voit peut-être dans l’impossibilité d’ être compris la preuve de sa supériorité. Et de so
mmes. Il voit peut-être dans l’impossibilité d’être compris la preuve de sa supériorité. Et de son mélancolique ermitage,
e dans l’impossibilité d’être compris la preuve de sa supériorité. Et de son mélancolique ermitage, le dédaigneux anachorè
ge, le dédaigneux anachorète voit lentement passer les longues années de l’oubli. Par une invincible nécessité de son espr
nt passer les longues années de l’oubli. Par une invincible nécessité de son esprit, il continue, point écouté, à dire sa
omme un lourd brouillard. Alfredo Oriani semble se survivre. Il reste de lui une renommée vague de romancier bizarre et sa
Alfredo Oriani semble se survivre. Il reste de lui une renommée vague de romancier bizarre et satanique, dont les livres —
quelques pécheurs platoniques abonnés à des bibliothèques circulaires de province. De ces pages on ne rappelle que l’impud
eurs platoniques abonnés à des bibliothèques circulaires de province. De ces pages on ne rappelle que l’impudeur bravante
é ; on n’observe pas l’anxieuse méditation qui les féconde, la fièvre de la pensée qui les brûle, le spasme d’originalité
tion qui les féconde, la fièvre de la pensée qui les brûle, le spasme d’ originalité qui les tourmente. Il importe peu que
e peu que sur les caractères les plus évidents, parce que extérieurs, de ces premières œuvres de Oriani, prévalent désorma
ères les plus évidents, parce que extérieurs, de ces premières œuvres de Oriani, prévalent désormais les qualités essentie
ières œuvres de Oriani, prévalent désormais les qualités essentielles de la nature de penseur et d’artiste. Qu’il donne le
de Oriani, prévalent désormais les qualités essentielles de la nature de penseur et d’artiste. Qu’il donne le collier des
valent désormais les qualités essentielles de la nature de penseur et d’ artiste. Qu’il donne le collier des quatre plus pr
qu’il affirme et qu’il illustre sa conception morale et philosophique de la famille dans ce livre fondamental qui est Mari
qui est Mariage et Divorce ; qu’il élève sa construction spéculative de l’histoire dans la puissante architecture de Lutt
construction spéculative de l’histoire dans la puissante architecture de Lutte politique ; il ne trouve personne qui fasse
personne qui fasse attention à lui. « Je suis l’écrivain le moins lu de l’Italie », dit-il avec une ironie amère et vraie
dit-il avec une ironie amère et vraie. La foule des gens cultivés, ou de ceux qui se croient tels, se nourrit de galantes
a foule des gens cultivés, ou de ceux qui se croient tels, se nourrit de galantes historiettes françaises et de bavardes s
ui se croient tels, se nourrit de galantes historiettes françaises et de bavardes sociologies démagogiques, et applaudit a
iques, et applaudit aux poètes qui l’étourdissent avec le vide sonore de leurs rimes précieuses. Une génération est déjà p
génération est déjà passée : pour celle qui lui succède, même le nom d’ Alfredo Oriani est inconnu ; une lourde pierre sem
onnu ; une lourde pierre semble baissée pour toujours sur son tombeau d’ homme vivant. Alfredo Oriani était enfin sorti de
urs sur son tombeau d’homme vivant. Alfredo Oriani était enfin sorti de cet exil. Mais la faveur de la grande renommée n’
vivant. Alfredo Oriani était enfin sorti de cet exil. Mais la faveur de la grande renommée n’a pas rendu moins amère la d
r de la grande renommée n’a pas rendu moins amère la dernière période de sa vie. Les princes aussi, jouets insignifiants d
a dernière période de sa vie. Les princes aussi, jouets insignifiants de la mode au même titre que toute la foule, lui ref
au même titre que toute la foule, lui refusèrent leur attention. Peu d’ anecdotes de la vie des grands esprits nous émeuve
re que toute la foule, lui refusèrent leur attention. Peu d’anecdotes de la vie des grands esprits nous émeuvent et nous r
révoltent plus que celle qui nous montre Oriani demandant à un prince de la maison régnante de le laisser prendre part com
le qui nous montre Oriani demandant à un prince de la maison régnante de le laisser prendre part comme poète à une expédit
aurait chanté la gloire du grand effort humain accompli par un prince de sa race, tandis que les savants de l’expédition s
fort humain accompli par un prince de sa race, tandis que les savants de l’expédition se seraient attardés dans leurs obse
tardés dans leurs observations. Pendant des jours et des nuits pleins d’ anxiété, perdu dans sa retraite en pleine campagne
r qui devait lui apporter la plus grande, et peut-être la seule, joie de sa vie. Mais les puissants, princes ou ministres,
t fait la foule, avec laquelle il peut partager aujourd’hui le mépris de tous ceux qui sont enfin capables d’apprécier l’é
t partager aujourd’hui le mépris de tous ceux qui sont enfin capables d’ apprécier l’écrivain mort que M. de Frenzi appelle
n M. R. Torrefranca vient de publier une œuvre sur la Vie musicale de l’Esprit. Depuis quelques siècles, la Musique s’e
atie dans tout le dynamisme spirituel du monde. M. Torrefranca essaie de créer un système esthétique où la musique gardera
réer un système esthétique où la musique garderait le secret matériel de toute inspiration. Il met la musique à la base de
le secret matériel de toute inspiration. Il met la musique à la base de toute l’architecture esthétique ou sont représent
e esthétique ou sont représentés les fantômes millénaires et éternels de l’œuvre spirituel. Il comprend la musique comme l
l’œuvre spirituel. Il comprend la musique comme le paradigme parfait de l’harmonie universelle, ainsi que l’entendirent S
ngulaire des côtés et des sommets. La musique serait l’intuition pure de l’harmonie ; les autres arts seraient l’intuition
iens, qui voit la musique comme essentiellement indéfinie, et exempte de toute précision de langage, qu’il soit poétique o
usique comme essentiellement indéfinie, et exempte de toute précision de langage, qu’il soit poétique ou plastique. Tandis
ique ou plastique. Tandis que la musique a la phraséologie très nette de ses rythmes, qui expriment des « états spirituels
utre artiste. L’art ne consiste que dans l’arrêt sensible et immuable d’ une harmonie, saisie par l’artiste à travers l’émo
on. Et par la diversité des tempéraments physio-psychiques, résultant de la culture des possibilités originaires de chaque
ysio-psychiques, résultant de la culture des possibilités originaires de chaque artiste, la même harmonie des êtres et des
Il est indifférent qu’un artiste soit porté à l’arrêter en une vision de forme, ou de couleur, ou à l’évoquer par des sign
érent qu’un artiste soit porté à l’arrêter en une vision de forme, ou de couleur, ou à l’évoquer par des signes qui exprim
s signes qui expriment des tons rudimentaires asservis à la géométrie de la parole syllabique, ou à de vastes combinaisons
s rudimentaires asservis à la géométrie de la parole syllabique, ou à de vastes combinaisons de tons servis à l’arithmétiq
s à la géométrie de la parole syllabique, ou à de vastes combinaisons de tons servis à l’arithmétique de la parole rythmiq
llabique, ou à de vastes combinaisons de tons servis à l’arithmétique de la parole rythmique. Les modes de manifestation e
ons de tons servis à l’arithmétique de la parole rythmique. Les modes de manifestation esthétique ne varient d’ailleurs qu
aux deux catégories théoriques : des Rythmes du Temps et des Rythmes de l’Espace. Cependant, la Musique est l’Art suprême
est l’Art suprême, en tant qu’elle permet les plus larges expressions de toute l’émotion que les hommes peuvent ressentir
n que les hommes peuvent ressentir devant ces révélations incessantes de l’« équilibre » universel qu’on considère comme d
 ». Elle est, par cela même, le seul art qui soit à la fois animique, de la manière la plus étendue, et physiologique de l
t à la fois animique, de la manière la plus étendue, et physiologique de la manière la plus entraînante. Le livre de M. To
étendue, et physiologique de la manière la plus entraînante. Le livre de M. Torrefranca a une importance certaine dans les
s des exégètes contemporains que l’incroyable et incessante évolution de la musique — le seul art, ai-je démontré ailleurs
-je démontré ailleurs, qui se complique progressivement, dans le sens de l’accroissement du nombre humain — étonne et fait
ux poètes méditerranéens. M. Zilliacus a parfaitement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’An
iterranéens. M. Zilliacus a parfaitement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’Annunzio et aus
us a parfaitement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’Annunzio et aussi puissante. Cette poé
aitement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’Annunzio et aussi puissante. Cette poésie est u
ement compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’ Annunzio et aussi puissante. Cette poésie est un d
ent compris le sens de la poésie de Pascoli, si diverse de celle de d’ Annunzio et aussi puissante. Cette poésie est un des plus
io et aussi puissante. Cette poésie est un des plus étranges mélanges de l’esprit moderne, de l’inquiétude et de la subtil
. Cette poésie est un des plus étranges mélanges de l’esprit moderne, de l’inquiétude et de la subtilité psychologiques mo
un des plus étranges mélanges de l’esprit moderne, de l’inquiétude et de la subtilité psychologiques modernes, avec les gr
rnes, avec les grands paradigmes antiques, où les sentiments généraux de l’humanité sont arrêtés à jamais dans les symbole
é sont arrêtés à jamais dans les symboles anthropomorphes du mythe ou de la légende. M. Zilliacus saisit les rapports étro
, l’auteur sait donner à ces emprunts une valeur toute particulière «  d’ éléments de culture » qui ont servi à « développer
sait donner à ces emprunts une valeur toute particulière « d’éléments de culture » qui ont servi à « développer » l’esprit
l’esprit du poète italien, même alors que telles strophes te sont que de pures et simples « traductions ». Cette sorte de
strophes te sont que de pures et simples « traductions ». Cette sorte de contact direct avec le passé lyrique de la race,
« traductions ». Cette sorte de contact direct avec le passé lyrique de la race, on peut le remarquer aussi pour la chans
passé lyrique de la race, on peut le remarquer aussi pour la chanson de Roland « transposée » dans l’admirable Chanson de
ssi pour la chanson de Roland « transposée » dans l’admirable Chanson de l’Olifant de Pascoli. M. Luigi Siciliani, un des
hanson de Roland « transposée » dans l’admirable Chanson de l’Olifant de Pascoli. M. Luigi Siciliani, un des meilleurs dis
l’Olifant de Pascoli. M. Luigi Siciliani, un des meilleurs disciples de Pascoli, a consacré à son maître, il y a quelques
lliacus cite souvent. Et ce volume sur les rapports les plus profonds d’ un grand poète avec les Antiques est une étude de
ts les plus profonds d’un grand poète avec les Antiques est une étude de littérature comparée, qui est à la fois l’œuvre r
étude de littérature comparée, qui est à la fois l’œuvre remarquable d’ un esthéticien et d’un savant. Cosimo Noto : Gi
e comparée, qui est à la fois l’œuvre remarquable d’un esthéticien et d’ un savant. Cosimo Noto : Giulio Nelli ossia l’A
o Noto : Giulio Nelli ossia l’Atanismo nella Fede socialista, Préface de Guido Podrecca, Mongini, Rane Une forte volont
alista, Préface de Guido Podrecca, Mongini, Rane Une forte volonté de renaissance idéaliste, un grand élan d’esprit ver
ni, Rane Une forte volonté de renaissance idéaliste, un grand élan d’ esprit vers des synthèses nouvelles sont si généra
tistes et les penseurs, et tendent tellement à ébranler la conscience de maint savant qu’on peut signaler avec joie des ou
ivier Lodge lui-même a bien pu s’écrier dernièrement que l’université de Birmingham a besoin d’une chaire de littérature g
bien pu s’écrier dernièrement que l’université de Birmingham a besoin d’ une chaire de littérature grecque, puisque les hom
ier dernièrement que l’université de Birmingham a besoin d’une chaire de littérature grecque, puisque les hommes ne sont p
ie… On n’avait pas encore tenté jusqu’ici une synthèse tout idéaliste de la sentimentalité humanitaire et du besoin de cro
synthèse tout idéaliste de la sentimentalité humanitaire et du besoin de croyance eu un bonheur ultra-terrestre. M. Cosimo
. La pensée n’en est point profonde ni neuve. Une très grande naïveté d’ écriture et d’argumentation n’atteint pas le charm
en est point profonde ni neuve. Une très grande naïveté d’écriture et d’ argumentation n’atteint pas le charme d’une très g
grande naïveté d’écriture et d’argumentation n’atteint pas le charme d’ une très grande ingénuité. La compréhension du dog
arme d’une très grande ingénuité. La compréhension du dogme chrétien, de la divine fable chrétienne, est celle simplement
rnée et anticléricale des Tribuns qui s’acharnent à montrer l’absurde d’ un monde bâti en « six jours » et qui ne comprenne
bâti en « six jours » et qui ne comprennent pas le sublime légendaire de la longue agonie du Christ aboutissant au premier
aire de la longue agonie du Christ aboutissant au premier grand geste de solidarité humaine exprimé par les mots : pardonn
exprimé par les mots : pardonne-leur… Mais la belle qualité du livre de M. Cosimo Noto, que préface fort savamment Guido
Guido Podrecca est dans l’évolution du protagoniste. M. Giulio Nelli, de son ardent et implacable matérialisme s’élance à
e son ardent et implacable matérialisme s’élance à travers la douleur de la perte de la femme aimée, vers les spéculations
et implacable matérialisme s’élance à travers la douleur de la perte de la femme aimée, vers les spéculations progressive
eur de la perte de la femme aimée, vers les spéculations progressives de son esprit qui l’amèneront à concevoir la foi soc
son esprit qui l’amèneront à concevoir la foi socialiste comme la foi de l’humanité nouvelle amoureuse de l’amour universe
evoir la foi socialiste comme la foi de l’humanité nouvelle amoureuse de l’amour universel, en lui donnant comme suprême é
, en lui donnant comme suprême élévation la croyance en l’immortalité de l’âme. C’est un livre de vulgarisation populaire
prême élévation la croyance en l’immortalité de l’âme. C’est un livre de vulgarisation populaire de la science. Mais ce qu
en l’immortalité de l’âme. C’est un livre de vulgarisation populaire de la science. Mais ce qui m’importait de signaler,
vre de vulgarisation populaire de la science. Mais ce qui m’importait de signaler, c’est, malgré tout ce qu’il contient de
ce qui m’importait de signaler, c’est, malgré tout ce qu’il contient de relatif et de sectaire, l’effort spiritualiste, a
rtait de signaler, c’est, malgré tout ce qu’il contient de relatif et de sectaire, l’effort spiritualiste, ardent et réel
Ligure Apuana, Gênes. — G. P. Lucini : Revolverate, avec une préface de F.-T. Marinetti, Éd. de « Poesia », Milan. — G. P
 G. P. Lucini : Revolverate, avec une préface de F.-T. Marinetti, Éd. de « Poesia », Milan. — G. P. Lucini : La Solita Can
 Poesia », Milan. — G. P. Lucini : La Solita Canzone del Melibeo, Éd. de « Poesia ». — Omero Vecchi : Fiammeggiando l’Auro
ibeo, Éd. de « Poesia ». — Omero Vecchi : Fiammeggiando l’Aurora, Éd. de l’Auteur, Rome. — Corrado Corradino : La Buona no
otérisme et sciences psychiques. Paul Vulliaud : La Pensée ésotérique de Léonard de Vinci, in-18, Bernard Grasset Jacque
 Paul Vulliaud vient de refondre son travail sur La Pensée ésotérique de Léonard de Vinci. Le nombre de pages a été plus q
e son travail sur La Pensée ésotérique de Léonard de Vinci. Le nombre de pages a été plus que doublé. Il forme ainsi réell
ulliaud, l’art doit être un symbole, c’est-à-dire « la représentation de l’invisible par une chose visible, un Verbe ». Il
sible par une chose visible, un Verbe ». Il est impossible, en effet, de représenter les conceptions de l’esprit autrement
Verbe ». Il est impossible, en effet, de représenter les conceptions de l’esprit autrement que par les choses et les obje
analogie parfaite entre lui et la chose signifiée. Et le symbole sera d’ autant plus complet, plus synthétique, plus riche,
d’autant plus complet, plus synthétique, plus riche, par conséquent, d’ idées et de significations, qu’il réunira, à la fo
lus complet, plus synthétique, plus riche, par conséquent, d’idées et de significations, qu’il réunira, à la fois en une s
er à son saint Jean-Baptiste et à son Bacchus une forme androgynique. De tels tableaux — par l’union des contraires — réal
prême équilibre, l’harmonie divine. Ils constituent pour l’occultiste de véritables pentacles. Les Revues. Memento [ext
eptembre 1910, p. 150-153 [151-152, 153]. Léonard de Vinci : Traité de la Peinture, traduction nouvelle par Péladan (Del
an (Delagrave, 7 fr. 50) Comme M. Élie Faure, M. Péladan a le goût de la spéculation esthétique. Aussi n’a-t-il pu rési
oût de la spéculation esthétique. Aussi n’a-t-il pu résister au désir de joindre à sa traduction du Traité de la Peinture,
si n’a-t-il pu résister au désir de joindre à sa traduction du Traité de la Peinture, de Léonard de Vinci, un commentaire
ésister au désir de joindre à sa traduction du Traité de la Peinture, de Léonard de Vinci, un commentaire « perpétuel ». I
ture, de Léonard de Vinci, un commentaire « perpétuel ». Il est plein d’ aperçus ingénieux. Pourtant l’ingéniosité ne suffi
Pourtant l’ingéniosité ne suffit pas toujours pour suppléer au manque de pratique d’un art, et quand M. Péladan parle tech
ngéniosité ne suffit pas toujours pour suppléer au manque de pratique d’ un art, et quand M. Péladan parle technique, il er
coup de gens qui ont le désir et l’amour du dessin, mais qui manquent de disposition, et cela se révèle chez les enfants q
nfants, mais aux tableaux et aux artistes mûrs. Sans demi-teinte, pas de clair-obscur, et aucune demi-teinte n’est possibl
ucune demi-teinte n’est possible sans une touche fondue et où le coup de pinceau disparaît. Croire qu’il n’est pas possib
et où le coup de pinceau disparaît. Croire qu’il n’est pas possible de modeler sans faire disparaître le coup de pinceau
re qu’il n’est pas possible de modeler sans faire disparaître le coup de pinceau est au moins surprenant. C’est un peu com
moins surprenant. C’est un peu comme si l’on demandait aux sculpteurs de faire disparaître leur coup de ponce à l’aide du
comme si l’on demandait aux sculpteurs de faire disparaître leur coup de ponce à l’aide du papier de verre. Ailleurs, le V
sculpteurs de faire disparaître leur coup de ponce à l’aide du papier de verre. Ailleurs, le Vinci observe justement qu’il
verre. Ailleurs, le Vinci observe justement qu’il est plus difficile d’ ombrer une figure que d’en dessiner les contours,
ci observe justement qu’il est plus difficile d’ombrer une figure que d’ en dessiner les contours, et il en donne pour rais
ontours, et il en donne pour raison qu’on peut dessiner toutes sortes de traits en travers d’un verre plat placé entre l’œ
ne pour raison qu’on peut dessiner toutes sortes de traits en travers d’ un verre plat placé entre l’œil et l’objet, tandis
où il concourt à la traduction des formes ; le trait, dans une œuvre d’ Holbein par exemple, est au moins aussi expressif
la lecture plus attrayante. Ce que le Vinci a écrit sur la technique de son art est d’une grande intelligence, et demeure
s attrayante. Ce que le Vinci a écrit sur la technique de son art est d’ une grande intelligence, et demeure infiniment pré
iniment précieux pour nous. Memento [extrait] […] Dans la Revue de l’Art ancien et moderne, […] un commentaire de M.
] […] Dans la Revue de l’Art ancien et moderne, […] un commentaire de M. Gaston Migeon sur les bronzes italiens de la R
erne, […] un commentaire de M. Gaston Migeon sur les bronzes italiens de la Renaissance de la collection Thiers ; l’érudit
ntaire de M. Gaston Migeon sur les bronzes italiens de la Renaissance de la collection Thiers ; l’érudit conservateur nous
de la collection Thiers ; l’érudit conservateur nous montre l’intérêt de ces pièces admirables un peu perdues dans une col
ne collection trop mêlée. J’ai plaisir à signaler également une étude de M. Aldo Ravà extraite de l’Arte et consacrée au p
J’ai plaisir à signaler également une étude de M. Aldo Ravà extraite de l’Arte et consacrée au portraitiste vénitien Lodo
-1787) : ce petit maître charmant bénéficia, comme Alessandro Longhi, de la faveur de la famille Pisani et il fit les port
etit maître charmant bénéficia, comme Alessandro Longhi, de la faveur de la famille Pisani et il fit les portraits de plus
dro Longhi, de la faveur de la famille Pisani et il fit les portraits de plusieurs de ses membres ; par une coïncidence no
e la faveur de la famille Pisani et il fit les portraits de plusieurs de ses membres ; par une coïncidence notable, il fut
ieurs de ses membres ; par une coïncidence notable, il fut élu membre de l’Académie de peinture le même jour que Francesco
embres ; par une coïncidence notable, il fut élu membre de l’Académie de peinture le même jour que Francesco Guardi, le 12
reprise par l’Institut Stædel de Francfort : un recueil en fac-similé de cent des plus beaux dessins que possède ce musée,
beaux dessins que possède ce musée, particulièrement riche en dessins de maîtres. […] Cinq livraisons sur dix (à 16 marks,
e maîtres. […] Cinq livraisons sur dix (à 16 marks, composées chacune de dix planches) ont déjà paru. Toutes les écoles y
) ont déjà paru. Toutes les écoles y sont représentées par des pièces de choix : […] l’école italienne par Bonsignori (Têt
par des pièces de choix : […] l’école italienne par Bonsignori (Tête de jeune homme), Campagnola, Seb. del Piombo (étude
de jeune homme), Campagnola, Seb. del Piombo (étude pour Résurrection de Lazare de la National Gallery de Londres), Pintur
ur le Diogène de l’École d’Athènes), Piazzetta, Filippino Lippi (Tête de jeune homme), Mola […]. Tome LXXXVII, numéro 
sculpteur munichois Adoiph Hildebrand juge sévèrement le fameux buste de Flore attribué à Léonard de Vinci et que Guillaum
que Guillaume II a déclaré authentique. Il conclut que c’est l’œuvre d’ un « faiseur ». […] Tome LXXXVII, numéro 319,
illet romain, je pense à la Toscane ; Où partout monte un chœur léger d’ allègres voix ; Pays où, librement, l’âme s’élance
e m’a versé, Avec son air subtil et sa lumière pure, Les consolations de sa claire nature Et les enchantements que donne s
ins Dont le vent du matin emporte au loin l’arôme. Dante m’est apparu de loin, puissant fantôme ; J’ai retrouvé l’odeur de
fantôme ; J’ai retrouvé l’odeur des temps médicéens. La paix du Val d’ Arno m’était hospitalière : À Figline, par des mat
ule, Se hâter quelque char fou qui tintinnabule, Ou s’en revenir tard de sonores chevaux. Devant moi les maisons s’ouvra
’étaient les soirs à la caresse immense, Où l’âme sent une âme autour d’ elle frémir, Où, là-bas, le cyprès, sur la colline
, le cyprès, sur la colline pense, Où l’on voit, au lointain, pesante de silence, Quelque pâle villa sur les hauteurs dorm
’il est venu dans sa gloire solaire, Avec ses longs travaux, le règne de l’Été ; Afin d’entendre encore battre le grain su
e grain sur l’aire, Vite je m’en irai vers la campagne claire, Au Val d’ Arno. C’est là que mon cœur est resté. Près des
al d’Arno. C’est là que mon cœur est resté. Près des fermes, ornant de lierre leurs murailles, Je reverrai les doux viei
leurs murailles, Je reverrai les doux vieillards patriarcaux, Pleins d’ un ressouvenir d’anciennes semailles ; Et j’entend
Je reverrai les doux vieillards patriarcaux, Pleins d’un ressouvenir d’ anciennes semailles ; Et j’entendrai les chars, se
hars, secouant leurs sonnailles S’en revenir encor dans le soir plein d’ échos. Attachés à mes pas en escortes fidèles, À
r plein d’échos. Attachés à mes pas en escortes fidèles, À ma voix, de nouveau liés, les bruns garçons, Un moment laisse
es purs horizons. Et, lorsque tout s’efface aux campagnes obscures, De nouveau, dans l’azur sans lune et sourd des cieux
Les constellations aux antiques figures Allumeront pour moi, perçant d’ or les ramures, Leurs diamants vivants, palpitants
iendra, pensive et belle, à travers champs, L’Automne, sous son poids de pampres inclinée ; — Et les derniers travaux rust
s son poids de pampres inclinée ; — Et les derniers travaux rustiques de l’année Me feront méditer sur la fuite du temps.
du temps. Moissons, accueillez-moi, recevez-moi, vendanges, Ruches d’ or regorgez d’abeilles et de miel : Que mon âme ex
oissons, accueillez-moi, recevez-moi, vendanges, Ruches d’or regorgez d’ abeilles et de miel : Que mon âme exaltée abonde e
illez-moi, recevez-moi, vendanges, Ruches d’or regorgez d’abeilles et de miel : Que mon âme exaltée abonde en vos louanges
e abonde en vos louanges ; Et vous, autour de moi, pareils à des yeux d’ anges. Brillez, beaux yeux toscans, pleins des dou
octobre 1910, p. 606-619. Certaines villes ont vraiment le privilège de constituer un domaine à part dans le domaine comm
t le privilège de constituer un domaine à part dans le domaine commun de la vieille civilisation européenne. Elles s’évoqu
lles s’évoquent immédiatement à notre esprit avec les mots différents de ceux dont nous nous servons pour qualifier les au
s cités humaines : tantôt leur âme correspond à une impulsion précise de notre âme, tantôt, au contraire, elle n’est qu’un
r lequel brodent nos sensibilités particulières. Venise est au nombre de ces dernières villes. Depuis qu’on la célèbre dan
es époques ou les artistes qui la magnifièrent, — et c’est une preuve de la prodigieuse richesse de sa vie intérieure. En
qui la magnifièrent, — et c’est une preuve de la prodigieuse richesse de sa vie intérieure. En tout cas, jamais comme aujo
res qui, chaque printemps et chaque automne, se dirigent vers la cité de l’Adriatique avec une ferveur de pèlerins passion
ue automne, se dirigent vers la cité de l’Adriatique avec une ferveur de pèlerins passionnés. Du couple en voyage de noces
riatique avec une ferveur de pèlerins passionnés. Du couple en voyage de noces au couple adultère en rupture de ban conjug
assionnés. Du couple en voyage de noces au couple adultère en rupture de ban conjugal, de l’Allemand costumé de vert à l’A
ple en voyage de noces au couple adultère en rupture de ban conjugal, de l’Allemand costumé de vert à l’Anglaise neurasthé
au couple adultère en rupture de ban conjugal, de l’Allemand costumé de vert à l’Anglaise neurasthénique, en passant par
e vert à l’Anglaise neurasthénique, en passant par toutes les espèces de touristes imaginables, c’est une même foi, souten
lui-même. En sorte qu’aujourd’hui Venise n’est plus un certain port, d’ un certain nombre d’habitants, situé sur les côtes
qu’aujourd’hui Venise n’est plus un certain port, d’un certain nombre d’ habitants, situé sur les côtes italiennes : c’est
italiennes : c’est une entité littéraire, c’est le décor obligatoire de certaines scènes, l’accompagnement de certains ac
ire, c’est le décor obligatoire de certaines scènes, l’accompagnement de certains actes, le leitmotiv de certains sentimen
de certaines scènes, l’accompagnement de certains actes, le leitmotiv de certains sentiments. C’est un mot évocateur, comm
leitmotiv de certains sentiments. C’est un mot évocateur, comme celui de Byzance, par exemple, — et, demain, la ville peut
e Byzance, par exemple, — et, demain, la ville peut bien être démolie de fond en comble, ses canaux comblés ou le tramway
agasin aux accessoires littéraires. Cette transformation en une sorte de mythe d’une belle ville d’art paraît assez curieu
x accessoires littéraires. Cette transformation en une sorte de mythe d’ une belle ville d’art paraît assez curieuse et ass
éraires. Cette transformation en une sorte de mythe d’une belle ville d’ art paraît assez curieuse et assez caractéristique
lle-même ? Pourquoi entre tant de villes, pittoresques ou émouvantes, de la vieille Europe avoir fixé son choix sur les pi
parable à nos contemporains dans la cité des doges : l’étrangeté même de la ville. Son opulent passé, la variété et la mag
té même de la ville. Son opulent passé, la variété et la magnificence de ses souvenirs, ses monuments et ses palais, on en
es ailleurs, si admirables qu’ils soient à Venise, mais son destin né de sa situation géographique est unique. Cette mer,
sation, accomplit l’œuvre la plus méritoire pour nos esprits inquiets de retrouver un passé intact. Somme toute, Venise es
ntact. Somme toute, Venise est aujourd’hui la ville la plus originale de l’Europe, la seule grande cité probablement où l’
le de l’Europe, la seule grande cité probablement où l’on soit assuré de ne point rencontrer certains détails trop familie
ossales ». Un formidable anachronisme, voilà Venise. Une ville à part de toutes les autres : retenez bien ce dernier point
es : retenez bien ce dernier point. Ajoutons tout de suite une raison d’ ordre matériel qui paraîtra superficielle au premi
villes étrangères aisément atteignables, à quelques heures seulement de Milan, à une demi-journée de chemin de fer de la
tteignables, à quelques heures seulement de Milan, à une demi-journée de chemin de fer de la frontière. Nous sommes un peu
elques heures seulement de Milan, à une demi-journée de chemin de fer de la frontière. Nous sommes un peuple qui commence
elques raisons artistiques. L’Italie a bénéficié, voici une quinzaine d’ années, d’un regain d’admiration qui, une fois de
sons artistiques. L’Italie a bénéficié, voici une quinzaine d’années, d’ un regain d’admiration qui, une fois de plus, l’a
ques. L’Italie a bénéficié, voici une quinzaine d’années, d’un regain d’ admiration qui, une fois de plus, l’a remise à la
ration qui, une fois de plus, l’a remise à la mode. Elle venait alors de subir une éclipse, du fait de la prédominance che
l’a remise à la mode. Elle venait alors de subir une éclipse, du fait de la prédominance chez nous des théories réalistes.
nous des théories réalistes. Venise surtout en avait pâti. Les clairs de lune, les sérénades, les gondoles, les exaltation
ggia, tout l’accessoire cher aux romantiques avait jeté dans l’esprit de Flaubert et de ses disciples une défaveur singuli
cessoire cher aux romantiques avait jeté dans l’esprit de Flaubert et de ses disciples une défaveur singulière sur la viei
es une défaveur singulière sur la vieille cité. On s’en défiait comme d’ un beau poncif. Ni Goncourt, ni Daudet, ni Zola, n
ont vraiment accaparés par Venise. Ils la saluent au passage, souvent de très loin. Seuls d’anciens amis lui demeurent fid
és par Venise. Ils la saluent au passage, souvent de très loin. Seuls d’ anciens amis lui demeurent fidèles, les romantique
’anciens amis lui demeurent fidèles, les romantiques dans la personne de Gautier, les critiques d’art dans celle de Taine.
t fidèles, les romantiques dans la personne de Gautier, les critiques d’ art dans celle de Taine. Il faut arriver au fléchi
mantiques dans la personne de Gautier, les critiques d’art dans celle de Taine. Il faut arriver au fléchissement des théor
Italie, et cette réaction se produira presque exclusivement au profit de Venise. Seulement, il convient de distinguer : si
ira presque exclusivement au profit de Venise. Seulement, il convient de distinguer : si les romantiques étaient des peint
nguer : si les romantiques étaient des peintres, nous sommes des gens de lettres. S’ils étaient pris par la couleur, nous
es lignes, nous le sommes par les idées. Et, sans doute, les tableaux de Ziem sont toujours une excellente affaire pour la
qu’il ne faut point oublier. Le magnifique décor romantique rehaussé de couleurs éclatantes s’est effondré à jamais, et n
effondré à jamais, et nous n’avons plus en face de nous qu’une sorte de cité en décomposition, une ruine triste et fiévre
ant la destruction, « à sentir plus profondément la vie par la vision de tant de beautés qui s’en vont à la mort ». C’est
acun sait que cette note, c’est l’esprit sec, la sensibilité fatiguée de Maurice Barrès abordant au quai des Esclavons qui
tiguée de Maurice Barrès abordant au quai des Esclavons qui imaginent de la créer. Tout au moins c’est lui qui découvre la
C’étaient aussi des ressources magnifiques pour alimenter dix années de littérature. Une fresque de la Mort et de la Volu
ces magnifiques pour alimenter dix années de littérature. Une fresque de la Mort et de la Volupté, voilà désormais l’aspec
s pour alimenter dix années de littérature. Une fresque de la Mort et de la Volupté, voilà désormais l’aspect de Venise po
re. Une fresque de la Mort et de la Volupté, voilà désormais l’aspect de Venise pour chaque écrivain français qui se respe
ils pas ? » Polémiques, correspondances brûlantes exhumées, évocation de la longue file des amants qui nouaient leurs jeun
ale) vers ces années 1900 et environs. Tout ce qui en France se croit de la sensibilité supérieure (!) se rue vers l’Adria
te : désormais, voilà la ville des doges élue comme décor sentimental de toute une génération. Par ce que nous en avons dé
r ce que nous en avons déjà dit, on aperçoit quelle va être la nature de ce décor : Venise, cité la plus originale de l’Eu
quelle va être la nature de ce décor : Venise, cité la plus originale de l’Europe, ville à part entre toutes, sera évidemm
mentale, ce sera l’asile sacré des poètes, des amants, des criminels, de tous les artistes, en un mot. On viendra y cultiv
dra y cultiver son paroxysme, et se sera aussi ridicule, au fond, que de « cultiver son fantastique », comme faisait la gé
ond, que de « cultiver son fantastique », comme faisait la génération de 1830, mais la passion et le crime s’y sublimisero
plus reconnue ! Comme on peut s’y transporter vite, on en appréciera d’ autant mieux le charme, car, malgré ses émotions v
t les adultères les plus bourgeois pourront s’y donner à peu de frais de voyage des allures magnifiques. Emma Bovary elle-
mma Bovary elle-même pourrait, sur ses économies, se payer cette cure de sentimentalité exaspérée. Enfin cette idée de mor
es, se payer cette cure de sentimentalité exaspérée. Enfin cette idée de mort mêlée à la volupté flatte singulièrement l’â
dée de mort mêlée à la volupté flatte singulièrement l’âme bourgeoise de nos contemporains atteints d’une littératurite ai
flatte singulièrement l’âme bourgeoise de nos contemporains atteints d’ une littératurite aiguë. Un voyage comme celui-là
t décidément pas banal, où l’on peut s’apparenter pour quelques soirs de clair de lune à Alfred de Musset ou à Richard Wag
r de lune à Alfred de Musset ou à Richard Wagner. Et quel riche sujet de conversation pour le retour !… Comment voudriez-v
si elle n’existait pas, il faudrait l’inventer, car elle est la toile de fond la plus heureuse pour dominer toute la senti
de fond la plus heureuse pour dominer toute la sentimentalité fausse de notre époque. Et elle s’offre avec tant de bonne
maintenant ce que nos artistes littéraires en ont fait. § La manière de Maurice Barrès, nous l’avons dit, domine tout le
us l’avons dit, domine tout le concert. C’est lui l’incomparable chef d’ orchestre dont le geste un peu sec, mais si vibran
e au moment où il la composait : si l’on en excepte quelques passages de Chateaubriand, dont l’un relatif aux fêtes italie
lacent la mort à côté des plaisirs », ainsi que le début du IVe chant de Childe Harold, nulle part on n’avait parlé avec c
e chant de Childe Harold, nulle part on n’avait parlé avec cet accent de la volupté tragique qui se dégage de Venise enfié
on n’avait parlé avec cet accent de la volupté tragique qui se dégage de Venise enfiévrée, lézardée et croulante. Nulle pa
u. Quels beaux morceaux oratoires que ces chapitres relatifs au chant d’ une beauté qui s’en va vers la Mort ou aux Ombres
qui s’en va vers la Mort ou aux Ombres qui flottent sur les couchants de l’Adriatique ! Narcisse incomparable penché sur u
’Adriatique ! Narcisse incomparable penché sur une merveilleuse ville d’ art comme sur le plus splendide des miroirs, Mauri
ce Barrès souligne tout ce qui fait pour lui la puissance incontestée de la cité des eaux. Et, avec une ingénuité enthousi
nthousiaste, il incite chacun à participer à une culture sentimentale de cette sorte. L’invitation n’avait nul besoin d’êt
culture sentimentale de cette sorte. L’invitation n’avait nul besoin d’ être soulignée : notre génération cabotine qui che
tre génération cabotine qui cherche avec avidité toutes les occasions de se montrer « en beauté » n’a pas perdu une heure
cette voie, et à peine le cliché : Je me meurs dans Venise enfiévrée de volupté avait-il été tiré, mille poètes et autant
Venise enfiévrée de volupté avait-il été tiré, mille poètes et autant de prosateurs se présentaient spontanément pour le d
fut affolant, ça l’est encore ! Les uns se considèrent avec une sorte d’ effroi tragique dans un décor aussi chargé de litt
nsidèrent avec une sorte d’effroi tragique dans un décor aussi chargé de littérature et, anxieusement, s’interrogent à tou
vantable vision ! Jean Lorrain crie qu’il est empoisonné et recherche de quelle nature est le philtre qu’on lui a versé :
lle nature est le philtre qu’on lui a versé : il y trouve « la féerie d’ une architecture de songe dans la douceur d’une at
hiltre qu’on lui a versé : il y trouve « la féerie d’une architecture de songe dans la douceur d’une atmosphère de soie » 
: il y trouve « la féerie d’une architecture de songe dans la douceur d’ une atmosphère de soie » ; la solitude des palais,
a féerie d’une architecture de songe dans la douceur d’une atmosphère de soie » ; la solitude des palais, la désolation de
es lagunes, « le rythme nostalgique des gondoles, la morbide langueur d’ une pourriture sublime… » Voilà-t-il pas plus qu’i
robustes gendelettres ! Et pourtant, ils virent ! Mais dans quel état de fièvre, tous vous le confesseront. Jean Lorrain a
’heure à vous démâter. C’est qu’il faut bien vous dire que le silence de Venise est une contrainte analogue à celle de l’e
ous dire que le silence de Venise est une contrainte analogue à celle de l’eau et qui vous ruine tout autant… » Infortunés
c’est comme un cortège mystique, immobile sur l’eau, comme le convoi d’ une agonisante dont ou entend les spasmes de peurs
ur l’eau, comme le convoi d’une agonisante dont ou entend les spasmes de peurs et d’appels… » Tous les poètes s’exaltent,
mme le convoi d’une agonisante dont ou entend les spasmes de peurs et d’ appels… » Tous les poètes s’exaltent, tous les pro
t. Même ceux qui n’ont jamais vu la cité sainte l’aperçoivent du fond de leur désir : Ô ville d’art subtil de songe et de
mais vu la cité sainte l’aperçoivent du fond de leur désir : Ô ville d’ art subtil de songe et de langueur, Ô ville de l’a
té sainte l’aperçoivent du fond de leur désir : Ô ville d’art subtil de songe et de langueur, Ô ville de l’amour que nos
aperçoivent du fond de leur désir : Ô ville d’art subtil de songe et de langueur, Ô ville de l’amour que nos yeux n’ont p
e leur désir : Ô ville d’art subtil de songe et de langueur, Ô ville de l’amour que nos yeux n’ont pas vue, Mais dont la
erser le cœur ! s’écrie Albert Thomas hanté par le décor sentimental de toute sa génération. Et chacun sera d’accord avec
ond, pour ne pas frapper par ses côtés ridicules les auteurs comiques de notre temps. Plusieurs, en effet, nous ont représ
t, nous ont représenté des fuites à Venise, mais le décor sentimental de notre époque les hallucine tellement qu’ils n’ont
osé railler et que le sourire s’est figé tout de suite sur les lèvres de leurs personnages. Un seul a pu se moquer, sans c
les lèvres de leurs personnages. Un seul a pu se moquer, sans cesser d’ être ému, ridiculiser notre snobisme tout en l’acc
lui-même le plus délicieux des Parisiens évadés à Venise, — et c’est de Maurice Donnay dont il s’agit. Dans une des pièce
y dont il s’agit. Dans une des pièces qui n’est pas des plus réputées de son théâtre, mais qui est une des plus charmantes
es plus réputées de son théâtre, mais qui est une des plus charmantes de ce charmant esprit, dans l’Affranchie, il a donné
écor à son premier acte, et je crois bien que, dans ces vingt minutes de dialogue, il a fait exprimer par ses personnages
uvent murmurer par une belle nuit vénitienne. Il y a mis l’atmosphère de baisers, de recueillement voluptueux, de sérénade
er par une belle nuit vénitienne. Il y a mis l’atmosphère de baisers, de recueillement voluptueux, de sérénades sur le can
nne. Il y a mis l’atmosphère de baisers, de recueillement voluptueux, de sérénades sur le canal, de cris de gondoliers et
e de baisers, de recueillement voluptueux, de sérénades sur le canal, de cris de gondoliers et de sensualité lourde indisp
sers, de recueillement voluptueux, de sérénades sur le canal, de cris de gondoliers et de sensualité lourde indispensable
ement voluptueux, de sérénades sur le canal, de cris de gondoliers et de sensualité lourde indispensable à tout acte de ce
cris de gondoliers et de sensualité lourde indispensable à tout acte de cette sorte. Et il a placé dans ce milieu, avec L
ançais en voyage, pire que le Français, le Parisien !… » deux couples d’ amants qui symbolisent admirablement tout ce que n
onner en quelque sorte une estampille définitive ; ou bien une source de volupté où rafraîchir et retremper une sensibilit
le, très branchée, très racée, à qui Venise va très bien, qui a l’air d’ une dogaresse » ; Roger Dembrun, d’une admirable b
i Venise va très bien, qui a l’air d’une dogaresse » ; Roger Dembrun, d’ une admirable beauté mâle, d’un cœur sincère et fe
l’air d’une dogaresse » ; Roger Dembrun, d’une admirable beauté mâle, d’ un cœur sincère et fervent, ami sûr, amant loyal.
il leur semble qu’ils se trouveront mieux encore devant le spectacle de la ville unique. Celle-ci ne souligne-t-elle pas,
écise qui les grave à jamais au cœur des protagonistes ? Le seul fait de se trouver en face d’un tel décor et d’avoir le s
protagonistes ? Le seul fait de se trouver en face d’un tel décor et d’ avoir le sentiment que l’on y est crée chez les na
érité inattendues : « Peut-on mentir devant la mélancolique splendeur de Venise endormie ?… » s’écrie, d’un bel élan, Anto
tir devant la mélancolique splendeur de Venise endormie ?… » s’écrie, d’ un bel élan, Antonia de Moldère. Et, tout de suite
e, d’un bel élan, Antonia de Moldère. Et, tout de suite, ai-je besoin de l’ajouter, elle entreprend de conter à son amant
oldère. Et, tout de suite, ai-je besoin de l’ajouter, elle entreprend de conter à son amant une série de mensonges plus co
besoin de l’ajouter, elle entreprend de conter à son amant une série de mensonges plus compliqués les uns que les autres.
inin, et n’a enlevé, j’en suis persuadé, aucune efficacité à la vertu de Venise dans l’esprit des spectateurs… L’autre cou
de Venise dans l’esprit des spectateurs… L’autre couple est le couple d’ amants-forçats que forment Juliette et son ami Pie
s, comme Menton conserve les poitrinaires », qui a l’âme toute pleine de romanesque, qui adore les nacelles, les sérénades
e plus contemple avec désespoir : n’est-elle pas en train de se créer de ce décor sentimental un souvenir inoubliable, et
ui passe maquillée sous son châle brun comme avec l’Américaine rousse de l’hôtel ?… » Torture des amants dépareillés, agon
ricaine rousse de l’hôtel ?… » Torture des amants dépareillés, agonie d’ un ancien amour qui voudrait retrouver des forces
nie d’un ancien amour qui voudrait retrouver des forces dans la ville de la passion et n’aboutit qu’à se consumer plus vit
ssion et n’aboutit qu’à se consumer plus vite… Voilà le double aspect de l’amour français à Venise au début du xxe  siècle
orsque la comédie en est troussée par des mains expertes comme celles de Maurice Donnay, le spectacle vaut la peine qu’on
vulgaire est composé par un esprit médiocre, à quel lamentable défilé de poncifs ne participons-nous pas ! Rien ne nous es
ne participons-nous pas ! Rien ne nous est alors épargné des spasmes de la fièvre vénitienne, depuis l’adultère jusqu’à l
este, depuis le crime passionnel jusqu’à l’homosexualité, littérature de faux malades et de moribonds à la manque, écrite
me passionnel jusqu’à l’homosexualité, littérature de faux malades et de moribonds à la manque, écrite de sang-froid entre
lité, littérature de faux malades et de moribonds à la manque, écrite de sang-froid entre un bon dîner au « Vapore » et un
e de sang-froid entre un bon dîner au « Vapore » et un excellent café de chez Quadri. Vénitien Maurice Barrès, que de crim
e » et un excellent café de chez Quadri. Vénitien Maurice Barrès, que de crimes et de platitudes littéraires on a commis e
ellent café de chez Quadri. Vénitien Maurice Barrès, que de crimes et de platitudes littéraires on a commis en votre nom !
sement toute la littérature française contemporaine ne se compose pas de ces imitations puériles qui n’ont même pas toujou
pas de ces imitations puériles qui n’ont même pas toujours le mérite de la sincérité. Nous avons, Dieu merci, d’autres ar
le mérite de la sincérité. Nous avons, Dieu merci, d’autres artistes de lettres qui ont vu Venise, qui y ont placé leurs
se, qui y ont placé leurs fictions puisque c’est le décor sentimental de notre génération, mais qui nous apportent de ce s
est le décor sentimental de notre génération, mais qui nous apportent de ce spectacle une vision autrement originale. Ils
. Ils sacrifient à la mode, si l’on entend par ce mot une disposition de penser et de sentir commune à toute une époque, m
ent à la mode, si l’on entend par ce mot une disposition de penser et de sentir commune à toute une époque, mais ils y sac
is ils y sacrifient à leur manière qui est la bonne, sans rien perdre de leurs qualités personnelles. Un des premiers, voi
etrouvera plus tard, dans le Parfum des Iles Borromées, ce même cadre de l’Italie du Nord et qui, au début de sa carrière,
es Iles Borromées, ce même cadre de l’Italie du Nord et qui, au début de sa carrière, aborde au Lido avec son héros de Sai
u Nord et qui, au début de sa carrière, aborde au Lido avec son héros de Sainte-Marie des Fleurs. Son talent n’est pas enc
teté un peu sèche qu’il acquerra un jour. Pour l’instant, il est noyé de grâce et de volupté. Personne n’est moins snob qu
sèche qu’il acquerra un jour. Pour l’instant, il est noyé de grâce et de volupté. Personne n’est moins snob que lui, mais,
moins snob que lui, mais, tout de même, il éprouve l’impérieux besoin d’ abandonner les horizons français de sa Touraine po
ême, il éprouve l’impérieux besoin d’abandonner les horizons français de sa Touraine pour ceux de la Piazzetta. Est-ce à d
ux besoin d’abandonner les horizons français de sa Touraine pour ceux de la Piazzetta. Est-ce à dire qu’il va faire de ce
e sa Touraine pour ceux de la Piazzetta. Est-ce à dire qu’il va faire de ce séjour léger et voluptueux le lieu des fortes
il reste que Sainte-Marie des Fleurs nous fournit la vision charmante d’ une Venise amoureuse, jeune et gaie sous un ardent
enise amoureuse, jeune et gaie sous un ardent soleil, une vraie ville d’ Italie pour un amour de vingt ans. Rien du passé o
et gaie sous un ardent soleil, une vraie ville d’Italie pour un amour de vingt ans. Rien du passé obsédant ne s’y rencontr
t ne s’y rencontre, nulle réminiscence des « Amants Vénitiens », mais de la tendresse, de l’enthousiasme et du bonheur. C’
e, nulle réminiscence des « Amants Vénitiens », mais de la tendresse, de l’enthousiasme et du bonheur. C’est là que le hér
la tendresse, de l’enthousiasme et du bonheur. C’est là que le héros de René Boylesve rencontre celle qu’il doit aimer à
t qui lui paraît si jeune, si fine, si vibrante dans la lumière dorée d’ un beau jour d’automne. Tout, autour d’eux, semble
t si jeune, si fine, si vibrante dans la lumière dorée d’un beau jour d’ automne. Tout, autour d’eux, semble joie et rires.
vibrante dans la lumière dorée d’un beau jour d’automne. Tout, autour d’ eux, semble joie et rires. La vue même de la nuit
jour d’automne. Tout, autour d’eux, semble joie et rires. La vue même de la nuit qui endeuille lentement les palais n’appo
lentement les palais n’apporte aucune note funèbre. « Dans la tombée de l’aube crépusculaire, les marbres de Venise garda
note funèbre. « Dans la tombée de l’aube crépusculaire, les marbres de Venise gardaient un reste de lumière, et la ville
bée de l’aube crépusculaire, les marbres de Venise gardaient un reste de lumière, et la ville semblait diaphane, comme une
e de lumière, et la ville semblait diaphane, comme une chair parsemée de perles. « Des sons agréables nous parvinrent ; c’
es vénitiennes. Mon batelier me dit que c’était demain dimanche, jour de fête. Et il prononçait ce nom de festa avec une e
it que c’était demain dimanche, jour de fête. Et il prononçait ce nom de festa avec une emphase joyeuse qui est une évocat
douce et joyeuse. Et ce sera vraiment un souvenir inoubliable au cœur de ce jeune héros, celui de cette ville radieuse où
era vraiment un souvenir inoubliable au cœur de ce jeune héros, celui de cette ville radieuse où il aperçoit pour la premi
e ville radieuse où il aperçoit pour la première fois le visage chéri de la jeune fille dont il s’éprend. Nous voilà loin
onnait que l’auteur du Bon Plaisir n’eût pas choisi plus tôt la ville de Casanova pour cadre d’une de ses délicieuses fict
Bon Plaisir n’eût pas choisi plus tôt la ville de Casanova pour cadre d’ une de ses délicieuses fictions archaïques. Peut-ê
aisir n’eût pas choisi plus tôt la ville de Casanova pour cadre d’une de ses délicieuses fictions archaïques. Peut-être ce
nde. Et puis son goût très pur s’accommode mal des fièvres énervantes de la lagune. Aussi la Venise qu’il évoque dans la P
es énervantes de la lagune. Aussi la Venise qu’il évoque dans la Peur de l’Amour est-elle une Venise sèche de tons, si j’o
Venise qu’il évoque dans la Peur de l’Amour est-elle une Venise sèche de tons, si j’ose dire, aux arêtes nettes, au profil
l bien découpé. Il n’y a là ni langueurs malsaines, ni déliquescences d’ aucune sorte. Bien mieux : son héros y recouvre pr
e. Bien mieux : son héros y recouvre presque la santé dans la culture d’ un amour à la fois sensuel et sentimental, un amou
fois sensuel et sentimental, un amour gradué et humain. « Le climat de Venise, s’exclame un des personnages, mais il est
qu’on en dit est faux. Venise, mais c’est une ville hygiénique. L’air de la mer tempéré, lénifié… Pour les poumons, pas de
e hygiénique. L’air de la mer tempéré, lénifié… Pour les poumons, pas de poussière et pour les nerfs pas de bruit… » Ains
ré, lénifié… Pour les poumons, pas de poussière et pour les nerfs pas de bruit… » Ainsi ce ne sont pas des excitations mo
as de bruit… » Ainsi ce ne sont pas des excitations morbides à jouir de la vie qu’y va chercher Henri de Régnier, mais un
la vie qu’y va chercher Henri de Régnier, mais une saine volupté née de la contemplation d’un beau spectacle reposant. Ce
cher Henri de Régnier, mais une saine volupté née de la contemplation d’ un beau spectacle reposant. Ce n’est ni le décor f
ant. Ce n’est ni le décor flamboyant du romantisme, ni les évocations d’ un passé opprimant, c’est la vie perçue harmonieus
imant, c’est la vie perçue harmonieusement dans la magnifique lumière de l’Italie. Venise lumineuse ! C’est ainsi que la v
du jour, c’est le décor du ciel qui flamboie : « Du soleil en fusion, de l’or partout, en bigarrures, en moirures, fardant
, en bigarrures, en moirures, fardant les palais, poudroyant, embuant de rousseurs l’atmosphère : des reflets se propagent
— carminé, rose-cuivreux, mauve-ardoisé ; irisations et chatoiements de dos de martins-pêcheurs, de gorge de ramier… Et p
iné, rose-cuivreux, mauve-ardoisé ; irisations et chatoiements de dos de martins-pêcheurs, de gorge de ramier… Et puis que
auve-ardoisé ; irisations et chatoiements de dos de martins-pêcheurs, de gorge de ramier… Et puis quelle musique mêlée au
isé ; irisations et chatoiements de dos de martins-pêcheurs, de gorge de ramier… Et puis quelle musique mêlée au silence s
rs, de gorge de ramier… Et puis quelle musique mêlée au silence suave de Venise ! Clapotis, grésillements, cris lointains
au silence suave de Venise ! Clapotis, grésillements, cris lointains de gondoliers, carillons de cloches légères un peu r
se ! Clapotis, grésillements, cris lointains de gondoliers, carillons de cloches légères un peu rauques et si délicieuseme
is, la mode les oblige à fermer doucement les yeux sur ses spectacles de lumière. Sans doute, la Venise de Marie Dauguet n
e de Marie Dauguet n’est pas celle que rêvent nos contemporains épris de poisons et de fièvres pernicieuses, mais comme el
guet n’est pas celle que rêvent nos contemporains épris de poisons et de fièvres pernicieuses, mais comme elle est plus pr
mais comme elle est plus proche de la réalité ! Aussi bien, l’auteur de Clartés n’est pas le seul écrivain de nos jours q
réalité ! Aussi bien, l’auteur de Clartés n’est pas le seul écrivain de nos jours qui apporte une vision vénitienne diffé
vers : l’un est Laurent Évrard, l’autre est Ginko et Biloba. L’esprit de Laurent Évrard qui aime à chercher le mystère des
vision très nette, presque brutale du présent. C’est le même procédé d’ art par lequel on se souvient que Maupassant nous
ient que Maupassant nous faisait frissonner : aller quérir le mystère de la vie, même en plein soleil, en pleine lucidité
quérir le mystère de la vie, même en plein soleil, en pleine lucidité d’ observation. L’auteur du Danger a renouvelé cette
ne lucidité d’observation. L’auteur du Danger a renouvelé cette forme de magie blanche en une histoire qu’il a évoquée dan
oquée dans le décor vénitien. Entendez bien qu’il n’y a dans le choix de cette ville nul apprêt romantique : il n’y a plus
a dans le choix de cette ville nul apprêt romantique : il n’y a plus de fantômes pour se pencher aux fenêtres des palais
its qui s’enchaînent les uns aux autres. L’épouvante naît précisément de cette logique implacable qui nous étreint dans ce
récisément de cette logique implacable qui nous étreint dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie. Le rega
gique implacable qui nous étreint dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie. Le regard de Laurent Évrard e
le qui nous étreint dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie. Le regard de Laurent Évrard est aigu : il p
dans ce décor de rêve, sous ce ciel de lumière et de joie. Le regard de Laurent Évrard est aigu : il perce jusqu’au fond
u’aux ultimes chambres des palais. Et tout cela compose des histoires d’ un fantastique moderne étonnant où Venise joue un
snobs. Il sied qu’on s’en gausse, et l’on ne se moquera jamais assez de ces caravanes de soupirants qui, à la suite des v
u’on s’en gausse, et l’on ne se moquera jamais assez de ces caravanes de soupirants qui, à la suite des vrais grands artis
s grands artistes, abordent le quai des Esclavons comme l’antichambre d’ un temple sacro-saint. Puisqu’il y a encore tant d
personne pour en rire ? Ma foi si : voilà, conté à la diable, le tour de l’Italie du Nord tel qu’il a été exécuté par deux
il a été exécuté par deux Parisiennes, Avertie et Floche, toutes deux d’ une exquise amoralité, un peu trop grandes lectric
deux d’une exquise amoralité, un peu trop grandes lectrices peut-être de la littérature de Willy, mais si naïvement corrom
amoralité, un peu trop grandes lectrices peut-être de la littérature de Willy, mais si naïvement corrompues qu’on leur pa
ittérature de Willy, mais si naïvement corrompues qu’on leur pardonne d’ avance toutes leurs clowneries sentimentales pour
restigieuse dont elles les exécutent. Et puis il y a la petite minute d’ émotion amoureuse indispensable à tout bon séjour
à épingler dans sa mémoire entre une excursion à Chioggia et une vue de la Salute. Joli petit travail littéraire exécuté
r les conventions mondaines, mais qui ne sont tout de même pas fâchés de promener leur espiègle ironie dans le décor senti
nt observée, est la vision vénitienne que grava Abel Hermant au début d’ un de ses derniers livres, les Affranchis. On sait
servée, est la vision vénitienne que grava Abel Hermant au début d’un de ses derniers livres, les Affranchis. On sait que
es derniers livres, les Affranchis. On sait que cet excellent peintre de caractères, qui veut à toute force être un peintr
cellent peintre de caractères, qui veut à toute force être un peintre de mœurs, réussit fort bien le portrait. Il est un p
l n’empêche qu’il sait camper des types contemporains. On ne trouvera de la vision de Venise que juste ce qui convient pou
u’il sait camper des types contemporains. On ne trouvera de la vision de Venise que juste ce qui convient pour situer les
la vision de Venise que juste ce qui convient pour situer les scènes de son œuvre, mais on observera la réunion sur la la
r les scènes de son œuvre, mais on observera la réunion sur la lagune de la société la plus hétéroclite, la plus amusante
rs contemporaines ou, si l’on veut, des mœurs des voyageurs vénitiens d’ aujourd’hui. Nul assemblage ne fut, en effet, plus
gnent au Lido ou sur le quai des Esclavons. Par ce que nous avons dit de la folie vénitienne, on juge de la qualité des sn
Esclavons. Par ce que nous avons dit de la folie vénitienne, on juge de la qualité des snobs qui viennent y tenir le rôle
itienne, on juge de la qualité des snobs qui viennent y tenir le rôle de figurants. Tous les amants de l’univers en ruptur
des snobs qui viennent y tenir le rôle de figurants. Tous les amants de l’univers en rupture de ban, tous les aventuriers
y tenir le rôle de figurants. Tous les amants de l’univers en rupture de ban, tous les aventuriers, tous les détrousseurs
nivers en rupture de ban, tous les aventuriers, tous les détrousseurs de cœurs, tous les amoureux et tous les poètes, vrai
amoureux et tous les poètes, vrais ou faux, tous les concierges épris de littérature et tous les vrais gens de lettres y s
faux, tous les concierges épris de littérature et tous les vrais gens de lettres y surgissent, y passent, s’y donnent rend
s’y donnent rendez-vous ou s’y cachent. La haute société cosmopolite de Venise est ahurissante, et il est dommage, eu vér
arts et par tous les côtés, nos artistes littéraires se sont efforcés de nous fournir une série de clichés du décor sentim
, nos artistes littéraires se sont efforcés de nous fournir une série de clichés du décor sentimental à la mode. Nous avon
hés du décor sentimental à la mode. Nous avons cité quelques manières de Vénitiens modernes, nous en pourrions citer bien
ter bien d’autres, tout écrivain qui se respecte ayant tenu à honneur de faire figurer au moins une fois ses héros dans la
lagunes. Cette ville-refuge est une ressource si commode dans les cas de crise sentimentale aiguë ! C’est le pont aux ânes
ode dans les cas de crise sentimentale aiguë ! C’est le pont aux ânes de toute aventure de cœur un peu mouvementée, le déc
e crise sentimentale aiguë ! C’est le pont aux ânes de toute aventure de cœur un peu mouvementée, le décor obligatoire du
uxième acte, celui pendant lequel les deux protagonistes se lasseront d’ eux-mêmes ou se tromperont ou se sacrifieront ou s
c’est le chapitre final des romans bien faits ou les cinquante pages d’ essai du jeune auteur riche « qui vient de là-bas 
bien entendu et exemplaires numérotés sur Chine ! C’est la cité rêvée de toutes les lectrices de province, le phare ébloui
res numérotés sur Chine ! C’est la cité rêvée de toutes les lectrices de province, le phare éblouissant vers lequel se gui
ens. C’est à la fois, comme dit Maurice Donnay, « la Ville pour lunes de miel et pour ruptures » et la cité tragique où l’
 » et la cité tragique où l’on goûterait, avec quelle volupté chargée de littérature ! quelque « bonheur dans le crime » m
e grand artiste, et lamentablement galvaudé ensuite par des écrivains de quinzième ordre. Et puis il faut se dire qu’au fu
ivilisation vieillira, elle éprouvera un besoin de plus en plus grand d’ élire comme décor sentimental la ville la moins so
me décor sentimental la ville la moins soumise à ce qu’on est convenu d’ appeler le progrès. S’il doit se créer plus tard,
S’il doit se créer plus tard, selon certains prophètes, des « villes de plaisirs » où les esprits vulgaires pourront trou
» où les esprits vulgaires pourront trouver en abondance les voluptés de toute espèce réclamées pour leur fringale de joui
n abondance les voluptés de toute espèce réclamées pour leur fringale de jouissance, il est non moins certain que l’élite,
nce, il est non moins certain que l’élite, et, avec elle, son cortège de snobs, réclamera des « centres supérieurs », si l
e s’imaginer vivre une existence en beauté. Venise sera-t-elle encore de ces cités-là ? Sans doute, si, à cette époque, se
molis. En tout cas, elle aura été le décor sentimental par excellence de toute notre époque, la toile de fond devant laque
é le décor sentimental par excellence de toute notre époque, la toile de fond devant laquelle il se sera débité le plus de
re époque, la toile de fond devant laquelle il se sera débité le plus de littérature depuis vingt ans, l’accessoire indisp
s passions fortes, — et c’est bien déjà quelque chose. Ce n’est point de sa faute, assurément, si elle aura été aussi le t
point de sa faute, assurément, si elle aura été aussi le témoin muet de toutes les sottises que les snobs ont commises en
07-712 [711]. […] Dans le Moyen âge, on trouvera un important travail de M. A. Marignan sur les fresques de l’église San A
, on trouvera un important travail de M. A. Marignan sur les fresques de l’église San Angelo in Formis (proche Capoue, Ita
Italie) […]. Les Revues. Revue bleue : Les épigrammes vénitiennes de Goethe, par M. A. Bossert Intérim. Tome LXXXVI
rnier, à Leipzig, une nouvelle édition des « Épigrammes vénitiennes » de Goethe, comprenant 158 pièces, au lieu de 103 que
nnent les éditions ordinaires : c’est ce qui a permis à M. A. Bossert d’ en faire une analyse intéressante (Revue bleue, 10
alyse intéressante (Revue bleue, 10 septembre). Voici un joli passage de ce remarquable travail ; il s’agit de l’auteur de
ptembre). Voici un joli passage de ce remarquable travail ; il s’agit de l’auteur de Faust : … Ce qui lui plaît le plus à
ici un joli passage de ce remarquable travail ; il s’agit de l’auteur de Faust : … Ce qui lui plaît le plus à Venise, et
ttire déjà par le contraste, c’est la liberté des mœurs italiennes. À de certains jours, et dans ses meilleurs moments, il
s. À de certains jours, et dans ses meilleurs moments, il se souvient de Christiane Vulpius qu’il a laissée dans sa maison
son à Weimar, et qui vient de lui donner un fils. Il se souvient même de Mme de Stein. Mais d’autres fois, il les oublie d
qui vont et viennent sur la place ». Il les compare, pour la vivacité de leurs mouvements, aux lézards qui s’évertuent au
, aux lézards qui s’évertuent au soleil sur les marches des escaliers de marbre. Il développe même sa comparaison dans deu
ades parallèles, en termes presque identiques. Les lézards sont comme de petits serpents à quatre pattes ; « ils courent,
un instant sa trace, tu la chercheras en vain. Elle ne reparaîtra pas de sitôt. Mais si tu ne crains pas les taudis, les r
itif, une figure se détache avec une certaine précision ; c’est celle de la danseuse Bettine, qui amuse par ses jongleries
e de la danseuse Bettine, qui amuse par ses jongleries les carrefours de Venise. On se la représente assez, d’après le por
représente assez, d’après le portrait que le poète se plaît à tracer d’ elle. Petite et fluette, elle touche à peine le so
te et fluette, elle touche à peine le sol, et elle semble n’avoir pas de corps, tant elle est souple et agile, et quand el
t au repos, « elle est comme une aimable figurine taillée par la main d’ un artiste ». Sa silhouette se montre de temps en
iriques. Goethe suppose même qu’un critique bienveillant lui reproche de la faire reparaître trop souvent : « Quelle démen
épond : « Patience ! Je vous chanterai un jour les rois et les grands de la terre, si je comprends jamais leur métier, mie
x nouveaux volumes des Emerson Journals, qui contiennent une quantité de fragments inédits écrits de 1833 à 1837. On y tro
on Journals, qui contiennent une quantité de fragments inédits écrits de 1833 à 1837. On y trouvera les notes rédigées par
. Il narre l’impression produite sur lui par les grandes œuvres d’art de l’antiquité et de la Renaissance ; son court arrê
ssion produite sur lui par les grandes œuvres d’art de l’antiquité et de la Renaissance ; son court arrêt à Venise, qui ne
re 1910, p. 187-192 [191-192]. L’Italie reste le « commun réservoir » de beauté. L’orner, c’est embellir le genre humain.
ouche. Croirait-on que la Ville Éternelle n’est qu’à un quart d’heure de la plage d’Ostie (vingt kilomètres en terrain pla
ait-on que la Ville Éternelle n’est qu’à un quart d’heure de la plage d’ Ostie (vingt kilomètres en terrain plat) et qu’auc
e projet belge, approuvé par la municipalité romaine contre versement d’ une première caution de cent mille francs, avait s
é par la municipalité romaine contre versement d’une première caution de cent mille francs, avait suscité, au même titre q
mille francs, avait suscité, au même titre que la « systématisation » de la place Colonne, un certain enthousiasme en fave
it même à ce propos un cortège populaire parcourir la capitale au cri de  : « Viva il Blocco ! » La compagnie belge devait,
La compagnie belge devait, pour garder ses droits, verser à la Ville de Rome, au printemps de cette année, une somme de 1
vait, pour garder ses droits, verser à la Ville de Rome, au printemps de cette année, une somme de 10 millions, destinée à
ts, verser à la Ville de Rome, au printemps de cette année, une somme de 10 millions, destinée à couvrir les frais de cons
e cette année, une somme de 10 millions, destinée à couvrir les frais de construction, de matériel, etc. Faute de ce verse
e somme de 10 millions, destinée à couvrir les frais de construction, de matériel, etc. Faute de ce versement, la caution
destinée à couvrir les frais de construction, de matériel, etc. Faute de ce versement, la caution de cent mille francs dép
de construction, de matériel, etc. Faute de ce versement, la caution de cent mille francs déposée quelques mois auparavan
ion de cent mille francs déposée quelques mois auparavant fut acquise de plein droit à la Ville. Pourquoi a-t-on abandonné
oit à la Ville. Pourquoi a-t-on abandonné l’affaire ? Les uns parlent de discordes entre les actionnaires, les autres de d
ire ? Les uns parlent de discordes entre les actionnaires, les autres de difficultés sérieuses que les. ingénieurs firent
s. ingénieurs firent prévoir dans l’exécution des derniers kilomètres de la ligne.. Quoiqu’il en soit, je ne crois pas, po
art, que le rendement du chemin de fer, dans les conditions actuelles d’ Ostie, eût été considérable. Ces rivages aux courb
mie parasitaire dont les beaux travaux du Français Laveran ont permis d’ attribuer la véhiculation à un moustique des eaux
le l’historien anglais W. Jones voyait récemment le facteur principal de la ruine de la civilisation antique en Grèce. Il
en anglais W. Jones voyait récemment le facteur principal de la ruine de la civilisation antique en Grèce. Il faudrait, po
s petite. Séduira-t-elle un jour quelque moderne Amphion constructeur de cités ? On ne risque rien à l’augurer. MM. Empain
voire pauladamesque, à faire mettre des écluses et quelques tronçons de digue au bas Tibre, deux ou trois Palaces monstru
s, le coucher du soleil et l’horreur des Casinos, partie des myriades d’ Anglais, Allemands, Russes et autres Barbares qu’a
Rome, et aller prendre son sorbet au bord de la mer, qui, du million de snobs que nous fûmes un peu partout, pourrait rés
mpensation, un autre essai : « Ce que la littérature italienne a reçu de la littérature française. » […] Les Théâtres.
] Les Théâtres. Odéon : les Plus Beaux Jours, comédie en 3 actes, de M. Giannino Traversi, traduction de Mlle Darsenne
Beaux Jours, comédie en 3 actes, de M. Giannino Traversi, traduction de Mlle Darsenne (18 octobre) André Fontainas. To
uméro 322, 16 novembre 1910, p. 337-340 [339]. Sans doute, la comédie de M. Giannino Antona-Traversi, traduite par Mlle Da
istance maints auteurs dramatiques. Du moins, n’a-t-elle pour but que de nous faire rire de quelques travers humains, de q
urs dramatiques. Du moins, n’a-t-elle pour but que de nous faire rire de quelques travers humains, de quelques imperfectio
a-t-elle pour but que de nous faire rire de quelques travers humains, de quelques imperfections sociales, et, si elle nous
quelques imperfections sociales, et, si elle nous présente des types de convention, la présentation en vise à nous amuser
er. On en peut prendre son parti. Et puis MM. Cooper et Duquesne sont de merveilleux acteurs fantaisistes, et Mlle Sylvie
M. Corrado Ricci publie une note sur Pietro de Bagnara, qui travailla de 1537 à 1579, fut peintre fort éclectique et est r
e 1537 à 1579, fut peintre fort éclectique et est représenté au musée de Padoue par plusieurs toiles dont l’une est une im
e de Padoue par plusieurs toiles dont l’une est une imitation directe de la Sainte-Anne de Léonard. […] Musées et colle
 344-351 [347, 347-348, 350-351]. Les « impressionnistes » au Musée de Rouen [extrait] La place nous a fait défaut ju
pour signaler un don important fait, il y a plusieurs mois, au Musée de Rouen, sa ville natale, par M. Depeaux, et nous r
u Musée de Rouen, sa ville natale, par M. Depeaux, et nous regrettons d’ arriver si tard pour donner à cette généreuse et i
éreuse et intelligente initiative les éloges qu’elle mérite. Le musée de Rouen est, on le sait, un des plus beaux de Franc
qu’elle mérite. Le musée de Rouen est, on le sait, un des plus beaux de France : les écoles anciennes y sont représentées
u Christ du Pérugin, le Saint Barnabé de Paul Véronèse, […] la Partie de cartes de Lampi, etc. ; […]. Le Musée de Franc
u Pérugin, le Saint Barnabé de Paul Véronèse, […] la Partie de cartes de Lampi, etc. ; […]. Le Musée de Francfort-sur-l
l Véronèse, […] la Partie de cartes de Lampi, etc. ; […]. Le Musée de Francfort-sur-le-Mein [extrait] Nous avons lou
nière chronique, l’activité dont fait preuve, entre les divers musées d’ Allemagne, le Musée Staedel, de Francfort-sur-le-M
t fait preuve, entre les divers musées d’Allemagne, le Musée Staedel, de Francfort-sur-le-Mein. […] Dans cet ensemble […]
el, de Francfort-sur-le-Mein. […] Dans cet ensemble […] la collection de sculpture, riche déjà de 350 pièces environ, parm
ein. […] Dans cet ensemble […] la collection de sculpture, riche déjà de 350 pièces environ, parmi lesquelles il faut note
un haut-relief en majolique attribué à Andréa della Robbia, provenant de la chapelle du palais Strozzi à Florence […].
, ont été consacrés aux petites sculptures des collections impériales de Vienne (Werke der Kleinplastik in der Skulpturen-
Skulpturen-Sammlung der Allerhöchsten Kaiserhauses ; 2 vol. in-folio, de 55 et 56 planches, avec 22 et 15 p. de texte ill.
aiserhauses ; 2 vol. in-folio, de 55 et 56 planches, avec 22 et 15 p. de texte ill. ; 30 couronnes chacun), et le choix en
r, qui, en 1901, avait déjà publié un bel album des principaux objets d’ art de ces collections. […] La série des sculpture
, en 1901, avait déjà publié un bel album des principaux objets d’art de ces collections. […] La série des sculptures en m
part) est, pour la qualité et le nombre des pièces, une des premières d’ Europe ; elle se compose surtout d’œuvres italienn
mbre des pièces, une des premières d’Europe ; elle se compose surtout d’ œuvres italiennes, parmi lesquelles des pièces de
e se compose surtout d’œuvres italiennes, parmi lesquelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, d
surtout d’œuvres italiennes, parmi lesquelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, de Jean de Bol
uvres italiennes, parmi lesquelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, de Jean de Bologne […].
nes, parmi lesquelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, de Jean de Bologne […]. Tome LXXX
quelles des pièces de Filarète, de Riccio, de l’atelier de Donatello, de Jean de Bologne […]. Tome LXXXVIII, numéro 3
éro 323, 1er décembre 1910 Philosophie. Péladan : La Philosophie de Léonard de Vinci d’après ses manuscrits, Alcan, i
06-511 [510-511]. Plusieurs des chapitres compris dans la Philosophie de Léonard de Vinci d’après ses manuscrits ont paru
rès ses manuscrits ont paru dans le Mercure de France et les lecteurs de cette revue n’ont pas oublié ces belles et origin
te revue n’ont pas oublié ces belles et originales études. Il suffira d’ en rappeler les idées maîtresses : une revendicati
comme véritable initiation à la libre pensée, une pénétrante analyse de la manière philosophique de Léonard qui, d’une fa
à la libre pensée, une pénétrante analyse de la manière philosophique de Léonard qui, d’une façon toute spontanée, pratiqu
e, une pénétrante analyse de la manière philosophique de Léonard qui, d’ une façon toute spontanée, pratique à la fois la m
titres, l’auteur voit en Léonard de Vinci le précurseur et le maître de l’évolution occidentale. Questions juridiques.
1]. La Société et l’Ordre juridique, par Alessandro Levi, professeur de la philosophie du droit à l’Université de Ferrare
Alessandro Levi, professeur de la philosophie du droit à l’Université de Ferrare. O. Doin, éditeur, 1 vol. […] Les Revu
uméro 324, 16 décembre 1910, p. 676-681 [679-681]. À Rome, en sortant de la Chapelle-Sixtine, M. Pierre Jouve « embrassa d
À Rome, en sortant de la Chapelle-Sixtine, M. Pierre Jouve « embrassa d’ un seul regard sa vie nouvelle et son esprit désor
ormais réglé par lui-même » ; il dut, « à ce monument du génie humain de s’être senti, dans une seule minute, plein de pas
onument du génie humain de s’être senti, dans une seule minute, plein de passion et de clarté tout ensemble ». Par-delà la
ie humain de s’être senti, dans une seule minute, plein de passion et de clarté tout ensemble ». Par-delà la Renaissance i
le ». Par-delà la Renaissance italienne, qui lui avait ouvert l’accès d’ un monde magnifique, il remonta le fleuve des jour
le fleuve des jours jusqu’aux sources helléniques, disciple ensemble de Boileau et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidi
jours jusqu’aux sources helléniques, disciple ensemble de Boileau et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidias, de M. Émil
’aux sources helléniques, disciple ensemble de Boileau et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidias, de M. Émile Verhaeren,
niques, disciple ensemble de Boileau et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidias, de M. Émile Verhaeren, de Jean Moréas et
iple ensemble de Boileau et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidias, de M. Émile Verhaeren, de Jean Moréas et d’Emmanuel
u et de Pindare, de Michel-Ange et de Phidias, de M. Émile Verhaeren, de Jean Moréas et d’Emmanuel Signoret ; il a l’ambit
e Michel-Ange et de Phidias, de M. Émile Verhaeren, de Jean Moréas et d’ Emmanuel Signoret ; il a l’ambition de restaurer s
le Verhaeren, de Jean Moréas et d’Emmanuel Signoret ; il a l’ambition de restaurer sous la norme d’un ordre inviolable la
s et d’Emmanuel Signoret ; il a l’ambition de restaurer sous la norme d’ un ordre inviolable la fureur divine des lyriques
lation romaine et florentine, s’il n’avait, dès longtemps, été nourri de l’œuvre d’Emmanuel Signoret ; il en avait goûté l
ine et florentine, s’il n’avait, dès longtemps, été nourri de l’œuvre d’ Emmanuel Signoret ; il en avait goûté la fougueuse
la fougueuse ordonnance et le sage tumulte ; il apporte à son maître d’ élection un juste tribut d’hommages et quand il co
le sage tumulte ; il apporte à son maître d’élection un juste tribut d’ hommages et quand il composera des poèmes d’un acc
’élection un juste tribut d’hommages et quand il composera des poèmes d’ un accent plus personnel, il pourra ne pas renier
onnel, il pourra ne pas renier les strophes inspirées par le souvenir de son œuvre : Si tu n’as pas tremblé dans ce Temp
pas tremblé dans ce Temple terrible, Si l’antique fureur des trompes de l’Été Dont s’enfle l’horizon ne t’a trouvé sensib
les ; Si l’émotion n’a pas enivré ton esprit Avec le chœur nombreux de ses ondes superbes, Quand pour toi la splendeur d
le chœur nombreux de ses ondes superbes, Quand pour toi la splendeur de la voûte s’ouvrait, De figures gonflée, comme une
es ondes superbes, Quand pour toi la splendeur de la voûte s’ouvrait, De figures gonflée, comme une énorme gerbe ; Si tu n
on chant formé à son empreinte. Sans doute, le Chant des Trompettes d’ Été emplit toujours nos oreilles reconnaissantes ;
 681-687 [686]. Nous entrons dans la Ville sans chef, dans les enfers de Messine ou de la Montagne Pelée. Tout tremble, to
. Nous entrons dans la Ville sans chef, dans les enfers de Messine ou de la Montagne Pelée. Tout tremble, tout s’effondre
tremble, tout s’effondre et il reste des hommes qui menacent le ciel de leur poing, des femmes pleurantes. Peu à peu les
reprennent à vivre librement, groupés par la seule logique du besoin de se soutenir. Pour que dure un pays sans chef, il
nt. On ne peut pas gouverner sans commettre, en effet, des crimes dit d’ État. Science sociale. Memento [extrait] Henr
o 324, 16 décembre 1910, p. 698-703 [702]. […] E. Cicotti : Le Déclin de l’Esclavage antique, traduit par G. Platon. Riviè
e érudite, mais qui me semble aller un peu contre la thèse a priori ; de l’auteur que la disparition de l’esclavage est ré
ller un peu contre la thèse a priori ; de l’auteur que la disparition de l’esclavage est résultée uniquement de causes éco
de l’auteur que la disparition de l’esclavage est résultée uniquement de causes économiques, et que le facteur moral n’y a
pas tant que ça ! Mais il paraît qu’admettre ici l’influence possible de Sénèque ou de saint Paul serait faire injure à Ka
a ! Mais il paraît qu’admettre ici l’influence possible de Sénèque ou de saint Paul serait faire injure à Karl Marx. […]
Le 5 décembre commença la Vente Maurice Kann, qui sera la principale de la saison d’hiver. Cette collection était surtout
e commença la Vente Maurice Kann, qui sera la principale de la saison d’ hiver. Cette collection était surtout riche en por
a saison d’hiver. Cette collection était surtout riche en porcelaines de Sèvres et de Saxe et en terres émaillées dues aux
ver. Cette collection était surtout riche en porcelaines de Sèvres et de Saxe et en terres émaillées dues aux frères della
30 800 fr., et M. Pierre Lebaudy paya 16 000 fr. un support applique de tabernacle décoré de deux figures d’anges. Parmi
erre Lebaudy paya 16 000 fr. un support applique de tabernacle décoré de deux figures d’anges. Parmi les faïences diverses
a 16 000 fr. un support applique de tabernacle décoré de deux figures d’ anges. Parmi les faïences diverses, une plaque cam
es. Parmi les faïences diverses, une plaque camaïeu bleu, le jugement de Pilate, en vieux Moustier, revint à M. Caillot po
pour 14 100 francs. […] 1. On sait combien sont rares les œuvres de la Renaissance : l’on ne connaissait jusqu’ici, d
t rares les œuvres de la Renaissance : l’on ne connaissait jusqu’ici, de cette époque, que la célèbre Tête de cire du Musé
: l’on ne connaissait jusqu’ici, de cette époque, que la célèbre Tête de cire du Musée de Lille. 2. On en trouvera un ass
sait jusqu’ici, de cette époque, que la célèbre Tête de cire du Musée de Lille. 2. On en trouvera un assez bon résumé dan
z bon résumé dans deux articles du Figaro (19 et 12 novembre), suivis d’ une lettre de M. Bode à ce journal (2 décembre).
dans deux articles du Figaro (19 et 12 novembre), suivis d’une lettre de M. Bode à ce journal (2 décembre). 3. Article da
autres documents officiels concernant cette affaire, dans le Bulletin de décembre du Musée de Berlin (Amtliche Berichte au
ciels concernant cette affaire, dans le Bulletin de décembre du Musée de Berlin (Amtliche Berichte aus der kön. Kunstsamml
ön. Kunstsammlungen, col. 37 et suiv., avec photographie du buste). —  De son côté l’annuaire des Musées royaux (Jarhrbuch
er kön. preuzsischen Kunstsammlungen) avait publié, dans son 4e fasc. de 1909, p. 303, une étude détaillée de M. Bode acco
avait publié, dans son 4e fasc. de 1909, p. 303, une étude détaillée de M. Bode accompagnée d’une photographie en couleur
4e fasc. de 1909, p. 303, une étude détaillée de M. Bode accompagnée d’ une photographie en couleurs du buste. 5. Rapport
Bode accompagnée d’une photographie en couleurs du buste. 5. Rapport de M. Posse dans le Bulletin officiel du musée de Be
du buste. 5. Rapport de M. Posse dans le Bulletin officiel du musée de Berlin (décembre). 6. « Die ist zugleich ein Kun
china), 1905. Livre extrêmement intéressant. Pour M. Morasso, l’homme de l’avenir est le chauffeur ou wattman, l’uomo del
l’uomo della velocità . Cette hypothèse se rapproche un peu de celle de Wells pour qui l’être supérieur de la cité future
thèse se rapproche un peu de celle de Wells pour qui l’être supérieur de la cité future est l’ingénieur. 8. Nuovi Profil
terari (Firenze, 1902). 9. Nuptiis Roussel-Larroumet. MDCCCCII, éd. de CCCL exempl. numérotés, imprimés à Florence par L
L.  ranceschini et Compagnie. Nous sommes redevable à l’auteur du don d’ un exemplaire de ce travail. Cf., du même, outre l
et Compagnie. Nous sommes redevable à l’auteur du don d’un exemplaire de ce travail. Cf., du même, outre le Stendhal e Nap
Fratelli Bocca),les moins connus Stendhaliana, réimprimés p. 437-472 de Attraverso la Rivoluzione e il Primo Impero (ibid
2 de Attraverso la Rivoluzione e il Primo Impero (ibid., 1907, t. 138 de la Piccola Biblioteca di Scienze Moderne). L’arti
Stendhal, publié originairement dans le n° Alfieriano (octobre 1903) de la Rivista d’Italia complète ce qu’avait déjà écr
12. V. Mercure de France du 1er janvier 1910, p. 159 et suiv. 13. N° de décembre 1909. 14. Nos des 10 et 24 décembre 190
ne Zeitung, 1909, n° 46). 16. M. Salomon Reinach a donné, dans le n° de novembre-décembre 1909 de la Revue archéologique,
16. M. Salomon Reinach a donné, dans le n° de novembre-décembre 1909 de la Revue archéologique, un résumé de toute cette
le n° de novembre-décembre 1909 de la Revue archéologique, un résumé de toute cette affaire. 17. Quelques autographes.
17. Quelques autographes. Douai, 1910. 18. Correspondance intime de Marceline Desbordes-Valmore, I, p. 120. 19. Le m
rières, 1843, p. 141, 163, 173. 25. Il est aussi un carnet précieux, de notes, de vers, tracés au crayon, d’une main trem
43, p. 141, 163, 173. 25. Il est aussi un carnet précieux, de notes, de vers, tracés au crayon, d’une main tremblée, qui
Il est aussi un carnet précieux, de notes, de vers, tracés au crayon, d’ une main tremblée, qui se ressent des cahots de la
ers, tracés au crayon, d’une main tremblée, qui se ressent des cahots de la diligence. Il appartient à M. Lucien Descaves,
igeamment, me l’a montré. 26. M. Désiré Dubois, économe des Hospices de Douai, avait rendu à Marceline le grand service d
onome des Hospices de Douai, avait rendu à Marceline le grand service de la débarrasser de son frère Félix, en le faisant
de Douai, avait rendu à Marceline le grand service de la débarrasser de son frère Félix, en le faisant entrer dans l’étab
ent qu’il dirigeait. Peu de temps avant sa mort, M. Dubois a fait don de cet album à la Bibliothèque de Douai. Il est just
ps avant sa mort, M. Dubois a fait don de cet album à la Bibliothèque de Douai. Il est juste que son nom soit inscrit ici.
 6248. 31. Ibid., p. 567, n° 5261. 32. Intercalé, sur une baguette de papier : « Inès m’a dit ; Je suis heureuse d’être
rcalé, sur une baguette de papier : « Inès m’a dit ; Je suis heureuse d’ être petite ; je ne comprends pas les malheurs. »
04. 34. S’adresser pour tous renseignements à M. Clifton, secrétaire de l’Arundel Club, 24, Bury Street, St. James, Londr
taire de l’Arundel Club, 24, Bury Street, St. James, Londres. Le prix de l’abonnement est de 25 francs par an. 35. M. Hay
lub, 24, Bury Street, St. James, Londres. Le prix de l’abonnement est de 25 francs par an. 35. M. Hayem note surtout, apr
nt est de 25 francs par an. 35. M. Hayem note surtout, après la mort de Henri IV, la platitude de Sully devant les Concin
. 35. M. Hayem note surtout, après la mort de Henri IV, la platitude de Sully devant les Concini. Puis les Grands et Prin
y devant les Concini. Puis les Grands et Princes du sang rivalisèrent d’ avidité, dès le lendemain du meurtre. Exemple cont
8 (1916) Articles du Mercure de France, année 1916
[…] Ouvrages sur la guerre actuelle. Charles Vellay : La Question de l’Adriatique, Librairie Chapelot, 1 fr. Charles
III, numéro 421, 1er janvier 1916, p. 155-166 [164-165]. La Question de l’Adriatique, qu’étudie M. Charles Vellay dans un
Question de l’Adriatique, qu’étudie M. Charles Vellay dans un volume de la même collection Chapelot, est en somme beaucou
me collection Chapelot, est en somme beaucoup plus délicate que celle d’ Alsace-Lorraine, puisque, l’intérêt des Habsbourg
ent des peuples, que nous devrions appliquer, car il est notre raison d’ être morale, l’Italie devrait s’abstenir de toute
r, car il est notre raison d’être morale, l’Italie devrait s’abstenir de toute annexion ; même à Trieste et à Fiume, l’élé
ume, l’élément italien a à peine la majorité, et d’ailleurs l’intérêt de Trieste serait de rester le débouché de toute la
lien a à peine la majorité, et d’ailleurs l’intérêt de Trieste serait de rester le débouché de toute la région danubienne,
rité, et d’ailleurs l’intérêt de Trieste serait de rester le débouché de toute la région danubienne, qui est slave, et non
ster le débouché de toute la région danubienne, qui est slave, et non de devenir le dernier port sans hinterland de la rég
nne, qui est slave, et non de devenir le dernier port sans hinterland de la région italienne. La sécurité même militaire d
rt sans hinterland de la région italienne. La sécurité même militaire de l’Italie ne serait nullement menacée par les quat
e l’Italie ne serait nullement menacée par les quatre petits royaumes de Croatie, de Serbie, de Monténégro et d’Albanie. M
e serait nullement menacée par les quatre petits royaumes de Croatie, de Serbie, de Monténégro et d’Albanie. Mais notre sœ
llement menacée par les quatre petits royaumes de Croatie, de Serbie, de Monténégro et d’Albanie. Mais notre sœur latine a
ar les quatre petits royaumes de Croatie, de Serbie, de Monténégro et d’ Albanie. Mais notre sœur latine a, elle aussi, ses
t le poids l’entraîne, et elle voudrait se conquérir l’ancien domaine de la République de Venise ; elle voudrait même occu
elle voudrait même occuper définitivement Valona, à l’entrée du canal d’ Otrante, qui ne lui a jamais appartenu, et peut-êt
ttra à sa marche au secours des Serbes. N’abandonnons pas tout espoir de la voir s’en tenir à la modération et au respect
s pas tout espoir de la voir s’en tenir à la modération et au respect d’ autrui ; des engagements pris par les petits royau
et au respect d’autrui ; des engagements pris par les petits royaumes d’ en face peuvent lui donner toute garantie et lui a
e peuvent lui donner toute garantie et lui assurer une autre maîtrise de l’Adriatique que quand les dreadnoughts de Franz-
assurer une autre maîtrise de l’Adriatique que quand les dreadnoughts de Franz-Josef croisaient dans les eaux dalmates. Il
mates. Il ne restera plus qu’à prêcher les mêmes vertus aux Illyriens d’ en face, et à veiller à ce que les Slovènes n’empi
, ni les Serbes sur les Albanais qui vont assez loin dans l’intérieur de la péninsule. Ce petit État albanais, quoique cré
t des Hohenzollern, était vraiment sympathique et l’Europe se devrait de le protéger contre l’avidité de ses voisins. Si l
nt sympathique et l’Europe se devrait de le protéger contre l’avidité de ses voisins. Si la Grèce avait été digne d’elle-m
protéger contre l’avidité de ses voisins. Si la Grèce avait été digne d’ elle-même, on aurait pu la récompenser en lui donn
’elle-même, on aurait pu la récompenser en lui donnant le protectorat de ces vieux Pélasges ; à son défaut, un condominium
s pourrait être envisagé, en attendant que les Albanais sachent vivre d’ une vie indépendante et pacifique. Tome CXIII,
384 [384]. L’exposition Gino Severini (Première exposition futuriste d’ art plastique de la guerre et d’autres œuvres anté
position Gino Severini (Première exposition futuriste d’art plastique de la guerre et d’autres œuvres antérieures) sera ou
de Monvel (18, rue Tronchet) du 15 janvier au 1er février. On y verra de la peinture, des dessins et des dessins colorés.
t des dessins colorés. L’exposition sera inaugurée par une conférence de l’artiste : Les arts plastiques d’avant-garde et
sera inaugurée par une conférence de l’artiste : Les arts plastiques d’ avant-garde et la science moderne, dont voici l’ar
de et la science moderne, dont voici l’argument : 1° Origine physique de l’émotion esthétique ; 2° la vie fragmentaire, ul
thétique ; 2° la vie fragmentaire, ultrarapide et prismatique, milieu de perception ; 3° analogies plastiques, synthèse pl
ce sont immuables, la psychologie, étant relative au contenu variable de l’intelligence et aux transformations de la vie e
relative au contenu variable de l’intelligence et aux transformations de la vie extérieure, n’est pas immuable. Les grands
grands événements intellectuels modifient graduellement notre notion de l’Univers, et tous les éléments de notre civilisa
difient graduellement notre notion de l’Univers, et tous les éléments de notre civilisation. Depuis l’invention de la vape
ivers, et tous les éléments de notre civilisation. Depuis l’invention de la vapeur et la découverte du magnétisme, cette f
ion de la vapeur et la découverte du magnétisme, cette force initiale de la vie, la vie intellectuelle et sociale entre da
ellectuelle et sociale entre dans une ère nouvelle. Tout cerveau doué d’ un peu d’activité se rend bien compte de cela. Ce
le et sociale entre dans une ère nouvelle. Tout cerveau doué d’un peu d’ activité se rend bien compte de cela. Ce qui est p
e nouvelle. Tout cerveau doué d’un peu d’activité se rend bien compte de cela. Ce qui est plus difficile à admettre, surto
et une esthétique nouvelles. Cependant l’idée du beau et l’expression de cette idée ne peuvent qu’être relatives à notre v
scientifique, la science en général et surtout cette dernière époque de la Science qui commence par la loi de constance o
t surtout cette dernière époque de la Science qui commence par la loi de constance originelle de Quinton, ont ouvert des h
époque de la Science qui commence par la loi de constance originelle de Quinton, ont ouvert des horizons nouveaux à la pe
philosophie scientifique et la méthode des découvertes scientifiques de Quinton nous apprennent à regarder les phénomènes
phénomène est donc relié à l’Univers. Nos yeux ne sont plus capables de s’arrêter sur un objet isolé, mais nous voyons à
, et se multiplie. La sensation s’identifie dans l’idée, car à la vue d’ un objet, ou au toucher d’un objet, correspond sim
ation s’identifie dans l’idée, car à la vue d’un objet, ou au toucher d’ un objet, correspond simultanément une idée-image
et, ou au toucher d’un objet, correspond simultanément une idée-image de cet objet. Par conséquent, nous ne donnons pas l’
e esthétique correspondante à notre psychologie moderne. L’expression de cette esthétique, en accord avec cet idéalisme qu
en accord avec cet idéalisme qui a ses racines profondes dans la vie de la matière, nous la trouvons, à son commencement,
ymbolistes. C’est pourquoi nous avons trouvé chez les poètes modernes de la sympathie, de la compréhension, et la meilleur
pourquoi nous avons trouvé chez les poètes modernes de la sympathie, de la compréhension, et la meilleure critique. Car l
ure critique. Car l’œuvre plastique correspondante à l’œuvre poétique de Mallarmé nous l’avons seulement aujourd’hui. L’éd
poétique de Mallarmé nous l’avons seulement aujourd’hui. L’éducation de l’œil, contrairement à ce que pense Remy de Gourm
ense Remy de Gourmont, ne s’étant pas accomplie parallèlement à celle de l’intelligence, les personnes qui comprennent les
s ne comprennent pas toujours notre art équivalent. L’esprit critique de Remy de Gourmont lui-même, quoique averti au maxi
dans l’erreur en faisant un parallèle entre la conception esthétique de Mallarmé et la technique instinctive de Claude Mo
ntre la conception esthétique de Mallarmé et la technique instinctive de Claude Monet. Ce parallèle entre Mallarmé et Mone
t. Mallarmé tendait vers la création ; Monet restait dans les limites d’ un art morphologique. Les mots, choisis par Mallar
, constituent une technique pour exprimer une subdivision prismatique de l’idée, une compénétration simultanée d’images. I
une subdivision prismatique de l’idée, une compénétration simultanée d’ images. Il y a là toute une esthétique qui n’est p
ue qui n’est pas seulement, comme dit Remy de Gourmont, le résultat «  d’ un excès de délicatesse, d’un excès d’art », mais
t pas seulement, comme dit Remy de Gourmont, le résultat « d’un excès de délicatesse, d’un excès d’art », mais qui est plu
comme dit Remy de Gourmont, le résultat « d’un excès de délicatesse, d’ un excès d’art », mais qui est plus véritablement
Remy de Gourmont, le résultat « d’un excès de délicatesse, d’un excès d’ art », mais qui est plus véritablement relative à
eul commençait à concevoir l’architecture. Au divisionnisme des idées de Mallarmé, exprimé techniquement par le divisionni
ur. Ils restent cependant les premiers peintres ayant adopté une idée de Mouvement Universel dénuée de toute religion, de
premiers peintres ayant adopté une idée de Mouvement Universel dénuée de toute religion, de tout sentiment allégorique ou
yant adopté une idée de Mouvement Universel dénuée de toute religion, de tout sentiment allégorique ou mystique. Ils sont
que. Ils sont des innovateurs. Mais la continuation ou solidification de l’impressionnisme devait s’accomplir plus tard, a
n de l’impressionnisme devait s’accomplir plus tard, après la période de transition des néo-impressionnistes et postimpres
postimpressionnistes. Il faut considérer également comme une période de transition cette époque de réaction à l’impressio
aut considérer également comme une période de transition cette époque de réaction à l’impressionnisme pendant laquelle Der
laquelle Derain, Picasso et Braque, en développant une des tendances de Cézanne, initièrent une compréhension solide et g
xtérieur. Cette recherche des formes est, cependant, une des origines de la nouvelle esthétique qui atteindra plus tard le
origines de la nouvelle esthétique qui atteindra plus tard le niveau de Mallarmé. Picasso et Braque, par cette analyse de
plus tard le niveau de Mallarmé. Picasso et Braque, par cette analyse de la forme, arrivèrent au « divisionnisme de la for
Braque, par cette analyse de la forme, arrivèrent au « divisionnisme de la forme ». Guillaume Apollinaire, dans son livre
llaume Apollinaire, dans son livre sur le Cubisme, appelle le cubisme de Picasso et Braque « Cubisme scientifique ». Et en
décomposant un objet pour le reconstruire selon une idée individuelle de la réalité, procède esthétiquement comme Berthelo
iquement comme Berthelot procédait chimiquement dans sa décomposition d’ un corps organique et reconstruction de ce même co
iquement dans sa décomposition d’un corps organique et reconstruction de ce même corps. Mais je trouve cette classificatio
ps. Mais je trouve cette classification définitive un peu hasardeuse. D’ autant plus qu’un ou plusieurs points de contact a
définitive un peu hasardeuse. D’autant plus qu’un ou plusieurs points de contact avec des méthodes scientifiques ne renden
n autre objet, je découvrais une loi esthétique, continuation logique de l’impressionnisme, parallèle à celle de Boscovitc
hétique, continuation logique de l’impressionnisme, parallèle à celle de Boscovitch et de Copernic sur l’influence récipro
tion logique de l’impressionnisme, parallèle à celle de Boscovitch et de Copernic sur l’influence réciproque des atomes et
et de Copernic sur l’influence réciproque des atomes et la formation de la matière. Le « divisionnisme des formes », auqu
 », auquel j’aboutissais nécessairement par un autre chemin que celui de Picasso et Braque n’avait pas moins son équivalen
r parmi les Cubistes instinctifs. Que mon ami Apollinaire me permette d’ exprimer ma pensée sur toutes ces classifications
Je pense qu’elles sont plutôt nuisibles au point de vue du public et de l’artiste lui-même. Il y a une tendance générale
e à voir le monde extérieur selon un nouvel idéalisme basé sur la vie de la matière, et à exprimer cet idéalisme par une t
n dans la création et d’autres qui ne savent se détacher complètement de la réalité de vision. Il y a des talents dans les
tion et d’autres qui ne savent se détacher complètement de la réalité de vision. Il y a des talents dans lesquels le raiso
principal. Cela, comme dans toute chose, est variable selon la valeur de l’artiste. Il est impossible d’établir des règles
e chose, est variable selon la valeur de l’artiste. Il est impossible d’ établir des règles générales sur ces points instab
s formes et la compénétration des plans permettent au peintre moderne de donner du Mouvement Universel ses éléments essent
e de donner du Mouvement Universel ses éléments essentiels : la force de gravitation — la force d’attraction — et la force
niversel ses éléments essentiels : la force de gravitation — la force d’ attraction — et la force de répulsion. Notre sensi
tiels : la force de gravitation — la force d’attraction — et la force de répulsion. Notre sensibilité et notre intelligenc
tre intelligence perçoivent et dirigent ces forces constituant la vie de l’objet. La tendance qui caractérise les peintres
’objet. La tendance qui caractérise les peintres futuristes est celle d’ exprimer une synthèse de ses forces combinées ; c’
caractérise les peintres futuristes est celle d’exprimer une synthèse de ses forces combinées ; c’est-à-dire la vie ou mou
e synthèse de ses forces combinées ; c’est-à-dire la vie ou mouvement de l’objet à son maximum d’intensité et d’expansion.
combinées ; c’est-à-dire la vie ou mouvement de l’objet à son maximum d’ intensité et d’expansion. Ils ont apporté dans la
st-à-dire la vie ou mouvement de l’objet à son maximum d’intensité et d’ expansion. Ils ont apporté dans la perception plas
et d’expansion. Ils ont apporté dans la perception plastique le sens de la simultanéité. Le nouveau réalisme exprimé par
ourrait appeler : réalisme idéiste, en adoptant cet adjectif si exact de Remy de Gourmont, s’identifie dans le mouvement u
ie dans le mouvement universel qui ne peut pas être abstrait. La base de l’art plastique d’aujourd’hui étant cette idée de
t universel qui ne peut pas être abstrait. La base de l’art plastique d’ aujourd’hui étant cette idée de mouvement universe
e abstrait. La base de l’art plastique d’aujourd’hui étant cette idée de mouvement universel, je crois utile d’éclairer ce
d’aujourd’hui étant cette idée de mouvement universel, je crois utile d’ éclairer cette idée le plus possible. Je pense que
ittéraire et non purement physique. Il me semble qu’il est impossible de séparer le mouvement de l’objet ou corps qui nous
t physique. Il me semble qu’il est impossible de séparer le mouvement de l’objet ou corps qui nous en donne la perception.
la perception. Le mouvement n’est pas une qualité, mais une synthèse de toutes les qualités. On pourrait appeler : contin
de toutes les qualités. On pourrait appeler : continuité cette somme de toutes les qualités de l’objet. Le mouvement, com
. On pourrait appeler : continuité cette somme de toutes les qualités de l’objet. Le mouvement, comme le temps, dans leque
st une continuité. Analyser cette continuité signifierait tuer la vie de l’objet, arrêter son mouvement, le diviser en un
uer la vie de l’objet, arrêter son mouvement, le diviser en un nombre d’ instants successifs. L’hypothèse d’une abstraction
mouvement, le diviser en un nombre d’instants successifs. L’hypothèse d’ une abstraction du mouvement, c’est-à-dire la poss
hypothèse d’une abstraction du mouvement, c’est-à-dire la possibilité de séparer le mouvement du corps où il réside, est,
l réside, est, selon moi un non-sens antiplastique, comme l’hypothèse d’ un mouvement relatif. Ou bien il faut sortir du ch
e l’hypothèse d’un mouvement relatif. Ou bien il faut sortir du champ de l’art plastique et rentrer dans celui de la scien
bien il faut sortir du champ de l’art plastique et rentrer dans celui de la science mécanique. En ce cas, le mouvement peu
déplacement. Cette erreur a été engendrée, en partie, par les sujets de quelques tableaux futuristes et cubistes, où des
ce qui ne fait qu’entretenir dans l’erreur et produire toutes sortes de malentendus. On a même fait un parallèle entre no
ou déplacement ne peut être considéré par nous que comme une qualité de l’objet, et comme tel ne peut pas non plus être a
el ne peut pas non plus être abstrait. Prenons par exemple la vitesse d’ une automobile. L’idée image de cette vitesse, qui
strait. Prenons par exemple la vitesse d’une automobile. L’idée image de cette vitesse, qui est spécifique et non générale
tesse, qui est spécifique et non générale, « représente » une qualité de l’objet automobile. Abstraire cette qualité veut
ile. Abstraire cette qualité veut dire la séparer des autres qualités de l’objet dont la somme constitue, comme je disais
je disais plus haut, son mouvement universel ou vie. Cette opération de l’esprit est une analyse qualitative, mais toujou
rit est une analyse qualitative, mais toujours analyse, et la logique de notre esthétique veut que nous concevions le mouv
illeurs, cette analyse qualitative est, peut-être, dans la compétence de la « spéculation », mais non dans celle de la « r
t-être, dans la compétence de la « spéculation », mais non dans celle de la « représentation » esthétique. La vitesse, com
« représentation » esthétique. La vitesse, comme toutes les qualités d’ un objet, n’existe pas en elle-même pour le peintr
peintre, car nous ne pouvons pas représenter plastiquement la vitesse de l’automobile, mais l’automobile en vitesse. Par c
en vitesse. Par conséquent, notre réalisme, tout en étant le résultat de l’élément idée et de l’élément expérience sensori
quent, notre réalisme, tout en étant le résultat de l’élément idée et de l’élément expérience sensorielle, et malgré qu’il
des formes géométriques, n’est pas une abstraction. Quant à ce choix de corps qui se déplacent, il ne faut pas y voir un
ur des danseuses, ou des boxeurs, football, etc., dérive bien souvent d’ une facilité de recherche, et, chez les futuristes
s, ou des boxeurs, football, etc., dérive bien souvent d’une facilité de recherche, et, chez les futuristes particulièreme
erche, et, chez les futuristes particulièrement, elle est le résultat de ce besoin de donner la réalité dans son aspect le
ez les futuristes particulièrement, elle est le résultat de ce besoin de donner la réalité dans son aspect le plus typique
ité dans son aspect le plus typique, le plus essentiel, et au maximum de son action. Ce besoin, qui nous a fait revenir au
s a fait revenir au sujet, est dans notre psychologie une conséquence de la vie moderne, et une conviction éthique. Mais c
rne, et une conviction éthique. Mais cela n’implique pas la nécessité de s’abstenir de peindre les corps qui ne se déplace
nviction éthique. Mais cela n’implique pas la nécessité de s’abstenir de peindre les corps qui ne se déplacent pas et qui
emble, par contre, exprimer surtout, du mouvement universel, la force de gravitation. Cela a fait croire à des théoriciens
riciens simplistes, prêtant à des recherches momentanées le caractère d’ une tendance, que les cubistes voulaient percevoir
nt la vitalité que notre pensée lui imprime. Ensuite, il n’existe pas d’ art statique, puisqu’une peinture digne de ce nom
e. Ensuite, il n’existe pas d’art statique, puisqu’une peinture digne de ce nom est toujours un organisme vivant, dans leq
toujours un organisme vivant, dans lequel une concurrence continuelle de formes et de couleurs établit un mouvement ou vie
rganisme vivant, dans lequel une concurrence continuelle de formes et de couleurs établit un mouvement ou vie subjective.
que, c’est-à-dire sans vie, et alors inexistante. Ce n’est pas le cas de Picasso ou de Braque, ni de quelques-uns de leurs
ire sans vie, et alors inexistante. Ce n’est pas le cas de Picasso ou de Braque, ni de quelques-uns de leurs continuateurs
et alors inexistante. Ce n’est pas le cas de Picasso ou de Braque, ni de quelques-uns de leurs continuateurs qui, chacun s
ante. Ce n’est pas le cas de Picasso ou de Braque, ni de quelques-uns de leurs continuateurs qui, chacun selon leur valeur
tion réaliste du monde extérieur. Sans doute, parmi les continuateurs de Picasso et de Braque, comme parmi les futuristes,
du monde extérieur. Sans doute, parmi les continuateurs de Picasso et de Braque, comme parmi les futuristes, il y a de fâc
inuateurs de Picasso et de Braque, comme parmi les futuristes, il y a de fâcheuses tendances à systématiser. Pousser en li
es à systématiser. Pousser en ligne droite jusqu’aux extrêmes limites de l’absolu une intuition ou une vérité, c’est s’exp
rité dépérit et meurt. Ainsi, en exagérant cette base impressionniste de renfermer dans le tableau des simples valeurs pla
e de renfermer dans le tableau des simples valeurs plastiques dénuées de toute signification non purement picturale, les c
urement picturale, les cubistes tombèrent souvent dans une exaltation de la « forme pour la forme ». Cela implique une com
e la « forme pour la forme ». Cela implique une compréhension païenne de la vie, parallèle à la contemplation de la forme
que une compréhension païenne de la vie, parallèle à la contemplation de la forme pure de Schiller. Avec les impressionnis
sion païenne de la vie, parallèle à la contemplation de la forme pure de Schiller. Avec les impressionnistes, le sujet pre
les cubistes, le sujet n’a plus aucune importance. Un peintre cubiste de grande valeur voulait me persuader un soir que mê
me persuader un soir que même le Colisée romain pouvait être un sujet de tableau. Cela n’empêche que ses sujets de tableau
omain pouvait être un sujet de tableau. Cela n’empêche que ses sujets de tableaux sont toujours des objets familiers, mais
ujets de tableaux sont toujours des objets familiers, mais des objets d’ aujourd’hui. Les futuristes, en continuant l’esthé
des objets d’aujourd’hui. Les futuristes, en continuant l’esthétique de l’impressionnisme jusqu’au style, proclament la n
entes expositions aux « Indépendants » prouvent que tous les peintres d’ avant-garde commencent à rentrer dans ce point de
e commencent à rentrer dans ce point de vue. En effet, la sensibilité d’ un artiste moderne sera à peine mise en éveil par
lité d’un artiste moderne sera à peine mise en éveil par l’admiration d’ une grande œuvre du passé (admiration qui n’est pa
ar l’admiration d’une grande œuvre du passé (admiration qui n’est pas de l’émotion esthétique), tandis qu’elle sera mise e
n’est pas de l’émotion esthétique), tandis qu’elle sera mise en état d’ émotion-création par une œuvre moderne frémissante
era mise en état d’émotion-création par une œuvre moderne frémissante de la même vie que nous vivons. L’artiste d’aujourd’
e œuvre moderne frémissante de la même vie que nous vivons. L’artiste d’ aujourd’hui n’est pas le spectateur, le contemplat
chrétien ; il doit avant tout vivre, et c’est sa vie physique, la vie de tout l’Univers, qu’il renferme dans son œuvre. No
par notre vie spirituelle ou intellectuelle plutôt que par la réalité de vision. Nous différons d’eux en ce point capital 
ou intellectuelle plutôt que par la réalité de vision. Nous différons d’ eux en ce point capital : l’Universalité des peint
peintres catholiques était une conséquence du mysticisme religieux et d’ un théisme presque totalement disparu. Notre Unive
presque totalement disparu. Notre Universalité dérive du sens direct de la vie que nous possédons par la science et la ph
e nous possédons par la science et la philosophie scientifique. § Une de mes premières toiles futuristes, « la Danse da Pa
nture unanimiste ». À ce moment-là j’ignorais la signification exacte de l’unanimisme ; ma recherche de mouvement étant pr
-là j’ignorais la signification exacte de l’unanimisme ; ma recherche de mouvement étant presque inconsciente. Plus tard j
presque inconsciente. Plus tard je n’ai trouvé dans ce nouveau point de contact entre la littérature et la peinture qu’un
est notre propre mouvement, peut parcourir, sur les ondes hertziennes de notre sensibilité-intelligence, tout l’Univers. N
nos sensations-idées non seulement à travers les êtres et les choses d’ un même milieu-ambiant (1re époque futuriste : Obj
e époque futuriste : Objet + Ambiance), mais à travers tous les corps de l’Univers (2e époque futuriste : Objet + Univers)
squ’à son contraire ou différence spécifique, en regardant les vagues de la mer qui persistaient à me donner l’idée-image
ardant les vagues de la mer qui persistaient à me donner l’idée-image d’ une danseuse. Je m’explique par un exemple. Les co
ée-image d’une danseuse. Je m’explique par un exemple. Les contrastes de formes et de couleurs appartenant à la perception
e danseuse. Je m’explique par un exemple. Les contrastes de formes et de couleurs appartenant à la perception de la réalit
. Les contrastes de formes et de couleurs appartenant à la perception de la réalité danseuse peuvent être retrouvés, par a
être retrouvés, par affinité ou par contraste, dans le vol spyralique d’ un aéroplane ou dans le miroitement de la mer. Voi
ntraste, dans le vol spyralique d’un aéroplane ou dans le miroitement de la mer. Voilà les deux termes de la comparaison :
’un aéroplane ou dans le miroitement de la mer. Voilà les deux termes de la comparaison : Danseuse-mer, renfermant le maxi
s deux termes de la comparaison : Danseuse-mer, renfermant le maximum de vie universelle. L’analogie n’est pas une général
n’est pas une généralisation basée sur l’abstraction, mais un élément d’ intensification réaliste et spécifique. Elle est e
e. Elle est employée systématiquement dans le « lyrisme synthétique » de Marinetti et des poètes futuristes italiens. Mall
Marinetti et des poètes futuristes italiens. Mallarmé, par un maximum de sélection et de synthèse qui est, comme dit Remy
poètes futuristes italiens. Mallarmé, par un maximum de sélection et de synthèse qui est, comme dit Remy de Gourmont, « l
et de synthèse qui est, comme dit Remy de Gourmont, « la logique même de son esthétique symboliste », sépare ces deux term
a logique même de son esthétique symboliste », sépare ces deux termes de la comparaison ; il n’exprime que le second, celu
araît par une forme ronde et une couleur jaune. Mais les possibilités de notre réalisation plastique exigent les deux term
s possibilités de notre réalisation plastique exigent les deux termes de la comparaison : le point de départ et le point d
sation plastique exigent les deux termes de la comparaison : le point de départ et le point d’arrivée de l’idée-sensation.
nt les deux termes de la comparaison : le point de départ et le point d’ arrivée de l’idée-sensation. L’unité de temps et d
x termes de la comparaison : le point de départ et le point d’arrivée de l’idée-sensation. L’unité de temps et d’espace ét
le point de départ et le point d’arrivée de l’idée-sensation. L’unité de temps et d’espace étant définitivement détruite d
départ et le point d’arrivée de l’idée-sensation. L’unité de temps et d’ espace étant définitivement détruite dans le table
réalités n’appartenant ni au même milieu-ambiant, ni au même instant de perception, ni à aucune logique visuelle. Ces réa
notre sensibilité. Je crois en outre, mais ce n’est qu’une direction de notre psychologie, que l’œuvre plastique moderne
gie, que l’œuvre plastique moderne peut exprimer non seulement l’idée de l’objet et sa continuité, mais aussi une sorte d’
on seulement l’idée de l’objet et sa continuité, mais aussi une sorte d’ idéographie plastique, ou synthèse d’idées général
continuité, mais aussi une sorte d’idéographie plastique, ou synthèse d’ idées générales. Car il y a des réalités dont la «
signification humaine très vaste et complexe. Par exemple, j’ai tâché d’ exprimer l’idée : Guerre, par un ensemble plastiqu
i tâché d’exprimer l’idée : Guerre, par un ensemble plastique composé de ces réalités : Canon, Usine, Drapeau, Ordre de mo
mble plastique composé de ces réalités : Canon, Usine, Drapeau, Ordre de mobilisation, Aéroplane, Ancre. Selon notre conce
peau, Ordre de mobilisation, Aéroplane, Ancre. Selon notre conception de réalisme idéiste, aucune description plus ou moin
ion de réalisme idéiste, aucune description plus ou moins naturaliste de champs de bataille ou de carnage ne pourra nous d
lisme idéiste, aucune description plus ou moins naturaliste de champs de bataille ou de carnage ne pourra nous donner la s
aucune description plus ou moins naturaliste de champs de bataille ou de carnage ne pourra nous donner la synthèse de l’id
de champs de bataille ou de carnage ne pourra nous donner la synthèse de l’idée : guerre, mieux que ces objets, qui en son
. Cependant notre vie intensive et extensive exigeant de plus en plus de la synthèse et de la rapidité, il se pourrait bie
vie intensive et extensive exigeant de plus en plus de la synthèse et de la rapidité, il se pourrait bien que notre primit
mant dans des signes conventionnels et autonomes des grandes étendues de l’Univers. Nous avons déjà dans la vie extérieure
de l’Univers. Nous avons déjà dans la vie extérieure des mots réduits de moitié ou fondus avec d’autres mots et composés d
e des mots réduits de moitié ou fondus avec d’autres mots et composés de plusieurs éléments réalistes. Nous avons égalemen
sés de plusieurs éléments réalistes. Nous avons également des signaux de route d’automobile ou de chemin de fer, etc., exp
usieurs éléments réalistes. Nous avons également des signaux de route d’ automobile ou de chemin de fer, etc., exprimant sy
réalistes. Nous avons également des signaux de route d’automobile ou de chemin de fer, etc., exprimant synthétiquement to
. Pour le moment, ce réalisme idéiste dont j’ai parlé dans le courant de cet article, nous l’exprimons plastiquement par u
e du Naturalisme littéraire) que nous surpassons. Malgré le revenez-y de néo-romantisme et de néo-mysticisme religieux don
éraire) que nous surpassons. Malgré le revenez-y de néo-romantisme et de néo-mysticisme religieux dont la guerre est en tr
numéro 423, 1er février 1916, p. 516-520 [520]. […] Revue historique de la Révolution française et de l’Empire (janvier-m
p. 516-520 [520]. […] Revue historique de la Révolution française et de l’Empire (janvier-mars 1915). […] Roberto Cessi :
Constantinople en 1792 (suite et fin). La suite des Lettres inédites de Marie-Caroline, reine des Deux-Siciles. […] Le
. La Grande Revue (décembre). — M. Julien Luchaire : « La Guerre vue de Sicile. » […] Musique. [Opéra National : Guill
surtout qu’un spectacle. Guillaume Tell, par contre, ne jouissait que d’ un décor usé, d’une mise en scène dont le toulousa
ectacle. Guillaume Tell, par contre, ne jouissait que d’un décor usé, d’ une mise en scène dont le toulousain pompiérisme r
ène dont le toulousain pompiérisme reportait à quinze ans en arrière, de l’ankylose ou de la cocasserie des choristes et d
usain pompiérisme reportait à quinze ans en arrière, de l’ankylose ou de la cocasserie des choristes et du bouc de M. Noté
n arrière, de l’ankylose ou de la cocasserie des choristes et du bouc de M. Noté. Et cependant, dans ces chœurs galvaudés,
istes et du bouc de M. Noté. Et cependant, dans ces chœurs galvaudés, d’ inspiration si fraîche ou passionnée, dans ces air
née, dans ces airs savoureux, démodés et candides, la puissance brute de l’harmonie, de la musique toute nue était irrésis
irs savoureux, démodés et candides, la puissance brute de l’harmonie, de la musique toute nue était irrésistible. J’avoue
Tome CXIV, numéro 427, 1er avril 1916 La Politique intérieure de l’Italie et la Guerre Marcel Rouff. Tome CXIV,
IV, numéro 427, 1er avril 1916, p. 400-415. On a cherché à l’attitude de l’Italie, depuis mai 1915 jusqu’à la visite de M.
a cherché à l’attitude de l’Italie, depuis mai 1915 jusqu’à la visite de M. Briand à Rome, bien des explications. Si les j
abordé ce délicat sujet qu’avec beaucoup de réserves, soit pour cause de convenance, soit par raison de censure, le public
beaucoup de réserves, soit pour cause de convenance, soit par raison de censure, le public ne s’est pas fait faute, non d
e, soit par raison de censure, le public ne s’est pas fait faute, non de formuler des accusations, mais tout au moins de s
t pas fait faute, non de formuler des accusations, mais tout au moins de s’étonner avec insistance de certaines restrictio
uler des accusations, mais tout au moins de s’étonner avec insistance de certaines restrictions dans l’action de la sœur l
de s’étonner avec insistance de certaines restrictions dans l’action de la sœur latine. Mieux encore, tout un parti, en I
une presse nombreuse et influente, a contribué à alimenter le trouble de l’opinion en émettant sur l’action politique et m
inion en émettant sur l’action politique et militaire du gouvernement de la péninsule des critiques si virulentes et si pr
jours, lors de la rentrée du Parlement, ce parti a porté à la tribune de Montecitorio ses rancœurs et ses griefs et soulev
euple italien lui-même formule contre le gouvernement : 1) L’absence de déclaration de guerre à l’Allemagne déterminant u
ui-même formule contre le gouvernement : 1) L’absence de déclaration de guerre à l’Allemagne déterminant un état d’inquié
L’absence de déclaration de guerre à l’Allemagne déterminant un état d’ inquiétude et de soupçon que le gouvernement n’a j
claration de guerre à l’Allemagne déterminant un état d’inquiétude et de soupçon que le gouvernement n’a jamais voulu diss
ment n’a jamais voulu dissiper. 2) Sa faiblesse dans l’usage du droit de représailles : il n’ose même pas séquestrer les b
trichiens en Italie. 3) Une défense insuffisante contre la propagande de trahison, dans le pays. Les neutralistes ont tout
e liberté. Des journaux notoirement stipendiés par l’ennemi jouissent de l’impunité. 4) Des condescendances inexplicables
officiels, les giolittiens, les cléricaux ont toutes les faveurs. 5) De nombreuses erreurs économiques qui ont provoqué l
ses erreurs économiques qui ont provoqué le renchérissement du blé et de toutes les denrées de première nécessité. Les mes
s qui ont provoqué le renchérissement du blé et de toutes les denrées de première nécessité. Les mesures qui ont été prise
utes ces responsabilités, nous les repoussons, nous voulons une ligne de conduite sûre, sans ambiguïtés diplomatiques, san
stères inquiétants, sans timidités inexplicables. Une volonté décidée d’ empêcher la spéculation et d’interdire aux riches
dités inexplicables. Une volonté décidée d’empêcher la spéculation et d’ interdire aux riches de s’enrichir tandis que le p
e volonté décidée d’empêcher la spéculation et d’interdire aux riches de s’enrichir tandis que le peuple meurt pour sauver
andis que le peuple meurt pour sauver le pays. Une capacité énergique d’ imposer que chacun contribue à la guerre, les uns
court à toutes les menées politiques et économiques. Le Gouvernement de M. Salandra a-t-il le sentiment de toutes ces néc
es et économiques. Le Gouvernement de M. Salandra a-t-il le sentiment de toutes ces nécessités ? Le 23 janvier, le Popolo
ourquoi les troupes débarquées en Albanie n’ont-elles pas donné signe de vie ? Pourquoi ne met-on pas en pratique notre ad
e de vie ? Pourquoi ne met-on pas en pratique notre adhésion au pacte de Londres en prenant l’initiative d’actions qui sor
n pratique notre adhésion au pacte de Londres en prenant l’initiative d’ actions qui sortent de la sphère des intérêts immé
ion au pacte de Londres en prenant l’initiative d’actions qui sortent de la sphère des intérêts immédiats de l’Italie et n
’initiative d’actions qui sortent de la sphère des intérêts immédiats de l’Italie et nous donnent le mérite de hâter la vi
a sphère des intérêts immédiats de l’Italie et nous donnent le mérite de hâter la victoire d’ensemble ? Ainsi, les obscur
immédiats de l’Italie et nous donnent le mérite de hâter la victoire d’ ensemble ? Ainsi, les obscurités persistantes de
de hâter la victoire d’ensemble ? Ainsi, les obscurités persistantes de la politique du ministère Salandra-Sonnino, que,
cune nouvelle lumière, il ne lente même aucune hypothèse. Un ensemble de documents particulièrement importants et sûrs per
ble de documents particulièrement importants et sûrs permet cependant de se faire de la situation en Italie une idée nette
ents particulièrement importants et sûrs permet cependant de se faire de la situation en Italie une idée nette et juste ;
de se faire de la situation en Italie une idée nette et juste ; c’est d’ eux que je veux me servir pour essayer d’exposer l
idée nette et juste ; c’est d’eux que je veux me servir pour essayer d’ exposer les difficultés qui se sont opposées jusqu
s difficultés qui se sont opposées jusqu’ici au développement logique de l’intervention italienne. On se rendra compte, j’
re Salandra a, avec une admirable abnégation, supporté le rôle ingrat d’ accepter toutes les critiques sans vouloir se défe
rôle ingrat d’accepter toutes les critiques sans vouloir se défendre, de subir les soupçons sans pouvoir se justifier, de
vouloir se défendre, de subir les soupçons sans pouvoir se justifier, de se résigner aux calomnies sans daigner les dément
e. Nul doute que le sincère désir du gouvernement et du roi n’eût été de donner à l’action italienne toute l’ampleur que c
uation et les ressources du pays. Des actes comme l’adhésion au pacte de Londres, l’envoi de navires de guerre pour coopér
rces du pays. Des actes comme l’adhésion au pacte de Londres, l’envoi de navires de guerre pour coopérer à quelques-unes d
s. Des actes comme l’adhésion au pacte de Londres, l’envoi de navires de guerre pour coopérer à quelques-unes des opératio
nt simplement que le gouvernement italien saisit toutes les occasions de manifester son vrai sentiment personnel et d’alle
it toutes les occasions de manifester son vrai sentiment personnel et d’ aller aussi loin qu’il le peut dans la voie de l’a
sentiment personnel et d’aller aussi loin qu’il le peut dans la voie de l’accord complet avec la Triple-Entente sans déch
a tempête qu’il sent gronder et qu’il veut éviter dans l’intérêt même de la cause qu’il a décidé de servir. Mais on ne bou
r et qu’il veut éviter dans l’intérêt même de la cause qu’il a décidé de servir. Mais on ne bouleverse pas ainsi, du jour
bouleverse pas ainsi, du jour au lendemain, les habitudes politiques d’ une grande nation. Les rapprochements internationa
ande nation. Les rapprochements internationaux façonnent la mentalité d’ un pays, même quand ils sont contre nature ; c’est
, même quand ils sont contre nature ; c’est durant les longues années de paix que l’on prépare l’âme nationale qui réagira
nnées de paix que l’on prépare l’âme nationale qui réagira aux heures de crise. La cohabitation monstrueuse, au sein de la
de crise. La cohabitation monstrueuse, au sein de la Triple-Alliance, de l’Italie latine et civilisée avec la brutale et s
sauvage Allemagne, avec l’Autriche héréditairement ennemie, a laissé de profondes traces dans la péninsule. Le mouvement
ennemie, a laissé de profondes traces dans la péninsule. Le mouvement de mauvaise humeur qui jadis poussa le gouvernement
ui s’est si noblement, mais à demi seulement, libérée. Tout le secret de lu politique actuelle des gouvernants italiens ré
des gouvernants italiens réside dans l’équilibre qu’ils sont obligés de maintenir entre le parti germanophile, résidu du
résidu du passé, et les patriotes qui représentent l’Italie délivrée de l’avenir. Il n’y a dans leurs restrictions ni arr
sée, ni duplicité et tous les soupçons qui ont pesé sur eux procèdent d’ une douloureuse injustice et de l’ignorance de la
oupçons qui ont pesé sur eux procèdent d’une douloureuse injustice et de l’ignorance de la vraie situation politique. L’It
pesé sur eux procèdent d’une douloureuse injustice et de l’ignorance de la vraie situation politique. L’Italie est le seu
’ignorance de la vraie situation politique. L’Italie est le seul pays de l’Entente libérale et civilisée où ne se soit pas
rale et civilisée où ne se soit pas réalisée l’union sacrée qui jette d’ une seule âme un peuple vers ses destinées intégra
irconstances le gouvernement du roi se rangea militairement aux côtés de la France, de l’Angleterre et de la Russie, en ma
e gouvernement du roi se rangea militairement aux côtés de la France, de l’Angleterre et de la Russie, en mai 1915. M. de
oi se rangea militairement aux côtés de la France, de l’Angleterre et de la Russie, en mai 1915. M. de Bülow, alors en mis
éance fatale. M. Giolitti et les socialistes « officiels » au service de la politique austro-allemande mirent un moment le
ment le ministère en péril. La vague guerrière que souleva le souffle de d’Annunzio enleva dans son flux à peu près toute
t le ministère en péril. La vague guerrière que souleva le souffle de d’ Annunzio enleva dans son flux à peu près toute l’I
le ministère en péril. La vague guerrière que souleva le souffle de d’ Annunzio enleva dans son flux à peu près toute l’Italie. L
e d’Annunzio enleva dans son flux à peu près toute l’Italie. La haine de l’Autrichien et la réalisation des aspirations na
tionales dans l’Adriatique furent les plus fortes. Tous les Garibaldi de bronze de la péninsule montraient impérativement
ans l’Adriatique furent les plus fortes. Tous les Garibaldi de bronze de la péninsule montraient impérativement Trente et
et volontairement enivrés des menteuses doctrines internationalistes de la démocratie allemande, qui n’avait joué de la f
rines internationalistes de la démocratie allemande, qui n’avait joué de la fraternité des prolétaires que pour mieux serv
ué de la fraternité des prolétaires que pour mieux servir les projeta de l’impérialisme, seuls les socialistes officiels m
ls les socialistes officiels maintinrent leur attitude intransigeante de pacifistes sans rémission. M. Giolitti conseilla
rémission. M. Giolitti conseilla fort habilement à son nombreux parti de faire la part du feu et d’accepter la guerre popu
eilla fort habilement à son nombreux parti de faire la part du feu et d’ accepter la guerre populaire à l’Autriche pour sau
ix avec l’Allemagne, la puissante Allemagne, la maîtresse incontestée de l’Europe, la force de demain, la bienfaitrice éco
a puissante Allemagne, la maîtresse incontestée de l’Europe, la force de demain, la bienfaitrice économique et financière
’Europe, la force de demain, la bienfaitrice économique et financière de l’Italie. Dès lors, le mot d’ordre des neutralist
ntre l’Autriche, mais contre l’Autriche seulement ». Sous le pavillon de cette subite ferveur anti-autrichienne, les gioli
nne, les giolittiens furent à leur aise pour condamner toute velléité de rupture avec l’Allemagne, et même la déclaration
er toute velléité de rupture avec l’Allemagne, et même la déclaration de guerre au vieil ennemi turc. Le vrai souci nation
ci national ne consistait-il pas à masser ses forces pour la conquête de l’Adriatique et des terres de l’irrédentisme, non
as à masser ses forces pour la conquête de l’Adriatique et des terres de l’irrédentisme, non à les disperser contre des na
les disperser contre des nations avec lesquelles l’Italie entretenait de correctes relations, et chez lesquelles elle s’ab
es relations, et chez lesquelles elle s’abreuvait à une source inouïe de prospérité ? Dans les Balkans, par exemple, falla
ambitions serbes et fortifier un compétiteur certain des rivages nord de l’Adriatique ? Pauvre politique, qui ne veut pas
avait pas complètement échoué dans sa mission romaine. Cette campagne de dérivation du sentiment public se manifesta d’abo
blic se manifesta d’abord prudemment pendant les quatre premiers mois de la guerre. En septembre 1915, les rigueurs de la
es quatre premiers mois de la guerre. En septembre 1915, les rigueurs de la censure s’étant atténuées, peut-être pour donn
inistère sous couleur de défendre les libertés restreintes par l’état de guerre, peut-être aussi pour permettre au public
eintes par l’état de guerre, peut-être aussi pour permettre au public de deviner au milieu de quelles difficultés intérieu
quelles difficultés intérieures manœuvrait M. Salandra, les rigueurs de la censure s’étant atténuées, la Tribuna, journal
l’on sut bientôt dû à la plume du sénateur Rolandi-Ricci, ami intime de M. Giolitti. Cet article faisait ressortir qu’il
ie. « Nous attendons les faits et les effets, disait l’écrivain, mais de toute façon, nous déclinons l’honneur et la respo
n, mais de toute façon, nous déclinons l’honneur et la responsabilité de cette guerre. » Naturellement, les journaux giol
nti, le catholique Osservatore romano, prirent immédiatement le parti de la Tribuna. Le journal du Vatican en profita pour
en profita pour remettre en cause même la légitimité et l’opportunité de la guerre contre l’Autriche. La nationaliste Idea
Tribuna, dit en substance l’Idea Nazionale, rejette la responsabilité de la guerre contre la Turquie parce qu’elle ne l’a
d’ailleurs, la guerre contre l’Autriche que nous l’avons bien forcée d’ accepter. Non, il n’y a pas deux guerres, comme vo
, il n’y a pas deux guerres, comme voudrait l’établir le porte-parole de M. Giolitti, il n’y a qu’une seule guerre qui se
et aux Dardanelles. L’Italie s’y est engagée, elle doit y participer de tous ses moyens. Elle lutte, non pas pour un terr
tendre les misérables intrigants du « parecchio »1, mais pour le rôle de l’Italie dans le monde. Développant la même idée,
ronie « le doux mariage neutraliste-clérical ». C’est l’union du mois de Mai qui ressuscite… Revenu au pouvoir, M. Giolitt
Revenu au pouvoir, M. Giolitti se ferait fort, grâce aux bons offices de l’Allemagne, de nous réconcilier avec l’Autriche
r, M. Giolitti se ferait fort, grâce aux bons offices de l’Allemagne, de nous réconcilier avec l’Autriche qui pourrait se
généreuse. C’est à préparer ce retour que vise la sournoise campagne de ceux qui gémissent sur le renchérissement de la v
se la sournoise campagne de ceux qui gémissent sur le renchérissement de la vie, sur l’incapacité du gouvernement à arrête
un beau sentimentalisme le nombre des victimes… pour remarquer eu fin de compte que quatre mois d’une guerre pénible ne no
nombre des victimes… pour remarquer eu fin de compte que quatre mois d’ une guerre pénible ne nous out pas encore donné ce
si les neutralistes condamnaient avec tant de rigueur la déclaration de guerre à la Turquie, c’est que frapper Constantin
ntinople, c’était atteindre Berlin. Il y avait peut-être là l’amorce d’ une campagne contre le ministère, soit qu’on désir
n voulût déterminer un remaniement qui aurait été tenu, sous prétexte d’ élargir le ministère jusqu’à la concentration nati
s prétexte d’élargir le ministère jusqu’à la concentration nationale, d’ admettre au gouvernement le chef du neutralisme et
le, d’admettre au gouvernement le chef du neutralisme et quelques-uns de ses Les journaux interventionnistes flairèrent t
s flairèrent tout de suite le piège et contre-attaquèrent. La crainte d’ une crise, déterminée par la position équivoque du
u gouvernement entre les neutralistes très puissants et les partisans de la guerre à outrance, nombreux, eux aussi, et ard
e à outrance, nombreux, eux aussi, et ardents, assombrit toute la fin de l’année politique italienne 1915. L’Idea National
vait obtenu une dangereuse popularité en accaparant toutes les œuvres d’ assistance de la guerre après les avoir longtemps
ne dangereuse popularité en accaparant toutes les œuvres d’assistance de la guerre après les avoir longtemps raillées et c
les avoir longtemps raillées et critiquées. La Gazzetta del Popolo ( de Turin), qui est l’adversaire irréductible et pers
l Popolo (de Turin), qui est l’adversaire irréductible et personnelle de M. Giolitti, écrivait que son illustre compatriot
. Giolitti, écrivait que son illustre compatriote ne se consolait pas d’ avoir été écarté du pouvoir et qu’il songeait déjà
(Rome), qui est quasi-officieux, appuyait en ces termes : L’approche de l’ouverture du Parlement semble au giolittisme un
avorable pour exercer une pression. Prudemment abrité sous le manteau de la concorde nationale, il essaye de s’infiltrer d
Prudemment abrité sous le manteau de la concorde nationale, il essaye de s’infiltrer dans la position qu’il ne peut plus e
il essaye de s’infiltrer dans la position qu’il ne peut plus enlever de vive force. Certaines personnalités, en effet, on
effet, ont déjà été dépêchées à M. Salandra, pour lui citer les noms de quelques notoires représentants du giolittisme qu
représentants du giolittisme qui seraient disposés au grand sacrifice de participer avec lui aux charges du pouvoir. La pl
avec lui aux charges du pouvoir. La plus active vigilance s’impose. De quels éléments l’opposition dispose-t-elle pour o
our oser réclamer sa part du pouvoir et par conséquent la réalisation d’ une partie de son programme ? Les giolittiens elle
amer sa part du pouvoir et par conséquent la réalisation d’une partie de son programme ? Les giolittiens elles socialistes
r groupe est constitué par les éléments bourgeois, façonnés à l’école de la Triple-Alliance, c’est-à-dire dans le culte de
façonnés à l’école de la Triple-Alliance, c’est-à-dire dans le culte de la force, dans la conviction de l’invincibilité a
-Alliance, c’est-à-dire dans le culte de la force, dans la conviction de l’invincibilité allemande, dans l’admiration de l
e, dans la conviction de l’invincibilité allemande, dans l’admiration de la Kultur et de l’organisation germaniques. Sans
ction de l’invincibilité allemande, dans l’admiration de la Kultur et de l’organisation germaniques. Sans doute les sympat
la Kultur et de l’organisation germaniques. Sans doute les sympathies de ce contingent ne dépendent pas uniquement de rais
ans doute les sympathies de ce contingent ne dépendent pas uniquement de raisons idéales et transcendantales. L’Allemagne
quement de raisons idéales et transcendantales. L’Allemagne a profité de sa situation exceptionnelle dans la péninsule pou
de sa situation exceptionnelle dans la péninsule pour lier à elle par de nombreux intérêts économiques et financiers, par
gène qui vivait et s’enrichissait des échanges entre les deux pays et de la mainmise incroyable de l’activité allemande su
hissait des échanges entre les deux pays et de la mainmise incroyable de l’activité allemande sur la vie nationale. Ainsi
la côte ligure où les Allemands avaient créé à leur usage une « Côte d’ Azur » en pays ami, et bien d’autres, sont agités
parti germanophile. Il faut compter aussi dans le giolittisme nombre de paysans, habitués à écouler vers l’empire les pro
isme nombre de paysans, habitués à écouler vers l’empire les produits de leur culture et de leur élevage ou qui sont venus
ans, habitués à écouler vers l’empire les produits de leur culture et de leur élevage ou qui sont venus à lui, depuis la g
ou qui sont venus à lui, depuis la guerre, par ignorance, par manque d’ élan, par peur des coups, par épaisseur d’esprit,
, par ignorance, par manque d’élan, par peur des coups, par épaisseur d’ esprit, par crainte d’être obligés d’abandonner le
anque d’élan, par peur des coups, par épaisseur d’esprit, par crainte d’ être obligés d’abandonner leur travaux et leurs in
ar peur des coups, par épaisseur d’esprit, par crainte d’être obligés d’ abandonner leur travaux et leurs intérêts. Le part
uctiblement internationalistes et germanisantes malgré les palinodies d’ un Sadekum et de sa bande, malgré la menace d’une
rnationalistes et germanisantes malgré les palinodies d’un Sadekum et de sa bande, malgré la menace d’une hégémonie milita
s malgré les palinodies d’un Sadekum et de sa bande, malgré la menace d’ une hégémonie militaire et impérialiste ; il faut
périaliste ; il faut compter encore dans le parti un petit contingent d’ intellectuels qui n’ont pas voulu ouvrir les yeux
uvrir les yeux aux mensonges, du socialisme allemand, l’impossibilité d’ une« démocratie allemande », et qui continuent à s
sibilité d’une« démocratie allemande », et qui continuent à se priser de marxisme intégral. En octobre 1915 tout le parti
n septembre à Zimmerwald. (L’Avanti du 31 octobre 1915.) Comme moyens d’ action, les giolittiens — et leurs alliés — dispos
Comme moyens d’action, les giolittiens — et leurs alliés — disposent d’ une grande partie du personnel administratif et de
alliés — disposent d’une grande partie du personnel administratif et de leur influence sur le Parlement : n’oublions pas
arlement : n’oublions pas que la Chambre a été élue sous le ministère de M. Giolitti, qu’il a fallu, en mai, des prodiges
sous le ministère de M. Giolitti, qu’il a fallu, en mai, des prodiges d’ habileté et des négociations prolongées pour l’ent
sbourg. Il peut la ressaisir au moment qu’il choisira. Un des dangers de la politique italienne, c’est qu’elle se combine
lienne, c’est qu’elle se combine surtout dans le mystère des couloirs de Montecitorio et du sénat. Ainsi l’attaque virulen
rulente que, le 16 décembre, le sénateur Barzelotti, un des familiers de l’hôtel de Bülow, lança contre le ministère, fut
En aucun pays, autant qu’en Italie, les ministères ne sont à la merci d’ incidents de séance. Ce qui maintient l’union dans
s, autant qu’en Italie, les ministères ne sont à la merci d’incidents de séance. Ce qui maintient l’union dans le Parlemen
séance. Ce qui maintient l’union dans le Parlement, c’est la crainte de l’opinion affirmée de la majorité du pays ; mais
ent l’union dans le Parlement, c’est la crainte de l’opinion affirmée de la majorité du pays ; mais il n’est pas sûr que c
u pays ; mais il n’est pas sûr que certains groupes ne complotent pas de la modifier : C’est vraiment l’opinion du pays,
ère ; mais on commence à se plaindre dans les milieux gouvernementaux de ce que l’atmosphère, des couloirs diffère de cell
milieux gouvernementaux de ce que l’atmosphère, des couloirs diffère de celle de la salle. Au grand jour des séances, on
gouvernementaux de ce que l’atmosphère, des couloirs diffère de celle de la salle. Au grand jour des séances, on manifeste
en effet, en éditorial, un « Appel aux honnêtes gens et aux patriotes de la Chambre », les mettant en garde contre les man
e les thèmes principaux qui se murmurent à l’oreille. Il y a le thème de la paix : le ministère s’est vraiment trop engagé
stère s’est vraiment trop engagé dans la guerre à outrance ; le thème de la diplomatie : Sonnino n’est qu’un entêté ; le t
National où seraient représentés tous les partis… etc. Le pays vibre d’ enthousiasme, conclut le Giornale, mais les député
le, mais les députés complotent. Que le pays veille, il y va du salut de la Patrie. Le personnel administratif est, lui a
Patrie. Le personnel administratif est, lui aussi, fortement teinté de giolittisme, ayant été nommé au temps où le chef
dévotion et c’est encore un des éléments sur lesquels il compte. Dans de telles conditions, non seulement le gouvernement
ulement le gouvernement était bridé dans son action et dans son désir de tirer, soit contre l’Allemagne, soit dans les Bal
équences que comportait son entrée en guerre et son adhésion au pacte de Londres, mais encore il ne pouvait même pas contr
e intention infiniment louable, mais avec une méconnaissance certaine de la situation intérieure, ils désiraient rendre im
lomatique plus énergique et plus nettement anti-triplicienne. Du fait de ses amis comme de ses ennemis, le gouvernement se
rgique et plus nettement anti-triplicienne. Du fait de ses amis comme de ses ennemis, le gouvernement se trouva souvent en
semblait, en janvier dernier, avoir ébranlé la situation. Les bruits de crise ministérielle prirent plus de consistance.
ébranlé la situation. Les bruits de crise ministérielle prirent plus de consistance. L’annonce, à cette époque, d’un voya
ministérielle prirent plus de consistance. L’annonce, à cette époque, d’ un voyage de M. Salandra à Turin où, pensait-on, i
e prirent plus de consistance. L’annonce, à cette époque, d’un voyage de M. Salandra à Turin où, pensait-on, il ne pouvait
s peu s’installer à Rome, parurent donner corps aux rumeurs répandues de la formation d’un gouvernement aux bases plus lar
r à Rome, parurent donner corps aux rumeurs répandues de la formation d’ un gouvernement aux bases plus larges, où tous les
ement aux bases plus larges, où tous les partis seraient représentés, d’ un ministère dit « national » qui, en réalité, n’a
és, d’un ministère dit « national » qui, en réalité, n’aurait rien eu de commun avec le ministère « national » de France o
en réalité, n’aurait rien eu de commun avec le ministère « national » de France ou d’Angleterre. Les journaux intervention
’aurait rien eu de commun avec le ministère « national » de France ou d’ Angleterre. Les journaux interventionnistes, qui a
pagne contre M. Giolitti : Se ferait-il des illusions sur les bruits de crise qui ont circulé ces jours-ci à la suite du
i ont circulé ces jours-ci à la suite du désir des interventionnistes de voir renforcer le Gouvernement ? En tout cas, s’i
fier que dans le sens interventionniste. Il ne comprend déjà que trop d’ éléments tripliciens. La présence de M. Barzilai n
ste. Il ne comprend déjà que trop d’éléments tripliciens. La présence de M. Barzilai ne suffit pas à neutraliser les homme
iriger notre guerre anti-triplicienne. Si Giolitti veut venir essayer de nouvelles intrigues, nous pouvons le prévenir que
ssayer de nouvelles intrigues, nous pouvons le prévenir que le peuple de Rome a toujours le même esprit qu’en mai dernier.
’équivoque en plaçant la question italienne uniquement sur le terrain de la constitution des nationalités complètes. Le co
tés complètes. Le conseil des Alliés, tenu à Londres et qui fut suivi d’ un conseil des ministres à Rome, n’éclaircit pas l
tres aura certes une grande importance, puisqu’il aura à tenir compte de la situation nouvelle créé par le Conseil des All
à Londres. Des décisions prises à Londres, on attend en effet un plan d’ ensemble pour l’action des Alliés dans les Balkans
ie. M. Sonnino a sans doute pu indiquer à ses collègues les résultats de l’examen fait à Londres ; le conseil discutera ce
ement, les journaux nationalistes regrettaient amèrement l’abstention de l’Italie à ce conseil de Londres. Plus que jamais
nalistes regrettaient amèrement l’abstention de l’Italie à ce conseil de Londres. Plus que jamais le Popolo d’Italia récla
Secolo de Milan, organe radical, le Messaggero de Rome, des journaux de Bologne. Plus la Stampa et l’Avanti répétaient qu
épétaient qu’il ne convenait ni a la dignité ni aux intérêts italiens de se trouver en guerre avec l’Allemagne, plus les i
r qu’il existait peut-être un traité secret qui permettait à l’Italie de faire sa petite guerre à l’Autriche et qui lui ré
re à l’Autriche et qui lui réservait du côté de l’Allemagne une porte de sortie en cas d’insuccès. Les neutralistes se gar
t qui lui réservait du côté de l’Allemagne une porte de sortie en cas d’ insuccès. Les neutralistes se gardaient bien de pr
porte de sortie en cas d’insuccès. Les neutralistes se gardaient bien de protester. L’opinion moyenne réagissait seule con
nçoit quelle était, au milieu de cette lutte passionnée, la situation de celui-ci : accusé injustement d’arrière-pensée pa
cette lutte passionnée, la situation de celui-ci : accusé injustement d’ arrière-pensée par les partisans de la guerre comp
n de celui-ci : accusé injustement d’arrière-pensée par les partisans de la guerre complète qui représentaient en somme la
artisans de la guerre complète qui représentaient en somme la logique de la situation, il était guetté par les neutraliste
donnaient des atouts à leurs adversaires pour tenter un déclenchement de leur offensive ; s’ils trempaient leur plume pour
offensive ; s’ils trempaient leur plume pour rédiger une déclaration de guerre à l’Allemagne, M. Giolitti criait à la tra
ale ; s’ils ne la trempaient pas, les patriotes en appelaient au pays de leur duplicité. Et le pis pour les hommes au pouv
ar patriotisme, condamnés au silence. Alors qu’il leur eût été facile de dévoiler les amertumes de leur tâche, de démasque
au silence. Alors qu’il leur eût été facile de dévoiler les amertumes de leur tâche, de démasquer la besogne antipatriotiq
rs qu’il leur eût été facile de dévoiler les amertumes de leur tâche, de démasquer la besogne antipatriotique accomplie pa
rd et aveugle pratiquée par les interventionnistes extrêmes, le souci de ne pas compromettre l’œuvre partielle qu’ils avai
e qu’ils avaient édifiée au milieu de ces difficultés leur commandant de se taire. Le maintien de cette union sacrée appar
au milieu de ces difficultés leur commandant de se taire. Le maintien de cette union sacrée apparente, la cohésion de la m
de se taire. Le maintien de cette union sacrée apparente, la cohésion de la majorité au Parlement, ils ne pouvaient les ob
r résignation. Pour les ministres responsables, céder aux injonctions de leurs fougueux amis, c’était provoquer immédiatem
ux amis, c’était provoquer immédiatement la rupture avec les gardiens de l’influence allemande dans la péninsule ; ils dev
mande dans la péninsule ; ils devaient donc tendre l’échine aux coups de leurs meilleurs partisans avec qui ils communiaie
l fallait, aux yeux de l’Europe, amie et ennemie, conserver la façade de concorde qui donnait tout son prix à la guerre ir
ffirment le Giornale d’Italia et le Corriere della Sera, le sentiment de défiance inspiré par l’Italie et ses Alliés. Si l
ons discuter, a négligé certaines formalités, ce n’est pas une raison de nous accuser de mauvaise foi. Le rôle joué par no
négligé certaines formalités, ce n’est pas une raison de nous accuser de mauvaise foi. Le rôle joué par notre diplomatie d
r de mauvaise foi. Le rôle joué par notre diplomatie devrait dissiper de semblables préventions. Les journaux ci-dessus f
aisaient à ce moment allusion, dans ces lignes officieuses, aux faits de ne pas avoir encore adhéré au pacte de Londres et
lignes officieuses, aux faits de ne pas avoir encore adhéré au pacte de Londres et de pas avoir déclaré la guerre à l’All
euses, aux faits de ne pas avoir encore adhéré au pacte de Londres et de pas avoir déclaré la guerre à l’Allemagne. Ni M. 
au Capitole, ni M. Orlando à Palerme n’osèrent effleurer la question de la guerre à l’Allemagne. M. Barzilai se contenta
eurer la question de la guerre à l’Allemagne. M. Barzilai se contenta de parler de la coordination des efforts italiens et
uestion de la guerre à l’Allemagne. M. Barzilai se contenta de parler de la coordination des efforts italiens et du plan m
e parler de la coordination des efforts italiens et du plan militaire de l’Entente ; M. Martini se borna à prêcher la conc
nts les plus importants. Peut-être que l’acceptation par l’opposition de la signature du pacte de Londres qui était interv
Peut-être que l’acceptation par l’opposition de la signature du pacte de Londres qui était intervenue était au prix de ce
pacte de Londres qui était intervenue était au prix de ce silence et de ce vague. Les difficultés de la politique intérie
ntervenue était au prix de ce silence et de ce vague. Les difficultés de la politique intérieure de l’Italie suffisent amp
ce silence et de ce vague. Les difficultés de la politique intérieure de l’Italie suffisent amplement à expliquer la limit
intérieure de l’Italie suffisent amplement à expliquer la limitation de son action militaire et les obscurités de sa dipl
t à expliquer la limitation de son action militaire et les obscurités de sa diplomatie. Aux graves soucis et aux rancœurs
aillent les hommes habiles qui la dirigent, il est inutile et injuste d’ ajouter des soupçons pénibles et sans fondement. E
par le silence patriotique qu’ils ont su garder, méritent le respect de ceux qui sont animés d’une noble haine contre les
que qu’ils ont su garder, méritent le respect de ceux qui sont animés d’ une noble haine contre les barbares. Il faut l’aff
ière-pensée. Il n’y a qu’une bonne volonté très sincère qui se heurte d’ un côté aux aspirations légitimes et impatientes d
e d’un côté aux aspirations légitimes et impatientes des patriotes et de l’autre à la duplicité et aux manœuvres tortueuse
l’autre à la duplicité et aux manœuvres tortueuses des amis italiens de l’Allemagne. Le gouvernement a fait tout ce qui l
ne. Le gouvernement a fait tout ce qui lui était humainement possible de faire dans les circonstances où il se trouvait. L
rations, l’Italie, depuis qu’elle a rangé ses légions sous l’étendard de la civilisation, a accompli un effort prodigieux,
Je voudrais citer tout entier le rapport officiel « sur les résultats de la guerre contre l’Autriche au 30 janvier 1916 »,
sous les yeux. La légitime fierté n’y transparaît qu’à travers un ton d’ une extrême modestie. Sous les phrases très simple
us les phrases très simples, très militaires, sans effet, on découvre d’ un coup d’œil de quelle inébranlable volonté le go
rès simples, très militaires, sans effet, on découvre d’un coup d’œil de quelle inébranlable volonté le gouvernement attaq
quelle inébranlable volonté le gouvernement attaqué, entravé, abreuvé d’ injustices et de fourberies, de quelle implacable
ble volonté le gouvernement attaqué, entravé, abreuvé d’injustices et de fourberies, de quelle implacable énergie l’état-m
gouvernement attaqué, entravé, abreuvé d’injustices et de fourberies, de quelle implacable énergie l’état-major, limité da
action, endigué dans ses rêves, ont mené la guerre sur un front qui, de tous les fronts, est certes le plus âpre, le plus
ennes, dans la neige, dans le froid, au milieu de difficultés inouïes de manœuvres et de ravitaillement, jour après jour,
eige, dans le froid, au milieu de difficultés inouïes de manœuvres et de ravitaillement, jour après jour, emportent d’assa
inouïes de manœuvres et de ravitaillement, jour après jour, emportent d’ assaut… un mur ! Ce qu’elles ont fait… Mais laisso
s géographiques s’est engagée la guerre ? La déplorable conformation de la frontière militaire qui nous a été imposée apr
tion de la frontière militaire qui nous a été imposée après la guerre de 1866 est connue : le saillant du Trentin pénétran
ant du Trentin pénétrant dans la plaine du Pô, menaçant les derrières de l’armée italienne concentrée à l’est du Tagliamen
du Tagliamento, la partie correspondante à la plaine du Frioul privée de tout appui défensif naturel et laissant à l’ennem
és des Alpes orientales. Qu’on ajoute le grand développement linéaire de la frontière même (101 km environ), le caractère
oppement linéaire de la frontière même (101 km environ), le caractère de zone alpestre, élevée et difficile du théâtre des
théâtre des opérations constitué par la barrière des Alpes aux mains de l’adversaire pour la plus grande part, le puissan
x mains de l’adversaire pour la plus grande part, le puissant système de fortifications dont l’Autriche, dès le temps de p
, le puissant système de fortifications dont l’Autriche, dès le temps de paix, avait renforcé sa propre frontière. À ces
turels, l’état-major autrichien a ajouté, dès avant l’entrée en ligne de l’Italie, de formidables défenses : retranchement
t-major autrichien a ajouté, dès avant l’entrée en ligne de l’Italie, de formidables défenses : retranchements en ciment o
e formidables défenses : retranchements en ciment ou en béton, champs de mines, gros fils de fer sur piquets de fer, organ
es : retranchements en ciment ou en béton, champs de mines, gros fils de fer sur piquets de fer, organisation de tout ce q
en ciment ou en béton, champs de mines, gros fils de fer sur piquets de fer, organisation de tout ce qui est nécessaire à
n, champs de mines, gros fils de fer sur piquets de fer, organisation de tout ce qui est nécessaire à la rapide et violent
n de tout ce qui est nécessaire à la rapide et violente concentration de feux d’artillerie. Ainsi surgit tout le long de
t ce qui est nécessaire à la rapide et violente concentration de feux d’ artillerie. Ainsi surgit tout le long de notre fr
la mer, une barrière défensive, ininterrompue et profonde, à la garde de laquelle le commandement autrichien disposa trois
Borewich, le long de l’Isonzo. En tout 25 divisions formées pour 3/4 d’ éléments de 1re ligne, pour l’autre 1/4 de troupes
le long de l’Isonzo. En tout 25 divisions formées pour 3/4 d’éléments de 1re ligne, pour l’autre 1/4 de troupes territoria
 divisions formées pour 3/4 d’éléments de 1re ligne, pour l’autre 1/4 de troupes territoriales bien organisées et encadrée
iales bien organisées et encadrées, constituant une masse équivalente d’ environ 12 de nos corps d’armées. Le commandement
ganisées et encadrées, constituant une masse équivalente d’environ 12 de nos corps d’armées. Le commandement italien déci
ncadrées, constituant une masse équivalente d’environ 12 de nos corps d’ armées. Le commandement italien décida, pour soul
andement italien décida, pour soulager les Russes pressés en Pologne, de prendre immédiatement l’offensive malgré la front
l’Autriche. Dans le saillant du Trentin, les corps italiens enlèvent, de fin mai à fin juin, la rive droite du Val Daone,
n, la rive droite du Val Daone, le Val Chiese jusqu’à Condino, le val d’ Adige jusqu’à Ala et d’autres positions encore ; d
Ala et d’autres positions encore ; dans le haut Cordevole, la conque de Cortine ; la conque d’Ampezzo dans la vallée du B
ons encore ; dans le haut Cordevole, la conque de Cortine ; la conque d’ Ampezzo dans la vallée du Borto. L’état-major s’as
sonzo, il fait occuper toute la rive droite du fleuve, sauf les têtes de pont de Tolmino et de Goritz. Sur le haut Isonzo
l fait occuper toute la rive droite du fleuve, sauf les têtes de pont de Tolmino et de Goritz. Sur le haut Isonzo l’armée
toute la rive droite du fleuve, sauf les têtes de pont de Tolmino et de Goritz. Sur le haut Isonzo l’armée italienne s’ét
rablement sur les positions qui commandent et dominent les deux têtes de pont restées aux mains de l’ennemi. On s’empare d
s qui commandent et dominent les deux têtes de pont restées aux mains de l’ennemi. On s’empare de la crête du plateau du C
ent les deux têtes de pont restées aux mains de l’ennemi. On s’empare de la crête du plateau du Carso, malgré les énormes
s’empare de la crête du plateau du Carso, malgré les énormes défenses de l’ennemi. Après un temps d’arrêt, le 18 juillet,
eau du Carso, malgré les énormes défenses de l’ennemi. Après un temps d’ arrêt, le 18 juillet, la bataille recommence tout
ommence tout le long de l’Isonzo ; au prix de sanglants sacrifices et d’ efforts surhumains, la ligne est avancée ou straté
a ligne est avancée ou stratégiquement rendue plus forte par la prise de positions, partout où l’on attaque. Partout aussi
artout où l’on attaque. Partout aussi les contre-attaques désespérées de l’ennemi sont repoussées. En août, nouvelles offe
e long du saillant du Trentin, qui sont complétées par les opérations de la mi-octobre. Dans le haut Isonzo, notre occupa
s opérations de la mi-octobre. Dans le haut Isonzo, notre occupation de la conque du Plezzo et sur le Mont Nero fut élarg
re occupation de la conque du Plezzo et sur le Mont Nero fut élargie, de nouveaux progrès furent faits sur les collines de
t Nero fut élargie, de nouveaux progrès furent faits sur les collines de Santa-Maria et de Santa-Lucia, face à Tolmino. Su
, de nouveaux progrès furent faits sur les collines de Santa-Maria et de Santa-Lucia, face à Tolmino. Sur le cours moyen d
de Santa-Lucia, face à Tolmino. Sur le cours moyen du fleuve, la tête de pont de Plavla fut notablement augmentée en enlev
-Lucia, face à Tolmino. Sur le cours moyen du fleuve, la tête de pont de Plavla fut notablement augmentée en enlevant de v
euve, la tête de pont de Plavla fut notablement augmentée en enlevant de vive force Globule et Zagora, localités fortifiée
e Globule et Zagora, localités fortifiées. Sur les hauteurs à l’ouest de Goritz, l’adversaire avait accumulé de très forts
es. Sur les hauteurs à l’ouest de Goritz, l’adversaire avait accumulé de très forts moyens de défense. Contrariées par le
à l’ouest de Goritz, l’adversaire avait accumulé de très forts moyens de défense. Contrariées par le mauvais temps qui nou
occupé une grande région riche et populeuse et coupé les deux pointes de territoire ennemi qui menaçaient, à l’est et à l’
ntes de territoire ennemi qui menaçaient, à l’est et à l’ouest du lac de Garde, la route Brescia-Vérone. En Cadore, les va
oute des Dolomites. Des positions menacent également la grande artère de la vallée de la Drane. En Carnie, la ligne fronti
mites. Des positions menacent également la grande artère de la vallée de la Drane. En Carnie, la ligne frontière est proté
vallée de la Drane. En Carnie, la ligne frontière est protégée contre de violentes attaques, un fort ennemi démantelé, un
n fort ennemi démantelé, un autre endommagé. Sur l’Isonzo, la conque de Plezzo fut conquise. Jusqu’aux pentes du Mont Rom
cupée, ce qui nous a solidement établis sur la rive gauche du fleuve. De nos positions, des collines de Santa-Maria et San
établis sur la rive gauche du fleuve. De nos positions, des collines de Santa-Maria et Santa-Lucia, nous tenons en échec
collines de Santa-Maria et Santa-Lucia, nous tenons en échec la place de Tolmino, qui se trouve sous notre tir et à la dis
la place de Tolmino, qui se trouve sous notre tir et à la discrétion de nos canons. Sur le moyen Isonzo, nous avons const
nos canons. Sur le moyen Isonzo, nous avons constitué une forte tête de pont à l’est de Plavla. Par l’occupation d’une gr
le moyen Isonzo, nous avons constitué une forte tête de pont à l’est de Plavla. Par l’occupation d’une grande partie des
constitué une forte tête de pont à l’est de Plavla. Par l’occupation d’ une grande partie des hauteurs à l’ouest de Goritz
e Plavla. Par l’occupation d’une grande partie des hauteurs à l’ouest de Goritz, nous avons enlevé toute valeur à cette fo
est de Goritz, nous avons enlevé toute valeur à cette formidable tête de pont de l’ennemi et rendu la ville inhabitable, a
oritz, nous avons enlevé toute valeur à cette formidable tête de pont de l’ennemi et rendu la ville inhabitable, autrefois
e de pont de l’ennemi et rendu la ville inhabitable, autrefois centre de ravitaillement pour les troupes autrichiennes. No
lement pour les troupes autrichiennes. Nous avons chassé l’adversaire de toute la vaste et populeuse plaine sur la rive dr
l’adversaire de toute la vaste et populeuse plaine sur la rive droite de l’Isonzo. Enfin, ayant franchi le fleuve, nous av
nfin, ayant franchi le fleuve, nous avons brisé les lignes puissantes de l’ennemi construites le long de la crête du Carso
érément au terrain… » Mais tout en s’immobilisant dans des conditions de défensive aussi favorables, l’adversaire a usé de
orables, l’adversaire a usé des forces considérables, il a perdu plus de 30 000 prisonniers… En face de cet ennemi, notre
En face de cet ennemi, notre armée, affrontant les graves difficultés de l’offensive, difficultés que la guerre moderne a
gulièrement accrues, obligée à toujours combattre dans des conditions d’ infériorité vis-à-vis de l’ennemi à cause de ses p
ériorité vis-à-vis de l’ennemi à cause de ses positions dominantes et de la préparation du terrain, notre armée a maintenu
e la préparation du terrain, notre armée a maintenu pendant huit mois de lutte une attitude agressive intolérable. Combatt
et ténacité, sur le théâtre le plus rude, à l’altitude la plus élevée de tous les théâtres actuels de la guerre européenne
e plus rude, à l’altitude la plus élevée de tous les théâtres actuels de la guerre européenne, supportant avec fermeté l’a
portant avec fermeté l’adversité des intempéries, fatigues et efforts de tout genre, notre armée a gagné la juste renommée
, notre armée a gagné la juste renommée due à sa valeur et le respect de l’ennemi. Nous en voyons la preuve dans le tribut
respect de l’ennemi. Nous en voyons la preuve dans le tribut unanime d’ éloges de la presse étrangère et dans la comparais
de l’ennemi. Nous en voyons la preuve dans le tribut unanime d’éloges de la presse étrangère et dans la comparaison des dé
comparaison des dédaigneux communiqués autrichiens des premiers jours de la guerre avec ceux plus modestes des temps derni
ts accomplis et une inébranlable confiance dans l’avenir. S’inspirant de l’exemple de S. M. le Roi, premier entre tous en
et une inébranlable confiance dans l’avenir. S’inspirant de l’exemple de S. M. le Roi, premier entre tous en toute occasio
efforts pour l’avenir, jusqu’à ce que le but glorieux que la volonté de la Nation lui montre soit complètement atteint.
considère que cette lutte épique a été entreprise malgré l’opposition de deux puissants partis et poursuivie en dépit de l
rs manœuvres tortueuses, le ministère Salandra-Sonnino n’a pas besoin d’ autre justification. Les Revues. Memento [extra
ome CXIV, numéro 427, 1er avril 1916, p. 509-517 [517]. […] L’Amitié de France (février à avril). M. M. Mersanne : « Foru
re Stanton. Tome CXIV, numéro 427, 1er avril 1916, p. 522-527 [524]. De haute valeur aussi est la traduction de la Divine
avril 1916, p. 522-527 [524]. De haute valeur aussi est la traduction de la Divine Comédie par le Professeur Henry Johnson
rimé. Tome CXIV, numéro 428, 16 avril 1916 L’Aspect oriental de la Guerre européenne [extrait] Paul Louis. Tom
2]. […] Il [Guillaume II] n’avait pas davantage entrevu le revirement de l’Italie, la rupture de cet État avec ses alliés
] n’avait pas davantage entrevu le revirement de l’Italie, la rupture de cet État avec ses alliés de la veille, l’adhésion
evu le revirement de l’Italie, la rupture de cet État avec ses alliés de la veille, l’adhésion du cabinet de Rome à l’Ente
pture de cet État avec ses alliés de la veille, l’adhésion du cabinet de Rome à l’Entente ; et pourtant la politique que s
e avec la politique orientale des Empires du Centre. Lorsqu’on étudie de près le Livre Vert, les dépêches que la Consulta
e Bülow et le baron Macchio, il en ressort nettement que, si le souci de l’équilibre général a joué un grand rôle dans les
i de l’équilibre général a joué un grand rôle dans les déterminations de nos voisins, l’équilibre balkanique y tint une pl
ulait assujettir les Balkans à sa tutelle par la suppression violente de la Serbie, que la Péninsule, en dernière analyse,
que la Péninsule, en dernière analyse, a pris les armes. Le problème de l’Adriatique, qui est le problème fondamental pou
and peuple latin, eût été tranché à son détriment, si la chancellerie de Vienne fût parvenue à ses fins. Les théoriciens p
ns avaient toujours soutenu cette conclusion que le littoral oriental de la « mare amarissima » devait être arraché à l’Em
rraché à l’Empire danubien : or cet Empire ne se contentait même plus de la portion de côtes qu’il détenait ; il entendait
ire danubien : or cet Empire ne se contentait même plus de la portion de côtes qu’il détenait ; il entendait prolonger sa
de côtes qu’il détenait ; il entendait prolonger sa domination au sud de Cattaro. Mieux : en essayant de se frayer par le
endait prolonger sa domination au sud de Cattaro. Mieux : en essayant de se frayer par le canon le chemin de Salonique, il
d de Cattaro. Mieux : en essayant de se frayer par le canon le chemin de Salonique, il menaçait l’avenir des ports italien
la force des choses, la réconciliation s’opérait entre les héritiers de Rome et de Venise d’une part, et les Slaves du su
es choses, la réconciliation s’opérait entre les héritiers de Rome et de Venise d’une part, et les Slaves du sud de l’autr
e les héritiers de Rome et de Venise d’une part, et les Slaves du sud de l’autre. L’intervention de la Consulta dans le co
de Venise d’une part, et les Slaves du sud de l’autre. L’intervention de la Consulta dans le conflit européen bouleversa d
des parties belligérantes, en Orient comme dans l’ensemble des champs de bataille. Elle constituait, sous certains rapport
t, sous certains rapports, une riposte accablante à l’entrée en ligne de la Turquie ; elle donnait à l’Entente un suppléme
ntrée en ligne de la Turquie ; elle donnait à l’Entente un supplément de forces très supérieur à celui que la Porte pouvai
est évident que si les ultra du Comité Union et Progrès se réjouirent de pouvoir reprendre le Dodécanèse occupé en 1912 pa
les esprits pondérés et prévoyants appréhendèrent les revendications d’ un État si fortement mêlé aux affaires du Levant.
La Révolution française (novembre-décembre 1915). […] L’anniversaire de la prise de Rome par les Italiens, par A. Aulard.
on française (novembre-décembre 1915). […] L’anniversaire de la prise de Rome par les Italiens, par A. Aulard. […] Écho
Tome CXIV, numéro 428, 16 avril 1916, p. 760-768 [768]. Un rédacteur de la revue italienne la Riforma teatrale a obtenu d
768]. Un rédacteur de la revue italienne la Riforma teatrale a obtenu d’ un jeune artiste belge des détails curieux sur le
lemande. Il y eut plusieurs tentatives faites pour rouvrir le théâtre de la Monnaie. La première fois, ce fut Weingartner
fois, ce fut Weingartner qui vint avec l’orchestre « Philharmonique » de Berlin. On s’attendait à un gros succès, car tout
’attendait à un gros succès, car toutes les places avaient été louées d’ avance. Or, à l’exception du personnel de service,
es places avaient été louées d’avance. Or, à l’exception du personnel de service, personne ne vint. De riches Bruxellois a
’avance. Or, à l’exception du personnel de service, personne ne vint. De riches Bruxellois avaient acheté tous les billets
on annonça un concert donné par Fritz von Steinhach et son orchestre de Cologne. Cette fois, les Allemands avaient pris l
Quand ils constatèrent l’abstention du public, ils garnirent la salle de fonctionnaires qui s’étaient tenus prêts à interv
Lohengrin. Que se passa-t-il ? Mystère. Toujours est-il que le drame de Wagner ne fut pas joué. Seul, le Théâtre Flamand
ne donne que des œuvres approuvées par la censure. Mais les artistes de ce théâtre mettent souvent à profit l’ignorance d
s par les officiers et les sous-officiers avec lesquels la population de Bruxelles n’a aucun contact. À huit heures, elle
heures, elle s’enferme. Les rues appartiennent dès lors aux traîneurs de sabres. Tome CXV, numéro 429, 1er mai 1916
o 429, 1er mai 1916, p. 135-141 [138]. Mais deux libéralités méritent d’ être tirées hors de pair. C’est, d’abord le legs f
ir. C’est, d’abord le legs fait au Louvre par le grand amateur, russe de naissance mais parisien d’élection, le baron de S
fait au Louvre par le grand amateur, russe de naissance mais parisien d’ élection, le baron de Schlichting, mort en août 19
mais parisien d’élection, le baron de Schlichting, mort en août 1914, de toutes ses collections, magnifique ensemble d’une
ng, mort en août 1914, de toutes ses collections, magnifique ensemble d’ une valeur, de plusieurs millions, comprenant d’ad
ût 1914, de toutes ses collections, magnifique ensemble d’une valeur, de plusieurs millions, comprenant d’admirables meubl
, magnifique ensemble d’une valeur, de plusieurs millions, comprenant d’ admirables meubles du xviiie  siècle, une grande s
t d’admirables meubles du xviiie  siècle, une grande statue en marbre de Mercure par Pajou, une autre, également en marbre
tatue en marbre de Mercure par Pajou, une autre, également en marbre, de jeune homme attribuée par les uns à Sansovino, pa
tribuée par les uns à Sansovino, par d’autres à Michel-Ange jeune, et de nombreuses peintures entre lesquelles il faut cit
et de nombreuses peintures entre lesquelles il faut citer des œuvres de Giovanni Bellini, de Titien, du Sodoma, de Léonar
ntures entre lesquelles il faut citer des œuvres de Giovanni Bellini, de Titien, du Sodoma, de Léonard de Vinci, un Ixion
s il faut citer des œuvres de Giovanni Bellini, de Titien, du Sodoma, de Léonard de Vinci, un Ixion de Rubens, un Peintre
ambulant par Frans Hals, et, dans notre école française, un Portrait de Charles IX, un grand tableau de Greuze, un délici
ns notre école française, un Portrait de Charles IX, un grand tableau de Greuze, un délicieux portrait de la Princesse de
rait de Charles IX, un grand tableau de Greuze, un délicieux portrait de la Princesse de Condé par Hubert Drouais, un de M
un délicieux portrait de la Princesse de Condé par Hubert Drouais, un de Mme de Pompadour par Boucher, etc.2. À l’étran
de qui peut à peine s’esquisser aujourd’hui, mais qui ne manquera pas d’ être entreprise à fond après les événements mondia
en ouvrent une autre. Cette guerre est le premier témoignage effectif de l’unité italienne. Septentrionaux, méridionaux et
la première fois, dans le danger et dans l’espérance, acquis le sens de la grande entreprise douloureuse des pères, de la
érance, acquis le sens de la grande entreprise douloureuse des pères, de la conquête pacifique des fils qui est l’Italie u
Il est vrai, pourtant, qu’en sa synthèse, le Risorgimento fut l’œuvre d’ une élite. Mais aujourd’hui, c’est toute la nation
t des campagnes où même les femmes montrent non seulement du calme et de la fierté, mais une activité et une initiative do
ative dont on ne les croyait pas capables, auparavant. Déjà la guerre de Libye avait montré quelque chose de nouveau en It
ables, auparavant. Déjà la guerre de Libye avait montré quelque chose de nouveau en Italie. Commencée à travers la rhétori
n Italie. Commencée à travers la rhétorique des professeurs encombrés de réminiscences romaines et les illusions des natio
se prolongea grave et coûteuse dans le calme et la patience admirable de tout le pays. Il y a un quart de siècle, le senti
ns le calme et la patience admirable de tout le pays. Il y a un quart de siècle, le sentiment national était plutôt faible
e jeunesse peu gaie : ses vingt ans coïncidaient avec la pire période de la politique italienne ; les exploiteurs du nouve
ue italienne ; les exploiteurs du nouveau régime couvraient le peuple d’ impôts, sévissaient contre les aspirations populai
ions populaires à l’amélioration économique, tournaient les bénéfices de la liberté à leur avantage personnel. Cette jeune
ique impitoyable contre les institutions. Le nietzschéisme conquérant de d’Annunzio répondait à un tempérament tout except
e impitoyable contre les institutions. Le nietzschéisme conquérant de d’ Annunzio répondait à un tempérament tout exception
impitoyable contre les institutions. Le nietzschéisme conquérant de d’ Annunzio répondait à un tempérament tout exceptionnel et n
t de d’Annunzio répondait à un tempérament tout exceptionnel et n’eut d’ influence que sur la génération suivante. La poési
eut d’influence que sur la génération suivante. La poésie patriotique de Carducci n’avait plus d’écho parmi les jeunes, pa
a génération suivante. La poésie patriotique de Carducci n’avait plus d’ écho parmi les jeunes, parce que privée d’aspirati
ue de Carducci n’avait plus d’écho parmi les jeunes, parce que privée d’ aspirations sociales. Attirés par les tendances ju
e privée d’aspirations sociales. Attirés par les tendances juvéniles, De  Amicis, Fogazzaro, Arturo Graf manifestèrent des
raînant qu’il pénétra, quelques années plus tard, même dans les rangs d’ un parti jusqu’alors réfractaire, et des jeunes ca
autre part, les socialistes aussi, sortant des nuages du sentiment et de la critique stérile, se sont lancés aux conquêtes
du sentiment et de la critique stérile, se sont lancés aux conquêtes de classes. Cependant, la troisième Italie avait org
de classes. Cependant, la troisième Italie avait organisé ses écoles de tous grades avec unité de méthode et dans un espr
troisième Italie avait organisé ses écoles de tous grades avec unité de méthode et dans un esprit national ; elles commen
rent leur nouvelle génération (celle qui était née vers 1890) nourrie de récits héroïques. Elle lisait sur les bancs des l
roïques. Elle lisait sur les bancs des lycées les strophes enflammées de Carducci, qui, déjà vieux, était enfin reconnu co
ns chaque région, dans chaque milieu local se trouvait quelque témoin de l’histoire glorieuse, quelque vétéran rendu vénér
raient moins les jeunes parce que devenues trop concrètes et manquant d’ idéal. Une forte contribution au mouvement sociali
ment socialiste avait été donnée par la petite bourgeoisie au service de l’État, mal payée et encore plus mal traitée : ay
t en d’autres partis amis des institutions. Enfin aussi, les courants de la culture européenne apportèrent de nouvelles in
tions. Enfin aussi, les courants de la culture européenne apportèrent de nouvelles influences, contraires aux précédentes
fluences, contraires aux précédentes et dans lesquelles, il n’y a pas de doute, le germanisme imposait son âpre volonté ré
sentiment national dans les dernières décades ; d’abord le centenaire de la naissance de Garibaldi (1908) dont la figure c
al dans les dernières décades ; d’abord le centenaire de la naissance de Garibaldi (1908) dont la figure chevaleresque gra
la figure chevaleresque grandissait avec l’éloignement, comme celles de Mazzini et de Cavour ; puis le cinquantenaire de
valeresque grandissait avec l’éloignement, comme celles de Mazzini et de Cavour ; puis le cinquantenaire de la proclamatio
nement, comme celles de Mazzini et de Cavour ; puis le cinquantenaire de la proclamation de Rome capitale. Ces fêtes, qui
s de Mazzini et de Cavour ; puis le cinquantenaire de la proclamation de Rome capitale. Ces fêtes, qui unirent vraiment la
dis qu’elles invitaient la jeunesse cultivée à revivre notre histoire d’ hier, frappaient l’imagination populaire en lui fa
grandeur du lien national. L’émigration ne fut pas le dernier facteur de ce sentiment. L’étranger fait sentir au paysan ca
ancune, une nostalgie un orgueil italiens. Enfin, voici là tout près, de l’autre côté de l’Adriatique, le plus vif sujet d
algie un orgueil italiens. Enfin, voici là tout près, de l’autre côté de l’Adriatique, le plus vif sujet d’excitation, la
oici là tout près, de l’autre côté de l’Adriatique, le plus vif sujet d’ excitation, la mesquine, hargneuse, incessante pro
es par l’Autriche à étouffer l’italianité dans les villes vénitiennes de l’Adriatique orientale les vexations des fonction
ant que la nouvelle génération est patriote, nous n’avons noté qu’une de ses qualités saillantes ; mais elle a une physion
ciaux que les doutes intérieurs et la fait assez légèrement s’engouer d’ idées contradictoires. De certains jeunes d’aujour
rieurs et la fait assez légèrement s’engouer d’idées contradictoires. De certains jeunes d’aujourd’hui, les plus connus, i
ssez légèrement s’engouer d’idées contradictoires. De certains jeunes d’ aujourd’hui, les plus connus, il serait assez mala
rtains jeunes d’aujourd’hui, les plus connus, il serait assez malaisé de suivre la déjà longue évolution : plus d’un maîtr
us, il serait assez malaisé de suivre la déjà longue évolution : plus d’ un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d
la déjà longue évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’ années, de d’Annunzio à Benedetto Croce. Des tradi
ngue évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d’Annunzio à Benedetto Croce. Des traditionaliste
e évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d’ Annunzio à Benedetto Croce. Des traditionalistes d
évolution : plus d’un maître a été adoré et nié en peu d’années, de d’ Annunzio à Benedetto Croce. Des traditionalistes deviennen
croyants catholiques et vice versa. Ils ne manquent pas, les suiveurs de la Realpolitik, de la Weltpolitik auxquels les év
s et vice versa. Ils ne manquent pas, les suiveurs de la Realpolitik, de la Weltpolitik auxquels les événements d’aujourd’
suiveurs de la Realpolitik, de la Weltpolitik auxquels les événements d’ aujourd’hui qui signent la fin des hégémonies mili
ies militaires devraient enseigner quelque chose. Mais ils ont changé d’ opinion. Il y a beaucoup de dilettantisme dans tou
tout cela. Il est incontestable qu’ils ont entendu fortement l’appel de la race. Depuis dix ans, la guerre grondait dans
t l’appel de la race. Depuis dix ans, la guerre grondait dans le ciel d’ Europe et ils la pressentaient plus sûrement que l
résistance civile, y pourrions-nous durer sans la préparation sociale de la génération précédente ? D’abord, le sentiment
ons le dire, eût amené un désastre. En outre, le patriotisme est tout de culture et ne va pas d’accord avec l’analphabétis
s d’accord avec l’analphabétisme. À présent, contre cette infériorité de notre peuple, cette génération a lutté avec succè
nfin, le féminisme — pour ne pas non plus oublier cette préoccupation de la génération précédente — en donnant aux femmes
cédente — en donnant aux femmes italiennes une plus grande conscience de soi et plus de culture, non seulement a renforcé
nnant aux femmes italiennes une plus grande conscience de soi et plus de culture, non seulement a renforcé dans les famill
u sacrifice patriotique, mais a inspiré les plus diverses initiatives de solidarité et de secours en faveur des classes le
otique, mais a inspiré les plus diverses initiatives de solidarité et de secours en faveur des classes les. plus éprouvées
nt, avant la guerre, non sans défiance réciproque. Toutes deux douées de qualités maîtresses différentes mais également in
entes mais également indispensables à une nation qui a des traditions de large humanité en même temps que de viriles indiv
à une nation qui a des traditions de large humanité en même temps que de viriles individualités, elles tireront grand prof
ême temps que de viriles individualités, elles tireront grand profit, d’ une révision sincère et profonde de leurs idées po
ités, elles tireront grand profit, d’une révision sincère et profonde de leurs idées pour l’avenir de l’Italie que l’une n
ofit, d’une révision sincère et profonde de leurs idées pour l’avenir de l’Italie que l’une n’aime pas moins que l’autre.
nsèrent qu’elles devaient faire place à une nouvelle génération digne de tout notre amour ému, celle des enfants qui assis
t avec une précoce douleur et une obscure conscience à la disparition de tant de chères vies et au bouleversement des rich
sait la civilisation du siècle. Les lettres italiennes ont à déplorer de graves pertes récentes. Il suffit de nommer le ro
ettres italiennes ont à déplorer de graves pertes récentes. Il suffit de nommer le romancier sicilien Luigi Capuana et le
es qui ont sacrifié à la patrie toutes leurs espérances et certitudes d’ avenir. Renato Serra fut tué dans les premiers moi
s et certitudes d’avenir. Renato Serra fut tué dans les premiers mois de notre guerre, le 20 juillet 1915. Il avait fait d
rs mois de notre guerre, le 20 juillet 1915. Il avait fait des essais de littérature contemporaine vraiment perspicaces et
contemporaine vraiment perspicaces et fins. Son dernier écrit, Examen de conscience d’un homme de lettres, travail hâtif n
vraiment perspicaces et fins. Son dernier écrit, Examen de conscience d’ un homme de lettres, travail hâtif noté entre une
rspicaces et fins. Son dernier écrit, Examen de conscience d’un homme de lettres, travail hâtif noté entre une besogne et
mence dans un esprit, et finit dans un autre. Il écrit dans une revue d’ intellectuels et d’esthètes, se sent en leur prése
t, et finit dans un autre. Il écrit dans une revue d’intellectuels et d’ esthètes, se sent en leur présence, parle comme il
lui apportera, dit-il, aucun changement, comme elle ne changera rien de rien au monde. Son intellectualisme, est grave et
est grave et compliqué, mais il est seulement la superficie : au fond de lui, la source souterraine des impulsions est pui
la source souterraine des impulsions est puissante et brise la croûte de l’indolence analysante : une impatience de marche
issante et brise la croûte de l’indolence analysante : une impatience de marcher l’étreint, d’agir lui-même, de participer
oûte de l’indolence analysante : une impatience de marcher l’étreint, d’ agir lui-même, de participer à la vie de la nation
ce analysante : une impatience de marcher l’étreint, d’agir lui-même, de participer à la vie de la nation, peut-être mieux
atience de marcher l’étreint, d’agir lui-même, de participer à la vie de la nation, peut-être mieux, de sa région où il es
’agir lui-même, de participer à la vie de la nation, peut-être mieux, de sa région où il est enraciné, de ses ardents Roma
a vie de la nation, peut-être mieux, de sa région où il est enraciné, de ses ardents Romagnols qui, appelés, partirent pou
ui, appelés, partirent pour la guerre avec lui. Style personnel, fait de tâtonnements et d’approximations successives, dan
ent pour la guerre avec lui. Style personnel, fait de tâtonnements et d’ approximations successives, dans la première parti
terrompit trop tôt cette analyse qui, achevée, aurait été un document d’ importance énorme. Scipio Slataper, Triestin, de p
urait été un document d’importance énorme. Scipio Slataper, Triestin, de père d’origine slave, était un témoignage de la f
é un document d’importance énorme. Scipio Slataper, Triestin, de père d’ origine slave, était un témoignage de la force d’a
ipio Slataper, Triestin, de père d’origine slave, était un témoignage de la force d’assimilation de la culture italienne.
r, Triestin, de père d’origine slave, était un témoignage de la force d’ assimilation de la culture italienne. Son petit li
père d’origine slave, était un témoignage de la force d’assimilation de la culture italienne. Son petit livre Il mio Cars
ation de la culture italienne. Son petit livre Il mio Carso (Éditions de la Voce, Florence) est le poème en prose de la ré
re Il mio Carso (Éditions de la Voce, Florence) est le poème en prose de la région où se développe notre plus âpre offensi
âpre offensive. Le paysage pierreux et sauvage est pénétré dans l’âme de l’auteur de façon à la former à son image. La pro
n à la former à son image. La prose aussi est dure et anguleuse, mais d’ une sonorité et d’un relief puissants. C’était un
n image. La prose aussi est dure et anguleuse, mais d’une sonorité et d’ un relief puissants. C’était un écrivain mûr et or
cadres des partis et des écoles, unis seulement dans un commun désir de liberté et de sincérité. Eugenio Vaina, de père h
rtis et des écoles, unis seulement dans un commun désir de liberté et de sincérité. Eugenio Vaina, de père hongrois et de
ement dans un commun désir de liberté et de sincérité. Eugenio Vaina, de père hongrois et de mère italienne, était de la l
désir de liberté et de sincérité. Eugenio Vaina, de père hongrois et de mère italienne, était de la lignée de ces étrange
incérité. Eugenio Vaina, de père hongrois et de mère italienne, était de la lignée de ces étrangers idéalistes qui vinrent
enio Vaina, de père hongrois et de mère italienne, était de la lignée de ces étrangers idéalistes qui vinrent en Italie lo
t visités durant leur guerre contre les Turcs. Un magnifique discours de lui en faveur des nationalités balkaniques selon
rs de lui en faveur des nationalités balkaniques selon l’enseignement de Mazzini, de Gioberti et de Tommaseo, prononcé dan
faveur des nationalités balkaniques selon l’enseignement de Mazzini, de Gioberti et de Tommaseo, prononcé dans un congrès
ionalités balkaniques selon l’enseignement de Mazzini, de Gioberti et de Tommaseo, prononcé dans un congrès de démocrates
ment de Mazzini, de Gioberti et de Tommaseo, prononcé dans un congrès de démocrates chrétiens l’année dernière, avait conv
re. Volontaire dans les Alpins, il fut tué dès les premières semaines de l’action sur les hauteurs de Gorizia. Il avait 27
s, il fut tué dès les premières semaines de l’action sur les hauteurs de Gorizia. Il avait 27 ans. Sa dernière page, envoy
ns. Sa dernière page, envoyée peu de jours avant sa mort à un journal de Cesena, l’Azione, est une des plus profondes impr
n journal de Cesena, l’Azione, est une des plus profondes impressions de guerre qui aient été écrites jusqu’ici en Italie.
monde littéraire en récitant dans quelques villes avec la perfection d’ un acteur des vers de lui, d’une technique consomm
récitant dans quelques villes avec la perfection d’un acteur des vers de lui, d’une technique consommée, mais non originau
dans quelques villes avec la perfection d’un acteur des vers de lui, d’ une technique consommée, mais non originaux, habil
ui, d’une technique consommée, mais non originaux, habiles imitations de son grand ami de famille, Giosuè Carducci. Quand
ue consommée, mais non originaux, habiles imitations de son grand ami de famille, Giosuè Carducci. Quand il les publia, il
(défroque importune), pour avertir qu’ils étaient désormais détachés de son âme. Il avait aussi fait le métier d’acteur,
étaient désormais détachés de son âme. Il avait aussi fait le métier d’ acteur, puis s’était voué au journalisme. Avant la
ur, puis s’était voué au journalisme. Avant la guerre, dans une revue de Lugano qui rassemble des documents d’inspiration
Avant la guerre, dans une revue de Lugano qui rassemble des documents d’ inspiration mystique, Cœnobium, avait paru un sien
nspiration mystique, Cœnobium, avait paru un sien testament spirituel d’ adhésion complète à la religion catholique romaine
Il n’a pourtant pas expliqué cette conversion du paganisme littéraire de Carducci à la pratique du catholicisme, et c’est
èrent la plume du journaliste contre le fusil. Hélas ! la disparition de ces jeunes a appauvri notre culture, bien qu’elle
ition de ces jeunes a appauvri notre culture, bien qu’elle ait ajouté de nouvelles et belles figures morales à l’histoire
u’elle ait ajouté de nouvelles et belles figures morales à l’histoire de notre Risorgimento qui voit, en cette guerre, son
1, 384]. Un mot à M. Benedetto Croce La Critica, revue italienne de M. Benedetto Croce, philosophe hégélien, a cru tr
lienne de M. Benedetto Croce, philosophe hégélien, a cru trouver dans d’ anciens numéros du Mercure des pages qui lui ont p
iens numéros du Mercure des pages qui lui ont plu touchant la théorie de l’État-Puissance, théorie chère à M. Benedetto Cr
ssance, théorie chère à M. Benedetto Croce. Mais le Mercure a « cessé de lui plaire » parce qu’il a « changé de ton », « q
oce. Mais le Mercure a « cessé de lui plaire » parce qu’il a « changé de ton », « qu’il a cessé de trouver bonne la doctri
essé de lui plaire » parce qu’il a « changé de ton », « qu’il a cessé de trouver bonne la doctrine de la Puissance et de r
’il a « changé de ton », « qu’il a cessé de trouver bonne la doctrine de la Puissance et de réprimer les erreurs qui coure
on », « qu’il a cessé de trouver bonne la doctrine de la Puissance et de réprimer les erreurs qui courent sur le compte de
de la Puissance et de réprimer les erreurs qui courent sur le compte de la science allemande » et qu’il n’a plus témoigné
nt sur le compte de la science allemande » et qu’il n’a plus témoigné de sympathie que pour la doctrine de l’État-Justice,
emande » et qu’il n’a plus témoigné de sympathie que pour la doctrine de l’État-Justice, doctrine qui, selon M. Benedetto
Croce, sans le dire, voudrait faire entendre que la France est animée de méfiance à l’égard de l’Italie, et il commence pa
e le Mercure manifesterait cette méfiance. L’illustrissime professeur de Naples se trompe : le Mercure, non moins que la F
prenons que, sous ce titre, vient de se constituer à Paris, un centre de groupes d’études en vue « d’aider au développemen
, sous ce titre, vient de se constituer à Paris, un centre de groupes d’ études en vue « d’aider au développement de la cul
ient de se constituer à Paris, un centre de groupes d’études en vue «  d’ aider au développement de la culture latine et, d’
aris, un centre de groupes d’études en vue « d’aider au développement de la culture latine et, d’accroître les échanges in
s d’études en vue « d’aider au développement de la culture latine et, d’ accroître les échanges intellectuels entre la Fran
rs pensent atteindre leur but en ranimant parmi les classes cultivées de France le goût du Voyage d’Italie et en procurant
t en ranimant parmi les classes cultivées de France le goût du Voyage d’ Italie et en procurant « aux jeunes gens, artistes
nt « aux jeunes gens, artistes, écrivains et professeurs » les moyens de faire, « utilement et économiquement, un voyage q
mplément naturel des études secondaires et la condition indispensable de toute vraie culture ». Chacun des voyages durera
rivains ou professeurs qui désireraient des renseignements sont priés d’ écrire à M. le Directeur du Voyage d’Italie, 54, r
La Fanciulla del West, Il Trovatore] Notre Opéra poursuit le cours de ses succès. Il les a même corsés de représentatio
Notre Opéra poursuit le cours de ses succès. Il les a même corsés de représentations italiennes dont la fâcheuse gripp
és de représentations italiennes dont la fâcheuse grippe ne me permit de savourer que la seconde mouture. […] Cet exorde f
de savourer que la seconde mouture. […] Cet exorde fumeux [L’Ouragan, de Bruneau] préfaçait la tirade italique. Elle ne fu
banale et inspirait des réflexions assez variées. Pour commencer par de justes compliments, il convient de reconnaître et
assez variées. Pour commencer par de justes compliments, il convient de reconnaître et proclamer que les artistes lyrique
ôtres, surtout que ceux qu’on trouve à l’Opéra, et on est bien obligé d’ accorder que le même aveu s’impose à l’égard de la
à l’égard de la plupart de nos visiteurs. […] L’habituelle convention de nos mœurs nous éloigne invinciblement de la natur
[…] L’habituelle convention de nos mœurs nous éloigne invinciblement de la nature ; la monnaie de singe ou l’apprêt de no
on de nos mœurs nous éloigne invinciblement de la nature ; la monnaie de singe ou l’apprêt de notre politesse nous accoutu
éloigne invinciblement de la nature ; la monnaie de singe ou l’apprêt de notre politesse nous accoutume à prendre une « at
théâtre, cette attitude est facilement affectée. Aussi détonnons-nous d’ ordinaire dans le mythe ou dans la légende et nous
mythe ou dans la légende et nous révélons-nous peu propres à incarner de frustes créatures. Les films venus d’Amérique ava
ons-nous peu propres à incarner de frustes créatures. Les films venus d’ Amérique avaient prouvé depuis longtemps, au ciném
aient prouvé depuis longtemps, au cinéma, la supériorité sur ce point de nos amis yankees, et il semble bien que nous nous
nent même. Peut-être est-ce parce que dépourvus des traditions issues d’ un « Roi-Soleil » à la perruque majestueuse, que n
e californien intitulé la Fanciulla del West, qu’il plut à M. Puccini d’ accompagner d’un brouhaha sonore n’offrant aucun p
intitulé la Fanciulla del West, qu’il plut à M. Puccini d’accompagner d’ un brouhaha sonore n’offrant aucun perceptible rap
offrant aucun perceptible rapport avec ce qu’on peut décemment nommer de la musique. Pour il Trovatore, en revanche, opéra
n revanche, opéra selon la formule ancienne, il n’était plus question de jouer, mais tout bonnement de chanter, et Mme Car
mule ancienne, il n’était plus question de jouer, mais tout bonnement de chanter, et Mme Carmen Mélis aurait certes plus q
e faire admirablement. Sa voix est belle, en particulier dans l’aigu, d’ une souplesse merveilleuse et apte aux nuances les
u résultat auquel aboutit cette virtuosité péremptoire. Si la musique de Verdi vaut quelque chose, c’est, outre par la gén
quelque chose, c’est, outre par la géniale abondance, pour la verdeur d’ une inspiration mélodique savoureuse même encore e
ialité. Mais cette inspiration, si populaire que chacun la fredonnait d’ avance, on la cherchait en vain tout ébaubi dans c
Pour ma part, je l’avoue, je ne soupçonnais guère qu’il fût possible de défigurer à ce degré une mélodie aussi limpide, d
aussi limpide, disloquée, démantibulée par une extravagante acrobatie de traînandos, d’expirandos, de hoquettandos, de bru
disloquée, démantibulée par une extravagante acrobatie de traînandos, d’ expirandos, de hoquettandos, de brusques suspensio
antibulée par une extravagante acrobatie de traînandos, d’expirandos, de hoquettandos, de brusques suspensions et de galop
extravagante acrobatie de traînandos, d’expirandos, de hoquettandos, de brusques suspensions et de galops soudains, aux f
traînandos, d’expirandos, de hoquettandos, de brusques suspensions et de galops soudains, aux fins de quoi le chef d’orche
brusques suspensions et de galops soudains, aux fins de quoi le chef d’ orchestre ad hoc, M. Rodolfo Ferrari, semblait avo
stre ad hoc, M. Rodolfo Ferrari, semblait avoir pour mission capitale d’ empêcher à tout prix ses subordonnés de jouer un s
it avoir pour mission capitale d’empêcher à tout prix ses subordonnés de jouer un seul instant en mesure. Non, vraiment, c
fut pas banal : c’était même abracadabrant, et ça ferait un petit jeu de devinettes original à implanter dans les salons o
udit avec frénésie ces prouesses compatriotes, et il serait téméraire d’ affirmer que le reste de l’auditoire ne se joignit
rouesses compatriotes, et il serait téméraire d’affirmer que le reste de l’auditoire ne se joignit à l’ovation que mû par
reste de l’auditoire ne se joignit à l’ovation que mû par les devoirs de l’hospitalité. Il n’est pas défendu pourtant de c
ue mû par les devoirs de l’hospitalité. Il n’est pas défendu pourtant de caresser l’espoir que l’alliance y fut pour autan
s spectacles nouveaux inaugurés par M. Jacques Rouché n’ont pas cessé d’ enchanter pour le moins le regard, si peut-être il
d, si peut-être ils n’ont pas toujours strictement tenu la promesse «  de résumer ce que la musique a produit de plus remar
la musique a produit de plus remarquable » à tel ou tel moment choisi de son évolution. Les Virtuosi de Mazarin nous offra
n. Les Virtuosi de Mazarin nous offraient, dans la lourde somptuosité de l’époque, un concert organisé par le Cardinal en
x Louis XIV en miniature, et M. Vulpesco semblait un Mazarin descendu de son cadre. Mais, quoique le programme érudit nous
ustifier à la rigueur le nombre des fragments qu’on nous servit tirés de plusieurs opéras du maestro, la musique de ce com
ts qu’on nous servit tirés de plusieurs opéras du maestro, la musique de ce compositeur, chu depuis dans un opaque oubli,
ans un opaque oubli, a perdu tout le charme qui fit jadis la renommée de son auteur sans y gagner pour nous en intérêt que
nque. Il eut été préférable aussi, sans doute, que les deux citations de Monteverde ne fussent point extraites du Couronne
ux citations de Monteverde ne fussent point extraites du Couronnement de Poppée, que nous connûmes, il n’y a guère, sur la
’y a guère, sur la scène du Théâtre des Arts. Bref, le plus captivant de la séance s’avéra l’infernale évocation de Médée,
s. Bref, le plus captivant de la séance s’avéra l’infernale évocation de Médée, empruntée au Giasone de Cavalli, — qui ne
Médée, empruntée au Giasone de Cavalli, — qui ne date d’ailleurs que de 1649. Cette page troublante n’est pas moins remar
lien. En dépit d’une traduction secourable, il n’est pas très commode de compatir comme on voudrait à des sentiments expri
XV, numéro 431, 1er juin 1916, p. 528-540 [528-531]. Il est difficile de lire quelque chose de plus ample et de plus pénét
ample et de plus pénétrant, sous une forme rapide, que les réflexions de M. Guglielmo Ferrero sur La Guerre européenne. Ce
e M. Guglielmo Ferrero sur La Guerre européenne. Ce sont là des pages de tout premier ordre, des pages de philosophie hist
rre européenne. Ce sont là des pages de tout premier ordre, des pages de philosophie historique. Je ne vois pas le moyen d
r ordre, des pages de philosophie historique. Je ne vois pas le moyen d’ user d’autres mots après avoir lu ce livre. Tout y
ésent et le sens du Passé ; l’information qui dénombre, dans l’Europe de 1914, les forces, les faiblesses, les ressources,
ble histoire contemporaine. Dans cette guerre, les problèmes radicaux de la civilisation se trouvent agités avec une urgen
une urgence et une plénitude suprêmes ; et c’est l’intérêt pathétique de ce livre de nous faire voir cela avec une vivacit
et une plénitude suprêmes ; et c’est l’intérêt pathétique de ce livre de nous faire voir cela avec une vivacité dramatique
qui s’émeuvent, donnent à fond, s’enflamment, atteignent à une sorte de lucidité concrète, pratique. Ce livre est un recu
t à une sorte de lucidité concrète, pratique. Ce livre est un recueil d’ études et de conférences, faites à divers moments,
e de lucidité concrète, pratique. Ce livre est un recueil d’études et de conférences, faites à divers moments, avant et pe
quelques titres : « Qui a voulu la Guerre ? », « Les Causes profondes de la Guerre » (« Quantité et Qualité », « Anarchie,
ur l’équilibre » (« La Belgique, clef du monde », « L’équilibre moral de l’Europe » et son « Équilibre politique », « Trag
ilibre moral de l’Europe » et son « Équilibre politique », « Tragédie d’ orgueil »). Citons encore l’importante étude sur «
contradiction suprême » entre les tendances pacifiques, eudémonistes de notre civilisation et la tragédie sanglante où el
a Belgique, clef du monde », insistent sur l’énorme valeur économique de ce pays, dont la possession (jointe à celle du ba
ays, dont la possession (jointe à celle du bassin industriel français de Briey) ferait de l’Allemagne la première puissanc
ession (jointe à celle du bassin industriel français de Briey) ferait de l’Allemagne la première puissance du monde sous l
il faudrait ajouter que l’intérêt politique est non moins immense, et d’ une constance impressionnante. L’Angleterre a les
ptibilités (Anvers), touchant la Belgique, qu’au moment de la rupture de la Paix d’Amiens ; de même, pour la France, la qu
(Anvers), touchant la Belgique, qu’au moment de la rupture de la Paix d’ Amiens ; de même, pour la France, la question de B
la rupture de la Paix d’Amiens ; de même, pour la France, la question de Belgique est liée à celle de ses frontières natur
s ; de même, pour la France, la question de Belgique est liée à celle de ses frontières naturelles ; et l’Allemagne, de mê
92, la doctrine des limités naturelles (pour l’Allemagne, le littoral de la mer du Nord). La guerre de Belgique inaugure,
turelles (pour l’Allemagne, le littoral de la mer du Nord). La guerre de Belgique inaugure, pour des raisons très identiqu
Belgique « clef du monde ». N’est-il pas vrai que cette petite revue de la question belge comporte sa philosophie ? Vraim
e comporte sa philosophie ? Vraiment, il est impossible à l’historien de se passionner. Les peuples ne valent pas plus che
les autres. Dans les pages sur l’Italie, M. Ferrero résume l’histoire de ce pays depuis l’expédition d’Abyssinie jusqu’à l
l’Italie, M. Ferrero résume l’histoire de ce pays depuis l’expédition d’ Abyssinie jusqu’à la déclaration de guerre à l’Aut
ire de ce pays depuis l’expédition d’Abyssinie jusqu’à la déclaration de guerre à l’Autriche. Les causes qui ont mis l’Ita
ion de guerre à l’Autriche. Les causes qui ont mis l’Italie aux côtés de l’Entente ressortent très clairement de cet expos
ui ont mis l’Italie aux côtés de l’Entente ressortent très clairement de cet exposé. Il serait trop long de les redire ici
Entente ressortent très clairement de cet exposé. Il serait trop long de les redire ici, et d’ailleurs l’étude de M. Ferre
exposé. Il serait trop long de les redire ici, et d’ailleurs l’étude de M. Ferrero est là. Notons seulement qu’il y eut d
ait emportée dans le même rythme qui réglait (ou déréglait) la marche de la civilisation en Europe. Elle connaissait le mê
le connaissait le même développement économique, la même substitution de la « quantité » à la « qualité », la même lutte f
le conservatisme, les mêmes ambitions impérialistes, etc. La défaite d’ Abyssinie (Adua) marqua, pour l’Italie, le commenc
La défaite d’Abyssinie (Adua) marqua, pour l’Italie, le commencement d’ une période où ces caractères devinrent de plus en
lus en plus accusés, période dont l’heure culminante fut l’expédition de Tripolitaine, cette expédition « qui bouleverse s
, ou quelques-unes des causes, particulières. Toutes les conséquences de la période que l’on vient d’indiquer se résoluren
, particulières. Toutes les conséquences de la période que l’on vient d’ indiquer se résolurent en une agitation énorme (ém
e l’on vient d’indiquer se résolurent en une agitation énorme (émeute d’ Ancône, troubles de Romagne, etc.) La complexité d
quer se résolurent en une agitation énorme (émeute d’Ancône, troubles de Romagne, etc.) La complexité des problèmes électo
.) La complexité des problèmes électoraux aidant, il devint difficile de gouverner. Et je crois bien, — du moins les chose
de gouverner. Et je crois bien, — du moins les choses m’apparaissent de la sorte à la lecture des pages de l’éminent publ
du moins les choses m’apparaissent de la sorte à la lecture des pages de l’éminent publiciste italien, — je crois bien que
l’éminent publiciste italien, — je crois bien que la bizarrerie même de la situation où se trouvait ainsi le gouvernement
bizarrerie même de la situation où se trouvait ainsi le gouvernement de la Péninsule vers le printemps de 1916, fut la ca
ù se trouvait ainsi le gouvernement de la Péninsule vers le printemps de 1916, fut la cause occasionnelle, mais décisive,
e cause spéciale. Il faut se souvenir que M. Giolitti était une sorte de dictateur parlementaire, qui avait introduit dans
entaire, qui avait introduit dans le système représentatif l’anomalie d’ un véritable gouvernement personnel. À de certaine
ème représentatif l’anomalie d’un véritable gouvernement personnel. À de certaines époques, d’après une tactique retorse,
, rentrer en scène et reprendre officiellement le pouvoir. Ceci était de la super-essence de combinazione. Et il en arriva
t reprendre officiellement le pouvoir. Ceci était de la super-essence de combinazione. Et il en arriva de même vers le pri
er-essence de combinazione. Et il en arriva de même vers le printemps de 1915, sous le ministère Sonnino-Salandra. M. Giol
qui paraît avoir subi, sans s’en douter, le contrecoup des intrigues de M. de Bülow, revint à Rome avec le programme anti
rmidables, et qui d’ailleurs avait toujours dénoté ce que le système, de gouvernement avait, selon les expressions de M. F
énoté ce que le système, de gouvernement avait, selon les expressions de M. Ferrero, d’« artificiel », de « contradictoire
système, de gouvernement avait, selon les expressions de M. Ferrero, d’ « artificiel », de « contradictoire », d’« énervan
rnement avait, selon les expressions de M. Ferrero, d’« artificiel », de « contradictoire », d’« énervant », je sens que l
s expressions de M. Ferrero, d’« artificiel », de « contradictoire », d’ « énervant », je sens que la fameuse « combinazion
radictoire », d’« énervant », je sens que la fameuse « combinazione » de M. Giolitti parut alors bien mesquine ! Il s’agis
zione » de M. Giolitti parut alors bien mesquine ! Il s’agissait bien de finasserie politique ! Le sentiment public en épr
Le sentiment public en éprouva certainement un décisif accroissement d’ exaspération. On sait le reste : le soulèvement im
ment d’exaspération. On sait le reste : le soulèvement impressionnant de l’opinion, le retour du ministère Sonnino-Salandr
de l’opinion, le retour du ministère Sonnino-Salandra, la déclaration de guerre à l’Autriche. L’étude intitulé « Quantité
en novembre 1913, à Paris) contient l’idée-maîtresse qui est au fond de tout ce qu’a écrit M. Ferrero sur l’histoire cont
dit M. Ferrero, par la Démocratie et le Machinisme, est passé du fait de la « qualité » au fait de la « quantité ». La qua
ocratie et le Machinisme, est passé du fait de la « qualité » au fait de la « quantité ». La quantité remplace la qualité.
vient de là, y compris la guerre actuelle. Une trop grande abondance de choses fabriquées, une trop grande facilité pour
Mondes, large synthèse sociologique conçue par M. Ferrero à la suite d’ un voyage d’études en Amérique, contenait un premi
ge synthèse sociologique conçue par M. Ferrero à la suite d’un voyage d’ études en Amérique, contenait un premier exposé de
a suite d’un voyage d’études en Amérique, contenait un premier exposé de cette doctrine. On me permettra de le dire, — l’h
rique, contenait un premier exposé de cette doctrine. On me permettra de le dire, — l’histoire des idées sociales ayant d’
quelque valeur civique en ce moment, — une telle doctrine m’intéresse d’ autant plus, que cet intérêt, je l’avoue, est un p
éresse d’autant plus, que cet intérêt, je l’avoue, est un peu égoïste de ma part. En effet, j’ai indiqué, de mon côté, un
oduction aux Pamphlets du Dernier Jour, et j’y suis revenu, avec plus de détail, en 1910, dans l’Essai précité. À ces deux
as, mon cher ami Guglielmo Ferrero et moi, ou nous n’avions causé que d’ Histoire Romaine. Que la même idée se soit présent
hommes qui ne se connaissaient pas, ou qui n’avaient encore jamais eu de conversation là-dessus, ne serait-ce pas déjà un
argument à invoquer en faveur de la réalité objective du fait social de la « Quantité », — si le, vigoureux talent de Fer
bjective du fait social de la « Quantité », — si le, vigoureux talent de Ferrero ne suffisait amplement, — testis unus, no
t amplement, — testis unus, non testis nullus ! — à porter témoignage de cette réalité ? D’ailleurs, je me contentais de v
— à porter témoignage de cette réalité ? D’ailleurs, je me contentais de voir dans la « royauté des choses » une cause d’i
rs, je me contentais de voir dans la « royauté des choses » une cause d’ imbécillité sociale, tandis que M. Ferrero tire du
e cause d’imbécillité sociale, tandis que M. Ferrero tire du principe de la Quantité de nombreuses conséquences, parfaitem
illité sociale, tandis que M. Ferrero tire du principe de la Quantité de nombreuses conséquences, parfaitement liées entre
Guerre a fait apparaître. Et même, en ce qui concerne cette richesse de la conception de M. Ferrero, j’avertis le lecteur
paraître. Et même, en ce qui concerne cette richesse de la conception de M. Ferrero, j’avertis le lecteur de ne se content
e cette richesse de la conception de M. Ferrero, j’avertis le lecteur de ne se contenter absolument pas de l’analyse néces
de M. Ferrero, j’avertis le lecteur de ne se contenter absolument pas de l’analyse nécessairement sommaire, et plus que so
estinée à donner au lecteur (à supposer qu’il en ait besoin) le désir d’ ouvrir ce livre, — dont la lecture, ajouterai-je,
ont amené la plus terrible des Guerres est véritablement une question de conscience, une obligation civique. À l’étrang
1916, p. 551-555. On commence — que tardivement ! — à nouer les liens d’ une alliance politique et économique entre la Fran
des peuples. Il y a aujourd’hui, entre Italiens et Français, un désir d’ amitié. Les rapports anciens entre l’Italie et la
défensive avec les empires centraux (on sait désormais que les pactes de la Triplice, en ce qui regarde l’Italie, étaient
pactes de la Triplice, en ce qui regarde l’Italie, étaient seulement de défense) et l’y a tenue pendant trente ans. Vint
entir que l’Italie était isolée en Europe. On ne donnera jamais assez d’ importance à cet événement historique. Il explique
xplique l’intolérance que les Italiens montrèrent durant leur période de neutralité contre les conseils d’intervention, de
iens montrèrent durant leur période de neutralité contre les conseils d’ intervention, de quelque part qu’ils soient venus.
durant leur période de neutralité contre les conseils d’intervention, de quelque part qu’ils soient venus. Et, isolés, nou
d nous proclamâmes notre neutralité. À un sénateur qui lui reprochait de ne pas avoir demandé des compensations en échange
i lui reprochait de ne pas avoir demandé des compensations en échange de notre abstention, le ministre Salandra répondit :
dont les conditions restaient secrètes, il était pour nous nécessaire de persuader le monde de notre indépendance et de no
staient secrètes, il était pour nous nécessaire de persuader le monde de notre indépendance et de notre loyauté. « L’Itali
t pour nous nécessaire de persuader le monde de notre indépendance et de notre loyauté. « L’Italie volera en aide au vainq
tôt démenti. Je l’ai trouvé pourtant ces derniers jours dans un livre de 1909, la Russie d’aujourd’hui. L’auteur, un diplo
i trouvé pourtant ces derniers jours dans un livre de 1909, la Russie d’ aujourd’hui. L’auteur, un diplomate russe, le prin
art, le prince de Bülow avait prononcé les phrases célèbres ; pleines de grâces teutoniques, sur les tours de valse ; et :
é les phrases célèbres ; pleines de grâces teutoniques, sur les tours de valse ; et : « On nous a débauché l’Italie. » De
iques, sur les tours de valse ; et : « On nous a débauché l’Italie. » De tous les côtés, on avait une gentille opinion de
débauché l’Italie. » De tous les côtés, on avait une gentille opinion de nous ! Nous avons médité tout cela, tandis que no
histoire intérieure. Jules Destrée, Lorand, Maeterlinck, interprètes d’ une petite nation, non compromise politiquement da
ière place dans la statistique du capital étranger en Italie, capital d’ autant plus bienfaisant qu’il est politiquement in
sif), secouaient le sentiment du peuple. Battisti, député du Trentin, d’ Annunzio, en dernier lieu, s’adressant à la jeunes
f), secouaient le sentiment du peuple. Battisti, député du Trentin, d’ Annunzio , en dernier lieu, s’adressant à la jeunesse culti
se cultivée, agitaient les grandes villes. Mais ces grands mouvements de l’extérieur ne furent que superficiels ; l’élabor
l’extérieur ne furent que superficiels ; l’élaboration, la maturation de l’acte suprême dans les partis, dans les classes
ême dans les partis, dans les classes cultivées des diverses régions, de la Sicile à la Vénétie, fut une chose autonome, g
la Vénétie, fut une chose autonome, grave, par moments dangereuse, et d’ une profonde beauté morale pour l’historien psycho
ocation sincère. La guerre et l’alliance acceptées, il est nécessaire de tisser les fils de l’union. Les réconciliations n
guerre et l’alliance acceptées, il est nécessaire de tisser les fils de l’union. Les réconciliations ne sont complètes qu
ont généralement aux Français. Peut-être la France aurait-elle besoin d’ un critique patriote qui ferait pour elle ce que H
rent, hélas sans succès, pour les Allemands. En Italie, des critiques de nous-mêmes, nous en avons peut-être trop : ils so
que critiques. Comme des provinciaux, nous portons même nos querelles d’ écoles ou de partis à l’étranger, et cela, le prof
s. Comme des provinciaux, nous portons même nos querelles d’écoles ou de partis à l’étranger, et cela, le professeur d’uni
querelles d’écoles ou de partis à l’étranger, et cela, le professeur d’ université le fait aussi bien que l’écrivain célèb
migrant. Nous sommes très susceptibles à propos de tout ce qui se dit de nous à l’étranger. Notons que l’opinion de notre
opos de tout ce qui se dit de nous à l’étranger. Notons que l’opinion de notre ex-alliée nous est peu accessible, à cause
nçaise est pour nous comme une seconde langue et rien ne nous échappe de ce qui s’écrit sur nous en France. La France envo
de ce qui s’écrit sur nous en France. La France envoie en Italie trop de gens de lettres en vacances. L’homme en vacances
i s’écrit sur nous en France. La France envoie en Italie trop de gens de lettres en vacances. L’homme en vacances est égoï
epin. Parmi ses notes et ses variations esthétiques, il ne manque pas d’ inscrire la macchietta de l’Italien, de cet échant
ses variations esthétiques, il ne manque pas d’inscrire la macchietta de l’Italien, de cet échantillon du peuple italien q
esthétiques, il ne manque pas d’inscrire la macchietta de l’Italien, de cet échantillon du peuple italien qui est autour
e italien qui est autour de lui, cocher, cicerone, bref, l’accapareur de l’étranger. En quelque auberge ou en quelque salo
i non seulement la vérité, mais aussi l’art. Loin de nous l’intention de condamner toutes les impressions littéraires sur
sions littéraires sur l’Italie ; nous connaîtrions bien mal les mœurs de nos diverses régions dans le passé, si nous n’avi
de nos diverses régions dans le passé, si nous n’avions les relations de tant d’étrangers, de Montaigne à… Suarès. Un recu
iverses régions dans le passé, si nous n’avions les relations de tant d’ étrangers, de Montaigne à… Suarès. Un recueil comm
ns dans le passé, si nous n’avions les relations de tant d’étrangers, de Montaigne à… Suarès. Un recueil comme les deux vo
’étrangers, de Montaigne à… Suarès. Un recueil comme les deux volumes de Christian Beck : l’Italie vue par les grands écri
leurs joies amoureuses ou leurs mélancolies vaporeuses. Mais le goût de promener des adultères dans des paysages francisc
s le goût de promener des adultères dans des paysages franciscains ou de faire de la salade d’histoire, de technique pictu
de promener des adultères dans des paysages franciscains ou de faire de la salade d’histoire, de technique picturale, ou
des adultères dans des paysages franciscains ou de faire de la salade d’ histoire, de technique picturale, ou de psychologi
s dans des paysages franciscains ou de faire de la salade d’histoire, de technique picturale, ou de psychologie mystique e
cains ou de faire de la salade d’histoire, de technique picturale, ou de psychologie mystique est tout moderne. Et tant pi
moderne. Et tant pis si l’esthète est troublé par des manifestations de vie un peu tumultueuses. Je me rappelle la surpri
tions de vie un peu tumultueuses. Je me rappelle la surprise indignée de feu Gebhart, il y a quelques années, contre les e
indignée de feu Gebhart, il y a quelques années, contre les employés de chemins de fer qui avaient osé se mettre en grève
ins de fer qui avaient osé se mettre en grève, et sa fuite précipitée d’ une Italie dégénérée qui faisait des essais syndic
ue notre art ancien nuit à l’Italie moderne. Confrontez les centaines de livres que la France consacre aux villes artistiq
à l’Argentine et au Japon ! Pourtant, cet état de choses est en voie de changement. Déjà, les dernières années, Albert Da
ment. Déjà, les dernières années, Albert Dauzat, E. Lémonon ont écrit de bons volumes sur l’Italie d’aujourd’hui. La nouve
ées, Albert Dauzat, E. Lémonon ont écrit de bons volumes sur l’Italie d’ aujourd’hui. La nouvelle alliance donne maintenant
mes sur l’Italie d’aujourd’hui. La nouvelle alliance donne maintenant de bons fruits et il y a lieu de signaler de nouveau
. La nouvelle alliance donne maintenant de bons fruits et il y a lieu de signaler de nouveaux livres enfin sérieux et dign
e alliance donne maintenant de bons fruits et il y a lieu de signaler de nouveaux livres enfin sérieux et dignes d’attenti
et il y a lieu de signaler de nouveaux livres enfin sérieux et dignes d’ attention. Voici Jacques Bainville avec la Guerre
ls caractères que devra avoir l’amitié franco-italienne. Méfions-nous de la force des souvenirs historiques comme principe
nnemi laissera des souvenirs durables. Mais les peuples ne vivent pas de souvenirs. Ils ne vivent pas non plus de sentimen
is les peuples ne vivent pas de souvenirs. Ils ne vivent pas non plus de sentiment. Il y a, en Italie, un désir très sincè
t pas non plus de sentiment. Il y a, en Italie, un désir très sincère de continuer avec nous, après la guerre, les relatio
nterroge les Italiens, si on leur demande comment ils voient l’avenir de leurs rapports avec la France, ils se réservent,
rts avec la France, ils se réservent, en général, parce que les bases d’ une collaboration future ne leur apparaissent pas
tement. Comme cet état d’esprit nous plaît mieux, comme il offre plus de sécurité que cet enthousiasme fragile et cet idéa
sme sans critique qui recouvrent mal les divergences, ou les conflits d’ intérêts qui n’entretiennent d’ordinaire qu’une da
t mal les divergences, ou les conflits d’intérêts qui n’entretiennent d’ ordinaire qu’une dangereuse hypocrisie ! » Voilà
agrave), où Albert Pingaud a tracé avec clarté et sérénité l’histoire de notre politique extérieure pendant les périodes l
Remarquables, les chapitres sur le relèvement économique et le déclin de la Triple-Alliance. Enfin, un livre qui sera une
es discussions intéressantes dans la péninsule : l’Italie au Travail, de L. Bonnefon-Craponne (Pierre Roger, édit., Paris)
otre mouvement industriel. Sa connaissance des conditions économiques de notre pays lui permet d’écrire des chapitres de l
. Sa connaissance des conditions économiques de notre pays lui permet d’ écrire des chapitres de lecture facile et intéress
onditions économiques de notre pays lui permet d’écrire des chapitres de lecture facile et intéressante, bien que bourrés
ire des chapitres de lecture facile et intéressante, bien que bourrés de faits et de chiffres, vraies monographies de la s
itres de lecture facile et intéressante, bien que bourrés de faits et de chiffres, vraies monographies de la soie, — la pl
ssante, bien que bourrés de faits et de chiffres, vraies monographies de la soie, — la plus ancienne et noble industrie et
la soie, — la plus ancienne et noble industrie et la plus importante de l’Italie, bien qu’elle ne soit pas protégée, — du
ortante de l’Italie, bien qu’elle ne soit pas protégée, — du coton et de la laine, du sucre, de l’automobile, de la houill
en qu’elle ne soit pas protégée, — du coton et de la laine, du sucre, de l’automobile, de la houille blanche, sur quoi le
t pas protégée, — du coton et de la laine, du sucre, de l’automobile, de la houille blanche, sur quoi le pays, manquant de
e, de l’automobile, de la houille blanche, sur quoi le pays, manquant de charbon, repose tant d’espoirs. Il ne nous épargn
a houille blanche, sur quoi le pays, manquant de charbon, repose tant d’ espoirs. Il ne nous épargne pas çà et là quelque d
ne pas çà et là quelque dure vérité ; — mais sa critique est inspirée d’ amitié, comme son admiration pour l’effort industr
est inspirée d’amitié, comme son admiration pour l’effort industriel de l’Italie dans ces dernières années est sûre et do
celui-là soit un antidote contre les fadaises des éternels virtuoses de l’impressionnisme esthétique. Et les Italiens, co
ançais est lu chez nous comme en France, non pas parce que les pièces de théâtre et jusqu’aux acteurs français parcourent
cteurs français parcourent nos scènes ; nous savons que le théâtre et de roman ne suffisent pas à nous donner le miroir fi
e théâtre et de roman ne suffisent pas à nous donner le miroir fidèle d’ une société, bien que Zola et Bourget se réclament
le miroir fidèle d’une société, bien que Zola et Bourget se réclament de l’objectivité scientifique. Et nous ne jugeons pa
le faisons, nous aussi, quoique nous en rapportions rarement un livre d’ impressions. Nous savons que la France est le creu
ment un livre d’impressions. Nous savons que la France est le creuset de toutes les expériences morales, sociales, et poli
e fantassin ait comme dernière parole sur ses lèvres mourantes le nom de sa mère. Et il y a aussi quelques-uns de nous qui
ses lèvres mourantes le nom de sa mère. Et il y a aussi quelques-uns de nous qui attribuent non sans raison la diminution
ssi quelques-uns de nous qui attribuent non sans raison la diminution de la natalité surtout à une trop prévoyante sollici
a diminution de la natalité surtout à une trop prévoyante sollicitude de parents qui veulent avant tout des enfants sains
ge paru avant la guerre et reconnu excellent par beaucoup de Français de bonne foi : La Francia e i Francesi nel secolo XX
un torrent. Ah ! l’angoisse qui étreignait jusqu’au cœur des paysans de nos petits villages, avant le coup d’arrêt de la
gnait jusqu’au cœur des paysans de nos petits villages, avant le coup d’ arrêt de la Marne, qui nous rendit la respiration
squ’au cœur des paysans de nos petits villages, avant le coup d’arrêt de la Marne, qui nous rendit la respiration et nous
t hier, avec quelle angoisse lisions-nous chaque jour les communiqués de Verdun, et quelle joie devant l’intrépide résista
s notre amour pour la France, qui a couvé sous la cendre pendant tant d’ années, ne manquera de flamber en son temps ! C’es
France, qui a couvé sous la cendre pendant tant d’années, ne manquera de flamber en son temps ! C’est pourquoi il est néce
Paul Morisse. Tome CXV, numéro 431, 1er juin 1916, p. 557. Nombre d’ intellectuels italiens poursuivent un but parallèl
i prisé en France, et Julien Luchaire qui, avec son Institut français de Florence et ses excellents travaux historiques, a
ribué à améliorer les rapports entre les deux pays. Son programme est de résister à l’invasion allemande dans l’ordre spir
de dans l’ordre spirituel comme dans l’ordre économique et politique, d’ approfondir la tradition latine et de soutenir les
l’ordre économique et politique, d’approfondir la tradition latine et de soutenir les nouvelles idées et les nouvelles dir
s un avenir fécond, obtiendra déjà un grand résultat par le seul fait de renseigner avec continuité et impartialité sur la
. Tome CXVI, numéro 434, 16 juillet 1916, p. 358-363. Les événements de ces deux ans ont porté l’Italie à un examen de co
58-363. Les événements de ces deux ans ont porté l’Italie à un examen de conscience, à une profonde révision des faits et
examen de conscience, à une profonde révision des faits et des idées de ces dernières décades Le caractère, l’instinct et
es idées de ces dernières décades Le caractère, l’instinct et l’idéal de notre nation ne sont pas si faciles à définir : l
ation ne sont pas si faciles à définir : l’histoire ne nous donne pas d’ indications très sûres : Naples, Venise, Florence
: Naples, Venise, Florence Turin, sans compter Rome, quelle diversité d’ histoires particulières ! Comment en déduire des i
caractère juvénile et d’autres matérielles, tyranniques. L’influence de la France est grande, mais plus sur la littératur
out le reste, et une critique vigilante s’y exerce constamment. Celle de l’Allemagne, très faible en art, nulle en littéra
onomique et dans l’action politique. Il faudrait un économiste doublé d’ un puissant romancier pour tracer un tableau de la
t un économiste doublé d’un puissant romancier pour tracer un tableau de la pénétration allemande dans les nations d’Europ
r pour tracer un tableau de la pénétration allemande dans les nations d’ Europe. En Italie, ce fut une invasion. On connaît
ais avec une direction habile et sans scrupules, aide avec son crédit de bonnes entreprises industrielles, en encourage de
ide avec son crédit de bonnes entreprises industrielles, en encourage de nouvelles, et leur impose outils et machines alle
leur impose outils et machines allemandes ; elle appelle des filiales de maisons allemandes en les affublant d’un nom ital
es ; elle appelle des filiales de maisons allemandes en les affublant d’ un nom italien ; elle place partout des directeurs
e sociétés anonymes. La « Banca Commerciale Italiana » en contrôlait, de ces sociétés, pour une valeur globale de trois mi
le Italiana » en contrôlait, de ces sociétés, pour une valeur globale de trois milliards. Elle tenait la marine marchande,
ste, Giovanni Preziosi, a révélé cette vaste entreprise dans un livre d’ un intérêt poignant : La Germania alla conquista d
tous les pays alliés, puisque la haute finance allemande ne cesse pas de lutter partout pour garder ses positions. Utile a
c un capital ridicule les Allemands exploitaient jusqu’à 800 millions de mouvement annuel d’argent italien ! L’université
e les Allemands exploitaient jusqu’à 800 millions de mouvement annuel d’ argent italien ! L’université allemande a ébloui l
ussi, subi cette fascination. Beaucoup de jeunes gens, à peine sortis de nos universités, allaient se perfectionner, avec
c des bourses gouvernementales, en Allemagne et en revenaient apôtres de la science allemande et du germanisme. S’ils étai
çaise nous envoyait ses romans, bons ou mauvais, et les chefs-d’œuvre de toutes les littératures traduits dans sa langue s
toires encyclopédiques, les atlas, etc. Ainsi on lisait des histoires de l’art où une part disproportionnée était faite à
tionnée était faite à l’art allemand et où le traducteur était obligé de développer à notre usage la part assignée à l’art
lien ; on parcourait des histoires universelles ou même particulières de l’Italie dominées par l’idée germanique, on consu
’Italie dominées par l’idée germanique, on consultait des répertoires d’ où était exilé le monde latin. La commodité des il
mand italianisé). N’oublions pas les livres en couleurs pour enfants, d’ un mauvais goût repoussant. Les grammaires latines
goût repoussant. Les grammaires latines et grecques étaient traduites de l’allemand. Les lycéens étudiaient les textes cla
humanités ; mais l’esprit était étouffé par la lettre, et le résultat de ces études purement philologiques était la haine
ement philologiques était la haine du latin et du grec et l’ignorance de ce que furent nos aïeux. Ou peut rire de ces anth
in et du grec et l’ignorance de ce que furent nos aïeux. Ou peut rire de ces anthropologues allemands qui s’annexaient not
ogues allemands qui s’annexaient notre histoire et nos grands hommes, de Michel-Ange à Garibaldi ; mais il y avait aussi d
il y avait aussi des savants pour affirmer que la limite géographique de la péninsule était l’Isonzo ; et un P. D. Fischer
r les irredentisti et leur apprendre que dans le Trentin la frontière de l’Autriche coïncide avec les confins naturels de
Trentin la frontière de l’Autriche coïncide avec les confins naturels de la Péninsule… Maintenant dans les écoles, c’est u
riche, mais l’ennemi idéal est l’Allemagne. Le peuple n’a jamais fait de distinction et les gens cultivés n’en font pas no
nt des images et des formules nombreuses contre le spectre ressuscité de l’empire germanique. On pourrait en composer un f
sset ? s’exclamait Pietro da Ebolo, un siècle avant la tedesca rabbia de Dante), jusqu’aux invectives enflammées de Carduc
le avant la tedesca rabbia de Dante), jusqu’aux invectives enflammées de Carducci… Variations amusantes de rhétoriciens !
e), jusqu’aux invectives enflammées de Carducci… Variations amusantes de rhétoriciens ! La meilleure façon de s’émanciper,
e Carducci… Variations amusantes de rhétoriciens ! La meilleure façon de s’émanciper, c’est d’encourager solidement les éc
amusantes de rhétoriciens ! La meilleure façon de s’émanciper, c’est d’ encourager solidement les écrivains italiens, les
s, les savants italiens et aussi les éditeurs italiens, car il y en a de vaillants et de patriotes. L’admiration des profe
taliens et aussi les éditeurs italiens, car il y en a de vaillants et de patriotes. L’admiration des professeurs pour l’Al
re puissante Alliée. Le premier ouvrage remarquable a paru il y a peu d’ années : c’est La nuova Germania, de G.-A. Borgese
age remarquable a paru il y a peu d’années : c’est La nuova Germania, de G.-A. Borgese. (Bocca, éd. Turin 1907.) Figurez-v
rin 1907.) Figurez-vous un Sicilien, sorti depuis peu de l’Université de Florence et transplanté à vingt-cinq ans dans la
lonaises, aux élections qui confirment le pouvoir à Bülow, aux procès de Max Harden, à la crise constitutionnelle, tandis
i en impose nullement. Dans un style brillant et quelquefois insolent de gamin florentin, l’homme du midi ne peut s’empêch
efois insolent de gamin florentin, l’homme du midi ne peut s’empêcher de comparer la pauvreté décente et la santé morale d
ne peut s’empêcher de comparer la pauvreté décente et la santé morale de sa province à la fièvre d’enrichissement et de jo
rer la pauvreté décente et la santé morale de sa province à la fièvre d’ enrichissement et de jouissance de la capitale all
nte et la santé morale de sa province à la fièvre d’enrichissement et de jouissance de la capitale allemande, la gentilezz
é morale de sa province à la fièvre d’enrichissement et de jouissance de la capitale allemande, la gentilezza antique de n
ment et de jouissance de la capitale allemande, la gentilezza antique de notre peuple, notre sens de la mesure et du goût
capitale allemande, la gentilezza antique de notre peuple, notre sens de la mesure et du goût à la manie du luxe et du col
notre sens de la mesure et du goût à la manie du luxe et du colossal d’ un peuple de parvenus. « Qui parle au xxe  siècle
de la mesure et du goût à la manie du luxe et du colossal d’un peuple de parvenus. « Qui parle au xxe  siècle de peinture
e et du colossal d’un peuple de parvenus. « Qui parle au xxe  siècle de peinture allemande, de musique allemande, de poés
euple de parvenus. « Qui parle au xxe  siècle de peinture allemande, de musique allemande, de poésie allemande parle d’un
Qui parle au xxe  siècle de peinture allemande, de musique allemande, de poésie allemande parle d’une nébuleuse sans noyau
e peinture allemande, de musique allemande, de poésie allemande parle d’ une nébuleuse sans noyau et sans physionomie — écr
se sans noyau et sans physionomie — écrivait M. Borgese — La richesse de l’Allemagne est un colosse aux pieds d’argile. »
vait M. Borgese — La richesse de l’Allemagne est un colosse aux pieds d’ argile. » L’expérience à propos des Polonais « pro
olonais « prouve à l’évidence que les Allemands n’ont pas la capacité d’ assimiler d’autres peuples ou de gouverner paisibl
e les Allemands n’ont pas la capacité d’assimiler d’autres peuples ou de gouverner paisiblement une confédération de peupl
miler d’autres peuples ou de gouverner paisiblement une confédération de peuples. C’est-à-dire que leur grandeur est à son
it pas pléonasme avec cette force. » Dans la psychologie énigmatique de Guillaume II il voyait « tous les dangers qui men
voyait « tous les dangers qui menacent le monde ». Il n’est pas dupe de la campagne de Harden pour la moralité ; il en ap
les dangers qui menacent le monde ». Il n’est pas dupe de la campagne de Harden pour la moralité ; il en aperçoit les dess
e la campagne de Harden pour la moralité ; il en aperçoit les dessous d’ intrigue pangermaniste. Il ne croit pas entièremen
as entièrement au danger pangermaniste, pourtant il relate ces propos d’ un officier supérieur, « très calme, très intellig
calme, très intelligent, non pas un fou moral », qu’il vaut la peine de relire à dix ans de distance. 1° La flotte allem
gent, non pas un fou moral », qu’il vaut la peine de relire à dix ans de distance. 1° La flotte allemande sera en mesure,
ans de distance. 1° La flotte allemande sera en mesure, d’ici à peu d’ années, de tenir tête à la flotte anglaise de la m
stance. 1° La flotte allemande sera en mesure, d’ici à peu d’années, de tenir tête à la flotte anglaise de la mer du Nord
a en mesure, d’ici à peu d’années, de tenir tête à la flotte anglaise de la mer du Nord ; ce jour-là, le coup de main sur
rre sera la chose la plus facile du monde. 2° Il ne vaut pas la peine de s’annexer les terres allemandes de l’Autriche, ca
monde. 2° Il ne vaut pas la peine de s’annexer les terres allemandes de l’Autriche, car l’Autriche allemande et slave fai
a neutralité sera refusée à la France à qui on imposera le choix : ou d’ être avec nous ou d’être contre nous. Si c’est con
fusée à la France à qui on imposera le choix : ou d’être avec nous ou d’ être contre nous. Si c’est contre, nous la détruir
nous. Si c’est contre, nous la détruirons en quinze jours. 4° Hériter de la domination mondiale de l’Angleterre, ce n’est
s la détruirons en quinze jours. 4° Hériter de la domination mondiale de l’Angleterre, ce n’est pas facile ni commode, mai
à l’Allemagne. Pourquoi les peuples la craignent-ils ? La domination de l’Allemagne a toujours été un bienfait pour les n
créé la nouvelle culture, etc… C’était le ton raisonnable et mesuré de ces propos qui impressionnait l’auteur. Il les ju
’auteur. Il les jugeait puérils, mais il ajoutait : « Devant ce genre de puérilité, moi, fils d’un peuple sage, je souris
puérils, mais il ajoutait : « Devant ce genre de puérilité, moi, fils d’ un peuple sage, je souris des dents, mais en dedan
Hertling et Bernstein, David et Erzberger n’ont qu’une opinion, celle de Guillaume II. » Les socialistes, s’ils avaient le
au nom de l’Internationale. Nous eûmes déjà le « Saint Empire romain de nation germanique », nous pourrions avoir « l’Int
omain de nation germanique », nous pourrions avoir « l’Internationale de nation allemande ». « N’a-t-on pas posé à Stuttga
ransparence, le drapeau rouge ; il est blanc, rouge noir ; le drapeau de l’aigle prussien. » Revenu d’Allemagne, M. Borge
il est blanc, rouge noir ; le drapeau de l’aigle prussien. » Revenu d’ Allemagne, M. Borgese en rapportait de remarquable
de l’aigle prussien. » Revenu d’Allemagne, M. Borgese en rapportait de remarquables essais sur Goethe, qui lui valurent
ortait de remarquables essais sur Goethe, qui lui valurent une chaire de littérature allemande à l’Université de Rome. La
, qui lui valurent une chaire de littérature allemande à l’Université de Rome. La guerre n’a pas surpris M. Borgese. Et co
me. La guerre n’a pas surpris M. Borgese. Et comme il était en mesure d’ éclairer le public, il entreprit dès août 1914 de
e il était en mesure d’éclairer le public, il entreprit dès août 1914 de lui ouvrir les yeux sur l’existence du danger nat
. Il n’est plus le journaliste brillant et quelquefois trop spirituel d’ il y a dix ans. La pensée est mûre, le style adapt
l d’il y a dix ans. La pensée est mûre, le style adapté. Il se défend de haïr l’Allemagne : la connaissance d’un passé de
, le style adapté. Il se défend de haïr l’Allemagne : la connaissance d’ un passé de vraie culture l’en empêcherait : il an
adapté. Il se défend de haïr l’Allemagne : la connaissance d’un passé de vraie culture l’en empêcherait : il analyse les v
ye une inversion des lieux communs sur l’Allemagne et sur les nations de l’Entente. Barbares, ou peut bien les appeler ain
Allemands, non pas pour les atrocités commises, mais pour l’obscurité de leur guerre. « Quand un peuple a eu quelque chose
pour l’obscurité de leur guerre. « Quand un peuple a eu quelque chose de pur et de durable à donner au monde, toujours un
curité de leur guerre. « Quand un peuple a eu quelque chose de pur et de durable à donner au monde, toujours un halo de po
uelque chose de pur et de durable à donner au monde, toujours un halo de poésie s’est formé autour de ses armes. » Cette g
et le mécanisme, est mesquine à d’autres point de vue. « Ils parlent de surhommes et de superpeuple, et ils n’ont pas un
, est mesquine à d’autres point de vue. « Ils parlent de surhommes et de superpeuple, et ils n’ont pas un grand homme, et
as un grand homme, et ils n’ont à offrir au monde qu’un joug… Le halo de leur guerre n’est que le nuage des gaz asphyxiant
yxiants ! » « Les groupes belligérants représentent chacun un noyau d’ idées, d’un côté le principe des nationalités, la
 » « Les groupes belligérants représentent chacun un noyau d’idées, d’ un côté le principe des nationalités, la théorie d
un noyau d’idées, d’un côté le principe des nationalités, la théorie de l’équilibre, l’idéal du travail pacifique ; de l’
tionalités, la théorie de l’équilibre, l’idéal du travail pacifique ; de l’autre la force contre le droit, l’État contre l
hamp des idées, l’Allemagne est déjà vaincue : elle n’a plus la force d’ affirmer ses idées, au nom desquelles elle est ent
mer ses idées, au nom desquelles elle est entrée en guerre : en moins de deux ans elle a fait beaucoup de chemin vers les
 : en moins de deux ans elle a fait beaucoup de chemin vers les idées de ses ennemis, les idées de la nationalité, du droi
le a fait beaucoup de chemin vers les idées de ses ennemis, les idées de la nationalité, du droit et de l’éthique chrétien
rs les idées de ses ennemis, les idées de la nationalité, du droit et de l’éthique chrétienne. » « Jusqu’à aujourd’hui, la
ngue, a toujours appartenu à ceux qui luttèrent pour le développement de l’idée chrétienne dans l’histoire, » Voilà des c
est à signaler. Je crois que la tragédie européenne changera beaucoup d’ idées chez nos jeunes intellectuels. Tome CXVI
502]. […] Revue des Deux Mondes (1er juillet) : […] C. Bellaigue : «  D’ Annunzio et la musique. » […] Musées et collect
2]. […] Revue des Deux Mondes (1er juillet) : […] C. Bellaigue : « D’ Annunzio et la musique. » […] Musées et collections. La
écemment remises au jour. L’une, découverte en 1913 sur l’emplacement de l’ancienne Cyrène, dans la nouvelle province ital
emplacement de l’ancienne Cyrène, dans la nouvelle province italienne de Libye, est une admirable Vénus de marbre, à laque
dans la nouvelle province italienne de Libye, est une admirable Vénus de marbre, à laquelle manquent malheureusement la tê
sement la tête et les bras, mais dont le corps merveilleux, dépouillé de tout voile, se dresse comme une blanche fleur aux
sse comme une blanche fleur aux délicates inflexions, avec une pureté de lignes délicieuse. La pose de la déesse et la pré
x délicates inflexions, avec une pureté de lignes délicieuse. La pose de la déesse et la présence près d’elle de ses vêtem
pureté de lignes délicieuse. La pose de la déesse et la présence près d’ elle de ses vêtements posés sur un dauphin indique
de lignes délicieuse. La pose de la déesse et la présence près d’elle de ses vêtements posés sur un dauphin indiquent sans
une Vénus anadyomène qui, au sortir de l’onde, relevait probablement de ses deux bras dressés et tordait dans ses mains s
rdait dans ses mains sa chevelure mouillée. Cette belle œuvre, datant de l’époque hellénistique et dans laquelle les arché
ue hellénistique et dans laquelle les archéologues voient l’imitation d’ un modèle ancien où survivent même les traditions
0-560 [550-551]. Le Souverain Pontife sera-t-il représenté au Congrès de la Paix ? Comme les convictions religieuses, les
iculièrement en Italie. Un sénateur, M. Valli, dans un savant article de la Nuova Antologia, a exposé son sentiment, favor
la Nuova Antologia, a exposé son sentiment, favorable à l’acceptation d’ un délégué pontifical : Si le Pontife recevait l’
tation d’un délégué pontifical : Si le Pontife recevait l’invitation d’ assister au congrès en qualité de souverain assimi
Si le Pontife recevait l’invitation d’assister au congrès en qualité de souverain assimilé, pour ainsi dire, au chef d’un
au congrès en qualité de souverain assimilé, pour ainsi dire, au chef d’ un État de premier ordre, cette participation ne s
en qualité de souverain assimilé, pour ainsi dire, au chef d’un État de premier ordre, cette participation ne serait pas
atiques, signé à Vienne le 19 mars 1815, et complété par le protocole d’ Aix-la-Chapelle du 21 novembre 1818, est encore en
ale du Pontife à un congrès déterminé, en s’inspirant, pour ce refus, d’ un principe sanctionné dans le congrès d’Aix-la-Ch
s’inspirant, pour ce refus, d’un principe sanctionné dans le congrès d’ Aix-la-Chapelle de 1818. On alléguerait, en ce cas
ce refus, d’un principe sanctionné dans le congrès d’Aix-la-Chapelle de 1818. On alléguerait, en ce cas, l’absence de tou
ngrès d’Aix-la-Chapelle de 1818. On alléguerait, en ce cas, l’absence de tout intérêt, pour le Pontife, dans les sujets qu
nt, on ne pourrait contester l’intérêt que présente le rétablissement de la paix pour le chef d’une Église qui a des fidèl
ster l’intérêt que présente le rétablissement de la paix pour le chef d’ une Église qui a des fidèles nombreux dans tous le
ombattantes. En deuxième lieu, la limite ainsi sanctionnée au congrès d’ Aix-la-Chapelle, concernant les États qui doivent
issances. Et la représentation du Pontife est reconnue par le congrès de Vienne — à juste titre à mon avis — comme celle d
nue par le congrès de Vienne — à juste titre à mon avis — comme celle d’ une grande puissance. Non seulement, par conséquen
puissance. Non seulement, par conséquent, le Pontife possède le droit de légation actif et passif, non seulement rien n’es
me le démontre, pour ce qui concerne l’Italie elle-même, l’article II de la Loi des Garanties, mais dans l’exercice de ce
elle-même, l’article II de la Loi des Garanties, mais dans l’exercice de ce droit, plusieurs États reconnaissent au Pontif
ent au Pontife dans leurs capitales respectives diverses prérogatives d’ honneur et de préséance. Il ne s’agit pas de créer
e dans leurs capitales respectives diverses prérogatives d’honneur et de préséance. Il ne s’agit pas de créer une règle de
ves diverses prérogatives d’honneur et de préséance. Il ne s’agit pas de créer une règle de droit, qui puisse se rapporter
atives d’honneur et de préséance. Il ne s’agit pas de créer une règle de droit, qui puisse se rapporter à la représentatio
eligieuses dans les congrès diplomatiques, il convient, au contraire, d’ appliquer à ces représentations les règles qui son
es qui sont déjà en vigueur dans le droit international. L’archevêque de Cantorbéry, le président du Saint-Synode russe, l
êque de Cantorbéry, le président du Saint-Synode russe, le patriarche de Constantinople et le grand lama du Tibet n’ont pa
u Tibet n’ont pas, dans le droit international positif, une situation de droit public créée par l’histoire et reconnue par
toire et reconnue par les conventions et par les coutumes des peuples de civilisation européenne. Ils ne reçoivent pas et
e civilisation européenne. Ils ne reçoivent pas et ils n’envoient pas d’ ambassadeurs. Ils n’ont été, à aucune époque de l’
et ils n’envoient pas d’ambassadeurs. Ils n’ont été, à aucune époque de l’histoire, les chefs reconnus de toute une socié
urs. Ils n’ont été, à aucune époque de l’histoire, les chefs reconnus de toute une société d’États. Ils n’ont pas agi, par
aucune époque de l’histoire, les chefs reconnus de toute une société d’ États. Ils n’ont pas agi, par droit propre ou par
société d’États. Ils n’ont pas agi, par droit propre ou par déférence d’ autrui, comme médiateurs d’accords internationaux,
pas agi, par droit propre ou par déférence d’autrui, comme médiateurs d’ accords internationaux, pareils à ceux qui mirent
ccords internationaux, pareils à ceux qui mirent un terme à la guerre de Trente Ans en 1668 et à ceux qui terminèrent le c
s une loi intérieure du pays où ils demeurent et dans tout un système d’ accords internationaux en vigueur. De telles objec
emeurent et dans tout un système d’accords internationaux en vigueur. De telles objections, par conséquent, ne pourraient
rce que, tandis que l’admission du grand lama impliquerait l’adoption d’ une règle nouvelle, il suffit, pour l’admission du
l’adoption d’une règle nouvelle, il suffit, pour l’admission du pape, d’ appliquer les règles du droit international actuel
3-574]. C’est chose faite. Depuis deux mois déjà, nous sommes pourvus d’ une société théâtrale italo-française, dont le pré
nateur Gérard, l’organisateur M. Sonzono, et qui a pour principal but de débarrasser les théâtres des opérettes viennoises
livrets. » Et voilà, ce n’est pas plus compliqué que cela. Il en est de la musique comme de la guerre. Le tout, entre les
, ce n’est pas plus compliqué que cela. Il en est de la musique comme de la guerre. Le tout, entre les Alliés, est de fair
est de la musique comme de la guerre. Le tout, entre les Alliés, est de faire coordonner les efforts. L’un donne des homm
ne des hommes et l’autre des canons. La France fournira des munitions de livrets et l’Italie apportera des partitions. L’o
s. L’opérette italienne aura un théâtre à soi, à Paris. Les opérettes d’ ouverture seront : Addio Giovinezza, de Pietri ; A
à soi, à Paris. Les opérettes d’ouverture seront : Addio Giovinezza, de Pietri ; Amore in Maschera, de Darclée ; la Candi
d’ouverture seront : Addio Giovinezza, de Pietri ; Amore in Maschera, de Darclée ; la Candidata, de Leoncavallo. Les opére
Giovinezza, de Pietri ; Amore in Maschera, de Darclée ; la Candidata, de Leoncavallo. Les opérettes seront données dans le
se ne se bornera d’ailleurs pas à rénover l’opérette. Au point de vue de l’Opéra, elle se propose d’échanger de grandes tr
pas à rénover l’opérette. Au point de vue de l’Opéra, elle se propose d’ échanger de grandes troupes théâtrales, chargées d
er l’opérette. Au point de vue de l’Opéra, elle se propose d’échanger de grandes troupes théâtrales, chargées de mieux fai
a, elle se propose d’échanger de grandes troupes théâtrales, chargées de mieux faire connaître en France les œuvres des ar
rtistes italiens, et, en Italie, les œuvres françaises. Déjà, au mois de septembre prochain, la troupe de l’Opéra-Comique
les œuvres françaises. Déjà, au mois de septembre prochain, la troupe de l’Opéra-Comique se fera entendre au théâtre Lyriq
ain, la troupe de l’Opéra-Comique se fera entendre au théâtre Lyrique de Milan et au Costanzi de Rome. Les œuvres choisies
ur, une troupe italienne viendra se faire applaudir pendant le carême de 1917. Tome CXVI, numéro 436, 16 août 1916
436, 16 août 1916 À l’étranger. Italie. Benoît XV et le Congrès de la Paix Giovanni Cena. Tome CXVI, numéro 436,
uméro 436, 16 août 1916, p. 739-744 Peu de jours après la déclaration de la guerre européenne le pape Sarto mourait, accab
cience, probablement, que le Pape aurait dû être un des protagonistes de ce drame et il ne se sentait pas de taille. On di
rait dû être un des protagonistes de ce drame et il ne se sentait pas de taille. On dit qu’il écrivit une lettre angoissée
ausait la guerre et où il conjurait les Souverains et les Gouvernants de se mettre d’accord pour la paix. Ni l’humble curé
ien ni l’aristocratique diplomate génois n’eurent recours aux foudres de l’Église. Peut-être la majesté apostolique décrép
ue décrépite des Habsbourg eût-elle redouté l’arme autrefois terrible de l’Excommunication ? Le nouveau Pape parle, écrit.
? Le nouveau Pape parle, écrit. Sa voix n’est pas celle des prophètes d’ Israël, ni celle, si fière, si émouvante, du cardi
mouvante, du cardinal Mercier. La première Encyclique est un document de valeur médiocre : Qui dirait que ces peuples arm
Qui dirait que ces peuples armés les uns contre les autres descendent d’ un même ancêtre, qu’ils sont tous de même nature e
cendent d’un même ancêtre, qu’ils sont tous de même nature et parties d’ une même société humaine ?… Depuis qu’on a cessé d
nature et parties d’une même société humaine ?… Depuis qu’on a cessé d’ observer dans les organisations gouvernementales l
du désordre social consiste dans le fait que généralement l’autorité de celui qui gouverne n’est plus respectée. Car du j
i gouverne n’est plus respectée. Car du jour où l’on voulut émanciper de Dieu, créateur et maître de l’Univers, tout pouvo
ns la félicité éternelle…, etc. » Benoît XV voit et trace les causes de la guerre dans les principes constitutifs de la S
voit et trace les causes de la guerre dans les principes constitutifs de la Société moderne, et l’on ne comprend pas comme
uit dans tout autre siècle à propos d’autres guerres et il n’est daté d’ aujourd’hui que par la condamnation assez simplist
ssez simpliste du socialisme et par les paroles, les seules violentes de toute cette froide composition, contre le « monst
as… et ædifices et plantes », mais à propos de ces innocentes erreurs de doctrine et des discordes entre catholiques… Mais
s, à cause des conditions que l’État italien lui a faites, les moyens de se procurer les documents des parties en cause ?
se procurer les documents des parties en cause ? Pourtant, l’invasion de la Belgique neutre ?… On le sollicite, on l’engag
ngereux par l’image du Sacré-Cœur ; et il ajoute : « Je prie mes fils de Belgique de ne pas douter de ma bienveillance. »
l’image du Sacré-Cœur ; et il ajoute : « Je prie mes fils de Belgique de ne pas douter de ma bienveillance. » Quant aux a
Cœur ; et il ajoute : « Je prie mes fils de Belgique de ne pas douter de ma bienveillance. » Quant aux auteurs du crime,
crime, silence. Timidité, ou froideur ? Il faut lire quelques lignes de l’allocution au Consistoire du 22 janvier 1915 :
nes de l’allocution au Consistoire du 22 janvier 1915 : Il n’y a pas de doute qu’il appartienne principalement au Pontife
 : Il n’y a pas de doute qu’il appartienne principalement au Pontife de Rome, à Celui qui est mandé par Dieu comme suprêm
e, à Celui qui est mandé par Dieu comme suprême interprète et vengeur de la loi éternelle, de proclamer qu’il n’est permis
ndé par Dieu comme suprême interprète et vengeur de la loi éternelle, de proclamer qu’il n’est permis à personne, pour que
clamer qu’il n’est permis à personne, pour quelque cause que ce soit, de léser la justice ; et sans ambages. Nous le procl
ambages. Nous le proclamons en réprouvant hautement toute injustice, de quelque part qu’elle ait été commise. Mais mêler
érants ne serait certainement ni convenable, ni utile… Il a le droit de juger, et il juge. Qui ? Personne. Et ici, nous
t il juge. Qui ? Personne. Et ici, nous faisons appel aux sentiments de ceux qui passèrent les frontières des nations en
qui passèrent les frontières des nations en guerre pour les conjurer de ne point dévaster les régions envahies plus que n
es régions envahies plus que ne l’exigeraient strictement les raisons de l’occupation militaire, et, ce qui importe plus e
t de plus cher, comme les églises, les ministres du culte, les droits de la religion et de la foi. Quant à ceux qui voient
mme les églises, les ministres du culte, les droits de la religion et de la foi. Quant à ceux qui voient leur patrie occup
pée par l’ennemi, Nous comprenons combien cela leur doit être pénible d’ être soumis à l’étranger. Mais Nous ne voudrions p
e d’être soumis à l’étranger. Mais Nous ne voudrions pas que le désir de recouvrer leur indépendance les poussât spécialem
rer leur indépendance les poussât spécialement à entraver le maintien de l’ordre public et aggraver ainsi de beaucoup leur
écialement à entraver le maintien de l’ordre public et aggraver ainsi de beaucoup leur position… Quelle prudence ! S’il y
e époque où la franchise, l’audace, la témérité en Christ eussent été de bonne politique pour l’Église, c’était celle-ci.
our l’Église, c’était celle-ci. Mais il y eût fallu la stature morale d’ un Grégoire VII. Contre le Hohenzollern qui, arbor
t-Empire germanique, prétendait étreindre le monde dans son mécanisme de fer, le pontife romain surgissait, défenseur des
anisme de fer, le pontife romain surgissait, défenseur des nations et de la Liberté humaine. Au-dessus de la mêlée, lui se
surgissait, défenseur des nations et de la Liberté humaine. Au-dessus de la mêlée, lui seul aurait pu s’y mettre. Au-dessu
t rare. Les événements en produisent quelquefois. Quelle est la cause de la neutralité papale ? Peut-être le fait que tous
er par les Erzberger allemands, ont embrassé les torts et les raisons de leurs gouvernements ? Ou bien une adhésion instin
centrales, ainsi le prétendent les catholiques espagnols, admirateurs de l’ordre et de la discipline tudesques ? Ou bien l
si le prétendent les catholiques espagnols, admirateurs de l’ordre et de la discipline tudesques ? Ou bien l’espoir d’être
mirateurs de l’ordre et de la discipline tudesques ? Ou bien l’espoir d’ être admis à faire partie du Congrès de la Paix, c
e tudesques ? Ou bien l’espoir d’être admis à faire partie du Congrès de la Paix, ce qui renouvellerait, croit-on, le pres
e du Congrès de la Paix, ce qui renouvellerait, croit-on, le prestige de la Papauté ? Le désir du Vatican de participer au
uvellerait, croit-on, le prestige de la Papauté ? Le désir du Vatican de participer au Congrès est de notoriété publique.
tige de la Papauté ? Le désir du Vatican de participer au Congrès est de notoriété publique. Il ne s’est pas encore pronon
prononcé là-dessus, mais les journaux catholiques ne manquent jamais d’ y insister. En Italie, les questions pour ou contr
a haute magistrature, qui signalait les dangers, pour l’État italien, de cette intervention. Quelles sont les conditions a
ont les conditions actuelles du catholicisme en Italie ? L’Encyclique de Benoît XV renouvelait les protestations tradition
onnelles au sujet du pouvoir temporel, et l’allocution au Consistoire de décembre 1915 tendait à démontrer comme intolérab
par la loi italienne des garanties papales. Sommes-nous donc en état de guerre avec le Vatican ? Non pas. Les catholiques
Pie X avait prêté à M. Giolitti, dans les dernières élections, l’aide d’ un puissant organisateur clérical, le comte Gentil
ateur clérical, le comte Gentiloni, et que la majorité plutôt hybride de la dernière Chambre résulta d’un compromis électo
oni, et que la majorité plutôt hybride de la dernière Chambre résulta d’ un compromis électoral entre l’État et l’Église. I
s catholiques députés ; c’est la formule. Dernièrement, l’opportunité de composer un gouvernement à large base nationale f
t chef des catholiques lombards, l’honorable Meda. Le Vatican se hâta de manifester ses réserves : l’honorable Meda au min
la guerre, ne pouvait apporter dans le ministère national qu’une âme de patriote italien ; qu’il eût été souhaitable que
te italien ; qu’il eût été souhaitable que le Pape même, dans un élan de foi et d’amour, eût embrassé la cause des nations
 ; qu’il eût été souhaitable que le Pape même, dans un élan de foi et d’ amour, eût embrassé la cause des nations attaquées
ur, eût embrassé la cause des nations attaquées et flétri les auteurs de la guerre. Il ajoutait que si l’intervention du P
rs de la guerre. Il ajoutait que si l’intervention du Pape au Congrès de la Paix était demandée par les Empires centraux a
andée par les Empires centraux afin de rouvrir la Question Romaine et de toucher à la loi italienne de la liberté de l’Egl
afin de rouvrir la Question Romaine et de toucher à la loi italienne de la liberté de l’Eglise, on devait s’y opposer abs
ir la Question Romaine et de toucher à la loi italienne de la liberté de l’Eglise, on devait s’y opposer absolument. Grand
aux cléricaux. Le Pape jouit, par la loi des garanties (13 mai 1871), d’ une sorte de souveraineté non seulement nominale,
x. Le Pape jouit, par la loi des garanties (13 mai 1871), d’une sorte de souveraineté non seulement nominale, mais effecti
ineté non seulement nominale, mais effective, attribuée à sa fonction de chef de l’Église. Mais, pour les juristes italien
n seulement nominale, mais effective, attribuée à sa fonction de chef de l’Église. Mais, pour les juristes italiens, le Pa
’Église. Mais, pour les juristes italiens, le Pape n’est pas personne de droit international. La loi des garanties n’est q
moyen intérieur par lequel l’Italie satisfait au devoir international d’ assurer la pleine liberté des communications entre
rté des communications entre les chefs des États étrangers et le Chef de l’Église. La situation privilégiée des agents dip
rrait constituer qu’un attentat à l’indépendance et à la souveraineté de l’État italien. Cette loi a subi d’ailleurs, au c
f, déplorait que la nouvelle situation du Pape le mît absolument hors d’ atteinte, tandis qu’auparavant, un croiseur allema
suffi pour le réduire à discrétion. Il est à remarquer que cette idée de la liberté papale est née — avant que dans le min
omulgua — dans une assemblée révolutionnaire, la Constituante romaine de 1848 sous l’inspiration de Mazzini. Elle a donc d
e révolutionnaire, la Constituante romaine de 1848 sous l’inspiration de Mazzini. Elle a donc de profondes racines dans le
nstituante romaine de 1848 sous l’inspiration de Mazzini. Elle a donc de profondes racines dans le sens du droit du peuple
dans le sens du droit du peuple italien, et cela doit assurer le Pape de sa stabilité bien plus que si elle avait pour app
appui les baïonnettes étrangères. Le débat, cependant, n’a pas cessé d’ être à l’ordre du jour. Dans Bylichnis, revue roma
n’a pas cessé d’être à l’ordre du jour. Dans Bylichnis, revue romaine d’ études religieuses, un journaliste versé en ces ma
s pour estimer dangereuse, comme il l’estima en 1899 (à la Conférence de La Haye), la présence du Pape à un Congrès des Pu
’exclusion du Pontife constituerait-elle un attentat à l’indépendance de sa fonction religieuse ? Sa participation lui res
participation lui restituerait-elle sous une autre forme le caractère de Souverain politique ? Les réponses ont paru dans
e Souverain politique ? Les réponses ont paru dans plusieurs numéros de l’intéressante revue et seront prochainement recu
des personnes consultées, sénateurs, députés, écrivains, professeurs d’ Université, se déclarent pour l’exclusion. D’autre
ne pas soulever la Question Romaine, afin de ne pas entraver l’œuvre de pacification générale, afin surtout de ne point p
fin de ne pas entraver l’œuvre de pacification générale, afin surtout de ne point passer de sa situation principale et uni
ver l’œuvre de pacification générale, afin surtout de ne point passer de sa situation principale et unique de pacificateur
afin surtout de ne point passer de sa situation principale et unique de pacificateur désintéressé à une situation seconda
ue de pacificateur désintéressé à une situation secondaire et commune de défenseur d’intérêts personnels ». La chose est-e
ateur désintéressé à une situation secondaire et commune de défenseur d’ intérêts personnels ». La chose est-elle donc tell
un grand pape ayant foi en sa mission divine, en la force libératrice de l’idée chrétienne, qui joindrait à une connaissan
oindrait à une connaissance profonde des passions humaines la hauteur d’ âme suffisante pour les dominer, quel spectacle, d
redoutable et bienfaisante eût pu du haut du Vatican, ce divin Sinaï de l’histoire, jouer un rôle immense. Condamnés à s’
pousser la violence, les hommes se fussent réconfortés à cette source de bonté divine. Mais le divin est ailleurs. Le chri
cette épreuve. « Le Christ vivant » était absent lors de l’écrasement de la Belgique, lors des noyades des neutres innocen
Belgique, lors des noyades des neutres innocents, lors de la tempête de cruauté soulevée par le paganisme teutonique, com
es qui s’ensuivirent… Peut-être un christianisme nouveau surgira-t-il de tout cela, dogmatique, intérieur et social ? La R
nt dans les renaissances humaines. Le Christianisme vit dans beaucoup d’ idées de l’Entente, comme il vit dans les sacrific
les renaissances humaines. Le Christianisme vit dans beaucoup d’idées de l’Entente, comme il vit dans les sacrifices de ta
dans beaucoup d’idées de l’Entente, comme il vit dans les sacrifices de tant d’hommes qui s’immolent non pour l’hégémonie
aucoup d’idées de l’Entente, comme il vit dans les sacrifices de tant d’ hommes qui s’immolent non pour l’hégémonie d’un pe
s les sacrifices de tant d’hommes qui s’immolent non pour l’hégémonie d’ un peuple, mais pour la liberté de tous, comme il
qui s’immolent non pour l’hégémonie d’un peuple, mais pour la liberté de tous, comme il vit dans tant de prêtres qui ne so
il vit dans tant de prêtres qui ne sont en ce moment que les apôtres de la pitié humaine. Mais le Pape est neutre ; il at
aix, pour s’asseoir deux fois par jour, en une ville paisible, autour d’ une table de Congrès, entre une cérémonie religieu
asseoir deux fois par jour, en une ville paisible, autour d’une table de Congrès, entre une cérémonie religieuse et une ré
appareils cinématographiques, pour étudier laborieusement des détails d’ arrangements provisoires, les grandes solutions ét
2 [174-178]. Quelques jours avant que les Italiens se fussent emparés de Gorizia, la Revue des Nations latines consacrait
parés de Gorizia, la Revue des Nations latines consacrait un article, de M. Amedeo Mazzotti, à la mémoire d’un illustre en
ns latines consacrait un article, de M. Amedeo Mazzotti, à la mémoire d’ un illustre enfant de la Romagne, tombé glorieusem
un article, de M. Amedeo Mazzotti, à la mémoire d’un illustre enfant de la Romagne, tombé glorieusement, le 20 juillet 19
erra. C’était, alors qu’allait surgir pour toute l’Italie la question de participer au conflit européen, un contempteur de
’Italie la question de participer au conflit européen, un contempteur de toute guerre et, disciple de Benedetto Croce, un
iper au conflit européen, un contempteur de toute guerre et, disciple de Benedetto Croce, un neutraliste déterminé. Seul,
sait et, peut-être aussi, l’univers s’arrêtait-il pour lui à ce monde d’ étudiants et de dilettantes en philologie, en phil
tre aussi, l’univers s’arrêtait-il pour lui à ce monde d’étudiants et de dilettantes en philologie, en philosophie et en l
lologie, en philosophie et en lettres où se complaisait son existence d’ hommes de lettres, et où il était devenu « une esp
en philosophie et en lettres où se complaisait son existence d’hommes de lettres, et où il était devenu « une espèce de pe
son existence d’hommes de lettres, et où il était devenu « une espèce de petit prince ». M. Amedeo Mazzotti dit de lui :
l était devenu « une espèce de petit prince ». M. Amedeo Mazzotti dit de lui : Ce fut non seulement un esprit tout à fait
crivant — il a peu écrit du reste — qu’il montrait toute la séduction de ses qualités, mais dans les charmantes conversati
llement et sans métaphore — il vivait content dans un coin, les amies de son petit monde littéraire lui savaient gré de ne
ans un coin, les amies de son petit monde littéraire lui savaient gré de ne pas gêner, par une activité encombrante, leurs
ne pas gêner, par une activité encombrante, leurs ambitions diverses, de mime que grâce au nom qu’il s’était fait dans son
ait dans son petit monde littéraire, ses concitoyens lui savaient gré de le voir passer continuellement au milieu d’eux d’
ns lui savaient gré de le voir passer continuellement au milieu d’eux d’ un air rêveur et d’espérer pour lui un brillant av
de le voir passer continuellement au milieu d’eux d’un air rêveur et d’ espérer pour lui un brillant avenir. Ajoutez, quan
érer pour lui un brillant avenir. Ajoutez, quand il mourut, le regret de celle jeunesse, de cette force, de tant de promes
illant avenir. Ajoutez, quand il mourut, le regret de celle jeunesse, de cette force, de tant de promesses brisées, l’admi
joutez, quand il mourut, le regret de celle jeunesse, de cette force, de tant de promesses brisées, l’admiration devant sa
’admiration devant sa fin héroïque. Cela suffit pour expliquer l’élan d’ amour instantané qui célébra, en même temps que l’
nstantané qui célébra, en même temps que l’homme et le soldat, le nom de l’écrivain et du philosophe. Mais, quand il mouru
chevé son œuvre la plus importante, l’œuvre compréhensive et décisive de sa vie, écrite après de longs mois de méditation,
importante, l’œuvre compréhensive et décisive de sa vie, écrite après de longs mois de méditation, sur son attitude intéri
œuvre compréhensive et décisive de sa vie, écrite après de longs mois de méditation, sur son attitude intérieure en face d
ace de la guerre. Ses amis l’annonçaient comme un petit chef-d’œuvre, d’ importance capitale, sous un titre large et vibran
t chef-d’œuvre, d’importance capitale, sous un titre large et vibrant de promesses : « Examen de conscience d’un lettré ».
ance capitale, sous un titre large et vibrant de promesses : « Examen de conscience d’un lettré ». L’« Esame di coscienza
sous un titre large et vibrant de promesses : « Examen de conscience d’ un lettré ». L’« Esame di coscienza d’un letterat
esses : « Examen de conscience d’un lettré ». L’« Esame di coscienza d’ un letterato » a été écrit entre le milieu de mars
L’« Esame di coscienza d’un letterato » a été écrit entre le milieu de mars et le milieu d’avril 1915. C’est la confessi
nza d’un letterato » a été écrit entre le milieu de mars et le milieu d’ avril 1915. C’est la confession d’un littérateur q
ntre le milieu de mars et le milieu d’avril 1915. C’est la confession d’ un littérateur qui, malgré la folie du monde, ne v
ormé. Tout est resté comme auparavant ; ce qu’on écrit est une suite de la littérature d’hier et nulle part il n’y a auta
sté comme auparavant ; ce qu’on écrit est une suite de la littérature d’ hier et nulle part il n’y a autant de rhétorique,
est une suite de la littérature d’hier et nulle part il n’y a autant de rhétorique, autant de plaqué, que dans cette litt
ittérature d’hier et nulle part il n’y a autant de rhétorique, autant de plaqué, que dans cette littérature de guerre… Et
a autant de rhétorique, autant de plaqué, que dans cette littérature de guerre… Et en Italie, d’Annunzio a-t-il écrit que
autant de plaqué, que dans cette littérature de guerre… Et en Italie, d’ Annunzio a-t-il écrit quelque chose qui soit digne
tant de plaqué, que dans cette littérature de guerre… Et en Italie, d’ Annunzio a-t-il écrit quelque chose qui soit digne de la g
e… Et en Italie, d’Annunzio a-t-il écrit quelque chose qui soit digne de la grandeur morale apparente ? Rien. Pour une let
ui soit digne de la grandeur morale apparente ? Rien. Pour une lettre de Paris assiégé, riche et magnifiquement colorée, c
une lettre de Paris assiégé, riche et magnifiquement colorée, combien d’ odes sur la résurrection latine, de phrases et de
et magnifiquement colorée, combien d’odes sur la résurrection latine, de phrases et de mots odieusement vieux et faux… Et
ent colorée, combien d’odes sur la résurrection latine, de phrases et de mots odieusement vieux et faux… Et dans le monde
l. Ni même dans l’ordre des choses matérielles, ni même dans le champ de son action directe… Qu’est-ce qui changera sur ce
qui changera sur cette terre fatiguée, après qu’elle aura bu le sang d’ un pareil massacre ; quand les morts et les blessé
ndonnés dormiront ensemble sous les mottes, et que l’herbe, au-dessus d’ eux, sera tendre, brillante, nouvelle, pleine de s
ue l’herbe, au-dessus d’eux, sera tendre, brillante, nouvelle, pleine de silence et de luxe au soleil du printemps, qui es
-dessus d’eux, sera tendre, brillante, nouvelle, pleine de silence et de luxe au soleil du printemps, qui est toujours le
t on sent leur fourmillement : ils sont petits, perdus dans le désert de la terre : il y a si longtemps qu’ils y sont, que
ces, nations, depuis presque deux mille ans sont campés dans les plis de cette croûte durcie : flux et reflux, superpositi
ue je parle, tandis que je pense, tandis que j’écris, sang et douleur d’ hommes pris dans ce tourbillon. Que deviennent les
dans ce tourbillon. Que deviennent les résultats, les revendications de territoires et de frontières, les indemnités et l
n. Que deviennent les résultats, les revendications de territoires et de frontières, les indemnités et les pactes, et la l
justice et tout le bien possible sur cette terre. Mais, il n’y a pas de bien qui vaille les larmes versées en vain, le gé
essé qui est resté seul, la douleur du supplicié dont personne n’a eu de nouvelles, le sang et le désespoir humain qui n’a
sang et le désespoir humain qui n’a servi à rien. Le bien des autres, de ceux qui restent, ne compense pas le mal abandonn
, ne compense pas le mal abandonné sans remède à l’éternité. Et puis, de quel bien s’agit-il ? Les exilés aussi qui attend
out ce qu’ils veulent. Nous n’avons qu’une chose à offrir, en échange de toutes les injustices de l’univers ; mais elle no
us n’avons qu’une chose à offrir, en échange de toutes les injustices de l’univers ; mais elle nous suffit, et notre chris
et son espérance tout entière, n’a pas perdu la tristesse et le goût de l’éternité. Mais ce nihilisme destructeur n’a pa
qui est comme caché dans la partie la plus obscure et la plus réelle de lui-même. Il a pu détruire dans son esprit toutes
ce qu’on peut discuter, déduire, conclure, une chose demeure, au fond de sa chair, élémentaire et irréductible : la passio
 : Il a trouvé l’ubi consistat et il s’y cramponne avec l’élan subit de celui qui veut échapper au naufrage. Mais hélas !
t de celui qui veut échapper au naufrage. Mais hélas ! Quelle planche de salut traîtresse ! Sa passion n’a pas de nom, pas
Mais hélas ! Quelle planche de salut traîtresse ! Sa passion n’a pas de nom, pas de visage. Ce n’est qu’une théorie, une
! Quelle planche de salut traîtresse ! Sa passion n’a pas de nom, pas de visage. Ce n’est qu’une théorie, une idée philoso
que ; c’est la passion conçue sous une forme abstraite, la perception de l’animalité universelle et immanente qui, venue d
de l’animalité universelle et immanente qui, venue des fonds obscurs de l’être, lie un homme à n’importe quel autre. Elle
qui, en face de cent mille personnes, levèrent le bras devant l’image de Garibaldi, et le supplièrent de descendre en eux
nnes, levèrent le bras devant l’image de Garibaldi, et le supplièrent de descendre en eux en esprit, avec le geste des anc
en esprit, avec le geste des anciens prophètes invoquant la présence de Dieu ; la passion qui laissait se relâcher la hai
e relâcher la haine, pour faire naître l’amour : celle-là fut capable de donner à toute conscience une certitude, de const
ur : celle-là fut capable de donner à toute conscience une certitude, de construire un pont indestructible pour laisser pa
asser l’humanité meilleure allant vers l’avenir. Celle-là fut capable de donner des contours nets à un dessein créé par la
e passion était grossière et plébéienne, trop rude et efficace, riche de pathos, et pauvre de philosophie. C’était la rhét
ière et plébéienne, trop rude et efficace, riche de pathos, et pauvre de philosophie. C’était la rhétorique et le plaqué d
pathos, et pauvre de philosophie. C’était la rhétorique et le plaqué de tant d’hommes de lettres, d’historiens, que la gu
et pauvre de philosophie. C’était la rhétorique et le plaqué de tant d’ hommes de lettres, d’historiens, que la guerre n’a
e de philosophie. C’était la rhétorique et le plaqué de tant d’hommes de lettres, d’historiens, que la guerre n’avait chan
phie. C’était la rhétorique et le plaqué de tant d’hommes de lettres, d’ historiens, que la guerre n’avait changés en rien 
énétré. Alors, cette philosophie se serait prostituée comme une femme de la rue, avec les idées d’Humanité et de Justice q
sophie se serait prostituée comme une femme de la rue, avec les idées d’ Humanité et de Justice qui provoquaient de si inut
it prostituée comme une femme de la rue, avec les idées d’Humanité et de Justice qui provoquaient de si inutiles rumeurs ?
e de la rue, avec les idées d’Humanité et de Justice qui provoquaient de si inutiles rumeurs ?… … Lui pouvait ne pas quitt
teurs glaciales ; et Renato Serra admettait certainement que la place de la philosophie et du Maître était là-haut ; mais
tre, sur un piédestal massif, et n’étaient pas soutenus par l’orgueil de tout homme qui a atteint l’immortalité ? Ceux qui
i vivaient dans le troupeau et avaient à choisir ? C’était en ce mois d’ avril, qui précédait celui où allait se produire l
ce mois d’avril, qui précédait celui où allait se produire le miracle de la rénovation. L’air était parcouru de larges fré
allait se produire le miracle de la rénovation. L’air était parcouru de larges frémissements qui le laissaient prévoir. D
air était parcouru de larges frémissements qui le laissaient prévoir. De toutes les campagnes, des villes, des vallées et
mpagnes, des villes, des vallées et des monts, une foule interminable de citoyens qui, après avoir abandonné, un beau mati
avoir abandonné, un beau matin, leur foyer et leurs enfants, au reçu d’ un avis personnel écrit sur une carte blanche, s’é
to Serra en faisait partie. Et en se reconnaissant lui-même et chacun de ceux qui l’entourent, il sent la sagesse qui l’en
ato Serra, qui avait déclaré que l’Italie ne perdrait rien en restant de côté, ne craint point de se contredire : On a di
aré que l’Italie ne perdrait rien en restant de côté, ne craint point de se contredire : On a dit que l’Italie pourra s’e
ous serons ceux qui auront manqué leur destinée. Entre mille millions de vies, il y avait une minute qui nous destinée ; e
cheveux sur notre front ; nos pieds immobiles tremblaient du vertige de l’élan qui montait en nous. Et nous n’avons pas b
e n’est qu’un frémissement, auquel je m’abandonne, sans demander rien d’ autre. Je sais que je ne suis pas seul. C’est là t
garde pas. Le présent me suffit ; je ne veux ni voir ni vivre au-delà de cette heure de passion. Certains verront peut-êt
résent me suffit ; je ne veux ni voir ni vivre au-delà de cette heure de passion. Certains verront peut-être là une sorte
à de cette heure de passion. Certains verront peut-être là une sorte de suicide dans le présent. Mais écoutons M. Amedeo
là, il y avait d’autres soldats, et une position à conquérir. L’homme de lettres ne percevait pas autre chose que la matér
r. L’homme de lettres ne percevait pas autre chose que la matérialité de cette scène. Derrière lui et autour de lui : le v
vernes, jusqu’à Trieste. Que serait-il devenu, une fois fini le bruit de la bataille, une fois passé le tourbillon de la g
, une fois fini le bruit de la bataille, une fois passé le tourbillon de la guerre, laissant au milieu du sang, et de l’éc
fois passé le tourbillon de la guerre, laissant au milieu du sang, et de l’écho des lamentations des blessés, des débris d
milieu du sang, et de l’écho des lamentations des blessés, des débris de philosophies et de doctrines, le monde changé et
de l’écho des lamentations des blessés, des débris de philosophies et de doctrines, le monde changé et méconnaissable, une
nes, le monde changé et méconnaissable, une fois terminée cette heure de passion ? Ses soldats lui recommandaient de se co
fois terminée cette heure de passion ? Ses soldats lui recommandaient de se couvrir. Il resta toujours debout, et tint le
esta toujours debout, et tint le front haut. Cette lamentable victime de la philosophie était un esprit sensible et élevé.
philosophie était un esprit sensible et élevé. Ce que sa situation a de tragique peut être compris par celui qui a analys
on a de tragique peut être compris par celui qui a analysé l’angoisse de tant d’esprits italiens aux premiers temps de la
tragique peut être compris par celui qui a analysé l’angoisse de tant d’ esprits italiens aux premiers temps de la guerre e
ui a analysé l’angoisse de tant d’esprits italiens aux premiers temps de la guerre européenne, par celui qui pensa que l’I
éro 438, 16 septembre 1916 Archéologie, voyages. Gabriel Faure : De l’autre côté des Alpes, Plon, 2 fr. 50 Charles
publier des volumes où il n’y a pas beaucoup de papier. Cela se vend de coutume et l’éditeur y trouve son compte, ce qui
ù s’est engagée l’Italie, M. Gabriel Faure a voulu revoir, aux terres de la péninsule, les villes qu’il aime et qui lui fu
utes plus ou moins menacées par les engins ennemis. Ce sont ses notes de route qu’il donne sous ce titre : De l’autre côté
ngins ennemis. Ce sont ses notes de route qu’il donne sous ce titre : De l’autre côté des Alpes, sur le Front italien, et
De l’autre côté des Alpes, sur le Front italien, et où il nous parle de Brescia la belliqueuse, de la campagne italienne
sur le Front italien, et où il nous parle de Brescia la belliqueuse, de la campagne italienne et de la physionomie de Bol
il nous parle de Brescia la belliqueuse, de la campagne italienne et de la physionomie de Bologne armée en guerre contre
Brescia la belliqueuse, de la campagne italienne et de la physionomie de Bologne armée en guerre contre les avions autrich
physionomie de Bologne armée en guerre contre les avions autrichiens, de Bassano, si curieuse comme ville, et où défilent
troupes italiennes en campagne. Ailleurs, il s’intéresse aux aspects de Venise, aussi en guerre, parle de Trévise et de C
illeurs, il s’intéresse aux aspects de Venise, aussi en guerre, parle de Trévise et de Conegliano, d’Udine, — une des nomb
intéresse aux aspects de Venise, aussi en guerre, parle de Trévise et de Conegliano, d’Udine, — une des nombreuses petites
spects de Venise, aussi en guerre, parle de Trévise et de Conegliano, d’ Udine, — une des nombreuses petites villes qu’il d
Conegliano, d’Udine, — une des nombreuses petites villes qu’il décrit de coutume. Plus haut c’est Gemona, la moyenâgeuse V
coutume. Plus haut c’est Gemona, la moyenâgeuse Venzone, des passages de Carnie et, en Italie redenta, Aquilée, — qui fut
ulier les agressions des aéroplanes C’est surtout à propos du plafond de Tiepolo, atteint à l’église dei Scalzi de Venise
’église dei Scalzi de Venise qu’il peut s’élever contre la sauvagerie de la guerre actuelle ; mais on sait que l’église Sa
e depuis lors dans les mêmes conditions, et peut-être même la coupole de celle de San Pietro, incendiée par les projectile
lors dans les mêmes conditions, et peut-être même la coupole de celle de San Pietro, incendiée par les projectiles autrich
o, incendiée par les projectiles autrichiens. De même, c’est l’église de Sant’Apollinare Nuovo, à Ravenne, qui conserve de
ême, c’est l’église de Sant’Apollinare Nuovo, à Ravenne, qui conserve de précieuses mosaïques où figurent le palais de Thé
à Ravenne, qui conserve de précieuses mosaïques où figurent le palais de Théodoric et le port de Classis, ainsi que des pr
de précieuses mosaïques où figurent le palais de Théodoric et le port de Classis, ainsi que des processions de saints et d
palais de Théodoric et le port de Classis, ainsi que des processions de saints et de saintes ; une bombe y a touché la ne
éodoric et le port de Classis, ainsi que des processions de saints et de saintes ; une bombe y a touché la nef, détruit l’
et de saintes ; une bombe y a touché la nef, détruit l’orgue, un pan de la façade, écrasé le porche et même écorné une pa
rgue, un pan de la façade, écrasé le porche et même écorné une partie de la frise décorative intérieure. — Ce sont là, san
e partie de la frise décorative intérieure. — Ce sont là, sans doute, de hauts faits de guerre et dont peut se réjouir l’e
frise décorative intérieure. — Ce sont là, sans doute, de hauts faits de guerre et dont peut se réjouir l’ennemi. Encore p
se réjouir l’ennemi. Encore prend-il pour cible les restes du château de Lizzana, où vécut Dante exilé, et dont le monumen
ent désagréable aux Autrichiens. Ils ne lui pardonnent pas, en effet, d’ avoir parlé, un des premiers, des frontières natur
annie : elle a résisté dans les livres et les revues. Je ne parle pas de la « littérature de guerre » toujours débordante
té dans les livres et les revues. Je ne parle pas de la « littérature de guerre » toujours débordante et, en général, médi
e, fragmentaire, passionnée, elle se ressent profondément des défauts de l’improvisation. Il y en a pour toutes les bourse
es et toutes les intelligences : j’ai compté jusqu’à neuf collections d’ ouvrages sur la guerre, depuis deux sous jusqu’à d
à dix francs. Il y a, dans le nombre, des livres utiles comme sources d’ information ; il y en a qui témoignent qu’ils ont
moignent qu’ils ont été écrits par des hommes qui se donnent la peine de penser ; il y en a qui contiennent de bonnes page
hommes qui se donnent la peine de penser ; il y en a qui contiennent de bonnes pages de polémique du temps de la neutrali
onnent la peine de penser ; il y en a qui contiennent de bonnes pages de polémique du temps de la neutralité : pourquoi de
ser ; il y en a qui contiennent de bonnes pages de polémique du temps de la neutralité : pourquoi devrais-je cacher que, p
e, parmi ces derniers, celui où j’ai recueilli les meilleurs articles d’ une fougueuse propagande commencée dès août 1914 (
pirées par la guerre à un écrivain italien qui ne seront pas oubliées de si tôt, car leur valeur n’est pas simplement occa
s et des meilleurs qui furent tués à l’ennemi. Son Esame di Coscienza d’ un letterato (Milano, Treves), qui fut publié pour
i fut publié pour la première fois dans la Voce, avant la déclaration de guerre, analyse l’état d’âme d’un homme nourri de
is dans la Voce, avant la déclaration de guerre, analyse l’état d’âme d’ un homme nourri de bonnes lettres et de hauts sent
vant la déclaration de guerre, analyse l’état d’âme d’un homme nourri de bonnes lettres et de hauts sentiments, qui attend
e guerre, analyse l’état d’âme d’un homme nourri de bonnes lettres et de hauts sentiments, qui attend et désire la guerre,
italienne, mais qui est, en même temps, supérieur à ce déclenchement de fureurs ; qui voit, avec la sérénité d’un ancien,
supérieur à ce déclenchement de fureurs ; qui voit, avec la sérénité d’ un ancien, avec l’angoisse réfléchie d’une âme qui
s ; qui voit, avec la sérénité d’un ancien, avec l’angoisse réfléchie d’ une âme qui connaît le monotone passé et les immua
ne passé et les immuables destinées des hommes, la radicale inutilité de la guerre. Il y a, dans l’esprit de ce fin lettré
des hommes, la radicale inutilité de la guerre. Il y a, dans l’esprit de ce fin lettré, qui était aussi un italien fervent
de ce fin lettré, qui était aussi un italien fervent élevé à l’école de Carducci, une discorde intérieure, un étrange dil
et le ciel sur nos têtes, et l’amertume du perpétuel inassouvissement de la vérité et de la beauté sont choses éternelles 
os têtes, et l’amertume du perpétuel inassouvissement de la vérité et de la beauté sont choses éternelles : « la guerre ne
n ». Ce dilemme, qui peut-être n’a pas surgi seulement dans l’esprit de Renato Serra, ne comporte qu’une solution : l’aba
, ne comporte qu’une solution : l’abandon à la destinée, le sacrifice de soi-même, l’obéissance à l’instinct de la nation.
on à la destinée, le sacrifice de soi-même, l’obéissance à l’instinct de la nation. On dit que Serra a cherché la mort, su
hienne qui le tua fut, dans sa vie si pure, la seule conclusion digne de sa douleur. Il fut pleuré, il est pleuré par tout
ontredit, le plus doué entre les nouveaux critiques qui ont entrepris de comprendre, après les teutonneries érudites de l’
ques qui ont entrepris de comprendre, après les teutonneries érudites de l’école historique et les teutonneries philosophi
ies érudites de l’école historique et les teutonneries philosophiques de Croce, la poésie moderne et l’ancienne comme poés
et l’ancienne comme poésie et seulement comme poésie. Un petit volume de Saggi critici (Firenze, La Voce) où la poésie de
sie. Un petit volume de Saggi critici (Firenze, La Voce) où la poésie de Pascoli était, pour la première fois, abordée ave
 ; son second et dernier livre, Le Lettere (Roma, Bontempelli), sorte de révision de la littérature italienne actuelle, lu
d et dernier livre, Le Lettere (Roma, Bontempelli), sorte de révision de la littérature italienne actuelle, lui assura une
lienne actuelle, lui assura une renommée qu’il méritait par la sûreté de son goût et l’indépendance, même dans les erreurs
t par la sûreté de son goût et l’indépendance, même dans les erreurs, de son jugement. Dans les derniers temps la littérat
it de plus en plus ; il avait publié un Remerciement pour une ballade de Paul Fort ; il préparait, un essai sur Rimbaud. M
qu’il a laissé, excepté peut-être l’Esame où l’on rencontre des pages de prose émue et colorée qui révèlent le poète à côt
qui révèlent le poète à côté du critique, ne donne une idée adéquate de sa riche et saine personnalité, de sa sensibilité
itique, ne donne une idée adéquate de sa riche et saine personnalité, de sa sensibilité délicate et avisée, de la foncière
sa riche et saine personnalité, de sa sensibilité délicate et avisée, de la foncière noblesse de sa nature et surtout des
nalité, de sa sensibilité délicate et avisée, de la foncière noblesse de sa nature et surtout des possibilités qui sont mo
ilités qui sont mortes avec lui. Alfredo Panzini Parmi les amis de Serra, il faut compter au premier rang — avec Giu
vec Giuseppe De Robertis, qui lui a dédié un excellent numéro spécial de La Voce — Alfredo Panzini, romagnol et disciple d
ent numéro spécial de La Voce — Alfredo Panzini, romagnol et disciple de Carducci comme lui. Panzini est de beaucoup plus
redo Panzini, romagnol et disciple de Carducci comme lui. Panzini est de beaucoup plus âgé — il est né en 1864 — et il a b
st reconnu presque partout comme un des écrivains les plus personnels de la dernière littérature ; même le grand public co
l’acheter. Il a commencé en 1895 avec un petit livre sur l’évolution de Carducci ; depuis il a publié des recueils de nou
t livre sur l’évolution de Carducci ; depuis il a publié des recueils de nouvelles (Piccole Storie del Mondo Grande ; Le F
adonne e Bimbi, etc.) Mais il a trouvé l’expression la plus accomplie de son âme complexe de sceptique sentimental, d’huma
) Mais il a trouvé l’expression la plus accomplie de son âme complexe de sceptique sentimental, d’humaniste moderne et d’h
ssion la plus accomplie de son âme complexe de sceptique sentimental, d’ humaniste moderne et d’humoriste tendre, dans les
de son âme complexe de sceptique sentimental, d’humaniste moderne et d’ humoriste tendre, dans les récits décousus et char
moderne et d’humoriste tendre, dans les récits décousus et charmants de ses voyages capricieux dans les provinces : La La
ui est le journal anxieux et passionnant, des craintes et des espoirs d’ un Italien de cœur qui avait toujours aimé la paix
rnal anxieux et passionnant, des craintes et des espoirs d’un Italien de cœur qui avait toujours aimé la paix et qui est c
ble des choses, à désirer la guerre et à haïr l’Allemagne. Il y a peu d’ Italiens qui haïssent si profondément et naïvement
che, sous le sourire chrétien, un détachement si profond et désespéré de toutes les réalités du monde. Son dernier roman,
dernier roman, La Madonna di Mamà (Milano, Treves) retrace l’histoire d’ un pauvre précepteur égaré dans le grand monde à l
histoire d’un pauvre précepteur égaré dans le grand monde à la veille de la guerre. Aquilino est une espèce de Julien Sore
dans le grand monde à la veille de la guerre. Aquilino est une espèce de Julien Sorel moins ambitieux et plus emporté. Il
s, à la vertu, aux anciens, aux femmes : il est en butte aux caprices d’ un enfant malicieux, très modern style, au mépris
au mépris des gros messieurs universitaires qui trônent dans le salon de la marquise, aux bizarres ironies du marquis. Mai
u marquis. Mais il arrive bientôt à se déniaiser : il devient l’amant de la mère et de la miss de son élève : il prend la
s il arrive bientôt à se déniaiser : il devient l’amant de la mère et de la miss de son élève : il prend la dernière après
bientôt à se déniaiser : il devient l’amant de la mère et de la miss de son élève : il prend la dernière après la mêlée d
mère et de la miss de son élève : il prend la dernière après la mêlée d’ une des dernières manifestations contre la neutral
e d’une des dernières manifestations contre la neutralité. Il y a peu d’ action ; beaucoup de causeries. Le charme du livre
parfois l’émotion tourne à la sensiblerie et l’ironie est empoisonnée de sarcasme. Il faudra revenir sur l’art d’Alfredo P
et l’ironie est empoisonnée de sarcasme. Il faudra revenir sur l’art d’ Alfredo Panzini : pour le moment il faut retenir c
art d’Alfredo Panzini : pour le moment il faut retenir ce nom qui est de la demi-douzaine de ceux qui comptent. Scipio
i : pour le moment il faut retenir ce nom qui est de la demi-douzaine de ceux qui comptent. Scipio Slataper La jeune
dont on a publié une deuxième édition après sa mort, était une espèce d’ autobiographie physique et cérébrale d’un jeune ho
près sa mort, était une espèce d’autobiographie physique et cérébrale d’ un jeune homme robuste et rêveur qui se plaît à jo
omme robuste et rêveur qui se plaît à jouer le barbare et qui fleurit de beaux souvenirs et d’égarements emphatiques une f
qui se plaît à jouer le barbare et qui fleurit de beaux souvenirs et d’ égarements emphatiques une fondamentale aridité. I
a dans ce livre un art saccadé et tordu qui parfois éclate en fusées de primitive fraîcheur, mais il n’arrive à s’évader,
e primitive fraîcheur, mais il n’arrive à s’évader, malgré son parfum de terroir, du sensualisme dannunzien. Scipio Slatap
erroir, du sensualisme dannunzien. Scipio Slataper était triestin, et d’ origine slave ; il avait combattu l’irrédentisme s
in, et d’origine slave ; il avait combattu l’irrédentisme superficiel de l’avant-guerre dans une série d’articles qui lui
combattu l’irrédentisme superficiel de l’avant-guerre dans une série d’ articles qui lui valurent la rancune des Italiens
re dans une série d’articles qui lui valurent la rancune des Italiens de Trieste : il a racheté par sa mort ses sympathies
te : il a racheté par sa mort ses sympathies pour sa race. On annonce de lui un livre sur Ibsen, thèse universitaire qu’il
tre, le premier en Italie, le dramaturge Hebbel. Mais, bien que slave de race et un peu allemand de culture, il était surt
le dramaturge Hebbel. Mais, bien que slave de race et un peu allemand de culture, il était surtout italien : il a écrit de
et un peu allemand de culture, il était surtout italien : il a écrit de bonnes pages italiennes, il est tombé pour l’Ital
r l’Italie. Guido Gozzano Il nous faut aussi dire quelques mots d’ un troisième mort : mais celui-là n’a pas eu le bo
elques mots d’un troisième mort : mais celui-là n’a pas eu le bonheur de mourir devant l’ennemi : Guido Gozzano, bien que
urir devant l’ennemi : Guido Gozzano, bien que jeune encore, est mort de phtisie en août. Il jouissait d’une certaine reno
ano, bien que jeune encore, est mort de phtisie en août. Il jouissait d’ une certaine renommée par ses poésies simples et n
ies simples et nostalgiques, où se rencontraient quelques trouvailles de mots et d’images, et où il évoquait le monde viei
et nostalgiques, où se rencontraient quelques trouvailles de mots et d’ images, et où il évoquait le monde vieillot de 184
trouvailles de mots et d’images, et où il évoquait le monde vieillot de 1840 « avec ses bonnes choses de mauvais goût » e
et où il évoquait le monde vieillot de 1840 « avec ses bonnes choses de mauvais goût » et le monde provincial et mélancol
provincial et mélancolique tel qu’il était vu par les yeux ironiques d’ un homme qui en avait assez des fausses grandeurs
’un homme qui en avait assez des fausses grandeurs des romantiques et de d’Annunzio. Son inspiration était voisine, pour c
homme qui en avait assez des fausses grandeurs des romantiques et de d’ Annunzio. Son inspiration était voisine, pour cert
omme qui en avait assez des fausses grandeurs des romantiques et de d’ Annunzio . Son inspiration était voisine, pour certains côt
et de d’Annunzio. Son inspiration était voisine, pour certains côtés, de celle de Jammes, mais il y avait aussi, dans sa n
nnunzio. Son inspiration était voisine, pour certains côtés, de celle de Jammes, mais il y avait aussi, dans sa nonchalanc
côtés, de celle de Jammes, mais il y avait aussi, dans sa nonchalance de conquérant bourgeois, un reflet du Musset des bea
t des beaux jours. C’était un petit dandy malade qui avait le courage de sa faiblesse et l’orgueil de sa renonciation : fa
petit dandy malade qui avait le courage de sa faiblesse et l’orgueil de sa renonciation : faible, au fond, et de souffle
de sa faiblesse et l’orgueil de sa renonciation : faible, au fond, et de souffle court, mais avec quelque chose de fascina
ation : faible, au fond, et de souffle court, mais avec quelque chose de fascinant et d’aimable. Dans ces dernières années
au fond, et de souffle court, mais avec quelque chose de fascinant et d’ aimable. Dans ces dernières années il était tombé
ccoli et Pirandello et Mmes Serao et Deledda ont mis dans le commerce de nouveaux livres que le public ne s’arrache pas, m
blic ne s’arrache pas, mais qui font tout de même leur petit bonhomme de chemin parmi la clientèle affectionnée de la Mais
de même leur petit bonhomme de chemin parmi la clientèle affectionnée de la Maison Treves Frères. Il ne faut chercher ni l
Frères. Il ne faut chercher ni l’art ni le nouveau dans ces produits de l’industrie littéraire : chacun de ces écrivains
rt ni le nouveau dans ces produits de l’industrie littéraire : chacun de ces écrivains a désormais ses procédés, ses clich
leur suffit. Dans la troupe des écrivains goûtés par le public moyen de la bourgeoisie cultivée, de la ploutocratie et mê
des écrivains goûtés par le public moyen de la bourgeoisie cultivée, de la ploutocratie et même de l’aristocratie, il fau
e public moyen de la bourgeoisie cultivée, de la ploutocratie et même de l’aristocratie, il faut mettre à part le romancie
efforce, bien qu’il ressemble sous quelques rapports à ses confrères, de se rénover de temps en temps. Dans le Cavaliere d
Spirito Santo (Milano, Baldini e Castoldi) il avait essayé une espèce de satire aristophanesque moderne qui ne manquait pa
sayé une espèce de satire aristophanesque moderne qui ne manquait pas d’ un certain esprit. Dans le livre qui vient de para
devient danseuse et fameuse à Paris, et qui se hasarde jusqu’au fond de l’Algérie pour retrouver un amant mystérieux qui
donne une sympathique allure, Guido da Verona montre un souci louable de l’écriture qu’il avait ignoré ou refoulé jusqu’ic
re qu’il avait ignoré ou refoulé jusqu’ici. Il y a même du lyrisme et de la couleur : les pages qui racontent le voyage an
risme et de la couleur : les pages qui racontent le voyage angoissant de la petite amoureuse à travers le désert sont les
eunes travaillent beaucoup et avec une volonté toujours plus éclairée de sortir des ornières de leurs aînés. Le groupe fut
oup et avec une volonté toujours plus éclairée de sortir des ornières de leurs aînés. Le groupe futuriste a beaucoup donné
roupe futuriste a beaucoup donné, mais la plupart des derniers livres de l’école ne sont pas — à l’exception de Piedigrott
la plupart des derniers livres de l’école ne sont pas — à l’exception de Piedigrotta de Cangiullo (Milano, Poesia) et de E
t pas — à l’exception de Piedigrotta de Cangiullo (Milano, Poesia) et de Equatore Notturno de Meriano (Milano, Poesia), qu
t de Equatore Notturno de Meriano (Milano, Poesia), qui sont composés de mots en liberté — exécutés selon les formules fut
el Canto de Buzzi (Milano, Studio Editoriale Lombardo) est un recueil de poésies médiocres sur des sujets surannés avec la
o Editoriale Lombardo) est assez intéressant comme donnée : la genèse d’ un roman dans l’esprit d’un artiste, mais il se re
t assez intéressant comme donnée : la genèse d’un roman dans l’esprit d’ un artiste, mais il se ressent de Poe et des symbo
: la genèse d’un roman dans l’esprit d’un artiste, mais il se ressent de Poe et des symbolistes. Con Mani di Vetro de Brun
ituali de Emilio Settinelli (Milano, Studio Editoriale Lombardo) sont de petits poèmes en prose qui contiennent par ci par
par ci par là des trouvailles curieuses, des tentatives remarquables d’ analyse cérébrale mais, en somme, rien de bien nou
des tentatives remarquables d’analyse cérébrale mais, en somme, rien de bien nouveau et qui se détache de la littérature
lyse cérébrale mais, en somme, rien de bien nouveau et qui se détache de la littérature préexistante. Corrado Govoni appar
lui seul : bien qu’inégal, diffus et monochrome, il est le plus grand de nos poètes naturistes. Il a publié aussi un curie
us grand de nos poètes naturistes. Il a publié aussi un curieux album de Rarefazioni (Milano, Poesia) qui sont des images
par MM. Corra et Settimelli), mais le mouvement, depuis la séparation de MM. Carrà, Palazzeschi, Papini et Soffici et la m
la séparation de MM. Carrà, Palazzeschi, Papini et Soffici et la mort de Boccioni (tombé de cheval pendant qu’il faisait,
. Carrà, Palazzeschi, Papini et Soffici et la mort de Boccioni (tombé de cheval pendant qu’il faisait, à Vérone, son servi
-à-dire des artistes les plus originaux et remuants, a beaucoup perdu de son importance et de son influence. Ardengo So
les plus originaux et remuants, a beaucoup perdu de son importance et de son influence. Ardengo Soffici Parmi les éc
rtance et de son influence. Ardengo Soffici Parmi les écrivains d’ avant-garde qui travaillent en dehors des écoles,
Ardengo Soffici, qui a donné dernièrement son chef-d’œuvre : un album de « simultanéités » et de « chimismes » lyriques. (
onné dernièrement son chef-d’œuvre : un album de « simultanéités » et de « chimismes » lyriques. (BIF§ZF+18, Firenze, La V
 » lyriques. (BIF§ZF+18, Firenze, La Voce). On y découvre l’influence de Rimbaud, de Mallarmé et des « mots en liberté » d
(BIF§ZF+18, Firenze, La Voce). On y découvre l’influence de Rimbaud, de Mallarmé et des « mots en liberté » des futuriste
larmé et des « mots en liberté » des futuristes, mais la personnalité de Soffici est tellement heureuse et il est si sûr d
is la personnalité de Soffici est tellement heureuse et il est si sûr de ses moyens d’artiste qu’il aboutit presque sans e
lité de Soffici est tellement heureuse et il est si sûr de ses moyens d’ artiste qu’il aboutit presque sans efforts à une p
boutit presque sans efforts à une poésie exquise et compliquée, riche de surprises et de nouveautés et bien à lui. Il n’es
ans efforts à une poésie exquise et compliquée, riche de surprises et de nouveautés et bien à lui. Il n’est pas possible d
he de surprises et de nouveautés et bien à lui. Il n’est pas possible d’ analyser en quelques lignes les résultats auxquels
es les résultats auxquels il est arrivé : il faudra parler longuement de cet écrivain qui mérite d’être connu et apprécié
l est arrivé : il faudra parler longuement de cet écrivain qui mérite d’ être connu et apprécié dans cette France qu’il aim
vain qui mérite d’être connu et apprécié dans cette France qu’il aime d’ un amour ancien et profond et dont il a fait conna
e, mais très sûr et vivant. Il nous offre maintenant un petit recueil de poèmes en prose Doni della Terra (Milano, Studio
ra (Milano, Studio Editoriale Lombardo) où la précision et la minutie de la langue riche et fouillée ne détruisent pas l’a
minutie de la langue riche et fouillée ne détruisent pas l’atmosphère de sombre poésie qui tombe parfois, malheureusement,
ièces anglaises (Gregory, Yeats, Synge) mais on peut beaucoup espérer de son labeur sérieux et obstiné. Avec MM. Bernascon
ourrait appeler le « groupe lombard », qui se rattache aux traditions de Dossi et Lucini et, par-delà Rovani, même au vieu
-delà Rovani, même au vieux Manzoni. Vincenzo Cardarelli Le nom de Vincenzo Cardarelli est presque inconnu, même au
pour le juger. Cardarelli est le chef, avec MM. Bacchelli et Cecchi, d’ un groupe qu’on pourrait nommer des « poètes moral
st un homme tourmenté qui se connaît très bien et qui a la conscience de l’acuité de son introspection : sa poésie est tre
tourmenté qui se connaît très bien et qui a la conscience de l’acuité de son introspection : sa poésie est trempée dans l’
ntif matériel ; il se plaît dans les obscures complications des états d’ âme, il se juge, il se contrôle sans indulgence ni
ence ni répit. En réalité il donne moins que ce qu’il promet : il y a de la coquetterie mystique dans sa manière et quand
y a de la coquetterie mystique dans sa manière et quand il lui arrive d’ être franchement poète il revient, comme d’Annunzi
ère et quand il lui arrive d’être franchement poète il revient, comme d’ Annunzio ou Soffici, au naturalisme extérieur qui
e et quand il lui arrive d’être franchement poète il revient, comme d’ Annunzio ou Soffici, au naturalisme extérieur qui se compl
é sa place dans la poésie italienne contemporaine et son œuvre mérite d’ être suivie avec attention. Les jeunes Un de
s la Veglia et l’Abbeveratoio, vient de publier son troisième recueil de poésies (Tatuaggi, Firenze, La Voce). Il est en t
poésies (Tatuaggi, Firenze, La Voce). Il est en train de se délivrer de l’influence autrefois par trop visible de Palazze
est en train de se délivrer de l’influence autrefois par trop visible de Palazzeschi, mais il cherche toujours sa voie : t
a été blessé, et dans la littérature, où il commence à être discuté, d’ arriver aux premières places. Les journalistes ont
premières places. Les journalistes ont beaucoup loué le dernier livre de M. Rosso di San Secondo (Ponentino, Milano, Treve
eux littéraires par M. G.-A. Borgese, critique sicilien et professeur de littérature allemande à l’Université de Rome. On
itique sicilien et professeur de littérature allemande à l’Université de Rome. On dit qu’il a du talent et qu’il faut beau
ité de Rome. On dit qu’il a du talent et qu’il faut beaucoup attendre de lui. Je veux bien l’espérer avec ses amis car ces
ien l’espérer avec ses amis car ces contes ne s’élèvent pas au-dessus d’ une honnête moyenne et leur écriture n’a rien d’ét
élèvent pas au-dessus d’une honnête moyenne et leur écriture n’a rien d’ étonnant. Pour être complet il faut citer aussi de
’a rien d’étonnant. Pour être complet il faut citer aussi deux livres de critique : le premier volume de la Storia della L
mplet il faut citer aussi deux livres de critique : le premier volume de la Storia della Letteratura Inglese de Emilio Cec
s ; et les Stroncature de Giovanni Papini (Firenze, La Voce), recueil d’ essais polémiques et exégétiques, où l’on peut lir
s et exégétiques, où l’on peut lire, à côté des éreintements célébrés de Croce, de d’Annunzio, etc., des chapitres sur Tri
tiques, où l’on peut lire, à côté des éreintements célébrés de Croce, de d’Annunzio, etc., des chapitres sur Tristan Corbi
ues, où l’on peut lire, à côté des éreintements célébrés de Croce, de d’ Annunzio, etc., des chapitres sur Tristan Corbière
s, où l’on peut lire, à côté des éreintements célébrés de Croce, de d’ Annunzio , etc., des chapitres sur Tristan Corbière, Remy d
Direct. M. Novaro) continuent, malgré la guerre, à maintenir le culte de la poésie pure : d’autres ont surgi sur leurs tra
gine (L’Aquila, Direct. MM. Moscardelli et Titta Rosa) qui témoignent de la vitalité de notre jeunesse littéraire durant l
Direct. MM. Moscardelli et Titta Rosa) qui témoignent de la vitalité de notre jeunesse littéraire durant l’orage effrayan
is qu’elle est entrée dans le conflit européen, l’Italie ne jouit pas d’ une bonne presse dans les pays neutres. Le grand h
artir du jour où l’Italie a déclaré la guerre à l’Autriche, j’ai reçu de nombreuses lettres, aussi bien d’Amérique que d’E
é la guerre à l’Autriche, j’ai reçu de nombreuses lettres, aussi bien d’ Amérique que d’Europe, surtout de la Suède et de l
’Autriche, j’ai reçu de nombreuses lettres, aussi bien d’Amérique que d’ Europe, surtout de la Suède et de la Suisse — qui
çu de nombreuses lettres, aussi bien d’Amérique que d’Europe, surtout de la Suède et de la Suisse — qui me racontaient tou
s lettres, aussi bien d’Amérique que d’Europe, surtout de la Suède et de la Suisse — qui me racontaient toutes la même cho
même invitation. Elles rapportaient comment les Allemands s’efforcent de toutes façons de faire croire que l’Italie, après
Elles rapportaient comment les Allemands s’efforcent de toutes façons de faire croire que l’Italie, après avoir reçu d’inn
rcent de toutes façons de faire croire que l’Italie, après avoir reçu d’ innombrables bienfaits de l’Allemagne et de l’Autr
faire croire que l’Italie, après avoir reçu d’innombrables bienfaits de l’Allemagne et de l’Autriche, les a payés en essa
l’Italie, après avoir reçu d’innombrables bienfaits de l’Allemagne et de l’Autriche, les a payés en essayant de poignarder
es bienfaits de l’Allemagne et de l’Autriche, les a payés en essayant de poignarder traîtreusement l’empire des Habsbourg
bsbourg au moment du danger. Les faits qui confirment les inquiétudes de ces amis inconnus sont désormais trop nombreux po
es amis inconnus sont désormais trop nombreux pour qu’il soit prudent de négliger plus longtemps les conseils qui nous vie
i nous viennent de tous les côtés. Il suffit, pour donner un exemple, de rappeler qu’au Mexique, où l’Allemagne tient à to
quelque nouveau trouble afin de distraire les États-Unis des affaires d’ Europe, nos ennemis ont choisi l’Italie comme poin
is des affaires d’Europe, nos ennemis ont choisi l’Italie comme point de mire de leur propagande contre les Alliés. Ils on
ffaires d’Europe, nos ennemis ont choisi l’Italie comme point de mire de leur propagande contre les Alliés. Ils ont même p
pagande contre les Alliés. Ils ont même publié un timbre commémoratif de la guerre, sur lequel est imprimé, en allemand et
sur lequel est imprimé, en allemand et en espagnol : « Souvenez-vous de la trahison de l’Italie ! » Il est facile, en eff
imprimé, en allemand et en espagnol : « Souvenez-vous de la trahison de l’Italie ! » Il est facile, en effet, surtout dan
’Italie ! » Il est facile, en effet, surtout dans les pays lointains, de calomnier l’Italie et cela pour une raison dont i
aussi les classes cultivées — soit assez au courant des complications de la politique européenne, pour se rendre compte d’
t des complications de la politique européenne, pour se rendre compte d’ une façon exacte des raisons qui nous ont détachés
se rendre compte d’une façon exacte des raisons qui nous ont détachés de nos anciens alliés et en ont fait aussitôt pour n
es pourraient laisser dans le monde, et surtout en Amérique, un fonds de malveillance et de soupçon, dont il ne serait pas
er dans le monde, et surtout en Amérique, un fonds de malveillance et de soupçon, dont il ne serait pas facile de venir à
un fonds de malveillance et de soupçon, dont il ne serait pas facile de venir à bout, la guerre finie, même après une gra
une grande victoire. Pour combattre cette propagande il ne suffit pas de quelques écrits, ou de discours isolés, qui se pe
ur combattre cette propagande il ne suffit pas de quelques écrits, ou de discours isolés, qui se perdent dans le tumulte i
nement peut en organiser. Il ne faut ni beaucoup de monde ni beaucoup d’ argent ; cependant il faut que ceux à qui sera con
s des moyens matériels nécessaires pour faire connaître à des peuples de langue et de culture différentes l’histoire de no
matériels nécessaires pour faire connaître à des peuples de langue et de culture différentes l’histoire de notre politique
onnaître à des peuples de langue et de culture différentes l’histoire de notre politique, le plus clairement et le plus su
vrai — que nous voulions la paix et que nous n’avons décliné le pacte d’ alliance que parce que nos alliés voulaient faire
éro 440, 16 octobre 1916, p. 732-740 [732]. La section photographique de guerre de l’armée italienne publie un album d’un
6 octobre 1916, p. 732-740 [732]. La section photographique de guerre de l’armée italienne publie un album d’un puissant i
section photographique de guerre de l’armée italienne publie un album d’ un puissant intérêt documentaire intitulé la Guerr
le volume En haute montagne vient de paraître. Le caractère principal de la guerre italienne étant l’action en haute monta
uerre italienne étant l’action en haute montagne, dont la belle armée de Cadorna a bien sujet d’être orgueilleuse, cet alb
action en haute montagne, dont la belle armée de Cadorna a bien sujet d’ être orgueilleuse, cet album a donc un intérêt de
Cadorna a bien sujet d’être orgueilleuse, cet album a donc un intérêt de premier ordre. On y voit cette lutte des cimes av
avec une évidence saisissante. La valeur, l’endurance, l’organisation de l’armée italienne s’y montrent merveilleusement.
de l’armée italienne s’y montrent merveilleusement. Bien des aspects de cette guerre en haute montagne sont inattendus. P
l’aquarelliste Jeanès, déroulent ici leur chaos harmonieux. Les voies de transport aérien donnent le vertige et on ne saur
ge et on ne saurait trop en admirer l’ingéniosité. Quant à ces canons de gros calibre transportés dans les neiges éternell
libre transportés dans les neiges éternelles à des trois mille mètres d’ altitude, les artilleurs seuls peuvent imaginer le
à bien des entreprises aussi hasardeuses. Ce volume est bien conçu et d’ une merveilleuse netteté de clichés. Le second alb
i hasardeuses. Ce volume est bien conçu et d’une merveilleuse netteté de clichés. Le second album sera consacré au Carso,
rmes et les munitions, les prisonniers, etc. On ne saurait trop louer de telles publications qui aident les Français à com
de telles publications qui aident les Français à comprendre l’effort de leurs alliés. Il faut que la France puisse se ren
effort de leurs alliés. Il faut que la France puisse se rendre compte de quelle façon ses sacrifices éveillent l’émulation
16 octobre 1916, p. 732-740 [733]. Gabriel Maugain : L’Intervention de l’Italie dans la guerre actuelle, Paris, Champion
Paris, Champion éditeur Dans L’Opinion italienne et l’Intervention de l’Italie dans la guerre actuelle, M. G. Maugain d
dans la guerre actuelle, M. G. Maugain donne un exposé clair et utile de la politique italienne au début de la guerre. Ave
ain donne un exposé clair et utile de la politique italienne au début de la guerre. Avec impartialité, il examine les argu
guments des neutralistes et des interventionnistes. Il a la sincérité de peser, au point de vue purement Italien, le pour
rité de peser, au point de vue purement Italien, le pour et le contre de l’intervention de l’Italie dans le conflit. Il ar
point de vue purement Italien, le pour et le contre de l’intervention de l’Italie dans le conflit. Il arrive à cette concl
Italie en guerre complète et développe l’étude précédente sur le rôle de l’Italie au début du conflit européen et pendant
l’Italie au début du conflit européen et pendant ce conflit. Le drame de conscience d’abord : la guerre éclate, l’Italie v
e éclate, l’Italie vit dans l’angoisse. Interviendra-t-elle aux côtés de l’Autriche, l’ennemie héréditaire, contre la sœur
nt momentané : c’est la neutralité. Mais bientôt se dégage le sursaut de révolte, d’indignation devant les attentats contr
 : c’est la neutralité. Mais bientôt se dégage le sursaut de révolte, d’ indignation devant les attentats contre les peuple
imistes quand ils étudient l’union sacrée italienne, mais leur exposé de la lutte des partis est intéressant. Serge Bas
, un excellent livre. Il a pour titre : L’Italie en armes. Peu ou pas de politique transcendante, la curiosité du reporter
vie, le pittoresque des tableaux, le trait, l’anecdote, le mouvement de la rue. Tout cela forme un tout amusant à lire et
forme un tout amusant à lire et instructif. C’est évidemment le livre d’ un homme de presse, mais aussi un document pour ce
ut amusant à lire et instructif. C’est évidemment le livre d’un homme de presse, mais aussi un document pour ceux qui s’in
mais aussi un document pour ceux qui s’intéressent à ce grand facteur de l’histoire : l’esprit public. Bien des profonds p
teur de l’histoire : l’esprit public. Bien des profonds politiques et d’ ennuyeux philosophes ont omis de nous signaler des
blic. Bien des profonds politiques et d’ennuyeux philosophes ont omis de nous signaler des visions, des nuances, des indic
s du même genre sur les jours houleux que traversa l’Italie à l’heure de la décision suprême. La Vie anecdotique Gui
XVII, numéro 440, 16 octobre 1916, p. 755-759. La nouvelle religion de la vélocité Je signale à ceux qui se demandent
e nouveau manifeste futuriste où Marinetti fonde la nouvelle religion de la vélocité. Cette curieuse amplification, révéla
le religion de la vélocité. Cette curieuse amplification, révélatrice d’ un curieux état d’âme au sein d’une époque qui ne
ue qui ne me semble pas moins curieuse, a paru dans le premier numéro de l’Italia futurista qui paraît à Florence. Où est
est le temps, mon cher Marinetti, où vous m’annonciez la publication d’ un autre manifeste futuriste intitulé l’Irréligion
angé, avec le titre, quelques termes dont le sens allait à l’encontre de votre tendance nouvelle. Fondateur de religion !
ont le sens allait à l’encontre de votre tendance nouvelle. Fondateur de religion ! vous voilà fondateur de religion ! C’e
votre tendance nouvelle. Fondateur de religion ! vous voilà fondateur de religion ! C’est une situation sociale par le tem
ne situation sociale par le temps qui court ! Car il ne s’agit pas là d’ une hérésie plus ou moins chrétienne, ou de nouvel
 ! Car il ne s’agit pas là d’une hérésie plus ou moins chrétienne, ou de nouvelles pratiques superstitieuses purement exté
fondez une religion nouvelle établie sur le développement des moyens de locomotion. Au lieu de Divinité vous dites Véloci
es Vélocité ; sans le savoir les Allemands ont bien fondé la religion de la Férocité. Mais, comme vous, je préfère la vélo
qui est une déité plus moderne, bien qu’elle paraisse peu se soucier de la durée de la guerre. Nul doute qu’au cours de v
déité plus moderne, bien qu’elle paraisse peu se soucier de la durée de la guerre. Nul doute qu’au cours de votre campagn
que l’on a figuré comme un triangle ne vous soit apparu sous la forme d’ une bécane et vous vous êtes écrié : « Véloce », c
les roues avec cette vitesse fulgurante qui était jusqu’ici l’apanage de cette classe d’ange appelée ofaninim qui dans l’a
ette vitesse fulgurante qui était jusqu’ici l’apanage de cette classe d’ ange appelée ofaninim qui dans l’angélologie hébra
ans l’angélologie hébraïque sont les roues du char céleste. Fondateur de religion ! vous êtes le premier du xxe  siècle. E
’en connais qu’un seul : Joseph Smith, fondateur du mormonisme, sorte de paganisme idéaliste, tiré des superstitions des I
érise la polygamie anthume et posthume des fidèles. Vous, dans le but d’ honorer « la beauté de la vélocité », vous faites
hume et posthume des fidèles. Vous, dans le but d’honorer « la beauté de la vélocité », vous faites naître « la nouvelle r
té de la vélocité », vous faites naître « la nouvelle religion morale de la vélocité » de votre « grande guerre libératric
 », vous faites naître « la nouvelle religion morale de la vélocité » de votre « grande guerre libératrice ». « La morale
ne, est-il dit dans le Manifeste, défendit la structure physiologique de l’homme des excès de la sensualité. Elle modéra s
e Manifeste, défendit la structure physiologique de l’homme des excès de la sensualité. Elle modéra ses instincts et les é
ses instincts et les équilibra. La morale futuriste défendra l’homme de la décomposition déterminée par la lenteur, le so
inera le temps et l’espace. » Et, après un tableau historico-lyrique de la vitesse, le manifeste en vient à la naissance
historico-lyrique de la vitesse, le manifeste en vient à la naissance de la ligne droite, « un des caractères de la divini
feste en vient à la naissance de la ligne droite, « un des caractères de la divinité ». Un parallèle entre la vélocité qui
qui est « pure » et la lenteur qui est « immonde » amène le fondateur de religion à indiquer quelques saints de la nouvell
« immonde » amène le fondateur de religion à indiquer quelques saints de la nouvelle religion. Ce sont particulièrement le
ses. Et il annonce que « les sportsmen sont les premiers catéchumènes de cette religion dont le résultat prochainement att
a destruction des maisons et des cités remplacées par des rendez-vous d’ automobiles et d’aéroplanes ». Et les demeures de
maisons et des cités remplacées par des rendez-vous d’automobiles et d’ aéroplanes ». Et les demeures de cette divinité ce
par des rendez-vous d’automobiles et d’aéroplanes ». Et les demeures de cette divinité ce sont « les wagons-restaurants (
nité ce sont « les wagons-restaurants (manger en vélocité). Les gares de chemin de fer de l’Ouest-Amérique, où les trains
s wagons-restaurants (manger en vélocité). Les gares de chemin de fer de l’Ouest-Amérique, où les trains lancés à 140 kilo
à l’heure passent buvant sans s’arrêter l’eau nécessaire et les sacs de la poste. Les ponts et les tunnels. La place de l
écessaire et les sacs de la poste. Les ponts et les tunnels. La place de l’Opéra à Paris. Le Strand à Londres. Les circuit
nnels. La place de l’Opéra à Paris. Le Strand à Londres. Les circuits d’ automobiles. Les films cinématographiques. Les sta
ns radiotélégraphiques. Les grands tubes qui précipitent des colonnes d’ eau alpestre pour prendre à l’atmosphère 1 électri
. Les grands couturiers parisiens qui, au moyen de l’invention véloce de la mode, créent la passion du nouveau et la haine
précis par lequel le boxeur met son adversaire knock-out). Les champs de batailles ». À l’énumération de quelques choses d
son adversaire knock-out). Les champs de batailles ». À l’énumération de quelques choses divines succède celle de quelques
batailles ». À l’énumération de quelques choses divines succède celle de quelques vélocités : « L’héroïsme est une vélocit
e une vélocité. Et il y a quelque prétention choquante à vouloir tout de go fonder une religion dont le besoin ne se fait
in ne se fait pas sentir. Mais il n’en reste pas moins que les moyens de locomotion, le mouvement pour tout dire, ont modi
s de locomotion, le mouvement pour tout dire, ont modifié notre façon de sentir, lui ont donné un prétexte excellent pour
nné un prétexte excellent pour se renouveler, et il y a quelque chose de juste et de touchant dans ce désir de nouveau qui
xte excellent pour se renouveler, et il y a quelque chose de juste et de touchant dans ce désir de nouveau qui, né en Fran
uveler, et il y a quelque chose de juste et de touchant dans ce désir de nouveau qui, né en France, s’exprime si violemmen
nt en Italie. Il y a là sinon une religion, du moins comme une morale de la nouveauté qui a quelque sens, dès qu’on la déb
Et puis comment ne pas regarder avec sympathie un homme qui ne cesse d’ insuffler le courage au cœur de ses compatriotes ?
r avec sympathie un homme qui ne cesse d’insuffler le courage au cœur de ses compatriotes ? Aujourd’hui règne une nouvell
au cœur de ses compatriotes ? Aujourd’hui règne une nouvelle morale de guerre. Toute lâcheté, si petite soit-elle, tout
velle morale de guerre. Toute lâcheté, si petite soit-elle, tout acte de tolérance est un délit immonde. Toute critique es
orna et dans la force italienne. Bâillonnez et arrêtez les alarmistes de toute espèce. » Cette morale n’est pas si mauvai
n’est pas si mauvaise et il n’y a pas un Français qui ne la trouvera de son goût. « La science futuriste » Tandis q
oût. « La science futuriste » Tandis qu’il se fait pape et pape de la vélocité futuriste, d’autres futuristes s’en p
x recherches désordonnées, aux intuitions contradictoires des adeptes de cette bizarre science, c’est l’ignorance absolue 
e cette bizarre science, c’est l’ignorance absolue : « La fin suprême de la science serait, hypothétiquement, de ne nous f
ce absolue : « La fin suprême de la science serait, hypothétiquement, de ne nous faire plus rien comprendre, de ramener l’
ence serait, hypothétiquement, de ne nous faire plus rien comprendre, de ramener l’humanité vers le mystère total. » Fatal
. Ces cinématolâtres n’ajoutent-ils pas : « Nous attirons l’attention de tous les audacieux vers cette zone moins battue d
tirons l’attention de tous les audacieux vers cette zone moins battue de notre réalité qui comprend les phénomènes du médi
otre réalité qui comprend les phénomènes du médianisme, du psychisme, de la rhabdomancie, de la divination, de la télépath
prend les phénomènes du médianisme, du psychisme, de la rhabdomancie, de la divination, de la télépathie… » Certes ces rec
es du médianisme, du psychisme, de la rhabdomancie, de la divination, de la télépathie… » Certes ces recherches ne sont pa
ation, de la télépathie… » Certes ces recherches ne sont pas indignes d’ intérêt, mais c’est une conclusion bizarre à un ma
ientifique et ce n’est pas là un programme à recommander à l’activité d’ une jeunesse Studieuse. Marinetti s’amuse à avoir
inetti s’amuse à avoir du bon sens hors de la raison. Les signataires de ce manifeste manquent même de bon sens. C’est la
sens hors de la raison. Les signataires de ce manifeste manquent même de bon sens. C’est la tendance la plus fâcheuse vers
le des esprits puissent s’orienter. S’ils sentent un besoin impérieux de piété, les Français qui se souviennent de Pasteur
sentent un besoin impérieux de piété, les Français qui se souviennent de Pasteur et pas mal d’Italiens trouveront plus sim
rieux de piété, les Français qui se souviennent de Pasteur et pas mal d’ Italiens trouveront plus simple, plus sérieux, sin
’Italiens trouveront plus simple, plus sérieux, sinon plus profitable d’ aller, sans négliger les études scientifiques séri
’agenouiller dans un sanctuaire, Sacré-Cœur, Lourdes ou Sainte maison de Lorette, que de marier la religion avec la scienc
s un sanctuaire, Sacré-Cœur, Lourdes ou Sainte maison de Lorette, que de marier la religion avec la science dans le cabine
de Lorette, que de marier la religion avec la science dans le cabinet d’ une voyante. Umberto Boccioni Umberto Bocci
bles y étaient Severini et Carrà, tous deux influencés par nos écoles d’ avant-garde. Séparés de Marinetti, ils sont encore
et Carrà, tous deux influencés par nos écoles d’avant-garde. Séparés de Marinetti, ils sont encore ce que cette école pla
Boccioni abandonna l’esthétique plus verbale que plastique, des états d’ âmes pour une sculpture cette rois plus neuve et p
e et plus plastique, dont il avait trouvé la source dans les ouvrages de Rosso et dans l’atelier de Picasso. Au reste, le
l avait trouvé la source dans les ouvrages de Rosso et dans l’atelier de Picasso. Au reste, le labeur opiniâtre de Boccion
de Rosso et dans l’atelier de Picasso. Au reste, le labeur opiniâtre de Boccioni conserve son importance dans l’histoire
labeur opiniâtre de Boccioni conserve son importance dans l’histoire de la jeune sculpture, dont il est incontestablement
ablement un des novateurs. Il périt, tandis qu’il faisait ses classés de canonnier-conducteur. Il tomba du porteur d’avant
u’il faisait ses classés de canonnier-conducteur. Il tomba du porteur d’ avant qu’il montait et se brisa dans cette chute.
a suite de cette mort, il ne reste plus guère autour de Marinetti que de nouveaux futuristes. En effet, Boccioni était pou
ouveaux futuristes. En effet, Boccioni était pour ainsi dire l’unique de ses compagnons de la première heure qui ne se fus
. En effet, Boccioni était pour ainsi dire l’unique de ses compagnons de la première heure qui ne se fussent un peu écarté
ses compagnons de la première heure qui ne se fussent un peu écartés de lui. Je parle bien entendu de ceux qui avaient de
heure qui ne se fussent un peu écartés de lui. Je parle bien entendu de ceux qui avaient de la valeur. Et ceux qui, étant
sent un peu écartés de lui. Je parle bien entendu de ceux qui avaient de la valeur. Et ceux qui, étant venus au futurisme
es luttes, Soffici, Papini, Palazzeschi, sont peut-être les meilleurs de la jeune Italie littéraire, sont encore futuriste
e qui se passe au sein du futurisme italien. C’est ainsi que, cessant d’ être une école tapageuse, il peut devenir un mouve
peut devenir un mouvement. Marinetti, qui a en Amérique la réputation d’ être un remarquable politicien, ferait peut-être b
la réputation d’être un remarquable politicien, ferait peut-être bien de laisser de côté, dans la conduite des affaires sp
on d’être un remarquable politicien, ferait peut-être bien de laisser de côté, dans la conduite des affaires spirituelles
e bien de laisser de côté, dans la conduite des affaires spirituelles de son école, cette intransigeance encyclopédique qu
nce encyclopédique qui devient plus démodée à mesure que les affaires de l’Italie et de l’univers deviennent plus sérieuse
que qui devient plus démodée à mesure que les affaires de l’Italie et de l’univers deviennent plus sérieuses. Il n’est pas
sérieuses. Il n’est pas sans talent. Il est peut-être temps pour lui d’ asseoir sa réputation sur une œuvre solide. À moin
ins qu’il ne considère que ses « manifestes » sont l’œuvre importante de sa vie. Il y excelle, en effet. Et s’il lui plaît
anifeste tant qu’il voudra, ce gentil mais trop peu voluptueux adepte de la sagesse cinématique d’Épicure ! Tome CXVI
, ce gentil mais trop peu voluptueux adepte de la sagesse cinématique d’ Épicure ! Tome CXVIII, numéro 441, 1er novemb
XVIII, numéro 441, 1er novembre 1916 Variétés. Des Photographies de la guerre [extraits] Charles Merki. Tome CXVII
-178 [174-175, 177]. Dans les locaux des Arts Décoratifs, au Pavillon de Marsan, on a installé une très curieuse expositio
fs, au Pavillon de Marsan, on a installé une très curieuse exposition de photographies se rapportant à la guerre actuelle
rapportant à la guerre actuelle et qui fournissent une documentation de valeur sur les différents fronts de combat. Ce so
qui fournissent une documentation de valeur sur les différents fronts de combat. Ce sont surtout des photographies anglais
ne section italienne et une section serbe. Des envois qu’on attendait de Russie ne sont pas encore parvenus. — Les épreuve
s fort intéressantes et l’on pourra consacrer à la visite du pavillon de Marsan quelques heures brèves. C’est en somme l’i
illon de Marsan quelques heures brèves. C’est en somme l’illustration de la guerre, — et comme si l’on avait réussi à conc
, à rendre tangible l’effort unanime dont nous avons vécu depuis plus de deux ans. […] Les photographies italiennes égalem
ses prises au moment où l’actualité s’y attache, avec leurs panoramas de montagnes, leurs vues de villes (Grado, Monfalcon
’actualité s’y attache, avec leurs panoramas de montagnes, leurs vues de villes (Grado, Monfalcone). Les troupes de ce côt
s de montagnes, leurs vues de villes (Grado, Monfalcone). Les troupes de ce côté doivent se battre à des hauteurs fantasti
uteurs fantastiques (3 200 mètres donne un cliché). C’est la bataille de Goritz, avec le pont écroulé ; en Carnie, Dogna b
par les Autrichiens le 1er septembre 1914 ; des vues panoramiques et de plan-relief. L’artillerie de montagne nous est mo
eptembre 1914 ; des vues panoramiques et de plan-relief. L’artillerie de montagne nous est montrée passant l’Isonzo (9 aoû
trée passant l’Isonzo (9 août), et à côté on peut voir la dévastation de la salle des tribunaux à Goritz, siège du command
turista, sont extrêmement monotones, tranquilles, pédestres, manquant d’ imprévu et viles. Dans la vie citadine, il manque
uant d’imprévu et viles. Dans la vie citadine, il manque l’atmosphère de danger, la tache miroitante de l’émotion intense,
a vie citadine, il manque l’atmosphère de danger, la tache miroitante de l’émotion intense, la méprise convulsionnaire de
la tache miroitante de l’émotion intense, la méprise convulsionnaire de zone explosive, le jet périodique des catastrophe
, le jet périodique des catastrophes. Il circule, par contre, l’amour de l’existence tranquille, de la position commode, l
astrophes. Il circule, par contre, l’amour de l’existence tranquille, de la position commode, la recherche de la sécurité,
amour de l’existence tranquille, de la position commode, la recherche de la sécurité, des équilibres les plus banaux, des
antipathiquement immobiles. Jamais un frisson dans ces murs couleurs de lave. Jamais un jeu d’étages apparaissant et disp
iles. Jamais un frisson dans ces murs couleurs de lave. Jamais un jeu d’ étages apparaissant et disparaissant. Jamais une s
une surprise venant des fenêtres ou des portes cochères qui manquent de malice, et si elles sont fermées, cela veut dire
échancrures honteuses avec lesquelles on sépare la route des passants de celle avec des rails, et les citadins à pied les
des escaliers en spirale du sixième étage. On désire se promener sur d’ amples marchepied qui se dérobent à l’improviste s
iste sous nos pas, ouvrant quelque saut-de-loup, pendant que des jets de lumière bizarre jaillissent de ces ouvertures en
que saut-de-loup, pendant que des jets de lumière bizarre jaillissent de ces ouvertures en nous éblouissant puissamment. T
r vivre la vie magique et caméléontique, crouler et renaître, changer de forme et de reflets dans les différentes heures d
ie magique et caméléontique, crouler et renaître, changer de forme et de reflets dans les différentes heures du jour et de
changer de forme et de reflets dans les différentes heures du jour et de la nuit. » À notre tour, nous ferons un léger co
ons un léger commentaire : nous avons eu, avant la guerre, l’esquisse de toutes ces merveilles dans un établissement qui n
lles dans un établissement qui nous présente en ce moment sa défroque de faux rochers, de précipices, à Magic-City. Nous y
lissement qui nous présente en ce moment sa défroque de faux rochers, de précipices, à Magic-City. Nous y avons tous passé
. Tome CXVIII, numéro 442, 16 novembre 1916 Quelques reflets de l’âme italienne Maurice Vallis. Tome CXVIII, n
ro 442, 16 novembre 1916, p. 252-269. Il ne faut pas que l’actualité, d’ ordre tout militaire, nous fasse renier ce que nou
antérieures, esthétiques ou autres, qui ont présidé au développement de notre vie intellectuelle, n’auraient-elles plus a
es plus aucun pouvoir sur notre vision actuelle du réel ? D’ailleurs, de ces influences il resté, souvent malgré nous, des
é nous, des traces dans la manière dont nous considérons les troubles de l’heure présente, et il nous arrive même d’attrib
considérons les troubles de l’heure présente, et il nous arrive même d’ attribuer à une nouvelle conception des faits ou d
l nous arrive même d’attribuer à une nouvelle conception des faits ou de la vie ce qui est simplement l’effet d’un contras
velle conception des faits ou de la vie ce qui est simplement l’effet d’ un contraste entre nos rêves d’hier et la réalité
e la vie ce qui est simplement l’effet d’un contraste entre nos rêves d’ hier et la réalité d’aujourd’hui. Ils se méprennen
implement l’effet d’un contraste entre nos rêves d’hier et la réalité d’ aujourd’hui. Ils se méprennent donc ceux qui disen
ceux qui disent maintenant : « J’ai heureusement évolué ; mes pensées d’ autrefois ne sont plus, et c’est pour mon énergie
dominer ce que nous avons aimé dans une œuvre d’art, ce quelque chose de profond qui reste en nous, et que toutes les alte
ue chose de profond qui reste en nous, et que toutes les alternatives de l’heure présente ne parviendraient pas à abolir.
ci. Des écrivains ont pu, comme Tolstoï, mépriser, réprouver l’esprit de lutte ; d’autres, au contraire, ont chanté, mis e
n valeur, ce même esprit ; ce qui importe cependant, c’est la qualité de leur œuvre, qui projette son reflet dans la pensé
i projette son reflet dans la pensée du public, et la vertu exaltante de leur effort. En Italie, par exemple, Antonio Foga
nni Pascoli, tous deux disparus, s’opposent nettement, par leur culte de la douleur silencieuse et leur amour de la paix,
ent nettement, par leur culte de la douleur silencieuse et leur amour de la paix, à Gabriel d’Annunzio, devenu poète natio
emarquable du nationalisme italien : ces deux derniers écrivains sont d’ actualité plus que Fogazzaro et Pascoli, mais leur
italienne en général en sera-t-elle plus profonde ? Chacun a sa part d’ influence, et c’est une raison pour que nous aimio
lité militaire, et cela se comprend, son œuvre étant toute en reflets de la vie intérieure sur le miroir terni du réel. Il
terni du réel. Il est des écrivains pour qui la mélancolie, le culte de la douleur, l’expérience de l’anxiété sont des né
crivains pour qui la mélancolie, le culte de la douleur, l’expérience de l’anxiété sont des nécessités intérieures ; la vi
la vie n’aurait aucun intérêt pour eux si les doutes et les angoisses de l’homme n’en rehaussaient la valeur. La précision
i donne une signification plus haute aux harmonies ou aux dissonances de notre vie intérieure : d’ailleurs n’est-ce pas un
rieure : d’ailleurs n’est-ce pas une plus grande aptitude à aimer que de savoir jusqu’à quelles profondeurs descendent en
es douleurs possibles pour chaque âme est proportionnelle à son degré de perfection ! » Les écrivains dont l’intelligence
ignons pas les esprits assez virils pour puiser dans la compréhension de la douleur la force de vivre toujours plus pureme
assez virils pour puiser dans la compréhension de la douleur la force de vivre toujours plus purement et surtout ne les ac
force de vivre toujours plus purement et surtout ne les accusons pas de « poétiser » trop souvent la triste réalité ! Que
lectuel, — si nous osions négliger la pensée des rêveurs qui essaient d’ orienter vers l’idéal le plus élevé nos aspiration
élevé nos aspirations et nos incertitudes ? Antonio Fogazzaro fut un de ces artisans de l’idéal, et son œuvre offrit aux
ations et nos incertitudes ? Antonio Fogazzaro fut un de ces artisans de l’idéal, et son œuvre offrit aux Italiens la proj
e l’idéal, et son œuvre offrit aux Italiens la projection douloureuse d’ intuitions magnifiques. Il expliquait, il justifia
expliquait, il justifiait, en des pages inspirées par le noble souci de comprendre, les plus délicates nuances du doute e
le noble souci de comprendre, les plus délicates nuances du doute et de la foi. Aussi ne faut-il point s’étonner que quel
nt s’étonner que quelques-uns lui aient reproché, avec une insistance de mauvais aloi, l’indécision morale, religieuse ou
istance de mauvais aloi, l’indécision morale, religieuse ou politique de certains de ses héros : il est si facile d’appele
auvais aloi, l’indécision morale, religieuse ou politique de certains de ses héros : il est si facile d’appeler indécision
, religieuse ou politique de certains de ses héros : il est si facile d’ appeler indécision les angoisses qu’un homme peut
vie, s’il veut en approfondir le sens. Ce qui est moins facile, c’est de magnifier, au moyen d’un verbe harmonieux et pren
fondir le sens. Ce qui est moins facile, c’est de magnifier, au moyen d’ un verbe harmonieux et prenant, la douceur, les él
parmi les buissons les plus épineux, c’est-à-dire dans l’acceptation de la douleur comme discipline de la sensibilité et
ineux, c’est-à-dire dans l’acceptation de la douleur comme discipline de la sensibilité et du vouloir. Fogazzaro dut aimer
ômes délicieux, loin des faits trop quotidiens et qui meurent parfois de n’avoir pas été comprises : en vérité, pour un ho
té, pour un homme positif, y a-t-il rien de plus ridicule ? Il savait de quelles splendeurs rayonnent de telles âmes quand
-il rien de plus ridicule ? Il savait de quelles splendeurs rayonnent de telles âmes quand la vie les contraint à l’humili
s rayonnent de telles âmes quand la vie les contraint à l’humiliation de soi, il leur a dédié, par le roman, des pages émo
ges émouvantes qui me font penser à des chants religieux sur l’esprit de sacrifice : de là sans doute l’« incompréhension 
qui me font penser à des chants religieux sur l’esprit de sacrifice : de là sans doute l’« incompréhension » de certains g
ux sur l’esprit de sacrifice : de là sans doute l’« incompréhension » de certains gazetiers et le dédain — fort amusant d’
sion » de certains gazetiers et le dédain — fort amusant d’ailleurs — de quelque Zoïles déconcertés par tant de mysticisme
incertitudes et ses illusions mystiques. On lui a reproché son défaut de précision, le flottement de sa pensée dès qu’il a
s mystiques. On lui a reproché son défaut de précision, le flottement de sa pensée dès qu’il a eu la franchise de révéler
de précision, le flottement de sa pensée dès qu’il a eu la franchise de révéler ses doutes. Certes, il est plus aisé d’ig
’il a eu la franchise de révéler ses doutes. Certes, il est plus aisé d’ ignorer ces inquiétudes intérieures ou d’en affirm
es. Certes, il est plus aisé d’ignorer ces inquiétudes intérieures ou d’ en affirmer le néant. Mais pour un écrivain comme
une valeur morale qui donne au prétexte artistique une signification de meilleur aloi : le principe est discutable aux ye
signification de meilleur aloi : le principe est discutable aux yeux d’ un pur artiste, je le reconnais, mais l’intention
? La vie réelle, les croyances qu’elle trouble, le doute, la question d’ un au-delà, c’est toute l’œuvre de Fogazzaro. Voye
elle trouble, le doute, la question d’un au-delà, c’est toute l’œuvre de Fogazzaro. Voyez ses héros : ils souffrent, ils s
œuvre de Fogazzaro. Voyez ses héros : ils souffrent, ils s’attristent de ne pas savoir quel est ce mystérieux océan d’aspi
frent, ils s’attristent de ne pas savoir quel est ce mystérieux océan d’ aspirations où sombre leur pensée quand ils essaie
stérieux océan d’aspirations où sombre leur pensée quand ils essaient de se connaître ; ils mettent dans leurs passions et
épouvante ; ils agissent, ils commandent ou obéissent suivant la loi de cette vie terrestre, obsédante par ses contrastes
se balance, au lointain, qui les prendra un jour, fatigués ou tristes d’ avoir vécu parmi les foules, pour les emporter ver
e et l’éternelle sérénité. Ils vêtent le réel, aux aspects trop durs, de songe et de mélancolie ; ils le subissent dans l’
elle sérénité. Ils vêtent le réel, aux aspects trop durs, de songe et de mélancolie ; ils le subissent dans l’action, mais
ls le subissent dans l’action, mais leur vie intérieure sait le parer de voiles à larges plis ; pauvres idéalistes que les
que les esprits forts méprisent, ils voudraient concilier la noblesse de leur foi avec l’expérience des faits. Le caractèr
se de leur foi avec l’expérience des faits. Le caractère intellectuel de l’auteur se reconnaît ici ; Fogazzaro a toujours
nnaît ici ; Fogazzaro a toujours pensé à la possibilité pour le dogme d’ accepter certaines lois de la science moderne : év
ujours pensé à la possibilité pour le dogme d’accepter certaines lois de la science moderne : évolution, darwinisme, etc.
science moderne : évolution, darwinisme, etc. C’est ce qui lui permit de savourer l’exaltante douleur de n’être pas compri
winisme, etc. C’est ce qui lui permit de savourer l’exaltante douleur de n’être pas compris. Et il y eut des heures où, te
d’Assise, il sentit vivre dans la matière même le souffle et l’esprit de Dieu, des heures où il devina des tristesses et d
les lignes expressives des rochers et des montagnes pensives ». L’âme de ses héros, alors même que les passions y projette
e les passions y projettent leurs tristes lueurs, connaît toujours, à de certaines heures, la délicieuse fraîcheur des imp
délicieuse fraîcheur des impressions produites par la vue du beau et de la nature : les paysages dorés de soleil, un lac
ons produites par la vue du beau et de la nature : les paysages dorés de soleil, un lac paisible où dorment des reflets, u
e imposante du soir, toutes ces images éveillent dans les profondeurs de la vie intérieure des vibrations multiples, et c’
ue Fogazzaro me paraît avoir le mieux réussi. Est-ce dans la notation de ces vibrations que des critiques ont voulu voir d
e dans la notation de ces vibrations que des critiques ont voulu voir de la veulerie et de la morbidité ? Peu importe d’ai
de ces vibrations que des critiques ont voulu voir de la veulerie et de la morbidité ? Peu importe d’ailleurs : l’œuvre e
tre joie intellectuelle. Tout écrivain — et tout lecteur — a le droit de préférer la poésie d’un site ou le sens d’une jol
e. Tout écrivain — et tout lecteur — a le droit de préférer la poésie d’ un site ou le sens d’une jolie métaphore à la rigu
tout lecteur — a le droit de préférer la poésie d’un site ou le sens d’ une jolie métaphore à la rigueur d’un syllogisme.
rer la poésie d’un site ou le sens d’une jolie métaphore à la rigueur d’ un syllogisme. Le monde est une prison, dit un per
a rigueur d’un syllogisme. Le monde est une prison, dit un personnage de Goethe : sans doute, mais une prison merveilleuse
eilleuse dont les fenêtres laissent voir, quand il fait beau, un coin de ciel bleu, une prison d’où l’on peut contempler l
s laissent voir, quand il fait beau, un coin de ciel bleu, une prison d’ où l’on peut contempler l’infini, — aux heures de
iel bleu, une prison d’où l’on peut contempler l’infini, — aux heures de méditation et de recueillement. La méditation nou
son d’où l’on peut contempler l’infini, — aux heures de méditation et de recueillement. La méditation nous donne parfois l
on et de recueillement. La méditation nous donne parfois le sentiment de la solitude, et c’est alors que nous comprenons m
s, la vie telle qu’elle est ; cette solitude permet aux esprits fiers de se délecter dans leur mépris des splendeurs et de
monde une solitude propice à nos rêveries, — et certains personnages de Fogazzaro y parviennent plus d’une fois ; — nous
s rêveries, — et certains personnages de Fogazzaro y parviennent plus d’ une fois ; — nous pouvons faire du monde une vaste
ront toujours les belles harmonies formées par la passion et l’esprit de sacrifice : saint Augustin, qui, avant d’être un
par la passion et l’esprit de sacrifice : saint Augustin, qui, avant d’ être un saint, avait eu assez de défaillances mond
acrifice : saint Augustin, qui, avant d’être un saint, avait eu assez de défaillances mondaines pour s’y connaître, — sain
— saint Augustin n’a-t-il pas écrit que certaines âmes ont le pouvoir de se créer à elles-mêmes une solitude ? Eh bien ! l
le pouvoir de se créer à elles-mêmes une solitude ? Eh bien ! la muse de Fogazzaro est une prisonnière, fière et méditativ
bien ! la muse de Fogazzaro est une prisonnière, fière et méditative, de ce monde terrestre qu’elle a l’impression de trav
re, fière et méditative, de ce monde terrestre qu’elle a l’impression de traverser seulement ; — mais parce qu’elle a en s
ules, dont les pessimistes se détournent, la société lui paraît digne de toutes les rédemptions. C’est l’idéal chrétien pa
s repus ou des satisfaits. On peut ne pas aimer les dogmes, créateurs de fanatisme, mais un idéal chrétien fondé, comme ce
celui dont se réclame Fogazzaro, sur l’amour et l’indulgence, chacun de nous peut l’accepter : il éclaire la plus sombre
ide. » C’est vrai ; mais il a souffert pour sa foi, et ce qu’il a mis de meilleur, de plus élevé dans ses romans, reflète
illeur, de plus élevé dans ses romans, reflète exactement la noblesse de son esprit, et, surtout, donne la mesure de sa lo
te exactement la noblesse de son esprit, et, surtout, donne la mesure de sa loyauté intellectuelle. Avons-nous le droit de
ut, donne la mesure de sa loyauté intellectuelle. Avons-nous le droit de lui demander davantage ? On a beaucoup reproché à
demander davantage ? On a beaucoup reproché à Fogazzaro son obsession de l’amour, et, plus particulièrement, de la sensual
oché à Fogazzaro son obsession de l’amour, et, plus particulièrement, de la sensualité se mêlant aux aspirations mystiques
aux aspirations mystiques. Il a cependant accordé à l’union amoureuse de deux êtres les plus belles significations : l’amo
and on l’envisage avec respect, peut devenir la lumière, la splendeur de toute existence. Aimer, semble se dire parfois Fo
ession que j’ai eue après avoir lu Daniele Cortis : l’auteur a essayé d’ y noter avec exactitude les troubles, les désirs,
é d’y noter avec exactitude les troubles, les désirs, les indécisions de deux âmes qui hésitent, angoissées et meurtries,
deux âmes qui hésitent, angoissées et meurtries, entre les impulsions de l’instinct et les formules absolues du devoir. On
ue celle-ci soit mariée à un homme indigne, il s’applique à triompher de sa passion en se soumettant à la « loi divine » d
oi la discipline intérieure, cette discipline qui interdit aux hommes de sacrifier les ordres de leur conscience à l’épano
ure, cette discipline qui interdit aux hommes de sacrifier les ordres de leur conscience à l’épanouissement de leur sensib
hommes de sacrifier les ordres de leur conscience à l’épanouissement de leur sensibilité. La figure de Daniele Cortis tra
de leur conscience à l’épanouissement de leur sensibilité. La figure de Daniele Cortis traduit assez bien les traits prin
La figure de Daniele Cortis traduit assez bien les traits principaux d’ un homme comme Fogazzaro, d’un esprit qui ne peut
traduit assez bien les traits principaux d’un homme comme Fogazzaro, d’ un esprit qui ne peut s’affranchir, même dans la p
rit qui ne peut s’affranchir, même dans la plus vulgaire contingence, de l’obsession religieuse et morale. S’il peint quel
il peint quelquefois la volupté, c’est avec une si grande délicatesse de tons, un coloris si léger, si transparent que tou
e de tons, un coloris si léger, si transparent que tout « l’au-delà » de cette volupté, — idéalisation du couple, poésie d
intes durables, — apparaît au lecteur le moins initié. Je ne sais pas d’ esquisses plus fines, de tableaux plus harmonieux
ît au lecteur le moins initié. Je ne sais pas d’esquisses plus fines, de tableaux plus harmonieux que ceux dont Fogazzaro
e du mariage et du foyer. Bien qu’il ait essayé, à diverses reprises, de décrire avec précision les violents effets des pa
ire avec précision les violents effets des passions « charnelles » et de noter les sourdes rumeurs dont le désir emplit le
ont le désir emplit le cœur humain, on pourrait affirmer que l’auteur de Daniel Cortis ne traite avec émotion que les suje
culte, jusqu’à devenir la religion du désir spiritualisé par la soif de l’absolu. Il a remis en valeur la splendide aptit
qui ont su approfondir, à travers le mirage des faits, la supériorité de la connaissance de soi sur la simple volupté de v
dir, à travers le mirage des faits, la supériorité de la connaissance de soi sur la simple volupté de vivre. D’aucuns peuv
faits, la supériorité de la connaissance de soi sur la simple volupté de vivre. D’aucuns peuvent trouver austère cette con
supériorité de la connaissance de soi sur la simple volupté de vivre. D’ aucuns peuvent trouver austère cette conception. E
savoir sa mesure, même aujourd’hui, n’est-ce pas la meilleure raison de vivre ? Depuis Socrate, le principe n’a point per
illeure raison de vivre ? Depuis Socrate, le principe n’a point perdu de sa puissance, au contraire. Depuis le début du co
contraire. Depuis le début du conflit qui épuise lentement les races d’ Europe, la question religieuse a été souvent discu
ée un peu partout. Dans un beau roman, autrement puissant que le Sens de la mort de Paul Bourget, Fogazzaro avait traité d
artout. Dans un beau roman, autrement puissant que le Sens de la mort de Paul Bourget, Fogazzaro avait traité de cette mat
issant que le Sens de la mort de Paul Bourget, Fogazzaro avait traité de cette matière : les deux caractères de Luisa et F
ourget, Fogazzaro avait traité de cette matière : les deux caractères de Luisa et Franco Maironi, dans le Piccolo mondo an
ent par la souffrance et par l’amour, et combien la notation réaliste de leurs divergences religieuses prouve avec quel so
tion réaliste de leurs divergences religieuses prouve avec quel souci de précision l’auteur a saisi les moindres nuances d
ve avec quel souci de précision l’auteur a saisi les moindres nuances de leur psychologie ! Franco, le mari de Luisa, est
ur a saisi les moindres nuances de leur psychologie ! Franco, le mari de Luisa, est sincèrement un dilettante, un rêveur,
sincèrement un dilettante, un rêveur, qui goûte toutes les harmonies de la nature et toutes les impressions dont l’art re
e la spontanéité ; il laisse flotter avec indolence ses pensées comme de vagues lueurs flottent à la surface d’une eau mor
ec indolence ses pensées comme de vagues lueurs flottent à la surface d’ une eau morte, mais il n’essaiera jamais d’en péné
eurs flottent à la surface d’une eau morte, mais il n’essaiera jamais d’ en pénétrer la mystérieuse essence ou d’en fixer,
te, mais il n’essaiera jamais d’en pénétrer la mystérieuse essence ou d’ en fixer, pour lui-même tout au moins, le sens et
ui-même tout au moins, le sens et la valeur. Son esprit est satisfait de répercuter seulement de doux échos : il ne se pré
e sens et la valeur. Son esprit est satisfait de répercuter seulement de doux échos : il ne se préoccupe ni de leur origin
tisfait de répercuter seulement de doux échos : il ne se préoccupe ni de leur origine, ni de leur succession. Est-il surpr
r seulement de doux échos : il ne se préoccupe ni de leur origine, ni de leur succession. Est-il surprenant que Franco, âm
Est-il surprenant que Franco, âme toute en reflets, éprouve le besoin de croire à un dogme qui ne trouble point sa quiétud
tude intellectuelle ? Le catholicisme lui accorde, grâce à la rigueur de ses affirmations, le calme et l’espérance. Il y t
y trouve le plus doux réconfort, mais surtout il y apprécie l’absence d’ un doute à l’égard de l’au-delà. Quand il lève les
il contemple l’infini, il ne sent pas crier en lui la douleur immense de l’homme épouvanté par le néant, il n’est point ac
une pareille hantise, il n’est point réduit au silence par la vision de l’illimité, non, — puisqu’il a la prière… Au cont
lme dans l’adhésion à un dogme. Elle ne connaît pas de plus sûr point d’ appui que la réalité, dès que l’incertitude la tor
tude la torture. Le passage qui suit peint avec simplicité la qualité de son esprit ; elle y évoque sa mère, qui vient de
évoque sa mère, qui vient de mourir : Elle ne pensait pas qu’un peu d’ elle fût ailleurs, elle ne la cherchait point, par
ouchant, dans les petites étoiles qui tremblaient au-dessus des monts de Carona. Elle pensait seulement que sa chère maman
lement que sa chère maman, qui avait vécu pour elle seule durant tant d’ années et n’avait été occupée sur la terre que de
le seule durant tant d’années et n’avait été occupée sur la terre que de son bonheur, dormirait, dans quelques heures, sou
son bonheur, dormirait, dans quelques heures, sous les grands noyers de Looch, dans la solitude ombreuse où se tait le pe
ers de Looch, dans la solitude ombreuse où se tait le petit cimetière de Castello, tandis qu’elle-même jouirait du soleil,
petit cimetière de Castello, tandis qu’elle-même jouirait du soleil, de l’amour ! Luisa ne voit que cette circonstance é
t elle répond : — Oh ! si, beaucoup ! Il releva son esprit, une ombre de sévérité rentra dans sa voix. — Et alors, — dit-i
dant, en révélant pour la première fois des choses ensevelies au fond de son cœur, elle agrandirait la déchirure douloureu
elle agrandirait la déchirure douloureuse ; mais pouvait-elle manquer de loyauté ? Son silence dura si longtemps que Franc
est vrai, mon âme n’a jamais été entièrement avec toi. Elle tremblait de dire ainsi, et Franco ne respirait plus : — Je me
respirait plus : — Je me suis toujours sentie différente et détachée de toi dans le sentiment qui doit gouverner tous les
ous les autres. C’est du sentiment religieux qu’il s’agit ici, c’est de la croyance à un être qu’elle ne voit ni ne compr
c’est de la croyance à un être qu’elle ne voit ni ne comprend, c’est d’ une morale théologique qu’elle ne veut accepter. E
, que tu avais le cœur le plus chaud, le plus généreux, le plus noble de la terre, mais la foi et tes pratiques rendaient
ent presque inutiles ces trésors. Tu n’agissais pas. Tu étais content de m’aimer, d’aimer ta fille, l’Italie, tes fleurs,
inutiles ces trésors. Tu n’agissais pas. Tu étais content de m’aimer, d’ aimer ta fille, l’Italie, tes fleurs, ta musique,
mer ta fille, l’Italie, tes fleurs, ta musique, les beautés du lac et de la montagne. Quant à un idéal supérieur, il te su
du lac et de la montagne. Quant à un idéal supérieur, il te suffisait de croire et de prier. Sans la foi, sans la prière,
la montagne. Quant à un idéal supérieur, il te suffisait de croire et de prier. Sans la foi, sans la prière, tu aurais don
qui est sûrement juste, ici, sur la terre, tu aurais senti ce besoin d’ agir que j’éprouvais. Tu sais bien comment je t’au
j’aurais voulu que tu cherchasses à servir ton pays. Est-il possible de donner une meilleure leçon d’énergie à un mystiqu
ses à servir ton pays. Est-il possible de donner une meilleure leçon d’ énergie à un mystique exalté seulement par le rêve
à un mystique exalté seulement par le rêve et qui oublie la nécessité de l’action afin de mieux cultiver sa sensibilité ?
aspirations religieuses sont-elles aussi nécessaires que l’évolution d’ un fait social ? Peut-être, suivant un mystique ;
is peu lui importe que nous l’adorions et lui parlions. Ce qu’il veut de nous, on le comprend par le cœur qu’il nous a fai
ons tout le bien, que nous détestions tout le mal et que nous aimions de toutes nos forces selon cet amour et cette haine 
cet amour et cette haine ; il veut que nous nous occupions seulement de cette terre, des choses que nous pouvons comprend
ons sentir ! » Ainsi parle Luisa Maironi ; et que pourrions-nous dire de mieux ? Fogazzaro, on le voit, a nettement défini
e mieux ? Fogazzaro, on le voit, a nettement défini, par le caractère de ses deux personnages, la différence qui existe en
t, sans doute, a-t-il voulu démontrer qu’il y a ici-bas deux manières d’ envisager la direction morale de toute société : d
ntrer qu’il y a ici-bas deux manières d’envisager la direction morale de toute société : d’une part, ceux qui agissent afi
x qui agissent afin de justifier, au point de vue humain, leur raison d’ être ; d’autre part, ceux qui laissent couler à le
eligieuse dont leur pensée retentit chaque jour. § La noble tristesse d’ un Giovanni Pascoli, douce et pensive, incline à l
ncline à l’amour plus qu’à la lutte, à la contemplation philosophique de l’infini plutôt qu’à la compréhension réaliste du
en amour, en générosité, en pardon. Pascoli a, lui aussi, l’obsession de l’infini, et comme Leopardi il aime à se perdre d
s choses et sur les êtres, et tout cela, « l’ombre du rêve et l’ombre de la chose », tout cela forme la plus pure, la plus
e la chose », tout cela forme la plus pure, la plus profonde doctrine d’ amour. À quoi bon la lutte, les haines qu’elle con
istoire peut se concevoir avec d’autres éléments ; et s’il est besoin d’ une tradition, en politique, d’un passé qui projet
d’autres éléments ; et s’il est besoin d’une tradition, en politique, d’ un passé qui projette ses lueurs sur nos idées et
tuelles, il n’est pas sûr que la meilleure, même au seul point de vue de la gloire, soit celle qui instaure la domination
e de la gloire, soit celle qui instaure la domination d’une part, et, de l’autre, la servitude. Pascoli, sans doute, n’a j
puissante dans sa mélancolie, légitime en soi une telle appréciation de l’histoire et de la réalité politique. Il est cer
a mélancolie, légitime en soi une telle appréciation de l’histoire et de la réalité politique. Il est certain que la conte
toire et de la réalité politique. Il est certain que la contemplation de l’infini donne la mesure de nos ambitions et de n
ique. Il est certain que la contemplation de l’infini donne la mesure de nos ambitions et de nos sentiments ; elle nous ap
que la contemplation de l’infini donne la mesure de nos ambitions et de nos sentiments ; elle nous apprend combien peu de
n acte humain, quand une grande pensée ne le consacre ; et c’est bien de cela que la poésie de Pascoli est comme pénétrée.
ne grande pensée ne le consacre ; et c’est bien de cela que la poésie de Pascoli est comme pénétrée. Notre haine, ce que n
e nous considérons comme notre puissance, et ce que nous prenons pour de la grandeur, parce que notre orgueil s’en accommo
us encourager à l’action : « Tout ce que nous vivons, mais c’est déjà de l’histoire ! » Et les doctes d’affecter un air im
t ce que nous vivons, mais c’est déjà de l’histoire ! » Et les doctes d’ affecter un air important et de prendre à témoin l
t déjà de l’histoire ! » Et les doctes d’affecter un air important et de prendre à témoin les traditions qui justifient no
re à témoin les traditions qui justifient nos pères, qui firent aussi de l’histoire, — parfois même sans le savoir. Pascol
fois même sans le savoir. Pascoli ne voit pas seulement la projection d’ un acte humain dans l’histoire, il voit aussi, — c
d’un acte humain dans l’histoire, il voit aussi, — certes, avec plus d’ allégresse, — la projection d’un peu d’amour dans
ire, il voit aussi, — certes, avec plus d’allégresse, — la projection d’ un peu d’amour dans l’acte le plus simple, dans un
oit aussi, — certes, avec plus d’allégresse, — la projection d’un peu d’ amour dans l’acte le plus simple, dans un geste fr
ur dans l’acte le plus simple, dans un geste fraternel, dans un geste d’ abnégation. Il n’aimait point la guerre ; il savai
imait point la guerre ; il savait qu’elle constitue une grande partie de l’histoire, et, partant, de la tradition ; il sav
avait qu’elle constitue une grande partie de l’histoire, et, partant, de la tradition ; il savait aussi qu’elle met en val
ant, de la tradition ; il savait aussi qu’elle met en valeur l’esprit de sacrifice et de dévouement à de nobles causes ; m
tion ; il savait aussi qu’elle met en valeur l’esprit de sacrifice et de dévouement à de nobles causes ; mais il est certa
aussi qu’elle met en valeur l’esprit de sacrifice et de dévouement à de nobles causes ; mais il est certain qu’il eût mie
ontre l’Autrichien, quelque jeune lettré italien, par une claire nuit d’ août, ne songe pas à une conception de l’histoire
ré italien, par une claire nuit d’août, ne songe pas à une conception de l’histoire basée sur cette philosophie ? Pascoli
ophie ? Pascoli aime les hommes ; c’est pourquoi sa poésie est pleine de leur souffrance et de leur inquiétude. Sur ce poi
es hommes ; c’est pourquoi sa poésie est pleine de leur souffrance et de leur inquiétude. Sur ce point il ressemble un peu
à son égard. On n’a pas voulu comprendre la profondeur et la sérénité de sa poésie, et c’est là la raison qui fondera préc
gloire et son influence. Les conflits peuvent se terminer, la poésie d’ un Pascoli ne finit pas dans l’esprit des hommes.
s l’esprit des hommes. § La guerre n’a pas beaucoup nui à la renommée de Gabriele d’Annunzio. Au contraire. Mais il a cess
i à la renommée de Gabriele d’Annunzio. Au contraire. Mais il a cessé de narrer les longues étreintes, les folles jalousie
ses amis comme ses détracteurs. Ces derniers, injustement, ne cessent de le mettre en cause, de le critiquer sur ses ambit
acteurs. Ces derniers, injustement, ne cessent de le mettre en cause, de le critiquer sur ses ambitions politiques, sur so
iquer sur ses ambitions politiques, sur son orgueil, etc. J’ai essayé d’ interroger un de ces détracteurs, non pas sur la p
bitions politiques, sur son orgueil, etc. J’ai essayé d’interroger un de ces détracteurs, non pas sur la participation de
sayé d’interroger un de ces détracteurs, non pas sur la participation de d’Annunzio à la guerre, mais sur ses qualités de
é d’interroger un de ces détracteurs, non pas sur la participation de d’ Annunzio à la guerre, mais sur ses qualités de rom
d’interroger un de ces détracteurs, non pas sur la participation de d’ Annunzio à la guerre, mais sur ses qualités de romancier e
sur la participation de d’Annunzio à la guerre, mais sur ses qualités de romancier et l’influence qu’elles peuvent avoir s
mancier et l’influence qu’elles peuvent avoir sur l’avenir littéraire de l’Italie. — Vous critiquez sévèrement M. d’Annunz
o, lui ai-je dit, et je sais que son activité, en ce moment, a le don de vous faire sourire. Vous voyez toujours le romanc
s l’aviateur blessé. Mais laissons cela. Je voudrais seulement savoir de vous ce qui vous choque dans le romancier ? — La
omancier ? — La manière, et, tout de même, les « sujets ». La lecture d’ un roman de d’Annunzio est pour moi une douloureus
— La manière, et, tout de même, les « sujets ». La lecture d’un roman de d’Annunzio est pour moi une douloureuse épreuve.
a manière, et, tout de même, les « sujets ». La lecture d’un roman de d’ Annunzio est pour moi une douloureuse épreuve. Et
manière, et, tout de même, les « sujets ». La lecture d’un roman de d’ Annunzio est pour moi une douloureuse épreuve. Et je ne m’
ous savez, tous ces personnages qui mettent du raffinement et presque de l’enthousiasme à se faire souffrir, qui soupirent
dent en discours voluptueux, tout cela m’agace, parce que cela manque de mesure, et je suis obligé, chaque fois, de relire
ace, parce que cela manque de mesure, et je suis obligé, chaque fois, de relire la « Bovary » ou quelques pages de la Prin
e suis obligé, chaque fois, de relire la « Bovary » ou quelques pages de la Princesse de Clèves, dans le but de me remettr
a « Bovary » ou quelques pages de la Princesse de Clèves, dans le but de me remettre d’aplomb. — Mais le sujet en soi peut
quelques pages de la Princesse de Clèves, dans le but de me remettre d’ aplomb. — Mais le sujet en soi peut être insignifi
eut être insignifiant et la forme être cependant très belle. Le style de M. d’Annunzio, et cette langue magnifique qu’il e
M. d’Annunzio, et cette langue magnifique qu’il emploie, la splendeur de ses figures, le charme de ses descriptions, me pa
ngue magnifique qu’il emploie, la splendeur de ses figures, le charme de ses descriptions, me paraissent dignes de louange
r de ses figures, le charme de ses descriptions, me paraissent dignes de louanges. On ne trouve pas un tel écrivain à tout
sent dignes de louanges. On ne trouve pas un tel écrivain à tout bout de champ. — C’est possible. Mais je m’en soucie peu.
ours mieux : il aura le goût, et la discrétion. Les pages somptueuses de Gabriele d’Annunzio m’ennuient encore plus que le
Gabriele d’Annunzio m’ennuient encore plus que les oraisons funèbres de Bossuet. Tel roman de Gabriele d’Annunzio, si l’o
’ennuient encore plus que les oraisons funèbres de Bossuet. Tel roman de Gabriele d’Annunzio, si l’on supprime tous les ép
alogue entre les deux principaux personnages : « Je ne sais que faire de mon temps, dirait le monsieur, et j’ai de quoi vi
es : « Je ne sais que faire de mon temps, dirait le monsieur, et j’ai de quoi vivre. Veux-tu, ô mon amie, que je secoue un
ue un peu mon oisiveté en te faisant souffrir et en t’aimant ? Il y a de ces raffinements dans la douleur qui valent les p
loux. Oh ! ce sera si bon ! » Surtout, ne riez pas. Si quelques héros de M. d’Annunzio se permettaient d’être « vrais », i
tout, ne riez pas. Si quelques héros de M. d’Annunzio se permettaient d’ être « vrais », ils parleraient ainsi, et le roman
ges, sobres et rapides. — Ce jugement est bien sommaire, et les héros de M. d’Annunzio ont tout de même plus de caractère
st bien sommaire, et les héros de M. d’Annunzio ont tout de même plus de caractère et de force que votre parti-pris ne leu
, et les héros de M. d’Annunzio ont tout de même plus de caractère et de force que votre parti-pris ne leur en attribue. E
ris ne leur en attribue. Et puis, j’y reviens encore, croyez-vous que d’ avoir créé cette langue riche et somptueuse, dont
d’avoir créé cette langue riche et somptueuse, dont il joue avec tant d’ aisance, ne vaut pas la sobriété de nos écrivains 
somptueuse, dont il joue avec tant d’aisance, ne vaut pas la sobriété de nos écrivains ? Et pensez-vous que, pour le roman
ns ? Et pensez-vous que, pour le roman moderne, et même pour le roman de demain, elle ne sera pas l’expression exacte, cel
ne sera pas l’expression exacte, celle qui peint toute la complexité de nos aspirations, comme de nos actes ? — Cela, c’e
exacte, celle qui peint toute la complexité de nos aspirations, comme de nos actes ? — Cela, c’est encore un préjugé. La l
e de nos actes ? — Cela, c’est encore un préjugé. La langue italienne d’ hier — et même de jadis, exemple Dante — était cap
— Cela, c’est encore un préjugé. La langue italienne d’hier — et même de jadis, exemple Dante — était capable d’exprimer t
ue italienne d’hier — et même de jadis, exemple Dante — était capable d’ exprimer tout ce qu’un Italien d’aujourd’hui resse
jadis, exemple Dante — était capable d’exprimer tout ce qu’un Italien d’ aujourd’hui ressent de profond ou de subtil au con
était capable d’exprimer tout ce qu’un Italien d’aujourd’hui ressent de profond ou de subtil au contact de la vie. Il y a
d’exprimer tout ce qu’un Italien d’aujourd’hui ressent de profond ou de subtil au contact de la vie. Il y a trop de coule
u’un Italien d’aujourd’hui ressent de profond ou de subtil au contact de la vie. Il y a trop de couleur dans le langage de
hui ressent de profond ou de subtil au contact de la vie. Il y a trop de couleur dans le langage de d’Annunzio. Et puis ta
e subtil au contact de la vie. Il y a trop de couleur dans le langage de d’Annunzio. Et puis tant de figures ! L’étrange f
ubtil au contact de la vie. Il y a trop de couleur dans le langage de d’ Annunzio. Et puis tant de figures ! L’étrange faço
til au contact de la vie. Il y a trop de couleur dans le langage de d’ Annunzio . Et puis tant de figures ! L’étrange façon d’avou
s le langage de d’Annunzio. Et puis tant de figures ! L’étrange façon d’ avouer leur amour ou d’exprimer leur jalousie qu’o
zio. Et puis tant de figures ! L’étrange façon d’avouer leur amour ou d’ exprimer leur jalousie qu’ont certains de ses pers
façon d’avouer leur amour ou d’exprimer leur jalousie qu’ont certains de ses personnages ! C’est précieux et surchargé. Si
de ses personnages ! C’est précieux et surchargé. Si le roman italien de l’avenir est influencé par les romans de M. d’Ann
rchargé. Si le roman italien de l’avenir est influencé par les romans de M. d’Annunzio, je passerai mes vieux jours à reli
vous ne l’ignorez pas, ont beaucoup de courtoisie ; ils n’abusent pas de nos loisirs. — C’est exact. C’est nous qui n’uson
s nôtres pour les relire. Mais les classiques ont exprimé une manière de penser et d’agir qui ne ressemble nullement à la
les relire. Mais les classiques ont exprimé une manière de penser et d’ agir qui ne ressemble nullement à la vie moderne,
telle qu’il la sent. C’est son droit. — Hé bien, moi, j’en ai assez, de ses peintures. Je les trouve d’ailleurs inexactes
illeurs inexactes. Si vous vous exprimiez à votre maîtresse comme tel de ses héros à la sienne, votre maîtresse se tordrai
os à la sienne, votre maîtresse se tordrait, — ou elle s’inquiéterait de votre état mental. La vie moderne ne comporte pas
pas le ridicule à toute heure, et M. d’Annunzio a ridiculisé l’aspect de toutes les grandes réalités. Nous savons bien que
les « sujets ». — Peut-être. Mais c’est encore là que je chicanerais d’ Annunzio. Sa forme, dont je ne méconnais pas la vi
es « sujets ». — Peut-être. Mais c’est encore là que je chicanerais d’ Annunzio . Sa forme, dont je ne méconnais pas la virtuosité
Annunzio. Sa forme, dont je ne méconnais pas la virtuosité, n’est pas de celles qui m’enthousiasment. D’abord, j’ai horreu
sité, n’est pas de celles qui m’enthousiasment. D’abord, j’ai horreur d’ un rythme trop marqué dans la succession des phras
gue italienne assez harmonieuse, ses mots chantent trop, pour essayer de la rendre plus musicale encore. Et c’est bien ce
enté, et réalisé, M. d’Annunzio. Je me demande quel roman il va tirer de son expérience militaire. D’avance, j’en redoute
io. Je me demande quel roman il va tirer de son expérience militaire. D’ avance, j’en redoute la lecture. C’est un auteur i
’Annunzio, espérons-le, démentir ses détracteurs ; s’il chante encore d’ harmonieuses phrases après la guerre, il saura bie
t un peu le passé, et font rêver au-delà du présent, nouveaux reflets de l’âme italienne ; il faudra bien qu’un écrivain l
tions politiques et sociales que certains écrivains mettent au-dessus de toutes les autres. Il y a la conception de ceux q
crivains mettent au-dessus de toutes les autres. Il y a la conception de ceux qui veulent la grandeur de leur pays et qui
utes les autres. Il y a la conception de ceux qui veulent la grandeur de leur pays et qui travaillent le peuple afin qu’il
e leur pays et qui travaillent le peuple afin qu’il prenne conscience de lui-même en usant de sa force. La domination, dis
availlent le peuple afin qu’il prenne conscience de lui-même en usant de sa force. La domination, disent-ils, ou la servit
mination, disent-ils, ou la servitude : il faut choisir. C’est le cas d’ un impérialiste italien, Enrico Corradini. Dans un
ir. C’est le cas d’un impérialiste italien, Enrico Corradini. Dans un de ses livres, la Vita nazionale, paru en 1907, il p
ne la vertu et la valeur sociale du tolstoïsme, mais il ne manque pas de force ni de grandeur : il tend à rappeler aux Ita
et la valeur sociale du tolstoïsme, mais il ne manque pas de force ni de grandeur : il tend à rappeler aux Italiens que, s
ni de grandeur : il tend à rappeler aux Italiens que, seul, le culte de l’énergie peut armer leur conscience contre l’ass
eul, le culte de l’énergie peut armer leur conscience contre l’assaut de certaines réalités, et rendre sa vigueur à la pen
op général, une acception commune : mais, pour M. Corradini, le culte de l’énergie, c’est d’abord la maîtrise de soi ; pui
, pour M. Corradini, le culte de l’énergie, c’est d’abord la maîtrise de soi ; puis c’est la profonde discipline de l’homm
c’est d’abord la maîtrise de soi ; puis c’est la profonde discipline de l’homme cherchant à dominer son démon intérieur,
l’homme cherchant à dominer son démon intérieur, c’est aussi l’effort de toute âme qui ne veut point se laisser garrotter
ut, la mise en pratique du principe posé par Léonard de Vinci dans un de ses sonnets : Vogli sempre poter quel che tu deb
uel che tu debbi — veuille toujours pouvoir ce que tu dois. La pensée de M. Corradini opposerait-elle donc une règle stoïc
e M. Corradini opposerait-elle donc une règle stoïcienne à la volonté de puissance préconisée par Nietzsche ? En art et en
érialiste avec ostentation. Au goût des légendes héroïques, au mépris de la douleur et de la mort, il croit indispensable
tentation. Au goût des légendes héroïques, au mépris de la douleur et de la mort, il croit indispensable d’allier l’esprit
oïques, au mépris de la douleur et de la mort, il croit indispensable d’ allier l’esprit de domination. Il assigne aux aspi
de la douleur et de la mort, il croit indispensable d’allier l’esprit de domination. Il assigne aux aspirations diverses d
d’allier l’esprit de domination. Il assigne aux aspirations diverses de l’âme italienne contemporaine une fin uniquement
concession à l’internationalisme. Il exprime avec courage, sans user de précautions oratoires, ce qu’il pense des doctrin
magnifiques, qui caractérisent l’évolution intellectuelle et sociale de notre temps, et, il faut le dire, sa parole ne ma
sociale de notre temps, et, il faut le dire, sa parole ne manque pas de rudesse. Mais quelle force, et quel mépris du con
ros, ait admiré profondément le peuple japonais : il a étudié le sens de la vie politique de ce petit peuple et loué sans
ondément le peuple japonais : il a étudié le sens de la vie politique de ce petit peuple et loué sans réserves son ardente
patrie. Aussi avec quelle véhémence accuse-t-il les rêves pacifistes d’ entretenir les nations et les hommes dans un coupa
e : la vertu nationale devient alors cette « puissance qu’a un peuple de s’individualiser, d’affirmer son moi, pour ainsi
e devient alors cette « puissance qu’a un peuple de s’individualiser, d’ affirmer son moi, pour ainsi dire, dans l’histoire
cessaire à notre action : il tient en éveil les énergies susceptibles de s’amollir. Les erreurs qui sollicitent l’esprit o
; mais n’y aurait-il pas avantage à ce qu’elles ne fissent pas surgir de guerre civile ? Les meneurs qui prétendent guider
rs frères, quand se déchaînent les grèves ? Ils brisent ainsi le lien d’ amour que pourrait créer l’unité morale de toutes
? Ils brisent ainsi le lien d’amour que pourrait créer l’unité morale de toutes les classes. Le mépris de la mort est le
r que pourrait créer l’unité morale de toutes les classes. Le mépris de la mort est le plus grand facteur de vie , dit M.
e toutes les classes. Le mépris de la mort est le plus grand facteur de vie , dit M. Enrico Corradini, — à une condition,
vie , dit M. Enrico Corradini, — à une condition, c’est que le mépris de la mort soit un stimulant pour nos volontés, mais
t à souffrir. Quand le général japonais Nogi s’écriait, après la mort de ses deux fils tués dans une bataille : « Leur vie
paraison du but à atteindre », nous sentons qu’il faisait abstraction de sa douleur de père pour ne songer qu’à l’action a
t à atteindre », nous sentons qu’il faisait abstraction de sa douleur de père pour ne songer qu’à l’action accomplie : il
ici, importe seul, et non les sentiments ; ce but, c’est le triomphe de la patrie japonaise, c’est l’affirmation du princ
e de la patrie japonaise, c’est l’affirmation du principe national et de l’héroïsme quotidien. M. Corradini a fait sienne
’il admire l’effort du Japon secouant sa torpeur et se dressant, ivre de volonté, devant les soldats du tsar. Il faut, di
Corradini, il faut, quand c’est nécessaire, savoir atteindre, au-delà de la mort, un but caché dans l’ombre des siècles fu
, un but caché dans l’ombre des siècles futurs. Voilà où est la vertu de l’homme, et la puissance de la vie apparaît seule
des siècles futurs. Voilà où est la vertu de l’homme, et la puissance de la vie apparaît seulement en ces vastes construct
la puissance de la vie apparaît seulement en ces vastes constructions d’ humanité organisée qui durent des siècles et qui s
lidarités : la solidarité nationale jusqu’à la mort. La formule est d’ allure cornélienne. Dans le mouvement des idées qu
ent des idées qui prédominent aujourd’hui en Italie, et qui préparent de nouvelles voies pour les énergies impatientes d’a
ie, et qui préparent de nouvelles voies pour les énergies impatientes d’ agir, M. Corradini a bien montré quelles fins il v
rradini a bien montré quelles fins il voudrait assigner à l’évolution de la pensée italienne : il la désire, pour l’avenir
de la pensée italienne : il la désire, pour l’avenir, plus soucieuse de son ancienne hégémonie esthétique et plus pratiqu
ré à la défense des intérêts italiens, et surtout à la mise en valeur de l’esprit national. Il se montrait très inquiet de
à la mise en valeur de l’esprit national. Il se montrait très inquiet de l’influence des mœurs contemporaines sur les volo
mant son pays avec une ferveur passionnée, il sentait fleurir un rêve de domination dans son esprit discipliné par l’idéal
rait, toute surprise, la grande rumeur. Cette grande rumeur, l’Europe de 1915 l’a entendue. Enrico Corradini savait bien q
intellectuelle et politique qu’à la condition de puiser toujours plus de vitalité dans la compréhension « réaliste » de sa
e puiser toujours plus de vitalité dans la compréhension « réaliste » de sa tâche. En 1915, il s’agissait pour l’Italie de
ension « réaliste » de sa tâche. En 1915, il s’agissait pour l’Italie de reprendre la tradition de Rome, de risorgere plus
tâche. En 1915, il s’agissait pour l’Italie de reprendre la tradition de Rome, de risorgere plus grande et plus forte. Pou
1915, il s’agissait pour l’Italie de reprendre la tradition de Rome, de risorgere plus grande et plus forte. Pour M. Corr
plus forte. Pour M. Corradini, une seule chose a toujours paru digne d’ attention, c’est la possibilité d’une renaissance
e seule chose a toujours paru digne d’attention, c’est la possibilité d’ une renaissance complète de l’Italie. Comment la p
ru digne d’attention, c’est la possibilité d’une renaissance complète de l’Italie. Comment la préparer, comment la réalise
e merveilleuse, renaissant du plus lointain passé, projection moderne de la Rome ancienne, vision radieuse rêvant au bord
e la main-d’œuvre italienne, représentée par l’émigration, au travail d’ autrui ; c’était affranchir l’émigrant, le « serf
ation, au travail d’autrui ; c’était affranchir l’émigrant, le « serf de la glèbe étrangère », en lui donnant, dans les po
formuler ce rêve les pages les plus fortes que je connaisse. Le rêve de M. Corradini, depuis l’intervention, s’est encore
iscours du Capitole, s’en citai t tenu, pour justifier l’intervention de l’Italie dans le conflit européen, aux problèmes
t la solution immédiate était imposée au peuple italien par sa raison de vivre et son rang de grande nation. Un premier de
te était imposée au peuple italien par sa raison de vivre et son rang de grande nation. Un premier devoir à remplir d’abor
lianité contre la domination autrichienne ; ensuite le rétablissement d’ une frontière militaire qui offrît à l’Italie plus
e rétablissement d’une frontière militaire qui offrît à l’Italie plus de sécurité que celle imposée en 1866 par l’Autriche
terranée occidentale, doit consacrer un jour les destinées politiques de l’Italie, et c’est à les réaliser promptement, ce
etracé sommairement quelques traits reflète quelques aspects typiques de l’âme italienne ; si le caractère des écrivains d
l’âme italienne ; si le caractère des écrivains diffère, « la portée de l’œuvre » plus ou moins étendue, la finalité ramè
e » plus ou moins étendue, la finalité ramène tout à l’unité : pas un d’ eux qui ne veuille ennoblir l’évolution intellectu
l’évolution intellectuelle et morale des hommes et adoucir la rigueur de faits. N’est-ce pas l’essentiel ? Musées et co
me CXVIII, numéro 442, 16 novembre 1916, p. 339-346 [343, 344]. Don de la « Ca’ d’oro » à l’État italien L’Italie vie
uméro 442, 16 novembre 1916, p. 339-346 [343, 344]. Don de la « Ca’ d’ oro » à l’État italien L’Italie vient de s’enri
de la « Ca’ d’oro » à l’État italien L’Italie vient de s’enrichir d’ un nouveau musée. L’élégant palais de la « Ca’ d’o
L’Italie vient de s’enrichir d’un nouveau musée. L’élégant palais de la « Ca’ d’oro » à Venise, dont la jolie façade,
vient de s’enrichir d’un nouveau musée. L’élégant palais de la « Ca’ d’ oro » à Venise, dont la jolie façade, bien connue
alais de la « Ca’ d’oro » à Venise, dont la jolie façade, bien connue de tous les touristes, mire dans les eaux du Grand C
e tous les touristes, mire dans les eaux du Grand Canal ses dentelles de pierre, a été offert récemment à l’État italien p
reconstitué dans cette magnifique demeure du xve siècle, en l’ornant de tapisseries, de tableaux, de sculptures, de meubl
cette magnifique demeure du xve siècle, en l’ornant de tapisseries, de tableaux, de sculptures, de meubles précieux, l’i
ique demeure du xve siècle, en l’ornant de tapisseries, de tableaux, de sculptures, de meubles précieux, l’intérieur d’un
xve siècle, en l’ornant de tapisseries, de tableaux, de sculptures, de meubles précieux, l’intérieur d’un patricien à l’
sseries, de tableaux, de sculptures, de meubles précieux, l’intérieur d’ un patricien à l’époque de la splendeur de Venise.
culptures, de meubles précieux, l’intérieur d’un patricien à l’époque de la splendeur de Venise. Au nombre des œuvres d’ar
ubles précieux, l’intérieur d’un patricien à l’époque de la splendeur de Venise. Au nombre des œuvres d’art qui décorent c
Saint Sébastien de Mantegna, une Vénus de Titien, une Vénus endormie de Pâris Bordone, une Flagellation du Christ de Luca
ris Bordone, une Flagellation du Christ de Luca Signorelli, deux Vues de Venise par Guardi, un Portrait de gentilhomme par
hrist de Luca Signorelli, deux Vues de Venise par Guardi, un Portrait de gentilhomme par Van Dyck, un buste de jeune homme
Venise par Guardi, un Portrait de gentilhomme par Van Dyck, un buste de jeune homme par Francesco Laurana, etc. Mais il f
eune homme par Francesco Laurana, etc. Mais il faudra attendre la fin de la guerre pour admirer cet ensemble si évocateur.
fin de la guerre pour admirer cet ensemble si évocateur. Au Musée de New York : la « Madone de Saint Antoine de Padoue
irer cet ensemble si évocateur. Au Musée de New York : la « Madone de Saint Antoine de Padoue », de Raphaël En même
. Au Musée de New York : la « Madone de Saint Antoine de Padoue », de Raphaël En même temps qu’il procédait à ces ve
ns la guerre actuelle), M. J. Pierpont-Morgan n’oubliait pas le Musée de New York si souvent enrichi par son père — notamm
York si souvent enrichi par son père — notamment lors de la donation de l’admirable collection de sculptures décoratives
ar son père — notamment lors de la donation de l’admirable collection de sculptures décoratives françaises du Moyen-Âge, d
mirable collection de sculptures décoratives françaises du Moyen-Âge, de la Renaissance et du xviiie  siècle acquise de Ge
ançaises du Moyen-Âge, de la Renaissance et du xviiie  siècle acquise de Georges Hoentschel en 1906, — et il lui a fait do
 siècle acquise de Georges Hoentschel en 1906, — et il lui a fait don de trois œuvres hors pair : la Madone de Raphaël, pr
en 1906, — et il lui a fait don de trois œuvres hors pair : la Madone de Raphaël, provenant du couvent de Saint-Antoine à
phaël, provenant du couvent de Saint-Antoine à Pérouse, dite « Madone d’ un million » à cause du prix, extraordinaire pour
sesseur, le roi de Naples, lorsqu’il la proposa au Louvre à la veille de la guerre de 1870, et que Pierpont-Morgan avait a
oi de Naples, lorsqu’il la proposa au Louvre à la veille de la guerre de 1870, et que Pierpont-Morgan avait acquise il y a
erre de 1870, et que Pierpont-Morgan avait acquise il y a une dizaine d’ années ; puis une Mise au tombeau et une Pietà ave
ietà avec des donateurs (Pons de Gontaut, et son frère Armand, évêque de Sarlat), sculptures françaises du commencement du
décembre 1916 Les Romans. Henri de Régnier : L’Illusion héroïque de Tito Bassi, Mercure de France, 3,50 Rachilde.
eilleuse psychologie du rêve mise en regard de la piteuse réalisation de l’action et, si nous étions vraiment des héros, n
nés pour jouer une comédie qui n’a aucun rapport avec le drame intime de notre existence. Tito Bassi est un acteur né. Tou
leurs fictions et tous sont des acteurs nés dont les actes n’ont pas de parenté avec leurs désirs. Ce conte, l’auteur s’e
pas de parenté avec leurs désirs. Ce conte, l’auteur s’excuse presque de le situer en 1773 et en Italie. Il pourrait le si
égende, et jamais celui qui voulut la graver sur le marbre des palais de Vicence ne fut plus maître de son ciseau. La simp
ulut la graver sur le marbre des palais de Vicence ne fut plus maître de son ciseau. La simplicité et la noblesse des lign
n ouvrant ce livre, que j’ouvre une fenêtre sur la rue morne et grise de cet hiver parisien pour découvrir, à la place du
on militaire chargé du matériel des catastrophes, le char enguirlandé de la jeunesse, le char fleuri traîné par des chevau
r fleuri traîné par des chevaux blancs mâchant des roses dans l’écume de leur impatience… Ce n’est plus la rue morne et gr
u printemps, le champ des courses vers l’infini, la route ensoleillée de l’espérance, des génies secouent des palmes et du
du fronton des temples descendent en spirales moelleuses les colombes de Vénus. Tito Bassi vit dans une échoppe de savetie
les moelleuses les colombes de Vénus. Tito Bassi vit dans une échoppe de savetier, sa mère était lingère chez la noble dam
lingère chez la noble dame Vallarciero, mais il porte en lui le démon de l’enthousiasme et il veut se créer des circonstan
er des circonstances à le bien employer. Quel est le jeune homme ivre de sa nouvelle initiative aux chefs-d’œuvre anciens,
jeune homme ivre de sa nouvelle initiative aux chefs-d’œuvre anciens, de son histoire grecque ou latine qui n’a pas rêvé d
s-d’œuvre anciens, de son histoire grecque ou latine qui n’a pas rêvé de se jeter à la tête d’un monstre pour le dompter o
son histoire grecque ou latine qui n’a pas rêvé de se jeter à la tête d’ un monstre pour le dompter ou de sauver une intére
ui n’a pas rêvé de se jeter à la tête d’un monstre pour le dompter ou de sauver une intéressante créature de l’incendie, d
e d’un monstre pour le dompter ou de sauver une intéressante créature de l’incendie, du naufrage, voire même de sa propre
uver une intéressante créature de l’incendie, du naufrage, voire même de sa propre colère ?… Comme il serait beau le mot q
… Comme il serait beau le mot que nous dirions si nous étions maîtres de l’amener à la fin de la scène que nous devons pré
u le mot que nous dirions si nous étions maîtres de l’amener à la fin de la scène que nous devons prévoir ? Tito Bassi n’e
sauver un petit chien hargneux. La fabuleuse distance entre cet acte de courage et son résultat, Tito cherche à la comble
le rend la risée du peuple. Mais le résultat, quand tous les roquets de la censure donneraient de la voix sur lui, est ju
e. Mais le résultat, quand tous les roquets de la censure donneraient de la voix sur lui, est justement ce qui doit inquié
moins un homme bâti pour être habité par le rêve. Si Tito Bassi, vêtu de pourpre comme César, s’était contenté de demeurer
le rêve. Si Tito Bassi, vêtu de pourpre comme César, s’était contenté de demeurer César à huis clos, je ne crois pas qu’il
er César à huis clos, je ne crois pas qu’il eût reçu le cruel démenti d’ aucun échec : on n’est grand, sincèrement, que dev
est grand, sincèrement, que devant soi-même. « Il y a dans l’aventure d’ être pendu je ne sais quoi qui corrige la platitud
dans l’aventure d’être pendu je ne sais quoi qui corrige la platitude d’ une destinée », déclare Tito Bassi, et il absout,
d’une destinée », déclare Tito Bassi, et il absout, par cette phrase d’ une cynique naïveté, de la plus touchante des exas
are Tito Bassi, et il absout, par cette phrase d’une cynique naïveté, de la plus touchante des exaspérations toute une lig
ique naïveté, de la plus touchante des exaspérations toute une lignée de prince des poètes de sac et de corde !… Tout, pou
lus touchante des exaspérations toute une lignée de prince des poètes de sac et de corde !… Tout, pourvu que nous ne traîn
nte des exaspérations toute une lignée de prince des poètes de sac et de corde !… Tout, pourvu que nous ne traînions pas d
nions pas dans le médiocre, et le seul secret des forts, ce n’est pas de se confier, mais de se garer des témoins. Ô Tito
diocre, et le seul secret des forts, ce n’est pas de se confier, mais de se garer des témoins. Ô Tito Bassi, que n’étais-t
on peuple… au lieu d’un misérable histrion exploité par ton directeur de théâtre ou un amateur de lettres, le plus redouta
isérable histrion exploité par ton directeur de théâtre ou un amateur de lettres, le plus redoutable des chers maîtres ! D
Dans sa préface M. de Régnier dit, avec sa réserve habituelle, leçon de modestie donnée à tous les… profiteurs de guerre 
a réserve habituelle, leçon de modestie donnée à tous les… profiteurs de guerre : « Je ne voudrais pas laisser paraître ce
 » Non, en effet, il n’y a dans ce petit livre que l’immense histoire de l’humanité pensante et s’exaltant au souvenir de
e l’immense histoire de l’humanité pensante et s’exaltant au souvenir de l’héroïsme antique. En prenant pour cadre de ce t
t s’exaltant au souvenir de l’héroïsme antique. En prenant pour cadre de ce tableau la légendaire Italie, la mère de tous
ue. En prenant pour cadre de ce tableau la légendaire Italie, la mère de tous les poèmes, l’auteur l’a rendu encore plus p
is en le laissant vibrer sous une lumière vivante, toutes les clartés de la nature. C’est peut-être (M. de Régnier voulut-
endre), c’est peut-être ce Tito Bassi, assassin maladroit et histrion de bas étage, l’âme pré-incarnée d’un Kaiser qui eut
assi, assassin maladroit et histrion de bas étage, l’âme pré-incarnée d’ un Kaiser qui eut l’imprudence de donner un corps,
ion de bas étage, l’âme pré-incarnée d’un Kaiser qui eut l’imprudence de donner un corps, sinon des cadavres, à son rêve d
 », M. G. Papini trace un tableau, dans la Revue des nations latines, de ce que fut véritablement de 1870 à 1915 l’influen
bleau, dans la Revue des nations latines, de ce que fut véritablement de 1870 à 1915 l’influence allemande sur l’Italie. D
influence fut grande. Après 1870 on se rendit compte que l’outillage de l’Italie était loin de répondre aux exigences mod
expansion économique, presque sans colonies, ambitieuse, et désireuse de séparer les deux plus grandes nations latines. Le
s techniciens allemands entrèrent donc en scène, même les techniciens de la culture : professeurs d’Université — puis les
èrent donc en scène, même les techniciens de la culture : professeurs d’ Université — puis les Ministres, les banquiers, le
économique allemande en Italie consista surtout à gérer et contrôler de vastes entreprises avec des capitaux minimes en y
polite serein, amoureux des Grecs, des Italiens, des Orientaux, n’eut d’ allemand que certains traits de sa vie extérieure
cs, des Italiens, des Orientaux, n’eut d’allemand que certains traits de sa vie extérieure et la symbolique du Faust ; l’a
re et la symbolique du Faust ; l’autre, juif et demi-français, mérita de pouvoir goûter l’Italie et de mourir à Paris, apr
l’autre, juif et demi-français, mérita de pouvoir goûter l’Italie et de mourir à Paris, après avoir ridiculisé ses compat
tous Français. Sans remonter à la période du naturalisme, il suffira de rappeler que la jeunesse italienne, durant les vi
Verlaine et Jammes, Jarry et Renard. Aucun écrivain italien, pas même d’ Annunzio, et d’Annunzio moins que tout autre, n’a
rlaine et Jammes, Jarry et Renard. Aucun écrivain italien, pas même d’ Annunzio , et d’Annunzio moins que tout autre, n’a pu échap
mes, Jarry et Renard. Aucun écrivain italien, pas même d’Annunzio, et d’ Annunzio moins que tout autre, n’a pu échapper à l
s, Jarry et Renard. Aucun écrivain italien, pas même d’Annunzio, et d’ Annunzio moins que tout autre, n’a pu échapper à l’influen
io, et d’Annunzio moins que tout autre, n’a pu échapper à l’influence de ceux-ci et on pourrait facilement, à côté des nom
l’Italie fut plus indépendante qu’ailleurs : nous avons eu le bonheur de posséder un critique, De Sanctis, qui, tout en su
dante qu’ailleurs : nous avons eu le bonheur de posséder un critique, De  Sanctis, qui, tout en subissant parfois l’influen
e historique allemande a sévi en Italie comme ailleurs, mais au début de ce siècle le renom de De Sanctis, et on le doit s
a sévi en Italie comme ailleurs, mais au début de ce siècle le renom de De Sanctis, et on le doit surtout à Croce, n’a ce
sévi en Italie comme ailleurs, mais au début de ce siècle le renom de De  Sanctis, et on le doit surtout à Croce, n’a cessé
ècle le renom de De Sanctis, et on le doit surtout à Croce, n’a cessé de grandir : il fut relu et étudié, et toute la jeun
n’a cessé de grandir : il fut relu et étudié, et toute la jeune école de critique qui, abandonnant l’espoir ambitieux de D
toute la jeune école de critique qui, abandonnant l’espoir ambitieux de De Sanctis de reconstruire l’histoire de l’esprit
ute la jeune école de critique qui, abandonnant l’espoir ambitieux de De  Sanctis de reconstruire l’histoire de l’esprit na
e école de critique qui, abandonnant l’espoir ambitieux de De Sanctis de reconstruire l’histoire de l’esprit national à tr
andonnant l’espoir ambitieux de De Sanctis de reconstruire l’histoire de l’esprit national à travers la poésie, se propose
toire de l’esprit national à travers la poésie, se propose uniquement de comprendre la poésie en tant que poésie, et l’art
la poésie en tant que poésie, et l’art dans sa pureté dérive au fond de lui, et les meilleurs entre nos critiques contemp
devenu célèbre après sa mort sur le Carso — sont absolument indemnes de toute infiltration germanique. Dans la peinture,
trangères prédominantes ont été celles du préraphaélitisme anglais et de l’impressionnisme français, ce dernier connu trop
pour que la jeune génération en soit modifiée. La première exposition d’ impressionnistes français qui eut lieu à Florence,
sée ; elle marque cependant une date importante dans le développement de l’art italien moderne : depuis lors, les expositi
mpressionnistes français et on put constater l’influence bienfaisante de ces derniers sur les plus intelligents. Chez les
z les jeunes, les plus grossiers se laissèrent séduire par le coloris de Zuloaga et d’Anglada ; les plus hardis s’assimilè
les plus grossiers se laissèrent séduire par le coloris de Zuloaga et d’ Anglada ; les plus hardis s’assimilèrent et dévelo
’Anglada ; les plus hardis s’assimilèrent et développèrent le cubisme de Picasso et de Braque. Dans la musique, l’influenc
plus hardis s’assimilèrent et développèrent le cubisme de Picasso et de Braque. Dans la musique, l’influence allemande s’
influence allemande s’exerça sur la musique symphonique et la musique de chambre ; dans le mélodrame, le wagnérisme eut pe
, le wagnérisme eut peu de succès. Les jeunes, dédaignant la facilité de l’ancienne « jeune école » et les virtuosités thé
des répétiteurs germanisés, remontèrent aux antiques et pures sources de l’art italien, où toute l’Europe s’est désaltérée
s voix étrangères, ils tendent l’oreille vers la France de Debussy et de Ravel et vers la Russie de Moussorgski et de Stra
la France de Debussy et de Ravel et vers la Russie de Moussorgski et de Stravinski. Jusque dans les théories politiques l
ries politiques les plus en vogue, on peut observer ces substitutions d’ influence : au vieux libéralisme de marque anglais
on peut observer ces substitutions d’influence : au vieux libéralisme de marque anglaise et au rigide socialisme marxiste
vieux libéralisme de marque anglaise et au rigide socialisme marxiste de marque allemande, ont succédé, chez les jeunes ge
ndants et intelligents, le nationalisme et le syndicalisme, tous deux de provenance française. L’influence de Barrès et de
me et le syndicalisme, tous deux de provenance française. L’influence de Barrès et de Maurras est visible dans le premier 
icalisme, tous deux de provenance française. L’influence de Barrès et de Maurras est visible dans le premier ; celle de So
influence de Barrès et de Maurras est visible dans le premier ; celle de Sorel et de Berth dans le second. En Italie on ne
Barrès et de Maurras est visible dans le premier ; celle de Sorel et de Berth dans le second. En Italie on ne lit plus gu
la vie intellectuelle italienne durant la période la plus rapprochée de nous, à partir de 1900, et en nous occupant plutô
hée de nous, à partir de 1900, et en nous occupant plutôt des groupes d’ avant-garde que des milieux académiques, nous nous
avec les influences allemandes, très inférieures ; mais il sera juste d’ observer que l’intelligence italienne n’est pas re
’est pas restée inactive durant cette période, ne s’est pas contentée de changer de fournisseurs et de drapeaux. L’Italie
stée inactive durant cette période, ne s’est pas contentée de changer de fournisseurs et de drapeaux. L’Italie a porté sa
t cette période, ne s’est pas contentée de changer de fournisseurs et de drapeaux. L’Italie a porté sa contribution à tous
rs et de drapeaux. L’Italie a porté sa contribution à tous les ordres de la pensée ; ce qu’elle a pris, elle l’a développé
eloppé et modifié. Elle a produit aussi des œuvres tirées entièrement de son propre fonds. Tome CXVIII, numéro 444, 1
. Luigi Barzini : En Belgique et en France (1915), suite des « Scènes de la Grande Guerre », traduction de Jacques Mesnil,
n France (1915), suite des « Scènes de la Grande Guerre », traduction de Jacques Mesnil, Payot, 3 fr. 50 André Fontainas
onné au second recueil, traduit par M. Jacques Mesnil, des chroniques de guerre de M. Luigi Barzini : investigations d’un
cond recueil, traduit par M. Jacques Mesnil, des chroniques de guerre de M. Luigi Barzini : investigations d’un esprit att
Mesnil, des chroniques de guerre de M. Luigi Barzini : investigations d’ un esprit attentif et ardent parmi les villes de l
zini : investigations d’un esprit attentif et ardent parmi les villes de la Belgique occupée, dans la partie du front fran
que ses membres puissent remplir leur devoir militaire dans les rangs de l’armée italienne et parmi les usines d’armes et
oir militaire dans les rangs de l’armée italienne et parmi les usines d’ armes et munitions. La lecture en est peut-être mo
est peut-être moins immédiatement saisissable que celle des « Scènes de guerre » précédemment parues. Mais aussi l’histoi
e des « Scènes de guerre » précédemment parues. Mais aussi l’histoire de l’immobilisation du front sur l’Yser ou en Champa
nt sur l’Yser ou en Champagne émeut moins profondément que l’histoire de l’invasion formidable, avec la défaite et le dése
idable, avec la défaite et le désespoir durant les premières semaines de la guerre, et de ce coup merveilleux d’audace et
éfaite et le désespoir durant les premières semaines de la guerre, et de ce coup merveilleux d’audace et d’énergie que fut
durant les premières semaines de la guerre, et de ce coup merveilleux d’ audace et d’énergie que fut la bataille de la Marn
remières semaines de la guerre, et de ce coup merveilleux d’audace et d’ énergie que fut la bataille de la Marne. Certes, e
, et de ce coup merveilleux d’audace et d’énergie que fut la bataille de la Marne. Certes, entre ces milliers et ces milli
t la bataille de la Marne. Certes, entre ces milliers et ces milliers d’ hommes qui, héroïques de volonté tenace, active, a
e. Certes, entre ces milliers et ces milliers d’hommes qui, héroïques de volonté tenace, active, avaient fait le sacrifice
s qui, héroïques de volonté tenace, active, avaient fait le sacrifice de leur vie pour refouler l’ennemi, et ceux qui, pat
e leur vie pour refouler l’ennemi, et ceux qui, patients, ont accepté de tenir coûte que coûte, et de demeurer inébranlabl
nemi, et ceux qui, patients, ont accepté de tenir coûte que coûte, et de demeurer inébranlables sur les positions établies
demeurer inébranlables sur les positions établies, sans jamais céder d’ un pas, quoique pendant des mois dans l’impossibil
jamais céder d’un pas, quoique pendant des mois dans l’impossibilité de tenter une avancée, on ne saurait se prononcer :
t l’enthousiasme et la reconnaissance ? Mais leur sacrifice est tissu de menus faits dont la répétition est monotone. Et p
pétition est monotone. Et puis, de toutes parts, les récits écrits ou de vive voix se sont multipliés ; nous connaissons t
its écrits ou de vive voix se sont multipliés ; nous connaissons tout de cette abnégation longue, de cette énergie obstiné
e sont multipliés ; nous connaissons tout de cette abnégation longue, de cette énergie obstinée et calme qui caractérisent
. M. Barzini confirme ce que nous en savons ; il ne nous apporte rien de nouveau, quoique sa peinture soit fortement évoca
davantage. L’auteur a obtenu du Gouvernement allemand l’autorisation de visiter la Belgique envahie. Avant d’y pénétrer,
rnement allemand l’autorisation de visiter la Belgique envahie. Avant d’ y pénétrer, il lui a fallu séjourner en Hollande a
pour comprendre — et nous faire entrevoir — ce qu’est l’état d’esprit d’ un pays neutre. Il conte de suggestives anecdotes,
aire entrevoir — ce qu’est l’état d’esprit d’un pays neutre. Il conte de suggestives anecdotes, et précise des attitudes q
attitudes qui nous apparaissent invraisemblables, tant elles manquent de générosité, de courage, de fermeté, de dignité, t
ous apparaissent invraisemblables, tant elles manquent de générosité, de courage, de fermeté, de dignité, tant elles révèl
sent invraisemblables, tant elles manquent de générosité, de courage, de fermeté, de dignité, tant elles révèlent de préoc
emblables, tant elles manquent de générosité, de courage, de fermeté, de dignité, tant elles révèlent de préoccupations ba
e générosité, de courage, de fermeté, de dignité, tant elles révèlent de préoccupations bassement mercantiles, et de défia
nité, tant elles révèlent de préoccupations bassement mercantiles, et de défiance vis-à-vis des uns, et de peur vis-à-vis
cupations bassement mercantiles, et de défiance vis-à-vis des uns, et de peur vis-à-vis des autres ! En Belgique, M. Barzi
is des autres ! En Belgique, M. Barzini a étudié l’organisme complexe de cette œuvre générale qui assure le ravitaillement
e qui assure le ravitaillement des populations, Comité Américain aidé d’ un comité national : il est le premier, je crois,
nal : il est le premier, je crois, à en décrire nettement les rouages d’ ordre économique et financier. Il a assisté à l’af
onde entier ne partage pas son point de vue, et il lui est impossible de concevoir qu’on puisse en avoir un autre. La supé
mpossible de concevoir qu’on puisse en avoir un autre. La supériorité de l’esprit germanique est pour lui un tel dogme, qu
ssi n’est-ce pas parce qu’on lui reproche certains actes (destruction de Louvain, incarcération ou fusillade au hasard de
s actes (destruction de Louvain, incarcération ou fusillade au hasard de civils innocents, etc.) que l’Allemand proteste,
des atrocités. Ces actes devaient, selon lui, contribuer au triomphe de la cause germanique : cela suffit ; ils étaient n
la visite que fit l’auteur au Cardinal Mercier, en son antique palais de Malines, qu’à la description de la noble et magna
rdinal Mercier, en son antique palais de Malines, qu’à la description de la noble et magnanime figure du prélat patriote,
1. Giolittisme. 2. On trouvera dans le n° déjà cité des Musées de France la reproduction hors texte de quatre de ce
dans le n° déjà cité des Musées de France la reproduction hors texte de quatre de ces peintures. 3. V. sur ce point la s
° déjà cité des Musées de France la reproduction hors texte de quatre de ces peintures. 3. V. sur ce point la savante dis
de quatre de ces peintures. 3. V. sur ce point la savante discussion de M. Salomon Reinach dans le Courrier de l’art anti
ce point la savante discussion de M. Salomon Reinach dans le Courrier de l’art antique publié dans le numéro de juin 1916
lomon Reinach dans le Courrier de l’art antique publié dans le numéro de juin 1916 de la Gazette des Beaux-Arts, et aussi
dans le Courrier de l’art antique publié dans le numéro de juin 1916 de la Gazette des Beaux-Arts, et aussi l’étude consa
étude consacrée à cette statue dans le Bollettino d’Arte du Ministère de l’instruction publique d’Italie (1914, fasc. VI,
atue dans le Bollettino d’Arte du Ministère de l’instruction publique d’ Italie (1914, fasc. VI, où l’œuvre est reproduite
ction publique d’Italie (1914, fasc. VI, où l’œuvre est reproduite en de belles phototypies, sous trois faces différentes)
cle consacré à cette donation dans le Bulletin du Musée métropolitain de New York du mois de mars dernier ; mais la Madone
donation dans le Bulletin du Musée métropolitain de New York du mois de mars dernier ; mais la Madone de Raphaël y est dé
ée métropolitain de New York du mois de mars dernier ; mais la Madone de Raphaël y est dénommée à tort Madone Colonna.
9 (1909) Articles du Mercure de France, année 1909
151-156 [155]. […] Renaissance-Tragique : Le Tasse, drame en 5 actes, de M. Paul Souchon (5 décembre). […] Art ancien
me : Michel-Ange, 7 fr. 50 (Hachette) La collection des Classiques de l’Art, publiée en France par la maison Hachette e
aison Hachette et qui a débuté l’an dernier par le recueil des œuvres d’ Albert Durer, vient de s’enrichir d’un nouveau vol
dernier par le recueil des œuvres d’Albert Durer, vient de s’enrichir d’ un nouveau volume consacré à Michel-Ange. Il n’ent
ouveau volume consacré à Michel-Ange. Il n’entre pas dans mon dessein d’ apprécier à nouveau ici en quelques lignes cet exc
n quelques lignes cet exceptionnel artiste ; mais il est certes utile de signaler que le récent volume paru contient la re
utile de signaler que le récent volume paru contient la reproduction de toutes ses œuvres et de celles qui lui sont attri
e récent volume paru contient la reproduction de toutes ses œuvres et de celles qui lui sont attribuées : c’est un recueil
nts utiles sur l’homme et sa carrière. Abel Letalle : Les Fresques de Florence, 5 fr. (A. Messein) Quant au livre de
alle : Les Fresques de Florence, 5 fr. (A. Messein) Quant au livre de M. Abel Letalle sur les Fresques de Florence, c’e
r. (A. Messein) Quant au livre de M. Abel Letalle sur les Fresques de Florence, c’est une œuvre de poète ému par la bea
ivre de M. Abel Letalle sur les Fresques de Florence, c’est une œuvre de poète ému par la beauté des œuvres bien plus qu’u
lui les églises Santa Croce, San Martino, etc., ainsi que les musées de Florence. Lettres italiennes Ricciotto Canu
M. Giovanni Pascoli vient de donner à l’Italie les premiers chants d’ une Épopée nationale. Ce sont, dit-il, des « tenta
il, des « tentatives et essais épiques ». Ce sont, dis-je, des chants d’ un grand poème épique où l’âme italienne se retrou
pique où l’âme italienne se retrouvera peut-être, des chants du poème de sa race que l’Italie attend encore. La conception
chants du poème de sa race que l’Italie attend encore. La conception de l’épopée de M. Pascoli est d’une tendresse et d’u
oème de sa race que l’Italie attend encore. La conception de l’épopée de M. Pascoli est d’une tendresse et d’une évocation
e l’Italie attend encore. La conception de l’épopée de M. Pascoli est d’ une tendresse et d’une évocation sentimentale très
ncore. La conception de l’épopée de M. Pascoli est d’une tendresse et d’ une évocation sentimentale très neuves. Il ne chan
ine antique, la haine puissante et féconde du Moyen-Âge, c’est-à-dire de ce temps de mœurs militaires, qui nous a façonné
la haine puissante et féconde du Moyen-Âge, c’est-à-dire de ce temps de mœurs militaires, qui nous a façonné une âme occi
’hui. Il évoque toute une époque avec tendresse, avec cette tendresse de l’enfant qui sourit à un rêve composé de toutes l
dresse, avec cette tendresse de l’enfant qui sourit à un rêve composé de toutes les légendes éparses dans le rayonnement d
à un rêve composé de toutes les légendes éparses dans le rayonnement de son foyer. Semblable à un enfant fasciné par le v
nt fasciné par le vieillard qui lui dépose au fond du cœur les signes de la tradition, M. Pascoli regarde le passé avec un
iant sa culture pour n’écouter que le bourdonnement séculaire du sang de sa race. Et son esprit est émerveillé et ému, et
lé et ému, et tant souvenir y devient sentiment. Il y a deux manières de « sentir » l’épopée. Et il ne s’agit pas des deux
ères scolastiques, qui consistent à séparer l’épopée nationale, sorte de génération spontanée au milieu d’une multitude, d
e nationale, sorte de génération spontanée au milieu d’une multitude, de l’épopée littéraire, sentie et exprimée par un ho
tion monotone des signes extérieurs, derniers, des totaux triomphants d’ un fait historique. Et il y a la manière toute int
’un fait historique. Et il y a la manière toute intérieure, une sorte de manière vraiment et profondément tragique, qui év
te de manière vraiment et profondément tragique, qui évoque des états d’ âme anciens, plus que des conclusions historiques.
s historiques. L’une se borne continuellement à chanter la « gloire » d’ une collectivité en face d’une autre, et le pathét
a « gloire » d’une collectivité en face d’une autre, et le pathétique de ce contraste est d’une écrasante banalité. L’autr
ollectivité en face d’une autre, et le pathétique de ce contraste est d’ une écrasante banalité. L’autre chante l’amour et
chante la haine, en eux-mêmes, dans leur rayonnante fécondité, source de grand lyrisme. Tandis que Carducci, tout gonflé p
yrisme. Tandis que Carducci, tout gonflé par le « pathos historique » de Hugo, fut et demeure lourdement pathétique, M. Pa
hante l’âme ancienne, concentrant son inspiration dans le grand point d’ orgue de la vie médiévale italienne : la fin d’un
âme ancienne, concentrant son inspiration dans le grand point d’orgue de la vie médiévale italienne : la fin d’un Empire.
on dans le grand point d’orgue de la vie médiévale italienne : la fin d’ un Empire. Puisque j’ai nommé Carducci, j’insiste
Carducci fut presque toujours plus historien que poète. N’est-ce pas de lui ce vers que tout poète doit réprouver énergiq
e vers que tout poète doit réprouver énergiquement pour la profession de foi, vraiment « professorale » et fort peu « poét
u « poétique », qu’il annonce : Qui cherche les papillons sous l’arc de Titus ? Tout poète peut chercher les « papillons
les « papillons » dans les pierres animées par la palpitation énorme de l’histoire ; Carducci, historien, professeur d’un
la palpitation énorme de l’histoire ; Carducci, historien, professeur d’ université, n’y cherchait, lui, qu’une gloire, une
sité, n’y cherchait, lui, qu’une gloire, une date et un nom, un total de signification immédiate et pratique. Le mal que C
pratique. Le mal que Carducci a fait, ou fait, aux jeunes générations de la péninsule est grave. Il alourdit sur les jeune
ninsule est grave. Il alourdit sur les jeunes poitrines tout le poids de l’histoire et de l’histoire adaptée à un parti pr
. Il alourdit sur les jeunes poitrines tout le poids de l’histoire et de l’histoire adaptée à un parti pris d’exaltation,
tout le poids de l’histoire et de l’histoire adaptée à un parti pris d’ exaltation, toute gonflée par un implacable pathos
ble pathos, dont la culture italienne, restreinte aux faits et gestes de la péninsule, interprétés de façon à satisfaire l
dans les écoles, avec les dogmes inflexibles qui affirment l’éternité de Rome comme capitale du monde, la supériorité à nu
Rome comme capitale du monde, la supériorité à nulle autre comparable de l’art italien, voire même de l’architecture gothi
la supériorité à nulle autre comparable de l’art italien, voire même de l’architecture gothique florentine ou de la musiq
de l’art italien, voire même de l’architecture gothique florentine ou de la musique moderne… M. Gabriel d’Annunzio subit a
M. Gabriel d’Annunzio subit aussi, et à son tour imposa, l’exaltation de l’Urbs, du Mare Nostrum, etc. Mais le pathos de M
imposa, l’exaltation de l’Urbs, du Mare Nostrum, etc. Mais le pathos de M. d’Annunzio étant surtout et particulièrement «
nzio étant surtout et particulièrement « esthétique », le rayonnement de son art fut certes plus beau et plus fécond, en u
fut certes plus beau et plus fécond, en un mot plus lyrique que celui de son maître. Cependant, l’œuvre de Carducci a une
d, en un mot plus lyrique que celui de son maître. Cependant, l’œuvre de Carducci a une signification historique qu’il ne
ginaire, Carducci servait à affermir le sentiment national nouveau-né de l’Italie réorganisée politiquement. Mais il dépas
aliens du xixe  siècle, ainsi que Carducci lui-même et un autre poète de talent, M. Marradi, l’ont fait, M. d’Annunzio a é
il chante en poète, très subtilement, très profondément, les louanges de sa terre, de sa mer, de ses héros. M. Pascoli com
poète, très subtilement, très profondément, les louanges de sa terre, de sa mer, de ses héros. M. Pascoli commence à chant
subtilement, très profondément, les louanges de sa terre, de sa mer, de ses héros. M. Pascoli commence à chanter devant l
ommence à chanter devant le peuple et devant le monde un autre aspect de la vie intérieure de son pays, un aspect qui n’es
ant le peuple et devant le monde un autre aspect de la vie intérieure de son pays, un aspect qui n’est pas historique, mai
s la gloire ancienne, mais l’âme ancienne. Et son poème, si exubérant de beauté et aussi de graves défauts lyriques, fera
e, mais l’âme ancienne. Et son poème, si exubérant de beauté et aussi de graves défauts lyriques, fera lentement un grand
fera lentement un grand bien aux poètes italiens jusqu’ici détournés de la poésie par l’exaltation de l’histoire, mais ce
aux poètes italiens jusqu’ici détournés de la poésie par l’exaltation de l’histoire, mais ce bien ne s’insinuera que fort
inuera que fort lentement dans les esprits, aussi lentement que celui de la Laus Vitae, poème qu’on ne lit pas, mais qu’on
cercler un homme, le héros, et en l’encerclant le soulèvent au sommet d’ une pyramide d’âmes, dont les côtés prennent tons
e, le héros, et en l’encerclant le soulèvent au sommet d’une pyramide d’ âmes, dont les côtés prennent tons les attributs d
met d’une pyramide d’âmes, dont les côtés prennent tons les attributs de la haine et de l’amour, M. Pascoli met son héros
ide d’âmes, dont les côtés prennent tons les attributs de la haine et de l’amour, M. Pascoli met son héros loin des événem
et son héros loin des événements, au centre des évocations, au centre d’ un rêve de langueurs et de mort. Le roi prisonnier
os loin des événements, au centre des évocations, au centre d’un rêve de langueurs et de mort. Le roi prisonnier des Bolon
ements, au centre des évocations, au centre d’un rêve de langueurs et de mort. Le roi prisonnier des Bolonais, le roi vain
rt. Le roi prisonnier des Bolonais, le roi vaincu, est le dernier roi de la dynastie de Souabe, qui féconda l’Italie merve
onnier des Bolonais, le roi vaincu, est le dernier roi de la dynastie de Souabe, qui féconda l’Italie merveilleusement, av
tie de Souabe, qui féconda l’Italie merveilleusement, avec la semence de l’incomparable « Bête Blonde », le Mâle du Nord.
e l’incomparable « Bête Blonde », le Mâle du Nord. À la cour tudesque de Sicile jaillirent, en effet, les premiers rythmes
la cour tudesque de Sicile jaillirent, en effet, les premiers rythmes de la poésie italienne, et là fut façonnée la premiè
thmes de la poésie italienne, et là fut façonnée la première élégance de l’âme chevaleresque de toute la péninsule. Le roi
ienne, et là fut façonnée la première élégance de l’âme chevaleresque de toute la péninsule. Le roi Enzo représente l’Empi
présente l’Empire vaincu — l’Empire qui fut ensuite le rêve désespéré de Dante. Il représente aussi le dernier mâle subjug
s que son frère Manfred, celui qui fut, dit Dante, « blond et beau et de gentil aspect », tombait à Bénévent, trahi, sous
ent, trahi, sous les coups des troupes angevines, le roi Enzo regarde de sa prison la ville de Bologne, dont les tours sol
oups des troupes angevines, le roi Enzo regarde de sa prison la ville de Bologne, dont les tours solennelles et tristes s’
oète évoque d’abord les bœufs, qui conduisirent le grand char hérissé de pointes mortelles, et furent sacrés nouvellement,
ouvellement, par les guerres, ainsi qu’ils l’avaient été par le culte de tout l’Orient avant même d’être divinisés devant
, ainsi qu’ils l’avaient été par le culte de tout l’Orient avant même d’ être divinisés devant le Nil. Puis le poète fait d
. Puis le poète fait défiler devant l’esprit du prisonnier les images de l’Empire dompté, les images du souvenir glorieux
ges du souvenir glorieux et des pressentiments douloureux, et l’image de l’Empereur, son père, et du Pape vainqueur, et de
loureux, et l’image de l’Empereur, son père, et du Pape vainqueur, et de Rome triomphante tandis que les bœufs courbent l
change, la poésie devient plus subtile, l’évocation atteint un degré de puissance que M. Pascoli n’avait peut-être pas rê
t-être pas rêvé. Car ici c’est vraiment l’exaltation la plus profonde de la race méditerranéenne, qu’on ait conçue jusqu’à
conçue jusqu’à nous. Le poète, qui a choisi un moment caractéristique de la vie de son pays, une conclusion qui est un com
qu’à nous. Le poète, qui a choisi un moment caractéristique de la vie de son pays, une conclusion qui est un commencement 
e la vie de son pays, une conclusion qui est un commencement : la fin de la lutte entre l’Empire et la Papauté, reprend la
de la lutte entre l’Empire et la Papauté, reprend la première épopée de la lutte chrétienne et en fond ensemble les espri
Enzo prisonnier entend sur la place un jongleur qui chante la chanson de Roland ! Le premier chant du poème chrétien, où l
ien, où l’Empereur à la barbe fleurie menait la première grande lutte de la nouvelle Foi, se complique ici d’un élément hi
menait la première grande lutte de la nouvelle Foi, se complique ici d’ un élément historique dont le symbole est grand :
ique ici d’un élément historique dont le symbole est grand : la lutte de domination, la guerre inexorable du vicaire de Di
e est grand : la lutte de domination, la guerre inexorable du vicaire de Dieu pour la domination de la terre. Et les laiss
omination, la guerre inexorable du vicaire de Dieu pour la domination de la terre. Et les laisses de Roland, composées plu
ble du vicaire de Dieu pour la domination de la terre. Et les laisses de Roland, composées plutôt en strophes, mais à l’in
ents qu’il a vécus ou qu’il pressent, choisissant l’admirable lyrisme de la « matière de France », du cycle carlovingien,
us ou qu’il pressent, choisissant l’admirable lyrisme de la « matière de France », du cycle carlovingien, plutôt que celui
de la « matière de France », du cycle carlovingien, plutôt que celui de « Bretaigne ou de Rome la Grant », le poète a-t-i
e France », du cycle carlovingien, plutôt que celui de « Bretaigne ou de Rome la Grant », le poète a-t-il voulu montrer l’
ou de Rome la Grant », le poète a-t-il voulu montrer l’unité absolue de la race qui étend la puissance de la Méditerranée
-t-il voulu montrer l’unité absolue de la race qui étend la puissance de la Méditerranée à la Manche et à l’Océan ? Il est
s émouvants que celui-ci, où deux aspects symboliques et synthétiques de l’âme occidentale sont mis en présence, et sont i
le neveu et Enzo, le fils évoquent dans leur malheur, dont le lyrisme de la race s’émeut, la même vision, celle vers laque
s’émeut, la même vision, celle vers laquelle tend toute notre volonté de conquête : l’Empereur. Et Charlemagne sourit à la
conquête : l’Empereur. Et Charlemagne sourit à la mélancolie du fils de Frédéric. Et le poète nouveau chante aussi pour d
édéric. Et le poète nouveau chante aussi pour deux peuples l’éternité de leur identité lyrique. Qu’importe si le souffle m
Qu’importe si le souffle manque souvent à ce poète ? Si l’ordonnance de la Canzone del Carroccio faiblit à chaque instant
io faiblit à chaque instant ? S’il n’a pas su choisir tous les sujets de ses évocations, pour qu’ils fussent tous naïvemen
ttes, Turin. Tome LXXVII, numéro 278, 16 janvier 1909 Crise d’ Orient [extraits] Paul Louis. Tome LXXVII, numé
numéro 278, 16 janvier 1909, p. 193-207 [193-194, 204-207]. La crise d’ Orient est un des maux chroniques de l’Europe, qui
-207 [193-194, 204-207]. La crise d’Orient est un des maux chroniques de l’Europe, qui en compte beaucoup. À part l’Espagn
ompte beaucoup. À part l’Espagne et le Portugal, que la pauvreté même de leur vie politique et industrielle préserve, depu
me de leur vie politique et industrielle préserve, depuis des années, de tout conflit, ou mieux de tout heurt, à part les
t industrielle préserve, depuis des années, de tout conflit, ou mieux de tout heurt, à part les États neutres, Belgique et
es, Belgique et Suisse, ou la petite Hollande que guettent d’ailleurs de formidables convoitises, il n’est guère de contré
de que guettent d’ailleurs de formidables convoitises, il n’est guère de contrée européenne qui ne se trouve jetée dans un
contrée européenne qui ne se trouve jetée dans une perpétuelle menace de conflagration. Notre continent n’a rien d’un para
ans une perpétuelle menace de conflagration. Notre continent n’a rien d’ un paradis terrestre. L’Allemagne se dresse contre
contre l’Italie. Serbes et Bulgares sont encore loin de fraterniser. De multiples oppositions d’intérêts, plutôt que de r
et Bulgares sont encore loin de fraterniser. De multiples oppositions d’ intérêts, plutôt que de races, partagent les quelq
loin de fraterniser. De multiples oppositions d’intérêts, plutôt que de races, partagent les quelques centaines de millio
ons d’intérêts, plutôt que de races, partagent les quelques centaines de millions d’hommes qui vivent du détroit de Gibral
ts, plutôt que de races, partagent les quelques centaines de millions d’ hommes qui vivent du détroit de Gibraltar à l’Oura
ent les quelques centaines de millions d’hommes qui vivent du détroit de Gibraltar à l’Oural et au Bosphore. L’Europe recè
de Gibraltar à l’Oural et au Bosphore. L’Europe recèle cent fois plus d’ antagonismes de toutes sortes que l’Asie, l’Afriqu
l’Oural et au Bosphore. L’Europe recèle cent fois plus d’antagonismes de toutes sortes que l’Asie, l’Afrique et l’Amérique
, l’Afrique et l’Amérique réunies… mais elle est aussi le « berceau » de la civilisation qui domine le monde. Il y avait j
un beau jour, elles rompirent le pacte, et depuis ce moment s’épient d’ un œil soupçonneux. Il n’y a pas une chance de gue
puis ce moment s’épient d’un œil soupçonneux. Il n’y a pas une chance de guerre, il y en a dix, vingt, peut-être davantage
erve aujourd’hui, et qui font la substance même — si l’on peut dire — de la politique courante, sont d’origine peu lointai
a substance même — si l’on peut dire — de la politique courante, sont d’ origine peu lointaine : avant la guerre de 1870-71
la politique courante, sont d’origine peu lointaine : avant la guerre de 1870-71, la France et l’Allemagne ne se considéra
magne et l’Angleterre ne se mesurent du regard que depuis une dizaine d’ années. Il fut un temps où l’irrédentisme italien
e italien sommeillait beaucoup plus que maintenant, et où la Consulta de Rome se méfiait un peu moins du cabinet de Vienne
ntenant, et où la Consulta de Rome se méfiait un peu moins du cabinet de Vienne. Il fut un temps aussi (et notre génératio
comme on l’a fort justement affirmé, il y a une question ou une crise d’ Orient, depuis l’année où les Turcs ont mis le pie
la Turquie actuelle. Cette crise s’assoupit, se tait pendant un laps de temps plus ou moins bref, se réveille avec bruit,
a ses moments inquiétants, comme les poussées volcaniques ; c’est un de ces moments qui se prolonge depuis quelques mois.
. Certes, à entendre M. Isvolski, le ministre des Affaires étrangères de Pétersbourg, la politique gouvernementale russe s
es de Pétersbourg, la politique gouvernementale russe se contenterait de demander, pour les Slaves du Sud, quelques compen
demander, pour les Slaves du Sud, quelques compensations. L’annexion de la Bosnie ne saurait sérieusement choquer un État
svolski, malgré sa grande jalousie pour M. d’Æhrenthal, a des raisons de se montrer conciliant, s’il ne peut oublier qu’il
de se montrer conciliant, s’il ne peut oublier qu’il fut le confident de son collègue autrichien, et que celui-ci, bien av
. Un formidable courant panslaviste est déchaîné en Russie. Une sorte d’ enthousiasme mystique s’y propage en faveur des Se
ique n’est plus soufflé par la droite, par le clergé, pour le service de l’Empire et la gloire du Tsarisme, il est l’expre
ant sa voie. La jeune Russie n’oublie pas que pendant toute la crise, de 1906 à 1907, le Tsarisme n’a pas eu de meilleur a
as que pendant toute la crise, de 1906 à 1907, le Tsarisme n’a pas eu de meilleur auxiliaire que la maison de Habsbourg. L
6 à 1907, le Tsarisme n’a pas eu de meilleur auxiliaire que la maison de Habsbourg. Les événements qui viennent de se prod
Habsbourg. Les événements qui viennent de se produire lui permettent de manifester toute son antipathie pour cette Autric
ne. Ainsi se resserre le cercle des hostilités autour du gouvernement de François-Joseph, ou mieux du gouvernement de l’ar
s autour du gouvernement de François-Joseph, ou mieux du gouvernement de l’archiduc François-Ferdinand, devenu, dit-on, le
e l’archiduc François-Ferdinand, devenu, dit-on, le grand inspirateur de la diplomatie de M. d’Æhrenthal. Mais au Midi, l’
çois-Ferdinand, devenu, dit-on, le grand inspirateur de la diplomatie de M. d’Æhrenthal. Mais au Midi, l’hostilité italien
onsacré par écrit, lorsque l’ambassadeur Mouravief expira. L’annexion de la Bosnie froissa la nation russe (beaucoup plus,
sion et qui s’épanche en toutes les grandes circonstances. L’annexion de la Bosnie froissa la nation italienne dans ses es
ion italienne dans ses espoirs immédiats, dans son légitime sentiment de l’expansion commerciale nécessaire. Voisine de l’
son légitime sentiment de l’expansion commerciale nécessaire. Voisine de l’Albanie et du Monténégro, dont le golfe adriati
proche (plutôt qu’il ne crée une séparation), elle avait fait le rêve de créer, dans les Balkans, un grand marché pour ses
ation austro-hongroise vers Salonique, elle épousa avec joie la cause de la transversale Danube-Adriatique, proposée par M
par M. Tcharykof, l’adjoint, l’adversaire et peut-être le successeur de M. Isvolski. La mainmise austro-hongroise sur la
urquoi elle ne peut plus se contenter du statu quo établi par le coup de force du 5 octobre, et comment ses vieilles inimi
ec fracas. La question balkanique prime désormais celle du Trentin et de Trieste. L’alliance italo-slave, préparée de long
mais celle du Trentin et de Trieste. L’alliance italo-slave, préparée de longue date, apparaît comme la conséquence la plu
ficative des événements récents ; et à ceux qui répètent : l’annexion de la Bosnie n’aurait point dû soulever tant d’émoi,
ui répètent : l’annexion de la Bosnie n’aurait point dû soulever tant d’ émoi, puisque les troupes de François-Joseph occup
la Bosnie n’aurait point dû soulever tant d’émoi, puisque les troupes de François-Joseph occupèrent ces provinces durant t
stoire est à deux faces. Extraordinaires parfois sont les contrecoups d’ événements simples d’apparence. La crise d’Orient
es. Extraordinaires parfois sont les contrecoups d’événements simples d’ apparence. La crise d’Orient arme les puissances l
rfois sont les contrecoups d’événements simples d’apparence. La crise d’ Orient arme les puissances les unes contre les aut
contre les autres, et en même temps elle annule ou atténue un élément de perturbation mondiale : le militarisme allemand.
perturbation mondiale : le militarisme allemand. Toute la conception de la politique germanique reposait sur la double no
a conception de la politique germanique reposait sur la double notion d’ une Autriche-Hongrie forte et libre de ses mouveme
e reposait sur la double notion d’une Autriche-Hongrie forte et libre de ses mouvements, et d’une Italie neutralisée par s
le notion d’une Autriche-Hongrie forte et libre de ses mouvements, et d’ une Italie neutralisée par son adhésion à la Tripl
maintenir des rapports cordiaux entre Vienne et Pétersbourg (le pacte de Muerzteg avait admirablement servi ses plans), — 
lans), — elle avait été sûre que l’Autriche-Hongrie aurait pu, en cas de guerre européenne, la seconder avec efficacité. M
ais l’Empire des Habsbourg aujourd’hui sollicite beaucoup plus l’aide de l’Allemagne qu’il ne lui offre son propre concour
et, bien mieux, les écraseraient avec facilité, si quelques centaines de milliers d’Allemands n’accouraient à la frontière
ux, les écraseraient avec facilité, si quelques centaines de milliers d’ Allemands n’accouraient à la frontière galicienne,
croate et bosniaque. La neutralité italienne, à l’endroit du cabinet de Vienne, se change en antipathie, que dis-je, en h
lité. Le discours que M. Fortis a prononcé, en décembre, à la Chambre de Rome, et que le président du conseil, M. Giolitti
udi, a eu un immense retentissement dans la péninsule. En l’hypothèse d’ un conflit européen, l’Italie ne prendrait point p
politique bismarckienne s’est définitivement effondrée. Le chancelier de fer voulait engager l’Autriche en Orient pour cré
friction permanente entre elle et la Russie, mais il écartait l’idée d’ un antagonisme violent entre l’État tsarien et cel
en un faisceau si étroit que ni l’une ni l’autre ne gardât la liberté de ses mouvements. Derrière elles, l’Allemagne était
lles, l’Allemagne était toute puissante. Aujourd’hui, les deux alliés de l’Allemagne se mesurent du regard, et multiplient
a première d’entre elles, — en date et en importance, — est encerclée d’ ennemis menaçants, et la seconde a passé trois acc
de a passé trois accords écrits ou verbaux avec les trois adversaires de l’Empire Germanique. La crise d’Orient a, pour la
u verbaux avec les trois adversaires de l’Empire Germanique. La crise d’ Orient a, pour la première fois, affirmé l’isoleme
ise d’Orient a, pour la première fois, affirmé l’isolement du cabinet de Berlin ; et cet isolement, ce cabinet ne le doit
armée et a, par surcroît, disloqué la triple alliance. Les événements d’ octobre ont failli provoquer la conflagration, et,
oquer la conflagration, et, par ailleurs, ils ont affaibli un facteur de conflit. Les risques de guerre qu’ils comportent
et, par ailleurs, ils ont affaibli un facteur de conflit. Les risques de guerre qu’ils comportent sont-ils inférieurs aux
s risques de guerre qu’ils comportent sont-ils inférieurs aux chances de pacification qu’ils éveillent ? Je pose la questi
inspirer du dégoût, et les journaux s’y prennent de sorte qu’en moins de huit jours nous en sommes à ce point. À force de
on pas même un grand, mais un large fait divers, où barbote une armée de reporters ahuris. M. DELARUE. — Vous êtes dur. M.
erbiage télégraphique une belle tragédie. Vous souvenez-vous du récit de la mort du vieux Pline par son neveu ? M. DEL. — 
t beau. Le récit ennoblit encore la catastrophe. C’est une impression de fin du monde. Il n’y a de pareil dans toutes les
encore la catastrophe. C’est une impression de fin du monde. Il n’y a de pareil dans toutes les littératures qu’un morceau
monde. Il n’y a de pareil dans toutes les littératures qu’un morceau de M. Rosny, intitulé « Tornadres » et qui vous fait
us fait vraiment descendre le ciel sur les épaules. M. DESM. — La fin de Messine contée par Rosny… Quand donc les hommes c
n que nous en éprouvons ? Or, si, après le premier choc, les malheurs de Messine et de Reggio ne nous ont plus troublés qu
éprouvons ? Or, si, après le premier choc, les malheurs de Messine et de Reggio ne nous ont plus troublés que confusément,
aux journaux qui ont délayé un cataclysme en mille petites anecdotes d’ une signification médiocre ? Ils rendirent l’horre
même à les sentir. Pour en éprouver quelque émotion, ils sont obligés de les prendre par les petits côtés. M. DEL. — Vous
anvier 1909, p. 325-331 [331]. […] Poesia (novembre) publie des vers de M. Frederico de Maria et un article de M. G. P. L
sia (novembre) publie des vers de M. Frederico de Maria et un article de M. G. P. Lucini sur l’œuvre de M. Louis Le Cardon
de M. Frederico de Maria et un article de M. G. P. Lucini sur l’œuvre de M. Louis Le Cardonnel ; — ensuite, des poèmes, de
 Lucini sur l’œuvre de M. Louis Le Cardonnel ; — ensuite, des poèmes, de la prose, à profusion, choisis avec un bienveilla
rne. Les Divisionnistes italiens (Salon pro-Musée Segantini) (Galerie d’ Art Italien, 14, rue Richelieu) Charles Morice.
sez, ou trop, l’étiquette qui les assemble, leur esthétique est celle de la division du ton. Ils s’inscrivent donc, histor
ressant, malgré le procédé auquel il s’était condamné. L’ardent amour de la nature et le besoin de la voir personnellement
auquel il s’était condamné. L’ardent amour de la nature et le besoin de la voir personnellement, de la posséder directeme
L’ardent amour de la nature et le besoin de la voir personnellement, de la posséder directement, ont sauvé ce peintre émo
émouvant, toutes les fois du moins qu’il n’a pas cédé à la tentation de s’exprimer en un langage puérilement symbolique.
ue. — Previati, à peine inégal à Segantini, est un peintre religieux, d’ un accent ardent, singulier, qu’on n’oubliera pas.
du musée Segantini, créé à Saint-Moritz, Engadine), sont les victimes de leur fidélité à l’enseignement de Seurat et Segan
oritz, Engadine), sont les victimes de leur fidélité à l’enseignement de Seurat et Segantini, de Signac et Previati. Les p
es victimes de leur fidélité à l’enseignement de Seurat et Segantini, de Signac et Previati. Les préoccupations techniques
s préoccupations techniques priment, surtout chez les jeunes, le sens de la nature et la recherche de soi. À l’instant je
riment, surtout chez les jeunes, le sens de la nature et la recherche de soi. À l’instant je lis dans une toute récente pr
a recherche de soi. À l’instant je lis dans une toute récente préface de catalogue cette phrase, citée de Fromentin : « Pr
e lis dans une toute récente préface de catalogue cette phrase, citée de Fromentin : « Prétendre se distinguer par l’habit
e se distingue en rien par la personne, est une pauvre et vaine façon de prouver qu’on est quelqu’un. » Plus d’un, parmi c
est une pauvre et vaine façon de prouver qu’on est quelqu’un. » Plus d’ un, parmi ces jeunes Italiens, se distinguerait « 
r la personne » s’il ne nous dérobait son originalité sous l’uniforme d’ une fausse méthode. Aussi n’est-il pas surprenant
s lui ait conquis la faveur du public. Sous le pinceau des imitateurs de Seurat, celui-ci, que je ne m’exagère pas, du res
i-ci, que je ne m’exagère pas, du reste, apparaît comme le révélateur de la beauté suprême et absolue. — La sculpture écha
vier 1909, p. 341-349 [342-343]. Mais le plus précieux enrichissement de notre musée depuis deux mois est dû à l’acquisiti
re musée depuis deux mois est dû à l’acquisition qu’il vient de faire d’ une admirable tête de femme en marbre de l’art att
mois est dû à l’acquisition qu’il vient de faire d’une admirable tête de femme en marbre de l’art attique, vers 460 avant 
uisition qu’il vient de faire d’une admirable tête de femme en marbre de l’art attique, vers 460 avant J.-C., c’est-à-dire
t J.-C., c’est-à-dire appartenant à la période où l’art grec approche de son apogée. Cette tête, bien connue des archéolog
héologues (Furtwængler l’a signalée comme un des originaux antiques «  de premier ordre » conservés dans les collections pa
ulières), se trouvait jadis, dit-on, au palais Borghèse et fit partie de la vente des objets qui ne furent pas transférés
en plâtre, et un éclat dans la chevelure au-dessus du diadème, l’état de conservation de cette tête, d’une belle patine do
éclat dans la chevelure au-dessus du diadème, l’état de conservation de cette tête, d’une belle patine dorée, est excelle
chevelure au-dessus du diadème, l’état de conservation de cette tête, d’ une belle patine dorée, est excellent. Le grand in
cette tête, d’une belle patine dorée, est excellent. Le grand intérêt de cette œuvre consiste en ce qu’elle appartient à c
ue de Phidias, où la raideur archaïque s’effaco devant l’unique souci de la beauté de la forme ; l’expression respire à la
, où la raideur archaïque s’effaco devant l’unique souci de la beauté de la forme ; l’expression respire à la fois la fraî
e la beauté de la forme ; l’expression respire à la fois la fraîcheur de la jeunesse et une sérénité apaisée. Cette tête s
ne sérénité apaisée. Cette tête s’apparente strictement, par le style de l’ensemble et par certains détails (telle l’extré
par le style de l’ensemble et par certains détails (telle l’extrémité de l’oreille pointant sous le bandeau de cheveux qui
ains détails (telle l’extrémité de l’oreille pointant sous le bandeau de cheveux qui la recouvre), avec les figures du cél
oulu voir l’œuvre du sculpteur Calamis, à cause du mélange harmonieux de grâce et de sévérité que les auteurs anciens loua
œuvre du sculpteur Calamis, à cause du mélange harmonieux de grâce et de sévérité que les auteurs anciens louaient chez ce
ien appartiennent aussi une Aspasie du Musée de Berlin, un Conducteur de char du Musée romain du Capitole, et l’original d
lin, un Conducteur de char du Musée romain du Capitole, et l’original de l’Apollon dit « Choiseul-Gouffier », que possède
me LXXVII, numéro 279, 1er février 1909 Devant Messine (fragment d’ un journal2) Émile Bernard. Tome LXXVII, numéro
896. — Dès le matin, lever du soleil sur Messine : une ville entourée d’ un seul palais (côté port) dans le style royal de
: une ville entourée d’un seul palais (côté port) dans le style royal de Louis XIV ; palais rapiécé, noir par places, rebl
a à un tel degré qu’au premier coup d’œil on croirait à une abondance de maisons diverses. Derrière cette longue ligne de
rait à une abondance de maisons diverses. Derrière cette longue ligne de grandeur, décadence et misère de l’aristocratie,
iverses. Derrière cette longue ligne de grandeur, décadence et misère de l’aristocratie, apparaissent des clochers frêles,
clochers frêles, quelques dômes, dont un très grand (sans doute celui de la cathédrale), un large cloître avec deux tours
i de la cathédrale), un large cloître avec deux tours carrées percées de charmantes fenêtres à la Giotto ; et, derrière ce
êtres à la Giotto ; et, derrière cela, des forts sur des collines, et de hauts monts montrant leurs flancs couverts d’arbr
ts sur des collines, et de hauts monts montrant leurs flancs couverts d’ arbres, de bruyères, d’abondantes et vives végétat
collines, et de hauts monts montrant leurs flancs couverts d’arbres, de bruyères, d’abondantes et vives végétations. La c
de hauts monts montrant leurs flancs couverts d’arbres, de bruyères, d’ abondantes et vives végétations. La cime de ces mo
rts d’arbres, de bruyères, d’abondantes et vives végétations. La cime de ces monts est échancrée de pins, d’arbustes en pe
d’abondantes et vives végétations. La cime de ces monts est échancrée de pins, d’arbustes en petites files, se relâchant p
tes et vives végétations. La cime de ces monts est échancrée de pins, d’ arbustes en petites files, se relâchant par endroi
lâchant par endroits, apparaissant plus serrées par d’autres. Un côté de la ville — vu du vaisseau que je monte — semble m
cks, hangars, magasins ; mais on peut s’en détourner sans rien perdre de l’ensemble, qui reste, ainsi, beau, avec ses murs
sans rien perdre de l’ensemble, qui reste, ainsi, beau, avec ses murs de pierre usée et dorée, ses façades vénérables et i
dorée, ses façades vénérables et imposantes. Auprès du port, non loin d’ une laide baraque, attire la statue d’un homme nu,
antes. Auprès du port, non loin d’une laide baraque, attire la statue d’ un homme nu, qui semble surgir de la mer, tant sa
’une laide baraque, attire la statue d’un homme nu, qui semble surgir de la mer, tant sa blancheur éclate ; elle est faite
ui semble surgir de la mer, tant sa blancheur éclate ; elle est faite de ce beau marbre transparent que le temps polit si
e froide contrée qui, hélas ! détruit tous les jours, sous un souffle de mercantilisme et d’utilité, ce qui peut enchanter
, hélas ! détruit tous les jours, sous un souffle de mercantilisme et d’ utilité, ce qui peut enchanter l’esprit, charmer l
oile qui recouvre l’ostensoir, la lune, dans la hauteur, était drapée d’ un grand nuage ; la mer, sous elle, se tordait en
e plaisais à croire qu’elle était cet Enfer peint par le Dante, bondé de damnés. Je la comparais aussi, la voyant près du
a comparais aussi, la voyant près du bateau, à peine remuée et veinée d’ écume, à une grande dalle de marbre bleu. Plus loi
près du bateau, à peine remuée et veinée d’écume, à une grande dalle de marbre bleu. Plus loin, au large, je croyais assi
surrection des morts, tant les flots s’agitaient sous le blanc suaire de la clarté, comme l’eussent fait des êtres sortant
le blanc suaire de la clarté, comme l’eussent fait des êtres sortant de leurs sépulcres aux accents impérieux de la tromp
ssent fait des êtres sortant de leurs sépulcres aux accents impérieux de la trompette du Jugement-Final. La lumière de la
s aux accents impérieux de la trompette du Jugement-Final. La lumière de la Lune avait un éclat tellement surnaturel, en c
uit, que seule cette scène y semblait possible. Un poète eût pu tirer de cette évocation une description magnifique. § Le
s murailles ont crié à la clarté : « Nous voilà ! » L’eau est devenue d’ un bleu intense, des barques multicolores l’ont al
est devenue d’un bleu intense, des barques multicolores l’ont allumée de leurs vibrations, des voiles se sont enflées, et
les se sont enflées, et nous avons vu venir vers nous les productions de cette île majestueuse qui désormais, comme un tab
qui la majesté et la gloire étaient un culte, soyez ma contemplation d’ aujourd’hui devant les flots de cette belle mer d’
aient un culte, soyez ma contemplation d’aujourd’hui devant les flots de cette belle mer d’azur ! § Visite médicale à bord
ez ma contemplation d’aujourd’hui devant les flots de cette belle mer d’ azur ! § Visite médicale à bord. Deux ou trois pit
le mer d’azur ! § Visite médicale à bord. Deux ou trois piteux hommes de science, laids comme leur science elle-même, en c
On nous a alignés, et les trois cent cinquante soldats qui reviennent d’ Abyssinie, déchirés, mutilés ; malades, ont défilé
commencé la scène la plus stupide que je sache : Deux pauvres diables de passagers, qui n’avaient que leurs effets, ont vo
aient ; et tout cela avec le superbe mépris du maître pour l’esclave, de l’autoritaire pour l’inférieur. Enfin, après cett
’esclave, de l’autoritaire pour l’inférieur. Enfin, après cette scène d’ inquisition médicale, on les a laissés aller avec
ec leur bagage ruisselant. Pendant ce temps le vapeur s’était entouré d’ une superbe éclosion de fruits, de citrons, de pai
nt. Pendant ce temps le vapeur s’était entouré d’une superbe éclosion de fruits, de citrons, de pains frais et dorés, de t
ce temps le vapeur s’était entouré d’une superbe éclosion de fruits, de citrons, de pains frais et dorés, de toutes sorte
vapeur s’était entouré d’une superbe éclosion de fruits, de citrons, de pains frais et dorés, de toutes sortes de choses
’une superbe éclosion de fruits, de citrons, de pains frais et dorés, de toutes sortes de choses délicieuses que les Messi
sion de fruits, de citrons, de pains frais et dorés, de toutes sortes de choses délicieuses que les Messiniens venaient no
le médecin sanitaire était debout sur la passerelle et les empêchait d’ aborder. Alors, nous qui, depuis quatre jours, som
, nous qui, depuis quatre jours, sommes privés des bonnes productions de la belle Terre, qui sommes sans boire une eau pro
arques savoureuses, nous avons vu s’éloigner tout ce paradis flottant de la gourmandise. En vain les pauvres bateliers, à
es malsaines, leur refusant le salaire espéré, et à nous la bienvenue de la terre nouvelle. C’est peut-être au retour du s
e belle journée qui m’a déjà ravi, c’est peut-être à la vue glorieuse de ce port heureux ? Il traduit maintenant par sa mu
port heureux ? Il traduit maintenant par sa musique la joie générale de ceux qui l’écoutent et qui, comme moi, sont émus.
a poésie du peuple, qui fut si ardente, va s’éteignant, il m’est cher de retrouver tous les chefs-d’œuvre du goût, toutes
er de retrouver tous les chefs-d’œuvre du goût, toutes les merveilles d’ un art spirituel : l’Architecture, la Peinture, la
ela qui veut se survivre ! Je revis les émotions oubliées, j’en perds de nouvellement acquises sur la terre sereine dont n
est trop étendue, doit trop embrasser, elle se perd comme une goutte de miel dans un verre d’eau ; si elle sait s’assigne
t trop embrasser, elle se perd comme une goutte de miel dans un verre d’ eau ; si elle sait s’assigner une limite égale à c
e, dans nos républiques démocratiques, la distance qui sépare l’homme d’ esprit de la brute est méconnue. Ce palais m’en of
os républiques démocratiques, la distance qui sépare l’homme d’esprit de la brute est méconnue. Ce palais m’en offre un ex
exemple. Vieilli, déchu, tombé, il présente encore une idée grandiose de la conception antique, du gouvernement ancestral,
es ont été placardées, des enseignes écrites sur les pierres dorées ; de vagues voyageurs ont remplacé les navigateurs har
rres dorées ; de vagues voyageurs ont remplacé les navigateurs hardis d’ autrefois ; le port est devenu une gare, une stati
utrefois ; le port est devenu une gare, une station cosmopolite. Plus de riches galères, plus de royales nefs apportant le
evenu une gare, une station cosmopolite. Plus de riches galères, plus de royales nefs apportant les dépouilles de l’Orient
Plus de riches galères, plus de royales nefs apportant les dépouilles de l’Orient, couvrant la côte de la mer de tissus fé
e royales nefs apportant les dépouilles de l’Orient, couvrant la côte de la mer de tissus féeriques, de broderies, d’orfèv
nefs apportant les dépouilles de l’Orient, couvrant la côte de la mer de tissus féeriques, de broderies, d’orfèvreries, et
pouilles de l’Orient, couvrant la côte de la mer de tissus féeriques, de broderies, d’orfèvreries, et faisant jaillir à l’
Orient, couvrant la côte de la mer de tissus féeriques, de broderies, d’ orfèvreries, et faisant jaillir à l’horizon, de le
eriques, de broderies, d’orfèvreries, et faisant jaillir à l’horizon, de leurs richesses latentes, les beautés qui recouvr
ce ou à l’utilitarisme industriel… Mais si nous avons à nous plaindre de la laideur envahissante, remercions cependant Die
à nous plaindre de la laideur envahissante, remercions cependant Dieu de nous avoir permis de rencontrer encore quelques t
laideur envahissante, remercions cependant Dieu de nous avoir permis de rencontrer encore quelques traces de beauté, ces
endant Dieu de nous avoir permis de rencontrer encore quelques traces de beauté, ces traces sont consolantes, elles sont r
’en Égypte. Je l’attribue à la mer, dont la force bleue relève le ton de tout. Elle est d’un azur réellement intense, et s
ttribue à la mer, dont la force bleue relève le ton de tout. Elle est d’ un azur réellement intense, et sert de fond à ces
relève le ton de tout. Elle est d’un azur réellement intense, et sert de fond à ces canots pleins de paysans et de marchan
est d’un azur réellement intense, et sert de fond à ces canots pleins de paysans et de marchands dont les costumes n’ont e
réellement intense, et sert de fond à ces canots pleins de paysans et de marchands dont les costumes n’ont en eux-mêmes ri
paysans et de marchands dont les costumes n’ont en eux-mêmes rien que de fort banal, mais qui deviennent sur ce fond marin
x-mêmes rien que de fort banal, mais qui deviennent sur ce fond marin d’ une saturation extraordinaire. Je ne m’étonne pas
m’étonne pas que les coloristes aient été, en général, des habitants de villes près de l’eau, voire sur l’eau : Titien, T
n, Tintoret, Véronèse, etc. Quand je considère sur le port, lointain, de Messine la ligne sombre des voitures et des passa
ar lui-même, est vraiment un être dont la présence prouve la grandeur de Dieu. Cet homme, si petit, si effacé du point d’o
e prouve la grandeur de Dieu. Cet homme, si petit, si effacé du point d’ où je le regarde, est cependant l’auteur de ces ar
petit, si effacé du point d’où je le regarde, est cependant l’auteur de ces architectures grandioses auprès desquelles il
les sont plus durables que sa propre vie, puisqu’elles sont une image de son esprit, de son génie, de tout ce qu’en généra
urables que sa propre vie, puisqu’elles sont une image de son esprit, de son génie, de tout ce qu’en général il néglige :
propre vie, puisqu’elles sont une image de son esprit, de son génie, de tout ce qu’en général il néglige : ce par quoi il
néral il néglige : ce par quoi il est seulement, pourtant ! Aux pieds de ces grands monts, déployant toutes les richesses
s de ces grands monts, déployant toutes les richesses et les variétés de la nature livrée à elle, ces architectures nobles
ont un heureux appel à la beauté supérieure : elles offrent, au seuil de cette mer qu’elles honorent, l’hommage de l’être
e : elles offrent, au seuil de cette mer qu’elles honorent, l’hommage de l’être à ses destinées inconnues, son besoin d’or
s honorent, l’hommage de l’être à ses destinées inconnues, son besoin d’ ordre, de paix et de joie, sa soif de splendeur, s
t, l’hommage de l’être à ses destinées inconnues, son besoin d’ordre, de paix et de joie, sa soif de splendeur, sa faim de
e de l’être à ses destinées inconnues, son besoin d’ordre, de paix et de joie, sa soif de splendeur, sa faim de repos dans
destinées inconnues, son besoin d’ordre, de paix et de joie, sa soif de splendeur, sa faim de repos dans la gloire. § Est
son besoin d’ordre, de paix et de joie, sa soif de splendeur, sa faim de repos dans la gloire. § Esthétiquement, c’est pri
iquement, c’est principalement en ces contrées montagneuses qu’un art de cette sorte fait valoir toute sa beauté : en une
e à un peuple. Il est certain qu’en elles-mêmes ces surfaces, percées de fenêtres symétriques et divisées par des colonnes
cées de fenêtres symétriques et divisées par des colonnes, n’ont rien d’ extraordinaire et deviendraient facilement banales
viendraient facilement banales en un autre site ; mais ici elles sont d’ un effet parfait et que l’on ne peut oublier. Elle
peut oublier. Elles ajoutent à la sauvagerie du paysage quelque chose de calme, d’ordonné, de pensif, de majestueux, et à
er. Elles ajoutent à la sauvagerie du paysage quelque chose de calme, d’ ordonné, de pensif, de majestueux, et à la richess
joutent à la sauvagerie du paysage quelque chose de calme, d’ordonné, de pensif, de majestueux, et à la richesse de cette
a sauvagerie du paysage quelque chose de calme, d’ordonné, de pensif, de majestueux, et à la richesse de cette mer si bell
chose de calme, d’ordonné, de pensif, de majestueux, et à la richesse de cette mer si belle répondent merveilleusement leu
richesse de cette mer si belle répondent merveilleusement leur façade de pierre dorée et leur air grave et patricien. La l
rée et leur air grave et patricien. La ligne, raide partout ailleurs, de leur fronton, disparaît dans des groupes d’édific
, raide partout ailleurs, de leur fronton, disparaît dans des groupes d’ édifices placés derrière et étagés sur les pentes
dans des groupes d’édifices placés derrière et étagés sur les pentes de la montagne. Tout ce qui est pierre semble s’unir
es, ayant pour front ces colonnes, ces pilastres, ces fenêtres ornées de festons. Plus haut, elle est dominée par les mult
nature sauvage et variée ; il est échancré par la silhouette blanche de la cité qu’il enserre ; flèches, tours, clochers,
ochers, dômes le dominent ainsi que des fleurs gracieuses jaillissant d’ une corbeille. § Tout à l’heure, près du vapeur, i
teurs. Le plus jeune pouvait avoir dix ans, il avait une voix criarde de fillette et faisait solo, tandis qu’un autre, de
ait une voix criarde de fillette et faisait solo, tandis qu’un autre, de quinze ans au plus, sur une harpe, l’accompagnait
ts, accourus au bastingage, écoutaient avec respect le chant sicilien de cet enfant ; ils y trouvaient déjà, sans doute, l
t ? Cependant ces chanteurs avaient leur barque et s’étaient dérangés d’ assez loin. Il fallait donc qu’ils fussent assurés
étaient dérangés d’assez loin. Il fallait donc qu’ils fussent assurés d’ une recette. § À propos de la couleur du pays, il
plusieurs réflexions : J’ai pensé qu’il serait d’abord fort dangereux de s’y abandonner absolument ; car elle mènerait à u
er absolument ; car elle mènerait à une imitation plus ou moins sotte de la nature sans choix. En second lieu, parce qu’el
e, que l’on peut occuper plus hautement. J’y ai vu beaucoup de causes de la décadence moderne. Il est assez curieux de rem
i vu beaucoup de causes de la décadence moderne. Il est assez curieux de remarquer, en effet, que toute chute se produit d
marquer, en effet, que toute chute se produit dans les arts par suite d’ un amour exagéré de certaines de leurs parties pri
que toute chute se produit dans les arts par suite d’un amour exagéré de certaines de leurs parties prises séparément, et
te se produit dans les arts par suite d’un amour exagéré de certaines de leurs parties prises séparément, et spécialement
géré de certaines de leurs parties prises séparément, et spécialement de la couleur. Les grands coloristes ont fermé la g
du grand art. La part qui lui reviendrait serait donc l’application de ce qu’elle offre de propice à l’expression à des
art qui lui reviendrait serait donc l’application de ce qu’elle offre de propice à l’expression à des œuvres de réflexion.
pplication de ce qu’elle offre de propice à l’expression à des œuvres de réflexion. Facilement, devant ce charme de la cou
l’expression à des œuvres de réflexion. Facilement, devant ce charme de la couleur, on se trouverait entraîné à copier sa
on ; et quelque belle chose que l’on pût faire, on courrait le danger de s’inférioriser jusqu’à la passivité. La couleur d
courrait le danger de s’inférioriser jusqu’à la passivité. La couleur de l’Égypte était plus étrange et plus intime que ce
rte. Elle était moins opposée, moins contrastée, plus soutenue. Celle de ce pays est un opéra brillant, un chant passionné
c’est la profusion, l’abondance, la dispersion et, comme le caractère de ce peuple, c’est une expansion, mais rien de plus
rien de plus. L’observation que je viens de faire quant au caractère de la couleur, du pays et des hommes, m’est encore c
cuisine, tout est pour la fleur du goût. Ainsi, telle soupe composée de légumes variés, de pâtes et de condiments, offre
pour la fleur du goût. Ainsi, telle soupe composée de légumes variés, de pâtes et de condiments, offre d’abord une surpris
r du goût. Ainsi, telle soupe composée de légumes variés, de pâtes et de condiments, offre d’abord une surprise agréable ;
mes italiennes, sans doute, ont les mêmes inconvénients ; séduisantes de prime abord par mille recherches et afféteries de
ients ; séduisantes de prime abord par mille recherches et afféteries de parure, n’offrent-elles pas en peu de temps à l’e
es pas en peu de temps à l’esprit le fatigant spectacle du factice et de l’artificiel ? § Dans le train, du Kaire à Port-S
ificiel ? § Dans le train, du Kaire à Port-Saïd, en longeant l’isthme de Suez, en regardant la nature cultivée et la natur
en regardant la nature cultivée et la nature inculte (désert et lacs d’ eau), je pensais à ces trois caractères de l’Archi
ure inculte (désert et lacs d’eau), je pensais à ces trois caractères de l’Architecture : largeur, hauteur, profondeur. Le
ture : largeur, hauteur, profondeur. Les plaines cultivées, entourées de bosquets d’arbres, illustrées de palmiers, enrich
ur, hauteur, profondeur. Les plaines cultivées, entourées de bosquets d’ arbres, illustrées de palmiers, enrichies de bois,
ur. Les plaines cultivées, entourées de bosquets d’arbres, illustrées de palmiers, enrichies de bois, s’étageant, se super
es, entourées de bosquets d’arbres, illustrées de palmiers, enrichies de bois, s’étageant, se superposant, se perdant à l’
se perdant à l’infini, et établissant comme des jalons démonstratifs de la distance, me rappelaient l’architecture gothiq
vation me revient, et je la trouve réalisée ; car cette longue chaîne de palais ne présente en vérité que l’image d’une en
; car cette longue chaîne de palais ne présente en vérité que l’image d’ une enceinte agréablement décorée de fenêtres et d
ne présente en vérité que l’image d’une enceinte agréablement décorée de fenêtres et de pilastres, de portes et d’architra
vérité que l’image d’une enceinte agréablement décorée de fenêtres et de pilastres, de portes et d’architraves ; alors que
mage d’une enceinte agréablement décorée de fenêtres et de pilastres, de portes et d’architraves ; alors que les églises,
ceinte agréablement décorée de fenêtres et de pilastres, de portes et d’ architraves ; alors que les églises, d’un style pl
et de pilastres, de portes et d’architraves ; alors que les églises, d’ un style plutôt gothique, qu’elle enserre s’élance
ses, d’un style plutôt gothique, qu’elle enserre s’élancent au-dessus d’ elle et donnent la sensation de la hauteur. Leurs
, qu’elle enserre s’élancent au-dessus d’elle et donnent la sensation de la hauteur. Leurs flèches, s’aiguisant en aiguill
en aiguilles et présentant plusieurs profils, y ajoutent la sensation de la profondeur, ainsi que leurs portails creux et
nsation de la profondeur, ainsi que leurs portails creux et ouvragés. De ce principe, il me semble que l’on puisse déduire
ctés par l’architecture et recherchés dans les autres arts à l’époque de la Renaissance. À cette période, en effet, l’arch
rofondeur, soit dans la perspective linéaire, soit dans l’application de la couleur. § Cinq heures du soir. — Nous quitton
ur. § Cinq heures du soir. — Nous quittons Messine. Le pont est plein de passagers, et nous sommes envahis. Ce sont, pour
e : coiffure à la grecque, jupe longue, tablier blanc à ruchés, châle de couleur vive ; elle tient à la main un petit éven
vive ; elle tient à la main un petit éventail, cet éventail japonais de deux sous, que l’on trouve à cette heure aux doig
ntier. Avec ce bibelot elle a des airs très sérieux et très charmants de petite infante. À côté de moi toute une famille :
moi toute une famille : la mère, trois enfants, le père ; ce dernier d’ allure brutale et sanguine. Dans le costume de l’h
s, le père ; ce dernier d’allure brutale et sanguine. Dans le costume de l’homme, rien que de l’ouvrier, et une assez laid
er d’allure brutale et sanguine. Dans le costume de l’homme, rien que de l’ouvrier, et une assez laide casquette ; dans ce
mme, rien que de l’ouvrier, et une assez laide casquette ; dans celui de la femme, rien que de la campagnarde ; et pourtan
rier, et une assez laide casquette ; dans celui de la femme, rien que de la campagnarde ; et pourtant on sent autre chose 
rien que de la campagnarde ; et pourtant on sent autre chose : moins de fond vulgaire que chez nous, dans cette classe. P
très belle romance. Pendant qu’il était ainsi plongé dans les délices de l’art instinctif, sa femme le voulait interrompre
dans les délices de l’art instinctif, sa femme le voulait interrompre de paroles et de gestes, le rappeler sans doute à de
es de l’art instinctif, sa femme le voulait interrompre de paroles et de gestes, le rappeler sans doute à des réalités imm
doute à des réalités immédiates ; mais il était si bien à son bonheur de faire des accords et de fuser sa voix qu’il lui r
édiates ; mais il était si bien à son bonheur de faire des accords et de fuser sa voix qu’il lui répondait de la tête, san
bonheur de faire des accords et de fuser sa voix qu’il lui répondait de la tête, sans s’arrêter ni se perdre. Ce n’est qu
r arabe et espagnol. Il y en a une toute brune au teint vraiment beau d’ orange ; mais les traits sont plus épais, les arti
st moins grande en ce pays qu’en Orient ; la femme n’est pas un objet de luxe, mais d’utilité, elle est domestiquée. Je ve
e en ce pays qu’en Orient ; la femme n’est pas un objet de luxe, mais d’ utilité, elle est domestiquée. Je veux dire par là
t domestiquée. Je veux dire par là qu’elle est plus pliée aux besoins d’ une utilité laide et contre nature. À l’avant du n
ble où se mettent les bœufs dont on pourvoit la cuisine aux occasions de grands voyages. Deux gendarmes italiens étaient a
rès de lui, et un soldat montait la garde devant sa porte. Le costume de ce prisonnier est assez bizarre : il est vêtu d’u
sa porte. Le costume de ce prisonnier est assez bizarre : il est vêtu d’ un sac qui lui tient les bras, d’un chapeau blanc
nier est assez bizarre : il est vêtu d’un sac qui lui tient les bras, d’ un chapeau blanc rayé de noir et dont les bords so
il est vêtu d’un sac qui lui tient les bras, d’un chapeau blanc rayé de noir et dont les bords sont étroits, d’un pantalo
bras, d’un chapeau blanc rayé de noir et dont les bords sont étroits, d’ un pantalon de toile claire ; il est chaussé de so
peau blanc rayé de noir et dont les bords sont étroits, d’un pantalon de toile claire ; il est chaussé de souliers noirs o
es bords sont étroits, d’un pantalon de toile claire ; il est chaussé de souliers noirs ouverts découvrant des chaussettes
verts découvrant des chaussettes blanches. Son visage a quelque chose d’ égaré, de fou ; il ressemble un peu au Charles Bau
ouvrant des chaussettes blanches. Son visage a quelque chose d’égaré, de fou ; il ressemble un peu au Charles Baudelaire q
relevée et regarde tout le monde avec un mépris qui n’est pas exempt d’ inquiétude. L’air qu’il affecte est de quelque fie
un mépris qui n’est pas exempt d’inquiétude. L’air qu’il affecte est de quelque fierté. Les coins de sa bouche sont retro
pt d’inquiétude. L’air qu’il affecte est de quelque fierté. Les coins de sa bouche sont retroussés par des tics nerveux. Q
cet homme ? Je l’ignore, et personne n’a pu me le dire. Il m’a frappé de crainte et de pitié. J’ai senti une chose irréméd
l’ignore, et personne n’a pu me le dire. Il m’a frappé de crainte et de pitié. J’ai senti une chose irrémédiable et terri
itié. J’ai senti une chose irrémédiable et terrible. § 26 juillet. —  De loin nous avons assisté au lever du soleil sur Na
eaucoup cette vue et ce spectacle. Cependant, pour un voyageur venant d’ Orient, l’aspect des villes européennes, composées
voyageur venant d’Orient, l’aspect des villes européennes, composées d’ une foule de petites boîtes carrées, se superposan
nant d’Orient, l’aspect des villes européennes, composées d’une foule de petites boîtes carrées, se superposant, manque d’
mposées d’une foule de petites boîtes carrées, se superposant, manque d’ attraits. On a comparé Naples vu de la mer à Const
es carrées, se superposant, manque d’attraits. On a comparé Naples vu de la mer à Constantinople. Ayant admiré cette derni
r à Constantinople. Ayant admiré cette dernière, je me crois en droit d’ affirmer que rien ne me semble plus faux. Comment,
semble plus faux. Comment, en effet, oser dire qu’une ville surmontée de coupoles blanches, de minarets, de tours, envelop
ent, en effet, oser dire qu’une ville surmontée de coupoles blanches, de minarets, de tours, enveloppée généralement de va
, oser dire qu’une ville surmontée de coupoles blanches, de minarets, de tours, enveloppée généralement de vapeurs couvran
de coupoles blanches, de minarets, de tours, enveloppée généralement de vapeurs couvrant ses constructions basses, et sem
omment comparer cette évocation mystique à Naples, qui semble un amas de pierres qu’aurait jetées pêle-mêle quelque géant,
Du plus loin, on ne distingue ici que la disproportion sans caractère de grands palais rouges et moroses, de casernes, de
e la disproportion sans caractère de grands palais rouges et moroses, de casernes, de docks ou de quelques constructions i
rtion sans caractère de grands palais rouges et moroses, de casernes, de docks ou de quelques constructions industrielles.
aractère de grands palais rouges et moroses, de casernes, de docks ou de quelques constructions industrielles. La lumière,
ques constructions industrielles. La lumière, la mer, voilà le charme de cette vision ; mais est-il besoin de venir à Napl
lumière, la mer, voilà le charme de cette vision ; mais est-il besoin de venir à Naples pour cela ? Il y a cent ports d’Or
 ; mais est-il besoin de venir à Naples pour cela ? Il y a cent ports d’ Orient qui font pour l’œil un tableau plus magnifi
plus magnifique. Notre nuit a été détestable. Dans cette cale pleine de bruits et de conversations, trop pleine pour que
que. Notre nuit a été détestable. Dans cette cale pleine de bruits et de conversations, trop pleine pour que chacun y ait
la, Naples M. Aldo de Rinaldis publie dans son livre la Conscience de l’Art une longue variation idéologique et méthodi
la Conscience de l’Art une longue variation idéologique et méthodique d’ un thème de Hello : « La Critique est la conscienc
ce de l’Art une longue variation idéologique et méthodique d’un thème de Hello : « La Critique est la conscience de l’Art.
e et méthodique d’un thème de Hello : « La Critique est la conscience de l’Art. » M. de Rinaldis pose tout d’abord, et ré
ritique esthétique et la critique historique. M. de Rinaldis franchit d’ un bond de fossé, et montre la faute initiale et l
thétique et la critique historique. M. de Rinaldis franchit d’un bond de fossé, et montre la faute initiale et la vanité d
tique particulier des grands artistes, l’évolution profonde et simple de leur conscience de l’Art, M. de Rinaldis concilie
es grands artistes, l’évolution profonde et simple de leur conscience de l’Art, M. de Rinaldis concilie les opposés, et mo
opposés, et montre par quel chemin la critique d’art peut se déployer d’ une manière noble et féconde, et devenir telle que
er d’une manière noble et féconde, et devenir telle que la complexité de notre culture et la vigueur nouvelle de notre vol
venir telle que la complexité de notre culture et la vigueur nouvelle de notre volonté esthétique la réclament. L’ignoranc
igueur nouvelle de notre volonté esthétique la réclament. L’ignorance de la « conscience de l’Art », l’indifférence même d
notre volonté esthétique la réclament. L’ignorance de la « conscience de l’Art », l’indifférence même devant la recherche
e la « conscience de l’Art », l’indifférence même devant la recherche de cette conscience, que seuls des esprits très synt
ontairement généralisateurs peuvent entrevoir, est vraiment à la base de toute la critique de notre temps, et non seulemen
ateurs peuvent entrevoir, est vraiment à la base de toute la critique de notre temps, et non seulement dans le domaine des
ques. C’est à peine si quelques études récentes, multipliées, tentent d’ ébaucher une histoire de la « conscience de l’art 
uelques études récentes, multipliées, tentent d’ébaucher une histoire de la « conscience de l’art » dans la littérature ro
ntes, multipliées, tentent d’ébaucher une histoire de la « conscience de l’art » dans la littérature romantique ; si Frédé
ue depuis un temps relativement court, mais puissamment, l’aspiration de tous ceux qui, devant la continuité de l’Art, se
mais puissamment, l’aspiration de tous ceux qui, devant la continuité de l’Art, se posent des problèmes que seul l’esprit
l’Art, se posent des problèmes que seul l’esprit moderne est capable de se poser. Ce sont des problèmes dont la solution
oser. Ce sont des problèmes dont la solution doit éclairer le mystère de la création d’art par rapport à l’artiste qui cré
es problèmes dont la solution doit éclairer le mystère de la création d’ art par rapport à l’artiste qui crée, à l’époque e
, que sa création donne à la sensibilité collective. Et la conscience de l’Art comprise dans le sens de l’esprit critique
nsibilité collective. Et la conscience de l’Art comprise dans le sens de l’esprit critique évolutif, qui est transformé sa
nsformé sans cesse par la multiplication des œuvres : représentations de l’âme et affirmation de la volonté, peut seule co
a multiplication des œuvres : représentations de l’âme et affirmation de la volonté, peut seule coordonner devant les nouv
ux, par trop dispersés dans une compréhension désordonnée et anxieuse de l’œuvre d’art, elle doit communiquer la fièvre de
iècles, plutôt que la notion arithmétique des manifestations suprêmes de ceux-ci. M. de Rinaldis applique sa vision théori
ceux-ci. M. de Rinaldis applique sa vision théorique à la discussion de la critique d’art italienne et à la construction
rt italienne et à la construction rapide, offerte presque en exemple, d’ une histoire de la conscience de l’art des grands
à la construction rapide, offerte presque en exemple, d’une histoire de la conscience de l’art des grands artistes de l’I
n rapide, offerte presque en exemple, d’une histoire de la conscience de l’art des grands artistes de l’Italie depuis la n
exemple, d’une histoire de la conscience de l’art des grands artistes de l’Italie depuis la naissance franciscaine, où s’a
e franciscaine, où s’affirma l’amour orgueilleusement humble et calme de la nature, jusqu’à la renaissance du xvie  siècle
ssance du xvie  siècle, où Michel-Ange affirma superbement en volonté de puissance l’amour exalté et inquiet de l’être. M.
affirma superbement en volonté de puissance l’amour exalté et inquiet de l’être. M. de Rinaldis étudie la genèse de cette
l’amour exalté et inquiet de l’être. M. de Rinaldis étudie la genèse de cette idée de décadence qui perpétue chez les cri
é et inquiet de l’être. M. de Rinaldis étudie la genèse de cette idée de décadence qui perpétue chez les critiques l’image
e idée de décadence qui perpétue chez les critiques l’image grossière de la stagnation des esprits et des formes après la
après la Renaissance. Mais il semble reconnaître dans quelque sommet de l’expression esthétique une manifestation isolée
icter une extrême prudence dans la reconnaissance des liens immédiats d’ où l’artiste se lève toujours. Cependant, il a le
ève toujours. Cependant, il a le sentiment profond des forces actives de l’époque et des époques qui se nouent dans l’homm
forces actives de l’époque et des époques qui se nouent dans l’homme de génie, en rythment la conscience et s’expriment p
Ange quelques lignes significatives : Il reste pour nous le créateur d’ un monde qui n’a pas de liens immédiats, mais qui
gnificatives : Il reste pour nous le créateur d’un monde qui n’a pas de liens immédiats, mais qui manifeste l’effort maxi
um que la conscience religieuse a accompli pour s’exprimer en matière d’ art. Sa pensée n’est pas seulement dans les formes
emble presque dépasser leur réalisation plastique, et palpiter autour d’ elles et les environner d’une solitude inviolables
r réalisation plastique, et palpiter autour d’elles et les environner d’ une solitude inviolables. Par cela même il devait
de inviolables. Par cela même il devait rester seul ; et la violation de cette solitude devait être cause de mort pour ceu
ait rester seul ; et la violation de cette solitude devait être cause de mort pour ceux qui voulurent s’approcher de cet e
olitude devait être cause de mort pour ceux qui voulurent s’approcher de cet esprit, sans comprendre sur quelle hauteur fu
essentiellement sans doute sur une vision précise et vaste à la fois de la conscience de l’Art. Ce sera un grand bienfait
sans doute sur une vision précise et vaste à la fois de la conscience de l’Art. Ce sera un grand bienfait. Pour le moment,
e de l’Art. Ce sera un grand bienfait. Pour le moment, les conditions de la critique en Italie sont assez déplorables. Out
périodique a fait une certaine renommée à M. Benedetto Croce, auteur d’ une trop lourde Esthétique, un Napolitain qui a to
l’abondance méridionale sans avoir l’éloquence, voire même le lyrisme de ses prédécesseurs napolitains i le critique Franc
ilosophe Giovanni Bovio, dont il semble avoir hérité devant la nation de la solennité doctorale. M. Croce, un érudit qui n
ment un docte, fait de temps en temps une leçon aux Italiens, du haut de la chaire qu’il s’est créée dans sa revue la Crit
is ses leçons sur la Littérature italienne au xixe  siècle sont œuvre de chroniqueur plus que de critique : la conscience
térature italienne au xixe  siècle sont œuvre de chroniqueur plus que de critique : la conscience de l’art y fait complète
siècle sont œuvre de chroniqueur plus que de critique : la conscience de l’art y fait complètement défaut. Dans la critiqu
nt deux ou trois esthéticiens qui suivent et comprennent le mouvement d’ avant-garde de la musique française et l’expliquen
is esthéticiens qui suivent et comprennent le mouvement d’avant-garde de la musique française et l’expliquent dans des pag
’expliquent dans des pages qui ne demeureront pas stériles. L’ouvrage de M. de Rinaldis, développé savamment, et appliqué
ué au passé autant qu’au présent, pourra contribuer à jeter les bases de la critique préconisée par l’auteur. Gina Mari
, Seeber, Florence Mme Gina Martegiani se révèle aussi assez digne de parcourir cette voie critique, par son volume où
talien n’existe pas. Son étude est rapide et violente. Elle a le tort de définir le Romantisme que j’appellerai : moderne,
her en Angleterre plutôt qu’en Allemagne. La conception du romantisme de Mme Gina Martegiani est celle déjà traditionnelle
il ne faut pas oublier qu’une semblable définition n’a que le défaut d’ être incomplète, et elle se prête à donner à la pl
à donner à la plupart des discussions sur le Romantisme un caractère de bavardage, dans lequel on confond trop souvent Ro
éments essentiels du romantisme ne sont pas seulement dans la volonté de libération, dans l’exaltation individuelle, et da
lonté de libération, dans l’exaltation individuelle, et dans le culte de la liberté spirituelle maxima, qu’on peut reconna
eut reconnaître chez tous les romantiques, depuis le héros du Château d’ Otrante jusqu’à Siegfried. Il y a un mouvement des
Otrante jusqu’à Siegfried. Il y a un mouvement des temps, une volonté de l’époque, une attitude des collectivités, qui pré
rent et déterminent l’essor romantique, bien plus qu’on n’est convenu de l’admettre. Car le romantisme exprime surtout un
nu de l’admettre. Car le romantisme exprime surtout un besoin de plus de richesse qui tourmente la sensibilité collective
chesse qui tourmente la sensibilité collective dans certaines époques d’ imitation à outrance, où la puissance créatrice de
où la puissance créatrice des artistes semble tarie, et le patrimoine de la sensibilité générale cristallisé. Le romantism
ale cristallisé. Le romantisme anglais, qui ne suivait pas une époque de classicisme, répondait au même besoin, car il s’e
une époque de classicisme, répondait au même besoin, car il s’essora d’ un peuple nouvellement organisé, anxieux de se cré
me besoin, car il s’essora d’un peuple nouvellement organisé, anxieux de se créer un trésor de sensibilité : Marlowe, le g
sora d’un peuple nouvellement organisé, anxieux de se créer un trésor de sensibilité : Marlowe, le grand précurseur, l’exp
owe, le grand précurseur, l’exprime dans presque toutes les répliques de Faust. La différence entre les contes de fée et l
presque toutes les répliques de Faust. La différence entre les contes de fée et les contes fantastiques, par exemple, est
iquerait à tort cette différence seulement par le fait que les contes de fée jaillissent de la collectivité, et les autres
te différence seulement par le fait que les contes de fée jaillissent de la collectivité, et les autres du cerveau d’un in
ontes de fée jaillissent de la collectivité, et les autres du cerveau d’ un individu en lutte avec le monde extérieur ainsi
onde extérieur ainsi que Wagner l’imaginait dans le premier mouvement de la IXe symphonie de Beethoven. En réalité, les un
que Wagner l’imaginait dans le premier mouvement de la IXe symphonie de Beethoven. En réalité, les uns invoquent l’extrao
eethoven. En réalité, les uns invoquent l’extraordinaire dans un état de béatitude, les autres dans un état d’inquiétude,
t l’extraordinaire dans un état de béatitude, les autres dans un état d’ inquiétude, les uns expriment une stagnation du dé
ellement que les exposants, et pour le romantisme ce besoin est celui d’ un surplus de richesse. La devise en est celle-ci 
les exposants, et pour le romantisme ce besoin est celui d’un surplus de richesse. La devise en est celle-ci : davantage.
rplus de richesse. La devise en est celle-ci : davantage. Ce « besoin de richesse » est celui des enfants qui multiplient
i multiplient leurs mouvements incessants, selon leur besoin physique de s’enrichir des vibrations du monde, et ressemblen
une main qui en enroule le fil autour des troncs dans la grande forêt de la vie instinctive. Le romantisme donc ne doit êt
mme une période inévitable, quoique toujours diversement représentée, d’ un printemps de l’humanité, d’une jeunesse nouvell
inévitable, quoique toujours diversement représentée, d’un printemps de l’humanité, d’une jeunesse nouvelle. Lorsque Mme 
oique toujours diversement représentée, d’un printemps de l’humanité, d’ une jeunesse nouvelle. Lorsque Mme de Staël remarq
œuvres les plus significatives, et arrive éloquemment à la conclusion de sa thèse. Elle démontre que le romantisme italien
e fut que piètre imitation, et manque absolument par cela même au but de tout romantisme qui n’a qu’un dogme de liberté po
bsolument par cela même au but de tout romantisme qui n’a qu’un dogme de liberté pour atteindre plus de richesse, Mme Gina
de tout romantisme qui n’a qu’un dogme de liberté pour atteindre plus de richesse, Mme Gina Martegiani nous parle du petit
encore en grande partie que des reflets des mouvements intellectuels d’ au-delà de ses frontières. F. Tocco. Studi Fran
grande partie que des reflets des mouvements intellectuels d’au-delà de ses frontières. F. Tocco. Studi Francescani :
en Italie, suivant l’impulsion qui leur fut donnée par les critiques de l’esprit religieux au Moyen-Âge, tel Ozanam, et r
l’esprit religieux au Moyen-Âge, tel Ozanam, et récemment par l’œuvre de M. Paul Sabatier à Assise. M. Felice Tocco publie
’œuvre de M. Paul Sabatier à Assise. M. Felice Tocco publie un volume de Studi Francescani qui apporte des matériaux d’étu
Tocco publie un volume de Studi Francescani qui apporte des matériaux d’ étude, sinon des aperçus très personnels, assez im
des aperçus très personnels, assez importants. Il étudie les origines de l’idéal franciscain, et approfondit les recherche
anciscaine et sur l’hérésie des « Fraticelli », que, contre l’opinion de M. Rodolico et d’autres, il affirme exclusivement
me exclusivement religieuse et indépendante des mouvements politiques d’ Anvers et de Londres, peuvent servir à quelques or
ment religieuse et indépendante des mouvements politiques d’Anvers et de Londres, peuvent servir à quelques orientations n
res, peuvent servir à quelques orientations nouvelles sur l’évolution de l’idée franciscaine. La table des noms et des œuv
anni Papini présente aux lecteurs italiens Rodolphe Eucken. L’article de M Papini, très synthétique, résume en quelques li
rapidement et savamment l’œuvre et la volonté, un peu différenciées, de l’idéaliste de Iéna, et se complète par une bibli
savamment l’œuvre et la volonté, un peu différenciées, de l’idéaliste de Iéna, et se complète par une bibliographie intégr
e l’idéaliste de Iéna, et se complète par une bibliographie intégrale de ses ouvrages. Emporium (décembre). M. Guido Mara
ateur du château des Sforza à Milan ; et M. Art. Yahn Rusconi y parle de L. Seitz, le peintre décorateur du sanctuaire de
Yahn Rusconi y parle de L. Seitz, le peintre décorateur du sanctuaire de Lorette. La Rassegna Contemporanea (janvier). M.
Lorette. La Rassegna Contemporanea (janvier). M. G. A. Cesareo parle de la publication faite par M. G. B. Siragusa du Lib
publication faite par M. G. B. Siragusa du Liber ad honorem Augusti, de Pietro de Eboli, un poème satyrique du Moyen-Âge,
909, p. 572-576 [576]. C’est en vain que le Stromboli couvre le ciel de sa nuée sanglante ; à l’aurore, la confiance rena
nuée sanglante ; à l’aurore, la confiance renaît, et Naples, enivrée de vie et de lumière, etc. — Gabriel Hanotaux, Le Jo
lante ; à l’aurore, la confiance renaît, et Naples, enivrée de vie et de lumière, etc. — Gabriel Hanotaux, Le Journal, 6 j
[…] Coquilles et Bizarreries : Scylla est en ruine, isolée et privée de tout tremblement de terre. — La Dernière Heure, 5
zarreries : Scylla est en ruine, isolée et privée de tout tremblement de terre. — La Dernière Heure, 5 janvier. Tome 
méro 280, 16 février 1909, p. 648-665. Qui veut pénétrer au sein même de la vie des Florentins de la Renaissance doit se d
, p. 648-665. Qui veut pénétrer au sein même de la vie des Florentins de la Renaissance doit se dégager de la forme social
sein même de la vie des Florentins de la Renaissance doit se dégager de la forme sociale actuelle, c’est-à-dire en reconn
qu’on accepte sans raisonner, mais comme un fait historique, produit d’ une certaine civilisation contingente et passagère
e, produit d’une certaine civilisation contingente et passagère. Rien de ce qui constitue l’État tel que nous le connaisso
aserne, n’existait en Italie au xve  siècle. L’on n’avait aucune idée d’ immenses agglomérations de peuples régis par les m
ie au xve  siècle. L’on n’avait aucune idée d’immenses agglomérations de peuples régis par les mêmes lois, gouvernés d’une
mmenses agglomérations de peuples régis par les mêmes lois, gouvernés d’ une manière neutre par des gens indifférents. L’Ét
Seigneurie, ne restaient en charge que deux mois. Il n’y avait point de constitution à proprement parler, mais un recueil
ait point de constitution à proprement parler, mais un recueil confus de lois et d’ordonnances qui n’avaient souvent d’aut
e constitution à proprement parler, mais un recueil confus de lois et d’ ordonnances qui n’avaient souvent d’autre sanction
mais un recueil confus de lois et d’ordonnances qui n’avaient souvent d’ autre sanction que la coutume. Qui était assez for
était assez fort les violait, et à bien des reprises dans l’histoire de Florence on voit le parti le plus puissant s’empa
issant s’emparer du pouvoir par un coup de main et disposer à son gré de la République. Alors on nommait une balia, gouver
que. Alors on nommait une balia, gouvernement exceptionnel, disposant de pouvoirs dictatoriaux, qui révisait les lois comm
istratures et les remplissait à nouveau, y mettant seulement les noms d’ hommes favorables au parti triomphant. On donnait
’hommes favorables au parti triomphant. On donnait à peine une teinte de légalité à ces réformes en réunissant sur la plac
eine une teinte de légalité à ces réformes en réunissant sur la place de la Seigneurie un parlement tumultueux où les opin
oment n’osaient se faire jour. La puissance demeurait ainsi aux mains de ceux qui l’avaient conquise par la force, jusqu’a
ain — où les dissensions se produisaient dans leurs rangs, provoquées d’ ordinaire par la jalousie et les craintes que fais
la jalousie et les craintes que faisait naître la fortune croissante d’ une famille. Florence avait une âme républicaine q
une âme républicaine qui fut longue à endormir. Chacun y était jaloux de sa liberté et rebelle à l’autorité d’un maître un
endormir. Chacun y était jaloux de sa liberté et rebelle à l’autorité d’ un maître unique ; et cette identité de tendance e
iberté et rebelle à l’autorité d’un maître unique ; et cette identité de tendance entre les citoyens donne de l’unité à l’
aître unique ; et cette identité de tendance entre les citoyens donne de l’unité à l’histoire de la Commune durant une lon
identité de tendance entre les citoyens donne de l’unité à l’histoire de la Commune durant une longue période. Toutes les
gue période. Toutes les mesures imaginables avaient été prises en vue d’ empêcher l’établissement d’un pouvoir central uniq
ures imaginables avaient été prises en vue d’empêcher l’établissement d’ un pouvoir central unique ou la perpétuation des c
s charges dans une même famille. On avait une peur presque convulsive de la tyrannie. Cet esprit avait inspiré l’instabili
durée des magistratures, la multiplicité des institutions, l’absence de délimitation nette des pouvoirs ; et à tout momen
t les Florentins qui font des lois si subtiles qu’elles ne vivent pas d’ octobre à la mi-novembre. Et par la suite ils ne s
ils ne s’amendèrent certes pas ! Mais ce que Dante, gibelin, partisan d’ un pouvoir central absolu, leur reprochait, était
aire, elles étaient éveillées, soutenues, excitées par les nécessités d’ une lutte incessante. Il fallait être intelligent
ichesse et atteindre aux honneurs. La fortune était toujours le fruit d’ un effort personnel. Les fils ne pouvaient jouir d
it d’un effort personnel. Les fils ne pouvaient jouir dans l’oisiveté de l’héritage paternel : inactifs, ils perdaient bie
nactifs, ils perdaient bientôt la position conquise. Qui ambitionnait de devenir le premier d’entre les citoyens (au xve  
entre les citoyens (au xve  siècle nul n’eût osé ambitionner le titre de prince) devait connaître à fond les hommes, savoi
de prince) devait connaître à fond les hommes, savoir tous les moyens de se les attacher, user d’une prudence extrême, dis
re à fond les hommes, savoir tous les moyens de se les attacher, user d’ une prudence extrême, dissimuler sans cesse ses vé
se ses véritables intentions, cacher sous des dehors simples la force d’ âme et l’autorité d’un chef. On peut dire que les
tentions, cacher sous des dehors simples la force d’âme et l’autorité d’ un chef. On peut dire que les Médicis, pour parven
pour parvenir au premier rang et s’y maintenir, déployèrent du génie. De 1434 à 1494, ils furent à la tête de la Républiqu
maintenir, déployèrent du génie. De 1434 à 1494, ils furent à la tête de la République, et les conjurations faites dans le
nt à la tête de la République, et les conjurations faites dans le but de les renverser échouèrent à cause de leur adresse
es dans le but de les renverser échouèrent à cause de leur adresse et de la popularité qu’ils avaient acquise plutôt que p
sse et de la popularité qu’ils avaient acquise plutôt que par l’effet de hasards favorables. À cette époque, où l’esprit r
était encore vivace, où l’on avait derrière soi une longue tradition de liberté, c’était un tour de force que de conserve
n avait derrière soi une longue tradition de liberté, c’était un tour de force que de conserver soixante ans durant une so
ère soi une longue tradition de liberté, c’était un tour de force que de conserver soixante ans durant une souveraineté do
accomplirent, Côme et Laurent de Médicis. Tous deux eurent la sagesse de préférer le pouvoir effectif à l’image du pouvoir
réèrent pour eux-mêmes aucune fonction nouvelle ; ils se contentèrent d’ être la pensée directrice de l’état florentin. Usa
e fonction nouvelle ; ils se contentèrent d’être la pensée directrice de l’état florentin. Usant quand il le fallait des m
nt quand il le fallait des moyens violents, ils surent se débarrasser de leurs adversaires et réserver à leurs seuls parti
et réserver à leurs seuls partisans les magistratures. Mais le secret de leur force réside surtout dans l’habileté avec la
dépensaient largement, mais toujours avec prévoyance, ne perdant pas de vue leur but essentiel ; ils bâtissaient beaucoup
nt beaucoup, attachant leur nom à des édifices publics qui ajoutaient de l’éclat à la ville : ainsi ils donnaient du trava
l’éclat à la ville : ainsi ils donnaient du travail à un grand nombre de métiers, ils flattaient le sentiment patriotique
séduisaient par les sens et par l’esprit ; ils ne cessèrent non plus de divertir le peuple par des fêtes d’un luxe et d’u
sprit ; ils ne cessèrent non plus de divertir le peuple par des fêtes d’ un luxe et d’une beauté extraordinaires auxquelles
e cessèrent non plus de divertir le peuple par des fêtes d’un luxe et d’ une beauté extraordinaires auxquelles leur famille
taine bonhomie qui les rendaient accessibles à tous, et la simplicité d’ une vie bourgeoise. C’étaient déjà des princes, et
lie, mais c’étaient encore des commerçants s’occupant personnellement de leurs affaires et menant l’existence de tous leur
ts s’occupant personnellement de leurs affaires et menant l’existence de tous leurs concitoyens riches. Il fallut l’arroga
tous leurs concitoyens riches. Il fallut l’arrogance et la maladresse de Pierre, le fils de Laurent, et l’immense pouvoir
ens riches. Il fallut l’arrogance et la maladresse de Pierre, le fils de Laurent, et l’immense pouvoir de suggestion du cé
et la maladresse de Pierre, le fils de Laurent, et l’immense pouvoir de suggestion du célèbre prédicateur Savonarole pour
e ; au xvie  siècle, les Médicis recueillaient les fruits des efforts de leurs ancêtres et devenaient enfin ducs de Toscan
ent les fruits des efforts de leurs ancêtres et devenaient enfin ducs de Toscane. Les rivalités des familles riches avaien
milles riches avaient pour cause, à Florence comme ailleurs, le désir de leur gloire ou de leur puissance propre plutôt qu
ent pour cause, à Florence comme ailleurs, le désir de leur gloire ou de leur puissance propre plutôt que le bien de la Ré
e désir de leur gloire ou de leur puissance propre plutôt que le bien de la République. Mais elles produisaient un genre d
plutôt que le bien de la République. Mais elles produisaient un genre d’ émulation supérieur à celui qu’on observe de coutu
les produisaient un genre d’émulation supérieur à celui qu’on observe de coutume. On n’y connaissait guère le luxe de mauv
ur à celui qu’on observe de coutume. On n’y connaissait guère le luxe de mauvais goût des parvenus qui entassent entre leu
laids, peu importe — et dépensent en plaisirs grossiers le plus clair de leurs revenus. Les riches s’efforçaient à l’envi
ers le plus clair de leurs revenus. Les riches s’efforçaient à l’envi d’ accroître l’éclat et la renommée de la cité tant p
Les riches s’efforçaient à l’envi d’accroître l’éclat et la renommée de la cité tant par les fêtes splendides qu’ils donn
plusieurs chapelles dont elle ornait l’autel et les murs. Un tableau d’ autel, un vitrail, souvent des fresques aux parois
s, sinon complètement intactes, du moins dans un état qui nous permet de nous faire une idée tout à fait exacte de leur sp
ans un état qui nous permet de nous faire une idée tout à fait exacte de leur splendeur première. Ainsi le vœu de leurs pr
une idée tout à fait exacte de leur splendeur première. Ainsi le vœu de leurs propriétaires s’est accompli, mais point co
aires s’est accompli, mais point comme ils l’avaient rêvé, car le nom de l’artiste qu’ils avaient employé a singulièrement
leurs palais mêmes brillaient davantage par la beauté et la grandeur de l’architecture que par la somptuosité des apparte
de l’architecture que par la somptuosité des appartements. Bon nombre de ces palais avaient une loggia ouverte qui donnait
célébration des cérémonies familiales, telles que les mariages. L’une de ces loggie existe encore : la loggia dei Rucellai
ces loggie existe encore : la loggia dei Rucellai, en face du palais de ce nom, via della Vigna nuova ; elle est aujourd’
lla Vigna nuova ; elle est aujourd’hui murée et occupée par un bureau de poste, mais son architecture est demeurée intacte
représentations se succédaient par les rues, les places, les églises de Florence. Les uns comme acteurs, les autres comme
se sentait pas étranger l’un à l’autre. La ville avait une âme unique de laquelle tous participaient. Le Florentin était f
ne âme unique de laquelle tous participaient. Le Florentin était fier de Florence, nulle cité n’égalait à ses yeux la beau
tin était fier de Florence, nulle cité n’égalait à ses yeux la beauté de la sienne. Florence était pour lui le monde. Auss
il était-il pire que la mort et le vrai Florentin ne concevait-il pas de peine plus cruelle que celle-là. Dante, au milieu
mélancolie à son exil et souhaite que son poème lui rouvre les portes de Florence. Lui qui vient de railler les soucis ins
es mortels et leurs vaines préoccupations, et qui s’est dit « délivré de toutes ces choses », n’a pas de vœu plus ardent q
cupations, et qui s’est dit « délivré de toutes ces choses », n’a pas de vœu plus ardent que de se voir un jour couronner
dit « délivré de toutes ces choses », n’a pas de vœu plus ardent que de se voir un jour couronner poète en sa ville natal
mais il l’aime passionnément, et la pensée qu’il est à jamais éloigné d’ elle trouble la vision dont il a empli sa grande â
me tragique. Et l’on comprend qu’il l’aime ainsi ! Entre les citoyens de la république florentine un lien naturel existait
es nettes et harmonieuses limitait leur vue ; ils pouvaient embrasser d’ un regard toute leur patrie, leur ville et la camp
r patrie, leur ville et la campagne environnante, il contado, peuplée de claires villas entourées de jardins et de culture
ampagne environnante, il contado, peuplée de claires villas entourées de jardins et de cultures. Ils avaient un fond commu
nnante, il contado, peuplée de claires villas entourées de jardins et de cultures. Ils avaient un fond commun de caractère
illas entourées de jardins et de cultures. Ils avaient un fond commun de caractère : actifs, d’un esprit net et vif, aiman
ins et de cultures. Ils avaient un fond commun de caractère : actifs, d’ un esprit net et vif, aimant la plaisanterie, très
it net et vif, aimant la plaisanterie, très artistes, doués à la fois d’ un grand sens pratique et d’une imagination terrib
isanterie, très artistes, doués à la fois d’un grand sens pratique et d’ une imagination terrible capable de les entraîner
a fois d’un grand sens pratique et d’une imagination terrible capable de les entraîner loin de toute réalité, fins politiq
et marchands habiles, sceptiques et superstitieux, ils étaient pleins de ces contrastes que les raisonneurs appellent des
que les raisonneurs appellent des contradictions et qui sont l’indice de la fermentation intérieure d’où surgit toute vie
des contradictions et qui sont l’indice de la fermentation intérieure d’ où surgit toute vie créatrice. Ils avaient le sent
intérieure d’où surgit toute vie créatrice. Ils avaient le sentiment de leur communauté de nature et ce sentiment se mani
rgit toute vie créatrice. Ils avaient le sentiment de leur communauté de nature et ce sentiment se manifestait par l’amour
as à dire qu’ils fussent unis comme des frères et qu’il n’y eût point d’ antagonisme entre les classes sociales. Les haines
il n’y eût point d’antagonisme entre les classes sociales. Les haines de familles étaient aussi féroces à Florence que dan
familles étaient aussi féroces à Florence que dans les autres villes d’ Italie, et, comme en tout temps, les riches exploi
vait pas cette division radicale, ces contrastes aigus, cette absence de tout lien d’ordre économique ou moral entre deux
e division radicale, ces contrastes aigus, cette absence de tout lien d’ ordre économique ou moral entre deux parties de la
e absence de tout lien d’ordre économique ou moral entre deux parties de la population que nous connaissons aujourd’hui. À
rce et sans personnalité. Les frontières ne correspondent plus à rien de naturel. L’intérêt des capitalistes est le même d
resque paternellement, dirai-je. On n’avait point idée alors du genre de vie, si fréquent de nos jours, du rentier qui, au
t, dirai-je. On n’avait point idée alors du genre de vie, si fréquent de nos jours, du rentier qui, au moyen de chiffons d
e vie, si fréquent de nos jours, du rentier qui, au moyen de chiffons de papier qu’il se contente de découper méthodiqueme
urs, du rentier qui, au moyen de chiffons de papier qu’il se contente de découper méthodiquement, prélève sa part de bénéf
papier qu’il se contente de découper méthodiquement, prélève sa part de bénéfice sur des entreprises industrielles et com
ficielles. Effectivement, les Florentins s’occupaient personnellement de leurs affaires et devaient s’en occuper sous pein
Les fortunes n’étaient point stables, elles n’étaient jamais à l’abri de hasards provenant de causes naturelles ou d’événe
t point stables, elles n’étaient jamais à l’abri de hasards provenant de causes naturelles ou d’événements politiques ; co
’étaient jamais à l’abri de hasards provenant de causes naturelles ou d’ événements politiques ; comme je l’ai dit déjà, le
mme je l’ai dit déjà, les fils ne pouvaient compter sur le patrimoine de leurs ancêtres. Aussi était-on généralement prévo
s s’entendaient à leur commerce ; on n’eût point vu des propriétaires de fabriques ignorer le premier mot de la fabricatio
n’eût point vu des propriétaires de fabriques ignorer le premier mot de la fabrication et des propriétaires terriens affe
étaires terriens affermer leurs terres moyennant une somme déterminée d’ avance et ne s’en point occuper autrement. Il exis
istait bien une dette publique, dite il monte commune, qui rapportait de fort gros intérêts : nominalement 5 %, mais en ré
s politiques et l’on jouait déjà à la hausse et à la baisse. La dette de l’État était, en temps de guerre, parfois énorme,
t déjà à la hausse et à la baisse. La dette de l’État était, en temps de guerre, parfois énorme, et pour en payer les inté
i se produisaient des phénomènes analogues à ceux que nous constatons de nos jours, mais dans des proportions infiniment m
nos jours, mais dans des proportions infiniment moindres. L’assiette de l’impôt ne pesait pas presque entièrement sur le
ment sur le peuple, comme il arrive aujourd’hui en Italie. Les impôts de consommation étaient certainement moins onéreux q
xes. Les choses se passaient d’ailleurs bien plus patriarcalement que de nos jours : chacun faisait soi-même la déclaratio
iarcalement que de nos jours : chacun faisait soi-même la déclaration de ses revenus et de ses charges, et l’État, n’ayant
nos jours : chacun faisait soi-même la déclaration de ses revenus et de ses charges, et l’État, n’ayant pas de moyens de
déclaration de ses revenus et de ses charges, et l’État, n’ayant pas de moyens de vérification très perfectionnés, était
on de ses revenus et de ses charges, et l’État, n’ayant pas de moyens de vérification très perfectionnés, était obligé de
’ayant pas de moyens de vérification très perfectionnés, était obligé de s’en remettre à la parole de ses concitoyens, s’i
ication très perfectionnés, était obligé de s’en remettre à la parole de ses concitoyens, s’ils n’avaient pas de biens au
de s’en remettre à la parole de ses concitoyens, s’ils n’avaient pas de biens au soleil. L’estimation était faite d’une m
ens, s’ils n’avaient pas de biens au soleil. L’estimation était faite d’ une manière très favorable au contribuable et l’on
humaine on attribuait une valeur ; on ne jugeait pas alors que la vie d’ un homme ne compte pas par elle-même et qu’elle n’
e la vie d’un homme ne compte pas par elle-même et qu’elle n’acquiert de prix qu’en proportion de l’argent qu’il gagne. Ce
mpte pas par elle-même et qu’elle n’acquiert de prix qu’en proportion de l’argent qu’il gagne. Ce qui a le plus aggravé la
ortion de l’argent qu’il gagne. Ce qui a le plus aggravé la situation de l’ouvrier, c’est le développement de la grande in
i a le plus aggravé la situation de l’ouvrier, c’est le développement de la grande industrie, qui exige un travail harassa
s et qui, enlevant au travailleur toute initiative, le réduit au rang d’ un rouage de machine. L’abrutissement produit par
levant au travailleur toute initiative, le réduit au rang d’un rouage de machine. L’abrutissement produit par la sempitern
es actes indifférents est certes l’un des résultats les plus pénibles de l’esclavage moderne. Rien de semblable dans la ph
tes l’un des résultats les plus pénibles de l’esclavage moderne. Rien de semblable dans la physionomie d’ensemble de la vi
énibles de l’esclavage moderne. Rien de semblable dans la physionomie d’ ensemble de la vie florentine. Seul le sort de cer
l’esclavage moderne. Rien de semblable dans la physionomie d’ensemble de la vie florentine. Seul le sort de certains métie
ble dans la physionomie d’ensemble de la vie florentine. Seul le sort de certains métiers en sous-ordre, tels ceux qui dép
le sort de certains métiers en sous-ordre, tels ceux qui dépendaient de l’arte della lana, comme les cardeurs, peigneurs,
ndaient de l’arte della lana, comme les cardeurs, peigneurs, batteurs de laine, rappelle celui de nos ouvriers des grandes
ana, comme les cardeurs, peigneurs, batteurs de laine, rappelle celui de nos ouvriers des grandes industries. La plupart d
s ouvriers des grandes industries. La plupart des métiers réclamaient de qui les exerçait de l’adresse manuelle et de l’in
es industries. La plupart des métiers réclamaient de qui les exerçait de l’adresse manuelle et de l’intelligence, et souve
des métiers réclamaient de qui les exerçait de l’adresse manuelle et de l’intelligence, et souvent un réel sens artistiqu
coup de Florentins sensibles à la beauté et beaucoup étaient capables de créer de belles choses. L’on ne faisait point de
lorentins sensibles à la beauté et beaucoup étaient capables de créer de belles choses. L’on ne faisait point de distincti
oup étaient capables de créer de belles choses. L’on ne faisait point de distinction entre le métier et l’art : l’ouvrier
ction entre le métier et l’art : l’ouvrier prenait plaisir au travail de ses mains et tâchait de donner à l’œuvre qui port
l’art : l’ouvrier prenait plaisir au travail de ses mains et tâchait de donner à l’œuvre qui portait son empreinte person
r, il était sûr qu’elle serait regardée par des connaisseurs capables de l’apprécier. Le luxe n’avait point ce caractère d
naisseurs capables de l’apprécier. Le luxe n’avait point ce caractère de superfluité qu’on lui attribue de nos jours. Il r
Le luxe n’avait point ce caractère de superfluité qu’on lui attribue de nos jours. Il répondait à un besoin profond, ress
répondait à un besoin profond, ressenti par la généralité, un besoin d’ imprégner de beauté toute la vie. À ce besoin sati
un besoin profond, ressenti par la généralité, un besoin d’imprégner de beauté toute la vie. À ce besoin satisfaisait une
’imprégner de beauté toute la vie. À ce besoin satisfaisait une foule d’ artisans-artistes, hommes de goût, et, dans les li
a vie. À ce besoin satisfaisait une foule d’artisans-artistes, hommes de goût, et, dans les limites où s’exerçait leur act
créateurs. La race s’en est complètement perdue depuis que les objets de luxe sont fabriqués à la grosse, mécaniquement, d
i ne connaissent rien à la fabrication, pour un public qui désire non de belles choses, mais des choses faisant de l’effet
ur un public qui désire non de belles choses, mais des choses faisant de l’effet. L’artiste et l’ouvrier sont maintenant t
e et l’ouvrier sont maintenant totalement séparés et si éloignés l’un de l’autre qu’une entente pour un travail commun ser
entente pour un travail commun serait impossible. L’un exerce son art d’ une manière toute intellectuelle, l’autre manie la
elon des modes appris et des indications données, incapable qu’il est de créer par lui-même des formes. Semblablement, dan
es petits patrons végètent aujourd’hui misérablement et n’ont ni plus d’ habileté, ni plus d’esprit d’initiative que les ou
gètent aujourd’hui misérablement et n’ont ni plus d’habileté, ni plus d’ esprit d’initiative que les ouvriers. À Florence,
jourd’hui misérablement et n’ont ni plus d’habileté, ni plus d’esprit d’ initiative que les ouvriers. À Florence, ils étaie
ntion à son tour animait la technique. Ces « maîtres » avaient autour d’ eux un petit nombre d’ouvriers, d’élèves, qui trav
it la technique. Ces « maîtres » avaient autour d’eux un petit nombre d’ ouvriers, d’élèves, qui travaillaient sous leurs y
que. Ces « maîtres » avaient autour d’eux un petit nombre d’ouvriers, d’ élèves, qui travaillaient sous leurs yeux et qu’il
 siècle, les corporations n’avaient déjà plus la force et la cohésion d’ antan ; l’esprit de corps se perdait et il n’y ava
ations n’avaient déjà plus la force et la cohésion d’antan ; l’esprit de corps se perdait et il n’y avait plus d’entraves
cohésion d’antan ; l’esprit de corps se perdait et il n’y avait plus d’ entraves à la concurrence entre les individus. La
vait qu’un très faible pouvoir légal. Le gouvernement était aux mains de la grosse bourgeoisie. Les sept arts majeurs, qui
uges, les notaires, les médecins, les banquiers, les riches marchands de drap, de soie, etc., nommaient les trois quarts d
notaires, les médecins, les banquiers, les riches marchands de drap, de soie, etc., nommaient les trois quarts des magist
corporation des médecins et droguistes. Mais si le peuple n’avait pas de pouvoir reconnu par la loi, il était fort par le
pouvoir reconnu par la loi, il était fort par le nombre, et en temps de luttes civiles cette force devenait redoutable et
la victoire. Or, comme je l’ai dit déjà, un parti ne devenait maître de la cité en des moments décisifs que par un heureu
s ; mais il existait en même temps entre les citoyens des similitudes de tempérament et des liens d’intérêt dont dérivait
temps entre les citoyens des similitudes de tempérament et des liens d’ intérêt dont dérivait le sentiment de la communaut
udes de tempérament et des liens d’intérêt dont dérivait le sentiment de la communauté. Les institutions sociales — quelqu
stitutions sociales — quelque défectueuses qu’elles puissent paraître d’ un point de vue théorique — ne maintenaient pas da
int de vue théorique — ne maintenaient pas dans la misère la majorité de la population. Ce n’est point que le peuple fût t
le peuple fût toujours heureux ; mais ses malheurs dérivaient surtout de causes extérieures. Les épidémies et les famines
qu’elle n’est aujourd’hui. Les épidémies avaient souvent un caractère de violence extraordinaire, enlevant en un rien de t
souvent un caractère de violence extraordinaire, enlevant en un rien de temps des familles entières, ou n’en épargnant qu
oria, comme on disait alors, sévissait, les gens aisés s’empressaient de fuir, si les affaires le permettaient, et de se r
ens aisés s’empressaient de fuir, si les affaires le permettaient, et de se réfugier à la campagne, dans leurs villas. Les
graves et moins meurtrières. La République était riche et la sécurité de la ville même ne risquait pas d’être compromise.
épublique était riche et la sécurité de la ville même ne risquait pas d’ être compromise. Elle pouvait, sans grande difficu
compromise. Elle pouvait, sans grande difficulté, faire venir le blé de l’extérieur, car ses relations commerciales embra
, et il était rare au xve  siècle que l’ennemi approchât suffisamment de Florence pour gâter les récoltes. Malgré la sécur
ment de Florence pour gâter les récoltes. Malgré la sécurité relative de la ville et du contado, il faut mettre la guerre
solde, une coutume que tous les historiens regardent comme une cause de faiblesse, ce qui est vrai si l’on se place au po
de faiblesse, ce qui est vrai si l’on se place au point de vue étroit de la politique, mais faux si l’on considère l’ensem
de vue étroit de la politique, mais faux si l’on considère l’ensemble de la civilisation. Ces soldats, qui suivaient indif
les villes à livrer des batailles rangées : ils formaient des bandes de pillards plutôt que des armées régulières. Cause
es bandes de pillards plutôt que des armées régulières. Cause directe de misère pour les pays, objets de litige, qu’ils pa
des armées régulières. Cause directe de misère pour les pays, objets de litige, qu’ils parcouraient souvent — comme le va
e s’endettait fréquemment, et, par les emprunts qu’elle était obligée de faire, se mettait à la merci des plus riches de s
qu’elle était obligée de faire, se mettait à la merci des plus riches de ses citoyens. Mais Florence ne renonçait pas pour
orence ne renonçait pas pour si peu à la guerre. Ambitieuse, entourée d’ une foule de petites républiques et de petites pri
nonçait pas pour si peu à la guerre. Ambitieuse, entourée d’une foule de petites républiques et de petites principautés no
la guerre. Ambitieuse, entourée d’une foule de petites républiques et de petites principautés non moins ambitieuses qu’ell
non moins ambitieuses qu’elle, vivant dans cette atmosphère excitante de la Renaissance, où le désir de vaincre et de domi
vivant dans cette atmosphère excitante de la Renaissance, où le désir de vaincre et de dominer s’exhalait de toutes les âm
tte atmosphère excitante de la Renaissance, où le désir de vaincre et de dominer s’exhalait de toutes les âmes, elle voula
te de la Renaissance, où le désir de vaincre et de dominer s’exhalait de toutes les âmes, elle voulait étendre son pouvoir
à ces luttes, et, comme il arrive souvent, ceux qui n’y avaient point d’ intérêts engagés n’étaient pas les moins acharnés.
ons héroïques des Pisans, qui ne voulaient à aucun prix subir le joug de Florence, nous fait voir quelle animosité le peup
de Florence, nous fait voir quelle animosité le peuple était capable de ressentir envers une cité qui n’avait d’autre tor
sité le peuple était capable de ressentir envers une cité qui n’avait d’ autre tort que d’opposer une résistance, en défend
ait capable de ressentir envers une cité qui n’avait d’autre tort que d’ opposer une résistance, en défendant sa liberté, à
pposer une résistance, en défendant sa liberté, à l’esprit conquérant de la République. Les péripéties de cette lutte, don
nt sa liberté, à l’esprit conquérant de la République. Les péripéties de cette lutte, dont la relation nous semble singuli
nt monotone, faisaient battre tous les cœurs à Florence, et l’annonce d’ une victoire mettait la ville entière en fête. Mai
condottieri qui commandaient les milices mercenaires se contentaient de quelques « beaux » faits d’armes qui ressemblaien
t les milices mercenaires se contentaient de quelques « beaux » faits d’ armes qui ressemblaient plus à des tournois qu’à d
es « beaux » faits d’armes qui ressemblaient plus à des tournois qu’à de vraies batailles. Le rôle principal appartenait a
ppartenait aux ambassadeurs, qui, par des discours habiles, faisaient de nouveaux alliés, assuraient la neutralité de quel
cours habiles, faisaient de nouveaux alliés, assuraient la neutralité de quelque adversaire redoutable ou conjuraient même
ralité de quelque adversaire redoutable ou conjuraient même la colère d’ un ennemi. Les Florentins étaient passés maîtres d
d’un ennemi. Les Florentins étaient passés maîtres dans cette escrime de la parole, et plus d’une fois ils lui durent le s
ntins étaient passés maîtres dans cette escrime de la parole, et plus d’ une fois ils lui durent le salut ou la victoire. À
ions, être sans cesse sur ses gardes, parer les coups imprévus, jouer d’ autant plus serré qu’on jouait souvent double jeu,
l’esprit s’aiguisait singulièrement et acquérait, outre la dextérité de la pensée, une profonde connaissance des hommes.
s culmina : la plus éminente d’entre elles est Machiavel. La richesse de Florence était aussi pour elle une cause de victo
st Machiavel. La richesse de Florence était aussi pour elle une cause de victoire, et non la moindre. Fréquemment elle ach
s. Bien des princes faisaient alliance avec elle par intérêt, et plus d’ une fois elle éloigna de ses murs, en lui payant r
aient alliance avec elle par intérêt, et plus d’une fois elle éloigna de ses murs, en lui payant rançon, quelque hôte dang
le avait des comptoirs — par suite des amitiés — dans toute l’Europe, de Constantinople jusqu’à Londres, et pouvait exerce
distance, son autorité sur ses citoyens. Je n’ai parlé jusqu’ici que de la vie publique des Florentins, et pour cause : e
es affaires, l’air libre aux locaux fermés. Leurs intérieurs manquent de ce que nous appelons le confort et l’on n’y sent
t de ce que nous appelons le confort et l’on n’y sent point le charme de ces chambres que l’hôte familier a ornées avec am
’hôte familier a ornées avec amour et dont l’atmosphère est imprégnée de son âme. Il en était de même jadis : les appartem
des plus froids. Très simples, peu ornés, dépourvus, le plus souvent, de tentures et de tapis, ils n’avaient point de fenê
. Très simples, peu ornés, dépourvus, le plus souvent, de tentures et de tapis, ils n’avaient point de fenêtres à carreaux
ourvus, le plus souvent, de tentures et de tapis, ils n’avaient point de fenêtres à carreaux de vitres qui eussent laissé
, de tentures et de tapis, ils n’avaient point de fenêtres à carreaux de vitres qui eussent laissé passer toute la lumière
des intempéries, mais des volets pleins et des « impannate », châssis de bois tendus de toile ou de papier. En famille, le
, mais des volets pleins et des « impannate », châssis de bois tendus de toile ou de papier. En famille, les Florentins ne
olets pleins et des « impannate », châssis de bois tendus de toile ou de papier. En famille, les Florentins ne faisaient a
plus riches menaient une vie simple. Et cette simplicité contrastait d’ une manière frappante avec la splendeur qu’ils dép
t avec la prodigalité dont ils faisaient preuve, dès qu’il s’agissait d’ œuvres capables d’accroître l’éclat et la réputati
ité dont ils faisaient preuve, dès qu’il s’agissait d’œuvres capables d’ accroître l’éclat et la réputation de leur race. L
’il s’agissait d’œuvres capables d’accroître l’éclat et la réputation de leur race. Les hommes passaient le meilleur de le
éclat et la réputation de leur race. Les hommes passaient le meilleur de leur temps hors de chez eux ; ils traitaient les
s l’atelier des peintres, prenaient l’air frais le soir sur les bancs de pierre au pied des palais. Magasins et ateliers é
s chalands scrutant la marchandise — une disposition dont il est aisé de se faire une idée, dans les villes italiennes, ca
’on causait des événements du jour et les nouvelles se transmettaient de bouche en bouche, non plus déformées sans doute q
inale que leur donnaient ces Florentins naturellement doués du talent de conteur. Les femmes seules restaient à la maison.
te ou cérémonie. Les moralistes sévères ne leur permettaient même pas de se montrer à la fenêtre. Mariées ordinairement tr
lité. Elles étaient reléguées au second plan et il nous est difficile de les bien connaître et d’estimer la part d’influen
uées au second plan et il nous est difficile de les bien connaître et d’ estimer la part d’influence qu’elles ont eue sur l
n et il nous est difficile de les bien connaître et d’estimer la part d’ influence qu’elles ont eue sur la civilisation, ca
u’elles ont eue sur la civilisation, car les documents écrits émanant d’ elles et les témoignages directs de leur activité
, car les documents écrits émanant d’elles et les témoignages directs de leur activité sont rares et l’on ne peut se fier
atmosphère, qui donne à toute l’époque son ton particulier, est celle d’ un matin de mai ardent et frais à la fois, tout vi
qui donne à toute l’époque son ton particulier, est celle d’un matin de mai ardent et frais à la fois, tout vibrant de ge
, est celle d’un matin de mai ardent et frais à la fois, tout vibrant de germes fécondants, tout palpitant de vie en ferme
et frais à la fois, tout vibrant de germes fécondants, tout palpitant de vie en fermentation. Elle est saturée de désir, l
s fécondants, tout palpitant de vie en fermentation. Elle est saturée de désir, le désir universel des êtres d’affirmer le
fermentation. Elle est saturée de désir, le désir universel des êtres d’ affirmer leur existence, de déployer leur force, d
rée de désir, le désir universel des êtres d’affirmer leur existence, de déployer leur force, de jouir. On y sent partout
niversel des êtres d’affirmer leur existence, de déployer leur force, de jouir. On y sent partout la tension des énergies
t réussir, devenir riches, devenir puissants, dominer. Leur idéal est d’ acquérir la gloire ici-bas et de s’immortaliser da
ir puissants, dominer. Leur idéal est d’acquérir la gloire ici-bas et de s’immortaliser dans le souvenir des générations f
ision des béatitudes éternelles goûtées dans un éternel repos a cessé d’ attirer les âmes. L’image, il y a peu de temps si
Les écrivains qui veulent obtenir des pensions promettent aux grands de les immortaliser dans leurs écrits. Et c’est auss
e les immortaliser dans leurs écrits. Et c’est aussi dans le même but de vivre dans l’esprit de la postérité que les grand
leurs écrits. Et c’est aussi dans le même but de vivre dans l’esprit de la postérité que les grands font élever des monum
rizon moral s’élargit. L’on n’est plus renfermé dans le cercle rigide d’ une conception unique. Les yeux s’ouvrent et regar
sent qu’il lui appartient, qu’il n’est point au milieu d’elle l’exilé d’ un jardin de délices mortes. Il veut la connaître,
ui appartient, qu’il n’est point au milieu d’elle l’exilé d’un jardin de délices mortes. Il veut la connaître, il l’observ
s favorise. L’on prend contact avec d’autres mœurs, d’autres manières de vivre, d’autres idées ; l’on cesse de considérer
autres mœurs, d’autres manières de vivre, d’autres idées ; l’on cesse de considérer l’étranger comme un ennemi, et comme u
’on cesse de considérer l’étranger comme un ennemi, et comme un chien d’ infidèle ou d’hérétique qui n’appartient pas à la
onsidérer l’étranger comme un ennemi, et comme un chien d’infidèle ou d’ hérétique qui n’appartient pas à la religion chrét
ique qui n’appartient pas à la religion chrétienne romaine. La notion d’ humanité est née et la tolérance croît avec elle.
ts, malgré la rhétorique qui entrave leur pensée, le caractère formel de leurs controverses et le manque de base scientifi
e leur pensée, le caractère formel de leurs controverses et le manque de base scientifique de leurs raisonnements, ils ouv
actère formel de leurs controverses et le manque de base scientifique de leurs raisonnements, ils ouvrent la voie aux spéc
philosophiques ultérieures et préparent toute une conception nouvelle de la vie. Il faut juger la Renaissance par son acti
vres : là est la vérité qu’elle apporte ; elle n’a pas encore élaboré de théories ou formulé de principes, elle ne s’expri
qu’elle apporte ; elle n’a pas encore élaboré de théories ou formulé de principes, elle ne s’exprime point dans le langag
e la force qu’ils portent en eux, vivent sans se demander le pourquoi de leur vie, et ne dépensent point en méditations ou
eur vie, et ne dépensent point en méditations ou en rêveries le temps d’ œuvrer. En Italie, au xve  siècle, la religion n’e
En Italie, au xve  siècle, la religion n’entrave en rien l’expansion de cette activité aux fins purement humaines. Le hau
, les cardinaux, les papes mêmes sont les premiers à donner l’exemple d’ une existence mondaine. Ils font grand luxe, se mo
ple d’une existence mondaine. Ils font grand luxe, se montrent avides de richesse et de gloire, mènent un train de grands
ence mondaine. Ils font grand luxe, se montrent avides de richesse et de gloire, mènent un train de grands seigneurs, ont
nd luxe, se montrent avides de richesse et de gloire, mènent un train de grands seigneurs, ont des maîtresses et des enfan
de grands seigneurs, ont des maîtresses et des enfants au vu et au su de tout le monde. Pas plus que les laïques, ils ne p
eu leur fait que la chasteté et la pauvreté. Le pape a cure bien plus de sa puissance temporelle que de sa puissance spiri
la pauvreté. Le pape a cure bien plus de sa puissance temporelle que de sa puissance spirituelle. C’est un prince comme u
ince comme un autre, qui fait la guerre, conclut des alliances, tâche d’ agrandir ses domaines. Il emploie l’excommunicatio
s et des dignités ecclésiastiques pour augmenter ses revenus : il est de son temps ! L’esprit de sacrifice et de renonceme
iastiques pour augmenter ses revenus : il est de son temps ! L’esprit de sacrifice et de renoncement disparaît. On n’est p
ugmenter ses revenus : il est de son temps ! L’esprit de sacrifice et de renoncement disparaît. On n’est plus disposé à éc
n’est plus disposé à échanger des biens visibles contre des promesses de trésors inconnus, ni à refouler en soi les mouvem
es promesses de trésors inconnus, ni à refouler en soi les mouvements de la nature pour complaire à un Être invisible dont
lonté ne s’exprime point directement et explicitement. Le corps cesse d’ être un objet de scandale et les voluptés qu’il do
me point directement et explicitement. Le corps cesse d’être un objet de scandale et les voluptés qu’il donne une cause de
sse d’être un objet de scandale et les voluptés qu’il donne une cause de repentir. L’idée du péché ne pèse plus constammen
péché ne pèse plus constamment sur les âmes. Elles se sont délivrées de l’oppression morale que le Christianisme avait ex
guère que les masses ignorantes, des femmes, des enfants, des simples d’ esprit ; leur influence demeure restreinte et brèv
emps sont loin où l’on se faisait moine par foi religieuse, par amour de la divinité, par désir d’une vie plus pure. Saint
faisait moine par foi religieuse, par amour de la divinité, par désir d’ une vie plus pure. Saint François est mort depuis
ois est mort depuis deux siècles seulement, et les ordres sont pleins d’ ambitieux, de fainéants, de vauriens et de gens qu
depuis deux siècles seulement, et les ordres sont pleins d’ambitieux, de fainéants, de vauriens et de gens qu’on y a séque
ècles seulement, et les ordres sont pleins d’ambitieux, de fainéants, de vauriens et de gens qu’on y a séquestrés de force
, et les ordres sont pleins d’ambitieux, de fainéants, de vauriens et de gens qu’on y a séquestrés de force. Aussi tous le
’ambitieux, de fainéants, de vauriens et de gens qu’on y a séquestrés de force. Aussi tous les esprits éclairés professent
igieux qui vivent aux dépens des naïfs et des sots et, sous un masque de sainteté, cachent les instincts les plus bestiaux
e sainteté, cachent les instincts les plus bestiaux. Le xve  siècle a de singulières hardiesses d’opinion en matière relig
stincts les plus bestiaux. Le xve  siècle a de singulières hardiesses d’ opinion en matière religieuse. Le dédain que l’on
théorique que l’idée chrétienne subit, on ne discute guère les dogmes de l’Église ; le cas est bien plus grave : c’est l’e
dogmes de l’Église ; le cas est bien plus grave : c’est l’esprit même de la religion qu’on renie, on ne se sent plus chrét
s qu’une maladie grave les atteint et ils meurent « munis des secours de la religion ». Mais ce fait prouve seulement qu’i
uve seulement qu’ils n’ont point encore acquis la certitude objective de l’erreur de la conception chrétienne de l’univers
t qu’ils n’ont point encore acquis la certitude objective de l’erreur de la conception chrétienne de l’univers. La crainte
acquis la certitude objective de l’erreur de la conception chrétienne de l’univers. La crainte de l’au-delà, la peur de l’
tive de l’erreur de la conception chrétienne de l’univers. La crainte de l’au-delà, la peur de l’Enfer s’emparent d’eux dè
conception chrétienne de l’univers. La crainte de l’au-delà, la peur de l’Enfer s’emparent d’eux dès que leur cerveau s’a
de l’univers. La crainte de l’au-delà, la peur de l’Enfer s’emparent d’ eux dès que leur cerveau s’affaiblit. L’esprit sci
e développer. Autour de l’homme, le mystère demeure dense : une foule de phénomènes naturels lui sont inexplicables ; cert
léaux dont il ne peut déceler les causes physiques et qu’il est tenté de rapporter à des puissances invisibles. Les scienc
igion chrétienne rivalise sans peine avec elles, car elle offre assez de merveilleux pour satisfaire les imaginations et e
ssances exactes, qu’elle maintient son pouvoir. Car l’on s’est dégagé d’ elle par l’instinct, par le sentiment, par l’actio
e par l’instinct, par le sentiment, par l’action. Rarement la volonté de vivre s’est affirmée d’une façon aussi forte, aus
sentiment, par l’action. Rarement la volonté de vivre s’est affirmée d’ une façon aussi forte, aussi complète, aussi radie
euse qu’à Florence pendant la Renaissance. Renaissance ! il n’y a pas de mot qui rende mieux l’impression d’ensemble de l’
sance. Renaissance ! il n’y a pas de mot qui rende mieux l’impression d’ ensemble de l’époque. Il semble que l’homme se rév
issance ! il n’y a pas de mot qui rende mieux l’impression d’ensemble de l’époque. Il semble que l’homme se réveille d’un
’impression d’ensemble de l’époque. Il semble que l’homme se réveille d’ un long rêve pénible qui l’avait tenu oppressé sou
ille d’un long rêve pénible qui l’avait tenu oppressé sous l’angoisse de visions terrifiantes : il fait grand jour, le cie
ages ; tout est net, lumineux, réel. L’homme est debout, les fantômes de la nuit se sont évanouis, il se sent frais et dis
, il se sent frais et dispos, il est jeune et vigoureux, il veut user de sa force, il veut agir ! nulle pensée importune n
lui-même et ne redoute point les obstacles, il ne perdra pas un seul de ses instants précieux et la journée ne s’achèvera
vre ait été accomplie. Il n’est pas étonnant que l’étude enthousiaste de l’antiquité marche de pair avec la libération de
Il n’est pas étonnant que l’étude enthousiaste de l’antiquité marche de pair avec la libération de l’esprit humain : l’on
l’étude enthousiaste de l’antiquité marche de pair avec la libération de l’esprit humain : l’on reconnaissait dans la vie
in ; l’on renouait une tradition ; l’on revoyait cette image parfaite de la beauté humaine, perdue durant des siècles, et
ble à l’image idéale qui s’éveillait dans les âmes. Les chefs-d’œuvre de l’art antique magnifiaient en sa pure et noble nu
et noble nudité le corps dont les chrétiens, à force de le maudire et de le souiller, avaient inspiré le mépris, et évoqua
re et de le souiller, avaient inspiré le mépris, et évoquaient l’idée d’ une vie plus saine, plus large, plus abondante, d’
t évoquaient l’idée d’une vie plus saine, plus large, plus abondante, d’ une vie où la misère, la laideur et la saleté n’ét
e des vertus. Ce fut une révélation pour les artistes : les fragments de monuments et de statues qu’on retirait du sol tém
fut une révélation pour les artistes : les fragments de monuments et de statues qu’on retirait du sol témoignaient d’un a
agments de monuments et de statues qu’on retirait du sol témoignaient d’ un art accompli, ayant résolu tous les problèmes t
lèmes techniques qui les préoccupaient et atteint une parfaite beauté d’ expression. Ils découvraient une architecture bien
me à leur génie que l’architecture gothique, dont l’Italie avait subi de mauvais gré l’influence. La statuaire leur montra
vais gré l’influence. La statuaire leur montrait dans toute la pureté de sa forme le corps nu qu’ils désiraient tant conna
le corps nu qu’ils désiraient tant connaître et qu’ils avaient si peu d’ occasions d’étudier. Ils éprouvaient une joie inte
qu’ils désiraient tant connaître et qu’ils avaient si peu d’occasions d’ étudier. Ils éprouvaient une joie intense à contem
r, à palper ces marbres vivants qui faisaient naître en eux la vision d’ un âge où des hommes vigoureux et bien faits dével
mmes vigoureux et bien faits développaient à l’air libre, en des jeux de force et d’adresse, leurs membres souples et harm
ux et bien faits développaient à l’air libre, en des jeux de force et d’ adresse, leurs membres souples et harmonieux. Ils
n compléter les fragments ; ils empruntaient aux monuments des motifs de décoration ; ils s’assimilaient ce qui était conf
ilaient ce qui était conforme à leur inspiration sans renoncer à rien de leur originalité. Les éléments de leur œuvre déri
ur inspiration sans renoncer à rien de leur originalité. Les éléments de leur œuvre dérivaient de la réalité ambiante, et
cer à rien de leur originalité. Les éléments de leur œuvre dérivaient de la réalité ambiante, et c’était dans la profondeu
uvre dérivaient de la réalité ambiante, et c’était dans la profondeur de l’âme du peuple auquel ils appartenaient qu’ils t
l’âme du peuple auquel ils appartenaient qu’ils trouvaient la source de leurs créations ; de la vie qui s’agitait autour
el ils appartenaient qu’ils trouvaient la source de leurs créations ; de la vie qui s’agitait autour d’eux, ils prenaient
uvaient la source de leurs créations ; de la vie qui s’agitait autour d’ eux, ils prenaient la plus pure essence et en déve
e vie supérieure. Ils nous ont transmis tout ce que leur époque avait d’ énergie active, de personnalité, tout ce qu’ils av
Ils nous ont transmis tout ce que leur époque avait d’énergie active, de personnalité, tout ce qu’ils avaient eux-mêmes de
t d’énergie active, de personnalité, tout ce qu’ils avaient eux-mêmes de beauté et de force productrice. Grâce à eux, il n
ctive, de personnalité, tout ce qu’ils avaient eux-mêmes de beauté et de force productrice. Grâce à eux, il nous est donné
mes de beauté et de force productrice. Grâce à eux, il nous est donné de découvrir ces tréfonds de la vie que le récit des
productrice. Grâce à eux, il nous est donné de découvrir ces tréfonds de la vie que le récit des événements ne nous fait p
percevoir : l’impression confuse que nous laisse l’histoire politique de Florence se dissipe dès que nous considérons l’év
s reconnaissons à n’en point douter que le xve  siècle est une époque de joie créatrice, d’affirmation de la volonté, de l
’en point douter que le xve  siècle est une époque de joie créatrice, d’ affirmation de la volonté, de libre développement
er que le xve  siècle est une époque de joie créatrice, d’affirmation de la volonté, de libre développement des individual
siècle est une époque de joie créatrice, d’affirmation de la volonté, de libre développement des individualités. Le génie
génie foisonne ; comme au temps du renouveau où la terre est gonflée de germes, où les plantes sont chargées de sève, où
uveau où la terre est gonflée de germes, où les plantes sont chargées de sève, où l’amour rend les êtres plus vifs et plus
fs et plus ardents, il semble que toute la nature célèbre le triomphe de la vie resurgie. La mort même a perdu son aspect
n sommeil dans l’immortalité du souvenir, un sommeil paisible entouré d’ images heureuses : figures souriantes, enfants jou
20]. […] La Revue hebdomadaire (16 janvier) : Le vin dans l’histoire de Rome, par M. G. Ferrero. […] Poesia (décembre-ja
Poesia (décembre-janvier) publie l’Objet aimé, pastorale en 1 acte, d’ Alfred Jarry et publiera les œuvres posthumes de c
pastorale en 1 acte, d’Alfred Jarry et publiera les œuvres posthumes de cet écrivain. […] La Phalange (15 janvier). — « 
s et écrivait dans notre langue, nous admirions ses judicieux travaux d’ ethnographie. Très au courant des affaires d’Extrê
ns ses judicieux travaux d’ethnographie. Très au courant des affaires d’ Extrême-Orient, connaissant à fond la civilisation
t un collaborateur, M. Enrico Insabato, occupé à résoudre la question d’ Orient. Les deux auteurs croient pouvoir nous donn
estion d’Orient. Les deux auteurs croient pouvoir nous donner la clef de la révolution jeune-turque. Félicitons-les de sui
oir nous donner la clef de la révolution jeune-turque. Félicitons-les de suite — c’est du reste le seul compliment que nou
— c’est du reste le seul compliment que nous pourrons leur adresser — d’ avoir écrit leur livre en allemand, car chez nous
res des Arméniens, mis en œuvre pour rendre impossible le sultan, ami de l’Allemagne. Le gouvernement des jeunes-turcs, c’
i de l’Allemagne. Le gouvernement des jeunes-turcs, c’est la tyrannie d’ une minorité sur des éléments hétérogènes. Il fini
des éléments hétérogènes. Il finira par détruire la Turquie, victime de l’Angleterre et de la Russie. M. Ular et son coll
ogènes. Il finira par détruire la Turquie, victime de l’Angleterre et de la Russie. M. Ular et son collaborateur italien p
ussie. M. Ular et son collaborateur italien prétendent avoir consulté de nombreux documents secrets qui transforment leurs
natshefte für Kunstwissenschaft, sont toujours une source inépuisable de documents du plus haut intérêt. Signalons une étu
cuments du plus haut intérêt. Signalons une étude en langue anglaise, de M.  Sidney Churchill, sur Benvenuto Cellini.
280, 16 février 1909, p. 734-741 [740]. […] Sur les quatorze articles de la Quarterly, dix sont signés. Parmi les articles
rictement fidèle à l’anonymat. Les onze études que contient le numéro de ce trimestre sont très agréablement variées. D’un
ue contient le numéro de ce trimestre sont très agréablement variées. D’ un intérêt littéraire, artistique ou historique so
p. 755-758 [758]. A Nyugat (l’Occident). — (16 novembre). Une étude de M. Ccâth, l’auteur du Jardin du magicien, sur Puc
o du Mercure un écho fort intéressant sur les représentations sacrées d’ Oberammergau, le village des Alpes Bavaroises où l
anifeste périodiquement. On a brisé un peu partout la chaîne mystique de cette tradition Dans les pays mêmes où les specta
radition Dans les pays mêmes où les spectacles sacrés eurent un éclat de fête et une signification humaine tout particulie
retrouve que le souvenir. En Sicile, notamment, et dans certains pays de l’Italie, du Midi et du Centre, les grandioses My
grandioses Mystères sont réduits à leur minime expression : un groupe de quatre sur cinq musiciens, guitaristes, mandolini
ens, guitaristes, mandolinistes et violonistes, qui, sous la conduite d’ un coryphée chanteur, vont sur la rue, d’icône en
istes, qui, sous la conduite d’un coryphée chanteur, vont sur la rue, d’ icône en icône, chantant quelques singulières aven
peut entendre ainsi, à Catane, le « chef » raconter « que le chapeau de saint Joseph, le petit vieux, s’envola sur les ma
son émotion pieuse et dramatique, ainsi qu’à Oberammergau. Le Mystère de la Passion, qu’on y joue tous les cinq ans, const
tes. L’esprit tragique chrétien ranime, et remue profondément le cœur de la petite population par la célébration de son un
remue profondément le cœur de la petite population par la célébration de son unanimité religieuse. Le peuple y vit ses « h
célébration de son unanimité religieuse. Le peuple y vit ses « heures de flamme » sacrée, comme au Moyen-Âge sur le parvis
au Moyen-Âge sur le parvis des Cathédrales, ou comme dans le théâtre de bois d’Eschyle, quoique ces représentations moder
n-Âge sur le parvis des Cathédrales, ou comme dans le théâtre de bois d’ Eschyle, quoique ces représentations modernes aien
ces représentations modernes aient lieu plus dans un but humanitaire, de bienfaisance, que dans un but purement religieux.
no Orsi a donné des renseignements très curieux sur la représentation de la Passion à Sordevolo. L’esprit en quelque sorte
elque sorte modernisé que Knorr pouvait remarquer dans les spectacles d’ Oberammergau (es hat auch den läulernden Einfluss
ge piémontais. Depuis 1850 le Comité permanent, compose exclusivement d’ ouvriers, a abandonné les Mystères, qui demandaien
nier et la Résurrection. Le caractère pathétique, sombrement interne, de la Passion, paraît mieux convenir au sentiment re
ses espérances, jusqu’à la catastrophe, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Judas, qui se supplicie pour ne pas assister à la
qu’à la mort de Judas, qui se supplicie pour ne pas assister à la fin de son Maître trahi ; et à la mort du Christ qu’on s
mort, le Christ expire douloureusement, et la double mort est suivie d’ une double apothéose : celle de Judas, emporté tri
eusement, et la double mort est suivie d’une double apothéose : celle de Judas, emporté triomphalement par les diables, et
diables, et celle du Christ, élevé au ciel par la complainte unanime de la piété extatique des humains. Le caractère path
des épisodes comiques ou grossièrement grotesques, accompagnés ou non de rixes et de lazzis. Les Italiens ont toujours eu
comiques ou grossièrement grotesques, accompagnés ou non de rixes et de lazzis. Les Italiens ont toujours eu un penchant
toujours eu un penchant particulier pour le comique, qui leur permet de se retrouver immédiatement au milieu de leurs con
s quotidiennes — l’élément comique n’était toujours que la résultante de quelques banalités de la vie réelle ingénieusemen
ment comique n’était toujours que la résultante de quelques banalités de la vie réelle ingénieusement groupées et mises en
tiellement « réaliste » qui a pu concevoir l’Opéra-Bouffe et le Drame d’ action mélodique, et qui ne se laisse jamais empor
s mystiques dont d’ailleurs il est généralement incapable. La Passion de Sordevolo s’est enrichie dans les siècles d’une c
nt incapable. La Passion de Sordevolo s’est enrichie dans les siècles d’ une certaine quantité d’« élément comique » qui dé
de Sordevolo s’est enrichie dans les siècles d’une certaine quantité d’ « élément comique » qui déride la foule. Mais le d
d’« élément comique » qui déride la foule. Mais le drame ne cesse pas de se développer dans toute son angoisse humaine, et
esse pas de se développer dans toute son angoisse humaine, et surtout d’ exalter au même degré acteurs et spectateurs. Les
degré acteurs et spectateurs. Les acteurs sont des enfants du peuple de Sordevolo. Ceux qui détiennent les rôles principa
les gardent pendant longtemps. En 1891, Jésus-Christ était l’huissier de la mairie, qui jouait son rôle depuis quinze ans.
jouait son rôle depuis quinze ans. Humble et insignifiant dans la vie de tous les jours, cet homme était, paraît-il, merve
ans la vie de tous les jours, cet homme était, paraît-il, merveilleux de fierté et de noblesse pendant son symbolique sacr
tous les jours, cet homme était, paraît-il, merveilleux de fierté et de noblesse pendant son symbolique sacrifice. Judas
bolique sacrifice. Judas aussi, dont le rôle appartient depuis nombre d’ années à la même famille, était admirable. La Pass
is les chœurs aussi ont voix au chapitre, car dans les grands moments de tumulte chacun se laisse aller à son exaltation p
lui semble, en patois, oubliant le texte et les strictes convenances de la scène. Cette foule considérable n’est préparée
ène. Cette foule considérable n’est préparée que par deux répétitions d’ ensemble, faites les jours fériés, ou le soir au c
nt quatre dimanches consécutifs. Il m’a semblé curieux, mon cher ami, de vous envoyer ces quelques renseignements sur une
dernières citadelles spirituelles, où plane et se meut ce qu’il reste de l’esprit tragique chrétien qui soit encore vivant
eux mais significatif, est celui des Mystères médiévaux, c’est-à-dire de tout le théâtre chrétien, populaire et pathétique
esseur G. Ferrero donne à la Revue hebdomadaire (23 janvier) un essai de premier ordre où il fonde la théorie de la corrup
madaire (23 janvier) un essai de premier ordre où il fonde la théorie de la corruption dans l’histoire romaine. On sait qu
a corruption dans l’histoire romaine. On sait qu’une des originalités de ce puissant historien est qu’il applique, à recon
yant il prélève sur la société contemporaine. Ses transpositions sont d’ un virtuose merveilleux, élégant et logique. Ici,
démontre, avec une brillante éloquence basée sur les solides assises d’ une méthode impeccable, que la « corruption » n’a
e impeccable, que la « corruption » n’a jamais été qu’un « changement de coutumes et de besoins, progressant de génération
ue la « corruption » n’a jamais été qu’un « changement de coutumes et de besoins, progressant de générations en génération
jamais été qu’un « changement de coutumes et de besoins, progressant de générations en générations ». Aujourd’hui, un bes
ssant de générations en générations ». Aujourd’hui, un besoin effréné de luxe nous environne, qui précipite, dans le bruit
effréné de luxe nous environne, qui précipite, dans le bruit insolent d’ un plaisir vertigineux, la Révolution qui mettra u
it insolent d’un plaisir vertigineux, la Révolution qui mettra un peu d’ ordre dans les actes, sinon les cervelles. La leço
i mettra un peu d’ordre dans les actes, sinon les cervelles. La leçon de M. Ferrero me semble contenir la somme de vérité
non les cervelles. La leçon de M. Ferrero me semble contenir la somme de vérité qui donne du prix aux pages écrites. Vous
et jusqu’à un certain point, après lequel il s’est arrêté. Il y a peu d’ hommes qui puissent indéfiniment accroître leurs p
dans cette aisance à laquelle leurs pères n’étaient parvenus qu’après de longues fatigues et dans un âge déjà avancé ; cet
du point où était arrivée la génération précédente et veut conquérir de nouvelles jouissances, supérieures à celles qu’el
eures à celles qu’elle a pu se procurer sans peine, grâce aux efforts de ses ascendants, et différentes. C’est là le petit
ous voyons se reproduire dans toutes les familles, dans lequel chacun de nous a été et sera acteur : aujourd’hui, comme un
n révolutionnaire qui méprise et abandonne les vieilles coutumes pour de nouvelles ; demain, comme un vieux conserva­teur
ux conserva­teur qui gronde et proteste contre les folles innovations de sa jeunesse ; petit drame, drame vulgaire, auquel
Au lieu de cela, nous devrions y voir une des grandes forces motrices de l’histoire humaine, dont l’action, dans de plus g
ses, s’est exercée en tous temps et en tous lieux. C’est par l’action de cette force qu’aucune génération ne peut vivre tr
par les généra­tions précédentes, mais qu’elle est contrainte à créer de nouvelles idées, à créer de nouvelles et plus gra
ntes, mais qu’elle est contrainte à créer de nouvelles idées, à créer de nouvelles et plus grandes richesses, par tous les
ure et l’industrie, par la religion et la science. C’est par l’action de cette force que les familles, les classes, les na
, s’enfoncer dans les dettes, se ruiner peu à peu. C’est par l’action de cette force que les classes se renouvellent en ch
t diminuer leurs richesses petit à petit et disparaissent, tandis que de la multitude pauvre s’élèvent de nouvelles famill
à petit et disparaissent, tandis que de la multitude pauvre s’élèvent de nouvelles familles, se forment de nouvelles élite
ue de la multitude pauvre s’élèvent de nouvelles familles, se forment de nouvelles élites qui continuent sous des formes d
s élites précédentes. Par celle force, la terra est sans cesse agitée d’ un bouillonnement de travaux, d’aventures, de tent
. Par celle force, la terra est sans cesse agitée d’un bouillonnement de travaux, d’aventures, de tentatives, qui, suivant
force, la terra est sans cesse agitée d’un bouillonnement de travaux, d’ aventures, de tentatives, qui, suivant les âges, p
ra est sans cesse agitée d’un bouillonnement de travaux, d’aventures, de tentatives, qui, suivant les âges, prennent telle
les industries, étendent leur commerce, cultivent la terre avec plus de soin ; tantôt, à des époques plus agissantes, com
. Memento [extrait] […] Revue bleue (30 janvier). « La pensée de la Renaissance », par M. Péladan. « Pages libres
enaissance », par M. Péladan. « Pages libres » (30 janvier). Lettres de Calabre (août 1908), de M. Daniel Halévy. […]
adan. « Pages libres » (30 janvier). Lettres de Calabre (août 1908), de M. Daniel Halévy. […] Art ancien Tristan Le
Tome LXXVIII, numéro 281, 1er mars 1909, p. 165-168. L’Exposition de tableaux de l’École italienne (galerie Trotti)
II, numéro 281, 1er mars 1909, p. 165-168. L’Exposition de tableaux de l’École italienne (galerie Trotti) Il est touj
ie Trotti) Il est toujours difficile à une exposition particulière de réunir des œuvres capitales, surtout quand il s’a
particulière de réunir des œuvres capitales, surtout quand il s’agit d’ une école comme l’italienne, laquelle a depuis lon
comme l’italienne, laquelle a depuis longtemps été recherchée à prix d’ or par les musées d’Europe et d’Amérique. C’est do
laquelle a depuis longtemps été recherchée à prix d’or par les musées d’ Europe et d’Amérique. C’est donc une fortune rare
epuis longtemps été recherchée à prix d’or par les musées d’Europe et d’ Amérique. C’est donc une fortune rare de trouver r
or par les musées d’Europe et d’Amérique. C’est donc une fortune rare de trouver réunis un Titien, trois ou quatre Moroni,
quatre Moroni, un Caravage splendide, des Tiepolo et des Guardi, tous de qualité. Si, parmi les peintures exposées à la ga
es à la galerie Trotti, quelques-unes ne dépassaient guère le domaine de la curiosité, surtout parmi les œuvres des primit
ux, il faut d’ailleurs signaler deux peintures attribuées à l’atelier de Botticelli, la Madone de la famille Concina et la
gnaler deux peintures attribuées à l’atelier de Botticelli, la Madone de la famille Concina et la Vierge à la Grenade. Seu
ne de la famille Concina et la Vierge à la Grenade. Seule la première de ces peintures soutient cette attribution, et sans
e de ces peintures soutient cette attribution, et sans la défaillance de dessin des mains, le nom de Sandro lui-même pourr
cette attribution, et sans la défaillance de dessin des mains, le nom de Sandro lui-même pourrait être maintenu. Le visage
es mains, le nom de Sandro lui-même pourrait être maintenu. Le visage de la Vierge, en tout cas, accuse le type familier à
ge, en tout cas, accuse le type familier à l’artiste, et cette partie de la peinture n’est pas indigne de lui. La Vierge à
amilier à l’artiste, et cette partie de la peinture n’est pas indigne de lui. La Vierge à la Grenade est d’une exécution t
e de la peinture n’est pas indigne de lui. La Vierge à la Grenade est d’ une exécution toute différente : traitée entièreme
maître fidèle encore aux procédés des miniaturistes. Par le sentiment de la grâce, il se révèle néanmoins contemporain de
es. Par le sentiment de la grâce, il se révèle néanmoins contemporain de Botticelli, et, quel qu’il soit, le peintre de ce
néanmoins contemporain de Botticelli, et, quel qu’il soit, le peintre de cette exquise Vierge à la Grenade est loin d’être
qu’il soit, le peintre de cette exquise Vierge à la Grenade est loin d’ être à dédaigner. Mais j’ai hâte d’en venir aux tr
quise Vierge à la Grenade est loin d’être à dédaigner. Mais j’ai hâte d’ en venir aux trois admirables portraits des Madruz
r aux trois admirables portraits des Madruzzo, celui du prince-évêque de Trente, le cardinal Cristoforo Madruzzo par Titie
évêque de Trente, le cardinal Cristoforo Madruzzo par Titien, et ceux de ses neveux Gian Federico Madruzzo et Lodovico Mad
ouvre, lui ont malheureusement échappé pour passer dans la collection de M. James Stillmann. Il faut d’autant plus le regr
échappé pour passer dans la collection de M. James Stillmann. Il faut d’ autant plus le regretter que, malgré notre richess
i extrêmement pauvres, puisque nous ne possédons que le beau Portrait de vieillard de la galerie du bord de l’eau, accroch
pauvres, puisque nous ne possédons que le beau Portrait de vieillard de la galerie du bord de l’eau, accroché d’ailleurs
ne possédons que le beau Portrait de vieillard de la galerie du bord de l’eau, accroché d’ailleurs dans les hauteurs, alo
nt les cimaises. « L’an 1541, raconte Vasari, Titien fit le portrait de Don Diego de Mendoza, ambassadeur de Charles-Quin
e Vasari, Titien fit le portrait de Don Diego de Mendoza, ambassadeur de Charles-Quint à Venise, tout entier en pied. Ce f
ntier en pied. Ce fut une très belle figure. Dès lors Titien commença de faire ce qui est devenu à la mode, c’est-à-dire d
e qui est devenu à la mode, c’est-à-dire des portraits en pied. C’est de cette façon qu’il peignit celui du Cardinal de Tr
de Trente, alors jeune. » Ce portrait était resté à Trente avec ceux de Moroni ; c’est là qu’en 1907 MM. Trotti les achet
amille Salvadori pour M. Stillmann. Comme l’écrit Vasari, le portrait de Cristoforo Madruzzo fut commencé peu après le Die
à-dire en 1542. Mais avec sa lenteur habituelle, lorsqu’il s’agissait de livrer définitivement une peinture, Titien, après
é la tête et les mains et esquissé les vêtements, laissa passer assez de temps pour que la dernière touche ne fût mise que
ût mise que dix ans après, en 1552. La présence parmi les accessoires d’ objets appartenant au Cardinal, l’horloge et le ta
ue la toile ne fut achevée complètement qu’à Trente même. Le portrait de Cristoforo Madruzzo est l’une des œuvres les plus
portrait de Cristoforo Madruzzo est l’une des œuvres les plus serrées de dessin de Titien. Le visage et les mains sont étu
e Cristoforo Madruzzo est l’une des œuvres les plus serrées de dessin de Titien. Le visage et les mains sont étudiés avec
a liberté plus grande du fond sombre. Moroni a apporté la même acuité d’ observation dans les figures des deux neveux. Trai
ation dans les figures des deux neveux. Trait, modelé et coloris sont d’ un vérisme étonnant ; le fond lui-même, brossé dan
ond lui-même, brossé dans une gamme claire et grise, est, à l’inverse de Titien, suivi dans tous ses détails, sans pourtan
e rien nuise à l’ensemble. Certains morceaux, comme le manteau violet de Lodovico Madruzzo, sont traités merveilleusement.
let de Lodovico Madruzzo, sont traités merveilleusement. Notre regret de ne pas savoir au Louvre ces deux chefs-d’œuvre s’
e regret de ne pas savoir au Louvre ces deux chefs-d’œuvre s’augmente de ce que presque partout ailleurs Moroni est parfai
té. À Milan, à Berlin, à Londres, le grand peintre bergamasque, rival de son maître Moretto et même de son aîné Titien, a
es, le grand peintre bergamasque, rival de son maître Moretto et même de son aîné Titien, a des toiles ; l’Ecclésiastique,
itien, a des toiles ; l’Ecclésiastique, l’Avocat, le célèbre Tailleur de la National Gallery en sont des exemples signific
veilles au lieu de les envoyer en Amérique, est à lui seul très riche de peintures de Giovanni Battista Moroni, puisqu’il
eu de les envoyer en Amérique, est à lui seul très riche de peintures de Giovanni Battista Moroni, puisqu’il possède encor
tures de Giovanni Battista Moroni, puisqu’il possède encore l’effigie d’ un Jeune gentilhomme en noir sur fond vert où l’ar
omme en noir sur fond vert où l’artiste a mis à nouveau tous ses dons de caractériste. Tous ces personnages sont accompagn
tous ses dons de caractériste. Tous ces personnages sont accompagnés de leur chien familier, et c’est encore là une des p
nés de leur chien familier, et c’est encore là une des particularités de Moroni : il est excellent animalier, et l’épagneu
t animalier, et l’épagneul blanc qui accompagne Federico Madruzzo est d’ une remarquable vérité. Parmi les autres œuvres de
o est d’une remarquable vérité. Parmi les autres œuvres des Vénitiens de la Renaissance, il y avait à noter aussi la Vierg
Renaissance, il y avait à noter aussi la Vierge avec deux donateurs, de Lorenzo Lotto, et le portrait de poète florentin
aussi la Vierge avec deux donateurs, de Lorenzo Lotto, et le portrait de poète florentin Giovanni della Casa, par son ami
llègue à la cour pontificale Sebastiano del Piombo ; mais force était de quitter les œuvres vénitiennes pour une surprenan
était de quitter les œuvres vénitiennes pour une surprenante effigie de Cardinal, par le Caravage. Elle est peinte avec u
rossé cette toile est un maître et l’un des plus grands. La puissance d’ établissement des formes, la vie de la physionomie
l’un des plus grands. La puissance d’établissement des formes, la vie de la physionomie, une incomparable largeur de factu
sement des formes, la vie de la physionomie, une incomparable largeur de facture, une science absolue du clair-obscur y so
Rome, sinon Mgr del Monte lui-même, ce que je n’ai pas eu l’occasion de vérifier ; mais c’est là encore une toile de musé
e n’ai pas eu l’occasion de vérifier ; mais c’est là encore une toile de musée. On comprend devant elle l’admiration que l
hez ses confrères, malgré son caractère intraitable ; on comprend que d’ excellents maîtres, comme notre Valentin trop méco
tance est trop grande entre le Caravage et Tiepolo, pour que j’essaie de chercher une transition. Tiepolo nous ramenait au
l’artiste du xviiie  siècle fut plus sensible à celles qui relevaient de la décoration qu’à celles qui nécessitaient une o
is, il tire des harmonies exquises. Ses figures sont déjà des figures de fantaisie, et là encore nous sommes, par Fragonar
r Fragonard, redevables aux Italiens ; son plafond ovale, le Triomphe de l’amour, le montre arrière-neveu de Véronèse. Déc
 ; son plafond ovale, le Triomphe de l’amour, le montre arrière-neveu de Véronèse. Décorateur infatigable, Tiepolo reste p
son beau-frère Francesco Guardi ; on sait en effet que la sœur aînée de celui-ci, Cécilia, avait épousé Tiepolo en 1721.
a, avait épousé Tiepolo en 1721. Encore que le Louvre ne possède rien de comparable à la toile du musée de Rouen, le délic
ncore que le Louvre ne possède rien de comparable à la toile du musée de Rouen, le délicieux Château dans un parc avec ses
rdi sait les traiter, nous sommes suffisamment avertis par les toiles de la collection La Caze et de la grande galerie, de
ommes suffisamment avertis par les toiles de la collection La Caze et de la grande galerie, de la valeur du peintre. L’exp
rtis par les toiles de la collection La Caze et de la grande galerie, de la valeur du peintre. L’exposition de la galerie
a Caze et de la grande galerie, de la valeur du peintre. L’exposition de la galerie Trotti comprenait deux spécimens charm
L’exposition de la galerie Trotti comprenait deux spécimens charmants de la manière de Guardi : une Entrée de la Giudecca
e la galerie Trotti comprenait deux spécimens charmants de la manière de Guardi : une Entrée de la Giudecca et une vue de
prenait deux spécimens charmants de la manière de Guardi : une Entrée de la Giudecca et une vue de San Simeone il Piccolo
rmants de la manière de Guardi : une Entrée de la Giudecca et une vue de San Simeone il Piccolo avec des maisons roses dan
olo avec des maisons roses dans le soleil dénotant une grande finesse de vision et un sentiment rare de coloriste. Si j’aj
le soleil dénotant une grande finesse de vision et un sentiment rare de coloriste. Si j’ajoute enfin que le maître de Fra
ncesco, Canaletto lui-même, figurait à la galerie Trotti pour une Vue de la place Saint-Marc, j’aurai, je crois, signalé l
Non seulement elle complétait pour un temps trop court l’enseignement de notre Louvre, pour les amateurs ; mais aux artist
s modernes eux-mêmes elle eût pu donner une forte leçon. Je suis loin d’ être un italianisant ; et j’ai assez souvent déplo
’académisme romain, pour pouvoir dire qu’il nous serait parfois utile de tourner les yeux vers les Vénitiens, depuis Titie
ses jaunes et ses bleus légers, en fortifiant près de lui son entente de la décoration, pourrait encore être fait aujourd’
urd’hui, et cela vaudrait beaucoup mieux pour nous que la fabrication de faux primitifs. Memento [extrait] Dans la R
fabrication de faux primitifs. Memento [extrait] Dans la Revue de l’Art ancien et moderne (10 janvier) […] M. Émile
important travail historique, admirablement documenté, sur l’Académie de France à Rome. Tome LXXVIII, numéro 282, 16
historiques (janvier-février 1909) : Comte L. de Baglion : « le Siège de Famagouste (Chypre) au xve  siècle » (épisode des
le Siège de Famagouste (Chypre) au xve  siècle » (épisode des guerres de Venise avec la Turquie) […] ; J. Paquier : « Lett
es de Venise avec la Turquie) […] ; J. Paquier : « Lettres familières de Jérôme Aléandre (fin : enfin ! non que l’intérêt
puis bien longtemps). […] Philosophie. Ricciotto Canudo : Le Livre de l’évolution, l’Homme. Psychologie musicale des ci
numéro 282, 16 mars 1909, p. 325-330 [328-329]. À travers l’évolution de l’histoire humaine dont les races diverses de l’O
. À travers l’évolution de l’histoire humaine dont les races diverses de l’Orient ou de l’Occident marquent tour à tour le
volution de l’histoire humaine dont les races diverses de l’Orient ou de l’Occident marquent tour à tour les étapes, M. Ri
our à tour les étapes, M. Ricciotto Canudo, dans une langue enfiévrée d’ images et de symboles, évoque les moments synthéti
es étapes, M. Ricciotto Canudo, dans une langue enfiévrée d’images et de symboles, évoque les moments synthétiques où les
’images et de symboles, évoque les moments synthétiques où les formes de la sensibilité et du désir assemblées eu faisceau
rmes de la sensibilité et du désir assemblées eu faisceau font sortir de la terre en travail un accent et un sens nouveaux
cientifique des temps modernes apparaissent dans son ouvrage Le Livre de l’évolution : l’Homme, comme autant de manifestat
sent dans son ouvrage Le Livre de l’évolution : l’Homme, comme autant de manifestations du génie humain assemblant en une
ons du génie humain assemblant en une convergence les forces obscures de la planète et en tirant des thèmes nouveaux. Par
ouveaux. Par l’intermédiaire de l’Homme, tous les éléments chaotiques de la nature, et qui d’abord envahissent son âme de
éléments chaotiques de la nature, et qui d’abord envahissent son âme de leur clameur heurtée et confuse, collaborent, sou
maîtrise, à composer ces symphonies que composent toutes les périodes de haute culture. Une telle évolution de la matière
e composent toutes les périodes de haute culture. Une telle évolution de la matière vers la pensée, qui est en son essence
alement, à l’expression musicale. Aussi, est-ce dans le développement de la musique depuis Palestrina jusqu’à Beethoven, W
ebussy, que M. Canudo, en cet ouvrage, construit lui -même à la façon d’ une symphonie, s’applique à surprendre le rythme d
i -même à la façon d’une symphonie, s’applique à surprendre le rythme de l’évolution de la vie. Archéologie, voyages. P
çon d’une symphonie, s’applique à surprendre le rythme de l’évolution de la vie. Archéologie, voyages. Prince L.-Amédée
oyages. Prince L.-Amédée de Savoie : Le Ruwenzori et les hautes cimes de l’Afrique centrale, Plon, 15 fr. Charles Merki.
Abruzzes, prince Louis-Amédée de Savoie, en Ruwenzori, massif énorme de montagnes situé en Afrique entre les lacs Albert
ique entre les lacs Albert et Albert-Édouard, aux confins du Congo et de l’Ouganda et où il semble bien que le Nil prend s
Nil prend sa source, était certes une entreprise laborieuse et digne de passionner des esprits aventureux. Organisée dans
orieuse et digne de passionner des esprits aventureux. Organisée dans d’ excellentes conditions et judicieusement conduite,
audir à l’effort méritoire qui a résolu un des plus curieux problèmes de la géographie du continent noir. Le récit que don
cueillis et les notes du prince est abondant et pittoresque ; précédé d’ un historique rapide des précédentes tentatives d’
ttoresque ; précédé d’un historique rapide des précédentes tentatives d’ exploration, il suit au jour le jour le voyage de
écédentes tentatives d’exploration, il suit au jour le jour le voyage de la caravane depuis Montbasa (Océan Indien) et Por
t Port-Florence (lac Victoria) jusqu’à l’escalade des cimes couvertes de neige, presque constamment voilées par les nuages
étation fantastique des régions tropicales. C’est le contraste absolu de ces deux zones, de climat excessif, qui fait l’in
des régions tropicales. C’est le contraste absolu de ces deux zones, de climat excessif, qui fait l’intérêt principal de
u de ces deux zones, de climat excessif, qui fait l’intérêt principal de cette expédition. Les cimes du Ruwenzori atteigne
e expédition. Les cimes du Ruwenzori atteignent du reste des hauteurs de 4 000, 5 000, 5 125 mètres, — c’est-à-dire qu’ell
la chaîne des Alpes et le Mont-Blanc. En route, les voyageurs donnent de précieux détails sur la végétation bizarre des es
n ne saurait trop vanter dans cet ouvrage, c’est la beauté en général de l’illustration, des planches tirées hors texte, l
nneur à la librairie Plon. Les Revues. La Revue : La force morale de la femme, d’après Mlle Paola Lombroso Charles-H
III, numéro 282, 16 mars 1909, p. 348-355 [353-354]. La force morale de la femme trouve un éloquent défenseur dans Mlle P
me trouve un éloquent défenseur dans Mlle Paola Lombroso. Son article de la Revue (15 février) cite une multitude d’exempl
ola Lombroso. Son article de la Revue (15 février) cite une multitude d’ exemples de l’héroïsme féminin. On en citerait dix
o. Son article de la Revue (15 février) cite une multitude d’exemples de l’héroïsme féminin. On en citerait dix fois, mill
’homme fait quelquefois avec sa force morale est grandiose et dépasse de cent coudées par ses effets, par ses résultats so
chante. Je trouve que les hommes devraient tenir un plus grand compte de cette propension de la femme à être héroïque et s
e les hommes devraient tenir un plus grand compte de cette propension de la femme à être héroïque et se montrer plus indul
lorsque, dans une vie paisible, elle se laisse aller toute au bonheur de vivre. On dit alors trop facilement qu’elle est f
grignoter des brioches et papoter à un five o’clock, elle n’a besoin d’ aucune force morale. Mais elle est comme ces larve
elle n’a besoin d’aucune force morale. Mais elle est comme ces larves d’ abeilles ouvrières qui sont des larves communes et
es et qui pourtant, si la reine vient à manquer, — en les nourrissant d’ un aliment spécial — peuvent devenir toutes, sans
et bornée. Mais que la nécessité surgisse et elle peut devenir reine d’ un moment à l’autre ! Et le breuvage magique qui l
ouvera inlassable et fidèle, si le malheur éclate ! Ce vieux grognon de Schopenhauer n’avait pas tort d’être d’un avis di
e malheur éclate ! Ce vieux grognon de Schopenhauer n’avait pas tort d’ être d’un avis diamétralement contraire. Aussi bie
ur éclate ! Ce vieux grognon de Schopenhauer n’avait pas tort d’être d’ un avis diamétralement contraire. Aussi bien le bu
pas tort d’être d’un avis diamétralement contraire. Aussi bien le but de la femme n’est pas « la force morale ». Toutes ce
et c’est pourquoi la pire d’entre elles méritera toujours le respect de l’homme, — ce respect que beaucoup de celles-ci t
spect que beaucoup de celles-ci tiennent pour un outrage ou la preuve d’ un aveuglement pitoyable. Au point où nous en somm
rait que les femmes fussent soldats dans toutes les nations. En moins de rien, la guerre en serait supprimée, — non qu’ell
, plus lâches que les lâches hommes, mais elles s’accommoderaient mal de l’uniforme et du fusil dont la manœuvre abîme les
Bury. Tome LXXVIII, numéro 282, 16 mars 1909, p. 355-358 [355-356]. De l’Opinion, sous la signature de M. de Maigret :
, 16 mars 1909, p. 355-358 [355-356]. De l’Opinion, sous la signature de M. de Maigret : Nous vivons en un temps de catac
pinion, sous la signature de M. de Maigret : Nous vivons en un temps de cataclysmes épouvantables. Après les secousses si
un temps de cataclysmes épouvantables. Après les secousses sismiques de ces dernières semaines, voici que, brusquement, u
doctrine philosophique « culbutante et incendiaire », Qui nous vient d’ Italie et qui lui vient des cieux, par la bouche
, Qui nous vient d’Italie et qui lui vient des cieux, par la bouche de M. Marinetti, le Futurisme, — puisqu’il faut l’ap
er par son nom, — éclata comme un coup de foudre dans le ciel endormi de la littérature. Le Futurisme ? C’est la religion
endormi de la littérature. Le Futurisme ? C’est la religion nouvelle de ceux qui veulent chanter : « … les ressacs multic
us leurs violentes lunes électriques ; les gares gloutonnes avaleuses de serpents qui fument ; les usines suspendues aux n
rpents qui fument ; les usines suspendues aux nuages par les ficelles de leurs fumées ; les ponts aux bonds de gymnastes l
ues aux nuages par les ficelles de leurs fumées ; les ponts aux bonds de gymnastes lancés sur la coutellerie diabolique de
; les locomotives au grand poitrail, qui piaffent sur les rails, tels d’ énormes chevaux d’acier bridés de longs tuyaux, et
au grand poitrail, qui piaffent sur les rails, tels d’énormes chevaux d’ acier bridés de longs tuyaux, et le vol glissant d
il, qui piaffent sur les rails, tels d’énormes chevaux d’acier bridés de longs tuyaux, et le vol glissant des aéroplanes,
x, et le vol glissant des aéroplanes, dont l’hélice a des claquements de drapeau et des applaudissements de foule enthousi
s, dont l’hélice a des claquements de drapeau et des applaudissements de foule enthousiaste ». C’est la religion de ceux q
au et des applaudissements de foule enthousiaste ». C’est la religion de ceux qui ont assez des « musées-cimetières » et q
chainement mettront le feu aux bibliothèques pour délivrer l’humanité de « ces calvaires de rêves crucifiés, ces registres
le feu aux bibliothèques pour délivrer l’humanité de « ces calvaires de rêves crucifiés, ces registres d’élans, brisés » 
ivrer l’humanité de « ces calvaires de rêves crucifiés, ces registres d’ élans, brisés » ; de tous ceux qui, encore, veulen
« ces calvaires de rêves crucifiés, ces registres d’élans, brisés » ; de tous ceux qui, encore, veulent glorifier « le mil
ructeur des anarchistes, les belles idées qui tuent ; c’est le mépris de la femme ». Arrêtons-nous. M. Marinetti, avec ses
t le mépris de la femme ». Arrêtons-nous. M. Marinetti, avec ses airs de révolté, ne peut que nous faire sourire. Sa doctr
e est profondément bourgeoise, surannée, réactionnaire, et plutôt que de lui faire l’injure de croire à sa conviction en d
rgeoise, surannée, réactionnaire, et plutôt que de lui faire l’injure de croire à sa conviction en de pareilles sornettes,
ire, et plutôt que de lui faire l’injure de croire à sa conviction en de pareilles sornettes, nous voulons supposer qu’il
essant. En voici quelques extraits, cités au hasard : « Le but final de l’Énerguménisme (nom de la nouvelle doctrine) est
s extraits, cités au hasard : « Le but final de l’Énerguménisme (nom de la nouvelle doctrine) est la réalisation du désor
radicale du Cosmos, tel qu’il existe actuellement ; 2° reconstitution d’ un monde nouveau sans aucun plan préconçu (pourquo
-elles adopter la forme qu’elles préfèrent ?) ; 3° confusion complète de toutes les lois physiques et chimiques en une seu
a direction du moto-anthrope ou homme-automobile. » Moyens pratiques d’ atteindre à cet état nouveau, pris au hasard dans
es d’atteindre à cet état nouveau, pris au hasard dans le Guide moral de l’Énerguménisme ou manuel du panhystérisme intégr
Guide moral de l’Énerguménisme ou manuel du panhystérisme intégral et de la superexaltation appliquée : « Suppression de
stérisme intégral et de la superexaltation appliquée : « Suppression de la langue et du verbe, utilisation exclusive de l
quée : « Suppression de la langue et du verbe, utilisation exclusive de l’exclamation et de l’onomatopée transcendante et
n de la langue et du verbe, utilisation exclusive de l’exclamation et de l’onomatopée transcendante et gesticulatoire. — A
ation et de l’onomatopée transcendante et gesticulatoire. — Abolition de la politesse, des arts, de la grâce ; mise à mort
anscendante et gesticulatoire. — Abolition de la politesse, des arts, de la grâce ; mise à mort d’Isadora Duncan. — Réglem
ire. — Abolition de la politesse, des arts, de la grâce ; mise à mort d’ Isadora Duncan. — Réglementation de la vie explosi
es arts, de la grâce ; mise à mort d’Isadora Duncan. — Réglementation de la vie explosive (forme supérieure de l’existence
sadora Duncan. — Réglementation de la vie explosive (forme supérieure de l’existence) ; vitesse minima pour les automobile
equel, épousant à son tour une pieuvre, donnerait le jour à un animal d’ une espèce nouvelle, qui n’aurait plus qu’à prendr
justes noces un mille-pattes femelle pour procréer la race définitive de l’avenir, l’être aux cent bras et aux cent pieds
rêvé jadis par les mythologies indoues. Mais poursuivons : « Limites de l’âge viril fixées à vingt et trente ans. — Massa
t et trente ans. — Massacre des vieillards et des infirmes. — Culture de l’épilepsie et de l’ataxie locomotrice chez les e
 Massacre des vieillards et des infirmes. — Culture de l’épilepsie et de l’ataxie locomotrice chez les enfants. — Destruct
ice chez les enfants. — Destruction radicale du sexe féminin. — Envoi d’ un ultimatum à Sirius, dont Renan a signalé l’atti
um à Sirius, dont Renan a signalé l’attitude narquoise. — Publication d’ ouvrages énerguménistes dont le premier sera, proc
ochainement, le Swing aux Étoiles, par Sam Mac Vea. — Enfin, création d’ un comité exécutif pour la destruction des œuvres
comité exécutif pour la destruction des œuvres d’art et l’assassinat d’ un certain nombre de fossiles, dont suit la liste.
r la destruction des œuvres d’art et l’assassinat d’un certain nombre de fossiles, dont suit la liste. » Cette liste sera
Louis Baraduc, 3,50, Mercure de France. […] — John Ruskin : Le Repos de Saint-Marc, traduit par K. Johnston, 3 fr., Hache
traduit par K. Johnston, 3 fr., Hachette. — John Ruskin : Les Pierres de Venise, trad. par Mme M.-P. Crémieux, 12 fr., H. 
L. Nypels, 6 fr., H. Laurens.   Celui que l’on a appelé le Révélateur de la Religion de la Beauté fut, et demeure, certes,
., H. Laurens.   Celui que l’on a appelé le Révélateur de la Religion de la Beauté fut, et demeure, certes, l’un des plus
on de la Beauté fut, et demeure, certes, l’un des plus grands esprits de l’ère victorienne, un extraordinaire semeur d’idé
es plus grands esprits de l’ère victorienne, un extraordinaire semeur d’ idées, en même temps qu’un des plus merveilleux éc
re semeur d’idées, en même temps qu’un des plus merveilleux écrivains de l’Angleterre du xixe  siècle. Ruskin a exercé dep
re du xixe  siècle. Ruskin a exercé depuis soixante ans dans les pays de langue anglaise une influence dont il est diffici
nglaise une influence dont il est difficile encore à l’heure actuelle d’ évaluer les effets. Infatigable dans son enthousia
elle d’évaluer les effets. Infatigable dans son enthousiasme, il fît, de sa vie et de son œuvre, un véritable apostolat, c
r les effets. Infatigable dans son enthousiasme, il fît, de sa vie et de son œuvre, un véritable apostolat, combattant pou
rtune, qu’il dépensa, du reste, presque tout entière, pour le service de ses idées. Extraordinairement doué, il commença à
ions juvéniles nous ont été conservées par le zèle un peu intempestif de ses amis et de ses biographes. En 1843, — il avai
nous ont été conservées par le zèle un peu intempestif de ses amis et de ses biographes. En 1843, — il avait vingt-quatre
ndait Turner, l’expliquait et l’imposait à l’admiration récalcitrante de ses compatriotes. Au cours des vingt années suiva
parurent quatre autres volumes portant ce même titre, et, dans chacun d’ eux, nous constatons l’évolution, parfois contradi
, nous constatons l’évolution, parfois contradictoire dans le détail, de la pensée de Ruskin. Mais, chaque fois, l’auteur
tons l’évolution, parfois contradictoire dans le détail, de la pensée de Ruskin. Mais, chaque fois, l’auteur emploie les r
pensée de Ruskin. Mais, chaque fois, l’auteur emploie les ressources de sa pensée et de son style à l’exposé et à la défe
n. Mais, chaque fois, l’auteur emploie les ressources de sa pensée et de son style à l’exposé et à la défense de théories
e sa pensée et de son style à l’exposé et à la défense de théories et de principes méconnus. Les artistes et les écrivains
issent. Charlotte Brontë s’écrie : « C’est comme si l’on nous donnait de nouveaux yeux ! » Ces volumes des Peintres Modern
eux ! » Ces volumes des Peintres Modernes forment, selon l’expression de M. de la Sizeranne, comme une Bible du paysagist
Sizeranne, comme une Bible du paysagiste. C’est un hymne à la Beauté de la Nature, de ses montagnes, de ses océans, de se
mme une Bible du paysagiste. C’est un hymne à la Beauté de la Nature, de ses montagnes, de ses océans, de ses lacs, de ses
aysagiste. C’est un hymne à la Beauté de la Nature, de ses montagnes, de ses océans, de ses lacs, de ses arbres et de ses
t un hymne à la Beauté de la Nature, de ses montagnes, de ses océans, de ses lacs, de ses arbres et de ses fleurs, où la m
la Beauté de la Nature, de ses montagnes, de ses océans, de ses lacs, de ses arbres et de ses fleurs, où la minutieuse ana
ature, de ses montagnes, de ses océans, de ses lacs, de ses arbres et de ses fleurs, où la minutieuse analyse des formes e
et de ses fleurs, où la minutieuse analyse des formes et des couleurs de chaque chose alterne continuellement avec les gra
ouleurs de chaque chose alterne continuellement avec les grandes vues d’ ensemble, et où le désir de lire, en chaque morcea
erne continuellement avec les grandes vues d’ensemble, et où le désir de lire, en chaque morceau de pierre ou feuille d’ar
es grandes vues d’ensemble, et où le désir de lire, en chaque morceau de pierre ou feuille d’arbre, un enseignement pour l
emble, et où le désir de lire, en chaque morceau de pierre ou feuille d’ arbre, un enseignement pour la conduite de la vie,
orceau de pierre ou feuille d’arbre, un enseignement pour la conduite de la vie, s’allie à l’observation des lois génératr
la conduite de la vie, s’allie à l’observation des lois génératrices de la Beauté. Mais l’homme aussi a créé des choses
ses belles ; Ruskin les commente et les explique dans les Sept Lampes de l’Architecture et dans les Pierres de Venise. Dep
s explique dans les Sept Lampes de l’Architecture et dans les Pierres de Venise. Depuis Walter Scott, on était enclin à ap
Scott, on était enclin à apprécier mieux le Moyen-Âge ; Ruskin décida d’ une sorte de renaissance gothique. L’architecture
ait enclin à apprécier mieux le Moyen-Âge ; Ruskin décida d’une sorte de renaissance gothique. L’architecture est pour lui
aissance gothique. L’architecture est pour lui la suprême réalisation de la vie et des vertus qui la rendent excellente ;
qui la rendent excellente ; une telle vie n’est possible qu’aux âges de foi, ce que démontrent les monuments laissés par
s par le Moyen-Âge, par exemple. Mais le côté théologique et mystique de l’art gothique ne le touchait guère : il y voyait
e moderne, une époque où la vie était simple et austère et où l’amour de l’art était enflammé par le feu du ciel. Il déter
uvelle Renaissance, mais dans les innombrables pages qu’il continuera de consacrer à l’art et à la nature, il va se mêler
désormais des préoccupations sociales, il va soutenir dans ses séries d’ articles Unto this Last et Munera Pulveris des doc
l’industrialisme et la société moderne, il considère comme son devoir de ramener les hommes aux sentiers de jadis, vers un
rne, il considère comme son devoir de ramener les hommes aux sentiers de jadis, vers une ère de vertus sociales capable de
son devoir de ramener les hommes aux sentiers de jadis, vers une ère de vertus sociales capable de produire des monuments
hommes aux sentiers de jadis, vers une ère de vertus sociales capable de produire des monuments d’éternelle beauté. On peu
is, vers une ère de vertus sociales capable de produire des monuments d’ éternelle beauté. On peut lire dans la belle monog
monuments d’éternelle beauté. On peut lire dans la belle monographie de Mr Frédéric Harrison, très fidèlement traduite pa
èlement traduite par M. Louis Baraduc, une critique claire et précise de cet idéal de Vie Nouvelle conçu par Ruskin. Cette
ite par M. Louis Baraduc, une critique claire et précise de cet idéal de Vie Nouvelle conçu par Ruskin. Cette biographie c
e courte et complète, par un ami qui ne partagea jamais les doctrines de l’apôtre, mais les expose impartialement et les d
l’on commence à le connaître en France, car on ne s’est guère occupé de lui qu’après que M. de la Sizeranne eut donné son
que M. de la Sizeranne eut donné son étude sur Ruskin et la Religion de la Beauté. On a publié, depuis, les études de H. 
r Ruskin et la Religion de la Beauté. On a publié, depuis, les études de H. J. Brunhes sur Ruskin et la Bible, de G. F. Hu
a publié, depuis, les études de H. J. Brunhes sur Ruskin et la Bible, de G. F. Hue sur Ruskin et la Femme, de Jacques Bard
 Brunhes sur Ruskin et la Bible, de G. F. Hue sur Ruskin et la Femme, de Jacques Bardoux sur John Ruskin et le mouvement i
n même temps que paraissent en traductions françaises les Sept Lampes de l’Architecture et la Couronne d’Olivier Sauvage,
aductions françaises les Sept Lampes de l’Architecture et la Couronne d’ Olivier Sauvage, Jusqu’à ce dernier, la Bible d’Am
ecture et la Couronne d’Olivier Sauvage, Jusqu’à ce dernier, la Bible d’ Amiens, les Pierres de Venise, les Matins à Floren
d’Olivier Sauvage, Jusqu’à ce dernier, la Bible d’Amiens, les Pierres de Venise, les Matins à Florence, Sésame et les Lys
de Venise, les Matins à Florence, Sésame et les Lys et enfin le Repos de Saint-Marc, qui porte en sous-titre « l’histoire
et enfin le Repos de Saint-Marc, qui porte en sous-titre « l’histoire de Venise pour les rares voyageurs qui se soucient e
 l’histoire de Venise pour les rares voyageurs qui se soucient encore de ses monuments ». Au livre enthousiaste de M. de l
eurs qui se soucient encore de ses monuments ». Au livre enthousiaste de M. de la Sizeranne, et à la magistrale étude de M
Au livre enthousiaste de M. de la Sizeranne, et à la magistrale étude de M. Jacques Bardoux, qui donne exactement à Ruskin
uskin sa place dans le mouvement qui lui fut contemporain, il est bon d’ ajouter la monographie de Mr Frédéric Harrison, si
uvement qui lui fut contemporain, il est bon d’ajouter la monographie de Mr Frédéric Harrison, si l’on veut se faire une i
aphie de Mr Frédéric Harrison, si l’on veut se faire une idée précise de Ruskin, L’éminent philosophe suit pas à pas la ca
ée précise de Ruskin, L’éminent philosophe suit pas à pas la carrière de Ruskin, et simultanément il esquisse sa biographi
fort justement le traducteur dans sa préface, son livre a « le mérite de s’adresser à un public moins restreint, parce que
dresser à un public moins restreint, parce que, tout en étant l’œuvre d’ un homme qui est à la fois un philosophe, un litté
rdre chronologique est fort utile pour voir clair dans l’œuvre touffu de Ruskin et si l’on nous montre en outre quelles ci
quelles circonstances ont inspiré telle ou telle page, nous en serons d’ autant mieux éclairés. Quelques citations nous ser
en serons d’autant mieux éclairés. Quelques citations nous serviront de preuve : Les Pierres de Venise, écrit Ruskin da
éclairés. Quelques citations nous serviront de preuve : Les Pierres de Venise, écrit Ruskin dans le dernier volume de Fo
preuve : Les Pierres de Venise, écrit Ruskin dans le dernier volume de Fors (1877), enseignent les lois de l’art de cons
rit Ruskin dans le dernier volume de Fors (1877), enseignent les lois de l’art de construire et montrent comment la beauté
n dans le dernier volume de Fors (1877), enseignent les lois de l’art de construire et montrent comment la beauté de tout
eignent les lois de l’art de construire et montrent comment la beauté de tout travail humain, de tout édifice, dépend du d
t de construire et montrent comment la beauté de tout travail humain, de tout édifice, dépend du degré de bonheur de la vi
nt la beauté de tout travail humain, de tout édifice, dépend du degré de bonheur de la vie de l’ouvrier. C’est là, en réal
é de tout travail humain, de tout édifice, dépend du degré de bonheur de la vie de l’ouvrier. C’est là, en réalité, la not
travail humain, de tout édifice, dépend du degré de bonheur de la vie de l’ouvrier. C’est là, en réalité, la note prédomin
ur de la vie de l’ouvrier. C’est là, en réalité, la note prédominante de la philosophie de l’art dans Ruskin et le lien qu
ouvrier. C’est là, en réalité, la note prédominante de la philosophie de l’art dans Ruskin et le lien qui unit sa philosop
a philosophie de l’art dans Ruskin et le lien qui unit sa philosophie de l’art à son évangile social définitif ; elle renf
âge, comme l’expression la plus parfaite des idées, des sentiments et de la nature morale de l’homme. Mais, étendre cette
ion la plus parfaite des idées, des sentiments et de la nature morale de l’homme. Mais, étendre cette loi à toutes les for
nature morale de l’homme. Mais, étendre cette loi à toutes les formes de l’art et lui attribuer un caractère absolu, comme
lu, comme le faisait Ruskin, conduit à des paradoxes impossibles et à de dangereuses absurdités. Comme je l’ai fait remarq
plus corrompues et au sein d’une sensualité effrénée ; toute une part de la sculpture grecque a été inspirée par un type d
e ; toute une part de la sculpture grecque a été inspirée par un type de vice détestable ; le plus beau temps de la musiqu
ue a été inspirée par un type de vice détestable ; le plus beau temps de la musique coïncide avec une époque d’étrange aff
étestable ; le plus beau temps de la musique coïncide avec une époque d’ étrange affectation et de décadence. Il semble que
temps de la musique coïncide avec une époque d’étrange affectation et de décadence. Il semble que Ruskin ne fut jamais arr
dence. Il semble que Ruskin ne fut jamais arrêté par le fait que tant d’ œuvres d’imagination pour lesquelles il avait une
semble que Ruskin ne fut jamais arrêté par le fait que tant d’œuvres d’ imagination pour lesquelles il avait une sorte d’a
it que tant d’œuvres d’imagination pour lesquelles il avait une sorte d’ adoration étaient exactement contemporaines d’autr
exactement contemporaines d’autres qu’il regarde comme des émanations de l’enfer ; que bien des œuvres d’art les plus pure
ue bien des œuvres d’art les plus pures furent produites à une époque de crimes horribles ; que quelques-unes des nations
plus morales exprimèrent leurs aspirations artistiques sous la forme de la banalité la plus vulgaire. Et Mr Frédéric Har
emples à l’appui ; il indique nettement que, pour Ruskin, les Pierres de Venise « devaient fournir la preuve historique et
erres de Venise « devaient fournir la preuve historique et matérielle de l’intime réaction qu’exerce un noble type de vie
historique et matérielle de l’intime réaction qu’exerce un noble type de vie publique et privée sur le caractère des monum
constate que le bel enthousiasme avec lequel « Ruskin plaide la cause de la libération de l’ouvrier de la dégradante monot
el enthousiasme avec lequel « Ruskin plaide la cause de la libération de l’ouvrier de la dégradante monotonie et de la rép
me avec lequel « Ruskin plaide la cause de la libération de l’ouvrier de la dégradante monotonie et de la répétition mécan
la cause de la libération de l’ouvrier de la dégradante monotonie et de la répétition mécanique, a produit des effets ind
pas le moins du monde des styles en Architecture ». L’idée dominante de Ruskin fut que « tout art élevé est le produit d’
». L’idée dominante de Ruskin fut que « tout art élevé est le produit d’ un siècle croyant et vertueux ; la religion, la ju
t vertueux ; la religion, la justice et le bon ordre sont les racines d’ un arbre puissant dont les beaux-arts ne sont que
rt est essentiellement religieux est la source des erreurs radicales ( de tout l’enseignement de Ruskin, qui, du reste, en
religieux est la source des erreurs radicales (de tout l’enseignement de Ruskin, qui, du reste, en 1877, en fait l’aveu :
« Les idées religieuses enseignées dans mes livres, et en raison même de leur sincérité, sont susceptibles d’égarer, peuve
ns mes livres, et en raison même de leur sincérité, sont susceptibles d’ égarer, peuvent même nuire et sont en quelque sort
Tome LXXVIII, numéro 283, 1er avril 1909 En rêvant sur un album de dessins Jean Moréas. Tome LXXVIII, numéro 283,
VIII, numéro 283, 1er avril 1909, p. 385-391. Aristote dit que l’acte de Vénus est d’un très grand plaisir, parce que la s
283, 1er avril 1909, p. 385-391. Aristote dit que l’acte de Vénus est d’ un très grand plaisir, parce que la semence descen
te de Vénus est d’un très grand plaisir, parce que la semence descend de toutes les parties où s’appliquent les conduits d
’appliquent les conduits des veines. Il s’ensuit donc une délectation de tout le corps dans un mouvement doux et gracieux.
corps dans un mouvement doux et gracieux. D’autres disent que l’acte de Vénus est si agréable parce qu’il procède du cerv
énus est si agréable parce qu’il procède du cerveau ; c’est l’opinion d’ Hippocrate et d’Avicenne. Ils ajoutent que le pass
able parce qu’il procède du cerveau ; c’est l’opinion d’Hippocrate et d’ Avicenne. Ils ajoutent que le passage à travers le
eur qui monte à la tête, les paupières ont un battement plus vite que de coutume et les yeux se mettent à tourner. Aristot
de. Plusieurs physiciens ont soutenu que les femmes ont beaucoup plus de plaisir que les hommes : l’homme a trois onces de
s ont beaucoup plus de plaisir que les hommes : l’homme a trois onces de plaisir et la femme neuf. Cependant, un fâcheux f
ent du Troyen Pâris prouve quel est l’effet, la force et la puissance de l’Amour, du désir enraciné dans les cœurs. Pâris
olupté. Et l’on voit Pâris mépriser les sciences et les gentils ébats de l’esprit que Minerve offre, mépriser l’espoir des
es richesses que Junon dispense, pour ne souhaiter, selon la promesse de Vénus, que la possession charnelle d’Hélène. Car
ne souhaiter, selon la promesse de Vénus, que la possession charnelle d’ Hélène. Car les Xénocrates sont rares qui laissent
le d’Hélène. Car les Xénocrates sont rares qui laissent sortir Phryné de leur lit sans la toucher. § Il a été tenu pour ce
avec les femmes. L’amour, a-t-on dit, maîtrise aussi les plantes qui, de la sorte, donnent et reçoivent plaisir et douceur
, et séparés, tous les deux croissent peu et tard. La vigne est aimée de l’ormeau. Théophraste écrit que l’on rencontre un
livier et le myrte. Columelle avance des faits analogues. Les oiseaux de diverses espèces s’entr’aiment par aventure. Le p
ive le merle. Pline dit que non seulement les animaux sont tourmentés de l’acte de Vénus, mais qu’un désir de conjonction
le. Pline dit que non seulement les animaux sont tourmentés de l’acte de Vénus, mais qu’un désir de conjonction porte auss
ment les animaux sont tourmentés de l’acte de Vénus, mais qu’un désir de conjonction porte aussi la terre vers les plantes
plantes pour recevoir et engendrer. Il n’y a contrée au monde capable d’ exempter de l’amour ses habitants. La terre et la
r recevoir et engendrer. Il n’y a contrée au monde capable d’exempter de l’amour ses habitants. La terre et la mer sont re
d’exempter de l’amour ses habitants. La terre et la mer sont remplies de désir ; et chacun le sent. Aucun âge ne préserve
mer sont remplies de désir ; et chacun le sent. Aucun âge ne préserve de cette passion qui exalte la flamme des jeunes gen
amme des jeunes gens et attise les cendres des vieillards. Pour jouir de l’attouchement, tous les animaux, raisonnables ou
our jouir de l’attouchement, tous les animaux, raisonnables ou privés de raison, affrontent les dangers et courent à la mo
jamais si furieux que lorsque l’amour les point. Le cheval en tremble de tout son corps à la seule odeur. Quelle guerre se
re. Tous les animaux se préparent au combat par amour, tant l’appétit de jouir de la volupté les travaille et les consume.
les animaux se préparent au combat par amour, tant l’appétit de jouir de la volupté les travaille et les consume. § Le feu
appétit de jouir de la volupté les travaille et les consume. § Le feu de l’amour brûle de loin comme de près, car la vue s
de la volupté les travaille et les consume. § Le feu de l’amour brûle de loin comme de près, car la vue seule et l’imagina
les travaille et les consume. § Le feu de l’amour brûle de loin comme de près, car la vue seule et l’imagination suffisent
uident l’Amour ; et Platon le nomme sorcellerie et charme. § Le désir de la volupté corporelle est un instinct, et comme t
t aux hommes. Chez l’un le désir est simplement naturel, chez l’autre d’ une ardeur si incroyable qu’il le moleste et lui ô
émouvoir les humeurs. Il se précipite, sous l’aiguillon, où le désir de la jouissance le convie ; par-dessus la contraint
me repassaient toutes dans l’esprit pendant que je tournais les pages de l’album où André Rouveyre a construit son Gynécée
doit-elle être trois fois plus grosse que le bras, charnue et pleine de suc ? Faut-il louer un visage plutôt ovale, un fr
tes, des yeux aux regards obliques et luisants ? La gorge aurait tort de laisser apparaître les os, la main est agréable l
ite des doigts montre une gracieuse concavité. Les anciens estimaient de telles proportions. Cependant le Gynécée signifie
belles femmes qui incitent le désir. § Zeuxis, voulant tracer l’image d’ Hélène, demanda aux Crotoniates de lui présenter p
r. § Zeuxis, voulant tracer l’image d’Hélène, demanda aux Crotoniates de lui présenter plusieurs de leurs filles, parmi le
l’image d’Hélène, demanda aux Crotoniates de lui présenter plusieurs de leurs filles, parmi les plus belles. Ils le firen
rmi les plus belles. Ils le firent en son honneur, et le peintre prit de chacune la plus noble partie et acheva son chef-d
cune la plus noble partie et acheva son chef-d’œuvre par l’assemblage de tant de beautés vivantes en une seule figure idéa
ne seule figure idéale. § On peut dire que Rouveyre a suivi l’exemple de Zeuxis, car chacun de ses terrifiants portraits e
. § On peut dire que Rouveyre a suivi l’exemple de Zeuxis, car chacun de ses terrifiants portraits est bien une synthèse.
traits est bien une synthèse. Voilà comment toutes ces femmes dardent de leurs appas non le gentil Cupidon, mais bien, — a
mais bien, — au physique comme au moral — l’Amour qui frappe à coups de hache. La chevelure en touffe ou en crépon, les l
hache. La chevelure en touffe ou en crépon, les lèvres entr’ouvertes d’ un grand espace dans un visage ou hébété ou farouc
ir aux mouvements amoureux. C’est ainsi que, stylées à la leçon rusée de Vénus, ces femmes dressent ses pièges, ses strata
ose subtile, en tête du Gynécée, Remy de Gourmont précise l’actualité de l’ouvrage ; et il déshabille à son tour tous ces
l’actualité de l’ouvrage ; et il déshabille à son tour tous ces corps de femmes trop véridiques. Puis il nous invite aussi
Archipiada et Thaïs. Je crois qu’elles y sont, et qu’il est possible d’ y trouver également la Laure de Pétrarque, et même
ontre la Luxure en sa nudité, et comme par le dedans. Lui arrive-t-il de l’accoler à la décrépitude ? Alors il dédaigne de
ns. Lui arrive-t-il de l’accoler à la décrépitude ? Alors il dédaigne de s’en égayer avec le poète : « Timarion, autrefoi
oète : « Timarion, autrefois élégant et solide esquif, est désemparé de l’Amour. Son dos est courbé comme la vergue d’un
esquif, est désemparé de l’Amour. Son dos est courbé comme la vergue d’ un mât, ses cheveux blancs sont épars comme des co
s vagues sillonnent ses flancs. Plus bas tout est envahi par les eaux de la sentine ; dans la carène, la mer entre et boui
ent comme agités par le roulis. Malheureux, il naviguera sur le Styx, de son vivant, celui qui montera à bord de cette vie
’autres ont vu la Luxure en habit efféminé, mol et délicat, couronnée de myrtes et de roses. Et ils ont chanté : « J’ai j
u la Luxure en habit efféminé, mol et délicat, couronnée de myrtes et de roses. Et ils ont chanté : « J’ai jugé les fesse
ée de myrtes et de roses. Et ils ont chanté : « J’ai jugé les fesses de trois beautés. D’elles-mêmes m’ayant pris pour ar
roses. Et ils ont chanté : « J’ai jugé les fesses de trois beautés. D’ elles-mêmes m’ayant pris pour arbitre, elles me mo
les me montrèrent à nu leur corps éblouissant. L’une avait les fesses d’ une peau blanche et douce, et l’on y remarquait de
ne avait les fesses d’une peau blanche et douce, et l’on y remarquait de petites fossettes, comme sur les joues d’une pers
douce, et l’on y remarquait de petites fossettes, comme sur les joues d’ une personne qui rit. L’autre, étendant les jambes
i blanche que la neige et des couleurs plus vermeilles que des roses. De la troisième, la cuisse ressemblait à une mer tra
isse ressemblait à une mer tranquille, la peau délicate n’offrant que de légères ondulations. Si le berger Pâris eût vu ce
tés. « Grand débat entre Rhodope, Mélite et Rhodoclée : il s’agissait de savoir laquelle des trois a les plus belles cuiss
les fameuses déesses, sauf qu’il leur manquait le nectar. Les cuisses de Rhodope avaient l’éclat inappréciable d’une rose
quait le nectar. Les cuisses de Rhodope avaient l’éclat inappréciable d’ une rose dont le zéphyr entr’ouvre le calice ; cel
inappréciable d’une rose dont le zéphyr entr’ouvre le calice ; celles de Rhodoclée ressemblaient à du cristal avec des con
cristal avec des contours souples et polis comme une statue qui vient d’ être inaugurée dans un temple. Mais je me suis rap
tarder, couronné les trois immortelles. » § Guido Cavalcanti traite de l’amour selon les philosophes. Il démontre qu’Amo
d et cruel. Amour a son existence dans la mémoire où gît l’impression de la chose aimée, comme la lumière dans un corps tr
la lumière dans un corps transparent. Amour naît et procède des sens de la volonté et du cœur, il prend place dans l’ente
end place dans l’entendement possible et empêche la vertu raisonnable d’ agir ; ainsi il cause souvent la mort. L’homme, sé
cause souvent la mort. L’homme, séparé du parfait bien, ne peut jouir de la vie, n’étant pas maître de lui-même. Aussitôt
, séparé du parfait bien, ne peut jouir de la vie, n’étant pas maître de lui-même. Aussitôt que le vouloir sort du naturel
Amour rejette l’amant hors de son être propre, et il lui fait changer de couleur. Il convertit son rire en larmes et en so
n soupirs. L’amant n’a plus qu’un plaisir : regarder l’aimée et tirer de son visage sans fraude sa seule récompense. Pétra
visage sans fraude sa seule récompense. Pétrarque, dans son Triomphe de l’Amour, se fait dire : E prima cangerai volto,
fiati casa piana Anzi mill’anni, e’n fin ador ti sveglio. Ei nacque d’ otio, e di lasciva umana, Nudrito dit pensier dolc
to mille catene, e mille chiavi. Pétrarque vit le dieu sur son char de feu attelé de quatre chevaux blancs. Il avait son
e, e mille chiavi. Pétrarque vit le dieu sur son char de feu attelé de quatre chevaux blancs. Il avait son arc, ses flèc
cette foule les uns portaient des blessures et les autres les marques de l’esclavage. Il y avait là tous les amants fameux
eilleurs poètes se pressaient derrière le char : Orphée, que le désir d’ Eurydice conduisit chez les morts ; Alcée, qui cha
ée, qui chanta si doucement, et Anacréon et le tendre Virgile. À côté d’ eux marchaient les Provençaux à la rime savante ;
rnaud Daniel et Pierre Vidal, et Raimbaud, et Geofroi Rudel, seigneur de Blaye, qui trouva sa perte dans un voyage sur mer
nné à manger à sa Dame. Pétrarque reconnut encore dans l’escorte ceux de son pays : Dante et Guido d’Arezzo, Cavalcanti, G
jeune Selvaggia. § En y bien regardant, on pourrait voir ce Triomphe de Pétrarque se changer en danse macabre. Le Gynécé
rque se changer en danse macabre. Le Gynécée, c’est la danse macabre de l’Amour. Par son art intègre, André Rouveyre réfu
ia (février-mars) publie sous ce titre : « L’émotion nouvelle. Propos de femmes », des pensées de Mme Aurel. Elles sont ex
sous ce titre : « L’émotion nouvelle. Propos de femmes », des pensées de Mme Aurel. Elles sont exquises. Celle-ci, par exe
n des vitres : « Tout écrivain à qui j’offre mon livre me donne envie de l’avoir écrit autrement. » Art ancien. Jean de
]. Ainsi que je l’ai dit dans une précédente chronique, la biographie de Pisanello a été récemment rectifiée et complétée
Pisanello a été récemment rectifiée et complétée par les découvertes d’ archives de M. Biadego publiées dans les Atti del
a été récemment rectifiée et complétée par les découvertes d’archives de M. Biadego publiées dans les Atti del R. Istituto
ttant à profit ces découvertes, nous donne maintenant une monographie de l’artiste véronais. Il s’attache surtout au rénov
monographie de l’artiste véronais. Il s’attache surtout au rénovateur de la médaille que fut Pisanello, et à coup sûr le p
ateur de la médaille que fut Pisanello, et à coup sûr le portraitiste de Lionel d’Este, de Cécile de Gonzague mérite toute
le que fut Pisanello, et à coup sûr le portraitiste de Lionel d’Este, de Cécile de Gonzague mérite toute notre admiration.
e Gonzague mérite toute notre admiration. On n’en saurait dire autant de ses imitateurs, et si Matteo de’ Pasti et Carados
radosso conservent encore un grand sens du caractère, si Melioli sait de son côté traduire excellemment les volumes, la pl
ur a faite M. de Foville ; il leur consacre en effet les trois quarts de son volume, après être passé très rapidement sur
pidement sur Pisanello peintre et dessinateur. Or, s’il ne nous reste de Pisanello peintre que de trop rares exemples de s
intre et dessinateur. Or, s’il ne nous reste de Pisanello peintre que de trop rares exemples de sa maîtrise, par contre le
r, s’il ne nous reste de Pisanello peintre que de trop rares exemples de sa maîtrise, par contre les dessins abondent qui
donc à regretter que M. de Foville n’ait pas renversé les proportions de son travail : un quart de l’ouvrage eût été à la
Foville n’ait pas renversé les proportions de son travail : un quart de l’ouvrage eût été à la rigueur suffisant à passer
vrage eût été à la rigueur suffisant à passer en revue, dans un livre de vulgarisation comme celui-ci, les Niccolo Fiorent
1er avril 1909, p. 538-548 [543-544, 547]. Les œuvres d’art sauvées de la catastrophe de Messine On avait pu craindre
 538-548 [543-544, 547]. Les œuvres d’art sauvées de la catastrophe de Messine On avait pu craindre que le tremblemen
la catastrophe de Messine On avait pu craindre que le tremblement de terre qui a détruit de fond en comble, le 28 déce
ine On avait pu craindre que le tremblement de terre qui a détruit de fond en comble, le 28 décembre dernier, la ville
rre qui a détruit de fond en comble, le 28 décembre dernier, la ville de Messine, avait anéanti toutes les œuvres d’art qu
tes, ont pu être retrouvées dans les décombres : le célèbre triptyque d’ Antonello de Messine, daté de 1463, que conservait
ans les décombres : le célèbre triptyque d’Antonello de Messine, daté de 1463, que conservait le musée3, est sauvé ; les v
aint Benoît ont été endommagés par la chute des matériaux ; la Madone de la partie centrale est à peu près intacte. Trois
tacte. Trois tableaux flamands sont indemnes, notamment la Déposition de Croix, de Colijn de Coter. Soixante-quatorze des
is tableaux flamands sont indemnes, notamment la Déposition de Croix, de Colijn de Coter. Soixante-quatorze des vases fabr
ze des vases fabriqués en 1568 à Urbino et à Faenza pour la pharmacie de l’hôpital, ainsi que le trésor de la cathédrale,
rbino et à Faenza pour la pharmacie de l’hôpital, ainsi que le trésor de la cathédrale, riche en ouvrages d’orfèvrerie du
de l’hôpital, ainsi que le trésor de la cathédrale, riche en ouvrages d’ orfèvrerie du xve  siècle, en joyaux et en émaux,
lieu sûr. Enfin, on a retrouvé les manuscrits grecs et les incunables de la Bibliothèque. Memento [extrait] […] L’ac
incunables de la Bibliothèque. Memento [extrait] […] L’activité de l’éditeur Laurens vient de nous doter encore d’un
it] […] L’activité de l’éditeur Laurens vient de nous doter encore d’ une nouvelle série d’ouvrages sur l’art : « Musées
de l’éditeur Laurens vient de nous doter encore d’une nouvelle série d’ ouvrages sur l’art : « Musées et Collections de Fr
e d’une nouvelle série d’ouvrages sur l’art : « Musées et Collections de France », qui s’ajoute aux « Galeries d’Europe »,
rt : « Musées et Collections de France », qui s’ajoute aux « Galeries d’ Europe », aux « Grandes Institutions de France » e
», qui s’ajoute aux « Galeries d’Europe », aux « Grandes Institutions de France » et aux « Richesses d’art de la Ville de
d’Europe », aux « Grandes Institutions de France » et aux « Richesses d’ art de la Ville de Paris », pour ne parler que des
pe », aux « Grandes Institutions de France » et aux « Richesses d’art de la Ville de Paris », pour ne parler que des série
Grandes Institutions de France » et aux « Richesses d’art de la Ville de Paris », pour ne parler que des séries qui ressor
résente pour ses débuts un des plus anciens et des plus riches musées de province : Le Musée de Grenoble, par le général d
un des plus anciens et des plus riches musées de province : Le Musée de Grenoble, par le général de Beylié ; introd. de M
e province : Le Musée de Grenoble, par le général de Beylié ; introd. de M. Marcel Reymond ; in-8 carré, xxx-205 p., avec
pour la Chiesa Nuova de Rome, figura ensuite à Anvers sur le tombeau de sa mère et de sa femme, œuvre non moins superbe q
a Nuova de Rome, figura ensuite à Anvers sur le tombeau de sa mère et de sa femme, œuvre non moins superbe que le Saint Ge
Rembrandt, Campagnola, Watteau, Baudouin, Corot, Delacroix, etc. […] De Londres nous est arrivé le cinquième portefeuille
etc. […] De Londres nous est arrivé le cinquième portefeuille annuel de la Société de l’Arundel Club, fondée en vue de la
nuel de la Société de l’Arundel Club, fondée en vue de la publication d’ œuvres d’art inédites ou peu connues, conservées p
tes ou peu connues, conservées principalement en Angleterre4. L’album de cette année compte, comme d’habitude, vingt super
s principalement en Angleterre4. L’album de cette année compte, comme d’ habitude, vingt superbes planches en héliogravure,
Piero di Cosimo (au Christ Church College d’Oxford) ; un Ange volant, de Pesellino (à M. Henry-Charles Somers Somerset), e
rset), et, du même, un panneau représentant la Construction du Temple de Jérusalem (au Rev. Arthur Sutton) ; […] une super
Temple de Jérusalem (au Rev. Arthur Sutton) ; […] une superbe effigie de Jeune homme, par Alvise Vivarini (château de Wind
[…] une superbe effigie de Jeune homme, par Alvise Vivarini (château de Windsor) […]. Tome LXXVIII, numéro 284, 16 a
o 284, 16 avril 1909, p. 588-603. On sait communément que l’influence de la France, prépondérante en Europe au xviie et a
mais on a moins souvent songé à considérer, en recherchant les causes de cette décadence, l’évolution sociale qui s’est po
notre ascendant jusqu’à se franciser presque complètement : entichées de nos modes et de notre élégance, elles conversent,
jusqu’à se franciser presque complètement : entichées de nos modes et de notre élégance, elles conversent, écrivent et se
lque culture française que par routine, par mondanité ; la séparation de l’Église et de l’État acheva hier de restreindre
ançaise que par routine, par mondanité ; la séparation de l’Église et de l’État acheva hier de restreindre l’empire de not
e, par mondanité ; la séparation de l’Église et de l’État acheva hier de restreindre l’empire de notre action par la ferme
paration de l’Église et de l’État acheva hier de restreindre l’empire de notre action par la fermeture des écoles et des c
ouvents où les jeunes gens et jeunes filles des milieux conservateurs de l’étranger venaient encore recevoir une éducation
l’étranger venaient encore recevoir une éducation empreinte du génie de notre xviie  siècle. Cependant les classes à qui
e notre xviie  siècle. Cependant les classes à qui profita le progrès de la démocratie, et qui doivent leur enrichissement
s de la démocratie, et qui doivent leur enrichissement à l’entreprise de l’élite républicaine française, ne lui avaient, e
eprise de l’élite républicaine française, ne lui avaient, en général, de leur côté, qu’une reconnaissance confuse, déclama
rise, insolente, brutale. La nouvelle bourgeoisie, notamment, pressée d’ accumuler les gains, d’accaparer les situations et
e. La nouvelle bourgeoisie, notamment, pressée d’accumuler les gains, d’ accaparer les situations et d’assurer les conquête
tamment, pressée d’accumuler les gains, d’accaparer les situations et d’ assurer les conquêtes, s’affairait, surtout dans l
une culture tout utilitaire et ne voulait s’embarrasser l’esprit que d’ une instruction pratique, modérée ou médiocre, rap
la science superficielle et réduite à une nomenclature, la discipline de comptabilité, les procédés d’éducation autoritair
duite à une nomenclature, la discipline de comptabilité, les procédés d’ éducation autoritaire de l’Allemagne, sa civilisat
, la discipline de comptabilité, les procédés d’éducation autoritaire de l’Allemagne, sa civilisation universitaire ne pou
ation universitaire ne pouvaient que lui en imposer, et, au lendemain de 1871, l’Allemagne devenait définitivement la métr
871, l’Allemagne devenait définitivement la métropole intellectuelle5 de l’immense petite bourgeoisie européenne, de la ma
métropole intellectuelle5 de l’immense petite bourgeoisie européenne, de la majeure partie de la grande bourgeoisie comme
lle5 de l’immense petite bourgeoisie européenne, de la majeure partie de la grande bourgeoisie comme de l’aristocratie sou
oisie européenne, de la majeure partie de la grande bourgeoisie comme de l’aristocratie soucieuse de récupérer quelque pui
ure partie de la grande bourgeoisie comme de l’aristocratie soucieuse de récupérer quelque puissance dans les affaires. La
puissance dans les affaires. La France restait à leurs yeux entachée de romantisme, mot générique sous lequel se confonda
e romantisme, mot générique sous lequel se confondaient les reproches de générosité peu pratique, de sacrifice maladroit à
sous lequel se confondaient les reproches de générosité peu pratique, de sacrifice maladroit à l’idéal, d’humanitairerie s
proches de générosité peu pratique, de sacrifice maladroit à l’idéal, d’ humanitairerie sans rapport, de fraternité partage
que, de sacrifice maladroit à l’idéal, d’humanitairerie sans rapport, de fraternité partageuse parce que pouilleuse, de li
tairerie sans rapport, de fraternité partageuse parce que pouilleuse, de libéralisme brouillon et dilapidateur des finance
use, de libéralisme brouillon et dilapidateur des finances publiques, d’ égalitarisme concussionnaire, d’amoralité militant
dilapidateur des finances publiques, d’égalitarisme concussionnaire, d’ amoralité militante et dilettante jusqu’au cynisme
oncussionnaire, d’amoralité militante et dilettante jusqu’au cynisme, d’ irréligion développée jusqu’à la dégénérescence cé
réligion développée jusqu’à la dégénérescence cérébrale. On affectait de continuer à aimer pour sa grâce séduisante, tout
s des émigrés, les romans pessimistes des naturalistes, les critiques d’ académiciens qui en accentuaient la portée, les li
amment à l’étranger comme proclamateurs — nécessairement impartiaux — de l’amoralité et de l’infériorité françaises ; à Fl
r comme proclamateurs — nécessairement impartiaux — de l’amoralité et de l’infériorité françaises ; à Florence, à Vienne,
s paysans et des citadins enrichis par le mouvement démocratique issu de 1789, jouvenceaux snobs ou étudiants gommeux à ér
rs articles, bréviaires des jeunes crevés cosmopolites, et apprennent d’ eux à nous dénigrer avec une brillante argumentati
et apprennent d’eux à nous dénigrer avec une brillante argumentation de « néo » casuistique. Il convient, dans l’intérêt
nte argumentation de « néo » casuistique. Il convient, dans l’intérêt de l’Europe même, que nous recouvrions notre ancienn
intellectuelle en nous adressant vigoureusement à la faction régnante de la démocratie, en lui démontrant l’ineptie danger
ion régnante de la démocratie, en lui démontrant l’ineptie dangereuse de son ingratitude et de ses ignorances, en lui fais
ocratie, en lui démontrant l’ineptie dangereuse de son ingratitude et de ses ignorances, en lui faisant connaître la Franc
ingratitude et de ses ignorances, en lui faisant connaître la France d’ aujourd’hui dans sa variété laborieuse admirableme
sa variété laborieuse admirablement féconde et l’immense supériorité de notre culture sur la Kultur allemande comme sur t
omme sur toute anglomanie. Certes, on ne saurait nier ce que comporte de déséquilibre financier, de désordre intellectuel,
Certes, on ne saurait nier ce que comporte de déséquilibre financier, de désordre intellectuel, d’anémie morale — dans cer
ce que comporte de déséquilibre financier, de désordre intellectuel, d’ anémie morale — dans certains milieux trop en vue,
intellectuel, d’anémie morale — dans certains milieux trop en vue, —  d’ ignorantisme politique et par suite d’impuissance
certains milieux trop en vue, — d’ignorantisme politique et par suite d’ impuissance parlementaire, à une époque de surmena
isme politique et par suite d’impuissance parlementaire, à une époque de surmenage et donc de rapacité, le gros effort de
suite d’impuissance parlementaire, à une époque de surmenage et donc de rapacité, le gros effort de la France vers un nou
ntaire, à une époque de surmenage et donc de rapacité, le gros effort de la France vers un nouvel ordre politique plus sta
étention, forte sans arrogance, généreuse, digne, noblement soucieuse de sa mission internationale d’éducatrice. Ce qu’il
e, généreuse, digne, noblement soucieuse de sa mission internationale d’ éducatrice. Ce qu’il importe donc, c’est de révéle
sa mission internationale d’éducatrice. Ce qu’il importe donc, c’est de révéler aux classes démocratiques de l’Europe la
ce. Ce qu’il importe donc, c’est de révéler aux classes démocratiques de l’Europe la France d’aujourd’hui, pour cela de se
onc, c’est de révéler aux classes démocratiques de l’Europe la France d’ aujourd’hui, pour cela de se mettre en relations a
classes démocratiques de l’Europe la France d’aujourd’hui, pour cela de se mettre en relations amicales avec leurs élites
is, ne répond à cette nécessité. Certes, l’Alliance française a rendu de grands services, mais surtout dans le domaine de
ce française a rendu de grands services, mais surtout dans le domaine de l’enseignement primaire ; par contre, elle se ref
tématiquement à agir dans les contrées où il serait le plus méritoire de combattre : ainsi, en Alsace-Lorraine et en Posna
s elle envoie des conférenciers qui se font une élégance ou un profit de décrier la France contemporaine : fort justement
-mêmes avons recueilli dans chaque voyage des doléances : on l’accuse de s’embourgeoiser. Sans méconnaître la valeur de so
oléances : on l’accuse de s’embourgeoiser. Sans méconnaître la valeur de son œuvre — ce qui serait plus qu’injuste, — il f
plus qu’injuste, — il faut s’empresser à son aide, créer une société de propagation adroite mais hardie, qui supplée en c
aient à vulgariser ce qui leur semble plus sain, dans les entreprises d’ action française qui ont trouvé grâce devant leur
ts, feraient valoir le travail le plus positif des penseurs disciples de Rousseau et de l’Encyclopédie, construisant un id
loir le travail le plus positif des penseurs disciples de Rousseau et de l’Encyclopédie, construisant un idéal de bonheur
urs disciples de Rousseau et de l’Encyclopédie, construisant un idéal de bonheur collectif plus équitable et harmonieux qu
clamations individualistes des Ibsen et des Nietzsche, des historiens de la Sorbonne opposant aux épopées protestantes des
otestantes des Treitschke des œuvres où la vérité française s’élucide de l’impartialité scientifique, des ministres et des
res et des rapporteurs alertes qui élaborent des discussions oiseuses de commissions d’excellentes lois sociales ignorées
orteurs alertes qui élaborent des discussions oiseuses de commissions d’ excellentes lois sociales ignorées des chroniqueur
ciales ignorées des chroniqueurs prussiens. La meilleure façon encore de lutter contre ses adversaires compatriotes, c’est
ure façon encore de lutter contre ses adversaires compatriotes, c’est de communiquer son admiration pour les maîtres et le
uerre économique très âpre où, par la faute de Crispi, l’on s’acharna de 1888 à 1898 succéda une période d’échanges de plu
la faute de Crispi, l’on s’acharna de 1888 à 1898 succéda une période d’ échanges de plus en plus profitables : ils passère
ode d’échanges de plus en plus profitables : ils passèrent du chiffre de 254 millions à celui de 378 millions par an, enri
n plus profitables : ils passèrent du chiffre de 254 millions à celui de 378 millions par an, enrichissant particulièremen
elui de 378 millions par an, enrichissant particulièrement les villes de Livourne, Gênes7, Florence, Messine8, des provinc
s de Livourne, Gênes7, Florence, Messine8, des provinces comme celles de Bari dont la production agricole fut multipliée p
— ne doivent pas être moins favorables à la production intellectuelle de la péninsule. Or il ne semble pas que de ce côté
la production intellectuelle de la péninsule. Or il ne semble pas que de ce côté nos relations soient aussi intimes qu’ell
u’elles pourraient l’être, ce qui résulte sans doute en grande partie de ce que l’on n’éprouve pas en Italie une sympathie
entale et rationaliste, que nous portons à l’Italie : dans les salons de Florence ou de Rome comme dans les bureaux de Gên
naliste, que nous portons à l’Italie : dans les salons de Florence ou de Rome comme dans les bureaux de Gênes et de Milan,
talie : dans les salons de Florence ou de Rome comme dans les bureaux de Gênes et de Milan, on continue trop fréquemment à
les salons de Florence ou de Rome comme dans les bureaux de Gênes et de Milan, on continue trop fréquemment à faire des r
nue trop fréquemment à faire des réserves sur notre valeur, au profit de l’Allemagne et de l’Angleterre, alors que l’unani
nt à faire des réserves sur notre valeur, au profit de l’Allemagne et de l’Angleterre, alors que l’unanimité des Français
prospérité toujours croissante. C’est un des thèmes les plus heureux de la conversation parisienne de ces dernières année
e. C’est un des thèmes les plus heureux de la conversation parisienne de ces dernières années que notre attention est occu
tion est occupée avant tout par l’Italie ; on admire le développement de ses grandes industries sportives, on loue la conf
endre peu en peu en soi, on s’enthousiasme pour le relèvement certain de cette jeune puissance au premier rang à côté de l
tain de cette jeune puissance au premier rang à côté de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Russie et de la France, au-des
une puissance au premier rang à côté de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Russie et de la France, au-dessus de l’Autrich
premier rang à côté de l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Russie et de la France, au-dessus de l’Autriche-Hongrie nécess
l’Angleterre, de l’Allemagne, de la Russie et de la France, au-dessus de l’Autriche-Hongrie nécessairement divisée, indéci
e-Hongrie nécessairement divisée, indécise, anarchiste sous son unité de parade et son fonctionnarisme pangermaniste. En d
ste sous son unité de parade et son fonctionnarisme pangermaniste. En de tels propos nous retrouvons évidemment le plaisir
l’esprit français à vanter tout pays chez qui il sent la palpitation d’ une activité nouvelle, mais aussi une sorte de fie
il sent la palpitation d’une activité nouvelle, mais aussi une sorte de fierté de race où se trahit la fraternité latine,
a palpitation d’une activité nouvelle, mais aussi une sorte de fierté de race où se trahit la fraternité latine, celle mêm
ailleurs qui nous fait observer avec un intérêt plus impatient depuis de récents désastres le réveil lent de l’Espagne. Qu
un intérêt plus impatient depuis de récents désastres le réveil lent de l’Espagne. Quelque désintéressée que soit cette f
et s’encourage du sentiment que, obéissant de plus en plus à la force de ses instincts ethniques, l’Italie se rapproche pl
rce de ses instincts ethniques, l’Italie se rapproche plus volontiers de la France par-delà les combinaisons diplomatiques
plus volontiers de la France par-delà les combinaisons diplomatiques de telle camarilla démocratique inintelligemment uti
nt 1907 et 1908, les fêtes populaires à Paris en l’honneur des reines de ses marchés, déléguées de Florence et de Milan, l
populaires à Paris en l’honneur des reines de ses marchés, déléguées de Florence et de Milan, les ovations aux compagnons
aris en l’honneur des reines de ses marchés, déléguées de Florence et de Milan, les ovations aux compagnons de Garibaldi d
rchés, déléguées de Florence et de Milan, les ovations aux compagnons de Garibaldi devant son monument, ont été pour ainsi
aribaldi devant son monument, ont été pour ainsi dire représentatives de l’accueil que les grandes villes de France et de
é pour ainsi dire représentatives de l’accueil que les grandes villes de France et de notre Algérie ont réservé depuis tre
dire représentatives de l’accueil que les grandes villes de France et de notre Algérie ont réservé depuis trente ans aux o
ers italiens. L’Italie, où prospère aujourd’hui dans toute sa vigueur de méthode nouvelle la science de la statistique, ne
père aujourd’hui dans toute sa vigueur de méthode nouvelle la science de la statistique, ne peut manquer de constater la l
eur de méthode nouvelle la science de la statistique, ne peut manquer de constater la largeur de cette hospitalité si libr
la science de la statistique, ne peut manquer de constater la largeur de cette hospitalité si libre qu’on a même pu parler
tater la largeur de cette hospitalité si libre qu’on a même pu parler d’ envahissement. L’Invasion 9, tel est même le titr
’envahissement. L’Invasion 9, tel est même le titre du dernier roman de Louis Bertrand, écrivain vigoureux et coloriste q
où il exaltait l’ardente fusion des races latines au rivage algérien de la Méditerranée. Cette fois c’est Marseille qu’il
nçaise se laissant volontiers déborder par l’immigration des miséreux d’ Italie. On y constate en le personnage d’Emmanuel,
r l’immigration des miséreux d’Italie. On y constate en le personnage d’ Emmanuel, type moyen de notre ouvrier, avec ses do
éreux d’Italie. On y constate en le personnage d’Emmanuel, type moyen de notre ouvrier, avec ses dons de sentimentalité, d
le personnage d’Emmanuel, type moyen de notre ouvrier, avec ses dons de sentimentalité, de patience, de douceur et de cré
manuel, type moyen de notre ouvrier, avec ses dons de sentimentalité, de patience, de douceur et de crédulité, quelle atti
moyen de notre ouvrier, avec ses dons de sentimentalité, de patience, de douceur et de crédulité, quelle attirance exerce
ouvrier, avec ses dons de sentimentalité, de patience, de douceur et de crédulité, quelle attirance exerce sur le Françai
beau roman solide et mouvementé tient dans l’amour contenu et fidèle de ce Français moyen et de cette Italienne institutr
uvementé tient dans l’amour contenu et fidèle de ce Français moyen et de cette Italienne institutrice qui tend à s’élever
oyen et de cette Italienne institutrice qui tend à s’élever au-dessus de sa condition dans un milieu national supérieur. I
ux héros sympathiques, parce qu’ils caractérisent chacun les qualités de sa race, Louis Bertrand a fait vivre dans leur br
es nervi italiens dont les bandes terrorisent les quartiers laborieux de Marseille. Mais de ce que, en auteur réaliste, il
ont les bandes terrorisent les quartiers laborieux de Marseille. Mais de ce que, en auteur réaliste, il a dû montrer l’exa
auteur réaliste, il a dû montrer l’exaspération des mauvais instincts de la populace piémontaise ou toscane, poussée par l
lace piémontaise ou toscane, poussée par la misère dans un grand port de France, il ne s’ensuit nullement que la douceur h
montagnes natales. Après les brutalités, toujours un peu guerrières, de l’invasion, s’accomplit en volupté le mélange int
agnes, toujours plus propices que les grandes villes à ces alliances, de toute la Côte d’Azur ou du département de Constan
lus propices que les grandes villes à ces alliances, de toute la Côte d’ Azur ou du département de Constantine. Le plus jol
des villes à ces alliances, de toute la Côte d’Azur ou du département de Constantine. Le plus joli type d’humanité y fleur
te la Côte d’Azur ou du département de Constantine. Le plus joli type d’ humanité y fleurit, où l’âpreté provençale s’adouc
plus joli type d’humanité y fleurit, où l’âpreté provençale s’adoucit de molle beauté sicilienne ou s’y stylise dans un pr
nes s’ouvraient à l’émigration, nos journaux, nos revues, nos maisons d’ éditions s’ouvraient aux productions de la littéra
rnaux, nos revues, nos maisons d’éditions s’ouvraient aux productions de la littérature italienne avec une cordialité spon
spontanée. C’est Paris qui, il y a quelques années, imposait l’œuvre de Gabriele d’Annunzio à l’admiration de maints pays
elques années, imposait l’œuvre de Gabriele d’Annunzio à l’admiration de maints pays, du sien même ; il donnait la notorié
à Mme Matilde Serao et à Mme Grazzia Deledda au moment où les talents de la romancière napolitaine et celui de la romanciè
eledda au moment où les talents de la romancière napolitaine et celui de la romancière sarde étaient discutés dans la péni
rde étaient discutés dans la péninsule pour ce qu’ils pouvaient avoir de trop local, comme il va la donner à Mme Sibilla A
vient de traduire Une femme, livre féministe sobre, fort, angoissant de vérité, qui est la plus saisissante confession de
e, fort, angoissant de vérité, qui est la plus saisissante confession de la passivité de la femme en même temps qu’une rev
ant de vérité, qui est la plus saisissante confession de la passivité de la femme en même temps qu’une revendication pathé
et clairvoyante attention la France suit le développement littéraire de l’Italie, on le discerne à la lecture de l’ouvrag
le développement littéraire de l’Italie, on le discerne à la lecture de l’ouvrage récent de Jean Dornis, le Roman italien
ttéraire de l’Italie, on le discerne à la lecture de l’ouvrage récent de Jean Dornis, le Roman italien contemporain 11, qu
Jean Dornis, le Roman italien contemporain 11, qui complète la série de la Poésie italienne contemporaine et du Théâtre i
L’année précédente, le public français — qu’un Scandinave au service de l’Allemagne, le brouillon teutonique Biœrnstierne
de l’Allemagne, le brouillon teutonique Biœrnstierne Biœrnson, accuse d’ être si peu curieux des œuvres étrangères — avait
ères — avait déjà fait le meilleur accueil à la Littérature italienne d’ aujourd’hui, de M. Maurice Muret12. Nous ne sachon
jà fait le meilleur accueil à la Littérature italienne d’aujourd’hui, de M. Maurice Muret12. Nous ne sachons pas que dans
chons pas que dans la péninsule on ait, en quelques mois, publié tant d’ aussi attentifs et bienveillants livres de critiqu
quelques mois, publié tant d’aussi attentifs et bienveillants livres de critique sur notre production. Non seulement M. M
Maurice Muret analyse l’œuvre des écrivains les plus notoires, Verga, de Amicis, Serao, d’Annunzio, Fogazzaro, Carducci, o
yse l’œuvre des écrivains les plus notoires, Verga, de Amicis, Serao, d’ Annunzio, Fogazzaro, Carducci, ou encore les pièce
e l’œuvre des écrivains les plus notoires, Verga, de Amicis, Serao, d’ Annunzio , Fogazzaro, Carducci, ou encore les pièces social
Serao, d’Annunzio, Fogazzaro, Carducci, ou encore les pièces sociales de M. Giacosa, les romans de M. Butti, les drames de
ro, Carducci, ou encore les pièces sociales de M. Giacosa, les romans de M. Butti, les drames de M. Roberto Bracco, les po
les pièces sociales de M. Giacosa, les romans de M. Butti, les drames de M. Roberto Bracco, les poèmes de Mme Adda Negri,
, les romans de M. Butti, les drames de M. Roberto Bracco, les poèmes de Mme Adda Negri, les essais de M. Ferrero, — nous
drames de M. Roberto Bracco, les poèmes de Mme Adda Negri, les essais de M. Ferrero, — nous en passons, — mais il étudie,
— mais il étudie, avec un zèle minutieux et une impartialité érudite, de jeunes écrivains comme M. Enrico Corradini, M. Ad
humoristes Luigi Pirandello et Alfredo Panzini. Nous serions curieux de savoir quel livre italien recueille parallèlement
serions curieux de savoir quel livre italien recueille parallèlement d’ aussi intelligentes et probes études sur la jeune
sur la jeune littérature française, par exemple sur les romans riches d’ une si intense et sobre sensibilité de M. Charles-
r exemple sur les romans riches d’une si intense et sobre sensibilité de M. Charles-Louis Philippe dont cependant le Bubu-
nt le Bubu-de-Montparnasse est célèbre, sur l’œuvre déjà considérable de M. Charles-Henry Hirsch, qui passionne les Parisi
nale brillamment dans la grande presse, sur les Suppliants et l’Enfer de M. Henry Barbusse, proses rares et fortes, sur le
rbusse, proses rares et fortes, sur les récits délicats et pénétrants de M. Jean Viollis, sur les romans de M. Gaston Chér
les récits délicats et pénétrants de M. Jean Viollis, sur les romans de M. Gaston Chérau, de M. John-Antoine Nau, de M. E
et pénétrants de M. Jean Viollis, sur les romans de M. Gaston Chérau, de M. John-Antoine Nau, de M. Eugène Montfort, de M.
Viollis, sur les romans de M. Gaston Chérau, de M. John-Antoine Nau, de M. Eugène Montfort, de M. Jean Vignaud, de M. Reg
s de M. Gaston Chérau, de M. John-Antoine Nau, de M. Eugène Montfort, de M. Jean Vignaud, de M. Regismanset, de M. Robert
u, de M. John-Antoine Nau, de M. Eugène Montfort, de M. Jean Vignaud, de M. Regismanset, de M. Robert Randau, de M. Max-An
ne Nau, de M. Eugène Montfort, de M. Jean Vignaud, de M. Regismanset, de M. Robert Randau, de M. Max-Anely, de M. Francis
Montfort, de M. Jean Vignaud, de M. Regismanset, de M. Robert Randau, de M. Max-Anely, de M. Francis de Miomandre, que tou
ean Vignaud, de M. Regismanset, de M. Robert Randau, de M. Max-Anely, de M. Francis de Miomandre, que toute la presse anal
els13, ou encore, notamment, sur les volumes que la seule désignation de prix de Rome littéraires devrait signaler de faço
u encore, notamment, sur les volumes que la seule désignation de prix de Rome littéraires devrait signaler de façon toute
que la seule désignation de prix de Rome littéraires devrait signaler de façon toute particulière à la presse italienne :
e italienne : Les Familiers du fastueux poète Abel Bonnard ou l’Homme de peine de Charles Géniaux, émouvante épopée héroï-
ne : Les Familiers du fastueux poète Abel Bonnard ou l’Homme de peine de Charles Géniaux, émouvante épopée héroï-comique d
u l’Homme de peine de Charles Géniaux, émouvante épopée héroï-comique de la misère aventureuse des paysans bretons écrite
mique de la misère aventureuse des paysans bretons écrite avec autant de truculence réaliste que de générosité romantique.
use des paysans bretons écrite avec autant de truculence réaliste que de générosité romantique. Sitôt leur parution en lib
Sitôt leur parution en librairie, les romans pathétiques et délicats, d’ un lyrisme amoureux de lumière, de M. Charles Géni
librairie, les romans pathétiques et délicats, d’un lyrisme amoureux de lumière, de M. Charles Géniaux sur la Riviera ou
les romans pathétiques et délicats, d’un lyrisme amoureux de lumière, de M. Charles Géniaux sur la Riviera ou sur cette Tu
. Charles Géniaux sur la Riviera ou sur cette Tunisie qui fut l’objet de si bouillante préoccupation14, ne devraient-ils p
mme supérieurs — à un Nietzsche non seulement pour la haute nouveauté de livres prestigieux comme le Bilatéral, Vamireh, l
le Bilatéral, Vamireh, l’Impérieuse Bonté, les Xipehuz, chefs-d’œuvre d’ un génie démocratique et latin, et leur lyrisme sc
re aux Italiens, les Rosny sont-ils lus en Italie autant que l’auteur de Zarathoustra ? Nous pourrions encore parler de M.
ie autant que l’auteur de Zarathoustra ? Nous pourrions encore parler de M. Camille Lemonnier, de M. Élémir Bourges, des f
Zarathoustra ? Nous pourrions encore parler de M. Camille Lemonnier, de M. Élémir Bourges, des frères Marguerite, pour ne
labeur magnifique, à la défense, à l’illustration et à la propagation d’ un glorieux panlatinisme : ne devrait-il pas être
nationale, aspirant à réaliser, après son unité politique, une sorte d’ unité artistique. « L’Italie, dit Jean Dornis, a d
lie, dit Jean Dornis, a déjà donné à l’Europe le surprenant spectacle d’ un État qui tire ses finances du chaos, les ordonn
enant spectacle d’un État qui tire ses finances du chaos, les ordonne d’ une façon qui est, pour le reste du monde, une leç
pour le reste du monde, une leçon et un modèle. Sans doute, à la fin d’ une rapide revue du roman contemporain d’outre-mon
modèle. Sans doute, à la fin d’une rapide revue du roman contemporain d’ outre-mont, le lecteur sera-t-il d’avis qu’un évén
rapide revue du roman contemporain d’outre-mont, le lecteur sera-t-il d’ avis qu’un événement du même caractère est à la ve
ur sera-t-il d’avis qu’un événement du même caractère est à la veille de se produire dans l’ordre des lettres. Les romanci
ent peut-être à se révéler, une fois de plus, les fils des inventeurs de presque toutes les connaissances dont s’embellit
aspiration à l’originalité nationale fait déjà la noblesse artistique de la littérature italienne ; une préoccupation cons
artistique de la littérature italienne ; une préoccupation constante d’ élever la nation au-dessus d’elle-même, chez un Ma
italienne ; une préoccupation constante d’élever la nation au-dessus d’ elle-même, chez un Manzoni sentimental et religieu
Manzoni sentimental et religieux se vouant à mettre la foi au-dessus de l’amour, chez un Fogazzaro jaloux d’élever l’amou
vouant à mettre la foi au-dessus de l’amour, chez un Fogazzaro jaloux d’ élever l’amour à la spiritualité et de reconstitue
amour, chez un Fogazzaro jaloux d’élever l’amour à la spiritualité et de reconstituer la foi avec les données de la scienc
l’amour à la spiritualité et de reconstituer la foi avec les données de la science, chez une Mathilde Serao inspirée d’un
foi avec les données de la science, chez une Mathilde Serao inspirée d’ un persévérant amour des humbles, même chez un Edm
vérant amour des humbles, même chez un Edmondo de Amicis, humanitaire d’ âme quoique dilettante, en constitue la noblesse m
ique dilettante, en constitue la noblesse morale. Même les romanciers de l’école terrienne, le sicilien Capuana, poète paï
les romanciers de l’école terrienne, le sicilien Capuana, poète païen de la force du désir au soleil, G. Verga, rude et fa
t quelque peu indolente, qui semblent, moins que les autres, soucieux d’ exalter au-dessus de la sensualité de tempérament
nte, qui semblent, moins que les autres, soucieux d’exalter au-dessus de la sensualité de tempérament l’âme italienne, tra
, moins que les autres, soucieux d’exalter au-dessus de la sensualité de tempérament l’âme italienne, travaillent à son re
’ils mettent à révéler l’Italien à lui-même dans l’intensité héroïque de sa nature. Il n’est pas jusqu’à la doctrine de G.
s l’intensité héroïque de sa nature. Il n’est pas jusqu’à la doctrine de G. d’Annunzio tendant au surhumanisme par le cult
u’à la doctrine de G. d’Annunzio tendant au surhumanisme par le culte de la Beauté qui n’offre au caractère italien un idé
te de la Beauté qui n’offre au caractère italien un idéal susceptible de le rehausser. Catholique, morale, humanitaire ou
sthétique, toute la littérature italienne palpite, si l’on peut dire, d’ une intention, d’une volonté nationales. Or, coïnc
la littérature italienne palpite, si l’on peut dire, d’une intention, d’ une volonté nationales. Or, coïncidence expressive
d’une intention, d’une volonté nationales. Or, coïncidence expressive de la fraternité des races, à mesure qu’elle s’effor
nce expressive de la fraternité des races, à mesure qu’elle s’efforce de se dérober aux influences, étrangères — jusqu’ici
istique que celle due aux imitations ou aux adaptations, un grand air de famille. Cette concordance, cet accord entre les
les deux pays latins par la littérature, il appartient à Jean Dornis de les préciser et de les resserrer : comme il nous
ns par la littérature, il appartient à Jean Dornis de les préciser et de les resserrer : comme il nous dévoila dans ce liv
évoila dans ce livre varié, aussi attachant que substantiel, l’effort d’ une race travaillant à sa renaissance par une litt
nce par une littérature originale qu’il révèle aux jeunes générations d’ outre-mont les forces nouvelles de l’art français
qu’il révèle aux jeunes générations d’outre-mont les forces nouvelles de l’art français collaborant à un indéfini « relève
nouvelles de l’art français collaborant à un indéfini « relèvement » de la France en esthétique et en moralité. § Nos rev
publiant les principaux ouvrages et analysant toutes les productions de Villari, Ermanno Ferrero, Ettore Paüs, G. Salvemi
rrero, Ettore Paüs, G. Salvemini. G. Ferrero, Colajanni, Ferri, comme de Lombroso, Mosso, Marconi, Righi, Murri, Schrönn,
nt fait leurs premières études supérieures avant 1900 sont intoxiqués d’ un germanisme qui déforme chez eux le génie latin
uitions pénétrantes et vif aux investigations inspirées. On est peiné de voir leurs idées les plus fécondes s’alourdir dan
né de voir leurs idées les plus fécondes s’alourdir dans des méthodes d’ enquête pesamment prudente où tout est rangé mathé
l vint étudier à Paris et y réside, peut s’affranchir de plus en plus de l’influence allemande, de l’esprit de catalogage
y réside, peut s’affranchir de plus en plus de l’influence allemande, de l’esprit de catalogage minutieux et flegmatique,
ut s’affranchir de plus en plus de l’influence allemande, de l’esprit de catalogage minutieux et flegmatique, pour emprunt
nutieux et flegmatique, pour emprunter aux Français cet esprit subtil de choix, d’interprétation sans cesse en éveil et mê
flegmatique, pour emprunter aux Français cet esprit subtil de choix, d’ interprétation sans cesse en éveil et même d’impro
esprit subtil de choix, d’interprétation sans cesse en éveil et même d’ improvisation, qui seul rend la vérité de la vie s
sans cesse en éveil et même d’improvisation, qui seul rend la vérité de la vie si complexe où tout ne peut être encore me
r des chiffres, à cette science en la rapprochant, si l’on peut dire, de la physiologie tandis que les Allemands en avaien
its offerts par l’expérience quotidienne dans l’enchaînement complexe de la réalité vivante, c’est l’intuition — dont les
et des Italiens résidant à Paris, notamment pour citer le plus récent de cette si curieuse Théorie de la Faim 18 du Dr Gue
ris, notamment pour citer le plus récent de cette si curieuse Théorie de la Faim 18 du Dr Guelpa. Animant son raisonnement
curieuse Théorie de la Faim 18 du Dr Guelpa. Animant son raisonnement d’ images originales et persuasives, il prouve que la
a faim ne trahit la plupart du temps non un besoin impérieux du corps de se reconstituer, mais une intense intoxication de
es organes digestifs, et recommande le jeûne périodique comme méthode de réfection, de « liquidation » pour remise à neuf
estifs, et recommande le jeûne périodique comme méthode de réfection, de « liquidation » pour remise à neuf de l’organisme
que comme méthode de réfection, de « liquidation » pour remise à neuf de l’organisme. Nous voyons, au contraire, un homme
our remise à neuf de l’organisme. Nous voyons, au contraire, un homme de la valeur de Ferrero, parce qu’il fut imbu de la
neuf de l’organisme. Nous voyons, au contraire, un homme de la valeur de Ferrero, parce qu’il fut imbu de la supériorité a
au contraire, un homme de la valeur de Ferrero, parce qu’il fut imbu de la supériorité allemande, publier ces aveugles Eu
euse l’hégémonie matérielle et spirituelle des Anglo-Saxons résultant de leur pacifisme transcendantal. Dans un voyage en
Morasso, que, pour l’esthétique, les Italiens se soient mis avec tant d’ ardeur à la remorque des penseurs germaniques, mai
germaniques, mais avertissons-les qu’il ne serait pas moins dangereux de s’en tenir à Vico par un irrédentisme qui n’est p
ins dangereux de s’en tenir à Vico par un irrédentisme qui n’est plus de mise dans aucun domaine à l’heure où l’Italie n’a
unité, mais à une expansion mondiale : l’approfondissement des essais de Guyau par la science des néo-lamarkiens peut seul
t, il semble que la sympathie française pour les récentes découvertes de la technique italienne n’échappe point aux jeunes
uvertes de la technique italienne n’échappe point aux jeunes artistes d’ outre-mont. Deux années de suite, 1907, 1908, 1909
alienne n’échappe point aux jeunes artistes d’outre-mont. Deux années de suite, 1907, 1908, 1909, l’école divisionniste es
1909, l’école divisionniste est venue exposer à Paris des recherches de lumière fébriles et minutieuses près de l’œuvre d
ris des recherches de lumière fébriles et minutieuses près de l’œuvre de son maître Segantini, dont l’Europe put admirer d
vre de son maître Segantini, dont l’Europe put admirer dans l’ampleur d’ une exposition cyclique la vision spacieuse, grand
tion cyclique la vision spacieuse, grandiose et tendre à l’exposition de 1900. Nulle part Segantini — que M. Robert de la
amment compris, lucidement admiré et efficacement célébré pour un art d’ un haut et pur évangélisme que dans ce Paris trait
bré pour un art d’un haut et pur évangélisme que dans ce Paris traité de Babylone moderne par les cuistres prétendus idéal
aris traité de Babylone moderne par les cuistres prétendus idéalistes de l’Allemagne19. M. Péladan, l’an dernier, exalta l
listes de l’Allemagne19. M. Péladan, l’an dernier, exalta l’idéalisme de M. Previati comme ne le saurait faire, certes, au
e de M. Previati comme ne le saurait faire, certes, aucun esthéticien de Breslau ou de Düsseldorf. Aujourd’hui l’on accuei
ti comme ne le saurait faire, certes, aucun esthéticien de Breslau ou de Düsseldorf. Aujourd’hui l’on accueille, parmi dix
cueille, parmi dix autres20, M. Andreotti, modeleur fiévreux et ferme de la femme moderne en ses gestes d’un décoratif à l
dreotti, modeleur fiévreux et ferme de la femme moderne en ses gestes d’ un décoratif à la fois naturel et symbolique, en s
gestes d’un décoratif à la fois naturel et symbolique, en ses atours de parade sensuellement mouvementés à sa cambrure, q
depuis quelques années il a faite à M. Rembrandt Bugatti pour son art d’ animalier dont la fraîcheur et la tendresse tout a
’élancent par la simplicité jusqu’à la distinction. Il faut féliciter de cette exposition l’initiative italienne. Aucun sy
cette exposition l’initiative italienne. Aucun syndicat des marchands de la rue Laffitte et de la rue Richepanse s’est-il,
tiative italienne. Aucun syndicat des marchands de la rue Laffitte et de la rue Richepanse s’est-il, hélas ! formé pour fa
eur faire connaître les œuvres vigoureuses des Seyssaud et des Bouche d’ un si ardent accent latin, pour leur montrer comme
x, élégant et spirituel devant lequel se plairaient à poser les dames de Venise et de Sienne, c’est Charles Guérin, hériti
spirituel devant lequel se plairaient à poser les dames de Venise et de Sienne, c’est Charles Guérin, héritier de Montice
oser les dames de Venise et de Sienne, c’est Charles Guérin, héritier de Monticelli, subtil conciliateur du grand art plas
de Monticelli, subtil conciliateur du grand art plastique italien et de notre vibratile impressionnisme ; Dufrénoy, avec
r21 ; Mme Cousturier est parmi les femmes le poète le plus chaleureux de la lumière méditerranéenne. M. Valtat, qui laisse
umière méditerranéenne. M. Valtat, qui laisse les chaudes ondulations de l’atmosphère provençale se prolonger et chanter d
un dessin à la fois tumultueux et caressant en ces brûlants paysages de la Côte d’Azur où la terre avec ses pins et ses o
à la fois tumultueux et caressant en ces brûlants paysages de la Côte d’ Azur où la terre avec ses pins et ses oliviers se
e d’Azur où la terre avec ses pins et ses oliviers se met au diapason de lumière de la mer avec ses lames et ses écumes, m
la terre avec ses pins et ses oliviers se met au diapason de lumière de la mer avec ses lames et ses écumes, mériterait q
es Italiens le reconnussent pour maître : la bouillonnante sensualité de ce coloriste, dont le goût inné des Latins pour l
ux quelle peinture correspond à la nature mi-européenne, mi-africaine de la péninsule. Évidemment aussi il faut toujours s
e. Évidemment aussi il faut toujours se plaindre — pour le stimuler — de l’État, de nos systèmes parlementaristes de prote
nt aussi il faut toujours se plaindre — pour le stimuler — de l’État, de nos systèmes parlementaristes de protection et de
ndre — pour le stimuler — de l’État, de nos systèmes parlementaristes de protection et de propagation de l’art : on ne peu
imuler — de l’État, de nos systèmes parlementaristes de protection et de propagation de l’art : on ne peut manquer ici de
tat, de nos systèmes parlementaristes de protection et de propagation de l’art : on ne peut manquer ici de déplorer une fo
tes de protection et de propagation de l’art : on ne peut manquer ici de déplorer une fois de plus que la villa Médicis ne
de plus que la villa Médicis ne recueille pas des hôtes plus capables de faire apprécier en la cité cosmopolite les facult
plus capables de faire apprécier en la cité cosmopolite les facultés de notre race. Mais, au moins, en attendant d’agir a
cosmopolite les facultés de notre race. Mais, au moins, en attendant d’ agir avec quelque entente pour obtenir un meilleur
ment des institutions actuelles, faut-il féliciter nos députés avides d’ économies d’avoir maintenu à Rome la maison de Fra
titutions actuelles, faut-il féliciter nos députés avides d’économies d’ avoir maintenu à Rome la maison de France : c’est
iter nos députés avides d’économies d’avoir maintenu à Rome la maison de France : c’est une occasion de regretter que près
mies d’avoir maintenu à Rome la maison de France : c’est une occasion de regretter que près de notre Luxembourg le gouvern
otre Luxembourg le gouvernement voisin n’entretienne point une maison d’ Italie où elle réunirait des boursiers d’art : aut
entretienne point une maison d’Italie où elle réunirait des boursiers d’ art : autant que nos futurs Carolus et la clientèl
rs d’art : autant que nos futurs Carolus et la clientèle des Lefebvre d’ admirer les Raphael et les Corrège, ils ont besoin
èle des Lefebvre d’admirer les Raphael et les Corrège, ils ont besoin d’ étudier nos Gros, nos Delacroix, nos Géricault, no
cault, nos Courbet, dont la verve héroïque correspond à l’âme moderne de l’Italie : ils y gagneraient plus de consistance
oïque correspond à l’âme moderne de l’Italie : ils y gagneraient plus de consistance dans le mouvement, plus de substance
talie : ils y gagneraient plus de consistance dans le mouvement, plus de substance dans le coloris, plus de véracité dans
onsistance dans le mouvement, plus de substance dans le coloris, plus de véracité dans l’inspiration. Récemment l’on a mêm
e véracité dans l’inspiration. Récemment l’on a même institué un prix de Rome littéraire : a-t-on entendu parler d’un prix
on a même institué un prix de Rome littéraire : a-t-on entendu parler d’ un prix de Paris dans la cité tévérine ? Il y a qu
institué un prix de Rome littéraire : a-t-on entendu parler d’un prix de Paris dans la cité tévérine ? Il y a quelques moi
table sculpteur français : il eût été précieux aux deux nations sœurs de voir rendre un hommage au grand républicain par l
exprimant dans les formes propres à notre sensibilité l’enthousiasme de notre peuple pour la vaillance libertaire de l’It
nsibilité l’enthousiasme de notre peuple pour la vaillance libertaire de l’Italie ; après avoir admiré son monument à Hugo
aldi de Rodin, et le superbe talent méridional — martial et lyrique — d’ Émile Bourdelle, si magnifiquement déployé dans ce
d’Émile Bourdelle, si magnifiquement déployé dans cette Marseillaise de bronze qu’est le Monument à la Guerre de Montauba
loyé dans cette Marseillaise de bronze qu’est le Monument à la Guerre de Montauban, excellerait à dresser sur une place de
onument à la Guerre de Montauban, excellerait à dresser sur une place de Dijon le souvenir qu’on y garde du défenseur de 1
dresser sur une place de Dijon le souvenir qu’on y garde du défenseur de 1870. § À quelque chose malheur doit être bon. Le
nseur de 1870. § À quelque chose malheur doit être bon. Les désastres de Sicile ont ému la France autant que s’ils eussent
int les deux nations étaient une même famille. Tandis que les maisons de commerce participent à la souscription nationale,
isons de commerce participent à la souscription nationale, les hommes de lettres n’auront-ils aucune initiative ? Ne verro
qui s’organise en ce moment pour resserrer les liens entre la France d’ aujourd’hui et la Pologne un comité franco-italien
entre la France d’aujourd’hui et la Pologne un comité franco-italien d’ intellectuels ? Voici de la noble besogne pour un
rd’hui et la Pologne un comité franco-italien d’intellectuels ? Voici de la noble besogne pour un Marinetti qui dépense de
tellectuels ? Voici de la noble besogne pour un Marinetti qui dépense de si riches dons et manie les deux langues avec une
e le prouvait hier sa Conquête des Étoiles, scintillante méditerranée de rythmes et de couleurs. Les membres parisiens de
hier sa Conquête des Étoiles, scintillante méditerranée de rythmes et de couleurs. Les membres parisiens de la société Dan
illante méditerranée de rythmes et de couleurs. Les membres parisiens de la société Dante Alighieri, un professeur de facu
s. Les membres parisiens de la société Dante Alighieri, un professeur de faculté comme M. Dejob ou M. Hauvette et un poète
, peuvent-ils se refuser à élargir leur programme pour la propagation de la littérature et de l’art contemporains ? Au mom
ser à élargir leur programme pour la propagation de la littérature et de l’art contemporains ? Au moment où l’on médit ave
érature et de l’art contemporains ? Au moment où l’on médit avec tant d’ injustice des Romantiques, ne voudraient-ils aller
des Romantiques, ne voudraient-ils aller parler à Florence ou à Milan de ce que les Hugo, les Lamartine, les Musset et les
ne, les Musset et les Sand ont écrit pour la glorification européenne de l’Italie ? On a imaginé depuis quelques années da
ier qu’à la même époque les poètes qui convoitent le plus le prestige de Hugo renoncent aux grands thèmes humanitaires qu’
nitaires qu’offrent à leur inspiration les anniversaires, les traités d’ alliance, les nobles infortunes désastreuses, pour
’alliance, les nobles infortunes désastreuses, pour célébrer le génie d’ un peuple fraternel ! À l’exemple de Victor Hugo e
lébrer le génie d’un peuple fraternel ! À l’exemple de Victor Hugo et de Vigny proclamant l’héroïsme des Grecs insurgés, t
gés, tandis que Delacroix émouvait le public par un visage pathétique de vierge patriote sur les ruines de Missolonghi, à
le public par un visage pathétique de vierge patriote sur les ruines de Missolonghi, à l’exemple de Leconte de Lisle exho
e de Leconte de Lisle exhortant les courages civiques devant le sacre de Paris en 1871, comment se fait-il qu’aucun de ceu
iviques devant le sacre de Paris en 1871, comment se fait-il qu’aucun de ceux qui condamnèrent le symbolisme pour le flegm
ceux qui condamnèrent le symbolisme pour le flegmatisme « inhumain » de son esthétique d’art-pour-art n’ait rien publié s
rent le symbolisme pour le flegmatisme « inhumain » de son esthétique d’ art-pour-art n’ait rien publié sur Messine encore
que d’art-pour-art n’ait rien publié sur Messine encore toute fumante de la ruée marine ? Des deux côtés des Alpes, les je
unes générations littéraires gagneraient à s’affranchir tout entières de l’élégance composée que commande notre byzantinis
res de l’élégance composée que commande notre byzantinisme bourgeois, de leur classicisme de décadence où la sobriété n’es
mposée que commande notre byzantinisme bourgeois, de leur classicisme de décadence où la sobriété n’est que la stylisation
leur classicisme de décadence où la sobriété n’est que la stylisation de la pauvreté d’inspiration et de la sécheresse, de
e de décadence où la sobriété n’est que la stylisation de la pauvreté d’ inspiration et de la sécheresse, de cette sorte de
la sobriété n’est que la stylisation de la pauvreté d’inspiration et de la sécheresse, de cette sorte de nationalisme ign
que la stylisation de la pauvreté d’inspiration et de la sécheresse, de cette sorte de nationalisme ignorantin qui les la
tion de la pauvreté d’inspiration et de la sécheresse, de cette sorte de nationalisme ignorantin qui les laisse se confine
où l’observation est plus facile. Il apparaît, quand on lit le livre de M. Maurice Muret, que la nouvelle littérature ita
rice Muret, que la nouvelle littérature italienne s’embarrasse encore de dandysme sous quelque forme de « néomachiavélisme
térature italienne s’embarrasse encore de dandysme sous quelque forme de « néomachiavélisme ». À Paris on s’est dégagé du
st dégagé du petit-naturalisme circonscrit aux descriptions patientes d’ impasses poisseuses et de chétives bureaucraties,
lisme circonscrit aux descriptions patientes d’impasses poisseuses et de chétives bureaucraties, mais les plus généreux ta
ans la compagnie exclusive des filles, des souteneurs, des étrangères de garnis, des dames à orchidées. Les grands problèm
à orchidées. Les grands problèmes, plus pathétiques qu’une biographie de courtisane, voire d’homme de lettres, de la renai
ds problèmes, plus pathétiques qu’une biographie de courtisane, voire d’ homme de lettres, de la renaissance de notre comme
èmes, plus pathétiques qu’une biographie de courtisane, voire d’homme de lettres, de la renaissance de notre commerce, de
athétiques qu’une biographie de courtisane, voire d’homme de lettres, de la renaissance de notre commerce, de l’expansion
biographie de courtisane, voire d’homme de lettres, de la renaissance de notre commerce, de l’expansion de notre mentalité
isane, voire d’homme de lettres, de la renaissance de notre commerce, de l’expansion de notre mentalité persécutée par la
homme de lettres, de la renaissance de notre commerce, de l’expansion de notre mentalité persécutée par la calomnie politi
notre mentalité persécutée par la calomnie politique et luthérienne, de l’élaboration d’une morale pour la démocratie sem
persécutée par la calomnie politique et luthérienne, de l’élaboration d’ une morale pour la démocratie semblent ne pas rete
pas retenir notre attention. À participer à l’initiative des sociétés de propagation on élargira son terrain d’enquête lit
er à l’initiative des sociétés de propagation on élargira son terrain d’ enquête littéraire, on connaîtra une vie plus comp
vie plus complexe, seule fortifiante, seule belle. Il ne s’agit plus de descendre farnienter sur les eaux mortes de Venis
belle. Il ne s’agit plus de descendre farnienter sur les eaux mortes de Venise, mais d’entrer en contact à Milan, à Rome,
agit plus de descendre farnienter sur les eaux mortes de Venise, mais d’ entrer en contact à Milan, à Rome, à Trieste avec
entrer en contact à Milan, à Rome, à Trieste avec les hommes nouveaux de la plus grande Italie, qui doit être notre alliée
mais énergique concurrence avec l’expansion teutonique. L’utilisation de la houille blanche rend la valeur économique maxi
: corrélativement, les intellectuels n’utiliseront-ils pas les forces d’ action trop longtemps assoupies à propager contre
tribus gloutonnes des Germains dépeintes par Taine dans ses origines de la Littérature anglaise le génie démocratique hér
tique hérité des Hellènes par les Romains ? Les Théâtres. Théâtre de l’Œuvre : Le Roi Bombance, tragédie satirique en
Théâtre de l’Œuvre : Le Roi Bombance, tragédie satirique en 4 actes de M. F.-T. Marinetti (2 avril) André Fontainas.
et charmant. Sa Conquête des Étoiles est un long poème touffu, plein d’ obscurités où percent parfois de confuses lueurs,
oiles est un long poème touffu, plein d’obscurités où percent parfois de confuses lueurs, hasardeux dans la composition, e
rant pour la maladresse parfois et parfois pour la hardiesse heureuse de l’expression. Malheureusement, au lieu de tendre
e que, à Milan, il a fondée et dirigée, et les fanfares complaisantes d’ une internationale publicité. M. Lugné-Poe, séduit
ernationale publicité. M. Lugné-Poe, séduit sans doute par l’agrément de son commerce et par la chaleur de ses convictions
e, séduit sans doute par l’agrément de son commerce et par la chaleur de ses convictions d’artiste très exalté, vient de l
e par l’agrément de son commerce et par la chaleur de ses convictions d’ artiste très exalté, vient de lui rendre le déplor
ions d’artiste très exalté, vient de lui rendre le déplorable service de monter, avec un luxe enviable, un goût très sûr,
a tragédie satirique, le Roi Bombance. L’expérience a été déplorable. De trop faciles et insistantes plaisanteries, qui ne
qui ne se haussent que malaisément à sembler même une gauche parodie de ce chef-d’œuvre d’humour caustique et énorme : Ub
que malaisément à sembler même une gauche parodie de ce chef-d’œuvre d’ humour caustique et énorme : Ubu Roi, se sont traî
e d’humour caustique et énorme : Ubu Roi, se sont traînées avec peine de scène en scène sans toucher ni même rejoindre un
s balourdes, rien de plus dans tout cela. C’est une formidable erreur d’ un vrai artiste, et qui peut mieux. Les décors, le
e coryza, la grippe tenace chambra mon arthritisme ankylosé au profit de devoirs trop longtemps négligés ou sacrifiés à un
une actualité envahissante. Je suis bien en retard avec la collection de l’éditeur Laurens, les Musiciens célèbres. Il y p
éditeur Laurens, les Musiciens célèbres. Il y parut plusieurs volumes d’ assez disparates teneur et qualité. […] C’est de P
rut plusieurs volumes d’assez disparates teneur et qualité. […] C’est de Paganini que se chargea M. Prod’homme. Si rien n’
plus inaccessible à une évocation posthume que l’éventuelle génialité d’ un interprète illustre, mais défunt, la vie de cel
l’éventuelle génialité d’un interprète illustre, mais défunt, la vie de celui- ci, son caractère et son étrange aspect, s
i, son caractère et son étrange aspect, ses aventures et ses tournées d’ européen triomphateur fournissaient la matière d’u
ures et ses tournées d’européen triomphateur fournissaient la matière d’ un récit pitto­resque, que M. Prod’homme étaya d’u
nissaient la matière d’un récit pitto­resque, que M. Prod’homme étaya d’ une documentation certaine et d’instructifs détail
pitto­resque, que M. Prod’homme étaya d’une documentation certaine et d’ instructifs détails sur, à tout le moins, la techn
certaine et d’instructifs détails sur, à tout le moins, la technique d’ un jeu à propos de quoi l’enthousiasme effaré de n
e moins, la technique d’un jeu à propos de quoi l’enthousiasme effaré de nos pères oscillait de l’énigme au miracle. T
’un jeu à propos de quoi l’enthousiasme effaré de nos pères oscillait de l’énigme au miracle. Tome LXXIX, numéro 285,
9, p. 153-160 [160]. […] Le Correspondant (25 mars). — La conversion de Saint-François d’Assise, par M. J. Jörgensen. […]
o 285, 1er mai 1909, p. 163-168 [166]. On ne peut contester l’adresse de ces deux très jeunes artistes, MM. Tommaso et Mic
ont nés virtuoses ; il semble qu’ils n’aient rien en à apprendre. Et, de fait, on voit bien qu’ils n’ont rien appris, — ri
considérer la surface colorée des choses ne leur a pas encore permis de regarder en eux-mêmes. C’est pourquoi, en dépit d
est pourquoi, en dépit de la grâce innée, l’expression qu’ils donnent de cette surface se maintient dans des généralités o
énéralités où la personnalité n’apparaît guère. Il y a là, toutefois, d’ aimables promesses. Chronique de Bruxelles. Mem
araît guère. Il y a là, toutefois, d’aimables promesses. Chronique de Bruxelles. Memento [extrait] Georges Eekhoud.
ò ch’essi leggono, Casa Editrice del Cœnobium, Lugano22 L’enquête de la revue Cœnobium, sur l’éventuelle bibliothèque
o22 L’enquête de la revue Cœnobium, sur l’éventuelle bibliothèque d’ un Cénobite composée de quarante volumes, vient de
revue Cœnobium, sur l’éventuelle bibliothèque d’un Cénobite composée de quarante volumes, vient de paraître en librairie.
ouée par une grave revue moderne, prend ainsi l’aspect moins plaisant d’ un ouvrage qui prétend servir à quelque chose, jet
chose, jeté sur le marché livresque, si encombré pourtant, au service de l’humanité. Au point de vue strictement livresque
is et en italien, apportent dans leur communion même une condamnation de l’entreprise. Le livre semble s’adresser en effet
nt connaître la langue française, qu’aux Français et aux littérateurs de tout autre pays, lesquels se passent facilement d
t aux littérateurs de tout autre pays, lesquels se passent facilement de la connaissance de la langue italienne. La prose
de tout autre pays, lesquels se passent facilement de la connaissance de la langue italienne. La prose française, qui se d
ens, donne en réalité une impression assez curieuse, qui évoque celle de cette singulière et forte langue franco-vénitienn
éraire eût influencé bien autrement les deux pays latins, si le génie de Dante n’eût pas imposé à la péninsule l’unificati
s, si le génie de Dante n’eût pas imposé à la péninsule l’unification de la langue littéraire dans son dialecte triomphant
ue synthétique. Il offre aux lecteurs internationaux le plaisir vague de tout recueil plus ou moins hybride. Malheureuseme
st foncièrement dans l’idée qui le composa et dans les éléments mêmes de la composition. L’enquête de la revue Cœnobium po
ui le composa et dans les éléments mêmes de la composition. L’enquête de la revue Cœnobium portait, on le sait, sur trois
tait, on le sait, sur trois questions. À tout écrivain, tout penseur, de quelque domaine philosophique ou littéraire qu’il
e quelque domaine philosophique ou littéraire qu’il fût, on demandait de choisir quarante volumes « types » dans trois sér
on demandait de choisir quarante volumes « types » dans trois séries de livres : de philosophie, de morale, de littératur
t de choisir quarante volumes « types » dans trois séries de livres : de philosophie, de morale, de littérature. Cent dix-
rante volumes « types » dans trois séries de livres : de philosophie, de morale, de littérature. Cent dix-sept écrivains e
es « types » dans trois séries de livres : de philosophie, de morale, de littérature. Cent dix-sept écrivains et penseurs,
hes, moralistes, littérateurs, ont répondu. Leurs réponses remplirent de nombreuses pages de la revue, et composent ce liv
térateurs, ont répondu. Leurs réponses remplirent de nombreuses pages de la revue, et composent ce livre, qui se complète
omposent ce livre, qui se complète par une introduction, une préface, de nombreuses lettres anciennes et modernes, de quel
troduction, une préface, de nombreuses lettres anciennes et modernes, de quelques articles concernant le même sujet, enfin
nes et modernes, de quelques articles concernant le même sujet, enfin de la liste alphabétique des correspondants de l’enq
nant le même sujet, enfin de la liste alphabétique des correspondants de l’enquête. Dans la Préface, qui porte le titre it
n et le nom français, M. Adolfo Ferrière, s’est donné la longue peine de nous renseigner sur les bienfaits de l’entreprise
ère, s’est donné la longue peine de nous renseigner sur les bienfaits de l’entreprise. Sa préface est sans doute trop long
ptique en matière de statistique ; que n’a-t-il point jeté le manteau de son scepticisme, qui est le nôtre, sur les « conf
sur les « confessions », ainsi qu’il les appelle, des correspondants de l’enquête ? Il n’aurait pas écrit les pages de sa
le, des correspondants de l’enquête ? Il n’aurait pas écrit les pages de sa préface, et le livre dont il occupe le seuil a
et le livre dont il occupe le seuil aurait été classé dans le nombre de ceux qui peuvent amuser sans conséquences graves.
nces graves. La première objection à faire porte sur les termes mêmes de l’enquête. M. Ferrière semble la prévoir, car il
, car il avoue que ce sont là des termes élastiques, puisque « le but de l’enquête était de susciter des réponses topiques
ce sont là des termes élastiques, puisque « le but de l’enquête était de susciter des réponses topiques, et non de fournir
« le but de l’enquête était de susciter des réponses topiques, et non de fournir des matériaux aux classificateurs de l’av
éponses topiques, et non de fournir des matériaux aux classificateurs de l’avenir ». Mais les catégories scolastiques prév
ut les chercher. Les organisateurs ne se sont pas demandé si un livre de création artistique, à quelque genre qu’il appart
appartienne, exerce avant tout sur le lecteur un charme égal à celui d’ un tableau, d’une sculpture, d’une œuvre musicale,
exerce avant tout sur le lecteur un charme égal à celui d’un tableau, d’ une sculpture, d’une œuvre musicale, de toute autr
sur le lecteur un charme égal à celui d’un tableau, d’une sculpture, d’ une œuvre musicale, de toute autre œuvre d’art enf
rme égal à celui d’un tableau, d’une sculpture, d’une œuvre musicale, de toute autre œuvre d’art enfin, un charme qui cons
tique où le contemplateur s’absorbera, pour s’élever, pour se séparer de la vie immédiate, pour se concentrer avec les plu
parer de la vie immédiate, pour se concentrer avec les plus profondes de ses énergies dans l’oubli esthétique. L’opposé di
énergies dans l’oubli esthétique. L’opposé direct et absolu du livre de création d’art ou de création, tout court, est le
ns l’oubli esthétique. L’opposé direct et absolu du livre de création d’ art ou de création, tout court, est le livre de cu
i esthétique. L’opposé direct et absolu du livre de création d’art ou de création, tout court, est le livre de culture : l
u du livre de création d’art ou de création, tout court, est le livre de culture : l’un est fait par le talent d’un créate
on, tout court, est le livre de culture : l’un est fait par le talent d’ un créateur (poète ou philosophe, puisque les somm
par le talent d’un créateur (poète ou philosophe, puisque les sommets de la philosophie se perdent dans le ciel de la Poés
osophe, puisque les sommets de la philosophie se perdent dans le ciel de la Poésie), l’autre par la patience ou même par l
iel de la Poésie), l’autre par la patience ou même par l’intelligence d’ un vulgarisateur. Entre ces deux extrêmes, il y a
r pour la condensation livresque qu’on lui propose. Les organisateurs de l’enquête n’ont pas demandé à leurs correspondant
te n’ont pas demandé à leurs correspondants le ou les livres capables de les élever au-delà des contingences, de répandre
nts le ou les livres capables de les élever au-delà des contingences, de répandre sur eux le bon chloroforme esthétique, e
’entourer des œuvres d’art les plus aimées pour composer l’atmosphère de sa propre demeure et qu’on aime avoir sous la mai
e et qu’on aime avoir sous la main la musique préférée, pour être sûr d’ en goûter la profonde consolation à tout moment, a
udrait avoir toujours avec lui, pour accroître ou fixer le patrimoine de sa culture, c’est-à-dire sa propre richesse qui l
emandé, on aurait pu voir, même dans des réponses manquant absolument de sincérité, dans quels extrêmes, un esprit s’agite
ment de sincérité, dans quels extrêmes, un esprit s’agite ou rêverait de s’agiter, on aurait forcé chacun à rechercher et
t forcé chacun à rechercher et à reconnaître en lui-même les extrêmes de sa vie intellectuelle. On s’est borné au contrair
é au contraire à demander une liste, le nombre des volumes n’importe, d’ ouvrages choisis dans trois séries, dont la divisi
dont la division est toute livresque. On s’est adressé à l’érudition de chacun plus qu’à son âme. Et les correspondants o
ur vie intellectuelle. Par cela même, pour montrer l’intérêt médiocre d’ un tel labeur imposé à ceux qui ont voulu l’accept
imposé à ceux qui ont voulu l’accepter, il n’est même pas nécessaire d’ invoquer le défaut de sincérité possible des répon
t voulu l’accepter, il n’est même pas nécessaire d’invoquer le défaut de sincérité possible des réponses. M. Ferrière a pe
, « pour qui la sincérité est la moindre des vertus ». Mais le manque de sincérité peut être bien plus inconscient que dan
général qu’on ne le croit. Tel, qui connaît quelques titres immortels de livres dont le charme dans le monde s’exerce surt
ont le charme dans le monde s’exerce surtout par la puissance acquise d’ un nom, par un consentement séculaire, et qui aspi
ulaire, et qui aspire à la connaissance peut-être à jamais irréalisée de telles œuvres, ne manquera pas de les citer. Pour
sance peut-être à jamais irréalisée de telles œuvres, ne manquera pas de les citer. Pour donner un exemple, j’indiquerai s
j’indiquerai simplement la Divine Comédie, puisque Dante sort en tête de la liste littéraire, sachant par expérience perso
lie… Mais M. Ferrière croit aux « confessions ». Et les organisateurs de l’enquête, qui signent en italien une courte Intr
en italien une courte Introduzione écrite en français, se réjouissent de leur initiative. Soit. Au moins qu’on épargne dan
firmation des tendances vers « le vrai, le bien, le beau », ou celles de la civilisation actuelle qui, « sur les décombres
hilosophies anciennes, cherche le vrai et qui, au-dessus des sciences de l’âme, dont les lois complexes et implacables l’e
rche le bien, le bien qui enveloppera le conscient et le subconscient de l’homme, qui conciliera la raison et le sentiment
harmonique… ». Qu’on nous épargne des phrases où le rôle moralisateur de l’art est considéré « comme un moyen de communica
rases où le rôle moralisateur de l’art est considéré « comme un moyen de communication entre les consciences », alors que
’abîme esthétique individuel créé par une immobilisation individuelle de la vie, par une représentation typique de la non-
immobilisation individuelle de la vie, par une représentation typique de la non-mort. Qu’on nous épargne enfin la vue d’en
eprésentation typique de la non-mort. Qu’on nous épargne enfin la vue d’ enquêtes semblables, présentées comme une sorte de
pargne enfin la vue d’enquêtes semblables, présentées comme une sorte de justice rendue par la foule intellectuelle « aux
génies », puisque ce sont ceux qui jouent traditionnellement le rôle de « génie » qu’on a placés naturellement au premier
qu’on a placés naturellement au premier rang. En réalité, ces sortes d’ ouvrages sont fort intéressants, lorsqu’un homme s
éférences et développe son éloquence à les imposer comme un paradigme de beauté et de culture, ainsi que l’a fait M. Henri
développe son éloquence à les imposer comme un paradigme de beauté et de culture, ainsi que l’a fait M. Henri Mazel. L’app
ck, par MM. Louis Dumur, Henri Mazel, Jules Lemaître, Guicciardini et de Sarlo. Antonio Beltramelli : I Canti di Faunus
Beltramelli : I Canti di Faunus, Fr. Perrella. Naples Les Chants de Faunus, de M. Antonio Beltramelli, présentés dans
i : I Canti di Faunus, Fr. Perrella. Naples Les Chants de Faunus, de M. Antonio Beltramelli, présentés dans une éditio
elli, présentés dans une édition illustrée qui imite mal les éditions de d’Annunzio dessinée par M. A. de Karolis, n’ajout
i, présentés dans une édition illustrée qui imite mal les éditions de d’ Annunzio dessinée par M. A. de Karolis, n’ajoutent
présentés dans une édition illustrée qui imite mal les éditions de d’ Annunzio dessinée par M. A. de Karolis, n’ajoutent guère à
ui anime ce petit livre, et la volonté panique qui régit le mouvement de cette prose lyrique, expose sans profondeur, mais
ns profondeur, mais avec beaucoup de douceur, ce sens primitif et pur de la nature et des hommes rudes de la campagne, qu’
de douceur, ce sens primitif et pur de la nature et des hommes rudes de la campagne, qu’on retrouve dans tous les ouvrage
es hommes rudes de la campagne, qu’on retrouve dans tous les ouvrages de M. Beltramelli. Le dieu Faunus resurgit dans ces
urgit dans ces pages, à la manière du dieu Pan. « J’ai écouté la voix de Faunus — déclare l’auteur — et j’en ai tiré quelq
voix de Faunus — déclare l’auteur — et j’en ai tiré quelques aperçus de chant, et quelques conseils. » Et il cède la paro
rime dans un langage trop recherché, qui rappelle certaines attitudes de style d’annunzien et qui contraste avec la simpli
un langage trop recherché, qui rappelle certaines attitudes de style d’ annunzien et qui contraste avec la simplicité bon-
’annunzien et qui contraste avec la simplicité bon-enfant des pensées de M. Beltramelli. Mais toute l’éloquence de Faunus
cité bon-enfant des pensées de M. Beltramelli. Mais toute l’éloquence de Faunus converge à réveiller dans notre vie modern
oquence de Faunus converge à réveiller dans notre vie moderne le sens de la simplicité ancienne, de la grandeur de la natu
à réveiller dans notre vie moderne le sens de la simplicité ancienne, de la grandeur de la nature, d’un large et sain lyri
s notre vie moderne le sens de la simplicité ancienne, de la grandeur de la nature, d’un large et sain lyrisme géorgique,
derne le sens de la simplicité ancienne, de la grandeur de la nature, d’ un large et sain lyrisme géorgique, et le vieillar
ne, ô mon ami, mon frère, car tu estimeras davantage un sou enveloppé d’ écume d’argent qu’un tas de sable étincelant d’or.
n ami, mon frère, car tu estimeras davantage un sou enveloppé d’écume d’ argent qu’un tas de sable étincelant d’or. » Les
ntage un sou enveloppé d’écume d’argent qu’un tas de sable étincelant d’ or. » Les chants de Faunus sont composés comme un
pé d’écume d’argent qu’un tas de sable étincelant d’or. » Les chants de Faunus sont composés comme une sorte de Bestiaire
tincelant d’or. » Les chants de Faunus sont composés comme une sorte de Bestiaire moderne, dont la psychologie souvent tr
estiaire moderne, dont la psychologie souvent très heureuse et pleine de trouvailles est faite de douce et sage mélancolie
psychologie souvent très heureuse et pleine de trouvailles est faite de douce et sage mélancolie, de scepticisme et d’iro
reuse et pleine de trouvailles est faite de douce et sage mélancolie, de scepticisme et d’ironie, tout en gardant le noble
trouvailles est faite de douce et sage mélancolie, de scepticisme et d’ ironie, tout en gardant le noble lyrisme géorgique
gies rudimentaires, humaines et naturelles, qui caractérisent l’œuvre de M. Beltramelli et en composent la vigueur. Enr
an M. Enrico Cavacchioli publie les Grenouilles Bleues, un recueil de poèmes. Ce poète est sans doute un des plus forts
groupe florentin ou au groupe romain. L’Italie contemporaine n’a pas d’ écoles littéraires. On rencontre des groupes diver
qu’à Paris on les rencontre dans les différents quartiers. Le groupe de Milan représente le Boulevard, très satisfait et
très satisfait et très frondeur. M. Enrico Cavacchioli a une maîtrise de la langue et des figurations rythmiques absolumen
itérations et des assonances, sans tomber dans l’onomatopée excessive de M. Pascoli. Il peut donner une impression admirab
opée excessive de M. Pascoli. Il peut donner une impression admirable de mouvement, obtenue par le vers, par une dispositi
’en trouve un exemple, entre cent, dans sa Ballade des Gnomes la nuit de la Saint-Pierre. Je ne traduis pas ce distique, i
traduis pas ce distique, intraduisible. Chacun peut se rendre compte de son harmonie, par la forêt des i dressée avec une
néral ont toujours dédaignés. Les jeux sont nombreux et forts. L’idée de ce livre a un défaut d’origine très grave : elle
gnés. Les jeux sont nombreux et forts. L’idée de ce livre a un défaut d’ origine très grave : elle est symboliste, elle arr
ans après son jour réel. C’est là même le défaut principal du groupe de Milan Les Grenouilles bleues… mais c’est tout le
ennuyeuses, étranges et faciles, le poète semble donner l’explication de son énigme lyrique, la clé du songe qui lui fit é
d Plagiaire, le grand Ruffian, etc., des Batraciens, et celui-ci est… d’ Annunzio ? La dernière prière en uniformité on l’
Plagiaire, le grand Ruffian, etc., des Batraciens, et celui-ci est… d’ Annunzio  ? La dernière prière en uniformité on l’entend m
dernière prière en uniformité on l’entend monter du fond des marais : d’ Annunzio est mort au son des applaudissements ! O
rnière prière en uniformité on l’entend monter du fond des marais : d’ Annunzio est mort au son des applaudissements ! On se dem
applaudissements ! On se demande : est-ce encore un pamphlet contre d’ Annunzio ? Et l’on sourit. Mais le poète ajoute sé
pplaudissements ! On se demande : est-ce encore un pamphlet contre d’ Annunzio  ? Et l’on sourit. Mais le poète ajoute sérieuseme
rit. Mais le poète ajoute sérieusement, en petits grassets : L’heure de la liberté est arrivée ! Est-ce là la significat
’heure de la liberté est arrivée ! Est-ce là la signification morale de tout le livre ? Et par quelle aberration esthétiq
ation esthétique y a-t-il des Italiens qui, au lieu de discuter l’art de leur plus grand poète des temps modernes, ou de c
ieu de discuter l’art de leur plus grand poète des temps modernes, ou de chercher de saisir la portée, encore parachronist
ter l’art de leur plus grand poète des temps modernes, ou de chercher de saisir la portée, encore parachroniste, de l’œuvr
s modernes, ou de chercher de saisir la portée, encore parachroniste, de l’œuvre de d’Annunzio, attendent sa fin comme une
ou de chercher de saisir la portée, encore parachroniste, de l’œuvre de d’Annunzio, attendent sa fin comme une libération
de chercher de saisir la portée, encore parachroniste, de l’œuvre de d’ Annunzio, attendent sa fin comme une libération ?
e chercher de saisir la portée, encore parachroniste, de l’œuvre de d’ Annunzio , attendent sa fin comme une libération ? Est-ce l
omme une libération ? Est-ce là une simple boutade ? Le talent, réel, de visionnaire autant que de réalisateur, de M. Enri
ce là une simple boutade ? Le talent, réel, de visionnaire autant que de réalisateur, de M. Enrico Cavacchioli, sa jeuness
boutade ? Le talent, réel, de visionnaire autant que de réalisateur, de M. Enrico Cavacchioli, sa jeunesse surtout qui le
nrico Cavacchioli, sa jeunesse surtout qui le met à l’abri du soupçon de jalousie de raté nous le font penser. Et il faut
hioli, sa jeunesse surtout qui le met à l’abri du soupçon de jalousie de raté nous le font penser. Et il faut beaucoup att
de jalousie de raté nous le font penser. Et il faut beaucoup attendre de ce jeune poète. Memento Emporium (février,
e jeune poète. Memento Emporium (février, Bergame). Un article d’ intéressante documentation de M. Federico Hermann
Emporium (février, Bergame). Un article d’intéressante documentation de M. Federico Hermann nous renseigne sur la « Rome
», à propos des aquarelles peu esthétiques mais assez photographiques d’ un peintre mort dernièrement, Ettore Roesler Franz
’un peintre mort dernièrement, Ettore Roesler Franz. Ce peintre, fils de commerçants suisses établis à Rome, a laissé une
intre, fils de commerçants suisses établis à Rome, a laissé une œuvre de « copie de la nature » photographiquement assez i
de commerçants suisses établis à Rome, a laissé une œuvre de « copie de la nature » photographiquement assez intéressante
sante. Dans la Cultura (1er mars, Rome), N. Festa consacre un article de critique et de synthèse, aux rapports déjà signal
Cultura (1er mars, Rome), N. Festa consacre un article de critique et de synthèse, aux rapports déjà signalés entre le Chr
te ». M. Achille Loria parle dans la Nuova Antologia (1er mars, Rome) de Joseph Proudhon. Deux intéressantes études qui re
n, ont paru dans la Vita Letteraria (février, Rome) sous la signature de M. F. Nicolosi-Raspagliesi et de M. Tommaso Monic
ia (février, Rome) sous la signature de M. F. Nicolosi-Raspagliesi et de M. Tommaso Monicelli. G. Natali et E. Vitelli : S
numéro 286, 16 mai 1909 Littérature. Gaspard Vallette : Reflets de Rome. Rome vue par les écrivains, de Montaigne à
ture. Gaspard Vallette : Reflets de Rome. Rome vue par les écrivains, de Montaigne à Goethe, de Chateaubriand à Anatole Fr
: Reflets de Rome. Rome vue par les écrivains, de Montaigne à Goethe, de Chateaubriand à Anatole France, 1 vol. in-10, 3,5
uméro 286, 16 mai 1909, p. 306-310 [306-309]. Dans ce volume, Reflets de Rome, M. Gaspard Vallette a recherché les diverse
cherché les diverses impressions que firent sur les grands écrivains, de Montaigne à Goethe et de Chateaubriand à Anatole
essions que firent sur les grands écrivains, de Montaigne à Goethe et de Chateaubriand à Anatole France, le charme de Rome
de Montaigne à Goethe et de Chateaubriand à Anatole France, le charme de Rome, de ses souvenirs et de ses ruines. L’idée,
gne à Goethe et de Chateaubriand à Anatole France, le charme de Rome, de ses souvenirs et de ses ruines. L’idée, l’image q
hateaubriand à Anatole France, le charme de Rome, de ses souvenirs et de ses ruines. L’idée, l’image que nous nous faisons
et de ses ruines. L’idée, l’image que nous nous faisons actuellement de Rome est la création de ces hommes de génie qui n
e, l’image que nous nous faisons actuellement de Rome est la création de ces hommes de génie qui nous apprirent à la conna
nous nous faisons actuellement de Rome est la création de ces hommes de génie qui nous apprirent à la connaître et à l’ai
la Rome antique sous la ville moderne23 et vivifié notre civilisation de toutes les richesses d’art et de pensée des civil
ville moderne23 et vivifié notre civilisation de toutes les richesses d’ art et de pensée des civilisations antérieures. C’
erne23 et vivifié notre civilisation de toutes les richesses d’art et de pensée des civilisations antérieures. C’est à Rom
cevoir la beauté abstraite, veut trouver sur le sol antique le secret de l’expression classique. » Il trouve au contact de
l antique le secret de l’expression classique. » Il trouve au contact de cette ville une plénitude de vie et de pensée, un
ession classique. » Il trouve au contact de cette ville une plénitude de vie et de pensée, un renouvellement, une renaissa
ssique. » Il trouve au contact de cette ville une plénitude de vie et de pensée, un renouvellement, une renaissance de tou
une plénitude de vie et de pensée, un renouvellement, une renaissance de tout son être dont il fait cet aveu : Je pensais
el veuille qu’à mon retour se fassent sentir les conséquences morales de ce que m’a appris la vie dans un monde plus vaste
lui aussi qui éprouve un grand renouvellement. Il ne veut plus avoir de repos jusqu’à ce que rien ne soit plus pour lui p
on vivante ». Ce qui est admirable, c’est que Goethe, dans les ruines de Rome, n’ait voulu trouver que le sens de la vie.
que Goethe, dans les ruines de Rome, n’ait voulu trouver que le sens de la vie. Il n’a pas senti la mélancolie et l’impre
que le sens de la vie. Il n’a pas senti la mélancolie et l’impression de destruction qu’inventera Chateaubriand. Pour lui,
tion qu’inventera Chateaubriand. Pour lui, au contraire, le spectacle de la destruction lui est une preuve de l’éternelle
lui, au contraire, le spectacle de la destruction lui est une preuve de l’éternelle vitalité des choses qui se perpétuent
erpétuent en se transformant : la vie est inépuisable. Cette richesse de la vie lui apprend à rejeter des « idées titanesq
tanesques » qui ne sont que des fantômes et à se plonger dans l’étude de la forme humaine, « qui est le non plus ultra de
plonger dans l’étude de la forme humaine, « qui est le non plus ultra de tout savoir et de toute activité humaine… ». La c
de de la forme humaine, « qui est le non plus ultra de tout savoir et de toute activité humaine… ». La contemplation de l’
ltra de tout savoir et de toute activité humaine… ». La contemplation de l’art antique, même mutilé, lui donne une sensati
contemplation de l’art antique, même mutilé, lui donne une sensation de puissance, de volonté de puissance. Il sent qu’il
de l’art antique, même mutilé, lui donne une sensation de puissance, de volonté de puissance. Il sent qu’il a le même gén
ntique, même mutilé, lui donne une sensation de puissance, de volonté de puissance. Il sent qu’il a le même génie que ces
ce. Il sent qu’il a le même génie que ces artistes, il veut apprendre d’ eux le mode d’expression le plus parfait, le plus
’il a le même génie que ces artistes, il veut apprendre d’eux le mode d’ expression le plus parfait, le plus réel, pour tra
, le plus réel, pour traduire sa propre vision. Comme à côté de celle de Goethe, la conception que se fit de Rome Chateaub
pre vision. Comme à côté de celle de Goethe, la conception que se fit de Rome Chateaubriand nous paraît morbide, chrétienn
talité, et il nous faut faire effort pour comprendre ce qu’elle avait de nouveau, lorsque l’auteur du Génie du Christianis
ubriand a créé une beauté nouvelle, la beauté attristée des ruines et de la mort, la beauté fragile des choses vivantes qu
mort, la beauté fragile des choses vivantes qui vont mourir. Teintée de cette mélancolie, la campagne de Rome, sous la pl
es vivantes qui vont mourir. Teintée de cette mélancolie, la campagne de Rome, sous la plume de Chateaubriand, prend un as
était nécessaire que ces champs désolés soient regardés par cet homme de génie pour être vivifiés : Je suis accablé, pers
ute la population allant se promener dans l’Arabie déserte à la porte de Rome : quelle ville ! quels souvenirs ! Mais Cha
ville ! quels souvenirs ! Mais Chateaubriand a vu Rome avec une âme d’ homme du Nord : Rome ne s’est pas reflétée en lui,
st lui qui a projeté sur Rome sa propre vision romantique. Cette page de Renan le fera comprendre : Vous ne sauriez croire
crit-il, quelle étonnante placidité respire dans toute la physionomie de ce pays. Hier, dimanche, je compris cela à merve
je compris cela à merveille. Il faisait un temps admirable, un soleil d’ or, un ciel bleu pâle, presque blanc, comme nous n
e la population était aux champs, c’est-à-dire dans la partie déserte de Rome. Vous ne sauriez croire quel fonds de bien-ê
ire dans la partie déserte de Rome. Vous ne sauriez croire quel fonds de bien-être il y avait dans tout l’aspect de ce peu
sauriez croire quel fonds de bien-être il y avait dans tout l’aspect de ce peuple. Bien-être, entendons-nous, tous avaien
lien quelque chose qu’on ne peut imaginer ailleurs : c’est le plaisir de savourer la vie pour la vie, sans aucune jouissan
vie pour la vie, sans aucune jouissance accessoire. Le grand plaisir de l’Italien, c’est de vivre… Le seul droit réclamé
ns aucune jouissance accessoire. Le grand plaisir de l’Italien, c’est de vivre… Le seul droit réclamé par ce peuple, c’est
culpture des Musées nous ont délivré à jamais des fausses admirations de ses prédécesseurs en critique d’art pour des arti
t pour des artistes médiocres. Son Voyage en Italie demeure l’ouvrage de critique le plus parfait qui ait été écrit sur ce
ce sujet : mais l’émotion manque, et c’est à peine si on peut deviner de quelle manière la sensibilité du philosophe réagi
iner de quelle manière la sensibilité du philosophe réagit au contact de Rome, la ville des âmes, disait Veuillot, la vill
es et religieuses. Dom Bruno Destrée (O. S. B.) : Au milieu du chemin de notre vie ; Bloud et Cie Louis Le Cardonnel.
909, p. 335-339. C’est une attachante et sympathique figure que celle de l’auteur des Poèmes symboliques et religieux, gro
symboliques et religieux, groupés sous ce titre : Au Milieu du chemin de notre vie. Avant de se soumettre au joug, plus su
n de notre vie. Avant de se soumettre au joug, plus suave que pesant, de la règle monastique, Georges-Olivier Destrée fut
s visions, évoquées pour notre enchantement par les pinceaux magiques de Burnes Jones et de Dante-Gabriel Rossetti. De ce
pour notre enchantement par les pinceaux magiques de Burnes Jones et de Dante-Gabriel Rossetti. De ce dernier surtout il
r les pinceaux magiques de Burnes Jones et de Dante-Gabriel Rossetti. De ce dernier surtout il aima la pureté ardente, la
il aima la pureté ardente, la douloureuse suavité ; et il nous donna, de quelques-unes de ses poésies, des traductions trè
ardente, la douloureuse suavité ; et il nous donna, de quelques-unes de ses poésies, des traductions très heureuses dans
aujourd’hui presque introuvable, sur les Préraphaélites. La recherche de ces émotions exquises, toutefois, et l’attrait de
lites. La recherche de ces émotions exquises, toutefois, et l’attrait de ces nobles songes, n’arrivaient point à le satisf
s’il nous laisse dans le vague sans nous mener vers l’Infini, risque de devenir une excitation maladive et décevante. Il
a paix du cloître : il se fit bénédictin. Ce mot évoque trop souvent, d’ une façon exclusive, des idées de patiente éruditi
édictin. Ce mot évoque trop souvent, d’une façon exclusive, des idées de patiente érudition et.de minutieux labeur. En réa
es de patiente érudition et.de minutieux labeur. En réalité, les fils de saint Benoît sont d’abord des contemplatifs. Ils
éditation, l’ascèse et la louange divine. Leur Patriarche, qui domine de si haut les siècles, passait des nuits en prière,
ait ainsi son extase au concert des astres. L’Église le met au nombre de ces hommes rares qui, instruits par l’Esprit-Sain
de ces hommes rares qui, instruits par l’Esprit-Saint, eurent l’amour de la beauté et de l’harmonie. Aussi, à travers les
res qui, instruits par l’Esprit-Saint, eurent l’amour de la beauté et de l’harmonie. Aussi, à travers les âges, sa postéri
r des temples, splendides en même temps que sévères, et à les remplir de sereines et de solennelles mélodies. Quand il n’e
splendides en même temps que sévères, et à les remplir de sereines et de solennelles mélodies. Quand il n’est pas dans sa
autel, occupé aux fonctions liturgiques, le bénédictin vraiment digne de sa vocation peut, dans le silence de la cellule,
es, le bénédictin vraiment digne de sa vocation peut, dans le silence de la cellule, au lieu des vaines rumeurs, entendre
ma , et il n’est rien de plus mélodieux dans son onction que le latin d’ une autre fille de saint Benoît, la grande moniale
ien de plus mélodieux dans son onction que le latin d’une autre fille de saint Benoît, la grande moniale Gertrude. Leur vi
de. Leur vie tout entière, ainsi coulée avec eurythmie, dans le chant de l’office, dans l’accomplissement des rites sacrés
rés sous les admirables cloîtres et dans l’éclatante basilique, toute d’ or et de porphyre, de Saint-Paul-hors-les Murs. El
les admirables cloîtres et dans l’éclatante basilique, toute d’or et de porphyre, de Saint-Paul-hors-les Murs. Elle est b
es cloîtres et dans l’éclatante basilique, toute d’or et de porphyre, de Saint-Paul-hors-les Murs. Elle est bien d’un homm
toute d’or et de porphyre, de Saint-Paul-hors-les Murs. Elle est bien d’ un homme qui a profondément éprouvé ces austères d
est bien d’un homme qui a profondément éprouvé ces austères douceurs de l’existence régulière et qui ne regrette rien du
ulière et qui ne regrette rien du monde, la page suivante où, dans un de ses Poèmes légendaires, consacré à nous décrire l
s un de ses Poèmes légendaires, consacré à nous décrire la conversion de saint Jean Gualbert, Dom Bruno Destrée semble avo
ropre jeunesse inquiète. Au bas de l’allée des Cyprès, vers la porte de San Miniato, dominant les cris et les rires des e
es rires des enfants qui jouaient au dehors, une femme appelait, avec de longues et tendres inflexions, un doux prénom ita
rs, puisant et versant dans leurs frêles nacelles, le limon fécondant de l’Arno, s’appelaient à longs cris, et plaisantaie
isantaient bruyamment, et sur le vieux pont romain, des chars attelés de mules passaient en longues files, avec de joyeuse
t romain, des chars attelés de mules passaient en longues files, avec de joyeuses sonneries de clochettes et de clarines.
telés de mules passaient en longues files, avec de joyeuses sonneries de clochettes et de clarines. Parfois, nonchalamment
ssaient en longues files, avec de joyeuses sonneries de clochettes et de clarines. Parfois, nonchalamment couchés sur les
chalamment couchés sur les brancards, leur conducteur chantait, épris de son chant, une langoureuse et berçante chanson d’
eur chantait, épris de son chant, une langoureuse et berçante chanson d’ amour : sa voix juvénile retentissait un instant e
le dédale compliqué des rues tournantes. Parfois aussi, un clair rire d’ enfant jaillissait, imprévu et rapide, et toutes c
sa vue, Jean resta rêveur, songeant à tout ce que la vie lui offrait de gloire et de bonheur dans cette ville, qu’il aima
resta rêveur, songeant à tout ce que la vie lui offrait de gloire et de bonheur dans cette ville, qu’il aimait par-dessus
cêtres avaient vécu, illustres et puissants. Mais troublant ses rêves de bonheur, le souvenir des discordes et des crimes,
la cité, inquiétait son esprit. N’était-ce pas dans cette même ville, d’ apparence si heureuse et si charmante, que son frè
né, alors que, pour lui aussi, la vie s’annonçait souriante et pleine de promesses ; et n’était-ce point encore sur cette
en cet instant des joies ineffables qu’il avait goûtées dans l’église de San Miniato, pour avoir, surmontant en lui l’espr
t fait miséricorde à son ennemi. Il se revit priant, le cœur enflammé d’ amour, devant l’autel, et de nouveau, il crut ente
emi. Il se revit priant, le cœur enflammé d’amour, devant l’autel, et de nouveau, il crut entendre les calmes voix des moi
ns et frivoles, comparés au paisible et constant bonheur que les fils de saint Benoît trouvaient dans leur vie d’adoration
onstant bonheur que les fils de saint Benoît trouvaient dans leur vie d’ adoration et de prière. Il comprit alors que sa vi
que les fils de saint Benoît trouvaient dans leur vie d’adoration et de prière. Il comprit alors que sa vie passée, toute
ssée, toute cette journée, et cette incomparable et séduisante vision de Florence n’avaient été qu’une épreuve destinée à
véler sa vocation, et qu’il n’était point de plus noble vie que celle de ces contemplatifs, méditant pour les reproduire e
eurs cloîtres. Et comme Jean Gualbert avait l’âme héroïque, assoiffée d’ amour et de dévouement, le choix qui décidait de s
es. Et comme Jean Gualbert avait l’âme héroïque, assoiffée d’amour et de dévouement, le choix qui décidait de sa vie fut f
e héroïque, assoiffée d’amour et de dévouement, le choix qui décidait de sa vie fut fait sur-le-champ. Et c’est pourquoi,
ait sur-le-champ. Et c’est pourquoi, retraversant la place, il poussa d’ une main ferme la porte de ce couvent de San Minia
pourquoi, retraversant la place, il poussa d’une main ferme la porte de ce couvent de San Miniato, qu’il ne devait quitte
paisible et plus près de Dieu, dans les solitudes bénies et couvertes de forêts de Vallombreuse. Cette page, à mon sens,
t plus près de Dieu, dans les solitudes bénies et couvertes de forêts de Vallombreuse. Cette page, à mon sens, est vraime
llombreuse. Cette page, à mon sens, est vraiment significative. Rien de tragique, certes, n’a traversé la belle jeunesse
gnificative. Rien de tragique, certes, n’a traversé la belle jeunesse de Dom Destrée, épris uniquement de peinture, de mus
rtes, n’a traversé la belle jeunesse de Dom Destrée, épris uniquement de peinture, de musique et de poésie. Mais, au milie
versé la belle jeunesse de Dom Destrée, épris uniquement de peinture, de musique et de poésie. Mais, au milieu d’un de ses
jeunesse de Dom Destrée, épris uniquement de peinture, de musique et de poésie. Mais, au milieu d’un de ses voyages d’art
uniquement de peinture, de musique et de poésie. Mais, au milieu d’un de ses voyages d’art, et dans quelque cloître italie
einture, de musique et de poésie. Mais, au milieu d’un de ses voyages d’ art, et dans quelque cloître italien, peut-être, c
l à une vie plus haute. La longue citation qu’on vient de lire permet de saisir sa manière, il excelle à ces récits de lég
on vient de lire permet de saisir sa manière, il excelle à ces récits de légende et il s’y montre visiblement le frère des
récits de légende et il s’y montre visiblement le frère des artistes de l’école de Beuron, qui ont représenté au mont Cas
légende et il s’y montre visiblement le frère des artistes de l’école de Beuron, qui ont représenté au mont Cassin, en gra
eprésenté au mont Cassin, en grandes fresques, les scènes principales de la vie de saint Benoît. Comme eux il aime les tei
au mont Cassin, en grandes fresques, les scènes principales de la vie de saint Benoît. Comme eux il aime les teintes tranq
exemple, comme il fait parler sainte Dorothée de Cappadoce, au moment d’ aller au martyre : Déjà, devançant la mort, mon e
aller au martyre : Déjà, devançant la mort, mon esprit voit s’ouvrir de nouveau les royaumes célestes, et les jardins azu
uvrir de nouveau les royaumes célestes, et les jardins azurés, pleins de fleurs et de fruits, du Paradis. Des anges blancs
eau les royaumes célestes, et les jardins azurés, pleins de fleurs et de fruits, du Paradis. Des anges blancs voient par-d
lancs voient par-dessus les jardins paisibles ; sur les trônes formés de verdure et de fleurs, auréolés et nimbés de lumiè
ar-dessus les jardins paisibles ; sur les trônes formés de verdure et de fleurs, auréolés et nimbés de lumière éblouissant
s ; sur les trônes formés de verdure et de fleurs, auréolés et nimbés de lumière éblouissante, les saints et les saintes m
; et voici que, penchés vers la terre, d’autres anges agenouillés sur de légers nuages prient, pour que mon âme puisse san
e et leur prière. Seigneur, recevez mon âme et pardonnez les offenses de votre servante. Mais il n’y a pas chez D. Bruno
s chez D. Bruno Destrée que cet écho des saintes Cantilènes et le don de lutter, par la naïveté du coloris, avec les archa
on de lutter, par la naïveté du coloris, avec les archaïques peintres de scènes mystiques. Il est amant de la nature, à l’
loris, avec les archaïques peintres de scènes mystiques. Il est amant de la nature, à l’exemple de Ruskin, dont il fut épr
fois. Il excelle à traduire les frissons, les nuances, les fraîcheurs d’ une eau courante. Son œuvre est tout embaumée des
uits du matin. En cela il ne se montre pas du tout infidèle à l’idéal de son ordre. Newman, dans son admirable essai sur l
l’idéal de son ordre. Newman, dans son admirable essai sur la Mission de saint Benoît, trouve à la vie des bénédictins pri
saint Benoît, trouve à la vie des bénédictins primitifs quelque chose de virgilien, et il suffit de voir au milieu de quel
ie des bénédictins primitifs quelque chose de virgilien, et il suffit de voir au milieu de quels paysages, sur quelles col
, pour être certain qu’ils comprenaient et aimaient les pures beautés de la création. Par ces choses visibles, ils s’éleva
cher des souvenirs tumultueux du monde. Un souffle des Fioretti, venu d’ Assise, est très sensible dans les pages de Dom Br
souffle des Fioretti, venu d’Assise, est très sensible dans les pages de Dom Bruno. Il s’est arrêté sans doute de longues
très sensible dans les pages de Dom Bruno. Il s’est arrêté sans doute de longues heures dans cette cité bénie : il en a en
té bénie : il en a entendu chanter les carillons, et c’est en mémoire d’ elle qu’il a écrit un de ses plus délicieux poèmes
du chanter les carillons, et c’est en mémoire d’elle qu’il a écrit un de ses plus délicieux poèmes, Frère Pusillanime. So
je Vous ai reçu, je voudrais rester en silence auprès de Vous, rempli de Vous, ne voyant plus que Vous, n’écoutant plus qu
e Vous, ne voyant plus que Vous, n’écoutant plus que Vous, si pénétré d’ humbles désirs de Vous plaire et de Vous servir, q
plus que Vous, n’écoutant plus que Vous, si pénétré d’humbles désirs de Vous plaire et de Vous servir, que, n’était la cr
écoutant plus que Vous, si pénétré d’humbles désirs de Vous plaire et de Vous servir, que, n’était la crainte d’être vu, j
bles désirs de Vous plaire et de Vous servir, que, n’était la crainte d’ être vu, je collerais contre terre mes lèvres, et
Ainsi faisaient sans doute en leurs extases les premiers compagnons de saint François d’Assise, dont le nom retrace la v
vent leur souvenir m’est revenu, leur vie cachée en Dieu, leur pureté de cœur, leur pauvreté bienheureuse, et les doux cri
eu, leur pureté de cœur, leur pauvreté bienheureuse, et les doux cris d’ amour qu’ils poussaient, lorsqu’ils entraient en o
’ils poussaient, lorsqu’ils entraient en oraison, dans le bois voisin de leur cellule. Je souhaiterais de pouvoir m’étendr
ient en oraison, dans le bois voisin de leur cellule. Je souhaiterais de pouvoir m’étendre plus longuement sur Dom Bruno D
, symboliques et religieux. Mais j’en ai assez dit pour donner à plus d’ un l’envie de le lire. Avec lui on se reposera des
et religieux. Mais j’en ai assez dit pour donner à plus d’un l’envie de le lire. Avec lui on se reposera des vaines compl
l’envie de le lire. Avec lui on se reposera des vaines complications d’ une littérature malsaine et factice. En se trempan
numéro 286, 16 mai 1909, p. 346-349 [347-348, 349]. Petites villes d’ Italie (La Dépêche, 2 avril) [extrait] M. O. Uz
ns la Dépêche une promenade qu’il vient de faire à travers les villes de l’Émilie et où il n’a négligé ni notre Parme (qu’
ue toutes. […] Stendhal et Casanova (L’Intermédiaire, 30 avril) De l’Intermédiaire, sous la signature J. Brivois :
ignature J. Brivois : Je croyais réglée depuis longtemps la question de publication des Mémoires de Casanova, lorsque, to
oyais réglée depuis longtemps la question de publication des Mémoires de Casanova, lorsque, tout récemment, dans le tome I
on des Mémoires de Casanova, lorsque, tout récemment, dans le tome IX de l’Édition des Œuvres complètes d’Alfred de Musset
ue, tout récemment, dans le tome IX de l’Édition des Œuvres complètes d’ Alfred de Musset publiée par Garnier frères, s. d.
uit que je transcris fidèlement : « Casanova de Steingalt (1725-1803) de Venise, Mémoires publiés en français en 1726-1832
826 — Stendahl, au lieu de Stendhal. L’excellent historien des Œuvres de Stendhal, M. Adolphe Paupe (Paris, Dujarric, 1904
dans Rome (éd. Michel Lévy, 1853, 2 vol. gr. in-18) — pp. 100 et 180 de la 1re série, cite des passages des Mémoires sans
part qu’il aurait prise à la publication ; ce qu’il n’eût pas manqué de faire, je suppose, si le fait était exact. Qu’en
i le fait était exact. Qu’en pensent les Stendhaliens ? Les Mémoires de Casanova furent, dans le temps, attribués à Beyle
les plus belles pièces recueillies par le Louvre : une exquise figure d’ ange, fragment de retable, par Fra Angelico ; […]
ièces recueillies par le Louvre : une exquise figure d’ange, fragment de retable, par Fra Angelico ; […] un Ange en marbre
gment de retable, par Fra Angelico ; […] un Ange en marbre, sculpture de l’école toscane ou pisane du xiiie  siècle ; une
sculpture de l’école toscane ou pisane du xiiie  siècle ; une Vierge de l’Annonciation également en marbre, de l’école pi
du xiiie  siècle ; une Vierge de l’Annonciation également en marbre, de l’école pisane du xive  siècle […] ; des faïences
ècle […] ; des faïences italiennes ; des ivoires arabes très curieux, de la même provenance que deux pièces célèbres de la
s arabes très curieux, de la même provenance que deux pièces célèbres de la collection Carrand au Bargello de Florence […]
le 28 mars, l’inauguration, en présence du pape, des nouvelles salles de la Pinacothèque du Vatican, dont la réorganisatio
réorganisation avait été commencée il y a deux ans sous l’inspiration de Mgr Misciatelli, sous-préfet des Palais apostoliq
peintre Ludwig Seitz, mort malheureusement il y a quelques mois avant d’ avoir pu assister à la réalisation complète de son
y a quelques mois avant d’avoir pu assister à la réalisation complète de son œuvre, achevée par M. P. d’Achiardi. C’est pl
 : c’est une véritable révélation qui se trouva offerte aux visiteurs de la nouvelle galerie. On sait ce qu’était l’ancien
uvelle galerie. On sait ce qu’était l’ancienne : la réunion au hasard d’ œuvres anciennes de second ordre, de quelques toil
sait ce qu’était l’ancienne : la réunion au hasard d’œuvres anciennes de second ordre, de quelques toiles modernes, et d’u
l’ancienne : la réunion au hasard d’œuvres anciennes de second ordre, de quelques toiles modernes, et d’un petit nombre d’
d d’œuvres anciennes de second ordre, de quelques toiles modernes, et d’ un petit nombre d’admirables chefs-d’œuvre — la Ma
es de second ordre, de quelques toiles modernes, et d’un petit nombre d’ admirables chefs-d’œuvre — la Madone de Foligno et
modernes, et d’un petit nombre d’admirables chefs-d’œuvre — la Madone de Foligno et la Transfiguration de Raphaël, le Sain
admirables chefs-d’œuvre — la Madone de Foligno et la Transfiguration de Raphaël, le Saint Jérôme de Léonard de Vinci, la
ation de Raphaël, le Saint Jérôme de Léonard de Vinci, la composition de Melozzo da Forli représentant Le Pape Sixte IV no
ozzo da Forli représentant Le Pape Sixte IV nommant Platina intendant de la Bibliothèque du Vatican, — dans des salles où
voir gravi péniblement, après l’étroit escalier qui mène aux Chambres de Raphaël, quelques centaines de marches. Aujourd’h
’étroit escalier qui mène aux Chambres de Raphaël, quelques centaines de marches. Aujourd’hui, c’est au rez-de-chaussée, d
urd’hui, c’est au rez-de-chaussée, dans une spacieuse galerie, longue de 145 mètres, s’ouvrant sur la rue qui mène au musé
u Belvédère, qu’est présentée, dans les plus intelligentes conditions de décor, d’éclairage et de chauffage, et dans un or
e, qu’est présentée, dans les plus intelligentes conditions de décor, d’ éclairage et de chauffage, et dans un ordre rigour
ntée, dans les plus intelligentes conditions de décor, d’éclairage et de chauffage, et dans un ordre rigoureusement scient
auffage, et dans un ordre rigoureusement scientifique, une collection de tableaux unique à Rome, complétant dignement l’ad
de tableaux unique à Rome, complétant dignement l’admirable ensemble de musées qu’abrite le Vatican. On y a groupé, en ef
qu’abrite le Vatican. On y a groupé, en effet, outre une soixantaine de tableaux de l’ancienne galerie, plus de deux cent
e Vatican. On y a groupé, en effet, outre une soixantaine de tableaux de l’ancienne galerie, plus de deux cents peintures,
effet, outre une soixantaine de tableaux de l’ancienne galerie, plus de deux cents peintures, toutes remarquables, proven
nts privés, les autres — et c’est le plus grand nombre — des armoires de la Bibliothèque ou des magasins, où elles gisaien
de, une admirable Crucifixion attribuée à Giotto ; un Christ sur fond d’ or du Siennois Simone Martini ; de curieux Lorenze
ibuée à Giotto ; un Christ sur fond d’or du Siennois Simone Martini ; de curieux Lorenzetti (Scènes de la vie de saint Éti
fond d’or du Siennois Simone Martini ; de curieux Lorenzetti (Scènes de la vie de saint Étienne) ; un beau triptyque, La
du Siennois Simone Martini ; de curieux Lorenzetti (Scènes de la vie de saint Étienne) ; un beau triptyque, La Vierge ave
enne) ; un beau triptyque, La Vierge avec l’Enfant entre deux saints, d’ Allegretto Nuzi, daté de 1365 ; un grand panneau a
e, La Vierge avec l’Enfant entre deux saints, d’Allegretto Nuzi, daté de 1365 ; un grand panneau avec prédelle offrant des
uzi, daté de 1365 ; un grand panneau avec prédelle offrant des Scènes de la vie de la Vierge, œuvre capitale de la jeuness
de 1365 ; un grand panneau avec prédelle offrant des Scènes de la vie de la Vierge, œuvre capitale de la jeunesse de Benoz
ec prédelle offrant des Scènes de la vie de la Vierge, œuvre capitale de la jeunesse de Benozzo Gozzoli, qui le montre sou
rant des Scènes de la vie de la Vierge, œuvre capitale de la jeunesse de Benozzo Gozzoli, qui le montre sous l’influence d
ale de la jeunesse de Benozzo Gozzoli, qui le montre sous l’influence de Fra Angelico ; un charmant portrait d’une princes
qui le montre sous l’influence de Fra Angelico ; un charmant portrait d’ une princesse Sforza enfant, par Bernardino dei Co
mitifs vénitiens : Antonio da Murano, Crivelli, Montagna ; un superbe de Saint Georges combattant le dragon de Paris Bordo
Crivelli, Montagna ; un superbe de Saint Georges combattant le dragon de Paris Bordone ; un très beau Caravage : Le Reniem
ant le dragon de Paris Bordone ; un très beau Caravage : Le Reniement de saint Pierre ; un Repos de la Sainte Famille en É
one ; un très beau Caravage : Le Reniement de saint Pierre ; un Repos de la Sainte Famille en Égypte, par le Barroccio ; u
l’on doit depuis quelques années tant de beaux livres sur l’histoire de l’art — entre autres une somptueuse monographie d
res sur l’histoire de l’art — entre autres une somptueuse monographie de Peter Bruegel l’Ancien — un volume de haut luxe c
tres une somptueuse monographie de Peter Bruegel l’Ancien — un volume de haut luxe consacré par M. Victor Goloubew au célé
olume de haut luxe consacré par M. Victor Goloubew au célébré recueil de dessins de Jacopo Bellini au Louvre. (Les Dessins
ut luxe consacré par M. Victor Goloubew au célébré recueil de dessins de Jacopo Bellini au Louvre. (Les Dessins de Jacopo
célébré recueil de dessins de Jacopo Bellini au Louvre. (Les Dessins de Jacopo Bellini au Louvre et au British Museum : 2
seum : 2e partie25 ; in-folio, 100 planches avec notices, table et p.  d’ introd.) Ce livre de dessins, si précieux pour la
in-folio, 100 planches avec notices, table et p. d’introd.) Ce livre de dessins, si précieux pour la connaissance des ori
.) Ce livre de dessins, si précieux pour la connaissance des origines de la peinture vénitienne, fut acquis en 1884 par le
vénitienne, fut acquis en 1884 par le Louvre grâce à la perspicacité de Courajod. Il se compose de 95 feuillets en parche
1884 par le Louvre grâce à la perspicacité de Courajod. Il se compose de 95 feuillets en parchemin (sauf celui qui porte l
auf celui qui porte le n° 15) offrant, tracés à la plume, à la pointe d’ argent, ou plus rarement à la pierre d’Italie, de
tracés à la plume, à la pointe d’argent, ou plus rarement à la pierre d’ Italie, de grandes compositions mythologiques, his
a plume, à la pointe d’argent, ou plus rarement à la pierre d’Italie, de grandes compositions mythologiques, historiques o
mythologiques, historiques ou religieuses, des portraits, des études d’ animaux, de nombreux motifs de sculpture ou d’arch
ues, historiques ou religieuses, des portraits, des études d’animaux, de nombreux motifs de sculpture ou d’architecture, o
religieuses, des portraits, des études d’animaux, de nombreux motifs de sculpture ou d’architecture, où se trahit sans ce
s portraits, des études d’animaux, de nombreux motifs de sculpture ou d’ architecture, où se trahit sans cesse l’artiste ép
sculpture ou d’architecture, où se trahit sans cesse l’artiste épris de l’art antique que fut Jacopo (des compositions co
épris de l’art antique que fut Jacopo (des compositions comme la Tête d’ Annibal apportée à Prusias, le Jugement de Salomon
compositions comme la Tête d’Annibal apportée à Prusias, le Jugement de Salomon, la Mort de la Vierge, Marie au Temple, l
la Tête d’Annibal apportée à Prusias, le Jugement de Salomon, la Mort de la Vierge, Marie au Temple, le Palais d’Hérode, s
Jugement de Salomon, la Mort de la Vierge, Marie au Temple, le Palais d’ Hérode, sont significatives à ce point de vue) et
e) et où se révèlent non moins un excellent observateur et traducteur de la vie (témoin entre autres ses animaux) et un fe
ur de la vie (témoin entre autres ses animaux) et un fervent amoureux de la nature (voyez les paysages de la Descente de c
ses animaux) et un fervent amoureux de la nature (voyez les paysages de la Descente de croix, de Saint Christophe, de Sai
t un fervent amoureux de la nature (voyez les paysages de la Descente de croix, de Saint Christophe, de Saint Jérôme parmi
nt amoureux de la nature (voyez les paysages de la Descente de croix, de Saint Christophe, de Saint Jérôme parmi les roche
ure (voyez les paysages de la Descente de croix, de Saint Christophe, de Saint Jérôme parmi les rochers, la Fleur d’iris l
oix, de Saint Christophe, de Saint Jérôme parmi les rochers, la Fleur d’ iris lavée à l’aquarelle et reproduite en couleurs
reproduite en couleurs dans cet album). Rien n’est plus attachant que de suivre, en tournant ces feuillets, la pensée de c
st plus attachant que de suivre, en tournant ces feuillets, la pensée de cet esprit ingénu et ouvert, en qui se reflètent
vert, en qui se reflètent toutes les préoccupations et les curiosités de cette exquise période de la première Renaissance.
toutes les préoccupations et les curiosités de cette exquise période de la première Renaissance. M. Goloubew a mis à étud
e. En dehors d’une brève introduction, chaque planche est accompagnée d’ une description, suivie de références bibliographi
ntroduction, chaque planche est accompagnée d’une description, suivie de références bibliographiques. Quant aux reproducti
férences bibliographiques. Quant aux reproductions, dues à l’habileté de M. André Marty, elles sont parfaites de tous poin
roductions, dues à l’habileté de M. André Marty, elles sont parfaites de tous points et, bien qu’un peu plus petites que l
s grand honneur à l’auteur et à ses éditeurs, et dont nous souhaitons de voir bientôt la suite. Variétés. Pagello de M
dont nous souhaitons de voir bientôt la suite. Variétés. Pagello de M. René Doumic Jacques Crépet. Tome LXXIX, num
cques Crépet. Tome LXXIX, numéro 286, 16 mai 1909, p. 372-376. Étant de ceux qui se plaisent dans les textes surannés, je
textes surannés, je relisais, l’autre après-midi, la cinquième partie de la Confession d’un enfant du siècle ; — celle-là
je relisais, l’autre après-midi, la cinquième partie de la Confession d’ un enfant du siècle ; — celle-là même qui nous mon
erson (George Sand) hésitant entre la pitié que lui inspire son amant d’ aujourd’hui (Octave-Musset) et l’amour qu’elle a d
’aujourd’hui (Octave-Musset) et l’amour qu’elle a déjà pour son amant de demain (Smith-Pagello), puis nous la laisse devin
amant de demain (Smith-Pagello), puis nous la laisse deviner, déliée de ses serments par la générosité d’Octave-le-Débauc
puis nous la laisse deviner, déliée de ses serments par la générosité d’ Octave-le-Débauché, tombant dans les bras de Smith
erments par la générosité d’Octave-le-Débauché, tombant dans les bras de Smith-le Bon jeune homme. Dans ce récit arrangé d
bant dans les bras de Smith-le Bon jeune homme. Dans ce récit arrangé de son aventure de Venise, Musset s’est montré fort
as de Smith-le Bon jeune homme. Dans ce récit arrangé de son aventure de Venise, Musset s’est montré fort courtois envers
e, mais il était bon et dévoué ; ses qualités simples ressemblaient à de grandes lignes pures que l’œil saisit sans peine
s : « C’était le plus noble caractère. » Ailleurs encore : « Il était de ce petit nombre d’êtres qui vivent sans bruit et
us noble caractère. » Ailleurs encore : « Il était de ce petit nombre d’ êtres qui vivent sans bruit et savent gré aux autr
e petit nombre d’êtres qui vivent sans bruit et savent gré aux autres de ne pas s’apercevoir de ce qu’ils valent. » Puis i
qui vivent sans bruit et savent gré aux autres de ne pas s’apercevoir de ce qu’ils valent. » Puis il loue ses talents de m
e ne pas s’apercevoir de ce qu’ils valent. » Puis il loue ses talents de musicien, et il cite de lui des traits fort touch
ce qu’ils valent. » Puis il loue ses talents de musicien, et il cite de lui des traits fort touchants. C’est ainsi que Sm
ser une belle jeune fille dont il était très amoureux, pour continuer de soutenir sa mère et sa sœur… Oui vraiment, un trè
e figure Octave, l’enfant du siècle. J’étais encore sous l’impression de ce portrait quand je sortis. On criait les journa
soir, j’en ouvris un. À la première page s’y trouvait le compte-rendu de la quatrième conférence de M. René Doumic sur Geo
première page s’y trouvait le compte-rendu de la quatrième conférence de M. René Doumic sur George Sand. Je lus : Musset
igné par un jeune docteur, Pietro Pagello. C’était un honnête garçon, d’ esprit lent, de conversation pauvre, d’ailleurs ne
ne docteur, Pietro Pagello. C’était un honnête garçon, d’esprit lent, de conversation pauvre, d’ailleurs ne sachant pas le
leurs ne sachant pas le français, mais fort beau. George Sand s’éprit de lui. Une nuit, après avoir griffonné trois pages,
re autres choses : « Toi, tu ne me tromperas pas, tu ne me ferais pas de vaines promesses et de faux serments… Ce que j’ai
i, tu ne me tromperas pas, tu ne me ferais pas de vaines promesses et de faux serments… Ce que j’ai cherché en vain dans l
uemment ton silence. » Et cela nous renseigne clairement sur le genre d’ attrait par où Pagello avait conquis George Sand.
pensais connaître, moi aussi, la psychologie des trois héros du roman de Venise, et, faut-il l’avouer, des trois, c’est Pa
me semblait, au cours de cette fameuse aventure, avoir gardé un grain de bon sens et quelque semblant de correction. « Mai
ameuse aventure, avoir gardé un grain de bon sens et quelque semblant de correction. « Mais enfin, M. Doumic, c’est M. Dou
n’est pas un homme léger. Même pour faire sourire les jolies bouches de ses jolies auditrices, il n’oserait hasarder une
facétie… qui ne serait qu’une facétie. M. Doumic est une des gloires de l’École, il n’attend que l’occasion de damer le p
M. Doumic est une des gloires de l’École, il n’attend que l’occasion de damer le pion à M. Lemaître, ses opinions littéra
ccasion de damer le pion à M. Lemaître, ses opinions littéraires sont d’ une orthodoxie indéniable, d’une prudence à laquel
 Lemaître, ses opinions littéraires sont d’une orthodoxie indéniable, d’ une prudence à laquelle chacun rend hommage. Et, d
mpathiser avec l’honnête et consciencieux Pagello qu’avec cet ivrogne de Musset ou cette mère Gigogne-de-ses-amants que fu
re Gigogne-de-ses-amants que fut George Sand. Si donc il taxe Pagello de stupidité, c’est que… évidemment. » De vrai, si M
Sand. Si donc il taxe Pagello de stupidité, c’est que… évidemment. » De vrai, si M. Doumic eût été là présent, je me sera
 Doumic eût été là présent, je me serais près de lui accusé et excusé de mon indécent étonnement de tout à l’heure. — Cepe
je me serais près de lui accusé et excusé de mon indécent étonnement de tout à l’heure. — Cependant, en rentrant chez moi
t à l’heure. — Cependant, en rentrant chez moi, une ultime résistance de ma mémoire d’avant M. Doumic me fit atteindre Ell
 Cependant, en rentrant chez moi, une ultime résistance de ma mémoire d’ avant M. Doumic me fit atteindre Elle et lui, pour
it atteindre Elle et lui, pour y chercher les traits les plus marqués de Richard Palmer, cette autre incarnation de Pagell
es traits les plus marqués de Richard Palmer, cette autre incarnation de Pagello. « Tout de même George Sand a connu Pagel
re incarnation de Pagello. « Tout de même George Sand a connu Pagello de beaucoup plus près que l’honorable conférencier,
ès que l’honorable conférencier, pensais-je, il n’est pas indifférent de la consulter. » Au hasard des feuillets, je relev
ulter. » Au hasard des feuillets, je relevai ces passages : Il était d’ une beauté accomplie, ce qui, au premier abord, lu
mé propre aux figures régulières. En l’examinant mieux, on découvrait de la finesse dans son sourire et du feu dans son re
saines comme ses instincts. Et « droit, juste, généreux, instruit », de l’incipit à l’excipit, la louange de l’épithète s
it, juste, généreux, instruit », de l’incipit à l’excipit, la louange de l’épithète s’accolait au nom trois fois exalté de
excipit, la louange de l’épithète s’accolait au nom trois fois exalté de Richard, tout au long d’Elle et lui, jusqu’à cett
épithète s’accolait au nom trois fois exalté de Richard, tout au long d’ Elle et lui, jusqu’à cette conclusion : « Il était
plus nobles et des actions les plus courageuses. Tout son tort était d’ avoir cru à la durée inébranlable de ce qui était
courageuses. Tout son tort était d’avoir cru à la durée inébranlable de ce qui était chez lui un effort spontané de la vo
u à la durée inébranlable de ce qui était chez lui un effort spontané de la volonté. » Ainsi le Richard Palmer-Pagello de
h-Pagello de Musset, — mais non point du tout dans la stupidité celui de M. Doumic ! Mais au fait, m’écriai-je, Musset et
e son complice, lui son compère. Parbleu ! quand un couple se propose de reprendre, devant la postérité, le grand rôle de
un couple se propose de reprendre, devant la postérité, le grand rôle de Roméo-Juliette ou d’Héloïse-Abélard, il lui faut
de reprendre, devant la postérité, le grand rôle de Roméo-Juliette ou d’ Héloïse-Abélard, il lui faut bien, sous peine de s
rs qui incursionna dans son intimité. C’est évident : les témoignages de Lélia et de Sténio en tant qu’auteurs sont suspec
sionna dans son intimité. C’est évident : les témoignages de Lélia et de Sténio en tant qu’auteurs sont suspects. Consulto
ects. Consultons donc le recueil authentique des authentiques billets de Sand à Musset, de Musset à Sand, de Sand à Pagell
onc le recueil authentique des authentiques billets de Sand à Musset, de Musset à Sand, de Sand à Pagello, le maître-livre
hentique des authentiques billets de Sand à Musset, de Musset à Sand, de Sand à Pagello, le maître-livre qui renferme et l
Sand à Pagello, le maître-livre qui renferme et le journal du médecin de Venise et les dictées d’Alfred à Paul, et toutes
-livre qui renferme et le journal du médecin de Venise et les dictées d’ Alfred à Paul, et toutes les pièces capitales de c
Venise et les dictées d’Alfred à Paul, et toutes les pièces capitales de ce procès amoureux. À moi, Une histoire d’amour !
outes les pièces capitales de ce procès amoureux. À moi, Une histoire d’ amour ! À moi, Mariéton ! Et j’ouvris ce troisième
ma foi en M. Doumic était profonde.) Je lus d’abord, dans les billets de George à Piétro : Es-tu sûr que je sois digne d’
d, dans les billets de George à Piétro : Es-tu sûr que je sois digne d’ un cœur aussi noble que le tien ?… Je te vois gran
ête et bonne, ton regard tendre et sincère, ton front pur comme celui d’ un enfant, je me rassure et ne songe plus qu’au pl
comme celui d’un enfant, je me rassure et ne songe plus qu’au plaisir de te regarder. Tes paroles sont si belles et si bon
ers Musset ; il me répondit en m’indiquant du doigt quelques passages de ses lettres à ses camarade, frère, ami, mère, gra
y a cependant, dans votre aventure avec Lélia, un chapitre qui serait de nature, il m’en faut convenir, à faire douter de
chapitre qui serait de nature, il m’en faut convenir, à faire douter de votre esprit. C’est le dernier, celui de la sépar
aut convenir, à faire douter de votre esprit. C’est le dernier, celui de la séparation. George, dès votre arrivée à Paris,
n pressé. Auriez-vous donc été plus que naïf ? Étiez-vous en vérité «  de ces choses qui ne supportent pas le voyage », com
t pas le voyage », comme le prononçait M. Doumic, notre juge à tous ? De grâce, expliquez-moi ce dédain avec lequel votre
moi ce dédain avec lequel votre amie soudain vous légua au précepteur de ses enfants, à M. Boucoiran, « ce brave et digne
précepteur de ses enfants, à M. Boucoiran, « ce brave et digne homme de votre trempe » ? L’ombre de Pagello sourit fineme
à M. Boucoiran, « ce brave et digne homme de votre trempe » ? L’ombre de Pagello sourit finement et m’ouvrit Une Histoire
rempe » ? L’ombre de Pagello sourit finement et m’ouvrit Une Histoire d’ amour, à la dernière page du Journal : Il l’ennuy
le bon sens, abattait la sublimité incomprise dont elle avait coutume d’ envelopper la lassitude de ses amours. Je lui avai
ublimité incomprise dont elle avait coutume d’envelopper la lassitude de ses amours. Je lui avais déjà fait connaître que
ais déjà fait connaître que j’avais sondé profondément son cœur plein de qualités excellentes, obscurcies par beaucoup de
s excellentes, obscurcies par beaucoup de défauts. Cette connaissance de ma part ne pouvait lui donner que du dépit… Derr
teur qui, certes, a le mieux analysé et pesé les personnages du roman de Venise, — murmurait, ou à peu près : « Évidemment
demment. Pagello n’avait pas l’âme complexe et théâtrale, ni le génie d’ une Sand ou d’un Musset. C’était un romanesque, no
lo n’avait pas l’âme complexe et théâtrale, ni le génie d’une Sand ou d’ un Musset. C’était un romanesque, non un romantiqu
était un romanesque, non un romantique. Mais sa psychologie est celle d’ un homme sain et non d’un sot. Il est l’auteur not
n un romantique. Mais sa psychologie est celle d’un homme sain et non d’ un sot. Il est l’auteur notamment de cette charman
est celle d’un homme sain et non d’un sot. Il est l’auteur notamment de cette charmante Serenata en dialecte vénitien que
n que George Sand, pour partie, a insérée dans la seconde des Lettres d’ un voyageur. » En vérité, où M. René Doumic a-t-il
llo fût stupide ? § Où il l’a lu ? Je le sais : c’est dans un article de Francisque Sarcey publié, par une délicate attent
ancisque Sarcey publié, par une délicate attention, au lendemain même de la mort de Pagello. (Revue hebdomadaire, mars 189
rcey publié, par une délicate attention, au lendemain même de la mort de Pagello. (Revue hebdomadaire, mars 1898.) Le Maît
ême de la mort de Pagello. (Revue hebdomadaire, mars 1898.) Le Maître de la critique d’hier, lui aussi, lâchait parfois de
de Pagello. (Revue hebdomadaire, mars 1898.) Le Maître de la critique d’ hier, lui aussi, lâchait parfois des légèretés. El
eorge Sand ennuyée et rêveuse. Elle l’avait choisi pour être un jouet de quelques heures ; il s’était laissé faire sans pe
ces frelons que les abeilles tuent, après qu’elles n’ont plus besoin de leurs services (sic). Pourtant, à la fin de son
elles n’ont plus besoin de leurs services (sic). Pourtant, à la fin de son article, l’Oncle, qui avait certainement plus
urtant, à la fin de son article, l’Oncle, qui avait certainement plus de bon sens que de connaissances sérieuses en apicul
de son article, l’Oncle, qui avait certainement plus de bon sens que de connaissances sérieuses en apiculture, cédait à u
s que de connaissances sérieuses en apiculture, cédait à un mouvement de justice, — et pourquoi M. Doumic ne l’a-t-il pas
pas imité jusque-là ? « Ce bon Pagello, concluait-il, qu’on a traité d’ imbécile et de ramolli, leur a donné, [à Sand et à
que-là ? « Ce bon Pagello, concluait-il, qu’on a traité d’imbécile et de ramolli, leur a donné, [à Sand et à Musset] un ex
imbécile et de ramolli, leur a donné, [à Sand et à Musset] un exemple de discrétion qu’ils auraient eu raison de suivre. »
Sand et à Musset] un exemple de discrétion qu’ils auraient eu raison de suivre. » Pauvre Pagello ! De Charybde en Scylla
e discrétion qu’ils auraient eu raison de suivre. » Pauvre Pagello ! De Charybde en Scylla. Après Sarcey, M. Doumic ! Et
iques que les opinions nuancées, parce qu’enfin nul n’hésitera à rire de Pagello, tandis que de Musset ou de Sand… ah ! ah
nuancées, parce qu’enfin nul n’hésitera à rire de Pagello, tandis que de Musset ou de Sand… ah ! ah ! mais permettez ! le
ce qu’enfin nul n’hésitera à rire de Pagello, tandis que de Musset ou de Sand… ah ! ah ! mais permettez ! le poète des Nui
ou de Sand… ah ! ah ! mais permettez ! le poète des Nuits ! l’auteur de Consuelo !… — et que la gaîté, la vieille gaîté f
— et que la gaîté, la vieille gaîté française exige un bouc émissaire de chaque aventure… Pauvre Pagello ! en vérité, plus
endant trente ans, il put croire qu’elle lui vaudrait une petite part d’ immortalité. Pendant trente ans, retiré à Bellune,
ite part d’immortalité. Pendant trente ans, retiré à Bellune, du fond de sa province, de l’autre côté des monts, chaque jo
talité. Pendant trente ans, retiré à Bellune, du fond de sa province, de l’autre côté des monts, chaque jour il vit se lev
e côté des monts, chaque jour il vit se lever plus éclatant le soleil de la gloire pour son ancienne amie et son généreux
énéreux rival. Un rayon en venait jusqu’à lui. Il se savait à la base de la douleur qui avait soufflé au poète des Nuits s
strophes admirables. Il se retrouvait dans Jacques, dans les Lettres d’ un voyageur. Il voyait exalter sa noblesse dans la
peu. Mais survinrent ceux qui ne l’avaient pas connu, les collecteurs de documents, les chroniqueurs surtout. D’ailleurs l
lo vit discuter impitoyablement sa bonne fortune. Il avait eu le tort de survivre aux cohéros de son roman. On lui démontr
blement sa bonne fortune. Il avait eu le tort de survivre aux cohéros de son roman. On lui démontra d’abord que toute cett
an. On lui démontra d’abord que toute cette histoire, c’était surtout de la littérature ; que George Sand et Musset s’y ét
me était arrivé au fort bon moment dans leur liaison, pour les sortir d’ une situation pénible et leur permettre d’en tirer
ur liaison, pour les sortir d’une situation pénible et leur permettre d’ en tirer des effets nouveaux. Puis, comme il falla
’en tirer des effets nouveaux. Puis, comme il fallait bien un terrain d’ entente aux Mussettistes et aux Sandistes, son dos
d’entente aux Mussettistes et aux Sandistes, son dos en fît l’office. De 1834 à 1860, il avait été le type du brave, sain,
ait été le type du brave, sain, vertueux et bon jeune homme ; en l’an de grâce 1909 il est devenu, M. René Doumic aidant a
tout de même, entrera dans l’immortalité. Mais ce n’est peut-être pas de la manière qu’il l’espérait, et j’ai idée que, de
n’est peut-être pas de la manière qu’il l’espérait, et j’ai idée que, de là-haut, il doit plutôt maudire sa « bonne fortun
lutôt maudire sa « bonne fortune ». Au fait, en est-ce une jamais que d’ aimer une femme de lettres, ou même d’en être aimé
 bonne fortune ». Au fait, en est-ce une jamais que d’aimer une femme de lettres, ou même d’en être aimé ? Tome LXXIX,
fait, en est-ce une jamais que d’aimer une femme de lettres, ou même d’ en être aimé ? Tome LXXIX, numéro 288, 16 juin
X, numéro 288, 16 juin 1909, p. 710-714 [713]. […] Quant aux édifices de l’étranger, ils sont assez modestement représenté
qui n’est pas un reproche, car on nous a assez rebattu avec les vues d’ Italie et de Sicile — et tout au plus, peut-on rem
as un reproche, car on nous a assez rebattu avec les vues d’Italie et de Sicile — et tout au plus, peut-on remarquer, à cô
es d’Italie et de Sicile — et tout au plus, peut-on remarquer, à côté d’ une monographie de Saint-Serge et Saint-Bacchus à
Sicile — et tout au plus, peut-on remarquer, à côté d’une monographie de Saint-Serge et Saint-Bacchus à Constantinople, de
é d’une monographie de Saint-Serge et Saint-Bacchus à Constantinople, de M. A. Thiers, — qui s’est donné bien du mal pour
M. A. Thiers, — qui s’est donné bien du mal pour un édifice en somme de peu d’intérêt — de bons dessins sur Venise et Flo
Thiers, — qui s’est donné bien du mal pour un édifice en somme de peu d’ intérêt — de bons dessins sur Venise et Florence,
i s’est donné bien du mal pour un édifice en somme de peu d’intérêt — de bons dessins sur Venise et Florence, de M. M. Cho
e en somme de peu d’intérêt — de bons dessins sur Venise et Florence, de M. M. Chollet ; la porte du Baptistère de San Gio
ins sur Venise et Florence, de M. M. Chollet ; la porte du Baptistère de San Giovanni (Florence), ouvrage en bronze d’Andr
la porte du Baptistère de San Giovanni (Florence), ouvrage en bronze d’ Andréa Pisano, par M. C. Imandt ; des Souvenirs de
, ouvrage en bronze d’Andréa Pisano, par M. C. Imandt ; des Souvenirs de Sicile (Castelvetrano, Taormina, Montreale, Agrig
iès ; sur Venise, derechef, par M. H. Fivaz ; la boutique du marchand d’ antiquités à Velletri (Italie), par M. A. Hourlier
s chevaliers français à Malte, par M. Guidetti ; des Fonts baptismaux de Sienne, de M. Duménil, et en Allemagne un joli co
s français à Malte, par M. Guidetti ; des Fonts baptismaux de Sienne, de M. Duménil, et en Allemagne un joli coin de Nurem
nts baptismaux de Sienne, de M. Duménil, et en Allemagne un joli coin de Nuremberg, de M. P. Tournon. […] Les Journaux.
de Sienne, de M. Duménil, et en Allemagne un joli coin de Nuremberg, de M. P. Tournon. […] Les Journaux. Stendhal et C
uérard, dans ses Supercheries littéraires dévoilées, s’était contenté de nier l’authenticité de cet ouvrage ! Renchérissan
heries littéraires dévoilées, s’était contenté de nier l’authenticité de cet ouvrage ! Renchérissant sur cette affirmation
henticité de cet ouvrage ! Renchérissant sur cette affirmation dénuée de preuves, Paul Lacroix (Bibliophile Jacob) déclara
(Bibliophile Jacob) déclarait, dans une note du catalogue des livres de M. Dutacq, que Casanova était incapable d’écrire
te du catalogue des livres de M. Dutacq, que Casanova était incapable d’ écrire en français, n’entendait rien à une œuvre d
va était incapable d’écrire en français, n’entendait rien à une œuvre d’ imagination et de style, et qu’il avait fallu un h
e d’écrire en français, n’entendait rien à une œuvre d’imagination et de style, et qu’il avait fallu un habile homme pour
sforma rapidement en certitude ; elle fut rééditée je ne sais combien de fois, et M. Brivois l’a retrouvée, agrémentée d’u
e je ne sais combien de fois, et M. Brivois l’a retrouvée, agrémentée d’ un luxe de coquilles, dans la nouvelle édition des
is combien de fois, et M. Brivois l’a retrouvée, agrémentée d’un luxe de coquilles, dans la nouvelle édition des Œuvres de
grémentée d’un luxe de coquilles, dans la nouvelle édition des Œuvres de Musset. Si mon aimable confrère tient à être rens
des Œuvres de Musset. Si mon aimable confrère tient à être renseigné, d’ une façon précise, sur l’authenticité des Mémoires
être renseigné, d’une façon précise, sur l’authenticité des Mémoires de Casanova, je l’engage à se procurer, et au besoin
-90 ; elle dissipe tous les doutes et réduit à néant la collaboration de Stendhal. Il était bon de savoir à qui revenait
doutes et réduit à néant la collaboration de Stendhal. Il était bon de savoir à qui revenait la gloire de cette bévue :
oration de Stendhal. Il était bon de savoir à qui revenait la gloire de cette bévue : il n’y manquait que la date. To
tome V : Les Royautés vassales du Saint-Siège ; tome VI : Le Concile de Latran et la Réforme de l’Église, Hachette, 7 fr.
assales du Saint-Siège ; tome VI : Le Concile de Latran et la Réforme de l’Église, Hachette, 7 fr. M. Achille Luchaire
7 fr. M. Achille Luchaire est mort le 13 novembre dernier, à l’âge de soixante-deux ans, et la disparition soudaine de
bre dernier, à l’âge de soixante-deux ans, et la disparition soudaine de cet homme vigoureux a été une stupeur pour tout l
homme vigoureux a été une stupeur pour tout le monde. Les nécessités d’ une rubrique de plus en plus chargée, et dont le r
rement plus lent, nous font venir assez tard aux deux derniers livres de l’historien regretté et rendent également tardive
res de l’historien regretté et rendent également tardive l’expression de l’hommage qu’en ami fidèle de l’Histoire nous dev
rendent également tardive l’expression de l’hommage qu’en ami fidèle de l’Histoire nous devons à cette mémoire. Cet homma
sincère, et quant aux livres, c’est précisément faire leur éloge que de dire qu’ils pouvaient attendre quelque peu, n’éta
loge que de dire qu’ils pouvaient attendre quelque peu, n’étant point de ceux, malgré certaines imperfections, qui passent
gré certaines imperfections, qui passent avec l’actualité. Les titres de noblesse intellectuelle d’Achille Luchaire sont d
, qui passent avec l’actualité. Les titres de noblesse intellectuelle d’ Achille Luchaire sont dans ses travaux sur la prem
uelle d’Achille Luchaire sont dans ses travaux sur la première époque de la royauté capétienne. Son Histoire des instituti
de la royauté capétienne. Son Histoire des institutions monarchiques de la France sous les premiers Capétiens (987-1180)
) est peut-être le livre le plus fou qui se soit écrit sur les débuts de la royauté française. La question, si complexe et
royauté française. La question, si complexe et parfois si mal posée, de la fondation du pouvoir monarchique à cette époqu
ion du pouvoir monarchique à cette époque est traitée avec une clarté d’ exposition, et une nouveauté d’érudition qui préci
tte époque est traitée avec une clarté d’exposition, et une nouveauté d’ érudition qui précisent définitivement le principe
eauté d’érudition qui précisent définitivement le principe du pouvoir de Hugues Capet, pouvoir dont l’origine matérielle s
t dans certains faits, mais inconditionnel en droit, ce qui veut dire d’ autre essence que le pouvoir féodal, véritablement
Deux volumes sur Louis VI ont succédé à cet ouvrage, remplis surtout de matières chronologiques et diplomatiques (comme l
diplomatiques (comme l’œuvre suivante, sur Louis VII), mais précédés d’ une Introduction considérable où le règne de Louis
Louis VII), mais précédés d’une Introduction considérable où le règne de Louis Le Gros est caractérisé avec une netteté ma
ctérisé avec une netteté magistrale. Il faudrait citer aussi le livre de Luchaire sur les Communes françaises à l’époque d
ses à la même époque, ainsi que les deux volumes (destinés à la série de M. Lavisse) sur les xie , xiie et xiiie  siècles
de M. Lavisse) sur les xie , xiie et xiiie  siècles, où se détachent de si beaux chapitres sur Philippe-Auguste. M. Lucha
pour les règnes des premiers Capétiens. On regrettera que la grandeur de cette entreprise, qui le hanta, l’ait fait recule
l y occupe, toutes différences observées, la place que l’Innocent III de Hurter a dans l’érudition allemande. Mais l’œuvre
’érudition allemande. Mais l’œuvre, tout en étant plus qu’une « série de brillantes esquisses », comme on a dit, donne cep
brillantes esquisses », comme on a dit, donne cependant l’impression de n’être que cela, par le vice d’un plan qui, subst
n a dit, donne cependant l’impression de n’être que cela, par le vice d’ un plan qui, substituant à l’ordre chronologique l
qui, substituant à l’ordre chronologique l’ordre des matières, manque de coordination réelle. C’est une succession de tabl
dre des matières, manque de coordination réelle. C’est une succession de tableaux plutôt qu’une exposition simultanée et c
tôt qu’une exposition simultanée et cohérente où s’indique le rapport de toutes les parties. Il semble que, pour donner un
rt de toutes les parties. Il semble que, pour donner une idée vivante de ce pouvoir universel, catholique, que fut la Papa
idée vivante de ce pouvoir universel, catholique, que fut la Papauté d’ Innocent III, il eût fallu le montrer à l’œuvre à
nt III, il eût fallu le montrer à l’œuvre à la fois dans sa diversité d’ affaires et d’entreprises : il y a une connexité,
fallu le montrer à l’œuvre à la fois dans sa diversité d’affaires et d’ entreprises : il y a une connexité, par exemple, e
’entreprises : il y a une connexité, par exemple, entre la domination d’ Innocent III en Italie et la lutte du sacerdoce et
re la domination d’Innocent III en Italie et la lutte du sacerdoce et de l’empire, entre la guerre des Albigeois et la pol
la politique avec Philippe-Auguste, qu’il n’est pas non plus inutile de rapprocher de celle avec Jean-sans-Terre, etc. Un
avec Philippe-Auguste, qu’il n’est pas non plus inutile de rapprocher de celle avec Jean-sans-Terre, etc. Un autre inconvé
rapprocher de celle avec Jean-sans-Terre, etc. Un autre inconvénient de ce plan consiste dans les redites et les anticipa
qu’on retrouvera dans les tomes suivants, sont touchées : le divorce de Philippe-Auguste, la succession d’Henri VI, le co
ivants, sont touchées : le divorce de Philippe-Auguste, la succession d’ Henri VI, le couronnement et l’excommunication d’O
guste, la succession d’Henri VI, le couronnement et l’excommunication d’ Othon de Brunswick, etc. Enfin certain manque d’or
out à coup, au tome IV, que la Croisade fut la grande pensée du règne d’ Innocent III : il n’est pas question de cette « gr
fut la grande pensée du règne d’Innocent III : il n’est pas question de cette « grande pensée » dans les trois tomes préc
, dans l’avertissement placé en tête du tome VI et dernier, la valeur de cette objection, qui lui a été faite de maints cô
tome VI et dernier, la valeur de cette objection, qui lui a été faite de maints côtés et que nous lui avons renouvelée pou
tés et que nous lui avons renouvelée pour notre part à la publication de chaque nouveau tome, a confessé sa crainte (peut-
n de chaque nouveau tome, a confessé sa crainte (peut-être excessive) de se rendre illisible par l’emploi de l’ordre chron
sa crainte (peut-être excessive) de se rendre illisible par l’emploi de l’ordre chronologique, aux complications inévitab
atteint, car, une fois admis le postulat des morceaux séparés, chacun de ces morceaux, luttes en Italie et à Rome, croisad
orceaux, luttes en Italie et à Rome, croisade des Albigeois, rivalité de la papauté et de l’empire, quatrième croisade, po
n Italie et à Rome, croisade des Albigeois, rivalité de la papauté et de l’empire, quatrième croisade, politique à l’égard
, concile du Latran, est en lui-même très clair, — nous n’avons cessé de louer cette clarté à l’intérieur de chaque partie
de chaque partie séparée, — très agréablement écrit. Mais le critique d’ histoire, muni de quelque finesse gagnée dans l’ex
séparée, — très agréablement écrit. Mais le critique d’histoire, muni de quelque finesse gagnée dans l’exercice patient de
ue d’histoire, muni de quelque finesse gagnée dans l’exercice patient de son métier, notamment en ce qui concerne la conna
otamment en ce qui concerne la connaissance des habitudes et procédés de nos historiens, se doute bien qu’il y a d’autres
historiens, se doute bien qu’il y a d’autres raisons ; que le défaut de l’ouvrage, c’est-à-dire son ordre factice, peut b
e l’ouvrage, c’est-à-dire son ordre factice, peut bien venir du souci de trouver des lecteurs, mais qu’il vient plus sûrem
souci de trouver des lecteurs, mais qu’il vient plus sûrement encore d’ une certaine façon d’entendre l’érudition, qu’il v
lecteurs, mais qu’il vient plus sûrement encore d’une certaine façon d’ entendre l’érudition, qu’il vient de cette éruditi
l vient de cette érudition même que l’on a voulu dissimuler. La manie de la « monographie », par exemple, à la fois ressou
anie de la « monographie », par exemple, à la fois ressource et fléau de nos historiens submergés par le document, la reli
os historiens submergés par le document, la religion, la superstition de la monographie, a manifestement fait encore ici d
phie, a manifestement fait encore ici des siennes. M. Luchaire est un de nos universitaires qui s’est donné le plus de mal
nes. M. Luchaire est un de nos universitaires qui s’est donné le plus de mal pour transporter dans les Facultés les méthod
donné le plus de mal pour transporter dans les Facultés les méthodes de l’École des Chartes et de l’École des Hautes Étud
transporter dans les Facultés les méthodes de l’École des Chartes et de l’École des Hautes Études. Mais il est à craindre
raindre qu’il ne leur ait pris aussi le morbus monographicus et c’est de ce morbus, disons-nous, que nous croyons trouver
t, par le titre et par une bonne moitié des détails, ceux par exemple de la lutte du Pape contre le féodalisme et le munic
isme romains, une monographie comme en pourrait écrire un spécialiste de la Rome médiévale, M. Halphen ou M. Rodocanachi.
u M. Rodocanachi. Autre indice : on ne voyait guère, d’abord, au-delà de ce premier volume et d’un second, celui-là aussi
indice : on ne voyait guère, d’abord, au-delà de ce premier volume et d’ un second, celui-là aussi sur un sujet pris et tra
uragé aussi, sans doute, par certaines convenances, certaine prudence d’ éditeur. Là-dessus, le bon accueil du public a per
d’éditeur. Là-dessus, le bon accueil du public a permis à M. Luchaire d’ écrire les autres volumes ; mais le pli monographi
res volumes ; mais le pli monographique était pris, et l’on a composé de la sorte cinq ou six monographies successives, qu
pas un livre. Nous touchons ici du doigt, chez un historien pourtant de grande valeur, ce que deviennent les grands sujet
s par les méthodes actuelles. Ces méthodes s’avèrent comme incapables de les embrasser. Il sied, d’ailleurs, de redire que
des s’avèrent comme incapables de les embrasser. Il sied, d’ailleurs, de redire que chaque partie, prise en soi, est remar
’ailleurs, de redire que chaque partie, prise en soi, est remarquable de clarté, de précision et de style, et ceci s’appli
de redire que chaque partie, prise en soi, est remarquable de clarté, de précision et de style, et ceci s’applique, autant
aque partie, prise en soi, est remarquable de clarté, de précision et de style, et ceci s’applique, autant que jamais, à c
sans notes, l’ouvrage, dans la mesure où il est une simple collection de thèmes, s’appuie sur une érudition consciencieuse
On trouvera au dernier tome une bibliographie très complète, précédée d’ indications et d’appréciations fort utiles, ainsi
rnier tome une bibliographie très complète, précédée d’indications et d’ appréciations fort utiles, ainsi qu’une table géné
et d’appréciations fort utiles, ainsi qu’une table générale des noms de lieux et de personnes. Louis Halphen : Études
iations fort utiles, ainsi qu’une table générale des noms de lieux et de personnes. Louis Halphen : Études sur l’Admini
lieux et de personnes. Louis Halphen : Études sur l’Administration de Rome au Moyen-Âge (751-1252), Champion, 7 fr.
eu connue, durant laquelle M. Louis Halphen a étudié l’administration de Rome au Moyen-Âge, se divise en deux parties. Pen
l’administration émane directement du pape, débarrassé des ingérences de l’exarque, des missi de Charlemagne et des empere
irectement du pape, débarrassé des ingérences de l’exarque, des missi de Charlemagne et des empereurs de la dynastie saxon
es ingérences de l’exarque, des missi de Charlemagne et des empereurs de la dynastie saxonne. Le Préfet, en qui M. Halphen
dynastie saxonne. Le Préfet, en qui M. Halphen voit une continuation de l’antique Præfectus Urbis et dont les attribution
’antique Præfectus Urbis et dont les attributions sont judiciaires et de police ; les Ducs, fonctionnaires pontificaux, à
ce ; les Ducs, fonctionnaires pontificaux, à qui, d’après les calculs de l’auteur, succèdent, à partir du xe  siècle, les
s calculs de l’auteur, succèdent, à partir du xe  siècle, les Consuls de Rome ; enfin les Juges, divisés en juges ordinair
peut regarder, d’après M. Halphen, comme le plus important des corps de fonctionnaires, car c’est là que se recrutent tou
tous les titulaires des principaux services administratifs, au nombre de sept, primicerius, secundicerius, nomenclator, pr
carius, saccellarius, protoscrinarius : tels sont en gros les rouages de l’administration romaine jusqu’à 1143, date où co
à 1143, date où commence une nouvelle période. C’est alors la période de la Commune romaine, dont la création fut une suit
lors la période de la Commune romaine, dont la création fut une suite de la révolution suscitée par Arnaud de Brescia, et,
la révolution suscitée par Arnaud de Brescia, et, plus profondément, de la prépondérance prise par la noblesse romaine et
e par la noblesse romaine et certains éléments municipaux à la faveur de la lutte incessante des papes contre les empereur
u’au milieu du xiiie  siècle, se résume en un accaparement progressif de toute l’administration publique jusqu’alors relev
tion publique jusqu’alors relevant uniquement du pape. L’organisation de la Commune émane désormais du Sénat. M. Halphen n
ant, plus autonome qu’il ne fut ? Il est certain que les âpres luttes d’ un Innocent III impliquent dans ce corps municipal
ex alphabétique précieux à consulter pour la connaissance des détails de l’administration pontificale, et communale, depui
pontificale, et communale, depuis le milieu du viiie  siècle, moment de la disparition de l’exarchat de Ravenne, jusqu’au
ommunale, depuis le milieu du viiie  siècle, moment de la disparition de l’exarchat de Ravenne, jusqu’au milieu du xiiie  
is le milieu du viiie  siècle, moment de la disparition de l’exarchat de Ravenne, jusqu’au milieu du xiiie  siècle, époque
on de l’exarchat de Ravenne, jusqu’au milieu du xiiie  siècle, époque d’ une modification importante du régime intérieur de
iie  siècle, époque d’une modification importante du régime intérieur de Rome. Questions coloniales. Memento [extrait]
numéro 289, 1er juillet 1909, p. 138-144 [144]. La Rivista coloniale de Rome, dans un articulet intitulé la Ferrovia fran
ntitulé la Ferrovia franco-etiopica, se montre sceptique sur l’avenir de la ligne de Djibouti à Addis Abeba. Nos bons amis
errovia franco-etiopica, se montre sceptique sur l’avenir de la ligne de Djibouti à Addis Abeba. Nos bons amis italiens on
e Djibouti à Addis Abeba. Nos bons amis italiens ont peut-être raison de faire montre de ce scepticisme, mais se doutent-i
is Abeba. Nos bons amis italiens ont peut-être raison de faire montre de ce scepticisme, mais se doutent-ils que nos intér
e jour du massacre des Européens, les sujets du Négus ne feront point de différence entre les blancs de Djibouti et ceux d
s, les sujets du Négus ne feront point de différence entre les blancs de Djibouti et ceux de Massaouah ? Et l’accord franc
us ne feront point de différence entre les blancs de Djibouti et ceux de Massaouah ? Et l’accord franco-anglo-italien du 1
]. L’Italie et la France (30 mai) accuse le musicien Richard Strauss d’ avoir emprunté, pour écrire son Elektra, une cinqu
d Strauss d’avoir emprunté, pour écrire son Elektra, une cinquantaine de thèmes musicaux contenus dans la Cassandra de l’I
n, homme d’affaires consommé, a vendu directement à un grand marchand de Paris, M. Kleinberger, le meilleur de sa collecti
directement à un grand marchand de Paris, M. Kleinberger, le meilleur de sa collection de tableaux : […] Vierge portant l’
grand marchand de Paris, M. Kleinberger, le meilleur de sa collection de tableaux : […] Vierge portant l’enfant Jésus et e
ollection de tableaux : […] Vierge portant l’enfant Jésus et entourée d’ anges, de Fra Angelico […] Tome LXXX, numéro 2
de tableaux : […] Vierge portant l’enfant Jésus et entourée d’anges, de Fra Angelico […] Tome LXXX, numéro 290, 16 ju
méro 290, 16 juillet 1909 Les Poèmes. Corrado Zacchetti : Livret de chants. Metastasio, Assisi, 1909 Pierre Quillar
« royal cadeau » que lui fit M. Louis le Cardonnel en lui dédiant un de ses plus beaux poèmes, le Vent dans la Nuit, M. C
lus beaux poèmes, le Vent dans la Nuit, M. Corrado Zacchetti s’excuse d’ offrir le « mesquin αντίδωρον » de son Livret de c
Nuit, M. Corrado Zacchetti s’excuse d’offrir le « mesquin αντίδωρον » de son Livret de chants : et son ami, sans que la bi
do Zacchetti s’excuse d’offrir le « mesquin αντίδωρον » de son Livret de chants : et son ami, sans que la bienveillance af
affectueuse ait altéré en lui le sens critique, le félicite justement de n’avoir point failli, en s’essayant à toucher la
à toucher la lyre française. Érudit et poète en sa langue, traducteur de Heine et de Shelley, M. Corrado Zacchetti écrit e
lyre française. Érudit et poète en sa langue, traducteur de Heine et de Shelley, M. Corrado Zacchetti écrit en apparence
etti écrit en apparence un français plus proche de la Renaissance que de nous : Toi qui fus par le même et sacré sein por
enaissance que de nous : Toi qui fus par le même et sacré sein porté De celle, hélas ! qui dort là dans le cimetière Tu m
idèle frère, Puisque m’incite Amour qu’incite Piété. Il faudrait peu d’ effort pour transcrire syllabe par syllabe cette s
cuidance l’auteur put dire : Ma Muse italienne avec tendre espérance De loin offre la main à sa latine sœur. Mais les ve
compagnent ces classiques alexandrins, témoignent qu’il n’ignore rien de nos plus secrètes ressources rythmiques et que, m
tre fixe, il saurait ordonner des paroles harmonieuses dans la langue de Ronsard et de M. Henri de Régnier. Lettres ang
aurait ordonner des paroles harmonieuses dans la langue de Ronsard et de M. Henri de Régnier. Lettres anglaises. Lacy C
09, p. 365-371 [367]. Un livre intéressant et bien fait est le volume de Mr Lacy Collison Morley sur Giuseppe Baretti and
sur Giuseppe Baretti and his Friends, — un livre qu’il était malaisé de faire bien, car il y faut une connaissance parfai
était malaisé de faire bien, car il y faut une connaissance parfaite de deux langues et de deux pays. Car Marcantonio Giu
aire bien, car il y faut une connaissance parfaite de deux langues et de deux pays. Car Marcantonio Giuseppe Baretti s’est
à ridiculiser et à tuer la pastorale fade du xviiie  siècle, à force d’ attaques sarcastiques et satiriques auxquelles n’é
’échappa pas même Goldoni. En Angleterre, il est connu comme l’auteur de charmantes relations de voyage écrites en anglais
i. En Angleterre, il est connu comme l’auteur de charmantes relations de voyage écrites en anglais, du premier dictionnair
du premier dictionnaire italien-anglais qui ait une réelle valeur et de divers autres ouvrages ; la Society of Antiquarie
s autres ouvrages ; la Society of Antiquaries l’avait admis au nombre de ses membres et il fut nommé aux fonctions de secr
l’avait admis au nombre de ses membres et il fut nommé aux fonctions de secrétaire étranger de la Royal Academy ; il fut
e de ses membres et il fut nommé aux fonctions de secrétaire étranger de la Royal Academy ; il fut l’ami et le compagnon c
étranger de la Royal Academy ; il fut l’ami et le compagnon constant de Johnson, de Sir Josuah Reynolds, de Fanny Burney,
la Royal Academy ; il fut l’ami et le compagnon constant de Johnson, de Sir Josuah Reynolds, de Fanny Burney, de Garrick,
ut l’ami et le compagnon constant de Johnson, de Sir Josuah Reynolds, de Fanny Burney, de Garrick, du ménage Thrale, de Go
mpagnon constant de Johnson, de Sir Josuah Reynolds, de Fanny Burney, de Garrick, du ménage Thrale, de Goldsmith, de Boswe
e Sir Josuah Reynolds, de Fanny Burney, de Garrick, du ménage Thrale, de Goldsmith, de Boswell, de Burke, etc., jouissant
eynolds, de Fanny Burney, de Garrick, du ménage Thrale, de Goldsmith, de Boswell, de Burke, etc., jouissant de l’affection
Fanny Burney, de Garrick, du ménage Thrale, de Goldsmith, de Boswell, de Burke, etc., jouissant de l’affection des uns et
du ménage Thrale, de Goldsmith, de Boswell, de Burke, etc., jouissant de l’affection des uns et de la haine des autres ; i
mith, de Boswell, de Burke, etc., jouissant de l’affection des uns et de la haine des autres ; il obtint un très vif succè
t une place relativement importante lui est réservée dans les manuels de littérature. Ces essais de naturalisation offrent
portante lui est réservée dans les manuels de littérature. Ces essais de naturalisation offrent un sujet d’études fort att
manuels de littérature. Ces essais de naturalisation offrent un sujet d’ études fort attachant, et, dans le cas de Baretti
uralisation offrent un sujet d’études fort attachant, et, dans le cas de Baretti surtout, il est utile de comparer les tem
udes fort attachant, et, dans le cas de Baretti surtout, il est utile de comparer les tempéraments, la culture, toutes les
ents, la culture, toutes les mille différences qui séparent l’Italien de l’Anglo-Saxon, et l’on peut conclure, somme toute
re, somme toute, que chacun, malgré une apparente adaptation, demeure de son pays. Lettres italiennes Ricciotto Canud
-377. Gabriel d’Annunzio : Phèdre, Treves, Milan L’édition ornée de fières images épiques, qui porte à travers le mon
ges épiques, qui porte à travers le monde la dernière vision tragique de M. Gabriel d’Annunzio, semble devoir révéler immé
unzio, semble devoir révéler immédiatement au lecteur que l’évocation de la malheureuse Crétoise, femme de Thésée, n’est p
iatement au lecteur que l’évocation de la malheureuse Crétoise, femme de Thésée, n’est pas tout à fait celle de notre litt
la malheureuse Crétoise, femme de Thésée, n’est pas tout à fait celle de notre littérature classique. Des chevaux et des f
arine « à Talassia », l’épigraphe énigmatique tirée des paroles mêmes de Phèdre : « Qui dompta le feu avec le feu ? qui ét
 » nous font pressentir le drame enflammé qui se déroulera dans l’âme de l’héroïne antique. Le poète moderne l’a évoquée a
se dans le feu et dans la mort, ainsi que nous le voyons dans l’œuvre d’ Euripide. M. d’Annunzio ne fait pas parler la bruy
it pas parler la bruyante Vénus. Elle n’est même pas devant le palais de Trézène, debout sur son socle, à côté de la rival
chaste Diane. On la voit, mais extériorisée par l’imagination excitée de Phèdre, on la voit comme une ombre implacable, co
sa haine, envoie sa terrible imprécation : Déesse, que veux-tu donc de Phèdre ? Ô dure bête fauve, avec ton front bas, s
e, avec ton front bas, sculpté sous l’or pesant, déprédatrice affamée de moi, avec ta bouche sur ton menton invincible cha
de moi, avec ta bouche sur ton menton invincible chaude comme la bave de la mer qui te jeta entre les hommes. Elle l’appe
la mer qui te jeta entre les hommes. Elle l’appelle : « ô Concubine de l’imberbe » et lui rappelle la « tache du baiser
e » et lui rappelle la « tache du baiser sur le cou fort comme le cou de la cavale thessalienne, et remplie de joug comme
er sur le cou fort comme le cou de la cavale thessalienne, et remplie de joug comme de vin, et enveloppée de chair comme d
fort comme le cou de la cavale thessalienne, et remplie de joug comme de vin, et enveloppée de chair comme d’incendie ». E
a cavale thessalienne, et remplie de joug comme de vin, et enveloppée de chair comme d’incendie ». Et elle la défie : « Si
lienne, et remplie de joug comme de vin, et enveloppée de chair comme d’ incendie ». Et elle la défie : « Si tu me regardes
e regarde, si tu t’approches je m’approche, désespérée par la volonté de combattre. » Aphrodite n’aura cure de l’imprécati
oche, désespérée par la volonté de combattre. » Aphrodite n’aura cure de l’imprécation sacrilège. Elle mènera son combat,
’enveloppe comme dans une intense atmosphère musicale, une atmosphère d’ évocation, de rappels, de souvenance mystérieuse,
mme dans une intense atmosphère musicale, une atmosphère d’évocation, de rappels, de souvenance mystérieuse, dans laquelle
intense atmosphère musicale, une atmosphère d’évocation, de rappels, de souvenance mystérieuse, dans laquelle se meut, se
ystérieuse, dans laquelle se meut, se débat et s’abat l’ardente fille de Pasiphaé amoureuse d’Hippolyte. La fureur, la sèv
lle se meut, se débat et s’abat l’ardente fille de Pasiphaé amoureuse d’ Hippolyte. La fureur, la sève bestiale, jaillissan
le, jaillissant dans le sexe maternel, apaisant la monstrueuse luxure de la fille du Soleil et de l’Océanide, agite les me
exe maternel, apaisant la monstrueuse luxure de la fille du Soleil et de l’Océanide, agite les membres douloureux de la je
de la fille du Soleil et de l’Océanide, agite les membres douloureux de la jeune femme. Phèdre n’est plus la blonde souff
reux de la jeune femme. Phèdre n’est plus la blonde souffrante éprise de sagesse, qui, dans la tragédie d’Euripide, répond
st plus la blonde souffrante éprise de sagesse, qui, dans la tragédie d’ Euripide, répond par des maximes sévères et nobles
Euripide, répond par des maximes sévères et nobles aux sollicitations de la trop zélée nourrice. Par ces maximes elle lui
itations de la trop zélée nourrice. Par ces maximes elle lui reproche de l’avoir encouragée dans l’amour fatal, et d’en av
aximes elle lui reproche de l’avoir encouragée dans l’amour fatal, et d’ en avoir fait l’aveu à Hippolyte. Racine, tout en
l’aveu à Hippolyte. Racine, tout en enlevant à la belle affabulation de la tragédie antique la vigueur mâle et la puissan
e affabulation de la tragédie antique la vigueur mâle et la puissance de raccourcis psychologiques qui rendent l’Hippolyte
u Phèdre autrement que celui-ci et que le rhéteur Sénèque. Tandis que d’ Annunzio voit autre chose. Il voit dans l’héroïne
Phèdre autrement que celui-ci et que le rhéteur Sénèque. Tandis que d’ Annunzio voit autre chose. Il voit dans l’héroïne luxurieu
ns l’héroïne luxurieuse l’être qui résume en lui la fatalité farouche de toute l’Hellade, la fatalité double du sexe et du
de, la fatalité double du sexe et du sang, celle qui répandit le sang de Clytemnestre et aveugla Œdipe. Et la créature de
qui répandit le sang de Clytemnestre et aveugla Œdipe. Et la créature de luxure est évoquée au milieu des orages du feu, q
se le navire sur lequel les cadavres des héros tombés aux sept portes de Thèbes attendaient leur sépulture, et au milieu d
M. Hugo von Hoffmannstal a vu Elektre tordue dans un semblable orage de tous les sens. La conception moderne psychologiqu
semblable orage de tous les sens. La conception moderne psychologique de la luxure se révèle par quelques grands poètes en
hologique de la luxure se révèle par quelques grands poètes en images de feu. La tragédie de d’Annunzio est toute une imag
re se révèle par quelques grands poètes en images de feu. La tragédie de d’Annunzio est toute une image de feu, dont les f
se révèle par quelques grands poètes en images de feu. La tragédie de d’ Annunzio est toute une image de feu, dont les flam
révèle par quelques grands poètes en images de feu. La tragédie de d’ Annunzio est toute une image de feu, dont les flammes soup
oètes en images de feu. La tragédie de d’Annunzio est toute une image de feu, dont les flammes souples et immenses prennen
et immenses prennent des formes chevalines, et les crépitements sont de formidables hennissements. Phèdre n’est donc plus
hennissements. Phèdre n’est donc plus la jeune femme fatiguée, lasse de trop aimer, d’Euripide et de Racine. C’est la fem
Phèdre n’est donc plus la jeune femme fatiguée, lasse de trop aimer, d’ Euripide et de Racine. C’est la femme qui aime et
donc plus la jeune femme fatiguée, lasse de trop aimer, d’Euripide et de Racine. C’est la femme qui aime et qui convoite b
qui aime et qui convoite brusquement, sans se lasser, toute brûlante de la fièvre même de sa mère cachée dans les flancs
onvoite brusquement, sans se lasser, toute brûlante de la fièvre même de sa mère cachée dans les flancs faux de la génisse
ute brûlante de la fièvre même de sa mère cachée dans les flancs faux de la génisse palpitant sous le choc amoureux du tau
alpitant sous le choc amoureux du taureau. Ce souvenir hante l’esprit de Phèdre. « Ah, ma mère, crie-t-elle, quelle image
h, ma mère, crie-t-elle, quelle image terrible tu as demandée à l’art d’ un mortel, sans trembler ! » Et c’est la fureur be
ée à l’art d’un mortel, sans trembler ! » Et c’est la fureur bestiale de sa mère qui l’animera lorsqu’elle se précipitera
e énigme : « Qui dompta le feu avec le feu ?… », pour ensuite la tuer de sa longue épingle, par jalousie. C’est la même fu
e, furieux, le lui rappellera : Avec quelle bouche m’as-tu étouffé ? De quelle honte m’as-tu souillé, ô Crétoise ? Ce ne
De quelle honte m’as-tu souillé, ô Crétoise ? Ce ne fut pas un baiser de mère, le tien. ………………………………………………… Tu as la honte
…………… Tu as la honte dans les yeux, le mal néfaste sur la joue, fille de Pasiphaë. Hippolyte ne tue pas l’épouse de son p
éfaste sur la joue, fille de Pasiphaë. Hippolyte ne tue pas l’épouse de son père, il n’abaisse pas la hache meurtrière qu
i accorder. Et lorsque Hippolyte est mort, la grande et sombre flamme de l’amour luxurieux s’éteint dans la chair de Phèdr
a grande et sombre flamme de l’amour luxurieux s’éteint dans la chair de Phèdre, et une pâle clarté l’enveloppe toute. Ell
une pâle clarté l’enveloppe toute. Elle vient, comme dans la tragédie de Racine, proclamer l’innocence de l’adolescent. Ma
. Elle vient, comme dans la tragédie de Racine, proclamer l’innocence de l’adolescent. Mais elle n’est plus la femme qui s
eux… Osai jeter un œil profane, incestueux. Elle n’a jamais eu honte de sa passion. Elle l’a soignée au contraire avec ar
ine ». Maintenant qu’elle est « grande et libre », après l’holocauste de l’innocent, elle ne redoute point Thésée. Elle fa
ocent, elle ne redoute point Thésée. Elle fait son aveu avec une joie de déesse que nul ni rien ne peut blesser, et dit à
n’étais pas exsangue et tu pouvais m’éteindre, ce n’est pas la pointe de ton épée qui découvrirait mes paupières fermées s
es, qui l’ont purifiée. Pâle, presque déjà immatérielle, elle invoque de la déesse chère à la mort, de la chaste Artémis,
presque déjà immatérielle, elle invoque de la déesse chère à la mort, de la chaste Artémis, la vengeance inéluctable. Un r
e à la mort, de la chaste Artémis, la vengeance inéluctable. Un rayon de lune, une flèche livide la blesse, et elle tombe
ayon de lune, une flèche livide la blesse, et elle tombe sur le corps de l’adolescent en souriant aux étoiles :          
nt aux étoiles :           Elle vous sourit, Ô étoiles, sur l’entrée de la Nuit, Phèdre l’inoubliable. Cette mort est pl
écation contre Aphrodite. Car c’est Aphrodite le personnage principal de la tragédie, l’aspect du Destin, « Vénus tout ent
ne dans Euripide. Dans l’Hippolyte grec, l’adolescent était au centre de l’action. Il était l’admirable éphèbe, amoureux d
nt était au centre de l’action. Il était l’admirable éphèbe, amoureux de chasses et de combats, qui offrait à Diane des of
ntre de l’action. Il était l’admirable éphèbe, amoureux de chasses et de combats, qui offrait à Diane des offrandes de pro
amoureux de chasses et de combats, qui offrait à Diane des offrandes de proies sanglantes, et apparaissait lui-même dans
la tragédie comme une merveilleuse offrande printanière. Dans Phèdre, de Racine, c’est la mélancolique femme qui domine, l
acine, c’est la mélancolique femme qui domine, la faible femme éprise d’ un amour qu’elle n’est pas digne de supporter. D’A
qui domine, la faible femme éprise d’un amour qu’elle n’est pas digne de supporter. D’Annunzio s’est rapproché plutôt du m
faible femme éprise d’un amour qu’elle n’est pas digne de supporter. D’ Annunzio s’est rapproché plutôt du modèle antique,
aible femme éprise d’un amour qu’elle n’est pas digne de supporter. D’ Annunzio s’est rapproché plutôt du modèle antique, par la
nnunzio s’est rapproché plutôt du modèle antique, par la mâle rigueur de ses héros, mais dans sa tragédie les deux personn
sonnages dominent également. Il les représente avec la même puissance de relief et d’émotion, et il les entoure de l’atmos
nent également. Il les représente avec la même puissance de relief et d’ émotion, et il les entoure de l’atmosphère totale
ente avec la même puissance de relief et d’émotion, et il les entoure de l’atmosphère totale du mythe d’où ils naquirent,
elief et d’émotion, et il les entoure de l’atmosphère totale du mythe d’ où ils naquirent, ce qui nous est révélé dès la pr
ythe d’où ils naquirent, ce qui nous est révélé dès la première scène de l’œuvre, où se lamentent les mères des héros tomb
l’œuvre, où se lamentent les mères des héros tombés à Thèbes, autour d’ Ethra (qui veut dire : Sérénité), la mère de Thésé
, la mère de Thésée, chérie par le poète comme la contrepartie idéale de Phèdre, comme la voix insupportable parce qu’immu
Et autour de toutes les créatures il y a la puissance toute musicale de l’aède créé par Phèdre. Car la grande amoureuse l
passion incomparable sait être sacrée comme une déesse, a conscience de la force qu’elle représente dans la nature, et jo
ience de la force qu’elle représente dans la nature, et joue son rôle de grande inspiratrice offrant la lyre au messager,
e. L’aède, sa créature, l’aime, et il est le seul qu’elle croit digne d’ assister à sa catastrophe, présider à sa transfigu
ndément remué, comme le public athénien le fut peut-être par le récit d’ Hippolyte s’élançant sur ses coursiers. Dans un Re
m insignium index, le poète a indiqué lui-même ces épisodes : la mort de Capanée, la danse d’Hélène nue devant l’autel rou
poète a indiqué lui-même ces épisodes : la mort de Capanée, la danse d’ Hélène nue devant l’autel rouge de l’holocauste de
odes : la mort de Capanée, la danse d’Hélène nue devant l’autel rouge de l’holocauste des éphèbes, le cadavre couronné, et
en général, en Italie comme en France, une engeance déplorable, sorte d’ intermédiaires souvent intéressés et trop souvent
sque toujours un créateur raté dans le genre qu’il s’octroie le droit d’ apprécier et de classifier. Je ne sais si l’œuvre
n créateur raté dans le genre qu’il s’octroie le droit d’apprécier et de classifier. Je ne sais si l’œuvre de M. d’Annunzi
’octroie le droit d’apprécier et de classifier. Je ne sais si l’œuvre de M. d’Annunzio est « théâtrale ». Cela est trop re
if toujours pour qu’on s’y intéresse. Malgré ses excès et ses défauts de proportions, de lyrisme même, dont je n’ai pas pa
qu’on s’y intéresse. Malgré ses excès et ses défauts de proportions, de lyrisme même, dont je n’ai pas parlé dans cette t
ès belle. Note sur le théâtre italien contemporain La puissance de l’œuvre de M. d’Annunzio, œuvre que les auteurs i
Note sur le théâtre italien contemporain La puissance de l’œuvre de M. d’Annunzio, œuvre que les auteurs italiens n’o
et que les publics milanais et romains n’ont pas su apprécier, a ceci de commun avec les autres œuvres du poète que son ra
au public romain, il ne faut plus oublier que c’est celui qui a hurlé d’ incompréhension devant le Pelléas de Debussy. Mais
n Allemagne. La grande vision hellénique, toute modernement profonde, d’ un autre grand poète, M. Pascoli, ne se retrouve p
zio a « composé » harmonieusement sa laborieuse retraite, à Florence, d’ où il lance sur le monde les grandes proclamations
monde les grandes proclamations esthétiques représentées par chacune de ses œuvres, avec tous leurs défauts, leurs inégal
apparences diverses, philosophiques, morales, artistiques, s’efforce de donner une consistance à de vagues talents, plus
ophiques, morales, artistiques, s’efforce de donner une consistance à de vagues talents, plus bruyants que réels, qui cher
s, plus bruyants que réels, qui cherchent dans le bruit l’affirmation de leur pauvre force. De Florence aussi sont parties
éels, qui cherchent dans le bruit l’affirmation de leur pauvre force. De Florence aussi sont parties d’autres œuvres, dues
vers le théâtre poétique, avec des emprunts faits à certains aspects de la vie de Florence pendant la Renaissance. Mais M
héâtre poétique, avec des emprunts faits à certains aspects de la vie de Florence pendant la Renaissance. Mais M. Sem Bene
a Renaissance. Mais M. Sem Benelli écrit des drames en vers qui, loin d’ être des « tragédies », ne sont que des « drames h
es « tragédies », ne sont que des « drames historiques » où le manque de souci esthétique ou profondément psychologique no
mène en plein xixe  siècle, en pleine éclosion romantique. Le théâtre de d’Annunzio reste isolé. Ce poète demeure le plus
e en plein xixe  siècle, en pleine éclosion romantique. Le théâtre de d’ Annunzio reste isolé. Ce poète demeure le plus gra
en plein xixe  siècle, en pleine éclosion romantique. Le théâtre de d’ Annunzio reste isolé. Ce poète demeure le plus grand poète
iterranéens. Et si l’on en excepte, en Italie, le beau poème tragique de M. E.-A. Butti, le Château du Rêve, sur lequel je
du Rêve, sur lequel je reviendrai, et les nobles tentatives en prose de M. Enrico Corradini, on chercherait vainement dan
nement dans tout le théâtre italien un écrivain qui sente une ferveur de la création tragique comparable, à quelque point
ation tragique comparable, à quelque point de vue que ce fût, à celle de d’Annunzio. Le théâtre de M. Tommaso Monicelli, q
on tragique comparable, à quelque point de vue que ce fût, à celle de d’ Annunzio. Le théâtre de M. Tommaso Monicelli, qui
tragique comparable, à quelque point de vue que ce fût, à celle de d’ Annunzio . Le théâtre de M. Tommaso Monicelli, qui résume d
à quelque point de vue que ce fût, à celle de d’Annunzio. Le théâtre de M. Tommaso Monicelli, qui résume des idées génére
ortant. Un autre jeune dramaturge, M. Guido Treves, qui est à la tête de la célèbre maison d’édition, a donné dernièrement
temps la pièce réaliste, brutale et très insuffisante, Assunta Spina, de M. Salvatore di Giacomo, et la pièce en vers, le
 Salvatore di Giacomo, et la pièce en vers, le Souper des Railleries, de M. Sem Benelli, nous renseigne bien mal sur ses t
em Benelli, nous renseigne bien mal sur ses tendances. Dans l’attente d’ une orientation précise de la volonté générale, M.
bien mal sur ses tendances. Dans l’attente d’une orientation précise de la volonté générale, M. d’Annunzio écrit ses trag
tre contemporain italien ou français, tandis que l’esprit et la copie de la banalité quotidienne, mis au service d’innombr
s que l’esprit et la copie de la banalité quotidienne, mis au service d’ innombrables situations scéniques et de nulle idée
té quotidienne, mis au service d’innombrables situations scéniques et de nulle idée, enrichissent nos « faiseurs de pièces
es situations scéniques et de nulle idée, enrichissent nos « faiseurs de pièces », l’effort tragique du poète italien réjo
au, vraiment, hautement poétique. Memento Une partie des œuvres de jeunesse de Gabriel d’Annunzio, éditées par un éd
, hautement poétique. Memento Une partie des œuvres de jeunesse de Gabriel d’Annunzio, éditées par un éditeur qui fi
e il y a quelque quinze ans, se trouve tombée dans le domaine public. De fort mauvaises réimpressions de ces œuvres circul
trouve tombée dans le domaine public. De fort mauvaises réimpressions de ces œuvres circulent en Italie en ce moment, sans
de ces œuvres circulent en Italie en ce moment, sans le consentement de l’auteur, lancées par des éditeurs peu scrupuleux
ancées par des éditeurs peu scrupuleux. C’est la traduction française d’ un de ces volumes qui a paru dernièrement à Paris,
s par des éditeurs peu scrupuleux. C’est la traduction française d’un de ces volumes qui a paru dernièrement à Paris, sous
e, Bocca, Turin. — M. Kerbaker : Il carretto di argilla, drame indien de Çûdraka, Fraioli, Arpino. E. Cocchia : Saggi filo
rin. Tome LXXX, numéro 291, 1er août 1909 Les indiscrétions de Garganello, ou la vie galante en Avignon au XVIe
es Samaran. Tome LXXX, numéro 291, 1er août 1909, p. 385-404. Villo de proumission et dou cel benhurado, Villo de tout s
t 1909, p. 385-404. Villo de proumission et dou cel benhurado, Villo de tout soulas et gloutoun passatems (Bellaud de la
assatems (Bellaud de la Bellaudière, xviie  siècle) Lorsque, au dire de Rabelais, Pantagruel, en son jeune âge, arriva da
du serrecroupière ». Il semble bien en effet qu’à l’époque où le curé de Meudon venait de prendre ses grades en l’universi
que où le curé de Meudon venait de prendre ses grades en l’université de Montpellier Avignon était la ville de l’amour ; p
ndre ses grades en l’université de Montpellier Avignon était la ville de l’amour ; par excellence, et, si l’on en croyait
quelques mauvaises langues, la cité des papes ne serait point déchue de son passé glorieux. Insinuer que les filles y son
déchue de son passé glorieux. Insinuer que les filles y sont toujours d’ humeur facile serait impertinent, mais on peut bie
s27. C’était donc, au xvie  siècle, un fort agréable séjour que celui d’ Avignon-Cythère. Peu de villes, en France et même
valiser avec elle pour la beauté du climat, le charme et la commodité de la vie. Assise au bord de son fleuve magnifique,
Assise au bord de son fleuve magnifique, derrière la solide barrière de ses remparts, Avignon goûtait pleinement la joie
a solide barrière de ses remparts, Avignon goûtait pleinement la joie de vivre. De France, d’Italie, d’Espagne, d’ailleurs
arrière de ses remparts, Avignon goûtait pleinement la joie de vivre. De France, d’Italie, d’Espagne, d’ailleurs encore le
ses remparts, Avignon goûtait pleinement la joie de vivre. De France, d’ Italie, d’Espagne, d’ailleurs encore les étrangers
ts, Avignon goûtait pleinement la joie de vivre. De France, d’Italie, d’ Espagne, d’ailleurs encore les étrangers y affluai
rs y affluaient, attirés les uns par la réputation plus qu’européenne de son marché, les autres par le renom de son univer
réputation plus qu’européenne de son marché, les autres par le renom de son université florissante. Dans les étroites rue
nt Saint-Bénézet et à l’île de la Barthelasse, c’était un chatoiement de costumes hétéroclites, un coudoiement de marchand
asse, c’était un chatoiement de costumes hétéroclites, un coudoiement de marchands affairés, de soldats arrogants, d’étudi
ement de costumes hétéroclites, un coudoiement de marchands affairés, de soldats arrogants, d’étudiants gouailleurs, un ba
roclites, un coudoiement de marchands affairés, de soldats arrogants, d’ étudiants gouailleurs, un baragouin des idiomes le
où les papes l’avaient choisie pour capitale, Avignon était une ville d’ opulence. Les richesses qu’y avaient accumulées le
, Avignon était toujours aux papes. Des légats, qu’entourait une cour d’ Italiens passionnés d’art et de plaisir, les y rep
rs aux papes. Des légats, qu’entourait une cour d’Italiens passionnés d’ art et de plaisir, les y représentaient et y maint
pes. Des légats, qu’entourait une cour d’Italiens passionnés d’art et de plaisir, les y représentaient et y maintenaient l
sir, les y représentaient et y maintenaient les traditions fastueuses de la cour romaine. Au temps où se place notre récit
 siècle, le personnage qui portait le titre et exerçait les pouvoirs de légat d’Avignon était le cardinal Alexandre Farnè
le personnage qui portait le titre et exerçait les pouvoirs de légat d’ Avignon était le cardinal Alexandre Farnèse. Ce n’
ait rien moins qu’un barbon. Né en 1520 à Valentano, dans la province de Viterbe, du fameux condottière Pier-Luigi et de G
ano, dans la province de Viterbe, du fameux condottière Pier-Luigi et de Gerolama Orsini, il avait revêtu la pourpre l’ann
-Luigi et de Gerolama Orsini, il avait revêtu la pourpre l’année même de l’élection de son grand-père — on disait oncle po
erolama Orsini, il avait revêtu la pourpre l’année même de l’élection de son grand-père — on disait oncle pour sauver les
n disait oncle pour sauver les apparences — le pape Paul III, à l’âge de quatorze ans. Ce cardinal-enfant fut bientôt acca
 III, à l’âge de quatorze ans. Ce cardinal-enfant fut bientôt accablé de riches bénéfices, et comme il avait, malgré son j
es intrigues et les courtisaneries, on n’attendit pas qu’il fût sorti de l’adolescence pour lui confier en Espagne, dans l
s négociations délicates. Quand il reçut, en mars 154128, la légation d’ Avignon, il n’avait pas accompli sa vingt-unième a
pli sa vingt-unième année. Il serait trop long et d’ailleurs superflu de conter ici sa longue et aventureuse existence, to
trigues les plus compliquées et les plus périlleuses, entre l’orgueil de la toute-puissance, la terreur du poison et les t
orgueil de la toute-puissance, la terreur du poison et les tristesses de l’exil29. Il suffira de dire qu’il aima avec la m
sance, la terreur du poison et les tristesses de l’exil29. Il suffira de dire qu’il aima avec la même ardeur les lettres,
Palais Farnèse et que devant le Capitole il dressa la statue équestre de Marc-Aurèle. Dans le cours de sa légation, qui du
e Capitole il dressa la statue équestre de Marc-Aurèle. Dans le cours de sa légation, qui dura plus de vingt ans, Alexandr
équestre de Marc-Aurèle. Dans le cours de sa légation, qui dura plus de vingt ans, Alexandre Farnèse, occupé à pousser ou
es alliances, à déchaîner la guerre ou à rétablir la paix, ne fit pas de très longs séjours à Avignon. Mais, il eut le tem
ix, ne fit pas de très longs séjours à Avignon. Mais, il eut le temps de goûter les charmes de cette ville au point de dés
longs séjours à Avignon. Mais, il eut le temps de goûter les charmes de cette ville au point de désirer un compte exact d
. Mais, il eut le temps de goûter les charmes de cette ville au point de désirer un compte exact de ce qui s’y passait en
goûter les charmes de cette ville au point de désirer un compte exact de ce qui s’y passait en son absence, d’en vouloir c
oint de désirer un compte exact de ce qui s’y passait en son absence, d’ en vouloir connaître au jour le jour les grandes e
les petites nouvelles, quelles fêtes s’y donnaient, quels personnages de marque on y recevait, si un tel brûlait toujours
quels personnages de marque on y recevait, si un tel brûlait toujours d’ amour pour une telle, si une telle s’était laissé
amour pour une telle, si une telle s’était laissé surprendre aux bras de quelque amant. De ces confidences intimes, de ces
le, si une telle s’était laissé surprendre aux bras de quelque amant. De ces confidences intimes, de ces libres récits ple
ssé surprendre aux bras de quelque amant. De ces confidences intimes, de ces libres récits pleins de détails savoureux sur
uelque amant. De ces confidences intimes, de ces libres récits pleins de détails savoureux sur la société avignonnaise au
x sur la société avignonnaise au milieu du xvie  siècle, les Archives de Naples et de Parme, où sont conservés les papiers
été avignonnaise au milieu du xvie  siècle, les Archives de Naples et de Parme, où sont conservés les papiers des Farnèses
s des Farnèses, gardaient jalousement le mystère. Qu’on nous pardonne de prêter un instant l’oreille aux indiscrétions de
Qu’on nous pardonne de prêter un instant l’oreille aux indiscrétions de Garganello, le très irrévérencieux correspondant,
rès irrévérencieux correspondant, du curieux légat30 ! § En cette fin de l’année 1553, la venue de l’illustrissime seigneu
née 1553, la venue de l’illustrissime seigneur légat, alors à la cour de France, était attendue à Avignon31 avec grande im
, était attendue à Avignon31 avec grande impatience, comme le prélude de fêtes qui ne devaient point finir. J’avais pris
ude de fêtes qui ne devaient point finir. J’avais pris la résolution de ne plus vous écrire, disait le serviteur au maîtr
n route pour vous en venir à votre légation. Tous ceux qui arrivaient de la Cour n’apportaient pas d’autre nouvelle que ce
votre légation. Tous ceux qui arrivaient de la Cour n’apportaient pas d’ autre nouvelle que celle de la venue de Monseigneu
ui arrivaient de la Cour n’apportaient pas d’autre nouvelle que celle de la venue de Monseigneur le légat d’Avignon. Ce br
nt pas d’autre nouvelle que celle de la venue de Monseigneur le légat d’ Avignon. Ce bruit est si bien répandu que beaucoup
ez par deçà, car, si vous ne venez pas, je dirai à ces dames en quête de distractions de s’en aller à la Porte de la Ligne
, si vous ne venez pas, je dirai à ces dames en quête de distractions de s’en aller à la Porte de la Ligne32, cependant qu
e dirai à ces dames en quête de distractions de s’en aller à la Porte de la Ligne32, cependant que, moi, je m’adonnerai à
e de la Ligne32, cependant que, moi, je m’adonnerai à quelque travail de belles-lettres, tel que volte ou pyrrhique, pour
où reposer dans ce Palais. Et il continuait par le récit fort leste de ses exploits amoureux et des craintes que lui ins
its amoureux et des craintes que lui inspirait la redoutable approche de l’hiver. Il y a ici au Palais beaucoup de chambr
la constellation du Lion et celle du Petit Chien et que les chaleurs de l’été me disposaient aux ardeurs amoureuses, je m
s mal vêtu et sans feu, on pourrait me piquer dans le dos avec autant de fourches qu’il y en a à Rome dans le Prato pour s
sentirais point s’éveiller mon désir. Je voudrais bien que le Prieur de Lombardie33 ne revînt pas. avant le printemps ; j
ie33 ne revînt pas. avant le printemps ; j’ai ici une sienne fourrure de martre couverte de damas ; je ne puis la porter,
avant le printemps ; j’ai ici une sienne fourrure de martre couverte de damas ; je ne puis la porter, elle est trop longu
damas ; je ne puis la porter, elle est trop longue, mais elle me sert de couverture pour mon lit et certes je lui dois la
ux jours à Avignon. On lui fait la grande chère qui convient aux gens de son rang et Garganello, persuadé dans sa modestie
s sa modestie que « sa présence est aussi indispensable à la légation d’ Avignon qu’à la cour celle de ser Ceccho35 », de h
ce est aussi indispensable à la légation d’Avignon qu’à la cour celle de ser Ceccho35 », de hausser son cothurne pour cont
ensable à la légation d’Avignon qu’à la cour celle de ser Ceccho35 », de hausser son cothurne pour conter dignement au car
e hausser son cothurne pour conter dignement au cardinal ses exploits de boute-en-train et la joie du jeune prince. Le pr
second, chez monsieur de Rochefort37, où se trouva une belle société de dames. Le plaisir que prit Son Excellence fut tel
mes. Le plaisir que prit Son Excellence fut tel que les gentilshommes de sa suite, transportés par les danses, s’écriaient
transportés par les danses, s’écriaient : Ô Avignon ! Cette diversité de danses, tarentelle, volte, favorite, piémontaise
piémontaise et pyrrhique, plut tant au jeune prince qu’il ne prit pas de repos. Il dansa presque continuellement les brand
a presque continuellement les brandons, mais il les dansait à la mode de la cour. Je lui enseignai comment on les danse à
. Je lui enseignai comment on les danse à Avignon : baiser et changer de place. Ce soir-là je fis le mascaron parfait, si
étroite et fraternelle amitié. Il vous a écrit pour avoir des chevaux de la race des vôtres. S’il s’en va en Corse, il les
janvier 1554, en termes fort congrus : Je suis bien marri, écrit-il, de n’être pas moi aussi à la cour pour me délecter d
n marri, écrit-il, de n’être pas moi aussi à la cour pour me délecter de la vue de deux illustres frères tels que vous, ma
crit-il, de n’être pas moi aussi à la cour pour me délecter de la vue de deux illustres frères tels que vous, mais si je n
vec le cœur, l’esprit et l’âme que très aisément je puis me contenter de mon dévot désir. Pour lui, Garganello, il se tro
le ferait venir auprès de lui. Il lui en écrira donc une chaque jour, de celles qu’il aime. Et ce sont, sous sa plume endi
es qu’il aime. Et ce sont, sous sa plume endiablée, récits truculents de festins pantagruéliques, histoires de dames coque
me endiablée, récits truculents de festins pantagruéliques, histoires de dames coquettes et d’amoureux transis, tous les c
ruculents de festins pantagruéliques, histoires de dames coquettes et d’ amoureux transis, tous les cancans, tous les potin
eux transis, tous les cancans, tous les potins, tous les petits riens de la ville : Il y a trois jours, la Caderousse38 é
umble servante du seigneur Germanicus, à qui j’ai servi véritablement d’ entremetteur. Il y eut aussi le vice-légat avec so
entremetteur. Il y eut aussi le vice-légat avec son frère monseigneur de « Turi », et nous fîmes un très glorieux festin.
s il y aura Lestrange41, Lers, La Vallée. Il y a aussi quatre troupes de violons qui jouent en grec et en latin, dont une
si quatre troupes de violons qui jouent en grec et en latin, dont une de Placentins qui touchent un « Sant’Arcolano » ; on
t une de Placentins qui touchent un « Sant’Arcolano » ; on laisserait de boire, de manger et presque, de faire l’amour pou
lacentins qui touchent un « Sant’Arcolano » ; on laisserait de boire, de manger et presque, de faire l’amour pour entendre
un « Sant’Arcolano » ; on laisserait de boire, de manger et presque, de faire l’amour pour entendre si douce harmonie. Je
ança un cric au travers du visage avec une grande violence. Au moment d’ entrer dans sa maison, il se rappela qu’il n’avait
rgne une sérénade. Tout le jour il est visité par les premières dames de la ville. Notre Sutri, effrayé par la tramontane
ffrayé par la tramontane qui le gonflait dans les rues comme la voile d’ un navire, si bien qu’on eût dit un dauphin ballot
u’on eût dit un dauphin ballotté par la Fortune, a pris la résolution de quitter ce pays pour un climat plus chaud. Il a c
vec les hirondelles pour faire son nid. Le traître est tombé amoureux de la Réauville42. Pauvres dames ! Quels galants ! L
 ! Il m’écrit toutes ses perfections et il fait des vers en l’honneur de sa belle ! Nouveau Pétrarque d’une nouvelle Laure
ions et il fait des vers en l’honneur de sa belle ! Nouveau Pétrarque d’ une nouvelle Laure ! Monsieur le Prieur44 est pass
es mes compères, Mais c’est pour la douceur des baisers, que je reste de ce côté-ci des monts. Hier le docteur Papio45 fut
e fois parrain à un baptême et la marraine fut Jeanne Donis46. Plus, d’ un an s’écoule — on est en juin 1556 — et le cardi
laisante-t-il sur les faux espoirs qu’il a donnés et sur la nécessité de se débarrasser avant devenir de tous les soucis d
rs qu’il a donnés et sur la nécessité de se débarrasser avant devenir de tous les soucis de la diplomatie pour pouvoir se
t sur la nécessité de se débarrasser avant devenir de tous les soucis de la diplomatie pour pouvoir se livrer au plaisir c
corps et âme. À présent, dit-il, je crois que vous allez venir pour de bon et que vous n’allez plus nous berner de carot
que vous allez venir pour de bon et que vous n’allez plus nous berner de carottes plus grosses que les mâts des galères qu
is plus saintement ni plus dignement inspiré qu’en faisant table rase de toutes les affaires, ennuyeuses et en secouant l’
tez quelque atteinte. — Vous savez bien qu’à Avignon il ne s’agit pas d’ être occupé de soucis, mais de vivre autant que po
teinte. — Vous savez bien qu’à Avignon il ne s’agit pas d’être occupé de soucis, mais de vivre autant que possible dans la
avez bien qu’à Avignon il ne s’agit pas d’être occupé de soucis, mais de vivre autant que possible dans la joie et l’oisiv
dans la joie et l’oisiveté. Je n’attends jamais Tibaldeo avec autant d’ impatience qu’on ne vous attend dans ce pays, surt
ne l’était par la générosité l’évêque des Pouilles ! — Sot que je fus d’ aller me fourrer dans la prêtraille, comme si j’ét
lle, comme si j’étais canoniste ou grand docteur en Sainte Écriture ! De l’amour je n’en parle pas. Je suis un beau jeune
ents très blanches, et je me figure que les demoiselles m’aiment pour de bon. Ah bien ! c’est ma bourse qu’elles aiment, m
t ma bourse qu’elles aiment, ma bourse toujours plus vide que l’arche de Noé n’était pleine de toutes sortes d’animaux. Br
iment, ma bourse toujours plus vide que l’arche de Noé n’était pleine de toutes sortes d’animaux. Bref, pour conclure, ven
toujours plus vide que l’arche de Noé n’était pleine de toutes sortes d’ animaux. Bref, pour conclure, venez joyeusement av
pas, comme dit Cosano. Nous serons tous des Garganello et je servirai de modèle. Quant à la vie mondaine, nous prendrons p
ous dans un autre monde. Aussi donnons-nous du bon temps et jouissons de cette papauté d’Avignon, puisque le ciel nous l’a
monde. Aussi donnons-nous du bon temps et jouissons de cette papauté d’ Avignon, puisque le ciel nous l’a accordée. Ici i
e le ciel nous l’a accordée. Ici il y a un nouvel intervalle de plus d’ un an dans la correspondance de Garganello. La pre
ci il y a un nouvel intervalle de plus d’un an dans la correspondance de Garganello. La première lettre qu’on trouve est d
ueur, trois mois auparavant, à Saint-Quentin, semblait maître du nord de la France. Les violons de Plaisance, gémit Garga
, à Saint-Quentin, semblait maître du nord de la France. Les violons de Plaisance, gémit Garganello, arrivèrent ici dans
ici dans un mauvais moment. Les danses portent le deuil des malheurs de la France. De tous côtés on n’entend que les cris
auvais moment. Les danses portent le deuil des malheurs de la France. De tous côtés on n’entend que les cris de guerre ! g
uil des malheurs de la France. De tous côtés on n’entend que les cris de guerre ! guerre ! S’il plaît à Dieu qu’un jour on
nne victoire, ce n’est pas seulement avec les violons que nous ferons de la musique, mais avec les poëles et les landiers.
nous ferons de la musique, mais avec les poëles et les landiers. Que de tristesses encore ! Ne voilà-t-il pas que sévit u
Que de tristesses encore ! Ne voilà-t-il pas que sévit une épidémie de coqueluche et de fièvre quarte et que les hérétiq
es encore ! Ne voilà-t-il pas que sévit une épidémie de coqueluche et de fièvre quarte et que les hérétiques vont au bûche
u bûcher en chantant ! Je ne fais que visiter des malades survivants de la coqueluche, et si jamais quelqu’un doit par se
l n’en arrivera pas autant à Ghigliotto, il a montré quelque repentir de son hérésie, mais, pour voir s’il était dans son
dix-huit mois et en fin de compte il a fallu le brûler. Il discourait de la religion comme un perroquet du Souristan et il
ligion comme un perroquet du Souristan et il alla au bûcher avec plus d’ ardeur que le cerf poursuivi ne se jette ad fontes
poursuivi ne se jette ad fontes aquarum. Un frère observantin essaya de le prêcher sur l’âme à ses derniers moments, mais
ya de le prêcher sur l’âme à ses derniers moments, mais il se moquait de lui comme je ferais de quelqu’un qui ne saurait p
âme à ses derniers moments, mais il se moquait de lui comme je ferais de quelqu’un qui ne saurait pas ce que c’est que l’a
t pas ce que c’est que l’amour. Madame de Mondragon47 et mademoiselle de « Bordo » ont le visage un peu amaigri à cause de
u amaigri à cause des soucis que leur donne tous les jours la maladie de leurs maris atteints de la fièvre quarte. Mademoi
ucis que leur donne tous les jours la maladie de leurs maris atteints de la fièvre quarte. Mademoiselle de Lers est aussi
s atteints de la fièvre quarte. Mademoiselle de Lers est aussi au lit d’ une petite fièvre tierce plus caractérisée encore
érisée encore que la bosse du chevalier Grivetto. Mais voici un hôte d’ importance : c’est le cardinal d’Armagnac48, ambas
ci un hôte d’importance : c’est le cardinal d’Armagnac48, ambassadeur de France à la cour de Rome, qui, pour quelque temps
nce : c’est le cardinal d’Armagnac48, ambassadeur de France à la cour de Rome, qui, pour quelque temps, revient dans son p
n pays. Précisément il va rendre visite à Mlle de Lers, tout heureuse de l’honneur que lui fait un si haut personnage. Ce
eur que lui fait un si haut personnage. Ce fut toute une affaire que de mettre le cardinal in brevibus pour cette visite.
mettre le cardinal in brevibus pour cette visite. On ne trouvait pas de manteau assez long. On chercha par la ville, chez
ux grands personnages. Enfin notre Portugais dénicha un manteau bordé de velours qui lui arrivait au milieu de l’échine, m
dinal dut le retrousser tout autour de lui. On eût dit une jardinière de chez nous, et il se déroba per posticuloni, accom
jardinière de chez nous, et il se déroba per posticuloni, accompagné de Monsieur de Rochefort et de Monsieur Bianchetti51
il se déroba per posticuloni, accompagné de Monsieur de Rochefort et de Monsieur Bianchetti51 qui étaient, comme par hasa
n’est-ce pas, assez prestement croquée, la silhouette un peu ridicule de ce cardinal embarrassé ! Mais la verve maligne de
tte un peu ridicule de ce cardinal embarrassé ! Mais la verve maligne de Garganello n’épargne personne, et tout le Sacré C
èse y va-t-il pour prendre ses grades en droit canon ? Et notre homme de rire : Avant que vous ayez terminé vos études et
soyez gradué, il y en aura pour un moment. Ah ! si j’avais vingt ans de moins, je ne dis pas que je me débaptiserais, mai
e moins, je ne dis pas que je me débaptiserais, mais je me réjouirais d’ avoir une si belle occasion d’étudier en votre com
me débaptiserais, mais je me réjouirais d’avoir une si belle occasion d’ étudier en votre compagnie et de passer docteur pa
ouirais d’avoir une si belle occasion d’étudier en votre compagnie et de passer docteur par la porte de derrière, pour ne
cteur par la porte de derrière, pour ne pas faire honte à l’ignorance de mon défunt professeur. À Avignon, l’automne fini
’automne finissant a ses charmes encore. Les femmes ne laissent point d’ y être belles sous les rayons tièdes d’un soleil a
. Les femmes ne laissent point d’y être belles sous les rayons tièdes d’ un soleil adouci quand, se promenant à leur bras,
d, se promenant à leur bras, on se penche vers elles pour leur parler d’ amour. Et Garganello fait sa petite revue de la so
rs elles pour leur parler d’amour. Et Garganello fait sa petite revue de la société féminine et détaille complaisamment le
e revue de la société féminine et détaille complaisamment les charmes de la vie galante : La Montfaucon a eu un fils ; du
uestion encore. La Philippine52 et la Baptistine sont comme un couple de juments de Barbarie, belles comme le soleil. La B
ore. La Philippine52 et la Baptistine sont comme un couple de juments de Barbarie, belles comme le soleil. La Bruyère53 em
intenant nos promenades en dehors de la porte du Pont54 jusqu’à celle de la Ligne, en donnant le bras aux dames et en devi
mes et en devisant du Salve regina. Pour nous rafraîchir des chagrins d’ amour et des doux entretiens avec les demoiselles,
ouche-que-veux-tu des pommes et des nèfles. C’est la véritable saison de ce passe-temps qui dure jusqu’à Noël. Mademoisell
ieux pour moi n’être pas connu. Je fais rire tout le monde, sauf ceux de chez moi, mais il suffît que vous me regardiez co
ceux de chez moi, mais il suffît que vous me regardiez comme la perle de votre trésor et certes je vous en suis grandement
avec le légat. Lui, il n’aime que les tarots. Puisse-t-il être malade de nouveau, je ne dis pas de coqueluche ! Le seigneu
ime que les tarots. Puisse-t-il être malade de nouveau, je ne dis pas de coqueluche ! Le seigneur Paul-Antoine Guadagne56,
uche ! Le seigneur Paul-Antoine Guadagne56, sorti des forêts touffues de la philosophie, vous baise les mains. Le zèle ép
ouffues de la philosophie, vous baise les mains. Le zèle épistolaire de Garganello s’est-il ralenti et le légat a-t-il dû
Dieu, s’écrie-t-il plaisamment, que je pusse, moi, vivre sans guerre d’ amour comme ils pourraient, eux, s’ils le voulaien
ls pourraient, eux, s’ils le voulaient, en finir avec ces querelles ! De tout cela le monde est plus las que la Philippine
ces querelles ! De tout cela le monde est plus las que la Philippine de sa grossesse. Et puisque voilà notre homme, de p
y reste et s’y étend avec complaisance. L’oisive demoiselle — c’est de Philippine qu’il s’agit — reste presque continuel
presque continuellement au lit, ce qui fournit à Monsieur le prince ( de Salerne)57 l’occasion plus que douce et agréable
nsieur le prince (de Salerne)57 l’occasion plus que douce et agréable de l’entretenir à toute heure du jour. Elle s’appell
oute heure du jour. Elle s’appelle maintenant Mlle de Verclos, du nom d’ une terre que M. de Suze58 a achetée au capitaine
plus agréable. Déjà Monsieur le prince y est allé avec elle en partie de plaisir. Heureux ceux qui jouissent de la vie san
y est allé avec elle en partie de plaisir. Heureux ceux qui jouissent de la vie sans avoir d’inquiétude ! La présidente Pa
en partie de plaisir. Heureux ceux qui jouissent de la vie sans avoir d’ inquiétude ! La présidente Panizza59 est toute joy
e sans avoir d’inquiétude ! La présidente Panizza59 est toute joyeuse d’ avoir quitté la Corse, où elle restait de si mauva
Panizza59 est toute joyeuse d’avoir quitté la Corse, où elle restait de si mauvais gré, et d’être grosse pour la première
oyeuse d’avoir quitté la Corse, où elle restait de si mauvais gré, et d’ être grosse pour la première fois. Les dames à qui
et d’être grosse pour la première fois. Les dames à qui j’ai coutume de faire ma cour à toute heure sont toutes dans leur
ps, je me laisse glisser en bateau sur le Rhône, le matin, pour jouir de la fraîcheur, bercé par le doux chant des rossign
doux chant des rossignols et par l’amoureuse pensée barbentanesque60 de voir Madame de Mondragon avec qui je reste trois
é, je suis plus mortifié que ne sont marris ces seigneurs napolitains de quitter Avignon pour s’en aller à la cour. Ils s’
e. Qu’ils aillent au diable ! Ce Decio61 m’a donné un tel tourment et de tels soucis que j’y ai consumé vingt ans de mon e
donné un tel tourment et de tels soucis que j’y ai consumé vingt ans de mon existence. Je ne suis plus Marco Tullio, je s
is plus Marco Tullio, je suis son ombre. Par bonheur plusieurs dames de qualité sont annoncées, et Garganello redeviendra
viendra Garganello. Dans quatre jours nous aurons ici Mesdemoiselles  de Lers et de « Berucuol », qui reviennent de Gascog
ganello. Dans quatre jours nous aurons ici Mesdemoiselles de Lers et de « Berucuol », qui reviennent de Gascogne ; Mademo
aurons ici Mesdemoiselles de Lers et de « Berucuol », qui reviennent de Gascogne ; Mademoiselle d’Oraison revient aussi.
ent aussi. Elles doivent rester longtemps et alors il ne manquera pas de société. Lorsque la baronne, qui se trouve en Lan
ouve en Languedoc, saura que ces dames sont ici, elle accourra à tire d’ aile. La Bruyère est revenue : elle aussi avait ét
Falette une fille. La marraine sera Madame Falette, sœur du président d’ Oppède62, et le parrain, monsieur le prince de Sal
ette, sœur du président d’Oppède62, et le parrain, monsieur le prince de Salerne. Notre épistolier continue sa longue let
e n’aurais pour rien au monde fait à Madame de Mondragon cette injure de la laisser toute seulette. Elle était restée à Av
ser toute seulette. Elle était restée à Avignon pour passer les fêtes de Pâques, et son mari eut le bienheureux caprice de
ur passer les fêtes de Pâques, et son mari eut le bienheureux caprice de s’en aller à Barbentane pour changer d’air, encor
ri eut le bienheureux caprice de s’en aller à Barbentane pour changer d’ air, encore qu’il eût laissé la fièvre-quarte à Po
au quia, étant resté seul au Palais, Son Excellence me fit l’honneur de me vouloir toujours auprès d’elle. Ce n’est pas u
Palais, Son Excellence me fit l’honneur de me vouloir toujours auprès d’ elle. Ce n’est pas une plaisanterie. On allait aux
e. On allait aux offices aux Jacobins, où nous avions en face de nous de si honnêtes, chastes et saintes dames qu’à les re
astes et saintes dames qu’à les regarder il semblait qu’on vit autant de Saintes Vierges et qu’il n’entrait pas dans l’esp
aintes Vierges et qu’il n’entrait pas dans l’esprit la moindre pensée de luxure. Vous, quand vous étiez ici à pareils jour
nd vous étiez ici à pareils jours, vous me faisiez rester aux sermons de frère Barthélemy de Macerata, comme si j’entendai
ose aux Saintes-Écritures. Si je n’étais pas plus instruit des choses de l’amour, la Mondragon serait dans de jolis draps,
ais pas plus instruit des choses de l’amour, la Mondragon serait dans de jolis draps, ainsi privée d’un vieux serviteur, j
ses de l’amour, la Mondragon serait dans de jolis draps, ainsi privée d’ un vieux serviteur, j’entends d’un serviteur d’âge
ait dans de jolis draps, ainsi privée d’un vieux serviteur, j’entends d’ un serviteur d’âge. Il y avait alors à Avignon, c
is draps, ainsi privée d’un vieux serviteur, j’entends d’un serviteur d’ âge. Il y avait alors à Avignon, comme en beaucou
. Il y avait alors à Avignon, comme en beaucoup d’autres villes, une de ces confréries de Flagellants dont la vogue, déjà
s à Avignon, comme en beaucoup d’autres villes, une de ces confréries de Flagellants dont la vogue, déjà fort ancienne, s’
éjà fort ancienne, s’était encore accrue au xvie  siècle. Les membres de cette confrérie, où il était fort à la mode de s’
e  siècle. Les membres de cette confrérie, où il était fort à la mode de s’enrôler, avaient coutume de faire des processio
e confrérie, où il était fort à la mode de s’enrôler, avaient coutume de faire des processions en se frappant de lanières
de s’enrôler, avaient coutume de faire des processions en se frappant de lanières de cuir le jour du Vendredi-Saint, et ce
, avaient coutume de faire des processions en se frappant de lanières de cuir le jour du Vendredi-Saint, et ces cérémonies
lesques obtenaient le plus grand succès. On pressait notre Garganello d’ entrer dans les rangs des Flagellants. Lui ! pas s
rire sous cape, à la bonne heure ! Écoutons-le : Monsieur le prince de Salerne a voulu donner à cette ville un grand tém
le prince de Salerne a voulu donner à cette ville un grand témoignage d’ amitié, Il est entré dans la compagnie des Flagell
la compagnie des Flagellants blancs en compagnie de Monsieur le comte de Rossi et de Monsieur Ferrante Pagano. Pour moi, l
des Flagellants blancs en compagnie de Monsieur le comte de Rossi et de Monsieur Ferrante Pagano. Pour moi, les demoisell
sieur Ferrante Pagano. Pour moi, les demoiselles ont eu beau me prier de m’y faire recevoir. Je ne plaisante pas avec la r
iblement. Nous, personnes pieuses, nous réconfortions par toute sorte de gestes tragiques les esprits fatigués et exténués
toute sorte de gestes tragiques les esprits fatigués et exténués par de nombreux jeûnes. L’incorrigible railleur, qui n’
, qui n’épargne rien ni personne ! Se douterait-on qu’il soit capable d’ autre chose que de se moquer de son prochain ? Voi
en ni personne ! Se douterait-on qu’il soit capable d’autre chose que de se moquer de son prochain ? Voici pourtant que na
e ! Se douterait-on qu’il soit capable d’autre chose que de se moquer de son prochain ? Voici pourtant que naissent sous s
naissent sous sa plume nonchalante quelques savoureuses descriptions de paysages et qu’il se laisse aller à traduire sa j
descriptions de paysages et qu’il se laisse aller à traduire sa joie de vivre, non plus par l’étourdissante fantaisie de
r à traduire sa joie de vivre, non plus par l’étourdissante fantaisie de sa verve caustique, mais par des phrases musicale
par des phrases musicales où perce un sentiment très vif des charmes de la nature provençale. Témoin ce fragment de lettr
ment très vif des charmes de la nature provençale. Témoin ce fragment de lettre de la même année 1558 : Nous allions par
vif des charmes de la nature provençale. Témoin ce fragment de lettre de la même année 1558 : Nous allions par une vallée
ait cortège. Nous cueillions des fleurs et des feuillages, et la mère de ce cardotto, qui ne quitte jamais ce lieu, nous f
jamais ce lieu, nous faisait toutes les caresses imaginables. Il y a de très beaux jardins, ornés de toute sorte de fruit
toutes les caresses imaginables. Il y a de très beaux jardins, ornés de toute sorte de fruits, des viviers précieux, des
esses imaginables. Il y a de très beaux jardins, ornés de toute sorte de fruits, des viviers précieux, des fontaines, des
es fontaines, des ruisselets, et cela dans le plus magnifique paysage de toute la Provence, au milieu d’un nombre infini d
magnifique paysage de toute la Provence, au milieu d’un nombre infini de châteaux. Je laisse à penser aux esprits aimables
res, et quand je me rappelle les faveurs que j’ai reçues en ces lieux de Madame de Mondragon, je suis l’homme le plus heur
ûr qu’avec toutes ses rimes. François Pétrarque ne fut jamais l’objet de tant de courtoisies de la part de Madame Laure.
ier 1559, demander en raillant à son maître s’il n’est pas encore las de ses billevesées, lui affirmer qu’il aimerait mieu
, que d’ailleurs il est malade des jeûnes qu’on lui a imposés à cause d’ un certain pardon institué par « ceste Nostre Sain
te Nostre Sainct Père », il continuera à tenir le cardinal au courant de la chronique scandaleuse d’Avignon, et il le fera
continuera à tenir le cardinal au courant de la chronique scandaleuse d’ Avignon, et il le fera avec le même entrain. Aussi
d’Avignon, et il le fera avec le même entrain. Aussi bien en ce temps de carnaval la matière ne lui manque-t-elle pas. Une
ps de carnaval la matière ne lui manque-t-elle pas. Une belle société de seigneurs et de dames est arrivée à Avignon, et c
a matière ne lui manque-t-elle pas. Une belle société de seigneurs et de dames est arrivée à Avignon, et ce n’est pas pour
donné ce carnaval. Le vendredi gras arrivèrent ici Monsieur le comte de Ventadour65, Messieurs de Suze, de Mondragon66, d
s arrivèrent ici Monsieur le comte de Ventadour65, Messieurs de Suze, de Mondragon66, de Caderousse67, de Vinay68, avec un
mbre d’autres gentilshommes et capitaines, et en outre Mesdemoiselles  de Suze69 et de Vinay. Le lendemain ce fut Madame de
gentilshommes et capitaines, et en outre Mesdemoiselles de Suze69 et de Vinay. Le lendemain ce fut Madame de Lestrange av
e lendemain ce fut Madame de Lestrange avec une très grande compagnie de gentilshommes et de demoiselles, entre autres ses
adame de Lestrange avec une très grande compagnie de gentilshommes et de demoiselles, entre autres ses deux fils, l’un mar
e demoiselles, entre autres ses deux fils, l’un marié, l’autre évêque d’ Alet70, sa bru, la vicomtesse de Cheylane, et ses
deux fils, l’un marié, l’autre évêque d’Alet70, sa bru, la vicomtesse de Cheylane, et ses deux filles, très belles. L’une
oiselle de Tresques71 ; l’autre est encore à prendre. Il y avait plus de trente équipages et tout cela logeait chez Mademo
sse n’aurait pu mieux faire. Tous les jours, matin et soir, c’étaient de grands festins. Monsieu  de Suze habitait chez La
ourut la bague ; des cavaliers s’y montrèrent, hardis et braves, avec de magnifiques livrées. Le jour de carnaval, Monsieu
’y montrèrent, hardis et braves, avec de magnifiques livrées. Le jour de carnaval, Monsieur le prince festoya seul toute l
Le jour de carnaval, Monsieur le prince festoya seul toute la troupe de ces seigneurs et Mademoiselle de Verclos les dame
e ces seigneurs et Mademoiselle de Verclos les dames. Le matin, avant d’ aller dîner et après avoir entendu la messe aux Fr
femmes, s’en allèrent chez ; Madame Fortia72, qui demeure au jardin «  de Lauri », pour faire le baptême de son fils tout f
e Fortia72, qui demeure au jardin « de Lauri », pour faire le baptême de son fils tout fraîchement né. Dans la chambre où
nt né. Dans la chambre où elle était couchée il y avait un autel pour de vrai avec des flambeaux allumés et le curé en hab
un autel pour de vrai avec des flambeaux allumés et le curé en habit de baptême. Monsieur de Suze fut parrain et Mademois
près la cérémonie, seigneurs et dames prirent tous en chœur le chemin de la maison de Verclos, et quand on eut accompagné
onie, seigneurs et dames prirent tous en chœur le chemin de la maison de Verclos, et quand on eut accompagné les dames, Mo
nt jusqu’à vêpres. Dans cette maison s’était réunie toute la noblesse de la ville que Monsieur Philippe avait invitée à fa
ville que Monsieur Philippe avait invitée à faire honneur au baptême de sa fille. Le prince fut parrain et Madame de Lest
demeure, Monsieur Philippe marchait en avant, suivi des gentilshommes de la ville selon leurs rangs ; puis venaient les vi
r une assiette. Ensuite venait Monsieur Emilio avec un coussin, puis, d’ un côté, Monsieur Fortia avec la chandelle, et, de
c un coussin, puis, d’un côté, Monsieur Fortia avec la chandelle, et, de l’autre, Monsieur Copola73 avec la salière. Monsi
Monsieur Ferrante suivait, portant l’enfant dans ses bras, accompagné d’ un côté de Monsieur Decio, de l’autre de Monsieur 
errante suivait, portant l’enfant dans ses bras, accompagné d’un côté de Monsieur Decio, de l’autre de Monsieur Sartorio t
rtant l’enfant dans ses bras, accompagné d’un côté de Monsieur Decio, de l’autre de Monsieur Sartorio tenant chacun une ex
ant dans ses bras, accompagné d’un côté de Monsieur Decio, de l’autre de Monsieur Sartorio tenant chacun une extrémité du
us l’ardente caresse du soleil caniculaire. Gloire aux frais ombrages de Barbentane, gloire à la cave de la Béone et au pu
aniculaire. Gloire aux frais ombrages de Barbentane, gloire à la cave de la Béone et au puits de la Grande Cour d’où les b
rais ombrages de Barbentane, gloire à la cave de la Béone et au puits de la Grande Cour d’où les bouteilles à peine plongé
arbentane, gloire à la cave de la Béone et au puits de la Grande Cour d’ où les bouteilles à peine plongées sortent couvert
la Grande Cour d’où les bouteilles à peine plongées sortent couvertes d’ une buée admirable ! Buvons frais, devisons d’amou
ngées sortent couvertes d’une buée admirable ! Buvons frais, devisons d’ amour et prenons aux cheveux le bonheur qui passe 
eune homme excellent, s’en allant par-delà, je n’ai pas voulu manquer de l’accompagner de cette lettre, bien qu’il fasse n
ent, s’en allant par-delà, je n’ai pas voulu manquer de l’accompagner de cette lettre, bien qu’il fasse nuit, que je sois
il plaît à Dieu, à Barbentane. J’y resterai cinq ou six jours à jouir de cette douce et noble compagnie qui m’est si chère
nie qui m’est si chère et délectable. Becfigues et perdreaux, arrosés de votre petit muscat, comme hors-d’œuvre ; comme co
ons, poulets et levreaux ; vins délicieux comme il ne peut y en avoir de meilleurs et très frais de leur nature : c’est ai
vins délicieux comme il ne peut y en avoir de meilleurs et très frais de leur nature : c’est ainsi que nous passons la jou
eur nature : c’est ainsi que nous passons la journée en l’agrémentant de promenades pour nous tenir en bonne santé, autant
nades pour nous tenir en bonne santé, autant qu’il se peut en ce mois d’ août. Avec tout cela, un de ces jours, revenant de
nne santé, autant qu’il se peut en ce mois d’août. Avec tout cela, un de ces jours, revenant de l’endroit où l’amour m’épe
se peut en ce mois d’août. Avec tout cela, un de ces jours, revenant de l’endroit où l’amour m’éperonne, et voulant passe
’amour m’éperonne, et voulant passer la maudite Durance, je trébuchai de telle sorte sur un bateau que je faillis me rompr
redevenu un honnête homme. Et vous, maintenant, êtes-vous bien remis de votre petite fièvre tierce ? C’est une maladie to
s ne le faites pas pour vous, que ce soit au moins pour ne pas donner de déplaisir à tant et tant qui tiennent de vous leu
au moins pour ne pas donner de déplaisir à tant et tant qui tiennent de vous leur existence et dorment sub umbra alarum t
suis le corps le mieux organisé du monde, je ne me crois pas capable de résister à un pareil régime. Il y a ici la cave d
crois pas capable de résister à un pareil régime. Il y a ici la cave de la Béone et le puits de la Grande Cour qui donnen
sister à un pareil régime. Il y a ici la cave de la Béone et le puits de la Grande Cour qui donnent à la boisson une telle
ent à la boisson une telle fraîcheur qu’on n’en peut trouver ailleurs de meilleure. Rien de plus naturel et vous ne connai
r la saison caniculaire. Ce serait votre santé ; vous avez les moyens de le faire, et puis, si vous tombez malade, je m’en
mais qu’en dix ans je n’ai pas une seule fois souffert, je ne dis pas de la bourse — c’est l’amour qui en est cause — mais
t, je ne dis pas de la bourse — c’est l’amour qui en est cause — mais de la tête. Donc, bien que nous soyons encore entre
is abattus en même temps par la crainte, et que la guerre nous arrive d’ où la paix nous devrait venir, jouissons de la vie
que la guerre nous arrive d’où la paix nous devrait venir, jouissons de la vie et des plaisirs, au diable les soucis et l
cis et laissons faire la nature ! Hélas ! hélas ! c’est bientôt fini de rire. La légation d’Avignon n’est plus ce présent
la nature ! Hélas ! hélas ! c’est bientôt fini de rire. La légation d’ Avignon n’est plus ce présent du ciel que Garganel
es à peine. Les soi-disants réformés, les maudits hérétiques ont fait de terribles progrès depuis la mort du roi Henri. « 
ont fait de terribles progrès depuis la mort du roi Henri. « Un coup de lance fut cause de tous ces malheurs. Je pleurai
les progrès depuis la mort du roi Henri. « Un coup de lance fut cause de tous ces malheurs. Je pleurai le roi Henri, moi q
qui ne pleurai jamais personne ; mon cœur me prédit tout ce désastre de la religion. » Et Garganello se reproche, à part
ce désastre de la religion. » Et Garganello se reproche, à part lui, de s’être endormi trop longtemps dans l’insouciance.
a été agréable et douce. Mais les seigneurs partent pour ces guerres de France, « non pas civiles, mais inciviles en véri
ulettes ; dans sa tristesse il trouve une consolation à voir les gens de Barbentane faire le guet nuit et jour, tout armés
e de Mme de Mondragon, une vraie Marphise. C’est en vain qu’il essaie de rire encore. Le seigneur Fabrizio75 l’a chargé de
n vain qu’il essaie de rire encore. Le seigneur Fabrizio75 l’a chargé de donner du cœur aux dames que le meurtre de Lamoth
neur Fabrizio75 l’a chargé de donner du cœur aux dames que le meurtre de Lamothe-Gondrin76 et la prise de Lyon ont affolée
ner du cœur aux dames que le meurtre de Lamothe-Gondrin76 et la prise de Lyon ont affolées — « il fallait commander cela à
ans cesse et soit généreux comme César », parcourir à cheval les rues d’ Avignon pour entrer en contact avec les habitants
rues d’Avignon pour entrer en contact avec les habitants et s’assurer de leur fidélité. « Ce vice-légat, s’écrie-t-il, ser
surer de leur fidélité. « Ce vice-légat, s’écrie-t-il, serait capable d’ aller à la brèche la pique à la main, mais Dieu no
rèche la pique à la main, mais Dieu nous en préserve ! » Pour comble de malheur n’a-t-on pas vu se glisser jusque dans la
vait été, en 1560 et 1561, primicier, c’est-à-dire premier dignitaire de l’Université d’Avignon, venait de se déclarer cal
0 et 1561, primicier, c’est-à-dire premier dignitaire de l’Université d’ Avignon, venait de se déclarer calviniste. Le 30 m
ste. Le 30 mai 1562 il avait été pris à Viviers et conduit au château de Mondragon. Mais laissons la parole au désabusé Ga
au désabusé Garganello : ‘ Hier Parpaille me fit demander un office de la Vierge. J’en avais un seul que je lui ai envoy
ge. J’en avais un seul que je lui ai envoyé. Je ne sais s’il se moque de moi. Quand sa courtisane, qu’il avait fait venir
lui restait plus que sa chemise. Ce qu’elle a perdu monte à la valeur de cinq cents écus. Elle est ici à Avignon chez une
laquelle — qui est à l’armée du Christ. Ce matin elle m’a fait prier de la recommander à Monsieur le Vice-légat et à Mons
rois et quatre heures du matin, dans le Palais, devant le grand puits de Trouillas, et les affaires n’en allèrent pas mieu
r garder sa légation, ne songea plus qu’à s’en défaire. Les habitants d’ Avignon eux-mêmes, jusqu’alors sujets modèles, se
rviteur soumis et respectueux, il ne pouvait qu’approuver la décision de son maître : Magnanime seigneur, lui écrivait-il
t de l’Église ne peut aller loin malgré les provisions et les secours de Sa Sainteté. Vous avez eu l’heureuse idée de céde
rovisions et les secours de Sa Sainteté. Vous avez eu l’heureuse idée de céder la légation au cardinal de Bourbon, homme d
eu l’heureuse idée de céder la légation au cardinal de Bourbon, homme de sang royal et catholique. On dit que, grâce à l’a
l’autorité qu’il a en France, il défendra facilement les possessions de l’Église contre la maudite secte de ces hérétique
fendra facilement les possessions de l’Église contre la maudite secte de ces hérétiques. Plût à Dieu que vous pussiez fair
e pour les autres églises que vous avez en France ; vous auriez moins de soucis. Mais le beau mérite que d’être vertueux p
avez en France ; vous auriez moins de soucis. Mais le beau mérite que d’ être vertueux par nécessité ! Garganello comprend
. Mais si son esprit se plie à cette fatale logique, son cœur déborde de regrets et de récriminations qu’il ne peut se ten
esprit se plie à cette fatale logique, son cœur déborde de regrets et de récriminations qu’il ne peut se tenir de déverser
n cœur déborde de regrets et de récriminations qu’il ne peut se tenir de déverser. Quels sots que ces gens d’Avignon ! Ils
minations qu’il ne peut se tenir de déverser. Quels sots que ces gens d’ Avignon ! Ils verront bien quelle différence il y
ts que ces gens d’Avignon ! Ils verront bien quelle différence il y a d’ un gouvernement à l’autre ! Quelle extrême douleu
té ne nous aurait pas poussés à conclure cette affaire, je me serais, de désespoir, débaptisé et fait Turc. Je sais bien q
va leur manquer aussi ! Ces dames me font un raisonnement, mais non de médecine. Elles disent : si tu restes ici, nous a
it Palais pour voir comment vont tourner les choses. § Dès lors plus de traces de Garganello dans les papiers des Farnèse
pour voir comment vont tourner les choses. § Dès lors plus de traces de Garganello dans les papiers des Farnèses. Il a dû
dre son maître et quitter Avignon la mort dans l’âme en se retournant de loin en loin pour apercevoir encore le rocher des
e. Mais, au fait, qui était-ce donc ce bon vivant incorrigible doublé d’ un homme d’esprit, auquel allait si bien ce nom tr
fait, qui était-ce donc ce bon vivant incorrigible doublé d’un homme d’ esprit, auquel allait si bien ce nom truculent, ra
homme d’esprit, auquel allait si bien ce nom truculent, rabelaisien, de Garganello ? Un petit gentilhomme de Bologne, né
n ce nom truculent, rabelaisien, de Garganello ? Un petit gentilhomme de Bologne, né par conséquent sur les terres du Sain
herché dans ces lettres, ce ne sont pas des renseignements sur la vie d’ un Garganello ; c’est l’Avignon de son temps où le
t pas des renseignements sur la vie d’un Garganello ; c’est l’Avignon de son temps où le désir d’épuiser les jouissances d
sur la vie d’un Garganello ; c’est l’Avignon de son temps où le désir d’ épuiser les jouissances de la vie semblait fouetté
 ; c’est l’Avignon de son temps où le désir d’épuiser les jouissances de la vie semblait fouetté par la peur instinctive d
ignon galant. C’est, en un mot, un peu de ce xvie  siècle, étincelant d’ ors et de broderies, à la fois sensuel et railleur
ant. C’est, en un mot, un peu de ce xvie  siècle, étincelant d’ors et de broderies, à la fois sensuel et railleur, aux mœu
nsuel et railleur, aux mœurs libres, au franc-parler, le xvie  siècle de Pantagruel, de l’Heptaméron et des Dames galantes
ur, aux mœurs libres, au franc-parler, le xvie  siècle de Pantagruel, de l’Heptaméron et des Dames galantes. Les Romans
[497]. Le Conte des Maremmes, par Valentin Mandelstamm. Des fièvres de marais et de l’atmosphère malsaine des environs d
onte des Maremmes, par Valentin Mandelstamm. Des fièvres de marais et de l’atmosphère malsaine des environs de Rome, l’aut
stamm. Des fièvres de marais et de l’atmosphère malsaine des environs de Rome, l’auteur a su dégager une idylle tragique d
eux, l’héroïne trop jeune pour donner le jour à deux jumeaux ; c’est, de nouveau, les petits de la louve et ils seront pèr
ne pour donner le jour à deux jumeaux ; c’est, de nouveau, les petits de la louve et ils seront pères à leur tour de tous
t, de nouveau, les petits de la louve et ils seront pères à leur tour de tous les arts exaspérés et violents. Les Revue
illet) donne des fragments inédits du « Journal du Voyage en Italie » de Goethe […] Musées et collections Auguste Mar
te des collections du roi des Belges [extrait] […] C’est, ensuite, de l’angélique maître de Fiesole, une exquise Madone
gélique maître de Fiesole, une exquise Madone avec l’Enfant, entourée d’ anges, semblable à une grande miniature sur fond d
l’Enfant, entourée d’anges, semblable à une grande miniature sur fond d’ or, d’un charme de coloris comparable à celui du C
nt, entourée d’anges, semblable à une grande miniature sur fond d’or, d’ un charme de coloris comparable à celui du Couronn
d’anges, semblable à une grande miniature sur fond d’or, d’un charme de coloris comparable à celui du Couronnement de la
fond d’or, d’un charme de coloris comparable à celui du Couronnement de la Vierge du Louvre et dans un état de conservati
arable à celui du Couronnement de la Vierge du Louvre et dans un état de conservation exceptionnel […] Memento bibliogr
mento bibliographique [extraits] Voici maintenant des monographies de collections particulières. La collection d’objets
intenant des monographies de collections particulières. La collection d’ objets d’art du baron Adalbert von Lanna, de Pragu
des monographies de collections particulières. La collection d’objets d’ art du baron Adalbert von Lanna, de Prague (dont l
ticulières. La collection d’objets d’art du baron Adalbert von Lanna, de Prague (dont le riche cabinet d’estampes vient d’
s d’art du baron Adalbert von Lanna, de Prague (dont le riche cabinet d’ estampes vient d’être dispersé aux enchères) compt
Adalbert von Lanna, de Prague (dont le riche cabinet d’estampes vient d’ être dispersé aux enchères) compte parmi les plus
ersé aux enchères) compte parmi les plus anciennes et les plus belles d’ Autriche, ayant été successivement enrichie, depui
yant été successivement enrichie, depuis quarante ans, des dépouilles de toutes les grandes ventes européennes ; mais, en
dehors des pièces libéralement prêtées par leur propriétaire au Musée d’ art industriel de Prague, elle est, en réalité, pe
libéralement prêtées par leur propriétaire au Musée d’art industriel de Prague, elle est, en réalité, peu connue. On accu
aliste, M.Julius Leisching, conservateur du Musée des arts décoratifs de Brünn. Le premier volume, consacré aux objets exp
ifs de Brünn. Le premier volume, consacré aux objets exposés au Musée de Prague, vient de paraître : Sammlung Lanna, Prag.
] Il faut tirer hors de pair, dans cette réunion, une admirable série de majoliques italiennes — parmi lesquelles deux cha
e de majoliques italiennes — parmi lesquelles deux charmantes Vierges de Mino de Fiesole et de Luca della Robbia […]. Enfi
nnes — parmi lesquelles deux charmantes Vierges de Mino de Fiesole et de Luca della Robbia […]. Enfin, l’excellent établis
Robbia […]. Enfin, l’excellent établissement photographique J. Lœvy, de Vienne, qui a édité en cartes postales les chefs-
hefs-d’œuvre des galeries publiques viennoises, nous envoie une série de vingt-cinq cartes semblables (à 12 heller : 12 ce
ables (à 12 heller : 12 cent, 1/2) consacrées aux peintures anciennes de la collection d’un célèbre amateur et mécène de V
r : 12 cent, 1/2) consacrées aux peintures anciennes de la collection d’ un célèbre amateur et mécène de Vienne : le comte
x peintures anciennes de la collection d’un célèbre amateur et mécène de Vienne : le comte Lanckoronski, Ce sont des œuvre
lesquelles on remarque surtout une charmante Jeune fille à la licorne de Mariotto Albertinelli, une Annonciation de Fra An
e Jeune fille à la licorne de Mariotto Albertinelli, une Annonciation de Fra Angelico, un Christ en Croix d’Andrea del Cas
to Albertinelli, une Annonciation de Fra Angelico, un Christ en Croix d’ Andrea del Castagno, un superbe Saint Georges de P
un superbe Saint Georges de Paolo Uccello, une Adoration des bergers de Taddeo Gaddi […]. Échos Mercure. Tome LXXX
. Tome LXXX, numéro 291, 1er août 1909, p. 571-576 [576]. Le Salon d’ Automne Le Salon d’Automne aura aussi cette ann
91, 1er août 1909, p. 571-576 [576]. Le Salon d’Automne Le Salon d’ Automne aura aussi cette année une Section étrangè
: c’est le tour à l’Italie, venant nous montrer les produits modernes de son art. La section s’annonce déjà comme devant ê
ment aux Artistes, peintres et sculpteurs, mais aussi aux Industriels d’ art, de décoration, etc. Le Comité de la Section I
x Artistes, peintres et sculpteurs, mais aussi aux Industriels d’art, de décoration, etc. Le Comité de la Section Italienn
eurs, mais aussi aux Industriels d’art, de décoration, etc. Le Comité de la Section Italienne dont est président d’honneur
décoration, etc. Le Comité de la Section Italienne dont est président d’ honneur S. E. le Comte Gallina, ambassadeur d’Ital
enne dont est président d’honneur S. E. le Comte Gallina, ambassadeur d’ Italie à Paris, en a confié le secrétariat général
ssi-Sacchetti. Les bureaux du secrétaire sont au Grand Palais, avenue d’ Antin, porte C, et restent ouverts tous les jours
nd Palais, avenue d’Antin, porte C, et restent ouverts tous les jours de 3 heures à 5 heures. Le Sottisier universel [e
2, 16 août 1909, p. 694-699 [694-695]. Être un bon jeune homme rempli de bons principes (dont quelques préjugés) ne suffit
rsonnage. Petruccio fait des vers, mais il semble avoir très peu fait de philosophie. Il s’étonne de calamités premières q
vers, mais il semble avoir très peu fait de philosophie. Il s’étonne de calamités premières qui n’étonnent guère nos coll
l s’étonne de calamités premières qui n’étonnent guère nos collégiens d’ aujourd’hui. Les femmes lui apparaissent comme des
d’aujourd’hui. Les femmes lui apparaissent comme des créatures dignes de respect et les amis comme des gens sincères incap
ures dignes de respect et les amis comme des gens sincères incapables d’ aucune trahison. Il lui faut bien petit à petit dé
es, il finit ou finira par se blaser, se montrera le meilleur compère de la pièce lorsqu’il aura suffisamment visité les c
aura suffisamment visité les coulisses et dénoué toutes les ficelles de l’intrigue, mais de sa primitive naïveté il lui r
isité les coulisses et dénoué toutes les ficelles de l’intrigue, mais de sa primitive naïveté il lui restera peut-être cet
e, mais de sa primitive naïveté il lui restera peut-être cette pureté d’ intention, cette candeur masquée d’ironie qu’on ap
lui restera peut-être cette pureté d’intention, cette candeur masquée d’ ironie qu’on appelle la sensibilité artistique, la
uelle sensibilité, dans certains cas, mène le patient jusqu’au temple de la gloire. Je ne crois pas du tout à la nécessité
jusqu’au temple de la gloire. Je ne crois pas du tout à la nécessité de demeurer honnête pour devenir un bon politique, u
ête pour devenir un bon politique, un grand conquérant ou un écrivain de génie, seulement il faut pourtant l’avoir été ne
génie, seulement il faut pourtant l’avoir été ne fût-ce que l’espace d’ un matin, le temps d’une comparaison. Celui qui a
faut pourtant l’avoir été ne fût-ce que l’espace d’un matin, le temps d’ une comparaison. Celui qui a dit que l’homme était
e souvenait des cieux aurait bien pu ajouter que c’était le désespoir de ce souvenir qui le conduisait souvent à recherche
her les paradis artificiels, car il n’est pire intoxication que celle de la vertu. Pour se mettre en état de vertu on risq
n’est pire intoxication que celle de la vertu. Pour se mettre en état de vertu on risquerait souvent les plus bas enfers.
endre aux ailes repliées et meurtries. Le soir ou l’autre a fait trop de farces ; Petruccio s’indigne et s’il n’a plus la
a fait trop de farces ; Petruccio s’indigne et s’il n’a plus la force de s’indigner il pleure. On en a vu qui pleuraient m
ient même en merveilleux alexandrins. Maintenant la société, composée d’ un nombre illimité de Petruccio, était-elle plus p
eux alexandrins. Maintenant la société, composée d’un nombre illimité de Petruccio, était-elle plus propre à Mantoue vers
e plus propre à Mantoue vers la fin du dix-huitième siècle qu’à Paris de nos jours ? Je ne crois pas. Les Rosalinde et les
es Hiéronymo y abondent. Ils sont quelquefois bien plus avares encore de leurs bons conseils ou de leur personne. À Mantou
ls sont quelquefois bien plus avares encore de leurs bons conseils ou de leur personne. À Mantoue, on avait des pudeurs qu
rsonne. À Mantoue, on avait des pudeurs qu’on ignore dans la capitale de l’Aviation ! Le conte philosophique d’Henri Malo
qu’on ignore dans la capitale de l’Aviation ! Le conte philosophique d’ Henri Malo est-il destiné aux très jeunes gens « q
ès jeunes gens « qui pensent réussir » ou ne serait-il qu’un souvenir de l’adolescence de quelqu’un qui a réussi ? C’est e
qui pensent réussir » ou ne serait-il qu’un souvenir de l’adolescence de quelqu’un qui a réussi ? C’est en tous les cas un
qui a réussi ? C’est en tous les cas une des plus agréables surprises de notre époque littéraire, car il s’agit d’un roman
es plus agréables surprises de notre époque littéraire, car il s’agit d’ un roman sans les données vulgaires du romanesque
car il s’agit d’un roman sans les données vulgaires du romanesque et d’ une leçon de morale sans morale, je veux dire sans
it d’un roman sans les données vulgaires du romanesque et d’une leçon de morale sans morale, je veux dire sans le discours
éro 292, 16 août 1909, p. 717-722 [722]. […] — Les Amis des monuments d’ Italie publient : Sienne monumentale ; l’abbaye d’
Amis des monuments d’Italie publient : Sienne monumentale ; l’abbaye d’ Ischia ; Sienne, 1908, 16, Via di Città. Les Re
[733]. […] L’Italie et la France (25 juillet). — « Le Cinquantenaire de Solférino », par. M. E. Lavisse. — « Le Roi Lear,
1909, p. 736-739 [739]. Au Théâtre des Arts, on a joué, dans un gala de charité, le 8 juillet : La Grande Tombe, de MM. G
, on a joué, dans un gala de charité, le 8 juillet : La Grande Tombe, de MM. Gino-Gorri et Hippolyte Mouton, une pièce eff
de Tombe, de MM. Gino-Gorri et Hippolyte Mouton, une pièce effrayante de réalisme, de vérité, de force et de couleur qu’il
MM. Gino-Gorri et Hippolyte Mouton, une pièce effrayante de réalisme, de vérité, de force et de couleur qu’il faut espérer
rri et Hippolyte Mouton, une pièce effrayante de réalisme, de vérité, de force et de couleur qu’il faut espérer voir repre
lyte Mouton, une pièce effrayante de réalisme, de vérité, de force et de couleur qu’il faut espérer voir reprendre. Elle e
etzsche et Hillebrand qui ont pu être retrouvées et il les accompagne d’ un intéressant commentaire. Les lettres du philoso
ssant commentaire. Les lettres du philosophe sont seulement au nombre de deux, les premières ayant certainement été perdue
remières ayant certainement été perdues, celles du critique au nombre de quatre. En dehors des remerciements pour des envo
ique au nombre de quatre. En dehors des remerciements pour des envois de volumes nous trouvons dans cas pages quelques cur
umes nous trouvons dans cas pages quelques curieux détails sur la vie de Nietzsche. En 1874, Hillebrand se proposait de fo
eux détails sur la vie de Nietzsche. En 1874, Hillebrand se proposait de fonder une revue italiano-allemande et demandait
emande et demandait au jeune professeur sa collaboration et le priait d’ intervenir également auprès de Jacob Burckhardt. I
venir également auprès de Jacob Burckhardt. Italia, avec des articles de Paul Heyse, Grégororius, Her-mano Griram, R. Bong
rius, Her-mano Griram, R. Bongbi vit en effet le jour, mais ni le nom de Nietzsche, ni celui de Burckhardt ne s y trouvaie
R. Bongbi vit en effet le jour, mais ni le nom de Nietzsche, ni celui de Burckhardt ne s y trouvaient, a J’ai naturellemen
. […] Memento [extrait] Nord und Süd (août) contient une série d’ articles d’art des plus intéressants. […] Pages vi
mento [extrait] Nord und Süd (août) contient une série d’articles d’ art des plus intéressants. […] Pages vibrantes de
une série d’articles d’art des plus intéressants. […] Pages vibrantes de M. Herman Bang sur Eleonora Duse, avec un beau po
i Pascoli : Nuovi Poemetti, Zanichelli, Bologne Entre une tragédie de d’Annunzio et un livre de poème de Pascoli, le pu
ascoli : Nuovi Poemetti, Zanichelli, Bologne Entre une tragédie de d’ Annunzio et un livre de poème de Pascoli, le publi
coli : Nuovi Poemetti, Zanichelli, Bologne Entre une tragédie de d’ Annunzio et un livre de poème de Pascoli, le public italie
, Zanichelli, Bologne Entre une tragédie de d’Annunzio et un livre de poème de Pascoli, le public italien a à peine le
lli, Bologne Entre une tragédie de d’Annunzio et un livre de poème de Pascoli, le public italien a à peine le temps d’a
et un livre de poème de Pascoli, le public italien a à peine le temps d’ achever ses discussions sur les manifestations de
n a à peine le temps d’achever ses discussions sur les manifestations de l’un ou de l’autre de ses deux grands poètes, et
le temps d’achever ses discussions sur les manifestations de l’un ou de l’autre de ses deux grands poètes, et de se décla
’achever ses discussions sur les manifestations de l’un ou de l’autre de ses deux grands poètes, et de se déclarer pour l’
es manifestations de l’un ou de l’autre de ses deux grands poètes, et de se déclarer pour l’esthétisme effréné du poète él
jeunes » affectent un éloignement de plus en plus marqué pour l’œuvre de d’Annunzio. La production abondante, en quelque s
nes » affectent un éloignement de plus en plus marqué pour l’œuvre de d’ Annunzio. La production abondante, en quelque sort
s » affectent un éloignement de plus en plus marqué pour l’œuvre de d’ Annunzio . La production abondante, en quelque sorte exaspé
uction abondante, en quelque sorte exaspérée et toujours surprenante, de l’auteur du grand poème incompris de la Laus Vita
aspérée et toujours surprenante, de l’auteur du grand poème incompris de la Laus Vitae semble fatiguer les esprits les plu
ions, étrangère aux préoccupations idéales, aux angoisses méditatives de l’âme contemporaine la plus neuve. À celui dont c
raine la plus neuve. À celui dont chaque attitude semble une attitude de bataille, à l’artiste qui s’acharne à représenter
illes, écumeuses et vives dans la nature maternelle. Cette opposition d’ un nom à un autre est cependant toute factice. Ell
ncore plus, deux noms. Pascoli n’est pas seulement le poète admirable de la nature simple, qu’il évoque dans les détails l
, sentimentales et morales, du mythe, et a écrit cet admirable Voyage d’ Ulysse, qui demeurera comme un des chants de recon
crit cet admirable Voyage d’Ulysse, qui demeurera comme un des chants de reconnaissance et d’évocation les plus profonds o
yage d’Ulysse, qui demeurera comme un des chants de reconnaissance et d’ évocation les plus profonds offerts par les modern
la science scolastique, plus puissante que le noble et fécond effort de Leconte de Lisle, semblait avoir obscurcie à jama
fécond effort de Leconte de Lisle, semblait avoir obscurcie à jamais. D’ Annunzio ne se refait pas devant la nature une âme
cond effort de Leconte de Lisle, semblait avoir obscurcie à jamais. D’ Annunzio ne se refait pas devant la nature une âme primiti
Annunzio ne se refait pas devant la nature une âme primitive, capable de retrouver et de reconnaître les mille détails sim
efait pas devant la nature une âme primitive, capable de retrouver et de reconnaître les mille détails simples qui compose
contraire il oppose à tout sa propre nature, son tempérament, produit de culture millénaire et de volonté orgueilleuse, et
t sa propre nature, son tempérament, produit de culture millénaire et de volonté orgueilleuse, et la nature lui apparaît e
i apparaît en synthèse, dans une vision très complexe, où les aspects de la légende et de la réalité immédiate, hommes et
thèse, dans une vision très complexe, où les aspects de la légende et de la réalité immédiate, hommes et choses, se confon
et hennissent des chevaux, perpétuellement. Mais le lyrisme mythique de d’Annunzio dérive aujourd’hui de celui de Pascoli
hennissent des chevaux, perpétuellement. Mais le lyrisme mythique de d’ Annunzio dérive aujourd’hui de celui de Pascoli, e
ennissent des chevaux, perpétuellement. Mais le lyrisme mythique de d’ Annunzio dérive aujourd’hui de celui de Pascoli, en est co
tuellement. Mais le lyrisme mythique de d’Annunzio dérive aujourd’hui de celui de Pascoli, en est complété et le complète.
t. Mais le lyrisme mythique de d’Annunzio dérive aujourd’hui de celui de Pascoli, en est complété et le complète. Les dern
li, en est complété et le complète. Les dernières visions ancestrales de d’Annunzio sont entièrement dégagées de ce pathos
en est complété et le complète. Les dernières visions ancestrales de d’ Annunzio sont entièrement dégagées de ce pathos hi
n est complété et le complète. Les dernières visions ancestrales de d’ Annunzio sont entièrement dégagées de ce pathos historique
dernières visions ancestrales de d’Annunzio sont entièrement dégagées de ce pathos historique, assez souvent scolastique e
de ce pathos historique, assez souvent scolastique et insupportable, de Carducci, qui donna quelques accents aux premiers
idéales, les deux poètes ont vibré dans deux délires pareils : celui de la nature, et celui du souvenir de la race. Ni l’
dans deux délires pareils : celui de la nature, et celui du souvenir de la race. Ni l’un ni l’autre n’a jusqu’ici senti e
la race. Ni l’un ni l’autre n’a jusqu’ici senti et exprimé le lyrisme de la création méditative, de la poésie métaphysique
n’a jusqu’ici senti et exprimé le lyrisme de la création méditative, de la poésie métaphysique, élément fatal d’une cosmo
e de la création méditative, de la poésie métaphysique, élément fatal d’ une cosmogonie nouvelle à laquelle une plus jeune
fatal d’une cosmogonie nouvelle à laquelle une plus jeune génération de poètes semble profondément aspirer. L’un et l’aut
en temps seulement, ont été repris par le déplorable démon politique de Carducci, et ont chanté quelques événements natio
rôle du vatès, que Carducci si bruyamment. et avec force grincements de dents et roulement d’yeux furieux, a été le derni
rducci si bruyamment. et avec force grincements de dents et roulement d’ yeux furieux, a été le dernier à remplir en Italie
talie. Or les jeunes écrivains, qui se déclarent pour Pascoli ou pour d’ Annunzio, ne montrent pas dans leurs œuvres qu’ils
lie. Or les jeunes écrivains, qui se déclarent pour Pascoli ou pour d’ Annunzio , ne montrent pas dans leurs œuvres qu’ils en ont
s, que des orientations lyriques. Dans la quantité assez considérable de la production poétique italienne, il serait malai
z considérable de la production poétique italienne, il serait malaisé d’ y chercher les paradigmes des principes esthétique
dans les colonnes des journaux et dans les pages des revues. En haine de d’Annunzio, triomphateur éclatant, on aime Pascol
s les colonnes des journaux et dans les pages des revues. En haine de d’ Annunzio, triomphateur éclatant, on aime Pascoli,
les colonnes des journaux et dans les pages des revues. En haine de d’ Annunzio , triomphateur éclatant, on aime Pascoli, triompha
mérite mieux. Avec les Nuovi Poemetti, l’édition des œuvres poétiques de Pascoli est complète. Ce sont six beaux volumes,
i-ci, le dernier, porte le numéro ordinal IIIe. La plus grande partie de ce volume est consacrée aux louanges de la campag
l IIIe. La plus grande partie de ce volume est consacrée aux louanges de la campagne, à la beauté de la terre labourée et
e de ce volume est consacrée aux louanges de la campagne, à la beauté de la terre labourée et à la sainteté du labeur. C’e
ures, des joies et des douleurs, qui caractérisent les Primi Poemetti de et passionné disciple de Virgile. D’autres poèmes
uleurs, qui caractérisent les Primi Poemetti de et passionné disciple de Virgile. D’autres poèmes reproduisent des figures
iple de Virgile. D’autres poèmes reproduisent des figures singulières de la vie champêtre, des figures de vieillards qui r
reproduisent des figures singulières de la vie champêtre, des figures de vieillards qui résument une tradition séculaire,
révèlent de plus près l’âme du chantre, tout agitée par des angoisses de notre temps, au milieu de contingences que nous p
touche. Les Émigrants dans la lune, parlant du grand peuple mystique de l’Occident contemporain, des Russes, chez lesquel
orain, des Russes, chez lesquels l’histoire des mouvements universels de l’âme, autant que l’histoire politique, s’enrichi
. Le poète voit les pauvres moujiks, tourmentés par tous les spectres de leur misère réelle, rêver le salut idéal d’une ém
tés par tous les spectres de leur misère réelle, rêver le salut idéal d’ une émigration collective dans les royaumes de la
e, rêver le salut idéal d’une émigration collective dans les royaumes de la lune, où l’existence sera moins implacable. Le
umes de la lune, où l’existence sera moins implacable. Le patriotisme de Pascoli se montre parfois si simple, si attristé
destiné à la phalange des émigrants italiens, le poète voit une sorte de petit dictionnaire, où quelques phrases, qu’il es
herche du travail — j’ai faim — j’ai froid. Le poète voit là le drame de l’exilé, et la vision du nombre incalculable de c
oète voit là le drame de l’exilé, et la vision du nombre incalculable de ces exilés lui semble grave de significations, ca
é, et la vision du nombre incalculable de ces exilés lui semble grave de significations, car le sort de la patrie peut êtr
culable de ces exilés lui semble grave de significations, car le sort de la patrie peut être entraîné dans le courant redo
ar le sort de la patrie peut être entraîné dans le courant redoutable de l’émigration. Il composa un poème curieux, qui, m
e image n’ouvre jamais dans une gerbe étincelante. Un paysan, du pays de Virgile, apprend les phrases qui seront comme ses
ys de Virgile, apprend les phrases qui seront comme ses timides coups de crécelle, dans sa marche de vigoureux mendiant à
hrases qui seront comme ses timides coups de crécelle, dans sa marche de vigoureux mendiant à travers le monde. La campagn
à travers le monde. La campagne qui vit l’Ancien chercher dans l’âme de ses paysages, l’âme de ses personnages, frémit en
campagne qui vit l’Ancien chercher dans l’âme de ses paysages, l’âme de ses personnages, frémit en vain autour du pauvre
ages, frémit en vain autour du pauvre paysan courbé sur le vade-mecum de l’exil auquel il se prépare. Mais l’ombre de Virg
courbé sur le vade-mecum de l’exil auquel il se prépare. Mais l’ombre de Virgile apparaît immense, et ondoyante comme la c
on dernier descendant prononce, la tête courbée toujours sur le livre de l’exil. Virgile pense à Mélibée fugitif.        
t, non vu par lui,        et dans ce cœur il entend la plainte         de son antique pâtre fugitif. ………………………………………… Virgi
our lui doux, qu’il a sillonnés avec une charrue servile et des bœufs d’ autrui, pour le pain et le sel. « Donc, n’est pas
ain et le sel. « Donc, n’est pas recommencé le royaume du Dieu latin, de ce Dieu qui, juste, ensemence et moissonne ? Et R
e et moissonne ? Et Rome n’est plus ? Et Virgile encourage le paysan de sa terre à rester attaché à la glèbe de ses ancêt
t Virgile encourage le paysan de sa terre à rester attaché à la glèbe de ses ancêtres, attendant les nouveaux destins de l
er attaché à la glèbe de ses ancêtres, attendant les nouveaux destins de l’Italie, alors que la patrie pourra nourrir tous
t abondant : toujours pour quelque chose la saison est bonne. L’idée de ce poème était sans doute fort jolie, fort génére
t en est faible, forcé, peu étonnant et peu émouvant. Tout le lyrisme de Pascoli présente trop souvent cette disproportion
ision et l’expression, surtout depuis quelques années. Les recherches de style si heureuses, accomplies par le poète, ne v
plies par le poète, ne viennent plus enrichir une forme par une sorte de nervosité toute moderne qui donnait aux images de
sité toute moderne qui donnait aux images des éclats caractéristiques d’ innovation. L’harmonie imitative, dont Pascoli a c
i a certes abusé, donne encore à quelques vers une force particulière d’ évocation : E quatte quatte nelle placide acque,
par-ci par-là les vieilles grenouilles.) Parfois seulement une image d’ une justesse presque explicative soulève une strop
poète, qui semble vouloir se consacrer de plus en plus à des travaux d’ érudition, ou plus exactement d’exégèse de Dante e
nsacrer de plus en plus à des travaux d’érudition, ou plus exactement d’ exégèse de Dante et de Virgile, fait paraître auss
plus en plus à des travaux d’érudition, ou plus exactement d’exégèse de Dante et de Virgile, fait paraître aussi la IIe c
s à des travaux d’érudition, ou plus exactement d’exégèse de Dante et de Virgile, fait paraître aussi la IIe chanson du Ro
tre la première (la Chanson du Carroccio) et la troisième (la Chanson de l’Olifant) déjà parues. La poésie épique de Pasco
la troisième (la Chanson de l’Olifant) déjà parues. La poésie épique de Pascoli, cette tentative admirable d’épopée natio
) déjà parues. La poésie épique de Pascoli, cette tentative admirable d’ épopée nationale, où les gestes du moyen âge médit
en seront évoqués par les hommes et les faits les plus représentatifs de ce formidable creuset des races qui fut l’Italie,
rmidable creuset des races qui fut l’Italie, a à la fois les qualités de tendresse de sa poésie géorgique et les qualités
set des races qui fut l’Italie, a à la fois les qualités de tendresse de sa poésie géorgique et les qualités plus rudes, p
e de sa poésie géorgique et les qualités plus rudes, plus puissantes, de sa vision hellénique. Il faut souhaiter que le po
puérile désormais devant le monde contemporain, du « Tibre sacré » et de « Rome éternelle ». Note sur la poésie italien
Les premières dansent la ronde vertigineuse, point folle, mais belle, de figurations de plus en plus significatives, que l
e dresse comme une synthèse et comme un signe humain, telle la figure de Napoléon. La poésie « psychologique » semble se r
faible en Italie. On en était à considérer le romantisme insignifiant de Mme Vittoria Aganoor-Pompilj ou le pathétisme soc
ignifiant de Mme Vittoria Aganoor-Pompilj ou le pathétisme socialiste de Mme Ada Negri, comme de la poésie. D’autres femme
a Aganoor-Pompilj ou le pathétisme socialiste de Mme Ada Negri, comme de la poésie. D’autres femmes, très nombreuses, s’ac
autres femmes, très nombreuses, s’acharnaient à atteindre la renommée de ces deux, en faisant de la poésie avec l’esthétiq
reuses, s’acharnaient à atteindre la renommée de ces deux, en faisant de la poésie avec l’esthétique des fleurs en aquarel
oète italienne a accumulé ces dernières années un nombre considérable de poèmes pour mère de famille. Quelques-unes, comme
umulé ces dernières années un nombre considérable de poèmes pour mère de famille. Quelques-unes, comme la comtesse Lara, d
de famille. Quelques-unes, comme la comtesse Lara, dont la vie belle d’ amoureuse fut brisée par un galant assassin, euren
lle d’amoureuse fut brisée par un galant assassin, eurent des accents de liberté qui apportèrent quelques aperçus de vraie
assin, eurent des accents de liberté qui apportèrent quelques aperçus de vraie psychologie féminine. Mais nulle ne sut s’é
sut s’élever à la hauteur, ni acquérir l’importance, parfois réelle, de leurs compatriotes romancières, journalistes et é
riotes romancières, journalistes et érudites. Un certain succès vient d’ être fait à une inconnue, dont le dernier volume,
ont le dernier volume, Séductions, a rencontré suffisamment la faveur de la presse. Ce qui est étonnant, c’est que la pres
ne véritable poétesse, celle qui sans doute tient aujourd’hui la tête de la poésie féminine italienne. Mlle Amalia Gugliel
malia Guglielminetti se présente résolument au public avec une marque d’ orgueil qui témoigne de sa puissance et de sa conf
présente résolument au public avec une marque d’orgueil qui témoigne de sa puissance et de sa confiance. Sa psychologie e
t au public avec une marque d’orgueil qui témoigne de sa puissance et de sa confiance. Sa psychologie est neuve. Elle reno
avec une véhémence qui acquiert sa vigueur dans une vision très nette de la vie, et sans enthousiasme, sans regret, avec u
et sans enthousiasme, sans regret, avec une conscience étrange faite de subtilité ironique et de volonté très ferme, elle
ns regret, avec une conscience étrange faite de subtilité ironique et de volonté très ferme, elle affirme la souveraineté
ilité ironique et de volonté très ferme, elle affirme la souveraineté de son désir. Sa volonté est le levain de sa force :
, elle affirme la souveraineté de son désir. Sa volonté est le levain de sa force : Hier je demeurai sur ce point qui est
ent à se rendre. Mais, sur la limite incertaine les esprits vigilants de la claire jeunesse me retenaient, avec des modes
e Désir : — Tente ! — m’incita. Et à l’une et à l’autre l’âme superbe de celle qui va seule dit : — Non. « Celle qui va s
ux, en terza rima, est un unique poème consacré à l’âme et à la chair de celle qui va seule. Une farouche liberté d’esprit
cré à l’âme et à la chair de celle qui va seule. Une farouche liberté d’ esprit pousse la poétesse à ne rien aimer hors l’i
, qui le cachaient et le cachent. Elle a compris que toute la science de l’âme est dans la conscience et dans l’intelligen
ute la science de l’âme est dans la conscience et dans l’intelligence de la sexualité. Et la particulière force de caractè
ence et dans l’intelligence de la sexualité. Et la particulière force de caractère, qui, de tout temps, quoique la littéra
lligence de la sexualité. Et la particulière force de caractère, qui, de tout temps, quoique la littérature en ait dit, a
ge du sexe dit faible, s’exalte lyriquement enfin, et crée des œuvres d’ une poésie toute vibrante de « vérité », merveille
lte lyriquement enfin, et crée des œuvres d’une poésie toute vibrante de « vérité », merveilleusement spontanée autant que
semble devoir renouveler, et renouvellera, ce vieil organisme, gorgé de littérature jusqu’à en étouffer, du lyrisme mascu
malgré des hostilités absurdes, qui semblent réellement des révoltes d’ esclaves craintifs, doit à l’œuvre féminine. Malgr
it à l’œuvre féminine. Malgré sa langue point encore riche, et nombre de formes vieillies qui vulgarisent le mouvement de
ore riche, et nombre de formes vieillies qui vulgarisent le mouvement de quelques-unes de ses strophes, malgré que sa pers
bre de formes vieillies qui vulgarisent le mouvement de quelques-unes de ses strophes, malgré que sa personnalité ne s’acc
oit plus éloquente qu’imagée, Mlle Amalia Guglielminetti s’élève tout d’ un coup à la hauteur déjà atteinte en deçà des Alp
es par quelques femmes poètes, dont le lyrisme contient des principes de psychologie nouvelle qui seront ensuite codifiés
de psychologie nouvelle qui seront ensuite codifiés dans des ouvrages de philosophie. Sa force sereine et anxieuse de tout
difiés dans des ouvrages de philosophie. Sa force sereine et anxieuse de toutes les voluptés ne cherche pas à dissimuler l
dissimuler le plus sacré des instincts. Elle sait chanter sa volonté de joie, elle sait aspirer à une vie joyeuse et féco
vie joyeuse et féconde, où les attributs du cerveau ne serviront pas de voiles aux attributs du sexe, et les uns et les a
près de moi, et en cet instant parcourut mon corps, glacé, le frisson de la secousse rapide. Parfois je la vois derrière t
dans ton sourire, je sens sa forme entre tes bras. Alors sur l’énigme de ton visage je satisfais en caresses une colère vi
ais en caresses une colère violente, jusqu’à ce que je sois bien sûre d’ y avoir tué cette image d’elle qui m’a tourmenté.
violente, jusqu’à ce que je sois bien sûre d’y avoir tué cette image d’ elle qui m’a tourmenté. Ce lyrisme vigoureux et s
nté. Ce lyrisme vigoureux et serein, anxieux et volontaire, rappelle de très près celui de Mme de Saint-Point. La poétess
goureux et serein, anxieux et volontaire, rappelle de très près celui de Mme de Saint-Point. La poétesse française aussi é
emiers lecteurs par sa hardiesse harmonieuse et par un profond mépris de toute convention, de tous les clichés moraux qui
a hardiesse harmonieuse et par un profond mépris de toute convention, de tous les clichés moraux qui avaient trop longtemp
hés moraux qui avaient trop longtemps profané l’esthétique. Si l’élan de la poétesse française est bien plus vaste, et sa
vaste, et sa pensée plus profonde, la poétesse italienne se rapproche d’ elle par le même dédain de toute banalité, par la
rofonde, la poétesse italienne se rapproche d’elle par le même dédain de toute banalité, par la même aspiration à une vie
r la même aspiration à une vie puissamment « seule ». Dans les Poèmes d’ Orgueil, Mme de Saint-Point écrit : Qu’elle exalt
exalte à la cime ou se heurte à l’écueil, Nul ne verra jamais la face de mon âme ; Elle arde dans la nef aux voilures de f
verra jamais la face de mon âme ; Elle arde dans la nef aux voilures de flamme Sous les ailes d’acier de mon suprême orgu
mon âme ; Elle arde dans la nef aux voilures de flamme Sous les ailes d’ acier de mon suprême orgueil. Et pour avoir vécu s
; Elle arde dans la nef aux voilures de flamme Sous les ailes d’acier de mon suprême orgueil. Et pour avoir vécu sans avoi
i mon sort, Une, donc toute à moi, toujours, jusqu’à la mort, Au-delà de la Mort, je demeurerai seule. Et Mlle Amalia Gug
meurerai seule. Et Mlle Amalia Guglielminetti, « celle qui a un rire de séductions » et « s’en va toute seule », se décri
e et la nouvelle poésie féminine italienne m’est offerte par le Livre de Titania, de Mlle Térésah. Malheureusement, ici, l
elle poésie féminine italienne m’est offerte par le Livre de Titania, de Mlle Térésah. Malheureusement, ici, la poétesse,
ent, ici, la poétesse, par son sentimentalisme assez suranné, et fait de sanglots littéraires plus que de cris de révolte
ntimentalisme assez suranné, et fait de sanglots littéraires plus que de cris de révolte et de volonté, rappelle le pauvre
lisme assez suranné, et fait de sanglots littéraires plus que de cris de révolte et de volonté, rappelle le pauvre lyrisme
ranné, et fait de sanglots littéraires plus que de cris de révolte et de volonté, rappelle le pauvre lyrisme pour académic
uée que sa devancière. Elle sait être ironique et même fière. Et dans de longs poèmes, où les rythmes se chevauchent fiévr
uchent fiévreusement et tendent à l’exaltation spirituelle très belle de la fin, comme dans le poème Per Via (Dans la rue)
n put remarquer dans son drame : l’Autre rivage, et qui fait attendre d’ elle un livre plus personnel, un lyrisme plus « dé
risme plus « dégagé », plus sensuellement sincère, que celui du livre de Titania. Federico de Maria : La leggenda dell
esia », Milan La production masculine récente s’est enrichie aussi de quelques ouvrages qui témoignent de l’essor d’une
line récente s’est enrichie aussi de quelques ouvrages qui témoignent de l’essor d’une jeunesse intéressante. M. Federico
e s’est enrichie aussi de quelques ouvrages qui témoignent de l’essor d’ une jeunesse intéressante. M. Federico de Maria pu
unesse intéressante. M. Federico de Maria publie un poème, la Légende de la Vie, où se révèle l’esprit d’un maître de dema
de Maria publie un poème, la Légende de la Vie, où se révèle l’esprit d’ un maître de demain. Dans la préface, M. de Maria
lie un poème, la Légende de la Vie, où se révèle l’esprit d’un maître de demain. Dans la préface, M. de Maria parle de son
le l’esprit d’un maître de demain. Dans la préface, M. de Maria parle de son esthétique. Ses pages sont très méditées, et
étique. Ses pages sont très méditées, et ses aperçus sur la nécessité d’ une plus grande liberté dans l’expression rythmiqu
rté dans l’expression rythmique, sentie par l’âme contemporaine, sont de la très belle et très juste philosophie de l’art.
l’âme contemporaine, sont de la très belle et très juste philosophie de l’art. Les visions du passé, des grandes conquête
ème, consacrée à « l’Histoire et à la Vie », contient quelques chants d’ un poème métaphysique de la création, absolument i
toire et à la Vie », contient quelques chants d’un poème métaphysique de la création, absolument inattendus au milieu d’un
ion, absolument inattendus au milieu d’une littérature par définition de race plus sensorielle, ou sensuelle, que vraiment
plus sensorielle, ou sensuelle, que vraiment méditative et créatrice d’ idées. Mais M. de Maria est sicilien : des élément
rabes et celtes composent encore aujourd’hui la puissance spirituelle de l’île qui donna, au moyen-âge, ses premiers rythm
le poète dit : Alors le vieux Dieu pensa changer l’insensé Chaos, et de se donner quelque but à lui-même. Il fit un geste
il énorme dans l’obscurité. Les essaims des astres roulèrent habillés de nuées et de fumée. Et il dit : « Dans le monde qu
ns l’obscurité. Les essaims des astres roulèrent habillés de nuées et de fumée. Et il dit : « Dans le monde que j’allume j
it : « Dans le monde que j’allume je veux me dissoudre : qu’il naisse de moi la vie ; toute belle et terrible forme, qu’el
ble forme, qu’elle monte en vicissitudes perpétuelles, jusqu’à ce que de moi, seul Dieu, dans l’Éternité que je refais, se
, seul Dieu, dans l’Éternité que je refais, se répande un peuple fait de mes atomes, et chacun avec ses seules forces devr
anza, « Poesia », Milan M. Gian Pietro Lucini, qui chante un Chant d’ Angoisse et d’Espérance, sur la mort de Messine, a
 », Milan M. Gian Pietro Lucini, qui chante un Chant d’Angoisse et d’ Espérance, sur la mort de Messine, atteint aussi u
ro Lucini, qui chante un Chant d’Angoisse et d’Espérance, sur la mort de Messine, atteint aussi un lyrisme beau de hautain
et d’Espérance, sur la mort de Messine, atteint aussi un lyrisme beau de hautaine grandeur. M. G. P. Lucini est d’ailleurs
conscience philosophique et rythmique personnelles, et par une ardeur d’ innovation esthétique, de celles que les contempor
et rythmique personnelles, et par une ardeur d’innovation esthétique, de celles que les contemporains ont la coquetterie d
vation esthétique, de celles que les contemporains ont la coquetterie de ne pas comprendre, mais qui un jour tôt ou tard s
M. Luigi Siciliani dans ces Poésies pour rire garde le classicisme de son expression, mais le dépouillant de tout sensu
pour rire garde le classicisme de son expression, mais le dépouillant de tout sensualisme de forme, et de toute solennité
lassicisme de son expression, mais le dépouillant de tout sensualisme de forme, et de toute solennité littéraire, le rend
son expression, mais le dépouillant de tout sensualisme de forme, et de toute solennité littéraire, le rend épigrammatiqu
méditerranéens à la manière de Nietzsche, aurait signé quelques vers de ces poèmes. Et si parfois l’inspiration est pauvr
ythmique très intéressant, M. Siciliani montre la consistance pensive de sa poésie, faite d’une ironie triste, d’une trist
ssant, M. Siciliani montre la consistance pensive de sa poésie, faite d’ une ironie triste, d’une tristesse qui veut sourir
ontre la consistance pensive de sa poésie, faite d’une ironie triste, d’ une tristesse qui veut sourire, comme lorsqu’il di
amme. Remo Mannoni : Procellarie, Fossataro, Naples Le lyrisme de M. Remo Mannoni, qui doit être très jeune, est au
ant, s’élance dans les Procellarie (Pétrels) vers des appels immenses de la mer, vers l’existence exubérante de soleil et
rels) vers des appels immenses de la mer, vers l’existence exubérante de soleil et de rêve, sans espoirs et sans attentes,
s appels immenses de la mer, vers l’existence exubérante de soleil et de rêve, sans espoirs et sans attentes, comme un mar
briele d’Annunzio, Ricciardi, Naples. — Angelo Sodini : La Production de la culture en Allemagne, Nuova Antologia, Rome. —
ptembre 1909 Les Revues. La Nouvelle Revue française : Un poème d’ Émile Verhaeren sur Michel-Ange Intérim. Tome L
1909, p. 154-162 [157-158]. Évoquer Michel-Ange peignant les fresques de la chapelle Sixtine devait tenter un grand poète
tenter un grand poète comme Émile Verhaeren et lui fournir l’occasion de publier un beau poème de plus (la Nouvelle Revue
eura                Comme aux écoutes, Puis son œil mesura la hauteur de la voûte Et son pas le chemin de l’autel au porta
utes, Puis son œil mesura la hauteur de la voûte Et son pas le chemin de l’autel au portail. Il observa le jour versé par
l faudrait et dompter et soumettre Les chevaux clairs, mais violents, de son travail. Puis il partit jusques au soir ver
s lignes des vallons, les masses des montagnes Peuplèrent son cerveau de leurs puissants contours, Il surprenait dans les
s et lourds, Que le vent rudoyait ou ployait avec force, Les tensions d’ un dos, ou les galbes d’un torse, Ou l’élan vers l
rudoyait ou ployait avec force, Les tensions d’un dos, ou les galbes d’ un torse, Ou l’élan vers le ciel de grands bras ex
s tensions d’un dos, ou les galbes d’un torse, Ou l’élan vers le ciel de grands bras exaltés, Si bien qu’en ces instants t
pour lui l’aspect amplifié des choses. Il regagna la ville au tomber de la nuit, Tour à tour glorieux et mécontent de lui
agna la ville au tomber de la nuit, Tour à tour glorieux et mécontent de lui, Car aucune des visions qu’il avait eues Ne s
lourde humeur crevant en lui comme une grappe                          De raisins noirs, Il partit tout à coup chercher que
forcer à peindre en du plâtre durci        Une calme légende au haut d’ un sanctuaire ? La Sixtine est obscure, et ses mur
oint la nuit ! À quoi bon s’acharner sur un plafond funèbre À colorer de l’ombre et dorer des ténèbres ? Et puis encor, qu
e bois pour un si large échafaudage ? » Le pape répondit sans changer de visage : « On abattra pour vous ma plus haute for
haute forêt. » ………………………………………………                Ce fut par un jour d’ automne,                         Que l’on apprit e
           Et que l’œuvre était bonne. La louange monta comme un flux de la mer Avec sa vague ardente et son grondement cl
Bayonne, si libéralement enrichi par l’illustre peintre en témoignage de l’affection filiale et reconnaissante qu’il a gar
ion filiale et reconnaissante qu’il a gardée à sa ville natale, vient d’ être l’objet d’un excellent catalogue illustré, ré
reconnaissante qu’il a gardée à sa ville natale, vient d’être l’objet d’ un excellent catalogue illustré, rédigé par M. Gus
ogue illustré, rédigé par M. Gustave Gruyer, consacré à la collection de peintures, dessins, eaux-fortes, sculptures et ob
a collection de peintures, dessins, eaux-fortes, sculptures et objets d’ art donnés par l’artiste (Musée Bonnat : Collectio
collection des dessins, particulièrement belle, des œuvres admirables de Michel-Ange, Léonard, Raphaël, Vittore Pisano […]
aël, Vittore Pisano […] ; — parmi les sculptures, […] une terre cuite de Benedetto da Majano : Sainte Madeleine entourée d
…] une terre cuite de Benedetto da Majano : Sainte Madeleine entourée d’ anges ; un charmant bas-relief, la Vierge et l’Enf
ine entourée d’anges ; un charmant bas-relief, la Vierge et l’Enfant, de Rossellino […]. […] À l’étranger, nous avons à si
avons à signaler d’abord l’apparition, chez l’éditeur F. Hanfstaengl, de Munich, du septième fascicule de sa monumentale e
tion, chez l’éditeur F. Hanfstaengl, de Munich, du septième fascicule de sa monumentale et magnifique publication, parvenu
sa monumentale et magnifique publication, parvenue ainsi à la moitié de son programme : La Galerie de peinture du musée d
publication, parvenue ainsi à la moitié de son programme : La Galerie de peinture du musée du Prado, à Madrid. […] Viennen
’édition « The Burlington Art Miniatures » a entrepris la publication d’ une série de reproductions, par le séduisant procé
he Burlington Art Miniatures » a entrepris la publication d’une série de reproductions, par le séduisant procédé de la « m
la publication d’une série de reproductions, par le séduisant procédé de la « mezzo-gravure », des chefs-d’œuvre des galer
isant procédé de la « mezzo-gravure », des chefs-d’œuvre des galeries d’ Europe, publiques ou privées. Chaque série compren
du format cartes postale, réunies dans un élégant album, avec 4 pages de notices. Une récente série, consacrée à notre Lou
e à notre Louvre, renferme les œuvres suivantes : le Mariage mystique de sainte Catherine, du Corrège ; […] l’Ensevelissem
ue de sainte Catherine, du Corrège ; […] l’Ensevelissement du Christ, de Titien ; […] la Belle Jardinière, de Raphaël.
[…] l’Ensevelissement du Christ, de Titien ; […] la Belle Jardinière, de Raphaël. Tome LXXXI, numéro 294, 16 septembre
Tome LXXXI, numéro 294, 16 septembre 1909 Les deux aventures de Bélisaire Comminges. Tome LXXXI, numéro 294, 1
a dame de Spolète Quand Bélisaire de Pointe-à-Pitre arriva un soir d’ octobre à Spolète, son cœur s’alourdit de tristess
ointe-à-Pitre arriva un soir d’octobre à Spolète, son cœur s’alourdit de tristesse et de répugnance à la vue de cette vill
riva un soir d’octobre à Spolète, son cœur s’alourdit de tristesse et de répugnance à la vue de cette ville pauvrement spl
endide qu’il allait parcourir. Car il « faisait » l’Ombrie, à dessein d’ en étudier les primitifs. Sa famille, du moins, s’
ein d’en étudier les primitifs. Sa famille, du moins, s’était flattée de cette espérance, en lui remettant une convenable
it flattée de cette espérance, en lui remettant une convenable bourse de voyage. Mais pourquoi Bélisaire, rêveur et artist
rangé répandu sur la campagne paisible, sur les belles pierres cuites de la dominante Rocca que le soleil couchant tiédiss
couchant tiédissait, malgré la saison avancée ? Était-ce la solitude de son voyage qui lui causait cette sorte de dégoût
ncée ? Était-ce la solitude de son voyage qui lui causait cette sorte de dégoût préalable, ou l’encombrement d’un cerveau
ge qui lui causait cette sorte de dégoût préalable, ou l’encombrement d’ un cerveau surmené par trois semaines d’exaltation
préalable, ou l’encombrement d’un cerveau surmené par trois semaines d’ exaltation ? Simplement, il avait assez de tous ce
surmené par trois semaines d’exaltation ? Simplement, il avait assez de tous ces vieux restes morts, qui ne lui parlaient
avait assez de tous ces vieux restes morts, qui ne lui parlaient que de morts, depuis trop longtemps morts et piétinés pa
morts, depuis trop longtemps morts et piétinés par l’activité stupide de la vie… la vie quotidienne avec sa gravité bourge
permanent. Du mystère ? ah oui ! il en voulait encore, mais du rare, de l’inouï… du mystère aussi émotionnant qu’une réal
tout a fait usé le sien. Sa lassitude s’accentua quand, dans la cour de la gare, il dut agir et prendre le fiacre 14, don
nable et disloquée, et tirée par une haridelle noire, au chef empenné d’ une vieille plume de faisan. Il y hissa, pourtant,
et tirée par une haridelle noire, au chef empenné d’une vieille plume de faisan. Il y hissa, pourtant, son élégante valise
on élégante valise et sa morne personne. Hostile, il regarda l’entrée de la ville et l’activité de la place où, à côté d’u
orne personne. Hostile, il regarda l’entrée de la ville et l’activité de la place où, à côté d’une charmante fontaine, un
il regarda l’entrée de la ville et l’activité de la place où, à côté d’ une charmante fontaine, un monstrueux autobus en p
es et tranquilles, les marchands oisifs se redressaient un peu, fiers de recevoir un aussi élégant étranger. — Dove andiam
ussi élégant étranger. — Dove andiamo ? demanda le cocher au tournant de la Grande Poste. Cette douce voix italienne, ce q
t agacer Bélisaire ! — Albergo Fosco ! répondit-il. Arrivé à l’hôtel, d’ un geste flegmatique, las et tout à fait dans la n
vé à l’hôtel, d’un geste flegmatique, las et tout à fait dans la note de l’homme qui s’ennuie, il se gratta la tête, en re
he soyeuse et brune s’en échappa qui vint barrer son front très blanc de créole et rejoindre son sourcil expressif. — Pran
nt. Bélisaire passa dans la salle à manger où, sans avoir eu le temps de délibérer avec lui-même, il était installé parle
le temps de délibérer avec lui-même, il était installé parle garçon, d’ autorité et fort mal, à coté de quelques mangeurs
-même, il était installé parle garçon, d’autorité et fort mal, à coté de quelques mangeurs de macaroni, dont la bouche glo
llé parle garçon, d’autorité et fort mal, à coté de quelques mangeurs de macaroni, dont la bouche gloutonne allait cherche
ette dépliée sentait le rance. Bélisaire mangea, car l’homme est fait de telle manière que d’avoir un couvert devant lui o
le rance. Bélisaire mangea, car l’homme est fait de telle manière que d’ avoir un couvert devant lui ouvre son appétit. Ent
devant lui ouvre son appétit. Entre le minestro épais et la côtelette de carne (animal assez répandu en Italie et qui se d
nimal assez répandu en Italie et qui se distingue par un arrière-goût de gibier), il demanda une fiasque d’Orvieto et se m
i se distingue par un arrière-goût de gibier), il demanda une fiasque d’ Orvieto et se mit à copieusement noyer sa mélancol
ncolie. Il savait le charme du vin dans la solitude et la consolation d’ une légère ivresse, consolation offerte pour trois
es saillaient sous une sauce colle-de-pâte, Bélisaire ressentait plus d’ indulgence pour cet endroit perdu… Après tout, sa
lgence pour cet endroit perdu… Après tout, sa famille avait eu raison de lui tracer cet itinéraire qui l’obligeait à visit
ys riche, bien que peu fréquenté. Peut-être Spolète serait-il le clou de son voyage !… Il regarda avec une soudaine amitié
nchi à la chaux. La salle, peu à peu, lui sembla plus claire, remplie de monde et presque bruissante de gaieté. Même, le g
à peu, lui sembla plus claire, remplie de monde et presque bruissante de gaieté. Même, le goût ambigu du fromage de chèvre
onde et presque bruissante de gaieté. Même, le goût ambigu du fromage de chèvre se mua en une saveur franche — « couleur l
euses comme le sol des collines ombriennes. Vraiment, il eût été déçu de les trouver fondantes. Avec la lame d’un mauvais
nes. Vraiment, il eût été déçu de les trouver fondantes. Avec la lame d’ un mauvais couteau, il rafraîchit un cure-dents et
t dangereux, il se mit à divaguer. La salle avait fini par se remplir de convives. Dans un coin sombre, là-bas, ce point r
coin sombre, là-bas, ce point rouge ? C’était bien le hurlant pompon d’ une vieille dame anglaise qui, depuis 76 ans, déco
puis 76 ans, décolletait avec entêtement ses épaules grasses. Sa dame de compagnie affichait moins de fidélité au protocol
entêtement ses épaules grasses. Sa dame de compagnie affichait moins de fidélité au protocole, mais plus de décence. Et,
dame de compagnie affichait moins de fidélité au protocole, mais plus de décence. Et, plus loin, ce couple noir et blanc,
près serré pour être honnête ? Des amants ? Un jeune ménage en voyage de noces ? Il y avait encore des officiers, des comm
l y avait encore des officiers, des commis-voyageurs, des jeunes gens de la ville, et, sur la table, des fleurs prétentieu
ns de la ville, et, sur la table, des fleurs prétentieuses. Le patron de l’hôtel fit son entrée ; il tenait un peu de Napo
de l’hôtel fit son entrée ; il tenait un peu de Napoléon et beaucoup d’ un acteur anglais. Mis avec une élégance recherché
oup d’un acteur anglais. Mis avec une élégance recherchée, les revers de son veston croisé bleu-marine très larges, la tai
oupe — le « potage » disait-il — aux derniers arrivés ; puis il alla, de table en table, recueillir critiques et flatterie
glaces. Non loin de Bélisaire, il s’arrêta ; celui-ci, qui le suivait d’ un œil amusé, remarqua avec quel intérêt il entret
ient le visage, tout en laissant voir une taille charmante, une chute de reins souple et charnue. Elle avait, noués en gro
souple et charnue. Elle avait, noués en grosse torsade sous la nuque, d’ admirables cheveux noirs que séparait sur sa tête
e. Quoique mise très simplement, cette dame avait une grande élégance de lignes. Le sens artistique de Bélisaire, son inst
t, cette dame avait une grande élégance de lignes. Le sens artistique de Bélisaire, son instinct de la beauté lui firent g
nde élégance de lignes. Le sens artistique de Bélisaire, son instinct de la beauté lui firent goûter la petitesse de cette
e Bélisaire, son instinct de la beauté lui firent goûter la petitesse de cette tête à l’antique, et l’eurythmie parfaite d
de cette tête à l’antique, et l’eurythmie parfaite des gestes simples de la jeune femme. Dans les vapeurs du vin et la fum
gestes simples de la jeune femme. Dans les vapeurs du vin et la fumée de la cigarette, il rêva tenir dans ses bras quelque
la fumée de la cigarette, il rêva tenir dans ses bras quelque déesse de l’Olympe exilée à Spolète. La dame sortit et il n
déesse de l’Olympe exilée à Spolète. La dame sortit et il ne vit rien de son visage. Tout aussitôt il s’ennuya et l’envie
son visage. Tout aussitôt il s’ennuya et l’envie le prit, lui aussi, de quitter la salle. Il demanda une chandelle, le nu
, lui aussi, de quitter la salle. Il demanda une chandelle, le numéro de sa chambre et, précédé d’une bonne, se mit à grav
salle. Il demanda une chandelle, le numéro de sa chambre et, précédé d’ une bonne, se mit à gravir le roide et majestueux
. L’Albergo Fosco était une ancienne résidence papale. Avait-il fallu de bons jarrets à toutes ces seigneuries, prélats, e
es seigneuries, prélats, ecclésiastiques et autres, pour s’accommoder de semblables gradins ! L’arrivée au premier étage p
mblables gradins ! L’arrivée au premier étage parut à Bélisaire digne d’ une étape. Il pria la bonne de s’arrêter. D’ailleu
u premier étage parut à Bélisaire digne d’une étape. Il pria la bonne de s’arrêter. D’ailleurs, aux murs, dans de sombres
’une étape. Il pria la bonne de s’arrêter. D’ailleurs, aux murs, dans de sombres bahuts, il venait d’apercevoir des « curi
de s’arrêter. D’ailleurs, aux murs, dans de sombres bahuts, il venait d’ apercevoir des « curiosités » bizarres. Son âme de
s bahuts, il venait d’apercevoir des « curiosités » bizarres. Son âme de brocanteur s’épanouit dans un sourire ; ce que vo
e que voyant, la bonne, qui avait une mine à préférer autre chose que de tenir le chandelier, prit congé, non sans lui avo
sans lui avoir donné les dernières instructions pour trouver la porte de sa chambre « au bout du corridor, 2e piano, bien
euf salons et deux bonnes… Bien l’Italie » — ronchonna Bélisaire qui, d’ un œil distrait, considérait, dans la vitrine, un
ans un coin, la lune perçant un instant le ciel nuageux, oui, la lune de Spolète, à travers les vitres d’une grande croisé
nstant le ciel nuageux, oui, la lune de Spolète, à travers les vitres d’ une grande croisée, faisait chatoyer magiquement l
vitres d’une grande croisée, faisait chatoyer magiquement le fragment de poterie cuivrée du maestro Giorgio. Bélisaire s’a
if, le damas rouge des tentures, cette majestueuse et lourde richesse de théâtre, dans ce silence mal éclairé, cette pénom
ravers d’autres salles sombres qu’éclairaient à peine des candélabres d’ argent à trois branches posés au hasard. Mais le n
candélabres d’argent à trois branches posés au hasard. Mais le numéro de la chambre, était-ce bien le 23 ! et ne fallait-i
Bast ! il verrait bien. Il avait oublié aussi la majestueuse raideur de l’escalier papal. Au second palier, il s’assit, f
escalier papal. Au second palier, il s’assit, fourbu, sur un escabeau de chêne sculpté, recouvert de poussière. « Pouah ! 
lier, il s’assit, fourbu, sur un escabeau de chêne sculpté, recouvert de poussière. « Pouah ! » fit-il à haute voix, en so
teignit la bougie. Bélisaire resta penaud. Plus le plus petit morceau de lune pour faire chandelle. — Cameriere ! Camerier
u de lune pour faire chandelle. — Cameriere ! Cameriere ! appela-t-il de toutes ses forces. Le silence resta absolu, mais
t le chat brusquement, il le jeta sans façon par la fenêtre. Ce geste d’ énergie avait remonté Bélisaire, qui, bravement, s
ment, se mit à explorer l’obscurité. Il finit pas trouver un couloir, de la lumière, beaucoup d’assurance et, par une chan
l’obscurité. Il finit pas trouver un couloir, de la lumière, beaucoup d’ assurance et, par une chance providentielle, le n°
le n° 23, juste devant son nez. Au milieu du vestibule aux portières de brocatelle rouge, en loques, comme à l’étage infé
t, sur un guéridon, un candélabre où trois chandelles baveuses et mal d’ aplomb balançaient aux courants d’air leurs flamme
où trois chandelles baveuses et mal d’aplomb balançaient aux courants d’ air leurs flammes d’église. Bélisaire y alluma son
baveuses et mal d’aplomb balançaient aux courants d’air leurs flammes d’ église. Bélisaire y alluma son bougeoir et entra d
re. Elle était grande, à deux fenêtres, à deux lits et nue. Un lavabo de collège et trois chaises de paille faisaient ombr
x fenêtres, à deux lits et nue. Un lavabo de collège et trois chaises de paille faisaient ombre sur le carrelage en brique
u loin, vers la vallée du Tesino, quelques lueurs brillaient en lampe de sanctuaire, et dans le ciel tourmenté par des nué
é par des nuées sombres se dressaient, plus noires, les grandes tours de Noblesse. Le jeune homme fit ses projets pour le
Noblesse. Le jeune homme fit ses projets pour le lendemain. Il essaya de débrouiller les premiers plans de ce paysage noct
rojets pour le lendemain. Il essaya de débrouiller les premiers plans de ce paysage nocturne que dominait l’Albergo Fosco.
rgo Fosco. Mais il ne vit ni les toits vieillots qu’il eût pu toucher de la main, ni les palais minables, ni les flèches d
eau, alourdi par les fumées du vin, était aussi peu clair que le ciel d’ orage dont la lune se trouvait obscurcie. Comme il
ma la fenêtre. Les plaintes persistèrent, plus nettes. Elles venaient d’ une chambre voisine et la bouche qui les proférait
e chambre voisine et la bouche qui les proférait était sûrement celle d’ une femme douce, résignée, pitoyable. Tout attendr
, il écouta. Dans le plus pur et doux italien, la victime priait Dieu de la délivrer de ses tyrans, de lui envoyer un libé
ns le plus pur et doux italien, la victime priait Dieu de la délivrer de ses tyrans, de lui envoyer un libérateur, un Pers
et doux italien, la victime priait Dieu de la délivrer de ses tyrans, de lui envoyer un libérateur, un Persée qui fît cess
nces… Haletant, Bélisaire percevait à présent les sanglots déchirants de cette pauvre âme qui confiait à la solitude sa dé
qui confiait à la solitude sa désespérance et son martyre. Quel homme de vingt ans eût entendu tout cela de sang-froid ? B
pérance et son martyre. Quel homme de vingt ans eût entendu tout cela de sang-froid ? Bélisaire, lui, se sentit tout à cou
t à coup le héros prédestiné. — Qui est là ? demanda-t-il par le trou de la serrure. Qu’il y-a-t-il ? Quelqu’un peut vous
à, tout près de vous. Ouvrez ! — Signor ! Mon Dieu aurait-il eu pitié de moi ? Celui que j’attends est donc enfin venu ? S
ignor, si la Providence m’a exaucée, vous n’avez qu’à tirer le verrou de votre porte et à entrer chez moi. Bélisaire s’app
moi. Bélisaire s’approcha, saisit le loquet, mais, par désir machinal de plaire, il passa sa main tremblante dans sa mèche
ent, tira le verrou. Sur un petit sofa nankin, tout contre la cloison de sa chambre, se tenait une admirable femme brune,
sur ses épaules. Ils encadraient un visage fin, régulier, mais baigné de larmes. Ses yeux, cependant, regardaient, avides
daient, avides et anxieux, le libérateur qui venait ouvrir sa prison. D’ un geste spontané, bien naturel en pareil cas, sem
se jeta dans ses bras. Aussi le jeune homme, profitant inconsciemment de son trouble, comprit-il bien vite, et le plus sim
e, comprit-il bien vite, et le plus simplement du monde, la souplesse de ce corps charmant, la grâce de ces ondes brunes e
plus simplement du monde, la souplesse de ce corps charmant, la grâce de ces ondes brunes et veloutées qui les couvraient
et veloutées qui les couvraient tous deux du même manteau, la fermeté de ces seins qui s’offraient, haletants, au « libéra
t vraiment devant lui ce que les Italiens appellent « un beau morceau de la grâce de Dieu » ! À peine remis de leur émoi,
evant lui ce que les Italiens appellent « un beau morceau de la grâce de Dieu » ! À peine remis de leur émoi, côte à côte,
ens appellent « un beau morceau de la grâce de Dieu » ! À peine remis de leur émoi, côte à côte, ils s’assirent, les mains
out de suite, la jeune femme, qui avait laissé ses bras autour du cou de Bélisaire, se mit à parler d’elle-même. Ses malhe
qui avait laissé ses bras autour du cou de Bélisaire, se mit à parler d’ elle-même. Ses malheurs avaient été nombreux et, m
Ses malheurs avaient été nombreux et, maintenant, l’injuste jalousie d’ un mari la tenait enfermée, pour toujours, peut-êt
table, seule dans cette chambre verrouillée, la sévérité moyen-âgeuse de ses geôliers et la détresse de son âme « abandonn
verrouillée, la sévérité moyen-âgeuse de ses geôliers et la détresse de son âme « abandonnée par l’espérance »… Que Bélis
au merveilleux ! Quant à Bélisaire, il cherchait des yeux la couronne de chêne, d’olivier — ou de violettes peut-être (il
leux ! Quant à Bélisaire, il cherchait des yeux la couronne de chêne, d’ olivier — ou de violettes peut-être (il n’était pa
Bélisaire, il cherchait des yeux la couronne de chêne, d’olivier — ou de violettes peut-être (il n’était pas sûr) — qu’il
il devait, fervent adorateur, déposer sur la tête fine au profil grec de la divinité assise à ses côtés, dans son peplum d
ine au profil grec de la divinité assise à ses côtés, dans son peplum de laine blanche. Le charme hallucinant de cette And
à ses côtés, dans son peplum de laine blanche. Le charme hallucinant de cette Andromède qu’il avait conquise l’envahissai
avait conquise l’envahissait tout entier et, aussi, la douce tiédeur de ces beaux bras autour de son cou, de ce corps aba
tier et, aussi, la douce tiédeur de ces beaux bras autour de son cou, de ce corps abandonné. — Heureusement pour lui, Béli
é. — Heureusement pour lui, Bélisaire ne portait ni casque, ni glaive de Persée, mais une jolie mèche brune et veloutée qu
nnue dont les lèvres s’entr’ouvrirent pour montrer, avec deux rangées de dents blanches, le désir renaissant d’un baiser.
our montrer, avec deux rangées de dents blanches, le désir renaissant d’ un baiser. * Comme Iseult à Tristan, la recluse av
ristan, la recluse avait versé son philtre à Bélisaire dans l’ivresse de la première nuit. Il s’était réveillé amoureux à
, tout au moins à commettre les pires folies. Elle s’appelait Totila. De son corps merveilleux, elle savait, avec une inte
aieté presque enfantine à la mélancolie que lui causait sa triste vie de prisonnière. Mais elle savait surtout, tendre et
letant s’apaiser, son amant contemplait longuement la beauté parfaite de son corps rejeté en arrière, la ligne harmonieuse
ée ces belles formes antiques auxquelles il vouait toute l’exaltation de sa littérature, tandis qu’il les louait en phrase
s de leurs premières entrevues il ne fut entre eux nullement question de la réalité des choses, dont la principale était,
es choses, dont la principale était, certes, la délivrance définitive de Totila. Bélisaire ne pouvait la visiter que la nu
siter que la nuit. Dans le jour, il « tuait le temps ». En homme ivre d’ amour — et un peu fatigué aussi — il parcourait pa
paresseusement Spolète avec fièvre, et, s’intéressant à tout ce qui, de près ou de loin, pouvait ramener sa pensée vers l
ment Spolète avec fièvre, et, s’intéressant à tout ce qui, de près ou de loin, pouvait ramener sa pensée vers la jeune fem
ait partout son souvenir. Jamais fils ne remplit plus dûment le désir de ses bons parents. L’amour développant son exaltat
urrichon. Aussi goûtait-il plus bellement la ville. Tout imbu, enfin, de sensualité italienne, il atteignait l’heure divin
heure divine où, tirant le verrou, il retrouvait Totila, si naturelle de grâce et de tendre désir, étendue sur le sofa nan
où, tirant le verrou, il retrouvait Totila, si naturelle de grâce et de tendre désir, étendue sur le sofa nankin, drapée
e aux longs plis graves. * Salut ! ô verte Ombrie, et toi, divinité de la source limpide, ô Clitumne , se répétait, tout
, se répétait, tout joyeux, Bélisaire, courant en fiacre sur la route de Giacomo, un volume de Carducci dans sa poche. Là,
yeux, Bélisaire, courant en fiacre sur la route de Giacomo, un volume de Carducci dans sa poche. Là, dans l’église petite,
e, avec une dévotion si ardente que Bélisaire dut lui toucher la joue d’ un doigt caressant pour l’avertir de sa présence.
Bélisaire dut lui toucher la joue d’un doigt caressant pour l’avertir de sa présence. C’était dimanche ; ses « maîtres »,
dimanche ; ses « maîtres », avait-elle dit, lui laissaient ce jour-là de longues heures de liberté. Rougissant un peu au s
aîtres », avait-elle dit, lui laissaient ce jour-là de longues heures de liberté. Rougissant un peu au souvenir de sa serv
e jour-là de longues heures de liberté. Rougissant un peu au souvenir de sa servitude, elle expliqua comment le dimanche,
igneusement verrouillée dans son affreuse chambre tendue, ô dérision, d’ un papier peint à joyeuses roses rouges, dans le c
n air ! » Les deux amants montèrent en voiture. Quoiqu’on fût au mois d’ octobre, le soleil dardait ses rayons sur la glèbe
contempla cette vallée qu’avait chantée Virgile, toute pamprée encore de ses vignes rougissantes aux raisins mûrs. Il se r
es rougissantes aux raisins mûrs. Il se réjouit à la vue des potirons d’ or jaune et des maïs suspendus en grappes orange a
hes, et faisait frissonner les chênes sacrés. Puis, la voiture longea de hautes et brutales collines. De leurs flancs pelé
hênes sacrés. Puis, la voiture longea de hautes et brutales collines. De leurs flancs pelés, des cailloux ronds, charriés
s. De leurs flancs pelés, des cailloux ronds, charriés par les pluies d’ orage, roulèrent sous les pieds des chevaux.… Qu’y
es d’orage, roulèrent sous les pieds des chevaux.… Qu’y avait-il donc de changé depuis les Géorgiques ? Rien, répondait Ca
changé depuis les Géorgiques ? Rien, répondait Carducci à Bélisaire. De la montagne couronnée de sombres hêtres qui, en m
ues ? Rien, répondait Carducci à Bélisaire. De la montagne couronnée de sombres hêtres qui, en murmurant, ondoient au sou
e de sombres hêtres qui, en murmurant, ondoient au souffle du vent et d’ où la brise emporte au loin l’odeur des sauges et
indocile brebis… Car voici les sources du Clitumne. Un sentier bardé de choux cabus menait à l’enclos vert soigneusement
ntier bardé de choux cabus menait à l’enclos vert soigneusement ceint de barrières blanches et où, silencieuses, au milieu
nt de barrières blanches et où, silencieuses, au milieu de leur tapis d’ herbe drue, les sources vives forment un lac minus
rue, les sources vives forment un lac minuscule et charmant. Derrière de hauts et tendres peupliers, le soleil perçait ave
amures grêles ; hostile à cette ombre, à cette fraîcheur, il picotait de paillettes aiguës l’émeraude des prés humides… So
ait de paillettes aiguës l’émeraude des prés humides… Sous le mystère d’ un gros saule chevelu, dont les longues branches v
saule chevelu, dont les longues branches venaient caresser la surface de l’eau, une barque blanche attendait. Les deux ama
ts, pour y entrer, s’enlacèrent, afin de rechercher l’équilibre rompu de cette coquille de noix. Totila, dès qu’elle fut a
s’enlacèrent, afin de rechercher l’équilibre rompu de cette coquille de noix. Totila, dès qu’elle fut assise, se penchant
qu’elle fut assise, se penchant, plongea ses deux bras nus dans l’eau d’ où semblèrent aussitôt monter deux : fines colonne
nus dans l’eau d’où semblèrent aussitôt monter deux : fines colonnes d’ albâtre. Puis, la jeune femme, souriante, admira l
olonnes d’albâtre. Puis, la jeune femme, souriante, admira l’intimité de ce coin de verdure, sa fraîcheur, son repos. D’un
lbâtre. Puis, la jeune femme, souriante, admira l’intimité de ce coin de verdure, sa fraîcheur, son repos. D’un geste juvé
te, admira l’intimité de ce coin de verdure, sa fraîcheur, son repos. D’ un geste juvénile, elle ôta son chapeau ; Bélisair
ne pouvoir partager son enthousiasme. Il était trop habitué aux coins de France où l’eau, la verdure et les arbres et la f
s de France où l’eau, la verdure et les arbres et la fraîcheur humide de la terre se rencontrent si souvent. Mais une Ital
e se rencontrent si souvent. Mais une Italienne, devait s’émerveiller de cette nappe d’eau subite, profonde et rapide qui
t si souvent. Mais une Italienne, devait s’émerveiller de cette nappe d’ eau subite, profonde et rapide qui créait une oasi
une oasis poétique au milieu de cette terre dure, sèche et haletante de l’Ombrie. Et Bélisaire aima Totila parce qu’en ce
tila parce qu’en cela encore elle suivait si naturellement l’instinct de sa race ! Il l’enlaça doucement et la baisa au fr
iquide, vibrant sous, la poussée des sources, mêla un instant l’image de leurs visages unis et penchés. Du fond de ce lac
es, mêla un instant l’image de leurs visages unis et penchés. Du fond de ce lac d’émeraude, l’onde sourdait, calme et géné
n instant l’image de leurs visages unis et penchés. Du fond de ce lac d’ émeraude, l’onde sourdait, calme et généreuse, en
reuse, en spires frémissantes ; elles entraînaient dans leur giration de grandes algues plates qui ondulaient avec des mou
giration de grandes algues plates qui ondulaient avec des mouvements de bêtes vivantes, avides d’atteindre la surface pou
s plates qui ondulaient avec des mouvements de bêtes vivantes, avides d’ atteindre la surface pour respirer… Et des mousses
ueuses ouataient la paroi des roches. Mais c’étaient surtout les jeux de lumière qui charmaient Totila et la transparence
it la barque jusqu’au village proche. Sur la route, derrière le faîte d’ un petit temple en contrebas, passaient, attelés,
contrebas, passaient, attelés, deux grands bœufs blancs. L’arc élargi de leurs cornes immenses apparaissait au-dessus du t
L’arc élargi de leurs cornes immenses apparaissait au-dessus du toit de briques rousses et leur char rempli de raisin exh
apparaissait au-dessus du toit de briques rousses et leur char rempli de raisin exhalait une forte odeur de vendange. Béli
riques rousses et leur char rempli de raisin exhalait une forte odeur de vendange. Bélisaire récita…… Les hanches couvert
ne forte odeur de vendange. Bélisaire récita…… Les hanches couvertes d’ une peau de chèvre comme les faunes antiques, pens
eur de vendange. Bélisaire récita…… Les hanches couvertes d’une peau de chèvre comme les faunes antiques, pensif, le père
re comme les faunes antiques, pensif, le père dirige le chariot peint de diverses couleurs et la vigueur des beaux taureau
large encolure, aux cornes en croissant sur le front, aux yeux pleins de douceur, au pelage de neige, pareils à ceux qu’ai
rnes en croissant sur le front, aux yeux pleins de douceur, au pelage de neige, pareils à ceux qu’aimait Virgile… Totila
élisaire, quittant la barque, prirent le sentier qui, le long du bief d’ un moulin rustique, conduit au petit temple que do
t le soleil déjà sur son déclin. Son fronton triangulaire soutenu par de pures et nobles colonnes, ses escaliers symétriqu
esse et qui maintenant, les jupes retroussées vulgairement, cueillait de la salade, au lieu de s’émouvoir avec lui devant
duquel Carducci salua la patrie antique ! Avec regret, il prit congé de Jupiter Clitumnien et, reprenant le sentier herbe
rejoignit sa compagne. Dans ses mains blanches, elle tenait un paquet de cresson gras qui dégouttait encore d’eau fraîche.
blanches, elle tenait un paquet de cresson gras qui dégouttait encore d’ eau fraîche. Elle en mâchonnait quelques feuilles
quelques feuilles comme une chèvre capricieuse. Les racines blanches de la plante pendaient en fil de soie sur ses lèvres
hèvre capricieuse. Les racines blanches de la plante pendaient en fil de soie sur ses lèvres rouges. Bélisaire, oublieux d
e pendaient en fil de soie sur ses lèvres rouges. Bélisaire, oublieux de Carducci, de Virgile et de Pline, la trouva belle
n fil de soie sur ses lèvres rouges. Bélisaire, oublieux de Carducci, de Virgile et de Pline, la trouva belle et la baisa
sur ses lèvres rouges. Bélisaire, oublieux de Carducci, de Virgile et de Pline, la trouva belle et la baisa sur la bouche…
e, la trouva belle et la baisa sur la bouche… Ils reprirent le chemin de Spolète, après s’être arrêtés dans une ferme, pou
e chemin de Spolète, après s’être arrêtés dans une ferme, pour goûter d’ œufs durs, de noix et de raisins. Totila se pressa
polète, après s’être arrêtés dans une ferme, pour goûter d’œufs durs, de noix et de raisins. Totila se pressait tendrement
ès s’être arrêtés dans une ferme, pour goûter d’œufs durs, de noix et de raisins. Totila se pressait tendrement contre son
re aux proches séparations. Pourtant le jeune homme n’avait pas parlé de départ. Bélisaire, malgré la désillusion du cress
Bélisaire, malgré la désillusion du cresson, gardait la grave ivresse de ceux qui, avec la foi, burent à la coupe de l’ant
gardait la grave ivresse de ceux qui, avec la foi, burent à la coupe de l’antiquité païenne. Aussi, cette nuit-là, s’appr
. Aussi, cette nuit-là, s’approcha-t-il du sofa nankin avec une sorte de solennité. C’était « la femme » tout entière que
arut plus douce, ni plus attentive… Quand l’aube leur indiqua l’heure de la séparation, elle eut une crise de désespoir do
uand l’aube leur indiqua l’heure de la séparation, elle eut une crise de désespoir dont Bélisaire s’effraya. Que ferait-il
le eut une crise de désespoir dont Bélisaire s’effraya. Que ferait-il de cette femme, le jour proche où il lui faudrait la
Mais il avait vingt ans et ne s’embarrassait pas, à l’avance surtout, d’ idées trop sérieuses. Il baisa donc, sur ses beaux
mé, il s’arracha enfin à son étreinte. Encore exalté par la promenade de la veille et par le rêve éveillé de la nuit, Béli
e. Encore exalté par la promenade de la veille et par le rêve éveillé de la nuit, Bélisaire s’en fut errer aux portes de S
s l’avoir recopiée, il s’endormit doucement, assis sur le terre-plein de San Pietro in Gradino, en contemplant les bas-rel
in Gradino, en contemplant les bas-reliefs naïfs où sont représentées de si drôles histoires d’animaux. Quand, vers midi,
ant les bas-reliefs naïfs où sont représentées de si drôles histoires d’ animaux. Quand, vers midi, il remonta, la tête un
er, il trouva le tranquille hôtel révolutionné par le départ imminent de ses plus importants pensionnaires, le jeune ménag
and, en courant, arriva une jeune femme de chambre, toute embarrassée de paquets. Elle fit un faux pas sur la marche du se
le même soir, bien reposé et son ode à la main, il frappa à la porte de Totila. Personne ne répondit. Il patienta un peu,
Devant le silence persistant, Bélisaire, inquiet et exaspéré, résolut d’ enfoncer la porte ; mais elle était en chêne plein
en vain le long des corridors ; des murs pleins partout le séparaient de cette chambre. Armé de sa chandelle, il explora l
ridors ; des murs pleins partout le séparaient de cette chambre. Armé de sa chandelle, il explora le bâtiment, se heurta a
Armé de sa chandelle, il explora le bâtiment, se heurta aux courtines de brocatelle, secoua en passant, la poussière des c
ien ! Que pouvait être devenue Totila, la pauvre victime ? L’escapade de la veille avait-elle été découverte, dénoncée ? L
us occupée, Monsieur ! mais hier elle l’était encore et je vous somme de me dire ce qu’est devenue la victime ! — La victi
ai dire, je ne vous comprends plus du tout. Cette chambre fait partie d’ un autre bâtiment et n’est, je le répète, jamais h
disais que, depuis six nuits passées dans votre hôtel, je n’ai cessé d’ y entendre se plaindre, gémir et sangloter… puis h
i cessé d’y entendre se plaindre, gémir et sangloter… puis hier, tout d’ un coup, tout disparaît… tout se tait. Vous ne pen
nsi, sans faire scandale, appeler la justice ? Le patron avait changé de figure. Son attitude, jusque-là déférente, devena
— Monsieur, vos paroles dépassent les limites permises. Je vous prie de cesser immédiatement cette facétie. — Monsieur !
isaire que par l’évidence, monta avec lui au 2e étage. Depuis combien d’ années avait-il négligé cet exercice, ce bon propr
s avait-il négligé cet exercice, ce bon propriétaire ? Ayant constaté d’ un œil étonné, mais tout de suite résigné, l’état
 ? Ayant constaté d’un œil étonné, mais tout de suite résigné, l’état de délabrement de ces appartements, il pénétra « au
té d’un œil étonné, mais tout de suite résigné, l’état de délabrement de ces appartements, il pénétra « au 23 » et se diri
de ces appartements, il pénétra « au 23 » et se dirigea vers la porte de communication, qu’il trouva close. Il ordonna alo
te de communication, qu’il trouva close. Il ordonna alors à une fille de chambre qui, curieuse, les avait suivis, « de des
donna alors à une fille de chambre qui, curieuse, les avait suivis, «  de descendre au pavillon et d’aller ouvrir de l’autr
hambre qui, curieuse, les avait suivis, « de descendre au pavillon et d’ aller ouvrir de l’autre côté ». Quand, trois minut
ieuse, les avait suivis, « de descendre au pavillon et d’aller ouvrir de l’autre côté ». Quand, trois minutes après, Bélis
se de l’obscurité. Mais il sentit son abandon récent ; une fine odeur de Vere novo et de violette traînait dans l’air ; et
é. Mais il sentit son abandon récent ; une fine odeur de Vere novo et de violette traînait dans l’air ; et quand, enfin, l
la housse molle du sofa nankin, les plis qu’y avaient laissé le poids de leur corps. Sauf ces tout petits indices, rien ne
ement et, le brandissant sous le nez du propriétaire ahuri, il menaça de l’en étouffer. Celui-ci, qui vraiment gardait une
a de l’en étouffer. Celui-ci, qui vraiment gardait une dignité froide de grand seigneur (ne portait-il pas des manchettes
grand seigneur (ne portait-il pas des manchettes évasées et un veston d’ une coupe britannique), prit doucement le mouchoir
veston d’une coupe britannique), prit doucement le mouchoir des mains de son hôte, et le présenta à la servante. Cette fil
e… et elle était partie ce matin… » — Bélisaire eut tout à coup envie de s’asseoir. Il s’appuya contre le mur… Ce cri, ce
e cri poussé le matin même, près de l’auto en partance, c’était celui de Totila ! II. La demoiselle de Gubbio Elle é
de l’auto en partance, c’était celui de Totila ! II. La demoiselle de Gubbio Elle était mince, longue, svelte et la
tés un peu en arrière, comme pour reposer sur leur équilibre instable de trop fines chevilles, elle se cambrait, légère da
se cambrait, légère dans une attitude à peine provocante. Les méplats de ses épaules menues apparaissaient ainsi mieux exp
ent à l’enlacement, à l’esclavage, ses reins se cambraient admirables de structure, et le creux de sa taille inspirait le
clavage, ses reins se cambraient admirables de structure, et le creux de sa taille inspirait le vif et soudain désir du ba
vif et soudain désir du baiser… Sur tout son corps charmant, le vert de la peau s’épuisait dans les tons les plus délicat
rmant, le vert de la peau s’épuisait dans les tons les plus délicats. De pensives caresses avaient dû patiner le bronze ch
s. Ainsi, elle évoquait la chose rare, unique, la Beauté mystérieuse… De son visage auquel une couronne de cheveux relevés
are, unique, la Beauté mystérieuse… De son visage auquel une couronne de cheveux relevés donnait une expression hiératique
its effacés semblaient vus à travers les siècles. Or cette demoiselle de Gubbio, avec sa grâce et sa noblesse, pouvait ten
avec sa grâce et sa noblesse, pouvait tenir tout entière dans la main d’ un homme. Du fond de la vitrine, où elle avait pas
noblesse, pouvait tenir tout entière dans la main d’un homme. Du fond de la vitrine, où elle avait passé bien longtemps sa
s huileux, au milieu des poteries modernes et des hurlantes camelotes d’ un perruquier revendeur, elle s’imposait, sans mor
es d’un perruquier revendeur, elle s’imposait, sans morgue, mais sûre d’ elle-même et consciente de sa valeur. Elle attenda
ur, elle s’imposait, sans morgue, mais sûre d’elle-même et consciente de sa valeur. Elle attendait. Qu’attendait-elle ? L’
consciente de sa valeur. Elle attendait. Qu’attendait-elle ? L’amant de sa grâce et de sa beauté ? Viendrait-il un jour l
sa valeur. Elle attendait. Qu’attendait-elle ? L’amant de sa grâce et de sa beauté ? Viendrait-il un jour la revendiquer,
té ? Viendrait-il un jour la revendiquer, elle, si convoitée par tant d’ amateurs qui, pour la posséder, avaient mis, à tou
voitée par tant d’amateurs qui, pour la posséder, avaient mis, à tour de rôle, dans le plateau de la balance, son double,
s qui, pour la posséder, avaient mis, à tour de rôle, dans le plateau de la balance, son double, son triple, son sextuple
le plateau de la balance, son double, son triple, son sextuple poids de sesterces d’or, elle, bijou unique, cataloguée pl
e la balance, son double, son triple, son sextuple poids de sesterces d’ or, elle, bijou unique, cataloguée plus tard au tr
goût, dont les mains avares remporteraient, payée à sa stricte valeur de vieille ferraille, pour l’enfermer, sans même un
chronologique, après lui avoir collé une affreuse étiquette encadrée de bleu sur le derrière, sur son admirable derrière 
à son aventureux passé. Celui qui, dans son génie, l’avait conçue et de ses mains l’avait créée avec amour, il était beau
en furent nombreux et divers ceux qui la possédèrent. Ah ! le mystère d’ une demoiselle de Gubbio ! jamais plus on ne saura
x et divers ceux qui la possédèrent. Ah ! le mystère d’une demoiselle de Gubbio ! jamais plus on ne saurait son âme, ni pa
ille rue provinciale, le soleil oblique dorait un instant les méplats de ses épaules nues ; puis la nuit venait très vite.
ules nues ; puis la nuit venait très vite. Et, soudain, la demoiselle de Gubbio se détachait toute noire et sévère sur l’é
elle de Gubbio se détachait toute noire et sévère sur l’éblouissement de l’unique bec d’acétylène qui s’allumait dans la b
e détachait toute noire et sévère sur l’éblouissement de l’unique bec d’ acétylène qui s’allumait dans la boutique. Son omb
issait alors, fantomatique, aspirée par la rue, sur les larges dalles de laquelle, impalpable, la grâce de ses bras replié
e par la rue, sur les larges dalles de laquelle, impalpable, la grâce de ses bras repliés en arrière cherchait à étreindre
n arrière cherchait à étreindre. Elle devenait l’inattendue séduction de cette ruelle étroite, avec ses hauts palais aux c
curité lugubre, jusqu’à ce que, au bout des potences, fussent allumés de tardifs quinquets. Bélisaire, arrivé la veille à
la veille à Gubbio, avait tout de suite remarqué la statuette. Frappé de sa beauté, il crut sincèrement rencontrer pour la
é, il crut sincèrement rencontrer pour la première fois le type idéal de la femme. Que pensait-il alors de Totila ? Il n’e
pour la première fois le type idéal de la femme. Que pensait-il alors de Totila ? Il n’en pensait, à la vérité, plus rien
chose étrange, dans son esprit, elle restait seulement l’inspiratrice de ses derniers vers, de cette ode qu’il trouvait ad
n esprit, elle restait seulement l’inspiratrice de ses derniers vers, de cette ode qu’il trouvait admirable, bien entendu.
irable, bien entendu. Il avait rêvé et non vécu son séjour à Spolète. De sa pseudo-dramatique aventure, il effaçait volont
a statuette. Il ressentait vraiment l’émotion si naïve et si profonde de l’adolescent devant son premier et véritable amou
fonde de l’adolescent devant son premier et véritable amour. Le creux de ses mains était moite et sa bouche sèche. Allait-
e creux de ses mains était moite et sa bouche sèche. Allait-il rougir de voir, derrière une vitre sale, cette jolie demois
ouchant. À la contempler, il oubliait l’heure. La nuit tombée, le bec d’ acétylène fulgura et la statuette projeta dans la
e son ombre agrandie dont les bras étreignirent Bélisaire. Défaillant de se trouver si près d’elle, il ferma les yeux et p
ont les bras étreignirent Bélisaire. Défaillant de se trouver si près d’ elle, il ferma les yeux et porta les deux mains su
ur son cœur. Puis il tendit les bras pour emprisonner le corps offert de la déesse. Ô cruauté de l’ombre fuyante, insaisis
dit les bras pour emprisonner le corps offert de la déesse. Ô cruauté de l’ombre fuyante, insaisissable ! Angoisse de l’ét
de la déesse. Ô cruauté de l’ombre fuyante, insaisissable ! Angoisse de l’étreinte qui jamais ne se resserre ! D’un bond
e, insaisissable ! Angoisse de l’étreinte qui jamais ne se resserre ! D’ un bond Bélisaire se trouva dans la boutique. Si l
saire se trouva dans la boutique. Si le perruquier ignorait la valeur de sa pièce rare et la lui vendait pour… 10 livres ?
are et la lui vendait pour… 10 livres ? Mais, aussitôt, il se méprisa d’ escompter une aubaine, alors que son cœur battait
ôt, il se méprisa d’escompter une aubaine, alors que son cœur battait d’ amour ! Le sourire effacé de la statuette lui prom
r une aubaine, alors que son cœur battait d’amour ! Le sourire effacé de la statuette lui promettait tant de bonheur ! Il
l le fallait, sans vil marchandage. Pour elle, il sacrifierait la fin de son voyage, se priverait de tout.… « pour elle ! 
andage. Pour elle, il sacrifierait la fin de son voyage, se priverait de tout.… « pour elle ! » — Monsieur, cette statuett
en réparation. — Et alors, elle appartient ?… — À une grande famille de Gubbio. — À toute une famille ? — Si, Signor. — E
tant de désespoir. Chi lo sa ? On fait le tour du monde avec ce point d’ interrogation ! — Et le nom de cette famille ? — P
On fait le tour du monde avec ce point d’interrogation ! — Et le nom de cette famille ? — Principi Barbabietole. — Ils de
demeurent ? — Mais au palazzo Barbabietole ! répondit l’homme, ahuri de tant d’ignorance. Bélisaire regarda l’heure et co
nt ? — Mais au palazzo Barbabietole ! répondit l’homme, ahuri de tant d’ ignorance. Bélisaire regarda l’heure et constata q
courir au palais et se présenter à la famille des « petits Médicis » de Gubbio. Mais il pria le marchand de lui en indiqu
la famille des « petits Médicis » de Gubbio. Mais il pria le marchand de lui en indiquer le chemin. C’était là-bas, domina
la ville et la vallée, un grand bâtiment dont la façade n’avait rien de rébarbatif. Les propriétaires d’un aussi placide
bâtiment dont la façade n’avait rien de rébarbatif. Les propriétaires d’ un aussi placide palais devaient être de braves ge
rébarbatif. Les propriétaires d’un aussi placide palais devaient être de braves gens. Et quelle chance, s’ils pouvaient ne
s sa vie la petite déesse. Sur son bureau, sous ses yeux, à la portée de sa main, elle serait désormais, avec la grâce de
es yeux, à la portée de sa main, elle serait désormais, avec la grâce de ses reins infléchis, la minceur de ses jambes rai
le serait désormais, avec la grâce de ses reins infléchis, la minceur de ses jambes raidies sur ses pieds délicieux, sa tê
nceur de ses jambes raidies sur ses pieds délicieux, sa tête encadrée d’ un geste émouvant, son sourire perdu, et les mépla
tête encadrée d’un geste émouvant, son sourire perdu, et les méplats de sa chair verte, suggestive de douces et lentes ca
vant, son sourire perdu, et les méplats de sa chair verte, suggestive de douces et lentes caresses… Une rumeur qui sortait
estive de douces et lentes caresses… Une rumeur qui sortait du porche d’ une église le tira de sa rêverie. Agenouillée, une
entes caresses… Une rumeur qui sortait du porche d’une église le tira de sa rêverie. Agenouillée, une foule de dévots réci
du porche d’une église le tira de sa rêverie. Agenouillée, une foule de dévots récitait le rosaire, en doux ronron, dans
it le rosaire, en doux ronron, dans une ombre tiède. L’autel brillait de tous ses cierges allumés dont l’éclat orangé aviv
ses cierges allumés dont l’éclat orangé avivait l’émail bleu et blanc d’ un étincelant della Robbia. Bélisaire entra et, s’
a Robbia. Bélisaire entra et, s’adressant à une vieille femme coiffée d’ un foulard ocre à roses pourpres, il demanda : — Q
à roses pourpres, il demanda : — Qu’est-ce que cette fête ? — La fête d’ un saint. — De quel saint ? — Santa Decretina. — 
es, il demanda : — Qu’est-ce que cette fête ? — La fête d’un saint. —  De quel saint ? — Santa Decretina. — È una donna ?
l saint ? — Santa Decretina. — È una donna ? — Si crede. Il s’amusa de cette simplicité et recommanda aussi à sainte Dec
recommanda aussi à sainte Decretina, en lui offrant une demi-douzaine de cierges, la réussite de son entreprise. Bélisaire
e Decretina, en lui offrant une demi-douzaine de cierges, la réussite de son entreprise. Bélisaire devenait tout à fait it
evenait tout à fait italien. * Le lendemain, en grimpant par les rues de Gubbio-la-belle, Bélisaire fut frappé de leur sal
in, en grimpant par les rues de Gubbio-la-belle, Bélisaire fut frappé de leur saleté et de leur odeur sordide. Les désinfe
r les rues de Gubbio-la-belle, Bélisaire fut frappé de leur saleté et de leur odeur sordide. Les désinfectants municipaux
municipaux ajoutaient encore à cette infection qui gâtait le plaisir de la promenade. Il savait que Gubbio était non seul
non seulement une des plus pittoresques, mais la plus fine des villes d’ Ombrie. Hélas ! il ne pouvait sentir ni sa beauté
que ces perles gasconnes lui étaient apparues à travers les fenêtres d’ un wagon ! Aujourd’hui, en allant demander la main
ers les fenêtres d’un wagon ! Aujourd’hui, en allant demander la main de sa belle, afin de ne point salir ses chaussures a
point salir ses chaussures aux bouses étalées, il eût souhaité, vêtu de velours cramoisi et l’épée au poing, chevaucher u
in, pataugeant dans l’ordure des ruelles, sautant les grandes flaques de vinasse qui s’égouttaient des tonnelets ovales em
i s’égouttaient des tonnelets ovales empilés sur les chariots attelés de grands bœufs aux jougs multicolores. Arrivé sur l
Arrivé sur la place Barbabietole, Bélisaire, tout en baissant le bas de ses pantalons, décida qu’il irait droit au but :
vendre ? » Il sonna. Comme personne ne se présentait, après un moment d’ hésitation, il poussa la porte entrebâillée et se
parut habité. Il attendit, se promena de long en large ; enfin, gêné d’ avoir ainsi des allures d’intrus, presque de voleu
, se promena de long en large ; enfin, gêné d’avoir ainsi des allures d’ intrus, presque de voleur, il toussa bruyamment… T
ng en large ; enfin, gêné d’avoir ainsi des allures d’intrus, presque de voleur, il toussa bruyamment… Toutes les portes é
rtes étaient ouvertes sur des appartements somptueux. Des chambranles de marbre, aux tons chauds, soutenaient de trop rich
ts somptueux. Des chambranles de marbre, aux tons chauds, soutenaient de trop riches rocailles dorées dont les lourdes grâ
es rocailles dorées dont les lourdes grâces vulgarisaient la noblesse de ces vastes pièces vues en perspective. Bélisaire
s et des tableaux où des places vides signalaient l’enlèvement récent de pièces rares, comme il convient, en Italie, chez
t cela était trop riche et trop pauvre à la fois, trompe-l’œil, décor de théâtre, en tout cas. Inquiet, à la fin, de cette
fois, trompe-l’œil, décor de théâtre, en tout cas. Inquiet, à la fin, de cette solitude, mais rendu audacieux par l’amour,
les successives Barbabietole qui — belles ou laides — avaient soupiré d’ amour et laissé leurs ardentes et tendres paroles
ur et laissé leurs ardentes et tendres paroles accrochées aux volutes de ces sculptures dont l’or s’était adouci sous cett
ière pièce, sûrement le cénacle où il trouverait à qui parler, enfin, de sa déesse. C’était une rotonde vert pâle dont les
n lit nuptial moderne, en palissandre reluisant, dressait son panneau de chevet, sur lequel d’énormes armoiries en fort re
en palissandre reluisant, dressait son panneau de chevet, sur lequel d’ énormes armoiries en fort relief se couronnaient d
chevet, sur lequel d’énormes armoiries en fort relief se couronnaient d’ un casque empanaché. Bélisaire fit un « Ah ! » Com
dix, quinze, vingt… il ne savait plus ! trente peut-être demoiselles de Gubbio ! Avec la même grâce provocante, avec le m
ec le même geste charmant, elles rejetaient toutes, dociles danseuses de ballet, leurs bras en couronne derrière la tête.
ble chair si joliment verte, aux méplats dorés, et tendaient, toutes, de pareilles jambes minces, dans une attitude archaï
lles jambes minces, dans une attitude archaïque… Et le sourire effacé de chacune d’elles promettait le même et identique a
minces, dans une attitude archaïque… Et le sourire effacé de chacune d’ elles promettait le même et identique amour, cet a
pour lequel Bélisaire eût fait des folies ! Ah ! les trente sourires de ces trente demoiselles vertes en rang d’oignon, n
s ! Ah ! les trente sourires de ces trente demoiselles vertes en rang d’ oignon, nymphes banales, prêtes à partir successiv
ccessivement, pour la boutique du brocanteur ! Ces horribles sourires de chef-d’œuvre à bon marché narguaient le jeune hom
solé, déçu, furieux. Dans l’avant-dernier salon, il heurta un plateau de tôle noire vernie, qui, sur un escabeau, supporta
esse s’offrait encore à lui, consolatrice. Il se versa un grand verre de vin jaune d’or et l’avala d’un trait. Dans sa bou
t encore à lui, consolatrice. Il se versa un grand verre de vin jaune d’ or et l’avala d’un trait. Dans sa bouche fiévreuse
consolatrice. Il se versa un grand verre de vin jaune d’or et l’avala d’ un trait. Dans sa bouche fiévreuse, ce fut une ame
uise et rafraîchissante. Une large étiquette dorée portait : Vermouth de Turin. Et quoi ! c’était cela du vermouth ! Il n’
t attristé sans rencontrer qui que ce fût. * Le vieux palais des ducs d’ Urbin s’érigeait tout près de la demeure princière
se promena au hasard. Tout y était accueillant et beau : la cheminée, d’ ordonnance si pure, les pavés de mosaïque, si simp
it accueillant et beau : la cheminée, d’ordonnance si pure, les pavés de mosaïque, si simplement nobles dans leur demi-deu
dans leur demi-deuil, la nudité des murs dépouillés, la solitude même de ce monument fier et résigné, mais sans truquage n
se sentit enfin en confiance. Parvenu au premier étage, il s’approcha d’ une fenêtre en arcade sur le rebord de laquelle il
au premier étage, il s’approcha d’une fenêtre en arcade sur le rebord de laquelle il s’accouda, tandis que sa main distrai
elle il s’accouda, tandis que sa main distraite taquinait l’extrémité d’ une branche de sapin que le dernier printemps avai
uda, tandis que sa main distraite taquinait l’extrémité d’une branche de sapin que le dernier printemps avait fait pénétre
Il vit en face de lui les fenêtres du salon où les trente demoiselles de Gubbio cambraient leurs reins de pacotille, tandi
s du salon où les trente demoiselles de Gubbio cambraient leurs reins de pacotille, tandis que, vers la droite, s’étendait
mps était clair et tiède ; une buée stagnante enveloppait la campagne de mélancolie. Peu à peu dans sa bouche diminuèrent
bouche diminuèrent l’amertume du vermouth et, dans son cœur, l’âcreté de la déception. Bélisaire se mit à philosopher sur
dont il n’avait point su apprécier la rareté. Les trente demoiselles de Gubbio ! Ne vengeraient-elles pas de sa jeune et
a rareté. Les trente demoiselles de Gubbio ! Ne vengeraient-elles pas de sa jeune et inconsciente cruauté celle qu’il avai
Il poussa un gros soupir venu de toutes ces sources épuisées et aussi de son amour-propre frais-meurtri. Puis, avec l’opti
es et aussi de son amour-propre frais-meurtri. Puis, avec l’optimisme de ses vingt-cinq ans, il conclut : « Ainsi va la vi
a légende et dans l’art primitif italiens. C’est une excellente étude de l’époque, du personnage et des œuvres très nombre
mbreuses qu’il s’est trouvé inspirer. On sait la merveilleuse légende de saint François, — le premier peut-être dans la ba
rançois, — le premier peut-être dans la barbarie du Moyen-Âge qui eut de la condescendance non seulement pour les pauvres
des stigmates, le saint prêchant les oiseaux. C’était l’enseignement de l’amour à une époque brutale, ne s’inclinant que
sion officielle, acceptée par l’ordre des Franciscains, qui prit soin de l’expurger. Quand même il reste d’un grand intérê
re des Franciscains, qui prit soin de l’expurger. Quand même il reste d’ un grand intérêt pour l’étude de l’art italien à l
in de l’expurger. Quand même il reste d’un grand intérêt pour l’étude de l’art italien à l’époque et traduit les principau
’étude de l’art italien à l’époque et traduit les principaux épisodes de la légende primitive. — D’excellentes photographi
’époque et traduit les principaux épisodes de la légende primitive. —  D’ excellentes photographies viennent appuyer du rest
ive. — D’excellentes photographies viennent appuyer du reste le texte de ce livre, qui est plutôt une dissertation qu’un h
re, qui est plutôt une dissertation qu’un historique, et reproduisent de très nombreuses peintures et différents sites et
duisent de très nombreuses peintures et différents sites et monuments d’ Assise. Memento [extrait] Dans la publicatio
es et monuments d’Assise. Memento [extrait] Dans la publication de ces derniers mois, je signalerai présentement les
ication de ces derniers mois, je signalerai présentement les ouvrages de MM. Ed. Radet : En Sicile, Plon, 4 francs. […] — 
tions militaires et maritimes. Général Albert Pollio : Waterloo, avec de nouveaux documents, trad. de l’italien par le gén
. Général Albert Pollio : Waterloo, avec de nouveaux documents, trad. de l’italien par le général Goiran. Ch. Lavauzelle,
7]. Aujourd’hui, on peut revenir vers ce passé, avec toute sa liberté d’ esprit ; il ne peut plus s’agir de faire sa cour a
ers ce passé, avec toute sa liberté d’esprit ; il ne peut plus s’agir de faire sa cour au pseudo-neveu couronné du grand H
et quelle chute ! Les études napoléoniennes, après n’avoir pas cessé d’ être en honneur chez nos ennemis, commencent à l’ê
s ennemis, commencent à l’être en France. Il n’est pas que la mémoire de Napoléon qui peut y gagner. Lettow-Vorbeck, un Pr
éon qui peut y gagner. Lettow-Vorbeck, un Prussien, étudiant le drame de Waterloo, appelle Napoléon Der grosse Kriegsmeist
pelle Napoléon Der grosse Kriegsmeister 85. Voici un officier général de l’armée italienne, le général Pollio, qui, dans u
qui, dans un gros livre sur Waterloo, le nomme le maître des maîtres de la guerre. En fait d’Italiens à Waterloo, on ne c
re sur Waterloo, le nomme le maître des maîtres de la guerre. En fait d’ Italiens à Waterloo, on ne connaît guère que le je
, on ne connaît guère que le jeune Fabrice del Dongo que la fantaisie de Stendhal y a conduit. Le g. Pollio n’appartient à
st entièrement libre. À ce titre, il est particulièrement intéressant d’ étudier ses conclusions. D’autre part, la Revue mi
onclusions. D’autre part, la Revue militaire générale vient de donner de longs extraits d’une œuvre posthume du col. Stoff
e part, la Revue militaire générale vient de donner de longs extraits d’ une œuvre posthume du col. Stoffel, de célèbre mém
ent de donner de longs extraits d’une œuvre posthume du col. Stoffel, de célèbre mémoire, sur la campagne de 1815. Stoffel
e œuvre posthume du col. Stoffel, de célèbre mémoire, sur la campagne de 1815. Stoffel avait fait de ce sujet passionnant
ffel, de célèbre mémoire, sur la campagne de 1815. Stoffel avait fait de ce sujet passionnant l’étude des dernières années
offel avait fait de ce sujet passionnant l’étude des dernières années de sa vie, après avoir été à même de recueillir pend
onnant l’étude des dernières années de sa vie, après avoir été à même de recueillir pendant la première partie de sa carri
vie, après avoir été à même de recueillir pendant la première partie de sa carrière une foule de documents originaux. Fil
ême de recueillir pendant la première partie de sa carrière une foule de documents originaux. Fils d’un colonel du corps d
première partie de sa carrière une foule de documents originaux. Fils d’ un colonel du corps de Vandamme, qui s’était battu
carrière une foule de documents originaux. Fils d’un colonel du corps de Vandamme, qui s’était battu à Ligny, puis avait p
’était battu à Ligny, puis avait pris part à l’incroyable mésaventure de Grouchy ; neveu d’un colonel adjudant-commandant
y, puis avait pris part à l’incroyable mésaventure de Grouchy ; neveu d’ un colonel adjudant-commandant du Grand État-major
u Grand État-major de Soult, sa jeunesse avait été nourrie des récits de 1815. Plus tard, il avait eu la bonne fortune de
é nourrie des récits de 1815. Plus tard, il avait eu la bonne fortune de pouvoir prendre copie de nombreuses notes que le
815. Plus tard, il avait eu la bonne fortune de pouvoir prendre copie de nombreuses notes que le général Guéheneuc, comman
ral Guéheneuc, commandant la 22e division militaire sous la monarchie de Juillet, avait rédigées d’après ses conversations
, le grand maréchal du palais, qui vivait alors retiré à Châteauroux. De là, l’intérêt de cette étude : serrée, nourrie de
al du palais, qui vivait alors retiré à Châteauroux. De là, l’intérêt de cette étude : serrée, nourrie de faits, pleine d’
tiré à Châteauroux. De là, l’intérêt de cette étude : serrée, nourrie de faits, pleine d’appréciations magistrales, elle a
x. De là, l’intérêt de cette étude : serrée, nourrie de faits, pleine d’ appréciations magistrales, elle a l’accent, le ton
in des récits où l’on croit entendre se prolonger encore la vibration de la voix, un peu brisée, des acteurs du drame. À p
re vue, il peut sembler audacieux qu’après la magnifique résurrection de M. H. Houssaye, et la critique si large de Lettow
la magnifique résurrection de M. H. Houssaye, et la critique si large de Lettow-Vorbeck, sans parier des devanciers, le gé
rier des devanciers, le général Pollio ait osé entreprendre une étude d’ ensemble sur un tel sujet Nous devrons cependant u
fficier général italien, qui nous apporte, à nous Français, l’hommage d’ une si belle contribution, ainsi qu’à M. le généra
ucteur. * L’ouvrage du g. Pollio est purement technique ; la campagne de 1815, telle qu’elle ressort de la conception napo
o est purement technique ; la campagne de 1815, telle qu’elle ressort de la conception napoléonienne, a le caractère de si
telle qu’elle ressort de la conception napoléonienne, a le caractère de simplicité élégante d’un problème de géométrie pu
de la conception napoléonienne, a le caractère de simplicité élégante d’ un problème de géométrie pure ou, si l’on veut, Na
on napoléonienne, a le caractère de simplicité élégante d’un problème de géométrie pure ou, si l’on veut, Napoléon l’avait
de géométrie pure ou, si l’on veut, Napoléon l’avait conçue comme un de ces problèmes sur les mobiles que l’on traite en
écor, toute parure qui eût été vaine après l’émouvante reconstitution de M. Houssaye. Mais la technicité pure de l’auteur
ès l’émouvante reconstitution de M. Houssaye. Mais la technicité pure de l’auteur italien est un attrait nouveau ; la séch
ure de l’auteur italien est un attrait nouveau ; la sécheresse voulue de la discussion ne peut enlever rien au pathétique
sécheresse voulue de la discussion ne peut enlever rien au pathétique de l’action de guerre la plus foudroyante qu’on ait
oulue de la discussion ne peut enlever rien au pathétique de l’action de guerre la plus foudroyante qu’on ait jamais vue.
jamais vue. Le g. Pollio signale sur quelques-unes des particularités de cette campagne, qu’il n’a pu lui-même, faute de d
ents, étudier avec tout le soin qu’elles méritent. Ainsi, les marches de concentration des divers éléments de l’armée86, q
les méritent. Ainsi, les marches de concentration des divers éléments de l’armée86, qui, pendant les premiers jours de jui
ion des divers éléments de l’armée86, qui, pendant les premiers jours de juin, se massent à proximité de la frontière sans
ée86, qui, pendant les premiers jours de juin, se massent à proximité de la frontière sans éveiller l’attention des chefs
jamais les attaquer. Leur encre n’est pas sèche que le déclenchement de cette masse de 120 000 hommes se produit : mise e
aquer. Leur encre n’est pas sèche que le déclenchement de cette masse de 120 000 hommes se produit : mise en branle à 2 h.
nt-postes prussiens, entre à Charleroi avant midi, et après une étape de 26 km déborde la position, sur la chaussée de Bru
idi, et après une étape de 26 km déborde la position, sur la chaussée de Bruxelles, d’une part, de l’autre sur le chemin d
26 km déborde la position, sur la chaussée de Bruxelles, d’une part, de l’autre sur le chemin de Fleurus. Le coup est por
n, sur la chaussée de Bruxelles, d’une part, de l’autre sur le chemin de Fleurus. Le coup est porté ; comme un coin, l’arm
du 15, avec tout son état-major, le comte de Bourmont, futur maréchal de France et ministre de la Guerre de Charles X, « j
tat-major, le comte de Bourmont, futur maréchal de France et ministre de la Guerre de Charles X, « joueur effréné », dit P
comte de Bourmont, futur maréchal de France et ministre de la Guerre de Charles X, « joueur effréné », dit Pasquier, « tr
erre de Charles X, « joueur effréné », dit Pasquier, « traître criblé de dettes », avoue Mme de Chateaubriand, « mange-mer
Chateaubriand, « mange-merde », déclare le vieux Blücher, en refusant de le recevoir. Ainsi, le mot héroïque ouvre et clôt
e ouvre et clôt cette inoubliable campagne qu’on pourrait intituler : de Blücher à Cambronne87. Le général Pollio examine
ts ; les ridicules dispositions adoptées par Wellington à l’ouverture de la campagne ; la déconcertante attitude de Ney, d
r Wellington à l’ouverture de la campagne ; la déconcertante attitude de Ney, dans la journée du 17 ; la fausse manœuvre d
ncertante attitude de Ney, dans la journée du 17 ; la fausse manœuvre de d’Erlon ; la stupidité et l’inertie de Grouchy, e
rtante attitude de Ney, dans la journée du 17 ; la fausse manœuvre de d’ Erlon ; la stupidité et l’inertie de Grouchy, etc.
née du 17 ; la fausse manœuvre de d’Erlon ; la stupidité et l’inertie de Grouchy, etc., etc. Wellington, comme son collègu
te-six heures après l’attaque des Français, il n’avait pas un peloton de cavalerie à leur opposer, et sa première brigade
it pas un peloton de cavalerie à leur opposer, et sa première brigade d’ infanterie, mise en marche sans son ordre, n’avait
on ordre, n’avait que 10 cartouches par homme. * La conduite du Corps de d’Erlon, pendant la journée du 16, reste « énigma
ordre, n’avait que 10 cartouches par homme. * La conduite du Corps de d’ Erlon, pendant la journée du 16, reste « énigmatiq
matique », dit le général Pollio, même après les patientes recherches de M. Houssaye. Ce n’est pas notre avis. S’il est di
echerches de M. Houssaye. Ce n’est pas notre avis. S’il est difficile de dresser un horaire exact des différents ordres re
difficile de dresser un horaire exact des différents ordres reçus par d’ Erlon et de ses mouvements successifs, la genèse d
e dresser un horaire exact des différents ordres reçus par d’Erlon et de ses mouvements successifs, la genèse de sa fausse
s ordres reçus par d’Erlon et de ses mouvements successifs, la genèse de sa fausse manœuvre nous paraît offrir toute la cl
velopper toute notre pensée ; peut-être le ferons-nous prochainement. De simples indications sont seules possibles ici. D’
nous prochainement. De simples indications sont seules possibles ici. D’ Erlon, tiraillé entre l’Empereur et Ney, adopta un
lon, tiraillé entre l’Empereur et Ney, adopta un moyen terme, capable de donner satisfaction à l’un et à l’autre. Quand, a
e de donner satisfaction à l’un et à l’autre. Quand, après une marche d’ une lenteur déplorable, d’Erlon se décida à rallie
l’un et à l’autre. Quand, après une marche d’une lenteur déplorable, d’ Erlon se décida à rallier Ney, il laissa à la haut
e, d’Erlon se décida à rallier Ney, il laissa à la hauteur du village de Wagnelée les deux divisions Durutte et Marcognet,
e Wagnelée les deux divisions Durutte et Marcognet, avec la cavalerie de Jacquinot. Tous les historiens ont admis la prése
la cavalerie de Jacquinot. Tous les historiens ont admis la présence de la division Durutte en ce point, le soir du 16, M
ion Durutte en ce point, le soir du 16, Mais aucun ne mentionne celle de la division Marcognet. Or, la présence de celle-c
is aucun ne mentionne celle de la division Marcognet. Or, la présence de celle-ci est attestée par une lettre d’un officie
on Marcognet. Or, la présence de celle-ci est attestée par une lettre d’ un officier du 45e de ligne, un des régiments de c
présence de celle-ci est attestée par une lettre d’un officier du 45e  de ligne, un des régiments de cette division, avec d
testée par une lettre d’un officier du 45e de ligne, un des régiments de cette division, avec des détails si précis qu’auc
ucun doute n’est possible88. Il y avait donc, eu bonne place, le soir de Ligny, une force plus considérable qu’il n’était
ne force plus considérable qu’il n’était besoin pour exécuter le plan de l’Empereur : prendre les Prussiens à revers sur l
e plan de l’Empereur : prendre les Prussiens à revers sur les coteaux de Brye et leur couper la retraite vers Tilly. La re
eaux de Brye et leur couper la retraite vers Tilly. La responsabilité de la non-exécution du plan incombe pour la plus gra
ncombe pour la plus grande part au général Durutte. Celui-ci ne cessa de craindre une attaque sur son flanc gauche pendant
nt qu’il marcherait sur Brye ; et il resta hypnotisé devant un rideau de troupes, stationné au sud de Marbais, entre le bo
; et il resta hypnotisé devant un rideau de troupes, stationné au sud de Marbais, entre le bois Delhutte et Wagnelée, de 5
pes, stationné au sud de Marbais, entre le bois Delhutte et Wagnelée, de 5 h. à 8 h. du soir. Ce n’est que vers 9 h., lors
tard, qu’il se décida à envoyer deux bataillons à Brye. Les craintes de Durutte s’expliquent, bien qu’elles n’aient pas e
réclamant du secours à cors et à cris ; il s’attendait à voir l’armée de Wellington déborder la droite de Ney et accourir
cris ; il s’attendait à voir l’armée de Wellington déborder la droite de Ney et accourir par Marbais donner la main aux Pr
e de Ney et accourir par Marbais donner la main aux Prussiens. Le cas de Durutte n’est pas unique dans l’histoire ; nous l
pas unique dans l’histoire ; nous l’avons vu se présenter, avec plus de force encore, le 6 août 1870, pendant la journée
senter, avec plus de force encore, le 6 août 1870, pendant la journée de Frœschwiller, lorsque la division Guyot de Lespar
e la division Guyot de Lespart, du 5e corps, se traîna lamentablement de Bitche à Frœschwiller, craignant constamment une
ons dans lesquelles se produisit la fameuse charge des cuirassiers et de la cavalerie de la garde à Waterloo. Qu’il nous p
les se produisit la fameuse charge des cuirassiers et de la cavalerie de la garde à Waterloo. Qu’il nous permette de rappe
ssiers et de la cavalerie de la garde à Waterloo. Qu’il nous permette de rappeler qu’une lettre célèbre du général de Brac
e du général de Brack, qui était capitaine aux chevau-légers-lanciers de la Garde, a apporté toutes les précisions désirab
les à ce sujet. La charge est partie sans ordre. La lettre du générai de Brack fut rendue publique en 1835. Sur la questio
tion nouvelle. M. Houssaye avait eutrevu la possibilité pour le corps de Grouchy, en quittant Walhain, vers midi, pour mar
ps de Grouchy, en quittant Walhain, vers midi, pour marcher au canon, de déboucher sur le champ de bataille avant la débâc
o soutient une thèse moins audacieuse : il établit, ce qu’il est aisé de comprendre, que les têtes de colonnes de Grouchy
dacieuse : il établit, ce qu’il est aisé de comprendre, que les têtes de colonnes de Grouchy n’avaient pas besoin d’arrive
l établit, ce qu’il est aisé de comprendre, que les têtes de colonnes de Grouchy n’avaient pas besoin d’arriver jusque sur
comprendre, que les têtes de colonnes de Grouchy n’avaient pas besoin d’ arriver jusque sur les lieux où l’on s’entr’égorge
changer la face des choses. Il est, en effet, évident que, bien avant d’ arriver à Lasne, par exemple, où s’était massé le
bien avant d’arriver à Lasne, par exemple, où s’était massé le corps de Bülow, sa présence eût été éventée et eût obligé
aire face. Dès lors, le coup droit du 4e corps prussien dans le flanc de l’armée française ne pouvait plus se produire. Et
ent où il serait complètement épuisé, afin de se donner les avantages d’ avoir sauvé une situation désespérée. Il en fut bi
ation désespérée. Il en fut bien ainsi, grâce à l’incoercible inertie de Grouchy. Il est vraiment d’une ironie singulière
bien ainsi, grâce à l’incoercible inertie de Grouchy. Il est vraiment d’ une ironie singulière que d’aussi pitoyables calcu
cible inertie de Grouchy. Il est vraiment d’une ironie singulière que d’ aussi pitoyables calculs aient à la fin triomphé d
lière que d’aussi pitoyables calculs aient à la fin triomphé du génie de Napoléon. Lettres néerlandaises. Arthur van Sc
ome LXXXI, numéro 295, 1er octobre 1909, p. 541-545 [542]. Cette idée de la fatalité poussant l’homme au malheur et au cri
que Drogon, Tamalone vit depuis son enfance sous l’incessante menace d’ un destin mauvais et de même que lui il a sous sa
sous sa garde une femme qu’il aime passionnément, Mevena, la fiancée de son ami le capitaine Rogier. Mais, tandis que Dro
i le capitaine Rogier. Mais, tandis que Drogon se laisse mener au gré de la fatalité que toujours il accuse sans jamais lu
e, Tamalone la combat vaillamment, évitant les actes qui menaceraient de le faire succomber, domptant le mouvement de ses
s actes qui menaceraient de le faire succomber, domptant le mouvement de ses sens par le raisonnement et la réflexion, et
éflexion, et réussit à vaincre le destin pendant des mois et des mois de cruelles souffrances, jusqu’au moment fatal où, v
e coup mourir Mevena. Le sort tragique du rêveur Tamalone nous emplit de pitié. Si lui se juge coupable, nous, c’est à la
malheur. Drogon, au contraire, être veule et lâche, cédant à chacune de ses impulsions mauvaises, demeure criminel à nos
Le marché livresque français a été encombré, ces dernières années, d’ un certain nombre d’ouvrages littéraires italiens,
ue français a été encombré, ces dernières années, d’un certain nombre d’ ouvrages littéraires italiens, dont les auteurs co
fait même une notoriété commercialement fort appréciable. Le débouché d’ en deçà des Alpes a été ouvert par l’Enfant de Vol
ppréciable. Le débouché d’en deçà des Alpes a été ouvert par l’Enfant de Volupté. Depuis les Fiancés, de Manzoni, la litté
à des Alpes a été ouvert par l’Enfant de Volupté. Depuis les Fiancés, de Manzoni, la littérature italienne contemporaine n
n masse, par enchantement, devant le poète qui devait écrire la Fille de Jorio. L’entente franco-italienne a servi à quelq
nco-italienne a servi à quelques exportateurs. Le caractère « fatal » de cette entente, dans le sens de la fédération médi
s exportateurs. Le caractère « fatal » de cette entente, dans le sens de la fédération méditerranéenne de demain, est bruy
tal » de cette entente, dans le sens de la fédération méditerranéenne de demain, est bruyamment exploité, on le sait, par
main, est bruyamment exploité, on le sait, par tous les organisateurs de banquets officiels franco-italiens en quête de dé
tous les organisateurs de banquets officiels franco-italiens en quête de décorations ; et le marché du livre est fort habi
teurs et par quelques journalistes italiens. Sur la route ouverte par d’ Annunzio, les bons marchands ont su déverser les «
urs et par quelques journalistes italiens. Sur la route ouverte par d’ Annunzio , les bons marchands ont su déverser les « chefs-d
chefs-d’œuvre » littéraires. D’autres marchands non moins habiles ont de nouveau empli les théâtres parisiens de la « divi
rchands non moins habiles ont de nouveau empli les théâtres parisiens de la « divine mélodie italienne ». En même temps, o
« divine mélodie italienne ». En même temps, on a vu quelques marques d’ automobiles italiennes courir dans les grands raid
ids français, et s’étaler derrière des vitrines « aux bons endroits » de la capitale méditerranéenne à conquérir. L’indust
ernières années, tandis que les restaurants italiens se multipliaient de leur côté, sur les grands boulevards. Tout élégan
Fogazzaro, Mathilde Sérao et Grazia Deledda, sans oublier l’histoire de M. Ferrero ! Les musiciens et les écrivains ont e
l’histoire de M. Ferrero ! Les musiciens et les écrivains ont eu plus de chance que les peintres. La peinture italienne se
de chance que les peintres. La peinture italienne seule, sous le nom de divisionnisme, a tenté sans trop de succès l’assa
ture italienne seule, sous le nom de divisionnisme, a tenté sans trop de succès l’assaut de la métropole. Les autres indus
e, sous le nom de divisionnisme, a tenté sans trop de succès l’assaut de la métropole. Les autres industries s’y sont inst
ies s’y sont installées solidement. Mais il serait temps, sans doute, d’ examiner attentivement les différentes marques, et
mps, sans doute, d’examiner attentivement les différentes marques, et de ne retenir que les plus « sérieuses », celles qui
r la musique les justiciers sont déjà nombreux, et, après le scandale de Pelléas et Mélisande à Rome, décidés à tout), app
soit une énergie idéale et expressive nouvelle, dans le sens général de la littérature, soit une signification d’âme coll
velle, dans le sens général de la littérature, soit une signification d’ âme collective neuve et intéressante, dans le sens
tion d’âme collective neuve et intéressante, dans le sens particulier de la littérature représentative d’un pays. Dans ce
téressante, dans le sens particulier de la littérature représentative d’ un pays. Dans ce corps littéraire italien, qui s’e
littéraire italien, qui s’est voluptueusement couché sur les rivages de la Seine, il est enfin nécessaire de reconnaître
ueusement couché sur les rivages de la Seine, il est enfin nécessaire de reconnaître l’excès de santé ou l’excès de maladi
s rivages de la Seine, il est enfin nécessaire de reconnaître l’excès de santé ou l’excès de maladie qui doit nous le fair
e, il est enfin nécessaire de reconnaître l’excès de santé ou l’excès de maladie qui doit nous le faire apprécier ou dédai
iens n’ont pas encore traversé les Alpes, et le plus grand parmi eux, d’ Annunzio, qui est sans contredit un très grand poè
ns n’ont pas encore traversé les Alpes, et le plus grand parmi eux, d’ Annunzio , qui est sans contredit un très grand poète, n’es
pas été encombré, Jusqu’ici, et cela tient essentiellement à ce que —  d’ Annunzio toujours excepté — les Italiens, n’ont ju
s été encombré, Jusqu’ici, et cela tient essentiellement à ce que — d’ Annunzio toujours excepté — les Italiens, n’ont jusqu’à pr
-il considérer que ceux qui le représentent en France se font justice d’ eux-mêmes, en envoyant au-delà de leurs frontières
présentent en France se font justice d’eux-mêmes, en envoyant au-delà de leurs frontières trop de leurs œuvres. Le public
ont justice d’eux-mêmes, en envoyant au-delà de leurs frontières trop de leurs œuvres. Le public qui lit en français n’en
t renouveler dans ses œuvres successives la force qu’il lui fut donné de concentrer une fois dans l’une d’elles, et qui lu
ssives la force qu’il lui fut donné de concentrer une fois dans l’une d’ elles, et qui lui donna avec la notoriété, voire m
i lui donna avec la notoriété, voire même avec la célébrité, le droit d’ élever pour toute la suite sa voix sur le marché.
pit Fogazzaro, ni le sentimentalisme napolitain ignorant et populaire de Mathilde Sérao, ni l’interminable monotonie de la
ignorant et populaire de Mathilde Sérao, ni l’interminable monotonie de la couleur locale sarde, grisâtre et rougeâtre, d
rminable monotonie de la couleur locale sarde, grisâtre et rougeâtre, de Mme Deledda, ne peuvent assez se renouveler ou s’
a, ne peuvent assez se renouveler ou s’enrichir, pour qu’en une série de volumes, ces auteurs révèlent au monde un idéal o
ession littéraires nouveaux, ou une représentation large et puissante de l’âme italienne. Ces écrivains connaissent assez
de l’âme italienne. Ces écrivains connaissent assez bien leur métier de conteurs. Mais il existe en Italie de nombreux éc
naissent assez bien leur métier de conteurs. Mais il existe en Italie de nombreux écrivains qui connaissent admirablement
talie de nombreux écrivains qui connaissent admirablement leur métier de conteurs. C’est la grande tradition, édifiée en q
iennes et florentines, qui s’est continuée même à travers les siècles d’ épuisement ou d’imitation, que la littérature ital
tines, qui s’est continuée même à travers les siècles d’épuisement ou d’ imitation, que la littérature italienne a traversé
s en temps, aient pu lui donner un caractère général qui ne fût celui d’ imitation ou d’épuisement, en un mot : de décadenc
nt pu lui donner un caractère général qui ne fût celui d’imitation ou d’ épuisement, en un mot : de décadence. Du « conteur
ère général qui ne fût celui d’imitation ou d’épuisement, en un mot : de décadence. Du « conteur épique » Arioste à Manzon
eur romantique, toute une littérature ne peut offrir que le spectacle de quelques esprits intéressants, mais point vraimen
nds, dont se détachent seulement, et énergiquement, l’ardent disciple de Corneille, Alfieri, puis Foscolo et Leopardi. Mai
que leur art fut particulièrement dominé par l’effort révolutionnaire de la péninsule, et si par cela il fut assez emphati
le, et si par cela il fut assez emphatique, il fut aussi tout vibrant d’ enthousiasme et parfois puissant. Or, la race des
pas éteinte en Italie. Celui qui, devant la mer sicilienne, au centre d’ un groupe attentif de matelots et d’enfants ébahis
. Celui qui, devant la mer sicilienne, au centre d’un groupe attentif de matelots et d’enfants ébahis, raconte encore prof
vant la mer sicilienne, au centre d’un groupe attentif de matelots et d’ enfants ébahis, raconte encore profondément ému la
atelots et d’enfants ébahis, raconte encore profondément ému la geste de Roland, est le prototype national d’une série hum
encore profondément ému la geste de Roland, est le prototype national d’ une série humaine, que la littérature canalise bie
aines encore à peu près vierges. J’ai déjà noté ici que la génération de littérateurs qui entoura d’Annunzio à ses débuts,
ges. J’ai déjà noté ici que la génération de littérateurs qui entoura d’ Annunzio à ses débuts, rendue stérile par la fureu
s. J’ai déjà noté ici que la génération de littérateurs qui entoura d’ Annunzio à ses débuts, rendue stérile par la fureur simies
toura d’Annunzio à ses débuts, rendue stérile par la fureur simiesque de l’imitation, dans la conception et dans le style,
ée sur elle-même et demeure dans un domaine où elle ne laissera point de traces. Plus qu’éblouis par l’éclat de l’œuvre d’
aine où elle ne laissera point de traces. Plus qu’éblouis par l’éclat de l’œuvre d’un homme de génie, les épigones ne sont
e ne laissera point de traces. Plus qu’éblouis par l’éclat de l’œuvre d’ un homme de génie, les épigones ne sont souvent qu
ra point de traces. Plus qu’éblouis par l’éclat de l’œuvre d’un homme de génie, les épigones ne sont souvent qu’étourdis p
homme de génie, les épigones ne sont souvent qu’étourdis par la fumée de son ardeur. Quelques écrivains pourtant résistère
la fumée de son ardeur. Quelques écrivains pourtant résistèrent au «  d’ annunzianisme », d’autres se reprirent à temps, tr
d’autres se reprirent à temps, trouvèrent assez tôt le chemin naturel de leur talent. Aujourd’hui, il ne reste rien des « 
le chemin naturel de leur talent. Aujourd’hui, il ne reste rien des «  d’ annunziens », qui vaille d’être remarqué ; des aut
alent. Aujourd’hui, il ne reste rien des « d’annunziens », qui vaille d’ être remarqué ; des autres il restera des œuvres,
des nouvelles parues dans quelques revues, entre autres dans la Revue de Paris. M. Zuccoli me semble pourtant résumer d’un
autres dans la Revue de Paris. M. Zuccoli me semble pourtant résumer d’ une manière en tous points admirable les qualités
ités traditionnelles des « conteurs ». Sa narration est sobre, pleine d’ émotion contenue et rayonnante. Il a ce sens parti
la littérature moderne, entraînée par les courants psychologiques qui de la philosophie et de la science se sont déversés
e, entraînée par les courants psychologiques qui de la philosophie et de la science se sont déversés sur elle, semble avoi
n toutes les conséquences des faits admis comme prémisses, à l’instar d’ une chaîne qui se déroule, à l’instar de la vie. L
nstar d’une chaîne qui se déroule, à l’instar de la vie. Le « conte » de toutes les littératures offre le paradigme parfai
mplacé par la « nouvelle », c’est-à-dire par le tableau représentatif d’ un état de l’âme, par une tranche de vie minutieus
la « nouvelle », c’est-à-dire par le tableau représentatif d’un état de l’âme, par une tranche de vie minutieusement étud
dire par le tableau représentatif d’un état de l’âme, par une tranche de vie minutieusement étudiée dans quelques attitude
sonnages, par un instantané enfin — et la plupart des romans modernes de nos plus célèbres romanciers ne sont que des rass
modernes de nos plus célèbres romanciers ne sont que des rassemblages de nouvelles, des suites de tableaux, des superposit
bres romanciers ne sont que des rassemblages de nouvelles, des suites de tableaux, des superpositions de tranches qui ne f
rassemblages de nouvelles, des suites de tableaux, des superpositions de tranches qui ne font pas un organisme solidement
lidement bâti, dont chaque partie participerait vraiment à l’ensemble de la manière étroite et indissoluble qui lie les co
ccoli possède admirablement l’art du récit. La précision mathématique de son style l’aide à dérouler rapidement et sûremen
pidement et sûrement l’action psychique qu’il veut montrer, et chacun de ses personnages passe devant nous sévèrement habi
er, et chacun de ses personnages passe devant nous sévèrement habillé de sa « vérité », comme un événement dont le déroule
ir des contes brefs, rapides, aux phrases composées du moindre nombre de mots, des mots les plus simples et les plus évoca
ne réalité, entendues en pleine nature, découvertes en pleine liberté d’ âmes qui se confient. C’est ainsi qu’après les con
leine liberté d’âmes qui se confient. C’est ainsi qu’après les contes de la Compagnia della Leggera il a pu concevoir et é
a il a pu concevoir et écrire un roman original et puissant, le roman d’ un enfant, qui est en même temps le roman d’une pa
nal et puissant, le roman d’un enfant, qui est en même temps le roman d’ une partie intégrante de l’humanité moderne : la b
n d’un enfant, qui est en même temps le roman d’une partie intégrante de l’humanité moderne : la bourgeoisie industrielle
est un enfant. Celui-ci existe avant sa naissance, car seul le désir de cette naissance suffit à mouvoir des énergies, à
donner à une femme, qui sera sa mère, la volonté âpre et indomptable de se surpasser, d’exaspérer en elle toutes ses poss
me, qui sera sa mère, la volonté âpre et indomptable de se surpasser, d’ exaspérer en elle toutes ses possibilités, de se c
mptable de se surpasser, d’exaspérer en elle toutes ses possibilités, de se créer une atmosphère de rêve où la réalité de
exaspérer en elle toutes ses possibilités, de se créer une atmosphère de rêve où la réalité de sa stérilité se noierait da
es ses possibilités, de se créer une atmosphère de rêve où la réalité de sa stérilité se noierait dans le brouillard de so
de rêve où la réalité de sa stérilité se noierait dans le brouillard de son aspiration à être mère, et à aimer pour être
e son aspiration à être mère, et à aimer pour être mère, à s’éloigner de la vulgarité du marchand de fromages enrichi qui
, et à aimer pour être mère, à s’éloigner de la vulgarité du marchand de fromages enrichi qui est son mari, pour se laisse
eindre dans l’étreinte fécondatrice, par un homme supérieur, un homme de sa même race métaphysique, celui que sa chair a é
tre fécondée. Après sa naissance, Farfui, l’enfant, demeure au centre de l’action animique. Sa ressemblance physique et mo
dénoncer l’adultère devant un malheureux réduit à guetter le bonheur d’ autrui après avoir gaspillé le sien, et détermine
approche davantage du type traditionnel du conteur, dégage une morale d’ amour saine et forte, et fait jaillir le bonheur,
forte, et fait jaillir le bonheur, créant, après la mort du marchand de fromages, la famille que la nature avait déjà réa
procédés à la russe, qui s’attachent à quelques contingences banales de l’existence pour en montrer l’importance profonde
l’importance profonde par leur longue répercussion, tous les détails de l’action première sont toujours présents, visible
à l’action dernière. La maison vendue à un prix dérisoire au marchand de fromages par le malheureux qui, à la fin, dénonce
intéresse dans le premier chapitre comme une circonstance quelconque de la vie de l’acheteur. Ce n’est que peu à peu que
dans le premier chapitre comme une circonstance quelconque de la vie de l’acheteur. Ce n’est que peu à peu que cette mais
te maison saisit notre intérêt, arrive à nous obséder, comme une idée de fatalité, une idée némésique de vengeance, qui do
arrive à nous obséder, comme une idée de fatalité, une idée némésique de vengeance, qui dominera la catastrophe. De même,
émésique de vengeance, qui dominera la catastrophe. De même, la salle d’ escrime que l’acheteur aménage dans sa maison, et
énage dans sa maison, et qui ne semble devoir servir qu’à l’amusement d’ un homme enrichi, accueillera les tentatives meurt
’amusement d’un homme enrichi, accueillera les tentatives meurtrières de cet homme contre l’amant qui fait des armes avec
jour, acculé, le tuera. Il est étonnant que les romans et les contes de M. Zuccoli ne soient pas encore traduits et publi
core traduits et publiés en France. Il est étonnant aussi que l’œuvre d’ antres conteurs, d’autres romanciers italiens, ne
anciers italiens, ne soit pas connue dans un pays où quelques maisons d’ éditions s’acharnent à répandre de mauvais exemple
ue dans un pays où quelques maisons d’éditions s’acharnent à répandre de mauvais exemples d’une littérature en général trè
uelques maisons d’éditions s’acharnent à répandre de mauvais exemples d’ une littérature en général très faible, mais en pa
iculier vraiment intéressante. On s’arrache les élucubrations séniles de M. Fogazzaro, mais on ne connaît pas la prose éto
mais on ne connaît pas la prose étonnante, en tous points admirable, de M. Alfredo Oriani, ou les reconstructions histori
edo Oriani, ou les reconstructions historiques, fougueuses et riches, de M. Edoardo Calandra. Alfredo Baccelli : Sull’o
fredo Baccelli : Sull’ombra dei Vinti J’ai parlé du roman le Bal, de M. Alfredo Baccelli. La personnalité politique de
lé du roman le Bal, de M. Alfredo Baccelli. La personnalité politique de ce remarquable écrivain peut servir au jeu facile
nalité politique de ce remarquable écrivain peut servir au jeu facile de quelques journalistes qui ne veulent voir en lui
cien. Cependant ses livres, traduits en plusieurs langues, témoignent d’ une tendance de notre esprit littéraire, la tendan
ses livres, traduits en plusieurs langues, témoignent d’une tendance de notre esprit littéraire, la tendance à la représe
tendance de notre esprit littéraire, la tendance à la représentation de quelques grands problèmes actuels de l’Âme collec
la tendance à la représentation de quelques grands problèmes actuels de l’Âme collective, par la psychologie d’un être. L
ques grands problèmes actuels de l’Âme collective, par la psychologie d’ un être. Le dernier roman de M. Baccelli, Dans l’O
s de l’Âme collective, par la psychologie d’un être. Le dernier roman de M. Baccelli, Dans l’Ombre des Vaincus, est la brè
. Baccelli, Dans l’Ombre des Vaincus, est la brève et claire histoire d’ un homme synthétique, représentant d’idées politiq
est la brève et claire histoire d’un homme synthétique, représentant d’ idées politiques avancées, qui, tout en s’élevant
ginale dans sa grande simplicité : une partie est consacrée à l’heure de la veine du protagoniste, et l’autre partie à la
e à l’heure de la veine du protagoniste, et l’autre partie à la chute de sa parabole, à son irréparable malheur. Marcus
ur. Marcus de Rubris : Satire memorie D’autres représentations d’ Âme collective nous sont offertes par les écrivain
puana, ont exprimé une vision, très poignante toujours chez M. Verga, de la vue sicilienne. M. Beltramelli a consacré tous
erga, de la vue sicilienne. M. Beltramelli a consacré tous ses moyens d’ évocateur à la Romagne. Mme Deledda avait impressi
agne. Mme Deledda avait impressionné le public italien par ses récits de Sardaigne, avant de se faire, de cette terre à la
nné le public italien par ses récits de Sardaigne, avant de se faire, de cette terre à la vie curieuse et passionnée, un m
de se faire, de cette terre à la vie curieuse et passionnée, un moyen d’ exploitation littéraire méthodique et prolongée. D
ssionnée, un moyen d’exploitation littéraire méthodique et prolongée. D’ Annunzio a songé à ses Abruzzes. M. Marcus de Rubr
ionnée, un moyen d’exploitation littéraire méthodique et prolongée. D’ Annunzio a songé à ses Abruzzes. M. Marcus de Rubris, un é
force s’est déjà admirablement affirmée, écrit maintenant un recueil de nouvelles, Nos Mémoires, où la vie mystérieusemen
ueil de nouvelles, Nos Mémoires, où la vie mystérieusement passionnée de la Ligurie palpite étrangement. Le style de M. de
ystérieusement passionnée de la Ligurie palpite étrangement. Le style de M. de Rubris, très personnel, noble et touchant,
M. de Rubris, très personnel, noble et touchant, dans toute la force de son épanouissement lyrique, révèle le poète que l
urs. Et les deux parties des Mémoires contiennent vraiment des études d’ âme, dans des fictions modernes et anciennes, où l
dans des fictions modernes et anciennes, où l’on croit avoir la joie de découvrir le rythme le plus secret, passionnel et
r la joie de découvrir le rythme le plus secret, passionnel et moral, de toute une race, la ligurienne, dont on ne connaît
dell’Ideale — Giostiao Ferri : La Camminante Toute une génération d’ écrivains s’exerce avec un succès digne et réconfo
ssive du Feu. Les jeunes écrivains s’affirment surtout par la variété de leurs expressions, de leurs conceptions, de leurs
es écrivains s’affirment surtout par la variété de leurs expressions, de leurs conceptions, de leurs tendances. L’Horrible
nt surtout par la variété de leurs expressions, de leurs conceptions, de leurs tendances. L’Horrible charme, de M. E.-A. M
essions, de leurs conceptions, de leurs tendances. L’Horrible charme, de M. E.-A. Marescotti, semble contredire l’esprit a
redire l’esprit alerte et clair, l’ironie aiguë et la subtile logique de M. Giulio de Frenzi, qui, dans le Lumignon de l’I
ë et la subtile logique de M. Giulio de Frenzi, qui, dans le Lumignon de l’Idéal, étudie et évoque, avec une profondeur d’
i, dans le Lumignon de l’Idéal, étudie et évoque, avec une profondeur d’ autant plus étonnante qu’elle est moins évidente,
s universitaires. M. Enrico Corradini, dont les très grandes qualités d’ écrivain semblent toutes consacrées maintenant au
a Camminante, compose un être étrange, une femme, qui sort du mystère de sa vie vagabonde et pauvre, pour s’épanouir dans
anouir dans l’amour, et pour rentrer ensuite dans l’ombre énigmatique de sa marche fatale, où elle se perd. Et l’on sait q
re énigmatique de sa marche fatale, où elle se perd. Et l’on sait que d’ Annunzio a repris son labeur de romancier avec le
énigmatique de sa marche fatale, où elle se perd. Et l’on sait que d’ Annunzio a repris son labeur de romancier avec le livre qu
ale, où elle se perd. Et l’on sait que d’Annunzio a repris son labeur de romancier avec le livre qu’il écrit : Peut-être q
t, on peut voir chez les libraires Pereat Rochus et autres nouvelles, de M. Fogazzaro, et Je meurs où je m’attache, de Mme
us et autres nouvelles, de M. Fogazzaro, et Je meurs où je m’attache, de Mme Grazia Deledda, et Vive la Vie ! de Mme Mathi
et Je meurs où je m’attache, de Mme Grazia Deledda, et Vive la Vie ! de Mme Mathilde Sérao !… Tome LXXXII, numéro 29
II, numéro 297, 1er novembre 1909 Art moderne. Le Septième Salon d’ Automne [extrait] Charles Morice. Tome LXXXII,
II, numéro 297, 1er novembre 1909, p. 145-154 [152]. Les distinctions de nationalités, en art, n’ont pas grand sens à l’he
-delà toutes les frontières ; simplement, elles aboutissent avec plus d’ éclat en tel lieu — hier et aujourd’hui, en France
ailleurs. Mais les Italiens, depuis quelques années, se ressouvenant de leur gloire antique, prétendent enseigner au mond
essionnistes les divisionnistes ne seraient pas, et même en procédant de ceux-là ceux-ci ne sont guère ; réserve faite de
et même en procédant de ceux-là ceux-ci ne sont guère ; réserve faite de deux ou trois peintres très honorables de qui j’a
sont guère ; réserve faite de deux ou trois peintres très honorables de qui j’ai naguère entretenu nos lecteurs. La secti
rs. La section italienne, en ce Salon, s’est défendue des partis pris d’ écoles ; elle est très éclectique. C’est peut-être
ectique. C’est peut-être pourquoi elle n’a pas réussi. L’appréhension de certains voisinages a écarté les meilleurs des pe
eintres et des sculpteurs italiens. Il n’y a guère là que des valeurs de second plan ou, peut-être, des artistes trop jeun
 Bugatti le fils, extraordinaire animalier, M. Grimani, qui a le sens de la grande décoration, M. Conconi et son beau port
ui a le sens de la grande décoration, M. Conconi et son beau portrait de Carducci. Musées et collections. Memento bibli
u Vatican 3, par M. Maurice Pernot ; […]. Dans le Bulletin des Musées de France […] ([1909,] n° 2) : la Tristesse de Mona
ns le Bulletin des Musées de France […] ([1909,] n° 2) : la Tristesse de Mona Lisa, par M. Salomon Reinach : l’auteur résu
taires infiniment divers et souvent étranges qu’a suscités le tableau de la Joconde et ajoute une hypothèse nouvelle à cel
citées ce portrait. Suivant lui, le sourire qui flotte sur les lèvres de Mona Lisa ne recèle aucun mystère et n’est que co
499), elle venait de perdre une petite fille et Léonard aurait essayé de la distraire de sa mélancolie et d’éveiller un so
t de perdre une petite fille et Léonard aurait essayé de la distraire de sa mélancolie et d’éveiller un sourire sur ses lè
te fille et Léonard aurait essayé de la distraire de sa mélancolie et d’ éveiller un sourire sur ses lèvres en travaillant,
nie de musiciens ; […]. Dans les Arts […] (mars [1909]) : article […] de M. A. de Ridder sur la riche collection Barberini
icle […] de M. A. de Ridder sur la riche collection Barberini (objets d’ art antiques de toute espèce) récemment acquise pa
A. de Ridder sur la riche collection Barberini (objets d’art antiques de toute espèce) récemment acquise par le gouverneme
t italien pour le Musée Kircher de Rome ; […] — (septembre) : article de M. A.-J. Rusconi sur la nouvelle Pinacothèque du
M. A.-J. Rusconi sur la nouvelle Pinacothèque du Vatican, accompagnée de 15 illustrations. Dans le Musée […] (septembre-oc
de 15 illustrations. Dans le Musée […] (septembre-octobre) : article de M. A. Sambon sur le Musée de Naples ; — (novembre
Musée […] (septembre-octobre) : article de M. A. Sambon sur le Musée de Naples ; — (novembre) : Le Musée des Thermes de D
. Sambon sur le Musée de Naples ; — (novembre) : Le Musée des Thermes de Dioclétien, par M. Jean de Foville […]. […] Dans
genevoise Nos anciens et leurs œuvres (1908, n° 2) : étude, illustrée d’ excellentes reproductions, de M. Georges Nicole su
s œuvres (1908, n° 2) : étude, illustrée d’excellentes reproductions, de M. Georges Nicole sur la collection d’antiques de
e d’excellentes reproductions, de M. Georges Nicole sur la collection d’ antiques de M. Étienne Duval, à Pregny, près Genèv
ntes reproductions, de M. Georges Nicole sur la collection d’antiques de M. Étienne Duval, à Pregny, près Genève, réunion
ection d’antiques de M. Étienne Duval, à Pregny, près Genève, réunion de beaux marbres acquis jadis à Rome par le possesse
is à Rome par le possesseur, et où se trouve une réplique remarquable de l’Apollon Musagète de Scopas. Dans les Monatsheft
Dans les Monatshefte für Kunstwissenschaft (novembre 1908) : article de M. A.-J. Rusconi sur.la collection Doria Pamphili
1908) : article de M. A.-J. Rusconi sur.la collection Doria Pamphili, de Rome, riche en tableaux anciens de l’école italie
sur.la collection Doria Pamphili, de Rome, riche en tableaux anciens de l’école italienne. […] Tome LXXXII, numéro 29
XXXII, numéro 298, 16 novembre 1909, p. 319-323 [322-323]. Je n’ai lu de M. Corrado Zacchetti que ses œuvres françaises, s
n’ai lu de M. Corrado Zacchetti que ses œuvres françaises, son Livret de vers, justement louangé par M. Louis Le Cardonnel
e Cardonnel, et ce nouveau poème, le Disciple, qui ne nous vient plus d’ Assise, mais de Rome. La curiosité du poète semble
ce nouveau poème, le Disciple, qui ne nous vient plus d’Assise, mais de Rome. La curiosité du poète semble avoir erré sur
e Rome. La curiosité du poète semble avoir erré sur toutes les routes de l’esprit : il a traduit les plus beaux vers de Sh
sur toutes les routes de l’esprit : il a traduit les plus beaux vers de Shelley, de Tennyson et de Heine, travaillé à l’e
les routes de l’esprit : il a traduit les plus beaux vers de Shelley, de Tennyson et de Heine, travaillé à l’exégèse de Fr
’esprit : il a traduit les plus beaux vers de Shelley, de Tennyson et de Heine, travaillé à l’exégèse de François d’Assise
beaux vers de Shelley, de Tennyson et de Heine, travaillé à l’exégèse de François d’Assise, édité des cantiques du quinziè
cantiques du quinzième siècle et dans sa langue natals publié nombre de poèmes que l’on peut supposer excellents à juger
als publié nombre de poèmes que l’on peut supposer excellents à juger de ceux qu’il compose dans la nôtre : il est assez p
de ceux qu’il compose dans la nôtre : il est assez pleinement maître de notre rythmique pour que des vers libres soient a
libres soient aussi harmonieux que s’il eût été soutenu par la mesure de l’alexandrin ou des octosyllabes traditionnels. A
osyllabes traditionnels. Alors que lui-même était un jeune homme ivre de foi et d’espérance il lui advint de réprimander u
traditionnels. Alors que lui-même était un jeune homme ivre de foi et d’ espérance il lui advint de réprimander un enfant t
ui-même était un jeune homme ivre de foi et d’espérance il lui advint de réprimander un enfant trop prompt à sourire et qu
après, il retrouve le disciple devenu un jeune homme, il se reproche de l’avoir alors peut-être découragé ; assez tôt les
es enfonce dans les cœurs ses griffes farouches et c’est un crime que de le leur avoir déconseillé. Les Revues. Memento
erto Bracco : Ce soir « les Huguenots », nouvelle à la Boccace (trad. de l’italien par M. J. D. de Hill). […] Lettres r
 de Hill). […] Lettres russes. M. Gorky et M. Meyer, Le Cataclysme de Messine ; Saint-Pétersbourg, « Znanié », 1 r. 25 
6 novembre 1909, p. 372-377 [375]. Dans la description du Tremblement de terre et des horreurs qui, l’année dernière, se s
, se sont abattues sur la belle Italie et son peuple, Gorky se dresse de toute sa hauteur de grande figure littéraire. Apr
ur la belle Italie et son peuple, Gorky se dresse de toute sa hauteur de grande figure littéraire. Après tout ce qui a été
gure littéraire. Après tout ce qui a été dit et écrit sur le désastre de Messine, il a su trouver de nouveaux accents d’él
ce qui a été dit et écrit sur le désastre de Messine, il a su trouver de nouveaux accents d’éloquence, des beautés d’expre
écrit sur le désastre de Messine, il a su trouver de nouveaux accents d’ éloquence, des beautés d’expression et de peinture
Messine, il a su trouver de nouveaux accents d’éloquence, des beautés d’ expression et de peinture et de sentiments d’affec
trouver de nouveaux accents d’éloquence, des beautés d’expression et de peinture et de sentiments d’affection et de solid
veaux accents d’éloquence, des beautés d’expression et de peinture et de sentiments d’affection et de solidarité humaine q
d’éloquence, des beautés d’expression et de peinture et de sentiments d’ affection et de solidarité humaine qui font grand
s beautés d’expression et de peinture et de sentiments d’affection et de solidarité humaine qui font grand honneur et à Go
u peuple chez lequel il a trouvé une seconde patrie. Le nouveau livre de Gorky n’est pas seulement un remarquable document
s seulement un remarquable document artistique sur le dernier malheur de l’Italie. C’est aussi un éloge chaleureux et docu
chaleureux et documenté du peuple italien. Après les actes héroïques de nos marins lors du désastre, le livre de Maxime G
n. Après les actes héroïques de nos marins lors du désastre, le livre de Maxime Gorky sera certainement signalé par les fu
les futurs historiens comme une des plus intéressantes manifestations de solidarité humaine et de rapprochement des deux p
me une des plus intéressantes manifestations de solidarité humaine et de rapprochement des deux peuples. Tome LXXXII,
des canaux. Voici une colonnade Qui se reflète dans l’eau. Du haut de cette terrasse Tombe une glycine en fleur Et l’ea
la lumière Moins aveuglante éclairer L’eau, les briques et la pierre D’ un même rayon doré. Et maintenant l’eau s’argent
de avec sa femme. Il la détraque à plaisir, en somme, comme il ferait d’ un automate. Bientôt il la pousse à aimer un vulga
ntôt il la pousse à aimer un vulgaire séducteur, déjà cause autrefois d’ un suicide : il se plaît à lui donner l’illusion d
jà cause autrefois d’un suicide : il se plaît à lui donner l’illusion d’ être cet amant ; et enfin, le jour venu, au moment
u titre ne soient pas ici qu’un symbole, mais aussi un peu un élément d’ action, nous sommes devant de l’ibsénisme… pervers
un symbole, mais aussi un peu un élément d’action, nous sommes devant de l’ibsénisme… pervers. Est-ce là le futurisme anno
la très brillante préface ? Je serais désolé qu’on suivît le conseil de M. Marinetti engageant ses admirateurs à le détru
9, 1er décembre 1909, p. 536-540 [539-540]. André Michel : Histoire de l’Art, tome III, seconde partie (A. Colin, 15 fr.
Tome LXXXII, numéro 299, 1er décembre 1909, p. 539-540. Le tome III de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de
numéro 299, 1er décembre 1909, p. 539-540. Le tome III de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de M. André Miche
539-540. Le tome III de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de M. André Michel nous ramène aux débuts de la Rena
t publiée sous la direction de M. André Michel nous ramène aux débuts de la Renaissance. M. Gaston Migeon y étudie la céra
r M. A. Pératé, qui nous fait à nouveau goûter le charme des fresques de Masolino à Castiglione d’Olona, et de Michelino d
u goûter le charme des fresques de Masolino à Castiglione d’Olona, et de Michelino da Besozzo au. palais Borromeo de Milan
da Besozzo au. palais Borromeo de Milan, qui résume l’art merveilleux de Gentile da Fabriano et de Pisanello et qui consac
omeo de Milan, qui résume l’art merveilleux de Gentile da Fabriano et de Pisanello et qui consacre à Piero deo Franceschi,
iero deo Franceschi, souvent appelé Piero della Francesca, sur la foi de Vasari, quelques pages précises. M. Émile Bertaux
esca, sur la foi de Vasari, quelques pages précises. M. Émile Bertaux de son côté nous initie à l’histoire de l’art espagn
pages précises. M. Émile Bertaux de son côté nous initie à l’histoire de l’art espagnol aux xive et xve  siècles et son c
x par la nouveauté des informations ; il montre le désir des éditeurs de maintenir cet ouvrage au courant des dernières re
teurs de maintenir cet ouvrage au courant des dernières recherches et d’ en faire une encyclopédie aussi complète que possi
recherches et d’en faire une encyclopédie aussi complète que possible de tout ce que nous connaissons sur l’art ancien.
e des Médicis à Florence, constitue l’une des plus délicieuses suites de figures qui soient. M. Urbain Mengin vient de con
rit en détails des fresques consacrées à Saint François dans l’église de Montefalco, ainsi que celles du Campo Santo de Pi
une certaine célébrité grâce à leurs concerts. Ils s’occupaient aussi de contrepoint, de fugue, et l’Académie de la Via Gu
ébrité grâce à leurs concerts. Ils s’occupaient aussi de contrepoint, de fugue, et l’Académie de la Via Guerazzi était par
certs. Ils s’occupaient aussi de contrepoint, de fugue, et l’Académie de la Via Guerazzi était particulièrement florissant
maîtres G. B. Martini et Stanislao Maffei. Un jour, un pâle garçonnet de 14 ans demanda à être admis dans la fameuse assem
eune musicien broda des mélodies, sans égards pour les règles sévères de l’école bolonaise. Martini, à qui l’enfant prodig
sur lequel il avait lui-même traité ce thème selon les prescriptions de l’art corporatif. Les Maîtres ainsi furent attrap
s moins, car si le décret du 9 octobre 1770 notifiait l’admissibilité de l’étranger, il portait aussi la remarque que « so
ssibilité de l’étranger, il portait aussi la remarque que « son essai de composition pouvait satisfaire à des exigences po
écembre 1909 Histoire. Pierre de Bouchaud : Périodes historiques de Bologne ; Bernard Grasset, 3 fr. 50 Edmond Bart
avoir une prédilection pour Bologne. Après avoir étudié l’art célèbre de cette ville dans un élégant ouvrage sur Jean de B
», suivant M. de Bouchaud), Bologne était une des villes florissantes de l’Émilie au moment des Invasions du ve  siècle. E
. Elle en subit toutes les vicissitudes, fut comprise dans l’exarchat de Ravenne, passa, après la destruction de l’exarcha
fut comprise dans l’exarchat de Ravenne, passa, après la destruction de l’exarchat, sous la domination des rois lombards
aint-Siège par Charlemagne. Vassale, dès le xe  siècle, des empereurs d’ Allemagne, elle fonda et développa, d’abord sous l
eurs d’Allemagne, elle fonda et développa, d’abord sous la protection de ceux-ci, ses franchises communales, fut ballottée
avec un accroissement, une nouvelle confirmation, en 1183, à la paix de Constance. Bologne était devenue, dès alors, une
e, dès alors, une République, et son histoire fut plus ou moins celle de toutes les Républiques italiennes du Moyen-Âge, d
et se signala par la défaite qu’elle infligea, en 1249, à Enzio, fils de Frédéric II, et par la part qu’elle eut dans la r
Enzio, fils de Frédéric II, et par la part qu’elle eut dans la ruine de cet empereur. Comme dans toutes les Républiques i
villes rivales intervinrent dans ces querelles, qui compromirent plus d’ une fois l’indépendance de la République et portèr
t dans ces querelles, qui compromirent plus d’une fois l’indépendance de la République et portèrent au pouvoir diverses fa
es précédentes avaient fini par établir une proportion assez heureuse d’ éléments aristocratiques et populaires, arriva au
éléments aristocratiques et populaires, arriva au plein développement de sa puissance. M. de Bouchaud a très complètement
sa puissance. M. de Bouchaud a très complètement étudié cette période d’ apogée. Au xvie  siècle, Jules II chassa l’illustr
lle et annexa Bologne aux États Romains en 1513. Dès lors, l’histoire de Bologne, sous le protectorat pontifical, ne prése
ire de Bologne, sous le protectorat pontifical, ne présente plus rien de marquant. Gouvernée pendant plus de deux siècles
pontifical, ne présente plus rien de marquant. Gouvernée pendant plus de deux siècles et demi (1530-1796) par des légats,
près 1796, à la République Cisalpine, puis à l’Empire, les événements de 1815 la replacèrent sous le protectorat de l’Égli
à l’Empire, les événements de 1815 la replacèrent sous le protectorat de l’Église. Enfin, après divers efforts pour s’affr
double joug autrichien et pontifical, Bologne s’associa à la fortune de la monarchie piémontaise et fut comprise, en 1860
de la monarchie piémontaise et fut comprise, en 1860, dans le royaume d’ Italie. M. Pierre de Bouchaud est, à l’heure actue
ge. Il a fixé, avec une clarté complète, ces « périodes historiques » de Bologne. On dirait que ce livre, qu’il a fallu dé
storiques » de Bologne. On dirait que ce livre, qu’il a fallu dégager d’ un amas de matériaux et de lectures, est composé d
» de Bologne. On dirait que ce livre, qu’il a fallu dégager d’un amas de matériaux et de lectures, est composé d’une suite
dirait que ce livre, qu’il a fallu dégager d’un amas de matériaux et de lectures, est composé d’une suite d’« inscription
il a fallu dégager d’un amas de matériaux et de lectures, est composé d’ une suite d’« inscriptions ». C’est un beau tour d
égager d’un amas de matériaux et de lectures, est composé d’une suite d’ « inscriptions ». C’est un beau tour de force de c
tures, est composé d’une suite d’« inscriptions ». C’est un beau tour de force de condensation. Nous ne croyons pas qu’il
t composé d’une suite d’« inscriptions ». C’est un beau tour de force de condensation. Nous ne croyons pas qu’il y ait, da
illé que les siècles guelfes-gibelins en Italie. C’est un plaisir que de voir, sous la plume de M. Pierre de Bouchaud, tou
, ce qui ne gâte rien, à sa netteté littéraire, la netteté matérielle d’ un beau papier et d’une impression parfaite. Le
n, à sa netteté littéraire, la netteté matérielle d’un beau papier et d’ une impression parfaite. Lettres italiennes R
XXXII, numéro 30, 16 décembre 1909, p. 739-746. Note sur le Congrès de Philosophie de Rome. Erminio Troilo : Idee e Idea
0, 16 décembre 1909, p. 739-746. Note sur le Congrès de Philosophie de Rome. Erminio Troilo : Idee e Ideali del Positivi
o Troilo : Idee e Ideali del Positivismo, Voghera, Rome Le Congrès de Philosophie de Rome, le troisième organisé par la
e Ideali del Positivismo, Voghera, Rome Le Congrès de Philosophie de Rome, le troisième organisé par la Società Filoso
ont été nombreux à ce Congrès, ainsi qu’à toute réunion où des hommes d’ opinions diverses, point poussés par le besoin de
éunion où des hommes d’opinions diverses, point poussés par le besoin de discuter mais par celui de convertir, s’efforcent
ions diverses, point poussés par le besoin de discuter mais par celui de convertir, s’efforcent d’imposer leurs sympathies
és par le besoin de discuter mais par celui de convertir, s’efforcent d’ imposer leurs sympathies. Parmi eux, il y en a eu
eurs sympathies. Parmi eux, il y en a eu qui, ayant perdu depuis près d’ un siècle le sens classique des spéculations philo
yamment la recherche philosophique avec les innombrables spéculations de la pensée sociologique et historique. Cette confu
e la pensée sociologique et historique. Cette confusion toute moderne de la philosophie pure et de la pensée s’exerçant da
t historique. Cette confusion toute moderne de la philosophie pure et de la pensée s’exerçant dans tous les domaines de l’
la philosophie pure et de la pensée s’exerçant dans tous les domaines de l’expérience a augmenté l’exaltation des passions
itables dispute di frati, où la logomachie ne porte plus sur un point de doctrine, mais sur une opinion d’un groupe d’homm
gomachie ne porte plus sur un point de doctrine, mais sur une opinion d’ un groupe d’hommes, n’ont pu enlever au Congrès de
porte plus sur un point de doctrine, mais sur une opinion d’un groupe d’ hommes, n’ont pu enlever au Congrès de Rome son ca
ais sur une opinion d’un groupe d’hommes, n’ont pu enlever au Congrès de Rome son caractère général d’indication de la pen
e d’hommes, n’ont pu enlever au Congrès de Rome son caractère général d’ indication de la pensée italienne contemporaine. Q
’ont pu enlever au Congrès de Rome son caractère général d’indication de la pensée italienne contemporaine. Quoi qu’on pui
ensée italienne contemporaine. Quoi qu’on puisse penser sur l’utilité de semblables réunions, elles répondent à un besoin
ons, elles répondent à un besoin humain assez ancien, où les éléments de bavardage et d’utilité pratique individuelle sont
dent à un besoin humain assez ancien, où les éléments de bavardage et d’ utilité pratique individuelle sont aussi puissants
d’utilité pratique individuelle sont aussi puissants que les éléments d’ échanges purement idéologiques ; et tous ensemble
échanges purement idéologiques ; et tous ensemble répondent au besoin de discussion, d’examen collectif d’un moment de la
nt idéologiques ; et tous ensemble répondent au besoin de discussion, d’ examen collectif d’un moment de la pensée. Ce sont
t tous ensemble répondent au besoin de discussion, d’examen collectif d’ un moment de la pensée. Ce sont les Congrès de Phi
ble répondent au besoin de discussion, d’examen collectif d’un moment de la pensée. Ce sont les Congrès de Philosophie qui
ion, d’examen collectif d’un moment de la pensée. Ce sont les Congrès de Philosophie qui tiennent de nos jours la place de
moment de la pensée. Ce sont les Congrès de Philosophie qui tiennent de nos jours la place des anciennes disputes de sava
Philosophie qui tiennent de nos jours la place des anciennes disputes de savants, des disputes glorieuses de Sorbonne ou d
s la place des anciennes disputes de savants, des disputes glorieuses de Sorbonne ou de Bologne. C’est ainsi qu’aucun Cong
anciennes disputes de savants, des disputes glorieuses de Sorbonne ou de Bologne. C’est ainsi qu’aucun Congrès n’est vraim
, et qu’une indication tout au moins est à rechercher dans l’ensemble de ses prétendues conclusions. À ce point de vue, le
ensemble de ses prétendues conclusions. À ce point de vue, le Congrès de Rome, nous éclairant surtout sur l’état présent d
de vue, le Congrès de Rome, nous éclairant surtout sur l’état présent de la pensée italienne, nous montre que l’Italie, n’
ant-garde du mouvement intellectuel contemporain, s’efforce cependant d’ en suivre de très près les impulsions et les virag
mouvement intellectuel contemporain, s’efforce cependant d’en suivre de très près les impulsions et les virages. La réuni
virages. La réunion nationale, organisée par le professeur Enriques, de la Faculté de Bologne, président de la Société Ph
éunion nationale, organisée par le professeur Enriques, de la Faculté de Bologne, président de la Société Philosophique It
nisée par le professeur Enriques, de la Faculté de Bologne, président de la Société Philosophique Italienne, et par le pro
Société Philosophique Italienne, et par le professeur Erminio Troilo, de la Faculté de Rome, tendait à exposer non seuleme
ophique Italienne, et par le professeur Erminio Troilo, de la Faculté de Rome, tendait à exposer non seulement un état de
roilo, de la Faculté de Rome, tendait à exposer non seulement un état de culture, mais l’aspiration contemporaine à la con
un état de culture, mais l’aspiration contemporaine à la conciliation de la philosophie avec la science. Novalis avait rem
philosophie avec la science. Novalis avait remarqué que la séparation de la philosophie et de la poésie est faite au détri
cience. Novalis avait remarqué que la séparation de la philosophie et de la poésie est faite au détriment des deux, et est
et de la poésie est faite au détriment des deux, et est l’expression d’ une maladie et d’un état maladif de la collectivit
est faite au détriment des deux, et est l’expression d’une maladie et d’ un état maladif de la collectivité. Après l’avènem
ment des deux, et est l’expression d’une maladie et d’un état maladif de la collectivité. Après l’avènement de la biologie
ne maladie et d’un état maladif de la collectivité. Après l’avènement de la biologie triomphante, après ces quelques dizai
s l’avènement de la biologie triomphante, après ces quelques dizaines d’ années que Hæckel se plut à appeler « l’ère de Dar
s ces quelques dizaines d’années que Hæckel se plut à appeler « l’ère de Darwin », l’esprit humain s’élance vers d’autres
promises et non données par la science. Un absolu revirement général de la pensée vers les spéculations purement transcen
cendantales, dans le sens kantien du mot, devait porter à une volonté de conciliation entre philosophie et poésie, en même
science. Cette volonté est déjà suffisamment exprimée par les œuvres de philosophes-poètes, moralistes ou cosmogoniques,
tive des positivistes. Il faut remarquer tout de suite que le Congrès de Rome n’a pas répondu d’une manière trop satisfais
l faut remarquer tout de suite que le Congrès de Rome n’a pas répondu d’ une manière trop satisfaisante à l’aspiration de s
Rome n’a pas répondu d’une manière trop satisfaisante à l’aspiration de ses organisateurs. C’est que toutes les tendances
e à l’aspiration de ses organisateurs. C’est que toutes les tendances de la pensée italienne n’y étaient pas représentées.
que chez les autres peuples intellectuels pris ensemble. Car la force de la pensée italienne est essentiellement une force
le. Car la force de la pensée italienne est essentiellement une force d’ assimilation. Héritiers directs des puissances spi
point, en philosophie, des créateurs. Mais s’ils manquent aujourd’hui d’ un « type de culture » national, c’est-à-dire d’un
ilosophie, des créateurs. Mais s’ils manquent aujourd’hui d’un « type de culture » national, c’est-à-dire d’un style uniqu
manquent aujourd’hui d’un « type de culture » national, c’est-à-dire d’ un style unique et national de la vision du monde
ype de culture » national, c’est-à-dire d’un style unique et national de la vision du monde dans toutes ses manifestations
monde dans toutes ses manifestations et ses expressions, si leur type de culture est naturellement aujourd’hui celui de la
ressions, si leur type de culture est naturellement aujourd’hui celui de la pensée française (où se concentrent et s’expri
aise (où se concentrent et s’expriment toutes les forces spirituelles de la race méditerranéenne) mélangé des plus remarqu
sophes, il est indéniable que les Italiens apportent au labeur commun de la pensée des œuvres où l’assimilation est étonna
aliennes, comprises dans ce sens, eût été vraiment une représentation de toutes les tendances qui remuent en ce moment la
ental, européen et américain. Mais cette totalité a manqué au Congrès de Rome. Il faut le regretter. Il faut regretter que
e et esthéticien pédant et insuffisant, mais penseur et vulgarisateur de grande envergure, l’hégélianisme groupe quelques
arisateur de grande envergure, l’hégélianisme groupe quelques esprits d’ élite, révoltés contre la lourde tyrannie positivi
ar la conscience moderne occidentale. Assoupli par vingt-cinq siècles de recherches et de constructions, et par un siècle
moderne occidentale. Assoupli par vingt-cinq siècles de recherches et de constructions, et par un siècle de critique trop
ingt-cinq siècles de recherches et de constructions, et par un siècle de critique trop volontairement destructive, l’espri
ment destructive, l’esprit moderne reprend son essor vers les sommets de la domination purement spirituelle. Parmi les épi
les sommets de la domination purement spirituelle. Parmi les épigones de l’hégélianisme d’Italie il y a aussi les braillar
domination purement spirituelle. Parmi les épigones de l’hégélianisme d’ Italie il y a aussi les braillards, sectaires ou p
llards, sectaires ou pamphlétaires, mais la tendance a une importance d’ élévation, je le répète : une valeur morale, très
ale, très appréciable au moins dans un pays où le « type lombrosien » de la pensée, borné, satisfait et professoral, sembl
au Congrès. Sans doute, la plus profonde aspiration moderne est celle de la conciliation de la philosophie avec le mystici
ute, la plus profonde aspiration moderne est celle de la conciliation de la philosophie avec le mysticisme, la création d’
de la conciliation de la philosophie avec le mysticisme, la création d’ une science intégrale de l’être, qui, se basant in
a philosophie avec le mysticisme, la création d’une science intégrale de l’être, qui, se basant inéluctablement non sur la
orale nouvelles, où s’exalterait et s’apaiserait toute la sensibilité de notre ardente et neuve volonté de construction re
t s’apaiserait toute la sensibilité de notre ardente et neuve volonté de construction religieuse. La conciliation de la ph
ardente et neuve volonté de construction religieuse. La conciliation de la philosophie avec la science ne peut que servir
tendent éperdument, et où sera en même temps réalisée la conciliation de la philosophie et de la poésie. La revue Cœnobium
t où sera en même temps réalisée la conciliation de la philosophie et de la poésie. La revue Cœnobium, qui a posé ce probl
La revue Cœnobium, qui a posé ce problème à ses lecteurs, le problème de la synthèse mystico-scientifique, nous éclairera
es reçues, sur une telle orientation générale des esprits. Le Congrès de Rome nous a un peu renseignés sur l’apport des It
a superstition ou avec la passion du culte extérieur) au grand labeur de notre expression mystique de demain. Le mémoire p
sion du culte extérieur) au grand labeur de notre expression mystique de demain. Le mémoire présenté par M. Troilo, un des
émoire présenté par M. Troilo, un des plus remarquables représentants de la philosophie positiviste en Italie, contient, d
bles représentants de la philosophie positiviste en Italie, contient, de son côté, un enseignement qui porte sur l’évoluti
, par la fatalité des temps qui marchent, et, je pense, du crépuscule de l’aube d’une religion qui commence à poindre. Com
atalité des temps qui marchent, et, je pense, du crépuscule de l’aube d’ une religion qui commence à poindre. Comme tout pe
dre. Comme tout penseur et tout artiste moderne, dégagé et non libéré de l’esprit des religions mortes, et aspirant à d’au
nces, ils poussent leur farouche : mehr Licht ! Ils comprennent enfin de nouveau que la lumière enveloppe trop intimement
tenir dans leurs balances, et qu’elle est impondérable. Une des pages de pensée les plus émues qu’il m’ait été donné de li
dérable. Une des pages de pensée les plus émues qu’il m’ait été donné de lire ces derniers temps se trouve dans un livre r
t été donné de lire ces derniers temps se trouve dans un livre récent de M. Erminio Troilo : Idee e Ideali del Positivismo
ue, en se demandant « s’il n’est pas possible, même dans les rapports de la pensée, de conquérir un autre moyen de langage
ndant « s’il n’est pas possible, même dans les rapports de la pensée, de conquérir un autre moyen de langage, plus libre,
ble, même dans les rapports de la pensée, de conquérir un autre moyen de langage, plus libre, et même plus adhérent à la v
re, laquelle accueille et reproduit en elle la totalité et la variété de l’être ». L’importance du Congrès de Rome, qui de
n elle la totalité et la variété de l’être ». L’importance du Congrès de Rome, qui devait servir aux Italiens philosophes
s de Rome, qui devait servir aux Italiens philosophes comme une sorte de reconnaissance de leurs possibilités dispersées d
ait servir aux Italiens philosophes comme une sorte de reconnaissance de leurs possibilités dispersées dans la péninsule,
ispersées dans la péninsule, en vue du prochain Congrès International de Bologne, a été en outre multipliée par les discus
levées dans la presse. On a pu entrevoir, comme déployées, les forces de la pensée italienne contemporaine. Elles ne sont
ne sont pas telles qu’on puisse préconiser une immédiate affirmation de puissance de l’Italie philosophique en face de la
telles qu’on puisse préconiser une immédiate affirmation de puissance de l’Italie philosophique en face de la philosophie
ine n’est pas seulement celle que les quelques artistes et historiens de salon, s’exhibant à côté des « tziganes », répand
’exhibant à côté des « tziganes », répandus dans tous les restaurants de nuit de Paris, mandoline, guitare, et plateau pou
t à côté des « tziganes », répandus dans tous les restaurants de nuit de Paris, mandoline, guitare, et plateau pour la quê
à la main, représentent si mal à l’Étranger. Il y a une grave volonté d’ être, dans l’Italie intellectuelle. Le Congrès de
a une grave volonté d’être, dans l’Italie intellectuelle. Le Congrès de Rome l’a laissé entrevoir encore une fois. Pao
on tour, dans son dernier recueil, Aéroplanes, que la poésie nouvelle d’ Outre-Monts sait exprimer les aspirations ardentes
onts sait exprimer les aspirations ardentes et les paroles cinglantes d’ une jeunesse forte et volontaire. Il me plaît natu
glantes d’une jeunesse forte et volontaire. Il me plaît naturellement de m’occuper d’un poète, après avoir parlé des philo
jeunesse forte et volontaire. Il me plaît naturellement de m’occuper d’ un poète, après avoir parlé des philosophes. Et ce
ccuper d’un poète, après avoir parlé des philosophes. Et ce poète est de ceux qui sont nés d’hier, qui sont d’aujourd’hui,
rès avoir parlé des philosophes. Et ce poète est de ceux qui sont nés d’ hier, qui sont d’aujourd’hui, qui s’acharnent viol
es philosophes. Et ce poète est de ceux qui sont nés d’hier, qui sont d’ aujourd’hui, qui s’acharnent violemment non à être
d’hier, qui sont d’aujourd’hui, qui s’acharnent violemment non à être de demain, mais à créer à leur littérature un lendem
nt non à être de demain, mais à créer à leur littérature un lendemain de triomphe fougueux. L’art de M. Paolo Buzzi, qui a
s à créer à leur littérature un lendemain de triomphe fougueux. L’art de M. Paolo Buzzi, qui appartient à l’extrême-gauche
fougueux. L’art de M. Paolo Buzzi, qui appartient à l’extrême-gauche de la jeune littérature italienne, c’est-à-dire à la
de la jeune littérature italienne, c’est-à-dire à la petite phalange de jeunes et réels talents groupée autour de M. Mari
alents groupée autour de M. Marinetti, à Milan, est le même que celui de l’extrême-gauche poétique française. Le vers libr
ne sans restriction. Et ce n’est pas le vers libre, évolué et policé, de nos jours, mais celui déchaîné et révolutionnaire
volué et policé, de nos jours, mais celui déchaîné et révolutionnaire d’ il y a quinze ans. Certains passages des poèmes de
et révolutionnaire d’il y a quinze ans. Certains passages des poèmes de M. Buzzi semblent, par le rythme et par la phrase
ages des poèmes de M. Buzzi semblent, par le rythme et par la phrase, de véritables traductions du français. C’est que che
indiscutable, redoutable même, tels que M. Buzzi, chez ces artistes «  d’ avant-garde » à la pensée profonde et longue, et à
et entraînant, l’admirable communion des deux littératures maîtresses de la race se révèle en dehors de toute imitation et
tures maîtresses de la race se révèle en dehors de toute imitation et de toute contrainte, libre, belle et significative.
on et de toute contrainte, libre, belle et significative. L’influence de la littérature française, que les ancêtres littér
la littérature française, que les ancêtres littéraires plus immédiats de M. Buzzi cachaient soigneusement, tout en la subi
arducci, se montre plus nettement que jamais chez les néo-romantiques de la génération nouvelle. L’expression poétique de
les néo-romantiques de la génération nouvelle. L’expression poétique de la race, dans l’une ou l’autre langue, gagne en p
issance, en noblesse et en signification. En lisant les poèmes libres de M. Buzzi, qui évoquent pour nous les dernières gr
s les dernières grandes luttes du lyrisme français, il nous est donné de penser aux merveilleux échanges du lyrisme qui en
donné de penser aux merveilleux échanges du lyrisme qui enveloppèrent d’ étincelles non encore éteintes la littérature-mère
re provençale et la littérature italienne à peine née. L’élan lyrique de M. Buzzi est puissant et beau. J’ignore l’attitud
L’élan lyrique de M. Buzzi est puissant et beau. J’ignore l’attitude de la presse italienne devant une telle vigoureuse f
brise les rythmes gagne le lecteur. Cette émotion tient souvent lieu de pensée. Elle est toute romantique, toute comprise
ne attitude guerrière que les événements ne démentent pas, l’attitude d’ orgueil et de volonté, de mépris pour toute lâchet
uerrière que les événements ne démentent pas, l’attitude d’orgueil et de volonté, de mépris pour toute lâcheté individuell
les événements ne démentent pas, l’attitude d’orgueil et de volonté, de mépris pour toute lâcheté individuelle et collect
volonté, de mépris pour toute lâcheté individuelle et collective, et de dévotion pour toute forme supérieure d’harmonie e
ndividuelle et collective, et de dévotion pour toute forme supérieure d’ harmonie et de conquête, qui est la caractéristiqu
collective, et de dévotion pour toute forme supérieure d’harmonie et de conquête, qui est la caractéristique des poètes n
x, jeunes encore et très combattus aujourd’hui. L’Hymne à la Guerre, de M. Buzzi, a des accents qui résonnent vraiment co
de M. Buzzi, a des accents qui résonnent vraiment comme des cliquetis d’ armes dans le plus fervent désir de la mêlée. Je
nnent vraiment comme des cliquetis d’armes dans le plus fervent désir de la mêlée. Je palpe le dos des nuages, je saute s
pire l’odeur divine des poudres pyriques, à travers les buées couleur de nitrate et de carbone. Tout éclair est une épée d
ivine des poudres pyriques, à travers les buées couleur de nitrate et de carbone. Tout éclair est une épée d’or ancienne q
les buées couleur de nitrate et de carbone. Tout éclair est une épée d’ or ancienne qui se brise. Tout tonnerre est un gal
qui gronde long et sabotant, des escadrons. Toute foudre est le coup de canon qui délivre les mondes. La pluie qui pétill
canon qui délivre les mondes. La pluie qui pétille, c’est des gouttes de sang par myriades… Le sentimentalisme humanitair
par le poète. Un rêve impérialiste incomparable gonfle les poitrines de ceux qui en face de leurs semblables mous et vils
blables mous et vils, égoïstes et misérables, savent concevoir un cri de lyrisme comme le cross d’un boxeur ou la demi-rou
stes et misérables, savent concevoir un cri de lyrisme comme le cross d’ un boxeur ou la demi-roue d’un jiu-jitzeur. Cepend
oncevoir un cri de lyrisme comme le cross d’un boxeur ou la demi-roue d’ un jiu-jitzeur. Cependant le poète pèche souvent p
dant le poète pèche souvent per excessum. Son poème Aux Critiques est d’ une inspiration basse et froide. Seul le dernier v
e non plus pour abandonner l’insignifiante et vaine tradition lyrique de « l’éternité de Rome ». Mais il sait sourire dign
abandonner l’insignifiante et vaine tradition lyrique de « l’éternité de Rome ». Mais il sait sourire dignement du grotesq
e dignement du grotesque du petit monarque italien. Et tous les excès d’ expression de M. Buzzi ne sont que les signes inco
u grotesque du petit monarque italien. Et tous les excès d’expression de M. Buzzi ne sont que les signes incontestables d’
excès d’expression de M. Buzzi ne sont que les signes incontestables d’ une trop exubérante renaissance : la renaissance d
nes incontestables d’une trop exubérante renaissance : la renaissance d’ un lyrisme fait d’une exacte conscience de la vie.
d’une trop exubérante renaissance : la renaissance d’un lyrisme fait d’ une exacte conscience de la vie. qui n’est que hai
enaissance : la renaissance d’un lyrisme fait d’une exacte conscience de la vie. qui n’est que haine, et qu’on ne maîtrise
que par le plus effréné des orgueils et la plus décidée des attitudes de combat de l’homme contre les hommes. Le caractère
plus effréné des orgueils et la plus décidée des attitudes de combat de l’homme contre les hommes. Le caractère nouveau d
ttitudes de combat de l’homme contre les hommes. Le caractère nouveau de notre romantisme, pensif et hardi, anime ce recue
u de notre romantisme, pensif et hardi, anime ce recueil significatif de M. Paolo Buzzi. Guillaume Apollinaire : Le Div
ui encombrent et enlaidissent Paris. Je ne sais s’il s’agit là encore de l’exploitation méthodique des sympathies franco-i
grand littérateur plus qu’un grand poète, demeurera comme une gloire de la littérature italienne, dont il fixa la langue,
gue, la prose et la prosodie modernes, préparant l’étonnant avènement de d’Annunzio et celui de Pascoli, sans que l’on com
, la prose et la prosodie modernes, préparant l’étonnant avènement de d’ Annunzio et celui de Pascoli, sans que l’on compli
la prose et la prosodie modernes, préparant l’étonnant avènement de d’ Annunzio et celui de Pascoli, sans que l’on complique curi
sodie modernes, préparant l’étonnant avènement de d’Annunzio et celui de Pascoli, sans que l’on complique curieusement une
re les grands morts, et il veut voir dans la glorification parisienne de Carducci une manifestation d’affirmation de la ra
t voir dans la glorification parisienne de Carducci une manifestation d’ affirmation de la race qu’il appelle toujours lati
glorification parisienne de Carducci une manifestation d’affirmation de la race qu’il appelle toujours latine. Cependant,
’Italie des services moins bruyants et plus féconds pour la diffusion de la littérature italienne. M. Guillaume Apollinair
n Arétin, faisant suivre sa très intelligente et très savante préface de sa traduction de quelques morceaux magistralement
suivre sa très intelligente et très savante préface de sa traduction de quelques morceaux magistralement choisis. L’ouvra
sa traduction de quelques morceaux magistralement choisis. L’ouvrage de M. Apollinaire est parmi les plus importants qu’o
ié l’Arétin avec un esprit pieux, que le génie du plus grand écrivain de la Renaissance, le plus grand et le plus décrié s
t le plus décrié sans nul conteste, justifie amplement. Les calomnies de Franco, le biographe pamphlétaire qui écrivit l’i
, le biographe pamphlétaire qui écrivit l’immonde Sonnet où il traite d’ homosexuel le Divin, ou les traîtrises de Doni n’o
’immonde Sonnet où il traite d’homosexuel le Divin, ou les traîtrises de Doni n’ont pu amoindrir l’éclat du plus grand poè
pu amoindrir l’éclat du plus grand poète tragique et comique italien, de celui qui avec l’Orazia inspira le grand Corneill
en, de celui qui avec l’Orazia inspira le grand Corneille, et précéda de deux siècles Alfieri, l’inspiré de Corneille. La
ira le grand Corneille, et précéda de deux siècles Alfieri, l’inspiré de Corneille. La littérature française manquait d’un
es Alfieri, l’inspiré de Corneille. La littérature française manquait d’ un ouvrage digne de l’Arétin. M. Apollinaire vient
ré de Corneille. La littérature française manquait d’un ouvrage digne de l’Arétin. M. Apollinaire vient de combler en part
e, ont été nouvellement traduits par M. Apollinaire. Il faut le louer d’ avoir compris la portée de ce document humain non
aduits par M. Apollinaire. Il faut le louer d’avoir compris la portée de ce document humain non singulier, qui témoigne de
r compris la portée de ce document humain non singulier, qui témoigne de l’exubérante sensualité, charnelle et esthétique,
er, qui témoigne de l’exubérante sensualité, charnelle et esthétique, de l’opulente Renaissance. Les notes du traducteur o
’opulente Renaissance. Les notes du traducteur ont toute l’importance d’ un premier commentaire des Sonnets. Le livre se co
’est M. Apollinaire complétera sa présentation éclairée et méthodique de I’Arétin, en nous donnant la première traduction
rée et méthodique de I’Arétin, en nous donnant la première traduction de la Tragédie du Divin, et une traduction des Coméd
. Pasquale de Luca vient de faire paraître dans une édition étonnante de documentation. I Liberatori contiennent le résumé
I Liberatori contiennent le résumé et l’iconographie la plus complète de tout le mouvement romantique et épique qui abouti
mouvement romantique et épique qui aboutit à l’unification politique de l’Italie, pendant le xixe  siècle. Les évocations
e l’Italie, pendant le xixe  siècle. Les évocations des protagonistes de la longue révolution se déroulent dans un style é
gant, précis et extrêmement nourri. L’édition admirable fait du livre de M. de Luca une sorte d’album que l’on peut consul
ent nourri. L’édition admirable fait du livre de M. de Luca une sorte d’ album que l’on peut consulter avec intérêt. Ang
ent être médités partout, en France autant qu’en Italie, en ce moment de crise livresque impressionnante. Ils suffiraient
la culture et le livre, entre la crise du livre et une possible crise de la culture. Après avoir parlé de la Production de
crise du livre et une possible crise de la culture. Après avoir parlé de la Production de la culture en Allemagne et le co
une possible crise de la culture. Après avoir parlé de la Production de la culture en Allemagne et le commerce du livre à
ommerce du livre à domicile, M. Sodini s’est occupé du Musée du livre de Bruxelles. La thèse qu’il soutient, et qui devien
utions semblables doivent se répandre partout, afin que les assoiffés de culture puissent toujours se nourrir le plus faci
e plus abondamment possible. La connaissance profonde que M. Sodini a de toute la complexité du phénomène éditorial donne
décembre 1909, p. 752-758 [753, 755-756]. L’Exposition universelle de Rome On prépare activement à Rome l’Exposition
elle de Rome On prépare activement à Rome l’Exposition universelle de 1911. Un concours de maisons a été ouvert entre l
épare activement à Rome l’Exposition universelle de 1911. Un concours de maisons a été ouvert entre les architectes. Il s’
concours de maisons a été ouvert entre les architectes. Il s’agissait d’ édifier un certain nombre de demeures types partag
vert entre les architectes. Il s’agissait d’édifier un certain nombre de demeures types partagées en trois classes : villa
s maisons dont les plans ont été primés. Elles occuperont une surface de trente mille mètres carrés sur la place d’Armes,
les occuperont une surface de trente mille mètres carrés sur la place d’ Armes, et survivront à l’Exposition pour être livr
’Exposition pour être livrées à leur destination réelle. Sur la place d’ Armes s’élèveront également les pavillons des prin
d’Armes s’élèveront également les pavillons des principales provinces de l’Italie : cet essai de régionalisme industriel e
ement les pavillons des principales provinces de l’Italie : cet essai de régionalisme industriel et artistique est à noter
sai de régionalisme industriel et artistique est à noter. Les thermes de Dioclétien, qui sont loués aujourd’hui à des maré
aujourd’hui à des maréchaux-ferrants, des charbonniers, des marchands de légumes, doivent être dégagés : on y installera l
installera l’exposition archéologique. Malheureusement les formalités d’ expropriation retardent le projet et menacent de l
sement les formalités d’expropriation retardent le projet et menacent de le compromettre. On pousse activement par contre
illa Borghèse et la Villa du pape Jules. Enfin on profitera peut-être de l’Exposition de 1911 pour faire le chemin de fer
la Villa du pape Jules. Enfin on profitera peut-être de l’Exposition de 1911 pour faire le chemin de fer de Rome à Ostie,
ofitera peut-être de l’Exposition de 1911 pour faire le chemin de fer de Rome à Ostie, réclamé depuis longtemps par la pop
epuis longtemps par la population romaine qui voudrait avoir un moyen de communication rapide et direct avec la mer. Un
e communication rapide et direct avec la mer. Une curieuse affaire de propriété littéraire Récemment, est venu devan
ire de propriété littéraire Récemment, est venu devant le tribunal de Rome un procès assez délicat de violation du droi
écemment, est venu devant le tribunal de Rome un procès assez délicat de violation du droit d’auteur. L’éditeur F. Bideri,
ant le tribunal de Rome un procès assez délicat de violation du droit d’ auteur. L’éditeur F. Bideri, de Naples, fondant se
ès assez délicat de violation du droit d’auteur. L’éditeur F. Bideri, de Naples, fondant ses prétentions sur un billet lai
par Oscar Wilde en 1897 au publiciste Rocca, et dans lequel l’auteur de Salomé autorisait celui-ci à traduire et à faire
traduire et à faire représenter cette pièce, attaquait la traduction de cette même Salomé publiée en 1902, à Rome, par M.
M. G. Vannicola à la typographie Lux, accusant en outre M. Vannicola de plagiat, cette seconde traduction, selon lui, n’é
giat, cette seconde traduction, selon lui, n’étant qu’une contrefaçon de celle de Rocca. L’accusation de plagiat est tombé
te seconde traduction, selon lui, n’étant qu’une contrefaçon de celle de Rocca. L’accusation de plagiat est tombée d’elle-
selon lui, n’étant qu’une contrefaçon de celle de Rocca. L’accusation de plagiat est tombée d’elle-même par la simple prod
une contrefaçon de celle de Rocca. L’accusation de plagiat est tombée d’ elle-même par la simple production du texte origin
a simple production du texte originel ; il fut, en effet, reconnu que de nombreux passages non traduits par Rocca figuraie
ar Rocca figuraient dans la traduction Vannicola, dont la supériorité de forme et de fidélité était en outre manifeste. Ce
uraient dans la traduction Vannicola, dont la supériorité de forme et de fidélité était en outre manifeste. Cependant, les
forme et de fidélité était en outre manifeste. Cependant, les droits de M. Bideri, éditeur de la traduction Rocca, parais
était en outre manifeste. Cependant, les droits de M. Bideri, éditeur de la traduction Rocca, paraissaient bien établis, n
duction Rocca, paraissaient bien établis, non seulement par la lettre de Wilde, mais encore par un acte notarié dans leque
les héritiers du poète anglais lui reconnaissaient le droit exclusif de traduction, publication et représentation de Salo
saient le droit exclusif de traduction, publication et représentation de Salomé pour l’Italie. Aussi son avocat, M. Brangi
pour l’Italie. Aussi son avocat, M. Brangi, demandait-il un jugement de condamnation basé sur l’article 32 de la loi sur
rangi, demandait-il un jugement de condamnation basé sur l’article 32 de la loi sur les droits d’auteurs. Cependant le tri
gement de condamnation basé sur l’article 32 de la loi sur les droits d’ auteurs. Cependant le tribunal rendit un jugement
oi sur les droits d’auteurs. Cependant le tribunal rendit un jugement d’ acquittement, pour cause d’inexistence de délit, e
. Cependant le tribunal rendit un jugement d’acquittement, pour cause d’ inexistence de délit, et il ordonna la restitution
tribunal rendit un jugement d’acquittement, pour cause d’inexistence de délit, et il ordonna la restitution aux accusés d
exemplaires du volume saisi. Le tribunal a admis la thèse principale de la défense et reconnu que, pour l’Italie, il n’ex
t reconnu que, pour l’Italie, il n’existait plus aucun droit exclusif de traduction pour la Salomé d’Oscar Wilde. Ce jugem
exclusif de traduction pour la Salomé d’Oscar Wilde. Ce jugement aura d’ importantes conséquences et sera longuement discut
conséquences et sera longuement discuté dans le monde des lettres et de la librairie. 1. On lira avec fruit, sur ce
1. On lira avec fruit, sur cette tête antique, un savant article de Mrs. Eugénie Strong paru dans la Gazette des Beau
ru dans la Gazette des Beaux-Arts, du 1er janvier 1909, et accompagné de la reproduction sous diverses faces de cette bell
er janvier 1909, et accompagné de la reproduction sous diverses faces de cette belle œuvre. 2. Du Grand Kaire d’Égypte à
a Grenade d’Andalousie. 3. En voir la reproduction dans la livraison de janvier des Arts, consacrée tout entière à Messin
t entière à Messine et à ses monuments artistiques. 4. Le secrétaire de la Société est M. Robert Ross (aux soins de M. Si
tiques. 4. Le secrétaire de la Société est M. Robert Ross (aux soins de M. Sidney Colvin, directeur du Cabinet des Estamp
vin, directeur du Cabinet des Estampes du British Museum). Le montant de la souscription annuelle est d’une guinée (26 fra
tampes du British Museum). Le montant de la souscription annuelle est d’ une guinée (26 francs). 5. Synthétiquement le mot
lité : quoique Paris reste la métropole libérale pour un grand nombre d’ intellectuels dans tous les pays et que sur certai
d’intellectuels dans tous les pays et que sur certains pays la pensée de ses écrivains exerce toujours la plus vive attira
ujours la plus vive attirance, nos universités et milieux artistiques de provinces sont méconnus, les livres qui ont le pl
ux artistiques de provinces sont méconnus, les livres qui ont le plus d’ expansion sont des traités ou manuels allemands. D
ançais puisqu’ils vilipendent en bloc non seulement la représentation de la forte majorité de la nation, mais son génie li
ipendent en bloc non seulement la représentation de la forte majorité de la nation, mais son génie libéral et une activité
lité l’œuvre des meilleurs rois, des grands ministres et des généraux de l’Ancien Régime. 7. Tous ces chiffres sont extra
des généraux de l’Ancien Régime. 7. Tous ces chiffres sont extraits d’ un article de M. Lemasson à La Dépêche de Toulouse
de l’Ancien Régime. 7. Tous ces chiffres sont extraits d’un article de M. Lemasson à La Dépêche de Toulouse de janvier 1
s ces chiffres sont extraits d’un article de M. Lemasson à La Dépêche de Toulouse de janvier 1909. « À égalité de prix, la
es sont extraits d’un article de M. Lemasson à La Dépêche de Toulouse de janvier 1909. « À égalité de prix, la préférence
de M. Lemasson à La Dépêche de Toulouse de janvier 1909. « À égalité de prix, la préférence est donnée, à Gênes, au produ
écie le fini, la qualité, la solidité. » 8. À Messine, au lendemain de l’accord franco-italien de 1899, le mouvement des
a solidité. » 8. À Messine, au lendemain de l’accord franco-italien de 1899, le mouvement des affaires augmenta dans la
talien de 1899, le mouvement des affaires augmenta dans la proportion de 68 %. 9. Louis Bertrand, l’Invasion (Fasquelle é
on de 68 %. 9. Louis Bertrand, l’Invasion (Fasquelle éd.), le Jardin de la mort (Ollendorf), la Cina (id.), le Sang des r
8, Ollendorff, éditeur. 12. Maurice Muret : la Littérature italienne d’ aujourd’hui, Perrin, éditeur. 13. Sur la jeune li
ature, les étrangers consulteront avec fruit l’Anthologie des poètes, de MM. Léautaud et Van Bever (Éditions du Mercure de
(Éditions du Mercure de France, 1909), la Littérature contemporaine, de Vellay et Le Cardonnel (Éd. du Mercure, 1906), la
Cardonnel (Éd. du Mercure, 1906), la Nouvelle Littérature, 1895-1905, de MM. Casella et Gaubert (Sansot, 1906), qui se com
omptée, les Âmes perdues et sa préface, les Origines, les Profondeurs de Kyamo, la Charpente, Sous le fardeau. 16. À elle
s le fardeau. 16. À elle seule la librairie Alcan a publié 6 volumes de Lombroso, un de Mantegazza, les Exercices physiqu
6. À elle seule la librairie Alcan a publié 6 volumes de Lombroso, un de Mantegazza, les Exercices physiques et le dévelop
ices physiques et le développement intellectuel, et 3 autres ouvrages de Mosso, les Latins et Anglo-Saxons de Colajanni, l
tellectuel, et 3 autres ouvrages de Mosso, les Latins et Anglo-Saxons de Colajanni, les Criminels dans l’art de Ferri et s
so, les Latins et Anglo-Saxons de Colajanni, les Criminels dans l’art de Ferri et sa Sociologie criminelle, la Psychologie
inels dans l’art de Ferri et sa Sociologie criminelle, la Psychologie de l’association de Louis Ferri, la Psychologie du B
de Ferri et sa Sociologie criminelle, la Psychologie de l’association de Louis Ferri, la Psychologie du Beau de Pilo, les
a Psychologie de l’association de Louis Ferri, la Psychologie du Beau de Pilo, les Lois psychologiques du symbolisme de Fe
la Psychologie du Beau de Pilo, les Lois psychologiques du symbolisme de Ferrero, la Criminologie et la Superstition socia
symbolisme de Ferrero, la Criminologie et la Superstition socialiste de Garofalo, la Foule criminelle de Sighele, l’Écono
ologie et la Superstition socialiste de Garofalo, la Foule criminelle de Sighele, l’Économie du Moyen-Âge de Cibrario, l’É
de Garofalo, la Foule criminelle de Sighele, l’Économie du Moyen-Âge de Cibrario, l’Économie publique de Minghetti, le So
de Sighele, l’Économie du Moyen-Âge de Cibrario, l’Économie publique de Minghetti, le Socialisme catholique de Nitti. 17
Cibrario, l’Économie publique de Minghetti, le Socialisme catholique de Nitti. 17. Il a paru de lui en français les Clas
lique de Minghetti, le Socialisme catholique de Nitti. 17. Il a paru de lui en français les Classes pauvres, Giard et Bri
es périodiques scientifiques qui affirment la préoccupation dominante de créer une anthropologie des classes sociales et s
des classes sociales et spécialement des classes pauvres, avec celle de déterminer une enquête judiciaire vraiment scient
lboli dont M. Jules Claretie vient de préfacer les Larmes et Sourires de l’émigration italienne (1909). 19. L’Art et les
émigration italienne (1909). 19. L’Art et les artistes vient encore de lui consacrer une étude en ce sens, février 1909.
20. Catalogue du Salon pro-Musée Segantini, organisé dans la galerie d’ art italien Grubiey, 14, rue de Richelieu, Paris.
Grubiey, 14, rue de Richelieu, Paris. 21. Maurice Barrès : Du sang, de la volupté et de la mort, Fasquelle, éd. — Comtes
de Richelieu, Paris. 21. Maurice Barrès : Du sang, de la volupté et de la mort, Fasquelle, éd. — Comtesse Anna de Noaill
oailles : la Domination, C. Lévy, 1907 ; — Henri de Régnier : La Peur de l’amour, Éditions du Mercure de France, 1908. 22
qu’ils lisent. Cent-dix-sept réponses à l’Enquête sur la Bibliothèque d’ un libre cénobite avec une préface explicative par
p. 699-700. 23. Ce fut Montaigne qui le premier eut cette curiosité de reconstituer la Rome antique. Lire le curieux cha
taigne fut à ce point ébloui par l’antiquité qu’il n’a pas vu l’œuvre de la Renaissance. 24. On trouvera dans la Gazette
re de la Renaissance. 24. On trouvera dans la Gazette des Beaux-Arts de ce mois une Correspondance de M. Maurice Pernot s
trouvera dans la Gazette des Beaux-Arts de ce mois une Correspondance de M. Maurice Pernot sur cette galerie avec la repro
spondance de M. Maurice Pernot sur cette galerie avec la reproduction de 7 des principales œuvres remises en lumière. — Vo
Emporium, une étude détaillée, par M. Arduino Colasanti, accompagnée de 16 reproductions. 25. Cette 2e partie, consacrée
Museum viendra ensuite, et un 3e volume sera consacré à la biographie de l’artiste, aux documents et aux tables. 26. Voir
e l’artiste, aux documents et aux tables. 26. Voir Mercure de France de novembre 1904, 15 octobre 1905, 15 août 1906 et 1
904, 15 octobre 1905, 15 août 1906 et 1er novembre 1907. 27. Il sied de rappeler ici que Stendhal a dit quelque part d’Av
re 1907. 27. Il sied de rappeler ici que Stendhal a dit quelque part d’ Avignon que c’était la ville des jolies femmes (Mé
elque part d’Avignon que c’était la ville des jolies femmes (Mémoires d’ un touriste, Paris, 1838, I, p. 314). 28. Arch. m
mes (Mémoires d’un touriste, Paris, 1838, I, p. 314). 28. Arch. mun. d’ Avignon, registre de délibérations du Conseil de l
ouriste, Paris, 1838, I, p. 314). 28. Arch. mun. d’Avignon, registre de délibérations du Conseil de la ville, 1540-1550,
314). 28. Arch. mun. d’Avignon, registre de délibérations du Conseil de la ville, 1540-1550, fol. 31, cité par J. Girard,
quelques exceptions, nous donnons la traduction intégrale des lettres de Garganello. Il a fallu pourtant laisser de côté q
tion intégrale des lettres de Garganello. Il a fallu pourtant laisser de côté quelques passages, soit que le franc-parler
pourtant laisser de côté quelques passages, soit que le franc-parler de Garganello y frisât de trop près l’obscénité, soi
té quelques passages, soit que le franc-parler de Garganello y frisât de trop près l’obscénité, soit que l’obscurité des a
allusions les rendît à peu près incompréhensibles. On nous permettra de réclamer pour l’annotation un peu d’indulgence. I
mpréhensibles. On nous permettra de réclamer pour l’annotation un peu d’ indulgence. Il n’était pas facile de retrouver les
réclamer pour l’annotation un peu d’indulgence. Il n’était pas facile de retrouver les noms de tous les personnages, souve
tion un peu d’indulgence. Il n’était pas facile de retrouver les noms de tous les personnages, souvent fort obscurs, qui o
désignés par Garganello, et, malgré l’obligeant et précieux concours de M. J. Girard, conservateur de la Bibliothèque et
malgré l’obligeant et précieux concours de M. J. Girard, conservateur de la Bibliothèque et du Musée Calvet d’Avignon, nou
liothèque et du Musée Calvet d’Avignon, nous ne saurions nous flatter d’ y avoir toujours réussi. 31. Le cardinal Farnèse
31. Le cardinal Farnèse y avait déjà fait un court séjour au début de cette année. Il était entré solennellement dans A
ignon le 16 mars et dans Carpentras le 16 avril (la Magnifique entrée de revèrendissime et très illustre Seigneur Monseign
ès illustre Seigneur Monseigneur Alexandre, cardinal de Farnez… legat de la ville et cité d’Avignon, faicte en icelle le X
Monseigneur Alexandre, cardinal de Farnez… legat de la ville et cité d’ Avignon, faicte en icelle le XVIe mars 1553. Avign
bération du 16 juin 1553, approuvant les dépenses faites à l’occasion de l’entrée du légat. 32. La porte de la Ligne, anc
les dépenses faites à l’occasion de l’entrée du légat. 32. La porte de la Ligne, anciennement Aurose et porte du Sel, ti
orte de la Ligne, anciennement Aurose et porte du Sel, tirait son nom de ce qu’elle donnait accès au port au bois. 33. Ca
donnait accès au port au bois. 33. Carlo Sforza, qui fut au service de la France « nelle cose di mare ». 34. François d
rance « nelle cose di mare ». 34. François de Lorraine, Grand-Prieur de l’ordre de Malte de la province de France, et gén
le cose di mare ». 34. François de Lorraine, Grand-Prieur de l’ordre de Malte de la province de France, et général des ga
i mare ». 34. François de Lorraine, Grand-Prieur de l’ordre de Malte de la province de France, et général des galères, ét
François de Lorraine, Grand-Prieur de l’ordre de Malte de la province de France, et général des galères, était né en 1534.
ue. Il fit une expédition en Corse en 1558 et mourut, le 6 mars 1564, d’ un refroidissement pris à la bataille de Dreux. 3
58 et mourut, le 6 mars 1564, d’un refroidissement pris à la bataille de Dreux. 35. Cecco est un diminutif de Francesco.
roidissement pris à la bataille de Dreux. 35. Cecco est un diminutif de Francesco. Je ne sais de quel messire François ve
taille de Dreux. 35. Cecco est un diminutif de Francesco. Je ne sais de quel messire François veut parler Garganello. 36
jon, baron de Rochefort. 38. Peut-être Philiberte de Clermont, veuve de Jean d’Ancezune. 39. Giacomo-Maria Sala, bolonai
uve de Jean d’Ancezune. 39. Giacomo-Maria Sala, bolonais, vice-légat d’ Avignon de 1554 à 1560. 40. Peut-être Marguerite
n d’Ancezune. 39. Giacomo-Maria Sala, bolonais, vice-légat d’Avignon de 1554 à 1560. 40. Peut-être Marguerite d’Urre, fe
gat d’Avignon de 1554 à 1560. 40. Peut-être Marguerite d’Urre, femme de Faulquet de l’Espine, seigneur d’Aulau. 41. Peut
Peut-être Marguerite d’Urre, femme de Faulquet de l’Espine, seigneur d’ Aulau. 41. Peut-être Rose Rochette des Hoteix, ma
Lestrange. 42. La Réauville est peut-être Sibille de Jarente, veuve d’ Antoine Rolland, seigneur de Réauville. 43. Le te
e est peut-être Sibille de Jarente, veuve d’Antoine Rolland, seigneur de Réauville. 43. Le texte porte bozzuto. Or Anniba
43. Le texte porte bozzuto. Or Annibal Bozzuti était alors archevêque d’ Avignon. N’est-ce pas une allusion à ce personnage
d’Avignon. N’est-ce pas une allusion à ce personnage ? 44. Le prieur de Lombardie, Carlo Sforza, dont il a été question p
forza, dont il a été question plus haut. 45. Giovanni-Angelo Papio, de Salerne, lecteur à l’Université d’Avignon, puis p
haut. 45. Giovanni-Angelo Papio, de Salerne, lecteur à l’Université d’ Avignon, puis professeur à Bologne pendant vingt-d
fut appelé par Grégoire XIII, est cet illustre jurisconsulte à qui un de ses contemporains, Jacques de Novarins, décernait
ses contemporains, Jacques de Novarins, décernait ce pompeux éloge : De Papio breviter si vis quod sentio dicam Illo nihi
tala majus habet. 46. Sans doute Jeanne de Baroncelli-Javon, femme de Pierre de Doni. 47. Jeanne de Lascaris ou de Ten
Baroncelli-Javon, femme de Pierre de Doni. 47. Jeanne de Lascaris ou de Tende, femme de Paul d’Albert de Mondragon. 48.
, femme de Pierre de Doni. 47. Jeanne de Lascaris ou de Tende, femme de Paul d’Albert de Mondragon. 48. Georges d’Armagn
ia et avait débarqué à Marseille. 49. Pierre de Baroncelli, seigneur de Javon. 50. Honoré ou Jean de Brancas (sans doute
zanne de Jarente, mariée en 1653 à Jean-Baptiste de Jarente, seigneur de La Bruyère. 54. La porte du Pont se trouvait dev
u Pont se trouvait devant le pont Saint-Bénézet, à 600 mètres environ de la porte de la Ligue. Elle était le centre des co
ouvait devant le pont Saint-Bénézet, à 600 mètres environ de la porte de la Ligue. Elle était le centre des communications
e. Elle était le centre des communications et du commerce ; on allait de là droit au Palais. 55. Peut-être Marthe de Foix
, qui avait épousé en 1542 Antoine d’Oraison, enseigne à la compagnie de Tende. 56. Paul-Antoine de Guadagne, qui fut cap
lifié par Louis de Pérussis, dans son Discours des guerres du Comtat, de « docte et vertueux gentilhomme ». 57. Ferrante
ueux gentilhomme ». 57. Ferrante de San-Severino, prince de Salerne, d’ une des plus anciennes familles du royaume de Napl
rino, prince de Salerne, d’une des plus anciennes familles du royaume de Naples, s’était jeté dans le parti français après
rès avoir servi longtemps Charles-Quint. Il commandait l’armée navale de France. Il mourut à Avignon en 1568. 58. Françoi
it épousé, en 1551, Françoise de Lévis-Ventadour. Il était lieutenant de la compagnie du prince de Salerne et chevalier de
Il était lieutenant de la compagnie du prince de Salerne et chevalier de l’ordre depuis 1553. Verclos se trouve un peu à l
et chevalier de l’ordre depuis 1553. Verclos se trouve un peu à l’Est de Courthézon {canton de Bédarrides), sur la rivière
e depuis 1553. Verclos se trouve un peu à l’Est de Courthézon {canton de Bédarrides), sur la rivière de l’Ouvèze. 59. Pie
e un peu à l’Est de Courthézon {canton de Bédarrides), sur la rivière de l’Ouvèze. 59. Pierre de Panisse avait été nommé
erre de Panisse avait été nommé par Henri II garde des sceaux et chef de la justice en Corse, par brevet du 24 août 1556,
e la justice en Corse, par brevet du 24 août 1556, lors de la réunion de cette île à la France. Sa femme était, d’après Pi
France. Sa femme était, d’après Pithon-Curt, Yolande de Perez, fille de Marc, espagnol d’origine, et de Jeanne de Martini
était, d’après Pithon-Curt, Yolande de Perez, fille de Marc, espagnol d’ origine, et de Jeanne de Martinis. 60. Les Mondra
Pithon-Curt, Yolande de Perez, fille de Marc, espagnol d’origine, et de Jeanne de Martinis. 60. Les Mondragon étaient co
ine, et de Jeanne de Martinis. 60. Les Mondragon étaient coseigneurs de Barbentane. 61. Decio Pagano, frère de Ferrante
gneurs de Barbentane. 61. Decio Pagano, frère de Ferrante Pagano, un de ces Napolitains qui avaient accompagné en France
ano, un de ces Napolitains qui avaient accompagné en France le prince de Salerne. 62. Le président d’Oppède était Jean Me
avaient accompagné en France le prince de Salerne. 62. Le président d’ Oppède était Jean Meinier, seigneur d’Oppède, prem
e de Salerne. 62. Le président d’Oppède était Jean Meinier, seigneur d’ Oppède, premier président du Parlement de Provence
était Jean Meinier, seigneur d’Oppède, premier président du Parlement de Provence. 63. Giacomo-Maria Sala. 64. Claude de
. Giacomo-Maria Sala. 64. Claude de Savoie, comte de Tende, sénéchal de Provence et lieutenant-général du roi dans cette
a ou Sommerive. 65. Gilbert de Lévis, comte de Ventadour, gouverneur de Limousin. 66. Paul d’Albert de Mondragon, coseig
, gouverneur de Limousin. 66. Paul d’Albert de Mondragon, coseigneur de Mondragon et de Barbentane. 67. Rostaing d’Ancez
Limousin. 66. Paul d’Albert de Mondragon, coseigneur de Mondragon et de Barbentane. 67. Rostaing d’Ancezune-Cadart, seig
Mondragon et de Barbentane. 67. Rostaing d’Ancezune-Cadart, seigneur de Caderousse. 68. Aimar d’Ancezune, seigneur de Vi
ezune-Cadart, seigneur de Caderousse. 68. Aimar d’Ancezune, seigneur de Vinay. 69. Françoise de Lévis-Ventadour, femme-d
de Suze. 70. François de Lestrange. 71. Suzanne de Lestrange, femme de Jean de Montcalm, seigneur de Tresques. 72. Sans
range. 71. Suzanne de Lestrange, femme de Jean de Montcalm, seigneur de Tresques. 72. Sans doute Françoise Filleul, mari
vé à Avignon le 19 décembre 1561. 76. Blaise de Pardaillan, seigneur de La Mothe-Gondrin, chevalier de l’ordre du roi, li
1. 76. Blaise de Pardaillan, seigneur de La Mothe-Gondrin, chevalier de l’ordre du roi, lieutenant du duc de Guise en Dau
r de La Mothe-Gondrin, chevalier de l’ordre du roi, lieutenant du duc de Guise en Dauphiné, avait été tué à Valence par le
par les protestants, le 29 avril 1562. 77. Lorenzo de Lenzi, évêque de Fermo, était arrivé à Avignon le 16 avril 1562, r
à Avignon le 16 avril 1562, remplaçant Alexandre Guidiccioni, évêque de Lucques. « Monseigneur révérendissime vice-légat,
, monté sus ung cheval du règne, marchoit la nuict par la cité, suivi de gentilshommes de sa maison, et entre autres du bo
heval du règne, marchoit la nuict par la cité, suivi de gentilshommes de sa maison, et entre autres du bon seigneur Marc-T
uerres du Comtat, p. 463.) 78. D’après quelques auteurs, l’exécution de Parpaille aurait eu lieu le 15 août 1562. Louis d
2. Louis de Pérussis lui assigne la date du 9 septembre (le lendemain de la Nativité Notre-Dame). C’est cette dernière dat
1530, mort en 1562. 82. Jean Bertrand, cardinal en 1557, archevêque de Sens, garde des sceaux de France. 83. On trouve
Jean Bertrand, cardinal en 1557, archevêque de Sens, garde des sceaux de France. 83. On trouve les noms de quelques membr
chevêque de Sens, garde des sceaux de France. 83. On trouve les noms de quelques membres de cette famille Garganello ou G
rde des sceaux de France. 83. On trouve les noms de quelques membres de cette famille Garganello ou Garganelli, du xive
lo ou Garganelli, du xive au xvie  siècle, dans Mazzetti, Repertorio de professori della Universita di Bologna, 1848, p. 
rio de professori della Universita di Bologna, 1848, p. 141. 84. Éd. d’ Anvers. 1564, fol. 53 v°. 85. Napoléons Untergan
rgang (1905). Berlin, libr. Mittler und Sohn. 86. Il y a là un sujet d’ étude de prise de cantonnements resserrés progress
905). Berlin, libr. Mittler und Sohn. 86. Il y a là un sujet d’étude de prise de cantonnements resserrés progressifs, que
lin, libr. Mittler und Sohn. 86. Il y a là un sujet d’étude de prise de cantonnements resserrés progressifs, que l’on peu
constituer à l’aide des journaux particuliers, par exemple le Journal de route du capitaine Robineaux, publié récemment (P
x, publié récemment (Plon). 87. M. H. Houssaye, après la publication de son livre, eut à soutenir les réclamations des de
ication de son livre, eut à soutenir les réclamations des descendants de ce soldat félon. Un journal, l’Éclair, si je ne m
procès, qu’il gagna… Je n’ai cité sur Bourmont que l’opinion des gens de son parti. Rappelons que l’amiral de Rigny refusa
Bourmont que l’opinion des gens de son parti. Rappelons que l’amiral de Rigny refusa de faire partie du ministère où figu
opinion des gens de son parti. Rappelons que l’amiral de Rigny refusa de faire partie du ministère où figurait l’ancien tr
ire partie du ministère où figurait l’ancien traître. devenu maréchal de France. Aux jugements qui précèdent j’ajoute celu
rance. Aux jugements qui précèdent j’ajoute celui-ci, qui a le mérite d’ être tout frais et encore peu connu. Dans ses Souv
publiés tout dernièrement par le comte Marc de Germiny, le chevalier de Cussy, un royaliste, rapporte ce que lui disait e
830 le lieut.-général Sir Frédérick Adams, qui commandait une brigade de l’armée de Wellington : « Je commandais l’avant-g
t.-général Sir Frédérick Adams, qui commandait une brigade de l’armée de Wellington : « Je commandais l’avant-garde… etc. 
Je commandais l’avant-garde… etc. » (T. II, p. 144). 88. L’existence de cette lettre semble avoir échappé au général Poll
l Pollio. M. H. Houssaye lui-même, qui cite fréquemment les Souvenirs de cet officier, publiés en 1867, ne paraît pas cepe
icier, publiés en 1867, ne paraît pas cependant avoir eu connaissance de cette lettre. Or, celle-ci, écrite quelques jours
ues jours après les événements, consigne des détails que la fraîcheur de la mémoire de son auteur pouvait permettre de fix
s les événements, consigne des détails que la fraîcheur de la mémoire de son auteur pouvait permettre de fixer avec précis
étails que la fraîcheur de la mémoire de son auteur pouvait permettre de fixer avec précision à ce moment, alors qu’ils on
précision à ce moment, alors qu’ils ont pu disparaître dans un livre de souvenirs rédige un demi-siècle plus tard. Cette
e un demi-siècle plus tard. Cette lettre a été publiée dans le Carnet de la Sabretache (1895, p. 493). 89. L’histoire se
89. L’histoire se passe dans l’Italie du moyen âge, lors des guerres de l’empereur contre le pape. L’auteur ne précise ni
10 (1913) Articles du Mercure de France, année 1913
accueillez-moi. Je suis une ombre moi-même et mon premier soin a été de vous chercher. Pardonnez au nouveau venu s’il vou
été de vous chercher. Pardonnez au nouveau venu s’il vous a distrait de votre douce causerie avec Homère et Horace entre
à vous dire que vous ignorez. Je vous apporte les dernières nouvelles de la terre où vous trouviez la vie si bonne et où n
vous ? Je viens vous dire combien les humains s’occupent en ce moment de vous et exhument les souvenirs que vous nous avie
e les initiales ou que, par discrétion, vous dissimulez sous des noms d’ emprunt, et ils y arrivent, ma foi ! Ce sont des c
sous des noms d’emprunt, et ils y arrivent, ma foi ! Ce sont des cris de joie et ils se communiquent leurs trouvailles. Il
à, un Vénitien comme vous. Imaginez qu’il a déniché à Dux les lettres de Manon Balletti, que vous prétendiez pourtant avoi
, et les a publiées. Ce rusé Ravà a intitulé sa publication : Lettres de femmes à Casanova. Or, vous savez que lettres de
ublication : Lettres de femmes à Casanova. Or, vous savez que lettres de femmes, cela veut dire lettres d’amour. Vous conn
asanova. Or, vous savez que lettres de femmes, cela veut dire lettres d’ amour. Vous connaissant, vous jugez si nous avons
s avons été alléchés et si nous avons sauté sur le livre. Les lettres de la princesse Palatine sont des lettres écrites pa
sont des lettres écrites par une femme, mais ne sont pas des lettres de femmes. Cette sempiternelle écriveuse de Mme de S
mais ne sont pas des lettres de femmes. Cette sempiternelle écriveuse de Mme de Sévigné n’a de sa vie écrit une seule lett
ettres de femmes. Cette sempiternelle écriveuse de Mme de Sévigné n’a de sa vie écrit une seule lettre de femme. Ravà, dan
elle écriveuse de Mme de Sévigné n’a de sa vie écrit une seule lettre de femme. Ravà, dans son ouvrage, a donc publié, en
tres écrites à vous par des femmes, à part une seule qui vous a écrit de vraies lettres de femme. Ah ! pour celle-là, le t
s par des femmes, à part une seule qui vous a écrit de vraies lettres de femme. Ah ! pour celle-là, le titre est bien exac
me. Ah ! pour celle-là, le titre est bien exact. Vous devez être fier d’ avoir été aimé ainsi. La délicieuse enfant ! Voici
est apparu un petit être angélique traversant cet interminable défilé de gotons, de filles achetées par vous, bourse en ma
un petit être angélique traversant cet interminable défilé de gotons, de filles achetées par vous, bourse en main, de cabo
inable défilé de gotons, de filles achetées par vous, bourse en main, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servan
de gotons, de filles achetées par vous, bourse en main, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servantes d’auberge,
illes achetées par vous, bourse en main, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servantes d’auberge, de fausses mar
par vous, bourse en main, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servantes d’auberge, de fausses marquises, de gou
urse en main, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servantes d’ auberge, de fausses marquises, de gourgandines, y
n, de cabotines, de ballerines, de grisettes, de servantes d’auberge, de fausses marquises, de gourgandines, y compris cet
llerines, de grisettes, de servantes d’auberge, de fausses marquises, de gourgandines, y compris cette Lucrezia que vous a
riette que vous avez tant aimée et que vous avez cueillie dans le lit d’ un vieux capitaine hongrois, y compris cette relig
gieuse M. M. que vous avez tant aimée et sur laquelle vous êtes forcé de nous avouer que vous aviez le soupçon qu’elle fai
isait des passades pour la forte somme. Au milieu de cette chevauchée de ruts, de pourriture sexuelle, de dévergondage cyn
passades pour la forte somme. Au milieu de cette chevauchée de ruts, de pourriture sexuelle, de dévergondage cynique, une
somme. Au milieu de cette chevauchée de ruts, de pourriture sexuelle, de dévergondage cynique, une blanche figure que vous
l’a dit si heureusement le Casanoviste Octave Uzanne dans un journal de Toulouse, c’est la symphonie en blanc majeur de T
zanne dans un journal de Toulouse, c’est la symphonie en blanc majeur de Théophile Gautier (un poète que vous n’avez pu co
ez pu connaître et qui tournait joliment le vers), c’est une création de Beato Angelico. Casanova, vous avez pris une habi
ato Angelico. Casanova, vous avez pris une habitude répugnante, c’est de nous faire entrer avec vous à l’hôpital des vénér
s à l’hôpital des vénériens chaque fois que vous avez à vous repentir de vos écarts amoureux. Et Dieu sait si cela vous es
ux. Et Dieu sait si cela vous est arrivé souvent ! Vrai, ce n’est pas de bon goût, c’est trop de franchise, et vous n’y ét
vous est arrivé souvent ! Vrai, ce n’est pas de bon goût, c’est trop de franchise, et vous n’y étiez pas obligé ; nous av
op de franchise, et vous n’y étiez pas obligé ; nous avons été forcés de vous suivre ; mais en sortant des salles pour res
rcés de vous suivre ; mais en sortant des salles pour respirer un peu d’ air non empesté, nous étions heureux d’entrevoir l
es salles pour respirer un peu d’air non empesté, nous étions heureux d’ entrevoir la blanche figure de votre Manon en cost
d’air non empesté, nous étions heureux d’entrevoir la blanche figure de votre Manon en costume de novice traverser le jar
tions heureux d’entrevoir la blanche figure de votre Manon en costume de novice traverser le jardin ; nous savons qu’elle
n’a pas persisté et qu’elle s’est mariée. Vous aviez prêté à Ravà un de vos livres de chevet, le Portier des Chartreux, e
sté et qu’elle s’est mariée. Vous aviez prêté à Ravà un de vos livres de chevet, le Portier des Chartreux, et, distrait qu
vous êtes, vous y aviez oublié pour marquer une page une photographie de première communiante. Ravà l’en a retirée et nous
, il est impossible que nous ne nous le figurions, le cher petit être de dix-sept ans, autrement que dans la pureté du bla
la voit… Jacques, pardon, cela semble vous déplaire que je vous parle de Manon Balletti. Mais, je vois que vous avez quitt
ngue chemise de nuit ; elle vous écrivait tous les soirs, en cachette de sa mère, après minuit, dans son lit. Elle vous éc
son lit. Elle vous écrivait comme une petite enfant. Il est difficile de lire quelque chose de plus jeune, de plus naturel
chose de plus jeune, de plus naturel, de plus ravissant comme candeur de sentiments, comme simplicité naïve, sans souci de
ssant comme candeur de sentiments, comme simplicité naïve, sans souci de la forme, ne craignant pas de se répéter. Ses let
nts, comme simplicité naïve, sans souci de la forme, ne craignant pas de se répéter. Ses lettres peuvent se résumer en une
dresse, toujours avec les mêmes mots. Elle est adorable. Elle mourait de sommeil en vous écrivant, la pauvre petite ! Ses
amoureuse ? — Je vous aime, aimez-moi. — Je ne pourrai jamais cesser de vous aimer. — Bonsoir encore, bonsoir, aimez-moi
rs pour vous. Jacques, entre nous, avouez que vous n’étiez pas digne de ce petit ange. Elle vous avait demandé de brûler
que vous n’étiez pas digne de ce petit ange. Elle vous avait demandé de brûler ses lettres quand elle s’est mariée et ell
ement votre défense, j’ai dit bien haut : tant mieux, et béni soit-il de s’être mal conduit. Mes frères casanovistes, c’es
casanovistes, c’est grâce à cela que nous pouvons connaître ce modèle de vertu et de charmes qu’il nous cachait presque. C
, c’est grâce à cela que nous pouvons connaître ce modèle de vertu et de charmes qu’il nous cachait presque. C’est grâce à
que. C’est grâce à sa faute que Ravà a pu dévoiler cette belle statue de marbre blanc au dessin si pur et la dresser, tran
essin si pur et la dresser, tranchant sur le fond enragé et priapique de son œuvre. Je dis : enragé, et j’ai peut-être tor
œuvre. Je dis : enragé, et j’ai peut-être tort, car il y a, Seingalt, de bien divines pages dans votre jeunesse qui rivali
pages dans votre jeunesse qui rivalisent avec celles des Confessions de Jean-Jacques à l’époque de la sienne. Je puis vou
qui rivalisent avec celles des Confessions de Jean-Jacques à l’époque de la sienne. Je puis vous dire combien j’ai été att
combien j’ai été attendri par ce petit garçon faisant porter sa table de travail auprès du lit de sa petite amie qui a une
par ce petit garçon faisant porter sa table de travail auprès du lit de sa petite amie qui a une variole en suppuration.
ttine. Je l’aime comme vous, cette Bettine, et j’ai eu une vraie joie de la voir réapparaître dans votre réfutation de l’h
j’ai eu une vraie joie de la voir réapparaître dans votre réfutation de l’histoire d’Amelot. Vos premiers récits sont cha
raie joie de la voir réapparaître dans votre réfutation de l’histoire d’ Amelot. Vos premiers récits sont charmants de véri
réfutation de l’histoire d’Amelot. Vos premiers récits sont charmants de vérité et de naturel. Ces polissonneries avec les
l’histoire d’Amelot. Vos premiers récits sont charmants de vérité et de naturel. Ces polissonneries avec les petites fill
les petites filles au milieu desquelles vous viviez, la satisfaction de vos curiosités mutuelles sont exposées sous une f
l’admiration que j’ai pour votre organisation cérébrale, la richesse de vos ressources, la profondeur de votre philosophi
organisation cérébrale, la richesse de vos ressources, la profondeur de votre philosophie et votre talent d’écrivain. Il
de vos ressources, la profondeur de votre philosophie et votre talent d’ écrivain. Il est une petite œuvre de vous, peu con
votre philosophie et votre talent d’écrivain. Il est une petite œuvre de vous, peu connue et qui m’a été livrée comme exem
e exemplaire unique (c’est une erreur, j’en connais six) par un homme d’ un grand mérite, M. Charles Henry, qui a été un Ca
est la lettre à Snetlage, que personne n’a retouchée, qui, absolument de votre plume, pourrait être signée P.-L. Courier,
pourrait être signée P.-L. Courier, le pamphlétaire le plus glorieux de la littérature française. Je vous en adresse deva
un petit bijou.   Mais votre livre principal, mon cher Seingalt, a eu de singulières aventures qu’il serait trop long de v
n cher Seingalt, a eu de singulières aventures qu’il serait trop long de vous coûter. Il a été traduit, rhabillé en frança
lisé !!! J’ai lu une édition qui pourrait être laissée dans les mains d’ une première communiante ; les éditeurs l’ont coup
ginal ! Le plus grand accident a été qu’on vous a mis entre les mains d’ un homme pour vous nettoyer et vous présenter dans
ans le monde. Vous étiez assez malpropre, paraît-il. Dans son travail de nettoyage, il vous a parfois arraché la peau de f
votre vêtement qu’il l’a mis en lambeaux et l’a remplacé par un autre de son goût. Il avait son goût, cet homme, il vous a
on maudit sa mémoire ! l’infortuné ! lui en a-t-on fait porter assez, de responsabilités ! C’est surtout à propos du récit
sez, de responsabilités ! C’est surtout à propos du récit fantastique de votre évasion que le tumulte était et est encore
encore le plus fort. Quand nous cherchions à débrouiller les mystères de votre vie, il était à peu près convenu qu’on trav
, absurdes, choquaient le sens commun. Adnesse m’a hautement reproché de ne m’être pas reporté à votre texte original. Il
ur du bras. Je conviens que cela fait une terrible différence de plus de la moitié, puisque la brassée est ce que contient
est ce que contient la longueur des deux bras réunis plus la largeur de la poitrine. Il a dit du plâtre et c’était de la
réunis plus la largeur de la poitrine. Il a dit du plâtre et c’était de la chaux. Les maçons français ont une truelle en
et qu’ils emportent ; les cimentiers et les rejointoyeurs se servent d’ une truelle de fer et peuvent la laisser sur leur
ortent ; les cimentiers et les rejointoyeurs se servent d’une truelle de fer et peuvent la laisser sur leur travail. Soit.
it. Le maçon français monte son auge sur sa tête et a toujours besoin d’ une échelle forte ; je me suis trompé, il en est q
concède tout cela. Laforgue m’a fait dire des bêtises, le diable soit de lui ! Quand on se mêle d’écrire l’histoire, on se
e m’a fait dire des bêtises, le diable soit de lui ! Quand on se mêle d’ écrire l’histoire, on se reporte aux textes origin
c’est votre grimpage sur le toit, qu’il conçoit, lui, c’est votre jeu d’ esponton au moyen duquel de la main droite vous am
toit, qu’il conçoit, lui, c’est votre jeu d’esponton au moyen duquel de la main droite vous amenez un peu à vous le bord
n au moyen duquel de la main droite vous amenez un peu à vous le bord de la feuille de plomb que vous saisissez de la main
uel de la main droite vous amenez un peu à vous le bord de la feuille de plomb que vous saisissez de la main gauche, car c
menez un peu à vous le bord de la feuille de plomb que vous saisissez de la main gauche, car c’est bien là le mouvement qu
out, je suis sûr. Dieu ! que c’est comique ! Ah ça ! vous avez changé de chemise, au moins, là-haut, car vous aviez eu le
avez changé de chemise, au moins, là-haut, car vous aviez eu le soin d’ en emporter quelques-unes, vous vous êtes essuyé l
orter quelques-unes, vous vous êtes essuyé le visage avec un mouchoir de la demi-douzaine y jointe, car vous êtes un homme
mis au moins ? il fait froid en novembre), votre habit et 50 brasses de cordes. Depuis que vous êtes une ombre, vous avez
depuis que l’homme est sorti des cavernes, il a eu, sans avoir besoin d’ ingénieurs, l’instinct de couvrir son habitation d
rti des cavernes, il a eu, sans avoir besoin d’ingénieurs, l’instinct de couvrir son habitation dans un sens logique, même
ct de couvrir son habitation dans un sens logique, même toutes celles de Venise, d’avoir voulu que l’architecte du Palais
ir son habitation dans un sens logique, même toutes celles de Venise, d’ avoir voulu que l’architecte du Palais le fit d’un
tes celles de Venise, d’avoir voulu que l’architecte du Palais le fit d’ une façon absurde, le tout pour y permettre le jeu
du Palais le fit d’une façon absurde, le tout pour y permettre le jeu de votre esponton. — Mais vous aimiez l’effet à outr
re, des malentendus, comme dit un Tarasconnais quand il est convaincu d’ un gros mensonge. Vous avez l’air de douter de ce
rasconnais quand il est convaincu d’un gros mensonge. Vous avez l’air de douter de ce que je dis, Dieu me damne ! Eh bien,
quand il est convaincu d’un gros mensonge. Vous avez l’air de douter de ce que je dis, Dieu me damne ! Eh bien, je m’en v
ais mettre les points sur les i. Mais vous n’avez plus que les forces d’ une ombre et je vous ai fatigué ; Jacques, j’aperç
ous reviens bientôt.   Mon distingué contradicteur, c’est en revenant d’ Italie au commencement d’octobre que, par votre ar
n distingué contradicteur, c’est en revenant d’Italie au commencement d’ octobre que, par votre article, j’ai appris que mo
e article, j’ai appris que mon nom avait été prononcé dans la préface de la traduction de Salvatore di Giacomo que, nature
ppris que mon nom avait été prononcé dans la préface de la traduction de Salvatore di Giacomo que, naturellement, je n’ai
Salvatore di Giacomo que, naturellement, je n’ai pas eu la tentation de lire puisque moi, Français, j’avais le texte orig
’avais le texte original français. Ce n’est pas à son invite, ignorée de moi, que j’ai répondu. J’ai répondu à l’invite de
son invite, ignorée de moi, que j’ai répondu. J’ai répondu à l’invite de d’Ancona, qui, rendant compte du livre de Maynial
invite, ignorée de moi, que j’ai répondu. J’ai répondu à l’invite de d’ Ancona, qui, rendant compte du livre de Maynial, s
du. J’ai répondu à l’invite de d’Ancona, qui, rendant compte du livre de Maynial, supposait bien que mes conclusions étaie
e mes conclusions étaient conformes aux siennes, autrement, me priait de vouloir bien m’expliquer. Comme elles étaient pré
n m’expliquer. Comme elles étaient précisément tout autres, j’ai tiré de mes tiroirs un vieux travail fait il y a treize a
comme vous l’avez lu, je n’y ai pas ajouté trente lignes nécessaires d’ actualité. Vous et Ettore Mola, qui vient de m’env
nfulla du 29 septembre, semblez croire que j’implique comme complices de l’évasion les Inquisiteurs. Détrompez-vous, j’ai
peut s’acheter, mais je ne vois pas bien Bragadin dans cette posture d’ acheteur, chuchotant dans un coin, complotant, dis
ichelieu, à un Mazarin ou à Philippe de France régent. Bragadin était de trop grande naissance, trop haut placé, trop Véni
op grande naissance, trop haut placé, trop Vénitien, trop respectueux de lui-même pour se commettre petitement. Il n’a pas
lui-même pour se commettre petitement. Il n’a pas oublié qu’il était d’ une des quatre grandes familles de Venise, un des
ment. Il n’a pas oublié qu’il était d’une des quatre grandes familles de Venise, un des évangélistes avec les Giustiniani,
Il a donné douze mille francs, et voilà tout. Là s’est borné son rôle d’ action, il a gardé sa dignité, il achetait, aux au
rné son rôle d’action, il a gardé sa dignité, il achetait, aux autres d’ agir. Tout s’est passé entre Casanova et Bassadona
complices. Bragadin n’a jamais parlé et Casanova a scellé ses lèvres d’ un cachet d’airain. Quand donc, Salvatore di Giaco
Bragadin n’a jamais parlé et Casanova a scellé ses lèvres d’un cachet d’ airain. Quand donc, Salvatore di Giacomo, malicieu
s les Casanovistes les ont, sans les exprimer tout haut, vous, Fulin, d’ Ancona, Baschet, Lorédan Larchey, Maynial, les mor
nial, les morts comme les vivants, di Giacomo peut-être. Il n’y a pas de question Bragadin, qu’on le laisse tranquille, il
qui reste entière et je l’ai à dessein bien précisé sur la couverture de ma brochure. Je vous la rappelle : Mais le point
de ma brochure. Je vous la rappelle : Mais le point qui importe est de savoir si la fuite nocturne sur les toits et à tr
ée comme elle est racontée. A. D’ANCONA J’ai possédé la réimpression de Bordeaux, l’ai lue il y a vingt ans, et, ne me do
ue il y a vingt ans, et, ne me doutant pas qu’il m’arriverait un jour de publier, l’ai donnée, pensant avoir l’évasion dan
. Votre estimation est exacte, ce n’est plus la distance vertigineuse de 25 pieds, c’est 4 mètres tout simplement, mais al
ndue ; c’est ce ridicule petit chiffre ; nous vivons sous une hauteur de 3 mètres, élévation qui ne nous frappe pas ; nos
élévation qui ne nous frappe pas ; nos enfants dans les gymnastiques d’ école sautent 4 mètres, ils retombent sur du sable
sautait-il pas dans le grenier ? Nos gredins modernes s’évadant font de ces sauts. Il avait peur de se casser une jambe ?
ier ? Nos gredins modernes s’évadant font de ces sauts. Il avait peur de se casser une jambe ? Mais je lui avais fourni de
moyens : attacher sa corde à une œillère faite le long du chambranle de la mansarde ou la grille mise en travers ; il a b
se en travers ; il a bien pensé, un moment, à ce moyen, en se servant de l’échelle, mais il l’a repoussé ; je lui en offre
n esponton dont la pointe ne s’émousse jamais, un trou dans la plaque de plomb qui est en avant de la mansarde ; mais il p
é fausse, je vous cède l’échelle. Vous me laisserez bien la péripétie de l’homme suspendu sur ses coudes au bord de la gou
t rien pour appuyer ses pieds, mais il traînait un poids mort de plus de 100 livres, le moine ; il lui fallait trouver une
ait trouver une force, c’est son esponton qu’il enfonce dans une lame de plomb en ramenant l’instrument sur lui et par leq
menant l’instrument sur lui et par lequel il se guinde. Or cette lame de plomb était en réalité enfoncée de cinq centimètr
lequel il se guinde. Or cette lame de plomb était en réalité enfoncée de cinq centimètres (c’est l’estimation du couvreur)
ongtemps, vous le supposez bien, le vrai toit du palais et l’esponton de Casanova, je suis bon prince, je vous cède toute
açon absurde, il a trouvé l’échelle, l’a traînée, introduite au péril de sa vie, il a même eu sa crampe ; je vous cède tou
étique du récit, la pièce la mieux montée et la plus brillante du feu d’ artifice, je vous cède tout cela, et retournons da
la prison. Dame ! là je ne puis plus rien vous céder, c’est la limite de mes concessions. Je ne vais pas chercher les inte
nnent une plume ou la lancette du médecin, ce ne sont plus les récits d’ Alexandre Dumas, Paul Féval et autres romanciers f
les ouvriers qui travaillent le bois, les menuisiers, tout le travail de l’esponton tant par les mains de Casanova que par
ois, les menuisiers, tout le travail de l’esponton tant par les mains de Casanova que par celles du moine ; ces trous circ
ova que par celles du moine ; ces trous circulaires à diamètre limité de huit pouces sont faits sur du bois ; ils se décla
é de huit pouces sont faits sur du bois ; ils se déclarent incapables de l’exécuter dans ces conditions. C’est un travail
larent incapables de l’exécuter dans ces conditions. C’est un travail de lame, de scie ou de râpe à bois. Rien qu’avec une
capables de l’exécuter dans ces conditions. C’est un travail de lame, de scie ou de râpe à bois. Rien qu’avec une râpe à b
l’exécuter dans ces conditions. C’est un travail de lame, de scie ou de râpe à bois. Rien qu’avec une râpe à bois il aura
aucoup de patience, s’en tirer. À tel résultat correspond tel système d’ outils, pourvu toutefois qu’ils soient mis dans le
pourvu toutefois qu’ils soient mis dans les conditions indispensables d’ usage. Si je vous donne un carré de montre sans la
dans les conditions indispensables d’usage. Si je vous donne un carré de montre sans la monture, vous pouvez renoncer à sa
ure autrement que par le soleil ; si je donne à un charpentier un fer de hache sans le manche ; il peut rester chez le mar
tier un fer de hache sans le manche ; il peut rester chez le marchand de vins ; à un bûcheron une cognée non emmanchée, il
assis sur son fagot ; à un graveur sur bois un burin sans la pommette de buis sur laquelle il appuie sa main, il faut qu’i
ain, il faut qu’il renonce à vous livrer une gravure ; l’unique outil de Casanova est une pointe qui n’a pu servir que de
ure ; l’unique outil de Casanova est une pointe qui n’a pu servir que de levier. J’avais supposé en chêne la porte de la c
te qui n’a pu servir que de levier. J’avais supposé en chêne la porte de la chancellerie et dit que l’instrument lisse non
dit que l’instrument lisse non emmanché fuyait en arrière de sa main d’ autant plus loin que le coup était plus fort ; vou
in que le coup était plus fort ; vous voulez qu’elle ait des panneaux de sapin encastrés dans un bois quelconque, je le ve
alors, bien qu’il ne tienne pas son instrument par un manche, il peut d’ un bon coup défoncer le panneau, avec la paume de
r un manche, il peut d’un bon coup défoncer le panneau, avec la paume de sa main, poussant, tirant, désarticuler facilemen
de sa main, poussant, tirant, désarticuler facilement tout le panneau de son encadrement ; c’est le premier pavé qu’a extr
s il n’aurait jamais pu passer. Faites l’expérience avec un mannequin d’ atelier habillé, et vous vous en rendrez compte. E
bois dans la prison sont impossibles, alors l’esponton et le morceau de marbre, bases de tout le récit, disparaissent, et
son sont impossibles, alors l’esponton et le morceau de marbre, bases de tout le récit, disparaissent, et, avec eux, les s
récit, disparaissent, et, avec eux, les scènes du toit, les feuilles de plomb mises à l’envers, l’échelle, le bagage form
isible, mes 25 pieds et vos 4 mètres. Tout s’écroule comme un château de cartes. Vous touchez du doigt les mensonges et le
ces ouvriers menuisier et serrurier, les deux plus bruyants du corps de métiers de la construction, qui, en deux heures,
rs menuisier et serrurier, les deux plus bruyants du corps de métiers de la construction, qui, en deux heures, inaperçus,
ux heures, inaperçus, ayant apporté leurs matériaux entre leurs ailes d’ anges, avec des marteaux d’ouate, des limes de vel
apporté leurs matériaux entre leurs ailes d’anges, avec des marteaux d’ ouate, des limes de velours, des scies de mousseli
riaux entre leurs ailes d’anges, avec des marteaux d’ouate, des limes de velours, des scies de mousseline, n’ont pas attir
s d’anges, avec des marteaux d’ouate, des limes de velours, des scies de mousseline, n’ont pas attiré l’attention des memb
gardent terrifiés sous sa menace (il oublie qu’il existe des bouches de lion pour les délateurs qui ne compromettent pers
ou archers devant un trou qui n’existait pas. Disparaît la gasconnade de l’ongle que nous cassons, nous, si facilement, au
e choc, mais qu’il a pu conserver si long, tout en faisant un travail d’ ouvrier au fond d’un trou de 10 pouces de profonde
a pu conserver si long, tout en faisant un travail d’ouvrier au fond d’ un trou de 10 pouces de profondeur, et il le taill
erver si long, tout en faisant un travail d’ouvrier au fond d’un trou de 10 pouces de profondeur, et il le taille tout à c
, tout en faisant un travail d’ouvrier au fond d’un trou de 10 pouces de profondeur, et il le taille tout à coup en pointe
fondeur, et il le taille tout à coup en pointe n’ayant qu’une cuiller d’ ivoire ! Un chirurgien avec le plus affilé des bis
z-vous ? mais avec le même instrument. S’envolent aussi les feuillets de cette correspondance quotidienne verbeuse, explic
que l’esponton a fait son œuvre, c’est donc qu’on pouvait s’entendre de cachot à cachot, et reconnaissez que le geôlier l
e le geôlier les laissait communiquer par le corridor. Dans les états de frais produits par Fulin n’est pas celui du plomb
n n’est pas celui du plombier, qui aurait dû aller remettre en place, d’ un côté, seize plaques de plomb depuis la gouttièr
bier, qui aurait dû aller remettre en place, d’un côté, seize plaques de plomb depuis la gouttière jusqu’au grand faîte, d
ôté, seize plaques de plomb depuis la gouttière jusqu’au grand faîte, de l’autre sept ou huit plaques depuis le toit de la
jusqu’au grand faîte, de l’autre sept ou huit plaques depuis le toit de la mansarde jusqu’au grand faîte ; et c’est préci
’au grand faîte ; et c’est précisément le passage le plus fantastique de son récit, le plus impossible de ses actes. Fulin
ément le passage le plus fantastique de son récit, le plus impossible de ses actes. Fulin dit : pour avoir fermé le trou p
dit : pour avoir fermé le trou par où l’on s’est enfui. Or, au compte de Casanova, il y en a bien quatre : le trou où il d
le mur en briques qui sépare les deux cachots, et le trou du plafond de Casanova. Qu’il se soit trouvé devant la porte de
le trou du plafond de Casanova. Qu’il se soit trouvé devant la porte de la chancellerie et qu’il l’ait démolie, ce n’est
ercer, travail devant lequel ont reculé les deux plus forts, Fulin et d’ Ancona. Que dites-vous encore de cette lettre d’un
reculé les deux plus forts, Fulin et d’Ancona. Que dites-vous encore de cette lettre d’une page qu’en partant il éprouve
plus forts, Fulin et d’Ancona. Que dites-vous encore de cette lettre d’ une page qu’en partant il éprouve le besoin d’écri
encore de cette lettre d’une page qu’en partant il éprouve le besoin d’ écrire dans son même style emphatique ? Et cela au
le besoin d’écrire dans son même style emphatique ? Et cela au moment d’ aller jouer sa vie dans une semblable entreprise !
l’encre ! ne sachant pas quand sa plume en manquait et où il en était de sa ligne ! Et cet esponton de fer qui s’améliore
sa plume en manquait et où il en était de sa ligne ! Et cet esponton de fer qui s’améliore par l’usage ? Après la difficu
les estimais suffisants pour convaincre ; c’est contre la persistance de vos doutes que je vous les rappelle. N’oubliez do
vos doutes que je vous les rappelle. N’oubliez donc jamais la nature de charlatan gascon qu’il ne peut dépouiller. C’est
ature de charlatan gascon qu’il ne peut dépouiller. C’est le marchand de crayons Mangin avec son casque, c’est le vendeur
C’est le marchand de crayons Mangin avec son casque, c’est le vendeur de vulnéraire suisse faisant le boniment sur le deva
est le vendeur de vulnéraire suisse faisant le boniment sur le devant de sa voiture en habit rouge galonné d’or, c’est l’h
aisant le boniment sur le devant de sa voiture en habit rouge galonné d’ or, c’est l’homme à l’éperon d’or porté en sautoir
t de sa voiture en habit rouge galonné d’or, c’est l’homme à l’éperon d’ or porté en sautoir avec un large ruban, c’est l’h
e suicider pour une p…, va se noyer loin de chez lui avec les crosses de deux gros pistolets qui lui sortent des poches, e
sortent des poches, entre dans une boutique acheter plusieurs livres de balles de plomb pour se rendre plus lourd, sembla
es poches, entre dans une boutique acheter plusieurs livres de balles de plomb pour se rendre plus lourd, semblant crier a
lant crier aux passants : Retenez-moi ! Retenez-moi ! C’est le besoin d’ exagérer et d’étonner. Di Giacomo prétend que je s
passants : Retenez-moi ! Retenez-moi ! C’est le besoin d’exagérer et d’ étonner. Di Giacomo prétend que je suis le seul Ca
que je suis le seul Casanoviste qui mette en doute la vérité du récit de l’évasion ; les lettres que je reçois depuis huit
évasion ; les lettres que je reçois depuis huit mois, et les articles de journaux que je n’ai pas demandés lui apprendraie
qui tous à la vérité partagent la désolation que j’ai avouée moi-même d’ y voir clair. C’est Tage Bull, de Copenhague, qui
désolation que j’ai avouée moi-même d’y voir clair. C’est Tage Bull, de Copenhague, qui rend les armes, m’appelle impitoy
re quand même ; et d’autres. Tous les jours on découvre des mensonges de Casanova ; il est historien le matin, et romancie
aux ; c’est Azevedo, historien portugais, qui prouve la non-existence de Pauline, cette histoire au ton douceâtre et ponci
nature du soupirant ; il a relu les dépêches diplomatiques ; tout est de l’invention de Casanova en Hollande ; Dieu seul s
rant ; il a relu les dépêches diplomatiques ; tout est de l’invention de Casanova en Hollande ; Dieu seul sait si le banqu
urnaux dont Seingalt donne le titre et n’a rien trouvé sur l’histoire de l’appartement à louer et du perroquet, Esther et
de l’appartement à louer et du perroquet, Esther et Pauline emportées d’ un seul coup2.   Casanova, je vous ai tenu parole,
p2.   Casanova, je vous ai tenu parole, me voici. J’avais été voir un de nos Casanovistes dans une librairie où ils semble
plus, et je viens vers vous pour parler une dernière fois des Plombs de Venise. Dans votre récit, je crois tout de votre
e dernière fois des Plombs de Venise. Dans votre récit, je crois tout de votre captivité et pas un mot de votre évasion ;
ise. Dans votre récit, je crois tout de votre captivité et pas un mot de votre évasion ; et pourtant, chose étrange, il n’
as un mot de votre évasion ; et pourtant, chose étrange, il n’est pas de Casanoviste qui l’admire plus que moi. Je ne pouv
asanoviste qui l’admire plus que moi. Je ne pouvais pas vous accorder de l’estime tout en reconnaissant votre immense vale
iais l’admiration que j’ai pour vous à celle que je ne puis refuser à de grands noms, savants, artistes, hommes d’état don
le que je ne puis refuser à de grands noms, savants, artistes, hommes d’ état dont les bronzes décorent nos places, les nom
et et honteux est conservé dans les archives discrètes et inviolables de la préfecture de police. Vous souvenez-vous de no
conservé dans les archives discrètes et inviolables de la préfecture de police. Vous souvenez-vous de notre dernière entr
scrètes et inviolables de la préfecture de police. Vous souvenez-vous de notre dernière entrevue ? J’étais si attiré vers
philosophie tant de leçons pour conduire la mienne, j’étais si peiné de voir un homme tel que vous, mes types préférés si
n revue toutes les connaissances humaines, en être arrivés à ce degré d’ abaissement, que j’ai cherché à relever de mon mie
en être arrivés à ce degré d’abaissement, que j’ai cherché à relever de mon mieux, à donner une allure plus respectable à
t qu’en somme nous n’aimons pas à prononcer parce qu’il touche à trop de choses malpropres ; je venais d’épingler sur votr
prononcer parce qu’il touche à trop de choses malpropres ; je venais d’ épingler sur votre dos un papier avec un nom infam
trouvais laid (demandez à mes amis tout ce que j’entends par ce mot) de vous pousser de l’épaule dans la fosse commune. J
demandez à mes amis tout ce que j’entends par ce mot) de vous pousser de l’épaule dans la fosse commune. J’ai voulu jeter
ai fait, et que je croyais être le dernier, a été fait sous l’empire d’ une émotion sincère ; j’étais navré de vous quitte
rnier, a été fait sous l’empire d’une émotion sincère ; j’étais navré de vous quitter pour ne plus vous revoir ; le jeune
s vu que le vieillard, et moi, vieux, mais heureux, j’ai eu la vision de votre vieillesse si triste à Dux. Je me suis aper
llesse si triste à Dux. Je me suis aperçu que j’avais autre chose que de l’admiration pour ce savant universel, pour le ma
Henri Roujon a bien deviné le lien qui nous unissait. Si une portion de mon cœur a été à vous, c’est pour tous les menson
i une portion de mon cœur a été à vous, c’est pour tous les mensonges de votre évasion qui avaient un but si noble et si g
et si généreux. Ce qui m’en frappe, c’est le côté moral. Ce n’est pas de m’émerveiller que, sans ressources, vous ayez fai
merveiller que, sans ressources, vous ayez fait tel et tel travail et d’ y avoir réussi, ce qui me fait oublier de vous tou
z fait tel et tel travail et d’y avoir réussi, ce qui me fait oublier de vous tous les côtés mauvais, c’est cette préoccup
r de vous tous les côtés mauvais, c’est cette préoccupation constante de votre ami qui n’a pas quitté votre pensée un seul
vous flattiez sa folie pour le rendre heureux, mais vous étiez plein de respect et de vénération pour ce vieillard par le
sa folie pour le rendre heureux, mais vous étiez plein de respect et de vénération pour ce vieillard par lequel vous avie
t et de vénération pour ce vieillard par lequel vous aviez conscience d’ être aimé comme un fils et pour lequel vous n’avez
être aimé comme un fils et pour lequel vous n’avez jamais eu un geste de moquerie, causé par sa crédulité. Ce qu’il y a vr
crédulité. Ce qu’il y a vraiment à admirer dans votre évasion, c’est d’ avoir eu l’idée de Balbi, non pas une création de
il y a vraiment à admirer dans votre évasion, c’est d’avoir eu l’idée de Balbi, non pas une création de romancier à joindr
votre évasion, c’est d’avoir eu l’idée de Balbi, non pas une création de romancier à joindre à votre roman, un être fictif
n être fictif, à existence discutable, sans nom, aidant à l’invention de votre machine, mais un vrai Balbi en chair et en
ue vous aviez jugé déjà, dont vous connaissiez l’égoïsme et le manque d’ initiative ; ce trait de génie inspiré par ce qu’i
dont vous connaissiez l’égoïsme et le manque d’initiative ; ce trait de génie inspiré par ce qu’il y a de meilleur dans l
t le manque d’initiative ; ce trait de génie inspiré par ce qu’il y a de meilleur dans l’homme, la tendresse et la reconna
ce rendu ; ce qui est beau et louable en vous, c’est cette résolution d’ emmener avec vous et quand même cet homme, que vou
ceux qui vous méprisent avouent que vous avez été ce jour-là un homme de grand cœur. Les Noces folles. Première partie
ions. Tous les matins, elle m’écrivait. Une longue lettre, une lettre de passion débordante, folle, qu’elle me jetait de s
ue lettre, une lettre de passion débordante, folle, qu’elle me jetait de sa fenêtre. Je passais la journée avec ma lettre…
e. Je passais la journée avec ma lettre… Elle avait une âme admirable d’ Italienne, naturelle, spontanée, généreuse, créée
et superbe ; c’était un fruit poussé au bord de la mer sous un soleil de feu ; c’était le sentiment royal, effréné, qui de
aître dans cette créature absolument belle, et radieuse. Par sa façon de se donner à moi, j’avais été pris jusqu’au fond.
le me reconnaissait ; j’étais celui dont elle savait l’existence loin d’ elle, et qu’elle attendait. J’avais dû d’abord, ce
s, la rendaient folle. Dès que je la quittais, elle tombait aux pieds de la Madone et se désespérait. Mais, bientôt elle a
savais où j’allais, et je ne cherchais pas à le savoir. Je jouissais de chaque minute, je la buvais. Je me sentais augmen
me sentais augmenté, grandi par cet amour. Je ne faisais plus partie de l’humanité. Je respirais dans un autre monde, au-
à un dieu, dans un astre où tout était rayonnant, où tout participait de la beauté de Lina. Je conçois, maintenant, que je
ns un astre où tout était rayonnant, où tout participait de la beauté de Lina. Je conçois, maintenant, que je devais offri
, me considérait avec étonnement. Lorsqu’on me parlait, il m’arrivait de ne pas entendre ; ou, si je répondais, je m’arrêt
arrêtais parfois tout net au milieu d’une phrase, et sans m’inquiéter de mon interlocuteur, je repartais dans mon rêve. Le
terlocuteur, je repartais dans mon rêve. Le matin, je ne bougeais pas de chez moi ; je pouvais toujours de ma fenêtre la v
rêve. Le matin, je ne bougeais pas de chez moi ; je pouvais toujours de ma fenêtre la voir un peu et lui faire des signau
ns doute elle irait dans la journée. Je tâchais donc, après déjeuner, de me mettre sur son chemin, et d’échanger avec elle
née. Je tâchais donc, après déjeuner, de me mettre sur son chemin, et d’ échanger avec elle une caresse des yeux, sans que
qui l’accompagnait remarquât rien. Mais si, par hasard, le programme de sa promenade, par telle traverse fâcheuse, avait
e, par telle traverse fâcheuse, avait dû être changé, quel après-midi d’ impatience ! Je l’attendais, elle ne paraissait po
e ; j’étais désespéré. Ce furtif et rapide plaisir, que j’escomptais, de l’apercevoir une minute dans la rue, m’échappait.
consolait à peine. Mais la nuit, quand je la retrouvais, quel bonheur de lui dépeindre ma souffrance et de sentir qu’elle,
uand je la retrouvais, quel bonheur de lui dépeindre ma souffrance et de sentir qu’elle, autant que moi, avait souffert de
re ma souffrance et de sentir qu’elle, autant que moi, avait souffert de notre séparation ! Le soir, il ne m’était plus po
t souffert de notre séparation ! Le soir, il ne m’était plus possible d’ attendre dans ma chambre le moment de passer chez
oir, il ne m’était plus possible d’attendre dans ma chambre le moment de passer chez elle. Cela m’énervait trop ; j’eusse
j’eusse fini par installer ma passerelle avant l’heure, me faire voir de la ruelle, la compromettre. Je préférais donc ren
la compromettre. Je préférais donc rentrer tard, et lorsque l’instant d’ agir était venu. Je tuais la soirée au dehors. Par
e m’étais faits là-bas. Ils me demandaient obligeamment des nouvelles de mes Survivances. Je ne pouvais leur avouer qu’il
r que je n’avais plus touché une plume, sinon pour écrire des lettres d’ amour, et que, depuis des semaines, les Survivance
vais pas leur dire que seule, seule pour moi, parmi toutes les choses de l’univers, ma Psyché existait ; que le reste, tou
 ; que le reste, tous les hommes, toute la vie, s’était écarté autant de mon esprit que les plus lointaines étoiles… J’éta
ns relâche, pour m’étourdir, pour me griser, pour oublier mon attente de chaque seconde, et j’improvisais des chapitres en
mon attente de chaque seconde, et j’improvisais des chapitres entiers de mes Survivances, lesquels chapitres, en vérité, d
t parfois, je m’arrêtais si brusquement, mâchant mon cigare avec tant d’ agacement, que mes amis me regardaient en silence
nt qu’un sujet aussi froid que celui des Survivances pût avoir le don de m’exciter à ce point-là. Mes meilleures heures — 
aient alors les meilleures, car, maintenant que je suis loin, hélas ! de cette époque, et que je n’ai plus de passion, mes
tenant que je suis loin, hélas ! de cette époque, et que je n’ai plus de passion, mes instants d’attente, où je pensais ta
hélas ! de cette époque, et que je n’ai plus de passion, mes instants d’ attente, où je pensais tant souffrir, mais pendant
jetaient dans des rêves infinis ; tout, pour moi, devenait l’occasion d’ un départ pour je ne sais quel monde de poésie. Un
pour moi, devenait l’occasion d’un départ pour je ne sais quel monde de poésie. Un mot, un geste, une couleur, un son, et
e. Je me rappelle un soir, où, parce que j’avais lu sur la couverture d’ un livre ce nom : « Marie de Hongrie », je songeai
e nom : « Marie de Hongrie », je songeai tout éveillé, durant combien de temps ? je l’ignore… D’ailleurs, je ne vivais plu
vivais plus parmi la réalité. Tout, dans mon existence, avait changé de valeur. Quoi demeurait important ? Rien, rien abs
it changé de valeur. Quoi demeurait important ? Rien, rien absolument de ce qui l’était avant Lina… Aucune réalité n’est p
réel ? qu’est-ce qui est vrai ? Le monde que voit un cœur transporté d’ amour est-il moins vrai que celui qu’examine l’esp
seule réelle… Ni Lina, ni moi, ne possédions plus l’exacte conscience de ce qui nous entourait. Nous vivions l’un dans l’a
’était nous-mêmes. Et pour tous les deux également, il n’y avait plus de « moi », il n’y avait qu’un « nous ». Elle faisait
vait plus de« moi », il n’y avait qu’un « nous ». Elle faisait partie de mon être comme moi-même, et je faisais partie du
ne se pouvait-il pas que nous continuions à vivre ainsi, séparés l’un de l’autre plus de la moitié des jours, et, pendant
pas que nous continuions à vivre ainsi, séparés l’un de l’autre plus de la moitié des jours, et, pendant cet espace, comm
it précipitamment. Il me semblait, à moi aussi, que je venais à peine d’ arriver, quand le moment de partir sonnait. Nous n
mblait, à moi aussi, que je venais à peine d’arriver, quand le moment de partir sonnait. Nous ne nous étions dit encore qu
de partir sonnait. Nous ne nous étions dit encore que quelques bribes de tout ce que nos cœurs avaient à se dire ; et nos
nger à demander sa main à son père ; c’était un gentilhomme très fier de sa noblesse, et de sa noblesse napolitaine, qu’il
main à son père ; c’était un gentilhomme très fier de sa noblesse, et de sa noblesse napolitaine, qu’il tenait pour la mei
blesse, et de sa noblesse napolitaine, qu’il tenait pour la meilleure de l’Europe. Pas une seconde, il ne se fût arrêté à
illeure de l’Europe. Pas une seconde, il ne se fût arrêté à la pensée de donner sa fille à un étranger, à un étranger inco
la pensée de donner sa fille à un étranger, à un étranger inconnu et de moyenne fortune. Le propos lui en eût paru baroqu
tuation nous semblait donc affreuse. Nous montions parfois ensemble à de tels sommets de bonheur que, lorsque chacun, ensu
blait donc affreuse. Nous montions parfois ensemble à de tels sommets de bonheur que, lorsque chacun, ensuite, se revoyait
vre ainsi !… Pour elle, surtout, c’était intolérable. Elle avait peur de se trahir ; si sincère, si naturelle, si spontané
t pas mentir, elle ne savait point tromper. Sans cesse elle tremblait de se dénoncer elle-même, de révéler son secret à sa
it point tromper. Sans cesse elle tremblait de se dénoncer elle-même, de révéler son secret à sa vieille bonne ou à son pè
bonheur me semblait fragile. Je craignais pour lui. Que je sois privé de Lina, pourrais-je encore vivre ? Une nuit enfin,
é de Lina, pourrais-je encore vivre ? Une nuit enfin, elle me proposa de l’enlever. Je tombai à ses pieds. Ainsi donc, par
e moi au monde ! Nous nous enlaçâmes passionnément, et nous pleurâmes de bonheur… Mais, chez moi, je réfléchis, ou, plutôt
s de bonheur… Mais, chez moi, je réfléchis, ou, plutôt, je m’efforçai de réfléchir. Car je ne savais plus. J’étais abandon
r impulsion… Cependant, en face d’une conjoncture si grave, j’essayai de me reprendre, d’y voir un peu clair, d’employer e
ndant, en face d’une conjoncture si grave, j’essayai de me reprendre, d’ y voir un peu clair, d’employer encore mon jugemen
njoncture si grave, j’essayai de me reprendre, d’y voir un peu clair, d’ employer encore mon jugement. S’il avait suffi de
y voir un peu clair, d’employer encore mon jugement. S’il avait suffi de considérer seulement le présent, il n’y avait pas
le présent, il n’y avait pas à balancer. Lina et moi, nous souffrions de ne posséder qu’un bonheur intermittent et toujour
solitude, nous boirions jusqu’à la dernière goutte la douceur inouïe de nous adorer. Rien ne nous séparerait plus, nous s
ment vers moi les premiers cris des marchands des rues, je sanglotais d’ émotion en considérant cette félicité… Si je n’éco
ts, je n’hésitais pas, nous partions. Mais c’est alors que j’essayais de rappeler ce qui restait en moi de raison pour env
ns. Mais c’est alors que j’essayais de rappeler ce qui restait en moi de raison pour envisager l’avenir. N’allions-nous pa
ait l’atteindre. Mais n’avais-je pas déjà entendu raconter l’histoire de grandes amours qui avaient fini misérablement ?…
qui disaient cela ne l’auraient plus jamais répété, s’ils avaient su de quelle façon Lina et moi nous nous aimions. Perso
e, n’avait encore aimé comme nous aimions. Mais pourtant si, éloignée de Naples, où elle avait toujours vécu, séparée de s
pourtant si, éloignée de Naples, où elle avait toujours vécu, séparée de son père qu’elle avait toujours vu, et ses amies
uvait faire un magnifique mariage. Un jour, ne s’aviserait-elle point de tout ce qu’elle avait laissé, quand elle serait m
e, candide et emportée par la passion : elle allait commettre un coup de tête ; ne s’en repentirait-elle point plus tard ?
pentirait-elle point plus tard ? Et alors ne me reprocherait-elle pas de l’avoir entraînée, ou du moins de ne l’avoir poin
t alors ne me reprocherait-elle pas de l’avoir entraînée, ou du moins de ne l’avoir point défendue contre elle-même ? J’al
promettre irrémédiablement, j’allais briser sa vie. Avais-je le droit de le faire ?… J’avais plus d’âge qu’elle, j’avais v
j’allais briser sa vie. Avais-je le droit de le faire ?… J’avais plus d’ âge qu’elle, j’avais vécu, j’avais de l’expérience
roit de le faire ?… J’avais plus d’âge qu’elle, j’avais vécu, j’avais de l’expérience : n’était-ce pas à moi de lui représ
qu’elle, j’avais vécu, j’avais de l’expérience : n’était-ce pas à moi de lui représenter d’abord tout ce que notre décisio
moi de lui représenter d’abord tout ce que notre décision comportait de graves conséquences, de lui montrer où elle coura
d’abord tout ce que notre décision comportait de graves conséquences, de lui montrer où elle courait, et tout ce qu’elle l
ù elle courait, et tout ce qu’elle laissait, et pour quel incertain ! de lui faire envisager enfin l’irrémédiable où allai
soir, je lui parlerais ! Malgré mon amour, malgré mon désir passionné de partir avec elle, je lui exprimerais d’abord tout
elle, je lui exprimerais d’abord tout ce que l’honnêteté m’ordonnait de dire. VII J’étais chez elle. Je n’avais poi
J’étais chez elle. Je n’avais point parlé encore. Dans les bras l’un de l’autre nous soupirions. Nous nous étreignions da
us taisions, nous écoutions, par la fenêtre ouverte, le grand silence de la nuit, auquel s’opposait en nous-mêmes un tumul
rand sommeil mystérieux, nous étions éveillés et ardents… Or, du fond de la maison, des profondeurs muettes de la maison,
veillés et ardents… Or, du fond de la maison, des profondeurs muettes de la maison, un bruit me parut se lever. On eût dit
fermés, elle était loin ; elle écoutait en elle le mélodieux concert de son amour. Cependant, le bruit persistait, il se
tait, il se précisait, il se rapprochait. Et j’eus soudain conscience de la réalité : je me précipitai à bas du lit. Surpr
lqu’un venait !… Je m’étais élancé vers la porte, pour donner un tour de clef à la serrure. Je n’en eus pas le temps. Déjà
eus pas le temps. Déjà la porte s’était ouverte. Un homme en costume de soirée, tenant une lampe de la main gauche, et de
orte s’était ouverte. Un homme en costume de soirée, tenant une lampe de la main gauche, et de l’autre un gros revolver d’
Un homme en costume de soirée, tenant une lampe de la main gauche, et de l’autre un gros revolver d’ordonnance, surgissait
e, tenant une lampe de la main gauche, et de l’autre un gros revolver d’ ordonnance, surgissait devant moi. Lina avait pous
Son père ! Je l’avais reconnu aux yeux, les mêmes beaux yeux qu’elle. D’ un regard, il avait tout compris. Il me visait. Mo
t tout compris. Il me visait. Moi, nu, sans arme. Ah ! j’étais perdu… D’ instinct, je jetai un coup d’œil à la Madone, puis
, je jetai un coup d’œil à la Madone, puis toute ma préoccupation fut de faire bonne contenance, et de ne pas prêter à rir
Madone, puis toute ma préoccupation fut de faire bonne contenance, et de ne pas prêter à rire à ce vieux singe. Je le rega
n bras s’abaissa ; et il sourit : — Bell’uomo ! dit-il. Cela m’ennuie de vous tuer… Après tout, j’ai le temps… Il avait re
cheveux gris, une moustache forte. — Si vous voulez prendre la peine de passer une veste, dit-il, nous pourrons causer… I
evolver à la main. — Monsieur, fis-je, je n’aime guère qu’on se moque de moi. Si vous avez l’intention de me tuer, tirez d
s-je, je n’aime guère qu’on se moque de moi. Si vous avez l’intention de me tuer, tirez donc tout de suite. Ce sera de mei
i vous avez l’intention de me tuer, tirez donc tout de suite. Ce sera de meilleur goût que de faire auparavant des plaisan
on de me tuer, tirez donc tout de suite. Ce sera de meilleur goût que de faire auparavant des plaisanteries qu’il m’est di
goût que de faire auparavant des plaisanteries qu’il m’est difficile de relever. — Eh ! signore, répliqua-t-il, vous me p
e relever. — Eh ! signore, répliqua-t-il, vous me parlez sur un drôle de ton !… Mais je ne m’offenserai pas pour si peu. J
ton !… Mais je ne m’offenserai pas pour si peu. J’ai d’autres raisons de m’offenser, sans doute. Je ne désire pas plaisant
sais plus. Je verrai tout à l’heure. Per Bacco ! êtes-vous si pressé d’ aller dans le royaume des ombres ?… Il avait sorti
s-vous si pressé d’aller dans le royaume des ombres ?… Il avait sorti de sa poche un second revolver. — Vous excuserez tou
avait dit le père de Lina. J’avais revêtu ma veste — une petite veste de fil — et maintenant j’attendais. — J’ai reconnu à
à votre accent que vous êtes étranger ; puis-je avoir l’indiscrétion de m’informer de votre nom ? me demanda le marquis e
t que vous êtes étranger ; puis-je avoir l’indiscrétion de m’informer de votre nom ? me demanda le marquis en s’inclinant
da le marquis en s’inclinant comme dans un salon. Je me souvins alors de ce que sa fille m’avait dit, touchant sa supersti
a superstition nobiliaire, et je me rappelai en même temps avec assez d’ à-propos que ma mère était de sang bleu. — Vicomte
je me rappelai en même temps avec assez d’à-propos que ma mère était de sang bleu. — Vicomte de Gardanne, répondis-je. — 
temps avec assez d’à-propos que ma mère était de sang bleu. — Vicomte de Gardanne, répondis-je. — Vous êtes gentilhomme ?
 Il posa son revolver. — Me ferez-vous la grâce, monsieur le Vicomte, de me montrer le chemin par lequel vous êtes venu ic
oici le meilleur : vous ferez Adelina di Baiano, ma fille, vicomtesse de Gardanne. Il me demanda, là-dessus, qui je voyais
e demanda, là-dessus, qui je voyais à Naples. Je lui nommai certaines de mes connaissances. Il m’arrêta : — Carrera, Giova
s Italiens. Il vit mon hésitation. Mais il ne pouvait me faire sortir de chez lui d’aucune autre façon. Il me donna sa par
Il vit mon hésitation. Mais il ne pouvait me faire sortir de chez lui d’ aucune autre façon. Il me donna sa parole qu’il ne
veiller. Peu à peu, je reprenais conscience, ma pensée se dépouillait de l’ombre ; la vie me ressaisissait. Tout de suite
ouillait de l’ombre ; la vie me ressaisissait. Tout de suite la scène de cette nuit s’était représentée à mon esprit, et j
ène de cette nuit s’était représentée à mon esprit, et je m’efforçais de savoir si cela s’était passé réellement ou en son
he, lorsque je m’étais enfin vu ici, sauf. Je me remémorai mon départ de la chambre de Lina, sous les yeux du marquis. Et
m’étais enfin vu ici, sauf. Je me remémorai mon départ de la chambre de Lina, sous les yeux du marquis. Et tout me redevi
e nuit. Je me levai. J’entrouvris ma fenêtre, et je regardai si celle de Lina était ouverte, comme chaque matin. Elle alla
es aveugles et ce mur qui me cachait ma Lina comme pour les traverser de mon regard. Je commençai de m’habiller lentement,
cachait ma Lina comme pour les traverser de mon regard. Je commençai de m’habiller lentement, absorbé dans mes réflexions
er lentement, absorbé dans mes réflexions. Je ne quittais presque pas de l’œil la fenêtre d’en face ; mais tout demeurait
é dans mes réflexions. Je ne quittais presque pas de l’œil la fenêtre d’ en face ; mais tout demeurait immuable ; je regard
soleil rayonnant : mais tout cela me paraissait triste et sans raison d’ être. Point de doute, elle était malade. Cette nui
nt : mais tout cela me paraissait triste et sans raison d’être. Point de doute, elle était malade. Cette nuit, elle avait
terrible. Ah ! livide sur ses draps, inerte, comme morte ! À la suite d’ un choc semblable, une fièvre cérébrale parfois se
érébrale parfois se déclare. Et moi, alors que je devrais être auprès d’ elle, le premier, à son chevet, rester là, condamn
 !… Quand elle avait ouvert les yeux, quand elle s’était rendu compte de ce qui s’était passé, quel désespoir et quel affo
dit son père ?… Oui, que lui avait-il dit ?… Car enfin toute la scène de cette nuit était invraisemblable ; à présent que
é ses vrais sentiments et feint. Notre situation n’avait point changé de la manière dont elle le semblait. Il était imposs
que ce matin, nous fussions fiancés. Et pourquoi ? Parce que le père de la jeune fille que j’aimais nous avait surpris !…
s nous avait surpris !… Non, cela était absurde. Il ne pouvait sortir de cet accident qu’une catastrophe, et nulle autre c
ans doute, le père de Lina avait-il pensé à sauvegarder la réputation de sa fille, et renonçant, par crainte du scandale,
par crainte du scandale, à me tuer chez elle, il avait d’abord résolu de me faire quitter la maison sans éclat. Mais toute
aire quitter la maison sans éclat. Mais toutes ses paroles, ce projet de mariage, ses compliments, là, devant le corps de
s paroles, ce projet de mariage, ses compliments, là, devant le corps de sa fille évanouie, et quand je venais de l’outrag
désirer ma mort. Quand j’étais parti, et qu’il n’avait plus été forcé de se contraindre, quel effrayant soupir de soulagem
qu’il n’avait plus été forcé de se contraindre, quel effrayant soupir de soulagement sa poitrine avait dû exhaler, et de q
quel effrayant soupir de soulagement sa poitrine avait dû exhaler, et de quels regards de meurtre ses yeux noirs avaient s
upir de soulagement sa poitrine avait dû exhaler, et de quels regards de meurtre ses yeux noirs avaient sans doute brillé 
t-être déjà loin d’ici, sur une route morne, en larmes, et m’appelant d’ une voix désolée. À cette pensée, devenu furieux,
ne voix désolée. À cette pensée, devenu furieux, je donnais des coups de poing sur la table, et j’avais envie de tout bris
furieux, je donnais des coups de poing sur la table, et j’avais envie de tout briser. J’étouffais de mon impuissance ; j’a
s de poing sur la table, et j’avais envie de tout briser. J’étouffais de mon impuissance ; j’aurais crié. Ah ! quant à moi
p au silence ; il redoutait trop le scandale. Il chargerait quelqu’un de le débarrasser de moi ; la Camorra n’existait pas
redoutait trop le scandale. Il chargerait quelqu’un de le débarrasser de moi ; la Camorra n’existait pas pour rien à Naple
ille patrie des bravis. Il n’était pas difficile ici, c’est probable, de trouver des gens pour faire cette besogne-là, bie
ait-il déjà, naturellement et sans vergogne, tandis qu’il m’accablait de ses politesses. Il devait bien rire, à part soi,
. Ma foi ! ce n’était pas mal joué ! Je regardais toujours la fenêtre de Lina. Nul mouvement ne s’y trahissait. J’étais à
s la fenêtre de Lina. Nul mouvement ne s’y trahissait. J’étais à bout d’ angoisse, et d’impatience. Il fallait sortir, cela
Lina. Nul mouvement ne s’y trahissait. J’étais à bout d’angoisse, et d’ impatience. Il fallait sortir, cela me détendrait
es nerfs. J’irais jusqu’au restaurant ; et peut-être la marche, l’air de la rue, la vie autour de moi m’apporteraient-ils
rue, la vie autour de moi m’apporteraient-ils quelque idée, une façon de me renseigner sur le sort de Lina sans la comprom
pporteraient-ils quelque idée, une façon de me renseigner sur le sort de Lina sans la compromettre.   … J’avais bien fait
igner sur le sort de Lina sans la compromettre.   … J’avais bien fait de sortir. J’étais allé dans un cabaret où je dînais
is allé dans un cabaret où je dînais parfois, et où la jeunesse dorée de Naples avait ses habitudes. Précisément j’y renco
ent j’y rencontrai Carrera et je m’assis à sa table. Il m’avait suffi de franchir le seuil de ma maison pour changer d’hum
rrera et je m’assis à sa table. Il m’avait suffi de franchir le seuil de ma maison pour changer d’humeur. Comment demeurer
able. Il m’avait suffi de franchir le seuil de ma maison pour changer d’ humeur. Comment demeurer morose, taciturne et inqu
er morose, taciturne et inquiet au milieu de l’éblouissement du jour, de l’allégresse des rues vivantes, de la beauté chau
milieu de l’éblouissement du jour, de l’allégresse des rues vivantes, de la beauté chaude des femmes et du bourdonnement d
des rues vivantes, de la beauté chaude des femmes et du bourdonnement de ruches joyeuses qui sortaient des maisons. La vie
formidable, le vermicelle aux vongole qu’on m’avait apporté. La joie de vivre renaissait pour moi. Peut-être ce soir quel
vre renaissait pour moi. Peut-être ce soir quelque camorriste, chargé d’ une terrible mission par le marquis, me guetterait
ant au macaroni, excellent. Carrera, qui avait fini son repas, fumait d’ un air indolent. Des régates devaient se disputer
devait me présenter au marquis de Baiano. Je n’avais pas songé à cela de la matinée. Cette idée du marquis faisait partie
é à cela de la matinée. Cette idée du marquis faisait partie pour moi de la comédie qu’il m’avait jouée ; mais maintenant,
nt, redevenu optimiste, j’y croyais presque. Je cherchais une manière d’ apprendre à Carrera mon nom de Gardanne. Le mieux,
oyais presque. Je cherchais une manière d’apprendre à Carrera mon nom de Gardanne. Le mieux, ma foi, c’était de faire le b
d’apprendre à Carrera mon nom de Gardanne. Le mieux, ma foi, c’était de faire le bonhomme. Je lui dis donc du ton le plus
nc du ton le plus naturel, que, depuis quelque temps, je me repentais de ne m’être pas fait connaître à Naples sous mon no
arrera, très curieux, comme tous les Napolitains, dès le commencement de ce petit discours, m’observait avec l’intérêt le
. Quel était ce mystère ?… Quand je lui eus avoué que j’étais vicomte de Gardanne, il donna les marques d’une extrême sati
e lui eus avoué que j’étais vicomte de Gardanne, il donna les marques d’ une extrême satisfaction. Il ne pouvait naturellem
ment comprendre qu’étant noble je l’eusse dissimulé. Mais, me sachant de belle race, il m’aimait tout de suite deux fois p
belle race, il m’aimait tout de suite deux fois plus, flatté, heureux de me posséder pour ami. Je lui racontai que je n’av
mille eût des alliances ici, l’on m’eût invité, j’eusse été contraint d’ aller dans le monde ; c’est ce que je ne voulais p
magination ; j’avais recouvré la paix, j’eusse presque nommé rêveries de lunatique mes craintes de la matinée. En revoyant
vré la paix, j’eusse presque nommé rêveries de lunatique mes craintes de la matinée. En revoyant le mur impénétrable qui e
ant à ce rendez-vous au Caffetuccio, il était évidemment bien inutile de me déranger. Le marquis s’amuserait encore s’il a
e marquis s’amuserait encore s’il apprenait que j’avais eu la candeur de m’y rendre. Je réfléchissais donc, assis devant m
e m’y trouvât pas ?… S’il n’y avait eu aucun subterfuge dans la scène d’ hier ?… Je pris ma canne et mon chapeau et me préc
es à cette époque avancée. Des officiers, des jeunes gens, arrivaient de Chiaia et traversaient la place Vittoria pour fai
lace Vittoria pour faire quelques pas devant la mer. Les beaux arbres de la Villa Nationale étaient enveloppés par les ray
i se leva courtoisement à son approche. Comme il me regardait un peu, de la façon dont on regarde quelqu’un que l’on ne co
uelqu’un que l’on ne connaît point, Carrera lui demanda la permission de lui présenter son ami le vicomte de Gardanne. M. 
Carrera lui demanda la permission de lui présenter son ami le vicomte de Gardanne. M. di Baiano me sourit fort gracieuseme
s’assit avec nous, demeura quelques minutes, fut charmant, s’inquiéta de savoir si je me plaisais à Naples, et, quand il p
reverrions. Lorsqu’il se fut éloigné, Carrera, qui ne s’était aperçu de rien — et comment eût-il pu se douter de l’extrao
rrera, qui ne s’était aperçu de rien — et comment eût-il pu se douter de l’extraordinaire comédie qui venait de se jouer d
lleurs gentilshommes, et sa famille une des plus anciennes du royaume de Naples ; qu’il était riche, ce qui était assez ra
ples ; qu’il était riche, ce qui était assez rare dans l’aristocratie de ce pays, et qu’il avait un fils et une fille, l’u
atie de ce pays, et qu’il avait un fils et une fille, l’un et l’autre d’ une grande beauté. Je savais mieux que lui que Lin
e l’avait pas envoyée loin de Naples ! Pour quelle raison sa fenêtre, de toute la journée, ne s’était-elle pas ouverte ? j
ce qui me regardait, cet homme du monde au léger sourire, aux propos d’ une si fine politesse, ne méditait aucun projet si
’allait pas soudoyer quelque affreux bandit pour me faire disparaître de la surface de la terre. Je souriais maintenant de
udoyer quelque affreux bandit pour me faire disparaître de la surface de la terre. Je souriais maintenant de mes invention
e faire disparaître de la surface de la terre. Je souriais maintenant de mes inventions de la matinée. Le crépuscule tomba
e de la surface de la terre. Je souriais maintenant de mes inventions de la matinée. Le crépuscule tombait peu à peu ; des
es, une à une, s’allumaient. Tout devenait rêveur. Carrera, satisfait de sa journée, qui avait ajouté au nombre de ses ami
rêveur. Carrera, satisfait de sa journée, qui avait ajouté au nombre de ses amis un vicomte, et tout à fait féru de moi,
ui avait ajouté au nombre de ses amis un vicomte, et tout à fait féru de moi, me proposait de dîner avec lui au Pausilippe
mbre de ses amis un vicomte, et tout à fait féru de moi, me proposait de dîner avec lui au Pausilippe. J’acceptai. Je pass
J’étais de plus en plus livré au sort, et comme un enjeu dans la main d’ un joueur. C’est là ce qui me plaisait et me faisa
vais était bon, quelque instinct me soufflait que je ne courais point de danger. Hier, pour que cette humeur noire m’eût t
frôlé un. Aujourd’hui, tout me paraissait favorable, je n’avais point d’ inquiétude. La fenêtre de Lina demeurait close com
ut me paraissait favorable, je n’avais point d’inquiétude. La fenêtre de Lina demeurait close comme la veille. Je ne m’en
e la veille. Je ne m’en souciais point ; je n’en voulais déduire rien de fâcheux. Une raison naturelle que j’ignorais, et
eux, pour l’instant, ne pouvait m’étonner. La veille j’avais souffert de voir cette fenêtre fermée, aujourd’hui, elle s’ou
e s’ouvrait ; c’est ainsi que cela devait être. Et j’aperçus, au fond de la chambre, Lina, ma Lina, Lina, mon amour !… Ell
igne ; puis, comme si elle eût entendu quelque bruit, disparut. Mais, de l’avoir vue, ma Lina, une seconde seulement, mon
ane !… On frappa à ma porte. Ma logeuse entra. Elle me regarda, comme d’ habitude, avec application, en fronçant les sourci
abitude, avec application, en fronçant les sourcils. Elle s’efforçait de me comprendre, mais n’y parvenait pas. Elle, m’ap
ortait une lettre. Je lus sur l’enveloppe mon nom : le nom du vicomte de Gardanne. Hier au soir, j’avais averti ma logeuse
vicomte de Gardanne. Hier au soir, j’avais averti ma logeuse, en cas d’ un billet du marquis. Encore un trait de moi qui a
ais averti ma logeuse, en cas d’un billet du marquis. Encore un trait de moi qui avait stupéfié la bonne femme… Et, précis
ille. Je me sentais l’âme légère. J’eusse envoyé des baisers au rayon de soleil qui glissait dans ma chambre, teignant tou
leil qui glissait dans ma chambre, teignant toutes les choses couleur de bonheur. Mais, malgré que la conjoncture parût bi
lgré que la conjoncture parût bien sérieuse, je ne pouvais m’empêcher de rire de cette façon qu’on avait ici d’entrer par
la conjoncture parût bien sérieuse, je ne pouvais m’empêcher de rire de cette façon qu’on avait ici d’entrer par la fenêt
euse, je ne pouvais m’empêcher de rire de cette façon qu’on avait ici d’ entrer par la fenêtre dans une grande famille. Il
nde famille. Il se montrait dans la conduite du marquis quelque chose d’ invraisemblable, et cela me paraissait d’une fanta
ite du marquis quelque chose d’invraisemblable, et cela me paraissait d’ une fantaisie un peu vive. En vérité, j’étais curi
me paraissait d’une fantaisie un peu vive. En vérité, j’étais curieux de ce qu’il me dirait tout à l’heure. Je m’habillai
t chez cet homme-là, et qu’il remarquerait aussitôt la moindre erreur de toilette, comme le manque le plus léger de polite
aussitôt la moindre erreur de toilette, comme le manque le plus léger de politesse. J’étais fort occupé par l’idée de ma v
le manque le plus léger de politesse. J’étais fort occupé par l’idée de ma visite, et je fus impatient et tel qu’une âme
r chez le marquis di Baiano. Je m’acheminai donc alors vers la maison de Lina. C’était un palais ancien, dont la porte mon
de Lina. C’était un palais ancien, dont la porte monumentale s’ornait de chaque côté de deux bornes sculptées, lesquelles
t un palais ancien, dont la porte monumentale s’ornait de chaque côté de deux bornes sculptées, lesquelles figuraient une
chaque côté de deux bornes sculptées, lesquelles figuraient une sorte d’ animal légendaire, à la gueule ouverte. Au-dessus
uraient une sorte d’animal légendaire, à la gueule ouverte. Au-dessus de la porte, taillées dans le marbre, les armes des
er en livrée se tenait sur le seuil. Il me précéda dans les escaliers de pierre qui dessinaient une large évolution. En mo
re qui dessinaient une large évolution. En montant, je m’émerveillais d’ entrer aujourd’hui par la porte, et avec honneur,
es ou des voleurs. Instinctivement, je cherchais à comprendre le plan de la construction pour savoir de quel côté se trouv
ent, je cherchais à comprendre le plan de la construction pour savoir de quel côté se trouvait l’appartement de Lina. Cepe
de la construction pour savoir de quel côté se trouvait l’appartement de Lina. Cependant cette préoccupation ne m’interdis
partement de Lina. Cependant cette préoccupation ne m’interdisait pas de voir aussi ce qui m’entourait, et je remarquai, d
ur de laquelle se développait l’escalier, une immense volière peuplée d’ oiseaux aux mille couleurs. Au premier étage, le p
conduisit, à travers vestibule et antichambre, jusqu’à un grand salon de parade, puis disparut pour aller m’annoncer à son
je me trouvais était haute et vaste. Trois grandes fenêtres encadrées de rideaux de damas rouge l’éclairaient. Le parquet
ais était haute et vaste. Trois grandes fenêtres encadrées de rideaux de damas rouge l’éclairaient. Le parquet était de ma
s encadrées de rideaux de damas rouge l’éclairaient. Le parquet était de marbre, sauf dans le centre de la pièce, où une m
rouge l’éclairaient. Le parquet était de marbre, sauf dans le centre de la pièce, où une mosaïque de la Renaissance, imit
uet était de marbre, sauf dans le centre de la pièce, où une mosaïque de la Renaissance, imitation de l’antique, représent
s le centre de la pièce, où une mosaïque de la Renaissance, imitation de l’antique, représentait Amphitrite et Neptune, su
es tritons à travers les flots. Au mur, était pendu un grand portrait de Ferdinand IV, le roi Nasone, sans doute donné par
one, sans doute donné par ce prince à quelque Baiano, haut personnage de sa cour. Des statues de marbre et des plantes ver
r ce prince à quelque Baiano, haut personnage de sa cour. Des statues de marbre et des plantes vertes, des bahuts, de gran
de sa cour. Des statues de marbre et des plantes vertes, des bahuts, de grands et pesants sièges anciens, tout un mobilie
es, des bahuts, de grands et pesants sièges anciens, tout un mobilier de famille, où se lisait toujours le même blason, et
e lisait toujours le même blason, et qu’on se transmettait sans doute de génération en génération depuis des siècles, garn
en génération depuis des siècles, garnissaient le salon. Cela offrait de la grandeur, de la majesté, avec quelque chose de
puis des siècles, garnissaient le salon. Cela offrait de la grandeur, de la majesté, avec quelque chose de froid qui prove
salon. Cela offrait de la grandeur, de la majesté, avec quelque chose de froid qui provenait sans doute du dallage de marb
esté, avec quelque chose de froid qui provenait sans doute du dallage de marbre, nu et sans tapis… Mais une portière s’éta
e bienveillant sur les lèvres, la main tendue. Deux petits fox pleins de vie le suivaient, qui se mirent à sauter sur moi,
rent à sauter sur moi, en poussant des murmures et des ronchonnements de joie : « Cuccia ! Cuccia !… » disait le marquis p
ns, qui finirent par se coucher à ses pieds. — Vous êtes bien aimable d’ être venu me voir, monsieur le Vicomte. J’ai été h
en aimable d’être venu me voir, monsieur le Vicomte. J’ai été heureux de faire votre connaissance, hier, au Caffetuccio. J
n’y avait pas encore quarante-huit heures, me tenait au bout du canon de son revolver, m’ayant surpris à moitié nu dans la
du canon de son revolver, m’ayant surpris à moitié nu dans la chambre de sa fille. Mais, apparemment, la scène de l’autre
à moitié nu dans la chambre de sa fille. Mais, apparemment, la scène de l’autre nuit ne comptait plus ; elle était abolie
utre nuit ne comptait plus ; elle était abolie, elle était retranchée de la suite des événements qui s’étaient réellement
’étais stupéfait du naturel avec lequel il s’exprimait, et j’essayais de me mettre à son ton. Il s’intéressait à ce que je
disais sur Naples ; il m’écoutait dans l’attitude aisée et courtoise d’ un homme du monde. Peu à peu, une grande gêne m’av
ce sujet, ce qui m’eût fort soulagé. Mais point. Avec le même accent de cordialité charmante, il me parlait maintenant de
Avec le même accent de cordialité charmante, il me parlait maintenant de ses enfants, de son fils qui vivait à Rome, de sa
ent de cordialité charmante, il me parlait maintenant de ses enfants, de son fils qui vivait à Rome, de sa fille. Il s’int
me parlait maintenant de ses enfants, de son fils qui vivait à Rome, de sa fille. Il s’interrompit : — Au fait, monsieur
me demandant s’il n’y avait point dans cette phrase quelque intention de querelle. Ma foi, non. Aucune contrainte visible,
contrainte visible, un parfait naturel. Je ne voulais plus m’étonner de rien. Je m’inclinai donc, jouant mon rôle de mon
e voulais plus m’étonner de rien. Je m’inclinai donc, jouant mon rôle de mon mieux, et avec, comme lui, un sourire d’homme
ai donc, jouant mon rôle de mon mieux, et avec, comme lui, un sourire d’ homme du monde sur les lèvres, et en remerciant de
mme lui, un sourire d’homme du monde sur les lèvres, et en remerciant de l’honneur. Il appuya sur un bouton. La vieille fe
s la rue accompagnant Lina parut, à laquelle le marquis donna l’ordre d’ aller chercher sa fille. J’attendais, ému. Revoir
a fille. J’attendais, ému. Revoir ici, devant son père, dans le salon de parade de son palais, ma maîtresse ! Quelle coméd
’attendais, ému. Revoir ici, devant son père, dans le salon de parade de son palais, ma maîtresse ! Quelle comédie se joua
omédie se jouait ? Je me mordais les lèvres ; le marquis me regardait d’ un air indifférent, mais je sentais qu’il m’observ
ais qu’il m’observait. J’entendis un pas léger glisser sur les dalles de marbre, et, par la grande porte du salon, dont le
es deux battants étaient restés ouverts, je vis avancer Lina, en robe de toile blanche, avec une grosse ceinture de soie n
vis avancer Lina, en robe de toile blanche, avec une grosse ceinture de soie noire. Elle baissait les yeux, elle était au
it aussi blanche que sa robe. Elle entra dans le salon, et s’approcha de son père, toujours le regard fixé sur le sol. Alo
ieur le Vicomte de Gardanne. Lina leva les yeux sur moi. Et je brûlai de me jeter à ses pieds. J’avais envie de lui demand
les yeux sur moi. Et je brûlai de me jeter à ses pieds. J’avais envie de lui demander pardon de ce qu’elle avait déjà souf
brûlai de me jeter à ses pieds. J’avais envie de lui demander pardon de ce qu’elle avait déjà souffert par moi. Son regar
ait déjà souffert par moi. Son regard était toujours tendre et chargé d’ amour, mais il me semblait aussi ombré de honte. L
it toujours tendre et chargé d’amour, mais il me semblait aussi ombré de honte. Les torsades de ses beaux cheveux étaient
hargé d’amour, mais il me semblait aussi ombré de honte. Les torsades de ses beaux cheveux étaient nouées avec un ruban no
es de ses beaux cheveux étaient nouées avec un ruban noir comme celui de la ceinture… Cependant, Lina s’était assise. Les
oublé pour oser parler. Enfin le marquis rompit les chiens ; comme si de rien n’était, impassible, admirable, il reprit la
ce que j’avais dit tout à l’heure sur Naples ; il articula une foule de choses aimables sur les Français et sur moi-même.
les nouveautés on avait données à Paris, et comme il me citait un air de Pergolèse que je ne connaissais pas, sa fille se
olèse que je ne connaissais pas, sa fille se mit au piano et commença de le jouer. Elle chanta quelques phrases. Je remarq
n’étions plus émus ni les uns ni les autres. Alors, me déclarant ravi de la réception qui m’avait été faite, et demandant
avi de la réception qui m’avait été faite, et demandant la permission de revenir bientôt, je pris congé, saluant le marqui
e pris congé, saluant le marquis, et baisant respectueusement la main de Mlle di Baiano. X Je ne savais que penser ;
ses façons avec moi, son détachement, la simplicité et la spontanéité de ses propos. C’eût été à croire, en vérité, que l’
bien. Alors, que signifiait cela ?… Et n’avais-je pas tout à craindre d’ un homme qui savait si parfaitement dissimuler ?…
ojets, quels pouvaient-ils être ?… Je m’y perdais. Cependant, à force d’ y réfléchir, je trouvai une explication dont il me
fallut bien me contenter. Ce gentilhomme voulait effacer le souvenir d’ une nuit déshonorante en ne l’évoquant point, en n
lant jamais à sa mémoire ; il l’exilait, autant qu’il était possible, de la réalité. Il fallait que cela n’eût pas été, ce
était possible ; cela seul était vrai. Je supposais que le sentiment de l’honneur le faisait agir, et je le jugeais beau
ugeais beau et noble. Mais il se produisit alors en moi quelque chose de singulier. Dès que j’eus la conviction que les ch
i une déception. Je fus tout à fait troublé. J’étais heureux à l’idée de fuir avec elle, de vivre avec elle librement, dan
fus tout à fait troublé. J’étais heureux à l’idée de fuir avec elle, de vivre avec elle librement, dans l’exaltation de l
ée de fuir avec elle, de vivre avec elle librement, dans l’exaltation de l’amour, en opposition à la société et aux lois.
is. Je comptais présenter à Lina toutes les objections que je croyais de mon devoir d’exprimer, mais je pensais bien qu’el
s présenter à Lina toutes les objections que je croyais de mon devoir d’ exprimer, mais je pensais bien qu’elle ne s’y rend
uais je ne sais quelle contrainte du sentiment, je ne sais quel essai de régulariser, de canaliser la passion, laquelle es
quelle contrainte du sentiment, je ne sais quel essai de régulariser, de canaliser la passion, laquelle est faite pour jai
défendue et embellie par le mystère, deviendrait alors quelque chose de licite, d’ordinaire, de simple et de bourgeois !
t embellie par le mystère, deviendrait alors quelque chose de licite, d’ ordinaire, de simple et de bourgeois ! C’était des
r le mystère, deviendrait alors quelque chose de licite, d’ordinaire, de simple et de bourgeois ! C’était descendre du cie
deviendrait alors quelque chose de licite, d’ordinaire, de simple et de bourgeois ! C’était descendre du ciel sur la terr
. Maintenant, le risque serait fini : non seulement j’aurais le droit de l’aimer, mais encore le devoir ! Et c’était un au
venture ! Voilà ce qu’on me retirait : ma poésie et mon bonheur. Plus de mystère, plus de risque et plus de secret !… Et j
e qu’on me retirait : ma poésie et mon bonheur. Plus de mystère, plus de risque et plus de secret !… Et j’avais besoin de
t : ma poésie et mon bonheur. Plus de mystère, plus de risque et plus de secret !… Et j’avais besoin de Lina, je ne pouvai
lus de mystère, plus de risque et plus de secret !… Et j’avais besoin de Lina, je ne pouvais me passer de ses baisers, de
plus de secret !… Et j’avais besoin de Lina, je ne pouvais me passer de ses baisers, de sa chair divine, de l’entendre se
!… Et j’avais besoin de Lina, je ne pouvais me passer de ses baisers, de sa chair divine, de l’entendre se plaindre et gém
de Lina, je ne pouvais me passer de ses baisers, de sa chair divine, de l’entendre se plaindre et gémir de volupté dans m
e ses baisers, de sa chair divine, de l’entendre se plaindre et gémir de volupté dans mes bras. Ces fiançailles, combien d
plaindre et gémir de volupté dans mes bras. Ces fiançailles, combien de temps, deux mois au moins, elles dureraient !… De
à tous ces déplaisirs, il me fallait bien me résoudre. Et j’essayais de m’en fâcher moins, en me disant que l’aventure, t
ste sur les intentions du marquis ? Est-ce que je connaissais le fond de sa pensée ?… J’étais loin, en somme, de me trouve
ce que je connaissais le fond de sa pensée ?… J’étais loin, en somme, de me trouver dans une sécurité absolue. Quelle veng
ge bourgeois, puisque les autres ne sauraient jamais l’histoire vraie de mes relations avec Lina. En face du monde, nous d
tant. Et dès le mariage célébré, nous partons, loin de l’étiquette et de la représentation, loin de tous, seuls enfin, seu
et libres ! XΙ Je me décidai à déménager. Il était mieux séant d’ habiter moins près de ma future femme. Et comme il
je trouvai à louer deux immenses pièces assez bien meublées. Ce souci de mon déménagement, encore qu’il s’agît simplement
eublées. Ce souci de mon déménagement, encore qu’il s’agît simplement de transporter d’une maison dans une autre mes bagag
ci de mon déménagement, encore qu’il s’agît simplement de transporter d’ une maison dans une autre mes bagages, me distraya
e maison dans une autre mes bagages, me distraya et détourna le cours de mes réflexions. Mais que chargé de sentiments fut
, me distraya et détourna le cours de mes réflexions. Mais que chargé de sentiments fut le dernier regard que je jetai à m
s heures si folles ! J’allai à la fenêtre, je considérai les colombes de Lina, là-haut, sur le rebord de la terrasse, et s
a fenêtre, je considérai les colombes de Lina, là-haut, sur le rebord de la terrasse, et sa fenêtre à elle ! Mon cœur se g
d de la terrasse, et sa fenêtre à elle ! Mon cœur se gonfla. Ah ! que de souvenirs !… Ah ! mon long regard sur la colline,
ieu, ma folie !… Cependant, dès que je fus entré dans mon appartement de Chiatamone, on eût dit que j’avais pénétré dans u
avais pénétré dans une nouvelle peau. Parbleu ! dans celle du vicomte de Gardanne ! Et soudain je compris ce que c’était d
s celle du vicomte de Gardanne ! Et soudain je compris ce que c’était d’ épouser la fille du marquis de Baiano. La magnific
que c’était d’épouser la fille du marquis de Baiano. La magnificence de mon installation m’impressionna. En somme, je fai
nseraient mes parents ? Ils avaient, depuis beau temps, pris le parti de me considérer comme un fou et de ne plus même che
nt, depuis beau temps, pris le parti de me considérer comme un fou et de ne plus même chercher à porter obstacle à mes fan
le ? Après tout, se marier ce n’était point tellement absurde. La vie de garçon est si souvent fâcheuse. Posséder une mais
se. Posséder une maison montée et ne plus vivre au restaurant !… Plus d’ une fois, déjà, j’y· avais songé. Les années passa
t, tout allait bien encore, mais plus tard… On ne peut errer toujours de pension en pension, de table d’hôte en table d’hô
ore, mais plus tard… On ne peut errer toujours de pension en pension, de table d’hôte en table d’hôte. On m’aurait proposé
plus tard… On ne peut errer toujours de pension en pension, de table d’ hôte en table d’hôte. On m’aurait proposé, il y a
e peut errer toujours de pension en pension, de table d’hôte en table d’ hôte. On m’aurait proposé, il y a quelques mois, a
ait proposé, il y a quelques mois, avant qu’elle ne fût ma maîtresse, d’ épouser Lina, il est probable que j’eusse été ravi
Ne nous en serions-nous pas repentis un jour ?… Et qu’importait donc d’ être mariés ? Puisque l’essentiel c’était d’être t
r ?… Et qu’importait donc d’être mariés ? Puisque l’essentiel c’était d’ être toujours ensemble, toujours l’un à l’autre. V
la Via Chiatamone, maintenant que j’étais bien réellement le vicomte de Gardanne. Je ne redoutais plus qu’une chose : que
ne m’acceptât plus pour son gendre. Il se montrait toujours avec moi d’ une correction parfaite. Jamais il n’avait reparlé
il me recevait avec une bonne grâce infinie. Mais il ne parlait point de nos projets. Et je dus, lorsque je jugeai le mome
une demande en règle. Quand il eut entendu que je sollicitais la main de sa fille, le marquis de Baiano me remercia polime
citais la main de sa fille, le marquis de Baiano me remercia poliment de l’honneur que je lui faisais, et me dit, comme si
emercia poliment de l’honneur que je lui faisais, et me dit, comme si de rien jamais n’avait été entre nous, me dit qu’il
je lui plaisais ? Que je lui plaisais au point qu’il pût tout tolérer de moi ? Avait-il pour l’Amour ce fond de respect na
u point qu’il pût tout tolérer de moi ? Avait-il pour l’Amour ce fond de respect napolitain, qui fait qu’on passe condamna
t de lui, ou bien ce veuf, qui vivait en garçon, n’était-il pas fâché de se délivrer de l’embarras d’une fille ? Je n’en s
en ce veuf, qui vivait en garçon, n’était-il pas fâché de se délivrer de l’embarras d’une fille ? Je n’en sais rien, ma fo
i vivait en garçon, n’était-il pas fâché de se délivrer de l’embarras d’ une fille ? Je n’en sais rien, ma foi, et aujourd’
cé à son sujet. Cet homme-là m’est resté une énigme. Enfin, ni l’aveu de ma demi-roture, ni le compte de ma fortune, qui e
st resté une énigme. Enfin, ni l’aveu de ma demi-roture, ni le compte de ma fortune, qui en somme était médiocre, ne le to
rent, et le jour du mariage fut définitivement arrêté. Je m’empressai d’ écrire à mes parents une longue lettre pour leur v
m’envoyèrent leur consentement, s’excusant sur la longueur du voyage de ne pas assister à la cérémonie. § Je voyais Lina
ter à la cérémonie. § Je voyais Lina tous les jours. Elle était folle de bonheur, elle n’osait pas croire que c’était vrai
Cela était trop beau. Elle avait peur. Comme elle avait le sentiment d’ avoir commis une grande faute en se donnant à moi,
n’y voulait point songer ; elle écartait les idées funestes. Ah ! pas d’ ombre sur son cœur !… Elle se livrait toute au pré
tin, et je la conduisais aux bains de mer du Pausilippe. J’étais fier d’ être à son côté et les regards d’admiration qu’on
s de mer du Pausilippe. J’étais fier d’être à son côté et les regards d’ admiration qu’on lui adressait m’enivraient. Qu’el
tion qu’on lui adressait m’enivraient. Qu’elle était belle ! Le bruit de ses fiançailles avec un Français s’était tout de
is du marquis, auxquels je fus présenté, ne semblèrent pas mécontents de moi. J’eus la fortune d’avoir des mots de leur go
e fus présenté, ne semblèrent pas mécontents de moi. J’eus la fortune d’ avoir des mots de leur goût et qu’on se répéta. En
e semblèrent pas mécontents de moi. J’eus la fortune d’avoir des mots de leur goût et qu’on se répéta. Enfin mon futur bea
reuse encore, parce que je plaisais, avec peut-être une pointe légère de jalousie, en me voyant aimable avec d’autres qu’e
en me voyant aimable avec d’autres qu’elle. Mais son sens méridional de la sociabilité lui faisait comprendre et entièrem
fut assez légère. Presque tout le monde, heureusement, à cette époque de l’année, avait quitté Naples. Le marquis, qui pos
marquis, qui possédait une propriété à Castellamare, où il se rendait d’ habitude l’été, consentit pour nous à ne point l’o
dominais, je m’écartais un peu de Lina, tandis qu’elle-même, épuisée, d’ un geste délicieux, baissait la tête. Nous déjeuni
c le marquis et. Lina, au restaurant, justement, des Promessi Sposi4, d’ où l’on découvre une vue si belle et si étrange su
rfois, il y avait fête sur la mer, le golfe était alors tout brillant de feu, couvert de barques illuminées, retentissant
t fête sur la mer, le golfe était alors tout brillant de feu, couvert de barques illuminées, retentissant de musique et de
ors tout brillant de feu, couvert de barques illuminées, retentissant de musique et de chants. Une foule claire, aimable e
ant de feu, couvert de barques illuminées, retentissant de musique et de chants. Une foule claire, aimable et animée, se p
du mariage arriva. Il se célébra chez le marquis, dans le grand salon de parade. Un prélat de la famille de Baiano nous un
se célébra chez le marquis, dans le grand salon de parade. Un prélat de la famille de Baiano nous unit. Il y eut grande a
ez le marquis, dans le grand salon de parade. Un prélat de la famille de Baiano nous unit. Il y eut grande affluence. Lina
a famille de Baiano nous unit. Il y eut grande affluence. Lina, vêtue de satin blanc et de dentelles, était divinement bel
o nous unit. Il y eut grande affluence. Lina, vêtue de satin blanc et de dentelles, était divinement belle. Elle était ému
hors de portée comme un rêve. Quelles minutes celles où, libres enfin de nous-mêmes, elle m’ouvrit ses bras en me tendant
lle se laissait adorer ! La retrouver ! Quels transports ! quels cris de joie et quels gémissements de plaisirs ! Nous pén
trouver ! Quels transports ! quels cris de joie et quels gémissements de plaisirs ! Nous pénétrions dans un nouvel amour.
ais qu’à demi. À présent je la possédais tout entière, et mes raisons de l’admirer s’étaient multipliées. Je m’étais enric
et mes raisons de l’admirer s’étaient multipliées. Je m’étais enrichi de mille attitudes, de mille gestes d’elle, qu’aupar
admirer s’étaient multipliées. Je m’étais enrichi de mille attitudes, de mille gestes d’elle, qu’auparavant je ne soupçonn
t multipliées. Je m’étais enrichi de mille attitudes, de mille gestes d’ elle, qu’auparavant je ne soupçonnais pas, et qu’e
rue près de moi, ou dans quelque maison amie. Toutes les expressions de son visage, tous ses sourires, comme toutes les n
xpressions de son visage, tous ses sourires, comme toutes les nuances de sa voix, maintenant je les savais. Elle m’avait r
s les nuances de sa voix, maintenant je les savais. Elle m’avait ravi de mille manières neuves, et chaque fois qu’elle m’a
ravi de mille manières neuves, et chaque fois qu’elle m’avait révélé d’ elle-même quelque nouveau détail exquis, j’avais e
m’avait révélé d’elle-même quelque nouveau détail exquis, j’avais eu d’ elle un désir nouveau. Et maintenant, c’est elle q
e j’adorais, et elle, cette créature nouvelle que je venais seulement de connaître. C’était la même et c’était une autre q
uis, ou enchantés, était à moi, à moi ! Nous partîmes pour la Sicile. De ce voyage, je conserve un souvenir inoubliable. J
us complet. J’étais dans toute ma force, dans la puissance et l’éclat de ma jeunesse, la créature que je jugeais la plus b
, leur disent que tout passe, étouffant soudainement la voix heureuse de leurs âmes. Ainsi, plus d’une fois, quand nous ét
e, étouffant soudainement la voix heureuse de leurs âmes. Ainsi, plus d’ une fois, quand nous étions étendus sur quelque pr
! « Si ! toujours ! toujours ! toujours ! » Je sentais son âme pleine de larmes et prête à déborder. C’est à cette heure-l
à cette heure-là encore que le remords et que la crainte s’emparaient d’ elle. Elle ne le disait pas, mais je le savais bie
!… Lorsque cette pensée déprimante la traversait, on eût dit que tout d’ un coup la fleur avait manqué de sève, sa tête tom
te la traversait, on eût dit que tout d’un coup la fleur avait manqué de sève, sa tête tombait sur son épaule, elle pâliss
elle pâlissait, elle était sans force. Et je lui parlais, j’essayais de la distraire, alors que, quelquefois, à moi-même
ient nécessaires pour reposer notre bonheur, et lui donner le pouvoir de s’épanouir le lendemain avec une force renouvelée
nouir le lendemain avec une force renouvelée ! Oui ! quelles journées de lumière et de rêve ! Quels souvenirs embaumés pou
main avec une force renouvelée ! Oui ! quelles journées de lumière et de rêve ! Quels souvenirs embaumés pour m’y réfugier
elle certains matins sur la mer, quand tous les deux, assis à l’avant d’ un bateau, nous nous taisions, regardant, respiran
t la proue, c’était une jolie musique. La mer était toute bleue, avec de légers bouillonnements le long du navire. Dans le
on apercevait des montagnes parfaites. Autour de nous, sur le désert d’ azur, des nuées virginales flottaient, des brumes
dres, roses, pudiques. Nous naviguions dans le ciel et nous souriions d’ extase et de félicité… Ma souple et gracieuse Lina
pudiques. Nous naviguions dans le ciel et nous souriions d’extase et de félicité… Ma souple et gracieuse Lina était robus
de félicité… Ma souple et gracieuse Lina était robuste. Nous faisions de longues promenades, des ascensions dans la montag
es ascensions dans la montagne. Nous marchions sous le soleil, joyeux de ses chauds rayons qui nous épousaient. Elle éprou
uvait pour la nature un amour sain et fort. Quand elle se dépouillait de son aspect superficiel de correction anglaise, à
our sain et fort. Quand elle se dépouillait de son aspect superficiel de correction anglaise, à la mode dans la société de
aspect superficiel de correction anglaise, à la mode dans la société de Naples, elle en était tout près, de la nature, el
glaise, à la mode dans la société de Naples, elle en était tout près, de la nature, elle était vraiment la sœur des arbres
tes. Nous nous sentions sur le cœur du monde. Nous étions les enfants de la terre, comme les animaux et les fleurs, et nou
imés du même souffle. Je me rappelle cette ascension dans la montagne de Taormine, jusqu’à un petit village, perché là-hau
rein, et nous le contemplâmes, nous le possédâmes avec bonheur. L’âme de Lina vibrait, elle sentait la beauté. Et ce pays
et auquel devait la rattacher une hérédité lointaine la transportait d’ enthousiasme. Ah ! quand je la voyais, moi couché
aysage immense et parfait, ah ! mon âme chantait alors un chant inouï d’ allégresse ! Je la revois à Syracuse, près de la m
st pas encore éteint. Quand son pied frappait ce vieux sol tout pétri de beauté, un chœur d’ombres harmonieuses se levait.
. Quand son pied frappait ce vieux sol tout pétri de beauté, un chœur d’ ombres harmonieuses se levait. J’entendais des voi
mbres harmonieuses se levait. J’entendais des voix s’élever au-dessus d’ une cité blanche immense. Je revoyais les trirèmes
r encore notre pensée. Car Lina pour moi exprimait au physique l’idée de la perfection. Elle était pareille à ce pays de S
it au physique l’idée de la perfection. Elle était pareille à ce pays de Syracuse. Je l’en sentais la fille. Et contempler
sentais la fille. Et contempler les lignes du paysage ou bien celles de son visage et de son corps me purifiait également
. Et contempler les lignes du paysage ou bien celles de son visage et de son corps me purifiait également l’esprit.   Cepe
s retournâmes à Naples. Je voulais prendre congé du marquis avant que d’ emmener ma femme en France. Ce fut encore délicieu
tout y était étrange et séduisant. Elle éprouva pourtant un mouvement de tristesse au moment où le bateau qui nous emmenai
esse au moment où le bateau qui nous emmenait en France perdit Naples de vue. Nous avions dépassé le Pausilippe, Capri, pu
geuse, regardant l’horizon, où rien n’apparaissait plus que les flots de la mer. Où l’emmenais-je ? Vers quoi ?… L’avenir 
er janvier 1913, p. 149-153 [153]. M. Alan Ostler a été correspondant d’ un journal anglais chez The Arabs of Tripoli (8°,
uerre italo-turque. Il n’est pas tendre pour les Italiens, mais plein de sympathie pour les Turcs et les Arabes. Pourquoi 
t consacré à la question des Berbères ; l’auteur a vu en Tripolitaine d’ intéressantes ruines romaines. Les Revues. Meme
 165-174 [174]. […] La Revue critique (25 novembre) : — « Les Leçons de Florence », par M. J. Longnon. […] Lettres all
e CI, numéro 373, 1er janvier 1913, p. 200-204 [204]. […] Les lettres de Karl Stauffer-Bern, dont les Süddeutsche Monatshe
tsche Monatshefte (décembre) poursuivent la publication sont toujours d’ un poignant intérêt. Cette fois-ci nous accompagno
13, p. 214-219 [218-219]. M. Kazimierz Chledowski poursuit ses études de la Renaissance italienne. Après Sienne, la Cour à
Renaissance italienne. Après Sienne, la Cour à Ferrare, Rome — Hommes de la Renaissance, dont j’ai déjà rendu compte, il n
nouvel ouvrage : Rome : — Hommes du Barocco. C’est encore un travail d’ un amoureux d’art, aussi riche en détails, aussi c
e : Rome : — Hommes du Barocco. C’est encore un travail d’un amoureux d’ art, aussi riche en détails, aussi consciencieux e
œuvres précédentes du même auteur. Ce qui attire le plus l’attention de M. Chledowski, ce n’est pas tant l’art lui-même q
e. L’auteur nous donne un tableau très curieux, très coloré et vivant de la cour des Papes au xviie  siècle. Connaissant à
près les monuments et les œuvres d’art, il semble avoir vécu au temps d’ Urbain VIII ou d’Innocent X, et on écoute sa voix
s et les œuvres d’art, il semble avoir vécu au temps d’Urbain VIII ou d’ Innocent X, et on écoute sa voix avec le même inté
ute sa voix avec le même intérêt avec lequel on aurait suivi le récit d’ un grand seigneur de la cour papale qui serait sur
même intérêt avec lequel on aurait suivi le récit d’un grand seigneur de la cour papale qui serait surgi du fond de sa tom
récit d’un grand seigneur de la cour papale qui serait surgi du fond de sa tombe, souriant et plein de vie, pour nous rac
a cour papale qui serait surgi du fond de sa tombe, souriant et plein de vie, pour nous raconter les choses dont magna par
eur aisément certains détails superflus qui parfois nuisent à l’unité de son travail, comme on les pardonnerait à un cause
it à un causeur, érudit et aimable, qui nous tiendrait sous le charme de sa parole et de son geste. L’auteur semble n’avoi
érudit et aimable, qui nous tiendrait sous le charme de sa parole et de son geste. L’auteur semble n’avoir ni préjugés, n
amie ». Il n’hésite pas à souligner tout le mal que les empiétements de l’Église et des jésuites ont fait à l’art et à la
n’a pour les défauts et les péchés des hommes qu’un sourire indulgent de philosophe. Les ouvrages de M. Chledowski ont tro
péchés des hommes qu’un sourire indulgent de philosophe. Les ouvrages de M. Chledowski ont trouvé un public très large en
que ces œuvres, traduites en français, auraient acquis à leur auteur de nombreuses amitiés en France. Tome CI, numéro
janvier 1913, p. 371-378 [378]. Ernest Daudet, Tragédies et Comédies de l’Histoire, récits des temps révolutionnaires d’a
cemment étudiée, du Marquis de Gallo, ce dévoué ministre des Bourbons de Naples dont le zèle sauveur méritait mieux, tromp
es études, M. Daudet a utilisé d’une part la « Correspondance inédite de Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile, ave
art la « Correspondance inédite de Marie-Caroline, reine de Naples et de Sicile, avec le marquis de Gallo », publiée par l
bliée par le commandant Weil et le marquis de Somma-Circello, préface de M. H. Welschinger (Émile-Paul), et, d’autre part,
Mémoires » du comte de Bray. Les Revues. L’Olivier : deux sonnets de M. Louis Le Cardonnel [extrait] Charles-Henry H
l’exil, sous la haine, Et Florence restait son incessant désir : Mais de tels hommes n’ont, ici-bas, qu’à souffrir, En pro
r, En promenant partout leur fortune incertaine. Solitaire il erra, de tes lugubres pins À tes absides d’or, Ravenne ; e
e incertaine. Solitaire il erra, de tes lugubres pins À tes absides d’ or, Ravenne ; et tu devins Une consolatrice amère
oupir du Florentin. Musées et collections. La collection Layard, de Venise, à la National Gallery de Londres August
1913, p. 415-422 [420]. La National Gallery de Londres va s’enrichir d’ une nouvelle précieuse collection, par suite du dé
va s’enrichir d’une nouvelle précieuse collection, par suite du décès de lady Layard, veuve du célèbre diplomate et archéo
ello sur le Grand Canal. Il y a là, comme on sait, plusieurs morceaux de grande valeur, notamment le célèbre Portrait de M
t, plusieurs morceaux de grande valeur, notamment le célèbre Portrait de Mahomet II peint par Gentile Bellini lors de son
n séjour à la cour du Sultan qui avait prié la Sérénissime République de lui envoyer un peintre fort habile5 (malheureusem
epeint) ; puis, l’Adoration des Rois Mages du même artiste, Le Départ de sainte Ursule de Carpaccio, une Madone de Cima da
du même artiste, Le Départ de sainte Ursule de Carpaccio, une Madone de Cima da Conegliano, des Saints de Bartolomeo Mont
nte Ursule de Carpaccio, une Madone de Cima da Conegliano, des Saints de Bartolomeo Montagna, une Figure allégorique du Pr
une Figure allégorique du Printemps par Cosmé Tura, une Annonciation de Gaudenzio Ferrari, des Madones de Bonsignori et d
ps par Cosmé Tura, une Annonciation de Gaudenzio Ferrari, des Madones de Bonsignori et de Boccaccino, des Portraits par Mo
, une Annonciation de Gaudenzio Ferrari, des Madones de Bonsignori et de Boccaccino, des Portraits par Moroni et par Moret
no, des Portraits par Moroni et par Moretto da Brescia, une Adoration de l’Enfant Jésus par Lorenzo Costa, une Pietà de Sé
Brescia, une Adoration de l’Enfant Jésus par Lorenzo Costa, une Pietà de Sébastien del Piombo, quelques Primitifs néerland
ombo, quelques Primitifs néerlandais, etc. : au total une quarantaine d’ œuvres choisies6. Le déplaisir des Italiens est gr
e quarantaine d’œuvres choisies6. Le déplaisir des Italiens est grand de voir partir à l’étranger tant de belles œuvres de
Italiens est grand de voir partir à l’étranger tant de belles œuvres de l’école nationale et une collection qui était une
vres de l’école nationale et une collection qui était une des parures de Venise ; aussi le Gouvernement italien fait-il jo
le Gouvernement italien fait-il jouer en ce moment tous les ressorts de sa diplomatie pour faire rentrer ces tableaux, ma
ntrer ces tableaux, malgré un décret rendu en 1906, dans la catégorie de ceux dont la sévère loi italienne de 1909 interdi
rendu en 1906, dans la catégorie de ceux dont la sévère loi italienne de 1909 interdit l’exportation7. Tome CI, numéro
méro 375, 1er février 1913 Faust et saint Sébastien A. Rémond ( de Metz) et C. Soula. Tome CI, numéro 375, 1er févr
ro 375, 1er février 1913, p. 524-535. Les œuvres littéraires ont ceci de particulier, qu’au contraire des œuvres scientifi
ntraire des œuvres scientifiques elles sont essentiellement fonctions de l’homme qui les crée. Alors que l’importance même
lement fonctions de l’homme qui les crée. Alors que l’importance même d’ une découverte en fait la propriété de tous, et la
ée. Alors que l’importance même d’une découverte en fait la propriété de tous, et laisse peu de place à la personnalité de
n fait la propriété de tous, et laisse peu de place à la personnalité de l’artisan, l’œuvre littéraire ne se saurait compr
te qui l’enfanta, du milieu et du temps qui la virent naître. Ce sont de telles considérations qui nous ont amené à rappro
telles considérations qui nous ont amené à rapprocher ici le Martyre de saint Sébastien du second Faust. De même que Goet
ébastien du second Faust. De même que Goethe, ayant assisté au déclin d’ un siècle et à l’aurore d’un autre, contemporain à
De même que Goethe, ayant assisté au déclin d’un siècle et à l’aurore d’ un autre, contemporain à la fois de la fin de la m
u déclin d’un siècle et à l’aurore d’un autre, contemporain à la fois de la fin de la monarchie et de la chute de l’empire
’un siècle et à l’aurore d’un autre, contemporain à la fois de la fin de la monarchie et de la chute de l’empire, après av
urore d’un autre, contemporain à la fois de la fin de la monarchie et de la chute de l’empire, après avoir exprimé dans We
utre, contemporain à la fois de la fin de la monarchie et de la chute de l’empire, après avoir exprimé dans Werther la « d
dans le second Faust à critiquer l’inanité des efforts métaphysiques de son temps, et à trouver une formule qui permît au
ysiques de son temps, et à trouver une formule qui permît aux enlisés de cette agitation sans but de se ressaisir, de même
rouver une formule qui permît aux enlisés de cette agitation sans but de se ressaisir, de même M. d’Annunzio, après avoir
u mécanisme qui enlève l’homme matériellement et moralement au-dessus de ses misères, de même M. d’Annunzio a cherché dans
de ses misères, de même M. d’Annunzio a cherché dans la glorification d’ un héros chrétien la contrepartie du négativisme n
instinct sexuel ne font qu’exprimer dans leurs œuvres les difficultés de cet instinct à se satisfaire. Cet instinct vise u
à atteindre, et leur pessimisme ne traduit souvent que l’impuissance de leurs efforts pour y accéder. Ils restent ainsi d
urs efforts pour y accéder. Ils restent ainsi des amoureux perpétuels de l’amour en soi. Mais de même que, comme le racont
i. Mais de même que, comme le raconte P. Loti, dans les vieux temples de l’Inde se superposent les terrasses et les sanctu
ux temples de l’Inde se superposent les terrasses et les sanctuaires, d’ accès d’autant plus difficile et d’autant plus red
es de l’Inde se superposent les terrasses et les sanctuaires, d’accès d’ autant plus difficile et d’autant plus redoutable
les terrasses et les sanctuaires, d’accès d’autant plus difficile et d’ autant plus redoutable que l’on monte plus haut, d
plus difficile et d’autant plus redoutable que l’on monte plus haut, de telle sorte que la plupart des fidèles restent en
nent les idoles du faîte, de même la plupart des poètes se contentent d’ aspirer sans cesse vers leur idéal et parfois de l
poètes se contentent d’aspirer sans cesse vers leur idéal et parfois de le saisir sans chercher plus haut une inspiration
hercher plus haut une inspiration plus divine à leur génie. Goethe et d’ Annunzio ont commencé tous deux par parcourir le c
rcher plus haut une inspiration plus divine à leur génie. Goethe et d’ Annunzio ont commencé tous deux par parcourir le cycle de
e. Goethe et d’Annunzio ont commencé tous deux par parcourir le cycle de l’amour humain, et ils en ont ressenti à la fois
le néant : Werther, il Fuoco, le premier Faust, Forse che si, donnent de manière égale l’impression de l’effort surtendu e
le premier Faust, Forse che si, donnent de manière égale l’impression de l’effort surtendu et de l’impuissance à rencontre
che si, donnent de manière égale l’impression de l’effort surtendu et de l’impuissance à rencontrer une formule définitive
elle-même du poète, trop foncièrement orgueilleuse, les ait empêchés de se plier à l’adaptation nécessaire, Faust, Stelli
chute, et que l’amoureux dégringole les degrés du temple en attendant de se saisir à quelque nouveau mirage, Goethe et d’A
temple en attendant de se saisir à quelque nouveau mirage, Goethe et d’ Annunzio se détournent comme des héros blessés en
emple en attendant de se saisir à quelque nouveau mirage, Goethe et d’ Annunzio se détournent comme des héros blessés en s’abrita
o se détournent comme des héros blessés en s’abritant sous le manteau de leur orgueil et s’évadent en montant plus haut. P
lus haut. Plus haut : c’est Dieu. Or l’idée qu’un homme se peut faire de Dieu n’est que la projection extérieure de sa pro
qu’un homme se peut faire de Dieu n’est que la projection extérieure de sa propre nature. Comme toute idée métaphysique,
extérieure de sa propre nature. Comme toute idée métaphysique, l’idée de Dieu subit lourdement l’influence du coefficient
Dieu subit lourdement l’influence du coefficient personnel et résulte de toutes les contingences d’éducation, de milieu, d
luence du coefficient personnel et résulte de toutes les contingences d’ éducation, de milieu, d’époque et de civilisation,
fficient personnel et résulte de toutes les contingences d’éducation, de milieu, d’époque et de civilisation, où l’individ
rsonnel et résulte de toutes les contingences d’éducation, de milieu, d’ époque et de civilisation, où l’individu se trouve
ésulte de toutes les contingences d’éducation, de milieu, d’époque et de civilisation, où l’individu se trouve placé. Mais
nes en sont toujours les mêmes, car les problèmes du cœur humain sont d’ essence éternelle. Quels que soient le philosophe
la note personnelle qu’il imprime à son œuvre, toutes les productions de l’esprit humain nées dans ces conditions présente
productions de l’esprit humain nées dans ces conditions présenteront de telles analogies que, pour n’être point des redit
arables. L’odyssée satanique du docteur Faust ou la course au martyre de l’illuminé Sébastien ne sont que l’histoire d’un
u la course au martyre de l’illuminé Sébastien ne sont que l’histoire d’ un homme qui cherche à sortir du cadre étroit des
’histoire d’un homme qui cherche à sortir du cadre étroit des limites de son milieu, à perpétuer sa vie en la liant indiss
liant indissolublement à quelque force éternelle. Un premier élément de comparaison entre nos deux poètes est l’orgueil.
’orgueil. Ils apparaissent tous deux comme des manifestations isolées de l’activité intellectuelle et du génie propre de l
anifestations isolées de l’activité intellectuelle et du génie propre de leurs races, à des époques qui, comme nous le dis
ions au début, sont assez analogues. Alors comme maintenant, au seuil de ces deux siècles successifs on peut retrouver les
mêmes malaises. À la philosophie compliquée, impuissante, pessimiste de la fin du xviiie  siècle en Allemagne, correspond
 siècle en Allemagne, correspond le catholicisme étroit et fétichiste de la fin du xixe . L’unité morale allemande était b
plus avancée que l’unité politique, après les tourmentes successives de la révolution et de l’empire ; il y avait donc un
unité politique, après les tourmentes successives de la révolution et de l’empire ; il y avait donc un malaise considérabl
conventionnelles et des régimes différents qui empêchaient les hommes de mentalités analogues de se rapprocher, et parfois
régimes différents qui empêchaient les hommes de mentalités analogues de se rapprocher, et parfois même de penser libremen
les hommes de mentalités analogues de se rapprocher, et parfois même de penser librement ; d’autre part la forme politiqu
même de penser librement ; d’autre part la forme politique elle-même de ces petits États ne pouvant justifier leur durée
e de ces petits États ne pouvant justifier leur durée et la diversité de leurs formules respectives que par la minutie des
rmules respectives que par la minutie des détails, les manifestations de l’idée exigeaient, pour être un peu libres, une v
e l’idée exigeaient, pour être un peu libres, une valeur assez grande de l’homme qui les soutenait pour que cet homme fût
ait pour que cet homme fût relativement affranchi des contingences et de la forme. La plupart des universitaires et par co
ellectuels étaient ainsi bridés et retenus dans des cadres limitatifs de tout essor. Goethe, très affranchi, sentait profo
r. Goethe, très affranchi, sentait profondément l’inanité des efforts de ce milieu, qui était pourtant un milieu pensant,
, et son émancipation philosophique fut à la fois la cause et l’effet de l’orgueil qu’il présenta toujours. En Italie, l’u
té politique est une chose réalisée ; l’unité intellectuelle est loin d’ avoir atteint à la même simplicité. Entre les prov
teint à la même simplicité. Entre les provinces émancipées du Nord et de l’Adriatique et la mentalité obscurcie de la régi
inces émancipées du Nord et de l’Adriatique et la mentalité obscurcie de la région romaine ou sauvagement superstitieuse d
on Romaine ; ces différences sont suffisantes pour créer des courants d’ idées hostiles les unes aux autres, de véritables
isantes pour créer des courants d’idées hostiles les unes aux autres, de véritables croisades intérieures propices elles-m
érieures propices elles-mêmes à des malaises excessifs se répercutant de l’une à l’autre extrémité. Les uns, très affranch
nt sans cesse à se défendre contre l’agressivité déguisée et patiente de l’esprit romain ; les autres, encore asservis, so
res, encore asservis, sont sans cesse heurtés dans leur conservatisme de dogmes et d’intérêts par les poussées libératrice
sservis, sont sans cesse heurtés dans leur conservatisme de dogmes et d’ intérêts par les poussées libératrices des premier
rices des premiers. Il ne s’agit plus seulement des états du pape, et de la différence de vitalité respective des versants
s. Il ne s’agit plus seulement des états du pape, et de la différence de vitalité respective des versants de l’Apennin, co
tats du pape, et de la différence de vitalité respective des versants de l’Apennin, comme dans l’œuvre d’About, mais de la
de vitalité respective des versants de l’Apennin, comme dans l’œuvre d’ About, mais de la diffusion de ce dualisme, qu’il
espective des versants de l’Apennin, comme dans l’œuvre d’About, mais de la diffusion de ce dualisme, qu’il signalait entr
rsants de l’Apennin, comme dans l’œuvre d’About, mais de la diffusion de ce dualisme, qu’il signalait entre les deux côtés
attaque ne peut échapper à la géhenne commune qu’à la seule condition de trouver dans son orgueil un piédestal qui le mett
s qui nous occupent. Il leur fallait cette conception plus qu’humaine de leur personne pour échapper aux multiples entrave
plus qu’humaine de leur personne pour échapper aux multiples entraves de leur milieu. Tous deux sont les contemporains à l
s entraves de leur milieu. Tous deux sont les contemporains à la fois d’ un crépuscule et d’une aurore ; tous deux sont com
milieu. Tous deux sont les contemporains à la fois d’un crépuscule et d’ une aurore ; tous deux sont comme cet « homme dont
Confessions.) Pour Goethe, c’est la fin du formalisme et le triomphe de l’esprit critique qui semble être la caractéristi
esprit critique qui semble être la caractéristique mentale supérieure de son époque ; pour d’Annunzio, c’est la lassitude
emble être la caractéristique mentale supérieure de son époque ; pour d’ Annunzio, c’est la lassitude de la critique et un
ble être la caractéristique mentale supérieure de son époque ; pour d’ Annunzio , c’est la lassitude de la critique et un fétichis
entale supérieure de son époque ; pour d’Annunzio, c’est la lassitude de la critique et un fétichisme néocatholique qui re
alité moyenne des classes affranchies par la fortune. Goethe est donc d’ origines chrétiennes profondes sur lesquelles ont
ndes sur lesquelles ont réagi les idées philosophiques très anciennes de la Grèce et de Rome ; nous disons chrétiennes ave
lles ont réagi les idées philosophiques très anciennes de la Grèce et de Rome ; nous disons chrétiennes avec intention par
païenne est essentiellement contraire à l’un et à l’autre et le culte de la nature leur est aussi profondément étranger. D
’autre et le culte de la nature leur est aussi profondément étranger. D’ Annunzio est de nature païenne, car le paganisme a
utre et le culte de la nature leur est aussi profondément étranger. D’ Annunzio est de nature païenne, car le paganisme a imprégn
lte de la nature leur est aussi profondément étranger. D’Annunzio est de nature païenne, car le paganisme a imprégné assez
ure païenne, car le paganisme a imprégné assez longtemps les origines de son milieu pour que son génie soit fonction, non
emps les origines de son milieu pour que son génie soit fonction, non de la civilisation, mais de la terre italienne elle-
milieu pour que son génie soit fonction, non de la civilisation, mais de la terre italienne elle-même. Les instincts du pr
partenant à des ascendants plus ou moins directs, le second est formé d’ une sève plus ancienne, émanée du sol et non de la
s, le second est formé d’une sève plus ancienne, émanée du sol et non de la race. Goethe est un païen par éducation, d’Ann
, émanée du sol et non de la race. Goethe est un païen par éducation, d’ Annunzio l’est de naissance et tend à devenir le c
émanée du sol et non de la race. Goethe est un païen par éducation, d’ Annunzio l’est de naissance et tend à devenir le chrétien
t non de la race. Goethe est un païen par éducation, d’Annunzio l’est de naissance et tend à devenir le chrétien que Goeth
o l’est de naissance et tend à devenir le chrétien que Goethe a cessé d’ être. Il y tend parce que, sur cette nature, tout
parce que, sur cette nature, tout entière sentimentale, qui, en fait d’ analyse psychologique, ne peut fournir que des obs
-même, la fatigue détermine l’effort vers un repos que seule une idée de nature analogue à ce qui est la foi religieuse pe
ous deux portera donc nécessairement cette double empreinte à la fois de leurs tendances et de leurs origines, qui emporte
nécessairement cette double empreinte à la fois de leurs tendances et de leurs origines, qui emporteront le paganisme de G
de leurs tendances et de leurs origines, qui emporteront le paganisme de Goethe vers la véritable idée chrétienne qui est
idée chrétienne qui est la bonté, et feront échouer le christianisme de d’Annunzio aux pieds des autels du seul dieu païe
ée chrétienne qui est la bonté, et feront échouer le christianisme de d’ Annunzio aux pieds des autels du seul dieu païen q
chrétienne qui est la bonté, et feront échouer le christianisme de d’ Annunzio aux pieds des autels du seul dieu païen qui soit
païen qui soit éternel : la beauté. Pour tous deux il est nécessaire de parcourir la même étape, celle de l’amour, dont n
é. Pour tous deux il est nécessaire de parcourir la même étape, celle de l’amour, dont nous avons déjà parlé. Faust devien
celle de l’amour, dont nous avons déjà parlé. Faust devient amoureux d’ Hélène après un épisode dont nous retrouverons l’é
épisode dont nous retrouverons l’équivalent mystique et matériel dans d’ Annunzio. L’amour d’Hélène, d’un être à proprement
isode dont nous retrouverons l’équivalent mystique et matériel dans d’ Annunzio . L’amour d’Hélène, d’un être à proprement parler
trouverons l’équivalent mystique et matériel dans d’Annunzio. L’amour d’ Hélène, d’un être à proprement parler immatériel o
l’équivalent mystique et matériel dans d’Annunzio. L’amour d’Hélène, d’ un être à proprement parler immatériel ou, si l’on
eprésente une réalité dont la partie objective est tirée tout entière de l’élément vivant du couple, c’est-à-dire de Faust
ve est tirée tout entière de l’élément vivant du couple, c’est-à-dire de Faust. L’amour est donc assez puissant pour créer
le, c’est-à-dire de Faust. L’amour est donc assez puissant pour créer de toutes pièces l’objectivité du sujet aimé. Cela a
nt Antoine, saint François, Marie Alacoque, ont donné à l’objet divin de leur amour une réalité suffisante pour en être st
iel reste cependant unilatéral, tandis que Goethe a voulu que l’amour de Faust fût assez puissant pour que, sans qu’il soi
mour de Faust fût assez puissant pour que, sans qu’il soit nécessaire de faire boire à l’ombre d’Hélène le sang d’aucune b
uissant pour que, sans qu’il soit nécessaire de faire boire à l’ombre d’ Hélène le sang d’aucune brebis noire, elle eût cep
sans qu’il soit nécessaire de faire boire à l’ombre d’Hélène le sang d’ aucune brebis noire, elle eût cependant une existe
une existence réelle. Il est vrai que toujours l’amour a été créateur de mirages et que si les anciens l’ont voulu aveugle
ges et que si les anciens l’ont voulu aveugle, c’est qu’il n’a besoin d’ aucun témoignage pour croire aux splendeurs de l’o
c’est qu’il n’a besoin d’aucun témoignage pour croire aux splendeurs de l’objet choisi ; mais ils ne l’ont guère jugé ass
é assez puissant pour transférer à la femme aimée la matérialité même de son amant. Faust aime Hélène et parce qu’il l’aim
parce qu’il l’aime il en tire non seulement les mêmes sensations que d’ une femme réelle, mais encore en a un enfant : Eup
restera dans les conditions adéquates à la vie matérielle et aux lois de la pesanteur. Hélène, ainsi doublement attachée à
aux lois de la pesanteur. Hélène, ainsi doublement attachée à la vie de la terre, continuera à pouvoir donner à Faust les
ie de la terre, continuera à pouvoir donner à Faust les satisfactions de sa présence, mais Euphorion — ombre et homme — se
ions de sa présence, mais Euphorion — ombre et homme — sent le besoin de jouir des facultés de lévitation qui se rattachen
ais Euphorion — ombre et homme — sent le besoin de jouir des facultés de lévitation qui se rattachent à l’une des constitu
es facultés de lévitation qui se rattachent à l’une des constituantes de son être, et, malgré la prière de ses parents, s’
attachent à l’une des constituantes de son être, et, malgré la prière de ses parents, s’envole et se trouve entraîné vers
nveloppe matérielle s’anéantit. Ainsi, comme le dit Hélène, « le lien de la vie et de l’amour est déchiré », et, comme son
rielle s’anéantit. Ainsi, comme le dit Hélène, « le lien de la vie et de l’amour est déchiré », et, comme son fils, elle r
chiré », et, comme son fils, elle retourne vers Perséphone. La flèche de saint Sébastien échappe aussi aux lois de la pesa
vers Perséphone. La flèche de saint Sébastien échappe aussi aux lois de la pesanteur, et, parce qu’elle part vers le ciel
r, et, parce qu’elle part vers le ciel sans retomber, donne le signal de la rupture du saint avec le passé plein d’amour p
retomber, donne le signal de la rupture du saint avec le passé plein d’ amour païen, d’ailleurs aussi indécis comme sexe q
r païen, d’ailleurs aussi indécis comme sexe que pouvait l’être celui d’ une ombre, et marque dans la vie du héros de d’Ann
que pouvait l’être celui d’une ombre, et marque dans la vie du héros de d’Annunzio un épisode aussi important que la disp
e pouvait l’être celui d’une ombre, et marque dans la vie du héros de d’ Annunzio un épisode aussi important que la dispari
pouvait l’être celui d’une ombre, et marque dans la vie du héros de d’ Annunzio un épisode aussi important que la disparition d’E
du héros de d’Annunzio un épisode aussi important que la disparition d’ Euphorion dans la vie de Faust. Dans les deux cas,
un épisode aussi important que la disparition d’Euphorion dans la vie de Faust. Dans les deux cas, c’est le fait surnature
Faust. Dans les deux cas, c’est le fait surnaturel qui vient décider d’ une vocation.                     Je suis libre !
      Je suis libre ! Souvenez-vous. Je suis la cible ! Souvenez-vous de ce terrible Espoir, et que je serai digne De dema
la cible ! Souvenez-vous de ce terrible Espoir, et que je serai digne De demander à Dieu des signes Plus éclatants. (Le Sa
gne De demander à Dieu des signes Plus éclatants. (Le Saint, p. 18.) D’ Annunzio fait entrer Sébastien dans la période act
e De demander à Dieu des signes Plus éclatants. (Le Saint, p. 18.) D’ Annunzio fait entrer Sébastien dans la période active de s
int, p. 18.) D’Annunzio fait entrer Sébastien dans la période active de son amour mystique pour le Christ par une scène q
cène que nous retrouvons dans Goethe comme préparation à la rencontre de Faust et d’Hélène. Tandis que les Mères voguent d
s retrouvons dans Goethe comme préparation à la rencontre de Faust et d’ Hélène. Tandis que les Mères voguent dans le domai
re de Faust et d’Hélène. Tandis que les Mères voguent dans le domaine de l’irréel, ne voyant que ce qui n’est pas encore,
l’irréel, ne voyant que ce qui n’est pas encore, les sept magiciennes de d’Annunzio, attachées aux foyers de leur œuvre pa
rréel, ne voyant que ce qui n’est pas encore, les sept magiciennes de d’ Annunzio, attachées aux foyers de leur œuvre par d
éel, ne voyant que ce qui n’est pas encore, les sept magiciennes de d’ Annunzio , attachées aux foyers de leur œuvre par des chaîn
pas encore, les sept magiciennes de d’Annunzio, attachées aux foyers de leur œuvre par des chaînes d’or qui sont des chaî
nes de d’Annunzio, attachées aux foyers de leur œuvre par des chaînes d’ or qui sont des chaînes mystiques, puisqu’elles se
chaînes mystiques, puisqu’elles se rompront plus tard à l’apparition de l’objet sacré, ne contemplent que ce qui représen
du passé. Le trépied que Faust va chercher équivaut au voile empreint de la Sainte Image que la fille malade des fièvres ;
dès rend ses ombres à Faust, le voile étendu fait s’ouvrir les portes de bronze et se rompre les liens qui rattachaient le
iciennes à leur culte païen. L’une et l’autre scène, qui se terminent d’ une façon symétrique, ici par l’apothéose de la be
e scène, qui se terminent d’une façon symétrique, ici par l’apothéose de la beauté païenne, là par la mainmise de la Vierg
étrique, ici par l’apothéose de la beauté païenne, là par la mainmise de la Vierge sur les domaines bleus de Samas, s’acco
eauté païenne, là par la mainmise de la Vierge sur les domaines bleus de Samas, s’accompagnent de mouvements de foule sens
mainmise de la Vierge sur les domaines bleus de Samas, s’accompagnent de mouvements de foule sensiblement comparables, soi
Vierge sur les domaines bleus de Samas, s’accompagnent de mouvements de foule sensiblement comparables, soit dans la cour
t dans la chambre magique. Sébastien est donc entré dans le paroxysme de son amour pour le Christ avec la même fureur sacr
e de son amour pour le Christ avec la même fureur sacrée qui s’empare de Faust quand, armé du trépied, il frappe l’ombre d
acrée qui s’empare de Faust quand, armé du trépied, il frappe l’ombre de Paris pour lui arracher Hélène ; puis cette fureu
r tombe et le Saint se trouve devant l’empereur, comme Faust à la fin de sa carrière devant les problèmes auxquels Méphist
arrière devant les problèmes auxquels Méphisto lui a donné la faculté de se consacrer, dans le royaume mystérieux créé aux
é aux dépens de la mer. À ce moment, tous deux ont abandonné le culte de la beauté païenne et se trouvent en présence de l
de la beauté païenne et se trouvent en présence de la même tentation de toute-puissance que leur offre le protagoniste. L
tentation de toute-puissance que leur offre le protagoniste. Le rôle de l’Empereur et celui de Méphisto présentent en eff
ssance que leur offre le protagoniste. Le rôle de l’Empereur et celui de Méphisto présentent en effet de grandes analogies
niste. Le rôle de l’Empereur et celui de Méphisto présentent en effet de grandes analogies. La toute-puissance de l’un et
Méphisto présentent en effet de grandes analogies. La toute-puissance de l’un et le satanisme de l’autre les rendent const
ffet de grandes analogies. La toute-puissance de l’un et le satanisme de l’autre les rendent constamment présents au cours
de l’autre les rendent constamment présents au cours du développement de la pièce c’est la puissance impériale qui protège
ge saint Sébastien, dans toute la première partie, contre le résultat de ses violations de la loi païenne, de même que cha
, dans toute la première partie, contre le résultat de ses violations de la loi païenne, de même que chaque fois que Faust
c’est la puissance satanique qui l’arrache au danger. L’envahissement de la Chambre magique, qui n’est que le résultat d’u
ger. L’envahissement de la Chambre magique, qui n’est que le résultat d’ un marché, parce que Sébastien a promis la guériso
en a promis la guérison au préfet, risquerait, s’il n’était pas l’ami de l’empereur, de le faire considérer autrement que
guérison au préfet, risquerait, s’il n’était pas l’ami de l’empereur, de le faire considérer autrement que comme un thauma
rer autrement que comme un thaumaturge ; de même Méphisto sauve Faust de l’imprudence qu’il commet devant la cour en voula
la cour en voulant séparer Hélène et Paris, et lui évite l’accusation de sorcellerie. L’Empereur tente saint Sébastien en
i offrant la divinité et Sébastien se laisse un instant séduire : ici d’ Annunzio a cherché à rappeler la tentation du Chri
offrant la divinité et Sébastien se laisse un instant séduire : ici d’ Annunzio a cherché à rappeler la tentation du Christ quand
rché à rappeler la tentation du Christ quand Satan lui offre l’empire de la terre. Cependant Méphisto a donné à Faust cet
e l’empire de la terre. Cependant Méphisto a donné à Faust cet empire de la terre ; seulement il a peuplé cette terre de c
né à Faust cet empire de la terre ; seulement il a peuplé cette terre de créatures d’illusion, lui donnant ainsi une puiss
t empire de la terre ; seulement il a peuplé cette terre de créatures d’ illusion, lui donnant ainsi une puissance analogue
puissance analogue à celle dont l’empereur dispose sur les divinités de son temps. D’ailleurs le rapprochement de Méphist
r dispose sur les divinités de son temps. D’ailleurs le rapprochement de Méphisto et de l’Empereur est encore plus facile
es divinités de son temps. D’ailleurs le rapprochement de Méphisto et de l’Empereur est encore plus facile quand on étudie
’exécution pour permettre au saint des funérailles plutôt glorieuses, de telle façon qu’après l’avoir frappé au nom de la
u nom de la religion païenne il lui pardonne assez pour lui permettre de retrouver dans l’Hadès les honneurs nécessaires ;
scepticisme païen le laisse sans colères suffisantes devant le culte de ce qui, pour lui, n’est qu’un numéro de plus dans
éphisto, qui a longuement, à la suite de Faust, erré parmi les ombres de l’ancien monde, qui a beaucoup causé avec elles a
ancien monde, qui a beaucoup causé avec elles au hasard des aventures de son pupille, a fini par acquérir à leur école le
qu’une vague résistance lorsque les anges viennent lui arracher l’âme de Faust, dont la damnation se trouve ainsi évitée p
ve ainsi évitée par un geste analogue à celui qui a épargné aux mânes de saint Sébastien d’être privés de sépulture. Méphi
un geste analogue à celui qui a épargné aux mânes de saint Sébastien d’ être privés de sépulture. Méphisto et l’Empereur p
ogue à celui qui a épargné aux mânes de saint Sébastien d’être privés de sépulture. Méphisto et l’Empereur procèdent ainsi
sépulture. Méphisto et l’Empereur procèdent ainsi du même sentiment, de la même absence de certitude. Pour Méphisto, les
o et l’Empereur procèdent ainsi du même sentiment, de la même absence de certitude. Pour Méphisto, les choses vont même pl
nique. La mort des deux héros caractérise également un même mouvement de l’âme chez les deux poètes : Faust, plus réfléchi
nt de l’âme chez les deux poètes : Faust, plus réfléchi, âgé, fatigué d’ avoir tout essayé, tout vu, tout éprouvé, même l’a
tigué d’avoir tout essayé, tout vu, tout éprouvé, même l’amour asexué d’ Hélène, saint Sébastien, enthousiaste, grisé, exal
plus opportune, à l’amour en soi, il a bien éprouvé toutes les joies de la puissance humaine, mais il reste inquiet, et i
es joies de la puissance humaine, mais il reste inquiet, et il suffit d’ un incident presque insignifiant en lui-même pour
un incident presque insignifiant en lui-même pour le ramener au point de départ. Après avoir écrasé par la sensation du né
ès avoir écrasé par la sensation du néant des doctrines, fait un acte de foi négative en se vouant au satanisme, la sensat
ramène à faire, vers l’idée chrétienne, un mouvement qui est un acte de foi active, implicite. De même saint Sébastien pa
i est un acte de foi active, implicite. De même saint Sébastien parti d’ un milieu sentimental, formé tout entier par l’amo
sentimental, formé tout entier par l’amour qu’il inspire aux archers d’ Émèse, peut-être après en avoir inspiré à l’empere
entier empoigné par l’idolâtrie matérielle du Sauveur et s’émeut non de l’idée de rédemption, mais de celle du martyre et
poigné par l’idolâtrie matérielle du Sauveur et s’émeut non de l’idée de rédemption, mais de celle du martyre et de l’auto
ie matérielle du Sauveur et s’émeut non de l’idée de rédemption, mais de celle du martyre et de l’automutilation par renon
r et s’émeut non de l’idée de rédemption, mais de celle du martyre et de l’automutilation par renonciation aux joies du mo
ne sait saisir que le seul symbole charnel. Ils l’ont frappé à coups de poing, Ils l’ont tout meurtri de soufflets, Ils o
e charnel. Ils l’ont frappé à coups de poing, Ils l’ont tout meurtri de soufflets, Ils ont craché sur lui. Sa face Est dé
pières, et ses yeux, Hélas ! hélas ! (Le Saint, p. 30.) Il sort donc de l’amour païen, comme Faust de la philosophie chré
élas ! (Le Saint, p. 30.) Il sort donc de l’amour païen, comme Faust de la philosophie chrétienne, pour trouver non une d
ur trouver non une doctrine nettement opposée à celle qui lui servait de guide, mais une déformation de son état mental pr
tement opposée à celle qui lui servait de guide, mais une déformation de son état mental primitif. Le satanisme de l’un, l
guide, mais une déformation de son état mental primitif. Le satanisme de l’un, le christianisme de l’autre, ne sont en som
n de son état mental primitif. Le satanisme de l’un, le christianisme de l’autre, ne sont en somme que la confession défor
christianisme de l’autre, ne sont en somme que la confession déformée de leur foi primitive. Puis saint Sébastien retrouve
de leur foi primitive. Puis saint Sébastien retrouve le flamboiement de ses amours primitives dans la dernière scène qui
itives dans la dernière scène qui le remet en contact avec la cohorte de ses amants. Sa mort et ses obsèques sont l’apothé
rte de ses amants. Sa mort et ses obsèques sont l’apothéose, non plus de son christianisme, mais ici encore de l’amour en
ques sont l’apothéose, non plus de son christianisme, mais ici encore de l’amour en soi, non sexué. C’est que, en réalité,
euse dont nous avons déjà dit qu’il leur avait fallu franchir l’étape de l’amour féminin sans s’y briser pour accéder l’un
mour féminin sans s’y briser pour accéder l’un comme l’autre au seuil de mystères plus voisins des dieux que des hommes. G
lus voisins des dieux que des hommes. Goethe à 38 ans s’était échappé de la cour grand-ducale de Weimar et de la tendresse
e des hommes. Goethe à 38 ans s’était échappé de la cour grand-ducale de Weimar et de la tendresse berceuse de Charlotte d
Goethe à 38 ans s’était échappé de la cour grand-ducale de Weimar et de la tendresse berceuse de Charlotte de Stein pour
échappé de la cour grand-ducale de Weimar et de la tendresse berceuse de Charlotte de Stein pour aller passer deux ans en
e et que, dit-on, il avait aimé. Qu’il fût arrivé à cette imprécision de l’amour sous l’influence du milieu ou plus partic
lus particulièrement, grâce à l’effet que lui produisirent les œuvres de Michel-Ange, il n’en reste pas moins certain que
les œuvres de Michel-Ange, il n’en reste pas moins certain que ce fut de sa part une véritable envolée vers le génie et ve
Frédéric et l’on a pu dire (Raffalowich) que, à l’époque des Grecs ou de la Renaissance, « Goethe aurait aimé l’homme et l
acher qu’à la beauté. Est-ce une honte, Si ma vie brûle pour l’amour De l’Amour …………………………………………. (P. 32.) Amour, que j
. 48.) Nous avons tué notre amour. (L’archer Sanaé, p. 48.) L’idée de la Beauté, surhumaine et divine, domine toute la
le Christ, s’effacent et tombent tour à tour devant elle. Or l’amour de la beauté en soi, de la beauté physique à l’exclu
t et tombent tour à tour devant elle. Or l’amour de la beauté en soi, de la beauté physique à l’exclusion de toute idée mo
. Or l’amour de la beauté en soi, de la beauté physique à l’exclusion de toute idée morale, n’a jamais été une idée chréti
a jamais été une idée chrétienne, et c’est pour cela que le paganisme de d’Annunzio et celui de Goethe se sont ainsi côtoy
amais été une idée chrétienne, et c’est pour cela que le paganisme de d’ Annunzio et celui de Goethe se sont ainsi côtoyés
ais été une idée chrétienne, et c’est pour cela que le paganisme de d’ Annunzio et celui de Goethe se sont ainsi côtoyés et super
hrétienne, et c’est pour cela que le paganisme de d’Annunzio et celui de Goethe se sont ainsi côtoyés et superposés malgré
celui de Goethe se sont ainsi côtoyés et superposés malgré des points de départ et des civilisations entièrement différent
ints de départ et des civilisations entièrement différents. L’épisode d’ Hélène est à vrai dire celui où ce culte du beau a
rai dire celui où ce culte du beau asexué éclate le plus dans l’œuvre de Goethe, on trouve chez lui plus que dans d’Annunz
late le plus dans l’œuvre de Goethe, on trouve chez lui plus que dans d’ Annunzio le souci du beau moral dans l’effort de c
te le plus dans l’œuvre de Goethe, on trouve chez lui plus que dans d’ Annunzio le souci du beau moral dans l’effort de civilisat
hez lui plus que dans d’Annunzio le souci du beau moral dans l’effort de civilisation que Faust tente à la fin de sa vie,
du beau moral dans l’effort de civilisation que Faust tente à la fin de sa vie, mais la beauté est une chose tellement pa
ment païenne que Goethe est obligé, pour ramener Faust dans les voies de la rédemption, de terminer sa vie par un retour à
oethe est obligé, pour ramener Faust dans les voies de la rédemption, de terminer sa vie par un retour à la bonté. Saint S
e peut monter au ciel chrétien. Nous n’insisterons pas sur les moyens de magie blanche employés par les deux auteurs pour
ar les deux auteurs pour donner au public la sensation du surnaturel. De cet ordre sont, par exemple, la pluie d’or en feu
la sensation du surnaturel. De cet ordre sont, par exemple, la pluie d’ or en feu dont Méphisto arrose la foule et le bras
ple, la pluie d’or en feu dont Méphisto arrose la foule et le brasier de la Cour des Lys sur lequel le saint danse sans se
guerrière et la jubilation nuptiale ». Ailleurs les moyens scéniques de Goethe ont plus d’ampleur ; la course de l’homunc
bilation nuptiale ». Ailleurs les moyens scéniques de Goethe ont plus d’ ampleur ; la course de l’homunculus à travers le m
illeurs les moyens scéniques de Goethe ont plus d’ampleur ; la course de l’homunculus à travers le monde païen, et sa disp
à travers le monde païen, et sa disparition, par la fusion amoureuse de son essence avec les éléments, aux pieds de Galat
, par la fusion amoureuse de son essence avec les éléments, aux pieds de Galathée, comporte un symbolisme philosophique do
thée, comporte un symbolisme philosophique dont il n’est pas possible de retrouver la puissance dans aucune des parties du
il symbolise ainsi, et son retour au paganisme est en somme une sorte de prière supérieure adressée à l’essence mystérieus
int Sébastien l’essor est moins puissant ; il n’est plus l’expression de la recherche anxieuse de l’éternel inconnu, mais
moins puissant ; il n’est plus l’expression de la recherche anxieuse de l’éternel inconnu, mais l’effort vers la glorific
use de l’éternel inconnu, mais l’effort vers la glorification suprême de ce qui n’est qu’un chapitre, très restreint dans
n’est qu’un chapitre, très restreint dans le temps et dans l’espace, de l’histoire des Dieux. Saint Sébastien monte aussi
; Faust, ni païen, ni chrétien, domine toutes les théocraties du haut de la critique, qui est la manifestation suprême de
théocraties du haut de la critique, qui est la manifestation suprême de la liberté de l’homme. Les Romans. Henri de Ré
u haut de la critique, qui est la manifestation suprême de la liberté de l’homme. Les Romans. Henri de Régnier : Images
r février 1913, p. 579-583 [583]. Réédition très luxueuse des visions de la ville des doges par Henri de Régnier, qui sut
e Régnier, qui sut trouver, dans le somptueux décor convenu des coins d’ intimité d’un charme tout nouveau et plus vraiment
qui sut trouver, dans le somptueux décor convenu des coins d’intimité d’ un charme tout nouveau et plus vraiment poétiques
Littérature. Collection des Plus Belles Pages : L’Arétin, Notice de Guillaume Apollinaire, 1 vol. in-18, 3,50, « Merc
Tome CI, numéro 375, 1er février 1913, p. 583-589 [586-587]. En tête de ces Plus Belles Pages de l’Arétin, M. Guillaume A
février 1913, p. 583-589 [586-587]. En tête de ces Plus Belles Pages de l’Arétin, M. Guillaume Apollinaire a écrit une no
itique qui nous apporte quelques précisions sur la vie et sur l’œuvre de ce Pierre, dit l’Arétin, qui, « à cause de sa glo
ur l’œuvre de ce Pierre, dit l’Arétin, qui, « à cause de sa gloire et de son déshonneur, est devenu une des figures les pl
t et où on en indique 35 ». Tandis qu’en Italie les lettrés le voient d’ un mauvais œil, chez nous les gens du monde accoup
apprendra à beaucoup que l’Arétin fut un personnage, ami du Titien et de Michel-Ange : Dans le palais qu’il habitait, écr
le plus libre du monde, il ne craint personne. Il reçoit des présents de tous les souverains. François Ier et Charles-Quin
s souverains. François Ier et Charles-Quint lui ont donné des chaînes d’ or, mais ne l’ont point enchaîné… Il ne ménage rie
pinion fixée : l’Arétin n’était pas un mécréant et on possède du curé de San Luca, sa paroisse, une attestation de sa mort
réant et on possède du curé de San Luca, sa paroisse, une attestation de sa mort chrétienne. Si Jules III ne fit pas de lu
oisse, une attestation de sa mort chrétienne. Si Jules III ne fit pas de lui un cardinal, ce fut pour des raisons plus pol
ur des raisons plus politiques que morales : « Celui qui écrivit tant d’ ouvrages pieux et les ornait avec la reproduction
qui écrivit tant d’ouvrages pieux et les ornait avec la reproduction de la fameuse médaille qui le proclamait Fléau des P
e proclamait Fléau des Princes était, autant que bien d’autres, digne de la pourpre cardinalice et, n’eût été la bassesse
n d’autres, digne de la pourpre cardinalice et, n’eût été la bassesse de son extraction, n’aurait peut-être pas fait si ma
re sur le trône pontifical ! » M. Apollinaire étudie ensuite l’œuvre de l’Arétin, son théâtre, que Molière et Corneille s
et, M. Apollinaire voudrait que l’on restitue à l’Arétin la paternité de quelques ouvrages comme la Puttana errante, etc.,
ux, qui sont connus, qui sont même les seules œuvres vraiment connues de l’Arétin. Ceux qui les ignorent encore les trouve
es Curieux, ouvrage que je ne connais pas d’ailleurs. On trouvera ici d’ amples extraits des Ragionamenti, dialogue de cour
illeurs. On trouvera ici d’amples extraits des Ragionamenti, dialogue de courtisanes, des fragments bien choisis du théâtr
s du théâtre, tragédie et comédie : l’Orazia, le Philosophe, la Femme de Cour, enfin des Lettres qui sont une des parties
Cour, enfin des Lettres qui sont une des parties les plus importantes de l’Œuvre arétinesque ; c’est par ces lettres qu’il
es qu’il exerça cette grande influence sur l’opinion publique qui fit de lui le Fléau des Princes. Enfin, en Appendice, un
ue qui fit de lui le Fléau des Princes. Enfin, en Appendice, un essai de bibliographie arétinesque, traitant des éditions
n, qui rendra service aux lettrés. Constatant que beaucoup des écrits d’ Arétin sont encore obscurs, M. Apollinaire termine
inssent « à éclaircir un texte très agréable à la vérité, mais rempli d’ allusions à des événements, à des coutumes, à des
qu’en son temps on a écrit que le divin Pierre Arétin était la règle de tous et la balance du style . Archéologie, voy
olume publié par la librairie Hachette, Portraits antiques, — recueil de planches donnant les principales statues historiq
ues des époques grecque et latine, d’après les collections des musées d’ Europe et même d’Amérique, s’ouvre par une étude i
recque et latine, d’après les collections des musées d’Europe et même d’ Amérique, s’ouvre par une étude intéressante de M.
usées d’Europe et même d’Amérique, s’ouvre par une étude intéressante de M. Antoine Hekler, mais que je ne puis que résume
, et l’un des plus anciens portraits qui nous soient connus est celui de Périclès. D’ailleurs, on ne représente alors les
ès. D’ailleurs, on ne représente alors les hommes que sous leur angle de beauté, si l’on peut ainsi dire ; le portrait du
rtrait du vieux poète Anacréon est tout conventionnel ainsi que celui d’ Homère, — figuré sous les traits d’un homme vénéra
tout conventionnel ainsi que celui d’Homère, — figuré sous les traits d’ un homme vénérable, avec une longue barbe et des y
la cécité. Au milieu du ve  siècle et avec l’œuvre à peu près perdue de Démétrios, nous arrivons à des réalisations plus
arrivons à des réalisations plus certaines ; on lui attribue une tête d’ Euripide, du musée de Naples ; l’art désormais rep
ations plus certaines ; on lui attribue une tête d’Euripide, du musée de Naples ; l’art désormais représente la vieillesse
l’art désormais représente la vieillesse, mais l’ennoblit volontiers. De l’an 440, environ, est l’hermès double d’Hérodote
mais l’ennoblit volontiers. De l’an 440, environ, est l’hermès double d’ Hérodote et de Thucydide du musée de Naples, et le
t volontiers. De l’an 440, environ, est l’hermès double d’Hérodote et de Thucydide du musée de Naples, et le portrait devi
440, environ, est l’hermès double d’Hérodote et de Thucydide du musée de Naples, et le portrait devient réaliste, toujours
avec une tendance à l’idéalisation, comme on le voit pour les bustes de Socrate. Le réalisme dès ce moment s’emploie dans
on commence aussi à traiter, dans les têtes, la chevelure et la barbe d’ une manière plus exacte (fin du ive  siècle) ; les
exacte (fin du ive  siècle) ; les caractères individuels, les signes de l’âge s’accentuent : le Démosthène du Vatican est
uels, les signes de l’âge s’accentuent : le Démosthène du Vatican est d’ une réalité saisissante. Mais les têtes de femmes
e Démosthène du Vatican est d’une réalité saisissante. Mais les têtes de femmes resteront jusqu’à la fin des effigies conv
, en vint à employer le moulage des figures, bientôt des corps (école de Lysistrate) ; mais quand même la statuaire grecqu
her l’individualité du type général. L’art italien, avant la conquête de la Grèce, est pour ainsi dire nul, C’est l’art ét
nergiques et têtues, qui s’affadiront bientôt, et dès le commencement de l’époque impériale ne seront plus que les Romains
le commencement de l’époque impériale ne seront plus que les Romains de la décadence. Les portraits de femmes expriment l
périale ne seront plus que les Romains de la décadence. Les portraits de femmes expriment la droiture, mais aussi l’intell
ones, — en somme la simplicité ; la grâce leur manque. Avec le siècle d’ Auguste, on voit survenir des visages fins, aristo
siècle d’Auguste, on voit survenir des visages fins, aristocratiques, de culture intellectuelle, plus intense, mais qui n’
us l’énergie et l’obstination des ancêtres. — Il est du reste curieux d’ étudier cette série nombreuse de portraits — encor
s ancêtres. — Il est du reste curieux d’étudier cette série nombreuse de portraits — encore que beaucoup demeurent anonyme
nombreuse de portraits — encore que beaucoup demeurent anonymes — et d’ en rapprocher le geste des personnages, — par exem
ape la pourpre impériale et dont Tacite, plus tard les bas commérages de l’Histoire Auguste, retracent la vie et le destin
ur qui sait rapprocher, malgré le temps, les époques et la différence de civilisation même, les types humains, il est curi
la différence de civilisation même, les types humains, il est curieux de voir combien ces êtres si anciens physiquement se
ieux de voir combien ces êtres si anciens physiquement se rapprochent de nous, — des gens que nous pouvons voir passer dan
erions pas asseoir à notre table. Parmi les Grecs, Démosthène a l’air d’ un orateur de club ; Zénon est un contremaître d’u
seoir à notre table. Parmi les Grecs, Démosthène a l’air d’un orateur de club ; Zénon est un contremaître d’usine ; Socrat
, Démosthène a l’air d’un orateur de club ; Zénon est un contremaître d’ usine ; Socrate porte la tête d’un bistro ; Platon
r de club ; Zénon est un contremaître d’usine ; Socrate porte la tête d’ un bistro ; Platon, d’un député à la Chambre ; l’A
un contremaître d’usine ; Socrate porte la tête d’un bistro ; Platon, d’ un député à la Chambre ; l’Aristote du musée de Vi
d’un bistro ; Platon, d’un député à la Chambre ; l’Aristote du musée de Vienne est un vieux pauvre et Diogène le Cynique,
pauvre et Diogène le Cynique, tout nu, aujourd’hui ne sortirait guère de son tonneau que pour être mené au poste. — Parmi
, c’est une bien autre série : le gras Pompée ; Cicéron qui a la tête d’ un avoué de province ; César ; face tourmentée d’a
bien autre série : le gras Pompée ; Cicéron qui a la tête d’un avoué de province ; César ; face tourmentée d’ambition ; A
icéron qui a la tête d’un avoué de province ; César ; face tourmentée d’ ambition ; Auguste, avec l’expression ambiguë de l
sar ; face tourmentée d’ambition ; Auguste, avec l’expression ambiguë de l’homme qui a réussi ; puis, c’est le masque tour
ion ambiguë de l’homme qui a réussi ; puis, c’est le masque tourmenté de Vipsanius ; Titus, qui semble un gros garçon surf
Titus, qui semble un gros garçon surfait ; Nerva, figure autoritaire de vieillard ; Adrien, avec le nez allongé, la bouch
ombante ; le bellâtre Antinoüs, à la bouche méprisante ; les effigies d’ Antonin le Pieux, au regard d’éberlué ; de Marc-Au
, à la bouche méprisante ; les effigies d’Antonin le Pieux, au regard d’ éberlué ; de Marc-Aurèle, solide gaillard breton q
e méprisante ; les effigies d’Antonin le Pieux, au regard d’éberlué ; de Marc-Aurèle, solide gaillard breton qui a le phys
d’éberlué ; de Marc-Aurèle, solide gaillard breton qui a le physique d’ un portefaix ; de Caracalla, l’air mauvais avec so
arc-Aurèle, solide gaillard breton qui a le physique d’un portefaix ; de Caracalla, l’air mauvais avec son nez en cuillère
un portefaix ; de Caracalla, l’air mauvais avec son nez en cuillère ; de Gallien, le regard torve, enfoncé sous l’orbite,
regard torve, enfoncé sous l’orbite, etc. — Pour ceux que les récits d’ histoire et les considérations générales n’intéres
nsidérations générales n’intéressent que médiocrement il peut y avoir de l’intérêt, on le voit, à regarder ces images. Ell
t y avoir de l’intérêt, on le voit, à regarder ces images. Elles sont de toute beauté, nous le répétons avec plaisir, et l
pétons avec plaisir, et l’ouvrage ne dépare nullement les collections de la maison Hachette. Gabriel Faure : Sur la Via
et Rimini. C’était, comme nul ne l’ignore, sans doute, une des voies d’ accès de l’Empire romain, et à Plaisance débouchai
ni. C’était, comme nul ne l’ignore, sans doute, une des voies d’accès de l’Empire romain, et à Plaisance débouchaient troi
harme des récits et les délicates impressions qu’apportent les livres de M. Gabriel Faure. En suivant cette route antique
e. En suivant cette route antique comme un des plus beaux pèlerinages d’ art et de beauté qu’on puisse faire en Italie, il
vant cette route antique comme un des plus beaux pèlerinages d’art et de beauté qu’on puisse faire en Italie, il note, dès
aire en Italie, il note, dès Plaisance, le Municipio, palais gothique de marbre blanc et briques vermeilles, et les aspect
s aspects du Dôme qui est une belle église romane. Mais tout un tiers de la ville, vers le Pô, est entamé par les démoliss
— c’est-à-dire qu’on enlaidit sous prétexte de progrès, pour la joie de tous les imbéciles. — Entre Plaisance et Parme se
ance et Parme se trouve Borgo San Donnino, encore avec une cathédrale de style roman, puis le pont sur le Taro. Parme est
est la ville du Corrège — sur lequel M. Gabriel Faure donne des pages d’ agréable critique ; c’est ensuite Modène, qui gard
critique ; c’est ensuite Modène, qui garde, outre le Dôme, des coins de vieux remparts ; Bologne avec San Petronio et les
eux remparts ; Bologne avec San Petronio et les admirables sculptures de Jacopo della Quercia ; la route de Rimini avec Im
ronio et les admirables sculptures de Jacopo della Quercia ; la route de Rimini avec Imola, Faenza, Forli, — la campagne a
ouvenir tragique des Malatesta. — Mais on parle peut-être un peu trop de peinture dans les livres de M. Gabriel Faure, et
ta. — Mais on parle peut-être un peu trop de peinture dans les livres de M. Gabriel Faure, et il y a tout de même, dans le
es villes, autre chose à voir que des tableaux. Pourtant le récit est d’ un bel enthousiasme. L’auteur semble toujours fair
t est d’un bel enthousiasme. L’auteur semble toujours faire un voyage de noces, et c’est sans doute un de ses éléments de
teur semble toujours faire un voyage de noces, et c’est sans doute un de ses éléments de succès. Art Gustave Kahn.
ours faire un voyage de noces, et c’est sans doute un de ses éléments de succès. Art Gustave Kahn. Tome CI, numéro 
numéro 375, 1er février 1913, p. 636-640 [638, 639-640]. Exposition d’ Art contemporain (Galerie Manzi et Joyant) [extrai
nt) [extrait] À la Galerie Manzi et Joyant, une seconde exposition d’ art contemporain ; la première allait jusqu’à MM. 
cte des artistes plus jeunes […] M. Bugatti rehausse l’exposition par d’ étonnantes silhouettes animales ; voici vraiment s
les ; voici vraiment sans conteste possible le premier des animaliers de ce temps. On n’avait rien vu de tel depuis Barye.
te possible le premier des animaliers de ce temps. On n’avait rien vu de tel depuis Barye. Mais si Barye, parfois amusé, e
pittoresque, le rare et disons même le comique involontaire et gauche de la bêtise. La statuette de M. Bugatti est souple
ons même le comique involontaire et gauche de la bêtise. La statuette de M. Bugatti est souple comme un instantané fixé en
des pélicans très amusants, un fourmilier étrange serré en une volute de grand style ; ces admirables amusements, je les p
 ; ces admirables amusements, je les préfère pour ma part à ces lions de M. Bugatti, qui se souviennent trop des frises où
s lions de M. Bugatti, qui se souviennent trop des frises où les rois d’ Assur les perçaient de flèches ; Bugatti est surto
qui se souviennent trop des frises où les rois d’Assur les perçaient de flèches ; Bugatti est surtout un notateur extraor
perçaient de flèches ; Bugatti est surtout un notateur extraordinaire de mouvements rares et rapides. […] IVe Expositio
Le Groupe libre (chez Bernheim-Jeune, rue Richepanse) est une réunion de jeunes artistes sans grand point commun d’esthéti
ichepanse) est une réunion de jeunes artistes sans grand point commun d’ esthétique, unis simplement par une réciproque est
lement par une réciproque estime et voisinant bien. […] Des peintures de M. Bucci saisissent par leur rapide vérité, par d
[…] Des peintures de M. Bucci saisissent par leur rapide vérité, par d’ harmonieuses colorations. Ce sont des points de la
eur rapide vérité, par d’harmonieuses colorations. Ce sont des points de la côte niçoise, et des images de Sardaigne ; par
ses colorations. Ce sont des points de la côte niçoise, et des images de Sardaigne ; parmi ces dernières, une belle évocat
et des images de Sardaigne ; parmi ces dernières, une belle évocation d’ église nue et populaire avec de sobres silhouettes
rmi ces dernières, une belle évocation d’église nue et populaire avec de sobres silhouettes de paysannes aux mantes éclata
belle évocation d’église nue et populaire avec de sobres silhouettes de paysannes aux mantes éclatantes. On peut regrette
ortistes une des premières places, n’ait point présenté, cette année, de ces coins du Paris populaire dont il traduit si b
to Canudo. Tome CI, numéro 375, 1er février 1913, p. 650-659. Mort de E. A. Butti Avec la mort de E. A. Butti, les «
, 1er février 1913, p. 650-659. Mort de E. A. Butti Avec la mort de E. A. Butti, les « cénacles » italiens en général
en général, et milanais en particulier, c’est-à-dire quelques salles de café connues et fréquentées pêle-mêle, à Rome, à
ou moins repus et des écrivains plus ou moins errants, ont perdu une de leurs plus singulières figures. Ils ont perdu un
eur fin, caustique et paradoxal, et le plus étrange misanthrope amant de la société, que l’on puisse concevoir. La littéra
société, que l’on puisse concevoir. La littérature italienne a perdu de son côté l’espoir de l’œuvre très puissante, du c
isse concevoir. La littérature italienne a perdu de son côté l’espoir de l’œuvre très puissante, du chef-d’œuvre hautain e
ès puissante, du chef-d’œuvre hautain et profond qu’on avait le droit d’ attendre, et qu’on attendait, du talent le plus in
it le droit d’attendre, et qu’on attendait, du talent le plus inquiet de l’Italie contemporaine. E. A. Butti a été, et dem
 A. Butti a été, et demeure, comme la plus émouvante personnification de l’inquiétude. Fils de cette race plus germaine qu
meure, comme la plus émouvante personnification de l’inquiétude. Fils de cette race plus germaine que latine, qui, aux pie
arne depuis des siècles à imposer son droit héroïque à la vie, il eut de sa race l’orgueil individualiste étroitement, dou
qui porte sa foi comme un agréable fardeau. Il a vécu dans une époque de trouble spirituel, qui dure, où l’affranchissemen
e époque de trouble spirituel, qui dure, où l’affranchissement humain de toute croyance leurre l’esprit d’un adolescent av
dure, où l’affranchissement humain de toute croyance leurre l’esprit d’ un adolescent avec l’une quelconque des mirifiques
positivisme du xxe  siècle, ou l’ensemble des systèmes fort divers et de fort différente utilité que l’on appelle de la so
s systèmes fort divers et de fort différente utilité que l’on appelle de la sorte, n’est qu’un « allumeur » de soifs. E. A
érente utilité que l’on appelle de la sorte, n’est qu’un « allumeur » de soifs. E. A. Butti est mort de cette terrible soi
de la sorte, n’est qu’un « allumeur » de soifs. E. A. Butti est mort de cette terrible soif qui l’a consumé peu à peu dep
rible soif qui l’a consumé peu à peu depuis sa jeunesse ; il est mort d’ avoir cru à la non-croyance, et d’avoir cherché pe
eu depuis sa jeunesse ; il est mort d’avoir cru à la non-croyance, et d’ avoir cherché pendant tout le reste de sa vie les
avoir cru à la non-croyance, et d’avoir cherché pendant tout le reste de sa vie les sources désaltérantes d’un mysticisme
oir cherché pendant tout le reste de sa vie les sources désaltérantes d’ un mysticisme qui s’égarait dans le spiritisme, da
éosophie, et surtout dans la plus cruelle, la plus implacable analyse de soi-même. Il est mort en invoquant en vain le nom
de soi-même. Il est mort en invoquant en vain le nom et les attributs de Dieu. Toute sa raillerie amusée, son indulgence p
s attributs de Dieu. Toute sa raillerie amusée, son indulgence pleine de menace et de dédain, l’acuité spirituelle, très m
e Dieu. Toute sa raillerie amusée, son indulgence pleine de menace et de dédain, l’acuité spirituelle, très milanaise, de
pleine de menace et de dédain, l’acuité spirituelle, très milanaise, de ses regards, jetés, en s’en moquant, sur la vie,
n désintéressement dans la recherche et dans l’affirmation des choses de l’âme. À ce point de vue, le talent réel et profo
nt de vue, le talent réel et profond, quoique incomplètement réalisé, de E. A. Butti est souverainement représentatif d’un
complètement réalisé, de E. A. Butti est souverainement représentatif d’ un état d’âme collectif qui n’est pas qu’italien.
at d’âme collectif qui n’est pas qu’italien. Après son premier volume de critique, Ni haines, ni amours, après l’expressio
lume de critique, Ni haines, ni amours, après l’expression passionnée de , soi-même donnée avec prodigalité à son roman l’A
is aux éditions du Mercure, il mesura son angoisse, dans les Mémoires d’ Albert Sarcori, l’Anima, l’Âme, aperçu très émouva
ystiques qui l’avaient saisi et enveloppé dans sa retraite temporaire de Sufurs, sur les bords du Rhin. « Toute fierté est
notre savoir finit. » Un des grands mérites, solitaires et méconnus, de E. A. Butti fut celui de s’être efforcé, sur la s
des grands mérites, solitaires et méconnus, de E. A. Butti fut celui de s’être efforcé, sur la scène italienne si pauvre,
cé, sur la scène italienne si pauvre, vers quelques « représentations d’ âme et de corps », selon le mot du réformateur de
a scène italienne si pauvre, vers quelques « représentations d’âme et de corps », selon le mot du réformateur de la Pastor
es « représentations d’âme et de corps », selon le mot du réformateur de la Pastorale au xvie  siècle. Il rêva d’un théâtr
selon le mot du réformateur de la Pastorale au xvie  siècle. Il rêva d’ un théâtre italien d’allure pensive et de composit
rmateur de la Pastorale au xvie  siècle. Il rêva d’un théâtre italien d’ allure pensive et de composition artiste, capable
ale au xvie  siècle. Il rêva d’un théâtre italien d’allure pensive et de composition artiste, capable d’indiquer les souff
n théâtre italien d’allure pensive et de composition artiste, capable d’ indiquer les souffrances profondes et actuelles de
on artiste, capable d’indiquer les souffrances profondes et actuelles de l’esprit humain, et d’attirer vers elles des mass
ndiquer les souffrances profondes et actuelles de l’esprit humain, et d’ attirer vers elles des masses émues. Avec Flammes
émues. Avec Flammes dans l’Ombre, il présenta aux Italiens l’ébauche d’ une scène où tous les droits humains, de la chair
ésenta aux Italiens l’ébauche d’une scène où tous les droits humains, de la chair et de la pensée, se trouvent exaltés. Et
iens l’ébauche d’une scène où tous les droits humains, de la chair et de la pensée, se trouvent exaltés. Et lorsqu’il ne s
n écrivant l’Utopie, la Course au plaisir, Lucifer. Ceci donc restera de ce grand écrivain : son art, semblable à un miroi
iroir voilé, un miroir aux reflets quelque peu sataniques, du trouble de son temps. Il restera que ce philosophe incapable
ques, du trouble de son temps. Il restera que ce philosophe incapable d’ atteindre à un système, ce poète incapable d’attei
ce philosophe incapable d’atteindre à un système, ce poète incapable d’ atteindre à un style, aura donné à son pays les œu
tyle, aura donné à son pays les œuvres littéraires les plus profondes de ces dernières cinquante années, aura et le seul à
œurs mystiques répandent à travers le monde depuis, surtout, un quart de siècle, et que des phalanges de musiciens accueil
rs le monde depuis, surtout, un quart de siècle, et que des phalanges de musiciens accueilleront, peut-être, dans la créat
des phalanges de musiciens accueilleront, peut-être, dans la création d’ un culte nouveau. Il restera de E. A. Butti qu’il
eilleront, peut-être, dans la création d’un culte nouveau. Il restera de E. A. Butti qu’il fut de ceux qui résistèrent au
s la création d’un culte nouveau. Il restera de E. A. Butti qu’il fut de ceux qui résistèrent au mirage étincelant du succ
tes virtuoses qui emboîtèrent le pas à M. d’Annunzio. Lorsque le sort de la littérature italienne nouvelle sera affermi, o
lienne nouvelle sera affermi, on suivra la trace marquée par l’auteur de l’Âme. On suivra le rêve éperdu du dramaturge épr
e par l’auteur de l’Âme. On suivra le rêve éperdu du dramaturge épris de la grande leçon tragique laissée par Villiers de
rande leçon tragique laissée par Villiers de l’Isle-Adam. La renommée de E. A. Butti grandira. Et l’on se souviendra de so
Isle-Adam. La renommée de E. A. Butti grandira. Et l’on se souviendra de son testament pathétique, si courageusement roman
i courageusement romantique, dans lequel il a demandé des funérailles de pauvre. « Ni convoi funèbre, ni discours, ni fleu
té jusqu’à sa fin un grand orgueilleux, a eu jusqu’à sa fin l’orgueil de son inquiétude. Gabriele d’Annunzio : La Vita
unzio : La Vita di Cola di Rienzo, Milan Encore une fois le hasard de la librairie m’offre le loisir d’un rapprochement
Milan Encore une fois le hasard de la librairie m’offre le loisir d’ un rapprochement, qui est absurde en soi. Cette fo
ement, qui est absurde en soi. Cette fois-ci, je rapproche l’écriture de M. Charles Maurras de celle de M. Gabriele d’Annu
en soi. Cette fois-ci, je rapproche l’écriture de M. Charles Maurras de celle de M. Gabriele d’Annunzio, et Dante de Cola
Cette fois-ci, je rapproche l’écriture de M. Charles Maurras de celle de M. Gabriele d’Annunzio, et Dante de Cola di Rienz
phies extrêmement littéraires viennent de paraître sur ces deux héros de l’histoire italienne. On peut les comparer, et le
e admirable statue. M. Charles Maurras a donné une vibrante évocation de Dante, pour la préface à la traduction nouvelle d
vibrante évocation de Dante, pour la préface à la traduction nouvelle de la Divine Comédie faite par Mme Espinasse-Mongene
pinasse-Mongenet ; et M. d’Annunzio vient de faire paraître, précédée d’ un prologue de l’auteur, un volume biographique su
et ; et M. d’Annunzio vient de faire paraître, précédée d’un prologue de l’auteur, un volume biographique sur Cola di Rien
’auteur, un volume biographique sur Cola di Rienzo. Il serait inutile de confronter les deux « écritures » : M. d’Annunzio
s » : M. d’Annunzio a cru devoir se conformer, en italien, aux règles de construction, d’expression, de style, du xvie  si
io a cru devoir se conformer, en italien, aux règles de construction, d’ expression, de style, du xvie  siècle florentin, l
r se conformer, en italien, aux règles de construction, d’expression, de style, du xvie  siècle florentin, le siècle de Ma
ruction, d’expression, de style, du xvie  siècle florentin, le siècle de Machiavel et de Guichardin. M. Charles Maurras a
ssion, de style, du xvie  siècle florentin, le siècle de Machiavel et de Guichardin. M. Charles Maurras a écrit sa biograp
s a écrit sa biographie dantesque dans un français net, vivant, riche d’ indications « musicales » neuves et inattendues. L
d’indications « musicales » neuves et inattendues. La magie du style d’ annunzien nous présente un Cola di Rienzo tel qu’u
style d’annunzien nous présente un Cola di Rienzo tel qu’un styliste de la Renaissance, doublé d’un grammairien, aurait p
ésente un Cola di Rienzo tel qu’un styliste de la Renaissance, doublé d’ un grammairien, aurait pu le voir. L’écrivain décl
éclare même que son ambition n’est pas autre. Il s’efforce, dit-il, «  de retrouver l’art latin de la biographie ». Il veut
ion n’est pas autre. Il s’efforce, dit-il, « de retrouver l’art latin de la biographie ». Il veut être un « portraitiste »
uver l’art latin de la biographie ». Il veut être un « portraitiste » de style ancien, car « entre l’historien et le biogr
rien et le biographe grande est la différence, comme entre le peintre de la fresque et le portraitiste. Le premier ne cons
 ; le second ne le représente que dans les reliefs les plus saillants de leur personne singulière. » Il veut donc faire ja
s saillants de leur personne singulière. » Il veut donc faire jaillir de son cerveau la figure totale d’un homme illustre
gulière. » Il veut donc faire jaillir de son cerveau la figure totale d’ un homme illustre ou d’un homme obscur, par l’harm
faire jaillir de son cerveau la figure totale d’un homme illustre ou d’ un homme obscur, par l’harmonisation toute particu
illustre ou d’un homme obscur, par l’harmonisation toute particulière de certains caractères, par la valeur entière de cer
tion toute particulière de certains caractères, par la valeur entière de certains accords et désaccords de tons d’âme, déc
s caractères, par la valeur entière de certains accords et désaccords de tons d’âme, découverte par lui, exprimés par lui
ères, par la valeur entière de certains accords et désaccords de tons d’ âme, découverte par lui, exprimés par lui seul. Il
lui seul. Il pense à Boccace, à Machiavel, aux grands « anecdotiers » de l’histoire italienne, du xiiie au xvie  siècle.
ite par les anciens, laissée en paradigmes par les écrivains glorieux de sa langue, lui apparaît définitive au milieu de l
rases, et la sonorité, aujourd’hui rare, ou, comme on dit, archaïque, de certains mots. Les biographies anciennes apparais
s terres inconnues. Il ne veut pas laisser ces formes évoluer, servir de chaînon, ou, si l’on aime mieux, de semence pour
aisser ces formes évoluer, servir de chaînon, ou, si l’on aime mieux, de semence pour des floraisons nouvelles, ainsi qu’i
anello, il veut évoquer des êtres à la Villani ou à la Boccace… Point d’ inspiration innovatrice donc, chez l’écrivain ; se
ce livre une énergie prodigieuse. Le livre est composé, on peut dire, de deux « biographies » : celle de l’auteur lui-même
. Le livre est composé, on peut dire, de deux « biographies » : celle de l’auteur lui-même, contenue dans le Prologue, et
s » : celle de l’auteur lui-même, contenue dans le Prologue, et celle de Cola di Rienzo. Dans l’une, l’écrivain évoque, sa
crivain évoque, sans grande émotion apparente du reste, les souvenirs de son long et laborieux séjour dans sa ville floren
t pas, en France — que M. d’Annunzio joue devant les Italiens le rôle de « l’exilé ». Nul ne l’a exilé, et nul ne le retie
anesque, et le poète semble s’y complaire. Dans son Prologue il parle de ce qui fut sa villa, où il « retrouvait, dit-il,
illa, où il « retrouvait, dit-il, sans effort, les mœurs et les goûts d’ un seigneur de la Renaissance, entre chiens, cheva
retrouvait, dit-il, sans effort, les mœurs et les goûts d’un seigneur de la Renaissance, entre chiens, chevaux et beaux at
nes pages descriptives, où l’on retrouve le « paysage psychologique » de M. Barrès ou de M. d’Annunzio même, sont d’une gr
ptives, où l’on retrouve le « paysage psychologique » de M. Barrès ou de M. d’Annunzio même, sont d’une grande beauté. La
« paysage psychologique » de M. Barrès ou de M. d’Annunzio même, sont d’ une grande beauté. La biographie de Cola di Rienzo
rès ou de M. d’Annunzio même, sont d’une grande beauté. La biographie de Cola di Rienzo abonde en de semblables pages. La
, sont d’une grande beauté. La biographie de Cola di Rienzo abonde en de semblables pages. La vie du Tribun romain est rep
ages. La vie du Tribun romain est représentée avec une opulence telle de détails choisis que la figure du Plébéien bondit
devant nos yeux claire, précise, troublante, comme la suprême parole d’ un aveu. Vraiment, le livre tout entier résume et
livre tout entier résume et révèle les lignes physiques et psychiques d’ un homme, comme un visage ; tout le livre est un v
homme, comme un visage ; tout le livre est un visage expressif, celui de Cola di Rienzo, coulé dans le bronze d’une médail
st un visage expressif, celui de Cola di Rienzo, coulé dans le bronze d’ une médaille. La proportion et l’équilibre du volu
onze d’une médaille. La proportion et l’équilibre du volume sont ceux d’ une médaille parfaite. On ne peut pas le considére
l y a un peu de tout cela dans cette « Vie ». Il y a surtout le désir de se rapprocher des grands chroniqueurs et annalist
accentue en publiant des documents, faux ou vrais, du Saint-Office et de la décrépite et vaine « Académie de la Crusca » f
faux ou vrais, du Saint-Office et de la décrépite et vaine « Académie de la Crusca » florentine, qui l’autorisent à publie
a Crusca » florentine, qui l’autorisent à publier son livre. Mais que de force, que de poésie suggestive, dans un si grand
rentine, qui l’autorisent à publier son livre. Mais que de force, que de poésie suggestive, dans un si grand nombre de pag
Mais que de force, que de poésie suggestive, dans un si grand nombre de pages. Je crois être d’accord avec l’auteur, en a
l’auteur, en aimant particulièrement les lignes consacrées à la mort de Fra Moriale. Il dit : « Soulever à nouveau je vo
uis pas bien ! » Il se tourna vers l’Orient, et se recommanda à Dieu. De nouveau, il posa par terre les genoux, il embrass
mbrassa le billot, et dit : « Dieu le sauve, Sainte Justice. » Il fit de la main le signe de la croix là où il était sur l
ser la vie, il embrassa le signe fait ; ôta le capuchon sombre, frisé d’ or, et le jeta. Comme la hache lui fut ajustée sur
plaies, qui se trouvait à côté de lui avec d’autres intimes. L’homme de l’art chercha la jointure de l’os, et l’indiqua a
té de lui avec d’autres intimes. L’homme de l’art chercha la jointure de l’os, et l’indiqua au bourreau. Tout le peuple le
entourait, suspendu, retenant la respiration ; les pâtres regardaient de loin, stupéfiés ; les tas de chanvre resplendissa
la respiration ; les pâtres regardaient de loin, stupéfiés ; les tas de chanvre resplendissaient au soleil d’août, au som
nt de loin, stupéfiés ; les tas de chanvre resplendissaient au soleil d’ août, au sommet des piques des cordiers. Le silenc
coup, la tête sauta. Au jet véhément du sang, on connut la puissance de cette vie… La geste du Tribun de Rome est évoqué
ent du sang, on connut la puissance de cette vie… La geste du Tribun de Rome est évoquée dans tout le volume avec une sem
ue qui imposait une passion vive à tout chroniqueur : il semble animé d’ un si violent esprit de parti, hostile à Cola, que
sion vive à tout chroniqueur : il semble animé d’un si violent esprit de parti, hostile à Cola, que celui-ci n’apparaît qu
, hostile à Cola, que celui-ci n’apparaît que dans une grande laideur de corps et d’âme. Cependant, ce volume qui est, dan
Cola, que celui-ci n’apparaît que dans une grande laideur de corps et d’ âme. Cependant, ce volume qui est, dans l’esprit d
aideur de corps et d’âme. Cependant, ce volume qui est, dans l’esprit de l’écrivain, le premier d’une série consacrée aux
Cependant, ce volume qui est, dans l’esprit de l’écrivain, le premier d’ une série consacrée aux Vies d’hommes illustres et
ans l’esprit de l’écrivain, le premier d’une série consacrée aux Vies d’ hommes illustres et d’hommes obscurs, pourquoi por
vain, le premier d’une série consacrée aux Vies d’hommes illustres et d’ hommes obscurs, pourquoi porte-t-il une date si ré
si l’on peut dire, jusqu’à le faire imprimer sur un papier mort, daté d’ une date lointaine ? Et pourquoi a-t-il cru encore
date lointaine ? Et pourquoi a-t-il cru encore une fois que le summum de l’art, le « suprême classique » est dans l’imitat
classique » est dans l’imitation des formes abandonnées par l’esprit de l’homme ? Pourquoi a-t-il poursuivi un tel grand
l’esprit de l’homme ? Pourquoi a-t-il poursuivi un tel grand travail de dilettante ? Je sais que M. d’Annunzio n’est plus
ni, ces maestri par lui si honnis jadis. Mais quel dommage que la Vie de Cola di Rienzo n’ait pas sollicité autrefois sa j
n’ait pas sollicité autrefois sa jeunesse créatrice ! Une préface de Charles Maurras à la Divine Comédie, Librairie Na
arles Maurras à la Divine Comédie, Librairie Nationale Toute autre d’ esprit, de forme, de vigueur et de vie, est l’évoc
ras à la Divine Comédie, Librairie Nationale Toute autre d’esprit, de forme, de vigueur et de vie, est l’évocation de D
ivine Comédie, Librairie Nationale Toute autre d’esprit, de forme, de vigueur et de vie, est l’évocation de Dante que M
Librairie Nationale Toute autre d’esprit, de forme, de vigueur et de vie, est l’évocation de Dante que M. Charles Maur
Toute autre d’esprit, de forme, de vigueur et de vie, est l’évocation de Dante que M. Charles Maurras offre impérieusement
Dante que M. Charles Maurras offre impérieusement à l’âme adolescente de ce que sera la grande France de demain. M. Charle
re impérieusement à l’âme adolescente de ce que sera la grande France de demain. M. Charles Maurras a écrit un essai net,
demain. M. Charles Maurras a écrit un essai net, bref, profond, large de vues et de conséquences, en un mot très français,
Charles Maurras a écrit un essai net, bref, profond, large de vues et de conséquences, en un mot très français, tel que le
rand siècle eussent aimé. Il ne l’a pas écrit dans une langue voisine de celle que Dante écrivit et parla, il ne l’a pas é
s complètes, que l’on eût souhaitées pour honorer le plus grand poète de la Chrétienté. Et sa langue simple et pleine, élé
odèles anciens sont des moules où il nous faut couler le bronze fondu de nos sentiments nouveaux. Il a composé un « essai 
u souffle inépuisable, et il a campé devant nos âmes émues une figure de Dante que nous ne connaissions guère. Après l’adm
Dante que nous ne connaissions guère. Après l’admirable « médaille » de Cola di Rienzo, voici un Colleone inattendu, aux
one inattendu, aux reflets métalliques et menaçants. C’est une statue de Dante. Le long masque aiguisé et creusé, dont la
ut aboutir à une véritable caricature, dégage, à l’examen, les signes d’ une sorte de supériorité générique antérieure aux
une véritable caricature, dégage, à l’examen, les signes d’une sorte de supériorité générique antérieure aux distribution
classe déjà parmi les docteurs et les sages, la maigre effigie laurée d’ or pourrait servir à désigner tout autre maître de
autre maître des hommes, guide politique ou chef militaire : volonté de Jules César ou du grand Condé, idées d’Aristote o
e ou chef militaire : volonté de Jules César ou du grand Condé, idées d’ Aristote ou de Richelieu. Une destinée différente
taire : volonté de Jules César ou du grand Condé, idées d’Aristote ou de Richelieu. Une destinée différente changerait peu
u. Une destinée différente changerait peu de chose à l’accent décisif de ce visage supérieurement calme et dos, mais dont
u profil aquilin, sous l’arcade proéminente font ressembler le dessin de ce caractère au type abstrait du maître entier, d
as été inventé au quinzième siècle et que le douzième avait déjà reçu de l’antiquité). La poésie aura été l’organe de Dant
douzième avait déjà reçu de l’antiquité). La poésie aura été l’organe de Dante, et son moyen de l’exprimer ; mais sa fin p
u de l’antiquité). La poésie aura été l’organe de Dante, et son moyen de l’exprimer ; mais sa fin primitive était de se po
ne de Dante, et son moyen de l’exprimer ; mais sa fin primitive était de se porter en avant pour être suivi. Depuis le gr
ion la figure dantesque. M. Maurras dépasse d’un seul coup le travail de quelques centaines de biographes. Il voit en synt
e. M. Maurras dépasse d’un seul coup le travail de quelques centaines de biographes. Il voit en synthèse, et si Dante lui
re Homère, vit tout le genre humain, il ne se sert volontairement que de quelques lignes et de quelques couleurs d’une sur
genre humain, il ne se sert volontairement que de quelques lignes et de quelques couleurs d’une surprenante sobriété, pou
se sert volontairement que de quelques lignes et de quelques couleurs d’ une surprenante sobriété, pour que le Gibelin se d
as contradiction, mais correction et achèvement, dans ces alternances de la justice et de la pitié, des cris de colère et
mais correction et achèvement, dans ces alternances de la justice et de la pitié, des cris de colère et des larmes de mis
hèvement, dans ces alternances de la justice et de la pitié, des cris de colère et des larmes de miséricorde. Il est bon q
nances de la justice et de la pitié, des cris de colère et des larmes de miséricorde. Il est bon que le visiteur de la Cit
is de colère et des larmes de miséricorde. Il est bon que le visiteur de la Cité dolente arrose la voie qu’il descend de p
t bon que le visiteur de la Cité dolente arrose la voie qu’il descend de pleurs de compassion sur tant d’infortunes sans t
le visiteur de la Cité dolente arrose la voie qu’il descend de pleurs de compassion sur tant d’infortunes sans terme, mais
dolente arrose la voie qu’il descend de pleurs de compassion sur tant d’ infortunes sans terme, mais il est d’égale bonté q
de pleurs de compassion sur tant d’infortunes sans terme, mais il est d’ égale bonté que certains scélérats soient insultés
és par lui, ou même que les traîtres aient la tête écrasée au passage de ses talons ; en ce cas, comme il le déclare, « ce
ses talons ; en ce cas, comme il le déclare, « ce fut courtoisie que de leur être vilain ! » M. Maurras donne nettement
onne nettement les raisons qui lui font proposer l’exemple et l’étude de Dante aux générations qui s’élèvent. Celui qu’il
générations qui s’élèvent. Celui qu’il appelle « le plus intellectuel de tous les poètes et le plus émouvant », peut « gué
les poètes et le plus émouvant », peut « guérir plusieurs des défauts de ce jeune siècle et en stimuler les vertus ». De
lusieurs des défauts de ce jeune siècle et en stimuler les vertus ». De ce maître suave, dur, irritable et puissant, les
r, irritable et puissant, les âpretés s’imposeront par un charme fait de raison et d’éloquence, de musique et d’amour. Deb
et puissant, les âpretés s’imposeront par un charme fait de raison et d’ éloquence, de musique et d’amour. Debout et resser
les âpretés s’imposeront par un charme fait de raison et d’éloquence, de musique et d’amour. Debout et resserré dans sa lo
imposeront par un charme fait de raison et d’éloquence, de musique et d’ amour. Debout et resserré dans sa longue cape sans
hésiter son cœur, contribueront à faire entendre qu’il y a des façons de sentir sans faiblir, et que l’excès, l’abus sont
il y a des façons de sentir sans faiblir, et que l’excès, l’abus sont de simples états de dégénérescence morale qui ramène
de sentir sans faiblir, et que l’excès, l’abus sont de simples états de dégénérescence morale qui ramènent une âme fort a
générescence morale qui ramènent une âme fort au-dessous de son point de vigueur réelle et d’intensité véritable. Quand le
ui ramènent une âme fort au-dessous de son point de vigueur réelle et d’ intensité véritable. Quand les jeunes lecteurs aur
t d’intensité véritable. Quand les jeunes lecteurs auront vu ce poète de la volonté et de la raison fondre en larmes comme
itable. Quand les jeunes lecteurs auront vu ce poète de la volonté et de la raison fondre en larmes comme un enfant, pâmer
er comme une femme, retomber sur la terre comme un corps mort ou rire de bonheur au rayon de belles étoiles, il aura peut-
retomber sur la terre comme un corps mort ou rire de bonheur au rayon de belles étoiles, il aura peut-être donné une idée
une idée juste des mystères du sentiment, sur lequel ils auront moins de chances d’être abusés par les charlatans de toute
ste des mystères du sentiment, sur lequel ils auront moins de chances d’ être abusés par les charlatans de toute origine. À
r lequel ils auront moins de chances d’être abusés par les charlatans de toute origine. À l’utile leçon de vérité antiroma
es d’être abusés par les charlatans de toute origine. À l’utile leçon de vérité antiromantique, ce Florentin en deuil de s
gine. À l’utile leçon de vérité antiromantique, ce Florentin en deuil de son bel San Giovanni, cet énergique cittadin dell
et énergique cittadin della città partita ajoutera une sérieuse leçon de civisme. Et M. Maurras, après avoir affirmé que
nçais modernes, dont les pères ont été trop heureux et qui ont besoin d’ être avertis de la gravité d’une épreuve que tout
dont les pères ont été trop heureux et qui ont besoin d’être avertis de la gravité d’une épreuve que tout prépare, ne tro
s ont été trop heureux et qui ont besoin d’être avertis de la gravité d’ une épreuve que tout prépare, ne trouveront nulle
ité d’une épreuve que tout prépare, ne trouveront nulle part ailleurs d’ avertissement plus complet ni aussi pressant », dr
rbare qui menace et veut subjuguer toute une race, l’image souveraine de celle-ci, qui fut maîtresse de l’Occident. Cet év
-ci, qui fut maîtresse de l’Occident. Cet évocateur a aussi un esprit de parti, ce fameux spirito di parte des farouches c
leur. La violence du foyer est cachée. Le statuaire a moulé la statue de Dante avec des mains fermes et pleines d’amour, p
statuaire a moulé la statue de Dante avec des mains fermes et pleines d’ amour, pour nous montrer l’homme médiéval, passion
r nous montrer l’homme médiéval, passionné et superbe, esclave et roi de sa chair comme de son esprit, dans tout le pathét
omme médiéval, passionné et superbe, esclave et roi de sa chair comme de son esprit, dans tout le pathétique de sa plénitu
clave et roi de sa chair comme de son esprit, dans tout le pathétique de sa plénitude. Il montre à des foules nouvelles le
pathétique de sa plénitude. Il montre à des foules nouvelles le héros de la chrétienté, avec tous ses attributs prométhéid
elles le héros de la chrétienté, avec tous ses attributs prométhéides de maître de la flamme et du nombre, et ses attribut
éros de la chrétienté, avec tous ses attributs prométhéides de maître de la flamme et du nombre, et ses attributs héraclid
ides de maître de la flamme et du nombre, et ses attributs héraclides de vengeur humain désigné à la fois par les Dieux an
contemporaine. Ce n’est point la moindre originalité du biographe que d’ avoir élevé Dante, de nos jours, sur la cime où se
st point la moindre originalité du biographe que d’avoir élevé Dante, de nos jours, sur la cime où se tiennent les grands
nos jours, sur la cime où se tiennent les grands moniteurs immortels de notre cœur à tous, et de nous le montrer, d’une m
ù se tiennent les grands moniteurs immortels de notre cœur à tous, et de nous le montrer, d’une manière si inattendue à l’
ands moniteurs immortels de notre cœur à tous, et de nous le montrer, d’ une manière si inattendue à l’entrée de la plus mo
à tous, et de nous le montrer, d’une manière si inattendue à l’entrée de la plus moderne de nos cités, comme le plus moder
le montrer, d’une manière si inattendue à l’entrée de la plus moderne de nos cités, comme le plus moderne de nos héros. Un
due à l’entrée de la plus moderne de nos cités, comme le plus moderne de nos héros. Un grand cri de la race nous revient a
oderne de nos cités, comme le plus moderne de nos héros. Un grand cri de la race nous revient aux lèvres, celui que poussa
revient aux lèvres, celui que poussaient les Initiés orphiques avant d’ entendre la parole de Pythagore : Révère les Héros
celui que poussaient les Initiés orphiques avant d’entendre la parole de Pythagore : Révère les Héros bienfaiteurs, les Es
rs, les Esprits demi-dieux… Le plus fier et le plus noble des hommes de parti actuels vient de le prononcer sur le seuil
noble des hommes de parti actuels vient de le prononcer sur le seuil de la Divine Comédie. Giulio de Frenzi, L’Italian
’Italiano errante, Casanova, Ricardi, Naples Encore une biographie d’ un grand Italien : Casanova de Seingalt. Celui qui
, mais un jeune écrivain énergique et orgueilleux, qui peut se vanter d’ être un des inspirateurs et des chefs du parti nat
e Frenzi apporte aux études innombrables sur l’incomparable chevalier de l’amour une contribution fort remarquable. Il fai
e l’amour une contribution fort remarquable. Il fait ressortir ce que de supérieurement beau et rare enrichit le caractère
ressortir ce que de supérieurement beau et rare enrichit le caractère de cet homme prestigieux, qui fut appelé le premier
stigieux, qui fut appelé le premier des hommes modernes, et qui n’eut d’ autre rêve que d’errer, « d’errer à travers toutes
appelé le premier des hommes modernes, et qui n’eut d’autre rêve que d’ errer, « d’errer à travers toutes les castes de la
premier des hommes modernes, et qui n’eut d’autre rêve que d’errer, «  d’ errer à travers toutes les castes de la société, d
n’eut d’autre rêve que d’errer, « d’errer à travers toutes les castes de la société, de pénétrer dans les cours les plus s
êve que d’errer, « d’errer à travers toutes les castes de la société, de pénétrer dans les cours les plus somptueuses, de
astes de la société, de pénétrer dans les cours les plus somptueuses, de tomber dans la boue des plèbes les plus basses, d
plus somptueuses, de tomber dans la boue des plèbes les plus basses, de se faire à la compagnie des espions et des ruffia
plus basses, de se faire à la compagnie des espions et des ruffians, de discuter de philosophie avec Voltaire, de forger
, de se faire à la compagnie des espions et des ruffians, de discuter de philosophie avec Voltaire, de forger d’ingénieuse
es espions et des ruffians, de discuter de philosophie avec Voltaire, de forger d’ingénieuses adulations pour Mme de Pompa
et des ruffians, de discuter de philosophie avec Voltaire, de forger d’ ingénieuses adulations pour Mme de Pompadour, de r
c Voltaire, de forger d’ingénieuses adulations pour Mme de Pompadour, de repousser avec un trait plus impertinent les trai
 de Pompadour, de repousser avec un trait plus impertinent les traits de Joseph II d’Autriche, de partager avec les compèr
er avec un trait plus impertinent les traits de Joseph II d’Autriche, de partager avec les compères du tripot l’or mal gag
I d’Autriche, de partager avec les compères du tripot l’or mal gagné, d’ être tour à tour abbé, officier, historien, antiqu
ditions, effleurer toutes les âmes, surpasser les limites du temps et de l’espace — la Tradition et la Province — pour pou
ition et la Province — pour pouvoir vérifier dans l’immense spectacle de la vie sociale les différences, et y connaître le
, inutile peut-être mais certes caractéristique, cette fièvre moderne de l’instabilité et de la curiosité, agite plus que
mais certes caractéristique, cette fièvre moderne de l’instabilité et de la curiosité, agite plus que tout autre de ses co
oderne de l’instabilité et de la curiosité, agite plus que tout autre de ses contemporains Jacques Casanova ». Et M. de Fr
encore méconnu Cagliostro, jusqu’à Goldoni et tant d’autres. Ce livre de M. Giulio de Frenzi, romancier et critique de val
tant d’autres. Ce livre de M. Giulio de Frenzi, romancier et critique de valeur et journaliste de particulière importance,
e M. Giulio de Frenzi, romancier et critique de valeur et journaliste de particulière importance, est une œuvre belle cons
à une des plus curieuses figures qui puissent résumer la sensibilité de plusieurs siècles. Car le nerveux et humain Jacqu
et humain Jacques Casanova attend le grand artiste qui lui permettra de détrôner le romantique et insupportable Don Juan.
pportable Don Juan. Échos. La question des langues et les progrès de l’italien en Suisse Mercure. Tome CI, numéro 3
69-670]. On discute beaucoup, en Suisse, les résultats du recensement de 1910. Contrairement à ce qu’on avait constaté en
até en 1900, l’élément allemand a manifesté cette fois un pourcentage d’ accroissement plus élevé que l’élément français. I
n étonner : car, pour des raisons dans lesquelles il serait trop long d’ entrer, les chiffres accusés en 1900 pour le franç
s étaient trop élevés. Dans l’intervalle, le patriotisme linguistique de l’élément allemand s’est réveillé : d’où la diffé
e, le patriotisme linguistique de l’élément allemand s’est réveillé : d’ où la différence qu’on note aujourd’hui. Le fait l
ujourd’hui. Le fait le plus saillant est l’accroissement considérable de l’élément italien, dû presque entièrement à l’imm
était passager. Il n’a fait au contraire que se manifester avec plus d’ intensité. L’élément italien a presque doublé en 2
eux seuls, ont quintuplé. Les colonies italiennes, composées surtout d’ ouvriers, s’essaiment le long des voies transalpes
lonais Giorgio del Vecchio vient de lancer une idée originale : celle de faire adopter l’italien comme langue littéraire e
rs. Mais malgré tant de bonnes raisons la proposition a peu de chance d’ aboutir, car elle froisse la fierté nationale des
aboutir, car elle froisse la fierté nationale des anciens conquérants de la Valteline. Tome CI, numéro 376, 16 février
e la Valteline. Tome CI, numéro 376, 16 février 1913 Au pays de Circé Philippe Champault. Tome CI, numéro 376,
mpault. Tome CI, numéro 376, 16 février 1913, p. 673-703. Ici même8, de textes odysséens rapprochés et coordonnés, d’aill
odysséens rapprochés et coordonnés, d’ailleurs toujours pris au pied de la lettre, nous avons naguère fait jaillir cette
fe de Naples, avait été la Schérie homérique, patrie des Phéaciens et de leur jeune reine Nausicaa. Malgré certains côtés
me on aurait dû s’y attendre, un pays réel. Mais à côté de ces hommes de chair et d’os, voici, en d’autres épisodes de l’O
dû s’y attendre, un pays réel. Mais à côté de ces hommes de chair et d’ os, voici, en d’autres épisodes de l’Odyssée, des
is à côté de ces hommes de chair et d’os, voici, en d’autres épisodes de l’Odyssée, des êtres fantastiques. Les Laistrygon
s anthropophages. Circé est une magicienne terriblement inquiétante : d’ un coup de sa baguette, elle change les hommes en
phages. Circé est une magicienne terriblement inquiétante : d’un coup de sa baguette, elle change les hommes en pourceaux 
change les hommes en pourceaux ; elle a d’ailleurs peuplé les abords de sa demeure de loups et de lions enchantés, et son
mmes en pourceaux ; elle a d’ailleurs peuplé les abords de sa demeure de loups et de lions enchantés, et son pouvoir va ju
ceaux ; elle a d’ailleurs peuplé les abords de sa demeure de loups et de lions enchantés, et son pouvoir va jusqu’à domest
u’à en faire ses propres servantes. Puis c’est la Nekuia et la maison de Hadès ; nous voici dans l’Au-delà, au milieu des
mbres et des « têtes vides des morts ». En ces trois épisodes remplis de merveilleux, les sites ne vont-ils pas être purem
pas être purement imaginaires ? N’est-ce pas une tentative vaine que de chercher à identifier la côte des Géants, la terr
ative vaine que de chercher à identifier la côte des Géants, la terre de Circé et les régions Infernales ? Il faut le savo
nales ? Il faut le savoir ; et pour cela soumettre les renseignements d’ Homère sur ces pays à la méthode d’investigation q
cela soumettre les renseignements d’Homère sur ces pays à la méthode d’ investigation qui a donné pour Schérie des résulta
olontairement aucun dans l’ombre ; et pour tous nous nous efforcerons d’ arriver au vrai sens de l’auteur. Sur toute la lig
s l’ombre ; et pour tous nous nous efforcerons d’arriver au vrai sens de l’auteur. Sur toute la ligne, nous serons homéris
ous serons homériste outrancier. En cela, nous différerons grandement de certains homérisants de l’heure actuelle, qui ont
rancier. En cela, nous différerons grandement de certains homérisants de l’heure actuelle, qui ont cependant le courage de
ertains homérisants de l’heure actuelle, qui ont cependant le courage de croire à des réalités géographiques dans Homère :
ne ; mais leur foi n’est pas assez robuste ; bien qu’ils aient promis de suivre Homère pas à pas, ils n’en font qu’à leur
les passages qui les gênent. Pour moi, je le répète, je m’efforcerai d’ être toujours et partout l’esclave du texte tout e
inerait à première vue. Nous chercherons ensuite à identifier chacune de ces descriptions. Or, l’examen des matériaux à ut
tériaux à utiliser nous convaincra que ce n’est pas là besogne au gré de nos caprices. Non seulement chaque site où nous c
insi reliés qu’il faudra opérer ; et presque sur cinq, car la station d’ où est parti Ulysse pour le pays des Laistrygons a
ce maxima. En résumé, nous serons en face d’un ensemble très cohérent de détails et de conditions géographiques qu’il faud
résumé, nous serons en face d’un ensemble très cohérent de détails et de conditions géographiques qu’il faudra identifier
ent de détails et de conditions géographiques qu’il faudra identifier d’ un bloc, sous peine de ne rien identifier du tout.
de ne rien identifier du tout. Notre situation sera tout à fait celle d’ un astronome ayant à retrouver non pas dans tout l
teurs, quoique incomplets et peu scientifiques. Si la description est de pure imagination, l’astronome n’est-il pas voué à
où apparaissent les Géants, la Magicienne et les Morts du vieil aède, de l’aède d’il y a bientôt trois mille ans, se résou
ssent les Géants, la Magicienne et les Morts du vieil aède, de l’aède d’ il y a bientôt trois mille ans, se résoudront, com
ie, en des réalités géographiques que l’on peut, au xxe siècle, voir de ses yeux, fouler de ses pieds et toucher de ses m
géographiques que l’on peut, au xxe siècle, voir de ses yeux, fouler de ses pieds et toucher de ses mains. I. La côte d
eut, au xxe siècle, voir de ses yeux, fouler de ses pieds et toucher de ses mains. I. La côte des Laistrygons A) L
ité qu’il faut beaucoup ramer, au point que les matelots sont rebutés de ce travail pénible9. Puis : Le septième jour, no
nible9. Puis : Le septième jour, nous arrivons à la haute forteresse de Lamos et à Télépyle laistrygonienne ; en ce lieu,
vires s’y enfoncent, et s’amarrent les uns à côté des autres ; autour d’ eux, c’est calme plat : le flot est immobile. Pour
mon câble à la roche. Puis je monte sur une hauteur bien découverte ; de là je n’aperçois, ni travaux des hommes, ni trava
rs deux compagnons et un héraut reconnaître quels gens mangent le blé de cette terre. Ils suivent une route facile, où les
e, où les chariots descendent le bois des hautes montagnes. En avant, d’ une cité, ils croisent une jeune fille qui va cher
s. En avant, d’une cité, ils croisent une jeune fille qui va chercher de l’eau : c’est la fille du laistrygon Antiphatès,
lles eaux où puisent les habitants. Elle leur indique la haute maison de l’anax son père. Dans cette noble demeure, les vo
e femme appelle en hâte son époux, qui était à l’agora. Saisissant un de mes hommes, Antiphatès le dévore. Puis il pousse
i à travers la ville. À sa voix, les puissants Laistrygons accourent, de ci de là, innombrables ; non avec l’aspect d’homm
avers la ville. À sa voix, les puissants Laistrygons accourent, de ci de là, innombrables ; non avec l’aspect d’hommes, ma
Laistrygons accourent, de ci de là, innombrables ; non avec l’aspect d’ hommes, mais de géants. De la côte, ils lancent de
courent, de ci de là, innombrables ; non avec l’aspect d’hommes, mais de géants. De la côte, ils lancent des roches meurtr
ci de là, innombrables ; non avec l’aspect d’hommes, mais de géants. De la côte, ils lancent des roches meurtrières, et a
meurtrières, et aussitôt parmi les vaisseaux c’est un affreux tumulte d’ hommes mourants et de nefs fracassées. Puis, perça
tôt parmi les vaisseaux c’est un affreux tumulte d’hommes mourants et de nefs fracassées. Puis, perçant mes compagnons com
e dans les profondeurs du port, je saisis mon épée, je coupe le câble de mon vaisseau, et j’ordonne à mes compagnons de se
pée, je coupe le câble de mon vaisseau, et j’ordonne à mes compagnons de se courber sur les rames ; ils font voler les flo
lots dans la crainte de la mort. Ma nef s’échappe à travers une pluie de rochers ; toutes les autres avaient péri là-bas12
que épisode, que nous avons cité en entier pour que l’on puisse juger de notre « méthode d’extraction », ce que nous avons
us avons cité en entier pour que l’on puisse juger de notre « méthode d’ extraction », ce que nous avons à retrouver ici :
r ici : 1° C’est d’abord une station qui soit à six journées entières de navigation à partir d’Éole ; mais en tenant compt
d une station qui soit à six journées entières de navigation à partir d’ Éole ; mais en tenant compte de ce fait qu’il faut
urnées entières de navigation à partir d’Éole ; mais en tenant compte de ce fait qu’il faut beaucoup ramer, au point que l
ut beaucoup ramer, au point que les matelots en sont rebutés. Il suit de là deux choses : d’abord, d’une façon certaine, q
ue les matelots en sont rebutés. Il suit de là deux choses : d’abord, d’ une façon certaine, que l’évaluation moyenne de la
deux choses : d’abord, d’une façon certaine, que l’évaluation moyenne de la distance d’après le temps serait ici trop fort
rès le temps serait ici trop forte : on va à la rame une bonne partie de la route, et il est clair que l’on avance ainsi b
i beaucoup plus lentement. En second lieu, si l’on recourt à un moyen de locomotion aussi pénible, n’est-il pas à croire q
nt l’on se trouve dans une mer difficile, imposant des précautions ou de fréquents changements de direction ? 2° Notre poi
e mer difficile, imposant des précautions ou de fréquents changements de direction ? 2° Notre point d’arrivée doit être un
précautions ou de fréquents changements de direction ? 2° Notre point d’ arrivée doit être une « côte rocheuse des Palombes
ombière ; 3° Puis sur cette côte, ou auprès de cet écueil, ou au pied de cette montagne, nous avons à découvrir une baie p
baie profonde et à entrée étroite : assez étroite pour être qualifiée de porte. « La Porte par où l’on pénètre au loin »,
Porte par où l’on pénètre au loin », tel est le sens non moins clair de télé-pyle 14 ; 4° Cette baie profonde est encadré
es plus ou moins parallèles et rocheux, au moins sur une bonne partie de sa longueur ; 5° Elle est assez fermée pour que l
e est assez fermée pour que la houle y soit inconnue ; 6° Les piliers de la porte sont constitués par des roches se faisan
ace et se rapprochant ; 7° Il se pourrait que çà et là, sur les rives de la baie, des blocs éparpillés fissent songer à un
rives de la baie, des blocs éparpillés fissent songer à une bataille de géants lanceurs de rocs, comme les montagnes fend
des blocs éparpillés fissent songer à une bataille de géants lanceurs de rocs, comme les montagnes fendues évoquent dans l
rocs, comme les montagnes fendues évoquent dans les Pyrénées l’ombre de Roland ; 8° Non loin de l’entrée, s’élève une but
rénées l’ombre de Roland ; 8° Non loin de l’entrée, s’élève une butte d’ où la vue porte au loin ; ce que le vieux français
français appelle une guette ou une gatte ; 90 A une certaine distance de tout cela, distance que le texte ne permet pas de
e certaine distance de tout cela, distance que le texte ne permet pas de préciser, jaillit une fontaine Artakiè ; ce qui p
, jaillit une fontaine Artakiè ; ce qui peut se traduire par fontaine de l’Ours15 ; 10° La région comporte de hautes monta
ui peut se traduire par fontaine de l’Ours15 ; 10° La région comporte de hautes montagnes alors boisées ; 11° Néanmoins, d
de hautes montagnes alors boisées ; 11° Néanmoins, dans le voisinage de la côte, les chariots cheminent facilement ; 12°
marins regardent les habitants comme apparentés à des géants mangeurs d’ hommes ; 13° Reste à trouver le sens des premières
paru à peu près incompréhensibles. Les uns y ont vu les courtes nuits d’ été des pays septentrionaux, les autres un régime
nre littéraire : la poésie bucolique en honneur au milieu d’un peuple de bergers. Mais ces diverses interprétations font d
milieu d’un peuple de bergers. Mais ces diverses interprétations font de notre passage un hors d’œuvre qui interrompt et r
gers. Mais ces diverses interprétations font de notre passage un hors d’ œuvre qui interrompt et retarde des indications to
ications, il les commence : qu’il cherche à décrire une particularité de la rive par une naïve mise en scène, comme en ima
scène, comme en imaginent volontiers les montagnards ou les riverains de la mer, à propos de roches qui présentent avec de
animés une ressemblance grossière ; 14° On pourrait voir dans le nom de Lamos une sorte de masculin du grec Lamia (monstr
lance grossière ; 14° On pourrait voir dans le nom de Lamos une sorte de masculin du grec Lamia (monstre femelle mangeur d
de Lamos une sorte de masculin du grec Lamia (monstre femelle mangeur d’ enfants vivants). Lamos signifierait ainsi anthrop
ilisable, je crois avoir extrait du texte tout ce qui est susceptible d’ une valeur topographique. B) L’identification
raphe du monde antique, Ptolémée, j’ai placé l’île d’Éole à la pointe de la Sicile, dans les Ægades17 ; plus exactement à
actement à Marittimo, la plus occidentale du groupe. À cette autorité de premier ordre, j’ai alors ajouté une démonstratio
tration indépendante que je ne puis refaire ici18. On sait que, parti de chez Éole pour sa chère Ithaque, Ulysse a été bru
aque, Ulysse a été brutalement ramené dans l’ouest, jusqu’à son point de départ, jusqu’à Marittimo, par le vent du sud-est
est. Cette fois Éole lui « refuse le retour », tout en lui enjoignant de déguerpir au plus vite. Je fais l’hypothèse que,
e, bon gré malgré, continue dans la même direction, et arrive au midi de la Sardaigne. En fait, c’est toujours avec le ven
’est toujours avec le vent du sud-est que le navigateur antique parti de Marittimo aborde en Sardaigne ; car c’est une gro
parti de Marittimo aborde en Sardaigne ; car c’est une grosse affaire de franchir pareille distance en haute mer, et l’on
er, et l’on attend bon vent arrière pour se risquer. À partir du midi de la grande île, la ligne générale des rivages orie
ques rend peu dans ces conditions ; puis, quand on arrive au nord-est de la Sardaigne, les côtes profondément découpées, l
est de la Sardaigne, les côtes profondément découpées, la mer peuplée d’ îles et semée d’écueils font la navigation lente e
gne, les côtes profondément découpées, la mer peuplée d’îles et semée d’ écueils font la navigation lente et pénible ; on e
font la navigation lente et pénible ; on est dans un vrai labyrinthe de passes et de détroits ; il est difficile de s’y r
gation lente et pénible ; on est dans un vrai labyrinthe de passes et de détroits ; il est difficile de s’y reconnaître, e
t dans un vrai labyrinthe de passes et de détroits ; il est difficile de s’y reconnaître, et il faut constamment changer d
; il est difficile de s’y reconnaître, et il faut constamment changer de direction. Voilà évidemment pourquoi nos gens ram
us conduisons Ulysse, la première impression était que les deux tiers de ce temps pouvaient suffire. Nous sommes en face d
aire italien établi dans l’île de la Maddalena, mais sur la côte même de Sardaigne. La mer, tout insulaire, que notre expé
otre expédition traverse depuis quelque temps est étonnamment peuplée d’ oiseaux. Les Romains y ont connu un Columbarium pr
mains y ont connu un Columbarium promontorium. Voici, à peine détaché de la Sardaigne, un îlot, ou plutôt un écueil qui po
Palombes. En arrière de cet écueil, s’ouvre dans la côte un long bras de mer étroit, appelé Porto Pozzo, le port du Puits.
de mer étroit, appelé Porto Pozzo, le port du Puits. C’est une sorte de fjord qui s’enfonce profondément dans la terre ju
sorte de fjord qui s’enfonce profondément dans la terre jusqu’à plus de trois kilomètres. Très resserré à son entrée, où
mètres, il atteint à grand-peine une largeur double à deux kilomètres de là. C’est un long couloir granitique avec des riv
parfois nues et escarpées, parfois moins raides, herbues et parsemées de blocs. Dans ce port du Puits, « bien que l’entrée
s Instructions nautiques 19. Tout ceci répond étonnamment à la lettre de l’Odyssée. Voici la « Porte par laquelle on pénèt
vec les noms connus du grand aède : Scoglio Colombo est la traduction de laïs-trygoniè (la roche colombière) 20. Port du P
Porte profonde », c’est tout un : voyez comme naturellement les mots d’ enfoncement et de profondeur se sont tout à l’heur
, c’est tout un : voyez comme naturellement les mots d’enfoncement et de profondeur se sont tout à l’heure trouvés sous no
qui restait à découvrir : c’est notre baie elle-même21. À une dizaine de kilomètres dans l’est, au fond de l’anse de Palau
tre baie elle-même21. À une dizaine de kilomètres dans l’est, au fond de l’anse de Palau, mouillage d’accès plus facile, j
lle-même21. À une dizaine de kilomètres dans l’est, au fond de l’anse de Palau, mouillage d’accès plus facile, jaillit une
zaine de kilomètres dans l’est, au fond de l’anse de Palau, mouillage d’ accès plus facile, jaillit une source abondante, l
n eau l’île de la Maddalena. Cinq kilomètres encore plus loin le capo d’ Orso dessine sur le ciel une silhouette d’Ours trè
es encore plus loin le capo d’Orso dessine sur le ciel une silhouette d’ Ours très reconnaissable22 : aux gens de mer qui a
ne sur le ciel une silhouette d’Ours très reconnaissable22 : aux gens de mer qui arrivent du sud, il signale l’aiguade voi
ent du sud, il signale l’aiguade voisine, qui devient ainsi l’aiguade de l’Ours, la fontaine Artakiè. La haute forteresse
t ainsi l’aiguade de l’Ours, la fontaine Artakiè. La haute forteresse de Lamos pouvait s’élever sur un sommet de la Punta
Artakiè. La haute forteresse de Lamos pouvait s’élever sur un sommet de la Punta Sardegna ou des environs de San Pasquale
s pouvait s’élever sur un sommet de la Punta Sardegna ou des environs de San Pasquale. Entre ces deux points, une large ré
tre ces deux points, une large région basse et peu accidentée s’étend de Porto Pozzo jusqu’à un sommet qui domine le cap d
uelle tellement boisé que Palau fait surtout l’exportation du charbon de bois. Revenons à notre baie : le calme de ses flo
ut l’exportation du charbon de bois. Revenons à notre baie : le calme de ses flots, ses rives granitiques, le désordre des
e. La Punta Macchiamala, qui, sur sa rive orientale et à un kilomètre de l’entrée, domine les flots, d’une centaine de mèt
ur sa rive orientale et à un kilomètre de l’entrée, domine les flots, d’ une centaine de mètres, à fort bien pu être la gue
ntale et à un kilomètre de l’entrée, domine les flots, d’une centaine de mètres, à fort bien pu être la guette d’où Ulysse
ne les flots, d’une centaine de mètres, à fort bien pu être la guette d’ où Ulysse a tenté de découvrir le pays. Si de là i
centaine de mètres, à fort bien pu être la guette d’où Ulysse a tenté de découvrir le pays. Si de là il n’a pas aperçu la
t bien pu être la guette d’où Ulysse a tenté de découvrir le pays. Si de là il n’a pas aperçu la ville de Lamos, c’est que
sse a tenté de découvrir le pays. Si de là il n’a pas aperçu la ville de Lamos, c’est que, à plus de dix kilomètres peut-ê
pays. Si de là il n’a pas aperçu la ville de Lamos, c’est que, à plus de dix kilomètres peut-être, elle était trop éloigné
x kilomètres peut-être, elle était trop éloignée. Aujourd’hui encore, de son sommet on découvrirait peu de travaux des hom
de plus près le goulet lui-même. Déjà étroit, il est encore resserré de chaque côté par une sorte de môle naturel qui pro
ême. Déjà étroit, il est encore resserré de chaque côté par une sorte de môle naturel qui projette dans la passe ses blocs
môle naturel qui projette dans la passe ses blocs éboulés. En travers de ce goulet, quelques écueils ajoutent encore aux d
ravers de ce goulet, quelques écueils ajoutent encore aux difficultés de l’entrée. C’est Μ. V. Bérard qui le constate, et
de l’entrée. C’est Μ. V. Bérard qui le constate, et il a vu tout cela de ses yeux. Pourquoi donc a-t-il passé trop rapidem
nc a-t-il passé trop rapidement, et n’a-t-il pas saisi tout l’intérêt de ce qu’il voyait ? Les blocs éboulés, qui au-dessu
toutes les faces, et jusque dans leurs assises. Dans un beau désordre de flancs pansus et de croupes rebondies, elles semb
jusque dans leurs assises. Dans un beau désordre de flancs pansus et de croupes rebondies, elles semblent posées simpleme
mblent posées simplement sur le sol ; au milieu ou auprès des plaques de verdure qui couronnent la falaise, elles donnent
erdure qui couronnent la falaise, elles donnent assez bien l’illusion d’ un troupeau au pâturage. Or les vaches qui paissen
nt sur le flanc du pilier oriental sont les plus grosses, et la carte de l’état-major italien les appelle précisément le V
e Vacche, les Vaches, en conformité avec Homère, qui place le Bouvier de ce côté. Évidemment les seize roches à fleur d’ea
qui place le Bouvier de ce côté. Évidemment les seize roches à fleur d’ eau indiquées en face à l’occident par l’Hydrograp
s’étagent au-dessus, ce sont pour le poète les Brebis qui descendent de la falaise en se dirigeant vers l’est, à la renco
de la falaise en se dirigeant vers l’est, à la rencontre du troupeau de vaches. Il semble certain d’ailleurs que l’imagin
de vaches. Il semble certain d’ailleurs que l’imagination des pâtres de la Gallura voie toujours sur la rive occidentale
, et les Strupiddos. Or, en patois gallurien, une cunchedda c’est une de ces cavernes nombreuses dans l’île qui servent à
upeau en liberté. En m’indiquant ces appellations, M. Sotgiu, le curé de San Pasquale, la paroisse voisine, a soin d’ajout
ions, M. Sotgiu, le curé de San Pasquale, la paroisse voisine, a soin d’ ajouter que la pointe Cunchedda tire son nom d’une
roisse voisine, a soin d’ajouter que la pointe Cunchedda tire son nom d’ une grande caverne logeant effectivement des troup
lé le long de la pente, n’y a-t-il pas là toute la partie occidentale de la scène homérique ? De plus, indépendamment de l
la partie occidentale de la scène homérique ? De plus, indépendamment de la convention vieille comme le monde qui fait de
plus, indépendamment de la convention vieille comme le monde qui fait de l’ouest la région de la nuit et de l’abri nocturn
de la convention vieille comme le monde qui fait de l’ouest la région de la nuit et de l’abri nocturne, voici une explicat
on vieille comme le monde qui fait de l’ouest la région de la nuit et de l’abri nocturne, voici une explication nouvelle,
qui sortent : vaches et brebis ont leur commune étable dans la grotte de la pointe Cunchedda. En résumé, voilà, parfaiteme
t proches et qu’un seul berger suffirait à garder. Ce curieux exemple de la persistance des « lieux-dits », au sein de pop
s siècles, ne rend-il pas évidente et définitive notre identification de la Porte profonde ? Et, du même coup, voici que n
me coup, voici que nous comprenons tout à fait pourquoi les habitants de la côte des Palombes sont des géants anthropophag
ncés par des frondes prodigieuses ; la Sardaigne est en effet peuplée de monuments mégalithiques appelés de tous temps tum
la Sardaigne est en effet peuplée de monuments mégalithiques appelés de tous temps tumbas de los gigantes ; et dans les t
effet peuplée de monuments mégalithiques appelés de tous temps tumbas de los gigantes ; et dans les traditions locales, le
as de los gigantes ; et dans les traditions locales, les géants hôtes de ces sépultures étaient associés aux Orci, monstre
tes de ces sépultures étaient associés aux Orci, monstres dévorateurs d’ hommes qui avaient construit les nuraghes. C’est l
raison décisive, pour établir en Sardaigne les géants anthropophages de Lamos. En même temps se légitiment le sens et l’o
enne que grecque du vocable italiote Orcus. Il est d’ailleurs inutile de rechercher dans les traditions galluriennes des t
urs inutile de rechercher dans les traditions galluriennes des traces de l’appellation de Laistrygons ; c’était là une sor
chercher dans les traditions galluriennes des traces de l’appellation de Laistrygons ; c’était là une sorte de surnom ayan
nes des traces de l’appellation de Laistrygons ; c’était là une sorte de surnom ayant cours seulement parmi des marins, et
des marins, et les indigènes ne s’en sont jamais souciés. L’histoire de Cook et des premiers navigateurs en Océanie est p
L’histoire de Cook et des premiers navigateurs en Océanie est pleine d’ appellations semblables dues à des incidents de vo
en Océanie est pleine d’appellations semblables dues à des incidents de voyage ; beaucoup sont aujourd’hui oubliées, même
coup sont aujourd’hui oubliées, même là où les habitants actuels sont d’ origine européenne. II. La terre de Circé
où les habitants actuels sont d’origine européenne. II. La terre de Circé A) Les données du texte 1° Écrasé p
s données du texte 1° Écrasé par l’affreux désastre, Ulysse oublie de noter dans quelle direction s’éloigne sa barque,
e sa barque, maintenant solitaire. Il n’indique pas non plus la durée de ce nouvel « errement » ; de cette dernière omissi
taire. Il n’indique pas non plus la durée de ce nouvel « errement » ; de cette dernière omission, on peut conjecturer, san
mer, qu’il lui faut peu de temps pour arriver chez Circé ; 2° Le pays de la magicienne est une île ; le héros le dit trois
le ; le héros le dit trois fois23 ; 3° Cette île se détache nettement de toute terre voisine : « la mer infinie l’entoure
l’entoure de toutes parts comme une couronne24 ». C’est donc une île de haute mer. Il ne s’ensuit pas qu’aucune terre ne
: car l’épithète « infinie » est une épithète homérique, une épithète de nature ; 4° Elle est plate : « elle gît basse25 »
énergique. Voilà un trait bien original, car presque toutes les îles de la Méditerranée sont montagneuses26 ; 5° Cela n’e
terranée sont montagneuses26 ; 5° Cela n’exclut pas certain mouvement de terrain ; et le poète indique dans Circé un vallo
rocheuse, et un lieu bien en vue27 ; 6° Notre île est assez petite ; d’ un point découvert où il est monté, et d’où l’œil
Notre île est assez petite ; d’un point découvert où il est monté, et d’ où l’œil ne pouvait porter très loin, puisque ce p
pouvait porter très loin, puisque ce point est, comme tout le reste, de faible altitude, Ulysse, nous le savons déjà, a v
loin dans une direction quelconque, les terres mêmes basses auraient de ce côté arrêté le regard ; 7° Cependant ce n’est
vent, et puisqu’elle est en haute mer, forcément ils vivent en partie de ses produits ; 8° Elle est donc favorable à la cu
probable est qu’il a été fabriqué sur place et que notre île produit de la vigne28 ; 10° Elle est d’ailleurs très boisée,
vigne28 ; 10° Elle est d’ailleurs très boisée, et possède des massifs de chênes29. Voilà pour les traits généraux de la te
e, et possède des massifs de chênes29. Voilà pour les traits généraux de la terre de Circé. Les premiers suffisent à exclu
e des massifs de chênes29. Voilà pour les traits généraux de la terre de Circé. Les premiers suffisent à exclure le site t
exclure le site traditionnel, le cap Circeo, au sud du Latium, groupe de sommets s’élevant à pic de la mer, dont le plus h
l, le cap Circeo, au sud du Latium, groupe de sommets s’élevant à pic de la mer, dont le plus haut approche de six cents m
oupe de sommets s’élevant à pic de la mer, dont le plus haut approche de six cents mètres, et qui est très largement soudé
assons maintenant aux traits spéciaux à telle ou telle partie du pays de la Magicienne : 11° Le port où débarque Ulysse se
la Magicienne : 11° Le port où débarque Ulysse se trouve en un point de l’île « où sont les levers du Soleil et la maison
ouve en un point de l’île « où sont les levers du Soleil et la maison de l’Aurore31 ». La première expression désigne clai
s que, aussitôt cette indication donnée, Ulysse ensevelit sur la rive de ce même port un de ses compagnons, Elpénor, c’est
te indication donnée, Ulysse ensevelit sur la rive de ce même port un de ses compagnons, Elpénor, c’est-à-dire dans les la
tiques « celui qui est vers la lumière33 ». N’est-ce pas là une façon d’ indiquer une fois de plus l’orientation du port, p
çon d’indiquer une fois de plus l’orientation du port, peut-être même de nous en donner le nom en lui fabriquant un héros
tte s’ouvrant à quelques mètres au-dessus du flot. Car Ulysse ordonne d’ y remiser non pas la nef elle-même qui est simplem
e-même qui est simplement amenée à terre, mais « les agrès et le bien de l’équipage35 » ; 14° Non loin de ce même port, se
se dresse la guette sur laquelle est monté le héros à son arrivée et d’ où il a découvert toute l’île36 ; 15° Sur le chemi
rivée et d’où il a découvert toute l’île36 ; 15° Sur le chemin qui va de cette guette au port, on trouve un abreuvoir qui
i doit être un ruisseau ou, à la rigueur, une source, un simple point d’ eau37 ; 16° Près de là, Ulysse tue un cerf énorme.
s insiste Homère38, ce cerf subsistant dans une île restreinte à côté d’ habitants évidemment munis d’armes ; 17° Notons en
ubsistant dans une île restreinte à côté d’habitants évidemment munis d’ armes ; 17° Notons encore que, au temps d’Ulysse,
’habitants évidemment munis d’armes ; 17° Notons encore que, au temps d’ Ulysse, l’établissement principal, le palais de l’
s encore que, au temps d’Ulysse, l’établissement principal, le palais de l’Enchanteresse, est situé vers le centre de l’îl
ent principal, le palais de l’Enchanteresse, est situé vers le centre de l’île39 ; 18° Et que du port on y arrive par une
Nous voici donc en face de dix-huit indications qui ressortent toutes de la lettre du texte, et composent un ensemble de h
qui ressortent toutes de la lettre du texte, et composent un ensemble de haute valeur laissant peu de place à une fausse i
arrivé à Porto Pozzo, il venait du sud, et longeait la côte orientale de Sardaigne pour s’élever dans le nord. Lorsqu’il e
sur ses pas serait d’ailleurs une folie ; ce serait aller se heurter de nouveau à l’inexorable Éole, qui lui « interdit l
le faut, sur d’autres directions. Voici précisément au nord-nord-est de Porto Pozzo, à moins de deux journées de navigati
irections. Voici précisément au nord-nord-est de Porto Pozzo, à moins de deux journées de navigation, une terre qui répond
précisément au nord-nord-est de Porto Pozzo, à moins de deux journées de navigation, une terre qui répond fort bien à la d
navigation, une terre qui répond fort bien à la description homérique de Circé ; c’est une île de l’archipel Toscan, situé
répond fort bien à la description homérique de Circé ; c’est une île de l’archipel Toscan, située au-dessous d’Elbe, une
ique de Circé ; c’est une île de l’archipel Toscan, située au-dessous d’ Elbe, une île aujourd’hui peu connue : Pianosa. El
, une île aujourd’hui peu connue : Pianosa. Elle se détache nettement de toutes les terres voisines : Elbe est à 14 kilomè
est à 14 kilomètres dans le nord, la Corse à 47 dans l’ouest, la côte d’ Italie à 70 dans l’est. Ce n’est pas une île d’où
dans l’ouest, la côte d’Italie à 70 dans l’est. Ce n’est pas une île d’ où l’on n’aperçoive aucune terre, mais on peut for
e île d’où l’on n’aperçoive aucune terre, mais on peut fort bien dire d’ elle que la mer l’entoure largement de toutes part
s parts. Comme son nom l’indique, elle est plate et basse. La Pianosa de nos jours était déjà Planaria dans l’antiquité, «
au niveau des flots. Sur le pont du paquebot, pourtant bien modeste, de la Compagnie Rubattino, il semble que l’on soit a
soit au niveau de ses falaises. Et je n’oublierai jamais l’impression de radeau flottant qu’elle me fit un soir de novembr
blierai jamais l’impression de radeau flottant qu’elle me fit un soir de novembre 1904, après le soleil couché, lorsque, d
novembre 1904, après le soleil couché, lorsque, du haut des collines de Marina di Campo, dans Elbe, je la vis, à travers
ollines de Marina di Campo, dans Elbe, je la vis, à travers une brume d’ or, se dessiner, sans plus de relief qu’une carte
travers une brume d’or, se dessiner, sans plus de relief qu’une carte d’ atlas, sur la nappe azurée des flots41. À côté de
41. À côté de ses voisines, qui atteignent toutes plusieurs centaines de mètres, elle se tient entre des altitudes de huit
utes plusieurs centaines de mètres, elle se tient entre des altitudes de huit à vingt-quatre mètres. Ses deux points culmi
mètres. Ses deux points culminants en ont seuls vingt-neuf. Elle est de dimensions restreintes : sa superficie n’est que
gt-neuf. Elle est de dimensions restreintes : sa superficie n’est que de dix kilomètres carrés. Cependant elle suffit à no
et vraiment fertile. Actuellement elle fournit les principaux moyens de subsistance à huit ou neuf cents habitants42. Ell
ans sa majeure partie, le domaine incontesté du maquis. Ses habitants d’ alors, étant surtout pêcheurs, et moins nombreux,
s d’alors, étant surtout pêcheurs, et moins nombreux, se contentaient de quelques jardins maraîchers. Deux lieux dits, ins
e quelques jardins maraîchers. Deux lieux dits, inscrits sur la carte de l’état-major italien, rappellent des bois de chên
s, inscrits sur la carte de l’état-major italien, rappellent des bois de chênes : c’est le poggio alla Quercia, et le camp
bois de chênes : c’est le poggio alla Quercia, et le campo ai Lecci. De tout temps ses vignes ont produit d’excellent vin
a Quercia, et le campo ai Lecci. De tout temps ses vignes ont produit d’ excellent vin. Quelque plate que soit notre île, e
t vin. Quelque plate que soit notre île, elle présente des mouvements de terrain appréciables et suffisant aux exigences,
terrain appréciables et suffisant aux exigences, d’ailleurs modérées, de nos textes. Nous venons de parler du poggio alla
leur rôle. Le point central et découvert qui a porté jadis le palais de Circé pourrait fort bien être celui qu’occupent a
rd’hui les bâtiments du podere del Cardon, le principal établissement de Pianosa après le port, et le centre des défrichem
ntre des défrichements essayés à différentes époques. Comme le palais de l’Enchanteresse, ces bâtiments sont reliés au por
sion, encadrée à droite et à gauche par des pentes douces la dominant d’ une dizaine de mètres. De l’un des points culminan
à droite et à gauche par des pentes douces la dominant d’une dizaine de mètres. De l’un des points culminants de vingt-ne
t à gauche par des pentes douces la dominant d’une dizaine de mètres. De l’un des points culminants de vingt-neuf mètres d
es la dominant d’une dizaine de mètres. De l’un des points culminants de vingt-neuf mètres dont nous avons parlé, de celui
’un des points culminants de vingt-neuf mètres dont nous avons parlé, de celui qui porte aujourd’hui un belvédère, on embr
, on embrasse du regard Pianosa tout entière, et on la voit encerclée de tous côtés par l’azur des flots. C’est sur la côt
es lignes trop droites pour être hospitaliers. À la simple inspection de la carte, on se rend compte que Pianosa ne peut a
nspection de la carte, on se rend compte que Pianosa ne peut avoir eu d’ autre port que le port actuel et la baie contiguë.
et la baie contiguë. Et, en fait, l’histoire ne lui en a jamais connu d’ autre. Placé sur la côte orientale, et en plein es
a jamais connu d’autre. Placé sur la côte orientale, et en plein est de la masse de l’île, cet ensemble est à la lettre t
nnu d’autre. Placé sur la côte orientale, et en plein est de la masse de l’île, cet ensemble est à la lettre tourné vers l
pays. Sur le chemin du Belvedere, près des ruines romaines du palais d’ Agrippa, une des rares aiguades de Pianosa (il n’y
près des ruines romaines du palais d’Agrippa, une des rares aiguades de Pianosa (il n’y en a que trois dans toute l’île)
oute l’île) a pu être l’abreuvoir du Cerf. Quant à ce dernier animal, de dimensions prodigieuses au dire d’Homère, il se r
u Cerf. Quant à ce dernier animal, de dimensions prodigieuses au dire d’ Homère, il se retrouve à Pianosa avec les susdites
d’Homère, il se retrouve à Pianosa avec les susdites dimensions, mais d’ une façon imprévue au premier abord, à l’état de d
ites dimensions, mais d’une façon imprévue au premier abord, à l’état de débris fossiles. Pianosa possède des brèches osse
ssède des brèches osseuses en assez grand nombre : elles sont à fleur de terre, d’un accès facile, très riches en ossement
brèches osseuses en assez grand nombre : elles sont à fleur de terre, d’ un accès facile, très riches en ossements, et ont
eur de terre, d’un accès facile, très riches en ossements, et ont dû, de tout temps, attirer l’attention des habitants. Or
attirer l’attention des habitants. Or ces brèches renferment des bois de cerf très reconnaissables, mêlés à des restes de
renferment des bois de cerf très reconnaissables, mêlés à des restes de grands mammifères : ours, bœuf et cheval. Évidemm
al. Évidemment assez forts en ostéologie pour reconnaître des ramures de cerf, mais incapables d’aller au-delà, les premie
s en ostéologie pour reconnaître des ramures de cerf, mais incapables d’ aller au-delà, les premiers habitants de Circé ont
ures de cerf, mais incapables d’aller au-delà, les premiers habitants de Circé ont attribué au cerf les débris d’animaux b
delà, les premiers habitants de Circé ont attribué au cerf les débris d’ animaux beaucoup plus grands, avec lesquels ils on
enfoncées et mélangées. Les grottes sont nombreuses à Pianosa. L’une d’ elles, située à quelque distance au nord de l’anse
ombreuses à Pianosa. L’une d’elles, située à quelque distance au nord de l’anse sableuse, est connue sous le nom de Grotto
à quelque distance au nord de l’anse sableuse, est connue sous le nom de Grottone (la grande caverne). Une autre s’ouvre s
-dessus du flot ; l’une et l’autre ont fort bien pu abriter les agrès de la nef et le bien de l’équipage. Ajoutons une rem
ne et l’autre ont fort bien pu abriter les agrès de la nef et le bien de l’équipage. Ajoutons une remarque suggérée par la
et le bien de l’équipage. Ajoutons une remarque suggérée par la carte de Pianosa. La baie la plus importante de la côte mé
remarque suggérée par la carte de Pianosa. La baie la plus importante de la côte méridionale porte le nom de cala della Ru
anosa. La baie la plus importante de la côte méridionale porte le nom de cala della Ruta. Or la ruta, c’est une plante fam
a. Or la ruta, c’est une plante fameuse en Italie, le peganum harmala de Linné, cette variété de rue que l’on appelle chez
plante fameuse en Italie, le peganum harmala de Linné, cette variété de rue que l’on appelle chez nos voisins ruta tout c
ienfaisante moly qui a préservé Ulysse des maléfices circéens. Le nom de notre baie n’en devient-il pas tout à fait intére
tout à fait intéressant ? Ne témoigne-t-il pas au moins, dans l’île, de traditions magiques ayant longtemps persisté ? Ma
’heure les indications topographiques qui seraient à identifier, j’ai de propos délibéré laissé de côté un passage paraiss
ographiques qui seraient à identifier, j’ai de propos délibéré laissé de côté un passage paraissant sans valeur pour nos r
rches. Le voici : J’envoie, dit le héros, des compagnons à la maison de Circé pour en rapporter le cadavre d’Elpénor qui
ros, des compagnons à la maison de Circé pour en rapporter le cadavre d’ Elpénor qui n’est plus. Nous coupons du bois, et s
t, en un endroit où le sol se relève, nous l’ensevelissons en versant d’ abondantes larmes. Après avoir brûlé son corps et
corps et ses armes, nous entassons un tumulus, et nous le surmontons d’ une stèle ; puis au sommet du tumulus (pas de la s
s, et nous le surmontons d’une stèle ; puis au sommet du tumulus (pas de la stèle) nous dressons sa rame bien faite44. Eh
t étranger à la topographie, n’est pas autre chose que la description de la principale curiosité naturelle de Pianosa ! Je
s autre chose que la description de la principale curiosité naturelle de Pianosa ! Je m’en rendis compte en arrivant en fa
rivant en face du port. J’eus alors la stupéfaction et le vif plaisir de découvrir de mes yeux, à ma gauche, et tout à fai
e du port. J’eus alors la stupéfaction et le vif plaisir de découvrir de mes yeux, à ma gauche, et tout à fait sur la rive
ouvrir de mes yeux, à ma gauche, et tout à fait sur la rive, la tombe d’ Elpénor. C’est une masse rocheuse dont l’aspect es
d’Elpénor. C’est une masse rocheuse dont l’aspect est vraiment celui d’ un monument funèbre antique de dimensions gigantes
cheuse dont l’aspect est vraiment celui d’un monument funèbre antique de dimensions gigantesques. Sur une plateforme légèr
à la vérité pour une stèle. Sur le côté qui regarde le port, au pied de la tour, et à la hauteur où, dans les monuments d
e le port, au pied de la tour, et à la hauteur où, dans les monuments de l’époque classique, se placeront les trophées, la
oser que, deux siècles avant lui, Ulysse a planté la rame bien faite. De l’endroit où stationnent les paquebots en avant d
e que l’on n’est pas en face d’un monument élevé, au moins en partie, de mains d’homme. Évidemment c’est l’aspect de cette
n n’est pas en face d’un monument élevé, au moins en partie, de mains d’ homme. Évidemment c’est l’aspect de cette roche qu
levé, au moins en partie, de mains d’homme. Évidemment c’est l’aspect de cette roche qui a suggéré à l’aède l’épisode des
spect de cette roche qui a suggéré à l’aède l’épisode des funérailles d’ Elpénor. Remarquons d’ailleurs que l’ensemble, quo
pas des dimensions maintes fois réalisées ; il a environ vingt mètres de haut sur vingt-cinq mètres de diamètre à la base.
s réalisées ; il a environ vingt mètres de haut sur vingt-cinq mètres de diamètre à la base. Le tumulus seul ne s’élève pa
poète latin fait dresser à Misène par le pieux Énée est une montagne de quatre-vingt-douze mètres de haut sur un demi-kil
isène par le pieux Énée est une montagne de quatre-vingt-douze mètres de haut sur un demi-kilomètre de long. Pianosa répon
e montagne de quatre-vingt-douze mètres de haut sur un demi-kilomètre de long. Pianosa répond donc, trait pour trait, au t
texte homérique ; elle présente non seulement les caractères généraux de l’île de Circé, mais encore tous ses détails, et
raux de l’île de Circé, mais encore tous ses détails, et surtout l’un d’ eux, le plus original et le plus particularisant q
e le destin jette sur ses rives. Ceux-là aussi, comme les prisonniers de la Magicienne, ont cessé d’être des hommes !
ves. Ceux-là aussi, comme les prisonniers de la Magicienne, ont cessé d’ être des hommes ! III. Le Pays des Morts
qui reste à découvrir. Car une distance et une orientation, indiquées d’ une façon claire, et aussi précise que le permet l
iquées d’une façon claire, et aussi précise que le permet la notation d’ alors, la rattachent au fleuve Océan, qui est à pr
rattachent au fleuve Océan, qui est à proprement parler le vestibule de ce Pays. Si bien qu’il va falloir trouver l’Océan
— Sur la route que tu auras à suivre, reprend Circé, pas n’est besoin de pilote ; à la sortie du port, dresse ton mât, ten
pour M. V. Bérard, qui place son pays des Morts, non pas au sud-ouest de sa Circé, mais à 90° de là, dans l’est-sud-est. P
lace son pays des Morts, non pas au sud-ouest de sa Circé, mais à 90° de là, dans l’est-sud-est. Prudemment il a une premi
une première fois passé la difficulté sous silence47. Mais il jouait de malheur ; car il a cru, grâce à un contresens, re
u Pays des Morts48. Et alors il a bravement imprimé que l’on part non de chez les Morts, mais de chez les Laistrygons 49.
lors il a bravement imprimé que l’on part non de chez les Morts, mais de chez les Laistrygons 49. N’est-ce pas une façon p
is de chez les Laistrygons 49. N’est-ce pas une façon par trop simple de sortir d’embarras ? Sans se soucier des querelles
les Laistrygons 49. N’est-ce pas une façon par trop simple de sortir d’ embarras ? Sans se soucier des querelles de ses fu
par trop simple de sortir d’embarras ? Sans se soucier des querelles de ses futurs commentateurs, le héros obéit à la dée
qu’après le coucher du soleil, et l’heure où les chemins s’emplissent de ténèbres », c’est-à-dire jusqu’à la nuit close. E
lose. Et ensuite elle est dans l’Océan 51. Que représente une journée de navigation ainsi comprise ? Environ dix-huit heur
 : d’abord les navigations homériques doivent se calculer en journées d’ été, parce que l’on ne navigue pas pendant la mauv
iculier qui nous occupe, un trait montre bien que nous sommes au cœur de l’été : un compagnon d’Ulysse a passé la nuit qui
un trait montre bien que nous sommes au cœur de l’été : un compagnon d’ Ulysse a passé la nuit qui précède le départ sur l
compagnon d’Ulysse a passé la nuit qui précède le départ sur le toit de la maison de Circé, où il est allé chercher le so
Ulysse a passé la nuit qui précède le départ sur le toit de la maison de Circé, où il est allé chercher le sommeil à cause
il est allé chercher le sommeil à cause de la chaleur52. Dans le nord de la mer tyrrhénienne où nous sommes et dans une îl
rmir sur les toits que pendant la canicule. C’est donc bien une durée de dix-huit heures qu’il faut entendre ici. Or, d’ap
re ici. Or, d’après l’ensemble des documents anciens, dix-huit heures de navigation représentent en vitesse moyenne cent d
environ, et en vitesse maxima, encore assez fréquente, aux alentours de cent soixante kilomètres53. C’est donc au plus à
soixante kilomètres53. C’est donc au plus à cent soixante kilomètres de Circé, et dans une direction voisine du sud-ouest
ns-nous à retrouver au juste ? Qu’était-ce que l’Océan dans la pensée d’ Homère ? Qu’est-ce que ce nom représentait pour se
représentait pour ses contemporains ? L’Odyssée parle plusieurs fois de ses courants profonds et violents, mais c’est tou
ents, mais c’est tout. Par contre, si nous interrogeons la géographie d’ alors, elle montre à l’occident de la Méditerranée
si nous interrogeons la géographie d’alors, elle montre à l’occident de la Méditerranée, à un endroit où les terres du su
étroit resserré et balayé par des courants violents, qui emportent, à de certaines heures, les nefs vers l’au-delà sans bo
rs l’au-delà sans bornes. Dans les idées géographiques et religieuses d’ alors, ces courants appartiennent au gigantesque f
artiennent au gigantesque fleuve l’Océan, qui entoure le monde entier de ses eaux tumultueuses, et qui, à l’endroit où le
e nef odysséenne, dont les courses précédentes se placent dans la mer de Tyrrhénie, reste bien loin du détroit de Gibralta
entes se placent dans la mer de Tyrrhénie, reste bien loin du détroit de Gibraltar ; elle n’atteint donc pas l’Océan que n
ous venons de dire. Mais sans doute, ce sont des conditions analogues de lieu qu’elle trouve, et que nous devons retrouver
’elle trouve, et que nous devons retrouver après elle, aux frontières de cette mer Tyrrhénienne : des conditions analogues
, aux frontières de cette mer Tyrrhénienne : des conditions analogues de lieu ayant suggéré des analogies de croyances.  
nienne : des conditions analogues de lieu ayant suggéré des analogies de croyances.   Le site infernal. — Qu’est-ce que H
royances.   Le site infernal. — Qu’est-ce que Homère indique au-delà de l’Océan ? Trois choses : le peuple et la ville de
Océan ? Trois choses : le peuple et la ville des Cimmériens, le havre de Perséphoneia, et le site proprement dit de l’Enfe
e des Cimmériens, le havre de Perséphoneia, et le site proprement dit de l’Enfer ou plutôt de l’Évocation des Mânes. Tout
havre de Perséphoneia, et le site proprement dit de l’Enfer ou plutôt de l’Évocation des Mânes. Tout cela doit d’ailleurs
d’abord des Cimmériens. Ce sont, dit le texte, des hommes enveloppés de ténèbres et de brumes : jamais le soleil ne les é
mériens. Ce sont, dit le texte, des hommes enveloppés de ténèbres et de brumes : jamais le soleil ne les éclaire de ses b
enveloppés de ténèbres et de brumes : jamais le soleil ne les éclaire de ses brillants rayons, ni quand il monte dans le c
quand du ciel il redescend vers la terre ; sur ces mortels tremblants d’ effroi s’étend une funeste nuit55. Qu’y a-t-il so
rattache au système du monde tel que l’avaient imaginé les astronomes de la Chaldée et de l’Égypte, inaugurant la série de
me du monde tel que l’avaient imaginé les astronomes de la Chaldée et de l’Égypte, inaugurant la série des explorateurs en
naugurant la série des explorateurs en chambre. Les dernières régions de l’Occident, celles qui baigne le fleuve Océan, ne
e voient jamais le soleil. En ces régions déshéritées, la trajectoire de l’astre passe au-dessous de l’horizon, elle est s
mais les Morts, habitants des profondeurs. Il s’ensuit que la surface de la terre n’a que les pauvres reflets d’une lumièr
s. Il s’ensuit que la surface de la terre n’a que les pauvres reflets d’ une lumière diffuse, et des ténèbres visibles. Tel
rs voisines n’étaient guère mieux partagées. Un trait relatif au pays de la Magicienne l’a bien montré auparavant : Trois
is, pour Ulysse et son équipage, le soleil s’est couché sur l’horizon de Circé, et trois fois il s’est levé. Chaque soir e
arriver à savoir dans quelle partie du ciel il se passait. « Causons de la situation, mes compagnons, quelque terrible qu
el qui donne comme un autre la lumière du jour (il n’est pas question de ténèbres), mais sous lequel on ne peut s’orienter
peut s’orienter ; car le soleil lui-même reste invisible. On approche de l’Océan, et c’est précisément ce que cet état du
e de l’Océan, et c’est précisément ce que cet état du ciel a pour but d’ indiquer ; mais on n’y est pas arrivé : voilà pour
rrivé : voilà pourquoi le phénomène, terrible là-bas, se contente ici d’ être incommode. Du ciel Circéen pas plus que du ci
se dit ailleurs du bout du monde mauritanien, et s’est dit auparavant de tous les bouts du monde plus rapprochés du Nil qu
s astronomes. Sauf le respect que nous devons à ces premiers ancêtres de la science, ce n’est là qu’un conte à dormir debo
ce n’est là qu’un conte à dormir debout. N’empêche, par exemple, que, de toute la description Circéenne, M. Dörpfeld ne re
nt que cela : et il jette tout le reste par-dessus bord. Assaisonnées de commentaires fort érudits, ces quelques lignes lu
ques lignes lui font, sans broncher, établir Circé à l’extrême pointe de la Libye méridionale : sans doute au cap de Bonne
ridionale : sans doute au cap de Bonne-Espérance ! Voilà comment trop d’ imagination, s’ajoutant à un tri arbitraire des do
ri arbitraire des documents, arrive à gâter beaucoup de science. Garé de ces chimères par la sévérité de noire méthode, no
ive à gâter beaucoup de science. Garé de ces chimères par la sévérité de noire méthode, nous comprendrons que ces cieux ét
ndrons que ces cieux étranges sont un accompagnement obligé des idées d’ Océan, d’Extrême-Occident, de pays des Morts, une
e ces cieux étranges sont un accompagnement obligé des idées d’Océan, d’ Extrême-Occident, de pays des Morts, une sorte de
sont un accompagnement obligé des idées d’Océan, d’Extrême-Occident, de pays des Morts, une sorte de décor infernal, et n
é des idées d’Océan, d’Extrême-Occident, de pays des Morts, une sorte de décor infernal, et nous n’en retiendrons rien au
orte de décor infernal, et nous n’en retiendrons rien au point de vue de nos recherches. Sauf pourtant une remarque : ratt
chés l’un à l’autre par ce même enjolivement cosmographique, les pays de Circé et des Morts sont, dans la pensée d’Homère,
t cosmographique, les pays de Circé et des Morts sont, dans la pensée d’ Homère, voisins l’un de l’autre, et appartiennent
ays de Circé et des Morts sont, dans la pensée d’Homère, voisins l’un de l’autre, et appartiennent bien pour lui à une mêm
une objection possible, à savoir : que la navigation « surnaturelle » d’ un jour aurait pu mener Ulysse de la mer Tyrrhénie
: que la navigation « surnaturelle » d’un jour aurait pu mener Ulysse de la mer Tyrrhénienne aux extrémités du monde. Mais
la mer Tyrrhénienne aux extrémités du monde. Mais il est grand temps de dire adieu aux ténèbres cimmériennes, et de nous
. Mais il est grand temps de dire adieu aux ténèbres cimmériennes, et de nous occuper des réalités topographiques indiquée
nous occuper des réalités topographiques indiquées par Homère à coté de cette fiction. Notons pourtant que l’étymologie d
uons. Dans les langues sémitiques, le radical K. m. r. exprime l’idée d’ obscur, de ténébreux. À ce nom, notre texte accole
les langues sémitiques, le radical K. m. r. exprime l’idée d’obscur, de ténébreux. À ce nom, notre texte accole une épith
x. À ce nom, notre texte accole une épithète qui pourrait n’avoir pas de rapport avec les ténèbres imaginaires du pays : c
: ce sont, dit le texte, des gens « en proie à la terreur, tremblants d’ effroi ». N’y aurait-il pas là une allusion au vra
ants du pays ? Il faut se le demander. 2° Passons maintenant au havre de Perséphoneia. Il doit répondre à quatre indicatio
t répondre à quatre indications. Il y faut évidemment une disposition de la côte présentant un port. Du large, un rivage «
ive, s’élève un bois sacré dédié à Perséphoneia58, c’est donc un lieu de culte infernal. Notons encore que ce bois se comp
donc un lieu de culte infernal. Notons encore que ce bois se compose de hauts peupliers et de saules stériles59. 3° Au-de
infernal. Notons encore que ce bois se compose de hauts peupliers et de saules stériles59. 3° Au-delà commence le site in
ographiques. On y rencontre d’abord l’Achéron. Le poète n’en dit rien de particulier. Mais l’antiquité a présenté ici et l
ières s’y jettent, aussitôt après avoir mêlé leurs eaux. Ce confluent de deux rivières qui se réunissent si près d’un maré
é leurs eaux. Ce confluent de deux rivières qui se réunissent si près d’ un marécage60 est tout à fait à noter. De ces deux
es qui se réunissent si près d’un marécage60 est tout à fait à noter. De ces deux rivières ou ruisselets (le terme grec la
chaude ; le second semble devoir être un ruisseau gémissant, un filet d’ eau courant sur une pente raide et caillouteuse, p
s, le héros rencontrera une roche remarquable62. Ce sera le lieu même de l’Évocation. Au moins dans une direction, ce lieu
ans une direction, ce lieu touchera à une prairie d’ailleurs couverte d’ asphodèles63. Pendant l’Évocation, ayant tourné le
surgir devant lui des eaux du fleuve principal64. Voici donc, dégagée de la lettre du texte pour l’Océan et les Morts, une
c, dégagée de la lettre du texte pour l’Océan et les Morts, une série d’ indications topographiques, dont la complexité ser
s topographiques, dont la complexité serait bien embarrassante en cas de fausse identification, surtout si l’on se rappell
rique. Ce qu’il y a là, c’est tout autre chose : c’est un culte local de Hadès ou de Pluton à l’usage des premiers habitan
’il y a là, c’est tout autre chose : c’est un culte local de Hadès ou de Pluton à l’usage des premiers habitants de Naples
un culte local de Hadès ou de Pluton à l’usage des premiers habitants de Naples, que Virgile s’est chargé d’immortaliser.
à l’usage des premiers habitants de Naples, que Virgile s’est chargé d’ immortaliser. Or, malgré cette absence de toute no
es, que Virgile s’est chargé d’immortaliser. Or, malgré cette absence de toute note homérique, Μ. V. Bérard accepte et déf
ation L’Océan. — Nous avons quitté Pianosa ; contournant la tombe d’ Elpénor, nous cinglons vers le sud-ouest. Mais voi
Razzoli, voici dans l’ouest des flots jusqu’à l’horizon. Les courants d’ un détroit resserré, des Bouches de Bonifacio, enl
ts jusqu’à l’horizon. Les courants d’un détroit resserré, des Bouches de Bonifacio, enlèvent la barque (par certains vents
gauche semble fermer la passe en arrière. Déjà les côtes occidentales de Corse et de Sardaigne s’écartent les unes vers le
e fermer la passe en arrière. Déjà les côtes occidentales de Corse et de Sardaigne s’écartent les unes vers le nord, les a
st l’inconnu sans bornes ! Le site est tout à fait celui des Colonnes d’ Hercule, avec des dimensions moindres. Ici comme l
e, avec des dimensions moindres. Ici comme là-bas, après les courants d’ un détroit resserré, en face d’une mer infinie dan
es occidentaux qui constituent le funèbre séjour. Au-delà des Bouches de Bonifacio, le fleuve Océan et les Morts ont donc
ont donc pu fréquenter, au moins un temps, les côtes Sardes, et cela d’ autant mieux que la Sardaigne était dès lors couve
rdes, et cela d’autant mieux que la Sardaigne était dès lors couverte de milliers de nuraghes, édifices bizarres que les i
a d’autant mieux que la Sardaigne était dès lors couverte de milliers de nuraghes, édifices bizarres que les indigènes app
hes, édifices bizarres que les indigènes appellent encore des maisons de Pluton ou des Morts, domos de Orcu. Pour les étra
indigènes appellent encore des maisons de Pluton ou des Morts, domos de Orcu. Pour les étrangers qui débarquaient dans l’
t tout un peuple voué aux cultes infernaux. Sans doute les Phéniciens de Mauritanie et d’Ibérie apprirent bientôt à leurs
voué aux cultes infernaux. Sans doute les Phéniciens de Mauritanie et d’ Ibérie apprirent bientôt à leurs frères de la mer
Phéniciens de Mauritanie et d’Ibérie apprirent bientôt à leurs frères de la mer Tyrrhénienne que l’Océan était beaucoup pl
rres méditerranéennes68. Les Bouches sont d’ailleurs à 150 kilomètres de Pianosa, et dans le sud-sud-ouest par rapport à c
ette dernière. Elles se trouvent donc tout à fait dans les conditions de distance et d’orientation requises par le texte.
Elles se trouvent donc tout à fait dans les conditions de distance et d’ orientation requises par le texte. La vitesse de l
itions de distance et d’orientation requises par le texte. La vitesse de la barque odysséenne est ici celle des navigation
côte sarde, le cap della Testa, qui, dans l’antiquité, portait le nom d’ Erebantion, c’est-à-dire cap de l’Érèbe. N’était-c
s’en rapporte à l’état actuel des lieux, ce qui a pu être la station de Perséphoneia. Depuis l’embouchure du riu d’Enas,
qui a pu être la station de Perséphoneia. Depuis l’embouchure du riu d’ Enas, c’est-à-dire depuis six à sept kilomètres, l
es, qui se jette à la mer sous un angle très aigu. Doublons la pointe de sable qui appartient au fleuve autant qu’à la mer
mer, et abordons sur la rive opposée. Nous sommes à San Pietro, reste d’ un petit port d’échanges dont l’église a été une c
sur la rive opposée. Nous sommes à San Pietro, reste d’un petit port d’ échanges dont l’église a été une cathédrale, et qu
es anciens ; il va de soi que, sur ces grèves abritées, il est facile de tirer les nefs hors du flot. Remarquons en outre
quons en outre que, par son nom actuel, le site est sous le patronage d’ un saint qui détient les clefs du Paradis, et qui
, et qui pourrait bien avoir bâti son église sur les ruines du temple de la déesse infernale pour christianiser une dévoti
hristianiser une dévotion païenne : on sait que, aux premiers siècles de l’ère chrétienne, ces superpositions étaient chos
nd j’aurai ajouté que les alentours présentent ici et là des bouquets de peupliers et de saules caractéristiques des marem
é que les alentours présentent ici et là des bouquets de peupliers et de saules caractéristiques des maremmes sardes, on m
rs et de saules caractéristiques des maremmes sardes, on me permettra de répéter que, dans l’état actuel des lieux, San Pi
l des lieux, San Pietro répond très suffisamment à ce que nous savons de Perséphoneia. Mais la vaste plaine de vingt à vin
ffisamment à ce que nous savons de Perséphoneia. Mais la vaste plaine de vingt à vingt-cinq kilomètres carrés qui s’étend
la fin des temps quaternaires, un golfe largement ouvert s’enfonçait de sept kilomètres dans les terres, et le flot marin
ans les terres, et le flot marin venait battre partout l’amphithéâtre de sommets qui l’encadrent au loin. Un correspondant
n et se limitait probablement au fond du golfe. Deux faits témoignent de cet état très différent des choses : au bas des m
t très différent des choses : au bas des montagnes les plus éloignées de la mer la station romaine de Juliola avait un por
au bas des montagnes les plus éloignées de la mer la station romaine de Juliola avait un port à tout le moins fluvial. Au
plateau abrupt et isolé maintenant au milieu des marécages et à plus de 3 kilomètres du flot, sorte de Mont Saint-Michel
nant au milieu des marécages et à plus de 3 kilomètres du flot, sorte de Mont Saint-Michel définitivement enlisé. Dans cet
s au jour une nécropole contenant environ deux mille lampes et bustes d’ Astarté en terre cuite. Et la question se pose de
lle lampes et bustes d’Astarté en terre cuite. Et la question se pose de savoir si Perséphoneia ne se placerait pas mieux
honeia ne se placerait pas mieux à Monte di Campo. Je n’y verrais pas d’ inconvénient. En tout cas, ces remarques nécessair
e font qu’améliorer mon identification à deux points de vue. D’abord, de l’endroit où il vient de débarquer, Ulysse doit,
d’après le texte, longer au moins quelque temps la rive marine avant d’ atteindre le théâtre de l’Évocation70. Aujourd’hui
er au moins quelque temps la rive marine avant d’atteindre le théâtre de l’Évocation70. Aujourd’hui il lui serait difficil
ndre le théâtre de l’Évocation70. Aujourd’hui il lui serait difficile de trouver le rivage à suivre ; mais qu’il passe étr
rouver le rivage à suivre ; mais qu’il passe étroitement sur la grève de jadis entre le flot et le marais à partir de Mont
nte di Campo, ou que, depuis San Pietro, il longe la falaise du golfe d’ alors, il réalise ici ou là cette partie du progra
es deux cas, il va un certain temps « le long du fleuve Océan » avant d’ arriver au monte Serra sur la rive occidentale du
arriver au monte Serra sur la rive occidentale du golfe. Puis le fond de ce même golfe, envahi par tout ce que charrie le
Actuellement la plaine, quoique partiellement asséchée, est couverte de marécages surtout au nord ; le Coghinas s’y éparp
x vaseux ; et l’ensemble constitue une des régions les plus malsaines de l’île ; les amis du texte seraient déjà mal venus
dans le lointain du passé, nous avons mieux à leur offrir ; ce chaos de lagunes et de fondrières, de méandres stagnants e
ain du passé, nous avons mieux à leur offrir ; ce chaos de lagunes et de fondrières, de méandres stagnants et de marécages
ous avons mieux à leur offrir ; ce chaos de lagunes et de fondrières, de méandres stagnants et de marécages pestilentiels,
frir ; ce chaos de lagunes et de fondrières, de méandres stagnants et de marécages pestilentiels, ce chaos bouleversé à ch
t bien fait pour contenter les plus difficiles. C’est donc un Achéron de la meilleure marque que longe notre héros. Après
s du mont Serra, il traverse le site occupé maintenant par le village de Santa Maria. Il va bientôt atteindre le point ori
difficulté, Ulysse a franchi un ruisselet qui descend du flanc ouest de la redoutable montagne, ruisselet gémissant qui,
table montagne, ruisselet gémissant qui, au travers des rocs désolés, de cascade en cascade, de rapide en rapide, se fraie
et gémissant qui, au travers des rocs désolés, de cascade en cascade, de rapide en rapide, se fraie un chemin jusqu’au Cog
squ’au Coghinas, qu’il rejoint tout près de là. Le héros s’est avancé de quelques centaines de mètres encore, entre la mon
rejoint tout près de là. Le héros s’est avancé de quelques centaines de mètres encore, entre la montagne qui se dresse à
n huit ou neuf à partir de Monte di Campo : distances permettant bien d’ emmener avec soi les brebis destinées au sacrifice
ées au sacrifice71. Le Castel Doria est la roche qui marque la maison de Hadès ; le ruisselet gémissant, franchi tout à l’
iphlégéton. Dans la direction du confluent des deux rivières, éloigné de quelques centaines de mètres, et au-delà, s’étend
rection du confluent des deux rivières, éloigné de quelques centaines de mètres, et au-delà, s’étend une prairie couverte
uelques centaines de mètres, et au-delà, s’étend une prairie couverte d’ asphodèles, la plante la plus apparente des pâtura
irie couverte d’asphodèles, la plante la plus apparente des pâturages de l’île. Si, avec le couchant derrière lui, le héro
dications du texte sont remplies à la lettre. De plus, le site, plein d’ une mystérieuse horreur, est aussi infernal que po
hytes noirs et ses escarpements est la plus terrifiante des montagnes d’ alentour, mais encore, sur son flanc, le fleuve, d
il est comme la sentinelle et le farouche gardien, sort en mugissant d’ un long couloir rocheux aux parois à pic, encore a
d’un long couloir rocheux aux parois à pic, encore assombri jadis par d’ épais ombrages surplombants. Et ce n’est pas tout 
it même du fleuve une source aux eaux brûlantes (74°) empestant l’air d’ émanations sulfhydriques. C’est du couloir enténéb
r d’émanations sulfhydriques. C’est du couloir enténébré et au-dessus de cette source effrayante que surgissent les âmes…
sé le brûlant, le Pyriphlégéton. Malheureusement nous ignorons le nom de notre montagne avant rétablissement du château ;
s ignorons le nom de notre montagne avant rétablissement du château ; de son côté, notre ruisselet gémissant ne porte plus
eau ; de son côté, notre ruisselet gémissant ne porte plus que le nom de riu di Castello ; la construction des Génois a ef
n modeste pour être une dérivation du Styx souterrain. Mais il a cela de commun avec le Simoïs et le Scamandre ; ces grand
et le Scamandre ; ces grands noms qui voisinent avec lui dans l’œuvre d’ Homère sont eux aussi des fleuves que l’on travers
s-nous, en terminant, une explication sarde à l’épithète « tremblants de peur » attribuée aux indigènes ? Il se pourrait.
nes ? Il se pourrait. À l’ouest du Coghinas s’étend la région occupée de toute antiquité par les Sassari, qui eux-mêmes pr
istorien Vico a déjà proposé la forme primitive Tartari, avec le sens d’ infernaux. D’où une nouvelle raison de placer un p
a déjà proposé la forme primitive Tartari, avec le sens d’infernaux. D’ où une nouvelle raison de placer un pays des Morts
primitive Tartari, avec le sens d’infernaux. D’où une nouvelle raison de placer un pays des Morts dans notre région. Remar
otre région. Remarquons-le d’ailleurs, que Vico ait eu tort ou raison de proposer cette étymologie, la chose importe assez
son de proposer cette étymologie, la chose importe assez peu : le nom de Sassari a évoqué pour lui l’idée d’habitants du T
chose importe assez peu : le nom de Sassari a évoqué pour lui l’idée d’ habitants du Tartare ; cela suffit à montrer qu’il
s marins assurément moins lettrés. D’autre part, l’étymologie grecque de Tartaros, nom de l’Enfer, paraît donnée par la ré
nt moins lettrés. D’autre part, l’étymologie grecque de Tartaros, nom de l’Enfer, paraît donnée par la répétition du radic
r, paraît donnée par la répétition du radical ταρ, qui éveille l’idée de terreur et d’effroi. Tartaros c’est donc étymolog
ée par la répétition du radical ταρ, qui éveille l’idée de terreur et d’ effroi. Tartaros c’est donc étymologiquement le tr
e très effrayant. Ainsi s’explique à son tour l’épithète « tremblants de peur » appliquée par Homère aux indigènes. Vico n
e peur » appliquée par Homère aux indigènes. Vico ne soupçonnait rien de notre thèse, mais il faisait un rapprochement ent
it rien de notre thèse, mais il faisait un rapprochement entre le nom de Tatari et celui de Tartessos en Espagne, et suppo
èse, mais il faisait un rapprochement entre le nom de Tatari et celui de Tartessos en Espagne, et supposait un établisseme
celui de Tartessos en Espagne, et supposait un établissement des gens de ce dernier pays au nord de la Sardaigne. Sa théor
ne, et supposait un établissement des gens de ce dernier pays au nord de la Sardaigne. Sa théorie avait d’ailleurs à sa di
sa disposition des arguments plus solides. En effet, si l’on regarde de près aux plus vieilles traditions gréco-sardes, o
ulier des légendes infernales, sont communes aux alentours du détroit de Gibraltar et au nord-ouest de la Sardaigne. En po
sont communes aux alentours du détroit de Gibraltar et au nord-ouest de la Sardaigne. En poussant cette étude, peut-être
, peut-être arriverait-on à démontrer non pas une invasion des Ibères d’ Espagne, mais une efflorescence sarde de mythes in
n pas une invasion des Ibères d’Espagne, mais une efflorescence sarde de mythes infernaux que les siècles suivants ont con
naux que les siècles suivants ont confondus avec les mythes infernaux d’ Ibérie ; ce serait la preuve d’un enfer tyrrhénien
nt confondus avec les mythes infernaux d’Ibérie ; ce serait la preuve d’ un enfer tyrrhénien en Sardaigne avant Homère et i
uve d’un enfer tyrrhénien en Sardaigne avant Homère et indépendamment d’ Homère ; ce serait ainsi une confirmation très int
damment d’Homère ; ce serait ainsi une confirmation très intéressante de notre thèse. En résumé, de tout cet ensemble il r
t ainsi une confirmation très intéressante de notre thèse. En résumé, de tout cet ensemble il résulte que la toponymie et
ire retrouver tout le pays homérique des Morts sur la côte nord-ouest de Sardaigne, aux alentours de l’embouchure du Coghi
omérique des Morts sur la côte nord-ouest de Sardaigne, aux alentours de l’embouchure du Coghinas. Le Pays des Morts est d
es Morts est donc bien là. Comme le fleuve Océan est bien aux Bouches de Bonifacio. Comme la terre de Circé est bien à Pia
mme le fleuve Océan est bien aux Bouches de Bonifacio. Comme la terre de Circé est bien à Pianosa. Comme la côte des Laist
olu. Une fois de plus, la géographie homérique est sortie victorieuse de l’épreuve. Et cette fois-ci l’épreuve était parti
 CI, numéro 376, 16 février 1913, p. 813-820 [820]. Revue Historique de la Révolution française et de l’Empire (octobre-d
13, p. 813-820 [820]. Revue Historique de la Révolution française et de l’Empire (octobre-décembre 1912). […] Léon-G. Pél
cembre 1912). […] Léon-G. Pélissier : Quelques documents des Archives de Venise (1792-1790). La suite de la Correspondance
ier : Quelques documents des Archives de Venise (1792-1790). La suite de la Correspondance inédite de Marie-Caroline, rein
Archives de Venise (1792-1790). La suite de la Correspondance inédite de Marie-Caroline, reine des Deux-Siciles, avec le m
, 16 février 1913, p. 837-843 [842]. Le Divan (janvier) : — « Poèmes d’ Italie », par M. J. Semaize. […] Lettres anglai
Howorth : Gregory the Great, 12 s., Murray Après avoir été préteur de Rome, Grégoire, qu’on surnomma le Grand (540-604)
0-604), embrassa la vie religieuse. C’était à l’époque où la capitale de l’Empire Romain avait été transférée des bords du
sphore. Rome n’avait plus guère que 40 000 habitants, et en l’absence d’ un prince et d’une autorité directe, l’évêque assu
avait plus guère que 40 000 habitants, et en l’absence d’un prince et d’ une autorité directe, l’évêque assuma peu à peu un
prince et d’une autorité directe, l’évêque assuma peu à peu une sorte de domination administrative, embryon du pouvoir tem
u une sorte de domination administrative, embryon du pouvoir temporel de l’Église. Par la force même des circonstances, sa
l’Église. Par la force même des circonstances, sans un plan concerté de sa part, saint Grégoire le Grand devint, beaucoup
part, saint Grégoire le Grand devint, beaucoup plus que le successeur de saint Pierre, le prédécesseur d’Hildebrand, de Ju
int, beaucoup plus que le successeur de saint Pierre, le prédécesseur d’ Hildebrand, de Jules II et de Pie IX. Dans son rem
plus que le successeur de saint Pierre, le prédécesseur d’Hildebrand, de Jules II et de Pie IX. Dans son remarquable livre
cesseur de saint Pierre, le prédécesseur d’Hildebrand, de Jules II et de Pie IX. Dans son remarquable livre Gregory the Gr
ory the Great, Sir Henry H. Howorth retrace l’activité ecclésiastique de cet évêque de Rome qui envoya le moine bénédictin
Sir Henry H. Howorth retrace l’activité ecclésiastique de cet évêque de Rome qui envoya le moine bénédictin Augustin conv
nvertir l’Angleterre, et qu’on considère comme le véritable fondateur de la papauté médiévale ; c’est lui en effet qui fut
t lui en effet qui fut le premier à soutenir la prédominance du siège de Rome, prédominance que ses successeurs ont fait t
ance du siège de Rome, prédominance que ses successeurs ont fait tant d’ efforts pour confirmer. L’ouvrage est consciencieu
rdner réunit sous ce titre : Dante and the Mystics, un certain nombre d’ études dans lesquelles il examine les aspects myst
tain nombre d’études dans lesquelles il examine les aspects mystiques de la Divine Comédie, recherche l’influence qu’euren
ce qu’eurent sur Dante les mystiques depuis saint Augustin, et essaie de démontrer les tendances mystiques du poème par se
nalogies avec les œuvres des contemporains et des maîtres subséquents de cette science de l’amour. Néanmoins, il s’est par
œuvres des contemporains et des maîtres subséquents de cette science de l’amour. Néanmoins, il s’est parfois écarté de ce
uents de cette science de l’amour. Néanmoins, il s’est parfois écarté de ce but, comme lorsqu’il étudie les rapports de Da
l s’est parfois écarté de ce but, comme lorsqu’il étudie les rapports de Dante avec saint Bernard et son attitude envers l
tout ce qui a été écrit à l’encontre, Mr Gardner admet l’authenticité de la lettre à Can Grande dans laquelle Dante ferait
la lettre à Can Grande dans laquelle Dante ferait appel à l’autorité de saint Augustin, de saint Bernard et de Richard de
ande dans laquelle Dante ferait appel à l’autorité de saint Augustin, de saint Bernard et de Richard de Saint-Victor. Il f
ante ferait appel à l’autorité de saint Augustin, de saint Bernard et de Richard de Saint-Victor. Il faut reconnaître à l’
t-Victor. Il faut reconnaître à l’auteur une connaissance approfondie de son sujet, et une vaste érudition pour tout ce qu
de Dante et son œuvre ; de même, il connaît admirablement les travaux de ceux qui l’ont précédé dans ce domaine, et son sa
touffu ni superficiel, restera une contribution importante à l’étude de Dante et de la Divine Comédie. Tome CII, num
uperficiel, restera une contribution importante à l’étude de Dante et de la Divine Comédie. Tome CII, numéro 377, 1er
ne Comédie. Tome CII, numéro 377, 1er mars 1913 Les Métiers d’ art dans le roman contemporain [extrait] Émile M
est, à notre connaissance, le premier écrivain qui emprunte au métier d’ art un thème de roman. C’est dans le cadre polychr
nnaissance, le premier écrivain qui emprunte au métier d’art un thème de roman. C’est dans le cadre polychrome de Venise,
nte au métier d’art un thème de roman. C’est dans le cadre polychrome de Venise, ballottée entre le double amour de Musset
t dans le cadre polychrome de Venise, ballottée entre le double amour de Musset et de Pagello, au cours de promenades émer
re polychrome de Venise, ballottée entre le double amour de Musset et de Pagello, au cours de promenades émerveillées, qu’
u’elle conçoit l’œuvre médiocre où ce thème est développé. Une visite de Saint-Marc la lui inspire et probablement aussi q
ssi quelque anecdote contée dans un guide. Elle ne prend pas la peine de se documenter. Elle espère que l’imagination supp
sur un fait réel. Au xvie  siècle, les frères Zuccati furent chargés de restaurer les mosaïques décorant les voûtes de Sa
Zuccati furent chargés de restaurer les mosaïques décorant les voûtes de Saint-Marc et d’en exécuter de nouvelles. Eurent-
argés de restaurer les mosaïques décorant les voûtes de Saint-Marc et d’ en exécuter de nouvelles. Eurent-ils à subir les a
urer les mosaïques décorant les voûtes de Saint-Marc et d’en exécuter de nouvelles. Eurent-ils à subir les avanies dont Ge
and encombre leur carrière ? Furent-ils en lutte avec l’équipe rivale de Bianchini et en triomphèrent-ils ? Cela importe p
e quasi totale des procédés successifs par quoi les artistes paraient de resplendissants symboles les murailles ecclésiale
illes ecclésiales. Au temps choisi par elle, la mosaïque n’a plus que de rares fidèles et des admirateurs dispersés. Les Z
nt aucunement être mis en parallèle avec ces moines anonymes, enivrés d’ amour chrétien, qui, aux premiers siècles de notre
moines anonymes, enivrés d’amour chrétien, qui, aux premiers siècles de notre ère, illuminèrent, à Rome et à Ravenne, de
aux premiers siècles de notre ère, illuminèrent, à Rome et à Ravenne, de représentations éclatantes le clair-obscur des ch
pour magnifier les actes du Dieu qui se révéla aux rives ensoleillées de Judée. Ils ont abdiqué toute personnalité. Ils ne
d’après les dessins du Tintoret, du Titien ou du Pordenone. Ils sont de pauvres et bornés ravaudeurs. Leur art est près d
particularités. En outre, rien ne l’a préparée à saisir la splendeur d’ un art accessible seulement aux mystiques et aux i
-Maisons. C’est pourquoi, plantée comme un terme devant les mosaïques de Saint-Marc, les très anciennes que les Zuccati ré
e les Zuccati réparèrent, et les autres qu’ils bâtirent à lents coups de truelle, elle n’établit entre elles aucune différ
même volontiers préfère les secondes aux premières. Car le hiératisme de tous ces personnages aux mouvements inachevés et
mouvements inachevés et aux visages extatiques agrégés aux murailles de l’église, correspond aussi médiocrement à sa cult
spond aussi médiocrement à sa culture intellectuelle qu’à sa vitalité d’ amoureuse. Elle regarde ces personnages et les voi
. Elle regarde ces personnages et les voit confusément. Sur les fonds d’ or, ils passent, fantômes mystérieux, vêtus de tun
fusément. Sur les fonds d’or, ils passent, fantômes mystérieux, vêtus de tuniques colorées, bientôt évanouis dans l’ombre
vêtus de tuniques colorées, bientôt évanouis dans l’ombre grouillante de monstres apocalyptiques. De ci, de là, quelque fi
bientôt évanouis dans l’ombre grouillante de monstres apocalyptiques. De ci, de là, quelque figure de prophète ou d’évangé
évanouis dans l’ombre grouillante de monstres apocalyptiques. De ci, de là, quelque figure de prophète ou d’évangéliste,
grouillante de monstres apocalyptiques. De ci, de là, quelque figure de prophète ou d’évangéliste, quelque roi mage, coif
monstres apocalyptiques. De ci, de là, quelque figure de prophète ou d’ évangéliste, quelque roi mage, coiffé de la tiare
quelque figure de prophète ou d’évangéliste, quelque roi mage, coiffé de la tiare aux gemmes resplendissantes, quelque sai
, coiffé de la tiare aux gemmes resplendissantes, quelque saint nimbé de son auréole, quelque vierge aux yeux de lapis-laz
ails que les smaltes précisent avec éclat. Une scène, la Résurrection de Lazare, la frappe parce que, contexturé d’émaux b
Une scène, la Résurrection de Lazare, la frappe parce que, contexturé d’ émaux blancs, le cadavre surgit tragiquement des t
a gamme délicate des ors, ni la pureté des lignes, ni le charme émané de cette foule biblique, ni l’harmonie contenue en c
niens n’impressionne sa sensibilité. En ses descriptions, la pauvreté de la langue égale la pauvreté du sentiment. La scie
niquerait à l’autre la compréhension manquent à cet esprit boursouflé de romantisme. Elle feint assurément de posséder tou
manquent à cet esprit boursouflé de romantisme. Elle feint assurément de posséder tout au moins la science. À l’entendre e
e. À l’entendre elle s’est soigneusement renseignée aux sources mêmes de l’histoire locale, dans les archives du Palais du
sset se meurt et où, devant cette tombe ouverte, fleurit la tendresse de Pagello. Comment, en effet, soucieuse d’exactitud
uverte, fleurit la tendresse de Pagello. Comment, en effet, soucieuse d’ exactitude, attribuerait-elle aux Vénitiens de cet
nt, en effet, soucieuse d’exactitude, attribuerait-elle aux Vénitiens de cette époque, qui pervertirent l’art de la mosaïq
tribuerait-elle aux Vénitiens de cette époque, qui pervertirent l’art de la mosaïque, une habileté d’exécution égale à cel
de cette époque, qui pervertirent l’art de la mosaïque, une habileté d’ exécution égale à celle des Byzantins et des Grecs
urale des Zuccati qui, nous l’avons dit, furent les serviles copistes de quelques peintres illustres ? De toute évidence l
ns dit, furent les serviles copistes de quelques peintres illustres ? De toute évidence la bonne dame de Nohant se décèle
De toute évidence la bonne dame de Nohant se décèle ignare en qualité d’ historienne. Et c’est pire encore si nous examinon
ipe des Zuccati ne nous est représentée accomplissant un geste précis de travail, clouant aux murailles les couches succes
este précis de travail, clouant aux murailles les couches successives de ciment, composant, au préalable, dans ses atelier
ns, il est vrai, juchée sur ses échafaudages. Nous percevons le bruit de ses outils sans en discerner l’effet. Et si, par
par hasard, cette équipe opère devant nos yeux, c’est pour effectuer de colossales sottises, mélanger, par exemple, sur l
les sottises, mélanger, par exemple, sur la surface murale, des cubes de pierre et de marbre avec des cubes d’émail, obten
mélanger, par exemple, sur la surface murale, des cubes de pierre et de marbre avec des cubes d’émail, obtenir, par des p
ur la surface murale, des cubes de pierre et de marbre avec des cubes d’ émail, obtenir, par des procédés inconnus des mosa
’émail, obtenir, par des procédés inconnus des mosaïstes, des smaltes d’ or, rattraper, pendant la nuit qui, confondant les
ge Sand, par négligence ou par inaptitude, n’a pas su tirer du métier d’ art, intimement mêlé à la trame romanesque, ce qu’
l pouvait lui fournir, dans ses manifestations ou dans ses résultats, de poésie et de couleur. Le Mouvement scientifiqu
fournir, dans ses manifestations ou dans ses résultats, de poésie et de couleur. Le Mouvement scientifique. G. Sarton 
ouvement scientifique. G. Sarton : Isis, revue consacrée à l’histoire de la science, Wondelgem-lez-Gand, 30 francs par an
71]. M. George Sarton consacre une nouvelle revue, Isis, à l’histoire de la Science. Le premier numéro (février 1913) comp
s articles suivants : […] les Mouvements browniens, par J. Guareschi, de Torino […]. Les Revues. Montjoie ! revue nouv
ence, des « Lettres italiennes », vient de fonder Montjoie ! « organe de l’impérialisme artistique français, gazette bi-me
e bi-mensuelle illustrée ». La nouvelle publication, marquée au sceau de Charlemagne, se réclame d’une épigraphe choisie d
La nouvelle publication, marquée au sceau de Charlemagne, se réclame d’ une épigraphe choisie dans la chanson de Roland. S
au de Charlemagne, se réclame d’une épigraphe choisie dans la chanson de Roland. Sous forme de salut au public, la directi
ic, la direction expose son programme en ces termes Une volonté mâle de renaissance caractérise — on l’a déjà remarqué —
remarqué — les efforts dispersés des générations nouvelles. Un groupe d’ écrivains, de musiciens, d’artistes, appartenant à
s efforts dispersés des générations nouvelles. Un groupe d’écrivains, de musiciens, d’artistes, appartenant à la même géné
ersés des générations nouvelles. Un groupe d’écrivains, de musiciens, d’ artistes, appartenant à la même génération, ont so
tistes, appartenant à la même génération, ont souhaité créer l’organe de ralliement qui leur manque. « Montjoie ! » est né
é créer l’organe de ralliement qui leur manque. « Montjoie ! » est né de cette entente. À tous ceux qui s’inspirent d’un h
. « Montjoie ! » est né de cette entente. À tous ceux qui s’inspirent d’ un haut idéal, dans l’art et dans la vie, idéal dé
un haut idéal, dans l’art et dans la vie, idéal défini par l’ambition de la race qui veut imposer au monde un type essenti
par l’ambition de la race qui veut imposer au monde un type essentiel de culture, « Montjoie ! » offre, en pur éclectisme,
tiel de culture, « Montjoie ! » offre, en pur éclectisme, une tribune d’ affirmation et de discussion. Ruit hora. Il nous f
« Montjoie ! » offre, en pur éclectisme, une tribune d’affirmation et de discussion. Ruit hora. Il nous faut nouer nos vol
irmation et de discussion. Ruit hora. Il nous faut nouer nos volontés de renaissance comme dans un faisceau de licteurs, s
Il nous faut nouer nos volontés de renaissance comme dans un faisceau de licteurs, signe de puissance et de menace devant
nos volontés de renaissance comme dans un faisceau de licteurs, signe de puissance et de menace devant les nouveaux Barbar
renaissance comme dans un faisceau de licteurs, signe de puissance et de menace devant les nouveaux Barbares qui dominent
artistiques les plus dignes, nous obéissons au commandement très net de l’Heure présente, si trouble : donner une directi
irection à l’élite. […] Musique. Opéra national : le Couronnement de Poppée, de Claudio Monteverdi Jean Marnold. To
l’élite. […] Musique. Opéra national : le Couronnement de Poppée, de Claudio Monteverdi Jean Marnold. Tome CII, num
ro 377, 1er mars 1913, p. 192-197 [196-197]. Le troisième « spectacle de musique » du Théâtre des Arts fut digne de ses aî
. Le troisième « spectacle de musique » du Théâtre des Arts fut digne de ses aînés. Il les surpassa même en ampleur euryth
lieu d’un fragment isolé, une intelligente sélection du Couronnement de Poppée résumant le chef-d’œuvre en un ensemble ha
n ensemble harmonieux et suffisamment complet en soi. Le Couronnement de Poppée est le Parsifal de Claudio Monteverdi. Le
ues mois après sa représentation, dans la soixante-dix-septième année de son âge. On demeure vraiment stupéfait devant la
iment stupéfait devant la jeunesse éternelle et la savoureuse verdeur de cet ouvrage d’un vieillard et dont près de trois
devant la jeunesse éternelle et la savoureuse verdeur de cet ouvrage d’ un vieillard et dont près de trois siècles nous sé
L’harmonie, libérée décidément des conventions intellectuelles, fait de cette musique un langage humain et le plus pathét
te musique un langage humain et le plus pathétique. L’inspiration est d’ une incomparable souplesse ; l’expression, vérace,
on est d’une incomparable souplesse ; l’expression, vérace, incisive, d’ un réalisme shakespearien. Malgré quelques velléit
ace, incisive, d’un réalisme shakespearien. Malgré quelques velléités d’ airs à vocalises, où point l’aurore du bel canto,
st plus près de notre sensibilité moderne que la déclamation pompeuse d’ un Lully et même que le lyrisme tout oratoire d’un
déclamation pompeuse d’un Lully et même que le lyrisme tout oratoire d’ un Rameau ! L’enthousiaste émotion des auditeurs e
s n’obtint un aussi franc succès. Il faut féliciter M. Jacques Rouché d’ avoir eu l’idée d’emprunter ce chef-d’œuvre au rép
i franc succès. Il faut féliciter M. Jacques Rouché d’avoir eu l’idée d’ emprunter ce chef-d’œuvre au répertoire de la Scho
es Rouché d’avoir eu l’idée d’emprunter ce chef-d’œuvre au répertoire de la Schola, pour lui rendre une vie nouvelle et en
e une vie nouvelle et en vulgariser la beauté. Les décors et costumes de M. Charles Guérins y collaboraient heureusement,
umes de M. Charles Guérins y collaboraient heureusement, la direction de M. Vincent d’Indy assura l’excellence de l’exécut
t heureusement, la direction de M. Vincent d’Indy assura l’excellence de l’exécution orchestrale et d’une interprétation o
e M. Vincent d’Indy assura l’excellence de l’exécution orchestrale et d’ une interprétation où Mme Croiza et Mlle Demellier
rs eux-mêmes méritaient les plus sincères compliments, et le résultat de ces vaillants efforts associés pour un tel objet
résultat de ces vaillants efforts associés pour un tel objet apparut d’ une qualité artistique qu’on rencontre bien rareme
ongtemps déjà durent nos fiançailles ; Vers toi je suis venu, meurtri de mes batailles. À retrouver ton cœur j’étais préde
a sa meilleure œuvre à faire. Il lui faut le repos dans la stabilité, D’ ardents amis, un bel, un lumineux été, Un automne,
l, un lumineux été, Un automne, avec lui songeant le long des vignes, De purs coteaux, menant d’harmonieuses lignes, Des f
utomne, avec lui songeant le long des vignes, De purs coteaux, menant d’ harmonieuses lignes, Des foyers où s’asseoir, touj
, menant d’harmonieuses lignes, Des foyers où s’asseoir, toujours sûr de l’accueil : Et, quand il s’étendra, comme tous, a
tain tombeau. Je serai salué par les fils et les pères : Il me plaira de voir les campagnes prospères. Lorsque je passerai
Figline, Figline, dans ta Collégiale, Je chanterai, tandis qu’un flot d’ amour s’exhale ; Je chanterai les mots anciens, le
mots sacrés, Qui font les vivants purs, et les morts délivrés. Ainsi, de jour en jour, par ta vertu secrète, Grandiront à
ont les Anges, les Apôtres. Je m’y promènerai. Tu ne m’en voudras pas D’ avoir porté là-bas mes pensers et mes pas, Et de m
u ne m’en voudras pas D’avoir porté là-bas mes pensers et mes pas, Et de m’être mêlé, sous l’azur qui m’isole, Aux clartés
tre mêlé, sous l’azur qui m’isole, Aux clartés, aux cyprès, aux roses de Fiesole. Science sociale. Memento [extrait]
te, Lugano, édition du Cœnobium, 2 vol., 7 fr. Étude sur la naissance de l’idée chrétienne dans le monde juif et sur l’éla
onde juif et sur l’élaboration du dogme chrétien. L’auteur, israélite de race, a mis à profit sa connaissance profonde de
L’auteur, israélite de race, a mis à profit sa connaissance profonde de la littérature talmudique. Son idée centrale, que
perçois pas l’abîme qui séparerait les deux conceptions théocratiques de Iaveh-Sabaoth et du Dieu des armées de l’empereur
deux conceptions théocratiques de Iaveh-Sabaoth et du Dieu des armées de l’empereur Guillaume ; la « conquête méthodique e
ont le livre des Juges nous raconte la sanglante épopée dans la terre de Chanaan. Le livre de M. Ottolenghi n’en est pas m
s nous raconte la sanglante épopée dans la terre de Chanaan. Le livre de M. Ottolenghi n’en est pas moins très curieux et
vre de M. Ottolenghi n’en est pas moins très curieux et il mériterait d’ être traduit. Les Revues. Memento [extrait] C
olterra ; […] Les Horizons (février). — Une scène du « Michel-Ange » de Fr. Hebbel. […] La Revue hebdomadaire (8 février
. […] La Revue hebdomadaire (8 février), — […] « Le Carnaval italien d’ autrefois », par M. Émile Magne. […] Musées et
second volume consacré à Florence dans la belle collection des Musées d’ Europe de M. Gustave Geffroy (Florence : II. Paris
lume consacré à Florence dans la belle collection des Musées d’Europe de M. Gustave Geffroy (Florence : II. Paris, Nilsson
in-4, 172 p., av. 169 fig.et 42 planches ; 15 fr.) Une nouvelle série de monuments et de chefs-d’œuvre défile sous nos yeu
. 169 fig.et 42 planches ; 15 fr.) Une nouvelle série de monuments et de chefs-d’œuvre défile sous nos yeux : c’est Or San
c’est Or San Michele, l’église des corporations, avec les sculptures d’ Orcagna, de Verrochio, de Nanni di Banco ; le Carm
an Michele, l’église des corporations, avec les sculptures d’Orcagna, de Verrochio, de Nanni di Banco ; le Carmine, avec l
église des corporations, avec les sculptures d’Orcagna, de Verrochio, de Nanni di Banco ; le Carmine, avec les fresques de
agna, de Verrochio, de Nanni di Banco ; le Carmine, avec les fresques de Masaccio, ce génie mort à vingt-sept ans, et cell
es du suave Masolino ; le palais Ricardi, avec les exquises peintures de Benozzo Gozzoli ; les Innocenti, avec les médaill
ses peintures de Benozzo Gozzoli ; les Innocenti, avec les médaillons d’ Andrea della Robbia ; l’Annunziata, avec Andrea de
usées qui complètent les collections des Offices : le Bargello, musée de la sculpture florentine, comme la galerie de l’Ac
ces : le Bargello, musée de la sculpture florentine, comme la galerie de l’Académie l’est de la peinture ; le palais Pitti
usée de la sculpture florentine, comme la galerie de l’Académie l’est de la peinture ; le palais Pitti, où les Florentins,
nes, flamandes et françaises ; enfin les délicieux jardins Boboli. Et de cet amoncellement de chefs-d’œuvre, que plus de 2
nçaises ; enfin les délicieux jardins Boboli. Et de cet amoncellement de chefs-d’œuvre, que plus de 200 gravures mettent s
ux jardins Boboli. Et de cet amoncellement de chefs-d’œuvre, que plus de 200 gravures mettent sous nos yeux, le délicat cr
e délicat critique qu’est M. Gustave Geffroy excelle à tirer la leçon d’ histoire et de beauté qu’ils recèlent. Nous avons
ique qu’est M. Gustave Geffroy excelle à tirer la leçon d’histoire et de beauté qu’ils recèlent. Nous avons jadis signalé
ion en fac-similé, entreprise par M. Victor Goloubew, des deux livres d’ esquisses de Jacopo Bellini que possèdent le Louvr
imilé, entreprise par M. Victor Goloubew, des deux livres d’esquisses de Jacopo Bellini que possèdent le Louvre et le Brit
rtât le n° 11. Nous avons plaisir à annoncer aujourd’hui l’apparition de la 1re partie, c’est-à-dire des dessins du Musée
re partie, c’est-à-dire des dessins du Musée Britannique (les Dessins de Jacopo Bellini au Louvre et au British Museum : 1
les, G. van Oest et Cie ; in-folio, 134 planches avec notices et 5 p. d’ introduction ; 100 francs). Comme celui de Paris,
anches avec notices et 5 p. d’introduction ; 100 francs). Comme celui de Paris, le livre de Londres semble avoir appartenu
et 5 p. d’introduction ; 100 francs). Comme celui de Paris, le livre de Londres semble avoir appartenu, après la mort du
doute laissé en 1480, lorsque Gentile quitta la cour du sultan, celui de Londres avait passé au frère de Gentile, Giovanni
celui de Londres avait passé au frère de Gentile, Giovanni. L’Anonyme de Morelli mentionne ensuite sa présence en 1530 ent
tre les mains du patricien Gabriel Vendramin de Venise, riche amateur d’ art. Plus tard, il appartient à l’évêque de Vicenc
n de Venise, riche amateur d’art. Plus tard, il appartient à l’évêque de Vicence, puis au comte Bonoma Algarotti, puis, en
antovani. C’est en 1855 que le British Museum l’acheta, pour la somme de 400 napoléons d’or. Les esquisses qu’il contient
n 1855 que le British Museum l’acheta, pour la somme de 400 napoléons d’ or. Les esquisses qu’il contient furent probableme
e entre 1440 et 1450, certaines compositions retraçant des événements de la cour de Lionel d’Este, enfin le filigrane du p
0 et 1450, certaines compositions retraçant des événements de la cour de Lionel d’Este, enfin le filigrane du papier indiq
n crayon ce que les chroniqueurs ferrarais ont rapporté jour par jour de « cette cour de Mécène où l’esprit gothique, alli
les chroniqueurs ferrarais ont rapporté jour par jour de « cette cour de Mécène où l’esprit gothique, allié à un humanisme
l’esprit gothique, allié à un humanisme encore naïf, créait une fleur d’ art d’un charme tout particulier… Lionello aimait
it gothique, allié à un humanisme encore naïf, créait une fleur d’art d’ un charme tout particulier… Lionello aimait à joui
’art d’un charme tout particulier… Lionello aimait à jouir pleinement de la vie. Son esthétique raffinée le portait vers l
rouvons en ces esquisses, où l’artiste se plaît à montrer des faucons de chasse, des léopards et des singes, à célébrer la
à célébrer la vie heureuse des villageois, à représenter des combats de chevaliers en costumes antiques ou modernes devan
des compositions religieuses où souvent le décor semble être des vues de Venise. On voit quel est l’intérêt de ce recueil.
t le décor semble être des vues de Venise. On voit quel est l’intérêt de ce recueil. La reproduction qui nous en est donné
de ce recueil. La reproduction qui nous en est donnée en fac-similés d’ une fidélité impeccable nous rend sensibles, malgr
ité impeccable nous rend sensibles, malgré les tons aujourd’hui pâlis de ces esquisses, leurs qualités savoureuses et déli
ces esquisses, leurs qualités savoureuses et délicates. Tous les amis de l’art et les travailleurs seront reconnaissants à
travailleurs seront reconnaissants à M. Goloubew, à M. Marty, auteur de ces admirables planches, et à l’actif éditeur G. 
auteur de ces admirables planches, et à l’actif éditeur G. van Oest, d’ un pareil régal. Tome CII, numéro 379, 1er avr
l 1913, p. 626-630 [630]. […] Grand Guignol : […] Les Ficelles, pièce de Giacosa, adaptation de M. Paul Géraldy et Mlle Da
]. […] Grand Guignol : […] Les Ficelles, pièce de Giacosa, adaptation de M. Paul Géraldy et Mlle Darsenne. Lettres alle
rs posthumes du peintre-graveur Karl Stauffer-Bern. Après les lettres de famille, voici quelques vers écrits après la trag
. Ils ont été composés en prison à Florence et ensuite dans la maison d’ aliénés, où Stauffer fut interné avant d’être acqu
ce et ensuite dans la maison d’aliénés, où Stauffer fut interné avant d’ être acquitté par les tribunaux italiens. Le volum
es détails sur les circonstances du drame passionnel qui, il y a plus de vingt ans, eut un retentissement si considérable.
oèmes livrés aujourd’hui à la publicité affirment un véritable talent d’ expression plastique. L’intensité dans sa manifest
[…] Zeitschrift für Bücherfreunde (février) fait paraître une étude de M. Walter Graeff sur l’introduction de la lithogr
vrier) fait paraître une étude de M. Walter Graeff sur l’introduction de la lithographie en Italie. Le premier établisseme
l’introduction de la lithographie en Italie. Le premier établissement d’ industrie lithographique fut créé à Rome en 1805 p
réé à Rome en 1805 par les frères Andreas et Giovanni Dall’Armi, fils d’ un banquier italien établi à Munich, qui collaborè
ec un certain Raphaël Winter. L’auteur reproduit des estampes sorties de ces premières presses. […] La Vie anecdotique.
s la préface, l’auteur considère que son livre, « est appelé à rendre de grands services aux gens d’études, parce qu’on y
dère que son livre, « est appelé à rendre de grands services aux gens d’ études, parce qu’on y trouve l’explication d’un gr
grands services aux gens d’études, parce qu’on y trouve l’explication d’ un grand nombre de termes introuvables dans les di
x gens d’études, parce qu’on y trouve l’explication d’un grand nombre de termes introuvables dans les dictionnaires ». Il
on chercherait en vain dans tout autre lexique. » Voici quelques-unes de ces curiosités : « Circoncision, pratique mise e
par les juifs et par les chrétiens. « Coptes, chrétiens schismatiques de l’Égypte et de l’Abyssinie. Ils mènent une vie au
t par les chrétiens. « Coptes, chrétiens schismatiques de l’Égypte et de l’Abyssinie. Ils mènent une vie austère, mais sou
lusion. « Madeleine, nom… appartenant à deux personnages, que le fait d’ être honorés par l’Église chrétienne fait souvent
» Tome CII, numéro 380, 16 avril 1913 Littérature. Lettres de femmes à Casanova, recueillies par Aldo Ravà, tra
. Lettres de femmes à Casanova, recueillies par Aldo Ravà, traduites de l’italien par Édouard Maynial, 1 vol. in-8, 5 fr.
omprendre, écrit M. Aldo Ravà, que le casanovisme n’est pas un tribut d’ hommage exagéré à un coquin de génie, mais le « dé
que le casanovisme n’est pas un tribut d’hommage exagéré à un coquin de génie, mais le « désir d’approfondir la connaissa
pas un tribut d’hommage exagéré à un coquin de génie, mais le « désir d’ approfondir la connaissance de tant de petites ane
é à un coquin de génie, mais le « désir d’approfondir la connaissance de tant de petites anecdotes qui, rapprochées de per
ofondir la connaissance de tant de petites anecdotes qui, rapprochées de personnages plus importants et de faits plus noto
petites anecdotes qui, rapprochées de personnages plus importants et de faits plus notoires, servent admirablement à comp
de faits plus notoires, servent admirablement à compléter le tableau de la vie du xviiie  siècle ». M. Aldo Ravà nous app
on à l’identification des Mémoires : il a découvert à Dux les lettres de femmes qui furent adressées à Casanova et que cel
et que tous mes carnets seront soigneusement examinés par un héritier de rencontre et principalement les lettres que j’aur
lettres, les plus curieuses, les seules vraiment belles, sont celles de Manon Balletti. Cela, c’est une révélation : il f
e Manon Balletti. Cela, c’est une révélation : il faut ajouter le nom de Manon Balletti à côté de ceux des amoureuses célè
logie des Mémoires tels que nous les possédons, ont surtout l’intérêt de nous renseigner sur la véritable psychologie amou
ous renseigner sur la véritable psychologie amoureuse et sentimentale de Casanova. Le roman se termine brusquement et de f
reuse et sentimentale de Casanova. Le roman se termine brusquement et de façon inexplicable parle billet de rupture que Ca
Le roman se termine brusquement et de façon inexplicable parle billet de rupture que Casanova a publié lui-même dans ses M
ova a publié lui-même dans ses Mémoires. Mais ce billet, on est tenté d’ accuser Casanova de l’avoir inventé, quoiqu’il se
me dans ses Mémoires. Mais ce billet, on est tenté d’accuser Casanova de l’avoir inventé, quoiqu’il se donne dans l’aventu
sanova de l’avoir inventé, quoiqu’il se donne dans l’aventure le rôle de vaincu. Il y aurait une explication à cette brusq
e rôle de vaincu. Il y aurait une explication à cette brusque rupture de Manon, mais elle est peut-être calomnieuse : M. P
-être calomnieuse : M. Paul d’Estrée a découvert récemment le journal d’ un inspecteur de police, où on peut lire : Actri
zzi 50 ans Rue Montorgueil Vit avec Casanova, italien, qu’on dit fils d’ une comédienne. C’est elle qui l’entretient. Cas
ne comédienne. C’est elle qui l’entretient. Casanova, si cette note de police est exacte, aurait tenté dans ses Mémoires
a, si cette note de police est exacte, aurait tenté dans ses Mémoires d’ effacer le souvenir de cette liaison avec la mère
lice est exacte, aurait tenté dans ses Mémoires d’effacer le souvenir de cette liaison avec la mère de Manon. Il a écrit s
venir de cette liaison avec la mère de Manon. Il a écrit sur la vertu de Silvia Benozzi une page émue où il dit : « Sa con
la correspondance laissée par Silvia, Manon apprit un jour la liaison de sa propre mère avec son fiancé ? Cela expliquerai
au cours de travaux effectués dans une chambre attenant à la chapelle de Nicolas V. Les ouvriers ont mis au jour des fresq
à la chapelle de Nicolas V. Les ouvriers ont mis au jour des fresques de Fra Angelico, d’une grande finesse et relativemen
Nicolas V. Les ouvriers ont mis au jour des fresques de Fra Angelico, d’ une grande finesse et relativement bien conservées
lativement bien conservées, qui avaient été murées derrière une paroi de briques. Ces peintures seront restaurées par le p
riche Anglais dont elle prit le nom. Elle avait un très beau portique de style ogival tertiaire avec des entablements et d
ique de style ogival tertiaire avec des entablements et des corniches d’ une grande élégance. Les fouilles d’Ostie continue
des entablements et des corniches d’une grande élégance. Les fouilles d’ Ostie continuent toujours avec succès et font appa
le beaucoup plus vaste qu’on ne le croyait naguère, et qui renfermait de nombreuses œuvres d’art : ce n’était pas seulemen
e nombreuses œuvres d’art : ce n’était pas seulement un port encombré de marchandises, de matelots et de débardeurs, mais
es d’art : ce n’était pas seulement un port encombré de marchandises, de matelots et de débardeurs, mais une cité recherch
’était pas seulement un port encombré de marchandises, de matelots et de débardeurs, mais une cité recherchée par l’aristo
, mais une cité recherchée par l’aristocratie qui y avait fait élever de nombreuses maisons de plaisance. On a retrouvé, c
chée par l’aristocratie qui y avait fait élever de nombreuses maisons de plaisance. On a retrouvé, ces temps derniers, une
rs, une intéressante Minerve victorieuse, et surtout une superbe tête d’ éphèbe, du plus pur art grec, attribuée à Calamida
e d’éphèbe, du plus pur art grec, attribuée à Calamidas, contemporain de Phidias. Tome CIII, numéro 381, 1er mai 1913
-146 [140-142]. Les jeunes auteurs sont rares qui consentent à parler d’ amour dans leurs livres, d’amour tout nu, d’amour
auteurs sont rares qui consentent à parler d’amour dans leurs livres, d’ amour tout nu, d’amour tout cru et cependant d’amo
s qui consentent à parler d’amour dans leurs livres, d’amour tout nu, d’ amour tout cru et cependant d’amour chaste ! Aujou
our dans leurs livres, d’amour tout nu, d’amour tout cru et cependant d’ amour chaste ! Aujourd’hui il y a d’autres préoccu
es jeunes filles savantes, scientifiquement vierges ; mais instruites de tout ce qui peut être mis autour, elles se promet
elles se promettent, se reprennent et se déprennent avec une habileté d’ équilibristes japonais. Comme les filles du meille
japonais. Comme les filles du meilleur monde ont la mauvaise habitude de lire des romans pour savoir surtout ce qu’on port
ut ce qu’on portera cette année, elles ont fini par copier ces images d’ intellectuelles nées dans les imaginations de pauv
ni par copier ces images d’intellectuelles nées dans les imaginations de pauvres diables de littérateurs en mal d’invitati
mages d’intellectuelles nées dans les imaginations de pauvres diables de littérateurs en mal d’invitation aux petits fours
nées dans les imaginations de pauvres diables de littérateurs en mal d’ invitation aux petits fours mondains et elles sont
ondains et elles sont devenues plus faisandées que le faisandage même de leurs créateurs. Alors, on ne va guère palpiter d
le faisandage même de leurs créateurs. Alors, on ne va guère palpiter d’ amour chez ces enfants-là et les romans nature leu
t les romans nature leur sont aussi étrangers que le pain complet dit de ménage. Est-ce pour cette raison que l’auteur des
on héroïne en Italie où, sans doute, les jeunes filles ne lisent plus d’ Annunzio ? Mais dans quelle région de la France ar
héroïne en Italie où, sans doute, les jeunes filles ne lisent plus d’ Annunzio  ? Mais dans quelle région de la France arriverait
les jeunes filles ne lisent plus d’Annunzio ? Mais dans quelle région de la France arriverait-on, aujourd’hui, à passer de
dans quelle région de la France arriverait-on, aujourd’hui, à passer de sa fenêtre à celle de sa voisine, sur une simple
la France arriverait-on, aujourd’hui, à passer de sa fenêtre à celle de sa voisine, sur une simple planche posée en trave
nêtre à celle de sa voisine, sur une simple planche posée en travers… de l’abîme des convenances sociales ou des préjugés 
s sont déplorables et plus les hypocrisies se compliquent des phrases d’ une inutile décence. On peut bien se permettre le
On peut bien se permettre le tango en plein salon, mais ce simulacre de viol ne doit pas avoir de résultats, au moins pou
le tango en plein salon, mais ce simulacre de viol ne doit pas avoir de résultats, au moins pour les filles de la maison
acre de viol ne doit pas avoir de résultats, au moins pour les filles de la maison où l’on danse par invitation sur carton
ode contraint les jeunes personnes à montrer les plus secrètes lignes de leurs académies et à marcher avec les précautions
pas. Et voilà pourquoi nos filles sont muettes, je veux dire privées de tout esprit d’initiative. Non seulement elles ne
pourquoi nos filles sont muettes, je veux dire privées de tout esprit d’ initiative. Non seulement elles ne distinguent plu
initiative. Non seulement elles ne distinguent plus le beau ténébreux de leur couturier, mais encore elles préfèrent leur
lles préfèrent leur chauffeur à un garçon intelligent quand il s’agit d’ amour pur. Au reste, elles n’ont pas toujours tort
s n’ont pas toujours tort, puisque la grande intelligence moderne est de tourner au mécanisme intégral. Eugène Montfort n’
ent sa planche, il a fait le pont et a enjambé toutes les précautions d’ usage sans se soucier des cris des familles éploré
es cris des familles éplorées. Le plus curieux, c’est que la famille, de haut lignage, en question n’a pas crié, justement
pis-aller qui les révoltent. Et le sieur marquis de Baiano fait bien de se dépêcher de consacrer ce mariage au saut du li
les révoltent. Et le sieur marquis de Baiano fait bien de se dépêcher de consacrer ce mariage au saut du lit après celui d
ien de se dépêcher de consacrer ce mariage au saut du lit après celui de la rue, plus dangereux. Eugène Montfort croit fer
eux êtres destinés au mariage naturel ou légal. C’est là une religion d’ auteur, d’homme bien portant… et cette jolie mode-
destinés au mariage naturel ou légal. C’est là une religion d’auteur, d’ homme bien portant… et cette jolie mode-là est de
e religion d’auteur, d’homme bien portant… et cette jolie mode-là est de nos jours la plus difficile, mais la plus élégant
Tome CIII, numéro 381, 1er mai 1913, p. 152-159 [159]. […] Histoire d’ Italie. Période du Risorgimento, 1789-1870, par Ge
. 172-179 [178]. […] L’Indépendance (15 mars). — « Devant le Tombeau de Dante », par M. José Hennebicq. […] Art. Le Sa
nt le Tombeau de Dante », par M. José Hennebicq. […] Art. Le Salon de la Société Nationale [extrait] Gustave Kahn. T
éro 382, 16 mai 1913 Histoire. Jean Lucas-Dubreton : La Disgrâce de Nicolas Machiavel. Florence : 1469-1537, « Mercur
Je veux dire tout de suite à M. Jean Lucas-Dubreton, uniquement connu de moi par son livre, La Disgrâce de Nicolas Machiav
an Lucas-Dubreton, uniquement connu de moi par son livre, La Disgrâce de Nicolas Machiavel, que cet ouvrage donne l’impres
La Disgrâce de Nicolas Machiavel, que cet ouvrage donne l’impression d’ une chose forte, pas commune du tout, — l’effort l
saisir dans sa littéralité la figure encore si facticement abstraite de Machiavel. Cela sort de l’ordinaire. C’est mon im
ité la figure encore si facticement abstraite de Machiavel. Cela sort de l’ordinaire. C’est mon impression personnelle, et
ion personnelle, et je la livre à M. Lucas-Dubreton en lui souhaitant de la prendre exactement pour telle, c’est-à-dire sa
ouhaitant de la prendre exactement pour telle, c’est-à-dire sans trop de négligence comme sans trop d’empressement. Que M.
ment pour telle, c’est-à-dire sans trop de négligence comme sans trop d’ empressement. Que M. Lucas-Dubreton n’ait pas jugé
d’empressement. Que M. Lucas-Dubreton n’ait pas jugé « indispensable de monter en chaire » pour parler de Machiavel, ce m
eton n’ait pas jugé « indispensable de monter en chaire » pour parler de Machiavel, ce me semble à merveille. Relatées par
semble à merveille. Relatées par lui, les principales paroles tombées d’ âge en âge du haut de cette chaire doctrinale et t
elatées par lui, les principales paroles tombées d’âge en âge du haut de cette chaire doctrinale et trop souvent métaphysi
faites. D’autre part, toutefois, je dirai, écrivant sous l’impression de cette lecture, que Machiavel ne donne pas non plu
ette lecture, que Machiavel ne donne pas non plus tellement au « goût de la haute cruauté, de la férocité savante et aussi
hiavel ne donne pas non plus tellement au « goût de la haute cruauté, de la férocité savante et aussi du paradoxe » les sa
u paradoxe » les satisfactions qu’a cru trouver la fatuité intéressée de Stendhal. Il y a bien de l’abstraction encore, qu
tions qu’a cru trouver la fatuité intéressée de Stendhal. Il y a bien de l’abstraction encore, quoiqu’en sens inverse, dan
rapport critique, je le regrette d’ailleurs : on ne sait jamais trop de choses, on n’étend jamais trop son jugement, on n
re bien, sans tarder, ne plus le laisser bénéficier, dans mon esprit, de mon ignorance même à son égard, — de ma demi-igno
ser bénéficier, dans mon esprit, de mon ignorance même à son égard, —  de ma demi-ignorance. Déjà certains traits descripti
e ma demi-ignorance. Déjà certains traits descriptifs sur la bataille de Waterloo, d’une sécheresse singulière, et indubit
orance. Déjà certains traits descriptifs sur la bataille de Waterloo, d’ une sécheresse singulière, et indubitablement véri
Machiavel qu’il ne se l’imagine) en présence d’autres grands objets, de la France de 1830, par exemple. Mais, là, je ne s
’il ne se l’imagine) en présence d’autres grands objets, de la France de 1830, par exemple. Mais, là, je ne serai plus aus
la France de 1830, par exemple. Mais, là, je ne serai plus aussi sûr de la justesse du témoignage, d’un témoignage porté
e. Mais, là, je ne serai plus aussi sûr de la justesse du témoignage, d’ un témoignage porté par un homme trop enclin à ne
, d’un témoignage porté par un homme trop enclin à ne voir nulle part de sincérité. Il y a toujours moins de fausseté dans
trop enclin à ne voir nulle part de sincérité. Il y a toujours moins de fausseté dans les choses qu’on ne se l’imagine. E
onvenances morales ou critiques à juger avec modération dans l’époque de 1830, un pauvre essai doctrinaire comme celui d’A
ration dans l’époque de 1830, un pauvre essai doctrinaire comme celui d’ Artaud de Montor. Je ne sais si Stendhal a connu c
re adhésion, — exagérée et mi-imaginative — à Machiavel semble perdre de sa valeur comme leçon d’historique véridicité à l
t mi-imaginative — à Machiavel semble perdre de sa valeur comme leçon d’ historique véridicité à l’adresse de l’époque de 1
sa valeur comme leçon d’historique véridicité à l’adresse de l’époque de 1830, si l’on se dit que, par cette adhésion, Ste
l’on se dit que, par cette adhésion, Stendhal, en somme, fait le jeu de ses propres paradoxes bien plus que celui de l’es
l, en somme, fait le jeu de ses propres paradoxes bien plus que celui de l’esprit de Machiavel. Il y a là du trop et de l’
fait le jeu de ses propres paradoxes bien plus que celui de l’esprit de Machiavel. Il y a là du trop et de l’à-côté. Et,
es bien plus que celui de l’esprit de Machiavel. Il y a là du trop et de l’à-côté. Et, dans ces conditions, l’on peut regr
’on peut regretter qu’il ait trop lu Machiavel, selon le fin reproche de Sainte-Beuve, cet autre désabusé cependant, repro
eusement rapporté par M. Lucas-Dubreton. Répétons-le après la lecture de ce livre, il n’y a point dans Machiavel tout ce q
nt dans Machiavel tout ce qu’y a vu Stendhal : les égoïstes bourgeois de 1830 n’ont mérité ni l’excès d’honneur, ni l’indi
vu Stendhal : les égoïstes bourgeois de 1830 n’ont mérité ni l’excès d’ honneur, ni l’indignité d’avoir pour historiograph
s bourgeois de 1830 n’ont mérité ni l’excès d’honneur, ni l’indignité d’ avoir pour historiographe un transcendant admirate
elque autre occasion. Mais il en reste ceci que « la grande invention de la critique machiavéliste au xixe  siècle » ne pe
« grande invention », œuvre plus désintéressée ; l’œuvre, simplement, de la science historique, d’historiens scientifiques
e plus désintéressée ; l’œuvre, simplement, de la science historique, d’ historiens scientifiques tels que Macaulay (joigno
joignons-y, quoique doctrinaire, son traducteur Guizot, et l’héritier de celui-ci en Histoire, Taine), pour qui, rappelle
ortunément M. Lucas-Dubreton, « Machiavel est tout bonnement un homme de son temps, c’est-à-dire un singulier mélange de c
ut bonnement un homme de son temps, c’est-à-dire un singulier mélange de contradictions, un grotesque assemblage de qualit
-dire un singulier mélange de contradictions, un grotesque assemblage de qualité incongrues ». Bien que cela, et je le cro
crois, soit peut-être trop simple en effet, cela est aussi la manière de M. Lucas-Dubreton, qui s’est aidé des Lettres fam
a manière de M. Lucas-Dubreton, qui s’est aidé des Lettres familières de Machiavel, grâce auxquelles « nous pouvons nous m
ons nous mettre au niveau de sa vie quotidienne ». La vie quotidienne de Machiavel ! On n’oserait en rêver, non par timidi
gination biographique ! Travail infiniment minutieux, en effet : rien de moins que… la désystématisation, dans les détails
en effet : rien de moins que… la désystématisation, dans les détails de la vie même, du monstre — après coup ! — du monst
de la vie même, du monstre — après coup ! — du monstre, a posteriori, de doctrine, de morale, qu’est Machiavel, même chez
e, du monstre — après coup ! — du monstre, a posteriori, de doctrine, de morale, qu’est Machiavel, même chez Stendhal ! Ce
tuer à Machiavel sa vie ; il faut restituer à sa vie ses idées. Idées d’ un vivant profond et douloureux ; explicables par
lus menaçant, ah ! oui, et de plus négatif pour les volontés en peine de salut ; idées où se surprennent les contradiction
, les hésitations mortelles, les brisures inexorablement énigmatiques d’ un être conscient, mortifié, meurtri jusqu’en sa d
nscient, mortifié, meurtri jusqu’en sa dernière fibre par l’absurdité d’ une destinée sans merci. Stendhalise qui voudra !
ne vois pas ici l’homme fort. Que je remercie M. Jean Lucas-Dubreton de m’avoir fait descendre au fond de cette misère de
je remercie M. Jean Lucas-Dubreton de m’avoir fait descendre au fond de cette misère de Machiavel ! Ce n’est d’ailleurs p
Jean Lucas-Dubreton de m’avoir fait descendre au fond de cette misère de Machiavel ! Ce n’est d’ailleurs pas un plaintif,
n’est d’ailleurs pas un plaintif, une « victime », que montre l’étude de M. Lucas-Dubreton. Il ne faut pas s’y méprendre :
 » et bien qu’à l’occasion « pleurard » (par politique), n’avait rien de ce qu’il fallait, heureusement pour lui pour fair
ce qu’il fallait, heureusement pour lui pour faire réellement figure de « victime », de « martyr ». Son dur bon sens le g
t, heureusement pour lui pour faire réellement figure de « victime », de « martyr ». Son dur bon sens le gardait de ces hu
ent figure de « victime », de « martyr ». Son dur bon sens le gardait de ces humiliations abjectes. « Douloureux », « prof
n a nommé cela « son merveilleux silence ». Merveilleux, dans le sens de stupéfiant, peut-être. Mais M. Lucas-Dubreton, lu
t son Machiavel, il ne cherche pas loin l’interprétation. « Il suffit de suivre Machiavel dans la monotonie de sa misère.
n l’interprétation. « Il suffit de suivre Machiavel dans la monotonie de sa misère. Il fait son métier, renseigne ses patr
fait son métier, renseigne ses patrons, et le reste du temps cherche de quoi vivre. » Un point, c’est tout. Voilà l’homme
iation, demeure froid devant Jules II, Gaston de Foix : inconvénients de l’inaptitude à se duper. Mais tout cela est quand
se duper. Mais tout cela est quand même appréciable, parce que c’est de tout cela aussi que, dans le malheur, dans la dou
a faite l’endurance, et même quelque chose de plus, la fierté secrète de Machiavel. Le tragique parfois atroce de ses maxi
e de plus, la fierté secrète de Machiavel. Le tragique parfois atroce de ses maximes est d’un homme conscient des duretés
é secrète de Machiavel. Le tragique parfois atroce de ses maximes est d’ un homme conscient des duretés de son destin, et r
ue parfois atroce de ses maximes est d’un homme conscient des duretés de son destin, et ravagé par ces duretés, ravagé, ou
tin, et ravagé par ces duretés, ravagé, oui, jusqu’à telles bassesses de conduite (mêlées d’ailleurs de comportements fort
ravagé, oui, jusqu’à telles bassesses de conduite (mêlées d’ailleurs de comportements fort dignes) : mais il n’est jamais
portements fort dignes) : mais il n’est jamais le tragique subalterne de la victime plaintive, du martyr démonstratif. J’a
ive curiosité les pages relatives aux rapports célèbres du Secrétaire de la République florentine avec César Borgia. Elles
Mais M. Dubreton, qui s’est attaché surtout au contenu psychologique de ces « grosses heures », a fait des remarques inté
es. « Ce que Machiavel a pris à Borgia de plus certain, c’est ce sens de la définition humaine, cette faculté de précision
e plus certain, c’est ce sens de la définition humaine, cette faculté de précision brutale qui illumine l’esprit : non la
Borgia, c’est la maladie, le poison, le virus qui transforme l’homme. De là ce Machiavel-Janus. » M. Lucas-Dubreton n’acce
bien le même que ce jeune homme au sang échauffé, au visage flambant de pustules ? » M. Lucas-Dubreton a sans doute eu r
ge flambant de pustules ? » M. Lucas-Dubreton a sans doute eu raison de largement réserver ainsi la part de Machiavel dan
s-Dubreton a sans doute eu raison de largement réserver ainsi la part de Machiavel dans la conception du « Prince ». À tro
hiavel dans la conception du « Prince ». À trop rapporter les maximes de cette œuvre à César Borgia, on risquerait de les
op rapporter les maximes de cette œuvre à César Borgia, on risquerait de les mal comprendre. L’œuvre appartient à Machiave
re appartient à Machiavel en un sens très intime. Elle est le produit de sa vie, de son caractère et de sa carrière aux pr
nt à Machiavel en un sens très intime. Elle est le produit de sa vie, de son caractère et de sa carrière aux prises avec l
sens très intime. Elle est le produit de sa vie, de son caractère et de sa carrière aux prises avec les événements. M. Lu
pourrait appeler la racine « fonctionnariste » du Prince. Secrétaire de la République florentine, diplomate, fonctionnair
nt capable, Machiavel, douze ans durant, participe à l’administration de l’État. C’est un fonctionnaire républicain, pauvr
onnaire républicain, pauvre, mal payé, mais influent. Après le départ de Louis XII, une révolution chasse le gonfalonier S
t alors ce livre du Prince, dont le germe sommeillait depuis le temps de César Borgia ? Non par développement peut-être, m
étant en place, cette étude eût pu, qui sait ? aboutir à la fixation de quelque « statut des fonctionnaires », inspiré d’
outir à la fixation de quelque « statut des fonctionnaires », inspiré d’ idées républicaines. Mais, voyez le changement (et
piré d’idées républicaines. Mais, voyez le changement (et, dans l’âme de Machiavel, la vacillation, la brisure) : le tyran
tyran revenu, Machiavel révoqué, le livre assemble bien les éléments d’ un statut politique et administratif ; seulement,
ourquoi ? parce que, tel qu’il est à ce moment-là, le livre est celui d’ un fonctionnaire révoqué, trop positif, trop avert
x fadaises des vengeances vaines, et qui croit mieux faire en tâchant de retrouver sa place. Et pour cela, il cherche à se
a, il cherche à se rendre utile au maître, il lui enseigne « le moyen d’ être plus sûrement le maître, trahit ses compagnon
t le maître, trahit ses compagnons, sa classe, — exactement sa classe d’ humble fonctionnaire mal payé, — bref, redemande à
sa classe d’humble fonctionnaire mal payé, — bref, redemande à crever de faim avec honorabilité et décence ». Voilà ! « Ce
ou troisième manière (en supposant une première manière contemporaine de César Borgia), sous le jour de laquelle les plus
ant une première manière contemporaine de César Borgia), sous le jour de laquelle les plus terribles pages du livre admett
erprétation plus relevée, oui, presque glorifiante. Devenu « le roman de l’Italie mourante », le livre affirme le droit à
é du crime pour sauver l’homme et ce qui pour Machiavel est la raison d’ être de l’homme, l’État. De ce fait, il y a dans l
ime pour sauver l’homme et ce qui pour Machiavel est la raison d’être de l’homme, l’État. De ce fait, il y a dans le livre
mme et ce qui pour Machiavel est la raison d’être de l’homme, l’État. De ce fait, il y a dans le livre « une passion patri
» C’est le moment choisi par M. Dubreton pour combiner, à l’intention de son grand homme, une fin, une péroraison, où s’aj
au chœur précédent des voix sombres, un buccin héroïque. La longueur de ce compte-rendu montre à M. Jean Lucas-Dubreton l
an Lucas-Dubreton l’importance attachée à son effort par une critique de bonne foi. Il y aurait encore maintes choses à di
ire : sur l’économie du livre, sur la mise en œuvre des divers écrits de Machiavel, sur l’étude des mœurs italiennes, sur
anisme, sur les exposés historiques (écourtés), etc. Qu’il me suffise d’ avoir rempli mon devoir à l’égard de ce livre, en
ome CIII, numéro 382, 16 mai 1913, p. 403-413 [412]. […] Les Soirées de Paris (avril). […] M. Ch. Perrès : « Ouna Ragazza
I, numéro 382, 16 mai 1913, p. 421-429 [426-427]. J’avoue ne pas être de ceux que scandalisa l’intermède de quelques repré
429 [426-427]. J’avoue ne pas être de ceux que scandalisa l’intermède de quelques représentations italiennes, dédiées par
le Théâtre des Champs-Élysées à l’art du bel canto. Les pensionnaires de nos scènes lyriques subventionnées ne pourraient
nt que tirer profit à ne pas en manquer une seule. Le lamentable état de la science du chant dans notre capitale suffirait
science du chant dans notre capitale suffirait à excuser, en manière de leçon, la reprise même de Lucie de Lamermoor, et
re capitale suffirait à excuser, en manière de leçon, la reprise même de Lucie de Lamermoor, et chacun sait que le Barbier
I, numéro 382, 16 mai 1913, p. 439-442 [440]. […] Deux grandes toiles d’ Hubert Robert : Une fête à la Villa Médicis et le
t montées à 100 200 fr., alors qu’une autre grande toile, la Campagne de Rome, restait à M. Gustave Laffon pour 10 100 fra
13, p. 488-489. Ô Florence, ô cité des Princes et des Sages, Où vont de si charmants, de si profonds visages, Où la foule
Ô Florence, ô cité des Princes et des Sages, Où vont de si charmants, de si profonds visages, Où la foule nous semble émer
is, tes tombeaux, tes églises, tes places, Tes jardins verts, peuplés de Vertus et de Grâces. Là j’errais, je marchais, pl
aux, tes églises, tes places, Tes jardins verts, peuplés de Vertus et de Grâces. Là j’errais, je marchais, plein d’un divi
erts, peuplés de Vertus et de Grâces. Là j’errais, je marchais, plein d’ un divin désir, Et mon extase était comme un resso
orgues résonnaient, les voix étaient unies, Vers tes voûtes montaient de jeunes harmonies. C’était le Sacrifice auguste, e
itte point, je reste près de toi : Je garde dans mon cœur le plus pur de l’émoi Qui s’épanouira dans mon âme : j’emporte,
tout bas, à bien chanter, m’exhorte, La mémoire des yeux rencontrés, de tels yeux, Qu’il semble qu’on les ait déjà vus da
u’on les ait déjà vus dans les cieux. Ton souvenir me reste, enflammé d’ espérance, Et je puis dire encor : J’ai marché dan
ce. Histoire. Lucien Romier : Les Origines politiques des Guerres de Religion. I : Henri II et l’Italie (1547-1559). P
3, p. 588-596 [591-592]. Pensant que l’étude des origines des Guerres de Religion, qui, nous dit-on, s’est trop poursuivie
les causes s’est achevée la période politique qui précéda les guerres de religion ? Quels furent, à la fin de cette périod
olitique qui précéda les guerres de religion ? Quels furent, à la fin de cette période (1559), les partis agissants et que
agissants et quelle ligne ont-ils suivie ? » Or, en 1559, les Guerres d’ Italie prennent fin. Ce sont donc les causes de ce
, en 1559, les Guerres d’Italie prennent fin. Ce sont donc les causes de cette fin que M. Romier étudie ici, « en suivant
suivant surtout l’action des partis français et en notant les signes de la période à venir ». De là le sous-titre : « Hen
des partis français et en notant les signes de la période à venir ». De là le sous-titre : « Henri II et l’Italie » (1547
i au public, la portée du titre : Les Origines politiques des Guerres de Religion. Cette première partie, qui s’étend de l
olitiques des Guerres de Religion. Cette première partie, qui s’étend de l’avènement de Henri II jusqu’à l’abdication de C
uerres de Religion. Cette première partie, qui s’étend de l’avènement de Henri II jusqu’à l’abdication de Charles-Quint et
e partie, qui s’étend de l’avènement de Henri II jusqu’à l’abdication de Charles-Quint et à la trêve de Vaucelles, est don
ement de Henri II jusqu’à l’abdication de Charles-Quint et à la trêve de Vaucelles, est donc une histoire de la politique
on de Charles-Quint et à la trêve de Vaucelles, est donc une histoire de la politique italienne du successeur de François 
celles, est donc une histoire de la politique italienne du successeur de François Ier, dans sa lutte contre Charles-Quint
— qui elle-même a ses causes dans les rivalités des partis à la Cour de France, rivalités préalablement retracées par M. 
 ; l’autre provoquée par la protection du Roi sur Sienne (conséquence de l’influence des Guises). Ce développement de la p
sur Sienne (conséquence de l’influence des Guises). Ce développement de la politique royale en Italie (M. Romier en a mon
e en Italie (M. Romier en a montré les œuvres) fut arrêté par la paix de Vaucelles, suite de causes morales qui se retrouv
er en a montré les œuvres) fut arrêté par la paix de Vaucelles, suite de causes morales qui se retrouveront lors du traité
Vaucelles, suite de causes morales qui se retrouveront lors du traité de Cateau-Cambrésis, par lequel la France, conclut M
ateau-Cambrésis, par lequel la France, conclut M. Romier, dut « payer de ses conquêtes le salut de l’orthodoxie catholique
l la France, conclut M. Romier, dut « payer de ses conquêtes le salut de l’orthodoxie catholique ». D’après ce rapide expo
auxquelles nous ne pouvons nous empêcher, jusqu’à plus ample informé, de trouver un caractère assez négatif) à se retourne
me. À plan nouveau documentation nouvelle. On n’a point nié le mérite de celle-ci en général. Les archives de Paris, Lyon,
elle. On n’a point nié le mérite de celle-ci en général. Les archives de Paris, Lyon, Turin, Milan, Venise, Mantoue, Parme
Romier a pu raconter les faits avec maints détails probants. L’œuvre de M. Lucien Romier est une des rares synthèses impo
tes que nous ayons eu à signaler depuis longtemps. Qu’il nous suffise d’ en avoir indiqué rapidement l’économie. Questio
La Guerre des Balkans. Esquisse générale des opérations. La maîtrise de l’Adriatique, Berger-Levrault, in-8 Le cap. Lo
8 Le cap. Loizeau, dans sa Guerre des Balkans, a tenté, avec moins de bonheur, une esquisse générale des opérations. Ma
bonheur, une esquisse générale des opérations. Mais la seconde partie de cet opuscule, due à la plume d’un ancien officier
es opérations. Mais la seconde partie de cet opuscule, due à la plume d’ un ancien officier de marine et consacrée à la que
a seconde partie de cet opuscule, due à la plume d’un ancien officier de marine et consacrée à la question de la Maîtrise
à la plume d’un ancien officier de marine et consacrée à la question de la Maîtrise de l’Adriatique, est curieuse par son
n ancien officier de marine et consacrée à la question de la Maîtrise de l’Adriatique, est curieuse par son ton passionné.
de perte dans la personne du célèbre milliardaire Pierpont-Morgan, un de ses trustees depuis 1888 et son président depuis
nnaissant à celui qui fit tant pour l’enrichir. […] Parmi ces trésors d’ art, évalués plus de trois cent millions de francs
i fit tant pour l’enrichir. […] Parmi ces trésors d’art, évalués plus de trois cent millions de francs, il faut citer part
hir. […] Parmi ces trésors d’art, évalués plus de trois cent millions de francs, il faut citer particulièrement : […] des
illions de francs, il faut citer particulièrement : […] des peintures de Raphaël (entre autres la Madone Colonna, achetée
re autres la Madone Colonna, achetée 2 millions et demi, et la Madone de saint Antoine de Padoue), du Pérugin, […] ; puis
pour le cardinal Farnèse ; […]. Il avait acquis en bloc la collection de porcelaines chinoises de M. Garland, celles de fa
; […]. Il avait acquis en bloc la collection de porcelaines chinoises de M. Garland, celles de faïences italiennes de M. G
en bloc la collection de porcelaines chinoises de M. Garland, celles de faïences italiennes de M. Gavet, […] celles de br
de porcelaines chinoises de M. Garland, celles de faïences italiennes de M. Gavet, […] celles de bronzes italiens de M. Se
de M. Garland, celles de faïences italiennes de M. Gavet, […] celles de bronzes italiens de M. Seligmann […]. Lettres
es de faïences italiennes de M. Gavet, […] celles de bronzes italiens de M. Seligmann […]. Lettres italiennes Ricciot
e dix ans j’ai suivi les évolutions, les involutions, les révolutions de la littérature italienne, et j’en ai marqué ici l
es étapes, les victoires et les défaites. Aujourd’hui les impositions d’ un labeur de plus en plus vaste et la direction d’
hui les impositions d’un labeur de plus en plus vaste et la direction d’ une gazette de combat, Montjoie ! me forcent à m’a
tions d’un labeur de plus en plus vaste et la direction d’une gazette de combat, Montjoie ! me forcent à m’arrêter devant
m’arrêter devant les Alpes italiennes et à prendre congé des lecteurs de cette chronique. Pendant ces dix dernières années
ienne s’est développée considérablement, en quantité sinon en qualité de production. Certes, on ne saurait saluer l’avènem
es, on ne saurait saluer l’avènement, ni la naissance, ni la promesse d’ un nouveau d’Annunzio, c’est-à-dire d’un écrivain
rait saluer l’avènement, ni la naissance, ni la promesse d’un nouveau d’ Annunzio, c’est-à-dire d’un écrivain de talent qui
it saluer l’avènement, ni la naissance, ni la promesse d’un nouveau d’ Annunzio , c’est-à-dire d’un écrivain de talent qui résume
ni la naissance, ni la promesse d’un nouveau d’Annunzio, c’est-à-dire d’ un écrivain de talent qui résume en lui non seulem
e, ni la promesse d’un nouveau d’Annunzio, c’est-à-dire d’un écrivain de talent qui résume en lui non seulement une ou plu
ésume en lui non seulement une ou plusieurs découvertes dans la façon de penser et de sentir, selon la formule de Paul Bou
non seulement une ou plusieurs découvertes dans la façon de penser et de sentir, selon la formule de Paul Bourget, mais au
rs découvertes dans la façon de penser et de sentir, selon la formule de Paul Bourget, mais aussi l’affirmation et l’aspir
s aussi l’affirmation et l’aspiration « en puissance et en fonction » de toute l’élite d’un pays. J’ai parlé ici de la mor
tion et l’aspiration « en puissance et en fonction » de toute l’élite d’ un pays. J’ai parlé ici de la mort de plusieurs « 
puissance et en fonction » de toute l’élite d’un pays. J’ai parlé ici de la mort de plusieurs « grands hommes » de la troi
t en fonction » de toute l’élite d’un pays. J’ai parlé ici de la mort de plusieurs « grands hommes » de la troisième Itali
e d’un pays. J’ai parlé ici de la mort de plusieurs « grands hommes » de la troisième Italie, de ces nombreux tyrans de la
ici de la mort de plusieurs « grands hommes » de la troisième Italie, de ces nombreux tyrans de la pensée et du sentiment,
eurs « grands hommes » de la troisième Italie, de ces nombreux tyrans de la pensée et du sentiment, qui dominent la volont
ntiment, qui dominent la volonté des générations neuves avec la force de leur pouvoir social, de leurs influences, de leur
volonté des générations neuves avec la force de leur pouvoir social, de leurs influences, de leurs relations, de leurs pr
ons neuves avec la force de leur pouvoir social, de leurs influences, de leurs relations, de leurs pressions, et imposent
orce de leur pouvoir social, de leurs influences, de leurs relations, de leurs pressions, et imposent à ceux qui suivent l
uivent le moule qui doit leur assurer le succès sans lutte. Plusieurs de ces « terribles vieillards » qui s’obstinent à ne
à ne pas mourir et à œuvrer jusqu’à leur dernier souffle ont disparu de l’horizon littéraire italien. D’autres restent en
raire italien. D’autres restent encore. Mais la présence ou l’absence de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapis
autres restent encore. Mais la présence ou l’absence de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli,
encore. Mais la présence ou l’absence de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde S
la présence ou l’absence de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Graz
u l’absence de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de
de E. de Amicis, de Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de d’Annunzio
Fogazzaro, de Carducci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de d’Annunzio lui-même, ne semble
ucci, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de d’Annunzio lui-même, ne semblent pas devoir exerc
i, de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de d’ Annunzio lui-même, ne semblent pas devoir exercer
de Rapisardi, de Pascoli, de Mathilde Sérao, de Grazia Deledda, de d’ Annunzio lui-même, ne semblent pas devoir exercer une nota
ne notable influence sur les toutes dernières générations littéraires d’ Outre-Monts. Celles-ci, avec des cris éperdus qui
les-ci, avec des cris éperdus qui font penser tour à tour à un délire de puissance qui ne sait s’exprimer et à un délire d
à tour à un délire de puissance qui ne sait s’exprimer et à un délire d’ impuissance qui ne peut s’exprimer suivent confusé
peut s’exprimer suivent confusément les grands mouvements littéraires d’ « Oltr’Alpe », c’est-à-dire des Pays septentrionau
hologisme russe. L’Amérique aussi, à travers le collectivisme lyrique de Walt Whitman, a touché quelques cœurs de la Pénin
ers le collectivisme lyrique de Walt Whitman, a touché quelques cœurs de la Péninsule. De toutes ces influences, cependant
sme lyrique de Walt Whitman, a touché quelques cœurs de la Péninsule. De toutes ces influences, cependant, il ne reste pas
de la Péninsule. De toutes ces influences, cependant, il ne reste pas de traces visibles dans l’œuvre littéraire italienne
il ne reste pas de traces visibles dans l’œuvre littéraire italienne de la dernière heure. Point de traces visibles, c’es
isibles dans l’œuvre littéraire italienne de la dernière heure. Point de traces visibles, c’est-à-dire point d’œuvres rema
ne de la dernière heure. Point de traces visibles, c’est-à-dire point d’ œuvres remarquables. Ce qu’il reste, c’est l’énerg
bles. Ce qu’il reste, c’est l’énergie acquise par certains mouvements d’ ensemble, la vigueur de certains groupements, dont
’est l’énergie acquise par certains mouvements d’ensemble, la vigueur de certains groupements, dont j’ai signalé la vitali
emporains : Il Regno, Leonardo, La Voce, Lacerba, Poesia, Liriche De tous les centres lyriques ou simplement littérair
s centres lyriques ou simplement littéraires dont il nous a été donné de nous occuper ici, il en est qui ont assisté à la
donné de nous occuper ici, il en est qui ont assisté à la dispersion de leurs éléments, à l’absorption de ceux-ci par le
est qui ont assisté à la dispersion de leurs éléments, à l’absorption de ceux-ci par le néant ou par un parti plus large e
à l’absorption de ceux-ci par le néant ou par un parti plus large et d’ action directe ; d’autres résistent et persistent 
ds, sur leurs positions acquises. Le parti impérialiste (nationalisme de conquête) que j’eus l’honneur de signaler le prem
Le parti impérialiste (nationalisme de conquête) que j’eus l’honneur de signaler le premier en France, né autour du Regno
j’eus l’honneur de signaler le premier en France, né autour du Regno de M. Enrico Corradini, est aujourd’hui un parti for
ux et juste, formé en petite phalange autour de M. Giovanni Papini et de son Leonardo, groupe aujourd’hui, divisé en deux
es autour de la gazette libre et forte Lacerba, orientée dans le sens de toute l’innovation littéraire, philosophique et a
nts renouveaux. Citons encore Liriche, une revue anthologique romaine de poésie et de prose, où se retrouvent quelques tal
x. Citons encore Liriche, une revue anthologique romaine de poésie et de prose, où se retrouvent quelques talents intéress
se retrouvent quelques talents intéressants et libres, sortis ou non de la défunte Vita Letteraria. Évidemment, hors de c
la lancent à travers le pays. Et si la Musique et les Arts plastiques d’ extrême avant-garde ont une énorme peine à intéres
es Italiens, la Littérature est, il faut le remarquer, plus heureuse. De ces talents solitaires, il me plaît d’en citer un
t le remarquer, plus heureuse. De ces talents solitaires, il me plaît d’ en citer un seul — et ils ne sont pas, du reste, f
s plus sûrs, peut-être le plus riche, et non seulement pour l’Italie, de la nouvelle harmonisation et de la nouvelle orche
iche, et non seulement pour l’Italie, de la nouvelle harmonisation et de la nouvelle orchestration poétiques. L’Italie lit
es espérances et les volontés. Une expression singulière, une « fleur de génie », peut s’épanouir de ce feuillage, solide
s. Une expression singulière, une « fleur de génie », peut s’épanouir de ce feuillage, solide sinon très touffu, que repré
es rythmes des tendances communes. Le milieu littéraire des débuts de Gabriel d’Annunzio : La Cronaca Bizantina Une
ective faisait frissonner les écrivains réunis à Rome, à la librairie de M. Sommaruga, à l’heure où la Cronaca Bizantina d
ure où la Cronaca Bizantina devait révéler et « lancer » l’adolescent d’ Annunzio, dont l’Italie officielle ou presque a fê
e où la Cronaca Bizantina devait révéler et « lancer » l’adolescent d’ Annunzio , dont l’Italie officielle ou presque a fêté cette
que, qui s’avouait vain et « byzantin », fut dès ses débuts un organe de combats véhéments, un de ces organes irrespectueu
t « byzantin », fut dès ses débuts un organe de combats véhéments, un de ces organes irrespectueux, incendiaires, insoumis
respectueux, incendiaires, insoumis, destructeurs, où l’orgueil libre d’ une génération essaie sa force, aiguise ses armes,
génération essaie sa force, aiguise ses armes, acquiert la conscience de sa valeur ou se laisse imposer celle de sa non-va
armes, acquiert la conscience de sa valeur ou se laisse imposer celle de sa non-valeur. Ses collaborateurs se nommaient :
eur du Mattino ; Chiarini, grand défenseur des renouveaux prosodiques de Carducci, et écrivain sans importance lui-même ;
Stecchetti, mystificateur heinien et baudelairien qui fit énormément de bruit en son temps ; Marradi, Mathilde Sérao, G. 
. Césareo, etc. Gabriele d’Annunzio tomba, fort jeune, au beau centre d’ une ambiance artistique et fougueuse très bien pré
tistique et fougueuse très bien préparée pour le recevoir. Son volume de vers Canto Novo (il avait déjà publié à seize ans
déjà publié à seize ans un volume Primo Vere) l’imposa à l’admiration de la Cronaca, et, par elle, aux jeunes lettrés et p
’admiration de la Cronaca, et, par elle, aux jeunes lettrés et poètes de la Péninsule. Il eut là ses débuts glorieux. Il a
dix-huit ans. Ensuite, la Cronaca Bizantina disparut dans le désordre d’ une retentissante faillite éditoriale. Elle représ
t point la vigueur, ni la fécondité rayonnante, des revues françaises de 1885. Au contraire de celles-ci, elle ne détermin
’expression lyrique du monde. Elle ne servit qu’à la cause prosodique de Carducci, d’où d’Annunzio — nourri, au surplus, e
yrique du monde. Elle ne servit qu’à la cause prosodique de Carducci, d’ où d’Annunzio — nourri, au surplus, et très nourri
e du monde. Elle ne servit qu’à la cause prosodique de Carducci, d’où d’ Annunzio — nourri, au surplus, et très nourri, de
du monde. Elle ne servit qu’à la cause prosodique de Carducci, d’où d’ Annunzio — nourri, au surplus, et très nourri, de littérat
ue de Carducci, d’où d’Annunzio — nourri, au surplus, et très nourri, de littérature française parnassienne, symboliste et
çaise parnassienne, symboliste et enfin vers-libriste — a pris l’élan de son lyrisme. Ces débuts du plus grand poète itali
me. Ces débuts du plus grand poète italien vivant, qui n’a plus honte d’ écrire pour un mauvais musicien comme M. Mascagni,
s musicien comme M. Mascagni, mais qui s’est donné la gloire nouvelle d’ écrire d’austères tragédies françaises, étaient à
n comme M. Mascagni, mais qui s’est donné la gloire nouvelle d’écrire d’ austères tragédies françaises, étaient à rappeler
mpatriotes fêtent son entrée sur le seuil — oh, rien que le seuil ! — de la vieillesse. Le théâtre Et c’est encore l
éâtre Et c’est encore lui qui reste le plus grand poète dramatique de son pays, car les pauvres tentatives de M. Sem Be
e plus grand poète dramatique de son pays, car les pauvres tentatives de M. Sem Benelli, auteur d’une Gorgona très récente
que de son pays, car les pauvres tentatives de M. Sem Benelli, auteur d’ une Gorgona très récente, par laquelle il s’efforc
teur d’une Gorgona très récente, par laquelle il s’efforce à son tour de créer un théâtre national de fable et d’esprit an
te, par laquelle il s’efforce à son tour de créer un théâtre national de fable et d’esprit antiques, ne valent pas encore
elle il s’efforce à son tour de créer un théâtre national de fable et d’ esprit antiques, ne valent pas encore les véhément
et d’esprit antiques, ne valent pas encore les véhémentes évocations de l’auteur de la Nave. Et dans l’attente de génies
antiques, ne valent pas encore les véhémentes évocations de l’auteur de la Nave. Et dans l’attente de génies dramatiques
e les véhémentes évocations de l’auteur de la Nave. Et dans l’attente de génies dramatiques nouveaux, l’initiative de M. A
Nave. Et dans l’attente de génies dramatiques nouveaux, l’initiative de M. Achille Ricciardi ou de M. Romagnoli est sur l
génies dramatiques nouveaux, l’initiative de M. Achille Ricciardi ou de M. Romagnoli est sur le point de doter l’Italie d
hille Ricciardi ou de M. Romagnoli est sur le point de doter l’Italie de quelques grandes scènes de plein-air — à l’instar
magnoli est sur le point de doter l’Italie de quelques grandes scènes de plein-air — à l’instar du « Plein-Air » français
es grandes scènes de plein-air — à l’instar du « Plein-Air » français d’ il y a dix ans. La Vie anecdotique. Une répéti
r » français d’il y a dix ans. La Vie anecdotique. Une répétition de « La Pisanelle » Guillaume Apollinaire. Tome C
, numéro 383, 1er juin 1913, p. 658-663 [661-663]. J’ai eu l’occasion d’ assister à une répétition de La Pisanelle, au théâ
p. 658-663 [661-663]. J’ai eu l’occasion d’assister à une répétition de La Pisanelle, au théâtre du Châtelet. De la pièce
d’assister à une répétition de La Pisanelle, au théâtre du Châtelet. De la pièce, rien à dire, sinon qu’elle m’a paru n’ê
nces et ruffians, toute la lyre. Cependant, les acteurs sont capables de faire réussir cette pièce, où l’auteur a dissimul
capables de faire réussir cette pièce, où l’auteur a dissimulé autant de ficelles qu’il en faut pour entortiller le public
réputation et se donne, je crois, comme novateur dans l’art théâtral. De l’avis de ceux qui ont vu M. Francis de Croisset,
et se donne, je crois, comme novateur dans l’art théâtral. De l’avis de ceux qui ont vu M. Francis de Croisset, M. Meyerh
isset, M. Meyerhold lui ressemble parfaitement. Il ne sait pas un mot de français. Malgré cela, il parvient à diriger plus
sait pas un mot de français. Malgré cela, il parvient à diriger plus de 250 acteurs ou figurants dont il ne parle point l
Il se démène, tempête, hurle, rugit, fait recommencer cinquante fois de suite le même mouvement aussi bien à Mlle Rubinst
mieux connaître feu Fattori, que les organisateurs décorent du titre de maître impressionniste italien. La dévotion qu’on
ment aux maîtres des grandes époques italiennes a masqué à l’histoire de l’art et à l’admiration publique les périodes moi
oire de l’art et à l’admiration publique les périodes moins anciennes de l’art italien. Depuis l’époque taxée d’âge de déc
les périodes moins anciennes de l’art italien. Depuis l’époque taxée d’ âge de décadence du Guide, les réhabilitations uti
ériodes moins anciennes de l’art italien. Depuis l’époque taxée d’âge de décadence du Guide, les réhabilitations utiles se
ès qu’on ne le croit du xviiie français on a été aussi très ignorant de la peinture du xixe italien et des plus récents
tre impressionniste, M. Zandomeneghi, et ce fut à l’occasion spéciale de l’Exposition de 1889. Degas, Monet, Pissarro, Raf
ste, M. Zandomeneghi, et ce fut à l’occasion spéciale de l’Exposition de 1889. Degas, Monet, Pissarro, Raffaëlli y étaient
889. Degas, Monet, Pissarro, Raffaëlli y étaient jetés à des hauteurs de plafond telles que leurs œuvres apparaissaient d’
etés à des hauteurs de plafond telles que leurs œuvres apparaissaient d’ en bas comme des timbres-poste apposés sur des pil
piliers géants. Mais M. Zandomeneghi, impressionniste glorieux exclus de la section française comme impressionniste offusq
lus de la section française comme impressionniste offusquant, profita de sa nationalité italienne pour apparaître à la sec
ur apparaître à la section italienne avec un large et superbe panneau de huit œuvres. Ce n’est point que, pour n’être poin
ori soit sans talents, ni son grand tableau des Maremmes sans accent. De cette exposition comme du beau livre aux nombreus
lié récemment M. Ghiglia, se dégage un bon artiste, sage, doux, épris de rendu serré. Il est bon peintre et beau graveur,
épris de rendu serré. Il est bon peintre et beau graveur, on a raison de le tirer de l’oubli, mais l’impressionnisme demeu
du serré. Il est bon peintre et beau graveur, on a raison de le tirer de l’oubli, mais l’impressionnisme demeure bien un m
chez J.-F. Raffaëlli. Encore une fois, cela n’empêche pas M. Fattori d’ être un bon peintre comme le furent aussi Morelli
es Futuristes qui ne nous laisseront pas ignorer les phases nouvelles de l’art italien. Et qui pourrait leur donner tort !
rrait leur donner tort ! Ceux-là se datent eux-mêmes et avec justesse de l’impressionnisme français. Tome CIV, numéro 
tes-vous, à cette minute, ô voyageuse que j’attends ? Sur quelle page de l’atlas faut-il que je cherche le lac, la forêt c
lle page de l’atlas faut-il que je cherche le lac, la forêt couronnée d’ or, la plaine vêtue de pampres, la petite ville bl
ut-il que je cherche le lac, la forêt couronnée d’or, la plaine vêtue de pampres, la petite ville blottie sous l’automne,
le blottie sous l’automne, qui se mirent, au passage, dans les vitres de votre wagon, tandis que mes désirs vous appellent
itres de votre wagon, tandis que mes désirs vous appellent ? J’ignore d’ où vous venez, chère étrangère, et si vous êtes bl
t au carreau, les yeux perdus dans le ciel fugitif, vous ne rêvez pas d’ amour. Vous ne songez qu’à l’Enchanteresse, toute
toute blanche, là-bas, au bout du voyage, et qui vous sourit du seuil de la mer… Vous ne songez qu’aux palais de marbre, a
, et qui vous sourit du seuil de la mer… Vous ne songez qu’aux palais de marbre, aux campaniles roses où nichent, côte à c
ut dormir, cette nuit, à Milano, et vous montrer, demain, le Musicien de l’Ambrosienne et l’Homme à la Hallebarde ! Ils on
ndre, le cœur en sucre qu’il faut à mon cœur ? »… et je mords le coin de mon mouchoir, je jette ma cigarette, je grelotte,
vite, petite proie ! II. Prélude Il n’y avait plus, dans le bar de l’hôtel, que moi — près de la fenêtre — et elle —
moi… une dame qui regarde l’Illustrated-London… et qui boit une tasse de thé… et qui a de jolis yeux bleus, une jolie bouc
regarde l’Illustrated-London… et qui boit une tasse de thé… et qui a de jolis yeux bleus, une jolie bouche rouge, un joli
visage fin, un joli corps svelte et fragile… une dame que j’aimerais d’ embrasser… » Mais elle ne comprenait rien de tous
… une dame que j’aimerais d’embrasser… » Mais elle ne comprenait rien de tous ces mots, sans doute… Le journal qu’elle ten
Elle était là, tout près, pendant la régate, dans la gondole voisine de la mienne, avec son mari et ses sigisbées. Je reg
Je regardais ses pieds menus… Je regardais sa cheville, un petit coin de sa cheville, à peine visible au ras de sa jupe. E
bée, — vite, vite, — elle a ouvert son petit sac, en a sorti sa glace de poche, s’y est mirée, une seconde, et, d’un geste
it sac, en a sorti sa glace de poche, s’y est mirée, une seconde, et, d’ un geste furtif, a mis en ordre son tour de cou, s
st mirée, une seconde, et, d’un geste furtif, a mis en ordre son tour de cou, son collier, ses cheveux, ses cils… V. Si
cheveux, ses cils… V. Silence Nous étions seuls, dans le salon de l’hôtel, côte à côte. Je lui disais : « Je vous a
, côte à côte. Je lui disais : « Je vous aime !… Mes lèvres ont envie de vous !… Quand saurai-je comment sont vos seins, v
ais elle ne répondit pas. On n’entendait que le bruit menu des perles de son sautoir sur sa gorge haletante. VI. Découv
d droit sur la dernière marche, le gauche dans la gondole. Au-dessous d’ elle, le canal dormait, lisse et clair comme un mi
livre ! m’a-t-elle dit, en me le rendant, ce matin… Vous aviez raison de ne pas vouloir me le prêter… Je n’en ai lu, d’ail
des, l’imprima. Marco-Antonio Raimondi, copiant Giulio Romano, l’orna de seize gravures. Mais quelle bouche, fine et fardé
tes Dardanelles ! Ci-gît Antonio Veniero qui prit Durazzo et quantité d’ îles ! Ci-gît Michele Morosini qui prit Vicence et
nte autre place forte ! Ci-gît Aloïso Trevisano, fils, frère et neveu de Doges, qui mourut, étant encore au collège, non s
mourut, étant encore au collège, non sans avoir pris la petite fleur de ses deux cousines — Angélique, la joueuse de luth
oir pris la petite fleur de ses deux cousines — Angélique, la joueuse de luth, et Violante, la nonnette ! IX. Le verre
La Rosalba, délaissant, pour un jour, ses pastels, a fait naître, d’ une seule goutte d’or, au flanc de ce verre à liqu
aissant, pour un jour, ses pastels, a fait naître, d’une seule goutte d’ or, au flanc de ce verre à liqueur, les neuf Muses
n jour, ses pastels, a fait naître, d’une seule goutte d’or, au flanc de ce verre à liqueur, les neuf Muses. Robe flottant
main dans la main ; et, comme, au creux du cristal, j’ai versé un peu d’ eau-de-vie de Dantzig, on dirait qu’elles dansent
main ; et, comme, au creux du cristal, j’ai versé un peu d’eau-de-vie de Dantzig, on dirait qu’elles dansent la ronde auto
u d’eau-de-vie de Dantzig, on dirait qu’elles dansent la ronde autour d’ un tout petit lac, jonché de feuilles d’automne.
n dirait qu’elles dansent la ronde autour d’un tout petit lac, jonché de feuilles d’automne. X. L’épitaphe Dénouez l
elles dansent la ronde autour d’un tout petit lac, jonché de feuilles d’ automne. X. L’épitaphe Dénouez le bouquet de
jonché de feuilles d’automne. X. L’épitaphe Dénouez le bouquet de violettes que j’ai glissé à votre ceinture… Effeu
cement, bien sage, bien calme et avec, aux lèvres, un gentil sourire… De quoi aurait-elle eu peur ? Le ciel l’attendait, s
el l’attendait, si proche ! Ne s’était-elle pas, la veille, confessée de toutes ses fautes… d’avoir, une fois, respiré tro
che ! Ne s’était-elle pas, la veille, confessée de toutes ses fautes… d’ avoir, une fois, respiré trop longtemps une rose…
outes ses fautes… d’avoir, une fois, respiré trop longtemps une rose… de s’être trouvée jolie, en se regardant à la glace…
gtemps une rose… de s’être trouvée jolie, en se regardant à la glace… d’ avoir laissé la brise, — un jour d’été, sur le bal
jolie, en se regardant à la glace… d’avoir laissé la brise, — un jour d’ été, sur le balcon, — soulever le bas de sa jupe,
ir laissé la brise, — un jour d’été, sur le balcon, — soulever le bas de sa jupe, frôler ses genoux et, comme une main fra
er sa chair secrète… ? XI. Le condottiere Une maritorne a médit de vous ?… Qu’importe ! Voyez, devant San-Zanipolo,
z… chuchotait-elle… je ne vous avais pas menti ?… Non ! n’essayez pas de le déchirer ! Laissez-le tranquille !… Laissez-mo
ari, les yeux au ciel, comptait les astres, elle a pris, dans son sac d’ or, ses ciseaux à ongles et, sous sa robe, en sour
ûter sur l’herbe, elle a acheté des pralines, un plein petit réticule d’ humbles pralines rouges. Assise à côté de moi, ell
ous, Charlotte !… Et je monte mon escalier en pleurant… Et j’ai envie de mourir… J’ouvre mon dictionnaire de rimes… je che
calier en pleurant… Et j’ai envie de mourir… J’ouvre mon dictionnaire de rimes… je cherche, dans Mac-Ferson, quelque trist
, quelque triste lied à traduire… je m’accoude à ma fenêtre… je parle de vous à la brise, au silence, au clair de lune… j’
brise, au silence, au clair de lune… j’écoute les campaniles chanter, de leur voix narquoise, les heures qui nous séparent
x du solstice estival, où la nuit, du bord du crépuscule à la lisière de l’aube, n’est plus qu’un petit pont de jade, tout
ord du crépuscule à la lisière de l’aube, n’est plus qu’un petit pont de jade, tout petit, entre deux rivages roses ! X
ont de jade, tout petit, entre deux rivages roses ! XVI. L’épisode de Paolo et de Francesca Bravant le sourire du li
tout petit, entre deux rivages roses ! XVI. L’épisode de Paolo et de Francesca Bravant le sourire du lift et des ca
’à Padoue, en auto… Il a dû prendre, à Mestre, pour rentrer, le train de deux heures… Il arrivera dans cinq minutes ! Mais
reiller, contre la sienne… — Regardez… regardez !… disait-elle… C’est de lui… C’est de mon mari… Regardez : « Une panne. N
e la sienne… — Regardez… regardez !… disait-elle… C’est de lui… C’est de mon mari… Regardez : « Une panne. Ne rentrerai qu
du vieux Pausanias, la route que suivaient, pour atteindre le temple de Cnide, les pèlerins de la déesse Cypris, gravissa
route que suivaient, pour atteindre le temple de Cnide, les pèlerins de la déesse Cypris, gravissait, d’abord, deux colli
les pèlerins de la déesse Cypris, gravissait, d’abord, deux collines, d’ égale hauteur et marquées, à leur sommet, d’une bo
, d’abord, deux collines, d’égale hauteur et marquées, à leur sommet, d’ une borne milliaire rose ; puis, redescendue dans
mes baisers sont vos pèlerins ! XVIII. Croquis Sur ses cheveux d’ or, sa toque de chinchilla, — comme un nuage léger
nt vos pèlerins ! XVIII. Croquis Sur ses cheveux d’or, sa toque de chinchilla, — comme un nuage léger au-dessus d’un
heveux d’or, sa toque de chinchilla, — comme un nuage léger au-dessus d’ un soir vermeil… Sur sa gorge, son rang de perles,
me un nuage léger au-dessus d’un soir vermeil… Sur sa gorge, son rang de perles, — comme des gouttes de rosée, le long d’u
n soir vermeil… Sur sa gorge, son rang de perles, — comme des gouttes de rosée, le long d’un fil de la Vierge, entre deux
r sa gorge, son rang de perles, — comme des gouttes de rosée, le long d’ un fil de la Vierge, entre deux boutons d’églantin
e, son rang de perles, — comme des gouttes de rosée, le long d’un fil de la Vierge, entre deux boutons d’églantine… Sur le
s gouttes de rosée, le long d’un fil de la Vierge, entre deux boutons d’ églantine… Sur le tapis, à ses pieds, son jupon, s
es pieds, son jupon, ses dentelles, sa chemise, — comme une corbeille de fleurs blanches autour d’une statue d’albâtre.
entelles, sa chemise, — comme une corbeille de fleurs blanches autour d’ une statue d’albâtre. XIX. Tourisme Je vous
chemise, — comme une corbeille de fleurs blanches autour d’une statue d’ albâtre. XIX. Tourisme Je vous ai promenés,
s splendeurs du monde ! Vous avez vu le temple illustre où le sourire d’ Athéna Polias dort, éternel, dans l’ombre des colo
éternel, dans l’ombre des colonnades, comme une fleur entre les pages d’ un livre ! Vous avez vu les sources d’Ilissus coul
comme une fleur entre les pages d’un livre ! Vous avez vu les sources d’ Ilissus couler, goutte à goutte, ainsi que des lar
sus couler, goutte à goutte, ainsi que des larmes, sur le visage rose de l’Hymette ! Vous avez vu l’île enchantée où crois
Vous avez vu l’île enchantée où croissent les cyclamens sous les pas de Nausicaa ! Vous avez vu le ciel d’Orient, jonché
oissent les cyclamens sous les pas de Nausicaa ! Vous avez vu le ciel d’ Orient, jonché de colombes et criblé de minarets !
mens sous les pas de Nausicaa ! Vous avez vu le ciel d’Orient, jonché de colombes et criblé de minarets ! Vous avez vu les
ausicaa ! Vous avez vu le ciel d’Orient, jonché de colombes et criblé de minarets ! Vous avez vu les mers étincelantes… le
out de l’horizon — qu’on aperçoit, quand on pose la tête sur la gorge de mon amie ! XX. Nuage Au-dessus de son front
on pose la tête sur la gorge de mon amie ! XX. Nuage Au-dessus de son front, dans la buire, une fleur se pavanait.
pardonne ! »… elle a répondu : « Je t’adore ! » Ce fut tout un roman d’ amour, chaste et triste, en trois petits chapitres
haste et triste, en trois petits chapitres, — une minute, — à l’ombre d’ une rose. XXI. Une scène À quoi bon mentir ?
… je te surveillais… Ah ! vilaine… vilaine et vicieuse ! Passe encore d’ embrasser l’autre, son voisin, l’Antonello da Mess
et chavire… Dans la pergola, l’étoile du berger — regarde ! — a l’air d’ être un fruit vermeil, suspendu à la clématite… C’
air d’être un fruit vermeil, suspendu à la clématite… C’est le moment de pleurer notre larme quotidienne ! Mets ton chapea
e puisse, cette nuit, quand je serai seul, me la réciter, — une ligne de ton âme… de ta pauvre âme nostalgique et tendre c
tte nuit, quand je serai seul, me la réciter, — une ligne de ton âme… de ta pauvre âme nostalgique et tendre comme un sonn
ne de ton âme… de ta pauvre âme nostalgique et tendre comme un sonnet d’ Albert Samain ! Géographie politique. Ernest L
rage sur l’Amérique latine, a suivi la méthode descriptive, illustrée de graphiques et de tableaux statistiques, M. Ernest
ue latine, a suivi la méthode descriptive, illustrée de graphiques et de tableaux statistiques, M. Ernest Lémonon, auteur
de graphiques et de tableaux statistiques, M. Ernest Lémonon, auteur de L’Italie économique et sociale, 1861-1912, a préf
éré la méthode historique. Cette méthode a des avantages. Elle permet de déterminer assez exactement les influences subies
é. Au lieu de réunir tous les faits économiques et gouvernementaux en de grandes périodes d’activité et de dépression, mie
tous les faits économiques et gouvernementaux en de grandes périodes d’ activité et de dépression, mieux eût valu, semble-
s économiques et gouvernementaux en de grandes périodes d’activité et de dépression, mieux eût valu, semble-t-il, que M. L
e dans ses conclusions. M. Lémonon, en effet, n’a pas distingué moins de six périodes de 1860 à 1912. Une période d’activi
usions. M. Lémonon, en effet, n’a pas distingué moins de six périodes de 1860 à 1912. Une période d’activité jusqu’en 1873
, n’a pas distingué moins de six périodes de 1860 à 1912. Une période d’ activité jusqu’en 1873, une crise provoquée en 187
currence des pays neufs, et se prolongeant jusqu’à 1878 ; une reprise de 1878 à 1887 ; une nouvelle crise, causée par les
le crise, causée par les lois protectionnistes en 1887 ; un renouveau de 1898 à 1907 ; enfin une dernière dépression qui p
e dernière dépression qui persiste actuellement. Le caractère factice de cette division apparaît nettement dans le chapitr
on apparaît nettement dans le chapitre consacré à la crise économique de 1887. S’il est exact qu’à partir de cette époque
e main, protectionniste ». Je sais bien que M. Lémonon, avec beaucoup d’ Italiens, conteste l’utilité de l’établissement de
ais bien que M. Lémonon, avec beaucoup d’Italiens, conteste l’utilité de l’établissement de l’industrie dans la Péninsule 
onon, avec beaucoup d’Italiens, conteste l’utilité de l’établissement de l’industrie dans la Péninsule ; je sais aussi que
en vue que son intérêt personnel en imposant au gouvernement le tarif de 1887. Il n’en est pas moins hors de doute que, po
de doute que, pour un pays à population aussi dense, l’établissement de la grande industrie était d’une impérieuse nécess
population aussi dense, l’établissement de la grande industrie était d’ une impérieuse nécessité. À s’en tenir à l’aspect
e était d’une impérieuse nécessité. À s’en tenir à l’aspect extérieur de la nouvelle Italie, toute grandiose et rajeunie,
mère-patrie, budgets en excédent, tout cela se reflète dans le cours de la rente, qui est la plus ferme de l’Europe. Le f
tout cela se reflète dans le cours de la rente, qui est la plus ferme de l’Europe. Le fond des choses est moins brillant,
llent. » Cela est resté vrai. L’Italie est arrivée à l’extrême limite de la compression fiscale ; et par le monopole des a
a compression fiscale ; et par le monopole des assurances, elle vient d’ entamer ses dernières ressources. Écrasée de charg
es assurances, elle vient d’entamer ses dernières ressources. Écrasée de charges militaires, engagée dans une politique im
charges militaires, engagée dans une politique impérialiste au-dessus de ses forces, elle ne peut plus subvenir à ses trav
. Celle-ci, par la création des banques, populaires, des coopératives de crédit et de consommation, a en effet donné des r
ar la création des banques, populaires, des coopératives de crédit et de consommation, a en effet donné des résultats rema
n chapitre bien intéressant que celui où M. Lémonon fait l’historique de ces coopératives. Mais, en travers de ce mouvemen
où M. Lémonon fait l’historique de ces coopératives. Mais, en travers de ce mouvement réformiste, est un courant, révoluti
un courant, révolutionnaire large et violent dont les grandes grèves de 1904 à 1908 ont permis de mesurer la puissance. M
re large et violent dont les grandes grèves de 1904 à 1908 ont permis de mesurer la puissance. Mieux instruits de leur int
es de 1904 à 1908 ont permis de mesurer la puissance. Mieux instruits de leur intérêt véritable, les. syndicats, semble-t-
ent très forts, et ils ont encore triomphé des réformistes au Congrès de Reggio-Émilie de juillet 1912. Tome CIV, numé
t ils ont encore triomphé des réformistes au Congrès de Reggio-Émilie de juillet 1912. Tome CIV, numéro 386, 16 juille
n pas dit, écrit, inventé sur cette disparition toujours inexplicable de la célèbre toile du Vinci ? Cette transposition d
jours inexplicable de la célèbre toile du Vinci ? Cette transposition de la peinture en chair, de la personnification viva
célèbre toile du Vinci ? Cette transposition de la peinture en chair, de la personnification vivante d’une femme sortant d
transposition de la peinture en chair, de la personnification vivante d’ une femme sortant du cadre pour vagabonder dans le
est une amusante supposition. Hélas ! Si belle puisse être l’héroïne de cette aventure, nous n’y retrouvons pas notre anc
vre n’en demeure pas moins une honte ineffaçable pour le gouvernement de la République. Lorsqu’on songe que de farouches r
neffaçable pour le gouvernement de la République. Lorsqu’on songe que de farouches révolutionnaires, après des rois soi-di
res, après des rois soi-disant négligents, ont su respecter la beauté de la Joconde, on est écœuré de la presque indiffére
t négligents, ont su respecter la beauté de la Joconde, on est écœuré de la presque indifférence de ses gardiens actuels.
ter la beauté de la Joconde, on est écœuré de la presque indifférence de ses gardiens actuels. C’est eux qui l’ont, le sou
ducteurs trop protégés. Le siècle des photographes est le plus vilain de tous les temps. Les Revues. Memento [extrait]
— M. Renard : « La Gloire du Comacchio. » […] Art. 1re Exposition de sculpture futuriste de M. Umberto Boccioni (Galer
ire du Comacchio. » […] Art. 1re Exposition de sculpture futuriste de M. Umberto Boccioni (Galerie La Boëtie) Gustave
te dénotaient chez M. Boccioni peintre un artiste extrêmement doué et d’ une puissance de réalisation peu commune. Il n’éta
ez M. Boccioni peintre un artiste extrêmement doué et d’une puissance de réalisation peu commune. Il n’était pas douteux q
Russolo, Severini et Carrà des peintres très remarquables. À l’actif de chacun d’eux il y avait au moins une toile qui pr
Severini et Carrà des peintres très remarquables. À l’actif de chacun d’ eux il y avait au moins une toile qui prouvait qu’
oins une toile qui prouvait qu’ils savaient admirablement leur métier de peintre avant de se créer un corps de doctrine no
aient admirablement leur métier de peintre avant de se créer un corps de doctrine nouvelle. C’était donc l’indication très
doctrine nouvelle. C’était donc l’indication très nette que, capables de s’imposer en se servant des techniques anciennes,
puis fort bien me tromper et être simplement dérouté par la nouveauté de son effort ; je crois qu’il fait fausse route. Je
 ; je crois qu’il fait fausse route. Je retrouve bien dans ces essais de dynamisme des forces, son relief et sa vigueur, m
éit à des théories très logiquement déduites, si l’on admet son point de départ. Mais voilà, il y a le point de départ. Si
uites, si l’on admet son point de départ. Mais voilà, il y a le point de départ. Si les reflets ont une vie composée et in
cheux qu’un artiste tel que M. Boccioni condescende à ces petits jeux de juxtaposition de matière d’art et de matériaux vu
te tel que M. Boccioni condescende à ces petits jeux de juxtaposition de matière d’art et de matériaux vulgaires qu’ont pr
M. Boccioni condescende à ces petits jeux de juxtaposition de matière d’ art et de matériaux vulgaires qu’ont pratiquée et
ni condescende à ces petits jeux de juxtaposition de matière d’art et de matériaux vulgaires qu’ont pratiquée et bien à to
doués, quelques enfants perdus du cubisme. Il ne sera jamais artiste de mêler à la glaise ou de coller sur la toile du ve
perdus du cubisme. Il ne sera jamais artiste de mêler à la glaise ou de coller sur la toile du verre, des cheveux, du boi
oni appelle l’Anti-gracieux ne puisse être construit que par un homme de talent, de science et de verve, et, comme je le d
l’Anti-gracieux ne puisse être construit que par un homme de talent, de science et de verve, et, comme je le disais plus
ux ne puisse être construit que par un homme de talent, de science et de verve, et, comme je le disais plus haut, ses synt
science et de verve, et, comme je le disais plus haut, ses synthèses de dynamisme constituent des morceaux rares et diffi
u’il leur donne leur communique une grâce véritable ; mais sa volonté de suivre dans l’espace les formes d’un objet fini e
grâce véritable ; mais sa volonté de suivre dans l’espace les formes d’ un objet fini et inerte, comme une bouteille, ne p
objet fini et inerte, comme une bouteille, ne peut le mener à l’œuvre d’ art. C’est un premier chef antiplastique. C’est un
ond vers une harmonie. M. Boccioni n’en est, je crois, qu’à une étape de sa recherche et nul doute qu’une prochaine exposi
es et partant supérieures. Je comprends fort bien cet impérieux désir de neuf ; mais il me semble bien que M. Boccioni est
l et trop artiste pour ne point la retrouver. Échos. Les « Lettres de Femmes à Casanova » Henry-D. Davray. Tome CIV,
V, numéro 386, 16 juillet 1913, p. 444-448 [447-448]. Les « Lettres de Femmes à Casanova » Mon cher Vallette, Dans sa
ans sa chronique du 16 avril dernier, M. Jean de Gourmont rend compte d’ un ouvrage : Lettres de Femmes à Casanova, dont le
avril dernier, M. Jean de Gourmont rend compte d’un ouvrage : Lettres de Femmes à Casanova, dont le compilateur, M. Aldo R
i ces lettres, les plus curieuses, les seules vraiment belles, celles de Manon Balletti ». M. Aldo Ravà ne nous fait là au
t publié en partie ces lettres il y a bientôt dix ans. Dans le numéro d’ octobre 1903 Mr Arthur Symons, le poète anglais bi
hur Symons, le poète anglais bien connu, parlait longuement du séjour de Casanova au château du Comte Waldstein, et, au co
l donnait pour la première fois les plus curieux passages des lettres de Manon, qu’il avait copiées à Dux même. Voulez-vou
Manon, qu’il avait copiées à Dux même. Voulez-vous avoir l’obligeance de rappeler ce fait et sa date pour la chronologie c
baresques. Elle menait une existence silencieuse et médiocre à l’abri de ses remparts. Il a fallu tout l’effort d’une puis
cieuse et médiocre à l’abri de ses remparts. Il a fallu tout l’effort d’ une puissance latine pour écarter les voiles dont
ière la belle cité musulmane, indocile jusqu’alors aux sollicitations de l’Europe. Tripoli ! Nom harmonieux, plus harmonie
rmonieux encore lorsque les Italiens lui prêtent la sonorité cadencée de leur langue ! Nom qui, pendant plus d’un an, a re
i prêtent la sonorité cadencée de leur langue ! Nom qui, pendant plus d’ un an, a retenti des Alpes en Sicile dans un frémi
dant plus d’un an, a retenti des Alpes en Sicile dans un frémissement de gloire et d’énergie patriotiques, a fait éclore s
n an, a retenti des Alpes en Sicile dans un frémissement de gloire et d’ énergie patriotiques, a fait éclore sur les lèvres
être sans doute autant sur les plaques indicatrices des rues que ceux de Victor-Emmanuel et de Garibaldi ! Depuis longtemp
sur les plaques indicatrices des rues que ceux de Victor-Emmanuel et de Garibaldi ! Depuis longtemps, l’Italie avait port
epuis longtemps, l’Italie avait porté ses regards sur ces territoires d’ Afrique voisins de la Sicile, et Crispi avait synt
’Italie avait porté ses regards sur ces territoires d’Afrique voisins de la Sicile, et Crispi avait synthétisé dans une ph
même la Tripolitaine était un désert, une roche stérile, la bannière d’ Italie y devrait flotter au soleil, au vent, à la
devrait flotter au soleil, au vent, à la tempête, avec cette devise : De ce pays l’Italie ne peut se passer ! » Il y a si
Il y a six ans je débarquai à Tripoli sur un navire français au cours d’ une rapide croisière en Méditerranée. J’y débarque
d’hui sur un navire italien venu de Syracuse. À part quelques bateaux de guerre attristant les flots de l’obscurité de leu
u de Syracuse. À part quelques bateaux de guerre attristant les flots de l’obscurité de leur couleur grise, rien ne semble
À part quelques bateaux de guerre attristant les flots de l’obscurité de leur couleur grise, rien ne semble changé. « Voye
lage des constructions peintes à la chaux vive et qui semblent sortir de la mer. Me parlant ainsi, il me tendit sa jumelle
lant ainsi, il me tendit sa jumelle pour mieux apercevoir les détails de la cité. Je dus alors me rendre à la réalité. Sur
port, je vis, gigantesquement imprimée, une réclame pour un vermouth de Turin bien connu. Le port de Tripoli est une gran
t imprimée, une réclame pour un vermouth de Turin bien connu. Le port de Tripoli est une grande rade naturelle peu sûre et
e Tripoli est une grande rade naturelle peu sûre et qui ne permet pas de débarquer lorsque la mer est houleuse. Les canots
ébarcadère, parmi la foule, j’aperçois, comme dans les grandes villes d’ Europe, le portier d’un hôtel en redingote grise.
foule, j’aperçois, comme dans les grandes villes d’Europe, le portier d’ un hôtel en redingote grise. Voici déjà la civilis
précieuse en terre africaine lorsqu’elle peut vous assurer un minimum de confort et de propreté, loin des mauvaises odeurs
erre africaine lorsqu’elle peut vous assurer un minimum de confort et de propreté, loin des mauvaises odeurs d’huile rance
surer un minimum de confort et de propreté, loin des mauvaises odeurs d’ huile rance et de friture si particulières aux vil
de confort et de propreté, loin des mauvaises odeurs d’huile rance et de friture si particulières aux villes arabes. Sur l
et de friture si particulières aux villes arabes. Sur la ruelle qui, de plusieurs mètres, domine la mer, on aperçoit le p
de plusieurs mètres, domine la mer, on aperçoit le panorama admirable de la rade. D’un côté, le château, l’ancien Palais d
mètres, domine la mer, on aperçoit le panorama admirable de la rade. D’ un côté, le château, l’ancien Palais du Gouverneur
ble de la rade. D’un côté, le château, l’ancien Palais du Gouverneur, de couleur rouge ; de l’autre le fort Hamidieh, à mo
n côté, le château, l’ancien Palais du Gouverneur, de couleur rouge ; de l’autre le fort Hamidieh, à moitié ruiné par les
par les obus italiens ; plus loin le fort espagnol. Tout cet ensemble de constructions est limité par une forêt de palmier
espagnol. Tout cet ensemble de constructions est limité par une forêt de palmiers s’étendant à perte de vue et striant de
limité par une forêt de palmiers s’étendant à perte de vue et striant de ses troncs presque noirs le ciel qui se teint de
te de vue et striant de ses troncs presque noirs le ciel qui se teint de rayons éclatants au crépuscule. Dans les rues, ri
tants au crépuscule. Dans les rues, rien n’est changé depuis la chute de la domination ottomane. Là, les types les plus di
et les accoutrements les plus différents forment un heureux contraste de tons et de couleurs : des Arabes, des Juifs, des
utrements les plus différents forment un heureux contraste de tons et de couleurs : des Arabes, des Juifs, des Nègres du F
e ils le feraient sur les Cascines ou sur le Pincio. Ils sont revêtus d’ uniformes gris, fort élégants et fort pratiques, p
d’uniformes gris, fort élégants et fort pratiques, possédant un degré de visibilité minime. Des mahométanes, le visage voi
ous sommes en pays conquis. Tous les noms des villes et des provinces d’ Italie servent d’enseignes. Voici le bar Roma, le
s conquis. Tous les noms des villes et des provinces d’Italie servent d’ enseignes. Voici le bar Roma, le bar Trinacria, l’
e Florentine. Chaque commerçant péninsulaire proclame ainsi la gloire de sa cité ou de sa région. Les Italiens certes ont
Chaque commerçant péninsulaire proclame ainsi la gloire de sa cité ou de sa région. Les Italiens certes ont encore peu bât
ont encore peu bâti et n’ont changé en aucune manière la physionomie de la ville. Aussi sont-ils obligés parfois de se co
ne manière la physionomie de la ville. Aussi sont-ils obligés parfois de se contenter d’édifices aux dimensions restreinte
ysionomie de la ville. Aussi sont-ils obligés parfois de se contenter d’ édifices aux dimensions restreintes et de conforta
igés parfois de se contenter d’édifices aux dimensions restreintes et de confortable médiocre pour y loger leurs administr
rnées du chiffre hamidien qui, en un instant, ont évoqué à mon esprit de lointains souvenirs de Stamboul ou de Brousse. L’
en qui, en un instant, ont évoqué à mon esprit de lointains souvenirs de Stamboul ou de Brousse. L’une d’elles, située sur
nstant, ont évoqué à mon esprit de lointains souvenirs de Stamboul ou de Brousse. L’une d’elles, située sur une petite pla
à mon esprit de lointains souvenirs de Stamboul ou de Brousse. L’une d’ elles, située sur une petite place voisinant la ru
d’elles, située sur une petite place voisinant la rue principale, est de proportions importantes, construite suivant le go
pale, est de proportions importantes, construite suivant le goût turc d’ il y a trente ans, alors que les artistes du Bosph
d’il y a trente ans, alors que les artistes du Bosphore s’efforçaient d’ allier le style islamique aux ornements lourds et
çaient d’allier le style islamique aux ornements lourds et contournés de l’époque Louis-Philippe. Elle sert aux besoins de
ourds et contournés de l’époque Louis-Philippe. Elle sert aux besoins de la vie de ce quartier important de la cité. Les f
ontournés de l’époque Louis-Philippe. Elle sert aux besoins de la vie de ce quartier important de la cité. Les femmes arab
is-Philippe. Elle sert aux besoins de la vie de ce quartier important de la cité. Les femmes arabes et juives, les soldats
ns ces pays brûlés par les ardeurs du soleil. Les Turcs constructeurs de fontaines ont beaucoup de respect pour l’eau, seu
sson permise par la loi prophétique. À Constantinople ils l’entourent de tous les soins possibles. Ils connaissent les sou
eurs noms et propagent leur gloire dans les cantons les plus éloignés de l’Empire. Après avoir passé devant la tour dite d
les plus éloignés de l’Empire. Après avoir passé devant la tour dite de l’Horloge, on entre dans un quartier plus moderne
e, on entre dans un quartier plus moderne, dans une grande rue bordée d’ un côté par le château du Gouverneur, vaste constr
rue bordée d’un côté par le château du Gouverneur, vaste construction de l’époque espagnole, peinte en rose, et dont les t
aperçoivent distinctement lorsqu’on arrive par la mer. Des boutiques, de grands magasins bordent la chaussée. A l’est de l
a mer. Des boutiques, de grands magasins bordent la chaussée. A l’est de la ville, les maisons commencent à devenir plus r
maisons commencent à devenir plus rares, les palmiers semblent surgir de la poussière des rues et, dans toute sa fraîcheur
de la poussière des rues et, dans toute sa fraîcheur et sa simplicité de lignes et de couleurs, l’oasis apparaît. Plus loi
re des rues et, dans toute sa fraîcheur et sa simplicité de lignes et de couleurs, l’oasis apparaît. Plus loin de la mer,
r ses rayons. De temps en temps encore quelques enseignes italiennes, d’ épiciers, de bouchers et de marchands de tabac, ma
. De temps en temps encore quelques enseignes italiennes, d’épiciers, de bouchers et de marchands de tabac, mais on sent i
emps encore quelques enseignes italiennes, d’épiciers, de bouchers et de marchands de tabac, mais on sent ici que l’islam
uelques enseignes italiennes, d’épiciers, de bouchers et de marchands de tabac, mais on sent ici que l’islam règne en maît
ue l’islam règne en maître. Des mosquées nombreuses aux belles portes de faïence, mais à l’extérieur un peu nu, avec l’hab
eu nu, avec l’habituel minaret. Des maisons dont les murs n’ont point d’ ornements et qui s’offrent aux regards du passant
’ornements et qui s’offrent aux regards du passant dans la simplicité de façades toutes semblables. On y sent une existenc
robe au regard de l’infidèle son foyer comme il lui cache les pensées de son esprit. De temps en temps les portes s’ouvren
s portes s’ouvrent et se referment lourdement. À peine ai-je le temps de jeter un regard fugitif à l’intérieur des cours,
ier arabe s’élève le harah ou ghetto. Il couvre une partie importante de la ville, trop exigu cependant pour les quatorze
de la ville, trop exigu cependant pour les quatorze mille israélites de Tripoli. J’y suis allé un vendredi matin. On se p
. J’y suis allé un vendredi matin. On se préparait à fêter le Sabbat. De toute part une vie intense, qui nous console du s
Dans certaines cours, des familles entières sont parquées, sans souci de l’âge ou du sexe, couchant côte à côte. Les toitu
errasses menacent ruine. Tout le luxe a été conservé pour les maisons de prière, les synagogues, où ces exilés ont, pendan
exilés ont, pendant les persécutions, réfugié leurs espoirs aux côtés de l’arche sainte. Tripoli est le type même de la vi
é leurs espoirs aux côtés de l’arche sainte. Tripoli est le type même de la ville barbaresque à peine modernisée au contac
st le type même de la ville barbaresque à peine modernisée au contact de la civilisation. Le devoir de la nation conquéran
rbaresque à peine modernisée au contact de la civilisation. Le devoir de la nation conquérante était d’y accroître l’hygiè
contact de la civilisation. Le devoir de la nation conquérante était d’ y accroître l’hygiène et le confort, de construire
de la nation conquérante était d’y accroître l’hygiène et le confort, de construire de nouveaux établissements et de nouve
onquérante était d’y accroître l’hygiène et le confort, de construire de nouveaux établissements et de nouvelles voies san
l’hygiène et le confort, de construire de nouveaux établissements et de nouvelles voies sans nuire à l’aspect charmant de
x établissements et de nouvelles voies sans nuire à l’aspect charmant de la cité indigène. Ma première visite, au débarque
é indigène. Ma première visite, au débarquement, a été pour le Consul de France. Je l’ai trouvé dans sa demeure confortabl
s sa demeure confortable, située dans la ville indigène. L’importance de notre consulat est extrême, car trois ou quatre c
nisiens et algériens, protégés et sujets français, vivent à Tripoli ; de là parfois de nombreuses difficultés et de nombre
ériens, protégés et sujets français, vivent à Tripoli ; de là parfois de nombreuses difficultés et de nombreuses intervent
ançais, vivent à Tripoli ; de là parfois de nombreuses difficultés et de nombreuses interventions de la part de notre agen
euses interventions de la part de notre agent. Après quelques minutes d’ entretien, le consul fait héler une voiture par un
quelques minutes d’entretien, le consul fait héler une voiture par un de ses cawas fezzanais. Nous allons rendre visite à
us allons rendre visite à son Excellence le général Ragni, gouverneur de la Tripolitaine, dont la résidence est établie da
rande salle faisant suite à son cabinet. C’est un homme encore jeune, de taille moyenne, bien prise, l’œil vif derrière le
des troupes italiennes : « Je suis content, nous répond-il, en usant de notre langue, cela roule, cela marche. Par malheu
sans doute à Nelut ou du côté de la Tunisie. » Le général est heureux de voir que l’on s’intéresse en France à la Tripolit
r des colonies prospères et riches. Le général Ragni possède le titre d’ Excellence. Ses pouvoirs ne s’étendent que sur une
le titre d’Excellence. Ses pouvoirs ne s’étendent que sur une partie de la Libye. La Cyrénaïque forme une autre province
une autre province dont la capitale est Benghazi. Malgré sa proximité de l’Italie, la Libye est considérée comme un territ
es plus absolus. Il nomme à tous les emplois civils. Il a le contrôle de la presse, soumise à la surveillance de la censur
lois civils. Il a le contrôle de la presse, soumise à la surveillance de la censure aimable, mais vigilante, de l’autorité
sse, soumise à la surveillance de la censure aimable, mais vigilante, de l’autorité militaire. Un seul journal paraît dans
aire. Un seul journal paraît dans la ville : la Nuova Italia, feuille de petit format, mais bien rédigée et suffisamment a
tit format, mais bien rédigée et suffisamment au courant des affaires d’ Europe. Le général a succédé comme gouverneur de l
courant des affaires d’Europe. Le général a succédé comme gouverneur de la Tripolitaine à son collègue Caneva, aujourd’hu
r de la Tripolitaine à son collègue Caneva, aujourd’hui généralissime de l’armée italienne. La méthode des deux chefs dans
érations semble différente. Le général Caneva avait adopté le système de la temporisation et de l’avancement sage et lent
nte. Le général Caneva avait adopté le système de la temporisation et de l’avancement sage et lent hors de la ville. Il ga
a ville. Il gagnait le terrain kilomètre par kilomètre sur les Turcs. De là, chez certains de ses compatriotes, un peu de
e terrain kilomètre par kilomètre sur les Turcs. De là, chez certains de ses compatriotes, un peu de nervosité, d’impatien
Turcs. De là, chez certains de ses compatriotes, un peu de nervosité, d’ impatience qui se traduisaient par des plaintes :
tinons. Nous sommes arrêtés. Le général n’use pas comme il le devrait de l’enthousiasme offensif de nos soldats. » En Euro
. Le général n’use pas comme il le devrait de l’enthousiasme offensif de nos soldats. » En Europe aussi l’on s’étonnait de
thousiasme offensif de nos soldats. » En Europe aussi l’on s’étonnait de voir une armée aussi considérable arrêtée par des
s turcs. Il apparaît cependant que la tactique du général Caneva a eu de bons résultats. On ne conquiert pas des pays auss
us grands que la Tunisie et l’Algérie réunies, comme on va à l’assaut d’ une ville européenne. Il est nécessaire de s’établ
ies, comme on va à l’assaut d’une ville européenne. Il est nécessaire de s’établir d’abord dans tous les ports côtiers et
plus il faut peu à peu habituer les troupes européennes à la pratique de la guerre coloniale, les aguerrir contre le clima
aguerrir contre le climat, le soleil, parfois aussi contre le manque d’ eau. À l’heure actuelle, les Italiens emploient, p
es Italiens emploient, pour dominer cet immense territoire le système de la pénétration armée avec des moyens pacifiques.
ration armée avec des moyens pacifiques. C’est pour eux le seul moyen de s’emparer de l’ex-vilayet, sans grandes dépenses
avec des moyens pacifiques. C’est pour eux le seul moyen de s’emparer de l’ex-vilayet, sans grandes dépenses de vies humai
eux le seul moyen de s’emparer de l’ex-vilayet, sans grandes dépenses de vies humaines. Tous les jours, les chefs de terri
et, sans grandes dépenses de vies humaines. Tous les jours, les chefs de territoires lointains, même ceux qui règnent sur
, même ceux qui règnent sur les nègres du Fezzan aux extrêmes confins de la colonie, viennent à Tripoli faire leur soumiss
le gouverneur. Ils retournent ensuite dans leurs tribus, émerveillés de la puissance italienne. Séduits aussi par des pré
r des présents habilement faits ils deviennent pour les péninsulaires de précieux auxiliaires dans leur expansion. Les der
s dernières troupes turques ont quitté ce pays qui assurait au Sultan de Constantinople une porte ouverte sur ce mystérieu
ple une porte ouverte sur ce mystérieux continent noir où vivent tant d’ adorateurs du prophète, depuis la Méditerranée jus
e, depuis la Méditerranée jusqu’aux parages des grands lacs du centre de l’Afrique. Il y a quatre mois à peine que la garn
cs du centre de l’Afrique. Il y a quatre mois à peine que la garnison de Ghat, composée d’un officier et de 76 hommes, est
Afrique. Il y a quatre mois à peine que la garnison de Ghat, composée d’ un officier et de 76 hommes, est arrivée sur la cô
uatre mois à peine que la garnison de Ghat, composée d’un officier et de 76 hommes, est arrivée sur la côte. Après cent vi
cier et de 76 hommes, est arrivée sur la côte. Après cent vingt jours de marche, ces soldats ont pu contempler la ville de
ès cent vingt jours de marche, ces soldats ont pu contempler la ville de Tripoli, devenue étrangère pour eux et où sans do
leur maître le Commandeur des croyants. Là-bas dans le désert, à plus de 1 000 kilomètres de la côte, ils avaient appris p
ndeur des croyants. Là-bas dans le désert, à plus de 1 000 kilomètres de la côte, ils avaient appris par une lointaine rum
e la côte, ils avaient appris par une lointaine rumeur les événements de la Méditerranée et ils avaient continué, dans ce
ements de la Méditerranée et ils avaient continué, dans ce coin perdu de l’Afrique, à maintenir le prestige et les droits
lors que l’Italie avait été reconnue officiellement comme dominatrice de la Tripolitaine, ils étaient toujours restés fidè
r, l’ordre leur vint de quitter l’oasis qu’ils habitaient dans l’exil de leurs fonctions éloignées. Ils comprirent la rais
nt dans l’exil de leurs fonctions éloignées. Ils comprirent la raison de cet ordre. Ce n’était pas un changement de garnis
. Ils comprirent la raison de cet ordre. Ce n’était pas un changement de garnison, mais un départ de la terre d’Afrique. L
e cet ordre. Ce n’était pas un changement de garnison, mais un départ de la terre d’Afrique. Loin de se réjouir à la vue d
Ce n’était pas un changement de garnison, mais un départ de la terre d’ Afrique. Loin de se réjouir à la vue du foyer retr
la terre d’Afrique. Loin de se réjouir à la vue du foyer retrouvé et de la Turquie prochaine, ils sentirent un immense ém
é et de la Turquie prochaine, ils sentirent un immense émoi s’emparer d’ eux. C’était non seulement en ces lieux l’éclipse
se émoi s’emparer d’eux. C’était non seulement en ces lieux l’éclipse de leur nationalité, mais aussi la défaite de leur f
ent en ces lieux l’éclipse de leur nationalité, mais aussi la défaite de leur foi. Leur retour à Tripoli fut un martyrolog
Mal nourris, mal équipés, bravant les sarcasmes des indigènes surpris de cette retraite et ignorant les nécessités interna
gagnèrent la côte. Ils furent cantonnés près de Zanzour, aux environs de Tripoli. Là, pas de fonctionnaires turcs pour les
ls furent cantonnés près de Zanzour, aux environs de Tripoli. Là, pas de fonctionnaires turcs pour les recevoir. Ils retro
représentant le sultan dans ses attributions religieuses. Les paroles de bienvenue qui leur furent adressées leur rendiren
adressées leur rendirent l’espoir. Rectifiant la position, splendides d’ allures, ils adressèrent en signe de respect le sa
ectifiant la position, splendides d’allures, ils adressèrent en signe de respect le salut militaire à l’envoyé de Sa Haute
es, ils adressèrent en signe de respect le salut militaire à l’envoyé de Sa Hautesse. Bientôt ils durent quitter le pays d
tête haute, en rangs serrés. Le Gouvernement italien avait pris soin de leurs personnes. Il les fit embarquer sur un navi
où ces soldats, vaincus sans combattre, devaient retrouver l’occasion de lutter encore pour la défense du rêve islamique d
islamique dont la Tripolitaine avait vu le déclin. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec quelques descendants de ces Tur
déclin. J’ai eu l’occasion de m’entretenir avec quelques descendants de ces Turcs importés en Afrique et qui mêlent parfo
de ces Turcs importés en Afrique et qui mêlent parfois en eux le sang de la race arabe à celui de lointaines populations d
Afrique et qui mêlent parfois en eux le sang de la race arabe à celui de lointaines populations de Trébizonde ou de Bagdad
ois en eux le sang de la race arabe à celui de lointaines populations de Trébizonde ou de Bagdad. Ils ont gardé dans leur
g de la race arabe à celui de lointaines populations de Trébizonde ou de Bagdad. Ils ont gardé dans leur attitude toute la
izonde ou de Bagdad. Ils ont gardé dans leur attitude toute la fierté de maîtres qui ont dû céder la place à de nouveaux o
leur attitude toute la fierté de maîtres qui ont dû céder la place à de nouveaux occupants. Ils accusent à peine le sort,
ccusent à peine le sort, sachant que la volonté humaine est incapable de s’opposer au courant sans cesse renouvelé des évé
incapable de s’opposer au courant sans cesse renouvelé des événements de l’histoire. L’effort ottoman reprenant dans le co
re. L’effort ottoman reprenant dans le cours du xixe  siècle la terre de Tripolitaine était si peu dans l’habitude d’un pe
du xixe  siècle la terre de Tripolitaine était si peu dans l’habitude d’ un peuple qui ne cherche point à rendre la vie aux
cherche point à rendre la vie aux choses qui se trouvent sur le seuil de la mort qu’il semble avoir usé en terre d’Afrique
i se trouvent sur le seuil de la mort qu’il semble avoir usé en terre d’ Afrique tous les germes de puissance qu’il avait e
de la mort qu’il semble avoir usé en terre d’Afrique tous les germes de puissance qu’il avait en lui. Le descendant des v
descendant des vainqueurs, vaincu à son tour, laisse à peine échapper de ses lèvres le nostalgique regret de la domination
son tour, laisse à peine échapper de ses lèvres le nostalgique regret de la domination perdue. Il se contente de regarder
lèvres le nostalgique regret de la domination perdue. Il se contente de regarder avec indifférence les Italiens qui passe
avec indifférence les Italiens qui passent à ses côtés. « Il y a trop de figures nouvelles, me disait l’un d’eux. Je quitt
ssent à ses côtés. « Il y a trop de figures nouvelles, me disait l’un d’ eux. Je quitte ce pays. » Les Turcs n’ont rien fai
ien fait pour conserver la Tripolitaine. Les différents valis envoyés de Constantinople ne cherchaient pas à introduire de
béralisme, soit par son indocilité, et qu’il n’était point nécessaire de lui faire perdre la vie, on l’envoyait à Tripoli.
Beaucoup de ces administrateurs étaient des hommes honorables, épris d’ idées modernes. Beaucoup d’autres étaient des fonc
ionnaires indélicats que le gouvernement ottoman avait cru nécessaire d’ éloigner, parfois sur les plaintes d’ambassadeurs
ent ottoman avait cru nécessaire d’éloigner, parfois sur les plaintes d’ ambassadeurs européens. Aussi était-il difficile à
difficile à la Tripolitaine gouvernée par des fonctionnaires pleins- de rancune contre leur souverain de faire des progrè
ernée par des fonctionnaires pleins- de rancune contre leur souverain de faire des progrès appréciables et de se mettre su
de rancune contre leur souverain de faire des progrès appréciables et de se mettre sur le même rang de civilisation que le
in de faire des progrès appréciables et de se mettre sur le même rang de civilisation que les pays de l’Afrique du Nord. L
ciables et de se mettre sur le même rang de civilisation que les pays de l’Afrique du Nord. La défense même du territoire
ire n’avait pas été organisée. À quel nombre se montaient les troupes d’ occupation en Tripolitaine ? Cinq ou six mille hom
, semble-t-il, d’après les données les plus précises, étaient chargés de la surveillance de cet immense pays. Les munition
rès les données les plus précises, étaient chargés de la surveillance de cet immense pays. Les munitions leur manquaient e
et les chefs qui les commandaient, braves soldats d’ailleurs, étaient de la plus notoire incapacité ! Il y avait là des li
ncapacité ! Il y avait là des lieutenants vieillis sous le harnais et de soixante ans d’âge. La solde des officiers et des
avait là des lieutenants vieillis sous le harnais et de soixante ans d’ âge. La solde des officiers et des soldats était p
ans d’âge. La solde des officiers et des soldats était payée non sans de grands retards et cette pratique du gouvernement
ent turc augmentait encore le dénuement des troupes. Quant aux moyens de défense, ils étaient inexistants. Les canons étai
nt aux moyens de défense, ils étaient inexistants. Les canons étaient de portée minime, les ouvrages et les fortifications
aient de portée minime, les ouvrages et les fortifications incapables de résister à l’attaque d’une artillerie moderne. Un
les ouvrages et les fortifications incapables de résister à l’attaque d’ une artillerie moderne. Un camp avait été établi n
derne. Un camp avait été établi non loin de la cité, mais à proximité de la mer, offrant une cible facile à des navires de
é, mais à proximité de la mer, offrant une cible facile à des navires de guerre croisant près de la rive. Quant aux forces
otéger ses propres côtes. Il ne pouvait donc songer à défendre celles de sa colonie. Au surplus, la pauvre marine turque é
endre celles de sa colonie. Au surplus, la pauvre marine turque était de qualité inférieure. Depuis la naissance de la nav
pauvre marine turque était de qualité inférieure. Depuis la naissance de la navigation à vapeur et la création des cuirass
ation des cuirassés, il semble que la grande race des marins ottomans d’ autrefois ait disparu. On raconte à loisir à Const
te. Comme l’Angleterre avait à plusieurs reprises soutenu l’intégrité de l’empire ottoman et que Sa Hautesse désirait rend
et que Sa Hautesse désirait rendre hommage à la souveraine, il décida d’ envoyer un navire de guerre pour la saluer. Le nav
ésirait rendre hommage à la souveraine, il décida d’envoyer un navire de guerre pour la saluer. Le navire partit. Pendant
guerre pour la saluer. Le navire partit. Pendant un mois il négligea de donner de ses nouvelles. On le crut perdu et le g
ur la saluer. Le navire partit. Pendant un mois il négligea de donner de ses nouvelles. On le crut perdu et le gouvernemen
rut perdu et le gouvernement consterné s’apprêtait à prendre le deuil de ses marins, lorsqu’un jour on le vit réapparaître
e deuil de ses marins, lorsqu’un jour on le vit réapparaître au large de la Marmara. Il jeta l’ancre dans la Corne d’Or et
it réapparaître au large de la Marmara. Il jeta l’ancre dans la Corne d’ Or et le capitaine aussitôt débarqué alla rendre v
aussitôt débarqué alla rendre visite à son maître. Celui-ci, heureux d’ apprendre que le navire était sauvé, s’enquit aupr
ureux d’apprendre que le navire était sauvé, s’enquit auprès du marin de son voyage et de la façon dont il avait été reçu
que le navire était sauvé, s’enquit auprès du marin de son voyage et de la façon dont il avait été reçu par les autorités
re : « Malta ioch ! Malta ioch ! » « Malte n’existe pas. Il n’y a pas de Malte ! » Le malheureux n’avait pu trouver le che
Il n’y a pas de Malte ! » Le malheureux n’avait pu trouver le chemin de Malte. À Tripoli, seul un petit navire représenta
lte. À Tripoli, seul un petit navire représentait la puissance navale de la Turquie. C’était un stationnaire, capable seul
ance navale de la Turquie. C’était un stationnaire, capable seulement de stationner et qui n’eût pas risqué un petit voyag
marins le coulèrent et gagnèrent le rivage. On se souvient cependant de la visite que fit, il y a quelques années, un vai
t cependant de la visite que fit, il y a quelques années, un vaisseau de guerre qui devait se couvrir de gloire dans la gu
, il y a quelques années, un vaisseau de guerre qui devait se couvrir de gloire dans la guerre balkanique et relever l’hon
t se couvrir de gloire dans la guerre balkanique et relever l’honneur de la marine ottomane : le Hamidieh. La population f
nneur de la marine ottomane : le Hamidieh. La population fut surprise de constater qu’il y avait des navires ottomans capa
fut surprise de constater qu’il y avait des navires ottomans capables de franchir la longue distance qui sépare le Bosphor
ables de franchir la longue distance qui sépare le Bosphore des côtes de la Libye. Elle fêta avec enthousiasme le commanda
rent à ces amabilités par un bal donné à bord. Ils étaient tous imbus d’ idées maritimes britanniques, élevés dans les écol
ent tous imbus d’idées maritimes britanniques, élevés dans les écoles d’ Angleterre ou dirigés par des instructeurs anglais
belle apparence, était propre et bien tenu. L’équipage semblait plein de cœur, habile, et rompu aux pratiques de la naviga
nu. L’équipage semblait plein de cœur, habile, et rompu aux pratiques de la navigation. À bord, lorsqu’arriva le vali, la
ée par l’orchestre, ainsi d’ailleurs que le God save the King. Privée de toute défense utile, la Tripolitaine devait tôt o
ense utile, la Tripolitaine devait tôt ou tard succomber aux attaques d’ une grande puissance européenne. L’état d’anarchie
tard succomber aux attaques d’une grande puissance européenne. L’état d’ anarchie dans lequel se débattait le pays ne pouva
iècle un pays si rapproché du continent restât si mystérieux, éloigné de toute influence civilisatrice, au point de paraît
tât si mystérieux, éloigné de toute influence civilisatrice, au point de paraître plus lointain que les pays les plus éloi
ce, au point de paraître plus lointain que les pays les plus éloignés de l’Afrique. Le dernier vali, Ibrahim pacha, avait
s éloignés de l’Afrique. Le dernier vali, Ibrahim pacha, avait essayé de réagir contre l’état d’anarchie dont périssait sa
Le dernier vali, Ibrahim pacha, avait essayé de réagir contre l’état d’ anarchie dont périssait sa province. C’était un ho
contre l’état d’anarchie dont périssait sa province. C’était un homme d’ un certain âge, de race albanaise, très énergique,
archie dont périssait sa province. C’était un homme d’un certain âge, de race albanaise, très énergique, ancien soldat des
t des guerres turco-russes et turco-grecques, apprécié à l’état-major de Constantinople. Il étudia beaucoup de projets, ém
à l’état-major de Constantinople. Il étudia beaucoup de projets, émit de belles idées, mais n’eut ni le temps, ni le loisi
e projets, émit de belles idées, mais n’eut ni le temps, ni le loisir de les exécuter. L’Italie, depuis quelques années, a
son influence dans le vilayet. Son commerce y était supérieur à celui de toutes les autres nations. Or, Ibrahim pacha, bon
es nations. Or, Ibrahim pacha, bon administrateur, était un diplomate de deuxième ordre. Au lieu de temporiser avec les It
diplomate de deuxième ordre. Au lieu de temporiser avec les Italiens, de se montrer favorable à leurs désirs, de les trait
temporiser avec les Italiens, de se montrer favorable à leurs désirs, de les traiter comme méritaient de l’être des voisin
se montrer favorable à leurs désirs, de les traiter comme méritaient de l’être des voisins influents, il s’appliqua à cré
ouciance, tantôt avec brutalité, négligeant les invitations du consul d’ Italie ou agissant à son égard sans observer les r
s du consul d’Italie ou agissant à son égard sans observer les règles de courtoisie élémentaire. Certes, à cette époque, s
de courtoisie élémentaire. Certes, à cette époque, si le gouvernement de Rome l’eût voulu, le prétexte du coup d’éventail
e époque, si le gouvernement de Rome l’eût voulu, le prétexte du coup d’ éventail eût été facilement trouvé. Il aima mieux
près du grand vizir Hakki pacha, qui, naguère, avait été le titulaire de l’ambassade de Rome. La Turquie rappela Ibrahim p
izir Hakki pacha, qui, naguère, avait été le titulaire de l’ambassade de Rome. La Turquie rappela Ibrahim pacha et ainsi l
rappela Ibrahim pacha et ainsi la Tripolitaine fut privée du meilleur de ses défenseurs. Quelque temps après le départ du
s le départ du gouverneur, l’Italie déclarait la guerre. Chef suprême de l’administration civile et militaire, le gouverne
. Chef suprême de l’administration civile et militaire, le gouverneur de la Tripolitaine a sous ses ordres un préfet assis
le gouverneur de la Tripolitaine a sous ses ordres un préfet assisté d’ un Conseil de Préfecture. L’organisation de la col
r de la Tripolitaine a sous ses ordres un préfet assisté d’un Conseil de Préfecture. L’organisation de la colonie est copi
s ordres un préfet assisté d’un Conseil de Préfecture. L’organisation de la colonie est copiée sur celle d’un département
seil de Préfecture. L’organisation de la colonie est copiée sur celle d’ un département italien. Les bureaux de la Préfectu
la colonie est copiée sur celle d’un département italien. Les bureaux de la Préfecture sont situés dans une petite rue voi
Les bureaux de la Préfecture sont situés dans une petite rue voisine de la Banque d’Italie. Là toute l’administration pol
de la Préfecture sont situés dans une petite rue voisine de la Banque d’ Italie. Là toute l’administration politique et jud
la Banque d’Italie. Là toute l’administration politique et judiciaire de l’ex-vilayet a son séjour. Au milieu de la foule
s Européens qui vont et viennent, je pénètre dans une grande cour où, d’ un côté, sont les tribunaux, de l’autre les bureau
t, je pénètre dans une grande cour où, d’un côté, sont les tribunaux, de l’autre les bureaux de la Préfecture. Les magistr
grande cour où, d’un côté, sont les tribunaux, de l’autre les bureaux de la Préfecture. Les magistrats sont un peu à l’étr
Préfecture. Les magistrats sont un peu à l’étroit dans leurs chambres de justice, mais le préfet est bien logé, si j’en ju
j’en juge par le bureau somptueux où je fus reçu par son aimable chef de cabinet. Depuis la prise de possession de la Trip
tueux où je fus reçu par son aimable chef de cabinet. Depuis la prise de possession de la Tripolitaine, l’administration c
s reçu par son aimable chef de cabinet. Depuis la prise de possession de la Tripolitaine, l’administration civile n’a pas
e trouvait dans un pays neuf, mais où les usages locaux avaient force de loi, étant supérieurs même à l’embryon d’organisa
usages locaux avaient force de loi, étant supérieurs même à l’embryon d’ organisation tentée par les fonctionnaires ottoman
es ottomans. Les Italiens, nouveaux venus dans la politique coloniale de l’Afrique, devaient agir avec tact et mesure, de
int froisser les convictions religieuses qui pénètrent tous les actes de la vie civile des indigènes et à établir des lois
e civile des indigènes et à établir des lois régulières et des règles de gouvernement précises. En outre, plusieurs popula
, des Juifs, des italiens, des sujets étrangers jouissant jusqu’alors d’ un régime privilégié puisque habitant un pays otto
ottoman. Il fallait donc sans tarder instituer des tribunaux capables de donner toute sécurité aux Italiens aussi bien qu’
affaires intervenant entre qui que ce fût. On créa plusieurs chambres de Tribunal civil et une Cour d’appel. Les Indigènes
que ce fût. On créa plusieurs chambres de Tribunal civil et une Cour d’ appel. Les Indigènes et les Israélites sujets ital
la loi issue du code Napoléon à des Mahométans qui ont une conception de la vie si différente de la nôtre. En Italie, par
oléon à des Mahométans qui ont une conception de la vie si différente de la nôtre. En Italie, par exemple, le divorce n’ex
par exemple, le divorce n’existe pas et il est fréquent dans les pays d’ Islam. Pour les Juifs, la situation est tout autre
rent au juge européen. Ils sont monogames et, n’était l’impossibilité de divorcer, leur loi particulière s’accorderait en
ns naissent facilement à la faveur des changements économiques. Créer de bonnes écoles, c’est satisfaire aussi le besoin i
s. Créer de bonnes écoles, c’est satisfaire aussi le besoin impérieux de maintenir l’instruction chez les fils des nouveau
idées du pays conquérant chez les indigènes. Les nouveaux possesseurs de la Tripolitaine résolurent d’organiser dès leur e
les indigènes. Les nouveaux possesseurs de la Tripolitaine résolurent d’ organiser dès leur entrée dans l’ancienne province
d’organiser dès leur entrée dans l’ancienne province turque un régime d’ organisation de l’instruction publique. En effet,
leur entrée dans l’ancienne province turque un régime d’organisation de l’instruction publique. En effet, le nombre des I
ombre des Italiens était fort important, puisqu’il dépasse le chiffre de 14 000 âmes dans la ville. Il y avait parmi eux d
de 14 000 âmes dans la ville. Il y avait parmi eux des enfants, fils de commerçants et de fonctionnaires auxquels il étai
ns la ville. Il y avait parmi eux des enfants, fils de commerçants et de fonctionnaires auxquels il était nécessaire de do
fils de commerçants et de fonctionnaires auxquels il était nécessaire de donner une instruction aussi complète et aussi so
ction aussi complète et aussi soignée que dans la Métropole. Des fils d’ étrangers vivaient en outre à côté d’eux et la gra
que dans la Métropole. Des fils d’étrangers vivaient en outre à côté d’ eux et la grande nation qui venait de s’établir su
e à côté d’eux et la grande nation qui venait de s’établir sur le sol d’ Afrique avait le devoir de leur permettre de dével
e nation qui venait de s’établir sur le sol d’Afrique avait le devoir de leur permettre de développer leurs connaissances
t de s’établir sur le sol d’Afrique avait le devoir de leur permettre de développer leurs connaissances et de leur donner
vait le devoir de leur permettre de développer leurs connaissances et de leur donner tout au moins les premiers rudiments
connaissances et de leur donner tout au moins les premiers rudiments d’ instruction élémentaire. De plus, les Israélites a
De plus, les Israélites aptes à comprendre avec facilité les notions de la pédagogie européenne devaient trouver dans les
uropéenne devaient trouver dans les écoles italiennes un moyen rapide de s’assimiler les connaissances et la science de le
iennes un moyen rapide de s’assimiler les connaissances et la science de leurs nouveaux maîtres. Les Indigènes, eux aussi,
européens, devaient apprendre leur langue pour faciliter leurs offres de services et leurs échanges commerciaux. Il est ce
à peu, devant la bienveillance péninsulaire et la large compréhension de leurs mœurs qu’ont les autorités italiennes, cett
place sinon à une affection sincère, qui ne peut naître dans le cœur d’ un Arabe envers un Chrétien, tout au moins à une e
d’un Arabe envers un Chrétien, tout au moins à une entente résultant d’ une vue plus large de leurs intérêts matériels. L’
Chrétien, tout au moins à une entente résultant d’une vue plus large de leurs intérêts matériels. L’organisation de l’ins
tant d’une vue plus large de leurs intérêts matériels. L’organisation de l’instruction publique à Tripoli a été copiée sur
struction publique à Tripoli a été copiée sur celle des grandes cités de la péninsule. On a créé d’abord une école techniq
ciale où les élèves peuvent apprendre les notions utiles à l’exercice de leur profession future. La bourgeoisie coloniale
future. La bourgeoisie coloniale aura, elle aussi, ses établissements d’ instruction, par la création de plusieurs écoles r
e aura, elle aussi, ses établissements d’instruction, par la création de plusieurs écoles royales élémentaires pour les ga
ne, parachèvent leur instruction jusqu’au moment où ils sont capables de passer un examen analogue à notre certificat d’ét
où ils sont capables de passer un examen analogue à notre certificat d’ études. L’élément ouvrier n’a pas non plus été oub
lle tradition des petites manufactures indigènes par la mise en œuvre d’ une technique meilleure. Des maîtres italiens ense
technique meilleure. Des maîtres italiens enseignent aux Arabes l’art de faire des tapis et un établissement a été institu
ribué par ses écoles à répandre dans ces pays ignorants les bienfaits d’ une instruction nécessaire, à côté d’elle, d’autre
ces pays ignorants les bienfaits d’une instruction nécessaire, à côté d’ elle, d’autres organismes avaient vécu et prospéré
et prospéré. Pendant tout le cours du siècle dernier ce fut l’honneur de la France d’avoir fait briller sur ces rives loin
Pendant tout le cours du siècle dernier ce fut l’honneur de la France d’ avoir fait briller sur ces rives lointaines quelqu
religieuse à leur foi nationale, les congrégations dans tous les pays d’ Islam avaient établi des missions d’enseignement,
congrégations dans tous les pays d’Islam avaient établi des missions d’ enseignement, et le gouvernement français, quelles
, avait compris que dans ces pays, où la foi religieuse est à la base de la vie et accompagne l’homme dans toute son exist
omme dans toute son existence pour répandre un peu de civilisation et de douceur, seuls pouvaient besogner des religieux.
mans puisée dès le berceau est trop vive pour permettre à leurs idées de prendre une autre voie à la suite de prêches et d
ttre à leurs idées de prendre une autre voie à la suite de prêches et d’ oraisons. Aussi les pères, tout en n’abandonnant p
’oraisons. Aussi les pères, tout en n’abandonnant pas le but primitif de leur établissement dans les contrées islamiques,
s les contrées islamiques, se consacraient-ils plus encore au travail de l’enseignement et de la bienfaisance. Quelle n’a
ques, se consacraient-ils plus encore au travail de l’enseignement et de la bienfaisance. Quelle n’a pas été ma surprise l
de la bienfaisance. Quelle n’a pas été ma surprise lorsque, au cours d’ un voyage en Asie-Mineure, j’ai entendu des jeunes
u’emploient nos débardeurs des ports. Nous avions à Tripoli une école de garçons dirigée par les frères marianistes. Elle
ianistes. Elle était très fréquentée et huit frères, jouissant chacun d’ une pension infime de six cents francs, enseignaie
très fréquentée et huit frères, jouissant chacun d’une pension infime de six cents francs, enseignaient les jeunes indigèn
indigènes et travaillaient par leurs efforts à maintenir le prestige de notre langue et de notre drapeau. À côté de l’éco
illaient par leurs efforts à maintenir le prestige de notre langue et de notre drapeau. À côté de l’école était un hôpital
même nationalité, les frères ont quitté ces lieux où ils avaient rêvé de servir encore longtemps leur patrie. Ils se sont
avons en effet abandonné nos droits sur Tripoli. Nous sommes heureux de voir cette colonie limitrophe de nos provinces af
its sur Tripoli. Nous sommes heureux de voir cette colonie limitrophe de nos provinces africaines appartenir à une grande
s provinces africaines appartenir à une grande nation de même race et de mêmes tendances civilisatrices que la nôtre. Nous
respecter ; or, les Italiens auraient pu prendre ombrage du maintien de la mission catholique française. Elle s’est éloig
ère, contribuer à la rendre plus forte encore pour le plus grand bien de la culture nationale. Si les frères marianistes s
ant longtemps voués à Tripoli avec courage et persévérance aux œuvres d’ enseignement, ils ont été secondés par les sœurs.
ont été secondés par les sœurs. Elles appartiennent à la congrégation de Saint-Joseph de l’Apparition. Dans ces pays où la
gation de Saint-Joseph de l’Apparition. Dans ces pays où la condition de la femme est plus misérable que celle de l’homme,
ans ces pays où la condition de la femme est plus misérable que celle de l’homme, où, claustrée dans le harem des familles
e harem des familles bourgeoises, considérée comme une véritable bête de somme dans les familles pauvres, estimée seulemen
e somme dans les familles pauvres, estimée seulement comme instrument de plaisir ou comme prolongatrice de la race, elle n
estimée seulement comme instrument de plaisir ou comme prolongatrice de la race, elle ne joue aucun rôle dans la vie soci
ment prospère. Près de deux cents filles y reçoivent sans distinction de religion une instruction profitable. La plupart d
st considérable. Aussi l’Alliance israélite a-t-elle établi une école de filles et de garçons sous la direction d’un direc
le. Aussi l’Alliance israélite a-t-elle établi une école de filles et de garçons sous la direction d’un directeur et d’une
e a-t-elle établi une école de filles et de garçons sous la direction d’ un directeur et d’une directrice nés au Maroc et n
une école de filles et de garçons sous la direction d’un directeur et d’ une directrice nés au Maroc et naturalisés françai
au Maroc et naturalisés français. M’étant dirigé vers l’établissement de l’Alliance et m’étant trompé de route, je m’adres
. M’étant dirigé vers l’établissement de l’Alliance et m’étant trompé de route, je m’adressai à une bande de petits garçon
t de l’Alliance et m’étant trompé de route, je m’adressai à une bande de petits garçons jouant aux billes près du port : «
ne bande de petits garçons jouant aux billes près du port : « L’école de l’Alliance », leur demandai-je. Ils me regardèren
l’Alliance », leur demandai-je. Ils me regardèrent étonnés, puis l’un d’ eux, ayant réfléchi un instant, me répondit : « Vo
ans doute dire l’école française. En ce cas, je vais vous y mener, un de mes camarades y fait ses études. » Ainsi l’établi
mener, un de mes camarades y fait ses études. » Ainsi l’établissement d’ instruction israélite n’était pas connu sous son a
tes donnant sur une grande cour. Le style et l’arrangement des salles d’ études sont les mêmes qu’au Maroc et dans l’Asie o
s qu’au Maroc et dans l’Asie ottomane. Des devises au mur, des cartes de géographie et des cartes pédagogiques provenant t
des cartes de géographie et des cartes pédagogiques provenant toutes d’ une grande maison d’édition parisienne, des tables
prépare à les interroger. Dès les plus basses classes, je suis étonné de la précision et de l’intelligence avec lesquelles
roger. Dès les plus basses classes, je suis étonné de la précision et de l’intelligence avec lesquelles ils répondent à no
elles ils répondent à nos questions. Quel est le plus grand événement de l’histoire de France au xviiie  siècle ? demande-
ndent à nos questions. Quel est le plus grand événement de l’histoire de France au xviiie  siècle ? demande-t-on à un bamb
de l’histoire de France au xviiie  siècle ? demande-t-on à un bambin de 12 ans, frisé et l’air mutin. Il réfléchit un ins
répond : « C’est la révolution française, ou bien la venue au pouvoir de Bonaparte. » J’admire le discernement de cet enfa
ou bien la venue au pouvoir de Bonaparte. » J’admire le discernement de cet enfant qui, ignorant les résultats d’événemen
 » J’admire le discernement de cet enfant qui, ignorant les résultats d’ événements dont on lui a beaucoup parlé et dont il
n’a pu faire la comparaison, propose à notre choix deux grands faits de notre histoire. « Quel est le plus grand roi d’It
, Charles-Albert, Humbert », répondent les enfants en chœur : et l’un d’ eux désirant trouver un autre nom murmure avec hés
un autre nom murmure avec hésitation, comme s’il n’était pas bien sûr de dire la vérité : « Garibaldi. » Je prie un garçon
ait pas bien sûr de dire la vérité : « Garibaldi. » Je prie un garçon de 14 ans de me citer le nom d’un grand poète dramat
en sûr de dire la vérité : « Garibaldi. » Je prie un garçon de 14 ans de me citer le nom d’un grand poète dramatique franç
érité : « Garibaldi. » Je prie un garçon de 14 ans de me citer le nom d’ un grand poète dramatique français. Il s’écrie aus
hommes tels qu’ils sont, Corneille tels qu’ils devraient être. » Plus de 150 garçons suivent les cours de l’Alliance. Ce n
e tels qu’ils devraient être. » Plus de 150 garçons suivent les cours de l’Alliance. Ce n’est certes pas là le contingent
suivent les cours de l’Alliance. Ce n’est certes pas là le contingent de toute la jeunesse israélite de la ville. Beaucoup
. Ce n’est certes pas là le contingent de toute la jeunesse israélite de la ville. Beaucoup parmi les enfants vont aux éco
h ; d’autres, enfin, ne vont point du tout à l’école. L’établissement de l’Alliance donne l’instruction à plus de 250 fill
t à l’école. L’établissement de l’Alliance donne l’instruction à plus de 250 fillettes et jeunes filles. De petites élèves
lliance donne l’instruction à plus de 250 fillettes et jeunes filles. De petites élèves depuis l’âge de 5 ans jusqu’à la q
lus de 250 fillettes et jeunes filles. De petites élèves depuis l’âge de 5 ans jusqu’à la quinzième année étudient dans le
étudient dans les classes ou récitent des leçons sous la surveillance de maîtresses et de monitrices. Le tableau est plein
classes ou récitent des leçons sous la surveillance de maîtresses et de monitrices. Le tableau est plein de pittoresque.
la surveillance de maîtresses et de monitrices. Le tableau est plein de pittoresque. Beaucoup de jeunes filles ont conser
ême accent chantant qu’elles déclament quelques strophes des Feuilles d’ Automne ou les Stances à du Perrier sur la mort de
rophes des Feuilles d’Automne ou les Stances à du Perrier sur la mort de sa fille. Le gouvernement italien a déjà satisfai
lle. Le gouvernement italien a déjà satisfait aux besoins primordiaux de la vie administrative et intellectuelle de l’État
it aux besoins primordiaux de la vie administrative et intellectuelle de l’État colonial en créant une justice nouvelle et
créant une justice nouvelle et en établissant des écoles. Il convient d’ examiner maintenant les mesures originales qu’il a
n des indigènes comme force armée. Il n’est pas douteux que le manque de troupes arabes pendant la campagne a beaucoup nui
ie. Les métropolitains, moins acclimatés, moins endurcis aux fatigues d’ une campagne sur un sol parfois désertique, souffr
aux fatigues d’une campagne sur un sol parfois désertique, souffrant de la soif, ignorant la tactique de combat des Arabe
un sol parfois désertique, souffrant de la soif, ignorant la tactique de combat des Arabes, devaient au début ne point ren
des troupes africaines bien exercées. Le gouvernement, dans un espace de temps très court, a créé deux bataillons de solda
vernement, dans un espace de temps très court, a créé deux bataillons de soldats indigènes à pied et un escadron de cavale
rt, a créé deux bataillons de soldats indigènes à pied et un escadron de cavalerie. Il semble que ces troupes, peu habitué
eu habituées encore à la discipline européenne, soient un bel embryon d’ une organisation plus importante. « Allez visiter
mbryon d’une organisation plus importante. « Allez visiter la caserne de nos gendarmes, m’avait-on dit de toutes parts dès
de nos gendarmes, m’avait-on dit de toutes parts dès le premier jour de mon arrivée, vous verrez des soldats d’élite rema
tes parts dès le premier jour de mon arrivée, vous verrez des soldats d’ élite remarquablement conduits et vous comprendrez
t conduits et vous comprendrez quelles ressources pour l’organisation de notre armée coloniale peuvent présenter les indig
tre armée coloniale peuvent présenter les indigènes. » Sur le conseil de quelques fonctionnaires, j’allai rendre visite au
s carabiniers, le comte Caprini. Ce dernier, parmi tous les officiers de la colonie, est un des rares qui depuis longtemps
, est un des rares qui depuis longtemps ait une connaissance profonde de l’Islam turc, de ses coutumes et de ses idées. C’
s qui depuis longtemps ait une connaissance profonde de l’Islam turc, de ses coutumes et de ses idées. C’est un homme jeun
mps ait une connaissance profonde de l’Islam turc, de ses coutumes et de ses idées. C’est un homme jeune encore, d’une bel
m turc, de ses coutumes et de ses idées. C’est un homme jeune encore, d’ une belle allure. « Nos Zaptiés, me dit-il (nous l
Nos Zaptiés, me dit-il (nous leur avons conservé leur nom turc), sont de véritables agents de police et vous comprendrez m
l (nous leur avons conservé leur nom turc), sont de véritables agents de police et vous comprendrez mieux la difficulté qu
me rôle que les gendarmes français, en sorte qu’il n’a pas été facile de donner à des indigènes la notion précise d’attrib
qu’il n’a pas été facile de donner à des indigènes la notion précise d’ attributions si différentes de leurs idées habitue
onner à des indigènes la notion précise d’attributions si différentes de leurs idées habituelles. » Le major continua en m
isin décidé à assurer l’ordre dans des pays naguère encore à la merci d’ un sursaut soudain d’anarchie : « Vous verrez, me
l’ordre dans des pays naguère encore à la merci d’un sursaut soudain d’ anarchie : « Vous verrez, me dit-il, les nuages en
e dit-il, les nuages entre nos deux nations se dissiperont bientôt et de concert nous pourrons travailler sur ces rives af
concert nous pourrons travailler sur ces rives africaines à une œuvre d’ expansion civilisatrice. J’ai bien connu en Crète
qu’à Salonique vos officiers, et j’ai vu combien nous étions capables de sympathiser. Parmi toutes les décorations que je
es les décorations que je possède, celle à laquelle j’attache le plus de prix, c’est votre Légion d’honneur. Elle m’a été
ssède, celle à laquelle j’attache le plus de prix, c’est votre Légion d’ honneur. Elle m’a été donnée avec le cérémonial ha
Elle m’a été donnée avec le cérémonial habituel. J’ai reçu l’accolade d’ un des vôtres et j’en suis particulièrement heureu
réé par Napoléon. Un soldat peut-il éprouver une plus grande joie que de voir sur sa poitrine briller la décoration que le
s nous sommes quittés et j’ai compris qu’avec des hommes aussi pleins de bonne volonté que le major Caprini la bonne enten
re. Sous la conduite du lieutenant et du sous-lieutenant qui viennent d’ arriver, nous jetons un coup d’œil d’ensemble sur
du sous-lieutenant qui viennent d’arriver, nous jetons un coup d’œil d’ ensemble sur les chambrées. Elles sont propres et
ble sur les chambrées. Elles sont propres et bien tenues, formées par de petits locaux réunis les uns aux autres et séparé
formées par de petits locaux réunis les uns aux autres et séparés par de petites cours. Là, les Zaptiés ont leurs couchett
r terre, suivant l’habitude indigène. Les chambrées sont limitées par de grandes cours, où sont les écuries, et par un gra
ndes cours, où sont les écuries, et par un grand jardin avec un puits d’ un côté et de l’autre une sorte de piscine où l’ea
ù sont les écuries, et par un grand jardin avec un puits d’un côté et de l’autre une sorte de piscine où l’eau coule belle
t par un grand jardin avec un puits d’un côté et de l’autre une sorte de piscine où l’eau coule belle et pure, sur la pier
pure, sur la pierre. Les Zaptiés, que nous surprenons dans le labeur de leur vie quotidienne, se livrent à des travaux di
es chevaux, d’autres, accroupis par terre en plusieurs groupes autour d’ un instructeur européen et parfois indigène, appre
un instructeur européen et parfois indigène, apprennent des rudiments d’ italien. Le grand jardin compris dans l’intérieur
ent des rudiments d’italien. Le grand jardin compris dans l’intérieur de la caserne est cultivé avec art. Tous les produit
ans l’intérieur de la caserne est cultivé avec art. Tous les produits d’ Europe y poussent ; petits pois, haricots, choux,
Le corps des Zaptiés est recruté avec soin parmi des Arabes jouissant d’ une bonne moralité et d’une bonne conduite. Il se
recruté avec soin parmi des Arabes jouissant d’une bonne moralité et d’ une bonne conduite. Il se compose d’environ 800 ho
jouissant d’une bonne moralité et d’une bonne conduite. Il se compose d’ environ 800 hommes. Il est commandé par un capitai
ompose d’environ 800 hommes. Il est commandé par un capitaine assisté d’ un lieutenant, d’un sous-lieutenant, et de 14 sous
800 hommes. Il est commandé par un capitaine assisté d’un lieutenant, d’ un sous-lieutenant, et de 14 sous-officiers et est
dé par un capitaine assisté d’un lieutenant, d’un sous-lieutenant, et de 14 sous-officiers et est divisé en 4 pelotons de
sous-lieutenant, et de 14 sous-officiers et est divisé en 4 pelotons de soldats, dont l’âge maximum est de 55 ans, et en
iciers et est divisé en 4 pelotons de soldats, dont l’âge maximum est de 55 ans, et en 3 pelotons de recrues. À 18 ans l’i
lotons de soldats, dont l’âge maximum est de 55 ans, et en 3 pelotons de recrues. À 18 ans l’indigène, réunissant des cond
3 pelotons de recrues. À 18 ans l’indigène, réunissant des conditions de santé et de moralité, peut poser sa candidature a
e recrues. À 18 ans l’indigène, réunissant des conditions de santé et de moralité, peut poser sa candidature au poste de Z
onditions de santé et de moralité, peut poser sa candidature au poste de Zaptié. C’est pour lui une carrière rêvée, à laqu
en effectuant des labeurs parfois durs et qui, bien souvent, avaient de la difficulté à trouver du travail, reçoivent une
nt, avaient de la difficulté à trouver du travail, reçoivent une paye de 2 fr. 50 par jour. À côté des organisations d’Éta
il, reçoivent une paye de 2 fr. 50 par jour. À côté des organisations d’ État, qui seront chargées d’administrer et de veil
fr. 50 par jour. À côté des organisations d’État, qui seront chargées d’ administrer et de veiller à la sécurité de la prov
À côté des organisations d’État, qui seront chargées d’administrer et de veiller à la sécurité de la province, il ne faut
d’État, qui seront chargées d’administrer et de veiller à la sécurité de la province, il ne faut pas négliger l’œuvre impo
a sécurité de la province, il ne faut pas négliger l’œuvre importante de l’Administration municipale. Les services municip
re importante de l’Administration municipale. Les services municipaux de Tripoli sont dirigés par une commission nommée pa
rneur et instituée par un décret du 6 février 1912. Elle est composée de 3 membres, dont un indigène, président. Les deux
autres membres sont des fonctionnaires italiens mis par le ministère de l’Intérieur à la disposition du ministère des Col
n turque. Son rôle, il faut l’avouer, est assez borné. C’est un homme d’ une grande ignorance, sachant à peine lire et écri
d donc que son opinion n’ait point une valeur telle qu’on soit obligé de s’incliner devant ses avis. Ses collègues seuls o
ligé de s’incliner devant ses avis. Ses collègues seuls ont la charge de prendre des décisions importantes. « Nous avons d
isions importantes. « Nous avons déjà beaucoup travaillé, me dit l’un d’ eux. La besogne a été difficile. Il fallait dévelo
besogne a été difficile. Il fallait développer tout d’abord l’hygiène de la ville, lui donner de la lumière, apporter à la
Il fallait développer tout d’abord l’hygiène de la ville, lui donner de la lumière, apporter à la voirie publique des soi
oirie publique des soins particuliers. C’est ce que nous avons essayé de réaliser avec un budget minime. » Dans ces pays m
réaliser avec un budget minime. » Dans ces pays musulmans, où la vie de la cité se continue fort avant dans le soir, il é
e de la cité se continue fort avant dans le soir, il était nécessaire de faire de Tripoli une ville claire. Un éclairage à
ité se continue fort avant dans le soir, il était nécessaire de faire de Tripoli une ville claire. Un éclairage à l’acétyl
ville claire. Un éclairage à l’acétylène fut l’un des premiers soucis de la nouvelle commission municipale. Du temps des T
le. Du temps des Turcs, aussi bien d’ailleurs qu’aux premiers moments de l’occupation italienne, l’hygiène publique laissa
endémique. L’administration italienne a consacré une somme importante de 140 000 lires à la bonne tenue des rues de Tripol
sacré une somme importante de 140 000 lires à la bonne tenue des rues de Tripoli. Elle a organisé un service de balayage a
ires à la bonne tenue des rues de Tripoli. Elle a organisé un service de balayage automatique semblable à celui des grande
soin qu’y apportaient les indigènes, était aussi une source possible d’ épidémies. La commission municipale a consacré une
e possible d’épidémies. La commission municipale a consacré une somme de 25 000 lires à la construction d’un abattoir prov
ion municipale a consacré une somme de 25 000 lires à la construction d’ un abattoir provisoire. Aux premiers coups de fusi
 lires à la construction d’un abattoir provisoire. Aux premiers coups de fusils afflua en ville une quantité considérable
ux premiers coups de fusils afflua en ville une quantité considérable d’ indigènes : arabes, berbères, nègres, population n
, nègres, population nomade sans feu ni lieu, et que la faim chassait de l’oasis et du désert. Ces misérables, ne trouvant
im chassait de l’oasis et du désert. Ces misérables, ne trouvant plus de subsistances dans les lieux fréquentés par eux au
s lieux fréquentés par eux autrefois, devenaient des foyers ambulants d’ épidémies. Il était nécessaire, dans l’intérêt de
des foyers ambulants d’épidémies. Il était nécessaire, dans l’intérêt de la santé publique, que le gouvernement prît des m
esures pour enrayer le fléau. Aussi rassembla-t-il sur un même espace de terrain ces Barbares, formant ainsi une ville de
l sur un même espace de terrain ces Barbares, formant ainsi une ville de tentes et de baraques ; mais beaucoup parmi ces m
espace de terrain ces Barbares, formant ainsi une ville de tentes et de baraques ; mais beaucoup parmi ces malheureux, ha
t au repos sous le ciel, s’emparèrent pendant la nuit des instruments de fer ou de bois servant à consolider leurs abris e
sous le ciel, s’emparèrent pendant la nuit des instruments de fer ou de bois servant à consolider leurs abris et disparur
mades revinrent et prirent leur place et le gouvernement décida alors d’ établir dans l’oasis, non loin des portes de Tripo
gouvernement décida alors d’établir dans l’oasis, non loin des portes de Tripoli, un campement de Bédouins. Sous un soleil
d’établir dans l’oasis, non loin des portes de Tripoli, un campement de Bédouins. Sous un soleil de plomb, au milieu de l
loin des portes de Tripoli, un campement de Bédouins. Sous un soleil de plomb, au milieu de la chaude atmosphère de l’oas
Bédouins. Sous un soleil de plomb, au milieu de la chaude atmosphère de l’oasis qui nous enveloppe comme un manteau brûla
si clair, les arbres ont des tons si chauds, la route est si blanche de poussière que toute cette crasse ne semble pas sa
ne semble pas sale et que ce grouillement humain donne une impression d’ agitation pittoresque et de gaieté. Au milieu du c
e grouillement humain donne une impression d’agitation pittoresque et de gaieté. Au milieu du camp quelques fontaines s’él
s femmes arabes et les négresses y vont puiser l’eau pour les besoins de leurs tentes conjugales. Là, mieux que partout ai
pour jeter un coup d’œil furtif à l’intérieur. À ce moment on entend de petits cris et de petits gazouillements. Ce sont
p d’œil furtif à l’intérieur. À ce moment on entend de petits cris et de petits gazouillements. Ce sont les femmes qui, ef
viennent mutuellement avant de se blottir dans le coin le plus sombre de leur demeure nomade. La tente. C’est là que se pa
ue se passe toute leur vie. Cet abri entend les premiers vagissements de l’enfant qui naît, comme il entend le dernier sou
le sable que l’ouragan porte avec lui et qui se heurte à son obstacle de toile avec un bruit pareil à celui de la grêle da
et qui se heurte à son obstacle de toile avec un bruit pareil à celui de la grêle dans nos climats. À la longue il a pris
ns nos climats. À la longue il a pris des teintes grises et jaunes et de loin se confond avec le désert. Les Arabes ont po
désert. Les Arabes ont pour lui un amour semblable à celui du paysan d’ Europe pour sa chaumière. Ils dédaignent les murs
chaumière. Ils dédaignent les murs et les cloisons. Que leur importe d’ être bien protégés contre la pluie qui tombe et le
ien protégés contre la pluie qui tombe et le vent qui mugit ! Écartez d’ eux la furie des éléments, vous écartez la liberté
ez la liberté. Il semble que toute l’Italie, éprise du charme nouveau de sa politique africaine, ait trouvé dans sa coloni
sa colonie la guérison des maux qui l’accablent encore. Dès le début de la conquête, de toutes parts ce fut un frémisseme
. Dès le début de la conquête, de toutes parts ce fut un frémissement de gloire et un regain d’énergie. L’Italie prolongea
nquête, de toutes parts ce fut un frémissement de gloire et un regain d’ énergie. L’Italie prolongeait ses territoires au-d
rter ses fruits. Tripoli peu connue était pour beaucoup comme un pays de rêve où le travail devait recevoir la juste rémun
e un pays de rêve où le travail devait recevoir la juste rémunération de sa valeur. Il n’était plus besoin d’émigrer en Am
t recevoir la juste rémunération de sa valeur. Il n’était plus besoin d’ émigrer en Amérique, d’y établir un foyer, d’y con
unération de sa valeur. Il n’était plus besoin d’émigrer en Amérique, d’ y établir un foyer, d’y constituer des familles qu
. Il n’était plus besoin d’émigrer en Amérique, d’y établir un foyer, d’ y constituer des familles qui, souvent, au bout de
nérations, oublieraient leur patrie primitive. Il n’était plus besoin d’ envoyer des ouvriers dans tous les pays d’Europe f
ive. Il n’était plus besoin d’envoyer des ouvriers dans tous les pays d’ Europe faire des routes, percer des tunnels, extra
établissements industriels et quelques maisons à construire. Beaucoup d’ ouvriers s’embarquèrent pour l’Afrique, mais bient
d’ouvriers s’embarquèrent pour l’Afrique, mais bientôt ils trouvèrent de terribles rivaux dans les indigènes. Ceux-ci s’ét
l’oasis au nouveau régime et ils n’hésitèrent pas à prêter le travail de leurs bras aux ingénieurs et aux architectes. Le
r le travail de leurs bras aux ingénieurs et aux architectes. Le prix de la main-d’œuvre était en moyenne de 60 à 80 centi
ieurs et aux architectes. Le prix de la main-d’œuvre était en moyenne de 60 à 80 centimes par jour sous le régime turc. Il
times par jour sous le régime turc. Il atteignait maintenant la somme de deux francs. L’espoir d’un gain si considérable e
gime turc. Il atteignait maintenant la somme de deux francs. L’espoir d’ un gain si considérable et si peu habituel avait t
onsidérable et si peu habituel avait tari chez les Arabes les sources de l’indolence et fait naître dans leur cœur le dési
ace à leurs rivaux autochtones. La crise commerciale a suivi la crise de la main-d’œuvre. Le commerçant comme l’ouvrier a
e Afrique. Pendant longtemps les marchandises ont afflué dans le port de Tripoli. C’était toute la journée un mouvement co
n mouvement considérable sur « la marine ». On déchargeait les envois d’ Italie et les caisses succédaient aux caisses, enc
Italie et les caisses succédaient aux caisses, encombrant les barques de passage. Les « facchini » firent de belles affair
x caisses, encombrant les barques de passage. Les « facchini » firent de belles affaires. Les commerçants furent moins heu
ressources, par celles des environs, par sa situation, des garanties de prospérité évidente ? Les auteurs les plus compét
de vue industriel, cette ville, pas plus que toutes les autres cités de l’Afrique du Nord, ne deviendra une grande agglom
lomération industrielle. L’eau et le charbon, ces sources vivifiantes de prospérité, par quoi se meuvent les machines et l
i ne veux-je donner une opinion que sur les pays que j’ai pu visiter. De Tripoli jusqu’au djebel Yffren, du djebel Gariana
iter. De Tripoli jusqu’au djebel Yffren, du djebel Gariana au plateau de Tarhouna, c’est-à-dire de la côte jusqu’au pied d
djebel Yffren, du djebel Gariana au plateau de Tarhouna, c’est-à-dire de la côte jusqu’au pied des montagnes du Nord, sur
-à-dire de la côte jusqu’au pied des montagnes du Nord, sur un espace d’ un peu plus de cent kilomètres, il est certain que
côte jusqu’au pied des montagnes du Nord, sur un espace d’un peu plus de cent kilomètres, il est certain que l’aspect du p
cent kilomètres, il est certain que l’aspect du pays est désertique. De grandes oasis, telles que celles de Zenzour et de
l’aspect du pays est désertique. De grandes oasis, telles que celles de Zenzour et de Tadjourha, sont si verdoyantes, si
ays est désertique. De grandes oasis, telles que celles de Zenzour et de Tadjourha, sont si verdoyantes, si pleines d’admi
ue celles de Zenzour et de Tadjourha, sont si verdoyantes, si pleines d’ admirables palmeraies et de bosquets qu’elles font
Tadjourha, sont si verdoyantes, si pleines d’admirables palmeraies et de bosquets qu’elles font ressortir mieux encore le
sable, et quelquefois à la surface du sol, se rencontrent des couches d’ humus propres à la culture. Avec l’eau que fournis
s à la culture. Avec l’eau que fournissent les puits, il est possible de féconder ce pays, dont les indigènes n’ont jamais
ce pays, dont les indigènes n’ont jamais su tirer parti. La présence de ruines romaines, villes, fermes fortifiées et châ
aujourd’hui tristes et solitaires. Autrefois ces pays étaient boisés. De grandes forêts les recouvraient et, mystérieuse a
ie. Si le nouveau régime reboise le pays, s’il enseigne aux indigènes de nouvelles méthodes de culture, il est possible qu
me reboise le pays, s’il enseigne aux indigènes de nouvelles méthodes de culture, il est possible que dans ces contrées dé
s contrées désolées la vie reparaisse. L’humus semble prêt à produire de belles moissons et les professeurs d’agriculture
L’humus semble prêt à produire de belles moissons et les professeurs d’ agriculture italiens font observer avec raison (po
topique) que la plage du golfe de Castellamare, en Sicile, recouverte de sable marin jusqu’à la profondeur d’un mètre et d
tellamare, en Sicile, recouverte de sable marin jusqu’à la profondeur d’ un mètre et demi, est cependant toute plantée en v
t le vin le plus alcoolisé du monde. Ainsi, il ne faut pas désespérer de voir un jour les environs de Tripoli couverts de
monde. Ainsi, il ne faut pas désespérer de voir un jour les environs de Tripoli couverts de jardins et de bosquets et l’o
faut pas désespérer de voir un jour les environs de Tripoli couverts de jardins et de bosquets et l’oasis s’étendre au mi
spérer de voir un jour les environs de Tripoli couverts de jardins et de bosquets et l’oasis s’étendre au milieu du sable
uppléer à l’eau qui manque en créant des puits. Les arbres pousseront de nouveau. Peut-être alors le régime atmosphérique
et non sans raison, je crois, des Italiens m’ont montré la situation de la capitale de la Libye, seule agglomération impo
ison, je crois, des Italiens m’ont montré la situation de la capitale de la Libye, seule agglomération importante de la cô
situation de la capitale de la Libye, seule agglomération importante de la côte, séparée par 480 kilomètres seulement de
omération importante de la côte, séparée par 480 kilomètres seulement de Syracuse. « Tripoli, ajoutèrent-ils, est pour nou
ajoutèrent-ils, est pour nous la clef du centre africain. Si certains de vos auteurs ont pu dire que la France a comme fro
eurs ont pu dire que la France a comme frontière du nord la Manche et de l’autre le lac Tchad, nous pouvons contempler aus
tre le lac Tchad, nous pouvons contempler aussi avec fierté l’étendue de nos territoires. Nous touchons d’un côté aux Alpe
templer aussi avec fierté l’étendue de nos territoires. Nous touchons d’ un côté aux Alpes et nous atteignons presque sans
s d’un côté aux Alpes et nous atteignons presque sans aucune solution de continuité le mystérieux Soudan. » Il n’est pas d
n. » Il n’est pas douteux que ces paroles contiennent une grande part de vérité. La Libye peut devenir une importante voie
une grande part de vérité. La Libye peut devenir une importante voie de trafic avec l’Afrique centrale. Tripoli est, en e
’Afrique centrale. Tripoli est, en effet, dans le prolongement direct d’ une ligne droite partant du lac Tchad dans les env
terranée. Nos sujets du Ouadaï, du Borkou, du Tibesti sont rapprochés de la colonie italienne et il est plus court pour eu
sont rapprochés de la colonie italienne et il est plus court pour eux d’ atteindre Tripoli que Gabès. Ils font en prenant l
oli que Gabès. Ils font en prenant le premier itinéraire une économie de près de 500 kilomètres. « Si vous voulez connaîtr
de près de 500 kilomètres. « Si vous voulez connaître la physionomie de notre effort militaire et civilisateur à Tripoli,
teur à Tripoli, il est indispensable que vous parcouriez les environs de la ville, que vous visitiez les champs de bataill
ous parcouriez les environs de la ville, que vous visitiez les champs de bataille et les oasis qui entourent la capitale d
isitiez les champs de bataille et les oasis qui entourent la capitale d’ une couronne touffue de palmiers. » Telles furent
ataille et les oasis qui entourent la capitale d’une couronne touffue de palmiers. » Telles furent les paroles à plusieurs
, le chemin de fer vous conduira. » Je crus un moment à une fantaisie de mes interlocuteurs, mais bientôt je dus me rendre
s interlocuteurs, mais bientôt je dus me rendre à l’évidence. À l’est de Tripoli, au seuil de l’oasis, une petite gare est
s bientôt je dus me rendre à l’évidence. À l’est de Tripoli, au seuil de l’oasis, une petite gare est établie. Le sifflet
asis, une petite gare est établie. Le sifflet des locomotives ébranle de ses sonorités aiguës l’air calme et chaud d’un ma
des locomotives ébranle de ses sonorités aiguës l’air calme et chaud d’ un matin d’Afrique. La paix a été conclue il y a s
tives ébranle de ses sonorités aiguës l’air calme et chaud d’un matin d’ Afrique. La paix a été conclue il y a six mois à p
et déjà des voies ferrées sont établies, portant les voyageurs à plus de 50 kilomètres de la cité. Les chemins de fer de L
ferrées sont établies, portant les voyageurs à plus de 50 kilomètres de la cité. Les chemins de fer de Libye ont encore u
les voyageurs à plus de 50 kilomètres de la cité. Les chemins de fer de Libye ont encore un réseau peu développé, mais qu
accompagne la conquête. Quatre lignes unissent la capitale à l’oasis de Tadjourah à l’est de Tripoli, à l’oasis de Zanzou
te. Quatre lignes unissent la capitale à l’oasis de Tadjourah à l’est de Tripoli, à l’oasis de Zanzour à l’ouest, au sud à
sent la capitale à l’oasis de Tadjourah à l’est de Tripoli, à l’oasis de Zanzour à l’ouest, au sud à Aïn Zara et à Azizié
et à Azizié l’ancien quartier général des Turcs, qui se trouve à plus de 50 kilomètres de la ville. L’autorité militaire a
ien quartier général des Turcs, qui se trouve à plus de 50 kilomètres de la ville. L’autorité militaire a la haute directi
a ville. L’autorité militaire a la haute direction des chemins de fer de Libye. C’est elle qui donne les billets et les pa
et les passeports nécessaires à la visite des oasis. C’est le matin, de 6 heures 1/2 à 7 heures 1/4, qu’ont lieu les dépa
pose encore au milieu des dernières fraîcheurs que lui porta la nuit. De tous côtés on voit des groupes silencieux d’Arabe
s que lui porta la nuit. De tous côtés on voit des groupes silencieux d’ Arabes en bournous passer comme des spectres blanc
naires, des soldats montent dans les wagons, analogues à nos voitures de troisième classe, mais plus largement aérés. Le t
rés. Le train s’ébranle et bientôt, après avoir dépassé le chaos vert de l’oasis peuplée de tentes, le désert apparaît de
anle et bientôt, après avoir dépassé le chaos vert de l’oasis peuplée de tentes, le désert apparaît de couleur jaune avec
épassé le chaos vert de l’oasis peuplée de tentes, le désert apparaît de couleur jaune avec parfois une maigre végétation.
mer plate et lisse comme un cristal bleu sombre insensible aux vagues de poussière. Partout du sable et du sel, désolantes
ravailleur agricole ! Sur la piste, à notre côté, passe une compagnie de bersagliers. Ils marchent gaiement, presque en or
C’est une redoute construite en pierres et protégée par des crochets de fer. Les officiers, les soldats souhaitent le bon
e bonjour à leurs camarades qui voyagent. Ils demandent des nouvelles de la ville et viennent recevoir des lettres ou des
Après quelques arrêts, nous arrivons à Zanzour. La gare est éloignée de l’oasis et aux côtés du camp militaire. Là, sous
e de l’oasis et aux côtés du camp militaire. Là, sous le commandement d’ un major, plusieurs compagnies tiennent garnison.
les plus diverses apparaissent. J’ai vu pousser dans un petit espace de terrain des carottes, des tomates, des choux, des
, des épinards, du tabac, du blé. Le jardin est protégé par des haies de palmes contre le vent de la mer. « Vous voyez bie
du blé. Le jardin est protégé par des haies de palmes contre le vent de la mer. « Vous voyez bien, me dit l’aimable offic
de la mer. « Vous voyez bien, me dit l’aimable officier, que l’humus de Tripoli est fécond et que de beaux fruits, des lé
, me dit l’aimable officier, que l’humus de Tripoli est fécond et que de beaux fruits, des légumes, des arbres et plantes
des puits et souvent l’eau n’apparaît point. Alors il est nécessaire de remplacer les puits et les rivières par des bonbo
saire de remplacer les puits et les rivières par des bonbonnes venant de l’oasis et contenant le liquide désiré. On pense
ense quels frais et quels efforts réclame une culture entreprise dans de pareilles conditions. Il apparaît que si le pays
apparaît que si le pays n’est pas complètement un désert, il importe de ne pas se laisser aller à la fantaisie de certain
ement un désert, il importe de ne pas se laisser aller à la fantaisie de certains géologues qui le considèrent comme le pa
e. Aux stations, malgré la chaleur accablante, c’est une ruée joyeuse de soldats et d’Arabes égayant par leurs cris le sil
s, malgré la chaleur accablante, c’est une ruée joyeuse de soldats et d’ Arabes égayant par leurs cris le silence du désert
l’on salue avec joie, l’eau que le train, messager ambulant des puits de l’oasis, porte au désert altéré. À Azizié, la voi
porte au désert altéré. À Azizié, la voie ferrée se termine. Au pied d’ une colline dominée par un fort apparaissent des t
pressent quelques maisons. Ce sont les premières qu’il nous est donné de voir depuis notre départ de Tripoli. Un restauran
e sont les premières qu’il nous est donné de voir depuis notre départ de Tripoli. Un restaurant et un marchand de tabac so
de voir depuis notre départ de Tripoli. Un restaurant et un marchand de tabac sont les seuls magasins ouverts dans le vil
tabac sont les seuls magasins ouverts dans le village. Je suis revenu d’ Azizié vers Tripoli sur un camion militaire. On ne
on militaire. On ne saurait croire quels services peut rendre ce mode de communication utilisant les pistes plates qui s’é
communication utilisant les pistes plates qui s’étendent pendant plus de 100 kilomètres autour de la ville. Le résident d’
endent pendant plus de 100 kilomètres autour de la ville. Le résident d’ Azizié avait pris place près du chauffeur. J’étais
eures l’automobile fit son service sans incident, mais vers le milieu de l’après-midi ses roues, embarrassées dans le sabl
ieu de l’après-midi ses roues, embarrassées dans le sable, refusèrent d’ avancer. Nous essayâmes de changer de piste, mais
ues, embarrassées dans le sable, refusèrent d’avancer. Nous essayâmes de changer de piste, mais la nature du sol était par
assées dans le sable, refusèrent d’avancer. Nous essayâmes de changer de piste, mais la nature du sol était partout la mêm
tait partout la même, aussi dûmes-nous pousser le camion pendant près d’ une centaine de mètres. Vers le soir, marchant à u
même, aussi dûmes-nous pousser le camion pendant près d’une centaine de mètres. Vers le soir, marchant à une allure moins
à une allure moins vive qu’au début, nous vîmes les palmiers voisins de Tripoli. L’auto ralentit encore sa vitesse et au
ipoli. L’auto ralentit encore sa vitesse et au milieu d’un tourbillon de poussière nous entrâmes dans l’oasis. Je ne sais
ssière nous entrâmes dans l’oasis. Je ne sais si partout aux environs de Tripoli la terre sablonneuse répondra par la fert
a crainte. Les trafiquants soudanais retrouveront, dans le territoire de l’ancien vilayet, la route la plus courte vers la
s la Méditerranée. Les Italiens ne sont certes pas encore les maîtres de l’immense territoire que leur a cédé la Turquie,
Turquie, mais avec méthode ils agrandiront tous les jours leurs zones d’ occupation. La France, malgré des dissentiments pa
e, malgré des dissentiments passagers, considère avec joie la besogne de pacification accomplie par sa voisine d’outre-mon
nsidère avec joie la besogne de pacification accomplie par sa voisine d’ outre-mont. Bientôt sans doute, du Maroc occidenta
d’outre-mont. Bientôt sans doute, du Maroc occidental aux frontières de l’Égypte, les deux nations latines pourront réali
s pourront réaliser cette paix romaine qui a réuni autrefois les pays de l’Afrique septentrionale dans un même essor de pr
uni autrefois les pays de l’Afrique septentrionale dans un même essor de prospérité et de civilisation. Questions milit
pays de l’Afrique septentrionale dans un même essor de prospérité et de civilisation. Questions militaires et maritime
Tome CIV, numéro 387, 1er août 1913, p. 622-630 [622-625]. Le but de cette nouvelle revue France-Italie, revue men
té France-Italie a été constitué, en juillet 1912, sous la présidence de M. Stéphen Pichon, sénateur, et les vices-préside
a présidence de M. Stéphen Pichon, sénateur, et les vices-présidences de MM. Barthou, député ; Lavisse, de l’Académie Fran
sénateur, et les vices-présidences de MM. Barthou, député ; Lavisse, de l’Académie Française ; Dervillé, Président du Con
é ; Lavisse, de l’Académie Française ; Dervillé, Président du Conseil d’ Administration de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerr
’Académie Française ; Dervillé, Président du Conseil d’Administration de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, et Luchaire
ation de la Compagnie Paris-Lyon-Méditerranée, et Luchaire, directeur de l’Institut Français de Florence, à l’effet d’étab
aris-Lyon-Méditerranée, et Luchaire, directeur de l’Institut Français de Florence, à l’effet d’établir, sur des bases plus
et Luchaire, directeur de l’Institut Français de Florence, à l’effet d’ établir, sur des bases plus larges et plus stables
f et Bernheim, a été établi à Paris, 20, rue Chalgrin (avenue du Bois de Boulogne). Le Comité se propose : 1. De travaille
rue Chalgrin (avenue du Bois de Boulogne). Le Comité se propose : 1. De travailler au développement des relations matérie
veloppement des relations matérielles entre la France et l’Italie. 2. De faciliter les rapports intellectuels et moraux en
ctuels et moraux entre le public des deux pays. 3. Plus spécialement, de faire connaître en France l’Italie contemporaine.
ement, de faire connaître en France l’Italie contemporaine. Un Office d’ études économiques, sociales et juridiques, destin
ridiques, destiné à suivre le mouvement économique italien, un Office de relations et d’informations destiné à donner tous
é à suivre le mouvement économique italien, un Office de relations et d’ informations destiné à donner tous les renseigneme
relations et d’informations destiné à donner tous les renseignements de nature à faciliter les échanges avec l’Italie, en
le mouvement politique, économique, social, littéraire et artistique de l’Italie, sont les organes principaux par lesquel
, sont les organes principaux par lesquels le nouveau Comité essaiera de réaliser le programme qu’il s’est tracé. On ne s
urait trop admirer un tel programme. Il est, depuis des années, celui de M. Julien Luchaire qui a fondé ce précieux « Inst
lui de M. Julien Luchaire qui a fondé ce précieux « Institut français de Florence », prototype d’œuvres analogues établies
qui a fondé ce précieux « Institut français de Florence », prototype d’ œuvres analogues établies ailleurs, à l’étranger,
’opinion dans les deux pays, par M. Lucien Luchaire La réalisation de M. Luchaire est considérable. Sous la conduite de
e La réalisation de M. Luchaire est considérable. Sous la conduite de cet homme éminentissime, la revue France-Italie n
de cet homme éminentissime, la revue France-Italie ne peut que rendre d’ inappréciables services. Lui-même y traite de « l’
talie ne peut que rendre d’inappréciables services. Lui-même y traite de « l’Opinion » considérée dans « les relations ent
d beaucoup : Tantôt la France représente pour les Italiens un centre de désordre en Europe, par les excès de son démocrat
ente pour les Italiens un centre de désordre en Europe, par les excès de son démocratisme ou par ceux de son chauvinisme,
de désordre en Europe, par les excès de son démocratisme ou par ceux de son chauvinisme, menacée d’ailleurs de la ruine p
e son démocratisme ou par ceux de son chauvinisme, menacée d’ailleurs de la ruine par sa stérilité ; tantôt, au contraire,
re, elle est la nation éternellement jeune, toujours prête à rebondir de ses faiblesses, toujours riche en idées et en ini
he en idées et en initiatives généreuses. Il est curieux que la façon de juger la France soit une des raisons qui peuvent,
areille chose ne pourrait se voir en France à l’égard de l’Italie, ni d’ aucun antre pays. On sait d’ailleurs que l’Italie,
n sait d’ailleurs que l’Italie, depuis deux ans, est dans une période de vive excitation de l’esprit national. Sa suscepti
ue l’Italie, depuis deux ans, est dans une période de vive excitation de l’esprit national. Sa susceptibilité à l’égard de
rance comme d’ailleurs à l’égard de toutes les autres grandes nations d’ Europe, s’en est accrue. Moins que jamais, on ne p
recœur, l’hégémonie française. Plus que jamais on en veut à la France de ne pas connaître assez bien l’Italie ; plus que j
odiquement ces défiances, la masse publique italienne est encore loin d’ être défavorable à la France. Dans sa conscience n
core loin d’être défavorable à la France. Dans sa conscience nouvelle de grande nation, dans sa vision d’une Europe où l’I
France. Dans sa conscience nouvelle de grande nation, dans sa vision d’ une Europe où l’Italie apparaît désormais comme gr
…………………………………………………………… Il faut bien dire un mot enfin des événements de l’an dernier, bien que de part et d’autre on ait
faut bien dire un mot enfin des événements de l’an dernier, bien que de part et d’autre on ait manifesté une sincère et t
dire un mot enfin des événements de l’an dernier, bien que de part et d’ autre on ait manifesté une sincère et très sage in
e part et d’autre on ait manifesté une sincère et très sage intention de les oublier. Quelles traces, ont laissé en fait d
ssé en fait dans l’opinion publique les difficultés franco-italiennes de 1912 ? Le public français en a été en somme très
public français en a été en somme très peu affecté, sauf un mouvement de violente mauvaise humeur, dirigé, bien plus contr
e Alliance en général que contre l’Italie en particulier. Il avait vu d’ un œil plutôt favorable le débarquement de l’armée
en particulier. Il avait vu d’un œil plutôt favorable le débarquement de l’armée italienne en Tripolitaine ; les critiques
nisienne, s’il avait pu être certain du fait. La sentence du tribunal de La Haye est passée récemment comme inaperçue, et
ye est passée récemment comme inaperçue, et de même le renouvellement de la Triplice n’avait, en aucune façon, surpris ni
ne façon, surpris ni ému l’opinion publique. En somme, les événements de l’an passé, en ce qui concerne la France, n’auron
ements de l’an passé, en ce qui concerne la France, n’auront point eu de mauvais résultats puisqu’ils n’en auront point eu
’auront point eu de mauvais résultats puisqu’ils n’en auront point eu d’ autre que d’appeler l’attention d’un certain nombr
t eu de mauvais résultats puisqu’ils n’en auront point eu d’autre que d’ appeler l’attention d’un certain nombre de personn
ats puisqu’ils n’en auront point eu d’autre que d’appeler l’attention d’ un certain nombre de personnes sur la question fra
auront point eu d’autre que d’appeler l’attention d’un certain nombre de personnes sur la question franco-italienne et de
d’un certain nombre de personnes sur la question franco-italienne et de grouper des bonnes volontés jusqu’alors éparses.
a été au contraire profondément et longuement remué par les incidents de 1912. L’impression générale a été une profonde dé
sillusion. On a cru voir dans la violente réaction française l’indice d’ une hostilité latente ou, tout au moins, d’une pro
éaction française l’indice d’une hostilité latente ou, tout au moins, d’ une profonde indifférence à l’égard de l’Italie. L
ifférence à l’égard de l’Italie. Le public italien, violemment rejeté de l’autre côté, en voulut à la France de l’être ; l
lic italien, violemment rejeté de l’autre côté, en voulut à la France de l’être ; la surprise et le sourd mécontentement c
s dans certains milieux, tout d’abord par le renouvellement prématuré de la Triple Alliance, rejaillirent encore sur la Fr
France. Cependant, pour les raisons que j’ai dites plus haut, malgré de sérieux obstacles, l’équilibre se rétablit ici au
e, disposées à s’entendre, comme incertaines. La poésie italienne d’ aujourd’hui par M. B. Crémieux. M. Benjamin Cré
 B. Crémieux. M. Benjamin Crémieux écrit sur « la poésie italienne d’ aujourd’hui et quelques poètes ». Ici, encore, nou
lienne d’aujourd’hui et quelques poètes ». Ici, encore, nous trouvons de précieux renseignements généraux. Il faut le con
aux. Il faut le confesser tout net : à l’heure présente, le meilleur de l’activité italienne n’est pas consacré aux belle
elles-lettres, et les nouvelles générations témoignent à leur endroit d’ un goût fort médiocre. Carducci racontait que l’am
ur endroit d’un goût fort médiocre. Carducci racontait que l’ambition de sa quinzième année fut de publier un sonnet dans
médiocre. Carducci racontait que l’ambition de sa quinzième année fut de publier un sonnet dans un Almanach poétique, et à
ière tragédie ; aujourd’hui, au sortir du lycée, un Italien, en veine d’ écrire, compose plus volontiers un essai critique
volontiers un essai critique qu’un poème, et se montre plus soucieux de s’imposer au public par la force de sa dialectiqu
poème, et se montre plus soucieux de s’imposer au public par la force de sa dialectique que par la puissance de son imagin
imposer au public par la force de sa dialectique que par la puissance de son imagination ou la richesse de sa sensibilité.
sa dialectique que par la puissance de son imagination ou la richesse de sa sensibilité. Les revues de jeunes gens sont pr
sance de son imagination ou la richesse de sa sensibilité. Les revues de jeunes gens sont presque toutes des revues de cul
sensibilité. Les revues de jeunes gens sont presque toutes des revues de culture (la Voce de Florence en est le prototype)
la Voce de Florence en est le prototype), et renferment beaucoup plus d’ études critiques, d’exposés théoriques, d’examens
en est le prototype), et renferment beaucoup plus d’études critiques, d’ exposés théoriques, d’examens historiques que d’œu
et renferment beaucoup plus d’études critiques, d’exposés théoriques, d’ examens historiques que d’œuvres purement littérai
s d’études critiques, d’exposés théoriques, d’examens historiques que d’ œuvres purement littéraires. Ces publications s’ac
rdent à reconnaître que la besogne intellectuelle la plus urgente est de redonner à l’Italie une pensée originale et forte
gente est de redonner à l’Italie une pensée originale et forte, digne de la grande nation qu’elle est devenue ; et la plup
u’elle est devenue ; et la plupart de leurs collaborateurs témoignent d’ un mépris de la rhétorique, d’une précision, d’une
evenue ; et la plupart de leurs collaborateurs témoignent d’un mépris de la rhétorique, d’une précision, d’une connaissanc
part de leurs collaborateurs témoignent d’un mépris de la rhétorique, d’ une précision, d’une connaissance réaliste des cho
laborateurs témoignent d’un mépris de la rhétorique, d’une précision, d’ une connaissance réaliste des choses et des hommes
le plus combattu aussi — et par conséquent le plus lu, depuis la mort de Carducci, ne soit pas un poète, un créateur, mais
tout critique. Il faudrait des pages pour expliquer le développement de cet état d’esprit ennemi de l’académisme et de l’
des pages pour expliquer le développement de cet état d’esprit ennemi de l’académisme et de l’éloquence. Du moins, peut-on
iquer le développement de cet état d’esprit ennemi de l’académisme et de l’éloquence. Du moins, peut-on dire que ce dédain
que ce dédain des vaines idéologies, des phrases trop bien faites76, de l’art pour l’art, est une forme du traditionnel m
emple à ses compatriotes. …………………………………………………………………………………… Le miracle d’ éclectisme accompli par d’Annunzio ne semble pas d
…………………………………………………………………………………… Le miracle d’éclectisme accompli par d’ Annunzio ne semble pas devoir se renouveler. Lui s
……………………………………………………………………………… Le miracle d’éclectisme accompli par d’ Annunzio ne semble pas devoir se renouveler. Lui seul pouv
semble pas devoir se renouveler. Lui seul pouvait faire rendre un son d’ éternité aux fugaces sensations d’une âme infinime
ui seul pouvait faire rendre un son d’éternité aux fugaces sensations d’ une âme infiniment moderne et raffinée qu’il s’est
s plus neuves, les plus « musicales ». Lui seul, enfin, a été capable de faire servir l’antique poésie italienne à exprime
l nettement circonscrit entre anciens et modernes, et ne laisse guère de place à des solutions modérées ou partielles, com
chez nous, par exemple. Les Anciens représentent l’admiration totale de Carducci et de Pascoli, — le respect de la forme
exemple. Les Anciens représentent l’admiration totale de Carducci et de Pascoli, — le respect de la forme dure et mesurée
résentent l’admiration totale de Carducci et de Pascoli, — le respect de la forme dure et mesurée et de la vieille langue
e Carducci et de Pascoli, — le respect de la forme dure et mesurée et de la vieille langue classique, — le goût de l’anobl
la forme dure et mesurée et de la vieille langue classique, — le goût de l’anoblissement du réel, de la poésie historique,
de la vieille langue classique, — le goût de l’anoblissement du réel, de la poésie historique, du vers bien frappé, l’acce
du réel, de la poésie historique, du vers bien frappé, l’acceptation de la rhétorique de préférence à la platitude ou au
ernes, au contraire, affichent leur lassitude des formes académiques, de la poésie érudite et livresque :                 
ords-lui le cou, diraient-ils volontiers ; ils proclament leur besoin de spontanéité et de sincérité aussi bien dans la fo
iraient-ils volontiers ; ils proclament leur besoin de spontanéité et de sincérité aussi bien dans la forme que dans le fo
que dans le fond. Ils visent à l’expression la plus directe possible d’ émotions vraiment ressenties (et non point inventé
t inventées et non point stylisées). La poésie familiale et bucolique de Pascoli, — les Laudi de d’Annunzio — la poésie fr
ans la même collection, un Titien de Caro-Delvaille est un joli livre de peintre, d’une forme un peu lyrique, mais très at
collection, un Titien de Caro-Delvaille est un joli livre de peintre, d’ une forme un peu lyrique, mais très attrayante. M.
e, mais très attrayante. M. Caro-Delvaille ne dédaigne pas ce système de l’ancienne critique à la Théophile Gautier qui es
pas ce système de l’ancienne critique à la Théophile Gautier qui est de décrire le tableau, et il s’en tire très joliment
ant. Musées et collections. Un nouveau Donatello au Musée national de Florence Auguste Marguillier. Tome CIV, numéro
ational du Bargello à Florence : aux nombreuses et célèbres créations de Donatello qu’on y admirait déjà, vient de s’ajout
lief du jeune saint Jean au Bargello, le fier adolescent du Campanile de Florence, le maigre ascète en route pour le déser
t du Campanile de Florence, le maigre ascète en route pour le désert, de nouveau au Bargello, le prédicateur hirsute et sa
rt, de nouveau au Bargello, le prédicateur hirsute et sauvage du Dôme de Sienne, — la figure de la casa Martelli est parti
llo, le prédicateur hirsute et sauvage du Dôme de Sienne, — la figure de la casa Martelli est particulièrement charmante p
par sa conception (c’est ici un gracieux éphèbe, qui va servir ainsi d’ intermédiaire entre les deux autres Saint Jean du
s deux autres Saint Jean du musée) et par le naturel et la simplicité de la pose et de l’expression. M. Pierpont-Morgan en
Saint Jean du musée) et par le naturel et la simplicité de la pose et de l’expression. M. Pierpont-Morgan en avait offert
ne fois de plus que les historiens américains ont consacré une partie de leurs travaux et de leur talent à faire connaître
les historiens américains ont consacré une partie de leurs travaux et de leur talent à faire connaître les grands exploits
ître les grands exploits européens. Ces deux volumes superbes, chacun de six cents pages, sont une étude des plus récentes
is vieillir. Dans sa préface, M. Thayer nous dit : « Pendant un quart de siècle, depuis que le plan de cette biographie ét
M. Thayer nous dit : « Pendant un quart de siècle, depuis que le plan de cette biographie était fait, j’ai eu la très gran
le plan de cette biographie était fait, j’ai eu la très grande chance de connaître personnellement plusieurs des survivant
s grande chance de connaître personnellement plusieurs des survivants de la période cavourienne, des représentants, hommes
vants de la période cavourienne, des représentants, hommes et femmes, de tous les partis, des témoins qui m’ont donné la c
es et femmes, de tous les partis, des témoins qui m’ont donné la clef de certains faits non publiés encore et des éclairci
été très aidé aussi par cet autre historien américain, M. Nelson Gay, de Rome, qui est une autorité pour tout le Risorgime
cultés éprouvées par M. Thayer a été la traduction exacte des lettres de Cavour, car, « bien qu’il écrivit, nous dit-on, a
uvent aucune attention à la syntaxe », et les lettres du commencement de sa carrière sont en général « trop ornées de tout
lettres du commencement de sa carrière sont en général « trop ornées de toutes les fleurs de rhétorique du romantisme ».
ent de sa carrière sont en général « trop ornées de toutes les fleurs de rhétorique du romantisme ». Parmi ceux que l’aute
e Ollivier, Gubernatis, Lombroso, Ferrero, Fogazzaro et le petit-fils de Macaulay, Mr Trevelyan, qui, en Angleterre, est u
lutte pour la liberté des temps modernes », et « parmi les champions de la liberté, aucun, depuis le commencement de cett
et « parmi les champions de la liberté, aucun, depuis le commencement de cette lutte, n’eut une plus noble vision de sa be
n, depuis le commencement de cette lutte, n’eut une plus noble vision de sa beauté, aucun ne se confia à elle plus entière
règle excellente. Les 45 pages en deux colonnes et petits caractères de l’index de cet ouvrage sont de Mr George B. Ives,
llente. Les 45 pages en deux colonnes et petits caractères de l’index de cet ouvrage sont de Mr George B. Ives, un expert
en deux colonnes et petits caractères de l’index de cet ouvrage sont de Mr George B. Ives, un expert dans ce genre de tra
dex de cet ouvrage sont de Mr George B. Ives, un expert dans ce genre de travail et qui, je puis le dire en passant, s’est
dire en passant, s’est fait une spécialité des traductions en anglais de Balzac, Daudet et George Sand. Il s’y trouve auss
lente bibliographie, des tables généalogiques, des cartes et beaucoup d’ intéressantes illustrations. Memento [extrait]
’intéressantes illustrations. Memento [extrait] […] The Nation, de New-York, 29 mai : M. Luigi Villari, de Florence,
[extrait] […] The Nation, de New-York, 29 mai : M. Luigi Villari, de Florence, fils de l’historien, une étude sur Gius
The Nation, de New-York, 29 mai : M. Luigi Villari, de Florence, fils de l’historien, une étude sur Giuseppe Belli, le poè
me CIV, numéro 388, 16 août 1913, p. 800-804 [804]. Arlequin, vendeur d’ étoiles, et le docteur de Bologne et la dame Aspho
dèle devraient parler en vers. Aussi bien en trouve-t-on quelques-uns d’ oubliés parmi la prose. Ce genre de contes est élé
i bien en trouve-t-on quelques-uns d’oubliés parmi la prose. Ce genre de contes est élégant et léger, mais pourquoi le com
de contes est élégant et léger, mais pourquoi le commencement logique de ces histoires se place-t-il au milieu, dans la fê
e, dans le bassin méditerranéen, s’est compliquée depuis l’expédition de 1830, c’est ce dont on peut se faire une idée en
on de 1830, c’est ce dont on peut se faire une idée en lisant l’étude de M. Charles Vellay sur Le Problème méditerranéen.
t, en 1830, le seul gros obstacle ; maintenant, c’est toute une foule de « points de vue » à concilier. Point de vue angla
lus haut) et Gibraltar, Gibraltar qui domine actuellement la question de Tanger et même des côtes méditerranéennes du Maro
car l’Espagne, incapable autant qu’elle est vaniteuse, est bien aise d’ avoir eu l’Angleterre derrière elle dans son Riff.
si l’on peut dire ? Mais tournez les regards vers le bassin oriental de la Mer latine, considérez là les affaires de l’Is
vers le bassin oriental de la Mer latine, considérez là les affaires de l’Islam en débâcle, les protectorats possibles, e
les protectorats possibles, et vous comprendrez que le Teuton louche de ce côté. Le point de vue italien, maintenant : il
il serait bien difficile à l’Italie, comme à qui n’a qu’une fenêtre, de n’avoir pas de point de vue sur la Méditerranée ;
difficile à l’Italie, comme à qui n’a qu’une fenêtre, de n’avoir pas de point de vue sur la Méditerranée ; l’Italie a son
de vue sur la Méditerranée ; l’Italie a son souci dans l’Adriatique ( d’ actualité tout récemment), et encore, désormais, v
ncore, désormais, vers Tripoli et les Syrtes, utiles contre la menace de Malte et de Bizerte. N’oublions pas, maintenant,
mais, vers Tripoli et les Syrtes, utiles contre la menace de Malte et de Bizerte. N’oublions pas, maintenant, le point de
Égée, le Drang nach Osten, enfin ; ni le point de vue russe : sortir de cette bouteille (à l’encre) de la Mer Noire, ouvr
in ; ni le point de vue russe : sortir de cette bouteille (à l’encre) de la Mer Noire, ouvrir ce goulot, ou cette « glotte
nfin, pour le bouquet, le point de vue français, à travers tout cela, de Tanger aux côtes de la Syrie. On voit quel échiqu
t, le point de vue français, à travers tout cela, de Tanger aux côtes de la Syrie. On voit quel échiquier ! Remercions M. 
es de la Syrie. On voit quel échiquier ! Remercions M. Charles Vellay de nous en avoir montré, autant qu’il se peut, les c
Philosophie. G. Matisse : La Pensée répond-elle à une mise en jeu d’ énergie, 1 broch., Zanichelli, Bologne Georges P
16 août 1913, p. 813-818 [818]. C’est une conception toute mécaniste de l’activité mentale que M. G. Matisse développe da
développe dans sa brochure : La Pensée répond-elle à une mise, en jeu d’ énergie ? Il réfute les conséquences spiritualiste
listes que certains philosophes ont cru pouvoir tirer des expériences d’ Atwater et fait rentrer les lois de la pensée dans
cru pouvoir tirer des expériences d’Atwater et fait rentrer les lois de la pensée dans celle de l’énergétique universelle
xpériences d’Atwater et fait rentrer les lois de la pensée dans celle de l’énergétique universelle. Il s’élève en particul
ue universelle. Il s’élève en particulier contre la théorie finaliste de l’instinct. Archéologie, voyages. Joseph L’Hôp
Tome CIV, numéro 388, 16 août 1913, p. 823-829 [828]. Avec l’ouvrage de M. Joseph L’Hôpital, Italica, impressions et souv
L’Hôpital, Italica, impressions et souvenirs, nous avons un bon livre de choses vues et senties, appréciées et raisonnées 
re de choses vues et senties, appréciées et raisonnées ; des paysages de Toscane ; des choses sur Milan, Venise, Bologne,
ence surtout, qui tient une grande place dans le récit, — des aspects de la ville, la cathédrale, les édifices divers — de
ers — de même qu’il avait évoqué les splendeurs et l’épopée guerrière de Venise en des pages enthousiastes, et Bologne où
’on conserve toujours sur une chaise dorée, la noire et hideuse momie de sainte Catherine, qui attend, en toute quiétude,
mie de sainte Catherine, qui attend, en toute quiétude, le grand jour de la Résurrection. L’auteur a spécialement noté l’e
Résurrection. L’auteur a spécialement noté l’extraordinaire vitalité d’ un art spirituel à Florence, malgré les désordres
rdinaire vitalité d’un art spirituel à Florence, malgré les désordres de son histoire, et dans les nombreuses pages qu’il
et la patine du temps. Ses meilleures pages ainsi sont sur les choses d’ art, beaucoup sur la peinture de la grande épopée
eures pages ainsi sont sur les choses d’art, beaucoup sur la peinture de la grande épopée italienne. — Mais à propos de pe
à propos de peinture, il indique aussi les méfaits des restaurateurs de tableaux, qui gâtent trop souvent les œuvres qui
publie, à présent, en un substantiel volume, les données principales de ce cours. Pour étudier la théologie médiévale, on
lleux : saint Thomas d’Aquin, théologien, philosophe et surtout homme d’ Église ; et Dante Alighieri, poète, prophète et su
homas d’Aquin considère toute l’activité humaine, tous les événements de ce monde comme des manifestations de la vérité ch
ité humaine, tous les événements de ce monde comme des manifestations de la vérité chrétienne. Se basant sur ce fait que D
ne et dans sa passion spirituelle la signification profonde et totale de sa foi, l’Allemand Karl Vossler proclame que Dant
mand Karl Vossler proclame que Dante est le plus parfait représentant de la doctrine chrétienne. Mr Wicksteed expose quel
ntant de la doctrine chrétienne. Mr Wicksteed expose quel est le sens de l’œuvre de Dante, en faisant ressortir ses traits
doctrine chrétienne. Mr Wicksteed expose quel est le sens de l’œuvre de Dante, en faisant ressortir ses traits distinctif
ressortir ses traits distinctifs sur l’arrière-plan des idées reçues de son temps et en rattachant ses opinions et ses id
de son temps et en rattachant ses opinions et ses idées à un ensemble de théories philosophiques et théologiques contempor
par William Davids du livre du prof. Hauvette : Dante, inleiding tot de studie van de divina comedia (Dante, Introduction
avids du livre du prof. Hauvette : Dante, inleiding tot de studie van de divina comedia (Dante, Introduction à l’Étude de
ng tot de studie van de divina comedia (Dante, Introduction à l’Étude de la Divine Comédie). Tome CV, numéro 389, 1er
. 140-148 [140-143, 143-144]. P. Bigot, architecte : Plan en relief de Rome impériale (IVe siècle ap. J.-C.) Plus qu’
rtout, — tel est proprement mon rêve présent, — j’y aurais le bonheur de suivre des « traces antiques ». Cet historique et
, il y a peu de temps, au Salon des Champs-Élysées, l’œuvre admirable de l’architecte P. Bigot : Plan en relief de Rome im
-Élysées, l’œuvre admirable de l’architecte P. Bigot : Plan en relief de Rome impériale (ive  siècle ap. J.-C.). D’éducati
P. Bigot : Plan en relief de Rome impériale (ive  siècle ap. J.-C.). D’ éducation, de première éducation tout au moins, je
lan en relief de Rome impériale (ive  siècle ap. J.-C.). D’éducation, de première éducation tout au moins, je suis un Médi
s un Méditerranéen (cela est bien égal au lecteur, mais, par ce temps de vacances, il me passera quelques souvenirs person
sonnels). Ma première jeunesse s’est écoulée en Orient, terre saturée d’ histoire, où les montagnes elles-mêmes semblent qu
s montagnes elles-mêmes semblent quelque « fabrique » faisant le fond d’ un tableau historique. Pour l’écolier imaginatif q
tif. Ah ! cette Histoire romaine ! Je me servais du bon vieux bouquin de Duruy, ce manuel si bien fait, et si alerte, si v
uy, ce manuel si bien fait, et si alerte, si vivant. On l’a remplacé, de nos jours, par de la marchandise « perfectionnée 
ien fait, et si alerte, si vivant. On l’a remplacé, de nos jours, par de la marchandise « perfectionnée » comme il sied, m
, par de la marchandise « perfectionnée » comme il sied, mise au goût de l’époque, lequel, en Histoire, est, bien entendu,
el, en Histoire, est, bien entendu, sérieux, pratique, sans plus rien de cette espèce de complaisance amusée envers le suj
est, bien entendu, sérieux, pratique, sans plus rien de cette espèce de complaisance amusée envers le sujet, qui fait le
de complaisance amusée envers le sujet, qui fait le ragoût du résumé de Duruy. On l’a remplacé, mais, qu’on m’en croie, o
ait mieux. Je sais : il faut bien que le commerce marche, le commerce de la librairie universitaire, qui change les auteur
ire, qui change les auteurs tous les cinq ans et remanie les éditions d’ un même auteur tous les ans. Et le commerce marche
des élèves en savent quelque chose ! Passons. Pour l’Histoire romaine de Duruy, voici comme les choses avaient lieu. Elle
roid est le mot : car je crois, dis-je, qu’il s’y mêlait une question de climat. En effet, l’étude de ces premiers chapitr
s, dis-je, qu’il s’y mêlait une question de climat. En effet, l’étude de ces premiers chapitres coïncidait avec les mois d
En effet, l’étude de ces premiers chapitres coïncidait avec les mois d’ hiver, lesquels, là-bas, sont souvent pluvieux, ve
ère. L’on dépassait les Guerres puniques, l’on arrivait à la conquête de l’Orient, de cet Orient où j’étais. En ces douces
assait les Guerres puniques, l’on arrivait à la conquête de l’Orient, de cet Orient où j’étais. En ces douces et légères s
iais, je ne sais pourquoi, en une même sensation, le bonheur physique de me sentir vêtu de toile fraîche et de respirer le
ourquoi, en une même sensation, le bonheur physique de me sentir vêtu de toile fraîche et de respirer les premiers œillets
sensation, le bonheur physique de me sentir vêtu de toile fraîche et de respirer les premiers œillets de la saison, avec
e me sentir vêtu de toile fraîche et de respirer les premiers œillets de la saison, avec les primes délices de l’imaginati
e respirer les premiers œillets de la saison, avec les primes délices de l’imagination historique éveillée dans l’étude d’
les primes délices de l’imagination historique éveillée dans l’étude d’ une civilisation qui en était, elle aussi, à son p
on qui en était, elle aussi, à son premier rayonnement. Mais l’époque de la plus forte suggestion était celle des grandes
à partir de la mi-mai. Alors, je me trouvais en plein dans le climat de ces civilisations méridionales de l’antiquité. Et
me trouvais en plein dans le climat de ces civilisations méridionales de l’antiquité. Et cela coïncidait, d’autre part, av
, d’autre part, avec leur apogée. En juin et juillet, c’était l’étude de l’Empire. C’était, dans le silence des jours brûl
a Paix Romaine… Griserie historique, évocation, fascination ! Mystère de l’âme et des sens ! Comment dire que les puissanc
r exemple ; comment dire que ces sensations étaient pour moi l’abrégé de toute la physiologie, de tout l’esprit d’une civi
que ces sensations étaient pour moi l’abrégé de toute la physiologie, de tout l’esprit d’une civilisation, d’une société ?
s étaient pour moi l’abrégé de toute la physiologie, de tout l’esprit d’ une civilisation, d’une société ? Cela est diffici
’abrégé de toute la physiologie, de tout l’esprit d’une civilisation, d’ une société ? Cela est difficile à expliquer, et p
été ? Cela est difficile à expliquer, et pourtant c’est le vrai moyen de comprendre une époque. Quiconque, en histoire, si
ubert, — n’est pas un historien, ne verra jamais rien. Devant l’œuvre de M. P. Bigot, je me suis un peu retrouvé l’enfant
e de M. P. Bigot, je me suis un peu retrouvé l’enfant et l’adolescent d’ autrefois. J’ai passé là des après-midi fécondes.
moins ingénue qu’aux temps fabuleusement lointains du vieux Duruy, ou de l’aimable Fabiola, ce jeu ingénieux du bon Wisema
ingénieux du bon Wiseman ; moins puissante qu’aux jours, plus proches de la première lecture de Salammbô (où, à défaut d’a
n ; moins puissante qu’aux jours, plus proches de la première lecture de Salammbô (où, à défaut d’autre chose, il y a un c
jours, plus proches de la première lecture de Salammbô (où, à défaut d’ autre chose, il y a un climat, comme il n’y en a j
mais, compensation, accrue quant à l’intelligence, la rare jouissance de l’historien contemplant, dans la distance infinie
n contemplant, dans la distance infinie des siècles, l’actualité même de la vie, ressuscitée ! Le plaisir, la magie, dont
n ne sait ce qu’elle est le plus : philosophique ou artistique, c’est de se dire que la manière, totalement perdue en fait
ntifique, elle est là, flagrante. Le vaste oubli se dissipe et la vie de nouveau se lève en sa jeunesse, comme avant les â
passé sur elle. Une des plus inoubliables impressions intellectuelles de l’enfant qui n’existe que dans le présent, c’est
les, des rues avec des fracas, des cris, des foules, toute une jungle d’ effervescences sous le soleil, sous ce soleil ! He
garder, dans sa fraîcheur et jusque dans sa puérilité, cette faculté d’ émerveillement, que je ne sépare pas du sens même
ir. C’est ce que je me répétais devant cette saisissante résurrection de Rome par M. P. Bigot, c’est ce que je me redisais
st ce que je me redisais avec ferveur, le cœur plein, pour un moment, de la belle naïveté d’autrefois. On eût pu rire à me
sais avec ferveur, le cœur plein, pour un moment, de la belle naïveté d’ autrefois. On eût pu rire à me voir courbé tout au
t été dans les rues mêmes ; laissant aller mon œil sur les déclivités d’ Alta Semita, de Suburre, de l’Argilète ; considéra
rues mêmes ; laissant aller mon œil sur les déclivités d’Alta Semita, de Suburre, de l’Argilète ; considérant, au fond de
laissant aller mon œil sur les déclivités d’Alta Semita, de Suburre, de l’Argilète ; considérant, au fond de la perspecti
vités d’Alta Semita, de Suburre, de l’Argilète ; considérant, au fond de la perspective, l’agglomération monumentale des F
du Vélabre. Un bon juge, Guglielmo Ferrero, m’écrit, à propos du Plan de M. Bigot, qu’il a vu et admiré à Rome : « C’est u
ales que l’archéologie ait produites à notre époque ; un chef-d’œuvre d’ érudition, d’intuition, de patience et d’esprit sy
chéologie ait produites à notre époque ; un chef-d’œuvre d’érudition, d’ intuition, de patience et d’esprit synthétique, — 
produites à notre époque ; un chef-d’œuvre d’érudition, d’intuition, de patience et d’esprit synthétique, — cet esprit sy
tre époque ; un chef-d’œuvre d’érudition, d’intuition, de patience et d’ esprit synthétique, — cet esprit synthétique qui e
ican, Monsieur, où est-il ? »), — une réflexion me frappa. Elle était d’ un jeune homme de mise modeste, de physionomie dis
ù est-il ? »), — une réflexion me frappa. Elle était d’un jeune homme de mise modeste, de physionomie distinguée : « Tous
une réflexion me frappa. Elle était d’un jeune homme de mise modeste, de physionomie distinguée : « Tous ces monuments… on
ous ces monuments… on ne voit qu’eux. On dirait qu’il y en a plus que de maisons. Cela donne l’impression qu’il n’y avait
lus que de maisons. Cela donne l’impression qu’il n’y avait pas assez de monde pour jouir de tous ces monuments. » Énormes
Cela donne l’impression qu’il n’y avait pas assez de monde pour jouir de tous ces monuments. » Énormes monuments publics p
de tous ces monuments. » Énormes monuments publics pour une immensité de gens toujours hors de chez eux : vue juste sur Ro
hors de chez eux : vue juste sur Rome. Et de plus, s’il était permis d’ adresser une légère et respectueuse critique d’ens
lus, s’il était permis d’adresser une légère et respectueuse critique d’ ensemble à l’œuvre de M. Bigot, ce jeune homme l’a
s d’adresser une légère et respectueuse critique d’ensemble à l’œuvre de M. Bigot, ce jeune homme l’aurait formulée. Certe
ot, ce jeune homme l’aurait formulée. Certes, il y avait à Rome assez de monde pour garnir toutes ces immenses bâtisses pu
insi que les quartiers avoisinants. Mais tout de même les agglomérats de maisons, d’ailleurs si savoureusement imaginés d’
M. Bigot a dû se borner à reproduire en général les parties centrales de la Ville, qui sont les plus monumentales, mais qu
nt les plus monumentales, mais qui ne font que la moitié, en réalité, de la Rome totale. Il manque toute une périphérie, g
e totale. Il manque toute une périphérie, grande au moins comme celle de Paris à partir des boulevards extérieurs. D’où d’
nde au moins comme celle de Paris à partir des boulevards extérieurs. D’ où d’énormes agglomérations de maisons (vers l’« a
u moins comme celle de Paris à partir des boulevards extérieurs. D’où d’ énormes agglomérations de maisons (vers l’« agger 
ris à partir des boulevards extérieurs. D’où d’énormes agglomérations de maisons (vers l’« agger » de Servius Tullius, par
xtérieurs. D’où d’énormes agglomérations de maisons (vers l’« agger » de Servius Tullius, par exemple) nécessairement sacr
it, disons-nous, constituer une critique. Toutes les caractéristiques de la Rome impériale sont contenues dans les parties
dû se résoudre M. Bigot, si l’on n’a pas à trop regretter les thermes de Dioclétien (les édifices de ce genre ne manquent
l’on n’a pas à trop regretter les thermes de Dioclétien (les édifices de ce genre ne manquent pas dans la reconstitution a
uent pas dans la reconstitution actuelle), on se passe moins aisément de quelques parties d’une haute originalité, telles
onstitution actuelle), on se passe moins aisément de quelques parties d’ une haute originalité, telles que les Castra Præto
le premier à éprouver, n’enlèvent rien à la haute, très haute valeur d’ une œuvre unique en son genre, infiniment précieus
aire le moulage en bronze, ce qui sera accomplir le vœu très légitime de son éminent auteur. M. Cagnat : À travers le M
Monde romain, Fontemoing, 3 fr. 50 M. R. Cagnat, dans cette série d’ essais qui sont les Conférences par lui faites, de
, nous mène, en guide aussi aimable que savant sans encombrant bagage d’ érudition, À travers le Monde romain. Dans les ess
ion, À travers le Monde romain. Dans les essais intitulés : « Figures de Romaines au déclin de la République » et « Figure
e romain. Dans les essais intitulés : « Figures de Romaines au déclin de la République » et « Figures d’impératrices romai
lés : « Figures de Romaines au déclin de la République » et « Figures d’ impératrices romaines », nous retrouvons de vieill
République » et « Figures d’impératrices romaines », nous retrouvons de vieilles connaissances : la mère des Gracques, Fu
uvons de vieilles connaissances : la mère des Gracques, Fulvie, femme d’ Antoine, Clodia, sœur du fameux Clodius ; Livie, J
connues ou même inconnues, la longue inscription donnant, sous forme d’ éloge funèbre, avec maints détails précis, la vie
nnant, sous forme d’éloge funèbre, avec maints détails précis, la vie d’ une matrone à l’époque agitée du second triumvirat
trone à l’époque agitée du second triumvirat ; et le chiffre des gens de la maison d’Auguste : 6 000, « chiffre extraordin
que agitée du second triumvirat ; et le chiffre des gens de la maison d’ Auguste : 6 000, « chiffre extraordinaire », en ef
uste : 6 000, « chiffre extraordinaire », en effet, supérieur à celui de la Cour de Louis XIV, bien que le dixième de ce c
0, « chiffre extraordinaire », en effet, supérieur à celui de la Cour de Louis XIV, bien que le dixième de ce chiffre (600
effet, supérieur à celui de la Cour de Louis XIV, bien que le dixième de ce chiffre (600) représente le nombre des servite
ue le dixième de ce chiffre (600) représente le nombre des serviteurs de Livie il serait intéressant de connaître les attr
0) représente le nombre des serviteurs de Livie il serait intéressant de connaître les attributions des serviteurs d’Augus
ie il serait intéressant de connaître les attributions des serviteurs d’ Auguste : cela jetterait un jour sur l’administrat
es serviteurs d’Auguste : cela jetterait un jour sur l’administration de l’Empire : y avait-il donc déjà une « bureaucrati
l chiffre ? Je signalerai, parmi les autres essais, les pages pleines d’ intérêt, de détails précieux, sur « le Commerce et
Je signalerai, parmi les autres essais, les pages pleines d’intérêt, de détails précieux, sur « le Commerce et la propaga
ons dans l’Empire Romain ». Celui-là fut un des plus actifs véhicules de celles-ci. Ayant mentionné les grands entrepôts c
icules de celles-ci. Ayant mentionné les grands entrepôts commerciaux de l’antiquité, Délos, Alexandrie, Pouzzoles, parlé
ccupaient ; les « fondachi » du Moyen-Âge, les « fondoucks » des pays d’ Orient), M. Cagnat nous montre la réitération, en
du même fait à Rome, à mesure que le commerce s’y développa, que plus de marchandises, venues de tous les points du monde
esure que le commerce s’y développa, que plus de marchandises, venues de tous les points du monde romain, s’accumulèrent s
in, puis surtout, plus tard, dans le Transtévère (Sanctuaire oriental de l’ancien domaine de Furrina, sur le Janicule). Co
us tard, dans le Transtévère (Sanctuaire oriental de l’ancien domaine de Furrina, sur le Janicule). Comme les autres relig
cien domaine de Furrina, sur le Janicule). Comme les autres religions de l’Orient, le Christianisme eut, dès avant saint P
ions de l’Orient, le Christianisme eut, dès avant saint Paul, ce mode de propagation. Dès le règne de Claude, il y avait,
nisme eut, dès avant saint Paul, ce mode de propagation. Dès le règne de Claude, il y avait, des Chrétiens, au Transtévère
e, parmi les commerçants et les gens des petits métiers. Là, le culte de « Chrestus » ne fut probablement, au début, qu’un
n d’autres qui étaient importés, différencié seulement des autres par de certaines nuances morales ; pour le surplus, le c
s autres par de certaines nuances morales ; pour le surplus, le culte d’ étrangers que les cultes des vieux Romains laissai
saires avant tout « leurs dieux nationaux ». Il faudra l’ardent génie de saint Paul et la persécution de Néron pour indivi
nationaux ». Il faudra l’ardent génie de saint Paul et la persécution de Néron pour individualiser puissamment cette impor
manque pour analyser et commenter comme il faudrait les autres essais de cet agréable volume. Que du moins leurs titres in
rs) ; « la Sorcellerie et les Sorcières chez les Romains » ; « la Vie de garnison et la religion des soldats dans l’Empire
rnison et la religion des soldats dans l’Empire romain » ; « Naufrage d’ objets d’art dans l’antiquité » ; « les Romains et
la religion des soldats dans l’Empire romain » ; « Naufrage d’objets d’ art dans l’antiquité » ; « les Romains et la conqu
rage d’objets d’art dans l’antiquité » ; « les Romains et la conquête de l’Afrique du Nord ». Les Revues. Memento [ext
1er septembre 1913, p. 172-178 [176-178]. Il y a au Louvre, au sommet de l’escalier Daru, auprès de la Victoire de Samothr
e l’escalier Daru, auprès de la Victoire de Samothrace, deux fresques de Botticelli aux couleurs un peu effacées. Mais on
un peu effacées. Mais on n’oublie jamais l’expression grave et triste de ces figures, quand on les a une fois regardées. Q
ique ? M. Robert de la Sizeranne nous l’apprend dans un des chapitres de son livre : les Masques et les Visages à Florence
tion. Après nous avoir rappelé que ces fresques, peintes sur les murs de la villa Tornabuoni, près de Florence, pour céléb
rs de la villa Tornabuoni, près de Florence, pour célébrer le mariage de Giovanna Albizzi avec Lorenzo Tornabuoni, en 1486
hées en 1882 et transportées au Louvre, l’auteur fait une description de ces peintures et nous donne sur les deux personna
res et nous donne sur les deux personnages ces précisions. La fresque de gauche représente Giovanna Albizzi : Giovanna Al
na, comme on l’appelait — appartenait à l’une des meilleures familles de la Toscane, unie aux Médicis par des liens d’amit
des meilleures familles de la Toscane, unie aux Médicis par des liens d’ amitié, elle était l’une des onze filles de Maso d
aux Médicis par des liens d’amitié, elle était l’une des onze filles de Maso degli Albizzi, podestat de Prato, gonfalonie
tié, elle était l’une des onze filles de Maso degli Albizzi, podestat de Prato, gonfalonier de justice, ambassadeur à Rome
des onze filles de Maso degli Albizzi, podestat de Prato, gonfalonier de justice, ambassadeur à Rome, dont le palais s’éle
s s’élevait dans le plus aristocratique et le plus beau des quartiers de Florence. Elle avait grandi dans la société des h
« le plus beau jouvenceau, le plus riche et le plus élégant cavalier de Florence ». Le mariage fut un grand événement. La
nifique, voulut qu’il fût célébré à la cathédrale ; toute la noblesse de Toscane y assista et l’ambassadeur d’Espagne aupr
cathédrale ; toute la noblesse de Toscane y assista et l’ambassadeur d’ Espagne auprès du Saint-Siège tint à être présent
unes filles des plus grandes familles et quinze chevaliers en armures de tournoi firent escorte à Giovanna Albizzi, et, le
, et, le soir, Florence fut en fête. Botticelli et Ghirlandajo firent d’ elle des portraits qui sont célébrés, et Niccolo F
perpétuera le nom et les armes des Tornabuoni. En 1488, la naissance d’ un second enfant coûta la vie à la « Bella Vanna »
, fils, richesse, amour conjugal, esprit, distinction des manières et de l’âme, toutes ces choses m’ont faite heureuse, ma
rendre la mort plus amère, me les ont montrées plutôt que données ! » De quel émouvant commentaire Politien, sans le voulo
e vouloir peut-être, n’a-t-il pas ainsi souligné l’angoissant mystère de la fresque peinte par Botticelli ! Voici la fres
ssant mystère de la fresque peinte par Botticelli ! Voici la fresque de droite, telle que la décrit M. de la Sizeranne :
la Sizeranne : En regardant bien, on finit par apercevoir le profil d’ une sorte de séminariste, un jouvenceau en soutane
e : En regardant bien, on finit par apercevoir le profil d’une sorte de séminariste, un jouvenceau en soutane, qu’une jeu
emme, aux airs penchés, amène par le bout des doigts vers un aéropage de femmes assises en demi-cercle, dans quelque bois
de femmes assises en demi-cercle, dans quelque bois sacré… Il a l’air d’ un jeune homme timide qu’une protectrice présente
l’air d’un jeune homme timide qu’une protectrice présente à un comité de dames chargé de décerner quelque prix. Il se trou
homme timide qu’une protectrice présente à un comité de dames chargé de décerner quelque prix. Il se trouve que c’est jus
Rhétorique. Elles lui décerneront le prix des belles-lettres, le prix d’ élégance, le prix de goût et de tact en belles méd
i décerneront le prix des belles-lettres, le prix d’élégance, le prix de goût et de tact en belles médailles qu’il collect
nt le prix des belles-lettres, le prix d’élégance, le prix de goût et de tact en belles médailles qu’il collectionne pour
édailles qu’il collectionne pour Laurent le Magnifique, enfin le prix de la jeunesse, qui est le plus enviable de tous. Ce
le Magnifique, enfin le prix de la jeunesse, qui est le plus enviable de tous. Ce jeune homme timide, aux cheveux blonds q
le de tous. Ce jeune homme timide, aux cheveux blonds qui s’échappent d’ une toque rouge, qui est plutôt une calotte, vêtu
s qui s’échappent d’une toque rouge, qui est plutôt une calotte, vêtu d’ une robe bleue à rayures rouges et d’un manteau ro
qui est plutôt une calotte, vêtu d’une robe bleue à rayures rouges et d’ un manteau rouge agrafé sur l’épaule droite, c’est
te, c’est Lorenzo Tornabuoni que les Florentins nommaient « le miroir de l’élégance ». En 1497, onze ans après qu’il avait
7, onze ans après qu’il avait fait peindre cette fresque sur les murs de sa villa, neuf ans après qu’il eût perdu sa femme
niste ni un artiste, triomphait par la force populaire. Il fut accusé d’ avoir, avec quatre autres gentilshommes, conspiré
onspiré pour rouvrir aux Médicis, ses maîtres et ses amis, les portes de Florence. Il fut mis à la torture, condamné à mor
l’Italie tendrement émue pour celle noble tête, pour cette jeune tête de savant et d’humaniste, toute meublée des trésors
rement émue pour celle noble tête, pour cette jeune tête de savant et d’ humaniste, toute meublée des trésors de la Renaiss
cette jeune tête de savant et d’humaniste, toute meublée des trésors de la Renaissance », décapité. Il périt victime de s
e meublée des trésors de la Renaissance », décapité. Il périt victime de sa fidélité à son souverain et de la haine d’un d
sance », décapité. Il périt victime de sa fidélité à son souverain et de la haine d’un démagogue chez qui l’amour de l’hum
apité. Il périt victime de sa fidélité à son souverain et de la haine d’ un démagogue chez qui l’amour de l’humanité — qui,
délité à son souverain et de la haine d’un démagogue chez qui l’amour de l’humanité — qui, à l’occasion, se traduisait par
ur de l’humanité — qui, à l’occasion, se traduisait par des sentences de mort — n’allait pas avec celui des humanités. Il
oir lu ces lignes, nous retournerons, au Louvre, interroger le visage de ce couple tragique dont Botticelli a immortalisé
icelli a immortalisé l’éphémère aventure. Art. M. Marcel Reymond : De Michel-Ange à Tiepolo, Hachette, 3,50 Gustave K
, 1er septembre 1913, p. 183-186 [183-184]. Dans une importante série d’ études intitulée de Michel-Ange à Tiepolo, M. Marc
3, p. 183-186 [183-184]. Dans une importante série d’études intitulée de Michel-Ange à Tiepolo, M. Marcel Reymond étudie l
tulée de Michel-Ange à Tiepolo, M. Marcel Reymond étudie les périodes d’ art italien consécutives à la Renaissance et notam
t italien consécutives à la Renaissance et notamment Io développement de l’art architectural romain, il y caractérise ce q
e l’art architectural romain, il y caractérise ce qu’il appelle l’art de la Contre-Réforme, formule d’art religieux opposé
il y caractérise ce qu’il appelle l’art de la Contre-Réforme, formule d’ art religieux opposée à la ligne païenne de la Ren
la Contre-Réforme, formule d’art religieux opposée à la ligne païenne de la Renaissance et tente de redresser les opinions
d’art religieux opposée à la ligne païenne de la Renaissance et tente de redresser les opinions qui taxèrent d’époque de d
nne de la Renaissance et tente de redresser les opinions qui taxèrent d’ époque de décadence des temps d’évolution intéress
Renaissance et tente de redresser les opinions qui taxèrent d’époque de décadence des temps d’évolution intéressante et c
e redresser les opinions qui taxèrent d’époque de décadence des temps d’ évolution intéressante et consciente. Il dira : E
ntéressante et consciente. Il dira : En résumé, le Baroque fut l’art d’ utiliser les formes antiques en les transformant p
mes antiques en les transformant pour les rendre aptes à l’expression d’ idées nouvelles ; c’est un style moins classique,
idées nouvelles ; c’est un style moins classique, moins pur que celui de la Renaissance, mais plus novateur, plus moderne,
la Renaissance, mais plus novateur, plus moderne, plus fécond : l’art de la Renaissance, par des tendances à une imitation
, liait les mains des architectes : le Baroque les affranchit : l’art de la Renaissance ne pouvait se prêter qu’à des effe
ritable initiateur, on va pouvoir tout dire ; c’est vraiment le point de départ de l’art moderne. La grande critique, la s
itiateur, on va pouvoir tout dire ; c’est vraiment le point de départ de l’art moderne. La grande critique, la seule que l
rt moderne. La grande critique, la seule que l’on adresse aux maîtres de l’art baroque est celle-ci ; vous avez été affolé
esse aux maîtres de l’art baroque est celle-ci ; vous avez été affolé de changement, vous avez cru que, pour faire œuvre d
us avez été affolé de changement, vous avez cru que, pour faire œuvre de beauté, il fallait faire œuvre de nouveauté et vo
vous avez cru que, pour faire œuvre de beauté, il fallait faire œuvre de nouveauté et vous n’avez pas eu la sagesse de vou
il fallait faire œuvre de nouveauté et vous n’avez pas eu la sagesse de vous en tenir à ce que les grands artistes du pas
ssentiel du désaccord. Les classiques sont les défenseurs du principe d’ autorité, de la tradition, du maintien des formule
désaccord. Les classiques sont les défenseurs du principe d’autorité, de la tradition, du maintien des formules, le Baroqu
la tradition, du maintien des formules, le Baroque c’est la liberté. De tous les mots qu’il a dits, beauté, joie, tendres
s les mots qu’il a dits, beauté, joie, tendresse, familiarité et ceux de santé robuste, de force et de majesté, le mot qui
dits, beauté, joie, tendresse, familiarité et ceux de santé robuste, de force et de majesté, le mot qui nous reste le plu
é, joie, tendresse, familiarité et ceux de santé robuste, de force et de majesté, le mot qui nous reste le plus cher est c
de force et de majesté, le mot qui nous reste le plus cher est celui de liberté. Une étude sur l’art romain du xviie  si
e étude sur l’art romain du xviie  siècle donne à l’auteur l’occasion d’ étudier le Bernin, Borromini, Carlo Rainaldi, Pier
e père Guarini ; l’art du Bernin est bien caractérisé dans sa volonté d’ accumuler le luxe, les matières précieuses, la bea
é d’accumuler le luxe, les matières précieuses, la beauté décorative, de faire jaillir la vie au détriment de l’austérité.
rative, de faire jaillir la vie au détriment de l’austérité. Si l’art de la Contre-Réforme voulut faire simple et austère,
papes du xviie  siècle voulurent un art plus orné, et comme beaucoup d’ églises n’étaient point terminées, ils les continu
rent en les modifiant. « C’est ainsi que leurs premiers désirs furent de décorer la basilique de Saint-Pierre, qui, au xvi
 C’est ainsi que leurs premiers désirs furent de décorer la basilique de Saint-Pierre, qui, au xviie  siècle, n’était qu’u
de Saint-Pierre, qui, au xviie  siècle, n’était qu’une immense masse de pierre, telle que les maçons l’avaient faite et s
artiste eût été encore appelé pour l’embellir. La plus grande partie de la vie du Bernin a été consacrée à ce prodigieux
qui analyse des périodes, que, sans raison autre qu’un certain souci de sobriété un peu pauvre, affublé du nom de classic
n autre qu’un certain souci de sobriété un peu pauvre, affublé du nom de classicisme, on a voulu considérer comme de secon
eu pauvre, affublé du nom de classicisme, on a voulu considérer comme de second plan et taxer de mauvais goût. Les argumen
m de classicisme, on a voulu considérer comme de second plan et taxer de mauvais goût. Les arguments de Théophile Gautier
nsidérer comme de second plan et taxer de mauvais goût. Les arguments de Théophile Gautier et de Baudelaire sur les époque
plan et taxer de mauvais goût. Les arguments de Théophile Gautier et de Baudelaire sur les époques dites de décadence son
arguments de Théophile Gautier et de Baudelaire sur les époques dites de décadence sont toujours justes. Les époques où l’
tes. Les époques où l’on suit monotonement les traditions, les canons de simplicité, les époques où l’on se borne à refair
soit l’assentiment général qui classicise leurs productions. Il n’est de belles et séduisantes productions qu’aux époques
s qu’aux époques qui se cherchent, aux périodes où des artistes épris de nouveauté font le procès de la tradition, l’épure
chent, aux périodes où des artistes épris de nouveauté font le procès de la tradition, l’épurent, la compliquent et l’enri
ements, et les plus chaleureux. Ses votes viennent de doter le Louvre de deux œuvres importantes — dont l’une est un merve
eux œuvres importantes — dont l’une est un merveilleux chef-d’œuvre — de deux maîtres jusqu’ici mal représentés dans nos g
e possédait qu’une peinture vraiment authentique : la petite prédelle de la Naissance de saint Jean-Baptiste 78 (n° 1525) 
ne peinture vraiment authentique : la petite prédelle de la Naissance de saint Jean-Baptiste 78 (n° 1525) ; mais c’était b
an-Baptiste 78 (n° 1525) ; mais c’était bien peu pour donner une idée de l’art robuste de l’auteur des célèbres fresques d
° 1525) ; mais c’était bien peu pour donner une idée de l’art robuste de l’auteur des célèbres fresques d’Orvieto. Le Sain
ur donner une idée de l’art robuste de l’auteur des célèbres fresques d’ Orvieto. Le Saint Jérôme pénitent qui vient d’être
r des célèbres fresques d’Orvieto. Le Saint Jérôme pénitent qui vient d’ être acquis — à très bon compte — d’une collection
e Saint Jérôme pénitent qui vient d’être acquis — à très bon compte — d’ une collection particulière est infiniment plus ca
e — d’une collection particulière est infiniment plus caractéristique de cet âpre génie. Nu et maigre, se détachant à mi-c
ue de cet âpre génie. Nu et maigre, se détachant à mi-corps au-devant d’ un lointain paysage rocheux, le saint, dans un aud
dans un audacieux raccourci que montrent identique plusieurs figures de la fresque des Élus à Orvieto, lève ses regards a
usement ajouté un petit Christ en croix planant obliquement au-dessus de la tête dressée), et ses yeux brillent d’une somb
anant obliquement au-dessus de la tête dressée), et ses yeux brillent d’ une sombre ferveur, tandis qu’il se frappe la poit
eux brillent d’une sombre ferveur, tandis qu’il se frappe la poitrine d’ une énorme pierre. Le dessin serré, aigu, de ce vi
’il se frappe la poitrine d’une énorme pierre. Le dessin serré, aigu, de ce visage aux modelés saillants, de ce torse déch
me pierre. Le dessin serré, aigu, de ce visage aux modelés saillants, de ce torse décharné, de ces mains osseuses, la tona
erré, aigu, de ce visage aux modelés saillants, de ce torse décharné, de ces mains osseuses, la tonalité sourde de cette p
ants, de ce torse décharné, de ces mains osseuses, la tonalité sourde de cette peau tannée par les intempéries, donnent à
s scrupuleux que ceux des musées allemands — rappelez-vous l’aventure de l’autel Baumgartner de Munich — ne veulent pas se
ar le feu intérieur qui couve sous cette enveloppe charnelle aux tons de cendre. Lettres allemandes Henri Albert. To
a donné une version allemande, pour les incorporer, en les augmentant de nombreux documents nouveaux, à la grande édition
a grande édition des Mémoires, entreprise par l’éditeur Georg Müller, de Munich, et dont elles forment le quatorzième volu
é que les nombreuses correspondances, conservées aux Archives ducales de Dux, serviraient un jour de pièces justificatives
ondances, conservées aux Archives ducales de Dux, serviraient un jour de pièces justificatives aux assertions formulées da
our de pièces justificatives aux assertions formulées dans l’Histoire de sa vie : È cosa urta, écrivait-il, che dopo il
atta dai miei contemporanei quella giustizia che non mi fecero mai. De fait, l’image du célèbre aventurier nous apparaît
t, l’image du célèbre aventurier nous apparaît quelque peu différente de celle que nous laisse le récit de ses aventures,
ous apparaît quelque peu différente de celle que nous laisse le récit de ses aventures, si nous la reconstituons d’après l
s d’après les épîtres retrouvées dans ses papiers. Le galant en quête de bonnes fortunes, le roué aux succès faciles, pass
lant en quête de bonnes fortunes, le roué aux succès faciles, passant d’ une intrigue à l’autre, sans transition, sans chag
intrigue à l’autre, sans transition, sans chagrins intimes, le pilier de maisons de jeu et de maisons de plaisir, fait ici
l’autre, sans transition, sans chagrins intimes, le pilier de maisons de jeu et de maisons de plaisir, fait ici, le plus s
ans transition, sans chagrins intimes, le pilier de maisons de jeu et de maisons de plaisir, fait ici, le plus souvent, fi
ion, sans chagrins intimes, le pilier de maisons de jeu et de maisons de plaisir, fait ici, le plus souvent, figure de con
ns de jeu et de maisons de plaisir, fait ici, le plus souvent, figure de confident et de protecteur, de bon oncle arrangeu
maisons de plaisir, fait ici, le plus souvent, figure de confident et de protecteur, de bon oncle arrangeur d’affaires, pl
sir, fait ici, le plus souvent, figure de confident et de protecteur, de bon oncle arrangeur d’affaires, plutôt bon homme
souvent, figure de confident et de protecteur, de bon oncle arrangeur d’ affaires, plutôt bon homme qu’homme dangereux. Ceu
eux. Ceux donc qui s’imagineront retrouver dans ces lettres une sorte de complément des Mémoires seront profondément désil
nement les lettres que Casanova a cru devoir reproduire dans le récit de ses aventures. À plusieurs endroits, il cite des
lui avoir été adressées ? Les a-t-il brûlées ou bien, pour le besoin de son œuvre, avait-il inventé des textes qui n’ont
it-il inventé des textes qui n’ont jamais existé ? À part les lettres de Manon Balletti, qui constituent un charmant petit
t cru voir à Dux, parmi les manuscrits qu’il a consultés, les lettres d’ Henriette (voir North American Review, septembre 1
Henriette (voir North American Review, septembre 1902). Or, il s’agit d’ une autre Henriette que celle des Mémoires, de Hen
re 1902). Or, il s’agit d’une autre Henriette que celle des Mémoires, de Henriette de Schnuckmann, qui ne rencontra Casano
ion au chapitre iii des Mémoires et dont il publie des lettres datées de Vienne en 1789. On conviendra que c’est assez mai
c’est assez maigre. Mais les casanovistes seront néanmoins enchantés de trouver dans ce volume une série de portraits des
vistes seront néanmoins enchantés de trouver dans ce volume une série de portraits des correspondantes de Casanova d’après
de trouver dans ce volume une série de portraits des correspondantes de Casanova d’après des documents du temps, ainsi qu
nova d’après des documents du temps, ainsi qu’une curieuse silhouette de femme inconnue, retrouvée à Dux, et sous laquelle
e inconnue, retrouvée à Dux, et sous laquelle il n’a pas été possible de mettre de nom. Henri Albert Memento [extrait]
, retrouvée à Dux, et sous laquelle il n’a pas été possible de mettre de nom. Henri Albert Memento [extrait] […] L’œ
le de mettre de nom. Henri Albert Memento [extrait] […] L’œuvre de Grazia Deledda est analysée par M. Herbert Slegem
i vient dans notre capitale, après avoir vu rouge à Rome, pour parler d’ or, parmi toutes les grisailles de cette somptueus
avoir vu rouge à Rome, pour parler d’or, parmi toutes les grisailles de cette somptueuse ville où il pleut toujours, été
le tenant toujours en éveil devant les possibles fabuleux. Un monôme d’ étudiants lui paraît la pittoresque reconstitution
uleux. Un monôme d’étudiants lui paraît la pittoresque reconstitution d’ une généreuse émeute. Il rencontre des courtisanes
dans les moindres petites femmes, voit des déesses assises aux tables de café, des dieux tonnants dans le plus vulgaire de
x tables de café, des dieux tonnants dans le plus vulgaire des pitres de brasserie et des débauches impériales du temps de
brasserie et des débauches impériales du temps des Césars dans un bal de rapins. Le journal, le très ignoble quotidien, lu
, le très ignoble quotidien, lui semble l’agora, le forum, un minaret d’ où le muezzin aux amples poumons crie au peuple la
minaret d’où le muezzin aux amples poumons crie au peuple la volonté de l’heure qui passe et quand il s’aperçoit qu’on y
uscrits, ça ne le décourage pas trop. Il aime les roses, les couchers de soleil ensanglantés, l’Homme qui marche de Rodin
me les roses, les couchers de soleil ensanglantés, l’Homme qui marche de Rodin (dont la tête s’est d’ailleurs perdue à tro
lleurs perdue à trop contempler le siècle des machines) et les salons d’ aviation bien supérieurs aux salons de peinture. J
cle des machines) et les salons d’aviation bien supérieurs aux salons de peinture. Je ne pense pas qu’il puisse devenir fo
e, mais il transplante en notre pays un peu terne une fleur brillante d’ exagération qui nous donnera la force de respirer
peu terne une fleur brillante d’exagération qui nous donnera la force de respirer certains miasmes sortis des trop prompte
s. Il y a des engrais très suffocants. Que si on y ajoute des parfums de roses latines, ça sera probablement plus agréable
arrivant des pays où l’on avait l’habitude, la trop ennuyeuse coutume de puiser aux traditions antiques ! Et lorsqu’on aur
éanti des deux côtés les chefs-d’œuvre classiques, nous aurons un âge d’ or, je veux dire un renouveau si complet de tous n
siques, nous aurons un âge d’or, je veux dire un renouveau si complet de tous nos sens que le portrait d’une danseuse dans
je veux dire un renouveau si complet de tous nos sens que le portrait d’ une danseuse dansera réellement au milieu de son c
l aux ouvriers maçons sans ouvrage le lendemain. Et que vous dirai-je de l’intrigue du Transplanté ! Elle est une interact
igue du Transplanté ! Elle est une interaction, pour parler la langue de l’auteur ? Naturellement le héros Trismat ne pouv
ait que voir Hélène dans chaque femme, pour parler la langue du Satan de Faust. Hélène Saïvine est une de ces créatures ex
emme, pour parler la langue du Satan de Faust. Hélène Saïvine est une de ces créatures extraordinaires, transplantée du sa
lon où l’on cause dans les saturnales des Quat-Z’arts et fort capable d’ y montrer ses jambes. (Le pendant du marcheur de R
’arts et fort capable d’y montrer ses jambes. (Le pendant du marcheur de Rodin !) Elle est belle, fière, généreuse, et tom
e, généreuse, et tombe noblement si on peut tomber ainsi. Elle mourra d’ aller trop vite comme il convient à la femme moder
parce que j’ai le caractère mal fait, un brin moqueur, en ma qualité de vieux Français, très entiché de la petite existen
fait, un brin moqueur, en ma qualité de vieux Français, très entiché de la petite existence comme dans un fauteuil, à dém
ismat que son Hélène est une simple aventurière beaucoup plus capable de mettre à mal des fils de famille que de diriger l
une simple aventurière beaucoup plus capable de mettre à mal des fils de famille que de diriger le temple de la musique ;
turière beaucoup plus capable de mettre à mal des fils de famille que de diriger le temple de la musique ; mais après tout
capable de mettre à mal des fils de famille que de diriger le temple de la musique ; mais après tout s’il la connaît mieu
ue ; mais après tout s’il la connaît mieux que moi (j’entends au sens de la Bible), je ne vais pas chercher à le désillusi
e), je ne vais pas chercher à le désillusionner. Paris, en sa qualité de ville de plaisir, plaît aux étrangers amoureux de
vais pas chercher à le désillusionner. Paris, en sa qualité de ville de plaisir, plaît aux étrangers amoureux de bruits e
aris, en sa qualité de ville de plaisir, plaît aux étrangers amoureux de bruits et de lumières artificiels. Paris fait oub
ualité de ville de plaisir, plaît aux étrangers amoureux de bruits et de lumières artificiels. Paris fait oublier la nuit.
is hospitalier qui nous montre en chaque étranger un Dieu bienfaiteur de notre misérable humanité, un Trismat halluciné, i
913, p. 388-398 [389, 394-395]. Quelques pièces relatives à la vie de Louis I, duc d’Orléans, et de Valentine Visconti,
. Quelques pièces relatives à la vie de Louis I, duc d’Orléans, et de Valentine Visconti, sa femme, publiées par M. F. 
. Graves, Honoré Champion, 7 fr. 50 [extrait] […] Sur les affaires d’ Italie, citons (n° XLIII) les « Instructions des a
tions des ambassadeurs français envoyés vers le pape pour la création d’ un royaume d’Italie pour le Duc d’Orléans, 1393 » 
assadeurs français envoyés vers le pape pour la création d’un royaume d’ Italie pour le Duc d’Orléans, 1393 » ; et sous le
et sous le no LXXXVII, le « Don fait par Charles VI au duc d’Orléans d’ une somme de 300 000 francs d’or, en dédommagement
no LXXXVII, le « Don fait par Charles VI au duc d’Orléans d’une somme de 300 000 francs d’or, en dédommagement des villes
on fait par Charles VI au duc d’Orléans d’une somme de 300 000 francs d’ or, en dédommagement des villes de Gênes et de Sav
léans d’une somme de 300 000 francs d’or, en dédommagement des villes de Gênes et de Savone, 1396 ». […] Casanova à Pa
somme de 300 000 francs d’or, en dédommagement des villes de Gênes et de Savone, 1396 ». […] Casanova à Paris, avec no
96 ». […] Casanova à Paris, avec notes, additions et commentaires de Gaston Capon. Jean Schmit, 7 fr. 50 Voici, rec
ton Capon. Jean Schmit, 7 fr. 50 Voici, recueillie par l’érudition de M. Gaston Capon, la chronique des exploits d’un d
ueillie par l’érudition de M. Gaston Capon, la chronique des exploits d’ un des plus notables et ingénieux bambocheurs de c
hronique des exploits d’un des plus notables et ingénieux bambocheurs de ce Paris galant du dix-huitième siècle : Casanova
huitième siècle : Casanova, Casanova lui-même, type légendaire, sorte d’ Hercule-Arlequin, Hercule pour la galanterie, Arle
e. Ou encore Scapin-Priape. J’imagine que M. G. Capon a tiré ce choix de souvenirs, étiqueté par lui : Casanova à Paris, d
époque où cette publication battait son plein, ils avaient assez peu d’ esprit à Rome pour faire cela. À moins que quelque
t assez peu d’esprit à Rome pour faire cela. À moins que quelque coup de batte posthume de notre Arlequin n’ait amené, pou
it à Rome pour faire cela. À moins que quelque coup de batte posthume de notre Arlequin n’ait amené, pour des raisons n’ay
posthume de notre Arlequin n’ait amené, pour des raisons n’ayant rien de commun avec la religion, les prélats de la Sacrée
pour des raisons n’ayant rien de commun avec la religion, les prélats de la Sacrée Congrégation à prendre cette mesure. Av
part, et dans le cadre qu’il s’est choisi, vu, vérifié maintes choses de ce Casanova. Il y en avait, dans ces choses, d’as
érifié maintes choses de ce Casanova. Il y en avait, dans ces choses, d’ assez fortes, d’assez extraordinaires, même, et co
hoses de ce Casanova. Il y en avait, dans ces choses, d’assez fortes, d’ assez extraordinaires, même, et comme inventées à
aux lecteurs aimant que leur plaisir ne soit pas frelaté le bénéfice d’ une identification aussi complète et constante que
si complète et constante que possible, en ce qui concerne les détails de cette existence parisienne de Casanova. Ces détai
ossible, en ce qui concerne les détails de cette existence parisienne de Casanova. Ces détails peuvent prendre ainsi, sous
nt prendre ainsi, sous le rapport de l’histoire des mœurs, une valeur de caractère certaine, et c’est surtout ce service r
ère certaine, et c’est surtout ce service rendu par l’édition savante de M. Gaston Capon que je devais signaler, — l’amuse
ton Capon que je devais signaler, — l’amusement, ici, se recommandant de lui-même, ce qui est fort heureux. Les Revues
Tome CV, numéro 390, 16 septembre 1913, p. 416-424 [424]. La Revue de Paris (15 août) : […] — M. J. Rambaud : « Fra Dia
Lionel Dauriac : « La Musique et la psychologie musicale dans l’opéra de Verdi. — M. G. Soulier : « Raphaël et les fresque
culture italienne en France. » Les Journaux. Le sixième centenaire de Boccace (L’Opinion, 30 août) R. de Bury [Remy d
-428]. M. André du Fresnois se demande, dans l’Opinion, s’il convient de laisser aux Italiens, qui s’apprêtent à célébrer
aisser aux Italiens, qui s’apprêtent à célébrer le sixième centenaire de Boccace, tout le soin de sa gloire posthume. Bocc
s’apprêtent à célébrer le sixième centenaire de Boccace, tout le soin de sa gloire posthume. Boccace, qui appartient à l’h
ne songe pas seulement au hasard qui le fit naître à Paris, en 1313, d’ un Toscan et d’une mère dont on ne sait rien, sino
eulement au hasard qui le fit naître à Paris, en 1313, d’un Toscan et d’ une mère dont on ne sait rien, sinon qu’elle était
oute notre littérature, du quinzième au dix-neuvième siècle, témoigne de son prestige et de son influence. Et l’on compte
ure, du quinzième au dix-neuvième siècle, témoigne de son prestige et de son influence. Et l’on compte trop d’italianisant
le, témoigne de son prestige et de son influence. Et l’on compte trop d’ italianisants, parmi nos jeunes poètes, pour que s
d’italianisants, parmi nos jeunes poètes, pour que sa mémoire risque de sombrer dans l’oubli. Le mariage, qui devait être
euples, et se marquent dans l’esprit comme dans les mœurs. Des œuvres de Boccace, dont le Décameron, avaient été traduites
nouvelles nouvelles, vers le milieu du siècle, s’inspirent largement de Boccace comme du Pogge. Mais c’est un peu plus ta
peu plus tard que l’heureuse conjonction porte son fruit. Les guerres d’ Italie ouvrent aux Francs le paradis terrestre, la
guerres d’Italie ouvrent aux Francs le paradis terrestre, la contrée de grâce et de courtoisie, dont les enchantements fo
talie ouvrent aux Francs le paradis terrestre, la contrée de grâce et de courtoisie, dont les enchantements font rêver tou
es enchantements font rêver toutes les têtes. Un nom, un nom charmant de femme, évoque cet émerveillement de la gaie scien
es têtes. Un nom, un nom charmant de femme, évoque cet émerveillement de la gaie science, cet appétit des ciels lumineux.
nteur florentin. Sa gaîté spontanée et robuste se plaisait aux propos de Boccace. « Je croy, dit-elle par la bouche d’une
se plaisait aux propos de Boccace. « Je croy, dit-elle par la bouche d’ une des dames qu’elle a mises en scène, je croy qu
che d’une des dames qu’elle a mises en scène, je croy qu’il n’y a nul de vous qui n’aît leu les Cent nouvelles de Bocace,
ène, je croy qu’il n’y a nul de vous qui n’aît leu les Cent nouvelles de Bocace, nouvellement traduictes d’ytalien en Fran
s qui n’aît leu les Cent nouvelles de Bocace, nouvellement traduictes d’ ytalien en François, que le roy François, premier
lement traduictes d’ytalien en François, que le roy François, premier de son nom, Monseigneur le Dauphin, Madame la Dauphi
lieu où il estoit, les eut peu oyr il debvait resusciter à la louange de telles personnes. » Elle fit plus que le vanter :
que le vanter : elle l’imita, dans la forme, autant que dans l’esprit de son merveilleux ouvrage, cet Heptameron qui, ache
de notre histoire littéraire, M. du Fresnois conclut : Il n’est pas d’ auteur étranger plus étroitement mêlé à l’histoire
 : Il n’est pas d’auteur étranger plus étroitement mêlé à l’histoire de notre littérature. Shakespeare, dont la renommée
pagnol laissa, tout compte fait, dans la littérature française, moins de traces que le goût italien. Mais ces preuves hist
se, moins de traces que le goût italien. Mais ces preuves historiques de l’importance de Boccace peuvent fournir une justi
ces que le goût italien. Mais ces preuves historiques de l’importance de Boccace peuvent fournir une justification, non la
nce de Boccace peuvent fournir une justification, non la raison vraie de l’hommage qu’il importe de rendre au conteur ; et
nir une justification, non la raison vraie de l’hommage qu’il importe de rendre au conteur ; et cette raison de l’aimer, c
aie de l’hommage qu’il importe de rendre au conteur ; et cette raison de l’aimer, c’est qu’il est infiniment aimable. Il a
ent aimable. Il a le cœur naturellement bon, et il mettait au service de son cœur un esprit ingénieux. On lui connaît deux
suprême : il savait admirer. Nul n’a plus fait que lui pour la gloire de Dante et pour la gloire de Pétrarque. Il y a un s
. Nul n’a plus fait que lui pour la gloire de Dante et pour la gloire de Pétrarque. Il y a un scrupule extrêmement touchan
rdent quelques sourires pour ses humbles travaux. Il sait les limites de son art ; il en sait aussi le mérite. Il proteste
de son art ; il en sait aussi le mérite. Il proteste contre le grief d’ immoralité dont on voulut d’abord écraser son ouvr
l’éternelle hypocrisie des censeurs. Parce qu’il avait l’esprit libre de tout dessein qui ne contribuât au service de la b
’il avait l’esprit libre de tout dessein qui ne contribuât au service de la beauté, il parla avec bonheur de la liberté de
sein qui ne contribuât au service de la beauté, il parla avec bonheur de la liberté de l’art, et du but où tendait le sien
ntribuât au service de la beauté, il parla avec bonheur de la liberté de l’art, et du but où tendait le sien : la peinture
ur de la liberté de l’art, et du but où tendait le sien : la peinture de la vie, sans souci d’édifier ni de corrompre, une
art, et du but où tendait le sien : la peinture de la vie, sans souci d’ édifier ni de corrompre, une esthétique aussi simp
t où tendait le sien : la peinture de la vie, sans souci d’édifier ni de corrompre, une esthétique aussi simple n’est fune
une esthétique aussi simple n’est funeste que si l’artiste n’a point d’ amour pour cette vie qu’il se propose de peindre.
te que si l’artiste n’a point d’amour pour cette vie qu’il se propose de peindre. Ce n’est pas le cas de Boccace. Je viens
amour pour cette vie qu’il se propose de peindre. Ce n’est pas le cas de Boccace. Je viens de relire quelques-uns de ses c
ndre. Ce n’est pas le cas de Boccace. Je viens de relire quelques-uns de ses contes. Assurément il y avait chez leur auteu
re quelques-uns de ses contes. Assurément il y avait chez leur auteur d’ abondantes sources de poésie intime, une âme d’une
s contes. Assurément il y avait chez leur auteur d’abondantes sources de poésie intime, une âme d’une grande richesse et d
avait chez leur auteur d’abondantes sources de poésie intime, une âme d’ une grande richesse et d’une grande vivacité. C’es
abondantes sources de poésie intime, une âme d’une grande richesse et d’ une grande vivacité. C’est pourquoi cet amateur de
grande richesse et d’une grande vivacité. C’est pourquoi cet amateur de vieux livres reste toujours jeune ; c’est pourquo
jeune ; c’est pourquoi nous reconnaissons sur son œuvre les couleurs de la vie. Il est sans doute inutile de rendre un h
sons sur son œuvre les couleurs de la vie. Il est sans doute inutile de rendre un hommage officiel à Boccace, mais puisqu
ccace, mais puisque, à propos de ce sixième centenaire, son nom vient d’ être évoqué en France, relisons ses contes d’un si
entenaire, son nom vient d’être évoqué en France, relisons ses contes d’ un si souriant réalisme : cela nous reposera de l’
e, relisons ses contes d’un si souriant réalisme : cela nous reposera de l’actuelle littérature spiritualiste. Tome CV
e par les grands écrivains et les voyageurs célèbres, premier ouvrage de la collection Le Trésor du Tourisme, publiée sous
age de la collection Le Trésor du Tourisme, publiée sous la direction de M. Christian Beck : Le Piémont, Milan, Venise, Fl
Divoire : « Dante en Flandre. » […] Musique. Opéra. — Les Joyaux de la Madone, musique de M. Wolf-Ferrari Jean Marn
Flandre. » […] Musique. Opéra. — Les Joyaux de la Madone, musique de M. Wolf-Ferrari Jean Marnold. Tome CV, numéro 
 392, 16 octobre 1913, p. 835-841 [835-837]. Il paraît que les Joyaux de la Madone ont eu beaucoup de succès en Allemagne,
et sans doute aussi en Italie. N’étaient ces précédents, prometteurs de recettes, on se perdrait en conjectures pour expl
, on se perdrait en conjectures pour expliquer la présence impromptue de cet ouvrage sur les planches de notre Opéra subve
pour expliquer la présence impromptue de cet ouvrage sur les planches de notre Opéra subventionné. Les Directeurs de celui
ouvrage sur les planches de notre Opéra subventionné. Les Directeurs de celui-ci ont peut-être eu pourtant l’espérance un
ertués à la réaliser, et ce qui les concernait dans l’aventure mérite de chaleureux éloges. On contempla bien rarement en
rarement en l’endroit une mise en scène aussi soignée à toutes sortes d’ égards. Ces Joyaux de la Madone nous ont valu d’ab
une mise en scène aussi soignée à toutes sortes d’égards. Ces Joyaux de la Madone nous ont valu d’abord une stupéfaction
ont valu d’abord une stupéfaction peu ordinaire. Les choristes mâles de la maison s’étaient-ils par hasard grimés ? En to
aissait plus. On cherchait vainement telle lippe moustachue, tel bouc de tout repos, telle panse tonnelée, tel nez fleuri
Carré. Il y eut au premier acte, et dans un fort joli décor, ma foi ! d’ amusants grouillements de foule napolitaine et de
r acte, et dans un fort joli décor, ma foi ! d’amusants grouillements de foule napolitaine et de non moins amusants cortèg
joli décor, ma foi ! d’amusants grouillements de foule napolitaine et de non moins amusants cortèges où on était tout éton
napolitaine et de non moins amusants cortèges où on était tout étonné de sourire franchement d’un réalisme plus ingénu que
oins amusants cortèges où on était tout étonné de sourire franchement d’ un réalisme plus ingénu que caricaturé. L’orgie de
ricaturé. L’orgie des Camorristes, au dernier tableau, apparut réglée de façon tout exceptionnelle. La danse s’y mêlait si
t aux chants qu’on ne remarquait pas l’intervention spéciale du corps de ballet : chose qui n’advint certes jamais à l’Opé
iale du corps de ballet : chose qui n’advint certes jamais à l’Opéra, de mémoire d’abonné septuagénaire. Bref, tout cela f
ps de ballet : chose qui n’advint certes jamais à l’Opéra, de mémoire d’ abonné septuagénaire. Bref, tout cela formait, dan
tribue à cette impression tutélaire. Sans doute, le livret des Joyaux de la Madone, inspiré par un fait-divers, reste un f
ivrets du répertoire et, par contraste au milieu d’eux, le modernisme de ses costumes n’est peut-être pas moins propre à p
t peut-être pas moins propre à piquer la curiosité que la singularité de l’ambiance où il nous transporte. C’est bien prob
ous transporte. C’est bien probablement la première fois que la rampe de notre opulent Opéra éclaira des héros en complet
t Opéra éclaira des héros en complet veston, coinçant un humide mégot de cigarette aux lèvres, s’enfilant du macaroni et a
t des demi-setiers. Quoique, surtout au second acte, tout le tragique de l’histoire s’avérât plutôt fastidieux, cet imbrog
t le tragique de l’histoire s’avérât plutôt fastidieux, cet imbroglio de névrose, de crapule et de dévotion n’était pas sa
e de l’histoire s’avérât plutôt fastidieux, cet imbroglio de névrose, de crapule et de dévotion n’était pas sans quelque s
e s’avérât plutôt fastidieux, cet imbroglio de névrose, de crapule et de dévotion n’était pas sans quelque saveur, sous ce
onistes. M. Vanni Marcoux, qu’on regrettait depuis Mona Vanna, est un de ces artistes de l’ordre de Jean Périer et Vieuill
i Marcoux, qu’on regrettait depuis Mona Vanna, est un de ces artistes de l’ordre de Jean Périer et Vieuille, qui sauveraie
qu’on regrettait depuis Mona Vanna, est un de ces artistes de l’ordre de Jean Périer et Vieuille, qui sauveraient l’honneu
dans la pire déroute en assurant une retraite par échelons agrémentée de l’illusion de la victoire. Il a merveilleusement
éroute en assurant une retraite par échelons agrémentée de l’illusion de la victoire. Il a merveilleusement composé une éq
e la victoire. Il a merveilleusement composé une équivoque silhouette d’ apache alcoolique et dégingandé, cynique et naïf,
amoureux sincère, canaille et pieux à la Vierge. Avec une belle voix de salon dépourvue de médium, Mlle Andrée Vally, que
canaille et pieux à la Vierge. Avec une belle voix de salon dépourvue de médium, Mlle Andrée Vally, que l’émotion paralysa
is M. Vanni Marcoux est un superbe comédien qu’on ne se lasserait pas d’ aller voir et c’est sur lui surtout que repose la
cès brillamment remporté ailleurs. Malheureusement, il y a la musique de M. Wolf-Ferrari. J’ai grand peur que notre public
peur que notre public ne l’avale pas sans grimace, et même le public de Paillasses et de la Tosca. Le programme nous appr
ublic ne l’avale pas sans grimace, et même le public de Paillasses et de la Tosca. Le programme nous apprenait que M. Wolf
mme nous apprenait que M. Wolf-Ferrari fut directeur du Conservatoire de Venise. On se demande avec angoisse ce qu’il y pu
elquefois des idées. M. Wolf-Ferrari en est aussi dénué qu’il regorge de platitude. Sa musique, si on ose ainsi s’exprimer
ce soit. Le programme nous révélait encore que M. Wolf-Ferrari, « né d’ un père allemand et d’une mère italienne », cultiv
nous révélait encore que M. Wolf-Ferrari, « né d’un père allemand et d’ une mère italienne », cultive aussi la peinture, l
sées ». S’il a tant de cordes à son arc, que n’en décroche-t-il celle de la musique ? Il n’a que l’embarras du choix pour
choix pour faire sûrement mieux quoi qu’il fasse, et éviter peut-être de se ridiculiser, — du moins chez nous. Lettres
e des préambules usuels. Je dirai seulement que le nouveau signataire de ces chroniques pourra, étant sur place, être vrai
sur place, être vraiment renseigné sur les forces réelles et vivantes de la littérature italienne. Il croit, qu’on ne pour
s de la littérature italienne. Il croit, qu’on ne pourra pas le taxer d’ indulgence — son passé et son présent de polémiste
qu’on ne pourra pas le taxer d’indulgence — son passé et son présent de polémiste excluent tous les soupçons — mais il ti
littérature des jeunes — la seule, en ce moment, qui mérite l’honneur d’ être connue et appréciée à l’étranger. La mort a p
neur d’être connue et appréciée à l’étranger. La mort a pris beaucoup d’ écrivains de la vieille génération (Carducci, Rapi
connue et appréciée à l’étranger. La mort a pris beaucoup d’écrivains de la vieille génération (Carducci, Rapisardi, Fogaz
ceux qui restent (Guerrini, Mazzoni, Marradi, etc.) ont tout à gagner de notre silence. La génération littéraire qui a suc
éâtre, des essais politiques ou littéraires pour se hausser au-dessus de leur position intellectuelle ou bien pour augment
nt tombés bientôt, comme leurs confrères et amis, dans la fabrication de la littérature de rapport. Il y a aussi, à leurs
comme leurs confrères et amis, dans la fabrication de la littérature de rapport. Il y a aussi, à leurs côtés, les fournis
mieux ne pas s’y arrêter, au moins pour le moment. Je ne parlerai pas de d’Annunzio, qui appartient, et pour bien des côté
ux ne pas s’y arrêter, au moins pour le moment. Je ne parlerai pas de d’ Annunzio, qui appartient, et pour bien des côtés,
ne pas s’y arrêter, au moins pour le moment. Je ne parlerai pas de d’ Annunzio , qui appartient, et pour bien des côtés, à cette
génération dont j’ai parlé (on a imprimé cette année un gros recueil de ses anciens articles de journal). D’Annunzio s’es
rlé (on a imprimé cette année un gros recueil de ses anciens articles de journal). D’Annunzio s’est transféré dans un pays
rimé cette année un gros recueil de ses anciens articles de journal). D’ Annunzio s’est transféré dans un pays plus riche,
mé cette année un gros recueil de ses anciens articles de journal). D’ Annunzio s’est transféré dans un pays plus riche, où il pe
pays plus riche, où il peut se donner, avec tranquillité, à ses goûts de mosaïste, de parfumeur et de tapissier. Il est tr
he, où il peut se donner, avec tranquillité, à ses goûts de mosaïste, de parfumeur et de tapissier. Il est très habile dan
e donner, avec tranquillité, à ses goûts de mosaïste, de parfumeur et de tapissier. Il est très habile dans ces métiers-là
s les jeunes Italiens intelligents lui souhaitent une brillante série de bonnes affaires. Il daigne, quelquefois, laisser
aires. Il daigne, quelquefois, laisser tomber des bribes dépareillées de son travail dans son ancien pays. Le Corriere del
lle religieusement dans sa troisième page et ils font le secret ennui de tous les bourgeois de l’Italie du nord et du cent
s sa troisième page et ils font le secret ennui de tous les bourgeois de l’Italie du nord et du centre. Personne, surtout
rs mêlé, mais parfois puissant, ne méconnaît les « belles pages » que d’ Annunzio a données à la littérature italienne. Mai
mêlé, mais parfois puissant, ne méconnaît les « belles pages » que d’ Annunzio a données à la littérature italienne. Mais presqu
érature italienne. Mais presque tout le monde, aujourd’hui, est forcé d’ admettre que d’Annunzio a donné tout ce qu’il pouv
ne. Mais presque tout le monde, aujourd’hui, est forcé d’admettre que d’ Annunzio a donné tout ce qu’il pouvait donner, qu’
. Mais presque tout le monde, aujourd’hui, est forcé d’admettre que d’ Annunzio a donné tout ce qu’il pouvait donner, qu’il est t
onné tout ce qu’il pouvait donner, qu’il est tombé dans le démarquage de soi-même ; et qu’il est désormais réduit à masque
i-même ; et qu’il est désormais réduit à masquer avec ses décorations de styliste riche et lourd le vide frénétique de son
er avec ses décorations de styliste riche et lourd le vide frénétique de son âme. Les jeunes écrivains italiens sont très
étranger on regarde encore cet exilé volontaire comme le représentant de l’esprit et de l’art italiens. Je sais qu’on voul
arde encore cet exilé volontaire comme le représentant de l’esprit et de l’art italiens. Je sais qu’on voulait rédiger une
e : on ne l’a pas encore faite, mais elle viendra. Il est certain que d’ Annunzio est très loin de notre esprit : beaucoup
: on ne l’a pas encore faite, mais elle viendra. Il est certain que d’ Annunzio est très loin de notre esprit : beaucoup plus loi
âgés que lui. Il y aurait plutôt quelques mots à dire des survivants de notre école naturaliste : Verga, Capuana, De Robe
ts à dire des survivants de notre école naturaliste : Verga, Capuana, De  Roberto. Mais s’ils vivent toujours ils ne travai
tiennent plus à la littérature militante. Restent les jeunes. Je mets de côté les isolés, dont je parlerai au fur et mesur
és, dont je parlerai au fur et mesure qu’ils publieront quelque chose de remarquable, et je me bornerai à signaler — pour
de remarquable, et je me bornerai à signaler — pour donner une espèce d’ orientation aux lecteurs — les groupements où sont
s où sont réunis, à cette heure-ci, les esprits les plus intéressants de notre génération. Le premier n’est pas, à proprem
er n’est pas, à proprement parler, un véritable groupement. Il s’agit de quelques jeunes poètes qui ne sont pas organisés
jeunes poètes qui ne sont pas organisés en école, qui n’ont pas lancé de manifeste littéraire, qui peut-être ne se connais
ia del Rifugio, et a réuni l’année dernière ses poésies sous le titre de Colloqui. Maintenant, il s’est retiré sur les bor
sous le titre de Colloqui. Maintenant, il s’est retiré sur les bords de la Méditerranée, où il prépare un poème didactiqu
(il est mort très jeune) et son œuvre se résume dans un petit recueil de poèmes. Il avait publié de son vivant le Piccolo
son œuvre se résume dans un petit recueil de poèmes. Il avait publié de son vivant le Piccolo Libro Inutile, que ses amis
Libro Inutile, que ses amis seuls avaient admiré. Umberto Saba, juif de Trieste, auquel nous devons deux volumes : Poésie
evons deux volumes : Poésie ; Coi miei occhi, a chanté les nostalgies de sa ville et de sa race — et ses tristesses de mar
mes : Poésie ; Coi miei occhi, a chanté les nostalgies de sa ville et de sa race — et ses tristesses de mari. Marino Moret
a chanté les nostalgies de sa ville et de sa race — et ses tristesses de mari. Marino Moretti est surtout le poète de son
race — et ses tristesses de mari. Marino Moretti est surtout le poète de son enfance : dans les Poesie scritte col lapis e
scritte col lapis et dans Poesie per ridere, il évoque ses souvenirs de gamin et d’écolier. F.-M. Martini lui ressemble c
lapis et dans Poesie per ridere, il évoque ses souvenirs de gamin et d’ écolier. F.-M. Martini lui ressemble comme un frèr
i lui ressemble comme un frère dans ses Poesie Provinciali. La poésie de ces jeunes gens est une poésie de seconde main, t
s ses Poesie Provinciali. La poésie de ces jeunes gens est une poésie de seconde main, très lasse, très mélancolique, très
n, très lasse, très mélancolique, très enfantine. Il y a des couvents de jeunes filles, des sons de cloches dans les soirs
lique, très enfantine. Il y a des couvents de jeunes filles, des sons de cloches dans les soirs, les dimanches désolés, le
ns les soirs, les dimanches désolés, les petites maisons silencieuses de la province, la nostalgie des temps vieillots (di
vieillots (dix-huitième siècle, ou 1850), les désillusions résignées de ces sceptiques faux naïfs, de ces ratés de l’art
e, ou 1850), les désillusions résignées de ces sceptiques faux naïfs, de ces ratés de l’art et de la vie. Ces poètes ont l
les désillusions résignées de ces sceptiques faux naïfs, de ces ratés de l’art et de la vie. Ces poètes ont lu Laforgue et
ions résignées de ces sceptiques faux naïfs, de ces ratés de l’art et de la vie. Ces poètes ont lu Laforgue et Jammes et s
e et Jammes et surtout Rodenbach. Mais ils sont aussi les descendants de Pascoli : ils sortent du côté pathétique, mièvre
Pascoli : ils sortent du côté pathétique, mièvre et casanier du poète de Myricae. Ils n’ont pas beaucoup de choses à dire,
ls n’ont pas beaucoup de choses à dire, et ils semblent déjà fatigués de leurs petits sentiments, de leurs visions mesquin
ses à dire, et ils semblent déjà fatigués de leurs petits sentiments, de leurs visions mesquines et doucereuses. Ils manqu
s sentiments, de leurs visions mesquines et doucereuses. Ils manquent d’ âme et de souffle et cela les sauve au moins du dé
nts, de leurs visions mesquines et doucereuses. Ils manquent d’âme et de souffle et cela les sauve au moins du défaut perp
nt d’âme et de souffle et cela les sauve au moins du défaut perpétuel de la poésie italienne : l’emphase. Ils ont le mérit
éfaut perpétuel de la poésie italienne : l’emphase. Ils ont le mérite d’ avoir brisé, bien que timidement, la tradition cla
ition classique, païenne, renaissance, qui nous opprimait. Leur filet de voix est mince, mais il représente quelque chose
imait. Leur filet de voix est mince, mais il représente quelque chose de nouveau dans le train-train héroïque et sensuel d
ente quelque chose de nouveau dans le train-train héroïque et sensuel de la poésie de notre pays. Plus large et plus impor
chose de nouveau dans le train-train héroïque et sensuel de la poésie de notre pays. Plus large et plus important, surtout
la Voce. La Voce a été fondée en 1908 par M. Prezzolini, dans le but de réunir les meilleures forces qui s’étaient manife
ures forces qui s’étaient manifestées dans les dix années précédentes de renouvellement spirituel. Elle voulait accueillir
férents ou même opposés, mais libres et hardis avant tout et soucieux d’ une réorganisation de la culture nationale. Elle n
és, mais libres et hardis avant tout et soucieux d’une réorganisation de la culture nationale. Elle n’était pas une revue
e en Italie : elle s’est occupée aussi, et avec ardeur et compétence, de philosophie, de politique, de questions pratiques
le s’est occupée aussi, et avec ardeur et compétence, de philosophie, de politique, de questions pratiques. La Voce a entr
ée aussi, et avec ardeur et compétence, de philosophie, de politique, de questions pratiques. La Voce a entrepris plus d’u
ophie, de politique, de questions pratiques. La Voce a entrepris plus d’ une campagne impopulaire et souvent elle a réussi
r les lecteurs français, les batailles victorieuses pour la sculpture de M. Rosso et la peinture impressionniste française
attention a été tournée souvent du côté de la France. M. Soffici, un de ses rédacteurs le plus féconds et le plus avertis
ici, un de ses rédacteurs le plus féconds et le plus avertis, a tâché de percer l’effrayante ignorance artistique de nos c
le plus avertis, a tâché de percer l’effrayante ignorance artistique de nos compatriotes en faisant connaître et admirer
riotes en faisant connaître et admirer la peinture française moderne, de Courbet jusqu’aux cubistes (son livre sur le Cubi
ait lire avec profit même en France. M. Prezzolini, l’actif directeur de la Voce, vient de publier (chez Treves, à Milan)
vingtième siècle. M. Piero Jahier a fait connaître parmi nous l’œuvre de Paul Claudel et a traduit le Partage de Midi et l
connaître parmi nous l’œuvre de Paul Claudel et a traduit le Partage de Midi et l’Art poétique. Mais la Voce, bien qu’ell
que. Mais la Voce, bien qu’elle ait pris au sérieux son rôle, qui est d’ informer les Italiens des grands courants étranger
sait surtout à créer un nouvel état d’esprit dans toutes les branches de la vie italienne. Elle voulait exercer une foncti
s les branches de la vie italienne. Elle voulait exercer une fonction de contrôle sur tous les partis et les écoles sans s
partis et les écoles sans se soumettre à personne. Elle se proposait de renseigner, de clarifier, de mettre au point. Ell
écoles sans se soumettre à personne. Elle se proposait de renseigner, de clarifier, de mettre au point. Elle s’est spécial
soumettre à personne. Elle se proposait de renseigner, de clarifier, de mettre au point. Elle s’est spécialisée dans tout
re au point. Elle s’est spécialisée dans toutes les grandes questions de culture qui touchent à la vie quotidienne et à la
à la vie quotidienne et à la vie sociale : problème du Midi ; réforme de l’instruction populaire et supérieure ; éducation
a contribué à répandre les noms et les idées. Maintenant l’influence de la Voce est affaiblie. On a ajouté à la revue une
oce est affaiblie. On a ajouté à la revue une librairie et une maison d’ éditions qui marchent assez bien, mais la fraîcheu
coup plus révolutionnaire et génial, a pris sa place dans l’attention de la jeunesse : le mouvement futuriste, allié avec
ochaine fois. Memento À signaler, en ce moment, la résurrection d’ un écrivain très remarquable et qu’on n’avait pas
stimé pendant sa vie : Alfredo Oriani, romancier, historien, penseur. De son vivant il avait des difficultés à trouver des
92, 16 octobre 1913, p. 867-870 [869-870]. M. Ardengo Soffici, rallié de l’année dernière au futurisme, rédige, dans Lacer
au futurisme, rédige, dans Lacerba, qui paraît à Florence, un Journal de bord qui lui a valu de recevoir dernièrement de s
ans Lacerba, qui paraît à Florence, un Journal de bord qui lui a valu de recevoir dernièrement de ses amis la lettre recom
Florence, un Journal de bord qui lui a valu de recevoir dernièrement de ses amis la lettre recommandée suivante, que je t
que je traduis : Très cher Soffici, Nous t’écrivons très préoccupés de beaucoup d’on-dit qui courent et qui, bien que no
uis : Très cher Soffici, Nous t’écrivons très préoccupés de beaucoup d’ on-dit qui courent et qui, bien que nous les comba
nous gardons pour nous. Ces on-dit se résument en ceci. Ton « Journal de bord » est épouvantablement sentimental, malgré l
s concluons en affirmant que tu constitues un cas excessivement grave d’ engorgement spermatique et de diarrhée cardiaque.
tu constitues un cas excessivement grave d’engorgement spermatique et de diarrhée cardiaque. Nous t’embrassons sachant que
Nous t’embrassons sachant que nos embrassements ne te guériront point de l’angoisse avec laquelle tu songes à l’introuvabl
l’angoisse avec laquelle tu songes à l’introuvable divine amie vêtue de mélancolie violâtre. [Ici l’écriture change.] De
mps pas le…, Russolo      Carrà. F.-L. Marinetti. [Autre changement d’ écriture.]   Mélancolie, nymphe gentille   Ma v
éhabiliter Fogazzaro !   Vomissant : Ton Carrà. M. Soffici a promis de se corriger. M. Carrà, qui est un peintre futuris
e futuriste dont l’estomac est le plus délicat, ce qui vaut mieux que d’ en manquer. Lorsque, après son mariage avec la fil
lan pour comparaître devant le tribunal qualifié pour juger son crime de mariage, il dut attendre quelques jours au bout d
agnie de sa jeune femme ; parmi les juges se trouvaient, plaisanterie d’ un goût douteux, deux dames charmantes, paraît-il,
erie d’un goût douteux, deux dames charmantes, paraît-il, et qui sont de ferventes adeptes de l’amour libre. Les accusatio
x, deux dames charmantes, paraît-il, et qui sont de ferventes adeptes de l’amour libre. Les accusations furent violentes.
t même que la jeune mariée éclatant en sanglots se jeta dans les bras de son mari qui, héroïquement, fit le geste de vendr
ots se jeta dans les bras de son mari qui, héroïquement, fit le geste de vendre chèrement sa vie pour défendre contre des
vait été si forte que Severini s’évanouit. Devant cette scène sublime d’ amour conjugal, les futuristes assemblés ne purent
les futuristes assemblés ne purent se contenir. Changeant brusquement de langage, ils firent tous leurs efforts pour répar
réparer le désordre dont ils étaient cause. Il n’était plus question de jugement ni de condamnation, lorsque, dans un hoq
ordre dont ils étaient cause. Il n’était plus question de jugement ni de condamnation, lorsque, dans un hoquet épouvantabl
une colonne au centre du lieu où l’on se trouvait. Il commença ainsi d’ une voix tonnante : « Le mariage… » Aussitôt il to
ainte ivresse et les futuristes purent finalement absoudre le mariage de Gino et de Jeanne Severini. Tome CVI, numéro 
se et les futuristes purent finalement absoudre le mariage de Gino et de Jeanne Severini. Tome CVI, numéro 393, 1er no
e CVI, numéro 393, 1er novembre 1913 Les Journaux. Les Mémoires de Casanova et Stendhal (l’Intermédiaire des Cherche
70 [168-169]. On persiste à vouloir attribuer à Stendhal les Mémoires de Casanova. Il semble singulier, écrit M. Octave Uz
une religion bizarre, imprévue, en progression constante, qui compte d’ innombrables adeptes et fervents dans le monde ent
ptes et fervents dans le monde entier. Casanova a su s’attirer autant de commentateurs que naguère Voltaire ou Rousseau en
e ne sont point des fantaisistes, bien au contraire, mais des érudits de la plus rare valeur et du meilleur esprit. Les te
us rare valeur et du meilleur esprit. Les textes des nombreux papiers de Casanova, dont les originaux se trouvent à Dux so
à Dux sont, tour à tour, publiés, annotés pour la plus grande gloire de notre aventurier qui ne saurait désormais être ta
grande gloire de notre aventurier qui ne saurait désormais être taxé d’ imposteur, au point de vue de la véracité de ses é
urier qui ne saurait désormais être taxé d’imposteur, au point de vue de la véracité de ses écrits. Le génie étrange et mu
urait désormais être taxé d’imposteur, au point de vue de la véracité de ses écrits. Le génie étrange et multiple de ce su
int de vue de la véracité de ses écrits. Le génie étrange et multiple de ce surprenant sacripant apparaît chaque jour plus
vèlent à nous pour nous charmer ou nous surprendre, grâce aux travaux de F. W. Barthold, d’abord, puis de MM. Alessandro d
u nous surprendre, grâce aux travaux de F. W. Barthold, d’abord, puis de MM. Alessandro d’Ancona, Aldo Ravà, Gugitz, Tage,
Gugitz, Tage, E. Bull, Ettore Maïa, succédant à tant d’autres, à ceux de Baschet, de Ch. Henry, du Dr Guède, de Maynial, d
, E. Bull, Ettore Maïa, succédant à tant d’autres, à ceux de Baschet, de Ch. Henry, du Dr Guède, de Maynial, de H. Beackle
cédant à tant d’autres, à ceux de Baschet, de Ch. Henry, du Dr Guède, de Maynial, de H. Beackley, sans compter les surpris
t d’autres, à ceux de Baschet, de Ch. Henry, du Dr Guède, de Maynial, de H. Beackley, sans compter les surprises qui nous
ns compter les surprises qui nous sont réservées par des publications de haute curiosité actuellement en préparation et qu
iosité actuellement en préparation et qui seront signées par M. Khol, de Prague, et surtout par M. Charles Samaran, de nos
nt signées par M. Khol, de Prague, et surtout par M. Charles Samaran, de nos Archives Nationales. Casanova est entré dans
maran, de nos Archives Nationales. Casanova est entré dans le Domaine de l’Érudition historique et littéraire. Il n’est pl
Domaine de l’Érudition historique et littéraire. Il n’est plus permis de douter d’un pareil gaillard sous peine de se disc
l’Érudition historique et littéraire. Il n’est plus permis de douter d’ un pareil gaillard sous peine de se discréditer à
l’œuvre sera considérable, avec tout ce que les éditeurs seront tenus d’ y joindre. Déjà l’édition de Casanova dite de Conr
vec tout ce que les éditeurs seront tenus d’y joindre. Déjà l’édition de Casanova dite de Conrad, en Allemagne, comporte q
es éditeurs seront tenus d’y joindre. Déjà l’édition de Casanova dite de Conrad, en Allemagne, comporte quinze volumes. À
time, sont aujourd’hui des Casanovistes déterminés. Une Bibliographie de et sur Casanova depuis 1880 (époque à laquelle j’
remiers à donner juvénilement le mouvement en compagnie de Baschet et de d’Ancona) fournirait matière à un très copieux vo
iers à donner juvénilement le mouvement en compagnie de Baschet et de d’ Ancona) fournirait matière à un très copieux volum
On pourra d’ailleurs s’en convaincre lorsque paraîtra la Bibliothèque d’ ensemble que préparent, avec une admirable méthode
ntroverses, y découvrir des textes, y rechercher des éclaircissements de personnages des Mémoires ou y discuter de la curi
ercher des éclaircissements de personnages des Mémoires ou y discuter de la curieuse diversité de textes de certaines édit
ts de personnages des Mémoires ou y discuter de la curieuse diversité de textes de certaines éditions, celles de Garnier o
onnages des Mémoires ou y discuter de la curieuse diversité de textes de certaines éditions, celles de Garnier ou de Rozez
uter de la curieuse diversité de textes de certaines éditions, celles de Garnier ou de Rozez, par exemple, et surtout l’éd
ieuse diversité de textes de certaines éditions, celles de Garnier ou de Rozez, par exemple, et surtout l’édition qui fut
tout l’édition qui fut originairement publiée en allemand, traduction de G. de Schutz, et qui parut de 1822 à 1828. Peut-ê
irement publiée en allemand, traduction de G. de Schutz, et qui parut de 1822 à 1828. Peut-être, grâce à l’Intermédiaire,
l’Intermédiaire, pourrions-nous parvenir à grouper un certain nombre d’ adhérents, grâce auxquels notre projet pourrait bi
re prêt à recueillir toutes lettres à ce sujet. Je suis très heureux de pouvoir signaler ici ce désir et presque ce proje
is très heureux de pouvoir signaler ici ce désir et presque ce projet de M. Octave Uzanne d’une petite Revue Casanovienne.
ouvoir signaler ici ce désir et presque ce projet de M. Octave Uzanne d’ une petite Revue Casanovienne. Je me déclare moi-m
913, p. 192-197 [195-196]. Poetry and Drama est l’organe trimestriel d’ une génération de poètes remarquablement doués. Ce
195-196]. Poetry and Drama est l’organe trimestriel d’une génération de poètes remarquablement doués. Cette fois, le mouv
nt futuriste y est exposé, avec des exemples, et il est assez piquant de voir de quel autre futurisme se réclament ces jeu
iste y est exposé, avec des exemples, et il est assez piquant de voir de quel autre futurisme se réclament ces jeunes aute
futurisme se réclament ces jeunes auteurs anglais. Outre les extraits de poésie de Buzzi, Marinetti et Palazzeschi, habile
se réclament ces jeunes auteurs anglais. Outre les extraits de poésie de Buzzi, Marinetti et Palazzeschi, habilement tradu
oreword to the Book of Arep, imprimé en capitales grasses entremêlées d’ ornements bizarres, et des études et appréciations
sses entremêlées d’ornements bizarres, et des études et appréciations de Lascelles Abercrombie, de H. Caldwell Cook, de Jo
ts bizarres, et des études et appréciations de Lascelles Abercrombie, de H. Caldwell Cook, de John Cournos, de sir Ronald
tudes et appréciations de Lascelles Abercrombie, de H. Caldwell Cook, de John Cournos, de sir Ronald Ross, de Victor Plarr
tions de Lascelles Abercrombie, de H. Caldwell Cook, de John Cournos, de sir Ronald Ross, de Victor Plarr, des chroniques
bercrombie, de H. Caldwell Cook, de John Cournos, de sir Ronald Ross, de Victor Plarr, des chroniques d’Ernest Rhys et de
de John Cournos, de sir Ronald Ross, de Victor Plarr, des chroniques d’ Ernest Rhys et de F.-S. Flint, celle-ci fort bien
de sir Ronald Ross, de Victor Plarr, des chroniques d’Ernest Rhys et de F.-S. Flint, celle-ci fort bien informée des chos
Ernest Rhys et de F.-S. Flint, celle-ci fort bien informée des choses de France. La Vie anecdotique. Le tribunal futuri
4-215]. J’ai rapporté d’après Lacerba la séance du tribunal futuriste de Milan jugeant le mariage du peintre Severini. En
lleurs tracé dans les grandes lignes tous ensemble dans un grand café de Milan, où mes amis fêtaient notre arrivée dans un
mise au jour dans une propriété des comtes Ferretti, à une profondeur de deux mètres. Elle est du type dénommé « tomba a s
haïque que celui des tombes « a cassa » ou à coupole. Elle renfermait de nombreux objets précieux qui ne sont pas en bon é
le renfermait de nombreux objets précieux qui ne sont pas en bon état de conservation par suite des infiltrations d’eau. O
i ne sont pas en bon état de conservation par suite des infiltrations d’ eau. On a trouvé trois vases d’argent, dont une gr
nservation par suite des infiltrations d’eau. On a trouvé trois vases d’ argent, dont une grande coupe très élégamment déco
ès élégamment décorée, et deux couvercles en majolique blanche, ornés de fleurs et de têtes d’animaux, qui provenaient des
décorée, et deux couvercles en majolique blanche, ornés de fleurs et de têtes d’animaux, qui provenaient des fabriques d’
et deux couvercles en majolique blanche, ornés de fleurs et de têtes d’ animaux, qui provenaient des fabriques d’Alexandri
ornés de fleurs et de têtes d’animaux, qui provenaient des fabriques d’ Alexandrie et qui sont extrêmement rares. À signal
i sont extrêmement rares. À signaler aussi quelques très beaux objets de bronze et de terre cuite ; l’huilier est le plus
ement rares. À signaler aussi quelques très beaux objets de bronze et de terre cuite ; l’huilier est le plus grand qu’on a
rouvé dans les tombes grecques. Un petit instrument pointu en bronze, d’ un type inconnu, paraît être un cure-ongles. Une i
raît être un cure-ongles. Une inscription en caractères grecs au fond d’ un vase présente un réel intérêt documentaire.
94, 16 novembre 1913, p. 365-369 [369]. Cela ressemble à ces colliers de perles du même pays, de mille couleurs, de mille
 365-369 [369]. Cela ressemble à ces colliers de perles du même pays, de mille couleurs, de mille facettes et tout criblé
a ressemble à ces colliers de perles du même pays, de mille couleurs, de mille facettes et tout criblé de ces petits point
les du même pays, de mille couleurs, de mille facettes et tout criblé de ces petits points chatoyants comme on en voit dan
l’œillet du poète. Et cet œillet du poète il le met à sa boutonnière d’ un geste un peu bien câlin, j’allais dire polisson
r, vous savez, hier ? sanglotait-elle… Hé bien, voilà… J’avais oublié d’ ôter de mon cou ma petite médaille bénite ! » Cela
savez, hier ? sanglotait-elle… Hé bien, voilà… J’avais oublié d’ôter de mon cou ma petite médaille bénite ! » Cela se pas
ens que Mr W. K. McClure s’est placé pour relater les diverses phases de la conquête de Tripoli, dont il suivit sur place
. McClure s’est placé pour relater les diverses phases de la conquête de Tripoli, dont il suivit sur place les péripéties.
Tripoli, dont il suivit sur place les péripéties. Il est intéressant de revenir sur cette conquête, qui a été repoussée a
ond plan par la sauvage guerre des Balkans. Cependant, on aurait tort d’ oublier que c’est l’attaque brutale de l’Italie co
kans. Cependant, on aurait tort d’oublier que c’est l’attaque brutale de l’Italie contre la Tripolitaine qui a rompu le st
évu dès longtemps, avec toutes ses conséquences, et il serait curieux de rechercher quelle fut la source des rumeurs persi
ient à l’Allemagne des desseins sur Tripoli et précipitèrent l’action de l’Italie, d’où résulta fatalement le démembrement
magne des desseins sur Tripoli et précipitèrent l’action de l’Italie, d’ où résulta fatalement le démembrement de la Turqui
itèrent l’action de l’Italie, d’où résulta fatalement le démembrement de la Turquie. Les Italiens sont à présent définitiv
liens sont à présent définitivement maîtres de Tripoli, et ils y font d’ excellente besogne, s’il faut en croire ce que rac
e dans son ouvrage : Italy in North Africa, qu’illustre une profusion de reproductions photographiques. La Vie anecdoti
 CVI, numéro 394, 16 novembre 1913, p. 438-443 Il y a maintenant tant d’ étrangers en France qu’il n’est pas sans intérêt d
a maintenant tant d’étrangers en France qu’il n’est pas sans intérêt d’ étudier la sensibilité de ceux d’entre eux qui, ét
ngers en France qu’il n’est pas sans intérêt d’étudier la sensibilité de ceux d’entre eux qui, étant nés ailleurs, sont ce
la haute civilisation française. Ils introduisent ici les impressions de leur enfance, les plus vives de toutes, et enrich
Ils introduisent ici les impressions de leur enfance, les plus vives de toutes, et enrichissent le patrimoine spirituel d
ce, les plus vives de toutes, et enrichissent le patrimoine spirituel de leur nouvelle nation comme le chocolat et le café
ersonnage sans grande culture. Il était employé dans un établissement de crédit. Italien d’origine, il était venu tout jeu
de culture. Il était employé dans un établissement de crédit. Italien d’ origine, il était venu tout jeune en France chez u
crédit. Italien d’origine, il était venu tout jeune en France chez un de ses oncles, épicier à Montmartre. Giovanni Moroni
n de ses oncles, épicier à Montmartre. Giovanni Moroni était un homme d’ une trentaine d’années, râblé, rieur et indécis. I
épicier à Montmartre. Giovanni Moroni était un homme d’une trentaine d’ années, râblé, rieur et indécis. Il avait oublié l
l avait oublié l’italien. Ses propos ne sortaient généralement, point de la banalité courante. Toutefois, je l’entendis un
oint de la banalité courante. Toutefois, je l’entendis un jour parler de ses jeunes années et ce récit d’un pérégrin m’a p
tefois, je l’entendis un jour parler de ses jeunes années et ce récit d’ un pérégrin m’a paru assez saisissant et assez sav
rin m’a paru assez saisissant et assez savoureux pour que j’aie tenté de le reproduire. « Ma mère s’appelait Attilia. Mon
ère s’appelait Attilia. Mon père, Beppo Moroni, fabriquait des jouets de bois, livrés pour quelques sous aux grands marcha
vendaient fort cher. Il s’en plaignait souvent. J’avais toutes sortes de jouets : des chevaux, des polichinelles, des sabr
n front, tu mouillais tes langes. — Et la bonne Attilia me gratifiait de taloches que j’essayais de parer, en criaillant e
anges. — Et la bonne Attilia me gratifiait de taloches que j’essayais de parer, en criaillant et sanglotant désespérément.
s de parer, en criaillant et sanglotant désespérément. « Cette époque de mon enfance à Rome m’a laissé des souvenirs très
aissé des souvenirs très précis. Les plus lointains remontent à l’âge de trois ans. « Je me revois surveillant la combusti
 Je me revois surveillant la combustion dans une cheminée, sur un feu de bois, d’une pomme de pin pignon et faisant ensuit
vois surveillant la combustion dans une cheminée, sur un feu de bois, d’ une pomme de pin pignon et faisant ensuite sortir
lant la combustion dans une cheminée, sur un feu de bois, d’une pomme de pin pignon et faisant ensuite sortir de leurs alv
r un feu de bois, d’une pomme de pin pignon et faisant ensuite sortir de leurs alvéoles les amandes à enveloppe dure comme
veloppe dure comme un os et y ressemblant. « Je me souviens des fêtes de l’Épiphanie. J’étais joyeux d’avoir de nouveaux j
essemblant. « Je me souviens des fêtes de l’Épiphanie. J’étais joyeux d’ avoir de nouveaux jouets que je croyais apportés p
nt. « Je me souviens des fêtes de l’Épiphanie. J’étais joyeux d’avoir de nouveaux jouets que je croyais apportés par la Be
de nouveaux jouets que je croyais apportés par la Befana, cette sorte de fée laide et vieille comme Morgane, mais douce au
orte de fée laide et vieille comme Morgane, mais douce aux enfants et de cœur tendre. Ces fêtes des rois mages, pendant le
s rois mages, pendant lesquelles je mangeais tant de dragées fourrées d’ écorce d’orange, tant de bonbons à Tunis, m’ont la
ges, pendant lesquelles je mangeais tant de dragées fourrées d’écorce d’ orange, tant de bonbons à Tunis, m’ont laissé un a
it sur la Piazza Navona et où il avait le droit pendant cette semaine d’ écouler ses jouets. Beppo me laissait courir d’une
pendant cette semaine d’écouler ses jouets. Beppo me laissait courir d’ une baraque à l’autre et, le soir, Attilia apporta
ourir d’une baraque à l’autre et, le soir, Attilia apportant le repas de son mari et venant me prendre pour me coucher dev
prendre pour me coucher devait me chercher longtemps en se lamentant de ce que des bohémiens m’avaient peut-être enlevé.
tonneau et j’étais alors admis à assister à leur trépas. Elle versait de l’eau bouillante sur les malheureuses bêtes dont
, les bonds désordonnés avant la mort m’enchantaient. « Hors du temps de la Befana, ma mère me menait souvent en promenade
core jeune. Les sergents retroussaient leur moustache en passant près d’ elle. Je l’aimais beaucoup, surtout parce qu’elle
elle. Je l’aimais beaucoup, surtout parce qu’elle avait pour pendants d’ oreilles de grands cercles d’or fort lourds. Par c
aimais beaucoup, surtout parce qu’elle avait pour pendants d’oreilles de grands cercles d’or fort lourds. Par ce détail, j
urtout parce qu’elle avait pour pendants d’oreilles de grands cercles d’ or fort lourds. Par ce détail, je la jugeais supér
la jugeais supérieure à mon père, qui, lui, n’avait aux oreilles que de petits cercles, minces comme du fil. « Lorsque no
er les belles voitures. L’hiver, avant de rentrer, ma mère m’achetait de bonnes châtaignes chaudes et, l’été, une tranche
a mère m’achetait de bonnes châtaignes chaudes et, l’été, une tranche de pastèque, froide comme une glace à peine sucrée.
es cheveux. Je revois nettement mon père piétiner la poitrine dénudée de ma mère, car, pendant la lutte, le corsage craqua
ère frayeur. « Un jour, ma mère s’habilla soigneusement et me revêtit de ma plus jolie robe. Nous sortîmes ensuite. Ma mèr
ma plus jolie robe. Nous sortîmes ensuite. Ma mère acheta un bouquet de violettes. Nous arrivâmes dans un vilain quartier
devant une vieille maison. Nous gravîmes un escalier dont les marches de pierre étroites et gauchies étaient devenues glis
glissantes. Une vieille femme nous fit entrer dans une pièce meublée de quelques chaises neuves ; puis un homme entra. Il
ve, rouge et répugnante autour des yeux. Effrayé, je saisis les jupes de ma mère ; mais elle se jeta à genoux devant l’hom
t ne revins à moi que dans la rue. Ma mère me dit : — Que tu es bête, de quoi avais-tu peur ? — Et moi, je criais : — Je l
ai à papa. — Elle me consola et m’apaisa en m’achetant un peu de pâte de tamarin que j’aimais beaucoup. « Une autre fois,
e souffrait, son mari la lutina et plaisanta, disant : — C’est le mal d’ amour. — Ce soir-là, on me coucha plus tôt que de
ant : — C’est le mal d’amour. — Ce soir-là, on me coucha plus tôt que de coutume. Le lendemain le mal persista. Ma mère du
chez les capucins. « Le portier nous fit entrer dans un parloir orné d’ un crucifix, d’images pieuses, de branches d’olivi
ins. « Le portier nous fit entrer dans un parloir orné d’un crucifix, d’ images pieuses, de branches d’olivier et de palmes
nous fit entrer dans un parloir orné d’un crucifix, d’images pieuses, de branches d’olivier et de palmes bénites. Autour d
rer dans un parloir orné d’un crucifix, d’images pieuses, de branches d’ olivier et de palmes bénites. Autour de la table,
arloir orné d’un crucifix, d’images pieuses, de branches d’olivier et de palmes bénites. Autour de la table, quelques frèr
s bénites. Autour de la table, quelques frères rangeaient des paniers de salade menue et mêlée de petite laitue, de pourpi
able, quelques frères rangeaient des paniers de salade menue et mêlée de petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis,
res rangeaient des paniers de salade menue et mêlée de petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et
t des paniers de salade menue et mêlée de petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et de fleurs de
s de salade menue et mêlée de petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et de fleurs de capucines q
e menue et mêlée de petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et de fleurs de capucines que ces rel
e petite laitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et de fleurs de capucines que ces religieux ont coutume
aitue, de pourpier, de feuilles de radis, de pimprenelle et de fleurs de capucines que ces religieux ont coutume d’aller v
e pimprenelle et de fleurs de capucines que ces religieux ont coutume d’ aller vendre dans la ville. Un vieux capucin entra
qui m’accrochais à ses jupes. À la porte du couvent, elle se souvint d’ avoir oublié de prendre la dent arrachée. Elle rev
is à ses jupes. À la porte du couvent, elle se souvint d’avoir oublié de prendre la dent arrachée. Elle revint au parloir
rendre la dent arrachée. Elle revint au parloir et, après des paroles de remerciaient, la redemanda. Le religieux nous bén
oue que je ne la dédaigne pas. Les causes s’enchaînent. La trouvaille d’ un trèfle à quatre feuilles désigne peut-être l’ap
trouvaille d’un trèfle à quatre feuilles désigne peut-être l’approche d’ un bonheur. Il n’y a rien d’incroyable à cela. À S
tre feuilles désigne peut-être l’approche d’un bonheur. Il n’y a rien d’ incroyable à cela. À Strasbourg, l’arrivée des cig
udrait douter. « Une fois, en été, on avait donné à ma mère l’adresse d’ un moine qui tirait les cartes à bon marché. Il ha
tait encombré délivrés. Il y avait aussi des sphères, des instruments de musique et d’astronomie. Le moine était un beau g
délivrés. Il y avait aussi des sphères, des instruments de musique et d’ astronomie. Le moine était un beau garçon, qui por
d’astronomie. Le moine était un beau garçon, qui portait une couronne de cheveux noirs et drus ; sa robe était tachée de v
portait une couronne de cheveux noirs et drus ; sa robe était tachée de vin, de graisse et marquée de petites saletés con
une couronne de cheveux noirs et drus ; sa robe était tachée de vin, de graisse et marquée de petites saletés consistante
ux noirs et drus ; sa robe était tachée de vin, de graisse et marquée de petites saletés consistantes et sèches. Il indiqu
s’assit et me prit sur ses genoux. Lui-même se plaça dans un fauteuil de l’autre côté d’une table encombrée d’un fiasque à
it sur ses genoux. Lui-même se plaça dans un fauteuil de l’autre côté d’ une table encombrée d’un fiasque à demi vide et d’
-même se plaça dans un fauteuil de l’autre côté d’une table encombrée d’ un fiasque à demi vide et d’un autre plein, à trav
uil de l’autre côté d’une table encombrée d’un fiasque à demi vide et d’ un autre plein, à travers le goulot duquel luisait
oulot duquel luisait comme une topaze l’huile qui remplace le bouchon de liège. Il y avait aussi, sur cette table une écri
avait aussi, sur cette table une écritoire, un verre sale et un jeu, de cartes crasseux. L’opération dura une demi-heure,
crasseux. L’opération dura une demi-heure, prenant toute l’attention de ma mère, tandis que je n’étais occupé que du cart
t nu au-dessous. Il eut l’audace, lorsque les cartes furent épuisées, de se relever ainsi, bestialement impudique, et de r
rtes furent épuisées, de se relever ainsi, bestialement impudique, et de refuser les cinquante centimes que ma mère lui of
r les cinquante centimes que ma mère lui offrait, en faisant semblant de ne rien voir. « Il semble que la sorcellerie de c
, en faisant semblant de ne rien voir. « Il semble que la sorcellerie de ce moine était précieuse pour ma mère puisqu’elle
. « Une fois, le moine lui remit un sachet contenant un petit morceau d’ or, un autre d’argent, un petit os de mort et un a
e moine lui remit un sachet contenant un petit morceau d’or, un autre d’ argent, un petit os de mort et un aimant. Il recom
achet contenant un petit morceau d’or, un autre d’argent, un petit os de mort et un aimant. Il recommanda à ma mère de ne
e d’argent, un petit os de mort et un aimant. Il recommanda à ma mère de ne point oublier de donner à manger chaque semain
os de mort et un aimant. Il recommanda à ma mère de ne point oublier de donner à manger chaque semaine à l’aimant un peu
nt oublier de donner à manger chaque semaine à l’aimant un peu de mie de pain trempée dans du vin et de ne pas manquer alo
haque semaine à l’aimant un peu de mie de pain trempée dans du vin et de ne pas manquer alors de retirer les déjections de
un peu de mie de pain trempée dans du vin et de ne pas manquer alors de retirer les déjections de l’aimant. « Une autre f
mpée dans du vin et de ne pas manquer alors de retirer les déjections de l’aimant. « Une autre fois, le moine avait prépar
ons de l’aimant. « Une autre fois, le moine avait préparé un triangle de bois sur lequel étaient fichées de petites chande
le moine avait préparé un triangle de bois sur lequel étaient fichées de petites chandelles. Il fit ses recommandations à
alluma les chandelles et porta le triangle aux latrines en prononçant d’ étranges paroles qui m’effrayaient. Lorsqu’elle l’
re fois que nous allâmes chez ce moine, il donna à ma mère un morceau de miroir en disant : Ceci est un morceau de miroir
donna à ma mère un morceau de miroir en disant : Ceci est un morceau de miroir dans lequel s’est miré Torlonia, l’homme l
ceau de miroir dans lequel s’est miré Torlonia, l’homme le plus riche de l’Italie. Et sachez que lorsqu’on se mire on devi
e à qui appartient le miroir. Ainsi, si je vous avais donné un miroir de prostituée, vous deviendriez comme elle, impudiqu
enant le miroir. « À cette époque j’avais sept ans. Mon père essayait de m’apprendre à épeler. Mais je ne goûtais pas ses
mais possible. « Lorsque je ne jouais pas à la mourre, il m’arrivait de dire la messe. Une chaise devenait l’autel que je
’arrivait de dire la messe. Une chaise devenait l’autel que je parais de petits candélabres, ciboires, ostensoirs de plomb
ait l’autel que je parais de petits candélabres, ciboires, ostensoirs de plomb que m’avait apportés la Befana. Parfois je
efana. Parfois je chevauchais un bâton terminé à un bout par une tête de cheval. Enfin, lorsque j’étais las de tous les je
terminé à un bout par une tête de cheval. Enfin, lorsque j’étais las de tous les jeux, je me réfugiais dans un coin avec
vert, en jaune, en bleu et en rouge. Je l’aimais plus qu’aucun autre de mes joujous, parce que je l’avais vu tailler par
dé, puis son bariolage, tout concourait à en faire pour moi une sorte de génie que j’aimais croire tutélaire. Je ne sais p
es choses qui me frappaient. Une fois, je vis un poisson sur la table de la cuisine. J’y pensai longtemps, me le désignant
la table de la cuisine. J’y pensai longtemps, me le désignant du nom de Biomoulour. « J’étais un jour en train de causer
e enveloppe en disant : — En ce cas, vous pouvez prendre connaissance de cette lettre. « Mais Attilia éclata de rire, bais
a sa femme, lui parla à l’oreille. Elle éclata en sanglots. « Le cœur de mon père était attendri par les libations, il se
rmes je me mis à sangloter plus fort qu’eux. L’étranger seul semblait de glace, mais respectait ce désespoir. « Lorsque me
s larmes furent épuisées, je m’endormis et me réveillai dans un wagon de train en marche. Je ne vis dans le compartiment q
ntaient brusquement pour mon étonnement. Le train faisait une musique de fer massif qui me berçait ; bourouboum boum boum,
lé et élevai Maldino afin qu’il vît cette tour qui était sur Je point de tomber. Lorsque le train fut de nouveau en marche
vît cette tour qui était sur Je point de tomber. Lorsque le train fut de nouveau en marche, je pris la main de mon père et
de tomber. Lorsque le train fut de nouveau en marche, je pris la main de mon père et lui demandai : — Où est maman ? — Ell
nuit, nous arrivâmes à Turin. Nous couchâmes à l’auberge. Je tombais de fatigue, mais tandis que mon père me déshabillait
résentation et ne perdis aucun des gestes des nombreuses marionnettes de grandeur naturelle qui s’agitaient sur la scène ;
e qui s’agitaient sur la scène ; mais je ne compris rien à l’intrigue de la pièce qui, autant que je me souvienne, devait
is avec mon oncle. Je n’ai jamais revu mes parents, qui moururent peu d’ années après mon départ. » Ayant achevé son récit,
iovanni Moroni resta longtemps rêveur. J’essayai à plusieurs reprises de connaître ses souvenirs, ses impressions sur les
taient écoulées depuis sa première enfance. Mais il me fut impossible de rien tirer de lui sur ce sujet. Au demeurant, je
s depuis sa première enfance. Mais il me fut impossible de rien tirer de lui sur ce sujet. Au demeurant, je crois qu’il n’
604-610 [610]. […] D’abord, Rome et l’Islam ; la portée philosophique de la guerre italo-turque, par M. Camille Spiess, un
de la guerre italo-turque, par M. Camille Spiess, un farouche ennemi de l’Islam qui, en un style hermétique et au cours d
un farouche ennemi de l’Islam qui, en un style hermétique et au cours d’ une double série d’antithèses apocalyptiques, oppo
de l’Islam qui, en un style hermétique et au cours d’une double série d’ antithèses apocalyptiques, oppose les deux civilis
d’autres choses encore… Il faut reconnaître à M. C. Spiess le mérite d’ avoir été bon prophète, puisque, dans cette brochu
ochure, publiée avant le conflit balkanique, il prédisait et appelait de ses vœux la défaite turque… […] Archéologie, v
1913, p. 614-620 [616-617, 619-620]. André Maurel : Petites villes d’ Italie, 3e série, Hachette, 3,50 De M. André Ma
André Maurel : Petites villes d’Italie, 3e série, Hachette, 3,50 De M. André Maurel, voici le troisième volume de son
érie, Hachette, 3,50 De M. André Maurel, voici le troisième volume de son ouvrage sur les Petites villes d’Italie (Abru
urel, voici le troisième volume de son ouvrage sur les Petites villes d’ Italie (Abruzzes, Pouilles, Campanie) et qui const
, Pouilles, Campanie) et qui constitue comme les précédents une série de promenades historiques, — cette fois dans l’Itali
Salerne, Sorrente, Pompéi, Caserte, Capoue, etc. — Toute cette partie de la péninsule, d’ailleurs, garde les vestiges moin
tie de la péninsule, d’ailleurs, garde les vestiges moins des peuples de l’antiquité qui y vécurent que des conquérants no
les Grecs, les Lombards ; contre les hordes allemandes et les troupes de Charles d’Anjou. On y rencontre des édifices mi-n
ormands, mi-byzantins, — cathédrales, églises, châteaux, — le château de Frédéric II, à Castel del Monte ; Saint-Nicolas d
à Castel del Monte ; Saint-Nicolas de Bari, — où l’art normand subit d’ indéniables influences orientales, tandis que Lecc
e tout le rococo, tout le mauvais goût des Espagnols et fait souvenir de leur occupation trop longue. — Cependant, c’est l
ngue. — Cependant, c’est la délicieuse Tarente ; vers la mer un décor d’ idylle ; à l’intérieur un port pittoresque, grouil
décor d’idylle ; à l’intérieur un port pittoresque, grouillant, plein de masures et d’odeurs sui generis les villes de la
 ; à l’intérieur un port pittoresque, grouillant, plein de masures et d’ odeurs sui generis les villes de la Grande-Grèce :
sque, grouillant, plein de masures et d’odeurs sui generis les villes de la Grande-Grèce : Locré, Sybaris, Crotone ; Pæstu
e, bien massacrée ; Ravello, le golfe de Naples, Capri, — le souvenir de Tibère et de ses « petits poissons », qui seraien
crée ; Ravello, le golfe de Naples, Capri, — le souvenir de Tibère et de ses « petits poissons », qui seraient une calomni
ir de Tibère et de ses « petits poissons », qui seraient une calomnie de Suétone ; puis le cône fumeux du Vésuve ; à ses p
capitale bénédictine du Mont-Cassin, — un des plus admirables refuges de l’art et de l’érudition aux vieilles époques du M
édictine du Mont-Cassin, — un des plus admirables refuges de l’art et de l’érudition aux vieilles époques du Moyen-Âge. M.
ndré Maurel indique volontiers que l’histoire aide à comprendre l’art d’ un pays, et il mêle agréablement la description de
es et les récits du passé ; les pierres des monuments nous permettent d’ évoquer le visage des morts. Je ne le chicanerai q
e des morts. Je ne le chicanerai que sur un seul point : la fantaisie de ses titres de chapitres, qui déroutent souvent et
e ne le chicanerai que sur un seul point : la fantaisie de ses titres de chapitres, qui déroutent souvent et font appel à
Christian Beck : L’Italie Septentrionale, Mercure de France, 3,50 De M. Christian Beck, c’est encore une anthologie de
de France, 3,50 De M. Christian Beck, c’est encore une anthologie de l’Italie Septentrionale, vue par les grands écriv
, quelquefois plaisants et toujours divers, des ouvrages ou relations de Montaigne, le président des Brosses, Montesquieu,
s données par l’Italie à ses visiteurs et consignées dans les carnets de route, les récits de voyage, voire dans les roman
e à ses visiteurs et consignées dans les carnets de route, les récits de voyage, voire dans les romans. — Parmi les pages
s. — Parmi les pages les plus intéressantes et avant les descriptions de pays et de villes, on y trouvera des choses préci
les pages les plus intéressantes et avant les descriptions de pays et de villes, on y trouvera des choses précieuses sur l
rugalité, italienne, à laquelle on sacrifie pour se donner les moyens de paraître ; le caractère vindicatif des habitants,
mps le caractère espagnol. Plus loin c’est la physionomie pittoresque de Vérone due au crayon de Th. Gautier, des choses s
l. Plus loin c’est la physionomie pittoresque de Vérone due au crayon de Th. Gautier, des choses sur Venise de Byron, Rusk
s, souvent cité et qui se plaint cette fois qu’on lui ait fait manger de la citrouille ; un tableau très coloré de Chioggi
s qu’on lui ait fait manger de la citrouille ; un tableau très coloré de Chioggia, par G. Rémond, et qui est peut-être une
épétait un bruit jusqu’à quarante fois, — tant qu’il semblait pouffer de rire. — Cependant, s’il y a beaucoup d’auteurs ci
— tant qu’il semblait pouffer de rire. — Cependant, s’il y a beaucoup d’ auteurs cités dans cet ouvrage, on peut remarquer
’autres manquent à l’appel et l’on aurait pu y ajouter quelques pages de Taine, d’Eugène Muntz, qui comptent aussi comme é
nquent à l’appel et l’on aurait pu y ajouter quelques pages de Taine, d’ Eugène Muntz, qui comptent aussi comme écrivains d
es pages de Taine, d’Eugène Muntz, qui comptent aussi comme écrivains d’ art, plus récemment une dizaine d’ouvrages de la c
qui comptent aussi comme écrivains d’art, plus récemment une dizaine d’ ouvrages de la collection Laurens, les promenades
nt aussi comme écrivains d’art, plus récemment une dizaine d’ouvrages de la collection Laurens, les promenades d’histoire
mment une dizaine d’ouvrages de la collection Laurens, les promenades d’ histoire et d’art de M. André Maurel, etc. Une cur
ine d’ouvrages de la collection Laurens, les promenades d’histoire et d’ art de M. André Maurel, etc. Une curieuse préface
ouvrages de la collection Laurens, les promenades d’histoire et d’art de M. André Maurel, etc. Une curieuse préface de M. 
des d’histoire et d’art de M. André Maurel, etc. Une curieuse préface de M. de Wyzewa, dont nous avons encore d’excellente
el, etc. Une curieuse préface de M. de Wyzewa, dont nous avons encore d’ excellentes pages sur Sienne et la peinture sienno
’excellentes pages sur Sienne et la peinture siennoise, indique enfin de quelle façon bizarre nos ancêtres, du xvie au xv
1913, p. 621-628 [628]. […] France-Italie (1er novembre) : — Poésie de M. Louis Le Cardonnel. — M. J. Bertaut : « Le Pèl
. Robert de la Sizeranne excelle à évoquer, devant certains portraits de personnages illustres, l’âme de la vie des modèle
à évoquer, devant certains portraits de personnages illustres, l’âme de la vie des modèles, à soulever, pour ainsi dire,
ur vie. Cette fois, c’est À Florence et au Louvre (Portraits célèbres de la Renaissance italienne) (Paris, Hachette et Cie
 fr.) qu’il nous conduit pour nous introduire, au moyen des documents d’ histoire et d’art, dans l’intimité de quelques fig
us conduit pour nous introduire, au moyen des documents d’histoire et d’ art, dans l’intimité de quelques figures particuli
troduire, au moyen des documents d’histoire et d’art, dans l’intimité de quelques figures particulièrement attachantes du
et aussi la glace sous laquelle il est emprisonné — dans les fresques de Botticelli au Louvre provenant de son ancienne vi
est emprisonné — dans les fresques de Botticelli au Louvre provenant de son ancienne villa ; la belle Simonetta Vespucci
e est à Chantilly, et qui est une des gracieuses figures du Printemps de Botticelli ; Lucrezia Tornabuoni, femme de Pierre
euses figures du Printemps de Botticelli ; Lucrezia Tornabuoni, femme de Pierre de Médicis ; la poétesse et courtisane Tul
t courtisane Tullia d’Aragon ; la résignée Éléonore de Tolède, épouse de Cosme Ier de Médicis ; l’énigmatique Bianca Capel
s ; l’énigmatique Bianca Capello ; et enfin deux des plus beaux types d’ humanistes de la Renaissance italienne : Isabelle
ique Bianca Capello ; et enfin deux des plus beaux types d’humanistes de la Renaissance italienne : Isabelle d’Este, marqu
e, dont le portrait par Raphaël occupe aujourd’hui au Louvre la place de la Joconde et dont le Cortégeant est, comme son a
eur, un si exact résumé des préoccupations intellectuelles et morales de son temps. Vus ensuite après cette lecture, il se
uite après cette lecture, il semble que les portraits et les tableaux de nos musées prennent un aspect nouveau, vivent d’u
aits et les tableaux de nos musées prennent un aspect nouveau, vivent d’ une nouvelle vie. Tome CVI, numéro 396, 16 déc
, 365. 2. Tous ces renseignements me sont donnés par un grand érudit de Copenhague, M. Tage E. Bull. 3. Voy. Mercure de
Voy. Mercure de France, n° 372. 4. Des Fiancés, — du titre du roman de Manzoni. 5. V. l’article de M. Corrado Ricci dan
72. 4. Des Fiancés, — du titre du roman de Manzoni. 5. V. l’article de M. Corrado Ricci dans la Nuova Antologia du 16 no
s la Nuova Antologia du 16 novembre dernier. 6. Voir, sur l’ensemble de cette galerie, les articles de M. G. Frizzoni dan
mbre dernier. 6. Voir, sur l’ensemble de cette galerie, les articles de M. G. Frizzoni dans la Gazette des Beaux-Arts de
alerie, les articles de M. G. Frizzoni dans la Gazette des Beaux-Arts de décembre 1896, et de M. A. Melani dans l’Emporium
de M. G. Frizzoni dans la Gazette des Beaux-Arts de décembre 1896, et de M. A. Melani dans l’Emporium de décembre 1912. 7
e des Beaux-Arts de décembre 1896, et de M. A. Melani dans l’Emporium de décembre 1912. 7. Voir l’article de M. Pierre de
de M. A. Melani dans l’Emporium de décembre 1912. 7. Voir l’article de M. Pierre de Quirielle dans le Journal des Débats
n 1912. 9. Od., X, 78. 10. Mot à mot : car leurs routes du jour et de la nuit sont très rapprochées. 11. Mot à mot : a
ot : autour duquel la roche dénudée est complètement (ou tout à fait) de part et d’autre. 12. Odyssée, X, 80 à 132. 13.
duquel la roche dénudée est complètement (ou tout à fait) de part et d’ autre. 12. Odyssée, X, 80 à 132. 13. Λαας et λα
t ἀρτακίη ; mais dans un nom si dur à l’oreille, on comprend la chute d’ une consonne. 16. Phéniciens et Grecs en Italie
quité, ont été séparées par le Longurus sinus. 18. Voir p. 384 à 399 de l’ouvrage ci-dessus. 19. Instructions nautiques
ctions nautiques, n° 731, p. 141. 20. Le scoglio Colombo est au nord de Porto Pezzo : si pour Homère il signale la baie,
zo : si pour Homère il signale la baie, c’est que les marines connues de lui arrivent, ordinairement par le nord ; ce sont
ie, Μ. V. Bérard voit-il dans son nom tout autre chose : l’indication d’ une ville aux larges portes ? 22. Ἄρκτου ἅκρα, d
ême sens est l’épithète εὐρυοδείη (X, 149), à laquelle on ne voit pas d’ autre sens que « facile à parcourir ». 27. Od.,
s soudée à la terre ferme. Mais la géologie et l’archéologie prouvent d’ un commun accord que, pendant cette période, la cô
nt d’un commun accord que, pendant cette période, la côte occidentale de l’Italie s’est abaissée et non pas élevée. — Comm
o était fréquenté par les éperviers ; le grec κικρη est la traduction d’ un vocable phénicien (l’hébreu dit aia) que reprod
e phénicien (l’hébreu dit aia) que reproduit par allitération l’αἰαίη de nos textes, île ou rivage de l’aia ; l’un et l’au
) que reproduit par allitération l’αἰαίη de nos textes, île ou rivage de l’aia ; l’un et l’autre signifient épervier. Lors
ons, faites au petit bonheur et au gré des vanités locales, les Grecs de la région napolitaine logèrent la Magicienne près
cales, les Grecs de la région napolitaine logèrent la Magicienne près d’ eux, là où ils furent enchantés de retrouver son n
litaine logèrent la Magicienne près d’eux, là où ils furent enchantés de retrouver son nom. Le site voisin où ils mirent l
aspéro, Hist. anc., Ι, p. 17 et 128 ; 543 et 586 ; et surtout Recueil de Philologie, XII, p. 78. 33. Od., XII, 10 et sui
n quelques heures, le matin, j’avais parcouru Portoferraio, préoccupé d’ Homère, qui suivant moi place Aiétès, l’aigle, frè
lle le monte Falcone, mais plus absorbé encore dans le grand souvenir de cet autre aigle, Napoléon. J’avais rencontré un é
édifice (sous-préfecture ou municipe, je ne sais trop) faisant parade de deux grandes plaques de marbre prétentieuses et g
ou municipe, je ne sais trop) faisant parade de deux grandes plaques de marbre prétentieuses et grandiloquentes, comme le
marbre prétentieuses et grandiloquentes, comme les aiment ces buveurs de mots que sont les Italiens : l’une consacrée à la
or Hugo ; c’est ici que se forma cette parole, qui plus tard, torrent de feu sacré, devait courir à travers les veines des
ers les veines des peuples ; sans doute, les trois années qu’il vécut de notre air enrichi des molécules du fer et de la m
trois années qu’il vécut de notre air enrichi des molécules du fer et de la mer, en fortifiant son corps bien débile, ont
en fortifiant son corps bien débile, ont gardé à la France l’orgueil de sa naissance, au siècle la gloire de son nom, à l
ont gardé à la France l’orgueil de sa naissance, au siècle la gloire de son nom, à l’humanité un apôtre et un génie immor
nité un apôtre et un génie immortel ! » Amusé par cet heureux mélange de sottise amphigourique et de réclame commerciale,
mmortel ! » Amusé par cet heureux mélange de sottise amphigourique et de réclame commerciale, j’en oubliais ma colère de n
tise amphigourique et de réclame commerciale, j’en oubliais ma colère de n’avoir pu découvrir dans toute la ville un homma
à l’Aigle foudroyé ; et m’adressant à un télégraphiste, grand garçon de dix-huit ans, évidemment au courant : « S’il vous
vous plaît, lui demandai-je en italien, le plus court pour la maison de Napoléon ? » — « Je ne connais pas. Monsieur ; ce
tre impartial, que, depuis 1910, Portoferraio a, paraît-il, sa statue de Napoléon. 42. Il est vrai que la plupart n’ont p
tatue de Napoléon. 42. Il est vrai que la plupart n’ont pas le droit d’ être difficiles en fait de nourriture ; on verra t
est vrai que la plupart n’ont pas le droit d’être difficiles en fait de nourriture ; on verra tout à l’heure pourquoi. 4
addition justifiée par les vers qui précèdent. 45. Cette description de Pianosa est faite partie avec mes constatations p
aite partie avec mes constatations personnelles, partie avec la carte de l’état-major italien au 1/20 000, partie avec les
artie avec des renseignements et des photographies dus à l’obligeance de M. le directeur du pénitencier. 46. Od., X, 501
suiv. 53. La vitesse moyenne ordinaire des navigations antiques est de 150 km par 24 heures. Cependant pour certains iti
XI, 539. Cette évocation fait défiler devant Ulysse d’abord une foule de morts les uns après les autres ; puis, devenue pl
le cadastre français dirait le climat) portent le nom à peine déformé d’ Império. 70. Od., XI, 21. 71. Od., XI, 20. 72
Od., XI, 21. 71. Od., XI, 20. 72. Cette description du Coghinas et de ses alentours est faite avec la carte de l’État-m
e description du Coghinas et de ses alentours est faite avec la carte de l’État-major italien au cinquante millième, le Nu
inerario di Sardegna de Cuggia (2 vol., Ravenne), les ouvrages connus de la Marmora et du chanoine Spano, et surtout avec
ano, et surtout avec les documents inédits que je dois à l’obligeance de M. Benetti, auquel j’adresse ici tous mes remerci
auquel j’adresse ici tous mes remerciements. 73. C’eût été la place de confirmer les identifications de Circé, du Pays d
merciements. 73. C’eût été la place de confirmer les identifications de Circé, du Pays des Morts et des Laistrygons, et d
es identifications de Circé, du Pays des Morts et des Laistrygons, et de montrer leurs relations de voisinage et de commer
, du Pays des Morts et des Laistrygons, et de montrer leurs relations de voisinage et de commerce, au moyen de la généalog
rts et des Laistrygons, et de montrer leurs relations de voisinage et de commerce, au moyen de la généalogie géographique
s de voisinage et de commerce, au moyen de la généalogie géographique de Circé, « sœur d’Aiétès, et comme lui née du Solei
de commerce, au moyen de la généalogie géographique de Circé, « sœur d’ Aiétès, et comme lui née du Soleil qui éclaire les
 sœur d’Aiétès, et comme lui née du Soleil qui éclaire les vivants et de Persé, fille de l’Océan » (Od., X, 137.) Cette gé
et comme lui née du Soleil qui éclaire les vivants et de Persé, fille de l’Océan » (Od., X, 137.) Cette généalogie s’inter
éan » (Od., X, 137.) Cette généalogie s’interprète ainsi : la station de Circé (Pianosa) et celle de l’Aigle sa voisine (P
énéalogie s’interprète ainsi : la station de Circé (Pianosa) et celle de l’Aigle sa voisine (Portoferraio) doivent leur co
as) au pays des Morts. Mais il y faudrait une démonstration demandant de longs développements. On la trouvera d’ailleurs d
e du 16 octobre 1907. M. Charles Benoist n’a-t-il pas publié la suite de cette œuvre ? 76. Il y a quelques années, M. Gio
. Giovanni Papini publia dans le Leonardo un article sur la nécessité de mal écrire. — Note de l’Auteur. 77. On peut d’ai
ia dans le Leonardo un article sur la nécessité de mal écrire. — Note de l’Auteur. 77. On peut d’ailleurs s’en faire quel
stine-t-on à laisser sur le cartouche du tableau le titre : Naissance de la Vierge, qu’on sait bien, au Louvre, être erron
11 (1899) Articles du Mercure de France, année 1899
nvier 1899 Notices bibliographiques. Vittorio Pica : Letteratura d’ eccezione, Milan, Baldini, 3.50 Remy de Gourmon
X, numéro 109, 1er janvier 1899, p. 197-201 [197-198]. Le seul défaut de ce livre est dans son titre. Meilleur que « Les M
, épigramme inconsciente qui avait naguère tenté M. Pica, Littérature d’ exception rend fort mal le sentiment littéraire qu
d fort mal le sentiment littéraire que l’on éprouve devant les œuvres de Mallarmé, de Verlaine ou de Huysmans ; d’exceptio
sentiment littéraire que l’on éprouve devant les œuvres de Mallarmé, de Verlaine ou de Huysmans ; d’exception, elles le f
éraire que l’on éprouve devant les œuvres de Mallarmé, de Verlaine ou de Huysmans ; d’exception, elles le furent ; tout ce
n éprouve devant les œuvres de Mallarmé, de Verlaine ou de Huysmans ; d’ exception, elles le furent ; tout ce qui est origi
s elles ne le sont plus que par leur valeur et ce qu’elles renferment de beauté singulière. Toute la littérature digne de
qu’elles renferment de beauté singulière. Toute la littérature digne de nom, en somme, est exceptionnelle ; toute œuvre d
, est exceptionnelle ; toute œuvre d’art est un miracle. Le contraire d’ exceptionnel est : vulgaire, commun, coutumier, or
Verlaine, ou moins exceptionnel ? Il est question dans le même volume de Barrès, d’Anatole France : en quoi ces deux écriv
u moins exceptionnel ? Il est question dans le même volume de Barrès, d’ Anatole France : en quoi ces deux écrivains sont-i
an, ou Beckford, ou Fromentin ? Inexplicable logiquement, Littérature d’ exception se comprend, si l’on n’a souci que du se
uand l’évangile du jour commençait ainsi : Je suis l’Empire à la fin de la décadence. Et ces études en effet sont de l’h
suis l’Empire à la fin de la décadence. Et ces études en effet sont de l’histoire presque autant que de la littérature,
adence. Et ces études en effet sont de l’histoire presque autant que de la littérature, l’histoire des talents en même te
emps que l’analyse des œuvres. Dans les deux cents pages qui traitent de Verlaine, puis de Mallarmé, rien n’est oublié, da
des œuvres. Dans les deux cents pages qui traitent de Verlaine, puis de Mallarmé, rien n’est oublié, dates, citations, ré
ables et ressemblants. Le reste du volume n’est pas rédigé avec moins de soin, mais la vérité y apparaît moins sûre, et ce
ela est inévitable puisque la figure des vivants change à chaque jour de leur vie il y a néanmoins bien des traits qui ne
s qui ne seront plus modifiés dans les fusains que M. Pica nous donne de Poictevin ou de Huysmans et même de France et de
plus modifiés dans les fusains que M. Pica nous donne de Poictevin ou de Huysmans et même de France et de Barrès. C’est qu
es fusains que M. Pica nous donne de Poictevin ou de Huysmans et même de France et de Barrès. C’est qu’il connaît notre li
e M. Pica nous donne de Poictevin ou de Huysmans et même de France et de Barrès. C’est qu’il connaît notre littérature, ou
turellement clair et clarificateur : son Mallarmé est un chef-d’œuvre de mise au point et de mise en lumière. Avec M. Pica
clarificateur : son Mallarmé est un chef-d’œuvre de mise au point et de mise en lumière. Avec M. Pica en Italie et M. Sym
ise a ses deux meilleurs critiques, ceux qui doivent inspirer le plus de confiance ; elle en a d’autres, et d’excellents e
ux qui doivent inspirer le plus de confiance ; elle en a d’autres, et d’ excellents en presque tous les pays, jusqu’en Russ
au mouvement littéraire qu’il faudrait apprécier. Ceux qui ont l’air de remplir ces conditions ne sont pas sérieux ; leur
r ces conditions ne sont pas sérieux ; leurs jugements n’ont même pas d’ importance pratique ; il y a autour d’eux un petit
leurs jugements n’ont même pas d’importance pratique ; il y a autour d’ eux un petit désert arabique et le sable seul s’ém
il y a autour d’eux un petit désert arabique et le sable seul s’émeut de leurs paroles. M. Pica, au contraire, a de l’auto
e et le sable seul s’émeut de leurs paroles. M. Pica, au contraire, a de l’autorité à la fois chez lui et chez nous, pour
e, a de l’autorité à la fois chez lui et chez nous, pour la rectitude de sa pensée, pour le charme de son style, pour la h
chez lui et chez nous, pour la rectitude de sa pensée, pour le charme de son style, pour la hardiesse aussi avec laquelle
re des beautés nouvelles. Les Théâtres. Représentations italiennes de M. Ermete Novelli A.-Ferdinand Herold. Tome X
 janvier 1899, p. 217-226 [226]. 3 décembre : Première représentation de Pane altrui, dramma in due atti, d’I. Tourgueneff
écembre : Première représentation de Pane altrui, dramma in due atti, d’ I. Tourgueneff. — 3 décembre : Première représenta
in due atti, d’I. Tourgueneff. — 3 décembre : Première représentation de Gelosia, commedia in uno atto, di Th. Barrière. —
ui. — 4, 5 décembre : Gelosia. — 6 décembre : Première représentation de Il Burbero benefico, commedia in tre atti, di Gol
media in tre atti, di Goldoni. — 6 décembre : Première représentation de Don Pietro Caruso, scene populari napolitane in u
 décembre : Don Pietro Caruso. — 9 décembre : Première représentation d’ Otello, dramma in cinque atti, di Shakespeare. — 1
e. — 10-12 décembre : Otello. — 13 décembre : Première représentation de Mia moglie non ha chic, commedia in tre atti, di
tti, di Bernard e Valabrègue. — 13 décembre : Première représentation de le Bestemme di Cadillac, commedia in uno atto, di
media in uno atto, di Berton. — 14 décembre : Première représentation de Papa Lebonnard, commedia in quattro atti, di Jean
quattro atti, di Jean Aicard. — 15 décembre : Première représentation de Shylock, commedia, di Shakespeare, riduzione in q
Shakespeare, riduzione in quattro atti, di L. Suner. Publications d’ art. Julian Klaczko : Rome et la Renaissance : Jul
XXIX, numéro 109, 1er janvier 1899, p. 242-251 [242-243]. Le Jules II de M. Julian Klaczko est un livre d’érudition et de
, p. 242-251 [242-243]. Le Jules II de M. Julian Klaczko est un livre d’ érudition et de pensée que j’ai eu grand plaisir e
42-243]. Le Jules II de M. Julian Klaczko est un livre d’érudition et de pensée que j’ai eu grand plaisir et profit à lire
dition et de pensée que j’ai eu grand plaisir et profit à lire. C’est de l’histoire agréablement écrite avec un bel amour
fit à lire. C’est de l’histoire agréablement écrite avec un bel amour de l’art dont parle l’auteur. M. Klaczko est un espr
laczko est un esprit sagace qui vaut surtout par des qualités solides de critique savante, pondérée et élégante. Tome 
o 110, 1er février 1899 Les Théâtres. Représentations italiennes de M. Ermete Novelli A.-Ferdinand Herold. Tome X
5]. 16-20 décembre : Shylock. — 21 décembre : Première représentation d’ Alleluja, dramma in tre atti, di Marco Praga. — 22
a. — 23-25 décembre : Otello. — 26 décembre : Première représentation d’ Amleto, di Shakespeare (2e acte). — 26 décembre :
to, di Shakespeare (2e acte). — 26 décembre : Première représentation de Dopo, dramma in due atti, di Augusto Novelli. — 2
numéro 112, 1er avril 1899 Musique. La Résurrection du Christ, de don Lorenzo Perosi (Ricordi) Pierre de Brévill
don Lorenzo Perosi, et, révélé aux Parisiens dans les premiers jours de mars, le voilà déjà célèbre et presque décoré. Au
ême école, de même chapelle ou petite chapelle, échangent à son sujet d’ aigres paroles, Pérosistes et anti-Pérosistes se d
a-musicaux, à désinences en … istes ou en … ards. Bref, dans le monde de la musique, il y a actuellement une affaire Peros
ro me pardonne un rapprochement qu’il aurait le droit, étant innocent de toute intrigue, de considérer comme grossièrement
approchement qu’il aurait le droit, étant innocent de toute intrigue, de considérer comme grossièrement injurieux, mais l’
ut sembler tout d’abord. C’est en effet sans connaître une seule note de son œuvre, sans avoir compulsé les documents, je
e les partitions, sans avoir assisté aux répétitions à huis clos que, d’ avance, snobs et snobinettes se sont résolus à l’a
admiration quand même. N’était-il pas suffisant pour eux qu’il s’agît d’ un étranger, qu’un syndicat, non, un comité conten
ue le chef de l’État et une partie du corps diplomatique aient promis d’ assister à son premier concert, et que le prix hab
ublé ? C’est bien là tout ce qu’il faut pour justifier un « mouvement d’ opinion », chez des gens qui manifestent leur pass
leur passion pour la musique dans les seuls cas où il est élégant et de bon ton d’en faire étalage, comme ils témoignent
on pour la musique dans les seuls cas où il est élégant et de bon ton d’ en faire étalage, comme ils témoignent de leur goû
il est élégant et de bon ton d’en faire étalage, comme ils témoignent de leur goût pour la peinture en se montrant chaque
lé qu’une musique pour ainsi dire improvisée et parfois rudimentaire, d’ harmonie pauvre et peu raffinée. Enfin est arrivé
mentaire, d’harmonie pauvre et peu raffinée. Enfin est arrivé le jour de l’audition. Malgré l’ennui qui les a certainement
ition. Malgré l’ennui qui les a certainement accablés, en raison même de cet ennui peut-être — pour eux critérium de beaut
accablés, en raison même de cet ennui peut-être — pour eux critérium de beauté — les premiers ont feint de rester fidèles
nui peut-être — pour eux critérium de beauté — les premiers ont feint de rester fidèles à leur enthousiasme préconçu, les
raisons auxquelles ils devaient leur opinion ne leur permettant guère de la modifier. Mais, parmi les autres, beaucoup ont
e de la modifier. Mais, parmi les autres, beaucoup ont été contraints de s’avouer que la musique est faite aussi pour être
us les secrets. Sans nier certes les inexpériences et les maladresses d’ un orchestre peu cohérent, la sonorité indigente d
et les maladresses d’un orchestre peu cohérent, la sonorité indigente d’ un quatuor, qui, le plus souvent, se borne à doubl
des cuivres employés par masses ou en solistes, l’italianisme fâcheux de certaine phrase (noli me tangere…), l’impersonnal
nisme fâcheux de certaine phrase (noli me tangere…), l’impersonnalité de l’inspiration mélodique qui oscille entre Marcell
Haendel — les savants ajoutent Carissimi — sans excuser la puérilité d’ un Terremoto, vraie tempête dans un verre d’eau, o
sans excuser la puérilité d’un Terremoto, vraie tempête dans un verre d’ eau, ou de quelques mesures sautillantes qui dépei
er la puérilité d’un Terremoto, vraie tempête dans un verre d’eau, ou de quelques mesures sautillantes qui dépeignent Mari
eine courant vers Simon-Pierre, ils ont compris cependant, au souffle de foi et de bonne foi qu’elle émane, qu’ils étaient
nt vers Simon-Pierre, ils ont compris cependant, au souffle de foi et de bonne foi qu’elle émane, qu’ils étaient en présen
bonne foi qu’elle émane, qu’ils étaient en présence d’une œuvre digne de respect. Dès lors, ne lui tenant plus rigueur de
ce d’une œuvre digne de respect. Dès lors, ne lui tenant plus rigueur de la réclame qui les avait primitivement mal dispos
nt senti qu’un jugement consciencieux ne se pouvait borner à l’examen de la seule lettre musicale, car l’art pour lui-même
ttre musicale, car l’art pour lui-même n’apparaît pas ici le vrai but de l’auteur. Ils ont pensé alors à la mission que s’
illé en Italie, plus encore que chez nous, en dépit des sages décrets de la congrégation des rites, par une musique scanda
forme poursuivie par notre Schola de Saint-Gervais. Outre cette œuvre d’ assainissement, il en a entrepris une autre, vérit
a entrepris une autre, véritable apostolat, dont il a déjà, au matin de sa vie, réglé toutes les étapes. Par la musique i
sique il veut répandre la Sainte Parole, et il a résolu, lui, prêtre, d’ illustrer l’Évangile en de nombreuses fresques son
Sainte Parole, et il a résolu, lui, prêtre, d’illustrer l’Évangile en de nombreuses fresques sonores. Ces illustrations il
encore qu’en artiste. Pour lui, comme pour Palestrina, chaque phrase de musique doit correspondre à une phrase du texte s
as à écrire des morceaux, il réprouve tout ornement inutile et bannit de son instrumentation, conçue volontairement en tei
as un vieillard, le peut appeler familièrement : Lorenzo. Il convient d’ ajouter aussi que sa Résurrection du Christ ne con
seulement des intentions. Don Lorenzo. Perosi n’a pas conquis nombre d’ indifférents ou même de détracteurs simplement par
ns. Don Lorenzo. Perosi n’a pas conquis nombre d’indifférents ou même de détracteurs simplement par ce qu’il a voulu faire
ance, la violence exagérée, le cri auquel on a si bien décerné le nom de « théâtral », mais l’expression juste du sentimen
é le nom de « théâtral », mais l’expression juste du sentiment. C’est de cette sincérité d’accent que s’émeuvent les chœur
ral », mais l’expression juste du sentiment. C’est de cette sincérité d’ accent que s’émeuvent les chœurs de la première pa
entiment. C’est de cette sincérité d’accent que s’émeuvent les chœurs de la première partie, Crux fidelis et Recessit Pate
ater noster ; l’introduction à la seconde partie où s’impose le thème de la Résurrection, et où par trois fois, comme à l’
int, éclate solennel l’alleluia grégorien ; la rencontre du Christ et de Marie-Madeleine ; enfin, et par-dessus tout, l’ap
hrist et de Marie-Madeleine ; enfin, et par-dessus tout, l’apparition de Jésus parmi ses disciples et, après un long silen
mi ses disciples et, après un long silence, l’impressionnante gravité de ses consolantes paroles Pax vobis. Ces quelques
e, qu’il consacre les dons merveilleux qu’il a reçus à la propagation de sa foi ; s’il parvient à libérer l’art religieux
à la propagation de sa foi ; s’il parvient à libérer l’art religieux de son pays, et, par sa musique, à faire entendre ce
e pas, qu’il trouvera sa récompense, récompense plus douce à son cœur de prêtre que les enthousiasmes irréfléchis dont sa
899, p. 268-272. Ouf ! On peut enfin respirer un peu, après huit mois de politique militante, acharnée, et en attendant le
moins. Au contraire, ce sont ceux-là, aujourd’hui, qui nous attaquent de tous les côtés, et qui portent plainte contre ceu
caioli, c’est-à-dire les petits bourreaux, les dilettanti du gibet et de la corde. Je suis censé être parmi ces forcaioli
et j’ai aux yeux de mes très ignorants confrères la tache ineffaçable d’ avoir été et d’être avant tout un homme de lettres
x de mes très ignorants confrères la tache ineffaçable d’avoir été et d’ être avant tout un homme de lettres. Gare aux litt
frères la tache ineffaçable d’avoir été et d’être avant tout un homme de lettres. Gare aux littérateurs, — aux jeunes, not
ittérateurs, — aux jeunes, notamment, qui n’oublient pas leur fardeau de rêves superbes sur le seuil du journalisme quotid
ment… Et me voici, donc, dans un intermezzo, à respirer encore un peu d’ air frais, et à rendre compte à mes lecteurs, — il
ecteurs, — ils m’auront oublié et ils auront bien fait, après tout, — de quelques livres choisis dans le tas qui est venu
opolari, par Vittorio Bersezio, parfaitement négligeables. Rééditions de vieux contes publiés jadis, bien jadis, dans les
s, dans les journaux littéraires. Th. Neal : Studi di letteratura e d’ arte (Florence, Marzocco) Studi di letteratura
letteratura e d’arte (Florence, Marzocco) Studi di letteratura e d’ arte, par Th. Neal (Angelo Cecconi). C’est l’œuvre
di letteratura e d’arte, par Th. Neal (Angelo Cecconi). C’est l’œuvre d’ un esprit paradoxal qui résume, en une vingtaine d
ni). C’est l’œuvre d’un esprit paradoxal qui résume, en une vingtaine de chapitres, ses idées sur les types littéraires it
’il faut en admirer d’abord l’ironie sanglante ou la finesse perçante de la critique : ce pauvre M. Klinger, que les lourd
t en train d’adorer, en sort très mal à son aise. Le mérite principal de cette petite brochure, c’est qu’elle révèle chez
cultivée qui a ses idées à elle, en dépit de la mode et des caprices de la foule. Cela n’empêche que je me garde d’approu
e la mode et des caprices de la foule. Cela n’empêche que je me garde d’ approuver tout le mal que M. Cecconi écrit de Paul
’empêche que je me garde d’approuver tout le mal que M. Cecconi écrit de Paul Bourget et tout le bien qu’il pense de Felic
mal que M. Cecconi écrit de Paul Bourget et tout le bien qu’il pense de Felice Cavallotti, duquel j’ai eu l’honneur de pr
ut le bien qu’il pense de Felice Cavallotti, duquel j’ai eu l’honneur de présenter la silhouette il y a un an aux lecteurs
uette il y a un an aux lecteurs du Mercure. R. Quaglino : Dialoghi d’ esteta (Milan, Fratelli Treves) Dialoghi d’est
R. Quaglino : Dialoghi d’esteta (Milan, Fratelli Treves) Dialoghi d’ esteta, par Romolo Quaglino. C’est un recueil de d
Treves) Dialoghi d’esteta, par Romolo Quaglino. C’est un recueil de discussions en forme de dialogues, que je déclare
édition soit fort élégante et rehaussée par une couverture symbolique d’ un goût adorable. M. Quaglino, — il est mon ami, e
ût adorable. M. Quaglino, — il est mon ami, et j’ai presque le devoir d’ en parler mal, — écrit sa prose comme de la poésie
mi, et j’ai presque le devoir d’en parler mal, — écrit sa prose comme de la poésie, en petites périodes rythmées. Il est c
rose comme de la poésie, en petites périodes rythmées. Il est curieux de noter que ce jeune socialiste est un artiste qui
rtiste qui pousse l’aristocratie jusqu’à l’incompréhensibilité ; doué d’ un talent indéniable, dans une position sociale qu
tion sociale qui peut lui permettre bien des bizarreries, comme celle de se payer des éditions princières de ses œuvres, M
bien des bizarreries, comme celle de se payer des éditions princières de ses œuvres, M. Quaglino s’est toujours gardé pres
de ses œuvres, M. Quaglino s’est toujours gardé presque avec horreur de donner le livre clair, frappant, simple et profon
frappant, simple et profond. Il a l’imagination tortueuse, au service de laquelle il met quelquefois une forme enveloppée
vice de laquelle il met quelquefois une forme enveloppée et nuageuse, de manière qu’il fatigue plus qu’il ne plaît. Je cro
qu’il ne plaît. Je crois que son défaut c’est la recherche à outrance de l’originalité ; il s’arrêtera un jour sur ce chem
cialiste. Tandis que j’écris sur lui, il est aux Indes, sur le retour d’ un voyage, qui dure depuis le mois de novembre et
il est aux Indes, sur le retour d’un voyage, qui dure depuis le mois de novembre et qui ne prendra fin qu’en avril. Le li
vre dont je parle peut faire les délices des érudits, lourd qu’il est de notes et de discussions sur les théories philosop
parle peut faire les délices des érudits, lourd qu’il est de notes et de discussions sur les théories philosophiques de Xé
qu’il est de notes et de discussions sur les théories philosophiques de Xénophane et sur les interprétations de Kern, de
r les théories philosophiques de Xénophane et sur les interprétations de Kern, de Zeller, de Freudenthal, etc. Tout en adm
ories philosophiques de Xénophane et sur les interprétations de Kern, de Zeller, de Freudenthal, etc. Tout en admirant la
sophiques de Xénophane et sur les interprétations de Kern, de Zeller, de Freudenthal, etc. Tout en admirant la rare souple
n, de Zeller, de Freudenthal, etc. Tout en admirant la rare souplesse d’ esprit qui permet à M. Orvieto de passer tour à to
. Tout en admirant la rare souplesse d’esprit qui permet à M. Orvieto de passer tour à tour de l’art à la philosophie la p
rare souplesse d’esprit qui permet à M. Orvieto de passer tour à tour de l’art à la philosophie la plus abstruse, je le pr
hie la plus abstruse, je le préfère dans son Velo di Maya, un recueil de vers lyriques dont plusieurs pièces sont absolume
e furieuse en défense de notre grand poète Leopardi, qu’un professeur de physiologie, élève, hélas ! de M. Lombroso, trait
grand poète Leopardi, qu’un professeur de physiologie, élève, hélas ! de M. Lombroso, traitait fort mal, sous le prétexte
tait fort mal, sous le prétexte de découvrir les sources mystérieuses de son génie mélancolique et profond. C’est pourquoi
rieuses de son génie mélancolique et profond. C’est pourquoi ce livre de M. de Roberto, qui, patiemment, avec une richesse
livre de M. de Roberto, qui, patiemment, avec une richesse admirable de détails, reconstruit la figure vraie du poète, m’
: mais, en dehors de ces raisons subjectives et égoïstiques, le livre de M. de Roberto a été salué à son apparition comme
e de M. de Roberto a été salué à son apparition comme un chef-d’œuvre de psychologie et de critique. Les admirateurs innom
a été salué à son apparition comme un chef-d’œuvre de psychologie et de critique. Les admirateurs innombrables du poète n
Les admirateurs innombrables du poète ne pourront désormais se passer de cette biographie délicate dont M. de Roberto a vo
ble et il offre le flanc à la critique par son dédain des excellences de la forme, dont nous sommes avides ; mais il a une
ces de la forme, dont nous sommes avides ; mais il a une vision nette de la réalité et une bonne méthode d’exposition.
vides ; mais il a une vision nette de la réalité et une bonne méthode d’ exposition. G. Cena : In Umbra (Turin, R. Streg
e, et son auteur connaît bien toutes les ruses et toutes les finesses de la poésie italienne ; mais c’est son caractère qu
tonique nous a façonné, et qui encombre désormais toutes les branches de la littérature. Comme je considère l’art comme to
epli) La presente vita italiana, par Ercole Vidari, est une œuvre de haute politique, inspirée elle aussi par les circ
haute politique, inspirée elle aussi par les circonstances actuelles de l’Italie. Livre plein de desiderata, ce qui démon
e elle aussi par les circonstances actuelles de l’Italie. Livre plein de desiderata, ce qui démontre en M. Vidari un talen
lucidité avec laquelle l’auteur débrouille et expose toute la méthode de Nietzsche, de manière à en offrir une vision comp
e qu’il était un philosophe et qu’il est fou, trouveront dans l’étude de M. Zoccoli cet ensemble de notices biographiques
et qu’il est fou, trouveront dans l’étude de M. Zoccoli cet ensemble de notices biographiques et d’exégèses claires, limp
t dans l’étude de M. Zoccoli cet ensemble de notices biographiques et d’ exégèses claires, limpides, qui leur servira de gu
tices biographiques et d’exégèses claires, limpides, qui leur servira de guide pour la compréhension du poète de Zarathous
s, limpides, qui leur servira de guide pour la compréhension du poète de Zarathoustra. Après avoir tâché de découvrir les
ide pour la compréhension du poète de Zarathoustra. Après avoir tâché de découvrir les causes du succès énorme que les thé
avoir tâché de découvrir les causes du succès énorme que les théories de Nietzsche ont rencontré en toute l’Europe, je dir
l’Europe, je dirais presque dans le monde entier, M. Zoccoli esquisse d’ une main franche la vie de l’écrivain, puis dévelo
e dans le monde entier, M. Zoccoli esquisse d’une main franche la vie de l’écrivain, puis développe sa philosophie, c’est-
imentales, non sans s’arrêter longuement sur les théories esthétiques de Nietzsche. Loin d’être un admirateur inconditionn
s’arrêter longuement sur les théories esthétiques de Nietzsche. Loin d’ être un admirateur inconditionné du philosophe qui
dispute avec patience et les prémisses et les conséquences dernières de ce système philosophique, auquel il dispute vaill
à la suite de cette œuvre très importante que M. Ettore Zoccoli, âgé d’ à peine vingt-cinq ans, a été élu membre de l’Acad
que M. Ettore Zoccoli, âgé d’à peine vingt-cinq ans, a été élu membre de l’Académie des Sciences et des Lettres de Modène.
-cinq ans, a été élu membre de l’Académie des Sciences et des Lettres de Modène. Tome XXX, numéro 113, 1er mai 1899
uméro 113, 1er mai 1899 Archéologie, voyages. P. Allard : Études d’ Histoire et d’Archéologie, V. Lecoffre, 3.50 [extr
 mai 1899 Archéologie, voyages. P. Allard : Études d’Histoire et d’ Archéologie, V. Lecoffre, 3.50 [extrait] Charle
ki. Tome XXX, numéro 113, 1er mai 1899, p. 488-495 [492]. Les Études d’ Histoire et d’Archéologie de M. P. Allard recèlent
numéro 113, 1er mai 1899, p. 488-495 [492]. Les Études d’Histoire et d’ Archéologie de M. P. Allard recèlent de très remar
er mai 1899, p. 488-495 [492]. Les Études d’Histoire et d’Archéologie de M. P. Allard recèlent de très remarquables notice
492]. Les Études d’Histoire et d’Archéologie de M. P. Allard recèlent de très remarquables notices sur la Philosophie anti
rte et déblayée sur le Cælius par le P. Germano et connue sous le nom de Maison des Martyrs […]. Art ancien. Les dessin
ouvre est consacrée, cette fois, à Vittore Pisano. L’aubaine est rare de pouvoir étudier ces petites merveilles enfin réun
veilles enfin réunies, et si heureusement découvertes dans le recueil de Vallardi. Quelle reconnaissance ne devons-nous pa
ardi. Quelle reconnaissance ne devons-nous pas à ce marchand milanais de nous avoir cédé le livre qu’il avait su remarquer
e nous avoir cédé le livre qu’il avait su remarquer dans les archives d’ une « famille noble mais gênée qui habitait un châ
enaient, — le précieux recueil étant composé, ainsi que les analogues de l’Ambrosienne de Milan, d’œuvres de Léonard, cert
eil étant composé, ainsi que les analogues de l’Ambrosienne de Milan, d’ œuvres de Léonard, certes, mais d’autres encore, d
composé, ainsi que les analogues de l’Ambrosienne de Milan, d’œuvres de Léonard, certes, mais d’autres encore, de Cesaro
rosienne de Milan, d’œuvres de Léonard, certes, mais d’autres encore, de Cesaro de Sesto, notamment. Or, c’est dans la pet
sto, notamment. Or, c’est dans la petite salle la belle manifestation d’ un des grands de ce xviiie  siècle italien à l’adm
Or, c’est dans la petite salle la belle manifestation d’un des grands de ce xviiie  siècle italien à l’admirable floraison
ui vous sont familiers étonnent, chaque jour davantage, par l’ampleur de leur cerveau. Vittore Pisano, de San Virgilio sur
chaque jour davantage, par l’ampleur de leur cerveau. Vittore Pisano, de San Virgilio sur le lac de Garde, est certes un d
l’ampleur de leur cerveau. Vittore Pisano, de San Virgilio sur le lac de Garde, est certes un des plus grands. Et il ne su
il ne survit aujourd’hui que par deux fresques à demi ruinées, celles de Santa Anastasia et de San Fermo à Vérone, un sain
ui que par deux fresques à demi ruinées, celles de Santa Anastasia et de San Fermo à Vérone, un saint Georges à la Nationa
n Fermo à Vérone, un saint Georges à la National Gallery, un portrait de femme au Louvre, sur lequel je vais revenir, et q
e au Louvre, sur lequel je vais revenir, et quelques médailles, reste de la production mentionnée par les contemporains. C
ins. Mais c’est assez pour affirmer une des plus hautes personnalités d’ art. Puis, c’est le premier des médailleurs de la
us hautes personnalités d’art. Puis, c’est le premier des médailleurs de la Renaissance, en date et en fait. Tous et tout
ailleurs de la Renaissance, en date et en fait. Tous et tout dérivent de lui, ou à peu près, et les Ferrarais, et les Flor
ais, et les Florentins, et les Mantouans, et les Napolitains, et ceux de Venise. Guarino, le précepteur de Lionel d’Este,
touans, et les Napolitains, et ceux de Venise. Guarino, le précepteur de Lionel d’Este, Tito Vespasiano Strozzi, Porcellio
Vespasiano Strozzi, Porcellio Pandoni de Naples le secrétaire intime d’ Alphonse V, ne tarissent pas d’éloges. Le jeune ma
Pandoni de Naples le secrétaire intime d’Alphonse V, ne tarissent pas d’ éloges. Le jeune marquis d’Este dit de lui : « Pis
d’Alphonse V, ne tarissent pas d’éloges. Le jeune marquis d’Este dit de lui : « Pisanus omnium pictorum hujusce ætatis eg
eros antecessit. Mantuæ ædiculum pinxit… » Et il y a tout le verbiage de Vasari. Ce qui frappe, dès l’abord, à cette expos
frappe, dès l’abord, à cette exposition du Louvre, c’est la quantité d’ études d’animaux, oiseaux, chiens, chevaux, sangli
dès l’abord, à cette exposition du Louvre, c’est la quantité d’études d’ animaux, oiseaux, chiens, chevaux, sangliers, si c
ait pour son talent extraordinaire et particulier. Voici, à la pointe d’ argent sur vélin, à la plume ou à la pierre noire,
ume ou à la pierre noire, entr’aperçus, finis minutieusement ou lavés d’ aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux
e, entr’aperçus, finis minutieusement ou lavés d’aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux, de dents, de jambes,
nis minutieusement ou lavés d’aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux, de dents, de jambes, très réalistes et d
sement ou lavés d’aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux, de dents, de jambes, très réalistes et des plus curi
lavés d’aquarelle, des têtes de chevaux, éludes de naseaux, de dents, de jambes, très réalistes et des plus curieuses ; pu
s, de jambes, très réalistes et des plus curieuses ; puis une feuille de canards et d’aigles ; puis, un renard, à la plume
très réalistes et des plus curieuses ; puis une feuille de canards et d’ aigles ; puis, un renard, à la plume, et des singe
gles ; puis, un renard, à la plume, et des singes avec des recherches de courbes très particulières, et des cigognes, et d
cheval encore, fatigué, fourbu, dont l’œil et les naseaux creux sont d’ une vérité effrayante, et un marcassin, et une mul
des oiseaux héraldiques, tout ce qui peut se trouver enfin au revers d’ une médaille, au cours d’une allégorie. Deux feuil
tout ce qui peut se trouver enfin au revers d’une médaille, au cours d’ une allégorie. Deux feuilles doivent être mises à
Durer, et des oiseaux fantastiques, des sauterelles parmi des calices de violettes, d’un caractère véritablement étrange.
oiseaux fantastiques, des sauterelles parmi des calices de violettes, d’ un caractère véritablement étrange. Ceci, c’est un
caractère véritablement étrange. Ceci, c’est une partie, la moindre, de cette exposition. Il y a maintenant des figures,
dre, de cette exposition. Il y a maintenant des figures, — et, à côté d’ elles, quelques exemplaires de médailles, malheure
a maintenant des figures, — et, à côté d’elles, quelques exemplaires de médailles, malheureusement d’une qualité relative
t, à côté d’elles, quelques exemplaires de médailles, malheureusement d’ une qualité relative, mais beaux encore. § L’homme
r, et eut cet universel et stupéfiant génie particulier aux créateurs de son époque. Et les dures conditions de la vie fon
énie particulier aux créateurs de son époque. Et les dures conditions de la vie font que ce n’est que tard, très tard, qu’
ce n’est qu’à soixante ans qu’il exécute sa première médaille, celle de Jean VII Paléologue. Avant, il court de ville en
e sa première médaille, celle de Jean VII Paléologue. Avant, il court de ville en ville, de Maison en Maison, peignant ici
lle, celle de Jean VII Paléologue. Avant, il court de ville en ville, de Maison en Maison, peignant ici, portraicturant là
rres et des émois sanglants, au coin sûr où il pense ne recevoir trop de horions, se domestiquant avec cette passivité cur
d on considère l’énergique profil que donne la médaille qu’on a faite de lui, ce nez rond, cet œil couvert et scrutateur,
e doivent rebuter facilement, que n’abattent les habituelles rancœurs de la vie. Et de fait, il va très haut et très loin,
ter facilement, que n’abattent les habituelles rancœurs de la vie. Et de fait, il va très haut et très loin, sans qu’aucun
sse assez forte pour le renverser. Un des dessins du Pisan qui attire de suite est le croquis du Paléologue, la barbe en p
e frottis tachant à peine le grain du papier : c’est la première idée de la médaille de l’Empereur de Constantinople qu’il
nt à peine le grain du papier : c’est la première idée de la médaille de l’Empereur de Constantinople qu’il exécuta à Ferr
grain du papier : c’est la première idée de la médaille de l’Empereur de Constantinople qu’il exécuta à Ferrare en 1438, l
cile tenter l’impossible mariage des deux Églises. Il faut rapprocher de ce croquis ces guerriers asiatiques et ces orient
atiques et ces orientaux, exécutés évidemment d’après les personnages de la suite : rien n’est plus curieux que ces fourru
impressionnants. Puis, voici, à la plume, une étude pour le médaillon d’ Alphonse V d’Aragon, et quatre petites médailles d
pour le médaillon d’Alphonse V d’Aragon, et quatre petites médailles d’ un jeté extraordinaire, où Alphonse est couronné,
st couronné, en armure, agenouillé et tête nue brandissant l’étendard de l’archange Michel, avec des revers quadrilobés, é
l’archange Michel, avec des revers quadrilobés, écussonnés aux armes d’ Aragon, de Sicile et de Jérusalem, pleines d’aigle
e Michel, avec des revers quadrilobés, écussonnés aux armes d’Aragon, de Sicile et de Jérusalem, pleines d’aigles aux aile
c des revers quadrilobés, écussonnés aux armes d’Aragon, de Sicile et de Jérusalem, pleines d’aigles aux ailes éployées et
és, écussonnés aux armes d’Aragon, de Sicile et de Jérusalem, pleines d’ aigles aux ailes éployées et de couronnes royales
on, de Sicile et de Jérusalem, pleines d’aigles aux ailes éployées et de couronnes royales inimaginablement fleuries. Il y
euries. Il y a, tout à côté de cette feuille, les deux grands profils de Philippe-Marie Visconti, duc de Milan, les cheveu
s le lourd bonnet, l’œil ouvert, et qui sont les études préparatoires de la médaille frappée vers 1441. Philippe-Marie Vis
la médaille frappée vers 1441. Philippe-Marie Visconti était, au dire de ses contemporains, d’une laideur repoussante : il
rs 1441. Philippe-Marie Visconti était, au dire de ses contemporains, d’ une laideur repoussante : il n’a pas ici cette phy
« terribile » dont le gratifie Lorenzo. Puis, voici encore une étude de jeune homme au type oriental, le vêtement entr’ou
oriental, le vêtement entr’ouvert laissant voir le col, — trois têtes de femmes et des têtes d’enfant, graves et réfléchie
ntr’ouvert laissant voir le col, — trois têtes de femmes et des têtes d’ enfant, graves et réfléchies, — un jeune seigneur,
mes et des têtes d’enfant, graves et réfléchies, — un jeune seigneur, de profil à droite, la chevelure touffue et relevée
ttista Alberti et comme le Francesca, au cours de son aventureuse vie d’ artiste, échouer et rester à Rimini, où étaient Pa
et du poète. Comme les autres, il exécute l’effigie des deux amants : d’ un côté, le profil de brute nimbé des lettres lour
s autres, il exécute l’effigie des deux amants : d’un côté, le profil de brute nimbé des lettres lourdes SIGISMVNDVS PANDV
le profil de brute nimbé des lettres lourdes SIGISMVNDVS PANDVLFVS . DE . MALATESTIS . ARIMINI . FANI D. et de l’autre, s
ourdes SIGISMVNDVS PANDVLFVS . DE . MALATESTIS . ARIMINI . FANI D. et de l’autre, sous les cheveux hauts, comme en hennin,
uvent distraire ni la bouche sarcastique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. Voilà
la bouche sarcastique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. Voilà, avec le petit cle
stique, ni le menton sensuel, l’œil de la dominatrice, de la frêle et de la forte. Voilà, avec le petit clerc aux cheveux
vec le petit clerc aux cheveux en rond, à la face glabre, qu’il jette d’ une plume si sûre et si dure sur cette feuille où
e si sûre et si dure sur cette feuille où transparaissent des profils d’ aigles dessinés au verso, et le facies magistral d
issent des profils d’aigles dessinés au verso, et le facies magistral de ce vieux à l’œil soupçonneux et à la bouche mauva
de ce vieux à l’œil soupçonneux et à la bouche mauvaise, ce qu’il y a de remarquable à cette exposition, — avant, toutefoi
, ce qu’il y a de remarquable à cette exposition, — avant, toutefois, d’ admirer et d’essayer de déchiffrer la figure de fe
a de remarquable à cette exposition, — avant, toutefois, d’admirer et d’ essayer de déchiffrer la figure de femme qui la do
quable à cette exposition, — avant, toutefois, d’admirer et d’essayer de déchiffrer la figure de femme qui la domine et l’
n, — avant, toutefois, d’admirer et d’essayer de déchiffrer la figure de femme qui la domine et l’emplit toute : je veux p
r la figure de femme qui la domine et l’emplit toute : je veux parler de cette inoubliable et captivante Cécilia Gonzagua
au peint, un croquis à peine indiqué (une femme vue à mi-corps assise de profil à droite, bandeau dans la coiffure, robe c
bandeau dans la coiffure, robe collante et transparente, à la pointe d’ argent sur vélin), et la médaille, d’un style et d
nte et transparente, à la pointe d’argent sur vélin), et la médaille, d’ un style et d’une beauté incomparables, dont je ne
rente, à la pointe d’argent sur vélin), et la médaille, d’un style et d’ une beauté incomparables, dont je ne sais d’analog
a médaille, d’un style et d’une beauté incomparables, dont je ne sais d’ analogue dans l’œuvre entier du Pisan. § Après le
brio, après Piccinino, le Pisan devait exécuter l’effigie du seigneur de Ferrare, de Modène et de Mantoue. Il l’accomplit
Piccinino, le Pisan devait exécuter l’effigie du seigneur de Ferrare, de Modène et de Mantoue. Il l’accomplit avec un rare
Pisan devait exécuter l’effigie du seigneur de Ferrare, de Modène et de Mantoue. Il l’accomplit avec un rare bonheur. Mêm
différentes ; mais c’est toujours l’identique profil au front fuyant de poète, à la bouche expressive et dont le crâne au
revers disent éloquemment le goût des arts et des lettres et l’amour de la paix du fils de Nicolas III et de Stella del A
uemment le goût des arts et des lettres et l’amour de la paix du fils de Nicolas III et de Stella del Assassino. Les mots
s arts et des lettres et l’amour de la paix du fils de Nicolas III et de Stella del Assassino. Les mots des légendes sont
III et de Stella del Assassino. Les mots des légendes sont entremêlés de branches d’olivier, parfois des hommes nus de l’â
ella del Assassino. Les mots des légendes sont entremêlés de branches d’ olivier, parfois des hommes nus de l’âge d’or port
égendes sont entremêlés de branches d’olivier, parfois des hommes nus de l’âge d’or portent sur leurs têtes des corbeilles
ont entremêlés de branches d’olivier, parfois des hommes nus de l’âge d’ or portent sur leurs têtes des corbeilles pleines
mmes nus de l’âge d’or portent sur leurs têtes des corbeilles pleines d’ épis ; ailleurs, c’est un vase de cristal qui cont
r leurs têtes des corbeilles pleines d’épis ; ailleurs, c’est un vase de cristal qui contient, la branche de paix ; sur un
d’épis ; ailleurs, c’est un vase de cristal qui contient, la branche de paix ; sur un autre, un enfant et un vieillard so
n enfant et un vieillard sont couchés au bord d’une mer calme, auprès d’ une galère dont les voiles se gonflent d’une brise
bord d’une mer calme, auprès d’une galère dont les voiles se gonflent d’ une brise favorable… C’est que ce bâtard, qu’Ugucc
ione Contrari avait imposé au peuple, était devenu, sous la direction de Guarino, un des princes les plus instruits de son
venu, sous la direction de Guarino, un des princes les plus instruits de son époque. Les leçons de guerre de Braccio di Mo
Guarino, un des princes les plus instruits de son époque. Les leçons de guerre de Braccio di Montone n’avaient porté de f
un des princes les plus instruits de son époque. Les leçons de guerre de Braccio di Montone n’avaient porté de fruits, et
on époque. Les leçons de guerre de Braccio di Montone n’avaient porté de fruits, et sa cour était le rendez-vous des artis
t qu’il s’y embesoignait, mourut Madame Marguerite de Gonzague, femme de Lionel. Elle laissait une sœur, Cécilia1, qui, qu
qui, quoique toute jeune, faisait déjà grand honneur aux siens. Élève de l’universel Victorin de Feltre, elle savait à hui
e l’universel Victorin de Feltre, elle savait à huit ans les éléments de la langue grecque, ainsi que s’en assure le Camal
et composait couramment des poésies latines : elle chantait « à voix de syrène » et ne pouvait paraître sans qu’aussitôt
our un raffiné, une joie permise et quelque peu perverse, non exempte d’ un peu d’inceste, — et il se décide. Il envoie à C
ffiné, une joie permise et quelque peu perverse, non exempte d’un peu d’ inceste, — et il se décide. Il envoie à Cécilia un
d’inceste, — et il se décide. Il envoie à Cécilia une magnifique robe de fiancée, rehaussée de gemmes et de broderies d’or
décide. Il envoie à Cécilia une magnifique robe de fiancée, rehaussée de gemmes et de broderies d’or, et taillée dans cett
voie à Cécilia une magnifique robe de fiancée, rehaussée de gemmes et de broderies d’or, et taillée dans cette pourpre som
a une magnifique robe de fiancée, rehaussée de gemmes et de broderies d’ or, et taillée dans cette pourpre somptueuse dont
le savait bien que son beau-frère le déchiffrerait. Il est impossible d’ imaginer quelque chose de plus délicat, de plus ex
e plus délicat, de plus expressif, de plus mélancolique. Elle est là, de profil, l’œil à demi fermé laissant sourdre le re
demi fermé laissant sourdre le regard droit, presque vague, un regard de songe, qui se pose, très au loin, à un horizon tr
ns sans emblèmes. La figure se détache sur des épais buissons fleuris de fleurs tristes, grands œillets de chartreux et an
ache sur des épais buissons fleuris de fleurs tristes, grands œillets de chartreux et ancolies, qu’aucune abeille bourdonn
ne butine, qu’aucun oiseau chanteur ne traverse, mais que tachettent d’ éphémères papillons au vol silencieux : des papill
ue tachettent d’éphémères papillons au vol silencieux : des papillons d’ or jonchaient le sol des tombes de Mycènes… Enfin,
s au vol silencieux : des papillons d’or jonchaient le sol des tombes de Mycènes… Enfin, elle s’est mis au corsage non la
e s’est mis au corsage non la rose ou le lys, mais une petite branche d’ if avec sa baie rouge, l’arbre de sinistre augure
e ou le lys, mais une petite branche d’if avec sa baie rouge, l’arbre de sinistre augure de Virgile et d’Ovide… Lionel la
ne petite branche d’if avec sa baie rouge, l’arbre de sinistre augure de Virgile et d’Ovide… Lionel la laissa prendre le v
che d’if avec sa baie rouge, l’arbre de sinistre augure de Virgile et d’ Ovide… Lionel la laissa prendre le voile chez les
isanello ce que je regarde, moi, comme son chef-d’œuvre : la médaille de Cécile de Gonzague. À l’avers, le haut buste de l
d’œuvre : la médaille de Cécile de Gonzague. À l’avers, le haut buste de la jeune fille, le profil pur, l’œil noyé, les ch
re ; ceci bien au centre, quelque peu hautain, très grave assurément, d’ un caractère profond, d’une impressionnante simpli
, quelque peu hautain, très grave assurément, d’un caractère profond, d’ une impressionnante simplicité. Plus légères et pl
ond, d’une impressionnante simplicité. Plus légères et plus fines que de coutume, les lettres cernent l’image : CICILIA. V
rment des collines douces, une jeune fille se dresse au corps gracile de vierge, aux seins menus, aux bras grêles, la main
êles, la main appuyée sur le bouc-licorne couché à ses pieds, symbole de science et de pureté ; dans le lointain un cippe
appuyée sur le bouc-licorne couché à ses pieds, symbole de science et de pureté ; dans le lointain un cippe avec ces mots 
ne date, — et tout en haut, éclairant cette scène, un mince croissant de lune… Jamais poète ne fit surgir, avec plus de bo
ne, un mince croissant de lune… Jamais poète ne fit surgir, avec plus de bonheur, du bronze lourd image plus captivante, n
harmonies, son ampleur et sa suavité… chant que cette petite pédante de Cécilia récita peut-être au Pisan : Hinc alta su
e lui avait faite jadis l’Uomo delinquente. M. Lombroso reste le type de ces savants brouillons, hâtifs et superficiels, a
hâtifs et superficiels, auxquels on ne peut reconnaître qu’un mérite d’ agitateur. Des idées qu’il a lancées rien ne subsi
ce, ni l’épilepsie larvée ; sa graphologie reste, mais elle n’est pas de lui, et l’arrêt de la Cour de Rouen l’a mis même
larvée ; sa graphologie reste, mais elle n’est pas de lui, et l’arrêt de la Cour de Rouen l’a mis même en fâcheuse posture
graphologie reste, mais elle n’est pas de lui, et l’arrêt de la Cour de Rouen l’a mis même en fâcheuse posture sur ce poi
tribution que tout bon israélite (M. Lombroso l’est) s’est cru obligé de donner à la littérature sur l’Affaire. On y lit,
nalité méditée et sanguinaire démontrée par leurs ennemis dans le cas de Dreyfus, où non seulement ils ne reculent pas dev
nitas. Lettres italiennes. Représentations des Tragédies modernes de Gabriel d’Annunzio Luciano Zùccoli. Tome XXX,
 1899, p. 844-846. La chronique littéraire italienne retentit ce mois de l’écho des batailles inattendues dont les œuvres
mois de l’écho des batailles inattendues dont les œuvres dramatiques de d’Annunzio ont été saluées. À Naples, on a enterr
is de l’écho des batailles inattendues dont les œuvres dramatiques de d’ Annunzio ont été saluées. À Naples, on a enterré l
de l’écho des batailles inattendues dont les œuvres dramatiques de d’ Annunzio ont été saluées. À Naples, on a enterré la Gloria
unzio ont été saluées. À Naples, on a enterré la Gloria sous les cris d’ une foule furieuse ; à Palerme, Gioconda n’a pu se
les cris d’une foule furieuse ; à Palerme, Gioconda n’a pu se vanter d’ un accueil plus aimable ; à Munich on a bâillé pen
mable ; à Munich on a bâillé pendant toute la représentation du Sogno d’ un mattino di primavera. On est arrivé, à Naples,
voir un coup d’épée pour une pièce qu’on ne considère pas comme digne de son attention, n’est-ce pas le nec plus ultra du
plus ultra du donquichottisme oiseux ? Mais l’âme humaine est pleine de mystères, disait mon professeur de philosophie ;
ux ? Mais l’âme humaine est pleine de mystères, disait mon professeur de philosophie ; et je suis enclin, pour lui faire p
isir, à classer les duels littéraires parmi les phénomènes mystérieux de la psychologie. Toujours est-il que, comme je vie
et qui, pour ses proportions gigantesques, ne peut laisser dans l’âme d’ un artiste qu’une espèce d’amère satisfaction. Ce
s gigantesques, ne peut laisser dans l’âme d’un artiste qu’une espèce d’ amère satisfaction. Ce qui est sans poids tombe sa
die moderne n’a pas encore paru en volume : tout en me réservant donc d’ en parler la prochaine fois, après lecture, je cro
je crois pouvoir exposer, ici, pour le moment, quelqu’une des causes de cet insuccès définitif. Et la première c’est que
de cet insuccès définitif. Et la première c’est que l’art dramatique de d’Annunzio n’est qu’une conception de son cerveau
cet insuccès définitif. Et la première c’est que l’art dramatique de d’ Annunzio n’est qu’une conception de son cerveau. S
et insuccès définitif. Et la première c’est que l’art dramatique de d’ Annunzio n’est qu’une conception de son cerveau. Ses tragé
ière c’est que l’art dramatique de d’Annunzio n’est qu’une conception de son cerveau. Ses tragédies, on ne les voit pas ;
ngue admirable, ils n’arrivent pas à nous donner l’impression directe de l’action ou du fait. Nous voyons avec les yeux de
’impression directe de l’action ou du fait. Nous voyons avec les yeux de ces fantômes, qui, à leur tour, voient avec les y
avec les yeux de ces fantômes, qui, à leur tour, voient avec les yeux de d’Annunzio ; impression de troisième degré, impre
c les yeux de ces fantômes, qui, à leur tour, voient avec les yeux de d’ Annunzio ; impression de troisième degré, impressi
les yeux de ces fantômes, qui, à leur tour, voient avec les yeux de d’ Annunzio  ; impression de troisième degré, impression nulle
es, qui, à leur tour, voient avec les yeux de d’Annunzio ; impression de troisième degré, impression nulle. D’Annunzio n’a
yeux de d’Annunzio ; impression de troisième degré, impression nulle. D’ Annunzio n’a pas voulu admettre que la scène a des
ux de d’Annunzio ; impression de troisième degré, impression nulle. D’ Annunzio n’a pas voulu admettre que la scène a des exigenc
x, ciseleur incapable du grand ensemble, amant du détail et négligent de l’ensemble. Il va sans dire que ces défauts ont é
ont été exagérés, dénoncés, pourchassés par les ennemis nombreux que d’ Annunzio compte non seulement dans le monde littér
nt été exagérés, dénoncés, pourchassés par les ennemis nombreux que d’ Annunzio compte non seulement dans le monde littéraire, ma
monde politique aussi. Une interprétation malheureuse des personnages de la Gloria, qu’on a crue une tragédie à clef, a po
nages de la Gloria, qu’on a crue une tragédie à clef, a porté le coup de grâce. Selon cette interprétation, Bronte n’est q
est que Crispi, Fiamma représente Cavallotti, etc. ; et les partisans de celui-ci, et les partisans de celui-là ont oublié
nte Cavallotti, etc. ; et les partisans de celui-ci, et les partisans de celui-là ont oublié au plus vite qu’ils étaient a
t plus irrévérent, et ils ont effacé à jamais la Gloria du répertoire de leurs tournées. Quelques jours avant, un accueil
luait la Gioconda, à Palerme. Ici les étudiants ont pris parti contre d’ Annunzio, non pas au nom de l’art, mais au nom de
ait la Gioconda, à Palerme. Ici les étudiants ont pris parti contre d’ Annunzio , non pas au nom de l’art, mais au nom de la moral
au nom de la morale, ce qui donne à la bataille un coloris inattendu de ridicule. Et pour rehausser ce coloris, les étudi
ants ont envoyé aux journaux une lettre qui accentuait encore le sens de leur démonstration éthique. Il était si facile, a
sens de leur démonstration éthique. Il était si facile, au contraire, d’ accepter la morale, ou mieux le manque absolu de m
facile, au contraire, d’accepter la morale, ou mieux le manque absolu de morale dans la tragédie de d’Annunzio, et de comb
epter la morale, ou mieux le manque absolu de morale dans la tragédie de d’Annunzio, et de combattre celle-ci sur le terra
er la morale, ou mieux le manque absolu de morale dans la tragédie de d’ Annunzio, et de combattre celle-ci sur le terrain
la morale, ou mieux le manque absolu de morale dans la tragédie de d’ Annunzio , et de combattre celle-ci sur le terrain de l’art
u mieux le manque absolu de morale dans la tragédie de d’Annunzio, et de combattre celle-ci sur le terrain de l’art dramat
ns la tragédie de d’Annunzio, et de combattre celle-ci sur le terrain de l’art dramatique ! Mais les jeunes gens aiment qu
les jeunes gens aiment quelquefois les excentricités, et sur l’autel de la morale la Gioconda a péri. Pour compléter cett
conda a péri. Pour compléter cette notice, signalons encore un succès d’ estime à Rome, pour la même Gioconda ; un public i
se et M. Zacconi, les deux artistes incomparables, et enfin l’auteur. D’ Annunzio ne sut pas résister à la tentation de rec
et M. Zacconi, les deux artistes incomparables, et enfin l’auteur. D’ Annunzio ne sut pas résister à la tentation de recevoir en
les, et enfin l’auteur. D’Annunzio ne sut pas résister à la tentation de recevoir en personne les applaudissements, et, — 
depuis quelque temps. Après avoir lancé dans ses livres une mitraille d’ adjectifs dédaigneux et détonants contre la foule,
ctifs dédaigneux et détonants contre la foule, il se fait un escabeau de cette foule pour entrer à la Chambre, parmi ceux
entrer à la Chambre, parmi ceux qu’il appelait jadis les palefreniers de la Grande Bête ; mieux encore, il recherche cette
ont pas trop favorables au poète. Comme homme politique on ne connaît de lui que son discours électoral : une oraison poli
ctoral : une oraison polie et étincelante déroulée devant un troupeau de paysans ébahis, qui n’y comprenaient mot. Il y pa
un troupeau de paysans ébahis, qui n’y comprenaient mot. Il y parlait de la Beauté Éternelle, des mœurs anciennes, et d’au
œurs anciennes, et d’autres choses simples en style prodigieux ; rien de moins électoral, enfin, que ce discours, rien de
uant à son art dramatique, nous en savons quelque chose. Je suis loin d’ affirmer qu’on ne puisse pas rencontrer des pages
fait pas avec des pages. P.-S. — Je parlerai la prochaine fois, outre de la Gloria de d’Annunzio, de diverses œuvres intér
S. — Je parlerai la prochaine fois, outre de la Gloria de d’Annunzio, de diverses œuvres intéressantes ou importantes, tel
a pu reprendre les fouilles du Forum. On a déjà découvert le tombeau de Romulus, comme il fallait s’y attendre. […] T
6]. Un pauvre forçat est amené en l’île de Nisida et, dans ce bouquet de verdure qui charme les yeux des étrangers venus à
étrangers venus à Naples pour s’aimer, se baigner, prendre l’air pur de la Liberté devant des flots bleus, la vie monoton
notone des galériens s’écoule au seul bruit des cliquetis des anneaux de fer. Le directeur du bagne, bon militaire tacitur
t, deux créatures délicates qui s’étiolent en présence du funèbre mur de la prison. Le pauvre forçat pousse un jour la voi
orçat pousse un jour la voiture du petit enfant, malgré la répugnance de la jeune femme. Ici, le romancier, très habile, a
ntre la femme du directeur et ce forçat, très jeune, très beau ; tout de tendresse calme et de tristesses contenues, de pe
teur et ce forçat, très jeune, très beau ; tout de tendresse calme et de tristesses contenues, de peur vague aussi de l’am
eune, très beau ; tout de tendresse calme et de tristesses contenues, de peur vague aussi de l’amour désespéré qui semble
ut de tendresse calme et de tristesses contenues, de peur vague aussi de l’amour désespéré qui semble planer sur eux, les
lient pour ne se voir qu’en l’enfant, et l’enfant meurt, probablement de cet étouffement volontaire d’une passion… très na
enfant, et l’enfant meurt, probablement de cet étouffement volontaire d’ une passion… très naturelle après tout. Cette œuvr
ette œuvre est fort belle, fort simple et révèle une grande puissance de conception chez la femme qui l’écrivit, car elle
r tout ce qui n’est pas dit et garde, par conséquent, toute sa saveur de mystère, malgré l’aisance naturelle du style.
Par pure vanité, l’Italie s’est forgé un formidable outil militaire, d’ où des charges excessives, et ne pouvant l’utilise
s, et ne pouvant l’utiliser en Europe a voulu s’en servir en Afrique, d’ où des déboires excessifs aussi. Mais est-ce une r
on-sœur ? M. Ferrero nous la baille belle en opposant l’âme pacifique de l’Allemagne à l’esprit chauvin de la France, en d
e belle en opposant l’âme pacifique de l’Allemagne à l’esprit chauvin de la France, en découvrant que la guerre de 1870 po
llemagne à l’esprit chauvin de la France, en découvrant que la guerre de 1870 porta un grand coup au militarisme européen
nsions, âmes naïves, que c’était juste le contraire !) et en couvrant de fleurs la civilisation anglo-saxonne, qui pourtan
que pour Fachoda. Voilà, entre parenthèses, qui gêne un peu l’axiome de l’auteur qu’il n’y aura plus de guerres maintenan
parenthèses, qui gêne un peu l’axiome de l’auteur qu’il n’y aura plus de guerres maintenant que les pays européens sont me
ntenant que les pays européens sont menés par des groupements sociaux de travailleurs et non par des oligarchies de sybari
ar des groupements sociaux de travailleurs et non par des oligarchies de sybarites oisifs. C’est sans doute une oligarchie
des oligarchies de sybarites oisifs. C’est sans doute une oligarchie de ce genre qui gouvernait la France sous le règne d
ute une oligarchie de ce genre qui gouvernait la France sous le règne de Napoléon III, pour qui M. Ferrero est si sévère.
dit-il, que ce gouvernement ait parfois, comme en 1859, suivi un but de progrès (vraiment cela importe-t-il si peu ?). Ca
d’autres guerres (vraiment encore ?). » Certes, M. Ferrero a le droit de caresser « la douce idée » que son pays supplante
r « la douce idée » que son pays supplante bientôt le nôtre à la tête de la civilisation latine, mais, tout de même, nous
a civilisation latine, mais, tout de même, nous aurions souhaité plus de tact dans l’âme de ce champion de M. Dreyfus (car
ne, mais, tout de même, nous aurions souhaité plus de tact dans l’âme de ce champion de M. Dreyfus (car il l’est, vous n’a
de même, nous aurions souhaité plus de tact dans l’âme de ce champion de M. Dreyfus (car il l’est, vous n’auriez pas voulu
r il l’est, vous n’auriez pas voulu qu’il ne le fût pas !). Je laisse de côté l’autre manie de l’auteur, son anticléricali
iez pas voulu qu’il ne le fût pas !). Je laisse de côté l’autre manie de l’auteur, son anticléricalisme ; par sa bonne vol
899, p. 564-573 [564-569]. Il est très agréable, surtout en ces temps de rudes polémiques, d’avoir une courtoise querelle,
569]. Il est très agréable, surtout en ces temps de rudes polémiques, d’ avoir une courtoise querelle, à propos d’un critiq
i, puisque le texte réfuté analysait dans le Mercure 2 la Littérature d’ Exception de M. Pica ; en Italie, puisque c’est Fl
e texte réfuté analysait dans le Mercure 2 la Littérature d’Exception de M. Pica ; en Italie, puisque c’est Flegrea qui in
; en Italie, puisque c’est Flegrea qui inséra les intéressantes pages de M. de Roberto ; en Russie, car Tolstoï est un arg
partout enfin, s’il y a partout des esprits (et je le crois) capables de se passionner pour une question où rien de plus g
on où rien de plus grave n’est en jeu que ceci : y a-t-il deux sortes d’ arts, un art régulier, normal, accessible à tous,
est, par essence, absolument inintelligible au peuple. Qu’il s’agisse de Racine ou de Mallarmé, de Raphaël ou de Claude Mo
nce, absolument inintelligible au peuple. Qu’il s’agisse de Racine ou de Mallarmé, de Raphaël ou de Claude Monet, le peupl
nt inintelligible au peuple. Qu’il s’agisse de Racine ou de Mallarmé, de Raphaël ou de Claude Monet, le peuple ne peut com
ble au peuple. Qu’il s’agisse de Racine ou de Mallarmé, de Raphaël ou de Claude Monet, le peuple ne peut comprendre, artis
ont le sujet est traité. Le peuple s’arrête devant l’Heureuse Famille de Greuze (ou quelque niaiserie de cet ordre) ; mais
le s’arrête devant l’Heureuse Famille de Greuze (ou quelque niaiserie de cet ordre) ; mais celui qui aime la peinture dési
e mur parce qu’ils gênent son œil amusé à une cruche ou à un chaudron de Chardin. Tous ceux qui se promènent dans les Musé
n de Chardin. Tous ceux qui se promènent dans les Musées ont pu faire de telles observations : jamais un visiteur de hasar
s les Musées ont pu faire de telles observations : jamais un visiteur de hasard ne prononça un mot qui trahisse une sensat
s un visiteur de hasard ne prononça un mot qui trahisse une sensation d’ art ; ce qui chatouille ce brave homme ou cette je
e, c’est ce geste maternel ou amoureux, cette belle robe, ce beau cri de bravoure que profère dans la fumée l’homme à pana
rt, mais seulement comme œuvre dramatique, comme œuvre représentative d’ une action. Il comprend l’acte exprimé ou ne le co
re où fleurissent les fleurs les plus fraîches ; ne mettez pas à même de choisir entre les deux toiles un homme sans éduca
ela pourra vous donner des déceptions. Il faut donc laisser le peuple de côté ; le peuple n’est pas fait pour l’art, ni l’
D’accord avec M. Pica, il est persuadé que vraiment Verlaine est plus d’ exception que Victor Hugo ; et son critérium sembl
térium semble être ceci, que Victor Hugo plaît à un plus grand nombre de lecteurs que Verlaine. Victor Hugo, et M. de Robe
e. Victor Hugo, et M. de Roberto allègue des polémiques déjà vieilles de quelques années, aurait été, par des poètes et de
masses, tandis que Verlaine était accueilli comme le miroir des âmes d’ élite et le diapason des sensibilités les plus neu
génération se choisit un poète ; la nôtre aima Verlaine, comme celle de M. Coppée aimait Victor Hugo, mais elle n’aima pa
ait Victor Hugo, mais elle n’aima pas Verlaine parce qu’il était plus d’ exception que Victor Hugo, elle l’aima, au contrai
elle l’aima, au contraire, parce qu’il était plus près de son cœur et de son intelligence, parce qu’il était, pour elle, p
 ; ils crurent que Verlaine était vraiment pareil à quelque Affranchi de la Rome impériale aussi débauché de mœurs que de
aiment pareil à quelque Affranchi de la Rome impériale aussi débauché de mœurs que de langage, amusé à corrompre et à tort
à quelque Affranchi de la Rome impériale aussi débauché de mœurs que de langage, amusé à corrompre et à torturer la belle
ns un commerce obscur, propageait sottement ce préjugé que les œuvres de Verlaine étaient des « curiosités littéraires » e
t des « curiosités littéraires » et il les vendait quasiment au poids de l’or, — et des Américains croyaient acheter des c
l’or, — et des Américains croyaient acheter des cartes transparentes d’ art ! La mort et deux années ont changé la manière
es transparentes d’art ! La mort et deux années ont changé la manière de voir, même des Américains, et Verlaine est aujour
est aujourd’hui dans le monde entier, — je parle du Verlaine expurgé de quelques excès — représentatif d’un moment et d’u
ier, — je parle du Verlaine expurgé de quelques excès — représentatif d’ un moment et d’une nuance de la poésie française.
du Verlaine expurgé de quelques excès — représentatif d’un moment et d’ une nuance de la poésie française. Poète d’excepti
expurgé de quelques excès — représentatif d’un moment et d’une nuance de la poésie française. Poète d’exception cependant,
présentatif d’un moment et d’une nuance de la poésie française. Poète d’ exception cependant, il le fut ; il le fut, comme
, car tout génie original est d’abord ignoré ou contesté par la foule de ses contemporains, en même temps qu’il est adoré
peu, devient l’Église universelle. Nul, en pays démocratique, n’entre de plain-pied dans la gloire ; et plus ce pays est c
ne y est répandue, plus la trouée est dure à tailler dans la muraille de l’indifférence. Sans doute Verlaine est loin d’av
ller dans la muraille de l’indifférence. Sans doute Verlaine est loin d’ avoir atteint le degré de gloire où est parvenu Vi
l’indifférence. Sans doute Verlaine est loin d’avoir atteint le degré de gloire où est parvenu Victor Hugo ; il est même p
est en ce sens que M. Pica pourrait maintenir son terme « littérature d’ exception » ; mais à condition de ne plus lui donn
e », il dormirait au Panthéon, on ne lui aurait pas marchandé un coin de gazon pour son buste, il ne figurerait pas dans l
oin de gazon pour son buste, il ne figurerait pas dans la Letteratura d’ eccezione, — et pourtant cela serait le même Verla
eccezione, — et pourtant cela serait le même Verlaine ! Jusqu’au-delà de 1845, Victor Hugo fut soumis par toute la critiqu
— exceptionnel à donner le frisson aux bourgeois libéraux, fanatiques de Béranger et encore émus au souvenir de Parny. Que
bourgeois libéraux, fanatiques de Béranger et encore émus au souvenir de Parny. Quel scandale à voir cette cathédrale goth
drale gothique qui croissait comme un champignon monstrueux, écrasant de son ombre, de ses cloches et de ses pierres les h
qui croissait comme un champignon monstrueux, écrasant de son ombre, de ses cloches et de ses pierres les humbles colonna
me un champignon monstrueux, écrasant de son ombre, de ses cloches et de ses pierres les humbles colonnades doriques ! Et
iques ! Et quelles luttes pour protéger le monstre contre les fureurs de la tragédie ! Nous n’avons pas défendu avec assez
ntre les fureurs de la tragédie ! Nous n’avons pas défendu avec assez d’ énergie nos monstres, et c’est pour cela que, écor
le devrait les regarder comme des dieux et venir les prier, aux jours de détresse. Le dieu, en effet, est d’abord un monst
ent bien plus que les premiers tout ce que sa fécondité verbale avait de magnifique et d’exceptionnel. Une personnalité fo
les premiers tout ce que sa fécondité verbale avait de magnifique et d’ exceptionnel. Une personnalité forte accentue, ave
s la voient de plus en plus conforme : cela est dû au travail immense d’ imitation qui s’œuvre autour de tout génie avéré.
lé et rejeté parmi les « décadents ». C’est une erreur et une naïveté de dire comme M. de Roberto, à propos de Verlaine, d
eur et une naïveté de dire comme M. de Roberto, à propos de Verlaine, de Mallarmé et de quelques autres : « Si l’opinion p
eté de dire comme M. de Roberto, à propos de Verlaine, de Mallarmé et de quelques autres : « Si l’opinion publique s’est m
édiocre distance entre le Mallarmé impassible, parnassien et décadent de la première manière, et le Mallarmé des derniers
lait à un drame, lequel était destiné — à qui ? À tous ! L’impassible de jadis disait à Théodore de Wyzewa : La meilleure
nie particulier. » Voilà ce que M. de Roberto prend pour le programme d’ un drame populaire. Il faut bien peu connaître Mal
peu connaître Mallarmé pour ne pas y voir, au contraire, le programme d’ un drame ésotérique, tout en allusions à la vie, o
dées seraient suggérées et non exprimées. C’est bien la pure doctrine de Mallarmé, celle d’après laquelle il a écrit ses s
près laquelle il a écrit ses sonnets les plus délicieusement obscurs. De cette œuvre à laquelle Mallarmé travaillait depui
s il est certain que, réalisée, elle eût assez mal répondu aux désirs de Tolstoï. Jamais sans doute Mallarmé ne fut absolu
rs de Tolstoï. Jamais sans doute Mallarmé ne fut absolument conscient de son obscurité ; il destinait à tous, non seulemen
ences, si difficiles pourtant à goûter pleinement. C’était l’illusion de cet homme trop intelligent de croire que les homm
à goûter pleinement. C’était l’illusion de cet homme trop intelligent de croire que les hommes étaient à la hauteur de son
homme trop intelligent de croire que les hommes étaient à la hauteur de son oreille ; comme il comprenait la moindre nuan
t à la hauteur de son oreille ; comme il comprenait la moindre nuance d’ idée suggérée par un mot, il supposait tout esprit
a moindre nuance d’idée suggérée par un mot, il supposait tout esprit de bonne volonté capable du même effort intellectuel
intellectuel. Il s’est souvent trompé, mais là où il voulut bien user de la syntaxe commune, abandonner son système d’allu
où il voulut bien user de la syntaxe commune, abandonner son système d’ allusions et d’abréviations, Mallarmé n’est plus d
ien user de la syntaxe commune, abandonner son système d’allusions et d’ abréviations, Mallarmé n’est plus d’exception que
donner son système d’allusions et d’abréviations, Mallarmé n’est plus d’ exception que par le génie : il est le poète de la
s, Mallarmé n’est plus d’exception que par le génie : il est le poète de la grâce et de la limpidité matinale ; les idées
st plus d’exception que par le génie : il est le poète de la grâce et de la limpidité matinale ; les idées ordinaires retr
oyait plus possible ; il renouvelle tout ce qu’il touche, — don comme de fée : Hérodiade est peut-être le poème le plus pu
e : Hérodiade est peut-être le poème le plus pur, le plus transparent de la langue française. Comme Verlaine, comme d’autr
mme Verlaine, comme d’autres, Mallarmé attendit longtemps un semblant de gloire, mais avec beaucoup de patience, semble-t-
e, semble-t-il. Il savait bien que, pas plus aujourd’hui que du temps de Racine, ce n’est le peuple qui fait les durables
qui fait les durables réputations. Je suppose que, dans l’état actuel de l’Europe, un livre de littérature véritable, d’ar
réputations. Je suppose que, dans l’état actuel de l’Europe, un livre de littérature véritable, d’art sincère, ne peut pas
e, dans l’état actuel de l’Europe, un livre de littérature véritable, d’ art sincère, ne peut pas conquérir un public beauc
eut pas conquérir un public beaucoup plus étendu qu’au xviie  siècle. De Théophile de Viau, qui fut le poète le plus aimé
au xviie  siècle. De Théophile de Viau, qui fut le poète le plus aimé de 1620 à 1680, on vendait à peu près une édition no
à peu près une édition nouvelle tous les ans ; à ce taux-là un poète de nos jours serait qualifié de « populaire ». Ni Ve
lle tous les ans ; à ce taux-là un poète de nos jours serait qualifié de « populaire ». Ni Verlaine, ni Mallarmé n’ont eu
aut en conclure : ou que M. Pica a raison et qu’ils furent des poètes d’ exception, destinés à faire la joie d’un petit nom
son et qu’ils furent des poètes d’exception, destinés à faire la joie d’ un petit nombre de malades intellectuels ; ou que
nt des poètes d’exception, destinés à faire la joie d’un petit nombre de malades intellectuels ; ou que le « public lettré
onclusion que je désire adopter. Il me serait vraiment trop difficile de considérer, avec M. de Roberto, Verlaine et Malla
mé comme des « curiosités esthétiques » qu’il est parfaitement permis de ne pas admirer, « sans mériter pour cela d’être c
l est parfaitement permis de ne pas admirer, « sans mériter pour cela d’ être confondu avec le vulgaire ». Le vulgaire, en
les ombres. Je ne dirais pas cela en France, parce que j’aurais peur d’ entendre railler l’excès de ma naïveté ; mais l’ar
as cela en France, parce que j’aurais peur d’entendre railler l’excès de ma naïveté ; mais l’article de M. de Roberto m’a
aurais peur d’entendre railler l’excès de ma naïveté ; mais l’article de M. de Roberto m’a prouvé qu’il était utile de le
aïveté ; mais l’article de M. de Roberto m’a prouvé qu’il était utile de le dire en Italie. Et voilà où mène une querelle
tile de le dire en Italie. Et voilà où mène une querelle sur le titre d’ un livre ; — car il s’agit du titre : sur le livre
même je suis d’accord avec M. de Roberto et avec tous les admirateurs de M. Vittorio Pica. Tome XXXI, numéro 117, 1er 
p. 577-606. Homo minister et interpres naturae. La première édition de la vie de Léonard de Vinci par Vasari différait q
. Homo minister et interpres naturae. La première édition de la vie de Léonard de Vinci par Vasari différait quelque peu
résenté comme un hardi spéculateur, traitant légèrement les croyances d’ autrui, et mettant la philosophie au-dessus du chr
tant la philosophie au-dessus du christianisme. Mais on ne peut citer de lui aucune parole assez précise pour justifier ce
paux est une tendance à se perdre dans un mysticisme raffiné et plein de grâce. Ce soupçon n’était pour le monde que la fa
ce. Ce soupçon n’était pour le monde que la façon consacrée par l’âge de formuler un jugement sur un homme ayant des pensé
ous fascine, ou peut-être aussi nous déconcerte. Sa vie est une série de soudaines révoltes, avec des périodes pendant les
nt lesquelles il ne travaille pas du tout, ou à côté du but essentiel de son œuvre. Par une étrange fortune, les œuvres su
mmée populaire, ou bien disparurent de bonne heure, comme la Bataille de l’Étendard, ou bien, comme la Cène, furent dénatu
l’Étendard, ou bien, comme la Cène, furent dénaturées par le travail de mains moins habiles. Son type de beauté est si ex
ne, furent dénaturées par le travail de mains moins habiles. Son type de beauté est si exotique qu’il fascine plutôt qu’il
tique qu’il fascine plutôt qu’il ne charme, et semble, plus que celui de tout autre artiste, refléter des idées, des vues
ur ; aussi Léonard apparut-il à ses contemporains comme le possesseur de quelque profane et secrète sagesse, de même qu’à
cipales œuvres se pressent dans quelques années tourmentées du déclin de sa vie ; cependant, il est si obsédé par son géni
cdotes bien connues qui l’entourent, une des vies les plus brillantes de Vasari. Les écrivains les plus récents n’ont fait
nsi soulevées sont dès lors devenues, l’une après l’autre, les sujets d’ une étude spéciale, et l’archéologie pure n’a plus
ure n’a plus grand-chose à faire en ce sens. À d’autres reste le soin de donner une nouvelle édition des treize livres de
autres reste le soin de donner une nouvelle édition des treize livres de ses manuscrits, et de distinguer par une critique
e donner une nouvelle édition des treize livres de ses manuscrits, et de distinguer par une critique appropriée ce qui, da
priée ce qui, dans les œuvres qu’on lui attribue, est vraiment à lui, de ce qui ne lui appartient qu’à moitié ou est l’œuv
raiment à lui, de ce qui ne lui appartient qu’à moitié ou est l’œuvre de ses élèves. Mais une intelligence éprise des âmes
our elle-même l’impression que lui donne ces œuvres, et tâcher par-là d’ atteindre à une définition des éléments principaux
par-là d’atteindre à une définition des éléments principaux du génie de Léonard. La légende, élargie et corrigée par les
ar les critiques, peut parfois intervenir pour soutenir les résultats de cette analyse. Sa vie se divise en trois périodes
s à Florence, environ vingt ans à Milan, puis dix-neuf ans en courses de toute sorte, jusqu’au moment où il se laisse enfi
squ’au moment où il se laisse enfin aller au repos sous la protection de François Ier au château du Clou. Sa naissance est
tection de François Ier au château du Clou. Sa naissance est entachée d’ illégitimité. Piero Antonio, son père, était d’une
naissance est entachée d’illégitimité. Piero Antonio, son père, était d’ une famille noble de Florence, les Vinci du Val d’
ée d’illégitimité. Piero Antonio, son père, était d’une famille noble de Florence, les Vinci du Val d’Arno, et Léonard, dé
al d’Arno, et Léonard, délicatement élevé parmi les vrais descendants de cette maison, était l’enfant d’amour de sa jeunes
ent élevé parmi les vrais descendants de cette maison, était l’enfant d’ amour de sa jeunesse, doué d’une nature ardente et
é parmi les vrais descendants de cette maison, était l’enfant d’amour de sa jeunesse, doué d’une nature ardente et puissan
cendants de cette maison, était l’enfant d’amour de sa jeunesse, doué d’ une nature ardente et puissante, comme il arrive s
ans son premier âge, fasciner tout le monde par sa beauté, improviser de la musique et des chansons, acheter les oiseaux c
aptifs pour les mettre en liberté, tout en se promenant dans les rues de Florence, en amateur de costumes curieux et brill
n liberté, tout en se promenant dans les rues de Florence, en amateur de costumes curieux et brillants, et de chevaux foug
les rues de Florence, en amateur de costumes curieux et brillants, et de chevaux fougueux. Dès ses premières années, il fi
t brillants, et de chevaux fougueux. Dès ses premières années, il fit de nombreux dessins, ainsi que des modelages en reli
sentent des femmes au visage souriant. Son père, voyant les promesses de ce précoce génie, emmena l’enfant à l’atelier d’A
voyant les promesses de ce précoce génie, emmena l’enfant à l’atelier d’ Andrea del Verrocchio, alors l’artiste le plus cél
à l’atelier d’Andrea del Verrocchio, alors l’artiste le plus célèbre de Florence. Des chefs-d’œuvre s’y trouvaient pêle-m
curiosités du moyen âge, fraternisant étrangement avec des fragments de l’antiquité, qui venait seulement d’être révélée
t étrangement avec des fragments de l’antiquité, qui venait seulement d’ être révélée aux hommes. Un autre élève se trouvai
lève se trouvait là, que Léonard a pu voir, un jeune homme dans l’âme de qui avait passé la lumière sereine et les illusio
sé la lumière sereine et les illusions éthérées des soleils couchants d’ Italie ; c’était celui que l’on connut plus tard s
chants d’Italie ; c’était celui que l’on connut plus tard sous le nom de Pérugin. Verrocchio était un artiste du type prim
sous le nom de Pérugin. Verrocchio était un artiste du type primitif de Florence, à la fois sculpteur, peintre et ciseleu
faire des tableaux, mais décorait encore tous les objets du ménage et de l’église, vases à boire, troncs pour les aumônes,
e et de l’église, vases à boire, troncs pour les aumônes, instruments de musique, les faisant tous beaux à voir, remplissa
ents de musique, les faisant tous beaux à voir, remplissant du reflet de quelque splendeur lointaine les voies communes de
mplissant du reflet de quelque splendeur lointaine les voies communes de la vie ; des années de patience avaient tellement
quelque splendeur lointaine les voies communes de la vie ; des années de patience avaient tellement affiné sa main que ses
és. Il advint que Verrocchio fut chargé par les frères de Vallombrosa de peindre le Baptême du Christ, et Léonard obtint d
res de Vallombrosa de peindre le Baptême du Christ, et Léonard obtint d’ achever un ange dans l’angle gauche. C’était un de
, et Léonard obtint d’achever un ange dans l’angle gauche. C’était un de ces moments où le progrès d’une grande chose — ic
un ange dans l’angle gauche. C’était un de ces moments où le progrès d’ une grande chose — ici, celui de l’art italien — r
était un de ces moments où le progrès d’une grande chose — ici, celui de l’art italien — ruine le bonheur d’un individu, d
s d’une grande chose — ici, celui de l’art italien — ruine le bonheur d’ un individu, dont le découragement et l’abaissemen
gai du simple artisan bien payé, ciselant des broches pour les chapes de Santa Maria Novella, ou entrelaçant des barres de
hes pour les chapes de Santa Maria Novella, ou entrelaçant des barres de fer pour les tombeaux des Médicis, Verrocchio nou
les tombeaux des Médicis, Verrocchio nourrissait le dessein ambitieux d’ agrandir les destinées de l’art italien par des co
Verrocchio nourrissait le dessein ambitieux d’agrandir les destinées de l’art italien par des connaissances plus étendues
t n’était pas sans analogie avec les tendances, encore inconscientes, de Léonard. Souvent, en modelant une draperie, ou un
as levé, ou des cheveux jetés en arrière, il lui venait quelque chose de la manière plus libre et de l’humanité plus noble
s en arrière, il lui venait quelque chose de la manière plus libre et de l’humanité plus noble de l’âge qui suivit. Mais d
it quelque chose de la manière plus libre et de l’humanité plus noble de l’âge qui suivit. Mais dans ce Baptême l’élève av
e ; Verrocchio se détourna comme bouleversé et comme si, après la vue de cet ange brillant, animé par la main de Léonard,
rsé et comme si, après la vue de cet ange brillant, animé par la main de Léonard, ses chères œuvres d’antan dussent désorm
de cet ange brillant, animé par la main de Léonard, ses chères œuvres d’ antan dussent désormais lui être un objet de peine
éonard, ses chères œuvres d’antan dussent désormais lui être un objet de peine. On peut encore voir cet ange à Florence ;
peine. On peut encore voir cet ange à Florence ; c’est comme un rayon de soleil dans l’antique tableau, froid et laborieux
que tableau, froid et laborieux. Mais cette légende n’a que la valeur d’ une tradition, car l’art de peindre avait toujours
ieux. Mais cette légende n’a que la valeur d’une tradition, car l’art de peindre avait toujours été celui auquel Verrocchi
importance. Et de même qu’il anticipe en quelque sorte sur la manière de Léonard, Léonard, de son côté, rappelle jusqu’à l
e qu’il anticipe en quelque sorte sur la manière de Léonard, Léonard, de son côté, rappelle jusqu’à la fin l’atelier de Ve
e de Léonard, Léonard, de son côté, rappelle jusqu’à la fin l’atelier de Verrocchio, aussi bien par son amour des beaux co
si bien par son amour des beaux colifichets comme l’aiguière qui sert de miroir, ou la magnifique broderie qui entoure deu
amées qui, dans la Vierge aux Balances, pendent autour de la ceinture de saint Michel ; tant par une sorte de prédilection
s, pendent autour de la ceinture de saint Michel ; tant par une sorte de prédilection pour les pierres aux reflets variés,
e prédilection pour les pierres aux reflets variés, comme les agathes de Sainte Anne, que par une précision et une grâce h
é et resplendissant. Au milieu de toute la finesse et la complication de son style lombard, ces caractères ne l’ont jamais
le tableau, aujourd’hui perdu, du Paradis, qu’il prépara comme carton d’ une tapisserie pour les métiers de la Flandre. Il
Paradis, qu’il prépara comme carton d’une tapisserie pour les métiers de la Flandre. Il y portait à la perfection le vieux
es métiers de la Flandre. Il y portait à la perfection le vieux style de la miniature florentine, en mettant avec minutie
t c’est précisément parce qu’il ne faisait que réaliser la perfection de ce style que ce tableau fit se développer en Léon
de ce style que ce tableau fit se développer en Léonard certain germe de mécontentement, enfoui, pour ainsi dire, dans les
me de mécontentement, enfoui, pour ainsi dire, dans les lieux secrets de sa nature. Car le chemin qui mène à la perfection
secrets de sa nature. Car le chemin qui mène à la perfection est semé de dégoûts : et ce tableau, tout ce qu’il avait fait
jusque-là pendant son séjour à Florence, avait après tout la légèreté de cet ancien style. Il fallait que son art, s’il de
uelque chose dans le monde, rendît plus profondément la signification de la nature et le but de l’humanité. La nature étai
nde, rendît plus profondément la signification de la nature et le but de l’humanité. La nature était « la vraie maîtresse
e des plus hautes intelligences ». Aussi se plongea-t-il dans l’étude de la nature. Et en cela il suivit la méthode des ho
dans l’étude de la nature. Et en cela il suivit la méthode des hommes d’ étude qui l’avaient précédé ; il méditait sur les
ntre les cieux, sur les rapports qui existent entre les divers ordres d’ êtres vivants, et qui, pour des yeux ouverts à la
une voix qui ne parlait qu’à lui seul. C’est ainsi qu’il apprit l’art d’ approfondir un sujet, de poursuivre jusque dans le
qu’à lui seul. C’est ainsi qu’il apprit l’art d’approfondir un sujet, de poursuivre jusque dans leurs retraites les plus s
poursuivre jusque dans leurs retraites les plus subtiles les sources de l’expression, la puissance d’un génie intime dans
retraites les plus subtiles les sources de l’expression, la puissance d’ un génie intime dans tous les objets qu’il rencont
outefois, il n’était plus le peintre gai et objectif, à travers l’âme de qui, ainsi qu’à travers une vitre claire, les fig
e de qui, ainsi qu’à travers une vitre claire, les figures brillantes de la vie florentine passaient sur la blanche surfac
ures brillantes de la vie florentine passaient sur la blanche surface d’ un mur, ayant pris dans le passage je ne sais quel
ais quel air plus doux et plus pensif. Il perdait beaucoup de temps à de curieux artifices de dessin, comme s’oubliant à t
x et plus pensif. Il perdait beaucoup de temps à de curieux artifices de dessin, comme s’oubliant à tisser des études comp
artifices de dessin, comme s’oubliant à tisser des études compliquées de lignes et de couleurs. Il était possédé par l’amo
dessin, comme s’oubliant à tisser des études compliquées de lignes et de couleurs. Il était possédé par l’amour de l’impos
es compliquées de lignes et de couleurs. Il était possédé par l’amour de l’impossible, il songeait à percer les montagnes,
les montagnes, à changer le cours des fleuves, à élever dans les airs de grands édifices, comme l’église de San Giovanni,
es fleuves, à élever dans les airs de grands édifices, comme l’église de San Giovanni, exploits dont la magie seule préten
rnes voient dans ces efforts une anticipation sur les arts mécaniques d’ aujourd’hui ; pour lui c’étaient plutôt là des rêv
ient fixées en lui avec une force particulière, ainsi que les reflets de certaines impressions qui l’eussent frappé dans s
e certaines impressions qui l’eussent frappé dans son enfance au-delà de la mesure ordinaire : les sourires des femmes et
re : les sourires des femmes et le mouvement des grandes eaux. Et par de telles études une certaine fusion entre deux extr
eaux. Et par de telles études une certaine fusion entre deux extrêmes de beauté et de terreur se forma, comme une image vi
de telles études une certaine fusion entre deux extrêmes de beauté et de terreur se forma, comme une image visible et tang
terreur se forma, comme une image visible et tangible, dans l’esprit de ce gracieux jeune homme ; cette image s’y fixa de
ible, dans l’esprit de ce gracieux jeune homme ; cette image s’y fixa de telle façon que pour le reste de sa vie il ne s’e
x jeune homme ; cette image s’y fixa de telle façon que pour le reste de sa vie il ne s’en affranchit jamais ; et lorsqu’i
es personnes croisées par hasard, il les aurait suivies dans les rues de Florence jusqu’au coucher du soleil : il nous a l
Florence jusqu’au coucher du soleil : il nous a laissé quelques-unes de ces esquisses, qui sont pleines d’une étrange bea
l : il nous a laissé quelques-unes de ces esquisses, qui sont pleines d’ une étrange beauté, cette beauté lointaine que com
ui l’ont soigneusement cherchée, ceux qui, partant des types reconnus de beauté, ont autant raffiné sur eux que ces types
unes. Mais étroitement mêlé à cette beauté on trouve aussi un élément d’ ironie ; de sorte que, soit pitié, soit mépris, il
onie ; de sorte que, soit pitié, soit mépris, il fait des caricatures de Dante lui-même. Des légions de grotesques défilen
, soit mépris, il fait des caricatures de Dante lui-même. Des légions de grotesques défilent sous sa main avec une rapidit
u, la lumière altérée du soir sur les routes solitaires, la structure de l’homme dévoilée dans l’embryon ou dans le squele
’homme dévoilée dans l’embryon ou dans le squelette ? Tout cet essaim de fantaisies se trouve réuni dans la Méduse de l’Uf
elette ? Tout cet essaim de fantaisies se trouve réuni dans la Méduse de l’Uffizi. Cette histoire que conte Vasari d’une M
uve réuni dans la Méduse de l’Uffizi. Cette histoire que conte Vasari d’ une Méduse plus ancienne, peinte sur un écu en boi
nablement racontée, elle soit plus vraisemblable que tout autre point de la légende. Car il n’y est pas question du travai
e point de la légende. Car il n’y est pas question du travail sérieux d’ un homme, mais de l’essai d’un enfant. Ces lézards
ende. Car il n’y est pas question du travail sérieux d’un homme, mais de l’essai d’un enfant. Ces lézards, ces lampyres et
l n’y est pas question du travail sérieux d’un homme, mais de l’essai d’ un enfant. Ces lézards, ces lampyres et toutes ces
étranges qui hantent un vignoble italien évoquent le tableau complet de la vie d’un enfant dans un village toscan, moitié
qui hantent un vignoble italien évoquent le tableau complet de la vie d’ un enfant dans un village toscan, moitié château,
d tableau qu’il laisse derrière lui à Florence. Ce sujet a été traité de bien des manières ; Léonard seul l’atteint jusqu’
’atteint jusqu’au cœur même ; lui seul se le représente sous la forme d’ une tête de cadavre, exerçant toutes les puissance
squ’au cœur même ; lui seul se le représente sous la forme d’une tête de cadavre, exerçant toutes les puissances de la mor
e sous la forme d’une tête de cadavre, exerçant toutes les puissances de la mort. Ce qu’on peut appeler la fascination de
outes les puissances de la mort. Ce qu’on peut appeler la fascination de la corruption pénètre en chaque touche sa beauté,
ascination de la corruption pénètre en chaque touche sa beauté, finie d’ une manière si exquise. Autour des lignes délicate
a beauté, finie d’une manière si exquise. Autour des lignes délicates de la joue la chauve-souris voltige inaperçue. Les s
ngler l’un l’autre dans une lutte farouche pour s’échapper du cerveau de la Méduse. La teinte dont la mort violente est to
la mort violente est toujours accompagnée se retrouve dans les traits de cette figure : traits singulièrement solides et m
raccourcis, le tableau penché par le haut, et comme glissant en bas, de façon que le sommet soit en avant, pareil à une g
t des serpents. Mais c’est un sujet qu’il faut laisser aux beaux vers de Shelley. La science de cet âge était toute de div
est un sujet qu’il faut laisser aux beaux vers de Shelley. La science de cet âge était toute de divination et de clairvoya
laisser aux beaux vers de Shelley. La science de cet âge était toute de divination et de clairvoyance ; sans sujétion aux
x vers de Shelley. La science de cet âge était toute de divination et de clairvoyance ; sans sujétion aux formules exactes
de divination et de clairvoyance ; sans sujétion aux formules exactes de notre temps, elle essayait de faire d’une vue ins
ce ; sans sujétion aux formules exactes de notre temps, elle essayait de faire d’une vue instantanée l’équivalent de mille
sujétion aux formules exactes de notre temps, elle essayait de faire d’ une vue instantanée l’équivalent de mille expérien
otre temps, elle essayait de faire d’une vue instantanée l’équivalent de mille expériences. Des critiques modernes, ne pen
de mille expériences. Des critiques modernes, ne pensant qu’au Traité de la peinture, que, cent ans après, un Français, Ra
ir, par une compilation soigneusement ordonnée, des manuscrits confus de Léonard, curieusement écrits de droite à gauche,
ement ordonnée, des manuscrits confus de Léonard, curieusement écrits de droite à gauche, suivant son habitude, ont imagin
recherches. Mais cette rigueur était peu en accord avec l’inquiétude de son caractère ; et si nous nous le représentons c
atomie, et la composition aux règles mathématiques, nous n’aurons pas de lui la même impression que ceux qui l’entouraient
entait avec des couleurs, essayant, par une étrange variation du rêve de l’alchimiste, de trouver, non pas le secret d’un
ouleurs, essayant, par une étrange variation du rêve de l’alchimiste, de trouver, non pas le secret d’un élixir qui prolon
ange variation du rêve de l’alchimiste, de trouver, non pas le secret d’ un élixir qui prolongerait indéfiniment la vie nat
le secret d’un élixir qui prolongerait indéfiniment la vie naturelle de l’homme, mais plutôt le moyen d’immortaliser les
gerait indéfiniment la vie naturelle de l’homme, mais plutôt le moyen d’ immortaliser les effets les plus subtils et les pl
moyen d’immortaliser les effets les plus subtils et les plus délicats de la peinture, il leur apparut comme le sorcier ou
peinture, il leur apparut comme le sorcier ou le magicien possesseur de secrets curieux et de connaissances occultes, viv
arut comme le sorcier ou le magicien possesseur de secrets curieux et de connaissances occultes, vivant dans un monde dont
ilosophie dont la sienne se rapproche le plus est, semble-t-il, celle de Paracelse ou de Cardan ; beaucoup de l’esprit de
a sienne se rapproche le plus est, semble-t-il, celle de Paracelse ou de Cardan ; beaucoup de l’esprit de l’ancienne alchi
, semble-t-il, celle de Paracelse ou de Cardan ; beaucoup de l’esprit de l’ancienne alchimie s’y retrouve encore, avec cet
ouve encore, avec cette confiance dans la possibilité pour la science de trouver des chemins de traverse et des voies déto
confiance dans la possibilité pour la science de trouver des chemins de traverse et des voies détournées. Pour lui la phi
nât une vitesse étrange aux recherches, comme une double vue, capable de révéler les sources dans le sol, ou l’expression
éler les sources dans le sol, ou l’expression dans la figure humaine, de distinguer des caractères occultes dans les chose
ns les choses communes ou extraordinaires, dans le roseau sur le bord de la rivière, ou dans l’étoile qui n’approche de no
le roseau sur le bord de la rivière, ou dans l’étoile qui n’approche de nous qu’une fois par siècle. Jusqu’à quel point l
roche de nous qu’une fois par siècle. Jusqu’à quel point le but clair de l’artiste fut-il obscurci et la main fine du cise
s saisir que vaguement ; le mystère qui ne se lève jamais tout entier de la vie de Léonard est ici plus profond que partou
ue vaguement ; le mystère qui ne se lève jamais tout entier de la vie de Léonard est ici plus profond que partout ailleurs
st certain qu’il y a dans sa vie une époque où il avait presque cessé d’ être artiste. L’année 1483 — celle qui vit naître
iste. L’année 1483 — celle qui vit naître Raphaël et fut la trentième de Léonard — est fixée comme la date de sa visite à
ître Raphaël et fut la trentième de Léonard — est fixée comme la date de sa visite à Milan, par la lettre même où il se re
an, par la lettre même où il se recommande à Ludovic Sforza, et offre de lui livrer, à prix d’argent, d’étranges secrets d
où il se recommande à Ludovic Sforza, et offre de lui livrer, à prix d’ argent, d’étranges secrets dans l’art de la guerre
recommande à Ludovic Sforza, et offre de lui livrer, à prix d’argent, d’ étranges secrets dans l’art de la guerre. C’est le
t offre de lui livrer, à prix d’argent, d’étranges secrets dans l’art de la guerre. C’est le Sforza qui fit mourir son nev
religieuses qu’il mêlait aux passions purement terrestres une espèce de sentiment mystique ; il avait pris comme emblème
rdive et son soudain épanouissement en fleurs et en fruits à la fois, d’ une sagesse qui économise toutes ses forces pour o
rces pour obtenir à l’occasion un résultat rapide et sûr. La renommée de Léonard l’avait précédé, et il était chargé de mo
de et sûr. La renommée de Léonard l’avait précédé, et il était chargé de modeler une statue colossale de Francesco, le pre
d l’avait précédé, et il était chargé de modeler une statue colossale de Francesco, le premier duc de Milan. Quant à Léona
ut comme artiste qu’il venait, ni même comme quelqu’un qui se souciât de la renommée d’artiste ; il venait comme joueur de
e qu’il venait, ni même comme quelqu’un qui se souciât de la renommée d’ artiste ; il venait comme joueur de harpe, d’une c
u’un qui se souciât de la renommée d’artiste ; il venait comme joueur de harpe, d’une curieuse harpe d’argent qu’il avait
e souciât de la renommée d’artiste ; il venait comme joueur de harpe, d’ une curieuse harpe d’argent qu’il avait faite lui-
mée d’artiste ; il venait comme joueur de harpe, d’une curieuse harpe d’ argent qu’il avait faite lui-même, l’ayant bizarre
avait faite lui-même, l’ayant bizarrement façonnée à la ressemblance d’ un crâne de cheval. L’esprit capricieux de Ludovic
e lui-même, l’ayant bizarrement façonnée à la ressemblance d’un crâne de cheval. L’esprit capricieux de Ludovic était sens
façonnée à la ressemblance d’un crâne de cheval. L’esprit capricieux de Ludovic était sensible aussi au charme de la musi
cheval. L’esprit capricieux de Ludovic était sensible aussi au charme de la musique, et il y avait dans la nature de Léona
sensible aussi au charme de la musique, et il y avait dans la nature de Léonard comme quelque chose de magique. Fascinant
musique, et il y avait dans la nature de Léonard comme quelque chose de magique. Fascinant est toujours l’épithète qui le
st toujours l’épithète qui le décrit. Il ne nous reste aucun portrait de sa jeunesse ; mais tout nous porte à croire que j
rieur, quelque charme assez fort pour contrebalancer les désavantages de sa naissance. Sa force physique était considérabl
 ; on disait qu’il pouvait courber un fer à cheval comme s’il eût été de plomb. Le Duomo, cette œuvre des artistes transal
Duomo, cette œuvre des artistes transalpins, si fantastique aux yeux d’ un Florentin, habitué aux surfaces molles et unies
nolfo, était alors dans toute sa splendeur ; et en bas, dans les rues de Milan, passaient un peuple de gens aussi fantasti
sa splendeur ; et en bas, dans les rues de Milan, passaient un peuple de gens aussi fantastiques, peuple mobile et visionn
le dernier homme qui pût trouver un poison dans les fleurs exotiques de sentiment qui s’y épanouissaient. C’était une vie
fleurs exotiques de sentiment qui s’y épanouissaient. C’était une vie de péchés brillants et d’amusements exquis ; Léonard
timent qui s’y épanouissaient. C’était une vie de péchés brillants et d’ amusements exquis ; Léonard devint un dessinateur
illants et d’amusements exquis ; Léonard devint un dessinateur fameux de spectacles ; prendre les choses telles qu’elles s
ient à lui, voilà qui convenait merveilleusement aux qualités propres de son génie, composé presque également de deux sent
eusement aux qualités propres de son génie, composé presque également de deux sentiments, la curiosité et le désir de beau
omposé presque également de deux sentiments, la curiosité et le désir de beauté. Curiosité et désir de beauté — voilà les
ux sentiments, la curiosité et le désir de beauté. Curiosité et désir de beauté — voilà les deux forces élémentaires du gé
sité et désir de beauté — voilà les deux forces élémentaires du génie de Léonard, la curiosité étant souvent en conflit av
génie de Léonard, la curiosité étant souvent en conflit avec le désir de beauté, mais engendrant avec lui un type de grâce
en conflit avec le désir de beauté, mais engendrant avec lui un type de grâce subtil et curieux. Le mouvement du xve  siè
de grâce subtil et curieux. Le mouvement du xve  siècle fut double : d’ un côté la Renaissance, de l’autre aussi l’avèneme
x. Le mouvement du xve  siècle fut double : d’un côté la Renaissance, de l’autre aussi l’avènement de ce qu’on a appelé « 
e fut double : d’un côté la Renaissance, de l’autre aussi l’avènement de ce qu’on a appelé « l’esprit moderne » avec son r
uis un sens microscopique du fini, par sa finesse, par la délicatesse de ses opérations, par cette subtilitas naturae dont
acon. Aussi le voyons-nous souvent en relation intime avec des hommes de science : avec Fra Luca Paccioli, le mathématicie
miste. Ses observations et ses expériences remplissent treize volumes de manuscrits, et ceux qui savent juger le représent
manuscrits, et ceux qui savent juger le représentent comme anticipant de beaucoup, par une intuition rapide, sur des idées
des idées scientifiques plus avancées. Il expliqua la lumière obscure de la partie de la lune qui n’est pas éclairée ; il
entifiques plus avancées. Il expliqua la lumière obscure de la partie de la lune qui n’est pas éclairée ; il sut que la me
s polaires. Celui qui a pénétré ainsi dans les lieux les plus secrets de la nature préférait toujours le plus lointain au
, ce qui, par une apparence exceptionnelle, était un cas plus raffiné de la loi, les objets d’une atmosphère singulière où
rence exceptionnelle, était un cas plus raffiné de la loi, les objets d’ une atmosphère singulière où se jouent des lumière
amen, et Rio pour le jasmin ; à Venise se trouve une feuille détachée de son carnet toute couverte d’études sur les violet
à Venise se trouve une feuille détachée de son carnet toute couverte d’ études sur les violettes et les roses sauvages. En
le paysage est bizarre ou recherché : pour les endroits creux pleins de l’ombre verte des rochers bitumineux, pour les ré
creux pleins de l’ombre verte des rochers bitumineux, pour les récifs de trapp qui divisent l’eau en nappes bizarres de lu
ineux, pour les récifs de trapp qui divisent l’eau en nappes bizarres de lumière : leur prototype exact se trouve dans nos
ve dans nos mers occidentales ; enfin, pour tous les effets solennels de l’eau en motion ; on peut la suivre jaillissant d
s effets solennels de l’eau en motion ; on peut la suivre jaillissant de sa source lointaine parmi les rochers, sur la bru
ers, sur la bruyère, dans la Madone aux Balances, passant, sous forme d’ une petite cascade, au calme traîtreux d’une nappe
alances, passant, sous forme d’une petite cascade, au calme traîtreux d’ une nappe dans la Madone du Lac, puis, à l’état de
au calme traîtreux d’une nappe dans la Madone du Lac, puis, à l’état de belle rivière sous les falaises de la Madone aux
s la Madone du Lac, puis, à l’état de belle rivière sous les falaises de la Madone aux Rochers, lavant les murs blancs de
re sous les falaises de la Madone aux Rochers, lavant les murs blancs de ses villages lointains, puis glissant furtivement
intains, puis glissant furtivement dans. la Joconde travers un réseau de ruisseaux séparés, pour se porter dans la Sainte
ndroit délicat où le vent passe sur la surface des eaux comme la main de quelque habile graveur, où les coquillages se tro
devenue fine comme une chevelure. C’est le paysage non pas du rêve ou de l’imagination, mais des endroits bien retirés et
oits bien retirés et des heures choisies entre mille, avec un miracle de finesse. C’est ainsi qu’à travers le prisme étran
vec un miracle de finesse. C’est ainsi qu’à travers le prisme étrange de sa vue les objets se présentent à Léonard ; ce n’
une nuit ou par un jour ordinaire, mais comme sous la lumière faible d’ une éclipse, pendant quelque bref instant d’aurore
me sous la lumière faible d’une éclipse, pendant quelque bref instant d’ aurore pluvieuse, ou à travers une couche d’eau pr
dant quelque bref instant d’aurore pluvieuse, ou à travers une couche d’ eau profonde. Il ne se plongea pas seulement dans
ne couche d’eau profonde. Il ne se plongea pas seulement dans l’étude de la nature ; mais encore dans celle de la personna
ngea pas seulement dans l’étude de la nature ; mais encore dans celle de la personnalité humaine, et il devint surtout un
ans celle de la personnalité humaine, et il devint surtout un peintre de portraits, de figures rendues avec un art qu’on n
a personnalité humaine, et il devint surtout un peintre de portraits, de figures rendues avec un art qu’on n’avait jamais
jamais atteint avant lui, et qu’on n’atteignit jamais depuis, vêtues d’ une réalité qui touchait à l’illusion, sur l’atmos
inventeur si ingénieux. Aussi peignit-il les portraits des maîtresses de Ludovic, Lucretia Crevelli et Cecilia Galerani la
resses de Ludovic, Lucretia Crevelli et Cecilia Galerani la poétesse, de Ludovic lui-même et de la duchesse Béatrice. Le p
etia Crevelli et Cecilia Galerani la poétesse, de Ludovic lui-même et de la duchesse Béatrice. Le portrait de Cecilia Gale
poétesse, de Ludovic lui-même et de la duchesse Béatrice. Le portrait de Cecilia Galerani est perdu, mais on a identifié c
Le portrait de Cecilia Galerani est perdu, mais on a identifié celui de Lucretia Crevelli avec la Belle Ferronnière du Lo
elli avec la Belle Ferronnière du Louvre ; la figure pâle et anxieuse de Ludovic reste encore dans la Bibliothèque Ambrois
e encore dans la Bibliothèque Ambroise. En face est placé le portrait de Béatrice d’Est, en qui Léonard semble avoir surpr
de Béatrice d’Est, en qui Léonard semble avoir surpris quelque indice de mort prématurée, la peignant sévère et grave, ple
uelque indice de mort prématurée, la peignant sévère et grave, pleine de la pureté de la mort, en des vêtements tristes, c
de mort prématurée, la peignant sévère et grave, pleine de la pureté de la mort, en des vêtements tristes, couleur de ter
ve, pleine de la pureté de la mort, en des vêtements tristes, couleur de terre, enchâssés de pierres pâles. Parfois cette
eté de la mort, en des vêtements tristes, couleur de terre, enchâssés de pierres pâles. Parfois cette curiosité entrait en
erres pâles. Parfois cette curiosité entrait en conflit avec le désir de beauté ; elle avait tendance à le faire pénétrer
nit. La lutte entre sa raison, ses idées, ses sensations et son désir de beauté, voilà la clef de la vie de Léonard à Mila
ison, ses idées, ses sensations et son désir de beauté, voilà la clef de la vie de Léonard à Milan, avec son inquiétude, s
idées, ses sensations et son désir de beauté, voilà la clef de la vie de Léonard à Milan, avec son inquiétude, ses retouch
c son inquiétude, ses retouches incessantes, ses bizarres expériences de coloris. Que d’entreprises il faudra laisser inac
, ses retouches incessantes, ses bizarres expériences de coloris. Que d’ entreprises il faudra laisser inachevées, que d’œu
ences de coloris. Que d’entreprises il faudra laisser inachevées, que d’ œuvres il faudra recommencer ! Son problème était
r inachevées, que d’œuvres il faudra recommencer ! Son problème était de transformer des idées en images. Ce qu’il avait r
des idées en images. Ce qu’il avait réussi à faire jusque-là, c’était de se rendre maître de ce vieux style florentin, ave
Ce qu’il avait réussi à faire jusque-là, c’était de se rendre maître de ce vieux style florentin, avec sa sensibilité naï
enant il fallait qu’il renfermât dans ce cadre étroit ces divinations d’ une humanité trop large pour lui, cette vision tro
du monde qui s’ouvre, faite seulement pour l’art grand et irrégulier d’ un Shakespeare ; et partout l’effort est visible d
er d’un Shakespeare ; et partout l’effort est visible dans le travail de ses mains : Cette agitation, ces délais perpétuel
ses mains : Cette agitation, ces délais perpétuels lui donnent un air de fatigue et d’ennui. Il semble aux autres chercher
tte agitation, ces délais perpétuels lui donnent un air de fatigue et d’ ennui. Il semble aux autres chercher un résultat i
que l’art, que la peinture ne peut jamais faire. Souvent l’expression de la beauté physique parait ici ou là être forcée e
mands et trop lourds pour la beauté parfaite. Car il y avait un trait de germanisme dans ce génie qui, comme disait Goethe
on sur l’Allemagne moderne, par exemple, que ce débat sur la question de prééminence entre la sculpture et la peinture3 !
ience curieuse l’Allemand se serait imaginé qu’on n’avait plus besoin de rien autre ; et le nom de Goethe lui-même nous ra
se serait imaginé qu’on n’avait plus besoin de rien autre ; et le nom de Goethe lui-même nous rappelle combien il peut y a
 ; et le nom de Goethe lui-même nous rappelle combien il peut y avoir de danger pour l’artiste à posséder trop de science 
elle combien il peut y avoir de danger pour l’artiste à posséder trop de science ; comment Goethe qui, dans les Affinités
omment Goethe qui, dans les Affinités Électives et la première partie de Faust, transforme des idées en images, et réussit
ière partie de Faust, transforme des idées en images, et réussit dans de telles transformations, n’a pas toujours su trouv
rs su trouver le mot magique, et nous présente dans la seconde partie de Faust un amas de science sans aucune valeur artis
mot magique, et nous présente dans la seconde partie de Faust un amas de science sans aucune valeur artistique. Mais Léona
travaillera jamais avant de rencontrer le moment heureux — ce moment de bien-être, qui pour les hommes à l’imagination fé
bien-être, qui pour les hommes à l’imagination féconde est un moment d’ invention. Ce moment, il l’attend, les autres mome
u un arrière-goût. Peu de gens font si jalousement cette distinction. De là tant de défauts, même dans l’œuvre la plus par
rfaite. Mais pour Léonard la distinction est absolue, et, à ce moment de bien-être, c’est l’alchimie complète : l’idée est
n image : un mysticisme ténébreux se mêle à un mystère calme et plein de grâce, et la peinture plaît à l’œil en même temps
s la grâce abstraite des lignes qui les bornent. Prenons quelques-uns de ces dessins et considérons-les un peu ; et d’abor
uelques-uns de ces dessins et considérons-les un peu ; et d’abord, un de ceux qui se trouvent à Florence : les têtes d’une
n peu ; et d’abord, un de ceux qui se trouvent à Florence : les têtes d’ une femme et d’un petit enfant, placées côte à côt
ord, un de ceux qui se trouvent à Florence : les têtes d’une femme et d’ un petit enfant, placées côte à côte, mais chacune
mais chacune dans son cadre particulier. D’abord il y a quelque chose d’ émouvant à reconnaître dans les courbes plus plein
quelque chose d’émouvant à reconnaître dans les courbes plus pleines de la figure de l’enfant, les lignes plus aiguës et
e d’émouvant à reconnaître dans les courbes plus pleines de la figure de l’enfant, les lignes plus aiguës et comme plus ét
la figure de l’enfant, les lignes plus aiguës et comme plus éthérées de cette autre figure usée et vieillie, indice certa
tre figure usée et vieillie, indice certain que ces têtes sont celles d’ un petit enfant et de sa mère. Le sentiment de la
eillie, indice certain que ces têtes sont celles d’un petit enfant et de sa mère. Le sentiment de la maternité est en effe
e ces têtes sont celles d’un petit enfant et de sa mère. Le sentiment de la maternité est en effet caractéristique chez Lé
ouligné ici par l’effet presque comique des petites épaules arrondies de l’enfant. On peut remarquer une puissance de path
etites épaules arrondies de l’enfant. On peut remarquer une puissance de pathétique aussi grande dans trois dessins : celu
r une puissance de pathétique aussi grande dans trois dessins : celui d’ un jeune homme assis, dans une posture penchée, la
is, dans une posture penchée, la figure dans ses mains, comme accablé de tristesse ; celui d’un esclave également assis, m
penchée, la figure dans ses mains, comme accablé de tristesse ; celui d’ un esclave également assis, mais dans une attitude
dans une attitude contrainte et inclinée, en quelque bref intervalle de repos ; enfin celui d’une petite Madone à l’Enfan
rainte et inclinée, en quelque bref intervalle de repos ; enfin celui d’ une petite Madone à l’Enfant, regardant de côté, à
alle de repos ; enfin celui d’une petite Madone à l’Enfant, regardant de côté, à demi effrayée, tandis qu’un puissant grif
ant de côté, à demi effrayée, tandis qu’un puissant griffon aux ailes de chauve-souris, une des plus belles inventions de
nt griffon aux ailes de chauve-souris, une des plus belles inventions de Léonard, descend soudainement d’en haut pour sais
uris, une des plus belles inventions de Léonard, descend soudainement d’ en haut pour saisir un lion qui passe près d’elle.
rd, descend soudainement d’en haut pour saisir un lion qui passe près d’ elle. Mais notez-y, comme appartenant plus spécial
t à l’art, le contour des cheveux du jeune homme, l’équilibre du bras de l’esclave au-dessus de sa tête, et les courbes de
es cheveux du jeune homme, l’équilibre du bras de l’esclave au-dessus de sa tête, et les courbes de la tête de l’enfant qu
l’équilibre du bras de l’esclave au-dessus de sa tête, et les courbes de la tête de l’enfant qui semblent dessiner l’intér
du bras de l’esclave au-dessus de sa tête, et les courbes de la tête de l’enfant qui semblent dessiner l’intérieur du pet
essiner l’intérieur du petit crâne, mince et fin, comme un coquillage de la mer, usé par le vent. Prenons encore une autre
la mer, usé par le vent. Prenons encore une autre tête, aussi pleine de sentiment, mais d’une autre sorte, un petit dessi
vent. Prenons encore une autre tête, aussi pleine de sentiment, mais d’ une autre sorte, un petit dessin à la craie rouge,
iné avec quelque soin les dessins des vieux maîtres. C’est une figure de sexe incertain, placée dans l’ombre de ses propre
ieux maîtres. C’est une figure de sexe incertain, placée dans l’ombre de ses propres cheveux, la ligne de la joue qui touc
sexe incertain, placée dans l’ombre de ses propres cheveux, la ligne de la joue qui touche cette ombre étant vivement écl
joue qui touche cette ombre étant vivement éclairée, avec une pointe de volupté et de satiété dans les yeux et dans les l
he cette ombre étant vivement éclairée, avec une pointe de volupté et de satiété dans les yeux et dans les lèvres. Un autr
s en sont desséchées et fiévreuses, mais une grande douceur se dégage de la robe de l’enfant, ample et courte de taille, d
esséchées et fiévreuses, mais une grande douceur se dégage de la robe de l’enfant, ample et courte de taille, de son colli
une grande douceur se dégage de la robe de l’enfant, ample et courte de taille, de son collier où pend la bulle, et de se
douceur se dégage de la robe de l’enfant, ample et courte de taille, de son collier où pend la bulle, et de ses cheveux d
nfant, ample et courte de taille, de son collier où pend la bulle, et de ses cheveux délicatement noués. Nous pourrions pa
dessins mis ainsi côte à côte, et, le poursuivant à travers tous ceux de Florence, Venise et Milan, construire une sorte d
travers tous ceux de Florence, Venise et Milan, construire une sorte de série, susceptible, plus que tout le reste, de me
, construire une sorte de série, susceptible, plus que tout le reste, de mettre en lumière le type de beauté féminine part
ie, susceptible, plus que tout le reste, de mettre en lumière le type de beauté féminine particulier à Léonard. Filles d’H
e en lumière le type de beauté féminine particulier à Léonard. Filles d’ Hérodias, aux coiffures fantastiques étrangement n
iques étrangement nouées et tressées, afin de dégager l’ovale délicat de la figure, elles ne sont pas de la famille chréti
sées, afin de dégager l’ovale délicat de la figure, elles ne sont pas de la famille chrétienne, non plus que de celle de R
e la figure, elles ne sont pas de la famille chrétienne, non plus que de celle de Raphaël. Ce sont les voyantes qui, ainsi
re, elles ne sont pas de la famille chrétienne, non plus que de celle de Raphaël. Ce sont les voyantes qui, ainsi que des
des instruments délicats, nous révèlent les forces les plus subtiles de la nature, et les modes de leur action, tout ce q
nous révèlent les forces les plus subtiles de la nature, et les modes de leur action, tout ce qu’il y a en elle de magnéti
de la nature, et les modes de leur action, tout ce qu’il y a en elle de magnétique, tous ces états particulièrement délic
délicats où des choses matérielles s’élèvent jusqu’à cette subtilité d’ opération qui en fait des choses spirituelles, et
chair humaine. Nerveuses, électrisées, défaillantes, toujours prises de quelque faiblesse inexplicable, elles semblent êt
ainsi dire, les réceptacles et les transmettre à nous par une chaîne d’ influences secrètes. Mais parmi les têtes aux trai
plus jeunes il y en a une à Florence que distingua l’Amour : la tête d’ un jeune homme, peut-être celle d’Andrea Salaino,
nce que distingua l’Amour : la tête d’un jeune homme, peut-être celle d’ Andrea Salaino, le bien-aimé de Léonard, à cause d
tête d’un jeune homme, peut-être celle d’Andrea Salaino, le bien-aimé de Léonard, à cause de ses cheveux frisés et ondulés
i ricci e inanellati, et plus tard son élève favori et son serviteur. De tous les attachements aux contemporains, hommes o
’identifia tellement avec Léonard qu’on a pu lui attribuer le tableau de Sainte Anne, au Louvre. Voilà qui nous montre bie
étaient des hommes que distinguait quelque charme naturel du corps ou de l’esprit, comme Salaino, ou une naissance illustr
tudes princières, comme Francesco Melzi, — des gens ayant juste assez de génie pour recevoir l’initiation à son secret, ma
ut pour lui-même. D’autres artistes ont été aussi insouciants que lui de la renommée présente ou future ; mais c’était par
ts que lui de la renommée présente ou future ; mais c’était par oubli d’ eux-mêmes, ou parce qu’ils mettaient les fins mora
ce qu’ils mettaient les fins morales ou politiques au-dessus des fins de l’art ; chez lui, cette culture solitaire de la b
iques au-dessus des fins de l’art ; chez lui, cette culture solitaire de la beauté semble provenir d’une sorte d’amour-pro
’art ; chez lui, cette culture solitaire de la beauté semble provenir d’ une sorte d’amour-propre et d’une indifférence dan
lui, cette culture solitaire de la beauté semble provenir d’une sorte d’ amour-propre et d’une indifférence dans l’œuvre d’
solitaire de la beauté semble provenir d’une sorte d’amour-propre et d’ une indifférence dans l’œuvre d’art à tout ce qui
œuvre d’art à tout ce qui n’est pas l’art lui-même. Des lieux secrets d’ un tempérament unique il rapporta des fleurs et de
ve à produire sont des fins en soi, des fins parfaites. Et les élèves de Léonard avaient si bien saisi sa manière que, mal
e petit nombre des œuvres authentiques du maître, il existe une foule de tableaux d’autres peintres à travers lesquels nou
res à travers lesquels nous pouvons le voir avec certitude et étudier de très près son génie. Parfois, comme dans le petit
étudier de très près son génie. Parfois, comme dans le petit tableau de la Madone aux Balances, où, sur le sein de sa mèr
omme dans le petit tableau de la Madone aux Balances, où, sur le sein de sa mère, le Christ pèse les péchés des hommes ave
sez rude si on la compare à celle du maître, et qui travaille sur une de ses fines suggestions ou de ses esquisses. Parfoi
celle du maître, et qui travaille sur une de ses fines suggestions ou de ses esquisses. Parfois, comme dans les sujets de
fines suggestions ou de ses esquisses. Parfois, comme dans les sujets de la Fille d’Hérodias, et de la Tête de Jean-Baptis
tions ou de ses esquisses. Parfois, comme dans les sujets de la Fille d’ Hérodias, et de la Tête de Jean-Baptiste, les orig
esquisses. Parfois, comme dans les sujets de la Fille d’Hérodias, et de la Tête de Jean-Baptiste, les originaux perdus on
Parfois, comme dans les sujets de la Fille d’Hérodias, et de la Tête de Jean-Baptiste, les originaux perdus ont été sans
riations ne font que découvrir plus clairement le but ou l’expression de l’original. Il en est ainsi pour le Saint-Jean-Ba
st ainsi pour le Saint-Jean-Baptiste du Louvre — une des rares études de nu que fit Léonard — figure dont personne n’irait
ait chercher dans le désert la chair brune et délicate et les cheveux de femme, et dont le sourire énigmatique nous fait s
ont le sourire énigmatique nous fait saisir quelque chose qui dépasse de beaucoup le geste ou les circonstances. Mais la l
, semblable à un roseau, qu’il porte à la main, et qui suggère l’idée de saint Jean-Baptiste lui-même, s’affaiblit dans un
ée de saint Jean-Baptiste lui-même, s’affaiblit dans une reproduction de la Bibliothèque Ambroise, pour disparaître complè
omplètement dans une autre du Palazzo Rosso à Gênes. Si nous revenons de ce dernier tableau à l’original, nous ne sommes p
enons de ce dernier tableau à l’original, nous ne sommes plus surpris de la ressemblance étrange de ce saint Jean avec le
à l’original, nous ne sommes plus surpris de la ressemblance étrange de ce saint Jean avec le Bacchus suspendu tout près
endu tout près de lui, et qui rappelait à Théophile Gautier le propos de Heine sur les dieux déchus, qui, pour subsister,
subsister, après le déclin du paganisme, se seraient faits serviteurs de la religion nouvelle. Nous reconnaissons une de c
ient faits serviteurs de la religion nouvelle. Nous reconnaissons une de ces inventions symboliques où le sujet visible n’
, à proprement parler, le but même du tableau, mais plutôt la matière d’ un processus de sentiments, aussi subtil et aussi
parler, le but même du tableau, mais plutôt la matière d’un processus de sentiments, aussi subtil et aussi vague qu’un mor
un processus de sentiments, aussi subtil et aussi vague qu’un morceau de musique. Personne ne s’est jamais rendu maître de
vague qu’un morceau de musique. Personne ne s’est jamais rendu maître de son sujet comme Léonard, ni ne l’a plié plus habi
ard, ni ne l’a plié plus habilement aux fins purement artistiques. Et de là vient que, bien qu’il manie presque continuell
le sujet donné, saint Jean dans le désert ou la Vierge sur les genoux de sainte Anne, n’est souvent qu’un prétexte pour un
es genoux de sainte Anne, n’est souvent qu’un prétexte pour une sorte de travail qui nous conduit tout à fait en dehors de
de la portée des représentations conventionnelles. Autour de la Cène, de sa ruine et de ses restaurations, toute une litté
s représentations conventionnelles. Autour de la Cène, de sa ruine et de ses restaurations, toute une littérature s’est él
élevée, au milieu de laquelle brille particulièrement l’essai pensif de Goethe sur les tristes destinées de cette peintur
e particulièrement l’essai pensif de Goethe sur les tristes destinées de cette peinture. La mort en couches de la duchesse
oethe sur les tristes destinées de cette peinture. La mort en couches de la duchesse Béatrice fut suivie en Ludovic d’une
ure. La mort en couches de la duchesse Béatrice fut suivie en Ludovic d’ une de ces crises de sentimentalisme religieux qui
a mort en couches de la duchesse Béatrice fut suivie en Ludovic d’une de ces crises de sentimentalisme religieux qui étaie
hes de la duchesse Béatrice fut suivie en Ludovic d’une de ces crises de sentimentalisme religieux qui étaient chez lui co
ent chez lui comme organiques. L’église dominicaine, basse et sombre, de Sainte-Marie-des-Grâces avait été le lieu de dévo
icaine, basse et sombre, de Sainte-Marie-des-Grâces avait été le lieu de dévotion favori de Béatrice. Elle y avait passé s
mbre, de Sainte-Marie-des-Grâces avait été le lieu de dévotion favori de Béatrice. Elle y avait passé ses derniers jours,
ion favori de Béatrice. Elle y avait passé ses derniers jours, pleine de pressentiments sinistres ; puis il avait été pres
ne de pressentiments sinistres ; puis il avait été presque nécessaire de l’en enlever par la force ; maintenant on y chant
tes sur ses retouches et ses lenteurs. Elles le représentent refusant de travailler en dehors du moment d’inspiration, mép
urs. Elles le représentent refusant de travailler en dehors du moment d’ inspiration, méprisant tous ceux qui regardaient l
piration, méprisant tous ceux qui regardaient l’art comme une affaire d’ industrie et de règle pure, allant d’un bout à l’a
sant tous ceux qui regardaient l’art comme une affaire d’industrie et de règle pure, allant d’un bout à l’autre de Milan p
ardaient l’art comme une affaire d’industrie et de règle pure, allant d’ un bout à l’autre de Milan pour donner un seul cou
le pure, allant d’un bout à l’autre de Milan pour donner un seul coup de pinceau. Il la peignit, non pas à la fresque, où
hode qu’il fut un des premiers à accueillir, parce qu’elle permettait de modifier tant de fois sa pensée, et de si bien ra
llir, parce qu’elle permettait de modifier tant de fois sa pensée, et de si bien raffiner pour atteindre à la perfection.
affiner pour atteindre à la perfection. Mais il arriva que sur un mur de plâtre nul procédé n’aurait pu être moins durable
r de plâtre nul procédé n’aurait pu être moins durable. Dans l’espace d’ une cinquantaine d’années la peinture était tombée
cédé n’aurait pu être moins durable. Dans l’espace d’une cinquantaine d’ années la peinture était tombée en ruines. Et aujo
en ruines. Et aujourd’hui nous sommes obligés, pour la reconstituer, de nous reporter aux études de Léonard, surtout au d
ous sommes obligés, pour la reconstituer, de nous reporter aux études de Léonard, surtout au dessin de la tête centrale qu
constituer, de nous reporter aux études de Léonard, surtout au dessin de la tête centrale qui se trouve au Brera, et qui,
tête centrale qui se trouve au Brera, et qui, par un certain mélange de douceur et de sévérité dans les contours de la fi
qui se trouve au Brera, et qui, par un certain mélange de douceur et de sévérité dans les contours de la figure, nous rap
i, par un certain mélange de douceur et de sévérité dans les contours de la figure, nous rappelle l’œuvre monumentale de M
ité dans les contours de la figure, nous rappelle l’œuvre monumentale de Mino de Fiesole. C’était un autre effort que d’él
e l’œuvre monumentale de Mino de Fiesole. C’était un autre effort que d’ élever un sujet donné au-dessus des représentation
ffort étrange, après toutes les fausses représentations du moyen âge, de voir le Christ non comme la pâle Hostie de l’aute
résentations du moyen âge, de voir le Christ non comme la pâle Hostie de l’autel, mais comme un homme qui prend congé de s
comme la pâle Hostie de l’autel, mais comme un homme qui prend congé de ses amis. Cinq ans après, le jeune Raphaël la pei
Cinq ans après, le jeune Raphaël la peignit à Florence, au réfectoire de Saint-Onofrio, dans un style doux et solennel, ma
yle doux et solennel, mais encore avec toute l’incorporalité mystique de l’école de Pérugin. Vasari prétend que la tête ce
solennel, mais encore avec toute l’incorporalité mystique de l’école de Pérugin. Vasari prétend que la tête centrale ne f
cette tête centrale ne fait que couronner l’impression qui se dégage de toute la compagnie ; on dirait des fantômes au tr
rmes affaiblies comme les ombres des feuilles sur la muraille un jour d’ automne ; cette figure n’est que la plus faible et
’automne ; cette figure n’est que la plus faible et la plus spectrale de toutes. Elle évoque ce que l’histoire dont elle e
orporalités mystiques, et voilà qu’elle restaurait non pas la réalité de la vie, mais ces ombres transparentes, esprits sa
rent à Milan. Est-il vrai ou non que les archers gascons se servirent de la statue de François Sforza comme d’une cible po
Est-il vrai ou non que les archers gascons se servirent de la statue de François Sforza comme d’une cible pour leurs flèc
es archers gascons se servirent de la statue de François Sforza comme d’ une cible pour leurs flèches ? on ne saurait dire 
n’a pas survécu. Ce que pouvait être en ce temps-là une telle œuvre, de quelle noblesse et de quelle vérité piquante elle
ue pouvait être en ce temps-là une telle œuvre, de quelle noblesse et de quelle vérité piquante elle pouvait être revêtue,
te elle pouvait être revêtue, on en peut juger par la statue équestre de Bartolomeo Colleoni coulée en bronze et que model
e et que modela le maître de Léonard, Verrocchio ; il mourut, dit-on, de douleur, parce que la fonte venant à manquer par
put achever lui-même cette statue, qui se dresse encore sur la Piazza de Saint-Jean-et-Saint-Paul à Venise. Quelques vesti
sur la Piazza de Saint-Jean-et-Saint-Paul à Venise. Quelques vestiges de cette statue de Sforza peuvent se retrouver dans
Saint-Jean-et-Saint-Paul à Venise. Quelques vestiges de cette statue de Sforza peuvent se retrouver dans certains dessins
de cette statue de Sforza peuvent se retrouver dans certains dessins de Léonard, et aussi, peut-être, par une circonstanc
peut-être, par une circonstance singulière, dans une ville lointaine de la France. Car Ludovic fut fait prisonnier, et al
finir ses jours à Loches, en Touraine : on lui permit enfin, dit-on, d’ y respirer quelque temps un air plus frais dans un
dit-on, d’y respirer quelque temps un air plus frais dans une chambre d’ une haute tour, après de longues années de captivi
lque temps un air plus frais dans une chambre d’une haute tour, après de longues années de captivité dans les bas donjons,
plus frais dans une chambre d’une haute tour, après de longues années de captivité dans les bas donjons, où l’atmosphère s
u temps féodal, et où l’on montre encore sa prison, aux murs couverts d’ étranges arabesques peintes en couleurs, attribuée
t ainsi distraite un peu pour tromper la lenteur des années : ce sont de grands casques, des figures humaines et des morce
ées : ce sont de grands casques, des figures humaines et des morceaux d’ armure ; au milieu de tout cela, en gros caractère
res se trouve écrite la devise Infelix Sum : il n’est pas fantaisiste de voir là les fruits de profondes méditations sur t
a devise Infelix Sum : il n’est pas fantaisiste de voir là les fruits de profondes méditations sur tous les essais faits a
grand duc, qui les avait tant occupés tous les deux pendant les jours de sa bonne fortune à Milan. Les dernières années de
x pendant les jours de sa bonne fortune à Milan. Les dernières années de la vie de Léonard sont plus ou moins vagabondes.
les jours de sa bonne fortune à Milan. Les dernières années de la vie de Léonard sont plus ou moins vagabondes. Durant sa
n esprit en éveil : les quatre années qui suivirent sont un transport d’ inspiration, une extase prolongée. C’est alors qu’
s plus certainement authentiques, qui viennent directement du cabinet de François Ier à Fontainebleau. Un de ses tableaux,
i viennent directement du cabinet de François Ier à Fontainebleau. Un de ses tableaux, la Sainte Anne, non pas la Sainte A
mple carton, aujourd’hui à Londres, suscita pour un instant une sorte d’ enthousiasme qui eût été plus naturel dans les tem
te d’enthousiasme qui eût été plus naturel dans les temps reculés, où de bonnes peintures passaient encore pour tenir du m
passaient encore pour tenir du miracle ; pendant deux jours une foule de gens de toute sorte passaient naïvement étonnés d
t encore pour tenir du miracle ; pendant deux jours une foule de gens de toute sorte passaient naïvement étonnés dans la s
était exposé ce tableau, et donnaient à Léonard une idée du triomphe de Cimabuë. Mais son œuvre s’attachait moins aux sai
ë. Mais son œuvre s’attachait moins aux saints qu’aux femmes vivantes de Florence ; car il passait toujours son temps au m
ilieu du monde élégant qu’il affectionnait, et c’est dans les maisons de Florence, abandonnées peut-être un peu aux légère
lorence, abandonnées peut-être un peu aux légères pensées par la mort de Savonarole — le dernier racontar qui circula (186
une Mona Lisa nue qu’on aurait découverte dans quelque coin inexploré de l’ancienne collection de la famille d’Orléans — c
urait découverte dans quelque coin inexploré de l’ancienne collection de la famille d’Orléans — c’est dans ces maisons qu’
te dans quelque coin inexploré de l’ancienne collection de la famille d’ Orléans — c’est dans ces maisons qu’il rencontra G
qu’il rencontra Ginevra di Benci et Lisa, la jeune et troisième femme de Francesco del Giocondo. De même que nous l’avons
esco del Giocondo. De même que nous l’avons vu se servir des épisodes de l’histoire sacrée, non pour eux-mêmes, ni pour le
eux-mêmes, ni pour les rendre simplement par la peinture, mais comme d’ un langage symbolique pour ses fantaisies particul
ticulières, de même il manifeste son propre état d’âme en prenant une de ces femmes languissantes et en l’élevant comme Lé
éda ou Pomone, comme la Modestie ou la Vanité, jusqu’au septième ciel de l’expression symbolique. La Joconde est, dans tou
olique. La Joconde est, dans toute la force du terme, le chef-d’œuvre de Léonard, et le type de son mode de pensée et de t
dans toute la force du terme, le chef-d’œuvre de Léonard, et le type de son mode de pensée et de travail. Dans le domaine
la force du terme, le chef-d’œuvre de Léonard, et le type de son mode de pensée et de travail. Dans le domaine de la sugge
erme, le chef-d’œuvre de Léonard, et le type de son mode de pensée et de travail. Dans le domaine de la suggestion, la Mel
nard, et le type de son mode de pensée et de travail. Dans le domaine de la suggestion, la Melancholia de Durer seule lui
x qui plane sur l’œuvre. Nous connaissons tous le visage et les mains de cette femme, assise sur son siège de marbre, dans
sons tous le visage et les mains de cette femme, assise sur son siège de marbre, dans ce cirque fantastique de rochers, co
tte femme, assise sur son siège de marbre, dans ce cirque fantastique de rochers, comme en quelque rayon affaibli de la lu
ans ce cirque fantastique de rochers, comme en quelque rayon affaibli de la lumière sous-marine. Elle est peut-être de tou
quelque rayon affaibli de la lumière sous-marine. Elle est peut-être de toutes les peintures anciennes celle que le temps
où l’invention semble toucher à ses bornes, il s’y trouve un élément d’ emprunt, et que le maître n’a pas inventé. Dans ce
nventé. Dans cet inestimable portefeuille qui fut autrefois aux mains de Vasari, étaient renfermés certains dessins de Ver
fut autrefois aux mains de Vasari, étaient renfermés certains dessins de Verrocchio, des visages d’une beauté si frappante
Vasari, étaient renfermés certains dessins de Verrocchio, des visages d’ une beauté si frappante que Léonard, dans sa jeune
rd, dans sa jeunesse, les avait maintes fois copiés. Il est difficile de ne pas rapporter à ces dessins du plus vieux maît
est difficile de ne pas rapporter à ces dessins du plus vieux maître d’ autrefois, comme à son principe initial, le sourir
me à son principe initial, le sourire insondable, toujours accompagné de quelque chose de sinistre, qui se joue sur toute
initial, le sourire insondable, toujours accompagné de quelque chose de sinistre, qui se joue sur toute l’œuvre de Léonar
ccompagné de quelque chose de sinistre, qui se joue sur toute l’œuvre de Léonard. D’ailleurs, ce tableau est un portrait.
nous voyons cette image se développer peu à peu dans les productions de ses rêves ; s’il n’y avait pas de témoignage hist
pper peu à peu dans les productions de ses rêves ; s’il n’y avait pas de témoignage historique précis, nous croirions que
Quel rapport y eut-il entre une Florentine vivante et cette créature de sa pensée ? Par quelles étranges affinités la per
is ? Présente dès l’origine sous une forme immatérielle dans l’esprit de Léonard, tracée faiblement dans les dessins de Ve
térielle dans l’esprit de Léonard, tracée faiblement dans les dessins de Verrocchio, elle se retrouve enfin dans la maison
dans les dessins de Verrocchio, elle se retrouve enfin dans la maison d’ Il Giocondo. Que cette peinture soit de la nature
retrouve enfin dans la maison d’Il Giocondo. Que cette peinture soit de la nature d’un portrait, le fait est attesté par
in dans la maison d’Il Giocondo. Que cette peinture soit de la nature d’ un portrait, le fait est attesté par la légende qu
e qui veut qu’on ait eu recours aux moyens artificiels, à la présence de mimes et de joueurs de flûte pour prolonger sur l
u’on ait eu recours aux moyens artificiels, à la présence de mimes et de joueurs de flûte pour prolonger sur le visage cet
recours aux moyens artificiels, à la présence de mimes et de joueurs de flûte pour prolonger sur le visage cette expressi
s eaux, exprime tout ce que l’homme a pu désirer à travers un millier d’ années. Cette tête est celle où toutes « les extré
paupières sont un peu fatiguées. C’est une beauté qui semble façonnée de l’intérieur, c’est comme le dépôt, cellule à cell
fantasques et des passions exquises. Mettez-la pour un instant auprès d’ une de ces blanches déesses grecques ou de ces bel
ques et des passions exquises. Mettez-la pour un instant auprès d’une de ces blanches déesses grecques ou de ces belles fe
z-la pour un instant auprès d’une de ces blanches déesses grecques ou de ces belles femmes antiques : comme elles seraient
les expériences du monde y ont gravé et moulé toutes leurs puissances de raffinement et d’expression, le sensualisme de la
monde y ont gravé et moulé toutes leurs puissances de raffinement et d’ expression, le sensualisme de la Grèce, la concupi
outes leurs puissances de raffinement et d’expression, le sensualisme de la Grèce, la concupiscence de Rome, la rêverie du
inement et d’expression, le sensualisme de la Grèce, la concupiscence de Rome, la rêverie du moyen âge avec son ambition s
u tombeau ; elle a visité les mers profondes, et elle en garde autour d’ elle la lumière affaiblie ; elle a acheté d’étrang
, et elle en garde autour d’elle la lumière affaiblie ; elle a acheté d’ étranges tissus aux marchands venus d’Orient : com
mière affaiblie ; elle a acheté d’étranges tissus aux marchands venus d’ Orient : comme Léda elle fut la mère d’Hélène la T
la mère de Marie ; et tout cela n’a été pour elle que comme des sons de lyres et de flûtes, et n’existe que dans la délic
Marie ; et tout cela n’a été pour elle que comme des sons de lyres et de flûtes, et n’existe que dans la délicatesse des l
changeantes et colorées des paupières et des mains. La représentation d’ une vie éternelle ramassant en elle-même dix mille
lle expériences n’est pas neuve ; et la pensée moderne a conçu l’idée de l’humanité comme le résultat et le résumé de tout
e moderne a conçu l’idée de l’humanité comme le résultat et le résumé de toutes les forces de la pensée et de la vie. Or,
dée de l’humanité comme le résultat et le résumé de toutes les forces de la pensée et de la vie. Or, Donna Lisa pourrait ê
é comme le résultat et le résumé de toutes les forces de la pensée et de la vie. Or, Donna Lisa pourrait être présentée co
vie. Or, Donna Lisa pourrait être présentée comme la personnification de l’idée moderne. Pendant les années qu’il passe à
l’idée moderne. Pendant les années qu’il passe à Florence, l’histoire de Léonard est l’histoire de son art même : il est t
s années qu’il passe à Florence, l’histoire de Léonard est l’histoire de son art même : il est tout entier perdu dans ses
un voyage orageux qu’il fait à travers l’Italie centrale, en qualité d’ ingénieur en chef de César Borgia. Le biographe re
u’il fait à travers l’Italie centrale, en qualité d’ingénieur en chef de César Borgia. Le biographe recueillant les notes
en chef de César Borgia. Le biographe recueillant les notes détachées de ses manuscrits peut le suivre à toute heure de so
nt les notes détachées de ses manuscrits peut le suivre à toute heure de son voyage jusqu’au sommet de l’étrange tour de S
manuscrits peut le suivre à toute heure de son voyage jusqu’au sommet de l’étrange tour de Sienne, qui regarde Rome, élast
suivre à toute heure de son voyage jusqu’au sommet de l’étrange tour de Sienne, qui regarde Rome, élastique comme un arc
, qui regarde Rome, élastique comme un arc recourbé, jusqu’à la plage de Piombino, chaque lieu de son séjour paraissant ag
ique comme un arc recourbé, jusqu’à la plage de Piombino, chaque lieu de son séjour paraissant agité comme en un rêve fiév
grand travail, dont tout vestige disparut de bonne heure, la Bataille de l’Étendard, et où il avait pour rival Michel-Ange
le de l’Étendard, et où il avait pour rival Michel-Ange. Les citoyens de Florence, voulant décorer les murs de la Grand-Ch
rival Michel-Ange. Les citoyens de Florence, voulant décorer les murs de la Grand-Chambre du Conseil, avaient mis au conco
ntines du xve  siècle. Michel-Ange choisit pour son carton un épisode de la guerre de Pise, où les soldats florentins, se
 siècle. Michel-Ange choisit pour son carton un épisode de la guerre de Pise, où les soldats florentins, se baignant dans
qui nous aide peut-être moins que ce que nous nous rappelons du fond de sa Famille Sainte de l’Uffìzi, à nous représenter
tre moins que ce que nous nous rappelons du fond de sa Famille Sainte de l’Uffìzi, à nous représenter de quelle façon surh
appelons du fond de sa Famille Sainte de l’Uffìzi, à nous représenter de quelle façon surhumaine, capable de séduire le cœ
e de l’Uffìzi, à nous représenter de quelle façon surhumaine, capable de séduire le cœur d’un monde plus ancien, ces figur
us représenter de quelle façon surhumaine, capable de séduire le cœur d’ un monde plus ancien, ces figures ont dû surgir de
de séduire le cœur d’un monde plus ancien, ces figures ont dû surgir de l’eau. Léonard choisit un épisode de la bataille
ncien, ces figures ont dû surgir de l’eau. Léonard choisit un épisode de la bataille d’Anghiari, où deux corps de soldats
res ont dû surgir de l’eau. Léonard choisit un épisode de la bataille d’ Anghiari, où deux corps de soldats combattent pour
. Léonard choisit un épisode de la bataille d’Anghiari, où deux corps de soldats combattent pour un étendard. Son carton,
corps de soldats combattent pour un étendard. Son carton, comme celui de Michel-Ange, est perdu, et ne nous est parvenu qu
u, et ne nous est parvenu que dans des esquisses, et dans un fragment de Rubens. Par les descriptions qui en ont été donné
indre au terrible ; c’est ainsi que les chevaux mêmes s’y déchiraient de leurs dents ; et pourtant bien différent est un f
chiraient de leurs dents ; et pourtant bien différent est un fragment d’ un de ses dessins à Florence : c’est un champ ondu
ient de leurs dents ; et pourtant bien différent est un fragment d’un de ses dessins à Florence : c’est un champ onduleux
un fragment d’un de ses dessins à Florence : c’est un champ onduleux de belles armures, où la ciselure des bords court de
t un champ onduleux de belles armures, où la ciselure des bords court de droite à gauche comme un rayon de soleil. Michel-
res, où la ciselure des bords court de droite à gauche comme un rayon de soleil. Michel-Ange avait vingt-sept ans ; Léonar
n de soleil. Michel-Ange avait vingt-sept ans ; Léonard en avait plus de cinquante ; et Raphaël, jeune homme de dix-neuf a
pt ans ; Léonard en avait plus de cinquante ; et Raphaël, jeune homme de dix-neuf ans, qui visitait alors Florence pour la
les regarder faire. Nous l’apercevons encore à Rome en 1514, entouré de ses miroirs, de ses fioles et de ses fourneaux, f
ire. Nous l’apercevons encore à Rome en 1514, entouré de ses miroirs, de ses fioles et de ses fourneaux, faisant d’étrange
evons encore à Rome en 1514, entouré de ses miroirs, de ses fioles et de ses fourneaux, faisant d’étranges jouets de cire
4, entouré de ses miroirs, de ses fioles et de ses fourneaux, faisant d’ étranges jouets de cire et de vif-argent qui sembl
miroirs, de ses fioles et de ses fourneaux, faisant d’étranges jouets de cire et de vif-argent qui semblaient animés. L’hé
ses fioles et de ses fourneaux, faisant d’étranges jouets de cire et de vif-argent qui semblaient animés. L’hésitation qu
si loin l’indifférence politique ; sa philosophie avait toujours été de « fuir devant l’orage », il est pour ou contre le
l’orage », il est pour ou contre les Sforza, suivant les fluctuations de leur fortune. Et cependant voilà que dans la soci
ons de leur fortune. Et cependant voilà que dans la société politique de Rome il venait d’être soupçonné d’avoir des sympa
e. Et cependant voilà que dans la société politique de Rome il venait d’ être soupçonné d’avoir des sympathies cachées pour
oilà que dans la société politique de Rome il venait d’être soupçonné d’ avoir des sympathies cachées pour les Français. Ce
d’avoir des sympathies cachées pour les Français. Cela le paralysait de se trouver entouré d’ennemis ; aussi se tourna-t-
s cachées pour les Français. Cela le paralysait de se trouver entouré d’ ennemis ; aussi se tourna-t-il entièrement vers la
e. François Ier, comme Louis XII avant lui, fut attiré par la finesse de l’œuvre de Léonard : la Joconde se trouvait déjà
 Ier, comme Louis XII avant lui, fut attiré par la finesse de l’œuvre de Léonard : la Joconde se trouvait déjà dans son ca
ouvait déjà dans son cabinet, et il offrit à Léonard le petit château de Clou, avec ses vignobles et ses prairies, dans la
de Clou, avec ses vignobles et ses prairies, dans la vallée plaisante de la Masse, au pied des murs de la ville d’Amboise,
ses prairies, dans la vallée plaisante de la Masse, au pied des murs de la ville d’Amboise, où, surtout dans la saison de
s, dans la vallée plaisante de la Masse, au pied des murs de la ville d’ Amboise, où, surtout dans la saison des chasses, l
Monsieur Lyonard, peinteur du Roy pour Amboyse », — tel est l’en-tête de la lettre de François Ier. Cet événement ouvre da
ard, peinteur du Roy pour Amboyse », — tel est l’en-tête de la lettre de François Ier. Cet événement ouvre dans l’histoire
ête de la lettre de François Ier. Cet événement ouvre dans l’histoire de l’art une perspective des plus intéressantes, où,
rt une perspective des plus intéressantes, où, par un curieux mélange de lumière, l’art italien s’évanouit pour fleurir en
pour fleurir en France sous une forme exotique. À l’égard de la mort de Léonard, deux questions restent entières, après b
nt entières, après bien des recherches archéologiques ; d’abord celle de la forme exacte de sa religion, puis celle de sav
bien des recherches archéologiques ; d’abord celle de la forme exacte de sa religion, puis celle de savoir si François Ier
ogiques ; d’abord celle de la forme exacte de sa religion, puis celle de savoir si François Ier assistait à ses derniers m
ois Ier assistait à ses derniers moments. Elles sont l’une et l’autre de bien peu d’importance pour l’étude du génie de Lé
stait à ses derniers moments. Elles sont l’une et l’autre de bien peu d’ importance pour l’étude du génie de Léonard. Les d
sont l’une et l’autre de bien peu d’importance pour l’étude du génie de Léonard. Les dispositions de son testament toucha
n peu d’importance pour l’étude du génie de Léonard. Les dispositions de son testament touchant les trente messes et les g
tament touchant les trente messes et les grands cierges pour l’église de Saint-Florentin n’ont rien que de tout à fait ord
et les grands cierges pour l’église de Saint-Florentin n’ont rien que de tout à fait ordinaire, leur objet véritable étant
ons abstraction en étudiant comment un homme qui avait toujours brûlé d’ un si vif amour de la beauté, mais qui l’avait pou
étudiant comment un homme qui avait toujours brûlé d’un si vif amour de la beauté, mais qui l’avait poursuivie toujours d
ins, les fleurs, les cheveux, portait ses yeux sur les régions vagues de l’au-delà et ressentait la dernière de ses curios
es yeux sur les régions vagues de l’au-delà et ressentait la dernière de ses curiosités. Histoire, sociologie. E. Rodoc
uméro 117, 1er septembre 1899, p. 789-794 [789-790]. C’est l’histoire de ces îles dans toute la période qui s’étend depuis
re occupation française, en juin 1796, jusqu’à la décision du congrès de Vienne, qui attribuait à l’Angleterre le protecto
e, formaliste et famélique domination vénitienne. Désireuse seulement de maintenir les populations dans une ignorance salu
e ses coutumes orientales et sauvages : pour empêcher les jeunes gens d’ aller s’instruire en Italie, elle avait inventé de
her les jeunes gens d’aller s’instruire en Italie, elle avait inventé de vendre des diplômes que les moins savants acquéra
terie qui livra la République Vénitienne à Bonaparte, il se passa une de ces scènes si fréquentes alors, et que l’emphase
énéral Gentili et le poète Arnault, commissaire civil, exaltent l’ère de bonheur qui va s’ouvrir pour les Ioniens, la soud
va s’ouvrir pour les Ioniens, la soudaine renaissance des descendants d’ un peuple illustre, et l’évêque grec, l’Odyssée à
 » Dans ses instructions, Bonaparte avait d’ailleurs permis à Gentili de parler aux habitants « de la Grèce, d’Athènes et
Bonaparte avait d’ailleurs permis à Gentili de parler aux habitants «  de la Grèce, d’Athènes et de Sparte ». Certains pass
it d’ailleurs permis à Gentili de parler aux habitants « de la Grèce, d’ Athènes et de Sparte ». Certains passages de sa co
permis à Gentili de parler aux habitants « de la Grèce, d’Athènes et de Sparte ». Certains passages de sa correspondance
habitants « de la Grèce, d’Athènes et de Sparte ». Certains passages de sa correspondance nous font voir l’importance qu’
spondance nous font voir l’importance qu’il attachait à la possession de ces Îles. Toujours hanté de son rêve turc, il y v
mportance qu’il attachait à la possession de ces Îles. Toujours hanté de son rêve turc, il y voyait autant de cailloux où
sion de ces Îles. Toujours hanté de son rêve turc, il y voyait autant de cailloux où poser le pied pour franchir l’Adriati
ied pour franchir l’Adriatique. Malheureusement, survint l’expédition d’ Égypte. L’Italie était occupée de nouveau par les
alheureusement, survint l’expédition d’Égypte. L’Italie était occupée de nouveau par les troupes autrichiennes, la flotte
ait place à l’hostilité. La défense fut longue et obstinée, et mérite de prendre place dans l’histoire des sièges célèbres
e prendre place dans l’histoire des sièges célèbres. Un marin échappé d’ Aboukir, le capitaine Joysle, s’y distingua. Sur l
, le capitaine Joysle, s’y distingua. Sur la côte voisine, Ali, pacha de Janina, faisait pressentir, par de subtils guets-
a. Sur la côte voisine, Ali, pacha de Janina, faisait pressentir, par de subtils guets-apens et d’imposants massacres, que
i, pacha de Janina, faisait pressentir, par de subtils guets-apens et d’ imposants massacres, quelle serait un jour sa gloi
ieux révolutionnaire — rara avis — doit se rembarquer avec les débris de sa garnison. Tiraillés entre les deux vainqueurs,
aillés entre les deux vainqueurs, russes et turcs, les lies jouissent d’ un semblant d’indépendance, jusqu’en 1807, date où
es deux vainqueurs, russes et turcs, les lies jouissent d’un semblant d’ indépendance, jusqu’en 1807, date où le traité de
issent d’un semblant d’indépendance, jusqu’en 1807, date où le traité de Tilsitt y renvoie les Français. Instruit par l’ex
is. Instruit par l’expérience, Napoléon entame dans Corfou les moyens de défense qui devaient rendre la place imprenable.
evaient rendre la place imprenable. Il avait tout prévu, sauf l’ordre de Louis XVIII enjoignant au général Douzelot de ren
out prévu, sauf l’ordre de Louis XVIII enjoignant au général Douzelot de rendre la place de Corfou aux autorités anglaises
rdre de Louis XVIII enjoignant au général Douzelot de rendre la place de Corfou aux autorités anglaises le 21 juin 1814.
des Français aux Turcs, des Turcs aux Russes, des Russes aux Français de rechef, puis finalement aux Anglais, après avoir
es aux Autrichiens, sans qu’on ait jamais cessé pendant tout ce temps de proclamer leur indépendance. » Notices biblio
eu parlé en France. Il est pourtant fort intéressant et par le talent de l’auteur, qui est un des meilleurs écrivains ital
ar le talent de l’auteur, qui est un des meilleurs écrivains italiens d’ aujourd’hui, et par cette opposition : l’Amérique,
. La vantardise yankee amuse ce romain dont l’imagination est capable d’ aller bien au-delà de tous les pouffismes anglo-sa
e amuse ce romain dont l’imagination est capable d’aller bien au-delà de tous les pouffismes anglo-saxons. Mais il ne déni
arde, il s’amuse et on s’amuse avec un tel compagnon. Sa perspicacité de vieux civilisé est assez cruelle ; d’un coup d’on
tel compagnon. Sa perspicacité de vieux civilisé est assez cruelle ; d’ un coup d’ongle, il fait éclater le vernis de vert
gnon. Sa perspicacité de vieux civilisé est assez cruelle ; d’un coup d’ ongle, il fait éclater le vernis de vertu dont ces
lisé est assez cruelle ; d’un coup d’ongle, il fait éclater le vernis de vertu dont ces gros naïfs croient nous éblouir, e
rique, le scandale. Cependant l’Amérique anglaise n’est pas, au degré de l’Angleterre, l’esclave de l’opinion. Stuart Mill
nt l’Amérique anglaise n’est pas, au degré de l’Angleterre, l’esclave de l’opinion. Stuart Mill, qui a écrit des pages si
rt Mill, qui a écrit des pages si belles et si amères sur la tyrannie de l’opinion qui réduit presque à néant toutes les p
bertés anglaises, aurait dû reconnaître en Amérique un certain esprit de tolérance. Il y a des libertés, aux États-Unis, e
. La langue anglaise, au total, ne représente guère, dans cette ville de deux millions d’habitants, que la moitié de la po
ise, au total, ne représente guère, dans cette ville de deux millions d’ habitants, que la moitié de la population. La gran
e guère, dans cette ville de deux millions d’habitants, que la moitié de la population. La grande puissance est l’allemand
ulation. La grande puissance est l’allemand. Qu’on se figure la ville de Munich tout entière enfoncée dans Paris comme un
essairement, acquerra une existence politique. Un autre coin, le nord de la Nouvelle-Angleterre, est entamé par l’élément
d’ailleurs, l’Amérique ne croit que par l’immigration ; l’Anglo-Saxon de la Nouvelle-Angleterre est à peu près stérile ou
canadien ; le Canada français descend sur le Maine avec la régularité d’ un glacier. Il y aura une Allemagne de Chicago à P
agne de Chicago à Pittsburg et une France de Québec à Boston. La part de l’Amérique anglaise sera encore très belle et imm
l’Amérique anglaise sera encore très belle et immense. Il est curieux d’ observer que dans toutes les parties du monde on r
n retrouve l’Europe et ses principales races prêtes à reprendre, sous de nouvelles latitudes, les luttes d’où l’Europe mêm
les races prêtes à reprendre, sous de nouvelles latitudes, les luttes d’ où l’Europe même sortit jadis : l’Afrique, l’Asie,
’est Emerson, Whitman, Poe. M. Ojetti a fait un pèlerinage au tombeau d’ Edgard Poe, à Baltimore. Le cimetière est situé pr
age au tombeau d’Edgard Poe, à Baltimore. Le cimetière est situé près d’ une église catholique, qui était alors fermée parc
rt riches, étaient aux bains de mer ; dans le cimetière une vingtaine de tombes, sans croix ni ornements, massives, en pie
rnements, massives, en pierre rouge ou grise, étendues dans une sorte de pré où la poussière alternait avec quelques touff
dans une sorte de pré où la poussière alternait avec quelques touffes d’ herbe jaune. La tombe de Poe est un petit monument
la poussière alternait avec quelques touffes d’herbe jaune. La tombe de Poe est un petit monument en forme d’autel antiqu
touffes d’herbe jaune. La tombe de Poe est un petit monument en forme d’ autel antique ; une lyre est sculptée d’un côté ;
st un petit monument en forme d’autel antique ; une lyre est sculptée d’ un côté ; de l’autre on voit le médaillon du poète
monument en forme d’autel antique ; une lyre est sculptée d’un côté ; de l’autre on voit le médaillon du poète avec ces mo
« lunes » électriques s’allument. Personne ne sait, parmi les humains de Baltimore, qu’il y a là les restes d’un grand poè
onne ne sait, parmi les humains de Baltimore, qu’il y a là les restes d’ un grand poète ; cette idée d’ailleurs n’aurait au
ant, au-delà du cimetière, un mur se dresse où est inscrit l’enseigne d’ un bar et, de sa tombe grise et abandonnée, le vis
du cimetière, un mur se dresse où est inscrit l’enseigne d’un bar et, de sa tombe grise et abandonnée, le visionnaire de l
enseigne d’un bar et, de sa tombe grise et abandonnée, le visionnaire de l’épouvante pourrait lire ces mots fatidiques : L
s mots fatidiques : LIQVOR Ce détail n’est pas consigné dans le livre de M. Ojetti. Il ne l’a su lui-même qu’en développan
i-même qu’en développant longtemps après une photographie où la tombe de Poe se surmonte implacablement de cette auréole.
après une photographie où la tombe de Poe se surmonte implacablement de cette auréole. Peut-être y a-t-il là quelque chos
lement de cette auréole. Peut-être y a-t-il là quelque chose, non pas de mystérieux, mais de nécessaire. Je tiens de l’ami
ole. Peut-être y a-t-il là quelque chose, non pas de mystérieux, mais de nécessaire. Je tiens de l’amitié de l’auteur une
là quelque chose, non pas de mystérieux, mais de nécessaire. Je tiens de l’amitié de l’auteur une épreuve de cette image o
hose, non pas de mystérieux, mais de nécessaire. Je tiens de l’amitié de l’auteur une épreuve de cette image où l’au-delà
eux, mais de nécessaire. Je tiens de l’amitié de l’auteur une épreuve de cette image où l’au-delà se rejoint si brutalemen
rejoint si brutalement au présent : elle est le frontispice posthume d’ une œuvre qui est le traité de la logique du rêve.
sent : elle est le frontispice posthume d’une œuvre qui est le traité de la logique du rêve. Les Journaux. Stendhal et
, milanaise, femme du général Dembowsky, fut un des amours malheureux de l’inflammable Stendhal. En 1816, elle demeurait à
e demeurait à Milan « dans la petite rue San Maurilio. Stendhal écrit d’ elle, dans Rome, Naples et Florence (ce curieux li
aples et Florence (ce curieux livre où il s’occupe d’ailleurs surtout de Milan), qu’elle « ressemblait à la charmante Héro
la transfigurait à ses yeux, car M. Barbiera, qui a pu voir plusieurs de ses portraits, nous affirme qu’elle n’avait rien
pu voir plusieurs de ses portraits, nous affirme qu’elle n’avait rien de commun avec les inquiétantes héroïnes des vieux p
mis en tête que toutes les Milanaises devaient ressembler aux femmes de Léonard, de même qu’on voit aujourd’hui des délic
pour affirmer que toutes les dames anglaises ressemblent aux figures de Burne-Jones. » Stendhal, qui ne put la fléchir et
urieuse lettre dont on nous a donné les brouillons dans les Souvenirs d’ égotisme : « Puis-je espérer, à force d’amour, de
brouillons dans les Souvenirs d’égotisme : « Puis-je espérer, à force d’ amour, de ranimer un cœur qui ne peut être mort po
s dans les Souvenirs d’égotisme : « Puis-je espérer, à force d’amour, de ranimer un cœur qui ne peut être mort pour cette
; ce dont, au reste, le chroniqueur italien se réjouit pour l’honneur de la dame, car, « si seulement elle avait concédé à
que » ? Nous savons par Stendhal lui-même qu’en juin 1821 il s’enfuit de Milan, « le désespoir dans l’âme, à cause de Méti
rûler la cervelle ». À Paris, où il se rendit, son seul plaisir était d’ aller aux soirées de Mme Pasta, pour y entendre pa
À Paris, où il se rendit, son seul plaisir était d’aller aux soirées de Mme Pasta, pour y entendre parler le dialecte de
d’aller aux soirées de Mme Pasta, pour y entendre parler le dialecte de Mathilde : « Pendant tout un été, j’ai joué au ph
j’ai joué au pharaon jusqu’au jour, chez Mme Pasta, silencieux, ravi d’ entendre parler milanais, et respirant l’idée de M
sta, silencieux, ravi d’entendre parler milanais, et respirant l’idée de Mathilde par tous les sens. » Que n’avait-il, ave
les yeux noirs et les cheveux au vent du général Dembowsky, ou encore de ces conspirateurs italiens pour qui Mathilde para
eurs italiens pour qui Mathilde paraît avoir ressenti, jusqu’à la fin de sa vie, une sympathie toute particulière ? Que ne
o Foscolo, qu’elle est allée voir et consoler dans sa prison, au fond de la Suisse, sans que d’ailleurs M. Barbiera puisse
e charitable visite a été l’occasion ? Mais Stendhal était bien forcé de se résigner à n’être que ce qu’il était, un « Mil
ien forcé de se résigner à n’être que ce qu’il était, un « Milanais » de seconde main. Et jamais plus il ne devait revoir
donner une vertu comique : la chasteté ». Quatre ans après son départ de Milan, en 1826, Mathilde Dembowsky mourut à trent
Dembowsky mourut à trente-huit ans. « Métilde mourut : donc, inutile de retourner à Milan », écrit Henri Brûlart dans son
t Henri Brûlart dans son autobiographie. Mais trois ans après la mort de la bien-aimée, nous le trouvons de nouveau instal
phie. Mais trois ans après la mort de la bien-aimée, nous le trouvons de nouveau installé dans la capitale lombarde : ou p
dans la capitale lombarde : ou plutôt non pas installé, mais empêché de s’installer ; car à peine avait-il trouvé un loge
aller ; car à peine avait-il trouvé un logement et sans doute projeté de faire un brin de cour à sa nouvelle logeuse qu’un
ne avait-il trouvé un logement et sans doute projeté de faire un brin de cour à sa nouvelle logeuse qu’un décret de la pol
e projeté de faire un brin de cour à sa nouvelle logeuse qu’un décret de la police autrichienne lui enjoignait de refermer
ouvelle logeuse qu’un décret de la police autrichienne lui enjoignait de refermer ses malles et de quitter à jamais le ter
et de la police autrichienne lui enjoignait de refermer ses malles et de quitter à jamais le territoire milanais. » Cet ar
et de quitter à jamais le territoire milanais. » Cet article, qui est de M. de Wyzewa, est rédigé d’après les documents ré
héroïques exercent sur la masse apparaît aux yeux de celle-ci revêtue d’ un caractère surnaturel. L’homme médiocre ne saura
du pouvoir que possède l’homme vraiment fort : le sentiment intérieur de ce pouvoir lui manque, rien en lui ne donne la me
nt intérieur de ce pouvoir lui manque, rien en lui ne donne la mesure de cette force. Aussi est-il porté à lui attribuer u
si est-il porté à lui attribuer une origine extra-humaine et à croire d’ essence divine ou diabolique l’être qui dispose d’
humaine et à croire d’essence divine ou diabolique l’être qui dispose d’ une telle force. Le héros, s’il veut continuer à e
s’il veut continuer à exercer son ascendant sur les âmes, est obligé d’ entretenir cette croyance, de jouer le rôle d’agen
r son ascendant sur les âmes, est obligé d’entretenir cette croyance, de jouer le rôle d’agent de la providence, de consen
ur les âmes, est obligé d’entretenir cette croyance, de jouer le rôle d’ agent de la providence, de consentir à ce caractèr
mes, est obligé d’entretenir cette croyance, de jouer le rôle d’agent de la providence, de consentir à ce caractère de mer
entretenir cette croyance, de jouer le rôle d’agent de la providence, de consentir à ce caractère de merveilleux que l’on
e jouer le rôle d’agent de la providence, de consentir à ce caractère de merveilleux que l’on veut prêter à toutes ses act
nt réellement à un monde supérieur, il subit à son tour la suggestion de la foule. Là réside l’inévitable péril de sa situ
it à son tour la suggestion de la foule. Là réside l’inévitable péril de sa situation : le jour où ses ennemis auront réus
de sa situation : le jour où ses ennemis auront réussi à faire douter de sa puissance, où les circonstances auront ébranlé
, où les circonstances auront ébranlé son crédit, le peuple pour prix de sa foi réclamera de son idole un miracle authenti
es auront ébranlé son crédit, le peuple pour prix de sa foi réclamera de son idole un miracle authentique, un miracle maté
ès que le héros a révélé sa nature purement humaine, il est abandonné de tous, et ses adorateurs deviennent ses ennemis le
iennent ses ennemis les plus acharnés, car ils sont honteux, humiliés de s’être laissé subjuguer, jusqu’à perdre possessio
nteux, humiliés de s’être laissé subjuguer, jusqu’à perdre possession d’ eux-mêmes, par un homme, par leur semblable ! Ces
e, par leur semblable ! Ces réflexions viennent spontanément l’esprit de qui étudie la vie du prédicateur dominicain Savon
e la vie du prédicateur dominicain Savonarole et recherche les causes de sa perte5. Savonarole apparaissant à la fin du xv
, le subjuguant soudain, le dominant pendant quelques années au point de l’amener à changer complètement de genre de vie d
t pendant quelques années au point de l’amener à changer complètement de genre de vie demeure, même pour nous, fascinant e
quelques années au point de l’amener à changer complètement de genre de vie demeure, même pour nous, fascinant et mystéri
tait à cette époque, fin subtil, spirituel, assez sceptique, amoureux de la beauté, artiste et politicien avant tout. Qu’o
artiste et politicien avant tout. Qu’on se l’imagine énervé par plus d’ un demi-siècle de domination médicéenne, — dominat
icien avant tout. Qu’on se l’imagine énervé par plus d’un demi-siècle de domination médicéenne, — domination très effectiv
se dissimuler en refusant tout titre princier, — avant perdu le goût de la liberté au milieu d’incessantes fêtes, inconsc
fêtes, inconscient, à cause de l’éclat qu’il répandait autour de lui, de sa faiblesse croissante. Que l’on songe ensuite à
ubit, quatre années durant, ce peuple subjugué par la seule puissance de la parole du prédicateur dominicain, que l’on se
ement démocratique et proclamant roi Jésus-Christ. Et l’on sera tenté de crier au miracle et de voir dans ces troubles évé
roclamant roi Jésus-Christ. Et l’on sera tenté de crier au miracle et de voir dans ces troubles événements de la fin du xv
era tenté de crier au miracle et de voir dans ces troubles événements de la fin du xve  siècle la manifestation d’une puis
ans ces troubles événements de la fin du xve  siècle la manifestation d’ une puissance surhumaine. À l’analyse cependant l’
surhumaine. À l’analyse cependant l’on reconnaît la cause principale de cette apparente transfiguration. Le peuple floren
lucinante6. Il ne croyait guère à Dieu, mais il croyait à l’influence d’ une foule de puissances occultes sur la destinée d
Il ne croyait guère à Dieu, mais il croyait à l’influence d’une foule de puissances occultes sur la destinée des hommes. I
, en 1482, il n’obtint aucun succès : toutes les qualités extérieures de l’orateur lui manquaient : il n’avait d’élégance
tes les qualités extérieures de l’orateur lui manquaient : il n’avait d’ élégance ni dans le geste, ni dans la diction, il
ue pour qu’il ne choquât pas au premier abord les Florentins amoureux de la forme. Ce fut la petite ville de San Gimignano
ier abord les Florentins amoureux de la forme. Ce fut la petite ville de San Gimignano qui s’émut la première à sa voix. I
mut la première à sa voix. Il prêcha ensuite avec un succès croissant de 1486 à 1489 en Lombardie et à Gênes. Peu à peu, i
us éloquent, il se perfectionnait et s’assouplissait sans rien perdre de son feu naturel. Quand il revint à Florence, il n
Quand il revint à Florence, il n’y était plus inconnu ; le fameux Pic de la Mirandole, qui l’avait rencontré à Reggio, épr
fameux Pic de la Mirandole, qui l’avait rencontré à Reggio, éprouvait de la sympathie et de l’admiration à son égard ; bie
randole, qui l’avait rencontré à Reggio, éprouvait de la sympathie et de l’admiration à son égard ; bien des Florentins ét
et de l’admiration à son égard ; bien des Florentins étaient désireux d’ entendre ce nouveau prophète dont la foi violente
t, laissant un fils sans énergie, tout adonné aux plaisirs, incapable de maintenir intact la puissance acquise par son pèr
s, incapable de maintenir intact la puissance acquise par son père et de se mouvoir habilement au milieu des difficultés c
ère et de se mouvoir habilement au milieu des difficultés croissantes de la situation. La même année commence le règne du
tuation. La même année commence le règne du plus scandaleux des papes de la Renaissance, Alexandre VI (Roderic Borgia). De
à l’angoisse les craintes qui hantaient l’âme du peuple. Il suscitait de terribles et vengeresses visions : il vaticinait
vaticinait au nom d’un Dieu sévère que la corruption et les iniquités de l’église révoltaient et dont la sainte colère all
élats hypocrites. Étonné par cette foi fougueuse qui semblait si sûre d’ elle-même que l’on eût dit que tous les arcanes de
ent révélés, et bientôt saisi, secoué, emporté, bouleversé, le peuple de Florence, hier encore insouciant et frivole, trem
u soudain sonner le clairon du jugement suprême. Terrifié par l’image de ses péchés, il eut soif de pénitence, et renia sa
du jugement suprême. Terrifié par l’image de ses péchés, il eut soif de pénitence, et renia sa vie antérieure, brilla les
soif de pénitence, et renia sa vie antérieure, brilla les instruments de ses plaisirs, ses objets de luxe, les parures don
sa vie antérieure, brilla les instruments de ses plaisirs, ses objets de luxe, les parures dont il était vain, réforma com
ia, pria, jeûna. Savonarole, devenu prieur du couvent des dominicains de Saint-Marc, fut, pendant quelques années, maître
t des dominicains de Saint-Marc, fut, pendant quelques années, maître de l’âme de Florence. Sa volonté forte et constante
inicains de Saint-Marc, fut, pendant quelques années, maître de l’âme de Florence. Sa volonté forte et constante s’imposai
nt et dans la vie publique se faisait sous son inspiration. Le nombre de ses religieux augmentait sans cesse, et des érudi
uffle divin inspirait les âmes, que Florence allait devenir le reflet de cette Jérusalem céleste dont l’éclat idéal emplis
le aimait, c’était lui, le farouche prédicateur qui le faisait frémir d’ émotions inconnues, lui, le voyant qui lisait dans
es, lui, le voyant qui lisait dans l’avenir, lui, le prophète inspiré de Dieu, qui avait prédit d’extraordinaires événemen
ait dans l’avenir, lui, le prophète inspiré de Dieu, qui avait prédit d’ extraordinaires événements et dont certaines prédi
prédications s’étaient réalisées contre toute attente. L’on espérait de lui des choses inouïes, surhumaines. L’on voulait
Ceux-là mêmes qui recevaient sans cesse ses enseignements, les moines de Saint-Marc, ne le comprenaient pas plus que les a
apôtres ne comprenaient le Christ ; ils prenaient ses paroles au pied de la lettre, matérialisaient sa pensée, ne pénétrai
lettre, matérialisaient sa pensée, ne pénétraient pas dans l’intimité de son âme. Les causes profondes de la perte de Savo
, ne pénétraient pas dans l’intimité de son âme. Les causes profondes de la perte de Savonarole résident dans ce malentend
ient pas dans l’intimité de son âme. Les causes profondes de la perte de Savonarole résident dans ce malentendu entre la f
tendu entre la foule et lui. Ses ennemis eurent-ils pleine conscience de la situation, virent-ils clairement le péril que
clairement le péril que courait Savonarole, reconnurent-ils le moyen de ruiner sûrement son pouvoir ? L’on ne saurait l’a
le moyen de ruiner sûrement son pouvoir ? L’on ne saurait l’affirmer d’ une manière absolue. Mais on est porté à le croire
fut bien porté. Ils lui opposèrent un moine franciscain, qui du haut de la chaire le proclama hérétique, le défia d’entre
franciscain, qui du haut de la chaire le proclama hérétique, le défia d’ entrer dans le feu pour prouver la vérité de ses p
clama hérétique, le défia d’entrer dans le feu pour prouver la vérité de ses prophéties et de certaines de ses assertions8
éfia d’entrer dans le feu pour prouver la vérité de ses prophéties et de certaines de ses assertions8. Le moment était bie
dans le feu pour prouver la vérité de ses prophéties et de certaines de ses assertions8. Le moment était bien choisi : Fl
ans une situation difficile par la faute de Savonarole qui ne cessait de révéler la corruption de la cour pontificale et d
le par la faute de Savonarole qui ne cessait de révéler la corruption de la cour pontificale et des hauts dignitaires de l
révéler la corruption de la cour pontificale et des hauts dignitaires de l’Église et d’appeler sur Rome la colère céleste.
uption de la cour pontificale et des hauts dignitaires de l’Église et d’ appeler sur Rome la colère céleste. Le pape Alexan
Le pape Alexandre VI l’avait réprimandé, puis excommunié, et menaçait de jeter l’interdit sur Florence si on ne lui livrai
térêts commerciaux9. Savonarole ripostait en démontrant la non-valeur de l’excommunication par la nature même des motifs q
rdi que jamais, il s’attaquait directement à Alexandre VI, l’accusait de simonie, montrait qu’il avait littéralement achet
aire déposer par un concile. L’épreuve du feu, cet absurde « jugement de Dieu », fut bien accueillie de part et d’autre :
épreuve du feu, cet absurde « jugement de Dieu », fut bien accueillie de part et d’autre : les adversaires de Savonarole y
feu, cet absurde « jugement de Dieu », fut bien accueillie de part et d’ autre : les adversaires de Savonarole y voyaient u
t de Dieu », fut bien accueillie de part et d’autre : les adversaires de Savonarole y voyaient un moyen commode de se déba
t d’autre : les adversaires de Savonarole y voyaient un moyen commode de se débarrasser de lui, bien que, au fond, ils n’e
versaires de Savonarole y voyaient un moyen commode de se débarrasser de lui, bien que, au fond, ils n’eussent pas la cert
débarrasser de lui, bien que, au fond, ils n’eussent pas la certitude de le faire périr ainsi, tant il en imposait même au
i devait rendre confiance aux chancelants, rétablir le crédit ébranlé de Savonarole, confirmer aux yeux de tous sa mission
releva pas le défi. Tout ce qu’il avait dit était conforme aux dogmes de l’Église ; en déclarant l’excommunication lancée
mmunication lancée contre lui non valable, il avait étayé son opinion de raisons solides ; il attendait qu’on lui en oppos
yé son opinion de raisons solides ; il attendait qu’on lui en opposât de meilleures. Au fond il doutait, peut-on croire, d
’on lui en opposât de meilleures. Au fond il doutait, peut-on croire, de l’opportunité de l’épreuve : c’était tenter Dieu
t de meilleures. Au fond il doutait, peut-on croire, de l’opportunité de l’épreuve : c’était tenter Dieu que de lui demand
ut-on croire, de l’opportunité de l’épreuve : c’était tenter Dieu que de lui demander un miracle. Il n’avait plus la foi b
des simples : il raisonnait et discernait10. Toute la région mystique de son âme était trouble, ténébreuse, le regard de s
te la région mystique de son âme était trouble, ténébreuse, le regard de sa conscience n’y pouvait pénétrer ; cet esprit,
ncelant dès qu’il était question du caractère merveilleux, miraculeux de sa mission. Il était certainement visionnaire, ma
bolique, ou pouvait-il les considérer comme des inspirations directes de Dieu ? Il semble qu’il n’ait jamais pu se mettre
amais pu se mettre d’accord avec lui-même à ce sujet. Tous les moines de Saint-Marc s’offrirent aussitôt spontanément à en
ntrer dans le feu pour prouver la vérité et la sainteté des doctrines de leur prieur. Des laïques également voulaient tent
aire le dominicain Fra Domenico da Pescia, l’un des disciples favoris de Savonarole. L’expérience devait avoir lieu le 7 a
. Ce jour-là, non seulement tous les Florentins, mais un grand nombre de gens de la campagne et des cités environnantes, a
r-là, non seulement tous les Florentins, mais un grand nombre de gens de la campagne et des cités environnantes, affluaien
s de la campagne et des cités environnantes, affluaient vers la place de la Seigneurie, avides d’assister à un si extraord
ités environnantes, affluaient vers la place de la Seigneurie, avides d’ assister à un si extraordinaire spectacle. Les adv
, avides d’assister à un si extraordinaire spectacle. Les adversaires de Savonarole venaient pour voir sa témérité confond
rendît sa sainteté évidente à tous ; le reste des gens, par frivolité d’ esprit et désir de nouveauté13. La place, les fenê
évidente à tous ; le reste des gens, par frivolité d’esprit et désir de nouveauté13. La place, les fenêtres des maisons,
13. La place, les fenêtres des maisons, les toits mêmes étaient noirs de monde. Les moines de Saint-Marc arrivèrent proces
êtres des maisons, les toits mêmes étaient noirs de monde. Les moines de Saint-Marc arrivèrent processionnellement en chan
franciscains par une cloison. À côté de la Loggia quelques centaines d’ hommes armés, prêts à défendre Savonarole si l’on
centaines d’hommes armés, prêts à défendre Savonarole si l’on tentait de s’emparer de lui ; sous le tetto dei Pisani14, un
ommes armés, prêts à défendre Savonarole si l’on tentait de s’emparer de lui ; sous le tetto dei Pisani14, une troupe de «
tentait de s’emparer de lui ; sous le tetto dei Pisani14, une troupe de « compagnacci », adversaires acharnés de Savonaro
tto dei Pisani14, une troupe de « compagnacci », adversaires acharnés de Savonarole. Entre le tetto dei Pisani et le palai
saires acharnés de Savonarole. Entre le tetto dei Pisani et le palais de la Seigneurie s’élevait le bûcher. Fra Domenico é
r gagner du temps les franciscains se mirent à soulever toutes sortes d’ objections : ils prétendaient que la chape rouge d
ever toutes sortes d’objections : ils prétendaient que la chape rouge de Fra Domenico avait été ensorcelée par Savonarole,
uillât. Savonarole cède encore. Fra Domenico doit se rendre au palais de la Seigneurie en compagnie d’un autre frère afin
. Fra Domenico doit se rendre au palais de la Seigneurie en compagnie d’ un autre frère afin d’échanger ses vêtements contr
e. Les compagnacci en profitent pour provoquer un tumulte et essayent de s’emparer de Savonarole, mais ses partisans le dé
nacci en profitent pour provoquer un tumulte et essayent de s’emparer de Savonarole, mais ses partisans le défendent vigou
isans le défendent vigoureusement et les repoussent. Il y a un moment d’ accalmie ; la Seigneurie cependant ne décide rien,
eigneurie cependant ne décide rien, ne donne aucun ordre. Pour comble de maux, soudain une pluie terrible tombe, accompagn
e. Pour comble de maux, soudain une pluie terrible tombe, accompagnée d’ éclairs et de violents coups de tonnerre. Le peupl
e de maux, soudain une pluie terrible tombe, accompagnée d’éclairs et de violents coups de tonnerre. Le peuple tient bon e
une pluie terrible tombe, accompagnée d’éclairs et de violents coups de tonnerre. Le peuple tient bon et se laisse mouill
n le lui donne à l’instant. Qui dira à quel degré s’élève la férocité d’ une foule qui est restée des heures durant dans l’
férocité d’une foule qui est restée des heures durant dans l’attente d’ un cruel et passionnant spectacle, et dont une ond
frustré, jamais elle ne pardonnera à celui en qui elle verra la cause de sa déception. Entre temps les franciscains élevèr
erra la cause de sa déception. Entre temps les franciscains élevèrent de nouvelles difficultés. Ils ne voulaient point con
e fois, Fra Domenico et Savonarole résistèrent : invoquant l’autorité de saint Thomas, ils répondirent que les espèces pou
n bon ordre, chantant « Saluum fac populum tuum, Domine ». Une troupe d’ hommes armés les protégeait. Partout sur leur pass
: « excommuniés, bigots, hypocrites, sodomites. » La foule était ivre de colère ; on eût dit que Savonarole n’avait plus d
a foule était ivre de colère ; on eût dit que Savonarole n’avait plus d’ amis ; ses anciens partisans ne le soutenaient plu
le lendemain même les compagnacci, maîtres du terrain, sûrs désormais de l’impunité, insultent les gens qui vont à la cath
unité, insultent les gens qui vont à la cathédrale entendre le sermon d’ un dominicain, tuent des passants dont l’air dévot
 : « à Saint-Marc » ! Ils arrivent au couvent ; l’église était pleine de monde : c’était le dimanche des Rameaux. Ils en c
c’était le dimanche des Rameaux. Ils en chassent les fidèles à coups de pierre. Seuls une trentaine d’hommes tiennent bon
x. Ils en chassent les fidèles à coups de pierre. Seuls une trentaine d’ hommes tiennent bon et s’arment, décidés à résiste
qu’au bout ; quelques moines en font autant malgré les admonestations de Savonarole. Mais les assiégeants l’emportent par
out ce qui leur tombait sous la main ; ils frappaient les assaillants de leur crucifix, les poursuivaient avec des torches
neurie elle-même envoyait des renforts aux assiégeants. L’on s’empara de Savonarole et de Fra Domenico que l’on conduisit
envoyait des renforts aux assiégeants. L’on s’empara de Savonarole et de Fra Domenico que l’on conduisit au palais public 
menico que l’on conduisit au palais public : la foule, ivre, exaltant d’ une joie atroce, les injuriait au passage : on les
ui porta par derrière un coup de pied en s’écriant : « Voilà le siège de tes prophéties. » Le procès des dominicains fut m
happaient. Mais malgré les efforts des tortionnaires, tout chef grave d’ accusation manquait. Il fallut falsifier les inter
ccusation manquait. Il fallut falsifier les interrogatoires, inventer de toutes pièces les dépositions. On dut recommencer
ge était si flagrant, la fourberie si évidente que la vérité risquait de se faire jour. Heureusement pour les juges, l’opi
contraire à Savonarole qu’elle était prête à considérer comme paroles d’ évangile toutes les calomnies répandues sur son co
’évangile toutes les calomnies répandues sur son compte. On n’eut pas de peine à faire croire qu’il s’était parjuré, qu’il
on lui racontait et assista passivement à l’atroce montée au calvaire de l’homme dont il était naguère si enthousiaste ; d
alvaire de l’homme dont il était naguère si enthousiaste ; des moines de Saint-Marc même se laissèrent convaincre de la cu
enthousiaste ; des moines de Saint-Marc même se laissèrent convaincre de la culpabilité de leur prieur et implorèrent le p
moines de Saint-Marc même se laissèrent convaincre de la culpabilité de leur prieur et implorèrent le pardon du pape en r
rèrent le pardon du pape en rejetant sur Savonarole la responsabilité de leur conduite. Savonarole n’a point fait un vrai,
st qu’un homme. Et c’est pour cela que la foule ne peut lui pardonner d’ avoir pris sur elle un si grand ascendant, c’est p
nd ascendant, c’est pour cela que les hommes vulgaires lui en veulent de s’être laissé fasciner par lui. Savonarole et deu
lui en veulent de s’être laissé fasciner par lui. Savonarole et deux de ses moines, Fra Domenico et Fra Salvestro, furent
le 23 mai 1498, à l’endroit même où le bûcher avait été élevé le jour de l’épreuve du feu. Ceux qui gardaient au fond de l
ait été élevé le jour de l’épreuve du feu. Ceux qui gardaient au fond de leur cœur quelque affection pour Savonarole, ceux
mais non détruite, vinrent assister au supplice avec le secret espoir de voir se produire enfin le miracle tant désiré. Un
se produire enfin le miracle tant désiré. Un instant leur âme frémit de joie : le vent chassait les flammes, les empêchai
leur âme frémit de joie : le vent chassait les flammes, les empêchait d’ atteindre le corps de Savonarole que l’on distingu
ie : le vent chassait les flammes, les empêchait d’atteindre le corps de Savonarole que l’on distinguait tout entier au-de
dre le corps de Savonarole que l’on distinguait tout entier au-dessus d’ elle ; mais bientôt elles se redressèrent et étrei
s se redressèrent et étreignirent leur proie. Longtemps après la mort de Savonarole, les « piagnoni15 » demeurèrent étourd
ment la foi revint à beaucoup d’entre eux : la sincérité, la droiture d’ âme de Savonarole demeuraient, en dépit des calomn
a foi revint à beaucoup d’entre eux : la sincérité, la droiture d’âme de Savonarole demeuraient, en dépit des calomnies ré
: Charles VIII était mort encore tout jeune ; l’Italie était accablée de maux ; les invasions étrangères se multipliaient
ante. Les plus exaltés des « piagnoni » prétendaient que les reliques de Savonarole et le vin bénit par lui faisaient des
ent des miracles. Ils considéraient leur maître comme un maître digne d’ être canonisé. Pendant le xvie  siècle, il y eut u
d’être canonisé. Pendant le xvie  siècle, il y eut un véritable culte de Savonarole16. Les fidèles de ce culte furent en m
vie  siècle, il y eut un véritable culte de Savonarole16. Les fidèles de ce culte furent en même temps les plus acharnés d
fidèles de ce culte furent en même temps les plus acharnés défenseurs de la liberté du peuple. Les institutions établies s
de la liberté du peuple. Les institutions établies sous l’inspiration de Savonarole persistèrent tant que dura la républiq
s « piagnoni » demeurèrent rebelles et s’efforcèrent longtemps encore de réveiller les souvenirs de la liberté d’autrefois
rebelles et s’efforcèrent longtemps encore de réveiller les souvenirs de la liberté d’autrefois : aussi les ducs les tenai
efforcèrent longtemps encore de réveiller les souvenirs de la liberté d’ autrefois : aussi les ducs les tenaient-ils en sus
cion. Ce furent surtout des motifs politiques qui agirent sur la cour de Rome lorsque, sous Paul IV, en 1558, on essaya de
agirent sur la cour de Rome lorsque, sous Paul IV, en 1558, on essaya de faire mettre à l’index les œuvres de Savonarole,
sous Paul IV, en 1558, on essaya de faire mettre à l’index les œuvres de Savonarole, mais la commission chargée de les exa
mettre à l’index les œuvres de Savonarole, mais la commission chargée de les examiner dut reconnaître la parfaite orthodox
e la parfaite orthodoxie des doctrines qu’elles contenaient et ne fit de réserves qu’à l’égard de deux livres. On continua
plupart des sermons et traités. Le pape Clément VIII était admirateur de Savonarole comme l’avait été Jules II : il fut qu
mme l’avait été Jules II : il fut question sous son règne (1592-1605) de la canonisation de Savonarole. Mais il est peu pr
es II : il fut question sous son règne (1592-1605) de la canonisation de Savonarole. Mais il est peu probable que le pape
tions fort précises à cet égard. Les choses en restèrent là. Le culte de Savonarole s’éteignit peu à peu. Cependant il gar
le dernier des adorateurs assez fervents pour parsemer religieusement de fleurs à chaque anniversaire de sa mort l’endroit
fervents pour parsemer religieusement de fleurs à chaque anniversaire de sa mort l’endroit où s’était élevé son bûcher. Il
sa mort l’endroit où s’était élevé son bûcher. Il ne m’appartient pas de mentionner ici les discussions interminables entr
tout particulièrement à notre époque, l’interprétation des doctrines de Savonarole. Le seul but de mon étude était de mon
tre époque, l’interprétation des doctrines de Savonarole. Le seul but de mon étude était de montrer, les rapports de Savon
prétation des doctrines de Savonarole. Le seul but de mon étude était de montrer, les rapports de Savonarole et du peuple
e Savonarole. Le seul but de mon étude était de montrer, les rapports de Savonarole et du peuple florentin, l’influence qu
u peuple florentin, l’influence qu’ils exercèrent l’un sur l’autre et d’ indiquer les principales causes de l’élévation et
’ils exercèrent l’un sur l’autre et d’indiquer les principales causes de l’élévation et de la chute du grand prédicateur d
un sur l’autre et d’indiquer les principales causes de l’élévation et de la chute du grand prédicateur dominicain. Les
d prédicateur dominicain. Les Journaux. Bibliographie des Mémoires de Casanova (L’Intermédiaire, 29 août) R. de Bury
247-250]. L’ Intermédiaire est, bien plutôt qu’une revue, un journal d’ information, d’enquêtes et d’histoire littéraires.
termédiaire est, bien plutôt qu’une revue, un journal d’information, d’ enquêtes et d’histoire littéraires. L’analyse de s
st, bien plutôt qu’une revue, un journal d’information, d’enquêtes et d’ histoire littéraires. L’analyse de ses articles le
ournal d’information, d’enquêtes et d’histoire littéraires. L’analyse de ses articles les plus intéressants trouvera natur
e numéro du 22 août contient une notice excellente sur les Mémoires de Casanova ; la voici tout entière, Casanova ayant
ova ; la voici tout entière, Casanova ayant maintenant presque autant de fidèles que Stendhal : « Casanova de Seingalt. — 
ant de fidèles que Stendhal : « Casanova de Seingalt. — Bibliographie de ses Mémoires. Voici le relevé des éditions : i°
0, avec table analytique. Les deux hommes qui se sont le plus occupés de Casanova, Armand Baschet, en France, et le profes
plus occupés de Casanova, Armand Baschet, en France, et le professeur d’ Ancona, en Italie, ont travaillé, le premier, sur
fesseur d’Ancona, en Italie, ont travaillé, le premier, sur l’édition de Rozez, portant comme sous-titre Édition originale
ète, et qu’il considérait comme la meilleure, le second sur l’édition de Garnier portant comme sous-titre Nouvelle édition
omme sous-titre Nouvelle édition collationnée sur l’édition originale de Leipsick. Or, ces deux éditions qui, à part les c
originale de Leipsick. Or, ces deux éditions qui, à part les coupures de chapitres différentes avec des en-têtes de chapit
s qui, à part les coupures de chapitres différentes avec des en-têtes de chapitres différents (on ne voit pas pourquoi), c
oi), courent exactement les mêmes jusqu’au dernier tiers du 5e volume de Rozez, diffèrent totalement à partir de ce moment
es personnages. Rozez donne des histoires ridicules qui semblent être de l’invention de l’éditeur, et qui ne se trouvent p
Rozez donne des histoires ridicules qui semblent être de l’invention de l’éditeur, et qui ne se trouvent pas dans Garnier
ier. En revanche, ce dernier donne des pages et des détails charmants de voyage, des enthousiasmes pour la France, des réf
charmants de voyage, des enthousiasmes pour la France, des réflexions de haute philosophie, des incidents graveleux et cyn
philosophie, des incidents graveleux et cyniques, bien dans l’esprit de l’écrivain, et qu’on ne trouve pas dans Rozez. Le
à trouver : MÉMOIRES du vénitien J. Casanova de Seingalt Extraits de ses mémoires originaux publiés en Allemagne par G
on-Molin, libraire, rue Saint-André des-Arts, n° 47, 1825. Imprimerie de A. Henry rue Gît-le-Cœur, 3. Naturellement, cett
qu’elle contienne des choses assez précieuses : i° Un avertissement de l’éditeur français. 2° Un extrait des Mémoires du
des Mémoires du prince de Ligne, mais très écourté et tiré du tome XV de l’édition de Vienne. 3° Une préface de l’éditeur
du prince de Ligne, mais très écourté et tiré du tome XV de l’édition de Vienne. 3° Une préface de l’éditeur qui est un ju
rès écourté et tiré du tome XV de l’édition de Vienne. 3° Une préface de l’éditeur qui est un jugement fort bien fait du c
préface de l’éditeur qui est un jugement fort bien fait du caractère de l’homme et de l’œuvre. Cette édition est expurgée
éditeur qui est un jugement fort bien fait du caractère de l’homme et de l’œuvre. Cette édition est expurgée de tous les t
ait du caractère de l’homme et de l’œuvre. Cette édition est expurgée de tous les tableaux licencieux qui accompagnent les
expurgée de tous les tableaux licencieux qui accompagnent les amours de Casanova, à un tel point que, par moments, le réc
s, le récit devient inintelligible, quand on y rencontre la naissance d’ un enfant dont il parle, et que le lecteur n’a tro
ment. L’ouvrage, s’il ne peut être donné en prix dans les pensionnats de jeunes filles, peut, en tout cas, entrer dans tou
eunes filles, peut, en tout cas, entrer dans toutes les bibliothèques de famille. Casanova y est un petit saint, très dévo
. Casanova y est un petit saint, très dévot, et déplorant les erreurs de sa jeunesse. Par compensation, on trouve dans cet
on des détails fort curieux sur les formes, les usages, les habitudes de l’époque qui étaient évidemment dans le texte ori
s habitudes de l’époque qui étaient évidemment dans le texte original de Brockhaus, conservés dans la traduction allemande
Allemagne et traduits par M. Aubert de Vitry Traducteur des Mémoires de Gœthe, etc. PARIS Tournachon-Molin 1828 Ce 8e 
 : N. B. — Un onzième volume, publié en Allemagne depuis l’impression de cet avis, nous offrira la continuation de son séj
lemagne depuis l’impression de cet avis, nous offrira la continuation de son séjour en Espagne… etc. L’Édition entière de
rira la continuation de son séjour en Espagne… etc. L’Édition entière de Tournachon-Molin est formée de 14 vol. 1825-1828,
our en Espagne… etc. L’Édition entière de Tournachon-Molin est formée de 14 vol. 1825-1828, 1829. Un casanoviste qui voudr
iste qui voudrait avoir les Mémoires complets, devrait donc être armé de ces trois éditions, et alors même il n’aurait pas
ces trois éditions, et alors même il n’aurait pas encore les Mémoires de Casanova puisque Brockhaus, avant de publier ce m
e manuscrit, l’avait fait retoucher par le professeur Laforgue chargé de le mettre sous une forme plus française, et d’en
esseur Laforgue chargé de le mettre sous une forme plus française, et d’ en élaguer les expressions trop crues que le Vénit
rockhaus se décident à nous donner un jour le texte exact et intégral de cette merveille. » Tome XXXII, numéro 119, 1e
le. » Tome XXXII, numéro 119, 1er novembre 1899 Publications d’ art. Jean Schopfer : Voyage en Italie, Perrin, 3,5
7]. M. Jean Schopfer ordonne selon une méthode personnelle les étapes d’ un Voyage idéal en Italie. Son livre ne manque ni
nnelle les étapes d’un Voyage idéal en Italie. Son livre ne manque ni de logique, ni de largeur de compréhension et non pl
es d’un Voyage idéal en Italie. Son livre ne manque ni de logique, ni de largeur de compréhension et non plus de sûreté co
age idéal en Italie. Son livre ne manque ni de logique, ni de largeur de compréhension et non plus de sûreté concise dans
e ne manque ni de logique, ni de largeur de compréhension et non plus de sûreté concise dans les vues ; il siérait d’y tro
ompréhension et non plus de sûreté concise dans les vues ; il siérait d’ y trouver davantage de fantaisie et d’enthousiasme
us de sûreté concise dans les vues ; il siérait d’y trouver davantage de fantaisie et d’enthousiasme. Ce n’est pas là le v
cise dans les vues ; il siérait d’y trouver davantage de fantaisie et d’ enthousiasme. Ce n’est pas là le véritable « voyag
Ce n’est pas là le véritable « voyage idéal », celui qui vous plonge d’ extase en extase, qui vous prend follement les yeu
nd follement les yeux et le cœur. M. Jean Schopfer, encore que rempli de louables désirs, est resté trop professoral : il
Tome XXXII, numéro 120, 1er décembre 1899 Sciences. Une chaire de médecine au xve  siècle, par Ferrari (Alcan) A
que M. Henri-Maxime Ferrari n’était autorisé à fouiller dans le passé de la médecine : il y était même obligé de par son o
ine : il y était même obligé de par son origine qui le fait descendre de Jean-Mathieu Ferrari du Grado, qui illustra au xv
an-Mathieu Ferrari du Grado, qui illustra au xve  siècle l’université de Paris et dont la renommée était telle qu’il lui f
fut demandé des conseils pour soigner le roi Louis XI. Sous le titre de Une chaire de médecine au xve  siècle, il nous tr
es conseils pour soigner le roi Louis XI. Sous le titre de Une chaire de médecine au xve  siècle, il nous trace un tableau
re de Une chaire de médecine au xve  siècle, il nous trace un tableau de la vie universitaire et de l’état de la médecine
e au xve  siècle, il nous trace un tableau de la vie universitaire et de l’état de la médecine au moyen âge en France et e
siècle, il nous trace un tableau de la vie universitaire et de l’état de la médecine au moyen âge en France et en Italie,
cine au moyen âge en France et en Italie, et fait surtout aux travaux de son ancêtre des emprunts des plus curieux, surtou
out parmi les fameuses « Consultations ». Musique. Théâtre lyrique de la Renaissance : La Bohème, comédie lyrique en qu
ssance : La Bohème, comédie lyrique en quatre actes, poème et musique de R. Leoncavallo Pierre de Bréville. Tome XXXII
res, MM. Puccini et Leoncavallo, ne dissimulent pas leur satisfaction de les voir si confortablement établies. La première
ur satisfaction de les voir si confortablement établies. La première, de sa lecture de Mürger, a surtout retenu l’épisode
n de les voir si confortablement établies. La première, de sa lecture de Mürger, a surtout retenu l’épisode de Mimi ; depu
ies. La première, de sa lecture de Mürger, a surtout retenu l’épisode de Mimi ; depuis un an elle conte l’agonie touchante
retenu l’épisode de Mimi ; depuis un an elle conte l’agonie touchante de la pauvre grisette, et convie le public à venir p
re grisette, et convie le public à venir pleurer à sa dernière quinte de toux ; et le public ne se lasse pas de venir, et
r pleurer à sa dernière quinte de toux ; et le public ne se lasse pas de venir, et ne se lasse pas de pleurer. La seconde,
e de toux ; et le public ne se lasse pas de venir, et ne se lasse pas de pleurer. La seconde, sans négliger certes la célè
même plan. Que font-ils chez elle ? — Bien que l’art soit le dernier de leurs soucis, ils mènent tous ce que les bourgeoi
e leurs soucis, ils mènent tous ce que les bourgeois appellent la vie d’ artistes. Comme tels, au vrai sens du mot, ils son
i sens du mot, ils sont pitoyables. Nous ne pouvons juger la peinture de Marcel, mais Schaunard, à moins qu’il n’ait été c
à molester leur propriétaire ou leurs voisins, à imaginer des farces d’ atelier et des subterfuges pour éviter de payer le
isins, à imaginer des farces d’atelier et des subterfuges pour éviter de payer leur terme ou leurs consommations au café M
mmations au café Momus. Bref, pour eux, le désordre est le seul effet de l’art. À les suivre dans leur existence cahotée,
ue bondit et rebondit, avec abnégation, avec déférence, n’ayant garde de s’imposer. M. Leoncavallo a adopté les principes
vallo a adopté les principes du vérisme, c’est-à-dire qu’il s’efforce de peindre la vie réelle ; or, dans la vie réelle, l
invitée à chanter quelque morceau. Mais là encore il demeure esclave de ses conventions. Musette a peut-être, et modiste,
e, et modiste, ce qu’elle chante devra donc ne pas s’élever au-dessus de l’esthétique habituelle de ses compagnes d’atelie
hante devra donc ne pas s’élever au-dessus de l’esthétique habituelle de ses compagnes d’atelier, et, en fait, sa valse es
ne pas s’élever au-dessus de l’esthétique habituelle de ses compagnes d’ atelier, et, en fait, sa valse est apte à réjouir
résentes (ne préjugeons pas les futures) et à conquérir les suffrages de Mimi la fleuriste et de Phémie la teinturière. Sa
pas les futures) et à conquérir les suffrages de Mimi la fleuriste et de Phémie la teinturière. Sans doute on objectera qu
tte alla Rossini, ou certaines citations assez heureusement déformées de Meyerbeer, semées au cours de l’œuvre. Mais ne so
cours de l’œuvre. Mais ne sont-ils pas aussi des parodies ces chants d’ amour de Marcel, de Rodolphe ou du Vicomte Paul, o
e l’œuvre. Mais ne sont-ils pas aussi des parodies ces chants d’amour de Marcel, de Rodolphe ou du Vicomte Paul, où se per
Mais ne sont-ils pas aussi des parodies ces chants d’amour de Marcel, de Rodolphe ou du Vicomte Paul, où se perçoit comme
, la musique s’attarde à des morceaux en quelque sorte traditionnels, de ceux que les contempteurs du public déclarent fai
u public déclarent faits pour lui ; et, très à découvert, les phrases de désespérante banalité, aux harmonies flétries, au
harmonies flétries, aux cadences fatiguées pour être passées par trop de mains se succèdent doublées en unissons, ou à l’a
u à l’aigu par des violons exaspérés, soudées les unes aux autres par de pénibles successions chromatiques, de plates suit
soudées les unes aux autres par de pénibles successions chromatiques, de plates suites de sixtes, ou d’énervants enchaînem
aux autres par de pénibles successions chromatiques, de plates suites de sixtes, ou d’énervants enchaînements de septièmes
de pénibles successions chromatiques, de plates suites de sixtes, ou d’ énervants enchaînements de septièmes diminuées. Pa
hromatiques, de plates suites de sixtes, ou d’énervants enchaînements de septièmes diminuées. Parodie que tout cela, peut
tout cela, peut être, parodie du mauvais style italien et des ariosos de café-concert ; mais alors tout est parodie, et la
le secret, M. Leoncavallo sait, mieux que tout autre, par l’abondance de ses gestes et la volubilité de ses paroles, prive
mieux que tout autre, par l’abondance de ses gestes et la volubilité de ses paroles, priver l’auditeur de tout essai de r
ance de ses gestes et la volubilité de ses paroles, priver l’auditeur de tout essai de réflexion. Magistralement doué du d
stes et la volubilité de ses paroles, priver l’auditeur de tout essai de réflexion. Magistralement doué du don de mouvemen
ver l’auditeur de tout essai de réflexion. Magistralement doué du don de mouvement, il projette autour de lui une sorte de
alement doué du don de mouvement, il projette autour de lui une sorte de vertige hypnotique auquel les sujets les plus vol
quel les sujets les plus volontairement récalcitrants sont contraints de céder. Après quelque essai de résistance, quelque
tairement récalcitrants sont contraints de céder. Après quelque essai de résistance, quelque effort d’analyse, ils se lais
ontraints de céder. Après quelque essai de résistance, quelque effort d’ analyse, ils se laissent entraîner dans la ronde é
effort d’analyse, ils se laissent entraîner dans la ronde épileptique de personnages dont l’outrance semble la vie normale
avec elle, et par elle — qu’elle n’existe même plus, réduite au rôle de bruit de coulisse ou de trémolo des Ambigus ; que
e, et par elle — qu’elle n’existe même plus, réduite au rôle de bruit de coulisse ou de trémolo des Ambigus ; que l’auteur
— qu’elle n’existe même plus, réduite au rôle de bruit de coulisse ou de trémolo des Ambigus ; que l’auteur se contente de
ruit de coulisse ou de trémolo des Ambigus ; que l’auteur se contente de noter les sentiments de ses héros, quels qu’ils s
rémolo des Ambigus ; que l’auteur se contente de noter les sentiments de ses héros, quels qu’ils soient, et dans une forme
équate à leur réalité parfois vulgaire, et que jamais il ne s’efforce d’ en styliser l’expression, ce qui, cependant, appar
e d’en styliser l’expression, ce qui, cependant, apparaît le but même de l’art — la photographie sans retouche étant presq
t même de l’art — la photographie sans retouche étant presque travail de manœuvre. N’importe, l’effet s’impose brutal, com
ravail de manœuvre. N’importe, l’effet s’impose brutal, comme à coups de poing. Il en est comme de ces théâtres de farce o
rte, l’effet s’impose brutal, comme à coups de poing. Il en est comme de ces théâtres de farce ou de drame grossiers, où l
mpose brutal, comme à coups de poing. Il en est comme de ces théâtres de farce ou de drame grossiers, où l’on s’abandonne
, comme à coups de poing. Il en est comme de ces théâtres de farce ou de drame grossiers, où l’on s’abandonne au rire ou à
tout en se le reprochant, et dont on sort avec une intense sensation de vide, de « néant vaste et noir ». On ne s’est pas
se le reprochant, et dont on sort avec une intense sensation de vide, de « néant vaste et noir ». On ne s’est pas ennuyé c
t noir ». On ne s’est pas ennuyé certes, mais on ne ressent nul désir de passer une seconde soirée dans les mêmes conditio
s conditions. Fatigué comme si, soi-même, on avait hurlé dans la cour de Musette, fait le coup de broche ou le coup de bal
me si, soi-même, on avait hurlé dans la cour de Musette, fait le coup de broche ou le coup de balai avec les locataires, d
u le coup de balai avec les locataires, débité des boniments et vendu de l’orviétan, moins que toute autre on éprouve la c
et vendu de l’orviétan, moins que toute autre on éprouve la curiosité d’ ouvrir la partition. Ce n’est pas de l’art à tête
ute autre on éprouve la curiosité d’ouvrir la partition. Ce n’est pas de l’art à tête reposée, mais, une fois de plus, rec
plus, reconnaissons sans difficulté que c’est un art à en griser plus d’ une. L’accueil a été quasi triomphal, et il convie
en griser plus d’une. L’accueil a été quasi triomphal, et il convient de s’en réjouir pour MM. Milliaud, dont les efforts
orts méritent cette récompense — pour les artistes qui se sont donnés de tout cœur et de toute voix à leurs rôles — et aus
tte récompense — pour les artistes qui se sont donnés de tout cœur et de toute voix à leurs rôles — et aussi pour l’auteur
toute voix à leurs rôles — et aussi pour l’auteur dont il est permis de ne pas approuver l’esthétique, mais dont il faut
resse et maestria dans la voie qu’il s’est tracée. Il est juste aussi de le louer parce qu’il s’est montré nationaliste co
en demeurant absolument, foncièrement italien ; sachons-lui gré enfin d’ avoir courtoisement déclaré qu’il acceptait avec r
urtoisement déclaré qu’il acceptait avec reconnaissance l’hospitalité d’ un théâtre parisien, devenu en quelque sorte à ses
un théâtre parisien, devenu en quelque sorte à ses yeux la cathédrale de Reims où lui, presque roi déjà en son pays, recev
son pays, recevrait le sacre définitif. 1. Voir dans les salles de la Renaissance (collection Goldschmidt), le buste
naissance (collection Goldschmidt), le buste en bois sculpté et peint de Cécilia Gonzagua, qui pourrait bien être du Pisan
quis comparandum », le compare à Phidias et à Praxitèle. Giovio a dit de lui, dans une lettre du 12 novembre 1551 : « Tu a
antissimo nell’opera di bassirilievi ». 2. Voir le Mercure de France de janvier, et Flegrea du 5 mars. — Cet article a pa
s Flegrea. 3. Combien majestueuse et caractéristique fut la réponse de Léonard : Quanto più un’ arte porta seco fatica
chappe aujourd’hui. 5. Le meilleur ouvrage sur Savonarole est celui de P. Villari : Savonarola e de suoi tempi. Nuova ed
eilleur ouvrage sur Savonarole est celui de P. Villari : Savonarola e de suoi tempi. Nuova ediz. Florence. Le Monnier, 188
orence. Le Monnier, 1887-88. Dans cette nouvelle édition publiée plus de vingt-cinq ans après la 1re, l’A. a simplement fa
l’A. a simplement fait les corrections nécessitées par la découverte de nouveaux documents sans rien changer à l’esprit d
par la découverte de nouveaux documents sans rien changer à l’esprit de l’œuvre (la trad. franç. de Gust. Gruyer a été fa
ux documents sans rien changer à l’esprit de l’œuvre (la trad. franç. de Gust. Gruyer a été faite sur la 1re édition). On
e Gust. Gruyer a été faite sur la 1re édition). On trouvera un résumé de ces documents (dont les principaux ont été publié
vi e studi intorno a Gir. Savonarola, Florence, 1878), dans l’article de A. Cosci : Gir. Savonarola ed i documenti intorno
s son âme même. Aussi les historiens « objectifs » lui reprochent-ils de s’être fait l’avocat de Savonarole (sic) ! — L’ou
s historiens « objectifs » lui reprochent-ils de s’être fait l’avocat de Savonarole (sic) ! — L’ouvrage de Villari dispens
rochent-ils de s’être fait l’avocat de Savonarole (sic) ! — L’ouvrage de Villari dispense de lire la plupart des études tr
e fait l’avocat de Savonarole (sic) ! — L’ouvrage de Villari dispense de lire la plupart des études très nombreuses écrite
ce siècle sur le prédicateur dominicain. L’on peut recueillir encore de -ci de-là des observations psychologiques original
ècle sur le prédicateur dominicain. L’on peut recueillir encore de-ci de -là des observations psychologiques originales, no
à des observations psychologiques originales, notamment dans le livre d’ Hermann Grimm, das Leben Michelangelo’s. — Quelque
dans Michelet. En revanche, la plupart des chroniques et biographies de l’époque sont intéressantes ; elles rendent la ph
e l’époque sont intéressantes ; elles rendent la physionomie du temps d’ une manière plus immédiate que les meilleurs ouvra
pide que Savonarole prit sur le peuple florentin. Il est bien certain de tous les peuples d’Italie à cette époque étaient
prit sur le peuple florentin. Il est bien certain de tous les peuples d’ Italie à cette époque étaient doués d’une imaginat
ien certain de tous les peuples d’Italie à cette époque étaient doués d’ une imagination analogue. Savonarole aurait-il exe
out en Italie une semblable influence ? C’est douteux. Bien des faits de sa vie demeurent du reste psychologiquement inexp
psychologiquement inexpliqués. 7. Il faut admettre cette disposition d’ esprit pour comprendre comment la ridicule expédit
e disposition d’esprit pour comprendre comment la ridicule expédition de Charles VIII ait pu passer, non seulement à Flore
une chose terrible. Savonarole lui-même voyait dans ce piètre noceur de Charles VIII un instrument de la colère de Dieu,
e lui-même voyait dans ce piètre noceur de Charles VIII un instrument de la colère de Dieu, destiné à punit les crimes de
yait dans ce piètre noceur de Charles VIII un instrument de la colère de Dieu, destiné à punit les crimes de l’Italie. 8
s VIII un instrument de la colère de Dieu, destiné à punit les crimes de l’Italie. 8. Les affirmations attaquées étaient
lie. 8. Les affirmations attaquées étaient les suivantes : L’église de Dieu a besoin d’une réforme ; elle sera châtiée e
irmations attaquées étaient les suivantes : L’église de Dieu a besoin d’ une réforme ; elle sera châtiée et se renouvellera
ouvelée. Les infidèles se convertiront au Christ. Tout cela aura lieu de nos jours. L’excommunication lancée récemment con
u’au point de vue religieux. Le pape lui-même prêta d’abord assez peu d’ attention aux accusations que le dominicain lançai
ations que le dominicain lançait contre lui : il était surtout irrité de ce que Savonarole prêchât aux Florentins de reste
: il était surtout irrité de ce que Savonarole prêchât aux Florentins de rester les alliés de la France, ce qui contrecarr
rité de ce que Savonarole prêchât aux Florentins de rester les alliés de la France, ce qui contrecarrait sa politique. — L
ceux qui étaient établis à Rome, devinrent nécessairement adversaires de Savonarole, dès qu’ils virent combien la colère d
en la colère du pape pouvait léser leurs intérêts. Et le gouvernement de Florence devait obéir au courant d’opinions venan
eurs intérêts. Et le gouvernement de Florence devait obéir au courant d’ opinions venant des familles les plus riches et le
s influentes : car l’aristocratie était, à Florence, une aristocratie d’ argent. 10. M. A. Delacour (Les Lettres de Noble
lorence, une aristocratie d’argent. 10. M. A. Delacour (Les Lettres de Noblesse de l’Anarchie, p. 310) va jusqu’à parler
aristocratie d’argent. 10. M. A. Delacour (Les Lettres de Noblesse de l’Anarchie, p. 310) va jusqu’à parler de la faibl
our (Les Lettres de Noblesse de l’Anarchie, p. 310) va jusqu’à parler de la faiblesse, et de la tiédeur de la foi de Savon
Noblesse de l’Anarchie, p. 310) va jusqu’à parler de la faiblesse, et de la tiédeur de la foi de Savonarole. La foi de Sav
Anarchie, p. 310) va jusqu’à parler de la faiblesse, et de la tiédeur de la foi de Savonarole. La foi de Savonarole était
p. 310) va jusqu’à parler de la faiblesse, et de la tiédeur de la foi de Savonarole. La foi de Savonarole était de tout au
ler de la faiblesse, et de la tiédeur de la foi de Savonarole. La foi de Savonarole était de tout autre nature que celle d
et de la tiédeur de la foi de Savonarole. La foi de Savonarole était de tout autre nature que celle des premiers chrétien
ture que celle des premiers chrétiens : elle n’avait pas le caractère d’ aveuglement de la foi absolue qui existe chez les
des premiers chrétiens : elle n’avait pas le caractère d’aveuglement de la foi absolue qui existe chez les sectateurs d’u
actère d’aveuglement de la foi absolue qui existe chez les sectateurs d’ une religion naissante. En ce sens elle peut en ef
le peut en effet paraître faible et tiède. 11. Il avait la certitude d’ y périr, mais voulait bien se dévouer s’il s’agiss
la certitude d’y périr, mais voulait bien se dévouer s’il s’agissait de faire mourir Savonarole. 12. Non sans avoir assu
lari, op. cit., II. Appendice di documenti, p. lxxjv) et la chronique de Simoni Filipepi (frère de S. Botticelli), dont on
oit où se trouve maintenant la porte. 15. Surnom donné aux partisans de Savonarole. 16. Nous possédons encore l’office d
onné aux partisans de Savonarole. 16. Nous possédons encore l’office de Savonarole tel qu’il se célébrait à S. Vincenzio
r Girolamo Savonarola e i suoi compagni scritto nel sec. XVI. » Préf. de Cesare Guasti. Prato, 1860 et 1863. Cet office es
Cesare Guasti. Prato, 1860 et 1863. Cet office est intéressant à plus d’ un titre. On y trouve une sorte de raccourci de la
. Cet office est intéressant à plus d’un titre. On y trouve une sorte de raccourci de la vie de Savonarole interprétée dan
est intéressant à plus d’un titre. On y trouve une sorte de raccourci de la vie de Savonarole interprétée dans un sens mys
ssant à plus d’un titre. On y trouve une sorte de raccourci de la vie de Savonarole interprétée dans un sens mystique.
12 (1911) Articles du Mercure de France, année 1911
Tome LXXXIX, numéro 325, 1er janvier 1911 L’Esprit de Jean Moréas [extrait] Maurice de Noisay. Tome 
des distiques, qu’il lançait un soir au café et qui couraient bientôt de bouche en bouche. À vrai dire, il y en avait qui
i étaient insignifiantes et sans prétention. Mais d’autres méritaient d’ être retenues. Voici celles que j’ai recueillies :
après Musset) Quittant le Vachette, il s’en va Gonflé contre Casanova D’ un venin très ésotérique. Et bientôt monsieur Canu
LXXXIX, numéro 325, 1er janvier 1911, p. 171-178 [178]. […] La Revue de Paris (1er décembre). — Les deux premiers actes d
78]. […] La Revue de Paris (1er décembre). — Les deux premiers actes de la « Francesca da Rimini », de M. G. d’Annunzio.
r décembre). — Les deux premiers actes de la « Francesca da Rimini », de M. G. d’Annunzio. […] Les Journaux. La Questio
ni », de M. G. d’Annunzio. […] Les Journaux. La Question du Masque de fer (l’Éclair, 15 décembre) R. de Bury [Remy de
ro 325, 1er janvier 1911, p. 178-182 [178-180]. La question du Masque de fer est-elle définitivement résolue ? M. G. Monto
ous l’affirme dans l’Éclair, et ce serait vrai s’il ne s’agissait que d’ identifier un certain prisonnier masqué que l’on s
’agissait que d’identifier un certain prisonnier masqué que l’on suit de Pignerol à Exiles, aux îles Sainte-Marguerite, en
rut. Les documents, que M. Montorgueil groupe plus intelligemment que de précédents historiens et qu’il dégage de commenta
oupe plus intelligemment que de précédents historiens et qu’il dégage de commentaires oiseux, sont formels. C’est le sieur
ais, d’autre part, rien n’a jamais prouvé que Matthioli fût le Masque de fer, par la très bonne raison que la légende du m
t le Masque de fer, par la très bonne raison que la légende du masque de fer est fort antérieure à l’époque de cette anecd
raison que la légende du masque de fer est fort antérieure à l’époque de cette anecdote historique. Elle semble remonter a
l’époque de cette anecdote historique. Elle semble remonter aux temps de la Chevalerie : les heaumes, les bassinets, les s
: les heaumes, les bassinets, les salades furent les premiers masques de fer. On la retrouva d’ailleurs dans beaucoup de p
miers masques de fer. On la retrouva d’ailleurs dans beaucoup de pays d’ Europe : en Espagne, en Suède, en Turquie. Quant à
t à Matthioli, où les historiens veulent à toute force voir le masque de fer par excellence, il n’a rien à faire dans cett
re, quelques années plus tard, devait faire revivre. Voici l’histoire de Matthioli : Le duc de Mantoue était prêt à céder
céder son duché à Louis XIV. Matthioli, ministre du duc, avait feint d’ entrer dans les vues du roi ; en sous-main, il fai
eint d’entrer dans les vues du roi ; en sous-main, il faisait changer de sentiment à son maître et l’engageait dans une al
à son maître et l’engageait dans une alliance avec les autres princes de l’Italie, qui devaient s’opposer aux desseins de
c les autres princes de l’Italie, qui devaient s’opposer aux desseins de la France. Louis XIV fut instruit de sa duplicité
devaient s’opposer aux desseins de la France. Louis XIV fut instruit de sa duplicité, et, dans l’espoir de reprendre les
la France. Louis XIV fut instruit de sa duplicité, et, dans l’espoir de reprendre les papiers que Matthioli avait en sa p
oir de reprendre les papiers que Matthioli avait en sa possession, et de tenir les fils du complot, il le fit enlever et j
où eut lieu cet enlèvement, qui devait rester un impénétrable secret d’ État, Matthioli disparut pour ne reparaître jamais
êmes rigueurs. J’omets ces premiers documents. M. de Saint-Mars écrit d’ Exiles à M. de Louvois, le 11 mars 1682, les préca
qu’il a prises à l’endroit de ses deux prisonniers : Pour le dedans de la tour, je l’ai fait séparer d’une manière où le
s deux prisonniers : Pour le dedans de la tour, je l’ai fait séparer d’ une manière où le prêtre qui leur dit la messe ne
manière où le prêtre qui leur dit la messe ne les peut voir, à cause d’ un tambour que j’ai fait faire, qui couvre leurs d
portes. Les domestiques qui leur portent à manger mettent ce qui fait de besoin aux prisonniers sur une table qui est là,
t nommé gouverneur des îles Sainte-Marguerite. Il informe le ministre de la façon dont il y conduira « son » prisonnier — 
x îles, je crois que la plus sûre voiture serait une chaise, couverte de toile cirée, de manière qu’il aurait assez d’air
que la plus sûre voiture serait une chaise, couverte de toile cirée, de manière qu’il aurait assez d’air sans que personn
it une chaise, couverte de toile cirée, de manière qu’il aurait assez d’ air sans que personne pût le voir ni lui parler pe
trouvons plus traces désormais « du prisonnier » que dans le journal de Dujonca, lieutenant du roi à la Bastille : Jeudi
ptembre 1698, à trois heures après-midi, M. de Saint-Mars, gouverneur de la Bastille, est arrivé, pour sa première entrée,
arrivé, pour sa première entrée, venant des îles Saint-Marguerite et de Saint-Honorat, ayant amené avec lui, dans sa dili
nom ne se dit pas, lequel on fait tenir toujours masqué. Le journal de Dujonca annonce la mort du prisonnier en ces term
 : Du lundi 19 novembre 1703, le prisonnier inconnu, toujours masqué d’ un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars av
19 novembre 1703, le prisonnier inconnu, toujours masqué d’un masque de velours noir, que M. de Saint-Mars avait amené av
ait depuis longtemps, s’étant trouvé hier un peu plus mal, en sortant de la messe, est mort aujourd’hui sur les dix heures
a messe, est mort aujourd’hui sur les dix heures du soir. La feuille de Chevalier, major de la Bastille, porte, d’autre p
r, major de la Bastille, porte, d’autre part, cette mention où le nom de Matthioli revient, mais écorché : Mort le 19 nov
m de Matthioli revient, mais écorché : Mort le 19 novembre 1703, âgé de quarante-cinq ans ou environ, enterré à Saint-Pau
nq ans ou environ, enterré à Saint-Paul, le lendemain à quatre heures de l’après-midi, sous le nom de Marchiali, en présen
Saint-Paul, le lendemain à quatre heures de l’après-midi, sous le nom de Marchiali, en présence de M. de Rosages, major du
nom de Marchiali, en présence de M. de Rosages, major du château, et de M. Reilh, chirurgien-major de la Bastille, qui on
de M. de Rosages, major du château, et de M. Reilh, chirurgien-major de la Bastille, qui ont signé sur les registres extr
r de la Bastille, qui ont signé sur les registres extraits mortuaires de Saint-Paul. Son enterrement a coûté quarante livr
uarante livres. Élucidée la question Matthioli, la légende du Masque de fer, qui n’a pour ainsi dire pas été abordée, res
ste entière. D’ailleurs il n’y eut pas qu’un seul prisonnier du genre de Matthioli. On vient de voir qu’il avait un compag
s vus ? Raison historique pour laquelle il ne peut pas être le Masque de fer. Art ancien Tristan Leclère [Tristan Kli
epolo (Hachette, 30 fr.) Chaque année la maison Hachette publie un de ces magnifiques livres d’art qui font sa renommée
Chaque année la maison Hachette publie un de ces magnifiques livres d’ art qui font sa renommée. Cette fois il est consac
à Tiepolo. Les reproductions, par centaines, donnent une idée exacte de l’œuvre ; le texte est dû au plus érudit des amou
ureux du passé vénitien, à M. Pompeo Molmenti. Je n’entreprendrai pas de refaire d’après lui la biographie du plus grand d
as de refaire d’après lui la biographie du plus grand des successeurs de Véronèse, ni d’entrer dans le détail de la critiq
après lui la biographie du plus grand des successeurs de Véronèse, ni d’ entrer dans le détail de la critique des œuvres. P
du plus grand des successeurs de Véronèse, ni d’entrer dans le détail de la critique des œuvres. Pourtant, qu’il nous soit
le détail de la critique des œuvres. Pourtant, qu’il nous soit permis de regretter doublement que Tiepolo soit si mal repr
Tiepolo soit si mal représenté en France, pour la valeur intrinsèque de son art d’abord et puis pour les liens qui l’unis
ître vénitien et M. Molmenti rappelle à ce sujet le voyage du peintre de Grasse en Italie. Un riche Français, protecteur
otecteur éclairé des arts, Bergeret de Grancourt, a laissé le Journal d’ un voyage qu’il fit en Italie entre 1773 et 1774 e
artistiques, s’arrête avec une prédilection marquée devant les œuvres de Tiepolo : « … Quelle belle lumière, quel beau par
belle lumière, quel beau parti pris, quelle fraîcheur… La belle pâte de peinture, l’agréable et heureuse disposition, le
c le plus grand plaisir. » Memento [extrait] […] Dans la Revue de l’Art ancien et moderne, M. G. Lafenestre parle d
[…] Dans la Revue de l’Art ancien et moderne, M. G. Lafenestre parle de Tiepolo […]. Lettres allemandes. Stendhal : R
p. 191-195 [192]. Les Allemands, venus tardivement à la compréhension de Stendhal, sont en train de nous surpasser par le
texte. La publication des Promenades dans Rome, avec la reproduction de 24 cuivres de Piranesi, a inspiré à M. J. Hofmill
lication des Promenades dans Rome, avec la reproduction de 24 cuivres de Piranesi, a inspiré à M. J. Hofmiller, dans le de
elques réflexions sur l’inutilité des traductions et sur la nécessité de publier en Allemagne de belles éditions française
inutilité des traductions et sur la nécessité de publier en Allemagne de belles éditions françaises des écrivains que nous
magne de belles éditions françaises des écrivains que nous négligeons de vêtir d’habits somptueux. M. Hofmiller a visité l
belles éditions françaises des écrivains que nous négligeons de vêtir d’ habits somptueux. M. Hofmiller a visité la Rome ac
abits somptueux. M. Hofmiller a visité la Rome actuelle avec le texte de Stendhal à la main et il fait d’intéressantes com
isité la Rome actuelle avec le texte de Stendhal à la main et il fait d’ intéressantes comparaisons entre la ville éternell
main et il fait d’intéressantes comparaisons entre la ville éternelle d’ il y a cent ans et la capitale du royaume d’Italie
entre la ville éternelle d’il y a cent ans et la capitale du royaume d’ Italie. Notre médiocre édition à quarante sous lui
oûter tout le charme des Promenades. Il oublie que les volumes dits «  de luxe » alourdissent d’un poids encombrant les bag
s Promenades. Il oublie que les volumes dits « de luxe » alourdissent d’ un poids encombrant les bagages d’un voyageur. Il
lumes dits « de luxe » alourdissent d’un poids encombrant les bagages d’ un voyageur. Il oublie aussi que les « éditions d’
ombrant les bagages d’un voyageur. Il oublie aussi que les « éditions d’ art » de nos chefs-d’œuvre sont déjà nombreuses et
les bagages d’un voyageur. Il oublie aussi que les « éditions d’art » de nos chefs-d’œuvre sont déjà nombreuses et que cha
chefs-d’œuvre sont déjà nombreuses et que chaque mois en voit éclore de nouvelles. Si elles ne passent guère la frontière
 LXXXIX, numéro 325, 1er janvier 1911, p. 200-203. Le dernier livre de M. Antonio Fogazzaro, Leila, Baldini-Castoldi, Mi
o vient de publier un nouveau roman, Leila. Il s’agit encore une fois d’ un roman à thèse, et à thèse religieuse. Les discu
roblème religieux contemporain, qui semble se dégager de plus en plus de ses attributs politiques, pour toucher plus profo
end le public et la critique méfiants devant la production périodique de certaine littérature consacrée aux pratiques reli
ériodique de certaine littérature consacrée aux pratiques religieuses de quelques individus, plus qu’aux sentiments généra
es religieuses de quelques individus, plus qu’aux sentiments généraux d’ un pays. Les romans de M. Fogazzaro n’ont pas de b
ques individus, plus qu’aux sentiments généraux d’un pays. Les romans de M. Fogazzaro n’ont pas de but idéologique. Et apr
x sentiments généraux d’un pays. Les romans de M. Fogazzaro n’ont pas de but idéologique. Et après l’étonnement causé par
de but idéologique. Et après l’étonnement causé par un premier roman de ce genre, le Santo, la nouvelle production du sén
la nouvelle production du sénateur Fogazzaro ne semble rencontrer que de l’indifférence. Les personnages de l’écrivain son
Fogazzaro ne semble rencontrer que de l’indifférence. Les personnages de l’écrivain sont toujours les mêmes. Ils portent l
type humain manque au milieu de cette nouvelle combinaison littéraire de consciences et d’événements, le type central du S
au milieu de cette nouvelle combinaison littéraire de consciences et d’ événements, le type central du Santo, le « type pr
tique des temps modernes ». M. Fogazzaro l’a remplacé par le souvenir de Piero Maïroni. Nous retrouvons les disciples du S
us apparaissent comme des esclaves médiocres des vieilles convoitises de l’argent et de l’amour, et leur anecdote n’est ni
comme des esclaves médiocres des vieilles convoitises de l’argent et de l’amour, et leur anecdote n’est ni neuve, ni bell
es, extérieures et décoratives, à la manière des exaltations lyriques de l’aviation dans le dernier roman de M. d’Annunzio
manière des exaltations lyriques de l’aviation dans le dernier roman de M. d’Annunzio. Dans le Santo, M. Fogazzaro avait
ux aspirations hautes mais tumultueuses, fleuri au milieu du tourment de la tourmente mystique contemporains. Mais le « pr
tourment de la tourmente mystique contemporains. Mais le « prophète » de M. Fogazzaro ne put pas s’imposer à notre imagina
ser à notre imagination, assez pour qu’il restât dans la littérature, d’ où il jaillit, comme un type humain puissamment cr
jaillit, comme un type humain puissamment créé. Et il serait absurde d’ évoquer, à propos de ce Piero Maïroni, la figure h
t absurde d’évoquer, à propos de ce Piero Maïroni, la figure héroïque de Saint-François d’Assise, ou bien celles, très mod
u prophète David Lazzaretti, qui vécut dans la campagne siennoise, ou d’ Antoine le Guérisseur, qui vit et opère miraculeus
put exercer sur quelques esprits, nous montre davantage la faiblesse de ce personnage irréel et inintéressant. Nous ne sa
roman. Nous pouvons nous étonner qu’on veuille nous intéresser au cas de Marcello Trento, lorsque celui-ci adopte la jeune
ci adopte la jeune fille que son fils aima jusqu’à la mort, et au cas de cette jeune fille, vaniteuse et veule poussée à a
eureux qui devient docteur en médecine pour l’épouser. Les tristesses d’ un curé, ennuyé par l’hostilité de ses supérieurs
cine pour l’épouser. Les tristesses d’un curé, ennuyé par l’hostilité de ses supérieurs hiérarchiques, nous font penser av
hiérarchiques, nous font penser avec regret au bon curé Dom Abbondio, de Manzoni. Et toute l’affabulation est pauvre et su
l’affabulation est pauvre et surannée, basée sur le vieux pathétique d’ un amour contrarié, de l’héritage d’un père-adopti
uvre et surannée, basée sur le vieux pathétique d’un amour contrarié, de l’héritage d’un père-adoptif, de quelques mauvais
ée, basée sur le vieux pathétique d’un amour contrarié, de l’héritage d’ un père-adoptif, de quelques mauvais parents, d’un
eux pathétique d’un amour contrarié, de l’héritage d’un père-adoptif, de quelques mauvais parents, d’une jeune fille qui s
trarié, de l’héritage d’un père-adoptif, de quelques mauvais parents, d’ une jeune fille qui se croit aimée pour son argent
auvais parents, d’une jeune fille qui se croit aimée pour son argent, d’ une épouse fidèle, d’un excellent curé et d’un méc
jeune fille qui se croit aimée pour son argent, d’une épouse fidèle, d’ un excellent curé et d’un méchant évêque. Et tous
it aimée pour son argent, d’une épouse fidèle, d’un excellent curé et d’ un méchant évêque. Et tous ces éléments mélodramat
composer un beau roman, et l’art vraiment trop fatigué, très faible, de M. Fogazzaro, n’arrive pas à créer une seule page
ranger à nos inquiétudes relieuses, et non seulement ecclésiastiques, de notre temps. Il confond les disputes de sacristie
on seulement ecclésiastiques, de notre temps. Il confond les disputes de sacristie, ou les discussions de pharmacie de vil
notre temps. Il confond les disputes de sacristie, ou les discussions de pharmacie de village, avec les préoccupations mys
Il confond les disputes de sacristie, ou les discussions de pharmacie de village, avec les préoccupations mystiques modern
s, pour qu’on puisse les aborder en littérature sans avoir le cerveau d’ un philosophe et l’âme d’un poète. Gian Andrea
aborder en littérature sans avoir le cerveau d’un philosophe et l’âme d’ un poète. Gian Andrea Esenrini : le visioni del
senrini : le visioni del Buddha, Bocca, Turin Il est plus reposant de suivre l’œuvre fiévreuse de vulgarisation des gra
dha, Bocca, Turin Il est plus reposant de suivre l’œuvre fiévreuse de vulgarisation des grandes écoles religieuses de t
vre l’œuvre fiévreuse de vulgarisation des grandes écoles religieuses de tout temps et de tout pays. Et ce n’est pas seule
euse de vulgarisation des grandes écoles religieuses de tout temps et de tout pays. Et ce n’est pas seulement par réaction
s. Et ce n’est pas seulement par réaction que les Visions du Bouddha, de M. Gian-Andrea Esengrini, nous paraissent avoir u
e des livres semblables ne se bornent pas à des compilations érudites de textes et de références, mais qu’ils cherchent à
semblables ne se bornent pas à des compilations érudites de textes et de références, mais qu’ils cherchent à évoquer, en u
extes et de références, mais qu’ils cherchent à évoquer, en une série d’ images, plus ou moins vastes et belles, les émois
e série d’images, plus ou moins vastes et belles, les émois religieux de l’humanité, ces œuvres de vulgarisations ont un c
moins vastes et belles, les émois religieux de l’humanité, ces œuvres de vulgarisations ont un caractère spirituel plein d
manité, ces œuvres de vulgarisations ont un caractère spirituel plein d’ intérêt réel. M. Esengrini évoque la vie du Bouddh
d’intérêt réel. M. Esengrini évoque la vie du Bouddha, la conscience de la douleur de Çakya-Mouni, sa vision de la régéné
l. M. Esengrini évoque la vie du Bouddha, la conscience de la douleur de Çakya-Mouni, sa vision de la régénérescence, sa l
vie du Bouddha, la conscience de la douleur de Çakya-Mouni, sa vision de la régénérescence, sa lutte contre les tentations
régénérescence, sa lutte contre les tentations et contre l’obsession de l’universelle souffrance. Un grand souffle d’idéa
s et contre l’obsession de l’universelle souffrance. Un grand souffle d’ idéalisme passe dans ces pages. Le dernier livr
n grand souffle d’idéalisme passe dans ces pages. Le dernier livre de Paolo Mantegazza : l’Anima delle Cose, S. T. E. N
livre de Paolo Mantegazza : l’Anima delle Cose, S. T. E. N., Turin De Paolo Mantegazza, l’étrange vulgarisateur scienti
iers aux savants, et ceux-ci aux poètes, on publie une œuvre posthume d’ un curieux intérêt : l’Anima delle Cose. Le sort d
une œuvre posthume d’un curieux intérêt : l’Anima delle Cose. Le sort de Paolo Mantegazza est des plus singuliers. Il rest
mme un exemple assez particulier du physiologiste moderne, qui a fait de la psychologie une branche de la science positive
er du physiologiste moderne, qui a fait de la psychologie une branche de la science positive physiologiquement contrôlable
voulut toujours rester poète. Et tout en dotant l’Italie et le monde de cet important Musée d’Anthropologie de Florence,
poète. Et tout en dotant l’Italie et le monde de cet important Musée d’ Anthropologie de Florence, où les attitudes les pl
en dotant l’Italie et le monde de cet important Musée d’Anthropologie de Florence, où les attitudes les plus complexes de
usée d’Anthropologie de Florence, où les attitudes les plus complexes de la vie humaine sont établies en quelques catégori
s catégories simples et vastes, qui rappellent la suprême psychologie de la passion humaine représentée par les sept péché
umaine représentée par les sept péchés capitaux, tout en se livrant à de multiples recherches de médecin, Mantegazza couvr
es sept péchés capitaux, tout en se livrant à de multiples recherches de médecin, Mantegazza couvrit les marchés libraires
iples recherches de médecin, Mantegazza couvrit les marchés libraires d’ un nombre remarquable de volumes, fort agréables e
cin, Mantegazza couvrit les marchés libraires d’un nombre remarquable de volumes, fort agréables et que l’on peut relire.
tés en fantaisiste savant et charmant. Maints écoliers ont souvenance d’ un volume de Mantegazza, où ils entrevirent pour l
isiste savant et charmant. Maints écoliers ont souvenance d’un volume de Mantegazza, où ils entrevirent pour la première f
ière fois les termes précis du problème sexuel, irréfrénable angoisse de la puberté. Et avec Un Giorno a Madera, Mantegazz
avec Un Giorno a Madera, Mantegazza fit un grand bien à des phalanges d’ adolescents, les charmant comme écrivain, les ense
ologiques. Dans l’Âme des choses, Mantegazza regarde toute la nature, de très près, s’efforçait de dégager l’« âme », la s
choses, Mantegazza regarde toute la nature, de très près, s’efforçait de dégager l’« âme », la signification durable, « de
s près, s’efforçait de dégager l’« âme », la signification durable, «  de toutes ses moindres manifestations, des odeurs, d
es ses moindres manifestations, des odeurs, des couleurs, des fleurs, de tous les aspects, de toutes les choses ». Ce livr
estations, des odeurs, des couleurs, des fleurs, de tous les aspects, de toutes les choses ». Ce livre d’un octogénaire à
rs, des fleurs, de tous les aspects, de toutes les choses ». Ce livre d’ un octogénaire à la veille de la mort est touchant
spects, de toutes les choses ». Ce livre d’un octogénaire à la veille de la mort est touchant par la fraîcheur, sinon par
le de la mort est touchant par la fraîcheur, sinon par la profondeur, de la volonté lyrique qui l’anime. Un concours de
par la profondeur, de la volonté lyrique qui l’anime. Un concours de romans L’Italie intellectuelle, qui veut se cr
, à laquelle le théâtre se refuse encore, malgré les belles tragédies de M. d’Annunzio et les drames pathétiques et popula
es tragédies de M. d’Annunzio et les drames pathétiques et populaires de M. Sem Benelli, a organisé un concours de romans,
s pathétiques et populaires de M. Sem Benelli, a organisé un concours de romans, afin de pousser les jeunes écrivains à pr
importance, jusqu’ici, qu’en tant qu’il garde un caractère régional, d’ évocation émouvante d’un état d’âme régional. Les
, qu’en tant qu’il garde un caractère régional, d’évocation émouvante d’ un état d’âme régional. Les Novelle della Pescara,
cation émouvante d’un état d’âme régional. Les Novelle della Pescara, de d’Annunzio, les nouvelles siciliennes de Giovanni
ion émouvante d’un état d’âme régional. Les Novelle della Pescara, de d’ Annunzio, les nouvelles siciliennes de Giovanni Ve
n émouvante d’un état d’âme régional. Les Novelle della Pescara, de d’ Annunzio , les nouvelles siciliennes de Giovanni Verga et d
. Les Novelle della Pescara, de d’Annunzio, les nouvelles siciliennes de Giovanni Verga et de Luigi Capuana, du Romagnol B
escara, de d’Annunzio, les nouvelles siciliennes de Giovanni Verga et de Luigi Capuana, du Romagnol Beltramelli ou de la S
nes de Giovanni Verga et de Luigi Capuana, du Romagnol Beltramelli ou de la Sarde Deledda, voire même de la Napolitaine Sé
i Capuana, du Romagnol Beltramelli ou de la Sarde Deledda, voire même de la Napolitaine Sérao, composent peut-être la meil
même de la Napolitaine Sérao, composent peut-être la meilleure partie de la production italienne contemporaine. Du concour
eilleure partie de la production italienne contemporaine. Du concours de romans organisé par la « Società degli Autori »,
squ’ici que le schéma du roman Per il figlio vostro (Pour votre fils) de M. Giovanni Chiggiato, vainqueur du concours. La
la femme fatale, et ayant étreint sa femme légitime sous l’obsession de l’image de l’autre, il ne voit dans l’enfant, né
atale, et ayant étreint sa femme légitime sous l’obsession de l’image de l’autre, il ne voit dans l’enfant, né de l’étrein
sous l’obsession de l’image de l’autre, il ne voit dans l’enfant, né de l’étreinte conjugale, que le fils véritable de ce
voit dans l’enfant, né de l’étreinte conjugale, que le fils véritable de celle qui est absente. Cette donnée se prête à de
ette donnée se prête à des péripéties dramatiques, dont je me réserve de parler lorsqu’il m’aura été donné de lire le roma
dramatiques, dont je me réserve de parler lorsqu’il m’aura été donné de lire le roman. Les concours artistiques se multip
ry est choisi parmi les « aînés », c’est-à-dire dans cette génération d’ écrivains qui atteint aujourd’hui la quarantième a
la quarantième année, et qui est, à quelque exception près, dépourvue de tout intérêt… En effet, le jury de ce concours de
quelque exception près, dépourvue de tout intérêt… En effet, le jury de ce concours des romans de la Société des Auteurs
épourvue de tout intérêt… En effet, le jury de ce concours des romans de la Société des Auteurs ne donne pas, dans son ens
ne pas, dans son ensemble, et à ce point de vue, une garantie absolue de clairvoyance. Tome LXXXIX, numéro 326, 16 ja
ier 1911, p. 395-399 [398]. […] Carlo Cafiero : Abrégé du « Capital » de Karl Marx, traduction James Guillaume, P. V. Stoc
laume, P. V. Stock, 1,50. On sait combien la lecture des gros volumes de Karl Marx est pénible, cet abrégé rendra donc ser
. Personnellement Cafiero était d’ailleurs plus près de Bakounine que de Karl Marx. Aussi fut-il conspué par Jules Guesde.
Tome LXXXIX, numéro 327, 1er février 1911 Curiosités des rues de Naples Eugène Montfort. Tome LXXXIX, numéro 32
IX, numéro 327, 1er février 1911, p. 532-542. « Hier, vers une heure de l’après-midi, la foule qui se pressait aux enviro
vers une heure de l’après-midi, la foule qui se pressait aux environs de la Galerie Humbert Ier fut frappée par un étrange
: du Vico Sergent-Major descendait un groupe caractéristique, entouré de scugnizzi1, qui cabriolaient furieusement tout au
ouvait-il se mouvoir, serré dans ses liens comme un Christ. Il criait d’ une voix étranglée : “Carabiniers ! carabiniers !…
l est le récit que je lisais, il n’y a pas longtemps, dans un journal de Naples. Et ce curieux cortège, le châtiment imagi
urieux cortège, le châtiment imaginé par l’avocat Fumo pour se venger d’ un petit journaliste malhonnête, me faisait remont
lières images, toutes les choses surprenantes que j’ai vues au hasard de tant de promenades dans les rues de Naples, Aucun
prenantes que j’ai vues au hasard de tant de promenades dans les rues de Naples, Aucune cité, en Europe, n’est aussi amusa
Napolitains est ingénieux, et il possède en même temps quelque chose de simple et de suranné qui est tout à fait inattend
est ingénieux, et il possède en même temps quelque chose de simple et de suranné qui est tout à fait inattendu pour les ho
raditions qui sont les nôtres ; ce que nous rencontrons remue en nous d’ obscurs souvenirs : nous sommes de cette race, nou
que nous rencontrons remue en nous d’obscurs souvenirs : nous sommes de cette race, nous appartenons à cette civilisation
ci, sans ordre, suivant le caprice du souvenir, ce que j’ai vu là-bas de surprenant. Le récit de journal, qui décrit le co
le caprice du souvenir, ce que j’ai vu là-bas de surprenant. Le récit de journal, qui décrit le cortège formé par l’avocat
ntes reprises à l’auberge, dans un des quartiers les plus grouillants de Naples, du côté de la Pignasecca. Souvent dans la
ignasecca. Souvent dans la rue éclatait une discussion, alors c’était de grands cris, par chacun des adversaires tous les
ersaires tous les saints et toutes les madones étaient pris à témoins de l’ignominie, de la bassesse, des vices honteux et
s saints et toutes les madones étaient pris à témoins de l’ignominie, de la bassesse, des vices honteux et de la laideur i
t pris à témoins de l’ignominie, de la bassesse, des vices honteux et de la laideur inouïe de l’autre ; aussitôt sortaient
’ignominie, de la bassesse, des vices honteux et de la laideur inouïe de l’autre ; aussitôt sortaient de tous les pavés de
vices honteux et de la laideur inouïe de l’autre ; aussitôt sortaient de tous les pavés de méchants gamins, des scugnizzi,
e la laideur inouïe de l’autre ; aussitôt sortaient de tous les pavés de méchants gamins, des scugnizzi, la ruelle retenti
s les pavés de méchants gamins, des scugnizzi, la ruelle retentissait de clameurs, des huées s’élevaient, les sifflets fai
tendait plus… Les discussions entre commères dans les rues populeuses de Naples sont incessantes, et presque toujours elle
esque toujours elles prennent naissance des enfants. Il y a des nuées d’ enfants, à Naples, qui courent partout : une femme
Naples, qui courent partout : une femme a donné une taloche au petit d’ une voisine, celui-ci se précipite chez sa mère en
i se précipite chez sa mère en pleurant, la mère arrive, elle demande de quel droit on a battu son fils : discussion, hurl
us terribles, on espère du ciel des vengeances éclatantes. Chacun est d’ une loquacité intarissable, et les prises de bec d
es éclatantes. Chacun est d’une loquacité intarissable, et les prises de bec durent souvent fort longtemps. Je me rappelle
r du Marché ; elles se chamaillaient : non loin il y avait une tablée de gens qui jouaient au loto. D’abord les joueurs s’
nissait pas. Alors ils étaient retournés à leur table. Et, tandis que d’ une voix effrayante, tout près d’eux, elles contin
tournés à leur table. Et, tandis que d’une voix effrayante, tout près d’ eux, elles continuaient à se promettre mutuellemen
repris leur partie, une petite fille tirait paisiblement les numéros d’ une bouteille d’osier, et chacun, d’un air d’extrê
tie, une petite fille tirait paisiblement les numéros d’une bouteille d’ osier, et chacun, d’un air d’extrême attention, re
e tirait paisiblement les numéros d’une bouteille d’osier, et chacun, d’ un air d’extrême attention, regardait son carton.
paisiblement les numéros d’une bouteille d’osier, et chacun, d’un air d’ extrême attention, regardait son carton. Bien qu’i
ême attention, regardait son carton. Bien qu’ils figurent à l’origine de beaucoup d’épouvantables discussions, les petits
n, regardait son carton. Bien qu’ils figurent à l’origine de beaucoup d’ épouvantables discussions, les petits enfants sont
tables discussions, les petits enfants sont d’ailleurs un des charmes de la ville. Ils fleurissent de leur chair rose les
s enfants sont d’ailleurs un des charmes de la ville. Ils fleurissent de leur chair rose les ruelles ombreuses : ils sont
avec les petits chiens et les petits chats. Ils sont l’image vivante de l’admirable fécondité de ce peuple. Fécondité tro
t les petits chats. Ils sont l’image vivante de l’admirable fécondité de ce peuple. Fécondité trop grande, folle fécondité
rmes, les personnages bizarres sont légion. Il y a ici une végétation de vie humaine prodigieuse, mais ce n’est pas un jar
forêt vierge. On ne ratisse pas, on n’émonde pas. C’est l’exubérante de la nature, un fouillis hasardeux, désordonné, ine
t mystérieuse et magnifique, mais à côté des chênes superbes, combien d’ arbres mal venus, rabougris, à demi morts ! § Le c
rtège du petit jeune homme blond me rappelle d’autres cortèges. Celui d’ un roi fou, comme au temps passé, que je vis passe
, à cheval à l’envers sur un âne, sa tête tournée du côté de la queue de la bête. Il était entouré de joueurs de putipu et
âne, sa tête tournée du côté de la queue de la bête. Il était entouré de joueurs de putipu et cheminait gravement sur la c
e tournée du côté de la queue de la bête. Il était entouré de joueurs de putipu et cheminait gravement sur la chaussée. J’
bien des processions singulières : la procession aux sonnettes. Coup de sonnette : tout le monde à genoux, les prêtres, l
ux, les prêtres, les pénitents, les passants. On repart. Nouveau coup de sonnette, de nouveau agenouillement général. — Le
es, les pénitents, les passants. On repart. Nouveau coup de sonnette, de nouveau agenouillement général. — Le passage du S
curieux : au-dessus du prêtre qui le porte, un clerc tient une sorte de parasol chinois, quatre porteurs de lanternes anc
e porte, un clerc tient une sorte de parasol chinois, quatre porteurs de lanternes anciennes l’escortent, sortes de lanter
l chinois, quatre porteurs de lanternes anciennes l’escortent, sortes de lanternes de carrosses fichées au bout d’un long
atre porteurs de lanternes anciennes l’escortent, sortes de lanternes de carrosses fichées au bout d’un long manche, un en
phéon s’approche, faisant vacarme : c’est un enterrement. Deux lignes de pénitents en cagoule s’avancent, tenant de gros c
n enterrement. Deux lignes de pénitents en cagoule s’avancent, tenant de gros cierges et précédant un haut catafalque roug
rouge au sommet duquel trône un cercueil doré. Pour les enterrements de riches, le cercueil se trouve dans un carrosse en
n carrosse entièrement vitré, traîné par six ou huit chevaux habillés de draps éclatants. D’ailleurs, à Naples, tout ce qu
tient à la mort ou à la religion est infiniment curieux. Il y a plus de quatre cents églises dans la ville. Souvent elles
tes ces églises est sérieuse ; le clergé, qui est considérable, meurt de faim. J’ai vu des vieux prêtres vêtus de soutanes
qui est considérable, meurt de faim. J’ai vu des vieux prêtres vêtus de soutanes rapiécées et verdâtres, couverts de chap
des vieux prêtres vêtus de soutanes rapiécées et verdâtres, couverts de chapeaux à poils informes, tendre la main dans la
dans la rue. Les dimanches, si vous passez dans les ruelles voisines de la pêcherie, on vous tirera par votre veste, on v
nes de la pêcherie, on vous tirera par votre veste, on vous demandera d’ entrer à l’église, on vous dira que « signore, la
dira que « signore, la messe est prête ». Je me rappelle, à la porte d’ une chapelle, un marchand de fruits à la fois cria
e est prête ». Je me rappelle, à la porte d’une chapelle, un marchand de fruits à la fois criant sa marchandise, et agitan
 ! » Il y a dans les rues, fixés sous verre aux murs, un grand nombre de reposoirs : l’image d’une madone, un bouquet, une
es, fixés sous verre aux murs, un grand nombre de reposoirs : l’image d’ une madone, un bouquet, une lumière. Les jours de
reposoirs : l’image d’une madone, un bouquet, une lumière. Les jours de fêtes, les enfants disposent des reposoirs sur de
les maisons. À l’intérieur des maisons, partout des reposoirs ; point de boutiques où ne brûle une petite flamme devant qu
petite flamme devant quelque image : j’en ai vu un superbe, brillant de mille feux, une fois, dans le sous-sol d’un café,
ai vu un superbe, brillant de mille feux, une fois, dans le sous-sol d’ un café, là où se trouvent les cuisines et les cav
es cuisines et les caves. Les moines sont innombrables : on en croise de tous poils et de toute vêture. On voit des nonnes
s caves. Les moines sont innombrables : on en croise de tous poils et de toute vêture. On voit des nonnes en robe de bure
n croise de tous poils et de toute vêture. On voit des nonnes en robe de bure avec un très large chapeau de paille. Mais l
vêture. On voit des nonnes en robe de bure avec un très large chapeau de paille. Mais les religieux les plus communs sont
ment dépenaillés et fort sales. Ils ne jouissent pas, dans le peuple, d’ une trop bonne réputation ; le fait est que j’en a
une homme mince, une grande foule suivait. On passa devant la station de voitures de Saint-Ferdinand, et pour indiquer de
nce, une grande foule suivait. On passa devant la station de voitures de Saint-Ferdinand, et pour indiquer de quoi le moin
sa devant la station de voitures de Saint-Ferdinand, et pour indiquer de quoi le moine s’était rendu coupable, un cocher f
Une autre fois, au restaurant, j’avais fait l’aumône à un moine, doué de la plus honnête figure qui soit. Le patron accour
te semaine avec l’argent qu’il recueille en mendiant. » On les accuse d’ ivrognerie. Un camelot, du premier Janvier à la Sa
a bouche une fiasque minuscule. Toute la journée, le marchand annonce d’ une voix monotone « o’ muonac ’mbriacone », le moi
riacone », le moine grand ivrogne. Les moines sont entourés cependant d’ un petit respect familier dans le menu peuple napo
plus loin une figue ou un piment. En échange, ils bénissent la maison de leur bienfaiteur. J’en ai vu qui bénissaient des
a maison de leur bienfaiteur. J’en ai vu qui bénissaient des étalages de fruitières, c’était naïf et touchant, c’était jol
naïf et touchant, c’était joli. On trouve à Naples, dans le quartier de San Domenico, une rue entièrement occupée par des
artier de San Domenico, une rue entièrement occupée par des marchands d’ objets de piété. Il y a là des enfants Jésus en pl
San Domenico, une rue entièrement occupée par des marchands d’objets de piété. Il y a là des enfants Jésus en plâtre à la
e piété. Il y a là des enfants Jésus en plâtre à la chevelure blonde, de gros bouquets de fleurs en papier, des petits per
à des enfants Jésus en plâtre à la chevelure blonde, de gros bouquets de fleurs en papier, des petits personnages pour les
bouquets de fleurs en papier, des petits personnages pour les crèches de Noël, des flambeaux et luminaires de cuivre. C’es
its personnages pour les crèches de Noël, des flambeaux et luminaires de cuivre. C’est un endroit intéressant : très souve
milieu de la ruelle, un sculpteur en train de donner le dernier coup de pinceau à un saint grandeur nature. Le saint, deb
promenant dans les rues, vous rencontrez souvent des enfants et même de grandes personnes, habillées d’un vêtement d’un v
encontrez souvent des enfants et même de grandes personnes, habillées d’ un vêtement d’un vert très particulier. Ce vert es
ent des enfants et même de grandes personnes, habillées d’un vêtement d’ un vert très particulier. Ce vert est une couleur
ier. Ce vert est une couleur votive. La madone les a sauvés autrefois d’ un danger, et elles se sont vouées à ce vert, qui
té. À midi le canon tonne. C’est à Saint-Elme qu’on annonce le milieu de la journée. Vous verrez alors tout le petit monde
qu’un des mille gestes napolitains. Si vous voulez étudier les gestes de ce pays, gestes gracieux et très expressifs, alle
’on peut faire dire à une main, à des doigts, sans compter le visage, d’ une richesse de grimaces infinie. Les gestes obscè
dire à une main, à des doigts, sans compter le visage, d’une richesse de grimaces infinie. Les gestes obscènes aussi ne so
t à l’antiquité. Le peuple a conservé la superstition du mauvais œil, de la jettatura, elle existait chez les anciens, et
es parties basses. La représentation du sexe a toujours eu pour objet d’ écarter le mauvais destin, et tous les phallus qu’
pas du tout pour but, comme l’ont dit les idéalistes et les amateurs de symboles, de glorifier la semence, la reproductio
pour but, comme l’ont dit les idéalistes et les amateurs de symboles, de glorifier la semence, la reproduction et la conti
e symboles, de glorifier la semence, la reproduction et la continuité de la vie. Ils étaient destinés, tout simplement, à
herie : bien rare, si vous ne voyez pas tous les pêcheurs, à l’aspect d’ un visiteur étranger, porter en même temps la main
tre le mauvais œil dont rien ne dit que vous ne soyez pas affligé. Un de mes amis de là-bas m’a conté, à propos de la pêch
is œil dont rien ne dit que vous ne soyez pas affligé. Un de mes amis de là-bas m’a conté, à propos de la pêcherie, un fai
e allure effrénée, et finit par s’abattre exactement devant le Christ de la pêcherie. Le cocher et mon ami étaient sains e
apolitaine, très enfantine et, justement parce qu’elle est enfantine, d’ un sentiment frais, a du charme. Elle comporte bea
aussi très chrétienne : le Napolitain est bon et charitable. Un jour de fête, j’ai vu à Barbaïa un banquet de pauvres. C’
est bon et charitable. Un jour de fête, j’ai vu à Barbaïa un banquet de pauvres. C’était délicieux. Sur la nappe blanche,
délicieux. Sur la nappe blanche, chaque pauvre avait son beau morceau de pain blanc, qu’il contemplait. On le servait. Il
touraient les convives, faisant mainte et mainte réflexion gracieuse. De là vient peut-être que le socialisme a encore peu
ent peut-être que le socialisme a encore peu réussi à Naples. Le fond de haine qu’on peut y découvrir s’accorde mal avec l
eut y découvrir s’accorde mal avec le climat doux du pays et la bonté de cœur naturelle à ses habitants. Certes, la misère
a rue, au pas, pour se faire admirer, droit et digne sur les coussins de la voiture ; de chaque côté de la chaussée, un ra
our se faire admirer, droit et digne sur les coussins de la voiture ; de chaque côté de la chaussée, un rang de badauds bé
mirer, droit et digne sur les coussins de la voiture ; de chaque côté de la chaussée, un rang de badauds bénévoles regarde
r les coussins de la voiture ; de chaque côté de la chaussée, un rang de badauds bénévoles regarde, très satisfait, et jam
les regarde, très satisfait, et jamais on n’entend un cri, une parole de violence ou de jalousie. Lutte de classe, voilà u
ès satisfait, et jamais on n’entend un cri, une parole de violence ou de jalousie. Lutte de classe, voilà un mot bien dépo
mais on n’entend un cri, une parole de violence ou de jalousie. Lutte de classe, voilà un mot bien dépourvu de sens à Napl
violence ou de jalousie. Lutte de classe, voilà un mot bien dépourvu de sens à Naples. Ce sentiment religieux donne naiss
n dépourvu de sens à Naples. Ce sentiment religieux donne naissance à de belles fêtes. J’ai parlé ailleurs du retour de Mo
ieux donne naissance à de belles fêtes. J’ai parlé ailleurs du retour de Montevergine qui provoque un si extraordinaire dé
rs du retour de Montevergine qui provoque un si extraordinaire défilé de voitures sur la Riviera di Chiaia. La fête de Sai
i extraordinaire défilé de voitures sur la Riviera di Chiaia. La fête de Saint Janvier, avec le miracle bi-annuel, est con
aint Janvier, avec le miracle bi-annuel, est connue. Il y a des fêtes de quartiers, dont la plus belle est celle du Carmin
célèbre principalement à Torre del Greco. Il y a enfin la bénédiction de la mer par le Cardinal-archevêque. Et toutes les
ion de la mer par le Cardinal-archevêque. Et toutes les petites fêtes de tous les saints, dans toutes les rues, avec musiq
aints, dans toutes les rues, avec musique, pétards, et le gros ballon de papier portant une queue d’éponges imbibées de pé
avec musique, pétards, et le gros ballon de papier portant une queue d’ éponges imbibées de pétrole enflammée et qui, géné
rds, et le gros ballon de papier portant une queue d’éponges imbibées de pétrole enflammée et qui, généralement, s’accroch
accroche à une maison et y flambe comme une torche… § Il est charmant de sortir le matin quand le soleil n’est pas encore
harmant de sortir le matin quand le soleil n’est pas encore chaud, et d’ errer à l’aventure dans les ruelles. Tous les trav
La rue est un magasin : voici, alignées sur le trottoir, des rangées de chaises toutes neuves, voici de grands lits de fe
alignées sur le trottoir, des rangées de chaises toutes neuves, voici de grands lits de fer, des commodes et des armoires.
trottoir, des rangées de chaises toutes neuves, voici de grands lits de fer, des commodes et des armoires. Un peu plus lo
res. Un peu plus loin, c’est une ruelle qui ressemble à un abattoir : d’ énormes quartiers de viande, de rouges moitiés de
n, c’est une ruelle qui ressemble à un abattoir : d’énormes quartiers de viande, de rouges moitiés de bœuf pendent à des c
e ruelle qui ressemble à un abattoir : d’énormes quartiers de viande, de rouges moitiés de bœuf pendent à des crocs de fer
mble à un abattoir : d’énormes quartiers de viande, de rouges moitiés de bœuf pendent à des crocs de fer, et des terrines
es quartiers de viande, de rouges moitiés de bœuf pendent à des crocs de fer, et des terrines de sang traînent sur des éta
de rouges moitiés de bœuf pendent à des crocs de fer, et des terrines de sang traînent sur des étals au milieu de foies, d
r, et des terrines de sang traînent sur des étals au milieu de foies, de tripes et de cervelles. Même un boucher a attaché
rines de sang traînent sur des étals au milieu de foies, de tripes et de cervelles. Même un boucher a attaché un agneau vi
eu et s’apprête à l’égorger. Mais voilà un rassemblement, une musique de flûte et de violon s’élève, cinq musiciens aveugl
ête à l’égorger. Mais voilà un rassemblement, une musique de flûte et de violon s’élève, cinq musiciens aveugles, assis su
trouve assise une vieille que je reconnais ; c’est une entremetteuse de Toledo ; ce matin elle n’est pas coiffée, ses che
ntremetteuse de Toledo ; ce matin elle n’est pas coiffée, ses cheveux d’ un gris sale lui tombent dans le visage, elle a un
x d’un gris sale lui tombent dans le visage, elle a une tête sinistre d’ oiseau de proie. Cependant une autre musique s’app
is sale lui tombent dans le visage, elle a une tête sinistre d’oiseau de proie. Cependant une autre musique s’approche, et
proie. Cependant une autre musique s’approche, et c’est un tintamarre de tambours accompagné de l’aigre voix du fifre : qu
tre musique s’approche, et c’est un tintamarre de tambours accompagné de l’aigre voix du fifre : quatre garçons, vêtus de
tambours accompagné de l’aigre voix du fifre : quatre garçons, vêtus de costumes bariolés précèdent un Mondor qui porte l
Mondor qui porte le chapeau à plume et la veste rouge du charlatan ; d’ une main il tient une longue canne, de l’autre une
t la veste rouge du charlatan ; d’une main il tient une longue canne, de l’autre une fiasque de vin. Il s’arrête, il parle
rlatan ; d’une main il tient une longue canne, de l’autre une fiasque de vin. Il s’arrête, il parle et il fait goûter à ch
asque de vin. Il s’arrête, il parle et il fait goûter à chacun du vin de sa fiasque, le goulot passant de bouche en bouche
le et il fait goûter à chacun du vin de sa fiasque, le goulot passant de bouche en bouche. Il annonce le vin nouveau. Parm
t, j’en vois un qui, sur sa tête, porte tout un reposoir : une statue de la Madone, des bouquets de fleurs et des lampes ;
tête, porte tout un reposoir : une statue de la Madone, des bouquets de fleurs et des lampes ; à côté de celui-ci, un nai
uquets de fleurs et des lampes ; à côté de celui-ci, un nain à figure de vieillard fait des grimaces aux enfants qui le re
ts qui le regardent. § Mais la rue à Naples est constamment curieuse. De quelque côté que l’on pose les yeux, on rencontre
e qui commence à Marseille et ne finit qu’à Ceylan, avec cette espèce de gens dont les mœurs sont celles des êtres habitué
urs sont celles des êtres habitués à vivre au soleil. Après déjeuner, de grosses femmes dorment assises, devant leurs port
le semblent parce que leur peau, en dépit de leur vêtement, apparaît de tous les côtés, sont innombrables. Et si tous ces
en général, ils le sont plus encore en particulier. La rue fourmille de types. La population qui rôde autour des cafés, p
discrets et gênants qu’ils soient, sont originaux ; voici un marchand d’ écaille et de corail, son petit coffre de bois sou
ênants qu’ils soient, sont originaux ; voici un marchand d’écaille et de corail, son petit coffre de bois sous le bras : i
riginaux ; voici un marchand d’écaille et de corail, son petit coffre de bois sous le bras : il le pose sur votre table, i
gne magnifique en celluloïd. Puis il épie sur votre visage les signes d’ admiration que vous allez donner. Ce camelot-là fa
lez donner. Ce camelot-là fait le muet ; quand on lui demande le prix de sa marchandise, il montre ses lèvres pour expliqu
ne peut pas parler, et c’est les doigts levés qu’il indique le nombre de lires que, selon lui, vaut chaque objet. Mais cec
chose ; il soulève lentement, très lentement, le petit tableau mobile de son coffret, ah ! attendez ! vous allez voir ce q
ffret, ah ! attendez ! vous allez voir ce qu’il y a là-dessous Il y a d’ affreuses broches en lave du Vésuve. Hein, c’est j
plaît pas ! Madone !… Par sa mimique il exprime que ce n’est pas bien de se moquer ainsi d’un aussi pauvre homme que lui,
!… Par sa mimique il exprime que ce n’est pas bien de se moquer ainsi d’ un aussi pauvre homme que lui, et qu’il est désolé
nt des grimaces, ils vous supplient ; ce qu’ils vous demandent, c’est de les laisser sucer le fond de votre verre où il re
plient ; ce qu’ils vous demandent, c’est de les laisser sucer le fond de votre verre où il reste encore trois gouttes de g
laisser sucer le fond de votre verre où il reste encore trois gouttes de granita fondue. La place Saint-Ferdinand, où se r
fondue. La place Saint-Ferdinand, où se rencontrent toujours beaucoup d’ étrangers, fourmille de ces types. Il faut voir, l
Ferdinand, où se rencontrent toujours beaucoup d’étrangers, fourmille de ces types. Il faut voir, le soir, Amoroso, un vie
re sur les yeux. On ne distingue pas ses yeux. Embusqués dans l’ombre de son chapeau, derrière ses lunettes, ils fouillent
ttinant à côté de lui, boitillant, et frappant à petits coups le pavé de son bâton. Il porte le bras droit dans une brassi
Galerie. Il se rappelle l’époque où le Gambrinus s’appelait le « Café d’ Italie ». Il y a de très jolis types de mendiants 
elle l’époque où le Gambrinus s’appelait le « Café d’Italie ». Il y a de très jolis types de mendiants : un petit bossu, p
Gambrinus s’appelait le « Café d’Italie ». Il y a de très jolis types de mendiants : un petit bossu, portant devant lui un
mendiants : un petit bossu, portant devant lui une tablette couverte de boîtes d’allumettes et de sucreries, qui ressembl
 : un petit bossu, portant devant lui une tablette couverte de boîtes d’ allumettes et de sucreries, qui ressemble à un kob
u, portant devant lui une tablette couverte de boîtes d’allumettes et de sucreries, qui ressemble à un kobold, avec son ne
grise. Il y a enfin le « Cavaliere », petit vieillard aux beaux yeux de chien, à la figure lamentable, qui veut toujours
glese… et dont la légende dit que c’est un gentilhomme ruiné. Il sert de jouet à tous les gamins de la place, et l’on ente
it que c’est un gentilhomme ruiné. Il sert de jouet à tous les gamins de la place, et l’on entend parfois des cris épouvan
ocher tout doucement. Il prend la tasse sur la table, y verse le fond de la petite cafetière, tire de sa poche un morceau
d la tasse sur la table, y verse le fond de la petite cafetière, tire de sa poche un morceau de sucre, tout cela, avec que
, y verse le fond de la petite cafetière, tire de sa poche un morceau de sucre, tout cela, avec quelles précautions pour n
fé. Mais l’autre, qui ne disait rien et voyait tout, sort brusquement de son journal. Bah ! le cavaliere n’a pas fui ! Il
mentable désarmera tout le monde. Il baisse simplement la tête. Puis, de ses bottes éculées, il s’en va, d’un pas traînant
l baisse simplement la tête. Puis, de ses bottes éculées, il s’en va, d’ un pas traînant. Et il y a les hasards de la renco
bottes éculées, il s’en va, d’un pas traînant. Et il y a les hasards de la rencontre. Ce sont eux qui veulent que je pass
, tandis qu’y passe aussi cet homme, lequel, allant livrer un palmier de trois mètres de haut, le porte sur sa tête, ce qu
sse aussi cet homme, lequel, allant livrer un palmier de trois mètres de haut, le porte sur sa tête, ce qui fait que la de
e sur sa tête, ce qui fait que la dernière branche monte à la hauteur d’ un second étage et qu’on dirait là un arbre marcha
u’on dirait là un arbre marchant. Ce sont eux aussi qui me permettent de voir une voiture de prison, une simple charrette
bre marchant. Ce sont eux aussi qui me permettent de voir une voiture de prison, une simple charrette avec une bâche, sur
voiture de prison, une simple charrette avec une bâche, sur le siège de laquelle se trouve un carabinier, et dans le fond
t et cause avec le prisonnier. Ce sont eux qui, un soir, m’ont permis d’ être racolé par une fille toute parée qui portait
sont eux, enfin, ces hasards, qui m’ont fait rencontrer dans les rues de ce port des petits pelotons de marins japonais qu
ui m’ont fait rencontrer dans les rues de ce port des petits pelotons de marins japonais qui marchaient sagement, deux par
de marins japonais qui marchaient sagement, deux par deux, une gourde d’ eau en bandoulière, parce qu’il leur était défendu
deux, une gourde d’eau en bandoulière, parce qu’il leur était défendu d’ entrer dans les buvettes, et, une autre fois, les
re à leur bord par la police. Littérature. Mario Schiff : La Fille d’ alliance de Montaine, Marie de Gournay, 1 vol. in-
ord par la police. Littérature. Mario Schiff : La Fille d’alliance de Montaine, Marie de Gournay, 1 vol. in-18, 5 fr.,
1, p. 593-599 [595-597]. Si Marie de Gournay est célèbre par l’amitié de l’auteur des Essais, et par le culte qu’elle voua
qu’elle voua à Montaigne, on ne connaît guère les œuvres personnelles de la fille d’alliance du philosophe. Il était intér
à Montaigne, on ne connaît guère les œuvres personnelles de la fille d’ alliance du philosophe. Il était intéressant, en n
philosophe. Il était intéressant, en nous racontant sa vie studieuse, de nous donner les meilleurs fragments de ses Essais
us racontant sa vie studieuse, de nous donner les meilleurs fragments de ses Essais, à elle. Car, à l’exemple de son père
illeurs fragments de ses Essais, à elle. Car, à l’exemple de son père d’ élection, elle voulut aussi faire des Essais. M. M
élection, elle voulut aussi faire des Essais. M. Mario Schiff, chargé de cours à la Faculté des lettres de Florence, qui c
des Essais. M. Mario Schiff, chargé de cours à la Faculté des lettres de Florence, qui consacre un volume à Marie de Gourn
des femmes, et le Grief des Dames, nous révèle sa manière : « Autour d’ un fait ou d’une idée qui lui sont familiers, elle
et le Grief des Dames, nous révèle sa manière : « Autour d’un fait ou d’ une idée qui lui sont familiers, elle accumule tou
s les souvenirs que conservait sa mémoire précise. » C’est la manière de Montaigne : « Elle cherche l’expression primesaut
lle la trouve. » Ainsi que Montaigne encore, elle se prend comme type d’ humanité, et, s’écartant de la doctrine de son maî
Montaigne encore, elle se prend comme type d’humanité, et, s’écartant de la doctrine de son maître, qui faisait peu de cas
e, elle se prend comme type d’humanité, et, s’écartant de la doctrine de son maître, qui faisait peu de cas des femmes, el
pour la valeur des arguments que pour l’originalité et le bel orgueil de l’idée exprimée et défendue. On a pu avec quelque
due. On a pu avec quelque justesse donner à Marie de Gournay le titre de « mère du féminisme moderne ». Le style de ces es
Marie de Gournay le titre de « mère du féminisme moderne ». Le style de ces essais a son intérêt aussi : Mlle de Gournay
ssi : Mlle de Gournay prétendait, dit M. Mario Schiff, « rester libre de créer les mots ou les expressions qui lui seraien
les mots ou les expressions qui lui seraient nécessaires. La tyrannie de l’usage populaire de Paris comme celle de la bonn
ssions qui lui seraient nécessaires. La tyrannie de l’usage populaire de Paris comme celle de la bonne société lui semblai
nt nécessaires. La tyrannie de l’usage populaire de Paris comme celle de la bonne société lui semblaient également intolér
nimitables et qui le resteront ? » Elle souriait, ajoute le critique, de ces gens qui corrigent les Essais et qui blâment
ique, de ces gens qui corrigent les Essais et qui blâment leur auteur d’ avoir fait usage de la langue entière tandis qu’eu
ui corrigent les Essais et qui blâment leur auteur d’avoir fait usage de la langue entière tandis qu’eux n’en admettent qu
ristes et des malherbisants : aussi passa-t-elle les dernières années de sa longue existence à corriger et à rajeunir le t
ières années de sa longue existence à corriger et à rajeunir le texte de ses œuvres. Que l’on songe que cette fille d’alli
et à rajeunir le texte de ses œuvres. Que l’on songe que cette fille d’ alliance de Montaigne fréquenta Racan, Colletet, S
nir le texte de ses œuvres. Que l’on songe que cette fille d’alliance de Montaigne fréquenta Racan, Colletet, Saint-Évremo
t opérée dans la langue française. Cette évolution et cette épuration de la langue firent négliger les grands poètes de la
ion et cette épuration de la langue firent négliger les grands poètes de la Renaissance. Mlle de Gournay crut donc qu’en r
la Renaissance. Mlle de Gournay crut donc qu’en rajeunissant les vers de Ronsard elle lutterait contre l’injustice où elle
yait tomber son œuvre. Elle imagina donc cette supercherie littéraire d’ un manuscrit recueilli dans le cabinet du poète, u
ueilli dans le cabinet du poète, une vingtaine des plus riches pièces de son livre « esgarées parmi de vieux papiers, et c
e, une vingtaine des plus riches pièces de son livre « esgarées parmi de vieux papiers, et corrigées de sa dernière main »
s pièces de son livre « esgarées parmi de vieux papiers, et corrigées de sa dernière main ». Colletet, dans sa Vie de Pier
ux papiers, et corrigées de sa dernière main ». Colletet, dans sa Vie de Pierre de Ronsard, nous a révélé cette entreprise
tet, dans sa Vie de Pierre de Ronsard, nous a révélé cette entreprise de la vieille demoiselle, d’accommoder les vers de s
de Ronsard, nous a révélé cette entreprise de la vieille demoiselle, d’ accommoder les vers de son maître au nouveau style
vélé cette entreprise de la vieille demoiselle, d’accommoder les vers de son maître au nouveau style. « Et de faict, écrit
emoiselle, d’accommoder les vers de son maître au nouveau style. « Et de faict, écrit-il, elle eut la hardiesse de mettre
ître au nouveau style. « Et de faict, écrit-il, elle eut la hardiesse de mettre les mains sur celles-cy et de les publier
écrit-il, elle eut la hardiesse de mettre les mains sur celles-cy et de les publier mesme avec quelques œuvres, précédées
sur celles-cy et de les publier mesme avec quelques œuvres, précédées d’ un avertissement par lequel elle donnoit advis au
noit advis au lecteur qu’elle avoit heureusement trouvé un exemplaire de toutes les œuvres de Ronsard revues et corrigées
qu’elle avoit heureusement trouvé un exemplaire de toutes les œuvres de Ronsard revues et corrigées par l’autheur et de s
de toutes les œuvres de Ronsard revues et corrigées par l’autheur et de sa main propre ; ce qui estoit absolument faux, c
faux, comme elle me l’advoua elle-même, en me donnant cet échantillon d’ œuvres corrigées. Aussy luy dis-je dès lors que ta
teroit un Colletet au monde on sçauroit par luy l’erreur et la vanité de cette supposition. » Il est regrettable que M. M
regrettable que M. Mario Schiff ne nous ait pas donné un échantillon de ces corrections, qui furent faites avec piété et
sorte, écrit M. Mario Schiff, « l’exécuteur du testament intellectuel de son second père, puisqu’elle reçut quinze mois ap
Essais ? Ce travail l’occupa longtemps. Elle publia un texte augmenté de nombreux passages inédits. L’habitude qu’elle ava
texte augmenté de nombreux passages inédits. L’habitude qu’elle avait de la pensée de son maître lui servit pour adoucir c
é de nombreux passages inédits. L’habitude qu’elle avait de la pensée de son maître lui servit pour adoucir certains terme
sitions ». Cette étude met bien en lumière le talent et l’originalité de Mlle de Gournay. Sa véritable originalité est bie
Sa véritable originalité est bien, comme le proclame M. Mario Schiff, d’ avoir défendu la femme contre « l’injuste dédain d
des hommes ». Sa culture et son œuvre demeurent le meilleur argument de sa thèse. Archéologie, voyages. F. Gregorovius
 327, 1er février 1911, p. 608-613 [612]. La librairie Plon a publié, de Mme Jean Carrère, la traduction d’un des ouvrages
[612]. La librairie Plon a publié, de Mme Jean Carrère, la traduction d’ un des ouvrages du savant allemand Gregorovius, Ro
regorovius, Rome et ses environs, tableaux déjà anciens, car ils vont de 1854 à 1875, mais dénotant que le savant historie
s, car ils vont de 1854 à 1875, mais dénotant que le savant historien de la Corse et des Tombeaux des papes Romains (tradu
vant historien de la Corse et des Tombeaux des papes Romains (traduc. de F. Sabatier, 1869) était aussi un observateur int
869) était aussi un observateur intelligent et sagace. C’est l’Italie d’ hier, d’avant-hier et même d’autrefois, l’Italie f
it aussi un observateur intelligent et sagace. C’est l’Italie d’hier, d’ avant-hier et même d’autrefois, l’Italie féodale e
ur intelligent et sagace. C’est l’Italie d’hier, d’avant-hier et même d’ autrefois, l’Italie féodale et guerrière que l’on
l’on trouvera surtout dans ce livre, parmi des églogues ou des scènes de pèlerinages. Rome était encore à ce moment la cap
des scènes de pèlerinages. Rome était encore à ce moment la capitale de la papauté, et nulle préoccupation politique ne v
uté, et nulle préoccupation politique ne venait déranger les rêveries de l’auteur ; tableaux de mœurs, sciences héroïques,
tion politique ne venait déranger les rêveries de l’auteur ; tableaux de mœurs, sciences héroïques, légendaires ou champêt
omaine, les monts Volsques ou Herniques, avec les ruines cyclopéennes de Norba ou les restes de Ninfa, une sorte de Pompéi
ues ou Herniques, avec les ruines cyclopéennes de Norba ou les restes de Ninfa, une sorte de Pompéi du Moyen-Âge ; à Subia
ec les ruines cyclopéennes de Norba ou les restes de Ninfa, une sorte de Pompéi du Moyen-Âge ; à Subiaco, sur les plages l
du Moyen-Âge ; à Subiaco, sur les plages latines, etc. C’est un livre d’ excursions et un guide qu’il serait délicieux de s
, etc. C’est un livre d’excursions et un guide qu’il serait délicieux de suivre, et il y a fort à remercier Mme Jean Carrè
rait délicieux de suivre, et il y a fort à remercier Mme Jean Carrère de l’adaptation heureuse qu’elle nous en a donnée.
numéro 327, 1er février 1911, p. 618-623 [621-622, 623]. La Revue de Paris : un inédit de Stendhal La Revue de Pari
ier 1911, p. 618-623 [621-622, 623]. La Revue de Paris : un inédit de Stendhal La Revue de Paris (1er janvier) publi
1-622, 623]. La Revue de Paris : un inédit de Stendhal La Revue de Paris (1er janvier) publie des fragments d’un Jo
t de Stendhal La Revue de Paris (1er janvier) publie des fragments d’ un Journal d’Italie de Stendhal, jusqu’alors iné
La Revue de Paris (1er janvier) publie des fragments d’un Journal d’ Italie de Stendhal, jusqu’alors inédit, et qui va
endhal, jusqu’alors inédit, et qui va bientôt paraître, par les soins de M. Paul Arbelet. Voici le début de ces notes curi
va bientôt paraître, par les soins de M. Paul Arbelet. Voici le début de ces notes curieuses, qui réjouiront les stendhali
c une Vénitienne charmante » Un domestique… lui vint offrir la preuve de son infidélité. Il parut triste : elle en voulut
ut triste : elle en voulut savoir la raison. Il la lui dit avec assez de peine. — « Hé, mon Dieu, je croyais que vous le v
partit pour Londres. Elle prit la fièvre, le chagrin la minait à vue d’ œil. Le comte lui dit : « Je ne veux pas vous donn
 ; quand il sera à Venise, vous m’enverrez mon masque, et je tâcherai de guérir. » Il la voyait toute la journée comme à l
une gondole, double le nombre des rameurs, et se fait conduire à une de ses maisons de campagne, où il passa six mois san
ouble le nombre des rameurs, et se fait conduire à une de ses maisons de campagne, où il passa six mois sans revoir Venise
maigrissait et devenait à rien : élever les deux premières phalanges de l’index de la main droite. Il me semble qu’il y a
t et devenait à rien : élever les deux premières phalanges de l’index de la main droite. Il me semble qu’il y a là-dedans
oblesse vraie, que nos mœurs élégantes n’ont jamais donnés. L’héroïne de ce conte est actuellement dans l’auberge même où
onte est actuellement dans l’auberge même où j’écris ceci, à la Croix de Malle. Elle a quarante-huit ans, et est adorée d’
is ceci, à la Croix de Malle. Elle a quarante-huit ans, et est adorée d’ un jeune Anglais de trente-huit ans qui, dit-on, n
de Malle. Elle a quarante-huit ans, et est adorée d’un jeune Anglais de trente-huit ans qui, dit-on, n’est point un homme
, il y a quinze jours, et riant avec elle, il s’est senti paralytique de la moitié du corps. « Fermez la porte, ma chère a
secours, il a voulu la suivre, est tombé, et il n’a plus été possible de douter de la paralysie. Ils vont à Albano. Me
l a voulu la suivre, est tombé, et il n’a plus été possible de douter de la paralysie. Ils vont à Albano. Memento [ext
to [extrait] […] L’Île sonnante (janvier). — M. Eugène Montfort : de Reggio à Messine. Lettres italiennes Riccio
27, 1er février 1911, p. 650-654. Les jeunes poètes Le mouvement de recherches, le déploiement de volontés fermes et
54. Les jeunes poètes Le mouvement de recherches, le déploiement de volontés fermes et diverses, qui caractérisent la
encore remarquer celui qui s’élèvera à la hauteur, à l’ampleur réelle d’ un Pascoli ou d’un d’Annunzio. Mais les manifestat
celui qui s’élèvera à la hauteur, à l’ampleur réelle d’un Pascoli ou d’ un d’Annunzio. Mais les manifestations lyriques de
i qui s’élèvera à la hauteur, à l’ampleur réelle d’un Pascoli ou d’un d’ Annunzio. Mais les manifestations lyriques de la l
qui s’élèvera à la hauteur, à l’ampleur réelle d’un Pascoli ou d’un d’ Annunzio . Mais les manifestations lyriques de la littératu
lle d’un Pascoli ou d’un d’Annunzio. Mais les manifestations lyriques de la littérature italienne les plus récentes, pour
ittérature italienne les plus récentes, pour diverses qu’elles soient de tendance, de puissance et de rythme, sont loin d’
alienne les plus récentes, pour diverses qu’elles soient de tendance, de puissance et de rythme, sont loin d’être sans int
récentes, pour diverses qu’elles soient de tendance, de puissance et de rythme, sont loin d’être sans intérêt, et, parmi
ses qu’elles soient de tendance, de puissance et de rythme, sont loin d’ être sans intérêt, et, parmi les jeunes poètes, il
qui ont fait leurs preuves, ou qui, nouvellement écloses, sont dignes de remarque. Ainsi que la prose, la poésie nouvelle
gne, attendu par un parti intellectuel nationaliste à peine organisé, d’ une conscience esthétique péninsulaire. Quelques p
. Quelques poètes nationalistes, tel M. Romualdo Pantini, s’efforcent de rythmer le lyrisme de leurs aspirations, mais leu
onalistes, tel M. Romualdo Pantini, s’efforcent de rythmer le lyrisme de leurs aspirations, mais leur poésie est faible et
es, plus puissants, plus émouvants, continuent le lyrisme patriotique de Carducci, fait plus d’éloquence que de subtilité,
s émouvants, continuent le lyrisme patriotique de Carducci, fait plus d’ éloquence que de subtilité, et en perpétuent l’esp
tinuent le lyrisme patriotique de Carducci, fait plus d’éloquence que de subtilité, et en perpétuent l’esprit et les forme
t chantent librement, à Milan, à Rome, à Naples, leur volonté moderne de renouveau ; leur liberté néopaïenne ou néoromanti
es ou décadents. Ce réveil poétique est vaste, après le vague sommeil de la génération contemporaine de d’Annunzio. Et si
ique est vaste, après le vague sommeil de la génération contemporaine de d’Annunzio. Et si les voix profondes ne se font p
e est vaste, après le vague sommeil de la génération contemporaine de d’ Annunzio. Et si les voix profondes ne se font pas
est vaste, après le vague sommeil de la génération contemporaine de d’ Annunzio . Et si les voix profondes ne se font pas encore e
ix profondes ne se font pas encore entendre, on peut, sans désespérer de l’avenir, en écouter qui charment et qui émeuvent
poètes aux altitudes carducciennes. Ce serait désolant, si la vigueur de l’inspiration de M. Ceccardo n’était fort personn
des carducciennes. Ce serait désolant, si la vigueur de l’inspiration de M. Ceccardo n’était fort personnelle et, surtout,
gliata-Ceccardi est un des poètes « latins » qui ont le culte profond de l’éloquence, à la manière d’Hugo. Victor Hugo, se
ictor Hugo, se rattachant par là à toute la tradition méditerranéenne de l’éloquence lyrique, amarra fortement le vaisseau
rra fortement le vaisseau romantique le long de quais resplendissants de marbres grecs et latins. Notre époque, la période
de marbres grecs et latins. Notre époque, la période la plus actuelle de notre époque, goûte peu l’éloquence, à tel point
dans le court, sonore et ample endécasyllabe comme les Méditerranéens de Provence et de Gascogne chantent en alexandrins,
sonore et ample endécasyllabe comme les Méditerranéens de Provence et de Gascogne chantent en alexandrins, avec une identi
les plus purs des traditions historiques nationales. Leur art, dérivé de celui de Carducci, auquel d’Annunzio emprunta pen
purs des traditions historiques nationales. Leur art, dérivé de celui de Carducci, auquel d’Annunzio emprunta pendant un a
historiques nationales. Leur art, dérivé de celui de Carducci, auquel d’ Annunzio emprunta pendant un assez long temps des
storiques nationales. Leur art, dérivé de celui de Carducci, auquel d’ Annunzio emprunta pendant un assez long temps des inspirat
aussi. La partie essentielle, la plus importante, des Sonetti e Poemi de M. Roccatagliata-Ceccardi, vibre dans le souffle
s Sonetti e Poemi de M. Roccatagliata-Ceccardi, vibre dans le souffle de l’exaltation nationale qui monte de l’histoire. C
a-Ceccardi, vibre dans le souffle de l’exaltation nationale qui monte de l’histoire. C’est encore du lyrisme « qui se sout
nte de l’histoire. C’est encore du lyrisme « qui se soutient ». Point de subtiles recherches introspectives, point d’émerv
qui se soutient ». Point de subtiles recherches introspectives, point d’ émerveillements devant la nature apparaissant neuv
ts devant la nature apparaissant neuve devant un esprit neuf, ou même de lyrisme romantique joyeux ou douloureux. M. Rocca
ux ou douloureux. M. Roccatagliata-Ceccardi se souvient. Chaque étape de son inspiration est suscitée par un souvenir ; un
ire collectif, national ou simplement humain. Ce n’est point, certes, de « l’art social », de cet art absurde ou affreux,
al ou simplement humain. Ce n’est point, certes, de « l’art social », de cet art absurde ou affreux, représenté d’une mani
ertes, de « l’art social », de cet art absurde ou affreux, représenté d’ une manière vile dans la littérature contemporaine
eprésenté d’une manière vile dans la littérature contemporaine. C’est de l’art qui veut être national. Mais comme il n’est
et qu’il ne traduit pas en rythmes des attitudes psychiques nouvelles de la patrie profondément cherchées et curieusement
un grand poète, et il a subi, comme les autres, l’influence mauvaise de l’admirable et hargneux pédagogue-poète. Mais lor
ient plus », et qu’il chante en ton mineur la léopardienne profondeur de sa tristesse ou de sa joie, il s’affirme comme po
il chante en ton mineur la léopardienne profondeur de sa tristesse ou de sa joie, il s’affirme comme poète « vrai », il s’
u de sa joie, il s’affirme comme poète « vrai », il s’élève au-dessus de toute sa génération, il atteint, par la sonore pe
u-dessus de toute sa génération, il atteint, par la sonore perfection de sa forme, les pâles sommets de l’Œuvre belle. Et
, il atteint, par la sonore perfection de sa forme, les pâles sommets de l’Œuvre belle. Et il est tellement poète qu’il pa
les fleurs et dans le calme des sommets, au milieu de l’âpre solitude d’ un pays des montagnes Apuanes. Là il écrit des liv
âpre solitude d’un pays des montagnes Apuanes. Là il écrit des livres d’ histoire, il traduit les annales du Génois Caffaro
s Caffaro. Là il s’exalte et il exalte ses admirateurs, dans le culte de la patrie ligurienne, de la grande patrie antique
et il exalte ses admirateurs, dans le culte de la patrie ligurienne, de la grande patrie antique qui courbe sa force et s
nde patrie antique qui courbe sa force et sa beauté le long des côtes de la Provence et de la Ligurie. Là il rêve et il cr
qui courbe sa force et sa beauté le long des côtes de la Provence et de la Ligurie. Là il rêve et il crée. Son énergie, n
rovence et de la Ligurie. Là il rêve et il crée. Son énergie, nourrie de solitude, lui accordera peut-être de « ne plus se
et il crée. Son énergie, nourrie de solitude, lui accordera peut-être de « ne plus se souvenir », et de découvrir en son â
e de solitude, lui accordera peut-être de « ne plus se souvenir », et de découvrir en son âme seule quelques beautés nouve
seule quelques beautés nouvelles, quelques attitudes, représentatives d’ un lyrisme moderne et profond. On doit le souhaite
ne cherche point non plus la transposition verbale des profonds états de l’âme en communion heureuse avec la nature, ou de
des profonds états de l’âme en communion heureuse avec la nature, ou de quelques grandes visions collectives et métaphysi
uvient. Mais son souvenir est plus formel que substantiel. L’histoire de sa patrie ne l’émeut pas « terriblement », ainsi
r M. Roccatagliata-Ceccardi. Dans les Odi, M. Bontempelli se souvient de quelques grands hommes de l’énergie nationale, ma
i. Dans les Odi, M. Bontempelli se souvient de quelques grands hommes de l’énergie nationale, mais il se souvient aussi de
, mais il se souvient aussi des grandes figures humaines, telle celle de Beethoven ou celle de Wagner. Son souffle n’est p
aussi des grandes figures humaines, telle celle de Beethoven ou celle de Wagner. Son souffle n’est pas ample, et sa prosod
ample, et sa prosodie est très italienne, moins personnelle que celle de M. Roccatagliata-Ceccardi, mais plus parfaite. Ce
if, pour que l’on ne regrette encore une fois que la violence clichée de Carducci, son action « coupeuse d’ailes », se soi
e une fois que la violence clichée de Carducci, son action « coupeuse d’ ailes », se soient exercées sur un vrai poète, don
e Lipparini : Il Canto di Afellita, Puccini, Ancône Et l’influence de Carducci n’a pas épargné M. Giuseppe Lipparini, q
iration, j’entends l’inspiration neuve, la découverte et l’expression d’ un psychisme rythmique particulier à une époque et
e. Il évoque l’Hellade, à la manière de Goethe imité par Carducci, ou de Carducci imité par d’Annunzio. Dans les Canti di
, à la manière de Goethe imité par Carducci, ou de Carducci imité par d’ Annunzio. Dans les Canti di Melitta, il l’évoque a
à la manière de Goethe imité par Carducci, ou de Carducci imité par d’ Annunzio . Dans les Canti di Melitta, il l’évoque aussi à l
i à la manière de Pierre Louÿs, car la vie et l’angoisse et les joies de l’hétaïre Melitta rappellent souvent les aventure
Melitta rappellent souvent les aventures sensuelles et incomparables de Bilitis. Les hexamètres de M. Lipparini font pens
les aventures sensuelles et incomparables de Bilitis. Les hexamètres de M. Lipparini font penser, par leur pureté de cris
Bilitis. Les hexamètres de M. Lipparini font penser, par leur pureté de cristal admirablement taillé, à la prose unique d
r, par leur pureté de cristal admirablement taillé, à la prose unique de M. Louÿs. Et Melitta est moins divinement sensuel
e ? Je te dis ces paroles allant par les jardins, par la colline ; et de loin la mer sourit parmi les myrthes et les olivi
tandis qu’une voix fraîche entonne au-delà des buissons une chanson d’ amour. Je m’approche : c’est Glycère, la fille du
 : c’est Glycère, la fille du jardinier. Elle cueille un grand panier de roses. Encore vierge, elle ne sait pas les peines
e pense à ce que je fus. A. S. Novaro : Cestello Le Cestello de M. Angiolo Silvio Novaro place encore ce poète da
ello de M. Angiolo Silvio Novaro place encore ce poète dans le nombre de ceux « qui se souviennent ». C’est de la poésie d
encore ce poète dans le nombre de ceux « qui se souviennent ». C’est de la poésie douce, mélodieuse, classique et patriot
la poésie douce, mélodieuse, classique et patriotique. Mais la poésie de M. Novaro est assez riche de mouvements intérieur
classique et patriotique. Mais la poésie de M. Novaro est assez riche de mouvements intérieurs, sinon de mouvements rythmi
a poésie de M. Novaro est assez riche de mouvements intérieurs, sinon de mouvements rythmiques, et souvent le poète écoute
ronique, tendre et farouche, spirituel et grave, sans trop se soucier de la forme poétique, pas plus que de la vie qui bou
uel et grave, sans trop se soucier de la forme poétique, pas plus que de la vie qui bouillonne et tourbillonne autour de l
la prosodie vers-libriste, qui mènent à présent en Italie les combats de la génération aînée des poètes français contempor
n aînée des poètes français contemporains. Si l’on veut quelques noms de ces chantres, choisis parmi les meilleurs, et d’o
n veut quelques noms de ces chantres, choisis parmi les meilleurs, et d’ où sans doute surgiront les bons poètes nouveaux d
les meilleurs, et d’où sans doute surgiront les bons poètes nouveaux d’ une littérature en effervescence, on peut en citer
, depuis les « isolés », M. Armando Granelli, dont le dernier recueil de vers a la valeur d’une très sérieuse affirmation,
s », M. Armando Granelli, dont le dernier recueil de vers a la valeur d’ une très sérieuse affirmation, ou l’étonnant Guido
e, T. Landi, tr. Principato, Messine Un livre émouvant et beau, né d’ une grande émotion ressentie devant une catastroph
on ressentie devant une catastrophe terrible jusqu’à la beauté, vient d’ être traduit et publié dans des conditions particu
particulièrement touchantes et significatives. La Terre tremblante, de M. Jean Carrère, vient de paraître sous le titre
uction du livre du grand journaliste-poète, consacré à la catastrophe de Messine a été faite par un Messinois, pour le com
a catastrophe de Messine a été faite par un Messinois, pour le compte d’ un Messinois, imprimée chez un imprimeur messinois
imprimeur messinois, et distribuée, par décision du Conseil Municipal de Messine, aux écoles de la ville renaissante. L’ho
distribuée, par décision du Conseil Municipal de Messine, aux écoles de la ville renaissante. L’hommage qu’une ville « re
e, aux écoles de la ville renaissante. L’hommage qu’une ville « renée de ses cendres » rend ainsi à un poète est des plus
toriographes-poètes, qui put être, par la spontanéité et là véhémence de son émotion, le chroniqueur et l’évocateur d’un d
tanéité et là véhémence de son émotion, le chroniqueur et l’évocateur d’ un des plus formidables bouleversements de la vie
chroniqueur et l’évocateur d’un des plus formidables bouleversements de la vie universelle contemporaine, lègue ainsi son
oraine, lègue ainsi son œuvre à une ville refaite, à une série longue de générations reconnaissantes. Peu de poètes ont eu
u de poètes ont eu un sort pareil, une si pure et profonde apothéose, d’ autant plus belle qu’elle est plus simple. La visi
nde apothéose, d’autant plus belle qu’elle est plus simple. La vision de Reggio et de Messine détruites, celle de la baie
, d’autant plus belle qu’elle est plus simple. La vision de Reggio et de Messine détruites, celle de la baie de Messine mo
e est plus simple. La vision de Reggio et de Messine détruites, celle de la baie de Messine morte, des caravanes douloureu
Messine morte, des caravanes douloureuses, tragiques, désespérées, et de celles qui s’installaient sur la mort, tous ces c
parfaits, qui composent comme le grand poème fantastique (et précis) de la mort d’une ville, deviennent une sorte de livr
qui composent comme le grand poème fantastique (et précis) de la mort d’ une ville, deviennent une sorte de livre fondament
fantastique (et précis) de la mort d’une ville, deviennent une sorte de livre fondamental de la ville nouvellement créée.
is) de la mort d’une ville, deviennent une sorte de livre fondamental de la ville nouvellement créée. Et le poète provença
rovençal n’apparaît point comme un étranger accouru là-bas par devoir de profession. L’inéluctable unité de la race le ren
étranger accouru là-bas par devoir de profession. L’inéluctable unité de la race le rend non seulement le frère des popula
a race le rend non seulement le frère des populations éprouvées, mais de celles de toute la péninsule. Son livre restera n
rend non seulement le frère des populations éprouvées, mais de celles de toute la péninsule. Son livre restera non seuleme
insule. Son livre restera non seulement comme le document et le poème de la catastrophe horrible et belle, mais comme un d
strophe horrible et belle, mais comme un document des plus importants d’ une étape de l’idéal méditerranéen en pleine évolu
ible et belle, mais comme un document des plus importants d’une étape de l’idéal méditerranéen en pleine évolution. M. Jea
Carrère ne dit-il pas, dans la préface qui ouvre l’édition italienne de son livre : « Durant ces jours de deuil, où spont
éface qui ouvre l’édition italienne de son livre : « Durant ces jours de deuil, où spontanément je pleurais devant Messine
je pleurais devant Messine que l’on croyait morte ; par une rencontre de circonstances fortuites prenaient corps en moi le
stances fortuites prenaient corps en moi les souvenirs les plus beaux d’ un peuple qui, comme le vôtre, eut comme souffle i
beaux d’un peuple qui, comme le vôtre, eut comme souffle inspirateur de ses œuvres le vent. Un peuple qui, apportant le p
long de votre Détroit merveilleux, et mena vers nous l’âme lumineuse de notre mère commune : la Grèce ! » Tome LXXX
 ! Mon Dieu, oui ! L’auteur a eu cette charmante attention. Un papier de luxe c’est agréable, pourtant le luxe d’une atten
armante attention. Un papier de luxe c’est agréable, pourtant le luxe d’ une attention l’est plus encore ! Et si tous les a
tion l’est plus encore ! Et si tous les auteurs se donnaient la peine de couper eux-mêmes les pages de leurs œuvres ! Nous
tous les auteurs se donnaient la peine de couper eux-mêmes les pages de leurs œuvres ! Nous serions trop heureux et la po
nable. La Petite Papacoda, qui est Napolitaine tout en ayant une robe de japon français décousue aux bons endroits, me fai
ne robe de japon français décousue aux bons endroits, me fait l’effet d’ une brave petite midinette parisienne aussi honnêt
ne aussi honnête que mal apparentée. Gennaro l’antiquaire est un type de commerçant très bon enfant, pas plus voleur que b
e bien d’autres et surtout beaucoup plus accessible à tous les genres d’ enthousiasme. Il est amoureux de sa dentellière, c
oup plus accessible à tous les genres d’enthousiasme. Il est amoureux de sa dentellière, c’est dans l’ordre, et il fait de
eux. Seulement, une philosophie tendre, dont les amertumes se sucrent de tout le miel du soleil de là-bas, préside aux ges
ophie tendre, dont les amertumes se sucrent de tout le miel du soleil de là-bas, préside aux gestes dramatiques de ce mond
t de tout le miel du soleil de là-bas, préside aux gestes dramatiques de ce monde joyeux, un peu bavard, plus près de la c
comédie que du drame. On s’embrasse et on se pardonne. Le pittoresque d’ une image l’emporte sur la jalousie qu’elle doit s
iter et c’est ainsi que Gennaro s’efface devant les jeunes meurtriers de son vieux bonheur. (À méditer, pour le voyageur d
est bien garnie, les instructions relatives à l’antiquité des objets de vitrine fabriqués par Lorenzo Silvestri.) Scie
février 1911, p. 838-842 [842]. […] Rignano : Le Socialisme, extrait de Scientia, rivista di scienza, Bologne ; critique
cialisme, extrait de Scientia, rivista di scienza, Bologne ; critique de la conception fataliste du socialisme de Marx. […
scienza, Bologne ; critique de la conception fataliste du socialisme de Marx. […] Musique. Musique ancienne : les Chan
socialisme de Marx. […] Musique. Musique ancienne : les Chanteurs de la Renaissance [extrait] Jean Marnold. Tome LX
]. […] Le jour où on connaîtra Josquin, Palestrina, qui eut la chance d’ avoir un joli nom, ne pèsera plus lourd dans la ba
publiera Frescobaldi, ce sera une stupéfaction qu’il ait précédé Bach de tout un siècle. […] Lettres anglaises. Stephen
871 [869-870]. Coup sur coup, Mr Stephen Phillips publie deux volumes de vers. L’un, Pietro of Siena, est un drame en troi
tro of Siena, est un drame en trois petits actes. Si l’on se souvient de Measure for Measure, on en retrouvera la donnée d
n retrouvera la donnée dans ce drame, où retentissent aussi des échos de Shakespeare mêlés à des sonorités tennysoniennes.
à des sonorités tennysoniennes. Ce qui manque à cette pièce, et cela d’ une façon frappante, c’est la réalité psychologiqu
ations devraient résulter plutôt des faits et gestes des personnages, de leurs passions, de leurs conflits, mais c’est tou
sulter plutôt des faits et gestes des personnages, de leurs passions, de leurs conflits, mais c’est tout le contraire. Il
ns, de leurs conflits, mais c’est tout le contraire. Il y a cependant de beaux vers, de belles tirades, avec aussi un peu
nflits, mais c’est tout le contraire. Il y a cependant de beaux vers, de belles tirades, avec aussi un peu trop de grandil
a cependant de beaux vers, de belles tirades, avec aussi un peu trop de grandiloquence. L’autre volume de Mr Phillips : T
les tirades, avec aussi un peu trop de grandiloquence. L’autre volume de Mr Phillips : The New Inferno, comprend neuf chan
e Mr Phillips : The New Inferno, comprend neuf chants composés chacun de quatrains ou stances de quatre vers blancs. Le po
Inferno, comprend neuf chants composés chacun de quatrains ou stances de quatre vers blancs. Le poète avait esquissé un su
nouvel inferno est plus ambitieux ; il voudrait se modeler sur celui de Dante, pourtant Mr Phillips ne suit que de très l
drait se modeler sur celui de Dante, pourtant Mr Phillips ne suit que de très loin son modèle. La terrible réalisation de
Phillips ne suit que de très loin son modèle. La terrible réalisation de Dante, due sans doute à une foi absolue dans sa c
numéro 329, 1er mars 1911, p. 103-134. Quelques mots sur l’histoire de ce livre J’ai passé le printemps de 19.. chez
Quelques mots sur l’histoire de ce livre J’ai passé le printemps de 19.. chez Enéa Aldramino, à Venise. Je trouvai mo
tuellement si heureux, dans des dispositions assez tristes, mécontent de lui-même et maudissant sa vie trop mondaine dont
ie trop mondaine dont les devoirs multiples l’obligeaient à remettre, d’ automne en automne, cette histoire de Venise qu’il
tiples l’obligeaient à remettre, d’automne en automne, cette histoire de Venise qu’il voulait écrire, mais qu’il n’osait p
écrire, mais qu’il n’osait plus commencer. Je devinais, au ton enjoué de ses plaintes, que sa bonne humeur ne tarderait pa
eur ne tarderait pas à revenir. En l’attendant, nous visitions, comme de simples touristes, les musées et les îles des lag
pleuvait, nous nous installions dans sa bibliothèque. Elle se compose de deux pièces vastes et qui communiquent. Dans l’un
nent sur les fauteuils. Un bureau anglais porte des classeurs remplis de fiches et de dossiers correctement alignés. Dans
fauteuils. Un bureau anglais porte des classeurs remplis de fiches et de dossiers correctement alignés. Dans l’autre, sont
ignés. Dans l’autre, sont relégués, sur des rayons couvrant les murs, de vieux bouquins illisibles, mais dont les reliures
onnaient à cette chambre peu fréquentée, et sentant le moisi l’aspect d’ être tendue, des parquets au plafond, avec des cui
ondance et ses affaires, je feuilletais les poètes et les philosophes de la Grèce et de Rome, des traités de science, sans
affaires, je feuilletais les poètes et les philosophes de la Grèce et de Rome, des traités de science, sans m’occuper du t
ais les poètes et les philosophes de la Grèce et de Rome, des traités de science, sans m’occuper du texte, uniquement pour
u texte, uniquement pour toucher du papier consistant et pour admirer de belles impressions. Le 12 avril, juste au moment
o sur un lutrin, il en glissa un manuscrit. Je l’examinai et les noms de peintres que je trouvai à chaque page m’intriguèr
é ces cahiers ? Je le renseignai. — Savez-vous ce que c’est ? dit-il, d’ une voix exaltée. — Non… — La vie du Giorgione ! —
t les yeux sont ravis par les corps nus qui respirent dans les toiles de ce peintre ! Quelqu’un qui l’avait vu, aimé ou ha
intre ! Quelqu’un qui l’avait vu, aimé ou haï, allait enfin me parler de lui et me livrer, peut-être, le secret de cette t
haï, allait enfin me parler de lui et me livrer, peut-être, le secret de cette tragique existence ! Je redoutais, pourtant
es détails trop précis. Ne détruiraient-ils pas la légende que permet de former cette phrase de Beyle, plus émouvante qu’u
Ne détruiraient-ils pas la légende que permet de former cette phrase de Beyle, plus émouvante qu’une biographie : « Gior
e qu’une biographie : « Giorgio Barbarelli, detto il Giorgione, mort d’ amour à 34 ans. » Ne serait-il pas prudent de m’e
etto il Giorgione, mort d’amour à 34 ans. » Ne serait-il pas prudent de m’en tenir là, comme je l’avais fait jusqu’à ce j
s prudent de m’en tenir là, comme je l’avais fait jusqu’à ce jour, et de rêver, devant le Concert Champêtre et devant le S
ant le Concert Champêtre et devant le Saint Libéral, debout aux côtés de la Madone de Castelfranco ? Oui, de rêver et de m
t Champêtre et devant le Saint Libéral, debout aux côtés de la Madone de Castelfranco ? Oui, de rêver et de me répéter que
e Saint Libéral, debout aux côtés de la Madone de Castelfranco ? Oui, de rêver et de me répéter que le chevalier en armure
ral, debout aux côtés de la Madone de Castelfranco ? Oui, de rêver et de me répéter que le chevalier en armure et que l’ad
fut la plus forte. Le soir même, Enéa me traduisit ce document.   Pas de désillusions ! Tu étais bien tel que je t’imagina
ue j’allais en faire ! N’avais-je pas, entre les mains, les matériaux d’ un roman admirable ? (Le présent de mon ami m’agit
as, entre les mains, les matériaux d’un roman admirable ? (Le présent de mon ami m’agitait fortement.) En prenant Giorgion
nant Giorgione comme personnage principal, ne me serait-il pas facile d’ évoquer la vie de Venise, à la Renaissance, de van
mme personnage principal, ne me serait-il pas facile d’évoquer la vie de Venise, à la Renaissance, de vanter sa splendeur,
me serait-il pas facile d’évoquer la vie de Venise, à la Renaissance, de vanter sa splendeur, de regretter ses plaisirs… P
d’évoquer la vie de Venise, à la Renaissance, de vanter sa splendeur, de regretter ses plaisirs… Pendant que j’improvisais
r, de regretter ses plaisirs… Pendant que j’improvisais ainsi le plan d’ une œuvre grandiose, Enéa se promenait de long en
ous, je publierais ce manuscrit… tout bonnement… mais je serais navré de vous influencer. Je défendis mon projet. Enéa att
prévu, réglé… sans surprise ! Oui, mon cher, vous vous croirez forcé de vous extasier sur le Sénat, la Seigneurie et le C
l’Arsenal et sur les flottes. Vous donnerez à entendre que les hommes d’ État et les Ambassadeurs de cette époque avaient p
s. Vous donnerez à entendre que les hommes d’État et les Ambassadeurs de cette époque avaient plus de génie que les nôtres
ue les hommes d’État et les Ambassadeurs de cette époque avaient plus de génie que les nôtres ! Vous nous dépeindrez les f
us dépeindrez les funérailles du doge Augustini Barbarigo, l’élection de Léonard Lorédan, un enterrement, un mariage, des
ntelles « bauta » ; non, non, laissez cela aux historiens et aux rats de bibliothèques. Tout ce que vous mettrez autour de
: à prouver que, pendant six mois ou un an, vous avez eu la constance de lire, de dépouiller, d’annoter une cinquantaine d
er que, pendant six mois ou un an, vous avez eu la constance de lire, de dépouiller, d’annoter une cinquantaine de volumes
six mois ou un an, vous avez eu la constance de lire, de dépouiller, d’ annoter une cinquantaine de volumes que j’ai là, d
ez eu la constance de lire, de dépouiller, d’annoter une cinquantaine de volumes que j’ai là, dans mon cabinet, et que je
ntisme ? Je suis certain que votre cervelle ébauche, déjà, des décors de sérénade et de guet-apens. La petite ruelle où le
s certain que votre cervelle ébauche, déjà, des décors de sérénade et de guet-apens. La petite ruelle où le « bravo » atte
lui dar uno sfriso, vous apparaît, coupée en diagonale, par la clarté de la lune. Cliquetis d’épées à droite, sonorités de
us apparaît, coupée en diagonale, par la clarté de la lune. Cliquetis d’ épées à droite, sonorités de mandore à gauche. Cri
nale, par la clarté de la lune. Cliquetis d’épées à droite, sonorités de mandore à gauche. Cri déchirant ! Un corps mort t
la, n’est-ce pas ?… Et vos héros donneront plus ou moins l’impression d’ avoir lu Théophile Gautier ou Maurice Barrès… La V
… La Venise que vous évoquerez ne sera pas celle qui apparut au gamin de quinze ans qui débarqua en 1492 sur la place Sain
ore une fois, je ne veux pas vous influencer… mes livres, mes cartons de gravures et d’estampes sont à votre disposition.
e ne veux pas vous influencer… mes livres, mes cartons de gravures et d’ estampes sont à votre disposition.   Ce discours a
disposition.   Ce discours apaisa mon enthousiasme. Pourtant le désir de brosser une vaste fresque me tenaillait encore. J
de brosser une vaste fresque me tenaillait encore. Je demandai à Enéa de me laisser réfléchir…   Et je me décide, aujourd’
er, telle que je l’ai trouvée, entre des cartes astronomiques, la vie de Giorgio Barbarelli. * Le cahier a 180 pages. Il a
appartenir à Nicolas Aldramino, qui fut Procurateur, sous les règnes de Jean Cornaro et de Sébastien Mocenigo. Ce Nicolas
as Aldramino, qui fut Procurateur, sous les règnes de Jean Cornaro et de Sébastien Mocenigo. Ce Nicolas Aldramino dessina
, les cent premiers feuillets du manuscrit primitif, Les 80 derniers, d’ une écriture différente et plus ancienne, sont sig
nte et plus ancienne, sont signés : Marc Antonio D. 1534.   Pour plus de clarté, chaque fois que cela m’a semblé nécessair
j’ai ajouté les dates des événements auxquels fait allusion l’auteur de ce mémoire. Je ne discute pas ses préférences. Qu
blancs ni alinéas. Une chose est certaine : Vasari a eu connaissance de ce manuscrit. Il y a copié, presque mot pour mot,
rédiger une biographie plus complète du Giorgione. Ceux qui sourient de la partialité de Vasari ne seront pas étonnés de
raphie plus complète du Giorgione. Ceux qui sourient de la partialité de Vasari ne seront pas étonnés de ce qu’il ait négl
e. Ceux qui sourient de la partialité de Vasari ne seront pas étonnés de ce qu’il ait négligé des renseignements et des an
ce qu’il ait négligé des renseignements et des anecdotes susceptibles de prouver que Venise peut offrir au monde un artist
e des poètes ne m’est pas familier. Je dirai donc, avec ma simplicité de soldat réduit à l’inaction par des blessures crue
rès Pâques. Augustin Barbarigo était doge. Il continuait la politique de son prédécesseur et oncle Marc. Nous vivions en b
bons rapports avec les puissances étrangères et sans trop nous défier de nos alliés. Notre souveraineté était établie dans
’Égypte (1489), et la reine Catherine oubliait à Asolo les splendeurs de Nicosie. Le Sénat embellissait la ville. Patricie
ssaient également leurs demeures.   Comme on réparait notre résidence d’ été à Masere, j’étais resté à Venise. Un après-mid
faire accomplir, dans son vestibule, des travaux en mosaïque, me pria de l’accompagner chez Sébastian Zuccatto, célèbre al
avec lequel il combinait, en rosaces ou en arabesques, les fragments de marbres et d’onyx.   Daniel Dorsevigo est un homm
l combinait, en rosaces ou en arabesques, les fragments de marbres et d’ onyx.   Daniel Dorsevigo est un homme surprenant.
Dorsevigo est un homme surprenant. Sa maison est une des plus belles de Venise. Elle contient toutes les espèces de meubl
n est une des plus belles de Venise. Elle contient toutes les espèces de meubles qui assurent la renommée et la richesse d
toutes les espèces de meubles qui assurent la renommée et la richesse de nos ouvriers dans le monde. Cuirs et damas tenden
rillent des armes précieuses. Des colonnes ornent les corridors pavés de mosaïques et, sur les balustrades longeant les ga
es, se déploient des étendards. Des frises déroulant leurs guirlandes de fruits et de rameaux entourent certains plafonds.
ent des étendards. Des frises déroulant leurs guirlandes de fruits et de rameaux entourent certains plafonds. D’autres son
ertains plafonds. D’autres sont traversés par des poutres surchargées de fioritures. Les plus beaux sont bleus et leurs ca
de fioritures. Les plus beaux sont bleus et leurs caissons renferment de curieux ornements d’or. Je devrais vanter aussi l
us beaux sont bleus et leurs caissons renferment de curieux ornements d’ or. Je devrais vanter aussi les cadres sculptés pa
culptés par les Marazzoni, les amphores et les lustres, les verreries de Muran où se dégustent le malvoisie des Canaries e
eries de Muran où se dégustent le malvoisie des Canaries et le malaga d’ Espagne, les vaisselles et les plats où se servent
a d’Espagne, les vaisselles et les plats où se servent les esturgeons de Ferrare, les lamproies de Binasco, les mortadelle
s et les plats où se servent les esturgeons de Ferrare, les lamproies de Binasco, les mortadelles de Crémone et les tripes
les esturgeons de Ferrare, les lamproies de Binasco, les mortadelles de Crémone et les tripes de Trévise… Comme une statu
e, les lamproies de Binasco, les mortadelles de Crémone et les tripes de Trévise… Comme une statue s’appuie sur un piédest
e… Comme une statue s’appuie sur un piédestal, ce palais s’appuie sur de vastes magasins encombrés de balles de laine, de
sur un piédestal, ce palais s’appuie sur de vastes magasins encombrés de balles de laine, de barriques d’épices, de cinabr
destal, ce palais s’appuie sur de vastes magasins encombrés de balles de laine, de barriques d’épices, de cinabre et de pa
palais s’appuie sur de vastes magasins encombrés de balles de laine, de barriques d’épices, de cinabre et de parfums. Pou
uie sur de vastes magasins encombrés de balles de laine, de barriques d’ épices, de cinabre et de parfums. Pour vendre ces
vastes magasins encombrés de balles de laine, de barriques d’épices, de cinabre et de parfums. Pour vendre ces marchandis
ns encombrés de balles de laine, de barriques d’épices, de cinabre et de parfums. Pour vendre ces marchandises dans les po
andises dans les ports que ne visitaient pas les flottes commerciales de la République, Daniel possède des galères. Je fis
iales de la République, Daniel possède des galères. Je fis, sur l’une d’ elles, mon apprentissage de marin. J’ajouterai que
iel possède des galères. Je fis, sur l’une d’elles, mon apprentissage de marin. J’ajouterai que Dorsevigo fut un des premi
s premiers à fréquenter les routes nouvelles des océans. Il rapporta, de ses voyages, une pierre admirable : une pierre d’
céans. Il rapporta, de ses voyages, une pierre admirable : une pierre d’ or vierge éclatante, comme du feu solidifié. Et, p
éclatante, comme du feu solidifié. Et, par ma foi, il devint amoureux de ce caillou acheté à je ne sais quel prince des ré
lui fit construire un meuble spécial, où il reposait, sur un coussin de brocart pourpre, tel une sainte relique. Daniel p
me que, lorsque certains astres se rencontraient au ciel, son morceau d’ or lançait des rayons merveilleux. Il disait cela
leux. Il disait cela en souriant, car cet être excellent n’avait rien d’ un magicien. Puis, il se plut à enrichir son tréso
plus pures, des rubis rouges comme les grains à facettes des grenades d’ Afrique, des saphirs, des émeraudes… — Dorsevigo,
’écriai-je un jour, comment qualifier ta passion pour ce petit rocher d’ or ? — Comment qualifier, me répondit-il en riant,
ocher d’or ? — Comment qualifier, me répondit-il en riant, la passion de Dieu pour le Giorgione ? N’a-t-il pas fixé dans l
s semblable à celui qui me fait incruster des pierres précieuses dans de l’or ? Mon amitié pour Daniel m’égare peut-être,
Mon amitié pour Daniel m’égare peut-être, mais je jugeai sa repartie d’ un tel à-propos que je n’hésite pas à le reproduir
s que je n’hésite pas à le reproduire, comme un frontispice, au début de cette histoire, dont je reprends le récit :   Don
reprends le récit :   Donc, nous admirions, chez Zuccatto des projets de pavages, lorsque des coffrets en ébène et ornés d
ccatto des projets de pavages, lorsque des coffrets en ébène et ornés d’ ivoire me tentèrent. Ils coûtaient fort cher. Comm
eubles gracieux me reviendraient meilleur marché, si je me contentais de panneaux peints. Un de ses amis les exécuterait,
endraient meilleur marché, si je me contentais de panneaux peints. Un de ses amis les exécuterait, car il se déclarait peu
iendraient.   À peine avions-nous fait quelques pas hors de l’atelier de Zuccatto, que nous sommes interpellés. Nous nous
, et je vous le peindrai… — Qui es-tu ? demanda Dorsevigo. — Un élève de maître Sébastian. — Ton nom ? — Giorgio Barbarell
ce que je sens… — Que sens-tu ? — Que Zuccatto a tort en m’empêchant de peindre. Employez-moi et vous verrez que j’ai rai
j’ai raison.   J’échangeai un regard avec Daniel. La belle assurance de ce garçon nous amusait. Il parlait haut, d’une vo
aniel. La belle assurance de ce garçon nous amusait. Il parlait haut, d’ une voix décidée et ne paraissait nullement intimi
’une voix décidée et ne paraissait nullement intimidé par le vêtement de mon parent qui indiquait les fonctions qu’il remp
nt qui indiquait les fonctions qu’il remplissait dans le gouvernement de la République. Au moment où Daniel lui tendait en
la République. Au moment où Daniel lui tendait en souriant une pièce d’ argent, Barbarelli salua, sans vergogne, une fille
lief m’abusa, étaient simplement peints. Il y avait là des guirlandes de fleurs auxquelles se mêlaient des grenades ouvert
ns. À demi cachées par les feuillages, apparaissaient des femmes. Une d’ elles, allongée sur un monceau de roses que soulev
ages, apparaissaient des femmes. Une d’elles, allongée sur un monceau de roses que soulevaient des ramiers, retenait par l
ux plantes. Leurs bras et leurs jambes se perdaient dans des fouillis de corolles. Leurs chevelures s’enroulaient autour d
lures s’enroulaient autour des grappes, dont les grains avaient l’air d’ être sertis par une monture d’or sombre. Je n’avai
grappes, dont les grains avaient l’air d’être sertis par une monture d’ or sombre. Je n’avais jamais vu, encore, de compos
tre sertis par une monture d’or sombre. Je n’avais jamais vu, encore, de composition pareille. Je l’admirais, lorsque Dani
rais, lorsque Daniel entra. — Regarde, lui dis-je. — C’est le travail de l’apprenti de Zuccatto ? — Oui… Il jeta un coup d
Daniel entra. — Regarde, lui dis-je. — C’est le travail de l’apprenti de Zuccatto ? — Oui… Il jeta un coup d’œil à Barbare
figure manifesta la plus grande surprise. Je compris que la nouveauté de cette peinture le déconcertait. Nous n’étions pas
n’étions pas habitués à voir ainsi reproduites avec vérité les choses de la nature. Dans les parties sculptées, brillaient
hoses de la nature. Dans les parties sculptées, brillaient des taches d’ or. Daniel demanda à Giorgio ce qu’elles représent
dentellement à Vedelago, pendant un séjour que sa famille, originaire de Castelfranco, y fit en 1477. Son père était mort
inaire de Castelfranco, y fit en 1477. Son père était mort au service de la République, et sa mère, après s’être remariée,
e, après s’être remariée, abandonna son pays et confia son enfant âgé de quatre ans à des paysans riches, pour suivre son
pour suivre son nouvel époux. En nous donnant ces détails, la figure de Giorgio perdit son caractère heureux, devint dure
gio perdit son caractère heureux, devint dure et virile. Ce ne fut ni de la tristesse, ni de la mélancolie qui métamorphos
tère heureux, devint dure et virile. Ce ne fut ni de la tristesse, ni de la mélancolie qui métamorphosèrent ses traits, ma
, ni de la mélancolie qui métamorphosèrent ses traits, mais une sorte de colère.   Malgré nos questions, c’est là tout ce
ir. Nous avions la certitude que Barbarelli mentait et qu’il essayait de rendre plus profond le mystère de sa vie en nous
arbarelli mentait et qu’il essayait de rendre plus profond le mystère de sa vie en nous trompant sur la date de sa naissan
rendre plus profond le mystère de sa vie en nous trompant sur la date de sa naissance. Il semblait impossible que ce garço
ant sur la date de sa naissance. Il semblait impossible que ce garçon de haute taille, à la voix nette, au regard impérieu
de haute taille, à la voix nette, au regard impérieux, ne fût âgé que de quinze ans. Nous avions eu, Daniel et moi, cette
e impression lors de notre première rencontre avec lui. Était-il fils d’ un capitaine et d’une courtisane, recueilli par de
de notre première rencontre avec lui. Était-il fils d’un capitaine et d’ une courtisane, recueilli par de braves gens touch
lui. Était-il fils d’un capitaine et d’une courtisane, recueilli par de braves gens touchés par sa beauté ? Par la suite,
uchés par sa beauté ? Par la suite, chaque fois que nous lui parlâmes de son origine, il détourna l’entretien, mais il se
n origine, il détourna l’entretien, mais il se souvenait avec émotion de ceux qui l’élevèrent en le laissant vagabonder da
e, l’encouragea dans l’art du dessin et qui le crut suffisamment doué d’ ambition, de talent et de charme pour réussir à Ve
gea dans l’art du dessin et qui le crut suffisamment doué d’ambition, de talent et de charme pour réussir à Venise, où la
t du dessin et qui le crut suffisamment doué d’ambition, de talent et de charme pour réussir à Venise, où la valeur ne dem
e demeurait pas longtemps inconnue. Grâce à cet homme, Giorgio, riche de quelques ducats, fut envoyé à Venise et trouva un
io, riche de quelques ducats, fut envoyé à Venise et trouva une place d’ apprenti chez Zuccatto le mosaïste. * On admira un
ais, plus je trouvais qu’il était parfaitement exécuté. Les fragments d’ or que je jugeai, d’abord, inutiles, contribuaient
r que je jugeai, d’abord, inutiles, contribuaient chacun au bon effet de l’ensemble. Daniel appela Barbarelli, lui command
effet de l’ensemble. Daniel appela Barbarelli, lui commanda une œuvre d’ imagination et lui promit de le faire accepter com
appela Barbarelli, lui commanda une œuvre d’imagination et lui promit de le faire accepter comme apprenti, par un peintre.
er comme apprenti, par un peintre. Giorgio le remercia. Il avait hâte de quitter Zuccatto, dont il n’aimait pas le métier.
le métier. — Je suis né pour peindre avec des pinceaux, en me servant de couleurs que je ferai moi-même et non pour enfonc
et non pour enfoncer des pierres dans du ciment… Comme je dois gagner de l’argent pour vivre, je tolère la mauvaise humeur
e je dois gagner de l’argent pour vivre, je tolère la mauvaise humeur de maître Sébastian et celle de ses fils Valerio et
pour vivre, je tolère la mauvaise humeur de maître Sébastian et celle de ses fils Valerio et Francesco… j’accomplis mon la
ses fils Valerio et Francesco… j’accomplis mon labeur… — Je parlerai de toi à Bellini, dit Daniel. * Notre grand Giovanni
rgio de Castelfranco, à la condition qu’il suivrait les enseignements de son école et s’acquitterait, consciencieusement,
les enseignements de son école et s’acquitterait, consciencieusement, de la besogne qui lui serait assignée. Il se demanda
qui, ayant appris le succès obtenu par le coffret, accusait son élève de lui voler ses clients et le menaçait de ne pas le
e coffret, accusait son élève de lui voler ses clients et le menaçait de ne pas le payer. La foule stationnait devant l’at
ouvrait pas la bouche, il renfermait, tranquillement, dans un morceau d’ étoffe les outils qui lui appartenaient. Quand il
ussa dehors, par les épaules : — Va au diable, Giorgiaccio ! Une voix de femme répondit : — Tu es dans l’erreur, maître Sé
l faut l’appeler, celui-là, mais Giorgione !… J’approuvai la remarque de cette femme.   Giorgione était, à cette époque et
agnifiques. Le seul changement que j’ai observé sur sa face fut celui de la barbe, qu’il ne porta que fort tard et qui ren
qu’il ne porta que fort tard et qui rendit si pathétique l’expression de ses traits, lorsque le désespoir l’eut plongé au
s, lorsque le désespoir l’eut plongé au fond des cercles les plus bas de son enfer. Il était de haute stature, mais plus q
l’eut plongé au fond des cercles les plus bas de son enfer. Il était de haute stature, mais plus que ses larges épaules e
nvolture, son air royal, ses gestes. On subissait sa domination avant d’ avoir remarqué ses yeux, sa bouche faite pour l’él
o, sur le grand canal, ressort, contre une draperie pourpre, une tête de guerrier. Sur le front, descend la visière d’un c
perie pourpre, une tête de guerrier. Sur le front, descend la visière d’ un casque orné d’une chimère et de plumes. Les sou
e tête de guerrier. Sur le front, descend la visière d’un casque orné d’ une chimère et de plumes. Les sourcils abaissés re
r. Sur le front, descend la visière d’un casque orné d’une chimère et de plumes. Les sourcils abaissés rendent le regard d
met que ce tableau ait été exécuté par un adolescent, tant les traits de ce soldat sont énergiques, tant est vivante son e
Barbarelli parcourt la ville, sans doute. Il habitue ses yeux, pleins de paysages formés par des collines boisées et des e
fuyantes, aux perspectives des canaux et des ponts, aux somptuosités de la pierre et des marbres.   L’argent est vite dép
’il a épuisé ses ressources. Il porte un pourpoint écarlate, ceinturé de soie dorée, un haut-de-chausses gris et des souli
uliers noirs. Comme il me traite en bienfaiteur, quoique tout au fond de lui-même, j’en suis sûr, il ait la certitude de n
quoique tout au fond de lui-même, j’en suis sûr, il ait la certitude de ne rien me devoir, il m’avoue qu’il a rencontré d
l ait la certitude de ne rien me devoir, il m’avoue qu’il a rencontré de jeunes peintres et sculpteurs avec lesquels il a
pteurs avec lesquels il a fait bonne chère. Le désir des aventures et de l’amour le tourmente, l’exalte et l’inspire comme
aegipan. Il me parle, avec une fougue et un appétit qui me plaisent, de la maîtresse que possède un de ces camarades : — 
fougue et un appétit qui me plaisent, de la maîtresse que possède un de ces camarades : — J’ai envie de caresser cette fe
isent, de la maîtresse que possède un de ces camarades : — J’ai envie de caresser cette femme et de peindre son portrait.
possède un de ces camarades : — J’ai envie de caresser cette femme et de peindre son portrait. Elle est si belle. — Ton am
que Barbara me souriait sans motif, mais, n’ayant jamais été l’amant d’ une femme, je ne comprenais pas la signification d
jamais été l’amant d’une femme, je ne comprenais pas la signification de ce regard, ce qui l’amusa et lui fit m’adresser d
t lui fit m’adresser des gestes encore plus tendres et des mouvements de paupières. Or, un soir, nous nous trouvons réunis
s. Or, un soir, nous nous trouvons réunis, tous trois, dans l’atelier de Carlo et nous décidons d’y prendre notre repas. J
trouvons réunis, tous trois, dans l’atelier de Carlo et nous décidons d’ y prendre notre repas. Je cours acheter de la mort
r de Carlo et nous décidons d’y prendre notre repas. Je cours acheter de la mortadelle et bien autre chose que nous voulio
s et des citrons doux. — Crois-tu que je puisse me nourrir uniquement de fruits et de vins ? Va acheter un poulet, s’écrie
ons doux. — Crois-tu que je puisse me nourrir uniquement de fruits et de vins ? Va acheter un poulet, s’écrie-t-elle. Je n
crie-t-elle. Je n’en écoute pas davantage. Et me voilà à la recherche d’ un marchand de volailles. Il est introuvable et, d
e n’en écoute pas davantage. Et me voilà à la recherche d’un marchand de volailles. Il est introuvable et, derechef, je re
es. Il est introuvable et, derechef, je retourne avec deux bouteilles de vin blanc. — Ce Ziorzio est stupide ! Mais nous n
i rendais étaient mes premiers baisers. — Je faillis jeter cet animal de Carlo par la fenêtre, car nous entendîmes ses pas
entendîmes ses pas, juste au moment où j’allais ne plus rien ignorer de l’amour. Nous eûmes le temps de nous relever des
ment où j’allais ne plus rien ignorer de l’amour. Nous eûmes le temps de nous relever des coussins sur lesquels nous étion
omparée à la chair… Lorsque Carlo rentra, je faisais sauter le goulot d’ une excellente bouteille et Barbara coupait la mor
xcellente bouteille et Barbara coupait la mortadelle. Nous mangeâmes, de grand appétit. Je bus, coup sur coup, trois verre
Nous mangeâmes, de grand appétit. Je bus, coup sur coup, trois verres de vin et je simulai l’ivresse. Barbara m’adressa mi
ures familières : « Je n’étais qu’un moineau qu’enivrerait une goutte de rosée bue dans une fleur parfumée ; une grive à q
outte de rosée bue dans une fleur parfumée ; une grive à qui un grain de raisin noir ferait tourner la tête. » Par contre,
oir ferait tourner la tête. » Par contre, elle célébrait la vaillance de Carlo ; — Lui est vraiment un homme ! Regarde, co
un enfant, un petit enfant. Et elle riait, et elle tapotait les joues de Carlo et lui remplissait son verre qu’il vidait p
ébra ses exploits amoureux, encouragé par les rires et les flatteries de Barbara, qui, de temps à autre, me serrait les ma
amoureux, encouragé par les rires et les flatteries de Barbara, qui, de temps à autre, me serrait les mains. Tout à coup
res dont elle m’avait accablé pendant le repas. Malgré son expérience de la volupté, elle prétendit que je lui révélais de
s, ce qui me surprenait fort, car j’étais son élève. Soudain, la voix de Carlo s’éleva : — Barbara… Barbara… es-tu là ? m’
s du village. — Barbara, nous avons bu un vin fabriqué par les démons de l’enfer ! Des gémissements lui répondirent. — Pou
Il fait bon… Je suis bien… Je dors presque… je me repose. — Donne-moi de l’eau fraîche… Je ne peux pas bouger. Quel maudit
é ce Barbarelli ? — Jamais le vin ne m’a fait meilleure impression. —  De l’eau, Barbara, de l’eau ou je meurs… Elle lui fi
 Jamais le vin ne m’a fait meilleure impression. — De l’eau, Barbara, de l’eau ou je meurs… Elle lui fit boire de l’eau, e
ession. — De l’eau, Barbara, de l’eau ou je meurs… Elle lui fit boire de l’eau, et se recoucha près de moi. Trois fois Car
a fille, elle me déclara qu’elle avait une nombreuse famille composée de filles aussi jolies que Barbara. Je la compliment
lendemain, je racontai mon histoire à Ridolfi, un mauvais pétrisseur de terre glaise animé par le meilleur esprit comique
rchands et des étreintes des jeunes hommes, nous prîmes la résolution de la mystifier.   Nous l’invitons à dîner et, parmi
n’était autre qu’une femme déguisée. Elle s’appelait Emilia, servait de maîtresse à Fabiani et de modèle à maints peintre
e déguisée. Elle s’appelait Emilia, servait de maîtresse à Fabiani et de modèle à maints peintres et sculpteurs. Barbara l
pour le lendemain. À l’heure fixée, nous nous cachons dans l’atelier de Fabiani, derrière une draperie. Emilia, vêtue d’u
chons dans l’atelier de Fabiani, derrière une draperie. Emilia, vêtue d’ un de mes pourpoints, elle est de ma taille, accue
dans l’atelier de Fabiani, derrière une draperie. Emilia, vêtue d’un de mes pourpoints, elle est de ma taille, accueille
derrière une draperie. Emilia, vêtue d’un de mes pourpoints, elle est de ma taille, accueille Barbara avec transport. Cett
n’avait battu sa maîtresse et Barbara, tandis que nous éclations tous de rire.   — Tu as gaspillé ton argent et perdu ton
e trouve une femme qu’on aime. J’ai appris aussi qu’il faut se défier de ses flatteries, quand elle les débite devant un é
anger. — Mais cette Barbara est belle et, quand je pense à la couleur de son corps dans la nuit, à sa tête petite, à ses l
belles hanches, certes je désire la caresser, mais j’ai surtout envie de peindre… je vois, dans des paysages, des lumières
ui affirmait que la discipline et la persévérance permettaient seules d’ exécuter des œuvres d’art parfaites et qu’il suffi
d’exécuter des œuvres d’art parfaites et qu’il suffisait à un artiste d’ être devant ses panneaux ou ses toiles, pour peind
es panneaux ou ses toiles, pour peindre des madones dans leurs niches de pierre et des anges penchés sur leurs luths. Qu’a
vailler était, pour lui, un besoin, comme la volupté, et que le désir de satisfaire ses yeux avec de nobles lignes et de c
besoin, comme la volupté, et que le désir de satisfaire ses yeux avec de nobles lignes et de chaudes couleurs l’inspirerai
upté, et que le désir de satisfaire ses yeux avec de nobles lignes et de chaudes couleurs l’inspirerait mieux que la scien
torisait, je décorerais Venise tout entière. Et comme il m’exprimait, de nouveau, sa hâte d’entrer chez Bellini : — Je t’y
ais Venise tout entière. Et comme il m’exprimait, de nouveau, sa hâte d’ entrer chez Bellini : — Je t’y conduirai, répondis
pas que ton futur maître, qui est grave, te juge mal. Je lui proposai d’ assister aux fêtes, avec moi, dans une barque, et
. Je lui proposai d’assister aux fêtes, avec moi, dans une barque, et de jouer du luth, pendant les banquets que Daniel co
les banquets que Daniel comptait offrir à ses amis. Je lui conseillai de s’appliquer à lui plaire et je lui affirmais que,
i affirmais que, s’il y parvenait, il serait reçu, par la suite, chez de hauts dignitaires. Mes sages paroles ne plurent q
la grâce. Je devinai sa pensée, au sourire avec lequel il me remercia de mes exhortations. Aussi, n’était-ce pas folie que
l il me remercia de mes exhortations. Aussi, n’était-ce pas folie que de parler ainsi à ce garçon merveilleux qui m’aurait
aurait certainement mieux écouté, si je lui avais enseigné les moyens de devenir rapidement fort riche ? Il rêvait de poss
vais enseigné les moyens de devenir rapidement fort riche ? Il rêvait de posséder une maison fastueuse, pleine de meubles,
ement fort riche ? Il rêvait de posséder une maison fastueuse, pleine de meubles, d’armes, de tentures, de mosaïques et de
iche ? Il rêvait de posséder une maison fastueuse, pleine de meubles, d’ armes, de tentures, de mosaïques et de tableaux. P
rêvait de posséder une maison fastueuse, pleine de meubles, d’armes, de tentures, de mosaïques et de tableaux. Pendant so
sséder une maison fastueuse, pleine de meubles, d’armes, de tentures, de mosaïques et de tableaux. Pendant son existence,
n fastueuse, pleine de meubles, d’armes, de tentures, de mosaïques et de tableaux. Pendant son existence, il me décrivit,
ableaux. Pendant son existence, il me décrivit, maintes fois, le plan de cette demeure. Tantôt, elle s’élevait aux bords d
it à Murano, au milieu de jardins ou, cachée par des arbres, au flanc d’ une colline, dans son pays natal. Pour l’instant,
ambition. L’envie le secouait, quand il voyait un patricien descendre de sa gondole et entrer dans un palais. Quand il pas
l passait sous des fenêtres illuminées, et qu’il entendait des bruits de musiques, il décrétait que le but de l’existence
s, et qu’il entendait des bruits de musiques, il décrétait que le but de l’existence était d’être admiré par une assemblée
des bruits de musiques, il décrétait que le but de l’existence était d’ être admiré par une assemblée de femmes qui auraie
était que le but de l’existence était d’être admiré par une assemblée de femmes qui auraient conscience que le génie est u
le génie est un don du ciel. * Nul être n’offrit jamais le spectacle d’ une jeunesse aussi débordante et glorieuse que le
un enthousiasme pour le Corso, qui se donna, sur la lagune, la veille de l’Ascension. Il déclara monotones les cercles déc
éclara monotones les cercles décrits avec habileté, par des centaines de petites barques qui paraissaient lancées, à la su
ntaines de petites barques qui paraissaient lancées, à la suite l’une de l’autre, dans une poursuite sans fin. Elles forma
ns une poursuite sans fin. Elles formaient comme la barrière mouvante d’ une arène, au milieu de laquelle évoluaient des ba
ieu de laquelle évoluaient des barques plus lourdes, que manœuvraient de jeunes nobles vêtus de pourpoints blancs. Mais, p
ent des barques plus lourdes, que manœuvraient de jeunes nobles vêtus de pourpoints blancs. Mais, par Dieu ! ce fut bien a
chose, le lendemain. À neuf heures, Ziorzio était chez moi : — Venez, de grâce, me dit-il, puisque vous me l’avez promis..
bonnet entre ses doigts. Peu après, nous étions sur la Piazza. Au gré de Barbarelli, je ne marchais pas assez vite. Il me
les colonnes étincelaient. Les échafaudages eux-mêmes avaient un air d’ architecture bizarre. Quant à la foule, elle se co
à la foule, elle se composait, comme tous les ans, à pareille époque, d’ un grand nombre d’étrangers aux costumes magnifiqu
e composait, comme tous les ans, à pareille époque, d’un grand nombre d’ étrangers aux costumes magnifiques. Giorgio admira
les turbans, les vestes des Levantins, les poignées et les fourreaux de leurs armes glissées dans leur ceinture. — Quel e
teau cramoisi, son pourpoint aux manches fendues, serré par une corde d’ or ? Tiens ! il a une phrase écrite sous la doublu
par une corde d’or ? Tiens ! il a une phrase écrite sous la doublure de son capuchon… — C’est un joyeux compagnon de la s
écrite sous la doublure de son capuchon… — C’est un joyeux compagnon de la scalza. Je lui appris que, depuis leur organis
eur organisation en société, Venise devait à ces jeunes gens amoureux de plaisir l’originalité de ses fêtes et de ses masc
té, Venise devait à ces jeunes gens amoureux de plaisir l’originalité de ses fêtes et de ses mascarades. — Regardez le cad
t à ces jeunes gens amoureux de plaisir l’originalité de ses fêtes et de ses mascarades. — Regardez le cadre que font à ce
t à cette femme blonde, là-bas, cette tenture et ces figures basanées de Turcs. Mais l’inconnue, en se déplaçant, détruisi
fixaient les moindres détails. Comment aurait-il pu oublier les jupes de velours ou de soie, les agrafes retenant les voil
oindres détails. Comment aurait-il pu oublier les jupes de velours ou de soie, les agrafes retenant les voiles, les bijoux
e dos, la majesté des démarches ? Tout à coup, les cloches sonnèrent. De campanile en campanile, mille carillons se répond
et bourdonnants, les autres distincts et grêles. La profonde clameur de la multitude les accueillit. Au même moment, les
r de la multitude les accueillit. Au même moment, les canons du Lido, de l’Arsenal, et tous ceux qui défendent les ports o
e les fenêtres se déploient. La brise du large souffle. Il n’y a plus d’ ombre sur les places. Dans un poudroiement d’or, V
e souffle. Il n’y a plus d’ombre sur les places. Dans un poudroiement d’ or, Venise resplendit. Nous sommes sur le quai. No
e Bucentaure. Ce n’est pas la galère splendide qui attire les regards de Ziorzio, mais le cortège qui s’avance. Les cloche
le cortège qui s’avance. Les cloches carillonnent toujours. Les coups de canon se succèdent. Ils ont pour écho la joie du
ent. Ils ont pour écho la joie du peuple qui salue les porte-drapeaux de la République. Les oriflammes sont rouges, bleues
ettes. Six hommes qui les suivent embouchent leurs longues trompettes d’ argent, que des enfants soutiennent sur leurs épau
s trompettes d’argent, que des enfants soutiennent sur leurs épaules. De pénétrantes fanfares retentissent. On se montre l
se montre les Ambassadeurs aux robes somptueuses ; le Grand Capitaine de la ville vêtu d’écarlate. On acclame la troupe de
assadeurs aux robes somptueuses ; le Grand Capitaine de la ville vêtu d’ écarlate. On acclame la troupe des joueurs de flût
pitaine de la ville vêtu d’écarlate. On acclame la troupe des joueurs de flûte et des écuyers. Et voici le Sérénissime Aug
écuyers. Et voici le Sérénissime Augustin Barbarigo. Son manteau est d’ hermine, sa simarre en drap d’or, sa soutane bleue
ime Augustin Barbarigo. Son manteau est d’hermine, sa simarre en drap d’ or, sa soutane bleue. À ses côtés se tient le léga
oit sur son trône, à la poupe, dans le pavillon que décore l’étendard de Saint-Marc. Les Sénateurs prennent possession de
ue décore l’étendard de Saint-Marc. Les Sénateurs prennent possession de leurs sièges, protégés par un voile cramoisi brod
nent possession de leurs sièges, protégés par un voile cramoisi brodé d’ or. Des cariatides d’or le soutiennent et forment
urs sièges, protégés par un voile cramoisi brodé d’or. Des cariatides d’ or le soutiennent et forment neuf arcades. L’amira
Des cariatides d’or le soutiennent et forment neuf arcades. L’amiral de Malamocco et celui du Lido commandent la manœuvre
ent soixante marins s’emparent des rames pourpres et le double éperon de la proue ornée de figures allégoriques se tourne
s s’emparent des rames pourpres et le double éperon de la proue ornée de figures allégoriques se tourne vers la mer. Giorg
rs la mer. Giorgio est étendu et regarde, sans qu’un mot ne s’échappe de sa bouche, les galiotes, les péotes et les navire
ot ne s’échappe de sa bouche, les galiotes, les péotes et les navires de toute grandeur qui entourent la galère ducale. El
de toute grandeur qui entourent la galère ducale. Elles sont remplies de marchands, d’étrangers, de soldats et de femmes.
eur qui entourent la galère ducale. Elles sont remplies de marchands, d’ étrangers, de soldats et de femmes. Des masques ca
rent la galère ducale. Elles sont remplies de marchands, d’étrangers, de soldats et de femmes. Des masques cachent certain
ducale. Elles sont remplies de marchands, d’étrangers, de soldats et de femmes. Des masques cachent certains visages. Des
dans les remous et, par endroits, la vaste lagune a l’aspect bariolé d’ un tapis d’Orient. La barque dorée du patriarche d
emous et, par endroits, la vaste lagune a l’aspect bariolé d’un tapis d’ Orient. La barque dorée du patriarche de Venise vi
a l’aspect bariolé d’un tapis d’Orient. La barque dorée du patriarche de Venise vient à la rencontre du Doge. Le prélat mo
ntre du Doge. Le prélat monte à bord du Bucentaure et verse une coupe d’ eau dans les vagues pour apaiser les tempêtes. L’e
s. L’escorte franchit la passe au fort Saint-Nicolas encore environné de fumée. Le sérénissime Augustin Barbarigo apparaît
t célèbre la cérémonie des épousailles avec la mer. Il jette l’anneau d’ or dans l’Adriatique et prononce les paroles : Des
te, comme poussée par les acclamations, le son des cloches et le vent de la poudre, s’oriente vers la ville étincelante et
nte vers la ville étincelante et bien faite pour recevoir ces navires de parade. Des nuages qui s’accumulent au-dessus de
recevoir ces navires de parade. Des nuages qui s’accumulent au-dessus de la terre ferme ajoutent leur décor à cette pompe
lui rappelai que je l’attendais, le soir même, chez moi. Il me promit de ne pas l’oublier, puis il suivit la foule qui se
tiques étaient nombreuses et bien achalandées. Je ne me souvenais pas d’ avoir vu un tel assortiment de verreries, de tapis
ien achalandées. Je ne me souvenais pas d’avoir vu un tel assortiment de verreries, de tapis et de meubles. J’achetai une
s. Je ne me souvenais pas d’avoir vu un tel assortiment de verreries, de tapis et de meubles. J’achetai une pièce de drap
souvenais pas d’avoir vu un tel assortiment de verreries, de tapis et de meubles. J’achetai une pièce de drap et des armes
assortiment de verreries, de tapis et de meubles. J’achetai une pièce de drap et des armes. Je rencontrai Giorgio en compa
eunes peintres, devant le portrait que Bellini offrait à l’admiration de tous. Le tableau était un peu sec et je fus détou
l’admiration de tous. Le tableau était un peu sec et je fus détourné de l’examen que j’en faisais par l’exubérance de la
sec et je fus détourné de l’examen que j’en faisais par l’exubérance de la multitude. Je suis heureux lorsque l’allégress
de la multitude. Je suis heureux lorsque l’allégresse exalte le cœur de mon pays. J’aime lire sur les figures des portefa
des matelots et des gondoliers l’expression du bonheur orgueilleux et de la sécurité. Quelle que soit son ignorance des ch
gueilleux et de la sécurité. Quelle que soit son ignorance des choses de la République, le peuple sait que nulle cité, au
né par des camarades dans quelque aventure. Néanmoins, je priai M. S. de patienter encore pendant quelques instants, ce qu
désirait connaître l’auteur du coffret et du guerrier au manteau vert de Daniel Dorsevigo. J’avais, en outre, réuni des fe
t bleus et, entre les poutres sculptées, s’épanouissaient des rosaces d’ or. De l’une d’elles descendait un lustre. Armes e
s et, entre les poutres sculptées, s’épanouissaient des rosaces d’or. De l’une d’elles descendait un lustre. Armes et miro
re les poutres sculptées, s’épanouissaient des rosaces d’or. De l’une d’ elles descendait un lustre. Armes et miroirs brill
stre. Armes et miroirs brillaient aux lumières qui donnaient les tons de la nacre et de l’ivoire aux fleurs cueillies à Mu
miroirs brillaient aux lumières qui donnaient les tons de la nacre et de l’ivoire aux fleurs cueillies à Muran et aux chai
devant la cheminée. Son luth sur ses jambes croisées, il improvisait de la musique, sur les vers de Cassandra Fedeli. Par
h sur ses jambes croisées, il improvisait de la musique, sur les vers de Cassandra Fedeli. Parfois, il inclinait la tête v
sa face et mettaient ses traits en valeur. Ce n’était point le désir de plaire qui empourprait ses joues et éclairait ses
Celles qui l’écoutaient le sentirent et elles décernèrent à l’artiste de tels éloges que les hommes y mêlèrent les leurs.
. Ils n’en avaient aucune envie, mais, s’ils n’avaient point témoigné de l’enthousiasme, ils auraient passé pour envieux o
aint Georges ! ils auraient presque été excusables. Les mieux tournés de ceux qui étaient présents ne paraissaient que d’u
s. Les mieux tournés de ceux qui étaient présents ne paraissaient que d’ un aspect assez ordinaire, auprès de Giorgione. Ce
expression triomphante, cette victorieuse allure qui le rendait digne d’ étonner les sociétés les plus illustres. Aussi, An
ec condescendance que le jeune Barbarelli méritait que l’on s’occupât de lui ! Hélas ! il est des gens de haute naissance
rbarelli méritait que l’on s’occupât de lui ! Hélas ! il est des gens de haute naissance qui sont condamnés, par la mesqui
st des gens de haute naissance qui sont condamnés, par la mesquinerie de leur intelligence, à mener une vie inutile. Ils n
igence, à mener une vie inutile. Ils n’ont d’autres mérites que celui de se bien habiller et d’orner par là, comme des obj
inutile. Ils n’ont d’autres mérites que celui de se bien habiller et d’ orner par là, comme des objets, les salons dans le
esquels ils se trouvent. Ils regardent les artistes comme des espèces de serviteurs et s’imaginent ne leur rien devoir, lo
retiens avec des dîners copieux. Ils leur témoignent un intérêt plein d’ insolence et, s’ils les interrogent et les font pa
r, c’est afin de divertir leurs hôtes. Mais si ces derniers s’avisent de traiter peintres et sculpteurs avec égards et mêm
il entendit Catherina D…, Bianca V…, Eléonore S… vanter l’habillement de Giorgio. Il l’aurait chassé avec bonheur, lorsqu’
unes femmes qui l’admiraient, absolument comme s’il avait été le fils d’ un Sénateur. — Dites donc, lui demanda-t-il, souda
t son état, combien me feriez-vous payer un coffret identique à celui de notre ami ? Giorgio ne répondit pas. Mais il cons
. Mais il considéra Angelo R…, des pieds à la tête. À la fine grimace de la bouche qui termina cette inspection, nous comp
interlocuteur, qui reprit : — Je vous en offre… Je ne me souviens pas de la somme qu’il proposa. — Vous hésitez ?… La voix
me souviens pas de la somme qu’il proposa. — Vous hésitez ?… La voix de Angelo R… tremblait un peu. Le courage lui fait d
un peu. Le courage lui fait défaut autant que l’esprit, et l’attitude de Giorgione lui indiquait qu’il préférait pourrir d
e de Giorgione lui indiquait qu’il préférait pourrir dans les prisons de la République ou mourir entre les colonnes de la
ourrir dans les prisons de la République ou mourir entre les colonnes de la Piazzetta, plutôt que de tolérer une insulte.
a République ou mourir entre les colonnes de la Piazzetta, plutôt que de tolérer une insulte. — C’est un fort bon prix pou
t, Seigneur. Et, puisque vous désirez un coffret, je vous enverrai un de mes camarades qui sera fort heureux d’augmenter s
n coffret, je vous enverrai un de mes camarades qui sera fort heureux d’ augmenter son revenu par un surcroît de travail, c
amarades qui sera fort heureux d’augmenter son revenu par un surcroît de travail, car il est chez Zuccatto le mosaïste, qu
chez Zuccatto le mosaïste, qui rétribue peu ses élèves. — Mais c’est de vous… — Je le regrette, Seigneur, mais, dorénavan
— Je le regrette, Seigneur, mais, dorénavant, je ne m’occuperai plus de ces sortes d’ouvrages. Comme pour examiner le meu
tte, Seigneur, mais, dorénavant, je ne m’occuperai plus de ces sortes d’ ouvrages. Comme pour examiner le meuble qu’embelli
en attirant l’attention sur le coffret. Il permit ainsi à Barbarelli de parler de son art. Il le fit avec une fougue juvé
nt l’attention sur le coffret. Il permit ainsi à Barbarelli de parler de son art. Il le fit avec une fougue juvénile qui l
femmes et la curiosité des hommes dépourvus des médiocres sentiments de jalousie et d’envie. Il les surprit, en leur avou
uriosité des hommes dépourvus des médiocres sentiments de jalousie et d’ envie. Il les surprit, en leur avouant qu’il n’ava
avait enseigné à copier le corps humain, qu’il n’avait jamais étudié de marbres antiques et que, dans la nature, les coul
Mon premier maître ? Il hésita avant de répondre : — Ce fut un paysan de Castelfranco. — Eh ! répartit Bernardo L… Il ne v
e Castelfranco. — Eh ! répartit Bernardo L… Il ne vous a pas inculqué de mauvais principes. — Vous dites vrai, Seigneur. C
qu’il m’enseigna à peindre, mais en arrangeant son étalage les jours de marché. Sur sa table s’amoncelaient des oranges…
le s’amoncelaient des oranges… Regardez… Il désigna des plats remplis de ces fruits que les domestiques venaient d’apporte
désigna des plats remplis de ces fruits que les domestiques venaient d’ apporter avec des boissons fraîches. — Existe-t-il
elques-unes, pour montrer que leurs grains à facettes étaient gonflés de suc à travers lequel s’apercevaient les pépins bl
quel s’apercevaient les pépins blancs. Les autres étalaient la patine de leurs cuirs précieux. On eût dit des sacs telleme
patine de leurs cuirs précieux. On eût dit des sacs tellement remplis de perles qu’elles imprimaient leur forme sur l’étof
enfermait. Puis, venaient des citrons jaune soufre ; sur des feuilles de figuier, larges comme des plats en bronze, s’amas
figuier, larges comme des plats en bronze, s’amassaient des pyramides d’ abricots dorés ; des pêches que le duvet poudrait
ent des pyramides d’abricots dorés ; des pêches que le duvet poudrait de gris argent et, selon la saison, des touffes de n
que le duvet poudrait de gris argent et, selon la saison, des touffes de narcisses, des gerbes de lilas, des bouquets d’an
gris argent et, selon la saison, des touffes de narcisses, des gerbes de lilas, des bouquets d’anémones, des fleurs de pav
a saison, des touffes de narcisses, des gerbes de lilas, des bouquets d’ anémones, des fleurs de pavot évasées comme des co
e narcisses, des gerbes de lilas, des bouquets d’anémones, des fleurs de pavot évasées comme des coupes, des roses, des bu
des fleurs de pavot évasées comme des coupes, des roses, des buissons de roses ! Et ces fruits et ces fleurs étaient vendu
du paysan : une vraie déesse, pour moi ! Elle seule avait le pouvoir de toucher aux splendeurs répandues à portée de ses
e seule avait le pouvoir de toucher aux splendeurs répandues à portée de ses mains, et j’étais navré quand des ménagères l
nt dans leurs paniers, avec les légumes et les volailles. La boutique de ce paysan se dressait sous un arbre, un très viei
un très vieil arbre, bas et noueux. Ses branches touffues entouraient d’ une draperie verte le tableau que je contemplais.
ouraient d’une draperie verte le tableau que je contemplais. Un rayon de soleil le coupait obliquement, au moment où j’arr
entile de Fabriano, partisan des doctrines du Squarcione de Padoue et de notre Bellini, il avait le goût des compositions
te. Ils reconnurent aussi que les arbres et les collines étaient ceux de Castelfranco et que les fruits paraissaient natur
x de Castelfranco et que les fruits paraissaient naturels. On résolut de ne pas me contrarier et de faire de moi un peintr
s fruits paraissaient naturels. On résolut de ne pas me contrarier et de faire de moi un peintre, car nul n’ignorait qu’il
paraissaient naturels. On résolut de ne pas me contrarier et de faire de moi un peintre, car nul n’ignorait qu’il était po
i un peintre, car nul n’ignorait qu’il était possible et même certain de gagner des ducats et de la gloire, dans cette car
ignorait qu’il était possible et même certain de gagner des ducats et de la gloire, dans cette carrière honorée. Vous voye
e. Vous voyez donc que je n’ai pas menti en vous disant qu’un fermier de Castelfranco fut mon premier maître. Il ajouta, e
r maître. Il ajouta, en posant sa main sur le coffret : — L’influence de ses leçons n’est pas prête à s’éteindre. Je lui d
e de ses leçons n’est pas prête à s’éteindre. Je lui dois l’exécution de ce coffret. Ces arabesques de feuilles, ces femme
e à s’éteindre. Je lui dois l’exécution de ce coffret. Ces arabesques de feuilles, ces femmes ne sont pas autre chose que
besques de feuilles, ces femmes ne sont pas autre chose que l’étalage de Castelfranco métamorphosé par la divine autorité
ose que l’étalage de Castelfranco métamorphosé par la divine autorité de l’art. Dorsevigo hochait toujours la tête. Mais,
sollicitèrent ma curiosité. Je ne vous parle ni des pavoisements, ni de la ville, qui frémissait aux coups de canons et a
s parle ni des pavoisements, ni de la ville, qui frémissait aux coups de canons et aux carillons des cloches, ni de la pro
, qui frémissait aux coups de canons et aux carillons des cloches, ni de la procession qui s’avançait dans une atmosphère
s des cloches, ni de la procession qui s’avançait dans une atmosphère d’ or, vers le Bucentaure pourpre sur la mer bleue. C
que la flotte redescendit vers Venise. Notre barque était à l’arrière de l’escorte. Des nuages énormes et blancs montaient
tait à l’arrière de l’escorte. Des nuages énormes et blancs montaient de l’horizon à notre rencontre. Les remous et la bri
s courbes des nues, je découvris des tons qui ressemblaient aux coups d’ un audacieux pinceau. Le cortège m’apparut alors c
des rayons se mêler à celles du bronze, et j’avais le sentiment que, de ce mélange, naissait une couleur… ou plutôt non,
eur. La grande Galère pourpre, les gondoles, les barques approchaient de la ville transfigurée. Et, je l’avoue, les palais
ville transfigurée. Et, je l’avoue, les palais, malgré les richesses de leurs marbres, me blessaient par leur pauvreté, q
essaient par leur pauvreté, quand je les comparais au glorieux aspect de la mer. À mesure que la flottille avançait, je cr
ions allégoriques où des chevaliers en armures, des jeunes gens vêtus de pourpoints se rencontraient avec des femmes nues.
es nues. Il improvisait des tableaux aussi facilement et. avec autant de bonheur que sa musique. — Voilà, lui dit Daniel,
que. — Voilà, lui dit Daniel, des discours que je ne te conseille pas de tenir chez Bellini. — Je m’en doute, répliqua Zio
. — Je m’en doute, répliqua Ziorzio, je sais que je dois tirer profit de ses leçons. — Tu auras en lui le meilleur des maî
rès de la divinité que la jeunesse du génie. L’assurance et l’orgueil d’ avoir séduit les femmes et vaincu l’hostilité des
t les femmes et vaincu l’hostilité des hommes imprimèrent à la beauté de Barbarelli, son charme viril et cet air triomphan
ui trompèrent ses amis… Et moi-même, si on m’avait demandé, la veille de sa mort : — Quel est donc ce peintre de Castelfra
on m’avait demandé, la veille de sa mort : — Quel est donc ce peintre de Castelfranco ? N’aurais-je pas répondu : — « Gior
ranco ? N’aurais-je pas répondu : — « Giorgio Barbarelli qu’une fille de Venise salua du nom de Giorgione est un artiste i
répondu : — « Giorgio Barbarelli qu’une fille de Venise salua du nom de Giorgione est un artiste inspiré qui, en s’asseya
nom de Giorgione est un artiste inspiré qui, en s’asseyant au banquet de la vie, eut pour serviteurs la gloire et l’amour 
et j’ai senti comme si je l’avais tenu dans mes mains, battre le cœur d’ un homme. Je sais ce que signifient ces mots : amo
homme. Je sais ce que signifient ces mots : amour, jalousie, grandeur d’ âme ! Et je ne les prononce plus sans être environ
, étudier les figures des Levantins et des juifs consumés par l’amour de l’or. Nul peintre n’avait encore joui, à Venise,
sumés par l’amour de l’or. Nul peintre n’avait encore joui, à Venise, d’ une célébrité comparable à celle de Zuan et de Gen
tre n’avait encore joui, à Venise, d’une célébrité comparable à celle de Zuan et de Gentile Bellini. Ils la méritaient. À
encore joui, à Venise, d’une célébrité comparable à celle de Zuan et de Gentile Bellini. Ils la méritaient. À l’excellenc
ini. Ils la méritaient. À l’excellence des traditions qu’ils tenaient de leur père, ils ajoutaient la parfaite connaissanc
r père, ils ajoutaient la parfaite connaissance des nouveaux procédés de peinture, qu’Antonello de Messine était allé cher
était allé chercher, en Flandre, auprès de Jean de Bruges.   Au mois d’ août 1493, Daniel Dorsevigo conduisit Barbarelli c
est le Vénitien qui n’est pas prêt à verser son sang, quand il s’agit de rendre la République triomphante ? Je ne sais que
quel démon tracassait l’âme magnifique, mais sans grandeur véritable, de Ludovic Sforza, régent du duché de Milan. Une hai
que, mais sans grandeur véritable, de Ludovic Sforza, régent du duché de Milan. Une haine tenace l’anime, à coup sûr, cont
la France et contre son roi (Charles VIII) et cette haine lui permit de mettre au service d’une diplomatie sournoise des
son roi (Charles VIII) et cette haine lui permit de mettre au service d’ une diplomatie sournoise des paroles persuasives,
faire valoir ses droits sur Naples (par le Comte du Maine, successeur de René d’Anjou). Charles VIII ouvre la campagne (14
vre la campagne (14 août 1495) avec une puissante armée commandée par de valeureux capitaines, tous seigneurs braves et je
la conquête comme à un rendez-vous galant, les cuirasses bouchées sur d’ éclatants pourpoints. Cinquante mille hommes suive
oints. Cinquante mille hommes suivent leurs bannières et les panaches de leurs casques. J’ai vu, d’un ravin où j’étais en
es suivent leurs bannières et les panaches de leurs casques. J’ai vu, d’ un ravin où j’étais en embuscade, défiler leur art
éfiler leur artillerie, la plus redoutable du monde, leurs bataillons de Suisses et de lansquenets allemands. Ils formaien
tillerie, la plus redoutable du monde, leurs bataillons de Suisses et de lansquenets allemands. Ils formaient des masses é
et de lansquenets allemands. Ils formaient des masses épaisses. Tous de haute taille, ils marchaient en rangs serrés. Leu
longues piques et hallebardes leur donnaient une allure barbare. Près d’ eux, évoluaient avec aisance les arbalétriers. Mai
ude des pages et des couteliers composaient la plus magnifique partie de ces troupes. J’ai déploré l’absence de Giorgione.
ient la plus magnifique partie de ces troupes. J’ai déploré l’absence de Giorgione. Il eût aimé ce déploiement de couleurs
upes. J’ai déploré l’absence de Giorgione. Il eût aimé ce déploiement de couleurs et d’acier et le heurt des forces. Rien
oré l’absence de Giorgione. Il eût aimé ce déploiement de couleurs et d’ acier et le heurt des forces. Rien n’est plus exal
ion virile que l’acharnement des corps à corps. Ceux dont le rôle est d’ écrire des chroniques raconteront que Charles VIII
fut accueilli avec joie dans le Piémont ; ils décriront les batailles de Rappolo, de Firrizzano, dont la sauvagerie épouva
i avec joie dans le Piémont ; ils décriront les batailles de Rappolo, de Firrizzano, dont la sauvagerie épouvanta Alexandr
la sauvagerie épouvanta Alexandre VI, qui s’enferma dans son château de Saint-Ange, en laissant les hordes victorieuses t
e, en laissant les hordes victorieuses traverser ses états, s’emparer de Naples où, en parfait politique, Charles VIII dis
t de Montpensier vice-roi. Ils raconteront comment Sforza se repentit d’ avoir appelé, en Italie, les Français qui tentèren
onquête du Milanais, et comment Maximilien et Isabelle les accusèrent de ne pas respecter leurs traités, ce qui est exact,
tres plus ou moins sanglantes, Charles VIII retourna dans son royaume de France, privé de ses bagages, que les Vénitiens p
s sanglantes, Charles VIII retourna dans son royaume de France, privé de ses bagages, que les Vénitiens pillèrent (16 juil
saura jamais par quelles manœuvres déloyales Sforza conserva l’amitié de Charles VIII ? J’eus, dès cet instant, l’impressi
de Charles VIII ? J’eus, dès cet instant, l’impression que la fortune de ce Ludovic se terminerait, brusquement, par le po
poison, la dague ou le cachot. * Peu après, j’étais à Venise, heureux de me retrouver au milieu de mes amis, de m’asseoir,
rès, j’étais à Venise, heureux de me retrouver au milieu de mes amis, de m’asseoir, avec eux, autour de tables chargées de
milieu de mes amis, de m’asseoir, avec eux, autour de tables chargées de nourritures exquises et de vins espagnols que la
seoir, avec eux, autour de tables chargées de nourritures exquises et de vins espagnols que la lumière rend semblables à d
ls que la lumière rend semblables à des topazes. J’avais grand besoin de décors et d’entretiens autres que ceux des armées
ière rend semblables à des topazes. J’avais grand besoin de décors et d’ entretiens autres que ceux des armées. Nous avions
etour, et m’apporta des dessins exécutés d’après les marbres antiques de Bellini. Il me pria de les accepter et m’affirma
dessins exécutés d’après les marbres antiques de Bellini. Il me pria de les accepter et m’affirma qu’il ne remercierait j
les accepter et m’affirma qu’il ne remercierait jamais assez le ciel de m’avoir mis sur sa route, que, sans moi, il ne se
ne vie agréable. Daniel l’avait invité souvent chez lui, à la demande de Catherine D… et de Bianca V… Il avait peint bon n
niel l’avait invité souvent chez lui, à la demande de Catherine D… et de Bianca V… Il avait peint bon nombre de coffres et
la demande de Catherine D… et de Bianca V… Il avait peint bon nombre de coffres et achevait une madone. Il n’en était pas
son maître, dont il suivait docilement les conseils. Il me parut dans d’ excellentes dispositions pour jouir de tout ce que
les conseils. Il me parut dans d’excellentes dispositions pour jouir de tout ce que le séjour de la Terre offre à un adol
t dans d’excellentes dispositions pour jouir de tout ce que le séjour de la Terre offre à un adolescent tel que lui. Le tr
pendant sa passion dominante. J’allai chez lui, et la Madone entourée de saints qu’il me montra et que lui acheta un condo
ssé. — Que Lucia me donne un baiser, et je vends au diable mon talent de peintre, s’écria-t-il. — Ah ! le piteux marché, G
ses frères m’ont poursuivi. — Ses parents sont plus sévères que ceux de Barbara ! — Ils sont gondoliers, vainqueurs aux r
arnaval… si je peux patienter jusque-là… — Ziorzio, Ziorzio, la fille d’ un batelier te séduit, quand tu as la faculté d’ad
io, Ziorzio, la fille d’un batelier te séduit, quand tu as la faculté d’ admirer les plus belles des femmes chez Dorsevigo
urs parures, leurs dentelles pèsent trop sur leur cœur et l’empêchent de battre. Et je n’aime que les cœurs qui battent… o
elle contemplait, dans son verger, un fruit qui pendait à l’extrémité d’ une branche. « Quand il sera mûr, je le mangerai »
ues que ceux des patriciennes ? N’ont-elles pas, en outre, l’avantage de faire l’amour librement ? — Et tu te prétends amo
l’avantage de faire l’amour librement ? — Et tu te prétends amoureux de Lucia… — Ce sont les courtisanes qui m’ont rendu
amoureux de Lucia… — Ce sont les courtisanes qui m’ont rendu amoureux d’ elle, comme je le suis ! Après avoir admiré et car
j’imagine ses seins, ses hanches, son ventre, ses jambes. J’ai envie d’ arracher ses jupes et son corsage. Le désir ardent
mbes. J’ai envie d’arracher ses jupes et son corsage. Le désir ardent de la contempler nue me torture… Tenez, elle doit êt
l’art… les femmes sont créées par la vie et pour la peinture. Il faut de la mollesse et de la lourdeur aux chairs étendues
sont créées par la vie et pour la peinture. Il faut de la mollesse et de la lourdeur aux chairs étendues sur des draperies
ombre des arbres. — La nature produit peu de femmes belles. Le devoir de l’art est de les rendre parfaites. — Non ! — Plus
res. — La nature produit peu de femmes belles. Le devoir de l’art est de les rendre parfaites. — Non ! — Plus d’un déclare
elles. Le devoir de l’art est de les rendre parfaites. — Non ! — Plus d’ un déclarerait les dessins défectueux et laids. Re
ssins défectueux et laids. Regarde cette gorge pesante… — C’est celle d’ Alexandra Vellani. Demandez-leur s’ils ne la trouv
pas sans rivale, les jeunes gens qui se disputent cette femme à coups de dague et les vieux marchands qui lui offrent, pou
vente des marchandises renfermées dans une galère… — Il est difficile d’ affirmer qu’une femme est belle. — Elle l’est, qua
une femme est belle. — Elle l’est, quand elle se dépouille volontiers de ses accoutrements, soit pour la volupté, soit pou
tre raison, Giorgio !   Il avait certainement tort, mais je m’abstins de le lui dire. Je ne combattais jamais ses erreurs.
Elles m’intéressaient autant que ses qualités, car elles provenaient de la fougue avec laquelle il se livrait aux sensati
s provenaient de la fougue avec laquelle il se livrait aux sensations de l’heure présente. Que, demain, une créature impec
énus lui apparaisse, et il déclarera vulgaire la beauté trop épanouie d’ Alexandra Vellani. * Tant que durait le carnaval,
êlait à la multitude et partageait ses plaisirs. Plus que les travaux d’ Hercule, plus que les luttes que se livrent entre
e livrent entre eux, le jeudi gras, les habitants du Castello et ceux de San Nicolo, la procession des bouchers l’amusa. À
olo, la procession des bouchers l’amusa. À vrai dire, il est plaisant de les voir défiler, devant la Seigneurie. Ils s’ava
s mousquets, des piques et les oripeaux les plus bizarres. Puis, l’un d’ eux se détache du groupe et abat, d’un seul coup d
zarres. Puis, l’un d’eux se détache du groupe et abat, d’un seul coup d’ épée, la tête d’un bœuf, tandis que, du haut du Ca
un d’eux se détache du groupe et abat, d’un seul coup d’épée, la tête d’ un bœuf, tandis que, du haut du Campanile, sont pr
anda ce que signifiait cette cérémonie, et je lui racontai l’histoire de ce patriarche d’Aquilée, qui, ayant été capturé a
fiait cette cérémonie, et je lui racontai l’histoire de ce patriarche d’ Aquilée, qui, ayant été capturé avec douze chanoin
29, 1er mars 1911, p. 138-142 [141-142]. Alfred de Vigny avait médité d’ écrire un poème où serait exprimée la douleur subl
avait médité d’écrire un poème où serait exprimée la douleur sublime d’ un dieu épris d’une femme et qui ne lui peut faire
écrire un poème où serait exprimée la douleur sublime d’un dieu épris d’ une femme et qui ne lui peut faire le don de sa vi
r sublime d’un dieu épris d’une femme et qui ne lui peut faire le don de sa vie, puisque le destin le fait immortel, et da
e destin le fait immortel, et dans toutes nos mémoires chante le vers de Baudelaire sur la mort qui console et qui fait vi
e Baudelaire sur la mort qui console et qui fait vivre. L’inspiration de M. Luca Rialcio n’est pas très différente de cell
ait vivre. L’inspiration de M. Luca Rialcio n’est pas très différente de celle de Vigny et de Baudelaire. Il se voudrait a
. L’inspiration de M. Luca Rialcio n’est pas très différente de celle de Vigny et de Baudelaire. Il se voudrait assez aisé
ion de M. Luca Rialcio n’est pas très différente de celle de Vigny et de Baudelaire. Il se voudrait assez aisément Prophè
le de Vigny et de Baudelaire. Il se voudrait assez aisément Prophète de la mort sur les têtes baisées. L’une des rares c
s. L’une des rares certitudes qui l’affranchissent à ses yeux, c’est de se connaître éphémère. Mais il est aussi le disci
s yeux, c’est de se connaître éphémère. Mais il est aussi le disciple de M. Maurice Barrès ; il éprouve pour Venise mouran
sion un peu maladive et bien qu’il ait plus que personne le sentiment de la perpétuelle disparition de tout, il se plaît à
u’il ait plus que personne le sentiment de la perpétuelle disparition de tout, il se plaît à rattacher ses pensées d’un in
perpétuelle disparition de tout, il se plaît à rattacher ses pensées d’ un instant à des souvenirs illustres d’Italie, de
plaît à rattacher ses pensées d’un instant à des souvenirs illustres d’ Italie, de France et de la Grèce, et les bassins d
attacher ses pensées d’un instant à des souvenirs illustres d’Italie, de France et de la Grèce, et les bassins d’un parc d
pensées d’un instant à des souvenirs illustres d’Italie, de France et de la Grèce, et les bassins d’un parc désolé lui son
ouvenirs illustres d’Italie, de France et de la Grèce, et les bassins d’ un parc désolé lui sont plus chers parce que jadis
des reines tragiques y ont miré leur tête charmante vouée au couperet de la guillotine. Il n’est pas sans apprécier aussi
guillotine. Il n’est pas sans apprécier aussi l’âpre et morne fierté de Léopardi ni la hautaine résignation des stoïques
ancisca, manifestent qu’il crut parfois s’évader en effet des chaînes de la Nécessité : Nous serons au delà des temps et
effet des chaînes de la Nécessité : Nous serons au delà des temps et de la mort. Les poèmes de M. Luca Rialcio ne sont d
Nécessité : Nous serons au delà des temps et de la mort. Les poèmes de M. Luca Rialcio ne sont dénués ni d’harmonie ni d
temps et de la mort. Les poèmes de M. Luca Rialcio ne sont dénués ni d’ harmonie ni d’émotion ni d’intelligence ; mais ils
mort. Les poèmes de M. Luca Rialcio ne sont dénués ni d’harmonie ni d’ émotion ni d’intelligence ; mais ils n’éveillent p
oèmes de M. Luca Rialcio ne sont dénués ni d’harmonie ni d’émotion ni d’ intelligence ; mais ils n’éveillent pas en nous la
tion ni d’intelligence ; mais ils n’éveillent pas en nous la surprise d’ une beauté nouvelle et trop souvent transposent, s
fr. 50, « Mercure de France » En rapprochant le texte des Mémoires de Casanova d’autres documents connus, historiquemen
exactement rapportées par Casanova. Mais, comme on le sait, le texte de ces Mémoires est tronqué : le manuscrit original
l’histoire des lettres, qu’il se soit trouvé chaque fois « quoiqu’un d’ assez complaisant ou d’assez peu scrupuleux pour a
, qu’il se soit trouvé chaque fois « quoiqu’un d’assez complaisant ou d’ assez peu scrupuleux pour altérer, par ignorance,
puleux pour altérer, par ignorance, timidité ou parti pris, l’odyssée d’ une vie si riche et si précieuse ». Suit l’histoir
Les éditions que nous possédons en France sont ou bien la traduction d’ une traduction allemande, ne contenant que des fra
bien l’adaptation faite par un certain Jean Laforgue, qui fut chargé de châtrer le style de Casanova. Si donc, conclut M.
aite par un certain Jean Laforgue, qui fut chargé de châtrer le style de Casanova. Si donc, conclut M. Maynial, Si, comme
i, comme nous espérons l’avoir établi, on peut attribuer aux Mémoires de Casanova une valeur documentaire réelle, si on pe
si on peut leur demander, tout au moins pour l’histoire des mœurs et de la société, quelques-unes de ces informations véc
ut au moins pour l’histoire des mœurs et de la société, quelques-unes de ces informations vécues que l’érudition et la cri
doivent pas négliger, il importe que nous possédions un texte exempt de toute tache et de toute fantaisie. Ce que nous vo
ger, il importe que nous possédions un texte exempt de toute tache et de toute fantaisie. Ce que nous voulons connaître, c
nsulter, ce ne sont pas les interprétations plus ou moins arbitraires d’ un éditeur ou d’un adaptateur, c’est la parole mêm
ont pas les interprétations plus ou moins arbitraires d’un éditeur ou d’ un adaptateur, c’est la parole même du subtil et g
arnaval perpétuel, n’aura été qu’un long travestissement ; l’histoire de sa vie ne doit pas s’envelopper plus longtemps du
ber le masque impénétrable dont l’ironique sourire cachait une figure d’ humanité profonde et vraie. Ernest Tissot : No
’humanité profonde et vraie. Ernest Tissot : Nouvelles Princesses de Lettres, 1 vol. in-18, 3 fr. 50, Fontemoing [extr
Fontemoing [extrait] M. Ernest Tissot nous donne une seconde série de ses portraits de femmes : Nouvelles Princesses de
it] M. Ernest Tissot nous donne une seconde série de ses portraits de femmes : Nouvelles Princesses de lettres. Voici :
e une seconde série de ses portraits de femmes : Nouvelles Princesses de lettres. Voici : Julia-Alphonse Daudet, T. Combe,
yre, Zénaïde Fleuriot. M. Tissot perpétue dans la critique la méthode de Sainte-Beuve, mais : j’ai peut-être élargi le cad
même, en le rendant plus cosmopolite. Ces études exigèrent, en effet, de nombreux et de lointains voyages ; il a fallu voi
dant plus cosmopolite. Ces études exigèrent, en effet, de nombreux et de lointains voyages ; il a fallu voir les lieux où
l a fallu voir les lieux où pria Zénaïde Fleuriot, vivre sous le ciel de Naples où aima Mathilde Sérao, visiter le Caire o
ilde Sérao, visiter le Caire où l’auteur a enfin trouvé « la solution de l’intrépide croisière antialcoolique de Mlle T. C
a enfin trouvé « la solution de l’intrépide croisière antialcoolique de Mlle T. Combe ». Au bout de cette seconde enquête
uête sur la littérature féminine, voici quelques-unes des conclusions de M. Ernest Tissot : la femme qui écrit cherche d’a
cette fortune, et nous aurons les 50 volumes éperdument sentimentaux de Mme Sérao… Mais, ajoute le critique, ce qui plaît
de Mme Sérao… Mais, ajoute le critique, ce qui plaît à la génération d’ aujourd’hui « ne plaira peut-être sûrement point à
génération d’aujourd’hui « ne plaira peut-être sûrement point à celle de demain ». […] Questions militaires et maritim
Questions militaires et maritimes. Ed. Gachot : La Troisième campagne d’ Italie (1805-1806), Plon, in-8 Jean Norel. Tome
historien patient, laborieux, les précis des deux premières campagnes d’ Italie, ainsi que la relation du mémorable siège d
remières campagnes d’Italie, ainsi que la relation du mémorable siège de Gênes, dont il a été parlé ici même. Il en est au
l a été parlé ici même. Il en est aujourd’hui à la Troisième Campagne d’ Italie, celle de 1805-06, la moins connue, la plus
i même. Il en est aujourd’hui à la Troisième Campagne d’Italie, celle de 1805-06, la moins connue, la plus oubliée, parce
ce que les événements dont elle est faite s’effacent devant les coups de foudre d’Ulm, d’Austerlitz, d’Iéna. C’est une tâc
événements dont elle est faite s’effacent devant les coups de foudre d’ Ulm, d’Austerlitz, d’Iéna. C’est une tâche diffici
ents dont elle est faite s’effacent devant les coups de foudre d’Ulm, d’ Austerlitz, d’Iéna. C’est une tâche difficile que
est faite s’effacent devant les coups de foudre d’Ulm, d’Austerlitz, d’ Iéna. C’est une tâche difficile que de rédiger un
de foudre d’Ulm, d’Austerlitz, d’Iéna. C’est une tâche difficile que de rédiger un précis d’opérations militaires. Il y f
usterlitz, d’Iéna. C’est une tâche difficile que de rédiger un précis d’ opérations militaires. Il y faut apporter autant d
rédiger un précis d’opérations militaires. Il y faut apporter autant d’ intelligence que de conscience. Ce n’est réussir q
d’opérations militaires. Il y faut apporter autant d’intelligence que de conscience. Ce n’est réussir qu’à demi que de n’o
tant d’intelligence que de conscience. Ce n’est réussir qu’à demi que de n’omettre aucun fait dans la succession enchevêtr
e aucun fait dans la succession enchevêtrée des combats, des affaires d’ avant-garde, des tirailleries d’avant-postes, des
enchevêtrée des combats, des affaires d’avant-garde, des tirailleries d’ avant-postes, des coups de chien d’embuscades. Ce
es affaires d’avant-garde, des tirailleries d’avant-postes, des coups de chien d’embuscades. Ce qui importe le plus, sembl
es d’avant-garde, des tirailleries d’avant-postes, des coups de chien d’ embuscades. Ce qui importe le plus, semble-t-il, e
coups de chien d’embuscades. Ce qui importe le plus, semble-t-il, est de montrer avec clarté la préparation des actions mi
est la méthode du G. H. Bonnal. Cependant, les contributions du genre de celles de M. E. Gachot ne sont pas moins utiles q
hode du G. H. Bonnal. Cependant, les contributions du genre de celles de M. E. Gachot ne sont pas moins utiles quand elles
M. E. Gachot ne sont pas moins utiles quand elles atteignent ce degré de conscience, car elles peuvent, dans la suite, ser
nent ce degré de conscience, car elles peuvent, dans la suite, servir de base solide à des études de détail. M. E. Gachot,
car elles peuvent, dans la suite, servir de base solide à des études de détail. M. E. Gachot, pour établir ce précis, a l
précis, a lu environ 200 volumes ou brochures et examiné 7 456 pièces d’ archives, dont plus de 3 000 tirées des papiers du
00 volumes ou brochures et examiné 7 456 pièces d’archives, dont plus de 3 000 tirées des papiers du Prince d’Essling. Sur
e 3 000 tirées des papiers du Prince d’Essling. Sur la seule bataille de Caldiero, livrée le 30 octobre 1805 par Masséna à
 octobre 1805 par Masséna à l’Archiduc Charles, il a réuni un dossier de 517 documents d’archives. Tout le monde n’est pas
Masséna à l’Archiduc Charles, il a réuni un dossier de 517 documents d’ archives. Tout le monde n’est pas capable d’un tel
dossier de 517 documents d’archives. Tout le monde n’est pas capable d’ un tel effort. Mais un trait, peut-être encore plu
pable d’un tel effort. Mais un trait, peut-être encore plus à l’éloge de la méthode de M. E. Gachot, est sa patiente explo
effort. Mais un trait, peut-être encore plus à l’éloge de la méthode de M. E. Gachot, est sa patiente exploration du terr
ù se faufilèrent tel jour, à telle heure, quatre hommes et un caporal de la 22e légère pour aller débusquer un parti de fo
e hommes et un caporal de la 22e légère pour aller débusquer un parti de fourrageurs ennemis. Pour écrire avec une minutie
is. Pour écrire avec une minutie, vraiment attendrissante, l’histoire de la poursuite, à travers les monts de la Basilicat
iment attendrissante, l’histoire de la poursuite, à travers les monts de la Basilicate et les défilés de Calabre, de l’ins
de la poursuite, à travers les monts de la Basilicate et les défilés de Calabre, de l’insaisissable Fra Diavolo, il a bat
uite, à travers les monts de la Basilicate et les défilés de Calabre, de l’insaisissable Fra Diavolo, il a battu à son tou
o, il a battu à son tour les mêmes chemins escarpés, les mêmes pistes de chèvres, qu’a parcourus le bandit légendaire, déj
déjouant sans cesse les colonnes lancées sur ses talons, tantôt gorgé de butin, tantôt réduit à la dernière misère, jusqu’
ernière misère, jusqu’au jour où il fut lâchement livré par un potard de village de ses compatriotes, désireux de se bien
ère, jusqu’au jour où il fut lâchement livré par un potard de village de ses compatriotes, désireux de se bien poser dans
âchement livré par un potard de village de ses compatriotes, désireux de se bien poser dans l’opinion des maîtres du jour.
r. M. Ed. Gachot a réhabilité, autant qu’il a pu, cette sombre figure de Michel Pezza, surnommé Fra Diavolo, adopté depuis
es. Ce ne fut qu’un patriote exaspéré, fanatisé par les moines, léger de fortune et de scrupules, lâché avec pleins pouvoi
qu’un patriote exaspéré, fanatisé par les moines, léger de fortune et de scrupules, lâché avec pleins pouvoirs dans un pay
nnerie et la tragédie se mêlent étrangement. Cette troisième campagne d’ Italie comprend, en somme, deux actions principale
alie contre l’archiduc Charles ; elle fait honneur au génie militaire de Masséna ; la seconde est la conquête du royaume d
au génie militaire de Masséna ; la seconde est la conquête du royaume de Naples au profit du roi de comédie, que fut Josep
na ; la seconde est la conquête du royaume de Naples au profit du roi de comédie, que fut Joseph. Masséna était bien le ch
qui convenait pour cette tâche mi-burlesque, mi-tragique ; sa nature de méridional, violent, dur, peu vêtu de scrupules,
lesque, mi-tragique ; sa nature de méridional, violent, dur, peu vêtu de scrupules, lui permit d’évoluer à l’aise à traver
nature de méridional, violent, dur, peu vêtu de scrupules, lui permit d’ évoluer à l’aise à travers toutes les classes de l
scrupules, lui permit d’évoluer à l’aise à travers toutes les classes de la société napolitaine. Cette mauvaise langue de
s toutes les classes de la société napolitaine. Cette mauvaise langue de Gouvion Saint-Cyr, qu’il avait supplanté, nous le
ses nuits au théâtre, ne dormant jamais. Masséna avait touché au pays de la bamboche ; il était dans son milieu. Ésotér
Tome XC, numéro 329, 1er mars 1911, p. 171-177 [175]. La Bibliothèque de Philosophie scientifique s’est enrichie d’un volu
177 [175]. La Bibliothèque de Philosophie scientifique s’est enrichie d’ un volume qu’on ne s’attendait pas à voir paraître
ines officielles ou sur le point de le devenir. C’est l’ouvrage connu de feu César Lombroso : Hypnotisme et Spiritisme. On
connu de feu César Lombroso : Hypnotisme et Spiritisme. On doit louer d’ autant plus son directeur, M. le Dr Gustave Le Bon
plus son directeur, M. le Dr Gustave Le Bon, pour cette rare largeur de vues qu’il est lui-même anti-spirite. Il est vrai
lui-même anti-spirite. Il est vrai que ce n’est pas dans l’intention de servir les intérêts du spiritisme qu’il l’a publi
tisme qu’il l’a publié, mais pour montrer qu’aussitôt sorti du champ de la connaissance pour entrer dans celui de la croy
qu’aussitôt sorti du champ de la connaissance pour entrer dans celui de la croyance, le savant ne dépasse pas l’ignorant.
e la croyance, le savant ne dépasse pas l’ignorant. La circonspection de l’homme de laboratoire est bientôt remplacée par
ce, le savant ne dépasse pas l’ignorant. La circonspection de l’homme de laboratoire est bientôt remplacée par une créduli
anouit et une crédulité infinie s’y substitua3. À ce titre la lecture de son œuvre est fort instructive. C’est une des rai
isons qui m’ont décidé à la faire traduire. Elle a en outre le mérite de présenter un tableau assez complet des phénomènes
tre également combien il est difficile aux esprits les plus instruits de se passer de religion, c’est-à-dire d’une foi dir
combien il est difficile aux esprits les plus instruits de se passer de religion, c’est-à-dire d’une foi directrice capab
aux esprits les plus instruits de se passer de religion, c’est-à-dire d’ une foi directrice capable d’orienter leurs pensée
s de se passer de religion, c’est-à-dire d’une foi directrice capable d’ orienter leurs pensées. Le spiritisme est incontes
pensées. Le spiritisme est incontestablement une foi nouvelle en voie de formation. Il abonde en miracles autant que celle
s autant que celles qui l’ont précédé. Sur ce dernier point, je suis de l’avis de M. le Dr Le Bon. Je l’ai déjà d’ailleur
ue celles qui l’ont précédé. Sur ce dernier point, je suis de l’avis de M. le Dr Le Bon. Je l’ai déjà d’ailleurs exprimé
l faille voir uniquement, dans les phénomènes spiristes, « le produit d’ illusions pures ». Tome XC, numéro 330, 16 mar
uite, il s’exerçait au maniement des armes, en compagnie de camarades d’ atelier et de jeunes seigneurs. Il était la joie d
erçait au maniement des armes, en compagnie de camarades d’atelier et de jeunes seigneurs. Il était la joie des réunions i
bes croisées, ton instrument sur les genoux ! s’écria, un soir, l’une d’ elles. — Je suis encore plus beau…… — Quand tu es
buvait sans parvenir à perdre la raison. Bien souvent, alors que plus d’ un était ivre, il sortait et allait diriger un con
allait diriger un concert chez des familles illustres, car, au début de sa vie, on l’appréciait principalement comme musi
appréciait principalement comme musicien. Il finissait la nuit auprès d’ une belle fille. Aux premières lueurs du matin, de
eurs du matin, debout et dispos, il peignait pour lui-même. Le manque de sommeil ne diminuait ni la force de son corps ni
peignait pour lui-même. Le manque de sommeil ne diminuait ni la force de son corps ni les souplesses de sa fantaisie.   Ve
ue de sommeil ne diminuait ni la force de son corps ni les souplesses de sa fantaisie.   Vers la fin de l’hiver 1496, des
a force de son corps ni les souplesses de sa fantaisie.   Vers la fin de l’hiver 1496, des fièvres malignes l’attaquèrent.
la fin de l’hiver 1496, des fièvres malignes l’attaquèrent. En moins d’ une semaine, ses joues se creusèrent et ses yeux p
enai mon docteur. Il nous reçut par des plaisanteries, se montra ravi de notre visite, mais refusa les moindres soins. — V
riront pas ! Cruels amis, vous me condamnez au repos ! Vous me privez de lumière. Dites plutôt à Lucia, à Alexandra de ven
repos ! Vous me privez de lumière. Dites plutôt à Lucia, à Alexandra de venir. Seul, le furieux amour que je leur porte m
joyaux, tes torsades, tes lèvres chaudes. Comme j’écartai les rideaux de la fenêtre, je remarquai, dans la rue, un vieilla
e retournant vers Barbarelli : — Sois fier, voici Messer Zuan et deux de tes camarades. Giorgio sauta hors de sa couche, c
mois. Je ne revins à Venise qu’au printemps. Après avoir rendu compte de ma mission, je me dirigeai, au coucher du soleil,
to. J’allais franchir le pont lorsque, devant moi, s’avance un groupe d’ adolescents, parmi lesquels je distingue Giorgio.
e d’adolescents, parmi lesquels je distingue Giorgio. Il les dominait de la tête, parlait fort et gesticulait. Dès qu’il m
— Quels sont les compagnons que tu as quittés, tantôt ? — Des élèves de Messer Giovanni : Girolamo de Treviso, Cima de Co
s resté… Ah, ah… figurez-vous que ce bon vieux Gentile lui reprochait de dessiner avec négligence ! Il lui affirmait que s
traditionnelles ne le mènerait à rien, que la liberté était l’ennemie de l’art… Il lui citait en exemple son père Jacopo q
itait son beau-frère Mantegna… il lui citait Scarpaccia qui a terminé d’ admirables peintures pour Sant’ Orsola  Mais Titia
oins autoritaire que Gentile… ah, ah !… Je lui demandai l’explication de son hilarité : — Il n’y a pas de progrès à accomp
ah !… Je lui demandai l’explication de son hilarité : — Il n’y a pas de progrès à accomplir auprès d’un homme dont tout l
cation de son hilarité : — Il n’y a pas de progrès à accomplir auprès d’ un homme dont tout l’enseignement se borne à répét
épéter : « Imitez-moi. » — Giorgio… tu te révoltes, tu… — Je suis las d’ entendre vanter l’art du Squarcione ; las de peind
voltes, tu… — Je suis las d’entendre vanter l’art du Squarcione ; las de peindre des draperies en suivant des lignes rigid
es draperies en suivant des lignes rigides, sans qu’il me soit permis d’ ajouter des plis et des mouvements aux étoffes ; j
permis d’ajouter des plis et des mouvements aux étoffes ; je suis las d’ appliquer des couleurs, d’obéir ; d’employer du ro
et des mouvements aux étoffes ; je suis las d’appliquer des couleurs, d’ obéir ; d’employer du rouge là où du vert conviend
vements aux étoffes ; je suis las d’appliquer des couleurs, d’obéir ; d’ employer du rouge là où du vert conviendrait ; de
couleurs, d’obéir ; d’employer du rouge là où du vert conviendrait ; de tenir inclinées des têtes dont les traits gagnera
un jour glorieux pour rentrer à Venise, Seigneur. J’aurais été navré de ne pas admirer ce coucher de soleil, avec vous. L
r à Venise, Seigneur. J’aurais été navré de ne pas admirer ce coucher de soleil, avec vous. L’air chargé de poussières d’o
navré de ne pas admirer ce coucher de soleil, avec vous. L’air chargé de poussières d’or enrichissait les façades. Une atm
s admirer ce coucher de soleil, avec vous. L’air chargé de poussières d’ or enrichissait les façades. Une atmosphère pourpr
ssières d’or enrichissait les façades. Une atmosphère pourpre montait de la ville et n’atteignait pas le ciel, qui restait
Elle paraissait immense, au milieu des embarcations qui s’écartaient de sa route. Nous entendîmes un barcarol héler un ma
ous entendîmes un barcarol héler un matelot du bord : — Ohé, compère, d’ où venez-vous ? — De Chypre, mon garçon… — Bonne t
rcarol héler un matelot du bord : — Ohé, compère, d’où venez-vous ? —  De Chypre, mon garçon… — Bonne traversée ? — Oui, pa
us ? — De Chypre, mon garçon… — Bonne traversée ? — Oui, par la grâce de Dieu. Un homme assis sur les marches d’un escalie
aversée ? — Oui, par la grâce de Dieu. Un homme assis sur les marches d’ un escalier, les pieds dans l’eau, ajouta : — Bon
les marches d’un escalier, les pieds dans l’eau, ajouta : — Bon vent d’ arrière et cale pleine font le bonheur du capitain
ue la grâce du monde rayonnait, actuellement, pour lui, sur la figure d’ un bambin… — Dois-je préparer des cadeaux de baptê
, pour lui, sur la figure d’un bambin… — Dois-je préparer des cadeaux de baptême ?demandai-je. Il fixa un doigt contre ses
llini. L’œuvre nouvelle qu’il nous montra et qui prouvait la vitalité de son génie m’intéressa moins, je l’avoue, que le c
ment ouverts, des yeux sans cesse émerveillés, des yeux qui jouissent de la beauté des choses, qui s’en repaissent. Ils so
unes que les traits du visage si jeune, cependant, depuis que le hâle de la campagne s’est effacé des joues. Les lèvres ch
les, les gestes vifs, que Ziorzio ne maîtrisera jamais les mouvements de son cœur, qu’il livrera les trésors qu’il récolte
, je me trompais ! Cet être supérieur à tous ceux qu’il m’a été donné de rencontrer sur la terre ne fit partager aux autre
joies. Il employa son orgueil à garder, pour lui seul, les désespoirs de sa vie.   Comme auprès de Giorgio, Titian semble
entent la fermeté du visage intelligent. Les manières polies manquent d’ aisance. Cet homme ne dira que ce qu’il jugera opp
es manquent d’aisance. Cet homme ne dira que ce qu’il jugera opportun de dire. Nul ne pénétrera son cœur. Il emportera son
arne la volonté et Giorgio l’insouciance. Il fera fructifier les dons de son génie et Giorgio les gaspillera.   Tandis que
ait à l’écart avec Bellini, Giorgio me dit : — Venez voir les dessins de Titian. C’étaient des copies de marbres antiques
gio me dit : — Venez voir les dessins de Titian. C’étaient des copies de marbres antiques et j’admirai le relief que leur
’il me les tendait, Barbarelli célébrait leur mérite : — Je suis fier d’ être son ami, s’écriait-il, exalté par la générosi
— Je suis fier d’être son ami, s’écriait-il, exalté par la générosité de son âme. Pendant que j’examinai son travail, Titi
yeux restèrent fixés sur les miens, comme pour y découvrir la valeur de mes éloges, et, quand il eut refermé son carton,
, m’installa dans un fauteuil et brusquement me débarrassa du morceau de soie qui me rendait aveugle. Un cri s’échappa de
ébarrassa du morceau de soie qui me rendait aveugle. Un cri s’échappa de mes lèvres… Devant moi, porté par un chevalet, ra
de mes lèvres… Devant moi, porté par un chevalet, rayonnait un buste d’ enfant. Il riait et tenait, entre ses doigts, une
tre ses doigts, une flûte. Ses chairs resplendissantes se détachaient d’ un fond noir. — Giorgio, as-tu placé un brasier in
ement. — Quel artifice as-tu employé pour arracher ainsi les secrets, de la vie ? — Aucun, Seigneur ! — Avec quoi peins-tu
! mon garçon, voilà l’œuvre la plus vivante qui soit sortie des mains d’ un homme. — N’avais-je pas raison de vous affirmer
vivante qui soit sortie des mains d’un homme. — N’avais-je pas raison de vous affirmer, avant-hier, que les enfants surpas
an a su que je vous considérais comme mon protecteur, il m’a reproché de vous parler trop familièrement… — Je suis, avant
on ami et ton admirateur. Je m’approchai du chevalet. — Qui t’a servi de modèle ? — Personne. — Je l’ai créé. Je pensai :
à la foire. Peintres, sculpteurs, orfèvres l’accusèrent, en souriant, d’ être un magicien et d’avoir échangé son âme contre
sculpteurs, orfèvres l’accusèrent, en souriant, d’être un magicien et d’ avoir échangé son âme contre des couleurs miracule
ssait songeaient, déjà, à se la disputer et elle arrêtait les regards de la multitude. En traversant la place Saint-Marc,
ce soir, les amis.. — Où nous rencontrerons-nous ? — À côté du berger de Barbarelli. — Et quand nous nous serons bien égay
Barbarelli. — Et quand nous nous serons bien égayés, nous essayerons de faire à nos femmes un enfant aussi beau que celui
urquoi ? — Parce que ce tableau vous appartient… Je l’ai fait enlever de l’étalage. Il est à votre porte… — À moi ! à moi,
te… — À moi ! à moi, Giorgio !… Je l’embrassai, car je ne trouvai pas de mots capables de lui exprimer ma joie…   Il est t
oi, Giorgio !… Je l’embrassai, car je ne trouvai pas de mots capables de lui exprimer ma joie…   Il est toujours à la plac
joie…   Il est toujours à la place où l’accrocha Giorgione, ce buste de berger. Lorsque mes yeux sont fatigués par la lec
le, sans jamais m’en lasser. Son expression semble varier comme celle d’ un visage vivant. La lumière atténue ou renforce l
yeux, le charme du sourire. Il me procure les rêveries qui empêchent de trop haïr la vieillesse. Il est le frère des past
ui empêchent de trop haïr la vieillesse. Il est le frère des pasteurs de Virgile, dont je lis les poésies divines. En atte
trepris l’étude des langages anciens. * Quand il eut quitté l’atelier de Messer Zuan Bellini, Barbarelli prit l’habitude d
t quitté l’atelier de Messer Zuan Bellini, Barbarelli prit l’habitude de recevoir fréquemment ses amis, dans la maison qu’
aint-Silvestre. Il leur offrait des banquets et des concerts auxquels de nobles jeunes gens se faisaient un honneur d’assi
t des concerts auxquels de nobles jeunes gens se faisaient un honneur d’ assister. On mangeait, on buvait beaucoup et Giorg
pressait pas pour les exécuter. Il termina son « David ». Une armure d’ acier et d’or couvrait la poitrine et les bras du
as pour les exécuter. Il termina son « David ». Une armure d’acier et d’ or couvrait la poitrine et les bras du héros. Les
modelé des chairs prouvaient bien que les qualités qui valurent tant d’ admiration au « Berger » n’étaient point dues au h
gione. Il ne songeait pas à former une école, cependant les apprentis de Bellini se déclaraient partisans de sa peinture.
ne école, cependant les apprentis de Bellini se déclaraient partisans de sa peinture. On l’entourait comme on entoure un h
st la sorcière qui t’a présenté au démon ?   Exaspéré, Titian résolut de savoir à quoi s’en tenir sur le secret du Giorgio
uoi s’en tenir sur le secret du Giorgione. Il se cacha dans l’atelier de son ami et fut surpris par un autre peintre aussi
, car voici Giorgio et, s’il nous découvrait, il nous enverrait faire de belles taches rouges avec le sang de nos cervelle
ouvrait, il nous enverrait faire de belles taches rouges avec le sang de nos cervelles, sur les dalles de la place… Et voi
de belles taches rouges avec le sang de nos cervelles, sur les dalles de la place… Et voici ce que virent les deux compère
eut terminé avec ses mains, autant qu’avec ses pinceaux, un fragment de chair nue, il sortit en le laissant sécher par le
bien chez Mario. — Et les couleurs ? — Les couleurs aussi !.. Diable d’ homme. — As-tu remarqué une chose, Titian ?… Il n’
elles du soleil. — Palma, comment sais-tu cela ? — Vous me soupçonnez de m’être dissimulé, derrière une tenture, en compag
l. Rassurez-vous. Titian a eu pour compère un pauvre peintre dépourvu de talent et ivrogne. Il m’a vendu pour quelque arge
eurs chevelures. Que font-elles, afin de les embellir par des reflets d’ or sombre ? Elles les lavent et les sèchent au sol
lets d’or sombre ? Elles les lavent et les sèchent au soleil, pendant de longues heures. Ne les avez-vous jamais aperçues,
les avez-vous jamais aperçues, sur leurs balcons, la tête recouverte d’ un vaste chapeau de paille, sans coiffe… Leurs bou
is aperçues, sur leurs balcons, la tête recouverte d’un vaste chapeau de paille, sans coiffe… Leurs boucles étalées en déc
ardeur des charbons ! Et cela démontre que les plus petits événements de la vie renferment une leçon ; qu’il ne suffit pas
renferment une leçon ; qu’il ne suffit pas, pour devenir un peintre, de rester sur des cartons et de dessiner, de dessine
ne suffit pas, pour devenir un peintre, de rester sur des cartons et de dessiner, de dessiner jusqu’à ce que la nuit tomb
s, pour devenir un peintre, de rester sur des cartons et de dessiner, de dessiner jusqu’à ce que la nuit tombe ! Il faut s
crets que la nature… Regardez Béatrice et Emilia… Regardez leurs bras d’ ivoire sur la nappe blanche ! Combien de teintes,
t Emilia… Regardez leurs bras d’ivoire sur la nappe blanche ! Combien de teintes, les muscles, en les mouvant, n’éveillent
scles, en les mouvant, n’éveillent-ils pas sur leurs gorges encadrées d’ étoffes qui les font valoir ?… Oh ! moins dans les
ui-même, s’adressait indirectement à Titian qui était sobre craignait de dépenser inutilement ses forces. * Je cédai aux p
craignait de dépenser inutilement ses forces. * Je cédai aux prières de Giorgio et présentai Titian à certains de mes ami
ces. * Je cédai aux prières de Giorgio et présentai Titian à certains de mes amis et parents. Pour la plupart, les hommes
ichis par le commerce, aiment traiter, comme des affaires, les choses de l’art. Mais l’approbation de ces gens-là ne dimin
traiter, comme des affaires, les choses de l’art. Mais l’approbation de ces gens-là ne diminua en rien la notoriété du Gi
moquait. Elles séduisaient, cependant, les très jeunes hommes et ceux de ses camarades qui ne l’enviaient point, comme Pal
ue Barbarelli a peint son « David » et son « Berger » ! * Vers la fin de l’automne, j’allai passer quelques jours à Maser.
fin de l’automne, j’allai passer quelques jours à Maser. La propriété de ma famille était entièrement restaurée et j’avais
iété de ma famille était entièrement restaurée et j’avais l’intention de faire décorer un salon par Giorgio. Je n’étais pa
r un salon par Giorgio. Je n’étais pas loin de Castelfranco. Le désir de me renseigner sur la jeunesse et les ancêtres de
stelfranco. Le désir de me renseigner sur la jeunesse et les ancêtres de Barbarelli me tenta. Mais je pensai que cette ind
pensai que cette indiscrétion détruirait sa confiance et me priverait de son amitié. Je dominai donc ma curiosité et demeu
ng séjour à Venise lui avait donné brusquement le désir du plein air, de la campagne et des longues chevauchées. Je lui of
Il l’accepta. Je le présentai à mes parents, qui étaient, tous deux, de grands admirateurs du « Berger ». — Il eût été pl
, de grands admirateurs du « Berger ». — Il eût été plus beau si l’un de vos enfants m’avait servi de modèle, répondit-il
Berger ». — Il eût été plus beau si l’un de vos enfants m’avait servi de modèle, répondit-il à Cœcile, qui le complimentai
s Vénitiennes actuelles, elle songe à ses enfants, avant de s’occuper de ses toilettes et de ses fards. Notre père vénérab
les, elle songe à ses enfants, avant de s’occuper de ses toilettes et de ses fards. Notre père vénérable nous a élevés sel
plus en plus méprisées, hélas ! Un instant, je redoutai que la beauté de Cœcile ne séduisît Giorgione. Il n’en fut rien. I
eauté de Cœcile ne séduisît Giorgione. Il n’en fut rien. Il se montra d’ une gaieté et d’une douceur que je ne lui soupçonn
ne séduisît Giorgione. Il n’en fut rien. Il se montra d’une gaieté et d’ une douceur que je ne lui soupçonnais pas. Dès le
et qu’ils déchiraient sans respect. Aimable Giorgione ! La simplicité de son âme m’attendrit autant que m’avait exalté son
n. Leurs garçons couraient devant eux, la taille et la tête entourées de lierres, comme des faunillons. Soudain, ils aperç
de lierres, comme des faunillons. Soudain, ils aperçoivent, au centre d’ une prairie, une chèvre et son petit. Ils se préci
er jusqu’à lui mes neveux qui voulaient l’embrasser. Il prit la route de Castelfranco, mais brusquement, il tourna bride e
Venise, au galop. * Je ne sais s’il faut admirer ou blâmer l’orgueil de ce Bartholomeo de Bergame qui légua à la Républiq
es services qu’il rendit, comme chef suprême et victorieux des armées de terre ferme, une statue équestre, devant la basil
x des armées de terre ferme, une statue équestre, devant la basilique de Saint-Marc. Les décrets défendent l’encombrement
vant la basilique de Saint-Marc. Les décrets défendent l’encombrement de cet endroit. Le Sénat décréta donc que le monumen
ument se dresserait place San Giovanni et Paolo et chargea Verrocchio de l’exécuter. Il se mit à l’œuvre, mais détruisit s
t s’enfuit à Florence, en apprenant que Vellano de Padoue, à la suite d’ intrigues, lui servirait de collaborateur.et modèl
pprenant que Vellano de Padoue, à la suite d’intrigues, lui servirait de collaborateur.et modèlerait le cavalier. Le Conse
sculpteur Alexandro Leopardi, banni comme faussaire. Il reçut l’ordre de fondre en bronze la statue et de composer un piéd
ni comme faussaire. Il reçut l’ordre de fondre en bronze la statue et de composer un piédestal. La Seigneurie ne se repent
et de composer un piédestal. La Seigneurie ne se repentit ni du choix de cet artiste ni de l’indulgence qu’elle lui témoig
piédestal. La Seigneurie ne se repentit ni du choix de cet artiste ni de l’indulgence qu’elle lui témoigna. Une l’approbat
ssi belle que la place Saint-Marc ! — Je n’aurais jamais cru possible d’ imprimer une telle majesté à la maquette d’Andréa.
aurais jamais cru possible d’imprimer une telle majesté à la maquette d’ Andréa. — Tu ne connais pas l’âme du bronze ! — Nu
et quelle mesure ! Tu peux être heureux. — Ce doit être une joie que de fondre une statue… — Et une immense fatigue. Rega
Tu la contemples… — Et à bon droit. Elle est plus imposante que celle de Guattamelato fondue par Donatello, à Padoue. — Ce
le de Guattamelato fondue par Donatello, à Padoue. — Certes ! La face d’ Erasme de Narni n’a pas le caractère de celle de C
, à Padoue. — Certes ! La face d’Erasme de Narni n’a pas le caractère de celle de Coleoni, — Comme il se tient en selle, c
e. — Certes ! La face d’Erasme de Narni n’a pas le caractère de celle de Coleoni, — Comme il se tient en selle, ce torse l
s crispé en arrière… — Camarades, vous oubliez le cheval ! — Du seuil de l’Église, son allure est vraiment superbe ! Quel
pé là, Alexandro ! C’est la guerre. Chacun vanta les diverses parties de l’animal : l’encolure courbée, la croupe, le poit
ns contredit, s’écrie Leopardi. La façon dont vous célébrez la statue d’ Andréa, dans son ensemble aussi bien que dans ses
un dos… Le marbre et le bronze expriment l’homme tout entier. Essayez de reproduire les différents aspects du condottière,
vec un seul dessin, nous montrer un dos, une poitrine, une figure vue de face et de profil ? — Je le prétends. Accorde-moi
dessin, nous montrer un dos, une poitrine, une figure vue de face et de profil ? — Je le prétends. Accorde-moi huit jours
de-moi huit jours. — Je te les accorde.   Pour établir la supériorité de son art, Barbarelli peignit un jeune homme nu et
la supériorité de son art, Barbarelli peignit un jeune homme nu et vu de dos. Un miroir reflétait la poitrine et les trait
homme nu et vu de dos. Un miroir reflétait la poitrine et les traits de sa figure ; une cuirasse le profil droit ; un bou
son ensemble, comme dans ses détails, dit Giorgio, tu n’as pas besoin de tourner autour. Tu t’assieds devant elle et cela
banquet ! Une fête fraternelle, où les arts et les choses excellentes de la vie furent célébrées, termina la dispute. * Du
rgio ne toucha que fort rarement ses pinceaux. Il réussit le portrait de mon beau-frère, en costume de général. Ma sœur Cœ
nt ses pinceaux. Il réussit le portrait de mon beau-frère, en costume de général. Ma sœur Cœcile, assez gravement malade,
ral. Ma sœur Cœcile, assez gravement malade, ne put tenir sa promesse de poser devant lui. Giorgio refusa d’être payé. Je
malade, ne put tenir sa promesse de poser devant lui. Giorgio refusa d’ être payé. Je lui déclarai qu’en agissant ainsi il
sa d’être payé. Je lui déclarai qu’en agissant ainsi il m’interdisait de lui commander d’autres travaux. — Et puis, tu doi
it de lui commander d’autres travaux. — Et puis, tu dois avoir besoin d’ argent… — De l’argent ? Hé, Seigneur, j’en aurai t
mmander d’autres travaux. — Et puis, tu dois avoir besoin d’argent… —  De l’argent ? Hé, Seigneur, j’en aurai tant que j’en
ment non !… C’est une femme admirable et elle offre, par la politesse de ses manières, une grande ressemblance avec la mèr
ntretenu. Nina a quarante-huit ans. Elle est petite, grasse, veuve et d’ une physionomie charmante. Ses yeux bleus et humid
. Elle parle à voix douce, marche à petits pas tranquilles, s’habille de noir. Son religieux aspect inspire la plus entièr
ntations, elle dirige une école. Des parents peu fortunés ou accablés d’ une nombreuse famille lui confient leurs filles le
que à faire naître, dans ces jeunes âmes, par des exercices fréquents de piété, la vocation monastique, le mépris de l’élé
r des exercices fréquents de piété, la vocation monastique, le mépris de l’élégance et du luxe, la crainte de l’enfer et t
a vocation monastique, le mépris de l’élégance et du luxe, la crainte de l’enfer et tous les sentiments qui dispenseront p
nte de l’enfer et tous les sentiments qui dispenseront pères et mères de constituer une dot et leur permettront d’économis
dispenseront pères et mères de constituer une dot et leur permettront d’ économiser les sommes d’argent que nécessitent les
res de constituer une dot et leur permettront d’économiser les sommes d’ argent que nécessitent les cérémonies de mariage e
tront d’économiser les sommes d’argent que nécessitent les cérémonies de mariage et les cadeaux. Derrière la maison de Nin
essitent les cérémonies de mariage et les cadeaux. Derrière la maison de Nina se trouve un vaste jardin dans lequel les re
es campaniles Saluer le cortège du Doge, elles manifestèrent le désir de se mêler à la foule joyeuse. — Y songez-vous ? s’
jeune fille nouvellement arrivée vanta à ses amies les réjouissances de carnaval, décrivit le mouvement des canaux et des
des rues, les jeux, les masques et les musiques. Toutes se promirent d’ assister aux fêtes. Elles redoublèrent de piété af
usiques. Toutes se promirent d’assister aux fêtes. Elles redoublèrent de piété afin d’endormir les soupçons de Nina et ell
r aux fêtes. Elles redoublèrent de piété afin d’endormir les soupçons de Nina et elles remplirent leurs chambres de fagots
in d’endormir les soupçons de Nina et elles remplirent leurs chambres de fagots de bois qu’elles imbibèrent de résines et
mir les soupçons de Nina et elles remplirent leurs chambres de fagots de bois qu’elles imbibèrent de résines et d’huiles.
elles remplirent leurs chambres de fagots de bois qu’elles imbibèrent de résines et d’huiles. Un soir, à un signal convenu
nt leurs chambres de fagots de bois qu’elles imbibèrent de résines et d’ huiles. Un soir, à un signal convenu, elles les en
contre la porte ; elles espéraient la brûler et s’évader en profitant de l’effroi que causerait l’incendie. Leur tentative
ative avorta. Le couvent — qui renfermait aussi des filles naturelles de patriciens — était surveillé et nulle ne réussit
. Le facétieux Ridolfi, avec qui je mystifiai jadis Barbara, eut vent de l’aventure et résolut de procurer un dédommagemen
vec qui je mystifiai jadis Barbara, eut vent de l’aventure et résolut de procurer un dédommagement à ces pauvres filles. E
ent à ces pauvres filles. En compagnie de quelques seigneurs amateurs de plaisanteries et de farces, il s’introduisit, par
lles. En compagnie de quelques seigneurs amateurs de plaisanteries et de farces, il s’introduisit, par le jardin, dans la
teries et de farces, il s’introduisit, par le jardin, dans la demeure de Nina et parvint jusqu’à elle. L’entrée de ces jeu
le jardin, dans la demeure de Nina et parvint jusqu’à elle. L’entrée de ces jeunes hommes vêtus d’habits magnifiques et d
de Nina et parvint jusqu’à elle. L’entrée de ces jeunes hommes vêtus d’ habits magnifiques et de longs manteaux ne la terr
u’à elle. L’entrée de ces jeunes hommes vêtus d’habits magnifiques et de longs manteaux ne la terrorisa point. Elle se gar
magnifiques et de longs manteaux ne la terrorisa point. Elle se garda d’ appeler au secours et les reçut avec gentillesse.
s élèves : — Mes enfants, leur dit-elle, vous êtes coupables du péché de scandale ! Vous avez failli me réduire à la pauvr
à la pauvreté. Votre crime est si grand que je me vous conseille pas d’ en demander directement, à Dieu, le pardon. Choisi
le Saint que vous préférez… Et si Dieu vous pardonne, après des jours de jeûne et de pénitences, ces Saints vous apparaîtr
vous préférez… Et si Dieu vous pardonne, après des jours de jeûne et de pénitences, ces Saints vous apparaîtront, eux-mêm
. J’en ai eu la promesse, pendant une extase ! Chacune dévoila le nom de son saint préféré. — Ils se montreront à vous, da
nes fronts s’inclinaient et que les plus ferventes oraisons sortaient de ces jolies lèvres, la Nina annonça : — Le miracle
léluia ! La terreur sacrée glaça le cœur des Vierges. Il y avait bien de quoi. Par la porte ouverte sans bruit pénétrait u
quoi. Par la porte ouverte sans bruit pénétrait une théorie composée de Saints Georges bardés de fer, de Saints Jeans ent
te sans bruit pénétrait une théorie composée de Saints Georges bardés de fer, de Saints Jeans entourés de peaux de moutons
bruit pénétrait une théorie composée de Saints Georges bardés de fer, de Saints Jeans entourés de peaux de moutons, de Sai
ie composée de Saints Georges bardés de fer, de Saints Jeans entourés de peaux de moutons, de Saints Pauls… — Relevez vos
ée de Saints Georges bardés de fer, de Saints Jeans entourés de peaux de moutons, de Saints Pauls… — Relevez vos têtes, fi
Georges bardés de fer, de Saints Jeans entourés de peaux de moutons, de Saints Pauls… — Relevez vos têtes, filles chéries
gèrent et burent. La troupe céleste les imita et leur donna le baiser de paix. Elles tendirent leurs joues et leurs lèvres
Nina affolée. — Tiens, répliqua Ridolfi en lui lançant un sac rempli d’ or, prends ces ducats prélevés sur les revenus par
es âmes, par leurs offrandes et leurs aumônes et respecte les envoyés de la miséricorde divine, — Oh ! quel dieu vous envo
! Les petites battaient des mains, tandis que nous nous débarrassions de nos défroques, cuirasses, boucliers, casques et f
es… — Moi aussi, j’ai prié un Saint, murmura Nina, jalouse du bonheur de ses pensionnaires. — Tu as prié Saint Théodore, r
us ai écoutés… — Nous t’en rendons grâce ! — J’ai été faible… — C’est de ton âge ! — Que penserez-vous de moi ? — Le plus
s grâce ! — J’ai été faible… — C’est de ton âge ! — Que penserez-vous de moi ? — Le plus grand bien ! — Comment vivrai-je 
st juste, bon seigneur… c’est juste… mais pitié… pitié… ! La drôlerie de Ridolfi nous arracha des éclats de rire et calma,
dolfi nous arracha des éclats de rire et calma, peu à peu, la terreur de Nina. Toute la nuit, les Saints du Paradis dansèr
es Saints du Paradis dansèrent et banquetèrent avec les belles filles de la Terre. Après de tendres adieux, ils les quittè
s dansèrent et banquetèrent avec les belles filles de la Terre. Après de tendres adieux, ils les quittèrent, à l’aube. Rid
ablissement et c’est ainsi que nous délivrâmes, en nous divertissant, de pauvres créatures faites pour vivre, et non pour
atures faites pour vivre, et non pour dépérir à cause de l’avarice et de l’égoïsme de leurs parents !   — Comment étais-tu
pour vivre, et non pour dépérir à cause de l’avarice et de l’égoïsme de leurs parents !   — Comment étais-tu habillé, Gio
habillé, Giorgio ? demandai-je. — En Saint Georges, je me suis servi de la cuirasse laissée par votre beau-frère dans mon
e par votre beau-frère dans mon atelier !… * Les affaires extérieures de la République changèrent de tournure. Pour se ven
mon atelier !… * Les affaires extérieures de la République changèrent de tournure. Pour se venger de Pierre de Médicis, qu
s extérieures de la République changèrent de tournure. Pour se venger de Pierre de Médicis, qui ne les avait pas loyalemen
s peine l’animosité du sultan Bajazet II, qui promet l’anéantissement de Venise. Nicolas Pesaro coule une galère turque, q
luer. Le Sénat envoie Andrien Zanchini afin de réparer cette faute et de resserrer les liens qui unissaient les deux pays.
Louis XII devient notre allié et se fait nommer Roi des Deux-Siciles, de Milan et de Jérusalem. Sforza comprit que ce mona
vient notre allié et se fait nommer Roi des Deux-Siciles, de Milan et de Jérusalem. Sforza comprit que ce monarque ne lui
et de Jérusalem. Sforza comprit que ce monarque ne lui pardonnait pas d’ avoir contrarié la République dans son interventio
e dans son intervention en faveur des Pisans. Les Français s’emparent de Soriano, de Caravaggio et de Castiglione. Sforza
ntervention en faveur des Pisans. Les Français s’emparent de Soriano, de Caravaggio et de Castiglione. Sforza gagne le Tyr
veur des Pisans. Les Français s’emparent de Soriano, de Caravaggio et de Castiglione. Sforza gagne le Tyrol. Les flottes v
ie. Des galères ottomanes croisent devant les lagunes. Vers le milieu d’ octobre (1499), alors que Louis XII entrait à Mila
rgio ne put maîtriser ses larmes. — Voilà, lui dis-je, ce qu’ont fait de moi la balle d’une arquebuse et une chute de chev
riser ses larmes. — Voilà, lui dis-je, ce qu’ont fait de moi la balle d’ une arquebuse et une chute de cheval ! Mais, rassu
i dis-je, ce qu’ont fait de moi la balle d’une arquebuse et une chute de cheval ! Mais, rassure-toi, mon garçon, mes os se
miez la guerre autant que moi j’aime la peinture… ? — Ne parlons plus de la guerre… mais de ta peinture… Qu’as-tu fait, ce
nt que moi j’aime la peinture… ? — Ne parlons plus de la guerre… mais de ta peinture… Qu’as-tu fait, ces deux dernières an
eux dernières années… ? — Je suis allé à Castelfranco, j’y suis resté de longs mois. — J’avais deviné que tu désirais revo
rs Venise… — C’est exact. — J’y suis retourné pour assister à la mort de ma mère… — Tu l’aimais, Giorgio ? — Oui, je l’aim
t quelques instants, puis ajouta : — J’ai peint, pour le maître autel de l’église où j’ai appris à chanter et à jouer du l
luth, une Madone. — Comment est-elle ? — Elle se dresse sur un siège de marbre très haut et reçoit d’un vaste paysage, pl
st-elle ? — Elle se dresse sur un siège de marbre très haut et reçoit d’ un vaste paysage, placé derrière elle, la chaude l
’un vaste paysage, placé derrière elle, la chaude lumière ; des jours d’ été… elle se joue sur les vêtements de la vierge ;
, la chaude lumière ; des jours d’été… elle se joue sur les vêtements de la vierge ; et dans les cheveux de l’enfant, bleu
té… elle se joue sur les vêtements de la vierge ; et dans les cheveux de l’enfant, bleuit l’armure d’un Saint Libéral qui
ments de la vierge ; et dans les cheveux de l’enfant, bleuit l’armure d’ un Saint Libéral qui se tient à ses pieds debout e
pendant à un Saint François… j’ai composé mon œuvre selon la manière de Bellini… mais j’y ai ajouté les couleurs, les mou
a manière de Bellini… mais j’y ai ajouté les couleurs, les mouvements d’ étoffes et les visages que j’aime. — Qui a posé po
. Elle est mariée. L’enfant Jésus est son fils. — Mon frère m’a servi de modèle pour le Saint François. — Tu as un frère…
a eu la même nourrice que moi — Je me suis représenté sous les traits de Saint Libéral… — Et le prêtre qui devina ton tale
tableau que je vous porterai demain. Il me renseigna sur les travaux de ses camarades et me parla avec enthousiasme de Ti
seigna sur les travaux de ses camarades et me parla avec enthousiasme de Titian : — Il a fait le portrait de Gregorio et d
des et me parla avec enthousiasme de Titian : — Il a fait le portrait de Gregorio et de Lucia Vecelli, son père et sa mère
avec enthousiasme de Titian : — Il a fait le portrait de Gregorio et de Lucia Vecelli, son père et sa mère. Deux chefs-d’
s-d’œuvre, Seigneur. Jamais je n’atteindrai à une telle perfection… * De quel œil trop sévère regardait-il ses propres pei
el œil trop sévère regardait-il ses propres peintures, pour prononcer de pareilles phrases. La toile qu’il me montra, le l
comme une des plus superbes conceptions du génie. Je ne me lassai pas d’ admirer ces trois personnages vus à mi-corps. Tout
sai pas d’admirer ces trois personnages vus à mi-corps. Toute la paix de l’âme continuellement visitée par son dieu est ex
r son dieu est exprimée par ce prêtre chauve ! Il écoutera des récits d’ actions criminelles ou héroïques avec le même calm
es récits d’actions criminelles ou héroïques avec le même calme. Rien de ce qui peut manifester la nature humaine, dans sa
a grandeur ou sa bassesse, ne le surprendra. Il est simplement revêtu d’ une robe blanche et d’une pèlerine noire. Une de s
sse, ne le surprendra. Il est simplement revêtu d’une robe blanche et d’ une pèlerine noire. Une de ses mains tient une man
est simplement revêtu d’une robe blanche et d’une pèlerine noire. Une de ses mains tient une mandore dont on n’aperçoit qu
ore dont on n’aperçoit que le manche ; l’autre est posée sur l’épaule d’ un moine qui tourne vers lui une face tourmentée p
d’un moine qui tourne vers lui une face tourmentée par les angoisses de l’esprit. Ses joues sont creuses et les yeux nobl
es doigts secs touchent le clavier. Auprès de lui apparaît une figure d’ adolescent légèrement inclinée. Ses fins sourcils
s continuent la ligne du nez gracieux. Une longue chevelure s’échappe d’ un bonnet orné de plumes. Le teint est lisse et un
igne du nez gracieux. Une longue chevelure s’échappe d’un bonnet orné de plumes. Le teint est lisse et une collerette blan
— Rien, Seigneur. J’ai assisté à cette scène derrière le maître-autel de l’Église, à Castelfranco. Ces trois têtes et leur
leurs caractères me frappèrent à tel point que je les ai reproduites de mémoire… Le vieux prêtre est mon ami… le moine et
lles. Le fond est noir, les vêtements sont noirs. Les taches blanches d’ un surplis et d’une collerette, la ligne blanche d
t noir, les vêtements sont noirs. Les taches blanches d’un surplis et d’ une collerette, la ligne blanche d’une chemise, le
es taches blanches d’un surplis et d’une collerette, la ligne blanche d’ une chemise, le satin d’un pourpoint te suffisent
surplis et d’une collerette, la ligne blanche d’une chemise, le satin d’ un pourpoint te suffisent aujourd’hui. Tu mérites
le satin d’un pourpoint te suffisent aujourd’hui. Tu mérites ton nom de magicien… car de cette ombre émane la vraie lumiè
urpoint te suffisent aujourd’hui. Tu mérites ton nom de magicien… car de cette ombre émane la vraie lumière… elle anime le
ctus »… Le moine attend que l’officiant ait terminé ses prières avant d’ entonner l’hymne… Mais pourquoi me demandez-vous c
i cru que ta peinture représentait, par une allégorie, les trois âges de l’homme… — Non. La vie m’a offert ce spectacle… —
offert ce spectacle… — Et, sans t’en douter, tu as décrit la candeur de l’enfance, les tourments de la maturité et la sér
sans t’en douter, tu as décrit la candeur de l’enfance, les tourments de la maturité et la sérénité de la vieillesse. — Je
la candeur de l’enfance, les tourments de la maturité et la sérénité de la vieillesse. — Je le dois à mes modèles. — Et à
hes les cœurs. Tu as réalisé deux beautés : celle des formes et celle de l’intelligence. Que comptes-tu faire, maintenant 
que labeur avec une fougue et une confiance que soutenaient son amour de la beauté et la célébrité dont il jouissait. Gior
té et la célébrité dont il jouissait. Giorgio peignait à l’huile, sur de la chaux. Il espérait que, grâce à ces procédés,
s scènes champêtres où se révéla, dans toute sa splendeur la richesse de son talent. Sous de vastes ombrages, il assembla
où se révéla, dans toute sa splendeur la richesse de son talent. Sous de vastes ombrages, il assembla des femmes, des enfa
nti le soleil. Parfois, il descendait sur la place pour juger l’effet de ses fresques et discuter les avis des peintres ém
discuter les avis des peintres émerveillés par la verve déconcertante de leur camarade. — Giorgio, que vas-tu mettre auprè
qu’on lui commandait. Ainsi, autour de la femme nue, il lança un vol de colombes et d’amours tirant des flèches contre un
andait. Ainsi, autour de la femme nue, il lança un vol de colombes et d’ amours tirant des flèches contre un cheval qui s’e
un bois où dansaient des nymphes surveillées par des faunes couronnés de roses. L’un d’eux écartait un essaim d’abeilles d
aient des nymphes surveillées par des faunes couronnés de roses. L’un d’ eux écartait un essaim d’abeilles dont les ruches
lées par des faunes couronnés de roses. L’un d’eux écartait un essaim d’ abeilles dont les ruches se dissimulaient derrière
emps, déclarait Giorgio à ceux qui ne devinaient pas la signification de son œuvre. En réponse à leurs critiques, il peign
leurs critiques, il peignit, sous cette allégorie immense, l’histoire de Frédéric Ier et d’Antonia de Bergame, qui mourut
peignit, sous cette allégorie immense, l’histoire de Frédéric Ier et d’ Antonia de Bergame, qui mourut comme la romaine Lu
o, Sebastian del Piombo, Paris Bordone montèrent sur les échafaudages de Ziorzio et reçurent ses leçons. Il les donnait gé
donnait généreusement, exalté par son ardeur, inspiré par la noblesse de son âme. Titian voulut profiter aussi de ces ense
eur, inspiré par la noblesse de son âme. Titian voulut profiter aussi de ces enseignements, et je le vis écoutant le Giorg
e long de la façade du palais Morosini, Hercule entrant chez Omphale. De jeunes seigneurs qui sortaient de l’université de
sini, Hercule entrant chez Omphale. De jeunes seigneurs qui sortaient de l’université de Padoue racontèrent, alors, à Gior
trant chez Omphale. De jeunes seigneurs qui sortaient de l’université de Padoue racontèrent, alors, à Giorgio certaines fa
gio certaines fables païennes et il emprunta, à la souriante religion de nos pères, ses mythes les plus séduisants. Pour d
Pour décorer la casa Soranza, place San Paolo, il choisit l’histoire de Vulcain. Il figura magnifiquement la colère de ce
il choisit l’histoire de Vulcain. Il figura magnifiquement la colère de ce dieu fessant un amour et la volupté de Vénus o
ra magnifiquement la colère de ce dieu fessant un amour et la volupté de Vénus offrant des fleurs à Mars. Il répéta ce mot
us offrant des fleurs à Mars. Il répéta ce motif, mais en le traitant d’ une manière différente, sur les murs d’une maison,
ce motif, mais en le traitant d’une manière différente, sur les murs d’ une maison, au Campo San Stephano. Vénus est couch
rs elle en tendant à un écuyer son bouclier et son glaive. Une façade de cette demeure domine le canal : Giorgio y déroula
açade de cette demeure domine le canal : Giorgio y déroula le cortège de Bacchus. Il exécuta encore, au campo San Stephano
ège de Bacchus. Il exécuta encore, au campo San Stephano, des groupes de seigneurs et de dames vêtus selon le goût des vie
Il exécuta encore, au campo San Stephano, des groupes de seigneurs et de dames vêtus selon le goût des vieilles modes véni
illes modes vénitiennes et cette ornementation contrastait avec celle de la casa Grimani, où ne se voyaient que des nudité
sa renommée. Son imagination influença la plupart de ses camarades et de ses adversaires. Scarpaccia, que le respect et la
onnaissance attachaient aux Bellini et surtout à Gentile, ajouta plus de mollesse et de charme à la science de ses composi
achaient aux Bellini et surtout à Gentile, ajouta plus de mollesse et de charme à la science de ses compositions. L’illust
surtout à Gentile, ajouta plus de mollesse et de charme à la science de ses compositions. L’illustre Zuan lui-même assoup
lustre Zuan lui-même assouplit les attitudes et enrichit les couleurs de ses madones et de ses anges. Sans songer à former
me assouplit les attitudes et enrichit les couleurs de ses madones et de ses anges. Sans songer à former école, Giorgio po
sidérer ses camarades comme ses élèves. Cependant, il se serait moqué de quiconque lui eût décerné le titre de maître. Les
. Cependant, il se serait moqué de quiconque lui eût décerné le titre de maître. Les nobles dont il décorait les palais le
lant à ses fresques, des coffres, des portraits et consacra une série de tableaux à l’histoire de l’Amour et de Psyché. À
coffres, des portraits et consacra une série de tableaux à l’histoire de l’Amour et de Psyché. À mon sens, deux d’entre eu
ortraits et consacra une série de tableaux à l’histoire de l’Amour et de Psyché. À mon sens, deux d’entre eux surpassent l
mon sens, deux d’entre eux surpassent les autres, tant par la suavité de leur facture que par la véhémence du coloris et l
eur du mouvement. Dans le premier, Psyché soulève son voile, aux yeux d’ une multitude éblouie. Dans le second, les dieux c
’une multitude éblouie. Dans le second, les dieux célèbrent les noces de l’Amour et de Psyché. Ils sont à table. Une atmos
éblouie. Dans le second, les dieux célèbrent les noces de l’Amour et de Psyché. Ils sont à table. Une atmosphère d’or bai
t les noces de l’Amour et de Psyché. Ils sont à table. Une atmosphère d’ or baigne la salle, illumine les Olympiens drapés
e. Une atmosphère d’or baigne la salle, illumine les Olympiens drapés de velours et de brocarts dont les somptueuses coule
ère d’or baigne la salle, illumine les Olympiens drapés de velours et de brocarts dont les somptueuses couleurs pourpres,
u bleues font ressortir les chairs des déesses nues. * À cette époque de sa vie, Giorgio connut véritablement le bonheur.
a simplicité. Se montrer simple avec un tel génie, un tel rayonnement d’ intelligence et de beauté paraît une insolence aux
ontrer simple avec un tel génie, un tel rayonnement d’intelligence et de beauté paraît une insolence aux gens communs et d
d’intelligence et de beauté paraît une insolence aux gens communs et d’ un savoir médiocre qui ont besoin de la vanité, du
une insolence aux gens communs et d’un savoir médiocre qui ont besoin de la vanité, du faux orgueil et des paroles sonores
leurs faibles mérites. L’approbation des femmes valut à Giorgio plus d’ ennemis que son talent, car le talent se discute o
vous entendu des rossignols chanter faux ? Vos perles et votre pierre d’ or ne jetteront-elles pas toujours les plus limpid
algré ses larmes, il la congédia et la renvoya auprès de son époux et de son fils. — Au lieu de la consoler, les baisers q
les baisers que je lui prodiguai la désespérèrent ! Qu’attendait-elle de moi ? — Tu n’as donc pas de cœur, Giorgio ? — Je
guai la désespérèrent ! Qu’attendait-elle de moi ? — Tu n’as donc pas de cœur, Giorgio ? — Je n’ai pas le temps, Seigneur 
cœur, Giorgio ? — Je n’ai pas le temps, Seigneur ! Quelle folie, que de me demander ainsi mon indépendance ! Elle apparti
… Certes, je n’approuvais pas ces sentiments. Mais est-il raisonnable de juger un être exceptionnel ? Peut-on condamner le
tionnel ? Peut-on condamner les flammes et les tempêtes ; la voracité de certaines plantes qui, pour créer leurs fleurs et
nt d’autres plantes moins vivaces et les tuent ? Néanmoins, ce manque d’ âme m’étonnait un peu chez Giorgio qui, dans ses r
lle implacable revanche se préparait l’amour !   Avec la désinvolture d’ un homme qui peut tout exiger, il me contait des a
ois sans vertu, contre le découragement où me plongeait mon existence d’ infirme. — Quel serait ton désespoir, Giorgio, si
tiendrais-tu tes pleurs, en entendant tes camarades décrire la beauté d’ une peinture ou d’une femme ?… — Je préférerais mo
leurs, en entendant tes camarades décrire la beauté d’une peinture ou d’ une femme ?… — Je préférerais mourir, Seigneur. — 
is mourir, Seigneur. — Non, tu tournerais, comme je le fais, les yeux de l’esprit vers le souvenir… et tu verrais les coul
ophe qui me laissa infirme.   Sforza avait chassé, avec 20 000 hommes de troupe, les Français de Milan. Louis XII le pours
me.   Sforza avait chassé, avec 20 000 hommes de troupe, les Français de Milan. Louis XII le poursuivit, l’atteignit et, c
ignit et, comme je l’avais prévu, Sforza alla finir ses jours au fond d’ un cachot (10 avril 1500). Le cardinal d’Amboise e
le roi capitule. Au même moment, les Turcs refusent les propositions de paix de la République et le Sénat demande des sec
capitule. Au même moment, les Turcs refusent les propositions de paix de la République et le Sénat demande des secours à l
le Sénat demande des secours à la chrétienté. Ravenstein, gouverneur de Gênes (alors aux Français), met en mer 22 galères
s. L’Espagne et le Portugal envoient des navires, tandis que les rois de Hongrie et de Pologne attaquent par terre. Benede
t le Portugal envoient des navires, tandis que les rois de Hongrie et de Pologne attaquent par terre. Benedetto Pesaro sur
capture 22. Gonzalve de Cordoue et les Espagnols saccagent les côtes d’ Asie Mineure. Les flottes du pape ravagent le Pélo
Augustin Barbasigo meurt. Léonard Lorédan lui succède (1501). Le Shah de Perse envahit l’Arménie, soumise aux Turcs. Pesar
hipel en vainqueur, enlève Santa Maura. Les Turcs font des ouvertures de paix. La République les accepte, car les événemen
res de paix. La République les accepte, car les événements intérieurs de l’Italie prenaient mauvaise tournure. Les Françai
ais sont décimés (23 déc. 1503). Louis XII, malade, propose une trêve de trois ans.   Jamais Venise ne se retira plus avan
trêve de trois ans.   Jamais Venise ne se retira plus avantageusement d’ une campagne qui s’annonçait mal. Jamais ses amira
asco travaillaient à l’achèvement du palais des Procurateurs. La Tour de l’Horloge était terminée et les Vulcains de bronz
des Procurateurs. La Tour de l’Horloge était terminée et les Vulcains de bronze fondus par Rizzo sonnaient des heures joye
er, les marchands riches, le Sénat comptait, pendant les trois années de trêve, améliorer les armées et l’artillerie, répa
les Flandres et les ports du Levant. Giovanni Bellini, en sa qualité de courtier à l’entrepôt des Allemands, et Giorgio B
ment ces deux œuvres sans reconnaître, comme je ne me lasserai jamais de l’affirmer, l’influence qu’exerçait Giorgio sur s
o sur ses contemporains. Il acheva des scènes bibliques : un jugement de Salomon ; des épisodes de l’histoire de Moïse. Le
l acheva des scènes bibliques : un jugement de Salomon ; des épisodes de l’histoire de Moïse. Les paysages qui les encadre
cènes bibliques : un jugement de Salomon ; des épisodes de l’histoire de Moïse. Les paysages qui les encadrent ne seront j
cadrent ne seront jamais égalés. Giorgio avait l’intention, je crois, de reproduire, en fresques, ces compositions, dont l
à celles du Campo San Stephano. Un Christ conduit au Calvaire, œuvre de jeunesse qu’il termina pour l’église San Rocco, o
jeunesse qu’il termina pour l’église San Rocco, obtint la popularité d’ une image miraculeuse. La face douloureuse du Chri
reux que Giorgio distingua, sans doute, au Rialto, devant un comptoir de banquier, — émurent les Vénitiens. De nombreuses
, au Rialto, devant un comptoir de banquier, — émurent les Vénitiens. De nombreuses ébauches encombraient l’atelier de Gio
émurent les Vénitiens. De nombreuses ébauches encombraient l’atelier de Giorgio. Je me souviens d’une Vénus endormie, d’u
nombreuses ébauches encombraient l’atelier de Giorgio. Je me souviens d’ une Vénus endormie, d’une Judith, d’une femme assi
combraient l’atelier de Giorgio. Je me souviens d’une Vénus endormie, d’ une Judith, d’une femme assise attirant un amour a
telier de Giorgio. Je me souviens d’une Vénus endormie, d’une Judith, d’ une femme assise attirant un amour armé d’une flèc
nus endormie, d’une Judith, d’une femme assise attirant un amour armé d’ une flèche. La réputation de Titian grandissait à
d’une femme assise attirant un amour armé d’une flèche. La réputation de Titian grandissait à côté de la sienne, et il s’e
é de la sienne, et il s’en montrait fort heureux. Les manières polies de Cadorin qui savait — quoiqu’il gardât sa dignité 
endre qu’il était à leur service, la gravité avec laquelle il parlait de son art lui valurent des admirateurs solides et d
aquelle il parlait de son art lui valurent des admirateurs solides et d’ innombrables commandes. Son frère et des apprentis
mandes. Son frère et des apprentis actifs et dévoués lui permettaient de les livrer rapidement. Cette ardeur au travail, c
istes protégeaient plus volontiers que Giorgio, blâmé pour la liberté de ses mœurs, son désordre, ses discours païens et s
ïens et son insouciance. La fougue avec laquelle il vantait le talent de Titian le desservait aussi. Les hommes envieux de
l vantait le talent de Titian le desservait aussi. Les hommes envieux de sa beauté et de sa désinvolture, les femmes qu’il
ent de Titian le desservait aussi. Les hommes envieux de sa beauté et de sa désinvolture, les femmes qu’il dédaignait et q
façons hautaines, sa morgue et son charme, voyaient, en cette preuve de noblesse, une sorte d’abdication devant un génie
orgue et son charme, voyaient, en cette preuve de noblesse, une sorte d’ abdication devant un génie supérieur. L’œuvre la p
sorte d’abdication devant un génie supérieur. L’œuvre la plus célèbre de Titian, à cette époque, était, certainement, deux
tian, à cette époque, était, certainement, deux femmes assises auprès d’ une fontaine sur laquelle se penche un enfant. L’u
assises auprès d’une fontaine sur laquelle se penche un enfant. L’une de ces femmes est vêtue de satin blanc. L’agrafe de
taine sur laquelle se penche un enfant. L’une de ces femmes est vêtue de satin blanc. L’agrafe de sa ceinture pourpre est
che un enfant. L’une de ces femmes est vêtue de satin blanc. L’agrafe de sa ceinture pourpre est en or. Ses mains, gantées
blanc. L’agrafe de sa ceinture pourpre est en or. Ses mains, gantées de jaune, serrent des tiges de jasmin. L’autre est n
ure pourpre est en or. Ses mains, gantées de jaune, serrent des tiges de jasmin. L’autre est nue. Le bras droit s’appuie c
s en bas-relief. Le bras gauche élève une urne, la draperie qui tombe de l’épaule cerne admirablement la ligne du torse et
ule cerne admirablement la ligne du torse et des jambes. L’ordonnance de cette œuvre, le type des femmes, l’ardente couleu
s. L’ordonnance de cette œuvre, le type des femmes, l’ardente couleur de leur chair sont inspirés par les fresques improvi
ente couleur de leur chair sont inspirés par les fresques improvisées de Barbarelli. Titian esquissa encore quelques compo
ai plus des arbres dont on dira : « Comme ils tiennent à la terre par de puissantes racines ! » Fou, je le serai, lorsque,
de puissantes racines ! » Fou, je le serai, lorsque, devant les plis de mes étoffes, vous ne direz plus : « Sous ce broca
nflés… ! » Fou, je le serai, quand les paysages qui forment les fonds de mes toiles ou le cadre de mes scènes pastorales n
i, quand les paysages qui forment les fonds de mes toiles ou le cadre de mes scènes pastorales ne jetteront plus sur elles
s ne jetteront plus sur elles l’air… l’air vivant, qui circule chargé d’ ombres et de clartés… l’air qui modèle les gorges 
nt plus sur elles l’air… l’air vivant, qui circule chargé d’ombres et de clartés… l’air qui modèle les gorges ; creuse les
res qu’il me donne ! Je serai fou, lorsque, poursuivi par le souvenir d’ un rêve plastique, je me dirai : « Il ne faut pas
our-là, Giorgio sera fou ! Mais il ne lest pas, quand il réunit, dans de calmes décors champêtres, des femmes nues et des
ue belle peinture. Je ne me trompai point. Peu après, Giorgio convia, de nouveau, ses amis et ceux qu’il savait violemment
n médite, s’écria Ridolfi…, mais moi je parlerai… — C’est le jugement de Titian que nous voulons, interrompirent les uns.
jugement de Titian que nous voulons, interrompirent les uns. — Celui de Ridolfi nous amusera davantage, répliquèrent les
onne, je le jure, ne célébrera mieux que moi les créations splendides de Barbarelli… personne… — Tu m’oublies, protesta Pa
Tu m’oublies, protesta Paris Bordone, qui venait de quitter l’atelier de Titian pour celui de Giorgio. — C’est exact, rect
a Paris Bordone, qui venait de quitter l’atelier de Titian pour celui de Giorgio. — C’est exact, rectifia Ridolfi… Je devr
vrais ajouter aussi, Palma, Sebastian, Lorenzo… Tous admirent au fond de leur cœur… en vrais peintres… mais ils ne trouver
au fond de leur cœur… en vrais peintres… mais ils ne trouveraient pas de mots assez grands pour manifester leur admiration
iles, Giorgio de Castelfranco, Scarpaccia a raison quand il conseille de ne pas t’imiter, car tu es inimitable… et nul de
n quand il conseille de ne pas t’imiter, car tu es inimitable… et nul de nous ne l’ignore ! Bons camarades, un long séjour
ns camarades, un long séjour dans les ateliers où mon seul emploi fut de divertir, de défendre et parfois de seconder, sel
un long séjour dans les ateliers où mon seul emploi fut de divertir, de défendre et parfois de seconder, selon mes faible
s ateliers où mon seul emploi fut de divertir, de défendre et parfois de seconder, selon mes faibles talents, les peintres
essaires à une œuvre pour qu’elle soit parfaite ! Les dons malheureux de l’intelligence m’empêchent d’être un peintre… je
lle soit parfaite ! Les dons malheureux de l’intelligence m’empêchent d’ être un peintre… je les maudis, chaque matin ! Cel
avres… et ses couleurs auront le factice éclat des fards… Il s’empara d’ un lampadaire et le tint, pendant quelques instant
para d’un lampadaire et le tint, pendant quelques instants, à l’angle d’ une toile afin de la bien éclairer. — Giorgio, tu
ranquille !… Une femme nue montre son dos. Elle est assise et tournée de telle sorte que vous admirez ses jambes. L’une, d
ue vous admirez ses jambes. L’une, dans sa totalité et dans le charme de sa pose animale, l’autre apparaît à demi. Entre e
que la chaude lumière et elle leur ajoute un mystère… Le second joue de la mandore et, dites-moi, dites-moi, camarades, s
ites-moi, camarades, si jamais artiste dessina et peignit avec autant d’ élégance et de vérité, des mains !… Celle qui va t
rades, si jamais artiste dessina et peignit avec autant d’élégance et de vérité, des mains !… Celle qui va toucher les cor
d’élégance et de vérité, des mains !… Celle qui va toucher les cordes de la mandore a les doigts écartés. On sent, à leur
ore a les doigts écartés. On sent, à leur crispation, qu’ils viennent d’ arracher, à l’instrument, une suave mélodie… Giorg
nt, une suave mélodie… Giorgio, on la sent vagabonder, à la recherche d’ un écho, dans le paysage… et moi, Bernardo Ridolfi
à moitié, tracent une ligne souple sur laquelle s’adaptent les lignes de l’aine… et cela forme une tige et un calice suppo
es femmes ! comme elles brillent, sur la pelouse bordée par un chemin de soleil où s’avancent un berger et ses chèvres ! R
rger et ses chèvres ! Rires et approbations accueillirent le discours de Ridolfi. Mais il ne les écouta pas. Il avait parl
me je t’aime, Titian, je célébrerai, pour te plaire, la seconde toile de Giorgio Barbarelli, notre maître, et je te dirai 
maître, et je te dirai : « Titian de Cadore, n’admires-tu pas ce ciel d’ orage ? Les éclairs séparent les nuées amoncelées
eur blafarde lueur fait luire les façades des maisons et les feuilles d’ un bouleau dont la brise écarte les branches ! » —
leau dont la brise écarte les branches ! » — Giorgio, tu as eu raison de mettre devant un socle portant deux colonnes cass
es cassées un berger et, comme vis-à-vis, sur une éminence, aux pieds d’ un bouquet d’arbres et de broussailles, une femme
berger et, comme vis-à-vis, sur une éminence, aux pieds d’un bouquet d’ arbres et de broussailles, une femme presque nue e
comme vis-à-vis, sur une éminence, aux pieds d’un bouquet d’arbres et de broussailles, une femme presque nue et qui allait
n jeune animal… On dirait une faunesse et son faunillon !… J’ai envie de crier à ces femmes : « Sortez de vos toiles, quoi
nesse et son faunillon !… J’ai envie de crier à ces femmes : « Sortez de vos toiles, quoique vous paraissiez heureuses, au
avail inconscient. Bons camarades, je ne me déclarerais point content de moi-même si vous admiriez simplement l’exactitude
e si vous admiriez simplement l’exactitude avec laquelle je m’efforce de représenter les choses de la nature. Je veux qu’e
ent l’exactitude avec laquelle je m’efforce de représenter les choses de la nature. Je veux qu’en regardant ces femmes vou
Je veux encore que vous disiez devant ces arbres : « Qu’il serait bon de s’étendre, de discourir, de boire sous leurs rame
que vous disiez devant ces arbres : « Qu’il serait bon de s’étendre, de discourir, de boire sous leurs rameaux ! » — Tu p
ez devant ces arbres : « Qu’il serait bon de s’étendre, de discourir, de boire sous leurs rameaux ! » — Tu peins nos rêves
e, de discourir, de boire sous leurs rameaux ! » — Tu peins nos rêves de bonheur, s’écria Bordone. Tes seigneurs nous enga
is beau et vigoureux comme le seraient tous les hommes, sans le péché d’ Adam. Tu apportes les visions du paradis terrestre
dam. Tu apportes les visions du paradis terrestre… — Je n’ai parcouru d’ autre paradis que les campagnes de Castelfranco, l
radis terrestre… — Je n’ai parcouru d’autre paradis que les campagnes de Castelfranco, les jardins de Maser, les palais et
rcouru d’autre paradis que les campagnes de Castelfranco, les jardins de Maser, les palais et les canaux de Venise… Alexan
agnes de Castelfranco, les jardins de Maser, les palais et les canaux de Venise… Alexandra répondit : — La vie me plairait
transformait pas une figure humaine en un masque hideux… — Au diable de pareilles terreurs ! s’écria Barbarelli en riant.
reilles terreurs ! s’écria Barbarelli en riant. Ce sont là, mes amis, de venimeuses vipères… et pour attirer les vipères i
vipères il faut des pierres et des trous. Comblez-moi bien vite ceux de vos cervelles abandonnées, à ce que je vois, et p
s, et peu entretenues par la philosophie. Transformez-les en bouquets de roses ! Les dieux vous l’ordonnent, soyez-en cert
es elles appelleront les amants, les oiseaux et les insectes amateurs de pollen et de nectar ! Qu’allez-vous donc imaginer
lleront les amants, les oiseaux et les insectes amateurs de pollen et de nectar ! Qu’allez-vous donc imaginer ? N’avez-vou
en et de nectar ! Qu’allez-vous donc imaginer ? N’avez-vous pas assez de jeunesse, d’ardeur et d’appétit pour être entière
ar ! Qu’allez-vous donc imaginer ? N’avez-vous pas assez de jeunesse, d’ ardeur et d’appétit pour être entièrement possédés
z-vous donc imaginer ? N’avez-vous pas assez de jeunesse, d’ardeur et d’ appétit pour être entièrement possédés par les pla
d’ardeur et d’appétit pour être entièrement possédés par les plaisirs de l’heure qui passe ? Que votre esprit, comme celui
proie et l’atteindre ! Que votre cœur décore cette chasse aventureuse de poésie ! Que vos sens jouissent… et vous ne croir
luth, dans ces tableaux, pensent de même. Aussi ne s’étonnent-ils pas de voir, à leurs côtés, des nymphes dévêtues… Elles
ncieuses comme elles… ce qui est, pour les femmes, la meilleure façon de rester dans leur rôle et de prouver leur esprit.
est, pour les femmes, la meilleure façon de rester dans leur rôle et de prouver leur esprit. Barbarelli, Ridolfi et tous
eur esprit. Barbarelli, Ridolfi et tous ces artistes, légèrement pris de vin, prononcèrent alors, sur les femmes, des disc
rs dont la fantaisie m’amusa, mais que je condamnai. Ils n’estimaient d’ elles que leur corps, souriaient de leur intellige
que je condamnai. Ils n’estimaient d’elles que leur corps, souriaient de leur intelligence ou en déploraient l’inutilité.
s insensées, dit-il. — J’échangerais ma beauté contre les dons divins de Cassandra, répliqua la courtisane. — Lorsque je s
plus sagement en plongeant jusqu’à la garde un poignard dans le cœur de Giorgione. * On appelait cette femme la Maurina à
mme la Maurina à cause de sa chair brune et on ne lui connaissait pas d’ autre nom. Elle ne se coiffait pas à la vénitienne
uque, en un chignon compact. Cet arrangement convenait à la petitesse de sa tête. La Maurina avait des sourcils épais, don
aminés, on s’apercevait que leurs prunelles étaient grises et piquées de points noirs et jaunes. Les lèvres étaient charnu
iles restaient longtemps dilatées pour respirer une fleur ou le fumet d’ un plat. Elle portait, à ses chevilles et à ses br
ur ou le fumet d’un plat. Elle portait, à ses chevilles et à ses bras d’ un tour merveilleux, des anneaux d’or massif. On d
ait, à ses chevilles et à ses bras d’un tour merveilleux, des anneaux d’ or massif. On devinait à son accent, qu’elle était
es et son protecteur actuel. Il devait être fort riche, car la maison de la Maurina et ses bijoux excitaient l’envie des p
e plaisait au commerce des peintres et des sculpteurs et leur offrait de magnifiques banquets. Il devait enfin occuper une
s. Il devait enfin occuper une charge importante dans le gouvernement de la République, car il désirait demeurer inconnu,
ésirait demeurer inconnu, et cette discrétion lui valait la sympathie de tous.   — Eh bien, Giorgio, comment trouves-tu la
comment trouves-tu la Maurina ? demanda Ridolfi, comme nous sortions de chez elle. — Très belle, répondit-il évasivement.
ondit-il évasivement. — J’aurais bien voulu cependant entendre le son de sa voix, dit un très jeune homme ; elle n’a pas o
Un soir, un marchand génois augmenta le nombre des convives. Il était de haute taille, magnifiquement vêtu et nous accueil
lle, magnifiquement vêtu et nous accueillit avec des manières pleines de grandeur. Le doute n’était plus permis : nous con
ndeur. Le doute n’était plus permis : nous contemplions le protecteur de la Maurina. Vers la fin du repas, Ridolfi, légère
e ému, s’exalter, céder à la mélancolie, compagne assidue du désir et de l’amour, n’est-ce possible qu’à Naples, Rome, Flo
ble qu’à Naples, Rome, Florence ou Venise ou dans les allées désertes d’ un parc abandonné ? Non, selon M. Émile Henriot, e
dres, où le décor tenait si peu de place : d’ailleurs sous le couvert d’ une épigraphe de Stendhal ; « — C’est un usage imm
r tenait si peu de place : d’ailleurs sous le couvert d’une épigraphe de Stendhal ; « — C’est un usage immémorial, parmi l
de Stendhal ; « — C’est un usage immémorial, parmi les gens affectés d’ être émus en arrivant ici et j’ai presque honte de
i les gens affectés d’être émus en arrivant ici et j’ai presque honte de ce que je viens d’écrire », l’auteur de la Petite
d’être émus en arrivant ici et j’ai presque honte de ce que je viens d’ écrire », l’auteur de la Petite Suite italienne s’
ant ici et j’ai presque honte de ce que je viens d’écrire », l’auteur de la Petite Suite italienne s’est proposé la questi
ière et riche que j’emporte avec moi », pour clore les seize morceaux de cet intermède. L’image qu’il emporte n’est point
et précise où se mêlent aux souvenirs illustres les plus menues joies de la vie : J’aime pour moi ces arcades, Ce dôme v
our moi ces arcades, Ce dôme vert, ces pigeons Tumultueux et qui font De l’ombre sur ces façades. Cette horloge au cadra
an bleu Ce caïman sur sa stèle Et cette ville immortelle Et la courbe de ces cieux… Je contemple la fumée Que ma cigaret
insi que dans les strophes citées tout à l’heure s’efforce à différer de ceux qui furent le plus récemment touchés par le
t touchés par le même spectacle et il se montre plus parent peut-être de Théophile, de Tristan, voire de Saint-Amand, que
le même spectacle et il se montre plus parent peut-être de Théophile, de Tristan, voire de Saint-Amand, que de M. Maurice
et il se montre plus parent peut-être de Théophile, de Tristan, voire de Saint-Amand, que de M. Maurice Barrès ou de M. He
parent peut-être de Théophile, de Tristan, voire de Saint-Amand, que de M. Maurice Barrès ou de M. Henri de Régnier ; à p
ophile, de Tristan, voire de Saint-Amand, que de M. Maurice Barrès ou de M. Henri de Régnier ; à preuve, ce sonnet : LA C
Malgré le midi rude ou le vent glacial, Ce lieu conserve encor l’écho d’ un pas royal — Mais à la rêverie aucun n’est plus
tout au bout, là-bas, se trouve un petit banc. Ce sont deux livrets de vers, charmants, mais trop minces à notre gré, bi
vers, charmants, mais trop minces à notre gré, bien que les ornements de M. Richard et Émile Haumont, de leurs lignes nett
s à notre gré, bien que les ornements de M. Richard et Émile Haumont, de leurs lignes nettes et sinueuses s’il le faut, aj
e que seront les Îles dans la mer. Littérature. Stendhal : Journal d’ Italie, publié par Paul Arbelet, 1 vol. in-18, 3 f
p. 377-381 [377-381]. M. Arbelet publie aujourd’hui un nouveau volume de Stendhal : Journal d’Italie. Ce sont des carnets
M. Arbelet publie aujourd’hui un nouveau volume de Stendhal : Journal d’ Italie. Ce sont des carnets de route que Beyle n’é
un nouveau volume de Stendhal : Journal d’Italie. Ce sont des carnets de route que Beyle n’écrivait que pour lui-même, ce
les lacunes volontaires. On est quelquefois déçu, observe M. Arbelet, de le voir passer devant un Musée sans y entrer, mai
ais les musées et les églises ne servent qu’à remplir les intervalles de ses rendez-vous. C’est ainsi qu’il faut comprendr
tures, les peintures, les sculptures et les livres, il est nécessaire d’ être en un certain état d’excitation. Stendhal all
sculptures et les livres, il est nécessaire d’être en un certain état d’ excitation. Stendhal allait visiter un tableau com
n tableau comme on va voir une maîtresse, et pour exprimer son manque de curiosité devant un livre, un voyage, etc., il em
très caractéristique dans sa vulgarité : « je ne b… pas pour ce pays de Puritains », dit-il de l’Angleterre. Que les malh
ans sa vulgarité : « je ne b… pas pour ce pays de Puritains », dit-il de l’Angleterre. Que les malheureux forçats de l’art
ys de Puritains », dit-il de l’Angleterre. Que les malheureux forçats de l’art et de la littérature ne s’imaginent pas que
ins », dit-il de l’Angleterre. Que les malheureux forçats de l’art et de la littérature ne s’imaginent pas que Stendhal n’
t pas que Stendhal n’avait, en visitant l’Italie, que le but pratique d’ écrire son Histoire de la peinture. Ce livre, il n
vait, en visitant l’Italie, que le but pratique d’écrire son Histoire de la peinture. Ce livre, il ne le composa qu’en des
ire de la peinture. Ce livre, il ne le composa qu’en des heures vides d’ amour et pour tromper son ennui. Aucune ville, auc
es vides d’amour et pour tromper son ennui. Aucune ville, aucun musée de l’Italie ne l’attira qu’autant qu’il espérait y r
maîtresse, et il n’a jamais cherché dans les musées que l’expression de la passion, de sa passion à lui, avec toutes ses
il n’a jamais cherché dans les musées que l’expression de la passion, de sa passion à lui, avec toutes ses nuances. Il écr
it : « Je note pour la voir la Sainte-Thérèse du Bernin dans l’église de la Vittoria. Lalande dit “que la sainte semble pa
e semble découvrir sa poitrine pour la percer au cœur ; il la regarde d’ un air tranquille et en souriant. Quel air divin !
uelle volupté !… » L’art, selon lui, ne peut reproduire que des états de passion humaine, et les mysticités religieuses se
sion humaine, et les mysticités religieuses se confondent avec celles de l’amour. L’amour fut pour Stendhal l’unique occup
avec celles de l’amour. L’amour fut pour Stendhal l’unique occupation de sa vie, et c’est cette perpétuelle culture de sa
hal l’unique occupation de sa vie, et c’est cette perpétuelle culture de sa sensibilité qui lui donna cette connaissance m
culture de sa sensibilité qui lui donna cette connaissance minutieuse de soi-même, qui était pour lui un moyen de bonheur 
ette connaissance minutieuse de soi-même, qui était pour lui un moyen de bonheur : — Ton affaire est-elle de vivre ou de
ême, qui était pour lui un moyen de bonheur : — Ton affaire est-elle de vivre ou de décrire ta vie ? Tu ne dois faire de
it pour lui un moyen de bonheur : — Ton affaire est-elle de vivre ou de décrire ta vie ? Tu ne dois faire de journal qu’a
Ton affaire est-elle de vivre ou de décrire ta vie ? Tu ne dois faire de journal qu’autant que cela peut t’aider à vivre d
rande (en grand homme). On trouvera dans ce volume le texte intégral de tous les carnets de route de Stendhal. Le plus in
e). On trouvera dans ce volume le texte intégral de tous les carnets de route de Stendhal. Le plus intéressant est le jou
rouvera dans ce volume le texte intégral de tous les carnets de route de Stendhal. Le plus intéressant est le journal mila
s intéressant est le journal milanais qui nous donne le récit complet de ses amours avec Angela Pietragrua. Après onze ann
récit complet de ses amours avec Angela Pietragrua. Après onze années de séparation, Beyle retrouve son amie, qu’il a si i
it à la ville qu’elle habitait. Et Stendhal note toutes les émotions de sa chair et de son cœur, et il y a dans ce journa
u’elle habitait. Et Stendhal note toutes les émotions de sa chair et de son cœur, et il y a dans ce journal des notations
s de sa chair et de son cœur, et il y a dans ce journal des notations d’ une très grande finesse d’analyse, comme celle-ci 
ur, et il y a dans ce journal des notations d’une très grande finesse d’ analyse, comme celle-ci : La veille nous avions p
isin à une maison qu’elle (Angela) a dans un faubourg. J’eus un accès de mélancolie tendre, et je reconnus l’amour. Si je
cris pas, j’oublie tout ; mais si je décris mon sentiment, je me fais de la peine. J’éprouve bien que ce qui est sentiment
e la peine. J’éprouve bien que ce qui est sentiment pur ne laisse pas de souvenir. J’étais sur le point de m’attendrir ; j
mes aux yeux et le cœur gros. Ce qui est sentiment pur ne laisse pas de souvenir, et c’est l’image du bonheur qui s’effac
e bonheur, et lorsqu’il l’avait trouvé, il en jouissait et dédaignait de l’analyser. On lira encore de curieuses pages iné
t trouvé, il en jouissait et dédaignait de l’analyser. On lira encore de curieuses pages inédites de Stendhal sur Florence
dédaignait de l’analyser. On lira encore de curieuses pages inédites de Stendhal sur Florence, Venise, Padoue. Il visite
garde à peine ; « il y vient chercher Angela. Nous le retrouvons près d’ elle-, un peu défiant, un peu déçu, mais pas encor
un peu déçu, mais pas encore lassé ». Et peut-être que cette manière d’ aimer l’Italie indignera les snobs de l’Art, qui,
. Et peut-être que cette manière d’aimer l’Italie indignera les snobs de l’Art, qui, leur Bædeker à la main, et le cœur vi
nera les snobs de l’Art, qui, leur Bædeker à la main, et le cœur vide de toute passion, contemplent des tableaux qu’ils ne
plent des tableaux qu’ils ne comprennent pas, parce qu’ils ont oublié de vivre, avant d’entrer dans les Musées. Histoir
ux qu’ils ne comprennent pas, parce qu’ils ont oublié de vivre, avant d’ entrer dans les Musées. Histoire Edmond Barth
. 381-388 [382-386]. Marquis de Saint-Maurice : Lettres sur la Cour de Louis XIV, 1667-1670, publiées avec une introduct
la carrière du marquis de Saint-Maurice, ambassadeur en France du duc de Savoie Charles-Emmanuel II, puis ministre de la d
ssadeur en France du duc de Savoie Charles-Emmanuel II, puis ministre de la duchesse régente Marie de Nemours, ne montre c
Nemours, ne montre combien Louis XIV dominait à cette époque la cour de Savoie. L’attention est ramenée là-dessus par cet
n est ramenée là-dessus par cette publication des Lettres sur la Cour de Louis XIV, que le marquis rédigea durant les sept
r la Cour de Louis XIV, que le marquis rédigea durant les sept années de son séjour à la Cour de France. Ce sont, le plus
que le marquis rédigea durant les sept années de son séjour à la Cour de France. Ce sont, le plus souvent, des lettres con
du marquis de Saint-Maurice, laquelle se trouve aux Archives royales de Turin. Le titre même sous lequel l’on a groupé ce
Le marquis de Saint-Maurice vit Louis XIV dans le premier rayonnement de sa jeune gloire, le Louis XIV des premières conqu
s XIV des premières conquêtes. La coalition même qui, après le succès de la guerre de Dévolution, amena le traité d’Aix-la
mières conquêtes. La coalition même qui, après le succès de la guerre de Dévolution, amena le traité d’Aix-la-Chapelle (16
même qui, après le succès de la guerre de Dévolution, amena le traité d’ Aix-la-Chapelle (1668) ne semble pas, en réalité,
porta surtout un excellent prétexte pour avoir le loisir nécessaire à de nouveaux plans : et ce fut, en effet, la politiqu
e, affaiblit l’Empire, engagea avec tous les atouts en main la guerre de Hollande et aboutit à la glorieuse paix de Nimègu
s atouts en main la guerre de Hollande et aboutit à la glorieuse paix de Nimègue. À côté du diplomate intéressant, on le v
sant, on le voit, en ses aperçus, il y a, dans l’ambassadeur, l’homme de cour qui tient son maître au courant de bien des
, dans l’ambassadeur, l’homme de cour qui tient son maître au courant de bien des choses dont on a souvent parlé ailleurs
t Montespan ; puis les affaires plus ou moins scabreuses du Chevalier de Lorraine ; les dernières années et la mort de Mad
scabreuses du Chevalier de Lorraine ; les dernières années et la mort de Madame ; les amours à demi ridicules de la Grande
s dernières années et la mort de Madame ; les amours à demi ridicules de la Grande Mademoiselle, la disgrâce de Lauzun, et
 ; les amours à demi ridicules de la Grande Mademoiselle, la disgrâce de Lauzun, etc. On trouve aussi un Louis XIV que M. 
un Louis XIV que M. Jean Lemoine déclare plus « bonhomme » que celui de Saint-Simon. Toute comparaison avec Saint-Simon e
ute comparaison avec Saint-Simon est hasardeuse. Je n’ai pas le temps de m’étendre là-dessus. Je dirai seulement que le Lo
i seulement que le Louis XIV de Saint-Simon n’a nullement ce « masque d’ impassibilité » que voit M. Lemoine. La position d
lement ce « masque d’impassibilité » que voit M. Lemoine. La position de l’Ambassadeur lui-même à la Cour de Louis XIV ser
que voit M. Lemoine. La position de l’Ambassadeur lui-même à la Cour de Louis XIV serait, d’après ces Lettres, malgré tou
tôt modeste, semblerait-il. Il est vrai qu’on pourrait en dire autant de la plupart des ambassadeurs d’alors. La Maison de
est vrai qu’on pourrait en dire autant de la plupart des ambassadeurs d’ alors. La Maison de Savoie n’avait pas encore inau
rait en dire autant de la plupart des ambassadeurs d’alors. La Maison de Savoie n’avait pas encore inauguré, à l’égard du
it pas encore inauguré, à l’égard du Grand Roi, la terrible politique de Victor-Amédée II. Le traité de Rivoli (1631) l’av
rd du Grand Roi, la terrible politique de Victor-Amédée II. Le traité de Rivoli (1631) l’avait mise dans une position de v
-Amédée II. Le traité de Rivoli (1631) l’avait mise dans une position de vassalité d’où elle ne devait pas de sitôt sortir
e traité de Rivoli (1631) l’avait mise dans une position de vassalité d’ où elle ne devait pas de sitôt sortir. Sans doute,
) l’avait mise dans une position de vassalité d’où elle ne devait pas de sitôt sortir. Sans doute, les avis du marquis de
Maurice sont écoutés avec déférence par les ministres et les généraux de Louis XIV, et certaines de ses interventions ont
éférence par les ministres et les généraux de Louis XIV, et certaines de ses interventions ont des effets notables. Tout d
le fait beaucoup poser (la page est jolie) ; et les secrets conseils d’ audace et d’ambition (du côté de l’Italie, curieus
ucoup poser (la page est jolie) ; et les secrets conseils d’audace et d’ ambition (du côté de l’Italie, curieuse prescience
bassadeur donne à son souverain sentent leur diplomate humilié, forcé de « se plier aux circonstances », et désireux de re
plomate humilié, forcé de « se plier aux circonstances », et désireux de revanche à proportion. Bien que cette Corresponda
ue cette Correspondance ne s’étende pas jusque-là, la dernière partie de la carrière du marquis de Saint-Maurice, devenu a
ère du marquis de Saint-Maurice, devenu après son ambassade, ministre de Charles-Emmanuel II, puis de la duchesse sa veuve
ce, devenu après son ambassade, ministre de Charles-Emmanuel II, puis de la duchesse sa veuve, doit être signalée. La disg
alée. La disgrâce qui la marqua, où elle s’acheva, montre la tyrannie de la tutelle où Louis XIV tenait la Maison de Savoi
cheva, montre la tyrannie de la tutelle où Louis XIV tenait la Maison de Savoie. Les suites de cette tyrannie ont compté d
nie de la tutelle où Louis XIV tenait la Maison de Savoie. Les suites de cette tyrannie ont compté dans l’histoire de l’Eu
on de Savoie. Les suites de cette tyrannie ont compté dans l’histoire de l’Europe. On sait comment le marquis de Saint-Mau
s de Saint-Maurice fut mêlé aux intrigues qui amenèrent la déconvenue de Louis XIV au sujet de Casal. Le comte Mattioli, m
Mantoue, fut enfermé à Pignerol (il semble bien devoir être le Masque de Fer), par la vengeance du cabinet de Versailles p
emble bien devoir être le Masque de Fer), par la vengeance du cabinet de Versailles poursuivant en lui l’homme qui avait d
e Versailles poursuivant en lui l’homme qui avait dénoncé les projets de la France sur Casal, clef des possessions espagno
ions espagnoles du Milanais. Mattioli avait révélé la chose à la Cour de Turin, intéressée au moins autant que la France à
rol, le renvoi du marquis de Saint-Maurice était exigé par le cabinet de Versailles, qui fut docilement obéi par la Régent
t obéi par la Régente. M. Jean Lemoine appelle « glorieuse » la chute de Saint-Maurice. C’est, en effet, au mépris des gra
e que Saint-Maurice aggrava, par patriotisme si l’on veut, les effets de la divulgation de Mattioli. Cependant, il entra p
e aggrava, par patriotisme si l’on veut, les effets de la divulgation de Mattioli. Cependant, il entra plus encore d’étour
effets de la divulgation de Mattioli. Cependant, il entra plus encore d’ étourderie là-dedans. Le marquis de Saint-Maurice
int-Maurice eût pu, semble-t-il, agir en cette circonstance avec plus de prudence, et l’on constate, non sans regret, que,
, même après sa chute, il se cramponna (bien inutilement) à la faveur de Louis XIV. Quoi qu’il en soit, ce renvoi d’un min
inutilement) à la faveur de Louis XIV. Quoi qu’il en soit, ce renvoi d’ un ministre dévoué, sur l’ordre hautain de Louis X
oi qu’il en soit, ce renvoi d’un ministre dévoué, sur l’ordre hautain de Louis XIV, est certainement l’un des épisodes les
, est certainement l’un des épisodes les plus humiliants des rapports de la Maison de Savoie avec Louis XIV ; et un tel ép
ement l’un des épisodes les plus humiliants des rapports de la Maison de Savoie avec Louis XIV ; et un tel épisode fait co
ouis XIV ; et un tel épisode fait comprendre à merveille la politique de revanche, violente et rusée, du successeur de Cha
merveille la politique de revanche, violente et rusée, du successeur de Charles-Emmanuel II, ce curieux Victor-Amédée II
II, ce curieux Victor-Amédée II qui demeure, en somme, le grand homme de sa Maison. Il faut remercier M. Jean Lemoine de l
somme, le grand homme de sa Maison. Il faut remercier M. Jean Lemoine de la contribution que sont, pour l’histoire de Loui
emercier M. Jean Lemoine de la contribution que sont, pour l’histoire de Louis XIV et de la Monarchie de Savoie, ces Lettr
Lemoine de la contribution que sont, pour l’histoire de Louis XIV et de la Monarchie de Savoie, ces Lettres et l’introduc
ontribution que sont, pour l’histoire de Louis XIV et de la Monarchie de Savoie, ces Lettres et l’introduction qui les com
atte : Crimes et Procès politiques sous Louis XIV ; Société française d’ imprimerie et de librairie, 3 fr. 50 Incidemmen
Procès politiques sous Louis XIV ; Société française d’imprimerie et de librairie, 3 fr. 50 Incidemment soulevée au co
ent soulevée au cours de l’ouvrage précédent, la question du « Masque de fer » est exposée en son état actuel par M. Louis
ompose son livre intitulé Crimes et Procès politiques sous Louis XIV. De récentes conclusions notables, celles de M. Frant
s politiques sous Louis XIV. De récentes conclusions notables, celles de M. Frantz Funck-Brentano, identifiaient le Masque
notables, celles de M. Frantz Funck-Brentano, identifiaient le Masque de fer dans le comte Girolamo Mattioli, ex-ministre
oli, ex-ministre du duc de Mantoue, que sa trahison lors de l’affaire de Casal avait désigné à la vengeance du gouvernemen
rs de l’affaire de Casal avait désigné à la vengeance du gouvernement de Louis XIV. Enlevé, enfermé à Pignerol en 1679, il
vie durant. Il aurait été finalement transféré à la Bastille, et avec d’ exceptionnelles précautions de secret, celle du ma
lement transféré à la Bastille, et avec d’exceptionnelles précautions de secret, celle du masque notamment (un masque d’ét
ionnelles précautions de secret, celle du masque notamment (un masque d’ étoffe noire), d’où le légendaire détail. C’est à
ions de secret, celle du masque notamment (un masque d’étoffe noire), d’ où le légendaire détail. C’est à la Bastille qu’il
e détail. C’est à la Bastille qu’il serait mort, en 1703. Le registre de l’église Saint-Paul mentionne, à cette date, le d
rchioly, prisonnier à la Bastille, nom qui est la corruption probable de Mattioli. On peut penser que cette thèse est la b
que cette thèse est la bonne. Tout s’y tient. La vengeance du cabinet de Versailles s’explique assez par la trahison du mi
xplique assez par la trahison du ministre Mattioli, convenant d’abord de la reddition de Casal à la France, et divulguant
r la trahison du ministre Mattioli, convenant d’abord de la reddition de Casal à la France, et divulguant là-dessus toute
ion. Il resterait seulement à trouver, en scrutant toujours l’affaire de Casal et ses suites, pourquoi le gouvernement de
t toujours l’affaire de Casal et ses suites, pourquoi le gouvernement de Louis XIV, ici, voulut un tel secret (la précauti
e secret était bien inutile, dit-il, puisque l’arrestation et le lieu de détention de Mattioli avaient été divulgués en Eu
t bien inutile, dit-il, puisque l’arrestation et le lieu de détention de Mattioli avaient été divulgués en Europe. Cependa
l en soit, M. Matte propose, d’après M. Lair qui l’a avancée à la fin de son grand ouvrage sur Foucquet, une autre solutio
son grand ouvrage sur Foucquet, une autre solution. L’homme au masque de fer serait un certain Eustache Danger, homme à to
fer serait un certain Eustache Danger, homme à tout faire, exécuteur de quelque besogne louche, et dont on aurait voulu s
à son auteur l’incarcération perpétuelle, — et le masque. Pour tâcher de découvrir cette besogne louche, M. Matte, d’après
Pregnani, qui était abbé, aurait été employé par Hugues de Lionne « à de secrètes négociations entre Louis XIV et Charles 
omis. Ce n’est pas tout : Pregnani n’était autre que… le fils naturel de Charles II ; et de là le secret, le masque. C’est
tout : Pregnani n’était autre que… le fils naturel de Charles II ; et de là le secret, le masque. C’est bien romanesque. I
s aux Îles Sainte-Marguerite, puis enfin à la Bastille, un prisonnier d’ État du nom d’Eustache Danger (alias Pregnani, sel
nte-Marguerite, puis enfin à la Bastille, un prisonnier d’État du nom d’ Eustache Danger (alias Pregnani, selon M. Barnes),
. Barnes), et ceci aux dates qui importent dans la question du Masque de fer. Mais il y avait, aux mêmes dates, d’autres p
Masque de fer. Mais il y avait, aux mêmes dates, d’autres prisonniers d’ État aussi. L’inconvénient capital de cette thèse,
êmes dates, d’autres prisonniers d’État aussi. L’inconvénient capital de cette thèse, c’est qu’elle n’établit à aucun mome
thèse, c’est qu’elle n’établit à aucun moment la nature du « délit » d’ E. Danger, ou même de Pregnani, si l’on admet cett
n’établit à aucun moment la nature du « délit » d’E. Danger, ou même de Pregnani, si l’on admet cette identification, qui
peut dire, comportent toujours quelque fait très connu, quelque point de départ positif. Dans le cas du comte Mattioli, c’
art positif. Dans le cas du comte Mattioli, c’est Casal ; dans le cas de Pregnani-Danger, c’est, quoi ? Impossible, ici, d
asal ; dans le cas de Pregnani-Danger, c’est, quoi ? Impossible, ici, de citer un fait. On mêle bien Lauzun à l’affaire, l
u’une suggestion. C’est pourquoi je crois que l’on peut, sans risquer de se tromper beaucoup, définitivement énoncer ceci 
squer de se tromper beaucoup, définitivement énoncer ceci : le Masque de fer fut le comte Girolamo Mattioli, ex-ministre d
Marguerite, puis enfin à la Bastille, pour sa trahison dans l’affaire de Casal. Et voilà pourtant une des choses, fantasti
us ne pouvons que citer le titre des deux autres études : « le Procès de Foucquet » et « la Conspiration du chevalier de R
études : « le Procès de Foucquet » et « la Conspiration du chevalier de Rohan » (ou connaît la connivence de celui-ci ave
t « la Conspiration du chevalier de Rohan » (ou connaît la connivence de celui-ci avec les Hollandais, lors de la guerre d
naît la connivence de celui-ci avec les Hollandais, lors de la guerre de Hollande). L’ouvrage donne, en outre, quelques dé
ande). L’ouvrage donne, en outre, quelques détails sur le Droit pénal de l’ancienne monarchie. Jarro : Une favorite de
s sur le Droit pénal de l’ancienne monarchie. Jarro : Une favorite de Victor-Emmanuel II ; adapté de l’italien par Mme 
nne monarchie. Jarro : Une favorite de Victor-Emmanuel II ; adapté de l’italien par Mme Jean Carrère ; Juven, 3 fr. 50
lien par Mme Jean Carrère ; Juven, 3 fr. 50 Puisqu’il est question de la Maison de Savoie dans cette chronique-ci, diso
Jean Carrère ; Juven, 3 fr. 50 Puisqu’il est question de la Maison de Savoie dans cette chronique-ci, disons quelques m
de la Maison de Savoie dans cette chronique-ci, disons quelques mots de cette Laura Bon, qui fut Une Favorite de Victor-E
que-ci, disons quelques mots de cette Laura Bon, qui fut Une Favorite de Victor-Emmanuel II, et dont M. Jarro a recueilli
ctor-Emmanuel II, et dont M. Jarro a recueilli les Souvenirs, adaptés de l’italien par Mme Jean Carrère. Favorite est beau
alien par Mme Jean Carrère. Favorite est beaucoup dire. Si la passion de la tragédienne Laura Bon pour le « Re galantuomo 
n de la tragédienne Laura Bon pour le « Re galantuomo » fut une chose de conséquence, puisqu’elle paraît, malheureusement,
ce, puisqu’elle paraît, malheureusement, avoir dominé cette existence d’ une actrice belle et célèbre, la passion du roi, q
imer que par à-coups, par caprices ; et comme Laura Bon, être de plus de générosité que de finesse, prenait toujours au tr
ps, par caprices ; et comme Laura Bon, être de plus de générosité que de finesse, prenait toujours au tragique ces sautes
de générosité que de finesse, prenait toujours au tragique ces sautes d’ un sentiment qu’elle était inhabile à gouverner, e
elle et plus avisée. Et c’est une vie intime assez curieuse que celle de ce roi juponnier, qui ne laissait à sa femme que
elle de ce roi juponnier, qui ne laissait à sa femme que la ressource d’ être un modèle de vertu (vertu allant jusqu’au pla
ponnier, qui ne laissait à sa femme que la ressource d’être un modèle de vertu (vertu allant jusqu’au placement des petits
(c’est surtout cela que devient vite Laura Bon après un premier éclat de passion fugitive), pour être tranquille dans ses
fugitive), pour être tranquille dans ses nouvelles amours. Ce tableau de la Cour piémontaise ne manque pas d’amusement. Le
ses nouvelles amours. Ce tableau de la Cour piémontaise ne manque pas d’ amusement. Le même homme menait, dans le même temp
d’amusement. Le même homme menait, dans le même temps, sa belle lutte de l’indépendance italienne. Sous ce dernier rapport
e lutte de l’indépendance italienne. Sous ce dernier rapport, il y a, de -ci de-là, à glaner dans ce livre. Victor-Emmanuel
e de l’indépendance italienne. Sous ce dernier rapport, il y a, de-ci de -là, à glaner dans ce livre. Victor-Emmanuel, qui
du côté de la Vénétie. Il y a aussi, vers la même date, une histoire de communications secrètes, où l’on voit, d’une part
t envers la France ; et, d’autre part, Victor-Emmanuel révéler partie de ces vues à Napoléon III, par voie extra-diplomati
lheureusement, on ne nous dit pas en quoi consistaient les ouvertures de Bismarck, ni sur quels points portait la communic
res de Bismarck, ni sur quels points portait la communication secrète de Victor-Emmanuel. Il doit s’agir de l’alliance de
s portait la communication secrète de Victor-Emmanuel. Il doit s’agir de l’alliance de celui-ci avec la Prusse, d’accord a
ommunication secrète de Victor-Emmanuel. Il doit s’agir de l’alliance de celui-ci avec la Prusse, d’accord avec la France.
381-388 [382-386]. Dans Scientia (Alcan), 1911, n° XVIl-1, un article de E. Rignano, De l’origine et de la nature mnémoniq
6]. Dans Scientia (Alcan), 1911, n° XVIl-1, un article de E. Rignano, De l’origine et de la nature mnémonique des tendance
a (Alcan), 1911, n° XVIl-1, un article de E. Rignano, De l’origine et de la nature mnémonique des tendances affectives, pr
des tendances affectives, propose une solution du problème finaliste de la vie en attribuant à la matière organisée une p
ant à la matière organisée une propriété mnémonique, la différenciant de la matière inorganique et manifestée selon lui, d
 affectivité » constituerait, par association mnémonique, une force «  d’ impulsions » s’opposant au simple réflexe, eu ce q
qu’une seule solution, l’affectivité étant au contraire susceptible «  d’ un nombre très grand et indéfini de solutions ».
é étant au contraire susceptible « d’un nombre très grand et indéfini de solutions ». Science sociale. Vilfredo Pareto 
musant petit livre sur le Mythe vertuiste et la littérature immorale, de se moquer des maniaques de vertu qui, tel le mini
ythe vertuiste et la littérature immorale, de se moquer des maniaques de vertu qui, tel le ministre italien Luzzatti, ne p
ertu qui, tel le ministre italien Luzzatti, ne parlent rien moins que de « jeter à la mer avec une meule de moulin au cou 
uzzatti, ne parlent rien moins que de « jeter à la mer avec une meule de moulin au cou » tout écrivain ayant scandalisé un
is, pourvu qu’on ne touche pas à ce qu’il plaît à certaines personnes de nommer obscène. » M. Luzzatti déjà nommé a donné
eur des chemins de fer italiens pour empêcher la vente dans les gares de tout écrit pouvant, toujours, scandaliser un enfa
pouvant, toujours, scandaliser un enfant, et a promis à son Parlement de surveiller personnellement les mauvais écrits. Vr
raiment, comme le dit l’auteur, si ministre et directeur ont du temps de reste, ils feraient mieux l’un de s’occuper du se
ministre et directeur ont du temps de reste, ils feraient mieux l’un de s’occuper du service de ses chemins de fer, qui e
nt du temps de reste, ils feraient mieux l’un de s’occuper du service de ses chemins de fer, qui est déplorable, et l’autr
uper du service de ses chemins de fer, qui est déplorable, et l’autre d’ assurer la sécurité de ses concitoyens, qui laisse
chemins de fer, qui est déplorable, et l’autre d’assurer la sécurité de ses concitoyens, qui laisse fort à désirer. Mais
s. Au Musée du Louvre : le Saint Sébastien de Mantegna ; […] le buste de Richelieu par le Bernin Auguste Marguillier. T
rniers, le département des peintures du Musée du Louvre. Il ne s’agit de rien moins que d’un Mantegna et d’un La  Tour. Le
ment des peintures du Musée du Louvre. Il ne s’agit de rien moins que d’ un Mantegna et d’un La  Tour. Le premier provient
s du Musée du Louvre. Il ne s’agit de rien moins que d’un Mantegna et d’ un La  Tour. Le premier provient de l’église d’Aig
de rien moins que d’un Mantegna et d’un La  Tour. Le premier provient de l’église d’Aigueperse, dans le Puy-de-Dôme. Depui
s que d’un Mantegna et d’un La  Tour. Le premier provient de l’église d’ Aigueperse, dans le Puy-de-Dôme. Depuis des siècle
y-de-Dôme. Depuis des siècles elle possédait deux œuvres remarquables de la Renaissance italienne : une charmante Nativité
res remarquables de la Renaissance italienne : une charmante Nativité de Benedetto Ghirlandajo, et une toile plus admirabl
et une toile plus admirable encore : un Saint Sébastien de Mantegna. D’ où lui venait ce précieux trésor ? Paul Mantz, dan
article paru en 1886 dans la Gazette des Beaux-Arts 5, et accompagné d’ une belle reproduction du Saint Sébastien, a essay
, et accompagné d’une belle reproduction du Saint Sébastien, a essayé d’ en reconstituer l’histoire. Le catalogue de l’Expo
Saint Sébastien, a essayé d’en reconstituer l’histoire. Le catalogue de l’Exposition de Clermont-Ferrand en 1863, où le t
, a essayé d’en reconstituer l’histoire. Le catalogue de l’Exposition de Clermont-Ferrand en 1863, où le tableau figura, l
t-Ferrand en 1863, où le tableau figura, le désigne comme « provenant de la maison de Bourbon » ; or, un des seigneurs d’A
1863, où le tableau figura, le désigne comme « provenant de la maison de Bourbon » ; or, un des seigneurs d’Aigueperse, Gi
ne comme « provenant de la maison de Bourbon » ; or, un des seigneurs d’ Aigueperse, Gilbert de Bourbon, avait épousé, en 1
s de Gonzague, seigneur et maître de Mantegna : est-il trop téméraire de supposer que le Saint Sébastien ait été apporté d
-il trop téméraire de supposer que le Saint Sébastien ait été apporté de Mantoue en France par la jeune épousée ou qu’il a
u-frère Gilbert, et que celui-ci en ait fait cadeau à la petite ville d’ Aigueperse, plus florissante alors qu’aujourd’hui,
terie à contenter ? Quoi qu’il en soit, à en juger par l’héliogravure de la Gazette des Beaux-Arts et la description entho
iogravure de la Gazette des Beaux-Arts et la description enthousiaste de Paul Mantz (nos seuls éléments d’appréciation pou
Arts et la description enthousiaste de Paul Mantz (nos seuls éléments d’ appréciation pour l’instant, puisque nous ne pouvo
ue du tableau lui-même, auquel la direction du Louvre juge nécessaire de faire subir quelques réparations avant de l’expos
et le sentiment le Saint Sébastien du même peintre au Musée impérial de Vienne : le martyr, percé de flèches, y est lié a
astien du même peintre au Musée impérial de Vienne : le martyr, percé de flèches, y est lié aussi à une colonne encastrée
de flèches, y est lié aussi à une colonne encastrée dans un fragment d’ architecture antique en arrière duquel se découpe
duquel se découpe sur le ciel un paysage accidenté ; mais le tableau d’ Aigueperse est bien plus important que celui de Vi
enté ; mais le tableau d’Aigueperse est bien plus important que celui de Vienne (2 m 55 de hauteur contre 0 m 68, et 1 m 4
leau d’Aigueperse est bien plus important que celui de Vienne (2 m 55 de hauteur contre 0 m 68, et 1 m 40 de largeur contr
rtant que celui de Vienne (2 m 55 de hauteur contre 0 m 68, et 1 m 40 de largeur contre 0 m 31), et il offre en outre, au
de largeur contre 0 m 31), et il offre en outre, au bas du piédestal de la colonne où le saint est attaché, les bustes de
au bas du piédestal de la colonne où le saint est attaché, les bustes de deux personnages : l’archer qui vient de le perce
ché, les bustes de deux personnages : l’archer qui vient de le percer de flèches, et un placide bourgeois venu là sans dou
es ces figures, Mantegna se montre, à son habitude, le plus expressif de tous les maîtres. Celle du saint, notamment, est,
ous les maîtres. Celle du saint, notamment, est, suivant l’expression de Paul Mantz, d’une fierté élégante qui se rattache
. Celle du saint, notamment, est, suivant l’expression de Paul Mantz, d’ une fierté élégante qui se rattache à la plus gran
Mantz, d’une fierté élégante qui se rattache à la plus grande manière de Mantegna… « Mais c’est le modelé surtout et la lu
le modelé surtout et la lumière qui font du Saint Sébastien une œuvre d’ une importance capitale. Le rayon tombant du ciel
sse doucement les formes pleines, savantes, savoureuses, comme celles d’ un dieu antique : insensiblement, la lumière se dé
les autres parties du corps. Les carnations sont faites avec du gris d’ argent et des notes d’un rose pâle sur lesquelles
corps. Les carnations sont faites avec du gris d’argent et des notes d’ un rose pâle sur lesquelles éclatent, avec sobriét
avec sobriété d’ailleurs, ici quelques gouttes, là quelques traînées de sang vermeil… L’ensemble est très doux, très simp
« Certes, nous savions bien, avant de venir à Aigueperse, que le nom de Mantegna s’inscrit au premier rang dans la liste
dans la liste des précurseurs. Devant le Saint Sébastien ce caractère de prévision prophétique, cette notion de l’art comp
e Saint Sébastien ce caractère de prévision prophétique, cette notion de l’art complet et définitif avant l’heure prennent
otion de l’art complet et définitif avant l’heure prennent l’évidence de la certitude. » C’est de ce joyau que le Louvre e
définitif avant l’heure prennent l’évidence de la certitude. » C’est de ce joyau que le Louvre est entré en possession :
t de ce joyau que le Louvre est entré en possession : par l’entremise d’ un député de la région, la ville d’Aigueperse l’a
u que le Louvre est entré en possession : par l’entremise d’un député de la région, la ville d’Aigueperse l’a cédé à l’Éta
ré en possession : par l’entremise d’un député de la région, la ville d’ Aigueperse l’a cédé à l’État moyennant la somme de
la région, la ville d’Aigueperse l’a cédé à l’État moyennant la somme de 200 000 francs et la promesse d’une copie destiné
l’a cédé à l’État moyennant la somme de 200 000 francs et la promesse d’ une copie destinée à remplacer l’original dans l’é
du pays. Le prix, certes, est minime pour un Mantegna, à notre époque d’ enchères fantastiques ; cependant on s’est demandé
fantastiques ; cependant on s’est demandé s’il était bien nécessaire de dépenser 200 000 francs uniquement pour faire ven
e venir à Paris, — dépouillant une fois de plus la province au profit de la capitale, — un tableau classé et qui, par cons
rt, temps béni des cambrioleurs et des brocanteurs, est-on jamais sûr de pouvoir conserver une œuvre d’art, même classée ?
ir conserver une œuvre d’art, même classée ? L’histoire du reliquaire de Soudeilles, qui dépasse tout ce qu’on avait imagi
— un maire et un député s’entendant pour faire disparaître un trésor d’ église dont on avait tenté en vain d’obtenir le dé
pour faire disparaître un trésor d’église dont on avait tenté en vain d’ obtenir le déclassement, le remplaçant par une cop
ir — est là pour tout faire craindre quand il s’agit des œuvres d’art de nos églises. […] Une découverte inattendue a été
ne découverte inattendue a été faite récemment à ce même musée par un de nos meilleurs historiens d’art, M. Marcel Reymond
té faite récemment à ce même musée par un de nos meilleurs historiens d’ art, M. Marcel Reymond. Depuis longtemps on ignora
lieu exécuté en 1642 par le Bernin. Au cours de ses recherches en vue d’ une monographie qu’il vient de nous donner de cet
de ses recherches en vue d’une monographie qu’il vient de nous donner de cet artiste, M. Marcel Reymond a été amené à reco
été amené à reconnaître dans un buste du Louvre catalogué comme œuvre de l’école française de la seconde moitié du xviie  
re dans un buste du Louvre catalogué comme œuvre de l’école française de la seconde moitié du xviie  siècle l’œuvre du bri
iie  siècle l’œuvre du brillant Italien6. Ce n’est d’ailleurs pas une de ses plus caractéristiques (de là vient qu’on ne l
t Italien6. Ce n’est d’ailleurs pas une de ses plus caractéristiques ( de là vient qu’on ne l’ait pas reconnue jusqu’ici),
ne l’ait pas reconnue jusqu’ici), car elle n’est que la transposition d’ une œuvre peinte, le sculpteur ayant dû se content
ut attribué pour 7 000 fr. le petit miroir biseauté, travail allemand de l’atelier d’Attemstetter, de même que le tympan d
our 7 000 fr. le petit miroir biseauté, travail allemand de l’atelier d’ Attemstetter, de même que le tympan de l’atelier d
, travail allemand de l’atelier d’Attemstetter, de même que le tympan de l’atelier de Luca della Robbia, Sainte Ursule et
emand de l’atelier d’Attemstetter, de même que le tympan de l’atelier de Luca della Robbia, Sainte Ursule et les onze mill
l y eut des enchères animées et des prix élevés. […] Mais où il y eut de l’entrain, ce fut dans l’adjudication d’un bas-re
élevés. […] Mais où il y eut de l’entrain, ce fut dans l’adjudication d’ un bas-relief en marbre blanc attribué à Verrocchi
r. La Vierge est représentée allaitant l’enfant Jésus avec, au-dessus d’ elle, deux têtes d’anges. C’est une œuvre d’un sen
présentée allaitant l’enfant Jésus avec, au-dessus d’elle, deux têtes d’ anges. C’est une œuvre d’un sentiment exquis et d’
ant Jésus avec, au-dessus d’elle, deux têtes d’anges. C’est une œuvre d’ un sentiment exquis et d’une exécution raffinée. M
d’elle, deux têtes d’anges. C’est une œuvre d’un sentiment exquis et d’ une exécution raffinée. M. Paulme, l’expert, et M.
, et M. Hamburger se la disputaient. Celui-ci triompha avec l’enchère de 45 000 fr. L’ensemble de la vente s’éleva à 296 3
isputaient. Celui-ci triompha avec l’enchère de 45 000 fr. L’ensemble de la vente s’éleva à 296 379 francs. Tome XC, n
r leurs marchandises et des magasins pour les vendre. Le Sénat décida de reconstruire cet édifice, le plus vite possible,
errompre, longtemps, avec l’Allemagne, un trafic qui était une source de bénéfices abondants. On ouvrit un concours auquel
r des Salines, envoya Girolamo à Cattaro, où s’achevaient des travaux de fortification. Spavento et Scarpignano édifièrent
at spécifiait que les architectes ne devaient accomplir aucune espèce de décoration et s’en tenir à la maçonnerie, on s’ad
tures et les sculptures, à des artistes vénitiens. Barbarelli accepta d’ orner la façade longeant le grand canal. Il demand
ccepta d’orner la façade longeant le grand canal. Il demanda à Titian de peindre celle du Traghetto del Buso et Palma fut
les feuillages et les fleurs.   Cet immense labeur absorba l’activité de Giorgione. Il se montrait extraordinairement préo
dore. Ces racontars me laissaient incrédule. Cependant, en descendant de l’échafaudage, Giorgio s’éloignait seul et évitai
s figures allégoriques et du plus saisissant relief. Les compositions de Titian ne pâlissaient point devant celles de Gior
relief. Les compositions de Titian ne pâlissaient point devant celles de Giorgio. Elles en avaient l’éclat, mais leur auda
et des animaux dans un apparent désordre et former un ensemble plein de force et d’harmonie. Les félicitations qu’il reçu
aux dans un apparent désordre et former un ensemble plein de force et d’ harmonie. Les félicitations qu’il reçut ne le touc
n se demanda, alors, si Barbarelli n’était pas désespéré par la fuite de la Maurina. Cette supposition s’accrédita rapidem
solent garçon remonta sur l’échafaudage et dit à Barbarelli : — Drôle de réponse, mon maître ! Certainement, vous voilà am
rit pour une ombre. — Vous avez raison, mon maître. Tant qu’il y aura de la graine longue, les petits oiseaux ne mourront
qu’il y aura de la graine longue, les petits oiseaux ne mourront pas de faim… !   À dater de ce jour, Giorgio retrouva sa
raine longue, les petits oiseaux ne mourront pas de faim… !   À dater de ce jour, Giorgio retrouva sa gaîté. * Au mois de
de faim… !   À dater de ce jour, Giorgio retrouva sa gaîté. * Au mois de mai 1508, le nouvel édifice était achevé. Avec se
es, il était plus imposant et plus riche que l’ancien. Après la messe d’ inauguration, des peintres et des seigneurs partis
près la messe d’inauguration, des peintres et des seigneurs partisans de Titian s’approchèrent de Giorgio et lui dirent :
ion, des peintres et des seigneurs partisans de Titian s’approchèrent de Giorgio et lui dirent : — Tu as magnifiquement dé
resques que tu as exécutées sur la façade du Traghetto surpassent, et de beaucoup, celles du Grand Canal… — Titian est l’a
Ils le savaient parfaitement, mais ils espéraient exciter la jalousie de Giorgio, qui leur répondit : — Je suis fier d’avo
nt exciter la jalousie de Giorgio, qui leur répondit : — Je suis fier d’ avoir amené Titian à une telle perfection. La nobl
Je suis fier d’avoir amené Titian à une telle perfection. La noblesse de ces paroles les dérouta. Ils ne se tinrent pas, c
oncèrent au Cadorin que tout le monde préférait ses fresques à celles de Barbarelli et que ce dernier en manifestait le pl
route et nous a enseigné des choses utiles. Mais il traite avec trop de mépris l’art de composer un tableau… et, peu à pe
enseigné des choses utiles. Mais il traite avec trop de mépris l’art de composer un tableau… et, peu à peu, on s’aperçoit
issaient, à cette époque, l’ascendant du Florentin fra Bartholomeo et de l’Allemand Albert Dürer. Les peintres vénitiens l
s exemples exercèrent, sur plusieurs, une influence qui balança celle de Barbarelli. Giorgio ne rencontra que fort raremen
avide, il s’assimila rapidement leur style, comme le prouve la série de tableaux religieux qu’il exécuta, dirigé par ses
es. Ses madones lui valurent une grande célébrité. Les Barbarigo, les d’ Anna, les Calerghi l’encouragèrent en lui commanda
aine aurait fini par séparer ces deux hommes, si Titian n’était parti de Venise, appelé à Padoue, par la famille Cornaro.
gé. Je ne le voyais presque plus et il ne travaillait que pour gagner de l’argent. La maison de la place San Silvestro éta
sque plus et il ne travaillait que pour gagner de l’argent. La maison de la place San Silvestro était de nouveau fermée. L
ue pour gagner de l’argent. La maison de la place San Silvestro était de nouveau fermée. L’amitié la plus étroite l’unissa
ican. Il étudia, par la suite, les monuments anciens et les ornements de leurs parois et de leurs voûtes. La bizarrerie de
r la suite, les monuments anciens et les ornements de leurs parois et de leurs voûtes. La bizarrerie de ces compositions p
ns et les ornements de leurs parois et de leurs voûtes. La bizarrerie de ces compositions plaisait à son humeur originale
talent et ses soins à les imiter. Il visita les galeries souterraines de Rome et copia les pavements qui sont au-dessus et
s, ayant appris qu’il existait à Pozzuolo des constructions couvertes de magnifiques grotesques peints et moulés en stuc,
tuc, il y passa plusieurs mois. Il dessina tous les tombeaux antiques de Campana ainsi que les temples et les grottes qu’i
e les temples et les grottes qu’il rencontra à Trullo, près du rivage de la mer. Il alla à Baïa et à Mercato di Saluto, lo
de la mer. Il alla à Baïa et à Mercato di Saluto, localités remplies de curieuses ruines. Il retourna à Rome pour essayer
calités remplies de curieuses ruines. Il retourna à Rome pour essayer de peindre des figures et partit subitement pour Flo
figures et partit subitement pour Florence où l’attirait la renommée de Michel Angelo Buonarotti et de Leonardo da Vinci.
our Florence où l’attirait la renommée de Michel Angelo Buonarotti et de Leonardo da Vinci. Il sentit qu’il n’arriverait j
ai son ingratitude. Il m’avoua qu’une inexplicable mélancolie faisait de lui un autre homme, mais qu’il espérait se guérir
lancolie faisait de lui un autre homme, mais qu’il espérait se guérir de son mal. * Soudain, il reprit son existence d’ave
’il espérait se guérir de son mal. * Soudain, il reprit son existence d’ aventures et de plaisirs. On ne songeait plus à lu
guérir de son mal. * Soudain, il reprit son existence d’aventures et de plaisirs. On ne songeait plus à lui parler de la
xistence d’aventures et de plaisirs. On ne songeait plus à lui parler de la Maurina, depuis qu’il entretenait, à sa table,
qu’il entretenait, à sa table, les courtisanes fameuses et entourait d’ hommages des femmes respectées. Il recommença à jo
destinés à inquiéter les cœurs qu’il troublait.   — Nous étions fous de te croire amoureux, Giorgio ! s’écria Ridolfi, un
Giorgio ! s’écria Ridolfi, un soir. — Amoureux, certes, je le suis ! De qui ? Je n’en sais rien. Pour l’instant, ces perd
x à la broche ont toute ma tendresse. Regardez, la sauce les recouvre d’ un vernis d’or brûlé ! Pose le plat sur la nappe,
e ont toute ma tendresse. Regardez, la sauce les recouvre d’un vernis d’ or brûlé ! Pose le plat sur la nappe, garçon ! Adm
s dos vermeils, les pattes rosées font bon effet, entre ces pyramides d’ oranges rouges, de raisins ambrés et de poires sou
s pattes rosées font bon effet, entre ces pyramides d’oranges rouges, de raisins ambrés et de poires soufrées, sur qui pas
bon effet, entre ces pyramides d’oranges rouges, de raisins ambrés et de poires soufrées, sur qui passent les reflets des
et de poires soufrées, sur qui passent les reflets des verres remplis de vins !… Emporte les perdrix, garçon ! Découpe-les
drix, garçon ! Découpe-les !… Maintenant, Alexandra, je suis amoureux de ta chevelure. Déroule-la ! Je veux boire et essuy
grand manteau, et, pour nous persuader que tu achevais la nuit auprès d’ une femme, tu as laissé, dans la salle à manger, d
onc me voir pendu ou exilé — Sois prudent, on t’a aperçu aux environs de San Nicolo… — Vous m’espionnez, par saint Marc !…
, si on te ramassait, à l’aurore, devant une porte close, trois coups de poignard au cœur… — Nous serions encore plus navr
e, trois coups de poignard au cœur… — Nous serions encore plus navrés de te découvrir, entre les charpentes d’un pont, gon
Nous serions encore plus navrés de te découvrir, entre les charpentes d’ un pont, gonflé comme une outre par l’eau de la la
rir, entre les charpentes d’un pont, gonflé comme une outre par l’eau de la lagune… — Qu’importe… — Les aventures de Morto
comme une outre par l’eau de la lagune… — Qu’importe… — Les aventures de Morto le voyageur troublent ta cervelle. — Ce son
— Les aventures de Morto le voyageur troublent ta cervelle. — Ce sont de belles aventures, camarades ! — Mais dangereuses…
sans la risquer ? On dressait des listes et on procédait à l’élection de la maîtresse du Giorgione. Tous les moyens lui ét
ous les moyens lui étaient bons pour parvenir à ses fins. Il revêtait de magnifiques costumes et affectait, dans ses maniè
ts, des mascarades, et alors qu’on le croyait encore dans les jardins de la Reine de Chypre, il se cachait à Venise. — Gio
eigneur, par tous les démons du plaisir !… — Je les considérais comme de bons démons, quand ils te faisaient travailler. T
 Je te pardonne tes désordres, m’écriai-je, enthousiasmé par la grâce de cette œuvre… Mais le mystère de tes allées et ven
’écriai-je, enthousiasmé par la grâce de cette œuvre… Mais le mystère de tes allées et venues me tourmente… — Oh ! Seigneu
e mépris qu’il lui avait témoigné, Béatrice C… était restée amoureuse de Giorgio. La jalousie porta sa passion au désespoi
rent une scène terrible qui fut interrompue par la brusque apparition de Lucia Galdi. Béatrice et Bianca n’eurent que le t
e apparition de Lucia Galdi. Béatrice et Bianca n’eurent que le temps de se masquer afin de ne pas être reconnues, mais en
orgione prodiguer ses baisers à la fille du gondolier, elles jurèrent de se venger et se démenèrent si bien que, sans le c
es jurèrent de se venger et se démenèrent si bien que, sans le crédit de ma famille et sans l’admiration que le doge Léona
point. Il la raconta. Ses succès, sa luxure frénétique l’entourèrent d’ une auréole infernale qui brûla les fraîches couro
fraîches couronnes que le génie avait posées sur son front.   Au mois de janvier 1511, il disparut. Je crus qu’il avait ac
ompagné Morto à l’étranger. Je m’attendais à recevoir soit une lettre de lui, soit un avis du Conseil m’ordonnant de ne pl
recevoir soit une lettre de lui, soit un avis du Conseil m’ordonnant de ne plus parler de Giorgio Barbarelli, mort accide
lettre de lui, soit un avis du Conseil m’ordonnant de ne plus parler de Giorgio Barbarelli, mort accidentellement… et je
les malheurs qui accablaient mon pays. Dès 1504, Louis XII, mécontent de la conduite des Vénitiens pendant les guerres de
Louis XII, mécontent de la conduite des Vénitiens pendant les guerres de Milan et de Naples, résolut, avec l’assentiment d
écontent de la conduite des Vénitiens pendant les guerres de Milan et de Naples, résolut, avec l’assentiment de Maximilien
endant les guerres de Milan et de Naples, résolut, avec l’assentiment de Maximilien et du Pape, de déposséder Venise. La R
n et de Naples, résolut, avec l’assentiment de Maximilien et du Pape, de déposséder Venise. La République se soumet au Pap
Louis XII bat les Génois au Belvédère et fait pendre, à la forteresse de la Lanterne, le Doge et 75 citoyens importants. L
. Maximilien veut les exterminer et rendre Milan à Mario Sforza, fils de Ludovic. Les Vénitiens s’opposent au passage de s
à Mario Sforza, fils de Ludovic. Les Vénitiens s’opposent au passage de ses armées sur leur territoire, s’emparent de Gor
s s’opposent au passage de ses armées sur leur territoire, s’emparent de Goritz, de Fiume, de Trieste et, après la défaite
t au passage de ses armées sur leur territoire, s’emparent de Goritz, de Fiume, de Trieste et, après la défaite de Cadore,
ge de ses armées sur leur territoire, s’emparent de Goritz, de Fiume, de Trieste et, après la défaite de Cadore, Maximilie
oire, s’emparent de Goritz, de Fiume, de Trieste et, après la défaite de Cadore, Maximilien signe une trêve de trois ans (
de Trieste et, après la défaite de Cadore, Maximilien signe une trêve de trois ans (30 oct. 1508).   Le pape ressuscite la
trêve de trois ans (30 oct. 1508).   Le pape ressuscite la coalition de 1504, qui n’avait pas amoindri notre puissance mi
ttaquer en avril (1509). Ferdinand plus tard. Le Pape annule la trêve de trois ans signée par Maximilien et la République,
hrétiens à se liguer contre elle, l’excommunie et autorise le pillage de nos biens. Nicolas Orsini, comte de Pitigliano, B
no et les provéditeurs George Cornaro et Andrea Gritti sont à la tête de nos troupes. Elles attaquent les alliés, le 14 ma
e ses possessions du Milanais et le pays situé entre l’Adda et le lac de Garde. L’armée du Pape est à Ravenne. Le marquis
o. Une flotte espagnole bombarde les forts napolitains. Les Allemands de Trieste chassent les Vénitiens et envahissent Cad
iens et envahissent Cadore. Hélas ! La gloire ne brille plus au front de nos troupes. Elle n’élève plus, aux mâts de nos g
e ne brille plus au front de nos troupes. Elle n’élève plus, aux mâts de nos galères, l’étendard de saint Marc et l’indéci
e nos troupes. Elle n’élève plus, aux mâts de nos galères, l’étendard de saint Marc et l’indécision déroute nos capitaines
sion déroute nos capitaines très illustres et nos amiraux. Le courage d’ un Vénitien ne reste pas longtemps abattu. Malgré
pagne. Prosper Colona remplace Pitigliano. Les trésors et les coffres de la République sont vides. Les Vénitiens offrent l
éclaircit. La haine du Tedesco se réveille. Trevise chasse les nobles de l’Empereur ; les paysans rendent à la République
urnent contre Vicence, menacent les Français, pénètrent dans le duché de Ferrare, remontent le Pô. Alfonse Ier arrête cett
Lagoscuro, Tervisani, qui s’enfuit.   Le Pape, navré par les malheurs de la ligue, se réconcilie avec Venise. Maximilien,
Venise. Maximilien, furieux, offre notre cité magnifique, en échange de cinquante mille ducats d’or. Ferdinand voit, d’un
ux, offre notre cité magnifique, en échange de cinquante mille ducats d’ or. Ferdinand voit, d’un œil inquiet, la prépondér
agnifique, en échange de cinquante mille ducats d’or. Ferdinand voit, d’ un œil inquiet, la prépondérance des Français s’ét
Français s’établir en Italie. Jules II méprise l’Empereur et se méfie de Louis XII, qui n’a plus, comme alliés, que les Im
rivulce, ce damné Lombard, reprend les villes conquises, dans le pays de Ferrare, par nos armées et celles de Jules II. Le
s villes conquises, dans le pays de Ferrare, par nos armées et celles de Jules II. Le Pape lui-même, ce fougueux de la Rov
, par nos armées et celles de Jules II. Le Pape lui-même, ce fougueux de la Rovère, est enfermé, par l’épouvante, à Ravenn
, par l’épouvante, à Ravenne. Les paysans renversent sa statue, œuvre de Michael Angelo. Louis XII, pour faire stigmatiser
ar les nations chrétiennes la défection du Pape, rassemble le concile de Pise.   C’est alors qu’à Venise, dans les quartie
oncile de Pise.   C’est alors qu’à Venise, dans les quartiers voisins de l’Arsenal, des matelots et des portefaix moururen
artiers voisins de l’Arsenal, des matelots et des portefaix moururent de la peste. Le Sénat fit surveiller les maisons et
’un soir, peu après le coucher du soleil, Lorenzo, l’apprenti préféré de Barbarelli, se précipita chez moi : — Seigneur, M
le traverser, quand une tenture s’écarta et, encadré par l’embrasure d’ une porte donnant sur une chambre que des flambeau
une chambre que des flambeaux éclairaient, Giorgio apparut et s’écria d’ une voix terrible : — Qui donc oserait encore me l
ui donc oserait encore me la prendre ? Ses doigts serraient le manche d’ un poignard. — C’est moi, Giorgio… ton ami… — Gior
anche d’un poignard. — C’est moi, Giorgio… ton ami… — Giorgio n’a pas d’ ami… — Regarde-moi… L’apprenti alluma une lampe et
ami… — Regarde-moi… L’apprenti alluma une lampe et la plaça à hauteur de mon front. — Me reconnais-tu ? — Seigneur, je vou
— Me reconnais-tu ? — Seigneur, je vous reconnais ! Le poignard tomba de ses mains. — Que me voulez-vous ? — T’aider, te c
t depuis quand… — Depuis une heure… c’est la peste… Sans me permettre d’ ajouter une phrase, il murmura : — Si vous avez pe
mains, les yeux fixés sur le cadavre. On eût dit que sa vie dépendait de ce regard acharné. Je me reculai et voulus renvoy
son front. Ses vêtements étaient poussiéreux. Soudain, avec une sorte de rugissement, il dévora de baisers le corps de la
taient poussiéreux. Soudain, avec une sorte de rugissement, il dévora de baisers le corps de la Maurina, l’étreignit furie
Soudain, avec une sorte de rugissement, il dévora de baisers le corps de la Maurina, l’étreignit furieusement, et il nous
ps de la Maurina, l’étreignit furieusement, et il nous fut impossible de l’en séparer. Ses bras se nouaient autour du cada
frappa à la porte. Des pas retentirent. — Maître, voici les officiers de la ville, dit Lorenzo. Et Giorgio se redressa men
e. — Attention, dis-je aux magistrats… Le désespoir a égaré la raison de cet homme… — La Maurina est morte, murmura-t-il…
at ventre, les bras en croix. Ceux qui étaient là enlevèrent le corps de la Maurina. Les bracelets d’or massifs qui serrai
Ceux qui étaient là enlevèrent le corps de la Maurina. Les bracelets d’ or massifs qui serraient ses chevilles tintèrent.
es chevilles tintèrent. * Nous avions placé des coussins sous la tête de Giorgio et, quand il rouvrit les yeux, il nous de
gé sur le parquet… Il ne comprit pas nos réponses. Peu à peu, le sens de ce qui s’était passé lui revint. Il essaya de se
ses. Peu à peu, le sens de ce qui s’était passé lui revint. Il essaya de se mettre debout et pleura comme un enfant : — Il
-il ? Seigneur et toi, mon bon Lorenzo… dites-moi où il est, le corps de la Maurina.   À ce moment, des éclats de rire et
il est, le corps de la Maurina.   À ce moment, des éclats de rire et de joyeux appels montèrent de la place : — Ohé ! ohé
rina.   À ce moment, des éclats de rire et de joyeux appels montèrent de la place : — Ohé ! ohé ! Giorgio, te voilà de ret
joyeux appels montèrent de la place : — Ohé ! ohé ! Giorgio, te voilà de retour… Y a-t-il un verre de vin, pour les camara
place : — Ohé ! ohé ! Giorgio, te voilà de retour… Y a-t-il un verre de vin, pour les camarades, des pâtés et des femmes 
de vin, pour les camarades, des pâtés et des femmes ?… Tu dois avoir de belles choses à raconter, Giorgione… C’était Seba
t Ridolfi. — Ohé… Ohé… si tu es avec ta maîtresse, nous te régalerons d’ une sérénade… — Introduis-les, Lorenzo, dit Giorgi
dans ce fauteuil et jurez-moi, sur votre âme et votre salut éternel, de ne pas révéler le nom de celle qui vient de mouri
z-moi, sur votre âme et votre salut éternel, de ne pas révéler le nom de celle qui vient de mourir ici… C’est un secret qu
la fenêtre : — Venez, messer Giorgio vous attend. Tous furent frappés de stupeur en apercevant leur maître. — C’est bien m
s être affreux ! Je suis malade… Égayez donc votre Giorgio qui meurt… d’ un mal épouvantable… Afin de cacher son émotion, R
Afin de cacher son émotion, Ridolfi répondit par une plaisanterie : —  D’ épouvantable, je ne connais que la peste et elle n
elle ne s’attaque pas aux peintres… — Ta voix tremble, Ridolfi, cœur d’ or, cervelle folle ! — Bois ce vin des Canaries qu
Lorenzo et interroge ce Seigneur… Il t’apprendra qu’elle était digne de la couche des dieux, celle que de lugubres bonsho
Il t’apprendra qu’elle était digne de la couche des dieux, celle que de lugubres bonshommes ont enlevée d’ici, pour la li
peste !… Morte, dans ma demeure ! Entrez là… et vous verrez la forme de son corps imprimée sur les draps… — Mais toi, Gio
n, je vais mourir aussi, peut-être… et tant pis ! — La chère créature de Dieu avait peur de la peste. Je lui affirmais que
ussi, peut-être… et tant pis ! — La chère créature de Dieu avait peur de la peste. Je lui affirmais que ses frissons et se
peste. Je lui affirmais que ses frissons et ses douleurs provenaient d’ une fièvre inoffensive. « Pour me le prouver, Gior
. Vous apercevrez les îles aux bûchers funèbres. Et, quand une flamme d’ un rouge sang jaillira vers le ciel dites : « Voil
n cœur éclatera, il répandra, dans la nuit, l’odeur du benjoin, celle de l’encens et celle de la myrrhe. Je vous promets q
épandra, dans la nuit, l’odeur du benjoin, celle de l’encens et celle de la myrrhe. Je vous promets que sa chair ardente p
et celle de la myrrhe. Je vous promets que sa chair ardente produira de belles flammes. Le feu était son élément. Elle me
x ici que là-bas ! — Maintenant, j’ai sommeil. Revenez demain prendre de mes nouvelles ou assister à mon départ… J’ai très
pays… on nous a chassés… et je l’ai portée, à demi-morte, en travers de ma selle, jusqu’ici… — À demain, vous tous… * Nou
… — À demain, vous tous… * Nous sortîmes. J’avais compris, à un geste de Giorgio, qu’il me priait de revenir.   — Je vous
ous sortîmes. J’avais compris, à un geste de Giorgio, qu’il me priait de revenir.   — Je vous dois la vérité, Seigneur… No
ser Giorgio… Je le conduisis devant son maître. — Je n’ai plus besoin de toi, mon petit. Ce seigneur reste à mes côtés. So
de toi, mon petit. Ce seigneur reste à mes côtés. Songe au désespoir de ta mère si mon mal… — Songez à mon désespoir, si
s avez été mon bon maître, messer Giorgio… Vous m’avez toujours donné de l’argent, des habits… et vous m’avez surtout donn
ez surtout donné votre confiance… À mon tour, je pleurai. Cette bonté de Giorgio, cette simplicité me rappelaient la semai
fabriquant des trappes et des flûtes, à l’ombre des arbres, au centre d’ une prairie, ou dessinant, le soir, sous la lampe,
:   — Dès que je vis la Maurina, je sentis qu’elle serait le tourment de ma vie, ma passion adorable, mon unique maîtresse
à mes autres camarades les tableaux qui inspirèrent si bien la verve de Ridolfi… Nous étions gais, pleins de santé et de
qui inspirèrent si bien la verve de Ridolfi… Nous étions gais, pleins de santé et de joie !… Vous avez connu la Maurina vi
ent si bien la verve de Ridolfi… Nous étions gais, pleins de santé et de joie !… Vous avez connu la Maurina vivante. Je ne
e !… Vous avez connu la Maurina vivante. Je ne vous parlerai donc pas de sa beauté. Dès le premier regard, je compris que
nais. Dès le premier regard, elle eut peur, m’avoua-t-elle plus tard, de devenir mon esclave. Oui, Seigneur, dès que je la
gneur, dès que je la vis, mes nerfs se nouèrent autour de mon cœur et de mes entrailles et moi, habituellement si heureux
ituellement si heureux auprès des femmes, je devins morne. En sortant de chez elle, Ridolfi m’interrogea sur ma mauvaise h
parole, durant le repas. Elle promenait sur l’assistance des regards d’ animal indifférent. Elle ôtait les bagues de ses d
l’assistance des regards d’animal indifférent. Elle ôtait les bagues de ses doigts, les jetait dans son verre qu’elle off
ambre, s’endormit et le soleil dora son corps… Ce ne fut ni l’orgueil d’ une victoire, ni l’apaisement du triomphe et d’une
Ce ne fut ni l’orgueil d’une victoire, ni l’apaisement du triomphe et d’ une domination établie qui inondèrent mon cœur. Un
Un sentiment sourd, violent comme la haine, le tordit… J’étais jaloux de la Maurina. Elle avait appartenu à des matelots,
ina. Elle avait appartenu à des matelots, à des portefaix, à certains de mes camarades et de leurs apprentis, à des seigne
rtenu à des matelots, à des portefaix, à certains de mes camarades et de leurs apprentis, à des seigneurs, à des marchands
de leurs apprentis, à des seigneurs, à des marchands… Je lui ordonnai de me raconter son histoire. * Elle naquit en Sicile
versait à boire à cette canaille. Parfois, elle chantait et récoltait de l’argent. Un matelot lui fit présent d’une chaîne
s, elle chantait et récoltait de l’argent. Un matelot lui fit présent d’ une chaîne et d’une croix, qu’elle mit à son cou.
et récoltait de l’argent. Un matelot lui fit présent d’une chaîne et d’ une croix, qu’elle mit à son cou. — Qui t’a donné
e arracha les bijoux et les foula aux pieds. Piétro intervint et roua de coups son adversaire. Des scènes semblables se re
se renouvelèrent souvent. La Maurina ne pouvait parcourir les salles de l’auberge sans exciter des querelles. On résolut
courir les salles de l’auberge sans exciter des querelles. On résolut de la marier. On la vendit à un capitaine albanais d
a la fille dans sa cabine. Elle n’en sortait que la nuit. Pendant une de ses promenades, l’équipage la découvrit. La lueur
uit. Pendant une de ses promenades, l’équipage la découvrit. La lueur de la lune révéla sa beauté. Les traversées sont lon
révéla sa beauté. Les traversées sont longues, monotones. La présence de la Maurina exaspéra les marins : — Pourquoi as-tu
t ainsi. Ses camarades le vengèrent et la Maurina subit les étreintes de ces brutes. À la première escale, elle s’échappa
es. À la première escale, elle s’échappa et demanda du secours à bord d’ un bâtiment vénitien. — Saint Marc t’envoie, lui r
lais. Je suis riche et je te rendrai heureuse. Elle réclama et obtint de somptueux vêtements et des colliers et des perles
eut pour gardien un Turc très noir et très gras qui possédait la voix d’ une vierge à l’âge de la puberté et, en guise de c
urc très noir et très gras qui possédait la voix d’une vierge à l’âge de la puberté et, en guise de compagnons, des chiens
ement, jusqu’au jour où elle acheta l’eunuque. Il exigea les colliers de la Maurina. — Où sont tes perles ? lui demanda le
e inconscience le désarma. — Je ferai river autour de tes poignets et de tes chevilles des anneaux d’or massif, lui dit-il
Je ferai river autour de tes poignets et de tes chevilles des anneaux d’ or massif, lui dit-il. Avant de rentrer à Venise,
’or massif, lui dit-il. Avant de rentrer à Venise, il lui fit présent d’ un sac de ducats et lui rendit la liberté. Elle n’
f, lui dit-il. Avant de rentrer à Venise, il lui fit présent d’un sac de ducats et lui rendit la liberté. Elle n’en profit
aminer les étoiles, quand la Maurina chantait. Elle mena, cinq années de suite, cette vagabonde existence. Un de ses amant
ntait. Elle mena, cinq années de suite, cette vagabonde existence. Un de ses amants la conduisit à Venise. Elle retourna d
ers. Tous ceux qui la rencontraient en tombaient amoureux. L’habitude de vivre enfermée et bercée par les vagues lui avait
rme devait m’atteindre et me détruire. Elle m’avait planté au cœur un de ces traits que l’on ne peut arracher sans mourir.
on histoire, agenouillée devant moi, qu’elle ne mentait pas. Mes cris de rage interrompirent fréquemment son récit. Quand
impérieux orgueil me paralysa et la voix fut plus puissante que celle de l’amour. J’entendais mes camarades, mes ennemis s
ue celle de l’amour. J’entendais mes camarades, mes ennemis se moquer de ma passion insensée, me tourner en ridicule : — «
tourner en ridicule : — « Comment, Barbarelli est amoureux et jaloux de la Maurina… lui, le Giorgione… Amoureux d’une fem
lli est amoureux et jaloux de la Maurina… lui, le Giorgione… Amoureux d’ une femme possédée par tous… une femme dont le cor
ne femme dont le corps est aussi public que le Campanile, les chevaux de Saint-Marc et le grand Canal… Quel châtiment ! »
ssaire que la lumière, que l’air et que mes yeux. Oui, j’étais jaloux de cette créature qui avait reçu les baisers de tous
eux. Oui, j’étais jaloux de cette créature qui avait reçu les baisers de tous ceux qui me parleraient d’elle ! Je résolus
e créature qui avait reçu les baisers de tous ceux qui me parleraient d’ elle ! Je résolus que la Maurina vivrait avec moi
st pour un assassinat, je ne suis pas votre homme, — Il ne s’agit pas de tuer, mais de rire. Veux-tu me servir de compère,
assinat, je ne suis pas votre homme, — Il ne s’agit pas de tuer, mais de rire. Veux-tu me servir de compère, pour une plai
re homme, — Il ne s’agit pas de tuer, mais de rire. Veux-tu me servir de compère, pour une plaisanterie ? — Que dois-je fa
ois-je faire ? — Viens chez moi, je te l’expliquerai. Il me suivit. —  D’ où es-tu ? — De Gênes. — Parfait… Tu vas t’habille
— Viens chez moi, je te l’expliquerai. Il me suivit. — D’où es-tu ? —  De Gênes. — Parfait… Tu vas t’habiller richement… Vo
— Parfait… Tu vas t’habiller richement… Voici une robe aux parements de fourrure, un pourpoint cramoisi, une ceinture d’o
e robe aux parements de fourrure, un pourpoint cramoisi, une ceinture d’ or, un stylet, une toque et une chaîne… je te les
oudras… Qu’un perruquier taille tes cheveux, ta barbe et les imprègne d’ odeurs. Il obéit et je lui indiquai l’adresse de l
barbe et les imprègne d’odeurs. Il obéit et je lui indiquai l’adresse de la Maurina : — Elle t’attend. Tu te conduiras che
i parmi eux. Tu nous accueilleras avec des manières et une courtoisie de patricien ou de riche marchand. On te servira des
nous accueilleras avec des manières et une courtoisie de patricien ou de riche marchand. On te servira des mets excellents
ans une fureur extrême, tu lanceras les plus basses injures à la tête de la compagnie… Tu prendras les façons d’un amant j
plus basses injures à la tête de la compagnie… Tu prendras les façons d’ un amant jaloux et hors de lui… Tu nous chasseras…
ivais avec elle, près de Biri Grande, dans une maison isolée entourée d’ un jardin. La Maurina ignorait qui j’étais. Elle s
es me surnommaient Giorgione, que j’étais peintre et gagnais beaucoup d’ argent. Mon existence passée la laissait indiffére
t que j’achevais les compositions murales du Fondaco demanderait plus de talent et surtout plus de forces que je n’en poss
sitions murales du Fondaco demanderait plus de talent et surtout plus de forces que je n’en possède actuellement… Hélas !
m’attrista… Tous me jugeaient préoccupé par mes vastes « entreprises d’ art, alors que j’étais le jouet de sentiments tell
occupé par mes vastes « entreprises d’art, alors que j’étais le jouet de sentiments tellement nouveaux et violents que j’e
Des pensées que je n’avais jamais eues s’amusaient avec les angoisses de ma cervelle troublée. Quelles pensées ?… J’étais
goisses de ma cervelle troublée. Quelles pensées ?… J’étais incapable de les définir… C’était plutôt des brûlures physique
restais éveillé… J’enviais son calme. Je luttais contre la tentation de la réveiller, pour lui parler, lui demander si de
s semblables aux miennes ne la désespéraient point ! Elle me comblait de plaisir… le plaisir est tout ce que je réclamais
Elle me comblait de plaisir… le plaisir est tout ce que je réclamais d’ elle… et je songeais à la mort, à l’inutilité de l
t ce que je réclamais d’elle… et je songeais à la mort, à l’inutilité de la vie, du travail, de la gloire. Les sens de mon
’elle… et je songeais à la mort, à l’inutilité de la vie, du travail, de la gloire. Les sens de mon esprit et de ma chair
la mort, à l’inutilité de la vie, du travail, de la gloire. Les sens de mon esprit et de ma chair restaient inapaisés… Je
tilité de la vie, du travail, de la gloire. Les sens de mon esprit et de ma chair restaient inapaisés… Je me disais : — « 
, au printemps, leurs rameaux et leurs branches ! Seuls, les instants de joie animale m’apaisaient. J’étais alors le frère
n jardin me passionnait plus, je le jure, que mes fresques… J’essayai de peindre la Maurina. L’attention avec laquelle je
tes et je courais dans ses bras ! Jamais elle ne manifestait le désir de connaître mes peintures. Un soir, comme nous nous
ions en gondole devant le Fondaco et que la lune éclairait une partie de la façade, je dis à la Maurina : — Regarde cet éd
on affirmait que je voulais accomplir une œuvre plus belle que celle de Palma ou de Titian. Je ne protestai pas. Ces hypo
t que je voulais accomplir une œuvre plus belle que celle de Palma ou de Titian. Je ne protestai pas. Ces hypothèses expli
es hypothèses expliquaient ma sombre humeur et je remerciais, au fond de moi-même, ceux qui les émettaient. En appliquant
s instants dépensés à maîtriser mon anxiété et à maintenir le mystère de ma vie me semblaient longs comme des années. Ensu
e des années. Ensuite, je prenais des chemins détournés et, craignant d’ être suivi, je modifiais mon itinéraire et retarda
Le seuil franchi, j’avais l’impression, dès que j’entendais sa voix, de sortir d’une caverne et de respirer l’air des cam
franchi, j’avais l’impression, dès que j’entendais sa voix, de sortir d’ une caverne et de respirer l’air des campagnes. Je
l’impression, dès que j’entendais sa voix, de sortir d’une caverne et de respirer l’air des campagnes. Je trouvais la Maur
une flamme et belle comme les merveilles qui nous font remercier Dieu de nous avoir compris dans l’œuvre de la création. E
illes qui nous font remercier Dieu de nous avoir compris dans l’œuvre de la création. Elle acceptait naturellement son exi
ns l’œuvre de la création. Elle acceptait naturellement son existence d’ esclave, savait les hommes plus jaloux de leur maî
naturellement son existence d’esclave, savait les hommes plus jaloux de leur maîtresse que de leur honneur et de leur for
stence d’esclave, savait les hommes plus jaloux de leur maîtresse que de leur honneur et de leur fortune. — Un front sans
avait les hommes plus jaloux de leur maîtresse que de leur honneur et de leur fortune. — Un front sans cornes vaut mieux q
nes vaut mieux qu’une conscience sans tache, disait-elle. La violence de mon amour motivait ma conduite. Chaque jour, je d
e je jetai à l’eau me demanda s’il fallait attribuer à la disparition de la Maurina le changement de mon caractère. La mal
a s’il fallait attribuer à la disparition de la Maurina le changement de mon caractère. La maladresse de mon emportement m
sparition de la Maurina le changement de mon caractère. La maladresse de mon emportement m’affola. Je pris à part l’appren
Je pris à part l’apprenti, qui n’était autre que Lorenzo. Je le priai d’ excuser ma colère et lui demandai pourquoi il m’av
a retrouver et j’y serais parvenu. J’examinai le garçon. La franchise de sa bouche et de ses yeux me saisirent. Il descend
’y serais parvenu. J’examinai le garçon. La franchise de sa bouche et de ses yeux me saisirent. Il descendait d’une famill
La franchise de sa bouche et de ses yeux me saisirent. Il descendait d’ une famille de soldats. Trop faible pour revêtir l
de sa bouche et de ses yeux me saisirent. Il descendait d’une famille de soldats. Trop faible pour revêtir la cuirasse ou
e champ de bataille. Je l’installai à San Silvestro, en lui ordonnant de répondre à ceux qui viendraient frapper à la port
n lui ordonnant de répondre à ceux qui viendraient frapper à la porte de ma maison délaissée : — « Messer Ziorzio n’est pa
est pas encore rentré. » — Ou bien : « Messer Ziorzio ne rentrera pas de la nuit. » Il s’acquitta habilement de ses foncti
Messer Ziorzio ne rentrera pas de la nuit. » Il s’acquitta habilement de ses fonctions et maints événements me prouvèrent
ts me prouvèrent sa fidélité. Vous verrez, par la suite, l’excellence de son cœur. * Mais on n’abuse pas longtemps de gais
r la suite, l’excellence de son cœur. * Mais on n’abuse pas longtemps de gais compagnons capables de tout pour satisfaire
son cœur. * Mais on n’abuse pas longtemps de gais compagnons capables de tout pour satisfaire leur curiosité. Lorenzo, qui
nettoyait mes pinceaux et préparait mes huiles, me tenait au courant de ce qui se disait à mon sujet. — « Barbarelli envi
’ailleurs, jamais il ne sera égalé dans son art. Cherchons les causes de sa tristesse ! » Je résolus de réagir. Je réunis
alé dans son art. Cherchons les causes de sa tristesse ! » Je résolus de réagir. Je réunis mes amis et je redevins celui q
rina l’ignorait et ne m’interrogeait pas sur les soirées perdues loin d’ elle. — Je vais chez des gens riches qui me fourni
ortais l’argent que je gagnais ducats par ducats, comme si j’étais un de ces misérables artisans que l’on rétribue, chaque
ur labeur terminé.   Je fus surpris, près de Biri Grande, et changeai de demeure. J’habitai successivement, et pour les mê
it pas… Nous offrions à l’amour qui nous unissait des âmes vierges et d’ autant plus vulnérables… J’avais séduit bien des f
na la douleur… Elle avait appartenu à bien des hommes. Les nécessités de leur carrière les obligeaient à la quitter brusqu
e lui enseignais les soupçons… Ces pensées m’accablèrent et le besoin de confier mon secret me mina : Je n’osai pas m’adre
igneur. Je songeai à Titian, mais son attitude envers moi me défendit de le considérer ainsi qu’un ami. Que la beauté de s
nvers moi me défendit de le considérer ainsi qu’un ami. Que la beauté de ses fresques surpasse celle des miennes, cela se
de ses fresques surpasse celle des miennes, cela se peut ! Mais, fier de son succès dont je m’enorgueillis sincèrement, je
sournoisement, condamna mes œuvres, tout en me témoignant des marques de sympathie et de reconnaissance. Il eut tort d’agi
ondamna mes œuvres, tout en me témoignant des marques de sympathie et de reconnaissance. Il eut tort d’agir ainsi. Je l’ai
témoignant des marques de sympathie et de reconnaissance. Il eut tort d’ agir ainsi. Je l’ai toujours admiré et soutenu… Il
soutenu… Il ne faut pardonner aucun écart aux êtres doués, comme lui, d’ une intelligence précise et d’un cœur pondéré. Leu
aucun écart aux êtres doués, comme lui, d’une intelligence précise et d’ un cœur pondéré. Leurs actes sont le fruit du calc
éré. Leurs actes sont le fruit du calcul… Puis, si je lui avais parlé de la Maurina, il m’aurait débité les conseils insen
Cornaro l’appelèrent heureusement à Padoue et son départ me rapprocha de Zaratto (Morto da Feltre).   La violence de sa na
t son départ me rapprocha de Zaratto (Morto da Feltre).   La violence de sa nature, son existence d’artiste errant me fire
Zaratto (Morto da Feltre).   La violence de sa nature, son existence d’ artiste errant me firent découvrir en lui un être
re, son existence d’artiste errant me firent découvrir en lui un être de ma race. Le plaisir le guidait. La beauté l’exalt
tre de ma race. Le plaisir le guidait. La beauté l’exaltait. Au cours d’ un entretien sur l’amour, je lui dépeignis les sen
me répliqua Zaratto, une courtisane effrontée se joua singulièrement de moi ! Seul l’amour du Dante pour sa Béatrice me p
ait, cependant, plus complet… Un soir, je me pris à vanter les vertus d’ Eleonera, chez Andrea di Cosimo, mon hôte. Nous ét
chez Andrea di Cosimo, mon hôte. Nous étions entre camarades et l’un d’ eux, impressionné par mon enthousiasme, s’écria :
e sein droit, le sont aussi. Et chacun me décrivit les particularités de ce corps que je croyais uniquement à moi. — Taise
to, me dit Andrea. La plaisanterie a assez duré. Nous sommes indignés de te voir amoureux et berné par une putain sans âme
dans ton amour et dans ton orgueil. Que nul ne soupçonne l’existence de la Maurina ! Qu’elle reste, pour tous, la maîtres
ttend mon retour. Jadis elle s’endormait. Elle me demande aujourd’hui de la mener chez les peintres et les seigneurs qui m
eurs qui me reçoivent… Elle ne me croit plus… Je saisis alors le bras de Morto : — Elle te croirait, peut-être, toi, mon f
pour garder à mon amour son mystère, je me jetai dans les tourbillons d’ une existence effrénée. Mes dîners, place San Silv
c fureur. Je jouais auprès des femmes illustres, afin de les séduire, de me les attacher et de les humilier par un abandon
près des femmes illustres, afin de les séduire, de me les attacher et de les humilier par un abandon méprisant, d’infernal
uire, de me les attacher et de les humilier par un abandon méprisant, d’ infernales comédies. J’utilisais admirablement les
nt, d’infernales comédies. J’utilisais admirablement les déchirements de mon cœur. Quand je chantais, en m’accompagnant su
ètement, Morto chez la Maurina. Il la rassurait : — Giorgio me charge de te dire qu’il t’aime et sera bientôt dans tes bra
brisé, je mangeais, je buvais ; je nouais des intrigues ; je feignais de m’y intéresser ! Emporté par la frénésie des sens
sens, je m’y intéressais, parfois. J’étais le paillard le plus joyeux de Venise ! Et vous ne m’avez pas retiré votre estim
se ! Et vous ne m’avez pas retiré votre estime. Votre crédit me sauva de l’exil… Les facultés de mon être exaspéré réclama
as retiré votre estime. Votre crédit me sauva de l’exil… Les facultés de mon être exaspéré réclamaient un apaisement : le
l me devint une nécessité. Je peignis une Sainte Famille, le portrait d’ un Chevalier de Malte et un Christ dont la face es
nécessité. Je peignis une Sainte Famille, le portrait d’un Chevalier de Malte et un Christ dont la face est l’image de mo
ortrait d’un Chevalier de Malte et un Christ dont la face est l’image de mon cœur douloureux. À Asolo, je me montrai d’une
nt la face est l’image de mon cœur douloureux. À Asolo, je me montrai d’ une exubérance qui me permit d’exécuter de belles
œur douloureux. À Asolo, je me montrai d’une exubérance qui me permit d’ exécuter de belles peintures. Je ne vous parle pas
eux. À Asolo, je me montrai d’une exubérance qui me permit d’exécuter de belles peintures. Je ne vous parle pas des fêtes
is dans mes exaltations factices des forces surprenantes. — Les hôtes de la reine Catherine se souviendront longtemps de t
renantes. — Les hôtes de la reine Catherine se souviendront longtemps de ta gaîté, me dit le cardinal Bembo. Je revins à V
me dit le cardinal Bembo. Je revins à Venise et mon retour intrigua, de nouveau, mes amis… L’amour de la Maurina n’était
revins à Venise et mon retour intrigua, de nouveau, mes amis… L’amour de la Maurina n’était plus calme. Les soupçons avaie
nt heureuse en femme jalouse et taciturne. J’installai Lorenzo auprès d’ elle. Il m’était dévoué. Sur mes ordres, il se con
renseignait et ses rapports correspondaient aux récits que je faisais de l’emploi de mon temps. La Maurina ne s’imaginait
et ses rapports correspondaient aux récits que je faisais de l’emploi de mon temps. La Maurina ne s’imaginait pas que l’en
ait, que Morto la trompait, que je la trompais… Mille fois je résolus de la quitter. Ces tentatives me prouvaient à quel p
quiconque ne l’eût pas respectée. Ces tourments, loin de me détacher d’ elle, me la rendaient plus précieuse. Je vivais !
es respirais… et l’horreur me glaçait lorsque je me demandais combien de temps dureraient ces mensonges et ce bonheur à la
is combien de temps dureraient ces mensonges et ce bonheur à la merci d’ une imprudence, d’une maladresse… Un soir, je trou
s dureraient ces mensonges et ce bonheur à la merci d’une imprudence, d’ une maladresse… Un soir, je trouvai ma maison vide
rûlaient dans les candélabres. Il y avait, sur une table, les reliefs d’ un repas. L’argent et les bijoux étaient dans les
ans les cassettes, les robes dans les coffres. J’appelai Lorenzo. Pas de réponse. — Ils sont en promenade, me dis-je… ils
dis-je… ils ne tarderont pas à rentrer… Je visitai toutes les pièces de la demeure. J’épiai les moindres rumeurs de la nu
visitai toutes les pièces de la demeure. J’épiai les moindres rumeurs de la nuit. Je courus chez Morto. Il n’était pas che
z lui… Je retournai à pied par les ruelles, pour leur donner le temps d’ arriver. L’aube vint, puis l’aurore, puis les oise
istance il oppose aux catastrophes. J’attendais une lettre, le retour de Lorenzo. J’attendais un miracle… Le jour passa. L
is affirmé, bien souvent, à des camarades malheureux : « Il n’est pas de femme qu’une autre femme ne fasse oublier »…… et
étaient nombreux ceux qui la possédèrent ! Ils ne se souvenaient pas d’ elle ! Pourquoi n’étais-je pas comme eux ? J’évoqu
quoi n’étais-je pas comme eux ? J’évoquai son enfance dans la taverne de Naples, désirée par les matelots. Je l’imaginai e
la taverne de Naples, désirée par les matelots. Je l’imaginai esclave d’ un capitaine albanais et se livrant à tout un équi
attirant le quartier maître et l’étreignant, sous les regards amusés de l’eunuque… Sans répit, ces scènes hideuses sortai
egards amusés de l’eunuque… Sans répit, ces scènes hideuses sortaient de ma mémoire… sans diminuer mon amour ! Je fouillai
illai les localités voisines… En vain ! L’idée qu’ils pourraient être de retour me ramena à Venise. L’accablement détruisi
r me ramena à Venise. L’accablement détruisit, peu à peu, mes projets de vengeance. Je l’attendais… je m’accusais, sans pa
: c’est affreux. Mais lorsque vous ne vous représentez pas les traits de l’homme, l’image qui s’acharne contre votre espri
ais quand cet homme est votre ami, votre frère ! J’avais l’impression d’ être enchaîné et condamné au spectacle de leurs ba
aîné et condamné au spectacle de leurs baisers… Pendant que ce couple de traîtres s’offrait à mon esprit, j’étais dans un
és… et je sentais que Giorgio Barbarelli, le Giorgione, allait mourir d’ amour ! * Il se tut. J’essuyai son front et entour
rir d’amour ! * Il se tut. J’essuyai son front et entourai ses jambes d’ une couverture. Il grelottait. J’appelai Lorenzo p
Il grelottait. J’appelai Lorenzo pour allumer du feu. Giorgio refusa de se coucher. Il déboutonna son pourpoint, car il r
r sa face mate et presque verdâtre les lueurs des flammes projetaient de mouvants reflets pourpres. Comme il s’apprêtait à
n histoire, on poussa la porte du dehors restée ouverte et des bruits de pas précipités retentirent dans les escaliers. — 
na… Avant qu’il eût achevé sa phrase, la tenture s’écarta et un homme de haute stature, barbe noire, regards vifs, apparut
un mot, éclata en larmes. — Approche-toi, Morto, murmura Barbarelli… D’ un signe, il ordonna à Lorenzo de sortir. Morto s’
oche-toi, Morto, murmura Barbarelli… D’un signe, il ordonna à Lorenzo de sortir. Morto s’avança, mais de nouveaux sanglots
lli… D’un signe, il ordonna à Lorenzo de sortir. Morto s’avança, mais de nouveaux sanglots l’immobilisèrent. — Pardon, Gio
n Giorgio, ton ami qui t’aimait comme un frère… Pourquoi ? La douceur de ces paroles sema, dans le cœur de Morto da Feltre
mme un frère… Pourquoi ? La douceur de ces paroles sema, dans le cœur de Morto da Feltre, des remords qui le poursuivront
baissa la tête. Soudain, il poussa un cri et se retourna en arrachant de sa manche le poignard que venait d’y planter Lore
n cri et se retourna en arrachant de sa manche le poignard que venait d’ y planter Lorenzo. — Je t’ai manqué, chien, ricana
Adieu, Seigneur… Adieu, Messer Giorgio, et toi, Zaratto, souviens-toi de Lorenzo… Zaratto retint l’apprenti par le bras :
e I Un homme tel que toi, Zaratto, ne tolère pas qu’une femme se joue de lui… et une femme comme elle, ajouta-t-il sombrem
e l’a voulu !… Je le comprends : elle l’a voulu… c’est une femme qui, d’ un regard, d’un sourire, transforme un lâche en hé
… Je le comprends : elle l’a voulu… c’est une femme qui, d’un regard, d’ un sourire, transforme un lâche en héros, un timid
amour pour la Maurina, j’ai hésité, longtemps, avant de remplir près d’ elle le rôle que tu me priais de tenir. Mais ton d
ité, longtemps, avant de remplir près d’elle le rôle que tu me priais de tenir. Mais ton désespoir était si navrant, ton i
était si navrant, ton inquiétude si maladive, tu te débattais contre de tels sentiments, mon amitié pour toi était si ent
ait si entière, mon admiration si violente que j’acceptai et te jurai de t’aider à conserver la Maurina. Je pris pour maît
dre chez la Maurina, Vénus elle-même ne m’aurait pas troublé… Pendant de longs mois, nos stratagèmes réussirent. Mais, un
rcatin… — Est-il admiré ?… — Oh certes ! répondis-je. Tu serais fière de lui, si tu le voyais, avec son pourpoint écarlate
rpoint écarlate… — Écarlate ? s’écria-t-elle. Il est parti d’ici vêtu d’ un pourpoint noir !… * — Seigneur, interrompit Gio
d’un pourpoint noir !… * — Seigneur, interrompit Giorgio, je sortais de chez moi bien vêtu, mais pas suffisamment pour fa
que Mercatin, je t’avais prêté un pourpoint écarlate et une ceinture d’ or… — Jamais elle ne m’adressa la moindre question
ux réunions et aux fêtes qu’organisent les peintres. Je lui répondais de mon mieux. Elle me raconta sa vie : — Giorgio a h
ui répondais de mon mieux. Elle me raconta sa vie : — Giorgio a honte de moi, me dit-elle. Je sentais que la révolte, la j
travaillaient sa cervelle et qu’elle passait, à réfléchir, ses heures de solitude. Abusé par la confiance qu’elle me témoi
ses heures de solitude. Abusé par la confiance qu’elle me témoignait, de temps à autre, je lui parlais de tes succès, de t
la confiance qu’elle me témoignait, de temps à autre, je lui parlais de tes succès, de ta gloire. Je lui vantais ta fidél
u’elle me témoignait, de temps à autre, je lui parlais de tes succès, de ta gloire. Je lui vantais ta fidélité. Oh ! Giorg
to… Tu m’aimes… tu me délivreras… Tu as entendu cette femme prononcer de semblables phrases, Giorgio… toi qui as eu ton ex
prononcer de semblables phrases, Giorgio… toi qui as eu ton existence d’ homme libre et heureux métamorphosée par son seul
des régions dévastées par la guerre, nous nous arrêtâmes aux environs de Cadore : impossible de pousser plus loin… Alors,
ar la guerre, nous nous arrêtâmes aux environs de Cadore : impossible de pousser plus loin… Alors, Giorgio, j’ai voulu fai
e : impossible de pousser plus loin… Alors, Giorgio, j’ai voulu faire de la Maurina ma maîtresse. Je l’aimais, je la désir
n’avais plus ni pensées, ni conscience, ni remords. Je voulais jouir de cette créature… Elle se moqua de mes supplication
cience, ni remords. Je voulais jouir de cette créature… Elle se moqua de mes supplications, de mes menaces. À ma première
voulais jouir de cette créature… Elle se moqua de mes supplications, de mes menaces. À ma première violence, elle bondit 
 ! Ne comprends-tu pas que c’est Giorgio que j’aime… Mais j’ai besoin de le faire souffrir ! Qu’il apprenne que je suis re
rtures qu’il m’a imposées et que j’ai subies passivement… Je me venge de vos mensonges… et je t’ai choisi pour accomplir m
ras qu’il me reprendra… Je ne parvins pas à la réduire. Je la menaçai de la quitter. — Des soldats m’aimeront ! Le pays es
menaçai de la quitter. — Des soldats m’aimeront ! Le pays est rempli de troupes, ricana-t-elle… Je choisirai le plus jeun
uis ta victime, suppliai-je… — Beaucoup plus tard… quand j’aurai fait de Giorgio un homme heureux de m’avoir, fier de ma b
— Beaucoup plus tard… quand j’aurai fait de Giorgio un homme heureux de m’avoir, fier de ma beauté… — Je lui révélerai, m
tard… quand j’aurai fait de Giorgio un homme heureux de m’avoir, fier de ma beauté… — Je lui révélerai, moi, ta conduite…
re, comme une figue contre un mur… Elle se prit à rire et je la rouai de coups. Je la haïssais…… Elle tomba malade…… Des c
ent : Le loyal garçon avait entendu le dialogue qui précéda le départ de la Maurina et de Morto. Il se munit d’argent et,
rçon avait entendu le dialogue qui précéda le départ de la Maurina et de Morto. Il se munit d’argent et, sans songer à lai
dialogue qui précéda le départ de la Maurina et de Morto. Il se munit d’ argent et, sans songer à laisser un écrit à Giorgi
e.   — Le surlendemain, continua Giorgio, j’arrivai à Cadore. Heureux de se débarrasser d’elle, les hôteliers me livrèrent
main, continua Giorgio, j’arrivai à Cadore. Heureux de se débarrasser d’ elle, les hôteliers me livrèrent la Maurina. Je la
evenait de plus en plus faible et souffrante. Ses bras se détachèrent de mes épaules et je dus la porter… Je lui parlais,
me répondait pas… Je baisais ses cheveux et son front que je baignais de larmes. — Une barque de Mestre nous amena jusqu’i
sais ses cheveux et son front que je baignais de larmes. — Une barque de Mestre nous amena jusqu’ici… je m’imaginai qu’ell
nous amena jusqu’ici… je m’imaginai qu’elle s’endormait, au mouvement de la gondole…… puis, je l’allongeai sur ce lit… — c
mpagneras Zaratto à la guerre. Tu le serviras fidèlement, en souvenir de moi… * Un jour terne envahissait, peu à peu, l’at
Les lumières qui semblaient lutter entre elles imprimaient à la face de Giorgione une épouvantable beauté. De larges plaq
tre elles imprimaient à la face de Giorgione une épouvantable beauté. De larges plaques verdâtres entouraient ses yeux et
nio… Palma… vous êtes tous là… je vous reconnais… Comme il était beau de voir ces hommes rangés autour de leur maître ! On
défendant leur drapeau foudroyé. — Giorgio vous quitte et prend congé de vous… gais compagnons, bons frères, artistes exce
m’oubliez pas. — Quand vous aurez achevé une peinture resplendissante de beauté… lorsque la beauté palpitera dans une œuvr
s et les femmes… s’ils en étaient capables… Et, lorsque vous parlerez de la beauté, réunis autour d’une table… laissez ma
aient capables… Et, lorsque vous parlerez de la beauté, réunis autour d’ une table… laissez ma place inoccupée, pendant que
ir parmi vous… Ne recherchez que la beauté… Et, dans le premier rayon d’ or de l’aurore, sa main dessina la ligne d’un corp
rmi vous… Ne recherchez que la beauté… Et, dans le premier rayon d’or de l’aurore, sa main dessina la ligne d’un corps. — 
Et, dans le premier rayon d’or de l’aurore, sa main dessina la ligne d’ un corps. — Recherchez aussi des amis fidèles… Sa
ur nous tous ses yeux que la mort étonnait ! * Les magistrats chargés de la salubrité publique firent enlever le cadavre d
magistrats chargés de la salubrité publique firent enlever le cadavre de cet homme divin et, pour échapper à leur surveill
elle ne fut plus magnifique. Les huttes et les établis des tailleurs de pierres employés à l’édification des monuments, l
n’admire, maintenant, le palais des Procurateurs que termine la Tour de l’Horloge, les mâts fondus par Leopardi. À leur s
e fera oublier Barbarelli ; aucun ne le remplacera. Certes, mon amour de la beauté me permettra d’apprécier les toiles de
; aucun ne le remplacera. Certes, mon amour de la beauté me permettra d’ apprécier les toiles de Titian et de Palma, mais j
a. Certes, mon amour de la beauté me permettra d’apprécier les toiles de Titian et de Palma, mais je me dirai : — « C’est
n amour de la beauté me permettra d’apprécier les toiles de Titian et de Palma, mais je me dirai : — « C’est Giorgio qui l
tout appris t il est mort !   Quand une fête nous rassemblera autour d’ une table, qui nous ravira par ses discours ; qui
cours ; qui chantera comme lui, en s’accompagnant sur des instruments de musique, car ses doigts étaient aussi subitement
t aussi subitement inspirés par les cordes du luth que par le contact de la palette. Qui improvisera des ; chansons sur le
amusera et nous rajeunira par son rire ? La sagesse et la pondération de Titian, si rares chez un jeune homme, seront lour
ur donnaient la légèreté et l’éclat qui se jouaient dans le caractère de l’insouciant Barbarelli. Il méprisa la gloire et
nchise, lorsque j’affirme hautement que Giorgio est le porte-flambeau de son art, le maître de la peinture ? Qu’a-t-il à r
rme hautement que Giorgio est le porte-flambeau de son art, le maître de la peinture ? Qu’a-t-il à redouter ? La fortune e
e le Giorgione est mort. Il gagnera même, à cette mort, la réputation d’ ami fidèle. Il compte terminer les compositions in
putation d’ami fidèle. Il compte terminer les compositions inachevées de Barbarelli… et il s’arrangera pour en tirer honne
r honneur et profit… Mais je suis là, et je sauvegarderai la renommée de Giorgio…   (Plusieurs feuillets manquent, et le m
t le manuscrit reprend sur cette phrase :)   … Mais il est impossible de dresser la liste des œuvres de Giorgione. Un gran
e phrase :)   … Mais il est impossible de dresser la liste des œuvres de Giorgione. Un grand nombre de ses toiles disparut
possible de dresser la liste des œuvres de Giorgione. Un grand nombre de ses toiles disparut, après sa mort, car des malan
peut lire que les lignes suivantes :)   … Comme je déplorais la mort de Barbarelli, L’Arétin, qui n’aime pas rester trist
s Titian, récemment élevé, par l’empereur Charles-Quint, à la dignité de Comte Palatin et de Conseiller Aulique et lui dit
élevé, par l’empereur Charles-Quint, à la dignité de Comte Palatin et de Conseiller Aulique et lui dit : — Figurez-vous, m
ndant du Temps, à Rome, reconnaît, sous une forme voilée, que l’œuvre de Fogazzaro est tarée par l’absence du style, de la
me voilée, que l’œuvre de Fogazzaro est tarée par l’absence du style, de la beauté. On parle volontiers en France de grand
e par l’absence du style, de la beauté. On parle volontiers en France de grands écrivains étrangers, sans se douter que la
me des sabotiers. Chez nous ils s’élèveraient difficilement au-dessus de Marcel Prévost ou de Jules Mary. Le malheureux Fo
z nous ils s’élèveraient difficilement au-dessus de Marcel Prévost ou de Jules Mary. Le malheureux Fogazzaro était fier de
e Marcel Prévost ou de Jules Mary. Le malheureux Fogazzaro était fier de son pauvre patois et du reproche de mal écrire, d
e malheureux Fogazzaro était fier de son pauvre patois et du reproche de mal écrire, dont, disait-il, il ne se repentait p
ntait pas : Hélas ! s’il ne s’en repent pas, ceux qui aiment l’œuvre de Fogazzaro et qui admirent son noble caractère le
n noble caractère le regrettent peut-être pour lui. Car il est triste de songer qu’une grande partie de ce noble effort ve
peut-être pour lui. Car il est triste de songer qu’une grande partie de ce noble effort vers le bien, le juste, le sublim
e perdue dans l’avenir lointain, parce qu’il aura manqué aux ouvrages de Fogazzaro cette petite parure que ne négligeaient
nt Augustin, ni même saint François d’Assise : le charme irrésistible de la beauté. Qu’est-ce qu’un écrivain sans style ?
tyle ? Figurons-nous M. Barrès ou M. Maurras, écrivant dans la langue de M. Bernstein ! Art ancien Tristan Leclère [T
avril 1911, p. 643-647 [643-644, 644, 647]. André Michel : Histoire de l’Art, tome IV : La Renaissance en Italie (A. Col
IV : La Renaissance en Italie (A. Colin, in-4°, 10 fr.) Le tome IV de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de
sance en Italie (A. Colin, in-4°, 10 fr.) Le tome IV de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de M. André Miche
0 fr.) Le tome IV de l’Histoire de l’Art publiée sous la direction de M. André Michel est consacré à la Renaissance en
M. Michel lui-même y étudie spécialement la sculpture jusqu’à la mort de Michel-Ange, M. Marcel Reymond l’architecture du
ent avait été Léo Battista Alberti, se produit la magnifique éclosion de la Renaissance. C’est le temps où le grand archit
e. C’est le temps où le grand architecte Bramante, en traçant le plan de Saint-Pierre de Rome et en en commençant l’exécut
ale du génie constructeur italien ; c’est le temps où, sous le ciseau de Michel-Ange, la sculpture italienne parvint à son
t le plus large ; le temps enfin où la peinture s’enrichit des œuvres de Léonard et Raphaël, en qui s’incarne la plus haut
’incarne la plus haute manifestation des esprits florentin et romain, de Corrège à Parme, et surtout de Giorgione et Titie
ation des esprits florentin et romain, de Corrège à Parme, et surtout de Giorgione et Titien à Venise. L’œuvre de Giorgion
Corrège à Parme, et surtout de Giorgione et Titien à Venise. L’œuvre de Giorgione en effet modifie profondément tout l’ar
Venise. L’œuvre de Giorgione en effet modifie profondément tout l’art de peindre ; jusqu’alors le peintre avait surtout ét
e ; jusqu’alors le peintre avait surtout été un colorieur remplissant de tons un dessin vu par le contour ; Giorgione le p
; Giorgione le premier se rend compte que le dessin est la traduction de la forme tout entière ; il voit le volume des cho
core, quand on compare le Concert champêtre à la réplique qu’a essayé de lui donner Manet dans le Déjeuner sur l’herbe, c’
 plein-air », qui, malgré ses admirables qualités, donne le sentiment de la dureté et du travail d’atelier. De toutes les
es admirables qualités, donne le sentiment de la dureté et du travail d’ atelier. De toutes les époques étudiées jusqu’à ce
es qualités, donne le sentiment de la dureté et du travail d’atelier. De toutes les époques étudiées jusqu’à ce jour dans
r. De toutes les époques étudiées jusqu’à ce jour dans cette Histoire de l’Art, celle qu’embrasse ce volume est du reste l
rne pas aux grandes œuvres consacrées ; elle divulgue aussi la beauté d’ œuvres moins connues, mais souvent aussi intéressa
ressantes que les plus célèbres. Corrado Ricci : Histoire générale de l’Art : Italie du Nord (Hachette, in-18, 7 fr. 50
(Hachette, in-18, 7 fr. 50) Le goût semble se répandre d’ailleurs de ces ouvrages généraux. Dans la collection Ars una
n Ars una, qui forme sous un plan nouveau une autre histoire générale de l’art, M. Corrado Ricci étudie les artistes et le
générale de l’art, M. Corrado Ricci étudie les artistes et les œuvres de l’Italie du Nord. L’auteur joint à une érudition
Italie du Nord. L’auteur joint à une érudition très sûre des qualités d’ écrivain qu’on ne rencontre pas toujours chez les
ualités d’écrivain qu’on ne rencontre pas toujours chez les critiques d’ art. Il sait dégager les caractères généraux d’une
urs chez les critiques d’art. Il sait dégager les caractères généraux d’ une époque ou d’un centre de production et éviter
tiques d’art. Il sait dégager les caractères généraux d’une époque ou d’ un centre de production et éviter la sécheresse de
. Il sait dégager les caractères généraux d’une époque ou d’un centre de production et éviter la sécheresse des énumératio
cheresse des énumérations. Il sait tout à la fois parler excellemment de l’architecture de Ravenne et de la peinture de Ve
rations. Il sait tout à la fois parler excellemment de l’architecture de Ravenne et de la peinture de Venise. Les chapitre
it tout à la fois parler excellemment de l’architecture de Ravenne et de la peinture de Venise. Les chapitres consacrés à
is parler excellemment de l’architecture de Ravenne et de la peinture de Venise. Les chapitres consacrés à Giorgione et à
rs, à Tiepolo, Canaletto, Guardi, Longhi et leurs contemporains, sont d’ une documentation parfaite et d’une rare intellige
, Longhi et leurs contemporains, sont d’une documentation parfaite et d’ une rare intelligence. En quelques lignes M. Corra
ligence. En quelques lignes M. Corrado Ricci juge parfaitement chacun d’ eux ; il montre la précision de Canaletto, la séch
Corrado Ricci juge parfaitement chacun d’eux ; il montre la précision de Canaletto, la sécheresse de Bellotto, la fantaisi
ent chacun d’eux ; il montre la précision de Canaletto, la sécheresse de Bellotto, la fantaisie de Guardi : la perspective
re la précision de Canaletto, la sécheresse de Bellotto, la fantaisie de Guardi : la perspective de Bellotto est correcte,
o, la sécheresse de Bellotto, la fantaisie de Guardi : la perspective de Bellotto est correcte, écrit-il ; celle de Canale
de Guardi : la perspective de Bellotto est correcte, écrit-il ; celle de Canaletto aérienne, celle de Guardi sentimentale.
Bellotto est correcte, écrit-il ; celle de Canaletto aérienne, celle de Guardi sentimentale. Ce manuel compact, abondamme
e. Ce manuel compact, abondamment illustré, est, certes, il est juste de le dire, l’un des meilleurs de la collection.
nt illustré, est, certes, il est juste de le dire, l’un des meilleurs de la collection. Memento [extrait] […] Il me
r les grands maîtres. Le premier fascicule contient des reproductions de Coypel, A. del Sarto, Pisanello, et une très bell
oductions de Coypel, A. del Sarto, Pisanello, et une très belle étude de paysage du Poussin. Lettres italiennes Ricc
otto Canudo. Tome XC, numéro 331, 1er avril 1911, p. 652-658. Mort de Fogazzaro Antonio Fogazzaro est mort. Si les
italien n’ont pas sonné minuit, aucune n’a sonné midi. La disparition d’ un des plus importants producteurs du roman modern
man moderne italien n’entraîne rien avec elle. Au surplus, l’activité de Fogazzaro s’était convertie depuis une dizaine d’
surplus, l’activité de Fogazzaro s’était convertie depuis une dizaine d’ années exclusivement en un apostolat ni mystique,
urnaux et les revues spéciales. L’Italie littéraire ne vient donc pas de perdre un maître. Fogazzaro était réellement mort
te et il était romancier. Son lyrisme était simple et émouvant, fleur d’ un talent très ému. Le livre sentimental de Mirand
simple et émouvant, fleur d’un talent très ému. Le livre sentimental de Miranda, sorte de Vita Nova très bourgeoise qui s
t, fleur d’un talent très ému. Le livre sentimental de Miranda, sorte de Vita Nova très bourgeoise qui serait éclose penda
que et sensible comme du Massenet imité par Puccini… Il est difficile de le lire sans être touché au coin des yeux, et les
e même auteur a écrit Daniel Cortis, un roman qui est une belle œuvre de construction, d’évocation psychologique, de la re
crit Daniel Cortis, un roman qui est une belle œuvre de construction, d’ évocation psychologique, de la représentation dram
n qui est une belle œuvre de construction, d’évocation psychologique, de la représentation dramatique d’un homme sinon d’u
struction, d’évocation psychologique, de la représentation dramatique d’ un homme sinon d’un type humain. Et la décadence d
ation psychologique, de la représentation dramatique d’un homme sinon d’ un type humain. Et la décadence de l’écrivain comm
ntation dramatique d’un homme sinon d’un type humain. Et la décadence de l’écrivain commence, évidente et toujours croissa
’écrivain commence, évidente et toujours croissante, avec Petit monde d’ autrefois, Petit monde moderne, et le Saint. La co
it monde d’autrefois, Petit monde moderne, et le Saint. La conscience de Fogazzaro était tourmentée par son aspiration ver
ce de Fogazzaro était tourmentée par son aspiration vers un renouveau de l’Église. Poussé par des études philosophiques ma
t, c’est-à-dire un servant, voulait réaliser la parfaite conciliation de l’Église traditionnelle, officielle, et du sentim
elle, et du sentiment catholique évangélique. Il n’eut point la force de discuter, de créer des batailles abstraites d’idé
entiment catholique évangélique. Il n’eut point la force de discuter, de créer des batailles abstraites d’idées. Il eut re
l n’eut point la force de discuter, de créer des batailles abstraites d’ idées. Il eut recours à la personnification de ses
es batailles abstraites d’idées. Il eut recours à la personnification de ses idées, et son tourment intérieur aboutit à de
, et son tourment intérieur aboutit à des représentations romantiques de quelques êtres en lutte. Il banalisa sa volonté,
e quelques êtres en lutte. Il banalisa sa volonté, en l’extériorisant de la sorte, car ses derniers romans au lieu d’être
sorte, car ses derniers romans au lieu d’être l’expression symbolique d’ un grand problème moderne, dont tous les êtres d’u
xpression symbolique d’un grand problème moderne, dont tous les êtres d’ une élite et d’une race souffrent, ne sont en véri
lique d’un grand problème moderne, dont tous les êtres d’une élite et d’ une race souffrent, ne sont en vérité que le récit
te et d’une race souffrent, ne sont en vérité que le récit romanesque de quelques personnages choisis au milieu des foules
esque de quelques personnages choisis au milieu des foules médiocres, d’ où tente de s’élever le Saint. Les agonistes de l’
elques personnages choisis au milieu des foules médiocres, d’où tente de s’élever le Saint. Les agonistes de l’idée cathol
des foules médiocres, d’où tente de s’élever le Saint. Les agonistes de l’idée catholique moderne sont choisis dans les s
ue moderne sont choisis dans les sacristies, et non point dans la nef d’ une cathédrale, ou dans l’ombre d’une colonne où u
acristies, et non point dans la nef d’une cathédrale, ou dans l’ombre d’ une colonne où un poète abriterait la fière douleu
briterait la fière douleur religieuse qui remue notre inquiète époque de transition spirituelle. On ne doit pas pardonner
dit qu’il a jeté sur une telle douleur, avec la production précipitée de quelques livres, trop discutés par les pauvres d’
oduction précipitée de quelques livres, trop discutés par les pauvres d’ esprit du monde catholique et du monde laïque pour
our qu’ils soient vraiment intéressants. On ne doit pas lui pardonner de ne pas avoir senti sa mort véritable lorsqu’il ac
éritable lorsqu’il acheva Daniel Cortis. On ne doit pas lui pardonner d’ avoir poussé sa redoutable inintelligence jusqu’à
intelligence jusqu’à ne pas comprendre qu’une trop profonde diversité de tempérament et d’énergie lui défendait de vouloir
’à ne pas comprendre qu’une trop profonde diversité de tempérament et d’ énergie lui défendait de vouloir penser et écrire
une trop profonde diversité de tempérament et d’énergie lui défendait de vouloir penser et écrire pour une élite de notre
et d’énergie lui défendait de vouloir penser et écrire pour une élite de notre temps. Et rien n’a changé avec la mort de c
écrire pour une élite de notre temps. Et rien n’a changé avec la mort de ce vieillard obstiné dans son labeur vain, comme
ce vieillard obstiné dans son labeur vain, comme rien, dans l’esprit de ses contemporains et dans les modes de la littéra
ain, comme rien, dans l’esprit de ses contemporains et dans les modes de la littérature ne changea à la suite de ses derni
ngea à la suite de ses dernières œuvres ; de même qu’il n’y aura rien de changé, dans la production intellectuelle italien
italienne la plus représentative, lorsque Mme Mathilde Sérao cessera d’ écrire ou de vivre. La vague rouge des jeunes poèt
a plus représentative, lorsque Mme Mathilde Sérao cessera d’écrire ou de vivre. La vague rouge des jeunes poètes s’étend s
s’y rattachent est confié à des recherches formelles, à des éclosions d’ images d’un ordre très particulier, et, surtout, à
chent est confié à des recherches formelles, à des éclosions d’images d’ un ordre très particulier, et, surtout, à l’expres
es d’un ordre très particulier, et, surtout, à l’expression enfiévrée d’ une attitude d’énergie, d’une « volonté de puissan
rès particulier, et, surtout, à l’expression enfiévrée d’une attitude d’ énergie, d’une « volonté de puissance », dont il e
lier, et, surtout, à l’expression enfiévrée d’une attitude d’énergie, d’ une « volonté de puissance », dont il est superflu
t, à l’expression enfiévrée d’une attitude d’énergie, d’une « volonté de puissance », dont il est superflu d’indiquer les
itude d’énergie, d’une « volonté de puissance », dont il est superflu d’ indiquer les antécédents idéologiques, dans notre
M. Luciano Zuccoli, ou M. Enrico Corradini, apôtre fervent et savant d’ un parti nationaliste italien et auteur d’un remar
i, apôtre fervent et savant d’un parti nationaliste italien et auteur d’ un remarquable roman, la Grande Patrie ; à part au
assimo Bontempelli ou M. E. A. Marescotti et d’autres. Mais la parole d’ avant-garde des lettres italiennes est proférée pa
épars dans la péninsule aux multiples capitales. Parmi eux, le groupe de Milan est sans doute le plus véhément et le plus
s hardi. Chaque volume qui sort des presses « futuristes » est un cri de révolte et un appel à la libération. Mais ce qui
plus à remarquer, en outre des rythmes libres, totalement affranchis de la musicalité prosodique traditionnelle que d’Ann
totalement affranchis de la musicalité prosodique traditionnelle que d’ Annunzio avait gardée à ses vers-libres (spécialem
otalement affranchis de la musicalité prosodique traditionnelle que d’ Annunzio avait gardée à ses vers-libres (spécialement dans
t la qualité, le caractère même des images « futuristes ». Les poèmes de M. Corrado Govoni semblent inspirés de ceux de M.
ges « futuristes ». Les poèmes de M. Corrado Govoni semblent inspirés de ceux de M. Marinetti. C’est la même application d
turistes ». Les poèmes de M. Corrado Govoni semblent inspirés de ceux de M. Marinetti. C’est la même application de la com
semblent inspirés de ceux de M. Marinetti. C’est la même application de la comparaison, âme de toute poésie, aux organism
eux de M. Marinetti. C’est la même application de la comparaison, âme de toute poésie, aux organismes surchargés de la vie
ion de la comparaison, âme de toute poésie, aux organismes surchargés de la vie contemporaine, l’abstraction lyrique de qu
organismes surchargés de la vie contemporaine, l’abstraction lyrique de quelques valeurs mécaniques toutes modernes, la h
e n’est pas l’appel effréné aux forces sidérales. Une sensualité crue de l’expression, on peut la retrouver auprès de plus
ualité crue de l’expression, on peut la retrouver auprès de plusieurs de ces poètes, comme une marque violente d’affranchi
etrouver auprès de plusieurs de ces poètes, comme une marque violente d’ affranchissement. Deux thèmes reviennent souvent,
chez les autres, admirablement asservis à l’élan lyrique, deux thèmes d’ énergie, l’un charnel et l’autre pratique : la vul
ement, il faut le reconnaître, à M. Marinetti. Il s’agit, au surplus, d’ un néoromantisme, qui se souvient de Baudelaire, q
Marinetti. Il s’agit, au surplus, d’un néoromantisme, qui se souvient de Baudelaire, qui n’est pas sans connaître les « po
t de Baudelaire, qui n’est pas sans connaître les « poèmes obscènes » de Verlaine, et qui remplace les valeurs émotives se
s sensuelles, le clair de lune par la lumière électrique, le coursier de Jauffré Rudel par la 40 HP de M. Mirbeau, les pal
par la lumière électrique, le coursier de Jauffré Rudel par la 40 HP de M. Mirbeau, les palpitations d’un cœur aimant par
oursier de Jauffré Rudel par la 40 HP de M. Mirbeau, les palpitations d’ un cœur aimant par les trépidations d’un moteur pu
de M. Mirbeau, les palpitations d’un cœur aimant par les trépidations d’ un moteur puissant. Et l’énergie lyrique de ces po
imant par les trépidations d’un moteur puissant. Et l’énergie lyrique de ces poètes est telle que leurs poèmes sont énergi
Buzzi, Enrico Cavacchioli, G. P. Lucini, etc., se révèlent écrivains de premier ordre et d’un ordre nouveau. Parfois une
chioli, G. P. Lucini, etc., se révèlent écrivains de premier ordre et d’ un ordre nouveau. Parfois une volonté factice de d
s de premier ordre et d’un ordre nouveau. Parfois une volonté factice de destruction banalise pourtant et amoindrit ces ar
alise pourtant et amoindrit ces artistes passionnés. C’est la volonté d’ opposer à la tendresse et à la noblesse la violenc
’opposer à la tendresse et à la noblesse la violence et la vulgarité, de détruire toutes les valeurs sentimentales connues
aire des images est par trop évident, ce qui ôte au poète toute force de lyrisme vrai : LES ORCHIDÉES Hernies bariolées
de lyrisme vrai : LES ORCHIDÉES Hernies bariolées des fleurs, Bains de siège des papillons, Éteignoirs des lucioles vert
ériennes reproduites en cire, Vulves compliquées et obscènes, Bonnets de nuit des gnomes, Pétales des sylphes, Fleurs de s
et obscènes, Bonnets de nuit des gnomes, Pétales des sylphes, Fleurs de stupre, Fleurs de lupanar, Fleurs homosexuelles.
ets de nuit des gnomes, Pétales des sylphes, Fleurs de stupre, Fleurs de lupanar, Fleurs homosexuelles. Palette de l’arc-e
s, Fleurs de stupre, Fleurs de lupanar, Fleurs homosexuelles. Palette de l’arc-en-ciel. Pénis bouges aphrodisiaques Servis
te de l’arc-en-ciel. Pénis bouges aphrodisiaques Servis sur des plats de faïences… Cela est laid, parce que facile. Et j
rce que facile. Et je le cite, comme le signe le plus caractéristique de l’exagération d’une tendance. Mais, en revanche,
t je le cite, comme le signe le plus caractéristique de l’exagération d’ une tendance. Mais, en revanche, quelle large, que
is, en revanche, quelle large, quelle sûre poésie, dans tout le poème de M. Govoni ! Et combien ce « poète nouveau » l’est
rébarbatifs suiveurs du romantique Manzoni, qui fut un poète, ou bien de l’admirable pédagogue lyrique néoclassique Carduc
e néoclassique Carducci, qui fut poète à peine et avec peine, ou bien de l’étonnant d’Annunzio, engendré en Italie par les
Carducci, qui fut poète à peine et avec peine, ou bien de l’étonnant d’ Annunzio, engendré en Italie par les élégantes féc
arducci, qui fut poète à peine et avec peine, ou bien de l’étonnant d’ Annunzio , engendré en Italie par les élégantes fécondation
e Destruction, paru à Paris en 1904. On sait que la vigueur et l’élan de ces « poèmes lyriques » signalèrent le jeune poèt
rent le jeune poète à la double attention, admirative ou gouailleuse, de ses contemporains. La langue italienne y est très
toute sa robustesse, toutes ses nuances, et aussi toute l’exagération d’ un esprit qui ne veut pas « se contrôler ». L’harm
pas « se contrôler ». L’harmonie des deux langues, l’identité absolue de leurs mouvements profonds, de leurs cadences, app
ie des deux langues, l’identité absolue de leurs mouvements profonds, de leurs cadences, apparaît curieuse et encore une f
s lascives, qui dorlotez avec tristesse ce rude paysage tout enfiévré d’ Étoiles… Il chante en italien : O pastori somm
me Distruzione est précédé du compte-rendu du procès, auquel l’auteur de Mafarka doit un acquittement et ensuite une conda
arka doit un acquittement et ensuite une condamnation. Il est inutile de lire ce compte-rendu pour se rendre compte de l’a
mnation. Il est inutile de lire ce compte-rendu pour se rendre compte de l’absurdité ridicule des magistrats qui enfoncent
ompte de l’absurdité ridicule des magistrats qui enfoncent le plateau d’ une balance assez vert-de-grisée dans la bouche d’
nfoncent le plateau d’une balance assez vert-de-grisée dans la bouche d’ un poète qui chante, ainsi qu’on enfonce le mors d
che d’un poète qui chante, ainsi qu’on enfonce le mors dans la gueule d’ un cheval rétif. L’Italie n’a pas l’heur de contem
nce le mors dans la gueule d’un cheval rétif. L’Italie n’a pas l’heur de contempler dans le muséum de ses phénomènes un sé
un cheval rétif. L’Italie n’a pas l’heur de contempler dans le muséum de ses phénomènes un sénateur porté sur le pavois pa
porté sur le pavois par quelques protestants ; mais elle a le bonheur de compter quelques hommes semblables à ceux-ci, dan
sme » le plus pur, ou, si l’on veut, le plus impur, depuis les contes de Boccace et les tortures sexuelles du Jugement de
r, depuis les contes de Boccace et les tortures sexuelles du Jugement de Giotto à la Chapelle des Scrovegni de Padoue, jus
ent de Giotto à la Chapelle des Scrovegni de Padoue, jusqu’à la Vénus d’ eau douce de Gabriel d’Annunzio. Guido Gozzano 
o à la Chapelle des Scrovegni de Padoue, jusqu’à la Vénus d’eau douce de Gabriel d’Annunzio. Guido Gozzano : La Via del
Via del rifugio. Treves, Milan Deux tendances absolument diverses de celle des poètes de l’énergie moderne se dessinen
eves, Milan Deux tendances absolument diverses de celle des poètes de l’énergie moderne se dessinent de plus en plus ne
en plus nettement dans le lyrisme italien. L’une est celle qui dérive de Pascoli ou de Francis Jammes, et qui chante la po
ent dans le lyrisme italien. L’une est celle qui dérive de Pascoli ou de Francis Jammes, et qui chante la poésie infinie e
ètes est libre, et assez révolutionnaire, car elle veut se rapprocher de la cantilène populaire, des complaintes et des co
apaisement irrésistible. Et nous l’aimons. Le temps du dilettantisme d’ annunzien, venant d’Angleterre et de France, est d
ible. Et nous l’aimons. Le temps du dilettantisme d’annunzien, venant d’ Angleterre et de France, est décidément passé. Plu
aimons. Le temps du dilettantisme d’annunzien, venant d’Angleterre et de France, est décidément passé. Plus d’images « exq
nunzien, venant d’Angleterre et de France, est décidément passé. Plus d’ images « exquises », plus de « maux subtils ». Des
et de France, est décidément passé. Plus d’images « exquises », plus de « maux subtils ». Des images violentes, et le tou
ses », plus de « maux subtils ». Des images violentes, et le tourment de la plénitude de la vie, d’un côté ; d’un autre cô
 maux subtils ». Des images violentes, et le tourment de la plénitude de la vie, d’un côté ; d’un autre côté, des images t
ls ». Des images violentes, et le tourment de la plénitude de la vie, d’ un côté ; d’un autre côté, des images tendres, et
ut, et son âme volontairement bourgeoise est triste, malgré tout, non de vouloir être banale, mais d’être sereine. Sa poés
bourgeoise est triste, malgré tout, non de vouloir être banale, mais d’ être sereine. Sa poésie, comme celle de M. Armando
n de vouloir être banale, mais d’être sereine. Sa poésie, comme celle de M. Armando Granelli, le poète de Mauvaise humeur,
être sereine. Sa poésie, comme celle de M. Armando Granelli, le poète de Mauvaise humeur, est mélancoliquement sceptique.
isir vagabond…… Ah ! Ne tourne pas tes petits pieds Vers l’âme sombre de celui qui se tait ! Ne me tente pas, ô pâle suiva
e donnai, Je ne suis pas celui-là, celui-là que tu crois ! Ô curieuse de moi, laisse-moi en paix ! Francesco Chiesa :
curieuse de moi, laisse-moi en paix ! Francesco Chiesa : I Viali d’ oro. Formiggini, Modena M. Francesco Chiesa, da
ali d’oro. Formiggini, Modena M. Francesco Chiesa, dans les Allées d’ Or, recueil qui porte en épigraphe : … Come pei
les Allées d’Or, recueil qui porte en épigraphe : … Come pei viali d’ Oro della sua fiaba, un favoloso re… se rattache
à la prosodie et à la sensibilité lyrique classique. Et si les poètes de l’énergie présentent ce caractère particulier de
ue. Et si les poètes de l’énergie présentent ce caractère particulier de certains novateurs modernes, tels les musiciens p
s poètes néoclassiques, de même que les musiciens, ne craignent point d’ étaler non pas des lieux-communs, mais toute une c
d’étaler non pas des lieux-communs, mais toute une conception lyrique de sentiment et d’expression, déjà connue et classée
des lieux-communs, mais toute une conception lyrique de sentiment et d’ expression, déjà connue et classée. L’originalité
e de sentiment et d’expression, déjà connue et classée. L’originalité de la vision même en est toujours un peu amoindrie.
e jaillit souvent des rythmes, et révèle la personnalité hors de pair de l’artiste. Dans Viali d’Oro, de M. Francesco Chie
t révèle la personnalité hors de pair de l’artiste. Dans Viali d’Oro, de M. Francesco Chiesa, la personnalité du poète se
croit devoir publier tout un livre, Nemesi carducciana, sur un aspect de la pensée carduccienne, laquelle ne peut à aucun
de la pensée carduccienne, laquelle ne peut à aucun titre intéresser de vrais poètes, des « jeunes » poursuivent leur mar
vrais poètes, des « jeunes » poursuivent leur marche en avant, libres de tout frein. Et il nous est particulièrement cher
en avant, libres de tout frein. Et il nous est particulièrement cher de constater que leurs mouvements sont intimement li
uvements analogues français. Cette constatation pourra servir un jour d’ appendice au cours de littérature méditerranéenne
nne poursuivi par quelques écrivains français à l’Université Nouvelle de Bruxelles, et consacré à « l’identité évolutive d
niversité Nouvelle de Bruxelles, et consacré à « l’identité évolutive de la littérature française et de la littérature ita
, et consacré à « l’identité évolutive de la littérature française et de la littérature italienne à travers les siècles »…
a littérature italienne à travers les siècles »… Échos. L’origine de la Camorra Mercure. Tome XC, numéro 331, 1er a
ociation napolitaine la Camorra a fait et fera couler encore beaucoup d’ encre à propos du procès de Viterbe. Ce qui n’a pa
orra a fait et fera couler encore beaucoup d’encre à propos du procès de Viterbe. Ce qui n’a pas été dit, c’est que cette
du procès de Viterbe. Ce qui n’a pas été dit, c’est que cette société de malfaiteurs est d’origine espagnole et plonge dan
e. Ce qui n’a pas été dit, c’est que cette société de malfaiteurs est d’ origine espagnole et plonge dans un passé lointain
qui ont étudié la Camorra, Turiellio, Pucci, Blasio, etc., ont établi d’ une façon désormais certaine que l’ancêtre de cett
Blasio, etc., ont établi d’une façon désormais certaine que l’ancêtre de cette association est la Guarduna (ou Gardugna) e
agnole, dont l’histoire a été écrite par Guendias dans ses « Mystères de l’Inquisition et autres sociétés secrètes d’Espag
dias dans ses « Mystères de l’Inquisition et autres sociétés secrètes d’ Espagne ». La « confraternité de la guardugna » — 
quisition et autres sociétés secrètes d’Espagne ». La « confraternité de la guardugna » — c’est-à-dire de la rapine — étai
ètes d’Espagne ». La « confraternité de la guardugna » — c’est-à-dire de la rapine — était une société de malfaiteurs, qui
ité de la guardugna » — c’est-à-dire de la rapine — était une société de malfaiteurs, qui existait dès l’année 1487, et qu
cles environ. Les statuts furent établis à Tolède en 1420. Comme ceux de la Camorra, les règlements de l’« honorable socié
nt établis à Tolède en 1420. Comme ceux de la Camorra, les règlements de l’« honorable société » — qui ont été traduits en
nteuses sous une noble phraséologie, comme s’il s’agissait réellement d’ une confraternité entre gentilshommes, se prometta
rmation, au xve siècle, dans toute l’Europe centrale et occidentale, de bandes organisées de malandrins, et l’éclosion si
le, dans toute l’Europe centrale et occidentale, de bandes organisées de malandrins, et l’éclosion simultanée, en France,
de malandrins, et l’éclosion simultanée, en France, Espagne, Italie, d’ argots ou langages spéciaux à ces malfaiteurs. La
semblables. La Camorra a donc toujours été uniquement une association de vulgaires malfaiteurs, contrairement à la Maffia
Les Poèmes. Jean Schlumberger : Épigrammes Romaines ; Bibliothèque de l’Occident, 10 fr. Pierre Quillard. Tome XC, n
pigrammes Romaines un frontispice où des jeunes femmes assises, près d’ un clair bassin, par une limpide journée de printe
eunes femmes assises, près d’un clair bassin, par une limpide journée de printemps, écoutent le son de la double flûte, ta
n clair bassin, par une limpide journée de printemps, écoutent le son de la double flûte, taudis qu’une biche furtive erre
, taudis qu’une biche furtive erre sur les pelouses entre les statues de marbre, sœurs plus belles encore des songeuses at
encore des songeuses attentives, dans le décor virgilien : mais l’art de M. Jean Schlumberger n’est pas entièrement parent
ien : mais l’art de M. Jean Schlumberger n’est pas entièrement parent de celui de M. Maurice Denis ; sans doute Virgile le
s l’art de M. Jean Schlumberger n’est pas entièrement parent de celui de M. Maurice Denis ; sans doute Virgile le guida pa
Denis ; sans doute Virgile le guida parmi les monuments et les ruines de la ville latine, impériale et pontificale ; mais
Keats, enlevé par la mort à sa jeune gloire. Dans ces courtes pièces d’ une langue tendue, concise, elliptique, s’exprime
èces d’une langue tendue, concise, elliptique, s’exprime l’inquiétude d’ une âme fébrile, en proie à la passion, à la hâte
rime l’inquiétude d’une âme fébrile, en proie à la passion, à la hâte de vivre, avant que les dieux jaloux n’aient emporté
t que les dieux jaloux n’aient emporté dans la nuit le corps charmant d’ Eurydice et lorsque le vieux Tibre entend dans l’o
rydice et lorsque le vieux Tibre entend dans l’ombre rôder le fantôme de la Louve romaine, il n’essaie pas d’endormir sa p
nd dans l’ombre rôder le fantôme de la Louve romaine, il n’essaie pas d’ endormir sa plainte par un murmure de gloire, mais
a Louve romaine, il n’essaie pas d’endormir sa plainte par un murmure de gloire, mais il s’associe à son rêve désespéré :
jumelles Et lorsqu’entre les crocs tu gémis, j’y réponds Par la voix de mes flots dans les gueules des ponts. Au bord d
leurs morts et vainement aussi les oubliés pour qui ne coule le sang d’ aucun sacrifice funèbre crient vers ceux qui les o
e sang d’aucun sacrifice funèbre crient vers ceux qui les ont effacés de leur mémoire ; et les trois femmes qui sont évoqu
t. Aie pitié ! Car la vie est par elle maudite : Tant lui sont pleins d’ horreur les bienfaits d’Aphrodite ! Leurs paroles
e est par elle maudite : Tant lui sont pleins d’horreur les bienfaits d’ Aphrodite ! Leurs paroles sont mesurées ; mais le
 ; mais leur pensée violente s’emporte jusqu’au crime et à la volonté de tuer ; car le féroce Amour ne se sépare pas en el
à la volonté de tuer ; car le féroce Amour ne se sépare pas en elles de la haine et elles redoutent de mourir avant d’avo
féroce Amour ne se sépare pas en elles de la haine et elles redoutent de mourir avant d’avoir assouvi leur soif de caresse
se sépare pas en elles de la haine et elles redoutent de mourir avant d’ avoir assouvi leur soif de caresses : Descendrons
la haine et elles redoutent de mourir avant d’avoir assouvi leur soif de caresses : Descendrons-nous déjà vers les noirs
ur soif de caresses : Descendrons-nous déjà vers les noirs peupliers De Perséphone et vers l’inexorable Fleuve ? Ô Secour
Surtout dont nul époux n’a traversé le lit. La langue et les rythmes de M. Jean Schlumberger sont fermes et sobres ; mais
ean Schlumberger sont fermes et sobres ; mais non entièrement exempts de quelque rudesse et de quelque gaucherie, peut-êtr
fermes et sobres ; mais non entièrement exempts de quelque rudesse et de quelque gaucherie, peut-être volontaires. Arch
Tome XC, numéro 332, 16 avril 1911, p. 824-829 [828]. Sous le titre de Croisières en Adriatique et Méditerranée, Mme de
ue et Méditerranée, Mme de la Rochecantin a publié un volume agréable d’ impressions de route à bord d’un yacht qui visita
anée, Mme de la Rochecantin a publié un volume agréable d’impressions de route à bord d’un yacht qui visita Zara, Sébéico,
Rochecantin a publié un volume agréable d’impressions de route à bord d’ un yacht qui visita Zara, Sébéico, Sardona, Spalat
be et la côte italienne méridionale. Viennent ensuite des impressions de séjour en Algérie et Tunisie. — Il y a des illust
uisent que des instantanés, de sorte qu’elles sont surtout des taches de blanc et de noir. — En passant à Vulcano, Mme de
es instantanés, de sorte qu’elles sont surtout des taches de blanc et de noir. — En passant à Vulcano, Mme de la Rochecant
numéro 334, 16 mai 1911 Les Romans. Eugène Montfort : En flânant de Messine à Cadix, Fayard, 3,50 Rachilde. Tome X
mai 1911, p. 355-359 [358-359]. En se promenant dans ces pays baignés de soleil, l’auteur a découvert que la France pourra
uvert que la France pourrait bien ne pas être le pays le plus éclairé de l’Europe et qu’à l’heure actuelle ce pays sombre
l’on n’entendait jamais le mot célèbre et trop français dans les rues de province. Je l’ai en quelque sorte appris, moi en
a ville lumière. Écouter se disputer deux Napolitains, c’est entendre de la musique. Écouter discourir deux ouvriers dans
s les poètes, au secours ! Littérature. Émile Gebhardt : Souvenirs d’ un vieil Athénien, 1 vol. in-18, 3 fr. 50, Bloud [
CI, numéro 334, 16 mai 1911, p. 359-363 [361-362]. Dans ces Souvenirs d’ un vieil Athénien, où se trouvent rassemblés les a
lique française, ce qu’il y a de plus intéressant ce sont ses Lettres de jeunesse, les lettres du jeune Athénien, lors de
s de son premier pèlerinage aux terres classiques. Sans doute l’ombre de Chateaubriand le suit, mais il sait voir et regar
n et une agréable ironie. Qu’on ne cherche dans ces notes ni le récit d’ aventures romantiques ni des détails de mœurs ; Ge
che dans ces notes ni le récit d’aventures romantiques ni des détails de mœurs ; Gebhardt met tout son romantisme dans sa
érairement et artistiquement et se prépare avec conscience ù son rôle de professeur. Il sait la majesté des dieux et des a
ut être qu’un pieux pèlerin : « Si vous saviez, écrit-il, quelle joie de se promener à mon âge entre Raphaël et Praxitèle,
tre Raphaël et Praxitèle, Michel-Ange et le Titien, en pleine liberté d’ esprit et d’allures, de passer des rivages de Napl
et Praxitèle, Michel-Ange et le Titien, en pleine liberté d’esprit et d’ allures, de passer des rivages de Naples aux rivag
e, Michel-Ange et le Titien, en pleine liberté d’esprit et d’allures, de passer des rivages de Naples aux rivages de Grèce
itien, en pleine liberté d’esprit et d’allures, de passer des rivages de Naples aux rivages de Grèce, de quitter les Madon
té d’esprit et d’allures, de passer des rivages de Naples aux rivages de Grèce, de quitter les Madones de Raphaël pour les
t et d’allures, de passer des rivages de Naples aux rivages de Grèce, de quitter les Madones de Raphaël pour les bas-relie
er des rivages de Naples aux rivages de Grèce, de quitter les Madones de Raphaël pour les bas-reliefs de Phidias. » Il viv
ages de Grèce, de quitter les Madones de Raphaël pour les bas-reliefs de Phidias. » Il vivifie, au contact des chefs-d’œuv
chefs-d’œuvre ses notions archéologiques et artistiques, et l’émotion de ce jeune homme est belle à regarder. Je ne puis l
à Rome, à Florence, à Athènes, à Constantinople, etc. […]. Le journal de Gebhardt se termine par ces mots datés d’Athènes 
nople, etc. […]. Le journal de Gebhardt se termine par ces mots datés d’ Athènes : « Je pars demain. Funérailles de ma jeun
termine par ces mots datés d’Athènes : « Je pars demain. Funérailles de ma jeunesse ! » Il savait bien qu’il vivrait tout
esse ! » Il savait bien qu’il vivrait toute sa vie sur l’enthousiasme de ces heures, et qu’on ne retrouve jamais la fraîch
asme de ces heures, et qu’on ne retrouve jamais la fraîcheur première de sa sensibilité : « Nous n’aurons plus jamais notr
ur première de sa sensibilité : « Nous n’aurons plus jamais notre âme de ce soir », a dit Mme de Noailles. Que d’âmes et q
aurons plus jamais notre âme de ce soir », a dit Mme de Noailles. Que d’ âmes et que de soirs, à jamais ensevelis ! Hist
mais notre âme de ce soir », a dit Mme de Noailles. Que d’âmes et que de soirs, à jamais ensevelis ! Histoire Edmond
, Plon-Nourrit, 7 fr. 50 Les uns après les autres, les personnages de la Cour de Charles VI tentent nos modernes histor
rit, 7 fr. 50 Les uns après les autres, les personnages de la Cour de Charles VI tentent nos modernes historiens et bio
s VI tentent nos modernes historiens et biographes. Après les travaux d’ E. Jarry et de M. de Circourt sur le duc d’Orléans
os modernes historiens et biographes. Après les travaux d’E. Jarry et de M. de Circourt sur le duc d’Orléans, frère du roi
’Orléans, frère du roi, l’on a eu ceux, naguère appréciés ici même10, de Marcel Thibault, un historien mort trop jeune, su
mort trop jeune, sur Isabeau de Bavière ; voici maintenant l’ouvrage de M. Émile Collas (lequel a eu pour prédécesseur M.
 Maurice Faucon) sur Valentine de Milan, duchesse d’Orléans. Le règne de Charles VI est un sujet curieux entre tous. Cette
. Le règne de Charles VI est un sujet curieux entre tous. Cette folie de Charles VI, événement politique et social d’une i
entre tous. Cette folie de Charles VI, événement politique et social d’ une importance aussi grande que lamentable, on com
 » pour Michelet ; je l’admets plus volontiers, dis-je, quand je juge de l’effrayante importance d’un tel fait, non d’aprè
ets plus volontiers, dis-je, quand je juge de l’effrayante importance d’ un tel fait, non d’après Michelet, mais d’après de
frayante importance d’un tel fait, non d’après Michelet, mais d’après de sages historiens actuels plus ou moins assujettis
omprend que par la folie du Roi, laquelle eut chez elle un contrecoup d’ érotisme adultère. Aujourd’hui, en lisant la vie d
elle un contrecoup d’érotisme adultère. Aujourd’hui, en lisant la vie de Valentine de Milan, de cette belle, douce et rais
otisme adultère. Aujourd’hui, en lisant la vie de Valentine de Milan, de cette belle, douce et raisonnable Italienne, de c
e Valentine de Milan, de cette belle, douce et raisonnable Italienne, de cette fleur déjà de la Renaissance, brisée, elle
, de cette belle, douce et raisonnable Italienne, de cette fleur déjà de la Renaissance, brisée, elle aussi, sous le souff
tte fleur déjà de la Renaissance, brisée, elle aussi, sous le souffle de la démence royale, j’entrevois comment la civilis
tion, en France, fut, dans une certaine mesure, retardée par la folie de Charles VI. Je ne parle pas des faits historiques
iques brutaux et bien connus, guerre civile et guerre étrangère, mais de la disposition même des esprits, étrangement affe
its, étrangement affectés dirait-on, par les cris échappés du cabanon de Saint-Pol ou du Louvre. Cette époque devint folle
appés du cabanon de Saint-Pol ou du Louvre. Cette époque devint folle de la folie de son roi. La maladie du roi apparut co
anon de Saint-Pol ou du Louvre. Cette époque devint folle de la folie de son roi. La maladie du roi apparut comme l’effet
folle de la folie de son roi. La maladie du roi apparut comme l’effet d’ un sortilège, et il s’ensuivit une recrudescence r
l’effet d’un sortilège, et il s’ensuivit une recrudescence redoutable de toutes les superstitions du Moyen-Âge. La croyanc
nnut les transes, c’est celui-ci. Ce que l’on a gardé des témoignages de l’opinion populaire d’alors montre une idiotie te
celui-ci. Ce que l’on a gardé des témoignages de l’opinion populaire d’ alors montre une idiotie terrifiée. C’est une des
e d’alors montre une idiotie terrifiée. C’est une des grandes époques de l’histoire démonologique. Et ce fut Valentine de
re qui avait rendu le Roi fou ! Voilà qui montre bien le détraquement de ce temps. Valentine était certainement alors la p
mps. Valentine était certainement alors la personne la plus civilisée de France. De plus, elle avait une influence heureus
ne influence heureuse sur le pauvre roi. N’importe, l’opinion qui fît d’ elle une sorcière, répandue dans le peuple par les
qui fît d’elle une sorcière, répandue dans le peuple par les ennemis de la Maison d’Orléans, n’éprouva aucune difficulté
le une sorcière, répandue dans le peuple par les ennemis de la Maison d’ Orléans, n’éprouva aucune difficulté à se propager
propager. Valentine apparaît ainsi comme la victime des superstitions de son temps. La distinction de cette victime fait m
ainsi comme la victime des superstitions de son temps. La distinction de cette victime fait mieux sentir tout ce qu’il y e
La distinction de cette victime fait mieux sentir tout ce qu’il y eut de ténébreusement morbide dans cette époque. Époque
ut ce qu’il y eut de ténébreusement morbide dans cette époque. Époque de transformation, cependant, et de clartés nouvelle
nt morbide dans cette époque. Époque de transformation, cependant, et de clartés nouvelles. L’âpre versant du haut Moyen-Â
sur l’autre versant, le versant qui descend vers les espaces lumineux de la Renaissance. Valentine de Milan apporte dans l
mation que l’aimable femme fait penser en ses infortunes. Cette folie de Charles VI commença l’ère des malheurs. Au drame
unes. Cette folie de Charles VI commença l’ère des malheurs. Au drame de l’épouvante publique se superposa une tragédie po
superposa une tragédie politique, — celle-ci empruntant à celui-là un de ses ressorts essentiels, — la rivalité des Maison
t à celui-là un de ses ressorts essentiels, — la rivalité des Maisons de Bourgogne et d’Orléans. La première exploita cont
de ses ressorts essentiels, — la rivalité des Maisons de Bourgogne et d’ Orléans. La première exploita contre la seconde le
ns, devint, on l’a vu, la sorcière qui avait envoûté le roi. Éloignée de la Cour là-dessus, le Duc de Bourgogne, Philippe
e faire servir à ses ambitions l’imbécillité mentale du roi. « L’exil de Valentine, constate M. Émile Collas, eut une infl
reuse sur les événements, sur ceux qui préparèrent les sombres années de la fin du règne de Charles VI et qui faillirent m
ments, sur ceux qui préparèrent les sombres années de la fin du règne de Charles VI et qui faillirent mener la France à sa
Charles VI et qui faillirent mener la France à sa perte. » Les droits de la Maison d’Orléans-Valois, que l’assassinat de l
qui faillirent mener la France à sa perte. » Les droits de la Maison d’ Orléans-Valois, que l’assassinat de la rue Vieille
a perte. » Les droits de la Maison d’Orléans-Valois, que l’assassinat de la rue Vieille-du-Temple prescrivit si sauvagemen
le, conformes à l’intérêt français. Uni, comme arrière-fief, au duché de France, le Comté d’Orléans avait, dès les origine
s, contribué à former la base du domaine royal. La tradition des ducs de la première maison d’Orléans était essentiellemen
la base du domaine royal. La tradition des ducs de la première maison d’ Orléans était essentiellement française. Jugé avec
ière maison d’Orléans était essentiellement française. Jugé avec trop de bienveillance par les uns (A. de Circourt et M. É
nveillance par les uns (A. de Circourt et M. Émile Collas), avec trop de sévérité par les autres (Marcel Thibault), le duc
mme toute, la royauté comme il eût fallu. « Nous sommes bien tailliez d’ avoir assez à faire et souffrir, disait un contemp
: le roi n’est pas en son bon sens et est folz, et monseigneur le duc d’ Orléans est jeune et joue volontiers aux dés et ai
ontiers aux dés et aime les filles. » Il avait tout net la réputation d’ un « putier ». Inconvénient plus fâcheux encore, i
éputation d’un « putier ». Inconvénient plus fâcheux encore, il était d’ une prodigalité désordonnée. Et cependant, le Bour
vait beau, là-dessus, se mettre en avant, avec une grande affectation de sagesse financière et d’égards pour les deniers b
mettre en avant, avec une grande affectation de sagesse financière et d’ égards pour les deniers bourgeois, la popularité q
ers bourgeois, la popularité qu’il y gagnait n’empêchait pas sa cause d’ être antifrançaise. La cause de Philippe le Hardi
’il y gagnait n’empêchait pas sa cause d’être antifrançaise. La cause de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, de ces fi
t pas sa cause d’être antifrançaise. La cause de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, de ces fils de France que les fat
re antifrançaise. La cause de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, de ces fils de France que les fatalités politiques e
aise. La cause de Philippe le Hardi et de Jean sans Peur, de ces fils de France que les fatalités politiques et géographiq
, de ces fils de France que les fatalités politiques et géographiques de leur immense apanage de l’Est avaient transformés
que les fatalités politiques et géographiques de leur immense apanage de l’Est avaient transformés en souverains quasi ger
ains quasi germaniques, « austrasiens », cette cause était déjà celle de Charles le Téméraire, celle de Charles-Quint, cel
asiens », cette cause était déjà celle de Charles le Téméraire, celle de Charles-Quint, celle de l’Autriche, établie encor
ait déjà celle de Charles le Téméraire, celle de Charles-Quint, celle de l’Autriche, établie encore au moment des guerres
rles-Quint, celle de l’Autriche, établie encore au moment des guerres de la Révolution dans le cercle de Bourgogne. Orléan
établie encore au moment des guerres de la Révolution dans le cercle de Bourgogne. Orléans et Bourgogne furent, en leurs
du xve  siècle, les Atrides de la Dynastie Capétienne. Mais la Maison d’ Orléans, c’était la France. Valentine Visconti rep
eut de plus charmant, de plus fin et de plus méritoire dans le génie de cette Maison. Il faut remercier M. Émile Collas d
oire dans le génie de cette Maison. Il faut remercier M. Émile Collas d’ avoir repris et précisé, autant qu’il se pouvait,
Collas d’avoir repris et précisé, autant qu’il se pouvait, les traits de cette sympathique figure11. Memento [extrait]
ipales mises en cours, depuis Vico jusqu’à nos jours, sur la question de la plèbe romaine) ; […] Philosophie. Memento
eorges Palante. Tome XCI, numéro 334, 16 mai 1911, p. 369-377 [377]. De la Maison Bloud, voici une excellente monographie
. 369-377 [377]. De la Maison Bloud, voici une excellente monographie de M. le baron Carra de Vaux sur Léonard de Vinci ;
a Maison Bloud, voici une excellente monographie de M. le baron Carra de Vaux sur Léonard de Vinci ; on y trouvera l’essen
387 [387]. Sous la signature : S. de Callias, en un cahier non cousu, de format incommode et où il y a beaucoup de papier
la Hollande, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie. M. de Callias a essayé de démêler le caractère complexe de la « perfide Alb
ne, l’Italie. M. de Callias a essayé de démêler le caractère complexe de la « perfide Albion », qui semble bien posséder c
Soleil Levant une odeur spéciale ; puis il donne des aspects et types de Bristol, de Cambridge, de l’île de Man ; des impr
t une odeur spéciale ; puis il donne des aspects et types de Bristol, de Cambridge, de l’île de Man ; des impressions cour
éciale ; puis il donne des aspects et types de Bristol, de Cambridge, de l’île de Man ; des impressions courtes sur l’Alle
llemagne et les Allemands ; les rues espagnoles ; les maisons peintes de Lombardie ; les horreurs monumentales du cimetièr
maisons peintes de Lombardie ; les horreurs monumentales du cimetière de Milan. La série enfin se termine par un retour au
par un retour au vieux Montmartre : « Des Polonais pauvres, aux yeux d’ angoisse et de rêve, se sont assis sur le bord du
au vieux Montmartre : « Des Polonais pauvres, aux yeux d’angoisse et de rêve, se sont assis sur le bord du trottoir, et i
rêve, se sont assis sur le bord du trottoir, et ils mangent deux sous de frites dans un journal. » — Mais ce cahier, qui d
tes dans un journal. » — Mais ce cahier, qui dénote un certain talent d’ écriture, comme d’observation, me fait aussi de la
l. » — Mais ce cahier, qui dénote un certain talent d’écriture, comme d’ observation, me fait aussi de la peine. Le signata
note un certain talent d’écriture, comme d’observation, me fait aussi de la peine. Le signataire est un avare ; il ne mont
eine. Le signataire est un avare ; il ne montre qu’un tout petit bout d’ étoffe et il semble bien qu’il en possède une pièc
et il semble bien qu’il en possède une pièce ; qu’il n’ose la sortir de crainte qu’aussitôt on ne la lui chipe. Il n’y a
sortir de crainte qu’aussitôt on ne la lui chipe. Il n’y a donc plus d’ honnêtes gens en France ? Ésotérisme et science
siaques sous l’Empire Romain (Bloud et Cie). Il traite successivement de l’introduction du culte d’Isis à Rome, de la myth
n (Bloud et Cie). Il traite successivement de l’introduction du culte d’ Isis à Rome, de la mythologie, de la théologie, de
). Il traite successivement de l’introduction du culte d’Isis à Rome, de la mythologie, de la théologie, de l’initiation e
ssivement de l’introduction du culte d’Isis à Rome, de la mythologie, de la théologie, de l’initiation et du culte isiaque
troduction du culte d’Isis à Rome, de la mythologie, de la théologie, de l’initiation et du culte isiaques, du sacerdoce e
n et du culte isiaques, du sacerdoce et des causes du succès du culte d’ Isis. […] Musées et collections. Memento [extra
me XCI, numéro 334, 16 mai 1911, p. 421-428 [426-428]. La publication de grand luxe entreprise par l’éditeur Fr. Hanfstaen
a publication de grand luxe entreprise par l’éditeur Fr. Hanfstaengl, de Munich, sur La Galerie de peinture du Prado à Mad
e entreprise par l’éditeur Fr. Hanfstaengl, de Munich, sur La Galerie de peinture du Prado à Madrid (Die Gemælde-Galerie d
s qu’elles renferment et qui en font, en même temps qu’une collection d’ admirables planches, un instrument de travail de p
en même temps qu’une collection d’admirables planches, un instrument de travail de premier ordre. Les sept dernières livr
mps qu’une collection d’admirables planches, un instrument de travail de premier ordre. Les sept dernières livraisons n’ap
de premier ordre. Les sept dernières livraisons n’apportent pas moins de jouissances à l’amateur et à l’historien. Ici enc
ns de jouissances à l’amateur et à l’historien. Ici encore, il s’agit d’ un choix des plus beaux chefs-d’œuvre du musée, au
itien, les Raphaël, les Dürer, les Rubens, les Murillo, les Goya. […] De Titien, Vénus et Adonis, le portrait d’Alphonse I
s, les Murillo, les Goya. […] De Titien, Vénus et Adonis, le portrait d’ Alphonse Ier d’Este, duc de Ferrare, le portrait é
portrait d’Alphonse Ier d’Este, duc de Ferrare, le portrait équestre de si grande allure de Charles-Quint à la bataille d
 Ier d’Este, duc de Ferrare, le portrait équestre de si grande allure de Charles-Quint à la bataille de Mühlberg, le charm
portrait équestre de si grande allure de Charles-Quint à la bataille de Mühlberg, le charmant Sacrifice à la déesse de l‘
es-Quint à la bataille de Mühlberg, le charmant Sacrifice à la déesse de l‘Amour, et l’admirable Bacchanale. Raphaël est r
o Lotto, Véronèse, Van Dyck, Antonio Moro (avec son admirable effigie de la Reine Marie d’Angleterre) ; Jordaens, Patinier
nsi se trouve achevé cet imposant monument élevé à la gloire du musée de Madrid. C’est, sans contredit, le plus bel hommag
l s’enorgueillit, et la plus saisissante évocation qui ait été donnée de leurs chefs d’œuvre grâce à la grandeur exception
eur exceptionnelle (environ 40 sur 55 centimètres) et à la perfection d’ exécution de ces 84 planches. Elles sont accompagn
nnelle (environ 40 sur 55 centimètres) et à la perfection d’exécution de ces 84 planches. Elles sont accompagnées, comme n
es 84 planches. Elles sont accompagnées, comme nous l’avons déjà dit, d’ un volume de texte dû à la plume érudite de M. Kar
es. Elles sont accompagnées, comme nous l’avons déjà dit, d’un volume de texte dû à la plume érudite de M. Karl Voll, cons
mme nous l’avons déjà dit, d’un volume de texte dû à la plume érudite de M. Karl Voll, conservateur de la Pinacothèque de
n volume de texte dû à la plume érudite de M. Karl Voll, conservateur de la Pinacothèque de Munich, texte illustré lui-mêm
û à la plume érudite de M. Karl Voll, conservateur de la Pinacothèque de Munich, texte illustré lui-même de reproductions
l, conservateur de la Pinacothèque de Munich, texte illustré lui-même de reproductions des tableaux moins importants de la
exte illustré lui-même de reproductions des tableaux moins importants de la galerie. De son côté, la maison Grote, de Berl
ui-même de reproductions des tableaux moins importants de la galerie. De son côté, la maison Grote, de Berlin, vient de te
ableaux moins importants de la galerie. De son côté, la maison Grote, de Berlin, vient de terminer aussi sa précieuse publ
er aussi sa précieuse publication des Dessins du Cabinet des estampes de Berlin (Zeichnunge alter Meister im Kupferstichka
teintes et leurs dimensions exactes, citons notamment […] des études de Filippino Lippi pour le Saint Sébastien de l’égli
s notamment […] des études de Filippino Lippi pour le Saint Sébastien  de l’église San Michele de Lucques […]. Une table mé
s 300 planches contenues dans tout l’ouvrage facilite la consultation de cette riche et belle collection. L’Arundel Club d
Arundel Club de Londres, qui s’est, comme l’on sait, donné pour tâche de reproduire les plus beaux tableaux des collection
rivées anglaises vient de publier pour 1910 son septième portefeuille d’ estampes12. Ce sont, comme les années précédentes,
et où l’on admire particulièrement une Madone avec l’Enfant entourée d’ anges de Masaccio (coll. du Rev. Arthur Sutton), d
’on admire particulièrement une Madone avec l’Enfant entourée d’anges de Masaccio (coll. du Rev. Arthur Sutton), d’autres
arquis de Lothian) et à Pollaiuolo (à sir Hubert Parry), une Nativité d’ Albertinelli (ibid.), une Adoration des bergers de
arry), une Nativité d’Albertinelli (ibid.), une Adoration des bergers de Mantegna (à M.C.-A. Broughton Knight), un Tiepolo
Alexander), […]. Des notices historiques accompagnent la reproduction de chaque planche et ajoutent à la valeur documentai
a reproduction de chaque planche et ajoutent à la valeur documentaire de cette publication, qui constitue peu à peu le liv
r documentaire de cette publication, qui constitue peu à peu le livre d’ or des collections anglaises. Lettres anglaises
aître devant la Rome de la Renaissance et se réaliser les entreprises de ce pape qui transforma l’aspect de la Ville Étern
nce et se réaliser les entreprises de ce pape qui transforma l’aspect de la Ville Éternelle, avec les monuments qu’il fit
ut, il projetait des travaux plus audacieux encore, tels que ce canal de Rome à la mer, dont il est encore question de nos
core, tels que ce canal de Rome à la mer, dont il est encore question de nos jours. Le beau livre de Mr Orbaan reconstruit
ome à la mer, dont il est encore question de nos jours. Le beau livre de Mr Orbaan reconstruit pour le lecteur la Rome de
jours. Le beau livre de Mr Orbaan reconstruit pour le lecteur la Rome de cette époque. Tome XCI, numéro 335, 1er juin
r juin 1911, p. 629-633 [632-633]. M. H. Monin publie dans la Dépêche de curieuses notes inédites de Michelet sur Rome :
-633]. M. H. Monin publie dans la Dépêche de curieuses notes inédites de Michelet sur Rome : Rome est fort triste. Elle e
édites de Michelet sur Rome : Rome est fort triste. Elle est remplie de palais vastes et magnifiques, mais lourds et écra
lais vastes et magnifiques, mais lourds et écrasés. Une grande moitié de la surface est en jardins. La population est très
urface est en jardins. La population est très faible pour la grandeur de la ville : imaginez Paris avec cent mille habitan
a campagne (et quelle campagne !) empiète sur la ville. Des troupeaux de chèvres parcourent sans cesse les rues. On se cro
nt les denrées alimentaires viennent de fort loin : la volaille vient d’ Ancône, à près de cinquante lieues… Le désert comm
ence dans Rome : le mont Palatin nourrit dans les immenses fondations de ses palais ruinés une multitude de renards qui de
urrit dans les immenses fondations de ses palais ruinés une multitude de renards qui descendent au Vélabre pour boire à la
ltitude de renards qui descendent au Vélabre pour boire à la fontaine de Curtius. Rome est encore pleine d’étrangers, comm
u Vélabre pour boire à la fontaine de Curtius. Rome est encore pleine d’ étrangers, comme sous les Empereurs. Il y en a plu
t encore pleine d’étrangers, comme sous les Empereurs. Il y en a plus de trente mille. Mais ce n’est plus l’Oronte (fleuve
. Il y en a plus de trente mille. Mais ce n’est plus l’Oronte (fleuve d’ Asie) qui se jette dans le Tibre, comme au temps d
homme célèbre auquel elle ait donné le jour. Le plus grand statuaire de l’Europe vit à Rome et probablement y mourra : c’
ra : c’est un Norvégien (Thorwaldsen). Les savants les plus illustres de Rome sont des Allemands et des Anglais. Le peuple
tent pas, il rêve. L’industrie a toujours été médiocre à Rome ; aussi de tout temps les Romains ont été un peu mendiants.
vre est fier ; la femme du mendiant ne raccommode jamais les haillons de son mari ; elle les porte au ghetto, à un juif, q
ghetto, à un juif, qui s’en charge. Les routes sont la vraie richesse de Rome, puisqu’elles lui amènent des étrangers ; ma
t la semaine ; ce commerce dure depuis des siècles, mais il n’y a pas de marché aux légumes. Rome, qui fut à ses débuts un
un refuge, a conservé des asiles, églises privilégiées, qui sont lieu de sûreté pour les assassins. Le peuple n’a pas abdi
uple n’a pas abdiqué son caractère sensuel et féroce. S’il n’y a plus de combats de gladiateurs, il y a des combats de tau
s abdiqué son caractère sensuel et féroce. S’il n’y a plus de combats de gladiateurs, il y a des combats de taureaux. On f
féroce. S’il n’y a plus de combats de gladiateurs, il y a des combats de taureaux. On fait courir aussi, non montés, des c
s combats de taureaux. On fait courir aussi, non montés, des chevaux, de la place du Peuple au Capitole, après leur avoir
maux filent comme un éclair. Pendant le Carnaval, ce ne sont que cris de « mort », et non sur un ton de gaieté ou de folie
ndant le Carnaval, ce ne sont que cris de « mort », et non sur un ton de gaieté ou de folie. Les Romains aiment beaucoup u
aval, ce ne sont que cris de « mort », et non sur un ton de gaieté ou de folie. Les Romains aiment beaucoup un jeu de cart
sur un ton de gaieté ou de folie. Les Romains aiment beaucoup un jeu de cartes inventé pour eux, dit-on, par Michel-Ange.
uronnes, des glaives, des trompettes, tous les insignes des grandeurs de la terre. Symbole d’une ville déchue, qui fut la
des trompettes, tous les insignes des grandeurs de la terre. Symbole d’ une ville déchue, qui fut la maîtresse du monde.
, 1er juin 1911, p. 655-661 [657]. La note dominante du nouveau livre de Mr Andrew D. White, Seven Great Statesmen, se tro
en Great Statesmen, se trouve dans le sous-titre : Sept grands hommes d’ État dans la lutte de l’humanité contre l’injustic
e trouve dans le sous-titre : Sept grands hommes d’État dans la lutte de l’humanité contre l’injustice, et aussi dans la d
ssi dans la dédicace du volume à Goldwin Smith, le très libéral homme de lettres anglo-américain, « dont la longue vie fut
a connu personnellement le chancelier allemand et trois des collègues de Cavour, c’est-à-dire Minghetti, Peruzzi et le com
nghetti, Peruzzi et le comte Nigra. Mr White a une très haute opinion de Cavour, que lord Odo Russell, le diplomate anglai
Odo Russell, le diplomate anglais, n’a pas hésité à placer au-dessus de Bismarck. En ce qui concerne ce dernier, Mr White
concerne ce dernier, Mr White déclare que le baron Stein est « l’égal de Bismarck tant pour ce qu’il a fait en faveur de l
égal de Bismarck tant pour ce qu’il a fait en faveur de l’unification de l’Allemagne qu’en ce qu’il a fait pour l’humanité
supérieure ». L’auteur américain est très sévère pour « le chancelier de fer », surtout quand il parle de « son dédain des
est très sévère pour « le chancelier de fer », surtout quand il parle de « son dédain des droits populaires et de son host
er », surtout quand il parle de « son dédain des droits populaires et de son hostilité contre le parlementarisme. Je l’ai
urs où il n’a montré du mépris pour son auditoire et du dégoût, sinon de la haine, pour les penseurs les plus distingués d
t du dégoût, sinon de la haine, pour les penseurs les plus distingués de ce grand corps législatif. C’était justement le c
ntéressant l’archéologie romaine. On a mis au jour un cippe milliaire de la voie Appienne, à deux kilomètres de San Genzan
mis au jour un cippe milliaire de la voie Appienne, à deux kilomètres de San Genzano, à l’occasion des travaux de terrasse
Appienne, à deux kilomètres de San Genzano, à l’occasion des travaux de terrassement entrepris pour la nouvelle route de
occasion des travaux de terrassement entrepris pour la nouvelle route de Velletri. C’est une colonne de marbre, portant le
ement entrepris pour la nouvelle route de Velletri. C’est une colonne de marbre, portant le chiffre du xixe  mille, et rap
oie Appienne l’empereur Nerva sous son troisième consulat (en l’an 97 de notre ère). À Tivoli, près de la Rocca Pia, penda
À Tivoli, près de la Rocca Pia, pendant qu’on creusait les fondations d’ une salle de concert, on a retrouvé les restes d’u
ès de la Rocca Pia, pendant qu’on creusait les fondations d’une salle de concert, on a retrouvé les restes d’une ancienne
usait les fondations d’une salle de concert, on a retrouvé les restes d’ une ancienne voie romaine au pavé polygonal, et le
restes d’une ancienne voie romaine au pavé polygonal, et les vestiges d’ un édifice de la même époque dont le pavé, formé d
ancienne voie romaine au pavé polygonal, et les vestiges d’un édifice de la même époque dont le pavé, formé de morceaux d’
l, et les vestiges d’un édifice de la même époque dont le pavé, formé de morceaux d’ardoise et de serpentine, était très b
stiges d’un édifice de la même époque dont le pavé, formé de morceaux d’ ardoise et de serpentine, était très bien conservé
difice de la même époque dont le pavé, formé de morceaux d’ardoise et de serpentine, était très bien conservé. Enfin plusi
nservé. Enfin plusieurs fragments épigraphiques, gravés sur une table de marbre ont été reconnus dans l’Île Sacrée, à l’em
nus dans l’Île Sacrée, à l’embouchure du Tibre. L’un est à la mémoire d’ un inconnu, le second est dédié à l’empereur Valen
tien et Valentinien comme ayant restauré les grands thermes maritimes d’ Ostie entre les années 375 et 378. Tome XCI, n
 XCI, numéro 336, 16 juin 1911 Gabriele d’Annunzio et le Martyre de saint Sébastien Gustave Cohen. Tome XCI, numé
uméro 336, 16 juin 1911, p. 688-709. « Assemblée faicte en la maison de la ville et cité de Chalon, le 25e jour du mois d
911, p. 688-709. « Assemblée faicte en la maison de la ville et cité de Chalon, le 25e jour du mois de décembre l’an 1496
aicte en la maison de la ville et cité de Chalon, le 25e jour du mois de décembre l’an 1496, touchant le jeu de monsieur s
de Chalon, le 25e jour du mois de décembre l’an 1496, touchant le jeu de monsieur saint sébastien… « Attendu que, depuis e
ndu que, depuis environ six ans en ça, ladicte ville n’a esté exempte de la maladie contagieuse appelée peste, les habitan
’a esté exempte de la maladie contagieuse appelée peste, les habitans de ladicte ville, en l’onneur de Dieu et de monsieur
contagieuse appelée peste, les habitans de ladicte ville, en l’onneur de Dieu et de monsieur saint Sébastien, intercesseur
appelée peste, les habitans de ladicte ville, en l’onneur de Dieu et de monsieur saint Sébastien, intercesseur d’icelle m
lle, en l’onneur de Dieu et de monsieur saint Sébastien, intercesseur d’ icelle maladie et, affin qu’il plaise à Dieu le cr
aise à Dieu le créateur retirer sa main et lesdicts habitans puissent d’ uy en arrière estre preservéz de ladicte maladie,.
sa main et lesdicts habitans puissent d’uy en arrière estre preservéz de ladicte maladie,.. l’on mectra sus le jeu et mist
ladicte maladie,.. l’on mectra sus le jeu et mistère du glorieux amy de Dieu monsieur saint sébastien pour icelluy jouer
s tost que faire se pourra bonnement…13. » De même, à quatre siècles de distance, pour nous préserver à notre tour de la
même, à quatre siècles de distance, pour nous préserver à notre tour de la peste des corruptions, de la pourriture des ch
stance, pour nous préserver à notre tour de la peste des corruptions, de la pourriture des choses basses et laides, un   
sses et laides, un         … Florentin en exil, qui bégaye en langue d’ oïl comme le bon Brunet Latin14 offre à nos médi
nos prières une œuvre sereine, savante, hautaine, un nouveau Martyre de saint Sébastien dans la forme des vieux mystères.
inédit et qui est à la Bibliothèque Nationale16. Comme l’affabulation de M. d’Annunzio elle-même, ces pièces ont leur sour
Par saint Ambroise (?) nous apprenons donc que saint Sébastien était de Narbonne, où il naquit vers le milieu du iiie  si
ès cher à l’empereur Dioclétien, il fut nommé par lui au commandement de la première cohorte avec ordre de veiller sur sa
l fut nommé par lui au commandement de la première cohorte avec ordre de veiller sur sa personne et de ne point se séparer
ement de la première cohorte avec ordre de veiller sur sa personne et de ne point se séparer de lui. Déjà chrétien, il s’e
horte avec ordre de veiller sur sa personne et de ne point se séparer de lui. Déjà chrétien, il s’en cachait cependant, no
ère Marcie, avec leurs femmes et leurs enfants, viennent les supplier de sacrifier aux dieux. Sébastien réconforte les jum
du Christ. Ils meurent et tous les leurs se convertissent. Zoé, femme de Nicostrate, recouvre la parole et loue le Seigneu
Nicostrate, recouvre la parole et loue le Seigneur. Cromatien, préfet de la ville, fait venir chez lui le guérisseur merve
sur des charbons ardents, mais le feu ne l’atteint point. Sur la mort de Sébastien, qui devait tant occuper l’imagination
récit est très bref. L’empereur fait venir Sébastien et lui reproche de détruire les dieux de l’empire et d’avoir failli
L’empereur fait venir Sébastien et lui reproche de détruire les dieux de l’empire et d’avoir failli aux devoirs de sa haut
venir Sébastien et lui reproche de détruire les dieux de l’empire et d’ avoir failli aux devoirs de sa haute charge. Le sa
roche de détruire les dieux de l’empire et d’avoir failli aux devoirs de sa haute charge. Le saint répond : « C’est pour t
on salut que j’ai toujours honoré le Christ et c’est pour le maintien de l’empire que j’ai toujours adoré Celui qui est da
Celui qui est dans les cieux, considérant qu’il était insensé et vain d’ implorer le secours des pierres. » « Alors Diocl
ain d’implorer le secours des pierres. » « Alors Dioclétien ordonna de le conduire au milieu d’un champ et de le lier co
» « Alors Dioclétien ordonna de le conduire au milieu d’un champ et de le lier comme une cible pour la flèche et il ordo
t de le lier comme une cible pour la flèche et il ordonna aux archers de le transpercer. Alors les soldats le placèrent au
placèrent au milieu d’un champ et là, ensuite, ils le transpercèrent de tant de flèches qu’il était tout barbelé de flèch
te, ils le transpercèrent de tant de flèches qu’il était tout barbelé de flèches comme un hérisson. » Mais il ne mourut p
tout barbelé de flèches comme un hérisson. » Mais il ne mourut point de ses blessures. Une femme, nommée Irène, voulant l
ez elle ; mais lui avait soif du martyre ; il se plaça sur le passage de l’empereur et confessa de nouveau le Christ. Alor
oif du martyre ; il se plaça sur le passage de l’empereur et confessa de nouveau le Christ. Alors Dioclétien le fit arrête
u palais jusqu’à ce qu’il rendît l’esprit (287 ?). Son corps fut jeté de nuit dans la Cloaca maxima. Saint Sébastien appar
xima. Saint Sébastien apparut en songe à sainte Lucine et lui ordonna de l’ensevelir dans les Catacombes auprès des apôtre
auprès des apôtres. Ainsi fut fait. Le pape Eugène II céda à l’abbaye de Saint-Médard de Soissons une partie des précieuse
a combien il a peu conservé du récit original : Sébastien est un chef de cohorte, il est chéri de l’empereur Dioclétien, i
vé du récit original : Sébastien est un chef de cohorte, il est chéri de l’empereur Dioclétien, il encourage Marc et Marce
ien, il encourage Marc et Marcellien, qui résistent aux supplications de leurs parents, il fait des miracles et subit le s
ait des miracles et subit le supplice des flèches. Voilà ce qu’il y a d’ identique. C’est peu. On dit que le poète a lu bea
dit que le poète a lu beaucoup avant de composer son poème. On parle de quinze cents volumes. Qu’importe cela ? La vérité
te cela ? La vérité, c’est que cette œuvre n’est pas plus le résultat de longues études que la simple intuition d’un voyan
n’est pas plus le résultat de longues études que la simple intuition d’ un voyant, elle est la vision d’un savant. Elle es
ongues études que la simple intuition d’un voyant, elle est la vision d’ un savant. Elle est la vision de celui qui, autant
ition d’un voyant, elle est la vision d’un savant. Elle est la vision de celui qui, autant par l’artifice de sa science qu
n d’un savant. Elle est la vision de celui qui, autant par l’artifice de sa science que par celui de son imagination, a lo
ision de celui qui, autant par l’artifice de sa science que par celui de son imagination, a longtemps vécu dans le passé,
e par celui de son imagination, a longtemps vécu dans le passé, avant d’ essayer de le ressusciter à nos yeux. Et non pas s
i de son imagination, a longtemps vécu dans le passé, avant d’essayer de le ressusciter à nos yeux. Et non pas seulement d
andrins mystiques, dans la Syrie aussi, qui aima Adonis-Thamuz, époux de l’Ishtar babylonienne18. C’est parce qu’il sait,
qu’il est érudit comme le fut Dante, qui connut toutes les « Sommes » de son temps, que M. d’Annunzio a pu transformer la
tent à écouter les voix et songent à la délivrance. Un besoin intense de mysticisme travaille les esprits, que le stoïcism
besoin intense de mysticisme travaille les esprits, que le stoïcisme d’ un Sénèque ne satisfait plus. On accueille avec jo
les plus étranges venues du Levant, on accepte la parole des prêtres d’ Égypte et des prêtres syriens. Le culte d’Isis tro
cepte la parole des prêtres d’Égypte et des prêtres syriens. Le culte d’ Isis trouve des sectateurs, le culte d’Adonis en a
des prêtres syriens. Le culte d’Isis trouve des sectateurs, le culte d’ Adonis en a plus encore. C’est une lente pénétrati
eurs, le culte d’Adonis en a plus encore. C’est une lente pénétration de la pensée occidentale par la pensée de l’Orient.
e. C’est une lente pénétration de la pensée occidentale par la pensée de l’Orient. Pénétration progressive, qui continue c
ent. Pénétration progressive, qui continue celle des temps primitifs, d’ où sortit la civilisation grecque. Alors on entend
rimitifs, d’où sortit la civilisation grecque. Alors on entend parler de mystères prodigieux, de secrètes réunions dans de
civilisation grecque. Alors on entend parler de mystères prodigieux, de secrètes réunions dans des cavernes, où des vieil
u en ingérant sa chair et son sang. Des bruits courent. On parle même de sacrifices humains, de petits enfants qu’on égorg
et son sang. Des bruits courent. On parle même de sacrifices humains, de petits enfants qu’on égorge et d’horribles débauc
n parle même de sacrifices humains, de petits enfants qu’on égorge et d’ horribles débauches19. On dit aussi que les Chréti
es débauches19. On dit aussi que les Chrétiens adorent un dieu à tête d’ âne et on se demande ce que signifie le poisson my
pelles pour célébrer des rites étranges, de même alors les tourmentés d’ au-delà allaient vers l’annonciation des disciples
. Dans le jeune Dieu qui fut homme et qui est ressuscité, les fidèles d’ Adonis, les femmes de Byblos, croient reconnaître
qui fut homme et qui est ressuscité, les fidèles d’Adonis, les femmes de Byblos, croient reconnaître l’anémone de chair, l
fidèles d’Adonis, les femmes de Byblos, croient reconnaître l’anémone de chair, l’amant d’Aphrodite, que tua la dent avide
les femmes de Byblos, croient reconnaître l’anémone de chair, l’amant d’ Aphrodite, que tua la dent avide du sanglier phéni
sanglier phénicien. Ces masses surexcitées vivent dans une atmosphère de magie et de miracle : On étouffe ! on étouffe co
nicien. Ces masses surexcitées vivent dans une atmosphère de magie et de miracle : On étouffe ! on étouffe comme dans l’é
nd plus rien.             — Nous sommes tous enveloppés dans les rets de la Mort20. Or, c’est cette confusion qui se pour
préfet Andronique, Sébastien les exhorte à résister aux supplications de leur mère et de leurs sœurs, des cris s’élèvent d
e, Sébastien les exhorte à résister aux supplications de leur mère et de leurs sœurs, des cris s’élèvent de la foule : To
aux supplications de leur mère et de leurs sœurs, des cris s’élèvent de la foule : Toi, toi, bel Archer, toi, si beau !
Même chez Sébastien, dans les images qu’il emploie en se dépouillant de ses armes, dans la danse qu’à l’image des danses
insuffler le jeune esprit aux vieux rites. Illustration par le poète d’ une vérité profonde découverte par l’Histoire : l’
onies païennes, les purifications par les eaux lustrales, les figures de cire suspendues aux fontaines, les ambres propice
s, « saltationes et ballationes », qui ont envahi l’Église22. Ce sont d’ horribles pratiques. Elles s’imposeront, venues du
mêmes lieux et s’arrêtera aux mêmes sources auprès desquelles l’image d’ un saint a remplacé l’idole renversée.   Le deuxiè
e la seconde mansion, affirme plus encore le conflit par des symboles d’ une grandeur inattendue. Le décor représente le pé
symboles d’une grandeur inattendue. Le décor représente le péristyle d’ un temple dont une massive porte d’airain nous cac
. Le décor représente le péristyle d’un temple dont une massive porte d’ airain nous cache l’intérieur. Des magiciennes, en
rs » magnifiques qu’il a fallu supprimer à la représentation. La voix d’ Érigone, l’amante de Dionysos et qui est sous le s
il a fallu supprimer à la représentation. La voix d’Érigone, l’amante de Dionysos et qui est sous le signe de la Vierge à
ion. La voix d’Érigone, l’amante de Dionysos et qui est sous le signe de la Vierge à l’épi d’or, se fait alors entendre ;
e, l’amante de Dionysos et qui est sous le signe de la Vierge à l’épi d’ or, se fait alors entendre ; à travers l’airain so
au dans ta fleur comme le dieu qui m’aima, le dieu bondissant porteur de thyrse25. Sébastien, qui n’est pas encore doué d
bondissant porteur de thyrse25. Sébastien, qui n’est pas encore doué de tout son pouvoir, essaie en vain de briser les va
astien, qui n’est pas encore doué de tout son pouvoir, essaie en vain de briser les vantaux. Ils ne céderont pas sous son
riser les vantaux. Ils ne céderont pas sous son marteau ni sous celui de ses acolytes, qui pourtant ont pu détruire les au
du préfet. C’est que ce sanctuaire, comme le révèlent les affranchis d’ Andronique, contient : le Zodiaque circulaire com
franchis d’Andronique, contient : le Zodiaque circulaire comme celui de Cléopâtre. — Et l’ordonnance des planètes les cer
comme celui de Cléopâtre. — Et l’ordonnance des planètes les cercles de la géniture, les cycles des cieux. ……………………………………
, par la combinaison des signes. ………………………………………… — La Vierge à l’Épi d’ or, la femme couchée sur le cercle, la tête en ava
ge les chrétiens. — Peut-être, elle est la sœur des Anges révélateurs de l’Avenir. Déjà tes Patriarches sont dans le Zodia
s dans les planètes.                              — Samael est l’Ange de Mars ;Anael, l’Ange de Vénus ; Gabriel, l’Ange de
                           — Samael est l’Ange de Mars ;Anael, l’Ange de Vénus ; Gabriel, l’Ange de la Lune.              
— Samael est l’Ange de Mars ;Anael, l’Ange de Vénus ; Gabriel, l’Ange de la Lune.                              — Sétar. le
truire, seigneur ? LE SAINT                  Je détruirai cette œuvre de démons. Je vaincrai la pierre et l’airain. J’abat
ns. Je vaincrai la pierre et l’airain. J’abattrai la porte. Et le roi de gloire entrera26. Les affranchis rappellent enco
e et qui, guidés par elle, vinrent à la Crèche apporter le témoignage de la sagesse babylonienne à la foi naissante, incli
agesse babylonienne à la foi naissante, inclinant ainsi l’ancien mode de la pensée devant le nouveau ou même peut-être la
n charme plus puissant et ici le poète fera surgir un nouveau symbole d’ une incomparable majesté. La foule des esclaves es
majesté. La foule des esclaves est accourue ; elle supplie Sébastien de lui donner des signes visibles, de guérir les mal
accourue ; elle supplie Sébastien de lui donner des signes visibles, de guérir les malades, de ressusciter les morts comm
e Sébastien de lui donner des signes visibles, de guérir les malades, de ressusciter les morts comme Jésus ressuscita Laza
les malades, de ressusciter les morts comme Jésus ressuscita Lazare, de faire paraître à leurs yeux la face du Christ, ma
che leur peu de foi. Il leur donne rendez-vous au-delà des frontières de la mort, quand apparaît tout à coup, traînée par
ée par un esclave, la fille malade des fièvres. C’est dans le mystère de saint Martin qu’on trouve ce personnage27, mais i
7, mais il y prononce des mots incohérents ; ici ces paroles hagardes de la voyante ont une haute signification :        
r une fièvre nouvelle. Est-ce une honte, si ma vie brûle pour l’amour de l’Amour ?… LE SAINT                       Tes yeu
, qui montra l’antimoine et le fard pour teindre les paupières ? L’un de ces Anges qui choisirent des filles d’homme et se
r teindre les paupières ? L’un de ces Anges qui choisirent des filles d’ homme et se souillèrent avec elles… et il n’y aura
des filles d’homme et se souillèrent avec elles… et il n’y aura plus de paix ni plus de pardon pour des veines qui charri
mme et se souillèrent avec elles… et il n’y aura plus de paix ni plus de pardon pour des veines qui charrient un sang si m
reproches et j’ai vécu dans mon sommeil ce que je dis avec ma langue de chair. J’ai vu les sept planètes enchaînées, les
t planètes enchaînées, les astres qui ont transgressé le commandement de la Lumière à leur lever… Cela me revient de très
ansgressé le commandement de la Lumière à leur lever… Cela me revient de très loin. J’effacerai, j’effacerai par mes pleur
revient de très loin. J’effacerai, j’effacerai par mes pleurs le fard de mes yeux…28. Elle porte sur ses pauvres épaules
d de mes yeux…28. Elle porte sur ses pauvres épaules tout le fardeau de la douleur humaine et du péché originel ; elle es
ccessives, a transgressé toutes les lois, mais sa faute fut une faute d’ amour ; c’est pourquoi elle a été choisie pour gar
ue Jésus devant Lazare ressuscité, qui garde dans sa bouche « le goût de la mort », car elle est Madeleine aussi, la sœur
bouche « le goût de la mort », car elle est Madeleine aussi, la sœur de Lazare, à qui il sera beaucoup pardonné parce qu’
ire la croix, lorsque Guddène, un des zélateurs, approche un flambeau de son front. Sa vision sainte disparaît ; elle revo
e n’étanchais pas mes pleurs. Toutes les eaux du monde étaient amères de moi. La vie semblait dissoute dans les fleuves de
onde étaient amères de moi. La vie semblait dissoute dans les fleuves de mes paupières. Ma douleur était la ceinture du mo
ureuse. Tu es élue, Car ta source est inépuisable. Pour garder ce qui de Lui reste ici, tu es élue. J’atteste le Dieu qui
es élue. J’atteste le Dieu qui m’exile et me lie dans tous les liens de la terre pour tous les âges…                  « M
de la terre pour tous les âges…                  « Mais n’espère pas de pitié. » ……………………………… Il m’atterra. « J’atteste l
……………………… Il m’atterra. « J’atteste l’Oint que tu es impure. » Raidie de tous mes os, de tous mes nerfs, j’attendais et mo
tterra. « J’atteste l’Oint que tu es impure. » Raidie de tous mes os, de tous mes nerfs, j’attendais et mon châtiment et m
tous mes nerfs, j’attendais et mon châtiment et ma gloire. Ses doigts de fer découvrirent alors ma gorge drue, comme les d
Ses doigts de fer découvrirent alors ma gorge drue, comme les doigts d’ un amant qui veut, d’un bourreau qui égorge. Et j’
couvrirent alors ma gorge drue, comme les doigts d’un amant qui veut, d’ un bourreau qui égorge. Et j’attendais : « Ô fille
amant qui veut, d’un bourreau qui égorge. Et j’attendais : « Ô fille d’ homme », il cria, « je te mortifie, te purifie, te
, il cria, « je te mortifie, te purifie, te glorifie, avec le brandon de Sodome. » Et le Déchu qui par la faute connaissai
hu qui par la faute connaissait la douceur des seins pâles, me marqua de son seing, brûlant ma chair jusques aux côtes.   
r la chose sainte a son lieu Et tu auras le diadème royal, la pourpre de Sidon et ta fièvre. » Il prit le sindon vide où J
. » Il prit le sindon vide où Joseph et Nicodème avaient posé le Fils de Dieu. Il le plia sur ma poitrine. Et il dit : « T
ma poitrine. Et il dit : « Tu le garderas. » Hommes, sous la croix de mes bras, Je ne suis qu’une plaie divine30. Sa
e divine30. Sa poitrine purifiée par la douleur est désormais digne de recevoir le dépôt sacré. En ce moment elle a atte
gne de recevoir le dépôt sacré. En ce moment elle a atteint le sommet de l’extase, elle est toute l’humanité souffrante, p
sommet de l’extase, elle est toute l’humanité souffrante, pantelante de volupté et d’amour, destinée à aimer toujours jus
xtase, elle est toute l’humanité souffrante, pantelante de volupté et d’ amour, destinée à aimer toujours jusqu’au plus pro
pté et d’amour, destinée à aimer toujours jusqu’au plus profond abîme de la faute, à être marquée du remords comme d’un fe
qu’au plus profond abîme de la faute, à être marquée du remords comme d’ un fer rouge et à n’avoir comme délice que l’espoi
u remords comme d’un fer rouge et à n’avoir comme délice que l’espoir de la Vie éternelle et le gage de sa Rédemption. Il
et à n’avoir comme délice que l’espoir de la Vie éternelle et le gage de sa Rédemption. Il y a tout cela et il y a bien pl
a tout cela et il y a bien plus encore dans cette formidable création de la fille malade des fièvres. Ce n’est pas quelque
création de la fille malade des fièvres. Ce n’est pas quelques lignes de commentaire qui épuiseront ce symbole. Depuis cel
on celtique, et depuis la Divine Comédie, on ne nous avait rien donné de pareil, c’est-à-dire depuis Perceval ou depuis Da
Dante, et quelle gloire peut être plus digne du maître florentin que de forcer son lecteur à évoquer la figure et le géni
e florentin que de forcer son lecteur à évoquer la figure et le génie de son immortel aïeul. Mais nous ne sommes pas au bo
nter plus haut encore. On déploie le linceul, qui est sur la poitrine de la fiévreuse, et l’image divine apparaît. La fill
e est devenue LA SAINTE Voyez Son corps ensanglanté, voyez l’horreur de Son supplice. LE SAINT Voyez la plaie de Son côté
ensanglanté, voyez l’horreur de Son supplice. LE SAINT Voyez la plaie de Son côté, le sang qui coule sur Sa cuisse. LA SAI
qui coule sur Sa cuisse. LA SAINTE Voyez les traces des fléaux armés de plombs sur Son échine. LE SAINT Voyez sur Son fro
vie31 ! Elle va défaillir, purifiant et fondant son amour au brasier de l’amour éternel. Alors un dernier miracle se prod
r au brasier de l’amour éternel. Alors un dernier miracle se produit. D’ elles-mêmes les chaînes des magiciennes tombent, l
oduit. D’elles-mêmes les chaînes des magiciennes tombent, les vantaux de la porte d’airain s’ouvrent en résonnant sur leur
es-mêmes les chaînes des magiciennes tombent, les vantaux de la porte d’ airain s’ouvrent en résonnant sur leurs gonds : « 
, tous ses orbes, comme le simulacre fabuleux du nouveau Firmament et de l’antique Ether… » « Mais ce n’est plus Samas q
nduit les planètes… On aperçoit dans l’éblouissement les pieds divins de la Vierge mère du Sauveur, posés sur le croissant
les pieds divins de la Vierge mère du Sauveur, posés sur le croissant de la lune et les bords étoilés de son manteau d’azu
re du Sauveur, posés sur le croissant de la lune et les bords étoilés de son manteau d’azur. » Les cieux éternels sont re
posés sur le croissant de la lune et les bords étoilés de son manteau d’ azur. » Les cieux éternels sont restés. Les mêmes
à un plus éclatant foyer où peut s’éclairer notre esprit. La Passion de saint Sébastien n’est pas achevée pourtant. Il ne
rtumes qui font les martyrs, il n’a pas subi les terribles tentations de l’orgueil.   Le troisième acte se passe à la Cour
ibles tentations de l’orgueil.   Le troisième acte se passe à la Cour de l’Empereur. La mansion s’intitule « Le concile de
e assemblée somptueuse que préside Dioclétien, césar et dieu, entouré de ses prêtres et de ses idoles innombrables. Il jou
euse que préside Dioclétien, césar et dieu, entouré de ses prêtres et de ses idoles innombrables. Il joue avec Sébastien c
use de sa foi. Le Saint répond noblement et avec calme. À la question de César qui lui demande quel dieu il veut choisir,
              Celui, celui que tu nommes l’esclave rouge, le monarque d’ un jour, le roi sanglant, je l’ai choisi de toute
esclave rouge, le monarque d’un jour, le roi sanglant, je l’ai choisi de toute mon âme, au-delà de mon âme32. Même il ren
d’un jour, le roi sanglant, je l’ai choisi de toute mon âme, au-delà de mon âme32. Même il renie Apollon et brusquement
le Péan qu’a fait entonner l’empereur. Bien plus, il brise les cordes de la lyre sacrée d’Apollon qu’on lui a mise entre l
entonner l’empereur. Bien plus, il brise les cordes de la lyre sacrée d’ Apollon qu’on lui a mise entre les mains et il veu
e entre les mains et il veut chanter sur l’autre lyre, mais il a trop d’ amour sur les lèvres pour chanter, et lui qui dans
ne …………………………………… Pour tes mages et tes devins je danserai la Passion de ce jeune homme asiatique de ce Prince supplicié.
ages et tes devins je danserai la Passion de ce jeune homme asiatique de ce Prince supplicié. Il faut que chaque forme de
une homme asiatique de ce Prince supplicié. Il faut que chaque forme de l’art ancien soit arrachée aux faux dieux pour êt
e à la Vérité. « Par ses pas, ses gestes, ses attitudes, les aspects de sa face douloureuse, l’angoisse de ses paroles ét
gestes, ses attitudes, les aspects de sa face douloureuse, l’angoisse de ses paroles étouffées, le Confesseur exprime le h
de ses paroles étouffées, le Confesseur exprime le haut drame du Fils de l’homme autour de la chlamyde étendue comme autou
t drame du Fils de l’homme autour de la chlamyde étendue comme autour d’ une dépouille sanglante33. » Or ceci n’est pas un
es pleurent dans l’Église autour du Sépulcre que représente une croix de bois, voilée de noir34. « La sueur mortelle et l
l’Église autour du Sépulcre que représente une croix de bois, voilée de noir34. « La sueur mortelle et le sang noir et l
es battements du flanc transpercé et le profond soupir, et les larmes de l’inconsolable amour, et le corps embaumé dans le
ique où tout est contenu. Or le souffle lugubre semble venir de loin, de la lointaine Asie desséchée, des côtes de la Phén
gubre semble venir de loin, de la lointaine Asie desséchée, des côtes de la Phénicie, des gorges du Liban, des confins de
desséchée, des côtes de la Phénicie, des gorges du Liban, des confins de l’Euphrate, des oasis du désert. Les femmes syrie
is du désert. Les femmes syriennes tressaillent comme par la présence de leur dieu… » Il se meurt, le bel Adonis ! Il est
s, pleurez Adonis ! Garçons, pleurez ! ……………………………… Pleurez, ô femmes de Syrie ! Il va dans la pâle Prairie, Toutes les fl
l’éternelle résurrection, que la mort et la renaissance du prisonnier de Perséphone avaient symbolisées pour le monde anti
ébastien s’identifie avec le crucifié, mais là justement est l’écueil de sa Passion. Il a touché aux choses défendues, il
n. Il a touché aux choses défendues, il est transporté sur le pinacle de l’orgueil ; comme Jésus lui-même, il aura sa tent
e Jésus lui-même, il aura sa tentation. Prenant dans sa main un globe d’ or surmonté d’une victoire ailée, l’empereur s’ava
me, il aura sa tentation. Prenant dans sa main un globe d’or surmonté d’ une victoire ailée, l’empereur s’avance vers Sébas
sur les dieux et les hommes. Il fait miroiter à ses yeux les cortèges de la toute-puissance. Déjà Sébastien ne voit plus l
t plus le ciel ; les anges sont loin. Il a pris dans sa main le globe d’ or, les chants de louange et de joie des Adoniaste
les anges sont loin. Il a pris dans sa main le globe d’or, les chants de louange et de joie des Adoniastes éclatent et l’e
loin. Il a pris dans sa main le globe d’or, les chants de louange et de joie des Adoniastes éclatent et l’enivrent, mais
36 : le Verbe sera victorieux. Le saint appelle Jésus à son aide, et, de toutes ses forces, il lance contre la mosaïque lu
de toutes ses forces, il lance contre la mosaïque luisante, aux pieds de l’Auguste, la victoire qui s’y brise. Sa perte es
a grande lyre aux cordes brisées et il ordonne, parce qu’il est beau, de l’ensevelir étouffé sous les fleurs et les parfum
’il est beau, de l’ensevelir étouffé sous les fleurs et les parfums : de nouveau le chœur syrien éclate en sanglots. Ce n’
te aux hideuses injures des archers, c’est lui-même qui est contraint de les supplier de le faire périr, afin que sa desti
injures des archers, c’est lui-même qui est contraint de les supplier de le faire périr, afin que sa destinée soit accompl
faire périr, afin que sa destinée soit accomplie et que sonne l’heure de sa gloire et de sa résurrection. Saint Sébastien
n que sa destinée soit accomplie et que sonne l’heure de sa gloire et de sa résurrection. Saint Sébastien rappelle à Sanaé
i, « l’archer aux yeux vairons », qu’il lui a confié cet arc, symbole de la Trinité Sainte : Le fût est le Père, la corde
mystique, le Bon Pasteur. Alors le Saint se sent pris plus ardemment de la volupté de mourir : Les lauriers sont comme l
Bon Pasteur. Alors le Saint se sent pris plus ardemment de la volupté de mourir : Les lauriers sont comme les lances héri
s profondeurs, j’appelle votre amour, Archers ! ……………………………………… Visez de près. Je suis la Cible. Des profondeurs, des prof
ans un combat aveugle », ils tirent, ils tirent désespérément, râlant d’ amour et d’épouvante, jusqu’à ce que « le corps ad
at aveugle », ils tirent, ils tirent désespérément, râlant d’amour et d’ épouvante, jusqu’à ce que « le corps admirable s’a
se détache, laissant tous les dards au tronc du laurier ! Par ordre de l’empereur, qui sert inconsciemment de hauts dess
tronc du laurier ! Par ordre de l’empereur, qui sert inconsciemment de hauts desseins, le corps est recueilli sur la lit
mment de hauts desseins, le corps est recueilli sur la litière sombre d’ Adonis : Il descend vers les Noires Portes. Tout
e. Renversez les torches, Erôs ! Pleurez ! Mais à ce thrène un chant de gloire s’oppose, le Paradis s’ouvre, les appels d
es martyrs, des vierges, des apôtres et des anges se répondent, L’âme de Sébastien vole et se fond dans le sein du Seigneu
s revivront dans l’âme des penseurs et des poètes. Un Pétrarque fera, de la poudre des manuscrits feuilletés avec dévotion
tique. Et nous tous en serons comme hantés. Et puis voici qu’un poète d’ Italie, un très grand, la retrouve à son tour. Mai
comme le nôtre, sa culture classique se mêle aux ferveurs religieuses de son enfance, inséparablement ; elles luttent en l
qui peut-être est chrétienne. Un jour il voudra dire toute la majesté de la foi que, dans la patrie de saint François d’As
Un jour il voudra dire toute la majesté de la foi que, dans la patrie de saint François d’Assise, on ne peut jamais perdre
ienne elle-même, comme toute la foi catholique d’ailleurs, est pétrie de ce levain antique qui l’a fait germer en terre la
œuvre tout le conflit profond, l’antagonisme intérieur qui est la loi de son esprit, de notre esprit. Mais, parce que c’es
onflit profond, l’antagonisme intérieur qui est la loi de son esprit, de notre esprit. Mais, parce que c’est un grand poèt
’est un grand poète, son tableau s’élargit, devient l’entrechoquement de deux mondes, de deux visions, qui finissent par s
ète, son tableau s’élargit, devient l’entrechoquement de deux mondes, de deux visions, qui finissent par s’unir en une apo
les « faire jouer par personnaiges », comme on disait jadis ? L’œuvre de d’Annunzio avec son souffle dantesque est à faire
« faire jouer par personnaiges », comme on disait jadis ? L’œuvre de d’ Annunzio avec son souffle dantesque est à faire éc
 faire jouer par personnaiges », comme on disait jadis ? L’œuvre de d’ Annunzio avec son souffle dantesque est à faire éclater la
uis les Grecs n’avait osé lui demander tant que cela et même l’auteur de la Città morta ne l’avait pas fait encore. Il est
ta ne l’avait pas fait encore. Il est certain que l’admirable musique de Debussy s’allie merveilleusement à l’œuvre du poè
l est fatal que, confiés à des figurants ou à des comparses, les cris de la foule, d’une si large portée pour créer l’atmo
ue, confiés à des figurants ou à des comparses, les cris de la foule, d’ une si large portée pour créer l’atmosphère social
les paroles des chœurs. La signification du deuxième acte, le symbole de la Chambre magique et de la Fille malade des fièv
a signification du deuxième acte, le symbole de la Chambre magique et de la Fille malade des fièvres, qui est peut-être le
alade des fièvres, qui est peut-être le plus beau, le plus formidable de tout le drame, n’est pas saisi de la plupart. Enf
re le plus beau, le plus formidable de tout le drame, n’est pas saisi de la plupart. Enfin si M. Bakst a fait beaucoup pou
e acte, au moment où la porte du temple s’ouvre, que sont les cercles de bois où se trouvent peints les signes du zodiaque
se trouvent peints les signes du zodiaque et qui tournent sur un fond de toile bleue, auprès de la prodigieuse vision qu’é
radis lui-même, qui devait être en son milieu une source éblouissante de lumière pour figurer Dieu, et autour de laquelle
r figurer Dieu, et autour de laquelle devaient se grouper « les Anges de la Face, qui seuls peuvent soutenir l’éclat de la
se grouper « les Anges de la Face, qui seuls peuvent soutenir l’éclat de la Face de Dieu… les Anges du Service divin, les
« les Anges de la Face, qui seuls peuvent soutenir l’éclat de la Face de Dieu… les Anges du Service divin, les Trônes, les
centraient sur le « haltain Paradis » toutes les merveilles possibles de leur décoration, de leurs pourpres et de leurs or
haltain Paradis » toutes les merveilles possibles de leur décoration, de leurs pourpres et de leurs ors. Et cependant le d
tes les merveilles possibles de leur décoration, de leurs pourpres et de leurs ors. Et cependant le drame de d’Annunzio en
décoration, de leurs pourpres et de leurs ors. Et cependant le drame de d’Annunzio en lui-même est scénique et proprement
coration, de leurs pourpres et de leurs ors. Et cependant le drame de d’ Annunzio en lui-même est scénique et proprement dr
ration, de leurs pourpres et de leurs ors. Et cependant le drame de d’ Annunzio en lui-même est scénique et proprement dramatique
qu’un conte illustré par personnages ou plutôt encore une succession de tableaux, cette idée unique que nous exigeons d’u
ncore une succession de tableaux, cette idée unique que nous exigeons d’ un drame : nous l’avons vu, c’est le conflit des d
ion que notre vieille doctrine rhétorique réclamait, non sans raison, d’ une tragédie. Le Saint n’apparaît d’abord au premi
et fait des miracles. Au deuxième acte, ce n’est qu’après avoir reçu de la Fille malade des fièvres le Linceul que s’ouvr
le malade des fièvres le Linceul que s’ouvriront pour lui les secrets de la Sagesse antique, illuminée par la vraie Lumièr
antique, illuminée par la vraie Lumière. Le troisième acte est celui de la Tentation, le quatrième celui de la Mort, le c
ière. Le troisième acte est celui de la Tentation, le quatrième celui de la Mort, le cinquième celui de la Résurrection. O
ui de la Tentation, le quatrième celui de la Mort, le cinquième celui de la Résurrection. On a prétendu, M. d’Annunzio tou
rection. On a prétendu, M. d’Annunzio tout le premier, que le Martyre de Saint Sébastien était un mystère, un pieux mystèr
ve  siècle. Il s’est plu à donner à ses personnages, non les costumes de leurs temps, mais ceux du moyen-âge ou à peu près
t pas médiéval du tout. Où trouvera-t-on dans les mystères des scènes d’ une intensité pareille aux supplications de la mèr
ns les mystères des scènes d’une intensité pareille aux supplications de la mère à ses enfants torturés, au premier acte ?
mère à ses enfants torturés, au premier acte ? Qu’on relise le texte de d’Annunzio, et puis qu’on lise dans le Manuscrit 
re à ses enfants torturés, au premier acte ? Qu’on relise le texte de d’ Annunzio, et puis qu’on lise dans le Manuscrit 105
à ses enfants torturés, au premier acte ? Qu’on relise le texte de d’ Annunzio , et puis qu’on lise dans le Manuscrit 1051 de la
ise le texte de d’Annunzio, et puis qu’on lise dans le Manuscrit 1051 de la Bibliothèque Nationale les lamentations du pèr
l’est, mais combien moins hautes : Hélas ! dolant le cœur me tremble de vieillesse et de maladie ! Mieulx me vauldroit pe
en moins hautes : Hélas ! dolant le cœur me tremble de vieillesse et de maladie ! Mieulx me vauldroit perdre la vie que d
e de vieillesse et de maladie ! Mieulx me vauldroit perdre la vie que de voir mourir mes enfans ! Las ! n’aviez vous aucun
r mes enfans ! Las ! n’aviez vous aucunement, mes beaux enfans, pitié de nous, qui de douleur et de couroulx, sommes tant
! Las ! n’aviez vous aucunement, mes beaux enfans, pitié de nous, qui de douleur et de couroulx, sommes tant pleins et de
z vous aucunement, mes beaux enfans, pitié de nous, qui de douleur et de couroulx, sommes tant pleins et de tristesse ! Ay
, pitié de nous, qui de douleur et de couroulx, sommes tant pleins et de tristesse ! Ayez pitié de vos jeunesses, de vos f
uleur et de couroulx, sommes tant pleins et de tristesse ! Ayez pitié de vos jeunesses, de vos femmes et vos enfans, que l
lx, sommes tant pleins et de tristesse ! Ayez pitié de vos jeunesses, de vos femmes et vos enfans, que laissez tristes et
roit que la foi s y exprime mieux, qu’on parcoure la monotone réponse de Marcellien : Sachez de vray que mon penser, tout
ime mieux, qu’on parcoure la monotone réponse de Marcellien : Sachez de vray que mon penser, tout mon vouloir et mon dési
on vouloir et mon désir, j’ay mis du tout en Jhésus Christ, car c’est de tout biens la fontayne. C’est celluy qui ôte de p
sus Christ, car c’est de tout biens la fontayne. C’est celluy qui ôte de peine. C’est celluy qui ôte tristesse. C’est cell
nvoye. C’est celluy qui trestout a fait…41. etc., etc., il n’y a pas de raison pour que cela s’arrête ; aussi cela ne s’a
e ; aussi cela ne s’arrête-t-il point ! Et maintenant retournons chez d’ Annunzio à cette hésitation de la mère déchirée en
; aussi cela ne s’arrête-t-il point ! Et maintenant retournons chez d’ Annunzio à cette hésitation de la mère déchirée entre ses
l point ! Et maintenant retournons chez d’Annunzio à cette hésitation de la mère déchirée entre ses fils, qui l’appellent
es, qui la retiennent à la foi ancienne et à la vie. C’est beau comme de la tragédie antique : Ô Archer, Archer sans merc
t tu les prends ! Je sais. Je traîne à mes épaules une grappe lourde de vies condamnées. Elles crient déjà comme des vic
victimes qu’étouffent mes voiles. Je suis Niobé, je suis du sang noir de Tantale, avec toute ma géniture ……………………………………… Ô
a géniture ……………………………………… Ô fécondité lamentable ! La mort, la mort, de toute part la mort. L’amour de toute part l’affro
condité lamentable ! La mort, la mort, de toute part la mort. L’amour de toute part l’affronte. C’est moi qui vous traîne,
illes, c’est moi42. Je me rappelle involontairement les lamentations de Médée dans la tragédie d’Euripide, au moment où e
rappelle involontairement les lamentations de Médée dans la tragédie d’ Euripide, au moment où elle va tuer ses enfants. E
lle va tuer ses enfants. Et quand les cinq filles supplient leur mère de les laisser à la vie et que l’une dit :         
ai peur, j’ai peur. et l’autre :                   — Il est si doux de voir la lumière, de voir le soleil ! est-ce qu’o
et l’autre :                   — Il est si doux de voir la lumière, de voir le soleil ! est-ce qu’on ne pense pas, cett
voir le soleil ! est-ce qu’on ne pense pas, cette fois, à la plainte d’ Iphigénie : « Ne me fais pas mourir avant le temps
d’Iphigénie : « Ne me fais pas mourir avant le temps, car il est doux de voir la lumière. » Je songe bien à Euripide, mai
ames religieux, mais alors c’est, qu’ils l’ont étouffée sous des amas de raisonnements scolastiques ou sous les formes com
des amas de raisonnements scolastiques ou sous les formes compliquées de la poésie rhétoricienne. Il faut bien l’avouer, i
l’avouer, il n’y a pas une scène chez eux qui vaille une des fresques de d’Annunzio et je ne leur rends grâce que d’une ch
vouer, il n’y a pas une scène chez eux qui vaille une des fresques de d’ Annunzio et je ne leur rends grâce que d’une chose
uer, il n’y a pas une scène chez eux qui vaille une des fresques de d’ Annunzio et je ne leur rends grâce que d’une chose, c’est
i vaille une des fresques de d’Annunzio et je ne leur rends grâce que d’ une chose, c’est d’avoir donné au maître le moule
esques de d’Annunzio et je ne leur rends grâce que d’une chose, c’est d’ avoir donné au maître le moule où il lui a plu de
e d’une chose, c’est d’avoir donné au maître le moule où il lui a plu de couler sa pensée. L’intensité dramatique de l’app
le moule où il lui a plu de couler sa pensée. L’intensité dramatique de l’apparition de la Fille malade des fièvres, du l
lui a plu de couler sa pensée. L’intensité dramatique de l’apparition de la Fille malade des fièvres, du linceul déroulé,
e de l’apparition de la Fille malade des fièvres, du linceul déroulé, de la vision des astres dans la Chambre Magique, de
du linceul déroulé, de la vision des astres dans la Chambre Magique, de la tentation de saint Sébastien et de son supplic
ulé, de la vision des astres dans la Chambre Magique, de la tentation de saint Sébastien et de son supplice leur est égale
astres dans la Chambre Magique, de la tentation de saint Sébastien et de son supplice leur est également inconnue. Elle es
stien et de son supplice leur est également inconnue. Elle est bien à d’ Annunzio aussi cette idée d’agrandir le drame de f
ien et de son supplice leur est également inconnue. Elle est bien à d’ Annunzio aussi cette idée d’agrandir le drame de façon à e
r est également inconnue. Elle est bien à d’Annunzio aussi cette idée d’ agrandir le drame de façon à en faire une réplique
aussi cette idée d’agrandir le drame de façon à en faire une réplique de la « Passion Nostre Seigneur », dont la douloureu
ésente par Sébastien d’abord, par la voyante ensuite. La résurrection de Lazare n’est évoquée par les fidèles au deuxième
e pour donner mieux encore à eux-mêmes et à nous la sensation directe de la Mort et de la Résurrection du Sauveur. Les ger
mieux encore à eux-mêmes et à nous la sensation directe de la Mort et de la Résurrection du Sauveur. Les germes de ces bea
ation directe de la Mort et de la Résurrection du Sauveur. Les germes de ces beautés, le drame religieux, né au pied des a
t, mais il lui a toujours manqué son Corneille, son Racine…43, ou son d’ Annunzio pour les développer. Le poète a su nous é
mais il lui a toujours manqué son Corneille, son Racine…43, ou son d’ Annunzio pour les développer. Le poète a su nous épargner
esques interventions des démons, les plaisanteries infâmes du vilain, de sa femme et de la tavernière, qui, à chaque insta
tions des démons, les plaisanteries infâmes du vilain, de sa femme et de la tavernière, qui, à chaque instant, dans le vra
emme et de la tavernière, qui, à chaque instant, dans le vrai Mystère de saint Sébastien, interrompent l’action, et enfin
avec une monotonie désespérante, pendant des milliers et des milliers de vers, G. d’Annunzio a trouvé des sonorités qui no
itude. Tout au plus l’assonance-t-il parfois. Comme dans les Miracles de Nostre-Dame, chaque tirade se termine par un demi
es Miracles de Nostre-Dame, chaque tirade se termine par un demi-vers de quatre syllabes. Mais parce qu’à la longue ces ti
it un Gréban, un Marcadé, un Molinet, par des Rondels à triple retour de refrain, qui, rimés, servent aux effusions lyriqu
usions lyriques44. Je ne croyais pas que ce procédé pût produire tant d’ effet. Certains de ces rondels sont d’une grâce ex
Je ne croyais pas que ce procédé pût produire tant d’effet. Certains de ces rondels sont d’une grâce exquise et d’une per
ue ce procédé pût produire tant d’effet. Certains de ces rondels sont d’ une grâce exquise et d’une perfection rare. Ceux d
ire tant d’effet. Certains de ces rondels sont d’une grâce exquise et d’ une perfection rare. Ceux de l’offrande des jeunes
e ces rondels sont d’une grâce exquise et d’une perfection rare. Ceux de l’offrande des jeunes filles à Perséphone prendro
e des jeunes filles à Perséphone prendront place dans les anthologies de l’avenir : « Légères et vives comme des oiseaux,
hologies de l’avenir : « Légères et vives comme des oiseaux, pleines de grâces suppliantes et d’étonnements ingénus, elle
 Légères et vives comme des oiseaux, pleines de grâces suppliantes et d’ étonnements ingénus, elles apportent dans leurs ma
elles apportent dans leurs mains et dans leurs yeux toutes les images de la vie belle. » LA PREMIÈRE Par les bandelettes
les bandelettes. …………………………… LA SEPTIÈME Voici des gâteaux au miel de l’Hymette, sur une tablette en bois de bouleau.
ÈME Voici des gâteaux au miel de l’Hymette, sur une tablette en bois de bouleau. J’ai fait le gruau d’une main bien net
l’Hymette, sur une tablette en bois de bouleau. J’ai fait le gruau d’ une main bien nette ; Voici les gâteaux au miel de
J’ai fait le gruau d’une main bien nette ; Voici les gâteaux au miel de l’Hymette. J’ai pour le fourneau quitté la nave
ui n’est pas du tout dans les mystères, ce sont les grandioses images de l’Imaginifico : Ô Temps, ô Temps, sable fugace
images de l’Imaginifico : Ô Temps, ô Temps, sable fugace Et goutte d’ eau pâle qui choit ! …………………………………… Il monte. Son
’eau pâle qui choit ! …………………………………… Il monte. Son front est la place de la lumière qu’il accroît. Un nouveau signe est da
uveau signe est dans l’espace. …………………………………… Les mers sont les bords de sa tasse l’aube est une perle à son doigt46. Ai
i tu étais encore avec ton frère un nœud palpitant dans la profondeur de mon espoir47. Plus loin, avant la danse sur les
ncelles s’envolent comme des abeilles ivres…48. La pièce foisonne de ces comparaisons épiques, telles qu’on en trouve
ns épiques, telles qu’on en trouve chez Hugo, où, semblable à la main de Dieu, la main du poète en arrive à remuer les cho
n du poète en arrive à remuer les choses infinies : et les lisières de la terre frémissantes comme les bords d’une banni
infinies : et les lisières de la terre frémissantes comme les bords d’ une bannière qu’on déplie et le tonnerre qui relie
et ailleurs : J’enfoncerai profondément ma bouche dans la plénitude de la mort50. Ce n’est pas seulement le mot qui ag
es harmonies intérieures auxquelles on reconnaît les vers ou la prose d’ un très grand maître. Gabriele d’Annunzio possède
ois il nous étonne, ce n’est que juste assez pour donner la sensation d’ un style, d’une personnalité, jamais pour nous rap
étonne, ce n’est que juste assez pour donner la sensation d’un style, d’ une personnalité, jamais pour nous rappeler l’étra
D’ailleurs juger M. d’Annunzio comme un étranger, soit qu’on y mette de l’indulgence, soit qu’on y mette de l’ironie, c’e
e un étranger, soit qu’on y mette de l’indulgence, soit qu’on y mette de l’ironie, c’est lui faire injure, et c’est commet
même temps qu’une grande œuvre un grand poète de plus.   Le Martyre de saint Sébastien est un fait nouveau dans notre hi
dans notre histoire littéraire en dépit de l’exemple souvent invoqué de Brunetto Latini qui, ayant écrit en 1265 son Trés
alien est vraiment un étranger en France ? N’a-t-il pas, comme chacun de nous, sucé le lait de la louve romaine, n’est-il
étranger en France ? N’a-t-il pas, comme chacun de nous, sucé le lait de la louve romaine, n’est-il pas plus que nous l’hé
cé le lait de la louve romaine, n’est-il pas plus que nous l’héritier de Rome ? À travers l’histoire, les deux littérature
onnaît à peine son bien. Nos troubadours entonnent leurs chants, ceux d’ Italie les imitent, usant de la même langue d’oc.
troubadours entonnent leurs chants, ceux d’Italie les imitent, usant de la même langue d’oc. Les noms de Roland et d’Oliv
nent leurs chants, ceux d’Italie les imitent, usant de la même langue d’ oc. Les noms de Roland et d’Olivier se répandent a
ts, ceux d’Italie les imitent, usant de la même langue d’oc. Les noms de Roland et d’Olivier se répandent avec nos épopées
alie les imitent, usant de la même langue d’oc. Les noms de Roland et d’ Olivier se répandent avec nos épopées52. Dante se
Au xvie  siècle, elle est notre initiatrice et l’invasion littéraire de Thalie est si redoutable, revanche de l’invasion
atrice et l’invasion littéraire de Thalie est si redoutable, revanche de l’invasion militaire de la France au-delà des mon
téraire de Thalie est si redoutable, revanche de l’invasion militaire de la France au-delà des monts, que Henri Estienne d
menacent la « précellence du langage françoys », et l’existence même de notre langue. Mais l’influence persiste jusqu’à M
d comique, qu’au xviiie  siècle imiteront Alfieri d’une part, Goldoni de l’autre. Mais voici le xixe  siècle, le romantism
Goldoni de l’autre. Mais voici le xixe  siècle, le romantisme brille d’ un aussi vif éclat en deçà qu’au-delà des Alpes. D
if éclat en deçà qu’au-delà des Alpes. Dante est l’un des poètes élus de notre génération romantique. Facilités par la rap
ion romantique. Facilités par la rapidité et la régularité des moyens de communications, les échanges littéraires se font
unications, les échanges littéraires se font plus fréquents. L’esprit d’ un d’Annunzio sera aussi nourri de lettres françai
tions, les échanges littéraires se font plus fréquents. L’esprit d’un d’ Annunzio sera aussi nourri de lettres françaises q
ons, les échanges littéraires se font plus fréquents. L’esprit d’un d’ Annunzio sera aussi nourri de lettres françaises que de le
es se font plus fréquents. L’esprit d’un d’Annunzio sera aussi nourri de lettres françaises que de lettres italiennes. Il
L’esprit d’un d’Annunzio sera aussi nourri de lettres françaises que de lettres italiennes. Il donnera à Sarah Bernhardt
nnes. Il donnera à Sarah Bernhardt une Ville morte, version originale de la Città morta. Et enfin, épanouissement de la do
morte, version originale de la Città morta. Et enfin, épanouissement de la double évolution séculaire, il offre à la Fran
ïen, le génie italien et le génie français, réalisant ainsi la parole de Stellio dans le Feu : « Il faut que ton âme tout
se confonde avec elle et fasse une seule âme et une seule infortune, de telle sorte que l’erreur du temps semble détruite
que l’erreur du temps semble détruite et que se manifeste cette unité de la vie vers laquelle tend l’effort de mon art. »
et que se manifeste cette unité de la vie vers laquelle tend l’effort de mon art. » Archéologie, voyages. L’Art monume
airement aux habitudes, est assez mal représenté dans ce Salon […]. —  De M. Chollet ce sont ensuite des crayons d’Italie (
ésenté dans ce Salon […]. — De M. Chollet ce sont ensuite des crayons d’ Italie (Rome, Venise, Porte de l’Arsenal à Naples,
M. Chollet ce sont ensuite des crayons d’Italie (Rome, Venise, Porte de l’Arsenal à Naples, Pouzzoles) ; de M. M. Vilain
ons d’Italie (Rome, Venise, Porte de l’Arsenal à Naples, Pouzzoles) ; de M. M. Vilain les aquarelles nombreuses d’un voyag
enal à Naples, Pouzzoles) ; de M. M. Vilain les aquarelles nombreuses d’ un voyage, montrant Assise, Pompei, Amalfi, etc. ;
n voyage, montrant Assise, Pompei, Amalfi, etc. ; d’autres aquarelles de M. Ansaloni ; une Vieille porte de Mortola, par M
Amalfi, etc. ; d’autres aquarelles de M. Ansaloni ; une Vieille porte de Mortola, par M. H. L’Homme, et les grandes aquare
, numéro 336, 16 juin 1911, p. 858-869 [858-859, 860-862]. Histoire de deux vers (L’Intermédiaire, 20 mai) De M. H. G
8-859, 860-862]. Histoire de deux vers (L’Intermédiaire, 20 mai) De M. H. Goudchaux, dans l’Intermédiaire : O prim
e premier vers a son origine incontestablement fixée : c’est le début de la scène i de l’acte III d’Il Pastor Fido, de Gua
a son origine incontestablement fixée : c’est le début de la scène i de l’acte III d’Il Pastor Fido, de Guarini, je copie
incontestablement fixée : c’est le début de la scène i de l’acte III d’ Il Pastor Fido, de Guarini, je copie sur l’édition
fixée : c’est le début de la scène i de l’acte III d’Il Pastor Fido, de Guarini, je copie sur l’édition que j’ai entre le
outen, 1736) O primavera, gioventù dell’anno, Bella madre di fiori, D’ erbe novelle, e di novelli amori, Tu torni ben, ma
elli amori, Tu torni ben, ma teco Non tornano i sereni E fortunati dí de le mie gioje. Il Pastor Fido est, je crois, de
reni E fortunati dí de le mie gioje. Il Pastor Fido est, je crois, de 1585 ; Guarini vécut de 1537 à 1612. Pour la cita
e mie gioje. Il Pastor Fido est, je crois, de 1585 ; Guarini vécut de 1537 à 1612. Pour la citation entière, le distiqu
ici trouvé que dans un seul endroit : l’Épigraphe du XIV des Feuilles d’ Automne de Victor Hugo, daté de mai 1830. Et alors
que dans un seul endroit : l’Épigraphe du XIV des Feuilles d’Automne de Victor Hugo, daté de mai 1830. Et alors on a supp
roit : l’Épigraphe du XIV des Feuilles d’Automne de Victor Hugo, daté de mai 1830. Et alors on a supposé (vous le savez mi
avec ses tendances habituelles au contraste et à l’antithèse, l’idée de le retourner et de fabriquer le second. C’est tou
habituelles au contraste et à l’antithèse, l’idée de le retourner et de fabriquer le second. C’est tout, on ne semble avo
oin, mais tant qu’à la place de cette certitude pour le premier vers, de cette forte présomption pour le second, on n’aura
résomption pour le second, on n’aura pas apporté l’indication précise d’ une autre œuvre, soit antérieure, soit postérieure
uvre, soit antérieure, soit postérieure au Pastor Fido, et du passage de cette œuvre où se peut lire la citation complète
résignation, m’en tenir à cette conclusion, que je n’ai pas le mérite d’ avoir inventée, mais que j’ai adoptée, à savoir un
le mérite d’avoir inventée, mais que j’ai adoptée, à savoir une sorte de doublement spirituel fait par Victor Hugo d’un jo
ptée, à savoir une sorte de doublement spirituel fait par Victor Hugo d’ un joli vers de son prédécesseur italien d’environ
une sorte de doublement spirituel fait par Victor Hugo d’un joli vers de son prédécesseur italien d’environ deux siècles e
ituel fait par Victor Hugo d’un joli vers de son prédécesseur italien d’ environ deux siècles et demi en arrière. Je n’igno
Je n’ignore pas que cette solution ne satisfait pas un savant membre de l’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres qui
encore nommé dans vos colonnes, c’est que j’ai là devant moi la copie d’ une lettre qu’adressait le 8 du mois dernier à un
vant moi la copie d’une lettre qu’adressait le 8 du mois dernier à un de ses amis de Paris le Recteur d’une des grandes Un
copie d’une lettre qu’adressait le 8 du mois dernier à un de ses amis de Paris le Recteur d’une des grandes Universités d’
u’adressait le 8 du mois dernier à un de ses amis de Paris le Recteur d’ une des grandes Universités d’Italie, un des premi
er à un de ses amis de Paris le Recteur d’une des grandes Universités d’ Italie, un des premiers érudits de la Péninsule ;
cteur d’une des grandes Universités d’Italie, un des premiers érudits de la Péninsule ; en voici la traduction : « La dema
la traduction : « La demande que vous me transmettez vient justement de reparaître dans les revues littéraires et dans l’
à présent n’a indiqué la source des deux vers. On prétend qu’ils sont de Torquato Tasso, mais dans quelle œuvre du poète ?
re les dénicher. Dernièrement encore j’ai vu un article où on parlait de ce casse-tête, destiné, je pense, à rester tel. »
ait été fabriqué en Italie, où le premier était et est encore un mot de conversation, une citation banale, quoique toujou
ut aussi que le distique soit plus ancien que Guarini, soit une sorte de dicton vérifié sur le premier vers duquel le poèt
le poète italien a écrit une petite variation qui lui donne une sorte de valeur philosophique. On peut toujours imaginer,
de valeur philosophique. On peut toujours imaginer, mais le mieux est de s’en tenir provisoirement à l’hypothèse la plus s
l’hypothèse la plus simple, la plus logique et la plus commode, celle de M. Goudchaux. Les imitations de M. d’Annunzio
logique et la plus commode, celle de M. Goudchaux. Les imitations de M. d’Annunzio (L’Éclaireur de Nice, 26 mai) M.
elle de M. Goudchaux. Les imitations de M. d’Annunzio (L’Éclaireur de Nice, 26 mai) M. Georges Maurevert revient dan
eur de Nice, 26 mai) M. Georges Maurevert revient dans l’Éclaireur de Nice sur la question des imitations ou petits emp
l’Éclaireur de Nice sur la question des imitations ou petits emprunts de M. d’Annunzio. Cela lui donne l’occasion à citer
e, qui sont vraiment fort agréables : Gustave Flaubert, à la page 10 de la Tentation de saint Antoine, parlait ainsi : «
ment fort agréables : Gustave Flaubert, à la page 10 de la Tentation de saint Antoine, parlait ainsi : « Les marchands d
10 de la Tentation de saint Antoine, parlait ainsi : « Les marchands d’ Alexandrie naviguent les jours de fête sur la rivi
ne, parlait ainsi : « Les marchands d’Alexandrie naviguent les jours de fête sur la rivière de Canope et boivent du vin d
Les marchands d’Alexandrie naviguent les jours de fête sur la rivière de Canope et boivent du vin dans des calices de lotu
s de fête sur la rivière de Canope et boivent du vin dans des calices de lotus. » Oh ! la jolie phrase, combien fluide, s
le fleuve : I nitidi mercanti Alessandrini, profumati di cinnamo e d’ issopo, bevean sulla riviera di Canopo nei calici
vini. Encore du Flaubert : « Il est jeune, imberbe… et les perles de sa tiare brillent doucement comme des lunes. » C
s de sa tiare brillent doucement comme des lunes. » C’est l’Asiatico de M. d’Annunzio ! … Le perle della sua tiara Sple
a tiare brillent doucement comme des lunes. » C’est l’Asiatico de M.  d’ Annunzio ! … Le perle della sua tiara Splendenno
tiare brillent doucement comme des lunes. » C’est l’Asiatico de M. d’ Annunzio  ! … Le perle della sua tiara Splendenno vagamen
Splendenno vagamente come lune. Feuilletons au hasard la Tentation de saint Antoine. Nous lisons, page 38 : « Aux coins
ons, page 38 : « Aux coins du dais étendu sur la tête quatre colombes d’ or sont posées. » Page 150 : « De la coupole pend
étendu sur la tête quatre colombes d’or sont posées. » Page 150 : «  De la coupole pendant à des fils que l’on n’aperceva
e pendant à des fils que l’on n’apercevait pas, quatre grands oiseaux d’ or, les deux ailes étendues. » Page 42. « Un dro
x d’or, les deux ailes étendues. » Page 42. « Un dromadaire, chargé d’ outres percées, passe et revient, laissant couler
romadaire, chargé d’outres percées, passe et revient, laissant couler de la verveine pour rafraîchir les dalles. » Page 9
a verveine pour rafraîchir les dalles. » Page 96 : « Des clochettes d’ argent qu’ils portent sous la mâchoire. » De ces
e 96 : « Des clochettes d’argent qu’ils portent sous la mâchoire. » De ces morceaux rapprochés ( Assuitur pannus ) résul
chés ( Assuitur pannus ) résultent ces jolis vers : Quattro colombe d’ oro con l’ali tese in alto, tra le frange di Palmi
o sotto la mascella spargean su i marmi essenza di verbena. Page 74 de la Tentation. « Le secret que tu voudrais tenir
vent dans un pays lointain, assis sous des arbres gigantesques, vêtus de blanc et calmes comme des dieux. Un air chaud les
ge 17 des Élégies romaines : L’hanno in custodia i Saggi. A l’ombra d’ un arbore immenso candidi nelle vesti, placidi com
vesti, placidi come iddii, vivono. Un’aria calda li nutre. Su l’erbe d’ intorno. rapidi i Leopardi piegano i dorsi gai. Il
gai. Il mormorio dei fonti, il sussurro dei rami, il sommesso fremito de le belve mescesi alle parol ? Si, d’autre part,
lve mescesi alle parol ? Si, d’autre part, dit M. Thovez, il s’agit de peindre une fête où sont assis des satrapes, des
ssis des satrapes, des éphèbes, des femmes très belles, les matériaux de l’œuvre sont encore fournis par la Tentation de s
belles, les matériaux de l’œuvre sont encore fournis par la Tentation de saint Antoine : « Les pères de Nicée en robe de
nis par la Tentation de saint Antoine : « Les pères de Nicée en robe de pourpre se tenaient comme des mages, sur des trôn
ient comme des mages, sur des trônes, le long du mur (p. 18)… coiffés de la tiare et couvert d’escarboucles (p. 41)… ils o
ur des trônes, le long du mur (p. 18)… coiffés de la tiare et couvert d’ escarboucles (p. 41)… ils ont l’air de bourreaux o
coiffés de la tiare et couvert d’escarboucles (p. 41)… ils ont l’air de bourreaux ou l’air d’eunuques (p. 78)… un nuage f
t couvert d’escarboucles (p. 41)… ils ont l’air de bourreaux ou l’air d’ eunuques (p. 78)… un nuage flotte sur le festin ta
u l’air d’eunuques (p. 78)… un nuage flotte sur le festin tant il y a de viandes et d’haleines (p. 41)… Il est vrai que l
ques (p. 78)… un nuage flotte sur le festin tant il y a de viandes et d’ haleines (p. 41)… Il est vrai que la fin du poème
des et d’haleines (p. 41)… Il est vrai que la fin du poème n’est pas de Flaubert : e sappi tu quel che mangi et in quel
l’ambrosia et il nettare vermiglio. C’est, en effet, la traduction d’ un distique de Baudelaire. Et dans tout ce qu’il
il nettare vermiglio. C’est, en effet, la traduction d’un distique de Baudelaire. Et dans tout ce qu’il boit et dans
t le nectar vermeil. Et M. Deschamps ajoute : « Baudelaire a imité de Longfellow (mais en prévenant le lecteur) un poèm
w (mais en prévenant le lecteur) un poème qu’il a intitulé le Calumet de paix. Ce Calumet est devenu, dans l’Intermezzo di
ges du couvent regardaient passer les vaisseaux sur le canal, un jour de jeûnes et de soleil… » que l’on retrouve, fort g
t regardaient passer les vaisseaux sur le canal, un jour de jeûnes et de soleil… » que l’on retrouve, fort gentiment rimé
des : « Les prisonniers qui entendent faucher l’herbe dans le jardin de la prison… sont pâles comme des malades qui écout
son… sont pâles comme des malades qui écoutent pleuvoir sur le jardin de l’hôpital. » Et M. d’Annunzio rime à nouveau, av
ano la piova battere dolcemente l’orto dell’ospedale. Les emprunts de M. d’Annunzio sont un fait. Il y en a bien d’autr
e, que Ronsard imitait Pétrarque, Bembo, Marulle, etc. Le commentaire de Muret et Remi Belleau signale ces emprunts. On li
emprunts. On lit à chaque instant : « Telle invention est en un sonet de Bembo. Ce quatrin est prins d’un sonet de Bembo.
nt : « Telle invention est en un sonet de Bembo. Ce quatrin est prins d’ un sonet de Bembo. — Ce sonet est imité de Pétrarq
e invention est en un sonet de Bembo. Ce quatrin est prins d’un sonet de Bembo. — Ce sonet est imité de Pétrarque, de Maru
Bembo. Ce quatrin est prins d’un sonet de Bembo. — Ce sonet est imité de Pétrarque, de Marulle, de Jean Second, etc. » Ces
rin est prins d’un sonet de Bembo. — Ce sonet est imité de Pétrarque, de Marulle, de Jean Second, etc. » Ces rapprochement
s d’un sonet de Bembo. — Ce sonet est imité de Pétrarque, de Marulle, de Jean Second, etc. » Ces rapprochements font d’ail
, p. 872-876 [874]. Paul Heyse, qui remporta l’an passé le prix Nobel de littérature, est assez peu connu en France, mais
ns pas son nom et c’était peut-être suffisant. Son art, qui est celui de nos conteurs d’il y a cinquante ans, ne peut rien
t c’était peut-être suffisant. Son art, qui est celui de nos conteurs d’ il y a cinquante ans, ne peut rien nous apprendre
éralement familiers. Néanmoins, il faut savoir gré à M. Victor Tissot d’ avoir réuni, sous le titre de l’Amour en Italie, q
s, il faut savoir gré à M. Victor Tissot d’avoir réuni, sous le titre de l’Amour en Italie, quelques-uns des meilleurs con
ues-uns des meilleurs contes du vieil écrivain allemand. Le texte est d’ une lecture facile et les images, qui sont dues au
texte est d’une lecture facile et les images, qui sont dues au crayon de M. Marin Baldo, n’ajoutent pas grand chose à une
 Casimir Chledowski est un des rares — hélas ! trop rares — écrivains d’ art en Pologne qui s’adonne avec amour et intellig
ns d’art en Pologne qui s’adonne avec amour et intelligence à l’étude de l’art et de la culture européenne d’une certaine
Pologne qui s’adonne avec amour et intelligence à l’étude de l’art et de la culture européenne d’une certaine époque. Cett
amour et intelligence à l’étude de l’art et de la culture européenne d’ une certaine époque. Cette époque ce sont les troi
opéenne d’une certaine époque. Cette époque ce sont les trois siècles de la glorieuse Renaissance Italienne. Méprisant les
ocuments, étudie les œuvres, parcourt les pays et consigne les fruits de son labeur dans des volumes compacts, édités avec
n labeur dans des volumes compacts, édités avec soin, qui font preuve de son immense érudition et de son enthousiasme pour
mpacts, édités avec soin, qui font preuve de son immense érudition et de son enthousiasme pour la beauté. N’occupant aucun
lle dans le monde des sciences, il a su garder toute son indépendance d’ esprit et de jugement et il n’hésite pas à heurter
monde des sciences, il a su garder toute son indépendance d’esprit et de jugement et il n’hésite pas à heurter les opinion
les opinions établies et souvent si fausses. Son travail fut couronné de succès. Le premier volume qu’il fit paraître, con
é de succès. Le premier volume qu’il fit paraître, consacré à l’étude de Sienne, est depuis longtemps épuisé. Les autres s
t des éditions nouvelles. M. Chledowski prouva aux éditeurs polonais, d’ habitude si timides quand il s’agit de publier des
i prouva aux éditeurs polonais, d’habitude si timides quand il s’agit de publier des livres chers, que les ouvrages sérieu
ait négligée, c’est la Cour à Ferrare qui attira la curiosité érudite de M. Chledowski. Aux xve et xvie  siècles, Ferrare
hledowski. Aux xve et xvie  siècles, Ferrare fut « le plus grand nid d’ aigles-chevaliers du bas Pô ». Conformément au tes
grand nid d’aigles-chevaliers du bas Pô ». Conformément au testament de la marquise Matilde, elle appartenait à la Curie
maine. Celle-ci, ne pouvant pas y gouverner directement, était forcée de la céder à la puissante famille d’Este, qui y rég
ouverner directement, était forcée de la céder à la puissante famille d’ Este, qui y régnait en fait depuis le commencement
, devait être chaque fois reconnu par le pape. Le fondateur « légal » de la dynastie fut Obizzo II, qui fut élu maître de
a dynastie fut Obizzo II, qui fut élu maître de Ferrare après la mort de son grand-père Azzo VII, en 1264, et qui prit le
après la mort de son grand-père Azzo VII, en 1264, et qui prit le nom de gubernator et rector generalis et perpetuus Domin
ctor generalis et perpetuus Dominus civitatis Ferrariæ « par la grâce de Dieu et de la Capitale Apostolique ». Car le pape
lis et perpetuus Dominus civitatis Ferrariæ « par la grâce de Dieu et de la Capitale Apostolique ». Car le pape Urbain II,
e la Capitale Apostolique ». Car le pape Urbain II, se rendant compte de la valeur de cette famille qui, appartenant au pa
Apostolique ». Car le pape Urbain II, se rendant compte de la valeur de cette famille qui, appartenant au parti des Guelf
orso, des Ercole I, des Alfonso I et II que Ferrare connut les heures de triomphe, de puissance et de gloire. Les papes re
ole I, des Alfonso I et II que Ferrare connut les heures de triomphe, de puissance et de gloire. Les papes regardaient d’a
so I et II que Ferrare connut les heures de triomphe, de puissance et de gloire. Les papes regardaient d’ailleurs d’un œil
triomphe, de puissance et de gloire. Les papes regardaient d’ailleurs d’ un œil inquiet cette prospérité et croissance de l
egardaient d’ailleurs d’un œil inquiet cette prospérité et croissance de leurs vassaux. Ils méditèrent longtemps les moyen
é et croissance de leurs vassaux. Ils méditèrent longtemps les moyens de rendre à Rome les possessions qu’ils avaient lais
prince Alphonse I sut protéger son domaine aussi bien par les bouches de ses canons que par son génie de diplomate avisé e
on domaine aussi bien par les bouches de ses canons que par son génie de diplomate avisé et perspicace. Et il a fallu l’ép
on génie de diplomate avisé et perspicace. Et il a fallu l’épuisement de la race léonine des d’Este, il a fallu l’affaibli
visé et perspicace. Et il a fallu l’épuisement de la race léonine des d’ Este, il a fallu l’affaiblissement du peuple par l
ement du peuple par les guerres meurtrières, il a fallu les intrigues d’ une femme vindicative et tenace, fille d’ErcoIe II
es, il a fallu les intrigues d’une femme vindicative et tenace, fille d’ ErcoIe II, Lucrèce, pour que le rêve de Jules II p
e vindicative et tenace, fille d’ErcoIe II, Lucrèce, pour que le rêve de Jules II pût prendre corps et que le cardinal Pie
t prendre corps et que le cardinal Piero Aldobrandini prît possession de Ferrare au nom du pape Clément VIII. La restaurat
uration du pouvoir papal marque pour la vieille cité padouane l’heure de la déchéance. Les fiers palais tombèrent en ruine
nt en ruines. Les trésors, amassés par les marquis, prirent le chemin de Rome et la ville fut plongée dans le silence et l
re à la fin du xve et jusqu’au milieu du xvie  siècle était le foyer de la poésie et de la pensée humaniste. Ce « nid d’a
ve et jusqu’au milieu du xvie  siècle était le foyer de la poésie et de la pensée humaniste. Ce « nid d’aigles » exerçait
iècle était le foyer de la poésie et de la pensée humaniste. Ce « nid d’ aigles » exerçait une puissance d’attraction prépo
et de la pensée humaniste. Ce « nid d’aigles » exerçait une puissance d’ attraction prépondérante sur les plus beaux esprit
t une puissance d’attraction prépondérante sur les plus beaux esprits de l’époque. La libéralité des princes, d’ailleurs f
sujette à caution, leur intelligence et surtout une certaine liberté d’ opinion, qui parfois régnait à la cour, attiraient
aptiste Alberti. Il y avait même un temps où Renata di Francia, femme d’ Ercole II, apporta à Ferrare un souffle de liberté
où Renata di Francia, femme d’Ercole II, apporta à Ferrare un souffle de liberté et d’esprit frondeur français, et même fa
rancia, femme d’Ercole II, apporta à Ferrare un souffle de liberté et d’ esprit frondeur français, et même facilita les rel
ations entre les intellectuels italiens et les réformateurs religieux d’ outre-Alpes. Mais ce sont surtout les poètes qui c
Mais ce sont surtout les poètes qui choisirent Ferrare pour leur lieu de résidence et de travail. Et si la cour des d’Este
tout les poètes qui choisirent Ferrare pour leur lieu de résidence et de travail. Et si la cour des d’Este n’avait le méri
Ferrare pour leur lieu de résidence et de travail. Et si la cour des d’ Este n’avait le mérite que d’avoir réuni autour d’
sidence et de travail. Et si la cour des d’Este n’avait le mérite que d’ avoir réuni autour d’elle les personnalités glorie
. Et si la cour des d’Este n’avait le mérite que d’avoir réuni autour d’ elle les personnalités glorieuses des Boïardo, des
iosto, des Tasso, elle aurait déjà le droit au souvenir reconnaissant de la postérité ! Il est vrai que les marquis se fai
les flagorneries les plus basses et ils traitaient souvent les poètes d’ une façon qui ne fait honneur ni à la noblesse de
t souvent les poètes d’une façon qui ne fait honneur ni à la noblesse de leur caractère ni à la fierté de leurs protégés.
qui ne fait honneur ni à la noblesse de leur caractère ni à la fierté de leurs protégés. M. Chledowski stigmatise, comme i
M. Chledowski stigmatise, comme il convient, l’atmosphère avilissante de la cour qui mettait des entraves au libre dévelop
e autres — non sans influence du Saint-Office, il est vrai — la perte d’ un génie tel que Tasso. Certes elles étaient amère
tel que Tasso. Certes elles étaient amères les miettes qui tombaient de la table princière dans les sacoches vides des ph
des philosophes et des poètes — à Ferrare et ailleurs. Rome — Hommes de la Renaissance forme la première partie de l’ouvr
t ailleurs. Rome — Hommes de la Renaissance forme la première partie de l’ouvrage dont le deuxième tome, consacré à l’épo
aroque, paraîtra — espérons-le — bientôt. Dans un fort et beau volume de 600 pages, orné de belles reproductions d’œuvres
espérons-le — bientôt. Dans un fort et beau volume de 600 pages, orné de belles reproductions d’œuvres d’art, dont certain
ans un fort et beau volume de 600 pages, orné de belles reproductions d’ œuvres d’art, dont certaines sont présentées au pu
u public pour la première fois, l’auteur nous trace un tableau vivant de la Rome papale qui, pendant deux siècles, fut le
leau vivant de la Rome papale qui, pendant deux siècles, fut le foyer d’ art et de sciences de la vie intense et des intrig
nt de la Rome papale qui, pendant deux siècles, fut le foyer d’art et de sciences de la vie intense et des intrigues amour
e papale qui, pendant deux siècles, fut le foyer d’art et de sciences de la vie intense et des intrigues amoureuses, finan
olitiques — en Italie et en Europe. La Campagne Romaine, qui, pendant de longs siècles, était en les mains du clergé et de
ion des grandes familles aristocratiques dont les châteaux dominaient de leurs hautes tours crénelées la plaine de Rome. L
ont les châteaux dominaient de leurs hautes tours crénelées la plaine de Rome. Le manque de force et d’organisation de la
minaient de leurs hautes tours crénelées la plaine de Rome. Le manque de force et d’organisation de la municipalité romain
leurs hautes tours crénelées la plaine de Rome. Le manque de force et d’ organisation de la municipalité romaine mettait la
urs crénelées la plaine de Rome. Le manque de force et d’organisation de la municipalité romaine mettait la ville à la mer
na, des Orsini, des Salviati. La lutte des papes contre l’omnipotence de ces familles, la lutte de Cola Rienzi contre la f
ti. La lutte des papes contre l’omnipotence de ces familles, la lutte de Cola Rienzi contre la force égoïste des aristocra
égoïste des aristocrates forme un des chapitres les plus intéressants de l’ouvrage. Avec beaucoup de tact et avec une impa
ressants de l’ouvrage. Avec beaucoup de tact et avec une impartialité de jugement qui lui fait honneur, l’auteur s’essaye
t des intrigues, qui se nouent et se renouent constamment, tout imbus de larmes et de sang. Si M. Chledowski arrache d’une
es, qui se nouent et se renouent constamment, tout imbus de larmes et de sang. Si M. Chledowski arrache d’une main ferme l
onstamment, tout imbus de larmes et de sang. Si M. Chledowski arrache d’ une main ferme l’auréole dont la légende a cerné l
i arrache d’une main ferme l’auréole dont la légende a cerné le front d’ un Rienzi, il n’hésite pas non plus à stigmatiser
es et des papes. « La papauté, écrit l’auteur, s’efforçait à ce point de mettre la main non seulement sur la vie morale de
et économiques des États européens qu’on sentait partout la nécessité d’ ôter cette charge des épaules des nations. » Et si
té d’ôter cette charge des épaules des nations. » Et si les héritiers de Saint Pierre aimaient à entourer leur cour d’huma
. » Et si les héritiers de Saint Pierre aimaient à entourer leur cour d’ humanistes, de peintres, de sculpteurs et de poète
héritiers de Saint Pierre aimaient à entourer leur cour d’humanistes, de peintres, de sculpteurs et de poètes, ils suivaie
Saint Pierre aimaient à entourer leur cour d’humanistes, de peintres, de sculpteurs et de poètes, ils suivaient en cela l’
ient à entourer leur cour d’humanistes, de peintres, de sculpteurs et de poètes, ils suivaient en cela l’exemple des princ
opre penchant pour l’art et la science. C’est en poursuivant son rêve de grandeur et du pouvoir absolu que Jules II faisai
ins ont fait un Médicis superbe, Mécène brillant, centre et promoteur de l’eta d’oro de la Renaissance, n’était en réalité
ait un Médicis superbe, Mécène brillant, centre et promoteur de l’eta d’ oro de la Renaissance, n’était en réalité qu’un si
Médicis superbe, Mécène brillant, centre et promoteur de l’eta d’oro de la Renaissance, n’était en réalité qu’un simple f
santeries grossières des bouffons et les mélodies faciles des joueurs de flûte et de violon. Et la splendeur des arts dont
ossières des bouffons et les mélodies faciles des joueurs de flûte et de violon. Et la splendeur des arts dont brillait la
 X n’avait qu’un but : jeter aux yeux des foules grondantes la poudre d’ or de la Beauté ! Je suis certain que les ouvrages
avait qu’un but : jeter aux yeux des foules grondantes la poudre d’or de la Beauté ! Je suis certain que les ouvrages de M
dantes la poudre d’or de la Beauté ! Je suis certain que les ouvrages de M. Chledowski, dont quelques-uns ont déjà paru en
rudits français. Si l’auteur n’a pas le talent poétique, les qualités de style d’un Klaczko, il l’emporte sur son prédéces
ançais. Si l’auteur n’a pas le talent poétique, les qualités de style d’ un Klaczko, il l’emporte sur son prédécesseur par
style d’un Klaczko, il l’emporte sur son prédécesseur par la richesse de sa documentation et par la profondeur de sa scien
prédécesseur par la richesse de sa documentation et par la profondeur de sa science. Je n’aurais qu’à lui faire un seul re
aire un seul reproche : il se laisse trop entraîner par ses penchants d’ érudit curieux, amoureux des dates, des anecdotes
t des faits ; et au luxe des détails il sacrifie trop souvent l’unité de la composition et la synthèse d’historien. To
ils il sacrifie trop souvent l’unité de la composition et la synthèse d’ historien. Tome XCII, numéro 337, 1er juillet
1911, p. 22-23. Oh ! s’égarer tout seul par la Voie Appienne, Plein de mélancolie ou de recueillement ; Et des mortes sp
Oh ! s’égarer tout seul par la Voie Appienne, Plein de mélancolie ou de recueillement ; Et des mortes splendeurs de la Ro
e, Plein de mélancolie ou de recueillement ; Et des mortes splendeurs de la Rome païenne, À la chrétienne aller, comme ins
aller, comme insensiblement. Surtout lorsque le soir va les teinter de rose, Contempler ces champs nus, au vide intermin
nus, au vide interminé, Que, par moments, domine un profil grandiose D’ aqueduc, à la fois solide et ruiné. Seul toujour
ché vers le Tibre aux eaux lourdes et fauves, Évoquer ces longs jours d’ histoire qu’il a vus Fuir, après les Catons et les
nous, même un reflet confus. Sol à jamais sacré, qui n’est fait que de tombes, Labyrinthes massifs du profond Palatin, A
, Et que la Croix surmonte, elle invincible à tout. Basiliques, fonds d’ or, monuments des Pontifes, Qui méditent assis ou
or, monuments des Pontifes, Qui méditent assis ou bénissent debout. De ces choses trouver la secrète harmonie : La recue
, S’agenouiller dans quelque antique Diaconie, Où traînent des odeurs de cires et d’encens. Par les mourants juillets, d
ler dans quelque antique Diaconie, Où traînent des odeurs de cires et d’ encens. Par les mourants juillets, du haut du Ja
haut du Janicule, Alors que le soleil décroît sur les gazons, Suivre d’ un long regard cette lueur qui brille Aux dômes él
s sentiers. Et, dans son cœur roulant ce que l’auguste Rome Y verse de noblesse et de détachement, Méditant la grandeur
t, dans son cœur roulant ce que l’auguste Rome Y verse de noblesse et de détachement, Méditant la grandeur avec le rien de
erse de noblesse et de détachement, Méditant la grandeur avec le rien de l’homme, Qui sont ici venus s’inscrire également,
Paul Berret : Le Moyen-Âge dans la Légende des Siècles et les Sources de Victor Hugo, 1 vol. in-8, 10 fr., Henry Paulin et
11, p. 131-135 [132]. […] C’est dans Moreri qu’il trouvera la couleur de son moyen-âge italien : « L’Italie de la Légende
s Siècles est située sur les bords du Rhin ; elle est le prolongement de l’inspiration des Burgraves, replacée, à coups de
est le prolongement de l’inspiration des Burgraves, replacée, à coups de manuel, dans un milieu d’appellations nouvelles… 
nspiration des Burgraves, replacée, à coups de manuel, dans un milieu d’ appellations nouvelles… » Il prend des notes en fe
ransforment aussitôt en vers : Urbain V. François, natif du domaine de Mende en Gévaudan devient : cet Urbain V, natif
natif du domaine de Mende en Gévaudan devient : cet Urbain V, natif de Mende en Gévaudan et Verceil. Conciles. Jean-F
e en Gévaudan et Verceil. Conciles. Jean-François Bonhomme, évêque de cette ville, y tint un synode en 1575 se résume 
un synode en 1575 se résume : Sieur Jean-François Bonhomme, évêque de Verceil. Le poète note même la rime : « haut con
à l’Œuvre française en Tunisie, consacre une consciencieuse brochure de propagande dans laquelle il s’efforce de démontre
une consciencieuse brochure de propagande dans laquelle il s’efforce de démontrer que « le peuplement français dans l’Afr
ale du xxe  siècle ». M. Saurin constate que la population européenne de la Tunisie qui s’élève à 155 000 âmes comprend 35
00 étrangers, dont 105 000 Italiens. La grande presse fit grand bruit de cette constatation il y a quelque temps quand M. 
ette constatation il y a quelque temps quand M. Lagrosillière, député de la Martinique, souleva à la Chambre la question d
nnée par le seul mouvement des excédents des naissances sur les décès de 1 500 à 1 800 personnes. Il faut promptement avis
in, dit M. Saurin, « que la Tunisie ne devienne pas un jour une pomme de discorde entre les deux sœurs latines, ce qui arr
la force des choses si nous n’y introduisions pas plusieurs milliers de paysans français capables d’assimiler les cent vi
n’y introduisions pas plusieurs milliers de paysans français capables d’ assimiler les cent vingt mille Italiens qui l’habi
similer les cent vingt mille Italiens qui l’habitent ». La suggestion de l’auteur est bonne et louable en son principe, ma
e et louable en son principe, mais croit-il vraiment que des milliers de paysans soient prêts à quitter, Bocage, Landes, L
[…] « Hautes et basses classes en Italie », par W. S. Landor, traduit de l’anglais par M. Valery Larbaud. Tome XCII, n
lery Larbaud. Tome XCII, numéro 338, 16 juillet 1911 Du rôle de la maladie dans l’inspiration littéraire [extrait
309-323 [315-316]. […] Dans sa villa « blanche et douce et tranquille de Francavilla a Mare », d’Annunzio possède un cabin
ns sa villa « blanche et douce et tranquille de Francavilla a Mare », d’ Annunzio possède un cabinet de travail « spacieux
sa villa « blanche et douce et tranquille de Francavilla a Mare », d’ Annunzio possède un cabinet de travail « spacieux dont les
et tranquille de Francavilla a Mare », d’Annunzio possède un cabinet de travail « spacieux dont les fenêtres, les portes,
ravail « spacieux dont les fenêtres, les portes, les murs sont garnis d’ épaisses tentures en damas rouge. D’un brasero mon
les portes, les murs sont garnis d’épaisses tentures en damas rouge. D’ un brasero monte, par bouffées, une fumée d’encens
tentures en damas rouge. D’un brasero monte, par bouffées, une fumée d’ encens 53  ». Cet amoureux et ce mystique se retro
sereine, elle semble toucher la grande étoile du pôle. Je veux un lit de pourpre et trouver dans cette ombre et gisant sur
rpre et trouver dans cette ombre et gisant sur le sein, comme au fond d’ un sépulcre : l’infini. » Malheureusement les hom
l’infini. » Malheureusement les hommes qui sont ainsi les « forçats de leurs sensations » — comme le furent encore lord
furent encore lord Byron et Carlyle — sont des égoïstes inouïs. Pour d’ Annunzio la femme ne compte qu’autant qu’elle sert
urent encore lord Byron et Carlyle — sont des égoïstes inouïs. Pour d’ Annunzio la femme ne compte qu’autant qu’elle sert à sa gl
farouche comme un condottiere avec la Duse vieillie, et l’exhibition de ses lettres d’amour publiées en 1908 dans les jou
un condottiere avec la Duse vieillie, et l’exhibition de ses lettres d’ amour publiées en 1908 dans les journaux italiens
s admiratrices ou les actrices en renom. Ses amours furent des amours d’ arriviste pétri d’ostentation, n’ayant d’autre cul
les actrices en renom. Ses amours furent des amours d’arriviste pétri d’ ostentation, n’ayant d’autre culte que le culte de
Ses amours furent des amours d’arriviste pétri d’ostentation, n’ayant d’ autre culte que le culte de soi, du superhomme dan
s d’arriviste pétri d’ostentation, n’ayant d’autre culte que le culte de soi, du superhomme dans le mauvais sens de Nietzs
d’autre culte que le culte de soi, du superhomme dans le mauvais sens de Nietzsche, qui voudrait étonner le monde et la po
vais sens de Nietzsche, qui voudrait étonner le monde et la postérité de ses vices naturels. […] Les Revues. Memento [e
38, 16 juillet 1911, p. 417-423 [417]. Des œuvres précieuses viennent d’ enrichir encore notre Louvre et d’y être exposées.
17]. Des œuvres précieuses viennent d’enrichir encore notre Louvre et d’ y être exposées. En même temps que nous avions la
re Louvre et d’y être exposées. En même temps que nous avions la joie d’ applaudir à l’élection, comme président de la Soci
mps que nous avions la joie d’applaudir à l’élection, comme président de la Société des Amis du Louvre, de celui qui en av
audir à l’élection, comme président de la Société des Amis du Louvre, de celui qui en avait été durant de longues années l
nt de la Société des Amis du Louvre, de celui qui en avait été durant de longues années le dévoué secrétaire général, puis
nd Koechlin, deux actes montraient combien le choix avait été heureux de cet amateur éclairé doublé d’un historien érudit
ient combien le choix avait été heureux de cet amateur éclairé doublé d’ un historien érudit au goût sûr : suivant la génér
au goût sûr : suivant la généreuse tradition des nouveaux présidents de la Société, il offrait au Louvre une charmante pe
se, et il faisait acheter par les Amis du Louvre un des chefs-d’œuvre d’ Ingres : le Bain turc qu’on vient de revoir à l’ex
-d’œuvre d’Ingres : le Bain turc qu’on vient de revoir à l’exposition de la galerie Georges Petit (il avait été déjà expos
sition de la galerie Georges Petit (il avait été déjà exposé au Salon d’ Automne en 1900). Le premier de ces tableaux, une
tit (il avait été déjà exposé au Salon d’Automne en 1900). Le premier de ces tableaux, une Vierge avec l’Enfant Jésus et d
Neroccio di Bartolommeo, qu’on peut abondamment étudier à la Galerie de sa ville natale, mais dont le Louvre ne possédait
tion des Primitifs italiens où la grâce à la fois raffinée et candide de l’école siennoise n’était représentée que par de
raffinée et candide de l’école siennoise n’était représentée que par de rares peintures. Chronique de Bruxelles. Une g
iennoise n’était représentée que par de rares peintures. Chronique de Bruxelles. Une grande première d’un auteur belge
ar de rares peintures. Chronique de Bruxelles. Une grande première d’ un auteur belge Georges Eekhoud. Tome XCII, num
llet 1911, p. 423-427 [426]. Je vous informais récemment du talent et de la conviction avec lesquels le « Cercle Euterpe »
ta Perkin Warbeck ; voici que la « Fédération des Cercles dramatiques de langue française » nous donnera Savonarole, drame
française » nous donnera Savonarole, drame historique en 7 tableaux, de M. Ivan Gilkin, le poète dont vous venez de publi
Nuit. Cette représentation aura lieu le dimanche 9 juillet au théâtre de la Monnaie. Je vous en rendrai compte dans ma pro
ue (1er juillet). Nous lui empruntons les articles ci-dessous du code de la Guardana, société espagnole fondée en 1417, do
dana, société espagnole fondée en 1417, dont la législation est datée de 1420, inspiratrice « infiniment probable » de l’a
a législation est datée de 1420, inspiratrice « infiniment probable » de l’association actuelle italienne : Article premi
ut homme honorable qui possède œil aigu, ouïe fine, jambe fine et pas de langue, peut devenir membre de la Guardana. Peuve
œil aigu, ouïe fine, jambe fine et pas de langue, peut devenir membre de la Guardana. Peuvent aussi le devenir les personn
e de la Guardana. Peuvent aussi le devenir les personnes respectables d’ un certain âge qui désirent servir l’association,
nt connaître les opérations à faire, soit en lui procurant les moyens de les exécuter. (Ce dernier trait s’applique exacte
’applique exactement aux basistes napolitains.) Art. 3. — Les membres de la congrégation seront divisés en chivatos (ce so
gation seront divisés en chivatos (ce sont les « garçons honorables » de Naples), postulanti (ce sont les picciutti’ e sga
aravédis par jour (environ un franc). Art. 5. — Les postulanti vivent de leurs griffes ; ils seront employés à voler, opér
ulanti vivent de leurs griffes ; ils seront employés à voler, opérant d’ une manière agile et pour le compte de l’Ordre. Su
eront employés à voler, opérant d’une manière agile et pour le compte de l’Ordre. Sur chaque vol ils recevront le tiers du
x tiers restants, un sera versé dans la caisse sociale pour les frais de justice et pour faire célébrer des messes en fave
er tiers sera mis à la disposition du grand maître de l’Ordre, obligé de vivre à la Cour pour veiller au bien et à la prop
dre, obligé de vivre à la Cour pour veiller au bien et à la propriété de tous. (Est-ce assez joli !) Art. 6. — Les guapos
ous. (Est-ce assez joli !) Art. 6. — Les guapos exécuteront les coups de poignard, les assassinats, les détroussements à m
auront 6 maravédis par peseta reversée par les guapos dans la caisse de la compagnie. Les dons faits par les nobles, les
lergé seront leur bénéfice exclusif. Art. 8. — Les capatazos ou chefs de province seront nommés parmi les guapos qui auron
rovince seront nommés parmi les guapos qui auront au moins six années de service et auront bien mérité de la compagnie. To
uapos qui auront au moins six années de service et auront bien mérité de la compagnie. Tous les frères doivent mourir mart
té de la compagnie. Tous les frères doivent mourir martyrs plutôt que de dénoncer leurs frères, sous peine de dégradation
yrs plutôt que de dénoncer leurs frères, sous peine de dégradation et de persécution de la part de l’ordre. Memento [e
) : M. H. Ghéon : « M. d’Annunzio et l’Art. » Musique. La Saison de Paris : Saint Sébastien Jean Marnold. Tome XC
méro 339, 1er août 1911, p. 623-626 [625]. Ce ne fut certes pas banal de contempler sur nos murs des affiches où, sous l’i
ontempler sur nos murs des affiches où, sous l’intitulé Grande Saison de Paris, un Martyre de Saint Sébastien s’annonçait
s des affiches où, sous l’intitulé Grande Saison de Paris, un Martyre de Saint Sébastien s’annonçait encadré d’une opérett
de Saison de Paris, un Martyre de Saint Sébastien s’annonçait encadré d’ une opérette britannique et de ballets pétersbourg
de Saint Sébastien s’annonçait encadré d’une opérette britannique et de ballets pétersbourgeois. En outre, le héros chrét
étien était personnifié par une danseuse israélite qui, quoique slave d’ origine, jouit d’un accent tudesque insurmontable.
nnifié par une danseuse israélite qui, quoique slave d’origine, jouit d’ un accent tudesque insurmontable. Le Cri de Paris
que slave d’origine, jouit d’un accent tudesque insurmontable. Le Cri de Paris rapporte à ce propos une anecdote amusante.
à prononcer correctement les paroles : « … en mangeant le doux fruit de vie ». Elle s’évertuait en vain sans réussir à mi
ertuait en vain sans réussir à mieux que : « … en manchant le du frit de fie ». Sur quoi, M. d’Annunzio corrigeant : « Mai
t lé doux frrouit dé víe. Parlez donc français, qué diable ! » L’idée d’ associer pour une œuvre commune le plus illustre p
e ! » L’idée d’associer pour une œuvre commune le plus illustre poète d’ Italie et le plus grand de nos musiciens pouvait p
ur une œuvre commune le plus illustre poète d’Italie et le plus grand de nos musiciens pouvait paraître séduisante à premi
ère vue. Le malheur est qu’elle impliquait une méconnaissance absolue de leurs génies respectifs. Rien n’est plus éloigné
st plus éloigné du panache flamboyant et tonitruant propre à la verve de notre hôte, que la sensibilité délicate et profon
pre à la verve de notre hôte, que la sensibilité délicate et profonde d’ un Debussy. M. d’Annunzio, par surcroît, induit pa
ternelle, se figura écrire en français parce qu’il employait les mots de notre dictionnaire, et de cette illusion s’ensuiv
en français parce qu’il employait les mots de notre dictionnaire, et de cette illusion s’ensuivit un verbiage informe, in
e même à la lecture, et à quoi son pathos échevelé donnait tout l’air d’ une mystification. Il n’est donc à aucun égard sur
ne mystification. Il n’est donc à aucun égard surprenant que l’auteur de Pelléas ait composé pour ce Saint Sébastien une m
rien à sa gloire, et on doit plutôt regretter que, pour cette besogne de circonstance, on soit allé le déranger dans sa so
numéro 339, 1er août 1911, p. 627-630 [629]. L’exposition des dessins de M. Léon Bakst aux Arts décoratifs est un peu cour
Bakst aux Arts décoratifs est un peu courte. Mais depuis l’apothéose de M. Nijinsky et l’avènement de M. d’Annunzio à la
un peu courte. Mais depuis l’apothéose de M. Nijinsky et l’avènement de M. d’Annunzio à la poésie française, on est assez
assez cursifs. Il faut dire que la plupart de ces dessins ont besoin de leur réalisation scénique pour donner un effet qu
donner un effet qui n’est là que sommairement indiqué et que ce sont de simples projets ; aussi si les faces, les mains,
ples projets ; aussi si les faces, les mains, les pieds sont bizarres de construction et de torsion on peut alléguer que l
i si les faces, les mains, les pieds sont bizarres de construction et de torsion on peut alléguer que le dessin est fait p
s bains de mer, sont bien peints, mais théâtraux ; les gens ont l’air d’ évoluer auprès du flot comme pour faire plaisir à
t l’air d’évoluer auprès du flot comme pour faire plaisir à un maître de ballet. Ce n’est point sur ces trop rares pièces
, 1er août 1911, p. 635-640. Une tragédie méditerranéenne : Fiamma, de MM. F. Pastonchi et G. Antona-Traversi On conn
hétique ; elles demeurent assez médiocres. Parmi les quelques groupes d’ écrivains partagés entre les différentes « capital
ques groupes d’écrivains partagés entre les différentes « capitales » de la péninsule, à Milan, à Rome, à Florence ou à Na
ence ou à Naples, on chercherait vainement ceux qu’un véritable souci de renouveau théâtral pousse à des affirmations inté
ntéressantes par la discussion ou par les œuvres, tendant à ce besoin de renouveau qui hante depuis quelques années nos cl
te depuis quelques années nos clans parisiens. Des « aînés », du type de M. Bracco, de M. Praga ou de M. Giannino Antona-T
ques années nos clans parisiens. Des « aînés », du type de M. Bracco, de M. Praga ou de M. Giannino Antona-Traversi, compt
clans parisiens. Des « aînés », du type de M. Bracco, de M. Praga ou de M. Giannino Antona-Traversi, comptent une product
t une production plus ou moins régulière, inspirée à ce vague théâtre de très superficielle psychologie, ou de mœurs, qui
re, inspirée à ce vague théâtre de très superficielle psychologie, ou de mœurs, qui crée des renommées retentissantes sur
eurs qui ont suivi M. Renato Simoni ou M. Guelfo Civinini, n’ont cure de créer ou de rénover un théâtre vraiment italien d
suivi M. Renato Simoni ou M. Guelfo Civinini, n’ont cure de créer ou de rénover un théâtre vraiment italien d’intention,
vinini, n’ont cure de créer ou de rénover un théâtre vraiment italien d’ intention, d’esprit et d’esthétique. On peut en ar
cure de créer ou de rénover un théâtre vraiment italien d’intention, d’ esprit et d’esthétique. On peut en arriver à regre
er ou de rénover un théâtre vraiment italien d’intention, d’esprit et d’ esthétique. On peut en arriver à regretter la mauv
t d’esthétique. On peut en arriver à regretter la mauvaise production d’ un Giacosa ou d’un Rovetta, qui, elle, avait au mo
On peut en arriver à regretter la mauvaise production d’un Giacosa ou d’ un Rovetta, qui, elle, avait au moins un ton assez
osa ou d’un Rovetta, qui, elle, avait au moins un ton assez évocateur de la bourgeoisie italienne épanouie après la « guer
ssez évocateur de la bourgeoisie italienne épanouie après la « guerre de l’indépendance », de même que les romans des écri
indépendance », de même que les romans des écrivains les plus actuels de l’Italie font regretter, par leur extraordinaire
lie font regretter, par leur extraordinaire faiblesse, les commérages de sacristie d’Antonio Fogazzaro, mort trop tard. L’
etter, par leur extraordinaire faiblesse, les commérages de sacristie d’ Antonio Fogazzaro, mort trop tard. L’Italie intell
o, mort trop tard. L’Italie intellectuelle ne semble point se soucier de la création d’un théâtre de tragédie. L’essor ver
rd. L’Italie intellectuelle ne semble point se soucier de la création d’ un théâtre de tragédie. L’essor vers un art théâtr
intellectuelle ne semble point se soucier de la création d’un théâtre de tragédie. L’essor vers un art théâtral digne de l
création d’un théâtre de tragédie. L’essor vers un art théâtral digne de la tradition classique et de l’esprit inquiet, ma
édie. L’essor vers un art théâtral digne de la tradition classique et de l’esprit inquiet, mais très puissant, du monde co
l’effort vers la réconciliation volontaire et parfaite du théâtre et de la littérature, ne troublent sans doute point le
ttérature, ne troublent sans doute point le travail copieux et facile de M. Sem Benelli. Celui-ci croit écrire des tragédi
, M. Domenico Oliva, semble apprécier beaucoup, mais qui ne répondent d’ aucune manière ni aux tendances actuelles tragique
gueur hautaine et solitaire dans la conception et dans la réalisation de l’œuvre d’art. Fatigués de mal suivre les renouve
ine et solitaire dans la conception et dans la réalisation de l’œuvre d’ art. Fatigués de mal suivre les renouvellements pe
dans la conception et dans la réalisation de l’œuvre d’art. Fatigués de mal suivre les renouvellements perpétuels du géni
d’art. Fatigués de mal suivre les renouvellements perpétuels du génie de d’Annunzio, les gazetiers ont accueilli avec un b
rt. Fatigués de mal suivre les renouvellements perpétuels du génie de d’ Annunzio, les gazetiers ont accueilli avec un bon
. Fatigués de mal suivre les renouvellements perpétuels du génie de d’ Annunzio , les gazetiers ont accueilli avec un bon enthousi
cueilli avec un bon enthousiasme très populaire les drames florentins de M. Benelli ! Et si on ne devait pas éviter de don
e les drames florentins de M. Benelli ! Et si on ne devait pas éviter de donner à ces chroniques un caractère de discussio
Et si on ne devait pas éviter de donner à ces chroniques un caractère de discussion trop général sur des événements qu’il
aractère de discussion trop général sur des événements qu’il convient d’ étudier dans leurs causes les plus vastes et les p
ns leurs causes les plus vastes et les plus cachées, je m’efforcerais d’ expliquer ici une étrange coïncidence : celle de l
ées, je m’efforcerais d’expliquer ici une étrange coïncidence : celle de la vente de la villa du poète à Settignano, de ce
forcerais d’expliquer ici une étrange coïncidence : celle de la vente de la villa du poète à Settignano, de cette vente do
ge coïncidence : celle de la vente de la villa du poète à Settignano, de cette vente dont la honte retombe sur toute une n
tte vente dont la honte retombe sur toute une nation si peu soucieuse de ses plus grands représentants, et l’avènement de
ion si peu soucieuse de ses plus grands représentants, et l’avènement de d’Annunzio au Panthéon des grands poètes français
si peu soucieuse de ses plus grands représentants, et l’avènement de d’ Annunzio au Panthéon des grands poètes français. S
i peu soucieuse de ses plus grands représentants, et l’avènement de d’ Annunzio au Panthéon des grands poètes français. Seuls, M.
 Enrico Corradini avaient cherché jusqu’ici à atteindre, par la force de leur labeur, et par la grâce de leur inspiration,
é jusqu’ici à atteindre, par la force de leur labeur, et par la grâce de leur inspiration, les sommets de la création trag
orce de leur labeur, et par la grâce de leur inspiration, les sommets de la création tragique. Mais voici que MM. Francesc
ntona-Traversi viennent de faire représenter une tragédie où le souci d’ une idée générale n’est pas sans être un peu soute
ée générale n’est pas sans être un peu soutenu par un certain lyrisme de la forme et de la conception. Cette idée est cell
st pas sans être un peu soutenu par un certain lyrisme de la forme et de la conception. Cette idée est celle de la renaiss
certain lyrisme de la forme et de la conception. Cette idée est celle de la renaissance triomphale d’une race, de la race
t de la conception. Cette idée est celle de la renaissance triomphale d’ une race, de la race méditerranéenne. Certes, cett
eption. Cette idée est celle de la renaissance triomphale d’une race, de la race méditerranéenne. Certes, cette œuvre est
d’une race, de la race méditerranéenne. Certes, cette œuvre est loin d’ être parfaite. Mais l’esprit qui l’anime en est as
. Mais l’esprit qui l’anime en est assez vigoureux. On peut s’étonner de la collaboration d’un poète, du reste plus sonore
l’anime en est assez vigoureux. On peut s’étonner de la collaboration d’ un poète, du reste plus sonore que profond, et d’u
de la collaboration d’un poète, du reste plus sonore que profond, et d’ un dramaturge mondain, M. Traversi, dont les succè
e de même qualité et de même portée que les succès des ineffables MM.  de Flers et Caillavet en France. On peut s’étonner s
es MM. de Flers et Caillavet en France. On peut s’étonner surtout que de l’ensemble de leurs qualités diverses et point tr
s et Caillavet en France. On peut s’étonner surtout que de l’ensemble de leurs qualités diverses et point très remarquable
it sortie cette œuvre point dédaignable. L’ambiance évoquée est celle de la Sardaigne, l’île sauvage et très forte, à l’âm
sauvage et très forte, à l’âme violente et fière. Le milieu est celui d’ un pays latin profondément secoué par tous les fri
e monde occidental, vers la fin du xviiie  siècle. La donnée générale de la tragédie rappelle ainsi une œuvre très noble e
rale de la tragédie rappelle ainsi une œuvre très noble et mal connue de M. E. A. Butti, où un gentilhomme vit dans un châ
ue de M. E. A. Butti, où un gentilhomme vit dans un château solitaire de son pays, entre de solides murailles que viennent
i, où un gentilhomme vit dans un château solitaire de son pays, entre de solides murailles que viennent heurter les souffl
on pays, entre de solides murailles que viennent heurter les souffles de la grande « révolution psychologique » de l’Occid
ennent heurter les souffles de la grande « révolution psychologique » de l’Occident. Ici, le protagoniste n’est pas l’anci
ogique » de l’Occident. Ici, le protagoniste n’est pas l’ancien homme de race qui se barricade — âme et biens — contre le
olutionnaire des esprits. Ubaldo d’Ardara a vécu les heures nouvelles de Paris, s’est laissé entraîner par l’orage de sang
écu les heures nouvelles de Paris, s’est laissé entraîner par l’orage de sang de la Révolution, et, rentré dans son île, i
heures nouvelles de Paris, s’est laissé entraîner par l’orage de sang de la Révolution, et, rentré dans son île, il y apai
une jeune paysanne qu’il exalte en l’appelant Flamme. Mais des nobles de France, une femme et un homme, arrivent en Sardai
nettement au mélodrame, où rien n’est plus imprévu. La dame, chassée de France par la Terreur, et réfugiée dans l’île, at
et réfugiée dans l’île, attire à elle le jeune châtelain. Flamme jure de se venger, et pousse à un acte de mort un paysan
lle le jeune châtelain. Flamme jure de se venger, et pousse à un acte de mort un paysan qui languissait d’amour pour elle.
e de se venger, et pousse à un acte de mort un paysan qui languissait d’ amour pour elle. C’est ainsi que la louve de Franc
un paysan qui languissait d’amour pour elle. C’est ainsi que la louve de France est tuée d’un coup de fusil, un matin, alo
issait d’amour pour elle. C’est ainsi que la louve de France est tuée d’ un coup de fusil, un matin, alors qu’elle allait c
é mortelle, qui seule a tué la dame de France, que Ubaldo se réveille de sa démence. Une sorcière avait dit qu’un embrasse
se réveille de sa démence. Une sorcière avait dit qu’un embrassement d’ amour ou de mort pouvait le sauver de la folie, et
e de sa démence. Une sorcière avait dit qu’un embrassement d’amour ou de mort pouvait le sauver de la folie, et puisqu’il
ère avait dit qu’un embrassement d’amour ou de mort pouvait le sauver de la folie, et puisqu’il ne peut plus donner l’amou
érence profonde qui peut exister entre les deux éléments constitutifs d’ une œuvre vraiment tragique : l’élément tragique e
ique : l’élément tragique et l’élément dramatique. J’ai eu l’occasion de le remarquer dans une étude au sujet de la Fille
’ai eu l’occasion de le remarquer dans une étude au sujet de la Fille de Jorio 55. Dans Fiamma, cette différence se montre
l’indigence désolante du drame amoureux. Mais ce qu’il est consolant de faire ressortir, c’est la volonté des auteurs, « 
lant de faire ressortir, c’est la volonté des auteurs, « la volonté » de créer une tragédie de race. On le voit dans la sc
r, c’est la volonté des auteurs, « la volonté » de créer une tragédie de race. On le voit dans la scène la plus poignante,
nom de son amour qu’elle lui parle, mais au nom de la race. Ô gens de ma race, vengez-moi. Je ne suis pas seule l’offen
Poursuivez-la, frappez-la. Car elle est plus terrible que le sanglier de la forêt, la femme de Paris. Cette œuvre, que l
-la. Car elle est plus terrible que le sanglier de la forêt, la femme de Paris. Cette œuvre, que les auteurs le veuillen
uteurs le veuillent ou non, s’inspire directement du théâtre tragique de d’Annunzio. Il serait inutile de discuter l’harmo
urs le veuillent ou non, s’inspire directement du théâtre tragique de d’ Annunzio. Il serait inutile de discuter l’harmonie
s le veuillent ou non, s’inspire directement du théâtre tragique de d’ Annunzio . Il serait inutile de discuter l’harmonie essenti
pire directement du théâtre tragique de d’Annunzio. Il serait inutile de discuter l’harmonie essentielle de l’ambiance et
e de d’Annunzio. Il serait inutile de discuter l’harmonie essentielle de l’ambiance et du drame, du milieu ethnique du dra
ie essentielle de l’ambiance et du drame, du milieu ethnique du drame d’ amour, qui n’est pas dans la tragédie de MM. Trave
, du milieu ethnique du drame d’amour, qui n’est pas dans la tragédie de MM. Traversi et Pastonchi aussi absolue que dans
tragédie de MM. Traversi et Pastonchi aussi absolue que dans la Fille de Jorio ou que dans le Flambeau sous le boisseau et
l faut retenir, c’est que le théâtre italien fait enfin, en dehors de d’ Annunzio, un effort intéressant vers la renaissanc
faut retenir, c’est que le théâtre italien fait enfin, en dehors de d’ Annunzio , un effort intéressant vers la renaissance tragiq
ant vers la renaissance tragique, que dominerait et exalterait l’idée de la race. La protagoniste, Flamme, ressemble par s
ar son caractère même, et par sa violence orgueilleuse, aux créatures de d’Annunzio ; la manière lyrique du dialogue, souv
son caractère même, et par sa violence orgueilleuse, aux créatures de d’ Annunzio ; la manière lyrique du dialogue, souvent
n caractère même, et par sa violence orgueilleuse, aux créatures de d’ Annunzio  ; la manière lyrique du dialogue, souvent même l’
ialogue, souvent même l’allure rythmique et idéale des vers, dérivent de l’auteur de la Nave. L’œuvre est faible, sans dou
vent même l’allure rythmique et idéale des vers, dérivent de l’auteur de la Nave. L’œuvre est faible, sans doute. Mais l’e
de la Nave. L’œuvre est faible, sans doute. Mais l’essor tant attendu de l’esprit théâtral italien vers une renaissance ly
littérature régionale continue du reste, en Italie, à tenir la place d’ une littérature nationale dont on ne voit pas enco
le une forme nette, ou plutôt une formule assez précise, qui permet à d’ excellents esprits de s’y mêler. Ce mouvement, ain
u plutôt une formule assez précise, qui permet à d’excellents esprits de s’y mêler. Ce mouvement, ainsi qu’il le fut en Fr
insi qu’il le fut en France — et c’est encore une fois indéniablement d’ en deçà des Alpes que l’exemple est passé en Itali
alie — n’est pour le moment qu’intellectuel. C’est donc l’orientation d’ une élite, certaine d’un résultat que compromettra
oment qu’intellectuel. C’est donc l’orientation d’une élite, certaine d’ un résultat que compromettraient sans doute des po
compromettraient sans doute des politiciens et des démagogues sortis de leur « mare stagnante ». Des esprits très avertis
avants, ont concentré déjà leur volonté nationaliste dans une reprise de la conscience d’une unité multanime vaste et harm
ntré déjà leur volonté nationaliste dans une reprise de la conscience d’ une unité multanime vaste et harmonieuse, qui seul
vait pas encore songer à sa grandeur nouvelle, parce qu’elle manquait de l’idée fixe indispensable à la vie d’une collecti
ouvelle, parce qu’elle manquait de l’idée fixe indispensable à la vie d’ une collectivité dont parle Stirner. L’idée fixe n
’idée fixe religieuse, voire même l’idée fixe patriotique. Il est bon de ne pas confondre le nationalisme et le patriotism
pas confondre le nationalisme et le patriotisme, ainsi qu’il est bon de ne pas confondre le plan purement intellectuel et
ndre le plan purement intellectuel et Io plan confusément sentimental de la même question. Le patriotisme n’est en réalité
riotisme n’est en réalité que l’aspect exotérique, gros et populaire, de la pensée nationaliste, dont l’ésotérisme se reco
recommande des intelligences les plus fortes ou les plus volontaires d’ un pays. L’Italie a donc aujourd’hui, grâce à quel
ires d’un pays. L’Italie a donc aujourd’hui, grâce à quelques esprits d’ élite, « une idée fixe ». En attendant que de son
grâce à quelques esprits d’élite, « une idée fixe ». En attendant que de son influence naisse et s’épanouisse une littérat
rande envergure, M. Giovanni Saragat (Toga-Rasa), s’est inspiré aussi de la vie du peuple sarde. La Sardaigne, qui fit la
qui fit la fortune un peu trop singulière, et inadéquate aux mérites, de Mme Grazia Deledda, vient d’être évoquée en même
p singulière, et inadéquate aux mérites, de Mme Grazia Deledda, vient d’ être évoquée en même temps dans Fiamma, de MM. Pas
e Mme Grazia Deledda, vient d’être évoquée en même temps dans Fiamma, de MM. Pastonchi et Traversi, et dans ce livre de no
ême temps dans Fiamma, de MM. Pastonchi et Traversi, et dans ce livre de nouvelles de M. Saragat. Ce sont des études réali
s Fiamma, de MM. Pastonchi et Traversi, et dans ce livre de nouvelles de M. Saragat. Ce sont des études réalistes assez ra
ations importantes, recueillies sous le titre Popolo antico. Un livre de lecture facile, qui se rattache à cette littératu
fer que les éditeurs appellent « letteratura amena ». Mais l’ensemble de ces descriptions de vie sarde est assez plaisant
appellent « letteratura amena ». Mais l’ensemble de ces descriptions de vie sarde est assez plaisant et composé avec un c
lanea carducciana, Zanichelli, Bologne M. Alberto Lumbroso apporte de son côté une large contribution sentimentale à l’
vec Miscellanea Carducciana. C’est un volume consacré à des souvenirs de la vie et de l’œuvre de Carducci. M. Benedetto Cr
ea Carducciana. C’est un volume consacré à des souvenirs de la vie et de l’œuvre de Carducci. M. Benedetto Croce, dans une
ana. C’est un volume consacré à des souvenirs de la vie et de l’œuvre de Carducci. M. Benedetto Croce, dans une longue pré
Croce, dans une longue préface, insiste sur le caractère « national » de la poésie de l’auteur des Odi Barbare. C’est sans
ne longue préface, insiste sur le caractère « national » de la poésie de l’auteur des Odi Barbare. C’est sans doute le car
e, dont le lyrisme s’alimenta continuellement des éléments spirituels d’ une nation qui réclamait son droit héroïque à la v
ue Napoléonienne et, en italien, la Rivista di Roma, semble animé par de grandes aspirations nationales et de race. Sa con
ivista di Roma, semble animé par de grandes aspirations nationales et de race. Sa contribution aux études historiques, tou
et très copieuse, s’est appliquée cette fois avec bonheur au souvenir d’ un poète qui représentera dans l’avenir — toute ré
sentera dans l’avenir — toute réserve esthétique à part — la synthèse de cet esprit italien, turbulent, violent et farouch
synthèse de cet esprit italien, turbulent, violent et farouche, épris de grandeur antique et anxieux de la renouveler, du
turbulent, violent et farouche, épris de grandeur antique et anxieux de la renouveler, du quart de siècle qui a suivi la
uche, épris de grandeur antique et anxieux de la renouveler, du quart de siècle qui a suivi la dernière bataille du « riso
ataille du « risorgimento ». La Vita Nova, avec les illustrations de D.-G. Rossetti S.T.E.N., Turin Et je ne sais s
ons littéraires nationales l’édition richissime qui vient de paraître de La Vita Nova de Dante, illustrée par l’œuvre dant
de paraître de La Vita Nova de Dante, illustrée par l’œuvre dantesque de D.-G. Rossetti, et soignée par M. Marcus de Rubri
oignée par M. Marcus de Rubris. La première édition « préraphaélite » de la Vita Nova avait déjà paru, il y a quelques ann
e la Vita Nova avait déjà paru, il y a quelques années, par les soins de M. Antonio Agresti, gendre de William Rossetti, l
, il y a quelques années, par les soins de M. Antonio Agresti, gendre de William Rossetti, le frère de Dante-Gabriel et le
Paris Les éditeurs parisiens continuent à publier un grand nombre de traductions d’écrivains italiens actuels. Je rema
diteurs parisiens continuent à publier un grand nombre de traductions d’ écrivains italiens actuels. Je remarque, dans le n
italiens actuels. Je remarque, dans le nombre, Le Chrysanthème rose, de l’exquise Yolanda, et le malheureux roman Leila,
hrysanthème rose, de l’exquise Yolanda, et le malheureux roman Leila, de Fogazzaro. E. Portal : Antologia Provenzale, H
ndes communions méditerranéennes l’Anthologie provençale, en italien, de M. E. Portal. Tome XCII, numéro 340, 16 août
 E. Portal. Tome XCII, numéro 340, 16 août 1911 Les Lettres de Mérimée à Parizzi [extrait] Henri Monod. Tome 
ome XCII, numéro 340, 16 août 1911, p. 673-694 [679-680]. […] Passons de Berlin à Rome, du futur empereur au Souverain Pon
e n’était pas du dilettantisme, c’était un principe actif qui donnait de la force à ses sentiments et de la vie à ses disc
c’était un principe actif qui donnait de la force à ses sentiments et de la vie à ses discours. Tout pape eût personnifié
e ce qu’il devait éprouver pour Pie IX. Il s’exprime à cet égard avec d’ autant moins de ménagements qu’il écrit à un révol
it éprouver pour Pie IX. Il s’exprime à cet égard avec d’autant moins de ménagements qu’il écrit à un révolutionnaire ital
ux fait pitié. » Mais ces deux épithètes n’ont pas épuisé la sévérité de l’écrivain. Il en a ajouté une troisième, un peu
la lettre du 9 novembre 1866 (II, 259), où le pape n’est qualifié que de « vieux prêtre ». Procuste consent que Mérimée pa
qualifié que de « vieux prêtre ». Procuste consent que Mérimée parle de la vieillesse et même de la folie du pape, mais i
prêtre ». Procuste consent que Mérimée parle de la vieillesse et même de la folie du pape, mais il ne peut supporter qu’il
et même de la folie du pape, mais il ne peut supporter qu’il le taxe de bêtise. Déjà, dans la lettre du 26 mars 1865 (II,
e. Déjà, dans la lettre du 26 mars 1865 (II, p. 86), où il s’agissait de la Convention du 15 septembre et d’un discours de
865 (II, p. 86), où il s’agissait de la Convention du 15 septembre et d’ un discours de Thiers à ce sujet, Mérimée disait q
), où il s’agissait de la Convention du 15 septembre et d’un discours de Thiers à ce sujet, Mérimée disait que cette conve
il souhaite violemment la mort du pape ; pour émettre ce vœu, il use d’ un terme franchement grossier et non des termes d’
ttre ce vœu, il use d’un terme franchement grossier et non des termes d’ école primaire qu’on lui prête : « mourir » ou « s
rimée consacre six lignes, un peu libres, même bouffonnes. Sur la foi d’ une dame qui peut-être quintuplait ses succès, il
aphe a disparu. Espérait-on cacher à l’avenir qu’Il Galant’uomo était de complexion amoureuse ? […] Les Romans. Hubert
tion somptueuse du triomphe où paraît la grande captive. Dans la mort de Longin, des dialogues philosophiques un peu sévèr
L’Italie contemporaine, Schleicher, 2 fr. 50. Le sous-titre « résumé de mes discours » corrige ce que le titre aurait de
sous-titre « résumé de mes discours » corrige ce que le titre aurait de trop ambitieux ou de trop prometteur. L’auteur es
de mes discours » corrige ce que le titre aurait de trop ambitieux ou de trop prometteur. L’auteur est coutumier du fait ;
ourt, on vole : « Comment ne pas être artiste en face de ces horizons de rêve où la beauté le dispute au grandiose ? » et
. Le titre indique que saint Pierre ne doit pas être content ; il y a de quoi ! […] Les Revues Charles-Henry Hirsch.
ût 1911, p. 844-852 [848-849, 851]. Revue hebdomadaire : fragments d’ un poème de M. J.-L. Vaudoyer M. Jean-Louis Vau
 844-852 [848-849, 851]. Revue hebdomadaire : fragments d’un poème de M. J.-L. Vaudoyer M. Jean-Louis Vaudoyer donne
n-Louis Vaudoyer donne à la Revue hebdomadaire (8 juillet) des poèmes d’ un art achevé : Album d’Italie. Nous détachons de
la Revue hebdomadaire (8 juillet) des poèmes d’un art achevé : Album d’ Italie. Nous détachons de l’un d’eux les strophes
 juillet) des poèmes d’un art achevé : Album d’Italie. Nous détachons de l’un d’eux les strophes brillantes que voici : L
) des poèmes d’un art achevé : Album d’Italie. Nous détachons de l’un d’ eux les strophes brillantes que voici : LE COQUIL
voici : LE COQUILLAGE Ce coquillage du Lido Dont l’émail a l’éclat de l’ambre    Ressuscite dans la chambre Un fragile
scite dans la chambre Un fragile et charmant écho. Je l’ai rapporté de Venise Avec des perles en collier ;    Sa conque
et court sur la lagune ;    Il montre la Fortune Qui tourne, couverte d’ or fin, Qui tourne sur la boule ronde À côté de
matin, sur les flots calmes,    Il a vu porter des palmes Au cercueil de Richard Wagner. — Je le tiens contre mon oreill
te ces climats ; Je vois, dans une apothéose,    Des drapeaux couleur de rose Flotter à la cime des mâts ; Tandis qu’au
surprise ! Montent dans l’azur, noblement,    Le vol, le rugissement, De ton lion ailé, Venise ! Memento [extrait]
in-8, 284 gravures, Hachette, 12 fr.) La collection des Classiques de l’Art publiée en France par la maison Hachette vi
de l’Art publiée en France par la maison Hachette vient de s’enrichir de deux nouveaux volumes consacrés à Fra Angelico de
e et au Titien. Fra Angelico de Fiesole est par excellence le peintre de l’Annonciation. Ce sujet charmant convenait à son
à son tempérament gracieux et poétique ; il l’a repris fréquemment et d’ exquises variantes s’en voient à Florence, au Prad
à Florence, au Prado, à Cortone, à Pérouse, à Montecarlo, dans le Val d’ Arno. Cette dernière est parmi les plus belles, av
’Arno. Cette dernière est parmi les plus belles, avec les exemplaires de Cortone et de Florence. Là du reste on peut voir
ernière est parmi les plus belles, avec les exemplaires de Cortone et de Florence. Là du reste on peut voir comment la con
ortone et de Florence. Là du reste on peut voir comment la conception de l’artiste s’est peu à peu enrichie. D’un fond de
eut voir comment la conception de l’artiste s’est peu à peu enrichie. D’ un fond de miniaturiste, il passe à un fond d’arch
omment la conception de l’artiste s’est peu à peu enrichie. D’un fond de miniaturiste, il passe à un fond d’architecture,
est peu à peu enrichie. D’un fond de miniaturiste, il passe à un fond d’ architecture, et il obtient le plus agréable effet
ant la légèreté ferme des colonnes aux courbes des figures. La Vierge de l’étage supérieur de Saint-Marc à Florence est l’
des colonnes aux courbes des figures. La Vierge de l’étage supérieur de Saint-Marc à Florence est l’une des plus délicieu
eur de Saint-Marc à Florence est l’une des plus délicieuses créations de l’artiste, et l’une de ses plus heureuses fresque
rence est l’une des plus délicieuses créations de l’artiste, et l’une de ses plus heureuses fresques. Il est curieux de co
de l’artiste, et l’une de ses plus heureuses fresques. Il est curieux de constater que cette conception et ce thème aient
te conception et ce thème aient été repris par l’un des plus inquiets de nos peintres contemporains, et que l’Annonciation
contemporains, et que l’Annonciation ait fait au xxe  siècle le sujet d’ une des meilleures toiles de George Desvallières.
nciation ait fait au xxe  siècle le sujet d’une des meilleures toiles de George Desvallières. De la naïveté touchante de F
 siècle le sujet d’une des meilleures toiles de George Desvallières. De la naïveté touchante de Fra Angelico à la maîtris
des meilleures toiles de George Desvallières. De la naïveté touchante de Fra Angelico à la maîtrise absolue du Titien, la
l’exemple de Giorgione, le Titien voit les formes par grandes masses d’ ombre et de lumière, au lieu de les voir par le co
de Giorgione, le Titien voit les formes par grandes masses d’ombre et de lumière, au lieu de les voir par le contour. C’es
turale moderne qui s’affirme en ses œuvres. Et si l’on peut s’étonner de voir un Desvallières suivre l’exemple d’un Angeli
s. Et si l’on peut s’étonner de voir un Desvallières suivre l’exemple d’ un Angelico, il est par contre fort logique de tro
lières suivre l’exemple d’un Angelico, il est par contre fort logique de trouver à la suite du Titien ou du Giorgione, un
uite du Titien ou du Giorgione, un Manet. Le nouvel ouvrage qui vient d’ être consacré au grand maître vénitien contient la
ent d’être consacré au grand maître vénitien contient la reproduction de toutes ses peintures connues ; c’est donc un recu
ticelli. Son art a toute la sécheresse florentine, sans la robustesse de métier de Ghirlandajo, sans la douceur de modelé
on art a toute la sécheresse florentine, sans la robustesse de métier de Ghirlandajo, sans la douceur de modelé du Vinci.
rentine, sans la robustesse de métier de Ghirlandajo, sans la douceur de modelé du Vinci. Et sans le rendre responsable de
jo, sans la douceur de modelé du Vinci. Et sans le rendre responsable de la médiocrité encombrante de l’école préraphaélit
du Vinci. Et sans le rendre responsable de la médiocrité encombrante de l’école préraphaélite anglaise, il est juste de r
édiocrité encombrante de l’école préraphaélite anglaise, il est juste de remettre Botticelli à son rang, c’est-à-dire au s
trop naturel pour qu’on lui en fasse grief. Mais il se garde pourtant de l’éloge excessif, et en ce sens on ne peut que le
sens on ne peut que le louer. On lira également avec profit les pages de M.de Foville sur les terres cuites émaillées de L
avec profit les pages de M.de Foville sur les terres cuites émaillées de Luca et Andréa della Robbia, et l’étude précise c
maître flamand y est suivi dans toute sa carrière et un heureux choix d’ illustrations contribue à nous le faire mieux conn
Parallèlement à la collection des Grands Artistes, celle des Maîtres de l’art poursuit sa revue des artistes de tous les
s Artistes, celle des Maîtres de l’art poursuit sa revue des artistes de tous les temps. Les deux derniers ouvrages sont c
fiance cet étranger, et Claude Perrault fut, en fin de compte, chargé de construire la Colonnade. […] Voici comment M. Ber
chargé de construire la Colonnade. […] Voici comment M. Bertaux parle de Donatello : Le monde où Donatello a vécu est un
rtaux parle de Donatello : Le monde où Donatello a vécu est un monde de formes, qu’il a vu couleur de marbre, de bronze o
monde où Donatello a vécu est un monde de formes, qu’il a vu couleur de marbre, de bronze ou d’or, et parfois étoilé de m
onatello a vécu est un monde de formes, qu’il a vu couleur de marbre, de bronze ou d’or, et parfois étoilé de mosaïques. P
cu est un monde de formes, qu’il a vu couleur de marbre, de bronze ou d’ or, et parfois étoilé de mosaïques. Pour conquérir
s, qu’il a vu couleur de marbre, de bronze ou d’or, et parfois étoilé de mosaïques. Pour conquérir ce monde, le sculpteur
e monde, le sculpteur a appris tout ce que pouvait apprendre un homme de son temps. Les marbriers de Santa Maria del Fiore
is tout ce que pouvait apprendre un homme de son temps. Les marbriers de Santa Maria del Fiore et d’Or San Michele lui ont
ndre un homme de son temps. Les marbriers de Santa Maria del Fiore et d’ Or San Michele lui ont montré cc qu’ils avaient re
’ils avaient retrouvé dans la statuaire romaine : la solidité robuste d’ un corps d’homme. D’autres marbriers et des orfèvr
t retrouvé dans la statuaire romaine : la solidité robuste d’un corps d’ homme. D’autres marbriers et des orfèvres lui ont
pouvait rivaliser avec la fresque. Brunellesco lui a donné des leçons d’ architecture et de perspective. Enfin Donatello a
avec la fresque. Brunellesco lui a donné des leçons d’architecture et de perspective. Enfin Donatello a vu et touché les a
ecture et de perspective. Enfin Donatello a vu et touché les antiques de Rome et de Florence, ceux qui restaient à demi en
e perspective. Enfin Donatello a vu et touché les antiques de Rome et de Florence, ceux qui restaient à demi enterrés dans
vers ne lui ont servi qu’à le conduire vers les spectacles changeants de la vie. C’est de la vie qu’il tire, pour les fixe
ervi qu’à le conduire vers les spectacles changeants de la vie. C’est de la vie qu’il tire, pour les fixer dans le marbre
t le bronze, ces aspects qu’aucun sculpteur n’y avait vue : portraits de la vieillesse et de la misère physique, d’une vér
ects qu’aucun sculpteur n’y avait vue : portraits de la vieillesse et de la misère physique, d’une vérité si imprévue et s
n’y avait vue : portraits de la vieillesse et de la misère physique, d’ une vérité si imprévue et si amère, et dont on a c
no-américaines. R. Errázuriz Urmenela : Florence et l’Art, Imprimerie de l’Union d’Édition, Rome Francisco Contreras. T
nes. R. Errázuriz Urmenela : Florence et l’Art, Imprimerie de l’Union d’ Édition, Rome Francisco Contreras. Tome XCII, n
2-883]. Son dernier livre, Florence et l’Art, est la troisième partie d’ une trilogie touchant la capitale cultivée de la T
est la troisième partie d’une trilogie touchant la capitale cultivée de la Toscane. Les deux premières parties, Florence
et Florence et les Médicis, nous offrent une analyse vive et précise de l’histoire florentine à ses grands siècles, trava
récise de l’histoire florentine à ses grands siècles, travail enrichi de nombreux éléments nouveaux, vieil or et pierrerie
nombreux éléments nouveaux, vieil or et pierreries antiques extraits de la mine inépuisable des chroniques et des archive
s archives. Florence et l’Art nous fait voir la miraculeuse floraison d’ œuvres artistiques que l’illustre cité vit éclore
culeuse floraison d’œuvres artistiques que l’illustre cité vit éclore de son sol fécond à l’époque de sa splendeur. Tous l
tistiques que l’illustre cité vit éclore de son sol fécond à l’époque de sa splendeur. Tous les trésors de l’art florentin
éclore de son sol fécond à l’époque de sa splendeur. Tous les trésors de l’art florentin passent devant nos yeux éblouis :
t florentin passent devant nos yeux éblouis : les Madones hiératiques de Cimabuë, les fresques célestes de Fra Angelico, l
x éblouis : les Madones hiératiques de Cimabuë, les fresques célestes de Fra Angelico, les belles terres cuites de Luca de
abuë, les fresques célestes de Fra Angelico, les belles terres cuites de Luca della Robbia, les délicieuses sculptures de
belles terres cuites de Luca della Robbia, les délicieuses sculptures de Donatello les captivantes figures de Botticelli.
bbia, les délicieuses sculptures de Donatello les captivantes figures de Botticelli. Mais l’auteur nous parle aussi des cr
s figures de Botticelli. Mais l’auteur nous parle aussi des créateurs de ces œuvres, nous raconte leur vie, les suivant pa
par le séduisant Philippo Lippi et le délicat Andrea del Sarto. Ainsi de ce livre résulte une étude vaste et intégrale, in
résulte une étude vaste et intégrale, intéressante pour toute espèce de lecteurs ; pour les profanes, parce que son style
sa riche documentation leur offrira, à n’en pas douter, quelque chose de nouveau. Cette œuvre accrédite une fois de plus,
uvre accrédite une fois de plus, son auteur comme un critique savant, d’ intachable conscience artistique. Tome XCIII,
is. Tome XCIII, numéro 341, 1er septembre 1911, p. 36-49. L’histoire de la corporation de la Rome antique est aussi longu
uméro 341, 1er septembre 1911, p. 36-49. L’histoire de la corporation de la Rome antique est aussi longue que l’histoire d
de la corporation de la Rome antique est aussi longue que l’histoire de l’antiquité romaine elle-même. Mais l’association
dans les luttes politiques, avant de devenir un des rouages capitaux de la production, l’un des auxiliaires les plus effi
es capitaux de la production, l’un des auxiliaires les plus efficaces de l’État. Après avoir été tolérée et entourée de mé
res les plus efficaces de l’État. Après avoir été tolérée et entourée de méfiance à l’origine, elle a été sévèrement prosc
e méfiance à l’origine, elle a été sévèrement proscrite, puis, par un de ces revirements qui ne sont point particuliers au
t point particuliers aux temps anciens, la puissance publique a tâché de la maîtriser, de se servir d’elle, de provoquer s
ers aux temps anciens, la puissance publique a tâché de la maîtriser, de se servir d’elle, de provoquer son expansion, pou
anciens, la puissance publique a tâché de la maîtriser, de se servir d’ elle, de provoquer son expansion, pour l’adapter à
, la puissance publique a tâché de la maîtriser, de se servir d’elle, de provoquer son expansion, pour l’adapter à des fin
servir d’elle, de provoquer son expansion, pour l’adapter à des fins d’ intérêt général. La république finissante la châti
tie et la prohibe ; l’Empire déclinant la rend obligatoire et la dote de privilèges. Rien n’est plus saisissant que ce con
prend en quelque sorte toute la place. C’est à elle qu’il appartient de fabriquer les produits communs ou de luxe, à elle
e. C’est à elle qu’il appartient de fabriquer les produits communs ou de luxe, à elle aussi que revient le devoir d’approv
r les produits communs ou de luxe, à elle aussi que revient le devoir d’ approvisionner les grandes villes, de véhiculer le
elle aussi que revient le devoir d’approvisionner les grandes villes, de véhiculer les grains, et autres denrées d’aliment
ionner les grandes villes, de véhiculer les grains, et autres denrées d’ alimentation, que l’Asie et l’Afrique expédient à
’Afrique expédient à destination de Rome. Son histoire est celle même de l’artisanat, du travail libre, qu’on a eu trop so
me de l’artisanat, du travail libre, qu’on a eu trop souvent le souci de subordonner au travail servile, lorsqu’on n’allai
posait sur l’esclavage. La servitude était elle-même un adoucissement de la mort, qui, dans les âges primitifs, était l’in
de la mort, qui, dans les âges primitifs, était l’inévitable sanction de la défaite. L’humanité accomplit un premier progr
usculaire, on rendait service à la tribu, et surtout à l’aristocratie de la tribu. Les Romains eurent peu d’esclaves au dé
ribu, et surtout à l’aristocratie de la tribu. Les Romains eurent peu d’ esclaves au début, parce que leur activité guerriè
t des peuples de même race qu’eux, vigoureux et belliqueux comme eux, de préparer des retours de fortune et des insurrecti
ce qu’eux, vigoureux et belliqueux comme eux, de préparer des retours de fortune et des insurrections désastreuses. Mais l
prirent une extension de plus en plus marquée. L’évolution économique de Rome est intimement liée aux campagnes de rapines
uée. L’évolution économique de Rome est intimement liée aux campagnes de rapines et de conquêtes qu’elle a menées, depuis
on économique de Rome est intimement liée aux campagnes de rapines et de conquêtes qu’elle a menées, depuis les guerres du
s-mêmes, par une réaction normale et qui se retrouve dans les annales de tous les peuples, étaient commandées par des néce
, étaient commandées par des nécessités économiques, par la recherche de céréales à consommer, de terres à ensemencer, et
des nécessités économiques, par la recherche de céréales à consommer, de terres à ensemencer, et aussi de travailleurs à a
a recherche de céréales à consommer, de terres à ensemencer, et aussi de travailleurs à asservir. Le grossissement du nomb
ombre des esclaves, qui fut très manifeste après Zama, eut pour effet de refouler de plus en plus le travail libre, qui, c
t, était couvert, dans le monde latin comme dans le monde hellénique, d’ une véritable réprobation. Les Romains, comme les
ble réprobation. Les Romains, comme les Grecs, estimaient que le fait de remuer le sol pour autrui, ou encore la construct
l était décrié et méprisé ; mais la production libre était enveloppée de dédain, parce que les tâches de gros effort muscu
la production libre était enveloppée de dédain, parce que les tâches de gros effort musculaire étaient assignées aux pris
taient assignées aux prisonniers. Il arriva un moment où les ateliers d’ esclaves, qu’exploitaient certains particuliers (c
les ateliers d’esclaves, qu’exploitaient certains particuliers (ceux de Crassus et d’Atticus, au ier  siècle, étaient cél
d’esclaves, qu’exploitaient certains particuliers (ceux de Crassus et d’ Atticus, au ier  siècle, étaient célèbres), devinr
erchant un abri dans les légions, ou s’embaucher à la solde des chefs de parti. Ce fut, pour les corporations, la pire pér
étuelle qu’elles faisaient peser sur l’ordre social. Elles menaçaient d’ autant plus cet ordre social qu’elles souffraient
plus cet ordre social qu’elles souffraient davantage du développement de l’effectif servile — que favorisaient les institu
risaient les institutions. L’artisanat libre, atteint au plus profond de sa vie par les transformations économiques elles-
iques elles-mêmes, était encore pourchassé par les hommes qui, à tour de rôle, se hissaient au gouvernement. Il n’était pa
nutile, il était dangereux. La foule romaine, nourrie par les apports d’ outre-mer, comblée de distributions gratuites, ent
ereux. La foule romaine, nourrie par les apports d’outre-mer, comblée de distributions gratuites, entretenue aux frais des
. Les dictateurs provisoires aimaient mieux commander à des centaines de milliers d’hommes qui leur devaient tout, et qui,
eurs provisoires aimaient mieux commander à des centaines de milliers d’ hommes qui leur devaient tout, et qui, sustentés p
s par leurs bienfaits, abdiquaient tout, — qu’à des citoyens soucieux de leur dignité, et qui gagnaient leur subsistance a
prix de leur propre effort. Et soudain, vers la période intermédiaire de l’Empire, tout change. Et l’artisanat libre redev
t change. Et l’artisanat libre redevient un des éléments fondamentaux de la production, à l’heure même où l’esclavage décl
ce que l’armée servile ne se recrute plus que l’artisan libre regagne de l’ascendant. Au iie  siècle de notre ère, les gra
crute plus que l’artisan libre regagne de l’ascendant. Au iie  siècle de notre ère, les grandes guerres se font plus rares
font plus rares ; la poussée conquérante s’est brisée à la défensive de certains peuples, qui ne se laissent plus entamer
es empereurs et leurs généraux ne rentrent plus dans la capitale avec d’ interminables cortèges de captifs ! Heureux eux-mê
éraux ne rentrent plus dans la capitale avec d’interminables cortèges de captifs ! Heureux eux-mêmes lorsqu’ils ne laissen
captifs ! Heureux eux-mêmes lorsqu’ils ne laissent point des milliers de prisonniers aux mains de l’ennemi ! Les troupeaux
es lorsqu’ils ne laissent point des milliers de prisonniers aux mains de l’ennemi ! Les troupeaux serviles ont cessé de se
prisonniers aux mains de l’ennemi ! Les troupeaux serviles ont cessé de se renouveler ; ils périssent peu à peu, et alors
veler ; ils périssent peu à peu, et alors une grande terreur s’empare de ceux qui ont la charge de l’État, de cet État aux
à peu, et alors une grande terreur s’empare de ceux qui ont la charge de l’État, de cet État aux attributions multiples et
lors une grande terreur s’empare de ceux qui ont la charge de l’État, de cet État aux attributions multiples et gigantesqu
e la vie du monde impérial. Comment subvenir aux besoins des citoyens de Rome même, toujours plus exigeants ? Comment pare
en plus entraînées dans le tourbillon du luxe, et dont les conditions d’ existence ne cessent de s’affiner et de se compliq
le tourbillon du luxe, et dont les conditions d’existence ne cessent de s’affiner et de se compliquer ? La production man
u luxe, et dont les conditions d’existence ne cessent de s’affiner et de se compliquer ? La production manufacturière, de
sent de s’affiner et de se compliquer ? La production manufacturière, de la laine à la pourpre, de la verrerie à la cérami
compliquer ? La production manufacturière, de la laine à la pourpre, de la verrerie à la céramique, était assurée par les
urée par les ateliers serviles. L’Italie appauvrie ne rend plus assez de froment pour nourrir sa population. C’est alors q
s font appel aux artisans libres. Pour réduire au minimum les chances de ruine, pour garantir le fonctionnement de tous le
uire au minimum les chances de ruine, pour garantir le fonctionnement de tous les services publics et privés, ils transfor
nfiniment ramifiés. Tout homme a sa mission délimitée impérativement, d’ où il ne doit point sortir, à laquelle il ne saura
ir, à laquelle il ne saurait se soustraire, et qu’il lui est interdit de troquer contre une autre. Des artisans sont assig
e troquer contre une autre. Des artisans sont assignés à chaque corps de métier, qu’ils travaillent isolément ou qu’ils ai
lément ou qu’ils aient des ouvriers sous leurs ordres. S’ils manquent de bras, l’administration leur en fournira. Ils céde
e à leurs fils ; leurs biens ne peuvent être affectés qu’à la besogne d’ État, qui leur est imposée. Ils remplissent un dev
t qui surveille les Parthes, comme le curiale qui contrôle la rentrée de l’impôt. La corporation est le cadre normal où év
cadre normal où évolue cet artisanat libre, qui est en réalité privé de toute liberté et astreint au travail forcé. La se
lus vexatoire, plus tyrannique en ses ingérences. Le citoyen n’a plus de vie propre. Il est rivé à perpétuité à sa chaîne 
st rivé à perpétuité à sa chaîne ; il ne pourra ni s’élever au-dessus de sa condition, ni arracher ses descendants au régi
’association professionnelle n’est point, en cette période, un organe de mutualité comme aux premiers siècles, ni une arme
riode, un organe de mutualité comme aux premiers siècles, ni une arme d’ attaque contre la structure sociale, comme à notre
sociale, comme à notre époque. Elle n’apparaît que comme une cellule de la structure sociale, une cellule aux parois rési
ffant. Les historiens s’accordent à signaler l’existence des collèges d’ artisans, dès la période royale, et cette existenc
ux qui ont étudié les rares documents rassemblés à ce sujet. Il y eut de fort bonne heure, et très probablement de tout te
emblés à ce sujet. Il y eut de fort bonne heure, et très probablement de tout temps, des hommes de métier qui appartenaien
t de fort bonne heure, et très probablement de tout temps, des hommes de métier qui appartenaient à la plèbe, et qui éprou
de métier qui appartenaient à la plèbe, et qui éprouvaient le besoin de se grouper, alors même que tout droit politique l
s Hostilius, le troisième roi (672 à 648). La première version, celle de Plutarque, a été le plus communément adoptée. Les
plus communément adoptée. Les corporations auraient-elles été créées de toutes pièces par un monarque ? Il faut interprét
interpréter les assertions, parfois un peu sommaires, des annalistes de Rome, qui aimaient à assigner à des personnages e
es-ci, au surplus, se préoccupaient moins, dans les premiers siècles, de leurs intérêts corporatifs ou de l’autorité qu’el
nt moins, dans les premiers siècles, de leurs intérêts corporatifs ou de l’autorité qu’elles pouvaient acquérir dans les l
ient acquérir dans les luttes civiles, que des cérémonies du culte et de l’inhumation de leurs membres. Elles étaient, ava
ns les luttes civiles, que des cérémonies du culte et de l’inhumation de leurs membres. Elles étaient, avant tout, des mut
ut, des mutualités, dont les adhérents se mettaient sous le patronage d’ une même divinité, et s’engageaient, les uns vis-à
des autres, à se donner une sépulture honorable. Si l’on tient compte de l’importance que la Rome primitive attribuait à t
l’importance que la Rome primitive attribuait à tout ce qui relevait de la religion, l’affirmation ne saurait surprendre.
l’affirmation ne saurait surprendre. En tout cas, l’État serait sorti de ses habitudes, s’il était intervenu pour doter d’
l’État serait sorti de ses habitudes, s’il était intervenu pour doter d’ un culte un groupement d’hommes plus ou moins comp
s habitudes, s’il était intervenu pour doter d’un culte un groupement d’ hommes plus ou moins compact. Selon toute vraisemb
utoriser ou à en consacrer la formation. Quoi qu’il en soit, on admet d’ ordinaire que huit de ces associations surgirent à
acrer la formation. Quoi qu’il en soit, on admet d’ordinaire que huit de ces associations surgirent à la fois. Il est inté
que huit de ces associations surgirent à la fois. Il est intéressant de les énumérer, car leur nom seul indique que certa
eur nom seul indique que certaines industries s’étaient déjà séparées de l’activité domestique, et que d’autres ne s’en ét
enseigne en même temps que l’artisanat s’exerçait dans des catégories d’ occupations très diverses : elle mesure par suite
vile. Les huit corporations du viie  siècle furent celles des joueurs de flûtes, des fondeurs en or, des forgerons, des te
du fer ne s’étaient pas encore groupés, ce qui prouve que le travail de ce métal restait ou inconnu à Rome, ou en tout ca
ont pu établir qu’il y ait eu une hiérarchie entre les 8 corporations de Numa, en dépit du témoignage que Pline l’Ancien n
particulière du rôle même qu’elles étaient appelées à jouer en temps de guerre. Ce qui est sûr, c’est que toutes se compo
e guerre. Ce qui est sûr, c’est que toutes se composaient à l’origine d’ hommes libres ; et comment, avec les idées qui rég
bres des collèges. Formés essentiellement pour assurer la célébration de rites assez compliqués, les collèges donnèrent un
llèges donnèrent un cadre à la défense professionnelle, un instrument de lutte à la plèbe, qui poursuivait le nivellement
pas étrangers aux sécessions du peuple sur les collines des environs de Rome, sécessions qui vainquirent à plusieurs repr
eprises les résistances des patriciens. Mais si les premiers collèges de Numa durèrent jusqu’à la fin de la République ou
iciens. Mais si les premiers collèges de Numa durèrent jusqu’à la fin de la République ou même de l’Empire, en se transfor
ers collèges de Numa durèrent jusqu’à la fin de la République ou même de l’Empire, en se transformant et en grossissant, b
ssissant, bien entendu, leurs contingents, le nombre des associations de cette nature ne progressa que lentement jusqu’au
D’une part, il absorbait les affranchis, qui atteignaient à un total de plusieurs milliers chaque année. De l’autre, il r
chis, qui atteignaient à un total de plusieurs milliers chaque année. De l’autre, il recevait dans ses rangs les petits pr
e des latifundia déracinait du sol natal. Mais la puissance numérique de cet artisanat grandissait beaucoup plus vite que
ssait beaucoup plus vite que la somme des emplois disponibles. Il fut d’ autant plus incité à créer des groupements profess
essionnels que la vie était plus malaisée, et qu’il était plus urgent d’ assurer la défense corporative. Entre les guerres
que les corporations pussent beaucoup se diversifier. Les fabricants d’ anneaux, les orfèvres, les marchands de couronnes,
se diversifier. Les fabricants d’anneaux, les orfèvres, les marchands de couronnes, les maçons du bâtiment formèrent les p
les plus actives. Les foulons, les bouchers les cordiers, les scieurs de pierres constituèrent aussi des organismes nouvea
aussi des organismes nouveaux. Rome n’eut, du reste, pas le monopole de ce régime, car un peu partout les artisans compri
de ce régime, car un peu partout les artisans comprirent la nécessité d’ une union, qui leur permettrait de mieux résister
es artisans comprirent la nécessité d’une union, qui leur permettrait de mieux résister à la poussée servile. Les bouchers
t de mieux résister à la poussée servile. Les bouchers, les marchands de bétail, les cuisiniers s’associèrent à Préneste,
rplus des objectifs très variés. Certains se préoccupaient uniquement de venir en aide à leurs membres, et de leur prépare
ains se préoccupaient uniquement de venir en aide à leurs membres, et de leur préparer des funérailles convenables ; on pr
statutaire, ou bien encore l’on ensevelissait le défunt dans un champ de sépulture commun. D’autres collèges se proposaien
un champ de sépulture commun. D’autres collèges se proposaient un but d’ amusement, d’autres s’organisaient pour les luttes
ctorales, et vendaient, en gros, au plus fort acquéreur les suffrages de leurs affiliés. Ceux qui étaient proprement profe
étariat libre. On y trouvait des ouvriers non qualifiés, des ouvriers d’ art, des marchands, des agents d’affaires, des cou
ouvriers non qualifiés, des ouvriers d’art, des marchands, des agents d’ affaires, des courtiers, même des employés subalte
, des agents d’affaires, des courtiers, même des employés subalternes de magistrats, et les affranchis y étaient reçus tou
affranchis y étaient reçus tout comme les libérés. Ces corporations, de l’aveu des historiens les plus qualifiés, restère
ementation, à toute immixtion officielle durant la plus grande partie de la République. La loi ne les autorisait pas, mais
as, mais ne les prohibait pas non plus, en sorte qu’elles jouissaient d’ une situation de fait, et qu’à condition de ne poi
prohibait pas non plus, en sorte qu’elles jouissaient d’une situation de fait, et qu’à condition de ne point tenir des réu
t qu’à condition de ne point tenir des réunions clandestines capables d’ éveiller les craintes ou les susceptibilités du po
aintes ou les susceptibilités du pouvoir elles avaient pleine licence de recruter des membres, d’alimenter une caisse comm
ités du pouvoir elles avaient pleine licence de recruter des membres, d’ alimenter une caisse commune, et de convoquer des
e licence de recruter des membres, d’alimenter une caisse commune, et de convoquer des assemblées. En somme, pendant des c
mune, et de convoquer des assemblées. En somme, pendant des centaines d’ années, aucune vexation administrative ne vint con
guerres civiles eurent commencé à ensanglanter Rome, et que les chefs d’ armée voulurent chercher des appuis dans la plèbe
et que les chefs d’armée voulurent chercher des appuis dans la plèbe de la métropole. Les pères conscrits profitèrent de
appuis dans la plèbe de la métropole. Les pères conscrits profitèrent de la conjuration de Catilina, à laquelle on mêla ce
be de la métropole. Les pères conscrits profitèrent de la conjuration de Catilina, à laquelle on mêla certains groupements
e la conjuration de Catilina, à laquelle on mêla certains groupements d’ artisans, pour supprimer la plupart des collèges.
des collèges. Une faible minorité, ceux qui n’étaient point qualifiés de dangereux pour la sécurité de l’État, purent seul
ité, ceux qui n’étaient point qualifiés de dangereux pour la sécurité de l’État, purent seuls subsister. Dix ans plus tard
it toutes les associations professionnelles, hors celles qui dataient de Numa. Il porta de ce fait une grave atteinte à l’
ciations professionnelles, hors celles qui dataient de Numa. Il porta de ce fait une grave atteinte à l’artisanat libre, q
llèges opérèrent, en quelque sorte, leur résurrection dans les années de troubles qui suivirent l’assassinat du dictateur.
en Bithynie, ou mieux fit interdire par Pline le Jeune, les sociétés d’ artisans. Le permis fut donné, suivant le cas, par
fut donné, suivant le cas, par le prince ou par le Sénat, et le droit de surveillance appartenait corrélativement à l’une
enait corrélativement à l’une ou à l’autre de ces autorités. Le droit de dissolution subsistait du reste intact. Ce fut Ma
reste intact. Ce fut Marc-Aurèle qui conféra aux collèges la capacité de recevoir des legs, et qui, à vrai dire, ouvrit so
les corporations qu’à regret, croyant qu’elles abritaient des foyers de sédition. La monarchie Orientale qui s’érige alor
s’affirme généralement, la crise économique qui se révèle, le besoin de créer des impôts, tout a contribué à la précipite
ctionnaire soudé à des fonctionnaires de même espèce, et qui est tenu de se livrer toujours à la même production, sous pei
t qui est tenu de se livrer toujours à la même production, sous peine d’ encourir la colère du prince. Le régime du travail
s membres du collège sont assujettis à des obligations et bénéficient de privilèges qu’il importe de connaître. Les obliga
sujettis à des obligations et bénéficient de privilèges qu’il importe de connaître. Les obligations portent à la fois sur
les biens et sur les personnes. Les biens des incorporés sont grevés d’ une dette contractée vis-à-vis de l’État, et que r
la charge qui leur est confiée, jusqu’à concurrence des trois quarts de leur fortune. Leur industrie suppose d’ailleurs u
que les charcutiers sont responsables, sur leurs propres ressources, de l’insuffisance des approvisionnements. Quant aux
Quant aux personnes, libres en théorie, elles sont en fait au service de l’État, affectées à une destination à laquelle il
ctées à une destination à laquelle il devient de plus en plus malaisé d’ échapper. Il faut donc travailler soi-même, et s’e
r soi-même, et s’entourer des collaborateurs nécessaires à l’exercice de la tâche. Parmi ces artisans libres, il en est qu
ra que les charcutiers peinent jour et nuit pour le peuple. On essaye de se soustraire à sa fonction en aliénant ses biens
e et l’État ne saurait sans péril tolérer le chômage. On serait tenté de s’évader, par la fuite, de cette rigoureuse contr
péril tolérer le chômage. On serait tenté de s’évader, par la fuite, de cette rigoureuse contrainte, mais les sévérités d
rtion presque impossible. En 371, Valens déclare que les naviculaires d’ Orient ont assumé une charge perpétuelle. Ce régim
que cette hérédité ne surprend, ne froisse personne. Une constitution de 371 établit que quiconque épousera la fille d’un
onne. Une constitution de 371 établit que quiconque épousera la fille d’ un pêcheur de pourpre sera incorporé à la professi
stitution de 371 établit que quiconque épousera la fille d’un pêcheur de pourpre sera incorporé à la profession du beau-pè
incorporé à la profession du beau-père. C’est surtout pour le métier de mineur, dur, mal payé, que les empereurs adoptent
t pour le métier de mineur, dur, mal payé, que les empereurs adoptent de multiples précautions et prennent des disposition
nt des dispositions draconiennes. Valens et Valentinien Ier ordonnent de traquer les fugitifs et de châtier sévèrement ceu
ennes. Valens et Valentinien Ier ordonnent de traquer les fugitifs et de châtier sévèrement ceux qui les recéleront. Bien
ement ceux qui les recéleront. Bien plus, pour assurer le recrutement de certaines professions, on attribue par force aux
iliaires plus ou moins bien préparés. Justinien donnera les vagabonds de Constantinople aux boulangers, mais il est probab
crime social, digne des pénalités les plus effroyables, aux empereurs de la fin. Il ne semble pas que les chômages concert
s privilèges divers. L’égalité n’était point le signe caractéristique de la société impériale, qui offrait les hiérarchies
complexes. Chaque citoyen était rangé dans une catégorie déterminée, d’ où il ne pouvait guère émigrer à sa guise, et cett
pouvait guère émigrer à sa guise, et cette catégorie se différenciait de ses voisines par les droits et par les charges qu
et plus ou moins bien rétribué en soi, un sacrifice total ou partiel de leur fortune, les empereurs comprirent la nécessi
tal ou partiel de leur fortune, les empereurs comprirent la nécessité de les attacher au système par la distribution de pr
omprirent la nécessité de les attacher au système par la distribution de prérogatives variables. Ces prérogatives consista
es risques pécuniaires souvent considérables ; dans l’exemption aussi de la tutelle qui effraya toujours les Romains ; dan
soustraits à toute obligation politique, s’ils possédaient un navire d’ une contenance de 50 000 boisseaux, ou cinq navire
te obligation politique, s’ils possédaient un navire d’une contenance de 50 000 boisseaux, ou cinq navires d’une contenanc
aient un navire d’une contenance de 50 000 boisseaux, ou cinq navires d’ une contenance de 10 000. Le même prince assura le
’une contenance de 50 000 boisseaux, ou cinq navires d’une contenance de 10 000. Le même prince assura les marchands de bl
vires d’une contenance de 10 000. Le même prince assura les marchands de blé contre les tempêtes. Il leur conféra, comme a
ands de blé contre les tempêtes. Il leur conféra, comme aux marchands d’ huile, la dispense de l’impôt direct. Caracalla gé
s tempêtes. Il leur conféra, comme aux marchands d’huile, la dispense de l’impôt direct. Caracalla généralisa les immunité
e armée. Si l’on songe au caractère militaire que l’empire ne cessait d’ offrir, la concession se révélera de haute importa
militaire que l’empire ne cessait d’offrir, la concession se révélera de haute importance, et, à elle seule, attesterait l
à bas prix le blé expédié au Trésor par les provinces, et disposaient de bâtiments affectés à ce dépôt. Les naviculaires,
re dans l’ensemble. Nous savons seulement que Constantin donna à ceux d’ Orient un solidus ou 15 fr. 85 par 1 000 boisseaux
85 par 1 000 boisseaux transportés, et qu’il leur fournissait du bois de construction. Ils gardaient aussi 40 % du froment
it du bois de construction. Ils gardaient aussi 40 % du froment amené d’ Asie Mineure ou d’Égypte. Les charcutiers de Rome,
truction. Ils gardaient aussi 40 % du froment amené d’Asie Mineure ou d’ Égypte. Les charcutiers de Rome, en compensation d
ssi 40 % du froment amené d’Asie Mineure ou d’Égypte. Les charcutiers de Rome, en compensation de leurs risques, furent gr
d’Asie Mineure ou d’Égypte. Les charcutiers de Rome, en compensation de leurs risques, furent gratifiés, à dater de 367,
de Rome, en compensation de leurs risques, furent gratifiés, à dater de 367, de 160 000 amphores de vin et conservaient 5
, en compensation de leurs risques, furent gratifiés, à dater de 367, de 160 000 amphores de vin et conservaient 5 % du la
leurs risques, furent gratifiés, à dater de 367, de 160 000 amphores de vin et conservaient 5 % du lard qu’ils livraient.
ores de vin et conservaient 5 % du lard qu’ils livraient. Les foulons de la capitale jouissaient d’une source qui leur éta
5 % du lard qu’ils livraient. Les foulons de la capitale jouissaient d’ une source qui leur était réservée. Les chaufourni
source qui leur était réservée. Les chaufourniers avaient le monopole de la fourniture de la chaux pour l’État, et obtenai
tait réservée. Les chaufourniers avaient le monopole de la fourniture de la chaux pour l’État, et obtenaient une amphore d
e de la fourniture de la chaux pour l’État, et obtenaient une amphore de vin par trois charretées. Les monopoles, au surpl
caractère public, qui pourvoyaient à la subsistance et à la sécurité de la masse : naviculaires, boulangers, charcutiers 
, tignarii ou artisans du bois, lapidarii et marmorarii, travailleurs de la pierre et du marbre, centonarii ou fabricants
rii, travailleurs de la pierre et du marbre, centonarii ou fabricants de couvertures ; medici ou médecins, aquarii ou port
u fabricants de couvertures ; medici ou médecins, aquarii ou porteurs d’ eau, potiers, fabricants de nattes ; et tout natur
 ; medici ou médecins, aquarii ou porteurs d’eau, potiers, fabricants de nattes ; et tout naturellement les charges imposé
pas une organisation uniforme. L’homogénéité des sociétés n’était pas d’ ordinaire totale, au point de vue professionnel. S
otale, au point de vue professionnel. Souvent, le nombre des artisans d’ un métier ne semblait pas assez élevé pour qu’ils
aux femmes, on ignore si l’entrée leur fut accordée dans les sociétés d’ hommes. Celles-ci continrent jusqu’à 1 200 et 1 50
eu à peu évanouies. Chaque collège avait un album ou liste officielle de ses adhérents, parmi lesquels il distinguait les
ément du pouvoir, et ces chefs administraient la propriété collective de la corporation, propriété qui offrait parfois une
offrait parfois une réelle extension. C’est ainsi que les boulangers de Rome avaient des terres en Europe et en Afrique,
ait préposé à cette surveillance. Les collèges possédaient des locaux de réunion, et leur caractère philanthropique et aus
a jusqu’à la fin. Ils entretenaient des œuvres charitables, au profit de leurs membres étreints par la misère ou par une c
aient des prêts, secouraient les veuves. Ils se préoccupaient surtout de procurer à leurs affiliés une sépulture décente,
rer à leurs affiliés une sépulture décente, soit en versant une prime de décès à la famille, soit en les faisant directeme
soit en les faisant directement ensevelir à leurs frais. Les foulons d’ Aquilée, les muletiers de Vérone avaient leurs cim
ctement ensevelir à leurs frais. Les foulons d’Aquilée, les muletiers de Vérone avaient leurs cimetières qui leur étaient
leurs cimetières qui leur étaient strictement réservés. Les ouvriers d’ aqueducs à Venouse, les orfèvres à Cœsarea, les co
riers d’aqueducs à Venouse, les orfèvres à Cœsarea, les constructeurs de navires à Arles, les brodeurs à Rome, érigèrent d
t généralement lieu en grande pompe, — tous les adhérents étant tenus d’ y assister, et leur absence étant quelquefois sanc
porations. Dès Alexandre Sévère, elles atteignaient à Rome au chiffre de 32, et certainement leur effectif se développa en
t une histoire compliquée, tels les naviculaires qui amenaient le blé d’ Égypte à Pouzzoles, puis à Ostie, et qui transmett
parmi les plus importants et qu’on retrouve sur le Rhône, sur le lac de Garde, à Vérone, à Côme, à Narbonne, sur l’Aar, à
nt, étaient appelés à constituer des groupements sur toute la surface de l’empire. Ceux de Rome étaient 458 au ive  siècle
s à constituer des groupements sur toute la surface de l’empire. Ceux de Rome étaient 458 au ive  siècle. Ils devaient cui
458 au ive  siècle. Ils devaient cuire chacun au moins 100 boisseaux de blé quotidiennement, et étaient subordonnés à la
ux de blé quotidiennement, et étaient subordonnés à la fois au préfet de la ville et au préfet de l’annone. Très considéré
, et étaient subordonnés à la fois au préfet de la ville et au préfet de l’annone. Très considérés aussi étaient les suari
s aussi étaient les suarii ou charcutiers, qui ne se contentaient pas d’ abattre les porcs et d’en vendre les parties, mais
rii ou charcutiers, qui ne se contentaient pas d’abattre les porcs et d’ en vendre les parties, mais qui allaient chercher
urnissaient la chaux, et qui étaient formés en collèges dans quantité de villes de province ; les marchands d’huile, qui s
t la chaux, et qui étaient formés en collèges dans quantité de villes de province ; les marchands d’huile, qui s’associère
ormés en collèges dans quantité de villes de province ; les marchands d’ huile, qui s’associèrent à dater du iie  siècle, e
n établissant leurs sièges surtout à Rome et à Ostie ; les négociants de vins en gros, auxquels Alexandre Sévère donna une
orii ou négociants en bois. Dans 140 villes, se révèle l’une au moins de ces trois dernières corporations. Waltzing, qui e
dernières corporations. Waltzing, qui est, en la matière, l’historien de beaucoup le plus autorisé, donne, pour les cités
ur les cités provinciales, des énumérations qui attestent l’expansion de la vie corporative, signalant les musiciens de Ca
attestent l’expansion de la vie corporative, signalant les musiciens de Casinum, les porteurs d’eau de Venouse, les batte
la vie corporative, signalant les musiciens de Casinum, les porteurs d’ eau de Venouse, les batteurs d’argent de Smyrne, l
e corporative, signalant les musiciens de Casinum, les porteurs d’eau de Venouse, les batteurs d’argent de Smyrne, les mul
les musiciens de Casinum, les porteurs d’eau de Venouse, les batteurs d’ argent de Smyrne, les muletiers de Polentia, les o
iens de Casinum, les porteurs d’eau de Venouse, les batteurs d’argent de Smyrne, les muletiers de Polentia, les orfèvres d
eurs d’eau de Venouse, les batteurs d’argent de Smyrne, les muletiers de Polentia, les orfèvres de Pompei, les tonneliers
batteurs d’argent de Smyrne, les muletiers de Polentia, les orfèvres de Pompei, les tonneliers de Tibur, les bijoutiers d
ne, les muletiers de Polentia, les orfèvres de Pompei, les tonneliers de Tibur, les bijoutiers de Cœsarea, les forgerons d
ntia, les orfèvres de Pompei, les tonneliers de Tibur, les bijoutiers de Cœsarea, les forgerons de Dijon, les maçons de Co
ei, les tonneliers de Tibur, les bijoutiers de Cœsarea, les forgerons de Dijon, les maçons de Cordoue, d’Arles, de Nîmes,
Tibur, les bijoutiers de Cœsarea, les forgerons de Dijon, les maçons de Cordoue, d’Arles, de Nîmes, les cuisiniers de Col
bijoutiers de Cœsarea, les forgerons de Dijon, les maçons de Cordoue, d’ Arles, de Nîmes, les cuisiniers de Cologne, les fo
s de Cœsarea, les forgerons de Dijon, les maçons de Cordoue, d’Arles, de Nîmes, les cuisiniers de Cologne, les foulons de
ns de Dijon, les maçons de Cordoue, d’Arles, de Nîmes, les cuisiniers de Cologne, les foulons de Carthage, les teinturiers
de Cordoue, d’Arles, de Nîmes, les cuisiniers de Cologne, les foulons de Carthage, les teinturiers de Thessalonique. Pour
, les cuisiniers de Cologne, les foulons de Carthage, les teinturiers de Thessalonique. Pour la Gaule, Lyon et Narbonne su
arer à nos syndicats modernes ; elles ne peuvent être rapprochées que de nos corporations du moyen âge et, avec plus de ré
t être rapprochées que de nos corporations du moyen âge et, avec plus de réserves encore, des groupements de la petite ind
ations du moyen âge et, avec plus de réserves encore, des groupements de la petite industrie que l’Allemagne et surtout l’
e l’Allemagne et surtout l’Autriche ont essayé, vainement au surplus, de reconstituer dans ces dernières années. Le syndic
vre une brèche dans l’État, dont il sape les racines ; la corporation d’ autrefois était un organe de cet État, dont elle d
dont il sape les racines ; la corporation d’autrefois était un organe de cet État, dont elle devait prolonger l’existence.
ur à tout massacrer : Hier, maman avait écrit à B…, frère du médecin de l’Impératrice, et aujourd’hui il est venu chez no
n de l’Impératrice, et aujourd’hui il est venu chez nous. Il s’occupe de peinture. Après cette visite, nous sortons. Oh !
saletés ! Nous avons passé par le Corso, la via Gregoriana, le Forum d’ Adrien, le Forum de Rome, nous avons vu les portes
ns passé par le Corso, la via Gregoriana, le Forum d’Adrien, le Forum de Rome, nous avons vu les portes de Septime-Sévère,
oriana, le Forum d’Adrien, le Forum de Rome, nous avons vu les portes de Septime-Sévère, de Constantin, la via Pia, le Col
Adrien, le Forum de Rome, nous avons vu les portes de Septime-Sévère, de Constantin, la via Pia, le Colisée, mais tout est
, des statues partout. Qu’y aurait-il donc à Rome, s’il n’y avait pas de statues ? Du haut du Pincio nous avons regardé la
vait pas de statues ? Du haut du Pincio nous avons regardé la coupole de Saint-Pierre et aussi toute la ville ; je suis co
la coupole de Saint-Pierre et aussi toute la ville ; je suis contente de la trouver pas trop grande, elle sera plus facile
sse et elle se propose ceci : « Je veux me faire une robe comme celle de Béatrice de Dante. » Le lendemain, elle écrit dan
e une preuve du mensonge des cartes. Hier, j’ai fait venir une espèce de sorcière et elle m’a fait la bonne aventure. Elle
e espèce de sorcière et elle m’a fait la bonne aventure. Elle m’a dit d’ appeler celui que je veux. J’ai appelé A… et cette
cette femme m’a dit qu’il ne pouvait vivre sans moi ; qu’il se meurt de tristesse et de jalousie et il est jaloux surtout
dit qu’il ne pouvait vivre sans moi ; qu’il se meurt de tristesse et de jalousie et il est jaloux surtout parce qu’une mé
u lundi 24 janvier au 10 février 1876 : Rome, hôtel de Londres, place d’ Espagne. Je jure que toutes phrases tragiques et d
de Londres, place d’Espagne. Je jure que toutes phrases tragiques et de jalousie sur A… étaient écrites sous le coup de l
phrases tragiques et de jalousie sur A… étaient écrites sous le coup de lectures romanesques et qu’en les écrivant je n’y
up ces exagérations. Les lignes ci-dessus, on ne pouvait les omettre d’ une fragmentation, sans manquer de loyauté envers
i-dessus, on ne pouvait les omettre d’une fragmentation, sans manquer de loyauté envers leur gracieux et fantasque auteur.
nvers leur gracieux et fantasque auteur. Elles ne m’empêcheront point de dire : rien de ce qui était futile, en son temps,
ieux et fantasque auteur. Elles ne m’empêcheront point de dire : rien de ce qui était futile, en son temps, n’a été étrang
peut compter pour un chef-d’œuvre du genre. Sous les allures modestes d’ un ouvrage de vulgarisation, c’est un travail prof
pour un chef-d’œuvre du genre. Sous les allures modestes d’un ouvrage de vulgarisation, c’est un travail profondément orig
st un travail profondément original, où l’auteur n’use pas un instant de renseignements de seconde main. Il a compulsé les
ondément original, où l’auteur n’use pas un instant de renseignements de seconde main. Il a compulsé les archives, visité
documentation aussi irrécusable qu’abondante, il a éclairé et élucidé de façon décisive, en tous ses coins et recoins, un
e, en tous ses coins et recoins, un sujet comportant jusqu’ici nombre de points obscurs ou controversés. Mais M. de La Lau
La Laurencie ne connaît pas seulement l’existence et les productions de Lully, son érudition n’est pas moins inépuisable
est pas moins inépuisable et sûre à l’égard du milieu ambiant évoqué, de l’époque entière où fleurit son héros, et son réc
e, plat devant les puissants, arrogant et brutal avec les faibles, et de mœurs aussi peu recommandables que son caractère.
et de mœurs aussi peu recommandables que son caractère. Les intrigues de cet arriviste forcené associaient au toupet les g
colta la plus extraordinaire fortune qu’aient enregistrée les annales de l’art sonore. Durant un tiers de siècle, ce pitre
une qu’aient enregistrée les annales de l’art sonore. Durant un tiers de siècle, ce pitre accapara et monopolisa la musiqu
nt. Le cas est unique et intéressant à étudier. En réalité, il s’agit de la création d’une forme d’art qui a fait son chem
unique et intéressant à étudier. En réalité, il s’agit de la création d’ une forme d’art qui a fait son chemin depuis, d’un
téressant à étudier. En réalité, il s’agit de la création d’une forme d’ art qui a fait son chemin depuis, d’une forme qui
s’agit de la création d’une forme d’art qui a fait son chemin depuis, d’ une forme qui fut et est restée si longtemps « nat
rement que l’opéra français. Et c’est l’opportunisme, la malléabilité d’ assimilation d’un Italien roublard qui en cristall
éra français. Et c’est l’opportunisme, la malléabilité d’assimilation d’ un Italien roublard qui en cristallisa décidément
cien » Wagner. M. de la Laurencie montre que l’opéra est né peu à peu d’ une amplification du ballet de Cour. Dans ce cadre
cie montre que l’opéra est né peu à peu d’une amplification du ballet de Cour. Dans ce cadre fastueux et traditionnel, Lul
et traditionnel, Lully installe en souveraine la tragédie, aux côtés de laquelle la musique ne remplit qu’un rôle ancilla
xpressément subordonné. Ce qui est l’essentiel ici, c’est le discours de la parole, à qui sont adjoints rythme et son, mai
admet aucun conflit intérieur ». On n’y découvre pas la moindre trace de cette humanité éternelle qui, chez Monteverdi, no
ous point si violemment encore à l’heure actuelle. Avec son méli-mélo de décor, de machinerie, de cortèges, de dialogues o
si violemment encore à l’heure actuelle. Avec son méli-mélo de décor, de machinerie, de cortèges, de dialogues ou airs lan
ncore à l’heure actuelle. Avec son méli-mélo de décor, de machinerie, de cortèges, de dialogues ou airs langoureux coupés
re actuelle. Avec son méli-mélo de décor, de machinerie, de cortèges, de dialogues ou airs langoureux coupés d’intermèdes
r, de machinerie, de cortèges, de dialogues ou airs langoureux coupés d’ intermèdes dansés, son succès triomphal démontre q
ompeux et inane est l’une des manifestations les plus représentatives de cet « art de société » dont depuis deux cents ans
ne est l’une des manifestations les plus représentatives de cet « art de société » dont depuis deux cents ans notre génie
aîne comme un boulet le poids mort, une éloquente émanation spontanée de ce « Grand Siècle » auquel nous devons tout l’abs
ilité françaises. Il semble pourtant que Lully n’ait pas été dépourvu de quelque génialité native. Il fut d’une fécondité
que Lully n’ait pas été dépourvu de quelque génialité native. Il fut d’ une fécondité peu commune. Sa verve mélodique est
e. Il fut d’une fécondité peu commune. Sa verve mélodique est souvent d’ une indéniable verdeur, et parfois d’un ingénu sen
. Sa verve mélodique est souvent d’une indéniable verdeur, et parfois d’ un ingénu sentiment populaire. Il paraît avoir fix
nt populaire. Il paraît avoir fixé une forme, d’ailleurs transitoire, de l’Ouverture et doté la chorégraphie des « airs de
lleurs transitoire, de l’Ouverture et doté la chorégraphie des « airs de vitesse ». C’est le plus clair de son bagage de m
et doté la chorégraphie des « airs de vitesse ». C’est le plus clair de son bagage de musicien. Son harmonie, plate et ba
orégraphie des « airs de vitesse ». C’est le plus clair de son bagage de musicien. Son harmonie, plate et banale, est auss
banale, est aussi quelconque que son écriture ; le tout est un tissu de lieux communs. Musicalement on ne s’expliquerait
mmuns. Musicalement on ne s’expliquerait pas la gloire et l’influence de Lully. Mais le fondateur de « l’Opéra français »
expliquerait pas la gloire et l’influence de Lully. Mais le fondateur de « l’Opéra français » fut avant tout un amuseur, e
seur, et la musique n’était qu’un élément, au fond presque accessoire de l’art de cet imprésario. Musées et collections
la musique n’était qu’un élément, au fond presque accessoire de l’art de cet imprésario. Musées et collections August
s Acquisitions du Musée du Louvre (suite) [extrait] […] les Musées de France, n° 4, avec planche. — On trouvera dans ce
cette même livraison et dans la précédente la reproduction hors texte de la Madone de Neroccio di Bartolommeo dont nous av
vraison et dans la précédente la reproduction hors texte de la Madone de Neroccio di Bartolommeo dont nous avons parlé dan
ée des Arts décoratifs [extrait] Continuant la série ininterrompue de ses intéressantes manifestations d’art, le Musée
Continuant la série ininterrompue de ses intéressantes manifestations d’ art, le Musée des Arts décoratifs a ouvert depuis
ons simultanées […]. — L’an dernier, on nous avait montré l’influence de la Chine sur le goût français au xviiie  siècle.
suivant cette ingénieuse idée, on nous donne cette année le spectacle de d’orientalisme introduit dans les mœurs et dans l
vant cette ingénieuse idée, on nous donne cette année le spectacle de d’ orientalisme introduit dans les mœurs et dans l’ar
le spectacle de d’orientalisme introduit dans les mœurs et dans l’art de ce même xviiie  siècle, de ces « turqueries » ver
sme introduit dans les mœurs et dans l’art de ce même xviiie  siècle, de ces « turqueries » vers lesquelles, par une piqua
lles, par une piquante coïncidence qui fait ressembler les visiteuses de cette exposition à des sœurs lointaines des figur
accrochées aux murs, nos modes féminines actuelles semblent incliner de nouveau. Sans remonter jusqu’aux témoignages de l
les semblent incliner de nouveau. Sans remonter jusqu’aux témoignages de la curiosité que les artistes, dès le xve  siècle
ec ces contrées ou ramenaient des prisonniers des côtes barbaresques ( de cette époque, l’exposition nous montre les médail
barbaresques (de cette époque, l’exposition nous montre les médailles de Mahomet II par Gentile Bellini, Bertoldo, Costanz
r Gentile Bellini, Bertoldo, Costanzo et Matteo da Pasti, des dessins de Pisanello, etc. ; et, plus tard, Tiepolo continue
, etc. ; et, plus tard, Tiepolo continuera la tradition, en des têtes d’ Orientaux modelées d’une pâte savoureuse) ; […].
d, Tiepolo continuera la tradition, en des têtes d’Orientaux modelées d’ une pâte savoureuse) ; […]. L’Exposition du Mus
 ; […]. L’Exposition du Musée Galliera [extrait] À l’exposition de la Légion d’Honneur a succédé, dans les salles de
Exposition du Musée Galliera [extrait] À l’exposition de la Légion d’ Honneur a succédé, dans les salles de droite du re
] À l’exposition de la Légion d’Honneur a succédé, dans les salles de droite du rez-de-chaussée, l’exposition des aquar
les salles de droite du rez-de-chaussée, l’exposition des aquarelles de décors et de costumes exécutées par le peintre Lé
e droite du rez-de-chaussée, l’exposition des aquarelles de décors et de costumes exécutées par le peintre Léon Bakst pour
quelques années, chaque été, font courir tout Paris et pour la pièce de M. d’Annunzio, le Martyre de saint Sébastien, — c
font courir tout Paris et pour la pièce de M. d’Annunzio, le Martyre de saint Sébastien, — créations raffinées de coloris
e M. d’Annunzio, le Martyre de saint Sébastien, — créations raffinées de coloriste dont M. Gustave Kahn a parlé ici même i
alogue, paru récemment chez Lacoste à Madrid, des sculptures du Musée de Madrid, rédigé par le conservateur de la section,
Madrid, des sculptures du Musée de Madrid, rédigé par le conservateur de la section, M. Barron (in-8, 299 p. av. 92 planch
es proviennent, pour la plupart, des collections formées par les rois d’ Espagne Charles-Quint, Philippe II, Philippe V, et
e V, et par la reine Isabelle Farnèse. On y remarque particulièrement de belles œuvres grecques et romaines (la Vénus de M
u, un Narcisse, un Castor et Pollux, un Ganymède, etc.), et une série de bustes de personnages princiers par Léon Leoni et
isse, un Castor et Pollux, un Ganymède, etc.), et une série de bustes de personnages princiers par Léon Leoni et Pompeo Le
ent où s’imprime cette chronique, nous arrive la nouvelle stupéfiante de la disparition de la Joconde du musée du Louvre.
ette chronique, nous arrive la nouvelle stupéfiante de la disparition de la Joconde du musée du Louvre. Nous ne pouvons au
nique nous n’ayons pas à déplorer la perte définitive du chef-d’œuvre de Léonard. Chronique de Bruxelles. La représent
éplorer la perte définitive du chef-d’œuvre de Léonard. Chronique de Bruxelles. La représentation de « Savonarole » d’
hef-d’œuvre de Léonard. Chronique de Bruxelles. La représentation de « Savonarole » d’Ivan Gilkin Georges Eekhoud.
nard. Chronique de Bruxelles. La représentation de « Savonarole » d’ Ivan Gilkin Georges Eekhoud. Tome XCIII, numéro
I, numéro 341, 1er septembre 1911, p. 200-204 [202]. À Bruxelles rien de bien intéressant, si ce ne fut la remarquable rep
en intéressant, si ce ne fut la remarquable représentation en juillet de Savonarole, le drame historique du poète Ivan Gil
istorique du poète Ivan Gilkin. Vous avez dit les mérites littéraires de cette œuvre, valant surtout par la profonde compo
sque du Florence de la Renaissance. Grâce à l’intervention pécuniaire de la ville de Bruxelles et au zèle, au talent, à la
ence de la Renaissance. Grâce à l’intervention pécuniaire de la ville de Bruxelles et au zèle, au talent, à la conscience
de Bruxelles et au zèle, au talent, à la conscience et à l’émulation de nos cercles dramatiques, fédérés pour la circonst
de nos cercles dramatiques, fédérés pour la circonstance, la première de Savonarole fut un événement artistique auquel le
événement artistique auquel le programme des fêtes nationales permit de donner un lendemain. Après avoir obtenu un vif su
ar Valery Larbaud, 1,50, V. Beaumont M. Valery Larbaud a entrepris de publier une « Nouvelle Collection Britannique » e
tannique » et il débute en traduisant avec un art parfait un fragment de Walter Savage Landor, qu’il appelle « le Prince d
, à la fois, dit-il, le plus singulier et le moins connu des ouvrages de Landor. Il ne figure pas dans les œuvres complète
nu des ouvrages de Landor. Il ne figure pas dans les œuvres complètes de l’auteur : on ne le trouve que dans les numéros d
s œuvres complètes de l’auteur : on ne le trouve que dans les numéros d’ une des nombreuses et éphémères revues que dirigea
unt ; il figura au sommaire du Monthly Repository, à partir du numéro d’ août 1837 jusqu’au numéro d’avril 1838, le dernier
du Monthly Repository, à partir du numéro d’août 1837 jusqu’au numéro d’ avril 1838, le dernier de la revue, et dans lequel
partir du numéro d’août 1837 jusqu’au numéro d’avril 1838, le dernier de la revue, et dans lequel Leigh Hunt donna les soi
a revue, et dans lequel Leigh Hunt donna les soixante dernières pages de l’œuvre de Landor. Le fragment qu’a traduit M. Va
dans lequel Leigh Hunt donna les soixante dernières pages de l’œuvre de Landor. Le fragment qu’a traduit M. Valery Larbau
alery Larbaud forme un récit complet. Il représente la dixième partie de l’ouvrage entier. Mais ces cinquante pages suffis
nglaise des fragments connus ou inconnus ayant l’intérêt et la valeur de celui-ci. Memento [extrait] Des seize artic
et la valeur de celui-ci. Memento [extrait] Des seize articles de la Fortnightly Review, signalons ceux qui ont un
mbre 1911, p. 367-370 [367-368]. Ce tableau n’était célèbre au-dessus de tout dans le public que parce qu’on l’avait situé
essus de tout dans le public que parce qu’on l’avait situé à la place d’ honneur du Louvre. Mis au même rang que tel autre
rie, sa disparition n’eût pas suscité le même émoi. Est-ce un miracle d’ art ou n’est-ce que de la peinture très habile ? J
eût pas suscité le même émoi. Est-ce un miracle d’art ou n’est-ce que de la peinture très habile ? J’ai toujours trouvé la
tête blafarde, démesurément large, n’est pas belle, et, sans l’énigme de son sourire, serait presque répulsive. Les yeux s
out pas un portrait ressemblant, mais une combinaison, sur un masque, de sentiments contradictoires. On a dit que la figur
s. On a dit que la figure était masculine, on y a même vu un portrait d’ homme. Ce n’est ni un homme ni une femme, mais un
portrait d’homme. Ce n’est ni un homme ni une femme, mais un exemple de peinture analytique, un problème de psychologie p
mme ni une femme, mais un exemple de peinture analytique, un problème de psychologie picturale à demi résolu par un homme
résolu par un homme dont le talent submergea souvent le génie. C’est de la présente Joconde dont je parle. Elle ne ressem
fondait aux extrémités avec le rose des joues ? Où sont ces vaisseaux de la naissance de la gorge où l’on voyait battre le
émités avec le rose des joues ? Où sont ces vaisseaux de la naissance de la gorge où l’on voyait battre le pouls ? Où est
aissance de la gorge où l’on voyait battre le pouls ? Où est le duvet de la peau, la transparence vivante des yeux d’eau ?
pouls ? Où est le duvet de la peau, la transparence vivante des yeux d’ eau ? Réponse de Enrico Panzacchi : « La Joconde,
le duvet de la peau, la transparence vivante des yeux d’eau ? Réponse de Enrico Panzacchi : « La Joconde, quoique gâtée pa
oit, en dehors de la curiosité qu’elle a toujours éveillée, le mérite de la Joconde, sa disparition du Louvre est une ques
erté là-dessus, depuis un mois, dans la presse, que je ne trouve rien de neuf à dire, sinon que dans un musée, quel qu’il
on n’organisera pas la sécurité du Louvre comme la sécurité des caves de la Banque de France, des fuites seront possibles.
ra pas la sécurité du Louvre comme la sécurité des caves de la Banque de France, des fuites seront possibles. Ce qu’il fau
possibles. Ce qu’il faudrait, c’est que le Louvre fût toujours plein de visiteurs, seule sauvegarde. Il s’engendre alors
meilleure et peut-être la seule légitime. Il est d’ailleurs si facile de faire des projets de règlement que je m’en abstie
e la seule légitime. Il est d’ailleurs si facile de faire des projets de règlement que je m’en abstiens. Je laisse ce soin
ésorientés devant le bureau des cannes et parapluies et s’informaient de la situation du salon carré. C’est à de tels néop
t parapluies et s’informaient de la situation du salon carré. C’est à de tels néophytes qu’il faut demander des lumières.
re et en administration. Laissons-les faire. Les Revues. La Revue de Paris : mémoires de l’adjudant Lecoq des grenadie
ion. Laissons-les faire. Les Revues. La Revue de Paris : mémoires de l’adjudant Lecoq des grenadiers de la garde [extr
ues. La Revue de Paris : mémoires de l’adjudant Lecoq des grenadiers de la garde [extrait] Charles-Henry Hirsch. Tome 
risonniers vont être « rendus ou échangés ». Lecoq sort difficilement de l’hôpital et rejoint ses camarades : Nous étions
ent de l’hôpital et rejoint ses camarades : Nous étions un transport de cinq cents hommes, et nous repartîmes pour Goriss
as beaucoup, étant la plupart sans vêtements, sans souliers et pleins de vermine et la gale par-dessus le marché, qui nous
comme les lépreux du temps des Croisades. Il ne sait pas son bonheur d’ avoir vu la mer, pour la première fois, à Venise !
barquai à Mestre sur le canal qui va rejoindre et tomber, à une lieue de là, dans le golfe de Venise, et nous continuâmes
ttendait au débarquement et nous conduisit au quartier. Je fus envoyé de suite à l’hôpital, ayant la gale ; j’y restai un
ite à l’hôpital, ayant la gale ; j’y restai un mois ; dans cet espace de temps, le régiment reçut l’ordre de partir pour T
restai un mois ; dans cet espace de temps, le régiment reçut l’ordre de partir pour Tortone, en Piémont ; et moi je fus o
çut l’ordre de partir pour Tortone, en Piémont ; et moi je fus obligé de me guérir et prendre en même temps du repos, dont
ions trahis par le général en chef Schérer, et que les autres étaient de la partie pour trahir la patrie ; l’armée était b
us trahit. » Lecoq se fait admettre aux chasseurs à cheval, l’an VII de la République. Le général Jourdan étant venu rem
al Jourdan étant venu remplacer le général Brune dans le commandement de l’armée d’Italie, la compagnie d’élite dont je fa
étant venu remplacer le général Brune dans le commandement de l’armée d’ Italie, la compagnie d’élite dont je faisais parti
général Brune dans le commandement de l’armée d’Italie, la compagnie d’ élite dont je faisais partie fut désignée pour fai
lazaret, près le jardin public. Nous y restâmes jusqu’au couronnement de l’Empereur en 1805, et je peux dire que le séjour
’au couronnement de l’Empereur en 1805, et je peux dire que le séjour de Milan est le plus beau séjour que j’ai passé en I
est le plus beau séjour que j’ai passé en Italie, soit pour la beauté de la ville qui est bien bâtie, et bien grande, ento
ur la beauté de la ville qui est bien bâtie, et bien grande, entourée d’ un beau canal, soit par l’abondance de toutes sort
bâtie, et bien grande, entourée d’un beau canal, soit par l’abondance de toutes sortes de denrées nécessaires à vivre et a
ande, entourée d’un beau canal, soit par l’abondance de toutes sortes de denrées nécessaires à vivre et aux plaisirs que l
uelque chose. L’Empereur étant pour arriver à Milan, nous eûmes ordre d’ aller au-devant de lui avec le général Jourdan, qu
pereur étant pour arriver à Milan, nous eûmes ordre d’aller au-devant de lui avec le général Jourdan, qui fut fait marécha
aller au-devant de lui avec le général Jourdan, qui fut fait maréchal de France. Nous partîmes de Milan pour nous rendre a
ec le général Jourdan, qui fut fait maréchal de France. Nous partîmes de Milan pour nous rendre au camp de Brescia, où nou
t maréchal de France. Nous partîmes de Milan pour nous rendre au camp de Brescia, où nous attendîmes l’arrivée de l’Empere
lan pour nous rendre au camp de Brescia, où nous attendîmes l’arrivée de l’Empereur, qui nous passa en revue et nous fit m
rmée, toute la journée. Nous étions au camp soixante-dix mille hommes de toute arme, et, après la revue, nous repartîmes p
bre 1911 Les Journaux. Chronique stendhalienne : la Bibliothèque de StendhaI (L’Amateur d’autographes, août-septembre
aux. Chronique stendhalienne : la Bibliothèque de StendhaI (L’Amateur d’ autographes, août-septembre) R. de Bury [Remy de
celui-ci à M. Stryienski. M. Adolphe Paupe en publie, dans l’Amateur d’ autographes, le catalogue descriptif tel qu’il fut
egrettera que le consciencieux M. Paupe n’ait pas vérifié les notices de Cordier, qui ne semblent pas toutes exactes. M. P
 Paupe en pourra juger par la description du Couvent de Baïano (n° 13 de son catalogue), dont nous avons un exemplaire sou
t de Baïano (Le), chronique du seizième siècle, extraite des Archives de Naples et traduite littéralement de l’italien par
ème siècle, extraite des Archives de Naples et traduite littéralement de l’italien par M. J… C… O. ; précédée de recherche
les et traduite littéralement de l’italien par M. J… C… O. ; précédée de recherches sur les Couvents au seizième siècle, p
b, bibliophile. Paris, H. Fournier jeune, 1829, in-8. C’est un volume de xii-260 pages, qui se compose de cinq parties : 1
r jeune, 1829, in-8. C’est un volume de xii-260 pages, qui se compose de cinq parties : 1° Avant-propos, iv-xii ; 2° Reche
couvents au xvie siècle 1-80, signé P.-L. Jacob, éditeur des Soirées de Walter Scott ; 3° le couvent de Baïano, récit 81-
nt de Baïano, récit 81-122 ; 4° Chronique, 123-234 (y compris 4 pages d’ index) ; 5° Notes, 235-260 (y compris 2 p. blanche
ndex) ; 5° Notes, 235-260 (y compris 2 p. blanches). Le Récit est-il de Stendhal ? La traduction de la chronique est-elle
compris 2 p. blanches). Le Récit est-il de Stendhal ? La traduction de la chronique est-elle de Stendhal ? Les notes son
Le Récit est-il de Stendhal ? La traduction de la chronique est-elle de Stendhal ? Les notes sont-elles de Stendhal ? Dan
raduction de la chronique est-elle de Stendhal ? Les notes sont-elles de Stendhal ? Dans l’affirmative, pourquoi le volume
pourquoi le volume n’est-il pas mentionné dans l’Histoire des Œuvres de Stendhal, de M. Paupe lui-même, au chapitre des C
volume n’est-il pas mentionné dans l’Histoire des Œuvres de Stendhal, de M. Paupe lui-même, au chapitre des Chroniques ita
t-il mentionné nulle part ? Ce serait, semble-t-il, un des plus rares de la collection Stendhalienne. J’espère que les ama
méros. Le plus intéressant est le n° 19, qui contient les annotations de Stendhal. Cordier le présente ainsi : 19 — Nibby
nell’anno MDCCCXXXVIII descritta da Antonio Nibby, 1 vol. grand in-8° de 402 p., 9 gravures hors texte. Rome, 1839. « Sten
39. « Stendhal a lu ce livre avec grande attention ; il est surchargé de notes et de traits au crayon, memento pour les pa
al a lu ce livre avec grande attention ; il est surchargé de notes et de traits au crayon, memento pour les passages qui l
ent frappé. Jusqu’à ses derniers moments, il s’est toujours préoccupé de ses Promenades dans Rome, qu’il devait compléter
s nouveaux et précis, ainsi qu’en font foi les nombreuses annotations de ce livre qui l’avait vivement intéressé. On en tr
sont reliées. » (A. Cordier.)   GRAPHIQUE DES TROIS PAGES AUTOGRAPHES DE STENDHAL FAISANT SUITE AU VOLUME I. — « 10 octobr
aguerréotypes. La Préface est fort bonne. Le tout est gâté par le nom d’ une foule de peintres de 20e ordre, mais d’un autr
s. La Préface est fort bonne. Le tout est gâté par le nom d’une foule de peintres de 20e ordre, mais d’un autre côté, comm
e est fort bonne. Le tout est gâté par le nom d’une foule de peintres de 20e ordre, mais d’un autre côté, comment faire ?
complètes… ma il cacalo ? a piu metodi. » II. — Écriture diabolique. D’ octobre 1841, ces lignes ne précèdent que de cinq
I. — Écriture diabolique. D’octobre 1841, ces lignes ne précèdent que de cinq mois l’attaque que Stendhal, ici, commence à
tombeau des Scipion 3 (?) bien encore vu le Colombarium des esclaves d’ Auguste chez M. (?), vu encore ses (?). Vu un même
 (?), vu encore ses (?). Vu un même col. avec peintures, vu le cirque de Romulus. Les Cariere sont-elles au levant ou au c
couchant ? Tramontane très froide, un peu de goutte. « Premier froid de l’année. Soleil superbe. Projets de voyage à Sabi
un peu de goutte. « Premier froid de l’année. Soleil superbe. Projets de voyage à Sabiaco et à Tieli. » « 14 octobre. « Vu
e. « Vu la galerie Borghese. Compte 5 et 7 ou 50, 60. Lu Rome antique de Nibby, fort estimée par l’auteur du moins, by Min
istorique peu intéressant ou obscur des églises ; 2° à cause des noms de 2 ou 300 mauvais peintres ou plats sculpteurs que
ou plats sculpteurs que le pauvre Nibby ne pouvait guère se dispenser d’ insérer. Mais, outre les noms de ces artistes médi
e Nibby ne pouvait guère se dispenser d’insérer. Mais, outre les noms de ces artistes médiocres, il se croit obligé de fai
r. Mais, outre les noms de ces artistes médiocres, il se croit obligé de faire connaître la page des plates histoires qui
ère que les autres volumes seront moins assommans. Jusqu’ici il n’y a de possible que la Préface ; elle est fort timide ;
sur l’Italie dominent : Stendhal lisait peu au hasard, il recherchait de préférence ce qui pouvait l’instruire sur sa patr
il recherchait de préférence ce qui pouvait l’instruire sur sa patrie d’ élection. Ce qui nous touche davantage, c’est cett
attestant que Beyle fit une réelle tentative pour assimiler la langue de Goethe et de Schiller. Se trouvant à Trieste, en
Beyle fit une réelle tentative pour assimiler la langue de Goethe et de Schiller. Se trouvant à Trieste, en 1831, il écri
« Je relis l’allemand. Si j’étais resté ici, j’allais donner un coup de collier, comme dit M. de Clermont-Tonnerre, et me
p de collier, comme dit M. de Clermont-Tonnerre, et me mettre en état de comprendre la prose. » Beyle avait alors 48 ans —
eyle avait alors 48 ans — âge un peu avancé pour entreprendre l’étude d’ une langue étrangère — et il n’avait pas cette fac
ude d’une langue étrangère — et il n’avait pas cette facilité qui fit de son ami Mérimée un polyglotte remarquable. Dix an
ur langue par mépris. » Voilà un mépris qui nous paraît un peu cousin de celui « du renard devant les raisins… ». Quoi qu’
vant les raisins… ». Quoi qu’il en soit, nous avons là un petit noyau d’ ouvrages dont la valeur, pour quelques-uns, réside
 ; reliques vénérables, précieux souvenirs qui ne pouvaient tomber en de meilleures mains que celles de M. Casimir Stryien
x souvenirs qui ne pouvaient tomber en de meilleures mains que celles de M. Casimir Stryienski, beyliste par excellence, e
eyliste par excellence, et nous faisons des vœux pour que cet embryon de bibliothèque s’enrichisse encore dans l’avenir, à
on du Stendhal Club et des lettrés. Musées et collections. Le vol de la « Joconde » Auguste Marguillier. Tome XCIII
1911, p. 635-640. La catastrophe que nous annoncions en post-scriptum de notre dernière chronique, la disparition de la Jo
noncions en post-scriptum de notre dernière chronique, la disparition de la Joconde, continue de mettre le Louvre en deuil
m de notre dernière chronique, la disparition de la Joconde, continue de mettre le Louvre en deuil. Après avoir espéré un
ouvre en deuil. Après avoir espéré un instant qu’il ne s’agissait que d’ une mauvaise plaisanterie, il a bien fallu, hélas 
vaincre qu’on était en présence d’un vol, exécuté dans des conditions d’ audace extraordinaires. On sait déjà par les journ
âtel, le criminel, le lundi 21 août, vers 7 h 1/2 du matin, profitant de l’absence des gardiens du Salon Carré appelés à c
utissant à la cour du Sphinx, et, après s’être débarrassé du cadre et de la glace qui recouvrait la peinture, a pu, favori
e la glace qui recouvrait la peinture, a pu, favorisé par un concours de circonstances malheureuses, gagner sans encombre
e couverture. Il est plus que probable qu’il a ensuite pris à la gare d’ Orsay le rapide de 7 h 50, où est monté en effet,
st plus que probable qu’il a ensuite pris à la gare d’Orsay le rapide de 7 h 50, où est monté en effet, à la dernière minu
ignalement. Ensuite on perd sa trace, et jusqu’ici les investigations de la police (que le voleur a eu d’ailleurs tout le
estigations de la police (que le voleur a eu d’ailleurs tout le temps de dépister, puisque c’est seulement le mardi dans l
puisque c’est seulement le mardi dans la matinée qu’on s’est inquiété de la disparition du tableau) sont restées infructue
du tableau) sont restées infructueuses. En dépit des sommes offertes de divers côtés pour retrouver le chef-d’œuvre — 40 
rancs par Paris-Journal, 50 000 francs par M. Jacques Seligman en vue d’ une souscription de 400 000 francs qu’on remettrai
rnal, 50 000 francs par M. Jacques Seligman en vue d’une souscription de 400 000 francs qu’on remettrait au voleur en lui
enseignement fourni à la police et qui amènerait la rentrée au Louvre de l’œuvre tant regrettée, — la Joconde reste introu
uettes phéniciennes, dérobées en 1907, ont été rapportées aux bureaux de Paris-Journal, par leur voleur alléché par l’espo
es aux bureaux de Paris-Journal, par leur voleur alléché par l’espoir d’ une récompense. A-t-on d’ailleurs affaire à un sim
mpense. A-t-on d’ailleurs affaire à un simple filou guidé par l’appât de l’argent et qui, ne pouvant plus maintenant tirer
ar l’appât de l’argent et qui, ne pouvant plus maintenant tirer parti de l’œuvre dont la disparition a été signalée à tout
que Celle dont le « mystérieux sourire » a suscité un tel débordement de littérature mêlé de tant de divagations57 et à qu
mystérieux sourire » a suscité un tel débordement de littérature mêlé de tant de divagations57 et à qui, paraît-il, on adr
divagations57 et à qui, paraît-il, on adressait au Louvre des lettres d’ amour, ne soit entre les mains d’un détraqué folle
, on adressait au Louvre des lettres d’amour, ne soit entre les mains d’ un détraqué follement épris de sa beauté et qui, e
ettres d’amour, ne soit entre les mains d’un détraqué follement épris de sa beauté et qui, enfermé avec elle au plus profo
ollement épris de sa beauté et qui, enfermé avec elle au plus profond de sa demeure, lui témoigne sa passion sadique ? À m
ins encore qu’on ne se trouve en présence d’une audacieuse entreprise de brocantage préparée de longue main (il y a deux a
trouve en présence d’une audacieuse entreprise de brocantage préparée de longue main (il y a deux ans on s’enquérait d’Amé
de brocantage préparée de longue main (il y a deux ans on s’enquérait d’ Amérique par télégramme si la Joconde n’avait pas
t à laquelle se rattacherait peut-être la circulation récente à Paris d’ une copie ancienne de la Joconde, reproduite alors
cherait peut-être la circulation récente à Paris d’une copie ancienne de la Joconde, reproduite alors par le New-York Hera
Louvre, tandis que l’original se cacherait au fond du somptueux hôtel de quelque milliardaire américain ; ou bien, en sens
les conservateurs ne pourraient guère se méprendre sur l’authenticité d’ une copie même parfaite), ce serait — souhaitons-l
un collectionneur une copie au prix de l’original. Quoi qu’il en soit de ces hypothèses, l’inestimable joyau nous est ravi
e que l’assombrissement produit dans notre galerie par la disparition de la Dame aux doux yeux. Certes, d’autres merveille
s, pour d’autres raisons, l’Embarquement pour Cythère ou les Pèlerins d’ Emmaüs… En même temps que se poursuivait l’instruc
judiciaire, une enquête administrative avait lieu, confiée à un chef de division de l’administration des Beaux-Arts et à
une enquête administrative avait lieu, confiée à un chef de division de l’administration des Beaux-Arts et à un inspecteu
dans toute catastrophe, un bouc émissaire, le conseil n’a pas craint de mettre immédiatement en disponibilité le directeu
lle, en même temps qu’était révoqué le gardien-chef, reconnu coupable de « négligence continue ». On annonçait, de plus, q
it, de plus, que d’autres gardiens pourraient être déférés au conseil de discipline ; mais on attend encore ces sanctions.
Pujalet, inspecteur général des services administratifs au ministère de l’Intérieur, était désigné pour faire provisoirem
ère de l’Intérieur, était désigné pour faire provisoirement fonctions de directeur des Musées nationaux, et un décret soum
un décret soumettait les palais et musées nationaux à la vérification de l’inspection générale des Finances avec le concou
ation de l’inspection générale des Finances avec le concours éventuel de l’administration des Domaines. Bien que le Louvre
sait trop pour quelles causes — n’ait généralement pas les sympathies de messieurs les journalistes et, par suite, du bon
orte à leur encyclopédique incompétence, l’opinion n’a pas laissé que d’ être étonnée, et à bon droit, de ces diverses mesu
pétence, l’opinion n’a pas laissé que d’être étonnée, et à bon droit, de ces diverses mesures. Et d’abord, le vilain geste
es mesures. Et d’abord, le vilain geste — suivant la juste expression de M. Denys Cochin qui en fera l’objet d’une interpe
— suivant la juste expression de M. Denys Cochin qui en fera l’objet d’ une interpellation à la Chambre — qui frappe M. Ho
(on l’a bien vu quand, il y a un an, il fut, sous prétexte de dangers d’ incendie, expulsé de ses appartements du Louvre, a
d, il y a un an, il fut, sous prétexte de dangers d’incendie, expulsé de ses appartements du Louvre, alors qu’on laissait
ements du Louvre, alors qu’on laissait dans le musée dix-sept ménages de gardiens) et lui fait porter la peine du désordre
n’a pas été aussi approuvé qu’on l’espérait peut-être : cette mesure de rigueur prise brutalement, sans imputations forme
igueur prise brutalement, sans imputations formelles, contre un homme de la valeur de l’ancien directeur de notre École d’
brutalement, sans imputations formelles, contre un homme de la valeur de l’ancien directeur de notre École d’Athènes, à qu
tations formelles, contre un homme de la valeur de l’ancien directeur de notre École d’Athènes, à qui les fouilles de Délo
es, contre un homme de la valeur de l’ancien directeur de notre École d’ Athènes, à qui les fouilles de Délos et de Delphes
ur de l’ancien directeur de notre École d’Athènes, à qui les fouilles de Délos et de Delphes ont acquis une renommée unive
en directeur de notre École d’Athènes, à qui les fouilles de Délos et de Delphes ont acquis une renommée universelle, — ta
le, — tandis qu’un député comme M. Delmas, ayant pris part, au mépris de la loi, au brocantage du buste de saint Martin de
 Delmas, ayant pris part, au mépris de la loi, au brocantage du buste de saint Martin de Soudeilles, n’a pas encore été le
i quelques jours auparavant — dans des articles d’ailleurs agrémentés d’ erreurs singulières — poussait aux représailles co
énergie contre la désinvolture avec laquelle on sacrifiait ce membre de l’Institut qui avait le tort de n’avoir pas derri
avec laquelle on sacrifiait ce membre de l’Institut qui avait le tort de n’avoir pas derrière lui, comme ses subalternes,
syndicat pour le défendre : constatation malheureusement trop exacte de l’abaissement où nous a réduits une servilité tou
jours croissante à l’égard de la démagogie. Car là est bien la source de tout le mal : ceux qui ont frappé le directeur de
servateurs, était minée depuis longtemps par toutes les complaisances de la haute administration à l’égard d’un personnel
ration à l’égard d’un personnel où, comme dans tous ceux qui relèvent de l’État, se sont introduites (l’enquête elle-même
relèvent de l’État, se sont introduites (l’enquête elle-même l’avoue) de détestables habitudes de négligence et d’indiscip
nt introduites (l’enquête elle-même l’avoue) de détestables habitudes de négligence et d’indiscipline. Le distingué présid
’enquête elle-même l’avoue) de détestables habitudes de négligence et d’ indiscipline. Le distingué président de la Société
les habitudes de négligence et d’indiscipline. Le distingué président de la Société des Amis du Louvre, M. Raymond Koechli
ection du musée est insuffisamment armée contre son personnel. En cas de fautes, le directeur propose des sanctions ; auss
» Qui ne voit, maintenant, à qui incombe en réalité la responsabilité de l’anarchie dont on se plaint ? Qu’espérer du Louv
s richesses artistiques seront mieux gardées. Ce qu’il faut à la tête de nos musées nationaux, c’est, comme à Berlin, un h
ut à la tête de nos musées nationaux, c’est, comme à Berlin, un homme d’ énergie et d’initiative, d’une intelligence très l
de nos musées nationaux, c’est, comme à Berlin, un homme d’énergie et d’ initiative, d’une intelligence très large, d’un sa
nationaux, c’est, comme à Berlin, un homme d’énergie et d’initiative, d’ une intelligence très large, d’un savoir artistiqu
n, un homme d’énergie et d’initiative, d’une intelligence très large, d’ un savoir artistique étendu, et qui trouve dans le
ministre le comprendra-il ? Ou bien nous faut-il craindre l’avènement d’ un favori quelconque du pouvoir ? Ensuite il faudr
révocation immédiate, à obéir et à remplir réellement leurs fonctions de gardiens. Et, alors, la première réforme à opérer
me à opérer, la plus urgente, maintes fois réclamée et ici même, sera d’ accroître leur nombre, qui, de l’aveu de tous, dev
maintes fois réclamée et ici même, sera d’accroître leur nombre, qui, de l’aveu de tous, devrait de 130 être porté à 180.
is réclamée et ici même, sera d’accroître leur nombre, qui, de l’aveu de tous, devrait de 130 être porté à 180. Que n’a-t-
i même, sera d’accroître leur nombre, qui, de l’aveu de tous, devrait de 130 être porté à 180. Que n’a-t-on employé à cett
it de 130 être porté à 180. Que n’a-t-on employé à cette augmentation de personnel les sommes considérables si inutilement
her les tableaux du Louvre sous des glaces qui n’empêchent rien — que de les voir, et de les admirer ! La Joconde serait p
du Louvre sous des glaces qui n’empêchent rien — que de les voir, et de les admirer ! La Joconde serait peut-être encore
core aujourd’hui au Louvre. Il existe, du reste, un moyen très simple de faire face à ce supplément de dépenses, tout en e
existe, du reste, un moyen très simple de faire face à ce supplément de dépenses, tout en enrichissant encore par surcroî
tout en enrichissant encore par surcroît la caisse des Musées : c’est d’ établir enfin, quatre jours sur six, un droit d’en
se des Musées : c’est d’établir enfin, quatre jours sur six, un droit d’ entrée au Louvre. Oui, je sais bien : il y a « l’é
entrée au Louvre. Oui, je sais bien : il y a « l’éducation artistique de la Démocratie », les « droits du Peuple à la Beau
les « droits du Peuple à la Beauté », et autres clichés pour discours de banquets électoraux. Certes, nul plus que nous ne
anquets électoraux. Certes, nul plus que nous ne souhaite l’avènement d’ une société où le peuple serait vraiment sensible
té ; mais, en attendant, croit-on sérieusement qu’il n’aura pas assez de deux jours par semaine pour aller au Louvre s’il
et les fallacieux avantages pour le musée — qui accorde à une maison de photographie d’agir au Louvre en maîtresse et d’y
ux avantages pour le musée — qui accorde à une maison de photographie d’ agir au Louvre en maîtresse et d’y décrocher les t
accorde à une maison de photographie d’agir au Louvre en maîtresse et d’ y décrocher les tableaux quand bon lui semble, au
et d’y décrocher les tableaux quand bon lui semble, au risque souvent de les endommager. Si ce privilège n’eût pas existé,
pas dit pendant toute la journée du lundi 21, en voyant vide la place de la Joconde, que le tableau était sans doute à la
els sont assez perfectionnés pour qu’on puisse prendre l’image fidèle d’ un tableau en n’importe quelle lumière, sans le dé
orte quelle lumière, sans le déplacer. Arrivons maintenant aux périls d’ incendie : ce sont eux, paraît-il, qui empêchent q
au mur qu’une simple gravure au lieu d’être retenus par les crochets de sûreté en usage dans la plupart des galeries publ
ques étrangères et même dans des collections privées. Il s’agira donc de supprimer tous les réduits qui servent d’asile à
ns privées. Il s’agira donc de supprimer tous les réduits qui servent d’ asile à des objets de toute sorte, même à des mati
a donc de supprimer tous les réduits qui servent d’asile à des objets de toute sorte, même à des matières inflammables, pu
déjeuner, moins dangereux en cela, semble-t-il, que leur directeur ; de créer des remises à l’écart pour les chevalets, u
mises à l’écart pour les chevalets, un réfectoire pour les gardiens ; d’ établir un système de chauffage qui s’étende aux c
les chevalets, un réfectoire pour les gardiens ; d’établir un système de chauffage qui s’étende aux cabinets des conservat
bles du Louvre ne les valent-ils pas ? Ce n’est pas trop demander que de réclamer toutes ces réformes : elles ne constitue
n des services du musée. Pour commencer, M. Pujalet a rédigé une note de service ordonnant que, pour quelque motif que ce
e œuvre exposée hors vitrine ne soit enlevée des salles sans un « bon de déplacement » qui sera remis au gardien et rendu
oit les plus vives critiques : désormais le Louvre ne sera ouvert que de 11 heures à 4 ou 5 heures, et le jeudi seulement
ure, mais jamais dans son entier, toutes les salles autres que celles de la peinture et des antiques n’étant visibles que
eu près fermé aux travailleurs et aux visiteurs. Pourquoi ces mesures d’ état de siège, si peu démocratiques cette fois ? L
Le public, qui cependant est encore le meilleur gardien des richesses de nos musées, doit-il être puni d’un vol commis un
re le meilleur gardien des richesses de nos musées, doit-il être puni d’ un vol commis un jour où justement il n’était pas
n’était pas admis ? Ou bien n’a-t-on plus confiance dans l’efficacité de la surveillance des gardiens ? Alors, qu’on se hâ
s l’efficacité de la surveillance des gardiens ? Alors, qu’on se hâte d’ en augmenter le nombre, et qu’on ne nous prive pas
e d’en augmenter le nombre, et qu’on ne nous prive pas plus longtemps de la jouissance des chefs-d’œuvre qui sont la propr
us longtemps de la jouissance des chefs-d’œuvre qui sont la propriété de la nation. Lettres allemandes. F. Gregorovius 
44 [642-643]. Taine conseillait aux jeunes néophytes qui se proposent de visiter avec fruit la péninsule d’étudier les Ita
jeunes néophytes qui se proposent de visiter avec fruit la péninsule d’ étudier les Italienische Spaziergaenge et Gregorov
der leur bouillante imagination. Mais le texte du savant allemand est d’ une lecture assez difficile. Malgré sa réputation
vant allemand est d’une lecture assez difficile. Malgré sa réputation d’ essayiste léger, Gregorovius pèche souvent par cet
Gregorovius pèche souvent par cette pédanterie qui n’est qu’un excès de minutie et dont ses compatriotes ont tant de pein
près du public français, Mme Jean Carrère a donc eu l’excellente idée de les alléger de leurs longueurs souvent superflues
français, Mme Jean Carrère a donc eu l’excellente idée de les alléger de leurs longueurs souvent superflues et d’en suppri
cellente idée de les alléger de leurs longueurs souvent superflues et d’ en supprimer les dissertations oiseuses. Son adapt
ions oiseuses. Son adaptation, tout en conservant toutes les qualités de l’original, devient une œuvre essentiellement fra
est surtout dans les chapitres consacrés à la Sicile que les qualités de Gregorovius apparaissent d’une façon remarquable.
es consacrés à la Sicile que les qualités de Gregorovius apparaissent d’ une façon remarquable. En quelques pages le savant
quable. En quelques pages le savant allemand nous refait l’historique de la domination sarrasine et normande sur la grande
la grande île et évoque la lutte entre les Hohenstaufen et la maison d’ Anjou. Si l’on peut regretter les tendances antipa
la maison d’Anjou. Si l’on peut regretter les tendances antipapistes de Gregorovius et son admiration exagérée pour Manfr
s et son admiration exagérée pour Manfred et les derniers descendants de Frédéric II, il convient cependant de dire que la
red et les derniers descendants de Frédéric II, il convient cependant de dire que la traductrice s’est efforcée d’enlever
c II, il convient cependant de dire que la traductrice s’est efforcée d’ enlever à ces violences quelques-uns de leurs acce
la traductrice s’est efforcée d’enlever à ces violences quelques-uns de leurs accents. Lettres italiennes Ricciotto
do. Tome XCIII, numéro 343, 1er octobre 1911, p. 645-652. Un cours de « Littérature méditerranéenne » à l’Université No
Un cours de « Littérature méditerranéenne » à l’Université Nouvelle de Bruxelles L’Université Nouvelle de Bruxelles s
éenne » à l’Université Nouvelle de Bruxelles L’Université Nouvelle de Bruxelles s’est honorée en prenant l’initiative d
niversité Nouvelle de Bruxelles s’est honorée en prenant l’initiative d’ un cycle de conférences consacrées à la Littératur
ouvelle de Bruxelles s’est honorée en prenant l’initiative d’un cycle de conférences consacrées à la Littérature méditerra
siècles. Ce cours s’est déroulé à travers la parole alerte et savante de plusieurs conférenciers, appartenant à ce qu’il e
avante de plusieurs conférenciers, appartenant à ce qu’il est convenu d’ appeler pour le moment « la jeune littérature ». U
t convenu d’appeler pour le moment « la jeune littérature ». Un cours de « littérature méditerranéenne » était dans les vœ
re ». Un cours de « littérature méditerranéenne » était dans les vœux de Gabriel Tarde. Dans ses écrits sur le Rythme des
t baptisées, défrayent les ardentes polémiques des revues littéraires d’ avant-garde, avait nettement posé ses observations
-garde, avait nettement posé ses observations sur l’échange séculaire d’ énergie, volontés et modes, des deux grandes litté
et modes, des deux grandes littératures néolatines. Quelques siècles de puissance littéraire, depuis que la langue matern
commune, le latin, « eut définitivement effacé les idiomes indigènes de l’Italie, de l’Espagne et de la Gaule, et que la
latin, « eut définitivement effacé les idiomes indigènes de l’Italie, de l’Espagne et de la Gaule, et que la langue littér
initivement effacé les idiomes indigènes de l’Italie, de l’Espagne et de la Gaule, et que la langue littéraire devint une
devint une pour ces trois pays », ainsi que l’écrivit Littré, un type de culture identique s’imposa aux peuples qui devaie
e s’imposa aux peuples qui devaient créer, dans l’évolution admirable de leur capacité expressive, les langues romanes. L’
des apports orientaux impérieux, sépara en partie son sort littéraire de celui des deux autres grandes nations occidentale
cidentales. La France et l’Italie, l’une s’enrichissant fabuleusement de toute la puissance septentrionale celtique, l’aut
fabuleusement de toute la puissance septentrionale celtique, l’autre de la souple et complexe vigueur de son Midi sicilie
nce septentrionale celtique, l’autre de la souple et complexe vigueur de son Midi sicilien, demeurèrent toujours liées l’u
oujours liées l’une à l’autre, à travers les siècles, suscitant l’une de l’autre, tour à tour, l’éclosion des grandes époq
mbrien et toscan ; après l’Humanisme italien, ce fut l’épanouissement de la Pléiade française ; après la Renaissance itali
ançaise ; après la Renaissance italienne, le formidable xviie  siècle de Renaissance française. L’éclat des lettres italie
ettement affirmé par Gabriel Tarde. La tâche confiée au premier cours de « Littérature méditerranéenne » est celle de l’il
confiée au premier cours de « Littérature méditerranéenne » est celle de l’illustration de l’histoire littéraire une et do
cours de « Littérature méditerranéenne » est celle de l’illustration de l’histoire littéraire une et double des deux peup
conférences sur Dante et la Poésie médiévale faites par le signataire de ces lignes, organisateur du cours, on entendit pa
e signataire de ces lignes, organisateur du cours, on entendit parler de la Femme dans la Littérature italienne, par Mme V
mme dans la Littérature italienne, par Mme Valentine de Saint-Point ; de l’Humanisme au xve  siècle italien, par M. Paul V
Point ; de l’Humanisme au xve  siècle italien, par M. Paul Vulliaud ; de l’Arétin, par M. Guillaume Apollinaire ;de Molièr
en, par M. Paul Vulliaud ; de l’Arétin, par M. Guillaume Apollinaire ; de Molière et la Comédie italienne, par M. Charles M
, par M. Charles Méré ; des Conteurs italiens, par M. Ad. van Bever ; de Léonard et le Pessimisme, par M. Alexandre Mercer
 van Bever ; de Léonard et le Pessimisme, par M. Alexandre Mercereau. De ces conférences, les deux premières parues en lib
la première fois, Mme Valentine de Saint-Point a donné, dans une vue d’ ensemble aussi vaste que profonde, la vision de l’
a donné, dans une vue d’ensemble aussi vaste que profonde, la vision de l’œuvre lyrique accompli par la femme italienne,
de l’œuvre lyrique accompli par la femme italienne, depuis les élans de la singulière Compiuta donzella, légendaire peut-
ire peut-être autant que Clémence Isaure, jusqu’aux cris sentimentaux de Mlle Térésah et les beaux rôles de Mlle Amalia Gu
saure, jusqu’aux cris sentimentaux de Mlle Térésah et les beaux rôles de Mlle Amalia Guglielminetti. Mme de Saint-Point, p
malia Guglielminetti. Mme de Saint-Point, poétesse même dans la prose de ses romans, ainsi qu’on le sait, le reste dans ce
prose de ses romans, ainsi qu’on le sait, le reste dans cette exégèse de la Femme intellectuelle italienne. Une des volont
de la Femme intellectuelle italienne. Une des volontés les plus sûres de cet écrivain, telle qu’elle l’exprima dans une so
es plus sûres de cet écrivain, telle qu’elle l’exprima dans une sorte de manifeste publié par le Figaro sur le Théâtre de
prima dans une sorte de manifeste publié par le Figaro sur le Théâtre de la Femme, c’est que la psychologie féminine soit
rême bonheur, elle applique cette volonté à l’observation synthétique de la littérature d’au-delà des Alpes. La femme ital
applique cette volonté à l’observation synthétique de la littérature d’ au-delà des Alpes. La femme italienne y est consid
considérée d’abord comme Inspiratrice, puis comme Créatrice. Le rôle d’ inspiratrice semble d’ailleurs, plus que l’autre,
équivaut à dire qu’elle va être très complexe et très complète, chair de femme et cerveau d’homme, être au double destin.
lle va être très complexe et très complète, chair de femme et cerveau d’ homme, être au double destin. Donc, avant d’invoqu
chair de femme et cerveau d’homme, être au double destin. Donc, avant d’ invoquer les créatrices, il me semble juste de rap
ble destin. Donc, avant d’invoquer les créatrices, il me semble juste de rappeler celles qui, par la joie ou par la douleu
nsi seulement dans son intégralité, pourra être appréciée l’influence de la femme dans la littérature italienne. Mme de S
iratrices des débuts du lyrisme italien. Elle nous rappelle les cours d’ amour de Provence, et l’orientation mystique total
s des débuts du lyrisme italien. Elle nous rappelle les cours d’amour de Provence, et l’orientation mystique totale de l’e
pelle les cours d’amour de Provence, et l’orientation mystique totale de l’esprit individuel, sa force incomparable d’abst
ntation mystique totale de l’esprit individuel, sa force incomparable d’ abstraction idéique et sentimentale, qui aboutissa
larer « réelle » toute existence qui naît et se divinise dans l’œuvre d’ art. C’est que leur donna Angelicata était une fe
ers lequel tendaient tous leurs rêves, leur idéal, leurs possibilités d’ amour, leur amour mystique. Leur donna Angelicata
tés d’amour, leur amour mystique. Leur donna Angelicata était l’image de la Vierge, une image plus semblable à eux, plus p
ait l’image de la Vierge, une image plus semblable à eux, plus proche d’ eux, qui satisfaisait leur mysticisme épris pourta
x, plus proche d’eux, qui satisfaisait leur mysticisme épris pourtant de beauté charnelle. Béatrice, comme Selaggia, et d’
lce stil novo », a existé en tant que forme belle… Après l’évocation de Béatrice, de Laure, de Selvaggia, de Fiaminetta,
 », a existé en tant que forme belle… Après l’évocation de Béatrice, de Laure, de Selvaggia, de Fiaminetta, Mme de Saint-
té en tant que forme belle… Après l’évocation de Béatrice, de Laure, de Selvaggia, de Fiaminetta, Mme de Saint-Point rema
forme belle… Après l’évocation de Béatrice, de Laure, de Selvaggia, de Fiaminetta, Mme de Saint-Point remarque que, dans
celles-ci les inspiratrices collectives. » Puis elle évoque les cours de Ferrare, de Mantoue, d’Urbin ; puis la comtesse d
s inspiratrices collectives. » Puis elle évoque les cours de Ferrare, de Mantoue, d’Urbin ; puis la comtesse d’Albany et A
ces collectives. » Puis elle évoque les cours de Ferrare, de Mantoue, d’ Urbin ; puis la comtesse d’Albany et Alfiéri, Céci
abelle Romani et Foscolo, et les pâles et les glorieuses inspirations de Léopardi. Parmi les créatrices, elle distingue ce
i les créatrices, elle distingue celles « qui apportent la révélation de leur féminité restée si mystérieuse, parce qu’auc
nnaître tout d’abord le génie épistolaire », Mme de Saint-Point parle de Catherine de Sienne. Puis vient Lucrèce de Médici
icis avec ses chansons sacrées. Au beau milieu du monde pétrarquisant de la Renaissance, c’est l’éclosion d’une admirable
eau milieu du monde pétrarquisant de la Renaissance, c’est l’éclosion d’ une admirable pléiade, « une intense floraison fém
et sur ses quatre plus grandes poétesses est parfaitement nouveau, et d’ une très originale et fine psychologie. Elle arriv
milieu des nombreuses femmes-écrivains contemporaines, elle remarque d’ une manière toute particulière Mlle Amélia Gugliel
complet sur la femme dans la littérature italienne. Il est accompagné de poèmes de Dante, Pétrarque, Michel-Ange, Vittoria
r la femme dans la littérature italienne. Il est accompagné de poèmes de Dante, Pétrarque, Michel-Ange, Vittoria Colonna,
l-Ange, Vittoria Colonna, Veroncia Gambara, Gaspara Stampa, Léopardi, de Mlles Guglielminetti et Térésah, traduits par l’a
totalement une lacune que n’avaient pas comblée les travaux partiels de Borgognoni, de Cereseto, de Ruscelli, de Luisa Be
lacune que n’avaient pas comblée les travaux partiels de Borgognoni, de Cereseto, de Ruscelli, de Luisa Bergalli, de Magl
’avaient pas comblée les travaux partiels de Borgognoni, de Cereseto, de Ruscelli, de Luisa Bergalli, de Magliani, et un p
comblée les travaux partiels de Borgognoni, de Cereseto, de Ruscelli, de Luisa Bergalli, de Magliani, et un petit volume d
partiels de Borgognoni, de Cereseto, de Ruscelli, de Luisa Bergalli, de Magliani, et un petit volume de Mme Luigidi San G
seto, de Ruscelli, de Luisa Bergalli, de Magliani, et un petit volume de Mme Luigidi San Giusto sur Gaspara Stampa paru da
usto sur Gaspara Stampa paru dans l’excellente collection « Profili » de l’éditeur Formiggini de Modène. Paul Vulliaud 
Figuière, Paris L’essai sur l’Humanisme et le xve  siècle italien, de M. Paul Vulliaud, est aussi une évocation d’une I
le xve  siècle italien, de M. Paul Vulliaud, est aussi une évocation d’ une Italie ancienne, foisonnant de génie, et gross
l Vulliaud, est aussi une évocation d’une Italie ancienne, foisonnant de génie, et grosse d’un monde qui naquit jusqu’aux
i une évocation d’une Italie ancienne, foisonnant de génie, et grosse d’ un monde qui naquit jusqu’aux débuts du xve  siècl
’un monde qui naquit jusqu’aux débuts du xve  siècle, et qui ne cesse de grandir sous le nom d’« âge moderne ». M. Paul Vu
squ’aux débuts du xve  siècle, et qui ne cesse de grandir sous le nom d’ « âge moderne ». M. Paul Vulliaud, qui est un des
les plus passionnantes qu’alimentent la philosophie et la mystagogie de la Renaissance. Il bat en brèche les idées univer
smises avec la plus froide nonchalance, concernant une sublime époque de création, et non de transition humaniste, que l’u
froide nonchalance, concernant une sublime époque de création, et non de transition humaniste, que l’université plus ou mo
rsité plus ou moins officielle se plaît à définir avec l’accouplement de deux mots : Platonicisme et Paganisme. M. Paul Vu
sme et Paganisme. M. Paul Vulliaud a donné, dans la Pensée ésotérique de Léonard de Vinci et dans la Crise organique de l’
s la Pensée ésotérique de Léonard de Vinci et dans la Crise organique de l’Église en France, parus chez l’éditeur Bernard
rganique de l’Église en France, parus chez l’éditeur Bernard Grasset, de fort précieux documents idéologiques sur la forma
précieux documents idéologiques sur la formation et l’épanouissement de l’esprit religieux occidental. Ici, il s’élève co
ns courants différents, des états spirituels et intellectuels divers, de ces types de culture mentale et sentimentale, tot
ifférents, des états spirituels et intellectuels divers, de ces types de culture mentale et sentimentale, totalement oppos
s. L’Humanisme est admis comme une floraison qu’on ne craint même pas de croire sporadique, et toute casuelle due à la civ
es, la Grecque et la Latine, et, par conséquent, à la petite phalange de penseurs et de grammairiens grecs établis, avant
et la Latine, et, par conséquent, à la petite phalange de penseurs et de grammairiens grecs établis, avant et après la con
panouirent Dante, Pétrarque et Boccace. Faut-il rappeler l’ésotérisme de la Vita Nova, de certains poèmes de Pétrarque, et
Pétrarque et Boccace. Faut-il rappeler l’ésotérisme de la Vita Nova, de certains poèmes de Pétrarque, et la première chai
ce. Faut-il rappeler l’ésotérisme de la Vita Nova, de certains poèmes de Pétrarque, et la première chaire de littérature g
la Vita Nova, de certains poèmes de Pétrarque, et la première chaire de littérature grecque créée à Florence par cet inco
? M. Paul Vulliaud s’insurge contre la sotte affirmation — encore une de celles que l’on reçoit et transmet à travers l’ig
travers l’ignorance des professeurs qui ne remontent pas aux sources de la culture — qui vise la « naïveté » des Humanist
ourd’hui, ces grands hommes, puisqu’ils étaient les premiers ouvriers d’ une tradition restaurée, devaient, sans le vouloir
les éléments étrangers, issus du Christianisme. Comment se permettre de façonner une réputation d’ingénus aux Humanistes,
sus du Christianisme. Comment se permettre de façonner une réputation d’ ingénus aux Humanistes, lorsque ce sont justement
ion des textes, ou qui publient des éditions critiques, non seulement de l’œuvre platonicienne, mais encore des textes sac
mais encore des textes sacrés ?… Ici se rattache la large discussion de M. Paul Vulliaud au sujet du prétendu paganisme d
Vulliaud au sujet du prétendu paganisme des Humanistes, et, surtout, de leur « culte » de Platon. « Sous le rapport philo
du prétendu paganisme des Humanistes, et, surtout, de leur « culte » de Platon. « Sous le rapport philosophique et religi
ique et religieux, dit-il, l’argument platonicien est encore un agent de rénovation. » Dans ses importantes exégèses, M. 
s ses importantes exégèses, M. Paul Vulliaud, pour soutenir sa vision de l’œuvre littéraire et philosophique d’un temps, d
liaud, pour soutenir sa vision de l’œuvre littéraire et philosophique d’ un temps, demande un sûr appui à l’œuvre d’art con
phique d’un temps, demande un sûr appui à l’œuvre d’art contemporaine de l’autre. Tout le long de ses études parues dans l
peut considérer l’œuvre des Humanistes du xve  siècle comme une œuvre de parfaite mystagogie, et il peut l’expliquer ainsi
pliquer ainsi : Un Laurent de Médicis n’aura plus la même obscurité ( de certains poèmes de l’étranger), car son inspirati
Laurent de Médicis n’aura plus la même obscurité (de certains poèmes de l’étranger), car son inspiration philosophique es
oèmes de l’étranger), car son inspiration philosophique est héritière d’ une longue culture littéraire ; quant à ses frères
en Platon, Ficin, Pic, Laudin, au lieu de se dérober sous la ténèbre de l’arcane, et c’est la différence entre les deux â
es mêmes tendances, feront plutôt ce qu’on pourrait appeler une œuvre de mystagogue, c’est-à-dire de révélation des symbol
lutôt ce qu’on pourrait appeler une œuvre de mystagogue, c’est-à-dire de révélation des symboles anciens. Les théories ent
évélation des symboles anciens. Les théories entre les grands esprits de la Renaissance sont les mêmes que celles des plus
r que ces conceptions nous soient révélées, adressons-nous aux œuvres d’ art. S’il est vrai, comme je vous l’ai déjà dit, q
vres d’art. S’il est vrai, comme je vous l’ai déjà dit, qu’au concept de Vérité les Humanistes florentins ajoutèrent celui
t, qu’au concept de Vérité les Humanistes florentins ajoutèrent celui de la Beauté, et leurs œuvres en témoignent, nous po
esprits éminents qui vivaient au xve  siècle… Cette vaste conception de synthèse de l’œuvre d’une époque permet à M. Paul
ents qui vivaient au xve  siècle… Cette vaste conception de synthèse de l’œuvre d’une époque permet à M. Paul Vulliaud, a
vaient au xve  siècle… Cette vaste conception de synthèse de l’œuvre d’ une époque permet à M. Paul Vulliaud, après avoir
aud, après avoir lu et vu les œuvres essentielles qui la distinguent, de la caractériser avec une précision parfois inatte
s’uniront aux pédants qui le condamnent. Il n’en reste pas moins que, d’ un tout petit livre comme celui-ci sur l’Humanisme
t livre comme celui-ci sur l’Humanisme, une grande lumière se dégage, d’ une étonnante netteté. Giovanni Pascoli : Poemi
simo », Zanichelli, Bologne L’Humanisme du xve  siècle nous permet de franchir d’un bond quatre siècles, pour en recher
chelli, Bologne L’Humanisme du xve  siècle nous permet de franchir d’ un bond quatre siècles, pour en rechercher l’espri
raire, à défaut de tel autre philosophique et religieux, dans l’œuvre de M. Pascoli. On a longuement discuté l’Humanisme d
ieux, dans l’œuvre de M. Pascoli. On a longuement discuté l’Humanisme de ce grand poète vivant, à propos de ses poèmes lat
atins. Une discussion semblable, absurde et ridicule, a formé la base de maints articles de journalistes plus ou moins let
on semblable, absurde et ridicule, a formé la base de maints articles de journalistes plus ou moins lettrés, fort heureux
e maints articles de journalistes plus ou moins lettrés, fort heureux de trouver là, pour s’en parer, des attributs de fac
s lettrés, fort heureux de trouver là, pour s’en parer, des attributs de facile culture. M. Pascoli n’a ni la croyance ni
’éducation idéale des Humanistes, ni la tournure vigoureuse et souple de leur esprit, ni l’orientation rénovatrice de leur
ure vigoureuse et souple de leur esprit, ni l’orientation rénovatrice de leurs études du passé. Les Humanistes étudiaient
unzio l’est par rapport à la Renaissance. L’un et l’autre ne sont pas de pédants rhéteurs, parce qu’ils ont un talent qui,
litique italien. Dans les Poèmes italiques, le poète évoque la figure d’ un des plus grands, des plus purs, des plus lumine
igure d’un des plus grands, des plus purs, des plus lumineux peintres de la première Renaissance italienne, plus grand, à
qu’il n’est « illustre », Paolo Uccello, à côté du « Soleil » auroral d’ Italie, pour me servir d’une expression dantesque,
Paolo Uccello, à côté du « Soleil » auroral d’Italie, pour me servir d’ une expression dantesque, saint François. Le style
, pour me servir d’une expression dantesque, saint François. Le style de M. Pascoli est toujours celui du poète qui se fai
t simplement pastoral avec M. Pascoli ou M. Francis Jammes. La langue de M. Pascoli est d’une très forte beauté simple : e
ral avec M. Pascoli ou M. Francis Jammes. La langue de M. Pascoli est d’ une très forte beauté simple : elle représente enc
té simple : elle représente encore, dans la péninsule qui a la gloire de compter deux poètes vivants réellement grands, l’
x poètes vivants réellement grands, l’effort nettement opposé à celui de la langue de M. d’Annunzio, toujours élevé à un d
nts réellement grands, l’effort nettement opposé à celui de la langue de M. d’Annunzio, toujours élevé à un diapason surai
sa maîtrise et tord son inspiration pour chanter dans le même volume de Paolo Uccello, Rossini et Tolstoï, il se montre s
o Uccello, Rossini et Tolstoï, il se montre si faible qu’il est juste de ne pas en parler, par respect pour toute son œuvr
e une traduction italienne en regard, le poète est vraiment au-dessus de toute son époque. M. Pascoli a obtenu plusieurs p
i a obtenu plusieurs premiers prix aux concours latins internationaux d’ Amsterdam ; Rome ne lui a octroyé qu’un deuxième p
me ne lui a octroyé qu’un deuxième prix au concours où, sous le voile de l’anonymat, il avait envoyé son hymne. L’hymne ob
ous le voile de l’anonymat, il avait envoyé son hymne. L’hymne obscur de son antagoniste sera tombé dans l’oubli, où, avec
ures modernes, pour garder intacte encore, la renaissance et le culte de la langue latine. M. Pascoli voit et entend dans
oli voit et entend dans une vision formidable, où bruissent des échos de guerres et de conquêtes fabuleuses, les origines
tend dans une vision formidable, où bruissent des échos de guerres et de conquêtes fabuleuses, les origines et les étapes
hos de guerres et de conquêtes fabuleuses, les origines et les étapes de la gloire de Rome païenne et chrétienne, la beaut
s et de conquêtes fabuleuses, les origines et les étapes de la gloire de Rome païenne et chrétienne, la beauté rayonnante
omaines, la marche des légions dont chaque pas marque une affirmation de puissance de l’Empire, et dont le monde tremble
arche des légions dont chaque pas marque une affirmation de puissance de l’Empire, et dont le monde tremble … unum quemq
nes horrebant spatiis vestigia dissita tantis… Puis c’est la vision de la ténébreuse naissance chrétienne, puis celle de
uis c’est la vision de la ténébreuse naissance chrétienne, puis celle de la suprême volonté papale, toute la force et tout
celle de la suprême volonté papale, toute la force et toute la gloire de l’Urbs — cette force et cette gloire spirituelle
et cette gloire spirituelle que les Italiens ont d’ailleurs arrachées de l’invisible, mais sensible énergie romaine, en ou
e l’invisible, mais sensible énergie romaine, en ouvrant cette brèche de Porta-Via qui détrôna les Papes et anéantit à jam
s et anéantit à jamais, pour les temps modernes, le pouvoir spirituel de Rome. Memento Memento. — Romans et nouvell
A. Ricciardi, Naples. — Giovanni Amendola : Maine de Biran, Éditions de La Voce, Florence. — Adolfo Albertazzi : Torquato
Tome XCIII, numéro 344, 16 octobre 1911, p. 823-827 [824-825]. Études d’ art et de psychologie ou marivaudage savant entre
I, numéro 344, 16 octobre 1911, p. 823-827 [824-825]. Études d’art et de psychologie ou marivaudage savant entre gens qui
ie ou marivaudage savant entre gens qui ont le respect des lettres et d’ eux-mêmes. Ah ! n’allez pas en Italie sans emporte
Il vous apprendra beaucoup de choses, il vous donnera même des leçons de philosophie à l’usage des vieux Messieurs spiritu
au passage. M. Charmeret, vous l’avez deviné, c’est un jurisconsulte d’ aimable figure, très amateur de tableaux, dont la
l’avez deviné, c’est un jurisconsulte d’aimable figure, très amateur de tableaux, dont la galerie fut célèbre et qui ne m
ssus tout un homme bien élevé. Il représente l’ancienne France, celle d’ avant les bombes où l’on aimait à vivre pour les g
ance, celle d’avant les bombes où l’on aimait à vivre pour les grâces de la vie sans en chercher les tares, pour toutes le
cieusement depuis qu’on a peur et avouez que nous avons toujours peur de quelque chose sous le règne des amateurs d’anarch
nous avons toujours peur de quelque chose sous le règne des amateurs d’ anarchie, artistique ou autre. On se sent porté au
aires, comme Bella Sguardo, l’Italien démolisseur, un poète qui parle de tout renverser pour régénérer son pays, lequel pa
avis. En peinture, Bella Sguardo prétend faire apparaître sur la joue de la personne qu’on représente la voiture attelée d
raître sur la joue de la personne qu’on représente la voiture attelée d’ un cheval qui passe très loin, au bout de la rue.
lace à son gré. Un peintre moderne doit comprendre, devant les leçons de cinématographe, qu’un animal qui court n’a pas de
ment triangulaire. Nous connaissons Bella Sguardo, c’est même la joie de nos salons qu’il électrise par sa faconde trépida
livre à la vigueur masculine, événement sensationnel chez les dames, d’ ordinaire plus discrètes sur ce sujet. Nous rencon
d’Arezzo, l’Edmond Rostand de l’Italie, aussi tyranniquement amateur d’ images échevelées qu’il est chauve, car ces grands
ien être… laissons planer le doute sur toutes les coquettes snobiques de notre temps, si fertile en élégantes détraquées.
e, n’est point non plus à négliger, et M. Charmeret, malgré son amour de la pondération, n’est certainement point à plaind
, ce guide pour voyageurs sentimentaux ne donne pas trop l’impression de la pédanterie. C’est amusant parce qu’on est entr
rmeret accompagnera en Italie, non seulement les jeunes époux curieux d’ amour et d’art, mais encore les jeunes peintres ai
mpagnera en Italie, non seulement les jeunes époux curieux d’amour et d’ art, mais encore les jeunes peintres aimant après
s peintres aimant après le rayonnement des couleurs la grande lumière de l’Histoire. Archéologie, voyages. Gaston Grand
es Merki. Tome XCIII, numéro 344, 16 octobre 1911, p. 845-850 [850]. De M. Gaston Grandgeorge, voici encore Toscane et Om
]. De M. Gaston Grandgeorge, voici encore Toscane et Ombrie, un livre de promenades à Pise, Florence, Pérouse, Assise, Sie
n livre de promenades à Pise, Florence, Pérouse, Assise, Sienne, avec de jolis paysages, des coins de vieilles villes, mai
Florence, Pérouse, Assise, Sienne, avec de jolis paysages, des coins de vieilles villes, mais surtout des notes sur les m
, des coins de vieilles villes, mais surtout des notes sur les musées d’ Italie. M. Grandgeorge est un enthousiaste de la p
des notes sur les musées d’Italie. M. Grandgeorge est un enthousiaste de la peinture et dans ses voyages s’inquiète surtou
urtout des expositions et des musées. Son livre est en somme un guide d’ art, — très libre de ses appréciations et de ses p
ns et des musées. Son livre est en somme un guide d’art, — très libre de ses appréciations et de ses préférences — et qui
vre est en somme un guide d’art, — très libre de ses appréciations et de ses préférences — et qui pourra être suivi par to
Joconde et le Saint Jean de Vinci, et sur la science du conservateur de musée Charles-Henry Hirsch. Tome XCIII, numéro
quefois, que les hommes les mieux qualifiés pour entretenir le public d’ un événement aient l’occasion de le faire. Ainsi,
x qualifiés pour entretenir le public d’un événement aient l’occasion de le faire. Ainsi, de M. Péladan lorsqu’il traite d
retenir le public d’un événement aient l’occasion de le faire. Ainsi, de M. Péladan lorsqu’il traite de la Joconde et du S
t aient l’occasion de le faire. Ainsi, de M. Péladan lorsqu’il traite de la Joconde et du Saint Jean. C’est un article de
dan lorsqu’il traite de la Joconde et du Saint Jean. C’est un article de foi, de science, que celui de ce grand esthéticie
qu’il traite de la Joconde et du Saint Jean. C’est un article de foi, de science, que celui de ce grand esthéticien, paru
onde et du Saint Jean. C’est un article de foi, de science, que celui de ce grand esthéticien, paru dans la Revue Hebdomad
raiment noble, aimer une âme, enfin que le vice est le contraire même de la passion ? Elle [sa Joconde] enseignait cela !
me de la passion ? Elle [sa Joconde] enseignait cela ! Qu’il en coûte d’ écrire ce temps de verbe ! Elle enseignait à qui s
Elle [sa Joconde] enseignait cela ! Qu’il en coûte d’écrire ce temps de verbe ! Elle enseignait à qui sortait de la brass
l en coûte d’écrire ce temps de verbe ! Elle enseignait à qui sortait de la brasserie le mépris des promiscuités, le dédai
is des promiscuités, le dédain des basses camaraderies : elle parlait de pureté, de fierté, de labeur et de gloire. Après
iscuités, le dédain des basses camaraderies : elle parlait de pureté, de fierté, de labeur et de gloire. Après le premier
e dédain des basses camaraderies : elle parlait de pureté, de fierté, de labeur et de gloire. Après le premier moment de v
basses camaraderies : elle parlait de pureté, de fierté, de labeur et de gloire. Après le premier moment de vertige pour l
de pureté, de fierté, de labeur et de gloire. Après le premier moment de vertige pour le provincial, la parole morale, c’é
la parole morale, c’était elle qui la prononçait. Sainte femme ! Que de consciences elle a remuées de son regard qui voit
e qui la prononçait. Sainte femme ! Que de consciences elle a remuées de son regard qui voit, que de pécheurs elle a confe
femme ! Que de consciences elle a remuées de son regard qui voit, que de pécheurs elle a confessés et purifiés en les forç
que de pécheurs elle a confessés et purifiés en les forçant à rougir de leurs fautes vulgaires, communes, canailles. …………
gaires, communes, canailles. …………………………………………………………………………. Le sourire de la Joconde est une expression inexacte et consacr
ression inexacte et consacrée. J’ai devant moi la grande photographie de Braun, la Joconde ne sourit pas, des lèvres du mo
euse, mais immobile. Mettez la main sur les yeux, et cette impression de sourire disparaîtra radicalement. Le regard souri
, lui, comme celui des chats, mais dans un sens tout à fait différent de l’ordinaire, il sourit à une pensée et non au spe
e pensée comme une énigme. J’ai dit ailleurs mon étonnement, à Giseh, d’ avoir retrouvé, sur la face colossale du Sphinx ce
r retrouvé, sur la face colossale du Sphinx ce même sourire du regard de la Lise : étonnement un peu superficiel, car le g
me effet : et la Joconde est la sphinge moderne. Sur le conservateur de musée, ce qu’il fait et le rôle qu’il devrait rem
rit : Au Louvre, on ne travaille pas : je ne nie point qu’on y fasse de la copie, comme dans un ministère, et qu’il n’y a
er à leur gré : ce qui fait des différences extrêmes entre les heures de garde et celles de nuit. Conserver, c’est connaît
qui fait des différences extrêmes entre les heures de garde et celles de nuit. Conserver, c’est connaître la restauration,
r ce travail. À qui fera-t-on croire que l’on ne nettoie qu’à l’huile de lin blanchie ? Et cependant tout autre procédé es
is. Un conservateur ne doit pas être un gendelettres, mais un médecin d’ œuvres d’art. Nous nous moquons fort des commentai
nservateur ne doit pas être un gendelettres, mais un médecin d’œuvres d’ art. Nous nous moquons fort des commentaires et de
un médecin d’œuvres d’art. Nous nous moquons fort des commentaires et de la documentation : il n’en paraît pas du reste d’
des commentaires et de la documentation : il n’en paraît pas du reste d’ extraordinaires : nous voulons la santé et la long
s la santé et la longévité des chefs-d’œuvre. Or, prenez le programme de l’école du Louvre, vous n’y trouverez pas un seul
re, vous n’y trouverez pas un seul cours pratique qui traite vraiment de la matière. Les responsabilités ? Incompétence pr
nce virtuelle ! Il n’y a ni examen, ni cours, ni traité sur le métier de conservateur. La partie importante, le salut des
rtie importante, le salut des œuvres d’art, se trouve entre les mains de subalternes sans nom, sans titre, ceux-là plus ou
es, à en juger par leurs paroles à propos du rapt inouï, ils manquent d’ amour. Je ne dis pas qu’ils sont ni dédaigneux, ni
ent d’amour. Je ne dis pas qu’ils sont ni dédaigneux, ni inconscients de leur mandat, mais ils n’en sont pas passionnés. A
e leur mandat, mais ils n’en sont pas passionnés. Aucun n’a eu un cri de désespoir, aucun n’a crié de douleur à l’effroyab
sont pas passionnés. Aucun n’a eu un cri de désespoir, aucun n’a crié de douleur à l’effroyable nouvelle. Certes, ils étai
Léonard avait pu prévoir qu’un jour sa Lise serait enlevée du palais de nos rois, il n’aurait pas fait autre chose, pour
ieux Précurseur. N’oubliez pas que ce fut sa dernière œuvre, le total de sa recherche, l’extrémité de sa pensée subtile et
s que ce fut sa dernière œuvre, le total de sa recherche, l’extrémité de sa pensée subtile et que sa main se paralysa, tan
tout l’encens des mots devant cet autre Sphinx. N’est-ce pas l’heure de convier à cette admiration tous ceux qui se sente
parce que cette divine femme a été enlevée ? Allons déplorer la perte de la sœur devant le frère, allons parler de la Lise
 ? Allons déplorer la perte de la sœur devant le frère, allons parler de la Lise au Précurseur, afin que l’esprit de Léona
t le frère, allons parler de la Lise au Précurseur, afin que l’esprit de Léonard ne cesse pas de nous inspirer et de nous
r de la Lise au Précurseur, afin que l’esprit de Léonard ne cesse pas de nous inspirer et de nous bénir. Tome XCIV, n
urseur, afin que l’esprit de Léonard ne cesse pas de nous inspirer et de nous bénir. Tome XCIV, numéro 345, 1er novem
ctobre) : — M. Léo Larguier : « La Joconde ». […] — M. J. Gasquet : «  De Venise à Kiev. » […] Lettres anglaises. Mement
Tome XCIV, numéro 345, 1er novembre 1911, p. 186-189 [188]. Le numéro d’ octobre de la trimestrielle Edinburgh Review conti
numéro 345, 1er novembre 1911, p. 186-189 [188]. Le numéro d’octobre de la trimestrielle Edinburgh Review contient une so
l’Italie moderne, […] et un intéressant essai sur les autobiographies de Benvenuto Cellini, d’Edward Gibbon, de John Stuar
et un intéressant essai sur les autobiographies de Benvenuto Cellini, d’ Edward Gibbon, de John Stuart Mill, de Herbert Spe
essai sur les autobiographies de Benvenuto Cellini, d’Edward Gibbon, de John Stuart Mill, de Herbert Spencer, les confess
ographies de Benvenuto Cellini, d’Edward Gibbon, de John Stuart Mill, de Herbert Spencer, les confessions de Jean-Jacques,
ward Gibbon, de John Stuart Mill, de Herbert Spencer, les confessions de Jean-Jacques, et Dichtung und Warhrheit, de Goeth
Spencer, les confessions de Jean-Jacques, et Dichtung und Warhrheit, de Goethe. […] Lettres italiennes Ricciotto Can
o Conti : Dopo il canto dette Sirene, R. Ricciardi, Naples Le nom [ de ] M. Angelo Conti chante mystérieusement dans l’es
s Le nom [de] M. Angelo Conti chante mystérieusement dans l’esprit de la génération assez turbulente, mais suffisamment
ssez turbulente, mais suffisamment féconde, qui a suivi les écrivains d’ il y a vingt ans généralement engloutis, aujourd’h
i, par le journalisme, où ils demeurent plus ou moins obscurs. Le nom de M. Angelo Conti chante dans l’esprit des derniers
 Angelo Conti chante dans l’esprit des derniers venus de la poésie et de l’art. Fort rares sont ceux qui peuvent résumer u
oésie et de l’art. Fort rares sont ceux qui peuvent résumer une œuvre de M. Angelo Conti, car fort rares sont ceux qui ont
ares sont ceux qui ont lu ses œuvres. Mais le nom du seul esthéticien de l’Italie contemporaine est toute une évocation de
du seul esthéticien de l’Italie contemporaine est toute une évocation de puissante et douce affirmation esthétique, de cal
est toute une évocation de puissante et douce affirmation esthétique, de calme, sinon souriante, fureur contre toute sorte
tion esthétique, de calme, sinon souriante, fureur contre toute sorte d’ iconoclastes et de sacrilèges de ce culte de l’art
e calme, sinon souriante, fureur contre toute sorte d’iconoclastes et de sacrilèges de ce culte de l’art, dont M. Angelo C
souriante, fureur contre toute sorte d’iconoclastes et de sacrilèges de ce culte de l’art, dont M. Angelo Conti est le pl
fureur contre toute sorte d’iconoclastes et de sacrilèges de ce culte de l’art, dont M. Angelo Conti est le plus décidé de
t M. Angelo Conti est le plus décidé des chevaliers vivants. On parle de Ruskin à propos de lui. On en parlé, lorsque, ce
, on ne connaît point Ruskin, qui fut ensemble un vulgarisateur plein de goût et le prophète détestable de cette érudition
fut ensemble un vulgarisateur plein de goût et le prophète détestable de cette érudition « rare » qui aboutit, il y a quel
 » trop violentement épris… des danseurs russes. Au surplus, on parle de Ruskin, à propos de Angelo Conti, lorsqu’on ne co
on ne connaît point l’œuvre lent, laborieux, mais profondément idéal, de ce « promeneur solitaire », qui sait concevoir l’
ent idéal, de ce « promeneur solitaire », qui sait concevoir l’esprit de toutes les religions comme le souffle universel e
’esprit de toutes les religions comme le souffle universel et éternel de l’art, et les aspects formels de tous les cultes
omme le souffle universel et éternel de l’art, et les aspects formels de tous les cultes comme les figurations humaines et
chose que sa filiation spirituelle « ruskinienne ». La portée sociale de son œuvre, je veux dire l’influence qu’il peut ex
eut exercer au milieu d’une collectivité, fût-elle seulement composée d’ une minuscule élite, ainsi qu’il sied à tout vérit
e, ainsi qu’il sied à tout véritable esthéticien, est autre que celle de Ruskin. Plus qu’à l’« érudition rare », M. Angelo
lus qu’à l’« érudition rare », M. Angelo Conti aboutit à la diffusion d’ une réelle et grave inquiétude esthétique, dont l’
pour recueillir ses forces et renouveler sa force œuvrante. La parole de celui que Gabriel d’Annunzio appela dans le Feu l
littéral ou symbolique. Elle est presque uniquement dans la « valeur de poésie », c’est-à-dire d’abstraction et de généra
lle est presque uniquement dans la « valeur de poésie », c’est-à-dire d’ abstraction et de généralisation imagée, qu’elle c
niquement dans la « valeur de poésie », c’est-à-dire d’abstraction et de généralisation imagée, qu’elle contient. Cette va
. Cette valeur est très grande. Dans Beata Riva, son singulier traité de l’Oubli, et dans Sur le fleuve du temps, le mysti
lier traité de l’Oubli, et dans Sur le fleuve du temps, le mysticisme de M. Angelo Conti révélait son essence libre et ray
essence libre et rayonnante. Ces livres étaient dominés par une idée de la Beauté qui, tout en étant l’abstraction méthod
par une idée de la Beauté qui, tout en étant l’abstraction méthodique d’ un faisceau de sensations et de sentiments suscité
e la Beauté qui, tout en étant l’abstraction méthodique d’un faisceau de sensations et de sentiments suscités par l’œuvre
tout en étant l’abstraction méthodique d’un faisceau de sensations et de sentiments suscités par l’œuvre d’art, se montrai
e à la chaîne des sensations et des sentiments séculaires et continus d’ un peuple ; c’était, en un mot, la Tradition. Asse
a Tradition. Assez souvent, M. Angelo Conti peut apparaître comme une de ces innombrables et fastidieuses voix italiennes
nnombrables et fastidieuses voix italiennes qui chantent des litanies d’ un culte d’art tout extérieur, vibrant de vieille
et fastidieuses voix italiennes qui chantent des litanies d’un culte d’ art tout extérieur, vibrant de vieille rhétorique.
es qui chantent des litanies d’un culte d’art tout extérieur, vibrant de vieille rhétorique. Mais il suffit de demeurer qu
e d’art tout extérieur, vibrant de vieille rhétorique. Mais il suffit de demeurer quelques instants dans l’atmosphère amou
s il suffit de demeurer quelques instants dans l’atmosphère amoureuse de l’esthéticien, pour entrevoir toute la profondeur
sphère amoureuse de l’esthéticien, pour entrevoir toute la profondeur de sa science de la beauté de l’art, toute la fraîch
se de l’esthéticien, pour entrevoir toute la profondeur de sa science de la beauté de l’art, toute la fraîcheur printanièr
ticien, pour entrevoir toute la profondeur de sa science de la beauté de l’art, toute la fraîcheur printanière de sa sensi
r de sa science de la beauté de l’art, toute la fraîcheur printanière de sa sensibilité esthétique, qu’un rien blesse, et
en blesse, et que l’œuvre entier du monde artiste exalte. La « valeur de poésie » de ses pensées, de ses paroles, agit dan
t que l’œuvre entier du monde artiste exalte. La « valeur de poésie » de ses pensées, de ses paroles, agit dans les tréfon
tier du monde artiste exalte. La « valeur de poésie » de ses pensées, de ses paroles, agit dans les tréfonds de l’esprit d
ur de poésie » de ses pensées, de ses paroles, agit dans les tréfonds de l’esprit de ses conationaux. Il apparaît aux arde
 » de ses pensées, de ses paroles, agit dans les tréfonds de l’esprit de ses conationaux. Il apparaît aux ardents ennemis
fonds de l’esprit de ses conationaux. Il apparaît aux ardents ennemis de l’orgie bureaucratique et démagogique présente, c
is de l’orgie bureaucratique et démagogique présente, comme une sorte de Messie d’une singulière pureté de vision et d’exp
gie bureaucratique et démagogique présente, comme une sorte de Messie d’ une singulière pureté de vision et d’expression. A
magogique présente, comme une sorte de Messie d’une singulière pureté de vision et d’expression. Ainsi, lorsque, dans son
sente, comme une sorte de Messie d’une singulière pureté de vision et d’ expression. Ainsi, lorsque, dans son nouveau volum
nes, M. Angelo Conti s’élève fièrement contre la souveraineté moderne de la machine, qui a répandu chez des poètes une exa
ée par les industriels intéressés, sa colère si éloquente a la valeur d’ une révolte de l’esprit contemplatif contre le non
ustriels intéressés, sa colère si éloquente a la valeur d’une révolte de l’esprit contemplatif contre le non-esprit actif
anisés » avec une quotidienne et bestiale brutalité. La même « valeur de poésie », de la vision et de l’expression, enthou
une quotidienne et bestiale brutalité. La même « valeur de poésie », de la vision et de l’expression, enthousiasme M. Ang
et bestiale brutalité. La même « valeur de poésie », de la vision et de l’expression, enthousiasme M. Angelo Conti devant
is du pouvoir et à des bureaucrates enlisés dans les rouages informes de l’Administration ; lorsqu’il s’élève contre l’abs
très lentement devant les yeux stupides des innombrables profanateurs de toute beauté, ces êtres hybrides que les « Cook’s
s sur ce qu’il faut faire pour enrayer le mal. Ses conseils sont ceux d’ un utopiste très mélancolique. Mais toutes ses con
s ses considérations purement esthétiques, ce sont des chants vibrant d’ une si haute joie d’art, que sa voix nous blesse m
purement esthétiques, ce sont des chants vibrant d’une si haute joie d’ art, que sa voix nous blesse même par sa chaleur p
immobiles des arts plastiques, sous je ne sais quel prétexte pratique d’ ordre littéraire ou industriel. C’est pourquoi les
ttéraire ou industriel. C’est pourquoi les jeunes écoles littéraires, d’ en deçà comme au-delà des Alpes, font fi de toute
jeunes écoles littéraires, d’en deçà comme au-delà des Alpes, font fi de toute œuvre esthétique théorique, et pourquoi les
s générations, en France comme en Italie, manquent presque totalement d’ esthéticiens. La critique journaliste, plus facile
englobe toutes les activités. Et voilà pourquoi la figure et l’œuvre de M. Angelo Conti est d’une importance toute partic
ivités. Et voilà pourquoi la figure et l’œuvre de M. Angelo Conti est d’ une importance toute particulière et fort signific
ongtemps ; elle est celle du goût le plus pur et le plus traditionnel de la race. Vincenzo Gerace : La Grazia, R. Ricci
ciardi, Naples La littérature spiritualiste s’enrichit, en Italie, d’ un roman, plein de fautes et de défauts, mais dont
La littérature spiritualiste s’enrichit, en Italie, d’un roman, plein de fautes et de défauts, mais dont la portée idéale
e spiritualiste s’enrichit, en Italie, d’un roman, plein de fautes et de défauts, mais dont la portée idéale est grande, l
autes et de défauts, mais dont la portée idéale est grande, la Grâce, de M. Vincenzo Gerace. J’entends par littérature spi
i est consacrée à la discussion ou à la diffusion des idées mystiques de quelques groupes rénovateurs, ou de quelques écol
la diffusion des idées mystiques de quelques groupes rénovateurs, ou de quelques écoles de très vieille tradition ; j’ent
dées mystiques de quelques groupes rénovateurs, ou de quelques écoles de très vieille tradition ; j’entends bien moins ces
œuvres, innombrables, déjà dues à la basse et lucrative vulgarisation de certaines théories orientales, exploitées par les
ature spiritualiste est celle qui répond par des cris et des sanglots d’ angoisse, ou de triomphante confiance, aux appels
iste est celle qui répond par des cris et des sanglots d’angoisse, ou de triomphante confiance, aux appels continuels d’un
nglots d’angoisse, ou de triomphante confiance, aux appels continuels d’ un monde sensible et invisible, qui se révèle à no
la plus profonde et la plus féconde des énergies humaines, l’énergie de l’Inquiétude. On sait combien grave et progressiv
e moderne, encore informe, mais déjà très puissant, répond à un appel de notre Inquiétude mystique, enrichit l’effort spir
, enrichit l’effort spiritualiste des générations nouvelles. Le roman de M. Vincenzo Gerace tranche nettement sur la litté
italiens, dont une partie toute récente se montre au moins préoccupée d’ un idéal politique nationaliste, ou de quelque aut
e se montre au moins préoccupée d’un idéal politique nationaliste, ou de quelque autre rare idée générale, tandis que tout
te à la littérature ce que Fogazzaro ne sut y apporter, un souci réel de la vie intérieure très chrétienne. Là où Fogazzar
ieure très chrétienne. Là où Fogazzaro échafaudait ses mises en scène de sacristies rebelles, M. Vincenzo Gerace dresse qu
aires, sous lesquels il s’assied, pleure et prie. Il écrit l’histoire d’ un homme, évoquée dans une succession vive et viva
it l’histoire d’un homme, évoquée dans une succession vive et vivante de moments psychologiques représentatifs. — Le prota
contemple, touché ainsi par la suprême des « grâces », qui est celle de découvrir et de contempler en soi une expression
hé ainsi par la suprême des « grâces », qui est celle de découvrir et de contempler en soi une expression totale et éterne
découvrir et de contempler en soi une expression totale et éternelle de la vie. Les paroles de Giordano Bruno : « notre d
pler en soi une expression totale et éternelle de la vie. Les paroles de Giordano Bruno : « notre doctrine consiste à ne p
 : « notre doctrine consiste à ne point chercher la divinité détachée de nous-mêmes, alors que nous l’avons près de nous,
s que nous ne soyons en nous… », répondent sans cesse aux perplexités de Lorenzo. La banalité de la lutte des hommes, la b
nous… », répondent sans cesse aux perplexités de Lorenzo. La banalité de la lutte des hommes, la brutalité de son frère et
plexités de Lorenzo. La banalité de la lutte des hommes, la brutalité de son frère et de son père, qui ont pour lui des in
nzo. La banalité de la lutte des hommes, la brutalité de son frère et de son père, qui ont pour lui des injures et des cou
es injures et des coups, forcent Lorenzo à chercher en lui une raison d’ être, supérieure à ce qui régit tous les gestes, q
des bêtes et des hommes. Lorenzo passe à travers des épreuves. Celles de la famille le révoltent, celles de l’amour achève
sse à travers des épreuves. Celles de la famille le révoltent, celles de l’amour achèveront de le convertir. Une éloquence
uves. Celles de la famille le révoltent, celles de l’amour achèveront de le convertir. Une éloquence parfois lourde, épais
nette, originale, heureuse, est le sang immatériel que Lorenzo répand de lui, tout autour de lui, durant l’heure de son Go
atériel que Lorenzo répand de lui, tout autour de lui, durant l’heure de son Golgotha, Une femme qu’il aima, et dont il fu
de son Golgotha, Une femme qu’il aima, et dont il fut aimé, disparaît de sa vie, en souriant vers d’autres destinées. Une
u et brûlant. Il ne savait pas qu’il marchait sur la fange inévitable de l’homme social, la fange originaire, dont il se l
e originaire, dont il se libérait à chaque pas. Il se retrouva, plein d’ une tristesse déjà sereine, sur un sommet, où il s
déjà sereine, sur un sommet, où il songe mourir. Il en descend plein d’ une sérénité limpide, ayant renoncé à tout, dégagé
en descend plein d’une sérénité limpide, ayant renoncé à tout, dégagé de tout, libre et seul, en état de grâce. Il peut do
gé de tout, libre et seul, en état de grâce. Il peut douter seulement d’ être digne de cette grâce. Mais il a absolument to
ibre et seul, en état de grâce. Il peut douter seulement d’être digne de cette grâce. Mais il a absolument tout jeté à la
est là la condition essentielle que Brand impose, afin que l’offrande de soi demeure et se féconde. Ainsi M. Vincenzo Gera
conde. Ainsi M. Vincenzo Gerace a pu écrire un livre qui est un chant d’ appel à tous les inquiets mystiques de l’heure pré
crire un livre qui est un chant d’appel à tous les inquiets mystiques de l’heure présente. Plus que par sa valeur idéologi
par sa valeur idéologique, ce livre a cette forte et simple « qualité d’ âme », qui émeut et fait longuement réfléchir ceux
guement réfléchir ceux, tout au moins, qui demandent à la littérature de l’émotion qui fasse penser, du sentiment, des sen
Grazia Deledda : Nel deserto, Treves, Milan La Grazia nous repose de la littérature vaine, insignifiante, mal comprise
une insistance qui finit par inspirer une certaine pitié, sur le cas d’ une jeune fille, sarde comme elle, transportée, co
nsportée, comme elle, à Rome. Le désert, c’est Rome. Les contingences de ce roman sont si strictement contingentes qu’il n
ce roman sont si strictement contingentes qu’il n’y a pas là vraiment de la matière littéraire. C’est anodin, comme genre,
le. Luigi Capuana : Perdutamente, Puccini, Ancône Les nouvelles de M. Luigi Capuana, qui ne sont point sardes, mais
un intérêt plein et vif, une représentation si amusante et si précise de certains types insulaires, que Perdutamente est u
est un recueil au surplus extrêmement agréable à lire. C’est un livre de chevet, c’est-à-dire qu’on peut lire avec l’espri
sait mettre en mouvement avec une verve très sûre. Le nouveau recueil de M. Capuana est parfaitement à sa place dans la li
a est parfaitement à sa place dans la littérature provinciale, pleine de chrétienne humilité, qui jouit à cette heure d’un
e provinciale, pleine de chrétienne humilité, qui jouit à cette heure d’ un regain de succès dans certains milieux italiens
e, pleine de chrétienne humilité, qui jouit à cette heure d’un regain de succès dans certains milieux italiens ou parisien
ns certains milieux italiens ou parisiens, à cause de Jules Renard et de Charles-Louis Philippe, comme autrefois ce fut à
s Renard et de Charles-Louis Philippe, comme autrefois ce fut à cause d’ Alphonse Daudet… Emilio Scaglione : Alte acque
acque ardenti, Ode, R. Carabba, Lanciano Je ne sais si, en parlant de M. Emilio Scaglione, je « révèle » un grand poète
t de M. Emilio Scaglione, je « révèle » un grand poète. J’ignore tout de cet auteur. Mais s’il est tel qu’il m’apparaît, c
isme y est si spontané, si franc et si haut qu’une singulière ivresse de l’inspiration saisit le lecteur. C’est un lyrisme
L’ode Aux Eaux ardentes est courte, le style en est sobre ; la forme d’ une limpidité que la poésie italienne n’avait plus
a poésie italienne n’avait plus connue après l’épanouissement lyrique de Gabriel d’Annunzio. Le « moi lyrique » entend les
briel d’Annunzio. Le « moi lyrique » entend les eaux, toutes les eaux de la terre, chanter, triompher orgueilleusement, le
s à tous les antres, à toutes les racines pétrifiées par des milliers de siècles. Et celles qui furent préparées sur les l
ourbillon ni l’étincelle où la nature s’allume et scintille seulement de reflets stupéfiés et vagues… Le poète ravit à l
ertissement sonore des eaux. Il le porte à travers les mille douleurs de la vie, ou à travers les labyrinthes de l’art, de
à travers les mille douleurs de la vie, ou à travers les labyrinthes de l’art, de la pensée, et de tout le délire humain.
les mille douleurs de la vie, ou à travers les labyrinthes de l’art, de la pensée, et de tout le délire humain. Cet avert
rs de la vie, ou à travers les labyrinthes de l’art, de la pensée, et de tout le délire humain. Cet avertissement universe
tout le délire humain. Cet avertissement universel et secret, dit-il, de cet abîme que ne viola point la flamme des sole
a flamme des soleils ou l’éclair des pioches, dans cette ronde énorme de chansons, pendant un instant se révéla à moi… E
t saisir. Pourquoi ce ne fut-il qu’un instant ? Pourquoi je ne sais de paroles qui en refassent l’écho ? Je retournai pa
rmi les hommes, plus aveugle, après avoir clos un infini en moi. Mais de la roche qui te donna ton intacte pureté, tu desc
la roche qui te donna ton intacte pureté, tu descendras dans le fond de la vallée, toi aussi, eau : et toi aussi tu senti
toi aussi tu sentiras l’immonde, qui nous est commun à nous tous. Que de fièvre de pollens, sur la grève, tu verras palpit
tu sentiras l’immonde, qui nous est commun à nous tous. Que de fièvre de pollens, sur la grève, tu verras palpiter en amou
grève, tu verras palpiter en amours indistinctes ; quelle pourriture de feuilles et de fleurs te jetteront les liserons e
as palpiter en amours indistinctes ; quelle pourriture de feuilles et de fleurs te jetteront les liserons et les sapins !
de feuilles et de fleurs te jetteront les liserons et les sapins ! Et de la fange et de la fange tu soulèveras, entre les
de fleurs te jetteront les liserons et les sapins ! Et de la fange et de la fange tu soulèveras, entre les ponts des ville
de la fange tu soulèveras, entre les ponts des villes engourdies. Que de flétrissures, que d’aridités, tu côtoieras dans l
eras, entre les ponts des villes engourdies. Que de flétrissures, que d’ aridités, tu côtoieras dans les plaines ! Que de c
de flétrissures, que d’aridités, tu côtoieras dans les plaines ! Que de cadavres tu devras rouler, et de pays et d’hommes
tu côtoieras dans les plaines ! Que de cadavres tu devras rouler, et de pays et d’hommes et de rêves, avant que tu arrive
as dans les plaines ! Que de cadavres tu devras rouler, et de pays et d’ hommes et de rêves, avant que tu arrives au terme
plaines ! Que de cadavres tu devras rouler, et de pays et d’hommes et de rêves, avant que tu arrives au terme auquel tu te
t que tu arrives au terme auquel tu tends, à la pureté jamais vaincue de la mer ! Ainsi, après cet instant de gloire, sur
ends, à la pureté jamais vaincue de la mer ! Ainsi, après cet instant de gloire, sur moi, sur toi, sur l’infini, je descen
mente en moi. Le contraste perpétuel entre la plus haute aspiration d’ un individu et la conscience la plus cruelle de se
plus haute aspiration d’un individu et la conscience la plus cruelle de ses réalités est comme un leitmotiv ensemble de d
ience la plus cruelle de ses réalités est comme un leitmotiv ensemble de désolation et d’espérance, qui anime souvent le l
elle de ses réalités est comme un leitmotiv ensemble de désolation et d’ espérance, qui anime souvent le lyrisme de M. Emil
v ensemble de désolation et d’espérance, qui anime souvent le lyrisme de M. Emilio Scaglione. C’est le contraste qui exist
glione. C’est le contraste qui existe entre la pureté des origines et de la fin de l’eau, la roche et la mer, et le milieu
est le contraste qui existe entre la pureté des origines et de la fin de l’eau, la roche et la mer, et le milieu mortel qu
Naples Et des sentiments identiques, des préoccupations semblables de pensée et d’idéale volonté foisonnent dans l’œuvr
des sentiments identiques, des préoccupations semblables de pensée et d’ idéale volonté foisonnent dans l’œuvre d’un autre
ions semblables de pensée et d’idéale volonté foisonnent dans l’œuvre d’ un autre jeune poète, M. Biagio Chiara. Les noms d
nnent dans l’œuvre d’un autre jeune poète, M. Biagio Chiara. Les noms de ces deux esprits apparaissent intimement liés dan
de ces deux esprits apparaissent intimement liés dans tous les livres de l’un ou de l’autre. Leur fraternité se montre en
esprits apparaissent intimement liés dans tous les livres de l’un ou de l’autre. Leur fraternité se montre en poèmes qu’i
t mutuellement, et qui sont presque toujours très beaux. Les préfaces de leurs livres sont dues à l’un ou à l’autre. L’exe
Les préfaces de leurs livres sont dues à l’un ou à l’autre. L’exemple d’ une telle fraternité enivrée et pensive est digne
’autre. L’exemple d’une telle fraternité enivrée et pensive est digne d’ être remarqué. Dans les Épouses de Jésus, M. Biagi
ernité enivrée et pensive est digne d’être remarqué. Dans les Épouses de Jésus, M. Biagio Chiara évoque avec une fine sûre
ue avec une fine sûreté psychologique les grandes figures tourmentées de Marie de Magdala, de Thérèse d’Avila, de Catherin
té psychologique les grandes figures tourmentées de Marie de Magdala, de Thérèse d’Avila, de Catherine de Sienne. La visio
grandes figures tourmentées de Marie de Magdala, de Thérèse d’Avila, de Catherine de Sienne. La vision y est originale et
té Se consume le cierge des désirs eucharistiques. L’autel a des lins d’ une candeur neigeuse. Mais sur ces candeurs, le cé
brant distingue, Passant et inondant la cathédrale, La mer fluctuante de tes cheveux. Les encens naufragent sur cette mer
sponsa Christi ! Ce n’est point le lyrisme hédoniste des Adultères de l’Intermezzo de d’Annunzio. Le mélange de sensual
! Ce n’est point le lyrisme hédoniste des Adultères de l’Intermezzo de d’Annunzio. Le mélange de sensualité et de mystic
Ce n’est point le lyrisme hédoniste des Adultères de l’Intermezzo de d’ Annunzio. Le mélange de sensualité et de mysticism
e n’est point le lyrisme hédoniste des Adultères de l’Intermezzo de d’ Annunzio . Le mélange de sensualité et de mysticisme, que M
sme hédoniste des Adultères de l’Intermezzo de d’Annunzio. Le mélange de sensualité et de mysticisme, que M. Biagio Chiara
Adultères de l’Intermezzo de d’Annunzio. Le mélange de sensualité et de mysticisme, que M. Biagio Chiara avait déjà indiq
e mysticisme, que M. Biagio Chiara avait déjà indiqué dans son volume de nouvelles Anime inferme, sur le fond de pensée où
déjà indiqué dans son volume de nouvelles Anime inferme, sur le fond de pensée où il le brode fort savamment, est plein d
ferme, sur le fond de pensée où il le brode fort savamment, est plein d’ un esprit de liberté et de foi, d’amour total de l
e fond de pensée où il le brode fort savamment, est plein d’un esprit de liberté et de foi, d’amour total de la vie charne
ée où il le brode fort savamment, est plein d’un esprit de liberté et de foi, d’amour total de la vie charnelle et animiqu
le brode fort savamment, est plein d’un esprit de liberté et de foi, d’ amour total de la vie charnelle et animique, très
savamment, est plein d’un esprit de liberté et de foi, d’amour total de la vie charnelle et animique, très moderne. En
e et Biagio Chiara écrivent une langue très pure. M. Pascoli a raison d’ affirmer, dans la Rivista di Roma, que, depuis Car
a Rivista di Roma, que, depuis Carducci, dont le premier disciple fut d’ Annunzio, en Italie on écrit partout mieux, bien m
Rivista di Roma, que, depuis Carducci, dont le premier disciple fut d’ Annunzio , en Italie on écrit partout mieux, bien mieux, qu
sies régionales et romantiques en langue italienne, il imposa l’idéal d’ un classique froid et farouche, prudemment soutenu
ar la culture. Depuis, la langue littéraire italienne a des attitudes de noblesse et une volonté de recherche qui ne sont
angue littéraire italienne a des attitudes de noblesse et une volonté de recherche qui ne sont point à dédaigner. M. Enric
et avec force raisons, le mal que ce classicisme à outrance, le goût de l’émotion traditionnelle, pouvait faire. Il crist
. Il cristallise en effet l’inspiration, en la jetant dans des moules de vieilles formes, ce qui ne serait pas grave, mais
ormes, ce qui ne serait pas grave, mais il l’asservit en même temps à de vieilles inspirations, ce qui a contribué sans do
pourtant pendant que se dégageait triomphalement en France la volonté de libération affirmée par les symbolistes et par le
ar les symbolistes et par les vers-libristes. Memento Le Comité de l’Exposition agricole de Catane a acheté quarante
les vers-libristes. Memento Le Comité de l’Exposition agricole de Catane a acheté quarante mille francs la maison e
bibliothèque du poète sicilien Mario Rapisardi, l’ancien antagoniste de Carducci. L’auteur des poèmes Giobbe, Lucifero, e
ien antagoniste de Carducci. L’auteur des poèmes Giobbe, Lucifero, et de tant d’autres, garde jusqu’à la mort la jouissanc
e, Lucifero, et de tant d’autres, garde jusqu’à la mort la jouissance de sa maison. Un geste semblable, pour une somme ide
es privées. L’Italie a laissé vendre ignominieusement la royale villa de son plus grand poète des temps modernes, d’Annunz
ieusement la royale villa de son plus grand poète des temps modernes, d’ Annunzio ; ce qui a permis à celui-ci de télégraph
usement la royale villa de son plus grand poète des temps modernes, d’ Annunzio  ; ce qui a permis à celui-ci de télégraphier iron
and poète des temps modernes, d’Annunzio ; ce qui a permis à celui-ci de télégraphier ironiquement à son éditeur que, « po
ue, « pour avoir trop longuement déshonoré ses presses, il a été puni de la confiscation des biens, de l’exil perpétuel et
nt déshonoré ses presses, il a été puni de la confiscation des biens, de l’exil perpétuel et de l’excommunication papale »
s, il a été puni de la confiscation des biens, de l’exil perpétuel et de l’excommunication papale »… Tome XCIV, numér
lie vient de « faradasser » fort élégamment à Tripoli. Profitons donc de l’occasion pour ouvrir le livre d’enquêtes social
égamment à Tripoli. Profitons donc de l’occasion pour ouvrir le livre d’ enquêtes sociales que sous le titre l’Italie conte
er. L’Italie est, après l’Allemagne, et peut-être même avant, le pays d’ Europe qui a fait le plus de progrès matériels dep
lemagne, et peut-être même avant, le pays d’Europe qui a fait le plus de progrès matériels depuis une génération ; sur cer
plus de progrès matériels depuis une génération ; sur certains points de prévoyance sociale, elle en remontrerait même à l
it du clergé dans l’ancien royaume des Deux-Siciles est grave, venant d’ un homme aussi bien intentionné ; les jeunes gens
s nous appliquer d’abord à leur former une conscience, une conscience d’ hommes, entendez bien, sachant discerner ce qu’il
n… » Si le clergé en est là, on comprend que l’auteur rappelle le mot d’ un contemporain de Henri IV chez nous : « Je crois
en est là, on comprend que l’auteur rappelle le mot d’un contemporain de Henri IV chez nous : « Je crois que tout ce qui s
ntemporain de Henri IV chez nous : « Je crois que tout ce qui se fait de mal se fait en ce moment par les ecclésiastiques.
uméro 346, 16 novembre 1911, p. 416-423 [417-418, 418, 420]. Le vol de la Joconde ; les sanctions ; les mesures de sûret
-418, 418, 420]. Le vol de la Joconde ; les sanctions ; les mesures de sûreté La « Joconde » reste toujours introuvab
La « Joconde » reste toujours introuvable. Il semble que le service de la Sûreté ait maintenant épuisé toutes les pistes
ntenant épuisé toutes les pistes et qu’il ne faille plus attendre que d’ un hasard heureux un indice qui mette sur la trace
heureux un indice qui mette sur la trace du précieux chef-d’œuvre et de son ravisseur. Pour aider à les découvrir, un mem
re et de son ravisseur. Pour aider à les découvrir, un membre anonyme de la Société des Amis du Louvre avait envoyé au Tem
Société des Amis du Louvre avait envoyé au Temps 59 une lettre pleine de réflexions judicieuses où, par une suite de raiso
emps 59 une lettre pleine de réflexions judicieuses où, par une suite de raisonnements logiquement déduits, il concluait q
la mise sous verre des tableaux et devait être au courant des travaux de maçonnerie et de décrochage de toiles qui allaien
e des tableaux et devait être au courant des travaux de maçonnerie et de décrochage de toiles qui allaient, dans la matiné
et devait être au courant des travaux de maçonnerie et de décrochage de toiles qui allaient, dans la matinée du lundi 21 
our « manquements graves » dans le service, déférés devant le Conseil de discipline, composé d’un conservateur, du secréta
s » dans le service, déférés devant le Conseil de discipline, composé d’ un conservateur, du secrétaire général des Musées
posé d’un conservateur, du secrétaire général des Musées nationaux et de trois gardiens : c’est-à-dire que leurs pairs y o
ns être entendu — on leur a accordé des défenseurs. Voici le résultat de cette mise en scène : les deux gardiens du Salon
ré mis en cause ont obtenu que leur affaire fût renvoyée après la fin de l’instruction judiciaire ; quatre autres, qui ava
l’instruction judiciaire ; quatre autres, qui avaient déjà été punis de la peine terrible de porter le courrier administr
aire ; quatre autres, qui avaient déjà été punis de la peine terrible de porter le courrier administratif après leur servi
un, cependant, qui avait dormi chez lui pendant un mois, ne porta pas de lettres. Mais il en reçut une, par quoi le minist
n reçut une, par quoi le ministre le blâmait. Nous vivons en un temps d’ extrême cruauté » ; oui : d’extrême veulerie. Des
istre le blâmait. Nous vivons en un temps d’extrême cruauté » ; oui : d’ extrême veulerie. Des mesures plus sérieuses sont
e veulerie. Des mesures plus sérieuses sont celles qui viennent enfin d’ être prises pour l’accrochage des tableaux ; désor
ux ; désormais, grâce à un ingénieux système imaginé par le serrurier de la Banque de France, ils seront fixés par groupes
s, grâce à un ingénieux système imaginé par le serrurier de la Banque de France, ils seront fixés par groupes à une barre
rier de la Banque de France, ils seront fixés par groupes à une barre d’ acier de section rectangulaire, retenue au mur par
la Banque de France, ils seront fixés par groupes à une barre d’acier de section rectangulaire, retenue au mur par des ann
arre d’acier de section rectangulaire, retenue au mur par des anneaux de cuivre dans lesquels on peut, grâce à un levier e
grâce à un levier enfermé sous clef, la faire tourner pour la placer de champ et l’introduire alors dans des sortes de pi
tourner pour la placer de champ et l’introduire alors dans des sortes de pitons ovoïdes en acier, ouverts en forme de mâch
eront munis à droite et à gauche, puis pour la redresser dans le sens de sa plus grande largeur et ainsi remplir en hauteu
e le tableau indécrochable pour qui n’a pas la clef du levier. En cas d’ incendie, les tableaux ainsi attachés pourraient,
. En cas d’incendie, les tableaux ainsi attachés pourraient, au moyen d’ un tour de clef, être, semble-t-il, aussi facileme
’incendie, les tableaux ainsi attachés pourraient, au moyen d’un tour de clef, être, semble-t-il, aussi facilement enlevés
re, semble-t-il, aussi facilement enlevés qu’autrefois. Exposition de récentes acquisitions du Louvre ; le Saint Sébast
egna Tandis que sur la muraille du Salon Carré la place reste vide d’ où Monna Lisa suivait de son regard pensif ses vis
a muraille du Salon Carré la place reste vide d’où Monna Lisa suivait de son regard pensif ses visiteurs et ses adorateurs
pensif ses visiteurs et ses adorateurs, on vient, pour nous consoler, d’ installer dans la salle des portraits d’artistes o
on vient, pour nous consoler, d’installer dans la salle des portraits d’ artistes où sont montrées les nouvelles acquisitio
es où sont montrées les nouvelles acquisitions, un autre chef-d’œuvre de l’art italien : le magnifique Saint Sébastien de
e l’art italien : le magnifique Saint Sébastien de Mantegna provenant de l’église d’Aigueperse et dont, au lendemain de so
ien : le magnifique Saint Sébastien de Mantegna provenant de l’église d’ Aigueperse et dont, au lendemain de son entrée au
de Mantegna provenant de l’église d’Aigueperse et dont, au lendemain de son entrée au Louvre, nous avons entretenu les le
cteurs du Mercure 60. C’est une œuvre magistrale, dont la description de Paul Mantz n’avait pas exagéré la beauté : grande
mitani de Padoue et qui met délicieusement en valeur le corps, baigné de douce lumière, du supplicié, beau comme un jeune
uce lumière, du supplicié, beau comme un jeune dieu antique (le souci de cette ressemblance ne s’accuse-t-il pas dans la c
passive similitude qui existe entre un des pieds du martyr et le pied de statue antique que l’artiste a placé au bas de la
’artiste a placé au bas de la composition ?) — tout s’accorde à faire de ce tableau une des œuvres dont le Louvre aura le
rde à faire de ce tableau une des œuvres dont le Louvre aura le droit d’ être le plus orgueilleux. Combien — disons-le tout
agrée mieux que toute l’habileté prodigieuse et le sfumato séducteur de Léonard ! Le nouveau musée de Tours [extrait]
prodigieuse et le sfumato séducteur de Léonard ! Le nouveau musée de Tours [extrait] Le 2 juillet dernier a eu lieu
Le 2 juillet dernier a eu lieu l’inauguration officielle du Musée de Tours, installé dans les bâtiments de l’ancien ar
nauguration officielle du Musée de Tours, installé dans les bâtiments de l’ancien archevêché. C’est, comme on sait, sinon
non un des plus importants, du moins, un des plus intéressants musées de France, et l’heureuse réorganisation dont il vien
ressants musées de France, et l’heureuse réorganisation dont il vient d’ être l’objet en met bien en valeur les richesses.
l vient d’être l’objet en met bien en valeur les richesses. L’origine de ces collections, nous apprend la notice placée en
ue illustré publié à cette occasion par M. Paul Vitry, à qui la ville de Tours est en grande partie redevable du nouvel ar
par les œuvres d’art provenant des biens des couvents ou des émigrés de la région et qui décoraient les châteaux de Chant
s couvents ou des émigrés de la région et qui décoraient les châteaux de Chanteloup, d’Amboise, de Richelieu, les abbayes
es émigrés de la région et qui décoraient les châteaux de Chanteloup, d’ Amboise, de Richelieu, les abbayes de la Visitatio
de la région et qui décoraient les châteaux de Chanteloup, d’Amboise, de Richelieu, les abbayes de la Visitation, de Marmo
ient les châteaux de Chanteloup, d’Amboise, de Richelieu, les abbayes de la Visitation, de Marmoutier, de Beaumont-lès-Tou
de Chanteloup, d’Amboise, de Richelieu, les abbayes de la Visitation, de Marmoutier, de Beaumont-lès-Tours, etc. Puis des
d’Amboise, de Richelieu, les abbayes de la Visitation, de Marmoutier, de Beaumont-lès-Tours, etc. Puis des échanges eurent
-lès-Tours, etc. Puis des échanges eurent lieu avec le Muséum central de Paris qui obtint, en retour de deux Guerchin, d’u
ges eurent lieu avec le Muséum central de Paris qui obtint, en retour de deux Guerchin, d’un Rubens, d’un Guido Reni et d’
ec le Muséum central de Paris qui obtint, en retour de deux Guerchin, d’ un Rubens, d’un Guido Reni et d’un Philippe de Cha
central de Paris qui obtint, en retour de deux Guerchin, d’un Rubens, d’ un Guido Reni et d’un Philippe de Champaigne, la s
i obtint, en retour de deux Guerchin, d’un Rubens, d’un Guido Reni et d’ un Philippe de Champaigne, la série des belles pei
do Reni et d’un Philippe de Champaigne, la série des belles peintures de Mantegna, de Lorenzo Costa et du Pérugin, qui déc
un Philippe de Champaigne, la série des belles peintures de Mantegna, de Lorenzo Costa et du Pérugin, qui décoraient autre
o Costa et du Pérugin, qui décoraient autrefois à Mantoue le studiolo  d’ Isabelle d’Este. Le musée reçut aussi, sous le pre
nneaux latéraux, le Christ au Jardin des Oliviers et la Résurrection, de la prédelle provenant du grand retable de San Zen
liviers et la Résurrection, de la prédelle provenant du grand retable de San Zeno de Vérone et dont le centre, le Calvaire
assez qu’on ait mutilé un tel ensemble, et nous ne nous lasserons pas de réclamer qu’on négocie avec la ville de Tours d’a
et nous ne nous lasserons pas de réclamer qu’on négocie avec la ville de Tours d’autres échanges pour faire rentrer au Lou
aient jamais dû en sortir. Quand donc comprendra-t-on que cette sorte de « sabotage » doit être enfin réparée, dans l’inté
rte de « sabotage » doit être enfin réparée, dans l’intérêt à la fois de l’œuvre de Mantegna et de l’histoire de l’art ?
botage » doit être enfin réparée, dans l’intérêt à la fois de l’œuvre de Mantegna et de l’histoire de l’art ? La Vie a
tre enfin réparée, dans l’intérêt à la fois de l’œuvre de Mantegna et de l’histoire de l’art ? La Vie anecdotique Gu
rée, dans l’intérêt à la fois de l’œuvre de Mantegna et de l’histoire de l’art ? La Vie anecdotique Guillaume Apolli
ioni et Severini. Le premier, qui est, si on peut dire, le théoricien de l’école, a un air intrépide et loyal qui dispose
ui dispose aussitôt en sa faveur. Ces messieurs portent des vêtements de coupe anglaise, très confortables. M. Severini, t
e coupe anglaise, très confortables. M. Severini, toscan, est chaussé de souliers découverts et ses chaussettes sont de co
i, toscan, est chaussé de souliers découverts et ses chaussettes sont de couleurs différentes. Le jour où je le vis, il po
ose à passer pour un homme très distrait, et il avoue que les garçons de café se croient souvent obligés de le prévenir de
trait, et il avoue que les garçons de café se croient souvent obligés de le prévenir de ce qu’ils pensent être une méprise
oue que les garçons de café se croient souvent obligés de le prévenir de ce qu’ils pensent être une méprise et qui est de
ligés de le prévenir de ce qu’ils pensent être une méprise et qui est de la recherche. Je n’ai pas encore vu de tableaux f
nt être une méprise et qui est de la recherche. Je n’ai pas encore vu de tableaux futuristes, mais si j’ai bien compris le
tachent les nouveaux peintres italiens, ils se préoccupent avant tout d’ exprimer des sentiments, presque des états d’âme (
e préoccupent avant tout d’exprimer des sentiments, presque des états d’ âme (c’est une expression employée par M. Boccioni
ats d’âme (c’est une expression employée par M. Boccioni lui-même) et de les exprimer de la façon la plus forte possible.
une expression employée par M. Boccioni lui-même) et de les exprimer de la façon la plus forte possible. Ces jeunes gens
la façon la plus forte possible. Ces jeunes gens ont encore le désir de s’éloigner des formes naturelles et veulent être
ir de s’éloigner des formes naturelles et veulent être les inventeurs de leur art. « Ainsi, m’a dit M. Boccioni, j’ai pein
rquer la différence des sentiments, je n’ai pas mis, dans mon tableau de l’arrivée, une seule ligne qui soit dans le table
, le cas échéant, à coups de bâton. Florence fut récemment le théâtre d’ un de ces combats où les partis en présence étaien
cas échéant, à coups de bâton. Florence fut récemment le théâtre d’un de ces combats où les partis en présence étaient, d’
aient, d’une part, les futuristes ayant à leur tête M. Marinetti, et, de l’autre, M. Ardengo Soffici et ses amis de La Voc
eur tête M. Marinetti, et, de l’autre, M. Ardengo Soffici et ses amis de La Voce. Il y eut des blessures, quelques chapeau
de La Voce. Il y eut des blessures, quelques chapeaux furent mis hors d’ usage et M. Boccioni, pendant la journée où se dér
M. Boccioni, pendant la journée où se déroulèrent les diverses phases de la bataille, dut acheter, pour son compte, trois
s phases de la bataille, dut acheter, pour son compte, trois chapeaux de paille. Finalement, tout le monde se réconcilia a
oste, et, devant le commissaire, MM. Boccioni et Soffici témoignèrent de leur estime réciproque. M. Ardengo Soffici qui, p
ar sa critique, avait excité la colère des futuristes, est un peintre de talent et un des écrivains d’art les plus disting
a colère des futuristes, est un peintre de talent et un des écrivains d’ art les plus distingués de l’Italie. Il n’est pas
st un peintre de talent et un des écrivains d’art les plus distingués de l’Italie. Il n’est pas un inconnu à Paris et il e
st pas un inconnu à Paris et il est lui-même au courant des tendances de la nouvelle peinture française autant que quiconq
France. Les futuristes, au demeurant, reconnaissent tous les mérites de leur adversaire. Ils ne l’en ont pas moins bâtonn
adversaire. Ils ne l’en ont pas moins bâtonné parce qu’il n’était pas de leur avis et la bastonnade a beau être empreinte
qu’il n’était pas de leur avis et la bastonnade a beau être empreinte de courtoisie, elle est une singulière façon de forc
de a beau être empreinte de courtoisie, elle est une singulière façon de forcer l’admiration. C’est en mars 1912 que les f
graphe a été longtemps hésitante : Monna Lisa ou Mona Lisa ? En moins de deux mois, la presse et le commerce se sont décid
à Mona Lisa et beaucoup de produits industriels se parent maintenant de ce nom. Il y a le parfum, le corset Mona Lisa. Et
Mona Lisa. Et personne ne paraît se douter qu’il n’est plus question de la Joconde, mais d’une guenon nommée Lisa, car Mo
nne ne paraît se douter qu’il n’est plus question de la Joconde, mais d’ une guenon nommée Lisa, car Mona signifie propreme
a, car Mona signifie proprement guenon, tandis que Monna (contraction de Madonna) est un terme qui peut se traduire à peu
mme une maladie ou comme un état maladif, mais parfois, comme un état de santé débordante. » Il s’agit, bien entendu, de l
arfois, comme un état de santé débordante. » Il s’agit, bien entendu, de l’expérience de l’auteur, qui n’est pas un aliéni
état de santé débordante. » Il s’agit, bien entendu, de l’expérience de l’auteur, qui n’est pas un aliéniste… mais un poè
te. Déjà, nous avions eu les possédés dont on avait peur en les temps d’ ignorance ou de naïveté crédule, les innocents, qu
avions eu les possédés dont on avait peur en les temps d’ignorance ou de naïveté crédule, les innocents, qu’on respecte tr
ous manquait les libérés, ceux qui peuvent imposer leur débordements… de santé aux autres mortels moins bien partagés qu’e
er l’importance de plus en plus grande que vont prendre, à une époque d’ alcoolisme et de névroses générales, les études su
de plus en plus grande que vont prendre, à une époque d’alcoolisme et de névroses générales, les études sur le cerveau hum
plus avancées doivent être sérieusement examinées, émaneraient-elles d’ un cerveau de littérateur. Paul Adam, en écrivant
s doivent être sérieusement examinées, émaneraient-elles d’un cerveau de littérateur. Paul Adam, en écrivant la préface de
-elles d’un cerveau de littérateur. Paul Adam, en écrivant la préface de cet ouvrage, en a prévu toutes les conséquences s
e cerveau des poètes peut concevoir peut être vécu et si les monstres de la plus ancienne des mythologies n’ont pas été av
s pourraient bien vivre après, se réaliser peu à peu dans les époques de sciences positives, se fabriquer morceau par morc
fabriquer morceau par morceau au fur et à mesure des nouveaux besoins de l’humanité, privée de dieux, d’au-delà et de la p
morceau au fur et à mesure des nouveaux besoins de l’humanité, privée de dieux, d’au-delà et de la précieuse faculté de la
fur et à mesure des nouveaux besoins de l’humanité, privée de dieux, d’ au-delà et de la précieuse faculté de la peur du r
ure des nouveaux besoins de l’humanité, privée de dieux, d’au-delà et de la précieuse faculté de la peur du ridicule. Un m
de l’humanité, privée de dieux, d’au-delà et de la précieuse faculté de la peur du ridicule. Un médecin aliéniste réunit
la peur du ridicule. Un médecin aliéniste réunit donc dans une maison de santé (et jamais le mot santé ne sera mieux à sa
té (et jamais le mot santé ne sera mieux à sa place, puisqu’il s’agit de soigner des malades trop bien portants) des gens,
lades trop bien portants) des gens, hommes, femmes, qui ont entre eux d’ involontaires communications sensorielles et obéis
obéissent à des influences majeures, c’est-à-dire ont des chefs doués d’ un sensorium plus puissant que ceux des autres hom
uissant que ceux des autres hommes. La plus puissante, naturellement, de ces influences est la volonté (ou l’aberration) s
tendre ici par sexualité les tendances animales, il serait plus exact de dénommer ces possessions à distance de la cérébra
animales, il serait plus exact de dénommer ces possessions à distance de la cérébralité sensuelle. Une femme hystérique, p
passionnels, qui l’entourent. Sa disparition n’empêche pas le ferment d’ agir sur les corps ou sur les esprits. On pourrait
e a reconquis par son repos personnel une dignité qu’elle n’avait pas de son vivant. Ce médecin aliéniste a jusqu’à la fin
elle n’avait pas de son vivant. Ce médecin aliéniste a jusqu’à la fin de cette patiente employé comme dérivatif suprême la
employé comme dérivatif suprême la musique. Il déchaîne les harmonies de son orgue lorsqu’il veut réunir ses fous autour d
e son orgue lorsqu’il veut réunir ses fous autour de lui. Il est chef d’ orchestre et il cherche, je pense, le sublime acco
che, je pense, le sublime accord parfait entre les différents rythmes de leurs passions, lesquelles, en se concentrant sol
s nuisibles qu’aux autres individus déclarés normaux ; il se contente de noter ses observations avec une certaine méthode
tions avec une certaine méthode qui ressemble un peu à la composition d’ une symphonie par un musicien cherchant la modulat
a composition d’une symphonie par un musicien cherchant la modulation d’ un cri d’oiseau à travers la plus effroyable tempê
tion d’une symphonie par un musicien cherchant la modulation d’un cri d’ oiseau à travers la plus effroyable tempête. Je m’
rateurs ou pas) ; il se jette dans le crime pour échapper à l’emprise d’ un fou, d’un autre chef, un de ces personnages dou
pas) ; il se jette dans le crime pour échapper à l’emprise d’un fou, d’ un autre chef, un de ces personnages doués d’un se
dans le crime pour échapper à l’emprise d’un fou, d’un autre chef, un de ces personnages doués d’un sensorium extraordinai
er à l’emprise d’un fou, d’un autre chef, un de ces personnages doués d’ un sensorium extraordinaire, celui qu’il appelle :
s doués d’un sensorium extraordinaire, celui qu’il appelle : le géant de la sexualité. Qu’en faut-il conclure ? Je crois q
sexualité. Qu’en faut-il conclure ? Je crois que la prudence des gens de science a l’horreur de la conclusion. En ma quali
l conclure ? Je crois que la prudence des gens de science a l’horreur de la conclusion. En ma qualité d’ignorante, je me b
dence des gens de science a l’horreur de la conclusion. En ma qualité d’ ignorante, je me borne à louer sans réserve ce fab
qualité d’ignorante, je me borne à louer sans réserve ce fabuleux cas de clinique d’où l’on peut extraire maintes pages de
norante, je me borne à louer sans réserve ce fabuleux cas de clinique d’ où l’on peut extraire maintes pages de gracieuse p
rve ce fabuleux cas de clinique d’où l’on peut extraire maintes pages de gracieuse poésie à l’usage des lectrices qui préf
de gracieuse poésie à l’usage des lectrices qui préfèrent les Sonates de Mozart à la douche, et j’ajouterai que mon expéri
nnables, c’est-à-dire à les mettre en prison dès qu’ils font le geste de nuire aux voisins… Mais je ne les empêcherais poi
font le geste de nuire aux voisins… Mais je ne les empêcherais point de se nuire à eux-mêmes, ça jamais, j’ai bien trop l
s point de se nuire à eux-mêmes, ça jamais, j’ai bien trop le respect de l’individu ! Qu’ils se libèrent ! Qu’ils se libèr
er décembre 1911, p. 583-587 [583-585, 587]. Pietro Orsi : Histoire de l’Italie moderne (1750-1910). Traduction de Henri
Pietro Orsi : Histoire de l’Italie moderne (1750-1910). Traduction de Henri Bergmann. Armand Colin, 5 fr. M. Henri B
nd Colin, 5 fr. M. Henri Bergmann a donné une traduction française de l’Histoire de l’Italie moderne, de M. Pietro Orsi
. M. Henri Bergmann a donné une traduction française de l’Histoire de l’Italie moderne, de M. Pietro Orsi, livre où l’o
n a donné une traduction française de l’Histoire de l’Italie moderne, de M. Pietro Orsi, livre où l’on trouve les qualités
’Italie moderne, de M. Pietro Orsi, livre où l’on trouve les qualités d’ un bon exposé général. C’est pour cela que nous le
our cela que nous le signalons aux personnes désireuses, par ce temps de conquêtes tripolitaines, de se renseigner assez v
ns aux personnes désireuses, par ce temps de conquêtes tripolitaines, de se renseigner assez vite sur l’Italie, car il ne
e se renseigner assez vite sur l’Italie, car il ne saurait s’agir ici d’ entrer dans une critique des récents travaux plus
des récents travaux plus détaillés inspirés par telle ou telle époque de l’Histoire italienne au xixe  siècle62. Le point
e ou telle époque de l’Histoire italienne au xixe  siècle62. Le point de départ choisi par M. Orsi pour son Histoire moder
le62. Le point de départ choisi par M. Orsi pour son Histoire moderne de l’Italie, 1750, semble pris un peu haut. L’Italie
it Metternich, le bon apôtre. La formation en Italie, après le traité de Vienne (1738) et celui d’Aix-la-Chapelle (1748),
re. La formation en Italie, après le traité de Vienne (1738) et celui d’ Aix-la-Chapelle (1748), de deux états indépendants
, après le traité de Vienne (1738) et celui d’Aix-la-Chapelle (1748), de deux états indépendants, le royaume de Naples et
elui d’Aix-la-Chapelle (1748), de deux états indépendants, le royaume de Naples et le duché de Parme, est un fait d’une va
(1748), de deux états indépendants, le royaume de Naples et le duché de Parme, est un fait d’une valeur assez négative. I
indépendants, le royaume de Naples et le duché de Parme, est un fait d’ une valeur assez négative. Il marque l’établisseme
e, est un fait d’une valeur assez négative. Il marque l’établissement de l’influence espagnole (entre deux phases de l’inf
Il marque l’établissement de l’influence espagnole (entre deux phases de l’influence autrichienne) ; et c’est à cause de f
deux phases de l’influence autrichienne) ; et c’est à cause de faits de ce genre que l’Italie n’était guère plus qu’une «
ogues, il put susciter, dès la fin du xviiie  siècle, la protestation d’ Alfieri, ce véritable précurseur du Risorgimento.
. Sur cette période, capitale, du Risorgimento, qui succéda au régime de réaction imposé en 1815 après la chute de la domi
ento, qui succéda au régime de réaction imposé en 1815 après la chute de la domination napoléonienne, M. Orsi a groupé des
t la bibliographie très au courant, placée à la fin du volume, permet d’ apprécier l’abondance. Depuis les premiers mouveme
’abondance. Depuis les premiers mouvements, marqués par la révolution de Naples en 1820, en passant par le grand soulèveme
la révolution de Naples en 1820, en passant par le grand soulèvement de 1848 utilisé depuis par le roi de Piémont assisté
rand soulèvement de 1848 utilisé depuis par le roi de Piémont assisté de Napoléon III, jusqu’à l’achèvement de l’unité ita
s par le roi de Piémont assisté de Napoléon III, jusqu’à l’achèvement de l’unité italienne sous l’hégémonie de la maison d
oléon III, jusqu’à l’achèvement de l’unité italienne sous l’hégémonie de la maison de Savoie, ce grand drame politique est
squ’à l’achèvement de l’unité italienne sous l’hégémonie de la maison de Savoie, ce grand drame politique est complètement
que est complètement exposé. M. Orsi a rappelé avec sympathie le rôle de la France dans ce grand mouvement national. Toute
n italien ait cru devoir indiquer des réserves au sujet de l’attitude de Napoléon III. Tout en voulant faire la guerre pou
semblait être le rétablissement du double vicariat impérial du temps de Napoléon Ier, le prince Napoléon devant reprendre
éon Ier, le prince Napoléon devant reprendre à peu près la succession d’ Eugène de Beauharnais, et le prince Murat celle mê
la succession d’Eugène de Beauharnais, et le prince Murat celle même de son aïeul. M. Bergmann, traducteur fidèle, mais h
teur fidèle, mais historien indépendant, ne partage pas cette manière de voir. Cependant, l’on a pu relever, dans des docu
er, dans des documents récemment publiés sur Crispi, certains indices d’ intrigues « murattiennes ». On sait d’autre part q
’intrigues « murattiennes ». On sait d’autre part que les prétentions de la famille Murat sur le trône de Naples furent dé
ait d’autre part que les prétentions de la famille Murat sur le trône de Naples furent désavouées, en 1861, par le gouvern
ur le trône de Naples furent désavouées, en 1861, par le gouvernement de l’Empereur. Que conclure ? Peut-être l’Empereur e
elle, à prêter au souverain français des vues intéressées ; l’ouvrage de M. Orsi a fait recette à cet égard. Cela explique
Cela expliquerait que l’on ait proscrit, des fêtes du cinquantenaire de 1859, le souvenir du libérateur. Proscription hab
sant la précédente note bibliographique sur une allusion à l’habileté de l’Italie contemporaine, nous sommes tout naturell
ontemporaine, nous sommes tout naturellement amené à inscrire en tête de la suivante le titre du récent ouvrage de M. René
nt amené à inscrire en tête de la suivante le titre du récent ouvrage de M. René Pinon. L’Europe et la Jeune Turquie. Dans
rquie. Dans cette Europe, il y a l’Italie, qui vient de faire le coup de Tripoli, s’il est permis de dire. Toutefois, M. R
y a l’Italie, qui vient de faire le coup de Tripoli, s’il est permis de dire. Toutefois, M. René Pinon, qui use volontier
se volontiers du post-scriptum pour mettre au point ses consultations de politique internationale, données un peu au jour
e internationale, données un peu au jour le jour, aurait besoin, ici, d’ en ajouter un, et considérable, en ce qui concerne
ous ne trouvons pas, d’ailleurs, que l’auteur la prévoie. La position de l’Italie dans la question d’Orient est résumée en
rs, que l’auteur la prévoie. La position de l’Italie dans la question d’ Orient est résumée en une page (p. 232) où le nom
dans la question d’Orient est résumée en une page (p. 232) où le nom de Tripoli n’est pas écrit. Il est juste d’ajouter q
une page (p. 232) où le nom de Tripoli n’est pas écrit. Il est juste d’ ajouter que, pour ce qui est du contrecoup balkani
Il est juste d’ajouter que, pour ce qui est du contrecoup balkanique de l’affaire (M. Pinon ne sort à peu près pas des Ba
prend généralement son point de vue pour noter « les aspects nouveaux de la question d’Orient »), l’auteur a, çà et là, et
ent son point de vue pour noter « les aspects nouveaux de la question d’ Orient »), l’auteur a, çà et là, et notamment au p
stion d’Orient »), l’auteur a, çà et là, et notamment au paragraphe V de son chapitre VI, pressenti, d’une manière que les
çà et là, et notamment au paragraphe V de son chapitre VI, pressenti, d’ une manière que les faits ont justifiée, la rivali
on en Tripolitaine et les pointes poussées par l’Italie sur les côtes de la Turquie d’Europe, est un des nouveaux aspects
lie sur les côtes de la Turquie d’Europe, est un des nouveaux aspects de la question d’Orient. Laissons-le se mettre au po
es de la Turquie d’Europe, est un des nouveaux aspects de la question d’ Orient. Laissons-le se mettre au point pour saisir
point pour saisir cette arrière-perspective, et voyons quelques-unes de celles qu’il a déjà découvertes. Ce spectacle, qu
de celles qu’il a déjà découvertes. Ce spectacle, qui, dans l’ouvrage de M. Pinon, est suffisamment net, se résume rapidem
ge de M. Pinon, est suffisamment net, se résume rapidement à peu près de la sorte : Dès le lendemain de la révolution jeun
t net, se résume rapidement à peu près de la sorte : Dès le lendemain de la révolution jeune-turque, les conséquences se p
conséquences se produisent ; l’Autriche annexe la Bosnie-Herzégovine, d’ où une crise européenne, l’émotion du monde slave,
, d’où une crise européenne, l’émotion du monde slave, l’exaspération de l’opinion russe, l’opposition du cabinet de Saint
nde slave, l’exaspération de l’opinion russe, l’opposition du cabinet de Saint-Pétersbourg, la résistance téméraire de la
l’opposition du cabinet de Saint-Pétersbourg, la résistance téméraire de la Serbie et du Monténégro, le rêche nationalisme
énégro, le rêche nationalisme des Jeunes-Turcs, sans oublier, au fond de tout cela, la rivalité de l’Allemagne et de l’Ang
sme des Jeunes-Turcs, sans oublier, au fond de tout cela, la rivalité de l’Allemagne et de l’Angleterre, affirmée une fois
cs, sans oublier, au fond de tout cela, la rivalité de l’Allemagne et de l’Angleterre, affirmée une fois de plus en cette
aux détails, ou, pour employer une autre image, aux pièces spéciales de la grande mécanique politique qui se meut vaille
vaille que vaille dans l’Orient, nous voyons : l’Albanie, à l’avenir de laquelle est lié, selon M. Pinon, celui même de l
l’Albanie, à l’avenir de laquelle est lié, selon M. Pinon, celui même de la Jeune Turquie ; la Serbie et la Bulgarie, viei
la Bulgarie, vieilles connaissances ; enfin le Monténégro, tout fier d’ être devenu un royaume, lui aussi, et la Roumanie,
us en plus rondement, chacune pour son compte, seraient bien aimables de fonctionner d’accord. Cela, estime M. Pinon, réso
on balkanique, tant du côté de la Turquie, « boutée » à peu près hors d’ Europe, que du côté de l’Europe, consignée à l’ent
peu près hors d’Europe, que du côté de l’Europe, consignée à l’entrée de la Péninsule. Mais l’expédition de Tripolitaine,
de l’Europe, consignée à l’entrée de la Péninsule. Mais l’expédition de Tripolitaine, avons-nous dit, apporterait le suje
is l’expédition de Tripolitaine, avons-nous dit, apporterait le sujet d’ un « post-scriptum » singulier, où, nous le craign
d’un « post-scriptum » singulier, où, nous le craignons, tout serait de nouveau changé, où nous aurions : une Turquie con
tes, est exposée à devoir les pousser dans certaines eaux européennes de la Turquie ; une Autriche de plus en plus méfiant
méfiante ; un Monténégro qui fait l’enfant terrible… M. René Pinon a de la besogne. Il l’aime, cette besogne, et nous, no
i (15 octobre 1911). Jean Saint-Martin : « Les Derniers représentants de Rome à Avignon et dans le Comtat-Venaissin, Giovi
nts de Rome à Avignon et dans le Comtat-Venaissin, Giovio, archevêque d’ Avignon. » Etude sérieusement documentée. L’auteur
s archives du Vatican. Philosophie. Benedetto Croce : Philosophie de la Pratique, 1 vol. in-8, 7,30, Alcan Georges P
8-595 [591]. M. Benedetto Croce n’admettrait pas la logique affective de M. Le Bon. En effet, dans sa Philosophie de la Pr
pas la logique affective de M. Le Bon. En effet, dans sa Philosophie de la Pratique, il supprime, un peu arbitrairement s
us, la catégorie psychologique du sentiment.et n’admet que deux modes d’ activité de l’esprit : l’activité théorique ou int
gorie psychologique du sentiment.et n’admet que deux modes d’activité de l’esprit : l’activité théorique ou intellectuelle
’activité pratique ou volitive. Peut-être n’est-ce là qu’une question d’ étiquette ; car M. B. Croce fait rentrer dans les
fins économiques ou éthiques. Il est à remarquer que les hommes doués d’ une sensibilité profonde et qui ont par suite une
a sa nature propre ; mais elle agit puissamment sur les autres formes de la vie psychique. On a soutenu cette thèse63, que
ovoquent des sentiments. Cette thèse nous paraît plus juste que celle de M. B. Croce, qui fait décidément trop bon marché
iotheca Filosofica, Florence). — Brève étude du subsconscient, pourvu d’ une bibliographie très complète qui n’oublie aucun
10]. Parmi les dernières publications : […] Guides Guieben : Les Lacs de la Haute Italie, A. Goldschmidt, 4 fr. […] — J. d
la Haute Italie, A. Goldschmidt, 4 fr. […] — J. de Bonn ; La Lumière de Sicile, Perrin, 3,50. […] — A. Dauzat : Mers et m
Lumière de Sicile, Perrin, 3,50. […] — A. Dauzat : Mers et montagnes d’ Italie, Fasquelle, 3,50. […] R. Hénard : Sous le c
ue et Royaliste (20 octobre) […] — M. A. Léger : « L’Œuvre littéraire de Michel-Ange ». […] Art ancien. Jacques Mesnil 
ancien. Jacques Mesnil : L’Art au Nord et au Sud des Alpes à l’époque de la Renaissance (G. Van Oest, 132 p., in-4, 60 pla
snil, dans son livre sur l’Art au Nord et au Sud des Alpes à l’époque de la Renaissance, s’est efforcé, de son côté, non p
Nord et au Sud des Alpes à l’époque de la Renaissance, s’est efforcé, de son côté, non point de faire uniquement œuvre de
s à l’époque de la Renaissance, s’est efforcé, de son côté, non point de faire uniquement œuvre de critique et d’historien
ance, s’est efforcé, de son côté, non point de faire uniquement œuvre de critique et d’historien, mais d’expliquer comment
orcé, de son côté, non point de faire uniquement œuvre de critique et d’ historien, mais d’expliquer comment l’influence de
non point de faire uniquement œuvre de critique et d’historien, mais d’ expliquer comment l’influence des artistes du Nord
fut remplacée dans la suite par celle des Italiens. Obligé cependant d’ appuyer sa théorie sur les faits, il est amené à l
ndant d’appuyer sa théorie sur les faits, il est amené à les examiner de très près. Il analyse le mélange d’influences qui
aits, il est amené à les examiner de très près. Il analyse le mélange d’ influences qui se font sentir déjà dans l’œuvre de
za envoya son peintre Zanetto Bugatto se perfectionner dans l’atelier de Roger van der Weyden. Et ceci est l’occasion pour
e Roger van der Weyden. Et ceci est l’occasion pour M. Jacques Mesnil d’ étudier après M. Malaguzzi Valéri, le mystérieux p
a voulu attribuer à Zanetto Bugatto le triptyque des Sforza du musée de Bruxelles, et qu’à l’heure actuelle on ne peut en
’heure actuelle on ne peut encore préciser quel est, parmi les élèves de Van der Weyden, l’auteur de cette peinture. Puis
ncore préciser quel est, parmi les élèves de Van der Weyden, l’auteur de cette peinture. Puis il montre comment le sens de
er Weyden, l’auteur de cette peinture. Puis il montre comment le sens de la composition, le génie de conter, la facture la
peinture. Puis il montre comment le sens de la composition, le génie de conter, la facture large commandée par l’habitude
sition, le génie de conter, la facture large commandée par l’habitude de la fresque allaient permettre aux Italiens de l’e
ommandée par l’habitude de la fresque allaient permettre aux Italiens de l’emporter au xvie  siècle sur le réalisme minuti
meer de Delft, les Pieter de Hooch et les Metsu, une nouvelle période de floraison. Lettres allemandes. Memento [extrai
cicules (n° 7 et n° 8) des documents inédits sur les Dernières années de la vie de Casanova, dus à la plume de M. Gustave
° 7 et n° 8) des documents inédits sur les Dernières années de la vie de Casanova, dus à la plume de M. Gustave Gugitz de
nédits sur les Dernières années de la vie de Casanova, dus à la plume de M. Gustave Gugitz de Vienne. L’auteur a découvert
de Vienne. L’auteur a découvert, dans la bibliothèque du Musée royal de Prague, la correspondance échangée entre le comte
angée entre le comte Max de Lamberg, le spirituel auteur des Mémoires d’ un Mondain, et un écrivain allemand de Bohême, nom
e spirituel auteur des Mémoires d’un Mondain, et un écrivain allemand de Bohême, nommé Opitz et habitant Czaslau. Avec une
ébré M. Casanova de Saint-Gall. Vous remettra, mon cher ami, la carte de Visite dont il s’est chargé pour Mme d’Opitz et p
e dont il s’est chargé pour Mme d’Opitz et pour Vous. La Connoissance de cet homme aimable et rare fera époque dans Votre
manques pas. Je vous embrasse. Tout à vous Max Lamberg. » Une carte de visite gravée en rouge, qui accompagnait ce bille
pagnait ce billet, portait le distique : En passant par ici j’ai cru de mon devoir De joindre le plaisir à l’honneur de v
let, portait le distique : En passant par ici j’ai cru de mon devoir De joindre le plaisir à l’honneur de vous voir… Des
sant par ici j’ai cru de mon devoir De joindre le plaisir à l’honneur de vous voir… Des relations très suivies et fort co
les s’établirent entre les trois hommes, qui durèrent jusqu’à la mort de Lamberg, en 1792. La correspondance entre Opitz e
va se poursuivit jusqu’au 17 février 1794. Elle comprend : 36 lettres de l’un et 33 lettres de l’autre, toutes en français
’au 17 février 1794. Elle comprend : 36 lettres de l’un et 33 lettres de l’autre, toutes en français. Le bibliothécaire de
l’un et 33 lettres de l’autre, toutes en français. Le bibliothécaire de Dux reçut en tout 460 lettres de Lamberg, dont 17
outes en français. Le bibliothécaire de Dux reçut en tout 460 lettres de Lamberg, dont 172 sont conservées à Dux. Que vaut
xtraits dont quelques-uns sont relatifs à la publication des Mémoires de l’aventurier vénitien qui cherchait vainement un
été publiés en pleine Révolution et ne devons-nous pas nous féliciter de ce qu’ils aient dormi pendant, un demi-siècle dan
mi-siècle dans l’officine Brockhaus de Leipzig ? Échos. Une lettre de M. Ardengo Soffici Ardengo Soffici. Tome XCIV,
novembre 1911. Cher Monsieur, Tandis que je ne saurais trouver assez de mots pour louer l’extrême finesse de la note que
que je ne saurais trouver assez de mots pour louer l’extrême finesse de la note que M. Guillaume Apollinaire a publiée su
rapports avec eux. Votre aimable collaborateur dit qu’après l’échange de coups « tout le monde se réconcilia au poste » où
devant le commissaire, M. Boccioni et moi nous nous serions témoigné de notre estime réciproque. Or, la vérité est que si
a vérité est que si, malgré ses procédés « arriéristes », je n’ai pas d’ aversion ni d’antipathie personnelle pour M. Bocci
ue si, malgré ses procédés « arriéristes », je n’ai pas d’aversion ni d’ antipathie personnelle pour M. Boccioni, aucune ré
e nous, et — surtout — que mon opinion sur sa peinture et la peinture de ses amis a toujours été et reste exactement celle
cle qui me valut l’attaque-réclame des futuristes. En vous remerciant d’ avance de l’hospitalité que vous accordez à ces li
e valut l’attaque-réclame des futuristes. En vous remerciant d’avance de l’hospitalité que vous accordez à ces lignes, je
l’hospitalité que vous accordez à ces lignes, je vous prie, Monsieur, d’ agréer mes salutations empressées. ARDENGO SOFFICI
er mes salutations empressées. ARDENGO SOFFICI. Échos. Trouvailles d’ érudits Mercure. Tome XCIV, numéro 347, 1er déc
mile Schæffer, qui a découvert à Côme le premier portrait authentique de Lucrèce Borgia, vient d’en donner une excellente
uvert à Côme le premier portrait authentique de Lucrèce Borgia, vient d’ en donner une excellente reproduction dans la vers
donner une excellente reproduction dans la version allemande du livre de Gobineau, la Renaissance, édité par Insel-Verlag.
r Insel-Verlag. C’est un portrait-médaillon, grandeur nature, entouré d’ ornements architecturaux et qui porte, sur un socl
i porte, sur un socle peint, en lettres capitales, les noms et titres de l’héroïne italienne. M. Schæffer estime que ce ta
ienne. M. Schæffer estime que ce tableau est la seule copie véritable de l’original perdu ou détruit. Il aurait été exécut
sso Dossi et donné en présent par Alphonse de Ferrare, troisième mari de Lucrèce, à l’historien Paolo Giovio qui possédait
Lucrèce, à l’historien Paolo Giovio qui possédait à Côme une galerie de tableaux célèbre. La fille d’Alexandre VI y appar
Giovio qui possédait à Côme une galerie de tableaux célèbre. La fille d’ Alexandre VI y apparaît au déclin de sa beauté, dé
rie de tableaux célèbre. La fille d’Alexandre VI y apparaît au déclin de sa beauté, dépourvue de toutes les séductions mal
La fille d’Alexandre VI y apparaît au déclin de sa beauté, dépourvue de toutes les séductions maléfiques que lui prêtent
les séductions maléfiques que lui prêtent les historiens. Son visage, d’ un contour pur et d’une sérénité parfaite, s’encad
iques que lui prêtent les historiens. Son visage, d’un contour pur et d’ une sérénité parfaite, s’encadre de cheveux abonda
s. Son visage, d’un contour pur et d’une sérénité parfaite, s’encadre de cheveux abondants dont la nuance châtain clair ne
veux abondants dont la nuance châtain clair ne rappelle en rien celle de la fameuse « boucle de Lucrèce Borgia » conservée
nuance châtain clair ne rappelle en rien celle de la fameuse « boucle de Lucrèce Borgia » conservée à la bibliothèque Ambr
s États, une telle communauté ou, si l’on préfère, une telle rivalité d’ aspirations, une solidarité ou une insolidarité d’
une telle rivalité d’aspirations, une solidarité ou une insolidarité d’ intérêts si vigoureuse, qu’ils considèrent un prog
e et une menace pour leur propre sécurité. Lorsque l’Italie, à la fin de septembre, manifesta sa volonté d’obtenir de la P
curité. Lorsque l’Italie, à la fin de septembre, manifesta sa volonté d’ obtenir de la Porte la satisfaction de certains gr
rsque l’Italie, à la fin de septembre, manifesta sa volonté d’obtenir de la Porte la satisfaction de certains griefs d’app
septembre, manifesta sa volonté d’obtenir de la Porte la satisfaction de certains griefs d’apparence anodins, nul ne s’y t
a sa volonté d’obtenir de la Porte la satisfaction de certains griefs d’ apparence anodins, nul ne s’y trompa. Elle réclama
ce anodins, nul ne s’y trompa. Elle réclamait, en réalité, un abandon de territoire. Sur le sol d’Afrique, elle se savait
mpa. Elle réclamait, en réalité, un abandon de territoire. Sur le sol d’ Afrique, elle se savait plus forte que l’Empire ot
elle se savait plus forte que l’Empire ottoman, qui ne disposait que d’ une marine inférieure, et qui ne pouvait prétendre
d’une marine inférieure, et qui ne pouvait prétendre à la domination de la Méditerranée. Le jour où les hostilités éclate
es hostilités éclateraient, aucun soldat turc ne pourrait plus passer de Constantinople, de Salonique ou de Smyrne à Bengh
eraient, aucun soldat turc ne pourrait plus passer de Constantinople, de Salonique ou de Smyrne à Benghazi ou à Derna. Le
oldat turc ne pourrait plus passer de Constantinople, de Salonique ou de Smyrne à Benghazi ou à Derna. Le cabinet de Rome
ntinople, de Salonique ou de Smyrne à Benghazi ou à Derna. Le cabinet de Rome brusqua le débat ; il refusa de continuer la
Benghazi ou à Derna. Le cabinet de Rome brusqua le débat ; il refusa de continuer la controverse engagée avec le grand-vi
ême où il proclamait la rupture avec la Turquie stupéfaite, une armée de 30 000 hommes, sous la protection d’une escadre n
la Turquie stupéfaite, une armée de 30 000 hommes, sous la protection d’ une escadre nombreuse, traversait la mer. Depuis l
tection d’une escadre nombreuse, traversait la mer. Depuis l’invasion de Frédéric II en Silésie et l’irruption des troupes
pes prussiennes, russes et autrichiennes en Pologne à la fin du règne de Louis XV, jamais expédition n’avait été plus foud
dition n’avait été plus foudroyante, plus inattendue, plus dépouillée de la traditionnelle hypocrisie. On peut dire que la
ro 348, 16 décembre 1911, p. 800-804 [802]. Une fougueuse restitution de la vie d’un peintre par l’étude de ses œuvres où
décembre 1911, p. 800-804 [802]. Une fougueuse restitution de la vie d’ un peintre par l’étude de ses œuvres où domine l’a
4 [802]. Une fougueuse restitution de la vie d’un peintre par l’étude de ses œuvres où domine l’amour de la couleur, fille
on de la vie d’un peintre par l’étude de ses œuvres où domine l’amour de la couleur, fille du soleil. Le Barbarelli, enfan
amour de la couleur, fille du soleil. Le Barbarelli, enfant et favori de Venise, est montré au milieu des flammes de ses n
barelli, enfant et favori de Venise, est montré au milieu des flammes de ses nombreuses passions, finissant dans le désesp
u des flammes de ses nombreuses passions, finissant dans le désespoir de la mort d’une belle fille, une fleur magnifique,
es de ses nombreuses passions, finissant dans le désespoir de la mort d’ une belle fille, une fleur magnifique, mais vénéne
fauchée par la peste. Tout n’est peut-être pas exact dans ce chapitre de l’histoire de Venise, mais tout y est digne du pe
peste. Tout n’est peut-être pas exact dans ce chapitre de l’histoire de Venise, mais tout y est digne du peintre qui l’in
istes devraient bien nous venir de l’autre côté des Vosges plutôt que de l’autre côté des Alpes. […] Les Revues. Mement
e (24 novembre) : — M. Canudo : « Essai sur la musique comme religion de l’avenir. » […] Lettres polonaises. Memento [e
 : Jerzy Orwicz : Nad Arnem (trois tableaux dramatiques en vers tirés de la vie de Jules Slowacki à Florence), Gebethner W
rwicz : Nad Arnem (trois tableaux dramatiques en vers tirés de la vie de Jules Slowacki à Florence), Gebethner Wolff. […]
re 1911, p. 859-862 [862]. […] Les tableaux formaient un bel ensemble de l’école romantique. Tous atteignirent des prix él
ntique. Tous atteignirent des prix élevés. Souvenir des bords du lac de Garde , par Corot, monta à 76 000 fr., sur estima
bords du lac de Garde , par Corot, monta à 76 000 fr., sur estimation de 60 000 fr. […]. 1. Des voyous. 2. « Dans se
2. « Dans ses années brûlantes. » 3. M. Le Bon serait bien aimable de nous expliquer comment s’effectue si spontanément
eaux-Arts, novembre 1886, p. 376 et suiv.). 6. On trouvera le détail de son argumentation, très persuasive, dans le n° 5
rouvera le détail de son argumentation, très persuasive, dans le n° 5 de 1910 du Bulletin des Musées de France. 7. Voy. M
ntation, très persuasive, dans le n° 5 de 1910 du Bulletin des Musées de France. 7. Voy. Mercure de France, n°S 329, 330.
8. Le passage suivant se retrouve presque textuellement dans la vie de Morto da Feltre rédigée par Vasari. 9. Dans son
Dans son ouvrage Usi e costume dei camorristi (Naples, 1797, préface de Lombroso). Voir aussi El del incuenta espanol de
aples, 1797, préface de Lombroso). Voir aussi El del incuenta espanol de R. Salillas, Madrid, 1896. 10. Mercure de Franc
ncuenta espanol de R. Salillas, Madrid, 1896. 10. Mercure de France de juillet 1903. 11. La critique historique du rôle
re de France de juillet 1903. 11. La critique historique du rôle des d’ Orléans, de celui des Bourguignons est plausible.
e de juillet 1903. 11. La critique historique du rôle des d’Orléans, de celui des Bourguignons est plausible. Pas assez d
ôle des d’Orléans, de celui des Bourguignons est plausible. Pas assez de détails sur les entreprises italiennes de Louis d
ns est plausible. Pas assez de détails sur les entreprises italiennes de Louis d’Orléans, ni sur ses entreprises anti-bour
Quelque fantaisie dans les sommaires rédigés selon le goût des romans de Walter Scott : « Un ermite sous une futaille », e
té qu’oublient à peu près toujours les chartistes. 12. Le secrétaire de la Société est M. Arthur Clifton, 24, Bury Street
st M. Arthur Clifton, 24, Bury Street, London S. W. La cotisation est de 25 francs par an. 13. Bulletin du Comité histor
n du Comité historique, t. II, Paris, 1850, p. 119-125. Communication de M. Marcel Canat. 14. Prologue publié par l’Illus
stration du 20 mai 1911, p. 404. 15. Par Fr. Rabut dans les Mémoires de la Société Savoisienne d’histoire et d’archéologi
. 404. 15. Par Fr. Rabut dans les Mémoires de la Société Savoisienne d’ histoire et d’archéologie, t. XIII, 1872, p. 263 e
r Fr. Rabut dans les Mémoires de la Société Savoisienne d’histoire et d’ archéologie, t. XIII, 1872, p. 263 et suivantes.
quisitions françaises 1051. J’analyserai ce manuscrit dans un article de la Grande Revue du 26 juin 1911. Le ms. 12539 du
des heiligen Sebastian. Dissertation, Marburg, 1895. 17. Au tome II de janvier, p. 267 et suivantes. 18. Au sujet de la
janvier, p. 267 et suivantes. 18. Au sujet de la diffusion du culte d’ Adonis, dont il sera encore question plus loin, vo
dont il sera encore question plus loin, voyez le précieux petit livre de M. Salomon Reinach, Orpheus, p. 61. 19. Rien ne
M. Salomon Reinach, Orpheus, p. 61. 19. Rien ne donne mieux une idée de cet état d’esprit qu’un petit dialogue apologétiq
idée de cet état d’esprit qu’un petit dialogue apologétique chrétien de cette époque, l’Octavius, de Minucius Félix, le l
’un petit dialogue apologétique chrétien de cette époque, l’Octavius, de Minucius Félix, le libellus aureus, comme on l’ap
tées au texte publié par l’Illustration théâtrale, 27 mai 1911, celui de Calmann-Lévy ne devant paraître que dans quelques
26. 27. Ici on saisit au vif le procédé du créateur. Il lit le nom de ce personnage dans une liste publiée par Jubinal,
32. 29. Je parle ici selon la tradition, car en vérité la pécheresse de Magdala n’est pas la sœur de Lazare. 30. Acte II
a tradition, car en vérité la pécheresse de Magdala n’est pas la sœur de Lazare. 30. Acte II, p. 34. 31. Acte II, p. 35.
32. Acte III, p. 39. 33. Acte  III, p. 41. 34. Voyez mon Histoire de la mise en scène dans le théâtre religieux du moy
 47. 38. Acte IV, p. 47. 39. Acte IV, p. 47. 40. Il serait injuste de ne pas louer M. Astruc d’avoir eu la belle audace
39. Acte IV, p. 47. 40. Il serait injuste de ne pas louer M. Astruc d’ avoir eu la belle audace de porter l’œuvre à la sc
l serait injuste de ne pas louer M. Astruc d’avoir eu la belle audace de porter l’œuvre à la scène. 41. Nouvelles acquisi
ni Athalie soient la continuation, l’apothéose des mystères ; ce sont de merveilleuses tragédies sacrées. Voilà tout. 44.
9. Acte I, p. 18. 50. Acte I, p. 1. 51. Nyrop. Grammaire historique de la langue française, 2e éd., t. I, p. 33. 52. Vo
langue française, 2e éd., t. I, p. 33. 52. Voyez l’étude bien connue de M. Paul Meyer sur l’Expansion de la langue frança
. 33. 52. Voyez l’étude bien connue de M. Paul Meyer sur l’Expansion de la langue française en Italie pendant le moyen âg
53. 54. 55. Cf. Mercure de France, 1906, La Tragédie catholique de Gabriel d’Annunzio. 56. . sur Léon Bakst et ses
nnunzio. 56. . sur Léon Bakst et ses curieux dessins le joli article de M. Jean-Louis Vaudoyer, accompagné d’admirables r
curieux dessins le joli article de M. Jean-Louis Vaudoyer, accompagné d’ admirables reproductions, dans la revue Art et Déc
ccompagné d’admirables reproductions, dans la revue Art et Décoration de février dernier. 57. À ceux qui seraient curieux
rt et Décoration de février dernier. 57. À ceux qui seraient curieux de déchiffrer scientifiquement l’énigme de ce sourir
. À ceux qui seraient curieux de déchiffrer scientifiquement l’énigme de ce sourire et du charme ambigu de la Joconde, fil
échiffrer scientifiquement l’énigme de ce sourire et du charme ambigu de la Joconde, fille de l’intelligence théoricienne
ement l’énigme de ce sourire et du charme ambigu de la Joconde, fille de l’intelligence théoricienne de Léonard bien plus
du charme ambigu de la Joconde, fille de l’intelligence théoricienne de Léonard bien plus que de sa sensibilité, signalon
oconde, fille de l’intelligence théoricienne de Léonard bien plus que de sa sensibilité, signalons une très intéressante é
1911. 60. V. Mercure de France, 16 mars 1911, p. 428. 61. Le Musée de Tours. Peintures, dessins, sculptures, meubles, e
urens, in-4, av. 122 reprod. 62. On trouvera une bonne bibliographie de ces récents travaux dans le Bulletin de la Revue
uvera une bonne bibliographie de ces récents travaux dans le Bulletin de la Revue Historique (novembre-décembre 1911), sou
in de la Revue Historique (novembre-décembre 1911), sous la signature de M. Georges Bourgin. 63. Voir le curieux livre de
, sous la signature de M. Georges Bourgin. 63. Voir le curieux livre de M. J. Benda : Mon premier testament, dont il a ét
13 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 243, 1er août 1907 »
avec les Naundorffistes, qui, s’ils ont octroyé à Naundorff le droit de porter le nom de Bourbon, ont refusé au fils de P
ffistes, qui, s’ils ont octroyé à Naundorff le droit de porter le nom de Bourbon, ont refusé au fils de Philippe-Égalité l
à Naundorff le droit de porter le nom de Bourbon, ont refusé au fils de Philippe-Égalité le droit de porter le nom d’Orlé
er le nom de Bourbon, ont refusé au fils de Philippe-Égalité le droit de porter le nom d’Orléans. Celui-ci ne serait autre
bon, ont refusé au fils de Philippe-Égalité le droit de porter le nom d’ Orléans. Celui-ci ne serait autre que le fils d’un
roit de porter le nom d’Orléans. Celui-ci ne serait autre que le fils d’ un certain Chiappini, geôlier italien. Substitutio
tre que le fils d’un certain Chiappini, geôlier italien. Substitution d’ enfants. Ce que c’est tout de même ! Le duc de Cha
duchesse, voulant absolument un héritier mâle, auraient fait le troc d’ une fille, au jour de la naissance, contre un autr
solument un héritier mâle, auraient fait le troc d’une fille, au jour de la naissance, contre un autre enfant, un garçon,
h, aurait découvert le faux, et elle prétendit effectivement, — munie d’ un jugement qui mentionnait bien le fait d’une sub
dit effectivement, — munie d’un jugement qui mentionnait bien le fait d’ une substitution d’enfants, lequel semble avéré, m
— munie d’un jugement qui mentionnait bien le fait d’une substitution d’ enfants, lequel semble avéré, mais sans nommer le
e moins du monde le duc de Chartres (et pour cause) comme le complice de Chiappini dans cette substitution, — elle prétend
substitution, — elle prétendit, disons-nous, prendre, dans la maison d’ Orléans, le rang que Louis-Philippe, vulgaire Chia
ce bruit. « Les écrivains orléanistes, dit M. Maurice Vitrac, avaient de bonnes raisons de douter que Naundorff fût Louis 
rivains orléanistes, dit M. Maurice Vitrac, avaient de bonnes raisons de douter que Naundorff fût Louis XVII, n’était-il p
bonnes raisons de douter que Naundorff fût Louis XVII, n’était-il pas de bonne guerre que le parti Naundorffiste s’efforçâ
n’était-il pas de bonne guerre que le parti Naundorffiste s’efforçât d’ établir que Louis-Philippe, étant né d’un geôlier
parti Naundorffiste s’efforçât d’établir que Louis-Philippe, étant né d’ un geôlier italien, les prétentions de la Maison d
ir que Louis-Philippe, étant né d’un geôlier italien, les prétentions de la Maison d’Orléans à la couronne de France étaie
Philippe, étant né d’un geôlier italien, les prétentions de la Maison d’ Orléans à la couronne de France étaient ridicules 
geôlier italien, les prétentions de la Maison d’Orléans à la couronne de France étaient ridicules ? » M. Duquesne, parent
s ? » M. Duquesne, parent des Naundorff, a publié, sous le pseudonyme de Paul Dumont, un ouvrage destiné à prouver le bon
pseudonyme de Paul Dumont, un ouvrage destiné à prouver le bon droit de Lady Newborough. C’est cet ouvrage que réfute M. 
uvrage que réfute M. Vitrac, en établissant, d’une part, qu’à la date de la substitution Chiappini, en Italie, le duc et l
e Chartres se trouvaient en France, et, d’autre part, que le complice de Chiappini était un certain comte Battaglini. La d
omplice de Chiappini était un certain comte Battaglini. La discussion de fait occupe les deux derniers chapitres et un app
s premiers chapitres recomposent la vie du duc de Chartres à l’époque de son mariage avec Mlle de Bourbon-Penthièvre, et d
iage avec Mlle de Bourbon-Penthièvre, et depuis, jusqu’à la naissance de M. de Valois (le futur Louis-Philippe). Ce sont l
ables à lire, et puisque la question Chiappini nous a valu ce tableau de la société du Palais-Royal, félicitons-nous qu’el
’autant qu’elle n’existe certainement plus après l’exposé péremptoire de M. Maurice Vitrac. Lettres allemandes. Friedri
er août 1907, p. 543-548 [544]. À l’occasion du centième anniversaire de la naissance de l’esthéticien Fr. Th. Vischer, se
 543-548 [544]. À l’occasion du centième anniversaire de la naissance de l’esthéticien Fr. Th. Vischer, ses admirateurs et
r. Th. Vischer, ses admirateurs et ses amis projettent la publication de plusieurs ouvrages. Nous avons déjà indiqué que l
ation de plusieurs ouvrages. Nous avons déjà indiqué que la livraison de juin des Süddeutsche Monatshefte était presque en
üddeutsche Monatshefte était presque entièrement consacrée à l’auteur d’ Auch Einer. Voici un charmant petit volume de lett
ent consacrée à l’auteur d’Auch Einer. Voici un charmant petit volume de lettres d’Italie, éditées par les soins de son fi
ée à l’auteur d’Auch Einer. Voici un charmant petit volume de lettres d’ Italie, éditées par les soins de son fils M. Rober
i un charmant petit volume de lettres d’Italie, éditées par les soins de son fils M. Robert Vischer. Elles sont adressées
s par les soins de son fils M. Robert Vischer. Elles sont adressées à de très proches parents, à des amis d’enfance, à Dav
t Vischer. Elles sont adressées à de très proches parents, à des amis d’ enfance, à David Strauss, déjà célèbre par la publ
des amis d’enfance, à David Strauss, déjà célèbre par la publication de sa Vie de Jésus, au poète Mœrike, à tous ces brav
d’enfance, à David Strauss, déjà célèbre par la publication de sa Vie de Jésus, au poète Mœrike, à tous ces braves gens qu
Jésus, au poète Mœrike, à tous ces braves gens qui formaient l’élite de la société wurtembergeoise dans la première moiti
dernier. Vischer partit pour l’Italie en 1839, alors qu’il était âgé de trente-deux ans. Ce voyage devait avoir une influ
idérable sur son développement. « Je ne saurais dire ce qui resterait de moi, écrivait-il près de cinquante ans plus tard,
geant lentement, Vischer observe avec humour et avec sagacité et plus d’ un trait qu’il note à l’usage de ses intimes rappe
avec humour et avec sagacité et plus d’un trait qu’il note à l’usage de ses intimes rappelle telle boutade des Promenades
e supériorité sur le grand Français. Il savait regarder sans préjugés d’ école, et, guidé par son seul instinct, il découvr
et, qui mieux est, il sait en parler avec intelligence. Cet Allemand d’ autrefois mérite tout notre respect. Lettres it
s que connut la poésie française il y a quinze ou vingt ans… Plus que de véritables « écoles », la jeune poésie italienne
es », la jeune poésie italienne présente, en réalité, des groupements d’ esprits sympathiques, réunis dans une même tendanc
ndance, selon les talents et selon les différents pays. Mais à chacun de ces groupements encore anonymes, on peut reconnaî
dominants, qui ne sont pas encore parfaitement individualisés, faute d’ un seul talent capable de les résumer puissamment
as encore parfaitement individualisés, faute d’un seul talent capable de les résumer puissamment et de les orienter selon
ualisés, faute d’un seul talent capable de les résumer puissamment et de les orienter selon un mode précis, en quelque sor
sorte définitif, nettement reconnaissable. Un Essai sur les tendances de la poésie italienne contemporaine serait encore p
sie italienne contemporaine serait encore prématuré. Car on peut dire de cette poésie qu’elle traverse une crise de recher
rématuré. Car on peut dire de cette poésie qu’elle traverse une crise de recherche, une période évidente de transition, où
poésie qu’elle traverse une crise de recherche, une période évidente de transition, où elle révèle une assez forte « volo
iode évidente de transition, où elle révèle une assez forte « volonté d’ être ». Mais parmi ses talents, les plus jeunes et
n art la grande norme, qui, une fois formulée en œuvre, répand autour d’ elle à la fois cet apaisement et cet engouement qu
s œuvres géniales ou qui semblent telles, les « œuvres messianiques » de chaque heure et de chaque quart d’heure de toute
u qui semblent telles, les « œuvres messianiques » de chaque heure et de chaque quart d’heure de toute histoire littéraire
es « œuvres messianiques » de chaque heure et de chaque quart d’heure de toute histoire littéraire. Cependant, de l’abonda
e et de chaque quart d’heure de toute histoire littéraire. Cependant, de l’abondance poétique printanière qui sur le march
des illusions et des colères, vient de verser un nombre considérable de livres aux mille formats et aux mille couleurs, s
té, temporaire, fugitive, mais qui représente assez bien l’état d’âme de la poésie italienne. Maintenant les aînés sont cl
anouissent les dernières voix des rhéteurs qui péroraient sur la mort de Carducci. Après l’exaltation presque exclusivemen
mort de Carducci. Après l’exaltation presque exclusivement politique de l’œuvre de Carducci, où la conscience nationale,
rducci. Après l’exaltation presque exclusivement politique de l’œuvre de Carducci, où la conscience nationale, dans la pla
ce nationale, dans la platitude générale, retrouvait quelques rythmes de fierté et une langue renouvelée ; après les affir
lée ; après les affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’Annunzio, où la langue devenait précie
ès les affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’Annunzio, où la langue devenait précieuse et in
les affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’ Annunzio, où la langue devenait précieuse et incom
s affirmations tour à tour parnassiennes et symbolistes de l’art de d’ Annunzio , où la langue devenait précieuse et incomparable
de d’Annunzio, où la langue devenait précieuse et incomparable œuvre de virtuose ; après les douceurs lunaires et potagèr
mparable œuvre de virtuose ; après les douceurs lunaires et potagères de la poésie de Pascoli, souvent toutefois très bell
e de virtuose ; après les douceurs lunaires et potagères de la poésie de Pascoli, souvent toutefois très belles, les jeune
utres fécondations. Les quelques tentatives épiques, garibaldien nés, de Carducci à Marradi, ne les satisfont pas. D’Annun
piques, garibaldien nés, de Carducci à Marradi, ne les satisfont pas. D’ Annunzio demeure isolé, enfermé dans ses grands rê
ques, garibaldien nés, de Carducci à Marradi, ne les satisfont pas. D’ Annunzio demeure isolé, enfermé dans ses grands rêves trag
ans ses grands rêves tragiques ; l’esprit littéraire italien, fatigué de l’antique domination du poète froid des élégances
ces, ne comprend pas encore que celui-ci a atteint le plus pur sommet de sa force avec ses tragédies. L’Italie jeune ne ve
dies. L’Italie jeune ne veut plus le suivre, et, dans le sens nouveau de la renaissance tragique, si étroitement liée à la
ssance tragique, si étroitement liée à la renaissance méditerranéenne de demain, elle ne saurait encore le comprendre. Le
t français : symboliste et vers-libriste, semble hanter des phalanges de poètes, qui semblent s’exercer pour atteindre une
de souplesse, il y en a qui cherchent une affirmation « symphonique » de l’artiste, dans les rapports des rythmes extrêmem
, dans les rapports des rythmes extrêmement souples et des mouvements de l’âme extrêmement subtils et variés. Il y en a qu
mouvements de l’âme extrêmement subtils et variés. Il y en a qui font de l’impressionnisme plein d’émotion et d’ironie sou
ment subtils et variés. Il y en a qui font de l’impressionnisme plein d’ émotion et d’ironie souriante. Quelques-uns, à Flo
et variés. Il y en a qui font de l’impressionnisme plein d’émotion et d’ ironie souriante. Quelques-uns, à Florence, se tou
res, enfin, cherchent dans la science et dans la connaissance moderne de l’être, quelque mouvement lyrique nouveau, quelqu
’être, quelque mouvement lyrique nouveau, quelque affirmation rythmée de la pensée contemporaine. En dehors même du double
s dont il est parlé plus haut, les autres recherches caractéristiques de la littérature française se répètent en Italie. I
nque le génie représentatif, dont le nom seul évoquerait l’état d’âme de plusieurs générations aboutissant à une grande ré
aboutissant à une grande réalisation historique. Mais dans une sorte d’ identité de volonté littéraire, à travers l’inéluc
t à une grande réalisation historique. Mais dans une sorte d’identité de volonté littéraire, à travers l’inéluctable et né
. Giovanni Cena : Homo. Nuova Antologia. Rome Le dernier volume de M. Giovanni Cena, Homo, constitue un large poème,
M. Giovanni Cena, Homo, constitue un large poème, conçu en une série de petits tableaux, réalisé en sonnets. Ici, ce sont
leaux, réalisé en sonnets. Ici, ce sont les préoccupations abstraites de l’humanité ondoyante entre sa puissance de douleu
préoccupations abstraites de l’humanité ondoyante entre sa puissance de douleur et sa volonté de triomphe. Un double sent
s de l’humanité ondoyante entre sa puissance de douleur et sa volonté de triomphe. Un double sentiment, le pessimisme prés
ences, dans ses symboles. La vision anthropomorphe s’élève peu à peu, de l’individu à l’humanité et à l’univers. Souvent c
vidu à l’humanité et à l’univers. Souvent ces sonnets sont des hymnes d’ une belle fierté humaine, souvent ils arrêtent l’â
, souvent ils arrêtent l’âme du poète devant l’insupportable fatalité de la mort, ils demeurent purs et immobiles comme le
fatalité de la mort, ils demeurent purs et immobiles comme les tables de marbre d’un sépulcre clos depuis un temps immémor
e la mort, ils demeurent purs et immobiles comme les tables de marbre d’ un sépulcre clos depuis un temps immémorial. Dans
e sa mélancolie et sa nostalgie. Il dit : Lorsque l’homme se délivra de son effroi et orna le monde de déités fraternelle
. Il dit : Lorsque l’homme se délivra de son effroi et orna le monde de déités fraternelles, ô combien beau il se mouvait
s membres beaux l’homme se relève, et qu’il exalte sa terrestre forme de vie que le soleil gouverne, et que plus haute il
s l’air serein où surgissent et s’éteignent les étoiles ! L’athéisme de ce poète n’est que la révolte moderne contre l’él
théisme de ce poète n’est que la révolte moderne contre l’éloignement de l’homme de sa mâle puissance que les siècles chré
ce poète n’est que la révolte moderne contre l’éloignement de l’homme de sa mâle puissance que les siècles chrétiens ont a
ance que les siècles chrétiens ont assujettie aux désordres terrifiés de la vie intérieure. Contre l’image perpétuelle, ty
errifiés de la vie intérieure. Contre l’image perpétuelle, tyrannique de la mort, contre le sens sceptique de la vie qui p
l’image perpétuelle, tyrannique de la mort, contre le sens sceptique de la vie qui passe, il voudrait que les hommes se l
e, il voudrait que les hommes se lèvent dans une confiance renouvelée de leur valeur, de leur force et de leur beauté. Le
ue les hommes se lèvent dans une confiance renouvelée de leur valeur, de leur force et de leur beauté. Le poète dit aussi 
lèvent dans une confiance renouvelée de leur valeur, de leur force et de leur beauté. Le poète dit aussi : « La mort est p
nt est suprême. Ô Vie, brûle ! » Plus que dans ce sentiment exaspéré de la vie qui passe, de la mort qui dure, l’art du p
, brûle ! » Plus que dans ce sentiment exaspéré de la vie qui passe, de la mort qui dure, l’art du poète est tout entier,
ort qui dure, l’art du poète est tout entier, et souvent tout vibrant de belle énergie, dans la vision de l’homme dans l’u
tout entier, et souvent tout vibrant de belle énergie, dans la vision de l’homme dans l’univers, de la femme dans l’humani
t vibrant de belle énergie, dans la vision de l’homme dans l’univers, de la femme dans l’humanité, de la terre dans l’imme
ans la vision de l’homme dans l’univers, de la femme dans l’humanité, de la terre dans l’immensité. Ce sens des relativité
é, de la terre dans l’immensité. Ce sens des relativités humaines, et de l’immensité du concevable, est si étroitement ryt
nsité du concevable, est si étroitement rythmé dans le courant double d’ une grande mélancolie et d’un grand espoir, que to
étroitement rythmé dans le courant double d’une grande mélancolie et d’ un grand espoir, que tout le poème semble s’étendr
ue tout le poème semble s’étendre dans une nuée claire, dans un voile de sérénité. Francesco Chiesa : Calliope, poema.
ision architecturale serrée et parfaite, qui en fait le premier poème de la plus récente poésie italienne, conçu avec l’un
premier poème de la plus récente poésie italienne, conçu avec l’unité d’ idée et de réalisation particulière aux grands réc
ème de la plus récente poésie italienne, conçu avec l’unité d’idée et de réalisation particulière aux grands récits qui de
e réalisation particulière aux grands récits qui demeurent. La vision de M. Francesco Chiesa est en tout remarquable. Elle
vision de M. Francesco Chiesa est en tout remarquable. Elle est digne d’ un grand poète. Se développant dans un tryptique :
rale, la Demeure des Rois, la Ville, elle synthétise la vie séculaire de l’Occident, depuis l’avènement chrétien jusqu’à c
vènement chrétien jusqu’à celui, encore obscur, encore crépusculaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’ang
encore crépusculaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’ angoisse et de joie laissé par l’homme dans ses ca
culaire, de notre vie moderne : depuis le signe éternel d’angoisse et de joie laissé par l’homme dans ses cathédrales, jus
laissé par l’homme dans ses cathédrales, jusqu’au brouillard animique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois
uillard animique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois de l’époque de fer, la Renaissance. La vie moderne
ique de la Ville moderne, à travers les demeures des Rois de l’époque de fer, la Renaissance. La vie moderne — dit le poè
utôt que par sa concentration, puissante pas autant par la divination de ses énergies singulières que par le concours de t
ant par la divination de ses énergies singulières que par le concours de toutes les énergies dans un effort immense, trouv
se, trouve son image parfaite dans la Ville… Et il écrit : L’ombre d’ un grand siècle aux chants épiques, éclairée d’un
t il écrit : L’ombre d’un grand siècle aux chants épiques, éclairée d’ un étincellement d’or, se soulève à nouveau avec s
bre d’un grand siècle aux chants épiques, éclairée d’un étincellement d’ or, se soulève à nouveau avec son trésor royal, de
devant moi, avec ses enseignes et ses armes. Dans les voies sombres de l’histoire il me semble qu’un vent plie contre mo
moi, sonore, les feuilles antiques qu’il agite et qu’élance un chœur d’ hommes, et de l’encens et de la poussière des marb
les feuilles antiques qu’il agite et qu’élance un chœur d’hommes, et de l’encens et de la poussière des marbres. Des je
ntiques qu’il agite et qu’élance un chœur d’hommes, et de l’encens et de la poussière des marbres. Des jeux, des bataill
; et la Peste lève sa face… Puis tout demeure comme en des entraves de fer. Les armes, les croix, les hommes, les tempêt
es pierres. Le poème se déroule dans une triple et admirable chaîne de sonnets, où la forme antique est toute renouvelée
nce éternelle, dans sa puissance centrale et rayonnante. Et le poème, d’ une si haute envergure est d’un symbolisme plein d
nce centrale et rayonnante. Et le poème, d’une si haute envergure est d’ un symbolisme plein de clarté, traversé par des lu
ante. Et le poème, d’une si haute envergure est d’un symbolisme plein de clarté, traversé par des lueurs théistes, épiques
ésument et révèlent dans une grande noblesse lyrique les trois cycles de notre âme occidentale classique et romantique, év
antique, évoqués par le poète : le Moyen-Âge, la Renaissance et l’Âge d’ aujourd’hui et de demain. Guido Gozzano : La Vi
par le poète : le Moyen-Âge, la Renaissance et l’Âge d’aujourd’hui et de demain. Guido Gozzano : La Via del Rifugio. R.
zano, dans son recueil La Via del Refugio, voit la vie avec un esprit d’ une charmante indépendance, et d’une charmante iro
Refugio, voit la vie avec un esprit d’une charmante indépendance, et d’ une charmante ironie. Nous ne trouverons pas dans
ante ironie. Nous ne trouverons pas dans son œuvre les préoccupations de la pensée de M. Cena ou de M. Chiesa, ni le class
Nous ne trouverons pas dans son œuvre les préoccupations de la pensée de M. Cena ou de M. Chiesa, ni le classicisme lyriqu
rons pas dans son œuvre les préoccupations de la pensée de M. Cena ou de M. Chiesa, ni le classicisme lyrique de M. F. Pas
ns de la pensée de M. Cena ou de M. Chiesa, ni le classicisme lyrique de M. F. Pastonchi, de M. Francesco Gaeta ou de M. A
. Cena ou de M. Chiesa, ni le classicisme lyrique de M. F. Pastonchi, de M. Francesco Gaeta ou de M. Alfredo Catapano, ni
i le classicisme lyrique de M. F. Pastonchi, de M. Francesco Gaeta ou de M. Alfredo Catapano, ni le classicisme épique de
. Francesco Gaeta ou de M. Alfredo Catapano, ni le classicisme épique de M. Ceccardo Roccatagliata-Ceocardi, le poète de l
le classicisme épique de M. Ceccardo Roccatagliata-Ceocardi, le poète de l’Ode a una nave di battaglia. Guido Gozzano chan
Guido Gozzano chante sa vie extérieure, il évoque les choses simples d’ un passé non lointain, la vie de ses aïeux, la mél
érieure, il évoque les choses simples d’un passé non lointain, la vie de ses aïeux, la mélancolie des choses simples, de l
non lointain, la vie de ses aïeux, la mélancolie des choses simples, de la nature et des hommes. La critique italienne a
la nature et des hommes. La critique italienne a salué avec des cris de joie ce jeune poète des choses simples. Les criti
vec des cris de joie ce jeune poète des choses simples. Les critiques d’ esprit médiocre ont retrouvé dans ces rythmes quel
itiques d’esprit médiocre ont retrouvé dans ces rythmes quelque chose de leur navrante simplicité. Mais l’art de M. Guido
ans ces rythmes quelque chose de leur navrante simplicité. Mais l’art de M. Guido Gozzano a une autre portée. Quoiqu’il ra
, pour regarder la vie avec des yeux sceptiques, avec un égal sourire de tous les instants, ne se révèle pas moins assez s
souvent intéressante quoique trop pathétique. Ainsi, le sonnet Heure de grâce, où le poète voit la vie avec des yeux si é
ouvrir, la regarder pour la première fois, est le meilleur témoignage de l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué
e l’état d’âme qui a inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’ une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entend
inspiré ce livre très remarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse
emarqué, et qui est celui d’une grande partie de la jeunesse fatiguée d’ entendre et enfin anxieuse de voir. La poésie à cl
ne grande partie de la jeunesse fatiguée d’entendre et enfin anxieuse de voir. La poésie à clichés est morte vraiment, mal
iment, malgré la complète diversité des esprits. Le sentiment central de l’œuvre de M. Guido Gozzano est identique à celui
ré la complète diversité des esprits. Le sentiment central de l’œuvre de M. Guido Gozzano est identique à celui des poètes
à celui des poètes dont j’ai parlé plus haut. Un irrésistible besoin de renouveler nos visions et nos sensations pour aim
ler nos visions et nos sensations pour aimer et pour reprendre la vie d’ un amour nouveau, sincère, domine tous ces jeunes
ces jeunes talents. Enrico Cavacchioli : L’Incubo Velato. Éditions de « Poesia » Milan De même, M. Enrico Cavacchiol
s rythmes parfaits pour s’extérioriser en beauté, montre la nouveauté de sa vision de la vie. Son œuvre, l’Incubo Velato,
faits pour s’extérioriser en beauté, montre la nouveauté de sa vision de la vie. Son œuvre, l’Incubo Velato, a été couronn
par la revue Poesia, qui l’a saluée triomphalement. Un amour sauvage de la nature, une compréhension farouche des rapport
signification singulièrement ironique découverte dans chaque attitude de l’étre, forment le charme et l’envergure de ces p
erte dans chaque attitude de l’étre, forment le charme et l’envergure de ces poèmes. Fausto Maria Martini : Panem nostr
ueil Panem Nostrum… M. Domenico Trombetta, dans Eclogarium, dévoilent de douces tristesses dans des rythmes tendres, dans
es tendres, dans une langue très pure. Ici, encore, c’est une volonté de rythmes adéquats à des visions nouvelles ; c’est
st une recherche qui aboutit souvent à une réalisation satisfaisante. De son côté, M. Luigi Siciliani publie Corona, où, a
liani publie Corona, où, au nom des Grands classiques méditerranéens, de la Grèce ou de Rome héroïque, il veut opposer à t
rona, où, au nom des Grands classiques méditerranéens, de la Grèce ou de Rome héroïque, il veut opposer à toutes les imita
t opposer à toutes les imitations, les adaptations, les assimilations de la poésie de ses compatriotes, et dans des hexamè
outes les imitations, les adaptations, les assimilations de la poésie de ses compatriotes, et dans des hexamètres et des p
res et des pentamètres bien tournés, il prend devant eux une attitude de critique impitoyable et d’épigrammiste farouche.
tournés, il prend devant eux une attitude de critique impitoyable et d’ épigrammiste farouche. Tandis qu’une femme, Mme Am
alia Guglielminetti, dans ses Vergini Folli, chante librement l’amour de la vie, faisant à la jeune littérature italienne
de la vie, faisant à la jeune littérature italienne un apport féminin d’ insouciance et de volonté joyeuse. Memento L
t à la jeune littérature italienne un apport féminin d’insouciance et de volonté joyeuse. Memento La jeunesse littér
souciance et de volonté joyeuse. Memento La jeunesse littéraire de Rome a perdu deux des siens, morts en pleine éclo
e littéraire de Rome a perdu deux des siens, morts en pleine éclosion de leur talent. L’un est le poète Sergio Corazini, d
ne, et particulièrement sur Charles Baudelaire. Ce jeune homme, plein de talent et d’activité féconde, était le fils de M.
ulièrement sur Charles Baudelaire. Ce jeune homme, plein de talent et d’ activité féconde, était le fils de M. Salvatore Sa
Ce jeune homme, plein de talent et d’activité féconde, était le fils de M. Salvatore Sacerdote, l’auteur d’un volume réce
d’activité féconde, était le fils de M. Salvatore Sacerdote, l’auteur d’ un volume récent, très remarquable, sur la Vie de
Sacerdote, l’auteur d’un volume récent, très remarquable, sur la Vie de Herbert Spencer et les « Premiers Principes » (S.
» (S. Lattes, Turin). — M. Antonino Anile publie une nouvelle édition de son intéressant recueil des Sonetti dell’Anima (R
« I Diritti della Scuola ». Rome — Giuseppe Baracconi : Venere (orné de 43 reproductions), Soc. Tip. Ed. Nazionale. Turin
dia de Dante. Petite édition. Hoepli. Milan. Échos. Une amoureuse de Nietzsche Mercure. Tome LXVIII, numéro 243, 1e
ttendus sur l’homme affectueux qui se cachait sous le farouche apôtre de l’individualisme que fut Nietzsche. On annonce la
individualisme que fut Nietzsche. On annonce la prochaine publication d’ un livre d’une femme qui a été jusqu’ici et qui de
sme que fut Nietzsche. On annonce la prochaine publication d’un livre d’ une femme qui a été jusqu’ici et qui demeure incon
e d’une femme qui a été jusqu’ici et qui demeure inconnue, sur la vie de Nietzsche à Sorrente, où, comme Musset, Wagner, I
aître, a une éloquence, paraît-il, plus grande et plus sûre que celle de Mme Elisabeth Fœrster-Nietzsche, la sœur dévouée.
sche, la sœur dévouée. Elle évoque dans son volume tous ses souvenirs de Sorrente, ses entretiens avec Nietzsche, les atti
tudes du philosophe devant la nature merveilleuse des pays du soleil, de ces « pays méditerranéens », qu’il voulut chérir
e, et l’avoir ainsi suivi à Sorrente, après avoir assisté à ses cours de philologie en Allemagne. C’est la fille de cette
avoir assisté à ses cours de philologie en Allemagne. C’est la fille de cette dame qui informe M. Angelo Flavio Guidi de
agne. C’est la fille de cette dame qui informe M. Angelo Flavio Guidi de l’apparition du prochain volume, et en donne quel
prochain volume, et en donne quelques extraits, en révélant le secret de sa mère. Wagner était à Sorrente en même temps qu
amoureuse allait parfois le trouver pour l’entretenir des événements d’ Allemagne et pour le voir pendant de longues heure
pour l’entretenir des événements d’Allemagne et pour le voir pendant de longues heures regarder, ému, la mer infinie et é
avait son regard toujours fixé sur la mer, et caressait sa moustache de la main gauche. Je lui demandai s’il pensait rest
nous autres Allemands ressentons si bien en Italie. Quelques barques de pêcheurs se montraient à la pointe Santa Fortunat
e montraient à la pointe Santa Fortunata, toute rouge dans le coucher de soleil. Il dit : « Par là venaient les Sarrasins
pour piller Sorrente ; c’est un “Sorrentinois” qui connait l’histoire de son pays, qui me l’a conté. » Puis il se leva, me
che. Au début, dit-elle, il sembla ne pas comprendre s’il s’agissait d’ un triomphe ou d’un insuccès. Il fronça les sourci
it-elle, il sembla ne pas comprendre s’il s’agissait d’un triomphe ou d’ un insuccès. Il fronça les sourcils, et me regarda
d’un triomphe ou d’un insuccès. Il fronça les sourcils, et me regarda d’ une manière curieuse, presque investigatrice, comm
use, presque investigatrice, comme s’il voulait découvrir le pourquoi de mes paroles. Je rougis, et je terminai mon récit
de mes paroles. Je rougis, et je terminai mon récit en donnant un peu d’ enthousiasme à ma voix. Ah ! le triomphe de son « 
on récit en donnant un peu d’enthousiasme à ma voix. Ah ! le triomphe de son « ennemi » ne lui déplut pas et il sourit en
14 (1914) Articles du Mercure de France, année 1914
-198 [197-198]. […] Le Temps Présent (2 décembre). — « Les Deux Âges de Véronèse », par M. André Maurel. […] France-Ital
numéro 398, 16 janvier 1914 Les Romans. Carolus Didier : Le Lys de Florence, Jules Tallandier, 3 fr. 50 Rachilde.
toiles des baraques foraines. Et pourtant nous assistons à l’éclosion de tous les grands peintres italiens. Fabio et Sylvi
tous les grands peintres italiens. Fabio et Sylvia sortent vainqueurs de toutes les épreuves grâce à un talisman donné par
1914, p. 401-406. La Joconde (Le Figaro, 3 janvier) Le sourire de la Joconde a fait surgir toute une littérature qu
re de la Joconde a fait surgir toute une littérature qui vient encore de s’accroître, à propos de sa dernière aventure. Il
re de s’accroître, à propos de sa dernière aventure. Il était curieux de rapprocher des articles de critique actuelle quel
de sa dernière aventure. Il était curieux de rapprocher des articles de critique actuelle quelques pages des grands criti
des articles de critique actuelle quelques pages des grands critiques d’ un passé encore récent. Le Figaro nous donne quelq
ues d’un passé encore récent. Le Figaro nous donne quelques fragments de Théophile Gautier, Arsène Houssaye et Taine sur l
e et Taine sur l’œuvre du Vinci. Taine cherche à comprendre l’attrait de cette peinture, à se rendre compte du « procédé »
à se rendre compte du « procédé » ; Gautier et Houssaye se contentent de s’abandonner à leur enthousiasme. Écoutons Gautie
tons Gautier, c’est une hymne qu’il improvise : La Joconde ! Sphinx de beauté qui souris si mystérieusement dans le cadr
oconde ! Sphinx de beauté qui souris si mystérieusement dans le cadre de Léonard de Vinci et sembles proposer à l’admirati
ble ramène toujours vers toi ! Oh ! en effet, qui n’est resté accoudé de longues heures devant cette tête baignée de demi-
, qui n’est resté accoudé de longues heures devant cette tête baignée de demi-teintes crépusculaires, enveloppée de crêpes
devant cette tête baignée de demi-teintes crépusculaires, enveloppée de crêpes transparents et dont les traits, mélodieus
ssent comme une création du Rêve à travers la gaze noire du Sommeil ? De quelle planète est tombé, au milieu d’un paysage
oire du Sommeil ? De quelle planète est tombé, au milieu d’un paysage d’ azur, cet être étrange avec son regard qui promet
ement ironique ? Léonard de Vinci imprime à ses figures un tel cachet de supériorité qu’on se sent troublé en leur présenc
de supériorité qu’on se sent troublé en leur présence. Les pénombres de leurs yeux profonds cachent des secrets interdits
rofonds cachent des secrets interdits aux profanes, et les inflexions de leurs lèvres moqueuses conviennent à des dieux qu
in dans ces prunelles sombres, dans ces lèvres onduleuses comme l’arc de l’Amour après qu’il a décoché le trait ! Ne dirai
qu’il a décoché le trait ! Ne dirait-on pas que la Joconde est l’Isis d’ une religion cryptique qui, se croyant seule, entr
is d’une religion cryptique qui, se croyant seule, entrouvre les plis de son voile, dût l’imprudent qui la surprendrait de
urprendrait devenir fou et mourir ? Jamais l’idéal féminin n’a revêtu de formes plus inéluctablement séduisantes. Croyez q
don Juan avait rencontré la Monna Lisa, il se serait épargné la peine d’ écrire sur sa liste trois mille noms de femmes ; i
il se serait épargné la peine d’écrire sur sa liste trois mille noms de femmes ; il n’en aurait tracé qu’un, et les ailes
trois mille noms de femmes ; il n’en aurait tracé qu’un, et les ailes de son désir eussent refusé de le porter plus loin.
il n’en aurait tracé qu’un, et les ailes de son désir eussent refusé de le porter plus loin. Elles se seraient fondues et
rter plus loin. Elles se seraient fondues et déplumées au soleil noir de ces prunelles. Arsène Houssaye est peut-être plu
ambe, et l’on trouve que ces critiques romantiques manquaient souvent de mesure dans leurs expressions : « Il a la joie, l
ontour est insaisissable, cette narine délicate qui respire, ce creux de la gorge où l’on voit courir le sang, il a, je ne
par quel mystérieux artifice, jeté sur toute sa figure comme un voile de lointain dont la vague magie trouble le spectateu
une région idéale. Ce tableau, si exactement vrai, il est impossible de se borner à le regarder matériellement. En face d
de lui on se sent comme isolé sur une cime devant laquelle s’ouvrent de vertigineux abîmes où l’on va tomber, où l’on tom
issant enchanteur, le profanateur, le copiste qui regarde le portrait de Lisa Gioconda cesse bientôt de le voir et se lais
ur, le copiste qui regarde le portrait de Lisa Gioconda cesse bientôt de le voir et se laisse tenter par toutes les chimèr
s ! des mots ! Taine est plus précis. Ce qui l’intéresse, c’est moins de dire son émotion que d’en découvrir les raisons :
plus précis. Ce qui l’intéresse, c’est moins de dire son émotion que d’ en découvrir les raisons : c’est un critique. J’a
à me rendre compte du procédé par lequel il arrive à un si haut degré d’ expression : voici, selon moi, ce qui donne à ses
e raison, la couleur est peu éclatante ; le rouge et le rose, indices de la prospérité corporelle, y manquent presque comp
t très étroite ; le menton est creusé, souvent effilé, très différent de ce menton large et carré des statues grecques, qu
ce menton large et carré des statues grecques, qui leur donne un air d’ ampleur et de tranquillité, mais en même temps que
rge et carré des statues grecques, qui leur donne un air d’ampleur et de tranquillité, mais en même temps quelque chose d’
un air d’ampleur et de tranquillité, mais en même temps quelque chose d’ énergique et de matériel. En outre, Léonard creuse
r et de tranquillité, mais en même temps quelque chose d’énergique et de matériel. En outre, Léonard creuse et bosselle le
outre, Léonard creuse et bosselle le visage entier par toutes sortes d’ ombres qui donnent une valeur particulière à chaqu
e l’arcade sourcilière ; il élargit autant que possible l’œil, organe de l’expression et de la vie, en lui ajoutant ses al
ère ; il élargit autant que possible l’œil, organe de l’expression et de la vie, en lui ajoutant ses alentours. Très souve
s souvent, dans la Vanité, le Bacchus, le saint Jean, et une quantité d’ études, il couronne la tête de merveilleux cheveux
Bacchus, le saint Jean, et une quantité d’études, il couronne la tête de merveilleux cheveux crêpelés, d’une profusion inc
antité d’études, il couronne la tête de merveilleux cheveux crêpelés, d’ une profusion incroyable de torsades, de tresses c
e la tête de merveilleux cheveux crêpelés, d’une profusion incroyable de torsades, de tresses couleur d’hyacinthe, entremê
merveilleux cheveux crêpelés, d’une profusion incroyable de torsades, de tresses couleur d’hyacinthe, entremêlées et super
crêpelés, d’une profusion incroyable de torsades, de tresses couleur d’ hyacinthe, entremêlées et superposées, végétation
he, entremêlées et superposées, végétation luxuriante qui a l’attrait de l’inouï et du fabuleux. Mais c’est surtout l’expr
riple, et par-delà leur pensée visible on démêle confusément un monde d’ idées secrètes, comme une délicate végétation inco
e : nul n’a compris plus profondément la complexité et la délicatesse de la nature ; nul ne l’a rendue avec une technique
ème que nous démêlons à peine aujourd’hui, de même, dans la structure de ses corps et de ses têtes, dans la finesse et la
êlons à peine aujourd’hui, de même, dans la structure de ses corps et de ses têtes, dans la finesse et la mobilité de ses
tructure de ses corps et de ses têtes, dans la finesse et la mobilité de ses physionomies, dans l’étrange et maladive beau
et la mobilité de ses physionomies, dans l’étrange et maladive beauté de ses expressions, il a découvert d’avance ses sent
dans l’étrange et maladive beauté de ses expressions, il a découvert d’ avance ses sentiments complexes, sublimes, raffiné
ents complexes, sublimes, raffinés et délicieux que les poètes exquis de notre siècle sont parvenus à exprimer : je veux d
nt parvenus à exprimer : je veux dire la supériorité et les exigences de la créature trop fine, trop nerveuse, trop comblé
’est peu de chose. Ce sont ces intuitions qui remplissent les figures de Léonard de Vinci. Ni Michel-Ange, ni Corrège, ni
intre intellectuel, c’est un peintre pour littérateurs. Le Voleur de la Joconde (Gil-Blas, 21 décembre) C’est ce qu
 Léon Werth en une mordante fantaisie que publie Gil-Blas : Le Voleur de la Joconde. « Il ne fallait pas mettre en prison
conde. « Il ne fallait pas mettre en prison Vincenzo Peruggia, voleur de la Joconde. Il est de la race des conducteurs d’h
pas mettre en prison Vincenzo Peruggia, voleur de la Joconde. Il est de la race des conducteurs d’hommes. Il ne lui manqu
nzo Peruggia, voleur de la Joconde. Il est de la race des conducteurs d’ hommes. Il ne lui manquait que de bien connaître s
e. Il est de la race des conducteurs d’hommes. Il ne lui manquait que de bien connaître sa doctrine. » … Vincenzo Perugg
, qui ont laissé à l’Allemagne et à l’Amérique les plus belles toiles de Manet, de Monet, de Renoir ou de Cézanne. Mais Vi
laissé à l’Allemagne et à l’Amérique les plus belles toiles de Manet, de Monet, de Renoir ou de Cézanne. Mais Vincenzo Per
’Allemagne et à l’Amérique les plus belles toiles de Manet, de Monet, de Renoir ou de Cézanne. Mais Vincenzo Peruggia est
à l’Amérique les plus belles toiles de Manet, de Monet, de Renoir ou de Cézanne. Mais Vincenzo Peruggia est un traditiona
de Cézanne. Mais Vincenzo Peruggia est un traditionaliste qui n’a pas de politique. Il n’a donc aucun moyen pour discerner
de politique. Il n’a donc aucun moyen pour discerner entre les œuvres d’ art. Il veut rendre à l’Italie les chefs-d’œuvre i
s catéchismes où l’action politique est la sœur du rêve des marchands d’ esclaves. Il ne sait pas quels sont les chefs-d’œu
 ? Comment savoir… ? Ah ! savoir… savoir… Il n’y a donc pas en Italie de journaux qui accomplissent cette tâche nécessaire
nc pas en Italie de journaux qui accomplissent cette tâche nécessaire de renseigner les vrais Italiens sur les œuvres bien
pensée italienne toute faite, puisqu’il ignore où se trouve le rayon de confection où l’on achète à bon compte les doctri
ouve le rayon de confection où l’on achète à bon compte les doctrines de tradition, puisqu’il ne connaît pas les usines qu
as dit que le sol, les hommes et les œuvres ne sont que trois aspects d’ une même réalité. Il sait qu’un avertissement myst
sé. Il tressaille. Il a reconnu l’œuvre la plus italienne : il décide d’ emporter toutes les toiles de Nicolas Poussin. Pau
nu l’œuvre la plus italienne : il décide d’emporter toutes les toiles de Nicolas Poussin. Pauvre Vincenzo Peruggia ! Il fu
e Nicolas Poussin. Pauvre Vincenzo Peruggia ! Il fut dupe du mensonge de la sensibilité. Il est pourri par le xviiie et p
rri par le xviiie et par le xixe  siècle. Il n’avait pas eu le temps de cultiver la prédominante intelligence. La voici d
. Que va-t-il emporter ? le Jupiter et Antiope du Titien ou les Noces de Cana… ? Alors commence la vraie promenade d’art.
e du Titien ou les Noces de Cana… ? Alors commence la vraie promenade d’ art. Il s’informe. Il va au Louvre, comme M. Barrè
 : « Ce tableau… Ah ! quelle fortune pour un musée !…” » Une fortune, de l’argent… Voilà enfin une notion claire et que sa
t il emportera la Joconde. Ce fut un mince hasard qui décida du choix de Peruggia. Mais est-ce bien un hasard ? Il eût cho
l n’eût pas mieux choisi. Non, il ne pouvait emporter dans sa chambre d’ hôtel garni un tableau de Véronèse, qui est peintr
Non, il ne pouvait emporter dans sa chambre d’hôtel garni un tableau de Véronèse, qui est peintre comme un potier est pot
re comme un potier est potier. Magnifique ironie ! C’est un tableau «  d’ intellectuel » qu’il passa à la douane. Léonard de
n tableau pour professeurs et non pour peintres. Léonard est un élève de Gustave Moreau. Léonard est un esthète. Il commen
u thé aux belles dames et aux camarades dans les brasseries. Un homme de tradition ne devait même pas s’arrêter devant le
ais la Joconde. Vincenzo Peruggia, les journaux, qui font grand bruit de son retour en France et de votre arrestation, les
ruggia, les journaux, qui font grand bruit de son retour en France et de votre arrestation, les journaux vous trompent enc
ds et des esthètes, parce qu’elle fut la maîtresse de François Ier et de Napoléon. Vincenzo Peruggia, apprenez les sources
François Ier et de Napoléon. Vincenzo Peruggia, apprenez les sources de votre formation : la haute école du cheval du gén
ation : la haute école du cheval du général Boulanger, la scolastique de M. Charles Maurras, la nostalgie de M. Maurice Ba
général Boulanger, la scolastique de M. Charles Maurras, la nostalgie de M. Maurice Barrès. — dont un de ses admirateurs m
e de M. Charles Maurras, la nostalgie de M. Maurice Barrès. — dont un de ses admirateurs me disait : « Je l’aime, parce qu
ique où se concilient la mystique du cuistre et du négociant. Ce sont de brèves petites choses dont un vitrier plus modest
ma jamais la Joconde. Que pensent les peintres, et les plus modernes, de cette assertion d’un littérateur ? L’opinion d
e. Que pensent les peintres, et les plus modernes, de cette assertion d’ un littérateur ? L’opinion d’un peintre sur la
les plus modernes, de cette assertion d’un littérateur ? L’opinion d’ un peintre sur la Joconde (Comœdia, 4 janvier)
n peintre sur la Joconde (Comœdia, 4 janvier) Voici déjà l’opinion d’ un peintre qui connaît son métier. M. Anquetin écr
intre qui connaît son métier. M. Anquetin écrit dans Comœdia : Avant d’ être le chef-d’œuvre unique, il serait nécessaire
ique, il serait nécessaire que la Joconde fût d’abord le chef-d’œuvre de Léonard ; que, par conséquent, elle fût une œuvre
i sourcils ! Comment expliquer leur absence ? Doit-on accuser Léonard d’ une négligence, ou d’une omission volontaire ? Il
expliquer leur absence ? Doit-on accuser Léonard d’une négligence, ou d’ une omission volontaire ? Il n’est pas de beau vis
Léonard d’une négligence, ou d’une omission volontaire ? Il n’est pas de beau visage sans cils et sans sourcils — les femm
ittéraires, les beaux phraseurs ont pu jaspiner à loisir sur l’Énigme de ce sourire. Ont-ils jamais compris que ce mystère
ls jamais compris que ce mystère réside tout entier dans le désaccord de la bouche qui sourit et des yeux incomplets, aux
des yeux incomplets, aux paupières glacialement découpées, dépourvues de l’ombrage nécessaire du velours des cils et des s
ils ? Ils ont mis la Joconde au rang suprême, à cause du nom glorieux de Léonard de Vinci — puis, y ajoutant d’eux-mêmes t
prême, à cause du nom glorieux de Léonard de Vinci — puis, y ajoutant d’ eux-mêmes toutes les fantaisies de leur imaginatio
Léonard de Vinci — puis, y ajoutant d’eux-mêmes toutes les fantaisies de leur imagination, ils ont fini fatalement par cro
de leur imagination, ils ont fini fatalement par croire à la réalité de leurs propres inventions. Ce qui prouve que l’Art
mains criminelles qui récurent les chefs-d’œuvre comme des derrières de casseroles, sans se douter que la couche inférieu
mployé pour attaquer le vernis peut en un instant anéantir le travail de terminaison qui est le plus précieux ! On peut c
n qui est le plus précieux ! On peut contempler, dans le même numéro de Comœdia, une Joconde avec des sourcils et qui a p
perdu son sourire. Mais il se trouve ainsi que le véritable créateur de cet énigmatique sourire, qui inquiéta tant de gén
créateur de cet énigmatique sourire, qui inquiéta tant de générations d’ esthètes, fut ce dévernissement inconscient qui, d
ant de générations d’esthètes, fut ce dévernissement inconscient qui, d’ un coup de brosse, maladroit et génial, faucha les
érations d’esthètes, fut ce dévernissement inconscient qui, d’un coup de brosse, maladroit et génial, faucha les cils et s
d’un coup de brosse, maladroit et génial, faucha les cils et sourcils de Mona Lisa. Théâtre. Memento [extrait] Mauri
6-413 [412]. Porte Saint-Martin : Le Chèvrefeuille, pièce en 3 actes, de M. Gabriele d’Annunzio (14 décembre). […] Tom
la dernière république florentine. » — M. H. Prunières : « Influence de l’Italie sur la création de l’opéra français. » [
entine. » — M. H. Prunières : « Influence de l’Italie sur la création de l’opéra français. » […] Musique. Opéra-Comiqu
ançais. » […] Musique. Opéra-Comique : Francesca da Rimini, drame de M. Francis Marion Crawford et Marcel Schwob, musi
Rimini, drame de M. Francis Marion Crawford et Marcel Schwob, musique de M. Franco Leoni Jean Marnold. Tome CVII, numér
française, M. Carré a tenu à faire ses adieux à l’Italie, qu’il aima d’ une ardeur si constante, et à réparer envers une E
i constante, et à réparer envers une Espagne authentique les outrages de M. Laparra, son complice. L’aventure de Francesca
agne authentique les outrages de M. Laparra, son complice. L’aventure de Francesca da Rimini, délayée en trois petits acte
délayée en trois petits actes, a fourni à M. Franco Leoni le prétexte d’ une partition dépourvue de vérisme national, mais
tes, a fourni à M. Franco Leoni le prétexte d’une partition dépourvue de vérisme national, mais bondée de banalité. Cet ou
e prétexte d’une partition dépourvue de vérisme national, mais bondée de banalité. Cet ouvrage dénonce pourtant des intent
aigner les trucs et récuser la fausse emphase puccineptes. La candeur de ses recherches orchestrales et harmoniques est pr
t on hésite à prévenir celui qui s’introduit ainsi dans l’art lyrique d’ abandonner au seuil toute espérance d’avoir quelqu
roduit ainsi dans l’art lyrique d’abandonner au seuil toute espérance d’ avoir quelque jour du talent. Encore qu’il y ait f
ce d’avoir quelque jour du talent. Encore qu’il y ait fait l’économie de nouveaux décors, M. Carré a monté Francesca da Ri
lpté du siège et figés blêmes dans la mort, est à cet égard un modèle d’ habileté et vraiment d’art tragique. La poésie du
blêmes dans la mort, est à cet égard un modèle d’habileté et vraiment d’ art tragique. La poésie du clair de lune, argentan
rne au premier tableau, se recommande aux réflexions des électriciens de notre Opéra, en prouvant qu’on ne leur demande pa
si son importance et sa nécessité au point de vue italien — sa raison d’ être nationale. On a vu le côté tapageur et pittor
réation et rénovation est resté presque toujours méconnu. Je tâcherai de renseigner les lecteurs du Mercure sur la véritab
au futurisme littéraire. Entre les grandes puissances intellectuelles de notre temps, l’Italie était sans contredit la plu
littérature et dans tous les arts en général. Notre plus grand poète de la deuxième moitié du siècle dernier — Carducci —
deuxième moitié du siècle dernier — Carducci — était le représentant de la réaction classique et traditionaliste contre l
derniers romantiques. Il avait subi depuis les influences disparates de Victor Hugo et de Heine, mais il est toujours res
ues. Il avait subi depuis les influences disparates de Victor Hugo et de Heine, mais il est toujours resté le poète de la
rates de Victor Hugo et de Heine, mais il est toujours resté le poète de la culture et de l’histoire, le poète de cabinet
ugo et de Heine, mais il est toujours resté le poète de la culture et de l’histoire, le poète de cabinet et de bibliothèqu
est toujours resté le poète de la culture et de l’histoire, le poète de cabinet et de bibliothèque, le poète académicien,
resté le poète de la culture et de l’histoire, le poète de cabinet et de bibliothèque, le poète académicien, orateur, prof
r, professeur, toujours correct et parfois parfait, mais très éloigné de toute modernité. Pascoli, qui lui succéda dans la
scoli, qui lui succéda dans la chaire et dans la renommée, était doué d’ une sensibilité poétique plus fraîche, mais il app
me type que Carducci et sa culture classique l’a empêché trop souvent de s’abandonner à son inspiration primesautière. Je
rop souvent de s’abandonner à son inspiration primesautière. Je passe d’ Annunzio, dont le goût obstiné pour l’ancienneté d
p souvent de s’abandonner à son inspiration primesautière. Je passe d’ Annunzio , dont le goût obstiné pour l’ancienneté décorativ
ie italienne n’avait donné, jusqu’à ces dernières années, aucun signe de renouvellement intérieur et profond. Elle vivotai
x dépens des visions les plus archaïques et n’avait pas même la force de changer ses formes, ses instruments, sa métrique.
rmes, ses instruments, sa métrique. Les recherches nouvelles qui font de la poésie italienne actuelle la plus avancée peut
ui existe en ce moment en Europe ont leurs origines dans la fondation de Poesia, revue internationale de lyrisme, fondée p
ont leurs origines dans la fondation de Poesia, revue internationale de lyrisme, fondée par F.-T. Marinetti en 1904. F.-T
Paris et connaissait très bien le magnifique essor poétique français de Baudelaire jusqu’à Claudel, et qui avait déjà pub
s et Destruction, qu’on avait déjà remarqué en France comme promesses d’ un tempérament lyrique puissant, était surtout ani
n tempérament lyrique puissant, était surtout animé, dans la création de Poesia, par le désir de faire connaître en Italie
issant, était surtout animé, dans la création de Poesia, par le désir de faire connaître en Italie la grande poésie modern
ésie moderne étrangère, — et surtout française. On était déjà fatigué de la luxueuse marqueterie de d’Annunzio et on était
t surtout française. On était déjà fatigué de la luxueuse marqueterie de d’Annunzio et on était dans la recherche et l’att
urtout française. On était déjà fatigué de la luxueuse marqueterie de d’ Annunzio et on était dans la recherche et l’attent
tout française. On était déjà fatigué de la luxueuse marqueterie de d’ Annunzio et on était dans la recherche et l’attente de que
marqueterie de d’Annunzio et on était dans la recherche et l’attente de quelque chose de nouveau. Importer en Italie la d
’Annunzio et on était dans la recherche et l’attente de quelque chose de nouveau. Importer en Italie la dernière poésie eu
e : il y avait là du bon et du mauvais, du magnifique et du médiocre, de l’extraordinaire et du vieux, mais elle eut son r
inaire et du vieux, mais elle eut son rôle important dans l’évolution de notre lyrique. Elle fit connaître tant bien que m
re lyrique. Elle fit connaître tant bien que mal les meilleurs poètes d’ avant-garde de France, — d’Angleterre et d’Allemag
le fit connaître tant bien que mal les meilleurs poètes d’avant-garde de France, — d’Angleterre et d’Allemagne, et révéla
tre tant bien que mal les meilleurs poètes d’avant-garde de France, —  d’ Angleterre et d’Allemagne, et révéla aux Italiens
e mal les meilleurs poètes d’avant-garde de France, — d’Angleterre et d’ Allemagne, et révéla aux Italiens ébahis trois ou
que personne ne connaissait et qui se montrèrent tout de suite doués d’ une sensibilité tout à fait originale. Poesia fit
ous et qu’on n’employait que très rarement) et ainsi donna le courage de l’adopter à ces jeunes poètes dont j’ai parlé et
leurs que possède aujourd’hui la présente génération. Au commencement de 1909, F.-T. Marinetti lança dans le Figaro et dan
qu’il contient sont assez connues, même en France, et il est inutile de les résumer. Le Futurisme apparaît en somme à qui
vue italien comme la réaction nécessaire à ce culte effréné et idiot de l’ancien, à cette mollesse et couardise de sentim
ce culte effréné et idiot de l’ancien, à cette mollesse et couardise de sentiments, à ce mépris de la modernité dont notr
de l’ancien, à cette mollesse et couardise de sentiments, à ce mépris de la modernité dont notre milieu intellectuel était
aux jeunes Italiens que les nations ne se nourrissent pas uniquement de souvenirs et de regrets et que même dans l’art il
iens que les nations ne se nourrissent pas uniquement de souvenirs et de regrets et que même dans l’art il faut avoir le c
uvenirs et de regrets et que même dans l’art il faut avoir le courage de quitter les continuations et les imitations pour
quitter les continuations et les imitations pour créer quelque chose de nouveau et d’inédit. Il montrait qu’à l’étranger
ontinuations et les imitations pour créer quelque chose de nouveau et d’ inédit. Il montrait qu’à l’étranger on avait décou
lait reconquérir son ancienne place dans le monde. Malgré l’hostilité de la majorité des gens de lettres italiens et l’ind
ienne place dans le monde. Malgré l’hostilité de la majorité des gens de lettres italiens et l’indifférence narquoise du p
lettres italiens et l’indifférence narquoise du public, le manifeste de F.-T. Marinetti fut le commencement d’une transfo
quoise du public, le manifeste de F.-T. Marinetti fut le commencement d’ une transformation profonde et tumultueuse de notr
etti fut le commencement d’une transformation profonde et tumultueuse de notre jeunesse artistique. Les poètes Buzzi, Govo
Balla donnèrent leur adhésion au mouvement et publièrent le manifeste de la peinture futuriste qui fut bientôt suivi par d
ruyantes. Plus tard le musicien Balilla Pratella publia son manifeste de la musique futuriste ; Russolo inventa le nouvel
turiste et Mme Valentine de Saint-Point écrivit son célèbre manifeste de la luxure. Les grands meetings futuristes de Mila
it son célèbre manifeste de la luxure. Les grands meetings futuristes de Milan, Turin, Trieste et Naples, qui consistaient
était née avec des intentions excessivement éclectiques, avait cessé de paraître. Devenue « moteur du Futurisme », elle a
aurait dû devenir intransigeante ; mais il n’est pas toujours facile de transformer de fond en comble une entreprise comm
nir intransigeante ; mais il n’est pas toujours facile de transformer de fond en comble une entreprise commencée avec un e
aimé la supprimer que tomber dans les compromis. Mais au commencement de 1913 était née à Florence une revue indépendante,
au commencement de 1913 était née à Florence une revue indépendante, d’ avant-garde, très vivante et révolutionnaire, Lace
tenus loin du Futurisme, mais, esprits toujours en éveil et à l’affût de la modernité, travaillaient, on peut dire, dans u
ie et leur collaboration à la Voce avait assez contribué à la fortune de cette revue de bataille. Mais ils avaient dû se d
aboration à la Voce avait assez contribué à la fortune de cette revue de bataille. Mais ils avaient dû se détacher de la V
a fortune de cette revue de bataille. Mais ils avaient dû se détacher de la Voce, qui n’était pas disposée à les suivre da
disposée à les suivre dans toutes leurs idées et ils se virent forcés de fonder un journal tout à eux. Lacerba se proposai
e virent forcés de fonder un journal tout à eux. Lacerba se proposait d’ être surtout théorique et d’accomplir dans la mora
journal tout à eux. Lacerba se proposait d’être surtout théorique et d’ accomplir dans la morale et dans la philosophie co
turistes accomplissaient dans la poésie et dans l’art. Les rédacteurs de Lacerba et les futuristes étaient faits pour s’en
uristes étaient faits pour s’entendre, malgré des incidents provenant de malentendus qui avaient retardé leur rencontre. E
t retardé leur rencontre. En février, Papini et Soffici, à l’occasion de la grande manifestation de Rome, où le premier pr
n février, Papini et Soffici, à l’occasion de la grande manifestation de Rome, où le premier prononça un discours qui fit
n au Futurisme. Lacerba devint bientôt l’organe très suivi et répandu de la littérature futuriste. L’adhésion de Papini et
’organe très suivi et répandu de la littérature futuriste. L’adhésion de Papini et de Soffici au Futurisme ne passa pas in
suivi et répandu de la littérature futuriste. L’adhésion de Papini et de Soffici au Futurisme ne passa pas inaperçue. Il n
de Soffici au Futurisme ne passa pas inaperçue. Il ne s’agissait pas de tout jeunes inconnus qui pouvaient être poussés d
s inconnus qui pouvaient être poussés dans le mouvement par le besoin de réclame et d’encouragement. Ils jouissaient déjà
pouvaient être poussés dans le mouvement par le besoin de réclame et d’ encouragement. Ils jouissaient déjà d’une enviable
ent par le besoin de réclame et d’encouragement. Ils jouissaient déjà d’ une enviable renommée et ils étaient connus par le
s remarquée et entraîna bientôt d’autres conversions. Les expositions de Rome, de Florence, de Paris (sculpture de Boccion
ée et entraîna bientôt d’autres conversions. Les expositions de Rome, de Florence, de Paris (sculpture de Boccioni) et de
a bientôt d’autres conversions. Les expositions de Rome, de Florence, de Paris (sculpture de Boccioni) et de Londres ; les
onversions. Les expositions de Rome, de Florence, de Paris (sculpture de Boccioni) et de Londres ; les derniers meetings,
expositions de Rome, de Florence, de Paris (sculpture de Boccioni) et de Londres ; les derniers meetings, très orageux, de
ure de Boccioni) et de Londres ; les derniers meetings, très orageux, de Rome, de Florence et de Milan, ont forcé les mili
ccioni) et de Londres ; les derniers meetings, très orageux, de Rome, de Florence et de Milan, ont forcé les milieux intel
ondres ; les derniers meetings, très orageux, de Rome, de Florence et de Milan, ont forcé les milieux intellectuels italie
u mouvement qui devient toujours plus large et plus vivant. Une foule de jeunes, parmi lesquels quelques-uns doués de véri
t plus vivant. Une foule de jeunes, parmi lesquels quelques-uns doués de véritable talent, se sont ajoutés aux apôtres des
n Futuriste de Guillaume Apollinaire, un des esprits les plus curieux de notre époque curieuse. Lacerba, ajoutant à la po
iques une révision des préjugés moraux et métaphysiques, a donné plus de retentissement à la révolution futuriste. On a po
urieuses et des enthousiasmes formidables. Désormais on ne parle plus d’ autre chose dans les milieux intellectuels italien
es, ses faiblesses et ses défauts, mais il serait tout à fait injuste de vouloir nier ses grands mérites. Pour rester dans
nous doive occuper ici — il a révélé à l’Italie au moins sept poètes de talent, dont trois ou quatre absolument supérieur
talent, dont trois ou quatre absolument supérieurs. J’entends parler de Buzzi (Aeroplani ; Versi Liberi) ; de Cavacchioli
nt supérieurs. J’entends parler de Buzzi (Aeroplani ; Versi Liberi) ; de Cavacchioli (Le Ranocchie turchine) ; de Govoni (
(Aeroplani ; Versi Liberi) ; de Cavacchioli (Le Ranocchie turchine) ; de Govoni (Poesie Elettriche) ; de Lucini (Revolvera
Cavacchioli (Le Ranocchie turchine) ; de Govoni (Poesie Elettriche) ; de Lucini (Revolverate) ; de Palazzeschi (L’Incendia
turchine) ; de Govoni (Poesie Elettriche) ; de Lucini (Revolverate) ; de Palazzeschi (L’Incendiario, dont la deuxième édit
ncendiario, dont la deuxième édition a obtenu le plus grand succès) ; de Folgore (Canto dei motori) ; de Cangiullo (dont o
tion a obtenu le plus grand succès) ; de Folgore (Canto dei motori) ; de Cangiullo (dont on doit lire surtout les dernière
œuvre poétique est très importante à tous les points de vue. À chacun de ces poètes il faudrait dédier une étude à part :
ait dédier une étude à part : il faudrait, au moins, pouvoir disposer d’ une vingtaine de pages pour expliquer en quoi ils
tude à part : il faudrait, au moins, pouvoir disposer d’une vingtaine de pages pour expliquer en quoi ils diffèrent, comme
pour expliquer en quoi ils diffèrent, comme sensibilité et technique, de tous les autres poètes italiens anciens et contem
mots en liberté et le lyrisme synthétique Presque tous les livres de poésie dont j’ai cité les titres sont écrits en v
rt du Futurisme, a vu aussi la création des mots en liberté, qui font de la poésie futuriste quelque chose qui se détache
liberté, qui font de la poésie futuriste quelque chose qui se détache de toute poésie connue, au moins dans ses moyens. Ma
ches des peintres futuristes (simultanéité, dynamisme, compénétration de plans, etc.) a tâché de disloquer et de rompre un
stes (simultanéité, dynamisme, compénétration de plans, etc.) a tâché de disloquer et de rompre une fois pour toutes la vi
té, dynamisme, compénétration de plans, etc.) a tâché de disloquer et de rompre une fois pour toutes la vieille structure
é de disloquer et de rompre une fois pour toutes la vieille structure de la phrase et les remparts surannés de la syntaxe
our toutes la vieille structure de la phrase et les remparts surannés de la syntaxe usuelle. Il a commencé par supprimer c
employer le verbe seulement à l’infinitif ; par faire un grand usage de sons imitatifs ; et par apporter dans l’uniformit
ité dominante des innovations typographiques très suggestives (emploi de caractères différents en grand nombre ; de signes
s très suggestives (emploi de caractères différents en grand nombre ; de signes mathématiques ; d’espaces énormes ; de mot
de caractères différents en grand nombre ; de signes mathématiques ; d’ espaces énormes ; de mots disposés en plusieurs ca
rents en grand nombre ; de signes mathématiques ; d’espaces énormes ; de mots disposés en plusieurs caractères ; de mots o
ques ; d’espaces énormes ; de mots disposés en plusieurs caractères ; de mots ou lettres disposés de manière à suggérer l’
 ; de mots ou lettres disposés de manière à suggérer l’idée immédiate d’ une chose réelle, etc.). Il ne s’agit pas, comme o
e, etc.). Il ne s’agit pas, comme on pourrait le croire tout d’abord, de trouvailles capricieuses d’un écrivain qui cherch
comme on pourrait le croire tout d’abord, de trouvailles capricieuses d’ un écrivain qui cherche coûte que coûte la nouveau
nouveauté. Ces innovations extérieures sont dictées par la nécessité de rendre avec la plus grande liberté, rapidité et é
la plus grande liberté, rapidité et énergie la vie multiple et mêlée de l’homme moderne, qui vit et voit plus intensément
et voit plus intensément l’agitée existence contemporaine. Il s’agit de rendre — en dehors des barrières des vers, de la
ontemporaine. Il s’agit de rendre — en dehors des barrières des vers, de la rime et de la syntaxe — un riche réseau de sen
Il s’agit de rendre — en dehors des barrières des vers, de la rime et de la syntaxe — un riche réseau de sensations inédit
des barrières des vers, de la rime et de la syntaxe — un riche réseau de sensations inédites et raffinées, inspirées par l
a complexité et la simultanéité avec les formes anciennes. Les essais de mots en liberté que Marinetti, Buzzi, Cangiullo,
us forcent à reconnaître que, en dépit de leur apparente obscurité et de leur descriptionnisme obstiné, on réalise avec ce
me obstiné, on réalise avec cette forme — ou mieux avec cette absence de formes anciennes, déterminées et régulières — une
es anciennes, déterminées et régulières — une telle richesse imprévue de tissu sensible qu’on est porté à penser que les m
rté à penser que les mots en liberté sont destinés à prendre la place de toutes les anciennes manières d’écrire et de vers
rté sont destinés à prendre la place de toutes les anciennes manières d’ écrire et de versifier. Dans la poésie française n
tinés à prendre la place de toutes les anciennes manières d’écrire et de versifier. Dans la poésie française nous avons la
er. Dans la poésie française nous avons la plus prochaine préparation de mots en liberté : il me suffit de rappeler les Il
avons la plus prochaine préparation de mots en liberté : il me suffit de rappeler les Illuminations de Rimbaud et certaine
ation de mots en liberté : il me suffit de rappeler les Illuminations de Rimbaud et certaines pages de Mallarmé. Mais, dan
me suffit de rappeler les Illuminations de Rimbaud et certaines pages de Mallarmé. Mais, dans les mots en liberté des futu
futuristes, on a poussé bien plus avant la libération et la recherche d’ effets nouveaux. Cette révolution, devenue conscie
is renonce aux innovations typographiques et donne à sa poésie le nom de lyrisme synthétique. Il s’agit toujours, dans le
ésie le nom de lyrisme synthétique. Il s’agit toujours, dans le fond, de mots en liberté qui conservent encore l’apparence
s, dans le fond, de mots en liberté qui conservent encore l’apparence de vers libres. Quand on réfléchit qu’il y a dix ans
c.), on doit avouer que l’Italie littéraire doit surtout au Futurisme d’ être plutôt à l’avant-garde qu’en arrière dans la
ongtemps vécu. Le second, qui tient dans la hiérarchie futuriste rang d’ antiphilosophe, est un collaborateur du Mercure de
ntiphilosophe, est un collaborateur du Mercure de France. Je tenterai d’ esquisser ici même un de ces jours le portrait de
llaborateur du Mercure de France. Je tenterai d’esquisser ici même un de ces jours le portrait de l’antiphilosophe Papini.
France. Je tenterai d’esquisser ici même un de ces jours le portrait de l’antiphilosophe Papini. Dans l’Almanach purgatif
e sur Napoléon. Durant sa captivité à Sainte-Hélène, Napoléon aimait de préférence s’entretenir avec des Italiens et spéc
Antonmarchi, avec lequel il revenait volontiers sur les circonstances de sa vie aventureuse. Un matin, ils parlaient comme
es circonstances de sa vie aventureuse. Un matin, ils parlaient comme d’ habitude, assis sur le rivage, et le médecin lui a
le médecin lui ayant fait quelque question sur les véritables raisons de la campagne de Russie, Napoléon lui répondit : « 
ayant fait quelque question sur les véritables raisons de la campagne de Russie, Napoléon lui répondit : « Mon intention,
Russie, Napoléon lui répondit : « Mon intention, pour assurer la paix de l’Europe, était de frapper à mort l’Empire Russe.
i répondit : « Mon intention, pour assurer la paix de l’Europe, était de frapper à mort l’Empire Russe. Je visai au cœur,
e, durant son séjour à Dijon, Charles Baudelaire traversa une période de si atroce misère qu’il dut supporter que Jeanne D
en sarcasmes diaboliques. Un soir, par exemple, la pauvre mulâtresse, de retour à la maison après des heures et des heures
uvre mulâtresse, de retour à la maison après des heures et des heures d’ absence, raconta à son ami qu’elle avait rencontré
encontré un vieux monsieur, qui, après avoir écouté son histoire, ému de compassion, lui avait donné quelques louis sans l
louis sans lui rien demander en échange. Et comme elle se réjouissait de la chose : « Non, non, dit le poète irrité, pas d
lle se réjouissait de la chose : « Non, non, dit le poète irrité, pas de médiocrité, il faut aller le rechercher et couche
is qu’elle était sur le point de sortir comme toujours à la recherche de quelque amateur adventice, Baudelaire lui courut
riant par l’escalier cette recommandation : « Et surtout n’oublie pas de dire à tes clients que tu fais ça pour moi, pour
bien, observa l’auteur des Fleurs du mal, ce soir, c’est un ministre de Dieu qui vient augmenter notre douleur : à la fin
la fin ce sera Dieu lui-même à me faire cocu, ce qui sera enfin digne de moi. » Les pensées des grands hommes données par
aliser. » Sterne. Les femmes ne s’habillent que pour exciter le désir de les déshabiller. Casanova. Si Judas avait eu l’id
citer le désir de les déshabiller. Casanova. Si Judas avait eu l’idée d’ offrir, avec ses trente deniers, un bon souper aux
s trouvés. La chose la plus humaine que puisse donc faire un père est d’ abandonner ses enfants dès leur naissance. J.-J. R
se comparer aux esprits libres : les uns comme les autres ont mission d’ égorger les bêtes. Nietzsche. Le monde est telleme
éclaire la voie des multitudes. Victor Hugo. L’or est comme le reflet de la puissance divine sur la Terre : c’est pourquoi
Dieu. Rothschild. En philosophie la chose la plus difficile n’est pas de trouver la vérité, mais que la vérité trouvée sig
e du premier au dernier et vice-versa. On ne pense guère à l’héroïsme de notre père Adam, quand il consentit que Dieu prît
elle ne ressemble pas assez à l’homme. Oscar Wilde. La dernière forme de la foi consiste à croire que l’on ne croit à rien
croire que l’on ne croit à rien. Anatole France. Une des nouveautés de l’Almanach — je dis nouveautés — ce sont des vers
à faire rire. Le dernier mot est tronqué. Il est possible en italien de tronquer certains mots pour la nécessité de la ve
l est possible en italien de tronquer certains mots pour la nécessité de la versification, mais seulement certains mots. O
. On peut, par exemple, dire caval pour cavallo, mais il est ridicule de dire plag pour plagio. Quand on le fait, on a l’a
l est ridicule de dire plag pour plagio. Quand on le fait, on a l’air de ne pas savoir se tirer d’un mauvais pas poétique,
g pour plagio. Quand on le fait, on a l’air de ne pas savoir se tirer d’ un mauvais pas poétique, ce qui est l’impuissance
ir se tirer d’un mauvais pas poétique, ce qui est l’impuissance même, d’ où l’idée de l’infécondité malthusienne. En italie
d’un mauvais pas poétique, ce qui est l’impuissance même, d’où l’idée de l’infécondité malthusienne. En italien tout cela
. C’est un Napolitain qui a inventé le genre, il y a une cinquantaine d’ années, mais il faisait ça avec logique et général
nt et bêtement. Il employait des mots troncables. Voici la traduction de quelques quatrains de l’Almanach : Boucher, c’e
loyait des mots troncables. Voici la traduction de quelques quatrains de l’Almanach : Boucher, c’est cette chose. Qui sa
agréable chose ; Alfred Jarry eût décerné aux auteurs le grand cordon de l’ordre de la Gidouille. L’Almanach témoigne enco
ose ; Alfred Jarry eût décerné aux auteurs le grand cordon de l’ordre de la Gidouille. L’Almanach témoigne encore de la vi
e grand cordon de l’ordre de la Gidouille. L’Almanach témoigne encore de la vitalité du futurisme, qui n’a point dédaigné
h témoigne encore de la vitalité du futurisme, qui n’a point dédaigné d’ entrer dans l’histoire de l’esprit humain parmi le
italité du futurisme, qui n’a point dédaigné d’entrer dans l’histoire de l’esprit humain parmi les risées du public et ses
parmi les risées du public et ses propres éclats de rire. J’oubliais d’ ajouter que, conformément à l’épiphonème vertical
rire. J’oubliais d’ajouter que, conformément à l’épiphonème vertical de mon manifeste L’Antitradition futuriste du 29 jui
n manifeste L’Antitradition futuriste du 29 juin 1913 : « Suppression de l’histoire », les anecdotes et les pensées de l’A
in 1913 : « Suppression de l’histoire », les anecdotes et les pensées de l’Almanach citées plus haut sont entièrement faus
nt entièrement fausses et qu’elles ont par conséquent toute la saveur de l’inédit. Tome CVII, numéro 400, 16 février 1
plus, et j’en reste encore atterré. Les confidences que j’ai reçues, de part et d’autre, me permettent de reconstituer la
’en reste encore atterré. Les confidences que j’ai reçues, de part et d’ autre, me permettent de reconstituer la tragédie d
é. Les confidences que j’ai reçues, de part et d’autre, me permettent de reconstituer la tragédie dans son entier. J’espèr
sie séduira les âmes délicates, et que son horreur inspirera la haine de la jalousie. Et maintenant, Lecteur bénévole, éco
uit, au moment où je descendais, en compagnie de Mondella, l’escalier d’ honneur, le maître de céans nous saisit par l’épau
descendais, en compagnie de Mondella, l’escalier d’honneur, le maître de céans nous saisit par l’épaule, et nous pria de d
d’honneur, le maître de céans nous saisit par l’épaule, et nous pria de demeurer, quelques instants, avec lui ; puis nous
Il lui baisa la main cérémonieusement, et raccompagna jusqu’au seuil de ses appartements. — Cette brute sait jouer le gal
rmura Mondella. Ses manières abusent, certainement, les neuf dixièmes de leurs relations. Que nous veut-il ? — Attendons,
s, répliquai-je. — As-tu remarqué sa grimace, quand tu lui as reparlé de Wellseley ? Je parie… Cette phrase fut coupée par
eparlé de Wellseley ? Je parie… Cette phrase fut coupée par le retour de Stella-Lucente. — Votre fête a été admirable, lui
o Mondella. — Allons dans le fumoir, répliqua Antonio. C’est un homme de quarante-cinq ans, de haute taille, mais mal prop
ans le fumoir, répliqua Antonio. C’est un homme de quarante-cinq ans, de haute taille, mais mal proportionné. Son buste én
ses épaules trop larges contrastent désagréablement avec la fragilité de ses jambes arquées d’ancien capitaine de dragons.
s contrastent désagréablement avec la fragilité de ses jambes arquées d’ ancien capitaine de dragons. Il a un cou puissant,
réablement avec la fragilité de ses jambes arquées d’ancien capitaine de dragons. Il a un cou puissant, une tête ronde, un
é l’armée, ne pouvant se plier ni à la discipline, ni aux changements de garnison, ni aux exigences mondaines du service.
saillantes, les joues creuses. Le teint est blafard. Sous les regards d’ Aldramino et de Mondella, il s’empourpre. — Voici…
joues creuses. Le teint est blafard. Sous les regards d’Aldramino et de Mondella, il s’empourpre. — Voici… Il hésite enco
et du rôle que joue Tebaldo dans leur ménage. En vain, s’efforce-t-il de donner du naturel à son interrogatoire. Le timbre
, s’efforce-t-il de donner du naturel à son interrogatoire. Le timbre de sa voix dénote un sentiment de gêne et de contrai
aturel à son interrogatoire. Le timbre de sa voix dénote un sentiment de gêne et de contrainte. — Voilà un mois, répondis-
n interrogatoire. Le timbre de sa voix dénote un sentiment de gêne et de contrainte. — Voilà un mois, répondis-je, que l’o
s à califourchon sur une chaise ; j’allumai un cigare, et me plaignis de la mauvaise qualité des tabacs et des allumettes
e n’était pas pour nous entretenir des Ceschini qu’il nous avait prié de rester avec lui, mais bien pour avoir des renseig
Son humeur inquiète, sa violence me choquaient. Je souffrais presque de me voir traité en ami par cet homme. Mais je me p
traité en ami par cet homme. Mais je me plaisais chez lui, les soirs de réception. Les salles de son palais sont ornées d
mme. Mais je me plaisais chez lui, les soirs de réception. Les salles de son palais sont ornées de bons tableaux, de belle
hez lui, les soirs de réception. Les salles de son palais sont ornées de bons tableaux, de belles tapisseries et de meuble
de réception. Les salles de son palais sont ornées de bons tableaux, de belles tapisseries et de meubles que j’aime. Il y
de son palais sont ornées de bons tableaux, de belles tapisseries et de meubles que j’aime. Il y évoluait un monde charma
ût dit un paon, une vague, un reptile ! Elle est, à mon sens, l’image de tout ce qui attire, fascine, charme, puis terrifi
ve ! Quelle flamme dans ses yeux, dont la prunelle noire est entourée de points verts et de paillettes d’or ! Mais ses yeu
dans ses yeux, dont la prunelle noire est entourée de points verts et de paillettes d’or ! Mais ses yeux sont moins impres
dont la prunelle noire est entourée de points verts et de paillettes d’ or ! Mais ses yeux sont moins impressionnants que
s yeux sont moins impressionnants que sa bouche. Cette bouche a l’air d’ exister à part dans la figure de Nina Ceschini… — 
s que sa bouche. Cette bouche a l’air d’exister à part dans la figure de Nina Ceschini… — Tu en es amoureux ! s’écria Mond
— Crois-tu ? demanda Paolo. — Une pareille femme ne saurait se toquer d’ un individu pareil ! L’as-tu bien examiné, ce Teba
. Je gage qu’il est son amant. Il est bel homme, il a une belle voix, de beaux yeux… — Il est bien gras, objectai-je. — ’Q
rvé, tandis que sa femme chantait… criait un désir, plutôt. Le masque d’ une souffrance maîtrisée était sur sa face ! L’émo
ris en faute. J’ai causé avec lui. J’avoue qu’il m’est sympathique. —  D’ où viennent-ils ? — Eh ! mon cher Antonio, de bien
’il m’est sympathique. — D’où viennent-ils ? — Eh ! mon cher Antonio, de bien des endroits. Nina a parlé en anglais à Lady
s-je à Antonio. Je n’avais pas à lui avouer que je tenais ces détails de Wellseley. J’ajoutai en riant : — Mes agents secr
de Wellseley. J’ajoutai en riant : — Mes agents secrets, et mon flair d’ arrière-petit-fils d’inquisiteur… Je conclus : — L
ai en riant : — Mes agents secrets, et mon flair d’arrière-petit-fils d’ inquisiteur… Je conclus : — Les Ceschini occupent
es idées fort avancées en art et en littérature. Elle a cité des noms de peintres et de poètes qu’admirent les amis que je
vancées en art et en littérature. Elle a cité des noms de peintres et de poètes qu’admirent les amis que je loge chez moi,
s qu’admirent les amis que je loge chez moi, et qui sont des artistes d’ avant-garde. C’est volontairement que j’avais dévi
— Comme chez eux ! — L’an dernier ils ont mené dans la ville un train d’ enfer. — Mes hôtes actuels sont plus calmes. — Je
défense de mes hôtes, et rappelai avec sympathie leurs extravagances de l’année précédente. Ils avaient essayé de ressusc
mpathie leurs extravagances de l’année précédente. Ils avaient essayé de ressusciter les fêtes du Carnaval, et avaient org
solument. Elle l’aime. — Si je le lui avais demandé, il m’aurait prié de me mêler de mes affaires. — Ce Wellseley… — A le
le l’aime. — Si je le lui avais demandé, il m’aurait prié de me mêler de mes affaires. — Ce Wellseley… — A le plus vif dés
ié de me mêler de mes affaires. — Ce Wellseley… — A le plus vif désir de vous connaître, repartis-je. Il a même une grâce
ésir de vous connaître, repartis-je. Il a même une grâce à solliciter de vous. — Présenté par vous, Aldramino, il sera le
timents que tu nourris à son égard, continua Paolo, il serait capable de te faire donner un mauvais coup par son gondolier
re donner un mauvais coup par son gondolier. — Tu crois au dévouement de Beppo ? Retiens bien ceci : si, un jour ou l’autr
tiens bien ceci : si, un jour ou l’autre, on annonce la mort soudaine de Stella- Lucente, nous serons trois à connaître le
te ; Pietro Morga, pianiste qui possédait la plus frénétique cervelle de création ; et le peintre John-Arthur Wellseley, q
du rez-de-chaussée. — Pas encore couché, Wellseley ? Je vous apporte de bonnes nouvelles. J’ai parlé de vous à Stella-Luc
e couché, Wellseley ? Je vous apporte de bonnes nouvelles. J’ai parlé de vous à Stella-Lucente. — M’autorisera-t-il à fair
rlé de vous à Stella-Lucente. — M’autorisera-t-il à faire le portrait de sa femme ? — Je l’espère ! Je lui décrivis la fêt
femme ? — Je l’espère ! Je lui décrivis la fête à laquelle je venais d’ assister ; et lui contai l’entretien qui l’avait t
tique trio ; Tebaldo est une fripouille. Il passe pour être le cousin de Nina. Il va à la poste restante, écrit des lettre
i. — Il conclut, après un court silence : Vous avez peut-être eu tort de parler de cette femme comme vous l’avez fait, Ald
nclut, après un court silence : Vous avez peut-être eu tort de parler de cette femme comme vous l’avez fait, Aldramino. La
aime pas, comme vous le prétendez. Elle me hait, et n’a jamais manqué de me le prouver, quand elle en a eu l’occasion. Je
a Ceschini. C’est une histoire commune qui ne vaut que par la qualité de l’héroïne, sur laquelle la suite de mon récit édi
ne qui ne vaut que par la qualité de l’héroïne, sur laquelle la suite de mon récit édifiera le lecteur. Je sentis que j’av
uniquement pour nous interroger sur Wellseley qu’il nous avait priés de passer quelques instants avec lui… et qu’il n’ava
e vois, arpentant son salon. J’entends son monologue : « J’ai eu tort de permettre à Aldramino d’amener ce peintre chez mo
on. J’entends son monologue : « J’ai eu tort de permettre à Aldramino d’ amener ce peintre chez moi. Qui est-il ? Voilà lon
cela. J’aurais dû lui dire, une fois pour toutes, que cette catégorie de gens ne franchit pas le seuil de mon palais. Pour
ois pour toutes, que cette catégorie de gens ne franchit pas le seuil de mon palais. Pourquoi ce Wellseley a-t- il le plus
seuil de mon palais. Pourquoi ce Wellseley a-t- il le plus vif désir de m’être présenté ? Pourquoi insiste-t-il ?… Il ne
a suivie. Il a appris son nom… On est entouré, dans ces occasions-là, d’ individus prêts à vous desservir ! Moi surtout. Ce
vient : « Comment l’interroger ? Peut-être qu’elle ignore la démarche de Wellseley ! » Sa cervelle échauffée ébauche toute
rité, qui ne s’est jamais révolté. Il sent que ce cœur est à la merci d’ une passion ou d’un violent caprice. Elle en est,
t jamais révolté. Il sent que ce cœur est à la merci d’une passion ou d’ un violent caprice. Elle en est, à vingt-sept ans,
Il avait su la troubler. Il était beau en uniforme, et sa réputation de violence rendit plus séduisante encore la cour qu
la façade et sur les balcons du palais Stella-Lucente. Aurora revint de son voyage de noces envahie par la haine irrémédi
sur les balcons du palais Stella-Lucente. Aurora revint de son voyage de noces envahie par la haine irrémédiable que lui i
noces envahie par la haine irrémédiable que lui inspira le caractère d’ Antonio, dont la rudesse s’était manifestée. Entre
h, dont l’ombre lui apparaît, parfois, pour lui démontrer que l’amour d’ un audacieux pouvait toucher le cœur d’Aurora ; qu
pour lui démontrer que l’amour d’un audacieux pouvait toucher le cœur d’ Aurora ; qu’une femme se moque, si bon lui semble,
œur d’Aurora ; qu’une femme se moque, si bon lui semble, des cruautés d’ une nature autoritaire ; qu’elle se venge des humi
aire ; qu’elle se venge des humiliations subies et qu’elle ne met pas de prix à l’achat du bonheur. Peu après ce duel, Ant
son père, le vieux comte Ugo, avant de se retirer dans ses propriétés de Lombardie. Antonio s’appliqua à reconquérir sa fe
des courtisanes, des actrices, et, tout dernièrement, avec une fille de chambre qu’il dota, et fit épouser, ensuite, à Be
ouser, ensuite, à Beppo, son gondolier. Ce dernier apprit les raisons de la générosité d’Antonio. Il n’en dit rien ; mais,
Beppo, son gondolier. Ce dernier apprit les raisons de la générosité d’ Antonio. Il n’en dit rien ; mais, un après-midi, A
elle le suivit, manifesta sa présence, et un poignard tomba des mains de Beppo, sur le tapis. — Je te pardonne, dit-elle ;
être qui lui fût dévoué, corps et âme. Il le mêlait à tous les plans de vengeance qu’il échafaudait, lorsque l’attitude d
t à tous les plans de vengeance qu’il échafaudait, lorsque l’attitude d’ Aurora l’affolait, car, sans jamais se plaindre, e
, l’un en face de l’autre. Il la désirait, cependant, quand une lueur d’ impatience illuminait ses yeux ; il la haïssait, q
ne pouvait même plus la faire souffrir. Il avait réussi à l’entourer d’ un universel respect qui provenait de la pitié et
ir. Il avait réussi à l’entourer d’un universel respect qui provenait de la pitié et de la sympathie éveillées par cette c
ussi à l’entourer d’un universel respect qui provenait de la pitié et de la sympathie éveillées par cette créature, dont o
ié et de la sympathie éveillées par cette créature, dont on redoutait de bouleverser la lamentable existence. C’était pour
i. Il savait faire admirer, sans forfanterie aucune, les œuvres d’art de son palais : l’escalier monumental, les plafonds
onumental, les plafonds et les cheminées classés parmi les plus beaux de Venise. Tous les étrangers qu’Antonio avait admis
té édifiés sur l’intimité des Stella-Lucente, emportaient le souvenir d’ avoir vécu des heures inoubliables chez des grands
ient le souvenir d’avoir vécu des heures inoubliables chez des grands de la terre. Après ces réceptions, Antonio restait s
ivrait ; et souvent, pour fuir les tentations harcelantes qu’il avait d’ interroger Aurora, de la torturer, quand elle s’ét
pour fuir les tentations harcelantes qu’il avait d’interroger Aurora, de la torturer, quand elle s’était montrée plus enjo
ube. Se sachant méprisé, il exigeait qu’elle lui expliquât les causes de ses sourires ou de ses tristesses. Il lui jetait,
risé, il exigeait qu’elle lui expliquât les causes de ses sourires ou de ses tristesses. Il lui jetait, aussi, brutalement
t ses suppositions. Il l’humiliait, la terrorisait, lui citait le nom de ses maîtresses… et, d’après la manière dont elle
ait, il éclatait de rire ou l’insultait.   Mais, ce soir-là, plus que de coutume, la beauté d’Aurora l’avait impressionné.
re ou l’insultait.   Mais, ce soir-là, plus que de coutume, la beauté d’ Aurora l’avait impressionné. Il essaya de se la re
us que de coutume, la beauté d’Aurora l’avait impressionné. Il essaya de se la représenter à table. Elle avait, à sa droit
à sa droite, Lord Dolingson ; à sa gauche, Boursault-Coudray, consul de France. Quelles anecdotes l’ont amusée ? Il ne s’
cends. — À vos ordres ! Antonio éteint les lampes du salon, et, à pas de loup, gravit les deux étages qui conduisent aux a
à pas de loup, gravit les deux étages qui conduisent aux appartements de sa femme. Son cœur bat. Il ouvre doucement la por
ra maladroit, inutile et cruel. Mais il ne peut pas résister au désir de voir Aurora, de lui parler, de la réveiller ou de
utile et cruel. Mais il ne peut pas résister au désir de voir Aurora, de lui parler, de la réveiller ou de surprendre, sur
Mais il ne peut pas résister au désir de voir Aurora, de lui parler, de la réveiller ou de surprendre, sur sa face, l’exp
s résister au désir de voir Aurora, de lui parler, de la réveiller ou de surprendre, sur sa face, l’expression de ses song
i parler, de la réveiller ou de surprendre, sur sa face, l’expression de ses songes. Il entre. Elle dort. Une veilleuse em
r un abat-jour rose donne une teinte délicieuse à la chambre. La robe de soirée est étalée sur un fauteuil : sur un autre,
e soirée est étalée sur un fauteuil : sur un autre, c’est un fouillis de toiles fines, de linons, de dentelles et de soies
ée sur un fauteuil : sur un autre, c’est un fouillis de toiles fines, de linons, de dentelles et de soies. Elle dort, ses
auteuil : sur un autre, c’est un fouillis de toiles fines, de linons, de dentelles et de soies. Elle dort, ses bras blancs
autre, c’est un fouillis de toiles fines, de linons, de dentelles et de soies. Elle dort, ses bras blancs à demi nus sont
e profil se détache, ainsi, comme un camée, mis en valeur par un fond de sombre velours. Le front lisse est large et bombé
lèvres délicates. « Si elle était innocente, dormirait-elle avec plus de calme ? » murmure-t-il.. Il la regarde. Sa poitri
ignez ces lumières ! Laissez-moi donc dormir ! L’intonation plaintive de ces dernières paroles chasse l’attendrissement qu
s dernières paroles chasse l’attendrissement qui avait effleuré l’âme d’ Antonio. Il la sent à lui, quand elle supplie ou l
elle supplie ou lorsqu’elle tremble. — Aurora, auriez-vous le courage de vous tuer ? demande- t-il à brûle-pourpoint. Cett
onne. Pourquoi l’a-t-il posée ? Il l’ignore. — Auriez-vous le courage de vous tuer ? reprend-il durement. — Je ne vous com
si, après vous avoir enfermée, pas ici… mais dans une des propriétés de mon père où personne n’entendrait vos cris… si, a
 je suis un homme qui ne recule devant rien — tuez-vous, en expiation de votre faute », le feriez-vous ? — Vous êtes ivre,
s temps ? N’avez-vous pas remarqué ?… Il arrêta sur ses lèvres le nom de Wellseley. — Je n’aime pas les Ceschini, et vous…
ide ; ce Tebaldo vulgaire, ce ruffian ; et cette Nina, qui est- elle, d’ où vient-elle ? Je ne veux plus les recevoir, ente
à reculons, éteignit les lampes, redescendit l’escalier, s’enveloppa d’ un manteau, et sortit. — Beppo ! L’eau clapota sou
un manteau, et sortit. — Beppo ! L’eau clapota sous la gondole. L’air de l’aube se levait. — Beppo, promène-moi dans les c
— Beppo, promène-moi dans les canaletti les plus noirs !   Il rentra de promenade hanté par le désir de voir Wellseley le
analetti les plus noirs !   Il rentra de promenade hanté par le désir de voir Wellseley le plus tôt possible. Il ordonna à
r le désir de voir Wellseley le plus tôt possible. Il ordonna à Beppo de l’attendre. Peu après, il lui confia une lettre a
Beppo de l’attendre. Peu après, il lui confia une lettre avec l’ordre de la porter, à son adresse, dès les premières heure
seul au palais Stella-Lucente, me dit John-Arthur. Je lui dépeignis, de mon mieux, le caractère odieusement jaloux d’Anto
thur. Je lui dépeignis, de mon mieux, le caractère odieusement jaloux d’ Antonio, et les tourments qu’il infligeait à Auror
s qu’il infligeait à Aurora. — Soyez prudent, Wellseley, prenez garde de ne pas rendre plus misérable encore les jours de
lseley, prenez garde de ne pas rendre plus misérable encore les jours de cette divine créature. Il est capable de lui fair
s misérable encore les jours de cette divine créature. Il est capable de lui faire chèrement payer l’admiration qu’elle vo
ire.   Antonio, qui s’attendait à se trouver en face d’un « bohème », d’ un « artiste », fut très étonné de voir s’avancer
se trouver en face d’un « bohème », d’un « artiste », fut très étonné de voir s’avancer vers lui un gentleman de noble tou
« artiste », fut très étonné de voir s’avancer vers lui un gentleman de noble tournure. John-Arthur Wellseley était de ha
vers lui un gentleman de noble tournure. John-Arthur Wellseley était de haute taille. Nous le surnommions Alcibiade à cau
Nous le surnommions Alcibiade à cause de son opulente barbe dorée et de ses cheveux aux courtes boucles frisées. Il était
it jamais retourné en Angleterre, sa patrie véritable, depuis la mort de ses parents, survenue il y avait une quinzaine d’
ble, depuis la mort de ses parents, survenue il y avait une quinzaine d’ années. Antonio lui tendit la main : — Aldramino m
d’années. Antonio lui tendit la main : — Aldramino m’a souvent parlé de vous, Monsieur, fit-il avec hauteur. — Excusez-mo
— Je le sais. Vous êtes peintre, Monsieur ? Sans attendre la réponse de Wellseley, il désigna les tableaux qui ornaient l
qua Wellseley. Mais, un autre motif m’a poussé à solliciter l’honneur de vous être présenté. — Oh ! oh !… en effet ! Enea
honneur de vous être présenté. — Oh ! oh !… en effet ! Enea m’a parlé d’ une grâce… — Ma demande vous paraîtra singulière e
voir refuser, Monsieur, refusez sans scrupule, et oubliez la témérité d’ un passant qui, dans quinze jours, sera loin. — Ah
is semaines, tout au plus. — Je vous écoute… — Je serais très heureux de faire le portrait de Mme Stella-Lucente. Wellsele
plus. — Je vous écoute… — Je serais très heureux de faire le portrait de Mme Stella-Lucente. Wellseley demanda cela absolu
me s’il offrait ses services ; et soutint, sans sourciller, le regard d’ Antonio. — J’ai rencontré Mme Stella-Lucente au th
a, comme vous le désirez, Monsieur, répliqua Wellseley, qui craignait de ne pouvoir tolérer la morgue du Vénitien. — Je so
tolérer la morgue du Vénitien. — Je souhaitais commencer une galerie d’ artistes contemporains. Leur talent me choque… Le
eley, un peintre qui désire faire votre portrait. Monsieur est un ami d’ Aldramino. J’espère que vous consentirez… — Antoni
s’inclina. Puis, se tournant vers sa femme : — Vous aviez l’intention de sortir, Aurora, dit-il doucement. — Je vais chez
, dit-il doucement. — Je vais chez Lady Dolingson. — Je regrette fort de ne pouvoir vous y accompagner. * Wellseley me rac
nta sa visite par le détail, et, comme il insistait sur la galanterie d’ Antonio, je m’écriai : — Vous êtes persuadé, cher
abusent les trois quarts des gens ! Il vous a accordé, immédiatement, de faire le portrait de sa femme et cela vous émerve
rts des gens ! Il vous a accordé, immédiatement, de faire le portrait de sa femme et cela vous émerveille ! Je connais mon
n plaisir étrange : il joue avec sa jalousie. Faire faire le portrait de sa femme est contre tous ses principes. Il a refu
cet honneur à des peintres que je lui avais recommandés. Le seul mot d’ « artiste » le met hors de lui. Il vous croit revê
. Le seul mot d’« artiste » le met hors de lui. Il vous croit revêtus de pouvoir magique, dotés de séductions étranges ! J
» le met hors de lui. Il vous croit revêtus de pouvoir magique, dotés de séductions étranges ! Je gage qu’en ce moment il
ême, il veut savoir comment il vous supportera. Je suis aussi certain d’ une chose : c’est qu’il torture Aurora, pour qu’el
pression que vous lui avez produite. Peut-être même lui reproche-t-il de ne s’être pas indignée à la pensée de rester, ell
eut-être même lui reproche-t-il de ne s’être pas indignée à la pensée de rester, elle, la femme d’un Stella-Lucente, sous
-t-il de ne s’être pas indignée à la pensée de rester, elle, la femme d’ un Stella-Lucente, sous les regards, inquisiteurs
r, elle, la femme d’un Stella-Lucente, sous les regards, inquisiteurs d’ un peintre, d’un amant de la forme, qui l’étudiera
mme d’un Stella-Lucente, sous les regards, inquisiteurs d’un peintre, d’ un amant de la forme, qui l’étudiera trait par tra
ella-Lucente, sous les regards, inquisiteurs d’un peintre, d’un amant de la forme, qui l’étudiera trait par trait ! Mes pr
rès quelques séances, un billet laconique vous informant que la santé de Mme Stella-Lucente ne lui permet pas de poser plu
e vous informant que la santé de Mme Stella-Lucente ne lui permet pas de poser plus longtemps. — Enea, Enea ! vous exagére
les églises, les musées et les îles. Ils mangeaient dans les auberges de mariniers, et travaillaient fort peu. J’allais da
vait annoncé, et devant la Ceschini, qu’il avait commandé le portrait de sa femme à mon ami Wellseley. Quant à ce dernier,
me à mon ami Wellseley. Quant à ce dernier, contrarié par la présence de Nina à Venise, il attendait un billet de Stella-L
r, contrarié par la présence de Nina à Venise, il attendait un billet de Stella-Lucente lui fixant le jour de la première
à Venise, il attendait un billet de Stella-Lucente lui fixant le jour de la première séance. Le désir de commencer son tab
de Stella-Lucente lui fixant le jour de la première séance. Le désir de commencer son tableau augmentait. Il avait emport
éance. Le désir de commencer son tableau augmentait. Il avait emporté de sa courte entrevue avec Aurora la certitude d’acc
tait. Il avait emporté de sa courte entrevue avec Aurora la certitude d’ accomplir une œuvre parfaite. Son imagination s’im
parfaite. Son imagination s’impatientait, et parait son futur modèle d’ une auréole pathétique. Je lui répétai : — Soyez p
s en préserve ! * Mes conseils n’étaient pas inutiles. Dans le bassin de Saint-Marc, autour d’une barque illuminée et dans
conseils n’étaient pas inutiles. Dans le bassin de Saint-Marc, autour d’ une barque illuminée et dans laquelle des chanteur
ier des proues luisait, par instant, dans la nuit, comme des écailles de poissons qui se retournent dans l’eau, et les sil
iers, rangés en ligne et debout à la poupe, formaient comme une armée de bateliers fantômes. Tout à coup, un torpilleur dé
romances qu’elle aime, et qu’elle vient entendre, sous la protection de Beppo. C’est assurément le plus admirable des gon
anche, la taille serrée par la large ceinture bleue aux flots étoilés d’ or. Ses yeux gris brillent dans sa face cuivrée, e
te. Elle ne s’explique pas pourquoi Antonio lui parle sympathiquement de Wellseley. Antonio n’est pas aimable sans motif ;
uelques instants, au peintre. Elle l’évoque, dans le salon, aux côtés d’ Antonio. Ils sont de même stature. L’un, avec son
lseley allait peindre son portrait. Elle avait, tout aussitôt, essayé de rendre confidentiel leur premier entretien, en l’
rds des deux embarcations se heurtent, parfois. Au moment où le chant d’ une femme jaillissait en un cri qui se brisa en vo
a en vocalises, une main volontaire et caressante se posa sur la main d’ Aurora, des lèvres murmurèrent son nom, et si douc
n nom, et si doucement qu’on eût dit qu’il avait été prononcé, ce nom d’ Aurora, par un de ces êtres mystérieux qui, du fon
ement qu’on eût dit qu’il avait été prononcé, ce nom d’Aurora, par un de ces êtres mystérieux qui, du fond des songes, nou
uva face à face avec Nina. — Aurora, murmura la Ceschini, méfiez-vous de vous-même, et de celui qui doit venir. Redoutez s
vec Nina. — Aurora, murmura la Ceschini, méfiez-vous de vous-même, et de celui qui doit venir. Redoutez son amour ! — Bepp
our ! — Beppo ! au Palais ! s’écria Aurora, terrifiée par les paroles de Nina. * Un matin, Wellseley reçut un billet, par
reçut un billet, par lequel Antonio le priait, fort poliment ma foi, de commencer le portrait de sa femme. Voici le récit
uel Antonio le priait, fort poliment ma foi, de commencer le portrait de sa femme. Voici le récit de cette première séance
poliment ma foi, de commencer le portrait de sa femme. Voici le récit de cette première séance. — J’arrive donc à deux heu
ettre au travail », fit-il. Et immédiatement s’établit une atmosphère de gêne et de contrainte atroces. — « Comment posez-
avail », fit-il. Et immédiatement s’établit une atmosphère de gêne et de contrainte atroces. — « Comment posez-vous, Auror
-vous ? » me dit-il. Je regardai mon modèle. Donna Aurora était vêtue d’ une robe grenat : une sorte de fourreau décolleté
ai mon modèle. Donna Aurora était vêtue d’une robe grenat : une sorte de fourreau décolleté en carré, et laissant voir les
é en carré, et laissant voir les attaches du cou serré par un collier de perles. Elle était coiffée en bandeaux lâches. « 
us simplement sur ce fauteuil, Madame », lui dis-je. Sa pose : visage de trois quarts, était parfaite. Mon cher Enea, je t
t, les lèvres retroussées par un vilain rictus. Il m’était impossible d’ examiner mon modèle, sans rencontrer les yeux mobi
it impossible d’examiner mon modèle, sans rencontrer les yeux mobiles de cet être ! Aurora sentait, aussi, ses regards, co
ace s’empourpra. Antonio s’en aperçut-il ? Sans doute, car il changea de place. Il se mit à côté de moi. Je déchirai l’esq
ait l’air. Il s’appuya contre la cheminée. Je traçai quelques lignes, de simples indications. Antonio revint, à pas lents,
lant, je vous le jure ! Ce manège, ces allées et venues durèrent plus d’ une heure, pendant laquelle nous ne prononçâmes pa
diai mon modèle, absolument comme on étudie un modèle payé. J’essayai de définir en quoi résidait la beauté de cette créat
tudie un modèle payé. J’essayai de définir en quoi résidait la beauté de cette créature. J’étudiai la forme du front bombé
arines ; les sinuosités des lèvres, et, sur tout cela, le rayonnement de l’âme ! C’était une beauté d’un autre âge que j’a
vres, et, sur tout cela, le rayonnement de l’âme ! C’était une beauté d’ un autre âge que j’avais devant moi ! Ce que vous
ous m’avez révélé sur les Stella-Lucente hante ma mémoire. L’attitude de cette femme et celle de cet homme me parurent tra
s Stella-Lucente hante ma mémoire. L’attitude de cette femme et celle de cet homme me parurent tragiques. Nous étions sile
Elle se leva, me tendit la main, sans s’inquiéter, le moins du monde, de ce que j’avais fait. Antonio me fit ensuite compr
comprendre que je n’avais plus qu’à me retirer. Voilà le compte-rendu de ma première séance. Je sens que je pourrai faire
quelconque… À ce moment, un piano et un violon attaquèrent le scherzo de la Sonate à Kreutzer. — Écoutez, dit Wellseley. —
lons les écouter. Le pianiste Pietro Morga était un petit homme. Tête de tzigane, teint de terre cuite, yeux ronds et noir
Le pianiste Pietro Morga était un petit homme. Tête de tzigane, teint de terre cuite, yeux ronds et noirs comme les graine
comme les graines du lierre, moustache noire. Ainsi que le chevalier de Saint-Georges, il était bon musicien, et escrimeu
spillé une maigre fortune, et donnait à Paris, pour vivre, des leçons de piano. Il jouait aussi, à la Bourse, se trouvait,
tte invitation entraîna celle du violoniste Lowsky. On ne savait rien de lui, si ce n’est qu’il n’abandonnait jamais Morga
gues ne furent pas longues à se délier. Morga, légèrement gris, parla de lui-même. — Oui, Messieurs, je suis né sous un as
ssez communs. Cependant, Morga décrivait comme des drames des parties de poker ; des rendez-vous dans des cimetières ; des
le café, je rêve beaucoup trop. Je n’ai pas, comme Lowsky, l’ambition de charmer des millionnaires chez Paillard ou à Arme
ci à Venise, c’est tout naturel. Je n’ai qu’à me pencher à la fenêtre de ma chambre qui s’ouvre sur un canaletto grandiose
fenêtre de ma chambre qui s’ouvre sur un canaletto grandiose à force d’ être sinistre, pour qu’il se peuple, instantanémen
ndiose à force d’être sinistre, pour qu’il se peuple, instantanément, de fantômes ! Une lumière s’allume-t-elle dans cette
antanément, de fantômes ! Une lumière s’allume-t-elle dans cette nuit de pierres et d’eau, une lumière mystérieuse, comme
fantômes ! Une lumière s’allume-t-elle dans cette nuit de pierres et d’ eau, une lumière mystérieuse, comme une étoile per
d’eau, une lumière mystérieuse, comme une étoile perdue dans un ciel d’ orage, voilà mon démon qui m’emporte ! Une femme a
mon démon qui m’emporte ! Une femme attend ! J’échafaude une tragédie d’ amour. Que dis-je, j’y tiens mon rôle ! Existe-t-i
en ou un bouffon ? Je suis un malheureux ! ma cervelle est un repaire de visions d’un autre âge ! Mon cœur est déchiré par
uffon ? Je suis un malheureux ! ma cervelle est un repaire de visions d’ un autre âge ! Mon cœur est déchiré par des sentim
chiré par des sentiments que les autres hommes n’éprouvent plus ! Qui de nous oserait être amoureux comme Roméo, jaloux co
lcon du palais Contarini ! Devant Balthazar Colleone je me sens l’âme d’ un condottiere, je vous le jure ! Je suis un malhe
je vous le jure ! Je suis un malheureux ! Mais les rêves prennent ici de l’ampleur, au milieu de ces palais où se sont dér
nise est belle comme une femme qui aurait expiré en prononçant un mot d’ amour, et qui garderait sur ses lèvres les formes
prononçant un mot d’amour, et qui garderait sur ses lèvres les formes de cette parole, et sur sa face l’émotion de son cœu
t sur ses lèvres les formes de cette parole, et sur sa face l’émotion de son cœur arrêté. Oui, mes rêves ont ici toute leu
dans les autres villes ! Ils escaladent les balcons avec des échelles de soie, pénètrent dans des chambres où des femmes s
ans des chambres où des femmes sont fatalement infortunées… L’arrivée de Mondella mit fin à la conversation. Il avait une
grand canal avait son aspect nocturne. Les voix, les accompagnements d’ orchestre glissaient dans l’air, comme les gondole
es que lui occasionnaient les médiocrités du temps présent. Ces rives d’ architectures, ces lumières, ce silence et ces cha
t éclairée au premier étage. Sur le store baissé, passe la silhouette d’ Antonio. Ah ! que n’aurait pas imaginé Morga s’il
pas imaginé Morga s’il avait pu voir se dessiner, ainsi, cette, ombre d’ homme ? Rien de plus âpre que la réalité, sans dou
qui avait prétexté une migraine pour demeurer seule. Il était anxieux de connaître l’impression que lui avait produite Wel
ous a prêté ce livre ? — Je l’ai acheté. — Oh ! oh ! sur les conseils de qui ? — Du libraire. — Est-il intéressant ? — Ano
le feuilleta, et haussant les épaules : — Des stupidités ! Il ajouta d’ une voix sinistrement enjouée : — Eh bien ! que pe
ajouta d’une voix sinistrement enjouée : — Eh bien ! que pensez-vous de ce peintre ? — Je n’ai pas regardé ce qu’il a fai
ez-vous ? Hein ? Elle répondit : — Non ! — Est-ce uniquement le désir de faire votre portrait qui l’a poussé à… Il n’achev
impatience admirables. Il continua : — Enfin, il s’est présenté à moi d’ une manière aisée, je le reconnais. Mais, que pens
nté à moi d’une manière aisée, je le reconnais. Mais, que pensez-vous d’ un artiste qui reste stupide devant son modèle ? L
ance, en vous rappelant que vous étiez attendue. Et qu’est-il résulté de cette contemplation ? Rien ! Une exécrable ébauch
ses esquisses, je me suis retirée sur vos ordres. — Je vous félicite de les avoir exécutés. Aldramino me l’avait dépeint
is, Aurora ? Eh bien ! voici : ma présence le paralysait. J’ai essayé de découvrir sur ses traits un signe d’exaspération.
sence le paralysait. J’ai essayé de découvrir sur ses traits un signe d’ exaspération. Il est maître de lui ! Autant que vo
yé de découvrir sur ses traits un signe d’exaspération. Il est maître de lui ! Autant que vous, Aurora ! Il s’attendait à
lui ! Autant que vous, Aurora ! Il s’attendait à ce qu’elle le priât de s’expliquer. Elle ne broncha point. — Il espérait
sortit brusquement après lui avoir souhaité le bonsoir. Aurora essaya de continuer sa lecture. Les doutes qu’avait formulé
triguèrent. Ce portrait, n’était-il qu’un prétexte pour se rapprocher d’ elle ? Et pourquoi ? Elle songea à Nina Ceschini,
in, Wellseley se présenta au palais Stella-Lucente. Antonio s’efforça d’ augmenter le malaise que faisait régner son attitu
c ses yeux verts et sa crinière rousse, à Lucrezia del Fede, la femme d’ Andrea del Sarto ! — C’est exact, répondit Wellsel
quelle voix terrible ! Il improvisa alors un dithyrambe en l’honneur de la voix et des allures de la Ceschini. Cet enthou
improvisa alors un dithyrambe en l’honneur de la voix et des allures de la Ceschini. Cet enthousiasme soudain signifiait
e la Ceschini. Cet enthousiasme soudain signifiait qu’il avait besoin d’ apaiser ses nerfs, et non qu’il eût changé de sent
fiait qu’il avait besoin d’apaiser ses nerfs, et non qu’il eût changé de sentiment à l’égard de Nina. Ce n’était point une
déchargeait. Aurora savait tout cela. Aussi écoutait-elle le discours d’ Antonio sans aucune espèce d’étonnement. Quant à W
ut cela. Aussi écoutait-elle le discours d’Antonio sans aucune espèce d’ étonnement. Quant à Wellseley, il dessinait. Son m
seley, il dessinait. Son modèle avait une pose plus vivante que celle de la veille. Sa main, dépourvue de bagues, s’allong
vait une pose plus vivante que celle de la veille. Sa main, dépourvue de bagues, s’allongeait plus naturellement sur sa ro
taliens qu’émerveillait la beauté des formes humaines. À un mouvement d’ Aurora, il murmura : — Oh ! Madame, je vous en pri
dame, je vous en prie, ne remuez pas ! Laissez cette main… Et la main d’ Aurora resta immobile, blanche sur le fond rouge d
e main… Et la main d’Aurora resta immobile, blanche sur le fond rouge de la robe. Wellseley dissimula son ébauche dans un
e de la robe. Wellseley dissimula son ébauche dans un carton. Et, sûr de lui, enfin maître de son art, il termina, à grand
ey dissimula son ébauche dans un carton. Et, sûr de lui, enfin maître de son art, il termina, à grands traits, en feignant
onio près du chevalet. — C’est bien, cela ! très bien ! approuva-t-il d’ un ton gouailleur. * Le lendemain, Wellseley ne vi
sans se faire annoncer, et, avant que la jeune femme ait eu le temps de se lever, elle l’embrassa sur le front, et lui mu
ez pas reçue. — Antonio fait peindre mon portrait. Nina ôta son étole de fourrure, remonta sa voilette. Un rire mauvais éc
Comme s’ils n’étaient pas morts ceux qui auraient pu rendre la beauté de ce front, deviner le secret de ces yeux, dessiner
ceux qui auraient pu rendre la beauté de ce front, deviner le secret de ces yeux, dessiner cette bouche, ces mains, ce co
orter sur la toile une grâce comme la vôtre ? Mais c’est avec le sang de ses veines qu’un artiste parviendrait à vous pein
ste parviendrait à vous peindre dignement ! Il faut être la maîtresse d’ un peintre pour lui inspirer un chef-d’œuvre ! Oh 
vec son cœur, avec son imagination, avec sa chair ! Il est nécessaire de connaître ses sentiments, ses rêves : Qu’espérer
Il est nécessaire de connaître ses sentiments, ses rêves : Qu’espérer d’ un passant qui fera votre portrait comme il ferait
 ! Je vous parais exagérer. Certes n’importe quelle femme peut servir de modèle, poser devant un peintre comme devant un p
, poser devant un peintre comme devant un photographe ! Mais je parle d’ une femme comme vous ! Elle s’approcha d’Aurora, l
photographe ! Mais je parle d’une femme comme vous ! Elle s’approcha d’ Aurora, les sourcils contractés, frémissante. — Je
re sur vos traits, pendant que vous écoutiez les sérénades et la voix de l’amour ! Souvenez-vous de mes paroles ! Si Anton
que vous écoutiez les sérénades et la voix de l’amour ! Souvenez-vous de mes paroles ! Si Antonio est aveugle, moi je veil
 Que voulez-vous dire ? Elle la saisit aux poignets : — Je te défends de l’aimer, ce Wellseley ! Je l’aime aussi, peut-êtr
Reconduisez Mme Ceschini. Dès son retour, Antonio reprocha à sa femme de demeurer en relation avec Nina Ceschini. — Je l’a
. — Je l’ai en horreur, répliqua Aurora. Vous avez manifesté le désir de ne plus la voir. Arrangez-vous pour qu’il en soit
eu une fête. Les Ceschini n’y seront point invités.   Comme l’absence de Wellseley se prolongeait, Stella-Lucente vint che
rdais avec Mondella, dans le foyer. J’ai reconnu, cependant, des airs de « Méfistofele ». Je n’aime pas cette musique ; el
ne dans la tête. Que demandez-vous donc aux gens que vous recevez ? —  De pouvoir être reçus sans trop d’inconvénients. — S
us donc aux gens que vous recevez ? — De pouvoir être reçus sans trop d’ inconvénients. — Si vous jugez les Ceschini danger
vite pour un bal qu’il donnera bientôt. Cela veut dire qu’il se moque de nous, ou que vous avez été prudent et habile. Je
revoir. Wellseley travaillait avec acharnement. Nul n’avait le droit de pénétrer dans l’atelier dont il avait les clefs.
lefs. Parfois, cependant, il appelait Lowsky et Morga, leur demandait de lui jouer des andantes de Beethoven et de Mozart,
il appelait Lowsky et Morga, leur demandait de lui jouer des andantes de Beethoven et de Mozart, à la condition qu’ils ne
ky et Morga, leur demandait de lui jouer des andantes de Beethoven et de Mozart, à la condition qu’ils ne regarderaient pa
ils ne regarderaient pas sa toile. Morga était conquis par l’autorité de Wellseley. Il lui était reconnaissant, en outre,
is par l’autorité de Wellseley. Il lui était reconnaissant, en outre, d’ écouter ses histoires. Puis, inspirer un artiste ;
dmirable ! — Oh ! Wellseley, confessait-il au peintre, je vous devrai de très nobles heures ! Que je vous envie, courageux
e ! Si je parvenais à noter les mélodies qu’éveillent en moi une voix de femme dans la nuit, les vagues, les fleurs, j’écr
plus heureux que Pietro Morga, John-Arthur Wellseley peint la figure de ses rêves ! Il l’installera chez lui, dans une ch
es rêves ! Il l’installera chez lui, dans une chapelle vouée au culte de l’Idéal ! Et Wellseley souriait en caressant sa l
culte de l’Idéal ! Et Wellseley souriait en caressant sa large barbe d’ or ! * Obéissant à mes exhortations, il retourna a
desserrer les dents. Pourtant, certains regards la firent réfléchir, de nouveau, aux menaces de Nina et aux reproches d’A
urtant, certains regards la firent réfléchir, de nouveau, aux menaces de Nina et aux reproches d’Antonio. Ce dernier se la
la firent réfléchir, de nouveau, aux menaces de Nina et aux reproches d’ Antonio. Ce dernier se lassa de perdre son temps d
, aux menaces de Nina et aux reproches d’Antonio. Ce dernier se lassa de perdre son temps dans l’atelier, pour surveiller
er Aurora et le peintre. Un après-midi, il se montra plus nerveux que de coutume. — J’ai pensé à une chose, dit-il à Wells
, les heures sont longues. Je vais appeler des musiciens. J’ai lu que de grands peintres travaillaient volontiers en écout
. J’ai lu que de grands peintres travaillaient volontiers en écoutant de la musique. Mon idée me semble excellente, à moin
, répondit Wellseley. Il craignait qu’il n’y eût, dans la proposition de Stella-Lucente, des allusions à la manière dont i
ons à la manière dont il peignait, chez moi, en compagnie de Morga et de Lowsky ; mais il se trompait, car, le plus nature
llseley remarqua que Beppo hésitait, et que ses yeux cherchaient ceux d’ Aurora. Et, comme elle restait immobile, Wellseley
is soigneusement mis au courant du rôle joué par Beppo dans le ménage de Stella-Lucente, lui ordonna, par un mouvement de
Beppo dans le ménage de Stella-Lucente, lui ordonna, par un mouvement de paupières, de répondre affirmativement. — Des mus
ménage de Stella-Lucente, lui ordonna, par un mouvement de paupières, de répondre affirmativement. — Des musiciens ? j’en
Vous pouvez y compter. Beppo se retira. Il se trouva près de la porte d’ eau, au moment où Wellseley quittait le palais. — 
Pietro Morga dans sa chambre. — Mon cher, lui dit-il, rougiriez-vous de devenir l’ami d’un gondolier ? — Non ! — Accepter
s sa chambre. — Mon cher, lui dit-il, rougiriez-vous de devenir l’ami d’ un gondolier ? — Non ! — Accepteriez-vous de me tr
iez-vous de devenir l’ami d’un gondolier ? — Non ! — Accepteriez-vous de me traiter en étranger ? — S’il le fallait ! — De
— Accepteriez-vous de me traiter en étranger ? — S’il le fallait ! —  De jouer un rôle dans une aventure ? — Je suis à vou
on rêve. — Périlleuse, peut-être. — Dieu vous entende ! — J’ai besoin de votre habileté. — Éprouvez-la. — De votre discrét
Dieu vous entende ! — J’ai besoin de votre habileté. — Éprouvez-la. —  De votre discrétion ! — Vous m’insultez… — De votre
habileté. — Éprouvez-la. — De votre discrétion ! — Vous m’insultez… —  De votre talent. — Il vous est acquis ! — Me réponde
nsultez… — De votre talent. — Il vous est acquis ! — Me répondez-vous de Lowsky ? — Comme de moi-même. — Morga, vous me pl
talent. — Il vous est acquis ! — Me répondez-vous de Lowsky ? — Comme de moi-même. — Morga, vous me plaisez. — Je le sais 
breux. — En effet, Morga. Il est nécessaire que vous soyez au courant de certaines choses. Voici : je fais le portrait d’u
ous soyez au courant de certaines choses. Voici : je fais le portrait d’ une grande dame vénitienne. — L’image de vos songe
. Voici : je fais le portrait d’une grande dame vénitienne. — L’image de vos songes ! — Je travaille dans des conditions a
es progrès. Je sens son souffle près de moi. J’entends ses mouvements d’ impatience : c’est le mari de cette femme ! Je ne
le près de moi. J’entends ses mouvements d’impatience : c’est le mari de cette femme ! Je ne peux lever les yeux sur elle,
Aussi, j’exécute, là-bas, un portrait quelconque. C’est ici, délivré de cette présence, que je peins mon œuvre véritable.
ient mon inspiration. L’homme dont je vous ai parlé s’est enfin lassé de son rôle de garde-chiourme. Il n’ose pas, cependa
piration. L’homme dont je vous ai parlé s’est enfin lassé de son rôle de garde-chiourme. Il n’ose pas, cependant, me laiss
n tête à tête avec sa femme. Il a, à son service, un gondolier du nom de Beppo. Ce gondolier, dont je vous raconterai plus
Beppo. Ce gondolier, dont je vous raconterai plus tard l’histoire, a de solides raisons pour haïr son maître, qui a en lu
our haïr son maître, qui a en lui une confiance aveugle. Il a mission de geôlier auprès de la signora Aurora Stella-Lucent
 : son orgueil et son tempérament le lui défendent. Il a chargé Beppo de lui trouver des musiciens pour égayer, prétend-il
ppo de lui trouver des musiciens pour égayer, prétend-il, les séances de pose. — Et vous nous demandez, à Lowsky et à moi,
-il, les séances de pose. — Et vous nous demandez, à Lowsky et à moi, d’ être ces musiciens ? — Oui. — Bravo ! Nous accepto
cela te semble suffisant. Nous nous sommes rencontrés là où des gens de notre sorte se rencontrent et se lient : à la tra
stres des sérénades, et donné des leçons, autrefois ; que nous sommes de rudes compères, que l’on peut nous employer à n’i
ns entre trente et trente-cinq ans, et que nous logeons à « l’albergo de l’Aquila », près du jardin public. Cela te va-t-i
urtage. Dis bien à ton maître que nous plaçons très haut l’excellence de notre art. Et maintenant nous sommes prêts à lui
i être présentés. * Comme je me disposais à sortir, Wellseley me pria de lui accorder quelques instants. — Toute la soirée
endu visite ? demandai-je. — Lui-même. Et Wellseley me révéla l’objet de cette visite. Je ris de bon cœur. La plaisanterie
pposez n’est pas ! Je vous en donne ma parole. Cette phrase prononcée d’ une voix ferme et loyale, il se dirigea vers le ch
ieux maîtres, je demeurai ébloui, et comme hébété, devant la peinture de mon ami. Les mains et le visage, entièrement term
ure de mon ami. Les mains et le visage, entièrement terminés, étaient d’ un chef-d’œuvre. — Quant au coloris, m’écriai-je,
il fuoco Giorgionesco ! Mais, Wellseley, vous allez priver ma maison de vous, de Lowsky, de Morga et de cet immortel ouvr
Giorgionesco ! Mais, Wellseley, vous allez priver ma maison de vous, de Lowsky, de Morga et de cet immortel ouvrage ! — O
co ! Mais, Wellseley, vous allez priver ma maison de vous, de Lowsky, de Morga et de cet immortel ouvrage ! — On ne saurai
ellseley, vous allez priver ma maison de vous, de Lowsky, de Morga et de cet immortel ouvrage ! — On ne saurait trop se mé
e Stella-Lucente ! — Vous avez raison. Et pardonnez-moi mon mouvement de tantôt, mes craintes que vous avez saisies avant
pourrait rendre plus lamentable et plus déchirante encore la destinée de votre divin modèle ! J’ai un culte pour cette fem
inée de votre divin modèle ! J’ai un culte pour cette femme, un culte de chevalier ! Parfois, j’approuve ce fou de Morga !
pour cette femme, un culte de chevalier ! Parfois, j’approuve ce fou de Morga ! Celui qui mourrait pour Donna Aurora mour
fou de Morga ! Celui qui mourrait pour Donna Aurora mourrait champion d’ une noble cause ! Ne vous méfiez pas seulement d’A
ra mourrait champion d’une noble cause ! Ne vous méfiez pas seulement d’ Antonio ! N’oubliez pas Nina Ceschini. Nul n’ignor
N’oubliez pas Nina Ceschini. Nul n’ignore que vous faites le portrait d’ Aurora, et pendant qu’Antonio en parle comme d’une
ous faites le portrait d’Aurora, et pendant qu’Antonio en parle comme d’ une œuvre merveilleuse — car Antonio ne peut pas s
e comme d’une œuvre merveilleuse — car Antonio ne peut pas s’empêcher de parler de ce qui le torture — j’observe la Nina.
une œuvre merveilleuse — car Antonio ne peut pas s’empêcher de parler de ce qui le torture — j’observe la Nina. Elle souff
à Venise ! Wellseley, notre grand canal est splendide avec ses berges de palais, ses lumières et son air de fête ! Éteigne
anal est splendide avec ses berges de palais, ses lumières et son air de fête ! Éteignez ces lampes, considérez avec moi c
ampes, considérez avec moi ce rio. Ne croyez-vous pas que les pensées de vengeance, d’amour et de mort peuvent atteindre,
rez avec moi ce rio. Ne croyez-vous pas que les pensées de vengeance, d’ amour et de mort peuvent atteindre, dans cette atm
i ce rio. Ne croyez-vous pas que les pensées de vengeance, d’amour et de mort peuvent atteindre, dans cette atmosphère, à
r plus poignante intensité ? Voyez cette eau uniforme comme une dalle de granit noir, cette eau tout entière obscurcie par
nt entre eux aucun espace pour le bleu du ciel ! Respirez cette odeur de fièvre ! On dirait qu’un magicien vient de compos
re ! On dirait qu’un magicien vient de composer un filtre : le poison de Venise. Il a attaqué l’âme de la Ceschini, et il
vient de composer un filtre : le poison de Venise. Il a attaqué l’âme de la Ceschini, et il nourrit dans celle d’Antonio c
e Venise. Il a attaqué l’âme de la Ceschini, et il nourrit dans celle d’ Antonio ces désirs cruels qui le font errer, souve
du soir jusqu’à l’aube, dans le labyrinthe des canaletti ! Il descend d’ une race de terribles gaillards. Leur sang s’est t
qu’à l’aube, dans le labyrinthe des canaletti ! Il descend d’une race de terribles gaillards. Leur sang s’est transmis int
es. Il y coule plus épais, car il n’est pas purifié par la vie active de ses ancêtres ; cette vie que continue à mener le
Ugo, son père, dans les vastes propriétés qu’il possède, aux environs de Mantoue. Il chasse, abat des arbres, les fend com
e CVII, numéro 400, 16 février 1914, p. 823-831 [831]. […] La Pensée de France (20 janvier) : […] M. J. Jallia : « La Lan
5]. Mgr Amette fulmine contre le tango, et voici que tous les évêques de France répètent le geste du Cardinal et interdise
onnue. J’ai vu danser le tango dans les salons et je suis tout à fait de l’avis de Mlle Ève Lavallière :  « que les diffic
i vu danser le tango dans les salons et je suis tout à fait de l’avis de Mlle Ève Lavallière :  « que les difficultés et l
t à tel point les danseurs que les pauvres couples, accablés du souci de ne rater aucune de leurs évolutions, ne sauraient
anseurs que les pauvres couples, accablés du souci de ne rater aucune de leurs évolutions, ne sauraient penser à rien autr
ions, ne sauraient penser à rien autre chose qu’aux divers mouvements de leurs pieds ». Mais j’ai vu aussi danser le tango
tinguette, et cela est beau, car c’est la figuration même du désir et de l’amour. J’imagine que certaines danses grecques
agine que certaines danses grecques qui se dansaient dans les temples d’ Aphrodite devaient ressembler à cet enlianement qu
aussi qu’ils vont recoudre les robes trop fendues, afin, sans doute, de maintenir notre désir dans toute notre intensité.
mposer le pas du tango, par deux des représentants les plus illustres de l’antique patriciat romain. Et les deux jeunes,
gens, émus et surpris, murmurant à voix basse les notes mélancoliques de la populaire musique argentine, esquissèrent deva
esquissèrent devant le Saint-Père attentif les va-et-vient compliqués de la danse à la mode — ou qui, du moins, était enco
tion pour ces infortunés gens du monde, qui, s’ils étaient contraints de danser le tango par pénitence, trouveraient qu’on
anser le tango par pénitence, trouveraient qu’on les traite avec trop de cruauté. Il leva donc, comme vous savez, l’interd
ais, avant de congédier les deux jeunes princes, encore tout troublés de l’ironie pontificale, le pape leur dit avec sa na
quoise bienveillance : — Je comprends que vous aimiez la danse. C’est de votre âge. Ce goût a été et sera de tous les temp
s que vous aimiez la danse. C’est de votre âge. Ce goût a été et sera de tous les temps. Dansez donc, puisque cela vous di
s divertit. Mais au lieu d’adopter ces ridicules contorsions barbares de nègres ou d’indiens, pourquoi ne pas choisir cett
ais au lieu d’adopter ces ridicules contorsions barbares de nègres ou d’ indiens, pourquoi ne pas choisir cette ravissante
e nègres ou d’indiens, pourquoi ne pas choisir cette ravissante danse de Venise, que j’ai souvent regardé danser dans ma j
nser dans ma jeunesse, et qui est si élégante, si claire, si vraiment de notre race : la furlana ? — La furlana ? firent,
ez pas la furlana ? Et le pape, tout guilleret, faisait déjà le geste de se lever, comme s’il se disposait à révéler lui-m
omme s’il se disposait à révéler lui-même les harmonieuses évolutions de cette coquette danse. Mais il se ravisa vite, soi
ette coquette danse. Mais il se ravisa vite, soit rappelé au souvenir de son auguste mission, soit retenu par un peu de rh
e mission, soit retenu par un peu de rhumatisme. Et faisant mander un de ses bons serviteurs vénitiens, il le chargea d’in
Et faisant mander un de ses bons serviteurs vénitiens, il le chargea d’ indiquer aux deux jeunes patriciens les mouvements
chargea d’indiquer aux deux jeunes patriciens les mouvements généraux de la furlana. Le prince M… et sa cousine, entraînés
e nouvelle. Et incontinent ils initièrent tous leurs amis aux secrets de la furlana. Et M. Jean Carrère, persuadé que la
fois un peu de l’antique danse provençale appelée « les treilles » et de la maxixe brésilienne. On l’exécute tantôt en gro
c des évolutions extrêmement harmonieuses, le danseur prend les mains de sa danseuse, les levant en l’air et les faisant t
nse populaire, que l’aristocratie adoptait dans ses palais, les jours de grande fête. M. Pompeo Molmenti en parle dans ses
dans ses beaux ouvrages sur Venise dans la vie privée, et un écrivain de l’Amérique du Sud, passionné pour Venise et pour
’Italie M. Rafaël Errazuriz, dans ses livres documentés sur la Ciudad de los Dux, montre comment, dans la vie élégante de
mentés sur la Ciudad de los Dux, montre comment, dans la vie élégante de Venise, où l’aristocratie et le peuple se mêlaien
l’aristocratie et le peuple se mêlaient parfois dans les grands jours de fête, les danses du peuple devenaient à leur tour
s jours de fête, les danses du peuple devenaient à leur tour le régal de la noblesse. La plus belle de toutes, la furlana,
peuple devenaient à leur tour le régal de la noblesse. La plus belle de toutes, la furlana, née dans les quartiers plébéi
La plus belle de toutes, la furlana, née dans les quartiers plébéiens de la cité des doges, devint la véritable danse nati
es salons, on l’apprend en cachette. Le chevalier Pichetti, directeur de l’académie de danse, qui fait fureur, à Rome, a f
l’apprend en cachette. Le chevalier Pichetti, directeur de l’académie de danse, qui fait fureur, à Rome, a fait venir tout
de danse, qui fait fureur, à Rome, a fait venir toutes les variations de la musique ancienne sur lesquelles les Vénitiens
a musique ancienne sur lesquelles les Vénitiens rythmaient la furlana d’ un pas léger ; hier, à la Chambre, dans les couloi
; hier, à la Chambre, dans les couloirs, j’ai surpris un grave député de Venise, illustre homme d’État, qui, d’une jambe h
les couloirs, j’ai surpris un grave député de Venise, illustre homme d’ État, qui, d’une jambe hésitante, essayait d’appre
, j’ai surpris un grave député de Venise, illustre homme d’État, qui, d’ une jambe hésitante, essayait d’apprendre les pas
e Venise, illustre homme d’État, qui, d’une jambe hésitante, essayait d’ apprendre les pas classiques de son pays à un jeun
, qui, d’une jambe hésitante, essayait d’apprendre les pas classiques de son pays à un jeune député nationaliste ; nous au
hôtels cosmopolites du globe, l’air délicieusement désuet et berceur de ce qu’on appelle déjà la Danse du pape. Théât
édie royale : L’Amour à Bergame, comédie bouffe, en 4 actes, en vers, de M. Camille de Sainte-Croix (3 février) Maurice
x, qui fonda le théâtre Shakespeare, et M. Édouard Dujardin, l’auteur de Marthe et Marie, ont pris la direction de la Comé
 Édouard Dujardin, l’auteur de Marthe et Marie, ont pris la direction de la Comédie Royale. Ils ont fait leur ouverture av
Comédie Royale. Ils ont fait leur ouverture avec deux pièces en vers de M. Camille de Sainte-Croix : Elle et Eux, marivau
d’autres noms et d’autres costumes, des personnages toujours amusants de la comédie italienne. Les vers de M. Camille de S
, des personnages toujours amusants de la comédie italienne. Les vers de M. Camille de Sainte-Croix savent être, selon les
cas, poétiques ou plaisants et on les entend avec agrément. Un ballet de Mme Jane Hugard, entre les deux pièces, met un in
. 850-858 [850-852, 852-853, 854-855]. La résurrection et le retour de la Joconde La voilà donc enfin revenue dans
plus la revoir, et si la réception qu’on lui a faite a été peu digne d’ elle et de nous, qu’on ne doute pas pourtant de l’
evoir, et si la réception qu’on lui a faite a été peu digne d’elle et de nous, qu’on ne doute pas pourtant de l’émotion qu
faite a été peu digne d’elle et de nous, qu’on ne doute pas pourtant de l’émotion qui étreignit bien des cœurs quand, le
ion qui étreignit bien des cœurs quand, le 12 décembre, un télégramme d’ Italie annonça qu’on venait de retrouver la « Joco
alie annonça qu’on venait de retrouver la « Joconde ». Il est inutile de refaire ici en détail le récit, abondamment conté
e refaire ici en détail le récit, abondamment conté par les journaux, de ce miraculeux retour à la lumière et de l’odyssée
mment conté par les journaux, de ce miraculeux retour à la lumière et de l’odyssée du chef-d’œuvre depuis sa disparition :
re du tableau ; la Joconde cachée durant deux années dans la mansarde de Peruggia ; l’offre de vente faite par celui-ci, a
onde cachée durant deux années dans la mansarde de Peruggia ; l’offre de vente faite par celui-ci, au mois de novembre der
a mansarde de Peruggia ; l’offre de vente faite par celui-ci, au mois de novembre dernier, à un antiquaire florentin qui,
celui-ci, au mois de novembre dernier, à un antiquaire florentin qui, de concert avec le directeur de la Galerie des Offic
dernier, à un antiquaire florentin qui, de concert avec le directeur de la Galerie des Offices — qu’on ne saurait assez r
irecteur de la Galerie des Offices — qu’on ne saurait assez remercier de la sagacité et de l’esprit d’initiative montrés p
erie des Offices — qu’on ne saurait assez remercier de la sagacité et de l’esprit d’initiative montrés par lui en cette ci
ices — qu’on ne saurait assez remercier de la sagacité et de l’esprit d’ initiative montrés par lui en cette circonstance —
ntification du tableau par M. Corrado Ricci, directeur des Beaux-Arts d’ Italie et par le directeur des Offices ; l’exposit
e forme plus solennelle que la simple réception à la gare par le chef de la Sûreté et la reconnaissance par devant notaire
et la reconnaissance par devant notaire dans le cabinet du directeur de l’École des Beaux-Arts ; l’exhibition à cette mêm
École durant trois jours — et qui, elle aussi, fut peu brillante, et, de toutes façons, maladroite, puisque, faite au prof
et, de toutes façons, maladroite, puisque, faite au profit des œuvres d’ assistance italienne, elle, prétendait payer le se
rieux plus ou moins indifférents, Mona Lisa a retrouvé ses adorateurs d’ antan. Et maintenant que le problème qui, depuis d
tenant que le problème qui, depuis deux ans, angoissait tous les amis de l’art a reçu une si heureuse solution, deux réfle
itie et la légèreté qu’a montrées dans toute cette affaire le service de la Sûreté. Au lendemain du vol, les journaux et l
ol, les journaux et le public, faisant chorus avec le sous-secrétaire d’ État des Beaux-Arts qui frappait brutalement le di
sées nationaux, cependant alors en congé régulier, n’ont pas eu assez de critiques à l’égard des fonctionnaires du musée.
tiques à l’égard des fonctionnaires du musée. Or, tout ce qu’on vient d’ apprendre des conditions du vol — accompli par un
tableaux et en fournissant une liste sur laquelle se trouvait le nom de Peruggia. (Néanmoins, tandis que la Sûreté prenai
dis que la Sûreté prenait consciencieusement les empreintes digitales de tous les conservateurs du Louvre pour les compare
rvateurs du Louvre pour les comparer aux traces laissées sur la glace de la Joconde, elle négligeait cette précaution avec
s depuis 1908, pour être aussitôt fixée, — et tandis qu’un inspecteur de la Sûreté enquêtait au domicile même de Peruggia
— et tandis qu’un inspecteur de la Sûreté enquêtait au domicile même de Peruggia et faisait sur lui un rapport défavorabl
me de Peruggia et faisait sur lui un rapport défavorable, on omettait de faire suivre cette visite d’une perquisition qui
lui un rapport défavorable, on omettait de faire suivre cette visite d’ une perquisition qui aurait aussitôt amené la déco
tte visite d’une perquisition qui aurait aussitôt amené la découverte de la Joconde ! Que dire d’une pareille incurie ?… —
tion qui aurait aussitôt amené la découverte de la Joconde ! Que dire d’ une pareille incurie ?… — La seconde réflexion, c’
Joconde n’aurait été volée si l’on n’avait eu la malencontreuse idée de mettre sous verre les tableaux du Louvre. Avons-n
l ne lui manquait plus que ce nouveau titre à la réprobation des amis de notre Louvre. Puisse cette constatation lui porte
es amis de notre Louvre. Puisse cette constatation lui porter le coup de grâce ! Ç’aura été un des résultats consolants du
rter le coup de grâce ! Ç’aura été un des résultats consolants du vol de la Joconde. — Un autre est que ce vol aura été po
est que ce vol aura été pour nos musées une utile leçon et la source d’ heureuses et importantes réformes qui sans cela n’
s du quattrocento et du cinquecento qu’étaient allées les préférences de M. et Mme Édouard André ; leurs acquisitions se s
peintres représentés. […] […] Avant de monter le grand escalier qui, de là, mène au premier étage, entrons dans une petit
emier étage, entrons dans une petite salle où la Renaissance s’évoque de la façon la plus séduisante : une cheminée véniti
te : une cheminée vénitienne aux armes des Micheli, un plafond décoré d’ une peinture allégorique provenant aussi de Venise
Micheli, un plafond décoré d’une peinture allégorique provenant aussi de Venise, accompagnent des tableaux pour la plupart
gnent des tableaux pour la plupart vénitiens, dont un charmant Joueur de luth de Pontormo, des médailles, des orfèvreries,
s tableaux pour la plupart vénitiens, dont un charmant Joueur de luth de Pontormo, des médailles, des orfèvreries, des rel
eur de luth de Pontormo, des médailles, des orfèvreries, des reliures de princes, des meubles sculptés. L’escalier à doubl
esque provenant — ainsi qu’un plafond que nous trouverons plus loin — de la villa des Contarini à Mira, et où Tiepolo a fi
la villa des Contarini à Mira, et où Tiepolo a figuré avec une allure de triomphe, dans les colorations les plus exquises,
tions les plus exquises, la réception par le vieux Federigo Contarini de notre roi Henri III fuyant le trône de Pologne et
ar le vieux Federigo Contarini de notre roi Henri III fuyant le trône de Pologne et traversant l’Italie pour accourir en F
Pologne et traversant l’Italie pour accourir en France. L’acquisition de cet ensemble de décorations par M. et Mme Édouard
rsant l’Italie pour accourir en France. L’acquisition de cet ensemble de décorations par M. et Mme Édouard André en 1893 f
es. Quel dommage, seulement, qu’elles aient été dissociées !… Au-delà d’ un balcon en encorbellement dominant la galerie du
bellement dominant la galerie du rez-de-chaussée et où, près du buste d’ Édouard André par Carpeaux, s’admire une grande ta
aux, s’admire une grande tapisserie française au point, La Récompense de la Vertu et les dangers du Plaisir, voici mainten
voici maintenant le musée italien proprement dit : des salles dignes de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes
de palais florentins ou vénitiens avec leurs portes aux encadrements de marbre sculpté, leurs plafonds à caissons peints
nzo di Lorenzo, Baldovinetti, Paolo Uccello, Carpaccio (une Ambassade d’ Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Ath
ne Ambassade d’Hippolyte, reine des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’ où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la R
e des Amazones, à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des
à Thésée, roi d’Athènes d’où se dégage tout le parfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de
rfum de l’humanisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une
nisme de la Renaissance), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme
e), des bustes ou des bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur
bas-reliefs de Donatello, de Luca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre),
ca della Robbia, de Laurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desideri
aurana (une Tête de femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (troi
femme aux yeux baissés, sœur de celle du Louvre), de Mino de Fiesole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses
sole, de Desiderio da Settignano (trois œuvres délicieuses : un buste de Saint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enf
aint Jean-Baptiste enfant, une Madone avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cui
one avec l’Enfant Jésus sur un fond de rosiers en fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de l
n fleurs, et un buste de Jeune héros cuirassé à l’antique et couronné de lauriers, qui est une des plus fières et des plus
lauriers, qui est une des plus fières et des plus élégantes créations de l’art italien), enfin trois grandes statues en bo
ons de l’art italien), enfin trois grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en ado
grandes statues en bois polychromé de l’école siennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’An
iennoise : une Vierge de Nativité en adoration, un Ange et une Vierge d’ Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne,
d’Annonciation ; seuls une statuette bourguignonne, quelques tableaux de primitifs brugeois et une belle tapisserie flaman
de primitifs brugeois et une belle tapisserie flamande, Le Portement de croix d’après Bernard van Orley, apportent une no
. Sous forme de journal intime, M. H. Steinitzer a montré l’épuration de l’amour que provoque le voisinage de la « Ville é
 Steinitzer a montré l’épuration de l’amour que provoque le voisinage de la « Ville éternelle ». Deux êtres se cherchent,
lorsqu’ils se sont abandonnés, après mille luttes stériles, au charme de Rome, ils entrevoient enfin le bonheur. Œuvre tou
ntrevoient enfin le bonheur. Œuvre tourmentée et inégale, où l’auteur de la Tragédie du moi fait un nouvel effort vers des
n nouvel effort vers des conceptions plus saines et plus harmonieuses de sa vie. Échos. Les argots du Jura et des Alpes
utes-Études se poursuivent en ce moment des recherches sur les argots de métier du Jura et des Alpes. Ces argots, propres
propres à diverses professions saisonnières et ambulantes (peigneurs de chanvre, tailleurs de pierre, ramoneurs, chaudron
ofessions saisonnières et ambulantes (peigneurs de chanvre, tailleurs de pierre, ramoneurs, chaudronniers, moissonneurs, e
e pierre, ramoneurs, chaudronniers, moissonneurs, etc.), sont en voie de rapide disparition et plusieurs d’entre eux, recu
grande partie, dans des brochures presque introuvables, le terratchu de Sainte-Croix (Vaud), recueilli par L. Croisier ;
ources : Ch. Toubin, Ph. Le Duc, Vingtrimier, abbé Michat) ; le faria d’ Annecy (J. Désormaux) ; le mévrédigne et le mourmé
digne et le mourmé du Chablais (Buffet et J. Désormaux) ; le terratsu de la Tarentaise (abbé Pont) ; les argots de la vall
J. Désormaux) ; le terratsu de la Tarentaise (abbé Pont) ; les argots de la vallée d’Aoste (abbé Gerlogne), du Val Saona (
 ; le terratsu de la Tarentaise (abbé Pont) ; les argots de la vallée d’ Aoste (abbé Gerlogne), du Val Saona (Nigra) et de
argots de la vallée d’Aoste (abbé Gerlogne), du Val Saona (Nigra) et de Montmorin, Hautes-Alpes (Lesbros). Il est à souha
illent d’autres documents sur ces curieux argots, intéressants à plus d’ un titre, tant pour les procédés qu’ils ont employ
provençal, italien, allemand), et pour leurs rapports avec les argots de malfaiteurs de France et d’Italie. Tome CVIII
ien, allemand), et pour leurs rapports avec les argots de malfaiteurs de France et d’Italie. Tome CVIII, numéro 401, 1
), et pour leurs rapports avec les argots de malfaiteurs de France et d’ Italie. Tome CVIII, numéro 401, 1er mars 1914
t du palais Stella-Lucente, Antonio fit venir Beppo : — Tu me réponds de ces hommes ? demanda-t-il. — Je vous en réponds.
a ce que Wellseley et moi avions prévu. Après avoir écouté un rondeau de Mozart, Antonio se retira. Les deux musiciens s’é
retira. Les deux musiciens s’étaient installés à l’une des extrémités de la salle, qui était vaste. Aurora et Wellseley au
peignait silencieusement. Soudain, il examina Aurora, puis s’approcha d’ elle : — Permettez, Madame. Il lui prit la main ga
prit la main gauche, la souleva, et la laissa retomber sur les genoux de la jeune femme, que ce manège fit sourire. Le bra
la jeune femme, que ce manège fit sourire. Le bras se posa avec plus de naturel et de mollesse. Les fleurs d’une gerbe qu
e, que ce manège fit sourire. Le bras se posa avec plus de naturel et de mollesse. Les fleurs d’une gerbe que l’on délie s
rire. Le bras se posa avec plus de naturel et de mollesse. Les fleurs d’ une gerbe que l’on délie s’étalent ainsi, avec une
e improvisa sur un air populaire italien. Wellseley terminait le fond de sa toile. « Antonio est capable d’avoir noté où j
alien. Wellseley terminait le fond de sa toile. « Antonio est capable d’ avoir noté où j’en étais, pensait-il. Lorsqu’il re
eu après, en effet, Stella-Lucente apparaissait. Il fit signe à Morga de continuer, s’assit dans un fauteuil, à l’angle de
l fit signe à Morga de continuer, s’assit dans un fauteuil, à l’angle de la cheminée, et ouvrit un livre. John-Arthur trav
it. Le lendemain, quand Antonio fut parti, Wellseley demanda à Aurora d’ ôter son collier. Et il dessina, pour lui, le cou
demanda à Aurora d’ôter son collier. Et il dessina, pour lui, le cou de la jeune femme, l’ovale de son visage et les mouv
n collier. Et il dessina, pour lui, le cou de la jeune femme, l’ovale de son visage et les mouvements de ses cheveux. Puis
ui, le cou de la jeune femme, l’ovale de son visage et les mouvements de ses cheveux. Puis, il lui fit remettre son collie
heveux. Puis, il lui fit remettre son collier, et donna aux draperies de la robe leur éclatante couleur rouge. Au crépuscu
e dorait, Aurora se leva, ouvrit la fenêtre et s’y accouda. Une odeur de fleurs envahit l’atelier, et rendit plus impressi
leurs envahit l’atelier, et rendit plus impressionnante le morbidezza d’ un nocturne de Chopin. Wellseley était debout derr
l’atelier, et rendit plus impressionnante le morbidezza d’un nocturne de Chopin. Wellseley était debout derrière Aurora, e
urne de Chopin. Wellseley était debout derrière Aurora, et assez loin d’ elle. Il apercevait néanmoins, des reflets d’or ro
re Aurora, et assez loin d’elle. Il apercevait néanmoins, des reflets d’ or rose illuminer les façades et les marbres des b
des et les marbres des balcons. — Quelle heure unique ! dit-il, navré de voir l’immense émotion qui l’exaltait se traduire
pire l’odeur du printemps cette année, dit-elle. Des barques chargées de fleurs montent vers le Rialto, et des gondoles le
montent vers le Rialto, et des gondoles les suivent. Elle pria Morga de recommencer le nocturne qu’il achevait. — Ce noct
Ce nocturne, fit-elle, avec un sourire plus délicat qu’une expression de mélancolie, ce nocturne et ces parfums de jonquil
s délicat qu’une expression de mélancolie, ce nocturne et ces parfums de jonquilles sont pour moi indissolublement unis l’
pour moi indissolublement unis l’un à l’autre. Wellseley l’interrogea d’ une voix si douce et si profonde qu’elle murmura :
ne me trouverais plus, plus jamais, avec des êtres odieux, me combla d’ un bonheur infini ! Je rêvais sur une terrasse qui
it le paysage. La brise des Alpes apporta un parfum semblable à celui de ce soir ; et ma mère joua, dans le salon, le noct
able à celui de ce soir ; et ma mère joua, dans le salon, le nocturne de Chopin. Cette musique, cette odeur sont pour moi
de Chopin. Cette musique, cette odeur sont pour moi l’accompagnement de mon premier bonheur… de mon seul bonheur, soupira
e, cette odeur sont pour moi l’accompagnement de mon premier bonheur… de mon seul bonheur, soupira-t-elle encore. D’un ges
t de mon premier bonheur… de mon seul bonheur, soupira-t-elle encore. D’ un geste brusque, mais surtout avec un suppliant r
e. Un instant s’écoula, et Aurora sortit, à la fois honteuse et ravie d’ avoir osé parler d’elle-même. * Le Peintre, le Ba
ula, et Aurora sortit, à la fois honteuse et ravie d’avoir osé parler d’ elle-même. * Le Peintre, le Barcarol et les deux
re pour une comedia dell’Arte ! Comme j’ignorais les sentiments réels de Wellseley, l’aventure me réjouissait fort. Un mat
e rendit au Zattere et informa John-Arthur qu’il avait reçu la visite d’ Antonio. — Il nous a trouvés, Lowsky et moi, en tr
ées. Je prévoyais la visite du Seigneur, et, pour me mettre en mesure de l’affronter, je m’étais écrit des lettres au nom
a. — Non ! je suis un rêveur, un simple rêveur romanesque et amoureux de son art ! Stimulé par Wellseley, il lisait des tr
et amoureux de son art ! Stimulé par Wellseley, il lisait des traités d’ harmonie, et déclarait que la musique serait bient
aités d’harmonie, et déclarait que la musique serait bientôt enrichie de quelques sonates. — S’il est vrai, Wellseley, que
s Zattere que le soleil inondait, et dont les fenêtres étaient ornées de vignes vierges et de chèvrefeuilles, lui était pl
il inondait, et dont les fenêtres étaient ornées de vignes vierges et de chèvrefeuilles, lui était plus cher, affirmait-il
paternelle. John-Arthur vivait dans une exaltation constante, pleine de mélancolie, d’espoir et de crainte. Il n’avait pa
hn-Arthur vivait dans une exaltation constante, pleine de mélancolie, d’ espoir et de crainte. Il n’avait pas encore avoué
vait dans une exaltation constante, pleine de mélancolie, d’espoir et de crainte. Il n’avait pas encore avoué son amour à
a. Durant les séances qui suivirent le soir où elle l’avait entretenu d’ elle-même et prononcé le mot de bonheur, il avait
rent le soir où elle l’avait entretenu d’elle-même et prononcé le mot de bonheur, il avait travaillé avec ardeur, ne s’int
e. Ils échangeaient alors des paroles indifférentes sur des questions d’ art, mais ils s’apercevaient que leurs voix trembl
e. Un après-midi, Wellseley trouva l’atelier du second étage encombré de jonquilles et d’œillets jaunes. — La barque du pr
Wellseley trouva l’atelier du second étage encombré de jonquilles et d’ œillets jaunes. — La barque du printemps s’est arr
uscule, elle ne s’en alla point. Il régnait, dans la salle, une odeur de nuit orientale. Aurora s’appuya à la fenêtre : et
it simplement : — Je vous aime ! Il s’approcha. Elle eut un mouvement de recul, quand elle sentit la main de Wellseley eff
s’approcha. Elle eut un mouvement de recul, quand elle sentit la main de Wellseley effleurer la manche de son corsage. Bru
de recul, quand elle sentit la main de Wellseley effleurer la manche de son corsage. Brusquement, elle pensa qu’il y avai
it bien rassurée, sur leur compte, en lui affirmant, selon les ordres de Wellseley, que Joachim Peter et Emmanuel Delphino
s ordres de Wellseley, que Joachim Peter et Emmanuel Delphino étaient de braves gens qui lui étaient dévoués, mais elle av
cente. Ils s’avancèrent. — Madame, dit alors Wellseley, permettez-moi de vous présenter mes fidèles amis Pietro Morga et L
endit la main : — Oh ! cher grand artiste, on ne parle, à Venise, que de votre chef-d’œuvre ! Est-il permis de l’admirer ?
ste, on ne parle, à Venise, que de votre chef-d’œuvre ! Est-il permis de l’admirer ? — Non, Madame, répondit le peintre. —
a protéger. Mon tableau n’est pas achevé encore. Il me serait pénible de te montrer, à qui que ce fût, dans son état actue
du chevalet : — Madame, je préférerais détruire ce tableau, le crever d’ un coup de poing, et le jeter dans la lagune, plut
le crever d’un coup de poing, et le jeter dans la lagune, plutôt que de vous le montrer dans l’état où il se trouve… La t
nture s’écarta devant Antonio. Il avait entendu les dernières paroles de Wellseley, et vu son geste. — Vous préféreriez dé
geste. — Vous préféreriez détruire votre œuvre, Monsieur, plutôt que de la montrer ! Pourquoi ! Il appuya sur un bouton é
serez ; j’ai été un peu brutal devant vous… Et, prévenant une demande d’ Antonio, il lui raconta la scène qui venait de se
i raconta la scène qui venait de se passer entre Nina et lui. Le rire de Nina retentit : — Oh ! Signor Antonio, je meurs d
na et lui. Le rire de Nina retentit : — Oh ! Signor Antonio, je meurs d’ envie d’admirer cette toile dont vous vantez les m
i. Le rire de Nina retentit : — Oh ! Signor Antonio, je meurs d’envie d’ admirer cette toile dont vous vantez les mérites !
u’à s’incliner. — J’ignorais qu’un tel mystère entourât la confection d’ un portrait ! J’ai eu tort d’insister puisqu’il n’
qu’un tel mystère entourât la confection d’un portrait ! J’ai eu tort d’ insister puisqu’il n’y a que vous qui l’ayez conte
nio. — Existe-t-il un modèle, homme ou femme, qui ne soit pas curieux de savoir ce qu’on a tiré de sa beauté ? — Aurora n’
le, homme ou femme, qui ne soit pas curieux de savoir ce qu’on a tiré de sa beauté ? — Aurora n’a jamais eu cette curiosit
musiciens, cependant, interrompit Antonio. — Oui ! — Une idée à moi, de faire jouer pendant les séances. — D’admirables a
onio. — Oui ! — Une idée à moi, de faire jouer pendant les séances. —  D’ admirables artistes ! déclara la Ceschini, — Il es
 : — Quand sont partis tes camarades ? — Cinq minutes après l’arrivée de la Signora Ceschini, à l’heure convenue. — Dis-le
à la fenêtre, et… — Beppo ! interrompit Stella-Lucente, tu me réponds de tes camarades ? — Comme de moi-même ! Ensuite, An
interrompit Stella-Lucente, tu me réponds de tes camarades ? — Comme de moi-même ! Ensuite, Antonio retourna auprès de sa
lle lisait dans l’atelier. — Mauvaise idée que vous avez eue, Aurora, de vous accouder à cette fenêtre, mauvaise idée ! fi
Je la hais comme vous ! Et il raconta comment Beppo avait été obligé de la recevoir. — Vous n’aviez pas vu sa gondole sur
rtir. — Tant mieux. Les Vénitiens ont mauvaise langue ! Et, changeant de ton : — Il est étrange, vraiment, que vous n’ayez
 : — Il est étrange, vraiment, que vous n’ayez jamais eu la curiosité de voir votre portrait ? Ne désirez-vous pas le conn
n ? — Pas avant qu’il ne soit achevé ! — Est-ce pour obéir aux ordres de M. Wellseley ? — Certes non ! — A-t-il été insole
-t-il été insolent avec Nina ? — Pas précisément. Comme elle essayait de … — Je connais l’histoire. La Ceschini n’aime pas
murmurée à l’oreille, une nuit, lui revint à la mémoire : « Méfie-toi de ton amour, de son amour et de moi ! »   Un domest
reille, une nuit, lui revint à la mémoire : « Méfie-toi de ton amour, de son amour et de moi ! »   Un domestique annonça q
, lui revint à la mémoire : « Méfie-toi de ton amour, de son amour et de moi ! »   Un domestique annonça que Paolo Mondell
attendions au rez-de-chaussée. — Ils dînent avec vous, j’avais oublié de vous avertir, dit Antonio à Aurora. — Et je ne su
moi-même, si quelques changements étaient survenus dans les rapports de Stella-Lucente et de sa femme. Je désirais, surto
s changements étaient survenus dans les rapports de Stella-Lucente et de sa femme. Je désirais, surtout, la voir, elle, ca
e et de sa femme. Je désirais, surtout, la voir, elle, car l’attitude de Wellseley m’inquiétait. Depuis qu’il avait loué s
atelier des Zattere, depuis que Lowsky et Morga logeaient à l’albergo de l’Aquila, je n’avais eu avec Wellseley que de vag
a logeaient à l’albergo de l’Aquila, je n’avais eu avec Wellseley que de vagues entretiens, où le nom d’Aurora n’était jam
ila, je n’avais eu avec Wellseley que de vagues entretiens, où le nom d’ Aurora n’était jamais prononcé. L’invitation de St
entretiens, où le nom d’Aurora n’était jamais prononcé. L’invitation de Stella-Lucente était venue fort à propos. Pendant
ella-Lucente était venue fort à propos. Pendant le repas, Antonio fut d’ une courtoisie parfaite, et assez gai. Mondella do
les concernant les musées ; et l’entretien se tourna vers la question d’ art. Antonio eut, pour Wellseley, quelques phrases
uelques phrases aimables. Il réussit à les débiter sans le froncement de sourcils qui trahissait toujours les vraies dispo
roncement de sourcils qui trahissait toujours les vraies dispositions de son esprit. Il décrivit, ensuite, la scène qui s’
lseley a raison. Il ne veut offrir qu’une œuvre terminée. C’est moins de l’originalité qu’une sorte de pudeur d’artiste. E
frir qu’une œuvre terminée. C’est moins de l’originalité qu’une sorte de pudeur d’artiste. Et, se penchant vers Aurora : —
e œuvre terminée. C’est moins de l’originalité qu’une sorte de pudeur d’ artiste. Et, se penchant vers Aurora : — Je suis l
te de pudeur d’artiste. Et, se penchant vers Aurora : — Je suis l’ami de Wellseley, Madame, et je ne sais pas si vous pose
— Je suis l’ami de Wellseley, Madame, et je ne sais pas si vous posez de profil, de face ou de trois-quarts, en costume de
’ami de Wellseley, Madame, et je ne sais pas si vous posez de profil, de face ou de trois-quarts, en costume de Dogaresse,
lseley, Madame, et je ne sais pas si vous posez de profil, de face ou de trois-quarts, en costume de Dogaresse, de Princes
s pas si vous posez de profil, de face ou de trois-quarts, en costume de Dogaresse, de Princesse florentine… — Elle pose d
posez de profil, de face ou de trois-quarts, en costume de Dogaresse, de Princesse florentine… — Elle pose dans la robe qu
qu’elle porte ce soir, me répondit Antonio. — Et je me garderai bien de dire à Wellseley, ajoutai-je, que je connais ce d
ure. J’entraînai Antonio et Mondella au spectacle. C’était une soirée de gala. Juana Realti chantait la Traviata. Dans les
sa fille, les Boursault-Coudray ; Nina Ceschini, splendidement vêtue de rouge, décolletée, vraiment magnifique. Pendant u
après l’imprudence que j’avais commise en lui révélant l’ancien amour de Nina et de Wellseley, je me tenais sur mes gardes
rudence que j’avais commise en lui révélant l’ancien amour de Nina et de Wellseley, je me tenais sur mes gardes. — En chas
riant. Tout à coup, il sortit : — Prends par le grand canal, Beppo.   De l’Erberia, monte une odeur de plantes aromatiques
: — Prends par le grand canal, Beppo.   De l’Erberia, monte une odeur de plantes aromatiques. Elle lui rappelle le parfum
le le parfum des jonquilles qui remplissaient les vases et les coupes de l’atelier. Sous le Rialto, de l’air plus frais fo
i remplissaient les vases et les coupes de l’atelier. Sous le Rialto, de l’air plus frais fouette son visage. Un instant,
le perspective du Canalazzo. La rive droite est touchée par la clarté de la lune, la gauche est obscure. — Passe à gauche,
Beppo. Stella-Lucente lève les yeux, Il aperçoit Aurora à la fenêtre de sa chambre. Elle est vêtue d’un peignoir clair, s
s yeux, Il aperçoit Aurora à la fenêtre de sa chambre. Elle est vêtue d’ un peignoir clair, sa tête est appuyée sur sa main
puyée sur sa main, et la brise agite, comme un signal, les extrémités de l’écharpe qui recouvre ses épaules. Il la regarde
aules. Il la regarde, longuement, il n’ose donner au barcarol l’ordre de rentrer. On entend encore les sérénades devant la
r. On entend encore les sérénades devant la Salute, et dans le bassin de Saint-Marc. — À quoi songe-t-elle ainsi ? Dans un
quoi songe-t-elle ainsi ? Dans un éclair, Antonio a la vision exacte de l’âme d’Aurora. Il est terrifié. Il veut fuir, ne
ge-t-elle ainsi ? Dans un éclair, Antonio a la vision exacte de l’âme d’ Aurora. Il est terrifié. Il veut fuir, ne pas reto
t terrifié. Il veut fuir, ne pas retourner encore chez lui. Il essaye de se distraire, et ne parvient qu’à exaspérer le se
uement. Passe par la petite porte de derrière. Et vite ! * Sans faire de bruit, Antonio ouvrit la porte de la chambre d’Au
de derrière. Et vite ! * Sans faire de bruit, Antonio ouvrit la porte de la chambre d’Aurora. Elle était toujours accoudée
t vite ! * Sans faire de bruit, Antonio ouvrit la porte de la chambre d’ Aurora. Elle était toujours accoudée à la fenêtre.
Et, comme il répétait ce nom, une femme, accompagnée par des tambours de basque et des castagnettes, chanta, sur la lagune
poussa un cri, et resta haletante, les deux mains crispées à hauteur de ses joues. Antonio s’avança : — C’est moi, Aurora
it faible, sans défense, à sa merci. — Vous êtes imprudente ; le vent de la nuit est froid, quoique nous soyons au printem
. Votre toilette est légère. La nuit est fraîche. — Non… — Je reviens de l’Opéra, le spectacle était fort ennuyeux. Juana
ranguez ; et, dans une loge, la Ceschini. Sa voix, qu’il avait essayé de rendre enjouée, devint âpre : — À propos, Enea pr
us nous en ferons une ennemie. Estimez-vous qu’elle soit en situation de nous nuire ? — Je l’ignore. — Mais… vous la haïss
ndale. Et il ajouta sourdement, après avoir posé sa main sur l’épaule d’ Aurora : — Un scandale auquel je ne veux pas que n
nt ses aventures ? Lui auriez-vous raconté les vôtres ? Les aventures de votre cœur, ses rêves, ses désillusions ! Elle me
rge, les mains dans les poches. Il jeta l’œillet qui ornait le revers de son smoking, ferma la fenêtre, se campa devant sa
e afin d’en mourir me tortura ! C’est bizarre ! Il m’a été impossible de résister au besoin de vous parler… Il se tut. Il
tortura ! C’est bizarre ! Il m’a été impossible de résister au besoin de vous parler… Il se tut. Il ne distinguait pas le
au besoin de vous parler… Il se tut. Il ne distinguait pas le visage d’ Aurora, dans l’ombre. Mais la lueur du dehors mont
ait pas donner à la colère, qu’elle redoutait chez Antonio l’occasion d’ éclater. — J’ai entendu mon nom prononcé, comme da
se débattit en vain, l’injuria, affolée, vaincue, courbée sur le bras d’ Antonio qui ricanait en la dévêtant : — Oui, tu so
resque nue, baignée dans une lumière diffuse. Après quelques secondes de contemplation farouche, il s’empara d’elle. Elle
ffuse. Après quelques secondes de contemplation farouche, il s’empara d’ elle. Elle se cramponna à un meuble. Il la tira ve
ature domptée. — Rêve ! maintenant. Rêve, murmura-t-il. Je te permets de songer à qui tu voudras. Et il se retira comme un
 ! » Pouvait-elle hésiter, soutenue, comme elle l’était, par l’audace de ce jeune homme qui avait réussi à introduire, che
dace de ce jeune homme qui avait réussi à introduire, chez elle, deux de ses amis, sous des déguisements de musiciens ? El
ussi à introduire, chez elle, deux de ses amis, sous des déguisements de musiciens ? Elle ne reculerait pas, comme elle av
ou le drame.   Elle se réveilla, ragaillardie par les rêves vengeurs de la nuit. Elle fit dire à Stella-Lucente qu’elle g
. Et Antonio lui envoya des fleurs par le barcarol. — N’avez-vous pas d’ ordres à me donner, Signora ? demanda Beppo. — Tu
 Il est sorti, depuis une heure. — Bien ! Elle voulut voir le tableau de Wellseley. Elle monta à l’atelier, exposa la toil
lumière. Certes ! c’était bien là son visage ; mais il n’y avait pas d’ âme, dans ses yeux ; pas de pensée sur son front ;
bien là son visage ; mais il n’y avait pas d’âme, dans ses yeux ; pas de pensée sur son front ; pas d’esprit, sur sa bouch
’y avait pas d’âme, dans ses yeux ; pas de pensée sur son front ; pas d’ esprit, sur sa bouche. * Quelques jours après, il
lier monumental, et, sous les lumières dissimulées par des guirlandes de fleurs, elle avait l’air de descendre vers lui. E
s lumières dissimulées par des guirlandes de fleurs, elle avait l’air de descendre vers lui. Elle passa. Il baisa la main
nt, ce soir-là, eurent l’impression qu’elle touchait au point extrême de la beauté. Elle portait une toilette identique à
e pour son portrait, mais les épaules étaient plus nues. Elle faisait de la dignité une chose plus exquise que la grâce. E
la grâce. Elle alla s’asseoir dans un fauteuil à haut dossier. Auprès d’ elle, se tenaient Antonio et son père Ugo. Le viei
ieillard avait abandonné, pour un jour ou deux, ses forêts. Au-dessus de ce groupe, souriaient, dans leurs cadres, des por
Au-dessus de ce groupe, souriaient, dans leurs cadres, des portraits d’ ancêtres. — A-t-elle de la ligne, cette famille !
, souriaient, dans leurs cadres, des portraits d’ancêtres. — A-t-elle de la ligne, cette famille ! dis-je à Wellseley. On
Wellseley dans une bibliothèque-fumoir, où étaient rangées les tables de jeux, puis nous visitâmes une galerie meublée de
t rangées les tables de jeux, puis nous visitâmes une galerie meublée de vitrines remplies de missels et de miniatures. Po
de jeux, puis nous visitâmes une galerie meublée de vitrines remplies de missels et de miniatures. Pour le souper, j’offri
nous visitâmes une galerie meublée de vitrines remplies de missels et de miniatures. Pour le souper, j’offris mon bras à M
’offris mon bras à Miss Florence April ; et Lady Dolingson prit celui de Wellseley. Il ne parvint pas à s’intéresser à la
elui de Wellseley. Il ne parvint pas à s’intéresser à la conversation de nos dames. L’absence de Nina Ceschini les étonnai
parvint pas à s’intéresser à la conversation de nos dames. L’absence de Nina Ceschini les étonnait, et elles ne quittaien
taient réunis. Le repas terminé, la salle à manger se vida peu à peu. De nouveau, des airs de danse retentirent, John-Arth
as terminé, la salle à manger se vida peu à peu. De nouveau, des airs de danse retentirent, John-Arthur put alors s’approc
eau, des airs de danse retentirent, John-Arthur put alors s’approcher d’ Aurora, et il la conduisit dans la serre déserte.
écarter le store. Et tous deux virent, encadrée par la nuit, la face de Nina Ceschini. La serre donnait sur un petit jard
e de Nina Ceschini. La serre donnait sur un petit jardin qui, servant de passage aux domestiques communiquait avec le rio
stée ouverte. — Je suis perdue ! s’écria Aurora. Et, comme un tambour de basque annonçait le cotillon, elle promit à Wells
e un tambour de basque annonçait le cotillon, elle promit à Wellseley d’ être, le lendemain, aux Zattere. * Et, le lendemai
petite porte du palais, et se rendit chez Wellseley, sans s’inquiéter de savoir si elle était suivie. C’était un matin d’u
ey, sans s’inquiéter de savoir si elle était suivie. C’était un matin d’ une limpidité admirable. Le soleil dorait les Fond
s bleu reflétait les pilotis, les voiles rouges et jaunes des barques de Chioggia, les architectures des rives et les arbr
Wellseley lui ouvrit. — Lisez ! lui dit-elle en lui tendant le billet de Nina. — Elle vous donne à moi ! s’écria John-Arth
ssion que cette phrase détruisait leur passé, mettait à nu les fibres de leur âme, et leur révélait leur amour ! Ils se co
me, et leur révélait leur amour ! Ils se contemplèrent avec une sorte de joie épouvantée, et tombèrent aux bras l’un de l’
plèrent avec une sorte de joie épouvantée, et tombèrent aux bras l’un de l’autre. — Je ne vous appartiendrai que libre, di
ais avant que mon absence ait été remarquée. Je vais ordonner à Beppo de veiller sur moi. Au moindre danger, je vous l’env
soir, à partir de dix heures, un mouchoir blanc attaché à la fenêtre de ma chambre, cela voudra dire : « à demain ! » Si
que le vieil Ugo soit retourné chez lui. Beppo connaît des capitaines de tartanes. Nous nous cacherons à bord d’un de ces
Beppo connaît des capitaines de tartanes. Nous nous cacherons à bord d’ un de ces bâtiments, et personne ne songera à veni
o connaît des capitaines de tartanes. Nous nous cacherons à bord d’un de ces bâtiments, et personne ne songera à venir nou
— C’est mon âme, ma vie que vous avez prise, s’écria-t-elle. Un rayon de soleil s’étendit comme un vernis d’or sur le tabl
z prise, s’écria-t-elle. Un rayon de soleil s’étendit comme un vernis d’ or sur le tableau. — À ce soir, à bientôt ! répéta
ulait lentement. Il y avait des trois-mâts et des bricks. Ah ! lequel de ces navires remporterait avec son amant ! Elle pé
ires remporterait avec son amant ! Elle pénétra dans la petite église de San-Trovaso : elle avoua à la Vierge qu’elle aima
so : elle avoua à la Vierge qu’elle aimait éperdument, et lui demanda d’ être forte afin d’être heureuse.   Dès qu’Aurora e
Dès qu’Aurora eut quitté l’atelier des Zattere, Wellseley se reprocha de l’avoir laissée partir. « J’aurais dû l’obliger,
re ce projet à plus tard ? » Il avait peur que le courage, la révolte de la jeune femme ne s’évanouissent devant Antonio e
femme ne s’évanouissent devant Antonio et devant son père. Il essaya de travailler. Son tableau lui parut terminé, il le
a-Lucente, il leva les yeux. Le mouchoir ne flottait pas à la fenêtre d’ Aurora. La grande porte était close. Dix heures so
orte était close. Dix heures sonnaient. Il se fit conduire aux abords de la gare, erra, ensuite, dans les canaletti, et ap
perçut la serre et les vitres contre lesquelles était apparue la face de la Ceschini. Le mouchoir ne flottait pas à la fen
arue la face de la Ceschini. Le mouchoir ne flottait pas à la fenêtre d’ Aurora et la lune éclairait, en diagonale, la faça
s taches sombres et compactes. San-Giorgio se profilait à l’extrémité de la Giudecca, et le vent avait tourné la Fortune d
lait à l’extrémité de la Giudecca, et le vent avait tourné la Fortune de la Dogana vers l’Adriatique. Une barque illuminée
Il en descendit des musiciens et des chanteurs qui comptaient le gain de la soirée. Un marin éteignit les lanternes de la
qui comptaient le gain de la soirée. Un marin éteignit les lanternes de la barque, qui s’éloigna lourdement. Wellseley hé
rcation, plus une voix. Dans l’impressionnante et fiévreuse nuit, pas d’ autre rameur que le choc de la rame contre les taq
s l’impressionnante et fiévreuse nuit, pas d’autre rameur que le choc de la rame contre les taquets, et les halètements du
a rame contre les taquets, et les halètements du barcarol, La demeure de Stella-Lucente était sombre. Le signal ne flottai
e buste droit, les mains croisées derrière le dos. Il ouvrit la porte de la salle à-manger, et s’effaça pour céder le pas
e à-manger, et s’effaça pour céder le pas à sa belle-fille. L’absence d’ Antonio inquiétait Aurora. — Que je vous félicite
l faut dormir à votre âge. J’ai soixante-dix-huit ans, et j’ai besoin de mes neuf heures de sommeil, comme un jeune homme,
re âge. J’ai soixante-dix-huit ans, et j’ai besoin de mes neuf heures de sommeil, comme un jeune homme, moi ! Il appuya fo
rès sympathique, répondit Aurora. — C’est aussi mon avis. Il y a plus de deux ans que vous ne m’aviez vu, Aurora ? — À peu
e vieilli ? — Non. — Tant mieux, tant mieux ! Il faut avoir une santé de fer. Ses deux poings retombèrent de chaque côté d
t mieux ! Il faut avoir une santé de fer. Ses deux poings retombèrent de chaque côté de son assiette. — Oui, une santé de
ut avoir une santé de fer. Ses deux poings retombèrent de chaque côté de son assiette. — Oui, une santé de fer ! Quant à v
x poings retombèrent de chaque côté de son assiette. — Oui, une santé de fer ! Quant à vous, vous êtes plus belle encore q
veraine du bal, sur ma parole ! La robe que vous portiez est la copie de celle que vous avez adoptée pour le portrait qu’u
re anglais est en train de faire, n’est-ce pas ? J’ai eu la curiosité de voir ce tableau, il est fort réussi, ma foi ; je
te achevait son cigare. Devant le Musée, il congédia Beppo. L’absence d’ Antonio, les manières, galantes et bourrues d’Ugo,
ngédia Beppo. L’absence d’Antonio, les manières, galantes et bourrues d’ Ugo, sa volubilité intriguaient Aurora.. Elle s’as
Aurora.. Elle s’assit, un peu lasse, auprès de la Conversation sacrée de Palma. Un instant, elle eut envie de fuir. Mais U
auprès de la Conversation sacrée de Palma. Un instant, elle eut envie de fuir. Mais Ugo la rappela. Ils échangèrent quelqu
ie de fuir. Mais Ugo la rappela. Ils échangèrent quelques impressions d’ art. Aurora aimait les vierges de Bellini et de Ca
Ils échangèrent quelques impressions d’art. Aurora aimait les vierges de Bellini et de Carpaccio. Ugo leur préférait les d
t quelques impressions d’art. Aurora aimait les vierges de Bellini et de Carpaccio. Ugo leur préférait les doges du Tintor
— À l’aventure. Cela vous ennuie-t-il ? — Non. Voici le Rialto, la Ça d’ Oro… L’irritation de la jeune femme s’accentue. El
vous ennuie-t-il ? — Non. Voici le Rialto, la Ça d’Oro… L’irritation de la jeune femme s’accentue. Elle n’ose pas regarde
vous en semble-t-il, hein ? ricana Antonio, Il l’entraîna sur le quai de la gare, la poussa presque dans un compartiment.
! Parce que j’ai reçu cette lettre ! Il agita un papier sous les yeux d’ Aurora et continua : — Parce que je crois à ce qu’
i fit respirer des sels. Quand elle revint à elle, Antonio lui montra de nouveau la lettre : — Reconnais-tu l’écriture ? C
s garde. Nous aimons le même homme ! » Tu n’as pas suivi les conseils de la Nina ! Elle t’a perdue, et pour jamais ! Elle
paule du vieillard. — Assez ! commanda-t-il à Antonio. Tu as le droit de te venger, mais non de la torturer ! Il étendit A
ssez ! commanda-t-il à Antonio. Tu as le droit de te venger, mais non de la torturer ! Il étendit Aurora sur la banquette
isse dormir cette femme ! * Le jour suivant, vers midi, un domestique d’ Antonio me remit, de la part de son maître, un paq
lseley était chez moi. Nous ouvrîmes le ballot. Il contenait la boîte de couleurs de Wellseley, son chevalet, et le portra
chez moi. Nous ouvrîmes le ballot. Il contenait la boîte de couleurs de Wellseley, son chevalet, et le portrait d’Aurora
enait la boîte de couleurs de Wellseley, son chevalet, et le portrait d’ Aurora crevé d’un coup de poing. — Qu’est-ce que c
de couleurs de Wellseley, son chevalet, et le portrait d’Aurora crevé d’ un coup de poing. — Qu’est-ce que cela signifie ?
déclarai : — Le signal ne, flottera probablement jamais à la fenêtre d’ Aurora. — Que voulez-vous dire ? — Attendez-moi. J
urir Aurora ? demanda Wellseley, quand je lui eus appris l’enlèvement de sa maîtresse. — Je ne crois pas, répondis-je. Et
îtresse. — Je ne crois pas, répondis-je. Et je lui décrivis la région de bois et de marécages au milieu desquels se dressa
Je ne crois pas, répondis-je. Et je lui décrivis la région de bois et de marécages au milieu desquels se dressait la demeu
e dressait la demeure des Stella-Lucente. — La propriété est entourée d’ une haute muraille. Le pays est malsain. — Et c’es
d’une haute muraille. Le pays est malsain. — Et c’est dans ce domaine de la fièvre qu’ils ont cloîtré Aurora ? Je citai, e
domaine de la fièvre qu’ils ont cloîtré Aurora ? Je citai, en manière de réponse, ce vers de Dante : Siena mi fe ; disfec
qu’ils ont cloîtré Aurora ? Je citai, en manière de réponse, ce vers de Dante : Siena mi fe ; disfecemmi Maremma… Et je
— Ce que messer Nello de Pietra da Siena fit en 1296 peut être fait, de nos jours, par Antonio Stella-Lucente. — Mais cep
nt… Une lettre apportée par un domestique dévia l’entretien : — C’est de Beppo ! dit Wellseley. Et il lut : Illustre et ho
gneur Aldramino et à la Signora Aurora. Je vous écris sur une feuille de papier que m’a donnée un voyageur, avec un crayon
rs, été pris au dépourvu. Voici tout ce qui est arrivé : Le lendemain de la fête donnée au palais, le seigneur Antonio reç
a Signora Aurora sonna peu après. On lui remit ta lettre. Je suis sûr d’ une chose : c’est qu’Antonio avait décacheté cette
Académie. Il me renvoya au palais. J’y trouvai Antonio ; il m’ordonna de ne pas le quitter. Se méfie-t-il de moi ? Je l’ig
’y trouvai Antonio ; il m’ordonna de ne pas le quitter. Se méfie-t-il de moi ? Je l’ignore. Il me fit descendre des malles
fit descendre des malles. Nous les avons remplies avec les vêtements de la Signora. Il m’a fait, ensuite, écrire à ma fem
de la Signora. Il m’a fait, ensuite, écrire à ma femme : « Informe-la de ton départ, ordonna-t-il, et dis-lui que tu lui i
gnora et Ugo sont arrivés. Ils se sont installés dans un compartiment de première classe, réservé. La Signora avait l’air
vec Antonio, et si vous voulez que la Signora soit libre, un accident de chasse peut facilement arriver. Je vous salue ave
ace, répondis-je. C’est évidemment mieux que rien. Attendons la femme de Beppo. * Quand Aurora se trouva seule dans sa cha
uvrit les fenêtres qui dominaient le parc. Elle apercevait des allées d’ arbres sombres, unis ; en berceau ; des carrefours
sombres, unis ; en berceau ; des carrefours et des ronds-points ornés de statues et de vases de marbre. Une fontaine jaill
; en berceau ; des carrefours et des ronds-points ornés de statues et de vases de marbre. Une fontaine jaillissait au mili
eau ; des carrefours et des ronds-points ornés de statues et de vases de marbre. Une fontaine jaillissait au milieu d’une
 ; puis, c’était la forêt dont la masse enchâssait, comme une monture de bronze, un bras de lac, clair comme une aiguë mar
forêt dont la masse enchâssait, comme une monture de bronze, un bras de lac, clair comme une aiguë marine. Plus loin enco
lines ; des murs entre les taillis ; et le ciel formait un fond bleu, d’ où se détachaient des cyprès et un campanile. Au p
re qu’Aurora avait respiré, souvent, sur la lagune morte, en revenant de Torcello, au coucher du soleil. Les gonds de la p
agune morte, en revenant de Torcello, au coucher du soleil. Les gonds de la porte grincèrent. Aurora se retourna. Antonio
mpe qu’il tenait à la main, ferma la fenêtre, et sortit une enveloppe de sa poche : — Vous n’avez pas voulu écouter la lec
ne enveloppe de sa poche : — Vous n’avez pas voulu écouter la lecture de cette lettre. Vous ne devez pas ignorer ce que co
da plus beau spectacle qu’offrit la fête à laquelle tu as jugé habile de ne pas m’inviter ! Au lieu de parader dans tes sa
els sons donnèrent les vitres, quand je les ai heurtées avec la paume de ma main, pour empêcher leurs lèvres de s’unir ! D
les ai heurtées avec la paume de ma main, pour empêcher leurs lèvres de s’unir ! Demande-leur s’ils oublieront jamais l’a
lèvres de s’unir ! Demande-leur s’ils oublieront jamais l’apparition de ma face contre les vitres, quand il écarta le sto
lle m’apprit qui étaient ces deux musiciens ! Votre peintre a le tort de se promener si souvent, avec eux, la nuit ! Et l’
es Zattere ! Si je t’avais suivie… Je pensais bien qu’après le billet de la Ceschini tu irais chez cet homme…si je t’avais
e t’aurais tuée ! Mais tuer ne venge pas ! J’ai ordonné au domestique de mon père de te suivre. Ah ! ah ! tu ne t’attendai
uée ! Mais tuer ne venge pas ! J’ai ordonné au domestique de mon père de te suivre. Ah ! ah ! tu ne t’attendais pas à lui
! Tu ne retourneras plus à Venise ! Ne compte, ici, sur la complicité de personne, de personne, entends-tu ! Tu ne pourras
rneras plus à Venise ! Ne compte, ici, sur la complicité de personne, de personne, entends-tu ! Tu ne pourras ni écrire, n
et des rêves. * La disparition des Stella-Lucente intrigua la société de Venise. On crut à un caprice d’Antonio et de son
es Stella-Lucente intrigua la société de Venise. On crut à un caprice d’ Antonio et de son père. Mais était-ce admissible ?
ente intrigua la société de Venise. On crut à un caprice d’Antonio et de son père. Mais était-ce admissible ? Quelques dam
ucente, sauf moi. Et j’étais en dehors du soupçon. On prononça le nom de Nina Ceschini. Mais une grippe assez grave ne la
marches que nécessitait la faveur importante qu’elle désirait obtenir de la cour papale : l’annulation de son mariage avec
importante qu’elle désirait obtenir de la cour papale : l’annulation de son mariage avec un homme qui l’avait misérableme
mariage avec un homme qui l’avait misérablement abandonnée ? On parla de Wellseley : je jurai que mon ami était aussi inno
 ; par les Arranguez et les Boursault-Coudray. Nous reçûmes la visite de la femme de Beppo : — Je vais à Mantoue, gémit-el
rranguez et les Boursault-Coudray. Nous reçûmes la visite de la femme de Beppo : — Je vais à Mantoue, gémit-elle. Beppo m’
ses yeux. — C’est Beppo qui t’appelle ? demandai-je. Elle fit « non » de la tête, et éclata en sanglots : — Un grand malhe
e, et éclata en sanglots : — Un grand malheur est arrivé… un accident de chasse… — Ah ! s’écria Wellseley, Antonio est mor
asse… — Ah ! s’écria Wellseley, Antonio est mort ! Elle nous regarda, d’ un air stupide : — C’est mon pauvre Beppo qui est
apprenait, en quelques phrases que Beppo avait été tué par une charge de plomb reçue en pleine poitrine. L’accident avait
eine poitrine. L’accident avait été constaté. Antonio priait la femme de Beppo (son ancienne maîtresse) de venir prendre l
é constaté. Antonio priait la femme de Beppo (son ancienne maîtresse) de venir prendre le corps de son mari. Il spécifiait
la femme de Beppo (son ancienne maîtresse) de venir prendre le corps de son mari. Il spécifiait que les Stella-Lucente fe
i. Il spécifiait que les Stella-Lucente feraient une rente à la veuve de leur ancien serviteur. — L’assassin ! murmura Ald
urora. — Ne craignez-vous pas que ce message ne tombe entre les mains d’ Antonio ? demandai-je, lorsque nous fûmes seuls. —
e. — Vous ne partirez pas, Wellseley ! Vous ne parviendrez pas auprès d’ Aurora ! — Je pars. Je ne risque, somme toute, qu’
Je ne risque, somme toute, qu’un coup de feu de la part d’un garde ou d’ Antonio. — Mon ami, vous n’aurez pas même à courir
ami, vous n’aurez pas même à courir cette chance. Et songez au repos d’ Aurora. Le même soir, Lowsky et Morga, qui étaient
repos d’Aurora. Le même soir, Lowsky et Morga, qui étaient au courant de l’aventure, quittaient Venise pour une destinatio
se pour une destination inconnue. Quatre jours après, Wellseley était de retour. — Ma lettre a été remise, me dit-il. Vous
nt, le soir, à partir de dix heures, élevez, par trois fois, la lampe de notre chambre. Si je dois tenter quoi que ce soit
sez brûler la lampe : si nous ne devons plus compter que sur la pitié de Dieu, après l’avoir élevée, éteignez-la brusqueme
le surlendemain aussi. Et, néanmoins, j’attends une réponse. Au début de la semaine suivante, la veuve de Beppo, qui reven
ins, j’attends une réponse. Au début de la semaine suivante, la veuve de Beppo, qui revenait de Mantoue et avait vu Aurora
nse. Au début de la semaine suivante, la veuve de Beppo, qui revenait de Mantoue et avait vu Aurora, remit à Wellseley un
avait vu Aurora, remit à Wellseley un paquet qui contenait une mèche de cheveux pliée dans un feuillet de livre et où éta
y un paquet qui contenait une mèche de cheveux pliée dans un feuillet de livre et où était griffonnée cette phrase : « Adi
t. Une odeur âcre montait des canaux chauffés par les premiers rayons de l’été. J’eus, cette nuit-là, un cauchemar étrange
ge. Je vis se dessiner un paysage fantasmagorique composé par le dôme de Saint-Marc, les tours de Notre-Dame de Paris, et
paysage fantasmagorique composé par le dôme de Saint-Marc, les tours de Notre-Dame de Paris, et la cathédrale de Cologne.
smagorique composé par le dôme de Saint-Marc, les tours de Notre-Dame de Paris, et la cathédrale de Cologne. Chacun de ces
ôme de Saint-Marc, les tours de Notre-Dame de Paris, et la cathédrale de Cologne. Chacun de ces monuments était séparé par
les tours de Notre-Dame de Paris, et la cathédrale de Cologne. Chacun de ces monuments était séparé par des allées qui éta
tait séparé par des allées qui étaient celles des Cascines et du Bois de Boulogne ; et ces allées étaient coupées, à leur
ondoles voguaient en pleine terre. Elles se mêlaient, dans une espèce de carnaval, et étaient conduites ou gouvernées par
s, tout se fondit dans une lumière verdâtre : et le ciel eut l’aspect d’ une vitre, contre laquelle se colla la face grimaç
eut l’aspect d’une vitre, contre laquelle se colla la face grimaçante de Nina Ceschini ! * Wellseley passa l’été et l’auto
ina Ceschini ! * Wellseley passa l’été et l’automne dans les environs de Mantoue. Ceux qui ont souffert comprendront ce qu
demeura à Venise, soit chez moi, soit aux Zattere, devant le portrait d’ Aurora. Je lui répétais les sottises qui se débita
rait d’Aurora. Je lui répétais les sottises qui se débitaient encore, de temps à autre, au sujet de sa maîtresse. En juin,
aîtresse. En juin, je l’emmenais dans les montagnes ; et, vers la fin de septembre, nous étions, de nouveau, à Venise.   U
enais dans les montagnes ; et, vers la fin de septembre, nous étions, de nouveau, à Venise.   Un soir de novembre, sur le
ers la fin de septembre, nous étions, de nouveau, à Venise.   Un soir de novembre, sur le grand canal… Comme il en avait l
grand canal… Comme il en avait l’habitude, chaque fois qu’il longeait de palais Stella-Lucente, Wellseley leva les yeux. S
je suis fou ? Est-ce que je rêve ! Enea, regardez… Les deux fenêtres de la chambre d’Aurora venaient de s’illuminer. — Ar
Est-ce que je rêve ! Enea, regardez… Les deux fenêtres de la chambre d’ Aurora venaient de s’illuminer. — Arrête ! ordonna
ignit brusquement, et rentra dans la nuit. — Le signal ! Notre signal de Mantoue ! C’est Aurora ! Nous la délivrerons, Ene
couvrait ses joues, et tombait sur sa poitrine. Il n’avait plus l’air d’ un reître, mais d’un patriarche. Dans ses yeux brû
, et tombait sur sa poitrine. Il n’avait plus l’air d’un reître, mais d’ un patriarche. Dans ses yeux brûlait une flamme do
milieu de la nuit, des lumières à une des fenêtres… Il m’interrompit d’ un geste, se dirigea vers la porte, l’entrebâilla,
, inspecta le corridor, écouta, et revint, ensuite, l’index à hauteur de la bouche : — Parlons bas, murmura-t-il, parlons
ex à hauteur de la bouche : — Parlons bas, murmura-t-il, parlons bas. De nouveau, il prêta l’oreille : — Ce n’est rien, di
ai : — Wellseley, John-Arthur Wellseley. Il tressaillit, se rapprocha de moi : — Oui, c’est cela ! C’est ce nom-là qu’elle
yage dans l’humanité. Je suis anéanti par ce voyage à travers le cœur de l’homme ! Ce fut une tempête : le dernier éclair
j’avais laissé mon ami en gondole, à la porte du palais. À la prière d’ Ugo, j’allai chercher John-Arthur. Stella-Lucente
rés ; et, soudain : — N’a-t-on pas marché ? Des pas légers comme ceux d’ un esprit ? Il resta quelques instants, le torse d
Il resta quelques instants, le torse droit, les poings aux accoudoirs de son siège, la face à demi tournée vers la porte.
oudoirs de son siège, la face à demi tournée vers la porte. Une sorte d’ effroi dilatait ses prunelles, et ses lèvres crisp
evé Aurora. Car nous l’avons arrachée à la vie ! J’ai été le complice de cet acte ! Ah ! ce serait trop long à vous racont
ait à Mantoue que ce sentiment s’est révélé ! Antonio était avec elle d’ une cruauté terrible, à tort ou à raison, je ne le
être, s’endormir comme une enfant ; quand j’ai entendu les battements de son cœur devenir plus forts que le fracas du trai
répéta plusieurs fois cette phrase. Il l’achevait avec un petit rire de vieillard. Des larmes tombaient de sa paupière. —
. Il l’achevait avec un petit rire de vieillard. Des larmes tombaient de sa paupière. — Car elle était innocente ! Il étai
! Il était impossible qu’elle fût coupable ! Et il raconta le mariage d’ Aurora et d’Antonio. Il analysa le caractère odieu
mpossible qu’elle fût coupable ! Et il raconta le mariage d’Aurora et d’ Antonio. Il analysa le caractère odieux de son fil
onta le mariage d’Aurora et d’Antonio. Il analysa le caractère odieux de son fils. — Ce caractère était le mien aussi. Un
était le mien aussi. Un sang impérieux n’a jamais permis à notre race de dompter ses désirs. C’est, là-bas, tout dernièrem
pour la première fois. Et, en vérité, peu à peu, ma conduite et celle d’ Antonio me firent horreur ! Je n’osais plus réprim
firent horreur ! Je n’osais plus réprimander mon fils. Depuis la mort de Beppo, il devint le maître ! Quelle fut l’existen
Depuis la mort de Beppo, il devint le maître ! Quelle fut l’existence d’ Aurora : je l’ignore. Je ne voulais plus la voir ;
lus la voir ; parce que la pitié était en moi ! Et je suis resté près d’ eux, pour protéger ma belle-fille des brutalités d
je suis resté près d’eux, pour protéger ma belle-fille des brutalités de mon fils ! Quand elle se promenait dans le jardin
a chambre. Oui, elle ne paraissait pas souffrir. Jamais je n’entendis de scènes. Cela dura jusqu’à la mort d’Antonio. Les
s souffrir. Jamais je n’entendis de scènes. Cela dura jusqu’à la mort d’ Antonio. Les fièvres l’emportèrent. J’ai vécu avec
s pour elle. Ses yeux étaient hagards. Je ne me rappelais plus le son de sa voix. Un de nos vieux serviteurs mourut, elle
s yeux étaient hagards. Je ne me rappelais plus le son de sa voix. Un de nos vieux serviteurs mourut, elle l’apprit, manif
Un de nos vieux serviteurs mourut, elle l’apprit, manifesta le désir de le voir, s’approcha de lui, toucha son front, sa
eurs mourut, elle l’apprit, manifesta le désir de le voir, s’approcha de lui, toucha son front, sa poitrine, comme si elle
eai. « Le parfum des jonquilles, me répondit-elle. Une barque chargée de fleurs vient de passer sous le Rialto ! » Je l’in
! Je la pris dans mes bras, je lui demandai pardon en sanglotant ; et d’ une voix lointaine elle murmura : « Si ce soir une
it, avec la lampe… chut… ! écoutez… Un violon joua la première phrase d’ un andante. Mes yeux rencontrèrent ceux de Wellsel
lon joua la première phrase d’un andante. Mes yeux rencontrèrent ceux de Wellseley. — Venez, dit Stella-Lucente. C’est un
ui joue, un brave garçon. Il est entré à notre service, après la mort d’ Antonio ; et il a gagné ma sympathie par son dévou
r mon bras pour monter jusqu’au second étage. Il entrebâilla la porte de la salle où Wellseley avait peint, jadis, le port
lla la porte de la salle où Wellseley avait peint, jadis, le portrait d’ Aurora. Dans le grand fauteuil, Aurora était assis
heveux défaits, un livre sur les genoux ; et Pietro Morga jouait près d’ elle un nocturne de Chopin. Et Ugo, Wellseley et m
livre sur les genoux ; et Pietro Morga jouait près d’elle un nocturne de Chopin. Et Ugo, Wellseley et moi restâmes, jusqu’
ien simple. En quittant Venise, je me suis installé dans les environs de Mantoue. À la mort d’Antonio, je me suis proposé
t Venise, je me suis installé dans les environs de Mantoue. À la mort d’ Antonio, je me suis proposé comme domestique. J’ai
veille sur la Signora Aurora, et je mets à profit les quelques leçons de violon que m’a données Lowsky. Un timbre électriq
lame, dit Morga. Je m’appelle ici Giovanni… ÉPILOGUE À quelque temps de là, Aurora fut internée par sa famille, qui ne l’
a fut internée par sa famille, qui ne l’aimait guère, dans un hôpital de fous ! Elle mourut, peu après ; et, en apprenant
a. Ugo Stella-Lucente a, aujourd’hui, quatre-vingt-cinq ans, et jouit d’ une parfaite santé. Morga lui sert d’intendant, et
quatre-vingt-cinq ans, et jouit d’une parfaite santé. Morga lui sert d’ intendant, et compose des mélodies. Je le crois he
ue aussi maigre que Paganini. Nous entendrons reparler, quelque jour, de Nina Ceschini, car les esprits organisés pour le
ntôt, une nouvelle histoire. Les Journaux. Quelques pages inédites de François Coppée (Le Matin, 9 février) R. de Bur
s 1914, p. 184-186 [184-185] Le Matin publie quelques pages inédites de François Coppée. Ce sont des notes rédigées au jo
s notes rédigées au jour le jour, sur des feuilles volantes, au cours d’ un voyage en Allemagne en 1873, des notes si lacon
frémir au désastre irréparable que c’eût été pour nous si quelqu’une de ces feuilles volantes avait volé vers la mer : « 
ces feuilles volantes avait volé vers la mer : « Coucher du soleil vu de la passerelle. Lever de la lune ; mer de boue bla
ait volé vers la mer : « Coucher du soleil vu de la passerelle. Lever de la lune ; mer de boue blanchâtre, de crème ; pas
mer : « Coucher du soleil vu de la passerelle. Lever de la lune ; mer de boue blanchâtre, de crème ; pas l’air d’eau. Les
oleil vu de la passerelle. Lever de la lune ; mer de boue blanchâtre, de crème ; pas l’air d’eau. Les phares. Nuit affreus
elle. Lever de la lune ; mer de boue blanchâtre, de crème ; pas l’air d’ eau. Les phares. Nuit affreuse ; le roulis… etc. »
au. Les phares. Nuit affreuse ; le roulis… etc. » Il y en a des pages de cette concision. Mais voici qu’il s’exalte devant
pages de cette concision. Mais voici qu’il s’exalte devant la Madone de Dresde : La galerie de Dresde. La Vierge d’Holbe
n. Mais voici qu’il s’exalte devant la Madone de Dresde : La galerie de Dresde. La Vierge d’Holbein est un chef-d’œuvre d
’exalte devant la Madone de Dresde : La galerie de Dresde. La Vierge d’ Holbein est un chef-d’œuvre de première beauté. To
esde : La galerie de Dresde. La Vierge d’Holbein est un chef-d’œuvre de première beauté. Tout le musée est plein de table
lbein est un chef-d’œuvre de première beauté. Tout le musée est plein de tableaux magnifiques. La Madone de Raphaël est le
re beauté. Tout le musée est plein de tableaux magnifiques. La Madone de Raphaël est le plus sublime tableau que j’aie vu
fiques. La Madone de Raphaël est le plus sublime tableau que j’aie vu de ma vie. Resté longtemps devant, écrasé par l’admi
e que je ne connaissais pas Raphaël jusqu’à présent, et que la Madone de Dresde me l’a révélé. C’est tout bonnement le pre
ture, ni en quelque art que ce soit. Je voudrais tenir là cette brute de Courbet, pour lui dire qu’il n’est qu’un goitreux
euvent faire naître de plus idéal dans la pensée humaine, je l’ai vu, de mes yeux vu, réalisé sur cette toile splendide, d
olumes que les Allemands ont écrits sur la Madone. La France se meurt de trop d’avocats, l’Allemagne périra par les critiq
ue les Allemands ont écrits sur la Madone. La France se meurt de trop d’ avocats, l’Allemagne périra par les critiques. On
Allemagne périra par les critiques. On en a mis partout. Le directeur de théâtre lui-même est un doktor. […] L’Allemagne c
ent la langue russe, qui est, dit-on, le plus difficile des dialectes de l’Europe. Et, en effet, une alliance entre le tsa
un roi de France quelconque serait assez effrayante pour la politique de Berlin. Mais ceci n’est que du rêve. Ces dernièr
; mais ce qu’il faut retenir c’est cet hymne enthousiaste à la Madone de Raphaël, qui n’est peut-être pas de Raphaël ; et
et hymne enthousiaste à la Madone de Raphaël, qui n’est peut-être pas de Raphaël ; et pourtant l’admiration pour cette œuv
ionnée que par le nom du peintre. Musique. Salle Gaveau : Concert de l’Association Chorale Professionnelle de Paris [e
que. Salle Gaveau : Concert de l’Association Chorale Professionnelle de Paris [extrait] Jean Marnold. Tome CVII, numér
1er mars 1914, p. 186-192 [191]. […] M. Paul-Marie Masson, qui vient d’ éditer un premier volume de fort intéressants Chan
[191]. […] M. Paul-Marie Masson, qui vient d’éditer un premier volume de fort intéressants Chants de Carnaval florentins s
son, qui vient d’éditer un premier volume de fort intéressants Chants de Carnaval florentins sous Laurent le magnifique (M
s Laurent le magnifique (Maurice Sénart et Cie), promet des Madrigaux de Gesualdo, prince de Venosa, dont la révélation se
nosa, dont la révélation sera sûrement aussi sensationnelle que celle de l’Orfeo de Monteverdi jadis à la Schola. […] L
II, numéro 402, 16 mars 1914, p. 364-369 [369]. […] Revue historique de la Révolution française et de l’Empire (novembre-
p. 364-369 [369]. […] Revue historique de la Révolution française et de l’Empire (novembre-décembre 1913) : […] Marie-Car
420 [417]. […] M. Bucci évoque avec une singulière vivacité la Kasbah d’ Alger ; un marché étincelle de loques, de burnous 
avec une singulière vivacité la Kasbah d’Alger ; un marché étincelle de loques, de burnous ; des boutiques peintes dans l
ingulière vivacité la Kasbah d’Alger ; un marché étincelle de loques, de burnous ; des boutiques peintes dans la clarté pr
de burnous ; des boutiques peintes dans la clarté prennent des joies d’ émaux autour de l’allure blanche des Mauresques. D
bine, dialoguent sous un beau ciel et derrière elles tout le panorama de la ville blanche se déroule. M. Bucci est un des
le. M. Bucci est un des notateurs les plus prestes et les plus agiles de ce moment ; c’est un nom qu’il faut retenir parmi
précédent. Les cinquante planches en couleurs d’après les aquarelles de l’auteur sont des documents de premier ordre et d
hes en couleurs d’après les aquarelles de l’auteur sont des documents de premier ordre et de plus font connaître que le ta
es documents de premier ordre et de plus font connaître que le talent de l’auteur acquiert d’année en année plus de hardie
er ordre et de plus font connaître que le talent de l’auteur acquiert d’ année en année plus de hardiesse et de conscience.
nt connaître que le talent de l’auteur acquiert d’année en année plus de hardiesse et de conscience. Les auteurs, comme di
le talent de l’auteur acquiert d’année en année plus de hardiesse et de conscience. Les auteurs, comme dit M. Salomon Rei
inach, ont arrangé leur texte avec adresse. C’est bien la description d’ une excursion dans les diverses vallées du Piémont
d’une excursion dans les diverses vallées du Piémont, mais entremêlée de légendes et de chansons recueillies aux meilleure
dans les diverses vallées du Piémont, mais entremêlée de légendes et de chansons recueillies aux meilleures sources. Je r
de chansons recueillies aux meilleures sources. Je regrette l’absence de toute bibliographie, car c’est d’une part compliq
si l’on désire distinguer l’inédit du connu, et d’autre part éliminer de la reconnaissance publique les chercheurs locaux.
doute plus que le nôtre les références et l’exactitude. C’est un tour de force que de donner à si bon compte un volume aus
e le nôtre les références et l’exactitude. C’est un tour de force que de donner à si bon compte un volume aussi beau d’imp
t un tour de force que de donner à si bon compte un volume aussi beau d’ impression et d’illustration. Les Revues. Memen
ce que de donner à si bon compte un volume aussi beau d’impression et d’ illustration. Les Revues. Memento [extrait] C
artistes, la galerie Helbronner, voici quelques toiles ou sculptures d’ un art neuf et hardi. M. Bucci y a accroché d’étin
es toiles ou sculptures d’un art neuf et hardi. M. Bucci y a accroché d’ étincelantes vues d’Algérie et de Sardaigne, d’un
res d’un art neuf et hardi. M. Bucci y a accroché d’étincelantes vues d’ Algérie et de Sardaigne, d’un coloris très vif et
neuf et hardi. M. Bucci y a accroché d’étincelantes vues d’Algérie et de Sardaigne, d’un coloris très vif et très pittores
M. Bucci y a accroché d’étincelantes vues d’Algérie et de Sardaigne, d’ un coloris très vif et très pittoresque, d’une not
d’Algérie et de Sardaigne, d’un coloris très vif et très pittoresque, d’ une notation sommaire et très mouvementée, très pe
e et très mouvementée, très personnelle. M. Bucci est un beau peintre de foule, de grouillements, très évocateur. […] E
mouvementée, très personnelle. M. Bucci est un beau peintre de foule, de grouillements, très évocateur. […] Exposition
e, de grouillements, très évocateur. […] Exposition Buyko (atelier de l’artiste) M. Buyko a convié la critique à ven
uyko a convié la critique à venir voir dans son atelier une trentaine d’ aquarelles et des dessins. Les dessins, études de
telier une trentaine d’aquarelles et des dessins. Les dessins, études de mouvements féminins, aspects de nu, sont agiles.
s et des dessins. Les dessins, études de mouvements féminins, aspects de nu, sont agiles. L’intérêt s’attache surtout à de
f éclat coloré, apparaissent des architectures curieuses, des aspects de villes d’Italie, très pittoresques, palais rouges
loré, apparaissent des architectures curieuses, des aspects de villes d’ Italie, très pittoresques, palais rouges, arcades
de villes d’Italie, très pittoresques, palais rouges, arcades rongées de soleil, aspects de Venise, de Sienne, choisis par
très pittoresques, palais rouges, arcades rongées de soleil, aspects de Venise, de Sienne, choisis parmi ceux qui sont ap
resques, palais rouges, arcades rongées de soleil, aspects de Venise, de Sienne, choisis parmi ceux qui sont appelés à dis
raître dans la modification fatale des cités. Ces palais sont baignés d’ une atmosphère juste et très détaillée sous des ci
sont baignés d’une atmosphère juste et très détaillée sous des ciels d’ une grande beauté. Musées et collections Aug
914, p. 624-630 [628, 629]. Aux États-Unis : nouvelles acquisitions de milliardaires [extrait] Le prix des chefs-d’œ
uvre, depuis ce temps, n’a pas diminué : coup sur coup, quatre œuvres de marque provenant de collections anglaises viennen
s, n’a pas diminué : coup sur coup, quatre œuvres de marque provenant de collections anglaises viennent d’être vendues des
, quatre œuvres de marque provenant de collections anglaises viennent d’ être vendues des prix exorbitants et d’émigrer pou
collections anglaises viennent d’être vendues des prix exorbitants et d’ émigrer pour la plupart en Amérique. M. Widener, d
rix exorbitants et d’émigrer pour la plupart en Amérique. M. Widener, de Philadelphie, qui avait déjà acquis, il y a deux
e Philadelphie, qui avait déjà acquis, il y a deux ans, pour la somme de 2 millions et demi, le Moulin de Rembrandt, vient
quis, il y a deux ans, pour la somme de 2 millions et demi, le Moulin de Rembrandt, vient d’acheter, 3 millions et demi, u
s, pour la somme de 2 millions et demi, le Moulin de Rembrandt, vient d’ acheter, 3 millions et demi, une célèbre Madone de
de Rembrandt, vient d’acheter, 3 millions et demi, une célèbre Madone de Raphaël, celle de la collection de lord Cooper, à
t d’acheter, 3 millions et demi, une célèbre Madone de Raphaël, celle de la collection de lord Cooper, à Panshanger, en An
llions et demi, une célèbre Madone de Raphaël, celle de la collection de lord Cooper, à Panshanger, en Angleterre. Lady De
i en hérita il y a quelques mois, avait offert, en septembre dernier, de céder ce tableau à un musée national anglais pour
ernier, de céder ce tableau à un musée national anglais pour la somme de 1 750 000 francs ;  malheureusement, les efforts
éunir cette somme furent infructueux. […] Aux États-Unis : le legs de M. Benjamin Altman au Musée de New York [extrait]
tueux. […] Aux États-Unis : le legs de M. Benjamin Altman au Musée de New York [extrait] Ce n’est d’ailleurs pas uni
qui pousse les collectionneurs américains à conquérir ainsi au poids de l’or les trésors artistiques de l’Ancien Monde :
américains à conquérir ainsi au poids de l’or les trésors artistiques de l’Ancien Monde : beaucoup d’entre eux, dans un gé
ues de l’Ancien Monde : beaucoup d’entre eux, dans un généreux esprit de patriotisme, entendent créer ainsi un foyer d’art
ans un généreux esprit de patriotisme, entendent créer ainsi un foyer d’ art dont leurs concitoyens profiteront après leur
concitoyens profiteront après leur mort. Tel fut le cas, par exemple, de M. Benjamin Altman, de New York, décédé en octobr
après leur mort. Tel fut le cas, par exemple, de M. Benjamin Altman, de New York, décédé en octobre dernier, et qui a lég
New York, décédé en octobre dernier, et qui a légué en bloc au Musée de New York toute sa collection de tableaux et d’obj
nier, et qui a légué en bloc au Musée de New York toute sa collection de tableaux et d’objets d’art, évaluée 75 millions.
légué en bloc au Musée de New York toute sa collection de tableaux et d’ objets d’art, évaluée 75 millions. La livraison de
bloc au Musée de New York toute sa collection de tableaux et d’objets d’ art, évaluée 75 millions. La livraison de novembre
tion de tableaux et d’objets d’art, évaluée 75 millions. La livraison de novembre 1913 du Bulletin officiel de ce musée a
aluée 75 millions. La livraison de novembre 1913 du Bulletin officiel de ce musée a publié, avec des vues des salles qui r
ues des salles qui renfermaient cette collection et des reproductions de quelques-uns des chefs-d’œuvre qui la composent,
de quelques-uns des chefs-d’œuvre qui la composent, la liste complète de cette princière donation ; elle ne comprend pas m
ste complète de cette princière donation ; elle ne comprend pas moins de 51 peintures, parmi lesquelles des œuvres de Fra 
le ne comprend pas moins de 51 peintures, parmi lesquelles des œuvres de Fra Angelico, Antonello de Messine, Botticelli, G
e Messine, Botticelli, Giorgione, Titien, Mantegna (la Sainte Famille de l’ancienne galerie Weber, vendue il y a deux ans
rie Weber, vendue il y a deux ans 737 500 fr.), […] ; puis, au nombre de 24, des sculptures de Donatello, Mino de Fiesole,
a deux ans 737 500 fr.), […] ; puis, au nombre de 24, des sculptures de Donatello, Mino de Fiesole, Luca della Robbia, Ro
sole, Luca della Robbia, Rossellino, Sansovino, […] ; enfin, quantité d’ objets d’art, parmi lesquels 466 porcelaines chino
a della Robbia, Rossellino, Sansovino, […] ; enfin, quantité d’objets d’ art, parmi lesquels 466 porcelaines chinoises, le
ldo Palazzeschi : L’Incendiario Bien que M. Aldo Palazzeschi soit de mes amis, je dois avouer en public qu’il est, à l
c qu’il est, à l’heure actuelle, notre meilleur poète. Depuis la mort de Giovanni Pascoli — dont les étrangers ignorent pr
ngers ignorent presque tout tandis qu’ils lisent les moindres billets de M. Gabriele d’Annunzio — M. Aldo Palazzeschi est
Palazzeschi est le seul, dans la phalange innombrable des fabricants de vers, qui possède une sensibilité lyrique tout à
sède une sensibilité lyrique tout à fait personnelle qui le distingue de tout le monde. Il est maintenant le poète le plus
est maintenant le poète le plus lu, le plus discuté et le plus imité de la dernière génération. M. Aldo Palazzeschi est j
ans cette ville qui a repris depuis dix ou quinze ans son ancien rôle de centre intellectuel de la péninsule — le 2 févrie
epris depuis dix ou quinze ans son ancien rôle de centre intellectuel de la péninsule — le 2 février 1885. Issu d’une fami
rôle de centre intellectuel de la péninsule — le 2 février 1885. Issu d’ une famille tout à fait bourgeoise et provinciale,
on génie l’a isolé dans son milieu dès son enfance. Pascoli, dans une de ses plus belles pages, affirmait qu’on n’était po
n avait gardé dans la vie le fanciullino (le petit enfant) que chacun de nous porte en naissant dans son cœur. M. Aldo Pal
st encore enfant dans ses goûts les plus simples ; dans le choix même de ses amusements ; dans ses sensations plus sincère
ant normal, sensible et idiot, qu’on nous représente dans les manuels de lecture. Il est l’enfant tout à fait moderne : tr
7) et Poemi (Firenze, 1909). Dans ces livres-là — imprimés sur papier de luxe et à très peu d’exemplaires — il y avait déj
1909). Dans ces livres-là — imprimés sur papier de luxe et à très peu d’ exemplaires — il y avait déjà Palazzeschi tout ent
eau poète venait de naître. Ils furent déconcertés et ils se tirèrent d’ affaire avec les éternelles railleries qui sont d’
et ils se tirèrent d’affaire avec les éternelles railleries qui sont d’ usage dans ces cas-là. Mais le génie de Palazzesch
éternelles railleries qui sont d’usage dans ces cas-là. Mais le génie de Palazzeschi s’affirma bien davantage avec l’lncen
ia, 1910) dont la deuxième édition très augmentée (Milan, 1913) vient d’ être enlevée en quelques mois. Dans cette édition
n nous retrouvons le meilleur des trois premiers recueils : il suffit de lire ce volume pour avoir une idée tout à fait co
il suffit de lire ce volume pour avoir une idée tout à fait complète de la poésie palazzeschiana. Je vais transcrire tout
transcrire tout de suite, pour les fortunés qui lisent l’italien, une de ces premières pièces, dont le charme est intradui
arrestano i volti talora, s’arrestan, più chiari si fanno, vi splende d’ un tratto uno sguardo : due occhi che corron cerca
ra vivi ora smorti appaiono spaiono lenti. Toute la première période de la poésie de Palazzeschi se trouve résumée dans c
morti appaiono spaiono lenti. Toute la première période de la poésie de Palazzeschi se trouve résumée dans ce contrepoint
ode de la poésie de Palazzeschi se trouve résumée dans ce contrepoint de sensibilité blanc et noir et dans cette musicalit
sensibilité blanc et noir et dans cette musicalité qui n’a pas besoin de recourir aux mots sonores et aux rimes rares pour
aux rimes rares pour nous enchanter. Il y a, dans la première partie de l’Incendiario, de tout petits tableaux fantastiqu
our nous enchanter. Il y a, dans la première partie de l’Incendiario, de tout petits tableaux fantastiques qui rappellent
l’eau du fleuve tranquille — se penche, brûlée, une grande branche — d’ un arbre grand dont cette branche seulement est br
ire à son futurisme. Ils affirment, chaque fois qu’ils ont l’occasion de parler de lui, que sa poésie n’est pas du tout fu
futurisme. Ils affirment, chaque fois qu’ils ont l’occasion de parler de lui, que sa poésie n’est pas du tout futuriste. C
la lettre et pas assez l’esprit, ne rencontrent pas dans les volumes de Palazzeschi les automobiles, les aéroplanes, les
ur proclamer qu’il n’est pas futuriste. En réalité, le monde poétique de Palazzeschi ne ressemble en rien au monde de cert
alité, le monde poétique de Palazzeschi ne ressemble en rien au monde de certains poètes futuristes — tels que MM. Marinet
s que MM. Marinetti, Buzzi et Folgore — qui ont tiré leur inspiration de la grande vie mécanique contemporaine. Mais, comm
ière chronique, il ne faut pas envisager le Futurisme comme une école de poésie qui donne des recettes sur la manière de f
risme comme une école de poésie qui donne des recettes sur la manière de faire les vers ou qui impose les sujets et la mat
ouveaux chants. Le Futurisme veut tout simplement délivrer les poètes de certains soucis traditionnels et de leur esprit d
ut simplement délivrer les poètes de certains soucis traditionnels et de leur esprit d’imitation et de répétition. Il ne v
élivrer les poètes de certains soucis traditionnels et de leur esprit d’ imitation et de répétition. Il ne veut pas détruir
tes de certains soucis traditionnels et de leur esprit d’imitation et de répétition. Il ne veut pas détruire le passé — ce
lé tout à l’heure ont voulu reconnaître dans son œuvre les influences de D’Annunzio et de Pascoli. Il leur paraissait incr
tout à l’heure ont voulu reconnaître dans son œuvre les influences de D’ Annunzio et de Pascoli. Il leur paraissait incroya
ut à l’heure ont voulu reconnaître dans son œuvre les influences de D’ Annunzio et de Pascoli. Il leur paraissait incroyable qu’u
ont voulu reconnaître dans son œuvre les influences de D’Annunzio et de Pascoli. Il leur paraissait incroyable qu’un poèt
, d’ailleurs. Il y a peut-être dans Palazzeschi des reflets lointains de ces deux poètes. Je ne les vois pas, mais c’est p
sans danger dans l’atmosphère où les autres respirent. Mais la poésie de l’Incendiario a bien ses caractères à elle, qui l
sie de l’Incendiario a bien ses caractères à elle, qui la distinguent de toute autre poésie italienne et étrangère. Il fau
angère. Il faut ajouter, pour la vérité, que Palazzeschi n’est pas un de ces littérateurs avisés et très au courant qui on
çaise : les autres lui sont absolument fermées. Il n’est pas un poète de culture, mais de nature. Comme tous les vrais poè
s lui sont absolument fermées. Il n’est pas un poète de culture, mais de nature. Comme tous les vrais poètes, il donne une
i, ont évoqué la vie des cloîtres et les sœurs silencieuses habillées de noir et de blanc. Mais les couvents fantastiques
ué la vie des cloîtres et les sœurs silencieuses habillées de noir et de blanc. Mais les couvents fantastiques de Palazzes
cieuses habillées de noir et de blanc. Mais les couvents fantastiques de Palazzeschi et les sœurs et les moines dont il le
s et les moines dont il les peuple n’ont rien à faire avec les images de ses devanciers. Il adore, comme tous les enfants,
ne n’avait songé à le faire avant lui. Il aime, comme tous les poètes de tous les temps, l’eau des fleuves et des bassins 
la fois, forme, comme dans tous les poètes, l’unique et vraie matière de ses poèmes. On ne rencontre chez lui aucun des th
es. On ne rencontre chez lui aucun des thèmes compliqués et solennels de la poésie romantique ; sa langue n’est pas excess
excessivement fastueuse, et ses images, bien que fraîches, n’ont rien d’ imprévu. Palazzeschi a démontré, dans un pays rava
n’ont rien d’imprévu. Palazzeschi a démontré, dans un pays ravagé par d’ Annunzio et ses disciples, qu’on peut être un gran
ont rien d’imprévu. Palazzeschi a démontré, dans un pays ravagé par d’ Annunzio et ses disciples, qu’on peut être un grand poète
ciples, qu’on peut être un grand poète sans épuiser les dictionnaires de l’ancienne langue et les manuels d’histoire, de m
te sans épuiser les dictionnaires de l’ancienne langue et les manuels d’ histoire, de mythologie et d’archéologie. Il crach
ser les dictionnaires de l’ancienne langue et les manuels d’histoire, de mythologie et d’archéologie. Il crache volontiers
ires de l’ancienne langue et les manuels d’histoire, de mythologie et d’ archéologie. Il crache volontiers sur la rhétoriqu
ie et d’archéologie. Il crache volontiers sur la rhétorique, divinité de la Poésie, l’Incendiario se clôt avec une canzone
qui est devenue célèbre chez nous. Elle est composée en grande partie de syllabes et de sons qui ne signifient absolument
célèbre chez nous. Elle est composée en grande partie de syllabes et de sons qui ne signifient absolument rien. « Ce sont
i Perelà (Milano, Edizioni di Poesia, 1911). Il ne me reste pas assez de place pour donner une idée de ce livre qui est sa
Poesia, 1911). Il ne me reste pas assez de place pour donner une idée de ce livre qui est sans doute le roman le plus fant
asque et extraordinaire qu’on ait publié dans notre langue. Il s’agit d’ un homme de fumée (« léger, très léger ») qui tomb
traordinaire qu’on ait publié dans notre langue. Il s’agit d’un homme de fumée (« léger, très léger ») qui tombe dans une
ns une capitale et qui se trouve mêlé, contre sa volonté, à une série d’ aventures drôles et inexplicables. Tout le monde v
tures les plus secrètes : le peuple veut le forcer à composer un code de lois nouvelles. À la fin, on le jette dans une pr
e lois nouvelles. À la fin, on le jette dans une prison, mais l’homme de fumée s’échappe dans le ciel comme un petit nuage
mpris qu’il était « leggero leggero leggero leggero ». Cette histoire de Perelà rappelle dans une étrange manière l’histoi
Cette histoire de Perelà rappelle dans une étrange manière l’histoire de tous les poètes — et celle de Aldo Palazzeschi lu
lle dans une étrange manière l’histoire de tous les poètes — et celle de Aldo Palazzeschi lui-même. Échos. Raphaël et
CVIII, numéro 403, 1er avril 1914, p. 661-672 [666-667] Nous recevons de M. Auguste Marguillier la lettre suivante. Paris
oulez-vous me permettre une simple observation intéressant l’histoire de l’art au sujet des réflexions suggérées à M. R. d
, dans le Mercure de France du 1er mars (p. 185), par les dithyrambes de Coppée en l’honneur de la Madone de saint Sixte d
ance du 1er mars (p. 185), par les dithyrambes de Coppée en l’honneur de la Madone de saint Sixte du musée de Dresde : « C
ars (p. 185), par les dithyrambes de Coppée en l’honneur de la Madone de saint Sixte du musée de Dresde : « Ce qu’il faut
thyrambes de Coppée en l’honneur de la Madone de saint Sixte du musée de Dresde : « Ce qu’il faut retenir, c’est cet hymne
e : « Ce qu’il faut retenir, c’est cet hymne-enthousiaste à la Madone de Raphaël, qui n’est peut-être pas de Raphaël ; et
et hymne-enthousiaste à la Madone de Raphaël, qui n’est peut-être pas de Raphaël ; et pourtant l’admiration pour cette œuv
-il ainsi ? François Coppée n’eut certes pas le sens critique aiguisé d’ un Huysmans ; pourtant aucun de ceux qui sont allé
ut certes pas le sens critique aiguisé d’un Huysmans ; pourtant aucun de ceux qui sont allés à Dresde ne songera à s’étonn
pourtant aucun de ceux qui sont allés à Dresde ne songera à s’étonner de l’émerveillement du poète devant un tableau qui e
te devant un tableau qui est un des plus incontestables chefs-d’œuvre de Raphaël et un des sommets de la peinture. Coppée,
un des plus incontestables chefs-d’œuvre de Raphaël et un des sommets de la peinture. Coppée, en le qualifiant d’« œuvre t
de Raphaël et un des sommets de la peinture. Coppée, en le qualifiant d’ « œuvre totale, absolue, éternelle », se trouve d’
t admirer en toute confiance : comment peut-on déclarer que la Vierge de saint Sixte « n’est peut-être pas de Raphaël » ?
t peut-on déclarer que la Vierge de saint Sixte « n’est peut-être pas de Raphaël » ? Peu de toiles ont une histoire plus n
ette et plus certaine. Mais sans doute ne faut-il pas prendre au pied de la lettre la réflexion de M. de Bury et ne doit-o
s sans doute ne faut-il pas prendre au pied de la lettre la réflexion de M. de Bury et ne doit-on y voir qu’un argument in
e erronée trouve crédit près de quelques-uns que j’ai pris la liberté de vous adresser ces lignes. Veuillez agréer, mon ch
adresser ces lignes. Veuillez agréer, mon cher Directeur, l’assurance de mes dévoués sentiments. A. MARGUILLIER. Tome
arles Merki. Tome CVIII, numéro 404, 16 avril 1914, p. 829-834 [833] De M. Christian Beck, voici encore le deuxième volum
. 829-834 [833] De M. Christian Beck, voici encore le deuxième volume d’ une anthologie déjà signalée3 ; c’est Rome et l’It
Grands écrivains et les Voyageurs célèbres, — c’est-à-dire une salade de noms, des bribes, — certaines citations n’ont que
uités, ses églises, et nous retrouvons à ce propos les noms familiers de Goethe, Chateaubriand, Stendhal ; le président de
les noms familiers de Goethe, Chateaubriand, Stendhal ; le président de Brosses, — s’extasiant sur le Dôme de Saint-Pierr
briand, Stendhal ; le président de Brosses, — s’extasiant sur le Dôme de Saint-Pierre et les fontaines de la ville ; Monta
e Brosses, — s’extasiant sur le Dôme de Saint-Pierre et les fontaines de la ville ; Montaigne, Voltaire, — qui vient nous
usset, Émile Zola et Henri de Régnier. — Il y a une très belle lettre de Chateaubriand sur la Campagne de Rome ; l’Éruptio
nier. — Il y a une très belle lettre de Chateaubriand sur la Campagne de Rome ; l’Éruption du Vésuve en l’an 79, racontée
Vésuve en l’an 79, racontée par Pline le Jeune ; des notes précieuses de M. A. Dantier sur le monastère fortifié du Mont-C
er sur le monastère fortifié du Mont-Cassin ; des pages intéressantes d’ un M. Gorani sur les Lazzaroni de Naples ; de l’or
des pages intéressantes d’un M. Gorani sur les Lazzaroni de Naples ; de l’orientaliste Fr. Lenormant sur Pæstum, le lac d
zaroni de Naples ; de l’orientaliste Fr. Lenormant sur Pæstum, le lac de Tarente ; le site du temple de Sélinonte par le c
liste Fr. Lenormant sur Pæstum, le lac de Tarente ; le site du temple de Sélinonte par le comte de Forbin, etc… En somme l
temple de Sélinonte par le comte de Forbin, etc… En somme le travail de M. Ch. Beck ne dispensera pas les amateurs de lir
tc… En somme le travail de M. Ch. Beck ne dispensera pas les amateurs de lire les écrivains qu’il cite, mais pourra les ai
[…] « Quinze jours à Venise », par M. André Maurel. […] Chronique de Bruxelles. Une conférence de M. Eugène Montfort
», par M. André Maurel. […] Chronique de Bruxelles. Une conférence de M. Eugène Montfort Georges Eekhoud. Tome CVIII
numéro 404, 16 avril 1914, p. 858-861 [861] Nous avons eu le plaisir d’ assister, le mois dernier, à une très intéressante
ie que M. Eugène Montfort fit à la Maison du Peuple, sur la « Chanson de Naples ». Le directeur des Marges qui connaît Nap
nne, à preuve son dernier roman, les Noces Folles, et ses impressions de voyage, De Cadix à Messine, nous a évoqué sa vill
ve son dernier roman, les Noces Folles, et ses impressions de voyage, De Cadix à Messine, nous a évoqué sa ville favorite
e CVIII, numéro 404, 16 avril 1914, p. 861-865 [864, 864-865]. Mort de Paul Heyse [extrait] […] L’idéalisme de Paul H
865 [864, 864-865]. Mort de Paul Heyse [extrait] […] L’idéalisme de Paul Heyse s’est affirmé surtout dans des récits
Paul Heyse s’est affirmé surtout dans des récits en vers. La Fiancée de Chypre et Thécla, poème en neuf chants, sont écri
sont écrits le premier en octaves, le second en hexamètres. Le sujet de la Fiancée (1856) est emprunté à Boccace. Thécla
artyre condamnée à être brûlée vive, et sauvée à la fin par une sorte de miracle : un orage éteint le bûcher et le prêtre
engoncée où se complaît le poète ne parvient pas à égaler l’élégance de la stance italienne. Tout cela est bien oublié au
nsacre son premier article au cardinal Rampolla del Tindaro. L’auteur de l’article nécrologique, le baron de Cramer-Klett,
baron de Cramer-Klett, qui a intimement connu l’illustre représentant de la politique de Léon XIII, donne sur sa vie de no
Klett, qui a intimement connu l’illustre représentant de la politique de Léon XIII, donne sur sa vie de nombreux détails i
’illustre représentant de la politique de Léon XIII, donne sur sa vie de nombreux détails inédits. Un beau portrait du car
vie de nombreux détails inédits. Un beau portrait du cardinal, œuvre de Philippe Laszlo, accompagne ces pages. […] T
Tome CIX, numéro 405, 1er mai 1914 Littérature. Stendhal : Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1 vol. in-8°, C
numéro 405, 1er mai 1914 Littérature. Stendhal : Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1 vol. in-8°, Champion
1er mai 1914 Littérature. Stendhal : Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase, 1 vol. in-8°, Champion Jean de Gourm
14, p. 149-153 [149-152]. Voici le second volume des œuvres complètes de Stendhal : Vie de Haydn, de Mozart et de Métastas
9-152]. Voici le second volume des œuvres complètes de Stendhal : Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase. Pour cette réim
ici le second volume des œuvres complètes de Stendhal : Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase. Pour cette réimpression é
volume des œuvres complètes de Stendhal : Vie de Haydn, de Mozart et de Métastase. Pour cette réimpression érudite et lux
ain Rolland a écrit une préface où il met en valeur ce qu’il y a déjà d’ original dans ce premier ouvrage de Stendhal, dans
il met en valeur ce qu’il y a déjà d’original dans ce premier ouvrage de Stendhal, dans ce livre qui n’est souvent qu’une
traduction. Mais il nous expliquera d’abord pourquoi ce premier livre d’ un romancier est une étude musicale. Ses confessio
ude musicale. Ses confessions, dit-il, nous livrent un être accablé «  d’ une sensibilité trop vive, d’affections écrasantes
, dit-il, nous livrent un être accablé « d’une sensibilité trop vive, d’ affections écrasantes et disproportionnées, d’enth
sensibilité trop vive, d’affections écrasantes et disproportionnées, d’ enthousiasmes excessifs » — « un perpétuel rêveur
excessifs » — « un perpétuel rêveur dont l’état habituel a été celui d’ amant malheureux », et qui s’y est complu, un adol
eillir : « À la grâce près, écrit Stendhal dans un passage du Journal d’ Italie, j’étais, à Milan, dans la position de Chér
ns un passage du Journal d’Italie, j’étais, à Milan, dans la position de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’é
’Italie, j’étais, à Milan, dans la position de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’élans d’amour et de mélanco
tais, à Milan, dans la position de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’élans d’amour et de mélancolie que j’ai
an, dans la position de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’ élans d’amour et de mélancolie que j’ai passés en
la position de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’élans d’ amour et de mélancolie que j’ai passés en Italie s
n de Chérubin… Les deux ans de soupirs, de larmes, d’élans d’amour et de mélancolie que j’ai passés en Italie sans femmes,
que j’ai passés en Italie sans femmes, sous ce climat, à cette époque de la vie, et sans préjugés, m’ont probablement donn
, et sans préjugés, m’ont probablement donné cette source inépuisable de sensibilité… » Ce tempérament sentimental et sens
 Romain Rolland, prédisposait Stendhal à goûter la musique. Il suffit d’ une passion satisfaite pour que le pouvoir de la m
er la musique. Il suffit d’une passion satisfaite pour que le pouvoir de la musique se volatilise. Il aime Angela, il est
poésie : il est comme l’éternité dans l’instant ; il n’a point besoin de se souvenir. « La bonne musique, écrit encore Ste
t donc, conclut sur ce point M. Romain Rolland, à son « état habituel d’ amant malheureux » que Stendhal a dit son besoin d
on « état habituel d’amant malheureux » que Stendhal a dit son besoin de la musique et son adoration reconnaissante pour e
ans doute parce que la musique recréait, en son âme tourmentée l’état de légèreté et de joie de l’amour heureux. Était-ce
que la musique recréait, en son âme tourmentée l’état de légèreté et de joie de l’amour heureux. Était-ce chez Stendhal u
musique recréait, en son âme tourmentée l’état de légèreté et de joie de l’amour heureux. Était-ce chez Stendhal une sorte
èreté et de joie de l’amour heureux. Était-ce chez Stendhal une sorte de bovarysme, il se crut, toute sa vie, un musicien
ont tourné vers la littérature » : « Le hasard, écrit-il dans la Vie de Henri Brulard, a fait que j’ai cherché à noter le
ans la Vie de Henri Brulard, a fait que j’ai cherché à noter les sons de mon âme par des pages imprimées. La paresse et le
les sons de mon âme par des pages imprimées. La paresse et le manque d’ occasion d’apprendre le physique, le bête de la mu
e mon âme par des pages imprimées. La paresse et le manque d’occasion d’ apprendre le physique, le bête de la musique, à sa
. La paresse et le manque d’occasion d’apprendre le physique, le bête de la musique, à savoir jouer du piano et noter des
s souple que la littérature et même que la poésie pour noter les sons de l’âme ; mais toute l’œuvre, toute l’âme stendhali
âme stendhalienne ne serait pas traduisible en musique, et j’ai envie d’ écrire : il était trop intelligent pour être exclu
être exclusivement musicien. Mais, continue M. Romain Rolland, la vie de Haydn a donné lieu à une longue controverse. On s
longue controverse. On sait que Stendhal s’est servi, pour l’écrire, d’ un ouvrage de Giuseppe Carpani : Le Haydine, ovver
overse. On sait que Stendhal s’est servi, pour l’écrire, d’un ouvrage de Giuseppe Carpani : Le Haydine, ovvero lettere… pa
eulement n’en tient aucun compte, mais il accuse hardiment le Carpani de plagiat.« Ses réponses ou celles de ses amis daub
is il accuse hardiment le Carpani de plagiat.« Ses réponses ou celles de ses amis daubent sur le plaignant ; et depuis, le
à Carpani quelques renseignements historiques, outrepassé les droits d’ un écrivain consciencieux… » Après avoir refait s
avoir refait sérieusement l’enquête et comparé les Haydine et la vie de Haydn, M. Romain Rolland écrit : « Quoi qu’il en
à cette constatation, accablante pour lui, que plus des trois quarts de son livre avaient été pillés dans Carpani. Le mal
t été pillés dans Carpani. Le malheureux Carpani avait toutes raisons de répliquer à Bombet qu’en premier lieu son livre n
298, 200 avaient été reprises par Bombet. Il ne s’agit pas seulement de quelques faits empruntés. Stendhal a pris à Carpa
à Carpani et dont il s’est fait le héros. » On comprend l’indignation de ce pauvre Carpani qui, dans sa première lettre au
exandre-César Bombet, s’écrie : que me laissez-vous à moi pour ma vie de Haydn ? Rien. Vous vous appropriez mes conversati
e qui est beau, c’est ce qui plaît… » etc., sont copiés dans le livre de Carpani. L’explication, M. Romain Rolland nous la
ard en 1841 ou 1842. Il ne voulait publier qu’une traduction du livre de Carpani ; ce fut Didot. son éditeur, qui lui obje
arpani ; ce fut Didot. son éditeur, qui lui objecta qu’une traduction de l’italien ne trouverait pas de lecteur. C’est alo
eur, qui lui objecta qu’une traduction de l’italien ne trouverait pas de lecteur. C’est alors que Stendhal intercala quelq
sé ce qui appartient à Stendhal dans cette traduction : les « nuances de critique ou d’admiration personnelles » qui vienn
tient à Stendhal dans cette traduction : les « nuances de critique ou d’ admiration personnelles » qui viennent corriger, s
e ou d’admiration personnelles » qui viennent corriger, selon le goût de Bombet, les jugements de Carpani. C’est ainsi qu’
elles » qui viennent corriger, selon le goût de Bombet, les jugements de Carpani. C’est ainsi qu’il introduit « à tout pro
insi qu’il introduit « à tout propos et même hors de propos » l’éloge de Cimarosa, de Shakespeare, du Corrège, de Louis Ca
troduit « à tout propos et même hors de propos » l’éloge de Cimarosa, de Shakespeare, du Corrège, de Louis Carrache, de Ca
ême hors de propos » l’éloge de Cimarosa, de Shakespeare, du Corrège, de Louis Carrache, de Canova, etc… Lorsqu’il rencont
» l’éloge de Cimarosa, de Shakespeare, du Corrège, de Louis Carrache, de Canova, etc… Lorsqu’il rencontre chez Carpani un
s Carrache, de Canova, etc… Lorsqu’il rencontre chez Carpani un éloge de Gluck, il l’atténue ou le supprime, car « il n’as
nue ou le supprime, car « il n’assiste pas sans peine à tout un opéra de Gluck ». Il dira encore, dix ans plus tard, que l
éra de Gluck ». Il dira encore, dix ans plus tard, que la déclamation de Gluck « est la plus triste chose du monde ». Il t
ation de Gluck « est la plus triste chose du monde ». Il traite l’art de Rameau de barbare, malgré qu’il ait pillé la musi
luck « est la plus triste chose du monde ». Il traite l’art de Rameau de barbare, malgré qu’il ait pillé la musique italie
Rossini, c’est que cette musique est associée chez lui à ses émotions de jeunesse et d’amour. Et, ce qu’il faut retenir de
que cette musique est associée chez lui à ses émotions de jeunesse et d’ amour. Et, ce qu’il faut retenir de toutes les idé
lui à ses émotions de jeunesse et d’amour. Et, ce qu’il faut retenir de toutes les idées recueillies dans ce volume, qui
faut retenir de toutes les idées recueillies dans ce volume, qui sont de Stendhal ou que Stendhal a faites siennes, c’est
ndhal a faites siennes, c’est que l’élément essentiel à la possession d’ une œuvre d’art est l’amour, qui est la clef de la
entiel à la possession d’une œuvre d’art est l’amour, qui est la clef de la connaissance même. Par cette constatation, M. 
[168-169]. M. Bozzano a formé un recueil très curieux et très copieux de Phénomènes prémonitoires. Par phénomène prémonito
par la Société des Recherches psychiques : « préannonce supernormale d’ un événement futur quelconque ». Les phénomènes pr
mènes prémonitoires comprennent les phénomènes désignés sous les noms de pressentiment avertissement, prédiction, divinati
es a classés en trois catégories. Dans la première, il étudie les cas d’ auto-prémonition de maladie ou de mort ; dans la d
is catégories. Dans la première, il étudie les cas d’auto-prémonition de maladie ou de mort ; dans la deuxième, les prémon
Dans la première, il étudie les cas d’auto-prémonition de maladie ou de mort ; dans la deuxième, les prémonitions de mala
rémonition de maladie ou de mort ; dans la deuxième, les prémonitions de maladie ou de mort « regardant des tierces person
maladie ou de mort ; dans la deuxième, les prémonitions de maladie ou de mort « regardant des tierces personnes » ; dans l
gardant des tierces personnes » ; dans la troisième, les prémonitions d’ événements divers. Après avoir discuté les diverse
discuté les diverses hypothèses qu’on a proposées pour l’explication de ces phénomènes, l’auteur conclut en faveur de l’h
e, qui lui paraît la plus commode et la plus vraisemblable. L’ouvrage de M. Bozzano est le premier travail important qui a
ion du concept pangermaniste, ni l’Autriche-Hongrie, malgré son désir de revanche balkanique. C’est l’Italie. Lisez les di
lkanique. C’est l’Italie. Lisez les discours prononcés par les hommes d’ État dirigeants et responsables de la Péninsule à
s discours prononcés par les hommes d’État dirigeants et responsables de la Péninsule à Montecitorio. Comparez-les aux dis
a dix ans : vous conclurez que la mentalité du pays, ou tout au moins de la classe qui mène les affaires, s’est transformé
transformée. On avait connu, vers 1904 et 1905, une Italie soucieuse de travailler en paix, d’éviter les conflits et les
connu, vers 1904 et 1905, une Italie soucieuse de travailler en paix, d’ éviter les conflits et les aventures, d’équilibrer
cieuse de travailler en paix, d’éviter les conflits et les aventures, d’ équilibrer son budget. La déception désastreuse d’
s et les aventures, d’équilibrer son budget. La déception désastreuse d’ Abyssinie (Ambalagi, Adoua, etc.) lui avait imposé
alement dans les différends qui pouvaient surgir. Elle faisait preuve de prudence, de pondération et résistait aux excitat
les différends qui pouvaient surgir. Elle faisait preuve de prudence, de pondération et résistait aux excitations malsaine
aines que les esprits belliqueux, là-bas comme partout, s’efforçaient de propager. Or, aujourd’hui, non seulement elle a c
mais encore elle élargit sans cesse son action dans le monde et pose de graves problèmes devant les grandes puissances. D
son habileté traditionnelles. La question du Dodécanèse, c’est-à-dire de sa mainmise temporaire, provisoire, sur 12 îles d
nèse, c’est-à-dire de sa mainmise temporaire, provisoire, sur 12 îles de la mer Égée, s’éternise fâcheusement. Elle a méco
fâcheusement. Elle a mécontenté la Grèce, mais aussi plusieurs États de premier rang. Elle entend paralyser l’essor légit
usieurs États de premier rang. Elle entend paralyser l’essor légitime de l’Hellénisme jusque dans des régions qui, de tout
ralyser l’essor légitime de l’Hellénisme jusque dans des régions qui, de toute mémoire, ont été dévolues à l’influence, à
elle se rencontre avec la France et avec l’Angleterre. Son programme d’ expansion, qui s’inspire de la plus pure doctrine
France et avec l’Angleterre. Son programme d’expansion, qui s’inspire de la plus pure doctrine impérialiste, s’est dévelop
me une stupeur, parce que l’Italie n’avait jamais manifesté jusque-là de telles velléités expansionnistes. Celles-ci se ra
jusque-là de telles velléités expansionnistes. Celles-ci se ramènent de toute évidence au développement capitaliste, qui
emps dans la péninsule ; elles sont la conséquence directe et logique d’ un essor industriel et commercial qui a frappé tou
ans le cabinet Salandra, disait fièrement (il parlait pour la Chambre de Montecitorio et aussi pour le monde) : « Notre ef
norer. » L’Italie victorieuse a dressé, devant l’Europe, la question de la Méditerranée Orientale. Elle y revendique dès
lle affirme sa volonté, afin que la Grèce, qui va détenir les groupes de l’Archipel, et qui compte sur le concours moral d
ue ce rajeunissement du problème méditerranéen, qui réserve peut-être de grosses surprises, se lie étroitement à la crise
utôt surexcité qu’apaisé les visées impérialistes, que le scepticisme de M. Giolitti avait favorisées durant l’entreprise
même que le panslavisme russe trouve son tempérament dans les menaces de révolution intérieure, dans la poussée prolétarie
issement du budget. Le cabinet a déjà dû renoncer à accroître l’armée de 120 000 hommes, selon la formule de l’état-major,
à dû renoncer à accroître l’armée de 120 000 hommes, selon la formule de l’état-major, et il s’est engagé à pratiquer de s
mes, selon la formule de l’état-major, et il s’est engagé à pratiquer de strictes économies : les difficultés financières
conomies : les difficultés financières qui pèsent sur lui se chargent de lui rappeler sa promesse. Ici aussi se révèle le
Sculpture vénitienne, M. Pierre de Bouchaud, auquel nous devons déjà de très bonnes études sur l’Italie, a présenté un re
très bonnes études sur l’Italie, a présenté un remarquable historique de l’Art et des artistes qui travaillèrent à Venise,
l’Art et des artistes qui travaillèrent à Venise, depuis les origines de la ville jusqu’à l’effondrement des xviie et xvi
jusqu’à l’effondrement des xviie et xviiie  siècles. — La fondation de Venise, on le sait, ne remonte guère qu’au ixe  s
ise, on le sait, ne remonte guère qu’au ixe  siècle et à l’expédition de Pépin dans la péninsule (810). Au moment du sac d
et à l’expédition de Pépin dans la péninsule (810). Au moment du sac d’ Alexandrie par le Soudan d’Égypte, on apporta dans
ie par le Soudan d’Égypte, on apporta dans la cité des doges le corps de saint Marc auquel fut dédiée la première basiliqu
rc auquel fut dédiée la première basilique, et qui resta le palladium de Venise. — Je ne puis suivre M. P. de Bouchaud dan
la ville. Il a étudié la statuaire italienne au cours du Moyen-Âge et de la Renaissance ; discuté les attributions et l’or
ien que la personnalité des artistes. Son livre est surtout une étude d’ art, — non seulement à Venise, mais dans nombre de
t surtout une étude d’art, — non seulement à Venise, mais dans nombre de villes italiennes ou des possessions de la Républ
nt à Venise, mais dans nombre de villes italiennes ou des possessions de la République, On le lira avec intérêt, et il est
s les illustrations autre chose que des tombeaux, — alors qu’il parle de nombreuses œuvres de valeur, d’un caractère tout
utre chose que des tombeaux, — alors qu’il parle de nombreuses œuvres de valeur, d’un caractère tout différent, — l’illust
que des tombeaux, — alors qu’il parle de nombreuses œuvres de valeur, d’ un caractère tout différent, — l’illustration ains
caractère tout différent, — l’illustration ainsi spécialisée risquant de dérouter l’amateur, toujours un brin superficiel,
outer l’amateur, toujours un brin superficiel, et semblant trop faire de l’ouvrage le catalogue d’une nécropole. Musiqu
un brin superficiel, et semblant trop faire de l’ouvrage le catalogue d’ une nécropole. Musique. Théâtre des Champs-Ély
le. Musique. Théâtre des Champs-Élysées : Saison anglo-américaine de Grand Opéra : l’Amore dei tre Re, poème de M. Sem
 : Saison anglo-américaine de Grand Opéra : l’Amore dei tre Re, poème de M. Sem Benelli, musique de M. Italo Montemezzi
de Grand Opéra : l’Amore dei tre Re, poème de M. Sem Benelli, musique de M. Italo Montemezzi Jean Marnold. Tome CIX, nu
05 [401-402]. L’Amore dei tre Re tranche singulièrement sur l’acabit de ce que nous sommes accoutumés depuis trop longtem
bit de ce que nous sommes accoutumés depuis trop longtemps à recevoir d’ au-delà des Alpes. Le drame lui-même, pas plus que
à des Alpes. Le drame lui-même, pas plus que la musique, n’offre rien de commun avec la grossièreté niaise ou inepte « du
avec la grossièreté niaise ou inepte « du vérisme » qui nous est venu d’ Italie et qui ne lui vint pas des cieux. Pour auta
talie et qui ne lui vint pas des cieux. Pour autant que mon ignorance de la langue italienne m’en permit de comprendre ave
eux. Pour autant que mon ignorance de la langue italienne m’en permit de comprendre avec le secours du programme, c’est un
en permit de comprendre avec le secours du programme, c’est une sorte de tragédie moyenâgeuse où il semble que se nouent e
ction simple et toute psychologique évoquerait volontiers le souvenir de Tristan, et l’influence wagnérienne n’est pas moi
au succès salonesque, dont nous ont écœurés les plus fameux confrères de M. Montemezzi, et peut-être bien serait-ce pour c
t particulière à nos voisins ultramontains. Le vocabulaire harmonique de M. Montemezzi retarde d’un bon demi-siècle et sa
ins ultramontains. Le vocabulaire harmonique de M. Montemezzi retarde d’ un bon demi-siècle et sa polyphonie coulante affic
e d’un bon demi-siècle et sa polyphonie coulante affiche une clémence de tout repos. Cette partition est évidemment loin d
fiche une clémence de tout repos. Cette partition est évidemment loin d’ être un chef-d’œuvre. Mais c’est une œuvre sincère
-d’œuvre. Mais c’est une œuvre sincère, dénotant un effort sérieux et de nobles aspirations, ne trahissant en nul endroit
x et de nobles aspirations, ne trahissant en nul endroit la recherche de l’effet brutal, poisseux ou mièvre ; cas si rare
aiment, parfait. Le spectacle, décors, lumières et mise en scène, fut d’ une qualité artistique à quoi on ne s’attendait pe
erait plutôt, au contraire, que nous ayons maintes choses à apprendre de nos hôtes passagers. Il semble, d’une façon génér
s ayons maintes choses à apprendre de nos hôtes passagers. Il semble, d’ une façon générale, que les artistes lyriques étra
façon générale, que les artistes lyriques étrangers jouent avec plus de naturel que les nôtres. Il nous fallut le reconna
dounof à l’Opéra ; les chanteurs italiens et, bientôt, allemands vont de nouveau nous en convaincre. Il sera assurément du
de nouveau nous en convaincre. Il sera assurément du plus vif intérêt de voir et ouïr ainsi, sans la gêne et le déchet des
ersinger von Nürnberg, Tristan und Isolde et Parsifal. La composition de la troupe de M. Henry Russel nous garantit l’auba
Nürnberg, Tristan und Isolde et Parsifal. La composition de la troupe de M. Henry Russel nous garantit l’aubaine d’entendr
a composition de la troupe de M. Henry Russel nous garantit l’aubaine d’ entendre enfin « chanter » il Barbiere, Don Giovan
e soit guère en faveur de nos scènes subventionnées. Art. Le Salon de la Société Nationale [extraits] Gustave Kahn.
1914, p. 405-414 [406-407, 411, 413]. […] J.-F. Raffaëlli a rapporté de Venise des notes de la plus curieuse intensité. C
06-407, 411, 413]. […] J.-F. Raffaëlli a rapporté de Venise des notes de la plus curieuse intensité. C’est une Venise d’hi
é de Venise des notes de la plus curieuse intensité. C’est une Venise d’ hiver, c’est une Venise cherchée dans ses coins po
cherchée dans ses coins populeux, dans ses foules, dans les ensembles de ses architectures, loin des endroits banalisés. L
e ses architectures, loin des endroits banalisés. L’eau est admirable de densité bleu sombre ; sur les maisons, près du ca
vivante et pittoresque sous un ciel admirable. […] Parmi les peintres de ville, M. Abel-Truchet avec sa Venise en fête. La
M. de Monard et Mlle Zamboni ont tous les deux travaillé à la gloire de l’aviation, cette dernière avec une fougue heureu
tion, cette dernière avec une fougue heureuse, M. de Monard avec plus de maîtrise. […] Lettres anglaises Henry-D. Dav
W. K. McClure : Italy in North Africa, 10/6, Constable La mainmise de l’Italie sur la Tripolitaine ne s’est pas faite s
charnée. Naturellement, la presse envoya, sur le lieu des opérations, de nombreux correspondants de guerre ; The Times y d
presse envoya, sur le lieu des opérations, de nombreux correspondants de guerre ; The Times y délégua Mr W. K. McClure, qu
. McClure, qui a rassemblé, dans un intéressant volume, un historique de la guerre. Il arriva à Tripoli le 19 novembre 191
plété ses propres observations en puisant dans les rapports officiels de l’état-major et en utilisant ce que lui racontère
’état-major et en utilisant ce que lui racontèrent des témoins dignes de foi. Son livre, accompagné de bonnes cartes et de
que lui racontèrent des témoins dignes de foi. Son livre, accompagné de bonnes cartes et de nombreuses illustrations, for
des témoins dignes de foi. Son livre, accompagné de bonnes cartes et de nombreuses illustrations, forme un document préci
nt, qui tient la chaire des langues romanes à Harvard, aura l’honneur d’ avoir produit la première édition annotée sur le t
neur d’avoir produit la première édition annotée sur le texte italien de la Divina Commedia, qui aura paru en Amérique. Bi
une origine française, et cet ouvrage est dû sans doute à une réunion de talents français et américains. Longfellow et Nor
ar l’unification et la transformation des chaires et par l’adaptation de l’enseignement aux progrès de la science et aux n
rmation des chaires et par l’adaptation de l’enseignement aux progrès de la science et aux nécessités modernes. Voici le p
s de la science et aux nécessités modernes. Voici le projet qui vient d’ être élaboré pour les Facultés des Lettres. Chaque
des Lettres. Chaque Faculté comprendra les chaires suivantes : trois de philosophie, une de pédagogie, deux de philologie
Faculté comprendra les chaires suivantes : trois de philosophie, une de pédagogie, deux de philologie classique (remplaça
les chaires suivantes : trois de philosophie, une de pédagogie, deux de philologie classique (remplaçant celle de littéra
hie, une de pédagogie, deux de philologie classique (remplaçant celle de littératures latine et grecque.et de grammaires l
ogie classique (remplaçant celle de littératures latine et grecque.et de grammaires latine et grecque), une de philologie
ttératures latine et grecque.et de grammaires latine et grecque), une de philologie gréco-italique ou indo-iranienne, une
et grecque), une de philologie gréco-italique ou indo-iranienne, une de littérature italienne, une de philologie romane,
e gréco-italique ou indo-iranienne, une de littérature italienne, une de philologie romane, une de philologie moderne non
ranienne, une de littérature italienne, une de philologie romane, une de philologie moderne non romane, une d’histoire anc
, une de philologie romane, une de philologie moderne non romane, une d’ histoire ancienne, une d’archéologie et histoire d
e, une de philologie moderne non romane, une d’histoire ancienne, une d’ archéologie et histoire de l’art, une d’histoire m
ne non romane, une d’histoire ancienne, une d’archéologie et histoire de l’art, une d’histoire moderne, une de géographie
une d’histoire ancienne, une d’archéologie et histoire de l’art, une d’ histoire moderne, une de géographie anthropologiqu
, une d’archéologie et histoire de l’art, une d’histoire moderne, une de géographie anthropologique et politique. On insti
les principales langues étrangères, et des « séminaires » ou centres d’ exercices scientifiques, répartis en cinq sections
. Pour suivre les cours des facultés, les étudiants devront justifier de la licence des lycées, avec certaines équivalence
es, avec certaines équivalences admises, spécialement pour la section de philosophie. Pour enseigner dans les Facultés, il
our enseigner dans les Facultés, il faudra passer un examen au sortir d’ une École de magistère (divisée en trois sections)
r dans les Facultés, il faudra passer un examen au sortir d’une École de magistère (divisée en trois sections), dans laque
ée en trois sections), dans laquelle on pourra entrer après trois ans d’ études à la Faculté. Le projet va être maintenant
travaux relatifs à l’architecture classique, relevés et restauration de monuments grecs et romains, — un peu bien délaiss
éjà avec plaisir — et parmi lesquels apparaît une gigantesque machine de M. Ch. Boussois, État actuel et restauration de t
e gigantesque machine de M. Ch. Boussois, État actuel et restauration de ta villa Adriana à Tibur. Avec sa série de fontai
tat actuel et restauration de ta villa Adriana à Tibur. Avec sa série de fontaines italiennes, dont je parlerai plus loin,
Hors de France, les envois ne concernent guère que les vieilles rues d’ Alger, crayons noirs de M. R. Lemoine ; une frise
vois ne concernent guère que les vieilles rues d’Alger, crayons noirs de M. R. Lemoine ; une frise de plafond arabe à Tuni
les vieilles rues d’Alger, crayons noirs de M. R. Lemoine ; une frise de plafond arabe à Tunis, par M. R. Saladin ; les fo
e plafond arabe à Tunis, par M. R. Saladin ; les fontaines italiennes de M. E. Bonnier, Prato, Pérouse, Monreale, Florence
de M. E. Bonnier, Prato, Pérouse, Monreale, Florence, — une fontaine de Bologne avec un lion penché, qui dégobille de hau
lorence, — une fontaine de Bologne avec un lion penché, qui dégobille de haut, dans une vasque ; des aquarelles rue Pompéi
é, qui dégobille de haut, dans une vasque ; des aquarelles rue Pompéi de M. L. Vaugeois ; […]. Parmi les dessins, eaux-for
es en noir et couleurs qui sont exposés aux étages, beaucoup méritent d’ être remarqués, mais dont je ne puis donner qu’une
er qu’une énumération rapide. […] À l’étranger […] un coin du théâtre de Marcellus et le Panthéon de Rome, par M. H. Fitto
. […] À l’étranger […] un coin du théâtre de Marcellus et le Panthéon de Rome, par M. H. Fitton ; de beaux paysages de Ven
in du théâtre de Marcellus et le Panthéon de Rome, par M. H. Fitton ; de beaux paysages de Venise, gravures originales de
arcellus et le Panthéon de Rome, par M. H. Fitton ; de beaux paysages de Venise, gravures originales de M. H. Cheffer […].
, par M. H. Fitton ; de beaux paysages de Venise, gravures originales de M. H. Cheffer […]. Art. [Exposition Franc-Lamy
o 407, 1er juin 1914, p. 633-639 [638]. Chez Vollard une grande série de peintures de M. Franc-Lamy sur Venise et la Côte
in 1914, p. 633-639 [638]. Chez Vollard une grande série de peintures de M. Franc-Lamy sur Venise et la Côte d’Azur d’un c
une grande série de peintures de M. Franc-Lamy sur Venise et la Côte d’ Azur d’un coloris agréable, mais très connu. Mu
ande série de peintures de M. Franc-Lamy sur Venise et la Côte d’Azur d’ un coloris agréable, mais très connu. Musées et
, et obtenu du Conseil des Musées, pour ses collections qu’elle vient d’ offrir au Louvre en totalité, le privilège de sall
ollections qu’elle vient d’offrir au Louvre en totalité, le privilège de salles spéciales. Elle avait déjà donné l’an dern
es. Elle avait déjà donné l’an dernier, on s’en souvient, un Portrait de conventionnel attribué à David, que nous ne somme
L’ensemble dont elle enrichit le Louvre aujourd’hui est heureusement d’ une toute autre valeur. Assez peu nombreuses, les
peu nombreuses, les pièces qui la composent sont toutes des créations de choix, remarquables par leur beauté, leur rareté
ur beauté, leur rareté ou leur intérêt historique. Elles commencèrent d’ être rassemblées par les ancêtres du marquis Arcon
ésus et le jeune saint Jean par Desiderio da Settignano ; des Madones de l’école florentine ; des portraits en bas-relief
ano ; des Madones de l’école florentine ; des portraits en bas-relief de l’école lombarde ; les statues en marbre de deux
s portraits en bas-relief de l’école lombarde ; les statues en marbre de deux pages qui accompagnaient croit-on, dans une
s qui accompagnaient croit-on, dans une église vénitienne, le tombeau d’ un membre de la famille Emo ; puis, parmi les pein
agnaient croit-on, dans une église vénitienne, le tombeau d’un membre de la famille Emo ; puis, parmi les peintures, un ch
mbre de la famille Emo ; puis, parmi les peintures, un charmant tondo de Ghirlandajo, une Vierge au livre de Luini, un Por
les peintures, un charmant tondo de Ghirlandajo, une Vierge au livre de Luini, un Portrait de Bianca Maria Sforza par Amb
rmant tondo de Ghirlandajo, une Vierge au livre de Luini, un Portrait de Bianca Maria Sforza par Ambrogio de Predis, et de
s portraits, formant diptyque, attribués à Mainardi ; dans les objets d’ art, des bronzes padouans, un coffret en fer damas
les objets d’art, des bronzes padouans, un coffret en fer damasquiné d’ or, des plats de Deruta et de Faenza, etc. […]
t, des bronzes padouans, un coffret en fer damasquiné d’or, des plats de Deruta et de Faenza, etc. […] La Vie anecdotiq
s padouans, un coffret en fer damasquiné d’or, des plats de Deruta et de Faenza, etc. […] La Vie anecdotique. Alberto S
. 656-661 [656-661]. J’ai été invité par un jeune musicien à entendre de sa musique. C’est un homme bien élevé et plein de
musicien à entendre de sa musique. C’est un homme bien élevé et plein de talent. Il s’appelle Albert Savinio et j’ai idée
de talent. Il s’appelle Albert Savinio et j’ai idée que l’on entendra de nouveau parler de lui. Mais pour ce qui est du pe
pelle Albert Savinio et j’ai idée que l’on entendra de nouveau parler de lui. Mais pour ce qui est du petit concert qu’il
ltraitait si fort l’instrument qu’il touchait qu’après chaque morceau de musique on enlevait les morceaux du piano droit q
me CIX, numéro 408, 16 juin 1914, p. 809-815 [815]. Revue historique de la Révolution Française et de l’Empire (janvier-m
14, p. 809-815 [815]. Revue historique de la Révolution Française et de l’Empire (janvier-mars 1914)- […] Léon-G. Pélissi
57]. […] M. Guillonnet a eu le grand succès du Salon avec un troupeau de chèvres épigraphié virgiliennement et peint dans
ent et peint dans les allures régulières chères à Poussin. Je préfère de beaucoup, à cette œuvre froide, son quai de Syrac
res à Poussin. Je préfère de beaucoup, à cette œuvre froide, son quai de Syracuse, où il a fait tenir du vent, du large, d
racuse, où il a fait tenir du vent, du large, du frisson, des courbes d’ étoffes, de la nuit qui vient, du soleil qui tombe
il a fait tenir du vent, du large, du frisson, des courbes d’étoffes, de la nuit qui vient, du soleil qui tombe, où il a p
chaud à la magie des choses. […] La Curiosité. Collection Crespi, de Milan Gustave Kahn. Tome CIX, numéro 408, 16 j
, numéro 408, 16 juin 1914, p. 883-884. Cette année, la grande saison de la curiosité sera brève. La politique ne s’insinu
d, comme on dit en Bourse, à tous les compartiments. Il serait puéril de nier que celui de la curiosité échappe au fléau.
Bourse, à tous les compartiments. Il serait puéril de nier que celui de la curiosité échappe au fléau. Le mal, espérons-l
s ». Il faut que les affaires reprennent au plus tôt. C’est l’intérêt de tous. Certes, il y a encore de l’argent ; mais il
eprennent au plus tôt. C’est l’intérêt de tous. Certes, il y a encore de l’argent ; mais il est timide ; il se cache. Il s
spi, qui a eu lieu le 4 juin à la Galerie Georges Petit par les soins de Mes Lair-Dubreuil et Henri Baudoin, assistés des
vivait à Milan. Il l’avait installée dans une vaste galerie. Beaucoup d’ amateurs qui passaient dans cette ville allaient l
r sur l’indication du Bædeker. Peut-être avait-on exagéré les mérites de la collection Crespi. On vantait surtout une mado
ard de Vinci. Ces deux œuvres sont évidemment remarquables. L’une est d’ une facture large et vigoureuse ; toutefois, les p
une facture large et vigoureuse ; toutefois, les personnages manquent de « muscles » ; ils sont trop « gras » pour être du
trop « gras » pour être du Michel-Ange. La seconde œuvre doit sortir de l’atelier de Léonard ; il est possible que le maî
» pour être du Michel-Ange. La seconde œuvre doit sortir de l’atelier de Léonard ; il est possible que le maître ait peint
’atelier de Léonard ; il est possible que le maître ait peint la tête de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus. Mais le res
il est possible que le maître ait peint la tête de la Vierge et celle de l’Enfant Jésus. Mais le reste du tableau est visi
et celle de l’Enfant Jésus. Mais le reste du tableau est visiblement d’ un élève, et même d’un élève plutôt maladroit. Par
t Jésus. Mais le reste du tableau est visiblement d’un élève, et même d’ un élève plutôt maladroit. Parmi les autres œuvres
n élève, et même d’un élève plutôt maladroit. Parmi les autres œuvres de la collection Crespi, il y en avait de fort belle
droit. Parmi les autres œuvres de la collection Crespi, il y en avait de fort belles, sinon de premier ordre : telle l’Add
s œuvres de la collection Crespi, il y en avait de fort belles, sinon de premier ordre : telle l’Addolorata, d’Andrea Sola
en avait de fort belles, sinon de premier ordre : telle l’Addolorata, d’ Andrea Solario, d’une expression si forte, d’un co
elles, sinon de premier ordre : telle l’Addolorata, d’Andrea Solario, d’ une expression si forte, d’un coloris si vif et si
re : telle l’Addolorata, d’Andrea Solario, d’une expression si forte, d’ un coloris si vif et si riche ; telle encore la Sa
te, d’un coloris si vif et si riche ; telle encore la Sainte Famille, de Rogier Van der Weyden, d’un réalisme naïf et déli
si riche ; telle encore la Sainte Famille, de Rogier Van der Weyden, d’ un réalisme naïf et délicieux ; telle, enfin, la N
naïf et délicieux ; telle, enfin, la Nativité, du Borgognone, pleine de recueillement et si harmonieuse de couleurs. J’ai
la Nativité, du Borgognone, pleine de recueillement et si harmonieuse de couleurs. J’ai moins goûté le Triptyque, de Marco
llement et si harmonieuse de couleurs. J’ai moins goûté le Triptyque, de Marco d’Oggionno ; et la Vision de Sainte Anne, d
rs. J’ai moins goûté le Triptyque, de Marco d’Oggionno ; et la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo, m’a laissé à peu près in
oûté le Triptyque, de Marco d’Oggionno ; et la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo, m’a laissé à peu près indifférent. Il pa
nt. Il paraît qu’il a fallu la croix et la bannière pour faire sortir d’ Italie la collection Crespi. On sait qu’une loi tr
ère, la loi Pacca, existe en Italie, d’après laquelle il est interdit d’ exporter les œuvres d’art. Cette loi ne souffre qu
ste en Italie, d’après laquelle il est interdit d’exporter les œuvres d’ art. Cette loi ne souffre que de rares exceptions
il est interdit d’exporter les œuvres d’art. Cette loi ne souffre que de rares exceptions et, en tous cas, elle frappe de
e loi ne souffre que de rares exceptions et, en tous cas, elle frappe de droits élevés les œuvres exportées. Les tableaux
Les tableaux dispersés le 4 juin chez Georges Petit subirent l’impôt de sortie. En outre, pour obtenir l’exode de ces tab
rges Petit subirent l’impôt de sortie. En outre, pour obtenir l’exode de ces tableaux, la famille Crespi dut offrir au mus
l’exode de ces tableaux, la famille Crespi dut offrir au musée Brera, de Milan, la Nativité du Corrège, et elle céda pour
tivité du Corrège, et elle céda pour un prix minime à la Pinacothèque de Mantoue la Chute des Bonacolsi, par Domenico Moro
par Domenico Morone, et à la galerie des Offices, Florence, l’Entrée de Charles VIII à Florence, par Francesco Granacci.
ulièrement représentée. M. Gentili acquit pour 8 100 fr., sur demande de 10 000 fr., deux paysages animés, par Guardi. Au
deux paysages animés, par Guardi. Au même amateur revint pour le prix de 40 000 fr., sur demande de 50 000, la Nativité, d
uardi. Au même amateur revint pour le prix de 40 000 fr., sur demande de 50 000, la Nativité, du Borgognone. L’Addolorata,
fr., sur demande de 50 000, la Nativité, du Borgognone. L’Addolorata, de Solario, estimée 40 000 fr., échut pour ce prix à
prix à un particulier. M. Kleinberger paya 87 000 fr., sur estimation de 100 000 fr., la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo
Kleinberger paya 87 000 fr., sur estimation de 100 000 fr., la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo, et 24 000 sur estimation
87 000 fr., sur estimation de 100 000 fr., la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo, et 24 000 sur estimation de 30 000 fr.,
0 fr., la Vision de Sainte Anne, de Tiepolo, et 24 000 sur estimation de 30 000 fr., la Madone Pitti, de Solario. La Madon
de Tiepolo, et 24 000 sur estimation de 30 000 fr., la Madone Pitti, de Solario. La Madone Crespi, attribuée à Michel-Ang
l’avait estimée 150 000 fr., que fut adjugée à 141 000 fr. la Vierge de Maria, attribuée à Léonard de Vinci. MM. Trotti p
rd de Vinci. MM. Trotti poussèrent à 12 600 fr. la Vierge à l’oiseau, de Boccaccino, et à 61 000 fr., la Vierge à la grena
a Nativité, par Rogier Van der Weyden. J’ajoute que la première vente de la collection du marquis de Biron, faite le 9 jui
la collection du marquis de Biron, faite le 9 juin, termine la saison d’ été. Tome CX, numéro 409, 1er juillet 1914
savoisiens dans le camp austro-sarde, d’après le carnet du chevalier de Martinel, 1795. Revue des Études Napoléoniennes
rance-Italie (1er juin) : — M. A. Dauzat : « Le Développement du port de Gênes. » […] Tome CX, numéro 411, 1er août 19
Tome CX, numéro 411, 1er août 1914 Le vrai texte des Mémoires de Casanova J. Pollio. Tome CX, numéro 411, 1er a
inaire, qui caractérise les diverses éditions françaises des Mémoires de Casanova, chacune se proclamant à tort « la seule
du chapitre v du tome VI, lequel correspond au chapitre i du tome IX de l’édition Paulin et au chapitre xiv du tome V de
hapitre i du tome IX de l’édition Paulin et au chapitre xiv du tome V de l’édition J. Rozez. Notre distingué collègue Etto
rs remaniements ». Il s’inscrit en faux contre l’affirmation gratuite d’ Armand Baschet, qui nous engagea à accepter « avec
s Paulin, Rozez et Garnier, « fidèles copies, pour le texte du moins, de l’édition en français préparée sur le manuscrit a
rockhaus, dans la monographie qu’il a consacrée, en 1872, aux travaux de son grand-père, fondateur de la grande maison de
qu’il a consacrée, en 1872, aux travaux de son grand-père, fondateur de la grande maison de librairie allemande F.-A. Bro
en 1872, aux travaux de son grand-père, fondateur de la grande maison de librairie allemande F.-A. Brockhaus, nous avait d
, nous avait décidé, au contraire, à ne point partager la foi robuste de Baschet : « L’édition de Bruxelles intitulée la
ntraire, à ne point partager la foi robuste de Baschet : « L’édition de Bruxelles intitulée la seule complète est la repr
’édition de Bruxelles intitulée la seule complète est la reproduction de celle de Leipzig, mais incomplète… Elle pourrait
de Bruxelles intitulée la seule complète est la reproduction de celle de Leipzig, mais incomplète… Elle pourrait être qual
l’édition originale, y sont nommées en toutes lettres. » Cette note d’ humeur narquoise de H.-E. Brockhaus a notre entièr
e, y sont nommées en toutes lettres. » Cette note d’humeur narquoise de H.-E. Brockhaus a notre entière approbation ; il
e à la justifier, — et à combler les vœux, jusqu’à présent inexaucés, de notre ami M. Ettore Mola. I Nous croyons ten
ttore Mola. I Nous croyons tenir le fil conducteur qui permettra de s’expliquer, une fois pour toutes, les métamorpho
ttra de s’expliquer, une fois pour toutes, les métamorphoses bizarres de la rédaction originelle des Mémoires, la diversit
hèses contradictoires des commentateurs. Une confrontation rigoureuse de toutes les éditions (françaises) nous a donné la
une cause très naturelle. D’abord, il ne faut pas prendre pour points de départ, ni pour éléments de comparaison, l’éditio
abord, il ne faut pas prendre pour points de départ, ni pour éléments de comparaison, l’édition Garnier et l’édition Rozez
a toujours fait ; l’examen doit remonter à la première édition, celle de F.-A. Brockhaus, et à sa première contrefaçon dir
contrefaçon directe, qui est l’édition Paulin : car les huit volumes de l’édition Garnier frères de 1880 ne sont pas autr
t l’édition Paulin : car les huit volumes de l’édition Garnier frères de 1880 ne sont pas autre chose que la copie des dou
se que la copie des douze volumes publiés par Brockhaus dans l’espace de douze ans, quatre à Leipzig (1826-1827), quatre à
Paris (1832), quatre à Bruxelles (1838) ; de même que les six volumes de l’édition J. Rozez de 1860, — exactement reprodui
Bruxelles (1838) ; de même que les six volumes de l’édition J. Rozez de 1860, — exactement reproduits, depuis, par E. Fla
ne sont que la copie des dix volumes publiés par Paulin dans l’espace de quatre ans : huit en 1833 et deux en 1837… Retene
le répéterons à satiété, s’était rendu acquéreur, le 24 janvier 1821, de plusieurs manuscrits français de Casanova, parmi
rendu acquéreur, le 24 janvier 1821, de plusieurs manuscrits français de Casanova, parmi lesquels se trouvaient les insign
à Wilhelm von Schütz, professeur à Halle, et il les publia à Leipzig, de 1822 à 1828, après en avoir extrait des fragments
avoir extrait des fragments pour son almanach : Urania, comme ballons d’ essai. Alléché par le succès obtenu par cet ouvrag
là du Rhin, un libraire parisien, Tournachon-Molin7, conçut le projet d’ en tirer une édition française, la mode étant alor
ès cette version, les quatorze volumes in-12 qu’il mit en circulation de 1825 à 1829. Quoique l’édition Tournachon soit ve
que, elle n’en est pas moins à consulter, pour vérifier des variantes de traduction et pour y recueillir une repartie de q
érifier des variantes de traduction et pour y recueillir une repartie de quelque valeur au chapitre des entrevues de Casan
y recueillir une repartie de quelque valeur au chapitre des entrevues de Casanova avec Voltaire. L’entreprise commerciale
evues de Casanova avec Voltaire. L’entreprise commerciale du libraire de Paris alarma à juste titre le libraire de Leipzig
ise commerciale du libraire de Paris alarma à juste titre le libraire de Leipzig, qui se tint sans doute le raisonnement s
le raisonnement suivant : « Puisque je possède le manuscrit français de Casanova, pourquoi ne pas le publier tout de suit
currence éventuelle, sans attendre que le marché européen soit inondé de volumes imprimés d’après mon édition allemande, c
âtrée ou intégralement retraduite ? » Et alors, sur la recommandation d’ on ne sait qui, il chargea le professeur de langue
ors, sur la recommandation d’on ne sait qui, il chargea le professeur de langue française à l’Académie des Nobles de Dresd
il chargea le professeur de langue française à l’Académie des Nobles de Dresde, un sieur Jean Laforgue, de lire le manusc
française à l’Académie des Nobles de Dresde, un sieur Jean Laforgue, de lire le manuscrit des Mémoires, de le réviser, de
de Dresde, un sieur Jean Laforgue, de lire le manuscrit des Mémoires, de le réviser, de supprimer ou d’atténuer à sa guise
ieur Jean Laforgue, de lire le manuscrit des Mémoires, de le réviser, de supprimer ou d’atténuer à sa guise les descriptio
ue, de lire le manuscrit des Mémoires, de le réviser, de supprimer ou d’ atténuer à sa guise les descriptions, les phrases,
à sa guise les descriptions, les phrases, les mots par trop obscènes, d’ embellir le style, farci d’italianismes, par une t
, les phrases, les mots par trop obscènes, d’embellir le style, farci d’ italianismes, par une tournure plus littéraire, d’
lir le style, farci d’italianismes, par une tournure plus littéraire, d’ établir enfin l’édition française qui parut de 182
urnure plus littéraire, d’établir enfin l’édition française qui parut de 1826 à 1838, ainsi que nous le disions plus haut.
parut de 1826 à 1838, ainsi que nous le disions plus haut. Il résulta de la double édition Brockhaus : l’allemande, tradui
aus : l’allemande, traduite sur l’original français par le professeur de Halle, et la française, remaniée par le professeu
r le professeur de Halle, et la française, remaniée par le professeur de Dresde, qui avait eu le même original entre les m
raduction plusieurs passages que Laforgue avait éliminés, les jugeant d’ une crudité intolérable ou d’une négligeable insig
que Laforgue avait éliminés, les jugeant d’une crudité intolérable ou d’ une négligeable insignifiance ; et Laforgue, de so
crudité intolérable ou d’une négligeable insignifiance ; et Laforgue, de son côté, conserva des épisodes que Schütz avait
losophiques peu en harmonie avec la mentalité protestante. Le travail de Laforgue ne se limita point à orner de fleurs de
talité protestante. Le travail de Laforgue ne se limita point à orner de fleurs de rhétorique la prose déshonnête de Casan
testante. Le travail de Laforgue ne se limita point à orner de fleurs de rhétorique la prose déshonnête de Casanova, ni à
e se limita point à orner de fleurs de rhétorique la prose déshonnête de Casanova, ni à pratiquer des coupures imposées pa
un souci légitime des poursuites judiciaires, sinon par un sentiment de révolte contre les bestiales lubricités où l’aven
ent, par la pensée à défaut du geste. Dans les trois derniers volumes de l’édition Garnier, collation scrupuleuse de l’édi
es trois derniers volumes de l’édition Garnier, collation scrupuleuse de l’édition française de Brockhaus, vous ne trouver
es de l’édition Garnier, collation scrupuleuse de l’édition française de Brockhaus, vous ne trouverez pas, à partir du cha
trouverez pas, à partir du chapitre v du tome VI, des pages entières, d’ une décence parfaite ou d’une licence courante, et
chapitre v du tome VI, des pages entières, d’une décence parfaite ou d’ une licence courante, et cependant d’un vif intérê
ières, d’une décence parfaite ou d’une licence courante, et cependant d’ un vif intérêt au point de vue documentaire, dont
ocumentaire, dont la lecture vous sera procurée par les tomes IX et X de l’édition Paulin, à partir du premier chapitre du
er chapitre du tome IX, où commence la traduction non moins littérale de l’édition allemande de Brockhaus… Je souligne à d
où commence la traduction non moins littérale de l’édition allemande de Brockhaus… Je souligne à dessein : à partir du to
et Paulin-Rozez sont dissemblables. En écartant l’édition Tournachon de 1826, qui n’était qu’une retraduction française,
826, qui n’était qu’une retraduction française, réduite et édulcorée, de la traduction allemande de Schütz, on peut hardim
raduction française, réduite et édulcorée, de la traduction allemande de Schütz, on peut hardiment déclarer que la premièr
nde de Schütz, on peut hardiment déclarer que la première contrefaçon de l’édition française de Brockhaus fut l’œuvre du l
hardiment déclarer que la première contrefaçon de l’édition française de Brockhaus fut l’œuvre du libraire Paulin. En 1832
ps défendant. La propriété littéraire, à cette époque, n’avait encore d’ autre garantie que la loyauté facultative des mais
’avait encore d’autre garantie que la loyauté facultative des maisons de librairie… Paulin avait compté sans son hôte : le
836, et la suite française des Mémoires restait au fond du secrétaire de Frédéric-Arnold Brockhaus. En 1837, Paulin, déses
Brockhaus. En 1837, Paulin, désespéré, acculé, assailli probablement de réclamations par les acheteurs de ses huit premie
péré, acculé, assailli probablement de réclamations par les acheteurs de ses huit premiers volumes, se résigna à terminer
teurs de ses huit premiers volumes, se résigna à terminer son édition de la seule manière qu’il lui fût loisible d’employe
gna à terminer son édition de la seule manière qu’il lui fût loisible d’ employer. Il fit tout simplement comme Tournachon-
oyer. Il fit tout simplement comme Tournachon-Molin : il fit traduire de l’allemand en français, d’après la version de Sch
Molin : il fit traduire de l’allemand en français, d’après la version de Schütz (achevée en 1828), mais sans permettre auc
s en 1833… C’est tellement ainsi que le dernier chapitre du tome VIII de Paulin finit, comme le dernier chapitre du tome V
du tome VIII de Paulin finit, comme le dernier chapitre du tome VIII de Brockhaus, par le paragraphe ci-après : Pogomas
nglais, qui s’entendent si bien en tout ce qui constitue les aisances de la vie. Après avoir ordonné un bon dîner, je fis
de la vie. Après avoir ordonné un bon dîner, je fis prévenir Pogomas de mon arrivée. Nous ne saurions assez insister sur
ce point : jusqu’à la fin du chapitre cité, les huit premiers volumes de Paulin, les huit premiers volumes de Brockhaus, e
cité, les huit premiers volumes de Paulin, les huit premiers volumes de Brockhaus, et toutes les éditions françaises conn
libellé des sommaires change. Pourquoi ? Parce que Paulin a cessé ici d’ être le copiste minutieux de Brockhaus-Laforgue, p
. Pourquoi ? Parce que Paulin a cessé ici d’être le copiste minutieux de Brockhaus-Laforgue, parce qu’il devient ici, forc
khaus-Laforgue, parce qu’il devient ici, forcément, et jusqu’à la fin de l’ouvrage, le traducteur de la traduction de Schü
devient ici, forcément, et jusqu’à la fin de l’ouvrage, le traducteur de la traduction de Schütz… Or, c’est Paulin que sui
ément, et jusqu’à la fin de l’ouvrage, le traducteur de la traduction de Schütz… Or, c’est Paulin que suivra Rozez en 1860
igé, tronqué, augmenté ici, diminué là… Or, ce sont les douze volumes de Brockhaus-Laforgue que réimprimera Garnier en 188
rimera Garnier en 1880. Saisissez-vous maintenant l’origine, la cause de la diversité des éditions ? Schütz et Laforgue eu
é des éditions ? Schütz et Laforgue eurent tous les deux le manuscrit de Casanova entre leurs mains : l’un traduisit du mi
toutefois dans sa rédaction, plus correcte et plus élégante que celle de Casanova, de nombreux passages sacrifiés par Schü
s sa rédaction, plus correcte et plus élégante que celle de Casanova, de nombreux passages sacrifiés par Schütz, des réfle
xions qui déplurent peut-être à ce dernier ou lui semblèrent indignes d’ être traduites. Ce n’est pas tout. Laforgue et Sch
à sa façon ; je veux dire par là qu’ils en ont interprété la graphie de manière différente, dénaturant des noms propres,
raphie de manière différente, dénaturant des noms propres, des titres d’ ouvrages, des désignations de localités. S’il devi
dénaturant des noms propres, des titres d’ouvrages, des désignations de localités. S’il devient possible de rectifier par
tres d’ouvrages, des désignations de localités. S’il devient possible de rectifier par endroits, de substituer Nattier à N
ations de localités. S’il devient possible de rectifier par endroits, de substituer Nattier à Notier, Parrocel à Parossell
u manuscrit autographe, parviennent jamais à identifier des individus de moindre condition, des bourgades de minime import
jamais à identifier des individus de moindre condition, des bourgades de minime importance, quand l’orthographe en est méc
simplifierait toutes les recherches, confirmerait ou anéantirait plus d’ une hypothèse ! Il peut se faire que Casanova ait
eur avisé pour lui suggérer une restitution définitive. Je m’empresse d’ apporter deux exemples topiques. Page 1 du tome II
ordonné une revue générale à Gouyn… » Page 6, on lit… « Je m’arrachai de ses bras pour me rendre à Gouyn… » — L’enseigne C
ons ; l’infatigable M. Gustav Gugitz9 a précisé maintes circonstances de son séjour dans l’île célébrée par Homère, où j’a
Casanova, qui, selon le dialecte vénitien, élidait la voyelle finale de chaque mot, n’est pas un autre lieu que Gouino, l
e finale de chaque mot, n’est pas un autre lieu que Gouino, l’arsenal de Corfou, aujourd’hui en ruines, et situé à l’ouest
o. Page 246 du tome VI, on lit : « … Je portai tout l’argent à Rousse de Cosse, qui avait encore toute la somme dont Grepp
ité. » Casanova était à Marseille (1763), et Greppi était un banquier de Milan, dont les descendants ont publié une curieu
pondance relative à la Révolution française. Mais qui était ce Rousse de Cosse, banquier sans doute comme les Audiffret d’
passai des mois à me le demander, piqué au vif dans mon amour-propre d’ auteur d’une Histoire du bataillon marseillais du
es mois à me le demander, piqué au vif dans mon amour-propre d’auteur d’ une Histoire du bataillon marseillais du 10 août 1
, j’en fis tomber une, intitulée : Georges Roux, — et ce fut un trait de lumière. Je me souvins qu’au xviiie  siècle, à Ma
-dessus le marché, comme c’était la coutume, lequel déclara la guerre de course à l’Angleterre, et que l’on désignait en P
course à l’Angleterre, et que l’on désignait en Provence sous le nom de Roux de Corse, je ne sais plus au juste pourquoi.
à l’Angleterre, et que l’on désignait en Provence sous le nom de Roux de Corse, je ne sais plus au juste pourquoi. Il lanç
 : « Georges de Corse à Georges d’Angleterre, roi. » Voilà mon Rousse de Cosse casanovien immédiatement retrouvé ! Laforgu
nova, peut-être, a écrit Rousse, qui est la prononciation méridionale de Roux, mais il n’a pas écrit Cosse pour Corse, c’e
rse, c’est plus que probable. Et ceci démontre l’impérieuse nécessité d’ une reproduction photographique, ou de la communic
démontre l’impérieuse nécessité d’une reproduction photographique, ou de la communication du manuscrit autographe des Mémo
ucteur allemand des omissions regrettables, se sont toujours montrés, d’ une aménité sympathique dont n’a pas bénéficié le
e dont n’a pas bénéficié le rédacteur français, bouc émissaire chargé de tous les péchés qui défigurent le texte casanovie
figurent le texte casanovien. Pourquoi cette inégalité dans les poids de la balance ? Laforgue était, au, même titre que S
raire, et je prouverai ailleurs que l’Allemand et le Français ont usé de procédés analogues, ont une responsabilité équiva
ce qui regarde l’original des Mémoires. Ademollo et Ravà sont obligés de convenir, avec leur loyauté habituelle, que la tr
obligés de convenir, avec leur loyauté habituelle, que la traduction de Schütz n’est point préférable à la « manipulation
la traduction de Schütz n’est point préférable à la « manipulation » de Laforgue ; Ademollo cite à profusion les coupures
Laforgue ; Ademollo cite à profusion les coupures, et les altérations de celui-ci, les moindres erreurs de copie ou de typ
on les coupures, et les altérations de celui-ci, les moindres erreurs de copie ou de typographie, et passe sous silence le
res, et les altérations de celui-ci, les moindres erreurs de copie ou de typographie, et passe sous silence les coupures,
et passe sous silence les coupures, les négligences, les déformations de noms propres de celui-là. Ravà s’indigne — et je
lence les coupures, les négligences, les déformations de noms propres de celui-là. Ravà s’indigne — et je m’associe à son
à son indignation — parce qu’il a surpris Laforgue en flagrant délit de falsification, page 450 du tome IV des Mémoires (
tant à Voltaire et à Mme Denis, trente-six strophes du Roland furieux de l’Arioste, nous dit : Je commençai aussitôt d’un
hes du Roland furieux de l’Arioste, nous dit : Je commençai aussitôt d’ un ton assuré, mais non en déclamant avec le ton m
rs déclamateurs s’ils n’étaient contraints, par la rime, car ils sont de tous les peuples ceux qui sentent le plus justeme
justement ce qu’ils disent. Ils n’ont ni le ton passionné et monotone de mes compatriotes, ni le ton sentimental et outré
fatigante des Anglais : ils donnent à chaque période le ton et le son de voix qui convient le mieux à la nature du sentime
re ; mais le retour obligé des mêmes sons leur fait perdre une partie de ces avantages. Tout ce bavardage, exprimant, je
Tout ce bavardage, exprimant, je gage, une opinion contraire à celle de Casanova, n’existe pas dans le manuscrit original
’existe pas dans le manuscrit original, que Ravà eut la bonne fortune de feuilleter à loisir, profitant, d’un élan de géné
nal, que Ravà eut la bonne fortune de feuilleter à loisir, profitant, d’ un élan de générosité dont l’actuelle maison Brock
avà eut la bonne fortune de feuilleter à loisir, profitant, d’un élan de générosité dont l’actuelle maison Brockhaus n’est
ckhaus n’est guère prodigue11. Soit. Mais Ravà pardonne-t-il à Schütz d’ avoir escamoté tous les épisodes génois de Marcoli
Ravà pardonne-t-il à Schütz d’avoir escamoté tous les épisodes génois de Marcoline et de l’abbé Gaetano (frère de Casanova
il à Schütz d’avoir escamoté tous les épisodes génois de Marcoline et de l’abbé Gaetano (frère de Casanova), de la blonde
pisodes génois de Marcoline et de l’abbé Gaetano (frère de Casanova), de la blonde Annette et de Mlle Crozin, la prétendue
ine et de l’abbé Gaetano (frère de Casanova), de la blonde Annette et de Mlle Crozin, la prétendue nièce ? Qu’il compare l
endue nièce ? Qu’il compare le premier chapitre, si court, du tome IX de l’édition Paulin (chapitre xiv du tome V de l’édi
tre, si court, du tome IX de l’édition Paulin (chapitre xiv du tome V de l’édition Rozez), avec les chapitres vi et vii, s
l’édition Rozez), avec les chapitres vi et vii, si longs, du tome VI de l’édition Garnier ; et la sévérité qu’il applique
et récidiviste. Que l’on n’aille pas s’imaginer qu’une sotte question de nationalité me préoccupe tant soit peu, dans le c
t-il été retouché par un Luxembourgeois ou un Suisse, je me servirais de la même argumentation. Puisque Laforgue est pris
rgue est pris à partie par la plupart des Casanoviens, j’ai eu à cœur de défendre cet humble professeur né à Marciac (Gers
remières années du xixe  siècle, et qu’il a acquis, dans notre groupe de bibliomanes, une notoriété à laquelle il était lo
rich Brockhaus et Armand Baschet, pour nous apprendre son nom, absent de toutes les éditions des Mémoires. Eh bien ! pour
de toutes les éditions des Mémoires. Eh bien ! pour moi, et pour ceux de mes collègues qui sont « du métier », il est hors
lument intacte, — pas un mot substitué, pas une virgule déplacée, pas de voile de gaze sur les peintures libidineuses — n’
tacte, — pas un mot substitué, pas une virgule déplacée, pas de voile de gaze sur les peintures libidineuses — n’auraient
ès à Paris, et dans tous les pays où pénétrait l’influence littéraire de la France. Ils auraient eu pour clientèle, je ne
Ils auraient eu pour clientèle, je ne le nie point, ce public spécial de vieillards maniaques et-de collégiens vicieux qui
illards maniaques et-de collégiens vicieux qui se délectent, par goût de dépravation, à la description vulgaire des scènes
ectent, par goût de dépravation, à la description vulgaire des scènes d’ animalité humaine, et donnent en pâture à leur sol
e, et donnent en pâture à leur solitaire intumescence certains livres de style ordurier, cachés derrière les autres. Mais
Laforgue, grâce à la toilette dont il a revêtu les phrases difformes de Casanova, leur multipliant les élégances, recoura
nt une ponctuation anarchique, polissant des expressions barbouillées d’ italianisme, rendant agréable souvent, attachante
les a fait connaître à l’Europe entière, a attiré sur eux l’attention de la critique, a ménagé à Casanova son entrée — par
ctionnaires. Laforgue mérite donc, sous ce rapport, la reconnaissance de tous les Casanoviens, sans distinction de nationa
rapport, la reconnaissance de tous les Casanoviens, sans distinction de nationalité, et quelle que soit leur opinion sur
opinion sur les libertés dont il usa, dont il abusa, dans son travail de révision des Mémoires. Cet ouvrage, insupportable
dans sa rédaction primitive, et n’offrant pas l’attrait des gravures d’ un Eisen ou d’un Marillier, eût rejoint sur les ra
tion primitive, et n’offrant pas l’attrait des gravures d’un Eisen ou d’ un Marillier, eût rejoint sur les rayons de la bib
des gravures d’un Eisen ou d’un Marillier, eût rejoint sur les rayons de la bibliothèque érotique des collectionneurs les
des collectionneurs les élucubrations similaires du marquis de Sade, de Choudard-Desforges et d’Andréa de Nerciat… Suis-j
élucubrations similaires du marquis de Sade, de Choudard-Desforges et d’ Andréa de Nerciat… Suis-je injuste quand je dépréc
ndréa de Nerciat… Suis-je injuste quand je déprécie le style français de Casanova ? Il est bien mauvais, n’en déplaise aux
de leur ferveur, et que je renvoie, pour être édifiés sur la qualité de la syntaxe française de Casanova, à l’Histoire de
je renvoie, pour être édifiés sur la qualité de la syntaxe française de Casanova, à l’Histoire de ma fuite des Plombs, au
fiés sur la qualité de la syntaxe française de Casanova, à l’Histoire de ma fuite des Plombs, au Messager de Thalie, à l’I
ançaise de Casanova, à l’Histoire de ma fuite des Plombs, au Messager de Thalie, à l’Icosaméron, à la Lettre à Léonard Sne
netlage, à la lourde correspondance du vieux bibliothécaire… Des amis d’ Italie m’ont avoué, dans leur sincérité, que Casan
nova n’écrivait du reste pas mieux en italien, — et c’était la langue de ses études ! Notez que je ne cherche pas chicane
s chicane à notre Vénitien : il se servait le moins mal qu’il pouvait d’ un idiome qui ne lui était pas familier, et je l’e
it pas familier, et je l’en félicite volontiers. Mais, sans « le coup de peigne » de Laforgue, disons-le franchement, les
ier, et je l’en félicite volontiers. Mais, sans « le coup de peigne » de Laforgue, disons-le franchement, les Mémoires aur
gue, disons-le franchement, les Mémoires auraient rebuté des milliers de lecteurs, et Sainte-Beuve n’en eût certes pas van
é, des Choisy et des Bussi a passé par là et voltige sous cette plume d’ au-delà des monts12. » III La maison Brockh
» III La maison Brockhaus de Leipzig, propriétaire depuis près d’ un siècle du manuscrit des Mémoires, le garde jalo
e détermine à les publier elle-même in extenso, tels qu’ils sortirent de l’écritoire de Casanova, rompant avec des scrupul
es publier elle-même in extenso, tels qu’ils sortirent de l’écritoire de Casanova, rompant avec des scrupules professionne
crupules professionnels qui nous paraissent excessifs quand il s’agit de littérature plus ou moins historique, il y aurait
e littérature plus ou moins historique, il y aurait lieu, à mon avis, de tenter une nouvelle édition qui serait un très ha
elle édition qui serait un très habile mélange, une soudure invisible de la rédaction de Laforgue et de la traduction retr
serait un très habile mélange, une soudure invisible de la rédaction de Laforgue et de la traduction retraduite de Schütz
habile mélange, une soudure invisible de la rédaction de Laforgue et de la traduction retraduite de Schütz, soit l’éditio
invisible de la rédaction de Laforgue et de la traduction retraduite de Schütz, soit l’édition Brockhaus complétée par l’
ables, les préfaces et chapitres inédits divulgués par Octave Uzanne, d’ abondantes notes explicatives sur les personnes ci
ieux, les allusions, etc., — notes que les laborieuses investigations de B. Gamba, F.-W. Barthold, Armand Baschet, L.-T. B
. Teza., H. Lœhner, Antonio Valeri (Carletta), parmi les disparus, et de MM. Uzanne, Ettore Mola, Alessandro d’Ancona, Cha
euses. Cela ne remplacera jamais le texte autographe, hé ! je le sais de reste…, mais à quoi bon récriminer ? Tant pis pou
ment MM. Brockhaus que ce sera une spéculation plutôt désastreuse que de lancer en librairie l’édition vraiment définitive
définitive, celle qui serait la reproduction fac-simile du manuscrit de Casanova. La flamme casanovienne aura cessé de br
ac-simile du manuscrit de Casanova. La flamme casanovienne aura cessé de brûler, et les amateurs de « Mémoires » retourner
asanova. La flamme casanovienne aura cessé de brûler, et les amateurs de « Mémoires » retourneront à Saint-Simon, qui avai
amateurs de « Mémoires » retourneront à Saint-Simon, qui avait le don d’ écrire, qui peut être lu dans la meilleure société
la meilleure société, et qui nous fait en grand seigneur les honneurs de sa galerie de portraits, unique au monde. Le
ociété, et qui nous fait en grand seigneur les honneurs de sa galerie de portraits, unique au monde. Le Chevalier Gluc
portraits, unique au monde. Le Chevalier Gluck et sa « réforme » de l’opéra J.-G. Prod’homme. Tome CX, numéro 411,
ême chorégraphes se sont acharnés, selon les conceptions et les idées de leur temps, qu’ils subissaient plus ou moins inco
ls subissaient plus ou moins inconsciemment, à la poursuite décevante d’ un idéal dont il nous est permis de dire, après tr
ciemment, à la poursuite décevante d’un idéal dont il nous est permis de dire, après trois grands siècles d’expériences, q
’un idéal dont il nous est permis de dire, après trois grands siècles d’ expériences, qu’on ne l’atteindra probablement jam
’on ne l’atteindra probablement jamais. Qu’il s’agisse des Florentins de la Casa dei Bardi, vers l’an 1600 ; du Florentin
rs l’an 1600 ; du Florentin francisé Baptiste Lulli, sons Louis XIV ; de Rameau sous Louis XV ; de Gluck sous Louis XVI, o
n francisé Baptiste Lulli, sons Louis XIV ; de Rameau sous Louis XV ; de Gluck sous Louis XVI, ou de Wagner un siècle plus
ons Louis XIV ; de Rameau sous Louis XV ; de Gluck sous Louis XVI, ou de Wagner un siècle plus tard, — pour ne pas parler
ous Louis XVI, ou de Wagner un siècle plus tard, — pour ne pas parler de nos contemporains, — l’union intime, la fusion en
os contemporains, — l’union intime, la fusion en une œuvre d’art une, de la poésie, de la musique ou de la danse (ou de la
ns, — l’union intime, la fusion en une œuvre d’art une, de la poésie, de la musique ou de la danse (ou de la plastique, du
ime, la fusion en une œuvre d’art une, de la poésie, de la musique ou de la danse (ou de la plastique, du mouvement), a to
n une œuvre d’art une, de la poésie, de la musique ou de la danse (ou de la plastique, du mouvement), a toujours été et re
es efforts des compositeurs dramatiques. Aux époques où les principes de ces tentatives souvent géniales ont été observés,
ces tentatives souvent géniales ont été observés, s’opposent périodes de décadence artistique et de succès faciles, où les
ales ont été observés, s’opposent périodes de décadence artistique et de succès faciles, où les résultats obtenus, les « r
ide et sa brillante virtuosité, aussi éloignées qu’on peut l’imaginer d’ une action dramatique ; entre Lulli et Rameau, pui
ameau et Gluck, l’opéra français n’est que pauvreté et mièvrerie ; et de Gluck, dont l’influence cesse vers 1820, jusqu’à
créer, pour leur temps, le drame en musique qui donnerait l’illusion de cette vérité dramatique. C’est que les génies, ic
périeusement, tout comme une réforme politique et morale, un ensemble de circonstances favorables qu’il faut avoir l’énerg
e, un ensemble de circonstances favorables qu’il faut avoir l’énergie de susciter si elles n’existent pas. Or, il semble b
i, n’a pas été aussi spontanée que l’ont cru longtemps les historiens de notre musique. Si Gluck, comme notre Rameau, tren
t lui, la commença avec son Orfeo dès 1762, et l’imposa, une douzaine d’ années plus tard, lorsque l’Iphigénie en Aulide et
n Aulide et le même Orfeo, francisé en Orphée, furent joués à l’Opéra de Paris, il ne s’ensuit pas que cette réaction néce
l’opéra que les Italiens imposaient à toute l’Europe, — à l’exception de la France, — fut entièrement son fait. Du vivant
onnus, n’étaient pas absolument neuves : c’étaient en somme les idées de son temps ; elles flottaient dans l’air, et nous
is. Il ne manquait plus, pour les appliquer, que la venue du musicien de génie qui les comprît, et ce fut Gluck, préciséme
nées par des chefs-d’œuvre, eut le bénéfice aux yeux de la postérité, de les avoir inventées. Ainsi que l’a montré M. Roma
Ainsi que l’a montré M. Romain Rolland, dans une juste réhabilitation de l’illustre et fécond librettiste Metastasio, « la
nner, ou à le fondre sur des bases nouvelles. Ce serait une injustice de faire hommage au seul Gluck de la réforme de l’op
ses nouvelles. Ce serait une injustice de faire hommage au seul Gluck de la réforme de l’opéra. Haendel, Hasse, Vinci, Ram
Ce serait une injustice de faire hommage au seul Gluck de la réforme de l’opéra. Haendel, Hasse, Vinci, Rameau, Telemann,
n opposition avec Gluck, n’eut pas beaucoup moins que Gluck (bien que d’ une autre façon) le souci de faire entrer dans l’o
ut pas beaucoup moins que Gluck (bien que d’une autre façon) le souci de faire entrer dans l’opéra le plus de vérité psych
que d’une autre façon) le souci de faire entrer dans l’opéra le plus de vérité psychologique et dramatique, compatible av
plus de vérité psychologique et dramatique, compatible avec la beauté de l’expression14. » Cet abbé Metastasio, contre le
embalo avant de les livrer aux compositeurs. Il avait, suivant le mot de Marmontel, le « pressentiment » de la mélodie qui
ositeurs. Il avait, suivant le mot de Marmontel, le « pressentiment » de la mélodie qui devait accompagner ses vers. « Il
devait accompagner ses vers. « Il eut le mérite, poursuit M. Rolland, de restaurer les chœurs dans l’opéra italien », trad
ne, avec J.-J. Fux et Carlo Agostino Badia. Dans le chœur des prêtres de l’Olimpiade (musique de Hasse, 1766), le musicien
rlo Agostino Badia. Dans le chœur des prêtres de l’Olimpiade (musique de Hasse, 1766), le musicien se montrait déjà précur
ade (musique de Hasse, 1766), le musicien se montrait déjà précurseur de Gluck. Une lettre de Métastase à Hasse, préciséme
, 1766), le musicien se montrait déjà précurseur de Gluck. Une lettre de Métastase à Hasse, précisément, écrite en 1749, v
Hasse, précisément, écrite en 1749, vingt ans avant Alceste, au sujet d’ un Attilio Regolo, met en pleine lumière l’esprit
en. Les conseils qu’il donne peuvent se résumer ainsi : 1° Suprématie de la poésie sur la musique : « les traits du visage
Les notes doivent être conformes aux mots15. » Gluck, dans la préface d’ Alceste, en 1769, — préface rédigée d’ailleurs par
clarera : Je pensai à restreindre la Musique à son véritable office, de servir la Poésie par l’expression, et par les sit
e office, de servir la Poésie par l’expression, et par les situations de la Fable, sans interrompre l’action, ou la refroi
Importance donnée au drame : il ne faut pas laisser languir le débit de l’acteur, afin qu’il n’y ait pas de trous dans le
faut pas laisser languir le débit de l’acteur, afin qu’il n’y ait pas de trous dans le dialogue, pas d’airs inutiles. La m
it de l’acteur, afin qu’il n’y ait pas de trous dans le dialogue, pas d’ airs inutiles. La musique doit être subordonnée à
rigées contre l’opéra italien : Un compositeur a, dans l’élaboration d’ une pièce avec chant (Singspiel), à faire attentio
des chanteurs et enfin à la mise en scène. C’est une illusion absurde de beaucoup de chanteurs, qu’un chanteur d’opéra n’a
. C’est une illusion absurde de beaucoup de chanteurs, qu’un chanteur d’ opéra n’ait rien de plus nécessaire que de se serv
e chanteurs, qu’un chanteur d’opéra n’ait rien de plus nécessaire que de se servir de sa voix17. « Je n’emploie point le
qu’un chanteur d’opéra n’ait rien de plus nécessaire que de se servir de sa voix17. « Je n’emploie point les trilles, le
liens », écrit Gluck dans sa lettre du Mercure 18, et dans la préface d’ Alceste : Je n’ai donc pas voulu arrêter un acteu
mot sur une voyelle favorable, pour faire parade dans un long passage de l’agilité de sa belle voix, ou pour attendre que
oyelle favorable, pour faire parade dans un long passage de l’agilité de sa belle voix, ou pour attendre que l’orchestre d
oix, ou pour attendre que l’orchestre donnât le temps par une cadence de reprendre haleine. Je n’ai pas cru devoir glisser
eine. Je n’ai pas cru devoir glisser rapidement sur la seconde partie d’ un air, qui put être la plus passionnée et la plus
être la plus passionnée et la plus importante, pour avoir l’occasion de répéter régulièrement quatre fois les paroles de
our avoir l’occasion de répéter régulièrement quatre fois les paroles de la première, et finir l’air quand peut-être le se
peut-être le sens n’est pas complet, pour donner au chanteur le moyen de faire voir qu’il peut varier capricieusement un p
r le moyen de faire voir qu’il peut varier capricieusement un passage d’ autant de manières ; en somme, j’ai cherché à bann
n de faire voir qu’il peut varier capricieusement un passage d’autant de manières ; en somme, j’ai cherché à bannir tous c
Métastase à Hasse, « exprime les réflexions, les doutes, les troubles de Regulus ». Ici, Métastase émet bien probablement
lement une idée nouvelle à l’époque où il écrit : Scheibe ne dit rien de tel, et ne reconnaît pas encore ce pouvoir « à la
en de tel, et ne reconnaît pas encore ce pouvoir « à la bonne musique de traduire non seulement les paroles, mais l’âme ca
abbé Coltellini, ne fait que suivre l’abbé Métastase, dans cet alinéa de sa célèbre préface : J’ai imaginé que la Sinfoni
a Sinfonie [c’est-à-dire l’ouverture] devait prévenir les spectateurs de l’action, qui est à représenter, et en former, po
ment ; que le concert des Instruments avait à se régler la proportion de l’intérêt, et de la passion, et non pas permettre
cert des Instruments avait à se régler la proportion de l’intérêt, et de la passion, et non pas permettre qu’une coupure d
resens la période, et interrompre mal à propos la forte et la chaleur de l’action21. Métastase, en homme respectueux des
’action21. Métastase, en homme respectueux des usages établis, plein de goût et d’intelligence, parfaitement équilibré, m
Métastase, en homme respectueux des usages établis, plein de goût et d’ intelligence, parfaitement équilibré, mais érudit
ntelligence, parfaitement équilibré, mais érudit et mondain, manquait d’ audace et dé sève pour réaliser la réforme qu’il p
e d’autres réclamaient : à Gluck, audacieux et violent, était réservé de la réaliser, grâce d’abord à la collaboration d’u
olent, était réservé de la réaliser, grâce d’abord à la collaboration d’ un Calzabigi. Avant de parler de ce singulier coll
ser, grâce d’abord à la collaboration d’un Calzabigi. Avant de parler de ce singulier collaborateur qui devait succéder à
er collaborateur qui devait succéder à Metastasio et, dans la préface d’ une édition parisienne des œuvres de ce dernier, e
à Metastasio et, dans la préface d’une édition parisienne des œuvres de ce dernier, en 1755, exposait ses idées sur le dr
role au comte Algarotti. Ce grand seigneur esthéticien, ex-chambellan de Frédéric II, écrivait, la même année 1755, un Ess
in musica) qui fut très certainement lu et médité par le futur auteur d’ Orphée et d’Alceste 22. Pour Algarotti comme pour
ui fut très certainement lu et médité par le futur auteur d’Orphée et d’ Alceste 22. Pour Algarotti comme pour Metastasio,
artie doit être coloriée par le compositeur, et l’autre par le maître de ballet ». Cela posé, quels sujets seront favorabl
tre de ballet ». Cela posé, quels sujets seront favorables à ce genre de spectacle dont « un homme de goût un peu sévère a
uels sujets seront favorables à ce genre de spectacle dont « un homme de goût un peu sévère a dit en France que l’opéra ét
de goût un peu sévère a dit en France que l’opéra étoit le grotesque de la poésie » ? — « Les sujets historiques pèchent
riques pèchent par une trop grande sévérité, et il est bien difficile de trouver des divertissemens qui puissent s’y lier.
t s’y lier. » En quoi Algarotti apparaît comme un lointain précurseur de Wagner. Il insiste sur ce point : Que le sujet c
… Il faut que ce sujet, propre le intéresser soit mêlé, non seulement d’ air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de
que ce sujet, propre le intéresser soit mêlé, non seulement d’air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, d
e le intéresser soit mêlé, non seulement d’air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés d
resser soit mêlé, non seulement d’air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés de décorat
mêlé, non seulement d’air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés de décorations et de s
seulement d’air et de duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés de décorations et de spectacles 
e duo, mais encore de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés de décorations et de spectacles ; en sorte que toute
de trio, de quatuor, de chœur, de danses, variétés de décorations et de spectacles ; en sorte que toutes les choses naiss
s et de spectacles ; en sorte que toutes les choses naissent du fond, de l’action et soient au poëme ce que de sages ornem
es les choses naissent du fond, de l’action et soient au poëme ce que de sages ornemens sont à la bonne architecture23. D
ulide, tous sujets qui, à l’époque gluckiste, paraîtront sur la scène de l’Opéra de Paris, Dans les critiques qu’il fait,
sujets qui, à l’époque gluckiste, paraîtront sur la scène de l’Opéra de Paris, Dans les critiques qu’il fait, en passant,
l’Opéra de Paris, Dans les critiques qu’il fait, en passant, à l’art de son temps, le noble amateur ne se montre pas moin
le amateur ne se montre pas moins perspicace : la cause du « désordre de la musique » tient à ce que « le compositeur veut
ci encore, entendre Richard Wagner proclamer solennellement, au début de son Opéra et Drame, que « l’erreur dans le genre
début de son Opéra et Drame, que « l’erreur dans le genre artistique de l’Opéra consiste en ce que l’on a fait d’un moyen
ur dans le genre artistique de l’Opéra consiste en ce que l’on a fait d’ un moyen d’expression (la musique) le but et, réci
genre artistique de l’Opéra consiste en ce que l’on a fait d’un moyen d’ expression (la musique) le but et, réciproquement,
’un moyen d’expression (la musique) le but et, réciproquement, du but de l’expression (le drame) le moyen » et réclamant,
ut de l’expression (le drame) le moyen » et réclamant, dans son Œuvre d’ art de l’avenir, la réunion des trois « sœurs éter
l’expression (le drame) le moyen » et réclamant, dans son Œuvre d’art de l’avenir, la réunion des trois « sœurs éternelles
que et Poésie, qui « ne peuvent être séparées sans détruire le cercle de l’Art24 ». Au point de vue musical, Algarotti se
montre gluckiste avant la lettre. L’ouverture « devrait faire partie de l’action ainsi que l’exorde du discours, et prépa
f par les instruments, déjà préconisé par Métastase, mettrait « moins de disproportion entre la marche du récitatif et cel
mer tout à fait ; faire accompagner les paroles par « diverses sortes d’ instruments analogues au caractère des paroles » e
y conduit » et en ne reprenant pas sans nécessité la première partie de l’air. Quant aux ballets, dans les opéras italien
is. Joignant l’exemple au précepte, le comte faisait suivre son Essai de deux scénarios d’opéra : Énée à Troie, et Iphigén
mple au précepte, le comte faisait suivre son Essai de deux scénarios d’ opéra : Énée à Troie, et Iphigénie en Aulide, ce d
librettiste français, le bailli du Roullet ; et lorsque le chevalier de Chastellux, en 1773, publia une nouvelle traducti
e le chevalier de Chastellux, en 1773, publia une nouvelle traduction de l’Essai, suivie de ces deux opéras, il ne manqua
hastellux, en 1773, publia une nouvelle traduction de l’Essai, suivie de ces deux opéras, il ne manqua pas d’engager les d
le traduction de l’Essai, suivie de ces deux opéras, il ne manqua pas d’ engager les directeurs de l’Opéra de Paris à faire
suivie de ces deux opéras, il ne manqua pas d’engager les directeurs de l’Opéra de Paris à faire représenter l’Iphigénie
ces deux opéras, il ne manqua pas d’engager les directeurs de l’Opéra de Paris à faire représenter l’Iphigénie de Gluck, q
e de Gluck, qui, disait-il, avait déjà été représentée sur le théâtre de Vienne au mois d’août 177225. « Nous osons ajoute
isait-il, avait déjà été représentée sur le théâtre de Vienne au mois d’ août 177225. « Nous osons ajouter qu’ils auroient
’août 177225. « Nous osons ajouter qu’ils auroient une belle occasion de contribuer à la gloire de la Nation, et de la ven
ajouter qu’ils auroient une belle occasion de contribuer à la gloire de la Nation, et de la venger du reproche qu’on lui
uroient une belle occasion de contribuer à la gloire de la Nation, et de la venger du reproche qu’on lui a fait de n’avoir
la gloire de la Nation, et de la venger du reproche qu’on lui a fait de n’avoir et de ne pouvoir pas même avoir de bonne
la Nation, et de la venger du reproche qu’on lui a fait de n’avoir et de ne pouvoir pas même avoir de bonne Musique26. »
reproche qu’on lui a fait de n’avoir et de ne pouvoir pas même avoir de bonne Musique26. » La brochure d’Algarotti sembl
ir et de ne pouvoir pas même avoir de bonne Musique26. » La brochure d’ Algarotti semble avoir produit un certain effet à
io, écrite vers 1754, peut être considérée comme contenant la théorie de l’opéra gluckiste tel que nous sommes habitués à
ckiste tel que nous sommes habitués à le considérer. § Le librettiste d’ Orfeo, d’Alceste, de Paride ed Elena et des Danaïd
l que nous sommes habitués à le considérer. § Le librettiste d’Orfeo, d’ Alceste, de Paride ed Elena et des Danaïdes, Ranie
sommes habitués à le considérer. § Le librettiste d’Orfeo, d’Alceste, de Paride ed Elena et des Danaïdes, Raniero de’ Calz
des Danaïdes, Raniero de’ Calzabigi, né à Livourne en 1776, offre un de ces types d’aventurier comme le xviiie  siècle en
, Raniero de’ Calzabigi, né à Livourne en 1776, offre un de ces types d’ aventurier comme le xviiie  siècle en possède une
xviiie  siècle en possède une amusante et pittoresque galerie. Homme d’ affaires, inventeur d’un système de loterie qu’il
sède une amusante et pittoresque galerie. Homme d’affaires, inventeur d’ un système de loterie qu’il vint mettre en pratiqu
ante et pittoresque galerie. Homme d’affaires, inventeur d’un système de loterie qu’il vint mettre en pratique, en France,
loterie qu’il vint mettre en pratique, en France, lors de la création de l’École militaire, un rapport de police signale s
ique, en France, lors de la création de l’École militaire, un rapport de police signale sa présence à Paris, au mois de ma
militaire, un rapport de police signale sa présence à Paris, au mois de mars 1760, comme secrétaire de l’ambassadeur de N
e signale sa présence à Paris, au mois de mars 1760, comme secrétaire de l’ambassadeur de Naples, marquis de l’Hôpital, qu
ence à Paris, au mois de mars 1760, comme secrétaire de l’ambassadeur de Naples, marquis de l’Hôpital, qui allait bientôt
rquis de l’Hôpital, qui allait bientôt rentrer en France. Son système de loterie, qui devait être alors toute sa fortune,
uvernay, et, par eux, avec Mme de Pompadour, intéressés à la création de l’École militaire ; et ce fut ainsi qu’il dédiait
ce fut ainsi qu’il dédiait à la favorite, en 1764, le premier volume de l’édition parisienne des Poesie del Signor Abate
ispettoso28 ». En préface à ce volume, que décore un joli frontispice d’ Eisen, Calzabigi, « de l’Académie de Cortone », fa
ace à ce volume, que décore un joli frontispice d’Eisen, Calzabigi, «  de l’Académie de Cortone », faisait, dans une longue
e, que décore un joli frontispice d’Eisen, Calzabigi, « de l’Académie de Cortone », faisait, dans une longue dissertation,
Académie de Cortone », faisait, dans une longue dissertation, l’éloge de l’illustre poète impérial dont il publiait les œu
il publiait les œuvres et, chemin faisant, tout en payant son tribut d’ admiration au plus fécond des librettistes, exposa
art dramatique et, notamment, sur l’opéra, dont notre Académie royale de musique lui avait révélé certainement une forme n
ées, en effet, qui devaient le guider dans sa réforme « gluckiste ». De la majesté, de l’énergie, des brillantes imaginat
qui devaient le guider dans sa réforme « gluckiste ». De la majesté, de l’énergie, des brillantes imaginations, de la poé
uckiste ». De la majesté, de l’énergie, des brillantes imaginations, de la poésie del Signor Metastasio, dépendent, à mon
Metastasio, dépendent, à mon sens, la force, la variété et la beauté de notre musique, dit Calzabigi. L’harmonie qui se d
t la beauté de notre musique, dit Calzabigi. L’harmonie qui se dégage de ses vers à la simple lecture s’imprime tout subit
ses vers à la simple lecture s’imprime tout subitement dans l’esprit de nos compositeurs, et leur fournit toutes ces pomp
plus expressive pour sa musique, aura de même une musique plus riche d’ effets, qui pourra produire facilement une sensibi
e et plus facile dans les âmes des auditeurs. En vain, le compositeur de musique s’efforcera de réveiller la tendresse, la
es âmes des auditeurs. En vain, le compositeur de musique s’efforcera de réveiller la tendresse, la pitié, la terreur, en
ue l’action ait été située par lui dans les enfers ou dans le royaume de Vénus ; s’il n’a pas tout le premier ressenti les
énus ; s’il n’a pas tout le premier ressenti les diverses impressions de ces deux sentiments divers, s’il n’a pas tout le
s de ces deux sentiments divers, s’il n’a pas tout le premier éprouvé de l’effroi ou de l’amour, s’il n’a pas fait passer
entiments divers, s’il n’a pas tout le premier éprouvé de l’effroi ou de l’amour, s’il n’a pas fait passer dans ses parole
ou de l’amour, s’il n’a pas fait passer dans ses paroles ces moments de son cœur, et si son style n’est pas en conséquenc
son style n’est pas en conséquence de diverses couleurs, comme celui de Virgile quand il décrit les transports amoureux d
leurs, comme celui de Virgile quand il décrit les transports amoureux de Didon et représente les supplices de l’enfer ; le
l décrit les transports amoureux de Didon et représente les supplices de l’enfer ; le musicien ne trouvera pas l’harmonie
ne l’était pas lorsqu’il écrivit, il ne produira que des agrégations de sons composites et sans effet : semblable à cet e
posites et sans effet : semblable à cet excellent graveur qui, obligé de conduire son burin d’après un mauvais dessin, ne
s, poursuit Calzabigi, qui supposent que la musique soit indépendante de la poésie et que le compositeur puisse suppléer p
e de la poésie et que le compositeur puisse suppléer par l’excellence de l’harmonie au défaut des paroles », mais cette op
 », mais cette opinion est erronée. S’appuyant sur plusieurs exemples de poètes français et italiens (Quinault, Dante, Tas
es de poètes français et italiens (Quinault, Dante, Tasso), l’éditeur de Metastasio montre que c’est le poète qui inspirer
icien et que, dès qu’il verra, par exemple, un morceau intitulé chœur de Démons, « il me pourra que mettre une grande rume
ande rumeur et, par conséquent une musique bruyante (clamorosa), mais d’ expression nulle ». Quinault, dont les tragédies l
xviiie  siècle le succès, des librettistes, généralement assez pâles, de Rameau, et de ses contemporains ; Quinault, dont
le succès, des librettistes, généralement assez pâles, de Rameau, et de ses contemporains ; Quinault, dont le nom revient
-quatorziens29.Néanmoins, après avoir examiné quelques-uns des poèmes de Quinault, Calzabigi conclut que le plan dont il f
t, Calzabigi conclut que le plan dont il fut l’inventeur est « chétif de soi-même et doit être absolument exclu du théâtre
exclu du théâtre musical ». — « L’emploi que ce Poète renommé a fait de la magie est, sans aucun doute, défectueux, car,
anité, alors, il n’est pas douteux que, du chœur nombreux, du ballet, de la [mise en] scène, magistralement unie à la poés
t sera ému par l’intérêt qu’il prend à l’action et par la délicatesse de la poésie ; et son cœur ravi doucement par les so
la délicatesse de la poésie ; et son cœur ravi doucement par les sons de la musique. » Ces diverses lignes devront enfin
er des objets hétérogènes, mais adéquats ; le poète et le compositeur de la musique, devraient toujours avoir, sous les ye
vraient toujours avoir, sous les yeux, à mon avis, le fameux précepte d’ Horace : Denique sit quodvis simplex duntaxat, et
m  ; précepte qu’on sait bien n’être pas seulement applicable au plan de la Tragédie ancienne et de la Comédie, mais étend
en n’être pas seulement applicable au plan de la Tragédie ancienne et de la Comédie, mais étendre sa loi à tous les plans
gédie ancienne et de la Comédie, mais étendre sa loi à tous les plans d’ actions théâtrales imaginables31. Ces idées, qui s
ous les plans d’actions théâtrales imaginables31. Ces idées, qui sont d’ un homme de théâtre, Calzabigi, longtemps plus tar
ns d’actions théâtrales imaginables31. Ces idées, qui sont d’un homme de théâtre, Calzabigi, longtemps plus tard, les expo
ait : Je crois que la tragédie ne doit être autre chose qu’une série de tableaux… Une tragédie est d’autant plus captivan
e ne doit être autre chose qu’une série de tableaux… Une tragédie est d’ autant plus captivante et parfaite qu’elle est moi
édie est d’autant plus captivante et parfaite qu’elle est moins riche de mots et, par conséquent, plus mouvementée et plus
…32. Cette théorie devait trouver son complément dans un compositeur d’ instinct aussi dramatique que lui, mais auquel les
, mais auquel les circonstances n’avaient pas encore donné l’occasion de se développer pleinement. Calzabigi avait disparu
donné l’occasion de se développer pleinement. Calzabigi avait disparu de Paris vers 1758-1759, laissant son frère régler s
res, qui semblent avoir été assez embrouillées, avec l’administration de la Loterie de l’École Royale militaire. Il était,
ent avoir été assez embrouillées, avec l’administration de la Loterie de l’École Royale militaire. Il était, en 1761, à Vi
e, où, dit un biographe, ses connaissances commerciales lui acquirent de grandes faveurs et ne tardèrent pas à lui valoir
cquirent de grandes faveurs et ne tardèrent pas à lui valoir le titre de conseiller aulique, avec une pension de 2 000 flo
ent pas à lui valoir le titre de conseiller aulique, avec une pension de 2 000 florins. Par Métastase ou autrement, il y f
e 2 000 florins. Par Métastase ou autrement, il y fit la connaissance de Gluck (ou peut-être l’avait-il rencontré auparava
lie), et bientôt s’esquissa une première collaboration, avec le poème d’ Orfeo ed Euridice. Poète et musicien étaient faits
Euridice. Poète et musicien étaient faits pour s’entendre : les idées de Calzabigi étaient celles du compositeur, et l’Ita
mpositeur, et l’Italien, lorsque le succès fut venu, ne manqua jamais de revendiquer la part qu’il avait prise à la « réfo
uckiste, heureusement exploitée par le bailli du Roullet, librettiste d’ Iphigénie en Aulide, que Gluck devait rencontrer à
de, que Gluck devait rencontrer à Vienne vers 1772. Dans une Riposta ( de Calzabigi lui-même, semble-t-il) publiée en 1790,
une détestable poésie, tandis que jusqu’alors il n’en avait écrit que de la vulgaire sur les drames divins et la céleste p
t écrit que de la vulgaire sur les drames divins et la céleste poésie de M. 33. » Calzabigi ne faisait d’ailleurs, dans c
asion : l’Opéra venait de représenter avec grand succès les Danaïdes, de Salieri, livret du baron Tschoudi, terminé par le
t du baron Tschoudi, terminé par le bailli du Roullet, le librettiste d’ Iphigénie. Or, le livret de Salieri n’était autre
é par le bailli du Roullet, le librettiste d’Iphigénie. Or, le livret de Salieri n’était autre que celui d’une Hypermnestr
ettiste d’Iphigénie. Or, le livret de Salieri n’était autre que celui d’ une Hypermnestre que Calzabigi avait donné à Gluck
quissa l’opéra, puis le céda à Salieri ; il ne fut nullement question de Calzabigi qui, de son côté, faisait musiquer son
is le céda à Salieri ; il ne fut nullement question de Calzabigi qui, de son côté, faisait musiquer son Hypermnestre, à Na
naïdes eurent été représentées à Paris, le 26 avril 1784, sous le nom de Gluck, Calzabigi, qui n’était sans doute plus en
is du Roullet, adressait au Mercure parisien une longue protestation, d’ où il ne nous importe ici que de relever les ligne
ure parisien une longue protestation, d’où il ne nous importe ici que de relever les lignes suivantes : J’ai pensé, il y
tique, et surtout pour le dialogue et pour les airs que nous appelons d’ azione, étoit celle qui approcheroit d’avantage de
our les airs que nous appelons d’azione, étoit celle qui approcheroit d’ avantage de la déclamation naturelle, animée, éner
s que nous appelons d’azione, étoit celle qui approcheroit d’avantage de la déclamation naturelle, animée, énergique ; que
ouvé des signes en assez grand nombre pour marquer tant de tons, tant d’ inflexions, tant d’éclats, tant d’adoucissemens, d
assez grand nombre pour marquer tant de tons, tant d’inflexions, tant d’ éclats, tant d’adoucissemens, de nuances variées,
bre pour marquer tant de tons, tant d’inflexions, tant d’éclats, tant d’ adoucissemens, de nuances variées, pour ainsi dire
tant de tons, tant d’inflexions, tant d’éclats, tant d’adoucissemens, de nuances variées, pour ainsi dire, à l’infini, qu’
ccompagnemens, j’imaginai que c’étoit là tout le secret pour composer de la musique excellente pour un drame ; que plus la
n exprimer, d’après sa véritable déclamation, seroit la musique vraie de cette poésie, la musique par excellence. … J’arri
oésie, la musique par excellence. … J’arrivai à Vienne en 1761 rempli de ces idées… M. Gluck n’étoit pas compté alors (et
tort sans doute) parmi nos plus grands maîtres… Je lui fis la lecture de mon Orphée, et lui en déclamai plusieurs morceaux
ns ma déclamation, les suspensions, la lenteur, la rapidité, les sons de la voix tantôt chargés, tantôt affoiblis et négli
sirois qu’il fît usage pour sa composition. Je le priai en même temps de bannir i passagi, le cadenze, i ritornelli, et to
de bannir i passagi, le cadenze, i ritornelli, et tout ce qu’on a mis de gothique, de barbare, d’extravagant dans notre mu
assagi, le cadenze, i ritornelli, et tout ce qu’on a mis de gothique, de barbare, d’extravagant dans notre musique. M. Glu
adenze, i ritornelli, et tout ce qu’on a mis de gothique, de barbare, d’ extravagant dans notre musique. M. Gluck entra dan
ventai quelques-uns ; je les plaçai dans les interlignes tout le long d’ Orphée… J’en fis autant depuis pour Alceste. Cela
J’en fis autant depuis pour Alceste. Cela est si vrai que, le succès de celle [la musique] d’Orphée ayant été indécis aux
s pour Alceste. Cela est si vrai que, le succès de celle [la musique] d’ Orphée ayant été indécis aux premières représentat
ans doute Calzabigi exagérait-il un peu son importance, et les signes de son invention, auxquels il joignait des indicatio
de son invention, auxquels il joignait des indications dans le genre de celle-ci, pour le chœur des Furies (second acte d
ions dans le genre de celle-ci, pour le chœur des Furies (second acte d’ Orphée) : Raddolcito e con espressione di quelche
ur donner du génie à Gluck, non plus que pour assurer l’immortalité à d’ Orfeo d’un Bertoni ou à l’Ipermnestra d’un Millico
r du génie à Gluck, non plus que pour assurer l’immortalité à d’Orfeo d’ un Bertoni ou à l’Ipermnestra d’un Millico. Mais o
pour assurer l’immortalité à d’Orfeo d’un Bertoni ou à l’Ipermnestra d’ un Millico. Mais on comprend qu’après les triomphe
entré à Naples (où il mourait, en octobre 1795)35, éprouvât le besoin de revendiquer sa part de la « révolution » qui avai
ourait, en octobre 1795)35, éprouvât le besoin de revendiquer sa part de la « révolution » qui avait transformé le théâtre
t à Gaud Lebland, bailli du Roullet, gentilhomme normand et chevalier de Malte égaré dans la diplomatie, il semble bien qu
, et la lui préparer et découper pour la musique, selon les principes de Quinault. Il avait d’ailleurs pris part à la quer
Drames-Opéra, où, vraisemblablement, il rééditait, après l’expérience d’ Iphigénie, ses. idées d’il y avait vingt ans. Tout
mblablement, il rééditait, après l’expérience d’Iphigénie, ses. idées d’ il y avait vingt ans. Tout comme Calzabigi, il y p
. Tout comme Calzabigi, il y proclame que c’est dans l’accord complet de la musique et de la poésie que dépend un bon opér
abigi, il y proclame que c’est dans l’accord complet de la musique et de la poésie que dépend un bon opéra ; il conseille
de la musique et de la poésie que dépend un bon opéra ; il conseille de préférer les « sujets d’invention », de mettre l’
oésie que dépend un bon opéra ; il conseille de préférer les « sujets d’ invention », de mettre l’exposition en action, de
d un bon opéra ; il conseille de préférer les « sujets d’invention », de mettre l’exposition en action, de traiter des suj
référer les « sujets d’invention », de mettre l’exposition en action, de traiter des sujets simples, et de prendre pour mo
, de mettre l’exposition en action, de traiter des sujets simples, et de prendre pour modèle les tragiques grecs, et surto
et de prendre pour modèle les tragiques grecs, et surtout Euripide ;, de varier les caractères des scènes, les mètres des
ctères des scènes, les mètres des vers, afin de permettre au musicien de multiplier, de varier et de contraster les effets
es, les mètres des vers, afin de permettre au musicien de multiplier, de varier et de contraster les effets. Les chœurs do
s des vers, afin de permettre au musicien de multiplier, de varier et de contraster les effets. Les chœurs doivent prendre
ivent « l’être nécessairement par le sujet, comme dans l’enchantement d’ Armide » ; sinon elles sont une distraction pour l
eur. Enfin, le poète doit fournir au musicien « toutes les ressources de montrer toutes les puissances de la musique d’exp
au musicien « toutes les ressources de montrer toutes les puissances de la musique d’expression ». La brochure de du Roul
 toutes les ressources de montrer toutes les puissances de la musique d’ expression ». La brochure de du Roullet n’était gu
ntrer toutes les puissances de la musique d’expression ». La brochure de du Roullet n’était guère qu’une apologie de son s
expression ». La brochure de du Roullet n’était guère qu’une apologie de son système. Les contemporains ne la considérèren
oute pas autrement ; des couplets inédits, retrouvés dans les papiers de Favart, plaisantent assez spirituellement la Lett
s de Favart, plaisantent assez spirituellement la Lettre du bailli. De la scène lyrique Quinault n’est plus le roi. Lise
comme moi. Nous n’avons qu’un génie. — Qui, M. le Bailly ? — L’auteur d’ Iphigénie. — Ah ! M. le Bailly ? Admirez sa sage
Dément son origine. — Oui, M. le Bailly ! Gardez-vous dans la fable De choisir vos sujets, Point de Dieux, point de Diab
 le Bailly ! Gardez-vous dans la fable De choisir vos sujets, Point de Dieux, point de Diables, Ni fêtes ni ballets, Cel
ardez-vous dans la fable De choisir vos sujets, Point de Dieux, point de Diables, Ni fêtes ni ballets, Cela sent trop l’en
ssi bien, la musique du chevalier n’avait-elle plus besoin du soutien de la littérature. Armide, assez discutée au début,
utée au début, puis la seconde Iphigénie allaient confirmer le succès de la réforme inaugurée par la première Iphigénie, O
par la première Iphigénie, Orphée et Alceste. C’était le couronnement de l’œuvre prévue par nos encyclopédistes, préparée
t le Gluck allemand qui assura la victoire, non seulement à une forme d’ art, mais à toute une race. » Cette victoire se pr
e se prolongea pendant un demi-siècle, jusqu’à ce qu’un Ultramontain, d’ une autre envergure que Piccini, qu’il avait vainc
nente qu’on n’aurait jamais dû lui disputer. Les Revues. La Revue d’ Italie (fusion avec France-Italie) : un portrait d
Revues. La Revue d’Italie (fusion avec France-Italie) : un portrait de M. G. d’Annunzio, par M. Renato Serra Charles-H
[596-598]. La Revue France-Italie prend, à partir du premier numéro de sa seconde année, le nom, moins circonstanciel et
éro de sa seconde année, le nom, moins circonstanciel et plus simple, de Revue d’Italie. Elle s’unit à cet effet avec une
seconde année, le nom, moins circonstanciel et plus simple, de Revue d’ Italie. Elle s’unit à cet effet avec une Revue de
lus simple, de Revue d’Italie. Elle s’unit à cet effet avec une Revue de ce nom qui a déjà onze ans d’existence honorable.
Elle s’unit à cet effet avec une Revue de ce nom qui a déjà onze ans d’ existence honorable. Son inspiration, sa méthode,
vue reste bien celle qui a pu, en un an, conquérir l’estime du public de deux pays et rassembler de précieuses collaborati
pu, en un an, conquérir l’estime du public de deux pays et rassembler de précieuses collaborations. Ayant désormais consol
aborations. Ayant désormais consolidé les bases morales et techniques de notre entreprise, nous nous adressons de nouveau,
bases morales et techniques de notre entreprise, nous nous adressons de nouveau, avec une entière confiance, à tous ceux
us adressons de nouveau, avec une entière confiance, à tous ceux qui, de l’un et de l’autre côté des Alpes, s’intéressent
s de nouveau, avec une entière confiance, à tous ceux qui, de l’un et de l’autre côté des Alpes, s’intéressent au problème
ouvenirs communs, et surtout à tous les Français qui savent la gloire de la pensée de l’art de l’Italie dans les siècles p
uns, et surtout à tous les Français qui savent la gloire de la pensée de l’art de l’Italie dans les siècles passés, qui sa
urtout à tous les Français qui savent la gloire de la pensée de l’art de l’Italie dans les siècles passés, qui savent le p
nsée de l’art de l’Italie dans les siècles passés, qui savent le prix de son activité présente. Nous répétons avec plus d’
qui savent le prix de son activité présente. Nous répétons avec plus d’ assurance : il fallait qu’il existât une grande Re
l fallait qu’il existât une grande Revue, organe des intérêts communs de deux grands peuples, de leur désir de s’entendre
une grande Revue, organe des intérêts communs de deux grands peuples, de leur désir de s’entendre toujours mieux ; il fall
ue, organe des intérêts communs de deux grands peuples, de leur désir de s’entendre toujours mieux ; il fallait qu’il exis
Italie. Et encore : puisque cette Revue existe et qu’elle est assurée de vivre, il faut qu’un public de plus en plus large
effort. C’est en ces termes que M. Julien Luchaire annonce la fusion de France-Italie avec son aînée : La Revue d’Italie.
Luchaire annonce la fusion de France-Italie avec son aînée : La Revue d’ Italie. Le n° 1 de la nouvelle publication (1er ju
a fusion de France-Italie avec son aînée : La Revue d’Italie. Le n° 1 de la nouvelle publication (1er juillet) contient, s
elle publication (1er juillet) contient, sous ce titre : « le Dernier d’ Annunzio », un portrait exceptionnellement bien ve
le publication (1er juillet) contient, sous ce titre : « le Dernier d’ Annunzio  », un portrait exceptionnellement bien venu de l’
zio », un portrait exceptionnellement bien venu de l’admirable auteur de l’Enfant de la Volupté et du fameux éleveur de lé
rtrait exceptionnellement bien venu de l’admirable auteur de l’Enfant de la Volupté et du fameux éleveur de lévriers de co
de l’admirable auteur de l’Enfant de la Volupté et du fameux éleveur de lévriers de course. Il s’en va de par le monde,
ble auteur de l’Enfant de la Volupté et du fameux éleveur de lévriers de course. Il s’en va de par le monde, comme ces an
de par le monde, comme ces anciens et prodigieux artistes, à la façon d’ un Cellini, entré au service, non pas du Roi très
on d’un Cellini, entré au service, non pas du Roi très Chrétien, mais d’ une vie avide et inquiète. Il travaille l’or, l’ar
à une époque où tous les snobs et toutes les cocottes ne parlent que d’ élévation spirituelle et d’idéal héroïque, ce spec
nobs et toutes les cocottes ne parlent que d’élévation spirituelle et d’ idéal héroïque, ce spectacle d’un artiste qui trav
parlent que d’élévation spirituelle et d’idéal héroïque, ce spectacle d’ un artiste qui travaille tranquillement pour l’arg
uillement pour l’argent, l’occasion ou le caprice, pour la nourriture de ses lévriers, la satisfaction de qui l’applaudit
on ou le caprice, pour la nourriture de ses lévriers, la satisfaction de qui l’applaudit ou la commission de qui le paie.
de ses lévriers, la satisfaction de qui l’applaudit ou la commission de qui le paie. Au milieu de tout ce bruit et de cet
laudit ou la commission de qui le paie. Au milieu de tout ce bruit et de cet éblouissement, parmi toutes ces choses dont o
r que nos yeux ne savent pas scruter : ils glissent sur quelque chose de lisse et d’éclatant, qui nous arrête et nous repo
ux ne savent pas scruter : ils glissent sur quelque chose de lisse et d’ éclatant, qui nous arrête et nous repousse, comme
rête et nous repousse, comme un dieu caché dans l’âme vaine. Laissons de côté les instants où d’Annunzio est entraîné lui
omme un dieu caché dans l’âme vaine. Laissons de côté les instants où d’ Annunzio est entraîné lui aussi par la vulgarité c
me un dieu caché dans l’âme vaine. Laissons de côté les instants où d’ Annunzio est entraîné lui aussi par la vulgarité courante
d’Annunzio est entraîné lui aussi par la vulgarité courante et parle de lui-même aux badauds avec le langage pompeux des
adauds avec le langage pompeux des hiérophantes. Regardons le nouveau d’ Annunzio, plus commun, plus pratique, je dirais pr
auds avec le langage pompeux des hiérophantes. Regardons le nouveau d’ Annunzio , plus commun, plus pratique, je dirais presque :
e plaît, par goût et par ambition, à révéler des qualités artistiques d’ une pureté inimitable, qui feront toujours le dése
artistiques d’une pureté inimitable, qui feront toujours le désespoir de tous les artistes bourgeois, à l’âme probe, riche
espoir de tous les artistes bourgeois, à l’âme probe, riche seulement de bonnes intentions et de médiocrité. D’Annunzio ne
tes bourgeois, à l’âme probe, riche seulement de bonnes intentions et de médiocrité. D’Annunzio ne peut pas être médiocre.
à l’âme probe, riche seulement de bonnes intentions et de médiocrité. D’ Annunzio ne peut pas être médiocre. Il peut être m
l’âme probe, riche seulement de bonnes intentions et de médiocrité. D’ Annunzio ne peut pas être médiocre. Il peut être monotone,
. Il peut être monotone, faux, parfois même détestable, mais il l’est d’ une façon qui lui est particulière. Nous pouvons l
le détester et le fuir ; mais tous, au moment de prendre une plume et d’ aligner des signes sur le papier, nous ne pouvons
es sur le papier, nous ne pouvons prononcer son nom sans un sentiment d’ humilité et de respect. Quelle que soit la grandeu
er, nous ne pouvons prononcer son nom sans un sentiment d’humilité et de respect. Quelle que soit la grandeur que nous avo
Quelle que soit la grandeur que nous avons en nous ou que nous rêvons d’ atteindre, une chose est certaine, c’est que, dans
ui, pauvres et mesquins, immensément, à côté de lui. Il y a outrance d’ humilité, dans cette dernière phrase de M. Renato
côté de lui. Il y a outrance d’humilité, dans cette dernière phrase de M. Renato Serra. Aussi, est-ce l’une des grâces s
les vertus dont il dédaigne pour soi l’usage. En vérité, la séduction de cet écrivain étonnant tient du sortilège. À preuv
ù le critique juge et se repent aussitôt : Comment ne pas penser que d’ Annunzio est fini, lorsqu’on le voit exhiber un vi
le critique juge et se repent aussitôt : Comment ne pas penser que d’ Annunzio est fini, lorsqu’on le voit exhiber un vieil exer
que d’Annunzio est fini, lorsqu’on le voit exhiber un vieil exercice de style, comme la Vita di Cola, qui nous ramène à u
ns du volume à imprimer ? Il écrit des commémorations et des articles de circonstance, ramasse les débris tombés dans l’at
les débris tombés dans l’atelier, cherche dans ses tiroirs les bouts de papier, les pages détachées, les notes, tout ce q
reux. Entendons-nous bien ; nous ne parlons pas maintenant du bonheur de son expression, du miel et de l’or qui coulent de
us ne parlons pas maintenant du bonheur de son expression, du miel et de l’or qui coulent de sa bouche par une nécessité d
intenant du bonheur de son expression, du miel et de l’or qui coulent de sa bouche par une nécessité de nature, même s’il
ession, du miel et de l’or qui coulent de sa bouche par une nécessité de nature, même s’il dit les choses les plus fausses
autres à un journal, qui les paie et les imprime, les qualités vraies de d’Annunzio s’affirment dans leur naturelle pureté
res à un journal, qui les paie et les imprime, les qualités vraies de d’ Annunzio s’affirment dans leur naturelle pureté, s
s à un journal, qui les paie et les imprime, les qualités vraies de d’ Annunzio s’affirment dans leur naturelle pureté, sans thèm
rment dans leur naturelle pureté, sans thèmes, sans programmes. C’est d’ Annunzio qui prend une chose quelconque et qui l’é
ent dans leur naturelle pureté, sans thèmes, sans programmes. C’est d’ Annunzio qui prend une chose quelconque et qui l’écrit. C’
st un peu excessif, sans doute. Si quelqu’un traitait à fond « le cas d’ Annunzio », il lui faudrait expliquer la gloire mo
un peu excessif, sans doute. Si quelqu’un traitait à fond « le cas d’ Annunzio  », il lui faudrait expliquer la gloire mondiale d
d « le cas d’Annunzio », il lui faudrait expliquer la gloire mondiale de cet artiste d’une valeur indiscutable, par le fai
nunzio », il lui faudrait expliquer la gloire mondiale de cet artiste d’ une valeur indiscutable, par le fait qu’il est le
ent M. Serra relève, dans « l’intérêt du snobisme », « une des causes de la fortune de d’Annunzio ». Le génie familier de
elève, dans « l’intérêt du snobisme », « une des causes de la fortune de d’Annunzio ». Le génie familier de M. d’Annunzio
ve, dans « l’intérêt du snobisme », « une des causes de la fortune de d’ Annunzio ». Le génie familier de M. d’Annunzio a d
, dans « l’intérêt du snobisme », « une des causes de la fortune de d’ Annunzio  ». Le génie familier de M. d’Annunzio a des anten
 », « une des causes de la fortune de d’Annunzio ». Le génie familier de M. d’Annunzio a des antennes toujours eu éveil qu
eil qui lui indiquent le vent du snobisme. Les directions successives de l’écrivain ont eu, dès l’origine, une merveilleus
euse sûreté et, quoi qu’il ait fait ou fasse, il demeure en lui assez d’ un bel artiste pour qu’on lui pardonne un mercanti
un mercantilisme qui le pousse à l’indiscrétion volontaire, calculée, de sa vie bruyante et des bavardages de son œuvre. M
discrétion volontaire, calculée, de sa vie bruyante et des bavardages de son œuvre. M. Serra termine par ces lignes : Et
œuvre. M. Serra termine par ces lignes : Et nous nous sommes demandé de quoi cet homme pouvait encore être capable, qui p
oi cet homme pouvait encore être capable, qui peut tracer les limites de son travail, qui peut dire s’il ne va nous donner
imites de son travail, qui peut dire s’il ne va nous donner le volume de ses plus beaux vers, ou l’histoire de sa vie plus
’il ne va nous donner le volume de ses plus beaux vers, ou l’histoire de sa vie plus vraie ? Ou peut-être rien. L’unique c
sa vie plus vraie ? Ou peut-être rien. L’unique chose qui nous reste de lui, lorsque nous le fixons avant de nous éloigne
i, lorsque nous le fixons avant de nous éloigner, est ce froid visage d’ Alcibiade. On ne pense pas à l’adolescent qui appa
nse pas à l’adolescent qui apparaît sur le seuil du banquet, couronné de violettes et éclatant d’ivresse, aux yeux fatigué
i apparaît sur le seuil du banquet, couronné de violettes et éclatant d’ ivresse, aux yeux fatigués qui le regardent dans l
nt d’ivresse, aux yeux fatigués qui le regardent dans la rougeur crue de l’aube ; on pense à l’autre, qui parle en Thucydi
rougeur crue de l’aube ; on pense à l’autre, qui parle en Thucydide, d’ une voix claire, durcie par l’intelligence de l’ex
qui parle en Thucydide, d’une voix claire, durcie par l’intelligence de l’expérience. Il dit qu’il est juste que son bonh
u public le 4 juin dernier. On ne saurait d’ailleurs être trop étonné de cette lenteur d’installation si l’on songe que le
n dernier. On ne saurait d’ailleurs être trop étonné de cette lenteur d’ installation si l’on songe que les services d’arch
étonné de cette lenteur d’installation si l’on songe que les services d’ architecture du Louvre, à qui incombe ce retard, o
vices d’architecture du Louvre, à qui incombe ce retard, ont mis plus de vingt ans à achever, d’après les plans de Lefuel,
mbe ce retard, ont mis plus de vingt ans à achever, d’après les plans de Lefuel, le grand escalier du pavillon Mollien, au
a été inauguré par la même occasion. La petite salle du Moyen-Âge et de la Renaissance n’offre qu’une trentaine de pièces
tite salle du Moyen-Âge et de la Renaissance n’offre qu’une trentaine de pièces, mais il en est, parmi elles, de très préc
ance n’offre qu’une trentaine de pièces, mais il en est, parmi elles, de très précieuses : parmi les œuvres italiennes, tr
nes, trois bronzes hors de pair : un buste vénitien ou lombard, plein de vie et de robustesse, où l’on veut voir une effig
bronzes hors de pair : un buste vénitien ou lombard, plein de vie et de robustesse, où l’on veut voir une effigie du maré
l Trivulce ; un groupe, Mercure et Argus, production nerveuse et fine de l’école florentine du xve  siècle ; puis une merv
e du xve  siècle ; puis une merveilleuse plaquette, la pièce capitale de cette réunion, représentant la Crucifixion et att
te titre à Donatello ; enfin, une grande statue équestre en bois doré de Saint Georges, d’un accent encore tout gothique,
lo ; enfin, une grande statue équestre en bois doré de Saint Georges, d’ un accent encore tout gothique, avec un mélange de
é de Saint Georges, d’un accent encore tout gothique, avec un mélange de rudesse et d’élégance qui nous engage à y voir, p
rges, d’un accent encore tout gothique, avec un mélange de rudesse et d’ élégance qui nous engage à y voir, plutôt qu’une œ
e rudesse et d’élégance qui nous engage à y voir, plutôt qu’une œuvre de l’Italie du Nord, comme dit le catalogue, une cré
u’une œuvre de l’Italie du Nord, comme dit le catalogue, une création de cette école tyrolienne toute voisine, qui réunit
tte école tyrolienne toute voisine, qui réunit en elle les caractères de l’art allemand et de l’art italien et qui a produ
toute voisine, qui réunit en elle les caractères de l’art allemand et de l’art italien et qui a produit, avec Michel Pache
rt allemand et de l’art italien et qui a produit, avec Michel Pacher, de si expressifs chefs-d’œuvre. 1. Voir, sur le
e si expressifs chefs-d’œuvre. 1. Voir, sur le F., la collection de Poesia (1904-1910, 61, Corso Venezia, Milan) ; — 
ion de Poesia (1904-1910, 61, Corso Venezia, Milan) ; — la collection de Lacerba (1913-1914, 25, Via Nazionale, Florence) 
tion de Lacerba (1913-1914, 25, Via Nazionale, Florence) ; — le livre de F.-T. Marinetti, le Futurisme (Paris, Sansot) ; —
ivre de F.-T. Marinetti, le Futurisme (Paris, Sansot) ; — la brochure de G. Papini, Il mio Futurismo (Florence, Lacerba, 1
. 638. 5. N° 39, daté du 29 septembre 1912. 6. Le Livre, livraison de mai 1881 : Authenticité des Mémoires de Casanova.
912. 6. Le Livre, livraison de mai 1881 : Authenticité des Mémoires de Casanova. 7. L’écrivain-photographe-aéronaute Na
s de Casanova. 7. L’écrivain-photographe-aéronaute Nadar (pseudonyme de Félix Tournachon) appartenait-il à la famille du
sept derniers l’ont été par Aubert de Vitry, traducteur des Mémoires de Goethe. 9. Casanova à Corfou, trois feuilletons
ier, éditeur ; Paris, 1881. 11. Comment furent publiés les Mémoires de Casanova, article du journal Il Marzocco, de Flor
ent publiés les Mémoires de Casanova, article du journal Il Marzocco, de Florence, n° 46 (13 novembre 1910). 12. Premier
si je consentois à me laisser attribuer l’invention du nouveau genre d’ opéra italien dont le succès a justifié la tentati
à lui que j’en suis redevable, puisque c’est lui qui m’a mis à portée de développer les ressources de mon art. » (Lettre d
, puisque c’est lui qui m’a mis à portée de développer les ressources de mon art. » (Lettre de Gluck au Mercure de France,
i m’a mis à portée de développer les ressources de mon art. » (Lettre de Gluck au Mercure de France, février 1773, p. 183.
p. 183.) 14. R. Rolland, Gluck et Metastasio, Metastasio précurseur de Gluck (revue musicale S.I.M., 15 avril 1912) ; cf
ù vivait Scheibe. Celui-ci publia son Critischer Musikus, à Hambourg, de 1737 à 1740, et le réédita en 1745. 16. Voir Écr
, à Hambourg, de 1737 à 1740, et le réédita en 1745. 16. Voir Écrits de musiciens, pub. par J.-G. Prod’homme, p. 879. 17
Prod’homme, p. 879. 17. Eug. Reichel, op. cit., p. 662. 18. Écrits de musiciens, p. 395. Lettre de M. le Chevalier Gluc
 Reichel, op. cit., p. 662. 18. Écrits de musiciens, p. 395. Lettre de M. le Chevalier Gluck sur la musique (Mercure de
Gluck sur la musique (Mercure de France, février 1773). 19. Écrits de musiciens, p. 379-380. 20. R. Rolland. 21. Écr
19. Écrits de musiciens, p. 379-380. 20. R. Rolland. 21. Écrits de musiciens, p. 380. 22. Traduit en français, l’Es
21. Écrits de musiciens, p. 380. 22. Traduit en français, l’Essai d’ Algarotti fut publié une première fois, dans le Me
le Mercure de France, en mai 1757 ; puis en brochure par le chevalier de Chastellux, en 1773. Il ne paraît pas que le text
raît pas que le texte italien ait été publié avant 1762, l’année même de l’Orfeo. Ce serait donc la traduction du Mercure
ait connaître d’abord. 23. Dans sa Lettre à M. D., un des Directeurs de l’Opéra, du Roullet semble s’être inspiré de ces
M. D., un des Directeurs de l’Opéra, du Roullet semble s’être inspiré de ces observations d’Algarotti : « Un chant simple,
eurs de l’Opéra, du Roullet semble s’être inspiré de ces observations d’ Algarotti : « Un chant simple, naturel, par l’expr
népuisable dans ses sujets et dans ses tours ; les plus grands effets de l’harmonie employés également dans le terrible, l
citatif rapide, mais noble et expressif du genre ; enfin des morceaux de notre récitatif françois de la plus parfaite décl
t expressif du genre ; enfin des morceaux de notre récitatif françois de la plus parfaite déclamation : des airs dansants
écitatif françois de la plus parfaite déclamation : des airs dansants de la plus grande variété, d’un genre neuf et de la
s parfaite déclamation : des airs dansants de la plus grande variété, d’ un genre neuf et de la plus agréable fraîcheur ; d
ion : des airs dansants de la plus grande variété, d’un genre neuf et de la plus agréable fraîcheur ; des chœurs , des duo
es quatuors également expressifs, touchants et déclamés ; la prosodie de la langue scrupuleusement observée, tout, dans ce
gue scrupuleusement observée, tout, dans cette composition (il s’agit d’ Iphigénie en Aulide), m’a paru dans notre genre… »
m’a paru dans notre genre… » (Mercure de France, octobre 1772, Lettre de du Roullet à Dauvergne ; Écrits de musiciens, p. 
re de France, octobre 1772, Lettre de du Roullet à Dauvergne ; Écrits de musiciens, p. 391-392). 24. Œuvres en prose de
à Dauvergne ; Écrits de musiciens, p. 391-392). 24. Œuvres en prose de R. Wagner, Opéra et Drame, t. IV, p. 60, et l’Œuv
uvres en prose de R. Wagner, Opéra et Drame, t. IV, p. 60, et l’Œuvre d’ art de l’avenir, t. III, p. 96. 25. Si cette asse
en prose de R. Wagner, Opéra et Drame, t. IV, p. 60, et l’Œuvre d’art de l’avenir, t. III, p. 96. 25. Si cette assertion
et l’Œuvre d’art de l’avenir, t. III, p. 96. 25. Si cette assertion de Chastellux est conforme à la vérité, il ne peut s
sertion de Chastellux est conforme à la vérité, il ne peut s’agir que d’ un essai, non public, la première d’Iphigénie ayan
la vérité, il ne peut s’agir que d’un essai, non public, la première d’ Iphigénie ayant été donné, à l’Opéra de Paris, en
essai, non public, la première d’Iphigénie ayant été donné, à l’Opéra de Paris, en 1774. 26. Essai sur l’opéra (trad. Ch
ne parut qu’en 1769. 29. « M. Calzabigi, étant à Paris, fut frappé de l’effet d’ensemble, de la liaison qui se trouvaie
u’en 1769. 29. « M. Calzabigi, étant à Paris, fut frappé de l’effet d’ ensemble, de la liaison qui se trouvaient dans les
29. « M. Calzabigi, étant à Paris, fut frappé de l’effet d’ensemble, de la liaison qui se trouvaient dans les opéras de R
e l’effet d’ensemble, de la liaison qui se trouvaient dans les opéras de Rameau et de Mondonville, écrivait Coquéau en 177
nsemble, de la liaison qui se trouvaient dans les opéras de Rameau et de Mondonville, écrivait Coquéau en 1779. Il admira
de Mondonville, écrivait Coquéau en 1779. Il admira cet enchaînement de scènes, ces successions variées de formes musical
n 1779. Il admira cet enchaînement de scènes, ces successions variées de formes musicales qui les animaient… C’est donc à
meau, à Cahuzac que M. Gluck doit sa gloire. Nous lui faisons honneur de nos propres dépouilles. » (Entretiens sur l’état
ns honneur de nos propres dépouilles. » (Entretiens sur l’état actuel de l’Opéra de Paris, Amsterdam, 1779, p. 154-155.)
de nos propres dépouilles. » (Entretiens sur l’état actuel de l’Opéra de Paris, Amsterdam, 1779, p. 154-155.) 30. C’est d
’est déjà, exactement, l’expression wagnérienne, le Reinmenschliches, d’ Opéra et Drame. 31. Dissertazione… sulle Poesie
Gilblas…, alla critica ragionatissima delle Poesie drammatiche del C. de Calsabigi… (1785). 34. Mercure de France, août 
abigi… (1785). 34. Mercure de France, août 1784, p. 128-137. Lettre de Naples, le 26 juin 1784. 35. Calzabigi fut chass
128-137. Lettre de Naples, le 26 juin 1784. 35. Calzabigi fut chassé de Vienne par l’impératrice, et privé de sa pension,
1784. 35. Calzabigi fut chassé de Vienne par l’impératrice, et privé de sa pension, à la suite d’une aventure avec une ac
hassé de Vienne par l’impératrice, et privé de sa pension, à la suite d’ une aventure avec une actrice en 1776. Il se retir
d’une aventure avec une actrice en 1776. Il se retira d’abord à Pise, d’ où sont datées un certain nombre de ses lettres, l
1776. Il se retira d’abord à Pise, d’où sont datées un certain nombre de ses lettres, lors de la mise en scène d’Alceste à
ont datées un certain nombre de ses lettres, lors de la mise en scène d’ Alceste à Bologne, en 1778. Il fut ensuite à Naple
ne d’Alceste à Bologne, en 1778. Il fut ensuite à Naples, où il tenta de faire accepter son système de loterie. Sa pension
8. Il fut ensuite à Naples, où il tenta de faire accepter son système de loterie. Sa pension autrichienne lui fut rendue à
tème de loterie. Sa pension autrichienne lui fut rendue à l’avènement de Léopold, ce qui lui permit de terminer assez pais
trichienne lui fut rendue à l’avènement de Léopold, ce qui lui permit de terminer assez paisiblement sa vie. 36. Dans les
15 (1906) Articles du Mercure de France, année 1906
janvier 1906 Art ancien. Romain Rolland, Michel-Ange, Librairie de l’Art ancien et moderne, 3,50 Tristan Leclère [
, p. 136-140 [140]. Il me reste à signaler précisément le Michel-Ange de M. Romain Rolland. C’est un livre enthousiaste et
où l’auteur suit son « héros » pendant toute sa vie : il est enrichi de nombreuses reproductions et de quelques-unes de c
pendant toute sa vie : il est enrichi de nombreuses reproductions et de quelques-unes de ces figures décoratives de la Si
vie : il est enrichi de nombreuses reproductions et de quelques-unes de ces figures décoratives de la Sixtine qui sont pa
mbreuses reproductions et de quelques-unes de ces figures décoratives de la Sixtine qui sont parmi les plus belles créatio
es décoratives de la Sixtine qui sont parmi les plus belles créations de l’artiste italien. Échos Mercure. Tome LIX,
ent sportsman, auteur dramatique et tragique, il devient librettiste. De son indomptable énergie il faut tout attendre. L’
t dédaigneux se fait de plus en plus populaire. Il a cuisiné la Fille de Jorio pour un opéra dont la musique vient d’être
e. Il a cuisiné la Fille de Jorio pour un opéra dont la musique vient d’ être composée par le maëstro Franchetti, et qui se
i, et qui sera joué prochainement à Milan. Les journaux annoncent que de nombreux chœurs et couplets furent ajoutés pour l
i un véritable libretto qui sera écrit à son intention sur les amours de Hugues et Parisine. Les Romains et les Concert
ns les siècles cent fois transformé, subit un dernier avatar. L’Hôtel de ville de la capitale italienne va faire de l’imme
ècles cent fois transformé, subit un dernier avatar. L’Hôtel de ville de la capitale italienne va faire de l’immense tombe
un dernier avatar. L’Hôtel de ville de la capitale italienne va faire de l’immense tombeau une merveilleuse salle de conce
pitale italienne va faire de l’immense tombeau une merveilleuse salle de concerts populaires. Il deviendra ainsi l’« Audit
« Auditorium » des Romains modernes qui commencent à désirer entendre de la musique. Dans quelques milieux d’artistes on f
ui commencent à désirer entendre de la musique. Dans quelques milieux d’ artistes on fait des vœux pour que les Léoncavallo
t des vœux pour que les Léoncavallo, Puccini et autres soient chassés de ce nouveau et solennel temple de l’Harmonie.
lo, Puccini et autres soient chassés de ce nouveau et solennel temple de l’Harmonie. Tome LIX, numéro 206, 15 janvier
Tome LIX, numéro 206, 15 janvier 1906 Décadence et Résurrection de l’Esprit théâtral Ricciotto Canudo. Tome LIX,
906, p. 214-234. La décadence du Théâtre remonte aux premières étapes de la Tragédie. Du chant du bouc à Eschyle, le Vin,
. Du chant du bouc à Eschyle, le Vin, Seigneur de l’Ivresse, donateur de Joie, avait conduit les hommes à danser leur gran
le sort du dieu captif, Dionysios enfermé par les Titans dans le sein de la Terre. L’ardeur de la haine et de la peine du
, Dionysios enfermé par les Titans dans le sein de la Terre. L’ardeur de la haine et de la peine du Dieu montait des mille
ermé par les Titans dans le sein de la Terre. L’ardeur de la haine et de la peine du Dieu montait des mille racines qui pa
haine et de la peine du Dieu montait des mille racines qui partaient de son cœur et s’ouvraient dans les pampres roux, da
et s’ouvraient dans les pampres roux, dans l’opulence rouge du Soleil d’ automne. Chaque grain de raisin contenait une gout
pampres roux, dans l’opulence rouge du Soleil d’automne. Chaque grain de raisin contenait une goutte de sang du Dieu. Les
ouge du Soleil d’automne. Chaque grain de raisin contenait une goutte de sang du Dieu. Les hommes en enflammaient leurs rê
leurs rêves, ils plaignaient le sort du grand captif et se tordaient d’ angoisse. Et leur angoisse était la danse ; leurs
ait la danse ; leurs plaintes, le chant ; et leur ardeur, l’orgiasme, d’ où l’ode tragique et la tragédie sont nées. Eschyl
ù l’ode tragique et la tragédie sont nées. Eschyle racheta les hommes de la servitude du vin. Son génie résuma à lui seul
e résuma à lui seul toute l’ivresse. Il put fixer une telle impulsion de fureur de vie, que le sens orgiastique des hommes
lui seul toute l’ivresse. Il put fixer une telle impulsion de fureur de vie, que le sens orgiastique des hommes, fort de
impulsion de fureur de vie, que le sens orgiastique des hommes, fort de lui-même, se retrouva éloigné de la seigneurie an
le sens orgiastique des hommes, fort de lui-même, se retrouva éloigné de la seigneurie animatrice du grand captif. Les hom
tte perpétuelle contre toute la nature : ennemie insidieuse et rapace de l’individu, oublièrent le Dieu ; ils dansèrent et
urs plaintes. La nature ennemie prit alors clairement devant l’esprit de la foule le nom qu’elle portait dans les cœurs cr
me tronc maudit, debout sur le sommet chauve où la suprême expression de l’homme, Prométhée, le Titan humanisé, souffrait,
. Ils étaient beaux dans leurs détresses infinies, dans la conscience de leur faiblesse, devant l’impératif catégorique du
esse et contre toute faiblesse. Mais Oreste, l’homme, par la fatalité de son acte nécessaire, et Prométhée, le pathétique
ence humaine, défièrent les dieux et l’impériosité occulte et suprême de la vie. Les hommes, éloignés de l’ivresse du dieu
x et l’impériosité occulte et suprême de la vie. Les hommes, éloignés de l’ivresse du dieu captif, s’éloignèrent aussi peu
, éloignés de l’ivresse du dieu captif, s’éloignèrent aussi peu à peu de tous les dieux. Ils oublièrent toute l’exaltation
our parler, pour agir et pour mourir au nom de leur propre conscience d’ éphémères. Prométhée les initia, et captiva leurs
seule comparable à la Symphonie en ut mineur, la symphonie du Destin, de Beethoven) disparaissait pour faire place aux tro
isparaissait pour faire place aux troubles du cœur humain. La volonté de vivre selon ses instincts, malgré les hostilités
ontés extérieures, élevait l’homme jusqu’au héros, comme l’exaltation de toutes ses forces réunies en un seul faisceau de
, comme l’exaltation de toutes ses forces réunies en un seul faisceau de vie, en un seul flambeau de désir et de puissance
es ses forces réunies en un seul faisceau de vie, en un seul flambeau de désir et de puissance, l’avait créé dieu. L’homme
s réunies en un seul faisceau de vie, en un seul flambeau de désir et de puissance, l’avait créé dieu. L’homme descendait
mbeau de désir et de puissance, l’avait créé dieu. L’homme descendait de son piédestal. L’orgiasme dionysien et la terreur
L’homme refoulait à ses pieds ses vêtements impériaux et magnifiques de volonté et de mort, et plaintif se renfermait dan
lait à ses pieds ses vêtements impériaux et magnifiques de volonté et de mort, et plaintif se renfermait dans son cœur iso
ir sa conscience. Il prit en réalité une individualité. Mais il cessa d’ être un héros. Le Destin perdit sa belle attitude
’être un héros. Le Destin perdit sa belle attitude féroce, animatrice de nobles vertus. Sophocle, le beau Sophocle, le bea
leurer sur ses propres maux, sans trop s’égarer, par une collectivité d’ émotions héroïques, dans la piété du sort national
ctivité d’émotions héroïques, dans la piété du sort national, du sort de ses héros, du sort de ses dieux. « Et il orna la
oïques, dans la piété du sort national, du sort de ses héros, du sort de ses dieux. « Et il orna la scène de fort belles d
al, du sort de ses héros, du sort de ses dieux. « Et il orna la scène de fort belles décorations », dit Aristote. La volon
ions », dit Aristote. La volonté démagogique passait comme un souffle de feu et de mort, sur les rues d’Athènes, sur l’Hel
t Aristote. La volonté démagogique passait comme un souffle de feu et de mort, sur les rues d’Athènes, sur l’Hellade de l’
démagogique passait comme un souffle de feu et de mort, sur les rues d’ Athènes, sur l’Hellade de l’Hellade ! La foule, da
ues d’Athènes, sur l’Hellade de l’Hellade ! La foule, dans l’éclosion de son pouvoir, avec l’aristocrate Périclès, regarda
ant les autels, le trône, la scène du théâtre magnifique qui couvrait de ses marbres et de toute sa pompe le souvenir même
trône, la scène du théâtre magnifique qui couvrait de ses marbres et de toute sa pompe le souvenir même du théâtre en boi
ses marbres et de toute sa pompe le souvenir même du théâtre en bois, d’ Eschyle, de l’artiste divin mort enterre lointaine
et de toute sa pompe le souvenir même du théâtre en bois, d’Eschyle, de l’artiste divin mort enterre lointaine. La foule,
artiste divin mort enterre lointaine. La foule, avec toute la lâcheté de sa conscience égoïste et brutale, allait envahir
uissante arrogance devant les croyances et les gloires et les beautés de sa patrie, allait défier le Destin qu’elle ne cra
Le Héros était devenu l’homme. L’inconscience et l’impulsion, sources de satisfactions immédiates, prirent la place de l’i
et l’impulsion, sources de satisfactions immédiates, prirent la place de l’instinct indomptable, maître des souffrances fa
 ! La pitié, qualité féminine et vile, avait détruit le sens héroïque de la vie. Euripide, qui faisait couler des larmes,
méthée, et la fureur des Euménides domptées par la logique souveraine de l’homme qui sait vouloir. Et le chœur prit chez E
ttait contre la Destinée, fut devenu l’homme qui subit tous les chocs de ses sentiments, toutes les tyrannies de ses sensa
omme qui subit tous les chocs de ses sentiments, toutes les tyrannies de ses sensations. § À la Tragédie succéda triomphal
de devenait Aristophane, l’aristocrate lascif, le véhément politicien de la parabase. Le théâtre s’acheminait sans pause v
signification musicale qui secoue les nerfs et fait vibrer les cœurs de toute une assistance comme un seul grand cœur, da
grand cœur, dans une exaltation collective et profonde. La politique de la Comédie, ou les passions de la Tragédie, ne fa
n collective et profonde. La politique de la Comédie, ou les passions de la Tragédie, ne faisaient que plaire toujours plu
, dans cette exaltation unanime, presque religieuse, toute rayonnante de l’acte héroïque accompli par l’homme-type poussé
te héroïque accompli par l’homme-type poussé par une fatalité typique de la race. Ce ne fut que bien plus tard, après l’av
tragique, la véritable nécessité primordiale du théâtre. L’égarement de toutes les passions provient de ce simple fait qu
é primordiale du théâtre. L’égarement de toutes les passions provient de ce simple fait qu’on met comme terme définitif de
s passions provient de ce simple fait qu’on met comme terme définitif de toute valeur : la mort. L’esprit tragique eschylé
de toute valeur : la mort. L’esprit tragique eschyléen était au-delà de la mort, chevauchait la mort, acceptant et envisa
e la mort, chevauchait la mort, acceptant et envisageant la nécessité de l’acte. La peur de la mort n’était pas le princip
ait la mort, acceptant et envisageant la nécessité de l’acte. La peur de la mort n’était pas le principal motif de toute a
écessité de l’acte. La peur de la mort n’était pas le principal motif de toute action ; tous n’agissaient que de peur de n
ux multitudes chevauchant la mort, les regards fixés sur la nécessité de son acte. Cet acte fut héroïque. Il exalta les mu
ïque. Il exalta les multitudes, jusqu’à l’extériorisation du Mythe et de l’Art. Il gonfla les poitrines des générations qu
veloppements des naïfs Mystères. Dans l’Église et dans la célébration de la Messe, le chœur, le Chorus, aux points de vue
dans une prière, rappelle la mort. Le Héros chrétien fut le chevalier de la mort. En lui l’esprit tragique revint. Et ce n
rt. En lui l’esprit tragique revint. Et ce nouvel esprit fut augmenté de la Volonté de l’homme. Le Héros n’obéissait pas à
sprit tragique revint. Et ce nouvel esprit fut augmenté de la Volonté de l’homme. Le Héros n’obéissait pas à la volonté du
même pas obéir à la Volonté du Père. Il agissait de par sa conception de la vie et selon les lois de sa personnelle nécess
du Père. Il agissait de par sa conception de la vie et selon les lois de sa personnelle nécessité. Et il acceptait sa mort
comme un sacrifice, comme un tribut. Par cela même l’énorme richesse de la Volonté, du libre arbitre, apportée par le nou
apportée par le nouvel héroïsme religieux, prit vite les expressions de cette déconcertante mortification prêchée par le
mortification prêchée par le Christianisme, et qui égale en « manque de joie » l’esprit de la Tragédie d’Euripide, de la
hée par le Christianisme, et qui égale en « manque de joie » l’esprit de la Tragédie d’Euripide, de la Tragédie personnell
stianisme, et qui égale en « manque de joie » l’esprit de la Tragédie d’ Euripide, de la Tragédie personnelle et inconscien
t qui égale en « manque de joie » l’esprit de la Tragédie d’Euripide, de la Tragédie personnelle et inconsciente. Mais l’H
t un acte héroïque en synthétisant toutes les aspirations collectives de ses spectateurs. Cependant la tragédie chrétienne
s en plus leur inconscience. Dans tout le théâtre anté-Renaissance et de la Renaissance, les événements furent toujours in
et la nécessité rentraient entièrement dans les domaines du hasard et de l’imprévu, malgré le « deus-ex-machina » de la vo
les domaines du hasard et de l’imprévu, malgré le « deus-ex-machina » de la volonté divine. Le sens orgiastique de la Trag
lgré le « deus-ex-machina » de la volonté divine. Le sens orgiastique de la Tragédie était perdu. Ainsi, lorsque Shakespea
u. Ainsi, lorsque Shakespeare regarda la vie avec son terrible regard de souffrant qui connaît toutes les souffrances, il
t communiquer son trouble à la foule. L’individu remuait les passions de la collectivité, mais il échappait à leur exaltat
entrevit le Héros qui agit nécessairement et accomplit un geste digne de racheter tous les malheurs d’une multitude, mais
essairement et accomplit un geste digne de racheter tous les malheurs d’ une multitude, mais il fut toujours trop pathétiqu
étique, et ses héros se trouvèrent toujours étonnés devant les effets de souffrance et de mort dont ils étaient la cause.
ros se trouvèrent toujours étonnés devant les effets de souffrance et de mort dont ils étaient la cause. L’inconscience le
la cause. L’inconscience les dominait. Ils obéissaient aux impulsions de leurs âmes, ils ne connaissaient pas d’avance la
ls obéissaient aux impulsions de leurs âmes, ils ne connaissaient pas d’ avance la face de leur destinée réelle. Seul, parm
x impulsions de leurs âmes, ils ne connaissaient pas d’avance la face de leur destinée réelle. Seul, parmi tous, le « fou 
leur destinée réelle. Seul, parmi tous, le « fou » Hamlet s’approcha d’ Oreste ; il eût été digne de figurer à l’aurore de
parmi tous, le « fou » Hamlet s’approcha d’Oreste ; il eût été digne de figurer à l’aurore de la Tragédie. La Comédie, av
» Hamlet s’approcha d’Oreste ; il eût été digne de figurer à l’aurore de la Tragédie. La Comédie, avec Shakespeare, comme
ard, Étienne Jodelle, l’Arétin, Molière, Goldoni, garda son caractère d’ infériorité et de vulgarité, qui est inhérent à sa
lle, l’Arétin, Molière, Goldoni, garda son caractère d’infériorité et de vulgarité, qui est inhérent à sa naissance grossi
aissance grossièrement phallique. Car l’esprit comique est bien digne de son grotesque κόρδαξ. En répondant à sa tâche, qu
iste à reposer les hommes par le rire, s’il ne reste pas stérile (car de toute façon il exprime et révèle en caricature de
individuels ou collectifs), il demeure impuissant devant la nécessité d’ un essor héroïque de l’âme de l’homme. L’esprit tr
ctifs), il demeure impuissant devant la nécessité d’un essor héroïque de l’âme de l’homme. L’esprit tragique fut représent
l demeure impuissant devant la nécessité d’un essor héroïque de l’âme de l’homme. L’esprit tragique fut représenté avec gr
t parfois avec génie dans la tragédie du xviie  siècle, dans le drame de cape et d’épée et dans ce qui est encore le Théât
vec génie dans la tragédie du xviie  siècle, dans le drame de cape et d’ épée et dans ce qui est encore le Théâtre historiq
le Théâtre historique, absurde et enfantin. En des temps plus proches de nous, un homme puissant, Goethe, réalisa une trag
nt, Goethe, réalisa une tragédie gigantesque, où, comme dans le poème de Dante, se trouve un résumé de toute la pensée occ
ie gigantesque, où, comme dans le poème de Dante, se trouve un résumé de toute la pensée occidentale, c’est-à-dire de tout
nte, se trouve un résumé de toute la pensée occidentale, c’est-à-dire de toute la possibilité héroïque de l’Occident de so
la pensée occidentale, c’est-à-dire de toute la possibilité héroïque de l’Occident de son temps. Or Goethe écrivit un poè
identale, c’est-à-dire de toute la possibilité héroïque de l’Occident de son temps. Or Goethe écrivit un poème superbe, da
son temps. Or Goethe écrivit un poème superbe, dans lequel une vision de vie, rapide et synthétique, est exprimée sous des
ion de vie, rapide et synthétique, est exprimée sous des nuées grises de rire, d’un immense rire sceptique, d’une gigantes
e, rapide et synthétique, est exprimée sous des nuées grises de rire, d’ un immense rire sceptique, d’une gigantesque ironi
exprimée sous des nuées grises de rire, d’un immense rire sceptique, d’ une gigantesque ironie sur la vanité des efforts h
ntesque ironie sur la vanité des efforts humains, et sur la stérilité de la nature, malgré la rédemption finale. Faust fut
érilité de la nature, malgré la rédemption finale. Faust fut le héros de l’Occident au xixe  siècle. Il comprit toute la v
ut le héros de l’Occident au xixe  siècle. Il comprit toute la vanité de la vie et la stupidité de la mort. Il se lança d’
au xixe  siècle. Il comprit toute la vanité de la vie et la stupidité de la mort. Il se lança d’un bond sur le rêve, comme
rit toute la vanité de la vie et la stupidité de la mort. Il se lança d’ un bond sur le rêve, comme un félin qui s’aplatit
plus haut sur la proie visée. Il s’élança vers le bonheur, s’habilla de toutes les plumes du paon, pour mourir sans le vo
r. Il eut, pour atteindre la joie, un geste héroïque, celui du dédain de son âme, du mépris de l’à venir et du passé. Il f
dre la joie, un geste héroïque, celui du dédain de son âme, du mépris de l’à venir et du passé. Il fut divinement stoïcien
en. Mais il n’avait pas accepté sa fortune sans une secrète espérance de duper l’avenir, qu’il dupa. Aussi Faust ne fut pa
si Faust ne fut pas un héros. Spinoza avait judaïsé le génie colossal de Goethe. Mais depuis les Mystères, jusqu’à Goethe,
du génie occidental, la tragédie représentative, le paradigme parfait de la civilisation dite chrétienne. Pour que l’Occid
tes ses volontés et toutes ses terreurs, il faut réunir quelque scène de Hamlet et quelque scène de Faust. Pour préciser m
ses terreurs, il faut réunir quelque scène de Hamlet et quelque scène de Faust. Pour préciser mes données, je me sers avec
scène de Faust. Pour préciser mes données, je me sers avec intention de la différence profonde existant entre les mots-ém
vulgaire l’entend, dans la violence des attractions et des répulsions d’ âmes, ou dans la brutalité des chocs passionnels ;
cs passionnels ; elle n’est pas nécessairement dans la représentation d’ humanité pantelante et hurlante ; elle n’est pas n
n. Le langage tragique et le rythme du corps, sont la musique subtile de la Tragédie ; par cette « musique » de ses attitu
corps, sont la musique subtile de la Tragédie ; par cette « musique » de ses attitudes et de sa langue, l’acteur devient o
ue subtile de la Tragédie ; par cette « musique » de ses attitudes et de sa langue, l’acteur devient ou peut devenir un lu
et de sa langue, l’acteur devient ou peut devenir un lumineux réflexe de l’artiste. Mais la Tragédie et l’émotion tragique
ais la Tragédie et l’émotion tragique ne se bornent pas à une manière de représentation, comme beaucoup semblent le croire
lent le croire2.Le pathétique est dû au choc violent et désharmonieux d’ une vie, individuelle ou collective, lorsque ce ch
te des dramatis-personæ, et toute l’action, qui comprend des milliers de vies, ou quelque « vérité » éternelle dans sa cat
rythmée sur une autre volonté, collective et irrésistible, la volonté de la race, du Destin, de la Providence, de la Néces
olonté, collective et irrésistible, la volonté de la race, du Destin, de la Providence, de la Nécessité. Si cette volonté
et irrésistible, la volonté de la race, du Destin, de la Providence, de la Nécessité. Si cette volonté collective et supr
e volonté collective et suprême ne fait pas sentir la toute-puissance de ses arrêts qui meuvent le drame et en remuent le
nt le drame et en remuent le pathos, il n’y a pas tragédie. L’origine de la Tragédie a été religieuse, c’est-à-dire unanim
ique se montre donc presque toujours submergé sous le flot inlassable de la passion humaine, qui recouvre les âmes, qui en
aine, qui recouvre les âmes, qui engloutit la volonté une et multiple de l’être capable de connaître en les accomplissant
les âmes, qui engloutit la volonté une et multiple de l’être capable de connaître en les accomplissant toute la portée de
e de l’être capable de connaître en les accomplissant toute la portée de ses actes. La souveraineté de l’Inconscience et l
re en les accomplissant toute la portée de ses actes. La souveraineté de l’Inconscience et la seigneurie du Hasard dominen
e moderne, écrivit une Tragédie Pastorale, l’Orfeo, où, dans un temps d’ engouement helléniste, il s’essayait à la reconsti
s un temps d’engouement helléniste, il s’essayait à la reconstitution de l’ancienne tragédie mythique. Mais lui — aussi bi
rame. Tous nos grands tragiques semblent résumer l’âme et les espoirs de quelques peuples ardents, mais ils ne font en réa
de quelques peuples ardents, mais ils ne font en réalité que couvrir de vêtements tragiques de simples créatures humaines
dents, mais ils ne font en réalité que couvrir de vêtements tragiques de simples créatures humaines, impulsives et farouch
impulsives et farouches, lamentables devant les deux immenses pivots de la vie occidentale : la volonté d’amour et la peu
es devant les deux immenses pivots de la vie occidentale : la volonté d’ amour et la peur de la mort. Mais cet insaisissabl
immenses pivots de la vie occidentale : la volonté d’amour et la peur de la mort. Mais cet insaisissable esprit tragique n
nsaisissable esprit tragique ne peut s’épanouir que dans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil
e esprit tragique ne peut s’épanouir que dans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil de toute u
gique ne peut s’épanouir que dans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil de toute une race. Dan
peut s’épanouir que dans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil de toute une race. Dans les as
uir que dans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil de toute une race. Dans les aspirations con
ans l’exaltation de joie ou de douleur, de fête de guerre ou de deuil de toute une race. Dans les aspirations confuses des
vraiment la dikè, le destin vengeur, l’implacable Moïra, la nécessité de la vengeance toujours nouvelle. Dans le foyer iné
écessité de la vengeance toujours nouvelle. Dans le foyer inépuisable de l’âme des peuples nourri par l’éternelle souffran
inateurs, se prépare toute permutation et toute révolution. La marche de l’humanité qui groupe les familles et forme la co
l’humanité qui groupe les familles et forme la communauté primordiale de la patrie, groupe les patries et forme les nation
nationalités et les races, tend toujours plus à élargir ses limites. De là, les chocs, les actes et les vengeances. De là
à élargir ses limites. De là, les chocs, les actes et les vengeances. De là, le merveilleux dynamisme humain, exalté de te
e humain, exalté de temps en temps par la guerre : miracle du sang et de la destruction qui renouvelle la vie. Or, la néce
du sang et de la destruction qui renouvelle la vie. Or, la nécessité de la vengeance est l’âme de l’Histoire ; et elle es
ion qui renouvelle la vie. Or, la nécessité de la vengeance est l’âme de l’Histoire ; et elle est aussi l’âme de la Tragéd
ité de la vengeance est l’âme de l’Histoire ; et elle est aussi l’âme de la Tragédie. La maison des Atrides synthétisait l
maison des Atrides synthétisait la fureur insatisfaite et inapaisable d’ un peuple conquérant, c’est-à-dire de tous les peu
reur insatisfaite et inapaisable d’un peuple conquérant, c’est-à-dire de tous les peuples qui ont une histoire. C’est l’in
me des sociétés. Le Destin vengeur est au fond de l’âme des opprimés, de ceux qui sont à la dernière marche de l’échelle a
au fond de l’âme des opprimés, de ceux qui sont à la dernière marche de l’échelle animique des hommes, de ceux qui sont s
ceux qui sont à la dernière marche de l’échelle animique des hommes, de ceux qui sont serviles et presque bestiaux, il es
erviles et presque bestiaux, il est là, vengeur et immobile. Le rayon de son regard suscite les orages et les tempêtes et
son regard suscite les orages et les tempêtes et les belles horreurs de l’histoire. Et c’est lui, et lui seul, que le poè
e ou dominée. Le protagoniste, la dramatis-persona, prend ainsi l’âme d’ une race, devient le héros, logique, beau. Sa pers
paraît ; son individualité rayonne comme un feu central que les vents de la passion de tous ses contemporains avivent à ja
ndividualité rayonne comme un feu central que les vents de la passion de tous ses contemporains avivent à jamais, dans l’h
ns le présent ou dans le souvenir. Quelle tragédie, si ce n’est celle d’ Eschyle et tout au plus celle de Sophocle, répond
r. Quelle tragédie, si ce n’est celle d’Eschyle et tout au plus celle de Sophocle, répond à ces conditions ? Seuls, je le
, férocement ironique, et Faust, superbement sceptique, s’enveloppent de cette beauté flamboyante qui répond à l’état d’âm
, s’enveloppent de cette beauté flamboyante qui répond à l’état d’âme de tout un moment de l’Histoire. Et nos tragédies ou
cette beauté flamboyante qui répond à l’état d’âme de tout un moment de l’Histoire. Et nos tragédies ou nos drames histor
ds poètes, avec les cothurnes et le masque empruntés ; avec ce masque d’ airain trop sonore pour de petites voix, qui sembl
nes et le masque empruntés ; avec ce masque d’airain trop sonore pour de petites voix, qui semblent gémir comme le vent co
me le vent contre une maison infranchissable.   L’orgiasme primordial de la tragédie manqua dès que la volonté démagogique
s que la volonté démagogique envahit comme une marée rapace le destin de la divine Hellade. Rome, de son côté, ne fut pas
envahit comme une marée rapace le destin de la divine Hellade. Rome, de son côté, ne fut pas touchée par la grande flamme
e Hellade. Rome, de son côté, ne fut pas touchée par la grande flamme de la tragédie qui s’étendait vers l’avenir, et les
dait vers l’avenir, et les raisons en sont multiples. Rome n’a pas eu de Philosophie et ses excellents poètes n’ont pas pu
u créer une Poésie. L’Urbs était trop ardente dans son rêve impétueux de conquête et trop glorieuse de son magnifique rôle
it trop ardente dans son rêve impétueux de conquête et trop glorieuse de son magnifique rôle de domination, pour que le se
n rêve impétueux de conquête et trop glorieuse de son magnifique rôle de domination, pour que le sens dionysien se réveill
; aussi elle ne créa pas sa religion et son Art. Et la flamme immense de l’exaltation tragique ne la toucha presque pas. T
ique ne la toucha presque pas. Térence, le « Demi-Ménandre », écrivit de pâles comédies, sages et bonnes. Plaute fut bruya
Cæcilius Statius, ferreus scriptor, n’a pas survécu. La magnificence de Rome, impériale même lorsqu’elle fut républicaine
un art. Pour les hommes elle ne devait créer qu’une législation digne d’ être léguée à l’avenir ; sa merveilleuse gloire de
e législation digne d’être léguée à l’avenir ; sa merveilleuse gloire de conquêtes fut dominatrice et législatrice. Et son
nquêtes fut dominatrice et législatrice. Et son esprit théâtral passa de l’exaltation du sang à l’exaltation du rire, du C
ividualiste. Chaque Romain était Rome, et couvait en lui seul le rêve d’ un empire. Aussi Rome n’eut-elle pas d’aristocrati
et couvait en lui seul le rêve d’un empire. Aussi Rome n’eut-elle pas d’ aristocratie ni de démocratie. Elle fut toujours é
seul le rêve d’un empire. Aussi Rome n’eut-elle pas d’aristocratie ni de démocratie. Elle fut toujours égale à elle-même,
e à elle-même, constamment grandiose dans ses gestes et dans le culte de ses gestes. L’esprit tragique, fait d’une nobless
ns ses gestes et dans le culte de ses gestes. L’esprit tragique, fait d’ une noblesse, d’une [sélection suprême de l’âme, d
dans le culte de ses gestes. L’esprit tragique, fait d’une noblesse, d’ une [sélection suprême de l’âme, d’une absorption
tes. L’esprit tragique, fait d’une noblesse, d’une [sélection suprême de l’âme, d’une absorption complète de celle-ci, non
rit tragique, fait d’une noblesse, d’une [sélection suprême de l’âme, d’ une absorption complète de celle-ci, non dans une
oblesse, d’une [sélection suprême de l’âme, d’une absorption complète de celle-ci, non dans une croyance ou dans un désir
était grec. Il ne pouvait pas être hindou, car les Hindous manquaient de force pour se détacher du rêve, se relever de l’a
les Hindous manquaient de force pour se détacher du rêve, se relever de l’absorption pour entrer dans l’action. Il ne pou
s l’action. Il ne pouvait pas être romain, car les Romains manquaient de volonté pour se détacher de l’action, pour s’appr
s être romain, car les Romains manquaient de volonté pour se détacher de l’action, pour s’approfondir dans la contemplatio
et se créer ainsi des fantômes terribles et invincibles, dominateurs de l’âme de toute la race. Pour les Romains, tout ce
éer ainsi des fantômes terribles et invincibles, dominateurs de l’âme de toute la race. Pour les Romains, tout ce qui étai
ur Fatum n’était qu’un prétexte à justifier toute leur féroce volonté de vie, comme la volonté du Seigneur des Chrétiens n
u Seigneur des Chrétiens ne fut souvent qu’une justification à priori de tous les actes des hommes, de toutes les résignat
t souvent qu’une justification à priori de tous les actes des hommes, de toutes les résignations plates et de toutes les p
ri de tous les actes des hommes, de toutes les résignations plates et de toutes les plus âpres violences. Les Romains, par
es plus âpres violences. Les Romains, par l’amour effréné du geste et de la ligne, et par le manque de profondeur animique
omains, par l’amour effréné du geste et de la ligne, et par le manque de profondeur animique, acceptèrent donc la Comédie
que, acceptèrent donc la Comédie qui reproduisait toute l’extériorité de leur vie superficielle, de leurs rapports d’indiv
médie qui reproduisait toute l’extériorité de leur vie superficielle, de leurs rapports d’individu à individu, c’est-à-dir
sait toute l’extériorité de leur vie superficielle, de leurs rapports d’ individu à individu, c’est-à-dire de leurs mœurs.
superficielle, de leurs rapports d’individu à individu, c’est-à-dire de leurs mœurs. Et la musique, qui accompagnait la c
est-à-dire de leurs mœurs. Et la musique, qui accompagnait la comédie de Térence, étant musique, ne pouvait être que grecq
s pays la ligne descendante, oubliait son essence première, sa raison d’ être, devenait de plus en plus la reproduction des
être, devenait de plus en plus la reproduction des mœurs ou des chocs de corps qui se rencontrent, se prennent et se repou
se repoussent, s’abîment dans la vie ou dans la mort. La souveraineté de l’Inconscient et la Seigneurie du Hasard ne furen
ne le furent pas davantage en Angleterre par l’aristocratique esprit de sir Bacon. Elles se traînèrent jusqu’à Claudio Mo
t jusqu’à Claudio Monteverde, jusqu’à la naissance du mélodrame riche d’ un orchestre qui remplaçait le chœur ancien ; puis
qui remplaçait le chœur ancien ; puis furent submergés sous la houle de la virtuosité et de la vocalise, et ne furent enf
hœur ancien ; puis furent submergés sous la houle de la virtuosité et de la vocalise, et ne furent enfin domptées que par
le leit-motiv, dont l’enchevêtrement exprime la genèse et l’évolution de l’homme et des actions humaines. Mais aujourd’hui
l’espoir nous échapperait, si quelques grands poètes ne rêvaient pas de grandes visions sociales, des drames immobiles d’
tes ne rêvaient pas de grandes visions sociales, des drames immobiles d’ âmes, des drames de passions religieuses ou de rac
de grandes visions sociales, des drames immobiles d’âmes, des drames de passions religieuses ou de race : si Ibsen, Maete
s, des drames immobiles d’âmes, des drames de passions religieuses ou de race : si Ibsen, Maeterlinck, Péladan, Élémir Bou
ace : si Ibsen, Maeterlinck, Péladan, Élémir Bourges, Paul Claudel et d’ Annunzio n’existaient pas ; mais, surtout et en de
e : si Ibsen, Maeterlinck, Péladan, Élémir Bourges, Paul Claudel et d’ Annunzio n’existaient pas ; mais, surtout et en dehors de
s ; mais, surtout et en dehors de ces hommes, si l’évolution complexe de la Musique et de la religiosité musicale n’indiqu
et en dehors de ces hommes, si l’évolution complexe de la Musique et de la religiosité musicale n’indiquait déjà une prod
religiosité musicale n’indiquait déjà une prodigieuse transformation de l’esprit religieux humain, ainsi que je l’expliqu
Ibsen, lui seul, a su préciser le plus hautement possible les lignes de la tragédie contemporaine. Il reste au sommet de
possible les lignes de la tragédie contemporaine. Il reste au sommet de notre art théâtral. Wagner avait conçu et réalisé
t conçu et réalisé, pour exaspérer une race, une grandiose conception de l’esprit tragique dans la nature, répandant vaine
ans la nature, répandant vainement sa volonté héroïque comme une nuée de feu sur l’esprit d’une génération irréligieuse. I
dant vainement sa volonté héroïque comme une nuée de feu sur l’esprit d’ une génération irréligieuse. Ibsen, lui, a rêvé la
rit d’une génération irréligieuse. Ibsen, lui, a rêvé la régénération de la femme, a révélé ‘es plus grands drames de la p
, a rêvé la régénération de la femme, a révélé ‘es plus grands drames de la pensée et du sentiment contemporains luttant,
porains luttant, souffrant, dans le crépuscule rouge des religions et de la vie de l’âme. Il a créé Brand, merveilleux poè
ttant, souffrant, dans le crépuscule rouge des religions et de la vie de l’âme. Il a créé Brand, merveilleux poème de l’ho
s religions et de la vie de l’âme. Il a créé Brand, merveilleux poème de l’homme qui se reconnaît impuissant à réaliser un
se reconnaît impuissant à réaliser un rêve plus vaste que les limites de son horizon. Cependant Brand, en acceptant toute
tinée prévue, a des attitudes héroïques — mais il tombe sous le poids de son individualisme effréné et incohérent — et il
é et incohérent — et il n’est pas un héros, ou tout au moins un héros de sa race, et un héros pour nous, car il s’égare da
e sa race, et un héros pour nous, car il s’égare dans des tourbillons de neige, menacé par l’avalanche de la montagne, pou
car il s’égare dans des tourbillons de neige, menacé par l’avalanche de la montagne, poursuivi par les cailloux du peuple
vi par les cailloux du peuple, hué par une folle, tel le symbole vain de son grand rêve stérile. Dans tous ses héros et se
s héroïnes, Ibsen représente en général le contraste entre la volonté de l’homme libre et l’esclavage des habitudes et des
i dans la société ; il est la persécution invincible et le misonéisme de la multitude. Dans ses pérégrinations mélancoliqu
régrinations mélancoliques à travers le monde, Ibsen a connu l’esprit de la véritable tragédie contemporaine, de celle que
monde, Ibsen a connu l’esprit de la véritable tragédie contemporaine, de celle que seule nous pouvons accepter sous ce nom
ussi se retrouvent étonnés et affaiblis devant la catastrophe logique de leurs rêveries, et devant les déceptions continue
ceptions continuelles qui attendent inévitablement leurs tempéraments d’ exception. Ibsen a senti le besoin de bâtir des ch
névitablement leurs tempéraments d’exception. Ibsen a senti le besoin de bâtir des châteaux pour se donner sinon le plaisi
âteaux pour se donner sinon le plaisir, du moins la rude tâche pleine d’ amertume de les détruire. Son théâtre ne pousse do
se donner sinon le plaisir, du moins la rude tâche pleine d’amertume de les détruire. Son théâtre ne pousse donc pas à l’
ses visions synthétiques, comme dans ses plus menus détails, il fait de l’art, de l’art pur et orgueilleux, qui connaît s
ns synthétiques, comme dans ses plus menus détails, il fait de l’art, de l’art pur et orgueilleux, qui connaît son rôle de
qui ne peut tendre qu’à leur plus grande et plus sage liberté. Épris d’ orgueil et de volonté rebelle, il a crié son merve
tendre qu’à leur plus grande et plus sage liberté. Épris d’orgueil et de volonté rebelle, il a crié son merveilleux blasph
rebelle, il a crié son merveilleux blasphème contre la société. L’art d’ Henrik Ibsen est Art Oratoire. Chacune de ses pièc
ème contre la société. L’art d’Henrik Ibsen est Art Oratoire. Chacune de ses pièces est une oraison en faveur d’un princip
atoire. Chacune de ses pièces est une oraison en faveur d’un principe de vie, et une critique cinglante de toute la mort q
une oraison en faveur d’un principe de vie, et une critique cinglante de toute la mort qui, du fond des traditions et des
inglante de toute la mort qui, du fond des traditions et des lâchetés de l’âme collective, s’oppose à l’épanouissement de
ions et des lâchetés de l’âme collective, s’oppose à l’épanouissement de toute force innovatrice. Maeterlinck accomplit un
erlinck accomplit un remarquable effort, avec ses puissantes qualités de rêve plus que de recherche. Les visions qu’il a r
un remarquable effort, avec ses puissantes qualités de rêve plus que de recherche. Les visions qu’il a réalisées en œuvre
onfuses, imprécises, mais hautement poétiques. Il a regardé la « face de la Vérité » aux sources lointaines et mystérieuse
gardé la « face de la Vérité » aux sources lointaines et mystérieuses d’ où dérive le fleuve de l’existence, ce fleuve qui
Vérité » aux sources lointaines et mystérieuses d’où dérive le fleuve de l’existence, ce fleuve qui à son tour s’ouvre par
leuve de l’existence, ce fleuve qui à son tour s’ouvre parmi des cris de bataille dans celle que nous appelons la mer de l
’ouvre parmi des cris de bataille dans celle que nous appelons la mer de la vie. La superbe ivresse d’Edgar-Allan Poe fut
lle dans celle que nous appelons la mer de la vie. La superbe ivresse d’ Edgar-Allan Poe fut toute frémissante devant des v
tée par la vie comme Maleine, Ophélie ou Juliette ; la fureur jalouse de Golaud, d’Othello, et plusieurs fois nous reconna
vie comme Maleine, Ophélie ou Juliette ; la fureur jalouse de Golaud, d’ Othello, et plusieurs fois nous reconnaissons dans
rs fois nous reconnaissons dans Maeterlinck la sentimentalité barbare d’ Hamlet. Et comme Maeterlinck a voulu rendre simple
re d’Hamlet. Et comme Maeterlinck a voulu rendre simplement ces états d’ âme synthétiques et rares, d’où l’homme se lance r
inck a voulu rendre simplement ces états d’âme synthétiques et rares, d’ où l’homme se lance résolument vers la joie et la
et la vie ou vers la douleur et la mort, il s’est servi techniquement d’ une série de petits tableaux, desquels toute l’exi
vers la douleur et la mort, il s’est servi techniquement d’une série de petits tableaux, desquels toute l’existence des p
a -catastrophe, et entre lesquels se déroule cette chaîne des actions de surface que Maeterlinck suggère sans les définir,
tions de surface que Maeterlinck suggère sans les définir, à la façon de la musique. Chaque tableau est comme un thème mus
thèmes, que se dégage et se manifeste le rythme poétique et suggestif de ces drames immobiles. Avec la réalisation contemp
suggestif de ces drames immobiles. Avec la réalisation contemporaine d’ un acte de vie si intense obtenu par le minimum du
de ces drames immobiles. Avec la réalisation contemporaine d’un acte de vie si intense obtenu par le minimum du mouvement
ert une vie nouvelle et large à notre subtilité psychique. Le théâtre de l’Avenir recherchera là sa puissance de rêve, ses
btilité psychique. Le théâtre de l’Avenir recherchera là sa puissance de rêve, ses qualités anoblissantes par le rêve, à c
Maeterlinck lui-même n’a plus su suivre sa voie. Il s’est égaré dans de vagues recherches, frappé par l’horrible marée du
ée du positivisme brutal qui envahit la Poésie du théâtre. Le théâtre de Maurice Maeterlinck peut être appelé, à côté du t
e de Maurice Maeterlinck peut être appelé, à côté du théâtre Oratoire d’ Ibsen, théâtre Ésotérique 4. Il n’exprime que des
Oratoire d’Ibsen, théâtre Ésotérique 4. Il n’exprime que des vérités d’ âmes en elles-mêmes, en dehors de toute contradict
s en elles-mêmes, en dehors de toute contradiction sociale. Avec plus de mouvement, de fougue, de pensée, réalisant le vér
es, en dehors de toute contradiction sociale. Avec plus de mouvement, de fougue, de pensée, réalisant le véritable drame i
rs de toute contradiction sociale. Avec plus de mouvement, de fougue, de pensée, réalisant le véritable drame implexe, le
de pensée, réalisant le véritable drame implexe, le théâtre Mystique de Péladan, le seul qui écrit des tragédies où les a
tre Mystique de Péladan, le seul qui écrit des tragédies où les ailes de l’idéal palpitent dans un souffle pur d’hellénism
t des tragédies où les ailes de l’idéal palpitent dans un souffle pur d’ hellénisme ; et le théâtre dit idéaliste de M. Édo
pitent dans un souffle pur d’hellénisme ; et le théâtre dit idéaliste de M. Édouard Schuré, font partie, par leur volonté
rique. Péladan intériorise à travers un beau et large esprit moderne, de grandes affabulations antiques. M. Schuré substit
e le génie méditerranéen a ouverte à l’esprit germanique. S’inspirant de l’œuvre titanesque de Richard Wagner, il s’essaya
en a ouverte à l’esprit germanique. S’inspirant de l’œuvre titanesque de Richard Wagner, il s’essaya dans la Tragédie Héro
Tragédie Héroïque avec Francesca da Rimini. Tout son théâtre est fait de visions hautainement poétiques, où il s’éloigne d
tiques, où il s’éloigne des extériorisations individualistes brutales de ses romans, en même temps que de l’exaltation des
iorisations individualistes brutales de ses romans, en même temps que de l’exaltation des héros et des beautés de l’Italie
es romans, en même temps que de l’exaltation des héros et des beautés de l’Italie. Arrivé logiquement à la manifestation s
ngueurs, en fureurs et en désirs, Gabriel d’Annunzio sous l’influence de Maeterlinck fit tout d’abord un rêve terrible de
zio sous l’influence de Maeterlinck fit tout d’abord un rêve terrible de folie et de sang. Il écrivit le Songe d’une matin
nfluence de Maeterlinck fit tout d’abord un rêve terrible de folie et de sang. Il écrivit le Songe d’une matinée de printe
out d’abord un rêve terrible de folie et de sang. Il écrivit le Songe d’ une matinée de printemps. Mais il apporta un éléme
rêve terrible de folie et de sang. Il écrivit le Songe d’une matinée de printemps. Mais il apporta un élément nouveau don
ine, entre Florence et Fiésole, où le Poète a établi sa demeure. Avec d’ Annunzio l’action des hommes ne paraît plus isolée
e, entre Florence et Fiésole, où le Poète a établi sa demeure. Avec d’ Annunzio l’action des hommes ne paraît plus isolée dans la
ule pas en belle, parfaite corrélation avec les pauses et les fureurs de la nature environnante, comme chez Shakespeare (T
esse Maleine). La nature n’est pas, comme chez ceux-ci, et comme chez d’ Annunzio même dans la Ville Morte, un personnage,
se Maleine). La nature n’est pas, comme chez ceux-ci, et comme chez d’ Annunzio même dans la Ville Morte, un personnage, le perso
personnage principal et gigantesque du drame. La nature dans le Songe d’ une matinée de printemps, ainsi que dans le Songe
ncipal et gigantesque du drame. La nature dans le Songe d’une matinée de printemps, ainsi que dans le Songe d’un coucher d
ure dans le Songe d’une matinée de printemps, ainsi que dans le Songe d’ un coucher d’automne, où l’âme de Venise éclate av
onge d’une matinée de printemps, ainsi que dans le Songe d’un coucher d’ automne, où l’âme de Venise éclate avec tout l’ora
e printemps, ainsi que dans le Songe d’un coucher d’automne, où l’âme de Venise éclate avec tout l’orage de ses pompes rou
e d’un coucher d’automne, où l’âme de Venise éclate avec tout l’orage de ses pompes rouges, est toujours extérieure aux ho
es, est toujours extérieure aux hommes, mais elle encadre leur action d’ une façon si parfaite qu’elle semble incendier de
encadre leur action d’une façon si parfaite qu’elle semble incendier de loin leur fièvre tragique et présente et lointain
se et vague. Léonard de Vinci mettait dans une indéfinissable lumière de paysage ses étranges figures, qui sont au-delà de
du beau et du laid, comme presque en dehors des marques du sexe. Chez d’ Annunzio cette complication dramatique du paysage
beau et du laid, comme presque en dehors des marques du sexe. Chez d’ Annunzio cette complication dramatique du paysage représen
ue du paysage représente l’effort maximum pour renoncer aux illusions de ses romans, où il semble croire à la volonté et à
sions de ses romans, où il semble croire à la volonté et à la liberté d’ action dans l’individu considéré en lui-même et se
ns l’individu considéré en lui-même et seul, telle une monade globale de sentiments et d’émotivité qui effleurent à peine
sidéré en lui-même et seul, telle une monade globale de sentiments et d’ émotivité qui effleurent à peine les convulsions d
e de sentiments et d’émotivité qui effleurent à peine les convulsions de la collectivité environnante et enveloppante. Tou
la collectivité environnante et enveloppante. Tout d’abord le théâtre de d’Annunzio se confina tout simplement dans les do
collectivité environnante et enveloppante. Tout d’abord le théâtre de d’ Annunzio se confina tout simplement dans les domai
llectivité environnante et enveloppante. Tout d’abord le théâtre de d’ Annunzio se confina tout simplement dans les domaines du r
ale, inconsciente peut-être chez le Poète, mais claire. Dans le Songe d’ un coucher d’automne et dans la Joconde, la catast
ente peut-être chez le Poète, mais claire. Dans le Songe d’un coucher d’ automne et dans la Joconde, la catastrophe est dét
la Joconde, la catastrophe est déterminée violemment par le triomphe de la chair. L’éternel féminin de Goethe semble cons
déterminée violemment par le triomphe de la chair. L’éternel féminin de Goethe semble conserver son triomphe non pour une
e Goethe semble conserver son triomphe non pour une élévation suprême de l’homme, mais pour une destruction. Le feu de la
r une élévation suprême de l’homme, mais pour une destruction. Le feu de la barque de la sublime courtisane Pantéa (dans l
on suprême de l’homme, mais pour une destruction. Le feu de la barque de la sublime courtisane Pantéa (dans le Songe), et
blime courtisane Pantéa (dans le Songe), et la chute presque homicide de la statue (dans la Joconde), qui tombe sur les pa
la statue (dans la Joconde), qui tombe sur les pauvres humbles mains de Silvia Settala, sont des sanglots de mâle, rongé
be sur les pauvres humbles mains de Silvia Settala, sont des sanglots de mâle, rongé par sa haine contre le sexe qui le do
ontre le Destin, contre ce qui semblait le Destin. L’amour incestueux d’ un frère amène le sacrifice de l’Aimée, et la mort
semblait le Destin. L’amour incestueux d’un frère amène le sacrifice de l’Aimée, et la mort, la stupide et terrible mort
mène le sacrifice de l’Aimée, et la mort, la stupide et terrible mort de Bianca Maria, près de la fonte Perseja, le sacrif
terrible mort de Bianca Maria, près de la fonte Perseja, le sacrifice de la vierge, tuée pour vaincre l’inéluctable incest
en dehors de la volonté des agonistes. Dans le pays ardent et altéré de « Micene ricca d’Oro », dans « l’Argolide Sitibon
olonté des agonistes. Dans le pays ardent et altéré de « Micene ricca d’ Oro », dans « l’Argolide Sitibonda » des Atrides,
a d’Oro », dans « l’Argolide Sitibonda » des Atrides, dans un souffle de folie la fatalité sort des tombeaux millénaires o
tombeaux millénaires ouverts par l’inlassable et sacrilège curiosité de l’homme. Le Destin tragique revient s’appesantir
rère rêve l’inceste ; et, pour ne pas accomplir cette volonté brutale de l’occulte, pour vaincre le Destin, tue la sœur ig
ée est belle et vaine. Mais toute l’action se relève et devient digne de la tragédie qui s’y déroule, si l’on voit le véri
table personnage du drame, Dionysos instigateur : la soif inapaisable de l’Argolide, trop enflammée par le soleil et par l
golide, trop enflammée par le soleil et par l’extraordinaire richesse de ses entrailles, où elle garde la Fatalité implaca
alité implacable couchée sur les dépouilles des rois tragiques. Plein de ce sentiment presque parfait de ce qui était « l’
dépouilles des rois tragiques. Plein de ce sentiment presque parfait de ce qui était « l’esprit tragique », d’Annunzio s’
e ce sentiment presque parfait de ce qui était « l’esprit tragique », d’ Annunzio s’est approché de Wagner, et il a écrit F
ce sentiment presque parfait de ce qui était « l’esprit tragique », d’ Annunzio s’est approché de Wagner, et il a écrit Francesca
fait de ce qui était « l’esprit tragique », d’Annunzio s’est approché de Wagner, et il a écrit Francesca da Rimini, pour a
cesca da Rimini, pour aboutir ensuite à cette intéressante conception d’ une Tétralogie des Abruzzes, qui commence avec la
conception d’une Tétralogie des Abruzzes, qui commence avec la Fille de Jorio. Wagner a surtout rêvé la renaissance de l’
commence avec la Fille de Jorio. Wagner a surtout rêvé la renaissance de l’esprit héroïque. Il a recherché dans le mythe d
êvé la renaissance de l’esprit héroïque. Il a recherché dans le mythe de sa race l’expression la plus violente de la « mas
Il a recherché dans le mythe de sa race l’expression la plus violente de la « maschia primitività », de la mâle primitivit
sa race l’expression la plus violente de la « maschia primitività », de la mâle primitivité, comme disait G. B. Vico, et
rimitivité, comme disait G. B. Vico, et a synthétisé le couple humain de la force insoucieuse et de la sagesse faite de so
 B. Vico, et a synthétisé le couple humain de la force insoucieuse et de la sagesse faite de souvenirs immémoriaux, dans S
étisé le couple humain de la force insoucieuse et de la sagesse faite de souvenirs immémoriaux, dans Siegfried et Brunehil
rès vieux, et presque nouveau-né, aux plus grandes violences capables de lui faire surpasser son destin. Wagner possédait
i faire surpasser son destin. Wagner possédait le langage qui n’a pas de bornes, aussi pouvait-il continuer son drame au-d
s de bornes, aussi pouvait-il continuer son drame au-delà des limites de l’action scénique, dans la pensée animatrice qui
e qui était avant et après l’action, jusqu’à atteindre les caractères de ce qu’on appelle idées pures, l’idée en soi. Son
lle idées pures, l’idée en soi. Son couple héroïque fut une idée pure de l’humanité. Ensuite toute la lutte des forces occ
e idée pure de l’humanité. Ensuite toute la lutte des forces occultes de la terre, des énergies de surface, et des volonté
Ensuite toute la lutte des forces occultes de la terre, des énergies de surface, et des volontés synthétiques qui sont au
énergies de surface, et des volontés synthétiques qui sont au-dessus de toute collectivité et de la terre même, il la cou
des volontés synthétiques qui sont au-dessus de toute collectivité et de la terre même, il la couronna par l’exaltation d’
ute collectivité et de la terre même, il la couronna par l’exaltation d’ un héros qui résumait presque, en force et en sage
quadrige impétueux, il mit Parsifal tel un aurige souverain. Le mythe de l’Edda et le mythe du Christ lui donnèrent, agran
le mythe du Christ lui donnèrent, agrandi par la musique, le pouvoir d’ exaspérer les âmes. Wagner put ainsi créer une Tra
déjà dans la nature, et le suit dans tous ses actes et dans ses états d’ âme, en révèle les exaltations, en prévoit la cata
ltations, en prévoit la catastrophe, en proclame la mort5. La musique de Wagner a su la première dévoiler sur la scène, pa
e Wagner a su la première dévoiler sur la scène, par l’enchevêtrement de ses thèmes conducteurs, la chaîne toute puissante
irs. Wagner réalisa ainsi une véritable Tragédie, car le sens profond de l’action est reconnaissable à travers et en dehor
nous frappe. Pour un renouveau logique et satisfaisant, pour la mort de l’esprit simplement simiesque de nos scènes, et p
ogique et satisfaisant, pour la mort de l’esprit simplement simiesque de nos scènes, et pour la résurrection de l’esprit t
l’esprit simplement simiesque de nos scènes, et pour la résurrection de l’esprit théâtral, il faut que chaque geste expri
ut que chaque geste exprime sa signification musicale dans l’ensemble d’ harmonies ou de désharmonies qui constituent la vi
este exprime sa signification musicale dans l’ensemble d’harmonies ou de désharmonies qui constituent la vie d’un homme et
dans l’ensemble d’harmonies ou de désharmonies qui constituent la vie d’ un homme et d’un monde. Il faut que le dramaturge
e d’harmonies ou de désharmonies qui constituent la vie d’un homme et d’ un monde. Il faut que le dramaturge s’élance dans
e et d’un monde. Il faut que le dramaturge s’élance dans les domaines de la poésie vers les sommets de l’art fait de doule
e dramaturge s’élance dans les domaines de la poésie vers les sommets de l’art fait de douleur et de joie. Il faut qu’il s
’élance dans les domaines de la poésie vers les sommets de l’art fait de douleur et de joie. Il faut qu’il s’efforce de ré
es domaines de la poésie vers les sommets de l’art fait de douleur et de joie. Il faut qu’il s’efforce de réaliser, par l’
sommets de l’art fait de douleur et de joie. Il faut qu’il s’efforce de réaliser, par l’idée ou par les gestes de ses dra
ie. Il faut qu’il s’efforce de réaliser, par l’idée ou par les gestes de ses drames, l’évidence de la musique wagnérienne.
e de réaliser, par l’idée ou par les gestes de ses drames, l’évidence de la musique wagnérienne. Ainsi l’affabulation pour
fabulation pourra surgir du chœur, comme chez les Grecs, c’est-à-dire de l’unanimité d’un groupe humain dans un but d’exal
ra surgir du chœur, comme chez les Grecs, c’est-à-dire de l’unanimité d’ un groupe humain dans un but d’exaltation commune.
les Grecs, c’est-à-dire de l’unanimité d’un groupe humain dans un but d’ exaltation commune. Les spectateurs doivent être l
e. Les spectateurs doivent être le chœur. Cependant, non dans le sens de la justice collective qui approuve ou désapprouve
evêtrement et le dénouement des passions scéniques, mais dans le sens de l’unanimité, où l’action a ses racines. Il faut a
ification du chœur soit dans le milieu et dans la nature environnante d’ où les personnages se détachent pour agir devant l
vant leurs yeux. Il faut qu’ils soient synthétiquement représentatifs de leur moment historique, que chacun de leurs geste
synthétiquement représentatifs de leur moment historique, que chacun de leurs gestes soit plein de significations, que le
tifs de leur moment historique, que chacun de leurs gestes soit plein de significations, que leur excessive gravité leur p
ications, que leur excessive gravité leur prête une extrême souplesse d’ allure devant l’esprit de tout un peuple, qui doit
ive gravité leur prête une extrême souplesse d’allure devant l’esprit de tout un peuple, qui doit pouvoir se reconnaître e
ait qu’agir ainsi. Et les personnes du drame seront tellement grosses de vie que leurs gestes seront lents et synthétiques
compréhensions des aspirations et des passions et des découragements de son pays et de son humanité ; après avoir absorbé
des aspirations et des passions et des découragements de son pays et de son humanité ; après avoir absorbé, comme dans un
course aveugle et folle et partant sublime, à travers tous les champs de la vie, les harmonies et les désharmonies particu
s dissonances. Alors le théâtre ne se bornera pas à répéter des faits de corps et de combinaisons et de chocs de corps, où
s. Alors le théâtre ne se bornera pas à répéter des faits de corps et de combinaisons et de chocs de corps, où l’âme est l
ne se bornera pas à répéter des faits de corps et de combinaisons et de chocs de corps, où l’âme est lointaine ; il repro
rnera pas à répéter des faits de corps et de combinaisons et de chocs de corps, où l’âme est lointaine ; il reproduira des
t de chocs de corps, où l’âme est lointaine ; il reproduira des faits d’ âmes et des états d’âmes ; il sera général et prof
où l’âme est lointaine ; il reproduira des faits d’âmes et des états d’ âmes ; il sera général et profond. En puisant ses
’âmes ; il sera général et profond. En puisant ses thèmes à la source de toute poésie civile, de toute culture héroïque, d
et profond. En puisant ses thèmes à la source de toute poésie civile, de toute culture héroïque, de tout mouvement individ
thèmes à la source de toute poésie civile, de toute culture héroïque, de tout mouvement individuel et général, du sentimen
du sentiment et des sens — et non plus dans quelque égoïsme bourgeois d’ amour, dans quelque fable de souffrance sociale, —
t non plus dans quelque égoïsme bourgeois d’amour, dans quelque fable de souffrance sociale, — le dramaturge doit faire œu
quelque fable de souffrance sociale, — le dramaturge doit faire œuvre de poète et de philosophe. Pour les révéler en parad
e de souffrance sociale, — le dramaturge doit faire œuvre de poète et de philosophe. Pour les révéler en paradigmes scéniq
r les révéler en paradigmes scéniques, il choisira quelque force-type de la nature, observée dans un individu ou dans un g
re, observée dans un individu ou dans un groupe ou dans une multitude d’ individus. Nos besoins dramatiques nouveaux sont f
ne multitude d’individus. Nos besoins dramatiques nouveaux sont faits de précision dans le rêve et de clarté dans une visi
besoins dramatiques nouveaux sont faits de précision dans le rêve et de clarté dans une vision qui traduise non les profo
arté dans une vision qui traduise non les profondes et belles vérités d’ un mythe dont la religiosité nous manque désormais
osité nous manque désormais, mais les profondes et belles souffrances de notre désharmonie contemporaine. Le Théâtre de Wa
et belles souffrances de notre désharmonie contemporaine. Le Théâtre de Wagner, par exemple, peut nous satisfaire par les
« l’esprit tragique » originaire, qui puisse entièrement nous guérir de notre penchant grotesque à faire de la littératur
ui puisse entièrement nous guérir de notre penchant grotesque à faire de la littérature avec quelque triste et banal épiso
tesque à faire de la littérature avec quelque triste et banal épisode de la vie collective pris dans tout ce qu’elle a de
vie collective pris dans tout ce qu’elle a de plus éphémère : la vie de l’individu. — Le dramaturge-poète, celui qui fera
es créatures symboliques, libres, conscientes, joyeuses sous le fouet de la douleur qui développe tous les meilleurs insti
ous le fouet de la douleur qui développe tous les meilleurs instincts de révolte. Ce n’est pas le cas singulier de détress
ous les meilleurs instincts de révolte. Ce n’est pas le cas singulier de détresse qu’il faut élever jusqu’aux généralisati
cas singulier de détresse qu’il faut élever jusqu’aux généralisations de l’art. C’est la grande détresse universelle, la c
ns de l’art. C’est la grande détresse universelle, la caractéristique de notre temps : le manque de joie et de volonté de
e détresse universelle, la caractéristique de notre temps : le manque de joie et de volonté de joie, et il faut s’éloigner
universelle, la caractéristique de notre temps : le manque de joie et de volonté de joie, et il faut s’éloigner des sentim
, la caractéristique de notre temps : le manque de joie et de volonté de joie, et il faut s’éloigner des sentimentalismes
r des sentimentalismes qui nous rapetissent et nous font semblables à de petites femmes qui larmoient et murmurent des pri
oient et murmurent des prières incomprises devant l’impériale majesté de la mort. — Le dramaturge-orateur, celui du « Théâ
, réclament leurs perpétuelles transformations. Il parlera un langage de héros, au nom d’un besoin général de révolution o
ormations. Il parlera un langage de héros, au nom d’un besoin général de révolution ou de calme, il cherchera ses affabula
lera un langage de héros, au nom d’un besoin général de révolution ou de calme, il cherchera ses affabulations dans les co
abulations dans les conflits éternels des instincts presque immobiles de la foule avec les convulsions de la pensée indomp
nels des instincts presque immobiles de la foule avec les convulsions de la pensée indomptable. — Le poète du « Théâtre És
térique » trouvera ses images scéniques, en écoutant, dans le profond de l’âme humaine, les aspirations qui sont les plus
profond de l’âme humaine, les aspirations qui sont les plus éloignées de la surface tempétueuse de la vie, celles qui tram
les aspirations qui sont les plus éloignées de la surface tempétueuse de la vie, celles qui trament, presque dans l’occult
ent, tout l’amour humain et toute la force passionnée et sentimentale de l’individu. Tout le théâtre doit abolir ses divis
isfaire dans ses formes les plus parfaites l’éternel besoin religieux de l’humanité. Les vieux temples s’effondrent, ou ga
es vieux temples s’effondrent, ou gardent seulement toute leur beauté de pierre pour notre joie esthétique. L’esprit relig
nouveau temple doit pouvoir accueillir ensemble la religion et l’art d’ un peuple. Aujourd’hui le Théâtre et le Musée sont
hui le Théâtre et le Musée sont les deux véritables formes templaires de l’esprit contemporain. La musique exprime l’unan
même la musique est identique à la religion. La musique, compliquant de science son expression et de haute philosophie se
e à la religion. La musique, compliquant de science son expression et de haute philosophie ses conceptions, sera la grande
philosophie ses conceptions, sera la grande manifestation religieuse de l’avenir. Le théâtre sera son temple. Le « drame
tation religieuse de l’avenir. Le théâtre sera son temple. Le « drame d’ action7 », dans la prose de M. Sardou ou dans la m
ir. Le théâtre sera son temple. Le « drame d’action7 », dans la prose de M. Sardou ou dans la musique de M. Massenet, rest
Le « drame d’action7 », dans la prose de M. Sardou ou dans la musique de M. Massenet, restera longtemps l’agrément des mom
ue de M. Massenet, restera longtemps l’agrément des moments médiocres de la foule et la canalisation de toutes les médiocr
temps l’agrément des moments médiocres de la foule et la canalisation de toutes les médiocrités un peu artistes que l’art
dans le mot : foule, car tous, en dehors de la spéciale individualité de chacun, nous formons ce qu’on appelle : collectiv
cun, nous formons ce qu’on appelle : collectivité, foule). Le théâtre de mœurs dit « des boulevards » qui se joue aussi bi
it « des boulevards » qui se joue aussi bien place du Palais-Royal ou de l’Odéon, à Milan ou à Naples, et le théâtre psych
u à Naples, et le théâtre psychologique anglais, allemand et italien, de Pinero, H. A. Jones, Hauptmann, Lindau, Sudermann
on importance « temporaire », comme représentation et non comme signe d’ un temps. Le théâtre des mœurs est uniquement temp
ment temporaire et social. Il ne peut intéresser les artistes au-delà de la salle où il se joue. Il est nécessaire, et odi
tre, qui, en représentant en images les événements et les aspirations de la vie d’une multitude grossièrement engouée, inf
en représentant en images les événements et les aspirations de la vie d’ une multitude grossièrement engouée, influença sér
uteur dramatique fait aujourd’hui ses études scéniques sur le théâtre de la réaction thermidorienne ? Cependant nos mœurs
e la réaction thermidorienne ? Cependant nos mœurs et les engouements de notre temps ne se différencient point de ceux de
nos mœurs et les engouements de notre temps ne se différencient point de ceux de la Révolution. Mais chaque armée a sa « s
s et les engouements de notre temps ne se différencient point de ceux de la Révolution. Mais chaque armée a sa « scène de
ncient point de ceux de la Révolution. Mais chaque armée a sa « scène de mœurs », comme chaque saison a sa mode. La rue de
ire, à Bayreuth, révéla ce besoin. La France, qui est à l’avant-garde de tout mouvement de l’art contemporain, fait vibrer
évéla ce besoin. La France, qui est à l’avant-garde de tout mouvement de l’art contemporain, fait vibrer son sol et l’âme
de tout mouvement de l’art contemporain, fait vibrer son sol et l’âme de ses poètes, dans les grands spectacles estivaux,
res antiques, et crée des nouvelles arènes tragiques aux portes mêmes de Paris. On bâtit les temples ; les poètes-sacerdot
s temples ; les poètes-sacerdotes suivront. La conscience synthétique de /’univers, qu’on appelle Dieu, est exprimée dans
ppelle Dieu, est exprimée dans les extériorisations infiniment vastes de l’œuvre d’art, car l’art ne tend qu’à l’oubli est
ar l’art ne tend qu’à l’oubli esthétique, c’est-à-dire à l’absorption de l’individu dans un paradigme d’harmonie. L’art se
thétique, c’est-à-dire à l’absorption de l’individu dans un paradigme d’ harmonie. L’art sera, comme en tout temps, la supr
me d’harmonie. L’art sera, comme en tout temps, la suprême expression de la religion à venir. Le recueillement mystique du
théâtre de plus en plus manifeste. Il faut que le théâtre soit digne de le recevoir. Le culte humain nouveau sera essenti
ment sculptural, et le christianisme pictural. Mais l’Art, plutôt que de surgir d’une cosmogonie ou d’une morale nouvelle,
tural, et le christianisme pictural. Mais l’Art, plutôt que de surgir d’ une cosmogonie ou d’une morale nouvelle, par la va
anisme pictural. Mais l’Art, plutôt que de surgir d’une cosmogonie ou d’ une morale nouvelle, par la vaste vertu de la musi
surgir d’une cosmogonie ou d’une morale nouvelle, par la vaste vertu de la musique, sera lui-même cosmogonie et morale, c
i-même cosmogonie et morale, c’est-à-dire religion. La représentation de la vie humaine dans ses plus belles signification
représentation de la vie humaine dans ses plus belles significations de souffrance et de volonté sera le Drame nouveau. L
e la vie humaine dans ses plus belles significations de souffrance et de volonté sera le Drame nouveau. La stylisation de
ons de souffrance et de volonté sera le Drame nouveau. La stylisation de l’existence, qui est actuellement suivie, scéniqu
llement suivie, scéniquement, dans tous ses détails les plus inutiles de temps et d’action, deviendra mouvement impétueux
ie, scéniquement, dans tous ses détails les plus inutiles de temps et d’ action, deviendra mouvement impétueux et clair, ou
s et d’action, deviendra mouvement impétueux et clair, ou lente suite de tableaux dévoilant quelque mortelle et sombre tra
lente suite de tableaux dévoilant quelque mortelle et sombre tragédie de l’âme. Aux termes de ces voies se dresse le Templ
ux dévoilant quelque mortelle et sombre tragédie de l’âme. Aux termes de ces voies se dresse le Temple de l’Avenir. Les
sombre tragédie de l’âme. Aux termes de ces voies se dresse le Temple de l’Avenir. Les Revues. Poesia a découvert un je
1906, p. 280-285 [285]. M. F. T. Marinetti, l’un des trois directeurs de Poesia, désire que l’on sache, en France, que le
étique organisé par cette revue, M. Paolo Buzzi, est « un jeune homme d’ un talent vraiment extraordinaire et d’une origina
lo Buzzi, est « un jeune homme d’un talent vraiment extraordinaire et d’ une originalité étonnante », — « un jeune, grand p
 un jeune, grand poète ». Nous reproduisons bien volontiers l’opinion de Marinetti. Son intelligente entremise a déjà beau
épandre la poésie française en Italie. Il est juste que nul n’ignore, de ce côté des Alpes, que le prix de 500 lire de Poe
lie. Il est juste que nul n’ignore, de ce côté des Alpes, que le prix de 500 lire de Poesia vient d’échoir à un grand poèt
juste que nul n’ignore, de ce côté des Alpes, que le prix de 500 lire de Poesia vient d’échoir à un grand poète. M. Paolo
ignore, de ce côté des Alpes, que le prix de 500 lire de Poesia vient d’ échoir à un grand poète. M. Paolo Buzzi va publier
Buzzi va publier prochainement un « roman poétique ». Échos. Vols d’ œuvres d’art en Italie Mercure. Tome LIX, numér
18-320 [318-319]. Tandis que M. Corrado Ricci, directeur des galeries de Florence, enrichit les Offices de 11 000 portrait
rrado Ricci, directeur des galeries de Florence, enrichit les Offices de 11 000 portraits d’artistes, en estampes, gravure
ur des galeries de Florence, enrichit les Offices de 11 000 portraits d’ artistes, en estampes, gravures, eaux-fortes, etc.
traits d’artistes, en estampes, gravures, eaux-fortes, etc., des vols d’ objets d’art se succèdent dans toute la Toscane d’
artistes, en estampes, gravures, eaux-fortes, etc., des vols d’objets d’ art se succèdent dans toute la Toscane d’une maniè
tes, etc., des vols d’objets d’art se succèdent dans toute la Toscane d’ une manière si ingénieuse qu’on commence à croire
cane d’une manière si ingénieuse qu’on commence à croire aux exploits d’ une vaste et peut-être riche société de voleurs. À
commence à croire aux exploits d’une vaste et peut-être riche société de voleurs. À Sienne, dans l’église de S. Clemente a
vaste et peut-être riche société de voleurs. À Sienne, dans l’église de S. Clemente ai Servi, a été enlevée en plein jour
ai Servi, a été enlevée en plein jour la délicieuse Madone du Peuple de Lippo Memmi ; mais les voleurs, effrayés par la p
xploit, ont abandonné leur butin, qui a été remis en place. Une œuvre de Luca della Robbia a été volée dans une église en
Une œuvre de Luca della Robbia a été volée dans une église en ruines de Pescia, et il s’agit d’un autel de très grande va
Robbia a été volée dans une église en ruines de Pescia, et il s’agit d’ un autel de très grande valeur. De la maison de Da
té volée dans une église en ruines de Pescia, et il s’agit d’un autel de très grande valeur. De la maison de Dante à Flore
e en ruines de Pescia, et il s’agit d’un autel de très grande valeur. De la maison de Dante à Florence, par un large trou
e Pescia, et il s’agit d’un autel de très grande valeur. De la maison de Dante à Florence, par un large trou pratiqué dans
ce, par un large trou pratiqué dans un mur, on a soustrait un retable de Cimabue, un cachet appartenant à Moroello Malaspi
ne urne en argent portant les initiales D. A. faites avec les cendres de Dante, et d’autres menus objets. Tome LIX, n
enus objets. Tome LIX, numéro 207, 1er février 1906 Sonnets d’ Italie André Fontainas. Tome LIX, numéro 207, 1
 207, 1er février 1906, p. 340-343. Gênes I L’aube fraîche d’ avril a souri sur les monts Et scintille en saphir
îche d’avril a souri sur les monts Et scintille en saphirs aux arêtes de neige ; Le glacier frémissant avec fracas s’allèg
hirs aux arêtes de neige ; Le glacier frémissant avec fracas s’allège D’ eaux qui brisent aux rocs leur essor et leurs bond
e, et voici, dans la plaine, Que les arbres fruitiers sont tout roses de fleurs ; Bientôt l’âpre ravin succède aux terre
Entre le calme azur du frémissant matin Dont l’heure triomphale est de printemps fleurie Et, pure sous le ciel, la mer d
ure triomphale est de printemps fleurie Et, pure sous le ciel, la mer de Ligurie Qui rêve en souriant jusqu’au Phare loint
squ’au Phare lointain, Enfouissant dans l’ombre un chaos clandestin De carrefours étroits où pullule flétrie Et lamentab
e que charrie Et que broie au hasard la houle du destin, Du Môle et de l’Eau-Verte aux Fontaines-Moroses, Albâtres, cipo
oses, Albâtres, cipolins, porphyres, marbres roses Qu’avive le soleil de reflets violets, Debout au bord du golfe, où sa
I Du fond des Océans, des hâvres et des rades, Pacifiques hérauts d’ harmonieux desseins, Les vaisseaux ont empli le po
bassins, Et déjà les marins préparent leurs aiguades. Vers la ville de marbre et les roses façades, Au gré des regrets l
égère est arrondie au vent, Ils ont appareillé, sont au large, rêvant De souvenirs qui font leurs tâches plus cruelles ;
es ; Et toujours ils revoient, étranges pavillons, Frémir, oripeaux d’ or ou sordides haillons, Les linges suspendus dans
Frémir, oripeaux d’or ou sordides haillons, Les linges suspendus dans d’ étroites ruelles. Pise La plaine d’herbe
Les linges suspendus dans d’étroites ruelles. Pise La plaine d’ herbe rase et morne, solitaire, Dort. Pise auprès
Baptistère. Et le rêve, surgi devant la face austère Des monuments de marbre clair où le jour luit, Frêle et profond, e
te Terre prise au sol du Golgotha Et que la piété des Pisans rapporta De la ville tombée aux mains de l’Infidèle ! Terre
otha Et que la piété des Pisans rapporta De la ville tombée aux mains de l’Infidèle ! Terre où pèse si peu l’ombre de te
ville tombée aux mains de l’Infidèle ! Terre où pèse si peu l’ombre de tes cyprès ! Au portique la mort peint ses hideux
t ses hideux secrets, L’art est grave : sans lui, qui se souviendrait d’ elle ? S. Gimignano Thou hast a word of tha
                            ALGERNON C. SWINBURNE. I Les cris d’ outrage se sont croisés. La menace Cingle et brûle
Fou se dresse, bondit, s’acharne. La cité Succombe aux lourds assauts de leur haine rapace. Qu’ils s’entretuent et se dé
rent, le temps passe, L’oubli morne a plané partout : qu’est-il resté D’ eux-mêmes ? Leur pays, qu’ils avaient dévasté Depu
’est à peine à présent si l’écho sait leur nom Maudit. Rien ne survit de leur gloire, sinon Des pierres, où l’on voit, du
en ne survit de leur gloire, sinon Des pierres, où l’on voit, du fond de la bruine, Se lever ce matin, plus haut que les
te, Ghirlandaio, Benozzo Gozzoli, Ceux-ci tendres rêveurs, et lui fou d’ amertume, Ont illustré son nom d’une gloire posthu
Ceux-ci tendres rêveurs, et lui fou d’amertume, Ont illustré son nom d’ une gloire posthume, Par leur souvenir à jamais an
amais anobli. Que le peintre attentif orne le sanctuaire Des songes de Fina couchée en son suaire, Qu’il évoque l’erreur
ges de Fina couchée en son suaire, Qu’il évoque l’erreur et le réveil d’ un Saint, Dans cette même salle à présent nue et
Dans cette même salle à présent nue et vide Les murs vibrent encor de la Voix qui décide Les Guelfes de Toscane à suivr
nue et vide Les murs vibrent encor de la Voix qui décide Les Guelfes de Toscane à suivre un fier dessein. Sienne
oleil agonise aux vitres ; les meneaux Tombent en poudre dans la nuit de la persienne Qui les couvre ; et déjà l’ombre env
sienne Qui les couvre ; et déjà l’ombre envahit, ô Sienne ! L’orgueil de tes maisons et de tes casinos. Reine entre les
vre ; et déjà l’ombre envahit, ô Sienne ! L’orgueil de tes maisons et de tes casinos. Reine entre les Cités ! je songe,
e, À l’aire vaste où sur l’autre église se dresse Le porche abandonné d’ un Dôme sans rival, Puis, soudain, je revois, où
val, Puis, soudain, je revois, où la pente décline, Jusqu’au Palais de la Commune emplir le val La place courbe au pied
, Jusqu’au Palais de la Commune emplir le val La place courbe au pied de la triple colline. Archéologie, voyages Ch
LIX, numéro 207, 1er février 1906, p. 441-444 [442-444]. Les Villes d’ art célèbres : Pierre Gauthiez : Milan, Laurens, 3
n, que nous présente en détail M. Pierre Gauthiez dans un des volumes de la collection des Villes d’art célèbres, n’est gu
il M. Pierre Gauthiez dans un des volumes de la collection des Villes d’ art célèbres, n’est guère cependant réputée que po
d’art célèbres, n’est guère cependant réputée que pour sa cathédrale de marbre blanc, immense châsse de pierre sur laquel
endant réputée que pour sa cathédrale de marbre blanc, immense châsse de pierre sur laquelle vont s’extasier les touristes
lle vont s’extasier les touristes dès leur entrée en Italie, fouillis de clochetons et de statues, véritable dentelle de m
er les touristes dès leur entrée en Italie, fouillis de clochetons et de statues, véritable dentelle de marbre qui n’a été
e en Italie, fouillis de clochetons et de statues, véritable dentelle de marbre qui n’a été achevée qu’au dernier siècle ;
été achevée qu’au dernier siècle ; dont quelques parties, des détails de sculpture sont de réelle valeur, mais qui n’a, ma
dernier siècle ; dont quelques parties, des détails de sculpture sont de réelle valeur, mais qui n’a, malgré ses dimension
i n’a, malgré ses dimensions, ni la grandeur majestueuse ni la beauté de nos cathédrales du Nord. L’architecture ogivale a
ntéressantes que cette gigantesque bâtisse et pour beaucoup l’ouvrage de M. P. Gauthiez sera une véritable découverte. On
a une véritable découverte. On y conserve, malgré les transformations de la vie moderne, de vieilles églises curieuses com
ouverte. On y conserve, malgré les transformations de la vie moderne, de vieilles églises curieuses comme Saint-Ambroise,
recèlent ; Sainte Marie des Grâces, où sont restés quelques vestiges de la Cène fameuse de Léonard de Vinci ; des édifice
Marie des Grâces, où sont restés quelques vestiges de la Cène fameuse de Léonard de Vinci ; des édifices civils comme l’Hô
talie comme un chef-d’œuvre ; le château des Sforza et des Visconti ; de vieilles constructions abîmées mais encore charma
ia des Osii. Il y a enfin des Musées, Bibliothèque ambrosienne, Musée de Brera, où revit toute l’histoire de la peinture i
, Bibliothèque ambrosienne, Musée de Brera, où revit toute l’histoire de la peinture italienne, et précieux surtout pour l
l’histoire de la peinture italienne, et précieux surtout pour l’étude de l’école lombarde ; le musée archéologique, riche
tout pour l’étude de l’école lombarde ; le musée archéologique, riche de toute la dépouille du passé, dont la pièce capita
la dépouille du passé, dont la pièce capitale est l’admirable tombeau de Gaston de Foix, la plus belle statue funéraire, p
st seulement regrettable qu’il n’ait su se garder aux dernières pages de son livre d’appréciations trop souvent acerbes su
regrettable qu’il n’ait su se garder aux dernières pages de son livre d’ appréciations trop souvent acerbes sur certaines p
taines peintures des collections milanaises et dont l’esprit excessif de dénigrement risque de mettre le lecteur en défian
ollections milanaises et dont l’esprit excessif de dénigrement risque de mettre le lecteur en défiance. Un livre d’art n’e
ssif de dénigrement risque de mettre le lecteur en défiance. Un livre d’ art n’est pas un article de journal. Les Villes
de mettre le lecteur en défiance. Un livre d’art n’est pas un article de journal. Les Villes d’art célèbres : Émile Geb
fiance. Un livre d’art n’est pas un article de journal. Les Villes d’ art célèbres : Émile Gebhart : Florence, Laurens,
heureux et nous tenons à dire d’abord que nous savons gré à l’auteur de tant de choses charmantes sur l’Italie du précieu
u’il consacre à la psychologie du peuple florentin d’après les œuvres de sa grande période historique. On goûtera de même
On goûtera de même les pages où il retrace la physionomie pittoresque de certains quartiers de l’ancienne ville, comme cel
pages où il retrace la physionomie pittoresque de certains quartiers de l’ancienne ville, comme celui du Marché Vieux, au
rtistes florentins » on tombe sur une nomenclature et des biographies de peintres et sculpteurs, et l’ouvrage se termine p
depuis longtemps M. Gebhart et nous serions fâché qu’il prît ombrage d’ une appréciation donnée en toute franchise ; mais
dire, et ce qu’il y avait à dire sur Florence. Il a rédigé une sorte de guide. Nous aurions préféré un tableau synthétiqu
ions préféré un tableau synthétique, ramassant les aspects essentiels de l’histoire et de l’art, — deux études qui ne se s
ableau synthétique, ramassant les aspects essentiels de l’histoire et de l’art, — deux études qui ne se séparent point — d
t de l’art, — deux études qui ne se séparent point — dans la capitale de la Toscane. C’est là l’œuvre qui nous manque, don
chaud a publié chez Sansot Étapes Italiennes, notes sur les mosaïques de Saint-Vital à Ravenne, impressions de Sienne, du
iennes, notes sur les mosaïques de Saint-Vital à Ravenne, impressions de Sienne, du Forum Romain. La plus grande partie du
Romain. La plus grande partie du volume est consacrée aux admirateurs de Naples (public très mêlé) et reproduit des descri
gne, Shelley, Taine, René Bazin, etc. Petit livre consciencieux, mais d’ importance minime. E. Rodocanachi : Le Capitole
rie Hachette, on a mis en vente une réédition du travail documentaire de M. G. Rodocanachi sur Le Capitole Romain, antique
e et moderne, — version remaniée, dans un format commode, susceptible d’ être mis en poche et de servir sur place, et augme
remaniée, dans un format commode, susceptible d’être mis en poche et de servir sur place, et augmentée d’un plan qui fais
susceptible d’être mis en poche et de servir sur place, et augmentée d’ un plan qui faisait faute au premier tirage. Le no
lan qui faisait faute au premier tirage. Le nouveau texte est précédé d’ une notice donnant la description de l’état actuel
age. Le nouveau texte est précédé d’une notice donnant la description de l’état actuel de la place et les modifications le
exte est précédé d’une notice donnant la description de l’état actuel de la place et les modifications les plus récentes i
ives (descriptions empruntées aux auteurs du xviiie  siècle, discours de Pétrarque, Constitution de Benoît XIII défendant
es aux auteurs du xviiie  siècle, discours de Pétrarque, Constitution de Benoît XIII défendant le jeu du loto, etc…), supp
tion, — ce qui n’empêchera nullement par ailleurs l’édition originale de demeurer, pour les érudits, un précieux ouvrage d
’édition originale de demeurer, pour les érudits, un précieux ouvrage de bibliothèque. Lettres italiennes Ricciotto
nt de mourir, l’un dans les merveilles ou dans les horreurs inconnues de la folie, l’autre dans la plus farouche misère. L
en tout dissemblable, nous présente aujourd’hui une analogie étrange de malheur et de mort. Le pathétique de la folie et
mblable, nous présente aujourd’hui une analogie étrange de malheur et de mort. Le pathétique de la folie et de la misère n
aujourd’hui une analogie étrange de malheur et de mort. Le pathétique de la folie et de la misère nous émeuvent, ou tout a
analogie étrange de malheur et de mort. Le pathétique de la folie et de la misère nous émeuvent, ou tout au moins, comme
et de la misère nous émeuvent, ou tout au moins, comme il s’agit ici de deux remarquables poètes, arrêtent notre pensée d
ensée dans une mélancolie qui naît, en réalité, des soucis personnels de chaque artiste. La folie et la misère guettent to
els de chaque artiste. La folie et la misère guettent toujours la vie d’ un poète libre, d’un artiste épris uniquement de s
ste. La folie et la misère guettent toujours la vie d’un poète libre, d’ un artiste épris uniquement de son art ab imo cord
ttent toujours la vie d’un poète libre, d’un artiste épris uniquement de son art ab imo corde. MM. Severino Ferrari et Dom
nt de son art ab imo corde. MM. Severino Ferrari et Domenico Milelli, d’ âge différent, mais morts en même temps, nous rapp
différent, mais morts en même temps, nous rappellent que la couronne d’ un talent est souvent tressée de pavots noirs. Car
emps, nous rappellent que la couronne d’un talent est souvent tressée de pavots noirs. Car la misère est une sorte de foli
lent est souvent tressée de pavots noirs. Car la misère est une sorte de folie au point de vue social, comme la folie est
e sorte de folie au point de vue social, comme la folie est une sorte de misère animique, du moins pour ceux qui la regard
du moins pour ceux qui la regardent sans pouvoir la comprendre. L’art de ces deux poètes, qui appartiennent aux génération
nent aux générations aînées, fleuries autour de 1880, ne présente pas de caractères assez synthétiques pour que leur mort
rature certains mouvements poétiques, certaines excellentes tendances de liberté, qui à un moment donné semblaient prépare
n, dont l’espoir n’est pas encore réalisé. M. Severino Ferrari est un de ces poètes, disciples de Carducci, que le Maître
s encore réalisé. M. Severino Ferrari est un de ces poètes, disciples de Carducci, que le Maître chérissait le plus. Il y
a M. Pascoli, M. Guido Mazzoni, puis M. Giovanni Marradi, le chantre de la Rhapsodia Garibaldina… M. Severino Ferrari eut
hantre de la Rhapsodia Garibaldina… M. Severino Ferrari eut l’honneur d’ inspirer à Carducci un poème de délicieuse fratern
ina… M. Severino Ferrari eut l’honneur d’inspirer à Carducci un poème de délicieuse fraternité. Et il poursuivit son chemi
me de délicieuse fraternité. Et il poursuivit son chemin, étant parti de ce groupement de jeunes artistes qui, vers 1880,
fraternité. Et il poursuivit son chemin, étant parti de ce groupement de jeunes artistes qui, vers 1880, formaient une vag
pement de jeunes artistes qui, vers 1880, formaient une vague réunion d’ esprits ardents, noblement désintéressés devant la
léger, sentimental, exquis, le fit apprécier largement par les poètes de sou âge. Les jeunes le connurent peu ou mal. L’It
’Italie littéraire officielle le méconnut. Il chanta dans les rythmes de l’ancienne littérature qu’il renouvela parfois, c
icien), il se montra spontané, original, précieux, vaguement amoureux de légendes, tel un trouvère de Provence. Lorsque l’
, original, précieux, vaguement amoureux de légendes, tel un trouvère de Provence. Lorsque l’âge et la mauvaise fortune lu
u manteau, élégant sinon très riche, qu’il avait jeté sur ses épaules de poète, il devint troubadour. Sa poésie devint plu
. Et il est mort fou à quarante-huit ans. Dans un recueil tout récent de Versi, son âme révèle sa beauté hardie, sa grâce
on âme révèle sa beauté hardie, sa grâce légère, sa force toute faite de délicatesses personnelles, et de subjective psych
a grâce légère, sa force toute faite de délicatesses personnelles, et de subjective psychologie, qui font de lui aussi un
de délicatesses personnelles, et de subjective psychologie, qui font de lui aussi un des derniers romantiques. De M. Dome
ctive psychologie, qui font de lui aussi un des derniers romantiques. De M. Domenico Milelli je ne parlerai pas sans angoi
li je ne parlerai pas sans angoisse, car j’ai connu le sort misérable de cet homme doué cependant d’un fort et libre talen
ngoisse, car j’ai connu le sort misérable de cet homme doué cependant d’ un fort et libre talent. Il a été le type parfait
re talent. Il a été le type parfait du révolté intellectuel. Ses amis de la première heure l’abandonnèrent ou le trahirent
s amis de la première heure l’abandonnèrent ou le trahirent ; pendant de longues années il a traîné dans toute l’Italie sa
ère et sa rébellion, en véritable fils indomptable des forêts vierges de sa Calabre. Son recueil de traductions précises e
itable fils indomptable des forêts vierges de sa Calabre. Son recueil de traductions précises et belles du grec et du lati
et du latin, qu’il appela : Verde Antico, demeure comme un témoignage de sa culture et de sa force. De son poème Prométhée
l appela : Verde Antico, demeure comme un témoignage de sa culture et de sa force. De son poème Prométhée, comme de l’autr
rde Antico, demeure comme un témoignage de sa culture et de sa force. De son poème Prométhée, comme de l’autre Kokodé, des
émoignage de sa culture et de sa force. De son poème Prométhée, comme de l’autre Kokodé, des strophes resteront. Et en réa
phes resteront. Et en réalité sa vie n’a pas été plus vaine que celle de maints poètes plus appréciés et plus glorifiés. I
s plus appréciés et plus glorifiés. Ils furent nombreux jadis, autour d’ un éditeur dont le nom demeure célèbre, M. Sommaru
om demeure célèbre, M. Sommaruga. Ils étaient tous jeunes et vibrants d’ aspirations gigantesques. Carducci était avec eux,
unes et vibrants d’aspirations gigantesques. Carducci était avec eux, d’ Annunzio y faisait ses premières armes très heureu
es et vibrants d’aspirations gigantesques. Carducci était avec eux, d’ Annunzio y faisait ses premières armes très heureuses, l’I
mières armes très heureuses, l’Italie espéra un renouveau merveilleux de sa poésie, quelque grande affirmation qui, après
qui, après Carducci, aurait étonné les autres littératures. Il y a eu de belles et fortes œuvres, mais cette affirmation a
ais cette affirmation a manqué. Mais la table des noms et des efforts de cette génération de poètes ne doit pas laisser in
n a manqué. Mais la table des noms et des efforts de cette génération de poètes ne doit pas laisser indifférents les jeune
ette génération de poètes ne doit pas laisser indifférents les jeunes d’ aujourd’hui. Elle les forcerait à méditer longueme
lle les forcerait à méditer longuement sur les nécessités esthétiques de leur race. Les noms de M. Domenico Milelli, de ce
iter longuement sur les nécessités esthétiques de leur race. Les noms de M. Domenico Milelli, de ce vieux, mort de misère,
nécessités esthétiques de leur race. Les noms de M. Domenico Milelli, de ce vieux, mort de misère, et de M. Severino Ferra
ques de leur race. Les noms de M. Domenico Milelli, de ce vieux, mort de misère, et de M. Severino Ferrari doivent y figur
ace. Les noms de M. Domenico Milelli, de ce vieux, mort de misère, et de M. Severino Ferrari doivent y figurer. Gabriel
énacle groupé par l’éditeur Sommaruga que sortirent les Elegie Romane de M. Gabriel d’Annunzio. Une nouvelle édition, rich
ar la traduction latine que M. Cesare de Titta fit des poèmes romains de M. d’Annunzio. Lorsque ce volume parut, le grand
public ne l’aperçut presque point. La production incessante et variée de M. d’Annunzio ne lui en laissa point le temps, di
ques-uns. Je crois au contraire que, malgré les très réelles qualités d’ un poète toujours si plein d’émotion et de verve,
re que, malgré les très réelles qualités d’un poète toujours si plein d’ émotion et de verve, et de hautaine noblesse dans
é les très réelles qualités d’un poète toujours si plein d’émotion et de verve, et de hautaine noblesse dans l’évocation,
elles qualités d’un poète toujours si plein d’émotion et de verve, et de hautaine noblesse dans l’évocation, les Élégies R
lère point qu’on se répète devant lui, sans qu’une terrible nécessité d’ art n’impose à l’artiste une attitude semblable à
semblable à d’autres déjà prises. Le titre et l’inspiration goethiens de ce volume sont manifestes ; Goethe dit : « … et s
oppe ce thème en distiques sonores, où vit en beaux rythmes sa vision de Rome. Or, le défaut principal de ce recueil est j
s, où vit en beaux rythmes sa vision de Rome. Or, le défaut principal de ce recueil est justement le « pathos romain », ce
athos romain », celui qui, dans les romans et dans ses autres volumes de poèmes, se montre toujours identique dans une ide
plus jeunes. Le livre des Élégies conclut par ce distique, qui parle de Rome : Rien n’est plus grand et plus sacré. Elle
ome : Rien n’est plus grand et plus sacré. Elle a en elle la lumière d’ un astre. Rome ne rayonne pas seulement sur des ci
0. Sa vision était trop drapée. Cependant, dans la générale platitude de ses contemporains, il apportait sa noblesse venge
consistance originale et philosophique à ses extraordinaires facultés d’ esthète, à la vie de belle et cohérente élégance i
e et philosophique à ses extraordinaires facultés d’esthète, à la vie de belle et cohérente élégance italienne qu’il s’est
tuelle des nouveaux Italiens. Malheureusement, ce qui manque encore à d’ Annunzio c’est une grande puissance intérieure qui
elle des nouveaux Italiens. Malheureusement, ce qui manque encore à d’ Annunzio c’est une grande puissance intérieure qui puisse
rande puissance intérieure qui puisse grouper les esprits, non autour d’ une formule pathétique, mais autour d’une idée, sy
grouper les esprits, non autour d’une formule pathétique, mais autour d’ une idée, synthétique et nouvelle, d’une idée de r
formule pathétique, mais autour d’une idée, synthétique et nouvelle, d’ une idée de race et non d’une formule, d’une idée
thétique, mais autour d’une idée, synthétique et nouvelle, d’une idée de race et non d’une formule, d’une idée tragique. I
autour d’une idée, synthétique et nouvelle, d’une idée de race et non d’ une formule, d’une idée tragique. Il l’exprimera p
ée, synthétique et nouvelle, d’une idée de race et non d’une formule, d’ une idée tragique. Il l’exprimera peut-être. Les I
re. Les Italiens doivent l’espérer. Mais cette perpétuelle exaltation de Rome dominatrice, ayant été trop répétée, et en d
ujours diverses cette belle attitude amoureuse et esthétique qui fait de M. d’Annunzio un grand artiste. Leur beauté est t
inente ? Gabriele d’Annunzio : Prose Scelte ; Fr. Treves, Milan De M. d’Annunzio paraissent aussi, recueillis dans l
t aussi, recueillis dans le volume Prose scelte, des morceaux choisis de toutes ses proses. Ce livre très pratique, mais d
s morceaux choisis de toutes ses proses. Ce livre très pratique, mais de pure et simple vulgarisation, contient les plus b
les Idolâtres des Novelle della Pescara, la Gavotte des dames jaunes de l’Enfant de Volupté, Les Mendiants du Triomphe de
es des Novelle della Pescara, la Gavotte des dames jaunes de l’Enfant de Volupté, Les Mendiants du Triomphe de la Mort, La
te des dames jaunes de l’Enfant de Volupté, Les Mendiants du Triomphe de la Mort, La Fontaine muette des Vierges aux Roche
la Mort, La Fontaine muette des Vierges aux Rochers, les Funérailles de Richard Wagner du Feu, le Mythe du Génie, etc.
o Mosso : Vita moderna degli Italiani ; Fr. Treves, Milan Un livre d’ une très grande importance sociale est celui que v
s générales qui intéressent la péninsule y sont traitées par l’esprit d’ un érudit plein d’intuition. C’est le livre d’un g
téressent la péninsule y sont traitées par l’esprit d’un érudit plein d’ intuition. C’est le livre d’un grand sociologue qu
t traitées par l’esprit d’un érudit plein d’intuition. C’est le livre d’ un grand sociologue qui a vu et étudié les problèm
tudié les problèmes qui séparent le Nord et le Midi de l’Italie, ceux de la Sicile, la vie des paysans méridionaux, le soc
Comacchio ad Argenta ; Istituto Italiano d’Arti Grafiche. Bergame De Mme Grazia Deledda paraissent en français un recu
e. Bergame De Mme Grazia Deledda paraissent en français un recueil de nouvelles : Les Tentations, et un roman : Cendres
n recueil de nouvelles : Les Tentations, et un roman : Cendres. C’est de la littérature régionale. Cette littérature n’est
ndres. C’est de la littérature régionale. Cette littérature n’est pas d’ aujourd’hui. Elle est vieille comme l’Italie même,
. Elle est vieille comme l’Italie même, elle est comme elle, multiple d’ aspects et d’âme, selon les mœurs et les tradition
eille comme l’Italie même, elle est comme elle, multiple d’aspects et d’ âme, selon les mœurs et les traditions des races q
toute la vie particulière et intéressante des régions au même niveau de médiocrité, fut un fait accompli, Carducci, en re
édiocrité, fut un fait accompli, Carducci, en renouvelant la métrique de la langue, et en chantant l’antique gloire de la
renouvelant la métrique de la langue, et en chantant l’antique gloire de la Patrie commune, parut unifier selon une formul
exotique » qui subjugue facilement un « civilisé » avec la révélation de mondes, contemporains et inconnus. M. Beltramelli
contemporains et inconnus. M. Beltramelli fait presque toujours œuvre de poésie, et il est un admirable évocateur, comme j
de poésie, et il est un admirable évocateur, comme j’ai eu l’occasion de le montrer ici même. Mme Deledda a la vision et l
lle arrive à donner, en neuf nouvelles ou tableaux, un aperçu général de l’âme superstitieuse, religieuse, violente, juste
l de l’âme superstitieuse, religieuse, violente, juste et passionnée, de son pays. Dans Cendres, le roman se déroule farou
uche et naïf, simple dans la fable, mais se compliquant naturellement de toute la vie d’un peuple. Mme Deledda ne possède
mple dans la fable, mais se compliquant naturellement de toute la vie d’ un peuple. Mme Deledda ne possède pas les qualités
de toute la vie d’un peuple. Mme Deledda ne possède pas les qualités d’ un grand écrivain. Mais ses évocations précises et
. M. Antonio Beltramelli interrompt pour quelque temps la publication de ses Nouvelles ou de ses Poèmes lyriques des Romag
elli interrompt pour quelque temps la publication de ses Nouvelles ou de ses Poèmes lyriques des Romagnes ; il écrit avec
écrit avec tout son grand amour du sol un très beau livre, très riche d’ intéressantes illustrations des lagunes et des bou
Da Comacchio ad Argenta. La littérature judiciaire : Les Mémoires de Linda Marri. Roux et Viarengo. Turin La littér
arri. Roux et Viarengo. Turin La littérature judiciaire s’enrichit d’ un fort volume : Les Mémoires de Linda Murri. La d
La littérature judiciaire s’enrichit d’un fort volume : Les Mémoires de Linda Murri. La dramatique amoureuse se révèle mè
cratiques. Mais, pourtant, si tous les condamnés se mettaient à faire de la littérature… Ce livre a été publié par les soi
taient à faire de la littérature… Ce livre a été publié par les soins de Mme Luigi di S. Giusto. Toutefois, je ne comprend
comprendrai jamais pourquoi un écrivain qui donne ses soins au livre d’ une recluse, à la place des « œuvres du même auteu
u même auteur » indique ses propres œuvres. Memento Deux livres de réel intérêt historique et littéraire : Dr Cirill
tto in Bologna (1327-1334), N. Zanichelli, Bologne. Le dernier numéro de La Vita Letteraria, l’importante feuille d’avant-
ologne. Le dernier numéro de La Vita Letteraria, l’importante feuille d’ avant-garde dirigée par M. A. M. Granelli, est pie
e LIX, numéro 207, 1er février 1906, p. 476-480 [476-478]. Les vols d’ objets d’art en Italie Les Vols d’objets d’art
méro 207, 1er février 1906, p. 476-480 [476-478]. Les vols d’objets d’ art en Italie Les Vols d’objets d’art en Itali
. 476-480 [476-478]. Les vols d’objets d’art en Italie Les Vols d’ objets d’art en Italie continuent à tenir en émoi
 [476-478]. Les vols d’objets d’art en Italie Les Vols d’objets d’ art en Italie continuent à tenir en émoi la presse
esse intellectuelle. Une interpellation sera même portée à la tribune de la chambre Italienne, par le député toscan Rosadi
ontinuels, audacieux et heureux ». On croit sérieusement qu’il s’agit de bandes de voleurs aguerries « par un état-major r
audacieux et heureux ». On croit sérieusement qu’il s’agit de bandes de voleurs aguerries « par un état-major riche et ad
voleurs aguerries « par un état-major riche et adroit ». Éditions de livres très rares Le Pape a reçu de Mgr Cerian
riche et adroit ». Éditions de livres très rares Le Pape a reçu de Mgr Ceriani un splendide cadeau, le premier exemp
Pape a reçu de Mgr Ceriani un splendide cadeau, le premier exemplaire de la reproduction en phototypie de l’Omero Ambrosia
endide cadeau, le premier exemplaire de la reproduction en phototypie de l’Omero Ambrosiano (l’exemplaire d’Homère de la B
de la reproduction en phototypie de l’Omero Ambrosiano (l’exemplaire d’ Homère de la Bibliothèque Ambrosiana de Milan), éc
que Ambrosiana de Milan), écrit aux iiie et ive  siècles et illustré de merveilleuses caricatures. Une autre édition rare
fait paraître la maison anglaise Methuen and Cie, exacte reproduction de l’Hypnerotomachia Poliphili (connu vulgairement s
uction de l’Hypnerotomachia Poliphili (connu vulgairement sous le nom de Songe de Poliphile), du moine Francesco Colonna,
l’Hypnerotomachia Poliphili (connu vulgairement sous le nom de Songe de Poliphile), du moine Francesco Colonna, édité en
nomades des troupes dramatiques italiennes, la « Compagnie dramatique de Rome » aura désormais une demeure fixe au Théâtre
ur Novelli voulut, il y a quelques années, fonder à Rome une « Maison de Goldoni », quelque chose comme notre « Maison de
à Rome une « Maison de Goldoni », quelque chose comme notre « Maison de Molière », et que, malgré un labeur ardent, il éc
M. Henri Laurens a jusqu’ici pour lui du moins la quantité. Le Gounod de MM. P.-L. Hillemacher est une biographie où foiso
MM. P.-L. Hillemacher est une biographie où foisonnent les anecdotes, de lecture agréable, sans toutefois pénétrer bien av
, sans toutefois pénétrer bien avant dans l’œuvre du musicien. Chargé de Rossini, en revanche, M. Lionel Dauriac s’est bri
gé de Rossini, en revanche, M. Lionel Dauriac s’est brillamment gardé d’ encourir un reproche analogue. Son commentaire mus
é d’encourir un reproche analogue. Son commentaire musical est rempli d’ intérêt, encore que discutable en maint endroit pe
il parle, ce qui n’est certes pas banal à l’heure actuelle en parlant de Tancrède, de Moïse et d’Othello. Son travail en d
qui n’est certes pas banal à l’heure actuelle en parlant de Tancrède, de Moïse et d’Othello. Son travail en devient instru
rtes pas banal à l’heure actuelle en parlant de Tancrède, de Moïse et d’ Othello. Son travail en devient instructif et, en
rède, de Moïse et d’Othello. Son travail en devient instructif et, en d’ assez heureuses conclusions, M. Dauriac a su noter
’assez heureuses conclusions, M. Dauriac a su noter le « romantisme » de Rossini. Il a raison, à la question qu’il pose :
l pose : « Rossini est donc un moissonneur et non pas un semeur ? » —  de répondre : « Il est l’un et l’autre… » En tout ca
point l’imbécile que bien des gens se figurent aujourd’hui : il était de la race des novateurs. Entre lui et Spontini, il
Entre lui et Spontini, il y a un abîme et, quoique le Freischütz soit de 1821, ce n’est pas sûr du tout que Rossini n’eût
s Bois tripatouillé par Castil-Blaze en 1824. Sa prodigieuse facilité d’ assimilation néanmoins autoriserait quelque doute
 Dauriac cite Gluck, Haydn, Mozart et Spontini, on est un peu surpris de l’absence du nom de Weber dans son livre, parmi c
Haydn, Mozart et Spontini, on est un peu surpris de l’absence du nom de Weber dans son livre, parmi ceux des inspirateurs
ue italien. Michel Brenet : Palestrina ; chez F. Alcan, éditeur De son côté, M. Félix Alcan a inauguré une série de
F. Alcan, éditeur De son côté, M. Félix Alcan a inauguré une série de Maîtres de la Musique, due à l’initiative de M. J
can a inauguré une série de Maîtres de la Musique, due à l’initiative de M. J. Chantavoine, par un Palestrina de Michel Br
J. Chantavoine, par un Palestrina de Michel Brenet qui m’a tout l’air de constituer un petit chef-d’œuvre du genre « monog
constituer un petit chef-d’œuvre du genre « monographie ». Le savoir de l’auteur est européennement reconnu, mais le méri
e ». Le savoir de l’auteur est européennement reconnu, mais le mérite de l’écrivain, par surcroît, n’apparaît pas moindre
t pas moindre en la circonstance. L’érudition scrupuleuse et multiple de Michel Brenet, bien loin d’être rébarbative, s’én
ance. L’érudition scrupuleuse et multiple de Michel Brenet, bien loin d’ être rébarbative, s’énonce en un style élégant, so
ès les premières lignes et retient jusqu’à la dernière. La biographie de Palestrina était jusque assez récemment farcie de
ière. La biographie de Palestrina était jusque assez récemment farcie de racontars apocryphes, d’hypothèses témérairement
lestrina était jusque assez récemment farcie de racontars apocryphes, d’ hypothèses témérairement acceptées, dont Michel Br
opre fonds qu’aux sources les plus averties contemporaines. L’analyse de l’œuvre d’un musicien dont on commence enfin, grâ
qu’aux sources les plus averties contemporaines. L’analyse de l’œuvre d’ un musicien dont on commence enfin, grâce aux Chan
de l’œuvre d’un musicien dont on commence enfin, grâce aux Chanteurs de Saint-Gervais, à connaître autre chose que le nom
des plus attachantes. M. Brenet y révèle discrètement, en dissuadant d’ y attacher une importance excessive, « ces traits
nde qui semblait s’implanter chez nous sous la déconcertante autorité de la lourde et superficielle compilation de M. Schw
s la déconcertante autorité de la lourde et superficielle compilation de M. Schweitzer, — alors qu’ils appartiennent si pe
ntaines origines, au moins, et avec certitude, jusqu’au nome pythique de Sacadas et, encore avant lui, d’Olympos. On pourr
ec certitude, jusqu’au nome pythique de Sacadas et, encore avant lui, d’ Olympos. On pourrait peut-être risquer quelques ré
savant commentateur ; celle entre autres où, pour justifier l’emploi de chansons populaires dans les compositions religie
ces mélodies étaient rendues « méconnaissables » par les changements de tonalité et de mesure, et que, d’ailleurs, « leur
taient rendues « méconnaissables » par les changements de tonalité et de mesure, et que, d’ailleurs, « leur signification
rs, « leur signification primitive serait restée ignorée ou inaperçue de l’auditoire qui les entendait chanter, aussi bien
en faisaient usage. Car, surtout à l’époque où Palestrina continuait de les employer, ces thèmes étaient presque tous dep
aroles absentes étaient suffisamment connues pour qu’il parût inutile de les transcrire, et ces mélodies populaires, d’aut
opulaires, d’autre part, n’étaient pas toujours fractionnées au point d’ être défigurées sans remède, ce à quoi le traiteme
nducteurs ». Il semble bien plutôt que ce soit justement leur faculté d’ être « reconnaissables » à tous, musiciens ou fidè
ssables » à tous, musiciens ou fidèles, au milieu des enchevêtrements de la polyphonie contrapuntique, qui les fit tout d’
ts de la polyphonie contrapuntique, qui les fit tout d’abord utiliser de la sorte en des ouvrages de forme ou conception «
ntique, qui les fit tout d’abord utiliser de la sorte en des ouvrages de forme ou conception « cyclique » et, si l’époque
nception « cyclique » et, si l’époque palestinienne, avec l’avènement de l’inspiration individuelle même à l’Église, peut
de l’inspiration individuelle même à l’Église, peut marquer le déclin de ces us et coutumes, il ne s’ensuit pas nécessaire
ement qu’ils eussent disparu tout à fait, ni surtout que la tradition de ces airs « populaires », pas plus que le souvenir
ttaché jadis, fût périmée absolument dans les mémoires. L’observation de M. Brenet peut donc paraître, à tout le moins, gé
sans réplique, ne diminuent en rien mon admiration pour le beau livre de Michel Brenet et n’en sauraient qu’imparfaitement
 ! Levez ces mornes cils, ô prudes ! Est-on nu, Quand on est couronné de lierre aux graines rondes ? Venez toutes ! Mais g
Venez toutes ! Mais gare à l’obscène troupeau Des faunes qui, joyeux, de lanières en peau De bouc vous cingleront pour vou
gare à l’obscène troupeau Des faunes qui, joyeux, de lanières en peau De bouc vous cingleront pour vous rendre fécondes !
tre n’a pas encor ses deux mamelles flasques ; Déjà tu n’en peux plus d’ y téter ! Homme vain, Rougis ! La mosaïque, en des
eux plus d’y téter ! Homme vain, Rougis ! La mosaïque, en des flaques de vin, Vois comme elle ouvre encor les bouches de s
aïque, en des flaques de vin, Vois comme elle ouvre encor les bouches de ses masques ! III. Le Tibre Un inquiet tour
e Un inquiet tourment chaque nuit te ramène Vers moi, fantôme vain de la Louve Romaine. Tu trempes dans mes eaux ta tét
umelles, Et lorsque entre tes crocs tu gémis, j’y réponds Par la voix de mes flots dans les gueules des ponts. IV L’
es blesse-t-il, Qu’effarée, on dirait sous des baisers néfastes, Pâle de son viol et pleurant son exil, Ta tendre bouche,
sombres où germe Le laurier noir, Jardins, j’empêcherai qu’après Tant d’ extase sur nous votre oubli se referme : J’ai d’un
êcherai qu’après Tant d’extase sur nous votre oubli se referme : J’ai d’ un couteau jaloux blessé ton marbre, ô Terme, Et l
se rouillera, Cyprès ! VI Ciel rouge, odeur des pins, fraîcheur de l’eau nocturne, Silence. — Ainsi tombaient les be
aîcheur de l’eau nocturne, Silence. — Ainsi tombaient les beaux soirs de Saturne… VII Le silvestre parfum, comme à n
e. Ces désirs les crispaient qui nous brûlent. Ô tendre Désir, remous de l’herbe où l’on sombre ! Est-ce hier Ou jadis  ?
’un Pape est enterré dans la baignoire Où des corps nus… Souviens-toi de ces tièdes corps !… IX Ce lit secret pour l
r la langueur où tu succombes, Car tu trembles ; ton corps a l’effroi d’ être beau. As-tu honte ? Voici que j’éteins le fla
au… — Ah, qui vous éteindra, lampes des Catacombes X. Sur la tombe de Keats Dressez une Victoire ici, mais mutilée ;
ssez une Victoire ici, mais mutilée ; Car son aile tardive eut le vol d’ un remord Martelez-lui la bouche et les bras. L’ho
Martelez-lui la bouche et les bras. L’homme est mort Sans qu’elle ait de ses cris la Parque refoulée. XI Je vis Goet
Je vis Goethe en sa vigne ; il me dit : Viens et prends. Je tremblai de désir et pâlis dans l’ivresse De ma soif. Mais au
e dit : Viens et prends. Je tremblai de désir et pâlis dans l’ivresse De ma soif. Mais au grain qu’il pressa sur mes dents
resse De ma soif. Mais au grain qu’il pressa sur mes dents Ah, bouche d’ Adonis sous ta bouche, Déesse ! XII Devant t
mique des plus vives se poursuit à Recanati entre les derniers neveux de Léopardi et un professeur d’anthropologie, qui, d
uit à Recanati entre les derniers neveux de Léopardi et un professeur d’ anthropologie, qui, dans une étude, présente le gr
e par dégénérescence héréditaire, lipémaniaque et paranoïque, suspect d’ épilepsie larvée… » Aux protestations des derniers
ct d’épilepsie larvée… » Aux protestations des derniers représentants de la famille, qui trouvent ce langage irrespectueux
l’illustre poète, le professeur répond que la science ne manque point de respect aux génies en mettant les noms techniques
nt les noms techniques sur les maladies qui « produisent » les œuvres d’ art. Et la polémique en est là. — Pascal, que Cous
on ridicule et convulsive », n’avait-il pas été tout bonnement traité de fou par Condorcet et le docteur Lélut ? L’école l
Tome LX, numéro 211, 1er avril 1906 Art ancien. L’Exposition de Macerata Tristan Leclère [Tristan Klingsor]. T
LX, numéro 211, 1er avril 1906, p. 443-448 [446-447]. Les expositions d’ art ancien se multiplient en Italie : l’an dernier
ns d’art ancien se multiplient en Italie : l’an dernier c’était celle de Sienne ; voici maintenant celle de Macerata. On y
talie : l’an dernier c’était celle de Sienne ; voici maintenant celle de Macerata. On y trouve les vieux peintres des Marc
acerata. On y trouve les vieux peintres des Marches, particulièrement de Fabriano, tels qu’Allegretto Nuzi et Francescucci
eprésenté particulièrement par une Madone entre quatre saints envoyée de la cathédrale de Fabriano, madone au visage plein
lièrement par une Madone entre quatre saints envoyée de la cathédrale de Fabriano, madone au visage plein et gracieux — te
élicieux entre tous les maîtres, mais dont les œuvres sont maintenant d’ une rareté extrême. Seul Antonio da Fabriano, avec
intenant d’une rareté extrême. Seul Antonio da Fabriano, avec sa Mort de la madone au milieu des apôtres, scène touchante
c sa Mort de la madone au milieu des apôtres, scène touchante voisine de celles inventées par notre grand Fouquet, paraiss
’Exposition. Carlo Crivelli et son école au contraire figuraient avec de nombreuses œuvres. Du maître on avait envoyé la M
raient avec de nombreuses œuvres. Du maître on avait envoyé la Madone de l’église St-Augustin de Pausola ; Crivelli y acce
re trop marqué, et Pietro Alamanni le suivra en cela dans son tableau d’ Ascoli Piceno, mais la main de la madone de Crivel
anni le suivra en cela dans son tableau d’Ascoli Piceno, mais la main de la madone de Crivelli est une merveille de dessin
a en cela dans son tableau d’Ascoli Piceno, mais la main de la madone de Crivelli est une merveille de dessin nerveux et d
scoli Piceno, mais la main de la madone de Crivelli est une merveille de dessin nerveux et de modelé, et l’attitude de l’e
main de la madone de Crivelli est une merveille de dessin nerveux et de modelé, et l’attitude de l’enfant qui se retourne
velli est une merveille de dessin nerveux et de modelé, et l’attitude de l’enfant qui se retourne dénote chez le peintre u
e chez le peintre une science incontestable. Vittore Crivelli a moins d’ accent ; sa Vierge à l’œillet a le type plus lourd
atelica de Lorenzo d’Alessandro. Si le dessin est moins sûr que celui de Vittore on devine chez l’artiste un tempérament p
e un tempérament plus sensible à la grâce des gestes, à la profondeur de tous, à l’harmonie et au caractère des lignes, et
s lignes, et la gaucherie même qu’il manifeste ne manque pas toujours de charme. Stefano Folchetti, Cola d’Amatrice, Giova
l manifeste ne manque pas toujours de charme. Stefano Folchetti, Cola d’ Amatrice, Giovanni da Camerino, sans posséder tout
la d’Amatrice, Giovanni da Camerino, sans posséder toute la séduction de Lorenzo d’Alessandro, sont des artistes du plus h
en lumière. On avait complété aussi cette réunion par quelques œuvres de Lorenzo Lotto : à vrai dire bien plus que Crivell
rement vénitien. Et quel que soit l’intérêt que présentent ses œuvres de jeunesse comme le portrait de jeune homme d’Hampt
oit l’intérêt que présentent ses œuvres de jeunesse comme le portrait de jeune homme d’Hampton Court, c’est plus encore da
ue présentent ses œuvres de jeunesse comme le portrait de jeune homme d’ Hampton Court, c’est plus encore dans ses dernière
ourt, c’est plus encore dans ses dernières toiles comme les portraits d’ hommes du musée Brera qu’il faut le reconnaître.
ia dell’ Arte Italiana, Ulrico Hoepli, Milan Quelques publications d’ une importance toute particulière ont marqué derni
é dernièrement le souci amoureux et éclairé des Italiens dans l’étude de leur vie ancestrale. J’ai dit ailleurs comme cett
strale. J’ai dit ailleurs comme cette étude prend en Italie la valeur d’ un culte. Les sacerdotes sont nombreux, et presque
rde constamment son passé pour renouveler sa force et se sentir digne d’ aspirer à quelque grande conquête dans le domaine
t se sentir digne d’aspirer à quelque grande conquête dans le domaine de la pensée, art ou science, pour couronner solenne
ue. Dans son effort vers un art vraiment national, dont les principes de vie seraient engendrés par une multitude d’artist
ional, dont les principes de vie seraient engendrés par une multitude d’ artistes, plus que par un seul homme de génie, l’I
nt engendrés par une multitude d’artistes, plus que par un seul homme de génie, l’Italie ne détourne jamais les yeux de se
que par un seul homme de génie, l’Italie ne détourne jamais les yeux de ses temps glorieux. Dans quelques-unes de ses cap
ne détourne jamais les yeux de ses temps glorieux. Dans quelques-unes de ses capitales, l’institution de la « Lectura Dant
es temps glorieux. Dans quelques-unes de ses capitales, l’institution de la « Lectura Dantis » sert admirablement à la vul
tution de la « Lectura Dantis » sert admirablement à la vulgarisation de la Divine Comédie, le Poème National. À Florence
le Poème National. À Florence la Société Léonardo inaugure une série de conférences sur le Vinci, avec le concours de con
ardo inaugure une série de conférences sur le Vinci, avec le concours de conférenciers connus, étrangers et italiens ; la
continuée par M. Péladan, par M. Gabriel d’Annunzio et par d’autres. De son côté, le livre contribue largement à fournir
res. De son côté, le livre contribue largement à fournir des éléments de joie aux officiants du Passé. M. Fabio Bargagli-P
prix de 100 fr., offre les conclusions et les superbes illustrations de ses longues recherches sur les Fontaines de Sienn
es superbes illustrations de ses longues recherches sur les Fontaines de Sienne (le Fonti di Siena). Son œuvre, qui compre
e Fonti di Siena). Son œuvre, qui comprend toute l’histoire des cours d’ eau siennois, depuis l’origine lointaine de la fiè
toute l’histoire des cours d’eau siennois, depuis l’origine lointaine de la fière ville toscane, est vraiment définitive s
sûre compétence. M. Adolfo Venturi fait paraître le quatrième volume de son Histoire de l’Art italien, en s’occupant, ave
. M. Adolfo Venturi fait paraître le quatrième volume de son Histoire de l’Art italien, en s’occupant, avec sa profondeur
ien, en s’occupant, avec sa profondeur et son originalité habituelle, de l’Art au xive  siècle. Francesco Picco, Salott
 siècle élégant, galant et fort, trouve aussi des exégètes-évocateurs de talent. Ils apportent quelques lumières de plus à
ion, en détruisant de plus en plus l’étrange légende qui crut marquer d’ une tare historique de « décadence » ce siècle ado
plus en plus l’étrange légende qui crut marquer d’une tare historique de « décadence » ce siècle adorable et nerveux, qui
écadence » ce siècle adorable et nerveux, qui fut tout resplendissant d’ un éclat particulier, tout rayonnant d’une volonté
x, qui fut tout resplendissant d’un éclat particulier, tout rayonnant d’ une volonté féconde de vie, d’une profonde joie de
ndissant d’un éclat particulier, tout rayonnant d’une volonté féconde de vie, d’une profonde joie de vivre, et qui connut
d’un éclat particulier, tout rayonnant d’une volonté féconde de vie, d’ une profonde joie de vivre, et qui connut les prem
ier, tout rayonnant d’une volonté féconde de vie, d’une profonde joie de vivre, et qui connut les premières angoisses de n
, d’une profonde joie de vivre, et qui connut les premières angoisses de notre précise volonté de tout connaître, de tout
vivre, et qui connut les premières angoisses de notre précise volonté de tout connaître, de tout savoir, de tout transpose
t les premières angoisses de notre précise volonté de tout connaître, de tout savoir, de tout transposer en une joie et en
angoisses de notre précise volonté de tout connaître, de tout savoir, de tout transposer en une joie et en une force dériv
tout savoir, de tout transposer en une joie et en une force dérivant de la connaissance. M. Francesco Picco étudie partic
lièrement les Salons français et la poésie italienne au xvie  siècle. De son évocation limpide et élégante, la figure de l
enne au xvie  siècle. De son évocation limpide et élégante, la figure de l’étrange et grand poète G. B. Marino se lève dan
i, résumant dans son art les instincts et les plus secrètes tendances de son temps, fit de lui le charmeurs des salons fra
on art les instincts et les plus secrètes tendances de son temps, fit de lui le charmeurs des salons français où il passa,
i le charmeurs des salons français où il passa, la suprême expression de toute cette manifestation esthétique et poétique
uprême expression de toute cette manifestation esthétique et poétique de la première moitié du xvie  siècle qu’on se plut
mbouillet. L’âme française tout entière, l’âme délicieusement fautive de ce bon vieux temps sourit et gronde dans ces page
rites, comme l’auteur même le dit, avec « grande amore ». Les raisons de la sympathie qui accueillit en France le chevalie
e la sympathie qui accueillit en France le chevalier Marino, le poète de l’Adone qui fut préfacé par Chapelain, y sont étu
on tempo antico, R. Bemporad, Florence M. Isidoro Del Lungo évoque de son côté la Femme florentine du bon temps antique
son côté la Femme florentine du bon temps antique, des premiers temps de la Commune jusqu’à Dante et à Boccace, c’est-à-di
à Dante et à Boccace, c’est-à-dire jusqu’à leurs éternelles créations d’ âme ou de figurations féminines, qui semblent ensu
t à Boccace, c’est-à-dire jusqu’à leurs éternelles créations d’âme ou de figurations féminines, qui semblent ensuite épano
t joyeuse, leur tendre primitivité, dans l’âme beaucoup plus complexe de la femme de la Renaissance. Malheureusement le st
eur tendre primitivité, dans l’âme beaucoup plus complexe de la femme de la Renaissance. Malheureusement le style de M. Is
plus complexe de la femme de la Renaissance. Malheureusement le style de M. Isidoro Del Lungo révèle l’illustre professeur
usement le style de M. Isidoro Del Lungo révèle l’illustre professeur de la faculté de Florence ; il finit, par exemple, u
le de M. Isidoro Del Lungo révèle l’illustre professeur de la faculté de Florence ; il finit, par exemple, un chapitre sur
tibles : la famille et la patrie » ! Mais à part ces graves lourdeurs de rhétorique oratoire, le livre est un précieux doc
cieux document qui fait vivante et belle devant nos esprits la vision de la femme florentine, telle que nous l’imaginons p
ano Imbert, La Vita fiorentina nel Seicento, R. Bemporad, Florence De M. Gaetano Imbert paraît un beau volume sur la Vi
, mais surtout la documentation évocatrice et l’art précis et élégant de fusion de M. Gaetano Imbert en font une œuvre pas
tout la documentation évocatrice et l’art précis et élégant de fusion de M. Gaetano Imbert en font une œuvre passionnante
ieri e la Contessa d’Albany, Roux et Viarengo, Rome Au même groupe d’ évocateurs du passé appartiennent M. Emilio del Ce
tiennent M. Emilio del Cerro, qui refait encore une fois une histoire de l’amour d’Alfieri et de la Comtesse d’Albany. Les
 Emilio del Cerro, qui refait encore une fois une histoire de l’amour d’ Alfieri et de la Comtesse d’Albany. Les amours des
erro, qui refait encore une fois une histoire de l’amour d’Alfieri et de la Comtesse d’Albany. Les amours des grands morts
d’Albany. Les amours des grands morts nourrissent largement la presse de maints livres et revues. Elles sont toujours à dé
res et revues. Elles sont toujours à découvrir : un Christophe Colomb de cette psychologie amoureuse, en quelque sorte fun
quelque sorte funéraire, veille et s’agite dans un nombre respectable d’ écrivains modernes. Et l’âme des grands trépassés
fouillée toujours sans pitié, sinon toujours avec un véritable talent de découvertes. M. Emilio del Cerro, dans son livre
lfieri e la Contessa d’Albany, qu’il appelle en sous-titre : Histoire d’ une grande passion, juge l’amour d’Alfieri en hist
l appelle en sous-titre : Histoire d’une grande passion, juge l’amour d’ Alfieri en historien consciencieux, quoique dépour
, juge l’amour d’Alfieri en historien consciencieux, quoique dépourvu de tout sens psychologique réel et de toute modernit
en consciencieux, quoique dépourvu de tout sens psychologique réel et de toute modernité dans la compréhension des chocs e
un livre offert au passé est celui sur les Peintres italiens Anciens de Mme Evelyn, une Anglaise devenue une des plus féc
des plus fécondes femmes écrivains italiennes. Ce volume, le dernier de la liste déjà très longue de ses œuvres, est de p
ivains italiennes. Ce volume, le dernier de la liste déjà très longue de ses œuvres, est de pure et simple vulgarisation,
Ce volume, le dernier de la liste déjà très longue de ses œuvres, est de pure et simple vulgarisation, pour les adolescent
Sodini tr., F. Vallardi, Milan. — H.-G. Wells, I Predoni del mare, P.  de Luca tr., F. Vallardi, Milan L’esprit italien,
Milan L’esprit italien, qui se nourrit sans doute trop du souvenir de sa gloire passée, ne reste pas étranger non plus
e passée, ne reste pas étranger non plus aux dernières manifestations de la pensée qui palpite au-delà de ses bornes monta
on plus aux dernières manifestations de la pensée qui palpite au-delà de ses bornes montagneuses. Ainsi Wells, le grand ca
ses bornes montagneuses. Ainsi Wells, le grand cabaliste anglo-saxon de la Science littéraire, plutôt que de la Littératu
, le grand cabaliste anglo-saxon de la Science littéraire, plutôt que de la Littérature scientifique, peut compter parmi s
érature scientifique, peut compter parmi ses succès celui, très réel, d’ avoir trouvé en Italie deux écrivains de talent, c
ses succès celui, très réel, d’avoir trouvé en Italie deux écrivains de talent, connus déjà par leurs œuvres personnelles
traducteurs. MM. Angelo Sodini et Pasquale de Luca ont pris la tâche de faire connaître le dernier poète du merveilleux a
Predoni del Mare, traduit par M. Pasquale de Luca, sont les derniers de la série des romans de Wells, série dont la langu
uit par M. Pasquale de Luca, sont les derniers de la série des romans de Wells, série dont la langue italienne compte déjà
mes auxquels les deux écrivains ont accordé leurs soins. L’importance de ces traductions est indéniable. Dans les grands m
importance de ces traductions est indéniable. Dans les grands moments d’ angoisse de la pensée, dans les longues périodes,
de ces traductions est indéniable. Dans les grands moments d’angoisse de la pensée, dans les longues périodes, parfois séc
es périodes, parfois séculaires, qui closent et qui ouvrent la marche d’ une civilisation, ou plus souvent d’une orientatio
closent et qui ouvrent la marche d’une civilisation, ou plus souvent d’ une orientation particulière de la pensée collecti
he d’une civilisation, ou plus souvent d’une orientation particulière de la pensée collective, les chevaliers du merveille
ère de la pensée collective, les chevaliers du merveilleux surgissent de l’ombre intense qui les produit, et proclament le
nse qui les produit, et proclament leur parole. Ils ont des attitudes de bacchantes, des gestes ivres, des langueurs et de
ivres, des langueurs et des fureurs inattendues. Ils sont le produit d’ une exaspération de la conscience collective, et i
rs et des fureurs inattendues. Ils sont le produit d’une exaspération de la conscience collective, et ils sont par cela mê
aux, s’ils ne sont pas toutefois des vrais génies. Dante fut le génie de la terreur du Moyen-Âge. Edgar Poe, le précurseur
nte fut le génie de la terreur du Moyen-Âge. Edgar Poe, le précurseur de toute notre profonde psychologie, a été celui de
r Poe, le précurseur de toute notre profonde psychologie, a été celui de l’âme convulsée du xixe  siècle, celui de la « ma
de psychologie, a été celui de l’âme convulsée du xixe  siècle, celui de la « maladie du siècle ». Campanella, l’auteur de
xixe  siècle, celui de la « maladie du siècle ». Campanella, l’auteur de la Cité du soleil, fut un representative man, sel
teur de la Cité du soleil, fut un representative man, selon la parole d’ Emerson, de l’idéal ascétique nourri et enorgueill
Cité du soleil, fut un representative man, selon la parole d’Emerson, de l’idéal ascétique nourri et enorgueilli par la Re
a Renaissance. Jules Verne a réellement exprimé les anxiétés modernes de la connaissance qui, dans la table de nos valeurs
t exprimé les anxiétés modernes de la connaissance qui, dans la table de nos valeurs, a substitué à l’héroïsme épique l’hé
sme géographique des explorateurs. Wells appartient à cette catégorie de mystiques de la philosophie ou de la science — no
que des explorateurs. Wells appartient à cette catégorie de mystiques de la philosophie ou de la science — non du sentimen
Wells appartient à cette catégorie de mystiques de la philosophie ou de la science — non du sentiment — qui se manifesten
ie par MM. Pasquale de Luca et Angelo Sodini, qui permet aux Italiens de s’émouvoir aux expressions du dernier rêveur de l
i permet aux Italiens de s’émouvoir aux expressions du dernier rêveur de l’au-delà historique, est digne donc d’être signa
expressions du dernier rêveur de l’au-delà historique, est digne donc d’ être signalée avec la plus grande sympathie. Lu
ilan. — Luigi Siciliani, Sogni pagani, Rome Les livres littéraires de documentation et de traduction occupent une très
ani, Sogni pagani, Rome Les livres littéraires de documentation et de traduction occupent une très large partie de la p
ires de documentation et de traduction occupent une très large partie de la production italienne… Cependant quelques bons
pendant quelques bons livres ont paru dernièrement, romans et poèmes, d’ écrivains connus et inconnus, qui répètent les for
M. Luigi Capuana fait paraître un roman délicieux, un original conte de fée, qu’il appelle Re Bracalone et qui ajoute des
i ajoute des charmes à sa vaste renommée. Mme Yolanda publie un livre de nouvelles pleines toujours de subtile sentimental
e renommée. Mme Yolanda publie un livre de nouvelles pleines toujours de subtile sentimentalité, au titre : Sulla via degl
la via degli incanti (Sur le chemin des enchantements). Un beau livre de vers d’une élégante robustesse païenne, et qui ré
egli incanti (Sur le chemin des enchantements). Un beau livre de vers d’ une élégante robustesse païenne, et qui révèle un
nouveau poète dont le nom est à retenir, est celui des Sogni pagani, de M. Luigi Siciliani. Giov. Amadori Virgilj, Il
ta terrena, Roux et Viarengo, Turin Parmi les œuvres originales et d’ un très grand intérêt sociologique, il est bon de
œuvres originales et d’un très grand intérêt sociologique, il est bon de signaler deux livres, dignes de susciter les plus
rand intérêt sociologique, il est bon de signaler deux livres, dignes de susciter les plus grandes et les plus fécondes di
n sociologue très en vue, et très moderne dans toutes ses conceptions de la société et des évolutions sociales. — La Città
eptions de la société et des évolutions sociales. — La Città Terrena, de M. Giuseppe Cimbali, est une sorte de vision comp
s sociales. — La Città Terrena, de M. Giuseppe Cimbali, est une sorte de vision complexe, logique, impitoyablement savante
, est une sorte de vision complexe, logique, impitoyablement savante, de la société telle qu’elle est, de « la vie telle q
e, logique, impitoyablement savante, de la société telle qu’elle est, de « la vie telle qu’elle est, de l’homme tel qu’il
ante, de la société telle qu’elle est, de « la vie telle qu’elle est, de l’homme tel qu’il est », selon l’aspiration même
elle qu’elle est, de l’homme tel qu’il est », selon l’aspiration même de l’auteur. La vie y est étudiée par un sociologue
tteté rude et riche qui rappelle immédiatement le style et la volonté de Machiavel, duquel d’ailleurs l’auteur témoigne, e
’ordonnance même du livre fait penser au Principe du grand secrétaire de la République florentine ; et quelques chapitres,
les vainquant et non en les convainquant », et cet autre : « L’effort de la civilisation », sont remarquablement conçus po
aire penser longuement. La ville terrestre veut être la contrepartie de la Cité de Dieu d’Augustin, de l’Utopie de Thomas
longuement. La ville terrestre veut être la contrepartie de la Cité de Dieu d’Augustin, de l’Utopie de Thomas Morus, de
le terrestre veut être la contrepartie de la Cité de Dieu d’Augustin, de l’Utopie de Thomas Morus, de l’Océanie de Harring
veut être la contrepartie de la Cité de Dieu d’Augustin, de l’Utopie de Thomas Morus, de l’Océanie de Harrington… Meme
trepartie de la Cité de Dieu d’Augustin, de l’Utopie de Thomas Morus, de l’Océanie de Harrington… Memento L’éditeur
L’éditeur Ulrico Hoepli de Milan enrichit la précieuse collection de ses « Manuels » avec une série particulièrement i
. Capelli ; l’Archivista, par M. Pietro Taddei. — L’éditeur Cogliati, de Milan, publie, de M. A. Grasselli : In Sardegna,
ivista, par M. Pietro Taddei. — L’éditeur Cogliati, de Milan, publie, de M. A. Grasselli : In Sardegna, volume d’un intérê
Cogliati, de Milan, publie, de M. A. Grasselli : In Sardegna, volume d’ un intérêt très particulier, qui illustre avec ric
gna, volume d’un intérêt très particulier, qui illustre avec richesse d’ images et excellence de texte la Sardaigne, dans s
t très particulier, qui illustre avec richesse d’images et excellence de texte la Sardaigne, dans ses plus occultes paysag
hez Calmann-Lévy paraît le beau et profond roman : l’Amour triomphe ! de M. E.-A. Butti (M. Lécuyer tr.), le psychologue d
le psychologue des luttes les plus amples et les plus significatives de l’âme moderne. — Le fascicule illustré de mars, d
et les plus significatives de l’âme moderne. — Le fascicule illustré de mars, de l’Italia Moderna, la grande revue hebdom
lus significatives de l’âme moderne. — Le fascicule illustré de mars, de l’Italia Moderna, la grande revue hebdomadaire (R
v. Antonio Monzilli, contient un important article très bien illustré de M. Ruggero Bacci, sur la récente restauration du
numéro 211, 1er avril 1906, p. 476-480 [478]. M. Fogazzaro, l’auteur de Il Santo, ce roman auquel la condamnation presque
l’auteur de Il Santo, ce roman auquel la condamnation presque unanime de la critique a fait un succès chez les Latins, a e
unanime de la critique a fait un succès chez les Latins, a eu la joie de provoquer l’enthousiasme des habitants de Subiaco
ez les Latins, a eu la joie de provoquer l’enthousiasme des habitants de Subiaco, où il a situé l’action de son roman ; il
oquer l’enthousiasme des habitants de Subiaco, où il a situé l’action de son roman ; ils l’ont invité à un grand banquet,
rases du roman. Tome LX, numéro 212, 15 avril 1906 Chronique de Bruxelles. M. Vittorio Pica et les artistes de Be
il 1906 Chronique de Bruxelles. M. Vittorio Pica et les artistes de Belgique George Eekhoud [Georges Eekhoud]. Tom
gène Demolder a saisi cette occasion pour acquitter, sous les espèces d’ un excellent article paru dans Petit Bleu, une par
s les espèces d’un excellent article paru dans Petit Bleu, une partie de la dette de reconnaissance de nos artistes. En ef
s d’un excellent article paru dans Petit Bleu, une partie de la dette de reconnaissance de nos artistes. En effet, Vittori
rticle paru dans Petit Bleu, une partie de la dette de reconnaissance de nos artistes. En effet, Vittorio Pica fait depuis
déjà une vigoureuse propagande en Italie pour la littérature et l’art de notre pays. Dans son article, l’auteur de la Rout
our la littérature et l’art de notre pays. Dans son article, l’auteur de la Route d’Émeraude a gentiment raconté la façon
rature et l’art de notre pays. Dans son article, l’auteur de la Route d’ Émeraude a gentiment raconté la façon dont il fit
ca et moi. Il nous parla en excellent français et termes fort choisis de la “Jeune Belgique”. Il fit l’éloge de tous nos p
rançais et termes fort choisis de la “Jeune Belgique”. Il fit l’éloge de tous nos poètes qu’il connaissait fort bien, de n
ique”. Il fit l’éloge de tous nos poètes qu’il connaissait fort bien, de nos prosateurs, de nos polémistes. » Et, après a
ge de tous nos poètes qu’il connaissait fort bien, de nos prosateurs, de nos polémistes. » Et, après avoir rappelé les ch
ir rappelé les charmantes excursions qu’il fit avec Pica aux environs de Naples, Demolder poursuit en ces termes : « Un d
nvirons de Naples, Demolder poursuit en ces termes : « Un des livres de Vittorio Pica porte pour titre All’ Avanguardia.
rdia. Ce titre convient à l’auteur. Il est à l’affût du nouveau. Rien d’ inédit, rien d’original, rien de jeune, rien de ré
convient à l’auteur. Il est à l’affût du nouveau. Rien d’inédit, rien d’ original, rien de jeune, rien de révolutionnaire n
ur. Il est à l’affût du nouveau. Rien d’inédit, rien d’original, rien de jeune, rien de révolutionnaire n’échappe à sa cur
affût du nouveau. Rien d’inédit, rien d’original, rien de jeune, rien de révolutionnaire n’échappe à sa curiosité. Il va à
louange. Non, il ne juge pas, il “explique”. Et c’est là le vrai rôle de la critique. Le critique n’est pas un magistrat,
nthousiasme qui lui ont fait une place très haute dans la littérature de son pays et ont fait estimer son nom dans le mond
uté, avec leur nom, expliquer leurs œuvres. Un écrivain italien a dit de lui qu’il était l’“initiateur”. Et c’est vrai ! G
teur”. Et c’est vrai ! Goncourt n’a-t-il pas dédié un livre “l’Italie d’ hier” à Pica, pour le remercier de l’avoir fait co
a-t-il pas dédié un livre “l’Italie d’hier” à Pica, pour le remercier de l’avoir fait connaître au-delà des Alpes ? De Wyz
Pica, pour le remercier de l’avoir fait connaître au-delà des Alpes ? De Wyzewa, dans la “Revue Indépendante”, à propos de
Alpes ? De Wyzewa, dans la “Revue Indépendante”, à propos de l’étude de Pica sur Stéphane Mallarmé, écrivait, il y a une
l’étude de Pica sur Stéphane Mallarmé, écrivait, il y a une quinzaine d’ années, que c’était bizarre que la première étude
était bizarre que la première étude complète et profonde sur le poète de “l’Après-midi d’un Faune” ait été faite par un ét
la première étude complète et profonde sur le poète de “l’Après-midi d’ un Faune” ait été faite par un étranger. » Et M. 
la plupart de nos compatriotes, même que beaucoup qui font profession d’ être « avertis », comme on dit, même trop, aujourd
 ! Ils l’auraient été plutôt par cet Italien qui célébra la sculpture de Meunier au moment où on reprochait encore à ce pe
a sculpture de Meunier au moment où on reprochait encore à ce peintre de s’improviser statuaire dans sa vieillesse ; qui p
oclama le style, l’originalité, le frisson nouveau apportés par l’art d’ un Ensor, d’un Læmans, d’un Zoorop, d’un van Rysse
yle, l’originalité, le frisson nouveau apportés par l’art d’un Ensor, d’ un Læmans, d’un Zoorop, d’un van Rysselberghe. À u
alité, le frisson nouveau apportés par l’art d’un Ensor, d’un Læmans, d’ un Zoorop, d’un van Rysselberghe. À une époque où
sson nouveau apportés par l’art d’un Ensor, d’un Læmans, d’un Zoorop, d’ un van Rysselberghe. À une époque où nos bons quot
lberghe. À une époque où nos bons quotidiens n’annonçaient les livres de nos meilleurs auteurs qu’en quelques lignes banal
os meilleurs auteurs qu’en quelques lignes banales entre les annonces de décès et les avis météorologiques, menaces de tem
ales entre les annonces de décès et les avis météorologiques, menaces de tempêtes et de bourrasques, M. Pica avait déjà dé
annonces de décès et les avis météorologiques, menaces de tempêtes et de bourrasques, M. Pica avait déjà dédié plus d’une
menaces de tempêtes et de bourrasques, M. Pica avait déjà dédié plus d’ une importante étude à ces méconnus, et cela dans
journaux et périodiques transalpins. Eugène Demolder a donc bien fait de signaler le rôle joué par Pica à l’égard de nos m
stes et poètes, et il faut aussi féliciter et remercier le Petit Bleu d’ avoir accueilli et mis en belle place cette prose
ilibrent en une magnifique harmonie. En voici le passage principal : De toutes ces impressions disparates, cependant, une
ar grandeur, par richesse, par puissance : Londres, Berlin, New-York. D’ où vient alors cette fascination irrésistible que
mieux que pendant mes séjours précédents. Paris est la ville-synthèse de la civilisation contemporaine ; la seule ville co
la seule ville complète du monde moderne, parce qu’elle est le centre de la seule nation européenne où toutes les forces e
entre de la seule nation européenne où toutes les forces essentielles de notre civilisation se développent ensemble et à c
dans un équilibre plus on moins parfait. En France, le développement de la grande industrie n’a pas, comme en Angleterre,
e, supprimé l’agriculture ; les grandes villes ne menacent pas encore de transformer les campagnes en déserts. L’agricultu
des classes ouvrières. La France est un des centres les plus glorieux de la culture européenne ; depuis des siècles, comme
hies des Diadoques et l’Italie, elle consacre une partie considérable de son activité à l’art, à la science, à la littérat
France qui dans le monde moderne a créé presque tous les raffinements de la vie, depuis la cuisine jusqu’à la mode. Mais,
colonies, par sa diplomatie, la France est une des grandes paissances de la politique mondiale. L’argent d’ailleurs, dans
ue mondiale. L’argent d’ailleurs, dans le plus grand centre financier de l’Europe continentale, est une des forces sociale
puissant, ne s’est pas transformé, comme en Allemagne, en une espèce de Divinité transcendantale. La liberté garde jalous
e pays du monde… Paris résume merveilleusement cette synthèse superbe de la civilisation moderne qu’est la France. Vous y
. Pour cela, j’appelle Paris la ville-synthèse. Paris est la synthèse de la France, qui est la synthèse du monde. Comment
is, vu à travers cette idée, a rayonné pendant vingt jours à mes yeux d’ historien ? Le spectacle de la grande ville, ses b
, a rayonné pendant vingt jours à mes yeux d’historien ? Le spectacle de la grande ville, ses boulevards, ses places, ses
véritable ivresse. Je sentais frémir autour de moi toutes les forces de l’histoire ; j’avais le sens de la vie complète d
rémir autour de moi toutes les forces de l’histoire ; j’avais le sens de la vie complète des nations ; il me semblait arri
J’ai beaucoup parlé à Paris, dans les conférences et dans les salons, de la grande lutte entre l’Occident et l’Orient qui
, mais ce ne serait plus « la nation complète, véritable chef-d’œuvre de l’histoire du dix-neuvième siècle, que le monde a
re depuis cent ans, même quand il croit le haïr ». On voit que l’idée de liberté a les prédilections de M. Ferrero. Qu’il
il croit le haïr ». On voit que l’idée de liberté a les prédilections de M. Ferrero. Qu’il en soit félicité, ainsi que de
a les prédilections de M. Ferrero. Qu’il en soit félicité, ainsi que de l’originalité de son discours. Art ancien. Mem
ons de M. Ferrero. Qu’il en soit félicité, ainsi que de l’originalité de son discours. Art ancien. Memento Tristan Le
. Tome LXI, numéro 213, 1er mai 1906, p. 129-132 [131-132]. La Revue de l’art ancien et moderne publie un article de M. S
-132 [131-132]. La Revue de l’art ancien et moderne publie un article de M. S. Rocheblave sur la Jeunesse d’Henner, dont j
cien et moderne publie un article de M. S. Rocheblave sur la Jeunesse d’ Henner, dont je n’aurais pas à parler ici, — malgr
s à parler ici, — malgré que certains portraits reproduits, tel celui de M. Glavé, soient beaux comme de beaux portraits a
tains portraits reproduits, tel celui de M. Glavé, soient beaux comme de beaux portraits anciens — si quelques lettres du
res n’y étaient citées. En voici des fragments. « La Transfiguration de Raphaël est une chose admirable, et quoiqu’on dis
. Aussi ce tableau, admirable sous le rapport du caractère des têtes, de la fermeté du dessin, et de l’exécution même, est
e sous le rapport du caractère des têtes, de la fermeté du dessin, et de l’exécution même, est faux sous le rapport de la
même, est faux sous le rapport de la couleur et manque par conséquent de poésie. La couleur des Stanze est beaucoup plus v
s le choix je prendrais un tableau du Corrège avant tout, des dessins de Raphaël, et je voudrais avoir mon portrait peint
e Léonard de Vinci, autant Velazquez aime le brillant. Il n’évite pas de faire les luisants de sueur sur la figure. Léonar
tant Velazquez aime le brillant. Il n’évite pas de faire les luisants de sueur sur la figure. Léonard de Vinci au contrair
orains ; mais quand il s’agit des anciens, ne serait-il pas désirable de les entendre en parler avec cette simplicité et c
ntendre en parler avec cette simplicité et cette sincérité ? La Revue de l’art ancien publie également des études sur la s
aïences hispano-moresques. À signaler enfin le [illisible]e fascicule de la publication hollandaise Deftsch Aardewerk.
15 mai 1906 Archéologie, voyages. André Maurel : Petites villes d’ Italie, Hachette, 3 fr. 50 Charles Merki. Tome 
i. Tome LXI, numéro 214, 15 mai 1906, p. 267-272 [269-270]. Le livre de M. André Maurel, Petites villes d’Italie, se prés
06, p. 267-272 [269-270]. Le livre de M. André Maurel, Petites villes d’ Italie, se présente avec un caractère spécial parm
’Italie, se présente avec un caractère spécial parmi les publications de voyages, qui sont rarement autre chose que des im
i sont rarement autre chose que des impressions hâtives ou des récits de promenades. À travers les vieilles cités autrefoi
es. À travers les vieilles cités autrefois tumultueuses et guerrières de Vénétie et de Toscane, Padoue, Vicence, Vérone, B
les vieilles cités autrefois tumultueuses et guerrières de Vénétie et de Toscane, Padoue, Vicence, Vérone, Brescia, Bergam
res, comme Mantoue, le témoignage éloquent des pierres, c’est l’étude d’ une idée : quelles furent au cours des siècles les
tude d’une idée : quelles furent au cours des siècles les aspirations de liberté et d’indépendance de l’Italie, quel peut
e : quelles furent au cours des siècles les aspirations de liberté et d’ indépendance de l’Italie, quel peut être l’avenir
ent au cours des siècles les aspirations de liberté et d’indépendance de l’Italie, quel peut être l’avenir de l’unité ital
ons de liberté et d’indépendance de l’Italie, quel peut être l’avenir de l’unité italienne réalisée il y a cinquante ans p
enir de l’unité italienne réalisée il y a cinquante ans par la maison de Savoie ? — Aux premiers âges de Rome, la Républiq
ée il y a cinquante ans par la maison de Savoie ? — Aux premiers âges de Rome, la République ne formait pas un état unitai
tuait, ainsi que l’a très bien vu l’historien Ferrero, une fédération de républiques rurales dont Rome était le lien, et n
rurales dont Rome était le lien, et non la maîtresse. Mais Rome dévia de son œuvre fédérative et tendit, par la conquête,
isa. Lorsque l’empire vint à se disloquer, le pape devint le champion de la fédération, le soutien de la démocratie italie
se disloquer, le pape devint le champion de la fédération, le soutien de la démocratie italienne, et le succès de l’idée g
de la fédération, le soutien de la démocratie italienne, et le succès de l’idée guelfe dont il fut l’agent est né de cette
e italienne, et le succès de l’idée guelfe dont il fut l’agent est né de cette conformité du guelfisme avec les aspiration
fisme avec les aspirations populaires. Mais l’Italie ne veut pas plus de l’unité catholique que de l’unité germanique. L’é
populaires. Mais l’Italie ne veut pas plus de l’unité catholique que de l’unité germanique. L’élection des évêques, que l
e, devient seigneur, et c’est au condottiere que les villes demandent de les délivrer. Victorieux, le condottiere à son to
le pape ou l’empereur intervient et s’approprie la cité. — La maison de Savoie a recommencé en somme de notre temps les c
t et s’approprie la cité. — La maison de Savoie a recommencé en somme de notre temps les condottieri et les podestats. Ell
podestats. Elle s’est installée dans sa conquête comme les seigneurs de jadis, et, après avoir délivré l’Italie du joug a
nd, s’est remise en vasselage en signant la Triplice. Mais la volonté de l’Italie n’est pas d’être guelfe ou gibeline sous
sselage en signant la Triplice. Mais la volonté de l’Italie n’est pas d’ être guelfe ou gibeline sous des rois ; elle veut
e sera la fédération républicaine, peut-être sous le prestige nominal de Rome. » Je n’ai pu que résumer ici les conclusio
estige nominal de Rome. » Je n’ai pu que résumer ici les conclusions de cet ouvrage, abondant d’observations et souvent d
Je n’ai pu que résumer ici les conclusions de cet ouvrage, abondant d’ observations et souvent d’une pensée si haute. On
ci les conclusions de cet ouvrage, abondant d’observations et souvent d’ une pensée si haute. On peut faire quelques réserv
e pensée si haute. On peut faire quelques réserves sur les prévisions de l’auteur et nous souhaitons bien amicalement à l’
ien amicalement à l’Italie qu’elle ne tombe jamais dans la pétaudière de la représentation fédérative. La tendance actuell
nistrative et nous ne voyons pas que l’Italie, malgré les difficultés de sa configuration géographique, s’y soit montrée n
e reste à ajouter qu’en dehors de ces recherches il y a dans le livre de M. André Maurel de jolis tableaux de route, des p
u’en dehors de ces recherches il y a dans le livre de M. André Maurel de jolis tableaux de route, des pages curieuses d’hi
recherches il y a dans le livre de M. André Maurel de jolis tableaux de route, des pages curieuses d’histoire et d’art, e
re de M. André Maurel de jolis tableaux de route, des pages curieuses d’ histoire et d’art, et que même pour ceux qui ne go
Maurel de jolis tableaux de route, des pages curieuses d’histoire et d’ art, et que même pour ceux qui ne goûteraient pas
il serait encore à lire. Les Revues. La Revue générale : Entrevue de Wagner et Rossini ; souvenirs sur Beethoven Cha
le maître allemand à l’auteur du Barbier, qui habitait alors Chaussée d’ Antin, au coin du boulevard des Italiens. La Revue
u boulevard des Italiens. La Revue Générale (avril) contient un récit de cette entrevue dont, à l’époque, la chronique par
lques notes pendant que s’entretenaient les deux musiciens. L’accueil de Rossini est « simple et empreint d’une grande bon
ent les deux musiciens. L’accueil de Rossini est « simple et empreint d’ une grande bonhomie ». Son visiteur est plein de d
« simple et empreint d’une grande bonhomie ». Son visiteur est plein de déférence ». Ils parlent de Weber et Beethoven. R
grande bonhomie ». Son visiteur est plein de déférence ». Ils parlent de Weber et Beethoven. Rossini raconte comment le po
mon émotion. Lorsque la porte s’ouvrit, je me trouvai dans une sorte de réduit aussi sale qu’il témoignait d’un désordre
t, je me trouvai dans une sorte de réduit aussi sale qu’il témoignait d’ un désordre effroyable. Je me rappelle surtout que
lle surtout que le plafond, immédiatement sous le toit, était lézardé de larges crevasses par où la pluie devait pénétrer
a pluie devait pénétrer à flots. « Les portraits que nous connaissons de Beethoven rendent assez bien la physionomie d’ens
s que nous connaissons de Beethoven rendent assez bien la physionomie d’ ensemble. Mais ce qu’aucun burin ne saurait exprim
ristesse indéfinissable répandue en tous ses traits, tandis que, sous d’ épais sourcils, brillaient, comme au fond de caver
traits, tandis que, sous d’épais sourcils, brillaient, comme au fond de cavernes, des yeux qui, quoique petits, semblaien
nous, il demeura pendant quelques instants penché sur une impression de musique qu’il achevait de corriger. Puis, relevan
quelques instants penché sur une impression de musique qu’il achevait de corriger. Puis, relevant la tête, il me dit brusq
re autre chose que l’opéra buffa, ce serait forcer votre destinée que de vouloir réussir dans un autre genre.” » Aimablem
éussir dans un autre genre.” » Aimablement, Wagner félicite son hôte de n’avoir pas suivi le conseil de Beethoven ; mais
Aimablement, Wagner félicite son hôte de n’avoir pas suivi le conseil de Beethoven ; mais Rossini reconnaît ses « aptitude
Rossini reconnaît ses « aptitudes pour l’opéra buffa » et il déplore de n’avoir pas eu le choix des libretti qui lui étai
posait trois, quatre opéras par an. Le Barbier lui coûta treize jours de travail et lui fut payé 1200 francs, plus « un ha
i fut payé 1200 francs, plus « un habit couleur noisette et à boutons d’ or » qui pouvait valoir 100 francs. Après un détou
ici comment M. E. Michotte l’a entendue : Wagner. — M’est-il permis de vous demander comment se termina votre visite à B
en ? Rossini. — Oh ! elle fut courte. Cela se comprend, tout un côté de la conversation devant se faire par écrit. Je lui
sur les chanteurs en renom…, si l’on y jouait fréquemment les opéras de Mozart…, si j’étais satisfait de la troupe italie
l’on y jouait fréquemment les opéras de Mozart…, si j’étais satisfait de la troupe italienne de Vienne ?… Puis, en me souh
nt les opéras de Mozart…, si j’étais satisfait de la troupe italienne de Vienne ?… Puis, en me souhaitant une bonne interp
ienne ?… Puis, en me souhaitant une bonne interprétation et le succès de Zelmira, il se leva, nous reconduisit jusqu’à la
coup del Barbiere ». En descendant cet escalier délabré, je ressentis de ma visite à ce grand homme une impression telleme
rver aucune amitié. » Le même soir, j’assistai précisément à un dîner de gala chez le prince de Metternich. Encore tout bo
un dîner de gala chez le prince de Metternich. Encore tout bouleversé de cette visite, de ce lugubre un infelice qui m’éta
chez le prince de Metternich. Encore tout bouleversé de cette visite, de ce lugubre un infelice qui m’était resté dans l’o
sté dans l’oreille, je ne pus, je l’avoue, me défendre intérieurement d’ un sentiment de confusion de me voir par comparais
lle, je ne pus, je l’avoue, me défendre intérieurement d’un sentiment de confusion de me voir par comparaison traité avec
s, je l’avoue, me défendre intérieurement d’un sentiment de confusion de me voir par comparaison traité avec tant d’égards
un sentiment de confusion de me voir par comparaison traité avec tant d’ égards, dans cette brillante assemblée de Vienne ;
comparaison traité avec tant d’égards, dans cette brillante assemblée de Vienne ; ce qui m’amena à dire hautement et sans
ui m’amena à dire hautement et sans ménagement tout ce que je pensais de la conduite de la Cour et de l’aristocratie vis-à
re hautement et sans ménagement tout ce que je pensais de la conduite de la Cour et de l’aristocratie vis-à-vis du plus gr
t sans ménagement tout ce que je pensais de la conduite de la Cour et de l’aristocratie vis-à-vis du plus grand génie de l
onduite de la Cour et de l’aristocratie vis-à-vis du plus grand génie de l’époque, dont on se souciait si peu et qu’on aba
ille détresse. L’on me fit une réponse identique à celle que je reçus de Carpani. Je demandai si cependant cet état de sur
ue à celle que je reçus de Carpani. Je demandai si cependant cet état de surdité de Beethoven n’était pas digne de la plus
que je reçus de Carpani. Je demandai si cependant cet état de surdité de Beethoven n’était pas digne de la plus grande pit
andai si cependant cet état de surdité de Beethoven n’était pas digne de la plus grande pitié… S’il était vraiment charita
ait pas digne de la plus grande pitié… S’il était vraiment charitable de relever les faiblesses qui lui étaient reprochées
les faiblesses qui lui étaient reprochées, pour y chercher des motifs de refus à venir à son secours ? J’ajoutai que ce se
secours ? J’ajoutai que ce serait si facile, moyennant un engagement de souscription très minimes si toutes les familles
ouscription très minimes si toutes les familles riches intervenaient, de lui assurer une rente assez large pour le mettre
i assurer une rente assez large pour le mettre sa vie durant à l’abri de tout besoin. Cette proposition n’obtint l’appui d
ie durant à l’abri de tout besoin. Cette proposition n’obtint l’appui de personne. Après le dîner, la soirée se termina pa
ner, la soirée se termina par une réception qui amena dans les salons de Metternich les plus grands noms de la société vie
éception qui amena dans les salons de Metternich les plus grands noms de la société viennoise. Il y eut également concert.
ut également concert. Sur le programme figurait un des derniers trios de Beethoven… toujours lui, lui partout, comme on le
rniers trios de Beethoven… toujours lui, lui partout, comme on le dit de Napoléon. Le nouveau chef-d’œuvre fut religieusem
ait peut-être, dans l’isolement du réduit où il vivait, quelque œuvre de haute inspiration, destinée, comme les précédente
inspiration, destinée, comme les précédentes, à initier à des beautés d’ ordre sublime, cette même aristocratie brillante d
tier à des beautés d’ordre sublime, cette même aristocratie brillante d’ où il était exclu et qui, toute à ses jouissances,
il était exclu et qui, toute à ses jouissances, ne s’inquiétait guère de la misère de celui qui les lui préparait. N’ayant
u et qui, toute à ses jouissances, ne s’inquiétait guère de la misère de celui qui les lui préparait. N’ayant pas réussi d
le à Beethoven, je ne perdis pas toutefois courage. Je voulus essayer de réunir les fonds nécessaires afin de lui acheter
e lui acheter une habitation. Je parvins à obtenir quelques promesses de souscriptions ; mais, en y ajoutant la mienne, le
onnaissez peu Beethoven. Le lendemain du jour où il sera propriétaire d’ une maison il la revendra. Il ne saura jamais s’ac
riétaire d’une maison il la revendra. Il ne saura jamais s’accommoder d’ une demeure fixe, car il éprouve le besoin de chan
aura jamais s’accommoder d’une demeure fixe, car il éprouve le besoin de changer de quartier tous les six mois et de serva
s’accommoder d’une demeure fixe, car il éprouve le besoin de changer de quartier tous les six mois et de servante toutes
car il éprouve le besoin de changer de quartier tous les six mois et de servante toutes les six semaines. » Tome LXI
n Un livre, qui vient de paraître à Milan, me permet cette fois-ci de commencer avec joie ma Chronique. Il ne s’agit pa
t cette fois-ci de commencer avec joie ma Chronique. Il ne s’agit pas d’ un dernier livre de M. Gabriel d’Annunzio, ou de M
commencer avec joie ma Chronique. Il ne s’agit pas d’un dernier livre de M. Gabriel d’Annunzio, ou de M. Antonio Fogazzaro
que. Il ne s’agit pas d’un dernier livre de M. Gabriel d’Annunzio, ou de M. Antonio Fogazzaro, ou de quelque autre de ces
ernier livre de M. Gabriel d’Annunzio, ou de M. Antonio Fogazzaro, ou de quelque autre de ces Maîtres, dont l’Esthétique a
. Gabriel d’Annunzio, ou de M. Antonio Fogazzaro, ou de quelque autre de ces Maîtres, dont l’Esthétique apparaît de plus e
i montent. Le roman que je salue comme la réelle et forte affirmation d’ un véritable talent porte un titre profondément su
u lecteur distrait : Le Cantique (Il Cantico). C’est le dernier livre d’ un jeune dont j’ai parlé souvent ici, M. Antonio B
ore une fois l’étrange et puissant Poète des Romagnes exalte, en cris de très hautes joies et de profondes détresses, les
t puissant Poète des Romagnes exalte, en cris de très hautes joies et de profondes détresses, les beautés, les passions et
et de profondes détresses, les beautés, les passions et les douleurs de sa terre orgueilleuse. Résumant en lui-même, dans
son âme très vibrante, toutes les significations tragiques du sol et de la mémoire de ses ancêtres, M. Antonio Beltramell
vibrante, toutes les significations tragiques du sol et de la mémoire de ses ancêtres, M. Antonio Beltramelli conçoit un d
melli conçoit un drame contemporain. Il enveloppe ce drame des voiles d’ un Rêve, qui semble vivant et présent par la vertu
, arrive à émouvoir profondément notre sceptique ou mystique élégance de fils des temps nouveaux. Dans Il Cantico, comme d
ns toutes ses œuvres, le Poète compose, avec les rythmes synthétiques de sa prose, quelques fortes figures. Il les moule d
sa prose, quelques fortes figures. Il les moule dans le bronze sonore de son émotion. Il les fait jaillir du silence des l
sonore de son émotion. Il les fait jaillir du silence des lagunes ou de la célèbre pineta de son pays, comme par un geste
n. Il les fait jaillir du silence des lagunes ou de la célèbre pineta de son pays, comme par un geste magique qui évoquera
inconnus, insoupçonnés. C’est pour cela que lorsque, selon un procédé de composition qui lui est cher, il choisit un compa
un compagnon, qui soit en même temps un guide idéal dans les chemins de sa vie assoiffée de savoir, il forme de tous ses
oit en même temps un guide idéal dans les chemins de sa vie assoiffée de savoir, il forme de tous ses désirs un type parfa
guide idéal dans les chemins de sa vie assoiffée de savoir, il forme de tous ses désirs un type parfait, un representativ
r, il forme de tous ses désirs un type parfait, un representative man de toute une race, un héros infaillible. Avec lui, a
man de toute une race, un héros infaillible. Avec lui, après la mort de sa mère, secoué par la perte pathétique de la jeu
e. Avec lui, après la mort de sa mère, secoué par la perte pathétique de la jeune créature d’amour qui l’avait mis au mond
mort de sa mère, secoué par la perte pathétique de la jeune créature d’ amour qui l’avait mis au monde, il s’en va sans sa
par sa douleur, exalté par son espérance, ayant au cœur la nostalgie de l’inconnu, et dans l’esprit indomptable l’aspirat
s plus grande et plus parfaite, au milieu des hommes, et au-delà même de la vie des hommes. Oméro, le vieux vagabond, fort
ls s’acheminent ensemble « vers la liberté » avec le sentiment double de ceux qui vont vers la guerre et de ceux qui vont
liberté » avec le sentiment double de ceux qui vont vers la guerre et de ceux qui vont vers l’amour. Leur volonté de vie e
ui vont vers la guerre et de ceux qui vont vers l’amour. Leur volonté de vie est tellement intense que rien n’arrêtera la
volonté de vie est tellement intense que rien n’arrêtera la fatalité de leur marche, ni l’amour ni la haine, ni la joie,
ni la mort. Sur toutes les routes, ils doivent traîner la domination de leur rêve de liberté. Ils connaissent la nécessit
Sur toutes les routes, ils doivent traîner la domination de leur rêve de liberté. Ils connaissent la nécessité qui impose
ur rêve de liberté. Ils connaissent la nécessité qui impose à l’eau «  de couler perpétuellement pour garder sa limpidité »
rpétuellement pour garder sa limpidité ». Leur marche dans les terres de leur race leur fit connaître les joies de l’amiti
Leur marche dans les terres de leur race leur fit connaître les joies de l’amitié. Duccio della Bella, le protagoniste, co
artageait les labeurs et les fièvres ardentes. Au milieu des pêcheurs de contrebande, il vécut des heures de guerre, jusqu
ardentes. Au milieu des pêcheurs de contrebande, il vécut des heures de guerre, jusqu’au jour où un drame terrible le for
uses, et son existence ne se trouvait plus à l’abri des lois ennemies de l’Instinct, des lois de la Justice humaine. Le fr
e se trouvait plus à l’abri des lois ennemies de l’Instinct, des lois de la Justice humaine. Le frère de celle qu’il s’éta
lois ennemies de l’Instinct, des lois de la Justice humaine. Le frère de celle qu’il s’était pris à aimer avait tué un hom
es insinuent dans l’esprit des enfants, et qui demeure l’unique dogme de l’honneur pour tous : « Ne sois jamais lâche ! si
n esprit anxieux. Dans la nuit terrible, debout sur un rivage, séparé de son adversaire par la tempête des lagunes, son ca
t le jeune homme avait attendu que l’invisible ennemi ait eu le temps de viser ; deux coups étaient partis en même temps,
e temps de viser ; deux coups étaient partis en même temps, au-dessus de la tempête, dans l’orage et dans les ténèbres. Et
r force était invincible. Ainsi après les aventures et les guet-apens de la misère et de la criminalité, Oméro, le véritab
vincible. Ainsi après les aventures et les guet-apens de la misère et de la criminalité, Oméro, le véritable deus-ex-machi
e la misère et de la criminalité, Oméro, le véritable deus-ex-machina de l’action, sauva plusieurs fois son jeune ami, Duc
mi, Duccio della Bella. Et celui-ci connut mille morts, connut la vie de la capitale, les déboires et les révoltes, le lab
Les haines du pays du sang se transportèrent à Rome, dans la volonté de vengeance d’une femme, la fille de l’homme tué, q
u pays du sang se transportèrent à Rome, dans la volonté de vengeance d’ une femme, la fille de l’homme tué, qui ne pardonn
sportèrent à Rome, dans la volonté de vengeance d’une femme, la fille de l’homme tué, qui ne pardonnait pas. Toute la vie
ivre avec intensité et avec liberté. Et par la volonté simple et sûre de Oméro, le vieux vagabond fidèle, le Cantique, le
re de Oméro, le vieux vagabond fidèle, le Cantique, le grand Cantique d’ une jeunesse, qui compose ce vaste et profond poèm
qui compose ce vaste et profond poème en prose, s’éleva dans un hymne d’ amour. La douce et frêle créature, qui avait quitt
retrouva Duccio della Bella au moment même où elle mourait désespérée de ne l’avoir plus revu. Le Cantique s’achève sur l’
ne l’avoir plus revu. Le Cantique s’achève sur l’idylle merveilleuse de tendresse et de bonheur. Et lorsque le pèlerinage
revu. Le Cantique s’achève sur l’idylle merveilleuse de tendresse et de bonheur. Et lorsque le pèlerinage de Duccio della
lle merveilleuse de tendresse et de bonheur. Et lorsque le pèlerinage de Duccio della Bella finit par l’amour, Oméro, le v
uccio della Bella finit par l’amour, Oméro, le vagabond, le chemineau de la vie, quitta le couple heureux, car, dit-il, sa
omplie, et il s’en alla loin, toujours plus loin, sans savoir où, sûr de ne plus s’arrêter que dans la pause de la Mort. P
plus loin, sans savoir où, sûr de ne plus s’arrêter que dans la pause de la Mort. Pour la première fois les personnes trag
ns la pause de la Mort. Pour la première fois les personnes tragiques de M. Antonio Beltramelli sortent de leurs terres, s
emière fois les personnes tragiques de M. Antonio Beltramelli sortent de leurs terres, se répandent dans les autres pays,
eurs terres, se répandent dans les autres pays, affluent vers le cœur de la patrie commune, vers Rome. Elles deviennent de
Rome. Elles deviennent des éléments dramatiques dans la vie complexe de la métropole. Mais elles portent dans leur superb
e. Mais elles portent dans leur superbe fierté toute la vertu intacte de certaines campagnes italiennes, où la tradition d
e la vertu intacte de certaines campagnes italiennes, où la tradition de la force, de la valeur et du rêve, est sacrée com
tacte de certaines campagnes italiennes, où la tradition de la force, de la valeur et du rêve, est sacrée comme une loi di
nouveau à la métropole désorganisée et épuisée. Et en vérité l’œuvre de M. Antonio Beltramelli est la plus originale, la
li est la plus originale, la plus caractéristique, la plus italienne, de toute la production contemporaine d’Outre-Monts.
actéristique, la plus italienne, de toute la production contemporaine d’ Outre-Monts. L’Orestie d’Eschyle à Rome À Ro
utre-Monts. L’Orestie d’Eschyle à Rome À Rome, par l’initiative de deux jeunes poètes, MM. Antonio Oppico et Tito Ma
unes poètes, MM. Antonio Oppico et Tito Marrone, on a joué au théâtre de l’Argentina l’Orestie d’Eschyle. La Trilogie fut
public semble l’avoir comprise, mais l’affiche ne répéta pas le titre de l’œuvre insurpassable ; le public italien y était
rticles explicatifs des grands quotidiens. Cependant il y a un espoir de renaissance du goût tragique aussi au-delà des Al
de renaissance du goût tragique aussi au-delà des Alpes. L’initiative de la France, encore une fois, est suivie dans la pé
rme Deux volumes qui viennent de paraître montrent quel est l’état de la compréhension théâtrale des Italiens. Ces deux
solument opposés. L’un, qui contient la tragédie Francesca da Rimini, de M. G. A. Cesareo, est une œuvre de poésie, et, ma
t la tragédie Francesca da Rimini, de M. G. A. Cesareo, est une œuvre de poésie, et, malgré des défauts très graves dans l
ale et dans la convention scénique par trop pathétique, elle témoigne de ce grand penchant de l’âme nationale italienne ve
tion scénique par trop pathétique, elle témoigne de ce grand penchant de l’âme nationale italienne vers les grandes passio
grand penchant de l’âme nationale italienne vers les grandes passions de ses morts. L’autre, qui contient quelques pièces
assions de ses morts. L’autre, qui contient quelques pièces du Teatro de M. Roberto Bracco, ne diffère pas excessivement d
s pièces du Teatro de M. Roberto Bracco, ne diffère pas excessivement de la psychologie théâtrale des boulevards, même si
nt de la psychologie théâtrale des boulevards, même si elle s’efforce d’ imiter Ibsen ; cependant la compréhension de la sc
s, même si elle s’efforce d’imiter Ibsen ; cependant la compréhension de la scène, l’invention sentimentale et la puissanc
a compréhension de la scène, l’invention sentimentale et la puissance de certaines situations ou de certaines créatures re
, l’invention sentimentale et la puissance de certaines situations ou de certaines créatures représentatives, comme D. Pie
avec beaucoup de volonté, cherche son expression contemporaine digne de féconder son art de demain. Ciro Alvi : S. Fra
lonté, cherche son expression contemporaine digne de féconder son art de demain. Ciro Alvi : S. Francesco d’Assisi, S. 
i : L’Allegro Verità, Libr. Ed. Lombarda, Milan Deux livres, aussi de tendances tout à fait contraires, sont signés par
pour des œuvres très fortes, et l’autre a confirmé la bonne renommée de son nom. M. Ciro Alvi publie un roman sur Saint F
ence assez sûres du temps du divin Poète Catholique, il évoque la vie de plaisirs du jeune homme, et l’ascension sublime d
, il évoque la vie de plaisirs du jeune homme, et l’ascension sublime de l’Apôtre. Le roman est toute une vision mystique
, représentée avec beaucoup de grâce, sinon avec une réelle puissance d’ écrivain. C’est un livre plein de charme. L’Alleg
âce, sinon avec une réelle puissance d’écrivain. C’est un livre plein de charme. L’Allegra Verità (La Joyeuse Vérité), de
’est un livre plein de charme. L’Allegra Verità (La Joyeuse Vérité), de M. Giulio de Frenzi, contient au contraire une vi
use Vérité), de M. Giulio de Frenzi, contient au contraire une vision de vie contemporaine, qu’une philosophie alerte et c
contemporaine, qu’une philosophie alerte et claire, une grande sûreté de jugement et d’expression rendent émouvante et ric
qu’une philosophie alerte et claire, une grande sûreté de jugement et d’ expression rendent émouvante et riche d’enseigneme
grande sûreté de jugement et d’expression rendent émouvante et riche d’ enseignements. M. Giulio de Frenzi est le plus jeu
renzi est le plus jeune et le plus fort parmi les humoristes italiens d’ aujourd’hui. Son humour est naturellement impitoya
’aujourd’hui. Son humour est naturellement impitoyable sous le masque de la plus grande indulgence. Quelques-unes des douz
son style léger et fort ; il sourit assez amèrement même, et au fond de son élégante sensualité et de son ironie, il révè
sourit assez amèrement même, et au fond de son élégante sensualité et de son ironie, il révèle une irrésistible volonté de
gante sensualité et de son ironie, il révèle une irrésistible volonté de vivre selon une perfection de beauté que les mœur
nie, il révèle une irrésistible volonté de vivre selon une perfection de beauté que les mœurs rapaces et toutes les vileni
une perfection de beauté que les mœurs rapaces et toutes les vilenies de la vie commune abîment toujours. En vérité, au fo
s les vilenies de la vie commune abîment toujours. En vérité, au fond de tout ironiste il y a un poète inquiet. Memento
de tout ironiste il y a un poète inquiet. Memento La Collection de la Vita Letteraria, dirigée par M. A. M. Granelli
ta Letteraria, dirigée par M. A. M. Granelli, fait paraître une pièce de M. Domenico Milelli, C’ero anch’io. M. A. M. Gran
. Domenico Milelli, C’ero anch’io. M. A. M. Granelli a le mérite rare de s’être consacré à la réhabilitation intellectuell
litation intellectuelle, à la gloire posthume du Poète calabrais mort de misère, dont il publiera ensuite la Trilogie très
connue. Dans la même collection est annoncée la publication intégrale de la Dilogie Méditerranéenne de M. Ricciotto Canudo
n est annoncée la publication intégrale de la Dilogie Méditerranéenne de M. Ricciotto Canudo : Dionysos (tragédie mythique
enne de M. Ricciotto Canudo : Dionysos (tragédie mythique) et la Mort d’ Hercule (tragédie héroïque). — Giulio Provenzal :
 Giulio Provenzal : Sulla Costituzione della materia, Société anonyme de l’Imprimerie rapide de Tunis, Tunis. — Luigi Bell
la Costituzione della materia, Société anonyme de l’Imprimerie rapide de Tunis, Tunis. — Luigi Bellini, Vana Attesa, roman
es Arts Graphiques (Bergame) fait paraître dans la superbe collection de l’Italia-Artistica un volume très intéressant de
a superbe collection de l’Italia-Artistica un volume très intéressant de M. Giulio Caprin sur Trieste. Échos Mercure
e dominicain du xve  siècle : voilà pour déconcerter ceux qui parlent de notre « manie critique contemporaine » comme de l
rter ceux qui parlent de notre « manie critique contemporaine » comme de la véritable « maladie du siècle », et aussi pour
onsoler les talents maltraités ou méconnus. L’opuscule a pour titre : De Reprobatione Monarchie compositæ a Dante Aligheri
le moine Guido Vermani Rimini, et c’est un véritable « éreintement » de l’œuvre du Dante. On dit d’ailleurs que l’auteur
. Gabriel d’Annunzio et l’anthropologie Nous parlions dernièrement de la sympathie de M. Lombroso pour les criminels et
nzio et l’anthropologie Nous parlions dernièrement de la sympathie de M. Lombroso pour les criminels et les « anormaux 
de la sympathie de M. Lombroso pour les criminels et les « anormaux » de Dostoïevski. Un de ses disciples, M. Scipio Sighe
M. Lombroso pour les criminels et les « anormaux » de Dostoïevski. Un de ses disciples, M. Scipio Sighele, applique sa sci
Un de ses disciples, M. Scipio Sighele, applique sa science aux héros de M. d’Annunzio, qui ne diffèrent pas énormément de
a science aux héros de M. d’Annunzio, qui ne diffèrent pas énormément de ceux de Dostoïevski ou de Tolstoï ; on sait quell
e aux héros de M. d’Annunzio, qui ne diffèrent pas énormément de ceux de Dostoïevski ou de Tolstoï ; on sait quelles analo
d’Annunzio, qui ne diffèrent pas énormément de ceux de Dostoïevski ou de Tolstoï ; on sait quelles analogies il y a entre
es ou Crime et Châtiment. M. Sighele étudie ces êtres au point de vue de la science dite positive, et conclut que les « dé
de vue de la science dite positive, et conclut que les « dégénérés » de M. d’Annunzio le sont parfaitement, et que certai
nérés » de M. d’Annunzio le sont parfaitement, et que certains livres de l’écrivain italien peuvent être considérés comme
e certains livres de l’écrivain italien peuvent être considérés comme de bons traités d’anthropologie criminelle. Tom
s de l’écrivain italien peuvent être considérés comme de bons traités d’ anthropologie criminelle. Tome LXI, numéro 21
84-589 [587-588]. L’Église Universelle n’étant que la Loi morale même de l’humanité et son normal développement, toute « i
siste l’histoire, et, sans remonter jusqu’à notre révolution, on sait de quelle hâte ses singes, dès la première ombre qui
force armée. On a vu du même coup décevoir une fois de plus quiconque de l’Église veut se faire un tremplin et un moyen du
dans l’hérésie, résiste seulement à la Papauté, et le voilà l’esclave de ses passions, le tyran de ses frères. La destinée
ulement à la Papauté, et le voilà l’esclave de ses passions, le tyran de ses frères. La destinée de Savonarole, en le heur
voilà l’esclave de ses passions, le tyran de ses frères. La destinée de Savonarole, en le heurtant (quelle tentation sans
e !) au pire des pontifes, Borgia, ne semble avoir eu pour raison que de préparer le dogme de l’Infaillibilité, cette comp
ifes, Borgia, ne semble avoir eu pour raison que de préparer le dogme de l’Infaillibilité, cette compensation miraculeuse
contrebalance le reste du monde. Humainement, il n’était pas possible d’ avoir plus raison que Savonarole : mais nul humain
oignante la série des événements par lesquels Savonarole, législateur de Florence, se trouve amené à ce dilemme : ou appli
ateur de Florence, se trouve amené à ce dilemme : ou appliquer sa loi de charité et ruiner son œuvre aux pieds de l’infâme
ilemme : ou appliquer sa loi de charité et ruiner son œuvre aux pieds de l’infâme Alexandre VI, ou, pour sauver la ville q
 : ce qu’il fait. Et le peuple, subitement éclairé par cette mobilité de nature humaine aussi évidemment que de résultat c
ent éclairé par cette mobilité de nature humaine aussi évidemment que de résultat cruel, aperçoit, dans le Prophète, l’hyp
ourreau. Je regrette seulement que M. Gilkin ait craint, semble-t-il, de diminuer Savonarole en donnant l’épisode où eut l
de diminuer Savonarole en donnant l’épisode où eut lieu ce revirement de la foule : la fameuse épreuve du feu — devant laq
fameuse épreuve du feu — devant laquelle l’adversaire avait le droit de faiblir, mais non pas le prophète, et dont l’avor
ine de la vie, clore. Histoire. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome. III. La fin d’une aristocratie : Plon-Nourr
Histoire. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome. III. La fin d’ une aristocratie : Plon-Nourrit Edmond Barthèlem
Plon-Nourrit Edmond Barthèlemy. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome. III. La fin d’une aristocratie : Plon-Nourr
Barthèlemy. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome. III. La fin d’ une aristocratie : Plon-Nourrit M. Guglielmo Ferre
Ferrero vient de nous donner le troisième volume (édition française) de l’Histoire romaine qu’il publie sous le titre de
(édition française) de l’Histoire romaine qu’il publie sous le titre de Grandeur et Décadence de Rome. Plus sobre de cons
’Histoire romaine qu’il publie sous le titre de Grandeur et Décadence de Rome. Plus sobre de considérations générales que
’il publie sous le titre de Grandeur et Décadence de Rome. Plus sobre de considérations générales que les deux précédents,
les deux précédents, et surtout que le premier, qui contient les vues de l’auteur sur l’histoire romaine, vues si fortes d
examiné déjà la portée8, ce troisième tome est, avant tout, un exposé de faits. Il nous montre, œuvre d’histoire pure, un
sième tome est, avant tout, un exposé de faits. Il nous montre, œuvre d’ histoire pure, un nouveau côté du talent d’histori
its. Il nous montre, œuvre d’histoire pure, un nouveau côté du talent d’ historien de M. Ferrero, le côté technique en quel
montre, œuvre d’histoire pure, un nouveau côté du talent d’historien de M. Ferrero, le côté technique en quelque sorte, e
ans un sujet aussi terriblement enchevêtré que la dernière révolution de la République romaine, celle qui commença à la mo
ère révolution de la République romaine, celle qui commença à la mort de César pour finir, avec les derniers défenseurs de
commença à la mort de César pour finir, avec les derniers défenseurs de l’aristocratie, à la bataille de Philippes. L’exp
finir, avec les derniers défenseurs de l’aristocratie, à la bataille de Philippes. L’exposé de M. Ferrero, sur cette péri
rs défenseurs de l’aristocratie, à la bataille de Philippes. L’exposé de M. Ferrero, sur cette période spéciale, renouvell
it d’abord reconstituer les trois journées qui suivirent l’assassinat de César. M. Ferrero l’a fait heure par heure. Nous
Ferrero l’a fait heure par heure. Nous prêtons aux anciens nos façons de voir après coup. César disparu, pensons-nous, la
e voir après coup. César disparu, pensons-nous, la question se posait de savoir si la République allait être restaurée ou
on, et nous suivons les acteurs du drame du point de vue a posteriori d’ une transformation politique. Si la République, si
ublique, si les institutions qu’elle représentait étaient dans le cas d’ être rétablies, c’est qu’elles étaient détruites,
reur, qui rend presque impossible à comprendre la dernière révolution de la république romaine. Je crois que la république
i laisse les faits valoir par eux-mêmes, — là où il importait le plus de voir, en effet, ce qu’ils ont valu par eux-mêmes 
e, en définitive, le parti aristocratique fut vaincu, une présomption de caducité s’attache aux « institutions » républica
ique et constitutionnel du mot, n’était-ce point plutôt quelque chose de l’atmosphère de Rome même ?) Mais, sur le champ d
tionnel du mot, n’était-ce point plutôt quelque chose de l’atmosphère de Rome même ?) Mais, sur le champ de l’action et du
utôt quelque chose de l’atmosphère de Rome même ?) Mais, sur le champ de l’action et du fait, il n’y avait pas à présumer
s mêmes, les caractères, les hommes, et c’est ce caractère des hommes de la dernière révolution romaine que M. Ferrero res
nière révolution romaine que M. Ferrero restitue, en un tableau plein de vie, au moment où la signification psychologique
que en était le plus flagrante, c’est-à-dire durant les « trois jours de tempête » qui furent le terrible lendemain de l’a
urant les « trois jours de tempête » qui furent le terrible lendemain de l’assassinat de Jules César. Des ides de mars 44
s jours de tempête » qui furent le terrible lendemain de l’assassinat de Jules César. Des ides de mars 44 au mois de juin
furent le terrible lendemain de l’assassinat de Jules César. Des ides de mars 44 au mois de juin de la même année, le part
lendemain de l’assassinat de Jules César. Des ides de mars 44 au mois de juin de la même année, le parti aristocratique eu
n de l’assassinat de Jules César. Des ides de mars 44 au mois de juin de la même année, le parti aristocratique eut mainte
de juin de la même année, le parti aristocratique eut mainte occasion de rétablir ses affaires, il les laissa échapper tou
de rétablir ses affaires, il les laissa échapper toutes. La situation d’ Antoine, tout d’abord beaucoup plus précaire que c
du parti des conjurés, s’affermit insensiblement, et il put, au mois de juin, prendre une position prépondérante dans la
s de juin, prendre une position prépondérante dans la question vitale de la distribution des provinces entre les deux part
vitale de la distribution des provinces entre les deux partis. La lex de provinciis, dirigée contre Brutus et Cassius, fut
âce à des procédés d’ailleurs révolutionnaires. Bientôt suivit la lex de permutatione qui enlevait à Decimus Brutus la Gau
le cisalpine, et la donnait immédiatement à Antoine, avec les légions de Macédoine, et la Gaule chevelue jusqu’à l’année s
édoine, et la Gaule chevelue jusqu’à l’année suivante. Du proconsulat de la Gaule dépendait la domination de l’Italie. C’é
l’année suivante. Du proconsulat de la Gaule dépendait la domination de l’Italie. C’était la renaissance définitive du cé
mination de l’Italie. C’était la renaissance définitive du césarisme. De cette lex de permutatione sortit la guerre de Mod
’Italie. C’était la renaissance définitive du césarisme. De cette lex de permutatione sortit la guerre de Modène, où il y
éfinitive du césarisme. De cette lex de permutatione sortit la guerre de Modène, où il y eut encore de si belles occasions
te lex de permutatione sortit la guerre de Modène, où il y eut encore de si belles occasions de perdre Antoine, avec ses s
sortit la guerre de Modène, où il y eut encore de si belles occasions de perdre Antoine, avec ses suites désastreuses pour
, avec ses suites désastreuses pour le parti aristocratique : la mort de Decimus Brutus, la défection de Lépide, la format
our le parti aristocratique : la mort de Decimus Brutus, la défection de Lépide, la formation du second triumvirat, les pr
lois promulguées par Antoine se rattachent à cette question capitale de la distribution des provinces dans un sens césari
démagogique, préparait, en gagnant l’appui des basses classes, la lex de permutatione, que des lois postérieures vinrent c
érieures vinrent consolider dans l’esprit du peuple. Telle fut la lex de tertiâ decuriâ, qui flattait les soldats, en adme
les soldats, en admettant les centurions et les officiers inférieurs de l’armée sur la liste des citoyens parmi lesquels
tirait au sort les juges des quæstiones (jurés) ; telle encore la lex de vis et majestate, laquelle décidait que tout cito
né pour délit contre l’ordre public (majestas et vis) aurait le droit d’ appel aux comices. Par cette loi, remarque judicie
emarque judicieusement M. Ferrero, Antoine rendait presque impossible de réprimer les séditions. Ajoutez les recherches de
presque impossible de réprimer les séditions. Ajoutez les recherches de l’auteur sur l’augmentation et la répartition des
cherches de l’auteur sur l’augmentation et la répartition des légions de l’an 44 à l’an 41 et vous aurez quelques-uns des
de l’an 44 à l’an 41 et vous aurez quelques-uns des éléments typiques de cette terrible politique d’Antoine, qui, assez lo
aurez quelques-uns des éléments typiques de cette terrible politique d’ Antoine, qui, assez longtemps embryonnaire, finit
ui, assez longtemps embryonnaire, finit par trouver, grâce aux fautes de l’aristocratie, son instrument dans les lois rela
nces (voir là-dessus l’important appendice critique sur les provinces de Brutus, de Cassius, d’Antoine et de Dolabella), s
là-dessus l’important appendice critique sur les provinces de Brutus, de Cassius, d’Antoine et de Dolabella), sa formule d
important appendice critique sur les provinces de Brutus, de Cassius, d’ Antoine et de Dolabella), sa formule dans le trium
endice critique sur les provinces de Brutus, de Cassius, d’Antoine et de Dolabella), sa formule dans le triumvirat et son
ella), sa formule dans le triumvirat et son triomphe dans la victoire de Philippes. Un autre point sur lequel M. Ferrero a
lie, après Philippes, fomentée contre Octave par le frère et la femme d’ Antoine, guerre qui fut l’origine de la rupture en
e Octave par le frère et la femme d’Antoine, guerre qui fut l’origine de la rupture entre Octave et Antoine. On comprend b
battu à Philippes, mais la distribution des terres aux seuls vétérans de Jules César, « c’est-à-dire à un nombre d’hommes
terres aux seuls vétérans de Jules César, « c’est-à-dire à un nombre d’ hommes relativement restreint ». C’est ainsi que L
ent restreint ». C’est ainsi que Lucius Antonius put prendre le parti de la bourgeoisie terrienne, que menaçait la confisc
isie terrienne, que menaçait la confiscation, et allumer cette guerre de Pérouse, parodie mesquine de la guerre sociale, q
la confiscation, et allumer cette guerre de Pérouse, parodie mesquine de la guerre sociale, qui fortifia en somme le parti
parodie mesquine de la guerre sociale, qui fortifia en somme le parti d’ Octave et aboutit à une recrudescence du césarisme
scence du césarisme. Une figure se détache au premier plan du tableau de M. Ferrero : Marc Antoine. Il ne fut point, à bea
eur assurément, — et d’ailleurs, après César, l’inégalité se marquait d’ autant plus, — mais caractère énergique, homme d’a
négalité se marquait d’autant plus, — mais caractère énergique, homme d’ action de premier ordre, M. Ferrero nous le montre
se marquait d’autant plus, — mais caractère énergique, homme d’action de premier ordre, M. Ferrero nous le montre constamm
onstamment à la hauteur du rôle écrasant qui lui échut après les Ides de Mars. Il fit tout, mena tout. Son départ pour l’O
’oublier trop longtemps, fut funeste à sa fortune ; mais les voluptés de Cléopâtre n’y furent point pour tout. Octave, à c
jeune homme hasardeux, génie politique embryonnaire, n’a guère encore d’ autre mérite que son titre de fils adoptif de Césa
politique embryonnaire, n’a guère encore d’autre mérite que son titre de fils adoptif de César, sa chance, qui fut insigne
nnaire, n’a guère encore d’autre mérite que son titre de fils adoptif de César, sa chance, qui fut insigne en deux ou troi
ou trois occasions vitales, et une astuce s’aiguisant sous le couvert d’ une force d’inertie qui attend son heure. Jeune ho
asions vitales, et une astuce s’aiguisant sous le couvert d’une force d’ inertie qui attend son heure. Jeune homme maussade
ertie qui attend son heure. Jeune homme maussade, aux soudaines rages de maladif que l’obstacle exaspère, d’où devait pour
mme maussade, aux soudaines rages de maladif que l’obstacle exaspère, d’ où devait pourtant sortir l’égal et puissant Augus
faible, studieux, flegmatique, par là stoïcien, n’a pas le sentiment de la réalité. Ni un homme de génie, ni un sot, il e
que, par là stoïcien, n’a pas le sentiment de la réalité. Ni un homme de génie, ni un sot, il est, somme toute, inférieur
ien, qui trouve la vie bonne et qui a bec et ongles. Cicéron, heureux de reparaître sur la scène laissée vide par César, n
ment, s’il agit encore, il rêva et théorisa davantage : il écrivit le De Ofjiciis, grand document de psychologie historiqu
êva et théorisa davantage : il écrivit le De Ofjiciis, grand document de psychologie historique, mais ne prit garde à la f
ogie historique, mais ne prit garde à la formidable question pratique de son temps : la question militaire. Tout désormais
n temps : la question militaire. Tout désormais dépendait des armées, de ces légions dont le fanatisme césarien, après l’a
le fanatisme césarien, après l’assassinat du Dictateur rappelle celui de nos « demi-solde ». « Demi-solde » terribles, ceu
donner toute sa force à l’institution prétorienne sortie du testament de César. Tome LXII, numéro 127, 1er juillet 190
Tome LXII, numéro 127, 1er juillet 1906 Stendhal correcteur de Stendhal Ricciotto Canudo. Tome LXII, numéro 1
tto Canudo. Tome LXII, numéro 127, 1er juillet 1906, p. 82-91. L’âme de Stendhal plane sur l’élite de l’esprit contempora
 127, 1er juillet 1906, p. 82-91. L’âme de Stendhal plane sur l’élite de l’esprit contemporain. Les plus jeunes écrivains,
s jeunes écrivains, troublés par cette dispersion intellectuelle qui, d’ un avis unanime, marque et rend stérile la product
i, d’un avis unanime, marque et rend stérile la production littéraire de ces dernières années, commencent à souffrir de le
production littéraire de ces dernières années, commencent à souffrir de leur indiscipline. Peu à peu la cohérence spiritu
n pleine maturité a déterminé et détermine l’avènement. Ainsi l’œuvre de Stendhal en quelque sorte nous féconde. Il faut r
. Il faut remarquer que le « sentiment » stendhalien est fait surtout d’ éléments profondément unitaires, dont on découvre
a vie extérieure, tous les aspects des choses et toutes les attitudes de l’esprit humain se fondent dans un creuset, impla
t, implacable et perpétuellement chauffé à la chaleur blanche : l’âme de l’écrivain. Toute tentative d’expansion « objecti
t chauffé à la chaleur blanche : l’âme de l’écrivain. Toute tentative d’ expansion « objective » est vaine ; la vie montre
on harmonie infaillible et globale transposée sans cesse dans l’unité d’ observation d’un esprit lumineusement subjectif, q
faillible et globale transposée sans cesse dans l’unité d’observation d’ un esprit lumineusement subjectif, qui la transfor
if, qui la transforme par ses propres rythmes. L’étonnante complexité de Stendhal est faite précisément de son infatigable
res rythmes. L’étonnante complexité de Stendhal est faite précisément de son infatigable subjectivisme. À son tour, ce sub
ble subjectivisme. À son tour, ce subjectivisme n’avait naturellement d’ autre a priori que celui propre au tempérament, à
priori que celui propre au tempérament, à la volonté, à l’esthétique de l’artiste-philosophe. Le sens critique, c’est-à-d
ns critique, c’est-à-dire la compréhension particulière, personnelle, de la vie, était toujours en éveil chez Stendhal ; p
son subjectivisme consiste en quelque sorte en une analyse psychique de toutes les choses qu’il a vues, détaillées dans l
ent nouvellement exprimées par l’artiste qui n’admettait, en réalité, d’ autre dogme que l’impératif de sa propre idiosyncr
l’artiste qui n’admettait, en réalité, d’autre dogme que l’impératif de sa propre idiosyncrasie. Stendhal nous étonne par
lle ne nous est pas imposée par une vision facilement saisissable que d’ infinis détails animent, mais au contraire elle se
ntraire elle se forme en nous, spontanément, avec le concours étrange de tous les détails épars dans une œuvre qui est en
détails épars dans une œuvre qui est en réalité le merveilleux carnet de voyage d’un sensitif de génie. C’est dans ce sens
ars dans une œuvre qui est en réalité le merveilleux carnet de voyage d’ un sensitif de génie. C’est dans ce sens qu’il fau
uvre qui est en réalité le merveilleux carnet de voyage d’un sensitif de génie. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre l
C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le « mouvement sentimental » de Stendhal. Le document autographe qu’on vient de d
à Rome, apporte quelques éléments nouveaux qui faciliteront l’analyse de cet esprit suprêmement analytique. Car s’il est t
l’analyse de cet esprit suprêmement analytique. Car s’il est toujours d’ un très grand intérêt de voir un artiste courbé en
suprêmement analytique. Car s’il est toujours d’un très grand intérêt de voir un artiste courbé en chercheur sur son œuvre
heur sur son œuvre déjà composée, il est particulièrement intéressant de voir son esprit s’arrêter à chaque moment de l’œu
iculièrement intéressant de voir son esprit s’arrêter à chaque moment de l’œuvre et d’entendre la critique qu’il en formul
ntéressant de voir son esprit s’arrêter à chaque moment de l’œuvre et d’ entendre la critique qu’il en formule avec une sin
que nul respect extérieur ne trouble. Et s’il est toujours instructif de découvrir à travers les ratures d’un manuscrit l’
e. Et s’il est toujours instructif de découvrir à travers les ratures d’ un manuscrit l’effort d’un tempérament pour cherch
instructif de découvrir à travers les ratures d’un manuscrit l’effort d’ un tempérament pour chercher et pour saisir son ex
ir sur cette expression, lorsque des années ont passé et que l’esprit de l’auteur, renforcé par le consentement ou par l’h
un étranger qui critique, efface ou éclaire. Il est donc intéressant de connaître Stendhal corrigeant Stendhal. À la Bibl
e connaître Stendhal corrigeant Stendhal. À la Bibliothèque Nationale de Rome, M. Paolo Costa a découvert un exemplaire de
liothèque Nationale de Rome, M. Paolo Costa a découvert un exemplaire de Rome, Naples, Florence, avec des notes, des corre
êtés pour lui-même ou pour son ami Romain Colomb, en vue probablement d’ une nouvelle édition de ce livre, qui a une place
our son ami Romain Colomb, en vue probablement d’une nouvelle édition de ce livre, qui a une place toute particulière dans
, qui a une place toute particulière dans sa production. L’exemplaire de la Bibliothèque de Rome appartient à la troisième
oute particulière dans sa production. L’exemplaire de la Bibliothèque de Rome appartient à la troisième édition de 1826 pa
emplaire de la Bibliothèque de Rome appartient à la troisième édition de 1826 parue chez Delaunay. La quatrième édition de
a troisième édition de 1826 parue chez Delaunay. La quatrième édition de Rome, Naples, Florence, parue chez Michel Lévy fr
s qu’on retrouve autographiées dans l’exemplaire romain. Par l’examen de l’édition de 1826, qui fut réimprimée, en 1865, a
uve autographiées dans l’exemplaire romain. Par l’examen de l’édition de 1826, qui fut réimprimée, en 1865, avec la quatri
ition de 1826, qui fut réimprimée, en 1865, avec la quatrième édition de 1854, dans le même volume qui contient aussi des
édition de 1854, dans le même volume qui contient aussi des fragments de la première de 1817, et de l’édition de 1854, on
, dans le même volume qui contient aussi des fragments de la première de 1817, et de l’édition de 1854, on voit qu’assez r
me volume qui contient aussi des fragments de la première de 1817, et de l’édition de 1854, on voit qu’assez rarement les
contient aussi des fragments de la première de 1817, et de l’édition de 1854, on voit qu’assez rarement les modifications
ques utilisées pour composer la quatrième édition. Ces remarques sont de plusieurs sortes. Simplement grammaticales assez
fois, la remarque est toute personnelle, comme à la page 112 (édition de 1826) où Stendhal, ainsi que M. Paolo Costa le fa
ue M. Paolo Costa le fait observer, note pour se le rappeler le titre d’ une revue — dans laquelle d’ailleurs il puisait to
en plus le Barbier. Un jeune compositeur anglais, qui m’a tout l’air d’ être sans génie, était scandalisé de l’audace de R
iteur anglais, qui m’a tout l’air d’être sans génie, était scandalisé de l’audace de Rossini. Toucher à un ouvrage de Pais
s, qui m’a tout l’air d’être sans génie, était scandalisé de l’audace de Rossini. Toucher à un ouvrage de Paisiello ! On
génie, était scandalisé de l’audace de Rossini. Toucher à un ouvrage de Paisiello ! On lit en marge ces mots : l’Edimbou
. Les remarques qui intéressent le style, ou qui précisent la pensée d’ une phrase parfois en la modifiant, sont les plus
dans le second volume. (Page 4). Un des grands et signalés bonheurs de la France, c’est d’avoir perdu la bataille de Wat
e. (Page 4). Un des grands et signalés bonheurs de la France, c’est d’ avoir perdu la bataille de Waterloo ; ce n’est pas
ds et signalés bonheurs de la France, c’est d’avoir perdu la bataille de Waterloo ; ce n’est pas la France, c’est la…, qui
ette bataille. royauté (Page 12). Pour réussir, il s’agit à Bologne de plaire à la personne qui, pour le moment, a le po
rendant quelque service. Il faut donc connaître la passion dominante de l’homme qui a le pouvoir, et souvent il nie cette
ue le moindre préfet ? rois (Page 32). En France, depuis la Société de la… par laquelle un pied plat tutoie un nom histo
laquelle un pied plat tutoie un nom historique, il n’est pas trop sûr de faire l’aimable avec des inconnus. vierge (Page
40-41) que les impôts payés par ma terre C’est un plaisir de plus que de ne pouvoir compter, en voyageant au-delà de l’Ape
st un plaisir de plus que de ne pouvoir compter, en voyageant au-delà de l’Apennin, sur la protection du ministre que les
elà de l’Apennin, sur la protection du ministre que les contributions de ma petite terre contribuent à payer. que les impô
s par ma terre (Page 93). Je ne veux pas du moins trahir les droits de l’hospitalité. lois (Page 116). La contre-parti
ahir les droits de l’hospitalité. lois (Page 116). La contre-partie de ces habitudes sociales, suivant moi si peu favora
le pouvoir immense du p… du prétisme (Page 132). S’il n’y avait pas d’ intrigues et du p…e dans les petites villes de Tos
32). S’il n’y avait pas d’intrigues et du p…e dans les petites villes de Toscane, on y vivrait fort heureux. prétisme (P
ivrait fort heureux. prétisme (Page 157). J’aurais eu beaucoup plus de plaisir étant seul. à être seul (Page 158). Il
e 158). Il me semble que je me mettrais à genoux, pour lire avec plus de plaisir une inscription vraiment gravée par les R
par les Romains dans le lieu, où pour la première fois, ils cessèrent de fuir après Trasimène… après le Trasimène (Page 
(Page 160). Les moines et la féodalité, qui sont maintenant… furent d’ excellentes choses en leur temps. la pire des absu
s-des-murs, à Rome, incendié en 1823, et que l’on va, dit-on, essayer de rebâtir au moyen d’un ordre de chevalerie. dont o
incendié en 1823, et que l’on va, dit-on, essayer de rebâtir au moyen d’ un ordre de chevalerie. dont on vendra la croix
1823, et que l’on va, dit-on, essayer de rebâtir au moyen d’un ordre de chevalerie. dont on vendra la croix (Page 161)…
on vendra la croix (Page 161)… Dès qu’il y a du saint Dominique et de l’inquisition, je vois le massacre des Albigeois,
quisition, je vois le massacre des Albigeois, les rigueurs salutaires de la Saint-Barthélemy, et, par une transition natur
res de la Saint-Barthélemy, et, par une transition naturelle, les a…s de Nîmes en 1815. assassinats (Page 181). Le héros
s qu’il…… ? adore saint Janvier ? (Page 194). Nous n’avons pas joui d’ assez de sécurité pour que la révolution pût entre
… ? adore saint Janvier ? (Page 194). Nous n’avons pas joui d’assez de sécurité pour que la révolution pût entrer dans l
sécurité pour que la révolution pût entrer dans l’art ait eu le temps d’ entrer (Page 198). Je trouve chez M. Bianchi les
mes les plus forts du royaume, le général Filangieri et le conseiller d’ état Guoco. les plus remarquables (Page 207). Pr
seiller d’état Guoco. les plus remarquables (Page 207). Presque pas de trace de civilisation, grand avantage quand le p…
’état Guoco. les plus remarquables (Page 207). Presque pas de trace de civilisation, grand avantage quand le p… et ses r
ion. le papisme et ses rites (Page 211). Ce pays-ci ne peut manquer d’ avoir les deux chambres avant vingt ans. On le… di
étiolées par la plate… comme Racine. monarchie (Page 216). Le sort d’ Alfieri fut de rugir contre les préjugés et de fin
la plate… comme Racine. monarchie (Page 216). Le sort d’Alfieri fut de rugir contre les préjugés et de finir par s’y sou
e (Page 216). Le sort d’Alfieri fut de rugir contre les préjugés et de finir par s’y soumettre. En politique il ne conçu
ar s’y soumettre. En politique il ne conçut jamais l’immense bienfait d’ une… qui donnait les deux chartes à l’Europe et à
érique, et faisait… révolution maison nette (Page 217). L’insolence de quelques commis de la douane de Paris, en lui dem
révolution maison nette (Page 217). L’insolence de quelques commis de la douane de Paris, en lui demandant son passepor
aison nette (Page 217). L’insolence de quelques commis de la douane de Paris, en lui demandant son passeport, et le vol
mmis de la douane de Paris, en lui demandant son passeport, et le vol de douze ou quinze cents volumes, trouvant dans son
t dans son cœur tous les préjugés nobiliaires, l’empêchèrent à jamais de comprendre le mécanisme de la liberté. de la barr
éjugés nobiliaires, l’empêchèrent à jamais de comprendre le mécanisme de la liberté. de la barrière de Pantin (Page 233)
res, l’empêchèrent à jamais de comprendre le mécanisme de la liberté. de la barrière de Pantin (Page 233). Le roi sort e
ent à jamais de comprendre le mécanisme de la liberté. de la barrière de Pantin (Page 233). Le roi sort effrayé de voir
a liberté. de la barrière de Pantin (Page 233). Le roi sort effrayé de voir des cheveux sans poudre. On remarqua au part
parterre quinze ou vingt têtes noires. S. M. dit un mot à l’officier de service, qui appela le fameux factotum de la poli
M. dit un mot à l’officier de service, qui appela le fameux factotum de la police militaire… S. M. avait remarqué quinze
azaniello (Page 247). Je voyageai à cheval avec un parasol et trois de mes nouveaux amis. voyageais (Page 248). Il s’e
es tableaux lui donnent l’air catafalque ; qu’il aime mieux un pantin de Paris qui tourne les yeux qu’une statue de Canova
qu’il aime mieux un pantin de Paris qui tourne les yeux qu’une statue de Canova. qui tourne les yeux et tire la langue (
t jette des cris (Page 259). Ce peuple a deux croyances : les rites de la… et la jetatura… de la superstition (Page 26
e 259). Ce peuple a deux croyances : les rites de la… et la jetatura… de la superstition (Page 263). Je sens désagréable
mission des femmes à l’égalité parfaite serait la marque la plus sûre de la civilisation ; elle doublerait les forces inte
lerait les forces intellectuelles du genre humain et ses probabilités de bonheur. et ses chances de bonheur. (Page 278).
uelles du genre humain et ses probabilités de bonheur. et ses chances de bonheur. (Page 278). Salon délicieux à dix pas
r. et ses chances de bonheur. (Page 278). Salon délicieux à dix pas de la mer, dont nous sommes séparés par un bosquet d
élicieux à dix pas de la mer, dont nous sommes séparés par un bosquet d’ orangers. dont nous ne sommes séparés que par (P
liberté et tous les trésors du bonheur qu’elle verse sur les hommes… de bonheur qu’elle promet aux hommes. (Page 320).
crite consommé, toujours dissimulant, et c’est l’être le plus naturel de l’Europe et qui songe le moins à son voisin. touj
e peuple romain l’appellerait villano (paysan) et ne dédaignerait pas de rire de lui. et ne daignerait pas de rire de lui
romain l’appellerait villano (paysan) et ne dédaignerait pas de rire de lui. et ne daignerait pas de rire de lui (Page 
(paysan) et ne dédaignerait pas de rire de lui. et ne daignerait pas de rire de lui (Page 324). Vous conviendrez que ce
) et ne dédaignerait pas de rire de lui. et ne daignerait pas de rire de lui (Page 324). Vous conviendrez que ce personn
mal inventé pour un pays gouverné par une cour oligarchique, composée de célibataires, où, comme partout, le pouvoir est a
composée de célibataires, où, comme partout, le pouvoir est aux mains de la vieillesse, qui songerait à prendre ombrage de
uvoir est aux mains de la vieillesse, qui songerait à prendre ombrage de Cassandrino. le pouvoir est aux mains de la… Qui
songerait à prendre ombrage de Cassandrino. le pouvoir est aux mains de la… Qui songerait à prendre ombrage de Cassandrin
rino. le pouvoir est aux mains de la… Qui songerait à prendre ombrage de Cassandrino ? (Page 332). La pauvre Emma, qui r
sandrino ? (Page 332). La pauvre Emma, qui redoutait peu les folies de la comtesse sa protectrice… qui redoutait un peu
peu les folies (Page 333). La négociation fut conclue avec beaucoup d’ adresse par la comtesse cosmopolite. La négociatio
ajouta la personne qui me parlait La plupart de ces remarques sont d’ un intérêt simplement documentaire. Quelques-unes
n intérêt simplement documentaire. Quelques-unes ne relèvent même que de la pure et simple correction des fautes d’imprime
-unes ne relèvent même que de la pure et simple correction des fautes d’ imprimerie. Mais les mots ajoutés par l’auteur là
ie. Mais les mots ajoutés par l’auteur là où la censure lui empêchait de coucher sur le papier toute sa pensée, qu’il deva
sur le papier toute sa pensée, qu’il devait remplacer par des points de suspension ou par quelques lettres initiales et f
pension ou par quelques lettres initiales et finales, sont évidemment d’ une importance très réelle. Du fait que Romain Col
lle. Du fait que Romain Colomb ne semble pas avoir connu l’exemplaire de Rome, car les intentions que Stendhal y avait exp
rimées ne sont, en très grande partie, point reportées dans l’édition de 1854, M. Paolo Costa, dans son article de la Nuov
nt reportées dans l’édition de 1854, M. Paolo Costa, dans son article de la Nuova Antologia du 1er juin où il révèle sa dé
déduit que vraisemblablement Stendhal, ayant égaré l’exemplaire noté de Rome et Florence, se servit d’un autre exemplaire
tendhal, ayant égaré l’exemplaire noté de Rome et Florence, se servit d’ un autre exemplaire, en une époque postérieure à 1
ses ajoutages. Par conséquent, M. Paolo Costa conclut que « l’édition de 1854 n’est pas exactement telle que l’Auteur l’av
vait voulue ; partant celui qui voudrait soigner une nouvelle édition de Rome, Naples et Florence qui soit réellement défi
ence qui soit réellement définitive et reflète les dernières volontés de Stendhal, devra aussi tenir compte des modificati
ts qui remuaient contemporainement la vie politique et intellectuelle de la France et de l’Italie, et les exprimaient avec
contemporainement la vie politique et intellectuelle de la France et de l’Italie, et les exprimaient avec tant de diversi
endhal résumait en lui-même les événements ; à travers le beau prisme de son esprit, ils s’éclairaient naturellement de ce
travers le beau prisme de son esprit, ils s’éclairaient naturellement de cette lumière qui nous semble aujourd’hui envelop
une époque. Les notes autographes, ajoutées par ci par là à l’édition de 1826, contiennent parfois quelque révélation du p
s grand intérêt historique. À la page 41 on lit : Je n’ai pas parlé d’ un vice-légat qui fait des horreurs dans les envir
’ai pas parlé d’un vice-légat qui fait des horreurs dans les environs de Bologne. Assassinat politique de Besini, le chef
fait des horreurs dans les environs de Bologne. Assassinat politique de Besini, le chef des espions de Modène. Un poignar
irons de Bologne. Assassinat politique de Besini, le chef des espions de Modène. Un poignard inconnu l’atteint comme il se
odène. Un poignard inconnu l’atteint comme il se promenait entre deux de ses aides de camp. Besini mourut de peur… depuis
gnard inconnu l’atteint comme il se promenait entre deux de ses aides de camp. Besini mourut de peur… depuis un an… (Pag
comme il se promenait entre deux de ses aides de camp. Besini mourut de peur… depuis un an… (Page 67). Voici Paris vu p
eur… depuis un an… (Page 67). Voici Paris vu par un étranger, homme de plaisir, mais très fin. Malgré la malpropreté si
er, homme de plaisir, mais très fin. Malgré la malpropreté si stupide de ses rues et les……, toute l’Europe ne rêve que Par
ide de ses rues et les……, toute l’Europe ne rêve que Paris. vexations de sa police (Page 67, en note). Le gouvernement s
lice (Page 67, en note). Le gouvernement s’oppose à l’établissement de la société commanditaire pour prêter des fonds à
é commanditaire pour prêter des fonds à toutes les industries ; l’une d’ elles était l’entreprise de l’assainissement de Pa
des fonds à toutes les industries ; l’une d’elles était l’entreprise de l’assainissement de Paris par l’enlèvement des bo
les industries ; l’une d’elles était l’entreprise de l’assainissement de Paris par l’enlèvement des boues…… le joli caract
evanche, un spectacle comique que la sévérité du préfet, déconcertant d’ un mot les petits moyens employés par les chambell
déconcertant d’un mot les petits moyens employés par les chambellans de la princesse Elisa, pour être dispensés de faire
ployés par les chambellans de la princesse Elisa, pour être dispensés de faire un homme. moyens employés par l’avarice des
accomo (Napoli). (Page 176, en note). Voyez la Biblioteca Italiana, de Milan, journal payé à M. Acerbi par… c’est tout d
lez garder votre chapeau : impossible ; un prince honore le spectacle de sa présence… Histoire de la tête du Gal [général
impossible ; un prince honore le spectacle de sa présence… Histoire de la tête du Gal [général] Murat que le R. F. [roi
rrains débarquèrent en Toscane (1738), etc. Ces princes sont despotes de droit et de fait mais les mœurs s’opposent à ce q
quèrent en Toscane (1738), etc. Ces princes sont despotes de droit et de fait mais les mœurs s’opposent à ce qu’ils soyent
rop peu compactes pour s’opposer à un Lorrain qui se mettrait en tête de faire le Ferdinand VII (Page 264). Une troupe n
en tête de faire le Ferdinand VII (Page 264). Une troupe nombreuse de cavalerie et d’infanterie a cerné les indépendant
e le Ferdinand VII (Page 264). Une troupe nombreuse de cavalerie et d’ infanterie a cerné les indépendants, Avertis par l
lerie et d’infanterie a cerné les indépendants, Avertis par les coups de fusils, ils se sont fait jour en couvrant le terr
sont fait jour en couvrant le terrain des cadavres ennemis, et pas un d’ eux n’est tombé. Avertis par les coups de fusils q
cadavres ennemis, et pas un d’eux n’est tombé. Avertis par les coups de fusils que les soldats napolitains tiraient au ha
t fait jour Il y a des modifications qui expriment une satisfaction de la pensée de Stendhal, ou ajoutent une phrase pou
Il y a des modifications qui expriment une satisfaction de la pensée de Stendhal, ou ajoutent une phrase pour la compléte
te : (Page 90). Semblables à leurs pères du moyen-âge, les Italiens de 1830 aimeront passionnément la liberté, mais sans
marcher un gouvernement constitutionnel : leur jactance les empêchera d’ imiter la France. il fallait placer ici une anec
d’imiter la France. il fallait placer ici une anecdote pour reposer de cette métaphysique                          10 a
   10 avril (Page 158). Je réfléchis aujourd’hui sur mon émotion d’ hier : mon passage à Rome, la vue de la campagne s
échis aujourd’hui sur mon émotion d’hier : mon passage à Rome, la vue de la campagne surtout m’a donné des nerfs. J’ai cru
mps… les aristocrates. Ah ! bene h aïr (Page 182). La manière de sentir de l’Italie… est absurde pour les habitant
ristocrates. Ah ! bene h aïr (Page 182). La manière de sentir de l’Italie… est absurde pour les habitants du Nord,
même s’il est gai, le tableau sur lequel se détachent les mouvements de passion est triste… (Page 215). Ce que j’ai vu
souffrir la Nouvelle Héloïse. Dans le goût littéraire, voir l’emphase de tous les prosateurs vivants (Page 230). Les cho
être heureuses. De plus, leur empire ne peut durer ; il faut beaucoup d’ oisiveté et de passions fortes ; mais l’oisiveté f
. De plus, leur empire ne peut durer ; il faut beaucoup d’oisiveté et de passions fortes ; mais l’oisiveté fait naître la
itesse, et la politesse anéantit les passions. Donc il est impossible de créer une nation pour les arts. Toutes les âmes g
arts. Toutes les âmes généreuses désirent avec ardeur la résurrection de la Grèce ; mais on obtiendrait quelque chose de s
rdeur la résurrection de la Grèce ; mais on obtiendrait quelque chose de semblable aux États-Unis d’Amérique, et non le si
uelque chose de semblable aux États-Unis d’Amérique, et non le siècle de Périclès. On arrive au gouvernement de l’opinion 
s d’Amérique, et non le siècle de Périclès. On arrive au gouvernement de l’opinion ; donc l’opinion n’aura pas le temps de
ive au gouvernement de l’opinion ; donc l’opinion n’aura pas le temps de se passionner pour les arts. Qu’importe ? La libe
u duquel on peut fort bien se passer. M. de Villemain ferait 10 pages de ceci, et ensuite 2 articles pour pousser ces 10 p
our Romain Colomb. (Page 69). Quand j’allais chez les gens à argent de France et d’Angleterre, qui ne savent trop ce que
lomb. (Page 69). Quand j’allais chez les gens à argent de France et d’ Angleterre, qui ne savent trop ce que c’est que mo
ui ne savent trop ce que c’est que mon nom les Bentivoglio, seigneurs de Bologne au quinzième siècle, si je mettais à ma c
e Bologne au quinzième siècle, si je mettais à ma cravate mon diamant de 500 francs, je me voyais sensiblement plus estimé
rs. — Je sors du Joconde de Vestris III : C’est le petit-fils du dieu de la danse. C’est une grande etc. Ceci est-il ennuy
lques modifications, parmi celles citées ici, ont paru dans l’édition de 1854, mais, comme je l’ai déjà dit, elles sont pe
1854, mais, comme je l’ai déjà dit, elles sont peu nombreuses. Enfin, d’ un très grand intérêt sont aussi deux notes autogr
grand intérêt sont aussi deux notes autographes, dont l’une, à la fin de la Table des anecdotes, des faits, etc., existant
de la Table des anecdotes, des faits, etc., existante dans l’édition de 1826, et fut supprimée ensuite, nous rappelle les
est ainsi conçue : Fragments refusés par l’imprimerie           Vie de Pie VI               de Pie VII               de
gments refusés par l’imprimerie           Vie de Pie VI                de Pie VII               de Léon XII Le mariage au N
imerie           Vie de Pie VI               de Pie VII                de Léon XII Le mariage au Nord et au Midi Marionnett
o La Princesse Santavalle. L’autre note, écrite à la page intérieure de la couverture, indique d’autres changements plus
er les Articles danse à Naples et prendre 30 pages à la fin du volume de la première édition. L’Assassinat de l’Espagnole,
ndre 30 pages à la fin du volume de la première édition. L’Assassinat de l’Espagnole, par le Mendiant, son amant puni parc
, son amant puni parce que la victime appartenait à l’Espagne, colère de l’Ambassadeur borgne. Placer cela dans la 4 e  
tion s’il y en a. Pour délasser du cliquetis, placer 10 descriptions d’ une page ou d’une demie page.                     
a. Pour délasser du cliquetis, placer 10 descriptions d’une page ou d’ une demie page.                                   
mars 1827. Il nous semble donc indiscutable qu’une cinquième édition de Rome, Naples et Florence doit contenir toutes les
nce doit contenir toutes les indications renfermées dans l’exemplaire de 1826, dont les travaux de M. Paolo Costa ont enri
es indications renfermées dans l’exemplaire de 1826, dont les travaux de M. Paolo Costa ont enrichi les études stendhalien
ourquoi cela s’appelle Miettes ? Est-ce que ce sont les menus détails de la vie honnête qui retiennent l’héroïne sur le se
nus détails de la vie honnête qui retiennent l’héroïne sur le sentier de l’amour défendu et dont le souvenir trop tenace l
ans tous les cas, le mot miettes ne rend pas très exactement ce genre d’ état d’âme. Le type de cette jeune femme, pas très
ot miettes ne rend pas très exactement ce genre d’état d’âme. Le type de cette jeune femme, pas très jeune, pas très belle
e type de cette jeune femme, pas très jeune, pas très belle, qui rêve d’ une extase infinie et ne sait pas s’y résoudre (ca
ultère) est d’ailleurs bien étudié. L’étude valait peut-être la peine d’ un meilleur titre. Tome LXII, numéro 219, 1er
is qu’à Rome des archéologues discutent sur l’authenticité du tombeau de Saint-Pierre, but suprême des séculaires pèlerina
nt-Pierre, but suprême des séculaires pèlerinages catholiques, un cri d’ alarme, poussé par un professeur de Faculté, troub
es pèlerinages catholiques, un cri d’alarme, poussé par un professeur de Faculté, trouble le calme des études franciscaine
franciscaines, renouvelées par M. Paul Sabatier et par les fondateurs de la florissante « Société internationale d’Études
tier et par les fondateurs de la florissante « Société internationale d’ Études franciscaines ». Dans sa récente brochure s
r Saint François d’Assise et sa légende, M. Nino Tamassia, professeur d’ Histoire du droit et de droit ecclésiastique à la
se et sa légende, M. Nino Tamassia, professeur d’Histoire du droit et de droit ecclésiastique à la Faculté de Padoue, atta
rofesseur d’Histoire du droit et de droit ecclésiastique à la Faculté de Padoue, attaque directement Thomas de Celano, pou
as de Celano, pour démontrer avec une forte documentation que l’œuvre de ce biographe lointain, et surtout le Memoriale in
de ce biographe lointain, et surtout le Memoriale in desiderio animæ de gestis et verbis sanctissimi patris nostri Franci
lle la « seconde vie » écrite par lui « est peut-être le chef-d’œuvre de la tromperie monastique au xiiie  siècle, enracin
iiie  siècle, enracinée, comme un lierre tenace, sur la petite plante d’ Assise ! » On sait que les deux parties de la biog
enace, sur la petite plante d’Assise ! » On sait que les deux parties de la biographie de saint François écrite par Celano
ite plante d’Assise ! » On sait que les deux parties de la biographie de saint François écrite par Celano, l’une en 1228-2
aphie de saint François écrite par Celano, l’une en 1228-29 par ordre de Grégoire IX, l’autre en 1246-1247, par ordre du M
d’Assise. L’orientation des études franciscaines devrait donc changer d’ une façon absolue si la biographie originaire du g
end. Cependant il faut se rappeler que M. Paul Sabatier lui-même, âme de celle qui devient désormais l’avant-dernière écol
école franciscaine, avait fait quelques réserves sur l’œuvre du moine de Celano ; mais ses réserves ne portaient que sur q
e de Celano ; mais ses réserves ne portaient que sur quelques détails d’ exposition, et non sur le fond même de sa biograph
taient que sur quelques détails d’exposition, et non sur le fond même de sa biographie. Tandis que la nouvelle école nie l
qui d’ailleurs est assez facile, disant, avec le professeur Bertoni, de la Faculté de Fribourg, que Celano « les avait dé
s est assez facile, disant, avec le professeur Bertoni, de la Faculté de Fribourg, que Celano « les avait dérivés des nomb
ts de vue. On nous rappelle les rapports plutôt tendus que la famille de Celano avait eus avec les Papes, et que le moine
oine Thomas aurait voulu arranger définitivement en composant une vie de saint François sur commande, jubente dimono et gl
nt franciscain naissant en faisant présenter François comme le modèle de l’orthodoxie et de l’obéissance ecclésiastique. M
sant en faisant présenter François comme le modèle de l’orthodoxie et de l’obéissance ecclésiastique. M. Nino Tamassia ne
e ecclésiastique. M. Nino Tamassia ne s’arrête pas à cette accusation de mauvaise foi. Il entre dans les détails même de l
as à cette accusation de mauvaise foi. Il entre dans les détails même de l’œuvre de Celano, qu’à l’aide d’une puissante, i
accusation de mauvaise foi. Il entre dans les détails même de l’œuvre de Celano, qu’à l’aide d’une puissante, indiscutable
foi. Il entre dans les détails même de l’œuvre de Celano, qu’à l’aide d’ une puissante, indiscutable documentation, il mont
d’une puissante, indiscutable documentation, il montre sous l’aspect d’ un fantastique plagiat de tout ce qui avait été éc
table documentation, il montre sous l’aspect d’un fantastique plagiat de tout ce qui avait été écrit sur les Saints du Moy
été écrit sur les Saints du Moyen-Âge, époque si fertile en ce genre de héros. Outre les Évangiles, Césaire de Heisterbac
Sévère, ont été mis à contribution par le moine, qui se serait servi de leurs éléments littéraires et thaumaturgiques pou
et thaumaturgiques pour composer son saint François selon les besoins de l’Église. Je ne sais si nos grands évocateurs de
is selon les besoins de l’Église. Je ne sais si nos grands évocateurs de ces âges lointains, tels que M. Paul Sabatier et
ont s’émouvoir outre mesure devant les révélations fort intéressantes de M. Nino Tamassia. Mgr Michèle Faloci-Pulignani, q
le Faloci-Pulignani, qui fut un des premiers adhérents à la fondation de la Société en 1902, a publié un article, où, en t
té en 1902, a publié un article, où, en termes indignés, quoique avec de nombreuses défaillances causées par son argumenta
ccusations qui s’efforcent à détruire la source principale des études d’ un des plus importants phénomènes du moyen-âge hér
mènes du moyen-âge hérétique et réformateur. Il rappelle le cri du P.  d’ Alençon : « Saint François a-t-il existé ? » Mais,
ès l’énorme documentation sur laquelle M. Paul Sabatier a bâti sa Vie de saint François, et qu’il a puisée autant dans les
es que dans les documents diplomatiques et chez tous les chroniqueurs de l’Ordre et étrangers à l’Ordre ; après l’évocatio
après l’évocation historique qui est en même temps un très beau poème de M. Émile Gebhart ; après les travaux de reconstru
même temps un très beau poème de M. Émile Gebhart ; après les travaux de reconstruction de tant d’esprits passionnés et sa
beau poème de M. Émile Gebhart ; après les travaux de reconstruction de tant d’esprits passionnés et savants ; après la m
ème de M. Émile Gebhart ; après les travaux de reconstruction de tant d’ esprits passionnés et savants ; après la magistral
n de tant d’esprits passionnés et savants ; après la magistrale étude de M. Regolo Casali sur la Généalogie de saint Franç
nts ; après la magistrale étude de M. Regolo Casali sur la Généalogie de saint François, et tant d’autres innombrables con
ibutions apportées à la Société d’Études franciscaines, la biographie de Celano disparaît. Toute discussion sur son authen
elano disparaît. Toute discussion sur son authenticité est sans doute d’ un intérêt historique très réel, mais ne pourra pl
es qui ont suivi l’avènement du « Soleil » du Moyen-Âge, selon le mot de Dante. Le poète Rawusley a donné une définition t
plement un homme, un simple moine hérétique qui eut un certain talent d’ organisation ? Demeurera-t-il au contraire dans la
stoire, qu’est-ce que le Document, devant la tradition et l’évocation d’ un Héros, qui résume et représente admirablement t
i résume et représente admirablement toute une époque, toute la force de révolte et de renouveau, toute la volonté de dest
présente admirablement toute une époque, toute la force de révolte et de renouveau, toute la volonté de destruction, pour
e époque, toute la force de révolte et de renouveau, toute la volonté de destruction, pour une reconstruction, d’un renonc
renouveau, toute la volonté de destruction, pour une reconstruction, d’ un renoncement, pour une création, de notre divine
uction, pour une reconstruction, d’un renoncement, pour une création, de notre divine aurore méditerranéenne : le Moyen-Âg
tible, car il fut le Précurseur-Poète, et la vie des Poètes est faite de rêves, et les rêves n’ont rien à craindre du scal
tes est faite de rêves, et les rêves n’ont rien à craindre du scalpel de l’anatomie historique. Thomas de Celano a peut-êt
mie historique. Thomas de Celano a peut-être menti. Mais la substance de son mensonge s’est purifiée dans la ferveur de no
nti. Mais la substance de son mensonge s’est purifiée dans la ferveur de notre évocation contemporaine. Nous avons fait de
iée dans la ferveur de notre évocation contemporaine. Nous avons fait de saint François un héros, tel que l’Église même et
l’Église même et Celano ne surent le concevoir. Nous nous rapprochons de Dante qui l’appela « Soleil ». Le mensonge de Cel
. Nous nous rapprochons de Dante qui l’appela « Soleil ». Le mensonge de Celano était même nécessaire, car grâce à lui nou
même nécessaire, car grâce à lui nous avons pu recomposer une figure de saint François capable de nous faire comprendre u
e à lui nous avons pu recomposer une figure de saint François capable de nous faire comprendre un des plus beaux chants de
nt François capable de nous faire comprendre un des plus beaux chants de toute la Divine Comédie, c’est-à-dire de l’Évangi
dre un des plus beaux chants de toute la Divine Comédie, c’est-à-dire de l’Évangile moral de la race méditerranéenne. En r
x chants de toute la Divine Comédie, c’est-à-dire de l’Évangile moral de la race méditerranéenne. En résumant dans sa Biog
renait cette suprême nécessité qui pousse un biographe vraiment digne de sa tâche à réunir tous les matériaux les plus cho
aux les plus choisis, afin de réaliser en perfection la figure idéale de la personne qu’il doit éterniser. En composant la
igure idéale de la personne qu’il doit éterniser. En composant la vie de saint François sur les anecdotes de la vie des au
it éterniser. En composant la vie de saint François sur les anecdotes de la vie des autres héros de l’Église, il nous témo
la vie de saint François sur les anecdotes de la vie des autres héros de l’Église, il nous témoigne que l’Assisiate était
e l’Église, il nous témoigne que l’Assisiate était vraiment le résumé de tout l’héroïsme mystique de son temps, qu’il étai
que l’Assisiate était vraiment le résumé de tout l’héroïsme mystique de son temps, qu’il était, ainsi que nous l’avons vo
que nous l’avons voulu, un representative man. L’intéressant travail de M. Nino Tamassia nous permet donc de connaître qu
ative man. L’intéressant travail de M. Nino Tamassia nous permet donc de connaître quelques-unes des âmes, dont la figure
des hagiographes, des héros beaucoup plus modernes occupent l’esprit d’ une sorte particulière de savants à la fois utiles
ros beaucoup plus modernes occupent l’esprit d’une sorte particulière de savants à la fois utiles et pétulants, qui pousse
ui s’appellent anthropologues. M. Scipio Sighele, un des plus féconds de l’espèce, étudie pêle-mêle, dans un volume, les p
’espèce, étudie pêle-mêle, dans un volume, les personnages principaux de l’œuvre de M. d’Annunzio, d’Eugène Sue, d’Émile Z
udie pêle-mêle, dans un volume, les personnages principaux de l’œuvre de M. d’Annunzio, d’Eugène Sue, d’Émile Zola et clôt
ns un volume, les personnages principaux de l’œuvre de M. d’Annunzio, d’ Eugène Sue, d’Émile Zola et clôt son ouvrage avec
les personnages principaux de l’œuvre de M. d’Annunzio, d’Eugène Sue, d’ Émile Zola et clôt son ouvrage avec des aperçus ap
ion littéraire et sur la littérature des procès. Suit une statistique d’ un intérêt vague « sur la durée des instructions d
M. Scipio Sighele emploie naturellement le mot tragique dans le sens de pathétique ou tout au plus de dramatique, le titr
urellement le mot tragique dans le sens de pathétique ou tout au plus de dramatique, le titre nous semble assez heureux, c
téraires dont la vie peut être facilement généralisée à des phalanges d’ esprits modernes, aux prises avec les mêmes impéra
es phalanges d’esprits modernes, aux prises avec les mêmes impératifs de l’heure qu’ils subirent. M. Sighele remarque sans
io : Giovanni Espiscopo et Tullio Hermi, dérivent par trop clairement de Dostojewski et de Tolstoï. Mais il en entreprend
scopo et Tullio Hermi, dérivent par trop clairement de Dostojewski et de Tolstoï. Mais il en entreprend l’examen au point
t de vue mental, et il conclut à l’exactitude méticuleuse et parfaite de leur maladie mentale, ainsi que de celle de leur
exactitude méticuleuse et parfaite de leur maladie mentale, ainsi que de celle de leur sœur d’annunzienne, Isabella, du So
e méticuleuse et parfaite de leur maladie mentale, ainsi que de celle de leur sœur d’annunzienne, Isabella, du Songe d’une
et parfaite de leur maladie mentale, ainsi que de celle de leur sœur d’ annunzienne, Isabella, du Songe d’une matinée de p
le, ainsi que de celle de leur sœur d’annunzienne, Isabella, du Songe d’ une matinée de printemps. Toute l’œuvre de M. d’An
de celle de leur sœur d’annunzienne, Isabella, du Songe d’une matinée de printemps. Toute l’œuvre de M. d’Annunzio passe d
nzienne, Isabella, du Songe d’une matinée de printemps. Toute l’œuvre de M. d’Annunzio passe dans le laboratoire du discip
Toute l’œuvre de M. d’Annunzio passe dans le laboratoire du disciple de Lombroso et de Max Nordau. Ici et là, M. Sighele
de M. d’Annunzio passe dans le laboratoire du disciple de Lombroso et de Max Nordau. Ici et là, M. Sighele se rallie aux o
Enrico Ferri dans son ouvrage les Délinquants dans l’Art, ou à celles d’ un anthropologue mort il y a quelques années, M. E
il y a quelques années, M. Ezio Sciamanna. Le type du « Chourineur » d’ Eugène Sue, les Rougon-Macquart, posent devant l’o
et par là dans quelques phrases heureuses, qui soulignant des traits de la science précise et de l’expérience d’hospice,
phrases heureuses, qui soulignant des traits de la science précise et de l’expérience d’hospice, leur silhouette littérair
s, qui soulignant des traits de la science précise et de l’expérience d’ hospice, leur silhouette littéraire, montrent dans
uette littéraire, montrent dans une lumière nouvelle quelques secrets de leur intéressante psyché. Mais si la science et l
crets de leur intéressante psyché. Mais si la science et l’expérience de M. Scipio Sighele peuvent être dignes de respect,
i la science et l’expérience de M. Scipio Sighele peuvent être dignes de respect, il faut pourtant remarquer que sur toute
dignes de respect, il faut pourtant remarquer que sur toute son œuvre de reconstruction médicale il y a un discrédit inélu
rédit inéluctable jeté, dès les premières pages, par le manque absolu de sens philosophique chez l’auteur. Si M. Scipio Si
nnée et populaire, donc elle n’en est pas une. Que devons-nous penser d’ un livre qui nous annonce des apophtegmes ainsi co
n livre qui nous annonce des apophtegmes ainsi conçus : Les artistes d’ un temps, par un don heureux de la nature, avaient
ophtegmes ainsi conçus : Les artistes d’un temps, par un don heureux de la nature, avaient l’intuition des manifestations
r un don heureux de la nature, avaient l’intuition des manifestations de n’importe quelle maladie de l’esprit qu’ils voula
e, avaient l’intuition des manifestations de n’importe quelle maladie de l’esprit qu’ils voulaient représenter ; les artis
uelle maladie de l’esprit qu’ils voulaient représenter ; les artistes d’ aujourd’hui n’ont pas besoin d’intuition : ils sav
s voulaient représenter ; les artistes d’aujourd’hui n’ont pas besoin d’ intuition : ils savent. Shakespeare écrivait lorsq
iatrie et l’anthropologie criminelle n’étaient pas encore nées. Zola, de son aveu même, a lu les œuvres de Lombroso, et au
le n’étaient pas encore nées. Zola, de son aveu même, a lu les œuvres de Lombroso, et aucun des vrais et grands romanciers
a lu les œuvres de Lombroso, et aucun des vrais et grands romanciers de nos jours ne peut ignorer les conquêtes faites da
mes, il paraît que ce que les artistes tiraient autrefois directement de la nature, de leur observation, de l’acuité de le
que ce que les artistes tiraient autrefois directement de la nature, de leur observation, de l’acuité de leurs sensations
tes tiraient autrefois directement de la nature, de leur observation, de l’acuité de leurs sensations catégoriques, aujour
autrefois directement de la nature, de leur observation, de l’acuité de leurs sensations catégoriques, aujourd’hui n’impo
tégoriques, aujourd’hui n’importe qui peut le trouver dans les livres de science, et peut faire de l’art scientifique, ce
importe qui peut le trouver dans les livres de science, et peut faire de l’art scientifique, ce qui veut dire : voir et re
s » pareilles, il n’est pas étonnant que M. Sighele appelle les idées de Nietzsche : « idées, parfois géniales, mais plus
parfois géniales, mais plus souvent folles (en italien, avec un terme de mépris : pazzesche) d’un malheureux philosophe mo
plus souvent folles (en italien, avec un terme de mépris : pazzesche) d’ un malheureux philosophe moderne ». La théorie du
’hui les œuvres. Il n’oubliera point aussi, je pense, le type moderne de l’homme de science, le fils d’Ahriman, diraient l
vres. Il n’oubliera point aussi, je pense, le type moderne de l’homme de science, le fils d’Ahriman, diraient les Perses,
point aussi, je pense, le type moderne de l’homme de science, le fils d’ Ahriman, diraient les Perses, pour lequel la relig
our lequel la religion, l’art, la philosophie, ne sont que des bulles d’ air dans ses alambics aux formes de sexes cadavéri
hilosophie, ne sont que des bulles d’air dans ses alambics aux formes de sexes cadavériques. Roberto Bracco : La piccol
a piccola fonte. Remo Sandron, Palerme Cependant je serais curieux de connaître l’appréciation de M. Sighele sur une pi
n, Palerme Cependant je serais curieux de connaître l’appréciation de M. Sighele sur une pièce de M. Roberto Bracco : L
erais curieux de connaître l’appréciation de M. Sighele sur une pièce de M. Roberto Bracco : La Piccola fonte (la Petite s
t parfaitement rendus. Le mari est l’intellectuel misérable, dépourvu de talent, qui croit à sa divinité et qui veut domin
de talent, qui croit à sa divinité et qui veut dominer tous les êtres de son entourage, évidemment nés pour servir son gén
lle est la petite nature qui ne demande qu’à s’effacer pour la gloire de l’homme auquel elle a voué sa vie. Le troisième p
uquel elle a voué sa vie. Le troisième personnage est le grand anneau de conjonction entre les deux ; il est le sceptique,
que le maître, son parent, a accueilli dans sa maison pour le sauver de la misère. Le grand homme sent que pour créer il
e sauver de la misère. Le grand homme sent que pour créer il a besoin d’ un amour autre que celui de sa femme. Il aime une
rand homme sent que pour créer il a besoin d’un amour autre que celui de sa femme. Il aime une aventurière ; il en est dég
r sa suprême impuissance. Sa femme, consciente des besoins supérieurs de son mari qu’elle ne peut pas satisfaire, fait le
érieurs de son mari qu’elle ne peut pas satisfaire, fait le sacrifice de sa personne ; elle s’en va, mais pour revenir que
tte étrange folie qui devient fortement invraisemblable selon l’école de M. Sighele, n’est pas non plus artistiquement bel
ent belle, car elle montre trop la ficelle et gâte le pathétique même de la pièce. On ne peut pas croire à la folie subite
pathétique même de la pièce. On ne peut pas croire à la folie subite d’ un être habitué à certains coups, qui médite et ac
d’un être habitué à certains coups, qui médite et accomplit son acte de renoncement en toute conscience. Seul un grand co
un grand coup inattendu et formidable, aurait pu bouleverser l’esprit d’ une créature assez saine et le pousser jusqu’à cet
er l’esprit d’une créature assez saine et le pousser jusqu’à cet état de rupture avec tous les rapports communs des hommes
èce, si elle ne nous révélait pas une ressource quelque peu enfantine de l’auteur, et ne nous gâtait ainsi toute émotion.
ependant il y a là des scènes fortes et sûres. Et la vanité arrogante de l’intellectuel riche et impuissant est trop une «
rogante de l’intellectuel riche et impuissant est trop une « vérité » de tous les pays, pour que nous ne reconnaissions pa
féconds, M. Giuseppe Lipparini, publie dans un fort volume une série d’ études critiques de grand intérêt. Ce livre, Cerca
pe Lipparini, publie dans un fort volume une série d’études critiques de grand intérêt. Ce livre, Cercando la Grazia, est
s de grand intérêt. Ce livre, Cercando la Grazia, est comme un résumé de quelques tendances critiques de la jeunesse itali
rcando la Grazia, est comme un résumé de quelques tendances critiques de la jeunesse italienne lettrée, consciente de la n
ques tendances critiques de la jeunesse italienne lettrée, consciente de la noblesse de tout effort. À côté de sa producti
critiques de la jeunesse italienne lettrée, consciente de la noblesse de tout effort. À côté de sa production originale tr
de sa production originale très copieuse, M. Giuseppe Lipparini, dans de nombreuses feuilles et revues, poursuit depuis de
critique des livres et des événements littéraires du jour. Le premier de ses Discours littéraires, sur les Conteurs floren
intéressante est la IVe partie où l’auteur a réuni devant sa critique de trop nombreux ouvrages, pour que l’analyse ne sou
itique de trop nombreux ouvrages, pour que l’analyse ne souffre point d’ être par trop rapide. Mais là où M. Lipparini s’ét
ontre tout entier son esprit, qui est sans doute un des plus cultivés de la jeune littérature italienne. Memento Dan
ne. Memento Dans une des très belles et très riches collections de l’Istituto Italiano d’Arti Grafiche (Bergame) par
tions de l’Istituto Italiano d’Arti Grafiche (Bergame) paraît l’étude de Mme Elena Rossetti-Angeli sur son grand-oncle Dan
oncle Dante-Gabriel Rossetti. Le volume, par l’abondance et la beauté de ses illustrations, peut être considéré comme le p
ia. Ode. La Patria (18 juin). Rome. Ce poème puissant du jeune auteur de Alma Mater a été particulièrement signalé par la
ent signalé par la critique la plus avertie. Échos. « Le Saint », de Fogazzaro, et « The Master Christian », de Mme Ma
. Échos. « Le Saint », de Fogazzaro, et « The Master Christian », de Mme Maria Corelli Mercure. Tome LXII, numéro 2
LXII, numéro 219, 1er août 1906, p. 475-480 [478-479]. « Le Saint », de Fogazzaro, et « The Master Christian », de Mme Ma
 [478-479]. « Le Saint », de Fogazzaro, et « The Master Christian », de Mme Maria Corelli, présenteraient de curieuses an
ro, et « The Master Christian », de Mme Maria Corelli, présenteraient de curieuses analogies. Tandis que les discussions l
que les discussions les plus diverses continuent sur le dernier roman de l’heureux auteur italien, il se publie à Florence
Questione Fogazzaro », qui dénonce le Saint comme un plagiat en règle de The Master Christian, paru à Londres, chez Methue
I. Histoire, Vie privée ; II. Vie publique ; collection des « Villes d’ art célèbres », H. Laurens, 2 vol., 8 fr. C’est
ventionnel que l’on peut placer Pompéï dans une collection des Villes d’ art célèbres, car si l’endroit est précieux pour l
s depuis bientôt deux siècles et très avancées aujourd’hui ont permis de reconstituer les aspects divers aussi bien que l’
permis de reconstituer les aspects divers aussi bien que l’existence d’ une ville provinciale à l’époque romaine, il faut
oque romaine, il faut également reconnaître qu’au point de vue strict de l’art une visite à Pompéï ne peut donner qu’une i
ne impression très relative. Renversée dès l’an 63 par un tremblement de terre précurseur de sa destruction définitive ; e
elative. Renversée dès l’an 63 par un tremblement de terre précurseur de sa destruction définitive ; enfouie en 79 en même
en 79 en même temps que Stabies et Herculanum sous l’amas effroyable de cendres vomies par le Vésuve et dont le poids fit
ies par le Vésuve et dont le poids fit écrouler la plus grande partie de ses édifices religieux et de ses constructions ci
poids fit écrouler la plus grande partie de ses édifices religieux et de ses constructions civiles, où il ne reste debout
de ses constructions civiles, où il ne reste debout que des tronçons de murs et quelques colonnes, la ville antique étend
qu’il nous a si heureusement gardée, a été presque partout dépouillée de ses marbres et de sa statuaire, de ses mille obje
ureusement gardée, a été presque partout dépouillée de ses marbres et de sa statuaire, de ses mille objets d’art et d’usag
, a été presque partout dépouillée de ses marbres et de sa statuaire, de ses mille objets d’art et d’usage, d’abord par se
out dépouillée de ses marbres et de sa statuaire, de ses mille objets d’ art et d’usage, d’abord par ses habitants qui revi
illée de ses marbres et de sa statuaire, de ses mille objets d’art et d’ usage, d’abord par ses habitants qui revinrent apr
te au cours des travaux modernes qui enrichirent les musées et nombre de collections particulières. C’est surtout au musée
musées et nombre de collections particulières. C’est surtout au musée de Naples, en effet, qu’il faut étudier les objets a
musée de Naples, en effet, qu’il faut étudier les objets artistiques de Pompéï, bijoux et ustensiles, terres cuites, marb
u Louvre nous possédons grâce à M. de Rothschild l’inestimable trésor de Boscoréale dont les pièces d’argenterie d’un goût
à M. de Rothschild l’inestimable trésor de Boscoréale dont les pièces d’ argenterie d’un goût si sûr constituent un des joy
child l’inestimable trésor de Boscoréale dont les pièces d’argenterie d’ un goût si sûr constituent un des joyaux de notre
nt les pièces d’argenterie d’un goût si sûr constituent un des joyaux de notre musée national. En fait Pompéï dégagée de s
tituent un des joyaux de notre musée national. En fait Pompéï dégagée de son linceul de cendres n’est pas même une ruine ;
joyaux de notre musée national. En fait Pompéï dégagée de son linceul de cendres n’est pas même une ruine ; c’est un immen
linceul de cendres n’est pas même une ruine ; c’est un immense champ de décombres ; les temples, la basilique, le forum s
, la basilique, le forum sont des espaces vides, des terrains jonchés de débris, d’où émergent des fragments de colonnades
que, le forum sont des espaces vides, des terrains jonchés de débris, d’ où émergent des fragments de colonnades ; ici et l
es vides, des terrains jonchés de débris, d’où émergent des fragments de colonnades ; ici et là, on rencontre une porte, u
fragments de colonnades ; ici et là, on rencontre une porte, un coin de rempart, un arc de triomphe, une fontaine, les pi
nades ; ici et là, on rencontre une porte, un coin de rempart, un arc de triomphe, une fontaine, les pierres d’attente d’u
te, un coin de rempart, un arc de triomphe, une fontaine, les pierres d’ attente d’un monument en reconstruction lorsque su
n de rempart, un arc de triomphe, une fontaine, les pierres d’attente d’ un monument en reconstruction lorsque survint la c
nument en reconstruction lorsque survint la catastrophe ; aux thermes de la rue de Stabies et à ceux du Forum subsistent d
dont la décoration est intacte ; la voie des tombeaux, hors la porte d’ Herculanum, offre plusieurs édifices funéraires en
édifices funéraires en bon état. Mais surtout, ce qui fait l’intérêt d’ une ville comme Pompéï, c’est que les travaux de d
ce qui fait l’intérêt d’une ville comme Pompéï, c’est que les travaux de déblaiement, conduits avec sollicitude, ont permi
que les travaux de déblaiement, conduits avec sollicitude, ont permis de remettre au jour des quartiers, des rues entières
des quartiers, des rues entières, des maisons parfois avec une partie de l’ameublement, et où il est possible d’étudier le
isons parfois avec une partie de l’ameublement, et où il est possible d’ étudier les dispositions anciennes, où l’on retrou
abitudes, les professions, les incidents quotidiens, l’existence même d’ une population disparue depuis vingt siècles. Voic
ême d’une population disparue depuis vingt siècles. Voici des maisons de patriciens encore revêtues de peintures et de mos
depuis vingt siècles. Voici des maisons de patriciens encore revêtues de peintures et de mosaïques ; des cabarets, des bou
cles. Voici des maisons de patriciens encore revêtues de peintures et de mosaïques ; des cabarets, des boutiques ; la boul
ïques ; des cabarets, des boutiques ; la boulangerie avec ses moulins de pierre et le four où, dans l’affolement de la fui
ulangerie avec ses moulins de pierre et le four où, dans l’affolement de la fuite, on a laissé le pain, trop cuit, carboni
sées par les roues des chars ; sur les murailles des affiches peintes de jeux et de spectacles, les boniments des élection
s roues des chars ; sur les murailles des affiches peintes de jeux et de spectacles, les boniments des élections, des récl
jeux et de spectacles, les boniments des élections, des réclamations d’ objets perdus, des inscriptions satiriques. La col
ents sur la muraille équivalent à l’objurgation bien connue : Défense de déposer… Près d’une peinture représentant un homm
lle équivalent à l’objurgation bien connue : Défense de déposer… Près d’ une peinture représentant un homme accroupi, on pe
, cacator ! Ailleurs, un mécontent s’écrie : Puisses-tu être victime de tes fraudes, cabaretier, tu nous vends de l’eau e
 : Puisses-tu être victime de tes fraudes, cabaretier, tu nous vends de l’eau et c’est toi qui bois ton vin. Puis c’est
, puisses-tu, où que tu sois, éternuer heureusement ! — l’exclamation d’ un amoureux éconduit : Séréna en a assez d’Isidor
usement ! — l’exclamation d’un amoureux éconduit : Séréna en a assez d’ Isidore ! — ou la déclaration sans vergogne d’un f
it : Séréna en a assez d’Isidore ! — ou la déclaration sans vergogne d’ un famélique : Celui chez qui je ne dîne pas est
m romain ont été si appréciés, consacre deux volumes à la description de Pompéï ; il les a mis au courant des dernières re
ant des dernières recherches et, malgré le caractère forcément ingrat de certains détails archéologiques, en a fait un ouv
niaise vulgarisation. À propos du nombre des victimes dans l’éruption de l’an 79, il faut, du reste, rectifier une opinion
squ’ici très répandue. Les habitants, a-t-on dit, avaient eu le temps de s’éloigner et les corps de ceux dont le moulage f
habitants, a-t-on dit, avaient eu le temps de s’éloigner et les corps de ceux dont le moulage fut pris par les cendres éta
xiés dans les rues, les caves, les réduits où ils avaient cru prudent de chercher un refuge. Dans la seule villa de Diomèd
refuge. Dans la seule villa de Diomède étaient restées une vingtaine de personnes. Une moitié à peu près de Pompéï est ex
ède étaient restées une vingtaine de personnes. Une moitié à peu près de Pompéï est explorée actuellement et l’on calcule
ation même approximative, mais chaque fois que l’on fait des fouilles de ce côté, on exhume des squelettes. — M. l’abbé Th
ains et « c’est bien à tort que l’on a voulu voir dans le tremblement de terre qui livre à nos recherches une ville du pre
ement de terre qui livre à nos recherches une ville du premier siècle de notre ère, un événement favorable pour les études
notre ère, un événement favorable pour les études archéologiques ». —  De telles considérations évidemment ont leur prix et
tant de siècles, étant devenu bien inutile. René Pinon : L’Empire de la Méditerranée, Perrin, 5 fr. À la librairie
. À la librairie Perrin, il faut mentionner le livre consciencieux d’ information et de discussion consacré par René Pin
ie Perrin, il faut mentionner le livre consciencieux d’information et de discussion consacré par René Pinon à l’Empire de
eux d’information et de discussion consacré par René Pinon à l’Empire de la Méditerranée, recueil d’articles parus dans la
ussion consacré par René Pinon à l’Empire de la Méditerranée, recueil d’ articles parus dans la Revue des Deux-Mondes et mi
introduction où l’auteur a parfaitement indiqué les efforts continus de l’Angleterre pour établir un antagonisme entre l’
et le caractère intéressé, sinon toujours heureux, des démonstrations de la maison de Savoie, a été écrite à propos de la
re intéressé, sinon toujours heureux, des démonstrations de la maison de Savoie, a été écrite à propos de la récente enten
rticles. Il ne pouvait prévoir l’intervention allemande et la duperie d’ Algésiras, mais il a signalé nombre de faits que l
vention allemande et la duperie d’Algésiras, mais il a signalé nombre de faits que la marche des événements depuis a plein
ts depuis a pleinement mis en lumière et son livre demeure un travail de clairvoyance et de sain jugement. Des chapitres é
ent mis en lumière et son livre demeure un travail de clairvoyance et de sain jugement. Des chapitres étendus et bien docu
entés concernant les visées italiennes à Tripoli, la création du port de Bizerte en Tunisie, l’occupation anglaise à Gibra
mer l’histoire des empiètements et rivalités des puissances maritimes d’ Europe pour la possession des routes et rivages mé
Tome LXIII, numéro 223, 1er octobre 1906, p. 446-449 [449] Au cours d’ une enquête sur les littératures étrangères, dans
angères, dans le Siècle, M. Gustave Kahn, après avoir cité une lettre de M. Marinetti qui n’est qu’une énumération lyrique
cité une lettre de M. Marinetti qui n’est qu’une énumération lyrique de littérateurs italiens, écrit quelques lignes just
s justes sur G. Verga, le romancier vériste, éclipsé par la notoriété de M. d’Annunzio : Certes, l’Enfant de volupté, le
ériste, éclipsé par la notoriété de M. d’Annunzio : Certes, l’Enfant de volupté, le Feu apparaissent comme les réalisatio
fant de volupté, le Feu apparaissent comme les réalisations des rêves d’ un fort beau cerveau, très moderne, très informé,
beau cerveau, très moderne, très informé, et parallèlement au courant d’ art français social, il faut compter que d’Annunzi
t parallèlement au courant d’art français social, il faut compter que d’ Annunzio par des poèmes tout modernes, comme son O
parallèlement au courant d’art français social, il faut compter que d’ Annunzio par des poèmes tout modernes, comme son Ode à Gar
it pu la frayer chez nous, une voie féconde. Verga apparaît toutefois d’ un intérêt au moins aussi considérable. Il est un
oins aussi considérable. Il est un des pères du roman local, du roman de terroir ; mais certainement, plus que personne, i
man de terroir ; mais certainement, plus que personne, il y a apporté de l’humanité générale. Il a ouvert ce chemin où se
é générale. Il a ouvert ce chemin où se sont pressés en Italie nombre d’ écrivains et où Mme Grazia Deledda, la romancière
en Italie nombre d’écrivains et où Mme Grazia Deledda, la romancière de cette île inconnue jusqu’ici, la Sardaigne, incon
e en son œuvre, une Sicile bien loin des pâles récits cosmopolites où de jeunes pâtres à la Théocrite voisinent avec des A
à la Théocrite voisinent avec des Anglais snobs. Mais par un prestige de son talent, tout ce qui est détail pittoresque, t
tige de son talent, tout ce qui est détail pittoresque, transcription de décors, se trouve rejeté dans les coins de phrase
pittoresque, transcription de décors, se trouve rejeté dans les coins de phrase ou de pages. Il ne développe pas le décor,
transcription de décors, se trouve rejeté dans les coins de phrase ou de pages. Il ne développe pas le décor, mais les que
ne développe pas le décor, mais les quelques phrases où il a coutume de l’indiquer sont si complètes que son œuvre en est
son style des reproches peut-être justes. Mais la belle construction de l’œuvre et sa science de l’homme en font un tel é
peut-être justes. Mais la belle construction de l’œuvre et sa science de l’homme en font un tel écrivain que, dans cette e
ous faisons parmi les littératures, nous pouvons peut-être en trouver d’ aussi grands, mais pas de plus grands ; et, par lu
e plus grands ; et, par lui, Catane, sa patrie, est une des capitales de l’Europe littéraire. Que pensera-t-on en Italie
une des capitales de l’Europe littéraire. Que pensera-t-on en Italie de ce jugement ? Art ancien Tristan Leclère [Tr
er octobre 1906, p. 453-457. Marcel Raymond : Verrocchio (Librairie de l’art ancien et moderne) Le livre de M. Marcel
ymond : Verrocchio (Librairie de l’art ancien et moderne) Le livre de M. Marcel Raymond sur Verrocchio est le type parf
M. Marcel Raymond sur Verrocchio est le type parfait des monographies d’ artistes. L’auteur étudie d’abord magistralement l
ies d’artistes. L’auteur étudie d’abord magistralement les caractères de l’art florentin du xve  siècle, passe successivem
il n’était pas marié, il vivait avec sa sœur, et celle-ci était mère de nombreux enfants qui furent les modèles favoris d
elle-ci était mère de nombreux enfants qui furent les modèles favoris de l’artiste. La valeur de Verrocchio sculpteur n’a
mbreux enfants qui furent les modèles favoris de l’artiste. La valeur de Verrocchio sculpteur n’a jamais été sérieusement
is été sérieusement contestée et il fallait l’incompétence artistique d’ un Müntz pour le faire. Le maître du David, de l’I
incompétence artistique d’un Müntz pour le faire. Le maître du David, de l’Incrédulité de saint Thomas, du Colleone est l’
stique d’un Müntz pour le faire. Le maître du David, de l’Incrédulité de saint Thomas, du Colleone est l’un des plus grand
us grands qui soient entre Donatello et Michel-Ange. Mais, sur la foi de Vasari, on avait jusqu’ici assez négligé Verrocch
d, c’est seulement vers 1470 qu’il faut placer son Baptême du Christ, de l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Commencée
qu’il faut placer son Baptême du Christ, de l’Académie des Beaux-Arts de Florence. Commencée à la détrempe, cette œuvre fu
ile, ce qui était alors une nouveauté ; elle marque en outre le point de départ d’une nouvelle floraison de la peinture fl
i était alors une nouveauté ; elle marque en outre le point de départ d’ une nouvelle floraison de la peinture florentine q
té ; elle marque en outre le point de départ d’une nouvelle floraison de la peinture florentine qui abandonne le cadre nar
e floraison de la peinture florentine qui abandonne le cadre narratif de la fresque pour se consacrer à des œuvres de moin
ndonne le cadre narratif de la fresque pour se consacrer à des œuvres de moindre dimension, mais de perfection formelle in
la fresque pour se consacrer à des œuvres de moindre dimension, mais de perfection formelle infiniment plus grande. On a
rfection formelle infiniment plus grande. On a fait justice du propos de Vasari racontant que le Vinci encore jeune peigni
stice du propos de Vasari racontant que le Vinci encore jeune peignit de sa main un ange qui était supérieur à toutes les
des sculptures ; de plus, comment le maître aurait-il pu être étonné de ce que son élève était capable de faire, alors qu
le maître aurait-il pu être étonné de ce que son élève était capable de faire, alors qu’il pouvait le voir peindre consta
ès Vasari lui-même, Léonard aurait simplement « peint » sur un dessin de Verrocchio ? Sur la foi du même Vasari, la Madone
n dessin de Verrocchio ? Sur la foi du même Vasari, la Madone du dôme de Pistoïe fut attribuée à un autre élève de Verrocc
e Vasari, la Madone du dôme de Pistoïe fut attribuée à un autre élève de Verrocchio, à Lorenzo di Credi, jusqu’au jour où
ciation des Offices et incline fort à lui donner la Madone à l’œillet de Munich. Les dessins peu nombreux, la tête d’ange
ner la Madone à l’œillet de Munich. Les dessins peu nombreux, la tête d’ ange des Offices, la tête de femme du British Muse
Munich. Les dessins peu nombreux, la tête d’ange des Offices, la tête de femme du British Museum sont des merveilles et ce
able. L’œuvre sculptée vaut par elle-même, et il n’est pas nécessaire d’ y insister. L’œuvre peinte vaut de plus par l’infl
’en dit M. Marcel Reymond : Celui-là est vraiment le plus beau titre de gloire de Verrocchio. Par lui, son art va se cont
 Marcel Reymond : Celui-là est vraiment le plus beau titre de gloire de Verrocchio. Par lui, son art va se continuer, gra
me une œuvre froide et morte, mais comme un organisme vivant et plein de sève qui s’épanouira en floraisons de plus en plu
us merveilleuses. Nous saisissons ici la loi la plus sûre des progrès de l’art. Pour devenir un créateur puissant et origi
éateur puissant et original, il faut d’abord avoir été l’élève fidèle d’ un grand maître. Il faut, avec une confiante docil
avoir appris avant de songer à créer. Les sillons que l’on trace sont d’ autant plus profonds que l’on continue ceux qu’un
d’autant plus profonds que l’on continue ceux qu’un autre a commencé de creuser, et l’on réalise ainsi la vision de Pasca
ux qu’un autre a commencé de creuser, et l’on réalise ainsi la vision de Pascal, qui considère l’humanité comme n’étant qu
ait jamais et apprendrait toujours. Quel avantage ce fut pour Léonard de commencer sa vie en sachant tout ce qu’avait appr
ie en sachant tout ce qu’avait appris Verrocchio ! Ce ne fut pas trop de deux vies successives pour atteindre à l’idéal de
Ce ne fut pas trop de deux vies successives pour atteindre à l’idéal de la Cène, de la Joconde et de la Sainte-Anne.
as trop de deux vies successives pour atteindre à l’idéal de la Cène, de la Joconde et de la Sainte-Anne. Pierre Gauth
ies successives pour atteindre à l’idéal de la Cène, de la Joconde et de la Sainte-Anne. Pierre Gauthiez : Luini (Henr
hiez : Luini (Henri Laurens) Ce n’est pas là, je le crains, l’avis de M. Pierre Gauthiez, qui, dans son livre sur Luini
z, qui, dans son livre sur Luini, copie complaisamment ceci : Ce mot d’ école ne signifie rien : le vrai dans l’art est re
ntiment du beau et du vrai, et l’expression « faire école » n’a point de sens. J’ai bien peur que le « maître souverain »
n’a point de sens. J’ai bien peur que le « maître souverain » auteur de ces lignes n’ait écrit lui aussi « beaucoup de fo
n’ait écrit lui aussi « beaucoup de folies en peu de mots ». Ce sont de telles affirmations qui constituent précisément d
de mots ». Ce sont de telles affirmations qui constituent précisément de purs sophismes d’école. Sans m’attarder à en mont
de telles affirmations qui constituent précisément de purs sophismes d’ école. Sans m’attarder à en montrer l’inanité au p
ismes d’école. Sans m’attarder à en montrer l’inanité au point de vue de l’esthétique et de la logique, ce qui entraînerai
m’attarder à en montrer l’inanité au point de vue de l’esthétique et de la logique, ce qui entraînerait à une analyse de
e de l’esthétique et de la logique, ce qui entraînerait à une analyse de la création artistique, il suffit de faire remarq
e qui entraînerait à une analyse de la création artistique, il suffit de faire remarquer la contradiction que lui opposent
a contradiction que lui opposent les faits les plus évidents. La part de personnalité d’un artiste se mesure à ce qu’il ap
que lui opposent les faits les plus évidents. La part de personnalité d’ un artiste se mesure à ce qu’il apporte de nouveau
ts. La part de personnalité d’un artiste se mesure à ce qu’il apporte de nouveau dans la combinaison des éléments d’art, e
mesure à ce qu’il apporte de nouveau dans la combinaison des éléments d’ art, et cette part, si importante qu’elle paraisse
ui l’ont précédé. On est un peu honteux, pour l’intelligence humaine, d’ avoir encore à ressasser que le Vinci n’eût pas ét
, selon la coutume générale, Léonard ait associé Luini à quelques-uns de ses travaux, et le critique s’écriera : « Léonard
de Vinci passant les pinceaux à Bernardino Luini, et Luini jugé digne de mettre la couleur où Léonard mit le dessin, est-i
bien là le raisonnement mirobolant qu’on avait appliqué aux rapports de Léonard et de Verrocchio ; il n’y a d’ailleurs pa
isonnement mirobolant qu’on avait appliqué aux rapports de Léonard et de Verrocchio ; il n’y a d’ailleurs pas de motif pou
ué aux rapports de Léonard et de Verrocchio ; il n’y a d’ailleurs pas de motif pour s’arrêter et pour ne pas tirer les mêm
arrêter et pour ne pas tirer les mêmes conclusions à propos des aides de Luini. Les théories de ce genre et les divertissa
tirer les mêmes conclusions à propos des aides de Luini. Les théories de ce genre et les divertissantes attaques de M. Gau
des de Luini. Les théories de ce genre et les divertissantes attaques de M. Gauthiez contre on sait quelle École empêchent
ssantes attaques de M. Gauthiez contre on sait quelle École empêchent de prendre son livre tout à fait au sérieux. Je n’en
fait au sérieux. Je n’en veux donner qu’un dernier exemple. Les types de Luini sont fréquemment empruntés à Léonard. M. Pi
s mêmes. Et il ajoute : « Au lieu d’aller répétant comme une consigne de sentinelles que Léonard a fait subir son influenc
sarme. Qui donc songe à nier que Léonard ait été touché par le charme de ses modèles et qu’il ait, en grand artiste, dégag
ierre Gauthiez se figure-t-il par hasard qu’il suffit à deux peintres de prendre les mêmes modèles pour que leurs œuvres s
du Quattrocento, que Verrocchio et Léonard avaient perdues, qualités d’ illustrateur et d’inventeur de scènes délicieuses.
que Verrocchio et Léonard avaient perdues, qualités d’illustrateur et d’ inventeur de scènes délicieuses. S’il avait à cela
io et Léonard avaient perdues, qualités d’illustrateur et d’inventeur de scènes délicieuses. S’il avait à cela joint le de
d’inventeur de scènes délicieuses. S’il avait à cela joint le dessin de Léonard, son nom eût été l’un des plus grands dan
ssin de Léonard, son nom eût été l’un des plus grands dans l’histoire de la peinture. Ne l’ayant pu faire il reste au seco
ieusement ses œuvres et il a essayé, dans une page fort intéressante, de nous révéler les procédés de travail du fresquist
essayé, dans une page fort intéressante, de nous révéler les procédés de travail du fresquiste. Octave Uzanne : Les deu
squiste. Octave Uzanne : Les deux Canaletto (Laurens) L’ouvrage de M. Octave Uzanne sur les Deux Canaletto ne préten
une cohue indiscrète et gênante. C’est dans cette quiétude ordinaire de leur nonchalante Venise, dans une sorte de séréni
s cette quiétude ordinaire de leur nonchalante Venise, dans une sorte de sérénité ambiante qu’il leur fut loisible de repr
e Venise, dans une sorte de sérénité ambiante qu’il leur fut loisible de reproduire cette vue du Rialto qu’on retrouve auj
’hui à Florence, ces Santa Maria della Salute et ces Grand Canal tout de paisible harmonie qui figurent au Musée Correr, à
Galerie Liechtenstein ou dans la Collection Wallace ; ces douze Vues de Venise qui sont à Naples, cette merveilleuse Plac
is Ducal dont s’honore le Louvre et tant d’autres visions des canaux, de l’Arsenal, du Quai des Esclavons, de l’École de S
ant d’autres visions des canaux, de l’Arsenal, du Quai des Esclavons, de l’École de San Rocco, du Canale Reggio, de San Pi
s visions des canaux, de l’Arsenal, du Quai des Esclavons, de l’École de San Rocco, du Canale Reggio, de San Pietro de Cas
al, du Quai des Esclavons, de l’École de San Rocco, du Canale Reggio, de San Pietro de Castello dont les spécimens sont ré
s, à Modène, à Bergame, à Naples, à Grenoble, à Berlin et dans nombre de collections et galeries privées. J. Ruskin : L
nombre de collections et galeries privées. J. Ruskin : Les Pierres de Venise (Laurens) Les Pierres de Venise, étudi
ivées. J. Ruskin : Les Pierres de Venise (Laurens) Les Pierres de Venise, étudiées par les Canaletto, devaient l’êt
Canaletto, devaient l’être aussi par John Ruskin. La première édition de cet ouvrage qui est, avec les Peintres modernes e
dition de cet ouvrage qui est, avec les Peintres modernes et les Lois de Fiesole, parmi les plus importants que l’auteur a
importants que l’auteur ait écrits sur l’art, parut en trois volumes, de 1851 à 1853. Pour Ruskin les deux merveilles de V
rut en trois volumes, de 1851 à 1853. Pour Ruskin les deux merveilles de Venise sont l’église Saint-Marc et le Palais duca
e excellemment que l’architecture vénitienne est dominée par les lois de la couleur beaucoup plus que par celles de la pes
e est dominée par les lois de la couleur beaucoup plus que par celles de la pesanteur, ce qui légitime complètement la déc
yles qui furent appliqués à Venise, le byzantin, le gothique et celui de la Renaissance, est la partie la plus considérabl
thique et celui de la Renaissance, est la partie la plus considérable de l’ouvrage. Ensuite, c’est-à-dire après la mort du
dans les éditions abrégées, ni dans la traduction française qui vient d’ être donnée des Pierres de Venise par Mme Mathilde
, ni dans la traduction française qui vient d’être donnée des Pierres de Venise par Mme Mathilde P. Crémieux : cette tradu
éticien anglais, plus généralement étudié jusqu’ici dans les ouvrages de M. Robert de la Sizeranne et de M. J. Barboux.
nt étudié jusqu’ici dans les ouvrages de M. Robert de la Sizeranne et de M. J. Barboux. Tome LXIII, numéro 224, 15 oc
 Barboux. Tome LXIII, numéro 224, 15 octobre 1906 Chronique de Bruxelles. M. Giovanni Verga et la « Jeune Belgiq
o 224, 15 octobre 1906, p. 614-616 [614-615]. J’ai lu avec infiniment de plaisir les lignes si justes de M. Gustave Kahn s
16 [614-615]. J’ai lu avec infiniment de plaisir les lignes si justes de M. Gustave Kahn sur Giovanni Verga, le romancier
eproduites dans le dernier numéro du Mercure. Cette appréciation aura d’ autant plus intéressé les écrivains d’ici que l’au
ciation aura d’autant plus intéressé les écrivains d’ici que l’auteur de Vita dei campi et des Vinti fut un de ceux qui en
es écrivains d’ici que l’auteur de Vita dei campi et des Vinti fut un de ceux qui enthousiasmèrent nos jeunes lettrés il y
ti fut un de ceux qui enthousiasmèrent nos jeunes lettrés il y a plus de vingt ans déjà et que nous avons continué à admir
ur devait transporter plus tard sur la scène et à laquelle la musique de Mascagni valut une popularité sans précédent. Mes
vue si bellement éclectique, si attentive à tout ce qui se produisait de beau dans l’univers entier, et dans laquelle nous
rcia par une lettre charmante et m’envoya tous ses livres accompagnés de dédicaces. L’autre jour, me trouvant à Milan, je
an, je causai avec M. Vittorio Pica, le réputé critique et essayiste, de Giovanni Verga et des romanciers italiens dits « 
du reste, l’éclipse subie par la gloire du conteur sicilien au profit de la renommée certes méritée, mais un peu trop « mo
mais un peu trop « monopolisée » tout de même, du brillant et ardent d’ Annunzio. Et cela nous amena à parler de l’influen
ais un peu trop « monopolisée » tout de même, du brillant et ardent d’ Annunzio . Et cela nous amena à parler de l’influence de la
e même, du brillant et ardent d’Annunzio. Et cela nous amena à parler de l’influence de la « mode » en matière littéraire
lant et ardent d’Annunzio. Et cela nous amena à parler de l’influence de la « mode » en matière littéraire et aussi de l’e
à parler de l’influence de la « mode » en matière littéraire et aussi de l’entregent, de l’intrigue, voire du bluff auxque
fluence de la « mode » en matière littéraire et aussi de l’entregent, de l’intrigue, voire du bluff auxquels il faut se li
se livrer aujourd’hui dans tous les domaines pour se faire accueillir de la foule. Il ne suffit pas d’écrire de beaux livr
s les domaines pour se faire accueillir de la foule. Il ne suffit pas d’ écrire de beaux livres, il faut s’entendre à les l
aines pour se faire accueillir de la foule. Il ne suffit pas d’écrire de beaux livres, il faut s’entendre à les lancer. Il
d’écrire de beaux livres, il faut s’entendre à les lancer. Il s’agit de faire parler beaucoup de soi avant que le public
ce célèbre ou tel procès à scandale fera souvent plus pour la fortune d’ un auteur que la création d’un pur et absolu chef-
candale fera souvent plus pour la fortune d’un auteur que la création d’ un pur et absolu chef-d’œuvre. En rentrant au pays
que nous émettions, M. Pica et moi, sur le noble et sympathique génie de Verga, et je me suis réjoui de cette rencontre. J
moi, sur le noble et sympathique génie de Verga, et je me suis réjoui de cette rencontre. J’ajouterai, et je crois l’avoir
ntre. J’ajouterai, et je crois l’avoir déjà constaté, que le réalisme de nos conteurs de langue française ou flamande s’ap
i, et je crois l’avoir déjà constaté, que le réalisme de nos conteurs de langue française ou flamande s’apparenta beaucoup
aucoup plus à celui des véristes italiens qu’à celui des naturalistes de l’école de Zola. C’est notamment le cas pour M. S
à celui des véristes italiens qu’à celui des naturalistes de l’école de Zola. C’est notamment le cas pour M. Styn Streuve
r n’ait jamais lu une ligne du grand écrivain italien. Cette analogie de vision et de sensibilité contribua pour beaucoup
s lu une ligne du grand écrivain italien. Cette analogie de vision et de sensibilité contribua pour beaucoup sans doute à
et de sensibilité contribua pour beaucoup sans doute à valoir à Verga de chaleureuses sympathies en Belgique auprès de ceu
ies en Belgique auprès de ceux qui le lurent en italien. Ses pêcheurs de Catane ou de Trezza semblaient bien plus près de
ue auprès de ceux qui le lurent en italien. Ses pêcheurs de Catane ou de Trezza semblaient bien plus près de nos rustres b
ien plus humains que les paysans macabres, grotesques ou épileptiques de la Terre et de En Rade. Lettres italiennes R
s que les paysans macabres, grotesques ou épileptiques de la Terre et de En Rade. Lettres italiennes Ricciotto Canudo
eppe Giacosa est mort. La littérature dramatique italienne a perdu un de ses plus grands, sinon des plus féconds, producte
ne a perdu un de ses plus grands, sinon des plus féconds, producteurs de pièces scéniques. Les quelques jeunes poètes qui
Les quelques jeunes poètes qui poursuivent au-delà des Alpes un rêve de renaissance théâtrale par la hauteur et par la pr
un rêve de renaissance théâtrale par la hauteur et par la profondeur de la matière intellectuelle et expressive de la scè
uteur et par la profondeur de la matière intellectuelle et expressive de la scène, gagnent quelques pieds du terrain que l
ominait depuis longtemps. Le Théâtre italien, que le bilan des droits d’ auteur de 1905 nous a révélé pour trois quarts con
epuis longtemps. Le Théâtre italien, que le bilan des droits d’auteur de 1905 nous a révélé pour trois quarts consacrés à
rangère, s’améliore peu à peu sous les coups franchement impitoyables de la jeunesse qui monte. Le grand mouvement de rena
franchement impitoyables de la jeunesse qui monte. Le grand mouvement de renaissance tragique, parti naturellement de la r
onte. Le grand mouvement de renaissance tragique, parti naturellement de la renaissance française ainsi que tout mouvement
ment artistique contemporain, et qui enflamme les plus nobles espoirs de nos poètes et de nos chorèges entre les rivages d
ontemporain, et qui enflamme les plus nobles espoirs de nos poètes et de nos chorèges entre les rivages d’or de la Méditer
lus nobles espoirs de nos poètes et de nos chorèges entre les rivages d’ or de la Méditerranée et les rochers druidiques de
obles espoirs de nos poètes et de nos chorèges entre les rivages d’or de la Méditerranée et les rochers druidiques de l’Oc
s entre les rivages d’or de la Méditerranée et les rochers druidiques de l’Océan, peut compter sur quelques hauts esprits
-uns, les Alpes sont ouvertes à toutes les plus belles préoccupations de l’âme esthétique contemporaines. La Tragédie médi
nce idéale a été jetée dans notre cœur profond par le premier chorège d’ Orange, pour féconder nos jeunes esprits qui atten
pour féconder nos jeunes esprits qui attendent et veulent l’avènement de la parfaite Tragédie moderne, émeut quelques tale
t l’avènement de la parfaite Tragédie moderne, émeut quelques talents de la péninsule. Deux jeunes poètes que j’ai nommés
ois, MM. Antonio Cippico et Tito Marrone, ont pu accomplir le miracle de faire jouer à Rome, ce printemps dernier, toute l
public s’est intéressé à la belle tentative et l’a saluée dignement. De Rome elle fut à Trieste, enlevant de l’enthousias
ntative et l’a saluée dignement. De Rome elle fut à Trieste, enlevant de l’enthousiasme et gonflant les espoirs des poètes
es ; elles vont, et iront longtemps encore, aux tyranniques marchands d’ « acide de moraline », aux serviteurs dévoués de l
vont, et iront longtemps encore, aux tyranniques marchands d’« acide de moraline », aux serviteurs dévoués de la morale b
tyranniques marchands d’« acide de moraline », aux serviteurs dévoués de la morale bourgeoise ou populaire, prêchée par l’
sont naturellement l’expression plus précise et à la fois plus vaste d’ un état général des esprits. Ne pouvant pas résume
que rayon qui, à un moment donné, frappe leur œil mi-clos. Leur œuvre de détails est souvent intéressante, parfois utile,
sante, parfois utile, rarement entièrement belle. Ils font des séries de pièces, liées par une pensée commune où ils s’eff
ièces, liées par une pensée commune où ils s’efforcent par l’ensemble de donner l’impression d’une chose très grande. Mais
nsée commune où ils s’efforcent par l’ensemble de donner l’impression d’ une chose très grande. Mais trois hommes l’un sur
e. Mais trois hommes l’un sur l’autre ne font pas un géant. Une série de petites visions ne fait pas une grande vision. Le
ne série de petites visions ne fait pas une grande vision. Les œuvres de ces êtres heureux, que le public chérit, reflèten
e ces êtres heureux, que le public chérit, reflètent quelques aspects d’ un temps, et sont comme tout aspect, et comme le t
le et puissant talent arrive à retrouver dans une attitude quelconque de la vie, la signification éternelle que même le pl
ent et cache, sauf dans le cas où Molière reconnaît dans le grotesque d’ une créature humaine une éternité harmonieuse et e
ar le public, qui se bornent à photographier des êtres, sous prétexte d’ en révéler l’âme par la forme, ainsi que le fait l
l est le cas du grand dramaturge italien qui vient de mourir. L’œuvre de M. Giuseppe Giacosa a parcouru deux étapes qui re
-morale ensuite. Lorsqu’à Milan, il y a quelque trente ans, un groupe de jeunes gens, parmi lesquels figurait un grand poè
ent à renouveler la littérature en remuant avec toutes les ressources de l’ironie la plus raffinée leur propre romantisme,
jeune fit un rêve moyen-âgeux très pur, et écrivit sa célèbre Partie d’ Échecs qui lui fut un triomphe au-delà du vraisemb
our M. d’Annunzio, pour Mme Ada Negri (et M. d’Annunzio me pardonnera de le mettre pour un moment en si mauvaise compagnie
ne voyait qu’une seule plante vraiment robuste : Carducci. La Partie d’ Échecs était écrite en vers martelliani, dont le r
l’alexandrin français. Il fut un moment où les Italiens, dont le vers de onze pieds, le vers dantesque, est le paradigme p
rivaient leurs pièces en « martelliani », c’est-à-dire en vers formés de deux vers de sept pieds accouplés, ce qui, étant
s pièces en « martelliani », c’est-à-dire en vers formés de deux vers de sept pieds accouplés, ce qui, étant contraire à l
vers de sept pieds accouplés, ce qui, étant contraire à la robustesse de la langue, engendre une impression moelleuse insu
mpression moelleuse insupportable à la longue. Malgré cela, la Partie d’ Échecs gardait une certaine souplesse d’allures et
ongue. Malgré cela, la Partie d’Échecs gardait une certaine souplesse d’ allures et de rythmes, une certaine élégance senti
cela, la Partie d’Échecs gardait une certaine souplesse d’allures et de rythmes, une certaine élégance sentimentale, qui
en rendent quelques passages fort agréables à entendre dans un moment de repos. Avec le Comte Rouge, œuvre fortement conçu
rimée avec une vigoureuse maîtrise, M. Giacosa reprit le vers italien de onze pieds, et écrivit des pages très belles, où
s italien de onze pieds, et écrivit des pages très belles, où le sens de l’héroïsme antique est parfait, où l’âme chevaler
motion, dans un cadre très noble. Mais le poète renonça au romantisme de l’amour et de l’épée. Suivant les tendances de so
n cadre très noble. Mais le poète renonça au romantisme de l’amour et de l’épée. Suivant les tendances de son temps, la vo
renonça au romantisme de l’amour et de l’épée. Suivant les tendances de son temps, la volonté de son public, il jeta sur
l’amour et de l’épée. Suivant les tendances de son temps, la volonté de son public, il jeta sur ses fiers fantômes médiév
risti Amori, renouvela ses triomphes. Enfin trois pièces : les Droits de l’âme, Ainsi que les feuilles, le Plus fort, où l
ue les feuilles, le Plus fort, où l’action se développe dans un excès de pathétique facile et aboutit à une moralité sans
t aboutit à une moralité sans aucune beauté, couronnèrent la carrière de l’écrivain. M. Giacosa laisse des œuvres que le p
laisse des œuvres que le public aimera longtemps encore. Mais aucune de ses pièces ne laisse des traces dans l’évolution
es dans l’évolution idéale du Théâtre italien. Cependant des artistes d’ élite pourront lire avec émotion plusieurs de ses
. Cependant des artistes d’élite pourront lire avec émotion plusieurs de ses pages, choisies en particulier dans la belle
e Comte Rouge, où frémit, sombre et profonde, la conscience italienne d’ un temps traditionnel. Là le talent du poète se ré
est vraiment dommage que le monarque italien ait envoyé à la famille de M. Giacosa une dépêche, comme d’habitude, fort in
rque italien ait envoyé à la famille de M. Giacosa une dépêche, comme d’ habitude, fort insignifiante. Il est dommage aussi
mage aussi que M. Antonio Fogazzaro ait cru devoir commémorer la mort de son ami dans une lettre qui restera parmi les pag
qui restera parmi les pages les plus mal écrites et les plus pauvres d’ idées qu’il ait jamais confiées à la presse. Le de
pauvres d’idées qu’il ait jamais confiées à la presse. Le descendant de la maison de Savoie et le moraliste catholique au
ées qu’il ait jamais confiées à la presse. Le descendant de la maison de Savoie et le moraliste catholique auraient dû sal
liste catholique auraient dû saluer plus dignement le poète passionné de l’antique chevalerie, et le dramaturge ému de la
ment le poète passionné de l’antique chevalerie, et le dramaturge ému de la morale traditionnelle. Pasquale Gatti : Esp
orence M. Pasquale Gatti publie un Exposé du Système philosophique de Giacomo Léopardi (Esposizione del Sistema filosof
ticulière, qui réside principalement dans la compréhension très large de l’auteur dans l’examen d’un génie. L’évocation es
cipalement dans la compréhension très large de l’auteur dans l’examen d’ un génie. L’évocation est parfaite. M. Pasquale Ga
’évocation est parfaite. M. Pasquale Gatti a dû vivre quelques heures de la vie de Léopardi. Il a dû reconnaître dans quel
est parfaite. M. Pasquale Gatti a dû vivre quelques heures de la vie de Léopardi. Il a dû reconnaître dans quelques silen
res de la vie de Léopardi. Il a dû reconnaître dans quelques silences de son esprit, où seule dominait l’image du grand po
i l’ont précédé et à ceux qui l’ont suivi jusqu’à nous. Le pessimisme de Léopardi, plus qu’une impression sentimentale sys
simisme de Léopardi, plus qu’une impression sentimentale systématisée d’ un être malheureux, perpétuellement blessé par le
ée d’un être malheureux, perpétuellement blessé par le spectacle même de la vie, apparaît comme une sérénité, comme une sa
me une sagesse. L’Histoire a révélé au poète la stérilité douloureuse de l’effort. La vie se perpétue en s’anéantissant sa
ant sans cesse. Cette perpétuelle discontinuité dans tous les aspects de l’Être peut engendrer, dans l’esprit de celui qui
tinuité dans tous les aspects de l’Être peut engendrer, dans l’esprit de celui qui peut à un moment précis la regarder dan
is la regarder dans son ensemble avec des yeux nouveaux, le sentiment de l’effort renouvelé sans cesse, et sans cesse vain
rie, devient pessimisme. M. Pasquale Gatti remarque que le pessimisme de Léopardi diffère de celui de Schopenhauer, car le
sme. M. Pasquale Gatti remarque que le pessimisme de Léopardi diffère de celui de Schopenhauer, car le poète italien ne pu
asquale Gatti remarque que le pessimisme de Léopardi diffère de celui de Schopenhauer, car le poète italien ne put admettr
poète italien ne put admettre immédiatement la souveraineté cosmique de la douleur. En réalité, son pessimisme est pureme
réalité, son pessimisme est purement moral, c’est-à-dire jaillissant de l’observation historique, des considérations géné
bservation historique, des considérations générales sur les relations de créature à créature, tandis que le pessimisme de
es sur les relations de créature à créature, tandis que le pessimisme de Schopenhauer est plus vaste, plus général, est mé
vaste, plus général, est métaphysique. Tout le système philosophique de Léopardi, exposé par un esprit éclairé et catégor
une résultante du milieu, du parallélogramme des contingences, à plus d’ un point de vue était déterministe exagéré. Et vra
me un des premiers et des plus grands cerveaux « modernes ». L’acuité de son analyse, la terrible logique de ses déduction
s cerveaux « modernes ». L’acuité de son analyse, la terrible logique de ses déductions jettent une lumière assez brutale
une lumière assez brutale sur la plupart des acceptions sentimentales de la vie de son temps et du nôtre, mais tout le sys
e assez brutale sur la plupart des acceptions sentimentales de la vie de son temps et du nôtre, mais tout le système léopa
ais tout le système léopardien n’est au fond qu’une superbe tentative de « transmutation de toutes les valeurs ». A.-R.
léopardien n’est au fond qu’une superbe tentative de « transmutation de toutes les valeurs ». A.-R. Wallace : Il posto
ns une édition des plus soignées, M. Giacomo Lo Forte publie la Place de l’Homme dans l’Univers, de Wallace. Le livre du g
gnées, M. Giacomo Lo Forte publie la Place de l’Homme dans l’Univers, de Wallace. Le livre du grand savant anglais, qui dé
allace. Le livre du grand savant anglais, qui démontre la supériorité de la terre sur toutes les planètes dans la réalisat
rivilèges du système solaire dans l’univers, a vieilli. À l’hypothèse de Wallace, du grand évolutionniste, s’est opposée e
vons que, retenus entre la terre et le soleil, toutes nos conceptions de ce qui est en dehors de notre système ne sont que
s de ce qui est en dehors de notre système ne sont que les apparences de celles que la chaîne de notre planète impose inél
s de notre système ne sont que les apparences de celles que la chaîne de notre planète impose inéluctablement à notre ment
ne extrême que nos visions originaires peuvent toucher. Mais le livre de Wallace reste comme un document admirable de notr
t toucher. Mais le livre de Wallace reste comme un document admirable de notre volonté de recherches, de notre héroïsme hy
e livre de Wallace reste comme un document admirable de notre volonté de recherches, de notre héroïsme hypothétique. Se
ace reste comme un document admirable de notre volonté de recherches, de notre héroïsme hypothétique. Sergio Corazzini
bro inutile (hors commerce) Je signale avec plaisir un petit livre de vers, écrit, certes, par de très jeunes poètes, q
Je signale avec plaisir un petit livre de vers, écrit, certes, par de très jeunes poètes, qui ont réuni leurs poèmes pr
e est : Petit livre inutile (Piccolo libro inutile). La dernière page de la couverture porte ces quelques lignes : « Les d
es lignes : « Les deux pauvres auteurs n’ont pas osé déclarer le prix de ce livre inutile, car, l’imaginant tel, ils ont p
n’est pas inutile, puisqu’il révèle deux personnalités intéressantes de poètes. Les poèmes de M. Sergio Corazzini dévelop
isqu’il révèle deux personnalités intéressantes de poètes. Les poèmes de M. Sergio Corazzini développent, en rythmes douce
io Corazzini développent, en rythmes doucement brisés, des sentiments de tendresse où sourient de charmantes images. M. Al
en rythmes doucement brisés, des sentiments de tendresse où sourient de charmantes images. M. Alberto Tarchiani se révèle
urient de charmantes images. M. Alberto Tarchiani se révèle avec plus de force et d’originalité. Les rythmes de M. Alberto
armantes images. M. Alberto Tarchiani se révèle avec plus de force et d’ originalité. Les rythmes de M. Alberto Tarchiani s
Tarchiani se révèle avec plus de force et d’originalité. Les rythmes de M. Alberto Tarchiani sont parfois très personnels
chi : Arpeggi ; La Vita Letteraria, Rome À signaler aussi Arpeggi, de M.Umberto Bianchi, poète très fin. Memento
onceptions des rythmes, et en arrêtant leur pensée sur une opposition de métriques, ils révèlent en vérité leur sentiment
ent collectivement intéressés à l’enquête par les analogies profondes de leurs origines littéraires et de leur évolution.
’enquête par les analogies profondes de leurs origines littéraires et de leur évolution. — Giovanni Papini : Il Tragico qu
biologica e le sue prove di fatto ; R. Sandron, Milan. — Pétrarque : De sui ipsius et multorum ignorantia ; L. M. Capelli
méro 226, 15 novembre 1906 Comment Stendhal écrivit son Histoire de la Peinture en Italie Paul Arbelet. Tome LXIV
. Tome LXIV, numéro 226, 15 novembre 1906, p. 161-177. C’est un jour d’ automne, l’an 1811, dans une chambre de hasard, en
906, p. 161-177. C’est un jour d’automne, l’an 1811, dans une chambre de hasard, en quelque petite rue sombre du vieux Mil
d, en quelque petite rue sombre du vieux Milan, que naquit l’Histoire de la Peinture en Italie. L’« idée folle » en passa
e de la Peinture en Italie. L’« idée folle » en passa « par la tête » de Stendhal, le 29 octobre, au milieu des énervement
de Stendhal, le 29 octobre, au milieu des énervements du souvenir et de l’attente, tandis qu’il voyait avec inquiétude le
dont la boutique était en bas, suivre Angelina Pietragrua qui sortait de chez lui. Il était aux derniers jours de son voya
elina Pietragrua qui sortait de chez lui. Il était aux derniers jours de son voyage en Italie10. Sa sensibilité se trouvai
e café, le plaisir des arts, les doutes, les exaltations et les joies d’ un nouvel amour. Une maîtresse avare d’elle-même l
, les exaltations et les joies d’un nouvel amour. Une maîtresse avare d’ elle-même le laissait souvent seul avec sa fantais
sse avare d’elle-même le laissait souvent seul avec sa fantaisie. Une de ces journées où les idées chimériques fleurissent
vide des heures, tandis qu’il lisait, pour s’instruire, une histoire de l’art italien, il songea tout à coup que lui-même
ême, dans son journal11, mi-convaincu, mi-sceptique, entre une lettre d’ Angelina, qu’il y a copiée : « … Una sola righa pe
ia vita… poterti dire quanto ti amo, e quanto sofro per tel…12 » — et d’ abondants détails sur ses rendez-vous avec cette m
ses rendez-vous avec cette même Angelina. Conçue dans les intervalles de ces amours italiennes, au caprice d’un instant de
ina. Conçue dans les intervalles de ces amours italiennes, au caprice d’ un instant de loisir, — et en lisant le livre de L
ans les intervalles de ces amours italiennes, au caprice d’un instant de loisir, — et en lisant le livre de Lanzi, — l’His
taliennes, au caprice d’un instant de loisir, — et en lisant le livre de Lanzi, — l’Histoire de la Peinture se ressentira
’un instant de loisir, — et en lisant le livre de Lanzi, — l’Histoire de la Peinture se ressentira de cette double influen
n lisant le livre de Lanzi, — l’Histoire de la Peinture se ressentira de cette double influence qui présida à sa naissance
nfluence qui présida à sa naissance. Voici quelques fragments inédits de son Journal où l’on voit l’idée poindre, se préci
ermir : Milan, le 29 octobre 1811. … J’ai lu à la chambre… 150 pages de Lanzi13, qui, au milieu de son bavardage critique
ge critique, historique, et timide, sent bien les arts, en sa qualité d’ Italien. Il n’a pas autant de superlatifs que je l
imide, sent bien les arts, en sa qualité d’Italien. Il n’a pas autant de superlatifs que je le craignais…… I have thought
40 days 14. Le premier projet était modeste : il ne s’agissait que de faire, du fatras de Lanzi, une traduction abrégée
emier projet était modeste : il ne s’agissait que de faire, du fatras de Lanzi, une traduction abrégée à l’usage des Franç
ues semaines. Il fit bien en effet, mais sans le dire, une adaptation de Lanzi. Seulement il y mit des années. L’idée fait
idée fait du chemin. Trois jours après il écrit : Hier, dernier jour d’ octobre, attendant in the chamb. j’ai écrit la let
, 25 octobre 181115. « Messieurs, « J’ai composé en 2 volumes l’hist. de la peinture en Italie depuis la renaissance de l’
é en 2 volumes l’hist. de la peinture en Italie depuis la renaissance de l’art vers la fin du xiiie  siècle jusqu’à nos jo
la fin du xiiie  siècle jusqu’à nos jours16. Cet ouvrage est le fruit de 3 années de voyages et de recherches. L’histoire
iie  siècle jusqu’à nos jours16. Cet ouvrage est le fruit de 3 années de voyages et de recherches. L’histoire de M. Lanzi
squ’à nos jours16. Cet ouvrage est le fruit de 3 années de voyages et de recherches. L’histoire de M. Lanzi m’a été fort u
rage est le fruit de 3 années de voyages et de recherches. L’histoire de M. Lanzi m’a été fort utile. « J’envoie mon ouvra
J’envoie mon ouvrage à Paris pour l’y faire imprimer. On me conseille de vous prier de l’annoncer. Il paraîtra en 2 vol. i
uvrage à Paris pour l’y faire imprimer. On me conseille de vous prier de l’annoncer. Il paraîtra en 2 vol. in-8° à la fin
lle de vous prier de l’annoncer. Il paraîtra en 2 vol. in-8° à la fin de 1812. « Si l’article suivant ne convenait pas, je
« Si l’article suivant ne convenait pas, je vous supplie, Messieurs, de le corriger… » Suit un article de réclame desti
pas, je vous supplie, Messieurs, de le corriger… » Suit un article de réclame destiné apparemment aux journaux, et répé
r. Il remplaça heureusement ce pseudonyme par celui, plus harmonieux, de Stendhal. Que sa fantaisie est prompte ! Il voit
deux volumes » ; déjà il prévoit la date où il la publiera : « la fin de 1812 ». Son charlatanisme n’est pas moins amusant
é trois mois en Italie, déclare gravement y avoir vécu « trois années de voyages et de recherches ». Et il présente son li
n Italie, déclare gravement y avoir vécu « trois années de voyages et de recherches ». Et il présente son livre, qui n’est
son livre, qui n’est pas encore commencé, comme la lente élaboration d’ un travail déjà très ancien. Mais il avoue, — prob
s ancien. Mais il avoue, — probité ? ou prudence ? — « que l’histoire de M. Lanzi » lui « a été fort utile ». Moins naïf q
« a été fort utile ». Moins naïf quelques années après, il se gardera d’ un aveu aussi peu nécessaire. Ne prenons pourtant
Peu après, il écrit dans son journal : … J’allai à Brera… Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tablea
journal : … J’allai à Brera… Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tableau d’André Mantegna, à cause
era… Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tableau d’ André Mantegna, à cause de l’idée folle qui m’est
ey sufficient for a second tour through Italy… (et probablement assez d’ argent pour un second tour en Italie). On voit en
eait si mollement à entreprendre. Il craignait surtout que ce travail d’ écolier ne retardât son œuvre véritable, ce chef-d
e moins ignorant des arts quand il aura écrit un livre sur l’histoire de l’art. C’est peut-être en effet ce qui lui advint
’en doutons point, l’une des considérations essentielles. § Beyle est de retour à Paris, depuis quelques jours seulement.
Il y pense si bien qu’à peine arrivé il a acheté toute une collection de magnifiques registres, couleur vert pomme, qu’il
gnifiques registres, couleur vert pomme, qu’il destine à son Histoire de la Peinture. J’ai vu 14 de ces volumes ; ils cont
r vert pomme, qu’il destine à son Histoire de la Peinture. J’ai vu 14  de ces volumes ; ils contiennent encore beaucoup de
plus sage. Le 4 décembre 1811 (il avait quitté Milan au commencement de novembre), il écrit sur la première page de l’un
tté Milan au commencement de novembre), il écrit sur la première page de l’un des volumes verts :      Idée : Je compte u
nature du sol, le climat, et les beautés naturelles, comme la vallée d’ Izelles, la vue du Vésuve, etc., 2° Le caractère d
e. Pour avoir du plaisir par ces deux derniers moyens, j’avais besoin d’ étudier ces arts, et d’avoir pour la peinture un i
r par ces deux derniers moyens, j’avais besoin d’étudier ces arts, et d’ avoir pour la peinture un indicateur fait par moi,
pour la peinture un indicateur fait par moi, afin que les sentiments d’ un auteur quel qu’il fût ne vinssent pas troubler
porter à la discussion, au moment où il faut sentir. J’ai donc résolu de faire un extrait de l’histoire de la musique de……
on, au moment où il faut sentir. J’ai donc résolu de faire un extrait de l’histoire de la musique de………, et un autre extra
où il faut sentir. J’ai donc résolu de faire un extrait de l’histoire de la musique de………, et un autre extrait de celle de
tir. J’ai donc résolu de faire un extrait de l’histoire de la musique de ………, et un autre extrait de celle de la peinture,
ire un extrait de l’histoire de la musique de………, et un autre extrait de celle de la peinture, qui formeront mon vade-mecu
trait de l’histoire de la musique de………, et un autre extrait de celle de la peinture, qui formeront mon vade-mecum si jama
e il le dit en toute honnêteté, il avait en effet bien grand « besoin d’ étudier les arts ». Ce résumé sera le livre d’un d
fet bien grand « besoin d’étudier les arts ». Ce résumé sera le livre d’ un débutant qui veut s’instruire, et se faire des
ur toutes les idées des autres. Puis, une fois achevé, il lui servira de guide, un guide fait à sa façon et pour lui : il
mant. Comme il en est pour tous les amoureux, cette seule association de souvenirs devait le lui faire chérir. Ce n’était
ation de souvenirs devait le lui faire chérir. Ce n’était point façon de parler, quand il écrivait, cinq ans après, à son
s après, à son ami Crozet20. Par hasard, en 1811, je devins amoureux de la comtesse Simonetta21 et de l’Italie. J’ai parl
Par hasard, en 1811, je devins amoureux de la comtesse Simonetta21 et de l’Italie. J’ai parlé d’amour à ce beau pays en fa
devins amoureux de la comtesse Simonetta21 et de l’Italie. J’ai parlé d’ amour à ce beau pays en faisant la grande ébauche
ant la grande ébauche en douze volumes… En vérité, il était amoureux de l’une et de l’autre depuis dix ans, et il était p
e ébauche en douze volumes… En vérité, il était amoureux de l’une et de l’autre depuis dix ans, et il était parti pour le
il était parti pour les revoir, comme on s’en vient à un rendez-vous d’ amour. À son retour, il retrouvait sa vie prosaïqu
vait sa vie prosaïque, un pays qui lui semblait laid, les sécheresses d’ une ambition déçue. Travailler à cette histoire de
id, les sécheresses d’une ambition déçue. Travailler à cette histoire de la peinture, traduire un auteur italien, c’était
lui-même la langue que parlait Angelina ; même à l’ennuyeuse besogne de traduire un livre ennuyeux, se mêlaient des pensé
uyeuse besogne de traduire un livre ennuyeux, se mêlaient des pensées d’ amour. Et c’est ainsi, pour des motifs pratiques,
amour. Et c’est ainsi, pour des motifs pratiques, et pour des raisons de poète, par intérêt personnel et par sentimentalis
sentimentalisme, que Beyle se mit à composer avec verve son Histoire de la Peinture. Ici, comme partout dans la vie de St
vec verve son Histoire de la Peinture. Ici, comme partout dans la vie de Stendhal, c’est une bonne fortune qui explique to
vie de Stendhal, c’est une bonne fortune qui explique tout22. § Moins de neuf mois après que lui était venue, à Milan, la
ins de neuf mois après que lui était venue, à Milan, la première idée de son livre, Beyle quittait Paris pour la campagne
la première idée de son livre, Beyle quittait Paris pour la campagne de Russie. (Revenu d’Italie au début de novembre 181
e son livre, Beyle quittait Paris pour la campagne de Russie. (Revenu d’ Italie au début de novembre 1811, il part de Paris
quittait Paris pour la campagne de Russie. (Revenu d’Italie au début de novembre 1811, il part de Paris le 23 juillet 181
mpagne de Russie. (Revenu d’Italie au début de novembre 1811, il part de Paris le 23 juillet 1812.) Or nous savons, par sa
de Paris le 23 juillet 1812.) Or nous savons, par sa lettre à Crozet ( de Rome, le 30 septembre 1816, dans les Souv. d’égot
par sa lettre à Crozet (de Rome, le 30 septembre 1816, dans les Souv. d’ égot.), qui avait déjà fait 12 volumes de l’Histoi
ptembre 1816, dans les Souv. d’égot.), qui avait déjà fait 12 volumes de l’Histoire de la Peinture, et ces volumes, perdus
dans les Souv. d’égot.), qui avait déjà fait 12 volumes de l’Histoire de la Peinture, et ces volumes, perdus par lui en Ru
che, mais une copie, et une copie corrigée et annotée : … J’ai parlé d’ amour à ce beau pays en faisant la grande ébauche
s en faisant la grande ébauche en douze volumes perdue à Moladechino. De retour à Paris, je fis recopier la dite ébauche s
qu’il n’était point un oisif, mais souvent fort occupé, et aux ordres d’ un homme qui savait faire travailler ceux qui l’en
ne fut aussi mondain, élégant, et homme à la mode, qu’à cette époque de sa vie, — qu’il menait de front plusieurs intrigu
gant, et homme à la mode, qu’à cette époque de sa vie, — qu’il menait de front plusieurs intrigues très compliquées, qui l
ue ces neuf mois se réduisent à huit, pour peu qu’on permette à Beyle de s’installer à son retour d’Italie, et de se prépa
t à huit, pour peu qu’on permette à Beyle de s’installer à son retour d’ Italie, et de se préparer avant son départ pour la
r peu qu’on permette à Beyle de s’installer à son retour d’Italie, et de se préparer avant son départ pour la Russie ; — o
rt pour la Russie ; — on ne peut qu’admirer l’extraordinaire rapidité de son travail. Qu’était cette « ébauche » si vite a
travail. Qu’était cette « ébauche » si vite achevée, il est difficile de le dire. L’examen des manuscrits permet au moins
conjectures. C’est ainsi que le volume XII contient une grande partie de l’Histoire de la Peinture, telle qu’elle devait ê
’est ainsi que le volume XII contient une grande partie de l’Histoire de la Peinture, telle qu’elle devait être publiée ci
e, telle qu’elle devait être publiée cinq ans plus tard. Le texte est d’ une autre main que celle de Stendhal : c’est déjà
e publiée cinq ans plus tard. Le texte est d’une autre main que celle de Stendhal : c’est déjà une copie de son brouillon.
xte est d’une autre main que celle de Stendhal : c’est déjà une copie de son brouillon. Mais il y a quantité de notes marg
tendhal : c’est déjà une copie de son brouillon. Mais il y a quantité de notes marginales ajoutées par lui-même, et qui po
même, et qui portent la date des 19 et 20 janvier. Si bien que, moins de trois mois après avoir commencé, il avait déjà éb
, l’avait fait mettre au net, et le corrigeait. La modeste traduction de Lanzi n’avait pas été abandonnée, loin de là ; ma
autres auteurs aussi avaient été traduits, et démarqués. Beyle, plein d’ un zèle admirable, avait tout de suite mis en œuvr
aient à se souder et à s’amalgamer, s’ébauchait une histoire complète de la peinture italienne. Mais qu’était tout cela po
is qu’était tout cela pour Beyle ? Avait-il abandonné l’idée première d’ en faire un livre ? Voulait-il seulement, ce qui a
qui avait été sa seconde idée, préparer, pour lui seul, un bon résumé de toutes ses lectures ? Ou bien, après avoir commen
à la nostalgie du souvenir, s’était-il laissé entraîner à poursuivre, de critique en critique, d’historien en historien, s
r, s’était-il laissé entraîner à poursuivre, de critique en critique, d’ historien en historien, ses traductions et ses rap
ir et publier ce livre à moitié fait ? Rien absolument ne nous permet de connaître la vraie pensée de Beyle, à cette date
ié fait ? Rien absolument ne nous permet de connaître la vraie pensée de Beyle, à cette date de 1812. Mais j’ai peine à cr
nt ne nous permet de connaître la vraie pensée de Beyle, à cette date de 1812. Mais j’ai peine à croire qu’un travail, tel
e qu’un travail, tel que celui que le manuscrit nous révèle, n’ait eu d’ autre but et d’autre portée que d’être un exercice
, tel que celui que le manuscrit nous révèle, n’ait eu d’autre but et d’ autre portée que d’être un exercice solitaire, l’é
le manuscrit nous révèle, n’ait eu d’autre but et d’autre portée que d’ être un exercice solitaire, l’étude désintéressée
’autre portée que d’être un exercice solitaire, l’étude désintéressée d’ un amateur qui s’instruit. § La campagne de Russie
ire, l’étude désintéressée d’un amateur qui s’instruit. § La campagne de Russie interrompit un travail qui marchait d’une
instruit. § La campagne de Russie interrompit un travail qui marchait d’ une telle allure. Sans elle peut-être Stendhal aur
e Stendhal aurait-il réalisé son premier projet, et publié l’Histoire de la Peinture à la fin de 1812. Dans sa hâte d’ache
lisé son premier projet, et publié l’Histoire de la Peinture à la fin de 1812. Dans sa hâte d’achever, il n’avait sans dou
t, et publié l’Histoire de la Peinture à la fin de 1812. Dans sa hâte d’ achever, il n’avait sans doute emporté son manuscr
elle nous paraisse, l’idée était bien stendhalienne. Mais elle manqua d’ être fatale au livre. Dégoûté d’avoir perdu une pa
bien stendhalienne. Mais elle manqua d’être fatale au livre. Dégoûté d’ avoir perdu une partie de son travail24, d’ailleur
elle manqua d’être fatale au livre. Dégoûté d’avoir perdu une partie de son travail24, d’ailleurs fatigué moralement et p
fatigué moralement et physiquement, et l’âme comme usée, quand il est de retour en France, il semble renoncer à continuer
er son ouvrage ; il l’oublie. Il n’est question qu’une fois, en 1813, de l’Histoire de la Peinture : Beyle est à Milan, et
 ; il l’oublie. Il n’est question qu’une fois, en 1813, de l’Histoire de la Peinture : Beyle est à Milan, et, au milieu de
st à Milan, et, au milieu de ses amours, comme autrefois en enfilades d’ heures vides. Il cherche une occupation pour fuir
s vides. Il cherche une occupation pour fuir l’ennui, le grand effroi de sa vie, et se rappelle alors l’œuvre abandonnée :
n’ai pas les cahiers verts ; ainsi je ne puis travailler à l’Histoire de la Peinture. (Journal, p. 442.) Mais ce n’est qu
un souvenir qui passe. § L’ouvrage, si longtemps interrompu, menaçait de n’être jamais repris, d’autant qu’il était par lu
u’il en devait faire. Il fallut, pour le sauver du sort commun à tant d’ œuvres de Stendhal, ébauchées et oubliées, que le
evait faire. Il fallut, pour le sauver du sort commun à tant d’œuvres de Stendhal, ébauchées et oubliées, que le hasard de
mun à tant d’œuvres de Stendhal, ébauchées et oubliées, que le hasard de circonstances tout extérieures vînt lui donner un
nde fois la vie. Le livre, commencé jadis dans la fantaisie désœuvrée de quelques heures d’amour, fut repris et achevé grâ
livre, commencé jadis dans la fantaisie désœuvrée de quelques heures d’ amour, fut repris et achevé grâce aux incidents ta
ques heures d’amour, fut repris et achevé grâce aux incidents tardifs de cette même histoire d’amour. § Vers le milieu de
t repris et achevé grâce aux incidents tardifs de cette même histoire d’ amour. § Vers le milieu de l’année 1814, des déboi
ux incidents tardifs de cette même histoire d’amour. § Vers le milieu de l’année 1814, des déboires d’ambition et des répu
même histoire d’amour. § Vers le milieu de l’année 1814, des déboires d’ ambition et des répugnances politiques s’étaient u
is pour dégoûter Beyle de Paris. « Rome, Rome est ma patrie, je brûle de partir », écrivait-il le 4 juillet dans son Journ
t y rester sept ans. C’est l’ennui, et le vide des heures, après tant d’ années d’âpre travail commandé, qui d’abord le ram
r sept ans. C’est l’ennui, et le vide des heures, après tant d’années d’ âpre travail commandé, qui d’abord le ramena à la
selon la loi du moindre effort, Beyle le reprit. Sous peine de périr d’ ennui, il faut me faire une occupation, se disait-
je ne suis rien. (Manusc. inéd.) Et, à peine arrivé à Milan, il tira de sa malle les volumes verts. Sur la reliure du tom
malle les volumes verts. Sur la reliure du tome VIII, je lis : Plus d’ happiness for me, without Travail26. 14 août 14, 1
ravail26. 14 août 14, 1000 ans. [Milan] (Man. inéd.) Dans sa terreur de l’ennui, il se hâte ; il ne lui laisse pas le tem
ans sa terreur de l’ennui, il se hâte ; il ne lui laisse pas le temps de le saisir. Datées de ce même 14 août 1814, on tro
nnui, il se hâte ; il ne lui laisse pas le temps de le saisir. Datées de ce même 14 août 1814, on trouve déjà quelques pag
saisir. Datées de ce même 14 août 1814, on trouve déjà quelques pages de l’Introduction à l’Histoire de la Peinture. Il tâ
ût 1814, on trouve déjà quelques pages de l’Introduction à l’Histoire de la Peinture. Il tâchait aussi de consoler, par le
pages de l’Introduction à l’Histoire de la Peinture. Il tâchait aussi de consoler, par le travail, quelques vagues regrets
Il tâchait aussi de consoler, par le travail, quelques vagues regrets d’ ambition déçue. Au milieu du manuscrit de la peint
ail, quelques vagues regrets d’ambition déçue. Au milieu du manuscrit de la peinture, je trouve cette note, du 17 août :
Pour que je fisse fortune en ambitieux, il faudrait que les ministres d’ un pays en fussent en même temps les gens les plus
Quand on a perdu en un jour état et occupations, n’est-il pas permis de s’amuser à enfiler des perles ? Il se mit donc à
bla l’amuser, car on le voit travailler souvent, en ces derniers mois de 1814. Plus encore qu’il n’ajoute du nouveau, il s
ajoute du nouveau, il se relit, et il s’approuve : « Je suis content de ce recueil d’idées le 30 octobre 1814 », met-il e
eau, il se relit, et il s’approuve : « Je suis content de ce recueil d’ idées le 30 octobre 1814 », met-il en tête du volu
s sur la peinture qui lui étaient « passées par la tête » en écoutant de la musique, le soir du 10 octobre 1814. C’est de
a tête » en écoutant de la musique, le soir du 10 octobre 1814. C’est de cette époque que datent deux parties essentielles
l, celles qu’il écrivait, comme il l’a dit, « sous l’immédiate dictée de son cœur ». L’introduction historique, si pleine
’immédiate dictée de son cœur ». L’introduction historique, si pleine de vues pénétrantes, fut ainsi composée, entre le 15
composée, entre le 15 août 1814 et le 28 janvier 1815. Il l’écrivait de caprice, et comme par boutades, suivant l’inspira
mme par boutades, suivant l’inspiration du moment. Et le décousu même de ces pages laisse assez voir comment elles furent
le cherche. Et comme, décidément, il doit être resté dans les plaines de Russie, il le refait. Le 1er décembre il écrit :
lui « en 3 jours ». Ainsi fit-il, on le sait, pour un chapitre perdu de la Chartreuse. Quelques ouvriers de style lui rep
n le sait, pour un chapitre perdu de la Chartreuse. Quelques ouvriers de style lui reprocheront peut-être cette verve magn
éjà fort avancé, si l’on en croit un plan écrit alors par Stendhal29. De tous les chapitres que nous en connaissons, il lu
s que nous en connaissons, il lui restait seulement à faire la moitié de la vie de Michel-Ange. Mais cette collection de m
en connaissons, il lui restait seulement à faire la moitié de la vie de Michel-Ange. Mais cette collection de morceaux de
ent à faire la moitié de la vie de Michel-Ange. Mais cette collection de morceaux de toutes provenances et de tout âge for
la moitié de la vie de Michel-Ange. Mais cette collection de morceaux de toutes provenances et de tout âge formait encore,
chel-Ange. Mais cette collection de morceaux de toutes provenances et de tout âge formait encore, on peut le croire, un en
e ce livre, dont l’histoire est si agitée, devait subir le contrecoup de toute la vie de Stendhal, il lui arriva vers ce m
l’histoire est si agitée, devait subir le contrecoup de toute la vie de Stendhal, il lui arriva vers ce moment de changer
contrecoup de toute la vie de Stendhal, il lui arriva vers ce moment de changer d’inspiratrice, et de porter un autre nom
de toute la vie de Stendhal, il lui arriva vers ce moment de changer d’ inspiratrice, et de porter un autre nom de femme,
Stendhal, il lui arriva vers ce moment de changer d’inspiratrice, et de porter un autre nom de femme, beaucoup plus illus
a vers ce moment de changer d’inspiratrice, et de porter un autre nom de femme, beaucoup plus illustre assurément que celu
er un autre nom de femme, beaucoup plus illustre assurément que celui de cette petite bourgeoise italienne, que Stendhal a
sa boutique, et qu’il n’en appelait pas moins la comtesse Simonetta, de son vrai nom Angela Pietragrua. Il lui avait dédi
lui avait dédié, on s’en souvient, le livre à sa naissance, à la fin de 1811. Mais quand il apprit, le 14 janvier 1815, l
, à la fin de 1811. Mais quand il apprit, le 14 janvier 1815, la mort d’ Alexandrine, la femme de son cousin, l’un des mini
quand il apprit, le 14 janvier 1815, la mort d’Alexandrine, la femme de son cousin, l’un des ministres de Napoléon, il en
15, la mort d’Alexandrine, la femme de son cousin, l’un des ministres de Napoléon, il en oublia pour un instant Angélina,
en oublia pour un instant Angélina, et écrivit, sur la première page de son manuscrit : To the everlasting Memory of M
Milady Alexandra   Z. even in our ashes, Love 30. Pourtant le nom de la boutiquière milanaise comme celui de la baronn
s, Love 30. Pourtant le nom de la boutiquière milanaise comme celui de la baronne impériale ne devaient pas rester sur l
turel, la vivante ne céda pas la place aussi vite que l’autre. Le nom d’ Alexandrine n’apparaît qu’une fois, tandis que l’i
d’Alexandrine n’apparaît qu’une fois, tandis que l’influence occulte d’ Angélina devait encore longtemps s’exercer sur l’h
d’Angélina devait encore longtemps s’exercer sur l’histoire troublée de ce livre. En 1814, l’ambition lassée, le vide d’u
l’histoire troublée de ce livre. En 1814, l’ambition lassée, le vide d’ une inaction non accoutumée venaient de ramener Be
’une inaction non accoutumée venaient de ramener Beyle à son Histoire de la Peinture. Pourtant cette première ardeur au tr
s’y remit, s’y rattacha, le continua, comme à la diversion nécessaire de ses amours. Le pauvre livre n’est jamais qu’un pi
d, le 30 septembre 1816, à son ami Crozet31 : … Battu par les orages d’ une passion vive, j’ai été sur le point de dire bo
t. Comme il l’aimait avec beaucoup de naïveté, il voulut se distraire de ses craintes. Et l’Histoire de la Peinture, qui l
oup de naïveté, il voulut se distraire de ses craintes. Et l’Histoire de la Peinture, qui l’avait autrefois aidé à se souv
t l’Histoire de la Peinture, qui l’avait autrefois aidé à se souvenir d’ elle, lui servit alors à l’oublier. Elle fut un re
e me suis destiné… à faire des comédies… En 1814… je me trouvais hors d’ état de faire du raisonnable, à plus forte raison
is destiné… à faire des comédies… En 1814… je me trouvais hors d’état de faire du raisonnable, à plus forte raison du lége
er. J’ai donc travaillé quatre à six heures par jour, et, en deux ans de maladie et de passion, j’ai fait deux volumes. E
travaillé quatre à six heures par jour, et, en deux ans de maladie et de passion, j’ai fait deux volumes. Et il ajoute, c
ieures à lui-même que ce livre est repris et poussé cahin-caha. Point de grand amour volontaire et passionné pour son œuvr
nd amour volontaire et passionné pour son œuvre ; pas même la volonté de la finir, de s’en servir. Beyle remplit la triste
ntaire et passionné pour son œuvre ; pas même la volonté de la finir, de s’en servir. Beyle remplit la tristesse ou le vid
On ne voit guère à quoi Stendhal aurait pu encore employer le travail de tant de jours. Puis nous avons ces volumes verts,
ns tous ses voyages, jusqu’à Venise. On y trouve bien souvent la date de 1815, mais c’est que Stendhal s’en sert pour note
il voit, ses idées politiques, son mépris pour les Bourbons, le récit de ses voyages et de ses bonnes fortunes vénitiennes
politiques, son mépris pour les Bourbons, le récit de ses voyages et de ses bonnes fortunes vénitiennes, et ses inquiétud
qui le trompe en chemin. Mais dans ces cahiers destinés à l’Histoire de la Peinture, il n’est jamais, cette année-là, que
l’Histoire de la Peinture, il n’est jamais, cette année-là, question de peinture. Encore une fois, l’auteur s’est lassé,
est abandonné. § Il aurait bien pu n’être jamais achevé. Beyle n’eut de goût en aucun temps pour le patient travail de la
is achevé. Beyle n’eut de goût en aucun temps pour le patient travail de la fin. Cette Histoire de la Peinture lui avait à
goût en aucun temps pour le patient travail de la fin. Cette Histoire de la Peinture lui avait à peu près donné tout ce qu
mment il l’avait faite, et que l’essentiel était un ingénieux mélange de plagiats. Abandonnée en 1813, délaissée une secon
aturel qu’elle ne vît jamais le jour. Et voici qu’en 1816, l’Histoire de la Peinture entre tout à coup dans une phase déci
e. Beyle et son meilleur ami, Crozet, échangent à son propos quantité de lettres. Le livre s’achève, s’imprime, va paraîtr
paraître. Pourquoi ? On peut dire que ce livre était mûr depuis plus d’ un an. Il ne manquait que la volonté de l’achever.
ce livre était mûr depuis plus d’un an. Il ne manquait que la volonté de l’achever. D’où vint cette volonté soudaine ? Est
mûr depuis plus d’un an. Il ne manquait que la volonté de l’achever. D’ où vint cette volonté soudaine ? Est-ce pour se fa
s de le dire, dément cette prétention. Puis on sait les vrais espoirs de Beyle. Il nous le répétait tout à l’heure. Depuis
is espoirs de Beyle. Il nous le répétait tout à l’heure. Depuis l’âge de 12 ans, il se croit destiné à la gloire de Molièr
ut à l’heure. Depuis l’âge de 12 ans, il se croit destiné à la gloire de Molière. Il n’imagine guère pour lui la renommée
’imagine guère pour lui la renommée qu’au milieu des applaudissements d’ un théâtre. Il a gardé pour tout ce qui touche à l
héâtre. Il a gardé pour tout ce qui touche à la scène les enivrements d’ un collégien. Tout autre succès littéraire lui sem
une comédie, dont les ébauches successives remplissent les manuscrits de la bibliothèque de Grenoble. Commencée quand il a
es ébauches successives remplissent les manuscrits de la bibliothèque de Grenoble. Commencée quand il a vingt ans, il en r
Rouge et le Noir. Et le roman ne fut peut-être pour lui qu’une sorte de pis-aller. On peut imaginer en quel mépris il dev
pis-aller. On peut imaginer en quel mépris il devait tenir un ouvrage de compilation et de critique ; cela ne pouvait être
imaginer en quel mépris il devait tenir un ouvrage de compilation et de critique ; cela ne pouvait être pour lui qu’un pa
critique ; cela ne pouvait être pour lui qu’un passe-temps, un moyen de se faire la main, une spéculation encore ou un ga
n, une spéculation encore ou un gagne-pain, mais jamais l’œuvre digne de sa gloire future, ou qui méritât même de porter s
n, mais jamais l’œuvre digne de sa gloire future, ou qui méritât même de porter son nom. Aussi32 ne signera-t-il pas l’His
éritât même de porter son nom. Aussi32 ne signera-t-il pas l’Histoire de la Peinture en Italie. Elle ne portera que ces in
aient le compromettre. Et si, le livre une fois paru, il se sent pris d’ affection pour cet enfant qui lui a coûté tant de
t enfant qui lui a coûté tant de peine, ce n’est que l’effet habituel de toute paternité, même non désirée. Il déclarera q
oire, celle qui ne meurt pas, cela est peu. En réalité, il regrette «  d’ avoir passé deux ans à voir comment Raphaël a touc
x ans à voir comment Raphaël a touché les cœurs », car « il est petit de passer sa vie à dire comment les autres ont été g
d lui-même. Ce demi-mépris pour le livre qu’il publie, ce détachement d’ un homme supérieur à son œuvre, et qui presque en
’il écrit pour se « désennuyer le matin » ; et il demande à Mareste «  de toujours épaissir le voile » qui cache le vrai no
nde à Mareste « de toujours épaissir le voile » qui cache le vrai nom de l’auteur. « Je fais de ces niaiseries le cas qu’e
ours épaissir le voile » qui cache le vrai nom de l’auteur. « Je fais de ces niaiseries le cas qu’elles méritent ; ça m’am
dans le monde, comme les enfants mettent sur un ruisseau des bateaux de papier34. » Ce n’est donc point pour fonder une
e créer auteur, que Stendhal publie son livre. Et le simple amusement de courir la chance, de risquer une aventure sans co
tendhal publie son livre. Et le simple amusement de courir la chance, de risquer une aventure sans conséquence et anonyme,
ns grâce. La vraie cause, la cause décisive, c’est que Beyle a besoin d’ argent. On en est convaincu, en lisant sa correspo
argent. On en est convaincu, en lisant sa correspondance avec Crozet, de 1816 : on voit que la grande préoccupation qui se
mêle, sans cesse, à l’idée du livre, se confond avec tous les détails de la publication, paraît et reparaît entre toutes l
toutes les discussions sur le fond et la forme, et domine les espoirs de de l’auteur, c’est le succès d’argent. Beyle en e
tes les discussions sur le fond et la forme, et domine les espoirs de de l’auteur, c’est le succès d’argent. Beyle en est
nd et la forme, et domine les espoirs de de l’auteur, c’est le succès d’ argent. Beyle en est hanté. Non pas qu’il confonde
à la gloire, — et ceux qui rapportent. C’est que le malheureux, privé de sa place, sans espoir d’en trouver une autre, est
i rapportent. C’est que le malheureux, privé de sa place, sans espoir d’ en trouver une autre, est fort dénué. Il a jusqu’i
’en trouver une autre, est fort dénué. Il a jusqu’ici beaucoup espéré de son père, qu’il croit riche et qu’il juge avare.
n père ne veut rien lâcher. Depuis 1814, il lui promet 30 000 francs, de quoi, avec les petits revenus de Beyle, vivre heu
s 1814, il lui promet 30 000 francs, de quoi, avec les petits revenus de Beyle, vivre heureux à Milan, où l’aisance est à
’aisance est à bon marché, et l’amour pour rien. Mais, après deux ans d’ attente, Beyle connaît son illusion. — Or, il faut
eyle connaît son illusion. — Or, il faut vivre ; Beyle a 1 600 francs de rente ; il a besoin de 4 000 au moins. Et cette n
on. — Or, il faut vivre ; Beyle a 1 600 francs de rente ; il a besoin de 4 000 au moins. Et cette nécessité domine tout. E
sante et si terrible qu’on voit Beyle agiter fort gravement le projet d’ aller chercher jusqu’en Russie une place de profes
r fort gravement le projet d’aller chercher jusqu’en Russie une place de professeur, — plutôt que de mourir de faim, dit-i
’aller chercher jusqu’en Russie une place de professeur, — plutôt que de mourir de faim, dit-il. Le succès de l’Histoire d
rcher jusqu’en Russie une place de professeur, — plutôt que de mourir de faim, dit-il. Le succès de l’Histoire de la Peint
lace de professeur, — plutôt que de mourir de faim, dit-il. Le succès de l’Histoire de la Peinture reste presque son seul
seur, — plutôt que de mourir de faim, dit-il. Le succès de l’Histoire de la Peinture reste presque son seul espoir. Elle d
de la Peinture reste presque son seul espoir. Elle doit lui permettre de vivre en Italie, à Milan, sans rien faire. C’est
aire. C’est un gagne-pain. Et voici pourquoi, apparemment, l’Histoire de la Peinture parut enfin en 1817, après six ans de
remment, l’Histoire de la Peinture parut enfin en 1817, après six ans de gestation, et tant de menaces d’avortement. Aussi
e parut enfin en 1817, après six ans de gestation, et tant de menaces d’ avortement. Aussi, dès que le livre parut, Beyle s
Beyle s’ingénie pour le faire vendre. Il montre, au soin qu’il prend de la réclame, d’excellentes dispositions commercial
e pour le faire vendre. Il montre, au soin qu’il prend de la réclame, d’ excellentes dispositions commerciales. Il devance
me, d’excellentes dispositions commerciales. Il devance les écrivains de son temps. Il est tout moderne. Tâchons de faire
Il devance les écrivains de son temps. Il est tout moderne. Tâchons de faire annoncer ferme la première livraison de l’H
tout moderne. Tâchons de faire annoncer ferme la première livraison de l’H. de la P. La roche est escarpée, l’eau est pr
]. Si cela te révolte, songe que je suis harassé par toutes les ruses de la mauvaise foi, depuis deux ans… (Fragment inéd
utes les ruses de la mauvaise foi, depuis deux ans… (Fragment inédit de la lettre à Crozet, du 28 septembre 1816. Une par
zet, du 28 septembre 1816. Une partie seulement a paru dans les Souv. d’ égot.) Un mois après, il se déclare prêt à mettre
 » Et il écrit la dédicace. Enfin il dresse avec grand soin une liste de tous les personnages influents à qui l’on enverra
urnaux que quinze jours après avoir adressé » ces exemplaires. (Souv. d’ égot., p. 253.) À peine les 1 000 exemplaires de l
s exemplaires. (Souv. d’égot., p. 253.) À peine les 1 000 exemplaires de la Peinture enfin lancés, ce sera le tour des jou
tour des journaux. Stendhal écrit à Mareste le 15 octobre 1817 (Souv. d’ égot., p. 256) : Ne pourrait-on essayer de faire
le 15 octobre 1817 (Souv. d’égot., p. 256) : Ne pourrait-on essayer de faire passer au Constitutionnel et au Mercure l’a
on essayer de faire passer au Constitutionnel et au Mercure l’article de Crozet ? — En attendant, faisons parler le Journa
noises. Quant aux Débats, Maisonnette pourrait se réduire à les prier de parler, même en mal… Et le  novembre : Voyez do
e en distribua 270 et en vendit 284. Cela lui coûta quelques milliers de francs35. Tant d’inquiétudes d’argent avant que l
et en vendit 284. Cela lui coûta quelques milliers de francs35. Tant d’ inquiétudes d’argent avant que le livre paraisse,
284. Cela lui coûta quelques milliers de francs35. Tant d’inquiétudes d’ argent avant que le livre paraisse, tant de soins
firent achever en quelques mois un livre qu’il avait pris l’habitude de ne pas finir. La nécessité le fit auteur. § Quand
tude de ne pas finir. La nécessité le fit auteur. § Quand il n’a plus d’ argent pour vivre, c’est alors seulement qu’il se
est alors qu’il débrouille péniblement la masse hétérogène et confuse de cinq ans de compilations vagues. Mais ce travail
’il débrouille péniblement la masse hétérogène et confuse de cinq ans de compilations vagues. Mais ce travail final fut ce
fut violent. Le livre et le manuscrit sont là pour le prouver. C’est de cette dernière mise en œuvre que parlait Stendhal
. C’est de cette dernière mise en œuvre que parlait Stendhal, un jour de découragement, quand il écrivait à Crozet36 : Je
me suis tué à la lettre for this work par le café et des huit heures de travail pendant des trente ou quarante jours d’ar
fé et des huit heures de travail pendant des trente ou quarante jours d’ arrache-pied. Je réduisais par là à vingt pages ce
r là à vingt pages ce qui en avait d’abord cinquante. J’ai usé le peu d’ argent disponible, j’ai donné les soins les plus m
les plus minutieux et les plus ennuyeux à un excellent ami, je risque d’ incendier mon rendez-vous avec la musique, et tout
us bête ? § Ceux qui ont lu la Peinture en Italie s’étonneront moins de ses étrangetés, de ses lacunes, de ses disproport
ui ont lu la Peinture en Italie s’étonneront moins de ses étrangetés, de ses lacunes, de ses disproportions, — et de la vo
nture en Italie s’étonneront moins de ses étrangetés, de ses lacunes, de ses disproportions, — et de la voir inachevée, —
moins de ses étrangetés, de ses lacunes, de ses disproportions, — et de la voir inachevée, — maintenant qu’ils savent com
C’est à la vérité une histoire héroïque et comique que celle du livre de Stendhal. Il le commença presque sans le savoir e
al. Il le commença presque sans le savoir et sans le vouloir, un jour de voyage en Italie. Ignorant ce qu’il en ferait au
l’Europe, le laisse et le reprend maintes fois, suivant les caprices de l’heure. Il en écrit les feuillets au théâtre et
euillets au théâtre et à l’hôtel, en voiture et en gondole, en rêvant de musique, de gloire ou d’amour. L’Histoire de la P
théâtre et à l’hôtel, en voiture et en gondole, en rêvant de musique, de gloire ou d’amour. L’Histoire de la Peinture fit
l’hôtel, en voiture et en gondole, en rêvant de musique, de gloire ou d’ amour. L’Histoire de la Peinture fit la campagne d
et en gondole, en rêvant de musique, de gloire ou d’amour. L’Histoire de la Peinture fit la campagne de Russie, et y laiss
ique, de gloire ou d’amour. L’Histoire de la Peinture fit la campagne de Russie, et y laissa quelques morceaux d’elle-même
la Peinture fit la campagne de Russie, et y laissa quelques morceaux d’ elle-même. Aujourd’hui les fragments du manuscrit
othèques publiques et dans les collections privées, tout mêlés encore de notes biographiques, voyages, bonnes fortunes, po
révolutions et les guerres eurent une singulière influence sur la vie de ce livre ; ils l’arrêtèrent et le remirent en tra
êtèrent et le remirent en train ; ils firent sa destinée, comme celle de son auteur. Il ne faut donc pas s’étonner si l’hi
ses longueurs. Elle est capricieuse, et le jouet du hasard, à l’image de Stendhal et de sa vie. Et, comme il convient, on
Elle est capricieuse, et le jouet du hasard, à l’image de Stendhal et de sa vie. Et, comme il convient, on y trouve des no
de Stendhal et de sa vie. Et, comme il convient, on y trouve des noms de femmes. Tome LXIV, numéro 226, 15 novembre 19
bre 1906 Histoire. Comtesse Bonmartini : Non Coupable ! Mémoires de Linda Murri, publiés par L. Di San Giusto, tradui
ssiné dans son appartement, à Bologne, le comte Francesco Bonmartini, de Padoue, gendre du professeur Murri, une des céléb
Bonmartini, de Padoue, gendre du professeur Murri, une des célébrités de la science italienne. L’auteur du meurtre, Tullio
lienne. L’auteur du meurtre, Tullio Murri, était le propre beau-frère de la victime. Le comte Bonmartini rendait sa femme,
Le comte Bonmartini rendait sa femme, Linda Murri, très malheureuse, d’ où l’animadversion du frère de celle-ci. Au cours
a femme, Linda Murri, très malheureuse, d’où l’animadversion du frère de celle-ci. Au cours d’une altercation, les deux ho
très malheureuse, d’où l’animadversion du frère de celle-ci. Au cours d’ une altercation, les deux hommes en vinrent aux ma
les deux hommes en vinrent aux mains : Tullio Murri, au dernier degré de la fureur, très impulsif d’ailleurs et quelque pe
s impulsif d’ailleurs et quelque peu déséquilibré, tua son adversaire d’ un coup de couteau. Tel est le fait très simple qu
d’ailleurs et quelque peu déséquilibré, tua son adversaire d’un coup de couteau. Tel est le fait très simple que les pass
t fait tuer son mari pour pouvoir vivre avec son amant. Toutes sortes de développements romanesques et sanguinaires se gre
, dans l’imagination exaltée du public, dans les froides combinaisons de l’accusation, devint comme une héroïne fatale et
ueuse ! — une Parisina. Bref, dans cette affaire où il n’y eut jamais de coupable qu’un pauvre impulsif affolé de colère,
affaire où il n’y eut jamais de coupable qu’un pauvre impulsif affolé de colère, cinq prévenus prirent place dans la cage
e impulsif affolé de colère, cinq prévenus prirent place dans la cage de fer des assises : Tullio et Linda Murri, le Dr Se
inda Murri, le Dr Secchi, le Dr Naldi (celui-ci accusé, croyons-nous, de complicité dans une prétendue tentative d’empoiso
i-ci accusé, croyons-nous, de complicité dans une prétendue tentative d’ empoisonnement) et une domestique, Rosina Bonetti.
on voit le Dr Naldi subir la même peine que Tullio Murri : trente ans de prison. Cela seul donne une idée de l’incohérence
ine que Tullio Murri : trente ans de prison. Cela seul donne une idée de l’incohérence du verdict. Des mémoires que la mal
ent de publier, toute l’affaire se dégage avec un aspect indiscutable de véracité. Dans cette protestation frémissante d’u
aspect indiscutable de véracité. Dans cette protestation frémissante d’ une femme affolée de souffrance, les circonstances
de véracité. Dans cette protestation frémissante d’une femme affolée de souffrance, les circonstances se recomposent d’el
e d’une femme affolée de souffrance, les circonstances se recomposent d’ elles-mêmes, apportant, à chacune des devinettes s
Les caractères se détachent dans leur logique simple au point de vue de l’affaire : le comte Bonmartini, gentilhomme camp
ereau lourd et inéduqué, autoritaire et vaniteux, compagnon disparate d’ une femme, Linda Murri, fine, instruite, grandie d
ate d’une femme, Linda Murri, fine, instruite, grandie dans un milieu d’ intense culture, sous l’influence peut-être pas tr
nse culture, sous l’influence peut-être pas très bonne, par surcroît, d’ une mère excellente, mais atteinte d’une maladie n
re pas très bonne, par surcroît, d’une mère excellente, mais atteinte d’ une maladie nerveuse ; Tullio Murri, esprit distin
nt les sévices contre une sœur très aimée, un beau-frère dans le goût de Bonmartini ; et enfin, le père, Auguste Murri, ha
sance à rien empêcher dans la pratique (et d’ailleurs comment prévoir de telles choses ?). Et c’est ainsi que la fameuse c
iècle devient un drame bien moderne, capable, en dehors de ce qu’il a de navrant et de proprement émouvant, d’intéresser l
un drame bien moderne, capable, en dehors de ce qu’il a de navrant et de proprement émouvant, d’intéresser l’historien de
apable, en dehors de ce qu’il a de navrant et de proprement émouvant, d’ intéresser l’historien de mœurs et le curieux des
u’il a de navrant et de proprement émouvant, d’intéresser l’historien de mœurs et le curieux des choses d’au-delà des Alpe
émouvant, d’intéresser l’historien de mœurs et le curieux des choses d’ au-delà des Alpes. Si cette affaire très simple fu
à agiter la société italienne. Ceci se lit entre les lignes du livre de la comtesse Bonmartini, qui est avant tout le cri
lignes du livre de la comtesse Bonmartini, qui est avant tout le cri d’ une femme et d’une mère, tout en contenant, sous l
e de la comtesse Bonmartini, qui est avant tout le cri d’une femme et d’ une mère, tout en contenant, sous le premier rappo
r rapport, quelques renseignements caractéristiques. Nous entrevoyons de furieuses passions politiques se déchaînant sous
voyons de furieuses passions politiques se déchaînant sous le couvert de cette lamentable affaire. Bonmartini était cléric
s merci, à un moment où, par surcroît, des troubles agitaient le nord de la Péninsule. La famille Murri fut sacrifiée, dan
ord de la Péninsule. La famille Murri fut sacrifiée, dans la personne de son chef, visé par-dessus les têtes du fils et de
e, dans la personne de son chef, visé par-dessus les têtes du fils et de la fille, aux haines réactionnaires et cléricales
L’Italie, depuis quelques années, — ou du moins la plus grande partie de la Péninsule, — offre un magnifique spectacle de
a plus grande partie de la Péninsule, — offre un magnifique spectacle de relèvement, de renaissance, de réparation économi
artie de la Péninsule, — offre un magnifique spectacle de relèvement, de renaissance, de réparation économique et intellec
nsule, — offre un magnifique spectacle de relèvement, de renaissance, de réparation économique et intellectuelle. Ce n’est
économique et intellectuelle. Ce n’est plus seulement par le chiffre de ses budgets, par l’ampleur de ses défenses milita
Ce n’est plus seulement par le chiffre de ses budgets, par l’ampleur de ses défenses militaires et navales, qu’elle se cl
elle se classe parmi les grandes nations, — c’est aussi par la valeur de sa production et de ses échanges. Et si le régime
les grandes nations, — c’est aussi par la valeur de sa production et de ses échanges. Et si le régime capitaliste, en s’y
s partout constatées, s’il y introduit, à la fois, une fièvre intense de labeur et une oppression renforcée des masses, un
e intense de labeur et une oppression renforcée des masses, une sorte de galvanisation générale des initiatives, et une co
on générale des initiatives, et une corruption politique, qui descend de proche en proche à travers les couches sociales,
rienne, qui élabore l’affranchissement définitif. La « jeune Italie » d’ autrefois étonna le monde par l’audace de ses coup
finitif. La « jeune Italie » d’autrefois étonna le monde par l’audace de ses coups de main et la splendeur de son idéal. L
ois étonna le monde par l’audace de ses coups de main et la splendeur de son idéal. La « jeune Italie » d’aujourd’hui n’es
e ses coups de main et la splendeur de son idéal. La « jeune Italie » d’ aujourd’hui n’est plus une association, un système
« jeune Italie » d’aujourd’hui n’est plus une association, un système de comités secrets, un groupement d’hommes désireux
st plus une association, un système de comités secrets, un groupement d’ hommes désireux de soustraire leur pays aux domina
ation, un système de comités secrets, un groupement d’hommes désireux de soustraire leur pays aux dominations étrangères e
s peuples, à s’arracher aux tutelles industrielles du dehors, à créer de la richesse, pour se nourrir dignement. Il faut e
pour se nourrir dignement. Il faut en prendre son parti. Cette terre d’ art, de paysages incomparables, d’évocations légen
e nourrir dignement. Il faut en prendre son parti. Cette terre d’art, de paysages incomparables, d’évocations légendaires,
t en prendre son parti. Cette terre d’art, de paysages incomparables, d’ évocations légendaires, tend à devenir une terre d
ges incomparables, d’évocations légendaires, tend à devenir une terre d’ usines et de fécond travail. L’heure s’approche où
ables, d’évocations légendaires, tend à devenir une terre d’usines et de fécond travail. L’heure s’approche où l’on ne pou
les ruines du Colysée, et où l’horizon du golfe de Naples s’éclairera de l’irradiation des hauts fourneaux. Les halètement
les s’éclairera de l’irradiation des hauts fourneaux. Les halètements de la vapeur interrompent déjà le silence de la mer
fourneaux. Les halètements de la vapeur interrompent déjà le silence de la mer d’Ionie, et l’abbaye du Mont Cassin domine
. Les halètements de la vapeur interrompent déjà le silence de la mer d’ Ionie, et l’abbaye du Mont Cassin domine une gare
omine une gare bruyante. C’est l’histoire du renouvellement perpétuel de l’humanité. Après avoir conquis l’Europe du Nord
ur climat. L’Espagne a trouvé, en Catalogne et en Biscaye, des foyers de rajeunissement. Les Balkans sont gagnés à l’exist
onquérait, elle aussi, son unité nationale, et pourtant, pendant plus d’ un quart de siècle, elle n’a donné que de médiocre
elle aussi, son unité nationale, et pourtant, pendant plus d’un quart de siècle, elle n’a donné que de médiocres signes de
e, et pourtant, pendant plus d’un quart de siècle, elle n’a donné que de médiocres signes de son activité. L’Autriche, dem
ant plus d’un quart de siècle, elle n’a donné que de médiocres signes de son activité. L’Autriche, demeurée en arrière de
ouée à l’exploitation militaire des domaines annexés, s’était relevée d’ un puissant élan, au lendemain de ses défaites et
es domaines annexés, s’était relevée d’un puissant élan, au lendemain de ses défaites et de ses mutilations. Elle avait co
, s’était relevée d’un puissant élan, au lendemain de ses défaites et de ses mutilations. Elle avait complété son réseau f
on ciel. Il est vrai qu’elle n’avait point, comme les deux monarchies de l’Europe centrale, d’opulents gisements houillers
u’elle n’avait point, comme les deux monarchies de l’Europe centrale, d’ opulents gisements houillers et métalliques ; mais
pulents gisements houillers et métalliques ; mais elle était pénétrée de tous côtés par la mer, et se contentait de mirer
; mais elle était pénétrée de tous côtés par la mer, et se contentait de mirer deux superbes façades de golfes, de caps, d
ous côtés par la mer, et se contentait de mirer deux superbes façades de golfes, de caps, de montagnes et de plaines, dans
ar la mer, et se contentait de mirer deux superbes façades de golfes, de caps, de montagnes et de plaines, dans la Méditer
, et se contentait de mirer deux superbes façades de golfes, de caps, de montagnes et de plaines, dans la Méditerranée et
it de mirer deux superbes façades de golfes, de caps, de montagnes et de plaines, dans la Méditerranée et dans l’Adriatiqu
tions utiles. Ce politicien du Sud, qui voyait grand, comme tous ceux de sa race, et qui aspirait aux fins sans rechercher
sa race, et qui aspirait aux fins sans rechercher les moyens, rêvait d’ un État gigantesque qui referait l’Empire latin. I
ale, assailli la France ou attaqué l’Autriche, rattaché à la couronne de Savoie quelque joyau d’Albanie. Deux grands coura
ou attaqué l’Autriche, rattaché à la couronne de Savoie quelque joyau d’ Albanie. Deux grands courants remplissent l’histoi
quelque joyau d’Albanie. Deux grands courants remplissent l’histoire de la Péninsule, celui de l’expansion latine, et cel
e. Deux grands courants remplissent l’histoire de la Péninsule, celui de l’expansion latine, et celui de l’invasion gauloi
ent l’histoire de la Péninsule, celui de l’expansion latine, et celui de l’invasion gauloise ou germaine. Le premier minis
stre du roi Humbert s’était imaginé qu’il pourrait reformer la légion de César et forcer les frontières naturelles. Au lie
les ressources du pays à un but normal, qui eût été la mise en œuvre de ses énergies productives, il les détourna vers le
il les détourna vers le pur militarisme. Il se brisa à la résistance de l’Éthiopie. La nation, humiliée devant les autres
période, un peuple entraîné dans des entreprises surannées. L’épisode d’ Adoua a préservé la Péninsule des pires accidents.
rrespondent à la petite maison de campagne que tout citadin se flatte d’ occuper. Elle a songé, dès lors, bannissant les ch
commerce, et à sauver tout ce qu’une nation contemporaine peut sauver de son agriculture. Soudain elle s’aperçut que la pl
rgente, et la plus bienfaisante des colonisations, était encore celle de l’intérieur. À dater de 1898, elle a connu les ph
aisante des colonisations, était encore celle de l’intérieur. À dater de 1898, elle a connu les phénomènes d’évolution éco
re celle de l’intérieur. À dater de 1898, elle a connu les phénomènes d’ évolution économique qui sont intervenus tour à to
dire que, la production industrielle se concentrant, elle s’est dotée d’ un outillage nouveau, en même temps que s’intensif
e qui joindrait Belfort à Nantes ou le Havre à Marseille, en disant : de ce côté la fabrication est fébrile, et de cet aut
re à Marseille, en disant : de ce côté la fabrication est fébrile, et de cet autre côté, elle languit. Lille et Roubaix, B
ve et Lausanne ; et l’Allemagne, malgré la prédominance incontestable de la Westphalie et de la Prusse Rhénane, ne condens
l’Allemagne, malgré la prédominance incontestable de la Westphalie et de la Prusse Rhénane, ne condense point toutes ses é
sse Rhénane, ne condense point toutes ses énergies le long du Rhin et de ses affluents. Il n’est guère que l’Espagne, en E
ère que l’Espagne, en Europe, qui offre un phénomène analogue à celui de l’Italie. Toute la vie industrielle est absorbée
s États napolitains. C’est le Nord qui est devenu le foyer économique de l’Italie nouvelle, comme il fut jadis le creuset
r économique de l’Italie nouvelle, comme il fut jadis le creuset même de la rénovation politique ou le noyau de l’unificat
e il fut jadis le creuset même de la rénovation politique ou le noyau de l’unification. En organisant tout récemment, à Mi
ent fiers, nos voisins ont attesté très explicitement que la capitale de la Lombardie était aussi le chef-lieu de l’indust
xplicitement que la capitale de la Lombardie était aussi le chef-lieu de l’industrie italienne. Au milieu des plaines fert
milieu des plaines fertiles et admirablement irriguées, les cheminées d’ usines s’élèvent pressées ; elles se touchent à se
ssées ; elles se touchent à se heurter dans les vallées qui remontent de la plaine du Pô vers les lacs, et vers la chaîne
tière. Côme grandit avec une rapidité stupéfiante, développant autour d’ elle toute une banlieue qui rappellera bientôt cel
loppant autour d’elle toute une banlieue qui rappellera bientôt celle de Lille. Turin et Florence, l’altière résidence de
ellera bientôt celle de Lille. Turin et Florence, l’altière résidence de la vieille dynastie et la métropole des arts, se
e des arts, se sont adaptées aux besoins contemporains en juxtaposant de gigantesques fabriques à leurs palais et à leurs
qui rivalise avec Marseille, et qui multiplie ses docks et ses lignes de transport, puise sa splendeur dans l’énorme régio
e centrale et occidentale, les blés, les bois, les matières premières de toutes sortes qui arrivent de l’Orient asiatique,
blés, les bois, les matières premières de toutes sortes qui arrivent de l’Orient asiatique, de la Russie et des Balkans.
tières premières de toutes sortes qui arrivent de l’Orient asiatique, de la Russie et des Balkans. En disputant de plus en
kans. En disputant de plus en plus sa part au grand entrepôt français de la Méditerranée, sacrifié trop longtemps par une
par une formidable ignorance, elle a mesuré justement toute la force de création de l’Italie nouvelle. On célèbre la croi
midable ignorance, elle a mesuré justement toute la force de création de l’Italie nouvelle. On célèbre la croissance rapid
la croissance rapide, hâtive du commerce allemand ou américain ; et, de fait, les statistiques qu’on enregistre, chaque a
n Suisse, il n’est pas inférieur, toutes proportions gardées, à celui de l’Autriche : il excède notablement celui de la Ru
portions gardées, à celui de l’Autriche : il excède notablement celui de la Russie. Mais il convient surtout de mettre en
 : il excède notablement celui de la Russie. Mais il convient surtout de mettre en relief la poussée qui s’est marquée au-
en d’autres termes, depuis huit ans environ. Le progrès des échanges, de 1898 à 1905, n’est certes pas inférieur à 800 mil
s échanges, de 1898 à 1905, n’est certes pas inférieur à 800 millions de francs, soit à plus de 25 p. 100. Je crois que tr
905, n’est certes pas inférieur à 800 millions de francs, soit à plus de 25 p. 100. Je crois que très peu d’États, en Euro
0 millions de francs, soit à plus de 25 p. 100. Je crois que très peu d’ États, en Europe, pourraient opposer des majoratio
lentir encore : tout au rebours, chaque semestre qui s’écoule apporte de nouvelles raisons d’espérer. Sur ces trois millia
au rebours, chaque semestre qui s’écoule apporte de nouvelles raisons d’ espérer. Sur ces trois milliards, quelle est la pa
Nord et quelle est celle du Midi ? Bien entendu, il ne s’agit pas ici de tenter une distribution, qui serait nécessairemen
s méridionales contrastent singulièrement avec l’activité du Piémont, de la Lombardie, de la Ligurie, de la Toscane, pour
ntrastent singulièrement avec l’activité du Piémont, de la Lombardie, de la Ligurie, de la Toscane, pour reprendre les anc
lièrement avec l’activité du Piémont, de la Lombardie, de la Ligurie, de la Toscane, pour reprendre les anciennes délimita
pour le Midi, le Midi le lui rend bien en amertume envieuse. L’unité de la Péninsule n’est pas si bien faite que la concu
bien faite que la concurrence des régions entre elles ne se manifeste de temps à autre par quelque incident retentissant.
bituellement préposé à la gestion financière, l’homme des Calabres ou de la Sicile, qui y apportera ses conceptions spécia
rtera ses conceptions spéciales en matière de travaux publics. Nombre de cabinets n’ont pu se former, parce que les groupe
méridionaux, qui sont intimement concertés, en dépit des différences de nuances, estimaient que le Piémont ou la Ligurie
e le Piémont ou la Ligurie accaparaient les portefeuilles. Et combien de crises ont été provoquées par des oppositions rég
combien de crises ont été provoquées par des oppositions régionales, d’ autant plus acerbes et tenaces que la politique, e
le Nord riposte avec aigreur que le Midi revendique toujours des lois d’ exception et veut rompre l’équilibre à son profit.
’équilibre à son profit. La vérité est que le Midi ralentit la marche de la Péninsule ; mais ce sont les conditions généra
nfériorité, qui la perpétuent, qui l’accentuent même. Car les progrès de la Sicile ou de la Terre d’Otrante sont loin d’êt
la perpétuent, qui l’accentuent même. Car les progrès de la Sicile ou de la Terre d’Otrante sont loin d’être aussi splendi
t, qui l’accentuent même. Car les progrès de la Sicile ou de la Terre d’ Otrante sont loin d’être aussi splendides que le p
même. Car les progrès de la Sicile ou de la Terre d’Otrante sont loin d’ être aussi splendides que le prétendent certains d
t loin d’être aussi splendides que le prétendent certains discoureurs de profession. On n’aura point expliqué le contraste
xpliqué le contraste, quand on l’aura imputé à la répartition inégale de la fortune publique entre les deux moitiés de la
la répartition inégale de la fortune publique entre les deux moitiés de la Péninsule. Cette inégalité même, dans la distr
e Nord s’industrialise. Tous les départements qui se trouvent au-delà de Florence et de Livourne, ou peu s’en faut, vivent
rialise. Tous les départements qui se trouvent au-delà de Florence et de Livourne, ou peu s’en faut, vivent de leur agricu
trouvent au-delà de Florence et de Livourne, ou peu s’en faut, vivent de leur agriculture ou de la pêche ou de la navigati
rence et de Livourne, ou peu s’en faut, vivent de leur agriculture ou de la pêche ou de la navigation. Mais le trafic par
ourne, ou peu s’en faut, vivent de leur agriculture ou de la pêche ou de la navigation. Mais le trafic par mer se concentr
outillage et améliorer leurs procédés techniques, il a peu de chances de cesser dans une région de méthode surannée. La mi
rs procédés techniques, il a peu de chances de cesser dans une région de méthode surannée. La misère agraire apparaît ains
e aux bras une occupation au moins temporaire ; et c’est l’excès même de cette détresse qui suscite l’énorme émigration an
énorme émigration annuelle, dont bénéficient les compagnies maritimes de Gênes et de Naples. Que le Midi progresse réellem
ation annuelle, dont bénéficient les compagnies maritimes de Gênes et de Naples. Que le Midi progresse réellement, qu’il s
qu’il s’arrache à ses souffrances, dans le régime actuel, il y a lieu d’ en douter, et l’on peut supposer que les plans de
actuel, il y a lieu d’en douter, et l’on peut supposer que les plans de travaux extraordinaires actuellement conçus enric
enrichiront beaucoup plus les particuliers que la collectivité. Trop de conditions déplorables pèsent sur les habitants d
conditions déplorables pèsent sur les habitants dans l’ancien royaume de Naples, pour qu’ils réussissent à se soustraire,
qu’ils réussissent à se soustraire, sans une profonde transformation de l’état de choses, à leur dépression économique et
leur dépression économique et intellectuelle. Le voyageur qui se rend de Turin en Sicile apprécie tout de suite les différ
qui se rend de Turin en Sicile apprécie tout de suite les différences d’ habitudes, de tempérament, de mentalités. Si les t
e Turin en Sicile apprécie tout de suite les différences d’habitudes, de tempérament, de mentalités. Si les trains, même d
e apprécie tout de suite les différences d’habitudes, de tempérament, de mentalités. Si les trains, même dans le Nord, ne
alités. Si les trains, même dans le Nord, ne cheminent pas à l’allure de nos rapides, des express allemands, ou belges, ou
Comment une activité commerciale un peu intense s’accommoderait-elle d’ un semblable régime, qui arrête les communications
pole ; en vérité, c’est à l’indolence générale qu’il faut faire grief de ces fâcheux usages. Le climat peut servir d’excus
e qu’il faut faire grief de ces fâcheux usages. Le climat peut servir d’ excuse dans une certaine mesure. Mais il ne saurai
es Napolitains, au regard de la propreté des rues et des maisons, est d’ autant plus condamnable que l’air est plus chaud.
utant plus condamnable que l’air est plus chaud. Ce serait une erreur de s’imaginer que la ville la plus populeuse de la P
ud. Ce serait une erreur de s’imaginer que la ville la plus populeuse de la Péninsule se soit complètement transformée, au
uire les quartiers les plus malsains, elle offre, jusqu’aux alentours de ses artères centrales, le plus honteux spectacle.
é, — car Naples n’est qu’un exemple entre cent, et le plus saisissant de tous, — ne peuvent aspirer à jouer un grand rôle
omique. Elles attestent, par leur mépris même des règles élémentaires de l’hygiène, leur impuissance au travail et leur ha
élémentaires de l’hygiène, leur impuissance au travail et leur haine de l’effort. L’Italien du Sud semble encore apparten
illan ou l’Andalou, et dédaigne le labeur régulier ; il se contentera de remplir une tâche à brève échéance, celle qui lui
res à sa maigre existence. N’ayant que peu de besoins, il se contente de maigres salaires et n’aspire pas à améliorer son
son sort. Si l’on voit à Naples, sur les dalles du port, un peu moins de lazzaroni étendus qu’autrefois, la race ne s’en e
est point perdue. On retrouve les types classiques chez ces officieux de toutes sortes qui se précipitent sur les pas du v
ur lui rendre un service imaginaire, et lui extorquer une menue pièce de monnaie. Dans cette contrée, où l’initiative réel
dernière forme — forme dégénérée et puérile — des grands brigandages d’ autrefois. Elle correspond en tout cas à une misèr
le du Sud comme une lèpre incurable, et qui apparaît comme le produit de l’histoire. Ce n’est pas le climat seul, la splen
e le produit de l’histoire. Ce n’est pas le climat seul, la splendeur d’ une nature luxuriante, l’ardeur d’un soleil rareme
st pas le climat seul, la splendeur d’une nature luxuriante, l’ardeur d’ un soleil rarement voilé, qui ont entretenu cette
maintenant, les écoles sont bien moins nombreuses autour de Salerne, de Catanzaro, de Reggio qu’aux environs de Pise, d’A
es écoles sont bien moins nombreuses autour de Salerne, de Catanzaro, de Reggio qu’aux environs de Pise, d’Alexandrie et d
nombreuses autour de Salerne, de Catanzaro, de Reggio qu’aux environs de Pise, d’Alexandrie et de Vérone. Jusque dans les
s autour de Salerne, de Catanzaro, de Reggio qu’aux environs de Pise, d’ Alexandrie et de Vérone. Jusque dans les grandes v
rne, de Catanzaro, de Reggio qu’aux environs de Pise, d’Alexandrie et de Vérone. Jusque dans les grandes villes, on se méf
’Alexandrie et de Vérone. Jusque dans les grandes villes, on se méfie de la culture primaire, et à plus forte raison, seco
fie de la culture primaire, et à plus forte raison, secondaire, comme d’ un péché mortel. Les congrégations dont l’influenc
dans une touchante harmonie, un catholicisme païen et l’amour du jeu de hasard. Elle portera longtemps encore la trace, l
ule le curieux et ignominieux système politique, qui évolua peu à peu de Depretis à Giolitti, sans jamais modifier ses car
es abus du parlementarisme combinés avec l’arbitraire bureaucratique. De la Sicile et du Royaume de Naples, la Maffia et l
combinés avec l’arbitraire bureaucratique. De la Sicile et du Royaume de Naples, la Maffia et la Camorra ont étendu leur e
prise à l’État tout entier. Le budget national à lui seul — je laisse de côté les autres budgets — apparaît comme une supe
nses publiques atteignent au total le plus élevé, eu égard au chiffre de la population ; mais c’est dans la Péninsule que
ctive le plus lourd prélèvement. Elles n’absorbent pas en effet moins de 30 p. 100 du revenu intégral. Ce qui est non moin
t improductives. Lorsqu’on a retranché des bilans annuels les crédits de la guerre, de la marine, de la dette, de la burea
s. Lorsqu’on a retranché des bilans annuels les crédits de la guerre, de la marine, de la dette, de la bureaucratie propre
retranché des bilans annuels les crédits de la guerre, de la marine, de la dette, de la bureaucratie proprement dite, il
s bilans annuels les crédits de la guerre, de la marine, de la dette, de la bureaucratie proprement dite, il ne reste à pe
imite, reste un formidable poids mort pour l’industrie, pour la masse de la population. Or c’est le Nord, le Nord laborieu
i, affiliés aux innombrables sociétés qui se partagent les dépouilles de l’État, — ce sont les amis de Crispi, champions d
ociétés qui se partagent les dépouilles de l’État, — ce sont les amis de Crispi, champions dévots de la monarchie casquée,
dépouilles de l’État, — ce sont les amis de Crispi, champions dévots de la monarchie casquée, qui sanctionnent ces rapine
e. Dans tous les pays du monde, le budget sert avant tout aux besoins de la classe capitaliste. Nulle part, mieux qu’au-de
ci que le conflit, que l’antagonisme des régions, atteint à l’ampleur de la tragédie. Le Midi a de bonnes raisons de dire
ntagonisme des régions, atteint à l’ampleur de la tragédie. Le Midi a de bonnes raisons de dire que l’on néglige son relèv
ions, atteint à l’ampleur de la tragédie. Le Midi a de bonnes raisons de dire que l’on néglige son relèvement, et le Nord
s raisons de dire que l’on néglige son relèvement, et le Nord n’a pas de moins bonnes raisons pour soutenir que le Midi re
Nord n’a pas de moins bonnes raisons pour soutenir que le Midi reçoit de l’État beaucoup plus qu’elle ne donne. Mais au li
des sommes importantes à des entreprises utiles, à des constructions de voies ferrées, à l’amélioration des routes, à l’a
nt et au défrichement du sol, cet État distribue, à un certain nombre de particuliers, les maigres crédits qui ne vont ni
, les maigres crédits qui ne vont ni au militarisme, ni aux arrérages de la dette. Tout le mystère de la politique italien
vont ni au militarisme, ni aux arrérages de la dette. Tout le mystère de la politique italienne, si inintelligible souvent
ligible souvent, si énigmatique pour les étrangers, est là. Avec plus d’ impudeur que partout ailleurs, les membres des cot
ction, lorsqu’ils ont adopté des attitudes condamnables, sont obligés de faire participer les gros électeurs aux faveurs b
s gros électeurs aux faveurs budgétaires. On est très surpris parfois de voir crouler soudain un cabinet, qui semblait sol
ngue existence : c’est qu’il ne pouvait plus faire face aux exigences de ses amis. Les incidents extra-parlementaires, ceu
ne comptant guère à Montecitorio ; et souvent une combinaison formée d’ hommes médiocres, sans passé et sans services, se
ellé, par des moyens douteux, une majorité consistante. La popularité de M. Giolitti, politicien aux méthodes de mauvais a
té consistante. La popularité de M. Giolitti, politicien aux méthodes de mauvais aloi, ne s’explique que par des complaisa
gramme demeurant au surplus fort nébuleux, c’était qu’il avait promis de supprimer les fonds secrets. Or un ministre itali
n a fait la dure et concluante expérience. Après tout, ce sont choses de partout, mais ici on les saisit plus nettement qu
s saisit plus nettement qu’ailleurs. En dehors du parti socialiste et de la fraction républicaine, il n’y a pas, au-delà d
iste et de la fraction républicaine, il n’y a pas, au-delà des Alpes, de groupement politique digne de ce nom. Des Giolitt
caine, il n’y a pas, au-delà des Alpes, de groupement politique digne de ce nom. Des Giolittistes aux Sonninistes, des dis
ique digne de ce nom. Des Giolittistes aux Sonninistes, des disciples de M. Zanardelli à ceux de M. Fortis, l’observateur
s Giolittistes aux Sonninistes, des disciples de M. Zanardelli à ceux de M. Fortis, l’observateur le plus méticuleux ne re
s, l’observateur le plus méticuleux ne relèverait que des divergences d’ ambitions. Les catholiques, il en est quelques-uns
ues-uns, ont été absorbés depuis que le pouvoir a sonné le ralliement de toutes les forces conservatrices contre le péril
spinisme, ont fléchi le jour où les leurs ont participé aux bénéfices de la puissance publique. Sur les cinq cents et quel
et quelques mandataires qui composent la Chambre (point n’est besoin de parler du Sénat), c’est à peine si une quarantain
heurte à certains obstacles ; à l’inverse elle règne à l’excès au sud de Rome, dans ces districts montagneux des deux Sici
ens à toutes les capitulations, et où d’ailleurs le respect séculaire de toute autorité maintient, devant les puissants, u
me il ne reçoit aucune indemnité officielle, ce député est à la merci de tous les compromis. Pour demeurer un potentat dan
uniaires aux chefs des comités locaux, aux maffiosi ou aux camorristi de la ville principale. Et voilà comment le Midi par
ent le Midi paralyse l’essor politique du Nord, et comment le royaume de Naples, plié devant la monarchie, rebelle à toute
vant la monarchie, rebelle à toute pensée, hors quelques rares foyers de révolte, ralentit le robuste mouvement ouvrier de
volte, ralentit le robuste mouvement ouvrier des septentrionaux C’est de ces Septentrionaux que viendra pourtant, — à une
évoir, — la libération économique, intellectuelle, politique, sociale de la Péninsule. Les Piémontais et les Lombards se p
nsule. Les Piémontais et les Lombards se préparent à refaire la tâche d’ il y a quarante-cinq ans, mais cette fois ils l’ac
ns, mais cette fois ils l’accompliront au profit des masses profondes de la nation. L’intrusion du régime capitaliste, che
et fatalement dans le monde entier. Tandis que surgissait la cheminée d’ usine, que les campagnes envoyaient leur trop-plei
campagnes envoyaient leur trop-plein vers les villes, que les moyens de communication se multipliaient, que s’intensifiai
s et à des répressions sauvages. Lorsque les paysans étaient frustrés de leur récolte par le fisc, lorsqu’ils se sentaient
ur récolte par le fisc, lorsqu’ils se sentaient rongés par les impôts de consommation, et que l’État ou le municipe leur r
tances, ils mettaient le feu aux châteaux ou détruisaient les bureaux de l’octroi. Il n’est pas d’année où quelqu’une de c
eu aux châteaux ou détruisaient les bureaux de l’octroi. Il n’est pas d’ année où quelqu’une de ces Jacqueries locales n’ai
ruisaient les bureaux de l’octroi. Il n’est pas d’année où quelqu’une de ces Jacqueries locales n’ait été étouffée dans le
’est dans le Nord que le socialisme, préparé par les formes nouvelles de la production, a fait son apparition triomphante.
ations, se serrent dans les sections. Mais il n’y a ici qu’une partie de l’effectif militant du prolétariat italien, car l
artie de l’effectif militant du prolétariat italien, car les Chambres de Travail et les Fédérations de Métiers et d’indust
u prolétariat italien, car les Chambres de Travail et les Fédérations de Métiers et d’industries rassemblent plus de 300 0
italien, car les Chambres de Travail et les Fédérations de Métiers et d’ industries rassemblent plus de 300 000 affiliés. V
ravail et les Fédérations de Métiers et d’industries rassemblent plus de 300 000 affiliés. Voilà une armée avec laquelle l
uelle le pouvoir doit compter. Elle est l’unique élément régénérateur de l’Italie, et seule peut soustraire la Péninsule a
nérateur de l’Italie, et seule peut soustraire la Péninsule au régime de corruption qui l’écrase. À côté du socialisme, le
ion qui l’écrase. À côté du socialisme, le républicanisme, fils aussi de la pensée septentrionale, ne joue qu’un médiocre
ue qu’un médiocre rôle, et son avenir est limité. Ou bien les comités de la démocratie politique se confondront avec ceux
bien les comités de la démocratie politique se confondront avec ceux de la démocratie sociale, ou bien ils perdront leurs
e la démocratie sociale, ou bien ils perdront leurs membres au profit de ces derniers. Car la République, en Italie comme
ntement ses racines dans le Sud, mais qui a déjà suscité dans le Nord d’ admirables résistances, ce mouvement corporatif it
ux et des plus enthousiastes qui soient au monde, — la grève générale d’ un million d’hommes en fait foi, — sont à coup sûr
s enthousiastes qui soient au monde, — la grève générale d’un million d’ hommes en fait foi, — sont à coup sûr divisés pas
ont à coup sûr divisés pas des courants adverses. Les « réformistes » de Milan ne pensent pas, comme les « intégralistes »
« réformistes » de Milan ne pensent pas, comme les « intégralistes » de Mantoue ou les « syndicalistes » de Rome. Les lig
pas, comme les « intégralistes » de Mantoue ou les « syndicalistes » de Rome. Les ligues paysannes de l’Émilie n’adoptent
s » de Mantoue ou les « syndicalistes » de Rome. Les ligues paysannes de l’Émilie n’adoptent pas les mêmes tactiques que t
’Émilie n’adoptent pas les mêmes tactiques que telle chambre ouvrière d’ une grande cité industrielle, mais ces différences
chambre ouvrière d’une grande cité industrielle, mais ces différences de tempérament et de conception sont la condition mê
’une grande cité industrielle, mais ces différences de tempérament et de conception sont la condition même de la vie, de l
es différences de tempérament et de conception sont la condition même de la vie, de la poussée, du cheminement continu. L’
ces de tempérament et de conception sont la condition même de la vie, de la poussée, du cheminement continu. L’uniformité
industrielle où fermentaient, dans les dernières semaines, les grèves de Gênes, d’Intra, etc., et où les classes se heurte
le où fermentaient, dans les dernières semaines, les grèves de Gênes, d’ Intra, etc., et où les classes se heurtent avec un
r l’initiative des gens du Septentrion que tomberont les antagonismes de toute espèce, les oppositions de pensée et les op
trion que tomberont les antagonismes de toute espèce, les oppositions de pensée et les oppositions d’intérêts. Mais cette
onismes de toute espèce, les oppositions de pensée et les oppositions d’ intérêts. Mais cette œuvre féconde ne pourra réuss
t actuel, excroissance gigantesque nourrie des rapines officielles et de la corruption publique. Pour qu’elle vive d’une v
s rapines officielles et de la corruption publique. Pour qu’elle vive d’ une vie nouvelle, il faut que la Péninsule soit pu
urs viciée par la prédominance des résidus féodaux, par la survivance de certaines servitudes ailleurs abolies. Mais la tr
urs abolies. Mais la transformation essentielle ne peut être la tâche de la classe au pouvoir, ou mieux des fragments de c
ne peut être la tâche de la classe au pouvoir, ou mieux des fragments de classe associés au pouvoir, grands propriétaires
priétaires du Sud, armateurs ou tisseurs du Nord, avocats et médecins de partout ; — ces éléments ont trop d’intérêt à per
urs du Nord, avocats et médecins de partout ; — ces éléments ont trop d’ intérêt à perpétuer un système qui les sert. La « 
! Tome LXIV, numéro 228, 15 décembre 1906 Histoire. Le Cours de M. Guglielmo Ferrero au Collège de France Edmon
embre 1906 Histoire. Le Cours de M. Guglielmo Ferrero au Collège de France Edmond Barthèlemy. Tome LXIV, numéro 22
ou des discussions qui montrent sa vitalité, a fait, pendant le mois de novembre, au Collège de France, devant un nombreu
montrent sa vitalité, a fait, pendant le mois de novembre, au Collège de France, devant un nombreux auditoire, un cours su
nement. L’éminent historien a traité ce vaste sujet avec la nouveauté de vues et la science incontestable qui lui appartie
ppartiennent. Il a successivement étudié la réforme constitutionnelle de l’an 27 avant Jésus-Christ et les premières crise
nstitutionnelle de l’an 27 avant Jésus-Christ et les premières crises de cette nouvelle constitution ; les grandes lois so
res crises de cette nouvelle constitution ; les grandes lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ ; la découverte économ
ois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ ; la découverte économique de la Gaule ; la famille d’Auguste, son rôle politiq
vant Jésus-Christ ; la découverte économique de la Gaule ; la famille d’ Auguste, son rôle politique et ses dissensions ; l
ille d’Auguste, son rôle politique et ses dissensions ; la succession de Tibère ; enfin les grandes idées directrices et l
enfin les grandes idées directrices et les résultats du gouvernement d’ Auguste. Nous aurons l’occasion de revenir avec pl
es et les résultats du gouvernement d’Auguste. Nous aurons l’occasion de revenir avec plus de détail là-dessus, lorsque M.
u gouvernement d’Auguste. Nous aurons l’occasion de revenir avec plus de détail là-dessus, lorsque M. Ferrero publiera son
era son prochain volume sur Auguste, volume dont son cours du Collège de France donne la substance. Indiquons seulement, e
France donne la substance. Indiquons seulement, en attendant, l’idée d’ ensemble de l’historien sur cette période si impor
ne la substance. Indiquons seulement, en attendant, l’idée d’ensemble de l’historien sur cette période si importante. Rien
à une fondation monarchique, remarque M. Ferrero, que l’établissement d’ Auguste. Octave, au lendemain d’Actium, une fois p
arque M. Ferrero, que l’établissement d’Auguste. Octave, au lendemain d’ Actium, une fois passée la situation révolutionnai
triumvirat avec ses violences et ses désordres, Octave se montre imbu de l’importance énorme que conserve l’aristocratie d
l’importance énorme que conserve l’aristocratie dans le gouvernement de l’empire. Elle avait été le principe même de la p
tie dans le gouvernement de l’empire. Elle avait été le principe même de la puissance romaine, et, toute ruinée qu’elle fû
gardait un rôle historique qui restait un des facteurs indispensables de l’État. Aristocratie signifiant, à Rome, Républiq
bles de l’État. Aristocratie signifiant, à Rome, République, les vues d’ Octave, où cette aristocratie tient une si grande
t républicaines, au sens politique et romain du mot. Tel est le point de départ du gouvernement d’Auguste, et c’est la con
olitique et romain du mot. Tel est le point de départ du gouvernement d’ Auguste, et c’est la conception tout entière de ce
départ du gouvernement d’Auguste, et c’est la conception tout entière de celui-ci que résume Suétone lorsqu’il dit qu’Octa
re de celui-ci que résume Suétone lorsqu’il dit qu’Octave eut l’idée, de suite après la défaite d’Antoine, de restaurer la
Suétone lorsqu’il dit qu’Octave eut l’idée, de suite après la défaite d’ Antoine, de restaurer la République. Auguste est n
squ’il dit qu’Octave eut l’idée, de suite après la défaite d’Antoine, de restaurer la République. Auguste est non pas le c
la République. Auguste est non pas le continuateur, mais l’antithèse de César. Cette idée, cette nécessité de s’appuyer s
continuateur, mais l’antithèse de César. Cette idée, cette nécessité de s’appuyer sur l’aristocratie relevée, domine tout
officiel, écrit son histoire à un point de vue aristocratique. C’est de ce même point de vue qu’Auguste épure le Sénat. D
t de vue qu’Auguste épure le Sénat. De même encore, les lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ sont, surtout en matiè
lois sociales de l’an 18 avant Jésus-Christ sont, surtout en matière d’ adultère, des lois inspirées du plus inflexible ri
nflexible rigorisme aristocratique. Dans sa leçon sur les dissensions de la famille d’Auguste, « Une tragédie de famille :
risme aristocratique. Dans sa leçon sur les dissensions de la famille d’ Auguste, « Une tragédie de famille : Julie et Tibè
sa leçon sur les dissensions de la famille d’Auguste, « Une tragédie de famille : Julie et Tibère », M. Ferrero a montré
ste a fini par sacrifier son propre foyer à cette idée. Les désordres de Julie, épouse de Tibère, se produisent. C’est à A
crifier son propre foyer à cette idée. Les désordres de Julie, épouse de Tibère, se produisent. C’est à Auguste, sollicité
ouse de Tibère, se produisent. C’est à Auguste, sollicité par Tibère, d’ appliquer la loi que lui-même a faite ; sinon, aux
r Tibère, d’appliquer la loi que lui-même a faite ; sinon, aux termes de cette loi, le premier venu pourra porter une déno
e à Rhodes. Il y passe huit ans, pendant lesquels ses amis ne cessent d’ agir ; et, finalement, Auguste exile Julie et lais
’agir ; et, finalement, Auguste exile Julie et laisse Tibère rentrer. D’ où vient donc, chez Auguste, ce sentiment si fort
rentrer. D’où vient donc, chez Auguste, ce sentiment si fort du rôle de l’aristocratie romaine, ce sentiment qui l’empêch
si fort du rôle de l’aristocratie romaine, ce sentiment qui l’empêche de concevoir la constitution de l’État autrement que
atie romaine, ce sentiment qui l’empêche de concevoir la constitution de l’État autrement que comme aristocratique, donc r
indispensable que l’aristocratie historique le secondât dans la tâche de gouverner l’empire, à moins, énormité contre laqu
r l’empire, à moins, énormité contre laquelle se levait tout le passé de Rome, à moins d’abandonner ce rôle aux classes co
ns, énormité contre laquelle se levait tout le passé de Rome, à moins d’ abandonner ce rôle aux classes cosmopolites, à l’o
aux classes cosmopolites, à l’orientalisme notamment. C’est que, Chef de la République avec des pouvoirs sans précédent (l
c des pouvoirs sans précédent (le Sénat, dans sa séance du 13 janvier de l’an 27 avait réuni dans ses mains les deux magis
ments à employer pour gouverner. Et c’était ici qu’était le fond même de la question, dont dépendait la constitution intim
it le fond même de la question, dont dépendait la constitution intime de l’État romain. La question était de savoir si l’e
dépendait la constitution intime de l’État romain. La question était de savoir si l’empire serait gouverné, comme les mon
pire serait gouverné, comme les monarchies asiatiques des successeurs d’ Alexandre, par une bureaucratie recrutée par le ch
r le chef de l’État et selon son bon plaisir, dans toutes les classes de la société et dans toutes les nations ; ou s’il c
uvernement monarchique n’aurait pas signifié seulement rétablissement d’ une dynastie à Rome ; il aurait signifié aussi la
ssement d’une dynastie à Rome ; il aurait signifié aussi la formation d’ une bureaucratie cosmopolite, la carrière gouverne
mentale ouverte par le monarque aux hommes intelligents et énergiques de tout l’empire, sans distinction de nationalité ni
hommes intelligents et énergiques de tout l’empire, sans distinction de nationalité ni de race, la fin du monopole politi
ts et énergiques de tout l’empire, sans distinction de nationalité ni de race, la fin du monopole politique possédé jusqu’
monopole politique possédé jusqu’alors par Rome, les grandes familles de l’aristocratie sénatoriale, et la foule plus nomb
ristocratie sénatoriale, et la foule plus nombreuse des chevaliers et de la classe moyenne qui votait dans les comices. T
Telle est, selon M. Ferrero, la question qu’il appartenait à Auguste de résoudre au lendemain d’Actium. Et il est bien ce
ero, la question qu’il appartenait à Auguste de résoudre au lendemain d’ Actium. Et il est bien certain que la manière dont
ouvoir, au moyen du privilège aristocratique, était tout le contraire d’ une conception monarchique ou dictatoriale. Malheu
n monarchique ou dictatoriale. Malheureusement, épuisée par un siècle de guerres civiles, l’aristocratie romaine, la vérit
ritable, non pas celle des parvenus issue des révolutions, oligarchie de rencontre, incapable aussi bien, dont Octave tent
ons, oligarchie de rencontre, incapable aussi bien, dont Octave tenta de se débarrasser en l’an 28 (épuration du Sénat), c
l’an 28 (épuration du Sénat), cette aristocratie n’était plus en état de fournir le grand effort politique qu’on lui deman
ise vers le milieu du siècle dernier après la grande lutte économique de la « Corn-Law ». D’ailleurs, même sain, l’instrum
t les guerres puniques, suffisant encore durant les premières guerres d’ Orient, était trop petit maintenant par rapport à
uerres d’Orient, était trop petit maintenant par rapport à l’énormité de l’empire. C’était là une des significations des g
était là une des significations des guerres civiles. Rome, continuant d’ être ce qu’elle avait si longtemps été, un municip
empe. Mais alors ceci se produisait : Faute par l’aristocratie latine d’ occuper la place qui lui revenait dans l’État, la
e impossibilité à Rome, ou dictatorial, césarien, avec la perspective de nouvelles guerres civiles. Les découragements d’A
avec la perspective de nouvelles guerres civiles. Les découragements d’ Auguste, très réels, viennent de là, et non point
es découragements d’Auguste, très réels, viennent de là, et non point d’ une simple affectation hypocrite. Malgré son génie
ises, songé à se retirer. M. Ferrero a montré, d’autre part, que trop d’ intérêts avaient besoin d’être protégés pour qu’un
M. Ferrero a montré, d’autre part, que trop d’intérêts avaient besoin d’ être protégés pour qu’un gouvernement fort ne s’ét
’un gouvernement fort ne s’établît point tout de même. Or, par un jeu de conséquences qu’on ne peut songer à montrer ici,
re à l’absolutisme un pouvoir qui, pour être vraiment fécond, au sens de la tradition romaine, eût dû être organisé aristo
romaine, eût dû être organisé aristocratiquement. C’était là le vice de la fondation d’Octave, vice que celui-ci sentit a
être organisé aristocratiquement. C’était là le vice de la fondation d’ Octave, vice que celui-ci sentit assez pour avoir
ce que celui-ci sentit assez pour avoir voulu, en se retirant, éviter d’ instituer un système politique où se trouvait un g
tique où se trouvait un germe morbide : Il y avait, dans la grandeur d’ Auguste, conclut M. Ferrero, une contradiction qui
des maux infinis. Les désillusions, les amertumes, le stérile labeur de cette restauration qui ne pouvait réussir qu’à de
tion qui ne pouvait réussir qu’à demi rempliront toute la seconde vie d’ Octave et seront la tragique rançon de sa fortune
rempliront toute la seconde vie d’Octave et seront la tragique rançon de sa fortune prodigieuse… Les Journaux. À propo
mps, du grand poète italien. Carducci n’est guère connu en France que de nom et M. Carrère s’en étonne. Il fait à ce propo
M. Carrère s’en étonne. Il fait à ce propos les réflexions suivantes, d’ une certaine cruauté : Étranges anomalies de la R
es réflexions suivantes, d’une certaine cruauté : Étranges anomalies de la Renommée ! Nous connaissons de l’Italie, en Fr
taine cruauté : Étranges anomalies de la Renommée ! Nous connaissons de l’Italie, en France, un tas de râcleurs de guitar
enommée ! Nous connaissons de l’Italie, en France, un tas de râcleurs de guitares, et ce magnifique suscita leur d’énergie
France, un tas de râcleurs de guitares, et ce magnifique suscita leur d’ énergie qui a vivifié et illuminé tout un peuple,
ié et illuminé tout un peuple, c’est à peine, hormis quelques cercles de lettrés, si Paris sait épeler son nom ! J’en ai d
tout de même. Il a manqué à Carducci, pour que Paris lui fasse fête, de venir, comme tant d’autres, parader devant Paris.
icien protecteur ; s’il avait été présenté en liberté dans les salons d’ une belle Philaminte ; s’il avait signé quelque ar
périodes en Sorbonne et s’il se fût prêté aux tapageuses combinaisons de tous les mendiants de réclame, alors, n’en douton
t s’il se fût prêté aux tapageuses combinaisons de tous les mendiants de réclame, alors, n’en doutons pas, les reporters l
ssent découvert avec orgueil, les belles dames en parleraient, au thé de cinq heures, et son nom, en France, serait presqu
heures, et son nom, en France, serait presque aussi répandu que celui de Caruso ou de Mascagni. Lettres italiennes R
n nom, en France, serait presque aussi répandu que celui de Caruso ou de Mascagni. Lettres italiennes Ricciotto Canu
e LXIV, numéro 228, 15 décembre 1906, p. 633-636. La dernière pièce de M. Gabriel d’Annunzio : Plus que l’amour L’év
automne, eut en Italie une importance assez significative, fut celui de la représentation de la dernière pièce de M. Gabr
ie une importance assez significative, fut celui de la représentation de la dernière pièce de M. Gabriel d’Annunzio, et de
ez significative, fut celui de la représentation de la dernière pièce de M. Gabriel d’Annunzio, et des disputes nombreuses
sez regrettable, je crois, pour l’impresario qui avait monté le drame de M. d’Annunzio avec tout l’éclat habituel, souvera
souverainement généreux, qu’on donne volontiers aux œuvres scéniques de l’auteur du Feu. Le drame a été joué à Rome et à
harnait à en relever les beautés verbales et à défendre la légitimité de la thèse exposée et de la psychologie des protago
s beautés verbales et à défendre la légitimité de la thèse exposée et de la psychologie des protagonistes, tandis que la p
stes, tandis que la presque totalité des autres critiques s’acharnait de son côté, sans d’ailleurs trop de science ni de s
té des autres critiques s’acharnait de son côté, sans d’ailleurs trop de science ni de subtilité, contre le personnage pri
critiques s’acharnait de son côté, sans d’ailleurs trop de science ni de subtilité, contre le personnage principal de la p
leurs trop de science ni de subtilité, contre le personnage principal de la pièce et contre son créateur. Le drame a sombr
son créateur. Le drame a sombré. Pour la seconde fois, après la chute de sa tragédie la Gloire, M. d’Annunzio a connu l’iv
ès la chute de sa tragédie la Gloire, M. d’Annunzio a connu l’ivresse de la débâcle. Le défaut du drame n’est cependant pa
on ou dans sa réalisation. Il est dans les dangereuses fréquentations de l’auteur, car celui-ci a fréquenté Nietzsche. Et
es fréquentations de l’auteur, car celui-ci a fréquenté Nietzsche. Et de cette maladie du jour qu’on appelle « nietzschéis
tte maladie du jour qu’on appelle « nietzschéisme », dont les auteurs de quelque œuvre mal réussie se réclament comme les
al réussie se réclament comme les criminels pour leur défense le fond de leur neurasthénie ou du « vice partiel de leur es
s pour leur défense le fond de leur neurasthénie ou du « vice partiel de leur esprit » ; de cette maladie nietzschéenne, q
le fond de leur neurasthénie ou du « vice partiel de leur esprit » ; de cette maladie nietzschéenne, que Nietzsche ne con
nt ses œuvres ne contiennent aucunement les germes, est né, tout armé de ses armes farouches, le protagoniste de Plus que
do Brando. Je ne veux pas m’attarder ici sur l’interprétation absurde de la théorie nietzschéenne de la surélévation moral
attarder ici sur l’interprétation absurde de la théorie nietzschéenne de la surélévation morale, qui suscite de mauvaises
de de la théorie nietzschéenne de la surélévation morale, qui suscite de mauvaises œuvres littéraires, et que, outre les a
mauvaises œuvres littéraires, et que, outre les auteurs, la majorité de la critique et du public discute sans en connaîtr
ce pessimiste des générations qui vécurent dans le crépuscule du soir de la morale chrétienne, Nietzsche résume la tendanc
esthétique, vers la compréhension hautainement douloureuse et joyeuse de la vie en particulier et de l’Être en général. Ce
nsion hautainement douloureuse et joyeuse de la vie en particulier et de l’Être en général. Cette tendance est loin d’être
a vie en particulier et de l’Être en général. Cette tendance est loin d’ être simplement, brutalement joyeuse, mais elle re
ent joyeuse, mais elle représente une nouvelle interprétation humaine de la grande harmonie de l’univers, au-delà de toute
représente une nouvelle interprétation humaine de la grande harmonie de l’univers, au-delà de toute contingence immédiate
le interprétation humaine de la grande harmonie de l’univers, au-delà de toute contingence immédiate de peine et de jouiss
grande harmonie de l’univers, au-delà de toute contingence immédiate de peine et de jouissance, d’angoisse ou d’assouviss
onie de l’univers, au-delà de toute contingence immédiate de peine et de jouissance, d’angoisse ou d’assouvissement, le bi
rs, au-delà de toute contingence immédiate de peine et de jouissance, d’ angoisse ou d’assouvissement, le bien et le mal. C
toute contingence immédiate de peine et de jouissance, d’angoisse ou d’ assouvissement, le bien et le mal. C’est cette ten
aint-Point, dans sa très remarquable étude sur la Double personnalité d’ A. Rodin, signale et exalte dans tout l’œuvre de R
a Double personnalité d’A. Rodin, signale et exalte dans tout l’œuvre de Rodin, et qui anime admirablement notre littératu
s tout l’œuvre de Rodin, et qui anime admirablement notre littérature d’ avant-garde et toutes les recherches esthétiques d
notre littérature d’avant-garde et toutes les recherches esthétiques de notre génération née dans le crépuscule de l’aube
les recherches esthétiques de notre génération née dans le crépuscule de l’aube et de la morale qui devient. Avant Nietzsc
s esthétiques de notre génération née dans le crépuscule de l’aube et de la morale qui devient. Avant Nietzsche il y a eu
lte du Moi. Par Stirner et Nietzsche l’individualisme moderne atteint de très hautes significations. Quelque grand écrivai
tzsche et les a noblement révélés en les transposant dans les rythmes de sa race. Mais en général on a confondu, et on con
sa race. Mais en général on a confondu, et on confond, les attributs de l’individualisme avec ceux de l’égoïsme le plus é
confondu, et on confond, les attributs de l’individualisme avec ceux de l’égoïsme le plus étroit et le plus insignifiant,
étroit et le plus insignifiant, et on confond la surélévation morale de l’individu par le désir de continuellement se sur
iant, et on confond la surélévation morale de l’individu par le désir de continuellement se surpasser pour atteindre la pl
nuellement se surpasser pour atteindre la plus harmonieuse expression de tontes ses possibilités, avec la fatalité sociale
ieuse expression de tontes ses possibilités, avec la fatalité sociale de la criminalité. C’est ainsi que Surhomme et Homme
rage fasciné aime, exalte, suit avec un dévouement qui est « plus que de l’Amour », n’est qu’un type d’ambitieux sans trop
avec un dévouement qui est « plus que de l’Amour », n’est qu’un type d’ ambitieux sans trop de chance, qui commet un crime
i est « plus que de l’Amour », n’est qu’un type d’ambitieux sans trop de chance, qui commet un crime pour de l’argent, afi
qu’un type d’ambitieux sans trop de chance, qui commet un crime pour de l’argent, afin de repartir en Afrique et de recom
qui commet un crime pour de l’argent, afin de repartir en Afrique et de recommencer ses explorations, dit ses longs disco
ont défrayé la critique italienne, lancée contre lui avec un seul mot de grand mépris au bout de la plume : Surhomme ! Cor
bien plus noble, bien plus hautaine attitude devant les persécutions de la vie et devant lui-même. L’être vraiment supéri
ue soi-même. Par cela même l’être supérieur est indifférent aux coups de la fortune adverse, à l’hostilité des hommes, à l
ême qu’il sait être un vaincu. Or Corrado Brando, qui a un grand rôle d’ explorateur, n’a pas su vaincre et s’accommode mal
a un grand rôle d’explorateur, n’a pas su vaincre et s’accommode mal de son sort de vaincu. Par un défaut d’origine, qu’i
rôle d’explorateur, n’a pas su vaincre et s’accommode mal de son sort de vaincu. Par un défaut d’origine, qu’il a en commu
as su vaincre et s’accommode mal de son sort de vaincu. Par un défaut d’ origine, qu’il a en commun avec d’autres créatures
u. Par un défaut d’origine, qu’il a en commun avec d’autres créatures de M. d’Annunzio, il est imprécis devant nos yeux, i
acles, qui a pu vivre aux colonies, qui est enflammé par la nostalgie de l’aventure géographique, parce qu’il entrevoit da
que, parce qu’il entrevoit dans l’inconnu géographique la possibilité de se développer et de trouver « son expression ». M
revoit dans l’inconnu géographique la possibilité de se développer et de trouver « son expression ». Mais sa nostalgie pou
, avec la même psychologie, créer un autre fantôme dans un antre rêve d’ art. Ce manque d’« absolu » dans la manifestation
ychologie, créer un autre fantôme dans un antre rêve d’art. Ce manque d’ « absolu » dans la manifestation d’un type esthéti
ans un antre rêve d’art. Ce manque d’« absolu » dans la manifestation d’ un type esthétique constitue une désharmonie origi
pe se meut devient non nécessaire, devient extérieur, prend un aspect de simple décoration. Et par cela même, le fond idéa
prend un aspect de simple décoration. Et par cela même, le fond idéal de l’oraison, que tout drame représente plastiquemen
d idéal de l’oraison, que tout drame représente plastiquement, manque d’ efficacité, la faconde du sermon scénique manque d
stiquement, manque d’efficacité, la faconde du sermon scénique manque d’ éloquence et de persuasion, ne s’impose pas irrési
que d’efficacité, la faconde du sermon scénique manque d’éloquence et de persuasion, ne s’impose pas irrésistiblement au p
on et dans l’émotion du dramaturge, reste froid et il a tout le temps de discuter inconsciemment avec le personnage qu’il
emment avec le personnage qu’il a devant les yeux, il a tout le temps de se livrer à son esprit critique, de ne pas subir
vant les yeux, il a tout le temps de se livrer à son esprit critique, de ne pas subir le drame, d’en repousser les fantôme
e temps de se livrer à son esprit critique, de ne pas subir le drame, d’ en repousser les fantômes Si l’on pense à Clytemne
uctablement enracinée à Argos et inéluctablement entraînée au meurtre d’ Agamemnon ; si l’on pense à Hamlet, qui se révèle
t, qui se révèle tout entier et à tout instant comme une énorme fleur de lotus rouge ondoyant sur un lac de sang ; si l’on
out instant comme une énorme fleur de lotus rouge ondoyant sur un lac de sang ; si l’on pense à Brand, qui révèle son impo
pendant toute l’action ne fait que tenir le spectateur dans l’attente de la catastrophe an milieu de la tempête de neige ;
it que tenir le spectateur dans l’attente de la catastrophe an milieu de la tempête de neige ; on comprendra que ces « typ
e spectateur dans l’attente de la catastrophe an milieu de la tempête de neige ; on comprendra que ces « types » créés par
ent que selon une indomptable fatalité qui est la résultante parfaite de leurs possibilités et du sol même où ils se révèl
temnestre, ni Hamlet, ni Brand. Corrado Brando peut au contraire être de tous les pays, et sa psychologie coloniale n’est
e coloniale n’est pas forcément moderne. Il tue, parce qu’il a besoin de posséder ce qu’un autre homme possède, parce qu’i
tre homme possède, parce qu’il juge que son rêve vaut plus que la vie de sa victime. Un banquier en faillite aurait pu à s
r en faillite aurait pu à son tour tuer Corrado Brando pour s’emparer de l’argent de la première victime, et aurait pu tro
e aurait pu à son tour tuer Corrado Brando pour s’emparer de l’argent de la première victime, et aurait pu trouver un autr
ent de la première victime, et aurait pu trouver un autre homme épris d’ un autre rêve qui aurait agi de la sorte, et ainsi
aurait pu trouver un autre homme épris d’un autre rêve qui aurait agi de la sorte, et ainsi de suite. Cela est très humain
utre homme épris d’un autre rêve qui aurait agi de la sorte, et ainsi de suite. Cela est très humain, et cela est très bes
s animaux s’entretuent pour leur pâture, les hommes aussi. Cela a été de toujours. C’est une des plus profondes manifestat
. Cela a été de toujours. C’est une des plus profondes manifestations de l’instinct pur. Malheureusement M. d’Annunzio n’a
liste romain qui a cru défendre Corrado Brando comme un avocat ferait d’ un criminel quelconque, ont eu tort de feindre de
o Brando comme un avocat ferait d’un criminel quelconque, ont eu tort de feindre de croire que l’insuccès de la pièce étai
mme un avocat ferait d’un criminel quelconque, ont eu tort de feindre de croire que l’insuccès de la pièce était dû exclus
criminel quelconque, ont eu tort de feindre de croire que l’insuccès de la pièce était dû exclusivement au crime et à la
enant aux personnages du drame. Mais il est absolument hors de propos de prononcer ici le nom de Nietzsche. Le dernier gra
drame. Mais il est absolument hors de propos de prononcer ici le nom de Nietzsche. Le dernier grand penseur allemand a bo
and a bon dos, dirait le vulgaire. Et il est à souhaiter que le poète d’ Annunzio reprenne le protagoniste de sa pièce malh
d a bon dos, dirait le vulgaire. Et il est à souhaiter que le poète d’ Annunzio reprenne le protagoniste de sa pièce malheureuse
t il est à souhaiter que le poète d’Annunzio reprenne le protagoniste de sa pièce malheureuse et en exprime l’âme tragique
fondément psychologique, qui serait vraiment moderne et beau et digne de l’écrivain du Triomphe de la Mort. Memento
ui serait vraiment moderne et beau et digne de l’écrivain du Triomphe de la Mort. Memento Le mois d’octobre dernier,
et digne de l’écrivain du Triomphe de la Mort. Memento Le mois d’ octobre dernier, M. Mario Giobbe, poète et conteur
io Giobbe, poète et conteur, qui fut le traducteur parfait des œuvres d’ Edmond Rostand, s’est tué dans la maison de santé
ducteur parfait des œuvres d’Edmond Rostand, s’est tué dans la maison de santé où il était interné depuis quelque temps.
1. Cfr. Mercure de France, 15 février : La Tragédie catholique de Gabriel d’Annunzio. 2. Vitruve aussi nous parle
de Gabriel d’Annunzio. 2. Vitruve aussi nous parle des trois genres de scènes, au point de vue purement décoratif, avec
ille, écrivant à l’abbé de Pure les trois préfaces à ses trois livres de poésie, dit : « … dans la seconde je traite les c
e poésie, dit : « … dans la seconde je traite les conditions du sujet de la belle tragédie, de quelle qualité doivent être
ns la seconde je traite les conditions du sujet de la belle tragédie, de quelle qualité doivent être des incidents qui la
e moderne, soutenue par son véritable sens étymologique. 5. Le thème de Siegfried est déjà annoncé dans le IIIè acte de l
logique. 5. Le thème de Siegfried est déjà annoncé dans le IIIè acte de la « Walkyrie », lorsque la Vierge guerrière reco
que la Vierge guerrière reconnaît le futur héros dans les flancs gros de Sieglinde. Le thème de Siegfried accompagne de sa
reconnaît le futur héros dans les flancs gros de Sieglinde. Le thème de Siegfried accompagne de sa fierté les gestes du h
s dans les flancs gros de Sieglinde. Le thème de Siegfried accompagne de sa fierté les gestes du héros, et couvre d’une an
e de Siegfried accompagne de sa fierté les gestes du héros, et couvre d’ une angoisse infinie sa marche funèbre. 6. Je rap
l même du fatal envoûtement des deux protagonistes. 7. Dans un livre de prochaine publication : Le Livre de l’Évolution,
protagonistes. 7. Dans un livre de prochaine publication : Le Livre de l’Évolution, je définis les trois étapes du Drame
l’Évolution, je définis les trois étapes du Drame musical, qui est : d’ Action ou mélodique (Claudio Monteverdi) de Pensée
u Drame musical, qui est : d’Action ou mélodique (Claudio Monteverdi) de Pensée ou de leit-motif (Wagner), d’idée ou d’atm
al, qui est : d’Action ou mélodique (Claudio Monteverdi) de Pensée ou de leit-motif (Wagner), d’idée ou d’atmosphère music
u mélodique (Claudio Monteverdi) de Pensée ou de leit-motif (Wagner), d’ idée ou d’atmosphère musicale (Claude Debussy). 8
e (Claudio Monteverdi) de Pensée ou de leit-motif (Wagner), d’idée ou d’ atmosphère musicale (Claude Debussy). 8. Mercure
ercure de France du 15 août 1905. 9. Ce chapitre est intitulé la fin d’ une Aristocratie dans le corps du volume, alors qu
eilleur, est Fulvie et la Guerre agraire en Italie. 10. L’historien de la peinture italienne venait de passer deux mois
a plus que l’art et la psychologie. Si l’on veut connaître la qualité de son goût et l’étendue de ses connaissances, il su
ychologie. Si l’on veut connaître la qualité de son goût et l’étendue de ses connaissances, il suffît de savoir ce qu’il a
e la qualité de son goût et l’étendue de ses connaissances, il suffît de savoir ce qu’il admira à Florence plus que tout l
te, les seules œuvres dont il parle : en sculpture, ce fut le tombeau de Marie-Christine, par Canova ; en peinture, le « T
cela paraîtrait singulier, si l’on ne voyait ensuite que le nom même d’ « Agnolo Bronzino » était « inconnu » pour lui. « 
ndide ignorance. — Exactement un mois plus tard, il formait le projet d’ écrire lui-même une Histoire de la Peinture en Ita
n mois plus tard, il formait le projet d’écrire lui-même une Histoire de la Peinture en Italie. 11. Inédit. 12. Je resp
e la Peinture en Italie. 11. Inédit. 12. Je respecte l’orthographe de cette lettre ; est-ce Angelina ou Stendhal qui ne
al qui ne savait pas bien l’italien ? 13. Auteur, très estimé alors, d’ une Histoire de la peinture italienne, qui, plus t
t pas bien l’italien ? 13. Auteur, très estimé alors, d’une Histoire de la peinture italienne, qui, plus tard, fut plusie
serait : « J’ai pensé à traduire Lanzi (il a 1900 pages), et à faire de cela un vol. de 450 (pages). Cela m’amuserait, je
pensé à traduire Lanzi (il a 1900 pages), et à faire de cela un vol. de 450 (pages). Cela m’amuserait, je pense, de dicte
t à faire de cela un vol. de 450 (pages). Cela m’amuserait, je pense, de dicter le français à mon Mancas (son copiste ?),
ait, je pense, de dicter le français à mon Mancas (son copiste ?), et de dépenser à cela 30 ou 40 jours. » 15. Stendhal
u 40 jours. » 15. Stendhal est à Milan, mais il a l’innocente manie de dérouter son lecteur. 16. C’est à peu près le ti
te manie de dérouter son lecteur. 16. C’est à peu près le titre même de Lanzi. 17. Il faut retenir ces 4 ouvrages. Ce se
etenir ces 4 ouvrages. Ce sera à peu près la bibliographie définitive de son Histoire de la Peinture. 18. Inédit. 19. Il
rages. Ce sera à peu près la bibliographie définitive de son Histoire de la Peinture. 18. Inédit. 19. Il écrit ainsi par
nsi parfois son nom en deux mots. 20. Lettre du 30 sept. 1816. Souv. d’ égot., p. 231. 21. Angelina Pietragrua. 22. Dan
’égot., p. 231. 21. Angelina Pietragrua. 22. Dans l’œuvre imprimée de Stendhal, un seul texte, assez obscur, permettait
primée de Stendhal, un seul texte, assez obscur, permettait jusqu’ici de retrouver à peu près la date de naissance de l’Hi
e, assez obscur, permettait jusqu’ici de retrouver à peu près la date de naissance de l’Histoire de la Peinture, il se tro
ur, permettait jusqu’ici de retrouver à peu près la date de naissance de l’Histoire de la Peinture, il se trouve dans une
jusqu’ici de retrouver à peu près la date de naissance de l’Histoire de la Peinture, il se trouve dans une lettre à sa sœ
re, il se trouve dans une lettre à sa sœur, du 8 décembre 1811 (Souv. d’ égot., p. 309) : « Je me suis aperçu que je savais
Pour me remettre à cette langue, je traduis, en abrégeant, l’histoire de l’école de Florence… Si j’ai la patience d’acheve
ettre à cette langue, je traduis, en abrégeant, l’histoire de l’école de Florence… Si j’ai la patience d’achever ce travai
en abrégeant, l’histoire de l’école de Florence… Si j’ai la patience d’ achever ce travail ennuyeux, je te l’enverrai. »
il ne nomme pas, c’est Lanzi, et que, s’il traduit d’abord l’histoire de l’école de Florence, c’est tout bonnement parce q
pas, c’est Lanzi, et que, s’il traduit d’abord l’histoire de l’école de Florence, c’est tout bonnement parce que le premi
traire, on voit déjà poindre le découragement : « Si j’ai la patience d’ achever ce travail ennuyeux… » À ajouter encore a
ajouter encore aux motifs pratiques que j’ai montrés plus haut, celui d’ apprendre ou de rapprendre l’italien : c’est toujo
aux motifs pratiques que j’ai montrés plus haut, celui d’apprendre ou de rapprendre l’italien : c’est toujours un peu un d
pprendre ou de rapprendre l’italien : c’est toujours un peu un devoir d’ élève. En bon frère, il songe aussi à être utile à
-être le seul lecteur à qui il pense, à ce moment-là. Même conception de son travail, et même modestie, dans ce titre (Bey
« Traduzione di Vasari, Lanzi e Mengs, per servire all (sic) viaggio d’ Italia, 1811. » Il est fâcheux pour la vérité que
vérité que Stendhal n’ait pas gardé ce titre si honnête : Traduction de Vasari, Lanzi et Mengs. 23. Il n’avait même pas
anzi et Mengs. 23. Il n’avait même pas ses soirées, Mlle Bereytter, de l’Opéra-Buffa, l’attendait tous les soirs chez lu
le Beau idéal, avait même totalement disparu. 25. Il s’agit toujours d’ Angelina Pietragrua ; Beyle était très fidèle dans
elina Pietragrua ; Beyle était très fidèle dans ses amours. 26. Plus de bonheur pour moi sans travail. 27. Un jeu désint
essé et sans but, l’expression même l’indique assez. 28. Man. inédit de la collection Chaper. 29. Man. inéd. 30. « À l
la collection Chaper. 29. Man. inéd. 30. « À la Mémoire éternelle de Milady Alexandra Z. Amour jusque dans la mort. »
 Z. Amour jusque dans la mort. » (Collect. Chaper, inéd.) 31. Souv. d’ égot. 32. Et pour quelques autres raisons. 33.
31. Souv. d’égot. 32. Et pour quelques autres raisons. 33. Souv. d’ égot., p. 232. 34. Souv. d’égot., p. 264. 35. C
our quelques autres raisons. 33. Souv. d’égot., p. 232. 34. Souv. d’ égot., p. 264. 35. Comment a vécu Stendhal, p. 19
5. Comment a vécu Stendhal, p. 192-3. 36. Le 26 décembre 1861. Souv. d’ égot., p. 245. 37. Mercure de France, 15 août 19
16 (1900) Articles du Mercure de France, année 1900
Tome XXXIII, numéro 121, 1er janvier 1900 Le centenaire de Claude Lorrain Virgile Josz. Tome XXXIII, num
-55. Daignera-t-on s’émouvoir ? Cela est peu probable. La mésaventure de Chardin est fort éloquente : les temps sont à d’a
vra qu’il eût infiniment mieux valu… Ce jour-là, il faudra le marquer d’ un énorme caillou noir : ce sera le jour des vains
se où on mesurera, non sans une coquetterie qui a sa saveur, le degré de veulerie atteint, sans qu’il vienne à l’idée qu’o
ns qu’il vienne à l’idée qu’on puisse se roidir, encourir le ridicule d’ une initiative… Je me borne à faire observer aux e
idicule d’une initiative… Je me borne à faire observer aux empêcheurs d’ exposer en rond, que cette fois ils n’ont pas la p
n difficile et longue, à la main malhabile, un paysan que les hasards de l’émigration firent peintre, — comme d’autres dev
l’émigration firent peintre, — comme d’autres deviennent bas artisans de vulgaires métiers. Mais ce paysan-là avait un œil
iscerner les formes extérieures et la couleur des choses, était avide d’ éther, de ciel et de lumière, — un œil que le sole
les formes extérieures et la couleur des choses, était avide d’éther, de ciel et de lumière, — un œil que le soleil fascin
extérieures et la couleur des choses, était avide d’éther, de ciel et de lumière, — un œil que le soleil fascinait étrange
œil que le soleil fascinait étrangement, surtout aux heures magiques de ses deux manifestations les plus violentes. Et ce
lle, presque monstrueuse, cette préoccupation nouvelle et si complète de l’impondérable, constituent la géniale originalit
lat sous les cheveux broussailleux, la moustache tombe des deux côtés d’ une bouche sans expression et, au-dessus du cou la
t à fait le rustaud hirsute rencontré parmi les précieux griffonnages de Rembrandt : seul, l’œil fixe et rond, presque un
griffonnages de Rembrandt : seul, l’œil fixe et rond, presque un œil de ruminant, s’ouvre curieusement sous l’arc du sour
compréhension.   Un val étroit au fond duquel coule la rivière bordée de roseaux, ensablée d’îles, de graviers qui miroite
al étroit au fond duquel coule la rivière bordée de roseaux, ensablée d’ îles, de graviers qui miroitent sous l’eau vive ;
t au fond duquel coule la rivière bordée de roseaux, ensablée d’îles, de graviers qui miroitent sous l’eau vive ; des arbr
e ; des arbres en longs chapelets qui découpent des prairies, grasses de sainfoin et de trèfles ; des jours de terre clos
en longs chapelets qui découpent des prairies, grasses de sainfoin et de trèfles ; des jours de terre clos de haies épineu
découpent des prairies, grasses de sainfoin et de trèfles ; des jours de terre clos de haies épineuses et farouches ; en c
prairies, grasses de sainfoin et de trèfles ; des jours de terre clos de haies épineuses et farouches ; en croix, parmi un
clos de haies épineuses et farouches ; en croix, parmi un fourré noir de charmes et de chênes, des chaumes gris : c’est Ch
épineuses et farouches ; en croix, parmi un fourré noir de charmes et de chênes, des chaumes gris : c’est Chamage. Dans un
umes gris : c’est Chamage. Dans une masure qui s’étaie entre l’auvent de paille d’une porcherie et le jardin pierreux où s
: c’est Chamage. Dans une masure qui s’étaie entre l’auvent de paille d’ une porcherie et le jardin pierreux où se tordent
e paille d’une porcherie et le jardin pierreux où se tordent des ceps de pinot, une femme, un homme et cinq enfants : le f
rdent des ceps de pinot, une femme, un homme et cinq enfants : le feu d’ Anne Padoue et de Jean Gellée… Et la vie résignée
pinot, une femme, un homme et cinq enfants : le feu d’Anne Padoue et de Jean Gellée… Et la vie résignée de ces vilains, s
enfants : le feu d’Anne Padoue et de Jean Gellée… Et la vie résignée de ces vilains, si pareille, si semblable, si même,
ans une larme pour agiter cette monotonie, faire luire le rayon chaud d’ un espoir : ils sont tous de même pâte bise, les f
, — et Claude qui doit être nommé lui troisième. Cependant, au-dessus de la vigne familiale, il y a d’autres vignes qui s’
llines lentes, des vignes où des gens courbés besognent du chavrot et de la houe, où vont des petits ânes bâtés d’osier ;
bés besognent du chavrot et de la houe, où vont des petits ânes bâtés d’ osier ; puis les pâtures où vaguent les moutons, p
er ; puis les pâtures où vaguent les moutons, puis les grands taillis de la grûrie et la forêt profonde qui ne finit qu’à
qu’à Lunéville. En face, vers Toul, c’est la montagne dans les roches de laquelle se nichent des hameaux ; au sortir du vi
sortir du village, au tourne-bride, c’est la tuilerie avec le feu vif de ses terres et l’étoile rouge de son four, et le r
de, c’est la tuilerie avec le feu vif de ses terres et l’étoile rouge de son four, et le rû du Genêt, et le chemin qui con
in qui conduit vers la Vôge, le chemin où est Florémont qui a le chef de saint Crépin, où est Charmes la grand-ville du ba
in, où est Charmes la grand-ville du bailliage, Charmes au grand pont d’ où la Moselle s’échappe pour trahir et percer, par
Lorraine, encore presque intangible, sur cette bonne terre ancestrale de Rénier-au-long-col, que traversent parfois des co
cestrale de Rénier-au-long-col, que traversent parfois des compagnies de routiers qui suivent l’étendard aux alérions d’ar
arfois des compagnies de routiers qui suivent l’étendard aux alérions d’ argent, terre du bon duc, aux larges horizons, que
mage dans l’épisode infiniment pittoresque et merveilleusement coloré de ses eaux, de ses prés, de ses bois et de ses méla
pisode infiniment pittoresque et merveilleusement coloré de ses eaux, de ses prés, de ses bois et de ses mélancoliques cot
ment pittoresque et merveilleusement coloré de ses eaux, de ses prés, de ses bois et de ses mélancoliques coteaux. Libre e
e et merveilleusement coloré de ses eaux, de ses prés, de ses bois et de ses mélancoliques coteaux. Libre et fort, Claude
sans en rien voir, sans comprendre, sans être ému : il n’y avait pas d’ église à Chamage. Le temps vint vite où il fallut
nt vite où il fallut donner un état à chaque enfant. Sandrart a écrit de Claude « Scientia valde mediocri ». Ce qui veut d
te, que Jean Gellée mit son fils en apprentissage chez un « boulanger de pâtés ». Commencement de l’exode qui devait le co
on fils en apprentissage chez un « boulanger de pâtés ». Commencement de l’exode qui devait le conduire à Rome. Comment Ba
nce au séjour à Fribourg, au frère aîné graveur, aux premiers dessins de feuillages, à Claude élève de Jean ? Cela fait bi
rère aîné graveur, aux premiers dessins de feuillages, à Claude élève de Jean ? Cela fait bien avec le château de Chamage.
e feuillages, à Claude élève de Jean ? Cela fait bien avec le château de Chamage. Il est facile de se rendre compte. Il su
ve de Jean ? Cela fait bien avec le château de Chamage. Il est facile de se rendre compte. Il suffit de prendre le LIVRE D
c le château de Chamage. Il est facile de se rendre compte. Il suffit de prendre le LIVRE DES ORDONNANCES des Maîtres pein
es peintres, sculpteurs, peintres-verriers et verriers faisant partie de la Confrérie de Saint Luc. On s’aperçoit vite qu’
lpteurs, peintres-verriers et verriers faisant partie de la Confrérie de Saint Luc. On s’aperçoit vite qu’aucun Gellée n’a
serment devant l’Avoyer, les Conseils, les Bannerets et les Soixante de la ville de Fribourg… Donc, Claude passa directem
ant l’Avoyer, les Conseils, les Bannerets et les Soixante de la ville de Fribourg… Donc, Claude passa directement de Lorra
les Soixante de la ville de Fribourg… Donc, Claude passa directement de Lorraine en Italie, incorporé, sans doute, dans u
sa directement de Lorraine en Italie, incorporé, sans doute, dans une de ces « trouppes d’artisanz et d’apprentiz de cuysi
Lorraine en Italie, incorporé, sans doute, dans une de ces « trouppes d’ artisanz et d’apprentiz de cuysine » qui se dirige
alie, incorporé, sans doute, dans une de ces « trouppes d’artisanz et d’ apprentiz de cuysine » qui se dirigeaient périodiq
oré, sans doute, dans une de ces « trouppes d’artisanz et d’apprentiz de cuysine » qui se dirigeaient périodiquement vers
qui se dirigeaient périodiquement vers la péninsule. § La déconvenue de l’émigrant fut grande en arrivant à Rome : son ig
éconvenue de l’émigrant fut grande en arrivant à Rome : son ignorance de la langue jointe à une gaucherie naturelle, à un
émoi assez explicable, n’étaient pas pour lui faciliter la trouvaille d’ une condition. Il s’engagea, au petit bonheur, che
bonheur, chez un certain Agostino Tassi, peintre, qui menait un train de grand seigneur et habitait une superbe maison, no
avallo. Ah ! celui-là, par exemple, est bien amusant, avec son allure de matamore, ses héroïques jactances, ses spirituell
ïques jactances, ses spirituelles et joyeuses canailleries, pimentées d’ un parfum chevaleresque tout à fait d’époque. Fils
oyeuses canailleries, pimentées d’un parfum chevaleresque tout à fait d’ époque. Fils d’un peaussier de Pérouse, qui a nom
eries, pimentées d’un parfum chevaleresque tout à fait d’époque. Fils d’ un peaussier de Pérouse, qui a nom Buoncompagni, a
s d’un parfum chevaleresque tout à fait d’époque. Fils d’un peaussier de Pérouse, qui a nom Buoncompagni, après avoir été
marquis de Tassi à Rome et lui avoir volé son nom, sans doute en plus de quelques autres choses, il s’enfuit à Florence, p
ieur du Palazzo Vecchio si furieusement qu’il est déporté aux galères de Livourne. Pour tout autre, c’eût été l’irrémédiab
re, c’eût été l’irrémédiable fin ; pour Tassi, ce fut le commencement de la fortune. Par sa belle humeur, il séduit le cap
sa belle humeur, il séduit le capitaine des argousins, qui lui permet de laisser les corvées meurtrières pour dessiner à s
: levantins, persans, tunisiens, caravelles à voiles latines, ourques de Biscaye, hauts bateaux grecs que les aventures de
es latines, ourques de Biscaye, hauts bateaux grecs que les aventures de mer jetaient au port, — et les galères, celles-là
palais du cardinal Lancalotti, cela n’a plus rien qui puisse étonner. De haute lutte il se fait une large place, travaille
Urbain VIII et ne sort plus qu’à cheval, l’épée au flanc, une chaîne d’ or au cou, naturellement suivi d’un page. Claude a
cheval, l’épée au flanc, une chaîne d’or au cou, naturellement suivi d’ un page. Claude avait pour mission de soigner le c
d’or au cou, naturellement suivi d’un page. Claude avait pour mission de soigner le cheval. Mais l’atelier l’intéressa, l’
ion de soigner le cheval. Mais l’atelier l’intéressa, l’envie le prit de peindre. Tassi consentit, et de domestique il fut
’atelier l’intéressa, l’envie le prit de peindre. Tassi consentit, et de domestique il fut promu élève. La nuance n’était
s comme tout le monde, — il s’en faut ! — entretenait chez lui nombre de belles filles, d’un commerce facile, à l’aide des
nde, — il s’en faut ! — entretenait chez lui nombre de belles filles, d’ un commerce facile, à l’aide desquelles il payait
filles, d’un commerce facile, à l’aide desquelles il payait les gens de sa maison. Passeri est formel : « Quelle sue femm
s partout, triomphateurs du moment vers lesquels des Provinces-Unies, de Bohême, de Franconie, de Basse Saxe, des marches
triomphateurs du moment vers lesquels des Provinces-Unies, de Bohême, de Franconie, de Basse Saxe, des marches d’Allemagne
du moment vers lesquels des Provinces-Unies, de Bohême, de Franconie, de Basse Saxe, des marches d’Allemagne et d’Espagne,
Provinces-Unies, de Bohême, de Franconie, de Basse Saxe, des marches d’ Allemagne et d’Espagne, accouraient, comme on vien
s, de Bohême, de Franconie, de Basse Saxe, des marches d’Allemagne et d’ Espagne, accouraient, comme on vient vers la lumiè
vient vers la lumière bienfaisante, tous ceux que tourmentait l’envie de peindre. Comment n’entra-t-il chez aucun de ceux-
x que tourmentait l’envie de peindre. Comment n’entra-t-il chez aucun de ceux-là ? Il dut peut-être cela au conseil d’un r
n’entra-t-il chez aucun de ceux-là ? Il dut peut-être cela au conseil d’ un rare artiste, — ou au hasard. Mais si Bologne s
iblement ombrageux, les Napolitains viennent, par leurs persécutions, de lasser le Guide, qui s’est enfui. Si à Rome on bâ
empoisonneront le Dominiquin parce qu’il a osé accepter la décoration de la chapelle de saint Janvier, au Dôme. Voilà qui
le Dominiquin parce qu’il a osé accepter la décoration de la chapelle de saint Janvier, au Dôme. Voilà qui engageait peu,
s le Lorrain fait le voyage et entre chez Godefroy Walss, un Allemand de Cologne, qui lui enseigne la perspective et l’arc
lui enseigne la perspective et l’architecture. Et Claude a vite assez de ce nouveau maître, et il repart : la sublimité qu
rd, et c’est Venise. Que croyez-vous que va produire sur lui la ville de Giovanni Bellini et du Giorgione, de Carpaccio et
que va produire sur lui la ville de Giovanni Bellini et du Giorgione, de Carpaccio et de Titien, la Venise de Véronèse ? I
sur lui la ville de Giovanni Bellini et du Giorgione, de Carpaccio et de Titien, la Venise de Véronèse ? Il va passer. Ici
Ni les canaux bleus, ni les palais roses, ni le Contarini et sa robe de pourpre, ni les nobles en leurs longs habits leva
’or et le sang en débauches géniales aux coupoles saintes et aux murs de marbre des demeures féeriques ; au dehors l’or et
aux murs de marbre des demeures féeriques ; au dehors l’or et le sang de la vie même, cette joie, si bellement libre, sono
me, cette joie, si bellement libre, sonore et harmonieuse, cette joie de la Joie, — rien n’éveillera en lui un tressaillem
xistence que celle que jusqu’alors il y avait menée, il rentre à même de se faire une place parmi les artistes qui s’embes
de se faire une place parmi les artistes qui s’embesognent à la cour de Charles IV et entretiennent l’intense rayonnement
ognent à la cour de Charles IV et entretiennent l’intense rayonnement de ce petit foyer. Au seuil de l’art lorrain du xvii
IV et entretiennent l’intense rayonnement de ce petit foyer. Au seuil de l’art lorrain du xviie  siècle se dresse ce trio
sraël Sylvestre, Claude Gellée. Trois œuvres qui conduisent au siècle de Stanislas, au capucin Benoît-Picard, au bénédicti
slas, au capucin Benoît-Picard, au bénédictin Dom Calmet, à Hugo abbé d’ Étival, à Guibal et à Cyfflé, à Héré et à Jean Lam
s et ses architectes. Après Ferry, et Thiébaut, et Raoul, René II roi de Sicile, le « seigneur Roy », choie les peintres :
les enlumineurs Conrard, Henry, Georges, Jehan, auxquels il distribue de beaux marcs d’or ; et le traité par lequel il s’a
Conrard, Henry, Georges, Jehan, auxquels il distribue de beaux marcs d’ or ; et le traité par lequel il s’attache, en 1497
quel il s’attache, en 1497, Hans Sérobach, allemand, « pour se servir de luy en pièces d’art » ; et Bartholomeus Vest, son
, en 1497, Hans Sérobach, allemand, « pour se servir de luy en pièces d’ art » ; et Bartholomeus Vest, son compatriote, qu’
t » ; et Bartholomeus Vest, son compatriote, qu’il emploie aux tables d’ autel de l’église des frères Mineurs de Nancy ; et
Bartholomeus Vest, son compatriote, qu’il emploie aux tables d’autel de l’église des frères Mineurs de Nancy ; et Hans Wa
s d’autel de l’église des frères Mineurs de Nancy ; et Hans Wachelin, de Strasbourg, pour « besoigner de son mestier » ; e
Mineurs de Nancy ; et Hans Wachelin, de Strasbourg, pour « besoigner de son mestier » ; et à Jacques Moult « painctre et
besoigner de son mestier » ; et à Jacques Moult « painctre et ymagier de terre » à qui il donne dix francs par mois ; et c
e Franz Bounier qui enluminait ses armes, ses harnois et les panneaux de ses chariots ; et ce Pierrequin Fautrel, qui fit
aux de ses chariots ; et ce Pierrequin Fautrel, qui fit les peintures de son mausolée en l’église des Carmes, et qui cette
ut « mil Puis, sous le duc Antoine, à qui revient l’honneur francs »… de la Porterie de Mansuy Gauvain, sous Charles III :
sous le duc Antoine, à qui revient l’honneur francs »… de la Porterie de Mansuy Gauvain, sous Charles III : Hugues de la T
ette Lorraine des derniers ducs sera comme la fleur, l’épanouissement de ce vieux pays studieux et artiste, de la Lorraine
omme la fleur, l’épanouissement de ce vieux pays studieux et artiste, de la Lorraine pensive, de Chrodegand, d’Angilram le
ssement de ce vieux pays studieux et artiste, de la Lorraine pensive, de Chrodegand, d’Angilram le précepteur de Charlemag
ieux pays studieux et artiste, de la Lorraine pensive, de Chrodegand, d’ Angilram le précepteur de Charlemagne, d’Alpert le
iste, de la Lorraine pensive, de Chrodegand, d’Angilram le précepteur de Charlemagne, d’Alpert le moine, de la Lorraine de
aine pensive, de Chrodegand, d’Angilram le précepteur de Charlemagne, d’ Alpert le moine, de la Lorraine des grands bâtisse
rodegand, d’Angilram le précepteur de Charlemagne, d’Alpert le moine, de la Lorraine des grands bâtisseurs de Verdun, de T
Charlemagne, d’Alpert le moine, de la Lorraine des grands bâtisseurs de Verdun, de Toul et de Metz, de la Lorraine angevi
e, d’Alpert le moine, de la Lorraine des grands bâtisseurs de Verdun, de Toul et de Metz, de la Lorraine angevine des corp
le moine, de la Lorraine des grands bâtisseurs de Verdun, de Toul et de Metz, de la Lorraine angevine des corporations de
, de la Lorraine des grands bâtisseurs de Verdun, de Toul et de Metz, de la Lorraine angevine des corporations des verrier
z, de la Lorraine angevine des corporations des verriers, des presses de Jacobi, la Lorraine de la Rusticiade et de la Nan
des verriers, des presses de Jacobi, la Lorraine de la Rusticiade et de la Nancéide, — la Lorraine du bon poète Pierre Gr
jointes par un étroit pont fortifié, la petite cité grise avait l’air d’ un énorme scarabée tombé dans la rivière. Des poiv
vait l’air d’un énorme scarabée tombé dans la rivière. Des poivrières de Notre-Dame au bastion de Haraucourt, ce n’étaient
arabée tombé dans la rivière. Des poivrières de Notre-Dame au bastion de Haraucourt, ce n’étaient que combles fins et cloc
Haraucourt, ce n’étaient que combles fins et clochers, celui en boule de la Maison de l’Oditoire, celui, tout petit, des M
e n’étaient que combles fins et clochers, celui en boule de la Maison de l’Oditoire, celui, tout petit, des Minimes ; et,
parmi les places vides où éclatait la poussière blanche des chantiers de pierre, l’Hôtel Ducal, ses fontaines jaillissante
ses fontaines jaillissantes, ses parterres en broderies, les maisons de Doyens aux pignons alignés devant d’étroits jardi
terres en broderies, les maisons de Doyens aux pignons alignés devant d’ étroits jardins, les fastueux bâtiments conventuel
devant d’étroits jardins, les fastueux bâtiments conventuels, riches de prébendes, de cellules et de chapelles, — les qua
its jardins, les fastueux bâtiments conventuels, riches de prébendes, de cellules et de chapelles, — les quartiers noirs s
s fastueux bâtiments conventuels, riches de prébendes, de cellules et de chapelles, — les quartiers noirs se massaient, au
ù « ouvriers travaillent en logis expressément construitz et dénommés de leurs dictz artz : architectes, tailleurs de diam
t construitz et dénommés de leurs dictz artz : architectes, tailleurs de diamants, rubis et pierreries, brodeurs, tapissie
tes, tailleurs de diamants, rubis et pierreries, brodeurs, tapissiers de haulte lice fort experts — qui ouvrent en leurs m
e ou au « Petit Enfer » où on vendait, à huis-coupé, le vin, aux gens de chevaux et aux chemineaux qui n’avaient trouvé gî
re ce tout petit détail, aussi bien que les plus graves circonstances de son séjour. Ce qui est certain, c’est que Claude
our. Ce qui est certain, c’est que Claude de Ruet, fraîchement arrivé de Paris où il avait fait fortune, lui confia les mo
ement arrivé de Paris où il avait fait fortune, lui confia les motifs d’ architecture de sa décoration de sa voûte des Mini
Paris où il avait fait fortune, lui confia les motifs d’architecture de sa décoration de sa voûte des Minimes. Il put met
t fait fortune, lui confia les motifs d’architecture de sa décoration de sa voûte des Minimes. Il put mettre à profit les
décoration de sa voûte des Minimes. Il put mettre à profit les leçons de Godefroy Walss et habiter de palais et de colonna
nimes. Il put mettre à profit les leçons de Godefroy Walss et habiter de palais et de colonnades les prétentieuses et lour
mettre à profit les leçons de Godefroy Walss et habiter de palais et de colonnades les prétentieuses et lourdes compositi
guider Claude : Rémy Constant, Jean Lecler revenu après vingt années d’ Italie, et le plus grand de tous, Jacques Callot.
ant, Jean Lecler revenu après vingt années d’Italie, et le plus grand de tous, Jacques Callot. Claude ne put, ou mieux ne
and de tous, Jacques Callot. Claude ne put, ou mieux ne sut approcher de lui. C’est au malheureux caractère réservé et tim
au malheureux caractère réservé et timide du Lorrain, que nous devons d’ avoir perdu le peintre merveilleux et national qu’
t un gros personnage : il y a beau temps qu’il est revenu, lui aussi, d’ Italie, après la pension de Cosme II, et ces chefs
a beau temps qu’il est revenu, lui aussi, d’Italie, après la pension de Cosme II, et ces chefs-d’œuvre la Foire de Floren
d’Italie, après la pension de Cosme II, et ces chefs-d’œuvre la Foire de Florence et les Varie figure Gobbi ; il a même ét
ent, la moustache en croc, la royale insolente, l’air décidé et clair d’ un de ces capitans que lui-même campait si bien. M
la moustache en croc, la royale insolente, l’air décidé et clair d’un de ces capitans que lui-même campait si bien. Mais i
itté l’Escaut, Henry II lui ayant expressément assigné sur la recette de Blâmont « 900 paires de résaux, moitié bled et av
lui ayant expressément assigné sur la recette de Blâmont « 900 paires de résaux, moitié bled et avoine, pour lui donner su
 900 paires de résaux, moitié bled et avoine, pour lui donner subject de s’arrêter au pays en considération de son art de
r lui donner subject de s’arrêter au pays en considération de son art de graveur en taille doulce ». Et le duc actuel vien
deux mille francs encore, pour l’engager à ne pas accepter les offres de l’infante Claire-Eugénie ; la cédule est ainsi ré
llot, graveur en taille doulce, 2.000 francs, que S. A., par l’effect de sa libéralité, luy a octroyé en don, pour luy don
fect de sa libéralité, luy a octroyé en don, pour luy donner le moyen de continuer sa demeure dans ses pays. » On le voit,
pays. » On le voit, toujours la même haute préoccupation. Et cela est d’ autant plus méritoire au successeur de Henry II qu
aute préoccupation. Et cela est d’autant plus méritoire au successeur de Henry II que celui-là n’est autre que Charles IV,
que Charles IV, le plus extraordinaire sinon le plus fou des princes de son temps. C’est l’homme aux trois femmes, Nicole
qu’il devait épouser du vivant de Nicole et qu’il appelait sa « femme de campagne » ; c’est le brouillon et chevaleresque
élire roi des Romains, perd, reprend et reperd son duché, s’amourache de la fille d’un apothicaire, vend ses états pour de
s Romains, perd, reprend et reperd son duché, s’amourache de la fille d’ un apothicaire, vend ses états pour deux cent mill
deux cent mille écus, — et fera si bien tant de folies, tentera tant d’ entreprises, aura tant d’idées que c’en sera fait
et fera si bien tant de folies, tentera tant d’entreprises, aura tant d’ idées que c’en sera fait du chardon de Lorraine, d
a tant d’entreprises, aura tant d’idées que c’en sera fait du chardon de Lorraine, de la croix angevine de saint André, de
eprises, aura tant d’idées que c’en sera fait du chardon de Lorraine, de la croix angevine de saint André, des aiglons aux
idées que c’en sera fait du chardon de Lorraine, de la croix angevine de saint André, des aiglons aux ailes étendues et de
iciles, Jérusalem et Aragon, qui coupent ses armes… La main puissante de Louis XIV s’abattra sur lui. L’empêchement le plu
ot, fut certainement la querelle grave qui éclata entre ce dernier et de Ruet. Elle naquit à propos d’une suite de fêtes q
éclata entre ce dernier et de Ruet. Elle naquit à propos d’une suite de fêtes que Charles donnait en ce moment à la très
ite de fêtes que Charles donnait en ce moment à la très belle ennemie de Richelieu réfugiée à Nancy, à Marie de Rohan-Mont
qui eût « préféré s’abandonner plutôt à un des soldats des gardes que de ne pas tirer raison de ses ennemis » a eu vite fa
ndonner plutôt à un des soldats des gardes que de ne pas tirer raison de ses ennemis » a eu vite fait de tourner la tête à
des gardes que de ne pas tirer raison de ses ennemis » a eu vite fait de tourner la tête à Charles, avec ses longs cheveux
e tourner la tête à Charles, avec ses longs cheveux blonds si fins et d’ un ambre si chaud, ses grands yeux bleus, la moue
et d’un ambre si chaud, ses grands yeux bleus, la moue significative de sa bouchette, sa gorge merveilleuse et les grâces
ative de sa bouchette, sa gorge merveilleuse et les grâces éloquentes de sa personne. Veuve de Luynes, mariée à l’apoplect
sa gorge merveilleuse et les grâces éloquentes de sa personne. Veuve de Luynes, mariée à l’apoplectique Claude de Lorrain
ariée à l’apoplectique Claude de Lorraine, la maîtresse de Châlais et de Holland practiquera à son loisir avec Charles, co
, complètement subjugué. Entre deux divertissements, il sera question de l’alliance anglaise, des garanties à exiger de l’
ents, il sera question de l’alliance anglaise, des garanties à exiger de l’Électeur et des difficultés qu’on suscitera dan
és qu’on suscitera dans le Mantouan. Pour elle, il donne le spectacle d’ un combat à la barrière dans la Salle Neuve. Le ma
pectacle d’un combat à la barrière dans la Salle Neuve. Le mari vient d’ arriver le matin même, — pour quoi faire ? — Il y
rel du Balafré, — et Charles fera une entrée magnifique, à la mélodie de plusieurs instruments, costumé en soleil, dans « 
de plusieurs instruments, costumé en soleil, dans « une lueur capable d’ espoiter la veuë la plus pénétrante… ». Il aura le
eur capable d’espoiter la veuë la plus pénétrante… ». Il aura le prix de l’épée, naturellement, et le marquis de Moy, sous
a le prix de l’épée, naturellement, et le marquis de Moy, sous le nom de Pirandre, celui de la picque. Mais la fête recomm
, naturellement, et le marquis de Moy, sous le nom de Pirandre, celui de la picque. Mais la fête recommencera le lendemain
se chamaillent, non loin d’autres qui mettent rapière au vent à cause d’ une femme qui pleure ; cris, clameurs, rires, pleu
aveugles, huées qui assourdissent et se font jour au milieu du bruit de ferraille dés lourds carrosses plats du sifflemen
sser Ils auront du mal assez !… Callot avait ordonné ces spectacles, de Ruet le magnifique devait les graver sur les dess
: Callot résista ; le débat fut violent. Je soupçonne fort le Lorrain d’ avoir été quelque peu effrayé en toute cette affai
le Lorrain d’avoir été quelque peu effrayé en toute cette affaire et d’ être reparti au cours de la dispute, qui se termin
et d’être reparti au cours de la dispute, qui se termina à l’avantage de l’auteur des Bossus. … Et Chamage, là, tout près 
cisive, le bon avis qui sauve, personne ne lui avait montré le danger de l’exil. Jamais peintre n’eût plus ému, ne serait
ment. Son monde, tout son monde, c’étaient les trente-sept bailliages de Charles IV, les Évêchés et ce petit Barrois mouva
troupeaux s’abritent du soleil ; ou la rivière avec la note farouche d’ un train de bois et, près du cadre, un cavalier qu
s’abritent du soleil ; ou la rivière avec la note farouche d’un train de bois et, près du cadre, un cavalier qui fait boir
si vif… Les Hollandais n’ont pas fait autre chose : la Digue, l’Allée de Middelharnis, le Bœuf… § Maintenant, le poison ro
t, le poison romain va faire son œuvre. Claude arrivera dans la ville d’ Urbain VIII, le 18 octobre 1627, jour de la Saint-
Claude arrivera dans la ville d’Urbain VIII, le 18 octobre 1627, jour de la Saint-Luc, en compagnie d’Errard, rencontré à
d’Urbain VIII, le 18 octobre 1627, jour de la Saint-Luc, en compagnie d’ Errard, rencontré à Marseille, d’Errard que Sublet
, jour de la Saint-Luc, en compagnie d’Errard, rencontré à Marseille, d’ Errard que Sublet des Noyers, le surintendant, env
st fini. Sa vie commence, peu intéressante, pour s’écouler, monotone, de cardinaux en cardinaux, Bentivoglio, Crescenzio,
, Crescenzio, Rospigliosi, Médicis, Gioro, Mellin, Barberini, Spada ; de Pontifes en Pontifes, Urbain VIII, Innocent X, Al
ns vides, ces mythologies ennuyeuses et froides, il chantera ces airs de bravoure si fort à la mode, vieillots même dans l
me à la couleur fausse et au dramatique conventionnel ; il sera l’ami de Sandrart, qui écrira : « c’était un excellent hom
es cérémonies et très digne dans son commerce avec les grands », — et de Baldinucci, qui relatera : « quant à mon ami inti
il nous arrivait (le dessin et les ombres ayant été indiqués au moyeu de la craie noire ou du crayon) de peindre d’après n
es ombres ayant été indiqués au moyeu de la craie noire ou du crayon) de peindre d’après nature avec des couleurs, — aux c
de peindre d’après nature avec des couleurs, — aux champs ensoleillés de Tivoli et dans les endroits qu’on appelle mainten
ho, al San Benedetto et ailleurs, sur du carton dûment préparé ou sur de la toile, les montagnes, les cavernes, les vallée
, les cavernes, les vallées, les terribles chutes du Tibre, le Temple de la Sibylle et d’autres choses semblables ». Il ne
s’enfermera pour peindre six tableaux où il croit qu’il sera question d’ Ulysse et de la tendre Chryseïs, de Cléopâtre et d
pour peindre six tableaux où il croit qu’il sera question d’Ulysse et de la tendre Chryseïs, de Cléopâtre et d’Antoine et
ux où il croit qu’il sera question d’Ulysse et de la tendre Chryseïs, de Cléopâtre et d’Antoine et de David sacré par Samu
u’il sera question d’Ulysse et de la tendre Chryseïs, de Cléopâtre et d’ Antoine et de David sacré par Samuel ; il peindra
stion d’Ulysse et de la tendre Chryseïs, de Cléopâtre et d’Antoine et de David sacré par Samuel ; il peindra pour Monsieur
ur Monsieur de Béthune, frère de Sully : Philippe IV d’Espagne voudra de ses ouvrages, Louis XIV, ce grand flaireur d’homm
ppe IV d’Espagne voudra de ses ouvrages, Louis XIV, ce grand flaireur d’ hommes, lui fera faire des invites, auxquelles il
des invites, auxquelles il ne répondra pas, — et il rédigera le Livre de vérité. Ce Livre-là est d’une terrible éloquence.
ne répondra pas, — et il rédigera le Livre de vérité. Ce Livre-là est d’ une terrible éloquence. Il décèle bien l’inquiétud
une terrible éloquence. Il décèle bien l’inquiétude paysanne, la peur de la fraude, le souci minutieux de ne perdre ni le
bien l’inquiétude paysanne, la peur de la fraude, le souci minutieux de ne perdre ni le prix d’une heure, ni le bénéfice
nne, la peur de la fraude, le souci minutieux de ne perdre ni le prix d’ une heure, ni le bénéfice d’une commande. Il attri
e souci minutieux de ne perdre ni le prix d’une heure, ni le bénéfice d’ une commande. Il attriste. Je ne crois guère que «
ins qui le remplissent étaient intéressants ! Ce n’est qu’un registre de marchand qui s’éclaire, mais combien rarement, d’
’est qu’un registre de marchand qui s’éclaire, mais combien rarement, d’ un heureux croquis à la plume. Voilà sa vie. De ce
mais combien rarement, d’un heureux croquis à la plume. Voilà sa vie. De cette Rome encore prestigieuse du Belvédère à la
u Belvédère à la porte Latine, du « Sépulchre de Néron » au Janicule, de cette Rome merveilleuse que le Piranèse restituer
euse que le Piranèse restituera magnifiquement dans le bouillonnement de son sang vénitien, en ses Fastes Consulaires, en
omphes, en ses Magnificences, en ses Carcères, évocations titanesques d’ une ampleur, d’une sûreté, d’une vérité et d’un pi
Magnificences, en ses Carcères, évocations titanesques d’une ampleur, d’ une sûreté, d’une vérité et d’un pittoresque admir
en ses Carcères, évocations titanesques d’une ampleur, d’une sûreté, d’ une vérité et d’un pittoresque admirables, de cett
, évocations titanesques d’une ampleur, d’une sûreté, d’une vérité et d’ un pittoresque admirables, de cette Rome affolante
e ampleur, d’une sûreté, d’une vérité et d’un pittoresque admirables, de cette Rome affolante et superbe, Claude n’aura ri
cette Rome affolante et superbe, Claude n’aura rien vu… Les remparts de Nancy tomberont, Louis XIV ne laissera à sa petit
era à sa petite patrie que quatre pauvres alérions et une mince croix d’ or : Claude l’apprendra et ne s’en souciera pas… E
neveux, et Agnès, sa fille adoptive. § Si les aides-mémoires du Livre de Vérité sont peu intéressants, les rares dessins d
-mémoires du Livre de Vérité sont peu intéressants, les rares dessins de Claude Gellée que nous possédons sont d’une maîtr
éressants, les rares dessins de Claude Gellée que nous possédons sont d’ une maîtrise incomparable. Il faut bien distinguer
parable. Il faut bien distinguer en lui l’homme des lignes et l’homme de la couleur. Il y a, à la National Gallery, je cro
euvoir, où se retrouvent les hardiesses et les dernières observations de nos séparatistes contemporains les plus estimable
rvations de nos séparatistes contemporains les plus estimables. C’est d’ une robustesse, d’une sûreté, d’une largeur qu’ils
paratistes contemporains les plus estimables. C’est d’une robustesse, d’ une sûreté, d’une largeur qu’ils envieraient, — d’
temporains les plus estimables. C’est d’une robustesse, d’une sûreté, d’ une largeur qu’ils envieraient, — d’une harmonie d
t d’une robustesse, d’une sûreté, d’une largeur qu’ils envieraient, —  d’ une harmonie des masses qui fait songer à Courbet.
es qui fait songer à Courbet. Le groupement des vaches dans l’eau est d’ une trouvaille et d’un bonheur bien modernes. Tout
Courbet. Le groupement des vaches dans l’eau est d’une trouvaille et d’ un bonheur bien modernes. Toute l’École de la peti
eau est d’une trouvaille et d’un bonheur bien modernes. Toute l’École de la petite salle du Luxembourg est là, — toutefois
our le moins, piquant. De même cette page magistrale, ces Arbres près d’ une rivière ; de même son Étude d’après un groupe
, ces Arbres près d’une rivière ; de même son Étude d’après un groupe de pins, où le ciel, obtenu par une opposition très
roupe de pins, où le ciel, obtenu par une opposition très simple, est d’ une lumière vibrante dans l’ébranchement des hauts
siècle dernier, dans les collections du duc de Kingston, du Dr Mead, de Sir Humphrei Edwin, dans les cabinets du Dr Newto
du Dr Mead, de Sir Humphrei Edwin, dans les cabinets du Dr Newton et de Henry Hoare, empruntaient leurs belles qualités a
Henry Hoare, empruntaient leurs belles qualités aux caractéristiques de ces dessins. Celles-là ôtaient les harmoniques de
ux caractéristiques de ces dessins. Celles-là ôtaient les harmoniques de ceux-ci. Et cette Étude du Musée des Offices, où
x-ci. Et cette Étude du Musée des Offices, où est toute la conscience de Théodore Rousseau, et cette autre de la collectio
ices, où est toute la conscience de Théodore Rousseau, et cette autre de la collection Albertine, où il y a une si curieus
ection Albertine, où il y a une si curieuse recherche des contours et de leur tonalité. Et ces Arbres, lavés d’encre de ch
euse recherche des contours et de leur tonalité. Et ces Arbres, lavés d’ encre de chine et de sépia (British Museum), qui s
herche des contours et de leur tonalité. Et ces Arbres, lavés d’encre de chine et de sépia (British Museum), qui se fusèle
ontours et de leur tonalité. Et ces Arbres, lavés d’encre de chine et de sépia (British Museum), qui se fusèlent sur des m
), qui se fusèlent sur des montagnes éclairantes, dans le rayonnement d’ une fin de jour et que, satisfait de l’effroyable
fusèlent sur des montagnes éclairantes, dans le rayonnement d’une fin de jour et que, satisfait de l’effroyable difficulté
éclairantes, dans le rayonnement d’une fin de jour et que, satisfait de l’effroyable difficulté vaincue, il a si visiblem
royable difficulté vaincue, il a si visiblement signés ; et le mirage de cette autre Étude sur nature, à la sépia, avec de
avec l’opposition violente des bois qui prennent lourdement la moitié de la feuille, et, d’autre part, le ciel qui s’éploi
pondérables. Si ses eaux-fortes n’existent pas, s’il n’est pas maître de l’outil, si les procédés le trahissent, si c’est
, si les procédés le trahissent, si c’est très mou, avec des rudesses d’ ombres chinoises et des fonds cotonneux, d’une neu
rès mou, avec des rudesses d’ombres chinoises et des fonds cotonneux, d’ une neutralité désespérante, — sa Danse au bord de
une planche, — les dessins que je viens de citer (il en est, relevés de sépia, où il va jusqu’au japonisme) constituent u
ù il va jusqu’au japonisme) constituent une des plus durables parties de son œuvre. Reste le peintre. Prisonnier des fastu
il écoutait docilement, Claude Gellée a toujours, ou presque, disposé d’ invariable façon ses compositions : un grand recta
on ses compositions : un grand rectangle, meublé à droite et à gauche d’ édifices en architectures sages et plates, au prem
es en architectures sages et plates, au premier plan la mise en œuvre d’ un récit antique, d’une page de la Bible, et, au f
sages et plates, au premier plan la mise en œuvre d’un récit antique, d’ une page de la Bible, et, au fond, l’horizon très
ates, au premier plan la mise en œuvre d’un récit antique, d’une page de la Bible, et, au fond, l’horizon très reculé des
es, aux gestes malheureux, sont lourds, épais, noirs, pas dans l’air, d’ un arrangement gauche, d’une incroyable maladresse
, sont lourds, épais, noirs, pas dans l’air, d’un arrangement gauche, d’ une incroyable maladresse : on les sent tellement
yable maladresse : on les sent tellement ajoutés, ils jouent, si mal, d’ ennuyeuses parodies, qu’ils sont bien grandement p
parodies, qu’ils sont bien grandement pénibles. Parfois des portants d’ arbres remplacent les palais, parfois ce sont des
e sous la nuée. Rien n’est plus monotone, plus décevant. C’est le cas d’ Ulysse remettant Chryséïs à son père, de David sac
, plus décevant. C’est le cas d’Ulysse remettant Chryséïs à son père, de David sacré roi par Samuel, du Débarquement de Cl
t Chryséïs à son père, de David sacré roi par Samuel, du Débarquement de Cléopâtre à Tarse, et de tant d’autres qu’on ne v
David sacré roi par Samuel, du Débarquement de Cléopâtre à Tarse, et de tant d’autres qu’on ne voit même plus et qui sont
dans le halo, balbutiements troublants et vus, tachant déjà ce calme de fournaise ; puis, d’autres sont, quoique peu indi
t en s’élargissant, l’eau crépite, les vergues et les voiles, le fort de l’avancée, tout flambe, tandis que monte, en d’in
t les voiles, le fort de l’avancée, tout flambe, tandis que monte, en d’ insensibles enharmonies, une modulation lente qui
on lente qui va jusqu’au bleu et qui enserre des nuées, plus lourdes, d’ une infinie justesse et d’une témérité rare : c’es
leu et qui enserre des nuées, plus lourdes, d’une infinie justesse et d’ une témérité rare : c’est le ciel de Cléopâtre… D’
ourdes, d’une infinie justesse et d’une témérité rare : c’est le ciel de Cléopâtre… D’autre fois, c’est la transparence va
infinie justesse et d’une témérité rare : c’est le ciel de Cléopâtre… D’ autre fois, c’est la transparence vaporeuse d’une
t le ciel de Cléopâtre… D’autre fois, c’est la transparence vaporeuse d’ une voûte sans astre : de l’outremer du zénith à l
’autre fois, c’est la transparence vaporeuse d’une voûte sans astre : de l’outremer du zénith à la ligne d’horizon, il n’y
vaporeuse d’une voûte sans astre : de l’outremer du zénith à la ligne d’ horizon, il n’y a pas d’accidents violents, mais u
ns astre : de l’outremer du zénith à la ligne d’horizon, il n’y a pas d’ accidents violents, mais une grande nappe voilée e
danseurs, les pierres du pont, les toits du village, le grand plumet de feuillage au milieu de la toile, la rivière qui e
ge au milieu de la toile, la rivière qui en devient jaseuse, qui noie d’ une atmosphère de joie la composition tout entière
a toile, la rivière qui en devient jaseuse, qui noie d’une atmosphère de joie la composition tout entière : c’est le ciel
d’une atmosphère de joie la composition tout entière : c’est le ciel de la Fête villageoise… Ici, c’est l’heure neutre, s
e semble avoir sa lumière propre, les pierres moussues des vieux arcs de triomphe, les colonnes polies des portiques, les
es des portiques, les façades ocreuses des palais, les murs couronnés d’ arbustes qui tremblent, à peine violets, la grande
à peine violets, la grande ombre oblique qui se déverse sur ce champ de ruines, la grande ombre où frissonnent, en arpège
assourdies aux roseurs pâles et aux bleus lavés : c’est l’atmosphère de ce pur chef-d’œuvre qu’est le Campo Vaccino. Le P
vre qu’est le Campo Vaccino. Le Piranèse fleurira mieux l’écroulement de la Trajane et le chevet de Santa-Maria-di-Loreto 
. Le Piranèse fleurira mieux l’écroulement de la Trajane et le chevet de Santa-Maria-di-Loreto ; mais il faut, pour retrou
evet de Santa-Maria-di-Loreto ; mais il faut, pour retrouver la magie de la toile du Lorrain, franchir des siècles, passer
xviie  siècle, alors que les peintres du roi, cherchant « des effets de nature », peignaient des feuillages sur du fer dé
ient des feuillages sur du fer découpé, pour raccorder les charmilles de Marly… Et la vie lui aura refusé, à l’heure voulu
eût pas fait l’homme qui possédait un tel secret, s’il eût été à même de vivre sans soucis pesants, sur sa terre natale ?
ût-il comprise. Certes, son œil ne se fût agrandi, mais eût découvert d’ humbles et de vibrants trésors, sources de splende
e. Certes, son œil ne se fût agrandi, mais eût découvert d’humbles et de vibrants trésors, sources de splendeurs, d’intimi
agrandi, mais eût découvert d’humbles et de vibrants trésors, sources de splendeurs, d’intimités, de charmes émus, sources
ût découvert d’humbles et de vibrants trésors, sources de splendeurs, d’ intimités, de charmes émus, sources fraîches qui o
d’humbles et de vibrants trésors, sources de splendeurs, d’intimités, de charmes émus, sources fraîches qui ont inspiré ce
de plus pur et de plus haut dans les œuvres humaines. Entre l’audace de Claude Lorrain et Turner, on ne peut mettre perso
n ne peut mettre personne. Les Romans. Matilde Serao : La conquête de Rome, Ollendorff, 3 fr. 50. — Giovanni Verga : Le
par le comte Tolstoï ; Jonathan Larsen, par P. F. Rist ; la Conquête de Rome, par Matilde Serao ; le Naulahka, par Rudyar
udyard Kipling, et les Malavoglia par Giovanni Verga. Publications d’ art. Marescotti : Erreur Judiciaire (trad. par Hen
ation pour son compatriote Émile Zola, vient de lui offrir une statue de M. Richard Ripamonti, intitulée Erreur Judiciaire
e son exécution remonte à 1891. M. Marescotti publie une reproduction de cette statue, accompagnée d’un texte dont je préf
1. M. Marescotti publie une reproduction de cette statue, accompagnée d’ un texte dont je préfère ne point parler, puisqu’i
agnée d’un texte dont je préfère ne point parler, puisqu’il me suffit de citer pour qu’on en juge. Voici le début : « La
coupables à d’autres suaves et vertueuses, au point que les massacres de tigres et les repentirs simulés de Louis XI se ma
ueuses, au point que les massacres de tigres et les repentirs simulés de Louis XI se marient parfois admirablement bien av
is XI se marient parfois admirablement bien avec les généreux délires de Jeanne d’Arc. — Si ce n’est que, étant terrestre,
fatalement la terre. Et c’est déjà un privilège merveilleux si, dans de terribles vicissitudes, elle sait imiter le fleuv
et immense cerveau du monde laissât échapper les étincelles initiales d’ un droit social, dont l’éclat électrique se répand
e dans les excès du sang, laissa le champ libre à la savante tyrannie d’ un empire glorieux et conquérant, qui devait s’aff
Marengo, s’ébranler à Waterloo, et s’éteindre à Sedan, en restituant de nouveau le gouvernement suprême à une liberté act
ment suprême à une liberté actuelle, qui arriva, même dans le tumulte de passions intestines, à se constituer en Républiqu
épublique juste et progressive… » Après cet interminable déroulement de tripes, cette définition de Zola : « Zola est la
ve… » Après cet interminable déroulement de tripes, cette définition de Zola : « Zola est la réparation immédiate, dégor
ition de Zola : « Zola est la réparation immédiate, dégorgeant (sic) de la plume qui accuse et gagnant pour son propre pa
ant (sic) de la plume qui accuse et gagnant pour son propre pays plus de batailles que ne peuvent gagner les épées trancha
re pays plus de batailles que ne peuvent gagner les épées tranchantes d’ une armée entière. » Plus loin l’auteur affirme l
antes d’une armée entière. » Plus loin l’auteur affirme le contraire de ce qu’il veut dire : « Et ce génie, inspiré et c
contraire de ce qu’il veut dire : « Et ce génie, inspiré et compris de sa haute mission, oubliant son intérêt personnel,
n aisance acquise et sa renommée bien affermie, s’éleva, non soucieux d’ une popularité déjà conquise ; il s’éleva avec for
l s’éleva avec force pour combattre et vaincre glorieusement la cause de l’humanité, en sauvant, en face du monde, la dign
ment la cause de l’humanité, en sauvant, en face du monde, la dignité de sa nation. Et la France peut ainsi se vanter aujo
a dignité de sa nation. Et la France peut ainsi se vanter aujourd’hui d’ avoir, avec le trio Zola, Picquart et Scheurer-Kes
r, avec le trio Zola, Picquart et Scheurer-Kestner, les vrais apôtres de l’humanité. — Gloire à eux ! Et si Rome antique e
apôtres de l’humanité. — Gloire à eux ! Et si Rome antique est fière de son Horace, la France aujourd’hui peut vanter son
on Horace, la France aujourd’hui peut vanter son Zola. » Je m’excuse de m’être étendu si longuement sur une insignifiante
mais j’ai voulu égayer cette chronique où l’on a rarement l’occasion d’ être folâtre. Lettres italiennes Luciano Zùc
des romanciers qu’on s’obstine à appeler les jeunes, — a eu ses jours de vogue. Ce roman raconte la dernière journée d’un
unes, — a eu ses jours de vogue. Ce roman raconte la dernière journée d’ un petit bourgeois résolu à s’effacer du monde, à
ère journée d’un petit bourgeois résolu à s’effacer du monde, à cause d’ un billet à ordre dont il a falsifié la signature.
e, et il se fait écraser sous un train, probablement en retard, comme d’ habitude. Roman minutieux et cruel, avec un sens d
t en retard, comme d’habitude. Roman minutieux et cruel, avec un sens de minutie psychologique très étrange ; toutefois, i
un sens de minutie psychologique très étrange ; toutefois, il compte de belles pages, et s’il n’est pas trop gai, il port
pte de belles pages, et s’il n’est pas trop gai, il porte l’empreinte d’ une étude consciencieuse. La langue assez inégale,
itica conjugale Politica conjugale, par Ugo Valcarenghi. Recueil de nouvelles dont il faut parler, parce que ce Valca
ournal politique ou il écrit un grand roman comme on boirait un verre d’ eau ; et l’un et l’autre sombrent, comme deux et d
ombrent, comme deux et deux font quatre. Il y a toute une littérature de Valcarenghi ; personne ne connaît son public ; et
enghi ; personne ne connaît son public ; et toutefois il ne manque ni de talent ni d’esprit d’observation. Ses livres sont
nne ne connaît son public ; et toutefois il ne manque ni de talent ni d’ esprit d’observation. Ses livres sont opaques, san
nnaît son public ; et toutefois il ne manque ni de talent ni d’esprit d’ observation. Ses livres sont opaques, sans éclairs
même jour sous cette guigne qui semble accompagner toutes les œuvres de cet écrivain. G. Grimaldi : Maternità Mat
les et remarquables pour la simplicité du ton et la facilité heureuse de l’image et du vers. On y parle de mères et d’enfa
cité du ton et la facilité heureuse de l’image et du vers. On y parle de mères et d’enfants avec une tendresse qui ne glis
et la facilité heureuse de l’image et du vers. On y parle de mères et d’ enfants avec une tendresse qui ne glisse jamais au
ionnel, et on y revit la gaîté, les petites détresses, les câlineries de cet âge. Bon livre, bonne langue, bonne intention
(le fleuve rouge), par J. V. Brusa, — par un jeune homme qui a besoin de perdre maintes illusions sur les autres et sur so
lusions sur les autres et sur soi-même, — nous arrive avec une lettre de son auteur, toute pimpante d’orgueil et presque d
soi-même, — nous arrive avec une lettre de son auteur, toute pimpante d’ orgueil et presque d’outrecuidance juvénile. Il cr
ve avec une lettre de son auteur, toute pimpante d’orgueil et presque d’ outrecuidance juvénile. Il croit, évidemment, avoi
resque d’outrecuidance juvénile. Il croit, évidemment, avoir une voix de jeune coq incomparable, ce qui est loin de la vér
tres, jeunes et vieux, qui chantaient comme celui-ci, et qui à moitié de leur chemin ont été atteints d’aphonie. Quoique s
aient comme celui-ci, et qui à moitié de leur chemin ont été atteints d’ aphonie. Quoique sa lettre, qui prétend donc à rév
t pour annoncer aux Rois et aux peuples que M. Brusa a donné le titre de Fiume Rosso à un petit livre de poésies ; lesquel
peuples que M. Brusa a donné le titre de Fiume Rosso à un petit livre de poésies ; lesquelles ont le but exclusif de stigm
me Rosso à un petit livre de poésies ; lesquelles ont le but exclusif de stigmatiser la guerre et de jouer l’éternel refra
poésies ; lesquelles ont le but exclusif de stigmatiser la guerre et de jouer l’éternel refrain de l’union fraternelle en
e but exclusif de stigmatiser la guerre et de jouer l’éternel refrain de l’union fraternelle entre toutes les Nations. Je
que ces jeunes gens modernes qui tremblent à la voix du canon, au son d’ une trompette, ne représentent pas, à mes yeux, l’
non, au son d’une trompette, ne représentent pas, à mes yeux, l’idéal de la jeunesse vraie, saine et alerte. G. Lippari
le acque L’elogio delle acque est le travail minutieux et savant d’ un jeune homme, M. G. Lipparini, qui s’est plu à c
e cristalline, trop travaillée, et souvent trop archaïque ; une prose de réaction contre les tendances de démocratie litté
t souvent trop archaïque ; une prose de réaction contre les tendances de démocratie littéraire qui nous ont affligés jusqu
ie littéraire qui nous ont affligés jusqu’à l’humiliation. L’argument de ce petit livre si soigné en tous ses détails est
; mince argument, qui ne semble que le prétexte à un patient exercice de forme. M. Lipparini y ajoute le discours d’Arista
xte à un patient exercice de forme. M. Lipparini y ajoute le discours d’ Aristagoras aux citoyens de Corinthe, une plaidoir
e forme. M. Lipparini y ajoute le discours d’Aristagoras aux citoyens de Corinthe, une plaidoirie supposée en faveur d’un
rès élégante et mesurée. Tout en reconnaissant les qualités poétiques de ces travaux d’une portée strictement littéraire,
mesurée. Tout en reconnaissant les qualités poétiques de ces travaux d’ une portée strictement littéraire, je me garde d’e
iques de ces travaux d’une portée strictement littéraire, je me garde d’ encourager sur cette voie M. Lipparini, qui nous d
lvezza, roman, par Guglielmo Anastasi. — Si je me connaissais en fait de femme, j’aurais probablement des observations à a
e femme, j’aurais probablement des observations à adresser à l’auteur de ce roman, que je n’aurais pas supposé si philogin
je n’aurais pas supposé si philogine ou ginophile. Le symbole suranné de la femme qui éloigne à jamais l’artiste de son ch
ophile. Le symbole suranné de la femme qui éloigne à jamais l’artiste de son chemin est ici présenté à rebours. L’auteur p
in est ici présenté à rebours. L’auteur place la scène dans un milieu d’ artistes lyriques, de musiciens, d’imprésarios, de
rebours. L’auteur place la scène dans un milieu d’artistes lyriques, de musiciens, d’imprésarios, de critiques, de journa
teur place la scène dans un milieu d’artistes lyriques, de musiciens, d’ imprésarios, de critiques, de journalistes, qu’il
cène dans un milieu d’artistes lyriques, de musiciens, d’imprésarios, de critiques, de journalistes, qu’il doit connaître
ilieu d’artistes lyriques, de musiciens, d’imprésarios, de critiques, de journalistes, qu’il doit connaître à ravir ; il n
doit connaître à ravir ; il nous semble revoir et entendre bon nombre de ces artistes, vrais et faux, qui pullulent à Mila
ngtemps, en s’affaiblissant chaque jour dans la recherche spasmodique d’ une perfection surhumaine : il poursuit son chef-d
ne perfection surhumaine : il poursuit son chef-d’œuvre, et la fièvre de l’émulation l’énerve, le mine, le tue lentement.
malade va mourir, que près de lui sa cousine, cette délicieuse figure de jeune fille qui soigne la mère, est devenue l’esc
ieuse figure de jeune fille qui soigne la mère, est devenue l’esclave de ses caprices cruels. Des amis qui l’entourent, le
es cruels. Des amis qui l’entourent, les uns tombent sur la voie âpre de l’art ; les autres montent rapidement, inconcevab
t ces surménages ; l’amour est pour lui un mot ironique, l’expression d’ une faiblesse banale. Or, de l’amour justement doi
st pour lui un mot ironique, l’expression d’une faiblesse banale. Or, de l’amour justement doit lui venir le salut, la Sal
inattendu, qu’il s’arrête. Ce chapitre, le dernier, est dans le roman de M. Anastasi absolument admirable ; chaleur, convi
le ; chaleur, conviction, mouvement, il y a tout ce qui fait une page d’ art puissant. Mais pour le salut du jeune homme, S
virginité radieuse, en étouffant dans un dernier sanglot, l’angoisse de sa pudeur déchirée ». Le fantôme de la mort a dis
ns un dernier sanglot, l’angoisse de sa pudeur déchirée ». Le fantôme de la mort a disparu, et parmi les ténèbres de cette
ur déchirée ». Le fantôme de la mort a disparu, et parmi les ténèbres de cette nuit, les deux âmes jeunes et aimantes voya
s deux âmes jeunes et aimantes voyaient surgir et s’approcher l’image d’ une Foi nouvelle… Je ne donne de ce roman que le s
oyaient surgir et s’approcher l’image d’une Foi nouvelle… Je ne donne de ce roman que le squelette, en négligeant une foul
le… Je ne donne de ce roman que le squelette, en négligeant une foule de détails précieux ; on pourrait, je le répète, chi
ral et philosophique du livre, mais à quoi bon, si je peux me réjouir d’ avoir enfin rencontré un romancier qui connaît tou
’avoir enfin rencontré un romancier qui connaît toutes les ressources de son art, et qui, à mon avis, est appelé à un aven
ppréciable : je le constate avec plaisir, et je fonde sur ce livre un de ces espoirs qui n’admettent pas de déceptions.
aisir, et je fonde sur ce livre un de ces espoirs qui n’admettent pas de déceptions. J. Gelli : I duelli mortali del Se
livre curieux, où il raconte avec leurs détails tous les duels à mort de ce siècle, depuis 1801 jusqu’en juin 1899. Il est
est bon ; ce qui apparaît absolument impuissant à déraciner ce genre de sport, c’est la loi. Je ne sais pas trop si la le
er ce genre de sport, c’est la loi. Je ne sais pas trop si la lecture de ce livre diligent conseillera quelque bretteur à
pour la bêtise humaine, tellement colossale que souvent on est tenté d’ en rire. L’étude de M. Gelli est louable, et elle
aine, tellement colossale que souvent on est tenté d’en rire. L’étude de M. Gelli est louable, et elle a été sympathiqueme
poète russe Lermontow, tombé, à l’instar de Pouchkine, sous la balle d’ un de ses amis. G. Antona-Traversi : La Scuola
e russe Lermontow, tombé, à l’instar de Pouchkine, sous la balle d’un de ses amis. G. Antona-Traversi : La Scuola del m
lle et hardie qui a remporté un succès éclatant sur toutes les scènes d’ Italie, notamment à Rome et à Milan. L’auteur la f
comme après la représentation, que le public cette fois avait raison de saluer un maître du genre dans notre populaire Gi
dire tout, tout faire comprendre, et qui ne s’arrête ni sur le seuil de l’alcôve… ni sur le bord du lit. La corruption d’
ête ni sur le seuil de l’alcôve… ni sur le bord du lit. La corruption d’ une jeune femme tombée dans les mains d’un mari in
le bord du lit. La corruption d’une jeune femme tombée dans les mains d’ un mari insatiable, dont le but unique du mariage
d’un mari insatiable, dont le but unique du mariage paraît être celui de créer une idole magnifique pour sa luxure blasée,
lente et inguérissable, M. Antona-Traversi a eu la tranquille audace de l’étudier et de l’anatomiser dans une comédie qui
issable, M. Antona-Traversi a eu la tranquille audace de l’étudier et de l’anatomiser dans une comédie qui est l’effort d’
ace de l’étudier et de l’anatomiser dans une comédie qui est l’effort d’ un talent point vulgaire ; il a bravé la pruderie
qui est l’effort d’un talent point vulgaire ; il a bravé la pruderie de son public, et il l’a vaincu par la grâce dont il
son public, et il l’a vaincu par la grâce dont il sait tout présenter de la manière la plus irréprochable. Il n’est que tr
ère la plus irréprochable. Il n’est que trop juste qu’après le succès de cette pièce originale et individuelle on ait plac
èce originale et individuelle on ait placé l’auteur parmi les Maîtres de notre théâtre contemporain, et qu’on attende avec
âtre contemporain, et qu’on attende avec le plus vif intérêt la suite d’ études qu’il va préparer sur la haute société ital
la haute société italienne. Traductions Chez l’éditeur Barbèra, de Florence, vient de paraître en deux volumes la tr
deux volumes la traduction italienne, par Mme Emma Boghen-Conigliani, de les Pères et les enfants au xixe  siècle, par M. 
travail littéraire ; et en effet nous sommes redevables à cet auteur de plusieurs travaux critiques indéniablement remarq
nouvelles revues Flegrea, qui, sous la direction savante et énergique de M. Riccardo Forster, acquiert continuellement plu
te et énergique de M. Riccardo Forster, acquiert continuellement plus de diffusion et d’importance. Chaque livraison renfe
de M. Riccardo Forster, acquiert continuellement plus de diffusion et d’ importance. Chaque livraison renferme des articles
de diffusion et d’importance. Chaque livraison renferme des articles d’ auteurs en vue, tels que Matilde Serao, Giovanni P
issant à Naples, la revue embrasse les manifestations intellectuelles de toute l’Italie, où lentement mais sûrement elle s
uences étroites des écoles et des cénacles. Dans les derniers numéros de la Vita Internazionale, dont le refrain pour la p
idément une attitude boérophile et anglophobe. À remarquer une poésie de M. Lipparini pour le vieux Krüger, dont les yeux
pour le vieux Krüger, dont les yeux — dit le poète — ont des reflets d’ or. Il n’est que trop naturel !… Nota Nous p
trop naturel !… Nota Nous prions les Éditeurs et les Directeurs de Revues de vouloir bien envoyer directement à notr
el !… Nota Nous prions les Éditeurs et les Directeurs de Revues de vouloir bien envoyer directement à notre collabor
-Mondes. — […] (N° du 1er janvier.) Le Doge maudit. La contre-légende de Marino Falier, par M. Paul Hervieu, très compacte
rnement italien vient de déposer sur le bureau des Chambres un projet de loi tendant à lui permettre l’achat de la galerie
bureau des Chambres un projet de loi tendant à lui permettre l’achat de la galerie Borghèse. La famille voulait aliéner ;
sé un compromis avec l’État, aux termes duquel, moyennant le payement d’ une somme de 3.600.000 lire, elle cède à celui-ci
mis avec l’État, aux termes duquel, moyennant le payement d’une somme de 3.600.000 lire, elle cède à celui-ci la célèbre c
e somme de 3.600.000 lire, elle cède à celui-ci la célèbre collection de la villa. Avant que de fixer ce chiffre » le mini
. Avant que de fixer ce chiffre » le ministre a recouru à l’expertise de M. Gaucher, du professeur Wilhelm Bode et du crit
ancastelli évalue à lire l’ensemble des toiles, le directeur du musée de Berlin les estime 7.294.930 lire, et notre compat
us vain que ce jeu-là ?… Je reviendrai, quelque jour, sur l’étrangeté de cette manie, sur le curieux entêtement de vouloir
elque jour, sur l’étrangeté de cette manie, sur le curieux entêtement de vouloir peser en or des œuvres hors de toute esti
des œuvres hors de toute estimation et sur le non-sens et le ridicule de cette coutume. Quoi qu’il en soit, c’est M. Léon
nistres du roi Humbert ont fait là une heureuse opération. L’histoire de ce Cabinet est curieuse et fournirait aisément la
histoire de ce Cabinet est curieuse et fournirait aisément la matière d’ un volume, — au cours duquel il y aurait, certes,
u cours duquel il y aurait, certes, maints passages piquants, et plus d’ une anecdote joyeuse… § Les Borghèse, originaires
piquants, et plus d’une anecdote joyeuse… § Les Borghèse, originaires de Sienne, et qui s’allièrent si heureusement aux Sa
nt leur prodigieuse fortune qu’avec Camillo, qui fut pape sous le nom de Paul V. Ce fut Scipion Caffarelli, neveu de Marc’
qui fut pape sous le nom de Paul V. Ce fut Scipion Caffarelli, neveu de Marc’Antonio qui, le premier, aménagea la villa h
bens, peintre flamand, pour se conformer à l’ordre qu’il dit avoir eu de Votre Altesse, retourne à Mantoue. Mais, comme il
supplie Votre Altesse, lui permettre qu’une fois expédiées les choses de son service il revienne de nouveau à Rome à cet e
permettre qu’une fois expédiées les choses de son service il revienne de nouveau à Rome à cet effet, au moins pour quelque
cette permission en particulière grâce. Et je lui baise les mains. »  De Rome, le 11 juin 1607. » De Votre Altesse » Le tr
lière grâce. Et je lui baise les mains. » De Rome, le 11 juin 1607. »  De Votre Altesse » Le très affectionné serviteur, » 
qui vendit ses antiques à son beau-frère Napoléon, et dont l’effigie de sa femme se dresse encore, en son indiscrète nudi
femme se dresse encore, en son indiscrète nudité, dans une des salles de l’antique demeure, le corps si aimé et si caressé
s une des salles de l’antique demeure, le corps si aimé et si caressé de Pauline : la Vénus de Canova. Naturellement, c’es
onisba Anguissola, Francia Bigo. Du Sodoma, c’est une Pietà superbe ; de Luini, une femme au sourire franc, au regard prof
une femme au sourire franc, au regard profond, à la chevelure étoilée de fleurs, où le grand fresquiste se retrouve. Botti
ef-d’œuvre des Uffizi : la mère du Christ se penche dans un mouvement de joie calme ; tranquille dans son infini bonheur,
dans son infini bonheur, elle semble s’endormir en approchant sa tête de celle de l’enfant-Dieu ; les lys qui fleurissent
infini bonheur, elle semble s’endormir en approchant sa tête de celle de l’enfant-Dieu ; les lys qui fleurissent par toute
simple, grand et haut que troublent à peine, à gauche, les yeux vifs d’ un des chérubins aux cheveux bouclés… Lorenzo di C
ie enluminée et poupine, Andrea del Sarto, avec une Vierge admirable, d’ une émotion supérieure. Dosso Dossi a une Circé tr
da Messina, Giorgione et Giovanni Bellini. L’Antonello de Messine est de tout premier ordre : c’est bien toujours la même
garrotte au cou, et qu’amenuise à peine la valeur étrangement voulue d’ un mince pli de la chemisette. De Giovanni Bellini
u, et qu’amenuise à peine la valeur étrangement voulue d’un mince pli de la chemisette. De Giovanni Bellini, c’est l’Adam
à peine la valeur étrangement voulue d’un mince pli de la chemisette. De Giovanni Bellini, c’est l’Adam et c’est l’Ève, l’
anni Bellini, c’est l’Adam et c’est l’Ève, l’homme avec ce grand coup de lumière sur la jambe gauche et, derrière lui, ce
ur le ciel dur, — Ève grasse, au galbe régulier et aux formes pleines d’ une plantureuse milanaise ; puis, le même modèle e
plantureuse milanaise ; puis, le même modèle en Vierge et un portrait d’ homme assez mou. Et encore, oubliés dans mon énumé
un Homme qui louche du Bronzino, un Guerchin très heurté, une Vierge de Fra Bartolommeo, un Pinturicchio archaïque et mou
ches, — un second plus magistral, où est, au premier plan, une figure de femme dont les lignes de la robe rappellent l’env
gistral, où est, au premier plan, une figure de femme dont les lignes de la robe rappellent l’enveloppement de gazes légèr
figure de femme dont les lignes de la robe rappellent l’enveloppement de gazes légères du Printemps de Botticelli ; un por
s de la robe rappellent l’enveloppement de gazes légères du Printemps de Botticelli ; un portrait noir du Pontormo ; une V
u Printemps de Botticelli ; un portrait noir du Pontormo ; une Vierge de Carlo Dolci à la grâce maladive ; un Ghirlandajo
ormo ; une Vierge de Carlo Dolci à la grâce maladive ; un Ghirlandajo d’ une beauté et d’un calme rares ; une réplique de R
e de Carlo Dolci à la grâce maladive ; un Ghirlandajo d’une beauté et d’ un calme rares ; une réplique de Rubens ; un Ténie
dive ; un Ghirlandajo d’une beauté et d’un calme rares ; une réplique de Rubens ; un Téniers qui ressemble à un Pieter de
t le Titien. § La Mise au tombeau n’est pas une des meilleures œuvres de Sanzio ; c’est le dernier tableau qu’il peignit d
e dernier tableau qu’il peignit dans sa manière florentine, avant que d’ aller à Rome. Il est contemporain de la fresque de
sa manière florentine, avant que d’aller à Rome. Il est contemporain de la fresque de San Severo, de la Jardinière et de
orentine, avant que d’aller à Rome. Il est contemporain de la fresque de San Severo, de la Jardinière et de la Madone du G
que d’aller à Rome. Il est contemporain de la fresque de San Severo, de la Jardinière et de la Madone du Grand-Duc. Il lu
Il est contemporain de la fresque de San Severo, de la Jardinière et de la Madone du Grand-Duc. Il lui fut commandé par A
Grand-Duc. Il lui fut commandé par Atalante Baglioni pour sa chapelle de saint François des Conventuels de Pérouse2. L’ord
Atalante Baglioni pour sa chapelle de saint François des Conventuels de Pérouse2. L’ordonnance en est sèche, très sèche ;
ntuels de Pérouse2. L’ordonnance en est sèche, très sèche ; le dessin d’ une dureté absolue et le coloris froid. Et puis il
d. Et puis il y a vraiment trop du Pérugin dans cette œuvre encombrée d’ ornements d’or et fatigante de glacis. Dans son ex
l y a vraiment trop du Pérugin dans cette œuvre encombrée d’ornements d’ or et fatigante de glacis. Dans son exécution réfl
p du Pérugin dans cette œuvre encombrée d’ornements d’or et fatigante de glacis. Dans son exécution réfléchie cette œuvre
du géant ne se dégage cette fois… Il est vrai qu’elle a dû subir plus d’ un remaniement et que c’est à peine un Raphaël qu’
remaniement et que c’est à peine un Raphaël qu’on a devant les yeux. D’ Antonio Allegri, c’est la Danaé. Un pur chef-d’œuv
ccourcis lui a fait trouver la si curieuse et audacieuse ligne qui va de la pointe du sein à la naissance de la crisse ; l
rieuse et audacieuse ligne qui va de la pointe du sein à la naissance de la crisse ; la poitrine, le giron, modelés en ple
nce de la crisse ; la poitrine, le giron, modelés en pleine pâte sont d’ une maîtrise inégalable et ont cette particulière
te sont d’une maîtrise inégalable et ont cette particulière éloquence de la chair qu’il sait relever d’un autre désir supé
le et ont cette particulière éloquence de la chair qu’il sait relever d’ un autre désir supérieur et noble qui lui est prop
est propre, — et que seul il sait exprimer dans ces belles batailles d’ amour. Mais l’orgueil de ce Musée Borghèse, ce son
ul il sait exprimer dans ces belles batailles d’amour. Mais l’orgueil de ce Musée Borghèse, ce sont ces Deux femmes assise
’orgueil de ce Musée Borghèse, ce sont ces Deux femmes assises auprès d’ une fontaine où se mire un enfant, du Titien. C’es
de quitter, dans les marches allemandes sauvages et montueuses, pays de vignerons et de bûcherons, un village isolé, Piev
s les marches allemandes sauvages et montueuses, pays de vignerons et de bûcherons, un village isolé, Pieve di Cadore : il
é, Pieve di Cadore : il en laissera le Bois dans la montagne (Offices de Florence) et les rudes Moissonneurs du Louvre. Il
e (Offices de Florence) et les rudes Moissonneurs du Louvre. Il vient d’ arriver à Venise. Voyez-vous ce paysan dans la cit
c’est la plus triumphante cité que j’aye jamais vue et qui plus faict d’ honneurs à ambassadeurs et estrangiers et qui plus
ait député à Mahomet II, l’ayant mis à la porte, — et pour compagnons d’ atelier il a Jacopo Palma et un grand diable à la
n grand diable à la belle allure, à la verve endiablée, aimant la vie de plaisir autant que le travail, ardent et élégant
. Eh bien, regardez attentivement après que l’irradiant éblouissement de la première vue se sera un peu dissipé… Vous alle
te toile : au fond, dans l’heure indécise du crépuscule, les horizons de Pieve di Cadore s’embrument, des cavaliers regagn
troupeaux vers l’étable ; c’est la campagne qui se vide aux approches de la nuit. Ce crépuscule ajoute à l’antithèse puiss
ux approches de la nuit. Ce crépuscule ajoute à l’antithèse puissante de cette femme, toute lumière sur les frondaisons al
uissante de cette femme, toute lumière sur les frondaisons alourdies, de cette femme enrobe de satin blanc, les cheveux ég
e, toute lumière sur les frondaisons alourdies, de cette femme enrobe de satin blanc, les cheveux égayés de jasmins, qui r
s alourdies, de cette femme enrobe de satin blanc, les cheveux égayés de jasmins, qui rêve, l’œil fixe et profond, accoudé
le marbre où jouent des nymphes et des papillons… À l’autre extrémité de la fontaine où se mire le bambin, cette autre fem
dité aux lignes harmonieuses, c’est la réalité merveilleuse qui tient de l’insaisissable toutes les perfections, c’est hum
nt de l’insaisissable toutes les perfections, c’est humanisée, chaude de sang, de soleil et de passion, la Déesse… Et cett
nsaisissable toutes les perfections, c’est humanisée, chaude de sang, de soleil et de passion, la Déesse… Et cette figure-
toutes les perfections, c’est humanisée, chaude de sang, de soleil et de passion, la Déesse… Et cette figure-là, vous l’av
n Carré : c’est la femme du grand Giorgio, celle du Concert champêtre de Barbarelli… Ce Titien-là, avec l’énigme de son or
celle du Concert champêtre de Barbarelli… Ce Titien-là, avec l’énigme de son ordonnance, le vouloir, à jamais caché, qu’il
[780-782, 783]. Ernest Tissot : Les sept Plaies et les sept Beautés de l’Italie contemporaine (Perrin et Cie), 3.50 C
était un livre et si ensuite chaque partie remplissait les promesses de son titre. Mais ce livre qui est plutôt un répert
, des critiques littéraires, des discussions politiques, des morceaux de romans, des impressions, des descriptions, des ét
des morceaux de romans, des impressions, des descriptions, des études de mœurs, des instantanés — le tout extrêmement curs
Ernest Tissot n’ait pas songé à intituler, avec simplicité, ses notes de voyage : Promenades sentimentales en Italie, ou q
otes de voyage : Promenades sentimentales en Italie, ou quelque chose d’ analogue. On aurait pu toujours lui reprocher qu’e
hose d’analogue. On aurait pu toujours lui reprocher qu’elles fussent d’ un sentiment un peu rapide, mais on n’eût pas pens
timent un peu rapide, mais on n’eût pas pensé lui en vouloir des vues d’ art neuves et transcendantales (les sept Plaies et
(les sept Plaies et les sept Beautés !) ou des documents approfondis ( de l’Italie contemporaine…) que son ouvrage ne nous
que son ouvrage ne nous donne pas. Car je n’accepte point les excuses de M. Tissot qui nous prie de le considérer comme un
ne pas. Car je n’accepte point les excuses de M. Tissot qui nous prie de le considérer comme un recueil de « conversations
excuses de M. Tissot qui nous prie de le considérer comme un recueil de « conversations de fumoir ». C’est déjà bien asse
ot qui nous prie de le considérer comme un recueil de « conversations de fumoir ». C’est déjà bien assez que la nécessité
ar les musées, les concerts, les anthologies, les revues des sursauts de sensations constants, — modes grossiers de commun
s, les revues des sursauts de sensations constants, — modes grossiers de communication appelés certainement à disparaître
livre s’en mêle et renonce à cette unité sans laquelle il n’est point d’ impression sincère et profonde, c’est à désespérer
e il n’est point d’impression sincère et profonde, c’est à désespérer de pouvoir jamais jouir sans sollicitations étrangèr
t à désespérer de pouvoir jamais jouir sans sollicitations étrangères de l’intensité d’art qui nous aura conquis. Les « co
de pouvoir jamais jouir sans sollicitations étrangères de l’intensité d’ art qui nous aura conquis. Les « conversations » d
res de l’intensité d’art qui nous aura conquis. Les « conversations » de M. Tissot sont d’autant plus fâcheuses qu’elles s
d’art qui nous aura conquis. Les « conversations » de M. Tissot sont d’ autant plus fâcheuses qu’elles sont faciles à lire
s sont faciles à lire, toujours agréables. On sent que la sensibilité de l’auteur est très supérieure au témoignage qu’il
st très supérieure au témoignage qu’il nous en laisse. On lui en veut de n’avoir pas plus souvent sorti du courant banal,
lui en veut de n’avoir pas plus souvent sorti du courant banal, hâtif de ses relations, tiré sur la rive comme branches fl
s à se perdre tant de fines ou, chaudes « images », tant de notations de paysages nerveuses, tendres et déliées. Les s
notations de paysages nerveuses, tendres et déliées. Les sonnets de Pétrarque à Laure, traduction nouvelle avec intro
tes, par Fernand Brisset (Perrin et Cie, 3.50) Il me semblait doux de demeurer en Italie avec la traduction des Sonnets
me semblait doux de demeurer en Italie avec la traduction des Sonnets de Pétrarque à Laure, par Fernand Brisset. Mais dès
Pétrarque à Laure, par Fernand Brisset. Mais dès les premières pages de la préface je tombe sur ces lignes : « Je ne suis
j’aime beaucoup les traductions en prose qui donnent la juste mesure de ce qu’un poème contient de véritable poésie. Les
tions en prose qui donnent la juste mesure de ce qu’un poème contient de véritable poésie. Les beautés de la forme qui ne
te mesure de ce qu’un poème contient de véritable poésie. Les beautés de la forme qui ne cachent souvent que le vide du fo
aissent ; les beautés qui restent sont celles qui méritent réellement de rester. » Et de qui sont ces lignes ? du célèbre
autés qui restent sont celles qui méritent réellement de rester. » Et de qui sont ces lignes ? du célèbre romancier italie
zaro. Qui aurait jamais pu croire que ce dussent être là les raison ? de nos préférences pour les traductions en prose ! P
es pour les traductions en prose ! Pour nous qui pensons qu’il suffit d’ être plus ou moins obligé de rendre « l’aura genti
rose ! Pour nous qui pensons qu’il suffit d’être plus ou moins obligé de rendre « l’aura gentil » par « la brise légère »,
e « l’aura gentil » par « la brise légère », pour que toute la beauté d’ un vers chavire et sombre comme si l’on traduisait
sse que nous nous abandonnâmes à ce traducteur pour qui « les beautés de la forme de son poète avaient dû souvent cacher l
nous abandonnâmes à ce traducteur pour qui « les beautés de la forme de son poète avaient dû souvent cacher le vide du fo
aient dû souvent cacher le vide du fond ». M. Brisset en effet a soin de rejeter en notes toutes les expressions vraiment
 : « Voilà brisés la colonne superbe et le vert laurier qui faisaient de l’ombre à mes pensées fatiguées… » M. Brisset rep
t repousse dédaigneusement ce mot à mot pour illustrer son beau texte de « … à l’ombre desquels mes tristes pensées trouva
Laure morte). Le poète met-il « aveugle et nu », M. Brisset croit bon de transcrire « aveugle et privé de tout » (LXXV1, à
veugle et nu », M. Brisset croit bon de transcrire « aveugle et privé de tout » (LXXV1, à L. m.). Pétrarque chantait : « M
réfère : « La femme adorée… » (XXI, à L. m.). Pétrarque en sa qualité de poète a tort de se servir de termes figurés : « C
mme adorée… » (XXI, à L. m.). Pétrarque en sa qualité de poète a tort de se servir de termes figurés : « Celui qui peut di
(XXI, à L. m.). Pétrarque en sa qualité de poète a tort de se servir de termes figurés : « Celui qui peut dire combien il
M. Brisset lui n’aime pas l’obscurité. Si Pétrarque trouve suffisant de dire : « L’esprit est prompt, mais le corps est l
 (à se mouvoir) » et la poésie est sauve (CLIV). C’est ainsi que trop de concision trouble l’entendement et qu’il est util
ainsi que trop de concision trouble l’entendement et qu’il est utile de larder les quatrains des poètes de parenthèses co
e l’entendement et qu’il est utile de larder les quatrains des poètes de parenthèses comme celles-ci : « Dames joyeuses et
a vie, où est (celle qui est) ma mort ? Pourquoi n’est-elle pas comme d’ habitude avec vous ? » Et plus loin : « Mais souve
à tort. Il y a souvent dans les revues et les journaux quelque chose de vibrant et de frais qu’on cherche parfois en vain
a souvent dans les revues et les journaux quelque chose de vibrant et de frais qu’on cherche parfois en vain dans les livr
, c’est son titre étrange ; M. Zamorani, le directeur, MM. Lipparini, de Frenzi, Sarti et Vigi, les rédacteurs, suivis par
rini, de Frenzi, Sarti et Vigi, les rédacteurs, suivis par un cortège de beaux noms parmi les jeunes et les vieux. Tout ce
est prêt à des sacrifices pécuniaires, je crois me trouver vis-à-vis d’ une force dont j’aimerais que mes amis et confrère
ouver vis-à-vis d’une force dont j’aimerais que mes amis et confrères de Bologne pussent largement profiter. Avec un croqu
le monde intellectuel ; et j’ose croire que ces premières livraisons de la Revue n’ont pas encore répondu, par le texte,
s cette amélioration nécessaire. Toujours à Bologne, et par les soins de MM. Anastasi, Butti, Chitarin, Corradini, Lippari
rin, Corradini, Lipparini et Zùccoli, on va fonder une grande Société d’ éditions et une Revue mensuelle, littéraire et art
, Il faudra en parler sous peu, car fervei opus pour atteindre le but d’ une manière large et sûre. Et, après les nouveau-n
nces sur Dante. Girolamo Rovetta confie à cette même Revue le dernier de ses trois mille romans, La Signorina, qui menace
Revue le dernier de ses trois mille romans, La Signorina, qui menace d’ être intéressant et vulgaire, ce qui rentrerait pa
essant et vulgaire, ce qui rentrerait parfaitement dans les habitudes de l’auteur. Il faut, entre parenthèses, rendre just
. Il faut, entre parenthèses, rendre justice à l’activité phénoménale de cet écrivain ; ainsi la Flegrea, à Naples, la Nuo
ême temps des travaux littéraires par Rovetta ; il serait impossible, de cette allure, de ne pas atteindre le faîte de la
vaux littéraires par Rovetta ; il serait impossible, de cette allure, de ne pas atteindre le faîte de la gloire. D’excelle
; il serait impossible, de cette allure, de ne pas atteindre le faîte de la gloire. D’excellents articles d’économie et de
possible, de cette allure, de ne pas atteindre le faîte de la gloire. D’ excellents articles d’économie et de politique qui
ure, de ne pas atteindre le faîte de la gloire. D’excellents articles d’ économie et de politique qui paraissent dans la Nu
atteindre le faîte de la gloire. D’excellents articles d’économie et de politique qui paraissent dans la Nuova Antologia
et de politique qui paraissent dans la Nuova Antologia il ne sied pas de parler ici. Je remarque une élude vigoureuse et p
lude vigoureuse et profonde par Cesare de Lollis sur le dernier drame d’ Ibsen, et quelques croquis par Edmondo de Amicis,
ques croquis par Edmondo de Amicis, qui n’ajoutent rien à la renommée de cet auteur. Flegrea, à Naples, continue sa march
es, continue sa marche puissante. Les dernières livraisons s’ornaient d’ un nouveau roman de Matilde Serao, Suor Giovanna d
che puissante. Les dernières livraisons s’ornaient d’un nouveau roman de Matilde Serao, Suor Giovanna della Croce, dont je
la Croce, dont je reparlerai lorsqu’il paraîtra en volume. Le théâtre de François de Corel inspire à M. Ricardo Forster un
re à M. Ricardo Forster une étude soignée, qui témoigne favorablement de l’esprit d’analyse du jeune directeur de la Revue
rdo Forster une étude soignée, qui témoigne favorablement de l’esprit d’ analyse du jeune directeur de la Revue ; Vincenzo
, qui témoigne favorablement de l’esprit d’analyse du jeune directeur de la Revue ; Vincenzo Morello institue une comparai
vue ; Vincenzo Morello institue une comparaison entre les deux poètes de l’amour, Musset et Catulle, tandis que Giuseppe L
e Giuseppe Lipparini, le savant littérateur bolonais, exprime en vers d’ une souplesse et d’un goût merveilleux le mythe d’
i, le savant littérateur bolonais, exprime en vers d’une souplesse et d’ un goût merveilleux le mythe d’Hylas. Parmi les au
is, exprime en vers d’une souplesse et d’un goût merveilleux le mythe d’ Hylas. Parmi les auteurs français qui collaborent
i les auteurs français qui collaborent à cette belle Revue (le manque d’ espace m’oblige à passer sous silence une quantité
Revue (le manque d’espace m’oblige à passer sous silence une quantité d’ articles originaux, curieux et intéressants), — je
bsolument enviables ; et M. Pierre de Bouchaud, qui dans la livraison de janvier nous offrait une série de sonnets, Hercul
de Bouchaud, qui dans la livraison de janvier nous offrait une série de sonnets, Hercule et Déjanire, d’un âpre goût païe
on de janvier nous offrait une série de sonnets, Hercule et Déjanire, d’ un âpre goût païen. L’invasion des barbares : T
t Sienkievicz ; une querelle éditoriale C’est à nous, maintenant, de subir l’invasion des littératures du Nord. Je ne
adis commenté, Quo vadis discuté… Je connais des personnes incapables de faire du mal à une mouche et de lire une plaquett
… Je connais des personnes incapables de faire du mal à une mouche et de lire une plaquette de vingt pages, qui ont lu tro
nnes incapables de faire du mal à une mouche et de lire une plaquette de vingt pages, qui ont lu trois fois le Quo vadis ;
ois le Quo vadis ; c’est le premier et le dernier effort intellectuel de classe d’excellentes gens, qui ne pourraient fair
vadis ; c’est le premier et le dernier effort intellectuel de classe d’ excellentes gens, qui ne pourraient faire tort à Q
ui ne pourraient faire tort à Quo vadis que pour lui préférer la Case de l’oncle Tom. On dit que dans Quo vadis on cherche
Tom. On dit que dans Quo vadis on cherche et l’on admire le triomphe de l’idée chrétienne ; comme je doute toujours des b
he de l’idée chrétienne ; comme je doute toujours des bons mouvements de mes semblables, il me sera permis de croire que l
ute toujours des bons mouvements de mes semblables, il me sera permis de croire que le nu et le sang et le panem et circen
’est enfin un hommage rendu aux mœurs païennes plutôt qu’aux théories de Jésus. Et après la Pologne (vive la Pologne, Mess
ins important. Puisque nous causions journaux tout à l’heure, il sied de rappeler ici que le Marzocco de Florence a pris o
, il sied de rappeler ici que le Marzocco de Florence a pris occasion de cette renaissance tolstoïenne pour changer brusqu
rusquement son programme artistique. Il y a un an à peine il exultait d’ admiration pour l’œuvre toute plastique de d’Annun
a un an à peine il exultait d’admiration pour l’œuvre toute plastique de d’Annunzio, et aujourd’hui le Marzocco prêche un
n an à peine il exultait d’admiration pour l’œuvre toute plastique de d’ Annunzio, et aujourd’hui le Marzocco prêche un art
an à peine il exultait d’admiration pour l’œuvre toute plastique de d’ Annunzio , et aujourd’hui le Marzocco prêche un art au fond
co prêche un art au fond moral et universel, avec un but et une leçon de vie. Comme le directeur et les rédacteurs d’il y
avec un but et une leçon de vie. Comme le directeur et les rédacteurs d’ il y a un an sont les mêmes que ceux d’aujourd’hui
le directeur et les rédacteurs d’il y a un an sont les mêmes que ceux d’ aujourd’hui, je n’arrive pas à comprendre ce qui p
t soudain ; mais le fait est singulier, parce qu’il met les écrivains de ce journal aristocratique en contact immédiat ave
ntre les éditeurs. M. Sienkievicz ayant autorisé une seule traduction de ses œuvres par M. Verdinois, il a fait saisir les
fait saisir les éditions et les traductions publiées sans approbation de l’auteur. Le tort est de son côté, parce que ni l
et les traductions publiées sans approbation de l’auteur. Le tort est de son côté, parce que ni la Russie, ni la Pologne,
et bien des auteurs italiens pourraient à leur tour exiger la saisie de leurs œuvres traduites en russe et en polonais à
es traduites en russe et en polonais à leur insu. Les grands éditeurs de Milan, les Frères Trêves en tête, protestent cont
rs de Milan, les Frères Trêves en tête, protestent contre l’incartade de M. Sienkievicz ; celui-ci n’a pour soi que le Cor
iere della Sera dont les argumentations sentimentales sur les devoirs de la politesse internationale me semblent bien faib
le tribunal va s’en mêler, mais à propos de M. Sienkievicz il est bon de rappeler le mot italien : Se non ha altri moccol
succès, mais un succès énorme, et, heureusement, hors du protectorat de Tolstoï ou d’Ibsen. Il s’agit d’une pièce en 4 ac
un succès énorme, et, heureusement, hors du protectorat de Tolstoï ou d’ Ibsen. Il s’agit d’une pièce en 4 actes par M. Giu
t, heureusement, hors du protectorat de Tolstoï ou d’Ibsen. Il s’agit d’ une pièce en 4 actes par M. Giuseppe Giacosa, qu’o
ttéraires italiens. Come le foglie (comme les feuilles) jouée au mois de janvier a commencé une tournée triomphale à trave
ira les frontières très prochainement. Il n’arrive pas tous les jours de pouvoir signaler une œuvre qui ait devant soi on
nt comme quantité et si mesquin comme qualité. J’espère placer à côté d’ elle la Corsa al piacere (la Course au plaisir) et
l piacere (la Course au plaisir) et la Scalata all’Olimpo (l’Escalade de l’Olympe) par Giannino Antona-Traversi, cinq acte
poèmes. Tome XXXIV, numéro 124, 1er avril 1900 Publications d’ art. La Chronique des Arts [extrait] Yvanhoé R
. — « On parle beaucoup de notre admirable musée, en ce moment. Il a de nombreux amis ; il n’en a pas de plus dévoués que
; il n’en a pas de plus dévoués que nous. Aussi nous permettrons-nous d’ adresser une requête instante à ceux qui font prés
ête instante à ceux qui font présentement sa toilette pour l’échéance de la grande Exposition. « Il n’est pas digne d’eux
oilette pour l’échéance de la grande Exposition. « Il n’est pas digne d’ eux de laisser subsister le nom de Piero della Fra
e pour l’échéance de la grande Exposition. « Il n’est pas digne d’eux de laisser subsister le nom de Piero della Francesca
de Exposition. « Il n’est pas digne d’eux de laisser subsister le nom de Piero della Francesca sous la jolie Madone récemm
acquise après tant de tribulations. Le Louvre ne possède aucune œuvre de Piero della Francesca. Ce serait faillir à nos tr
Piero della Francesca. Ce serait faillir à nos traditions nationales de bonne foi, pour le puéril orgueil de tromper quel
llir à nos traditions nationales de bonne foi, pour le puéril orgueil de tromper quelques visiteurs étrangers dénués d’exp
pour le puéril orgueil de tromper quelques visiteurs étrangers dénués d’ expérience, que de maintenir une attribution si ma
ueil de tromper quelques visiteurs étrangers dénués d’expérience, que de maintenir une attribution si manifestement erroné
numéro 126, 1er juin 1900, p. 627-650. L’immense succès des ouvrages de Lombroso, l’influence incontestable qu’ils exerce
Lombroso, l’influence incontestable qu’ils exercent sur les opinions de la masse du public sont dignes d’attirer l’attent
le qu’ils exercent sur les opinions de la masse du public sont dignes d’ attirer l’attention, non seulement du psychologue
ic sont dignes d’attirer l’attention, non seulement du psychologue et de l’historien, mais de quiconque s’intéresse aux te
rer l’attention, non seulement du psychologue et de l’historien, mais de quiconque s’intéresse aux tendances de notre époq
ologue et de l’historien, mais de quiconque s’intéresse aux tendances de notre époque et cherche à dégager les éléments de
resse aux tendances de notre époque et cherche à dégager les éléments de la société moderne. Lombroso est certainement l’u
différentes idées qui courent les rues et sont répétées par une foule de gens qui n’ont jamais ouvert un de ses livres. Il
ues et sont répétées par une foule de gens qui n’ont jamais ouvert un de ses livres. Il est considéré comme le chef de l’é
n’ont jamais ouvert un de ses livres. Il est considéré comme le chef de l’école anthropologique, comme le créateur de vas
considéré comme le chef de l’école anthropologique, comme le créateur de vastes conceptions nouvelles appelées à révolutio
droit pénal autant que la psychiatrie. La presse, qui a la prétention de représenter l’opinion publique, répand largement
tention de représenter l’opinion publique, répand largement les idées de Lombroso ; on les entend proférer du haut de la t
pand largement les idées de Lombroso ; on les entend proférer du haut de la tribune parlementaire, les orateurs de meeting
les entend proférer du haut de la tribune parlementaire, les orateurs de meeting les hurlent, les avocats ont trouvé en el
eeting les hurlent, les avocats ont trouvé en elles un précieux moyen de défense dans les cas désespérés ; bref ces idées
ilieux où s’active ce que l’on nomme aujourd’hui « la vie publique ». D’ où provient la célébrité de Lombroso ? Quelles son
’on nomme aujourd’hui « la vie publique ». D’où provient la célébrité de Lombroso ? Quelles sont les causes du succès rapi
t la célébrité de Lombroso ? Quelles sont les causes du succès rapide de ses théories ? Faut-il les chercher dans les qual
de ses théories ? Faut-il les chercher dans les qualités intrinsèques de l’œuvre, ou résident-elles plutôt dans les instin
intrinsèques de l’œuvre, ou résident-elles plutôt dans les instincts de la foule ? Lombroso a-t-il découvert une grande v
e ? Lombroso a-t-il découvert une grande vérité scientifique, capable de s’imposer à tous par son caractère d’évidence, de
de vérité scientifique, capable de s’imposer à tous par son caractère d’ évidence, de certitude, ou bien a-t-il mis la scie
ientifique, capable de s’imposer à tous par son caractère d’évidence, de certitude, ou bien a-t-il mis la science au servi
re d’évidence, de certitude, ou bien a-t-il mis la science au service de certaines opinions courantes, a-t-il construit le
t-il construit le système qui correspond le mieux aux besoins actuels d’ une grande et puissante portion de notre société ?
espond le mieux aux besoins actuels d’une grande et puissante portion de notre société ? Tel est le problème que je vais t
nte portion de notre société ? Tel est le problème que je vais tenter de résoudre. I Lombroso est-il un véritable sav
ientifique qui construit les théories d’après les faits et s’abstient de contraindre les faits à entrer dans des théories
e les faits à entrer dans des théories préconçues, — qui tient compte de l’ensemble des phénomènes observés et non pas uni
nt compte de l’ensemble des phénomènes observés et non pas uniquement de ceux qui corroborent telle hypothèse préférée ? L
quement de ceux qui corroborent telle hypothèse préférée ? La lecture d’ un livre de Lombroso édifie bientôt à cet égard le
ceux qui corroborent telle hypothèse préférée ? La lecture d’un livre de Lombroso édifie bientôt à cet égard le lecteur, s
procure peut se définir par ce terme : l’équivalent psychique du mal de mer. Dès le début l’esprit ressent un singulier m
fixe où s’attacher, tout oscille autour de lui ; il cherche une base d’ appui, mais le terrain se dérobe ; il croit aperce
pui, mais le terrain se dérobe ; il croit apercevoir une idée capable de le guider, mais aussitôt elle vacille et disparaî
mploie, si vagues soient-ils par eux-mêmes. Vous ne trouverez en tête d’ aucun de ses livres un énoncé net de la question.
si vagues soient-ils par eux-mêmes. Vous ne trouverez en tête d’aucun de ses livres un énoncé net de la question. Il se co
-mêmes. Vous ne trouverez en tête d’aucun de ses livres un énoncé net de la question. Il se contente d’un titre : l’Homme
te d’aucun de ses livres un énoncé net de la question. Il se contente d’ un titre : l’Homme de génie, l’Homme criminel. Ces
res un énoncé net de la question. Il se contente d’un titre : l’Homme de génie, l’Homme criminel. Ces mots sont aussi vagu
Lombroso se tait, et il jette pêle-mêle dans la catégorie des hommes de génie des savants, des généraux, des artistes, de
s hommes de génie des savants, des généraux, des artistes, des hommes d’ église, voire même des journalistes, des gens prof
perficiels, des volontés fermes et des caractères faibles, des hommes de toutes races et de tous genres, mais surtout des
ontés fermes et des caractères faibles, des hommes de toutes races et de tous genres, mais surtout des hommes qui ont eu d
le succès est la mesure du génie. À le croire, nous serions encombrés d’ hommes de génie ! Qu’est-ce que le crime ? Lombros
est la mesure du génie. À le croire, nous serions encombrés d’hommes de génie ! Qu’est-ce que le crime ? Lombroso ne s’at
e s’attarde pas à nous le dire. Mais sa conception ressort clairement de son livre : elle est des plus simples, très popul
de son livre : elle est des plus simples, très populaire, à la portée de toutes les intelligences. L’homme criminel est l’
doute nette au point de vue du droit en vigueur, mais au point de vue de la science (que ce soit la psychologie, l’anthrop
ument rien. Ainsi Lombroso se soucie très peu de déterminer son point de départ, de nous dire quel est au juste l’objet de
Ainsi Lombroso se soucie très peu de déterminer son point de départ, de nous dire quel est au juste l’objet de son étude,
éterminer son point de départ, de nous dire quel est au juste l’objet de son étude, de donner à ses lecteurs la possibilit
point de départ, de nous dire quel est au juste l’objet de son étude, de donner à ses lecteurs la possibilité de suivre sa
u juste l’objet de son étude, de donner à ses lecteurs la possibilité de suivre sa pensée. Il ne songe pas davantage à fai
bien malaisée à déterminer4. » Un savant, reconnaissant que la ligne de démarcation était difficile à déterminer, se fût
la ligne de démarcation était difficile à déterminer, se fût efforcé de préciser davantage, de noter plus exactement les
n était difficile à déterminer, se fût efforcé de préciser davantage, de noter plus exactement les caractères différentiel
tiels. Lombroso s’en tire plus aisément : « … Si le génie est l’effet d’ une irritation intermittente et puissante d’un gra
… Si le génie est l’effet d’une irritation intermittente et puissante d’ un grand cerveau, le talent s’accompagne à son tou
te et puissante d’un grand cerveau, le talent s’accompagne à son tour d’ une excitation corticale, mais à un moindre degré
ère de Lombroso, est une science des plus simples et que les mystères de notre mécanisme cérébral sont à la portée de tout
ples et que les mystères de notre mécanisme cérébral sont à la portée de toutes les intelligences. Rien n’embarrasse Lombr
assaillent le véritable savant au moment où il pose les préliminaires d’ une œuvre, les tâtonnements inévitables qui précèd
ments inévitables qui précèdent la mise au point du sujet, les affres de la conception, sont choses inconnues à Lombroso.
les plus sérieuses objections ne le troublent point. Dans la préface de la 4e édition de l’Homme criminel, on trouve ceci
es objections ne le troublent point. Dans la préface de la 4e édition de l’Homme criminel, on trouve ceci : « L’on se dem
inel, on trouve ceci : « L’on se demande comment était fait le crâne de ceux qui, dans les temps barbares, commettaient d
naturel qu’ils devaient avoir les mêmes caractères que les criminels d’ aujourd’hui5. » Quiconque réfléchit ne trouvera p
uvera point cela « naturel » du tout ; mais c’est la meilleure preuve de ce que j’affirmais tantôt, à savoir que le crime
iminel ne peut avoir psychologiquement aucune valeur. Dans la préface de la 3e édition, Lombroso avoue lui-même qu’on ne t
moins les caractères du type qu’il a établi. Et quand on lui reproche de n’avoir construit ce type que d’après un nombre r
’avoir construit ce type que d’après un nombre relativement restreint d’ observations, il répond : « Les anatomistes sont-i
t d’observations, il répond : « Les anatomistes sont-ils donc obligés d’ examiner des milliers de cadavres pour conclure su
ond : « Les anatomistes sont-ils donc obligés d’examiner des milliers de cadavres pour conclure sur les formes d’un viscèr
igés d’examiner des milliers de cadavres pour conclure sur les formes d’ un viscère ? » Cette phrase est un exemple frappa
sur les formes d’un viscère ? » Cette phrase est un exemple frappant de la manière de raisonner de Lombroso. L’on voit im
d’un viscère ? » Cette phrase est un exemple frappant de la manière de raisonner de Lombroso. L’on voit immédiatement pa
 ? » Cette phrase est un exemple frappant de la manière de raisonner de Lombroso. L’on voit immédiatement par quoi pèche
i pèche une semblable comparaison : l’anatomiste disséquant une série de cadavres humains rencontrera toujours aux mêmes e
era toujours aux mêmes endroits les mêmes organes, présentant, à part de légères variations, les mêmes formes, tandis que
être aussi dissemblables que possible. De plus, l’anatomiste s’occupe d’ une catégorie nettement limitée d’objets sur la na
ble. De plus, l’anatomiste s’occupe d’une catégorie nettement limitée d’ objets sur la nature desquels aucun doute ne s’élè
s ; bien des lois sont faites uniquement pour défendre les privilèges de quelques-uns et l’infraction à ces lois n’est en
à un attentat à la vie humaine par exemple ; d’autre part, une foule de crimes trahissant chez leurs auteurs une immorali
punis par les lois, certains mêmes sont considérés comme des preuves de vertu et récompensés comme tels, notamment sous l
des preuves de vertu et récompensés comme tels, notamment sous le nom de valeur militaire. Il n’y a donc pas de critérium
me tels, notamment sous le nom de valeur militaire. Il n’y a donc pas de critérium simple permettant de distinguer d’emblé
de valeur militaire. Il n’y a donc pas de critérium simple permettant de distinguer d’emblée le criminel. Le criminel est
el est du reste une pure abstraction : on peut établir des catégories de criminels, des types de criminels. Mais on ne peu
abstraction : on peut établir des catégories de criminels, des types de criminels. Mais on ne peut le faire sans une étud
des différents cas, sans une critique rigoureuse. Il n’est pas permis d’ oublier qu’une foule de criminels ne sont pas en p
s une critique rigoureuse. Il n’est pas permis d’oublier qu’une foule de criminels ne sont pas en prison et que les prison
s que des ressemblances tout à fait spécieuses. C’est là une habitude de son esprit. Les phrases du genre de celle que j’a
spécieuses. C’est là une habitude de son esprit. Les phrases du genre de celle que j’ai citée surabondent dans ses œuvres.
est un homme libre comme les autres, c’est dire qu’un linge imprégné d’ alcool n’est pas plus combustible que celui qui so
folie morale, si bien que, quand dans leur milieu ils ne trouvent pas de circonstances favorables à la transformation en h
omme, ils y demeurent, comme les tritons alpestres demeurent au stade de girin dans un milieu froid8. » « Les dernières
milieu froid8. » « Les dernières recherches tératologiques, celles de Gegenbaur surtout, ont établi que les phénomènes
ologiques, celles de Gegenbaur surtout, ont établi que les phénomènes de régression atavique n’indiquent pas toujours une
un progrès accompli dans d’autres directions. » Les reptiles ont plus de côtes que nous ; les singes, les quadrupèdes poss
que nous ; les singes, les quadrupèdes possèdent un plus grand nombre de muscles que nous, et un organe entier (la queue)
intellectuelle. » Cela posé, toute répugnance à l’égard de la théorie de la dégénérescence disparaît aussitôt. De même que
érescence disparaît aussitôt. De même que les géants payent la rançon de leur haute taille par la stérilité et par la faib
on de leur haute taille par la stérilité et par la faiblesse relative de l’intelligence et des muscles, ainsi les géants d
faiblesse relative de l’intelligence et des muscles, ainsi les géants de la pensée expient, par la dégénérescence et par l
ur grande puissance intellectuelle. Et c’est pour cela que les signes de la dégénérescence se rencontrent encore plus souv
lus souvent chez eux que chez les aliénés9. » Ce dernier passage est d’ autant plus caractéristique qu’il contient l’argum
ue le génie est une névrose, alors que, dans les éditions précédentes de son ouvrage, il admettait l’existence de génies c
ans les éditions précédentes de son ouvrage, il admettait l’existence de génies complètement sains. — Que l’on juge de la
l admettait l’existence de génies complètement sains. — Que l’on juge de la faiblesse d’une aussi ridicule argumentation !
istence de génies complètement sains. — Que l’on juge de la faiblesse d’ une aussi ridicule argumentation ! Voir dans la pe
la faiblesse d’une aussi ridicule argumentation ! Voir dans la perte de la queue une compensation de la supériorité intel
icule argumentation ! Voir dans la perte de la queue une compensation de la supériorité intellectuelle acquise par l’homme
e la supériorité intellectuelle acquise par l’homme est déjà une idée d’ un grotesque irrésistible. Mais comparer cette rég
une idée d’un grotesque irrésistible. Mais comparer cette régression d’ un organe sans grande importance, au cours de l’év
la dégénérescence qui frapperait les hommes à raison de la puissance de leur intellect, est une conception tellement foll
le qu’elle est inconcevable à tout cerveau sain. Il serait impossible de formuler d’une façon sensée la suite d’idées qui
st inconcevable à tout cerveau sain. Il serait impossible de formuler d’ une façon sensée la suite d’idées qui a passé par
au sain. Il serait impossible de formuler d’une façon sensée la suite d’ idées qui a passé par la tête de Lombroso lorsqu’i
formuler d’une façon sensée la suite d’idées qui a passé par la tête de Lombroso lorsqu’il a écrit cette phrase. Je crois
’il a écrit cette phrase. Je crois qu’il est donné à peu de personnes d’ atteindre ce degré d’incohérence et d’accumuler au
ase. Je crois qu’il est donné à peu de personnes d’atteindre ce degré d’ incohérence et d’accumuler autant de bêtises en si
il est donné à peu de personnes d’atteindre ce degré d’incohérence et d’ accumuler autant de bêtises en si peu de lignes. N
de personnes d’atteindre ce degré d’incohérence et d’accumuler autant de bêtises en si peu de lignes. Nous découvrons ici
ses en si peu de lignes. Nous découvrons ici le trait caractéristique de la mentalité de Lombroso : l’association des idée
lignes. Nous découvrons ici le trait caractéristique de la mentalité de Lombroso : l’association des idées est chez lui a
é par les liens qui existent naturellement entre elles, mais bien par de vagues similitudes d’aspect, par le hasard de rap
istent naturellement entre elles, mais bien par de vagues similitudes d’ aspect, par le hasard de rapprochements momentanés
re elles, mais bien par de vagues similitudes d’aspect, par le hasard de rapprochements momentanés, par des analogies entr
ar des analogies entre les mots qui les représentent. À la différence d’ intensité près, l’état mental de Lombroso est semb
qui les représentent. À la différence d’intensité près, l’état mental de Lombroso est semblable à celui des maniaques. L’«
s idées se pressent dans sa tête tumultueusement, il n’a pas le temps de les examiner, il ne les domine pas, il ne peut s’
es écrit telles qu’elles se présentent, associées fortuitement au gré de son cerveau surexcité. Il écrit comme l’on parle
t au gré de son cerveau surexcité. Il écrit comme l’on parle au cours d’ une discussion animée dans une réunion de buveurs 
it comme l’on parle au cours d’une discussion animée dans une réunion de buveurs : là les arguments spécieux, les rapproch
de buveurs : là les arguments spécieux, les rapprochements inattendus d’ idées, les paroles qui ont l’air profond, les jeux
ments inattendus d’idées, les paroles qui ont l’air profond, les jeux de mots, sont les armes grâce auxquelles on triomphe
s armes grâce auxquelles on triomphe. J’imagine que les raisonnements de Lombroso peuvent paraître « naturels » au premier
sonnements de Lombroso peuvent paraître « naturels » au premier degré de l’ébriété. Qu’on ne se le dissimule pas : toutes
’ébriété. Qu’on ne se le dissimule pas : toutes les célèbres théories de Lombroso dérivent de l’insuffisance de son intell
le dissimule pas : toutes les célèbres théories de Lombroso dérivent de l’insuffisance de son intelligence, de l’absence
: toutes les célèbres théories de Lombroso dérivent de l’insuffisance de son intelligence, de l’absence totale de logique
théories de Lombroso dérivent de l’insuffisance de son intelligence, de l’absence totale de logique qui le caractérise. L
o dérivent de l’insuffisance de son intelligence, de l’absence totale de logique qui le caractérise. L’assimilation qu’il
ssimilation qu’il fait du génie à la folie repose sur un raisonnement de ce genre-ci : un très grand nombre de génies ont
olie repose sur un raisonnement de ce genre-ci : un très grand nombre de génies ont présenté des phénomènes psycho- ou név
s gardent dans les sujets étrangers à leur délire une grande lucidité d’ esprit et présentent avec certains hommes de génie
élire une grande lucidité d’esprit et présentent avec certains hommes de génie quelques analogies d’allure ; donc le génie
esprit et présentent avec certains hommes de génie quelques analogies d’ allure ; donc le génie et la folie sont deux états
ie sont deux états étroitement apparentés, il n’est même pas possible de les séparer nettement l’un de l’autre. La théorie
apparentés, il n’est même pas possible de les séparer nettement l’un de l’autre. La théorie qui assimile le fou moral et
le criminel à l’épileptique, qui fait, en dernier ressort, des hommes de génie, de tous les criminels et d’une bonne parti
l à l’épileptique, qui fait, en dernier ressort, des hommes de génie, de tous les criminels et d’une bonne partie des alié
it, en dernier ressort, des hommes de génie, de tous les criminels et d’ une bonne partie des aliénés, des épileptoïdes, re
aliénés, des épileptoïdes, repose sur les plus incroyables confusions d’ idées, sur les plus flagrantes erreurs. Pour en ar
oso a non seulement accumulé les paralogismes, mais il est même parti de fausses prémisses, il a employé des documents fau
 ; on ne peut jamais se fier à ce qu’il dit, il faut vérifier chacune de ses assertions ; citations d’auteur, faits d’obse
ce qu’il dit, il faut vérifier chacune de ses assertions ; citations d’ auteur, faits d’observation, tout chez lui est suj
l faut vérifier chacune de ses assertions ; citations d’auteur, faits d’ observation, tout chez lui est sujet à caution. Lo
ion, tout chez lui est sujet à caution. Lombroso, médecin, professeur de psychiatrie, ignore la neuro- et la psychopatholo
: un étudiant en médecine qui poserait aussi légèrement le diagnostic d’ épilepsie échouerait à l’examen. Le vertige, entre
re autres, constitue pour lui l’un des symptômes les plus révélateurs de l’épilepsie. Il dit par exemple de Darwin : « Il
des symptômes les plus révélateurs de l’épilepsie. Il dit par exemple de Darwin : « Il souffrait de dyspepsie, d’anémies s
lateurs de l’épilepsie. Il dit par exemple de Darwin : « Il souffrait de dyspepsie, d’anémies spinales, de vertiges (il fa
pilepsie. Il dit par exemple de Darwin : « Il souffrait de dyspepsie, d’ anémies spinales, de vertiges (il faut bien noter
exemple de Darwin : « Il souffrait de dyspepsie, d’anémies spinales, de vertiges (il faut bien noter le vertige que nous
faut bien noter le vertige que nous savons être souvent l’équivalent de l’épilepsie) ; il ne pouvait point travailler plu
nt l’équivalent de l’épilepsie) ; il ne pouvait point travailler plus de trois heures par jour », etc.10. Et dans bien des
cas il présente le seul vertige sans spécification aucune comme base de son diagnostic11. Or, le vertige est, on le sait,
on le sait, un symptôme tout à fait banal : il existe dans une foule d’ affections qui n’ont aucun rapport avec l’épilepsi
es maladies du tube digestif ; des tumeurs cérébrales, des affections de l’oreille, l’athéromatose le provoquent communéme
ste, ainsi que le fait justement observer Oppenheim12, des sensations de vertige peuvent être très aisément produites par
t produites par autosuggestion. En somme le vertige n’est un symptôme d’ épilepsie que dans l’infime minorité des cas. Il e
d’épilepsie que dans l’infime minorité des cas. Il est indispensable d’ indiquer comment le vertige se manifeste, dans que
s il apparaît, s’il est objectif ou simplement subjectif, s’il s’agit d’ un vertige bien caractérisé, ou de simples sensati
u simplement subjectif, s’il s’agit d’un vertige bien caractérisé, ou de simples sensations vertigineuses vagues, etc. C’e
évalence du membre gauche. Et il trouve une démonstration victorieuse de la chose dans l’expérience suivante : on suggère
expérience suivante : on suggère à un homme normal, placé dans l’état d’ hypnose, qu’il est un brigand, et aussitôt sa marc
indiqué par Lombroso13. Du premier coup d’œil on saisit ce qu’il y a d’ erroné dans cette expérience : l’hypnotisé à qui l
. Une telle expérience ne peut donc nous renseigner que sur les idées de l’hypnotisé, et nullement sur le caractère du bri
gand. — C’est ce que les chiffres donnés par Lombroso comme résultats de l’expérience confirment d’ailleurs : il y a de bi
mbroso comme résultats de l’expérience confirment d’ailleurs : il y a de bien plus grands écarts entre les deux allures du
écarts entre les deux allures du sujet qu’il n’y en a entre la marche de l’homme normal et celle du criminel (si l’on supp
mme normal et celle du criminel (si l’on suppose exactes les moyennes de Lombroso) : ainsi l’écartement latéral droit étan
nnes de Lombroso) : ainsi l’écartement latéral droit étant en moyenne de 5,46 chez l’homme sain et 7,4 chez le criminel, i
me sain et 7,4 chez le criminel, il est chez le sujet à l’état normal de 7, 5 et après suggestion de 12,8 ; le pas gauche,
nel, il est chez le sujet à l’état normal de 7, 5 et après suggestion de 12,8 ; le pas gauche, qui mesure 63 centimètres c
homme normal et 72 chez le criminel, est chez le sujet respectivement de 66 et 88,5 cm ? Il est facile de se représenter d
el, est chez le sujet respectivement de 66 et 88,5 cm ? Il est facile de se représenter d’après ces chiffres ce qui s’est
qui s’est passé : le sujet a imité l’allure caricaturale des brigands d’ opérettes qui arrivent en scène d’un air sinistre
l’allure caricaturale des brigands d’opérettes qui arrivent en scène d’ un air sinistre en roulant de gros yeux et faisant
igands d’opérettes qui arrivent en scène d’un air sinistre en roulant de gros yeux et faisant des pas énormes ! Ceci tient
istre en roulant de gros yeux et faisant des pas énormes ! Ceci tient de la farce. Mais Lombroso n’a pas la moindre consci
! Ceci tient de la farce. Mais Lombroso n’a pas la moindre conscience de son propre ridicule : il a réédité cette expérien
t encore (à propos de l’écriture des criminels) dans son petit manuel de graphologie, fidèle en cela à son habitude de gro
) dans son petit manuel de graphologie, fidèle en cela à son habitude de grossir ses livres nouveaux en y reproduisant tex
bitude de grossir ses livres nouveaux en y reproduisant textuellement d’ amples fragments de ses anciens livres. Je termine
es livres nouveaux en y reproduisant textuellement d’amples fragments de ses anciens livres. Je terminerai l’analyse des m
réaliste, et au milieu des vices les plus tristes il laisse entrevoir de l’affection pour sa mère et pour sa patrie. Conda
tre l’Épitaphe, ce quatrain : Je suis François, dont ce me poise, Né de Paris emprès Ponthoise. Or d’une corde d’une tois
Je suis François, dont ce me poise, Né de Paris emprès Ponthoise. Or d’ une corde d’une toise Saura mon col que mon cul po
nçois, dont ce me poise, Né de Paris emprès Ponthoise. Or d’une corde d’ une toise Saura mon col que mon cul poise. qui es
e toise Saura mon col que mon cul poise. qui est une preuve curieuse de l’indifférence des criminels en face du supplice.
a vie des prostituées et se dépeint lui-même comme entremetteur, avec d’ ignobles détails dont la morale au fond est celle-
es détails dont la morale au fond est celle-ci : Il n’est trésor que de vivre à son aise mais qui pour nous sont précieu
s fuit, En ce bourdel où tenon nostre état15 ». Ceci ne souffre pas de commentaires : portées à ce paroxysme, la bêtise
à ce paroxysme, la bêtise et l’inconscience deviennent quelque chose de complet, d’absolu, qui défie toute analyse. Je po
sme, la bêtise et l’inconscience deviennent quelque chose de complet, d’ absolu, qui défie toute analyse. Je pourrais multi
d’absolu, qui défie toute analyse. Je pourrais multiplier à l’infini de tels exemples : une grande partie des « documents
mples : une grande partie des « documents » que Lombroso emploie sont de cette force : en réalité, il ne sait pas lire, se
; il les a parcourus des yeux rapidement, son attention a été attirée de ci de là par des mots, par une phrase, où il voya
es a parcourus des yeux rapidement, son attention a été attirée de ci de là par des mots, par une phrase, où il voyait une
ci de là par des mots, par une phrase, où il voyait une confirmation de son idée fixe. Peu lui importe que l’ensemble de
ait une confirmation de son idée fixe. Peu lui importe que l’ensemble de l’ouvrage, les conclusions de l’auteur contredise
ée fixe. Peu lui importe que l’ensemble de l’ouvrage, les conclusions de l’auteur contredisent son opinion : il n’en tient
cun compte ! S’il se trouve en présence de différentes source s’il va d’ instinct à la moins sûre.— On pourrait l’accuser d
tes source s’il va d’instinct à la moins sûre.— On pourrait l’accuser de manquer totalement de probité scientifique, n’éta
nstinct à la moins sûre.— On pourrait l’accuser de manquer totalement de probité scientifique, n’était qu’il ment d’une fa
ser de manquer totalement de probité scientifique, n’était qu’il ment d’ une façon si maladroite, qu’il met à tromper les a
e tant de naïveté, que l’on peut difficilement lui prêter l’intention de ne pas dire toute la vérité : il ne la voit pas,
es idées délirantes. Ses rêves fous l’obsèdent, il n’est plus capable de saisir les faits dans leur réalité immédiate. Si
propres théories, c’est incontestablement un mattoïde. Et ce passage de l’Homme de génie 16 s’applique exactement à lui e
éories, c’est incontestablement un mattoïde. Et ce passage de l’Homme de génie 16 s’applique exactement à lui et à ses œuv
œuvres : « … L’analogie que les mattoïdes présentent avec les hommes de génie, dont ils gardent seulement les phénomènes
onnements paisibles, basés sur l’étude minutieuse et calme des faits. De tels livres sont presque toujours l’œuvre de ces
euse et calme des faits. De tels livres sont presque toujours l’œuvre de ces véritables charlatans involontaires que sont
deux mots. Quelle inconscience ! C’est à croire qu’il n’a jamais fait de retours sur lui-même, qu’il n’a pas lu ses livres
i-même, qu’il n’a pas lu ses livres plus attentivement que les livres d’ autrui. En résumé, Lombroso ne sait ni lire, ni ob
r, ni expérimenter, ni raisonner ; enfin, étant donnée l’insuffisance de son intelligence, la question de probité scientif
; enfin, étant donnée l’insuffisance de son intelligence, la question de probité scientifique ne peut être soulevée à son
ère aujourd’hui comme tel. Son succès ne dérive donc pas du caractère de vérité de ses doctrines. Il faut en chercher les
d’hui comme tel. Son succès ne dérive donc pas du caractère de vérité de ses doctrines. Il faut en chercher les causes dan
divers, un Protée ? Le lecteur moderne s’appelle légion ! Le lecteur d’ autrefois appartenait à une élite, c’était un homm
ujourd’hui, mais lisant mieux. Le grave, le calme, le profond lecteur de jadis, celui qui méditait sur les grands in-folio
nalisme et la neurasthénie l’ont tué ! Aujourd’hui le lecteur capable de lire une œuvre scientifique ou littéraire de long
d’hui le lecteur capable de lire une œuvre scientifique ou littéraire de longue haleine est lui-même un être nerveux, touj
leine est lui-même un être nerveux, toujours pressé, ayant pour idéal de lire le plus grand nombre de pages en le plus cou
rveux, toujours pressé, ayant pour idéal de lire le plus grand nombre de pages en le plus court espace de temps possible !
r idéal de lire le plus grand nombre de pages en le plus court espace de temps possible ! il cherche à saisir rapidement,
plus court espace de temps possible ! il cherche à saisir rapidement, d’ un coup d’œil, la suite des idées ; il est obligé
aisir rapidement, d’un coup d’œil, la suite des idées ; il est obligé de lire tant de livres qu’il retrouve sans cesse les
lire tant de livres qu’il retrouve sans cesse les mêmes concepts avec d’ indifférentes variations d’expression : il les rec
etrouve sans cesse les mêmes concepts avec d’indifférentes variations d’ expression : il les reconnaît et passe outre. Mais
surproduction des livres ne sont rien, comparés à ceux qui résultent de la multiplication des journaux. Il est effrayant
eux qui résultent de la multiplication des journaux. Il est effrayant de songer que la majorité des gens qui savent lire —
ssi et surtout dans les milieux bourgeois, — ont pour principal objet de lecture le journal ! le journal, c’est-à-dire un
al objet de lecture le journal ! le journal, c’est-à-dire un ramassis de faits inexacts ou purement inventés, de considéra
nal, c’est-à-dire un ramassis de faits inexacts ou purement inventés, de considérations politiques absurdes ou mensongères
ement inventés, de considérations politiques absurdes ou mensongères, d’ informations provenant presque toujours de gens in
es absurdes ou mensongères, d’informations provenant presque toujours de gens incompétents, de littérature de bas étage, l
ères, d’informations provenant presque toujours de gens incompétents, de littérature de bas étage, le tout aussi mal écrit
tions provenant presque toujours de gens incompétents, de littérature de bas étage, le tout aussi mal écrit que possible.
ulgarité des sentiments, à la platitude du style. C’est un des moyens d’ abrutissement les plus puissants de notre civilisa
tude du style. C’est un des moyens d’abrutissement les plus puissants de notre civilisation. On ne saurait trop insister s
es ou les découvertes scientifiques ne parviennent au gros public que de seconde ou de troisième main, — donc incomplètes,
uvertes scientifiques ne parviennent au gros public que de seconde ou de troisième main, — donc incomplètes, déformées, tr
onomique, entre le producteur et le consommateur existent aujourd’hui de nombreux intermédiaires, qui sont de vrais parasi
onsommateur existent aujourd’hui de nombreux intermédiaires, qui sont de vrais parasites sociaux. Le journaliste manquant
diaires, qui sont de vrais parasites sociaux. Le journaliste manquant de culture et n’ayant pas de loisirs ne peut puiser
parasites sociaux. Le journaliste manquant de culture et n’ayant pas de loisirs ne peut puiser ses renseignements directe
ent aux sources ; il s’adresse aux « vulgarisateurs » qui se chargent de mettre la science à la portée des intelligences m
science à la portée des intelligences médiocres et des gens désireux de se procurer ce vernis de savoir qui suffit à fair
intelligences médiocres et des gens désireux de se procurer ce vernis de savoir qui suffit à faire passer un homme pour ér
uffit à faire passer un homme pour érudit dans les salons. Les livres de ces « vulgarisateurs » ont beaucoup plus de lecte
ns les salons. Les livres de ces « vulgarisateurs » ont beaucoup plus de lecteurs que ceux des vrais savants : ils forment
x des vrais savants : ils forment la principale pâture intellectuelle de la bourgeoisie « instruite ». Ce sont les livres
lectuelle de la bourgeoisie « instruite ». Ce sont les livres favoris de la plupart des gens exerçant des professions dite
des gens exerçant des professions dites libérales. Force et matière, de L. Büchner, par exemple, contient toutes les idée
dont se contente l’immense majorité des médecins : j’ai entendu l’un d’ eux dire que ce livre était « son Évangile » ! Les
uit du journalisme dont ils ont les procédés et le style : la lecture de leurs livres ne réclame ni plus d’intelligence, n
procédés et le style : la lecture de leurs livres ne réclame ni plus d’ intelligence, ni plus de réflexion que la lecture
la lecture de leurs livres ne réclame ni plus d’intelligence, ni plus de réflexion que la lecture du journal, mais simplem
ni plus de réflexion que la lecture du journal, mais simplement plus de loisirs. Les « vulgarisateurs » sont superficiels
tout est chez eux aisé à comprendre, rien n’exige une grande tension d’ esprit : les problèmes les plus complexes sont rés
es sont résolus sans effort par ces prestidigitateurs qui font métier d’ escamoter lestement les difficultés ; ils ne dédai
’escamoter lestement les difficultés ; ils ne dédaignent pas non plus de distraire et d’amuser leur lecteur, et celui-ci l
ment les difficultés ; ils ne dédaignent pas non plus de distraire et d’ amuser leur lecteur, et celui-ci les quitte, conte
e distraire et d’amuser leur lecteur, et celui-ci les quitte, content d’ eux et de lui-même. On le voit : nous retrouvons i
re et d’amuser leur lecteur, et celui-ci les quitte, content d’eux et de lui-même. On le voit : nous retrouvons ici les ca
ci les caractères que nous avons reconnus chez Lombroso. Les procédés de Lombroso sont ceux des vulgarisateurs : même abse
Les procédés de Lombroso sont ceux des vulgarisateurs : même absence de critique, mêmes à peu près, mêmes falsifications
ême langage. Seulement Lombroso propage ainsi ses propres idées. Quoi d’ étonnant à cela ? Ne sont-elles pas par elles-même
es pas par elles-mêmes « vulgaires » ? Ne sont-elles pas l’expression d’ opinions qui courent les rues ? Ne sont-elles pas
sion d’opinions qui courent les rues ? Ne sont-elles pas la propriété de « l’homme moyen », de « l’homme normal », celui d
urent les rues ? Ne sont-elles pas la propriété de « l’homme moyen », de « l’homme normal », celui dont l’horizon intellec
conservateur, le « misonéiste », l’être qui voit dans la satisfaction de ses désirs matériels la plus grande source de bon
it dans la satisfaction de ses désirs matériels la plus grande source de bonheur ? Le lecteur de journaux aime d’instinct
de ses désirs matériels la plus grande source de bonheur ? Le lecteur de journaux aime d’instinct Lombroso : il sent en lu
ériels la plus grande source de bonheur ? Le lecteur de journaux aime d’ instinct Lombroso : il sent en lui un allié, un fr
és, les médiocres sont les seuls hommes sains. Quelle joie le lecteur de journaux doit-il éprouver lorsque sa situation lu
lecteur de journaux doit-il éprouver lorsque sa situation lui permet de lire les ouvrages mêmes de Lombroso ! Comme il es
l éprouver lorsque sa situation lui permet de lire les ouvrages mêmes de Lombroso ! Comme il est bien préparé à les compre
eurées jusque-là subconscientes, mais qui s’éclairent maintenant tout d’ un coup et s’épanouissent ! Lombroso a fourni à un
nant tout d’un coup et s’épanouissent ! Lombroso a fourni à une foule de gens des idées correspondant à leur désir ; il le
ime et leur a donné prétexte à s’admirer eux-mêmes : là gît le secret de sa popularité ! III La haine de tout ce qui
er eux-mêmes : là gît le secret de sa popularité ! III La haine de tout ce qui s’élève, se distingue, se personnalis
tingue, se personnalise est l’un des traits les plus caractéristiques de notre société bourgeoise. Cette haine se retrouve
sous toutes les formes, à tous les degrés : il n’est pas plus permis de se vêtir contrairement à la mode courante que d’a
’est pas plus permis de se vêtir contrairement à la mode courante que d’ avoir des idées à soi. La tendance dominante est a
sitôt : c’est un fou, — ou plutôt un mattoïde. Le mattoïde, invention de Lombroso, est l’être qui touche par quelque côté
par quelque côté à la folie : pour Lombroso c’est, au fond, une sorte de fou ; mais il n’est point assez fou pour qu’il so
sorte de fou ; mais il n’est point assez fou pour qu’il soit possible de le colloquer dans un asile d’aliénés : il ne scan
oint assez fou pour qu’il soit possible de le colloquer dans un asile d’ aliénés : il ne scandalise pas les passants, il n’
e monde ; d’autre part, souvent il a la langue déliée, il est capable de séduire, de convaincre, de subjuguer les « hommes
autre part, souvent il a la langue déliée, il est capable de séduire, de convaincre, de subjuguer les « hommes normaux » q
vent il a la langue déliée, il est capable de séduire, de convaincre, de subjuguer les « hommes normaux » qui, selon les t
nvaincre, de subjuguer les « hommes normaux » qui, selon les théories de Lombroso, ne sont pas des plus malins. L’homme no
nellement conservateur, n’aurait jamais progressé sans la combinaison de circonstances extraordinaires qui le mettaient da
n de circonstances extraordinaires qui le mettaient dans la nécessité de supporter la douleur de l’innovation pour soulage
ordinaires qui le mettaient dans la nécessité de supporter la douleur de l’innovation pour soulager d’autres douleurs plus
leur de l’innovation pour soulager d’autres douleurs plus grandes, et de l’apparition de quelques hommes singuliers comme
tion pour soulager d’autres douleurs plus grandes, et de l’apparition de quelques hommes singuliers comme les fous de géni
ndes, et de l’apparition de quelques hommes singuliers comme les fous de génie et les mattoïdes, qui, ayant de par leur or
on anormale un altruisme exagéré et une activité cérébrale supérieure de beaucoup à celle de leurs contemporains, devancen
isme exagéré et une activité cérébrale supérieure de beaucoup à celle de leurs contemporains, devancent les événements, en
les événements, entraînent aux innovations18… » Telles sont les vues de Lombroso sur la philosophie de l’histoire ! Ainsi
innovations18… » Telles sont les vues de Lombroso sur la philosophie de l’histoire ! Ainsi l’homme médiocre est proclamé
si l’homme médiocre est proclamé le seul normal, le seul raisonnable. D’ une manière assez déshonorante pour lui, il est vr
arais, la vie durant. Mais qu’importe ! on lui déclare qu’il est sain de croupir dans le marais, que c’est là une vertu, u
un devoir social. On lui enseigne que ceux qui cherchent à se dégager de la vase sont des fous. Il a le droit d’être fier
ux qui cherchent à se dégager de la vase sont des fous. Il a le droit d’ être fier de lui-même : personne désormais ne lui
hent à se dégager de la vase sont des fous. Il a le droit d’être fier de lui-même : personne désormais ne lui est supérieu
t regarder leurs œuvres avec un sourire indulgent, comme les produits d’ imaginations malades, de cerveaux fêlés. — La bruy
avec un sourire indulgent, comme les produits d’imaginations malades, de cerveaux fêlés. — La bruyante gaîté du triomphe d
ayé tout froid calculateur, hâter pour des siècles entiers l’éclosion de la vérité19 », ils le peuvent encore. Comment gar
re eux l’homme normal ? C’est ici que l’utilité pratique des théories de Lombroso sur l’épilepsie apparaît. L’assimilation
naires, des génies, et autres idées analogues, fournissent des moyens de « défense sociale » excessivement simples et d’un
ournissent des moyens de « défense sociale » excessivement simples et d’ une application commode. Lombroso a lui-même donné
ivre Les Anarchistes : « La répression violente, écrit-il, a le tort d’ enorgueillir les anarchistes, de leur faire croire
ression violente, écrit-il, a le tort d’enorgueillir les anarchistes, de leur faire croire qu’ils pèsent sur les destins d
destins des peuples… « … Au contraire, l’internement dans des maisons de fous, au moins de tous ceux qui sont épileptiques
s… « … Au contraire, l’internement dans des maisons de fous, au moins de tous ceux qui sont épileptiques ou hystériques, s
combien Lombroso se montrait avisé en reculant à l’infini les bornes de l’épilepsie, de manière à pouvoir y faire rentrer
ière à pouvoir y faire rentrer le premier cas venu, combien le manque de précision de ses diagnostics rend le système qu’i
r y faire rentrer le premier cas venu, combien le manque de précision de ses diagnostics rend le système qu’il préconise d
anque de précision de ses diagnostics rend le système qu’il préconise d’ une application large et facile. Voici quelques me
l préconise d’une application large et facile. Voici quelques mesures de police que tous les États pourraient, selon lui,
s mesures de police que tous les États pourraient, selon lui, prendre de commun accord contre les anarchistes : « La photo
de commun accord contre les anarchistes : « La photographie générale de tous les adeptes de l’anarchie militante, l’oblig
ntre les anarchistes : « La photographie générale de tous les adeptes de l’anarchie militante, l’obligation internationale
tous les adeptes de l’anarchie militante, l’obligation internationale de signaler les déplacements des personnages les plu
éplacements des personnages les plus dangereux, l’envoi aux manicômes de tous les épileptiques monomanes et mattoïdes atte
ux manicômes de tous les épileptiques monomanes et mattoïdes atteints d’ anarchisme — mesure beaucoup plus sérieuse qu’on n
s individus les plus dangereux, à peine ont-ils commis un grave délit de droit commun, autant que possible dans les îles l
e délit de droit commun, autant que possible dans les îles lointaines de l’Océanie ; la démonstration sous forme populaire
stration sous forme populaire et anecdotique, répandue à des milliers d’ exemplaires, de leurs absurdités, l’ordre de laiss
orme populaire et anecdotique, répandue à des milliers d’exemplaires, de leurs absurdités, l’ordre de laisser les populati
, répandue à des milliers d’exemplaires, de leurs absurdités, l’ordre de laisser les populations libres de manifester cont
aires, de leurs absurdités, l’ordre de laisser les populations libres de manifester contre eux, même par la violence : cré
qu’ils cherchent à séduire le plus21. » On voit que Lombroso mérite d’ être mis au nombre des plus fermes soutiens de la
oit que Lombroso mérite d’être mis au nombre des plus fermes soutiens de la société. Il ne recule devant aucun moyen, fût-
s. Mais son idée favorite, sa plus… géniale idée est assurément celle d’ envoyer aux petites maisons les gens qui dérangent
ueillie avec enthousiasme par la majorité des bourgeois : elle permet de se débarrasser des gêneurs d’une façon définitive
la majorité des bourgeois : elle permet de se débarrasser des gêneurs d’ une façon définitive, et de plus elle est philanth
de plus elle est philanthropique. Jusqu’ici l’on a rempli les prisons de malheureux malades que l’on soignera désormais av
rmais avec sollicitude, avec tendresse ! On les écartera délicatement de l’organisme social, et on les mettra in pace le r
délicatement de l’organisme social, et on les mettra in pace le reste de leur vie en quelque endroit bien séparé du monde.
oit bien séparé du monde. On épargnera même à ces infortunés la peine de commettre quelque infraction aux lois régnantes :
antes : on les colloquera, dès que se manifesteront en eux ces signes de dégénérescence que les livres de Lombroso permett
e se manifesteront en eux ces signes de dégénérescence que les livres de Lombroso permettent de reconnaître si aisément !
ux ces signes de dégénérescence que les livres de Lombroso permettent de reconnaître si aisément ! N’est-il pas vrai qu’il
o permettent de reconnaître si aisément ! N’est-il pas vrai qu’il y a de la générosité, de la noblesse dans cette idée ?
connaître si aisément ! N’est-il pas vrai qu’il y a de la générosité, de la noblesse dans cette idée ? IV Si l’influ
générosité, de la noblesse dans cette idée ? IV Si l’influence de Lombroso était aussi profonde qu’elle est étendue
e Lombroso était aussi profonde qu’elle est étendue, il y aurait lieu de parler du « péril Lombroso ». Heureusement il n’e
véritables savants est nulle : il y a longtemps déjà que l’absurdité de ses théories a été clairement mise au jour22.Les
il n’est inquiétant que par ses effets actuels : il ne saurait avoir de conséquences lointaines, tous ces gens n’exerçant
e saurait avoir de conséquences lointaines, tous ces gens n’exerçant, de l’aveu même de Lombroso, aucune action sur la mar
de conséquences lointaines, tous ces gens n’exerçant, de l’aveu même de Lombroso, aucune action sur la marche des événeme
tion sur la marche des événements et ne pouvant empêcher « l’éclosion de la vérité », due, comme nous l’avons vu, aux matt
 l’éclosion de la vérité », due, comme nous l’avons vu, aux mattoïdes de tous genres ! Dans cinquante ans, les théories de
s vu, aux mattoïdes de tous genres ! Dans cinquante ans, les théories de Lombroso auront disparu sans laisser de vestiges 
s cinquante ans, les théories de Lombroso auront disparu sans laisser de vestiges : alors sans doute l’historien lui rendr
rien lui rendra justice et lui reconnaîtra au moins un mérite : celui d’ avoir provoqué de nombreuses discussions, d’avoir
ustice et lui reconnaîtra au moins un mérite : celui d’avoir provoqué de nombreuses discussions, d’avoir remué des idées,
u moins un mérite : celui d’avoir provoqué de nombreuses discussions, d’ avoir remué des idées, fait surgir des contradicte
gir des contradicteurs, attiré vivement l’attention sur des questions d’ une grande importance sociale. Lombroso a été l’un
l’un des premiers à sentir que tout le droit pénal est construit sur de fausses bases, qu’il est absurde de condamner les
le droit pénal est construit sur de fausses bases, qu’il est absurde de condamner les criminels en vertu de la nature et
bsurde de condamner les criminels en vertu de la nature et des effets de leur crime, que le degré de responsabilité varie
inels en vertu de la nature et des effets de leur crime, que le degré de responsabilité varie considérablement d’individu
de leur crime, que le degré de responsabilité varie considérablement d’ individu à individu. Le « criminel-né » existe rée
iocre : l’erreur prend chez lui des proportions énormes, il se trompe d’ une manière robuste et délibérée ; une fois entré
lui et ne se laisse arrêter par rien, il est entier, il a le courage de sa bêtise. Tant d’obstination, un tel aveuglement
e arrêter par rien, il est entier, il a le courage de sa bêtise. Tant d’ obstination, un tel aveuglement déconcertent. L’on
à côté de lui sans s’arrêter, l’on ne se donnerait même pas la peine de combattre ses théories, n’était que la portion la
de combattre ses théories, n’était que la portion la plus méprisable de notre société s’en est emparée et cherche à en fa
de notre société s’en est emparée et cherche à en faire un instrument de réaction. Publications d’art. Marcel Niké : U
rée et cherche à en faire un instrument de réaction. Publications d’ art. Marcel Niké : Un essai d’itinéraire d’art en
nstrument de réaction. Publications d’art. Marcel Niké : Un essai d’ itinéraire d’art en Italie, Firmin-Didot, 3 fr. 50
réaction. Publications d’art. Marcel Niké : Un essai d’itinéraire d’ art en Italie, Firmin-Didot, 3 fr. 50 Yvanhoé R
n. Tome XXXV, numéro 126, 1er juin 1900, p. 808-814 [810]. Un essai d’ itinéraire d’art en Italie, par M. Marcel Niké, es
, numéro 126, 1er juin 1900, p. 808-814 [810]. Un essai d’itinéraire d’ art en Italie, par M. Marcel Niké, est un excellen
inéraire d’art en Italie, par M. Marcel Niké, est un excellent résumé de l’histoire de l’architecture, de la sculpture et
en Italie, par M. Marcel Niké, est un excellent résumé de l’histoire de l’architecture, de la sculpture et de la peinture
Marcel Niké, est un excellent résumé de l’histoire de l’architecture, de la sculpture et de la peinture en Italie. L’auteu
excellent résumé de l’histoire de l’architecture, de la sculpture et de la peinture en Italie. L’auteur a su caractériser
ar quelques mots concis, de sorte que son volume en prend l’apparence d’ un guide intelligent et sûr. Voilà un excellent li
d l’apparence d’un guide intelligent et sûr. Voilà un excellent livre d’ éducation pour les grandes personnes, ce qui n’est
pas un compliment banal, car si l’on apprend à tout âge, il est rare de trouver matière à s’instruire si habilement prépa
joint à sa très belle étude sur Michel-Ange à Rome les diverses pages d’ art de son livre augmentées encore de quelques aut
à sa très belle étude sur Michel-Ange à Rome les diverses pages d’art de son livre augmentées encore de quelques autres !
l-Ange à Rome les diverses pages d’art de son livre augmentées encore de quelques autres ! Au lieu d’une brochure et d’un
ivre augmentées encore de quelques autres ! Au lieu d’une brochure et d’ un volume un peu bariolé, nous eussions possédé tr
e et d’un volume un peu bariolé, nous eussions possédé trois ouvrages de mérite : un d’essais sur l’art, un d’études litté
e un peu bariolé, nous eussions possédé trois ouvrages de mérite : un d’ essais sur l’art, un d’études littéraires, un d’im
eussions possédé trois ouvrages de mérite : un d’essais sur l’art, un d’ études littéraires, un d’impressions de voyages. D
vrages de mérite : un d’essais sur l’art, un d’études littéraires, un d’ impressions de voyages. Décidément, les écrivains
te : un d’essais sur l’art, un d’études littéraires, un d’impressions de voyages. Décidément, les écrivains sont trop ména
’impressions de voyages. Décidément, les écrivains sont trop ménagers de notre plaisir. Archéologie, voyages. L’art mon
llet 1900, p. 234-241 [235]. […] Seul M. Racoura a exposé une dizaine de planches relatives au Cirque de Maxence, hors la
Seul M. Racoura a exposé une dizaine de planches relatives au Cirque de Maxence, hors la porte Saint-Sébastien à Rome, ou
tien à Rome, ouvrage sans doute honorable, mais consacré à un édifice de valeur artistique plutôt nulle. De M. Patrouillar
orable, mais consacré à un édifice de valeur artistique plutôt nulle. De M. Patrouillard on trouve encore des études soign
le. De M. Patrouillard on trouve encore des études soignées sur l’Arc de Septime Sévère, de M. Louis Pille sur le Temple d
ard on trouve encore des études soignées sur l’Arc de Septime Sévère, de M. Louis Pille sur le Temple de la Victoire à Ath
soignées sur l’Arc de Septime Sévère, de M. Louis Pille sur le Temple de la Victoire à Athènes et le Temple du Soleil à Ro
leil à Rome, jardins Colonna ; et c’est à peu près tout ce qui mérite d’ être mentionné dans l’architecture antique. — Une
mentionné dans l’architecture antique. — Une aquarelle assez curieuse de M. Sirot nous montre ensuite l’autel et la décora
sez curieuse de M. Sirot nous montre ensuite l’autel et la décoration de l’abside dans l’ancienne basilique de Saint-Cléme
nsuite l’autel et la décoration de l’abside dans l’ancienne basilique de Saint-Clément. […] Tome XXXV, numéro 128, 1er
Romania, folklore. Fratris Francisci Bartholi de Assisto Tractatus de indulgentia S. Mariae de Portiuncula nunc primum
1er août 1900, p. 513-518 [515-516]. Il faut compléter ainsi le titre de la publication de M. Paul Sabatier : Accedant var
513-518 [515-516]. Il faut compléter ainsi le titre de la publication de M. Paul Sabatier : Accedant varia documenta inter
sancti Francisci Assisiensis opuscula hucusque inedita et dissertatio de operibus fr. Mariani de Florentia quae a pluribus
culis delituerant nunc autem feliciter inventa. Elle forme le tome II de la Collection d’études et de documents sur l’hist
nunc autem feliciter inventa. Elle forme le tome II de la Collection d’ études et de documents sur l’histoire religieuse e
feliciter inventa. Elle forme le tome II de la Collection d’études et de documents sur l’histoire religieuse et littéraire
evant être surtout franciscaine. C’est après avoir écrit sa belle Vie de Saint François d’Assise que M. Sabatier a eu l’id
t sa belle Vie de Saint François d’Assise que M. Sabatier a eu l’idée de publier les pièces d’un procès (de canonisation)
t François d’Assise que M. Sabatier a eu l’idée de publier les pièces d’ un procès (de canonisation) dont toutes les partie
Assise que M. Sabatier a eu l’idée de publier les pièces d’un procès ( de canonisation) dont toutes les parties sont loin d
ièces d’un procès (de canonisation) dont toutes les parties sont loin d’ être élucidées. Le présent volume contient les doc
lume contient les documents qui se rapportent à la fameuse Indulgence de la Portioncule ou pardon d’Assise. « Les historie
qui se rapportent à la fameuse Indulgence de la Portioncule ou pardon d’ Assise. « Les historiens orthodoxes racontent long
ou pardon d’Assise. « Les historiens orthodoxes racontent longuement de quelle façon saint François obtint du Saint-Siège
n saint François obtint du Saint-Siège une faveur inouïe alors, celle d’ une indulgence plénière et absolue23 pour tous les
à ceux qui, confessés, communiés et absous24, visiteraient le 2 août de chaque année la chapelle Sainte-Marie de la Porti
j’ai rejeté en bloc tout ce qui avait trait à ce fameux pardon, mais de nouvelles études entreprises à Florence, à Rome e
ostra parola », répondit-il. Quel homme charmant que M. Paul Sabatier de pouvoir se passionner pour ces lointaines histoir
voir se passionner pour ces lointaines histoires, et qu’il est habile de savoir nous y intéresser ! Lettres tchèques. M
59-566 [566]. Ont paru : […] Scipio Sighele : Co stoleti amirà. Trad. de l’italien par A. Prochazka (ibid.). […] Échos.
XXXV, numéro 128, 1er août 1900, p. 568-572 [571]. Le n° du 5 juillet de la revue italienne Flegrea contient, en français,
a revue italienne Flegrea contient, en français, un important article de Remy de Gourmont : Marginalia sur Edgard Poe et s
audelaire. Tome XXXV, numéro 129, 1er septembre 1900 La Mort d’ Orphée Luciano Zùccoli. Traduit de l’italien p
1er septembre 1900 La Mort d’Orphée Luciano Zùccoli. Traduit de l’italien par M. Lécuyer. Tome XXXV, numéro 129,
ulle lueur plus sinistre que celle des torches sur la falaise au pied de laquelle la mer s’étendait toute hérissée de vagu
s sur la falaise au pied de laquelle la mer s’étendait toute hérissée de vagues et mugissant avec fracas. De l’extrémité d
la mer s’étendait toute hérissée de vagues et mugissant avec fracas. De l’extrémité des torches se détachaient des myriad
t avec fracas. De l’extrémité des torches se détachaient des myriades de fugitives étincelles entraînées par la fumée dans
s la sinistre lueur n’avait jamais éclairé un aussi superbe spectacle de femmes ivres et nues, enguirlandées de pampres, t
iré un aussi superbe spectacle de femmes ivres et nues, enguirlandées de pampres, titubant, riant, vociférant, les cheveux
s ou rassemblés autour de la tête en énorme diadème, les bras chargés de bracelets, les mains étreignant les coupes ou sou
eilles ouvertes pour chanter ; tout le corps en proie à quelque chose d’ horrible et de déréglé, qui était la joie, ou la f
s pour chanter ; tout le corps en proie à quelque chose d’horrible et de déréglé, qui était la joie, ou la folie, ou la ha
déréglé, qui était la joie, ou la folie, ou la haine, ou l’insolence d’ une effroyable liberté. Les corps heurtés par les
r les corps, fouettés par le vent et enveloppés par la fumée, avaient de la femme les formes exquises, et tenaient de la b
és par la fumée, avaient de la femme les formes exquises, et tenaient de la bête par les poses auxquelles les abaissait l’
et tenaient de la bête par les poses auxquelles les abaissait l’excès de la boisson, dans un oubli complet de toute pudeur
auxquelles les abaissait l’excès de la boisson, dans un oubli complet de toute pudeur. Hippolyte, au milieu du plateau, av
et des sarments, et, après y avoir mis le feu, restait à deux doigts de la flamme, la regardant avec de grands yeux, lent
oir mis le feu, restait à deux doigts de la flamme, la regardant avec de grands yeux, lentement envahie par une chaleur à
peine supportable. Cypris, debout, remuant le brasier avec la pointe de son thyrse, jetait le reste de sa torche dans cet
out, remuant le brasier avec la pointe de son thyrse, jetait le reste de sa torche dans cette fournaise improvisée. Et l’e
improvisée. Et l’exemple paraissait si contagieux, parmi cette bande de femmes, qu’elles accouraient de toute part, appor
sait si contagieux, parmi cette bande de femmes, qu’elles accouraient de toute part, apportant des branches et des palissa
t de toute part, apportant des branches et des palissades, des restes de torches, des tiges de lierre et des fougères sèch
tant des branches et des palissades, des restes de torches, des tiges de lierre et des fougères sèches. Tout le troupeau f
se fumée, puis, éclatant avec un sifflement, projetait un large rayon de lumière sur la hauteur et sur la mer, en se torda
dant et en s’agitant comme un serpent. À chaque flamme qui s’élançait de l’énorme tas, c’était un vacarme prolongé des ass
rme prolongé des assistantes ; puis reprenait le mugissement monotone de la mer ; et de nouveau le sifflement des flammes,
s assistantes ; puis reprenait le mugissement monotone de la mer ; et de nouveau le sifflement des flammes, les cris des f
enait ses mains sous ses seins et résistait à la chaleur, en souriant de son supplice volontaire. — Quand viendra Orphée,
es, nous lui ferons chanter les beautés du feu. Celle-ci était grosse de partout : elle avait de grosses lèvres, de gros y
ter les beautés du feu. Celle-ci était grosse de partout : elle avait de grosses lèvres, de gros yeux bleus comme les bœuf
feu. Celle-ci était grosse de partout : elle avait de grosses lèvres, de gros yeux bleus comme les bœufs, de grosses mamel
t : elle avait de grosses lèvres, de gros yeux bleus comme les bœufs, de grosses mamelles, d’où le lait devait gicler au m
sses lèvres, de gros yeux bleus comme les bœufs, de grosses mamelles, d’ où le lait devait gicler au moindre choc, de gross
ufs, de grosses mamelles, d’où le lait devait gicler au moindre choc, de grosses hanches. Et elle était belle pourtant, ma
eusement bestiale dans ses mouvements qu’on n’aurait pas cru possible de lui adresser la parole en langage humain. — Évohé
ns le feu, qu’il ne s’éteigne pas. Apportez du bois. Alors, un groupe de femmes, qui se tenaient loin de la fournaise, et
oupe de femmes, qui se tenaient loin de la fournaise, et qui, gorgées de vin, laissaient le liquide courir à flots le long
vèrent les torches fichées dans le sol et les lancèrent, accompagnées d’ une longue suite d’étincelles, sur le bûcher. — Pr
fichées dans le sol et les lancèrent, accompagnées d’une longue suite d’ étincelles, sur le bûcher. — Prends-la — hurla Bic
à Cypris, en faisant tournoyer sa torche, qui alla rouler à deux pas de Tysandre, immobile et engourdie, les yeux fixés s
feu. Bicornide, la jeune femme aux yeux longs, apporta, en titubant, de nouvelles amphores et de nouvelles coupes à ses c
femme aux yeux longs, apporta, en titubant, de nouvelles amphores et de nouvelles coupes à ses compagnes ; elle garda dan
e amphore pleine, et en inclina le bord au-dessus des bouches béantes de Tysandre et d’Hippolyte, en faisant couler dans l
e, et en inclina le bord au-dessus des bouches béantes de Tysandre et d’ Hippolyte, en faisant couler dans leurs gosiers ha
ippolyte, en faisant couler dans leurs gosiers habiles un filet rouge de vin. Chaque exemple paraissait propager sa contag
aissait propager sa contagion, et à peine Bicornide eut-elle rassasié de cette étrange manière Tysandre et Hippolyte, que
é de cette étrange manière Tysandre et Hippolyte, que Cypris s’empara d’ une autre amphore et renouvela cet essai avec Stér
Polybie, toute blonde, dirigeait l’amphore en la tenant à deux doigts de sa bouche et buvait ainsi sans s’arrêter le vin q
s’arrêter le vin qui coulait, comme si elle n’éprouvait pas le besoin de respirer. — Essayons encore, disait Cypris à Stér
e instant il s’éleva une telle clameur qu’elle couvrit le mugissement de la mer, et Cypris fut contrainte d’abandonner sa
ur qu’elle couvrit le mugissement de la mer, et Cypris fut contrainte d’ abandonner sa victime. Toutes les femmes se tenaie
t en rond autour de l’ardente fournaise, sur laquelle un énorme tronc d’ arbre, abattu par Maïa et Tritonia, était venu tom
était venu tomber en faisant jaillir des étincelles jusqu’à cent pas de distance ; la flamme, étouffée par cette proie gi
s… À la vive lumière succédait une obscurité complète et momentanée ; de subites langues de feu, traversant la fumée, écla
e succédait une obscurité complète et momentanée ; de subites langues de feu, traversant la fumée, éclairaient les corps n
la surface, s’y fixa en répandant une lumière mille fois plus forte, d’ un rouge effrayant. En ce moment les femmes étendu
rs cheveux semblables à des crinières flottantes, avaient l’apparence de vraies bêtes : étranges bêtes, ivres, immobiles à
r du bûcher avec une rapidité qui augmentait graduellement. La beauté d’ Hippolyte, de Stérope et des autres disparaissait
vec une rapidité qui augmentait graduellement. La beauté d’Hippolyte, de Stérope et des autres disparaissait dans cette da
sans retenue, avec des gestes lourds ou rapides, suivant les caprices de chacune. Les corps agités et les crinières dénoué
r figure ardente, comme si une nouvelle flamme invisible leur montait de la gorge et de la poitrine. Un amas confus de mem
e, comme si une nouvelle flamme invisible leur montait de la gorge et de la poitrine. Un amas confus de membres, au sommet
invisible leur montait de la gorge et de la poitrine. Un amas confus de membres, au sommet d’une dangereuse falaise à pic
t de la gorge et de la poitrine. Un amas confus de membres, au sommet d’ une dangereuse falaise à pic, en face de la mer, u
met d’une dangereuse falaise à pic, en face de la mer, un amas confus de membres immobiles et de longs cheveux, montrait l
aise à pic, en face de la mer, un amas confus de membres immobiles et de longs cheveux, montrait le repos des autres femme
aux lèvres et les artères battant avec violence. Maintenant, l’ardeur de la soif apportait un intolérable supplice dans ce
, l’ardeur de la soif apportait un intolérable supplice dans cet amas de corps humains. Souple et légère comme la tige d’u
pplice dans cet amas de corps humains. Souple et légère comme la tige d’ une fleur, Tritonia se délivra de Nauplie aux chev
ains. Souple et légère comme la tige d’une fleur, Tritonia se délivra de Nauplie aux cheveux rouges, qui appuyait sa tête
phores. Pour ces femmes exténuées, une nouvelle vie semblait découler de ces outres : elles tendaient le cou en avant, ret
es coupes disséminées par terre, et c’était pour elles une jouissance de les remplir outre mesure, parce que le vin, en dé
nondait les bras, la poitrine, le menton ; et une odeur insurmontable de vendange montait, grisait, plus que la liqueur mê
t, plus que la liqueur même, imprégnant l’herbe et la terre. Des bras de statue, chargés de bijoux, se levaient vers Trito
eur même, imprégnant l’herbe et la terre. Des bras de statue, chargés de bijoux, se levaient vers Tritonia, et Tritonia ve
aient vers Tritonia, et Tritonia versait, une main appuyée à l’épaule de Pamphyle, d’une blancheur d’albâtre et les cheveu
itonia, et Tritonia versait, une main appuyée à l’épaule de Pamphyle, d’ une blancheur d’albâtre et les cheveux tellement f
nia versait, une main appuyée à l’épaule de Pamphyle, d’une blancheur d’ albâtre et les cheveux tellement frisés qu’elle av
ancheur d’albâtre et les cheveux tellement frisés qu’elle avait l’air d’ un jeune garçon. — Si le divin Orphée tarde à veni
— Si le divin Orphée tarde à venir, dit Stérope entre deux hurlements de la mer, il nous trouvera toutes endormies. — Je v
louanges à notre Dieu ? demanda Mélanie. — Et pourquoi se vante-t-il d’ être plus puissant que lui, et de ne jamais rencon
Mélanie. — Et pourquoi se vante-t-il d’être plus puissant que lui, et de ne jamais rencontrer d’obstacle dès qu’il entonne
e vante-t-il d’être plus puissant que lui, et de ne jamais rencontrer d’ obstacle dès qu’il entonne un chant ? ajouta Cypri
chant ? ajouta Cypris, dont les formes admirables semblaient l’œuvre d’ un Dieu. — Je crois, dit Hippolyte, souple comme u
une chèvre, qu’aucune puissance humaine ou céleste ne surpasse celle de la liqueur chère à Bacchus. — Et cependant Orphée
hus. — Et cependant Orphée vient impunément parmi nous sans rien voir de nos charmes, et il chante impunément les charmes
us sans rien voir de nos charmes, et il chante impunément les charmes de son Eurydice, observa Mélanie, dont les yeux glau
de son Eurydice, observa Mélanie, dont les yeux glauques et brillants d’ une étrange flamme semblaient refléter des visions
poitrine gonflée. Stazia se leva du groupe. Quelques petits serpents d’ or étincelaient dans ses cheveux rougeâtres, réuni
agnes, elle se leva, sortit du groupe et alla s’asseoir sur le sommet de la falaise ; puis, prenant une sambuca, elle en j
s doigts habiles. — Encore, encore ! hurla Stérope, rappelée au désir de l’orgie par ces sons rauques. Et le frisson, le v
elée au désir de l’orgie par ces sons rauques. Et le frisson, le vent de la folie effleurait les têtes des femmes avec une
tes des femmes avec une nouvelle violence ; c’étaient comme des rêves de grande destruction, comme des aspirations à une œ
me des rêves de grande destruction, comme des aspirations à une œuvre de méchanceté, comme des élans terribles, sous lesqu
ceté, comme des élans terribles, sous lesquels tombait ce qui restait de la femme, pour pousser aux dernières limites la m
ui restait de la femme, pour pousser aux dernières limites la matière de la bête. Hippolyte écoutait, toute vibrante d’une
res limites la matière de la bête. Hippolyte écoutait, toute vibrante d’ une volupté maléfique : Tysandre, couchée comme un
aient leur attention, prêtes à bondir, à commencer la danse avec plus de fureur ; Tritonia aux flancs agiles, Nauplie aux
r ; Tritonia aux flancs agiles, Nauplie aux cheveux rouges, Pamphylie d’ une blancheur d’albâtre, Archiloca aux seins marmo
flancs agiles, Nauplie aux cheveux rouges, Pamphylie d’une blancheur d’ albâtre, Archiloca aux seins marmoréens, Cypris la
oca aux seins marmoréens, Cypris la petite statue semblable à l’œuvre d’ un dieu, Maïa avec sa grande bouche humide et volu
bouche humide et voluptueuse, Mélanie aux yeux glauques et brillants d’ une étrange flamme sentaient le frisson, le vent d
uques et brillants d’une étrange flamme sentaient le frisson, le vent de la folie effleurer leurs têtes, et les enfermer d
eurer leurs têtes, et les enfermer dans un cercle étroit où le besoin de s’élancer, de détruire, de déchaîner les instinct
tes, et les enfermer dans un cercle étroit où le besoin de s’élancer, de détruire, de déchaîner les instincts antiques et
nfermer dans un cercle étroit où le besoin de s’élancer, de détruire, de déchaîner les instincts antiques et cruels devena
haîner les instincts antiques et cruels devenait plus fort. Mais tout d’ un coup Stazia interrompit sa musique et, élevant
du doigt elle indiquait en bas la route sinueuse. Ce fut comme un cri de guerre : les femmes se pressèrent derrière Stazia
puyant l’une sur l’autre, réciproquement, en une confusion magnifique de cheveux de couleurs différentes. — Monte donc, di
e sur l’autre, réciproquement, en une confusion magnifique de cheveux de couleurs différentes. — Monte donc, divin Orphée,
aïa en riant. — Viens, Orphée, monte. — Nous t’invitons à un concours de chant avec Stazia. — La lyre remportera facilemen
eur ! il n’a pas peur ! dit Stérope en battant des mains dans un élan de joie. Puis toutes les femmes se turent. Et à l’in
Puis toutes les femmes se turent. Et à l’instant où elles caressaient de monstrueux rêves de sang, Orphée monta et apparut
es se turent. Et à l’instant où elles caressaient de monstrueux rêves de sang, Orphée monta et apparut au milieu d’elles.
phée monta et apparut au milieu d’elles. Parfois, dans la grande voix de la mer, il y avait une voix plus faible, un éclat
s la grande voix de la mer, il y avait une voix plus faible, un éclat de rires menaçants et sarcastiques : et ces hurlemen
pportés par un vent formidable, arrivaient jusqu’à la falaise au pied de laquelle les flots battaient, se dressaient, reto
… L’obscurité diminuait presque insensiblement, et peu à peu la ligne de l’horizon devenait plus nette : l’aube, dispersan
e : l’aube, dispersant les ténèbres, découvrait les contours fragiles de quelque navire fatigué d’un long voyage. Orphée s
ténèbres, découvrait les contours fragiles de quelque navire fatigué d’ un long voyage. Orphée se trouva au milieu des Bac
ilieu des Bacchantes, qui le regardaient, muettes, dans un intervalle de calme. Sur son visage pâle légèrement ambré, aux
ambré, aux abondants cheveux blonds et frisés, on voyait l’empreinte d’ une race intelligente et faible ; tout son corps,
mpreinte d’une race intelligente et faible ; tout son corps, pareil à de l’ivoire, était mince, bien proportionné, d’une é
tout son corps, pareil à de l’ivoire, était mince, bien proportionné, d’ une élégance incomparable ; et les formes arrondie
ète, leurs seins gonflés faisaient mieux ressortir encore la sobriété de ses formes adolescentes. La finesse des articulat
inesse des articulations et la blancheur du teint lui donnaient l’air d’ une jeune fille ; seulement ses yeux gris avaient
âle et résolu ; sa bouche aux lèvres pourprées gardait une expression de tendresse enfantine et de dédaigneuse arrogance t
aux lèvres pourprées gardait une expression de tendresse enfantine et de dédaigneuse arrogance tout à la fois. — Qui m’a i
épondit Stazia ; j’aime à l’entendre prononcer par ta bouche. La voix d’ Orphée résonnait, en effet, comme une musique dans
ne le connais-tu pas ? demanda Stérope, en se dressant hors du groupe de ses compagnes, à côté de Stazia, et en pénétrant
compagnes, à côté de Stazia, et en pénétrant avec elle dans le cercle de lueur rougeâtre dessiné par les tisons et par les
— Je m’appelle Stérope. — Tu es Stérope… Orphée s’approcha davantage de l’amas de corps féminins couchés au-delà de la lu
pelle Stérope. — Tu es Stérope… Orphée s’approcha davantage de l’amas de corps féminins couchés au-delà de la lumière, dan
phée s’approcha davantage de l’amas de corps féminins couchés au-delà de la lumière, dans le vague de l’aube bleutée ; et,
l’amas de corps féminins couchés au-delà de la lumière, dans le vague de l’aube bleutée ; et, prenant goût au jeu, les ind
reconnaît Pamphyle à la blancheur des seins ; Cypris a une chevelure d’ une abondance qui dépasse l’imagination. Toutes, v
tes, vous êtes belles comme un rêve… Il se tut un instant : le fracas de la mer l’empêchait de se faire entendre… Au refle
comme un rêve… Il se tut un instant : le fracas de la mer l’empêchait de se faire entendre… Au reflet de l’aube on vit au
ant : le fracas de la mer l’empêchait de se faire entendre… Au reflet de l’aube on vit au loin contre la falaise l’écume c
reflet de l’aube on vit au loin contre la falaise l’écume crépitante d’ une vague plus forte s’élever, puis se replier et
fre, pour franger les vagues qui suivent. — Eh bien, qu’attendez-vous de moi ? reprit-il avec impatience, en quittant soud
lodieuse, continuaient à le regarder, hébétées, avec un vague sourire d’ espérance. Ce fut Stérope la plus hardie : s’avanç
sourire d’espérance. Ce fut Stérope la plus hardie : s’avançant tout d’ un coup — sa peau de tigre était tombée à ses pied
. Ce fut Stérope la plus hardie : s’avançant tout d’un coup — sa peau de tigre était tombée à ses pieds, et les femmes n’a
chevelure en désordre — elle passa rapidement les mains sous les bras d’ Orphée, et, l’attirant sur sa poitrine, lui mit un
Attentives et les yeux dilatés, les autres virent Orphée se détacher d’ elle, bondir en arrière, et rester, les sourcils f
vant, se serra en une masse compacte autour du jeune homme. Le moment d’ admiration était évanoui, et il ne restait, sur le
il ne restait, sur les visages pâlis par l’orgie, que le ressentiment de l’injure et l’idée encore mal définie d’en tirer
l’orgie, que le ressentiment de l’injure et l’idée encore mal définie d’ en tirer vengeance. — Que fais-tu ? Pourquoi t’off
mal définie d’en tirer vengeance. — Que fais-tu ? Pourquoi t’offenser de nos baisers ?… À qui penses-tu ? … Viens-tu pour
penses-tu ? … Viens-tu pour nous mépriser ?… Ni tes vers ni les sons de ta lyre ne peuvent te sauver. Orphée, reculant de
es vers ni les sons de ta lyre ne peuvent te sauver. Orphée, reculant de quelques pas, ne semblait pas avoir conscience du
cience du danger. Il fixait son regard devant lui, admirant la beauté de ces femmes en furie, devant lesquelles s’avançait
emmes en furie, devant lesquelles s’avançait Stérope, les bras levés, de telle sorte que sa poitrine jaillissait dans tout
la suivaient, en désordre, le cou tendu, les autres restant au sommet de la falaise. — Vous vouliez des baisers ? — reprit
oignent par la chevelure et vous couchent par terre dans un transport de rage et de possession ?… Pourquoi ne les appelez-
la chevelure et vous couchent par terre dans un transport de rage et de possession ?… Pourquoi ne les appelez-vous pas du
de rage et de possession ?… Pourquoi ne les appelez-vous pas du haut de ce rocher, ces vigoureux mâles ? — Orphée, Orphée
s-tu ? Du groupe des femmes, les voix partaient en chœur ; et la voix d’ Orphée qui donnait les réponses paraissait être le
mûres… Le jour vient et vous appelle au repos après votre longue nuit d’ orgie. Il regarda la mer qui était blanche sur tou
regarda la mer qui était blanche sur toute son étendue, et encerclée de petits nuages sombres que le vent devait bientôt
ous mépriser ? Elles parlaient, en restant immobiles dans leurs poses de statues ; toutefois ce calme était tragique et fé
redescendre à la plage, — répondit-il, — puisqu’il ne vous plaît pas d’ écouter mes paroles. — Pourquoi n’as-tu pour nous
que des paroles blessantes ? — s’écrie Bicornide en étendant les bras d’ un air suppliant. La jeune femme était enveloppée,
t. La jeune femme était enveloppée, depuis la taille jusqu’aux pieds, d’ un léger tissu couleur safran, et portait sur la t
s, d’un léger tissu couleur safran, et portait sur la tête des cornes d’ or recourbées. — Que puis-je dire qui ne vous bles
i. — Autre chose, à coup sûr, que ce que tu dis… Tu dois bien trouver de tendres accents pour pleurer Eurydice… Le visage
dois bien trouver de tendres accents pour pleurer Eurydice… Le visage d’ Orphée s’assombrit soudain. Qui vous rend si hardi
ice… Le visage d’Orphée s’assombrit soudain. Qui vous rend si hardies d’ oser vous comparer à la fille de Nérée et de Dorid
rit soudain. Qui vous rend si hardies d’oser vous comparer à la fille de Nérée et de Doride ? Allons, laissez-moi redescen
Qui vous rend si hardies d’oser vous comparer à la fille de Nérée et de Doride ? Allons, laissez-moi redescendre à la pla
re lui, rangées en demi-cercle. — Il est fou ! dit Archiloca en riant d’ un mauvais rire. — Il est fou ! reprit Maïa. — All
reprit Maïa. — Allons, choisis parmi nous celle qui diffère le moins de la fille de Nérée, et chante-lui tes divines lame
. — Allons, choisis parmi nous celle qui diffère le moins de la fille de Nérée, et chante-lui tes divines lamentations. — 
s bras ployés en arc : — Voici l’image, dit-elle. Elle avait le teint d’ un brun chaud, et une abondante chevelure noire et
oire et brillante, dont les boucles s’enroulaient autour de sa figure d’ un bel ovale et autour de son cou. Tout son corps
vec la poitrine haute, le ventre petit, les flancs vierges ; si riche de vie qu’Orphée cligna les yeux comme devant une tr
comme devant une trop vive lumière. S’arrachant avec effort au charme de cette séduction, il reprit : — Laissez-moi retour
ire désolé. — Laissons-le retourner à la plage. Heurtant la foule nue de ses compagnes, Stérope parvint à fendre le cercle
foule nue de ses compagnes, Stérope parvint à fendre le cercle autour d’ Orphée, et parut, tenant une coupe très haute dont
, et parut, tenant une coupe très haute dont les bords se frangeaient de l’écume du vin qui paraissait y fermenter. — Veux
s et les poètes y puisent l’inspiration pour leurs chants. Les doigts d’ Orphée rencontrèrent autour du pied du calice les
Les doigts d’Orphée rencontrèrent autour du pied du calice les doigts de Stérope, longs, froids, chargés de bagues ; et le
utour du pied du calice les doigts de Stérope, longs, froids, chargés de bagues ; et les deux ennemis souriants se regardè
ardèrent dans les yeux, tandis que le jeune homme approchait la coupe d’ un air nonchalant. Le vin avait l’âcre et délicieu
fond, se réunissaient, se dispersaient à la surface limpide, couleur de topaze. Encore indécises à l’égard d’Orphée, les
de topaze. Encore indécises à l’égard d’Orphée, les femmes suivirent d’ un œil attentif sa façon de porter la coupe à ses
s à l’égard d’Orphée, les femmes suivirent d’un œil attentif sa façon de porter la coupe à ses lèvres et de boire la préci
ivirent d’un œil attentif sa façon de porter la coupe à ses lèvres et de boire la précieuse liqueur. — Il est riche, votre
t riche, votre vin, dit-il en rendant la coupe à Stérope, qui la vida d’ un trait et la garda ensuite, le bras pendant. — I
Dis. As-tu quelquefois goûté l’amour ? Orphée sourit et répondit non d’ un signe de tête. Mais ses yeux cherchaient un pas
tête. Mais ses yeux cherchaient un passage à travers ce cercle pressé de Bacchantes nues et provocantes. Il tournait le do
Bacchantes nues et provocantes. Il tournait le dos à la mer qui, vue de cette hauteur, s’étendait à l’infini, et il se tr
leurs questions. Orphée resta un moment à écouter la voix mugissante de la mer secouée par l’ouragan qui chassait devant
ix mugissante de la mer secouée par l’ouragan qui chassait devant lui d’ énormes vagues blanches ; sur la crête des flots q
raissaient et disparaissaient, semblant jouer avec ces jaillissements d’ écume. Puis, reportant son regard sur les femmes,
e les bras sans toucher Dircé et Stérope. Si celles-ci avaient avancé d’ un pas, il lui eût été impossible de reculer sans
rope. Si celles-ci avaient avancé d’un pas, il lui eût été impossible de reculer sans se précipiter dans l’abîme. Alors il
oi ne me laissez-vous pas libre ? Si vous m’avez appelé à un concours de chant, où est celle qui doit lutter avec moi ? — 
e écarta les autres et arriva près des deux qui se trouvaient en tête de la cohorte. — Ne te laisse pas séduire par ses pa
joutèrent les autres. — Il n’est plus temps. Orphée regarda la bouche de celle qui parlait, une bouche grande et superbe :
ait, une bouche grande et superbe : sur sa peau blanche, Stazia avait d’ imperceptibles petites taches jaunes, et les serpe
Stazia avait d’imperceptibles petites taches jaunes, et les serpents d’ or luisaient dans sa chevelure rousse ébouriffée.
ait hardiment dans la main droite un thyrse qui lui dépassait la tête de plusieurs pieds ; et là où le thyrse était orné d
dépassait la tête de plusieurs pieds ; et là où le thyrse était orné de grappes, il était pointu comme une épée, et tranc
omme un poignard. Dans le silence qui suivit pour attendre la réponse d’ Orphée, une voix s’éleva soudain : — Laissez-le al
i parlait : — Personne ne le retient. Qu’il aille. Pourquoi craint-il d’ avancer ? — Et pourquoi le vin des hôtes l’a-t-il
quand elle se trouva devant Stazia, celle-ci hocha la tête et sourit d’ un air de dédain, puis elle se retourna vers Orphé
le se trouva devant Stazia, celle-ci hocha la tête et sourit d’un air de dédain, puis elle se retourna vers Orphée : — Tu
t que la nuit continuait. — Écoutez-moi, dit-il, en élevant les mains d’ un air demi-suppliant et demi-menaçant. Votre juge
-menaçant. Votre jugement est indigne… Comment pouvez-vous être juges d’ un concours qui n’a pas eu lieu et même d’un conco
ment pouvez-vous être juges d’un concours qui n’a pas eu lieu et même d’ un concours quelconque ? Quand donc avez-vous reçu
u et même d’un concours quelconque ? Quand donc avez-vous reçu le don de chanter ? Vos continuelles orgies ont rendu vos v
iser vos menaces ? poursuivit Orphée avec une voix harmonieuse pleine de superbes frémissements. — Êtes-vous folles ou ivr
mit en marche, elles se serrèrent tellement qu’il ne trouva pas moyen d’ avancer. Seule, Bicornide avait osé se retirer, ma
avancer. Seule, Bicornide avait osé se retirer, mais alors, incapable de résister à ses compagnes, elle se vit repoussée s
able de résister à ses compagnes, elle se vit repoussée sur le sommet de la falaise d’où on ne voyait qu’une large étendue
er à ses compagnes, elle se vit repoussée sur le sommet de la falaise d’ où on ne voyait qu’une large étendue d’écume bouil
ée sur le sommet de la falaise d’où on ne voyait qu’une large étendue d’ écume bouillonnante à laquelle faisaient barrière
La respiration des femmes était devenue lourde et sortait avec peine de leurs poitrines comprimées par la colère ; et ave
r la colère ; et avec la colère surgissait encore l’obscure substance de la bête, la transformation brutale qui leur faisa
Orphée lui-même, mais une proie à égorger. — On dirait qu’il a envie de mourir, celui-là, observa Stérope, en dilatant se
oir. — Elles te tueront ! Stérope aperçut Bicornide, et vil son geste de frayeur. — Tu l’aimes ? hurla-t-elle. — Tu le déf
corps, elle la renversa, l’étreignit, la secoua, la balança au-dessus de l’abîme et desserra les bras. Bicornide poussa un
a au loin parmi les flots en courroux. Les larmes jaillirent des yeux d’ Orphée, pétrifié par ce spectacle. — Qu’avez-vous
fié par ce spectacle. — Qu’avez-vous fait ? s’écria-t-il. — C’est une de vos compagnes, c’est une de vos sœurs. Mais les B
vez-vous fait ? s’écria-t-il. — C’est une de vos compagnes, c’est une de vos sœurs. Mais les Bacchantes, encore penchées a
es, encore penchées au bord du gouffre, ne l’entendaient pas. La mort de Bicornide les grisait d’une effrayante ivresse ;
rd du gouffre, ne l’entendaient pas. La mort de Bicornide les grisait d’ une effrayante ivresse ; les thyrses tremblaient d
hyrses tremblaient dans leurs mains impatientes ; les yeux brillaient d’ admiration pour l’acte héroïque de Stérope, quand,
s impatientes ; les yeux brillaient d’admiration pour l’acte héroïque de Stérope, quand, avec une vigueur inattendue, elle
ctime, qu’elle l’avait balancée comme une plume et précipitée du haut de la falaise. La voix de Stérope retentit encore pa
balancée comme une plume et précipitée du haut de la falaise. La voix de Stérope retentit encore parmi les clameurs : — Tu
s, ajouta Stazia. — Tu nous a insultées toutes. — Il n’a servi à rien de t’offrir le vin des hôtes. Les bras croisés, les
la figure très pâle, Orphée se taisait. — Tes yeux se sont détournés de moi comme d’une chose immonde, s’écria Dircé. — S
ès pâle, Orphée se taisait. — Tes yeux se sont détournés de moi comme d’ une chose immonde, s’écria Dircé. — Si Eurydice es
u nous as toutes blessées à mort, répéta Dircé, les sourcils froncés. D’ un geste rapide, elle étendit le bras et arracha l
’un geste rapide, elle étendit le bras et arracha le thyrse des mains de Stazia. Le manque d’espace l’empêchait d’abaisser
e étendit le bras et arracha le thyrse des mains de Stazia. Le manque d’ espace l’empêchait d’abaisser son arme pour frappe
arracha le thyrse des mains de Stazia. Le manque d’espace l’empêchait d’ abaisser son arme pour frapper ; mais à peine le t
er son arme pour frapper ; mais à peine le thyrse fut-il dans la main de la furie que les femmes reculèrent toutes ensembl
abaissa, fut brandie horizontalement comme une lance ; le coup, porté de bas en haut, vint frapper mortellement le cou d’O
nce ; le coup, porté de bas en haut, vint frapper mortellement le cou d’ Orphée. Une clameur immense étouffa le cri du jeun
Dircé avait frappé avec habileté : au lieu de tomber à la renverse et de suivre Bicornide dans le gouffre, Orphée chancela
t les reins dans un suprême effort, et le porta tomber loin du sommet de la falaise, à plat ventre, les bras en croix, les
Orphée ? dit Stérope, agenouillée près du cadavre. — Veux-tu un sujet de concours ! demanda Stazia. — Tu n’attendais pas u
is pas une aussi prompte réponse à tes injures ? observa Dircé, fière de son coup et du sang qui, sorti à flot de la bless
jures ? observa Dircé, fière de son coup et du sang qui, sorti à flot de la blessure, lui souillait la main et le bras. — 
mer, proposèrent Polybie et Nauplie. Réunies toutes en cercles autour d’ Orphée, aucune n’avait omis de porter un coup à l’
uplie. Réunies toutes en cercles autour d’Orphée, aucune n’avait omis de porter un coup à l’homme étendu à terre, lui ouvr
un coup à l’homme étendu à terre, lui ouvrant d’autres plaies rouges d’ où le sang coulait faiblement. Mais le plaisir rêv
Mais le plaisir rêvé manquait à cette vengeance, comme si la rapidité de la mort avait empêché d’en jouir longtemps à l’av
uait à cette vengeance, comme si la rapidité de la mort avait empêché d’ en jouir longtemps à l’avance, de s’acharner contr
la rapidité de la mort avait empêché d’en jouir longtemps à l’avance, de s’acharner contre le jeune homme, de le torturer
d’en jouir longtemps à l’avance, de s’acharner contre le jeune homme, de le torturer avant de lui accorder le repos. Quelq
s apportèrent des torches, parce que le ciel, obscurci par l’approche de la tempête, prolongeait la nuit ; et quand la lum
e, prolongeait la nuit ; et quand la lumière fumeuse couvrit le corps d’ Orphée, les femmes le regardèrent en silence, tand
s le regardèrent en silence, tandis que ses yeux à lui, un peu voilés d’ une ironique tendresse, regardaient les femmes. Le
e, regardaient les femmes. Les membres du poète avaient une splendeur d’ ivoire ; ses cheveux blonds formèrent sous sa tête
’ivoire ; ses cheveux blonds formèrent sous sa tête comme un oreiller d’ or d’où le sang coulait goutte à goutte ; la bouch
re ; ses cheveux blonds formèrent sous sa tête comme un oreiller d’or d’ où le sang coulait goutte à goutte ; la bouche seu
dans le cou ; et le cou ne fut qu’une plaie, comme s’il était cravaté de rouge. — Me méprises-tu encore, Orphée ? demanda-
ue dira Bicornide au milieu des flots, en le rencontrant si différent de ce qu’il était ? demanda Dircé, tandis que les au
e, et agrandit la blessure ; les narines dilatées, les yeux brillants d’ un plaisir malfaisant, elle prolongeait son œuvre,
vec laquelle les autres tiraient sur les cheveux blonds fut couronnée de succès, et leurs mains acharnées finirent par dét
crièrent-elles toutes ensemble. Stérope bondit sur ses pieds, jalouse de s’emparer seule du trophée, et le considéra à la
ue dira Bicornide en le rencontrant au milieu des flots, si différent de ce qu’il était ? répéta Dircé. — À la mer ! jeton
écapité, et, suivant Stérope triomphante qui emportait la tête livide d’ Orphée, elles chantèrent sur un rythme lent et mon
nu pour nous offenser et il avait repoussé notre amour. Il se vantait de dompter les bêtes féroces par la douceur de son c
otre amour. Il se vantait de dompter les bêtes féroces par la douceur de son chant, et nous sommes restées sourdes à sa vo
Il a bu à la coupe des hôtes et il nous a offert du poison en échange de la précieuse liqueur. Nous l’avons tué. Quand Sté
eur. Nous l’avons tué. Quand Stérope se dressa sur le plus haut point de la falaise, les autres se rangèrent en demi-cercl
ut point de la falaise, les autres se rangèrent en demi-cercle autour d’ elle et regardèrent l’horizon qui se déchirait pou
e autour d’elle et regardèrent l’horizon qui se déchirait pour livrer de nouveau passage à une lueur jaunâtre. Les flots s
répondirent les autres bacchantes. Saisissant à pleines mains la tête d’ Orphée par les cheveux, Stérope la fit tournoyer t
d’Orphée par les cheveux, Stérope la fit tournoyer toute dégouttante de sang, la lança dans l’espace où elle décrivit une
uttante de sang, la lança dans l’espace où elle décrivit une parabole de gouttelettes rouges, en retombant au loin dans la
au loin dans la mer avec un bruit sourd qui ressemblait au hurlement d’ une bête menaçante. Botticelli et la Divine Com
676-693. Rien de plus délicat et de plus périlleux que l’illustration d’ un livre, soit que l’illustrateur s’attache à suiv
ation d’un livre, soit que l’illustrateur s’attache à suivre le texte de près, soit qu’il préfère l’interpréter librement.
réfère l’interpréter librement. Trop littérale, une traduction risque de ressembler à quelque copie d’après photographie ;
copie d’après photographie ; trop selon l’esprit, elle ne sort guère de l’ambiguïté ou du contresens. Un roman abonde-t-i
Un roman abonde-t-il en pages psychologiques, la bonne représentation de ses personnages devient presque impossible ; offr
e impossible ; offre-t-il, au contraire, une succession ininterrompue de scènes animées, d’épisodes dramatiques, il entraî
e-t-il, au contraire, une succession ininterrompue de scènes animées, d’ épisodes dramatiques, il entraîne l’artiste au thé
ustrer, ce sont les poèmes. On devrait toujours se borner à les parer de décorations purement ornementales. Art évocateur
e crée ses images comme elle crée sa musique ; il est aussi dangereux d’ en tirer des illustrations qu’une partition pour p
et surtout à la Divine Comédie ? Certes, entre tous les poèmes, celui de Dante apparaît comme le plus impossible à illustr
ossible à illustrer. Mais, d’autre part, il offre une telle abondance de thèmes séduisants et d’effets plastiques25, les â
s, d’autre part, il offre une telle abondance de thèmes séduisants et d’ effets plastiques25, les âmes ont, dans ses deux p
de motifs curieux qu’un bel imaginatif du crayon sera toujours tenté de le traduire en images malgré les innombrables dan
ujours tenté de le traduire en images malgré les innombrables dangers de l’entreprise. N’y a-t-il pas des défaites qui hon
rent ? On comprend donc qu’en plein xve  siècle, et sur la terre même d’ Alighieri, un maître ès arts du dessin ait cédé à
te tentation. Botticelli, ce maître, était alors en pleine possession de son art et en pleine période de succès. Il compta
tre, était alors en pleine possession de son art et en pleine période de succès. Il comptait à son actif deux purs chefs-d
comptait à son actif deux purs chefs-d’œuvre : l’Adoration des Mages de S. Maria Novella et l’Assomption de S. Pietro Mag
s-d’œuvre : l’Adoration des Mages de S. Maria Novella et l’Assomption de S. Pietro Maggiore26, et il venait de travailler
it de travailler avec Ghirlandajo et Cosimo Rosselli, à la décoration de la chapelle élevée par Sixte IV27. C’est à son re
a décoration de la chapelle élevée par Sixte IV27. C’est à son retour de Rome, en 1481, qu’il se lança dans l’écrasant lab
1, qu’il se lança dans l’écrasant labeur que demande une illustration de la Divine Comédie. Et quoique ses finances fussen
uoique ses finances fussent dans un état lamentable, tant il manquait de sens pratique, on n’en saurait conclure que le dé
t il manquait de sens pratique, on n’en saurait conclure que le désir de gagner de l’argent ait pesé sur sa détermination.
ait de sens pratique, on n’en saurait conclure que le désir de gagner de l’argent ait pesé sur sa détermination. Il brûlai
désir de gagner de l’argent ait pesé sur sa détermination. Il brûlait d’ une si belle passion pour le chef-d’œuvre de son p
détermination. Il brûlait d’une si belle passion pour le chef-d’œuvre de son poète préféré que la joie d’en parer d’images
i belle passion pour le chef-d’œuvre de son poète préféré que la joie d’ en parer d’images chaque chant pouvait assurément
sion pour le chef-d’œuvre de son poète préféré que la joie d’en parer d’ images chaque chant pouvait assurément lui faire o
s disciples du vaillant Savonarole. Botticelli commença par une série de compositions d’après l’Enfer, et il les « mit en
ositions d’après l’Enfer, et il les « mit en estampes, sans s’occuper d’ autre chose », nous apprend Vasari, dont les conce
ans s’occuper d’autre chose », nous apprend Vasari, dont les concepts de valet se trouvaient choqués par le moindre exempl
nt les concepts de valet se trouvaient choqués par le moindre exemple de désintéressement, « ce qui lui occasionna une per
oindre exemple de désintéressement, « ce qui lui occasionna une perte de temps considérable qui jeta sa vie dans une infin
nna une perte de temps considérable qui jeta sa vie dans une infinité de désordres ». Non content d’illustrer ces chants a
dérable qui jeta sa vie dans une infinité de désordres ». Non content d’ illustrer ces chants aimés, il en commenta même pl
r ces chants aimés, il en commenta même plusieurs, car il se targuait d’ avoir étudié le Dante. En réalité, Sandro était un
dié le Dante. En réalité, Sandro était un presque inculte, mais avide de savoir et en désir de s’intellectualiser28. Comme
té, Sandro était un presque inculte, mais avide de savoir et en désir de s’intellectualiser28. Comme tous les artistes ent
re les moins compréhensibles pour lui, passant du sacré au profane et de l’antique au moderne, vagabondant, musardant à tr
ut en somme à son art. Il tira quatre motifs décoratifs des Triomphes de Pétrarque et quatre autres des Aventures de Nasta
décoratifs des Triomphes de Pétrarque et quatre autres des Aventures de Nastagio degli onesti contées par Boccace. Quant
cace. Quant à la Divine Comédie, elle lui fournit une occasion unique de déployer ses ressources imaginatives et de satisf
ournit une occasion unique de déployer ses ressources imaginatives et de satisfaire ce goût pour les compositions symboliq
fer furent gravées, pense-t-on, par Baldini pour l’édition florentine de Landini29. Les dix-neuf estampes que l’on possède
que aucun document ne nous renseigne sur l’accueil fait à cette suite de gravures, on peut conjecturer qu’il fut des plus
conjecturer qu’il fut des plus favorables. Cette tentative audacieuse d’ un de leurs maîtres favoris avait tout pour plaire
cturer qu’il fut des plus favorables. Cette tentative audacieuse d’un de leurs maîtres favoris avait tout pour plaire aux
use d’un de leurs maîtres favoris avait tout pour plaire aux délicats de Florence. Ce que l’on sait pertinemment, d’ailleu
e Florence. Ce que l’on sait pertinemment, d’ailleurs, c’est que l’un d’ eux, membre de la famille Médicis, s’empressa de c
que l’on sait pertinemment, d’ailleurs, c’est que l’un d’eux, membre de la famille Médicis, s’empressa de confier à Botti
leurs, c’est que l’un d’eux, membre de la famille Médicis, s’empressa de confier à Botticelli la décoration originale d’un
e Médicis, s’empressa de confier à Botticelli la décoration originale d’ un manuscrit de la Divine Comédie qu’il fit exécut
pressa de confier à Botticelli la décoration originale d’un manuscrit de la Divine Comédie qu’il fit exécuter, selon l’anc
l fit exécuter, selon l’ancien usage, spécialement à cette intention. De la splendide collection du duc d’Hamilton, ce man
ilton, ce manuscrit illustré par un maître peintre est passé au Musée de Berlin, dont il enrichit le Cabinet de gravures.
tre peintre est passé au Musée de Berlin, dont il enrichit le Cabinet de gravures. Quatre-vingt-huit feuilles gr. in-folio
de gravures. Quatre-vingt-huit feuilles gr. in-folio en fin parchemin de chevreau constituent cet ouvrage précieux. Par ma
us complet ; du chant Ier jusqu’au chant VIIe et du IXe jusqu’au XVIe de l’Enfer, les illustrations manquent. Sept d’entre
uvées dans la Bibliothèque Vaticane, avec une composition sur feuille de tête représentant l’ensemble des cercles infernau
des cercles infernaux. Tous ces dessins se trouvaient dans un volume de mélanges ayant appartenu à la collection de manus
trouvaient dans un volume de mélanges ayant appartenu à la collection de manuscrits de Christine de Suède ; découverts par
s un volume de mélanges ayant appartenu à la collection de manuscrits de Christine de Suède ; découverts par le Dr Reitzen
niers chants du Paradis 31, le nombre total des dessins existants est de quatre-vingt-douze, dont quatre-vingt-trois à Ber
e-vingt-douze, dont quatre-vingt-trois à Berlin. Ébauchés à la pointe d’ argent, ces dessins ont été repris partie à la plu
la plume seule, à l’exception du motif qui correspond au chant XVIII de l’Enfer lequel a été gouaché. Ils sont très supér
s, le côté poil « haarseiten ». Chaque chant a été écrit dans le sens de la largeur de la feuille, celle-ci divisée en six
l « haarseiten ». Chaque chant a été écrit dans le sens de la largeur de la feuille, celle-ci divisée en six colonnes. L’é
s feuilles, le côté chair « fleischseite ». Et le recueil est disposé de telle manière qu’un texte et son illustration cor
nte se trouvent toujours ensemble sous les yeux du lecteur ; il n’y a d’ exception que pour le chant XXXIV de l’Enfer, dont
us les yeux du lecteur ; il n’y a d’exception que pour le chant XXXIV de l’Enfer, dont le motif, un Lucifer gigantesque, s
e sur une double feuille. On ne peut douter que ces dessins ne soient de la propre main de Botticelli, tant ils portent l’
euille. On ne peut douter que ces dessins ne soient de la propre main de Botticelli, tant ils portent l’empreinte de son s
soient de la propre main de Botticelli, tant ils portent l’empreinte de son style, tant ils manifestent sa science de déc
ils portent l’empreinte de son style, tant ils manifestent sa science de décorateur et sa verve. D’autre part, on relève s
dro di Mariano. Le maître devait tracer aussi les premières initiales de chaque chant, mais il ne trouva jamais le temps d
remières initiales de chaque chant, mais il ne trouva jamais le temps de donner suite à ce projet32. Les places réservées
ans son amour, sa piété pour Dante, Botticelli s ordonna certainement de reproduire toutes les scènes des drames qui se dé
enter les uns à côté des autres sur un seul motif les divers épisodes d’ un chant. D’où une répétition, parfois excessive,
s à côté des autres sur un seul motif les divers épisodes d’un chant. D’ où une répétition, parfois excessive, des effigies
odes d’un chant. D’où une répétition, parfois excessive, des effigies de ses protagonistes et de quelques autres personnag
e répétition, parfois excessive, des effigies de ses protagonistes et de quelques autres personnages dans la même page33.
ogne et s’exposer à maints inconvénients. Mais, rompu aux stratagèmes de la composition, il a si bien placé ses figures et
é ses figures et leurs doubles, si bien, relié entre elles les scènes de chaque acte, qu’il a évité tout ce qui, dans l’or
lécisme. Même les motifs dont l’intérêt est dispersé donnent un effet d’ ensemble parce que les lignes qui les constituent
osées de manière à assurer leur unité ; où l’esprit du lecteur a lieu de se plaindre, l’œil du spectateur trouve à se sati
el tact Botticelli peintre arrangeait ses groupes ; or, les principes de la décoration du livre sont les mêmes que ceux de
; or, les principes de la décoration du livre sont les mêmes que ceux de la décoration murale. Il n’y a qu’une différence
es mêmes que ceux de la décoration murale. Il n’y a qu’une différence d’ échelle. La réalisation de l’harmonie s’obtient de
coration murale. Il n’y a qu’une différence d’échelle. La réalisation de l’harmonie s’obtient de la même manière sur toute
a qu’une différence d’échelle. La réalisation de l’harmonie s’obtient de la même manière sur toutes les matières. Le maîtr
Génie gracieux, souple, un peu féminin, Botticelli n’avait pas assez d’ affinités avec le gran padre Alighieri. C’est au s
e gran padre Alighieri. C’est au seul point de vue art qu’il convient d’ examiner son illustration de la Divine Comédie. Ce
t au seul point de vue art qu’il convient d’examiner son illustration de la Divine Comédie. Certaines compositions ressemb
ns ressemblent à des études pour fresque, d’autres à des préparations de gravures ; quelques-unes, simples ébauches, ont l
arations de gravures ; quelques-unes, simples ébauches, ont le charme de croquis enlevés d’un trait preste. Maints personn
s ; quelques-unes, simples ébauches, ont le charme de croquis enlevés d’ un trait preste. Maints personnages exhibent des t
est indiqué ou écrit avec une énergie parfois brutale ; on les dirait d’ un caractériste. Et cela ne doit pas étonner d’un
rutale ; on les dirait d’un caractériste. Et cela ne doit pas étonner d’ un idéalisateur délicat comme le maître de la Nais
ître de la Naissance de Vénus. L’idéalisation est souvent le résultat d’ un travail accompli sur te forme notée avec tous s
eprésentation symbolique des cercles infernaux, laborieux arrangement de motifs minuscules, relève de l’idéographie et n’i
cercles infernaux, laborieux arrangement de motifs minuscules, relève de l’idéographie et n’intéresse guère. Mais dès les
itions qui lui succèdent, on est retenu par l’ingénieuse présentation de la mise en scène et par le caractère humain du dr
en scène et par le caractère humain du drame. Ce sont les mouvements d’ une populace furieuse que dessinent une partie des
urieuse que dessinent une partie des damnés assemblés devant la ville de Dité, dans le motif IX ; les autres semblent atte
errés par quelque catastrophe. Dans le motif X, consacré à cette cité de feu où le regard ne découvre que les sépulcres de
es des hérésiarques et les flammes qui les environnent, les attitudes de Dante et de Virgile suffisent pour communiquer à
iarques et les flammes qui les environnent, les attitudes de Dante et de Virgile suffisent pour communiquer à la scène un
e Dante et de Virgile suffisent pour communiquer à la scène un parfum de vérité. Le motif XII représente la vallée d’horre
uer à la scène un parfum de vérité. Le motif XII représente la vallée d’ horreur où coule le fleuve de sang dans lequel son
érité. Le motif XII représente la vallée d’horreur où coule le fleuve de sang dans lequel sont condamnés à gémir ceux dont
plongés jusqu’aux cils. Des centaures veillent sur les bords étroits de cette fosse et décochent leurs flèches sur les âm
ortir du fleuve bouillonnant plus que leur condamnation ne le permet. De ce tableau, où l’affre des damnés se devine à la
se devine à la seule indication des têtes, émane l’horreur des scènes de carnage ; devant le suivant, on ressent la même i
scènes de carnage ; devant le suivant, on ressent la même impression de surprise et d’angoisse qu’en traversant quelque f
age ; devant le suivant, on ressent la même impression de surprise et d’ angoisse qu’en traversant quelque fourré à l’heure
ter épouvanté. Là, les feuilles sont noires et les rameaux « souillés d’ épines et de substances vénéneuses » ; chaque tron
é. Là, les feuilles sont noires et les rameaux « souillés d’épines et de substances vénéneuses » ; chaque tronc sert de pr
« souillés d’épines et de substances vénéneuses » ; chaque tronc sert de prison à une âme de suicidé et les difformes harp
et de substances vénéneuses » ; chaque tronc sert de prison à une âme de suicidé et les difformes harpies, en becquetant l
es lignes brisées, tourmentées, lugubres, du dessin disent la plainte de ces arbres étranges. Sur le motif XV, Dante et so
son guide, en marche dans l’enceinte du sable enflammé sous la pluie de feu, rencontrent des ombres qui les regardent « a
se livrèrent aux pires dépravations. Cette scène, uniquement composée de figures isolées, présente un prodigieux exemple d
niquement composée de figures isolées, présente un prodigieux exemple d’ équilibre de vides et de pleins. On ne saurait don
mposée de figures isolées, présente un prodigieux exemple d’équilibre de vides et de pleins. On ne saurait donner avec plu
gures isolées, présente un prodigieux exemple d’équilibre de vides et de pleins. On ne saurait donner avec plus d’harmonie
ple d’équilibre de vides et de pleins. On ne saurait donner avec plus d’ harmonie le spectacle de la confusion. Ces figures
et de pleins. On ne saurait donner avec plus d’harmonie le spectacle de la confusion. Ces figures ont été modelées en bru
la confusion. Ces figures ont été modelées en brun comme pour servir de carton ; celles de la scène suivante, second tabl
figures ont été modelées en brun comme pour servir de carton ; celles de la scène suivante, second tableau du même acte, s
tableau du même acte, sont au trait et disposées fort expressivement de la même manière. On voit ensuite (XVII) les deux
ns le cercle où les avares sont dévorés « par la douleur qui s’élance de leurs yeux » ; puis, on les retrouve, dans le Mal
puis, on les retrouve, dans le Malébolge, au milieu de l’amas informe de roches sombres comme du fer où sont punis corrupt
nis corrupteurs, séducteurs et flatteurs (XVIII). Ce motif, recouvert d’ un ton de sépia, sur lequel s’étalent quelques col
pteurs, séducteurs et flatteurs (XVIII). Ce motif, recouvert d’un ton de sépia, sur lequel s’étalent quelques colorations
es, cause un effet puissamment lugubre35. C’est l’unique page teintée de l’œuvre, mais, sans doute, le maître avait l’inte
age teintée de l’œuvre, mais, sans doute, le maître avait l’intention d’ en enluminer plusieurs autres. Les figures du moti
volontiers à la miniature. On prétend qu’il décora plusieurs missels de la cathédrale de Florence en collaboration avec M
miniature. On prétend qu’il décora plusieurs missels de la cathédrale de Florence en collaboration avec Monte di Giovanni3
collaboration avec Monte di Giovanni36. Si vraiment son projet était de reprendre à la gouache une série de compositions,
i36. Si vraiment son projet était de reprendre à la gouache une série de compositions, mieux vaut qu’il n’ait pu le réalis
qu’il n’ait pu le réaliser. Il n’appartenait pas à ce peintre délicat de traduire par le pinceau les colorations farouches
arouches et les lumières intenses des tableaux dantesques. Ses moyens d’ expression étaient avant tout le trait. Ce n’est q
éprouvés brûlant dans les feux éternels qu’il pouvait donner une idée de ces flammes « plus ardentes que le fer rougi sous
Le motif qui correspond au chant XIX, où éclate la magnifique colère de Dante, n’a rien d’impressionnant ; il montre le s
spond au chant XIX, où éclate la magnifique colère de Dante, n’a rien d’ impressionnant ; il montre le supplice des simonia
lice des simoniaques, enfoncés, jambes en l’air, dans des trous plein de flammes, et l’on doit reconnaître qu’un pareil th
indications très sobres, le maître a exprimé rabattement, la navrance de ces âmes qui s’avancent à pas lents « plongées da
âmes qui s’avancent à pas lents « plongées dans un silence entremêlé de pleurs ». Ailleurs, près de la fosse où les âmes
ns un bitume épais, les deux poètes se trouvent menacés par une horde de démons furieux comme des dogues qui attaquent un
e des dogues qui attaquent un pauvre (XXI). La luxuriante imagination de Botticelli s’est déployée dans la portraiture de
xuriante imagination de Botticelli s’est déployée dans la portraiture de ces diables, mais sans réussir à leur donner un a
ment féroce, ni des regards perfides. Il les a plutôt faits à l’image de ce Barbariccia gouailleur, voyou et simiesque, qu
cia gouailleur, voyou et simiesque, qui guidait son escouade aux sons d’ une trompette « insolente et fétide », selon la tr
du « collège douloureux des hypocrites », dont chaque membre, revêtu d’ une chape plombée, se traîne péniblement sur le ch
ux mouvementés ou pathétiques. Sur le chemin des pleurs, les spectres de ceux qui semèrent la discorde parmi les hommes ex
ou les mains ; quelques-uns ont la bouche tailladée. Curion n’a plus de langue, Bertrand de Born tient sa tête à la main
mpesté, affecté aux faussaires et aux perfides, des maudits labourent de leurs ongles crochus, avec des gestes significati
e, maître Adamo de Brescia, et l’on devine, non loin de lui, la femme de Putiphar et le fourbe Sinon aux corps fumant « co
mouillées pendant l’hiver » (XXX). Sur le bord du dernier abîme, lieu de punition des orgueilleux, quelques géants enchaîn
lques géants enchaînés se dressent menaçants encore, le regard chargé de défi (XXXI) ; et, tout au fond du puits obscur où
et, tout au fond du puits obscur où ils grelottent dans le « bouillon de glace », les meurtriers, les traîtres et autres m
de glace », les meurtriers, les traîtres et autres méchants, forment d’ étonnants assemblages (XXXII et XXXIII). Au milieu
t aux motifs XXXIV et XXXIV a, consacrés à la figuration du Souverain de l’horrible contrée des pleurs, il faut les regard
aut les regarder avec indulgence. Botticelli n’était pas en puissance de créer du monstrueux. C’est encore et surtout par
Les premières, où s’entassent les âmes nouvellement débarquées, sont d’ une eurythmie agréable ; et le motif II, avec son
gréable ; et le motif II, avec son ange bénissant au geste majestueux d’ onction, dégage un charme indicible. L’espérance p
les deux poètes (V), tandis qu’ils gravissent la montagne, ont servi de prétexte à des effets perspectifs audacieux39 ; c
en implorant ses prières (VI) rappellent par leur grouillement plein de vie, par leur harmonie agitée, certains bas-relie
illement plein de vie, par leur harmonie agitée, certains bas-reliefs de la cathédrale de Bourges. La rencontre du Mantoua
vie, par leur harmonie agitée, certains bas-reliefs de la cathédrale de Bourges. La rencontre du Mantouan Sordello (VII)
serpent par les anges aux ailes verdoyantes (VIII) a fourni le sujet d’ une scène animée40, et c’est un petit tableau d’un
II) a fourni le sujet d’une scène animée40, et c’est un petit tableau d’ une immense pitié (IX) qui raconte l’arrivée de Da
c’est un petit tableau d’une immense pitié (IX) qui raconte l’arrivée de Dante devant l’ange chargé de marquer sept fois s
mmense pitié (IX) qui raconte l’arrivée de Dante devant l’ange chargé de marquer sept fois sur son front la lettre P41. No
ont occupent presque tout le motif X ; la suave Annonciation, le char de l’arche sainte et les chœurs sacrés, l’épisode de
nonciation, le char de l’arche sainte et les chœurs sacrés, l’épisode de Trajan promettant son appui à la veuve, tout est
pisode de Trajan promettant son appui à la veuve, tout est silhouetté d’ un dessin ferme et pur. Aussitôt après, paraît l’a
ur. Aussitôt après, paraît l’armée des âmes qui se purifient du péché d’ orgueil (XI) ; courbées sous des poids écrasants,
eurs faces disent leurs ahans. Puis, s’ouvre une autre route couverte de sculptures à enseignements, d’un dessin lâché, ce
Puis, s’ouvre une autre route couverte de sculptures à enseignements, d’ un dessin lâché, celles-là, mais très expressif (X
celles-là, mais très expressif (XII) ; Troie en ruines, Nimroud pris de furie, au pied de la Tour de Babel, Saül percé de
rès expressif (XII) ; Troie en ruines, Nimroud pris de furie, au pied de la Tour de Babel, Saül percé de sa propre épée, S
if (XII) ; Troie en ruines, Nimroud pris de furie, au pied de la Tour de Babel, Saül percé de sa propre épée, Satan après
uines, Nimroud pris de furie, au pied de la Tour de Babel, Saül percé de sa propre épée, Satan après sa chute42. Et voici
Satan après sa chute42. Et voici le cercle où l’on se lave des péchés d’ envie. Des âmes dont les yeux sont cousus se tienn
, se soutenant mutuellement, tels des aveugles à la porte des maisons de pardon (XIII et XIV). Leurs manteaux sont couleur
rent, et, sans le secours des teintes, Botticelli a rendu la navrance de cette monochromie. On chercherait en vain dans l’
la navrance de cette monochromie. On chercherait en vain dans l’œuvre de Callot ou de quelque autre chantre de l’humaine m
e cette monochromie. On chercherait en vain dans l’œuvre de Callot ou de quelque autre chantre de l’humaine misère des scè
hercherait en vain dans l’œuvre de Callot ou de quelque autre chantre de l’humaine misère des scènes d’où suinte plus de t
de Callot ou de quelque autre chantre de l’humaine misère des scènes d’ où suinte plus de tristesse, des types inspirant a
quelque autre chantre de l’humaine misère des scènes d’où suinte plus de tristesse, des types inspirant autant de compassi
des scènes d’où suinte plus de tristesse, des types inspirant autant de compassion. C’est ensuite le cercle où l’on se pu
ù l’on se purifie, dans une fumée « noire comme la nuit », des péchés de colère. Un ange indique aux deux poètes le sentie
re au milieu d’ombres bien hurlantes, parmi lesquelles la physionomie de Marc le Lombard, tout souriant d’avoir rencontré
es, parmi lesquelles la physionomie de Marc le Lombard, tout souriant d’ avoir rencontré son ami, jette une note attendriss
r rencontré son ami, jette une note attendrissante. Une foule immense d’ âmes expiant les péchés de paresse emplit le motif
une note attendrissante. Une foule immense d’âmes expiant les péchés de paresse emplit le motif XVIII et l’anime de sa co
d’âmes expiant les péchés de paresse emplit le motif XVIII et l’anime de sa course. Le mouvement du groupe central, où pre
ombres se mordent, suffirait pour en faire une des très belles pages de cette illustration. Ailleurs, sur les feuilles d’
s très belles pages de cette illustration. Ailleurs, sur les feuilles d’ un diptyque fort affectif (XIX et XX), les âmes de
s, sur les feuilles d’un diptyque fort affectif (XIX et XX), les âmes de ceux qui furent avares soupirent renversées sur l
ienne passion. Et comme Dante assignait à la prodigalité le même lieu d’ expiation qu’à la parcimonie, c’est près de ces ro
cimonie, c’est près de ces roches désolées qu’apparaît l’âme délivrée de Statius Papinius (XXI). Les trois poètes vont dés
e de Statius Papinius (XXI). Les trois poètes vont désormais cheminer de compagnie jusqu’à la fin du second livre. Au moti
’à la fin du second livre. Au motif XXII, ils arrivent devant l’arbre de la tempérance dont le tronc s’amenuise à mesure q
amenuise à mesure qu’il se rapproche du sol. Sous ses rameaux chargés de fruits doux-odorants, les âmes qui ont abusé des
chargés de fruits doux-odorants, les âmes qui ont abusé des plaisirs de la table expient en supportant la faim et la soif
s de la table expient en supportant la faim et la soif. Quelques-unes de ces ombres sont si décharnées que leurs yeux para
res sont si décharnées que leurs yeux paraissent « des chatons privés de leurs pierres ». Leur troupe famélique exhibe ses
euses. Ils y écoutent la vierge si belle qui s’embrase « à des rayons d’ amour », et c’est le délicieux motif XXVIII qu’on
est le délicieux motif XXVIII qu’on pourrait prendre pour une ébauche de fresque. Alors, à travers la prée fleurie, aux ac
une ébauche de fresque. Alors, à travers la prée fleurie, aux accents d’ une mélodie ineffable, s’avance la blanche et myst
odie ineffable, s’avance la blanche et mystérieuse procession du char de l’Église. Sept candélabres d’or dont les flammes
anche et mystérieuse procession du char de l’Église. Sept candélabres d’ or dont les flammes s irisent et de nobles vieilla
char de l’Église. Sept candélabres d’or dont les flammes s irisent et de nobles vieillards couronnés de lys précèdent le c
res d’or dont les flammes s irisent et de nobles vieillards couronnés de lys précèdent le char, qu’entourent le Tétramorph
es vertus. D’autres vieillards vénérables et des personnages diadémés de fleurs ferment la marche. La tête de cette proces
bles et des personnages diadémés de fleurs ferment la marche. La tête de cette procession se déroule, non sans majesté, da
ns le motif XXIX ; Mathilde, la vierge belle, s’y profile sur le plan de gauche, avec un naturel charmant43. Le cortège en
tier entoure le char sur la composition suivante, un peu trop chargée de figures, attachante néanmoins et d’un curieux tra
ion suivante, un peu trop chargée de figures, attachante néanmoins et d’ un curieux travail de gravure. Là, Béatrice, la to
trop chargée de figures, attachante néanmoins et d’un curieux travail de gravure. Là, Béatrice, la tout exquise, la célest
t exquise, la céleste, fait son apparition, Sovra candido vel, cinta d’ oliva, …… sotto verde manto, Vestita di color di f
position XXXI. Mais à partir de ce moment, les incidents se succèdent de telle sorte qu’il devient impossible de les noter
t, les incidents se succèdent de telle sorte qu’il devient impossible de les noter en une seule page. Tandis que les yeux
evient impossible de les noter en une seule page. Tandis que les yeux de l’aède purifié se fixent, « murés », sur l’Aimée,
atrice, les vertus, Mathilde, Statius et Dante lorsque l’aigle, image de l’Empire, s’abat sur le char et le remplit de ses
lorsque l’aigle, image de l’Empire, s’abat sur le char et le remplit de ses plumes. Surgissent ensuite le renard de l’hér
sur le char et le remplit de ses plumes. Surgissent ensuite le renard de l’hérésie, puis le dragon infernal qui, de sa que
rgissent ensuite le renard de l’hérésie, puis le dragon infernal qui, de sa queue, démolit une partie du char et, enfin, c
roupent en des attitudes très typiques, et si le paysage y avait plus d’ importance, ce tableau ne serait pas loin décompte
pter parmi les excellents ; mais il ne semble pas que l’opulent décor de l’Eden, si prestigieusement décrit par Dante, ait
stigieusement décrit par Dante, ait inspiré à l’illustrateur le désir de reproduire quelque beau site. L’illustration des
te et sa pieuse conductrice ne peut être interprété que par une série d’ attitudes, et l’apparition des âmes bienheureuses
rie d’attitudes, et l’apparition des âmes bienheureuses sous l’aspect de lumières éblouissantes ne se prête qu’à de bien p
ienheureuses sous l’aspect de lumières éblouissantes ne se prête qu’à de bien pâles effets de dégradations de teintes. Bot
spect de lumières éblouissantes ne se prête qu’à de bien pâles effets de dégradations de teintes. Botticelli n’a, d’ailleu
s éblouissantes ne se prête qu’à de bien pâles effets de dégradations de teintes. Botticelli n’a, d’ailleurs, pas essayé d
ts de dégradations de teintes. Botticelli n’a, d’ailleurs, pas essayé d’ obtenir de tels effets à la pointe d’argent, et ce
adations de teintes. Botticelli n’a, d’ailleurs, pas essayé d’obtenir de tels effets à la pointe d’argent, et ce nous est
elli n’a, d’ailleurs, pas essayé d’obtenir de tels effets à la pointe d’ argent, et ce nous est une raison de plus pour cro
ent, et ce nous est une raison de plus pour croire qu’il se proposait d’ enluminer certaines compositions ; il a préféré do
t. C’est ainsi que les saintes lueurs qui se meuvent entre les rayons d’ or ensoleillé de l’échelle de Jacob sont transform
ue les saintes lueurs qui se meuvent entre les rayons d’or ensoleillé de l’échelle de Jacob sont transformées en amours (X
s lueurs qui se meuvent entre les rayons d’or ensoleillé de l’échelle de Jacob sont transformées en amours (XXI), parce qu
Jacob sont transformées en amours (XXI), parce qu’une ardente lumière de charité les enveloppe45. Plus loin (XXIII), le ja
in (XXIII), le jardin mystique composé par les bienheureux, ce jardin d’ allégresse où resplendit la rose belle entre toute
tre toutes dans laquelle le Verbe Divin se fit homme, est suggéré par de traditionnelles flammes, chaque âme ayant apparu
l’a figurée très heureusement par la tête du Divin Sauveur au centre d’ un soleil. Enfin, quelques lueurs, plus lumineuses
mineuses que celles des autres bienheureux, ne pouvant être indiquées d’ une manière compréhensible par des galbes flamboya
compréhensible par des galbes flamboyants, Botticelli a pris le parti d’ écrire au-dessous le nom des âmes qu’elles revêten
e parti d’écrire au-dessous le nom des âmes qu’elles revêtent. Le nom de Piero se lit sous une langue de feu dans le motif
om des âmes qu’elles revêtent. Le nom de Piero se lit sous une langue de feu dans le motif XXIV. On le retrouve dans le XX
e de feu dans le motif XXIV. On le retrouve dans le XXV avec les noms de Giovani et de Jacopo, et celui d’Adamo s’ajoute,
le motif XXIV. On le retrouve dans le XXV avec les noms de Giovani et de Jacopo, et celui d’Adamo s’ajoute, dans le XXVI,
retrouve dans le XXV avec les noms de Giovani et de Jacopo, et celui d’ Adamo s’ajoute, dans le XXVI, à celui des trois ap
icatesse merveilleuse, Botticelli a varié les attitudes et les gestes de ses protagonistes pendant les vingt-sept premiers
fs. Dans le XXVIe, c’est avec un mouvement admirable que Dante couvre d’ une main son visage ébloui par l’éclat de S. Jean.
t admirable que Dante couvre d’une main son visage ébloui par l’éclat de S. Jean. Dans le XXVIIe, les deux figures répétée
oui par l’éclat de S. Jean. Dans le XXVIIe, les deux figures répétées de Béatrice et du poète se relient agréablement. Cer
ement des élus plongés dans la béatitude ; seul, assurément, le moine de Fiesole eût pu retracer, en de radieuses enluminu
béatitude ; seul, assurément, le moine de Fiesole eût pu retracer, en de radieuses enluminures, les ciels embrasés, les es
n de radieuses enluminures, les ciels embrasés, les esprits enflammés d’ amour et les visages éclairés « col lume d’un sorr
sés, les esprits enflammés d’amour et les visages éclairés « col lume d’ un sorriso46 ». Dans l’impossibilité d’esquisser l
es visages éclairés « col lume d’un sorriso46 ». Dans l’impossibilité d’ esquisser les splendeurs du Paradis, Sandro a bien
sser les splendeurs du Paradis, Sandro a bien soigné ses arrangements de figures avec une tendre sollicitude ; par malheur
désirable. Même plusieurs faces choquent par leur vulgarité ; celles de Riccarda et de ses compagnes, par exemple (III) e
e plusieurs faces choquent par leur vulgarité ; celles de Riccarda et de ses compagnes, par exemple (III) et, parfois, hél
rda et de ses compagnes, par exemple (III) et, parfois, hélas ! celle de Béatrice. On s’étonne que l’auteur de la Primaver
III) et, parfois, hélas ! celle de Béatrice. On s’étonne que l’auteur de la Primavera, que le portraitiste de la Simonetta
atrice. On s’étonne que l’auteur de la Primavera, que le portraitiste de la Simonetta, n’ait pas doté de physionomies plus
de la Primavera, que le portraitiste de la Simonetta, n’ait pas doté de physionomies plus gracieuses les habitants du cél
s habitants du céleste royaume et qu’il ne se soit pas fait un devoir d’ indiquer les embellissements progressifs de la don
se soit pas fait un devoir d’indiquer les embellissements progressifs de la donna di virtu 47. Il faut, encore une fois, c
ne saurait admettre que le maître au trait charmeur n’ait pas résolu de reprendre toutes les têtes hâtivement construites
n place des légions, équilibrer des lignes ou arabesquer sur l’espace d’ expressifs contours. Les âmes du motif IV (les mêm
mparable qui n’a pour confins que lumière et amour. Et quelques rangs de cette céleste armée décrivent d’augustes parabole
lumière et amour. Et quelques rangs de cette céleste armée décrivent d’ augustes paraboles dans le motif XXIX. Quant à la
t à la dernière scène achevée, elle a, quoique allégorique, le charme d’ un décor agreste. Sur l’une des rives du fleuve de
égorique, le charme d’un décor agreste. Sur l’une des rives du fleuve de lumière qu’égaye un printemps sans fin, et d’où n
une des rives du fleuve de lumière qu’égaye un printemps sans fin, et d’ où ne cessent de jaillir d’étincelantes topazes, s
fleuve de lumière qu’égaye un printemps sans fin, et d’où ne cessent de jaillir d’étincelantes topazes, se dressent des f
lumière qu’égaye un printemps sans fin, et d’où ne cessent de jaillir d’ étincelantes topazes, se dressent des fleurs aux v
les qu’on ne voit qu’elles. L’œuvre tracée par Botticelli à la gloire de Dante est, on le voit, inégale, mais très origina
imples qu’harmonieux, toutes ont des traits, des linéatures, à valeur de nuances, et l’on oublie facilement en les regarda
manque le souffle dantesque. Un autre maître eût-il exécuté avec plus de succès cette redoutable illustration ? C’est, en
table illustration ? C’est, en vérité, peu probable. Michel-Ange orna de dessins, lui aussi, et pour sa propre satisfactio
a de dessins, lui aussi, et pour sa propre satisfaction, un manuscrit de la Divine Comédie, dont il était possesseur, et l
zi, sa partialité pour Dante48. Mais, si Botticelli n’avait pas assez de terribilità pour bien illustrer l’Inferno, Buonar
bien illustrer l’Inferno, Buonarotti était certainement trop dépourvu de tendresse, de grâce, pour bien illustrer le Parad
l’Inferno, Buonarotti était certainement trop dépourvu de tendresse, de grâce, pour bien illustrer le Paradiso. D’ailleur
’ailleurs, l’individualité puissante, dominatrice, du transfigurateur de la Sixtine pouvait-elle s’accommoder d’un rôle de
minatrice, du transfigurateur de la Sixtine pouvait-elle s’accommoder d’ un rôle de collaborateur, et n’est-il pas à craind
du transfigurateur de la Sixtine pouvait-elle s’accommoder d’un rôle de collaborateur, et n’est-il pas à craindre que son
titué souvent à celui du gran padre ? Ne regrettons pas trop la perte de son manuscrit ; regrettons plutôt qu’il ne se soi
artistes pour se consacrer, chacun selon ses dons, à l’interprétation d’ un des livres du Poème sacré, et réjouissons-nous
l’interprétation d’un des livres du Poème sacré, et réjouissons-nous de ce que les dessins de Botticelli aient échappé à
des livres du Poème sacré, et réjouissons-nous de ce que les dessins de Botticelli aient échappé à la destruction. S’ils
éalisent pas l’illustration idéale, du moins sont-ils un rare exemple d’ illustration artiste, de décoration du livre. Ils
ion idéale, du moins sont-ils un rare exemple d’illustration artiste, de décoration du livre. Ils prouvent l’inanité de l’
’illustration artiste, de décoration du livre. Ils prouvent l’inanité de l’image à effet théâtral et de la vignette à prét
ation du livre. Ils prouvent l’inanité de l’image à effet théâtral et de la vignette à prétentions de tableau. Ils démontr
l’inanité de l’image à effet théâtral et de la vignette à prétentions de tableau. Ils démontrent, avec l’éloquence du géni
-le, O voi, ch’avete gl’intelletti sani49. Les Revues. La Revue de Paris : Venise en danger ; un appel à tous les ar
heminées, tout lui est indifférent. Il s’appelle volontiers « l’homme de l’Avenir », se croit une mission, dédaigne le Pas
iffres. M. Octave Mirbeau l’a heureusement classé parmi les fantoches de notre belle société à qui son ironie inspire des
es menacée par le « Génie civil ». Il faut avoir visité quelques-unes de ces villes du Nord sommeillantes, où c’est un éch
uelques-unes de ces villes du Nord sommeillantes, où c’est un échange de confidences, de chaque vieille maison à l’eau qui
ces villes du Nord sommeillantes, où c’est un échange de confidences, de chaque vieille maison à l’eau qui la réfléchit, p
erdu toute beauté. Hoorn s’éteindra toute, quand la dernière ceinture d’ émeraude de son dernier canal lui aura été enlevée
beauté. Hoorn s’éteindra toute, quand la dernière ceinture d’émeraude de son dernier canal lui aura été enlevée. On bâtit
ui aura été enlevée. On bâtit tout un quartier, à Amsterdam, en cubes de nougat, en maisons de cet affreux torchis pistach
n bâtit tout un quartier, à Amsterdam, en cubes de nougat, en maisons de cet affreux torchis pistache dont on peut voir le
en maisons de cet affreux torchis pistache dont on peut voir les bois de Garches, la Malmaison, tous les environs de Paris
ont on peut voir les bois de Garches, la Malmaison, tous les environs de Paris, déshonorés… M. Robert de Souza (la Revue d
tous les environs de Paris, déshonorés… M. Robert de Souza (la Revue de Paris, 1er août) pousse un cri d’alarme qui devra
norés… M. Robert de Souza (la Revue de Paris, 1er août) pousse un cri d’ alarme qui devra réunir dans une commune indignati
t ! Les Vandales qui menacent Venise ne cherchent que la satisfaction d’ un pécule à gagner ; — qu’on ouvre une souscriptio
n ouvre une souscription pour les désintéresser, en achetant le droit de préserver la ville ! Il est impossible qu’il n’y
ver la ville ! Il est impossible qu’il n’y ait pas un moyen salutaire d’ intervenir, — et que la prophétie de M. d’Annunzio
il n’y ait pas un moyen salutaire d’intervenir, — et que la prophétie de M. d’Annunzio se réalise : « Je ne donne pas quar
nte ans pour que le Grand Canal soit comblé, pavé en bois et sillonné de tramways ! » On a vu comme un crime de lèse-justi
mblé, pavé en bois et sillonné de tramways ! » On a vu comme un crime de lèse-justice peut soulever les consciences, dans
dans l’univers. Aujourd’hui, comme l’écrit M. de Souza : « Une patrie d’ art éblouissante, une patrie de miraculeuse beauté
mme l’écrit M. de Souza : « Une patrie d’art éblouissante, une patrie de miraculeuse beauté, Venise, est en danger. » Il f
se beauté, Venise, est en danger. » Il faut savoir gré à cet écrivain de son avertissement et nous honorer de ce que cet a
l faut savoir gré à cet écrivain de son avertissement et nous honorer de ce que cet appel vienne d’un poète « d’entre nous
ivain de son avertissement et nous honorer de ce que cet appel vienne d’ un poète « d’entre nous » ; — mais il importe d’ag
que cet appel vienne d’un poète « d’entre nous » ; — mais il importe d’ agir. Que préparent à Venise, les ingénieurs, les
s, les architectes, les financiers, les barbares ? Le danger paraîtra d’ autant plus pressant que de nombreuses commissions
anciers, les barbares ? Le danger paraîtra d’autant plus pressant que de nombreuses commissions réunissent des savants et
euses commissions réunissent des savants et des artistes pour l’œuvre de conservation de Venise, et que toutes leurs bonne
s réunissent des savants et des artistes pour l’œuvre de conservation de Venise, et que toutes leurs bonnes volontés allié
et que toutes leurs bonnes volontés alliées à l’action plus énergique de la section vénitienne de la Società nazionale per
s volontés alliées à l’action plus énergique de la section vénitienne de la Società nazionale per l’Arte pubblica, si elle
nt « empêché ou retardé quelques extravagants vandalismes », menacent d’ être impuissantes contre l’assaillant. « On a lai
es bicoques très basses qui continuaient les pittoresques dépendances de l’ancienne abbaye de San Gregorio, auxquelles il
es qui continuaient les pittoresques dépendances de l’ancienne abbaye de San Gregorio, auxquelles il est accolé — et qui s
de San Gregorio, auxquelles il est accolé — et qui servent maintenant de dépôt aux propriétaires de la construction nouvel
il est accolé — et qui servent maintenant de dépôt aux propriétaires de la construction nouvelle, deux frères génois, nég
hardi du xviiie  siècle, avait enlevé la majestueuse coupole blanche de son église au bout de cette ligne basse. Lorsqu’o
rnier coude du Grand Canal, combien était saisissante la brusque cime de marbre ! L’effet maintenant est à moitié détruit
pas été habité. Il fut, à peine fini, abandonné, les fenêtres clouées de planches. C’est pour cette sorte de ruine neuve q
, abandonné, les fenêtres clouées de planches. C’est pour cette sorte de ruine neuve qu’on laissa gâter une des plus impor
elissent doucement et retiennent des souvenirs splendides qui animent de poésie leur atmosphère, — Venise s’est réveillée
dides qui animent de poésie leur atmosphère, — Venise s’est réveillée d’ un sommeil de plusieurs siècles. Elle compte près
ment de poésie leur atmosphère, — Venise s’est réveillée d’un sommeil de plusieurs siècles. Elle compte près de 200.000 ha
0 habitants, sa population au xve . « Cet essor entraîne la confiance de l’ardent étranger », remarque M. de Souza, et il
glais. Celui-ci exploite les industries nationales, des « concessions de bateaux électriques pour remplacer les vaporetti
n a établi des projets qui se résument ainsi : démolition, dégagement de certains quartiers ; élargissement des ruelles, d
tains quartiers ; élargissement des ruelles, des calli ; construction d’ un viaduc qui, partant de la côte de Mestre, perme
sement des ruelles, des calli ; construction d’un viaduc qui, partant de la côte de Mestre, permettrait de gagner Venise,
ruelles, des calli ; construction d’un viaduc qui, partant de la côte de Mestre, permettrait de gagner Venise, non seuleme
nstruction d’un viaduc qui, partant de la côte de Mestre, permettrait de gagner Venise, non seulement à pied, mais en voit
s ! » On sait que Venise est déjà reliée à la terre ferme par un pont de chemin de fer qui traverse les lagunes et la mer
ojet vous disent sournoisement : « En quoi attentons-nous à la beauté de la ville ? Nous avons déjà ce viaduc qui, entre p
èses, amène les locomotives sur le bord du Grand Canal, à l’extrémité de Venise, sans que d’un point quelconque, si ce n’e
motives sur le bord du Grand Canal, à l’extrémité de Venise, sans que d’ un point quelconque, si ce n’est du haut du Campan
isse se douter qu’il existe un chemin de fer. On le double simplement d’ un autre viaduc à route carrossable, et la ville y
peut abattre et aux calli qu’on veut çà et là élargir, simple mesure d’ hygiène pour nettoyer des quartiers sans intérêt !
térêt ! » On reconnaît là les arguments doucereux, “avant la lettre”, de messieurs les ingénieurs — et qui nous ont valu l
ettre”, de messieurs les ingénieurs — et qui nous ont valu l’abattage de l’Esplanade des Invalides. — Par malheur, fatigué
valu l’abattage de l’Esplanade des Invalides. — Par malheur, fatigués de lutter, beaucoup d’artistes même, peu à peu, s’y
’Esplanade des Invalides. — Par malheur, fatigués de lutter, beaucoup d’ artistes même, peu à peu, s’y laissent prendre. »
stes a triomphé jusqu’à présent, M. de Souza craint le triomphe final de leurs adversaires, avec un projet « modifié, aggr
projet « modifié, aggravé peut-être ». Il montre combien ce prétexte d’ hygiène est inadmissible : « À considérer la situ
 ; le Vénitien se confiant à elle comme à une nourricière tranquille, d’ autant plus abondante qu’on ne lui dispute pas ses
ispute pas ses aises et son champ. Il y a aux origines des peuples et de leur puissance, comme des villes et de leur beaut
a aux origines des peuples et de leur puissance, comme des villes et de leur beauté, des causes particulières qu’à n’impo
ut négliger sans les risques les plus graves. Et Venise n’avait cessé de s’allonger en pleine eau vive, fille absolue de l
Venise n’avait cessé de s’allonger en pleine eau vive, fille absolue de la mer : vouloir la rendre terrienne, c’est mécon
dre terrienne, c’est méconnaître les conditions les plus élémentaires de son existence, la vouer aux poussières mortelles,
rbare, — inimaginable, — que nourrissent des financiers : « Une idée de derrière la tête hante certains spéculateurs, don
ulateurs, dont la réalisation marquerait pour Venise le dernier degré de l’inconscience. Cette idée n’existe pas encore à
nier degré de l’inconscience. Cette idée n’existe pas encore à l’état de plan, ni même de projet avéré. Les intéressés se
nconscience. Cette idée n’existe pas encore à l’état de plan, ni même de projet avéré. Les intéressés se gardent de la rép
à l’état de plan, ni même de projet avéré. Les intéressés se gardent de la répandre ; et lorsqu’on en parle à des Vénitie
empêcher ce qu’ils pouvaient prévoir. » Il s’agit — tout simplement — d’ un chemin de fer qui, par des travaux devenus aujo
! » Ceux qui ne se sont pas rendu compte des transformations latentes de ces dernières années tomberont des nues, à cette
comme disait Musset, est devenu un des bains de mer les plus en vogue de la péninsule, non seulement pour les Italiens, ma
ent pas que dans dix ans le Lido sera entièrement construit. La plage de sable, peu large, est longue et nue en face de l’
ue en face de l’Adriatique. Un grand hôtel s’élève, depuis cet hiver, d’ un côté des “Bains” ; un autre s’élèvera de l’autr
s’élève, depuis cet hiver, d’un côté des “Bains” ; un autre s’élèvera de l’autre côté, l’année prochaine. Tous les terrain
autre s’élèvera de l’autre côté, l’année prochaine. Tous les terrains de l’île sont achetés par une “société” de ces riche
prochaine. Tous les terrains de l’île sont achetés par une “société” de ces riches Israélites italiens qui, il faut le re
présente, la providence des industries vénitiennes qu’ils soutenaient de leurs deniers. Des villas se bâtissent, le long d
se bâtissent, le long de l’avenue à tramway qui relie les deux rives de l’île. Le Lido ne tardera pas à devenir un petit
’ensuit. Or, les spéculateurs s’imaginent que le chemin de fer, avant d’ être absolument nécessaire aux agglomérations de c
chemin de fer, avant d’être absolument nécessaire aux agglomérations de cette ville nouvelle, facilitera son développemen
comptent que, pour être vraiment fructueux, il devra partir du centre de Venise ; — pourquoi pas d’entre les deux colonnes
partir du centre de Venise ; — pourquoi pas d’entre les deux colonnes de la Piazzetta ? » Il faudrait reproduire partout
reproduire partout les lignes suivantes par quoi se termine l’article de M. de Souza, — et l’on voudrait que leur lecture,
nd talent qu’il dépensa à en décrire la merveille : « Une ville qui, de siècle en siècle, a gardé jusqu’à nous le privilè
Une ville qui, de siècle en siècle, a gardé jusqu’à nous le privilège d’ une splendeur souveraine, ne peut sans déchéance,
une splendeur souveraine, ne peut sans déchéance, sans même une sorte d’ inhumanité, songer à autre chose qu’à sa conservat
qu’à sa conservation. Son rôle, et son rôle moderne, n’est pas celui d’ une tâcheronne, d’une Marthe ménagère, mais d’une
ion. Son rôle, et son rôle moderne, n’est pas celui d’une tâcheronne, d’ une Marthe ménagère, mais d’une Marie dont la tend
oderne, n’est pas celui d’une tâcheronne, d’une Marthe ménagère, mais d’ une Marie dont la tendresse rêveuse repose le cœur
e ménagère, mais d’une Marie dont la tendresse rêveuse repose le cœur de l’homme. » Loin d’être les “mortes”, les villes a
une Marie dont la tendresse rêveuse repose le cœur de l’homme. » Loin d’ être les “mortes”, les villes anciennes, toutes ja
 Loin d’être les “mortes”, les villes anciennes, toutes jaillissantes de souvenirs dans leur fraîcheur d’ombre et de silen
lles anciennes, toutes jaillissantes de souvenirs dans leur fraîcheur d’ ombre et de silence, ne sont-elles pas, ne doivent
nes, toutes jaillissantes de souvenirs dans leur fraîcheur d’ombre et de silence, ne sont-elles pas, ne doivent-elles pas
inents ne nous apparaissent guère plus grands que jadis les provinces d’ un seul pays, ces villes régénératrices ne s’appar
partiennent plus, elles appartiennent au monde, dans le grandissement d’ un rôle qui dépasse peut-être celui de leur jeunes
au monde, dans le grandissement d’un rôle qui dépasse peut-être celui de leur jeunesse. Alors que partout le sol est comme
être celui de leur jeunesse. Alors que partout le sol est comme brûlé d’ un travail qui dévaste plus qu’il ne fonde, par la
mme brûlé d’un travail qui dévaste plus qu’il ne fonde, par la fièvre de son mouvement même, elles restent de véritables s
us qu’il ne fonde, par la fièvre de son mouvement même, elles restent de véritables sources de vie. Et ces cités élues nou
la fièvre de son mouvement même, elles restent de véritables sources de vie. Et ces cités élues nous sont toutes proches
éritables sources de vie. Et ces cités élues nous sont toutes proches de quelques heures, de quelques jours ; notre afflue
vie. Et ces cités élues nous sont toutes proches de quelques heures, de quelques jours ; notre affluence croissante leur
ues jours ; notre affluence croissante leur est acquise : leur devoir d’ humanité leur est donc facile, puisqu’elles peuven
ur devoir d’humanité leur est donc facile, puisqu’elles peuvent vivre de notre admiration. » Les Journaux. Lamartine à
M. Villiers de l’Isle-Adam à l’hospice, un Verlaine dans une chambre de bonne, ni un Mallarmé dans un ermitage laborieuse
ni un Mallarmé dans un ermitage laborieusement conquis par trente ans d’ un dur labeur. Lamartine, ayant publié les Méditat
publié les Méditations, désira voir l’Italie ; on le nomma secrétaire d’ ambassade à Florence. Il n’avait d’autres droits q
à Florence. Il n’avait d’autres droits que son génie. Quel scandale, de nos jours, si tel ministre, apprenant qu’un clima
oire ! Qu’on nous parle plutôt des cochers, qui gagnent rarement plus de douze francs par jour, quand ils n’ont pu exploit
nt plus de douze francs par jour, quand ils n’ont pu exploiter l’émoi d’ un couple amoureux ! Lamartine séjourna donc à Flo
d’un couple amoureux ! Lamartine séjourna donc à Florence, en qualité de secrétaire de la légation, de 1826 à 1828. « Il
oureux ! Lamartine séjourna donc à Florence, en qualité de secrétaire de la légation, de 1826 à 1828. « Il avait affaire
ne séjourna donc à Florence, en qualité de secrétaire de la légation, de 1826 à 1828. « Il avait affaire à un personnage
urieux, le comte Vittorio Fossombroni, conseiller intime du grand-duc de Toscane, secrétaire d’État, etc., en un mot le vé
io Fossombroni, conseiller intime du grand-duc de Toscane, secrétaire d’ État, etc., en un mot le véritable maître du grand
t seul ! » Un jour, son secrétaire particulier lui apporte une liasse de lettres à signer. Fossombroni, distrait, confond
, cher ami, demain. Le dîner brûle, mais l’État, non.” Cette présence d’ esprit, qui était souvent de l’esprit tout court,
brûle, mais l’État, non.” Cette présence d’esprit, qui était souvent de l’esprit tout court, lui servit plus d’une fois à
e d’esprit, qui était souvent de l’esprit tout court, lui servit plus d’ une fois à se défendre contre les exigences de l’A
court, lui servit plus d’une fois à se défendre contre les exigences de l’Autriche. » Le représentant de cette puissance
s à se défendre contre les exigences de l’Autriche. » Le représentant de cette puissance lui demandait un jour le payement
 Le représentant de cette puissance lui demandait un jour le payement d’ une dette de trois cent mille écus. “On pourrait d
tant de cette puissance lui demandait un jour le payement d’une dette de trois cent mille écus. “On pourrait discuter, Exc
r les veut. — Excellence, s’il venait en tête à Sa Majesté l’empereur de me demander trois cent mille éléphants, je ne pou
elui-ci daigne lui demander, mais que, pour le moment, il est à court d’ écus comme d’éléphants.” » Voilà quel était le pr
e lui demander, mais que, pour le moment, il est à court d’écus comme d’ éléphants.” » Voilà quel était le premier ministr
léphants.” » Voilà quel était le premier ministre. Lamartine a tracé de lui un portrait très ressemblant : » “Le comte F
çais du dix-huitième siècle, leur esprit vit encore en lui. Il a pris de leurs doctrines pratiques tout ce qu’un Italien d
en lui. Il a pris de leurs doctrines pratiques tout ce qu’un Italien d’ un esprit supérieur pouvait en prendre : un matéri
ait en prendre : un matérialisme politique complet, quelques systèmes d’ économie administrative, un grand goût pour l’indé
es idées générales gravitent depuis plusieurs années. Son système est de n’en avoir aucun, de ne se fier qu’aux événements
avitent depuis plusieurs années. Son système est de n’en avoir aucun, de ne se fier qu’aux événements, de ne croire qu’aux
Son système est de n’en avoir aucun, de ne se fier qu’aux événements, de ne croire qu’aux chiffres, de ne se dévouer qu’à
aucun, de ne se fier qu’aux événements, de ne croire qu’aux chiffres, de ne se dévouer qu’à ses propres intérêts. On suppo
u’il a longtemps nourri le grand-duc dans ses principes, et le danger de voir ainsi se corrompre un caractère si pur et se
el du prince l’a emporté. Il a conservé le ministre, mais il n’a pris de lui que ce qu’il devait en prendre : une sagacité
une main facile et douce dans l’administration, une grande tolérance de régime intérieur. Le comte Fossombroni aime la Fr
été employé et honoré par le dernier gouvernement ; il l’aime surtout de toute la haine qu’il a contre l’Autriche. Son inf
ut de toute la haine qu’il a contre l’Autriche. Son influence, en cas d’ une décision imminente, sera donc vraisemblablemen
ûr indice.” » L’Autriche avait pour représentant à Florence le comte de Bombelles. Fils de l’ancien évêque d’Amiens, émig
triche avait pour représentant à Florence le comte de Bombelles. Fils de l’ancien évêque d’Amiens, émigré dès l’enfance, i
eprésentant à Florence le comte de Bombelles. Fils de l’ancien évêque d’ Amiens, émigré dès l’enfance, il avait adopté ce p
ns, émigré dès l’enfance, il avait adopté ce pays pour patrie. “Homme d’ esprit, mais d’un esprit superficiel et léger, … t
l’enfance, il avait adopté ce pays pour patrie. “Homme d’esprit, mais d’ un esprit superficiel et léger, … très influent en
ès influent en Toscane à la fin du règne précédent et au commencement de celui-ci, il avait vu depuis peu diminuer sa situ
vu depuis peu diminuer sa situation personnelle.” Resté très Français d’ esprit et de manières, aimant le plaisir comme on
u diminuer sa situation personnelle.” Resté très Français d’esprit et de manières, aimant le plaisir comme on l’aimait ava
les relations privées les plus charmantes, mais tout ce qu’il gardait d’ influence politique était employé contre la France
t d’influence politique était employé contre la France. » Le ministre de Russie, M. Svertchkof, était un aimable et excell
relations que nous avons ensemble, disait Lamartine, ont toujours été de la nature la plus amicale et la plus confidentiel
Cette sympathie des deux gouvernements qui pèsent aux deux extrémités de l’Europe semble une révélation de leur destinée f
ents qui pèsent aux deux extrémités de l’Europe semble une révélation de leur destinée future. Elle se fait sentir aussi e
e leur destinée future. Elle se fait sentir aussi entre les individus de ces deux nations qui se rencontrent à l’étranger.
p. 810-817. Les dernières manifestations littéraires et politiques de M. Gabriel d’Annunzio Les dernières manifesta
d’Annunzio Les dernières manifestations littéraires et politiques de M. d’Annunzio ont un tel fond d’étrangeté qu’une
festations littéraires et politiques de M. d’Annunzio ont un tel fond d’ étrangeté qu’une explication s’impose, du moins vi
ne explication s’impose, du moins vis-à-vis de ceux qui ne vivent pas de la vie publique italienne. Voici, en abrégé, une
vivent pas de la vie publique italienne. Voici, en abrégé, une liste de ces aventures malheureuses : la publication du ro
unzio, sous prétexte de suivre, dans les grandes lignes, les théories de Frédéric Nietzsche, dédaigne la morale bourgeoise
morale, un article observé par la plupart des hommes, qui leur défend de prononcer le nom de leur maîtresse et d’en décrir
bservé par la plupart des hommes, qui leur défend de prononcer le nom de leur maîtresse et d’en décrire avec trop de relie
des hommes, qui leur défend de prononcer le nom de leur maîtresse et d’ en décrire avec trop de relief les vertus intellec
éfend de prononcer le nom de leur maîtresse et d’en décrire avec trop de relief les vertus intellectuelles et les dons phy
ussi chez les femmes modernes, on apprécie beaucoup celui qui entoure de la plus mystérieuse discrétion ses aventures et s
n ses aventures et ses conquêtes, celui enfin qui jouit pour soi-même de ses bonnes fortunes ; et c’est, peut-être, le moy
ne pas en arrêter brusquement le cours. M. d’Annunzio ne l’entend pas de cette manière ; en gentilhomme à la Nietzsche, il
est arrivé à ce dernier roman, Il Fuoco, où l’amour le plus passionné d’ une grande actrice italienne, où la figure morale
ionné d’une grande actrice italienne, où la figure morale et physique de cette grande actrice, où tous les souvenirs d’alc
ure morale et physique de cette grande actrice, où tous les souvenirs d’ alcôve, toutes les folies et les postures amoureus
les souvenirs d’alcôve, toutes les folies et les postures amoureuses d’ une femme, dont on lit clairement le nom sous le p
femme, dont on lit clairement le nom sous le pseudonyme, sont étalés d’ une manière violente. Les commérages littéraires r
’empreinte indéniable du génie, si M. Marcel Prévost ne s’était avisé de lui reprocher le mauvais goût de ces révélations
i M. Marcel Prévost ne s’était avisé de lui reprocher le mauvais goût de ces révélations intimes. La parole de M. Prévost
e lui reprocher le mauvais goût de ces révélations intimes. La parole de M. Prévost a, pour notre jeune Maître, une import
t est un auteur en vue et qu’il écrit en français. Il y eut un moment d’ anxiété dans le monde littéraire italien. M. d’Ann
rait, d’un seul coup, renié tout son système à la Nietzsche ; du haut de son piédestal, il serait soudainement descendu au
eois les plus ventrus. On n’arriverait pas à exprimer la stupéfaction de tout le monde lorsqu’on apprit que l’auteur du Fu
que l’auteur du Fuoco repoussait les accusations et priait M. Prévost de relire son œuvre pour la juger avec plus d’indulg
ions et priait M. Prévost de relire son œuvre pour la juger avec plus d’ indulgence. On se trouvait, tout à coup, devant ce
n chien, qui a la tête, le museau, les oreilles, la queue, les jambes d’ un chien, et ce n’est pas un chien ; c’est une chi
une grande actrice, qui a la figure, les allures, la voix, les mains d’ une grande actrice, et ce n’est pas une grande act
n grand acteur ?! Je ne sais pas si M. Marcel Prévost a pris la peine de relire Il Fuoco pour tâcher de résoudre ce curieu
s si M. Marcel Prévost a pris la peine de relire Il Fuoco pour tâcher de résoudre ce curieux problème ; mais, en Italie, l
tâcher de résoudre ce curieux problème ; mais, en Italie, l’incartade de M. d’Annunzio a fait mauvais effet, et dernièreme
auvais effet, et dernièrement on se disposait à conclure que ce héros de l’égoarchie n’a pas le courage de ses opinions. §
e disposait à conclure que ce héros de l’égoarchie n’a pas le courage de ses opinions. § La première moitié de l’an 1900 n
l’égoarchie n’a pas le courage de ses opinions. § La première moitié de l’an 1900 n’a pas été favorable à notre grand écr
. Il faut savoir, — d’ailleurs on le saura sans doute, parce que rien de ce qui touche à M. d’Annunzio ne peut échapper au
sés — il faut savoir que l’auteur du Fuoco était député. Il jouissait d’ un grand crédit à la Chambre, quoiqu’il n’eût jama
ujet ; il dédaignait aussi les électeurs et les députés, mais par une de ces distractions qu’on est toujours enclin à pard
les grands hommes, un jour il débita un discours énorme aux électeurs de son pays, et ceux-ci l’envoyèrent à la Chambre. P
ore que le régime parlementaire italien a été, dans les premiers mois de cette année, en proie à une vingtaine de députés
été, dans les premiers mois de cette année, en proie à une vingtaine de députés de l’Extrême Gauche, qui, profitant de la
les premiers mois de cette année, en proie à une vingtaine de députés de l’Extrême Gauche, qui, profitant de la naïveté in
proie à une vingtaine de députés de l’Extrême Gauche, qui, profitant de la naïveté incroyable du Règlement et de la bonté
trême Gauche, qui, profitant de la naïveté incroyable du Règlement et de la bonté excessive du troupeau ministériel, empêc
chaient tout travail et toute discussion moyennant un système complet d’ obstructionnisme. M. d’Annunzio, arrivé à la Chamb
rivé à la Chambre tout pimpant du succès mi-littéraire, mi-scandaleux de son dernier roman, vit un jour une vingtaine d’im
éraire, mi-scandaleux de son dernier roman, vit un jour une vingtaine d’ imbéciles qui étaient en train de sauver l’Italie
enfin tout ce qu’on peut agiter sans conséquence. Il serait difficile d’ analyser ce qui se passa dans la tête de notre égo
séquence. Il serait difficile d’analyser ce qui se passa dans la tête de notre égoarche, à ce spectacle ; mais le fait est
à ce spectacle ; mais le fait est qu’enthousiasmé par cette éloquence d’ un genre si aisé, M. d’Annunzio s’avança vers les
nce d’un genre si aisé, M. d’Annunzio s’avança vers les plus forcenés de ces agitateurs, et, tombant dans leurs bras, leur
fet plus éclatant que l’autre ; l’Extrême Gauche n’avait aucun besoin de l’appui de M. d’Annunzio ; il lui suffisait de la
latant que l’autre ; l’Extrême Gauche n’avait aucun besoin de l’appui de M. d’Annunzio ; il lui suffisait de la balourdise
e n’avait aucun besoin de l’appui de M. d’Annunzio ; il lui suffisait de la balourdise double du Président de la Chambre e
M. d’Annunzio ; il lui suffisait de la balourdise double du Président de la Chambre et du Président du Conseil ; c’est pou
t pourquoi un faible applaudissement salua cette incartade incroyable de l’auteur du Fuoco ; quant à la presse, ministérie
incroyable de l’auteur du Fuoco ; quant à la presse, ministérielle ou d’ opposition, elle fut d’accord pour rire de cette t
la presse, ministérielle ou d’opposition, elle fut d’accord pour rire de cette trouvaille naïve. On voyait de loin que M. 
ion, elle fut d’accord pour rire de cette trouvaille naïve. On voyait de loin que M. d’Annunzio avait joué sur une mauvais
Conseil des Ministres n’arrivant pas à désarmer ces vingt énergumènes de l’Extrême Gauche, on prit le parti de fermer la C
désarmer ces vingt énergumènes de l’Extrême Gauche, on prit le parti de fermer la Chambre et de faire des élections génér
gumènes de l’Extrême Gauche, on prit le parti de fermer la Chambre et de faire des élections générales. C’est probablement
C’est probablement le moment où M. d’Annunzio commença à se repentir de son attitude doucement révolutionnaire, car il ne
trouvait pas où poser sa candidature. Il ne pouvait pas être question d’ Ortona a Mare, son premier collège, car ici même i
battu trois ans auparavant son adversaire Altobelli avec un programme de la plus pure Droite ; et il aurait été très embar
programme de la plus pure Droite ; et il aurait été très embarrassant de se présenter cette fois avec un programme de la p
it été très embarrassant de se présenter cette fois avec un programme de la plus pure Gauche et encore contre Altobelli qu
’osèrent pas contrarier, M. d’Annunzio s’avisa donc au dernier moment de poser sa candidature à Florence. Le quartier le p
e poser sa candidature à Florence. Le quartier le plus aristocratique de Florence vit donc le nouveau rebelle venir quêter
du poète, une prose sonnante et imagée qui voulait avoir les frissons d’ une révolte dont personne ne sentait aucunement la
e dont personne ne sentait aucunement la nécessité. Il est impossible de passer sous silence que ces articles politiques d
Il est impossible de passer sous silence que ces articles politiques de M. d’Annunzio étaient trop longs ; on ne badine p
osent en intellectuels ; ces articles avaient aussi une légère couche de ridicule, que les journaux adversaires, jusqu’au
rriere della Sera de Milan, qui n’a jamais été la dernière expression de l’esprit, ne laissèrent pas échapper. Il ajouta à
férences remarquables surtout par les bottines magnifiquement vernies de l’auteur. On a beau être un révolté de la dernièr
ottines magnifiquement vernies de l’auteur. On a beau être un révolté de la dernière heure, un révolutionnaire des plus à
é de la dernière heure, un révolutionnaire des plus à craindre, l’ami de la Foscarina reprend toujours le dessus. § Les pr
s du Ministère à propos des élections ayant été très bonnes, il était de rigueur que les élections réussissent très mal. E
s ne pouvaient être plus écrasantes pour cette Exposition universelle de vieilles perruques qui constituaient le Ministère
tion universelle de vieilles perruques qui constituaient le Ministère d’ alors ; l’Extrême Gauche rentrait au Parlement ave
l laissa la place à une nouvelle Exposition du même genre ; il suffit de dire qu’il y a dix ans j’ai vu M. Saracco, l’actu
o, l’actuel Président du Conseil, plié en deux par l’effet sans doute de sa verte jeunesse : je ne l’ai plus vu dès lors,
plus vu dès lors, mais j’espère que maintenant il est plié en quatre. De son côté, M. d’Annunzio avait tant écrit, tant tr
res avec ses Théories sur la joie. Il est notoire qu’en bon imitateur de Frédéric Nietzsche M. d’Annunzio prêche dans ses
la joie. Il est notoire qu’en bon imitateur de Frédéric Nietzsche M.  d’ Annunzio prêche dans ses livres et ses discours la
a joie. Il est notoire qu’en bon imitateur de Frédéric Nietzsche M. d’ Annunzio prêche dans ses livres et ses discours la religio
sche M. d’Annunzio prêche dans ses livres et ses discours la religion de la joie. À moins qu’il n’ait l’idée bizarre de dé
s discours la religion de la joie. À moins qu’il n’ait l’idée bizarre de déclarer que rien n’est plus amusant que de se fa
u’il n’ait l’idée bizarre de déclarer que rien n’est plus amusant que de se faire battre dans les élections, et que rien n
de se faire battre dans les élections, et que rien n’est plus gai que d’ entendre siffler au Théâtre ses propres tragédies,
’entendre siffler au Théâtre ses propres tragédies, l’ex-représentant d’ Ortona à Mare doit avouer que la religion de la jo
gédies, l’ex-représentant d’Ortona à Mare doit avouer que la religion de la joie lui a porté une jettatura, une guigne inv
enus gâter une position enviable. M. d’Annunzio se plaint constamment d’ être négligé par ses compatriotes ; il semble au c
ses compatriotes ; il semble au contraire que l’Italie a été pour lui d’ une indulgence peu commune ; qu’on se rappelle, pa
indulgence peu commune ; qu’on se rappelle, par exemple, la campagne de 1896 contre ses plagiats indéniables et la manièr
le mandat, et à chaque occasion il se montra envers ses compatriotes d’ une rudesse entièrement déplacée. Nous sommes un p
ompatriotes d’une rudesse entièrement déplacée. Nous sommes un peuple de bons enfants qui avons toutefois la caractéristiq
mmes un peuple de bons enfants qui avons toutefois la caractéristique de ne pas vouloir nous laisser duper au-delà du vrai
vraisemblable ; quelqu’un vient-il se prétendre nécessaire au bonheur de la Nation, on lui tourne le dos, parce qu’on sait
parce qu’on sait, d’après l’histoire, qu’il n’y a eu en ce monde rien de nécessaire, ni personne. M. d’Annunzio eut ce tor
n ce monde rien de nécessaire, ni personne. M. d’Annunzio eut ce tort de croire à sa nécessité nationale, tout en déclaran
t, le Fuoco, dans son essence purement intellectuelle, a froissé plus de lecteurs qu’on ne peut croire ; c’est le poème de
lle, a froissé plus de lecteurs qu’on ne peut croire ; c’est le poème de la mégalomanie littéraire ; M. d’Annunzio y appar
oiseaux, des regards, des pierres et du feu, et il se montre entouré d’ une suite de jeunes inspirés qui ont eu l’air de l
s regards, des pierres et du feu, et il se montre entouré d’une suite de jeunes inspirés qui ont eu l’air de le prendre au
il se montre entouré d’une suite de jeunes inspirés qui ont eu l’air de le prendre au sérieux. Comme l’Italie est le pays
ieux. Comme l’Italie est le pays du monde où les poseurs ont le moins de succès, il va sans dire qu’une risée irrévérencie
succès, il va sans dire qu’une risée irrévérencieuse a été l’accueil de ce roman si anxieusement attendu ; M. Panzacchi,
nxieusement attendu ; M. Panzacchi, qui, toute proportion gardée avec d’ Annunzio, n’est pas le dernier venu, se fit l’inte
ieusement attendu ; M. Panzacchi, qui, toute proportion gardée avec d’ Annunzio , n’est pas le dernier venu, se fit l’interprète d
ardée avec d’Annunzio, n’est pas le dernier venu, se fit l’interprète de ce sentiment général avec une lettre à son confrè
du poète polonais, il se relèvera sans aucun doute, et complètement, de sa double culbute littéraire et politique La M
se promène à cheval ; on pouvait lui donner une supplique, un bouquet de fleurs, une poignée de main. L’Anarchie militante
es dans la poitrine : c’est tout son programme ; c’est le dernier cri de cette civilisation que nous sommes en train d’imp
ous sommes en train d’imposer aux Chinois. On a voulu faire chez nous de la Monarchie une institution populaire et démocra
um invocat. Le Prince, de bonne heure, lorsqu’il n’est que le rejeton de la Maison Royale, apprend à être partout ; les fê
êtes et vulgaires qu’elles soient. Une société quelconque prie le Roi de lui concéder son haut patronage ; l’habitude veut
es caractéristiques, pas un n’a jamais osé réfléchir à l’inconvenance de cette méthode ; car dans ces pauvres têtes d’empl
léchir à l’inconvenance de cette méthode ; car dans ces pauvres têtes d’ employés, la popularité semble le but suprême de l
ans ces pauvres têtes d’employés, la popularité semble le but suprême de la Monarchie… Le Roi donnant une poignée de main
chie… Le Roi donnant une poignée de main à l’ouvrier : quelle science d’ État, mon Dieu, quel sujet magnifique pour une lit
lithographies se multipliant par trop, l’anarchie a saisi l’occasion d’ en modifier le sujet. Les Ministères actuels peuve
t. Les Ministères actuels peuvent répondre que le 29 juillet, le soir de l’assassinat, ils étaient à Rome ; sans doute, ma
t, ils étaient à Rome ; sans doute, mais le Roi, à Monza, s’inspirait de leur absurdité fondamentale en daignant se rendre
urdité fondamentale en daignant se rendre, le soir, à une petite fête de gymnastique, parmi une foule inconnue. Les Minist
y avait que leur colossale insouciance, représentée, dans l’intérieur de la Palestre, par une garde de trois gendarmes et
ouciance, représentée, dans l’intérieur de la Palestre, par une garde de trois gendarmes et quinze soldats désarmés. À cet
u Roi, deux ou trois jeunes canailles en parlaient en ricanant. C’est de l’histoire ; on ne pousse pas plus loin la popula
e Roi n’était plus qu’un cadavre. L’assassin avait accompli son œuvre d’ autant plus sûrement que la police italienne, accu
re d’autant plus sûrement que la police italienne, accusée si souvent de trop s’occuper de politique, n’avait aucune idée
ûrement que la police italienne, accusée si souvent de trop s’occuper de politique, n’avait aucune idée de cet anarchiste 
ccusée si souvent de trop s’occuper de politique, n’avait aucune idée de cet anarchiste ; tous le connaissaient, la Belgiq
la Belgique, la Suisse, les États-Unis, la Hollande ; notre Ministère de l’Intérieur l’ignorait complètement ; cela rentre
tait avec lui ; les deux heureux jeunes gens étaient loin de corps et d’ esprit des préoccupations de la Couronne ; mais, c
reux jeunes gens étaient loin de corps et d’esprit des préoccupations de la Couronne ; mais, ce qui est énorme, les Minist
rince débarquait. Deux jours s’écoulèrent à la recherche du navire et de son précieux fardeau ; enfin le sémaphore le sign
e ; ces petits détails nous prouvent que la bêtise des courtisans est de ce genre. Rien de plus facile que de plier l’échi
que la bêtise des courtisans est de ce genre. Rien de plus facile que de plier l’échine devant le chef de l’État et de pro
Rien de plus facile que de plier l’échine devant le chef de l’État et de protester du plus chaud dévouement à la Monarchie
évélations pour un jeune Prince brusquement arraché aux doux plaisirs d’ une excursion en Orient ! Au lieu d’étudier l’anar
l’anarchisme et ses brutes, j’ai mieux aimé suivre, dans le pêle-mêle de la semaine affreuse, ce qui se passait en haut, d
dans le pêle-mêle de la semaine affreuse, ce qui se passait en haut, d’ où vient la lumière, dit-on. En bas, tout un peupl
rité obligatoire, cette douceur, cette bonté, ces faiblesses. Le cœur de la Nation, en voyant monter au trône un Prince je
sérieux et taciturne, s’est ouvert tout grand à l’espoir que le règne de l’énergie commence. La popularité marche souvent
poir que le règne de l’énergie commence. La popularité marche souvent d’ un côté et l’énergie de l’autre ; comprendra-t-on
énergie commence. La popularité marche souvent d’un côté et l’énergie de l’autre ; comprendra-t-on enfin, parmi les Minist
choisir ? Tome XXXVI, numéro 130, 1er octobre 1900 Le prix de Rome de Fragonard [extraits] Virgile Josz. To
… Boucher avait bien concouru avec : Evilmerodach, fils et successeur de Nabuchodonosor, délivrant Joachim des chaînes dan
gonard remporta le prix. Dans sa toile, timidement, un secret vouloir de faire clair s’exprime : il y a une gamme de blanc
dement, un secret vouloir de faire clair s’exprime : il y a une gamme de blancs, de gris et de jaunes pâles, la robe du gr
secret vouloir de faire clair s’exprime : il y a une gamme de blancs, de gris et de jaunes pâles, la robe du grand-prêtre,
oir de faire clair s’exprime : il y a une gamme de blancs, de gris et de jaunes pâles, la robe du grand-prêtre, le manteau
ancs, de gris et de jaunes pâles, la robe du grand-prêtre, le manteau de l’assistant, celui du suppliant, qui se relient f
aux tons neutres des architectures ; les autres draperies ne sont pas de ce bleu et de ce rouge désagréables, violents, qu
es des architectures ; les autres draperies ne sont pas de ce bleu et de ce rouge désagréables, violents, qu’on lui donne
ts, — elles encadrent plutôt discrètement l’échappée claire du centre de la composition. Mais l’ensemble demeure poncif. S
osition. Mais l’ensemble demeure poncif. Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’o
ais l’ensemble demeure poncif. Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’où naîtra l
demeure poncif. Si ce n’est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’où naîtra la grande lumièr
est pas le trou noir de Cazes, de Galloche ou de Natoire, l’étincelle d’ où naîtra la grande lumière de plus tard est falot
l’Italie et Tiepolo ; l’école française n’aura pas à compter un émule de Durameau et de Lefebvre-Desforges : c’est un pein
polo ; l’école française n’aura pas à compter un émule de Durameau et de Lefebvre-Desforges : c’est un peintre de clarté e
pter un émule de Durameau et de Lefebvre-Desforges : c’est un peintre de clarté et de force qui va lui naître. […] Cependa
de Durameau et de Lefebvre-Desforges : c’est un peintre de clarté et de force qui va lui naître. […] Cependant le terme a
falloir partir pour Rome. Une occasion s’était déjà présentée l’année d’ avant, et le jeune homme l’avait laissée échapper
Le frère de la Pompadour fit offrir à celui qui eût voulu l’occuper, de le dispenser des trois années de stage réglementa
rir à celui qui eût voulu l’occuper, de le dispenser des trois années de stage réglementaire. Voici la réponse que Lépicié
églementaire. Voici la réponse que Lépicié, remplissant les fonctions de premier peintre du roi, lui adressa : « Monsieur
quence de vos ordres, M. Vanloo a déclaré ceux que vous avez la bonté d’ envoyer à l’Académie de Rome, et il a fait part en
. Vanloo a déclaré ceux que vous avez la bonté d’envoyer à l’Académie de Rome, et il a fait part en même temps de vos inte
bonté d’envoyer à l’Académie de Rome, et il a fait part en même temps de vos intentions pour remplir une sixième place de
t part en même temps de vos intentions pour remplir une sixième place de peintre vacante en ladite Académie. Le choix ne p
nt si vivement le besoin qu’ils ont encore des leçons et des exemples de M. Vanloo, pour la couleur et pour la composition
ur et pour la composition qu’ils vous supplient très respectueusement de leur permettre d’achever leur temps sous un si bo
osition qu’ils vous supplient très respectueusement de leur permettre d’ achever leur temps sous un si bon maître. En cela
temps sous un si bon maître. En cela j’ose vous assurer qu’ils n’ont d’ autre but que de se rendre plus dignes de l’honneu
i bon maître. En cela j’ose vous assurer qu’ils n’ont d’autre but que de se rendre plus dignes de l’honneur de votre prote
se vous assurer qu’ils n’ont d’autre but que de se rendre plus dignes de l’honneur de votre protection, de profiter plus e
er qu’ils n’ont d’autre but que de se rendre plus dignes de l’honneur de votre protection, de profiter plus efficacement d
re but que de se rendre plus dignes de l’honneur de votre protection, de profiter plus efficacement du voyage d’Italie et
’honneur de votre protection, de profiter plus efficacement du voyage d’ Italie et de mieux lire dans les productions des R
votre protection, de profiter plus efficacement du voyage d’Italie et de mieux lire dans les productions des Raphaël et de
roductions des Raphaël et des Carraches. » Ceci est tout à l’honneur de la vie saine de travail fructueux et de bonheur p
aphaël et des Carraches. » Ceci est tout à l’honneur de la vie saine de travail fructueux et de bonheur paisible que l’au
 » Ceci est tout à l’honneur de la vie saine de travail fructueux et de bonheur paisible que l’auteur de la Hutte de chas
la vie saine de travail fructueux et de bonheur paisible que l’auteur de la Hutte de chasse faisait mener à ses pupilles.
de travail fructueux et de bonheur paisible que l’auteur de la Hutte de chasse faisait mener à ses pupilles. Si redouté q
illes. Si redouté qu’il fût, le temps vint quand même et, à l’automne de 1756, Fragonard partait pour Rome, emportant, par
6, Fragonard partait pour Rome, emportant, paraît-il, un dernier avis de Boucher à propos de Raphaël et de Michel-Ange : «
portant, paraît-il, un dernier avis de Boucher à propos de Raphaël et de Michel-Ange : « Si tu prends ces gens-là au série
tion dans un parc qui appartenait à Baudoin, ainsi que par des études de têtes de vieillards très enlevées et un certain P
un parc qui appartenait à Baudoin, ainsi que par des études de têtes de vieillards très enlevées et un certain Philosophe
ble acquis, un savoir étendu déjà, mais fait des traditions mourantes de Lebrun, de Jouvenet, de Rigaud, des audaces peu p
un savoir étendu déjà, mais fait des traditions mourantes de Lebrun, de Jouvenet, de Rigaud, des audaces peu pénétrées de
endu déjà, mais fait des traditions mourantes de Lebrun, de Jouvenet, de Rigaud, des audaces peu pénétrées de Watteau et d
ourantes de Lebrun, de Jouvenet, de Rigaud, des audaces peu pénétrées de Watteau et de Chardin, de la grâce trop absorbée
brun, de Jouvenet, de Rigaud, des audaces peu pénétrées de Watteau et de Chardin, de la grâce trop absorbée de Boucher. Il
venet, de Rigaud, des audaces peu pénétrées de Watteau et de Chardin, de la grâce trop absorbée de Boucher. Il faut, pour
ces peu pénétrées de Watteau et de Chardin, de la grâce trop absorbée de Boucher. Il faut, pour la trouver dans ses premiè
s œuvres, la chercher patiemment la précieuse indication, la promesse d’ où va germer l’enchantement et la joie, — le solei
on, la promesse d’où va germer l’enchantement et la joie, — le soleil d’ Italie aidant, et aussi des hasards heureux, à son
’Italie aidant, et aussi des hasards heureux, à son retour. La genèse de Fragonard sera longue, son inquiétude, ses incert
trouvera sa voie : c’est la plus périlleuse qui soit, il y faut plus de génie qu’en aucune autre. Il y réussira merveille
merveilleusement, et dans aucune école aucun peintre ne sera capable de l’y égaler.   Le 24 novembre 1756, Natoire écriva
t : Monnet, Dhuez et Fragonard. Turin, Bologne, Florence, la montagne de Viterbe, et la compagnie débarquait bientôt à l’A
montagne de Viterbe, et la compagnie débarquait bientôt à l’Académie de France, au coin de la via Lata et du Corso, en pl
e, et la compagnie débarquait bientôt à l’Académie de France, au coin de la via Lata et du Corso, en pleine Rome. Du logis
France, au coin de la via Lata et du Corso, en pleine Rome. Du logis de la rue Fromenteau à la maison du marquis Mancini,
u dans lequel il vit, qui l’entoure, l’étonne malgré sa belle faconde de méridional ; cette bourrasque d’œuvres géantes, p
re, l’étonne malgré sa belle faconde de méridional ; cette bourrasque d’ œuvres géantes, pierres qui font penser, fresques
es, pierres qui font penser, fresques qui chantent et prient, figures de bronze et de marbre qui surgissent inquiétantes d
ui font penser, fresques qui chantent et prient, figures de bronze et de marbre qui surgissent inquiétantes dans l’immobil
l’indécision qui le hantaient à Paris vont s’accroître, la poussière de la route secouée. S’il est, de suite, le gai comp
à Paris vont s’accroître, la poussière de la route secouée. S’il est, de suite, le gai compagnon qu’il demeurera toujours,
ment son cerveau, engourdir la faculté créatrice, l’empêcher, pendant de longs mois, de se frayer un passage. L’enseigneme
u, engourdir la faculté créatrice, l’empêcher, pendant de longs mois, de se frayer un passage. L’enseignement qu’il reçoit
rté que plus tard en ce pays : certes, il sera redevable aux Italiens de l’éclosion de son génie ; mais ce sera plus encor
ard en ce pays : certes, il sera redevable aux Italiens de l’éclosion de son génie ; mais ce sera plus encore à la nature
parus. C’est Charles-Joseph Natoire qui présidait alors aux destinées de l’Académie. Depuis Errard, si elle s’était promen
aux destinées de l’Académie. Depuis Errard, si elle s’était promenée de rues en rues, puis installée au palais Capranica,
elle ne devait être à la villa Médicis qu’en 1801, sous le directorat de Suvée, — on y enseignait toujours d’après le même
les arts les plus habiles gens du monde, avoit résolu l’établissement d’ une académie de peinture, sculpture et architectur
us habiles gens du monde, avoit résolu l’établissement d’une académie de peinture, sculpture et architecture dans la ville
t d’une académie de peinture, sculpture et architecture dans la ville de Rome, où les fameux ouvrages de Michel-Ange, de R
ulpture et architecture dans la ville de Rome, où les fameux ouvrages de Michel-Ange, de Raphaël, des Carraches, du Domini
tecture dans la ville de Rome, où les fameux ouvrages de Michel-Ange, de Raphaël, des Carraches, du Dominiquain et de plus
ouvrages de Michel-Ange, de Raphaël, des Carraches, du Dominiquain et de plusieurs autres pouvoient estre d’une grande uti
des Carraches, du Dominiquain et de plusieurs autres pouvoient estre d’ une grande utilité pour l’avancement de la jeuness
usieurs autres pouvoient estre d’une grande utilité pour l’avancement de la jeunesse50… ». Ces lignes sont le programme de
s, plans et élévations des édifices remarquables, — le tout entremêlé de cours de mathématiques et de perspective. C’est c
et élévations des édifices remarquables, — le tout entremêlé de cours de mathématiques et de perspective. C’est ce à quoi
ifices remarquables, — le tout entremêlé de cours de mathématiques et de perspective. C’est ce à quoi veillent, — avec des
hances diverses et parfois au milieu d’embarras très graves : manques d’ argent à l’époque des grands revers, animosité des
stes ny peintre, ny sculpteur, ny architecte : aussy ne désirerois-je de vous dans cet employ que de maintenir l’ordre et
r, ny architecte : aussy ne désirerois-je de vous dans cet employ que de maintenir l’ordre et la discipline de l’Académie…
-je de vous dans cet employ que de maintenir l’ordre et la discipline de l’Académie… » ; Houasse, Pœrson, Wleughels, Lesta
a discipline de l’Académie… » ; Houasse, Pœrson, Wleughels, Lestache, de Troy et enfin Natoire, qui eut son lot d’ennuis.
œrson, Wleughels, Lestache, de Troy et enfin Natoire, qui eut son lot d’ ennuis. Tout au moins ne finit-il aussi ridiculeme
tégés, Jeanne Natoire, « l’illustrissima sorella, » les doigts tachés de pastel, veillait au train régulier de la maison,
ma sorella, » les doigts tachés de pastel, veillait au train régulier de la maison, continuant la tradition de la « bonne
tel, veillait au train régulier de la maison, continuant la tradition de la « bonne maman Wleughels ». Le gouvernement de
tinuant la tradition de la « bonne maman Wleughels ». Le gouvernement de cette jeunesse n’était pas précisément chose faci
gouvernement de cette jeunesse n’était pas précisément chose facile, d’ autant plus que Natoire s’en laissait distraire en
ire en ce moment par les cartons qu’il exécutait d’après les fresques de Saint-Louis, — et qui ne devaient remporter plus
près les fresques de Saint-Louis, — et qui ne devaient remporter plus de suffrages que le Silène, auquel il allait se mett
érité, pendant que gravement M. de la Condamine « place sur le balcon de l’Académie la mesure d’une toise, avec toute la j
ment M. de la Condamine « place sur le balcon de l’Académie la mesure d’ une toise, avec toute la justesse qu’exige la rigu
mie la mesure d’une toise, avec toute la justesse qu’exige la rigueur d’ un mathématicien » et que cela coûte sept à huit é
mes foudres pour leur inconvenance ; c’est Deshays qui, sous prétexte d’ étudier d’après nature, amène trop fréquemment des
sont Moreau et Guillard qui sont houspillés par des buffles au cours d’ une promenade dans la campagne romaine ; c’est le
e à fresque jusqu’au cou, répond : « Quand ils sortiront plus avancés de chez M. Vanloo, leurs progrès à Rome seront plus
sissement, l’accablement, presque la désespérance. Sortir des fadeurs de Boucher et se trouver face à face avec le Jugemen
se est rude. Michel-Ange et Raphaël l’écrasent ; devant le formidable de leur œuvre, sa jeune et confiante pratique s’évan
œuvre, sa jeune et confiante pratique s’évanouit. Jamais, à aucun âge de l’évolution chez le peintre, la nature ne se décè
i précède la première manifestation vraiment originale, c’est l’heure de l’ultime engouement instinctif, du suprême et irr
ure de l’ultime engouement instinctif, du suprême et irréfléchi désir d’ égaler quelqu’un, de faire une œuvre semblable à u
uement instinctif, du suprême et irréfléchi désir d’égaler quelqu’un, de faire une œuvre semblable à une autre œuvre. Il n
er quelqu’un, de faire une œuvre semblable à une autre œuvre. Il naît de cette fièvre une curieuse et hybride manifestatio
tin dont sa fantaisie baignera parfois ses figures, — pour se reposer de la franchise, de la furia, de la justesse et de l
isie baignera parfois ses figures, — pour se reposer de la franchise, de la furia, de la justesse et de l’audace qu’il pui
parfois ses figures, — pour se reposer de la franchise, de la furia, de la justesse et de l’audace qu’il puisera dans Tie
es, — pour se reposer de la franchise, de la furia, de la justesse et de l’audace qu’il puisera dans Tiepolo, Tiepolo auqu
peut envoyer les études des nouveaux pensionnaires qu’au commencement de l’année nouvelle ; il leur a fait déjà recommence
esser à Paris. Il y revient sans cesse et se lamente : « La foiblesse de leur talent est cause de tout. Ils ne sçavent s’a
nt sans cesse et se lamente : « La foiblesse de leur talent est cause de tout. Ils ne sçavent s’arrêter à aucun party et q
7 au directeur des bâtiments, il est plus morose : « Vous me marquez d’ abandonner l’idée que j’avois eue de faire copier
plus morose : « Vous me marquez d’abandonner l’idée que j’avois eue de faire copier la Sainte-Pétronille du Guerchin, il
ire copier aux nouveaux venus. Il en est un qui fait une petite copie de ce beau morceau d’André Sacchi, de Saint-Romualdi
eaux venus. Il en est un qui fait une petite copie de ce beau morceau d’ André Sacchi, de Saint-Romualdi. Les autres s’occu
n est un qui fait une petite copie de ce beau morceau d’André Sacchi, de Saint-Romualdi. Les autres s’occupent à faire div
l fait souvent des études d après des chevaux, genre où il a beaucoup d’ inclination, et il y réussit bien. Cela ne peut qu
l y réussit bien. Cela ne peut que lui être avantageux. » Pas un mot de Fragonard qui tâtonne et s’épuise dans ses premiè
, entre deux toiles, sûrement la ville le captive. C’est si différent de Paris et de sa fièvre !… Comme tout est matière à
toiles, sûrement la ville le captive. C’est si différent de Paris et de sa fièvre !… Comme tout est matière à gazette dan
de sa fièvre !… Comme tout est matière à gazette dans la vie uniforme de la cité qui s’ennuie en ses murs trop larges, ave
oulements et ses brèches, ses jardins, ses vignes, ses villas, vertes de cyprès et de lauriers, —de même, au dehors, le mo
ses brèches, ses jardins, ses vignes, ses villas, vertes de cyprès et de lauriers, —de même, au dehors, le moindre inciden
ans la lente pulsation romaine : Ce monde noir par les rues losangées de lave, soutanes râpées, manteaux d’abbés qui cache
monde noir par les rues losangées de lave, soutanes râpées, manteaux d’ abbés qui cachent les menus bourgeois, les curiali
qui cachent les menus bourgeois, les curiali, les médecins, les gens d’ affaires ; jeunes gens aux allures louches, vieux
les gens d’affaires ; jeunes gens aux allures louches, vieux à têtes d’ apôtres qui mendient ou racolent pour les sœurs et
eurs en plein vent qui triturent dans leurs poêles le macaroni gluant de fromage, les œufs ou le poisson huileux ; ces émo
acaroni gluant de fromage, les œufs ou le poisson huileux ; ces émois de pouilleux, pour une écuellée de soupe, au guichet
ufs ou le poisson huileux ; ces émois de pouilleux, pour une écuellée de soupe, au guichet d’un couvent ; ces femmes qui v
leux ; ces émois de pouilleux, pour une écuellée de soupe, au guichet d’ un couvent ; ces femmes qui vont sans rouge et la
s à leurs fenêtres, glorieuses volontaires et fainéantes, une branche de jasmin dans leurs cheveux noirs et qui le regarde
s, une branche de jasmin dans leurs cheveux noirs et qui le regardent de leurs yeux vifs dans leurs figures placides ; ces
s des églises, qui ne se relèvent qu’à l’Ave Maria, pour quelque coup de leur façon ; ces lourds carrosses des cardinaux e
lque coup de leur façon ; ces lourds carrosses des cardinaux escortés de laquais mal frisés ; ce bon petit moine souriant,
cini écoutés, perdu dans le bas peuple en veste et en bonnet ; le jeu de boules le long des murs du Vatican ; les promenad
e dans les parcs seigneuriaux ; les longues courses entre les maisons de paysans et les moulins qui somment les pilastres
aisons de paysans et les moulins qui somment les pilastres des tombes de la via Appia ; les nuits claires sur l’escalier d
lastres des tombes de la via Appia ; les nuits claires sur l’escalier de la Trinité-du-Mont, tandis qu’autour de lui on da
es bronzes s’animent, que les profils merveilleux des ruines, fleuris d’ arbrisseaux et d’herbes folles, tremblent dans l’o
ent, que les profils merveilleux des ruines, fleuris d’arbrisseaux et d’ herbes folles, tremblent dans l’opale ; le cadavre
gnant l’Académie et laissé là pour donner quelque occupation aux gens de la police… tout cela doit bien aussi lui prendre
premier envoi : « 3 mai 1758. « Voilà le rouleau que j’ay l’honneur de vous envoyer des études de trois pensionnaires no
758. « Voilà le rouleau que j’ay l’honneur de vous envoyer des études de trois pensionnaires nommés Monnet, Flagonard (sic
nard (sic) et Brunet. Je souhaitterois fort qu’elles fussent au point de vous faire oublier par leurs mérites le retard à
point de vous faire oublier par leurs mérites le retard à s’acquitter de ce devoir. C’est tout ce que j’ay pu tirer de leu
le retard à s’acquitter de ce devoir. C’est tout ce que j’ay pu tirer de leurs talens, et ce n’a pas été sans peine. Parmi
raits pris au papier verni sur des tableaux antiques, que M. le comte de Caylus m’a demandé : je vous prie, Monsieur, de l
ques, que M. le comte de Caylus m’a demandé : je vous prie, Monsieur, de les séparer et de vouloir bien luy faire tenir… O
mte de Caylus m’a demandé : je vous prie, Monsieur, de les séparer et de vouloir bien luy faire tenir… On vient de trouver
er et de vouloir bien luy faire tenir… On vient de trouver une statue de Vénus antique aux environs de Rome ; on la restau
e tenir… On vient de trouver une statue de Vénus antique aux environs de Rome ; on la restaure actuellement ; si vous jugi
aure actuellement ; si vous jugiez à propos que l’on trouvât le moyen de la mouler, cela feroit un bon meuble pour l’Acadé
feroit un bon meuble pour l’Académie. » L’Académie jugea les envois de Fragonard assez peu satisfaisants, une tête de pr
démie jugea les envois de Fragonard assez peu satisfaisants, une tête de prêtresse « était peinte d’une manière un peu tro
agonard assez peu satisfaisants, une tête de prêtresse « était peinte d’ une manière un peu trop doucereuse, on a été plus
peinte d’une manière un peu trop doucereuse, on a été plus satisfait de ses desseins, qu’on trouve dessinés avec finesse
J’espère qu’ils en profiteront… Flagonard, avec des dispositions, est d’ une facilité étonnante à changer de party d’un mom
gonard, avec des dispositions, est d’une facilité étonnante à changer de party d’un moment à l’autre, ce qui le fait opére
vec des dispositions, est d’une facilité étonnante à changer de party d’ un moment à l’autre, ce qui le fait opérer d’une m
nante à changer de party d’un moment à l’autre, ce qui le fait opérer d’ une manière inégale. Ces jeunes cervelles ne sont
jeunes cervelles ne sont pas aisées à conduire ; je tâcheray toujours d’ en tirer le meilleur party sans trop les gêner, ca
de peine à peindre les chairs et à donner le vray caractère des airs de teste. Je l’héxhorte à ne point se lasser pour la
s airs de teste. Je l’héxhorte à ne point se lasser pour la retoucher de nouveau, car il s’imagine déjà avoir fait tout ce
Le 22 août 1759, autre « rouleau52 ». On répond : « On est satisfait de l’exécution soignée et de l’étude qu’on remarque
ouleau52 ». On répond : « On est satisfait de l’exécution soignée et de l’étude qu’on remarque dans la figure académique
cution soignée et de l’étude qu’on remarque dans la figure académique d’ homme peinte par le sieur Fragonard, cependant on
et artiste. La peine s’y laisse apercevoir et l’on n’y découvre point de ces heureux laissés, ny de cette facilité de pinc
isse apercevoir et l’on n’y découvre point de ces heureux laissés, ny de cette facilité de pinceau qu’il portoit peut-être
l’on n’y découvre point de ces heureux laissés, ny de cette facilité de pinceau qu’il portoit peut-être cy-devant à l’exc
as perdre entièrement en les rectifiant. Sa couleur ne présente point de ces tons frais, hasardés par l’enthousiasme, et q
i a étudié son talent et qui se livre avec connoissance aux mouvemens de son génie. Tout est fondu, tout est fini ; il est
d prenne confiance en ses talens et que, travaillant avec un peu plus de hardiesse, il retrouve ce premier feu et cette he
t qu’il semble qu’une étude trop sérieuse a captivés presque au point de les détruire. « On est très satisfait de ses dess
a captivés presque au point de les détruire. « On est très satisfait de ses desseins, ils sont purs, savants et corrects,
urs, savants et corrects, mais ne sont-ils pas dessinés avec trop peu d’ arrondissement et d’effet ? Ils seroient infinimen
ects, mais ne sont-ils pas dessinés avec trop peu d’arrondissement et d’ effet ? Ils seroient infiniment louables s’ils est
issement et d’effet ? Ils seroient infiniment louables s’ils estoient de quelqu’un qui se destinoit à la sculpture, mais u
t l’effet même quand il dessine ? » Comme ces lettres, ces fragments de rapports montrent bien la lente formation du pein
phases qui sont pour surprendre ; comme ces documents font assister, de près, au dégagement de sa nature impérieuse et or
urprendre ; comme ces documents font assister, de près, au dégagement de sa nature impérieuse et originale ! Parmi ceux av
r Greuze et Hubert Robert. Avec Greuze il commença là-bas ce commerce d’ amitié qui devait se prolonger si tard. L’auteur d
là-bas ce commerce d’amitié qui devait se prolonger si tard. L’auteur de la Cruche cassée avait été amené en Italie par l’
ruche cassée avait été amené en Italie par l’abbé Gougenot. Il venait d’ y peindre, à son retour de Naples, deux tableaux e
né en Italie par l’abbé Gougenot. Il venait d’y peindre, à son retour de Naples, deux tableaux expressément commandés pour
ur de Naples, deux tableaux expressément commandés pour l’appartement de Mme de Pompadour, à Versailles […]. Ils se virent
a, en deux actes, dans son œuvre : la Prière à l’Amour, et l’Embarras d’ une Couronne. Après Greuze, Hubert Robert. Sa liai
s’assouplir définitivement, interpréter en pleine nature, librement, d’ une main plus légère, se laisser aller, gagner cet
idés tous les deux par un homme qui partagera leur intimité, un homme d’ infiniment d’esprit, de sens artistique supérieur,
deux par un homme qui partagera leur intimité, un homme d’infiniment d’ esprit, de sens artistique supérieur, artiste lui-
un homme qui partagera leur intimité, un homme d’infiniment d’esprit, de sens artistique supérieur, artiste lui-même et gr
arçon robuste et aventureux, qui se promenait sur la corniche du dôme de Saint-Pierre comme sur la place d’Espagne et qui
promenait sur la corniche du dôme de Saint-Pierre comme sur la place d’ Espagne et qui escaladait volontiers le Colisée ju
plus haute pierre, pour gagner un pari dont l’enjeu était six cahiers de papier gris, n’avait pas seule fait les frais de
eu était six cahiers de papier gris, n’avait pas seule fait les frais de cette sympathie : à l’Académie, Natoire qui a « d
ule fait les frais de cette sympathie : à l’Académie, Natoire qui a «  de la peine à faire aler certains particuliers » le
rs en exemple aux autres. Il s’embesoignait même si fort, s’inspirant de Panini, travaillant pour Choiseul, qu’il compromi
l compromit gravement sa santé. Une telle application, un tel vouloir d’ atteindre le but, une telle inquiétude à l’époque
étude à l’époque troublée où Frago passait lui-même ses nuits à faire de l’anatomie et de la perspective, devaient fatalem
troublée où Frago passait lui-même ses nuits à faire de l’anatomie et de la perspective, devaient fatalement rapprocher le
jeunes gens. Pendant que Clément XIII faisait voiler les figures nues de Michel-Ange à la Sixtine, par le Possi53, Frago c
oile très fine aux tons rompus et doux qui discorde déjà sur le reste de sa production : le premier en date de ses Baisers
qui discorde déjà sur le reste de sa production : le premier en date de ses Baisers. Il l’avait composée pour l’ambassade
remier en date de ses Baisers. Il l’avait composée pour l’ambassadeur de Malte : « le goust qu’il a pour la peinture fait
e Malte : « le goust qu’il a pour la peinture fait que j’ay l’honneur de le voir assez souvent, écrit Natoire. Il achète d
que j’ay l’honneur de le voir assez souvent, écrit Natoire. Il achète de tems en tems quelques petits tableaux… » Cet amba
lques petits tableaux… » Cet ambassadeur-là n’est autre que le bailly de Breteuil55 qui devait être l’ami elle protecteur
tre que le bailly de Breteuil55 qui devait être l’ami elle protecteur d’ Hubert Robert qui avait pris, avec Fragonard, la t
le protecteur d’Hubert Robert qui avait pris, avec Fragonard, la tête de l’Académie lorsque Saint-Non arriva à Rome. Depui
qu’au moins joyeux abbé Terray, dans toute la gamme il est impossible de rencontrer une plus aimable figure que celle de J
mme il est impossible de rencontrer une plus aimable figure que celle de Jean-Claude Richard de Saint-Non. De soutane il e
ne plus aimable figure que celle de Jean-Claude Richard de Saint-Non. De soutane il en a bien peu, — juste assez pour déte
our détester les monsignors et aimer les arts en toute quiétude. Fils d’ un receveur général des finances et d’une demoisel
es arts en toute quiétude. Fils d’un receveur général des finances et d’ une demoiselle de Boullongne, nièce et petite-fill
quiétude. Fils d’un receveur général des finances et d’une demoiselle de Boullongne, nièce et petite-fille des peintres de
et d’une demoiselle de Boullongne, nièce et petite-fille des peintres de Louis XIV, il a de qui tenir. Abbé commendataire
de Boullongne, nièce et petite-fille des peintres de Louis XIV, il a de qui tenir. Abbé commendataire de Poultières56, co
ille des peintres de Louis XIV, il a de qui tenir. Abbé commendataire de Poultières56, conseiller-clerc au Parlement, il a
ers, lors de l’exil du Parlement, en gravant les Vaches à la fontaine de Le Prince. Puis, pris soudain de dégoût pour tout
en gravant les Vaches à la fontaine de Le Prince. Puis, pris soudain de dégoût pour toutes ces vilenies et toutes ces que
era à tous les artistes qu’il rencontrera sur sa route pour les aider de ses très judicieux conseils et de sa bourse, ceci
ontrera sur sa route pour les aider de ses très judicieux conseils et de sa bourse, ceci avec un empressement et une discr
sement et une discrétion rares, se ruinera presque à vouloir réaliser de belles éditions qui demeureront incomprises, sera
r réaliser de belles éditions qui demeureront incomprises, sera l’ami de Jean-Jacques, de Chamfort, de Voltaire et de Fran
les éditions qui demeureront incomprises, sera l’ami de Jean-Jacques, de Chamfort, de Voltaire et de Franklin… Voilà qui e
qui demeureront incomprises, sera l’ami de Jean-Jacques, de Chamfort, de Voltaire et de Franklin… Voilà qui est suffisant,
incomprises, sera l’ami de Jean-Jacques, de Chamfort, de Voltaire et de Franklin… Voilà qui est suffisant, je crois, pour
travestie. Saint-Non n’eût dû connaître Fragonard, car le temps prévu de son séjour venait justement de finir, lors de l’a
onnaître Fragonard, car le temps prévu de son séjour venait justement de finir, lors de l’arrivée de l’abbé. Il demande à
emps prévu de son séjour venait justement de finir, lors de l’arrivée de l’abbé. Il demande à rester. Marigny accorde une
ivée de l’abbé. Il demande à rester. Marigny accorde une prolongation d’ une année, c’est une bien grosse faveur, étant don
t effroyable des finances. Natoire en sent tout le prix et s’empresse d’ écrire : « Je n’y ai point à appréhander que le s
ue celui-ci reprendra aisément ce que la nature luy a donné et je voy de lui des choses par intervalles qui me donnent de
uy a donné et je voy de lui des choses par intervalles qui me donnent de grandes espérances. » Au printemps de 1760, aprè
par intervalles qui me donnent de grandes espérances. » Au printemps de 1760, après avoir visité la ville éternelle, Sain
emps de 1760, après avoir visité la ville éternelle, Saint-Non décide de pousser plus loin, en compagnie des deux amis. Il
agonard. « Il luy fera voir Venise et les autres villes où il y aura de belles choses. Cet amateur de la peinture rendra
enise et les autres villes où il y aura de belles choses. Cet amateur de la peinture rendra service à cet artiste qui trav
ur : « Ce sera un double avantage pour le sr Fragonard que M. l’abbé de Saint-Non veuille bien remmener avec luy à son re
r avec luy à son retour. Il voyagera avec un amateur et sera à portée de faire des études des beaux morceaux qui sont à Ve
t il passera avec eux l’été à la villa d’Este, à Tivoli, que l’envoyé de Modène a mise à la disposition de l’abbé. Cette v
illa d’Este, à Tivoli, que l’envoyé de Modène a mise à la disposition de l’abbé. Cette villégiature sera l’épisode le plus
ion de l’abbé. Cette villégiature sera l’épisode le plus considérable de la vie artistique de Fragonard. Banal en apparenc
villégiature sera l’épisode le plus considérable de la vie artistique de Fragonard. Banal en apparence, cet incident est u
u hâtif, opérer la suprême évolution qui fait le maître. À six lieues de Rome, après les plaines arides parsemées de tombe
t le maître. À six lieues de Rome, après les plaines arides parsemées de tombeaux ruinés, après la villa Adrienne, après d
drienne, après des cascatelles qui n’alimentent plus que le bac tuilé d’ un lavoir public, après le temple de la Sibylle, l
’alimentent plus que le bac tuilé d’un lavoir public, après le temple de la Sibylle, la maison de Mécénas, c’étaient, somm
ac tuilé d’un lavoir public, après le temple de la Sibylle, la maison de Mécénas, c’étaient, sommant les terrasses et les
emeure blanche, — la villa d’Este. Édifiée par Hippolyte d’Este, fils de la nonchalante et belle Lucrèce Borgia et descend
d’Este, fils de la nonchalante et belle Lucrèce Borgia et descendant de Lionel d’Este, ce bâtard, qui aimait tant les art
effigies, cette retraite était un charme. Le temps n’avait eu raison de la magnificence de ses bassins, de ses grottes ru
traite était un charme. Le temps n’avait eu raison de la magnificence de ses bassins, de ses grottes rustiques, de ses ant
charme. Le temps n’avait eu raison de la magnificence de ses bassins, de ses grottes rustiques, de ses antres, de ses font
u raison de la magnificence de ses bassins, de ses grottes rustiques, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de
magnificence de ses bassins, de ses grottes rustiques, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de ses rampes, de
s bassins, de ses grottes rustiques, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de ses rampes, de ses larges escali
grottes rustiques, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de ses rampes, de ses larges escaliers aux courbes m
ues, de ses antres, de ses fontaines, de ses bosquets, de ses rampes, de ses larges escaliers aux courbes molles, de tous
bosquets, de ses rampes, de ses larges escaliers aux courbes molles, de tous ces amusements grandioses que relevaient les
as-reliefs, les statues, les vases monumentaux aux panses fleuronnées de mascarons et de guirlandes, les vasques aux galbe
statues, les vases monumentaux aux panses fleuronnées de mascarons et de guirlandes, les vasques aux galbes doux, marbres
, marbres égrisés comme ils ne le sont que sous ce ciel ou sous celui de l’Hellade et qui vieillissaient parmi les grands
le lierre et les saxifrages le stuc des rondes amoureuses, le cloître de l’« Antre de la Sibylle » s’écroulait à demi, les
les saxifrages le stuc des rondes amoureuses, le cloître de l’« Antre de la Sibylle » s’écroulait à demi, les orgues à eau
t plus, — mais cette désolation emperlée, rafraîchie par les caprices de l’Anio, était suprêmement pittoresque et variée.
que et variée. Fragonard et Robert se livrèrent à une véritable orgie de croquis, de dessins et surtout de sanguines […].
e. Fragonard et Robert se livrèrent à une véritable orgie de croquis, de dessins et surtout de sanguines […]. La sanguine,
se livrèrent à une véritable orgie de croquis, de dessins et surtout de sanguines […]. La sanguine, c’est le fusain gai.
apier une vie intense : c’est du sang, du feu ou seulement la tiédeur de l’aurore ; et nul plus que Fragonard, ne devait s
tiédeur de l’aurore ; et nul plus que Fragonard, ne devait se servir de cette pierre aussi magistralement. À côté de lui,
hâteau, innombrables vues du parc avec les agréments et les surprises de son architecture d’eau : fontaines en rocaille, v
vues du parc avec les agréments et les surprises de son architecture d’ eau : fontaines en rocaille, verdures empanachées
en rocaille, verdures empanachées et en grappes, coupées des coulées de pierres fouillées, temples nains dont les frises
ns dont les frises croulantes se dressent sur le soubassement rustaud d’ un terrier de maraîcher, aqueducs rongés d’arbriss
rises croulantes se dressent sur le soubassement rustaud d’un terrier de maraîcher, aqueducs rongés d’arbrisseaux, charmil
ur le soubassement rustaud d’un terrier de maraîcher, aqueducs rongés d’ arbrisseaux, charmilles soigneusement taillées et
es soigneusement taillées et dont les savants enroulements se piquent de bouquets de peupliers hirsutes, fabriques aux toi
ment taillées et dont les savants enroulements se piquent de bouquets de peupliers hirsutes, fabriques aux toits plats et
s entrevues dans l’échappée des pins parasols, sites toujours habités de gens qui conversent, qui font la sieste ou qui ad
s de gens qui conversent, qui font la sieste ou qui admirent, — c’est d’ une liberté de touche et d’une facture hautement s
conversent, qui font la sieste ou qui admirent, — c’est d’une liberté de touche et d’une facture hautement savoureuses. J’
ui font la sieste ou qui admirent, — c’est d’une liberté de touche et d’ une facture hautement savoureuses. J’ai dit l’impo
villa d’Este. Fragonard y trouva plus qu’une villégiature agréable et de nouveaux motifs… Veut-on bien se figurer ce que d
e figurer ce que durent être les mois passés dans l’intimité parfaite de cet homme de qualité, aimable, bon et savant qu’é
que durent être les mois passés dans l’intimité parfaite de cet homme de qualité, aimable, bon et savant qu’était Saint-No
mme de qualité, aimable, bon et savant qu’était Saint-Non, dans celle de ce compagnon lettré, ouvert et franc qu’était Hub
fut donnée à Frago, qui n’avait aucune culture, toute la philosophie de son art. Aux brillantes qualités de nature qui, c
une culture, toute la philosophie de son art. Aux brillantes qualités de nature qui, certes, eussent pu lui permettre de v
x brillantes qualités de nature qui, certes, eussent pu lui permettre de vaincre et auxquelles tant de maîtres véritables
maîtres véritables ont été réduits par l’inclémence et la difficulté de la vie, il eut l’inestimable fortune de joindre c
l’inclémence et la difficulté de la vie, il eut l’inestimable fortune de joindre ces notions précieuses recueillies dans d
ne de joindre ces notions précieuses recueillies dans d’autres cycles de la pensée, notions sans lesquelles l’artisan domi
s l’artisan domine trop l’artiste réduit à la seule et prenante magie de ses couleurs, notions absentes, hélas ! des leçon
prenante magie de ses couleurs, notions absentes, hélas ! des leçons de ce brave Lépicié aux Élèves protégés, —lueurs de
, hélas ! des leçons de ce brave Lépicié aux Élèves protégés, —lueurs de Vrai éternel qui augmenteront l’acuité de sa visi
ux Élèves protégés, —lueurs de Vrai éternel qui augmenteront l’acuité de sa vision et sourdront maintenant sous sa pâte. D
illeux, où il n’y a ni école ni férule, dans ces causeries familières de tous les jours, l’abbé lui découvre des choses in
des choses inconnues, insoupçonnées, qui déchirent les couches dures de son cerveau. Les soirs, après le souper, Robert,
gné par le lyrisme du décor lui chante, en lui traduisant, la musique de Virgile et d’Horace. Et alors, pour lui, s’anime
isme du décor lui chante, en lui traduisant, la musique de Virgile et d’ Horace. Et alors, pour lui, s’anime l’antiquité cr
ui fait rougir son front ; Narcisse qui contemple ses yeux au cristal de la source ; c’est le fils de la déesse de Bérécyn
rcisse qui contemple ses yeux au cristal de la source ; c’est le fils de la déesse de Bérécynthe qui mue les branches de c
ntemple ses yeux au cristal de la source ; c’est le fils de la déesse de Bérécynthe qui mue les branches de chêne en ramea
ource ; c’est le fils de la déesse de Bérécynthe qui mue les branches de chêne en rameaux d’or, c’est Euterpe et sa flûte,
s de la déesse de Bérécynthe qui mue les branches de chêne en rameaux d’ or, c’est Euterpe et sa flûte, Polymnie et la lyre
chêne en rameaux d’or, c’est Euterpe et sa flûte, Polymnie et la lyre de Lesbos… Pour lui, ces jardins deviennent ces frai
urs légers des satyres unis aux nymphes qui séparaient le poète latin de la foule. C’est pourquoi, dans ce temps-là, sont
oète latin de la foule. C’est pourquoi, dans ce temps-là, sont sortis de sa pointe agile ces jeux et ces danses, ces Bacch
i imprudemment parmi les chèvre-pieds et les faunins, dans des cadres d’ un archaïsme et d’une fraîcheur inégalables. Ces q
mi les chèvre-pieds et les faunins, dans des cadres d’un archaïsme et d’ une fraîcheur inégalables. Ces quatre petites plan
ïsme et d’une fraîcheur inégalables. Ces quatre petites planches sont de grandes œuvres, par le faire, la pensée et la div
e et la divination. Parfois aussi, la scène se modernise : on a parlé de Fiorilli et de la Commedia dell’arte… et dans le
ion. Parfois aussi, la scène se modernise : on a parlé de Fiorilli et de la Commedia dell’arte… et dans le sentier entre l
ncisquine est aux prises avec le Matamore, et le Docteur surgit, tout de noir habillé, une sentence macaronique sur sa fra
… Frago peut maintenant revenir à Paris ; il évoluera avec infiniment d’ aisance parmi les masques et les bouffons qui l’at
génie s’est reconnu, affiné. Il a maintenant les armatures puissantes de son œuvre, — la morbidesse et l’esprit. Et chaque
ue, osée jusqu’au scandale et délicieuse jusqu’à la séduction, naîtra de son pinceau ou de son crayon, il faudra en venir
scandale et délicieuse jusqu’à la séduction, naîtra de son pinceau ou de son crayon, il faudra en venir chercher le secret
e son crayon, il faudra en venir chercher le secret dans cette maison d’ été des ducs de Ferrare. Combien de pièces Saint-N
l faudra en venir chercher le secret dans cette maison d’été des ducs de Ferrare. Combien de pièces Saint-Non a-t-il faite
ercher le secret dans cette maison d’été des ducs de Ferrare. Combien de pièces Saint-Non a-t-il faites d’après le Fragona
rrare. Combien de pièces Saint-Non a-t-il faites d’après le Fragonard de cette époque ! Basan fait paraître en 1761, les d
1761, les différentes vues dessinées d’après nature dans les environs de rome et de naples, par robert et fragonard ; — et
ifférentes vues dessinées d’après nature dans les environs de rome et de naples, par robert et fragonard ; — et dans ce re
naples, par robert et fragonard ; — et dans ce recueil sont le Temple de la Sibylle, la Grande Cascade, les Grottes de Tiv
recueil sont le Temple de la Sibylle, la Grande Cascade, les Grottes de Tivoli, les Grands cyprès de la villa d’Este, etc
Sibylle, la Grande Cascade, les Grottes de Tivoli, les Grands cyprès de la villa d’Este, etc. Les Fragonards que Pierre-A
lla d’Este, etc. Les Fragonards que Pierre-Adrien Paris, l’architecte de Louis XVI, légua au musée de Besançon sont de cet
ds que Pierre-Adrien Paris, l’architecte de Louis XVI, légua au musée de Besançon sont de cette époque, de même que la Vue
ien Paris, l’architecte de Louis XVI, légua au musée de Besançon sont de cette époque, de même que la Vue prise à la Villa
me que la Vue prise à la Villa d’Este à Tivoli, qui figura à la vente de Natoire. Une seconde fois Frago sollicita une pro
a vente de Natoire. Une seconde fois Frago sollicita une prolongation de séjour et l’obtint, malgré de grosses difficultés
e fois Frago sollicita une prolongation de séjour et l’obtint, malgré de grosses difficultés. De Natoire à Marigny, de 18
e prolongation de séjour et l’obtint, malgré de grosses difficultés. De Natoire à Marigny, de 18 mars 1761. « … J’ay fait
ur et l’obtint, malgré de grosses difficultés. De Natoire à Marigny, de 18 mars 1761. « … J’ay fait parts aux srs Flagona
igny, de 18 mars 1761. « … J’ay fait parts aux srs Flagonard et Monet de ce que vous voulez bien leur accorder la continua
e que vous voulez bien leur accorder la continuation des prérogatives de pensionnaires jusqu’à l’arrivée des nouveaux : il
res jusqu’à l’arrivée des nouveaux : ils vous sont infiniment obligés de votre bonté. Le sr Flagonard est bien prest de so
ont infiniment obligés de votre bonté. Le sr Flagonard est bien prest de son départ. M. l’abbé de Saint-Nom, toujours port
votre bonté. Le sr Flagonard est bien prest de son départ. M. l’abbé de Saint-Nom, toujours porté à rendre service à ce p
ant de commencer leur voyage. Cet amateur porte avec luy une quantité de joly morceaux de ce jeune artiste qui, je crois,
leur voyage. Cet amateur porte avec luy une quantité de joly morceaux de ce jeune artiste qui, je crois, vous feront plais
ir. » Ce voyage-là, nous le retrouverons clans les fragments choisis de peintures et tableaux d’italie, gravés au lavis p
le retrouverons clans les fragments choisis de peintures et tableaux d’ italie, gravés au lavis par saint-non, et dans son
italie, gravés au lavis par saint-non, et dans son voyage pittoresque de naples. Ce furent à Naples « il cavaliere Lanfran
palais du roi… Puis, au retour, Bologne et les maîtres des Serviles, de Saint Pétrone ; et Venise avec Véronèse, Titien,
, le Tintoret, les Bellini et le Giorgione, mais surtout avec l’homme de la fresque des Carmélites, de Saint-Dominique, de
le Giorgione, mais surtout avec l’homme de la fresque des Carmélites, de Saint-Dominique, de Saint-Jacques-Majeur, ces Amo
urtout avec l’homme de la fresque des Carmélites, de Saint-Dominique, de Saint-Jacques-Majeur, ces Amours d’Antoine et de
s Carmélites, de Saint-Dominique, de Saint-Jacques-Majeur, ces Amours d’ Antoine et de Cléopâtre au palais Labia, de la Not
de Saint-Dominique, de Saint-Jacques-Majeur, ces Amours d’Antoine et de Cléopâtre au palais Labia, de la Notre-Dame des S
Jacques-Majeur, ces Amours d’Antoine et de Cléopâtre au palais Labia, de la Notre-Dame des Scalzi, Giambattista Tiepolo, l
u transparente, l’harmoniste amoureux des jaunes, des ors, des ocres, de l’orpiment et du topaze, le fougueux et le décidé
eux et le décidé dont il s’inspirera si souvent. Échos. Une lettre de M. Émile Bernard à propos de Venise Émile Bern
ctobre 1900, p. 285-288 [286-287]. Cher Monsieur Vallette, Je reviens de Venise, et je suis terrifié en lisant dans le Mer
, et je suis terrifié en lisant dans le Mercure les lignes rapportées de la Revue de Paris : Venise en danger. Je ne vous
terrifié en lisant dans le Mercure les lignes rapportées de la Revue de Paris : Venise en danger. Je ne vous cache pas qu
Venise en danger. Je ne vous cache pas que la beauté presque intacte de Venise m’avait surpris, et je n’en croyais pas me
es yeux : en plein xixe  siècle vandale et constitutionnel, une ville d’ art est un étonnement. J’ai beaucoup questionné da
tonnement. J’ai beaucoup questionné dans la ville des doges, soucieux de son avenir. J’ai découvert que Venise a contre el
n’entendent jamais rien à la délicatesse et qui pourtant se flattent d’ être les civilisateurs présents ; les juifs, qui,
t remis à neuf (j’entends par juifs les israélites seulement soucieux d’ or) ; les politiciens de la constitution, gens n’a
s par juifs les israélites seulement soucieux d’or) ; les politiciens de la constitution, gens n’ayant aucune intuition de
) ; les politiciens de la constitution, gens n’ayant aucune intuition de la beauté, y restant insensibles par brutalité na
auté, y restant insensibles par brutalité native, et formés à l’école de la presse ignarde et du Progrès. Quant aux défens
és à l’école de la presse ignarde et du Progrès. Quant aux défenseurs de Venise, ce seront, à quelques exceptions près, le
ignent peu. Malgré ses transformations, déjà trop nombreuses, au dire de quelques peintres de là-bas, Venise reste un tabl
s transformations, déjà trop nombreuses, au dire de quelques peintres de là-bas, Venise reste un tableau entier et d’une t
ire de quelques peintres de là-bas, Venise reste un tableau entier et d’ une tonalité une ; mais on vient de donner un ordr
épi) sa façade. Or, pour qui a vu Venise, une des principales beautés de la ville consiste en cette teinte ancienne, cette
ancienne, cette rouille historique dont les maisons se revêtent comme d’ un deuil, et c’est selon moi un des plus impressio
me d’un deuil, et c’est selon moi un des plus impressionnants aspects de cette cité surnaturelle. Reblanchir Venise, voici
ue l’attention se fixe sur Venise, il ne serait peut-être pas mauvais de l’attirer un peu aussi sur le Caire. Le Caire éta
e sous la pioche des spéculateurs, et journellement c’est le massacre d’ un quartier par la démolition, d’une mosquée par l
, et journellement c’est le massacre d’un quartier par la démolition, d’ une mosquée par la réparation. On a reconstruit (!
; et la mosquée Hassan (une des merveilles du Caire) est sur le point d’ être massacrée par un ignorant qui a tout dans les
r le point d’être massacrée par un ignorant qui a tout dans les mains de l’art arabe. Les tramways ont détruit le khalig,
es tramways ont détruit le khalig, un canal qui était une des beautés de notre vieille ville et qui donnait raison chaque
uissances supprimées depuis. À chaque instant c’est un nouveau projet de percement de rue, un nouveau plan d’amélioration 
primées depuis. À chaque instant c’est un nouveau projet de percement de rue, un nouveau plan d’amélioration ; et toujours
instant c’est un nouveau projet de percement de rue, un nouveau plan d’ amélioration ; et toujours ces plans et projets on
u plan d’amélioration ; et toujours ces plans et projets ont pour but d’ attaquer quelque point intéressant du pays. À l’he
les pétitions puissent aboutir à quoi que ce soit et arrêter la soif d’ or des avides. Je doute également que la politique
arrêter la soif d’or des avides. Je doute également que la politique de grossièreté qui semble avoir envahi l’Italie cède
avoir envahi l’Italie cède le terrain aux revendications des amoureux d’ art ; cependant, si une pétition s’ouvre pour sauv
ble nom ; si ce n’est pour obtenir quelque chose, du moins comme gage de mon admiration et de ma reconnaissance à nos frèr
pour obtenir quelque chose, du moins comme gage de mon admiration et de ma reconnaissance à nos frères du passé, aux arti
ui ont édifié sur le monde un lieu conforme à leur rêve. Je vous prie de croire, etc. ÉMILE BERNARD. Tome XXXVI, numér
14]. Contrairement à ce qu’on pouvait attendre après tant de travaux, d’ études sur les monuments, de relevés et de restaur
n pouvait attendre après tant de travaux, d’études sur les monuments, de relevés et de restaurations plus ou moins heureus
ndre après tant de travaux, d’études sur les monuments, de relevés et de restaurations plus ou moins heureuses au cours de
staurations plus ou moins heureuses au cours de ce siècle, la section d’ architecture à l’exposition centennale est d’un in
de ce siècle, la section d’architecture à l’exposition centennale est d’ un intérêt à peu près nul ; tout a été sacrifié, s
la sculpture, à l’illustration et à l’ameublement ; […] une aquarelle de H. Daverin sur la Chapelle du Palais communal à S
qu’on peut mentionner. — L’exposition centennale, remarquable à plus d’ un titre, n’a pas cru devoir admettre la seule cho
chose que l’architecture du siècle ait à son actif : la conservation de quelques monuments des siècles antérieurs. L’expo
, — et si l’on n’y trouve point l’ensemble des travaux qui méritaient d’ être présentés, au moins la section d’architecture
mble des travaux qui méritaient d’être présentés, au moins la section d’ architecture échappe au ridicule, et dans les deux
ent cinquante numéros du catalogue il en est beaucoup qui sont dignes d’ attention. […] De M. André, il faut indiquer un bo
éros du catalogue il en est beaucoup qui sont dignes d’attention. […] De M. André, il faut indiquer un bon travail sur le
M. André, il faut indiquer un bon travail sur le Théâtre et le forum d’ Ostie, et de M. Espouy la Basilique de Constantin
l faut indiquer un bon travail sur le Théâtre et le forum d’Ostie, et de M. Espouy la Basilique de Constantin à Rome ; de
le forum d’Ostie, et de M. Espouy la Basilique de Constantin à Rome ; de M. Sortais, des aquarelles et restitutions de Can
de Constantin à Rome ; de M. Sortais, des aquarelles et restitutions de Canope (Villa Hadriana, Tivoli) ; […] de M. Chéda
s aquarelles et restitutions de Canope (Villa Hadriana, Tivoli) ; […] de M. Chédanne, enfin, de très belles études sur le
tions de Canope (Villa Hadriana, Tivoli) ; […] de M. Chédanne, enfin, de très belles études sur le Panthéon d’Adrien à Rom
i) ; […] de M. Chédanne, enfin, de très belles études sur le Panthéon d’ Adrien à Rome, d’après les travaux et fouilles de
udes sur le Panthéon d’Adrien à Rome, d’après les travaux et fouilles de 1891 à 1893. — Cet envoi de M. Chédanne ne compre
n à Rome, d’après les travaux et fouilles de 1891 à 1893. — Cet envoi de M. Chédanne ne comprend pas moins de dix-huit cad
lles de 1891 à 1893. — Cet envoi de M. Chédanne ne comprend pas moins de dix-huit cadres, et l’on est attiré surtout par u
religions sans idéal du peuple romain. — Du même auteur, le Panthéon d’ Agrippa, avec un essai de restitution de la décora
peuple romain. — Du même auteur, le Panthéon d’Agrippa, avec un essai de restitution de la décoration intérieure, dont un
— Du même auteur, le Panthéon d’Agrippa, avec un essai de restitution de la décoration intérieure, dont un combat naval su
titution de la décoration intérieure, dont un combat naval surprenant de fougue et de coloris dans le raccourci d’un entre
a décoration intérieure, dont un combat naval surprenant de fougue et de coloris dans le raccourci d’un entre-deux de colo
un combat naval surprenant de fougue et de coloris dans le raccourci d’ un entre-deux de colonnes. […] Quelques études fai
surprenant de fougue et de coloris dans le raccourci d’un entre-deux de colonnes. […] Quelques études faites à l’étranger
elques études faites à l’étranger viennent compléter cette exposition de réelle valeur, malgré la place réduite qu’elle oc
écutés à Venise par M. Eustache, — tombeau du Doge Vendramen, plafond de la salle du Grand Conseil ; de L. Pille le Tombea
, — tombeau du Doge Vendramen, plafond de la salle du Grand Conseil ; de L. Pille le Tombeau de Pierre et Jean de Médicis 
dramen, plafond de la salle du Grand Conseil ; de L. Pille le Tombeau de Pierre et Jean de Médicis ; les aquarelles de M. 
de L. Pille le Tombeau de Pierre et Jean de Médicis ; les aquarelles de M. Sortais sur Saint-Marc de Venise et le dôme de
is ; les aquarelles de M. Sortais sur Saint-Marc de Venise et le dôme de Montreale ; la façade du palais de la Seigneurie
ur Saint-Marc de Venise et le dôme de Montreale ; la façade du palais de la Seigneurie à Florence et de curieux intérieurs
ôme de Montreale ; la façade du palais de la Seigneurie à Florence et de curieux intérieurs d’églises : Saint-Pierre et Sa
façade du palais de la Seigneurie à Florence et de curieux intérieurs d’ églises : Saint-Pierre et Sainte-Marie, à Toscanel
rie, à Toscanella, par M. Tournaire ; le grand palais vénitien dit Ca d’ Oro, détail de la façade sur le grand canal, par M
lla, par M. Tournaire ; le grand palais vénitien dit Ca d’Oro, détail de la façade sur le grand canal, par M. Defrasse ; u
o, détail de la façade sur le grand canal, par M. Defrasse ; un cadre de M. Charpentier Bosio contenant des aquarelles sur
par M. Lécuyer, l’Âme, traduit par M. J. di Casamassimi, etc.), vient d’ accomplir son évolution philosophique, et on peut,
peut-être intolérables aux Ames artistes, païennes et indépendantes, d’ une religion humaine et organisée. Il est à souhai
iter qu’il ne franchisse jamais ces bornes, car il suffit à un peuple d’ avoir un Fogazzaro pour recommander non seulement
a foi, qui a décidément jailli sur le fond mystique que tous les amis de E. A. Butti lui connaissaient, peut avoir cependa
is de E. A. Butti lui connaissaient, peut avoir cependant ce résultat de le faire devenir un prédicant, ce qui me fait tre
q actes, La Corsa al Piacere (la Course au plaisir) a ce seul défaut, de vouloir nous avertir que la course au plaisir n’e
 ; chose qui est vraie et fausse en même temps, comme il est superflu de le démontrer. Mais il ne faut pas oublier que ce
montrer. Mais il ne faut pas oublier que ce prétexte moral et le goût de parler de Dieu et de sonner le tocsin aux oreille
ais il ne faut pas oublier que ce prétexte moral et le goût de parler de Dieu et de sonner le tocsin aux oreilles des libe
aut pas oublier que ce prétexte moral et le goût de parler de Dieu et de sonner le tocsin aux oreilles des libertins n’a p
sonner le tocsin aux oreilles des libertins n’a pas empêché M. Butti de nous présenter un drame fort et bien proportionné
rme souple et tactile des femmes jeunes et jolies ; trouvant le temps d’ aimer aussi sa femme à lui, sa vieille mère et les
le mère et les pauvres diables sans le sou, qu’il aide par son talent d’ avocat ou qu’il séduit par ses talents de libertin
u, qu’il aide par son talent d’avocat ou qu’il séduit par ses talents de libertin, s’il s’agit de quelque jeune fille ; il
ent d’avocat ou qu’il séduit par ses talents de libertin, s’il s’agit de quelque jeune fille ; il est gai, exubérant et… s
… socialiste ; trois choses qui ne coûtent pas cher. Mais en marchant de ce pas vertigineux, il s’aperçoit trop tard qu’il
s ont été ravagées par lui ; et il a, secousse suprême, la révélation de toute sa vie fausse et égoïste, devant le cadavre
e, la révélation de toute sa vie fausse et égoïste, devant le cadavre de sa mère, le jour même où il croit toucher au faît
vant le cadavre de sa mère, le jour même où il croit toucher au faîte de la gloire (sancta simplicitas !) avec son électio
vant le public le plus défiant, car, savamment placés après une série de scènes piquantes, légères et spirituelles, ils ne
e scènes piquantes, légères et spirituelles, ils ne pouvaient manquer de produire une impression profonde. Tous les person
sobre ; il a dessiné, par exemple, avec un goût exquis la silhouette d’ un viveur éternellement affligé par le lumbago et
un viveur éternellement affligé par le lumbago et les rhumatismes, et de cette figure si simple il a su tirer les effets l
s les plus plaisants. La mère du protagoniste, est, d’autre part, une de ces vieilles âmes douces et confiantes, que l’on
bjectera, où est Dieu en tout cela ? où est l’évolution philosophique de l’auteur ? Comment, répondrai-je, ne voyez-vous p
ommer, avec discrétion, par ci par là. Ce qui m’inquiète ce n’est pas de ne pas avoir trouvé Dieu sur le premier plan du d
u drame, mais bien plutôt, cette pièce n’étant que la première partie d’ un triptyque, d’avoir à le rencontrer trop souvent
en plutôt, cette pièce n’étant que la première partie d’un triptyque, d’ avoir à le rencontrer trop souvent dans la pièce p
iptyque, d’avoir à le rencontrer trop souvent dans la pièce prochaine de M. Butti. Quant à l’évolution philosophique de l’
ans la pièce prochaine de M. Butti. Quant à l’évolution philosophique de l’auteur, il nous suffira de savoir qu’il y a deu
Butti. Quant à l’évolution philosophique de l’auteur, il nous suffira de savoir qu’il y a deux ou trois ans à peine, M. Bu
démontré que le plaisir est le motif unique, selon la vieille maxime de Malebranche, mais à peu près… Et maintenant, alle
Tandis que M. Butti revient donc à la scène avec tant de vigueur et de succès, une autre floraison littéraire nous réjou
aison littéraire nous réjouit. La vie italienne qui semble s’épanouir d’ un élan nouveau, a donné occasion à deux poètes de
i semble s’épanouir d’un élan nouveau, a donné occasion à deux poètes de chanter les derniers événements, qui, sombres ou
qui ne la connaissent qu’à travers les romans… russes ou les articles de la première Ouida qui passe. Je veux signaler les
les de la première Ouida qui passe. Je veux signaler les Odes civiles de d’Annunzio et de Giovanni Pascoli. Envers le prem
de la première Ouida qui passe. Je veux signaler les Odes civiles de d’ Annunzio et de Giovanni Pascoli. Envers le premier
e la première Ouida qui passe. Je veux signaler les Odes civiles de d’ Annunzio et de Giovanni Pascoli. Envers le premier je ne s
e Ouida qui passe. Je veux signaler les Odes civiles de d’Annunzio et de Giovanni Pascoli. Envers le premier je ne suis pa
nzio et de Giovanni Pascoli. Envers le premier je ne suis pas suspect de flatterie et je peux donc laisser libre cours à m
cours à mon admiration pour l’Ode au nouveau roi, l’Ode pour la mort d’ un destructeur (c’est Nietzsche, mais pourquoi des
oi destructeur ?), l’Ode aux marins morts en Chine ; trois merveilles d’ harmonie, d’images, de pensées, de mouvement, qui
ur ?), l’Ode aux marins morts en Chine ; trois merveilles d’harmonie, d’ images, de pensées, de mouvement, qui nous rappell
de aux marins morts en Chine ; trois merveilles d’harmonie, d’images, de pensées, de mouvement, qui nous rappellent le d’A
s morts en Chine ; trois merveilles d’harmonie, d’images, de pensées, de mouvement, qui nous rappellent le d’Annunzio des
’harmonie, d’images, de pensées, de mouvement, qui nous rappellent le d’ Annunzio des beaux jours, lorsqu’il n’était que po
armonie, d’images, de pensées, de mouvement, qui nous rappellent le d’ Annunzio des beaux jours, lorsqu’il n’était que poète et a
artiste et que la politique ne l’avait pas encore empoisonné. Du haut de cette poésie, riche et puissante, il parle en hom
sie, riche et puissante, il parle en homme libre, sans préoccupations de la pose, avec un sentiment national tout à fait r
man et les mésaventures politiques que j’ai racontées dans le Mercure de septembre. Une chose bien curieuse, c’est la guer
se, c’est la guerre que certains journaux lui déclarent à propos même de ces Odes, dont la grandeur ne peut être en discus
urement désopilant lorsque ces journaux impriment les Odes cacochymes de quelque poétereau, en guise de leçon pour d’Annun
ment les Odes cacochymes de quelque poétereau, en guise de leçon pour d’ Annunzio. Quant à Giovanni Pascoli, son Hymne funè
nt les Odes cacochymes de quelque poétereau, en guise de leçon pour d’ Annunzio . Quant à Giovanni Pascoli, son Hymne funèbre au r
nts du souverain assassiné, une vision rendue avec un tel emportement de rythmes, qu’elle suffirait toute seule à la révél
emportement de rythmes, qu’elle suffirait toute seule à la révélation d’ un poète. Giovanni Pascoli, que les savants étrang
avants étrangers connaissent bien, car il est seul, depuis bon nombre d’ années, à gagner la grande médaille d’or au concou
il est seul, depuis bon nombre d’années, à gagner la grande médaille d’ or au concours de poésie latine d’Amsterdam, nourr
uis bon nombre d’années, à gagner la grande médaille d’or au concours de poésie latine d’Amsterdam, nourrit dans son âme u
années, à gagner la grande médaille d’or au concours de poésie latine d’ Amsterdam, nourrit dans son âme une harmonie bizar
, nourrit dans son âme une harmonie bizarre et inattendue, qui à côté d’ un hymne comme celui dont je parlais tout à l’heur
ymne comme celui dont je parlais tout à l’heure, peut placer un Hymne de retour, au duc des Abruzzes, un hymne au rythme b
ts pour des lecteurs français, et qui d’ailleurs pour tous ces poèmes de D’Annunzio et de Pascoli me mèneraient bien loin 
pour des lecteurs français, et qui d’ailleurs pour tous ces poèmes de D’ Annunzio et de Pascoli me mèneraient bien loin ; j
ur des lecteurs français, et qui d’ailleurs pour tous ces poèmes de D’ Annunzio et de Pascoli me mèneraient bien loin ; je remarq
urs français, et qui d’ailleurs pour tous ces poèmes de D’Annunzio et de Pascoli me mèneraient bien loin ; je remarque bri
personnalité si diverse des deux poètes, dont l’un affirme son idéal d’ empire et de domination, toujours inassouvi, et l’
é si diverse des deux poètes, dont l’un affirme son idéal d’empire et de domination, toujours inassouvi, et l’autre, Pasco
sez discrète pour que ni l’un ni l’autre ne gâtent le sens et le goût de la poésie pure. À remarquer aussi, comme un heure
journaux tels que la Tribuna et le Giorno de Rome n’aient pas craint de placer, au milieu des platitudes de la politique
Giorno de Rome n’aient pas craint de placer, au milieu des platitudes de la politique quotidienne ces spécimens de haute l
r, au milieu des platitudes de la politique quotidienne ces spécimens de haute littérature. Revues et journaux Notre
ales qu’il envoie à la Rassegna Internazionale de Florence, une Revue de nouvelle date, mais fort sérieuse et de grand ave
ionale de Florence, une Revue de nouvelle date, mais fort sérieuse et de grand avenir. Parmi les auteurs étrangers j’y rem
des Hongrois, des Espagnols, etc., qui constituent une Internationale de l’intelligence et de l’esprit ; des Italiens, les
agnols, etc., qui constituent une Internationale de l’intelligence et de l’esprit ; des Italiens, les meilleurs, jeunes et
ous les honneurs vont à M. Riccardo Quintieri, directeur et fondateur de cette Revue, dont plusieurs articles ont déjà été
ateur de cette Revue, dont plusieurs articles ont déjà été l’occasion d’ intéressantes discussions. Dans une des dernières
casion d’intéressantes discussions. Dans une des dernières livraisons de la Flegrea, un excellent article de M. Mario Mora
Dans une des dernières livraisons de la Flegrea, un excellent article de M. Mario Morasso qui, objectant à quelques observ
avec profondeur et maîtrise toute la théorie philosophico-artistique de Frédéric Nietzsche. Cette Nuova Antologia donne t
co-artistique de Frédéric Nietzsche. Cette Nuova Antologia donne trop de place à la politique et à l’économie politique ;
à la politique et à l’économie politique ; il est difficile désormais d’ y pouvoir lire quelque chose de purement littérair
politique ; il est difficile désormais d’y pouvoir lire quelque chose de purement littéraire et artistique. Son directeur,
ttéraire et artistique. Son directeur, M. Maggiorino Ferraris, pourvu d’ un goût et d’un talent indéniables, semble ne pouv
rtistique. Son directeur, M. Maggiorino Ferraris, pourvu d’un goût et d’ un talent indéniables, semble ne pouvoir se débarr
’un goût et d’un talent indéniables, semble ne pouvoir se débarrasser de son âme d’homme parlementaire ; sa Revue va gagne
d’un talent indéniables, semble ne pouvoir se débarrasser de son âme d’ homme parlementaire ; sa Revue va gagner de cette
se débarrasser de son âme d’homme parlementaire ; sa Revue va gagner de cette manière une grande influence dans le monde
manière une grande influence dans le monde politique, mais elle perd d’ autant dans le monde des intellectuels, ce qui est
ant dans le monde des intellectuels, ce qui est regrettable. Les Odes de d’Annunzio et de Pascoli devraient logiquement pa
dans le monde des intellectuels, ce qui est regrettable. Les Odes de d’ Annunzio et de Pascoli devraient logiquement paraî
ans le monde des intellectuels, ce qui est regrettable. Les Odes de d’ Annunzio et de Pascoli devraient logiquement paraître dans
des intellectuels, ce qui est regrettable. Les Odes de d’Annunzio et de Pascoli devraient logiquement paraître dans cette
M. Maggiorino Ferraris ne pense pas à confier la direction littéraire de la Revue à quelque homme de lettres, en se réserv
nse pas à confier la direction littéraire de la Revue à quelque homme de lettres, en se réservant la direction politique ;
Florence, qui a eu ces mois une vogue extraordinaire grâce aux poèmes de Pascoli, continue sa marche avec la sûreté d’un j
inaire grâce aux poèmes de Pascoli, continue sa marche avec la sûreté d’ un journal accrédité et de bonne foi. Il soutient
Pascoli, continue sa marche avec la sûreté d’un journal accrédité et de bonne foi. Il soutient avec esprit et érudition l
, qu’à Venise, comme à Florence, comme un peu partout, les ingénieurs de la bourgeoisie menacent continuellement avec leur
nieurs de la bourgeoisie menacent continuellement avec leur monomanie de démolitions et d’élargissements. Ce journal éloig
eoisie menacent continuellement avec leur monomanie de démolitions et d’ élargissements. Ce journal éloigne, enfin, de tout
omanie de démolitions et d’élargissements. Ce journal éloigne, enfin, de toutes ses forces, le jour où l’on proposera d’ab
urnal éloigne, enfin, de toutes ses forces, le jour où l’on proposera d’ abattre le Dôme de Florence pour y faire passer le
in, de toutes ses forces, le jour où l’on proposera d’abattre le Dôme de Florence pour y faire passer les automobiles, que
XXVI, numéro 132, 1er décembre 1900 Philosophie. La philosophie de H. Taine, par G. Barzellotti, traduit de l’italie
Philosophie. La philosophie de H. Taine, par G. Barzellotti, traduit de l’italien par Aug. Dietrich : 1 vol. in-8, de 448
G. Barzellotti, traduit de l’italien par Aug. Dietrich : 1 vol. in-8, de 448 p., Alcan, 7 fr. 50 Louis Weber. Tome XXX
, 1er décembre 1900, p. 798-803 [798-800]. M. Barzellotti a entrepris de révéler Taine au public italien. Il y a si bien r
trepris de révéler Taine au public italien. Il y a si bien réussi, et de son effort est sortie une étude si exacte, que c’
st sortie une étude si exacte, que c’est à lui que nous serons tentés de nous adresser désormais, en France même, pour con
re à fond notre compatriote. Sa critique est complète, pleine, animée d’ une large sympathie, mais impartiale et assez péné
uste comme il faut, en lumière les faiblesses et les valeurs durables de cette œuvre complexe, qui commence avec l’Essai s
les de cette œuvre complexe, qui commence avec l’Essai sur les fables de La Fontaine et qui finit, inachevée, avec les Ori
les fables de La Fontaine et qui finit, inachevée, avec les Origines de la France contemporaine. La philosophie de Taine,
achevée, avec les Origines de la France contemporaine. La philosophie de Taine, et par là nous entendons le système latent
de et la société, sur la psychologie, l’histoire et l’art, se ressent de sa double origine, allemande et française ; elle
e ressent de sa double origine, allemande et française ; elle souffre de la contradiction, peut-être irréductible, entre l
tradiction, peut-être irréductible, entre la métaphysique synthétique d’ outre-Rhin et le positivisme analytique propre au
eurs, elle ne les abandonne jamais ; mais Condillac et les idéologues de l’école sensualiste l’accompagnent également et i
s si radicalement opposés, si hostiles même l’un à l’autre, la pensée de Taine ne s’est jamais franchement décidée et n’a
t décidée et n’a pas su s’élever non plus à un point de vue supérieur de conciliation. De là cet étonnant spectacle qu’off
pas su s’élever non plus à un point de vue supérieur de conciliation. De là cet étonnant spectacle qu’offre le philosophe 
liation. De là cet étonnant spectacle qu’offre le philosophe : partir de Spinoza, du réalisme logique qui assimile plus ou
lisme logique qui assimile plus ou moins l’Univers à une dialectique, de l’ivresse hégélienne qu’il a si éloquemment dépei
qu’il a si éloquemment dépeinte, et aboutir à la conception mécanique de l’esprit et au nominalisme étroit formulés dans l
écanique de l’esprit et au nominalisme étroit formulés dans le traité de l’Intelligence. M. Barzellotti note avec raison l
de l’Intelligence. M. Barzellotti note avec raison l’incompatibilité de ce nominalisme avec la croyance, affirmée en main
us dit, chez les maîtres du philosophe, et c’est elle qui l’a empêché d’ être un métaphysicien, étant trop psychologue, et
e qui l’a empêché d’être un métaphysicien, étant trop psychologue, et d’ être strictement psychologue, étant trop métaphysi
ue, étant trop métaphysicien. Quelle est donc l’originalité véritable de Taine, comme penseur ? L’idée qui revient constam
ent dans ses livres, et qui les domine, dit M. Barzellotti, est celle de la race, dont il examine l’action sur le génie de
individus et des peuples. Elle le conduit à une intuition historique d’ une intensité et d’une profondeur presque sans éga
euples. Elle le conduit à une intuition historique d’une intensité et d’ une profondeur presque sans égales, à cette idée d
la métaphysique allemande, mais interprétée avec une admirable clarté d’ analyse et appliquée aux faits avec un art tout fr
trouve dans l’histoire le terrain le plus favorable au développement de sa « faculté maîtresse », et, comme historien, il
mmet. Ce sont là les principales réflexions que suggère le beau livre de M. Barzellotti. Nous ne pouvons suivre ici l’émin
Nous ne pouvons suivre ici l’éminent professeur dans tous les détails de sa démonstration. Elle se dégage de l’ensemble, e
professeur dans tous les détails de sa démonstration. Elle se dégage de l’ensemble, et non d’un chapitre en particulier.
les détails de sa démonstration. Elle se dégage de l’ensemble, et non d’ un chapitre en particulier. C’est l’historien que
e critique littéraire. C’est une vérité historique qui fait la valeur de son esthétique, et qui fait qu’on ne la juge corr
’on ne la juge correctement que lorsqu’on la rattache à sa conception de l’histoire. L’idée qui domine la philosophie et l
eption de l’histoire. L’idée qui domine la philosophie et la critique de Taine, conclut M. Barzellotti, consiste, comme il
te, comme il l’écrivait lui-même à Prévost-Paradol en 1852, à « faire de l’histoire une science, en lui donnant, comme au
la contradiction initiale signalée plus haut. Caro reprochait à Taine de revêtir des formules de Hegel le naturalisme de D
e signalée plus haut. Caro reprochait à Taine de revêtir des formules de Hegel le naturalisme de Diderot. Il reste dans ce
ro reprochait à Taine de revêtir des formules de Hegel le naturalisme de Diderot. Il reste dans ce jugement, trop sommaire
trop peu bienveillant pour être entièrement fondé, cependant un grain de vérité définitive ; car il exprime approximativem
ain de vérité définitive ; car il exprime approximativement la raison de l’impuissance d’un Taine à devenir jamais un maît
initive ; car il exprime approximativement la raison de l’impuissance d’ un Taine à devenir jamais un maître de la spéculat
ment la raison de l’impuissance d’un Taine à devenir jamais un maître de la spéculation pure. 1. M. Remy de Gourmont
ation pure. 1. M. Remy de Gourmont est le correspondant parisien de Flegrea. 2. Ce tableau était couronné d’un tympa
t le correspondant parisien de Flegrea. 2. Ce tableau était couronné d’ un tympan, selon l’usage de l’époque, et dont on r
de Flegrea. 2. Ce tableau était couronné d’un tympan, selon l’usage de l’époque, et dont on rencontre de fréquents exemp
couronné d’un tympan, selon l’usage de l’époque, et dont on rencontre de fréquents exemples dans les peintures d’autel de
époque, et dont on rencontre de fréquents exemples dans les peintures d’ autel de l’Ombrie et de la Marche d’Ancône : c’éta
et dont on rencontre de fréquents exemples dans les peintures d’autel de l’Ombrie et de la Marche d’Ancône : c’était un pe
ontre de fréquents exemples dans les peintures d’autel de l’Ombrie et de la Marche d’Ancône : c’était un petit tableau car
vait aussi un gradin à trois compartiments, offrant chacun une figure de la Foi, de la Charité et de l’Espérance, peintes
un gradin à trois compartiments, offrant chacun une figure de la Foi, de la Charité et de l’Espérance, peintes en grisaill
compartiments, offrant chacun une figure de la Foi, de la Charité et de l’Espérance, peintes en grisaille sur un fond ver
ction du Marzocco pour entrer dans un journal politique. 4. L’Homme de génie. Introduction à la 6e édition, p. xxiii de
itique. 4. L’Homme de génie. Introduction à la 6e édition, p. xxiii de l’édition française (Alcan, 1889). 5. Je traduis
ii de l’édition française (Alcan, 1889). 5. Je traduis littéralement de l’italien, au risque d’écrire de très mauvais fra
e (Alcan, 1889). 5. Je traduis littéralement de l’italien, au risque d’ écrire de très mauvais français. Je cite l’Homme c
1889). 5. Je traduis littéralement de l’italien, au risque d’écrire de très mauvais français. Je cite l’Homme criminel d
ès mauvais français. Je cite l’Homme criminel de préférence à l’Homme de génie, le premier de ces ouvrages passant général
Je cite l’Homme criminel de préférence à l’Homme de génie, le premier de ces ouvrages passant généralement pour le plus sé
xlvi, xlvii. 7. Ibidem, I, 21. 8. Ibidem, I, 617-18. 9. L’Homme de génie. Édit. citée, p. xx. 10. L’Homme de génie
, I, 617-18. 9. L’Homme de génie. Édit. citée, p. xx. 10. L’Homme de génie. Éd. citée, p. 488. 11. L’Uomo delinquent
0. 13. L’Uomo delinquente, I, 345. 14. I, p. 538. 15. Je certifie de nouveau aux lecteurs (précaution nécessaire, car
e croyable), que je traduis littéralement et que je reproduis l’envoi de la Ballade de la Grosse Margot, tel que Lombroso
ue je traduis littéralement et que je reproduis l’envoi de la Ballade de la Grosse Margot, tel que Lombroso le donne, c’es
urs et les omissions qui sautent aux yeux. 16. P. 491. 17. L’Homme de génie, xxlv. 18. L’Uomo delinquente, I, 67. 19
quente, I, 67. 19. Ce singulier aveu est fait par Lombroso : l’Homme de génie, p. 493. 20. Gli Anarchici, 2e édit., p. 
20. Gli Anarchici, 2e édit., p. 120-121. — Une excellente réfutation de ce livre a été faite par R. Mella : Lombroso y lo
oulouse dans son consciencieux livre sur Zola, etc. 23. Absolue est de trop. 24. Théologiquement l’ordre des mots va ai
va ainsi : confessés, absous, communiés. 25. Dante avait une vision d’ artiste et il n’est pas inutile de rappeler que Gi
muniés. 25. Dante avait une vision d’artiste et il n’est pas inutile de rappeler que Giotto lui apprit à dessiner. Dans l
que Giotto lui apprit à dessiner. Dans la Vita nuova, le poète parle d’ une Annonciation exécutée par lui-même. 26. Dans
uleva une vive émotion parce qu’elle avait été inspirée par l’hérésie d’ Origène. D’après cette hérésie, les Anges restés n
res humaines et, partant, auraient pu se réhabiliter par le bon usage de leur liberté. Mais ce n’est pas Botticelli qui eu
on usage de leur liberté. Mais ce n’est pas Botticelli qui eut l’idée de cette composition, elle lui fut dictée et imposée
ut l’idée de cette composition, elle lui fut dictée et imposée par un de ses patrons, le néo-platonicien Matteo Palmieri,
ar un de ses patrons, le néo-platonicien Matteo Palmieri, ambassadeur de la République auprès du Saint-Siège et auteur de
almieri, ambassadeur de la République auprès du Saint-Siège et auteur de la Cité de la vie. Ce poète-diplomate, que séduis
bassadeur de la République auprès du Saint-Siège et auteur de la Cité de la vie. Ce poète-diplomate, que séduisait l’erreu
a haute admiration que l’on avait pour Botticelli et malgré la beauté de son œuvre, ou dut dissimuler aux regards cette As
e Assomption si subtilement hétérodoxe. Elle est devenue fa propriété de la National Gallery. 27. C’est pour ce sanctuair
aire qu’il exécuta la Tentation du Christ dans le désert le Châtiment de Nathan et d’Abiron, et cette Vie de Moïse qu’illu
écuta la Tentation du Christ dans le désert le Châtiment de Nathan et d’ Abiron, et cette Vie de Moïse qu’illumine le délic
hrist dans le désert le Châtiment de Nathan et d’Abiron, et cette Vie de Moïse qu’illumine le délicieux épisode, des fille
n, et cette Vie de Moïse qu’illumine le délicieux épisode, des filles de Jethro, « mélange de poésie héroïque et de poésie
ïse qu’illumine le délicieux épisode, des filles de Jethro, « mélange de poésie héroïque et de poésie pastorale », a fort
icieux épisode, des filles de Jethro, « mélange de poésie héroïque et de poésie pastorale », a fort bien dit Rio. 28. Un
oésie héroïque et de poésie pastorale », a fort bien dit Rio. 28. Un de ses voisins, auquel il venait de jouer certaine f
Rio. 28. Un de ses voisins, auquel il venait de jouer certaine farce d’ un goût douteux, lui reprocha avec véhémence de se
e jouer certaine farce d’un goût douteux, lui reprocha avec véhémence de se mêler, ignorant comme il l’était, de commenter
, lui reprocha avec véhémence de se mêler, ignorant comme il l’était, de commenter le Dante. 29. Le maître fit aussi de l
ant comme il l’était, de commenter le Dante. 29. Le maître fit aussi de la gravure, mais peut-être ne se sentait-il pas a
re fit aussi de la gravure, mais peut-être ne se sentait-il pas alors de force à tailler lui-même les planches de cette éd
e ne se sentait-il pas alors de force à tailler lui-même les planches de cette édition. 30. Kunstchronik, 21e année, n° 
1e année, n° 28. — Ces dessins ont été reproduits avec ceux provenant de la collection Hamilton dans une belle édition due
venant de la collection Hamilton dans une belle édition due aux soins de Friedrich Lipmann : Zeichnungen von S. Botticelli
zu Dante’s Göttlicher Komödie, Berlin, 1887. Les feuilles sont hautes de 32 centimètres environ et larges de 47 cent. Au v
n, 1887. Les feuilles sont hautes de 32 centimètres environ et larges de 47 cent. Au verso de la Table du chant XXXII du P
sont hautes de 32 centimètres environ et larges de 47 cent. Au verso de la Table du chant XXXII du Paradis, se trouve un
imile du texte manuscrit du chant XXXI. Une notice accompagne l’album de photogravures. On peut encore lire une descriptio
tif XXXII qui devait représenter les personnages vus sur les feuilles de la rose mystique, la milice sainte « che nel suo
, la milice sainte « che nel suo sangue Cristo fece sposa ». Il n’y a d’ indiqué que les lignes générales et trois minuscul
es lignes générales et trois minuscules figures, dont l’une est celle de S. Bernard, chargé de faire connaître au poète le
trois minuscules figures, dont l’une est celle de S. Bernard, chargé de faire connaître au poète les principaux de ces pe
elle de S. Bernard, chargé de faire connaître au poète les principaux de ces personnages. 32. Botticelli (Sandro di Maria
510, peut-être jusqu’en 1518, mais il ne faut pas oublier qu’il cessa de s’occuper de son art après son adhésion aux idées
e jusqu’en 1518, mais il ne faut pas oublier qu’il cessa de s’occuper de son art après son adhésion aux idées de Savonarol
lier qu’il cessa de s’occuper de son art après son adhésion aux idées de Savonarole. 33. Dans le motif I de l’Enfer, Dant
art après son adhésion aux idées de Savonarole. 33. Dans le motif I de l’Enfer, Dante paraît cinq fois. Botticelli avait
de l’Enfer, Dante paraît cinq fois. Botticelli avait, d’ailleurs, usé de ce système, à l’instar de ses devanciers, dans la
illeurs, usé de ce système, à l’instar de ses devanciers, dans la Vie de Moïse et la Tentation de Jésus. Il y a presque au
e, à l’instar de ses devanciers, dans la Vie de Moïse et la Tentation de Jésus. Il y a presque autant d’épisodes que de pl
dans la Vie de Moïse et la Tentation de Jésus. Il y a presque autant d’ épisodes que de plans dans ces compositions. 34.
Moïse et la Tentation de Jésus. Il y a presque autant d’épisodes que de plans dans ces compositions. 34. Pour s’en conva
’en convaincre que l’on examine particulièrement les études du Vinci, de Raphaël et d’Ingres. 35. Le costume de Dante pré
que l’on examine particulièrement les études du Vinci, de Raphaël et d’ Ingres. 35. Le costume de Dante présente un rappr
ièrement les études du Vinci, de Raphaël et d’Ingres. 35. Le costume de Dante présente un rapprochement de vert et de car
phaël et d’Ingres. 35. Le costume de Dante présente un rapprochement de vert et de carmin, celui de Virgile une harmonie
Ingres. 35. Le costume de Dante présente un rapprochement de vert et de carmin, celui de Virgile une harmonie en violet e
ostume de Dante présente un rapprochement de vert et de carmin, celui de Virgile une harmonie en violet et bleu ; les démo
i de Virgile une harmonie en violet et bleu ; les démons sont teintés d’ un orangé lugubre. Quant aux damnés, Botticelli ne
leur a pas donné la moindre teinte, afin de bien manifester leur état d’ « ombre ». Déjà, dans le motif X, on remarque que
rque que les vêtements du poète sont beaucoup plus modelés et chargés de sépia que ceux des âmes qu’il interroge. 36. En
de sépia que ceux des âmes qu’il interroge. 36. En somme, aucun mode de décoration ne laissa le maître indifférent. Il s’
différent. Il s’était associé avec Ghirlandajo et Gherardo pour doter de mosaïques la chapelle de S. Zenobi. 37. Ce Barba
ocié avec Ghirlandajo et Gherardo pour doter de mosaïques la chapelle de S. Zenobi. 37. Ce Barbariccia se trouve à droite
on. 38. À gauche, dans le motif XXV se voit l’étonnante métamorphose d’ un homme en serpent et du serpent en homme. 39. C
son glaive ces lettres qui symbolisent les péchés capitaux. À gauche de cette page, en bas et en haut, volent les aigles,
ent les aigles, très décoratifs, que Dante vit en songe. 42. En haut de cette composition, un ange efface, d’un coup d’ai
ante vit en songe. 42. En haut de cette composition, un ange efface, d’ un coup d’aile, une des lettres tracées sur le fro
n songe. 42. En haut de cette composition, un ange efface, d’un coup d’ aile, une des lettres tracées sur le front du poèt
ont du poète, indiquant ainsi que celui-ci se trouve purifié du péché d’ orgueil. 43. Dans ce motif, le char n’a qu’un con
qui figurent, dans le motif XXX, les étincelles lancées par le fleuve de lumière sur les fleurs du rivage, ces étincelles
de lumière sur les fleurs du rivage, ces étincelles étant un emblème de la milice angélique. Dans ce motif, comme dans le
amours sont un peu maigres. 46. Paradiso, XVIII, 19. 47. La beauté de Béatrice s’accroît, en effet, à mesure qu’elle mo
éternel. 48. Lanzi, t. II, p. 131. 49. Enfer, IX, 61. 50. Lettre de Poerson au duc d’Antin, du 21 juin 1708. 51. Let
1 juin 1708. 51. Lettre à Marigny, du 29 août 1759. « J’ay l’honneur de vous présenter ce petit tableau dont je vous avoi
r de vous présenter ce petit tableau dont je vous avois parlé. L’idée de ce petit morceau m’est venue à l’occasion d’un je
vous avois parlé. L’idée de ce petit morceau m’est venue à l’occasion d’ un jeune homme de 15 ans qui roule dans Rome, fils
L’idée de ce petit morceau m’est venue à l’occasion d’un jeune homme de 15 ans qui roule dans Rome, fils d’un boucher, qu
nue à l’occasion d’un jeune homme de 15 ans qui roule dans Rome, fils d’ un boucher, qui semble avoir été fait exprès pour
, j’en ay formé ce petit ouvrage que l’on peut titrer : Une vengeance de Silène… Je souhaitterois que vous le trouvassiez
Je souhaitterois que vous le trouvassiez passable et qu’il fût digne de trouver une place dans votre cabinet. » Et le dir
hia, où l’on m’assure qu’il y a un bâtiment favorable pour le passage de Marseille… Flagonard a beaucoup de talan, mais le
le passage de Marseille… Flagonard a beaucoup de talan, mais le trop de feu et peu de patiance remporte à ne pas travaill
rop de feu et peu de patiance remporte à ne pas travailler avec assés d’ exactitude ses copies. C est ce que vous verres da
ape fait couvrir certaines parties un peu trop nues dans les ouvrages de Michel-Ange à la chapelle Sixtine. C’est un peint
e à la chapelle Sixtine. C’est un peintre nommé Stéphano Possi, homme de mérite, qui, après bien des représentations pour
r ne pas mettre les mains à des œuvrer aussi respectables, est chargé de cette opération, qu’il fait avec toute la discrét
cilement enlever les voiles répandus en différents endroits. » Lettre de Natoire. 54. C’est le Fragonard de l’église paro
en différents endroits. » Lettre de Natoire. 54. C’est le Fragonard de l’église paroissiale de Grasse. 55. L’Enjeu per
 » Lettre de Natoire. 54. C’est le Fragonard de l’église paroissiale de Grasse. 55. L’Enjeu perdu passa à la vente, en
 Dénombrement des Abbayes et Abbez. Commendataires, Leur taxe en cour de Rome et leur revenu. ……………………………………………………… 1758.
cour de Rome et leur revenu. ……………………………………………………… 1758. Poultières, de Saint-Non, Langres, 200 fl., 7 000 liv., B. (ordr
58. Poultières, de Saint-Non, Langres, 200 fl., 7 000 liv., B. (ordre de S. Benoît). »
17 (1912) Articles du Mercure de France, année 1912
Dr Guède. Tome XCV, numéro 349, 1er janvier 1912, p. 34-55. Au mois de décembre 1896, je trouvai chez mon libraire une f
ingulière brochure ayant pour titre : les Connaissances mathématiques de Jacques Casanova de Seingalt, par M. Charles Henr
Casanova de Seingalt, par M. Charles Henry. Je collectionnais depuis de longues années ce que je pouvais rencontrer sur l
er. M. Henry, qui avait autrefois travaillé Casanova avec l’intention de le reprendre un jour, avait absolument abandonné
mains toutes les notes, tous les matériaux en sa possession, quantité de renseignements précieux, qu’il m’eût été impossib
sion, quantité de renseignements précieux, qu’il m’eût été impossible de me procurer. C’est avec leur aide, c’est grâce à
puis présenter mon travail au public. Je lui adresse ici l’expression de ma sincère reconnaissance. Puisse-t-il ne pas reg
expression de ma sincère reconnaissance. Puisse-t-il ne pas regretter de ne pas avoir placé son trésor en mains plus habil
Le 27 juillet 1755, Casanova est arrêté, enfermé sous les Plombs, d’ où il est sorti le 31 octobre 1756, après 14 mois
sous les Plombs, d’où il est sorti le 31 octobre 1756, après 14 mois de détention, par une évasion merveilleuse dont il r
illeuse dont il raconte les détails dramatiques dans un des chapitres de ses Mémoires. Cette évasion, qui a été l’objet de
ns un des chapitres de ses Mémoires. Cette évasion, qui a été l’objet de plusieurs travaux très étudiés par ses compatriot
urd’hui, et mérite une nouvelle étude qui puisse y amener un peu plus de jour. Pour ce faire, nous pensons que le meilleur
u plus de jour. Pour ce faire, nous pensons que le meilleur moyen est de prendre le récit ligne à ligne, de faire comparaî
pensons que le meilleur moyen est de prendre le récit ligne à ligne, de faire comparaître l’intéressé devant le public qu
e faire comparaître l’intéressé devant le public qui aura à le juger, d’ instruire le procès, comme le ferait un juge d’ins
me le ferait un juge d’instruction, en citant les aveux, les réponses de l’accusé, en discutant mot à mot la possibilité d
s de l’accusé, en discutant mot à mot la possibilité des faits. Avant d’ aller plus loin, formulons une loi qui, comme tout
bres, on trouve que toutes, en dehors de leurs combinaisons adroites, d’ efforts surhumains, de patience, d’obstination dur
utes, en dehors de leurs combinaisons adroites, d’efforts surhumains, de patience, d’obstination durant des années vers un
rs de leurs combinaisons adroites, d’efforts surhumains, de patience, d’ obstination durant des années vers un but unique f
l’évadé, malgré ses déceptions, toutes ont eu lieu avec la connivence d’ aides venus de l’intérieur de la prison, ou avec d
s, toutes ont eu lieu avec la connivence d’aides venus de l’intérieur de la prison, ou avec des intelligences entretenues
rie Stuart s’évade avec l’aide du petit Douglas resté dans le château de Loch Leven et, au dehors, des membres de la famil
ouglas resté dans le château de Loch Leven et, au dehors, des membres de la famille des Hamilton l’attendaient à l’endroit
ndroit du débarquement. En 1591, Charles de Guise, enfermé au château de Tours, avait pris jour, le 15 août, avec Claude d
chambre, qui l’aidait en cette occasion. En 1621, Grotius, au château de Louvenstein, en sort enfermé dans un coffre par s
qu’on laissait le visiter. En 1635, Isaac Arnauld, ancien gouverneur de Philipsbourg, enfermé à Esslingen, en sort avec l
gouverneur de Philipsbourg, enfermé à Esslingen, en sort avec l’aide de cavaliers français au service de l’empereur, char
rmé à Esslingen, en sort avec l’aide de cavaliers français au service de l’empereur, chargés de le garder, et qui se sauve
t avec l’aide de cavaliers français au service de l’empereur, chargés de le garder, et qui se sauvent avec lui. En 1648, l
et qui se sauvent avec lui. En 1648, le duc de Beaufort, après 5 ans de détention au donjon de Vincennes, en sort par l’h
lui. En 1648, le duc de Beaufort, après 5 ans de détention au donjon de Vincennes, en sort par l’habileté de ses amis et
rès 5 ans de détention au donjon de Vincennes, en sort par l’habileté de ses amis et de quelques-uns des siens qui, en cet
tention au donjon de Vincennes, en sort par l’habileté de ses amis et de quelques-uns des siens qui, en cette occasion, le
on, le servirent fidèlement. En 1654, le cardinal de Retz, au château de Nantes, est aidé à l’intérieur par son valet de c
u, au château des Sept-Tours depuis onze ans, s’en échappe par l’aide de son neveu qui, à chacune de ses visites, lui port
depuis onze ans, s’en échappe par l’aide de son neveu qui, à chacune de ses visites, lui portait une certaine quantité de
eveu qui, à chacune de ses visites, lui portait une certaine quantité de cordes. En 1689, Jean Bart et le chevalier de For
t une certaine quantité de cordes. En 1689, Jean Bart et le chevalier de Forbin, prisonniers à Plymouth, reçurent du dehor
pouvaient sortir librement, et se laissèrent gagner par les promesses de prisonniers qui avaient argent en poche. En 1694,
y-Trouin, à Plymouth, noua rapidement des relations qui lui permirent de s’entendre avec un capitaine de navire suédois qu
ement des relations qui lui permirent de s’entendre avec un capitaine de navire suédois qui l’aida dans sa fuite. En 1746,
l’aida dans sa fuite. En 1746, le baron de Trenck, conduit au château de Glatz, s’était fait, dès son arrivée, de nombreux
e Trenck, conduit au château de Glatz, s’était fait, dès son arrivée, de nombreux amis parmi les officiers qui le gardaien
fficiers qui le gardaient, et qui l’ont constamment aidé dans chacune de ses tentatives si courageuses. En 1785, Lechi s’é
de ses tentatives si courageuses. En 1785, Lechi s’échappe des Plombs de Venise, mais sa femme lui faisait des envois dans
isent le prix qu’elle a coûté, somme partagée entre deux inquisiteurs d’ État. En 1815, le comte de Lavalette est sorti sou
s d’État. En 1815, le comte de Lavalette est sorti sous les vêtements de sa femme, qui venait lui faire ses derniers adieu
qui venait lui faire ses derniers adieux. Les prisonniers politiques de 1834, Marrast, Guinard, Cavaignac, détenus à Sain
arrast, Guinard, Cavaignac, détenus à Sainte-Pélagie, étaient l’objet d’ une surveillance fort peu rigoureuse, et, au sorti
t d’une surveillance fort peu rigoureuse, et, au sortir de la galerie de 10 mètres qu’ils creusèrent, trouvèrent tout prép
, trouvèrent tout préparé grâce à leurs intelligences avec le dehors. De nos jours, oserons-nous citer l’évasion de Bazain
elligences avec le dehors. De nos jours, oserons-nous citer l’évasion de Bazaine, dans laquelle la bienveillance gouvernem
enveillance gouvernementale est si évidente qu’il est presque honteux d’ en parler ? Trois évasions seules sembleraient éch
seules sembleraient échapper à la loi que nous avons formulée : Celle de Benvenuto Cellini, du château Saint-Ange. Il n’y
à son récit que la faconde et les exagérations évidemment mensongères de l’écrivain dans d’autres parties de ses Mémoires.
agérations évidemment mensongères de l’écrivain dans d’autres parties de ses Mémoires. Enfin celle de l’abbé de Bucquoy, a
ères de l’écrivain dans d’autres parties de ses Mémoires. Enfin celle de l’abbé de Bucquoy, ainsi que celle de Latude. Pou
es de ses Mémoires. Enfin celle de l’abbé de Bucquoy, ainsi que celle de Latude. Pour ces dernières, nous ferons remarquer
Pour ces dernières, nous ferons remarquer que le premier travaillait de concert avec trois autres prisonniers enfermés av
s enfermés avec lui, et pour le second qu’il avait aussi un compagnon de captivité. Nous allons voir, par l’examen minutie
examen minutieux que nous allons faire, et en prenant les dires mêmes de l’auteur, si son évasion doit être rangée dans la
irement, il prétend s’être évadé sans aide ni corruption, par le fait de sa seule adresse, en compagnie d’un moine somasqu
ans aide ni corruption, par le fait de sa seule adresse, en compagnie d’ un moine somasque du nom de Balbi, dont le seul rô
le fait de sa seule adresse, en compagnie d’un moine somasque du nom de Balbi, dont le seul rôle a été de percer une comm
ompagnie d’un moine somasque du nom de Balbi, dont le seul rôle a été de percer une communication entre son propre cachot
le a été de percer une communication entre son propre cachot et celui de Casanova. Casanova est d’abord enfermé dans un « 
t et celui de Casanova. Casanova est d’abord enfermé dans un « cachot de cinq pieds et demi de hauteur ; il formait les tr
. Casanova est d’abord enfermé dans un « cachot de cinq pieds et demi de hauteur ; il formait les trois quarts d’un carré
cachot de cinq pieds et demi de hauteur ; il formait les trois quarts d’ un carré de deux toises, le quatrième quart contig
inq pieds et demi de hauteur ; il formait les trois quarts d’un carré de deux toises, le quatrième quart contigu qui lui m
toises, le quatrième quart contigu qui lui manquait était une espèce d’ alcôve capable de contenir un lit ». Remarque. — 
ième quart contigu qui lui manquait était une espèce d’alcôve capable de contenir un lit ». Remarque. — Tout individu enf
ut individu enfermé pour une longue détention prend pour premier soin de se faire un calendrier ; puis, une fois les premi
er soin de se faire un calendrier ; puis, une fois les premiers jours de stupeur passés, avant de se mettre à l’œuvre, che
herche, combine les moyens les plus heureux qui peuvent lui permettre de s’évader. Casanova, qui ignorait les motifs de sa
peuvent lui permettre de s’évader. Casanova, qui ignorait les motifs de sa détention, qui ne se sentait pas coupable de c
i ignorait les motifs de sa détention, qui ne se sentait pas coupable de crimes d’État, fautes auxquelles sont réservés le
les motifs de sa détention, qui ne se sentait pas coupable de crimes d’ État, fautes auxquelles sont réservés les Plombs,
s sont réservés les Plombs, auquel on n’avait pas communiqué la durée de son incarcération, pensait qu’elle devait cesser
ération, pensait qu’elle devait cesser avec le règne des inquisiteurs d’ État qui l’avaient condamné, c’est-à-dire, le dern
isiteurs d’État qui l’avaient condamné, c’est-à-dire, le dernier jour de septembre. — Aussi l’idée d’évasion ne germe-t-el
condamné, c’est-à-dire, le dernier jour de septembre. — Aussi l’idée d’ évasion ne germe-t-elle dans son cerveau que quelq
t alors je me figurais que, pour des raisons qu’il m’était impossible de deviner, on avait résolu de me tenir enfermé pour
pour des raisons qu’il m’était impossible de deviner, on avait résolu de me tenir enfermé pour le reste de mes jours. Cett
ossible de deviner, on avait résolu de me tenir enfermé pour le reste de mes jours. Cette idée affreuse me fit rire, car j
mes jours. Cette idée affreuse me fit rire, car je me sentais maître de ne rester esclave que très peu de temps, aussitôt
ître de ne rester esclave que très peu de temps, aussitôt qu’au péril de mes jours j’aurais pris le parti de faire cesser
eu de temps, aussitôt qu’au péril de mes jours j’aurais pris le parti de faire cesser ma détention. Je savais que je réuss
is que je réussirais à m’échapper ou à me faire tuer. Au commencement de novembre je formai sérieusement le projet de sort
re tuer. Au commencement de novembre je formai sérieusement le projet de sortir par la force… Le plancher de mon cachot (a
je formai sérieusement le projet de sortir par la force… Le plancher de mon cachot (au couchant) était positivement au-de
r de mon cachot (au couchant) était positivement au-dessus du plafond de la salle des inquisiteurs. Vers la fin de novemb
ement au-dessus du plafond de la salle des inquisiteurs. Vers la fin de novembre, le prisonnier, qui avait la permission
urs. Vers la fin de novembre, le prisonnier, qui avait la permission de se promener pendant une demi-heure dans un galeta
eure dans un galetas qui précédait son cachot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux o
ui précédait son cachot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte a
hot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte ayant servi à des pri
l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte ayant servi à des prisonniers, tous j
ssa le plus, ce fut un verrou tout droit, gros comme le pouce et long d’ un pied et demi. À la fin du même mois, un morceau
le pouce et long d’un pied et demi. À la fin du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six e
et demi. À la fin du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’ un pouce, long de six et large de trois, attira me
du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six et large de trois, attira mes regards ; je m’
n morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six et large de trois, attira mes regards ; je m’en emparai sans
encore ce que j’en ferais, et je le cachai dans ma prison, ayant soin de le couvrir avec mes chemises. Le jour de l’an 176
: Laurent (son geôlier) m’apporta une robe de chambre doublée en peau de renard, une couverture de soie ouatée et un sac e
apporta une robe de chambre doublée en peau de renard, une couverture de soie ouatée et un sac en peau d’ours pour y mettr
ée en peau de renard, une couverture de soie ouatée et un sac en peau d’ ours pour y mettre mes jambes… ce présent me venai
larmes aux yeux et prosterné à genoux, il leur avait demandé en grâce de me faire parvenir cette marque de son constant am
oux, il leur avait demandé en grâce de me faire parvenir cette marque de son constant amour, si j’étais encore au nombre d
re du verrou un beau matin : Dès que je fus seul, je pris le morceau de marbre noir, et je reconnus bientôt que c’était u
marbre noir, et je reconnus bientôt que c’était une excellente pierre de touche ; car, ayant quelque temps frotté le verro
, je vis que j’avais obtenu une facette très bien faite… Je me servis de ma salive en guise d’huile, et je travaillai huit
se trouva une pointe parfaite. Les facettes avaient un pouce et demi de longueur. Mon verrou ainsi affilé formait un styl
stylet octangulaire aussi bien proportionné qu’il aurait été possible de l’exiger d’un bon taillandier. Il parvient à le
gulaire aussi bien proportionné qu’il aurait été possible de l’exiger d’ un bon taillandier. Il parvient à le cacher dans
écide « avec son verrou devenu esponton, gros comme une canne et long de vingt pouces, à faire un trou au plancher sous so
au plancher sous son lit » (placé dans l’alcôve). Objection. — Avant d’ aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre
s l’alcôve). Objection. — Avant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mér
jection. — Avant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’être discu
ant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’être discutée ; car cet
t l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’ être discutée ; car cet instrument, dans la suite
l’agent qui sauve toutes les situations périlleuses. Quant au morceau de marbre noir, si, à la rigueur, on aurait pu le re
nt luxueux, où cette matière aurait pu être employée dans des travaux de restauration, mise de côté, abandonnée par des ou
atière aurait pu être employée dans des travaux de restauration, mise de côté, abandonnée par des ouvriers, on se demande
’a jamais été apporté ; — le prisonnier le trouve au milieu d’un amas d’ objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, b
été apporté ; — le prisonnier le trouve au milieu d’un amas d’objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, bassinoire
e trouve au milieu d’un amas d’objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, bassinoire, pelle à feu, une seringue ; la
volontiers un presse-papier, et sous les Plombs, où il était défendu d’ écrire, on ne peut admettre que, même un patricien
ne peut admettre que, même un patricien, en faisant venir des meubles de sa maison, ait poussé l’enfantillage du bien-être
aire dans le récit pour affiler l’esponton, l’un était la conséquence de l’autre, et, en plus, il devient une excellente p
conséquence de l’autre, et, en plus, il devient une excellente pierre de touche. Ces deux pièces sont nécessaires, indispe
e touche. Ces deux pièces sont nécessaires, indispensables au système de la fabulation ; elles en sont la base ; or, elles
présence s’admet parfaitement, et le lecteur a immédiatement l’image de ces pièces rondes qui courent dans deux anneaux,
la tige pour la manœuvrer, et le plus souvent une longue queue munie d’ une œillère qui s’applique sur un piton afin d’y c
entend toujours ouvrir le cadenas. — Or, Casanova ne parle nulle part de cet appendice ; il n’aurait eu d’ailleurs aucun m
rracher ou l’user ; la pièce était donc lisse et ronde. — Son usage ? de nos jours où l’on brûle la houille et le coke, on
iècle dernier. — Il l’a trouvé au milieu de pelles, pincettes, objets de métal, etc., alors peut-être, vu sa longueur, une
sont carrées et non pas rondes. — Pour expliquer la présence étrange de cette pièce de fer, assez déliée, puisqu’il dit g
t non pas rondes. — Pour expliquer la présence étrange de cette pièce de fer, assez déliée, puisqu’il dit grosse comme une
çons, en construisant des mansardes, sceller dans le plâtre des tiges de fer, mais ces pièces sont constamment quadrangula
constamment quadrangulaires. — Disons donc que de même que la pierre de touche était indispensable, de même l’esponton ro
15 jours après Pâques, Casanova, qui s’était fabriqué une lampe au su de Laurent, fait sous son lit un trou de dix pouces
’était fabriqué une lampe au su de Laurent, fait sous son lit un trou de dix pouces de diamètre, en détruisant trois couch
é une lampe au su de Laurent, fait sous son lit un trou de dix pouces de diamètre, en détruisant trois couches de planches
on lit un trou de dix pouces de diamètre, en détruisant trois couches de planches de deux pouces d’épaisseur, puis une cou
ou de dix pouces de diamètre, en détruisant trois couches de planches de deux pouces d’épaisseur, puis une couche de terra
s de diamètre, en détruisant trois couches de planches de deux pouces d’ épaisseur, puis une couche de terrazzo marmorin, c
trois couches de planches de deux pouces d’épaisseur, puis une couche de terrazzo marmorin, c’est-à-dire de petites pièces
ouces d’épaisseur, puis une couche de terrazzo marmorin, c’est-à-dire de petites pièces de marbre réunies par du ciment, l
puis une couche de terrazzo marmorin, c’est-à-dire de petites pièces de marbre réunies par du ciment, le pavé ordinaire d
bre réunies par du ciment, le pavé ordinaire des appartements luxueux de Venise, et que des ouvriers italiens sont venus f
hes. « En quatre jours cette mosaïque fut détruite sans que la pointe de mon esponton fût endommagée le moins du monde. »
si l’on réfléchit que son esponton était du fer forgé et non une tige d’ acier trempé. Mais il est une objection bien plus
pé. Mais il est une objection bien plus sérieuse à propos du diamètre de ce trou rond, dix pouces. Une reine (je n’y crois
de ce trou rond, dix pouces. Une reine (je n’y crois pas), ignorante de l’industrie des farines, conseillait au peuple ma
ignorante de l’industrie des farines, conseillait au peuple manquant de pain de manger de la brioche. Si le mot n’a pas é
te de l’industrie des farines, conseillait au peuple manquant de pain de manger de la brioche. Si le mot n’a pas été dit,
dustrie des farines, conseillait au peuple manquant de pain de manger de la brioche. Si le mot n’a pas été dit, il n’en es
’en est pas moins vrai que bien des femmes ne se sont préoccupées que de travaux d’aiguille et ignorent absolument les sec
moins vrai que bien des femmes ne se sont préoccupées que de travaux d’ aiguille et ignorent absolument les secrets de ceu
occupées que de travaux d’aiguille et ignorent absolument les secrets de ceux des hommes ; on peut donc tromper des marqui
e ceux des hommes ; on peut donc tromper des marquises ; de même plus d’ un lettré qui file son cocon dans ses in-folio et
que matin sur le plat ; il n’a jamais regardé ce travail, il s’occupe de choses plus hautes ; — tel membre de l’Institut,
regardé ce travail, il s’occupe de choses plus hautes ; — tel membre de l’Institut, auteur de calculs compliqués, appelle
l s’occupe de choses plus hautes ; — tel membre de l’Institut, auteur de calculs compliqués, appelle un horloger pour remo
cer un clou dans le mur pour y accrocher sa montre ; bien des membres de l’Académie des sciences morales et politiques n’o
marmorin avec la pointe, mais que sur le bois il lui était impossible de faire autre chose que soulever de longues arêtes
sur le bois il lui était impossible de faire autre chose que soulever de longues arêtes de bois de 10, 20 pouces et plus,
était impossible de faire autre chose que soulever de longues arêtes de bois de 10, 20 pouces et plus, et qu’il lui était
mpossible de faire autre chose que soulever de longues arêtes de bois de 10, 20 pouces et plus, et qu’il lui était impossi
rêtes de bois de 10, 20 pouces et plus, et qu’il lui était impossible de faire un travail limité, rond, comme il l’indique
’indique et comme plus tard il le recommande bien à Balbi sur le toit de son cachot. Un ouvrier menuisier, ébéniste, charp
ux qui travaillent le bois vous diront que, pour ce résultat, il faut de toute nécessité un ciseau emmanché à lame plate à
t à lame courbe dit une gouge. Le 26 août à midi, Casanova est changé de cachot ; on le conduit dans une prison ayant vue
trou dans l’ancien cachot vide, arrive écumant et ordonne à Casanova de lui livrer la hache et les instruments à l’aide d
e lui livrer la hache et les instruments à l’aide desquels il a tenté de s’évader ; il vide la paillasse, manie les coussi
ide la paillasse, manie les coussins du fauteuil, mais n’a pas l’idée de le renverser, en sorte que le prisonnier reste po
s l’idée de le renverser, en sorte que le prisonnier reste possesseur de son instrument d’évasion, mais privé de la pierre
verser, en sorte que le prisonnier reste possesseur de son instrument d’ évasion, mais privé de la pierre de touche qui res
e prisonnier reste possesseur de son instrument d’évasion, mais privé de la pierre de touche qui reste dans son cachot. Si
reste possesseur de son instrument d’évasion, mais privé de la pierre de touche qui reste dans son cachot. Si le geôlier e
mme adroit et déterminé qui n’a pas abandonné son idée et qui tentera de la mettre à exécution sous une forme quelconque ;
une forme quelconque ; il doit donc être sur ses gardes. Or, la suite de ce récit nous montrera comment il se conduit malg
tenir les yeux ouverts et suspecter tous les actes et tous les gestes de son prisonnier. Le lendemain Laurent fait inspect
fait inspecter sous le lit par un archer, fait frapper avec une barre de fer toutes les parois du cachot, mais on ne frapp
pe pas le plafond, et Casanova se dit : c’est par ici que je sortirai de cet enfer. Pendant huit jours le geôlier se venge
rai de cet enfer. Pendant huit jours le geôlier se venge en abreuvant de dégoûts son prisonnier, le privant d’air, lui fai
e geôlier se venge en abreuvant de dégoûts son prisonnier, le privant d’ air, lui faisant manger des viandes putréfiées, so
aspérant par son mutisme. — Casanova, hors de lui, lui demande compte de son argent, et le lendemain Laurent, en le lui pr
le lendemain Laurent, en le lui présentant, le calme avec « un panier de citrons, que M. de Bragadin m’envoyait, une gross
anier de citrons, que M. de Bragadin m’envoyait, une grosse bouteille d’ eau que je jugeai bonne, et un beau poulet rôti tr
un beau poulet rôti très appétissant ; en outre un des archers ouvrit de suite les deux fenêtres ». À partir de ce moment,
êtres ». À partir de ce moment, on va constater un changement complet d’ allures dans la conduite de Laurent, qui se contin
ent, on va constater un changement complet d’allures dans la conduite de Laurent, qui se continuera jusqu’à l’évasion ; ce
sont plus seulement des tolérances consenties vis-à-vis du règlement de la prison, des complaisances auxquelles il se prê
s pour la responsabilité du gardien. Son prisonnier lui ayant demandé de lui acheter certains livres : « Je vous ferai prê
des vôtres, par là vous épargnerez votre argent. » Il est impossible de douter un instant que, si bête que soit un homme,
qui lui fournissait tout ce qu’il voulait, qui lui faisait l’histoire de tous les prisonniers qui étaient sous les Plombs 
in lui avait promis mille sequins s’il peut vous faciliter les moyens de vous évader ; mais que Laurent, sachant cela, se
les moyens de vous évader ; mais que Laurent, sachant cela, se flatte de gagner la récompense sans s’exposer, en obtenant
compense sans s’exposer, en obtenant par sa femme votre élargissement de M. Diedo. » Voici la troisième fois que le nom d
otre élargissement de M. Diedo. » Voici la troisième fois que le nom de M. de Bragadin est prononcé dans cette analyse. I
le nom de M. de Bragadin est prononcé dans cette analyse. Il est bon de rappeler ici quels étaient les rapports de Bragad
cette analyse. Il est bon de rappeler ici quels étaient les rapports de Bragadin et de Casanova, et les liens intimes qui
Il est bon de rappeler ici quels étaient les rapports de Bragadin et de Casanova, et les liens intimes qui les unissaient
cabale. Comme la nature ne perd jamais ses droits, elle a fait place, de nos jours, à l’occultisme, aux tables tournantes,
du mystérieux, qui y vont chercher leurs inspirations et leurs règles de conduite. Casanova, très savant dans les sciences
ns son livre son incrédulité pour cette science, et il avait le droit d’ être incrédule, puisqu’il savait les dupes qu’il f
ns percer en lui la croyance à la fatalité et aux événements inscrits d’ avance dans le livre du Destin. À chaque page, on
ortant et décisif, ayant une influence capitale sur sa vie. Il a fait de la cabale dans sa prison, pour savoir le jour où
hez la duchesse de Chartres, fille du prince de Conti, pour la guérir d’ un eczéma. Il l’a pratiquée à Amsterdam, auprès du
u perdues. Dans son séjour à Paris, il a escroqué avec la cabale plus d’ un million à une vieille folle, la marquise d’Urfé
folle, la marquise d’Urfé, qu’il devait faire renaître sous la forme d’ un enfant nouveau-né, auquel en mourant elle donne
ourant elle donnerait la vie. C’est la cabale qui lui a donné ce port de refuge, où il a terminé ses jours, au château de
lui a donné ce port de refuge, où il a terminé ses jours, au château de Dux. Le comte de Waldstein, auquel on le présenta
Dux. Le comte de Waldstein, auquel on le présenta chez l’ambassadeur de Venise à Paris, lors de son dernier séjour dans c
lors de son dernier séjour dans cette ville, était un fervent adepte de la fameuse science, et ce devait être une heureus
r Grande saisit chez lui des manuscrits reliés : c’était la Clavicule de Salomon, le Zecorben, un Picatrix, une ample Inst
t les conjurations nécessaires pour avoir le colloque avec les démons de toutes les classes. « Ceux qui savaient que j’ava
hé. ». C’est la cabale qui lui a donné son importance dans la maison de M. de Bragadin. En 1746, à l’âge de 20 ans, Casan
nné son importance dans la maison de M. de Bragadin. En 1746, à l’âge de 20 ans, Casanova, tombé dans un état de dégradati
de Bragadin. En 1746, à l’âge de 20 ans, Casanova, tombé dans un état de dégradation morale complète, lié avec ce qu’il y
complète, lié avec ce qu’il y avait de plus abject parmi les vauriens de Venise, après avoir été séminariste, officier, ré
ndolo et M. Barbaro, qui partageaient sa croyance dans la possibilité de consulter les ordres du destin au moyen de la cab
telligence et ses connaissances sérieuses. Il construit ses pyramides de chiffres, en tire les réponses qu’il veut, régit
i conviennent et qui peuvent le servir. Casanova était du reste plein de respect pour sa dupe, qu’il aimait comme un père,
devaient pas se revoir. Après la fuite et pendant les pérégrinations de Casanova à travers toute l’Europe, il a reçu des
grinations de Casanova à travers toute l’Europe, il a reçu des envois d’ argent de M. de Bragadin. En octobre 1767, on trou
s de Casanova à travers toute l’Europe, il a reçu des envois d’argent de M. de Bragadin. En octobre 1767, on trouve cette
s plusieurs lettres, je les décachète et la première que je lis était de M. Dandolo, qui m’annonçait la mort de M. de Brag
t la première que je lis était de M. Dandolo, qui m’annonçait la mort de M. de Bragadin. Je perdais un homme qui, depuis v
put me rien laisser, ses meubles, sa bibliothèque devenaient la proie de ses créanciers. Ses deux amis, qui étaient aussi
aient aussi les miens, étaient pauvres, et je ne pouvais disposer que de leur cœur. Cette terrible nouvelle était accompag
disposer que de leur cœur. Cette terrible nouvelle était accompagnée d’ une lettre de change de mille écus, que le défunt,
de leur cœur. Cette terrible nouvelle était accompagnée d’une lettre de change de mille écus, que le défunt, prévoyant sa
œur. Cette terrible nouvelle était accompagnée d’une lettre de change de mille écus, que le défunt, prévoyant sa fin immin
vingt-quatre heures avant de rendre l’âme. Telle était la situation de l’aventurier dans la maison Bragadin lors de son
ans la maison Bragadin lors de son arrestation. Qu’on ne s’étonne pas de cette crédulité chez un homme d’un esprit disting
n arrestation. Qu’on ne s’étonne pas de cette crédulité chez un homme d’ un esprit distingué, et qui avait exercé les haute
n homme d’un esprit distingué, et qui avait exercé les hautes charges de la République. De nos jours, ces mêmes faits se p
t distingué, et qui avait exercé les hautes charges de la République. De nos jours, ces mêmes faits se présentent. Rappelo
querie fait au photographe Buguet, qui vendait à des clients entichés de spiritisme leur portrait accompagné de l’âme d’un
vendait à des clients entichés de spiritisme leur portrait accompagné de l’âme d’une personne chérie évoquée par eux et qu
des clients entichés de spiritisme leur portrait accompagné de l’âme d’ une personne chérie évoquée par eux et qu’ils reco
it à ses dupes. Dans ce procès, quatre colonels, dont un ancien élève de l’École Polytechnique, avaient été appelés par l’
nt, qui leur faisait remarquer que le photographe avouait son procédé de supercherie, ils se contentaient de hausser les é
e photographe avouait son procédé de supercherie, ils se contentaient de hausser les épaules, en répondant avec un air de
ils se contentaient de hausser les épaules, en répondant avec un air de commisération dédaigneuse : Monsieur le Président
air de commisération dédaigneuse : Monsieur le Président, vous parlez de choses que vous ne connaissez pas. On comprend do
tenant le trouble que devait porter dans l’esprit du vieillard, privé de son conseil, l’arrestation de son enfant, et que
orter dans l’esprit du vieillard, privé de son conseil, l’arrestation de son enfant, et que Bragadin devait tout tenter po
station de son enfant, et que Bragadin devait tout tenter pour tâcher de le délivrer. D’après la loi sur les évasions célè
ernier les présomptions vont se convertir en certitudes, par la suite de l’analyse des faits qui le concernent. La corresp
nce active avec le moine continue par l’envoi incessant et journalier de livres, d’un cachot à l’autre ; les projets sont
avec le moine continue par l’envoi incessant et journalier de livres, d’ un cachot à l’autre ; les projets sont ébauchés, l
va ne peut percer le sien parce que, chaque jour, on sonde les parois de sa prison avec une barre de fer, mais il enverra
rce que, chaque jour, on sonde les parois de sa prison avec une barre de fer, mais il enverra son esponton au moine, qui p
n et cachera son travail en tapissant toute sa prison avec des images de saints qu’il fera acheter par Laurent. Arrivé au-
des images de saints qu’il fera acheter par Laurent. Arrivé au-dessus de son plafond, il percera le mur de séparation des
heter par Laurent. Arrivé au-dessus de son plafond, il percera le mur de séparation des deux cachots, puis défoncera le pl
cera le mur de séparation des deux cachots, puis défoncera le plafond de Casanova. Une fois là, Casanova se charge du rest
esponton au moine ? D’autres objets que les livres avaient déjà passé d’ un cachot à l’autre, entre autres une pelisse en p
nt déjà passé d’un cachot à l’autre, entre autres une pelisse en peau de renard, que le comte Asquin avait désiré voir, po
er une semblable. Casanova songe à envoyer son instrument dans le dos d’ un livre. Il est bon de savoir qu’en Italie les li
ova songe à envoyer son instrument dans le dos d’un livre. Il est bon de savoir qu’en Italie les livres, généralement, son
r qu’en Italie les livres, généralement, sont reliés en parchemin, et de manière que le dos, en l’ouvrant, forme une poche
t de paraître ; il s’aperçoit que son esponton, placé au dos, dépasse de deux pouces la longueur du livre ; il faut donc u
n moyen accessoire. Je dis à Laurent que je voulais célébrer le jour de la Saint-Michel avec du macaroni au fromage, mais
vec du macaroni au fromage, mais que, voulant reconnaître l’honnêteté de la personne qui avait la bonté de me prêter des l
ue, voulant reconnaître l’honnêteté de la personne qui avait la bonté de me prêter des livres, je voulais lui en faire un
and. On devine le reste ; le prisonnier fait son macaroni sur le pas de sa porte, dans son grand plat, le couvre de beurr
t son macaroni sur le pas de sa porte, dans son grand plat, le couvre de beurre à le faire déborder, le pose sur le livre
il a mis l’esponton1, élève le tout, et le place sur les bras étendus de Laurent, qui transporte l’envoi à ses voisins, et
e conscience, voilà un geôlier bien facile et bien confiant vis-à-vis d’ un prisonnier qui a tenté de s’échapper quelques s
er bien facile et bien confiant vis-à-vis d’un prisonnier qui a tenté de s’échapper quelques semaines auparavant. Qu’un dr
nté de s’échapper quelques semaines auparavant. Qu’un dramaturge tire de circonstances semblables une scène à effet sur le
re de circonstances semblables une scène à effet sur le théâtre, rien de mieux ; qu’un romancier en fasse dans son livre u
complicité, c’est impossible. Voici donc le père Balbi en possession de l’esponton. Il ne tarda pas à mettre la main à l
verture suffisante, qu’il masquait avec une image, qu’il collait avec de la mie de pain. Objection. — Que des images app
ffisante, qu’il masquait avec une image, qu’il collait avec de la mie de pain. Objection. — Que des images appliquées su
n. Objection. — Que des images appliquées sur les parois verticales d’ une pièce ne produisent aucun étonnement, cela se
geôlier, dont l’essence doit être le soupçon, ne pourrait s’empêcher d’ en être étonnée et d’en chercher l’explication. Ce
nce doit être le soupçon, ne pourrait s’empêcher d’en être étonnée et d’ en chercher l’explication. Cette remarque vise, il
ité ; mais ce qui vise Casanova, et le fait prendre en flagrant délit de mensonge, c’est la phrase suivante, après que le
e, c’est la phrase suivante, après que le moine arrivé sur le plafond de son cachot lui donne le signal par trois petits c
squ’au soir, et le lendemain il m’écrivit que si mon toit n’était que de deux rangées de planches, son travail serait ache
le lendemain il m’écrivit que si mon toit n’était que de deux rangées de planches, son travail serait achevé le même jour.
son travail serait achevé le même jour. Il m’assura qu’il aurait soin de faire le trou circulaire, comme je le lui avais r
plancher. Objection. — Si l’on veut se souvenir que l’esponton est de fer et non d’acier, que la pierre à affiler est r
bjection. — Si l’on veut se souvenir que l’esponton est de fer et non d’ acier, que la pierre à affiler est restée dans le
on d’acier, que la pierre à affiler est restée dans le premier cachot de Casanova, que le moine a eu à percer en huit jour
à percer en huit jours son plafond ; puis, du 8 octobre au 16, le mur de séparation entre les deux prisons, on peut imagin
e les deux prisons, on peut imaginer en quel état doit être la pointe de l’instrument, et quelle puissance elle peut avoir
ut avoir maintenant pour s’attaquer sur du bois, Balbi ne se sert que de l’esponton, il n’a ni scie, ni couteau, ni ciseau
vasion est remise à la nuit du 3 octobre au 1er novembre, par le fait d’ un nouveau compagnon qu’on a donné à Casanova ; ma
r draps, couvertures, matelas et paillasse », il se trouve possesseur de 100 brasses de cordes… Quand la corde fut faite,
tures, matelas et paillasse », il se trouve possesseur de 100 brasses de cordes… Quand la corde fut faite, je fis un paqu
de 100 brasses de cordes… Quand la corde fut faite, je fis un paquet de mon habit, de mon manteau de bourre de soie, de q
de cordes… Quand la corde fut faite, je fis un paquet de mon habit, de mon manteau de bourre de soie, de quelques chemis
and la corde fut faite, je fis un paquet de mon habit, de mon manteau de bourre de soie, de quelques chemises, bas et mouc
de fut faite, je fis un paquet de mon habit, de mon manteau de bourre de soie, de quelques chemises, bas et mouchoirs et n
ite, je fis un paquet de mon habit, de mon manteau de bourre de soie, de quelques chemises, bas et mouchoirs et nous passâ
s le cachot du comte. Objection. — Quoi ! non seulement 100 brasses de corde qui peuvent être utiles, mais encore des ch
uvent être utiles, mais encore des chemises, des bas et des mouchoirs de rechange ! Il partirait par un train de plaisir p
ses, des bas et des mouchoirs de rechange ! Il partirait par un train de plaisir pour quelques jours aux bains de mer qu’i
mporterait pas davantage ! Et il allait s’exposer sur un toit couvert de lames de plomb glissantes, sur lequel il ne pourr
t pas davantage ! Et il allait s’exposer sur un toit couvert de lames de plomb glissantes, sur lequel il ne pourrait prend
té du lecteur. Cette ouverture était celle faite en soulevant le bord de la lame de plomb qui retombait sur la gouttière d
ur. Cette ouverture était celle faite en soulevant le bord de la lame de plomb qui retombait sur la gouttière de marbre. L
soulevant le bord de la lame de plomb qui retombait sur la gouttière de marbre. Les voilà donc au bord du toit. … Mais i
tière de marbre. Les voilà donc au bord du toit. … Mais il est temps de partir. On ne voyait plus la lune ; j’attachai au
t plus la lune ; j’attachai au cou du Père Balbi la moitié des cordes d’ un côté, et le paquet de ses nippes sur son autre
hai au cou du Père Balbi la moitié des cordes d’un côté, et le paquet de ses nippes sur son autre épaule ; j’en fis autant
qu’il accepte. À genoux et à quatre pattes, j’empoignai mon esponton d’ une main solide, et, en allongeant le bras, je le
eant le bras, je le poussai obliquement entre la jointure des plaques de l’une à l’autre, de sorte que, saisissant avec me
ne à l’autre, de sorte que, saisissant avec mes quatre doigts le bord de la plaque que j’avais soulevée, je parvins à m’él
u sommet du toit. Le moine pour me suivre avait mis les quatre doigts de sa main droite dans la ceinture de ma culotte.
suivre avait mis les quatre doigts de sa main droite dans la ceinture de ma culotte. Objection. — Cette manœuvre, si bie
re, si bien décrite, et qui au premier abord semble si naturelle, est de toute impossibilité. Casanova avance de bas en ha
bord semble si naturelle, est de toute impossibilité. Casanova avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les p
e toute impossibilité. Casanova avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les plaques de zinc, comme les tuile
ova avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les plaques de zinc, comme les tuiles, comme les ardoises, comme
e zinc, comme les tuiles, comme les ardoises, comme tous les systèmes de couverture, en un mot, pour empêcher la pluie de
me tous les systèmes de couverture, en un mot, pour empêcher la pluie de tomber dans le bâtiment, se recouvrent nécessaire
ns le bâtiment, se recouvrent nécessairement, la supérieure dépassant d’ une certaine longueur celle qui est placée au-dess
ure dépassant d’une certaine longueur celle qui est placée au-dessous d’ elle. En conséquence, l’esponton n’a jamais pu ent
ois qu’il en parle c’est un mensonge ; son instrument n’a pu lui être d’ aucune utilité. Dans l’ascension, le moine perd so
lui être d’aucune utilité. Dans l’ascension, le moine perd son paquet de hardes, mais non ses cordes. « Après avoir franch
ête enfin « sa vue sur une lucarne du côté du canal et aux deux tiers de la pente. Elle était assez éloignée de l’endroit
ôté du canal et aux deux tiers de la pente. Elle était assez éloignée de l’endroit d’où j’étais parti, pour que je pusse j
et aux deux tiers de la pente. Elle était assez éloignée de l’endroit d’ où j’étais parti, pour que je pusse juger que le g
çant la tête, il touche une petite grille, et, derrière, des carreaux de vitre enchâssés dans du plomb ; il joue de l’espo
et, derrière, des carreaux de vitre enchâssés dans du plomb ; il joue de l’esponton, arrache la grille et rompt la fenêtre
pas comment le second pourrait descendre ensuite, n’ayant aucun moyen d’ assujettir la corde à l’entrée de la lucarne ». O
scendre ensuite, n’ayant aucun moyen d’assujettir la corde à l’entrée de la lucarne ». Objection. — Mais, deux moyens ass
ces pour ne pas charger les toits, c’est-à-dire des lattis recouverts de gâché ; tout au plus des carreaux de plâtre, mati
est-à-dire des lattis recouverts de gâché ; tout au plus des carreaux de plâtre, matière molle. Or cet esponton, qui avait
r cet esponton, qui avait, sans s’émousser, déjà fait tant de travaux de percement, et avait pu sortir intact de la destru
er, déjà fait tant de travaux de percement, et avait pu sortir intact de la destruction du terrazzo marmorin, devait bien
tact de la destruction du terrazzo marmorin, devait bien être capable de faire trou dans cette matière légère, tout près d
n à faire une œillère pour y passer la corde. — Le second moyen était d’ utiliser la grille qu’il avait descellée entière,
lus hautes que larges ; en renversant la grille, il trouvait un point d’ appui solide pour attacher sa corde. — Mais l’écri
oint d’appui solide pour attacher sa corde. — Mais l’écrivain ne veut d’ aucun de ces deux moyens simples ; il a à décrire
ppui solide pour attacher sa corde. — Mais l’écrivain ne veut d’aucun de ces deux moyens simples ; il a à décrire un moyen
a corde, et, l’ayant retirée, je trouvai que la hauteur était de plus de cinquante pieds. » Objection. — La hauteur du P
cinquante pieds. » Objection. — La hauteur du Palais des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la goutti
uteur du Palais des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la gouttière de marbre (84 pieds), là où commence
des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la gouttière de marbre (84 pieds), là où commence le toit ; il y
n plancher à cette hauteur ; la lucarne, dit-il, était aux deux tiers de la pente du toit ; en admettant même que la haute
it pas divisée, une corde passée par cette ouverture, qui aurait plus de 50 pieds, tomberait à onze mètres du sol. Or, qua
étages ; 50 pieds pour un seul étage du toit donneraient au toit plus de deux fois la hauteur du monument lui-même. Ne sa
la hauteur du monument lui-même. Ne sachant que devenir, je grimpai de rechef sur le sommet du toit, et ma vue s’étant p
sur le sommet du toit, et ma vue s’étant portée vers un endroit près d’ une coupole que je n’avais pas encore visitée, je
encore visitée, je m’y acheminai. Je vis une plate-forme, recouverte de plaques de plomb, jointe à une grande lucarne fer
itée, je m’y acheminai. Je vis une plate-forme, recouverte de plaques de plomb, jointe à une grande lucarne fermée par deu
une grande lucarne fermée par deux volets. Il y avait une cuve pleine de plâtre délayé, une truelle, et tout à côté une éc
înai cet embarrassant fardeau jusqu’à la lucarne. Il s’agissait alors d’ introduire cette lourde masse, qui avait douze de
Il s’agissait alors d’introduire cette lourde masse, qui avait douze de mes brasses… Objection. — Chaque ligne de ce pa
de masse, qui avait douze de mes brasses… Objection. — Chaque ligne de ce passage est à analyser. Cette plate-forme, cet
Cette plate-forme, cette terrasse était nécessairement en contre-bas de l’arête du toit sur lequel il était à califourcho
commande une autre truellée à son servant, qui est placé au-dessous, de lui sur l’échafaudage. En quittant son travail, i
audage. En quittant son travail, il emporte toujours sa truelle, qui, de cuivre épais, emmanchée, a son prix et pourrait ê
prix et pourrait être volée, mais en laissant ses auges il a le soin de les bien laver à l’eau avant de partir, car s’il
il y laissait du plâtre délayé, il trouverait le lendemain une pierre de plâtre adhérente à son auge qu’il lui faudrait br
ente à son auge qu’il lui faudrait briser avec effort et grande perte de temps. Casanova n’a donc pu trouver une truelle,
emps. Casanova n’a donc pu trouver une truelle, ni une cuve mi-pleine de plâtre délayé, parce que jamais un maçon n’a lais
cuve mi-pleine de plâtre délayé, parce que jamais un maçon n’a laissé de plâtre dans son auge abandonnée. Cette échelle lu
dans son auge abandonnée. Cette échelle lui présentait les extrémités de ses montants, puisqu’il attache sa corde au premi
ts, puisqu’il attache sa corde au premier échelon. Il s’agissait donc de la monter verticalement, le peu de longueur du br
’agissait donc de la monter verticalement, le peu de longueur du bras de levier lui défendant de la faire basculer, en pre
ter verticalement, le peu de longueur du bras de levier lui défendant de la faire basculer, en prenant le toit comme d’app
e levier lui défendant de la faire basculer, en prenant le toit comme d’ appui. Or, il s’agit ici, non pas de ces échelles
asculer, en prenant le toit comme d’appui. Or, il s’agit ici, non pas de ces échelles légères à montants rapprochés, dont
vergers pour cueillir des fruits très élevés dans l’arbre, il s’agit d’ une échelle de maçon, c’est-à-dire devant porter u
cueillir des fruits très élevés dans l’arbre, il s’agit d’une échelle de maçon, c’est-à-dire devant porter un homme, le gâ
lle de maçon, c’est-à-dire devant porter un homme, le gâcheur, chargé d’ un poids fort lourd, l’auge pleine de plâtre, et d
ter un homme, le gâcheur, chargé d’un poids fort lourd, l’auge pleine de plâtre, et dont les montants très forts ont une g
osseur considérable ; elles sont toujours assez courtes, une douzaine d’ échelons, parce que, trop longues, le poids de l’h
z courtes, une douzaine d’échelons, parce que, trop longues, le poids de l’homme chargé pourrait faire courber les montant
e l’homme chargé pourrait faire courber les montants et mettre la vie de l’homme en danger. À mesure que l’ouvrier maçon s
r son échafaudage, desservi par une nouvelle échelle courte à l’usage de son gâcheur. Mais, prenant à la lettre le récit d
e courte à l’usage de son gâcheur. Mais, prenant à la lettre le récit de l’écrivain, il l’avait jugée assez longue pour de
ur descendre jusqu’au grenier, c’est-à-dire cinquante pieds. « Douze de mes brasses », il faudrait donc entendre brassée,
bras peuvent entourer, et, Casanova, étant grand, on aurait le droit de compter 2 mètres. Nous nous contenterons de prend
grand, on aurait le droit de compter 2 mètres. Nous nous contenterons de prendre pour mesure la plus petite longueur de to
Nous nous contenterons de prendre pour mesure la plus petite longueur de toutes les brasses des pays d’Europe, qui est cel
re pour mesure la plus petite longueur de toutes les brasses des pays d’ Europe, qui est celle d’Espagne, 1 m 675 mm, qui,
etite longueur de toutes les brasses des pays d’Europe, qui est celle d’ Espagne, 1 m 675 mm, qui, multipliés par 12, donne
le d’Espagne, 1 m 675 mm, qui, multipliés par 12, donnent encore plus de 19 mètres ou 57 pieds. Veut-on se figurer un homm
un homme seul, élevant verticalement une semblable masse par la force de ses bras ? Ni Hercule, ni Samson, ni les géants m
errain plat, et Casanova prétend avoir traîné cette masse sur un toit de métal, glissant, sans aucune aspérité, d’où devai
îné cette masse sur un toit de métal, glissant, sans aucune aspérité, d’ où devait le précipiter le moindre mouvement qu’il
rdeau ! Le narrateur accentue encore la situation, déjà si émouvante, de son récit, par les manœuvres multiples et pleines
jà si émouvante, de son récit, par les manœuvres multiples et pleines de péril auxquelles il se livre pour faire entrer so
auxquelles il se livre pour faire entrer son échelle dans l’ouverture de la lucarne. À un moment elle y est engagée, mais,
nt elle y est engagée, mais, ne pouvant aller plus loin, elle déborde d’ un tiers au-delà de la gouttière de marbre ; il y
ée, mais, ne pouvant aller plus loin, elle déborde d’un tiers au-delà de la gouttière de marbre ; il y descend pour la sou
vant aller plus loin, elle déborde d’un tiers au-delà de la gouttière de marbre ; il y descend pour la soulever ; dans un
uttière de marbre ; il y descend pour la soulever ; dans un mouvement d’ effort, il glisse et est lancé en dehors du toit j
’à la poitrine, ne se soutenant que par ses deux coudes ; il est pris d’ une crampe dont, immobile, il attend la fin, et fi
ue nous avons déjà mise en avant. C’est que, étant donnés la lourdeur de l’appareil et le peu de longueur des bras de levi
étant donnés la lourdeur de l’appareil et le peu de longueur des bras de levier qu’il avait à mouvoir, il n’est pas de for
eu de longueur des bras de levier qu’il avait à mouvoir, il n’est pas de force humaine capable d’exécuter les mouvements q
e levier qu’il avait à mouvoir, il n’est pas de force humaine capable d’ exécuter les mouvements qu’il décrit. Ensuite, c’e
ements qu’il décrit. Ensuite, c’est que, dès que son parti était pris d’ émotionner son lecteur par des situations dramatiq
r des situations dramatiques et invraisemblables, il eût été bien sot de ne pas aller jusqu’à l’extrême, et de ne pas se d
semblables, il eût été bien sot de ne pas aller jusqu’à l’extrême, et de ne pas se donner le plaisir de le faire haleter e
de ne pas aller jusqu’à l’extrême, et de ne pas se donner le plaisir de le faire haleter et fermer les yeux, le voyant su
s de sa gouttière, prêt à être précipité dans le vide. C’est le droit d’ un narrateur habile, qui use de ses ressources, ma
précipité dans le vide. C’est le droit d’un narrateur habile, qui use de ses ressources, mais non d’un historien fidèle. V
t le droit d’un narrateur habile, qui use de ses ressources, mais non d’ un historien fidèle. Voici les deux fugitifs réuni
Je vois sur un bureau un outil en fer, à pointe arrondie et à manche de bois, le même dont les secrétaires de la chancell
, à pointe arrondie et à manche de bois, le même dont les secrétaires de la chancellerie se servent pour percer les parche
chancellerie se servent pour percer les parchemins auxquels, au moyen d’ une ficelle, ils attachent des sceaux de plomb ; j
parchemins auxquels, au moyen d’une ficelle, ils attachent des sceaux de plomb ; je m’en empare… Je vais à la porte de la
ls attachent des sceaux de plomb ; je m’en empare… Je vais à la porte de la chancellerie, je mets mon verrou ; mais, en mo
is à la porte de la chancellerie, je mets mon verrou ; mais, en moins d’ une minute, acquérant la certitude qu’il me serait
moins d’une minute, acquérant la certitude qu’il me serait impossible de la rompre, je me décide à faire vite un trou à l’
e me décide à faire vite un trou à l’un des deux battants. J’eus soin de choisir le côté où la planche avait le moins de n
battants. J’eus soin de choisir le côté où la planche avait le moins de nœuds, et vite en besogne ; à coups redoublés de
anche avait le moins de nœuds, et vite en besogne ; à coups redoublés de mon esponton, je crevais, je fendais le mieux que
u. Objection. — Casanova qui, en fourrant son esponton dans le trou de la serrure d’une autre porte, l’a brisée en trois
. — Casanova qui, en fourrant son esponton dans le trou de la serrure d’ une autre porte, l’a brisée en trois minutes quelq
le même moyen, il ne parviendra pas au même résultat pour la serrure de la chancellerie ; c’est donc une bonne et forte p
é affilé depuis la sortie du premier cachot, où était restée la pièce de marbre, qui avait fait tant de travaux depuis, ét
èce de marbre, qui avait fait tant de travaux depuis, était donc muni d’ une pointe en diamant pour ne pas s’émousser ! Il
lement jouer du tambour avec son joujou à la main, car il n’avait pas de coup, il n’avait pas de poids ; en réalité et pra
avec son joujou à la main, car il n’avait pas de coup, il n’avait pas de poids ; en réalité et pratiquement, ce n’était pa
en réalité et pratiquement, ce n’était pas autre chose qu’un morceau de canne de fer, de vingt pouces de long, qui devait
té et pratiquement, ce n’était pas autre chose qu’un morceau de canne de fer, de vingt pouces de long, qui devait sauter e
atiquement, ce n’était pas autre chose qu’un morceau de canne de fer, de vingt pouces de long, qui devait sauter et fuir d
’était pas autre chose qu’un morceau de canne de fer, de vingt pouces de long, qui devait sauter et fuir de sa main en arr
u de canne de fer, de vingt pouces de long, qui devait sauter et fuir de sa main en arrière de lui, d’autant plus loin que
uces de long, qui devait sauter et fuir de sa main en arrière de lui, d’ autant plus loin que le coup était plus violent, p
e plus grotesque est l’aide que lui portait le moine avec son poinçon de bureau. De plus, ils travaillaient sur un même ba
eu devait singulièrement gêner celui qui faisait beaucoup. Les bords de ce trou faisaient peur, car ils étaient tout héri
. Les bords de ce trou faisaient peur, car ils étaient tout hérissés de pointes faites pour déchirer les habits et lacére
manché. Mais l’auteur oublie-t-il qu’il avait bien recommandé à Balbi de lui faire dans le cachot une ouverture circulaire
une ouverture circulaire, ce à quoi n’avait pas manqué son compagnon d’ évasion ? Il était à la hauteur de cinq pieds. Ob
oi n’avait pas manqué son compagnon d’évasion ? Il était à la hauteur de cinq pieds. Objection. — Pourquoi l’avoir fait s
Objection. — Pourquoi l’avoir fait si haut, quand il était si simple de le pratiquer plus bas ? C’était pour éviter les n
auteur des cuisses, je m’y enfonçai jusqu’au bas-ventre, quoique avec de grandes difficultés, parce que le trou était, trè
cultés, parce que le trou était, très étroit, et, n’ayant aucun point d’ appui pour accrocher mes mains ni personne qui me
ni personne qui me poussât, comme j’avais poussé le moine, je lui dis de me prendre à bras-le-corps et de m’attirer à lui
j’avais poussé le moine, je lui dis de me prendre à bras-le-corps et de m’attirer à lui sans s’arrêter, dût-il ne me reti
ût-il ne me retirer que par morceaux, il obéit, et j’eus la constance d’ endurer la douleur affreuse que j’éprouvais par le
ance d’endurer la douleur affreuse que j’éprouvais par le déchirement de mes flancs et de mes cuisses, d’où le sang ruisse
douleur affreuse que j’éprouvais par le déchirement de mes flancs et de mes cuisses, d’où le sang ruisselait. Arrivé à l
e que j’éprouvais par le déchirement de mes flancs et de mes cuisses, d’ où le sang ruisselait. Arrivé à la fin des object
it. Arrivé à la fin des objections que nous avons à opposer au récit de l’auteur, après l’avoir, à chaque page, pris en f
cit de l’auteur, après l’avoir, à chaque page, pris en flagrant délit de mensonge, après avoir prouvé sans conteste que le
ent, mon frère casanoviste, que notre pauvre poupée a le ventre crevé de mon couteau, le son par terre couvert de sa peau
vre poupée a le ventre crevé de mon couteau, le son par terre couvert de sa peau flasque, croyez-vous que je ne sois pas a
eilles, je ne voulais rien voir ni rien entendre. J’avais la conduite d’ un vieillard avec une jeune maîtresse, qui, s’il n
Je voulais cacher au public que j’étais trahi. — Ne m’en veuillez pas d’ avoir parlé, mais accusez d’Ancona qui m’a mis au
que j’étais trahi. — Ne m’en veuillez pas d’avoir parlé, mais accusez d’ Ancona qui m’a mis au défi. De ce récit admirable,
euillez pas d’avoir parlé, mais accusez d’Ancona qui m’a mis au défi. De ce récit admirable, la Fuite des Plombs, si émoti
si émotionnant, si palpitant avec ses péripéties qui font frissonner, de ce bijou merveilleux, ciselé, monté si habilement
illeux, ciselé, monté si habilement, il ne resterait rien qu’un tissu de mensonges ? Heureusement, non, — il reste une cho
tons pas à les formuler ainsi : Sa trouvaille du verrou et du morceau de marbre servant de pierre de touche : mensonge. La
muler ainsi : Sa trouvaille du verrou et du morceau de marbre servant de pierre de touche : mensonge. La tentative d’évasi
i : Sa trouvaille du verrou et du morceau de marbre servant de pierre de touche : mensonge. La tentative d’évasion par le
orceau de marbre servant de pierre de touche : mensonge. La tentative d’ évasion par le plafond de la salle des inquisiteur
de pierre de touche : mensonge. La tentative d’évasion par le plafond de la salle des inquisiteurs faite dans son premier
le des inquisiteurs faite dans son premier cachot : mensonge. Le jour de l’évasion indiqué par le destin dans un livre : m
de l’évasion indiqué par le destin dans un livre : mensonge. Le choix de l’époque de l’évasion habilement décidée dans un
indiqué par le destin dans un livre : mensonge. Le choix de l’époque de l’évasion habilement décidée dans un jour de fête
ge. Le choix de l’époque de l’évasion habilement décidée dans un jour de fête où le palais était désert par l’absence des
és et où on pouvait faire impunément du bruit : certain. Le mécanisme de la montée sur le toit de plomb par le procédé de
impunément du bruit : certain. Le mécanisme de la montée sur le toit de plomb par le procédé de l’esponton : impossibilit
ertain. Le mécanisme de la montée sur le toit de plomb par le procédé de l’esponton : impossibilité et mensonge. La trouva
r le procédé de l’esponton : impossibilité et mensonge. La trouvaille de l’auge remplie de plâtre délayé : impossibilité e
esponton : impossibilité et mensonge. La trouvaille de l’auge remplie de plâtre délayé : impossibilité et mensonge. Transp
’auge remplie de plâtre délayé : impossibilité et mensonge. Transport de l’échelle de maçon sur les toits : impossibilité
de plâtre délayé : impossibilité et mensonge. Transport de l’échelle de maçon sur les toits : impossibilité et mensonge.
l’échelle de maçon sur les toits : impossibilité et mensonge. Mesure de la hauteur, 50 pieds, du galetas dans lequel il s
hots : certains et nécessaires pour donner le change et une apparence de réalité à la non-complicité du geôlier. Fracture
et une apparence de réalité à la non-complicité du geôlier. Fracture de la porte de la chancellerie : certaine, mais impo
rence de réalité à la non-complicité du geôlier. Fracture de la porte de la chancellerie : certaine, mais impossible par l
e la chancellerie : certaine, mais impossible par le procédé ridicule de l’esponton et du poinçon, mais à l’aide d’une mas
le par le procédé ridicule de l’esponton et du poinçon, mais à l’aide d’ une masse ayant la force d’un marteau d’enclume. E
de l’esponton et du poinçon, mais à l’aide d’une masse ayant la force d’ un marteau d’enclume. En résumé, il faut maintenan
et du poinçon, mais à l’aide d’une masse ayant la force d’un marteau d’ enclume. En résumé, il faut maintenant rayer cette
du Vinci, et que Giovann-Antonio, né à Verceil en 1477, fut dès l’âge de treize ans mis en apprentissage chez Martino Span
e attardé dans les formules quattrocentistes, dont la Vierge du musée de Turin ne manque cependant pas d’un certain charme
rocentistes, dont la Vierge du musée de Turin ne manque cependant pas d’ un certain charme archaïque. Si les œuvres de chev
ne manque cependant pas d’un certain charme archaïque. Si les œuvres de chevalet de Sodoma sont d’un faire mince et lisse
ependant pas d’un certain charme archaïque. Si les œuvres de chevalet de Sodoma sont d’un faire mince et lisse, peu agréab
un certain charme archaïque. Si les œuvres de chevalet de Sodoma sont d’ un faire mince et lisse, peu agréable, par contre
lisse, peu agréable, par contre les fresques ont conservé une ampleur de métier et un pouvoir de séduction incomparables.
contre les fresques ont conservé une ampleur de métier et un pouvoir de séduction incomparables. Celles du couvent de Mon
onte Oliveto, entre autres le fragment des Courtisanes (1505), celles de la Farnésine et mieux encore celles de l’Oratoire
des Courtisanes (1505), celles de la Farnésine et mieux encore celles de l’Oratoire San Bernardino à Sienne (1518) compten
e  siècle : les reproductions qui accompagnent l’étude très détaillée de M. Gielly permettent suffisamment d’en juger.
ompagnent l’étude très détaillée de M. Gielly permettent suffisamment d’ en juger. Tome XCV, numéro 350, 16 janvier 191
ons, dit Casanova, avaient quelque fondement, qui leur donnait un air de vraisemblance, mais au fait toutes étaient parfai
s les événements, aux idées politiques et religieuses des gouvernants de Venise, au système politique de tous les États de
tiques et religieuses des gouvernants de Venise, au système politique de tous les États de l’Europe avec le pouvoir sans c
e l’Europe avec le pouvoir sans contrôle, et particulièrement à celui de la République de Venise, où régnait l’arbitraire
où régnait l’arbitraire le plus absolu, où la défiance était la règle de conduite, où la délation anonyme vis-à-vis de tou
un ambassadeur étranger, mais lui avait adressé une parole oiseuse ou de politesse dans une salle de jeu, si celui-ci avai
s lui avait adressé une parole oiseuse ou de politesse dans une salle de jeu, si celui-ci avait son masque levé, on trouve
u’il n’en fallait pour motiver une semblable mesure. Casanova, revenu de France, avait séjourné deux ans à Paris, où ferme
tion. Il était rentré dans sa patrie tellement engoué et enthousiasmé de la France qu’il affectait d’en parler la langue l
patrie tellement engoué et enthousiasmé de la France qu’il affectait d’ en parler la langue le plus souvent qu’il le pouva
r la langue le plus souvent qu’il le pouvait. Dans un roman satirique de son ennemi, l’abbé Chiari, celui-ci, faisant son
mi, l’abbé Chiari, celui-ci, faisant son portrait sous le nom supposé de Vanesio, disait de lui : « Il était infatué de ch
celui-ci, faisant son portrait sous le nom supposé de Vanesio, disait de lui : « Il était infatué de choses d’au-delà les
it sous le nom supposé de Vanesio, disait de lui : « Il était infatué de choses d’au-delà les monts, de tout ce qui était
nom supposé de Vanesio, disait de lui : « Il était infatué de choses d’ au-delà les monts, de tout ce qui était étranger ;
io, disait de lui : « Il était infatué de choses d’au-delà les monts, de tout ce qui était étranger ; il n’avait dans la b
n dehors de ces deux illustres capitales, il n’y avait rien au monde. De fait, il y avait demeuré quelque temps, je ne sai
aient entrer dans tous ses discours ; Londres et Paris étaient la loi de sa vie, de son habillement et de ses études, auta
r dans tous ses discours ; Londres et Paris étaient la loi de sa vie, de son habillement et de ses études, autant dire, en
rs ; Londres et Paris étaient la loi de sa vie, de son habillement et de ses études, autant dire, en un mot, de ses niaise
sa vie, de son habillement et de ses études, autant dire, en un mot, de ses niaiseries. ». Cet abbé Chiari était le fourn
’oublier, faisait partie du Tribunal. Sans attribuer à cette inimitié de Condulmer contre Casanova une vengeance aussi bas
itié de Condulmer contre Casanova une vengeance aussi basse que celle de l’emprisonnement, peut-être a-t-elle eu une certa
pour le motiver, surtout si l’on ajoute que l’inimitié se compliquait d’ une jalousie amoureuse, Casanova jeune, et Condulm
lle Mme Zorzi. Casanova partageait avec l’abbé de Bernis, ambassadeur de France, la possession d’une religieuse, la maître
artageait avec l’abbé de Bernis, ambassadeur de France, la possession d’ une religieuse, la maîtresse de ce dernier, non pa
, ambassadeur de France, la possession d’une religieuse, la maîtresse de ce dernier, non pas en trompant l’ambassadeur, ma
, la maîtresse de ce dernier, non pas en trompant l’ambassadeur, mais de son propre consentement, dans des réunions à troi
, pouvaient à juste titre éveiller les soupçons que, dans ces parties de plaisir, des paroles imprudentes ne fussent recue
ussent recueillies par les oreilles des étrangers, et que des secrets d’ État ne fussent vendus pour de grosses sommes d’ar
illes des étrangers, et que des secrets d’État ne fussent vendus pour de grosses sommes d’argent par ce plébéien, qui pass
s, et que des secrets d’État ne fussent vendus pour de grosses sommes d’ argent par ce plébéien, qui passait sa vie au mili
fréquentât Casanova ; il y avait le noble Marc Antonio Zorzi, le mari de la femme qu’il courtisait. Il y avait les trois j
ait à affilier à une société secrète, et dont la mère s’était plainte de l’influence que le débauché exerçait sur ses fils
le débauché exerçait sur ses fils. Nous ne comptons pas les rapports de police qui le représentent comme un coureur de fi
ptons pas les rapports de police qui le représentent comme un coureur de filles et de femmes mariées, un pourvoyeur pour l
rapports de police qui le représentent comme un coureur de filles et de femmes mariées, un pourvoyeur pour les patriciens
ns, un joueur ne quittant pas les redoutes, et y jouant heureusement. De telles accusations n’ont pas grande valeur, quand
valeur, quand on songe à l’esprit du siècle, à la corruption générale de la haute société dans toute l’Europe, et surtout
surtout aux mœurs vénitiennes, où des patriciens tenaient les maisons de jeu, taillaient pharaon, et où l’on pouvait corri
cusation qui nous paraît beaucoup plus grave et plus sérieuse, et que d’ Ancona, dans sa si complète étude sur Casanova, Un
sanova, Un aventurier du 18e siècle, donne aussi comme cause capitale de la condamnation du coupable. Quelle que soit l’id
de la condamnation du coupable. Quelle que soit l’idée qu’on se forme de l’influence de la franc-maçonnerie et de sa puiss
ion du coupable. Quelle que soit l’idée qu’on se forme de l’influence de la franc-maçonnerie et de sa puissance occulte, m
e soit l’idée qu’on se forme de l’influence de la franc-maçonnerie et de sa puissance occulte, maintenant que ce n’est plu
ant aujourd’hui pénétré dans les loges, sait à quoi s’en tenir, feint d’ en avoir grand-peur, et, habilement, s’en sert com
ir, feint d’en avoir grand-peur, et, habilement, s’en sert comme arme de guerre, il n’en est pas moins vrai que l’institut
Égalité, Fraternité, ceux qui s’y rassemblaient ont eu la prétention d’ avoir préparé et fait éclore la Révolution de 1789
ent ont eu la prétention d’avoir préparé et fait éclore la Révolution de 1789. En tout cas, la Maçonnerie, où il est inter
la Révolution de 1789. En tout cas, la Maçonnerie, où il est interdit de parler politique ou religion, peut être considéré
nsidérée, au xviiie  siècle ainsi qu’au xixe  siècle, comme le temple de la libre-pensée. Casanova qui, lorsqu’il écrivait
. Casanova qui, lorsqu’il écrivait ses Mémoires, traite ses pratiques de sublimes bagatelles, recommande néanmoins à tout
iques de sublimes bagatelles, recommande néanmoins à tout jeune homme de ne pas négliger d’y entrer s’il veut arriver à qu
agatelles, recommande néanmoins à tout jeune homme de ne pas négliger d’ y entrer s’il veut arriver à quelque chose dans le
oyage en France, il avait été initié à Lyon, et avait pris les grades de compagnon et de maître à Paris. Dans deux pages f
il avait été initié à Lyon, et avait pris les grades de compagnon et de maître à Paris. Dans deux pages fort curieuses, i
eux secret, reconnaissant que toute l’importance réside dans le grade de Maître et que les grades qu’on lui a fait prendre
les grades qu’on lui a fait prendre plug tard ne sont que des grades de parade… Toute sa vie et pendant ses voyages, en t
ays, on le voit suivre les travaux des loges et assister aux réunions de la Saint-Jean d’hiver. Il est très vraisemblable
uivre les travaux des loges et assister aux réunions de la Saint-Jean d’ hiver. Il est très vraisemblable que, dans le dépl
d’hiver. Il est très vraisemblable que, dans le déplacement perpétuel de son individu, la Maçonnerie lui a été de la plus
ans le déplacement perpétuel de son individu, la Maçonnerie lui a été de la plus grande utilité pour former rapidement ces
il a la soixantaine, il n’en devait pas être de même quand il revint de Paris à Venise, imbu des idées philosophiques fra
Venise, imbu des idées philosophiques françaises, et, dans son ardeur de nouvel adepte, peut-être était-ce lui qui avait f
omme affiliés ces mêmes frères Memmo, que leur mère accusait Casanova d’ avoir poussés à l’athéisme. Plusieurs papes avaien
es avaient lancé des bulles contre la secte, et les autorités dévotes de Venise devaient ouvrir les jeux sur les agissemen
orités dévotes de Venise devaient ouvrir les jeux sur les agissements d’ un homme ayant séjourné dans le pays des idées nou
avait bavardé des pratiques maçonniques avec l’espion Manuzzi, chargé de le surveiller, et lui avait montré son tablier de
ion Manuzzi, chargé de le surveiller, et lui avait montré son tablier de maçon. En voilà bien assez pour motiver la condam
de maçon. En voilà bien assez pour motiver la condamnation à cinq ans de Plombs, durée de peine dont il n’a jamais eu conn
à bien assez pour motiver la condamnation à cinq ans de Plombs, durée de peine dont il n’a jamais eu connaissance, mais qu
mais que les recherches ont découverte dans les Archives. Comme pour d’ Ancona, de même aussi pour l’abbé Fulin, c’est la
i pour l’abbé Fulin, c’est la Maçonnerie qui a été la véritable cause de l’arrestation. Ce dernier critique a établi, par
ans son séjour sous les Plombs, cette omission ne peut être un manque de mémoire de sa part. Constatant de plus que la vér
our sous les Plombs, cette omission ne peut être un manque de mémoire de sa part. Constatant de plus que la vérité histori
ue de mémoire de sa part. Constatant de plus que la vérité historique de circonstances racontées par l’écrivain est au moi
ntées par l’écrivain est au moins douteuse, qu’il ne fait pas mention de personnages avec lesquels certaines pièces trouvé
ent nettement qu’il a été en rapport, le critique en arrive, à la fin de son travail si intéressant, Giacomo Casanova et l
n de son travail si intéressant, Giacomo Casanova et les Inquisiteurs d’ État, a cette conclusion sévère : Ou bien Casanov
la vérité, et alors ses Mémoires ne sont pas tels qu’ils sont sortis de sa plume et dans les deux cas, n’est-ce pas une r
ux cas, n’est-ce pas une raison pour mettre en suspicion l’exactitude de tant et tant de récits casanoviens. Cette opinio
e récit, doivent être bien séparées par le critique : l’une, composée de faits, de réflexions philosophiques d’une haute p
oivent être bien séparées par le critique : l’une, composée de faits, de réflexions philosophiques d’une haute portée, de
le critique : l’une, composée de faits, de réflexions philosophiques d’ une haute portée, de controverses, où l’on sent l’
, composée de faits, de réflexions philosophiques d’une haute portée, de controverses, où l’on sent l’ancien séminariste,
une haute portée, de controverses, où l’on sent l’ancien séminariste, de points de vue historiques, d’événements arrivés v
ses, où l’on sent l’ancien séminariste, de points de vue historiques, d’ événements arrivés vraiment à l’auteur, de peintur
points de vue historiques, d’événements arrivés vraiment à l’auteur, de peintures de la société de son temps, tableaux ad
e historiques, d’événements arrivés vraiment à l’auteur, de peintures de la société de son temps, tableaux admirablement d
d’événements arrivés vraiment à l’auteur, de peintures de la société de son temps, tableaux admirablement dessinés, de pe
eintures de la société de son temps, tableaux admirablement dessinés, de personnages bien mis en scène et bien vivants sou
u’au moment où le livre se ferme si brusquement ; l’autre part, toute d’ imagination, faite avec des récits exagérés à plai
part, toute d’imagination, faite avec des récits exagérés à plaisir, de la faconde, des gasconnades, des aventures dont l
plaisir, de la faconde, des gasconnades, des aventures dont le point de départ est certainement vrai, mais sur lequel il
t il en use avec le tour le plus heureux. Ce sont alors des histoires de femmes invraisemblables, des déconvenues amoureus
convenues amoureuses, où il joue le rôle le plus ridicule, se moquant de lui-même et chargeant la situation pour amuser et
Or, c’est dans le côté imagination que doit être rangé tout le récit de l’évasion, lequel, en prenant l’opinion de Fulin,
t être rangé tout le récit de l’évasion, lequel, en prenant l’opinion de Fulin, devrait être considéré, d’après l’analyse
s faite, comme un mensonge. Oui, mensonge, mais mensonge voulu, plein de noblesse, et qui doit être considéré comme une be
noblesse, et qui doit être considéré comme une belle action à l’actif de Casanova et tout à son honneur. Bragadin a été ce
nnel, viole les lois qu’il applique aux autres mérites tout le mépris de ses concitoyens. Casanova a voulu sauver l’honneu
épris de ses concitoyens. Casanova a voulu sauver l’honneur politique de Bragadin ; il n’a pas voulu, en disant la vérité,
din ; il n’a pas voulu, en disant la vérité, qu’il pût être convaincu d’ avoir été son sauveur. Quant au simple soupçon, il
rt Balbi et le comte Asquin. C’est la seule fois que Casanova parlera de Bragadin à ce sujet. On peut affirmer que, pendan
a de Bragadin à ce sujet. On peut affirmer que, pendant tout le reste de sa vie, fidèle gardien de l’honneur de celui dont
On peut affirmer que, pendant tout le reste de sa vie, fidèle gardien de l’honneur de celui dont il n’avait reçu qu’affect
mer que, pendant tout le reste de sa vie, fidèle gardien de l’honneur de celui dont il n’avait reçu qu’affection et bienfa
ienfaits, il ne s’est confié à personne touchant ce mystérieux détail de la vie, et que la vérité est restée un secret ent
histoire. L’affirmation que nous, Français, osons émettre sur le rôle de Bragadin, les critiques italiens ne pouvaient se
aliens ne pouvaient se la permettre, par respect pour la magistrature de leur pays ; mais, pour qui sait lire entre les li
ais, pour qui sait lire entre les lignes, voici une phrase du travail de d’Ancona qui en dit beaucoup dans sa forme discrè
, pour qui sait lire entre les lignes, voici une phrase du travail de d’ Ancona qui en dit beaucoup dans sa forme discrète 
-il à s’enfuir ? C’est un petit problème historique qui ne manque pas d’ importance, et sur lequel les Mémoires jettent peu
lumière, ou plutôt une lumière dissimulée et voilée par la main même de l’auteur. » Eh ! mais, monsieur d’Ancona, cette p
le Palais des Doges ? Voici une autre phrase, un peu plus explicite, de l’abbé Fulin qui vise déjà les personnages. Le cr
. Le critique lisait son travail Jacques Casanova et les Inquisiteurs d’ État, à une séance de l’Institut royal de Venise,
son travail Jacques Casanova et les Inquisiteurs d’État, à une séance de l’Institut royal de Venise, dont il était membre 
Casanova et les Inquisiteurs d’État, à une séance de l’Institut royal de Venise, dont il était membre : « Messieurs, dit-i
bliquement plusieurs fois, et j’ai plaisir à le professer aujourd’hui de nouveau, le respect que m’a inspiré toujours la h
piré toujours la haute justice du Conseil des Dix et des Inquisiteurs d’ État. Ce respect, qui est au-dessus des préjugés v
ribunal. Mais les hommes, si grands qu’ils soient, sont toujours fils de leur temps ; un tribunal qui a duré cinq siècles
ir l’influence du Moyen Âge, et, à son déclin, l’influence tout autre de la révolution qui s’approchait. Je ne dois pas au
dis. » Mais voici plus clair encore. Parlant, dans le même travail, d’ une autre évasion des Plombs postérieure à celle d
s le même travail, d’une autre évasion des Plombs postérieure à celle de Casanova, celle de Lechi, en 1785, et dont les ci
d’une autre évasion des Plombs postérieure à celle de Casanova, celle de Lechi, en 1785, et dont les circonstances dramati
pour les principales circonstances, semblera invraisemblable en plus d’ un point. Il le parut, en effet, aux contemporains
emblable en plus d’un point. Il le parut, en effet, aux contemporains de Lechi, ce qui fit qu’un nouvelliste mordant, Ball
re au chevalier Delfin : “Cette fuite est plus forte encore que celle de Casanova, mais Lechi, avec le très puissant moyen
a, mais Lechi, avec le très puissant moyen des sequins, put se servir de moyens plus efficaces.” » Plus tard, il ajoutait 
issime Diedo », qui étaient précisément dans ce temps-là Inquisiteurs d’ État… Quant à la connivence, si le mordant écrivai
mordant écrivain faisait remonter les soupçons jusqu’aux Inquisiteurs d’ État, il y en avait des motifs. C’est la dernière
quisiteurs d’État, il y en avait des motifs. C’est la dernière phrase de la lettre de Ballerini qui nous a permis d’écrire
État, il y en avait des motifs. C’est la dernière phrase de la lettre de Ballerini qui nous a permis d’écrire plus haut qu
C’est la dernière phrase de la lettre de Ballerini qui nous a permis d’ écrire plus haut que Bragadin avait corrompu, peut
corrompu, peut-être, aussi bien en bas qu’en haut. C’est cette honte de corruption que Casanova a voulu éviter à son prot
’être livrer sont impossibles, il ne reste plus qu’à étendre le champ de la corruption au-delà de la personne de Laurent l
bles, il ne reste plus qu’à étendre le champ de la corruption au-delà de la personne de Laurent le geôlier, afin d’expliqu
te plus qu’à étendre le champ de la corruption au-delà de la personne de Laurent le geôlier, afin d’expliquer tant de dégâ
ier, afin d’expliquer tant de dégâts exécutés pour motiver le passage de l’évadé. Une circonstance étrange semblait un arg
étrange semblait un argument victorieux dans la bouche des partisans de la fuite par l’adresse seule de Casanova. Si Brag
ctorieux dans la bouche des partisans de la fuite par l’adresse seule de Casanova. Si Bragadin, disent-ils, avait prodigué
es influences en faveur de son fils adoptif, il n’avait aucune raison de s’occuper de ce moine, qui lui était absolument i
en faveur de son fils adoptif, il n’avait aucune raison de s’occuper de ce moine, qui lui était absolument inconnu ; donc
sont les deux fugitifs qui ont tout fait. Or, pour nous, la présence de cet individu sans initiative, qui ne lui a été ut
comme on l’a vu, les plafonds des cachots ont été défoncés, la plaque de plomb, au bord du toit, soulevée par eux, pour fa
seul, c’était au moins laisser soupçonner la vérité et la complicité de son protecteur ; tandis qu’en associant au bienfa
la complicité de son protecteur ; tandis qu’en associant au bienfait de la protection de Bragadin son voisin de cachot, c
son protecteur ; tandis qu’en associant au bienfait de la protection de Bragadin son voisin de cachot, ce prisonnier inco
s qu’en associant au bienfait de la protection de Bragadin son voisin de cachot, ce prisonnier inconnu de lui, c’était dér
la protection de Bragadin son voisin de cachot, ce prisonnier inconnu de lui, c’était dérouter les soupçons, et laisser à
chercheurs érudits italiens et français, fouillent dans les archives de Venise, revenues de Vienne après la cessation de
italiens et français, fouillent dans les archives de Venise, revenues de Vienne après la cessation de la domination autric
nt dans les archives de Venise, revenues de Vienne après la cessation de la domination autrichienne, et sur ce Casanova, d
ion autrichienne, et sur ce Casanova, dont le nom était à peine connu de ses compatriotes, au point que Foscolo, à l’appar
ait un roman, mais que l’auteur était un personnage idéal, découvrent de singuliers documents. Les uns sur la vie de l’ave
sonnage idéal, découvrent de singuliers documents. Les uns sur la vie de l’aventurier, postérieurs à celle qu’il a décrite
autres sur son incarcération et son évasion ; et ces derniers, pleins de contradictions, forçant les critiques à chercher
reconnus vrais. C’est d’abord l’abbé Fulin qui découvre les rapports de police de l’espion Manuzzi, chargé de surveiller
vrais. C’est d’abord l’abbé Fulin qui découvre les rapports de police de l’espion Manuzzi, chargé de surveiller Casanova ;
Fulin qui découvre les rapports de police de l’espion Manuzzi, chargé de surveiller Casanova ; les annotations des Inquisi
ova ; les annotations des Inquisiteurs au dos du rapport ; le rapport de Messer Grande après l’arrestation ; la facture de
u, pendant deux mois, par son geôlier Lorenzo Bassadonna ; la pension de 75 centimes par jour, allouée au détenu par les I
uvre que le procès a été entamé le 2 août ; il existe des dépositions de témoins cités jusqu’au 29 août, et dont les noms
oins cités jusqu’au 29 août, et dont les noms étaient dans le rapport de l’espion Manuzzi. Seulement, de ce procès, Casano
dont les noms étaient dans le rapport de l’espion Manuzzi. Seulement, de ce procès, Casanova n’en dit pas un mot, et le pr
i, enlevé on ne sait quand, ni par qui. Tandis qu’on trouve le procès d’ une évasion qui a précédé, celle de Giulio Tommass
qui. Tandis qu’on trouve le procès d’une évasion qui a précédé, celle de Giulio Tommasseo, en 1568, et celui d’une qui a s
e évasion qui a précédé, celle de Giulio Tommasseo, en 1568, et celui d’ une qui a suivi, celle de Gaetano Lechi. Ce sont l
celle de Giulio Tommasseo, en 1568, et celui d’une qui a suivi, celle de Gaetano Lechi. Ce sont les trois seules évasions
anquement arriva, le 1er novembre, la fuite du P. Balbi, somasque, et de Giacomo Casanova. Autre bizarrerie : Casanova est
cture des réparations faites dans un cachot des Plombs après la fuite de Casanova : Pour avoir fermé le trou par où l’on s
ù l’on s’est enfui. Pour avoir fait une nouvelle porte sur l’escalier de la Chancellerie. Pour avoir fait de nouveau une f
une nouvelle porte sur l’escalier de la Chancellerie. Pour avoir fait de nouveau une fenêtre. Eh ! certainement on a fait
pelaient familièrement le Doge, pour ses beaux travaux sur l’histoire de Venise, fouille à son tour les Archives et y déco
dant les 7 ans qu’il a passés dans sa patrie, quand il lui fut permis d’ y rentrer. Nous réservons pour un autre article l’
fut permis d’y rentrer. Nous réservons pour un autre article l’étude de cette portion de la vie de l’aventurier. Mais voi
entrer. Nous réservons pour un autre article l’étude de cette portion de la vie de l’aventurier. Mais voici que vient main
us réservons pour un autre article l’étude de cette portion de la vie de l’aventurier. Mais voici que vient maintenant le
la vie de l’aventurier. Mais voici que vient maintenant le professeur d’ Ancona, qui a l’idée de refaire, au rebours s’ente
Mais voici que vient maintenant le professeur d’Ancona, qui a l’idée de refaire, au rebours s’entend, la fuite de Casanov
seur d’Ancona, qui a l’idée de refaire, au rebours s’entend, la fuite de Casanova, ayant pour guides et accompagnateurs M.
Stefani, actuellement directeur des Archives. « À partir de la porte de l’escalier d’or, nous avions à gauche la chambre
llement directeur des Archives. « À partir de la porte de l’escalier d’ or, nous avions à gauche la chambre dont parle Cas
sanova, le cabinet du Sage à l’Écriture, comme qui dirait le ministre de la Guerre de la Sérénissime République ; chambre
binet du Sage à l’Écriture, comme qui dirait le ministre de la Guerre de la Sérénissime République ; chambre un peu sombre
ique ; chambre un peu sombre pour un ministre parce qu’elle s’éclaire de second jour ; mais peut-être dans ces temps le mi
s’éclaire de second jour ; mais peut-être dans ces temps le ministre de la Guerre n’avait pas grand-chose à faire, et, de
s temps le ministre de la Guerre n’avait pas grand-chose à faire, et, de toutes façons, cela importe peu ; en face de nous
e peu ; en face de nous, la fenêtre à laquelle Casanova se montra, et de laquelle il fut vu de ceux qui étaient dans la co
s, la fenêtre à laquelle Casanova se montra, et de laquelle il fut vu de ceux qui étaient dans la cour intérieure. À l’ang
elle il fut vu de ceux qui étaient dans la cour intérieure. À l’angle de gauche, nous trouvâmes l’accès à l’étage supérieu
oir descendus, et nous fûmes devant la porte qu’il dut briser à coups d’ esponton, choisissant la partie supérieure où le b
fit un trou, et, monté sur des tabourets, il se laissa ensuite tomber d’ une hauteur de cinq pieds ; telle est du haut en b
t, monté sur des tabourets, il se laissa ensuite tomber d’une hauteur de cinq pieds ; telle est du haut en bas la hauteur,
ds ; telle est du haut en bas la hauteur, depuis la partie supérieure de la porte jusqu’au petit palier qui termine l’esca
dit précisément avoir descendus, on arrive au grenier juste au-dessus de la chancellerie. Mais l’aspect de ce grenier n’es
n arrive au grenier juste au-dessus de la chancellerie. Mais l’aspect de ce grenier n’est plus celui du siècle passé. Comm
s ont rendu le local plus étroit ; mais qu’ici aient été les archives de la Chancellerie, la tradition l’atteste, et le pe
lus haut, ces chambres pouvaient être suffisamment aérées et capables d’ y laisser travailler quelque employé d’un grade in
uffisamment aérées et capables d’y laisser travailler quelque employé d’ un grade inférieur, car alors les bureaux n’étaien
reaux n’étaient pas royaux, et nous avons vu où se tenait le ministre de la Guerre. Une lucarne très basse du côté du rio
c’est trop près des Plombs et trop loin du faîte du toit. La lucarne de la descente est peut-être la dernière du côté de
nt-Marc, et doit se trouver, comme écrit notre auteur, aux deux tiers de la pente du toit, pourvu toutefois que les lucarn
nstance des vents ; mais, dans tous les cas, elles n’ont point changé de place. Nous aurions voulu poursuivre dans la dire
oint changé de place. Nous aurions voulu poursuivre dans la direction de l’église, pour reconnaître les deux autres chambr
reconnaître les deux autres chambres et la lucarne ; mais une grille de fer, dont il manquait en ce moment la clef, nous
, avant les remaniements faits plusieurs années après, la possibilité de deux autres locaux avec, dans le fond, une fenêtr
e deux autres locaux avec, dans le fond, une fenêtre sur les coupoles de Saint-Marc. Les jugeant à l’œil, il m’a semblé qu
arc. Les jugeant à l’œil, il m’a semblé que l’espace était suffisant. De toute façon, la majeure partie des indications ca
ection des lieux, s’accorde avec la vérité. » Nous nous contenterons d’ opposer à d’Ancona, qui semble tirer de son inspec
ieux, s’accorde avec la vérité. » Nous nous contenterons d’opposer à d’ Ancona, qui semble tirer de son inspection du Pala
ité. » Nous nous contenterons d’opposer à d’Ancona, qui semble tirer de son inspection du Palais Ducal des arguments qui
du Palais Ducal des arguments qui le font croire à la vérité du récit de l’auteur, les objections suivantes : 1° La portio
aux employés du gouvernement, et, nous supposons, aussi aux citoyens de Venise qui y ont des affaires, et Casanova, à l’â
iers inconnus au public. Nous aurions voulu surtout qu’il mesurât si, d’ une lucarne, qui se trouve non au faîte mais aux d
né ; — mais baisser ou élever des plafonds dans un palais comme celui de Venise ! Dans une architecture, les plans horizon
se suivent, s’appuyant ou se continuant sur ce qu’on appelle les murs de refend, et on n’abaisse pas ni on n’élève à volon
s de refend, et on n’abaisse pas ni on n’élève à volonté les plafonds de quelques pièces séparément. Et puisque l’abbé Ful
s mémoires avec leurs règlements des artisans qui ont refait la porte de la Chancellerie, nous ne les mettons pas en doute
rs, qui ont dû aller sur le toit réparer les jointures des 16  laques de plomb du côté des prisons, dans lesquelles Casano
tré dans ces locaux, nul ne le saura ; il n’a jamais violé son secret de son vivant et l’a emporté avec lui. Non, il n’a p
l n’a pu se sauver par les toits rendus plus glissants par l’humidité de la nuit, comme il le fait remarquer ; il n’a pu y
la nuit, comme il le fait remarquer ; il n’a pu y faire ses manœuvres d’ échelle, il n’a pu briser la porte de la Chancelle
il n’a pu y faire ses manœuvres d’échelle, il n’a pu briser la porte de la Chancellerie de la façon qu’il le rapporte. To
ses manœuvres d’échelle, il n’a pu briser la porte de la Chancellerie de la façon qu’il le rapporte. Tout a été habilement
l a tout raisonné et concerté. De même que pour sa première tentative d’ évasion (s’il l’a réellement ébauchée), il l’avait
’évasion (s’il l’a réellement ébauchée), il l’avait fixée à la veille de Saint-Augustin, parce qu’il savait qu’il n’y aura
même, pour le second projet, il en combine le jour, et il l’exécute, de connivence avec ses aides, non pas le jour fixé p
e, de connivence avec ses aides, non pas le jour fixé par les calculs de la cabale, où, l’Arioste étant consulté, il trouv
u’on y pouvait briser des portes sans être inquiété, les Inquisiteurs d’ État, ainsi que le secrétaire, allant, tous les an
le secrétaire, allant, tous les ans, passer les trois premiers jours de novembre en quelque village de la terre ferme. No
ans, passer les trois premiers jours de novembre en quelque village de la terre ferme. Nous partageons l’opinion de Ross
embre en quelque village de la terre ferme. Nous partageons l’opinion de Rossi : il s’est enfui, tout à son aise, par la p
est enfui, tout à son aise, par la porte, en y passant naturellement, d’ intelligence avec le gardien du lieu, et en concer
c le gardien du lieu, et en concertant ensemble toutes les apparences d’ une fuite simulée d’un autre côté. Oui, après sa s
du palais ducal, il est monté en gondole, avec son moine, au trajetto de San Zorzi à la Zecca, puisqu’un journal de Venise
vec son moine, au trajetto de San Zorzi à la Zecca, puisqu’un journal de Venise, le Benigna, le note comme fait divers du
te tant de noms, tant de faits personnels au jour le jour, suive tant d’ intrigues de ses aventures en en donnant les détai
oms, tant de faits personnels au jour le jour, suive tant d’intrigues de ses aventures en en donnant les détails heure par
dû prendre cette habitude de bonne heure. Son gardien lui permettait d’ écrire dans sa prison ; il ne nous étonnerait pas
au à plumes blanches sur la tête il soit sorti avec son petit Journal de prison dans sa poche. Par cette analyse de l’évas
rti avec son petit Journal de prison dans sa poche. Par cette analyse de l’évasion, qui paraîtra peut-être un peu sèche, m
évasion, qui paraîtra peut-être un peu sèche, méticuleuse, et manquer de largeur, à cause des menues discussions dans lesq
ontairement, parce qu’elles n’étaient pas inutiles à la démonstration de notre opinion, nous n’avons pas voulu expliquer p
’enfuir, et qu’il prétend avoir été les siens. Nous nous sommes servi d’ arguments qui, à notre grand étonnement, n’avaient
n’imiterons pas l’abbé Fulin, qui, l’ayant surpris en flagrant délit de mensonge, sur un point, ne veut plus croire à auc
lagrant délit de mensonge, sur un point, ne veut plus croire à aucune de ses assertions. Casanova est, non seulement un pe
ais encore un conteur, ne l’oublions pas, et terminons par une phrase de ce conteur inimitable. En attendant, partout où
attendant, partout où j’allais, il fallait que je fisse la narration de ma fuite des Plombs ; cela devenait une corvée pr
e mon récit, lors même que je ne brodais sur rien. Cet aveu charmant de l’auteur est précisément tout le récit, et il est
o 351, 1er février 1912 Histoire. René Pichon : Hommes et choses de l’ancienne Rome. Fontemoint et Cie, 3 fr. 50 Ed
èlemy. Tome XCV, numéro 351, 1er février 1912, p. 609-614 [611-614]. De cette série d’études de critique historique romai
V, numéro 351, 1er février 1912, p. 609-614 [611-614]. De cette série d’ études de critique historique romaine, Hommes et c
 351, 1er février 1912, p. 609-614 [611-614]. De cette série d’études de critique historique romaine, Hommes et choses de
cette série d’études de critique historique romaine, Hommes et choses de l’ancienne Rome, nous nous contenterons, vu le ma
es et choses de l’ancienne Rome, nous nous contenterons, vu le manque de place, de transcrire les titres, — moins un, qui
es de l’ancienne Rome, nous nous contenterons, vu le manque de place, de transcrire les titres, — moins un, qui est celui
manque de place, de transcrire les titres, — moins un, qui est celui d’ un morceau de haute fantaisie auquel il nous faut
ace, de transcrire les titres, — moins un, qui est celui d’un morceau de haute fantaisie auquel il nous faut nous arrêter.
des pages qu’ils assemblent : « Le mariage religieux », « la Légende d’ Hercule ». « Un philosophe ministre sous l’Empire
« Un philosophe ministre sous l’Empire romain » (à propos du Sénèque de M. René Waltz, dont on a parlé ici même), « les P
Sénèque de M. René Waltz, dont on a parlé ici même), « les Polémiques de saint Jérôme », « Un historien de Rome au xixe  s
a parlé ici même), « les Polémiques de saint Jérôme », « Un historien de Rome au xixe  siècle : M. Gaston Boissier. » J’ar
au morceau retenu pour une plus ample critique : « L’Histoire sociale d’ une montagne romaine. » Il ne faudrait pas beaucou
hode du matérialisme historique, dont il procède. À propos des œuvres de M. Ferrero, j’ai naguère ménagé cette méthode, pa
thode, parce que ces œuvres, somme toute, pouvaient faire bien penser d’ elle. Mais qu’on ne m’envoie plus des pages comme
pas une raison pour falsifier l’Histoire romaine. Voyons cette suite d’ hypothèses. L’hypothèse géologique, d’abord. Si je
e d’hypothèses. L’hypothèse géologique, d’abord. Si je prends au pied de la lettre cette hypothèse, l’Empire Romain est co
la lettre cette hypothèse, l’Empire Romain est comme qui dirait sorti d’ un volcan. Il s’agit de l’Aventin. Ce vieux cratèr
se, l’Empire Romain est comme qui dirait sorti d’un volcan. Il s’agit de l’Aventin. Ce vieux cratère de Mont Aventin a vom
ui dirait sorti d’un volcan. Il s’agit de l’Aventin. Ce vieux cratère de Mont Aventin a vomi toute la pourpre dont Rome en
on n’est pas en peine. Dans la préhistoire, le Mont Aventin, vient-on de voir, était un volcan. Qui en doute ? Rouvrez vot
du monstrueux géant Cacus, dont la bouche crache des flammes, et qui, de son antre de l’Aventin, exerce ses ravages sur to
géant Cacus, dont la bouche crache des flammes, et qui, de son antre de l’Aventin, exerce ses ravages sur toute la contré
ans la préhistoire, l’Aventin entra dans l’histoire avec une renommée d’ incommodité, qui, fût-il même éteint depuis longte
ommodité, qui, fût-il même éteint depuis longtemps, comme nos volcans d’ Auvergne, écarta de lui les gens comme il faut ten
il même éteint depuis longtemps, comme nos volcans d’Auvergne, écarta de lui les gens comme il faut tenant à leur conforta
ux-romains, logeaient sur l’aristocratique Palatin3, dans l’aire même de la primordiale « Roma Quadrata », tandis qu’en fa
s l’aire même de la primordiale « Roma Quadrata », tandis qu’en face, de l’autre côté du vallon où fut depuis le Cirque-Ma
. Pichon explique comme il peut l’englobement du mont dans l’enceinte de Servius Tullius et dans le système urbain d’Augus
du mont dans l’enceinte de Servius Tullius et dans le système urbain d’ Auguste), devint la montagne plébéienne par excell
, devint la montagne plébéienne par excellence. Or, comme l’évolution de Rome alla de l’aristocratie à la démocratie, dont
ontagne plébéienne par excellence. Or, comme l’évolution de Rome alla de l’aristocratie à la démocratie, dont sortit à son
l’Empire, vous voyez déjà le rôle capital du haut faubourg populeux, de l’Aventin, en ceci. Mais ce n’est pas tout, et no
onomique. Le facteur économique ayant été, selon les idées actuelles, de première importance dans l’expansion mondiale de
les idées actuelles, de première importance dans l’expansion mondiale de Rome, il s’agit, pour un professeur au courant, d
expansion mondiale de Rome, il s’agit, pour un professeur au courant, de le joindre, ce facteur économique, — toujours dan
très simple : il n’y a qu’à recourir à une interprétation fantaisiste de la loi Icilia, en vertu de laquelle les terrains
aisiste de la loi Icilia, en vertu de laquelle les terrains domaniaux de l’Aventin furent, vers 456, distribués au peuple.
stribués au peuple. Mommsen avait cru qu’il s’agissait simplement ici de la plèbe romaine, des pauvres, et pour lui la loi
réforme démocratique. Mommsen est vieux jeu. En réalité, les terrains de l’Aventin formaient, nous dit-on, une « concessio
s, banquiers, etc., — campés jusqu’alors dans ces parages et désireux d’ un établissement stable, gens qu’il fallait ménage
auraient-ils pu, ces sans-le-sou, contraindre le Sénat à les pourvoir de terres ? Mais par la puissance tribunitienne, par
tribunitienne, par Icilius, qui, précisément, étendit les privilèges de cette puissance ! Cette simple réponse, M. Pichon
de cette puissance ! Cette simple réponse, M. Pichon s’est bien gardé de la faire, car elle eût ruiné l’hypothèse fantaisi
aire, car elle eût ruiné l’hypothèse fantaisiste par laquelle l’effet de la loi Icilia fut d’installer, parmi les plébéien
iné l’hypothèse fantaisiste par laquelle l’effet de la loi Icilia fut d’ installer, parmi les plébéiens de l’Aventin, un ét
aquelle l’effet de la loi Icilia fut d’installer, parmi les plébéiens de l’Aventin, un état-major de gens d’argent. Mais u
ilia fut d’installer, parmi les plébéiens de l’Aventin, un état-major de gens d’argent. Mais une telle hypothèse était par
d’installer, parmi les plébéiens de l’Aventin, un état-major de gens d’ argent. Mais une telle hypothèse était par trop te
lis là « cum privilegio », les riches métèques, commerçants, prêteurs d’ argent, — pardon ! « la haute banque », le « haut
e » (!) — eurent la plèbe dans la main, et ils la jetèrent à l’assaut de la Rome patricienne, avec les effets que chacun s
lace ne me manquait, je pourrais montrer comment cette interprétation de la loi Icilia fausse l’histoire romaine. Qu’il me
rétation de la loi Icilia fausse l’histoire romaine. Qu’il me suffise de rappeler un fait : un autre nom que celui du Mont
nom que celui du Mont-Aventin évoque les grands mouvements populaires de cette période. Je ne songe pas à retirer à l’Aven
es de cette période. Je ne songe pas à retirer à l’Aventin sa qualité de montagne plébéienne : encore est-il que ce n’est
ux fois (493 et 449), la deuxième fois sous la conduite, précisément, d’ Icilius. Si sa fameuse loi avait été appliquée, co
liquée, comme le prétend M. Pichon, au profit des étrangers influents de l’Aventin, on ne s’explique pas que le tribun n’e
rend, du reste, qu’il passe outre avec cette… intrépidité. Situé tout de l’autre côté de Rome, à quelque distance de la vi
qu’il passe outre avec cette… intrépidité. Situé tout de l’autre côté de Rome, à quelque distance de la ville, près de la
… intrépidité. Situé tout de l’autre côté de Rome, à quelque distance de la ville, près de la voie Nomentane, en dehors de
er, à condition qu’on ne les utilise pas trop tôt pour des hypothèses d’ histoire politique, et aussi, d’une façon générale
lise pas trop tôt pour des hypothèses d’histoire politique, et aussi, d’ une façon générale, qu’on les emploie pour des épo
M. Pichon amène ses métèques commerçants et financiers, fomentateurs de soulèvements populaires, dans la région aventine,
Sacré, — où triompha cependant l’une des plus importantes révolutions de Rome. J’ai bien insisté sur ces quelques pages, r
nsisté sur ces quelques pages, rédigées elles-mêmes d’après l’ouvrage de M. Alfred Merlin. Je ne sais si le tableau comple
i-ci offre les précisions en même temps que les atténuations absentes de l’esquisse de M. R. Pichon. Mais telle qu’elle es
précisions en même temps que les atténuations absentes de l’esquisse de M. R. Pichon. Mais telle qu’elle est, — et c’est
nue, — cette dernière accuse bien ce que le matérialisme historique a d’ excessif et maintes fois d’à côté. Dans le cadre d
e bien ce que le matérialisme historique a d’excessif et maintes fois d’ à côté. Dans le cadre d’une monographie de l’Avent
lisme historique a d’excessif et maintes fois d’à côté. Dans le cadre d’ une monographie de l’Aventin, l’on nous montre la
d’excessif et maintes fois d’à côté. Dans le cadre d’une monographie de l’Aventin, l’on nous montre la formation d’un pou
e cadre d’une monographie de l’Aventin, l’on nous montre la formation d’ un pouvoir démocratico-financier qui, à lui seul,
aurait transformé Rome. Là-dessus, nos « potaches » et leurs parents de renchérir et de dire : « La grandeur romaine ? Le
mé Rome. Là-dessus, nos « potaches » et leurs parents de renchérir et de dire : « La grandeur romaine ? Les grands hommes
s de renchérir et de dire : « La grandeur romaine ? Les grands hommes de Plutarque ? De la blague ! C’est la “haute banque
et de dire : « La grandeur romaine ? Les grands hommes de Plutarque ? De la blague ! C’est la “haute banque” de Rome qui a
s grands hommes de Plutarque ? De la blague ! C’est la “haute banque” de Rome qui a tout fait ! » Nous pensons que cette c
e Rome qui a tout fait ! » Nous pensons que cette conception actuelle de l’histoire romaine se ressent, plus encore que de
conception actuelle de l’histoire romaine se ressent, plus encore que de sa science, de l’humeur d’un temps, — le nôtre, —
elle de l’histoire romaine se ressent, plus encore que de sa science, de l’humeur d’un temps, — le nôtre, — dominé par les
stoire romaine se ressent, plus encore que de sa science, de l’humeur d’ un temps, — le nôtre, — dominé par les chances de
science, de l’humeur d’un temps, — le nôtre, — dominé par les chances de l’industrie et de la finance, et où l’alpha et l’
ur d’un temps, — le nôtre, — dominé par les chances de l’industrie et de la finance, et où l’alpha et l’oméga de la morali
les chances de l’industrie et de la finance, et où l’alpha et l’oméga de la moralité tiennent dans l’unique fait de s’enri
, et où l’alpha et l’oméga de la moralité tiennent dans l’unique fait de s’enrichir. Archéologie, voyages. F. Gregorovi
1, 1er février 1912, p. 619-624 [621-622]. Les Promenades italiennes de F. Gregorovius : Palerme, Syracuse, Naples, Raven
t ses Environs. On y pourra suivre, cette fois encore, les excursions d’ un érudit et d’un curieux ; les promenades d’un vo
On y pourra suivre, cette fois encore, les excursions d’un érudit et d’ un curieux ; les promenades d’un voyageur qui sait
s encore, les excursions d’un érudit et d’un curieux ; les promenades d’ un voyageur qui sait voir et comprendre, familier
enades d’un voyageur qui sait voir et comprendre, familier des choses d’ art comme des vieux textes, — des faits qui consti
comme des vieux textes, — des faits qui constituent en somme la trame de l’histoire et que néglige trop souvent le badaud
Gregorovius semble avoir entrepris ces voyages à propos de recherches d’ archives ; mais en cours de route il a soigneuseme
trepris ces voyages à propos de recherches d’archives ; mais en cours de route il a soigneusement noté les incidents comme
et la domination angevine ; la colonisation arabe dont toute la côte de Naples garde l’empreinte ; les faits oubliés de l
be dont toute la côte de Naples garde l’empreinte ; les faits oubliés de l’occupation byzantine, comme en Sicile les souve
e l’occupation byzantine, comme en Sicile les souvenirs et les ruines de la grande époque grecque, ou, plus proche de nous
conquête et pillage ; grands faits et figures historiques : le siège de Syracuse, l’empereur d’Allemagne Frédéric II ; Ti
rands faits et figures historiques : le siège de Syracuse, l’empereur d’ Allemagne Frédéric II ; Tibère sur le roc de Capri
e de Syracuse, l’empereur d’Allemagne Frédéric II ; Tibère sur le roc de Capri ; Théodoric, Grégoire VII, Lucrèce Borgia ;
dans ces pages intéressantes. Il faut ajouter que le volume contient d’ excellentes descriptions, par exemple de Syracuse,
jouter que le volume contient d’excellentes descriptions, par exemple de Syracuse, dont il indique la topographie ancienne
, sur ces joyaux du Moyen-Âge normand : la chapelle Palatine, le dôme de Monreale. On y trouvera encore d’excellentes page
and : la chapelle Palatine, le dôme de Monreale. On y trouvera encore d’ excellentes pages sur Ravenne ; sur Castel del Mon
fin que Ravello possède une ampoule dans laquelle on conserve du sang de saint Pantaléon, — qui bout comme celui de saint
quelle on conserve du sang de saint Pantaléon, — qui bout comme celui de saint Janvier à Naples. Les Revues. Memento [e
me XCV, numéro 351, 1er février 1912, p. 629-634 [634]. […] La Revue de Paris (1er janvier). […] « Le Palais Farnèse », p
5]. […] Hochland (janvier) […] M. Martin Wackernagel suit les traces de la culture monacale dans l’Italie du Sud au moyen
o Canudo. Tome XCV, numéro 351, 1er février 1912, p. 655-661. Mort de Mario Rapisardi Mario Rapisardi n’a pas eu le
ario Rapisardi Mario Rapisardi n’a pas eu le post mortem glorieux de Carducci. La nation ne l’avait pas adopté, à caus
sicilien est mort dans son île enflammée, aux pieds du sublime phare de destruction qu’il avait aimé : l’Etna. Et la mort
e n’a pas distrait un seul instant les jeux italiens, tournés au-delà de la Sicile, vers l’Afrique en guerre. Mario Rapisa
e les yeux des Italiens qui convoitent, et la terre où s’étend le but de leur convoitise. Mario Rapisardi n’a pourtant pas
n’a pourtant pas vécu en vain. Il a été et il demeure comme le poète de la nation insulaire, englobée dans la fédération
la nation insulaire, englobée dans la fédération italienne, qui date de cinquante ans, comme elle l’avait été pendant les
édérations et dans d’autres royaumes. Il a été et il demeure le vatès de la Sicile. Tout Sicilien le sait. Tout Sicilien,
demeure le vatès de la Sicile. Tout Sicilien le sait. Tout Sicilien, de l’élite ou du peuple, connaît son nom, son âme, s
rique et sa fougue indomptable. Et tout Sicilien mettra sur le compte de l’incompatibilité d’humeur réelle du Nord et du S
domptable. Et tout Sicilien mettra sur le compte de l’incompatibilité d’ humeur réelle du Nord et du Sud italiens, et plus
italiens, et plus particulièrement des gens du continent et des gens de l’île, le peu de sympathie, l’ébauche de conspira
ens du continent et des gens de l’île, le peu de sympathie, l’ébauche de conspiration du silence et le ricanement plus ou
poète. On l’a dit romantique. Cette étiquette, qui rappelle un genre d’ art encore mal précisé, mal défini et bien plus ma
en plus mal compris, est inadéquate. On pourrait plus exactement dire de lui qu’il fut un grand poète « social », épris d’
lus exactement dire de lui qu’il fut un grand poète « social », épris d’ humanitarisme, comme il en est né à la littérature
épris d’humanitarisme, comme il en est né à la littérature et à l’art de tous les pays, dans la période l’effervescence qu
uts guerriers et révolutionnaires du xixe  siècle. La manière lyrique de Rapisardi présente sans doute quelques attitudes
Un grand poète est, par définition, un grand visionnaire. La grandeur de la vision peut être dans la profondeur et dans la
esthétique, puisqu’il se base sur les sentiments généraux, héroïques, de la vie collective, fut renforcé, au xixe  siècle,
ance collective qui détermine ses triomphes et ses défaites. Le genre d’ art qui en résulta, où le classicisme retrouvait i
réés, est appelé romantique. C’est un art faible, parce que l’étendue de la vision l’emporta sur la profondeur de l’âme in
faible, parce que l’étendue de la vision l’emporta sur la profondeur de l’âme individuelle, qui fut de la sorte insuffisa
la vision l’emporta sur la profondeur de l’âme individuelle, qui fut de la sorte insuffisamment évoquée ; c’est un art im
quel on doit l’indigence expressive, mais le sublime « visionnaire », de la Légende des siècles. Mario Rapisardi n’eut ni
e. Aucun rapport ne peut exister, et n’existe, entre son art et celui de Victor Hugo. On l’a dit, mais c’est faux, on l’a
use de sa fausseté. Ce qui apparente le mieux son inspiration à celle de tous les grands poètes est la puissance de la vis
ux son inspiration à celle de tous les grands poètes est la puissance de la vision, la multiplicité lyrique des groupement
et des mondes. Rapisardi, auquel Victor Hugo put écrire : « Moi, fils de l’Italie autant que de la France, je vous envoie
i, auquel Victor Hugo put écrire : « Moi, fils de l’Italie autant que de la France, je vous envoie mon applaudissement fra
de la France, je vous envoie mon applaudissement fraternel », conçut de ces larges poèmes, de ces immenses fresques qui d
envoie mon applaudissement fraternel », conçut de ces larges poèmes, de ces immenses fresques qui décorent les cathédrale
journalistes ne les aiment pas. De même que depuis quelques centaines d’ années, on a éloigné la peinture du mur immobile e
agités que nous sommes. Le goût du tableau et du morceau, atteignant de nos jours le faîte de leur tyrannique domination,
s. Le goût du tableau et du morceau, atteignant de nos jours le faîte de leur tyrannique domination, par la volonté à la f
ce des littérateurs et des journalistes, avait blessé au cœur l’aigle de la renommée du poète sicilien. Et ce, de très bon
avait blessé au cœur l’aigle de la renommée du poète sicilien. Et ce, de très bonne heure. La conspiration implacable cont
Carducci et Rapisardi étaient encore jeunes. Carducci fut un haineux de génie. Il eut le génie de la haine, au même degré
ient encore jeunes. Carducci fut un haineux de génie. Il eut le génie de la haine, au même degré que le génie, ou plus jus
u même degré que le génie, ou plus justement le talent, lyrique. Fort de sa volonté merveilleuse de libération prosodique,
ou plus justement le talent, lyrique. Fort de sa volonté merveilleuse de libération prosodique, de renouveau linguistique,
t, lyrique. Fort de sa volonté merveilleuse de libération prosodique, de renouveau linguistique, rendu plus fort par son m
ique, de renouveau linguistique, rendu plus fort par son manque total de principes généraux, d’esthétique et de philosophi
uistique, rendu plus fort par son manque total de principes généraux, d’ esthétique et de philosophie, Carducci détesta le
plus fort par son manque total de principes généraux, d’esthétique et de philosophie, Carducci détesta le poète sicilien q
e mesure détesté par celui-ci. Les gazettes furent remplies des échos de leurs luttes, et de celles engagées à leur nom pa
celui-ci. Les gazettes furent remplies des échos de leurs luttes, et de celles engagées à leur nom par les immanquables e
e le xvie et le xviie  siècle, aussi italienne que française : celle de la métrique latine appliquée à la prosodie des de
lienne, renouvela la prose, enrichit la langue, remua les esprits, et de toute cette effervescence, sortit l’étincelle qui
fervescence, sortit l’étincelle qui devait allumer le foyer spirituel de l’adolescent qui l’a dépassé, Gabriel d’Annunzio.
i Carducci fut en général un médiocre poète, il fut un « incitateur » de très grande envergure. Rapisardi lutta contre lui
es Ïambes et Épodes, se tournant vers ses contemporains avec des yeux de haine, un fouet à la main, et les Odes Barbares,
des Barbares, où il reprenait la vision lyrique et épique du monde et de Rome, là où les Romains les avaient laissées. L’a
les poèmes Palingenèse, Lucifer, Prométhée, l’Atlantide, s’efforçant de pousser les hommes à travers l’expérience des myt
’efforçant de pousser les hommes à travers l’expérience des mythes et de légendes, aux larges compréhensions d’un amour un
ers l’expérience des mythes et de légendes, aux larges compréhensions d’ un amour universel, d’une universelle beauté, de l
ythes et de légendes, aux larges compréhensions d’un amour universel, d’ une universelle beauté, de la sainteté universelle
larges compréhensions d’un amour universel, d’une universelle beauté, de la sainteté universelle de l’idéal, se tournant v
amour universel, d’une universelle beauté, de la sainteté universelle de l’idéal, se tournant vers ses contemporains les y
rselle de l’idéal, se tournant vers ses contemporains les yeux pleins d’ amour, un flambeau à la main. Rapisardi s’élevait
ambeau à la main. Rapisardi s’élevait contre le néo-classicisme, trop d’ imitation, de Carducci, non point au nom du romant
ain. Rapisardi s’élevait contre le néo-classicisme, trop d’imitation, de Carducci, non point au nom du romantisme, qu’il v
itaristes plus qu’humains. Les deux professeurs poètes, le professeur de la Faculté de Bologne et celui de la Faculté de C
qu’humains. Les deux professeurs poètes, le professeur de la Faculté de Bologne et celui de la Faculté de Catane, s’étaie
x professeurs poètes, le professeur de la Faculté de Bologne et celui de la Faculté de Catane, s’étaient donné, devant la
poètes, le professeur de la Faculté de Bologne et celui de la Faculté de Catane, s’étaient donné, devant la vie, une attit
de la Faculté de Catane, s’étaient donné, devant la vie, une attitude de fierté très farouche, que tous les deux ont gardé
plus fort. Ils luttèrent réellement pour s’assurer le titre inexprimé de poète national de la nation renouvelée. C’est Car
tèrent réellement pour s’assurer le titre inexprimé de poète national de la nation renouvelée. C’est Carducci qui l’emport
atifiera sans doute cette victoire. Malgré ses grandes visions, l’art de Rapisardi a exactement les bornes spirituelles qu
le, et Foscolo et Léopardi. Malgré sa haine contre le néo-classicisme de Carducci, et sa volonté d’être, en esprit, de son
Malgré sa haine contre le néo-classicisme de Carducci, et sa volonté d’ être, en esprit, de son temps, Rapisardi se servit
ntre le néo-classicisme de Carducci, et sa volonté d’être, en esprit, de son temps, Rapisardi se servit d’outils très vieu
i, et sa volonté d’être, en esprit, de son temps, Rapisardi se servit d’ outils très vieux, dont chaque coup, porté dans le
servit d’outils très vieux, dont chaque coup, porté dans le chêne dur de l’inspiration, créait des modelés connus. Et malg
ur de l’inspiration, créait des modelés connus. Et malgré la brièveté de son souffle lyrique, Carducci enveloppait étroite
ci enveloppait étroitement, avec ses phrases et ses rythmes, l’esprit de ses contemporains. Leur lutte parut créer à nouve
s. Leur lutte parut créer à nouveau le magnifique dualisme originaire de l’école bolonaise et de l’école sicilienne. Les «
r à nouveau le magnifique dualisme originaire de l’école bolonaise et de l’école sicilienne. Les « doctes », encore une fo
Rapisardi n’avait pas autour de lui l’amoureuse et chevaleresque cour de Souabe. Il avait des partisans ardents, des insul
, qui s’insurgeaient contre les continentaux du Nord. Carducci avait, de son côté, avec son talent de polémiste, ses aptit
es continentaux du Nord. Carducci avait, de son côté, avec son talent de polémiste, ses aptitudes de journaliste, les rica
ducci avait, de son côté, avec son talent de polémiste, ses aptitudes de journaliste, les ricaneurs sceptiques des « boule
les poètes vraiment nouveaux qui songeaient à la nouvelle renaissance de l’Italie. Carducci est mort plein de gloire, Rapi
eaient à la nouvelle renaissance de l’Italie. Carducci est mort plein de gloire, Rapisardi n’est pas mort solitaire. Il es
re, Rapisardi n’est pas mort solitaire. Il est évident que si l’œuvre de Carducci a plus d’importance par son rayonnement
pas mort solitaire. Il est évident que si l’œuvre de Carducci a plus d’ importance par son rayonnement que par son contenu
importance par son rayonnement que par son contenu spirituel, l’œuvre de Rapisardi, considérée en elle-même, par la volont
ute la nation italienne a pleuré des pleurs officiels aux funérailles de Carducci, c’est la Sicile tout entière, qui a été
est la Sicile tout entière, qui a été profondément remuée par la mort de son plus grand poète, dont l’unité et l’étendue d
remuée par la mort de son plus grand poète, dont l’unité et l’étendue de la vision doivent faire oublier le sentimentalism
n doivent faire oublier le sentimentalisme humanitaire et l’indigence de la langue prosodique. Les chansons épiques de
taire et l’indigence de la langue prosodique. Les chansons épiques de M. Gabriel d’Annunzio Aujourd’hui, un autre po
unzio Aujourd’hui, un autre poète dispute à la misérable hostilité de ses conationaux le titre de poète national. C’est
re poète dispute à la misérable hostilité de ses conationaux le titre de poète national. C’est M. Gabriel d’Annunzio. Depu
Depuis ses Odes Navales, M. d’Annunzio a chanté les grands événements de sa patrie. Il a écrit un très vaste poème, les La
nts de sa patrie. Il a écrit un très vaste poème, les Laudes du Ciel, de la Terre, de la Mer et des Héros, consacré à l’ex
rie. Il a écrit un très vaste poème, les Laudes du Ciel, de la Terre, de la Mer et des Héros, consacré à l’exaltation des
la Mer et des Héros, consacré à l’exaltation des forces essentielles de l’homme et de la légende totale de son Pays. M. d
Héros, consacré à l’exaltation des forces essentielles de l’homme et de la légende totale de son Pays. M. d’Annunzio a éc
exaltation des forces essentielles de l’homme et de la légende totale de son Pays. M. d’Annunzio a écrit des poèmes vibran
sque Verdi mourut, lorsqu’un jeune roi monta sur le trône ensanglanté de l’Italie, lorsque le Temps voila de quelques ténè
oi monta sur le trône ensanglanté de l’Italie, lorsque le Temps voila de quelques ténèbres la clarté spirituelle de la Cèn
ie, lorsque le Temps voila de quelques ténèbres la clarté spirituelle de la Cène de Léonard. Il admonesta ou exalta le peu
le Temps voila de quelques ténèbres la clarté spirituelle de la Cène de Léonard. Il admonesta ou exalta le peuple de sa n
é spirituelle de la Cène de Léonard. Il admonesta ou exalta le peuple de sa nation, en différentes occasions, ému par des
ccents furent toujours plus nobles que les moins vulgaires des ïambes de Carducci. M. d’Annunzio a pu même donner à sa pat
arducci. M. d’Annunzio a pu même donner à sa patrie, par la puissance de son œuvre tragique, un semblant de théâtre nation
nner à sa patrie, par la puissance de son œuvre tragique, un semblant de théâtre national. Mais un écrivain français qui r
n semblant de théâtre national. Mais un écrivain français qui revient de Rome et de Florence, où il vient d’accomplir un v
de théâtre national. Mais un écrivain français qui revient de Rome et de Florence, où il vient d’accomplir un voyage d’étu
un écrivain français qui revient de Rome et de Florence, où il vient d’ accomplir un voyage d’étude, ne m’a-t-il pas dit,
qui revient de Rome et de Florence, où il vient d’accomplir un voyage d’ étude, ne m’a-t-il pas dit, il y a huit jours, que
ome et à Florence, heureux que M. d’Annunzio ait fixé sa demeure hors d’ Italie ? M. Gabriel d’Annunzio a à lutter contre l
Italie ? M. Gabriel d’Annunzio a à lutter contre l’esprit dit cultivé de ses compatriotes. C’est dans un organe littéraire
prit dit cultivé de ses compatriotes. C’est dans un organe littéraire de Florence, le Marzocco, que j’ai lu cette signific
u cette significative constatation, à savoir que les chansons épiques de M. d’Annunzio ont touché plus le monde des hommes
chansons épiques de M. d’Annunzio ont touché plus le monde des hommes d’ action que la « critique littéraire » italienne… M
ction que la « critique littéraire » italienne… M. d’Annunzio a écrit de France, au fur et à mesure des événements, les Ch
io a écrit de France, au fur et à mesure des événements, les Chansons de la geste Tripolitaine. La Chanson d’Outremer, la
ure des événements, les Chansons de la geste Tripolitaine. La Chanson d’ Outremer, la Chanson de la Diane, celle consacrée
Chansons de la geste Tripolitaine. La Chanson d’Outremer, la Chanson de la Diane, celle consacrée à Hélène de France, son
mer, la Chanson de la Diane, celle consacrée à Hélène de France, sont de vigoureuses rhapsodies de toute la légende, de to
e, celle consacrée à Hélène de France, sont de vigoureuses rhapsodies de toute la légende, de toute l’histoire légendaire,
Hélène de France, sont de vigoureuses rhapsodies de toute la légende, de toute l’histoire légendaire, de toute l’âme histo
euses rhapsodies de toute la légende, de toute l’histoire légendaire, de toute l’âme historique rêveuse de la Péninsule. L
de, de toute l’histoire légendaire, de toute l’âme historique rêveuse de la Péninsule. Les rythmes ordonnés selon la caden
orique rêveuse de la Péninsule. Les rythmes ordonnés selon la cadence de la terzarima et le pied endécasyllabique, le mètr
tendent et s’y nouent avec une énergie très sûre. Souvent, le lyrisme de d’Annunzio, comme toujours, est fatigant et vain
dent et s’y nouent avec une énergie très sûre. Souvent, le lyrisme de d’ Annunzio, comme toujours, est fatigant et vain à f
nt et s’y nouent avec une énergie très sûre. Souvent, le lyrisme de d’ Annunzio , comme toujours, est fatigant et vain à force de
s, est fatigant et vain à force de « littérature », par l’exagération de ce « pathos esthétique » qui enlève, depuis plus
par l’exagération de ce « pathos esthétique » qui enlève, depuis plus de vingt ans, tant de beauté, d’éternité, à l’œuvre
os esthétique » qui enlève, depuis plus de vingt ans, tant de beauté, d’ éternité, à l’œuvre du poète des Laudes. Mais celu
e, debout, avec un seul visage », et il écoute et il exprime les voix de la guerre, non celles qui éclatent en Afrique, ma
éclatent en Afrique, mais celles qui bourdonnent dans le cœur profond de l’Italie, et qui font sangloter par la volonté de
ans le cœur profond de l’Italie, et qui font sangloter par la volonté de combattre des guerriers lancés sur la terre de co
ngloter par la volonté de combattre des guerriers lancés sur la terre de convoitises à travers la Mer Latine, Mare Nostrum
rné vers sa patrie qui guerroie. Cela est un bien. On a épargné ainsi d’ étaler encore une fois, à propos d’un poète nation
que du souvenir romain que les Italiens se répètent depuis les débuts de la guerre, comme si l’Afrique était une terre rom
e la guerre, comme si l’Afrique était une terre romaine à reconquérir de droit, et non la merveilleuse proie qu’une nation
econquérir de droit, et non la merveilleuse proie qu’une nation digne de ses destins nouveaux voudrait conquérir avec sa f
Dernière Chanson, l’Ultima Canzone, M. d’Annunzio atteint des sommets de noble pathétique qu’on retrouverait avec difficul
du rythme et du verbe. Ah, non point dix chansons, mais dix navires D’ acier, martelés avec la même Force d’amour, tu dem
t dix chansons, mais dix navires D’acier, martelés avec la même Force d’ amour, tu demandais, ô Patrie ; Et non, rivées e
on, rivées entre elles, des syllabes, Mais des plaques encore chaudes de la forge, Ayant chacune en elles une promesse.
um sur l’affût, Je te vois marcher vers ta vie nouvelle. En faisant de ton silence de la vigueur, Et de chaque blessure,
Je te vois marcher vers ta vie nouvelle. En faisant de ton silence de la vigueur, Et de chaque blessure, une grandeur.
her vers ta vie nouvelle. En faisant de ton silence de la vigueur, Et de chaque blessure, une grandeur. Dans ma nuit, su
r ma douleur, Cette image suprême se répand. Enferme-la dans la force de ton cœur. Ta guerre n’en eut pas une aussi gran
’en eut pas une aussi grande. Un pays qui peut envoyer des milliers d’ hommes mourir sur une terre de conquête, et qui a
Un pays qui peut envoyer des milliers d’hommes mourir sur une terre de conquête, et qui a un poète vivant capable de les
es mourir sur une terre de conquête, et qui a un poète vivant capable de les exalter de la sorte, est un pays qui peut esp
ne terre de conquête, et qui a un poète vivant capable de les exalter de la sorte, est un pays qui peut espérer. La Vi
a puisé l’inspiration. Cependant, on n’a pas encore mentionné le nom de M. Jal. Il n’est pas un inconnu. Littré l’a toujo
Il n’est pas un inconnu. Littré l’a toujours cité à propos des termes de marine. Il est encore l’auteur du Virgilius Nauti
bue à son Monsieur Bergeret. Virgilius Nauticus. Examen des passages de l’Énéide qui ont trait à la Marine, par M. Jal, h
ges de l’Énéide qui ont trait à la Marine, par M. Jal, historiographe de la Marine, auteur de l’archéologie navale… Paris,
nt trait à la Marine, par M. Jal, historiographe de la Marine, auteur de l’archéologie navale… Paris, Imprimerie Royale, M
ologie navale… Paris, Imprimerie Royale, MDCCCXLIII, tel est le titre d’ un ouvrage que devait illustrer l’imagination du p
agination du plus érudit des romanciers contemporains. C’est un in-8° de 107 pages. M. Jal, qui constatait avec admiration
qui constatait avec admiration l’étendue des connaissances nautiques de Virgile, était, au moins en ce qui concerne la ma
s de Virgile, était, au moins en ce qui concerne la marine, un ennemi de Rabelais et consacra plusieurs pages de son Arché
concerne la marine, un ennemi de Rabelais et consacra plusieurs pages de son Archéologie navale aux navigations de Pantagr
et consacra plusieurs pages de son Archéologie navale aux navigations de Pantagruel. « J’ai montré, dit-il, en analysant
e Pantagruel. « J’ai montré, dit-il, en analysant le quatrième livre de l’immortel ouvrage du curé de Meudon, que le sava
dit-il, en analysant le quatrième livre de l’immortel ouvrage du curé de Meudon, que le savant homme savait tout peut-être
sque toujours sous les yeux ou la flotte militaire stationnée au port de Misène, ou les riches convois qui apportaient les
au port de Misène, ou les riches convois qui apportaient les trésors de la Grèce et de l’Égypte à Panorme, Messine, Mégar
ène, ou les riches convois qui apportaient les trésors de la Grèce et de l’Égypte à Panorme, Messine, Mégare, Syracuse et
te à Panorme, Messine, Mégare, Syracuse et Parthénope, ou les barques de plaisance appartenant aux riches voluptueux dont
ses habitations, bâties autour du Crater, se miraient aux eaux calmes de cette baie magnifique. » Plus loin, M. Jal s’att
 sillonnée par mille embarcations cherchant l’une l’autre à se primer de vitesse, et montrant avec orgueil, celle-ci sa pr
eil, celle-ci sa proue argentée ou dorée, celle-là sa poupe surmontée d’ un aphlaste recourbé en panache, quelques-unes l’é
aste recourbé en panache, quelques-unes l’élégant chenisque au-dessus de la tutelle, d’autres, leurs rames couvertes de na
nt chenisque au-dessus de la tutelle, d’autres, leurs rames couvertes de nacre ou de bandes d’un métal précieux, la plupar
au-dessus de la tutelle, d’autres, leurs rames couvertes de nacre ou de bandes d’un métal précieux, la plupart un gréemen
de la tutelle, d’autres, leurs rames couvertes de nacre ou de bandes d’ un métal précieux, la plupart un gréement de laine
tes de nacre ou de bandes d’un métal précieux, la plupart un gréement de laine aux couleurs variées, et presque toutes des
gréement de laine aux couleurs variées, et presque toutes des voiles de pourpre ou du lin le plus blanc, sur lequel on a
résenté des sujets érotiques, et inscrit, avec le nom du propriétaire de la barque, quelque maxime empruntée à une philoso
Et M. Jal traite sans ménagement les commentateurs et les traducteurs de Virgile qui n’ont point tenu compte de la savante
mmentateurs et les traducteurs de Virgile qui n’ont point tenu compte de la savante exactitude du poète. Ascensius n’a pas
nu compte de la savante exactitude du poète. Ascensius n’a pas trouvé d’ explication ingénieuse du mot puppes ; « le père d
cation ingénieuse du mot puppes ; « le père de La Rue ne se doute pas de la raison qui a fait opposer les proues aux poupe
es et les poupes pour les navires eux-mêmes ; la traduction allemande de John Voss laisse autant à désirer que la version
llemande de John Voss laisse autant à désirer que la version anglaise de Dryden ; Delille, le plus estimé des traducteurs
s, pas plus que ses rivaux étrangers, n’a intimement compris le texte de son auteur. À propos des termes nautiques de Virg
imement compris le texte de son auteur. À propos des termes nautiques de Virgile, le savant M. Jal va jusqu’à citer des mo
ge des Malays, des Madekasses, des Nouveaux-Zélandais. Il fait encore de pittoresques rapprochements quand il en vient à e
mon avis, un chant trois fois répété, un cri, un hourra ! une espèce de celeusma dont la tradition est vivante encore dan
ition est vivante encore dans les bâtiments où, pour tous les travaux de force, et, par exemple, quand on hale les bouline
ne, two, three ! hourra ! — angl.). La tradition antique était pleine de force au moyen âge, à Venise, où la chiourme du B
taure, toutes les fois que le navire ducal passait devant la chapelle de la Vierge, construite à l’entrée de l’Arsenal, cr
ducal passait devant la chapelle de la Vierge, construite à l’entrée de l’Arsenal, criait trois fois : Ah ! Ah ! Ah ! don
trée de l’Arsenal, criait trois fois : Ah ! Ah ! Ah ! donnant un coup de rame après chacune de ces acclamations. » La con
ait trois fois : Ah ! Ah ! Ah ! donnant un coup de rame après chacune de ces acclamations. » La conclusion de M. Jal est
t un coup de rame après chacune de ces acclamations. » La conclusion de M. Jal est sans doute différente de celle que M. 
es acclamations. » La conclusion de M. Jal est sans doute différente de celle que M. Bergeret, notre contemporain, eût mi
emporain, eût mise à son fameux ouvrage : « La marine actuelle touche de bien près à la marine d’autrefois, c’est pour moi
fameux ouvrage : « La marine actuelle touche de bien près à la marine d’ autrefois, c’est pour moi un fait de la plus grand
e touche de bien près à la marine d’autrefois, c’est pour moi un fait de la plus grande évidence. Voilà pourquoi je pense
grande évidence. Voilà pourquoi je pense que tout homme qui s’occupe de la marine moderne doit s’enquérir de tout ce que
ense que tout homme qui s’occupe de la marine moderne doit s’enquérir de tout ce que furent les marines anciennes ; voilà
es ; voilà pourquoi je pense aussi que Virgile étant, sur la question de la marine antique, l’écrivain qu’on peut consulte
on de la marine antique, l’écrivain qu’on peut consulter avec le plus de fruit, il était nécessaire de démontrer sa compét
ivain qu’on peut consulter avec le plus de fruit, il était nécessaire de démontrer sa compétence et de la prouver, en rend
c le plus de fruit, il était nécessaire de démontrer sa compétence et de la prouver, en rendant à ses vers toute la valeur
, 16 février 1912, p. 850-854 [850-853]. M. Octave Uzanne est l’homme de France qui connaît le mieux Casanova et qui est l
me de France qui connaît le mieux Casanova et qui est le plus capable de l’expliquer. Il a réuni sur le personnage un doss
. Ce serait important. Je range Casanova parmi les personnages pierre de touche. Selon qu’on se plaît ou non avec lui, on
touche. Selon qu’on se plaît ou non avec lui, on est ou on n’est pas d’ une certaine qualité humaine. On peut certainement
ement être conseiller municipal ou académicien, on ne fait pas partie de la libre phalange. M. Uzanne aime Casanova et ne
a libre phalange. M. Uzanne aime Casanova et ne perd pas une occasion de le défendre contre les attaques des méchants en m
bonne foi et sa véracité. Voici, à propos d’un livre italien, Lettres de Femmes à Casanova, un article des plus curieux tr
s sont bien des personnages historiques : Casanova laissa au château de Dux, en Bohême, où il mourut, d’innombrables papi
riques : Casanova laissa au château de Dux, en Bohême, où il mourut, d’ innombrables papiers dont je possède, depuis plus
me, où il mourut, d’innombrables papiers dont je possède, depuis plus de vingt ans, l’intéressante copie et que mes travau
e, ma curiosité peut-être trop éclectique me détournèrent, jusqu’ici, de mettre au jour. Ce que je n’ai pu faire, de plus
ngés dans cette bibliothèque du duc de Waldstein, où le vieux coureur de femmes, l’aventurier cosmopolite avait pris sa re
it parvenu à conserver, Dieu sait comment, au milieu de son existence de bâton de chaise. C’est ainsi que je viens de rece
u à conserver, Dieu sait comment, au milieu de son existence de bâton de chaise. C’est ainsi que je viens de recevoir, de
n existence de bâton de chaise. C’est ainsi que je viens de recevoir, de Milan, un coquet et solide volume intitulé : Lett
de volume intitulé : Lettere di Donne a Giacomo Casanova. Ces Lettres de femmes adressées au grand-prêtre du Dieu des Jard
oire de son magistral concitoyen, lequel demeura longtemps au service de la Sérénissime République, d’une façon plutôt occ
en, lequel demeura longtemps au service de la Sérénissime République, d’ une façon plutôt occulte et pas très recommandable
encore si discutable. Il y a dans cet ouvrage des lettres précieuses d’ une trentaine de femmes environ, dont plusieurs no
table. Il y a dans cet ouvrage des lettres précieuses d’une trentaine de femmes environ, dont plusieurs nous sont connues
a plupart sont fort intéressantes et nous offrent une preuve sérieuse de la véracité de Casanova. Il y a là des épîtres de
fort intéressantes et nous offrent une preuve sérieuse de la véracité de Casanova. Il y a là des épîtres de la célèbre act
une preuve sérieuse de la véracité de Casanova. Il y a là des épîtres de la célèbre actrice « Silvia », de Manon Baletti,
de Casanova. Il y a là des épîtres de la célèbre actrice « Silvia », de Manon Baletti, de Madame du Rumain, de la comtess
a là des épîtres de la célèbre actrice « Silvia », de Manon Baletti, de Madame du Rumain, de la comtesse de Montmartel et
la célèbre actrice « Silvia », de Manon Baletti, de Madame du Rumain, de la comtesse de Montmartel et de cette courtisane
e Manon Baletti, de Madame du Rumain, de la comtesse de Montmartel et de cette courtisane dite « la Charpillon », qui, pou
tisane dite « la Charpillon », qui, pour la première fois dans la vie de l’irrésistible séducteur, fit sentir au héros, qu
ser sa puissance dominatrice et qu’il allait commencer à être la dupe de ses passions comme un sénile et vulgaire entreten
sénile et vulgaire entreteneur. C’est une joie pour les Casanovistes de lire tous ces messages d’amour et d’affaires, d’i
eneur. C’est une joie pour les Casanovistes de lire tous ces messages d’ amour et d’affaires, d’intérêt et de plaisirs ; de
t une joie pour les Casanovistes de lire tous ces messages d’amour et d’ affaires, d’intérêt et de plaisirs ; de chercher,
our les Casanovistes de lire tous ces messages d’amour et d’affaires, d’ intérêt et de plaisirs ; de chercher, à travers ce
ovistes de lire tous ces messages d’amour et d’affaires, d’intérêt et de plaisirs ; de chercher, à travers ces textes jusq
e tous ces messages d’amour et d’affaires, d’intérêt et de plaisirs ; de chercher, à travers ces textes jusqu’ici inédits,
its, à repérer des passages des Mémoires et à élucider si les lettres d’ Henriette de Schuckmann sont bien celles de cette
à élucider si les lettres d’Henriette de Schuckmann sont bien celles de cette délicieuse Henriette « qu’il a tant aimée »
e Henriette « qu’il a tant aimée » et qu’il rencontra sous le costume d’ un jeune officier hongrois. Cette sorte de Mlle de
l rencontra sous le costume d’un jeune officier hongrois. Cette sorte de Mlle de Maupin est plus vivante que celle de Théo
er hongrois. Cette sorte de Mlle de Maupin est plus vivante que celle de Théophile Gautier, plus touchante et son appariti
le Gautier, plus touchante et son apparition dans le cours des récits de l’aventurier constitue un des plus extraordinaire
es plus extraordinaires romans des Mémoires, qui ne sont qu’une suite de tableaux que ni l’Abbé Prévost, ni Voltaire, ni C
Crébillon fils n’auraient certes osé imaginer et peindre avec autant d’ éclat. Mais la figure qui domine ce recueil agréab
re vaporeuse, exquise, attendrie, sincèrement passionnée, c’est celle de cette jeune Manon Baletti qui s’était éprise à la
à la folie du subtil Vénitien et qui se donnait tout entière, vierge de corps et d’âme, délicieusement ingénue, à cet ogr
du subtil Vénitien et qui se donnait tout entière, vierge de corps et d’ âme, délicieusement ingénue, à cet ogre de déprava
entière, vierge de corps et d’âme, délicieusement ingénue, à cet ogre de dépravation qui ne semblait jamais rassasié de te
nt ingénue, à cet ogre de dépravation qui ne semblait jamais rassasié de tendrons ; de bouquets de roses à peine écloses e
cet ogre de dépravation qui ne semblait jamais rassasié de tendrons ; de bouquets de roses à peine écloses et de « petites
dépravation qui ne semblait jamais rassasié de tendrons ; de bouquets de roses à peine écloses et de « petites poucettes »
jamais rassasié de tendrons ; de bouquets de roses à peine écloses et de « petites poucettes » impulsives et complaisantes
t en français. Elle trouve dans cette langue, qui est non moins celle de l’amour que la langue de Pétrarque, des accents d
e dans cette langue, qui est non moins celle de l’amour que la langue de Pétrarque, des accents d’un naturel délicieux, d’
st non moins celle de l’amour que la langue de Pétrarque, des accents d’ un naturel délicieux, d’un charme pénétrant, d’une
amour que la langue de Pétrarque, des accents d’un naturel délicieux, d’ un charme pénétrant, d’une candeur qui surprend, d
Pétrarque, des accents d’un naturel délicieux, d’un charme pénétrant, d’ une candeur qui surprend, d’une confiance éperdue,
naturel délicieux, d’un charme pénétrant, d’une candeur qui surprend, d’ une confiance éperdue, dont seules les novices son
les novices sont susceptibles. Qu’on imagine une peinture séraphique de Fra Angelico, le « Beato », l’artiste radieux de
peinture séraphique de Fra Angelico, le « Beato », l’artiste radieux de pureté du couvent San Marco, à Florence, dans une
dieux de pureté du couvent San Marco, à Florence, dans une collection de toiles érotiques de Jules Romain, de Lemoine ou d
ouvent San Marco, à Florence, dans une collection de toiles érotiques de Jules Romain, de Lemoine ou de Félicien Rops, on
à Florence, dans une collection de toiles érotiques de Jules Romain, de Lemoine ou de Félicien Rops, on ne serait pas moi
ans une collection de toiles érotiques de Jules Romain, de Lemoine ou de Félicien Rops, on ne serait pas moins étonné à l’
ne ou de Félicien Rops, on ne serait pas moins étonné à l’extrême que de rencontrer ici dans ces médaillons de femmes de C
as moins étonné à l’extrême que de rencontrer ici dans ces médaillons de femmes de Casanova la figure de claire innocence,
tonné à l’extrême que de rencontrer ici dans ces médaillons de femmes de Casanova la figure de claire innocence, pleine d’
de rencontrer ici dans ces médaillons de femmes de Casanova la figure de claire innocence, pleine d’abandon, cette physion
édaillons de femmes de Casanova la figure de claire innocence, pleine d’ abandon, cette physionomie en blanc majeur de la p
claire innocence, pleine d’abandon, cette physionomie en blanc majeur de la petite Manon Baletti, qui aime si loyalement,
petite Manon Baletti, qui aime si loyalement, si naïvement, avec tant d’ heureuse inexpérience, et qui soupire sa romance c
ns passionnées au plus félin des Raminagrobis ravisseurs. Ces lettres de Manon sont d’indicibles appels à la tendresse de
au plus félin des Raminagrobis ravisseurs. Ces lettres de Manon sont d’ indicibles appels à la tendresse de l’inconstant G
isseurs. Ces lettres de Manon sont d’indicibles appels à la tendresse de l’inconstant Giacomo. Cette enfant de 17 ans, aff
ndicibles appels à la tendresse de l’inconstant Giacomo. Cette enfant de 17 ans, affolée par un libertin de 33 ans qu’elle
l’inconstant Giacomo. Cette enfant de 17 ans, affolée par un libertin de 33 ans qu’elle espérait, la pauvrette, épouser en
e, épouser en justes noces, devient, pour lui écrire, une épistolière d’ une délicatesse d’expression qui empoigne, d’une g
es noces, devient, pour lui écrire, une épistolière d’une délicatesse d’ expression qui empoigne, d’une gentillesse primesa
écrire, une épistolière d’une délicatesse d’expression qui empoigne, d’ une gentillesse primesautière de bergeronnette qui
élicatesse d’expression qui empoigne, d’une gentillesse primesautière de bergeronnette qui se joue inconsciente des pièges
rs et aussi des conquêtes féminines, car son aventure avec Esther est de celles qui demeurent dans l’esprit, de ses lecteu
r son aventure avec Esther est de celles qui demeurent dans l’esprit, de ses lecteurs. Manon Baletti cependant veille pour
i cependant veille pour lui envoyer des billets profondément parfumés de jeunesse tout épanouie en amour : « Bonsoir, mon
s ignorer que sa mère, la Sylvia, fut longtemps la maîtresse attitrée de celui qu’elle idolâtre ; elle connaît la fatuité
ttitrée de celui qu’elle idolâtre ; elle connaît la fatuité arrogante de son amant, sa duplicité, ses inconstances, mais q
out, elle pardonne tout, elle aime le monstre. Il faudrait tout citer de ces jolies lettres à ce sacripant de Casanova qui
monstre. Il faudrait tout citer de ces jolies lettres à ce sacripant de Casanova qui fut assurément indigne de la passion
jolies lettres à ce sacripant de Casanova qui fut assurément indigne de la passion d’un tel ange. Nous devons savoir un g
s à ce sacripant de Casanova qui fut assurément indigne de la passion d’ un tel ange. Nous devons savoir un gré infini à M.
assion d’un tel ange. Nous devons savoir un gré infini à M. Aldo Ravà de nous avoir donné cet important recueil de billets
n gré infini à M. Aldo Ravà de nous avoir donné cet important recueil de billets de Manon Baletti, qui sont le bouquet dem
i à M. Aldo Ravà de nous avoir donné cet important recueil de billets de Manon Baletti, qui sont le bouquet demeuré le plu
e billets de Manon Baletti, qui sont le bouquet demeuré le plus frais de ces épîtres de femmes, toutes d’un intérêt indisc
non Baletti, qui sont le bouquet demeuré le plus frais de ces épîtres de femmes, toutes d’un intérêt indiscutable pour les
ont le bouquet demeuré le plus frais de ces épîtres de femmes, toutes d’ un intérêt indiscutable pour les admirateurs de ce
tres de femmes, toutes d’un intérêt indiscutable pour les admirateurs de ce vieux marcheur à travers l’Europe, qui ne s’ar
ux marcheur à travers l’Europe, qui ne s’arrêta guère dans l’exercice de sa profession, même à l’heure de sa retraite en B
ui ne s’arrêta guère dans l’exercice de sa profession, même à l’heure de sa retraite en Bohême chez son bienfaiteur le duc
raite en Bohême chez son bienfaiteur le duc de Waldstein. Un habitant de Dux, qui nous montrait la place où fut inhumé le
ait la place où fut inhumé le grand aventurier, tout près de la porte de la nécropole, nous disait qu’on avait dû faire di
it qu’on avait dû faire disparaître la tombe, car elle était entourée d’ un léger grillage et toutes les femmes en passant
r grillage et toutes les femmes en passant y laissaient des fragments de jupes déchirées. Jeunes ou vieilles poussaient de
fragments de jupes déchirées. Jeunes ou vieilles poussaient des cris d’ effroi en quittant le cimetière et juraient que l’
re du duc de Waldstein ne laissèrent point le vieux vénitien dépourvu de ces tendresses féminines au milieu desquelles il
ettere di Donne, nous voyons que nombreuses furent les vieilles amies de Casanova, qui l’entourèrent de soins et s’occupèr
e nombreuses furent les vieilles amies de Casanova, qui l’entourèrent de soins et s’occupèrent de son bonheur et de sa san
ieilles amies de Casanova, qui l’entourèrent de soins et s’occupèrent de son bonheur et de sa santé jusqu’à sa dernière he
asanova, qui l’entourèrent de soins et s’occupèrent de son bonheur et de sa santé jusqu’à sa dernière heure. Le châtiment
de son bonheur et de sa santé jusqu’à sa dernière heure. Le châtiment de ceux qui ont aimé les femmes, a-t-on dit, est de
heure. Le châtiment de ceux qui ont aimé les femmes, a-t-on dit, est de les aimer toujours. Ce faune en bas de soie ne se
mé les femmes, a-t-on dit, est de les aimer toujours. Ce faune en bas de soie ne se lassa jamais de les adorer. Diderot af
est de les aimer toujours. Ce faune en bas de soie ne se lassa jamais de les adorer. Diderot affirmait que le cœur de l’ho
soie ne se lassa jamais de les adorer. Diderot affirmait que le cœur de l’homme est tour à tour un sanctuaire et un cloaq
vanité, ses inconstances et ses folies. Il fut, à sa façon, un dévot de la femme, à la façon des Polythéistes qui multipl
t de la femme, à la façon des Polythéistes qui multiplient les autels de leurs dévotions. Mais on peut croire qu’il fut si
s oraisons et qu’il s’offrit comme un officiant hors ligne dans l’art de servir généreusement ces Déesses. Il est impossib
mpossible aux yeux de ceux qui connaissent les délicatesses féminines d’ admettre que l’auteur de ces prodigieux Mémoires q
ux qui connaissent les délicatesses féminines d’admettre que l’auteur de ces prodigieux Mémoires qui ont grisé l’imaginati
e que l’auteur de ces prodigieux Mémoires qui ont grisé l’imagination de toutes les générations intellectuelles au siècle
scientifiques, son goût pour l’occultisme, sa verve poétique, l’éclat de son esprit firent certainement de Casanova un séd
ultisme, sa verve poétique, l’éclat de son esprit firent certainement de Casanova un séducteur exceptionnel, un surhomme d
irent certainement de Casanova un séducteur exceptionnel, un surhomme de proie d’une essence absolument anormale. Ces Lett
tainement de Casanova un séducteur exceptionnel, un surhomme de proie d’ une essence absolument anormale. Ces Lettres de fe
, un surhomme de proie d’une essence absolument anormale. Ces Lettres de femmes le prouvent. Ce qui est curieux, c’est que
ixe  siècle, Casanova, autour de son œuvre, réunisse aujourd’hui plus de commentateurs qu’un grand écrivain classique. Les
s assurément encore en partie toutes les performances extraordinaires de ce singulier gentilhomme de grands chemins qui pa
e toutes les performances extraordinaires de ce singulier gentilhomme de grands chemins qui parcourut l’Europe le sourire
février 1912, p. 863-868 [868]. Je n’ai point la place, en cette fin d’ article, d’étudier la théorie des peintres futuris
12, p. 863-868 [868]. Je n’ai point la place, en cette fin d’article, d’ étudier la théorie des peintres futuristes italien
n d’article, d’étudier la théorie des peintres futuristes italiens et d’ y confronter leur peinture. Je pense au prochain a
t et aussi leur présenter les objections qu’inspirent et leur volonté d’ art et leurs réalisations. Mais il faut tout de su
faut tout de suite dire que des œuvres telles que la Ville qui monte de M. Boccioni, ou la Rafle du même peintre, les Fun
ui monte de M. Boccioni, ou la Rafle du même peintre, les Funérailles de l’anarchiste Galli de M. Carra, le Train en vites
i, ou la Rafle du même peintre, les Funérailles de l’anarchiste Galli de M. Carra, le Train en vitesse de M. Russolo, ou l
es Funérailles de l’anarchiste Galli de M. Carra, le Train en vitesse de M. Russolo, ou la Danse à Monico de M. Severini,
de M. Carra, le Train en vitesse de M. Russolo, ou la Danse à Monico de M. Severini, sont l’œuvre d’excellents artistes,
esse de M. Russolo, ou la Danse à Monico de M. Severini, sont l’œuvre d’ excellents artistes, que cette exposition mérite u
cette exposition mérite une sérieuse attention, qu’ainsi que ce Salon d’ automne avec sa salle de cubistes elle marque une
une sérieuse attention, qu’ainsi que ce Salon d’automne avec sa salle de cubistes elle marque une date de l’histoire de l’
que ce Salon d’automne avec sa salle de cubistes elle marque une date de l’histoire de l’art. On n’avait certainement poin
’automne avec sa salle de cubistes elle marque une date de l’histoire de l’art. On n’avait certainement point vu de mouvem
que une date de l’histoire de l’art. On n’avait certainement point vu de mouvement novateur aussi considérable depuis les
ointillistes. Les Futuristes sont très instruits des derniers efforts de la peinture contemporaine. Ils ont trouvé des gui
trouvé des guides à Paris, mais ils y ont ajouté beaucoup, qui vient d’ eux-mêmes, avec beaucoup de fougue et d’éclat.
nt ajouté beaucoup, qui vient d’eux-mêmes, avec beaucoup de fougue et d’ éclat. La Vie anecdotique. À l’exposition des p
février 1912, p. 886-889 [888]. Le peintre Picasso regarde une toile d’ un peintre futuriste. Elle est fort embrouillée, d
s objets disparates s’y mêlent : une bouteille, un faux-col, une tête d’ homme jovial, etc., ce désordre est intitulé le Ri
vu pareille émotion, et pareil empressement à venir ressentir devant de la peinture audacieuse les saintes colères académ
x plus vigoureuses nouveautés. La chose se conçoit et les détracteurs de cette technique ont pour eux deux ordres de raiso
onçoit et les détracteurs de cette technique ont pour eux deux ordres de raisons. D’abord les futuristes abordent hardimen
, que les primitifs n’ont jamais hésité à retracer plusieurs épisodes de la même anecdote sur la même toile, tout en les i
même anecdote sur la même toile, tout en les isolant davantage ; puis de ce que jusqu’aujourd’hui on n’a pas encore envisa
envisagé la peinture comme devant donner des impressions simultanées d’ états d’esprit successifs sur une seule toile, ce
é la peinture comme devant donner des impressions simultanées d’états d’ esprit successifs sur une seule toile, ce n’est pa
est pas une raison pour no point commencer. Il semble que l’influence de Rodin et sa théorie des volumes aient atteint les
ent Rosso. Ils connaissent les cubistes français et ont quelque point de contact avec eux, pour le dessin ; ils s’en sépar
es harmoniques rappelant les rythmes principaux, harmoniques qui sont de deux sortes, linéaires, comme dans le tableau des
sont de deux sortes, linéaires, comme dans le tableau des Funérailles de l’anarchiste Galli où le peintre Carra, montrant
l’anarchiste Galli où le peintre Carra, montrant comme des faisceaux de triques zébrant le tableau, indique la lutte qui
au, indique la lutte qui s’y passe, ou bien, comme dans les portraits de Severini, prennent l’aspect de simples mosaïques
sse, ou bien, comme dans les portraits de Severini, prennent l’aspect de simples mosaïques de tons clairs aménagés pour pa
ans les portraits de Severini, prennent l’aspect de simples mosaïques de tons clairs aménagés pour passer d’un ton à un au
ent l’aspect de simples mosaïques de tons clairs aménagés pour passer d’ un ton à un autre. Il faut naturellement donner qu
un autre. Il faut naturellement donner quelque patience à la lecture de leurs tableaux qui, au premier abord, étonnent pa
ux qui, au premier abord, étonnent par leur extraordinaire complexité de lignes. Le premier moment d’étude accordé, on lit
nnent par leur extraordinaire complexité de lignes. Le premier moment d’ étude accordé, on lit très bien et on voit qu’on a
t, ce qui est l’essentiel. Il faut considérer que la Ville qui monte, de Boccioni, avec le mouvement furieux et verveux de
ieux et verveux des chevaux et des ouvriers du premier plan, l’avenue de lumière pressée et de force laborieuse qu’il ouvr
evaux et des ouvriers du premier plan, l’avenue de lumière pressée et de force laborieuse qu’il ouvre en perspective, avec
dans les verticales des échafaudages qui couvrent le fond et le haut de la toile, est une belle œuvre. Regardez aussi la
et le haut de la toile, est une belle œuvre. Regardez aussi la Sortie de Théâtre de Carra, il y aurait parti pris à ne pas
de la toile, est une belle œuvre. Regardez aussi la Sortie de Théâtre de Carra, il y aurait parti pris à ne pas reconnaîtr
arra, il y aurait parti pris à ne pas reconnaître la beauté lumineuse de cette toile, la fermeté si nuancée des formes de
la beauté lumineuse de cette toile, la fermeté si nuancée des formes de femmes encapuchonnées, le mouvement vigoureux, ar
e des formes de femmes encapuchonnées, le mouvement vigoureux, ardent de tous ces personnages. Devant la Danse du Pan-Pan
s personnages. Devant la Danse du Pan-Pan à Monico, il est impossible de ne point admettre le bel élan des corps des danse
n des corps des danseuses qui forment le groupe central, la joliesse, de l’épisode de gauche, l’entrée d’une femme par l’e
es danseuses qui forment le groupe central, la joliesse, de l’épisode de gauche, l’entrée d’une femme par l’escalier (à la
ment le groupe central, la joliesse, de l’épisode de gauche, l’entrée d’ une femme par l’escalier (à la mode futuriste amal
l’escalier (à la mode futuriste amalgamés dans l’ensemble) et la vie de toute cette foule. Ici il faut comprendre que ce
qu’artificiellement que les peintres représentent une foule à l’aide d’ une série de croquis présentés dans une perspectiv
ellement que les peintres représentent une foule à l’aide d’une série de croquis présentés dans une perspective arbitraire
série de croquis présentés dans une perspective arbitraire qui permet de voir tous les détails de toutes les physionomies 
s dans une perspective arbitraire qui permet de voir tous les détails de toutes les physionomies ; la vérité serait plutôt
et des visages que présente M. Severini et où se trouvent d’ailleurs d’ excellents morceaux. La Révolte de M. Russolo n’ex
verini et où se trouvent d’ailleurs d’excellents morceaux. La Révolte de M. Russolo n’exciterait aucune surprise si ce tab
me une affiche, car il a des qualités linéaires qui, par leur mélange de certitude et d’imprévu, lui donnent l’intérêt d’u
car il a des qualités linéaires qui, par leur mélange de certitude et d’ imprévu, lui donnent l’intérêt d’une belle affiche
ui, par leur mélange de certitude et d’imprévu, lui donnent l’intérêt d’ une belle affiche, et pour admettre son Train en v
our admettre son Train en vitesse, il n’y a vraiment qu’à se souvenir d’ un voyage en chemin de fer la nuit et de l’aspect
y a vraiment qu’à se souvenir d’un voyage en chemin de fer la nuit et de l’aspect des trains dans le lointain. Voilà donc
trains dans le lointain. Voilà donc quatre peintres qu’on peut juger de bons peintres, si on se donne la peine de regarde
e peintres qu’on peut juger de bons peintres, si on se donne la peine de regarder attentivement leur œuvre, et dont on peu
t leurs schématisations sont la preuve qu’à la connaissance du métier de leur art ils ajoutent de l’audace et souvent une
ont la preuve qu’à la connaissance du métier de leur art ils ajoutent de l’audace et souvent une audace heureuse. S’ensuit
’audace et souvent une audace heureuse. S’ensuit-il qu’ils ont raison de vouloir donner des états d’âme par des choix de l
e heureuse. S’ensuit-il qu’ils ont raison de vouloir donner des états d’ âme par des choix de lignes horizontales ou vertic
-il qu’ils ont raison de vouloir donner des états d’âme par des choix de lignes horizontales ou verticales ? Il semble que
thétique scientifique dit oui ; il n’y a peut-être là qu’une question de mise au point, une nouvelle trouvaille de style à
eut-être là qu’une question de mise au point, une nouvelle trouvaille de style à rechercher. Leur manière de portrait psyc
au point, une nouvelle trouvaille de style à rechercher. Leur manière de portrait psychique, où le modèle n’est point prés
ortrait psychique, où le modèle n’est point présenté tel qu’il est et d’ une seule surface, mais fragmenté, ou plutôt évoqu
esure que dans le souvenir du peintre se présente une des expressions de physionomie du modèle patiemment regardé, cette m
ette méthode du portrait est-elle viable ? Sans doute non. C’est trop de précision pour une arabesque, pas assez pour un p
tuelles des futuristes, on peut leur accorder une confiance fortifiée d’ un sentiment de juste sympathie ; car chacun d’eux
uristes, on peut leur accorder une confiance fortifiée d’un sentiment de juste sympathie ; car chacun d’eux montre au moin
ne confiance fortifiée d’un sentiment de juste sympathie ; car chacun d’ eux montre au moins une toile douée de grandes qua
de juste sympathie ; car chacun d’eux montre au moins une toile douée de grandes qualités et dès à présent très perceptibl
s futuristes ne diminuent point l’importance singulière, et j’ai déjà de beaucoup dépassé les bornes qui me sont permises.
]. Les anathèmes du « Futurisme » Ainsi donc, — le fougueux chef de ces « Futuristes », que l’Italie vient de lâcher
e lâcher sur nous, M. Marinetti, nous l’a signifié l’autre jour, avec de terribles roulements de voix précurseurs de catas
rinetti, nous l’a signifié l’autre jour, avec de terribles roulements de voix précurseurs de catastrophes, — nos bibliothè
gnifié l’autre jour, avec de terribles roulements de voix précurseurs de catastrophes, — nos bibliothèques et nos musées,
récurseurs de catastrophes, — nos bibliothèques et nos musées, asiles de « traditions moisies », de « morts qui encombrent
 — nos bibliothèques et nos musées, asiles de « traditions moisies », de « morts qui encombrent les chemins », doivent êtr
s », doivent être voués à la torche ou à l’inondation afin de libérer de l’influence du passé les artistes en mal de chefs
nondation afin de libérer de l’influence du passé les artistes en mal de chefs-d’œuvre nouveaux inspirés uniquement des sp
s en mal de chefs-d’œuvre nouveaux inspirés uniquement des spectacles de notre admirable civilisation contemporaine. À ces
uient, s’associeront peu à peu, n’en doutons pas, les gentils esprits d’ aujourd’hui acquis d’avance à toute cause anarchis
peu à peu, n’en doutons pas, les gentils esprits d’aujourd’hui acquis d’ avance à toute cause anarchiste et que hante perpé
ance à toute cause anarchiste et que hante perpétuellement la crainte de paraître trop peu « modernes ». Avant que soient
édits par les nouveaux Barbares, hâtons-nous, pauvres « passéistes », d’ aller revoir les œuvres des maîtres d’autrefois, n
s-nous, pauvres « passéistes », d’aller revoir les œuvres des maîtres d’ autrefois, non certes pour en souhaiter l’imitatio
s souveraines et belles époques, l’orgueilleuse sottise et la laideur de la nôtre. Au Musée du Louvre [extraits] Au
sée du Louvre [extraits] Au Musée du Louvre, — où l’on vient enfin de rétablir l’ancien horaire d’ouverture des salles,
u Musée du Louvre, — où l’on vient enfin de rétablir l’ancien horaire d’ ouverture des salles, et où des sergents de ville
rétablir l’ancien horaire d’ouverture des salles, et où des sergents de ville sont maintenant adjoints aux gardiens, — no
ille sont maintenant adjoints aux gardiens, — nous avons eu, à la fin de janvier, l’agréable surprise de voir enfin rouver
x gardiens, — nous avons eu, à la fin de janvier, l’agréable surprise de voir enfin rouverte, après une fermeture qui dura
rès une fermeture qui dura cinq ans, la galerie Mollien qui, à droite de l’entrée donnant sur les jardins du Carrousel, fa
confié l’aménagement, s’est appliqué à en faire le pendant symétrique de cette dernière galerie, qui, avec son alignement
endant symétrique de cette dernière galerie, qui, avec son alignement de sarcophages et de fontes d’après des antiques cél
de cette dernière galerie, qui, avec son alignement de sarcophages et de fontes d’après des antiques célèbres, forme comme
lèbres, forme comme une allée triomphale conduisant au grand escalier de la Victoire de Samothrace. Il a fait alterner de
galerie Mollien, les sarcophages, les bronzes et les belles colonnes de marbre polychrome. Les premiers sont constitués p
nes de marbre polychrome. Les premiers sont constitués par la réunion de fragments de sarcophages antiques, dont les plus
polychrome. Les premiers sont constitués par la réunion de fragments de sarcophages antiques, dont les plus importants pr
ctions acquises en 1808, par Napoléon Ier, du prince Borghèse. Nombre de ces fragments avaient été encastrés par Percier e
ts avaient été encastrés par Percier et Fontaine dans les revêtements de marbre des salles conduisant à la Vénus de Milo,
ct primitif. Parmi les plus intéressants, citons ceux des sarcophages de Médée et d’Adonis, qui donnaient jadis leur nom à
Parmi les plus intéressants, citons ceux des sarcophages de Médée et d’ Adonis, qui donnaient jadis leur nom à deux salles
ages de Médée et d’Adonis, qui donnaient jadis leur nom à deux salles de la galerie des antiques, les épisodes de Bacchus
jadis leur nom à deux salles de la galerie des antiques, les épisodes de Bacchus et Ariane, Phaéton, Diane et Endymion, de
coratif, des Tritons et des Néréides, etc. On leur a adjoint, au fond de la galerie, deux sarcophages gréco-phéniciens déc
sacerdotal, sur l’autre une femme voilée. Sur les magnifiques fontes de statues antiques d’après les « creux » apportés e
droite et à gauche, devant les deux fenêtres du milieu, et des bustes d’ empereurs ou de philosophes dont quelques-uns étai
che, devant les deux fenêtres du milieu, et des bustes d’empereurs ou de philosophes dont quelques-uns étaient conservés à
nservés à Fontainebleau ou à Écouen, s’alignent à la suite. Au centre de la galerie, est restée encastrée dans le dallage
la galerie, est restée encastrée dans le dallage la superbe mosaïque de Kàbr-Hiram, aux tons si doux, rapportée en 1863 p
mosaïque de Kàbr-Hiram, aux tons si doux, rapportée en 1863 par Renan de sa mission en Phénicie et qui avait été malheureu
ent découpée ; les autres fragments décorent quelques-unes des parois de la salle. Enfin, à l’extrémité de la galerie, sur
s décorent quelques-unes des parois de la salle. Enfin, à l’extrémité de la galerie, sur le palier où s’ouvrira, en pendan
, à l’extrémité de la galerie, sur le palier où s’ouvrira, en pendant de l’escalier Daru, l’escalier monumental à la réfec
l’escalier monumental à la réfection duquel on travaille depuis tant d’ années et que nos arrière-petits-neveux auront peu
d’années et que nos arrière-petits-neveux auront peut-être la chance de gravir un jour, on a placé provisoirement une rep
gravir un jour, on a placé provisoirement une reproduction en bronze de la Victoire trouvée à Brescia dans les ruines du
en bronze de la Victoire trouvée à Brescia dans les ruines du temple de Vespasien, et dont un moulage avait été offert à
Au premier étage, sur les « épines » qui, dans la salle des portraits d’ artistes, servent à exposer les nouvelles acquisit
artistes, servent à exposer les nouvelles acquisitions du département de la peinture, on vient d’accrocher trois dessins q
er les nouvelles acquisitions du département de la peinture, on vient d’ accrocher trois dessins que M. Bonnat, à l’occasio
nture, on vient d’accrocher trois dessins que M. Bonnat, à l’occasion de sa réélection comme président du Conseil des Musé
a réélection comme président du Conseil des Musées nationaux, a tirés de sa belle collection pour les offrir au Louvre com
de sa belle collection pour les offrir au Louvre comme un témoignage de sa confiante affection. Ce sont trois pièces hors
Ce sont trois pièces hors ligne, dues à trois des plus grands maîtres de l’art : Dürer, Michel-Ange, Ingres. […] La second
grands maîtres de l’art : Dürer, Michel-Ange, Ingres. […] La seconde de ces feuilles offre, sur ses deux faces, une série
. […] La seconde de ces feuilles offre, sur ses deux faces, une série d’ études de Madones tracées d’une main fiévreuse dan
seconde de ces feuilles offre, sur ses deux faces, une série d’études de Madones tracées d’une main fiévreuse dans divers
lles offre, sur ses deux faces, une série d’études de Madones tracées d’ une main fiévreuse dans divers sens et accompagnée
Madones tracées d’une main fiévreuse dans divers sens et accompagnées de strophes dues aussi à Michel-Ange. Elle fut conse
rès de Monza. Une légende extrêmement romanesque s’attache à ce cycle de peintures : Luini, accusé à la cour de Milan du m
omanesque s’attache à ce cycle de peintures : Luini, accusé à la cour de Milan du meurtre du curé de San Giorgio, tué en t
le de peintures : Luini, accusé à la cour de Milan du meurtre du curé de San Giorgio, tué en tombant de l’échafaudage où i
à la cour de Milan du meurtre du curé de San Giorgio, tué en tombant de l’échafaudage où il était monté pour examiner le
réclusion forcée qu’il aurait décoré la chapelle et les appartements de la villa de quantité de fresques : scènes bibliqu
orcée qu’il aurait décoré la chapelle et les appartements de la villa de quantité de fresques : scènes bibliques ou religi
aurait décoré la chapelle et les appartements de la villa de quantité de fresques : scènes bibliques ou religieuses (notam
ènes bibliques ou religieuses (notamment le délicieux Ensevelissement de sainte Catherine par les anges), compositions myt
e sainte Catherine par les anges), compositions mythologiques, scènes de la vie réelle, etc. Ce merveilleux ensemble décor
e-sept fresques qui existaient encore, seize allèrent au palais royal de Monza, neuf entrèrent au Musée Brera à Milan ; d’
sont au Louvre (deux lunettes acquises en 1863, et la charmante tête de femme qui pose un doigt sur sa bouche, provenant
la charmante tête de femme qui pose un doigt sur sa bouche, provenant de la donation His de la Salle), au Musée Condé à Ch
de la donation His de la Salle), au Musée Condé à Chantilly, au musée de Pavie, à la collection Wallace à Londres, dans de
dans des collections privées à Milan ; d’autres firent partie naguère de la galerie Rodolphe Kann et de la collection Sede
Milan ; d’autres firent partie naguère de la galerie Rodolphe Kann et de la collection Sedelmeyer à Paris : lamentable épa
ection Sedelmeyer à Paris : lamentable éparpillement comme l’histoire de l’art en connaît trop et dont le caractère crimin
somme, qu’à bien peu de personnes. On a essayé, ces dernières années, d’ atténuer ce vandalisme : le roi d’Italie a généreu
uer ce vandalisme : le roi d’Italie a généreusement offert à la ville de Milan, pour le Musée Brera, les fresques de Monza
usement offert à la ville de Milan, pour le Musée Brera, les fresques de Monza, et sous l’intelligente direction du conser
que possède maintenant le musée. À cette occasion, un autre historien d’ art milanais bien connu, qui s’est particulièremen
istorien d’art milanais bien connu, qui s’est particulièrement occupé de Luini, M. Luca Beltrami, a publié une jolie et sa
ie et savante brochure5 qui retrace en détail l’histoire des fresques de la Pelucca et leurs vicissitudes. Il identifie to
tous les fragments qui nous en restent et en donne la reproduction en d’ excellentes photogravures, nous faisant ainsi goût
llentes photogravures, nous faisant ainsi goûter pleinement le charme de cet ensemble extrêmement varié où Luini s’est mon
gage hellénique, nous montre quel poète complet se manifeste l’auteur de la Vision du Dante, du Dernier chant de Leopardi,
complet se manifeste l’auteur de la Vision du Dante, du Dernier chant de Leopardi, du Songe de Byron, de la Titanomachie,
’auteur de la Vision du Dante, du Dernier chant de Leopardi, du Songe de Byron, de la Titanomachie, des Vers Barbares et d
la Vision du Dante, du Dernier chant de Leopardi, du Songe de Byron, de la Titanomachie, des Vers Barbares et des Sonnets
rs Barbares et des Sonnets, quelle variété est la sienne dans l’union de la pensée et du sentiment, de la fantaisie et de
elle variété est la sienne dans l’union de la pensée et du sentiment, de la fantaisie et de la vigueur. Tour à tour âpre e
sienne dans l’union de la pensée et du sentiment, de la fantaisie et de la vigueur. Tour à tour âpre et doux, sarcastique
ue et tendre, son réalisme pessimiste aspire éperdument aux effusions de l’Idéal. Il a la haine de tout ce qui rampe ; mai
pessimiste aspire éperdument aux effusions de l’Idéal. Il a la haine de tout ce qui rampe ; mais parfois ses images échap
ce qu’il gagne en force explosive il le perd en sérénité. Cette étude de l’éminent critique napolitain sera consultée avec
vec fruit, d’autant qu’elle est consciencieuse et dictée par l’esprit de justice. Tome XCVI, numéro 354, 16 mars 1912
1912, p. 230-249. Bien que l’Italie soit un des pays les plus visités de l’Europe, c’est un des moins connus, c’est même l
tés de l’Europe, c’est un des moins connus, c’est même le moins connu de ceux que traverse le courant central de la civili
us, c’est même le moins connu de ceux que traverse le courant central de la civilisation européenne. J’entends ici par con
central de la civilisation européenne. J’entends ici par connaissance d’ un pays non point la connaissance extérieure de se
s ici par connaissance d’un pays non point la connaissance extérieure de ses monuments et de ses aspects pittoresques, mai
ce d’un pays non point la connaissance extérieure de ses monuments et de ses aspects pittoresques, mais la compréhension p
uments et de ses aspects pittoresques, mais la compréhension profonde de son caractère et de son activité. Dans le premier
ects pittoresques, mais la compréhension profonde de son caractère et de son activité. Dans le premier sens du mot, l’Ital
, elle l’est peu. L’attention prépondérante donnée à la contemplation de ses beautés naturelles et des monuments d’art de
donnée à la contemplation de ses beautés naturelles et des monuments d’ art de son passé nuit sans aucun doute à l’étude d
e à la contemplation de ses beautés naturelles et des monuments d’art de son passé nuit sans aucun doute à l’étude de son
s et des monuments d’art de son passé nuit sans aucun doute à l’étude de son présent. Parmi les milliers de voyageurs qui
sé nuit sans aucun doute à l’étude de son présent. Parmi les milliers de voyageurs qui traversent annuellement les Alpes p
ntrent en contact direct avec le peuple ? Et je ne parle même pas ici de ces touristes drainés par les agences de voyage,
Et je ne parle même pas ici de ces touristes drainés par les agences de voyage, qui roulent à la hâte à travers les ville
opent en troupeaux par les musées et par les églises sous la conduite de ciceroni ; je parle des voyageurs intelligents qu
regardent, éprouvent et réfléchissent : la plupart d’entre eux n’ont d’ yeux que pour les monuments, pour les ruines, pour
peintures et pour le cadre merveilleux qui rehausse ces chefs-d’œuvre de l’art. La moindre statue les intéresse plus vivem
premier venu au hasard des rencontres et saisir ce qui se dit autour d’ eux dans les endroits publics. D’autre part, en It
yageurs entrent-ils presque uniquement en contact avec les catégories de gens qui exploitent professionnellement les étran
fessionnellement les étrangers, hôteliers, guides, cochers, marchands de curiosités ou de souvenirs, personnages d’une hon
les étrangers, hôteliers, guides, cochers, marchands de curiosités ou de souvenirs, personnages d’une honnêteté très relat
guides, cochers, marchands de curiosités ou de souvenirs, personnages d’ une honnêteté très relative, obséquieux et peu vér
bons côtés et ne donnent aucune idée des qualités réelles du peuple. De là résulte que l’on emporte souvent d’un premier
es qualités réelles du peuple. De là résulte que l’on emporte souvent d’ un premier voyage en Italie des impressions peu fa
iers vous vous abandonneriez tout entier, parce que vous ne voyez que de grandes et belles choses et qu’ils sont, eux, si
es et belles choses et qu’ils sont, eux, si mesquins dans leurs mœurs de petits boutiquiers, qui croient avoir fait un bon
la pratique le prix des marchandises, correspond à un stade inférieur de développement de l’activité commerciale, et appar
ix des marchandises, correspond à un stade inférieur de développement de l’activité commerciale, et appartient à une époqu
t progressif des coopératives et des grands magasins, où la nécessité d’ une comptabilité exacte amène la suppression de to
asins, où la nécessité d’une comptabilité exacte amène la suppression de toute variation de prix laissée à l’arbitraire du
ité d’une comptabilité exacte amène la suppression de toute variation de prix laissée à l’arbitraire du vendeur. Dans ces
ans intérêt personnel une entreprise dirigée par des gens s’efforçant de trouver des sources de bénéfice, non dans une mes
ne entreprise dirigée par des gens s’efforçant de trouver des sources de bénéfice, non dans une mesquine exploitation indi
sources de bénéfice, non dans une mesquine exploitation individuelle de l’acheteur, mais dans l’exploitation collective d
ation individuelle de l’acheteur, mais dans l’exploitation collective de la main-d’œuvre et dans l’achat en gros des march
s frappent comme des ridicules, d’autres semblent les restes superbes d’ une époque de profonde originalité et de vitalité
mme des ridicules, d’autres semblent les restes superbes d’une époque de profonde originalité et de vitalité inépuisable.
semblent les restes superbes d’une époque de profonde originalité et de vitalité inépuisable. Dans l’immense trésor d’hab
rofonde originalité et de vitalité inépuisable. Dans l’immense trésor d’ habitudes et de traditions séculaires de la nation
lité et de vitalité inépuisable. Dans l’immense trésor d’habitudes et de traditions séculaires de la nation, ce qu’il y a
isable. Dans l’immense trésor d’habitudes et de traditions séculaires de la nation, ce qu’il y a de plus respecté n’est pa
nation, ce qu’il y a de plus respecté n’est pas toujours ce qu’il y a de meilleur ; Les générations actuelles se débattent
; Les générations actuelles se débattent encore au milieu d’une foule de fantômes qui ne cessent d’exercer sur elles une d
se débattent encore au milieu d’une foule de fantômes qui ne cessent d’ exercer sur elles une dangereuse fascination. Si,
ns la vie même du peuple, il le paralyse trop souvent aussi. Beaucoup d’ Italiens sont portés instinctivement à croire que
duction actuelle. Les hommes qui ont le plus contribué à la formation de l’unité italienne étaient malheureusement dotés d
bué à la formation de l’unité italienne étaient malheureusement dotés d’ une culture presque exclusivement littéraire et hi
t hanté par les souvenirs du passé et leur tendance naturelle à faire de la rhétorique était favorisée par une éducation p
avorisée par une éducation portant au verbalisme et par le romantisme de l’époque. Pour eux, l’Italie était une idée, et s
ce virtuelle : c’était un thème à invocations lyriques, un beau motif de poème, non une réalité. Le Peuple revenait souven
s discours, mais ce peuple n’était qu’une vague entité, quelque chose d’ aussi précis que Dieu, et de même nature ! Du peup
ose d’aussi précis que Dieu, et de même nature ! Du peuple véritable, de la masse des travailleurs qui produisent journell
availleurs qui produisent journellement l’aliment nécessaire à la vie de tous pour un salaire souvent dérisoire et ont en
tiques et n’avaient cure des questions économiques qui seules étaient d’ un intérêt direct pour le peuple. Ils apportaient
ans les luttes du moment le même esprit qu’ils mettaient dans l’étude de l’histoire. Rien n’est plus intéressant que de co
mettaient dans l’étude de l’histoire. Rien n’est plus intéressant que de considérer aujourd’hui ce qu’ils ont écrit des ré
es économiques, les seuls qui puissent rendre compte des vicissitudes d’ États constitués essentiellement de corporations d
ent rendre compte des vicissitudes d’États constitués essentiellement de corporations d’artisans et de marchands, ils ne v
e des vicissitudes d’États constitués essentiellement de corporations d’ artisans et de marchands, ils ne voyaient dans les
udes d’États constitués essentiellement de corporations d’artisans et de marchands, ils ne voyaient dans les conflits poli
ravaillèrent à établir leur pouvoir personnel, étaient flétris du nom de tyrans, tandis qu’on élevait des monuments à Savo
tandis qu’on élevait des monuments à Savonarole comme à un défenseur de la liberté, — bien que Savonarole n’ait jamais so
iberté, — bien que Savonarole n’ait jamais songé à attaquer les bases de l’État florentin, qui était une oligarchie financ
archie financière. C’est par une véritable équivoque qu’on a qualifié de démocratie le gouvernement de certaines villes it
ne véritable équivoque qu’on a qualifié de démocratie le gouvernement de certaines villes italiennes au moyen-âge, telle F
es apparences démocratiques que présentent les États constitutionnels de nos jours ; au fur et à mesure de leur développem
ésentent les États constitutionnels de nos jours ; au fur et à mesure de leur développement, la richesse y prenait de plus
o italiano, nom par lequel on désigne avec quelque emphase la période de formation de l’unité italienne, il n’y eut pas d’
om par lequel on désigne avec quelque emphase la période de formation de l’unité italienne, il n’y eut pas d’entente profo
emphase la période de formation de l’unité italienne, il n’y eut pas d’ entente profonde entre la bourgeoisie et le peuple
pas d’entente profonde entre la bourgeoisie et le peuple. Si la cause de l’unité fut néanmoins populaire dans une certaine
ut l’attribuer en partie sans doute au malaise et au désir consécutif de changement, que le développement du capitalisme e
ésir consécutif de changement, que le développement du capitalisme et de la grande industrie commençait à faire éprouver a
ire éprouver aux travailleurs, mais surtout à l’influence personnelle de Garibaldi et à l’enthousiasme qu’il devait suscit
ce : sa vie est romanesque, son âme simple, presque enfantine, pleine de générosité, et soulevée par un courage ingénu. On
n autre âge que le nôtre et l’on a peine à se le figurer contemporain de Bismarck ou de Moltke. Il y a en lui du chevalier
le nôtre et l’on a peine à se le figurer contemporain de Bismarck ou de Moltke. Il y a en lui du chevalier errant, du con
chevalier errant, du condottiere, du corsaire, mais avec une noblesse de cœur qui l’élève au-dessus de la plupart de ses c
re, du corsaire, mais avec une noblesse de cœur qui l’élève au-dessus de la plupart de ses compagnons, avec un idéalisme,
u-dessus de la plupart de ses compagnons, avec un idéalisme, un amour de la liberté, un don spontané de soi-même qui le re
ompagnons, avec un idéalisme, un amour de la liberté, un don spontané de soi-même qui le rendent éminemment sympathique et
é de soi-même qui le rendent éminemment sympathique et le rapprochent de ceux qui luttent pour l’instauration d’une sociét
sympathique et le rapprochent de ceux qui luttent pour l’instauration d’ une société plus équitable. Nulle figure n’était m
i un sculpteur qui nous ait donné une image synthétique et définitive de sa personnalité, il a exalté l’âme de tous ceux q
image synthétique et définitive de sa personnalité, il a exalté l’âme de tous ceux qui l’ont chanté ou représenté et il a
des accents émus aux artistes les plus secs et les plus artificieux. D’ un bout à l’autre de la péninsule, on rencontre da
utre de la péninsule, on rencontre dans toutes les villes des statues de Garibaldi et de Victor-Emmanuel. Mais tandis que
sule, on rencontre dans toutes les villes des statues de Garibaldi et de Victor-Emmanuel. Mais tandis que le roi aux jambe
ficiels, Garibaldi offre partout, dans la pose du corps, dans le port de la tête, dans les traits, dans l’expression, une
e la vie dans ses expressions les plus fortes et les plus intenses et d’ où surgissent les plus pures inspirations artistiq
spirations artistiques. Les éléments qui ont contribué à la formation de l’unité italienne sont éminemment complexes : asp
es vers un avenir meilleur, influences extérieures amenant un souffle de révolte, désirs d’esprits libérés voulant exprime
eilleur, influences extérieures amenant un souffle de révolte, désirs d’ esprits libérés voulant exprimer ouvertement leurs
d’esprits libérés voulant exprimer ouvertement leurs idées, hostilité de libres-penseurs vis-à-vis de la domination du cle
é de libres-penseurs vis-à-vis de la domination du clergé, exaltation d’ âmes éprises d’un passé glorieux, déchaînement d’a
seurs vis-à-vis de la domination du clergé, exaltation d’âmes éprises d’ un passé glorieux, déchaînement d’appétits aiguisé
u clergé, exaltation d’âmes éprises d’un passé glorieux, déchaînement d’ appétits aiguisés par l’espoir de la curée, tous c
es d’un passé glorieux, déchaînement d’appétits aiguisés par l’espoir de la curée, tous ces ressorts ont agi dans la longu
nt agi dans la longue lutte qui a abouti à la constitution du royaume d’ Italie. On y découvre un mélange trouble d’idéal e
la constitution du royaume d’Italie. On y découvre un mélange trouble d’ idéal et de matérialité, de dévouement à la cause
tion du royaume d’Italie. On y découvre un mélange trouble d’idéal et de matérialité, de dévouement à la cause et d’action
d’Italie. On y découvre un mélange trouble d’idéal et de matérialité, de dévouement à la cause et d’actions terre à terre,
élange trouble d’idéal et de matérialité, de dévouement à la cause et d’ actions terre à terre, d’héroïsme et de diplomatie
de matérialité, de dévouement à la cause et d’actions terre à terre, d’ héroïsme et de diplomatie ; et malheureusement ce
é, de dévouement à la cause et d’actions terre à terre, d’héroïsme et de diplomatie ; et malheureusement ce furent la dipl
atie, l’intérêt et les appétits qui triomphèrent, mais on les entoura de belles phrases pour leur conserver l’apparence de
mais on les entoura de belles phrases pour leur conserver l’apparence de l’héroïsme, de l’idéal, et du rêve généreux. Mais
oura de belles phrases pour leur conserver l’apparence de l’héroïsme, de l’idéal, et du rêve généreux. Mais combien le rés
r les meilleurs ! On avait souhaité un pays vraiment libre, une sorte de république fédérale où toutes les régions du pays
issait à une centralisation artificielle amenant le pouvoir aux mains d’ une bureaucratie ignorant les besoins réels de la
nt le pouvoir aux mains d’une bureaucratie ignorant les besoins réels de la population et installée à Rome. Pourquoi a-t-o
oins réels de la population et installée à Rome. Pourquoi a-t-on fait de Rome la capitale ? par simple souvenir historique
? par simple souvenir historique, parce qu’elle avait été la capitale de l’Empire romain et la résidence des papes. L’acti
tale de l’Empire romain et la résidence des papes. L’activité moderne de l’Italie n’est point là : elle a ses centres au S
tonomie ! On n’a pu créer à Rome qu’une vie factice. Rome est remplie d’ employés, de prêtres et d’étrangers ; c’est le siè
n’a pu créer à Rome qu’une vie factice. Rome est remplie d’employés, de prêtres et d’étrangers ; c’est le siège de deux c
à Rome qu’une vie factice. Rome est remplie d’employés, de prêtres et d’ étrangers ; c’est le siège de deux cours et c’est
me est remplie d’employés, de prêtres et d’étrangers ; c’est le siège de deux cours et c’est la ville des ruines. À ses po
à demi écroulés des aqueducs et des tombeaux antiques. Le choix même de la capitale, les monuments qu’on y a élevés depui
’horizon et écrase la capitale, symbolisent excellemment ce qu’il y a de vain et d’extérieur dans la constitution de l’Éta
écrase la capitale, symbolisent excellemment ce qu’il y a de vain et d’ extérieur dans la constitution de l’État italien m
excellemment ce qu’il y a de vain et d’extérieur dans la constitution de l’État italien moderne. La maison de Savoie a rec
d’extérieur dans la constitution de l’État italien moderne. La maison de Savoie a recueilli le bénéfice des efforts des pa
bénéfice des efforts des patriotes ; c’est le petit roi de Piémont et de Sardaigne qui est devenu roi d’Italie, grâce à la
ont et de Sardaigne qui est devenu roi d’Italie, grâce à la rencontre de circonstances favorables et à l’habileté d’un min
lie, grâce à la rencontre de circonstances favorables et à l’habileté d’ un ministre dont le masque de bourgeois au sourire
circonstances favorables et à l’habileté d’un ministre dont le masque de bourgeois au sourire fourbe apparaît toujours der
e de bourgeois au sourire fourbe apparaît toujours derrière le visage d’ une sensualité brutale de Victor-Emmanuel : Cavour
fourbe apparaît toujours derrière le visage d’une sensualité brutale de Victor-Emmanuel : Cavour. Si Garibaldi est le hér
Garibaldi est le héros national, Cavour est le véritable instaurateur de la monarchie actuelle, c’est l’homme selon les vœ
e instaurateur de la monarchie actuelle, c’est l’homme selon les vœux de ceux qui gouvernent aujourd’hui l’Italie. Tandis
ibaldi quand son action pouvait servir leurs desseins, sauf à essayer de le perdre l’instant d’après, dès qu’elle cessait
s, sauf à essayer de le perdre l’instant d’après, dès qu’elle cessait de répondre à leurs vues. Le héros, tout enfant qu’i
ondre à leurs vues. Le héros, tout enfant qu’il était, s’était aperçu de ce jeu déloyal : il l’a dit et répété dans ses Mé
et répété dans ses Mémoires. S’il contribua quand même à l’avènement de Victor-Emmanuel, qu’il considérait comme un pis-a
qu’il considérait comme un pis-aller, c’est qu’il ne voyait personne d’ autre qui eût chance de réaliser l’Unité italienne
e un pis-aller, c’est qu’il ne voyait personne d’autre qui eût chance de réaliser l’Unité italienne. Ainsi qu’il arrive si
x donnèrent leur vie pour le triomphe des arrivistes et des brasseurs d’ affaires, de tous ces personnages louches qui appa
leur vie pour le triomphe des arrivistes et des brasseurs d’affaires, de tous ces personnages louches qui apparaissent à l
i apparaissent à l’heure du triomphe et s’arrogent tous les bénéfices d’ une victoire qu’ils n’ont pas remportée. L’Italie
été gouvernée depuis lors par ces gens-là : poursuivant sans largeur de vues leur intérêt personnel, dissimulant leur égo
de vues leur intérêt personnel, dissimulant leur égoïsme sous un flot de belles paroles, affectés au dernier degré de cett
eur égoïsme sous un flot de belles paroles, affectés au dernier degré de cette maladie de la rhétorique qui constitue l’un
un flot de belles paroles, affectés au dernier degré de cette maladie de la rhétorique qui constitue l’un des défauts les
s du caractère italien, ils s’adonnèrent sans retenue à une politique de mégalomanes. Ils ne cessèrent de rêver une Italie
nnèrent sans retenue à une politique de mégalomanes. Ils ne cessèrent de rêver une Italie grande puissance dont ils seraie
seraient les glorieux représentants, rien ne les tourmenta autant que de ne pas être pris au sérieux par le reste de l’Eur
les tourmenta autant que de ne pas être pris au sérieux par le reste de l’Europe, et quand ils se sont emparés récemment
ieux par le reste de l’Europe, et quand ils se sont emparés récemment de Tripoli, le premier cri de leurs journaux a été :
pe, et quand ils se sont emparés récemment de Tripoli, le premier cri de leurs journaux a été : enfin nous allons compter
antes en Italie : elles sont descendues si bas qu’elles ont eu besoin d’ opérer un coup de force au détriment d’un pays inc
elles sont descendues si bas qu’elles ont eu besoin d’opérer un coup de force au détriment d’un pays incapable de se défe
si bas qu’elles ont eu besoin d’opérer un coup de force au détriment d’ un pays incapable de se défendre pour se rehausser
eu besoin d’opérer un coup de force au détriment d’un pays incapable de se défendre pour se rehausser dans leur propre es
time. Et cependant quel champ fertile s’ouvrait à leur activité ! Que de problèmes urgents offrait la vie italienne ! Sous
s beaucoup de rapports, le pays demandait une régénération complète : d’ immenses espaces demeuraient et demeurent encore i
eurent encore incultes, malsains, désolés par la malaria. Des travaux de régularisation des eaux, de reboisement des monta
ains, désolés par la malaria. Des travaux de régularisation des eaux, de reboisement des montagnes s’imposaient. La bourge
 : les gouvernants ont établi ou maintenu les plus iniques des impôts de consommation ou des droits d’entrée, ceux qui fra
ou maintenu les plus iniques des impôts de consommation ou des droits d’ entrée, ceux qui frappent les aliments de première
e consommation ou des droits d’entrée, ceux qui frappent les aliments de première nécessité. Je l’ai déjà dit : ceux qui o
nt aperçus que lorsque le peuple s’est révolté ; ils ont essayé alors d’ étouffer ces révoltes dans le sang et le peu qu’il
pour le peuple, ils l’ont fait par peur. Il a fallu les soulèvements de la Sicile pour que la bourgeoisie avouât l’arbitr
ation, arbitraire tel que le peuple seul portait toujours les charges de la communauté, tandis que le parti au pouvoir se
harges de la communauté, tandis que le parti au pouvoir se dispensait de payer les taxes. Aussi le gouvernement actuel n’e
elle avoir recueilli, il y a dix-sept ans déjà, à Capri, les plaintes d’ une vieille paysanne. Les habitants de cette île f
ans déjà, à Capri, les plaintes d’une vieille paysanne. Les habitants de cette île fortunée vivaient jadis sans grand-pein
de cette île fortunée vivaient jadis sans grand-peine des ressources de la terre et de celles que leur apportaient les ét
ortunée vivaient jadis sans grand-peine des ressources de la terre et de celles que leur apportaient les étrangers ; le go
ment des Bourbons les laissait tranquilles et ne les surchargeait pas d’ impôts ; le premier soin du gouvernement italien f
rchargeait pas d’impôts ; le premier soin du gouvernement italien fut de leur envoyer des soldats et de mettre une taxe su
emier soin du gouvernement italien fut de leur envoyer des soldats et de mettre une taxe sur les têtes de bétail ! J’ai en
n fut de leur envoyer des soldats et de mettre une taxe sur les têtes de bétail ! J’ai entendu des plaintes analogues en É
tenir une armée et une flotte qui accroissent, paraît-il, le prestige de la nation, mais ne lui rapportent, à lui, que mis
pportent, à lui, que misère et tristesse. Il eût été si aisé pourtant de pratiquer une politique de recueillement, de diri
et tristesse. Il eût été si aisé pourtant de pratiquer une politique de recueillement, de diriger toute son activité vers
eût été si aisé pourtant de pratiquer une politique de recueillement, de diriger toute son activité vers l’intérieur, de c
que de recueillement, de diriger toute son activité vers l’intérieur, de chercher non à paraître, mais à être une force, d
vers l’intérieur, de chercher non à paraître, mais à être une force, de préférer l’effort sérieux et constant, qui accroî
uit des discours et au clinquant des parades : nul pays eu Europe n’a de frontières mieux délimitées par la nature et plus
es à défendre que l’Italie ; elle pouvait rester neutre, se contenter d’ une armée restreinte et d’une flotte suffisante po
 ; elle pouvait rester neutre, se contenter d’une armée restreinte et d’ une flotte suffisante pour se protéger contre une
ne agression, diminuer ses dépenses militaires qui, avec les intérêts de la dette publique, absorbent le plus clair de son
qui, avec les intérêts de la dette publique, absorbent le plus clair de son budget, donner davantage pour l’instruction,
roductives dont elle retirerait rapidement les plus grands avantages. De l’aveu même des journaux qui la prônent, la guerr
e coûte à l’Italie, au bas mot, un million par jour. Songez au nombre d’ hectares de terre que l’on bonifierait avec cette
’Italie, au bas mot, un million par jour. Songez au nombre d’hectares de terre que l’on bonifierait avec cette somme, au n
d’hectares de terre que l’on bonifierait avec cette somme, au nombre de familles que l’on sauverait de la misère et auxqu
onifierait avec cette somme, au nombre de familles que l’on sauverait de la misère et auxquelles on épargnerait de s’exile
familles que l’on sauverait de la misère et auxquelles on épargnerait de s’exiler en Amérique ! Mais le délire nationalist
point la cervelle des bourgeois italiens qu’ils ne sont plus capables de comprendre les choses les plus simples et que des
écrivains qui passent pour sérieux publient des articles à seule fin de prouver que la Tripolitaine servira de dérivatif
lient des articles à seule fin de prouver que la Tripolitaine servira de dérivatif à l’émigration et que l’Italie ne pourr
vatif à l’émigration et que l’Italie ne pourra s’occuper efficacement de l’amélioration de son propre territoire et du sor
on et que l’Italie ne pourra s’occuper efficacement de l’amélioration de son propre territoire et du sort de ses concitoye
er efficacement de l’amélioration de son propre territoire et du sort de ses concitoyens que quand elle se sera assuré la
u sort de ses concitoyens que quand elle se sera assuré la possession d’ un morceau de l’Afrique septentrionale. Or, si l’o
concitoyens que quand elle se sera assuré la possession d’un morceau de l’Afrique septentrionale. Or, si l’on demande à c
ressources que la Tripolitaine offrira aux émigrés, ils sont obligés de reconnaître que les territoires cultivables y son
aux importants, et que l’on n’a aucune certitude touchant l’existence de richesses minérales. En somme, il serait infinime
ce de richesses minérales. En somme, il serait infiniment plus facile de mettre en valeur les terres incultes ou mal culti
terres incultes ou mal cultivées qui abondent en Italie que les oasis de ce désert qu’est la Tripolitaine. C’est ce que le
tait plus instruit ; mais ses « mauvais bergers » ne s’empressent pas de l’éclairer. J’ai dit combien le budget de l’instr
rgers » ne s’empressent pas de l’éclairer. J’ai dit combien le budget de l’instruction publique était maigre ; en proporti
de l’instruction publique était maigre ; en proportion des ressources de l’État, il est inférieur à ce qu’il est dans pres
de l’État, il est inférieur à ce qu’il est dans presque tous les pays d’ Europe. Et encore dans ce domaine tout l’effort s’
là une liberté que l’on chercherait en vain dans les autres domaines de la vie sociale ; les dirigeants, confiants dans l
ants dans la toute-puissance des intérêts matériels, ont mis les fils de la bourgeoisie à même de se développer complèteme
nce des intérêts matériels, ont mis les fils de la bourgeoisie à même de se développer complètement et exercent à l’univer
à-vis des professeurs et des étudiants, une tolérance qu’ils oublient de pratiquer partout ailleurs. Mais si l’immense maj
l’immense majorité des étudiants ne voit dans les études qu’un moyen de se procurer une situation sociale privilégiée, on
dirigés par l’intérêt, qui aiment la science pour elle-même, ont soif de connaître, cherchent loyalement à se rendre compt
la plupart des écrivains étrangers qui en parlent ne les ont vues que de l’extérieur6 ; ils ont lu les règlements qui les
sont fréquents (en réalité, c’est à Naples seulement qu’ils le sont). De là l’idée courante que la discipline y fait défau
it défaut et que les études n’y sont pas prises au sérieux. L’absence de discipline imposée que l’on reproche aux universi
t un défaut, si l’on n’a égard qu’aux étudiants ordinaires, qui n’ont d’ autre souci que de se faire une position ; ce n’en
on n’a égard qu’aux étudiants ordinaires, qui n’ont d’autre souci que de se faire une position ; ce n’en est pas un pour l
e guider. Pendant les quelques années que j’ai passées à l’Université de Bologne, j’ai rencontré bon nombre de jeunes gens
que j’ai passées à l’Université de Bologne, j’ai rencontré bon nombre de jeunes gens menant une vie simple et sobre et se
essort principal l’ambition personnelle ; ils n’avaient rien non plus de cette pédanterie si fréquente chez les jeunes « d
es jeunes « docteurs » allemands. C’est incontestablement l’influence de l’Allemagne qui a prédominé jusqu’ici dans les un
taliennes : leur organisation même le dit et, d’autre part, il suffit de jeter un coup d’œil sur les travaux publiés par l
convaincre que la manière des Allemands, qui encombrent leurs textes de notes et de citations d’auteurs dont ils n’ont so
que la manière des Allemands, qui encombrent leurs textes de notes et de citations d’auteurs dont ils n’ont souvent pas lu
e des Allemands, qui encombrent leurs textes de notes et de citations d’ auteurs dont ils n’ont souvent pas lu plus de quat
de notes et de citations d’auteurs dont ils n’ont souvent pas lu plus de quatre lignes, leur en impose beaucoup. Les moins
pose beaucoup. Les moins doués d’entre eux singent même les Allemands d’ une manière enfantine, mais chez les meilleurs la
e, agissant comme forces régulatrices dans le développement luxuriant de leurs qualités natives, amènent un épanouissement
riant de leurs qualités natives, amènent un épanouissement harmonieux de l’intelligence, grâce à la fusion intime de la cl
épanouissement harmonieux de l’intelligence, grâce à la fusion intime de la clarté et de l’éloquence latines avec la patie
armonieux de l’intelligence, grâce à la fusion intime de la clarté et de l’éloquence latines avec la patience et l’exactit
ce latines avec la patience et l’exactitude germaniques. Le caractère de l’Italien est trop différent de celui de l’Allema
’exactitude germaniques. Le caractère de l’Italien est trop différent de celui de l’Allemand pour qu’il puisse y avoir ass
de germaniques. Le caractère de l’Italien est trop différent de celui de l’Allemand pour qu’il puisse y avoir assimilation
d pour qu’il puisse y avoir assimilation complète chez des gens doués d’ une personnalité. En ce cas l’influence allemande
nfluence allemande peut être salutaire, parce qu’elle est susceptible d’ exercer une action modératrice sur la tendance à l
iance du génie latin et du génie germain a produit des individualités d’ une puissance et d’une ampleur exceptionnelles, et
n et du génie germain a produit des individualités d’une puissance et d’ une ampleur exceptionnelles, et le temps n’est pas
les plus grands des Allemands se rendaient dans le Midi pour achever d’ y développer et d’y mûrir leur âme. L’Allemagne mo
es Allemands se rendaient dans le Midi pour achever d’y développer et d’ y mûrir leur âme. L’Allemagne moderne, en se ferma
ticulièrement dans le monde universitaire, des personnalités capables de provoquer l’enthousiasme, tandis que l’Italie pos
élevé du terme : j’entends par là des hommes qui ne se contentent pas d’ instruire la jeunesse, mais s’efforcent de lui app
es qui ne se contentent pas d’instruire la jeunesse, mais s’efforcent de lui apprendre à faire librement usage de la raiso
a jeunesse, mais s’efforcent de lui apprendre à faire librement usage de la raison, sans égard pour les préjugés et les mo
ent usage de la raison, sans égard pour les préjugés et les modes, et de développer en elle tous les sentiments généreux.
sentiments généreux. Dans leur enseignement il n’y a place pour rien de mesquin, rien de bassement égoïste, rien de vulga
eux. Dans leur enseignement il n’y a place pour rien de mesquin, rien de bassement égoïste, rien de vulgaire : leur parole
il n’y a place pour rien de mesquin, rien de bassement égoïste, rien de vulgaire : leur parole éveille dans les âmes les
ions ; leur exemple, leur attitude, leur présence même ont le pouvoir de comprimer dans le cœur de ceux qui les écoutent t
attitude, leur présence même ont le pouvoir de comprimer dans le cœur de ceux qui les écoutent tout ce qu’il y a de vil ou
de comprimer dans le cœur de ceux qui les écoutent tout ce qu’il y a de vil ou de laid et d’exalter tout ce qu’il y a de
mer dans le cœur de ceux qui les écoutent tout ce qu’il y a de vil ou de laid et d’exalter tout ce qu’il y a de plus humai
cœur de ceux qui les écoutent tout ce qu’il y a de vil ou de laid et d’ exalter tout ce qu’il y a de plus humain ; on dira
ter tout ce qu’il y a de plus humain ; on dirait qu’on respire autour d’ eux une atmosphère plus pure. J’ai eu le bonheur d
’on respire autour d’eux une atmosphère plus pure. J’ai eu le bonheur de connaître l’un de ces hommes : ceux qui, comme mo
d’eux une atmosphère plus pure. J’ai eu le bonheur de connaître l’un de ces hommes : ceux qui, comme moi, ont été de ses
onheur de connaître l’un de ces hommes : ceux qui, comme moi, ont été de ses élèves ne peuvent penser à lui sans reconnais
la race des pharisiens, dont le cœur est sec et chez qui le spectacle de la grandeur ne provoque que l’envie. Cet homme, c
rri. Jamais je n’oublierai les heures que j’ai passées sous le charme de sa parole à la clinique médicale de l’Université
s que j’ai passées sous le charme de sa parole à la clinique médicale de l’Université de Bologne : personne, ni avant, ni
es sous le charme de sa parole à la clinique médicale de l’Université de Bologne : personne, ni avant, ni depuis, ne m’a d
, ni depuis, ne m’a donné une impression aussi forte et aussi directe de la puissance de l’esprit humain. Dans la multitud
m’a donné une impression aussi forte et aussi directe de la puissance de l’esprit humain. Dans la multitude enchevêtrée de
de l’esprit humain. Dans la multitude enchevêtrée des faits résultant de l’examen réitéré du malade, il relevait aussitôt
s, tout se divisait, se concentrait, s’ordonnait : c’était le miracle de la création réalisé par la raison humaine, qui, d
création réalisé par la raison humaine, qui, dans la masse nébuleuse de l’Univers, dans le fourmillement indistinct d’imp
ans la masse nébuleuse de l’Univers, dans le fourmillement indistinct d’ impressions qui lui viennent du dehors, perçoit de
du chaos. Nous écoutions, captivés, entraînés, subissant l’ascendant de cette logique souveraine qui nous menait sans hés
rs le dédale des causes jusqu’à l’origine première du mal. On eût dit de l’intuition, tant c’était rapide, subtil, pénétra
trant, et cependant le jugement final n’était que le résultat dernier d’ une série d’inductions appuyées sur l’argumentatio
pendant le jugement final n’était que le résultat dernier d’une série d’ inductions appuyées sur l’argumentation la plus se
ur l’argumentation la plus serrée. Ajoutez à cela les plus beaux dons de l’orateur dans le meilleur sens du mot, non pas d
es plus beaux dons de l’orateur dans le meilleur sens du mot, non pas de l’homme des assemblées populaires qui cherche de
sens du mot, non pas de l’homme des assemblées populaires qui cherche de gros effets pour remuer les foules, mais de celui
es populaires qui cherche de gros effets pour remuer les foules, mais de celui dont la parole est l’écho fidèle d’une âme
our remuer les foules, mais de celui dont la parole est l’écho fidèle d’ une âme avide de vérité et qui tend à s’élever san
oules, mais de celui dont la parole est l’écho fidèle d’une âme avide de vérité et qui tend à s’élever sans cesse, et dont
érité et qui tend à s’élever sans cesse, et dont les inflexions mêmes de la voix rendent les nuances de la pensée. Peut-êt
ns cesse, et dont les inflexions mêmes de la voix rendent les nuances de la pensée. Peut-être ainsi aurez-vous une idée de
rendent les nuances de la pensée. Peut-être ainsi aurez-vous une idée de l’enthousiasme que pouvaient provoquer en nous ce
tre leur immense valeur scientifique, avaient la beauté et l’harmonie d’ une œuvre d’art. Nous sortions de là réconfortés,
ense valeur scientifique, avaient la beauté et l’harmonie d’une œuvre d’ art. Nous sortions de là réconfortés, soulevés au-
que, avaient la beauté et l’harmonie d’une œuvre d’art. Nous sortions de là réconfortés, soulevés au-dessus des vulgarités
réconfortés, soulevés au-dessus des vulgarités quotidiennes, capables de pensées plus larges et possédés d’un plus grand a
vulgarités quotidiennes, capables de pensées plus larges et possédés d’ un plus grand amour de la science. Les hommes qui
es, capables de pensées plus larges et possédés d’un plus grand amour de la science. Les hommes qui inspirent de tels sent
ossédés d’un plus grand amour de la science. Les hommes qui inspirent de tels sentiments rendent le meilleur témoignage de
ommes qui inspirent de tels sentiments rendent le meilleur témoignage de la vitalité profonde et des qualités intimes du p
ils appartiennent : la nation devrait les honorer comme les premiers de ses citoyens. Mais, hélas ! les nations ne jugent
 ! les nations ne jugent la valeur des citoyens que d’après la rumeur de leur gloire : peu leur importe la qualité de cett
ns que d’après la rumeur de leur gloire : peu leur importe la qualité de cette gloire ; on élève beaucoup plus de statues
peu leur importe la qualité de cette gloire ; on élève beaucoup plus de statues aux traîneurs de sabre, aux usurpateurs d
ité de cette gloire ; on élève beaucoup plus de statues aux traîneurs de sabre, aux usurpateurs du pouvoir, aux charlatans
es aux traîneurs de sabre, aux usurpateurs du pouvoir, aux charlatans de la politique qu’aux artistes de génie ou aux vrai
surpateurs du pouvoir, aux charlatans de la politique qu’aux artistes de génie ou aux vrais savants. Et je suis obligé de
ique qu’aux artistes de génie ou aux vrais savants. Et je suis obligé de dire, à la honte de l’Italie, qu’Augusto Murri, e
de génie ou aux vrais savants. Et je suis obligé de dire, à la honte de l’Italie, qu’Augusto Murri, en récompense des ser
ndus à son pays, a été exposé publiquement aux outrages des plus vils de ses concitoyens, avec le consentement tacite ou l
cite ou l’approbation du monde officiel. Son fils ayant eu le malheur de commettre par impulsion généreuse un crime passio
i le rationalisme et la science et qui ne se faisaient aucun scrupule d’ inventer de toutes pièces les fables les plus odie
alisme et la science et qui ne se faisaient aucun scrupule d’inventer de toutes pièces les fables les plus odieuses. Le ju
venu à tel point contre les Murri qu’il s’efforça par tous les moyens de faire croire que le professeur était complice du
u’il ne renonça à le faire arrêter que devant l’impossibilité absolue d’ apporter n’importe quel semblant de preuve de sa c
que devant l’impossibilité absolue d’apporter n’importe quel semblant de preuve de sa complicité. Ce procès passionna auta
l’impossibilité absolue d’apporter n’importe quel semblant de preuve de sa complicité. Ce procès passionna autant l’Itali
Presque toute la bourgeoisie italienne avait été dreyfusarde et plus d’ une fois elle avait exprimé l’indignation qu’elle
ence entre les deux cas, et cette différence était toute à l’avantage de la France : ici des voix s’étaient élevées pour c
uvait s’attendre à voir paraître des vertus civiques dans l’âme aride d’ enchâsseurs de mots à l’instar de d’Annunzio ! À p
re à voir paraître des vertus civiques dans l’âme aride d’enchâsseurs de mots à l’instar de d’Annunzio ! À peine quelques
vertus civiques dans l’âme aride d’enchâsseurs de mots à l’instar de d’ Annunzio ! À peine quelques voix s’élevèrent-elles
ertus civiques dans l’âme aride d’enchâsseurs de mots à l’instar de d’ Annunzio  ! À peine quelques voix s’élevèrent-elles faiblem
evèrent-elles faiblement ; la plupart des gens qui avaient conscience de l’injustice que l’on commettait crurent prudent d
avaient conscience de l’injustice que l’on commettait crurent prudent de se taire. Enfin il fallut qu’un étranger7 écrivît
u’on en eût une relation véridique et documentée. Ainsi les mensonges d’ une poignée de journalistes cléricaux aux abois av
e relation véridique et documentée. Ainsi les mensonges d’une poignée de journalistes cléricaux aux abois avaient suffi à
is avaient suffi à déterminer l’opinion publique dans toute l’Italie, de telle manière qu’il était impossible de faire ent
publique dans toute l’Italie, de telle manière qu’il était impossible de faire entendre un avis discordant. Comment expliq
entendre un avis discordant. Comment expliquer ce singulier phénomène de contagion morale ? Il n’y avait pas, à proprement
hénomène de contagion morale ? Il n’y avait pas, à proprement parler, de passion politique en jeu ; seuls les catholiques
iter ce procès pour en faire une arme contre l’éducation laïque. Mais d’ où provenait l’hostilité de tout le reste du publi
e une arme contre l’éducation laïque. Mais d’où provenait l’hostilité de tout le reste du public ? En premier lieu, sans d
l’hostilité de tout le reste du public ? En premier lieu, sans doute, de la haine des médiocres pour ceux qui leur sont su
ociétés modernes et spécialement renforcée en Italie par les théories de Lombroso et de son école, qui font de l’homme méd
s et spécialement renforcée en Italie par les théories de Lombroso et de son école, qui font de l’homme médiocre le protot
rcée en Italie par les théories de Lombroso et de son école, qui font de l’homme médiocre le prototype de l’homme normal,
e Lombroso et de son école, qui font de l’homme médiocre le prototype de l’homme normal, du bon citoyen, et identifient le
contradiction, qui montre combien il y a peu de logique dans l’esprit de la plupart des hommes, Lombroso tint dans cette o
cette occurrence pour le génie contre les médiocres, — mais il oublia de faire son mea culpa et de reconnaître qu’il porta
énie contre les médiocres, — mais il oublia de faire son mea culpa et de reconnaître qu’il portait jusqu’à un certain poin
reconnaître qu’il portait jusqu’à un certain point la responsabilité de cette explosion de haine contre un homme supérieu
portait jusqu’à un certain point la responsabilité de cette explosion de haine contre un homme supérieur. En outre, August
Murri se distingue par une probité tout à fait stricte, par un amour de la droiture et de la vérité qui ne transige pas.
e par une probité tout à fait stricte, par un amour de la droiture et de la vérité qui ne transige pas. Rien ne pouvait in
ansige pas. Rien ne pouvait indisposer davantage à son sujet le monde d’ affairistes qui, depuis dix ans, a pris de plus en
t le ministre Giolitti est le principal représentant. Cette coalition de cléricaux et d’affairistes que nous venons de voi
olitti est le principal représentant. Cette coalition de cléricaux et d’ affairistes que nous venons de voir à l’œuvre dans
’Italie à la guerre : ce n’est un mystère pour personne que la Banque de Rome, dont la clientèle est composée de gros capi
e pour personne que la Banque de Rome, dont la clientèle est composée de gros capitalistes cléricaux, a des intérêts en Tr
érêts en Tripolitaine et que la conquête italienne aura pour résultat de mettre en valeur des terrains qu’elle y possède.
ur des terrains qu’elle y possède. D’autre part, la guerre ne procure de bénéfices immédiats et certains qu’aux fournisseu
rre ne procure de bénéfices immédiats et certains qu’aux fournisseurs de munitions, aux fabricants de canons, aux aciéries
mmédiats et certains qu’aux fournisseurs de munitions, aux fabricants de canons, aux aciéries, en un mot à quelques grands
ot à quelques grands capitalistes ; dans le cas présent, la chose est d’ autant plus évidente que la Tripolitaine est un pa
ant plus évidente que la Tripolitaine est un pays très pauvre et que, de l’aveu même des plus optimistes, il ne pourrait d
de l’aveu même des plus optimistes, il ne pourrait devenir une source de richesses que dans un avenir éloigné, — et encore
affaire Murri, on dirait aujourd’hui, à lire les journaux, qu’un vent de folie a passé sur le pays. Il y a une disproporti
nal ou une revue sans y trouver des dithyrambes célébrant la conquête de Tripoli et la vaillance de l’armée italienne, com
uver des dithyrambes célébrant la conquête de Tripoli et la vaillance de l’armée italienne, comme s’il s’agissait du plus
s’il s’agissait du plus extraordinaire et du plus héroïque des faits de guerre. Partout l’on retrouve le même langage : «
ose en Europe ! Désormais l’on nous respectera ! Une nouvelle période de l’histoire d’Italie commence ! On respire un autr
! Désormais l’on nous respectera ! Une nouvelle période de l’histoire d’ Italie commence ! On respire un autre air qu’il y
n Italie un autre air qu’il y a quelques mois : c’est l’air étouffant de la réaction. Les adversaires de la guerre ne peuv
quelques mois : c’est l’air étouffant de la réaction. Les adversaires de la guerre ne peuvent exprimer publiquement leur o
la guerre ne peuvent exprimer publiquement leur opinion sans risquer d’ être massacrés par les bandes nationalistes qui op
crés par les bandes nationalistes qui opèrent sous l’œil bienveillant de la police ; tous les télégrammes venant de Tripol
nt sous l’œil bienveillant de la police ; tous les télégrammes venant de Tripoli sont soumis à une censure sévère ; les co
is à une censure sévère ; les communications officielles sont pleines d’ inexactitudes et de mensonges et les journalistes
vère ; les communications officielles sont pleines d’inexactitudes et de mensonges et les journalistes qui ont l’audace de
d’inexactitudes et de mensonges et les journalistes qui ont l’audace de révéler ce que le gouvernement veut cacher au pub
expulsés. En dépit des proclamations des généraux, en dépit du bluff de la presse, en dépit des manifestations provoquées
la guerre n’est pas populaire. Il est toujours aisé, dans les centres de population très dense, d’organiser des démonstrat
ire. Il est toujours aisé, dans les centres de population très dense, d’ organiser des démonstrations grâce à la contagion
it l’immense multitude des inconscients : il suffit à un gouvernement de faire agir ses policiers en bourgeois et ses agen
ers en bourgeois et ses agents provocateurs, renforcés, s’il le faut, de gens de mauvaise vie prêts à tout faire pour de l
ourgeois et ses agents provocateurs, renforcés, s’il le faut, de gens de mauvaise vie prêts à tout faire pour de l’argent,
forcés, s’il le faut, de gens de mauvaise vie prêts à tout faire pour de l’argent, pour entraîner une foule neutre à manif
qu’il désire. Ce procédé, qui dérive des mêmes principes que l’emploi de la claque, a été employé notamment à Naples, où l
me. Si l’on parle individuellement aux hommes du peuple, travailleurs de l’industrie ou de la terre, on est frappé de les
individuellement aux hommes du peuple, travailleurs de l’industrie ou de la terre, on est frappé de les voir complètement
du peuple, travailleurs de l’industrie ou de la terre, on est frappé de les voir complètement exempts de cet emballement
ustrie ou de la terre, on est frappé de les voir complètement exempts de cet emballement que l’on pourrait croire réel à n
’on pourrait croire réel à ne considérer que certaines manifestations de la rue. Non seulement par instinct et par sentime
par sentiment ils sont contraires à la guerre, qui prive les familles de leurs membres les plus valides et ne leur apporte
t même compte, beaucoup plus nettement qu’on ne pourrait le supposer, de tout ce que renferment de mensonges les discours
us nettement qu’on ne pourrait le supposer, de tout ce que renferment de mensonges les discours de la bourgeoisie ; ils co
rait le supposer, de tout ce que renferment de mensonges les discours de la bourgeoisie ; ils comprennent ce qui se dissim
rgeoisie ; ils comprennent ce qui se dissimule derrière la prétention de civiliser les Arabes, affichée par les partisans
ère la prétention de civiliser les Arabes, affichée par les partisans de la politique coloniale, ils pressentent ce qu’on
ue coloniale, ils pressentent ce qu’on leur demande au nom de l’amour de la patrie. Cette patrie ne se manifeste à eux que
les riches et qui servent pour les trois quarts à payer les intérêts de la dette publique et à satisfaire aux dépenses mi
-dire à engraisser les capitalistes petits et grands. C’est la patrie de ceux qui possèdent et non de ceux qui travaillent
listes petits et grands. C’est la patrie de ceux qui possèdent et non de ceux qui travaillent. De quel droit demanderait-o
C’est la patrie de ceux qui possèdent et non de ceux qui travaillent. De quel droit demanderait-on aux travailleurs de se
e ceux qui travaillent. De quel droit demanderait-on aux travailleurs de se sacrifier à elle ? Aussi ne le leur demande-t-
sernes, on engageait les soldats à se joindre volontairement au corps d’ expédition, pas un ne bougeait. Maintenant on les
au corps d’expédition, pas un ne bougeait. Maintenant on les désigne d’ office. Ils ne partent pas toujours : certains se
se suicident, et il en est un qui a tiré sur ses officiers plutôt que d’ aller « porter la civilisation » en Afrique ; on l
on » en Afrique ; on l’a fait passer pour fou afin d’atténuer l’effet de son acte. On ne peut parler d’une manière général
asser pour fou afin d’atténuer l’effet de son acte. On ne peut parler d’ une manière générale de l’Italie, car elle n’est u
tténuer l’effet de son acte. On ne peut parler d’une manière générale de l’Italie, car elle n’est une que de nom : il y a
eut parler d’une manière générale de l’Italie, car elle n’est une que de nom : il y a beaucoup de distinctions à faire, ma
n entre la bourgeoisie et le peuple. En dépit de certaines apparences de familiarité entre les classes, elle est nettement
oit supérieur par définition aux travailleurs manuels, il les regarde de son haut, avec une condescendance dédaigneuse. On
c une condescendance dédaigneuse. On sait que l’Italien a deux formes de politesse où nous n’en avons qu’une : il dit voi
e à qui l’on veut témoigner des égards ; un bourgeois ne manquera pas d’ en faire usage quand il aura à faire à un autre bo
adressera à un homme du peuple, mais il dira voi, ou, avec une nuance de familiarité méprisante, tu. Habitué dès son enfan
néral ces distinctions sociales comme choses toutes naturelles ; plus d’ une fois j’ai entendu dire dans les campagnes que
le bourgeois en bourgeois ; je connais peu de formules qui expriment d’ une façon aussi résignée le respect d’une traditio
s peu de formules qui expriment d’une façon aussi résignée le respect d’ une tradition ancienne. Écrivains et journalistes
es italiens accusent aujourd’hui les étrangers, qui ont eu le malheur de ne pas tomber en admiration devant l’héroïque con
le malheur de ne pas tomber en admiration devant l’héroïque conquête de la Tripolitaine, de ne pas comprendre le peuple i
s tomber en admiration devant l’héroïque conquête de la Tripolitaine, de ne pas comprendre le peuple italien. L’accusation
ripolitaine, de ne pas comprendre le peuple italien. L’accusation est d’ autant plus plaisante que la bourgeoisie connaît t
t très mal le peuple en Italie et se préoccupe aussi peu que possible de ses besoins et de ses aspirations : elle a toujou
le en Italie et se préoccupe aussi peu que possible de ses besoins et de ses aspirations : elle a toujours maintenu entre
s du peuple avec bonté et avec égards, et pour ainsi dire sur un pied d’ égalité ; beaucoup d’entre eux ont plus de vrais a
pour ainsi dire sur un pied d’égalité ; beaucoup d’entre eux ont plus de vrais amis dans le peuple que dans la bourgeoisie
ouvrent à eux plus librement qu’ils ne le feraient à des compatriotes de la même classe. Dans toutes les parties de l’Ital
eraient à des compatriotes de la même classe. Dans toutes les parties de l’Italie que j’ai visitées, j’ai trouvé le peuple
es parties de l’Italie que j’ai visitées, j’ai trouvé le peuple plein de qualités admirables : bon, généreux, poli, affabl
généreux, poli, affable, patient — trop patient, — intelligent, doué d’ initiative, il donne dans l’ensemble une impressio
ive, il donne dans l’ensemble une impression singulièrement favorable de son caractère. S’il ne parvient pas à développer
gnorant et mal gouverné. Le mauvais gouvernement, telle est la source de tous les maux dont souffre le peuple italien et e
ce de tous les maux dont souffre le peuple italien et en premier lieu de son ignorance. Maintenu à dessein dans cette igno
tenu à dessein dans cette ignorance dans la plupart des anciens états de la péninsule, particulièrement dans ceux où prédo
aibles progrès eux-mêmes furent dus à la propagande et à l’initiative de quelques personnes sincèrement convaincues que l’
èrement convaincues que l’instruction ne doit pas rester le privilège d’ une classe, ainsi qu’à la poussée instinctive du p
r les nécessités économiques et désirant l’instruction comme une arme de combat9. Sauf dans quelques centres particulièrem
nue ; la constance dans l’effort leur fait défaut autant que l’esprit d’ association ; patientes et peu éclairées, elles n’
ociation ; patientes et peu éclairées, elles n’ont une vision précise de leur situation que dans les moments de crise. Le
elles n’ont une vision précise de leur situation que dans les moments de crise. Le parti socialiste a fait ce qu’il pouvai
liste a fait ce qu’il pouvait pour les éduquer ; mais formé à l’école de la social-démocratie allemande, obéissant aveuglé
ent aux principes qui la dominent, il n’a pas su adapter ses méthodes d’ action aux besoins d’un peuple qui diffère complèt
la dominent, il n’a pas su adapter ses méthodes d’action aux besoins d’ un peuple qui diffère complètement du peuple allem
ionnaire est formidable et qui peut déployer brusquement une quantité d’ énergie telle qu’il n’est pas de digue sociale ass
eut déployer brusquement une quantité d’énergie telle qu’il n’est pas de digue sociale assez solide pour résister à son ef
igue sociale assez solide pour résister à son effort. Témoin la grève de protestation qui éclata en septembre 1904 à la su
moin la grève de protestation qui éclata en septembre 1904 à la suite d’ un massacre d’ouvriers : partie de Milan, elle se
de protestation qui éclata en septembre 1904 à la suite d’un massacre d’ ouvriers : partie de Milan, elle se répandit insta
éclata en septembre 1904 à la suite d’un massacre d’ouvriers : partie de Milan, elle se répandit instantanément dans toute
e s’arrêter brusquement, comme dans un organisme où le sang cesserait de couler ; les boutiques restaient fermées, les ser
mes ne purent paraître. C’était la révélation soudaine et terrifiante de la puissance du peuple prenant conscience de lui-
soudaine et terrifiante de la puissance du peuple prenant conscience de lui-même : il lui suffisait de cesser le travail
puissance du peuple prenant conscience de lui-même : il lui suffisait de cesser le travail pour que la vie de la société e
e de lui-même : il lui suffisait de cesser le travail pour que la vie de la société entière fût paralysée, et il venait de
ù certains d’entre eux allaient envisager sérieusement la possibilité d’ entrer dans un ministère libéral. On comprend que
e creusait de plus en plus profondément le fossé qui sépare le peuple de la bourgeoisie. D’un point de vue national élevé,
en plus profondément le fossé qui sépare le peuple de la bourgeoisie. D’ un point de vue national élevé, tout différent du
e vue nationaliste, qui ne voit la grandeur du pays que dans l’emploi de la force brutale, dans les conquêtes et dans l’en
s qui aiment l’Art et la Science, non pour ce qu’ils peuvent procurer d’ honneur ou d’argent, mais pour ce qu’ils apportent
l’Art et la Science, non pour ce qu’ils peuvent procurer d’honneur ou d’ argent, mais pour ce qu’ils apportent d’élargissan
peuvent procurer d’honneur ou d’argent, mais pour ce qu’ils apportent d’ élargissant et de fécondant à l’âme humaine, pour
d’honneur ou d’argent, mais pour ce qu’ils apportent d’élargissant et de fécondant à l’âme humaine, pour l’accroissement d
t d’élargissant et de fécondant à l’âme humaine, pour l’accroissement de force et de joie qui en résulte pour eux-mêmes et
ant et de fécondant à l’âme humaine, pour l’accroissement de force et de joie qui en résulte pour eux-mêmes et pour autrui
de joie qui en résulte pour eux-mêmes et pour autrui. Sous une gangue d’ ignorance et de préjugés séculaires, le peuple ita
résulte pour eux-mêmes et pour autrui. Sous une gangue d’ignorance et de préjugés séculaires, le peuple italien possède de
ance et de préjugés séculaires, le peuple italien possède des trésors d’ activité latente qui ne demandent qu’à être mis en
rables. L’élite ne pourrait-elle aller au peuple, lui apporter l’aide de son savoir, contribuer à le rendre conscient ? Hé
e, ceux que l’on voit et que l’on entend partout, ceux qui emplissent de leur voix les lieux publics, ce sont, comme chez
leur voix les lieux publics, ce sont, comme chez nous, les charlatans de « la Foire sur la Place » : journalistes, politic
s charlatans de « la Foire sur la Place » : journalistes, politiciens de profession, promoteurs d’entreprises louches en q
sur la Place » : journalistes, politiciens de profession, promoteurs d’ entreprises louches en quête de gogos, faux savant
politiciens de profession, promoteurs d’entreprises louches en quête de gogos, faux savants, artistes ratés, « marchands
louches en quête de gogos, faux savants, artistes ratés, « marchands d’ orviétan et marchands de littérature ». Ce sont eu
os, faux savants, artistes ratés, « marchands d’orviétan et marchands de littérature ». Ce sont eux que les étrangers de c
orviétan et marchands de littérature ». Ce sont eux que les étrangers de culture moyenne prennent pour les représentants d
que les étrangers de culture moyenne prennent pour les représentants de l’Italie intellectuelle : les Lombroso, les Sighe
s insigne du snobisme international, qui chante aujourd’hui la guerre de Tripolitaine avec la sincérité et la conviction q
, Nietzsche et n’importe quel homme ou quel principe que les caprices de la mode exaltaient momentanément. De là, l’erreur
u quel principe que les caprices de la mode exaltaient momentanément. De là, l’erreur bien excusable de l’étranger, qui a
s de la mode exaltaient momentanément. De là, l’erreur bien excusable de l’étranger, qui a toujours entendu parler de l’It
l’erreur bien excusable de l’étranger, qui a toujours entendu parler de l’Italie comme de la terre classique des arts et
usable de l’étranger, qui a toujours entendu parler de l’Italie comme de la terre classique des arts et qui, voyant ses éc
ne peut deviner cette vérité essentielle qui échappe même à beaucoup d’ Italiens, que l’Italie moderne produit infiniment
e à beaucoup d’Italiens, que l’Italie moderne produit infiniment plus de travaux de valeur dans le domaine des sciences qu
p d’Italiens, que l’Italie moderne produit infiniment plus de travaux de valeur dans le domaine des sciences que dans celu
ctuel. À l’exception des spécialistes, qui connaît chez nous les noms de Murri, d’Albertoni, de Golgi, de Luciani, pour ne
’exception des spécialistes, qui connaît chez nous les noms de Murri, d’ Albertoni, de Golgi, de Luciani, pour ne citer que
s spécialistes, qui connaît chez nous les noms de Murri, d’Albertoni, de Golgi, de Luciani, pour ne citer que des personna
stes, qui connaît chez nous les noms de Murri, d’Albertoni, de Golgi, de Luciani, pour ne citer que des personnalités appa
appartenant au monde médical ? Et d’autre part, parmi les admirateurs de l’art de la Renaissance, combien se doutent du rô
nt au monde médical ? Et d’autre part, parmi les admirateurs de l’art de la Renaissance, combien se doutent du rôle capita
enaissance, combien se doutent du rôle capital joué dans la formation de cet art par l’esprit scientifique des Italiens, q
rit scientifique des Italiens, qui faisait dès lors partie intégrante de leur génie ? Sans doute le peuple ressentira-t-il
? Sans doute le peuple ressentira-t-il indirectement quelque avantage de ce développement puissant de l’activité scientifi
tira-t-il indirectement quelque avantage de ce développement puissant de l’activité scientifique, qui amènera un relèvemen
cientifique, qui amènera un relèvement du niveau intellectuel général de la nation, surtout si les savants ne s’enferment
e la nation, surtout si les savants ne s’enferment pas entre les murs de leurs laboratoires, mais restent en contact avec
aboratoires, mais restent en contact avec la vie ambiante et essayent d’ éveiller chez le plus grand nombre d’hommes possib
avec la vie ambiante et essayent d’éveiller chez le plus grand nombre d’ hommes possible le désir de la connaissance, l’esp
ayent d’éveiller chez le plus grand nombre d’hommes possible le désir de la connaissance, l’esprit de critique et d’invest
grand nombre d’hommes possible le désir de la connaissance, l’esprit de critique et d’investigation. Mais le sort du peup
’hommes possible le désir de la connaissance, l’esprit de critique et d’ investigation. Mais le sort du peuple dépend surto
de critique et d’investigation. Mais le sort du peuple dépend surtout de lui-même et ce n’est que par son propre effort qu
de lui-même et ce n’est que par son propre effort qu’il pourra sortir de la misère qui l’empêche de réaliser ses possibili
par son propre effort qu’il pourra sortir de la misère qui l’empêche de réaliser ses possibilités : la solution de la que
de la misère qui l’empêche de réaliser ses possibilités : la solution de la question sociale par la collaboration des clas
la question sociale par la collaboration des classes n’est qu’un rêve d’ esprits ingénus et débonnaires. Dans leur lutte po
sprits ingénus et débonnaires. Dans leur lutte pour acquérir le droit de vivre autrement qu’en qualité d’esclaves du capit
ns leur lutte pour acquérir le droit de vivre autrement qu’en qualité d’ esclaves du capital, le droit de se développer com
roit de vivre autrement qu’en qualité d’esclaves du capital, le droit de se développer comme membres d’une association lib
ualité d’esclaves du capital, le droit de se développer comme membres d’ une association libre, où chacun apporte son effor
 ; dans ce conflit, les frontières ne comptent plus, les distinctions de races et de langues s’effacent, des groupements n
onflit, les frontières ne comptent plus, les distinctions de races et de langues s’effacent, des groupements nouveaux se d
u nationalisme ne peuvent rien. Philosophie. Almanach du Cœnobium de 1912, Lugano, Édition du Cœnobium Georges Palan
, numéro 354, 16 mars 1912, p. 379-385 [385]. L’Almanach du Cœnobium de 1912 est consacré à une enquête sur la question r
religieuse. Cette enquête est instructive. Elle confirme une remarque de M. Le Dantec dans l’Athéisme : c’est qu’il y a tr
Je crois qu’au xviiie et même au xviie  siècle il y avait bien plus de vrais athées qu’aujourd’hui. Je n’aurais jamais c
ce du sentiment religieux ne prouve pas qu’il réponde à quelque chose de réel. — Encore une constatation qui contristera c
ions récentes, enfin je ne puis qu’annoncer présentement les ouvrages de Gabriel Faure, Heures d’Italie, tome II, Fasquell
e puis qu’annoncer présentement les ouvrages de Gabriel Faure, Heures d’ Italie, tome II, Fasquelle, 3 fr. 50. […] Les R
s 1912, p. 401-408 [407]. — L’Indépendance (1er février). — « Lettres d’ Italie », de Charles Demange. […] Les Journaux.
01-408 [407]. — L’Indépendance (1er février). — « Lettres d’Italie », de Charles Demange. […] Les Journaux. Auguste Ren
1912, p. 408-411 [409-410]. À propos de peinture, il sera plus séant de signaler la belle étude de M. Ardengo Soffici, pa
. À propos de peinture, il sera plus séant de signaler la belle étude de M. Ardengo Soffici, parue dans la Voce, sur Augus
bien c’est vrai, comme le plus parfait et le plus original descendant de cette race de peintres français représentée histo
i, comme le plus parfait et le plus original descendant de cette race de peintres français représentée historiquement par
au, les Fragonard, les Laurent, race fameuse par la belle spontanéité de leur vision, par l’expression des élégances d’un
r la belle spontanéité de leur vision, par l’expression des élégances d’ un monde de joie et de grâce. Parmi le désordre de
spontanéité de leur vision, par l’expression des élégances d’un monde de joie et de grâce. Parmi le désordre de notre joie
de leur vision, par l’expression des élégances d’un monde de joie et de grâce. Parmi le désordre de notre joie moderne, R
ssion des élégances d’un monde de joie et de grâce. Parmi le désordre de notre joie moderne, Renoir a su trouver encore et
ie moderne, Renoir a su trouver encore et cueillir les simples fleurs de la calme allégresse ; c’est un peintre, en somme,
st un peintre, en somme, qui, quoique très moderne, a trouvé le moyen de vivre dans une atmosphère de suavité et de paix v
quoique très moderne, a trouvé le moyen de vivre dans une atmosphère de suavité et de paix voluptueuse que les autres n’o
moderne, a trouvé le moyen de vivre dans une atmosphère de suavité et de paix voluptueuse que les autres n’ont pas rencont
ptueuse que les autres n’ont pas rencontrée. Il dit encore : le monde de Renoir est un monde jeune et printanier. Voyez se
t un monde jeune et printanier. Voyez ses corps féminins nus, heureux de leur santé, se complaisant près des eaux courante
hauffe et les fait vermeilles, qui allume dans leurs veines la flamme d’ un désir encore timide mais déjà un peu pervers ;
mme d’un désir encore timide mais déjà un peu pervers ; ses portraits de mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscient
ésir encore timide mais déjà un peu pervers ; ses portraits de mères, d’ adolescentes ou de mondaines inconscientes d’être
mais déjà un peu pervers ; ses portraits de mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscientes d’être si belles, de répa
ses portraits de mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscientes d’ être si belles, de répandre tant de volupté : quel
mères, d’adolescentes ou de mondaines inconscientes d’être si belles, de répandre tant de volupté : quel mystère ! quelle
tère ! quelle attirance ! M. Soffici dit bien d’autres choses encore, d’ où il résulte qu’il considère Renoir comme un gran
16 mars 1912, p. 415-420 [418-419]. […] On verra là aussi des toiles de M. Bucci, peintre et surtout aquafortiste d’une t
erra là aussi des toiles de M. Bucci, peintre et surtout aquafortiste d’ une très grande habileté, avec des visions de Pari
et surtout aquafortiste d’une très grande habileté, avec des visions de Paris étonnamment grouillantes, d’une vérité synt
grande habileté, avec des visions de Paris étonnamment grouillantes, d’ une vérité synthétique très curieuse ; […]. Éch
d’une vérité synthétique très curieuse ; […]. Échos. Les fouilles d’ Ostie Mercure. Tome XCVI, numéro 354, 16 mars 1
, p. 442-448 [444-445]. Suspendues pendant dix-sept ans, les fouilles d’ Ostie ont été reprises en 1907, sous la direction
ans, les fouilles d’Ostie ont été reprises en 1907, sous la direction de M. Dante Vaglieri, grâce à l’appui financier du g
uvernement italien. Les crédits alloués annuellement sont aujourd’hui de 70 000 francs. Aussi les fouilles ont-elles pu êt
très fructueuses, plus encore que celles exécutées sous la direction de Lanciani, de 1879 à 1890. Toute l’ancienne ville
uses, plus encore que celles exécutées sous la direction de Lanciani, de 1879 à 1890. Toute l’ancienne ville romaine peut
xemple sur l’ancien cours du Tibre : la dépression connue sous le nom de fiume morto, qui était le lit du fleuve avant l’i
le nom de fiume morto, qui était le lit du fleuve avant l’inondation de 1557, n’était nullement, comme on le croyait, le
à l’époque romaine. On a pu refaire aussi plus exactement l’histoire de la ville, liée à celle de ses canalisations : Ost
pu refaire aussi plus exactement l’histoire de la ville, liée à celle de ses canalisations : Ostie tomba en décadence dès
alement abandonnée et dévastée par ses propres habitants sous le coup d’ une véritable et curieuse terreur panique10. On a
le coup d’une véritable et curieuse terreur panique10. On a retrouvé de nombreux objets d’art, notamment un torse de Bacc
table et curieuse terreur panique10. On a retrouvé de nombreux objets d’ art, notamment un torse de Bacchus de l’école de P
panique10. On a retrouvé de nombreux objets d’art, notamment un torse de Bacchus de l’école de Praxitèle, et une Victoire
On a retrouvé de nombreux objets d’art, notamment un torse de Bacchus de l’école de Praxitèle, et une Victoire gigantesque
vé de nombreux objets d’art, notamment un torse de Bacchus de l’école de Praxitèle, et une Victoire gigantesque. La derniè
trouvaille est celle du collège des Navicularii Misuenses, mariniers de Misua, petite ville d’Afrique voisine de Carthage
u collège des Navicularii Misuenses, mariniers de Misua, petite ville d’ Afrique voisine de Carthage, dont on a retrouvé le
cularii Misuenses, mariniers de Misua, petite ville d’Afrique voisine de Carthage, dont on a retrouvé les ruines à Sidi Da
on a retrouvé les ruines à Sidi Daud. Ce fait prouve que le commerce de Misua avec l’Italie devait être très florissant :
n sait que l’Afrique envoyait beaucoup de blé à Rome. Sur la mosaïque de l’édifice sont figurés deux navires aux voiles go
uméro 355, 1er avril 1912, p. 594-600. Nous venons bien tard au Dante de M. Pierre-Gauthiez (et nous nous en excusons bien
ierre-Gauthiez (et nous nous en excusons bien qu’il n’ait pas dépendu de nous, dans une certaine mesure, d’en parler plus
usons bien qu’il n’ait pas dépendu de nous, dans une certaine mesure, d’ en parler plus tôt) ; si tard même, que ce pourrai
est à dire toujours nouveaux, toujours jeunes, et qui n’ont que faire de l’« Actualité », cette vieille-née ! Ceux qui ne
la littérature du boulevard, ou même aux petites modes paperassières de la littérature d’érudition, gardent le culte des
boulevard, ou même aux petites modes paperassières de la littérature d’ érudition, gardent le culte des Grandes Lettres, n
ra Dantis », au moment où elle se fait. Voici déjà, dès ce préambule, de chaudes paroles approbatives à l’adresse de l’œuv
ce préambule, de chaudes paroles approbatives à l’adresse de l’œuvre de M. Gauthiez ; Mais je dois dire tout aussi incont
elques réserves à faire, plus ou moins pertinentes : réserves partant de mon sentiment, en ces choses, plus que de mon sav
tinentes : réserves partant de mon sentiment, en ces choses, plus que de mon savoir. Qui donc, en France, pourrait, contre
à l’heure, néanmoins. Il faut, d’abord, payer à cette œuvre le tribut de justice qui lui est dû. Je ne sais si le Moyen-Âg
evenues pour nous quasi mythiques et hiératiques à force de gloire et d’ éloignement : Dante et la Florence médiévale. Je c
Je crois, qu’on peut dire qu’il y a là, perçues dans ce qu’elles ont d’ intime, la qualité d’un esprit et la qualité de la
dire qu’il y a là, perçues dans ce qu’elles ont d’intime, la qualité d’ un esprit et la qualité de la civilisation, du ter
s dans ce qu’elles ont d’intime, la qualité d’un esprit et la qualité de la civilisation, du terroir, qui le forma. La qua
t la qualité de la civilisation, du terroir, qui le forma. La qualité d’ un esprit : je veux dire, ici, la qualité acquise,
uise, le style infusé. Quant à l’âme, … quant à cette âme prodigieuse de Dante, inouïe de puissance d’amour, et qui, à tra
fusé. Quant à l’âme, … quant à cette âme prodigieuse de Dante, inouïe de puissance d’amour, et qui, à travers tant de misè
l’âme, … quant à cette âme prodigieuse de Dante, inouïe de puissance d’ amour, et qui, à travers tant de misères, alla jus
et qui, à travers tant de misères, alla jusqu’au bout de la destinée d’ amour où la jeta, dès l’enfance, un regard de l’Ad
u’au bout de la destinée d’amour où la jeta, dès l’enfance, un regard de l’Adorée, quel abîme interroger sur son origine ?
our la première fois, toutes les indications décisives. La biographie de Dante est, dès les primitives périodes, enfin ren
ériodes, enfin rendue visible. Si l’on ne parle pas du fameux épisode de la rencontre de Béatrice, la première apparition
endue visible. Si l’on ne parle pas du fameux épisode de la rencontre de Béatrice, la première apparition marquée de Dante
x épisode de la rencontre de Béatrice, la première apparition marquée de Dante était sa première apparition historique, à
rquée de Dante était sa première apparition historique, à la victoire de Campaldino, remportée sur les Gibelins d’Arezzo.
n historique, à la victoire de Campaldino, remportée sur les Gibelins d’ Arezzo. Cela nous le montrait à l’âge de vingt-qua
o, remportée sur les Gibelins d’Arezzo. Cela nous le montrait à l’âge de vingt-quatre ans, c’est-à-dire bien tard déjà pou
ire, qui rappelle et suppose bien des faits antérieurs des existences d’ alors et de là ; et, remontant la chaîne des cause
ppelle et suppose bien des faits antérieurs des existences d’alors et de là ; et, remontant la chaîne des causes, on pouva
aîne des causes, on pouvait, pour Dante, noter les luttes des Guelfes de Florence, auxquelles se rattachent par quelque bo
le, etc. Au vrai, le dirons-nous ? cette perspective sociale laissait de côté toute une région non officielle, grosse, en
e côté toute une région non officielle, grosse, en son ombre, de plus de vie, d’explications intimes, qu’en leur éclat des
oute une région non officielle, grosse, en son ombre, de plus de vie, d’ explications intimes, qu’en leur éclat des scènes
fait cette région-là que nous ouvrent les premiers chapitres du livre de M. Gauthiez. Je ne parlerai pas d’érudition… Ici
nt les premiers chapitres du livre de M. Gauthiez. Je ne parlerai pas d’ érudition… Ici elle est parfaite, neuve, puisée là
y a les conditions… comment dire ? vivantes, mon Dieu, oui, vivantes, de la compréhension d’une existence illustre : et ce
comment dire ? vivantes, mon Dieu, oui, vivantes, de la compréhension d’ une existence illustre : et ces conditions-là, M. 
pression. Et voilà pourquoi son livre est non seulement quelque chose de très savant, ce qui est peu, mais encore quelque
elque chose de très savant, ce qui est peu, mais encore quelque chose de très vivant, ce qui est tout. Pèlerin et cheminea
e quelque chose de très vivant, ce qui est tout. Pèlerin et chemineau de la gloire dantesque, à Florence et dans les campa
Poème, qu’il sait par cœur et qui, pour lui, sourd, en quelque sorte, de chacun de ces sites, qui peut en réclamer quelque
il sait par cœur et qui, pour lui, sourd, en quelque sorte, de chacun de ces sites, qui peut en réclamer quelques vers, il
ttit plus fort le plus grand des cœurs poétiques, partout où la magie de vivre se fît sentir plus vive à la plus frémissan
plus vive à la plus frémissante des imaginations, — le profond éveil de la rêverie de Dante. Il a vu la « selva oscura »,
a plus frémissante des imaginations, — le profond éveil de la rêverie de Dante. Il a vu la « selva oscura », quelque part
a rêverie de Dante. Il a vu la « selva oscura », quelque part au nord de la Toscane : Cette nature des montagnes qui ferm
e : Cette nature des montagnes qui ferment, au Nord, la Toscane, est d’ une austérité poignante ; il semble qu’une lumière
le qu’une lumière des limbes éclaire ces valleuses pâles, ces déserts de roche brisée et de bois clairsemés, où tranche to
es limbes éclaire ces valleuses pâles, ces déserts de roche brisée et de bois clairsemés, où tranche tout à coup la rude n
me, qui rebondit sous les pas, le sous-bois muet, sans oiseaux, point de fourrés, point de clairières : une ombre dense, m
ous les pas, le sous-bois muet, sans oiseaux, point de fourrés, point de clairières : une ombre dense, mais venant de très
point de fourrés, point de clairières : une ombre dense, mais venant de très haut, donnée par des arbres aux aiguilles en
ventail, tassées et perpendiculaires. Çà et là, les flèches vibrantes d’ un jour égal dans sa puissance, l’ombre tranchée p
es, plus mortuaires. « Ces campagnes, où il passa la meilleure part de sa vie, c’est là que survivent les noms de la plu
il passa la meilleure part de sa vie, c’est là que survivent les noms de la plus vieille histoire florentine », ajoute M. 
lani ; et cela me rappelle que j’aurais à parler du livre en critique d’ histoire. Cela ne me changerait pas beaucoup, du r
istoire. Cela ne me changerait pas beaucoup, du reste. Cette histoire de Florence, et de Dante dans Florence et hors de Fl
me changerait pas beaucoup, du reste. Cette histoire de Florence, et de Dante dans Florence et hors de Florence, est si p
Dante dans Florence et hors de Florence, est si peu rédigée en façon de thème ou de dissertation ! Veut-on un portrait de
Florence et hors de Florence, est si peu rédigée en façon de thème ou de dissertation ! Veut-on un portrait de Dante au mo
eu rédigée en façon de thème ou de dissertation ! Veut-on un portrait de Dante au moment de son accession à la carrière po
poète Dante, le héros Dante. Au demeurant, l’homme Dante, dans sa vie de citoyen et de magistrat, se silhouette à peu près
e héros Dante. Au demeurant, l’homme Dante, dans sa vie de citoyen et de magistrat, se silhouette à peu près ainsi : Ce p
enseur, se tenait penché, « un peu bossu », et « comme une demi-arche de pont », regardait posément, cherchait l’autorité
té dans l’allure et dans les regards, « parlait rarement », à l’image de ses poètes vénérés. Il méditait, le doigt posé su
ait, le doigt posé sur les lèvres « du menton au nez ». Réactionnaire d’ instinct, il avait dû pourtant se plier aux lois,
r parmi les citoyens habiles aux fonctions publiques. À cette époque de l’accession de Dante aux fonctions publiques, la
oyens habiles aux fonctions publiques. À cette époque de l’accession de Dante aux fonctions publiques, la démocratie guel
par Boniface VIII, qui voulait mettre la main sur Florence, faisaient de violentes tentatives pour ressaisir le pouvoir. L
voir. La lutte s’aggrava. Nommé prieur, « prieur des arts et artisans de la Cité de Florence », le 14 juin 1300, Dante se
tte s’aggrava. Nommé prieur, « prieur des arts et artisans de la Cité de Florence », le 14 juin 1300, Dante se déclara con
e Florence », le 14 juin 1300, Dante se déclara contre Boniface VIII. De là des haines terribles, haine du pape, haine des
de Philippe le Bel, nommé, par le Pontife, « pacier » (pacificateur) de la Toscane toujours en proie aux factions, entra
-parti incliné à la modération. Dante voyait des nuances, par finesse d’ esprit, et sans doute aussi par dédain. Ce sont to
x, et l’avait montré. M. Gauthiez a bien marqué tout cela. Les années d’ exil de Dante ont de même trouvé en M. Gauthiez le
’avait montré. M. Gauthiez a bien marqué tout cela. Les années d’exil de Dante ont de même trouvé en M. Gauthiez leur défi
gne, à Padoue, à Paris, où il fut se perfectionner en théologie, puis de nouveau en Italie, où le rappela soudain, plein d
en théologie, puis de nouveau en Italie, où le rappela soudain, plein d’ un nouvel et éphémère espoir, la malheureuse entre
dain, plein d’un nouvel et éphémère espoir, la malheureuse entreprise de l’empereur Henri VII, on voit un homme jeté hors
nt l’homme docte, habitué aux affaires et à la politique. Les Polenta de Ravenne le chargèrent même d’une mission importan
affaires et à la politique. Les Polenta de Ravenne le chargèrent même d’ une mission importante auprès de Venise. L’on sait
ne mission importante auprès de Venise. L’on sait que c’est au retour de cette mission qu’il mourut d’une fièvre maligne,
e Venise. L’on sait que c’est au retour de cette mission qu’il mourut d’ une fièvre maligne, le 14 septembre 1321. En somme
maligne, le 14 septembre 1321. En somme, ces années, — quoique la vie de Dante fût assurément celle désormais d’un homme f
ces années, — quoique la vie de Dante fût assurément celle désormais d’ un homme frappé de chagrin, — paraissent, si je ne
ique la vie de Dante fût assurément celle désormais d’un homme frappé de chagrin, — paraissent, si je ne me trompe, moins
misérables que ne les a faites la légende. C’est à Vérone, à la cour de Can della Scala, que Dante écrivit le De Monarchi
e. C’est à Vérone, à la cour de Can della Scala, que Dante écrivit le De Monarchiâ. Ceci va nous conduire au point de vue
au point de vue historique en ce qui concerne la Divine Comédie, et, de là, aux quelques réserves que nous avons annoncée
. Avec une clarté parfaite qui ne fait jamais défaut dans ce livre où d’ immenses lectures sont souvent résumées, résolues,
ition prise par le « publiciste » (comme nous dirions aujourd’hui) du De Monarchiâ universali dans la grande controverse «
nde controverse « politique » du Moyen-Âge, la controverse du Pape et de l’Empereur. En somme, Dante était pour l’Empereur
r. En somme, Dante était pour l’Empereur et pour le pouvoir temporel. De quoi M. Gauthiez tire aussitôt cette conclusion t
ce sentiment, doublé du sens historique et du sens poétique, ce fils de la prosaïque et plastique Florence ne cessera plu
étique, ce fils de la prosaïque et plastique Florence ne cessera plus de se tenir ferme à la vie, à l’art, à la réalité. S
nte en partie, mais si profonde qu’elle est son sang même et la chair de sa chair. Je ne sais… Dante, il se peut, est, d’
’à l’hérésie », jusqu’à traiter, dans le Purgatoire, l’Église romaine de « puttana sciolta », comme aurait pu le faire, no
e faire, non pas un bon franciscain, mais un outrancier, un dissident de l’Ordre, un Franciscain spirituel ; et à ce propo
propos, il serait intéressant, si l’on en avait le temps et la place, de rapprocher des indications de M. Gauthiez ce que
si l’on en avait le temps et la place, de rapprocher des indications de M. Gauthiez ce que dit Lea, dans son grand ouvrag
ment. Je crois toutefois qu’il ne faut pas attacher au franciscanisme de Dante, considéré sous le rapport de l’hétérodoxie
t ceci serait plus sérieux, Dante a voué une haine violente aux Papes de son temps, Clément V et surtout Boniface VIII. Ma
et surtout Boniface VIII. Mais on voit le même Dante, — au témoignage de M. Gauthiez lui-même, — assister avec une ferveur
uthiez lui-même, — assister avec une ferveur profonde au grand jubilé de 1300 ; et c’est à un degré peut-être unique qu’il
300 ; et c’est à un degré peut-être unique qu’il sentit « l’influence de l’année miraculeuse », puisque « l’essor des âmes
isque « l’essor des âmes qu’il contemple éploie en lui l’idée immense de son œuvre », ce qui « est assez pour un Jubilé »,
uthiez. C’est qu’ici il faut distinguer, je crois ; voir que la haine de Dante pour Boniface VIII était, non pas celle du
ur Boniface VIII était, non pas celle du chrétien, du catholique imbu d’ un idéal d’humilité ultra-franciscaine, mais celle
 VIII était, non pas celle du chrétien, du catholique imbu d’un idéal d’ humilité ultra-franciscaine, mais celle du politiq
nie venue de Rome et le rangeait avec l’Empereur. Il n’y avait pas là de l’anticatholicisme, mais du municipalisme. Reteno
te, l’émotion du pèlerin du grand Jubilé ; fixons la nuance politique de sa haine du pape : et restons-en là. Pas plus que
voire même « socialiste » et « libre-penseur » (!). M. Gauthiez fera de cette objection ce qu’il voudra, comme aussi de c
(!). M. Gauthiez fera de cette objection ce qu’il voudra, comme aussi de celle qui pourrait viser son peu de goût pour la
ujet comme « Dante », seraient tombés en arrêt devant les syllogismes de saint Thomas, cherchant à surprendre jusque-là qu
homas, cherchant à surprendre jusque-là quelque nuance sentie, vécue, de la foi du Moyen-Âge. Ceci était à voir. M. Gauthi
s invites du « monde noir » par une péremptoire et loyale déclaration d’ agnosticisme. Ici, cependant, cet agnosticisme n’é
décrit. Un incroyant, pourvu qu’il atteigne à quelque degré suffisant de sympathie historique, n’est pas nécessairement un
sympathie historique, n’est pas nécessairement un mauvais psychologue de la pensée théologique du Moyen-Âge. M. Gauthiez a
trop scrupuleux. Il s’ensuit qu’il peut s’être exagéré l’inconvénient de la théologie pour Dante (de même que la portée de
géré l’inconvénient de la théologie pour Dante (de même que la portée de son « anticatholicisme »). Les dangers, réels, eu
que la portée de son « anticatholicisme »). Les dangers, réels, eux, de la langue officielle de l’école, du latin, étaien
anticatholicisme »). Les dangers, réels, eux, de la langue officielle de l’école, du latin, étaient, je crois, distincts d
langue officielle de l’école, du latin, étaient, je crois, distincts de la théologie. L’emploi de celle-ci n’entraînait p
ole, du latin, étaient, je crois, distincts de la théologie. L’emploi de celle-ci n’entraînait pas nécessairement la menac
logie. L’emploi de celle-ci n’entraînait pas nécessairement la menace de ceux-là. Que Dante n’ait pas écrit la Commedia en
ia en latin (comme il voulut le faire un instant), en ce latin « serf d’ église », et qu’il lui ait substitué la langue ita
lement vivifiée, et absorbée dans la jeune et glorieuse esthétique du De Vulgari Eloquentia ? Je l’ai dit, et je le répète
nt, j’avance ces objections plutôt à titre de suggestions. Le travail de M. Pierre-Gauthiez mérite la considération la plu
mérite la considération la plus grande. La preuve en est la longueur de ce compte-rendu. En France, un tel travail est un
ue, c’est-à-dire le point de vue éternel, seul importe. Née du regard de Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, u
éternel, seul importe. Née du regard de Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, une sublime destinée d’amour empor
Béatrice, née des profondeurs de sa propre âme, une sublime destinée d’ amour emporte et conduit Dante à travers et par-de
’amour emporte et conduit Dante à travers et par-delà tous les orages de la vie. Son premier élan franchit et mesure la sp
s les orages de la vie. Son premier élan franchit et mesure la sphère de l’irrémédiable, tout le mal de ce monde est décou
mier élan franchit et mesure la sphère de l’irrémédiable, tout le mal de ce monde est découvert et dit, et c’est l’Enfer.
vert et dit, et c’est l’Enfer. Puis, au-delà, commencent les royaumes de l’Espérance, escarpés mais consolants comme une m
s consolants comme une montagne dont la cime est dans le salut. L’âme de Dante l’atteint, ayant parfait son amour. Dante e
’âme de Dante l’atteint, ayant parfait son amour. Dante est aux pieds de Béatrice qui est aux pieds de Dieu. « Le cycle d’
parfait son amour. Dante est aux pieds de Béatrice qui est aux pieds de Dieu. « Le cycle d’amour est fermé. » Ses yeux
Dante est aux pieds de Béatrice qui est aux pieds de Dieu. « Le cycle d’ amour est fermé. » Ses yeux fixés en haut, mes y
ixés en Elle ! M. Pierre-Gauthiez a dit les circonstances naturelles de cette surnaturelle destinée. Les Revues. Memen
elle qui domine le plus le caractère et les tendances des générations d’ écrivains. Je l’ai remarqué, je crois, déjà ici mê
conte avec un particulier plaisir, depuis Boccace. Dans toute période de la littérature italienne, même alors que le lyris
ont en général que « délayer » la donnée forcément courte, lapidaire, d’ un conte. Il y a quelque vingt ans, M. Giovanni Ve
urs citadines ou paysannes. En même temps, M. d’Annunzio, s’efforçant de donner à ses nouvelles, qui furent son œuvre des
ticulier, mi-descriptif et mi-psychologique, qu’il développa ensuite, de la manière que l’on sait, dans ses romans. On tro
ses romans. On trouve à présent que la littérature italienne a besoin de clarté, de simplicité, d’une netteté quelque peu
On trouve à présent que la littérature italienne a besoin de clarté, de simplicité, d’une netteté quelque peu populaire d
ésent que la littérature italienne a besoin de clarté, de simplicité, d’ une netteté quelque peu populaire dans la concepti
ression. On demande aux écrivains, tout comme en France en ce moment, d’ être assez dépourvus d’idées, assez humbles, assez
écrivains, tout comme en France en ce moment, d’être assez dépourvus d’ idées, assez humbles, assez timorés, pour ne produ
les, assez timorés, pour ne produire que des œuvres « claires ». Plus de profondeur réelle ou fictive, plus d’exposés psyc
ue des œuvres « claires ». Plus de profondeur réelle ou fictive, plus d’ exposés psychologiques trop compliqués ou trop raf
plus d’exposés psychologiques trop compliqués ou trop raffinés, plus d’ esthétique symbolique, plus d’extases devant de ha
trop compliqués ou trop raffinés, plus d’esthétique symbolique, plus d’ extases devant de hautes grilles d’argent closes s
ou trop raffinés, plus d’esthétique symbolique, plus d’extases devant de hautes grilles d’argent closes sur une villa mort
plus d’esthétique symbolique, plus d’extases devant de hautes grilles d’ argent closes sur une villa morte, ou sous d’immen
devant de hautes grilles d’argent closes sur une villa morte, ou sous d’ immenses lampes de cuivre brûlant des huiles très
rilles d’argent closes sur une villa morte, ou sous d’immenses lampes de cuivre brûlant des huiles très rares dans une atm
s de cuivre brûlant des huiles très rares dans une atmosphère chargée de lourdes odeurs de chairs mélangées aux parfums in
t des huiles très rares dans une atmosphère chargée de lourdes odeurs de chairs mélangées aux parfums indéfinissables des
ssables des peaux des bêtes fauves… Les conteurs nouveaux s’éloignent de M. d’Annunzio, du symbolisme français, de l’esthé
nteurs nouveaux s’éloignent de M. d’Annunzio, du symbolisme français, de l’esthétisme anglais, du romantisme allemand. Ils
allemand. Ils invoquent Boccace, vénèrent Manzoni, et se rapprochent de M. Verga, Et l’on croit assister, depuis peu de t
depuis peu de temps, à toute une nouvelle floraison du conte italien, de la nouvelle de caractères et de mœurs, assez rich
emps, à toute une nouvelle floraison du conte italien, de la nouvelle de caractères et de mœurs, assez riche d’humour, ass
nouvelle floraison du conte italien, de la nouvelle de caractères et de mœurs, assez riche d’humour, assez pauvre de psyc
conte italien, de la nouvelle de caractères et de mœurs, assez riche d’ humour, assez pauvre de psychologie, assez sentime
ouvelle de caractères et de mœurs, assez riche d’humour, assez pauvre de psychologie, assez sentimentale, sensuelle et sup
Arlequin, Polichinelle, Colombine, Pierrot, etc… La tâche évocatrice de l’écrivain est ainsi considérablement facilitée.
stiglia Nous retrouvons ces personnages dans le recueil Aia Madama de M. Tommaso Monicelli. Il est curieux de constater
es dans le recueil Aia Madama de M. Tommaso Monicelli. Il est curieux de constater que le jeune auteur, portraitiste et ly
ux de constater que le jeune auteur, portraitiste et lyrique amoureux d’ un minuscule milieu citadin, vienne non seulement
oureux d’un minuscule milieu citadin, vienne non seulement du tumulte de la Ville Sainte jetée en proie aux bureaucrates,
t du tumulte de la Ville Sainte jetée en proie aux bureaucrates, mais de celui, encore plus véhément, des luttes politique
, il a atteint l’instant suprême où la jeunesse se déclare satisfaite de l’obole donnée à la société guerroyante, et se re
e à la société guerroyante, et se refuse à en donner davantage. L’âme de l’écrivain se révèle mal, dans ce sens, au milieu
dans ce sens, au milieu des contingences qui remuent les personnages de ses nouvelles. Une poésie large et sûre, émue par
arge et sûre, émue par toute chose, s’est reversée sur les spectacles de la nature, sur l’ambiance immobile et immuable de
maine qui veut se cacher, une colère acerbe contre « les littérateurs de luxe, les politiciens de profession », Et d’une p
une colère acerbe contre « les littérateurs de luxe, les politiciens de profession », Et d’une pointe acérée, l’écrivain
ontre « les littérateurs de luxe, les politiciens de profession », Et d’ une pointe acérée, l’écrivain dessine la silhouett
rofession », Et d’une pointe acérée, l’écrivain dessine la silhouette de Rosina, la belle et jeune paysanne, si amoureuse
ine la silhouette de Rosina, la belle et jeune paysanne, si amoureuse de l’amour, jusqu’à se donner éperdument au gars que
belaisien que le livide sacristain Laudadéo complète par le contraste de sa ligne et de son esprit. Une grande tristesse a
e livide sacristain Laudadéo complète par le contraste de sa ligne et de son esprit. Une grande tristesse aussi se dégage
te de sa ligne et de son esprit. Une grande tristesse aussi se dégage de cette figure inaccomplie, de ce type humain inach
it. Une grande tristesse aussi se dégage de cette figure inaccomplie, de ce type humain inachevé qu’on rencontre si souven
ce type humain inachevé qu’on rencontre si souvent perdu dans le fond d’ une province, et qui est l’érudit, l’homme épris d
perdu dans le fond d’une province, et qui est l’érudit, l’homme épris d’ études et de méditations, le savant qui s’étiole l
e fond d’une province, et qui est l’érudit, l’homme épris d’études et de méditations, le savant qui s’étiole loin des métr
oin des métropoles où des collectivités pensantes excitent les forces de l’esprit et leur donnent une valeur, et aussi un
aponaro évoque à son tour une province à peu près oubliée à la pointe de l’ancienne Grande Grèce, tandis que M. Monicelli
is que M. Monicelli évoque celles du Nord baignée par le Pô. Le livre de M. Saponaro (Libero Ausonio), Rosolacci, est égal
aro (Libero Ausonio), Rosolacci, est également consacré à la peinture de genre, du genre paysan. L’amour, thème perpétuel
cré à la peinture de genre, du genre paysan. L’amour, thème perpétuel de tous les conteurs, garde dans les nouvelles paysa
, garde dans les nouvelles paysannes des allures déjà connues, celles de la violence dans l’exclusivité. L’amour des ville
t exclusif aussi, il représente aussi la préoccupation presque unique d’ une moitié de l’humanité, mais il se complique d’é
ssi, il représente aussi la préoccupation presque unique d’une moitié de l’humanité, mais il se complique d’élégances et d
ation presque unique d’une moitié de l’humanité, mais il se complique d’ élégances et de raffinements imposés par la sociét
nique d’une moitié de l’humanité, mais il se complique d’élégances et de raffinements imposés par la société plus intense,
us rusé que celui des campagnes. M. Saponaro nous montre ses lutteurs d’ amour dans toute la saine brutalité des hommes de
montre ses lutteurs d’amour dans toute la saine brutalité des hommes de son pays ensoleillé, très païen, de cette terre d
ute la saine brutalité des hommes de son pays ensoleillé, très païen, de cette terre d’Otrante où domine le souvenir litté
utalité des hommes de son pays ensoleillé, très païen, de cette terre d’ Otrante où domine le souvenir littéraire et passio
cette terre d’Otrante où domine le souvenir littéraire et passionnel de Sapphô désespérée. Et l’art de M. Saponaro, qui e
e le souvenir littéraire et passionnel de Sapphô désespérée. Et l’art de M. Saponaro, qui est un jeune, est très solide, q
Luigi Orsini-L’Allodola, G. Puccini, Ancône Une autre évocation de l’âme provinciale ou régionale italienne, encore
rte et plus précise que l’âme nationale, est contenue dans les écrits de M. Luigi Orsini, dont vient de paraître le roman
s Il Giardino incantato, ne renouvelle pas le genre « psychologique » de la nouvelle, mais elle arrive par des moyens d’éc
nre « psychologique » de la nouvelle, mais elle arrive par des moyens d’ écriture, si non de style, très nobles, à représen
 » de la nouvelle, mais elle arrive par des moyens d’écriture, si non de style, très nobles, à représenter des états d’âme
ens d’écriture, si non de style, très nobles, à représenter des états d’ âme et des états de conscience. Luigi Risso Tam
non de style, très nobles, à représenter des états d’âme et des états de conscience. Luigi Risso Tammes : Novelle Umane
Luigi Risso Tammes : Novelle Umane, Bemporad. Florence Plus près d’ une forme neuve, d’une expression adéquate à notre
s : Novelle Umane, Bemporad. Florence Plus près d’une forme neuve, d’ une expression adéquate à notre évolution littérai
e expression adéquate à notre évolution littéraire, les Novelle umane de M. Luigi Risso Tammeo peignent assez fermement un
umane de M. Luigi Risso Tammeo peignent assez fermement une parcelle d’ humanité suffisamment ridicule pour qu’elle soit p
certes pas à ces recueils qui n’apportent d’ailleurs rien à la marche d’ une littérature. Depuis quelques années, vigoureus
poussée par trois ou quatre éditeurs décidés, répandus du Nord au Sud de la péninsule, la culture italienne s’intensifie c
e magnifiquement conçue par un esprit rare, qui s’efforce, à l’instar d’ un ou de deux autres esprits égarés par le monde,
iquement conçue par un esprit rare, qui s’efforce, à l’instar d’un ou de deux autres esprits égarés par le monde, vers une
scientifique, consacré : aux générations alternantes, à la recherche de la personne, à l’unité biologique, à l’énergie ps
nité biologique, à l’énergie psychique et à la théologie, à la morale de la nature, à la vie et à l’esthétique des abîmes.
. J’y reviendrai, de même que je reviendrai sur les quelques « foyers de culture », créés en puissance dans les grandes vi
e mouvement pro cultura qu’il faut comprendre le livre Mistici senesi de M. Piero MisciateIli, où se meurent avec un extra
di G. Carducci. Mosettig. Trieste. — Pierre de Bouchaud : Les poésies de Michel-Ange Buonarotti et de Vittoria Colonna. Gr
este. — Pierre de Bouchaud : Les poésies de Michel-Ange Buonarotti et de Vittoria Colonna. Grasset éd. — E. Levi-Marvano :
sset éd. — E. Levi-Marvano : Montesquieu et Machiavelli. Bibliothèque de l’Institut Français de Florence. H. Champion éd.
ano : Montesquieu et Machiavelli. Bibliothèque de l’Institut Français de Florence. H. Champion éd. Crispolto Crispolti et
sieur, Je lis dans le Mercure de France du 16 mars courant un article de M. Jacques Mesnil sur la Crise italienne. M. Mesn
us signaler les poutres que nous avons dans l’œil ; me permettra-t-il de lui indiquer quelques pailles dans le sien ? Nous
s les langues étrangères, encore que je ne sache pas une petite ville d’ Italie où un Français, un Anglais ou un Allemand n
la réciproque soit vraie en France. Je ne me permettrai pas du reste de comparer notre pauvre idiome méridional, celui de
ettrai pas du reste de comparer notre pauvre idiome méridional, celui de Dante, à la langue que Voltaire introduisit en Pr
enons pas dans leurs finesses, comme en France ; nous nous contentons de les parler, mal c’est entendu. Nous passerons aus
guides, marchands, etc. J’ai ouï dire qu’en France on appelait « Prix d’ étranger » quelque chose d’analogue. Nous n’avons
i ouï dire qu’en France on appelait « Prix d’étranger » quelque chose d’ analogue. Nous n’avons pas encore tué le petit com
elque chose d’analogue. Nous n’avons pas encore tué le petit commerce de détail, c’est vrai. Mais n’ayez crainte, les gran
’y travailler. On ne verra plus cette bonhomie courtoise, cette lutte de finesse entre acheteur et vendeur qui se résume e
on compte ; l’art aussi. Mais cela viendra ; déjà, chaque année, plus de 100 000 de nos braves ouvriers agricoles vont en
l’art aussi. Mais cela viendra ; déjà, chaque année, plus de 100 000 de nos braves ouvriers agricoles vont en Sud-Amériqu
ble trajet ; mais on en rapporte des centaines (je dis des centaines) de millions chaque année, ce qui permet le luxe d’un
je dis des centaines) de millions chaque année, ce qui permet le luxe d’ une guerre coloniale sans que le change monte. De
énergiques et avisés. Ils n’ont certes ni l’aisance ni l’instruction de vos admirables ouvriers français, mais il y a pro
t se fait-il alors que la proportion des illettrés augmente chez vous d’ une aussi surprenante façon : 12 % jadis, 16 % auj
n crois vos statistiques ? En revanche, votre population a l’avantage de ne pas augmenter, grâce à des lois tutélaires, et
e ne pas augmenter, grâce à des lois tutélaires, et n’est pas obligée d’ aller chercher fortune ailleurs. Nous autres, nous
sprit un peu… comment dire ?… un peu « coco » : nous faisons beaucoup d’ enfants. Nous en exportons jusqu’à 800 000 par an,
ons jusqu’à 800 000 par an, et pourtant notre population restante est de 34 684 653 habitants, sans compter 1 150 235 nati
t-ce pour cela que M. Mesnil trouve notre gouvernement si arriéré : «  de grâce, tournez-vous », eût dit votre La Fontaine,
s à l’étranger sont nombreuses, unies, florissantes et comportent peu d’ illettrés, sauf peut-être en Tunisie : mais vous ê
êtes mieux renseigné que moi sur ce dernier point. Nous avons, au gré de M. Mesnil, beaucoup de statues de Garibaldi, de C
e dernier point. Nous avons, au gré de M. Mesnil, beaucoup de statues de Garibaldi, de Cavour et de Victor-Emmanuel. Mais
t. Nous avons, au gré de M. Mesnil, beaucoup de statues de Garibaldi, de Cavour et de Victor-Emmanuel. Mais nous sommes un
, au gré de M. Mesnil, beaucoup de statues de Garibaldi, de Cavour et de Victor-Emmanuel. Mais nous sommes une nation jeun
on jeune et nous n’avons pas le choix. N’avez-vous pas eu, à l’époque de votre formation nationale, vos du Guesclin, vos R
onale, vos du Guesclin, vos Richelieu, vos Henri IV, dont les statues d’ ordre national doivent s’élever un peu partout, je
Kroumirs. Nos cinémas en sont pleins. Les vôtres doivent être pleins de Casablanca, de Fez, etc… ou plutôt non : vous ave
cinémas en sont pleins. Les vôtres doivent être pleins de Casablanca, de Fez, etc… ou plutôt non : vous avez les retraites
uffit pour exciter la fibre guerrière. Nous autres, nous avons besoin de voir d’une façon plus concrète. Nous lisons : « g
ur exciter la fibre guerrière. Nous autres, nous avons besoin de voir d’ une façon plus concrète. Nous lisons : « grande ba
isons-nous pas : « grand succès électoral ! Un siège gagné au conseil d’ arrondissement des Bouches-de-la-Somme ». C’est du
inéma et nous disons : « Aïe ! il y a bien du sable sous ces palmiers de Tripoli. » Mais quand nous voyons de grosses cons
bien du sable sous ces palmiers de Tripoli. » Mais quand nous voyons de grosses constructions sortir de terre, des môles
de Tripoli. » Mais quand nous voyons de grosses constructions sortir de terre, des môles qui s’avancent, des voies ferrée
obruk, cela ressemble un peu à Bizerte. » Tobruk, c’est sur le chemin de la Syrie. Je sais : le Banco di Roma a créé une s
rusalem… Il y a place pour vos banques, vous savez. Merci à M. Mesnil de son appréciation sur nos médecins et sur le grand
iation sur nos médecins et sur le grand Murri. Mais qu’il me permette de lui dire que si Murri est un grand éducateur d’ét
ais qu’il me permette de lui dire que si Murri est un grand éducateur d’ étudiants, il n’a guère réussi comme éducateur de
t un grand éducateur d’étudiants, il n’a guère réussi comme éducateur de ses propres enfants. Quant au procès Murri en lui
ici je l’arrête : c’est une affaire qui s’est liquidée au plein jour de l’audience et cela ne regarde que la Justice ital
e Pouvoir ne cherche pas à lui déférer les causes politiques par peur de la Justice populaire du Jury : exemple le procès
litiques par peur de la Justice populaire du Jury : exemple le procès de Viterbo. Tandis que pour le procès de Dreyfus, qu
ire du Jury : exemple le procès de Viterbo. Tandis que pour le procès de Dreyfus, qui était une affaire de police internat
Viterbo. Tandis que pour le procès de Dreyfus, qui était une affaire de police internationale, nous avons eu le droit de
ui était une affaire de police internationale, nous avons eu le droit de nous en occuper parce que des Italiens y étaient
os M. Mesnil : M. France à la coupole du Palais Mazarino, le Mazarino de chez nous, celui du Roussillon et de la Cerdagne,
du Palais Mazarino, le Mazarino de chez nous, celui du Roussillon et de la Cerdagne, je crois ; Napoléon à la coupole des
apoléon à la coupole des Invalides, le Napoléon dont la famille était de chez nous ; et je laisse à la coupole du Panthéon
it de chez nous ; et je laisse à la coupole du Panthéon ce gros benêt de Zola, dont le père, hélas ! était de chez nous au
oupole du Panthéon ce gros benêt de Zola, dont le père, hélas ! était de chez nous aussi. De vrai, M. Mesnil retarde un pe
e gros benêt de Zola, dont le père, hélas ! était de chez nous aussi. De vrai, M. Mesnil retarde un peu quand il parle de
de chez nous aussi. De vrai, M. Mesnil retarde un peu quand il parle de notre Dreyfusisme d’antan, et je crains qu’il ne
De vrai, M. Mesnil retarde un peu quand il parle de notre Dreyfusisme d’ antan, et je crains qu’il ne soit resté un peu esc
un peu esclave des préjuges trinosophiques bourgeois qui ont beaucoup d’ adhérents en France. C’est que, voyez-vous, chaque
dhérents en France. C’est que, voyez-vous, chaque nation a sa manière de sentir, et ce n’est pas quelques années passées à
que c’est un mâle, parce qu’il tient en échec tous les gouvernements de l’Europe, gouvernements bourgeois, effarés ; parc
ernements bourgeois, effarés ; parce qu’il passe à travers les toiles d’ araignée des diplomaties rageuses ; parce qu’il no
aignée des diplomaties rageuses ; parce qu’il nous a donné conscience de notre force ! Oui, nous avons nos tripotages, nos
essus, nous avons une Dynastie dont les intérêts sont connexes à ceux de la Nation. Nous avons la stabilité, la sécurité d
nt connexes à ceux de la Nation. Nous avons la stabilité, la sécurité de demain. N’est-ce pas quelque chose ? Je pense, Mo
pas quelque chose ? Je pense, Monsieur, que vous aurez la courtoisie de publier cette réponse à M. Mesnil, qui, estimant
e de publier cette réponse à M. Mesnil, qui, estimant qu’il n’y a pas de frontières, ne saurait s’en offusquer, et je me d
E FIORENTINO. Échos. Une traduction en vers français du « Ça ira » de Carducci Mercure. Tome XCVI, numéro 355, 1er a
uméro 355, 1er avril 1912, p. 665-672 [668-669]. On connaît le Ça ira de Giosuè Carducci, superbe poème plein de fougue qu
68-669]. On connaît le Ça ira de Giosuè Carducci, superbe poème plein de fougue qui chante l’enthousiasme de la France, de
suè Carducci, superbe poème plein de fougue qui chante l’enthousiasme de la France, devant l’invasion allemande, en 1792,
llemande, en 1792, la colère révolutionnaire du peuple et la bataille de Valmy. Une traduction en vers français, due à un
n la culture française est répandue en Italie pour qu’une publication de ce genre soit éditée et trouve un public de lecte
e pour qu’une publication de ce genre soit éditée et trouve un public de lecteurs dans une petite ville des Abruzzes. Le t
anie avec habileté et talent la langue et la prosodie, serre le texte de très près et a su rendre, grâce à des alliances d
ie, serre le texte de très près et a su rendre, grâce à des alliances de mots hardies et des inversions un peu violentes,
mots hardies et des inversions un peu violentes, toute la rude beauté de la poésie carduccienne. Citons quelques vers cara
que vomit ses feux le bronze et tonne, au-dessus des forêts profondes de l’Argonne. ………………………………………………………… Livide, sur ce
s de l’Argonne. ………………………………………………………… Livide, sur ce grand lac pétri de limon, s’agite le couchant ; les coteaux d’un ray
e, sur ce grand lac pétri de limon, s’agite le couchant ; les coteaux d’ un rayon modeste de soleil vont recevoir la gloire
pétri de limon, s’agite le couchant ; les coteaux d’un rayon modeste de soleil vont recevoir la gloire. Tome XCVI, n
Tome XCVI, numéro 356, 16 avril 1912 Les Éditions des Mémoires de Casanova et le séjour en Espagne Docteur Guède.
08-727. I Les deux meilleures éditions des Mémoires sont : l’une de Rozez en 6 volumes, éditée à Bruxelles, se donnan
es à Paris, portant la mention : Collationnée sur l’édition originale de Leipsick, est celle sur laquelle a fait son trava
de Leipsick, est celle sur laquelle a fait son travail le professeur d’ Ancona. Or, ces deux éditions qui, à part les coup
e professeur d’Ancona. Or, ces deux éditions qui, à part les coupures de chapitres différentes, sont exactement les mêmes
rentes, sont exactement les mêmes jusqu’au dernier tiers du 5e volume de Rozez, diffèrent totalement à partir de ce moment
plus nombreux dans l’édition française ; y trouvent place aussi plus de personnages qu’on ne rencontre pas dans l’édition
rencontre pas dans l’édition belge. On sait que les premiers éditeurs de Leipsick, au lieu de donner le texte même du manu
crurent devoir le faire retoucher par le professeur Laforgue, chargé de le remettre sous une forme plus française que cel
es maladresses, mais pour des gravelures cyniques, bien dans l’esprit de l’auteur et aussi des pensées profondes, des aper
, des aperçus historiques, des prévisions qu’on ne voit aucune raison d’ avoir été omises par l’éditeur belge, tandis qu’el
ectuelle du singulier personnage qu’est Casanova. Nous nous proposons d’ étudier ici, en les regrettant, les différences de
Nous nous proposons d’étudier ici, en les regrettant, les différences de ces deux éditions, en bornant notre comparaison a
rouvant des pages évidemment ajoutées, qu’un éditeur n’a pas le droit de défigurer l’auteur qu’il présente et que, pour un
pour une œuvre aussi intéressante que les Mémoires, il est à désirer de voir paraître enfin une édition absolument confor
r de voir paraître enfin une édition absolument conforme au manuscrit de Casanova, avec ses défauts, avec ses pointes à lu
asanova, avec ses défauts, avec ses pointes à lui, et non avec celles d’ un remanipulateur, si spirituel qu’il soit, au poi
d’un remanipulateur, si spirituel qu’il soit, au point, par son tour de phrase, d’avoir pu donner le change dans une tell
ipulateur, si spirituel qu’il soit, au point, par son tour de phrase, d’ avoir pu donner le change dans une telle mesure qu
telle mesure que le Bibliophile Jacob affirmait le livre être l’œuvre de Stendhal. Si l’erreur est flatteuse pour celui qu
endhal. Si l’erreur est flatteuse pour celui qui s’est fait l’associé de l’écrivain, elle nécessite d’autant plus l’appari
use pour celui qui s’est fait l’associé de l’écrivain, elle nécessite d’ autant plus l’apparition du véritable texte de ce
crivain, elle nécessite d’autant plus l’apparition du véritable texte de ce dernier, car cet Italien écrivait le français
u véritable texte de ce dernier, car cet Italien écrivait le français d’ une façon fort intelligible. Nous ne supposons pas
eron, aient été altérées et remises sur pied par lui ; or, elles sont d’ un français parfaitement acceptable. Quant à la Le
un volume), et que M. Charles Henry a copiée sur l’exemplaire unique de la bibliothèque de Dresde, la forme française de
M. Charles Henry a copiée sur l’exemplaire unique de la bibliothèque de Dresde, la forme française de cette œuvre si peu
l’exemplaire unique de la bibliothèque de Dresde, la forme française de cette œuvre si peu connue est telle que bien des
des pamphlétaires modernes l’envieraient. Lorsque Casanova est chassé de Paris par une lettre de cachet signée Louis, qui
es l’envieraient. Lorsque Casanova est chassé de Paris par une lettre de cachet signée Louis, qui lui déclare que tel est
e boutade, due probablement au remanipulateur, bien qu’elle fût digne de Casanova lui-même, nous donne en revanche un char
ova lui-même, nous donne en revanche un charmant itinéraire en France de 6 pages, qui doivent être au manuscrit. Ce ne son
ivent être au manuscrit. Ce ne sont plus les sempiternelles histoires de femmes, les polissonneries dans lesquelles il se
es seigneurs, les ministres, ne se faisait aucune illusion sur l’état de la société de son temps ; ayant travaillé dans le
les ministres, ne se faisait aucune illusion sur l’état de la société de son temps ; ayant travaillé dans les ateliers maç
t trop éveillé et était trop observateur pour ne pas se rendre compte de l’état de la France où il avait vécu. Né Français
illé et était trop observateur pour ne pas se rendre compte de l’état de la France où il avait vécu. Né Français, il se fû
ès sa mission en Hollande, pour laquelle il toucha douze mille francs de la marine, qui aurait pu se procurer le renseigne
à l’État et à eux-mêmes. On peut deviner ce que devint le libéralisme de cet homme, qui avait vécu sa jeunesse sous Louis 
omme, qui avait vécu sa jeunesse sous Louis XV, qui portait pour plus de cent mille francs de dentelles et de bijoux sur l
sa jeunesse sous Louis XV, qui portait pour plus de cent mille francs de dentelles et de bijoux sur lui pour aller faire v
Louis XV, qui portait pour plus de cent mille francs de dentelles et de bijoux sur lui pour aller faire visite chez des g
sser son frère et sa belle-sœur, puis, en le faisant monter en chaise de poste, nous donne de lui cette réflexion qui coup
belle-sœur, puis, en le faisant monter en chaise de poste, nous donne de lui cette réflexion qui coupe le récit. Oh ! ma
e France, où tout dans ce temps-là allait si bien, malgré les lettres de cachet, malgré les corvées, la misère du peuple e
uple est ton souverain, le peuple, le plus brutal, le plus tyrannique de tous les souverains ! Tu n’as plus le bon plaisir
obriété et toutes les vertus. Cela ne durera pas. C’est là du bon et de l’excellent Casanova, autrement intéressant que l
du bon et de l’excellent Casanova, autrement intéressant que le récit de ses fredaines. Son livre fourmille de ces pensées
rement intéressant que le récit de ses fredaines. Son livre fourmille de ces pensées qui montrent la lucidité et l’élévati
ivre fourmille de ces pensées qui montrent la lucidité et l’élévation de son jugement. L’attendrissement du début est bien
é et l’élévation de son jugement. L’attendrissement du début est bien de l’homme qui adorait assez la France pour écrire,
it assez la France pour écrire, plus tard, ses ouvrages en se servant de la langue de ce pays, dont il connaissait l’histo
rance pour écrire, plus tard, ses ouvrages en se servant de la langue de ce pays, dont il connaissait l’histoire dans ses
enus détails, mieux qu’un Français, ainsi que le témoignent ses notes de la Réfutation de Amelot de la Houssaye. Pourquoi
ux qu’un Français, ainsi que le témoignent ses notes de la Réfutation de Amelot de la Houssaye. Pourquoi un éditeur a-t-il
cette prophétie finale qui s’est réalisée et qui montre la profondeur de ses réflexions politiques ? Casanova est parti av
ur de ses réflexions politiques ? Casanova est parti avec l’intention de s’arrêter à Orléans pour voir une ancienne bonne
intention de s’arrêter à Orléans pour voir une ancienne bonne fortune d’ il y a vingt-deux ans. C’est la Joffroi, qui a épo
ils lui font faire maigre, lui font des réflexions sur l’irrégularité de la conduite des hommes, lorsqu’ils n’ont pas la r
mmes, lorsqu’ils n’ont pas la religion pour guide, et lui conseillent de faire comme eux, de songer au salut de son âme. I
nt pas la religion pour guide, et lui conseillent de faire comme eux, de songer au salut de son âme. Il passe néanmoins si
pour guide, et lui conseillent de faire comme eux, de songer au salut de son âme. Il passe néanmoins six heures avec ces b
son âme. Il passe néanmoins six heures avec ces bonnes créatures, et de là s’arrête vingt-quatre heures à Chanteloup, au
hâteau du duc de Choiseul, où tout inconnu qu’il soit, et sans lettre de recommandation, il reçoit une hospitalité écossai
e et très fastueuse qui le flatte ! — À Poitiers, une petite aventure d’ auberge à la Casanova. Il se contient vis-à-vis de
uberge à la Casanova. Il se contient vis-à-vis des deux jolies filles de son hôtelier, qui ont soupé avec lui, — et savez-
que si je n’oubliais pas Charlotte j’étais un homme perdu. Je résolus d’ y penser ! » N’est-ce pas là tout l’homme ? Commen
Prusse ; mais il n’y trouve que son père qui lui parle pâtés — pâtés de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffe
ais il n’y trouve que son père qui lui parle pâtés — pâtés de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie
ouve que son père qui lui parle pâtés — pâtés de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie gras, d’aloue
ui lui parle pâtés — pâtés de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie gras, d’alouettes, de grives, se
pâtés — pâtés de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie gras, d’alouettes, de grives, selon la saiso
de dindon, de perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie gras, d’ alouettes, de grives, selon la saison. Il en expéd
e perdreau, de lièvre, remplis de truffes, de foie gras, d’alouettes, de grives, selon la saison. Il en expédie dans toute
Bayonne, Saint-Jean-de-Luz, la route par la Navarre. Il note la bonté de cette route due à M. de Gages, qui, vingt-quatre 
e ans avant, l’avait fait mettre aux arrêts, accompagnant ce souvenir d’ une belle réflexion philosophique : Ce gouverneur
nant ce souvenir d’une belle réflexion philosophique : Ce gouverneur de la Navarre, en faisant cette route à ses frais, t
la Navarre, en faisant cette route à ses frais, trouva ainsi le moyen de passer à la postérité et de le mériter. Comme gra
route à ses frais, trouva ainsi le moyen de passer à la postérité et de le mériter. Comme grand général, il n’avait gagné
ériter. Comme grand général, il n’avait gagné que des lauriers teints de sang ; il n’avait été que destructeur ; mais en f
vait été bienfaiteur, et sa gloire est permanente et solide. Suivent de menus détails de route, d’observations de mœurs e
eur, et sa gloire est permanente et solide. Suivent de menus détails de route, d’observations de mœurs espagnoles, se ter
gloire est permanente et solide. Suivent de menus détails de route, d’ observations de mœurs espagnoles, se terminant par
manente et solide. Suivent de menus détails de route, d’observations de mœurs espagnoles, se terminant par cette exclamat
intéressante sur la langue espagnole, ses inflexions, ses aspirations de lettres, ses désinences multiples en a venant de
ons, ses aspirations de lettres, ses désinences multiples en a venant de la domination maure. Il juge la langue espagnole
Snetlage, qui est un dictionnaire avec commentaires des mots nouveaux de la langue française. Encore une fois, pourquoi ce
-ils été coupés par Rozez qui, en revanche, va nous fournir une série de pages inattendues qui ne se trouvent pas dans l’é
ne longue histoire à dormir debout, empruntée à quelque mauvais drame de l’Ambigu : Casanova a, en face de sa fenêtre, une
croyait sonnée, la belle, tirant un rideau, le met en face du cadavre d’ un jeune cavalier, son amant, qui l’a trahie et qu
cavalier, son amant, qui l’a trahie et qu’elle a poignardé. Il s’agit de faire disparaître les traces de ce crime ; Casano
hie et qu’elle a poignardé. Il s’agit de faire disparaître les traces de ce crime ; Casanova, en vrai Castillan, se dévoue
z le ministre Comte d’Aranda, qui, seul, aurait su le véritable motif de son arrestation, il en reçoit l’assurance que tou
s s’est comportée en Romaine. C’est tout ce que notre amoureux retire de cette aventure. Casanova a-t-il voulu, dans cette
e aventure. Casanova a-t-il voulu, dans cette sotte histoire, essayer de peindre le côté légendaire, chevaleresque du cara
le côté légendaire, chevaleresque du caractère castillan ? — Est-elle de lui, ou est-ce un hors-d’œuvre ajouté par le rema
ans les deux éditions, c’est un Casanova nouveau, non plus le coureur de filles et de femmes faciles, l’homme aux sens qui
éditions, c’est un Casanova nouveau, non plus le coureur de filles et de femmes faciles, l’homme aux sens qui commandent,
ichotte soupirant, la main sur son cœur, avec des raisonnements tirés de loin, tout simplement pour séduire la fille d’un
es raisonnements tirés de loin, tout simplement pour séduire la fille d’ un savetier-gentilhomme, chez lequel il loge, s’in
évotion par les exigences du tempérament. A-t-il été dans l’intention de l’auteur, en nous détaillant ces singulières amou
t ces singulières amours, dont il se fait le très peu enviable héros, de nous montrer un côté de la galanterie espagnole r
, dont il se fait le très peu enviable héros, de nous montrer un côté de la galanterie espagnole ressemblant au flirt angl
des bornes qui seraient vite franchies en France ? Nous serions tenté de le croire, puisque le récit, quoique absurde, est
est, quant aux faits, le même dans les deux éditions, bien que narré d’ une manière différente. Quant à cette incarcératio
bien que narré d’une manière différente. Quant à cette incarcération de 60 heures dans le corps de garde de Buen Retiro,
ente. Quant à cette incarcération de 60 heures dans le corps de garde de Buen Retiro, les deux éditions la donnent avec le
différents. Suivent quatre lettres furibondes du détenu aux autorités de la ville et du gouvernement. L’un des éditeurs le
ns. C’était pourtant chose à conserver que le texte exact des lettres de cet original, dont on ferait un recueil bien curi
ncernent. Casanova semble destiné à devoir essayer toutes les prisons de l’Europe ; comme Silvio Pellico, il aurait pu écr
n Retiro, il devait encore être enfermé pendant 43 jours dans la tour de la citadelle de Barcelone, où il composa au crayo
ait encore être enfermé pendant 43 jours dans la tour de la citadelle de Barcelone, où il composa au crayon, avec sa seule
s documents, laissant les citations en blanc son ouvrage : Réfutation de l’histoire du gouvernement de Venise par Amelot d
tions en blanc son ouvrage : Réfutation de l’histoire du gouvernement de Venise par Amelot de la Houssaye. Cette incarcéra
e Riela dans Rozez, du comte de Ricla dans Garnier, capitaine général de la Catalogne, amant de la danseuse Nina, qui ne p
comte de Ricla dans Garnier, capitaine général de la Catalogne, amant de la danseuse Nina, qui ne pouvait souffrir son ric
frir son riche entreteneur, mais avait imposé à Casanova l’obligation de la venir voir chaque jour après le départ du comt
va l’obligation de la venir voir chaque jour après le départ du comte de chez elle, et payait à son insu toutes ses dépens
à son insu toutes ses dépenses pour exciter la jalousie du gouverneur de la province. Les détails sont très différents dan
soldats qui s’apprêtent à le fusiller. Un certain Passano, bête noire de Casanova, y apparaît, introduit dans la citadelle
citadelle, on ne sait trop en vertu de quelle puissance, pour décider de son sort. Cet épisode à effet ne se trouve pas da
t celle sur laquelle on doit travailler, comme l’a fait le professeur d’ Ancona. C’est d’abord cette phrase, au moment de s
de son arrestation : On ouvre ma malle, et je vois l’officier étonné de la voir à moitié remplie de cahiers. Et plus loi
re ma malle, et je vois l’officier étonné de la voir à moitié remplie de cahiers. Et plus loin, quand il est enfermé, cet
uis fort bien. Il ne faut que trois ou quatre jours pour l’inspection de mes papiers, et comme il n’y a rien qui puisse bl
a fuite des Plombs, que Casanova ne se bornait pas à tenir un journal de sa vie, notes sommaires, mais que, pour que l’off
ires, mais que, pour que l’officier trouvât sa malle à moitié remplie de cahiers, il écrivait encore ses réflexions philos
ait ces précieux cahiers ; probablement à la bonne Mme Manzoni, femme d’ un notaire public à Venise. En sorte que les Mémoi
le même ordre, qu’on lui avait signifié dans tant de pays déjà, celui de quitter Barcelone dans les trois jours, et la Cat
on avait absolument respectées, à son grand étonnement. Le voici hors d’ Espagne, et nous ne l’en laisserons pas partir ava
n laisserons pas partir avant de citer cette page, écrite il y a plus de 100 ans, et qui frappera ceux qui, hier, ont assi
t sortie. Pauvres Espagnols ! la beauté, la fertilité et la richesse de votre pays sont la cause de votre ignorance, comm
 ! la beauté, la fertilité et la richesse de votre pays sont la cause de votre ignorance, comme les mines du Pérou et du P
vous viendra une impulsion généreuse, mais forte, qui vous réveillera de votre léthargie et rendra à votre énergie assoupi
rf dont elle est susceptible ? Aujourd’hui, peuple misérable et digne de pitié, inutiles au monde comme à vous-mêmes, que
hoc terrible, une conquête régénératrice ; car votre atonie n’est pas de celles que l’on détruit par des moyens simplement
À dix heures, nous arrivâmes à une bonne auberge dans un gros village de la bonne France. … Je dormis d’un sommeil paisibl
ne bonne auberge dans un gros village de la bonne France. … Je dormis d’ un sommeil paisible, dans un excellent lit françai
, comme pour ses délicieux vins ! … Je quittai Perpignan le lendemain de mon arrivée, et j’allai coucher à Narbonne, et le
arrivée, et j’allai coucher à Narbonne, et le jour après à Béziers. … De Narbonne à Béziers il n’y a que cinq lieues, et m
onne à Béziers il n’y a que cinq lieues, et mon intention n’était pas de borner là ma course de la journée ; mais mon lect
que cinq lieues, et mon intention n’était pas de borner là ma course de la journée ; mais mon lecteur le sait, la bonne c
e et toute sa famille… Béziers est la ville la plus faite pour servir de retraite à un philosophe qui aurait renoncé à tou
r de retraite à un philosophe qui aurait renoncé à toutes les vanités de la terre et à l’épicurien voluptueux qui voudrait
es vanités de la terre et à l’épicurien voluptueux qui voudrait jouir de tous les plaisirs des sens, sans avoir besoin d’ê
x qui voudrait jouir de tous les plaisirs des sens, sans avoir besoin d’ être riche. — D’abord l’esprit naturel est une pro
d’être riche. — D’abord l’esprit naturel est une production endémique de ce beau pays ; tout le monde en a ; le sexe y est
p grande affluence, et peut-être un jour… Mais ne nous perdons pas en de vains projets. Ces lignes, qui ont passé inaper
ort curieuses. Qui se doutait qu’un moment Casanova a formé le projet de venir terminer ses jours chez nous, non pas à Par
Casanova, vieux, rédigeait ses Mémoires, ne pouvant quitter sa place de bibliothécaire du comte de Waldstein, n’ayant d’a
de Waldstein, n’ayant d’autres ressources que les quelques centaines de florins de ses émoluments. Elle a certainement-ét
in, n’ayant d’autres ressources que les quelques centaines de florins de ses émoluments. Elle a certainement-été écrite qu
ses émoluments. Elle a certainement-été écrite quand il avait encore de l’argent, voyageant en chaise de poste, à Béziers
ent-été écrite quand il avait encore de l’argent, voyageant en chaise de poste, à Béziers même, et insérée dans les Mémoir
voir couché à Pézenas, je me logeai au Cheval Blanc, avec l’intention d’ y passer huit jours, et le soir, je soupai à table
avec l’intention d’y passer huit jours, et le soir, je soupai à table d’ hôte : la société était nombreuse, et je m’amusai
était nombreuse, et je m’amusai à remarquer que la table fut couverte d’ autant de plats qu’il y avait de mangeurs. Nulle p
breuse, et je m’amusai à remarquer que la table fut couverte d’autant de plats qu’il y avait de mangeurs. Nulle part en Fr
à remarquer que la table fut couverte d’autant de plats qu’il y avait de mangeurs. Nulle part en France, et pas même à Béz
on ne fait meilleure chère qu’à Montpellier : c’est un véritable pays de Cocagne. Enfin Nîmes : C’est une ville qui méri
véritable pays de Cocagne. Enfin Nîmes : C’est une ville qui mérite de fixer l’attention d’un étranger instruit, ou qui
agne. Enfin Nîmes : C’est une ville qui mérite de fixer l’attention d’ un étranger instruit, ou qui veut s’instruire… Je
truit, ou qui veut s’instruire… Je fus invité à un bal, où ma qualité d’ étranger me valut le premier rang, privilège dont
u’en France, tandis qu’en Angleterre, et surtout en Espagne, le titre d’ étranger est une offense. Tous ces détails, plein
pagne, le titre d’étranger est une offense. Tous ces détails, pleins de vie, sont omis dans l’édition Rozez. II Cas
vie, sont omis dans l’édition Rozez. II Casanova, dans le cours de son récit, francise très souvent les noms propres
a, dans le cours de son récit, francise très souvent les noms propres de famille ou de géographie. Racontant ses visites a
rs de son récit, francise très souvent les noms propres de famille ou de géographie. Racontant ses visites au couvent de l
propres de famille ou de géographie. Racontant ses visites au couvent de la religieuse M. M. et au Casino de l’abbé de Ber
Racontant ses visites au couvent de la religieuse M. M. et au Casino de l’abbé de Bernis à Murano, il écrit constamment M
voulant travailler sur les Mémoires, désire établir un index des noms de cette foule grouillant autour de ce vagabond infa
te foule grouillant autour de ce vagabond infatigable. Le Comte Riela de l’édition Rozez, qui joue un rôle si important à
le si important à propos de l’incarcération à Barcelone, porte le nom de Ricla dans l’édition Garnier qui, en plus, fait a
core prononcé le nom, le comte de Peralada, que l’écrivain accompagne de renseignements peu flatteurs, et qui est un neveu
u sortir de son emprisonnement, détaillant les diverses circonstances de son élargissement, les trouve si étranges vis-à-v
circonstances de son élargissement, les trouve si étranges vis-à-vis d’ un homme qu’on a retenu six semaines en prison, et
à se voir imputer quelque crime, ou au moins quelque délit, qu’il va de lui-même au-devant de l’incrédulité du lecteur pa
lque crime, ou au moins quelque délit, qu’il va de lui-même au-devant de l’incrédulité du lecteur par cette phrase : « Ce
nt de l’incrédulité du lecteur par cette phrase : « Ce récit est vrai de tout point et pourrait être attesté, s’il en vala
la peine, par plusieurs personnes qui vivent encore. » La sincérité de cette déclaration pour des faits de l’année 1768
ui vivent encore. » La sincérité de cette déclaration pour des faits de l’année 1768 nous frappa, de même que nous avait
de même que nous avait frappé une phrase du même genre pour des faits de l’année 1767, où l’auteur, afin de prouver la vér
r des faits de l’année 1767, où l’auteur, afin de prouver la véracité de son récit, invite le lecteur à chercher le nom d’
prouver la véracité de son récit, invite le lecteur à chercher le nom d’ une femme qu’il ne nomme pas, et en donne les moye
nom d’une femme qu’il ne nomme pas, et en donne les moyens. Il s’agit de ce jeune Italien, joueur, escroc, débauché, qu’on
la fortune. Il adore ce jeune homme, dans lequel il trouve un reflet de lui-même. La dernière fois qu’il le rencontre, c’
roce fait le grand seigneur, ayant enlevé à Bruxelles une jeune fille de dix-sept ans qu’il a engrossée. Le drôle, malgré
me, car elle était évanouie. Le 13 octobre, elle eut un violent accès de fièvre, fièvre qui, dès lors, ne la quitta plus ;
ièvre, fièvre qui, dès lors, ne la quitta plus ; le 17, elle accoucha d’ un garçon que je fis baptiser le lendemain. Elle é
crivit elle-même les noms qu’il devait porter ; Jacques-Charles, fils d’ Antoine della Croce et de Charlotte de L… Par un m
qu’il devait porter ; Jacques-Charles, fils d’Antoine della Croce et de Charlotte de L… Par un motif que je ne compris pa
elle-même l’enfant à l’hospice des Enfants-Trouvés, avec son extrait de naissance, enveloppé dans les langes. C’est en va
aissance, enveloppé dans les langes. C’est en vain que je la conjurai de me laisser son fils ; elle s’y refusa obstinément
il le retrouvera. Le même jour, la sage-femme me remit un certificat d’ admission à l’hospice des Enfants-Trouvés, certifi
conseiller du roi et commissaire au Châtelet. Si quelqu’un est tenté de connaître le nom de la mère, je viens de lui en p
t commissaire au Châtelet. Si quelqu’un est tenté de connaître le nom de la mère, je viens de lui en procurer les moyens.
procurer les moyens. Depuis ce moment, Charlotte eut un redoublement de fièvre ; le délire la prit le 24, son agonie comm
26, elle expira dans mes bras, à cinq heures du matin. La tentation de faire la recherche était irrésistible ; nous fîme
ible ; nous fîmes une démarche, et, quelques semaines, après, reçûmes de M. Peyron, directeur de l’Assistance publique, la
marche, et, quelques semaines, après, reçûmes de M. Peyron, directeur de l’Assistance publique, la lettre suivante. J’ai
Assistance publique, la lettre suivante. J’ai fait rechercher le nom de l’enfant désigné dans la note que vous avez bien
dans la note que vous avez bien voulu m’adresser, et, j’ai l’honneur de vous informer que ces recherches ont été infructu
rches ont été infructueuses. La déception fut sensible ; les détails de dates et de faits étaient si précis que nous espé
é infructueuses. La déception fut sensible ; les détails de dates et de faits étaient si précis que nous espérions mieux.
etit drame vrai, avait tenu à se montrer sous les couleurs brillantes de l’abnégation et du dévouement le plus désintéress
ation et du dévouement le plus désintéressé. En terminant par la mort de la femme, pourrait-on l’accuser, lui, le voluptue
e la femme, pourrait-on l’accuser, lui, le voluptueux qui n’avait pas de préjugés en fait de délicatesse, d’avoir, en l’em
-on l’accuser, lui, le voluptueux qui n’avait pas de préjugés en fait de délicatesse, d’avoir, en l’emmenant, voulu tirer
ui, le voluptueux qui n’avait pas de préjugés en fait de délicatesse, d’ avoir, en l’emmenant, voulu tirer parti d’une enfa
gés en fait de délicatesse, d’avoir, en l’emmenant, voulu tirer parti d’ une enfant malade, désespérée, sur le point d’acco
nant, voulu tirer parti d’une enfant malade, désespérée, sur le point d’ accoucher ? Il savait qu’il serait jugé assez immo
qu’il serait jugé assez immoral, par ailleurs, pour n’être pas fâché de mettre un poids dans l’autre plateau de la balanc
lleurs, pour n’être pas fâché de mettre un poids dans l’autre plateau de la balance. Puis, nous aurions dû nous douter du
s’appelle pas sérieusement Dorival ; ce nom sent le Marivaux, un nom d’ amoureux de comédie, comme les soldats s’y appelai
pas sérieusement Dorival ; ce nom sent le Marivaux, un nom d’amoureux de comédie, comme les soldats s’y appelaient La Tuli
penser que l’Assistance publique a des occupations plus sérieuses que de satisfaire la curiosité d’un chercheur, et que no
lique a des occupations plus sérieuses que de satisfaire la curiosité d’ un chercheur, et que nous pouvions bien n’avoir là
mains qu’une défaite administrative polie. Nous nous souvînmes alors d’ une relation amicale. M. d’Ec…, non seulement haut
rs d’une relation amicale. M. d’Ec…, non seulement haut fonctionnaire de l’Assistance, mais encore écrivain lettré. Intére
abord à faire amende honorable devant la sincérité et la complaisance de l’administration, mettait en même temps à néant n
, une ligne plus bas, deux noms nous donnèrent positivement une sorte d’ éblouissement, accompagné d’un fort battement de c
oms nous donnèrent positivement une sorte d’éblouissement, accompagné d’ un fort battement de cœur, c’était : Jacques-Charl
ositivement une sorte d’éblouissement, accompagné d’un fort battement de cœur, c’était : Jacques-Charles (les noms de bapt
agné d’un fort battement de cœur, c’était : Jacques-Charles (les noms de baptême) suivant le nom de Lacrosse. Voici l’insc
cœur, c’était : Jacques-Charles (les noms de baptême) suivant le nom de Lacrosse. Voici l’inscription et le registre : R
elatives à cet enfant : 4871 bis. — Extrait du registre des baptêmes de l’église paroissiale de Saint-Laurent, à Paris, l
4871 bis. — Extrait du registre des baptêmes de l’église paroissiale de Saint-Laurent, à Paris, le 18 octobre de l’an 176
êmes de l’église paroissiale de Saint-Laurent, à Paris, le 18 octobre de l’an 1767. Fut baptisé Jacques-Charles, né d’hier
à Paris, le 18 octobre de l’an 1767. Fut baptisé Jacques-Charles, né d’ hier, fils d’Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris,
18 octobre de l’an 1767. Fut baptisé Jacques-Charles, né d’hier, fils d’ Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris, et de Charlo
aptisé Jacques-Charles, né d’hier, fils d’Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris, et de Charlotte Lamotte, ses père et mère
s-Charles, né d’hier, fils d’Antoine Lacrosse, bourgeois de Paris, et de Charlotte Lamotte, ses père et mère (mot illisibl
otte Lamotte, ses père et mère (mot illisible), faubourg Saint-Denis, de cette paroisse. Collationné à l’original, et déli
à l’original, et délivré par moi, soussigné, prêtre, premier vicaire de la susdite paroisse de Saint-Laurent, à Paris, le
ré par moi, soussigné, prêtre, premier vicaire de la susdite paroisse de Saint-Laurent, à Paris, le 18 octobre 1767. FINET
de Saint-Laurent, à Paris, le 18 octobre 1767. FINET.   4871 bis. —  De l’ordonnance de nous, Jean-Baptiste Dorival, cons
, à Paris, le 18 octobre 1767. FINET.   4871 bis. — De l’ordonnance de nous, Jean-Baptiste Dorival, conseiller du roi, c
ateur au Châtelet de Paris, ancien préposé pour la police au quartier de la Cité, a été porté à la couche des enfants trou
e au quartier de la Cité, a été porté à la couche des enfants trouvés de cette ville, pour y être nourri et élevé en la ma
élevé en la manière accoutumée, un enfant petit garçon paraissant âgé d’ un jour, qui nous a été apporté de la rue du faubo
enfant petit garçon paraissant âgé d’un jour, qui nous a été apporté de la rue du faubourg Saint-Denis, par Madame Lamarr
faubourg Saint-Denis, par Madame Lamarre, maîtresse sage-femme, vêtu de ses langes de couches, dans lesquels on trouve un
t-Denis, par Madame Lamarre, maîtresse sage-femme, vêtu de ses langes de couches, dans lesquels on trouve un certificat qu
ourd’hui en la paroisse Saint-Laurent, se nomme Jacques-Charles, fils de Antoine Lacrosse et de Charlotte Lamotte, lequel
Saint-Laurent, se nomme Jacques-Charles, fils de Antoine Lacrosse et de Charlotte Lamotte, lequel enfant a été laissé à l
te est en imprimé comme les pièces administratives, à formule fixe et d’ usage courant. Maintenant, comment Della Croce est
Il est évident que, systématiquement, on commençait par supprimer le De aux enfants trouvés, comme gens peu aptes à porte
, mademoiselle de Lamotte est devenue Lamotte aux Enfants trouvés, et De  la Croce (Della Crauché, prononciation italienne)
la Croce qui, prononcé à la française, par la sage-femme et l’employé de l’hospice, donne Lacrosse. Nous avons donc, maint
sse. Nous avons donc, maintenant, outre le récit textuel et mot à mot de Casanova, le nom du curé ainsi que le nom et l’ad
t mot à mot de Casanova, le nom du curé ainsi que le nom et l’adresse de la sage-femme. « Croce viendra chercher son fils
s préoccuper si le drôle y a jamais songé ; mais il était intéressant de savoir ce que cet enfant aurait pu devenir. La pi
ent né, reçu par procès-verbal du commissaire Dorival, du 18 octobre. De Paris, mort le 31 octobre 176711. Le succès de c
rival, du 18 octobre. De Paris, mort le 31 octobre 176711. Le succès de cette recherche, qui dépassait nos espérances, et
des chercheurs, nous engagea à faire pour le séjour en Espagne ce que d’ Ancona conseille aux casanovistes : Retrouver, da
iraient de plus grands et de plus exacts renseignements sur une foule de petits faits du siècle passé, non moins utiles à
rique précise, que les grands faits bruyants et à éclats, bien connus de tout le monde. Nous partîmes donc en 1897, pour
îmes donc en 1897, pour Barcelone, chercher s’il n’était pas possible d’ y retrouver trace du passage de l’aventurier, des
ne, chercher s’il n’était pas possible d’y retrouver trace du passage de l’aventurier, des personnages dont il cite les no
du passage de l’aventurier, des personnages dont il cite les noms et de son emprisonnement dans la tour de la Citadelle.
rsonnages dont il cite les noms et de son emprisonnement dans la tour de la Citadelle. L’éditeur Masso, auquel nous avions
ue nous lui eûmes exposé le but du voyage et le désir que nous avions de consulter les archives, nous apprit tout d’abord
ivo d’Aragone. Ces curieuses archives ont toutes rapport à l’histoire de la province, avant son annexion au royaume d’Espa
es rapport à l’histoire de la province, avant son annexion au royaume d’ Espagne. Il nous engagea à diriger nos recherches
cla, et non Riela, y était en effet gouverneur général en 1768, année de la détention de Casanova. Nous avons trouvé sa si
a, y était en effet gouverneur général en 1768, année de la détention de Casanova. Nous avons trouvé sa signature au bas d
eurs pièces administratives, au bas d’une ordonnance pour le carnaval de cette année. On nous a mis en mains le Dietario d
e pour le carnaval de cette année. On nous a mis en mains le Dietario de 1768, ou journal des faits de la municipalité. No
née. On nous a mis en mains le Dietario de 1768, ou journal des faits de la municipalité. Nous y avons trouvé l’annonce de
des faits de la municipalité. Nous y avons trouvé l’annonce des fêtes de la Pâque, la permission de les célébrer dans la f
é. Nous y avons trouvé l’annonce des fêtes de la Pâque, la permission de les célébrer dans la forme des années précédentes
e à l’excellentissime comte de Ricla, commandant et capitaine général de la province de Catalogne. Il a exercé ces fonctio
issime comte de Ricla, commandant et capitaine général de la province de Catalogne. Il a exercé ces fonctions de 1767 à 17
itaine général de la province de Catalogne. Il a exercé ces fonctions de 1767 à 1772. Quant à un fait de police, d’arresta
Catalogne. Il a exercé ces fonctions de 1767 à 1772. Quant à un fait de police, d’arrestation, un événement quelconque ca
Il a exercé ces fonctions de 1767 à 1772. Quant à un fait de police, d’ arrestation, un événement quelconque cadrant avec
lice, d’arrestation, un événement quelconque cadrant avec l’existence de notre aventurier dans la ville, il n’y en a pas t
trace. Restaient les recherches à faire du côté de la citadelle, lieu de la détention. Une lettre du ministre des Affaires
ignon, consul général de France. Nous allâmes lui demander les moyens de pénétrer avec fruit à la Citadelle. Que le lecteu
t. Nous avions fait précéder notre visite, plusieurs mois auparavant, d’ une note indiquant le but de notre voyage et des d
notre visite, plusieurs mois auparavant, d’une note indiquant le but de notre voyage et des démarches qui s’ensuivaient.
du consulat, qui la reçut et la classa, n’ayant jamais entendu parler de Casanova ni des Mémoires, y avait vu ce qu’on app
xposés plusieurs fois par an les consulats. Une des formes pour celui de France serait, par exemple, un Français qui, enga
rancs, et qu’il indiquera, en revanche, l’endroit où avant son départ de France il a enterré toute sa fortune, qu’il parta
é toute sa fortune, qu’il partagera avec l’envoyeur dès qu’il sortira de prison. En sorte que, d’après la note marginale q
fort obligeante pour M. d’Espujol, comte de Caspre, capitaine général de la Catalogne, autrement dit, un des successeurs d
onsentit à nous donner une audience, après avoir terminé la réception de ses officiers. L’édition Garnier en mains, nous l
ers. L’édition Garnier en mains, nous lui lûmes l’histoire des amours de Casanova et de la Nina, l’incarcération dans la t
Garnier en mains, nous lui lûmes l’histoire des amours de Casanova et de la Nina, l’incarcération dans la tour et le rôle
nt me voir le lendemain et me mena chez le comte de Peralada… » — Un de mes amis, interrompit brusquement le capitaine gé
pit brusquement le capitaine général. — Hein !… donnez-moi une lettre d’ introduction près de lui, — fut la riposte immédia
ndra que nous coupâmes immédiatement notre lecture, et nous abstînmes de donner au gouvernement connaissance du jugement q
issance du jugement que portait notre indiscret conteur sur l’ancêtre de son ami, car les lignes qui suivaient étaient cel
s-ci : Le comte de Peralada était un jeune seigneur fort riche, joli de figure, mal bâti, grand débauché, aimant la mauva
igure, mal bâti, grand débauché, aimant la mauvaise compagnie, ennemi de la religion, des mœurs et de la police, violent e
hé, aimant la mauvaise compagnie, ennemi de la religion, des mœurs et de la police, violent et fort orgueilleux de sa nais
e la religion, des mœurs et de la police, violent et fort orgueilleux de sa naissance ; il descendait directement du comte
i servit si bien Philippe II que ce roi le déclara comte par la Grâce de Dieu. Ce fut la première pancarte que je lus dans
ière pancarte que je lus dans son antichambre, sur un tableau couvert d’ une glace. Elle était placée là à dessein pour que
le jour même, à table. Il en fut enchanté, et me raconta, avec un ton de vanterie, qu’ayant fait trois voyages à Madrid, i
qu’ayant fait trois voyages à Madrid, il avait chaque fois reçu ordre de la Cour de retourner en Catalogne. Je crus devoir
it trois voyages à Madrid, il avait chaque fois reçu ordre de la Cour de retourner en Catalogne. Je crus devoir suivre l’a
l’avis indirect du capitaine général : je refusai toutes les parties de plaisir que Peralada me proposa avec des filles,
à la campagne que chez lui. La lecture se termina, et, dans le cours de cette conférence, nous apprîmes que la tour n’exi
îmes que la tour n’existait plus ; elle a été démolie à la révolution de 1868 par les républicains. Elle représentait pour
représentait pour eux ce que représentait la Bastille pour le peuple de Paris. C’est de cette tour, où l’on enfermait les
ur eux ce que représentait la Bastille pour le peuple de Paris. C’est de cette tour, où l’on enfermait les prisonniers, qu
sés pour toujours. » Les révolutionnaires démolirent aussi une partie de la citadelle, dont le restant a disparu lors de l
citadelle, dont le restant a disparu lors de l’exposition universelle de 1888, à laquelle elle céda sa place. Aujourd’hui
e Parque. M. d’Espujol conclut en nous disant que toutes les archives de la citadelle avaient été apportées à la Capitaine
e politesse espagnole, et semblant presque s’excuser, il nous demanda de ne pas nous blesser s’il nous suppliait de borner
s’excuser, il nous demanda de ne pas nous blesser s’il nous suppliait de borner nos recherches, dans ces Archives de la ci
esser s’il nous suppliait de borner nos recherches, dans ces Archives de la citadelle, à l’année et au nom que nous cherch
s comprenions la faveur qu’on faisait à un étranger en lui permettant de jeter les yeux sur des pièces qui, en fait, étaie
lui permettant de jeter les yeux sur des pièces qui, en fait, étaient d’ ordre militaire : — Ce n’est pas cela, nous dit-il
e V bâtit sa citadelle, il prit sans façon les terrains appartenant à de grandes familles du pays ; tout a été bien tant q
ant que la citadelle a existé, mais aujourd’hui que les constructions de l’exposition universelle ont disparu, les terrain
payés par nous ; le marquis d’A… pour sa part a touché trois millions d’ indemnité : et un nom de famille, saisi au vol par
uis d’A… pour sa part a touché trois millions d’indemnité : et un nom de famille, saisi au vol parmi ces paperasses, pourr
une arme dont des plaideurs sauraient tirer parti et nous mettre dans de grands embarras. Nous consultâmes les archives de
et nous mettre dans de grands embarras. Nous consultâmes les archives de la citadelle de l’année 1768 espérant au moins tr
ans de grands embarras. Nous consultâmes les archives de la citadelle de l’année 1768 espérant au moins trouver le nom de
ives de la citadelle de l’année 1768 espérant au moins trouver le nom de Casanova aux écrous. Son nom n’existe sur aucune
ce. Il ne restait donc, comme dernière ressource pour retrouver trace de notre prisonnier, que le comte de Peralada. Nous
le comte de Peralada. Nous n’eûmes, bien entendu, pas l’indiscrétion d’ aller déranger une seconde fois le capitaine génér
mes que Peralada est une petite ville qu’on aperçoit dans les terres, de la station de Figueras, que le comte qui fait gra
da est une petite ville qu’on aperçoit dans les terres, de la station de Figueras, que le comte qui fait grand bien dans l
e Figueras, que le comte qui fait grand bien dans le pays, s’occupant d’ œuvres humanitaires, y possède un beau château de
le pays, s’occupant d’œuvres humanitaires, y possède un beau château de famille avec des archives et une bibliothèque qui
château de famille avec des archives et une bibliothèque qui méritait d’ être visitée, et que nous devions nous adresser, p
ons lui écrire. Nous le fîmes dans une ample lettre relatant le récit de Casanova, mais omettant toujours le jugement peu
tre. — Voici la réponse que nous reçûmes : J’ai l’honneur, Monsieur, de vous accuser réception de votre honorée lettre du
e nous reçûmes : J’ai l’honneur, Monsieur, de vous accuser réception de votre honorée lettre du 28 janvier, me demandant
28 janvier, me demandant des renseignements sur le séjour à Barcelone d’ un Monsieur Casanova (sic). Je regrette ne pouvoir
e renseignement à ce sujet, car vous comprendrez qu’une simple visite de ce Monsieur au Comte de Peralada ne peut avoir la
ment enfermé par le fait du bon plaisir, qui était la règle et la loi de l’époque ; l’a-t-il été par l’autorité d’un jalou
ui était la règle et la loi de l’époque ; l’a-t-il été par l’autorité d’ un jaloux puissant ? Pourquoi ne pas le croire ? L
puisque lui-même dit : « Au bout de dix minutes, on m’apporta mon sac de nuit et un excellent lit ; qu’est-ce qu’une parei
’a simplement séquestré pour lui donner une leçon. L’insuccès complet de cette recherche, sur laquelle nous comptions beau
e cette recherche, sur laquelle nous comptions beaucoup, nous empêcha d’ aller à Madrid tenter d’éclaircir son premier empr
aquelle nous comptions beaucoup, nous empêcha d’aller à Madrid tenter d’ éclaircir son premier emprisonnement en Espagne. À
n roman, plusieurs romans, des nouvelles ou un journal, des relations de voyages ? C’est un livre à coup sûr intéressant,
éressant, attachant comme la galerie contenant les meilleurs tableaux d’ un même peintre. Ce bon prêtre naïf et sentimental
ant dans les hôtelleries les plus fantaisistes, les plus pittoresques de l’Italie pour y faire des réflexions malicieuses
e voyage, si romanesque soit-il, paraît presque trop court. Il en est de certaines visions comme de certains songes : elle
t-il, paraît presque trop court. Il en est de certaines visions comme de certains songes : elles sont plus sensuellement v
es sont plus sensuellement vraies que la réalité même. La description de la ville aux prodigieuses tours dont les uns essa
description de la ville aux prodigieuses tours dont les uns essayent de dépasser les autres est bien la maîtresse page du
ci, c’est la description qui devient le roman et qui palpite vraiment de toute une intensité superbement amoureuse. His
. 819-824 [821]. M. de Colleville, camérier secret du Vatican, auteur d’ un ouvrage ultramontain, naguère mentionné ici mêm
ouvrage ultramontain, naguère mentionné ici même, sur « le Guet-Apens de Castelfidardo », était tout désigné pour écrire,
ens de Castelfidardo », était tout désigné pour écrire, sous le titre de Pie X intime, cette biographie du Pape. L’éloge,
ie X intime, cette biographie du Pape. L’éloge, dans ces pages, était de rigueur ; nous disons l’éloge, et non la vénérati
ton du panégyrique mis à part, il reste une bonne biographie, pleine de renseignements utiles. On sait la naissance très
et d’ailleurs sans ambition du futur Pie X ; puis aussi les bonheurs de carrière qui commencèrent dans sa vie vers la qua
ui commencèrent dans sa vie vers la quarantième année, le déterrèrent de sa cure campagnarde, firent de lui successivement
s la quarantième année, le déterrèrent de sa cure campagnarde, firent de lui successivement, joints à de très solides méri
rèrent de sa cure campagnarde, firent de lui successivement, joints à de très solides mérites, le chanoine de Trévise, l’é
de lui successivement, joints à de très solides mérites, le chanoine de Trévise, l’évêque de Mantoue (1884), le cardinal
t, joints à de très solides mérites, le chanoine de Trévise, l’évêque de Mantoue (1884), le cardinal patriarche de Venise
anoine de Trévise, l’évêque de Mantoue (1884), le cardinal patriarche de Venise (1893). L’élection du cardinal Sarto à la
n du cardinal Sarto à la tiare fut moins qu’on ne croit le contrecoup de l’exclusive de l’Autriche en ce qui concerne la c
arto à la tiare fut moins qu’on ne croit le contrecoup de l’exclusive de l’Autriche en ce qui concerne la candidature du c
mpolla. En réalité, le cardinal Sarto était très connu, on avait pris de lui une idée simple et forte, et c’est ce qui fit
c’est ce qui fit que l’on pensa à lui dans le Conclave, au lendemain d’ un pontificat jugé par d’aucuns trop politique et
n pensa à lui dans le Conclave, au lendemain d’un pontificat jugé par d’ aucuns trop politique et trop souple. Cette simpli
p souple. Cette simplicité et cette force marquent bien le pontificat de Pie X, avec des résultats très diversement appréc
ue de se prononcer. On trouvera, dans les derniers chapitres du livre de M. de Colleville, un exposé, — sans critique natu
un exposé, — sans critique naturellement, mais clair, — des actes et de l’administration de Pie X, — tendant, ceux-ci à l
ritique naturellement, mais clair, — des actes et de l’administration de Pie X, — tendant, ceux-ci à la répression du « mo
ernisme », celle-là à la centralisation entre les mains du secrétaire d’ État, c’est-à-dire du Pape, des attributions de la
es mains du secrétaire d’État, c’est-à-dire du Pape, des attributions de la Curie romaine, notamment en ce qui concerne la
nt en ce qui concerne la nomination des évêques. Un livre comme celui de M. de Colleville vaut surtout par les détails int
uliers : l’auteur ne les a pas ménagés, ce qui rend facile la lecture de ces pages. Science sociale. Memento [extrait]
nclusion : « L’œuvre sociale et administrative accomplie par les rois de Sardaigne au xviiie  siècle reste méritoire et di
par les rois de Sardaigne au xviiie  siècle reste méritoire et digne d’ éloges ; d’autant que, dans la même période, la mo
t que, dans la même période, la monarchie française donnait l’exemple de l’inertie et de l’impéritie gouvernementales. » [
ême période, la monarchie française donnait l’exemple de l’inertie et de l’impéritie gouvernementales. » […] Les Journa
et de l’impéritie gouvernementales. » […] Les Journaux. L’utilité de la Camorra (Paris-Journal, 22 mars) R. de Bury
es sur la Camorra. Elles prouvent la puissance et peut-être l’utilité de cette association aux mille visages et aux milles
te association aux mille visages et aux milles masques : La présence de la Camorra à Naples se décèle par une quantité de
ques : La présence de la Camorra à Naples se décèle par une quantité de signes légers, presque impalpables. On sait qu’el
ire Cuocolo, paraît avoir joué le principal rôle. J’ignorai qu’il fût de la Camorra, ou du moins, je ne le savais pas d’un
. J’ignorai qu’il fût de la Camorra, ou du moins, je ne le savais pas d’ une façon certaine ; je ne dis pas cela du tout po
as d’une façon certaine ; je ne dis pas cela du tout pour me défendre de l’avoir fréquenté ; je l’eusse vu davantage encor
je l’eusse vu davantage encore au contraire, si j’avais eu la preuve de son importance dans la Camorra. Le signor Rapi me
Rapi me plaisait beaucoup. C’était : un gros monsieur qui avait l’air d’ un gentilhomme de tripot. Il se piquait de bonne é
beaucoup. C’était : un gros monsieur qui avait l’air d’un gentilhomme de tripot. Il se piquait de bonne éducation, comme t
os monsieur qui avait l’air d’un gentilhomme de tripot. Il se piquait de bonne éducation, comme tous les seigneurs qu’on r
rencontre dans les casinos et qui ne plaisantent pas sur le chapitre de l’honneur. Il m’a rendu service une fois et voici
oici dans quelles circonstances. On sait qu’il y a à Naples une foule de petits fondeurs qui exécutent des copies ou des s
ent, ma foi, admirablement leur métier. C’est même une chose curieuse de les voir fondre. Toute la vieille ferraille du ma
erraille du marché aux puces passe dans leur four. Il n’y regarde pas de si près, et leur mélange n’est pas aussi savant q
i. Ils obtiennent pourtant un fort beau bronze. J’avais acheté à l’un de ces fondeurs plusieurs petites statues que j’avai
assez inquiet et je commençais à soupçonner fortement mon Napolitain de fondeur de friponnerie. Je m’en ouvris donc au si
iet et je commençais à soupçonner fortement mon Napolitain de fondeur de friponnerie. Je m’en ouvris donc au signor Rapi,
rs livrées avec une précision admirable, et lui-même ne laissa jamais de se montrer d’une extrême prévenance à mon égard.
c une précision admirable, et lui-même ne laissa jamais de se montrer d’ une extrême prévenance à mon égard. Lettres al
[870]. […] Süddeutsche Monatshefte (avril) […]. M. Arturo Farinelli, de Turin, soumet à une âpre critique l’histoire de l
M. Arturo Farinelli, de Turin, soumet à une âpre critique l’histoire de la littérature italienne du père Jésuite Alexandr
père Jésuite Alexandre Baumgartner, qui n’est qu’une longue apologie de la papauté. […] Tome XCVII, numéro 357, 1er m
aqueni : « Français et Italiens en Tunisie. ». […] L’Art. Le Salon de la Société Nationale des Beaux-Arts [extraits]
sculpture, […] Bartholomé Libero Andréotti, avec un grand haut-relief d’ un bel effet, une frise nuptiale ardente et hiérat
haut-relief d’un bel effet, une frise nuptiale ardente et hiératique de belle impression esthétique ; […] de Bugatti, ent
e nuptiale ardente et hiératique de belle impression esthétique ; […] de Bugatti, entre autres belles œuvres, une statuett
sthétique ; […] de Bugatti, entre autres belles œuvres, une statuette de fillette d’une grâce très hardie, d’une observati
[…] de Bugatti, entre autres belles œuvres, une statuette de fillette d’ une grâce très hardie, d’une observation aiguë et
res belles œuvres, une statuette de fillette d’une grâce très hardie, d’ une observation aiguë et très moderne ; […]. Le
observation aiguë et très moderne ; […]. Lettres italiennes. Mort de Giovanni Pascoli12 Ricciotto Canudo. Tome XCV
do. Tome XCVII, numéro 357, 1er mai 1912, p. 203-206. La psychologie de Giovanni Pascoli a tenté jusqu’ici peu de critiqu
u’ici peu de critiques. Le grand poète qui a eu l’heur extraordinaire de mourir au moment où son art devenait franchement
. Ceux qui jusqu’ici se sont occupés avec amour, et avec intelligence de Pascoli ont été surtout de jeunes écrivains dont
t occupés avec amour, et avec intelligence de Pascoli ont été surtout de jeunes écrivains dont la formation intellectuelle
ains dont la formation intellectuelle et spirituelle a suivi l’époque de transition et d’imitation caractérisée par le « d
ation intellectuelle et spirituelle a suivi l’époque de transition et d’ imitation caractérisée par le « d’annunzianisme ».
e a suivi l’époque de transition et d’imitation caractérisée par le «  d’ annunzianisme ». En France, Pascoli est peu connu.
oli est peu connu. M. Muret, très peu au courant des véritables états de l’âme littéraire italienne, a mal compris Pascoli
Allemagne, on le traduit avec une certaine ferveur. Mais la renommée de Pascoli est de celles qui se répandent de plus en
le traduit avec une certaine ferveur. Mais la renommée de Pascoli est de celles qui se répandent de plus en plus, sans arr
elles qui se répandent de plus en plus, sans arrêt possible. Le foyer d’ âmes, représenté par l’œuvre d’un grand poète, est
en plus, sans arrêt possible. Le foyer d’âmes, représenté par l’œuvre d’ un grand poète, est comme une lumière que le voyag
’un grand poète, est comme une lumière que le voyageur solitaire voit de loin à peine perceptible, et qui grandit jusqu’au
oit de loin à peine perceptible, et qui grandit jusqu’aux proportions d’ un magnifique incendie, à mesure qu’il s’en approc
voyageur solitaire, c’est parfois toute une époque, toute l’humanité d’ une époque qui se tourne vers les plus larges synt
té d’une époque qui se tourne vers les plus larges synthèses lyriques de ses génies. Et l’œuvre de Pascoli est un feu de j
rne vers les plus larges synthèses lyriques de ses génies. Et l’œuvre de Pascoli est un feu de joie et de douleur très vas
es synthèses lyriques de ses génies. Et l’œuvre de Pascoli est un feu de joie et de douleur très vaste et très haut. Des f
s lyriques de ses génies. Et l’œuvre de Pascoli est un feu de joie et de douleur très vaste et très haut. Des feux follets
s, souvent, se détachent du foyer central, tremblent le long des fils d’ acier tendus par le poète entre sa douce réalité e
ndus par le poète entre sa douce réalité et ses visions mélancoliques de la joie du monde. C’est que toute l’inspiration p
ille dans une campagne romagnole, vit une nuit s’arrêter dans la cour de la maison la voiture souillée de boue et de sang
vit une nuit s’arrêter dans la cour de la maison la voiture souillée de boue et de sang où gisait son père assassiné. Le
it s’arrêter dans la cour de la maison la voiture souillée de boue et de sang où gisait son père assassiné. Le cheval étai
urie, entraînant vers ses jeunes maîtres devenus orphelins un message de mort, l’image funèbre qui a demeuré dans l’esprit
uce exaltation des choses et des êtres simples, des forces primitives de la terre, des sentiments primitifs et éternels de
s forces primitives de la terre, des sentiments primitifs et éternels de l’homme, Pascoli ne devait considérer la vie que
me, Pascoli ne devait considérer la vie que comme un chant très doux, d’ attente et de repos, où le Mal s’impose de temps à
e devait considérer la vie que comme un chant très doux, d’attente et de repos, où le Mal s’impose de temps à autre comme
e comme un chant très doux, d’attente et de repos, où le Mal s’impose de temps à autre comme une dissonance à laquelle, so
e, somme toute, on peut aisément s’habituer. Mais la constante vision de la mort tragique avait creusé dans son génie un p
ond, où, dans des lueurs livides, il ne pouvait entrevoir que la face de la mort. Aussi n’a-t-il jamais pu chanter à gorge
Aussi n’a-t-il jamais pu chanter à gorge déployée son sincère bonheur de vivre, et il n’a pu, non plus, crier sans réserve
ésentées à son imagination atténuaient continuellement. Pascoli a été de la sorte le poète d’un printemps voilé, le pâtre
ation atténuaient continuellement. Pascoli a été de la sorte le poète d’ un printemps voilé, le pâtre séculaire qui tire de
e d’un printemps voilé, le pâtre séculaire qui tire des sons lugubres d’ une flûte où ses doigts et son souffle cherchent u
lugubres d’une flûte où ses doigts et son souffle cherchent un chant de joie. On a cru bien à tort établir dans l’esprit
herchent un chant de joie. On a cru bien à tort établir dans l’esprit de ce chantre éperdu des affirmations pessimistes ou
firmations pessimistes ou optimistes. Son cerveau n’était point celui d’ un penseur. Plus que tout autre grand poète de la
eau n’était point celui d’un penseur. Plus que tout autre grand poète de la nature, Pascoli, ne fut qu’une bouche qui chan
st trouvé que, par sa puissance lyrique digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nati
que digne des plus belles époques de la poésie, son chant était celui de toute sa nation. Quoique un peu plus âgé que d’An
son chant était celui de toute sa nation. Quoique un peu plus âgé que d’ Annunzio, Pascoli est spirituellement bien plus je
n chant était celui de toute sa nation. Quoique un peu plus âgé que d’ Annunzio , Pascoli est spirituellement bien plus jeune que
superbe essor sur une défaite, mais sur une victoire. Les relèvements d’ énergies qu’une défaite peut susciter sont peut-êt
étant plus désespérés, que ceux suscités par une victoire. Les étapes de ces relèvements sont cependant les mêmes, bien qu
n sens inverse. Après une défaite, la nation réagit avec une violence d’ autant plus grande que la catastrophe fut plus vas
on droit à la vie, s’y efforce héroïquement ; puis, vient une période d’ attente, qui ressemble à un affaissement, puis, en
s forces nouvelles et innombrables, à moissonner ; et c’est la France d’ aujourd’hui. L’Italie, cette « troisième Italie »,
ance d’aujourd’hui. L’Italie, cette « troisième Italie », qui est née de la victoire représentée par son unification polit
ication politique il y a cinquante ans, a passé à travers une période de stupeur, d’attente désordonnée, la stupeur, l’att
tique il y a cinquante ans, a passé à travers une période de stupeur, d’ attente désordonnée, la stupeur, l’attente qui sui
furent mises à l’œuvre. L’Italie chercha, dès lors, non la conscience de sa force neuve, mais le but nouveau qu’elle devai
evait proposer au courage des générations suivantes. Ce fut une sorte de concentration désordonnée pendant laquelle on n’e
désordonnée pendant laquelle on n’entendit, durant quelques dizaines d’ années, que le chœur tapageur et dédaignable des p
aines d’années, que le chœur tapageur et dédaignable des politiciens, d’ où s’élevait la voix courroucée, mi-politique, mi-
ticiens, d’où s’élevait la voix courroucée, mi-politique, mi-lyrique, d’ un seul poète, Carducci. Puis, l’Italie spirituell
ble floraison dans le monde des arts, qui est le représentant suprême de la vie d’une race, elle produisait un art d’imita
son dans le monde des arts, qui est le représentant suprême de la vie d’ une race, elle produisait un art d’imitation et de
le représentant suprême de la vie d’une race, elle produisait un art d’ imitation et de dilettantisme, voué à l’esthétisme
t suprême de la vie d’une race, elle produisait un art d’imitation et de dilettantisme, voué à l’esthétisme anglais et au
au symbolisme français. C’est à cela que le génie réel, incomparable, de d’Annunzio doit ses tares et ses faiblesses. Enfi
symbolisme français. C’est à cela que le génie réel, incomparable, de d’ Annunzio doit ses tares et ses faiblesses. Enfin,
mbolisme français. C’est à cela que le génie réel, incomparable, de d’ Annunzio doit ses tares et ses faiblesses. Enfin, l’ère de
s grandes réalisations commença aussi pour Thalie. Il y a un peu plus de dix ans de cela. D’Annunzio, se rajeunissant mira
éalisations commença aussi pour Thalie. Il y a un peu plus de dix ans de cela. D’Annunzio, se rajeunissant miraculeusement
ns commença aussi pour Thalie. Il y a un peu plus de dix ans de cela. D’ Annunzio, se rajeunissant miraculeusement, écrivit
commença aussi pour Thalie. Il y a un peu plus de dix ans de cela. D’ Annunzio , se rajeunissant miraculeusement, écrivit ses pre
nt miraculeusement, écrivit ses premiers chants nationaux, sa Chanson de Garibaldi et le début de ses Laudes du Ciel et de
it ses premiers chants nationaux, sa Chanson de Garibaldi et le début de ses Laudes du Ciel et de la Terre, de la Mer et d
tionaux, sa Chanson de Garibaldi et le début de ses Laudes du Ciel et de la Terre, de la Mer et des Héros, et Pascoli song
hanson de Garibaldi et le début de ses Laudes du Ciel et de la Terre, de la Mer et des Héros, et Pascoli songea aux Chanso
nzo. Les deux poètes arrivaient ensemble à la vision précise et large d’ un lyrisme « national », à rythmer devant la natio
vieux professeur qui avait donné, en vers et en prose, tant de leçons de puissance à sa patrie à peine reformée, et qui av
nd et génial pédagogue que véritable poète. Les deux autres venaient, de chemins très différents. Comme Carducci, ils étai
fférents. Comme Carducci, ils étaient tous des produits trop violents de la culture gréco-latine. Ils s’en souvenaient tro
e la culture gréco-latine. Ils s’en souvenaient trop. Mais tandis que d’ Annunzio avait été le poète d’une génération de tr
la culture gréco-latine. Ils s’en souvenaient trop. Mais tandis que d’ Annunzio avait été le poète d’une génération de transition
s’en souvenaient trop. Mais tandis que d’Annunzio avait été le poète d’ une génération de transition, et d’une courte époq
trop. Mais tandis que d’Annunzio avait été le poète d’une génération de transition, et d’une courte époque de dilettantis
que d’Annunzio avait été le poète d’une génération de transition, et d’ une courte époque de dilettantisme effréné, Pascol
t été le poète d’une génération de transition, et d’une courte époque de dilettantisme effréné, Pascoli avait chanté presq
isme effréné, Pascoli avait chanté presque dans l’ombre toute sa joie de vivre et de souffrir en douceur, toute la bonté d
, Pascoli avait chanté presque dans l’ombre toute sa joie de vivre et de souffrir en douceur, toute la bonté des promesses
e souffrir en douceur, toute la bonté des promesses et des souvenirs, de la vie merveilleuse et de la mort immanente, tell
te la bonté des promesses et des souvenirs, de la vie merveilleuse et de la mort immanente, telles que les choses humbles
endent plus qu’elles ne s’élèvent, des campagnes sans fin. Le souffle de l’espérance et de la crainte humaine passe sur le
es ne s’élèvent, des campagnes sans fin. Le souffle de l’espérance et de la crainte humaine passe sur les moissons, disper
, avant qu’elles ne tombent dans les sillons où fume la bonne chaleur de la terra patrum. Et les regards du poète voient l
nt les ombres inévitables des êtres qui viennent de tous les horizons de la mort, qui vont vers tous les horizons de la vi
nent de tous les horizons de la mort, qui vont vers tous les horizons de la vie, répétant, automates du Destin immuable, l
répétant, automates du Destin immuable, les gestes du labour et ceux de l’ensemencement, ceux des moissons et ceux des ve
eux de l’ensemencement, ceux des moissons et ceux des vendanges, ceux de l’amour et ceux de la mort, sans trêve, sans trêv
ent, ceux des moissons et ceux des vendanges, ceux de l’amour et ceux de la mort, sans trêve, sans trêve. Le poète a chant
ant de bomber son torse sous l’irruption immatérielle et irrésistible de l’orgueil national. Et lorsque enfin il a chanté
. Et lorsque enfin il a chanté les événements héroïques et douloureux de sa patrie, sa voix n’a jamais cessé de rappeler l
ements héroïques et douloureux de sa patrie, sa voix n’a jamais cessé de rappeler les vibrations immenses de ses chants ca
patrie, sa voix n’a jamais cessé de rappeler les vibrations immenses de ses chants campagnards. C’est pour cela, pour cet
ur cela, pour cette sincérité géorgique que la très littéraire poésie de Virgile ne connut pas, c’est pour cela que les gé
générations en pleine éclosion mentale et sentimentale, aux environs de 1900, suivirent le poète romagnol, se détachant p
iciennes. On en est arrivé, sottement, à méconnaître la beauté unique de l’art de d’Annunzio, parce que l’art de Pascoli é
On en est arrivé, sottement, à méconnaître la beauté unique de l’art de d’Annunzio, parce que l’art de Pascoli était, par
en est arrivé, sottement, à méconnaître la beauté unique de l’art de d’ Annunzio, parce que l’art de Pascoli était, par sa
n est arrivé, sottement, à méconnaître la beauté unique de l’art de d’ Annunzio , parce que l’art de Pascoli était, par sa tendres
méconnaître la beauté unique de l’art de d’Annunzio, parce que l’art de Pascoli était, par sa tendresse humanitaire, par
ndresse humanitaire, par trop simple vraiment, plus près, sans doute, de la sensibilité des jeunes générations qui demande
aura passé comme un enfant toujours émerveillé. Son art est par cela d’ une jeunesse admirable, frais et printanier. Les é
printanier. Les études critiques sur Dante, les grands poèmes latins de ce lauréat des concours d’Amsterdam, ses évocatio
tiques sur Dante, les grands poèmes latins de ce lauréat des concours d’ Amsterdam, ses évocations lyriques, ses interpréta
ons lyriques, ses interprétations toutes modernes des héros hellènes, de ce superbe et inquiet « Dernier voyage d’Ulysse »
odernes des héros hellènes, de ce superbe et inquiet « Dernier voyage d’ Ulysse » n’altèrent point la jeunesse émue et émou
nier voyage d’Ulysse » n’altèrent point la jeunesse émue et émouvante de son lyrisme géorgique et chrétien, plus profond q
mouvante de son lyrisme géorgique et chrétien, plus profond que celui de Francis Jammes si semblable. Les Chansons du roi
es si semblable. Les Chansons du roi Enzo (la Chanson du Carroccio et de l’Olifante), tout en créant les premiers chants d
on du Carroccio et de l’Olifante), tout en créant les premiers chants d’ une Épopée nationale italienne inspirés par les la
iers chants d’une Épopée nationale italienne inspirés par les laisses de Roland, montrent encore une fois, par des harmoni
oland, montrent encore une fois, par des harmonies nouvelles, l’unité de tradition des peuples néo-latins. Et là encore le
atins. Et là encore le poète a mis comme fond à sa vision l’immensité de la nature mère, l’évocation de la vigueur rêveuse
mis comme fond à sa vision l’immensité de la nature mère, l’évocation de la vigueur rêveuse de ceux que Calvin appelait « 
sion l’immensité de la nature mère, l’évocation de la vigueur rêveuse de ceux que Calvin appelait « les rudes du peuple ».
des plus simples des hommes. Pascoli a renouvelé ainsi « la matière » de l’Épopée, en créant une poésie épique puissante,
a matière » de l’Épopée, en créant une poésie épique puissante, faite de tendresse et de demi-tons. Ce n’est pas là le moi
’Épopée, en créant une poésie épique puissante, faite de tendresse et de demi-tons. Ce n’est pas là le moindre apport de s
faite de tendresse et de demi-tons. Ce n’est pas là le moindre apport de son étonnant lyrisme. Professeur très « bourgeois
me XCVII, numéro 358, 16 mai 1912 Pourquoi la suite des Mémoires de Casanova n’existe pas13 (1) 315-320 Docteur Guè
VII, numéro 358, 16 mai 1912, p. 315-320. La publication des rapports de police de Casanova comme espion du tribunal aurai
o 358, 16 mai 1912, p. 315-320. La publication des rapports de police de Casanova comme espion du tribunal aurait peut-êtr
s de police de Casanova comme espion du tribunal aurait peut-être peu d’ intérêt pour le lecteur si leur découverte par Arm
l’évidence une question encore pendante pour les Casanovistes, celle de la brusque interruption des Mémoires à l’année 17
sque interruption des Mémoires à l’année 1774, c’est-à-dire la veille de sa rentrée à Venise, bien que le manuscrit porte
a veille de sa rentrée à Venise, bien que le manuscrit porte Histoire de ma vie jusqu’à l’année 1797. Certains ont pensé q
isser aller à écrire sur le Comte de Waldstein, sur la vie au château de Dux, où il était bibliothécaire, sur les visites
lu à ce seigneur, et qu’il aurait fait disparaître. D’autres, mettant de côté cette supposition, ont pensé que cette suite
ires le coté licencieux tient la plus grande place, que les aventures de femmes (il y en a 122 de nommées), contées d’une
ient la plus grande place, que les aventures de femmes (il y en a 122 de nommées), contées d’une façon aussi originale, so
lace, que les aventures de femmes (il y en a 122 de nommées), contées d’ une façon aussi originale, sont un attrait pour le
ce, Bandello, la reine de Navarre, La Fontaine et d’autres ; qu’aucun d’ eux n’aurait exposé avec plus d’art une intrigue c
e, La Fontaine et d’autres ; qu’aucun d’eux n’aurait exposé avec plus d’ art une intrigue comme celle par exemple de Bernis
n’aurait exposé avec plus d’art une intrigue comme celle par exemple de Bernis et de sa maîtresse la religieuse M. M. pou
osé avec plus d’art une intrigue comme celle par exemple de Bernis et de sa maîtresse la religieuse M. M. pour lui souffle
sa maîtresse à lui, et l’intérêt s’accroît parce que ce n’est plus là de l’imagination, mais une chose vraie et vivante. O
gination, mais une chose vraie et vivante. On sourit devant ces ruses de femmes déjouées par la rouerie de l’homme, ou dev
vivante. On sourit devant ces ruses de femmes déjouées par la rouerie de l’homme, ou devant la déconfiture de l’homme myst
e femmes déjouées par la rouerie de l’homme, ou devant la déconfiture de l’homme mystifié par un adversaire plus fort que
me mystifié par un adversaire plus fort que lui ; mais ces histoires, d’ où l’émotion est absente, où l’on ne plaint ni les
s, il est sur l’autre versant comme il le dit lui-même, et il a assez de sens commun pour juger que ses histoires du même
es histoires du même genre vont révolter le sentiment, que la passion d’ un cinquantenaire pour les femmes devient crapuleu
e, et va exciter chez son lecteur, s’il ne la cache pas, un mouvement de dégoût et un haut-le-cœur insurmontables. Voici d
goût et un haut-le-cœur insurmontables. Voici donc un premier élément d’ intérêt qui lui échappe, et il a dû en avoir consc
êt vrai des Mémoires n’est pas dans ces récits, mais dans la peinture de toute une époque admirablement représentée et qui
ar son esprit, ses ouvrages, l’érudition la plus profonde… chaque mot de lui est un trait et chaque pensée un livre. Or,
ns couru l’Europe, et même un peu l’Orient. Ses acteurs n’étaient pas de fantaisie, mais lui-même leur avait donné la répl
s’appelaient : cardinal Acquaviva, marquis d’Argens, Auguste III roi de Pologne, Baffo le poète, Balletti, Mario, Benoît 
, Mario, Benoît XIV, Bernis, Osman Pacha, Boufflers, Boulainvilliers, de Boulogne, Branicki, duc de Brunswick, Cagliostro,
nne l’improvisatrice, les deux Crébillon, dont le père fut son maître de français, prince Czartoriski, Demidoff, la Dusmes
e de français, prince Czartoriski, Demidoff, la Dusmesnil, l’Électeur de Bavière, Favart l’auteur comique et sa femme, Fie
ur de Bavière, Favart l’auteur comique et sa femme, Fielding l’auteur de Tom Jones, Mme Riccoboni, l’empereur François I,
figny, Guardi le peintre, le savant Haller, lord Herney le conquérant de la Havane, Joseph II, le comte de Kaunitz, comte
a Havane, Joseph II, le comte de Kaunitz, comte de Las Cases, La Tour d’ Auvergne, la Pérouse le navigateur, le grand-duc d
Las Cases, La Tour d’Auvergne, la Pérouse le navigateur, le grand-duc de Toscane, prince de Ligne, le peintre Mengs, le po
tase, prince de Monaco, l’ambassadeur Morosini, O’Morphi la maîtresse de Louis XV, le comte Orloff, le comédien Pantalon,
sseau, comte de Saint-Germain, l’illustre actrice Silvia, le maréchal de Soubise, le docteur Tronchin, le prince de Turenn
re, Winckelmann, le duc et la duchesse de Wurtemberg. Ce kaléidoscope de noms en fait passer 1 360 sous les yeux dans les
pour connaître l’écueil. S’il continuait, il allait nuire à l’attrait de son livre, et le faire fermer par le lecteur qu’i
nt, allait le trouver inférieur à lui-même. Enfin, une dernière cause de silence, et celle-ci plus puissante encore que le
t le plus sincère des autobiographistes ; au lieu de se faire valoir, de pallier ses côtés faibles, les mettre dans l’ombr
n excuser, les expliquer, ce que font les autres, il les avoue et rit de lui-même ; il ne recule pas devant l’aveu de ce q
res, il les avoue et rit de lui-même ; il ne recule pas devant l’aveu de ce que peu d’hommes consentent à admettre : avoir
oue et rit de lui-même ; il ne recule pas devant l’aveu de ce que peu d’ hommes consentent à admettre : avoir été sot et ri
et avoue ses défaites. Il pousse le cynisme jusqu’à avouer le nombre de fois qu’il a dû se repentir, au point de vue de s
qu’à avouer le nombre de fois qu’il a dû se repentir, au point de vue de sa santé, de ses écarts amoureux ; combien de sem
e nombre de fois qu’il a dû se repentir, au point de vue de sa santé, de ses écarts amoureux ; combien de semaines il a dû
pentir, au point de vue de sa santé, de ses écarts amoureux ; combien de semaines il a dû se mettre au régime, ou appeler
cette cochonnerie, suivant son expression, est vendue par les valets de chambre du Saint-Père ; il en avait altéré le bij
niais et des ignorants, porter les ordres du roi de France ; c’était de la vanité et de la sottise ; il le sait et l’avou
norants, porter les ordres du roi de France ; c’était de la vanité et de la sottise ; il le sait et l’avoue. Il faisait de
ndignées aux souverains qui le mettaient à la porte, puis il pouffait de rire en reconnaissant qu’ils n’étaient pas dans l
nt qu’ils n’étaient pas dans leur tort. — Après s’être mis aux genoux de Voltaire, avoir passé plusieurs jours avec lui, s
son admirateur, il a écrit un ouvrage qui n’est qu’une charge, à fond de train contre ce philosophe. — Dans ses Mémoires,
cheur au jeu, escroc, débauché, mais ce qu’il n’avouera jamais, c’est d’ avoir été espion de métier, espion de bas étage ;
c, débauché, mais ce qu’il n’avouera jamais, c’est d’avoir été espion de métier, espion de bas étage ; d’avoir prêté l’ore
ce qu’il n’avouera jamais, c’est d’avoir été espion de métier, espion de bas étage ; d’avoir prêté l’oreille dans les réun
era jamais, c’est d’avoir été espion de métier, espion de bas étage ; d’ avoir prêté l’oreille dans les réunions publiques,
n de bas étage ; d’avoir prêté l’oreille dans les réunions publiques, d’ avoir excité dans le monde où il est reçu les conf
fidences des gens bien nés, pour en faire ensuite une lâche délation, d’ avoir accepté froidement une situation infâme. — O
que lui, le cynique, n’a pas osé aller jusqu’à, la braver, sous peine d’ inspirer un dégoût insurmontable, et pour lui, et
pour son œuvre. Voilà surtout pourquoi, il s’est tu. Qu’aurait-il dit de ses occupations pendant cette période de six ans,
l s’est tu. Qu’aurait-il dit de ses occupations pendant cette période de six ans, de 1776 à 1782 ? Le silence, pour lui, d
Qu’aurait-il dit de ses occupations pendant cette période de six ans, de 1776 à 1782 ? Le silence, pour lui, devenait une
de 1776 à 1782 ? Le silence, pour lui, devenait une obligation ; peu d’ intérêt pour les faits avouables de sa vie, et rév
lui, devenait une obligation ; peu d’intérêt pour les faits avouables de sa vie, et révolte contre les autres qu’il cachai
vain objectera-t-on, que la couverture du manuscrit portait Histoire de ma vie jusqu’à l’année 1797. — Qu’on ne cherche p
re croire à son évasion des Plombs, telle qu’il raconte, avec ce luxe de détails si habilement inventés, et dont nous avon
gme à résoudre ; une fausse date, et le tour est joué. Ne disant rien de lui depuis sa rentrée à Venise, on ne pouvait le
disant rien de lui depuis sa rentrée à Venise, on ne pouvait le taxer d’ avoir altéré la, vérité, ou inventé, et par là sus
ou moi nous mourrons. — J’avais écrit cette explication il y a plus de dix ans. Eh bien ! j’y renonce, elle n’est pas vr
éanmoins, ont une certaine valeur. Pas plus vraie n’est l’explication d’ Armand Baschet, qui supposait que des indiscrétion
ar la famille des Waldstein. Baschet était un chercheur dont la somme de travail étonne quand on a en mains le livre qu’a
is sa recherche faite, il passait à une autre. Il n’a eu le temps que de lire une fois les Mémoires. Son genre de travail
utre. Il n’a eu le temps que de lire une fois les Mémoires. Son genre de travail ne ressemblait pas à celui des chercheurs
genre de travail ne ressemblait pas à celui des chercheurs et curieux de l’Intermédiaire qui cherchent la petite bête. Or,
t j’apporte des affirmations dues à Casanova lui-même. Casanova écrit de très bonne foi son titre : HISTOIRE DE MA VIE jus
anova lui-même. Casanova écrit de très bonne foi son titre : HISTOIRE DE MA VIE jusqu’à l’an 1797. et il se met au travail
TOIRE DE MA VIE jusqu’à l’an 1797. et il se met au travail. L’édition de Garnier a VIII volumes. Au VIe volume (il a 552 p
nvier 1797, il me semble… Il a donc encore 2 volumes et un cinquième de volume à nous produire. Au VIIe volume (il a 563 
a 563 pages), il écrit à la page 313. Nous sommes aujourd’hui au 1er de l’an 1798. Il a donc encore 1 volume ½ à nous co
rappelant une conversation avec le marquis d’Argens auquel il promet de ne pas faire la même folie que J.-J.  Rousseau pu
s que je ne fais pas autre chose. En sept ans, il a donc rédigé sept de nos volumes, un par an. Mais les preuves vont se
e davantage. Le volume est près de finir, il n’y a plus que 100 pages de texte. Or, à la page 341 il relate des faits à l’
que 100 pages de texte. Or, à la page 341 il relate des faits à l’âge de 47 ans, y ajoutant cette réflexion : Si telles é
d’hui. Or, 47 + 26 = 73 ans. C’est son âge quand il est mort au mois d’ août. On peut dire que cette page 341 a été écrite
41 a été écrite quelques mois avant sa mort. Cet accident l’a empêché d’ aller plus loin. En bonne conscience, la raison es
ges. Cette année-là, il a produit un petit VIIIe volume qu’il a cessé de travailler au mois d’août14. Néanmoins, fidèle à
l a produit un petit VIIIe volume qu’il a cessé de travailler au mois d’ août14. Néanmoins, fidèle à son titre, qu’il n’oub
ernier. Nous sommes en 1774. Comment il aurait pu faire tenir 24 ans de sa vie en un seul volume, comment s’en serait-il
e sa vie en un seul volume, comment s’en serait-il tiré pour le récit d’ une vie particulièrement difficile à conter ? C’es
cret entre lui et la postérité, comme les moyens employés pour sortir de sa prison des Plombs. Philosophie. F. T. Marin
1912, p. 377-383 [379-380]. En raison de son conservatisme social et de son amour de la tradition, M. Seillière serait ce
-383 [379-380]. En raison de son conservatisme social et de son amour de la tradition, M. Seillière serait certainement fl
a tradition, M. Seillière serait certainement flétri par M. Marinetti de l’épithète infamante de passéiste. Le Futurisme e
e serait certainement flétri par M. Marinetti de l’épithète infamante de passéiste. Le Futurisme est une déclaration de gu
e l’épithète infamante de passéiste. Le Futurisme est une déclaration de guerre au Passé ; et quelle déclaration de guerre
urisme est une déclaration de guerre au Passé ; et quelle déclaration de guerre ! Magnifique, à vrai dire, de verve et d’e
au Passé ; et quelle déclaration de guerre ! Magnifique, à vrai dire, de verve et d’envolée lyrique. M. Marinetti est anti
t quelle déclaration de guerre ! Magnifique, à vrai dire, de verve et d’ envolée lyrique. M. Marinetti est antiromantique c
che aux romantiques leur amour des vieilleries médiévales, des clairs de lune nostalgiques et surtout leur apothéose de la
médiévales, des clairs de lune nostalgiques et surtout leur apothéose de la femme avec la féminisation de l’esprit public
stalgiques et surtout leur apothéose de la femme avec la féminisation de l’esprit public qui en a été la conséquence (poin
— M. Marinetti se sépare également des symbolistes, « derniers amants de la lune », et aussi de Nietzsche qu’il renie comm
e également des symbolistes, « derniers amants de la lune », et aussi de Nietzsche qu’il renie comme précurseur, avec quel
é à l’antiquité grecque et à la mythologie. — Les principaux articles de l’Évangile futuriste sont : l’exaltation de la gu
— Les principaux articles de l’Évangile futuriste sont : l’exaltation de la guerre, seule hygiène du monde ; le Mépris de
sont : l’exaltation de la guerre, seule hygiène du monde ; le Mépris de la Femme, l’Homme multiplié et le règne de la Mac
giène du monde ; le Mépris de la Femme, l’Homme multiplié et le règne de la Machine. Ce n’est pas au fond que M. Marinetti
devanciers. Le débat entre passéisme et futurisme n’est qu’une phase de la vieille querelle des Anciens et des Modernes.
des Anciens et des Modernes. L’idée futuriste du Progrès incalculable de l’Humanité n’est que la réédition de l’idée du Pr
uturiste du Progrès incalculable de l’Humanité n’est que la réédition de l’idée du Progrès indéfini chère aux Encyclopédis
réquisitoire contre l’étude des philosophes classiques, « perversion d’ esprit qui oblige, de génération en génération, le
l’étude des philosophes classiques, « perversion d’esprit qui oblige, de génération en génération, les jeunes gens à consa
ion en génération, les jeunes gens à consacrer des années aux erreurs d’ anciens penseurs qui n’avaient pas pour leurs rais
erreurs d’anciens penseurs qui n’avaient pas pour leurs raisonnements de données adéquates ». — Mais ce qui est intéressan
». — Mais ce qui est intéressant chez M. Marinetti, c’est sa tactique de combat, tactique qu’on pourrait rapprocher de cel
etti, c’est sa tactique de combat, tactique qu’on pourrait rapprocher de celle de M. Georges Sorel. On connaît la théorie
st sa tactique de combat, tactique qu’on pourrait rapprocher de celle de M. Georges Sorel. On connaît la théorie sorellien
rel. On connaît la théorie sorellienne des mythes guerriers ou images de batailles. M. Marinetti applique à sa façon cette
raid fantastique des Futuristes contre les Passéistes. Dans la fougue de son lyrisme, M. Marinetti jette par-dessus bord n
les lois périmées des esthétiques et des morales, mais les lois mêmes de la nature, quand il nous montre les flots de l’Oc
les, mais les lois mêmes de la nature, quand il nous montre les flots de l’Océan Indien soulevés à la voix des Futuristes
à la voix des Futuristes et s’en allant engloutir, contre les flancs de l’Hymalaya, les hordes éperdues de Podagra et de
llant engloutir, contre les flancs de l’Hymalaya, les hordes éperdues de Podagra et de Paralysie. Si l’on écarte de l’œuvr
r, contre les flancs de l’Hymalaya, les hordes éperdues de Podagra et de Paralysie. Si l’on écarte de l’œuvre de M. Marine
alaya, les hordes éperdues de Podagra et de Paralysie. Si l’on écarte de l’œuvre de M. Marinetti la part du mythe et du bl
hordes éperdues de Podagra et de Paralysie. Si l’on écarte de l’œuvre de M. Marinetti la part du mythe et du bluff, il res
l’œuvre de M. Marinetti la part du mythe et du bluff, il reste l’idée d’ une protestation contre l’encroûtement des idées e
tre l’encroûtement des idées et des sentiments, contre tous les modes de sensibilité attardée, une exaltation de l’audace,
iments, contre tous les modes de sensibilité attardée, une exaltation de l’audace, de l’originalité et de la personnalité.
e tous les modes de sensibilité attardée, une exaltation de l’audace, de l’originalité et de la personnalité. C’est là une
sensibilité attardée, une exaltation de l’audace, de l’originalité et de la personnalité. C’est là une idée excellente ; e
e la personnalité. C’est là une idée excellente ; et la frénésie même de cette revendication n’est pas inutile, non plus q
ntéressante brochure sur son œuvre : F. T. Marinetti et le Futurisme, de M. R. Le Brun. Musées et collections. Au musée
ements constants du Louvre continuent — et nous nous en réjouissons — de réclamer notre attention. Ils ont été particulièr
reux et importants depuis deux mois, mais ne sont pas, pourtant, tous de l’espèce qu’on eût pu souhaiter. […] À la peintur
tions que le département ait à son actif : un Christ bénissant, œuvre de jeunesse de Giovanni Bellini provenant de l’ancie
département ait à son actif : un Christ bénissant, œuvre de jeunesse de Giovanni Bellini provenant de l’ancienne collecti
un Christ bénissant, œuvre de jeunesse de Giovanni Bellini provenant de l’ancienne collection du prince Orloff. Sur un fo
lini provenant de l’ancienne collection du prince Orloff. Sur un fond de ciel d’un bleu profond coupé de nuages et dominan
venant de l’ancienne collection du prince Orloff. Sur un fond de ciel d’ un bleu profond coupé de nuages et dominant un loi
lection du prince Orloff. Sur un fond de ciel d’un bleu profond coupé de nuages et dominant un lointain paysage, le Sauveu
dominant un lointain paysage, le Sauveur, dont le visage est empreint d’ une indicible expression de tristesse, de résignat
e, le Sauveur, dont le visage est empreint d’une indicible expression de tristesse, de résignation et de douceur, est repr
dont le visage est empreint d’une indicible expression de tristesse, de résignation et de douceur, est représenté debout,
t empreint d’une indicible expression de tristesse, de résignation et de douceur, est représenté debout, à mi-corps, porta
de douceur, est représenté debout, à mi-corps, portant les stigmates de la Passion, vêtu d’une robe blanche bordée d’un g
résenté debout, à mi-corps, portant les stigmates de la Passion, vêtu d’ une robe blanche bordée d’un galon rougeâtre à bro
, portant les stigmates de la Passion, vêtu d’une robe blanche bordée d’ un galon rougeâtre à broderies d’or, la tête auréo
sion, vêtu d’une robe blanche bordée d’un galon rougeâtre à broderies d’ or, la tête auréolée du nimbe crucifère, tenant da
giles, tandis que la droite se dresse pour bénir. Le pénétrant accent de piété et de tendresse qui s’exhale de cette compo
s que la droite se dresse pour bénir. Le pénétrant accent de piété et de tendresse qui s’exhale de cette composition, ajou
pour bénir. Le pénétrant accent de piété et de tendresse qui s’exhale de cette composition, ajouté à ses qualités d’exécut
de tendresse qui s’exhale de cette composition, ajouté à ses qualités d’ exécution robuste, de dessin incisif, de coloris v
hale de cette composition, ajouté à ses qualités d’exécution robuste, de dessin incisif, de coloris vigoureux, rend cette
sition, ajouté à ses qualités d’exécution robuste, de dessin incisif, de coloris vigoureux, rend cette œuvre profondément
coloris vigoureux, rend cette œuvre profondément belle et émouvante. De telles acquisitions sont des plus précieuses pour
ne collection publique ». Félicitons chaudement le Conseil des Musées d’ avoir su retenir cette œuvre magnifique, acquise d
it, ont été achetés à la vente Dollfus : d’abord un admirable paysage de la première manière de Corot : La Trinité-des-Mon
a vente Dollfus : d’abord un admirable paysage de la première manière de Corot : La Trinité-des-Monts vue de l’Académie de
le paysage de la première manière de Corot : La Trinité-des-Monts vue de l’Académie de France à Rome, peinture sobre et fi
la première manière de Corot : La Trinité-des-Monts vue de l’Académie de France à Rome, peinture sobre et fine, toute baig
de l’Académie de France à Rome, peinture sobre et fine, toute baignée de lumière, qui figura à l’Exposition centennale de
fine, toute baignée de lumière, qui figura à l’Exposition centennale de 1900, — et qui vaut bien les 32 000 fr. qu’on l’a
te du même Corot : La Femme à la perle qu’on avait vue à l’Exposition de 1889, et un petit Géricault : La Course des « bar
« barberi » à Rome. Nous voudrions pouvoir jouir sans arrière-pensée de ces deux dernières œuvres comme de la première ;
pouvoir jouir sans arrière-pensée de ces deux dernières œuvres comme de la première ; mais, quelque plaisir que nous pren
ureuses du Conseil des Musées, lesquelles nous ont dotés l’an dernier de ces deux chefs-d’œuvre : l’Inspiration du poète d
dotés l’an dernier de ces deux chefs-d’œuvre : l’Inspiration du poète de Poussin et le Saint Sébastien de Mantegna, n’est-
ète de Poussin et le Saint Sébastien de Mantegna, n’est-il pas permis de penser qu’un usage plus utile eût pu être fait de
ro, M. Giuseppe Fiorentino, répondant à M. Jacques Mesnil, l’accusait d’ avoir un peu généralisé les conséquences de fait s
Jacques Mesnil, l’accusait d’avoir un peu généralisé les conséquences de fait s’appliquant à la seule région Bolonaise. Il
le région Bolonaise. Il tend cependant à l’imiter, bien qu’une partie de ses réponses me paraisse pourtant fondées. Ce qui
pourtant fondées. Ce qui l’est peut-être moins, c’est qu’une centaine de mille émigrés (97 179 exactement en 1909), émigré
s, des centaines (M. Fiorentino appuie en répétant « Des centaines ») de millions de francs, toutes leurs dépenses déduite
ines (M. Fiorentino appuie en répétant « Des centaines ») de millions de francs, toutes leurs dépenses déduites, après un
ns de francs, toutes leurs dépenses déduites, après un séjour maximum de trois mois à la Plata. En supposant un bénéfice n
maximum de trois mois à la Plata. En supposant un bénéfice net moyen de mille francs par émigrant, et cette proportion es
r des cultivateurs, même à la Plata, cela comporte un gain journalier d’ une dizaine de francs, frais déduits. C’est déjà u
eurs, même à la Plata, cela comporte un gain journalier d’une dizaine de francs, frais déduits. C’est déjà une somme, asse
aine de francs, frais déduits. C’est déjà une somme, assez imposante, de 97 millions de francs. La vérité doit être certai
frais déduits. C’est déjà une somme, assez imposante, de 97 millions de francs. La vérité doit être certainement bien inf
fait pas 800 000 émigrants, comme ledit M. Fiorentino. Quant on parle de chiffres, il les faut justes. Mais, ainsi que le
ais, ainsi que le dit M. Fiorentino lui-même, les Italiens ont besoin de voir les choses d’une façon concrète. M. Fiorenti
it M. Fiorentino lui-même, les Italiens ont besoin de voir les choses d’ une façon concrète. M. Fiorentino concrétise peut-
onomies réalisées par l’Italie sur les derniers budgets (194 millions de lires pour les quatre derniers exercices) lui per
millions de lires pour les quatre derniers exercices) lui permettront de se payer le luxe d’une guerre coloniale sans que
ur les quatre derniers exercices) lui permettront de se payer le luxe d’ une guerre coloniale sans que le change soit expos
urgentes. Mais, en admettant que la guerre ne coûte que deux millions de francs par jour, cela n’en fait pas moins trois c
rovisionnements consommés ou endommagés, compenser la perte résultant de la diminution de la capacité de production et de
onsommés ou endommagés, compenser la perte résultant de la diminution de la capacité de production et de consommation du p
ommagés, compenser la perte résultant de la diminution de la capacité de production et de consommation du pays, etc. Il es
r la perte résultant de la diminution de la capacité de production et de consommation du pays, etc. Il est bien délicat, f
précis, et que ne cherchent d’ailleurs pas à préciser les intéressés, d’ estimer exactement la valeur de tous ces facteurs.
illeurs pas à préciser les intéressés, d’estimer exactement la valeur de tous ces facteurs. Très certainement le milliard
es populations fanatisées, initiées en plus par les Turcs à nos modes de combat. Et cela même au cas où la paix avec ces d
miner leur retour chez eux. Nous n’en voulons nullement à nos voisins de leurs penchants dreyfusards, cette affaire ayant
ternational ; mais s’ils soupçonnent nos juges, rien ne nous Interdit de discuter les leurs, tout aussi susceptibles que l
nterdit de discuter les leurs, tout aussi susceptibles que les nôtres d’ obéir à des raisons que la politique a pu influenc
r des raisons politiques aisées à comprendre, ils trouvent avantage à de certaines combinaisons politiques internationales
nous pas pris des mesures en conséquence ? Cela doit-il nous empêcher de leur faciliter une conduite opposée par des procé
s y incliner ? Rien ne nous autorise d’ailleurs à blâmer les Italiens de ne consulter que cet intérêt. Agissons en sorte q
1866, ils se seraient ébranlés au bon moment pour empêcher la Prusse d’ écraser et de lier son adversaire, comme c’eût été
seraient ébranlés au bon moment pour empêcher la Prusse d’écraser et de lier son adversaire, comme c’eût été l’intérêt de
Prusse d’écraser et de lier son adversaire, comme c’eût été l’intérêt de l’Angleterre et la Russie en 1870, après nos prem
l’Angleterre et la Russie en 1870, après nos premières défaites. Que de notables économies pour l’Europe entière depuis !
puis ! Pour nous, la frontière rhénane eût amplement compensé le gain de la Savoie et du Comté de Nice et évité la perte d
t compensé le gain de la Savoie et du Comté de Nice et évité la perte de l’Alsace-Lorraine. Si un conflit européen vient à
un geste très généreux, mais pratique ; ce ne serait pas faire preuve d’ intelligence de le lui reprocher. Il est bien à re
énéreux, mais pratique ; ce ne serait pas faire preuve d’intelligence de le lui reprocher. Il est bien à regretter que la
le entrerait en conflit avec le Royaume-Uni. Cette lettre veut éviter de froisser nos amis d’au-delà des Alpes que nous sa
it avec le Royaume-Uni. Cette lettre veut éviter de froisser nos amis d’ au-delà des Alpes que nous savons susceptibles un
ne cherche qu’à mettre les choses au point. Nous avons voulu essayer de prouver à M. Fiorentino que la paille qu’il a cru
u’il a cru découvrir dans nos yeux n’est pas aussi grosse qu’il tente de nous le faire croire. Peut-être la poutre de M. J
aussi grosse qu’il tente de nous le faire croire. Peut-être la poutre de M. Jacques Mesnil n’est-elle pas non plus aussi é
’est-elle pas non plus aussi épaisse qu’il le lui a semblé à la suite d’ un séjour dans une des plus saines provinces de l’
ui a semblé à la suite d’un séjour dans une des plus saines provinces de l’Italie, insuffisant pour lui permettre de tirer
des plus saines provinces de l’Italie, insuffisant pour lui permettre de tirer des conclusions générales applicables à l’I
 XCVII, numéro 359, 1er juin 1912 La Vie anecdotique. La Chambre de M. Canudo Guillaume Apollinaire. Tome XCVII, n
a chambre qu’habite M. Ricciotto Canudo dans un hôtel situé à l’angle de la rue Raynouard et de la rue de Boulainvilliers.
Ricciotto Canudo dans un hôtel situé à l’angle de la rue Raynouard et de la rue de Boulainvilliers. Je n’ai jamais vu cett
ue de Boulainvilliers. Je n’ai jamais vu cette chambre, mais beaucoup d’ habitants d’Auteuil ont eu l’occasion d’y regarder
nvilliers. Je n’ai jamais vu cette chambre, mais beaucoup d’habitants d’ Auteuil ont eu l’occasion d’y regarder et il n’est
cette chambre, mais beaucoup d’habitants d’Auteuil ont eu l’occasion d’ y regarder et il n’est question que de cela dans l
nts d’Auteuil ont eu l’occasion d’y regarder et il n’est question que de cela dans les cafés du quartier, en autobus et da
du quartier, en autobus et dans le Métro. Ce qui étonne les habitants d’ Auteuil, c’est que M. Canudo, qui habite dans un h
s livres. Le lit, dit-on, est fort étroit et j’ai entendu un habitant d’ Auteuil dire en parlant d’une femme maigre : « Ell
est fort étroit et j’ai entendu un habitant d’Auteuil dire en parlant d’ une femme maigre : « Elle ressemble au lit de M. C
’Auteuil dire en parlant d’une femme maigre : « Elle ressemble au lit de M. Canudo. » On dit aussi que les rideaux de cett
« Elle ressemble au lit de M. Canudo. » On dit aussi que les rideaux de cette chambre sont toujours tirés et que nuit et
re sont toujours tirés et que nuit et jour il y brûle un grand nombre de bougies. Si bien que l’on prend M. Canudo pour le
bre de bougies. Si bien que l’on prend M. Canudo pour le grand-prêtre d’ une religion nouvelle dont il accomplirait les rit
lle dont il accomplirait les rites dans sa chambre. Quelques feuilles de lierre, répandues çà et là, donnent lieu à des su
nt lieu à des suppositions singulières et celle qui rencontre le plus de crédit est que M. Canudo se sert du lierre dans d
onnes gens voyagent agréablement et curieusement autour de la chambre de M. Canudo. Échos. À propos de la Crise italien
ome XCVII, numéro 359, 1er juin 1912, p. 664-672 [664-666]. Vu l’état d’ hystérisme que provoque la guerre dans les pays be
e la guerre dans les pays belligérants et spécialement dans la partie de la population dont la guerre sert les intérêts, m
mars) devait nécessairement m’attirer la colère des « nationalistes » de la péninsule : des gens aussi fiers d’eux-mêmes,
a colère des « nationalistes » de la péninsule : des gens aussi fiers d’ eux-mêmes, aussi infatués de leurs personnes, auss
 » de la péninsule : des gens aussi fiers d’eux-mêmes, aussi infatués de leurs personnes, aussi glorieux des succès rempor
uge à leur juste valeur et qu’on leur préfère des gens qui font moins de bruit qu’eux, mais dont la conduite trahit de plu
tes vertus ou l’œuvre une intelligence plus large. Je n’essaierai pas de discuter avec ces nationalistes, car la matière à
stes, car la matière à discussion fait défaut : ils se sont contentés de me lancer des railleries ou des invectives ; au m
e ce nom ou plutôt ce titre), s’il n’a pas été beaucoup plus prodigue d’ arguments que ses confrères, a-t-il été poli : je
ts que ses confrères, a-t-il été poli : je dirai tantôt quelques mots de sa lettre publiée dans le Mercure du 1er avril. M
ure du 1er avril. Mais je tiens à attirer en premier lieu l’attention de tous sur la singulière mentalité que révèle l’att
l’attention de tous sur la singulière mentalité que révèle l’attitude de ces « nationalistes ». Ces gens sont si bornés qu
ces « nationalistes ». Ces gens sont si bornés qu’ils sont incapables de concevoir qu’on soit autre chose que nationaliste
voir qu’on soit autre chose que nationaliste : bien que la conclusion de mon article soit nettement socialiste et internat
liste, bien que dans tout le reste il n’y ait pas un mot qui témoigne de sentiments patriotiques, ils m’ont tous pris pour
ce qui paraîtra infiniment comique à tous les gens qui me connaissent de près ou de loin. Je me suis toujours senti citoye
îtra infiniment comique à tous les gens qui me connaissent de près ou de loin. Je me suis toujours senti citoyen du monde
depuis vingt ans j’ai vécu presque constamment, à part un intervalle de quatre années, et non pas seulement à Bologne, co
alle de quatre années, et non pas seulement à Bologne, comme feignent de le croire mes contradicteurs, mais en d’autres en
entre autres à Florence où, six ans durant, j’ai fait des recherches d’ archives sur l’histoire de l’art, recherches dont
ù, six ans durant, j’ai fait des recherches d’archives sur l’histoire de l’art, recherches dont j’ai publié les résultats
nt j’ai publié les résultats dans une revue florentine ! Mais ce sont de ces détails que les nationalistes ignorent ou aff
is ce sont de ces détails que les nationalistes ignorent ou affectent d’ ignorer, trouvant que l’histoire d’Italie doit êtr
ationalistes ignorent ou affectent d’ignorer, trouvant que l’histoire d’ Italie doit être faite par les Italiens. Je leur c
histoire d’Italie doit être faite par les Italiens. Je leur conseille d’ étudier cette histoire et surtout je leur souhaite
e leur conseille d’étudier cette histoire et surtout je leur souhaite d’ en saisir les enseignements : ils élargiront assur
ent en cultivant un nationalisme étroit. Tout mon article était plein d’ un grand enthousiasme, d’une profonde admiration p
nalisme étroit. Tout mon article était plein d’un grand enthousiasme, d’ une profonde admiration pour le peuple italien, c’
envers lui. C’est ce que mes contradicteurs nationalistes ont eu soin de taire : en effet, dans leur esprit, l’Italie c’es
est eux, et offenser leurs sacro-saintes personnes, c’est dire du mal de l’Italie. Or ils ne sont en réalité que les explo
nsciemment ou inconsciemment ils obéissent. Ils se vantent maintenant d’ être suivis par tout le peuple, et au début de la
s se vantent maintenant d’être suivis par tout le peuple, et au début de la guerre il y eut effectivement toutes les appar
et au début de la guerre il y eut effectivement toutes les apparences d’ un enthousiasme populaire, tant les nationalistes
esprit du peuple, surtout du peuple du Midi, peu instruit et aspirant de toutes ses forces à sortir de la misère dans laqu
euple du Midi, peu instruit et aspirant de toutes ses forces à sortir de la misère dans laquelle il vit, le mirage d’une c
utes ses forces à sortir de la misère dans laquelle il vit, le mirage d’ une colonie Eldorado où il y aurait place pour tou
’une colonie Eldorado où il y aurait place pour tous ceux qui meurent de faim dans leur pays et doivent aller chercher for
iasme a été obtenu, c’est ce qu’a montré à Florence même un historien de talent, M. Gaetano Salvemini, qui, avec la méthod
is plusieurs mois, dans son journal hebdomadaire l’Unità, la critique de l’action nationaliste ; il révèle impitoyablement
que précise, qui contraste singulièrement avec la rhétorique ampoulée de ses adversaires. La lettre de « Giuseppe Fiorenti
gulièrement avec la rhétorique ampoulée de ses adversaires. La lettre de « Giuseppe Fiorentino » n’est certes pas faite po
des gens qui réfléchissent et ne se laissent pas éblouir par l’esprit de ce monsieur : M. Dauze a relevé ici même (numéro
eur : M. Dauze a relevé ici même (numéro du 16 mai) plusieurs erreurs de fait ; j’en relèverai d’autres. D’abord il est fa
nge monte lentement, la rente, elle, baisse rapidement (elle a baissé de 7 fr. environ depuis la guerre !). C’est ce que n
. environ depuis la guerre !). C’est ce que notre nationaliste a soin de ne pas dire. Mais il y a plus grave : le prix du
ations s’en émeuvent au point que l’on nomme des commissions chargées d’ examiner quels remèdes on pourrait apporter à la s
le blé disponible était entre les mains des spéculateurs (assurément de « bons patriotes ») et que l’augmentation du prix
ande partie à la guerre ! En entendant « Giuseppe Fiorentino » parler de la « Justice italienne.… à laquelle tout le monde
s-à-vis du Pouvoir », tous les Italiens honnêtes qui ne se payent pas de mots hausseront les épaules. S’il en était ainsi
dans le pays ? Du reste, à propos du procès Murri, je n’ai pas parlé de l’influence du gouvernement sur la justice, mais,
e du gouvernement sur la justice, mais, ce qui est plus grave encore, de l’influence de l’opinion publique déterminée par
nt sur la justice, mais, ce qui est plus grave encore, de l’influence de l’opinion publique déterminée par une coterie de
core, de l’influence de l’opinion publique déterminée par une coterie de gens mal intentionnés. Ceux qui voudront savoir c
du président Dusio et tutti quanti n’ont qu’à lire l’excellent livre de Karl Federn sur le procès Murri, livre qui a été
larités en plein jour, ne parle certes point en faveur de l’élévation de la conscience publique en Italie et je ne conçois
ent le sieur « Giuseppe Fiorentino » vante cela comme une supériorité de sa nation. Mais sa lettre est une mine inépuisabl
une supériorité de sa nation. Mais sa lettre est une mine inépuisable d’ affirmations ahurissantes et notre « Florentin » a
que c’est un mâle, parce qu’il tient en échec tous les gouvernements de l’Europe, gouvernements bourgeois, effarés, parce
vernements bourgeois, effarés, parce qu’il passe à travers les toiles d’ araignées des diplomaties rageuses, etc. ». Il n’e
les d’araignées des diplomaties rageuses, etc. ». Il n’est pas permis de pousser l’ingénuité aussi loin ! Au lieu de se co
pas permis de pousser l’ingénuité aussi loin ! Au lieu de se couvrir de ridicule en écrivant de semblables sornettes, que
’ingénuité aussi loin ! Au lieu de se couvrir de ridicule en écrivant de semblables sornettes, que notre « nationaliste »
pprendra alors ce que seuls des enfants qui n’ont entre les mains que de très vieux manuels d’histoire ignorent encore, à
seuls des enfants qui n’ont entre les mains que de très vieux manuels d’ histoire ignorent encore, à savoir que le rôle que
e est des plus effacés et que n’importe quel grand capitaliste a plus d’ influence qu’eux sur la destinée des nations. En v
sculpteur italien Luigi Betti. […] Une œuvre inconnue sur la mort de Louis XVI Un érudit italien, M. Aldo Ravà, a d
Un érudit italien, M. Aldo Ravà, a découvert récemment un recueil de poésies inconnues sur la mort de Louis XVI, dont
và, a découvert récemment un recueil de poésies inconnues sur la mort de Louis XVI, dont il a publié quelques curieux frag
93 à Casanova : « Je suis en train de composer un ouvrage sur la mort de Louis XVI ! » L’exemplaire a été trouvé dans les
la mort de Louis XVI ! » L’exemplaire a été trouvé dans les papiers de Casanova : c’était vraisemblablement un hommage d
é dans les papiers de Casanova : c’était vraisemblablement un hommage de l’auteur. L’ouvrage avait été édité à Londres en
ien. Voici la traduction du frontispice : Le Tribut du cœur, poésies de Lorenzo da Ponte, poète pour dix ans de l’empereu
: Le Tribut du cœur, poésies de Lorenzo da Ponte, poète pour dix ans de l’empereur Joseph II, dédiées à Monsieur le Duc d
le Duc de Choiseul, et publiées à Londres par l’auteur après la mort de Louis XVI. — Londres, se vend pour un shilling ch
z M. Stace, n° 11, au Marché du foin, MDCCLXCIII, Le dédicace mérite d’ être reproduite : Un tribut de ma vive sensibilit
foin, MDCCLXCIII, Le dédicace mérite d’être reproduite : Un tribut de ma vive sensibilité à la terrible infortune de Lo
eproduite : Un tribut de ma vive sensibilité à la terrible infortune de Louis XVI a droit non par lui-même, mais par le s
sentiment qui lui donne naissance, à la protection et à la gratitude d’ une âme qui remplit l’Univers de la renommée de so
ce, à la protection et à la gratitude d’une âme qui remplit l’Univers de la renommée de son admirable constance et piété d
tion et à la gratitude d’une âme qui remplit l’Univers de la renommée de son admirable constance et piété dans les fatales
é dans les fatales vicissitudes du plus vertueux et du plus infortuné de tous les Souverains de France. Voilà le titre, mo
ssitudes du plus vertueux et du plus infortuné de tous les Souverains de France. Voilà le titre, monsieur le Duc, qui obli
monsieur le Duc, qui oblige moi à vous présenter et vous à accueillir de mon gré mon offre très obséquieuse. Très humble,
re poésie intitulée Au peuple, et une chanson avec chœur : les Larmes de la reine de France. Voici, parmi ces poésies, un
armi ces poésies, un passage satirique assez curieux : LA RÉPUBLIQUE DE FRANCE Chanter parmi les tombeaux la liberté de l
ieux : LA RÉPUBLIQUE DE FRANCE Chanter parmi les tombeaux la liberté de l’État, placer l’égalité dans les discordes anarc
cordes anarchiques ; chercher un bon gouvernement parmi l’ignorance ; de tout Érostrate faire un Numa, un Caton ; Tandis q
ndis qu’une horrible pauvreté s’étale partout, imaginer les bienfaits de l’abondance ; changer à tout vent et vanter ensui
désespéré. Carnage, sang, rapines, colère, épouvante posés pour base de la domination éternelle ; et appeler grandeur la
nait pas toute dans un Marat ; il y avait aussi l’héroïsme des armées de sans-culottes : mais ceci n’était évidemment pas
pas ce qui frappait le plus un étranger. La pièce Au soi-disant fils d’ un cocher n’est pas moins curieuse : Louis est mo
u as versé désormais ce sang innocent ; est-ce enfin le dernier terme de tes méfaits ? Rien ne t’a apaisé, ni l’Europe dés
Europe désolée et triste, qui pour lui palpite et languit, ni l’image de la Patrie inanimée, qui désormais te maudit, impi
 — a baigné dans ce sang et a fécondé les serpents… Casanova a écrit de sa main, sur un papier qui accompagnait l’exempla
n papier qui accompagnait l’exemplaire, des critiques assez curieuses de quelques-unes de ces poésies et faites à un point
mpagnait l’exemplaire, des critiques assez curieuses de quelques-unes de ces poésies et faites à un point de vue purement
puisqu’il était resté inconnu jusqu’à ce jour. Il serait intéressant de savoir s’il s’en trouve d’autres exemplaires dans
. Publications du « Mercure de France » [extrait] […] le génie de l’argot. Essai sur les langages spéciaux, les arg
e XCVII, numéro 360, 16 juin 1912, p. 745-767. Il y a, dans l’Odyssée d’ Homère, un peuple pour lequel le grand aède n’a pa
l’Odyssée d’Homère, un peuple pour lequel le grand aède n’a pas assez de louanges et d’hyperboles ; et à qui, par un singu
ère, un peuple pour lequel le grand aède n’a pas assez de louanges et d’ hyperboles ; et à qui, par un singulier retour des
uanges et d’hyperboles ; et à qui, par un singulier retour des choses d’ ici-bas, la critique moderne refuse même d’avoir e
ingulier retour des choses d’ici-bas, la critique moderne refuse même d’ avoir existé. Ce sont les Phéaciens ; les Phéacien
les nefs ont la science et les pensées des hommes », et qui, au dire de Zeus lui-même, « sont les très proches parents de
; les Phéaciens, restés à tout le moins, pour la postérité, le peuple de Nausicaa, la vierge aux bras blancs, faite de grâ
la postérité, le peuple de Nausicaa, la vierge aux bras blancs, faite de grâce juvénile, de pitié secourable, de prudent s
uple de Nausicaa, la vierge aux bras blancs, faite de grâce juvénile, de pitié secourable, de prudent savoir-faire, de déc
vierge aux bras blancs, faite de grâce juvénile, de pitié secourable, de prudent savoir-faire, de décision ferme… Il serai
aite de grâce juvénile, de pitié secourable, de prudent savoir-faire, de décision ferme… Il serait facile de montrer que,
ourable, de prudent savoir-faire, de décision ferme… Il serait facile de montrer que, loin d’être un mythe, les Phéaciens
avoir-faire, de décision ferme… Il serait facile de montrer que, loin d’ être un mythe, les Phéaciens sont un peuple de cha
le de montrer que, loin d’être un mythe, les Phéaciens sont un peuple de chair et d’os : une colonie phénicienne très auth
r que, loin d’être un mythe, les Phéaciens sont un peuple de chair et d’ os : une colonie phénicienne très authentique. Si
ne colonie phénicienne très authentique. Si l’on rapproche les traits de leur physionomie sociale épars dans le poème, on
des réalités géographiques que nous pouvons, à l’heure actuelle, voir de nos yeux, fouler de nos pieds, et toucher de nos
hiques que nous pouvons, à l’heure actuelle, voir de nos yeux, fouler de nos pieds, et toucher de nos mains. Ce pays et ce
à l’heure actuelle, voir de nos yeux, fouler de nos pieds, et toucher de nos mains. Ce pays et cette ville, nous allons le
du golfe de Naples. Nous allons montrer que c’est là, sur cette terre de délices, au milieu des « sourires infinis de la v
’est là, sur cette terre de délices, au milieu des « sourires infinis de la vague » tyrrhénienne, qu’Homère a placé la fem
ssi longtemps qu’il y aura des hommes. [I] 1° Schérie, la patrie de Nausicaa, est un port maritime ; à l’époque d’Hom
1° Schérie, la patrie de Nausicaa, est un port maritime ; à l’époque d’ Homère, maritime signifie méditerranéen ; c’est do
maritime signifie méditerranéen ; c’est donc sur un rivage quelconque de la Méditerranée qu’il faut chercher notre ville ;
faut chercher notre ville ; cela d’ailleurs n’est contesté par aucun de ceux qui lui supposent une réalité quelconque. 2°
usement un épisode du poème vient de prime abord restreindre le champ de nos recherches, en montrant que, en outre, Schéri
rie. Déjà elle est en vue du port, et même elle en est si proche que, de la rive, on en distingue tous les détails. À ce m
ive, on en distingue tous les détails. À ce moment, Poséidon, le dieu de la mer et des volcans, celui qui agite les flots
des volcans, celui qui agite les flots et secoue le sol17, s’approche d’ elle, la touche du doigt et la soude au fond sous-
u doigt et la soude au fond sous-marin. Les gens du port sont frappés de stupeur et « se répandent en paroles ailées ». On
Ô dieux, s’écrie celui-ci, vont-elles donc s’accomplir les prophéties de mon père qui a établi ici notre peuple ! Un jour
qui a établi ici notre peuple ! Un jour viendra, m’a-t-il dit, où une de nos nefs sera ainsi perdue par Poséidon, et ensui
os nefs sera ainsi perdue par Poséidon, et ensuite le dieu recouvrira d’ une immense montagne toute notre ville. Allons, vi
endra-t-il en pitié ; peut-être consentira-t-il à ne pas nous couvrir de cette redoutable montagne. » Et les peuples terri
edoutable ; mais il est ici l’annonce, et sans doute le commencement, d’ un phénomène tout à fait désastreux, qui aura pour
ent, d’un phénomène tout à fait désastreux, qui aura pour conséquence de faire disparaître la ville. S’il s’agissait de de
aura pour conséquence de faire disparaître la ville. S’il s’agissait de deux particularités du site ayant existé de tout
la ville. S’il s’agissait de deux particularités du site ayant existé de tout temps, d’une île en forme de barque d’une pa
s’agissait de deux particularités du site ayant existé de tout temps, d’ une île en forme de barque d’une part, d’une monta
ayant existé de tout temps, d’une île en forme de barque d’une part, d’ une montagne plus ou moins gênante d’autre part, o
it plus ou moins cachée dans une direction, elle ne serait pas cachée de toute part, et recouverte. Mais surtout l’épisode
ecouverte. Mais surtout l’épisode, pris dans son entier, n’aurait pas de sens : pour encombrante qu’on la suppose, la mont
entre l’îlot et la montagne, l’un ne serait pas l’annonce on la cause de l’autre. Au surplus, le poète n’aurait pas pu nou
ien ; l’éventualité fatale ne s’est donc pas encore produite au temps d’ Homère. Pour ces quatre raisons, nous sommes en fa
ion volcanique à ses débuts, ou le passage ci-dessus n’a vraiment pas de sens. 3° Deux étymologies confirment tout à fait
Deux étymologies confirment tout à fait cette interprétation. Le nom de Schérie ne signifie rien d’acceptable en grec ; p
tout à fait cette interprétation. Le nom de Schérie ne signifie rien d’ acceptable en grec ; par contre, dans les langues
e noir ; sous la forme participiale skera ou schra, il désigne l’état de ce qui est noir. Sous la forme sokeret, ce serait
ots, un rôle plus important que nos désinences). D’autre part, le nom de Phéaciens a exactement le même sens en grec : ἀκη
grec : ἀκη sommet, φαίος noir nous donnent les habitants ou les gens de la Roche Noire. Voilà deux noms géographiques se
re volcanique. 4° Passons maintenant en revue les régions volcaniques de la Méditerranée ; elles ne sont ni très nombreuse
moins artificiels peut-être : il importe peu, car nous ne faisons pas de géologie. Dans le premier, voici le nord de la Sa
, car nous ne faisons pas de géologie. Dans le premier, voici le nord de la Sardaigne, le Latium, les monts Albains, et pl
monts Albains, et plus au sud les îles Ponza ; mais tous les volcans de cet ensemble sont entrés en repos bien avant l’ho
s îles Lipari avec le Stromboli et aussi l’Etna ; presque sur la côte d’ Afrique, Pantellaria, avec sa voisine intermittent
le Julia. Cet ensemble, qui date des temps géologiques, n’a pas cessé d’ être en activité ici ou là depuis l’existence de l
giques, n’a pas cessé d’être en activité ici ou là depuis l’existence de l’homme ; l’histoire et l’archéologie le prouvent
istence de l’homme ; l’histoire et l’archéologie le prouvent, chacune de leur côté. Une troisième région, elle aussi activ
ouvent, chacune de leur côté. Une troisième région, elle aussi active de tout temps, occupe une partie de l’Archipel ; ell
troisième région, elle aussi active de tout temps, occupe une partie de l’Archipel ; elle a pour siège principal Santorin
r siège principal Santorin, dans les Cyclades, avec ses deux cratères de Paléa et de Néa Kaméni ; elle a eu des dépendance
cipal Santorin, dans les Cyclades, avec ses deux cratères de Paléa et de Néa Kaméni ; elle a eu des dépendances en terre f
Kaméni ; elle a eu des dépendances en terre ferme sur la côte voisine d’ Asie Mineure. Cette troisième région doit être éca
itinéraire du poème nous conduit bien clairement dans la partie nord de cette même région. C’est l’itinéraire d’aller et
airement dans la partie nord de cette même région. C’est l’itinéraire d’ aller et de retour pour l’île de Calypso. « À l’h
ns la partie nord de cette même région. C’est l’itinéraire d’aller et de retour pour l’île de Calypso. « À l’heure où cel
ion, évidemment précise pour un auditeur du poète, écarte bien l’idée d’ une évaluation approximative) à cette heure-là, di
is-je, Ulysse est emporté dans un mystérieux voyage : il part du nord de Charybde au détroit de Messine ; il navigue neuf
té dans un mystérieux voyage : il part du nord de Charybde au détroit de Messine ; il navigue neuf nuits et neuf jours ; a
borde chez Calypso. M. Victor Bérard a bien montré que Calypso, fille d’ Atlas (le mont aux Singes de Mauritanie), doit se
r Bérard a bien montré que Calypso, fille d’Atlas (le mont aux Singes de Mauritanie), doit se placer dans le voisinage de
(le mont aux Singes de Mauritanie), doit se placer dans le voisinage de ce mont. D’autre part, je relève dans Hésiode une
on ayant tout à fait le même sens. Calypso, dit ce dernier, est fille de Thétys, la mer, et de l’Océan. Cette généalogie,
e même sens. Calypso, dit ce dernier, est fille de Thétys, la mer, et de l’Océan. Cette généalogie, géographique comme la
c à placer la déesse, ou plutôt l’île qu’elle symbolise, aux environs de Gibraltar19. Du détroit de Messine à Gibraltar, l
utôt l’île qu’elle symbolise, aux environs de Gibraltar19. Du détroit de Messine à Gibraltar, la distance est considérable
i ne signifie pas du tout par la ligne droite ; car, dans les marines d’ alors et de longs siècles ensuite, un itinéraire s
ie pas du tout par la ligne droite ; car, dans les marines d’alors et de longs siècles ensuite, un itinéraire se comprend
rend toujours avec le sous-entendu qu’on ne peut pas perdre les côtes de vue. En fait, si, dans le cas présent, on longe l
ue. En fait, si, dans le cas présent, on longe la côte septentrionale de Sicile, si des Égades, qui la terminent à l’ouest
Sicile, si des Égades, qui la terminent à l’ouest, on rejoint la côte d’ Afrique vers le cap Bon, et si l’on suit la rive a
gne droite. Demandons aux périples les plus anciens ce qu’ils pensent de la durée de cette navigation. Et Scylax, qui repr
Demandons aux périples les plus anciens ce qu’ils pensent de la durée de cette navigation. Et Scylax, qui reproduit des it
est très heureuse. Avec la même vitesse moyenne, reportons au détroit de Messine le point de départ de cet itinéraire, et
vec la même vitesse moyenne, reportons au détroit de Messine le point de départ de cet itinéraire, et nous l’allongeons de
e vitesse moyenne, reportons au détroit de Messine le point de départ de cet itinéraire, et nous l’allongeons de cinquante
de Messine le point de départ de cet itinéraire, et nous l’allongeons de cinquante-six heures, c’est-à-dire de deux jours,
tinéraire, et nous l’allongeons de cinquante-six heures, c’est-à-dire de deux jours, deux nuits et d’une fraction de nuit.
ns de cinquante-six heures, c’est-à-dire de deux jours, deux nuits et d’ une fraction de nuit. La coïncidence est aussi com
-six heures, c’est-à-dire de deux jours, deux nuits et d’une fraction de nuit. La coïncidence est aussi complète que possi
ussi complète que possible ; certes, elle nous encourage à interroger de nouveau Scylax sur la durée de la navigation de r
rtes, elle nous encourage à interroger de nouveau Scylax sur la durée de la navigation de retour. Or, c’est précisément à
ncourage à interroger de nouveau Scylax sur la durée de la navigation de retour. Or, c’est précisément à la terre des Phéa
récisément à la terre des Phéaciens que le héros aboutira cette fois. De cet autre voyage, Homère nous apprend deux choses
pprend deux choses : d’abord qu’il se fait dans la direction générale d’ Occident en Orient, de façon que l’Ourse soit touj
’abord qu’il se fait dans la direction générale d’Occident en Orient, de façon que l’Ourse soit toujours sur la gauche (év
fricaine, n’est-il pas à croire qu’il prendra au retour par les côtes d’ Europe ? Le poète montrerait ainsi qu’il connaît l
? Le poète montrerait ainsi qu’il connaît les deux grands itinéraires de la Méditerranée, les seuls vraiment pratiques de
x grands itinéraires de la Méditerranée, les seuls vraiment pratiques de son temps. Remarquons d’ailleurs que le retour pa
iques de son temps. Remarquons d’ailleurs que le retour par les côtes d’ Afrique prolongées nous mènerait, en dix-sept fois
ées nous mènerait, en dix-sept fois vingt-quatre heures, bien au-delà de Pantellaria, par conséquent bien au-delà des para
à de Pantellaria, par conséquent bien au-delà des parages volcaniques de ces mêmes côtes. Interrogeons donc de nouveau Scy
au-delà des parages volcaniques de ces mêmes côtes. Interrogeons donc de nouveau Scylax : demandons-lui où il nous arrêter
andons-lui où il nous arrêtera après dix-sept jours et dix-sept nuits de navigation à partir de Gibraltar le long des riva
ix-sept nuits de navigation à partir de Gibraltar le long des rivages d’ Europe. Pour longer le pays des Ibères (jusqu’aux
on atteint le fond du golfe du Naples. Nous voici dans la partie nord de notre deuxième région. Additionnons ici, pour nou
présent : nous trouvons dix-huit jours et quinze nuits. Or il s’agit de jours d’été, car on ne navigue pas en hiver ; et
: nous trouvons dix-huit jours et quinze nuits. Or il s’agit de jours d’ été, car on ne navigue pas en hiver ; et ces jours
jours et dix-sept nuits indiqués par le poète. Comme, au point de vue de la durée, les deux itinéraires d’Homère et de Scy
ar le poète. Comme, au point de vue de la durée, les deux itinéraires d’ Homère et de Scylax pour l’aller se sont superposé
Comme, au point de vue de la durée, les deux itinéraires d’Homère et de Scylax pour l’aller se sont superposés l’un à l’a
t où Scylax vient de nous arrêter, c’est-à-dire à partir des environs de Naples. 6° Or voici que précisément un autre text
exte du poème appelle très vivement notre attention sur les alentours de Naples. Avant de se transporter à Schérie, nos ge
is comment l’utiliser ? Ni Hypéreia ni les Cyclopes ne désignent rien de connu dans le monde ancien. Une hypothèse bien si
recs, sont, eux aussi, des traductions du phénicien essayées au temps d’ Homère, mais non adoptées par l’usage. En grec, Hy
de deux noms qui, dès avant l’histoire, se sont inscrits, à côté l’un de l’autre, sur la carte d’Italie. D’obscur, notre t
nt l’histoire, se sont inscrits, à côté l’un de l’autre, sur la carte d’ Italie. D’obscur, notre texte devient lumineux : C
ire, se sont inscrits, à côté l’un de l’autre, sur la carte d’Italie. D’ obscur, notre texte devient lumineux : Cumes la Ca
t la période romaine, un poste commercial très important ; et à l’est de ces mêmes champs Phlégréens s’étend l’Œnotrie22.
ns établis d’abord à Cumes, sur le continent italien, à quatre lieues de Naples dans le couchant. 7° Or à qui fera-t-on cr
oire que des Phéniciens, assez forts pour deviner l’avenir commercial de Cumes, et ayant fait le coup de maître de s’en em
orts pour deviner l’avenir commercial de Cumes, et ayant fait le coup de maître de s’en emparer, aient purement et simplem
deviner l’avenir commercial de Cumes, et ayant fait le coup de maître de s’en emparer, aient purement et simplement abando
ître de s’en emparer, aient purement et simplement abandonné ce poste d’ une valeur exceptionnelle, quand ils pouvaient le
avigateurs comme eux. Elle suffisait d’ailleurs à les mettre à l’abri de leurs ennemis les Cyclopes ou Œnotriens ; car le
ropres termes que ces derniers, race à demi sauvage, ne savaient rien de la rame ni des nefs. Dépossédés par la force, voi
ctes. « Grâces aux dieux qui nous aiment, dit d’abord Nausicaa, aucun de ceux qui sont nés ou à naître n’oserait nous appo
cienne, il flotte sur une épave, et est le jouet des vents, ou plutôt d’ un seul vent que lui a soigneusement choisi Athènè
une côte exposée au nord ou au nord-est. Or, sur la face occidentale de l’Italie où nous sommes, une côte ainsi orientée
Puis elle est suffisamment grande pour nourrir les quelques milliers d’ êtres humains dont se compose, au plus, la colonie
lus, la colonie. Il est clair, en effet, que les conditions du départ de Cumes imposent, si l’on ne s’est pas trop éloigné
umes imposent, si l’on ne s’est pas trop éloigné, un site indépendant de la terre ferme au point de vue des subsistances.
e ; c’est la riante ou l’heureuse Schérie. La description des jardins d’ Alcinoos est restée célèbre : « Au-delà de la cour
La description des jardins d’Alcinoos est restée célèbre : « Au-delà de la cour du palais, s’étendait un jardin de quatre
restée célèbre : « Au-delà de la cour du palais, s’étendait un jardin de quatre gyes, entouré de tout côté par une haie. L
là de la cour du palais, s’étendait un jardin de quatre gyes, entouré de tout côté par une haie. Là croissaient de grands
din de quatre gyes, entouré de tout côté par une haie. Là croissaient de grands arbres florissants qui produisaient, les u
a figue. Là, sur la vigne fructueuse, le raisin séchait sous l’ardeur de Hélios en un lieu découvert, et là il était cueil
e recueillir, cherchons l’île dans laquelle ils sont devenus les gens de la Roche Noire. Passons en revue les Parthénopéen
tinent et tellement petite qu’elle n’offre pas les conditions voulues d’ isolement et d’indépendance. Procida, sa voisine,
ment petite qu’elle n’offre pas les conditions voulues d’isolement et d’ indépendance. Procida, sa voisine, est d’origine v
tions voulues d’isolement et d’indépendance. Procida, sa voisine, est d’ origine volcanique ; mais elle se compose surtout
, sa voisine, est d’origine volcanique ; mais elle se compose surtout de tufs blanchâtres : d’ailleurs, elle n’est pas vra
ensuite, nous voici à dix kilomètres du continent, et à trois lieues de Cumes, distances très acceptables. L’île n’est à
les. L’île n’est à proprement parler qu’une montagne et un vaste cône d’ éruption, l’Epoméo, sur lequel, à travers les sièc
s collines en dôme dues aux poussées internes ; plus loin des coulées de lave ; ailleurs des suffioni ou des eaux chaudes
ême est brûlant et l’on ne peut y marcher. Puis ce sont des carrières d’ alun et de souffre ; des pouzzolanes plus ou moins
ûlant et l’on ne peut y marcher. Puis ce sont des carrières d’alun et de souffre ; des pouzzolanes plus ou moins dures, al
fre ; des pouzzolanes plus ou moins dures, alternant avec des couches de cendres : et enfin à côté de la blancheur des tuf
enfin à côté de la blancheur des tufs éruptifs, des masses puissantes de trachytes, les uns gris foncé, les autres roussât
noirs, les autres tout à fait noirs. Noires sont ici et là les roches de la montagne, noires les falaises de la côte, noir
Noires sont ici et là les roches de la montagne, noires les falaises de la côte, noir le sable des plages. Formidable aux
nes s’est perpétuée à travers la protohistoire et l’histoire. Au dire de Pline, une éruption qu’il ne peut dater donna nai
s, fondèrent jadis un établissement dans notre île ; des tremblements de terre, accompagnés d’éruptions de lave, de jailli
établissement dans notre île ; des tremblements de terre, accompagnés d’ éruptions de lave, de jaillissements d’eaux brûlan
t dans notre île ; des tremblements de terre, accompagnés d’éruptions de lave, de jaillissements d’eaux brûlantes et d’ino
tre île ; des tremblements de terre, accompagnés d’éruptions de lave, de jaillissements d’eaux brûlantes et d’inondations
blements de terre, accompagnés d’éruptions de lave, de jaillissements d’ eaux brûlantes et d’inondations de la mer, les en
ccompagnés d’éruptions de lave, de jaillissements d’eaux brûlantes et d’ inondations de la mer, les en chassèrent définitiv
ruptions de lave, de jaillissements d’eaux brûlantes et d’inondations de la mer, les en chassèrent définitivement24. De vr
antes et d’inondations de la mer, les en chassèrent définitivement24. De vrais cataclysmes ont des dates précises pendant
de notre moyen âge. Le xixe  siècle a encore enregistré des centaines de secousses et de vrais tremblements de terre, jusq
ge. Le xixe  siècle a encore enregistré des centaines de secousses et de vrais tremblements de terre, jusqu’au désastre de
encore enregistré des centaines de secousses et de vrais tremblements de terre, jusqu’au désastre de 1883, qui, en quelque
nes de secousses et de vrais tremblements de terre, jusqu’au désastre de 1883, qui, en quelques minutes, fit plus de trois
terre, jusqu’au désastre de 1883, qui, en quelques minutes, fit plus de trois mille victimes. Il est à remarquer que l’ér
remarquer que l’éruption terrible dont parle Strabon répond à la fin de ce que l’on appelle les âges homériques25. Comme
apolitain mettent en œuvre cette richesse du sol ; malgré l’indolence de ses habitants, Ischia en ses parties basses n’est
u’un vaste jardin, où légumes et fruits ont une saveur particulière ; de tous côtés, les oliviers, les grenadiers et les f
t à merveille aux indications qu’a pu fournir le poème. 14° Or le nom d’ Ischia lui-même mérite toute notre attention. Aux
Or le nom d’Ischia lui-même mérite toute notre attention. Aux époques de basse latinité, il s’écrivait Iscla 26. D’autre p
nité, il s’écrivait Iscla 26. D’autre part on sait que, dans les noms d’ origine phénicienne, la préfixe i a le sens d’île
sait que, dans les noms d’origine phénicienne, la préfixe i a le sens d’ île ou de rivage, et qu’on la détache assez facile
dans les noms d’origine phénicienne, la préfixe i a le sens d’île ou de rivage, et qu’on la détache assez facilement des
gosiers latins destinés à devenir des gosiers napolitains, le passage de la liquide r à sa voisine adoucie l n’était qu’un
e r à sa voisine adoucie l n’était qu’un jeu. Cette étymologie simple d’ un nom, qui jusqu’ici n’en avait pas d’acceptable,
n jeu. Cette étymologie simple d’un nom, qui jusqu’ici n’en avait pas d’ acceptable, ne manifeste-t-elle pas une survivance
ait pas d’acceptable, ne manifeste-t-elle pas une survivance méconnue de l’appellation homérique ? Ischia c’est l’île noir
ilà-t-il pas une roche puissante et farouche, vigoureusement détachée de la masse de l’île, et qui eût admirablement conve
une roche puissante et farouche, vigoureusement détachée de la masse de l’île, et qui eût admirablement convenu à un post
hée de la masse de l’île, et qui eût admirablement convenu à un poste de marine étrangère, surtout si l’on suppose Ischia
arine étrangère, surtout si l’on suppose Ischia plus ou moins habitée d’ avance ? En face de cette roche isolée, abrupte et
ou moins habitée d’avance ? En face de cette roche isolée, abrupte et de quarante-vingt-onze mètres de haut, un texte évoc
face de cette roche isolée, abrupte et de quarante-vingt-onze mètres de haut, un texte évocateur de Thucydide vous chante
abrupte et de quarante-vingt-onze mètres de haut, un texte évocateur de Thucydide vous chante dans la mémoire : « Les Phé
aux autour de la Sicile, s’étaient emparés des promontoires au-dessus de la mer, et des îlots adjacents aux côtes29. » Or
au-dessus de la mer, et des îlots adjacents aux côtes29. » Or ce nid d’ aigles aux falaises de trachyte, très foncées ou t
et des îlots adjacents aux côtes29. » Or ce nid d’aigles aux falaises de trachyte, très foncées ou tout à fait noires, por
e, très foncées ou tout à fait noires, porte précisément ce qui reste de la très ancienne ville d’Ischia, celle qui a donn
fait noires, porte précisément ce qui reste de la très ancienne ville d’ Ischia, celle qui a donné son nom à toute l’île ;
re le Negrone ou Nerone, le gros noir, le très noir. N’est-ce pas là, d’ une façon manifeste, que s’élevait, il y a trois m
us nous disions avec Mme Champault, en débarquant dans l’île un matin de décembre 1904. Nous venions de saluer à Procida l
e un matin de décembre 1904. Nous venions de saluer à Procida l’ombre de Graziella ; nous voulions découvrir à Ischia les
da l’ombre de Graziella ; nous voulions découvrir à Ischia les traces de l’aimante Nausicaa et de la magnanime Arètè, heur
nous voulions découvrir à Ischia les traces de l’aimante Nausicaa et de la magnanime Arètè, heureux de rapprocher ainsi d
ia les traces de l’aimante Nausicaa et de la magnanime Arètè, heureux de rapprocher ainsi d’un poète de notre France le pl
imante Nausicaa et de la magnanime Arètè, heureux de rapprocher ainsi d’ un poète de notre France le plus grand génie du mo
icaa et de la magnanime Arètè, heureux de rapprocher ainsi d’un poète de notre France le plus grand génie du monde antique
us avait laissés à Porto di Bagno, dans l’enceinte parfaitement nette d’ un vieux cratère, au milieu duquel une pointe émer
eante, devenue de par la science un maréographe, est le reste évident d’ un cône d’éruption. Et traversant d’abord la coulé
enue de par la science un maréographe, est le reste évident d’un cône d’ éruption. Et traversant d’abord la coulée de lave
e reste évident d’un cône d’éruption. Et traversant d’abord la coulée de lave jaillie des Cremate au xive  siècle, puis la
ée de lave jaillie des Cremate au xive  siècle, puis la ville moderne d’ Ischia transportée sur l’île principale, nous arri
l’île principale, nous arrivions en face du fameux Nerone. Tout cela, de longue date, nous était familier par des cartes e
artes et des photographies ; mais nous ignorions ici la dernière page de l’histoire. Sans hésiter, comptant prendre langue
hésiter, comptant prendre langue plus loin, nous franchissons le môle de 250 mètres qui, aujourd’hui, joint à l’île princi
, aujourd’hui, joint à l’île principale la grande Roche. Sur le flanc d’ un bastion encore menaçant, s’ouvre un tunnel en p
lacets, aboutit, trente mètres plus haut, à l’intérieur de l’enceinte d’ Alphonse d’Aragon ; à mi-pente, une batterie pitto
dans la ville elle-même, par des rues étroites et tortueuses, bordées de murs de clôture et de maisons n’ayant guère qu’un
ville elle-même, par des rues étroites et tortueuses, bordées de murs de clôture et de maisons n’ayant guère qu’une porte
e, par des rues étroites et tortueuses, bordées de murs de clôture et de maisons n’ayant guère qu’une porte sur la voie pu
iècle, ancienne cathédrale, et au-dessous une crypte mystérieuse avec de nobles peintures datant peut-être de l’occupation
sous une crypte mystérieuse avec de nobles peintures datant peut-être de l’occupation angevine ; mais pourquoi les voûtes
rieur en ruines malgré sa date récente ? Au-delà, un charmant édicule de la Renaissance garde l’entrée d’un champ ; mais i
cente ? Au-delà, un charmant édicule de la Renaissance garde l’entrée d’ un champ ; mais il n’a pas été construit pour cett
élégant, blanchi à la chaux, qui, tout à l’heure, du môle surmontait de grands murs nus, et mettait dans la silhouette de
du môle surmontait de grands murs nus, et mettait dans la silhouette de la roche, au milieu des cactus et des aloès, un a
nt un autel ; puis une sacristie dont les fenêtres ravagées encadrent de leur misère des vues idéales sur l’île. Au risque
vagées encadrent de leur misère des vues idéales sur l’île. Au risque d’ envahir des clôtures interdites, nous franchissons
oici un monastère avec ses salles communes et ses cellules. Au détour de ce mur, en haut de cet escalier, un moine vêtu de
vec ses salles communes et ses cellules. Au détour de ce mur, en haut de cet escalier, un moine vêtu de bure ne va-t-il pa
cellules. Au détour de ce mur, en haut de cet escalier, un moine vêtu de bure ne va-t-il pas apparaître, ou la blanche sil
oine vêtu de bure ne va-t-il pas apparaître, ou la blanche silhouette d’ une moniale ? Non, c’est le vide et le silence. Vo
? Non, c’est le vide et le silence. Voici maintenant quelques arceaux d’ un cloître envahi par une végétation folle, mais q
ans des ténèbres épaisses : nous sommes sous la chapelle ; à la lueur d’ une allumette, nous découvrons une crypte funérair
, nous découvrons une crypte funéraire et le long des murs les sièges de pierre, où les cadavres assis dans leur robe mona
mification incomplète ; çà et là, au milieu des décombres, des débris de vêtements et des ossements épars. Sous cette form
me lamentable, les morts sont-ils donc maintenant les seuls habitants de la Roche Noire ? Montons de nouveau ; des ruelles
t-ils donc maintenant les seuls habitants de la Roche Noire ? Montons de nouveau ; des ruelles qui grimpent, et toujours d
que nous comprenons enfin ; rien n’est impressionnant comme cet exode de la vie qui s’est enfuie d’elle-même… Après une he
rien n’est impressionnant comme cet exode de la vie qui s’est enfuie d’ elle-même… Après une herse, voici un chemin suspen
Capri la blanche, qui dort là-bas dans les flots bleus, puis l’entrée de la vieille forteresse qui couronne fièrement le s
e sommet du Nerone : des tours menaçantes, une porte rébarbative avec d’ énormes ferrures. Nous frappons, pas de réponse :
es, une porte rébarbative avec d’énormes ferrures. Nous frappons, pas de réponse : une poussée, et tout cède. Une cour étr
s, pas de réponse : une poussée, et tout cède. Une cour étroite entre de hautes murailles ; dans de grandes salles, des li
ssée, et tout cède. Une cour étroite entre de hautes murailles ; dans de grandes salles, des lits faits de trois planches
te entre de hautes murailles ; dans de grandes salles, des lits faits de trois planches avec des boucles de fer et des res
de grandes salles, des lits faits de trois planches avec des boucles de fer et des restes de chaînes ; puis des réfectoir
es lits faits de trois planches avec des boucles de fer et des restes de chaînes ; puis des réfectoires, et aussi des sout
souterrains et des cachots. Dans le donjon central, réparties autour d’ un grand escalier, des chambres avec un reste de m
ral, réparties autour d’un grand escalier, des chambres avec un reste de mobilier. Mais toujours personne, et pourtant des
au-dessus des portes, des graffiti bien modernes, et tout le réalisme d’ une caserne à côté d’une prison, ajoutent à l’illu
des graffiti bien modernes, et tout le réalisme d’une caserne à côté d’ une prison, ajoutent à l’illusion de la vie ! Est-
le réalisme d’une caserne à côté d’une prison, ajoutent à l’illusion de la vie ! Est-ce donc hier qu’une malédiction a fr
 ? Nous montons. Là-haut, tout là-haut, ce sont, dans l’éblouissement de la lumière, des terrasses dominant l’abîme, et un
lendide : au nord, Procida, Pausilippe, le cap Misène, et les plaines de Campanie se heurtant à Mola di Gaeta : tout près
ta : tout près dans l’ouest, voici l’Epoméo, et ses pentes couronnées de verdure : puis au sud, les caps de l’île se décou
l’Epoméo, et ses pentes couronnées de verdure : puis au sud, les caps de l’île se découpant en masses imposantes, et le sc
caps de l’île se découpant en masses imposantes, et le scintillement de la mer infinie ; vers l’orient, c’est d’abord Cap
mer infinie ; vers l’orient, c’est d’abord Capri, puis la presqu’île de Massa Lubrense, Sorrente et le golfe de Naples :
dans le fond, la majestueuse silhouette du Vésuve. Avant les soldats d’ Alphonse d’Aragon, avant nos Angevins maîtres de N
d’Aragon, avant nos Angevins maîtres de Naples, avant les défenseurs de l’île retranchés ici au temps des Sarrasins, Alci
icaa ont-ils contemplé, il y a trois mille ans, l’éternelle splendeur de ces horizons ? Cette vieille cité que nous croyio
lendeur de ces horizons ? Cette vieille cité que nous croyions pleine de vie encore, n’est-ce pas pour nous rapprocher d’e
nous croyions pleine de vie encore, n’est-ce pas pour nous rapprocher d’ eux qu’elle est morte hier ? N’est-ce pas pour nou
ier ? N’est-ce pas pour nous laisser seuls en face de la grande ombre d’ Homère qu’elle s’est recueillie dans le silence de
de la grande ombre d’Homère qu’elle s’est recueillie dans le silence de son tombeau ? Il faut venir à bout de cette énigm
’est recueillie dans le silence de son tombeau ? Il faut venir à bout de cette énigme. L’Odyssée à la main, interrogeons n
sera-t-elle pas définitive ? II 1° Au bout de dix-sept jours et de dix-sept nuits d’une navigation ininterrompue, Ul
finitive ? II 1° Au bout de dix-sept jours et de dix-sept nuits d’ une navigation ininterrompue, Ulysse est arrivé, n
s Phéaciens. Au matin du dix-huitième jour, « les montagnes ombreuses de cette terre se dressent devant ses yeux ; et, dan
comparaison qui donne un profil net, et manifestement reconnaissable, de la côte phéacienne dans une direction déterminée,
celle par laquelle arrive notre héros. Ne pouvant pas perdre la terre de vue, et venant du détroit de Gibraltar par les cô
re héros. Ne pouvant pas perdre la terre de vue, et venant du détroit de Gibraltar par les côtes d’Europe, Ulysse a longé
rdre la terre de vue, et venant du détroit de Gibraltar par les côtes d’ Europe, Ulysse a longé en dernier lieu les rivages
is le Latium ; et il commence à côtoyer la Campanie quand il approche d’ Ischia. Ce qu’il a devant lui, c’est la face nord-
il approche d’Ischia. Ce qu’il a devant lui, c’est la face nord-ouest de notre île. « La face », l’expression est impropre
i, partout ailleurs, dessine un ovale à peu près régulier, se déforme de ce côté en un large promontoire vigoureusement pr
et non ailleurs, que la géographie et le texte combinés nous imposent de retrouver le profil indiqué par Homère. Si le bou
emis en question. Aussi n’était-ce pas sans émotion que, le lendemain de notre première visite au Château, nous prenions t
u Château, nous prenions tous les deux une barque à l’autre extrémité de l’île, dans l’anse de Lacco Ameno, pour aller con
ns tous les deux une barque à l’autre extrémité de l’île, dans l’anse de Lacco Ameno, pour aller contempler du large le Za
acco Ameno, pour aller contempler du large le Zale. Sous la direction d’ un ami de la veille, capitaine au long cours, deux
o, pour aller contempler du large le Zale. Sous la direction d’un ami de la veille, capitaine au long cours, deux compagno
onnées. Mais plus nous avançons vers la haute mer, plus les accidents de terrain se groupent, et se fondent en des masses
t, et se fondent en des masses simplifiées. Après une heure, au plus, de navigation, nous sommes, au dire de notre ami, à
ifiées. Après une heure, au plus, de navigation, nous sommes, au dire de notre ami, à quatre kilomètres du cap, et sur la
quatre kilomètres du cap, et sur la perpendiculaire élevée au centre de sa façade ; voici alors, ce que nous avons sous l
es yeux : Au lieu de se terminer en pointe, le cap présente, sur plus d’ un kilomètre, un large front en ligne droite. En s
e front en ligne droite. En son milieu, il porte à cent quinze mètres d’ altitude une éminence qui semble divisée en trois
deux : larges déchirures ; c’est la guardiola di Zale. À une dizaine de mètres plus bas, commencent à droite et à gauche,
n du front, deux courbes légèrement convexes, qui bientôt s’abaissent d’ un mouvement lent et symétrique, et sont, à quatre
ent d’un mouvement lent et symétrique, et sont, à quatre cents mètres de leur commune origine, sur le point de se perdre,
ts mètres de leur commune origine, sur le point de se perdre, chacune de leur côté, dans les flots, quand brusquement l’un
et l’autre se relèvent en un ressaut. Ainsi interrompu, le mouvement de descente reprend ensuite ; et cent mètres plus lo
st, la double ligne disparaît sous la vague. Le soleil achevait alors de se coucher, et la brume du soir commençait à esto
se coucher, et la brume du soir commençait à estomper et à recouvrir de ses ombres les détails. Ce que nous avions sous l
e que nous avions sous les yeux, c’était très nettement la silhouette d’ un bouclier gigantesque posé à plat et flottant su
tre vents du ciel s’acharnent sur le frêle esquif ; ils ont vite fait de le disloquer. Le naufragé se hisse sur une poutre
sa protectrice le jette sur la côte phéacienne30. Depuis cette page, de l’Odyssée, tout poète ayant le souci de son art s
acienne30. Depuis cette page, de l’Odyssée, tout poète ayant le souci de son art s’est cru obligé, pour offrir une tempête
son art s’est cru obligé, pour offrir une tempête bien conditionnée, d’ y faire figurer une lutte des quatre vents, toujou
conditionnée, d’y faire figurer une lutte des quatre vents, toujours d’ un puissant effet. Voyez Virgile, Ovide, Lucain, C
cain, Camoëns et d’autres. Mais ce phénomène, si redoutable au centre d’ un typhon du Pacifique ou d’un cyclone des Antille
ais ce phénomène, si redoutable au centre d’un typhon du Pacifique ou d’ un cyclone des Antilles, se manifeste rarement dan
d’un cyclone des Antilles, se manifeste rarement dans les bourrasques de la Méditerranée, presque toujours rectilignes. Le
iterranée, presque toujours rectilignes. Les gens s’en sont rapportés de confiance au chantre d’Ionie leur maître, sans se
urs rectilignes. Les gens s’en sont rapportés de confiance au chantre d’ Ionie leur maître, sans se douter qu’il a eu, lui,
leur maître, sans se douter qu’il a eu, lui, une raison très spéciale de mettre, dans sa tempête, tous les vents du ciel e
e, dans sa tempête, tous les vents du ciel en scène : il avait besoin de faire entendre que, tirée ainsi à quatre diables,
in de faire entendre que, tirée ainsi à quatre diables, la pauvre nef d’ Ulysse a jeté son homme à la mer sur place, et san
du phénomène : « Ayant lancé les vents sur moi, Poséidon m’a empêché d’ avancer. » 3° La tempête a cessé. Sous la poussée
idon m’a empêché d’avancer. » 3° La tempête a cessé. Sous la poussée de Borée, Ulysse approche de l’île ; déjà il entend
. » 3° La tempête a cessé. Sous la poussée de Borée, Ulysse approche de l’île ; déjà il entend le bruit formidable des br
, mais des falaises à pic, des rocs et des écueils, le tout enveloppé d’ écume… Une vaste lame le porte sur l’âpre rivage ;
être brisé et déchiré, quand, inspiré par Athènè, il saisit la roche de ses deux mains ; mais la vague le remporte au lar
he de ses deux mains ; mais la vague le remporte au large, et la peau de ses mains vigoureuses s’est déchirée à la pierre 
goureuses s’est déchirée à la pierre ». Puis toujours avec le secours de la déesse « il nage en travers à la lame ; les ye
cherche une plage en pente ou un port. Enfin il arrive à l’embouchure d’ un ruisseau, il voit que l’endroit est excellent e
hure d’un ruisseau, il voit que l’endroit est excellent et débarrassé de rochers ; et que l’on peut s’y sauver du vent ; e
s, et le recueille à son embouchure. Les genoux et les bras vigoureux d’ Ulysse sont rompus, et son cœur est accablé… Sans
l’accable. Bientôt il respire et recouvre ses esprits. Sortant alors de l’eau, il baise la terre31. » Puis, pour échapper
é », il se couche sous deux oliviers, après avoir amassé un épais lit de feuilles mortes. Il s’endort ensuite d’un sommeil
rès avoir amassé un épais lit de feuilles mortes. Il s’endort ensuite d’ un sommeil profond et ne se réveillera qu’au bout
de vingt-quatre heures. Or tout ceci est une description très exacte de la côte, telle qu’on la rencontre aujourd’hui au
au bas de Casamicciola en venant du cap Zale. Voici d’abord, sur plus d’ un kilomètre, une falaise tout à fait à pic, coupa
s d’un kilomètre, une falaise tout à fait à pic, coupant les hauteurs de Lédomada par un mur vertical de quinze à vingt mè
ut à fait à pic, coupant les hauteurs de Lédomada par un mur vertical de quinze à vingt mètres de haut. Elle est défendue
les hauteurs de Lédomada par un mur vertical de quinze à vingt mètres de haut. Elle est défendue en son pied par tout un é
ngt mètres de haut. Elle est défendue en son pied par tout un éboulis de roches énormes. Dès que la mer est forte et surto
Dès que la mer est forte et surtout par vent du nord, il s’y produit d’ énormes brisants et de vastes nappes d’écume que j
rte et surtout par vent du nord, il s’y produit d’énormes brisants et de vastes nappes d’écume que j’ai vus blanchir de la
r vent du nord, il s’y produit d’énormes brisants et de vastes nappes d’ écume que j’ai vus blanchir de la terre ferme, à u
d’énormes brisants et de vastes nappes d’écume que j’ai vus blanchir de la terre ferme, à une distance de trois lieues. L
appes d’écume que j’ai vus blanchir de la terre ferme, à une distance de trois lieues. La roche, qui est du trachyte, est
hyte, est aussi âpre que possible au toucher. À l’extrémité orientale de la falaise, voici, sur deux cents mètres, la peti
ise, voici, sur deux cents mètres, la petite rade ouverte avec pentes d’ échouage que souhaite et fait pressentir le naufra
chouage que souhaite et fait pressentir le naufragé ; c’est la marine de Casamicciola ; et ensuite le modeste ruisseau de
gé ; c’est la marine de Casamicciola ; et ensuite le modeste ruisseau de la Lava, au milieu d’un delta qui s’avance au-dev
vant du nageur, et qui, évidemment prolongé sous la vague, lui permet de prendre pied plus loin du rivage, malgré le vent
du rivage, malgré le vent et la houle. À peine le héros est-il sorti de la mer qu’une divinité, qui a déjà contribué à so
mer qu’une divinité, qui a déjà contribué à son sauvetage, lui donne de nouvelles marques de sa protection. C’est Ino Leu
qui a déjà contribué à son sauvetage, lui donne de nouvelles marques de sa protection. C’est Ino Leucothée, la Source bla
térieuses propriétés curatives, jaillissent au bas des grandes masses de tuf blanchâtre de l’Epoméo32. À l’heure actuelle,
és curatives, jaillissent au bas des grandes masses de tuf blanchâtre de l’Epoméo32. À l’heure actuelle, la Lava est un as
À l’heure actuelle, la Lava est un assez mince torrent : simple filet d’ eau en temps ordinaire, mais rivière impétueuse à
nous lui rendons ses sources principales captées pour l’alimentation d’ Ischia et de Casamicciola, mais qui jadis faisaien
ndons ses sources principales captées pour l’alimentation d’Ischia et de Casamicciola, mais qui jadis faisaient tourner un
a aux exigences bien modestes du terme potamos qui désigne tout cours d’ eau aboutissant à la mer, si faible soit-il. Entre
ses rives encaissées, que demande d’ailleurs le texte, elle aura plus d’ eau courante qu’il n’en faut pour alimenter les ba
aura plus d’eau courante qu’il n’en faut pour alimenter les bassins, d’ un lavoir. Au surplus, remarquons que le nom actue
actuel lava (torrent) est la traduction aussi littérale que possible de potamos. Pas plus au temps d’Homère que de nos jo
traduction aussi littérale que possible de potamos. Pas plus au temps d’ Homère que de nos jours, il n’a été besoin d’un no
ssi littérale que possible de potamos. Pas plus au temps d’Homère que de nos jours, il n’a été besoin d’un nom propre pour
tamos. Pas plus au temps d’Homère que de nos jours, il n’a été besoin d’ un nom propre pour désigner une rivière qui est la
er une rivière qui est la seule sur les trois faces vraiment habitées de l’île. Ce nom commun, se perpétuant dans ces cond
e perpétuant dans ces conditions exceptionnelles, a presque la valeur d’ un nom propre inchangé. Sorti de notre Lava vers s
exceptionnelles, a presque la valeur d’un nom propre inchangé. Sorti de notre Lava vers son embouchure, Ulysse n’a à trav
rouver, à son gré, sur l’une ou l’autre rive, une pente raide en haut de laquelle « un lieu bien en vue » lui permettra d’
pente raide en haut de laquelle « un lieu bien en vue » lui permettra d’ échapper pour la nuit à la fraîcheur des bas-fonds
elles les plongent dans l’eau des bassins et les foulent en disputant de promptitude. Quand elles les ont lavés et purifié
nt en disputant de promptitude. Quand elles les ont lavés et purifiés de toute souillure, elles les étendent en ordre sur
age, nettoyés pas le flot. Et s’étant elles-mêmes lavées et parfumées d’ huile luisante, elles prennent leur repas sur le b
vantes eurent mangé, elles jouèrent à la balle, ayant enlevé le voile de leur tête. Et Nausicaa aux bras blancs commença u
commença une mélopée. Ainsi Artémis marche sur les montagnes, joyeuse de ses flèches, et sur le Taygète ou l’Érymanthe, se
uit des sangliers et des cerfs rapides ; les Nymphes agrestes, filles de Zeus tempêtueux, jouent avec elle, et Latone se·r
elle, et Latone se·réjouit dans son cœur. Artémis les dépasse toutes de la tête et du front, et on la reconnaît facilemen
à la ville des Phéaciens. Alors la jeune reine jeta une balle à l’une de ses femmes, et la balle s’égara et tomba dans le
a balle s’égara et tomba dans le fleuve escarpé. Et toutes poussèrent de hautes clameurs, et le divin Ulysse s’éveilla35. 
5. » D’après la configuration des lieux, c’est à une faible distance d’ Ulysse que Nausicaa et ses compagnes jettent leur
es sont inconnues. Elles sont dans le vallon triangulaire sur le bord de la Lava, et déjà assez loin de la mer pour que le
ant la vierge aux bras blancs. La scène qui suit, une des plus belles de l’Odyssée, est trop connue, et surtout trop en de
nuer la citation. Notons cependant qu’Ulysse demande à la jeune fille de lui indiquer la ville des hommes qui habitent cet
s qui habitent cette terre ; en effet à Casamicciola, les contreforts de l’Epoméo empêchent de voir le Nerone qui, bien en
erre ; en effet à Casamicciola, les contreforts de l’Epoméo empêchent de voir le Nerone qui, bien entendu, est notre Schér
e héros suivent à pied. La distance, six kilomètres environ, n’a rien d’ invraisemblable. Comme le veut le texte, la route
c’est-à-dire une région cultivée. Nos gens approchent : à une portée de voix de la ville, Nausicaa, voulant qu’Ulysse att
-dire une région cultivée. Nos gens approchent : à une portée de voix de la ville, Nausicaa, voulant qu’Ulysse attende la
nt qu’Ulysse attende la nuit pour traverser le port, le laisse auprès d’ un bois de peupliers consacré à Athènè, et dans le
se attende la nuit pour traverser le port, le laisse auprès d’un bois de peupliers consacré à Athènè, et dans lequel est u
à Athènè, et dans lequel est une fontaine. À sept cents mètres à vol d’ oiseau du Nerone, et bien plus près d’un faubourg
aine. À sept cents mètres à vol d’oiseau du Nerone, et bien plus près d’ un faubourg qui a peut-être existé de tout temps,
eau du Nerone, et bien plus près d’un faubourg qui a peut-être existé de tout temps, sur l’île principale36, l’acqua Ponta
la déesse qui guérit. Il est d’ailleurs évident que la source du bois de peupliers n’est pas propre aux usages domestiques
liers n’est pas propre aux usages domestiques : arrêter Ulysse auprès d’ une fontaine ordinaire, à l’heure où les femmes vi
viendraient puiser pour le repas du soir, ce ne serait guère le moyen de se cacher. 6° Puis c’est le port ; il est double,
verses indications trouvent bien leur place auprès du Nerone. La rive de l’île principale se raccordant au môle par deux c
sée des propriétés particulières qui l’encombrent, le voyageur venant de Casamicciola et de l’acqua Pontano la suivra tout
particulières qui l’encombrent, le voyageur venant de Casamicciola et de l’acqua Pontano la suivra tout naturellement et p
’agora, pour gagner le chemin étroit qui mène à la ville. 7° Au temps d’ Homère, ce chemin étroit était un isthme ; aujourd
chemin étroit était un isthme ; aujourd’hui c’est une digue immergée de deux mètres. Pour expliquer cette dissonance, la
que nous ayons à constater, il faut tenir compte que toute la région de l’Italie où nous sommes s’est, par rapport à la m
gion de l’Italie où nous sommes s’est, par rapport à la mer, abaissée de plusieurs mètres depuis la république romaine. On
romaine. On en trouve les preuves les plus apparentes dans une série d’ édifices, datant au plus du commencement de l’empi
apparentes dans une série d’édifices, datant au plus du commencement de l’empire, en des points rapprochés, à Pouzzoles,
t devant elles une place sur laquelle elles débouchaient jadis. Avant d’ être un port, ouvert de main d’homme en 1856, le c
e sur laquelle elles débouchaient jadis. Avant d’être un port, ouvert de main d’homme en 1856, le cratère de Bagno était u
quelle elles débouchaient jadis. Avant d’être un port, ouvert de main d’ homme en 1856, le cratère de Bagno était un lac sa
dis. Avant d’être un port, ouvert de main d’homme en 1856, le cratère de Bagno était un lac saumâtre, et il y a trois sièc
s et les oiseaux qu’y mentionne Jasolino, c’était certainement un lac d’ eau douce. À Casamicciola, avant d’arriver à l’emb
olino, c’était certainement un lac d’eau douce. À Casamicciola, avant d’ arriver à l’embouchure de la Lava, on aperçoit sou
nt un lac d’eau douce. À Casamicciola, avant d’arriver à l’embouchure de la Lava, on aperçoit sous les flots des ruines im
mbouchure de la Lava, on aperçoit sous les flots des ruines immergées de cinq à six mètres, et un escalier qui n’a pas été
ue, au bas du Nerone, un isthme bas et étroit a dû, dans le mouvement de descente générale constaté ici et là, s’affaisser
ner la Roche. D’ailleurs, si l’on relevait le sous-sol du môle actuel de trois mètres seulement, on exonderait un isthme f
nts : 1° Les remparts qui l’entourent sont moins élevés que certaines de ses rues ou de ses places. Car, de l’intérieur, o
mparts qui l’entourent sont moins élevés que certaines de ses rues ou de ses places. Car, de l’intérieur, on embrasse d’un
nt sont moins élevés que certaines de ses rues ou de ses places. Car, de l’intérieur, on embrasse d’un seul coup d’œil les
ues ou de ses places. Car, de l’intérieur, on embrasse d’un seul coup d’ œil les couronnements de l’enceinte et en même tem
r, de l’intérieur, on embrasse d’un seul coup d’œil les couronnements de l’enceinte et en même temps les ports et l’agora 
ts de l’enceinte et en même temps les ports et l’agora ; 2° Le palais d’ Alcinoos est tellement en vue que l’on ne peut le
onne les pentes inférieures ; 4° À côté du palais se trouve un jardin de dimensions restreintes, mais bien exposé ; 5° Il
ines ; mais probablement ce ne sont que des citernes, et il n’y a pas d’ eaux vives dans la ville ; car, tout en ayant libr
6° Un chemin possible pour des mules attelées pénètre jusqu’au palais d’ Alcinoos ; 7° Quand on descend de chez le roi, c’e
les attelées pénètre jusqu’au palais d’Alcinoos ; 7° Quand on descend de chez le roi, c’est au sud que l’on peut s’embarqu
u sud que l’on peut s’embarquer le plus commodément dans une nef mise d’ avance à flot et prête à partir. La roche en forme
diverses indications. Le rempart qui l’entoure est bâti sur le flanc de ses escarpements, et à peine a-t-on franchi l’enc
ine a-t-on franchi l’enceinte qu’on arrive à un niveau très supérieur d’ où l’on domine murailles et alentours. Le palais d
eau très supérieur d’où l’on domine murailles et alentours. Le palais d’ Alcinoos a ici une place tout indiquée : celle qu’
lcinoos a ici une place tout indiquée : celle qu’occupe la forteresse d’ Alphonse d’Aragon ; là on le voit de tous côtés, d
e : celle qu’occupe la forteresse d’Alphonse d’Aragon ; là on le voit de tous côtés, de la campagne comme de la mer, et to
cupe la forteresse d’Alphonse d’Aragon ; là on le voit de tous côtés, de la campagne comme de la mer, et tout converge ver
Alphonse d’Aragon ; là on le voit de tous côtés, de la campagne comme de la mer, et tout converge vers lui de l’intérieur.
tous côtés, de la campagne comme de la mer, et tout converge vers lui de l’intérieur. Au bas et au sud du château, s’étend
ment on n’a jamais eu que des citernes sur le Nerone, et une nouvelle de Boccace montre, elle aussi, les habitants allant
de Boccace montre, elle aussi, les habitants allant s’approvisionner d’ eau sur l’île principale, à une fontaine encore re
t envahie par la mer. Toujours sur l’île principale, la ville moderne d’ Ischia possède des puits aussi rapprochés que poss
ille moderne d’Ischia possède des puits aussi rapprochés que possible de la Roche, très peu profonds, et qui ont été de to
approchés que possible de la Roche, très peu profonds, et qui ont été de tout temps faciles à creuser. Un attelage qui n’a
creuser. Un attelage qui n’a pas peur des pentes raides, un attelage de mules, par exemple, pénètre sans trop de difficul
s pentes raides, un attelage de mules, par exemple, pénètre sans trop de difficulté jusqu’au château. Seulement, dans la p
op de difficulté jusqu’au château. Seulement, dans la première partie de son ascension, il utilise le tunnel établi au xve
se d’Aragon, pour rendre le château inexpugnable, a détruit les voies d’ accès anciennes à l’air libre. Une route carrossab
its chevaux napolitains que rien n’arrête — a pu jadis, à l’extrémité de l’isthme, tourner à droite et, se dirigeant vers
à droite et, se dirigeant vers le sud, gagner les parties inférieures de la coupole qui de ce côté s’abaisse notablement.
rigeant vers le sud, gagner les parties inférieures de la coupole qui de ce côté s’abaisse notablement. C’est aussi de ce
eures de la coupole qui de ce côté s’abaisse notablement. C’est aussi de ce côté, c’est-à-dire au sud de la Roche et à la
té s’abaisse notablement. C’est aussi de ce côté, c’est-à-dire au sud de la Roche et à la sortie de l’un des deux ports ho
qu’il serait facile, au moyen de marches taillées dans la pouzzolane, d’ atteindre une barque prête à partir. 9° Enfin, si
que prête à partir. 9° Enfin, si l’on demande où nous plaçons le lieu d’ apparition de la barque pétrifiée, le sol sous-mar
artir. 9° Enfin, si l’on demande où nous plaçons le lieu d’apparition de la barque pétrifiée, le sol sous-marin autour du
euses même pour des barques. Les cônes éruptifs se composant toujours de matériaux meubles, il est clair que l’îlot redout
e38.   En résumé, toutes les indications du texte concernant la ville d’ Alcinoos se retrouvent dans le Nerone et dans ses
es signalés à Schérie par l’Odyssée se retrouvent dans la topographie d’ Ischia d’une façon d’autant plus satisfaisante que
és à Schérie par l’Odyssée se retrouvent dans la topographie d’Ischia d’ une façon d’autant plus satisfaisante que, avec un
par l’Odyssée se retrouvent dans la topographie d’Ischia d’une façon d’ autant plus satisfaisante que, avec une terre auss
terre aussi ravagée par les éruptions, les affaissements et l’érosion de ses côtes, on ne pouvait guère espérer des élémen
s et l’érosion de ses côtes, on ne pouvait guère espérer des éléments d’ identification aussi bien conservés. Notons surtou
tons surtout la valeur très exceptionnelle, et décisive à elle seule, de nos constatations relatives au Bouclier. D’autre
tatations relatives au Bouclier. D’autre part, toutes les indications d’ ordre plus général, concernant le pays des Phéacie
l est possible, à Ischia, île — montagneuse — très fertile — à l’abri de toute incursion du continent — suffisant à nourri
nt — suffisant à nourrir sa colonie — à la distance voulue du détroit de Gibraltar — très désignée pour des navigateurs ch
du détroit de Gibraltar — très désignée pour des navigateurs chassés de Cumes, mais décidés à ne pas abandonner la région
t entière volcanique, mais en éruption avant l’histoire et à l’aurore de l’histoire — et qui, enfin, garde dans son nom ac
ire — et qui, enfin, garde dans son nom actuel, et dans le nom actuel de la roche qui porte sa ville, le souvenir bien cla
le nom actuel de la roche qui porte sa ville, le souvenir bien clair de la toponymie homérique. En face de résultats auss
dants et aussi décisifs, un doute reste-t-il permis ? Est-il possible de ne pas conclure que l’identification est certaine
mica, Turin, Bocca, 1911. C’est une analyse très élogieuse des œuvres d’ Achille Loria, dont il faut louer, en effet, l’eff
se des œuvres d’Achille Loria, dont il faut louer, en effet, l’effort d’ expliquer l’histoire humaine par l’économie social
re humaine par l’économie sociale ; mais dans ce genre-là les travaux de Brooks Adam, d’Henri de Tourville et de Demolins
’économie sociale ; mais dans ce genre-là les travaux de Brooks Adam, d’ Henri de Tourville et de Demolins ont bien leur pr
dans ce genre-là les travaux de Brooks Adam, d’Henri de Tourville et de Demolins ont bien leur prix. […] Archéologie,
ment l’Allemagne, la Suisse, l’Italie, etc : Ce sont […] un intérieur d’ église à Toscanella (Toscane), par M. H. Kraff ; l
ro 360, 16 juin 1912, p. 862-866 [865]. Chez Bernheim-Jeune une série de Monet sur Venise. Beaucoup de personnes, semble-t
sent pas leurs Venises particulières. Les unes voudraient un peu plus de solidité aux monuments, les autres une plus exact
té aux monuments, les autres une plus exacte différenciation des eaux de l’atmosphère, un équilibre plus exact des volumes
rumes colorées, des irisations, qui veut capter la pré­sence féerique de la lumière. Vus comme des poèmes lumineux exécuté
e de la lumière. Vus comme des poèmes lumineux exécutés avec le souci de rendre toutes les beautés, toutes les fantaisies,
s, toutes les fantaisies, toutes les finesses, toutes les exubérances de la lumière, ces Monets sont merveilleux, d’une lé
s, toutes les exubérances de la lumière, ces Monets sont merveilleux, d’ une légèreté, d’une souplesse infinies, d’une beau
ubérances de la lumière, ces Monets sont merveilleux, d’une légèreté, d’ une souplesse infinies, d’une beauté d’émaux profo
es Monets sont merveilleux, d’une légèreté, d’une souplesse infinies, d’ une beauté d’émaux profonde et variée. Peut-être l
t merveilleux, d’une légèreté, d’une souplesse infinies, d’une beauté d’ émaux profonde et variée. Peut-être le plus magnif
tte page crépusculaire où les eaux lentes semblent marcher en ourlets de feu tandis que les murs et les tours s’éloignent
et en pourpres opulentes. Mais ce n’est peut-être là que l’expression d’ un goût particulier, et sans doute les autres sont
Modern Italy, 7 s. 6 d., Smith Elder Mr Addison Macleod a, pendant de nombreuses années, noté au jour le jour ses impre
a, pendant de nombreuses années, noté au jour le jour ses impressions de théâtre, en Italie. Aussi son récent livre : Play
on récent livre : Plays and Players in Modern Italy, a-t-il le mérite de nous fournir des informations de première main, d
rs in Modern Italy, a-t-il le mérite de nous fournir des informations de première main, d’autant plus valables que, par sa
, a-t-il le mérite de nous fournir des informations de première main, d’ autant plus valables que, par sa connaissance de l
ons de première main, d’autant plus valables que, par sa connaissance de la langue et de la littérature italiennes, l’aute
main, d’autant plus valables que, par sa connaissance de la langue et de la littérature italiennes, l’auteur est remarquab
que et des pièces en dialecte, pour caractériser les différents types de pièces modernes et juger de la personnalité des a
e, pour caractériser les différents types de pièces modernes et juger de la personnalité des acteurs, tels que Novelli, Za
la Duse, Gina Favre, Tina di Lorenzo, Dina Galli, Benini, Ferravilla, de Sanctis, etc. Mary E. Lacy : With Dante in Mod
oyage dans les lieux où Dante a vécu est une perpétuelle illustration de son poème. » On trouve cette phrase d’Ampère en é
t une perpétuelle illustration de son poème. » On trouve cette phrase d’ Ampère en épigraphe à la courte préface de Mme Mar
e. » On trouve cette phrase d’Ampère en épigraphe à la courte préface de Mme Mary E. Lacy pour son livre With Dante in Mod
cy pour son livre With Dante in Modern Florence. Et pourtant l’aspect de la Florence moderne est assez décevant pour qui v
rence moderne est assez décevant pour qui vient y chercher les traces de Dante. Ce n’est plus la cité que le poète aima si
dalles. Aujourd’hui, nous n’apercevons que la Florence des Médicis ; de la décadence et de l’Italie unifiée. Mais, comme
i, nous n’apercevons que la Florence des Médicis ; de la décadence et de l’Italie unifiée. Mais, comme le remarque très ju
unifiée. Mais, comme le remarque très justement l’auteur, la Florence d’ à présent n’est qu’une sorte de palimpseste, et, s
e très justement l’auteur, la Florence d’à présent n’est qu’une sorte de palimpseste, et, sous l’écriture récente, on retr
uis que le Poète partit pour l’exil, on peut encore retrouver la cité de Dante, et, avec une laborieuse subtilité, Mme Mar
e, et, avec une laborieuse subtilité, Mme Mary E. Lacy s’est efforcée de découvrir ces précieux vestiges et de projeter qu
Mme Mary E. Lacy s’est efforcée de découvrir ces précieux vestiges et de projeter quelques lueurs nouvelles sur la Divine
vin Poète. Memento [extrait] […] The Bibelot continue à donner de jolies réimpressions ; le numéro de mai contient 
…] The Bibelot continue à donner de jolies réimpressions ; le numéro de mai contient : Three Selections from Leaves of Gr
t : Three Selections from Leaves of Grass, par Walt Whitman, et celui de juin : Casanova at Dux, par Arthur Symons. T
50-156 [156]. […] L’Indépendance (15 mai). — Ch. Demange : « Lettres d’ Italie. » […]. Art. Dix Tiepolo (Sedelmeyer)
u-forte, tandis qu’on est certain que Domenico Tiepolo exécuta nombre de tableaux. Beaucoup de personnes, parmi lesquelles
e de tableaux. Beaucoup de personnes, parmi lesquelles des historiens de l’art comme aussi, et avec moins de raisons à l’a
, parmi lesquelles des historiens de l’art comme aussi, et avec moins de raisons à l’appui de leur dire, des personnes mal
pui de leur dire, des personnes malveillantes, prétendent que l’œuvre de J.-B. Tiepolo s’accroît sans cesse au détriment d
e l’œuvre de J.-B. Tiepolo s’accroît sans cesse au détriment de celle de Domenico que, paraît-il, on expulserait froidemen
riment de celle de Domenico que, paraît-il, on expulserait froidement de sa signature quand il en serait besoin. Parmi les
oidement de sa signature quand il en serait besoin. Parmi les Tiepolo de la galerie Sedelmeyer, il y a une admirable Cruci
alerie Sedelmeyer, il y a une admirable Crucifixion, il y a le cheval de Troie, il y a Renaud et Armide et un superbe Trio
a le cheval de Troie, il y a Renaud et Armide et un superbe Triomphe d’ Amphitrite. Ces belles œuvres sont d’un magnifique
et Armide et un superbe Triomphe d’Amphitrite. Ces belles œuvres sont d’ un magnifique mouvement, d’une admirable vie païen
omphe d’Amphitrite. Ces belles œuvres sont d’un magnifique mouvement, d’ une admirable vie païenne et d’une libre richesse
œuvres sont d’un magnifique mouvement, d’une admirable vie païenne et d’ une libre richesse décorative. Tiepolo est certain
pittoresque auquel procéda le romantisme, mais par la richesse juste de sa composition il annonce, il prépare le romantis
nnonce, il prépare le romantisme et, pour tout dire, il eût été digne d’ être romantique. Lettres italiennes Ricciotto
6. Enrico Corradini. Il Volere d’Italia. Perrella. Naples Le nom de M. Enrico Corradini n’est pas très connu en Franc
qui appartient à la génération dont les débuts tâtonnèrent en plein «  d’ annunzisme », possède une œuvre littéraire fort co
volution caractéristique et vigoureuse, la toute dernière orientation de nos volontés littéraires d’avant-garde. Mais M. C
vigoureuse, la toute dernière orientation de nos volontés littéraires d’ avant-garde. Mais M. Corradini vit loin de Paris,
Corradini vit loin de Paris, où s’élaborent les esprits et les formes de tout l’art moderne. Et si la psychologie de ses p
les esprits et les formes de tout l’art moderne. Et si la psychologie de ses premiers romans et de ses premières pièces fu
de tout l’art moderne. Et si la psychologie de ses premiers romans et de ses premières pièces fut trop marquée par l’esthé
et son roman Patria lontana, tout en s’efforçant vers la littérature de la collectivité, n’apparaissent pas non plus vivi
la collectivité, n’apparaissent pas non plus vivifiés par le souffle d’ une inspiration vraiment neuve. Pourtant ces œuvre
le souffle d’une inspiration vraiment neuve. Pourtant ces œuvres sont d’ une puissance sûre, et d’un particulier -intérêt.
ion vraiment neuve. Pourtant ces œuvres sont d’une puissance sûre, et d’ un particulier -intérêt. C’est que, ayant atteint
ce sûre, et d’un particulier -intérêt. C’est que, ayant atteint l’âge de la maturité, M. Corradini s’est-tourné vers l’âme
vers l’âme complexe des milieux où il est enraciné. Il n’a pas dégagé de ces milieux des aspects représentatifs, des synth
eprésentatifs, des synthèses artistiques ; il a eu la suprême sagesse de ne pas tenter en vain de le faire, ou de le faire
ses artistiques ; il a eu la suprême sagesse de ne pas tenter en vain de le faire, ou de le faire mal, et il s’est adonné
; il a eu la suprême sagesse de ne pas tenter en vain de le faire, ou de le faire mal, et il s’est adonné entièrement à l’
l’étude politique du milieu. Politiquement, il a exercé et il exerce de la sorte une influence très grande tout autour de
une influence très grande tout autour de lui, et après avoir regardé de près, après avoir suivi et compris les principes
ionalisme français, il les a appliqués à son pays. Depuis-une dizaine d’ années environ, M. Corradini est le chef du parti
à mesure que la nation affermit ses assises — ainsi que la conscience de l’individu croît avec l’âge et s’épanouit dans l’
cience de l’individu croît avec l’âge et s’épanouit dans l’expérience de la maturité, — ne-fut, à ses débuts, vers 1904, q
e-fut, à ses débuts, vers 1904, qu’un cénacle florentin groupé autour d’ un périodique Il Regno (le Royaume), dont M. Corra
, tel M. Giovanni Papini ; d’autres se sont concentrés dans une œuvre de journalistes quelque peu braillards, d’un dogmati
ont concentrés dans une œuvre de journalistes quelque peu braillards, d’ un dogmatisme plus ou moins insignifiant et intére
plus ou moins insignifiant et intéressant. M. Corradini a poursuivi, de son côté, sans défaillance, sa vision d’une natio
t. M. Corradini a poursuivi, de son côté, sans défaillance, sa vision d’ une nation vraiment consciente, d’une patrie digne
n côté, sans défaillance, sa vision d’une nation vraiment consciente, d’ une patrie digne d’être une nation et de le savoir
lance, sa vision d’une nation vraiment consciente, d’une patrie digne d’ être une nation et de le savoir, d’un pays capable
e nation vraiment consciente, d’une patrie digne d’être une nation et de le savoir, d’un pays capable donc d’avoir un styl
ent consciente, d’une patrie digne d’être une nation et de le savoir, d’ un pays capable donc d’avoir un style dépensée et
atrie digne d’être une nation et de le savoir, d’un pays capable donc d’ avoir un style dépensée et de sentiment collectif
et de le savoir, d’un pays capable donc d’avoir un style dépensée et de sentiment collectif et unique, et de l’affirmer d
onc d’avoir un style dépensée et de sentiment collectif et unique, et de l’affirmer devant le-monde. Et le labeur âpre et
et de l’affirmer devant le-monde. Et le labeur âpre et intransigeant de M. Corradini a abouti ; à la formation d’un vérit
abeur âpre et intransigeant de M. Corradini a abouti ; à la formation d’ un véritable parti nationaliste italien parfaiteme
rfaitement organisé, tel qu’il s’est révélé définitivement au Congrès de Florence de l’année dernière. Après son roman Pat
rganisé, tel qu’il s’est révélé définitivement au Congrès de Florence de l’année dernière. Après son roman Patria lontana,
na, où M. Corradini étudiait spécialement l’exode et le recueillement de cet élément de puissance qu’un pays tend vers d’a
dini étudiait spécialement l’exode et le recueillement de cet élément de puissance qu’un pays tend vers d’autres pays loin
appelle : émigration, l’écrivain toscan a publié ce volume le Vouloir de l’Italie, qui contient l’exposé de ses aspiration
scan a publié ce volume le Vouloir de l’Italie, qui contient l’exposé de ses aspirations nationales, impérialistes, plus q
l’exposé de ses aspirations nationales, impérialistes, plus que celui d’ une véritable et systématique doctrine. Je ne sera
né que ce livre se vendît en Italie, à l’heure présente, par milliers d’ exemplaires. Et ce n’est point sortir du cadre de
ésente, par milliers d’exemplaires. Et ce n’est point sortir du cadre de ces chroniques littéraires que de pousser l’atten
. Et ce n’est point sortir du cadre de ces chroniques littéraires que de pousser l’attention du lecteur vers les condition
s que de pousser l’attention du lecteur vers les conditions actuelles de la péninsule engagée à fond dans une étrange guer
ions actuelles de la péninsule engagée à fond dans une étrange guerre de conquête. Je l’ai déjà affirmé à propos de Pascol
tat d’âme national français, par la manifestation également énergique d’ une volonté renouvelée et intransigeante. On peut
iers éclos à la vie intellectuelle du pays. Les attitudes littéraires de la génération italienne de 1905 ressemblent à cel
ctuelle du pays. Les attitudes littéraires de la génération italienne de 1905 ressemblent à celles de la génération frança
s littéraires de la génération italienne de 1905 ressemblent à celles de la génération française correspondante. Il est bi
n française correspondante. Il est bien entendu que je ne parle point de la valeur intrinsèque, spirituelle et formelle, d
spirituelle et formelle, des deux littératures qui s’efforcent, mais de leur valeur morale, de leur « volonté de puissanc
e, des deux littératures qui s’efforcent, mais de leur valeur morale, de leur « volonté de puissance », à l’égard de la co
atures qui s’efforcent, mais de leur valeur morale, de leur « volonté de puissance », à l’égard de la collectivité dont el
s’isoler encore une fois dans la turris eburnea des écrivains fleuris de 1885 à 1895. Seulement, tandis qu’en France la na
ne voix forte et nette pour reprendre la conscience pleine et entière de sa constitution, en Italie l’idée nationale elle-
ale elle-même était encore à créer. À ce point de vue, le rayonnement de l’œuvre de M. Corradini semble plus étonnant que
me était encore à créer. À ce point de vue, le rayonnement de l’œuvre de M. Corradini semble plus étonnant que celui de l’
rayonnement de l’œuvre de M. Corradini semble plus étonnant que celui de l’œuvre de M. Barrès, élu par des fervents dès la
de l’œuvre de M. Corradini semble plus étonnant que celui de l’œuvre de M. Barrès, élu par des fervents dès la première h
ents dès la première heure comme le représentant le plus spiritualisé d’ un profond labeur de l’esprit national, dont il fu
heure comme le représentant le plus spiritualisé d’un profond labeur de l’esprit national, dont il fut le héraut plus que
rit national, dont il fut le héraut plus que le héros. La préparation de l’idée nationaliste, poursuivie par M. Corradini,
nationale italienne soit déjà formée ou soit très avancée sur la voie de sa formation, Il est certain que l’Italie doit co
et organisé »… Avec son volume, M. Corradini ne donne pas l’Évangile de son parti mais il en pose des assises considérabl
e son parti mais il en pose des assises considérables. Un long exposé de la théorie occupe toute la première partie du vol
ienne dans l’Amérique du Sud et en Tunisie. Des pages encore traitent de la question « irrédentiste », c’est-à-dire de Tri
s pages encore traitent de la question « irrédentiste », c’est-à-dire de Trieste et de la Dalmatie qui s’agitent, quoique
traitent de la question « irrédentiste », c’est-à-dire de Trieste et de la Dalmatie qui s’agitent, quoique assez mesuréme
s nouveau, aussi de plus discutable, dans le livre, ce sont les idées de l’auteur sur les rapports qu’il fallait découvrir
fallait découvrir entre le nationalisme et le syndicalisme. L’apport d’ une telle œuvre, qui semblerait sortir du cadre li
littéraire, n’est pas seulement littéraire à cause de la nature même de son auteur, mais à cause des influences qu’il exe
influences qu’il exerce, ou peut exercer, sur l’élite intellectuelle de la péninsule. Ercole Rivalta. La Scalata. Bont
i. Rome Je ne sais si M. Ercole Rivalta connaît un roman français, de peu louable mémoire consacré à cette maladie qui
rançais, de peu louable mémoire consacré à cette maladie qui provient d’ un débordement de santé, et qui a été de tout temp
ouable mémoire consacré à cette maladie qui provient d’un débordement de santé, et qui a été de tout temps, quoiqu’un mot
à cette maladie qui provient d’un débordement de santé, et qui a été de tout temps, quoiqu’un mot moderne fort laid l’ait
moderne fort laid l’ait baptisée : l’arrivisme. Le roman l’Escalade, de M. Rivalta, est tout entier dédié à un « arrivist
ique et actif vers les sommets qu’il avait voulu atteindre est formée de cœurs et de chairs féminins, ainsi qu’il sied. M.
f vers les sommets qu’il avait voulu atteindre est formée de cœurs et de chairs féminins, ainsi qu’il sied. M. Rivalta est
irs féminins, ainsi qu’il sied. M. Rivalta est sans doute un écrivain d’ envergure. J’entends par là qu’il est un des rares
pour qu’il réagisse avec son cerveau, pour qu’il oppose aux formules de sa sensibilité émue quelques pensées. M. Rivalta
sensibilité émue quelques pensées. M. Rivalta semble s’efforcer vers de larges visions de la vie passée et de la vie prés
quelques pensées. M. Rivalta semble s’efforcer vers de larges visions de la vie passée et de la vie présente. Quelques-une
 Rivalta semble s’efforcer vers de larges visions de la vie passée et de la vie présente. Quelques-unes de ses œuvres théâ
larges visions de la vie passée et de la vie présente. Quelques-unes de ses œuvres théâtrales, comme le David, où l’évoca
étend dans des rythmes que modifie à tout instant un souffle puissant d’ inspiration inventive et mélodique, refont l’histo
n, toujours plus démesurément grand, le fait avec l’esquif. Le besoin de vivre sa vie, et de la vie en soi, est le fatum i
esurément grand, le fait avec l’esquif. Le besoin de vivre sa vie, et de la vie en soi, est le fatum indéniable de cet exe
besoin de vivre sa vie, et de la vie en soi, est le fatum indéniable de cet exemplaire assez achevé qui est le protagonis
un journaliste qui veut « arriver » au plus haut qu’il lui sera donné d’ atteindre. On peut donc changer son nom à volonté,
, car c’est un spécimen humain tiré à l’heure actuelle à des millions d’ exemplaires, partout. Le défaut de ce roman est da
é à l’heure actuelle à des millions d’exemplaires, partout. Le défaut de ce roman est dans la chaîne déjà signalée des épi
Le défaut de ce roman est dans la chaîne déjà signalée des épisodes. De l’amour, de l’amour et toujours de l’amour ! Malg
e ce roman est dans la chaîne déjà signalée des épisodes. De l’amour, de l’amour et toujours de l’amour ! Malgré les compl
chaîne déjà signalée des épisodes. De l’amour, de l’amour et toujours de l’amour ! Malgré les complications de viol et de
l’amour, de l’amour et toujours de l’amour ! Malgré les complications de viol et de stupre, malgré la diversité significat
l’amour et toujours de l’amour ! Malgré les complications de viol et de stupre, malgré la diversité significative des tro
viol et de stupre, malgré la diversité significative des trois types de femmes que le Bel-Ami italien meut autour de lui
emmes que le Bel-Ami italien meut autour de lui dans la danse éperdue de leur sexualité, la trouvaille entière du roman, l
e de leur sexualité, la trouvaille entière du roman, le développement de la donnée romanesque, est parfaitement banal. Auj
xe qui sont les deux foyers du cercle en mouvement, du cercle écrasé, de l’ellipse de la vie individuelle et collective. T
es deux foyers du cercle en mouvement, du cercle écrasé, de l’ellipse de la vie individuelle et collective. Toute la vie s
ne variation du grand thème double imposé à l’homme depuis les débuts de sa vie sociale. Mais l’Or est représenté à présen
ésenté à présent par l’organisation indéfinissable et toute-puissante de la Banque, et le Sexe n’est plus adoré dans le te
sante de la Banque, et le Sexe n’est plus adoré dans le temple étroit de l’alcôve, mais dans le labyrinthe des ministères,
de l’alcôve, mais dans le labyrinthe des ministères, des théâtres, et de toutes les antichambres du monde. Pour créer, un
outes les antichambres du monde. Pour créer, un type vraiment moderne de « journaliste arriviste », c’est-à-dire de candid
, un type vraiment moderne de « journaliste arriviste », c’est-à-dire de candidat à ce pouvoir terriblement moderne, à ces
s fauteuils des roitelets des rédactions, il ne suffit pas, vraiment, de représenter un homme que quelques femmes aident à
aident à parvenir où il veut, par la « thune » qui est la providence de l’apache, ou par la protection d’un « commandeur
la « thune » qui est la providence de l’apache, ou par la protection d’ un « commandeur de la couronne ». M. Rivalta n’a p
est la providence de l’apache, ou par la protection d’un « commandeur de la couronne ». M. Rivalta n’a pas su évoquer son
pas su évoquer son temps. Tout en ayant les plus belles possibilités d’ en sortir, il reste dans cette littérature de port
plus belles possibilités d’en sortir, il reste dans cette littérature de portraits, paysages et natures mortes, de tableau
este dans cette littérature de portraits, paysages et natures mortes, de tableaux portatifs, qui répond assez bien à la pe
 ; mais qui n’a aucun rapport avec l’art et la fresque, le seul digne de « décorer » quelque temple nouveau de l’esprit, d
rt et la fresque, le seul digne de « décorer » quelque temple nouveau de l’esprit, d’en compléter l’architecture avec la r
que, le seul digne de « décorer » quelque temple nouveau de l’esprit, d’ en compléter l’architecture avec la représentation
eau de l’esprit, d’en compléter l’architecture avec la représentation de certains grands états d’âme collectifs. La volont
pléter l’architecture avec la représentation de certains grands états d’ âme collectifs. La volonté et l’esprit, dans l’œuv
s grands états d’âme collectifs. La volonté et l’esprit, dans l’œuvre de M. Rivalta, sont, cependant, très intéressants, e
très intéressants, et se placent en dehors de la production ordinaire de son pays. Gabriel d’Annunzio. Poésies. Hérelle
elles, qu’ils manifestent. Je dois me borner à parler encore une fois de Gabriel d’Annunzio poète. On a remarqué avec éton
unzio poète. On a remarqué avec étonnement que l’apparition du volume de Poésies de d’Annunzio, traduit par M. Hérelle, n’
. On a remarqué avec étonnement que l’apparition du volume de Poésies de d’Annunzio, traduit par M. Hérelle, n’a rien appo
n a remarqué avec étonnement que l’apparition du volume de Poésies de d’ Annunzio, traduit par M. Hérelle, n’a rien apporté
a remarqué avec étonnement que l’apparition du volume de Poésies de d’ Annunzio , traduit par M. Hérelle, n’a rien apporté, en Fra
zio, traduit par M. Hérelle, n’a rien apporté, en France, à la gloire de l’auteur du Canto Novo. Celui-ci était à peu près
n deçà des Alpes. Il le demeure. La faute du peu de succès littéraire de cette présentation française d’un d’Annunzio poèt
La faute du peu de succès littéraire de cette présentation française d’ un d’Annunzio poète est imputable sans doute au tr
aute du peu de succès littéraire de cette présentation française d’un d’ Annunzio poète est imputable sans doute au traduct
te du peu de succès littéraire de cette présentation française d’un d’ Annunzio poète est imputable sans doute au traducteur. M. 
st en effet un « traducteur assez libre », mais excellent, des romans de l’écrivain italien, est un piètre« transpositeur 
ent, des romans de l’écrivain italien, est un piètre« transpositeur » de rythmes lyriques. On l’avait déjà remarqué pour l
ositeur » de rythmes lyriques. On l’avait déjà remarqué pour la Fille de Jorio, dont toute la noblesse lyrique et rythmiqu
ce que M. Hérelle est un érudit plutôt qu’un poète, et que le lyrisme de d’Annunzio, par ses attaches mêmes, pas trop évid
que M. Hérelle est un érudit plutôt qu’un poète, et que le lyrisme de d’ Annunzio, par ses attaches mêmes, pas trop évident
e M. Hérelle est un érudit plutôt qu’un poète, et que le lyrisme de d’ Annunzio , par ses attaches mêmes, pas trop évidentes et ir
es quarante dernières années littéraires et poétiques. Il sera facile de montrer un jour en quoi et comment M. Hérelle s’e
ontrer un jour en quoi et comment M. Hérelle s’est éloigné du lyrisme de d’Annunzio. Il est triste de constater aujourd’hu
rer un jour en quoi et comment M. Hérelle s’est éloigné du lyrisme de d’ Annunzio. Il est triste de constater aujourd’hui q
r un jour en quoi et comment M. Hérelle s’est éloigné du lyrisme de d’ Annunzio . Il est triste de constater aujourd’hui que la pu
ment M. Hérelle s’est éloigné du lyrisme de d’Annunzio. Il est triste de constater aujourd’hui que la publication assez at
est triste de constater aujourd’hui que la publication assez attendue d’ un volume de vers du poète italien n’ait point don
e constater aujourd’hui que la publication assez attendue d’un volume de vers du poète italien n’ait point donné du tout l
lien n’ait point donné du tout la « révélation » qu’on était en droit d’ escompter. Je ne crois pas que ce soit aussi parce
mpter. Je ne crois pas que ce soit aussi parce que toute l’esthétique de M. d’Annunzio demeure parfaitement étrangère déso
même pas à s’étonner que M. d’Annunzio soit devenu le « librettiste » de M. Mascagni… Le « cas d’Annunzio » est certes plu
M. d’Annunzio soit devenu le « librettiste » de M. Mascagni… Le « cas d’ Annunzio » est certes plus complexe. Il sera intér
 d’Annunzio soit devenu le « librettiste » de M. Mascagni… Le « cas d’ Annunzio  » est certes plus complexe. Il sera intéressant d
… Le « cas d’Annunzio » est certes plus complexe. Il sera intéressant d’ y revenir. Grazia Deledda. Dans le Désert. Marc
. Dans le Désert. Marc Hélys tr. Hachette. — Mathilde Sérao. Le Songe d’ une nuit d’amour. Tallandier En attendant, la l
ésert. Marc Hélys tr. Hachette. — Mathilde Sérao. Le Songe d’une nuit d’ amour. Tallandier En attendant, la littérature
les grands éditeurs qui la publient. On vient de donner la traduction d’ un autre roman, Dans le Désert, aussi infécond que
d’un autre roman, Dans le Désert, aussi infécond que les précédents, de Mme Grazia Deledda. Et l’on vient de publier le S
précédents, de Mme Grazia Deledda. Et l’on vient de publier le Songe d’ une nuit d’amour, de la directrice d’un journal na
, de Mme Grazia Deledda. Et l’on vient de publier le Songe d’une nuit d’ amour, de la directrice d’un journal napolitain, M
Grazia Deledda. Et l’on vient de publier le Songe d’une nuit d’amour, de la directrice d’un journal napolitain, Mme Mathil
t l’on vient de publier le Songe d’une nuit d’amour, de la directrice d’ un journal napolitain, Mme Mathilde Sérao… « D’une
mour, de la directrice d’un journal napolitain, Mme Mathilde Sérao… «  D’ une sentimentalité tourmentée, ses héros sont ball
mentée, ses héros sont ballottés entre leurs désirs et les nécessités de la vie », dit la « prière d’insérer ». C’est l’ét
tés entre leurs désirs et les nécessités de la vie », dit la « prière d’ insérer ». C’est l’éternelle exploitation d’un ide
la vie », dit la « prière d’insérer ». C’est l’éternelle exploitation d’ un identique thème d’amour, avec d’identiques déve
ière d’insérer ». C’est l’éternelle exploitation d’un identique thème d’ amour, avec d’identiques développements sentimenta
 ». C’est l’éternelle exploitation d’un identique thème d’amour, avec d’ identiques développements sentimentaux et bavards.
taux et bavards. Un livre inutile. Pierre de Bouchaud. Les Poésies de Michel-Ange et de Vittoria Colonna. Grasset De
n livre inutile. Pierre de Bouchaud. Les Poésies de Michel-Ange et de Vittoria Colonna. Grasset De même, le livre qu
t De même, le livre que M. Pierre de Bouchaud consacre à la Poésie de Michel-Ange et de Vittoria Colonna est un livre s
ivre que M. Pierre de Bouchaud consacre à la Poésie de Michel-Ange et de Vittoria Colonna est un livre sans signification.
pourquoi M. Maurice Muret s’occupe, en journaliste bon à tout faire, de la littérature italienne, dont il semble connaîtr
s pourquoi M. Pierre de Bouchaud ou Mme Jean Dornis sentent le besoin de donner de temps en temps des livres sur la littér
ivres sur la littérature italienne qu’ils connaissent et représentent d’ une manière toute superficielle et surannée, et à
e manière toute superficielle et surannée, et à laquelle ils enlèvent de la sorte toute importance idéale et réelle. Dans
ouveau, sur la psychologie admirablement mystérieuse du Titan nerveux de la Renaissance, et sur celle de la grande « genti
ablement mystérieuse du Titan nerveux de la Renaissance, et sur celle de la grande « gentildonna » poétesse. Cette psychol
ere di donna a Giacomo Casanova. Treves. Milan. Échos. Une lettre de M. Édouard Dujardin à propos de « Marthe et Marie
et 1912, p. 219-224 [220-221]. Mon cher ami, Voulez-vous me permettre de résumer le petit différend que je viens d’avoir a
, Voulez-vous me permettre de résumer le petit différend que je viens d’ avoir avec M. Gabriel d’Annunzio ? Le 24 mai, les
retentissement qu’ont eu, il y a quelques années, les représentations d’ Antonia, le drame symbolique de M. Édouard Dujardi
a quelques années, les représentations d’Antonia, le drame symbolique de M. Édouard Dujardin, notamment au théâtre du Vaud
ain paraissait dans les mêmes journaux une note émanant, semblait-il, de M. Gabriel d’Annunzio : De passage à Paris, je l
s journaux une note émanant, semblait-il, de M. Gabriel d’Annunzio : De passage à Paris, je lis dans votre très honoré jo
ter prochainement une pièce intitulée : Marthe et Marie. Je vous prie de vouloir bien signaler à vos lecteurs que j’ai tra
n son temps et rendue publique, j’entends revendiquer tous les droits de la priorité. Veuillez agréer, monsieur le rédacte
its de la priorité. Veuillez agréer, monsieur le rédacteur, l’hommage de mon profond respect. MANZONI. M. Dujardin répond
lettre suivante : Quelques journaux m’apportent, parmi les ombrages de Fontainebleau, la réclamation de M. Gabriel d’Ann
naux m’apportent, parmi les ombrages de Fontainebleau, la réclamation de M. Gabriel d’Annunzio, concernant la priorité du
, concernant la priorité du titre Marthe et Marie. Il m’est difficile de comprendre comment un titre aussi général pourrai
enir une propriété particulière ; mais il m’est encore plus difficile d’ imaginer comment mes modestes essais dramatiques p
tes essais dramatiques pourraient faire obstacle à la gloire mondiale de M. d’Annunzio. Je puis d’ailleurs rassurer celui-
e puis d’ailleurs rassurer celui-ci en l’informant que ma pièce, loin d’ être un « drame évangélique », se place à l’époque
e ma pièce, loin d’être un « drame évangélique », se place à l’époque de la Renaissance Italienne et que le titre Marthe e
ques jours plus tard, le Figaro publiait une note résumant une lettre de M. d’Annunzio où celui-ci désavouait M. Manzoni.
DUJARDIN. Tome XCVIII, numéro 362, 16 juillet 1912 Le voyage de Montaigne et l’évolution du sentiment du paysage.
Le voyage de Montaigne et l’évolution du sentiment du paysage. Essai de psychologie sociale Christian Beck. Tome XCVII
ore la préférence, l’Angleterre la lui dispute, et le domaine général de la curiosité s’étend. L’italianisme du xvie  sièc
. Nous appelons tourisme l’ensemble des voyages inspirés par le désir de s’instruire, de s’amuser, de se divertir, de sacr
tourisme l’ensemble des voyages inspirés par le désir de s’instruire, de s’amuser, de se divertir, de sacrifier à la mode,
semble des voyages inspirés par le désir de s’instruire, de s’amuser, de se divertir, de sacrifier à la mode, de se procur
es inspirés par le désir de s’instruire, de s’amuser, de se divertir, de sacrifier à la mode, de se procurer des jouissanc
de s’instruire, de s’amuser, de se divertir, de sacrifier à la mode, de se procurer des jouissances esthétiques ou morale
rocurer des jouissances esthétiques ou morales, voire même physiques, de cultiver son esprit, son âme ou sa santé. C’est p
on esprit, son âme ou sa santé. C’est plus précisément que la culture de la santé, celle du corps, la culture de l’éléganc
us précisément que la culture de la santé, celle du corps, la culture de l’élégance du corps, de son adresse, de sa vigueu
lture de la santé, celle du corps, la culture de l’élégance du corps, de son adresse, de sa vigueur, qui attire en Italie,
é, celle du corps, la culture de l’élégance du corps, de son adresse, de sa vigueur, qui attire en Italie, au xvie  siècle
Nous y… vismes [à Padoue], dicte Montaigne au domestique qui lui sert de secrétaire, les escoles d’escrime, du bal, de mon
dicte Montaigne au domestique qui lui sert de secrétaire, les escoles d’ escrime, du bal, de monter à cheval, où il y avoit
domestique qui lui sert de secrétaire, les escoles d’escrime, du bal, de monter à cheval, où il y avoit plus de çant genti
les escoles d’escrime, du bal, de monter à cheval, où il y avoit plus de çant gentilshommes François ; ce que M. de Montai
que M. de Montaigne contoit à grand incommodité pour les jeunes homes de notre païs qui y vont, d’autant que cette société
y vont, d’autant que cette société les acoustume aux mœurs et langage de leur nation, et leur ote le moïen d’acquerir des
s acoustume aux mœurs et langage de leur nation, et leur ote le moïen d’ acquerir des connoissances étrangères40. Lorsqu’u
el, pour sa culture, il est touriste ; lorsqu’il poursuit la solution d’ un problème plus utile à l’enchaînement de la scie
squ’il poursuit la solution d’un problème plus utile à l’enchaînement de la science qu’à l’élévation de son esprit, et don
n problème plus utile à l’enchaînement de la science qu’à l’élévation de son esprit, et dont sa personnalité se trouvera m
ersonnalité se trouvera moins enrichie que la somme des connaissances de son temps, il fait un voyage scientifique. Le plu
jeunes Français du xvie  siècle ne portaient en Italie aucune espèce de curiosité. Où qu’ils aillent, ils se tiennent à
ennent l’aller que pour le venir. Ils voyagent couverts et resserrez, d’ une prudence taciturne et incommunicable, se défen
t resserrez, d’une prudence taciturne et incommunicable, se défendans de la contagion d’un air incogneu41. Montaigne, dan
ne prudence taciturne et incommunicable, se défendans de la contagion d’ un air incogneu41. Montaigne, dans son voyage en
r incogneu41. Montaigne, dans son voyage en Italie, était accompagné de quatre jeunes gens : son frère, sieur de Matecoul
en Italie, était accompagné de quatre jeunes gens : son frère, sieur de Matecoulon, âgé de vingt ans ; le sieur de Caseli
ccompagné de quatre jeunes gens : son frère, sieur de Matecoulon, âgé de vingt ans ; le sieur de Caselis ; Charles d’Estis
es gens : son frère, sieur de Matecoulon, âgé de vingt ans ; le sieur de Caselis ; Charles d’Estissac et M. du Hautoy avec
l prenoit à visiter les païs inconnus, lequel il trouvoit si dous que d’ en oublier la faiblesse de son eage et de sa santé
ïs inconnus, lequel il trouvoit si dous que d’en oublier la faiblesse de son eage et de sa santé, il ne le pouvoit imprime
quel il trouvoit si dous que d’en oublier la faiblesse de son eage et de sa santé, il ne le pouvoit imprimer, à nul de la
aiblesse de son eage et de sa santé, il ne le pouvoit imprimer, à nul de la troupe, chacun ne demandant que la retrete42.
la troupe, chacun ne demandant que la retrete42. Aussi regrette-t-il d’ être « forcé de goûter ces biens seul et sans comm
un ne demandant que la retrete42. Aussi regrette-t-il d’être « forcé de goûter ces biens seul et sans communication43 ».
laquelle il marquait, outre l’économie du sage, un trait assez connu de la psychologie des vagabonds), « on se pleignoit
trait assez connu de la psychologie des vagabonds), « on se pleignoit de ce que il conduisoit souvent la troupe par chemin
la troupe par chemins divers et contrées, revenant souvent bien près d’ où il étoit party (ce qu’il faisoit, ou recevant l
ès d’où il étoit party (ce qu’il faisoit, ou recevant l’avertissement de quelque chose digne de voir, ou changeant d’avis
(ce qu’il faisoit, ou recevant l’avertissement de quelque chose digne de voir, ou changeant d’avis selon les occasions)44 
recevant l’avertissement de quelque chose digne de voir, ou changeant d’ avis selon les occasions)44 ». Ces jeunes gens si
e philosophe menait avec lui, en quoi méritent-ils aujourd’hui le nom de touristes ? Les Français n’étaient pas encore le
régime les vit plus tard. On conçoit aisément qu’ils trouvassent plus d’ avantage à passer les Alpes pour se placer sous l’
îtres chez eux. La mode cependant et, nous l’avons dit, l’italianisme de l’époque, répandu par le succès des lettres tosca
de l’époque, répandu par le succès des lettres toscanes, par la cour de Catherine de Médicis, par l’enthousiasme pour les
de Médicis, par l’enthousiasme pour les beaux-arts, enfin, que nombre de Français et, en particulier, le père de Montaigne
e Français et, en particulier, le père de Montaigne, avaient rapporté de la campagne d’Italie, entraient pour beaucoup dan
en particulier, le père de Montaigne, avaient rapporté de la campagne d’ Italie, entraient pour beaucoup dans les « facteur
e la campagne d’Italie, entraient pour beaucoup dans les « facteurs » de leur exode. Si, en sacrifiant à ces influences so
acteurs » de leur exode. Si, en sacrifiant à ces influences sociales, d’ autant plus actives sur eux, peut-être, qu’elles n
superficie des mœurs du temps, Matecoulon et ses camarades cessaient d’ en accepter les meilleurs effets dès qu’ils avaien
r faire envisager chaque chose du point de vue, inconscient chez eux, de la sociabilité et de la civilisation, du point de
que chose du point de vue, inconscient chez eux, de la sociabilité et de la civilisation, du point de vue de « ce qui se f
nt chez eux, de la sociabilité et de la civilisation, du point de vue de « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas », d’un
tion, du point de vue de « ce qui se fait et ce qui ne se fait pas », d’ un point de vue collectif et, au vrai sens du mot,
t pas », d’un point de vue collectif et, au vrai sens du mot, social. De tout temps les Français avaient adopté comme crit
mot, social. De tout temps les Français avaient adopté comme critère de la valeur d’un acte la notion de sa conformité au
De tout temps les Français avaient adopté comme critère de la valeur d’ un acte la notion de sa conformité aux tendances d
rançais avaient adopté comme critère de la valeur d’un acte la notion de sa conformité aux tendances de la société, aux ta
itère de la valeur d’un acte la notion de sa conformité aux tendances de la société, aux tabous, aux suggestions, à l’ense
suggestions, à l’ensemble des caractères « obligatoires » du milieu. De là la primauté, unique au monde par sa durée et p
monde par sa durée et par l’universalité des objets qu’elle embrasse, de la civilisation française ; de là la puissance as
versalité des objets qu’elle embrasse, de la civilisation française ; de là la puissance assimilatrice que la France exerc
absorbe en elle, soit qu’elle exporte chez eux ses exemples vitaux ; de là la création, par les provinces méridionales, d
aux ; de là la création, par les provinces méridionales, du sentiment de « l’honneur », qui forme l’une des innovations le
r », qui forme l’une des innovations les plus spécifiquement sociales de l’histoire ;, de là la « gratuité » française de
une des innovations les plus spécifiquement sociales de l’histoire ;, de là la « gratuité » française de certaines vertus,
cifiquement sociales de l’histoire ;, de là la « gratuité » française de certaines vertus, dont le Roman nous offre un tém
offre un témoignage significatif bien que complexe dans le personnage d’ Alissa comme Précieuse (la Porte Étroite) ; de là
lexe dans le personnage d’Alissa comme Précieuse (la Porte Étroite) ; de là le développement de l’esprit de corps ; de là
d’Alissa comme Précieuse (la Porte Étroite) ; de là le développement de l’esprit de corps ; de là le sens aigu du ridicul
mme Précieuse (la Porte Étroite) ; de là le développement de l’esprit de corps ; de là le sens aigu du ridicule ; de là, l
se (la Porte Étroite) ; de là le développement de l’esprit de corps ; de là le sens aigu du ridicule ; de là, le perfectio
développement de l’esprit de corps ; de là le sens aigu du ridicule ; de là, le perfectionnement de la politesse ; de là,
e corps ; de là le sens aigu du ridicule ; de là, le perfectionnement de la politesse ; de là, l’art de la conversation ;
sens aigu du ridicule ; de là, le perfectionnement de la politesse ; de là, l’art de la conversation ; de là, le manque d
ridicule ; de là, le perfectionnement de la politesse ; de là, l’art de la conversation ; de là, le manque d’esprit de li
perfectionnement de la politesse ; de là, l’art de la conversation ; de là, le manque d’esprit de liberté, et le transpor
de la politesse ; de là, l’art de la conversation ; de là, le manque d’ esprit de liberté, et le transport de toute la not
litesse ; de là, l’art de la conversation ; de là, le manque d’esprit de liberté, et le transport de toute la notion de li
conversation ; de là, le manque d’esprit de liberté, et le transport de toute la notion de liberté dans les institutions
là, le manque d’esprit de liberté, et le transport de toute la notion de liberté dans les institutions les plus extérieure
tutions les plus extérieures à l’individu, les institutions légales ; de là, la faveur assurée à ce que le xviie  siècle n
e nommait, en un sens tout laudatif, la « médiocrité » du jugement ou de l’âme ; de là, en particulier, la sympathie pour
en un sens tout laudatif, la « médiocrité » du jugement ou de l’âme ; de là, en particulier, la sympathie pour la disposit
moquerie, au comique facile, à la gauloiserie, aux passions légères ; de là, l’engouement collectif, et la puissance du br
ouement collectif, et la puissance du brusque revirement des foules ; de là, la vanité, entre toutes les passions la plus
des foules ; de là, la vanité, entre toutes les passions la plus vide de contenu personnel ; de là, l’épargne, forme la pl
vanité, entre toutes les passions la plus vide de contenu personnel ; de là, l’épargne, forme la plus sociale de l’égoïsme
s vide de contenu personnel ; de là, l’épargne, forme la plus sociale de l’égoïsme ; de là, dans les lettres, le théâtre c
nu personnel ; de là, l’épargne, forme la plus sociale de l’égoïsme ; de là, dans les lettres, le théâtre comme expression
ïsme ; de là, dans les lettres, le théâtre comme expression classique de la race ; de là, une conception toute mitoyenne d
dans les lettres, le théâtre comme expression classique de la race ; de là, une conception toute mitoyenne du sublime, fo
toute mitoyenne du sublime, fondé sur des conflits, sur des conflits d’ une nécessité plus dérivée qu’essentielle, casuels
’ombre du spectateur s’étendre entre les personnages et leurs actes ; de là, dans les beaux-arts, plus d’art que de poésie
tre les personnages et leurs actes ; de là, dans les beaux-arts, plus d’ art que de poésie ; de là, en poésie même, une inc
rsonnages et leurs actes ; de là, dans les beaux-arts, plus d’art que de poésie ; de là, en poésie même, une inclination à
leurs actes ; de là, dans les beaux-arts, plus d’art que de poésie ; de là, en poésie même, une inclination à l’éloquence
en poésie même, une inclination à l’éloquence plutôt qu’au lyrisme ; de là, en politique, la tendance à attendre du gouve
à attendre du gouvernement tous les biens, et à le rendre responsable de tous les maux ; de là, dans l’histoire militaire,
rnement tous les biens, et à le rendre responsable de tous les maux ; de là, dans l’histoire militaire, l’idée que les che
ans l’histoire militaire, l’idée que les chefs trahissent inséparable de l’idée de la défaite ; de là, dans l’évolution du
oire militaire, l’idée que les chefs trahissent inséparable de l’idée de la défaite ; de là, dans l’évolution du droit, pl
l’idée que les chefs trahissent inséparable de l’idée de la défaite ; de là, dans l’évolution du droit, plus d’innovation
able de l’idée de la défaite ; de là, dans l’évolution du droit, plus d’ innovation que chez les Anglais, dont le conservat
ez les Anglais, dont le conservatisme intervient comme une protection de l’individu à l’égard du législateur et du juge, e
protection de l’individu à l’égard du législateur et du juge, et plus de traditionalisme d’origine savante et de forme sys
ividu à l’égard du législateur et du juge, et plus de traditionalisme d’ origine savante et de forme systématique ; de là,
gislateur et du juge, et plus de traditionalisme d’origine savante et de forme systématique ; de là, dans les relations ci
plus de traditionalisme d’origine savante et de forme systématique ; de là, dans les relations civiles, l’absence de resp
de forme systématique ; de là, dans les relations civiles, l’absence de respect qu’entraînent toutes les marques d’excent
ations civiles, l’absence de respect qu’entraînent toutes les marques d’ excentricité, à quelque détail qu’elles se bornent
es les marques d’excentricité, à quelque détail qu’elles se bornent ; de là, au moyen-âge, transportant jusque dans le dom
se bornent ; de là, au moyen-âge, transportant jusque dans le domaine de la passion des arrêts collectifs, les étranges « 
le domaine de la passion des arrêts collectifs, les étranges « Cours d’ Amour » dont la législation compliquée réglementai
» dont la législation compliquée réglementait toute la vie amoureuse. De là, enfin, la forme du langage : tandis que la sy
ogique du sujet parlant un discours, synthétique comme les opérations de la conscience, qui nous livre la tension même de
comme les opérations de la conscience, qui nous livre la tension même de la vie mentale de l’orateur, et ne s’éclaire pour
ns de la conscience, qui nous livre la tension même de la vie mentale de l’orateur, et ne s’éclaire pour nous qu’en bloc,
e s’éclaire pour nous qu’en bloc, lorsque, possédant le dernier terme de son mouvement, nous nous plaçons au centre, pour
terme de son mouvement, nous nous plaçons au centre, pour ainsi dire- de son unité indiscriminable ; tandis que le style i
que le style italien, gouverné dans sa forme par la rotondité latine de la période boccacienne, dans le fond se moule sur
se moulait sur le sujet, énumère toutes les circonstances, n’a garde de s’en tenir à l’idée générale, ni de se dégager de
utes les circonstances, n’a garde de s’en tenir à l’idée générale, ni de se dégager des replis et des sinuosités de la cho
enir à l’idée générale, ni de se dégager des replis et des sinuosités de la chose décrite ou de l’affaire racontée, ni d’é
ni de se dégager des replis et des sinuosités de la chose décrite ou de l’affaire racontée, ni d’éviter un détail, et réa
is et des sinuosités de la chose décrite ou de l’affaire racontée, ni d’ éviter un détail, et réalise en somme le même indi
applique tout entier à rencontrer l’esprit des auditeurs et à marcher de pair avec lui. Il subordonne tout son comportemen
de pair avec lui. Il subordonne tout son comportement à la nécessité d’ être compris dans chacune de ses parties à quelque
onne tout son comportement à la nécessité d’être compris dans chacune de ses parties à quelque endroit qu’on le prenne, bi
es parties à quelque endroit qu’on le prenne, bien plus, à l’agrément de faire pressentir ce qui suit (« les mots d’une la
, bien plus, à l’agrément de faire pressentir ce qui suit (« les mots d’ une langue bien faite s’appellent naturellement l’
ujets « à pendant » où chacun des deux termes, répétition ou négation de son voisin, semble n’offrir qu’une existence de j
épétition ou négation de son voisin, semble n’offrir qu’une existence de juxtaposition ; analytique et intellectuel, il ma
de juxtaposition ; analytique et intellectuel, il marque le triomphe de l’« esprit ». La conformité d’un acte aux coutume
et intellectuel, il marque le triomphe de l’« esprit ». La conformité d’ un acte aux coutumes du milieu social prise, incon
coutumes du milieu social prise, inconsciemment ou non, comme critère de la valeur ou de la qualité de cet acte, s’entend
eu social prise, inconsciemment ou non, comme critère de la valeur ou de la qualité de cet acte, s’entend naturellement, p
e, inconsciemment ou non, comme critère de la valeur ou de la qualité de cet acte, s’entend naturellement, pour des jeunes
ntend naturellement, pour des jeunes gens sans critique, dans le sens de la conformité aux usages du milieu social auquel
al auquel ils sont habitués. Il ne se pouvait donc que les compagnons de Montaigne trouvassent rien de bien en Italie. Les
l ne se pouvait donc que les compagnons de Montaigne trouvassent rien de bien en Italie. Les philosophes n’avaient pas enc
e que la sagesse est, en Chine, la vertu chez les derniers sectateurs de Zoroastre, les poètes n’assuraient point que la b
sectateurs de Zoroastre, les poètes n’assuraient point que la beauté de l’univers varie, ni qu’elle brille partout. Du Be
e brille partout. Du Bellay, à la même époque que Montaigne, ne parle de l’Italie que pour regretter « la douceur angevine
Italie que pour regretter « la douceur angevine ». Il écrit un volume de plaintes. Rabelais s’en tient à quelques réflexio
s s’en tient à quelques réflexions sur la salade, et à la description d’ une fête qu’il eût pu voir en France. Brantôme ne
t par-delà les Alpes Matecoulon et ses amis. C’est ce qui nous permet de les appeler touristes. Mais les causes de l’itali
s. C’est ce qui nous permet de les appeler touristes. Mais les causes de l’italianisme du temps étaient bien différentes d
s. Mais les causes de l’italianisme du temps étaient bien différentes de celles qui engageaient à l’accepter. Phénomène si
aux qu’il a donné lieu à l’usage, presque à la règle, des politiques, de ne point invoquer les vrais mobiles de leurs prop
ue à la règle, des politiques, de ne point invoquer les vrais mobiles de leurs propositions. Les lettres, la cour, la guer
n France la langue toscane et l’estime pour les ouvrages des artistes de la péninsule. C’est pourquoi Matecoulon, sans dou
des artistes de la péninsule. C’est pourquoi Matecoulon, sans doute «  de ces hommes auxquels ma condition, dit Montaigne45
t Montaigne45, me mesle plus ordinairement, gens qui ont peu de soing de la culture de l’âme, et ausquels on ne propose po
me mesle plus ordinairement, gens qui ont peu de soing de la culture de l’âme, et ausquels on ne propose pour toute béati
ue l’honneur, et pour toute perfection que la vaillance », se servait de l’escrime italienne lorsque, second dans un duel,
que, second dans un duel, il tua le baron de Salligny à quatre milles de Rome, et le premier de Salligny, le jeune la Vila
l, il tua le baron de Salligny à quatre milles de Rome, et le premier de Salligny, le jeune la Vilatte ; et c’est pourquoi
premier de Salligny, le jeune la Vilatte ; et c’est pourquoi le jeune d’ Estissac, compagnon, nous l’avons vu, de Matecoulo
 ; et c’est pourquoi le jeune d’Estissac, compagnon, nous l’avons vu, de Matecoulon, s’aidait encore de l’escrime italienn
’Estissac, compagnon, nous l’avons vu, de Matecoulon, s’aidait encore de l’escrime italienne lorsque, second dans un duel,
l’Italie, n’avaient pas, bien qu’ils allassent à cheval, la ressource d’ admirer la beauté si touchante et si variée du pay
beauté si touchante et si variée du paysage. Cette forme du sentiment de la nature n’existait pas à leur époque. Ce n’est
es marques sincères, dès le quinzième siècle, dans les œuvres latines de Sylvius Æneas. Mais les descriptions de paysages
ècle, dans les œuvres latines de Sylvius Æneas. Mais les descriptions de paysages que nous avons de ce pape restèrent sans
es de Sylvius Æneas. Mais les descriptions de paysages que nous avons de ce pape restèrent sans influence. On a voulu voir
pape restèrent sans influence. On a voulu voir une trace du sentiment de la nature au moyen-âge dans le choix de l’emplace
u voir une trace du sentiment de la nature au moyen-âge dans le choix de l’emplacement des monastères. Cette hypothèse, pe
ment des monastères. Cette hypothèse, peut-être attribuable au talent de Montalembert, ne va pas sans irréflexion. En effe
n effet, les monastères médiévaux s’élèvent souvent sur l’emplacement d’ un lieu de culte, consacré par la faveur populaire
es monastères médiévaux s’élèvent souvent sur l’emplacement d’un lieu de culte, consacré par la faveur populaire, dont les
ont les origines religieuses s’absorbent dans le paganisme. Ces lieux d’ une piété séculaire, où les premiers missionnaires
cuper, pour ainsi dire, le trône, étaient généralement élevés. Après, d’ un accès difficile, mystérieux par conséquent, et,
équent, et, dans la conception des anciens, horribles, ils frappaient d’ autant plus l’imagination qu’ils dominaient la con
aient la contrée et que, comme des héros fabuleux, on les connaissait d’ autant moins qu’on les apercevait de toutes parts.
ait d’autant moins qu’on les apercevait de toutes parts. La pluralité de ces montagnes « vouées », la force des exemples c
s exemples chrétiens firent que la mode s’établit pour les monastères d’ élire les hauts lieux. Mode favorisée par l’ascéti
lieux. Mode favorisée par l’ascétisme des moines, comme par l’utilité d’ un isolement relatif, comme encore par les nécessi
par l’utilité d’un isolement relatif, comme encore par les nécessités de la défense fortifiée, comme enfin par les mérites
me enfin par les mérites acquis aux pèlerins, aux visiteurs, au cours d’ une ascension pénible. Les sommets permettant, par
. Les sommets permettant, par un effet auquel on n’avait point pensé, de découvrir de découvrir une belle vue ; il n’en fa
permettant, par un effet auquel on n’avait point pensé, de découvrir de découvrir une belle vue ; il n’en fallut pas dava
vue ; il n’en fallut pas davantage pour fonder plus tard un argument d’ une historicité douteuse. La tradition semble en d
outeuse. La tradition semble en définitive la seule raison originelle de l’élection de l’emplacement des monastères. Moins
adition semble en définitive la seule raison originelle de l’élection de l’emplacement des monastères. Moins influent qu’e
l’ascétisme se montre cependant assez puissant pour inspirer à celui de tous les saints qui fut le plus ami de l’allégres
puissant pour inspirer à celui de tous les saints qui fut le plus ami de l’allégresse de la nature le choix de l’affreux e
spirer à celui de tous les saints qui fut le plus ami de l’allégresse de la nature le choix de l’affreux ermitage de l’Alv
les saints qui fut le plus ami de l’allégresse de la nature le choix de l’affreux ermitage de l’Alverne dont on peut lire
plus ami de l’allégresse de la nature le choix de l’affreux ermitage de l’Alverne dont on peut lire une belle description
dans la traduction par Téodor de Wyzewa des Pèlerinages franciscains de Joergensen. Certes, le moyen-âge admira souvent l
ensen. Certes, le moyen-âge admira souvent la nature, dans ses objets de premier plan, mais, ainsi que l’avait reconnu Bur
s montagnes n’éveillait qu’une terreur superstitieuse47. Il est digne de remarque que la peinture de paysages inventée en
ne terreur superstitieuse47. Il est digne de remarque que la peinture de paysages inventée en Wallonie, contrée aux horizo
trée aux horizons particulièrement restreints, par Patenier († 1542), de Dinant, et avant lui par les frères Hubert et Jea
de Dinant, et avant lui par les frères Hubert et Jean d’Eyck, au pays de Liège ; ces deux derniers étaient déjà des artist
ndre, où leur nom subit une traduction demeurée dans la germanisation de la particule. Quelle est la correspondance entre
correspondance entre l’état du sentiment du paysage chez les maîtres de la peinture et dans le public ? S’il est difficil
hez les maîtres de la peinture et dans le public ? S’il est difficile de reconnaître, avec la critique biographique, dans
ue, dans la personne du plus grand paysagiste du xviie  siècle, celle d’ un débile mental, on doit cependant admettre que l
celle d’un débile mental, on doit cependant admettre que l’ignorance de la vie du temps si marquée chez Claude Gelée ne p
l’ignorance de la vie du temps si marquée chez Claude Gelée ne permet de considérer les œuvres de ce créateur que comme l’
temps si marquée chez Claude Gelée ne permet de considérer les œuvres de ce créateur que comme l’expression sporadique d’u
onsidérer les œuvres de ce créateur que comme l’expression sporadique d’ une sensibilité instinctive aussi réelle qu’histor
à certaines époques, aimer un paysage peint comme on aime la peinture de l’avarice, sans aimer l’avarice elle-même ? L’his
e-même ? L’histoire du goût n’est pas assez avancée pour que l’examen de l’évolution d’un genre permette au critique canto
oire du goût n’est pas assez avancée pour que l’examen de l’évolution d’ un genre permette au critique cantonné sur ce terr
e l’évolution d’un genre permette au critique cantonné sur ce terrain de répondre à la question. Il faut constater un fait
t constater un fait comparatif, dont on ne saurait, d’ailleurs, tirer de conclusions : certains sentiments peuvent être év
ensemble. Le sentiment maternel a inspiré dans la peinture une foule d’ œuvres délicieuses ou sublimes. Dans la littératur
. Dans la littérature, au contraire, il n’a formé l’objet particulier d’ aucune œuvre du premier ordre. Le sentiment filial
u premier ordre. Le sentiment filial nous a donné la touchante figure d’ Antigone ; le sentiment paternel à son degré extrê
extrême est fixé dans le type du Père Goriot par l’incomparable génie de Balzac, et le même sentiment devient dans Lear la
ême sentiment devient dans Lear la principale matière du chef-d’œuvre de Shakespeare. Mais, tant est grand le pouvoir de l
tière du chef-d’œuvre de Shakespeare. Mais, tant est grand le pouvoir de l’imitation au chapitre des lettres, le premier l
ion au chapitre des lettres, le premier littérateur n’ayant pas parlé de la Mère, le dernier ignore son magique royaume. T
Tandis qu’en peinture la représentation du sentiment maternel dérive de la tradition chrétienne organisée dans le culte d
nt maternel dérive de la tradition chrétienne organisée dans le culte de la Vierge Marie, les lettres, continuatrices de l
ganisée dans le culte de la Vierge Marie, les lettres, continuatrices de la tradition antique dont le flot les abreuve à t
effacée. Si Balzac et Shakespeare se sont bornés à la représentation de l’amour paternel, est-ce comme cet ancien qui, dé
ntation de l’amour paternel, est-ce comme cet ancien qui, désespérant d’ atteindre, dans un groupe, à la suprême expression
qui, désespérant d’atteindre, dans un groupe, à la suprême expression d’ un sentiment gradué sur les physionomies, voilà la
expression d’un sentiment gradué sur les physionomies, voilà la tête de son principal personnage ? Nous ignorons si le si
ilà la tête de son principal personnage ? Nous ignorons si le silence de ces deux grands hommes recèle un hommage à l’élév
le silence de ces deux grands hommes recèle un hommage à l’élévation de la passion maternelle. On ne saurait davantage dé
l’élévation de la passion maternelle. On ne saurait davantage déduire de la considération de la faible place que le sentim
ssion maternelle. On ne saurait davantage déduire de la considération de la faible place que le sentiment maternel tient d
e l’opinion qu’il n’en remplit pas une plus grande dans les jugements de valeur de notre société. Mais il en va tout autre
n qu’il n’en remplit pas une plus grande dans les jugements de valeur de notre société. Mais il en va tout autrement, à ce
r de notre société. Mais il en va tout autrement, à ce dernier égard, d’ un sentiment tout esthétique, comme celui de la be
ment, à ce dernier égard, d’un sentiment tout esthétique, comme celui de la beauté des paysages, qui, par sa nature même,
ie , xviie et xviiie  siècles. J’ai eu entre les mains des centaines d’ ouvrages français de ces trois siècles sur l’Itali
e  siècles. J’ai eu entre les mains des centaines d’ouvrages français de ces trois siècles sur l’Italie et ses « délices »
es ». Les plus anciens énumèrent dans leur titre, qui forme une sorte de catalogue, tout ce que l’on peut trouver dans le
mutisme, du jour où nous entendons ce mot leur échapper. Le président de Brosses était homme d’esprit, et d’une intelligen
s entendons ce mot leur échapper. Le président de Brosses était homme d’ esprit, et d’une intelligence dont la diversité n’
e mot leur échapper. Le président de Brosses était homme d’esprit, et d’ une intelligence dont la diversité n’eut d’égale d
s était homme d’esprit, et d’une intelligence dont la diversité n’eut d’ égale dans son temps que celle de Voltaire ; il de
intelligence dont la diversité n’eut d’égale dans son temps que celle de Voltaire ; il devança ce temps par sa théorie his
it à son époque, il l’est cependant assez pour pleurer devant la Nuit de Noël du Corrège, ce poète de la peinture ; enfin
endant assez pour pleurer devant la Nuit de Noël du Corrège, ce poète de la peinture ; enfin ses Lettres d’Italie (1730 et
Nuit de Noël du Corrège, ce poète de la peinture ; enfin ses Lettres d’ Italie (1730 et 1740) restent le meilleur ouvrage
sait en poste, que je trouve ce significatif éloge : « Il n’y a point de décoration d’opéra plus belle ni mieux ornée qu’u
que je trouve ce significatif éloge : « Il n’y a point de décoration d’ opéra plus belle ni mieux ornée qu’une pareille ca
ù Mme de Sévigné donnait en mille à découvrir la couleur des feuilles de ses bois, qui, l’automne venu, étaient rouges. Ju
à la fin du dix-huitième siècle, les Suisses se trouvaient malheureux d’ habiter un pays aussi affreux que le leur. Le sent
orreur. Il fallut qu’un pasteur nommé Bridel, inspiré par l’influence de Rousseau, convainquît ses compatriotes de la beau
el, inspiré par l’influence de Rousseau, convainquît ses compatriotes de la beauté de leurs sites, que l’ossianisme et le
ar l’influence de Rousseau, convainquît ses compatriotes de la beauté de leurs sites, que l’ossianisme et le romantisme ac
a beauté de leurs sites, que l’ossianisme et le romantisme achevèrent de mettre à la mode. « La plupart des sentiments so
s hommes, jusqu’à des sentiments qui sembleraient ne devoir venir que de la nature50. » Et en effet, rien de plus rare qu
evoir venir que de la nature50. » Et en effet, rien de plus rare que de sentir par l’original de notre âme. Il n’est poin
ure50. » Et en effet, rien de plus rare que de sentir par l’original de notre âme. Il n’est point de réalité si puissante
e plus rare que de sentir par l’original de notre âme. Il n’est point de réalité si puissante et si belle, ni d’aspect si
de notre âme. Il n’est point de réalité si puissante et si belle, ni d’ aspect si pressant du monde, qu’ils ne nous laisse
’à ce que quelqu’un d’entre nous nous les ait révélés. II Point d’ intelligence du monde chez ceux que le beau n’émeu
u ciel. — Les hommes laids montrent souvent une conception pessimiste de l’univers, témoins, pour ne citer aucun contempor
que la beauté chez un homme demeure sans importance. On ne craint pas de témoigner que l’on ne sent qu’une beauté basse, e
bêtise est commune parmi les hommes beaux. Enfin, le souci manifeste de la beauté personnelle, chez un homme, inspire, so
stifiée, mais non point par les mobiles qui la déterminent : le souci de la beauté ne paraît pas sans trahison, et s’il fa
beauté ne paraît pas sans trahison, et s’il faut, comme dit un conte d’ Andersen, souffrir pour être belle, l’art doit exi
ont leurs raisons pour cela. Sage et moyen parti, que la condamnation de la beauté. L’étrangère exceptée : on la permet à
au truisme la plus contraire à leur instinct, et quand tout l’avenir de la race les en détourne ; qu’on entende la plus p
seule proposition où elle juge comme sa cuisinière ; voilà qui aurait de quoi nous surprendre, si nous ne savions combien
de quoi nous surprendre, si nous ne savions combien ce sexe s’éloigne de penser autrement que par le nôtre. Brummel, le da
plaire. Ce n’est ni la surprise, ni le charme, que suscita l’élégant de la Renaissance. Contemplez les traits de Léonard
harme, que suscita l’élégant de la Renaissance. Contemplez les traits de Léonard de Vinci, qui passait pour le plus bel ho
ez les traits de Léonard de Vinci, qui passait pour le plus bel homme de son temps. Ils ne peuvent inspirer que l’admirati
es âmes. Les physionomies qu’a modelées, et quelquefois usées, le feu de la passion perdent en régularité, en symétrie : e
gagnent qu’en sublime. Qui rendrait à notre monde le divin caractère de la tête d’Alexandre ne nous rendrait point des es
’en sublime. Qui rendrait à notre monde le divin caractère de la tête d’ Alexandre ne nous rendrait point des esprits prépa
reconnût. Léonard serait rébarbatif. Les hommes, en effet, ne voient de la beauté que les caractères dont ils se peuvent
n soutenue dont elle témoigne chez un littérateur aux aspects étendus de la nature ? De là (dit-il), nous trouvâmes un va
elle témoigne chez un littérateur aux aspects étendus de la nature ? De là (dit-il), nous trouvâmes un vallon d’une grand
ects étendus de la nature ? De là (dit-il), nous trouvâmes un vallon d’ une grande longueur, nu travers duquel passe la ri
s un vallon d’une grande longueur, nu travers duquel passe la rivière d’ Inn, qui se va rendre à Vienne, dans le Danube (si
sic). On l’appelle en latin Ænus. Il y a cinq ou six journées par eau d’ Insprug jusques à Vienne. Ce vallon sembloit à M. 
t, les montaignes venant à se presser, et puis s’eslargissant asteure de nostre coté, qui estions à mein gauche de la rivi
puis s’eslargissant asteure de nostre coté, qui estions à mein gauche de la riviere, et gaignant du païs à cultiver et à l
er dans la pante mesmes des mons qui n’estoient pas si droits, tantôt de l’autre part ; et puis découvrant des pleines à d
des pleines à deux ou trois estages l’une sur l’autre, et tout plein de beles meisons de jantil’homes et des eglises. Et
ux ou trois estages l’une sur l’autre, et tout plein de beles meisons de jantil’homes et des eglises. Et tout cela enfermé
eisons de jantil’homes et des eglises. Et tout cela enfermé et emmuré de tous cotés de mons d’une hauteur infinie51. Ce p
il’homes et des eglises. Et tout cela enfermé et emmuré de tous cotés de mons d’une hauteur infinie51. Ce paysage inspira
et des eglises. Et tout cela enfermé et emmuré de tous cotés de mons d’ une hauteur infinie51. Ce paysage inspirait à Mon
hauteur infinie51. Ce paysage inspirait à Montaigne un commencement de plaisir esthétique. Tout d’abord, il était « tout
mmencement de plaisir esthétique. Tout d’abord, il était « tout plein de beles meisons de jantil’homes et des églises ». P
isir esthétique. Tout d’abord, il était « tout plein de beles meisons de jantil’homes et des églises ». Point trop de sauv
t plein de beles meisons de jantil’homes et des églises ». Point trop de sauvagerie, par conséquent ; pas tant de naturel
t en pays habité, et, chose pas dédaignable, bien habité. Les monts «  d’ une hauteur infinie » inspirent un plaisir de curi
bien habité. Les monts « d’une hauteur infinie » inspirent un plaisir de curiosité ; ils étonnent le voyageur, qui n’est p
plaisir de curiosité ; ils étonnent le voyageur, qui n’est pas fâché de son étonnement, puisqu’il l’exagère un peu. M. de
u sort, et se plaisait à faire peindre pour, les hôtelleries « l’escu de ses armes », se savait sans doute bon gré d’être
les hôtelleries « l’escu de ses armes », se savait sans doute bon gré d’ être là52. Ces monts, d’ailleurs, qui « emmurent »
paysage, rendent le trait net et les espèces faciles. Mais la variété de la vue, avec ses montagnes « tantôt se resserrant
antôt se resserrant, et puis s’eslargissant », surtout flattait l’œil de M. de Montaigne. Jamais, d’ailleurs, il n’avait v
de surface terrestre. Car le paysage des Alpes, tel qu’il prend soin de nous le décrire, enferme dans le rayon d’espace d
Alpes, tel qu’il prend soin de nous le décrire, enferme dans le rayon d’ espace dont l’étendue reste perceptible au sens vi
strates « à deux ou trois estages l’une sur l’autre », qui permettent d’ embrasser d’un regard plus de plans que nulle part
deux ou trois estages l’une sur l’autre », qui permettent d’embrasser d’ un regard plus de plans que nulle part ailleurs. L
ages l’une sur l’autre », qui permettent d’embrasser d’un regard plus de plans que nulle part ailleurs. La vision de M. de
mbrasser d’un regard plus de plans que nulle part ailleurs. La vision de M. de Montaigne se trouvait donc le mieux du mond
 agréable » à cet excellent écrivain, tandis que le seul qualificatif de beauté se trouve dans son tableau réservé aux « m
sons ». Il faut bien se garder, dans la lecture des auteurs du passé, de prêter aux mots un sens qu’ils n’offrent pas. Lor
pas. Lorsque Munster, dans sa Cosmographie universelle (1556), sorte de Bædeker du temps, que Montaigne regrettait de n’a
iverselle (1556), sorte de Bædeker du temps, que Montaigne regrettait de n’avoir emporté avec lui non plus qu’aucun autre
cette « notabilité », que les Apennins sont hauts et qu’ils tiennent de la place, remarque doublement conforme à l’objet
t qu’ils tiennent de la place, remarque doublement conforme à l’objet de son métier de géographe. Ces impressions de Monta
ent de la place, remarque doublement conforme à l’objet de son métier de géographe. Ces impressions de Montaigne dans les
lement conforme à l’objet de son métier de géographe. Ces impressions de Montaigne dans les Alpes, bornées à la partie pur
tie purement physique du plaisir esthétique, marquent-elles la limite de l’art des peintres paysagistes antérieurs à Jean-
oût des personnages, en permettant ainsi à son compagnon l’expression de la vie des ports, en lui offrant l’exemple de cet
compagnon l’expression de la vie des ports, en lui offrant l’exemple de cet air historique, si conforme au goût du temps,
ruines environnantes répandaient l’occasion, favorisa-t-il le succès de tableaux plus remarquables par des éléments origi
cience ? — Put-on, d’autre part, assister au curieux phénomène social d’ une imitation où, le métier devenant la clef exclu
gées, le maître s’instruisait quant au paysage naturel, chez l’élève, de ce que précisément celui-ci n’avait jamais conçu,
élève, de ce que précisément celui-ci n’avait jamais conçu, la notion de l’effet ? Pour cette dernière hypothèse, nous la
en soit, tout de même qu’au vingtième siècle on peut sentir la poésie de la nature sans voir la nature, au dix-septième si
poésie. Cournot eût distingué dans ces deux dissociations la matière d’ une application spécieuse du système des variation
idistantes. Nous trouvons un exemple du premier cas dans les mémoires d’ Hélène Keller. Hélène Keller, née en 1880, devenue
Keller. Hélène Keller, née en 1880, devenue aveugle et sourde à l’âge de dix-huit mois, put néanmoins apprendre le latin,
, le français, l’allemand, et sa langue maternelle, l’anglais ; douée d’ un esprit élevé et poétique, elle a publié plusieu
tique, elle a publié plusieurs ouvrages. « C’est, écrit-elle, au mois de mars (1893) que nous allâmes visiter les cataract
illes du Niagara… Quelle signification peut avoir pour vous la beauté de ce spectacle et le fracas de ces chutes ? Une sig
ification peut avoir pour vous la beauté de ce spectacle et le fracas de ces chutes ? Une signification grandiose comme l’
infatigable ardeur à la lecture, avait subi indirectement l’influence de Rousseau, l’homme de lettres qui a exercé le plus
la lecture, avait subi indirectement l’influence de Rousseau, l’homme de lettres qui a exercé le plus d’influence sur l’un
ment l’influence de Rousseau, l’homme de lettres qui a exercé le plus d’ influence sur l’univers. Rien d’étonnant à ce que,
homme de lettres qui a exercé le plus d’influence sur l’univers. Rien d’ étonnant à ce que, malgré son jeune âge, elle ait
nant à ce que, malgré son jeune âge, elle ait senti la sauvage beauté d’ un aspect de la nature dont les sens tactile, musc
e, malgré son jeune âge, elle ait senti la sauvage beauté d’un aspect de la nature dont les sens tactile, musculaire et cœ
ute représentation. À un âge plus tendre encore, s’il nous est permis de rappeler ici un souvenir personnel, nous étions s
e et des solitudes américaines emprunte, précisément, à l’ébranlement de l’air, emportant dans ses replis l’aigle et le ca
pour le dire en passant, que dans l’état singulier connu sous le nom de fièvre de canon, expérimenté par Goethe à Valmy,
ire en passant, que dans l’état singulier connu sous le nom de fièvre de canon, expérimenté par Goethe à Valmy, et dont l’
périmenté par Goethe à Valmy, et dont l’étiologie, d’après le tableau de cet écrivain, doit être cherchée dans les déplace
le tableau de cet écrivain, doit être cherchée dans les déplacements d’ air traduits auditivement, la distinction des coul
aduits auditivement, la distinction des couleurs s’abolisse au profit d’ une sensation de monochromie générale des objets :
ent, la distinction des couleurs s’abolisse au profit d’une sensation de monochromie générale des objets : « On eût dit, é
 : « On eût dit, écrit Goethe, que le monde s’était tout à coup teint d’ un rouge brunâtre54 » : comme si la loi de balance
e s’était tout à coup teint d’un rouge brunâtre54 » : comme si la loi de balancement des organes, formulée en 1830 par Éti
ormulée en 1830 par Étienne Geoffroy Saint-Hilaire dans ses Principes de philosophie zoologique, mesurait parfois aussi un
ment des sensations, par lequel Hélène, affranchie, en quelque sorte, de la vue comme de l’ouïe, se trouvait dans des cond
ons, par lequel Hélène, affranchie, en quelque sorte, de la vue comme de l’ouïe, se trouvait dans des conditions privilégi
tes du Niagara. — En nous plaçant sous les grosses cloches du beffroi de Bruges pendant leur mouvement, nous avons ressent
beffroi de Bruges pendant leur mouvement, nous avons ressenti un état d’ ivresse générale très agréable indépendante du fac
ndante du facteur musical. Ce phénomène, vraisemblablement excitateur de l’imagination esthétique, doit être rapproché de
lablement excitateur de l’imagination esthétique, doit être rapproché de celui que l’enfance, dont les réactions biologiqu
’enfance, dont les réactions biologiques, et probablement les centres de régulation thermique, offrent un maximum d’activi
probablement les centres de régulation thermique, offrent un maximum d’ activité, éprouve, dans les tempêtes, sous l’étrei
ontribuent, aux yeux du naturaliste qui démêle la communauté des lois de la vie sans sacrifier l’originalité de leurs obje
démêle la communauté des lois de la vie sans sacrifier l’originalité de leurs objets, à mettre en lumière le cas d’Hélène
s sacrifier l’originalité de leurs objets, à mettre en lumière le cas d’ Hélène Keller. Tout de même, disons-nous, que la j
ns-nous, que la jeune fille introduisait dans le contenu sensationnel de ses perceptions un élément d’ordre social, et que
troduisait dans le contenu sensationnel de ses perceptions un élément d’ ordre social, et que cette synthèse lui livrait le
élément d’ordre social, et que cette synthèse lui livrait le concept de la beauté de la nature invisible, le paysagiste d
dre social, et que cette synthèse lui livrait le concept de la beauté de la nature invisible, le paysagiste du xviie  sièc
er à l’élément le plus humain du paysage, à sa poésie même. Le mérite de chacun des arts se développe de sa propre essence
paysage, à sa poésie même. Le mérite de chacun des arts se développe de sa propre essence et doit être considéré sous le
oppe de sa propre essence et doit être considéré sous le point de vue de son idiosyncrasie. Cette vue générale se trouve p
e vue générale se trouve particulièrement confirmée par l’observation de la personne des peintres paysagistes, de leur esp
confirmée par l’observation de la personne des peintres paysagistes, de leur esprit, par la vie journalière à leurs côtés
-septième siècle ne voyait pas seulement dans le paysage une occasion de mettre en jeu la technique de l’artiste ; le pays
seulement dans le paysage une occasion de mettre en jeu la technique de l’artiste ; le paysage l’intéressait par lui-même
technique de l’artiste ; le paysage l’intéressait par lui-même, mais d’ une façon, sinon précisément décorative, tout au m
sément décorative, tout au moins, exclusivement picturale. Le tableau de Moïse sauvé des Eaux, du Poussin, offre un exempl
tableau de Moïse sauvé des Eaux, du Poussin, offre un exemple crucial de cette conception, où la nature n’existe, si l’on
n peut dire, qu’en fonction de ses volumes et, plus particulièrement, de ses surfaces. Tandis que l’attitude conventionnel
ses surfaces. Tandis que l’attitude conventionnelle des personnages —  d’ une convention qui recouvre, bien plutôt qu’elle n
profonde inhérente aux ouvrages du beau — exprime, selon l’esthétique de l’époque, l’importance que l’artiste attachait à
oque, l’importance que l’artiste attachait à cette partie essentielle de son œuvre, un sentiment très juste des lois de la
tte partie essentielle de son œuvre, un sentiment très juste des lois de la composition l’a porté à traiter les éléments d
rès juste des lois de la composition l’a porté à traiter les éléments d’ intérêt d’une valeur secondaire et inférieure, c’e
des lois de la composition l’a porté à traiter les éléments d’intérêt d’ une valeur secondaire et inférieure, c’est-à-dire
ur rien donner, moins d’ailleurs pour lui-même qu’en faveur des héros de la scène — tel un prince qui prélève des impôts s
nt le calme et les moires, copiés par l’artiste du xviie  siècle avec d’ autant plus de force qu’il restait étranger (et po
les moires, copiés par l’artiste du xviie  siècle avec d’autant plus de force qu’il restait étranger (et pour cause) à to
ant plus de force qu’il restait étranger (et pour cause) à tout souci de l’effet et qu’il n’était pas jusqu’à sa technique
t dans cette objectivité, exercent sur l’homme moderne la fascination de la nature, l’attirance des eaux immobiles et prof
ure, l’attirance des eaux immobiles et profondes, pareilles au visage de l’amour véritable, qui, dit Guido Orlandi, « ne p
agique extrême et sa valeur historique et religieuse lui permettaient d’ attribuer une importance dont on retrouve le témoi
importance dont on retrouve le témoignage dans l’indéniable sublimité de la composition, nous avons un tableau plus beau d
otticelli plus suggestifs en photographie. Tant est vraie la remarque d’ un penseur rarement mieux inspiré : Les anciens re
ques consiste en ce qu’il donne du plaisir ou du bonheur aux passions de l’homme. Bien qu’il ne faille point se méprendre
nnu par la généralisation tainienne, et bien que les erreurs dérivées d’ une conception alexandrinique du monde antique ne
nception alexandrinique du monde antique ne trouvent plus aujourd’hui de sectateurs, il n’est pas douteux cependant que si
e contre leur aspect ou leurs éléments, si l’on réserve quelques vers de la basse latinité où l’auteur barbare célèbre le
té où l’auteur barbare célèbre le retour dans la patrie, et les lieux de son enfance au charme fait de souvenir, si l’on e
le retour dans la patrie, et les lieux de son enfance au charme fait de souvenir, si l’on excepte encore le didactisme de
ion locale, un peu comme des pièces à conviction, la vie et le crédit d’ un récit légendaire, l’antiquité ne s’intéressait
gendaire, l’antiquité ne s’intéressait au paysage que dans la liaison de ses caractères avec les besoins, tour à tour les
ec les besoins, tour à tour les plus élémentaires et les plus élevés, de la volupté. Déjà dans Homère nous voyons un héros
 du chêne et du rocher ». Cette expression, où il serait hypothétique de voir un témoignage de corrélation entre l’instinc
 ». Cette expression, où il serait hypothétique de voir un témoignage de corrélation entre l’instinct amoureux et la naiss
de corrélation entre l’instinct amoureux et la naissance du sentiment de la nature, marque un dédain analogue à celui dont
marque un dédain analogue à celui dont s’inspire la locution « causer de la pluie et du beau temps ». Dédain égal à l’admi
si minutieuse que le divin aède professe à l’égard des objets sortis de la main des hommes, et contemporain de la faible
se à l’égard des objets sortis de la main des hommes, et contemporain de la faible estime où le monde grec ne cessa pas de
es, et contemporain de la faible estime où le monde grec ne cessa pas de tenir l’amour, tandis que la littérature hébraïqu
ur, tandis que la littérature hébraïque nous montre au début du livre de Jonas le goût passionné de l’arbre ornemental, et
re hébraïque nous montre au début du livre de Jonas le goût passionné de l’arbre ornemental, et qu’elle porte, bien avant
uel à un degré original. Mais revenons au paysage antique. La théorie de Montesquieu sur l’influence sociale des climats,
lieux, trouverait une application concordante dans le concept antique de la beauté du paysage. Une étroite intimité, renou
ique de la beauté du paysage. Une étroite intimité, renouvelée à plus d’ un âge de la vie, avec la nature méditerranéenne,
a beauté du paysage. Une étroite intimité, renouvelée à plus d’un âge de la vie, avec la nature méditerranéenne, permet de
lée à plus d’un âge de la vie, avec la nature méditerranéenne, permet de distinguer jusque dans ses plus hautes manifestat
es esprits. La tendance à la volupté se trouve flattée par la douceur de l’air méditerranéen. Déjà le poète latin craignai
erranéen. Déjà le poète latin craignait que les insinuantes blandices de l’air de Baïes ne lui ravissent la fidélité de so
Déjà le poète latin craignait que les insinuantes blandices de l’air de Baïes ne lui ravissent la fidélité de son amante.
insinuantes blandices de l’air de Baïes ne lui ravissent la fidélité de son amante. Il n’est pas moins certain que, sans
amante. Il n’est pas moins certain que, sans doute à cause des vertus de la lumière, la nature méditerranéenne ne prend to
ranéenne ne prend toute sa valeur que lorsque l’air est doux. Il suit de ces qualités que l’esprit antique, par une crista
ysage comme serein, noble, souriant, et surtout comme lié à des idées de plaisir et d’abondance. On trouve un écho de ces
rein, noble, souriant, et surtout comme lié à des idées de plaisir et d’ abondance. On trouve un écho de ces idées dans la
ut comme lié à des idées de plaisir et d’abondance. On trouve un écho de ces idées dans la page qu’on va lire sur la Campa
anie, contrée entre toutes florissante, seule jugée digne, par Pline, d’ une description spéciale : Cette contrée est tell
e : Cette contrée est tellement agréable et heureuse qu’on est forcé de convenir que là, la nature s’est applaudie de son
eureuse qu’on est forcé de convenir que là, la nature s’est applaudie de son œuvre. Quel air vivifiant, quelle bienfaisant
n œuvre. Quel air vivifiant, quelle bienfaisante douceur du ciel, que de champs fertiles, que de collines inondées par les
ant, quelle bienfaisante douceur du ciel, que de champs fertiles, que de collines inondées par les rayons du soleil, que d
amps fertiles, que de collines inondées par les rayons du soleil, que de forêts inoffensives et utiles, que de bosquets om
s par les rayons du soleil, que de forêts inoffensives et utiles, que de bosquets ombreux, que de montagnes aérées, quelle
l, que de forêts inoffensives et utiles, que de bosquets ombreux, que de montagnes aérées, quelle abondance de pampres et
s, que de bosquets ombreux, que de montagnes aérées, quelle abondance de pampres et d’oliviers ! que la laine des brebis e
uets ombreux, que de montagnes aérées, quelle abondance de pampres et d’ oliviers ! que la laine des brebis est magnifique,
gnifique, que le cou des taureaux est ample et gras ! quelle quantité de lacs, quelle richesse de sources et de fleuves, q
taureaux est ample et gras ! quelle quantité de lacs, quelle richesse de sources et de fleuves, quelle quantité de porcs !
mple et gras ! quelle quantité de lacs, quelle richesse de sources et de fleuves, quelle quantité de porcs ! On dirait que
té de lacs, quelle richesse de sources et de fleuves, quelle quantité de porcs ! On dirait que la terre, ouvrant partout s
irait que la terre, ouvrant partout son sein au commerce et empressée de seconder les efforts de l’homme, étend ses bras b
ant partout son sein au commerce et empressée de seconder les efforts de l’homme, étend ses bras bien avant dans la mer56.
mer56. On pourrait croire, en entendant s’écrier : « Quelle quantité de lacs ! » que la beauté des lacs est ailleurs que
uté des lacs est ailleurs que dans leur utilité. Mais l’auteur a soin d’ ajouter aussitôt, poursuivant son idée : « Et quel
soin d’ajouter aussitôt, poursuivant son idée : « Et quelle quantité de porcs ! » Le tableau de Pline, si tous les adject
, poursuivant son idée : « Et quelle quantité de porcs ! » Le tableau de Pline, si tous les adjectifs y sont réservés à l’
t représentée, dans une pensée générale, comme ne s’applaudissant que de ces avantages, offre par cela même, selon l’espri
avantages, offre par cela même, selon l’esprit du temps, le résultat d’ une observation pleine de soin et de justesse. L’i
a même, selon l’esprit du temps, le résultat d’une observation pleine de soin et de justesse. L’image de la terre avançant
on l’esprit du temps, le résultat d’une observation pleine de soin et de justesse. L’image de la terre avançant ses bras d
le résultat d’une observation pleine de soin et de justesse. L’image de la terre avançant ses bras dans la mer n’est pas
Italie tout entière, à l’Italie, qui n’est pour ainsi dire qu’un bras de terre, et qui prend dans cette disposition spécia
deux caractères remarquables. Le premier, c’est que le développement de ses côtes par rapport à la superficie du territoi
s grand que pour aucune autre nation européenne. Sauf dans une partie de l’Italie septentrionale, la proximité relative de
auf dans une partie de l’Italie septentrionale, la proximité relative de la mer se fait sentir partout. Le second, c’est q
c’est que, tandis que le cercle est la figure qui enferme le maximum d’ espace dans le minimum de pourtour, et où tous les
cercle est la figure qui enferme le maximum d’espace dans le minimum de pourtour, et où tous les points de la superficie
e maximum d’espace dans le minimum de pourtour, et où tous les points de la superficie réalisent entre eux le maximum de r
et où tous les points de la superficie réalisent entre eux le maximum de rapprochement relatif possible, au contraire l’It
u contraire l’Italie, parmi les États de l’Europe, apporte le maximum d’ éloignement relatif possible entre ses divers poin
d’éloignement relatif possible entre ses divers points. La découverte de cette propriété de l’aire géographique des Italie
if possible entre ses divers points. La découverte de cette propriété de l’aire géographique des Italiens permet de fonder
ouverte de cette propriété de l’aire géographique des Italiens permet de fonder, pour la première fois dans l’histoire de
des Italiens permet de fonder, pour la première fois dans l’histoire de la sociologie, une relation entre la nature géomé
en développant en lui-même les dons et les méthodes du spécialiste et de l’homme de bonne compagnie, qui font de lui un co
ant en lui-même les dons et les méthodes du spécialiste et de l’homme de bonne compagnie, qui font de lui un complément de
es méthodes du spécialiste et de l’homme de bonne compagnie, qui font de lui un complément des autres individus ; au point
raire, ou égocentrique, l’individu considère les diverses disciplines de la vie extérieure à lui-même comme des supplément
e extérieure à lui-même comme des suppléments, qu’il tend à acquérir, de son moi, sa nature ou sa culture. La France est l
qu’on a vu ces hommes universels, Giotto, Dante, Thomas d’Aquin, Pic de la Mirandole, Michel-Ange, Léonard, Napoléon. Si
vent du sang italien. Comme encore si Voltaire et Goethe approchèrent d’ une étendue d’esprit que l’incompréhension du prem
talien. Comme encore si Voltaire et Goethe approchèrent d’une étendue d’ esprit que l’incompréhension du premier à l’égard
endue d’esprit que l’incompréhension du premier à l’égard des vérités de la poésie et de la religion, et la méthode du sec
ue l’incompréhension du premier à l’égard des vérités de la poésie et de la religion, et la méthode du second57, ne leur i
religion, et la méthode du second57, ne leur interdirent pas toujours d’ embrasser, c’est qu’il n’y a point de fatalités et
ne leur interdirent pas toujours d’embrasser, c’est qu’il n’y a point de fatalités ethniques. Cependant, par les grands gé
salité informe la substance, l’humanité, un instant pareille à l’Être de Malebranche, présent tout entier dans chacune de
nt pareille à l’Être de Malebranche, présent tout entier dans chacune de ses parties, comme la terre de Pline tendait ses
nche, présent tout entier dans chacune de ses parties, comme la terre de Pline tendait ses bras vers la mer bienfaisante,
line tendait ses bras vers la mer bienfaisante, sonde à l’extrême cap de la vie, dans le furtif orient du bonheur, on ne s
on ne sait quel pressentiment obscur encore, plus beau que les formes de l’adolescent, — celui, sans doute, de l’homme mêm
ncore, plus beau que les formes de l’adolescent, — celui, sans doute, de l’homme même. La patrie du bonheur reste conforme
de l’homme même. La patrie du bonheur reste conforme, dans la variété de ses paysages, à son enseignement essentiel. Mais
Mais ce n’est pas à cette variété que ses grands hommes doivent celle de leurs facultés. La sobriété du feuillage, la mono
diterranéen ce désordre passionnel, fréquent résultat, dans les âmes, de la complexité supérieure introduite par le christ
ement du sociologue, et solliciter son explication, c’est l’existence d’ un sentiment humain, et non pas son absence. Ce qu
ion, au dix-huitième siècle, du sentiment du paysage dans la personne d’ un jeune garçon fort mal élevé, qui passa plus tar
arçon, devenu quinquagénaire, fit partager son sentiment à la société de son temps, et à la société de tous les temps qui
fit partager son sentiment à la société de son temps, et à la société de tous les temps qui suivirent. Et si, à vrai dire,
ici ce qu’il faudrait expliquer, on ne voit pas moins l’impossibilité de donner cette explication, car, comme dit l’école,
ibilité de donner cette explication, car, comme dit l’école, il n’y a de science que du général, et Jean-Jacques est un ca
cette explication, au moins dans sa première partie. Le personnalisme de Renouvier et le spontanéisme de Bergson s’accorde
sa première partie. Le personnalisme de Renouvier et le spontanéisme de Bergson s’accordent aujourd’hui à condamner toute
néisme de Bergson s’accordent aujourd’hui à condamner toute tentative d’ absorber dans la série causale des mouvements du g
sociologie trouve à la fois dans l’originalité individuelle la source d’ une partie des transformations qu’elle observe et
ource d’une partie des transformations qu’elle observe et les limites de son domaine. À l’égard de l’influence étendue par
ntage aujourd’hui, c’est que les mêmes causes par lesquelles l’action de Rousseau a engendré, comme l’a établi Harald Höff
usseau a engendré, comme l’a établi Harald Höffding, les philosophies de Kant et de Comte et des successeurs du premier, d
gendré, comme l’a établi Harald Höffding, les philosophies de Kant et de Comte et des successeurs du premier, dans la part
et inculqué aux esprits, la forme la plus désintéressée du sentiment de la nature, le sentiment du paysage. L’humanité, u
I, numéro 362, 16 juillet 1912, p. 379-384 [384]. […] Revue histoire de la Révolution française et de l’Empire (avril-jui
, p. 379-384 [384]. […] Revue histoire de la Révolution française et de l’Empire (avril-juin 1912). […] Marie-Caroline, r
[…] La Revue critique des Idées et des Livres (10 juin). — Fragments d’ une traduction de l’Enfer de Dante, par M. L’Espin
tique des Idées et des Livres (10 juin). — Fragments d’une traduction de l’Enfer de Dante, par M. L’Espinasse-Mongenet. […
dées et des Livres (10 juin). — Fragments d’une traduction de l’Enfer de Dante, par M. L’Espinasse-Mongenet. […] Musées
[422, 422-423]. Les Musées Jacquemart-André [extrait] L’Institut de France vient de recevoir un legs magnifique. Mada
nt son mariage s’était fait apprécier comme portraitiste sous son nom de jeune fille, Nélie Jacquemart — vient de lui lais
quemart — vient de lui laisser en mourant les riches collections que, de concert avec son mari, puis après la mort de ce d
riches collections que, de concert avec son mari, puis après la mort de ce dernier, elle avait réunies dans son hôtel du
it réunies dans son hôtel du boulevard Haussmann et dans sa propriété de Chaalis près Ermenonville. Il y a là une abondanc
ns sa propriété de Chaalis près Ermenonville. Il y a là une abondance de merveilles choisies avec le goût très sûr d’une a
Il y a là une abondance de merveilles choisies avec le goût très sûr d’ une artiste : […] faïences italiennes et hispano-m
rtout des sculptures et des peintures italiennes où brillent les noms de Donatello, de Mino de Fiesole, de Verrocchio, de
ptures et des peintures italiennes où brillent les noms de Donatello, de Mino de Fiesole, de Verrocchio, de Tiepolo, ce de
res italiennes où brillent les noms de Donatello, de Mino de Fiesole, de Verrocchio, de Tiepolo, ce dernier représenté not
où brillent les noms de Donatello, de Mino de Fiesole, de Verrocchio, de Tiepolo, ce dernier représenté notamment par tout
nise, et représentant la réception qui y fut faite à Henri III venant de Pologne occuper le trône de France58. C’est le pl
eption qui y fut faite à Henri III venant de Pologne occuper le trône de France58. C’est le plus somptueux cadeau que l’In
uée, la série des volumes consacrés par M. Gustave Geffroy aux Musées d’ Europe, s’est accrue, elle aussi, d’un nouveau liv
par M. Gustave Geffroy aux Musées d’Europe, s’est accrue, elle aussi, d’ un nouveau livre. Cette fois c’est Florence qu’étu
ns sculptées et peintes : le Baptistère et ses célèbres portes œuvres de Ghiberti, la Cathédrale, le Campanile de Giotto,
t ses célèbres portes œuvres de Ghiberti, la Cathédrale, le Campanile de Giotto, Santa Croce avec ses fresques de Giotto e
la Cathédrale, le Campanile de Giotto, Santa Croce avec ses fresques de Giotto et de Taddeo Gaddi, la délicieuse chapelle
e, le Campanile de Giotto, Santa Croce avec ses fresques de Giotto et de Taddeo Gaddi, la délicieuse chapelle des Pazzi, l
licieuse chapelle des Pazzi, le couvent de Saint-Marc et ses fresques de l’Angelico, Santa Maria Novella, si riche en bell
n la Galerie des Offices, avec ses innombrables chefs-d’œuvre. Nombre de reproductions en photogravure ou en phototypie de
e des œuvres les plus marquantes se joignent au commentaire pénétrant de l’excellent écrivain pour donner une vision des p
nt écrivain pour donner une vision des plus évocatrices des richesses d’ art de l’admirable cité. […] Signalons enfin le de
ivain pour donner une vision des plus évocatrices des richesses d’art de l’admirable cité. […] Signalons enfin le dernier
t de l’admirable cité. […] Signalons enfin le dernier fascicule (n° 3 de 1912) de la revue des Musées de France : on y tro
mirable cité. […] Signalons enfin le dernier fascicule (n° 3 de 1912) de la revue des Musées de France : on y trouve des a
lons enfin le dernier fascicule (n° 3 de 1912) de la revue des Musées de France : on y trouve des articles (avec reproduct
e : on y trouve des articles (avec reproductions des œuvres étudiées) de M. André Michel, A. Pératé et G. Migeon sur les r
que nous avons mentionnés dans notre dernière chronique : les bustes d’ Helvétius par Caffieri et de Malesherbes par Houdo
ans notre dernière chronique : les bustes d’Helvétius par Caffieri et de Malesherbes par Houdon, le Sauveur bénissant de G
étius par Caffieri et de Malesherbes par Houdon, le Sauveur bénissant de Giovanni Bellini, puis sur les nouvelles salles d
Sauveur bénissant de Giovanni Bellini, puis sur les nouvelles salles d’ Extrême-Orient au même musée ; enfin une notice de
es nouvelles salles d’Extrême-Orient au même musée ; enfin une notice de M. J.-J. Marquet de Vasselot sur un marteau en br
J. Marquet de Vasselot sur un marteau en bronze doré, œuvre admirable de la Renaissance italienne, qui fut exécutée pour l
e italienne, qui fut exécutée pour le cardinal Giovanni Borgia en vue d’ une cérémonie des fêtes du jubilé de 1699 : l’ouve
e cardinal Giovanni Borgia en vue d’une cérémonie des fêtes du jubilé de 1699 : l’ouverture de la Porte dorée de Saint-Pau
rgia en vue d’une cérémonie des fêtes du jubilé de 1699 : l’ouverture de la Porte dorée de Saint-Paul-hors-les-Murs, et qu
cérémonie des fêtes du jubilé de 1699 : l’ouverture de la Porte dorée de Saint-Paul-hors-les-Murs, et qui vient également
de la Porte dorée de Saint-Paul-hors-les-Murs, et qui vient également d’ entrer au Louvre. Échos. Une lettre de M. G. H
urs, et qui vient également d’entrer au Louvre. Échos. Une lettre de M. G. Hérelle 443-448 = 444-445 G. Hérelle [Geo
ro du Mercure de France, qu’il ne goûte pas ma traduction des Poésies de G. d’Annunzio. C’est son droit. Il me plaît pourt
n des Poésies de G. d’Annunzio. C’est son droit. Il me plaît pourtant de penser que le poète lui-même a été plus indulgent
ançais) : « Votre traduction me ravit… Vous avez pu faire ce prodige ( de donner une idée des rythmes) dans quelques pièces
i je croyais le mériter. Mais au contraire mes traductions des œuvres de G. d’Annunzio sont littérales, et, s’il y a, par-
, et, s’il y a, par-ci, par-là, quelques mots changés ou des coupures de quelques lignes, changements et coupures ont été
l’on mettait bout à bout toutes les coupures faites dans dix volumes de mes traductions, elles ne donneraient pas ensembl
es. Veuillez agréer je vous prie, monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments les plus distingués. G. HÉRELLE.
ût 1912, p. 621-628 [626]. […] — Vicomte Joseph de Bonne : la Lumière de Sicile (1 vol. in-18, 3,50, Perrin). Livre plein
onne : la Lumière de Sicile (1 vol. in-18, 3,50, Perrin). Livre plein de clarté, où l’auteur nous restitue, en effet, la l
ivre plein de clarté, où l’auteur nous restitue, en effet, la lumière de Salerne, d’Agrigente et de Syracuse. M. de Bonne
e clarté, où l’auteur nous restitue, en effet, la lumière de Salerne, d’ Agrigente et de Syracuse. M. de Bonne a su mêler à
auteur nous restitue, en effet, la lumière de Salerne, d’Agrigente et de Syracuse. M. de Bonne a su mêler à la compréhensi
d’Agrigente et de Syracuse. M. de Bonne a su mêler à la compréhension de l’art grec l’émotion de notre sensibilité actuell
se. M. de Bonne a su mêler à la compréhension de l’art grec l’émotion de notre sensibilité actuelle, sans les séparer. […]
64, 16 août 1912, p. 818-824 [822, 823]. G.-A. Thierry : La Fresque de Pompéi, Plon, 3,50 Ces contes sont à la fois d
ierry : La Fresque de Pompéi, Plon, 3,50 Ces contes sont à la fois de la vie brutale et de l’imagination intense. Une f
Pompéi, Plon, 3,50 Ces contes sont à la fois de la vie brutale et de l’imagination intense. Une femme fatale, un amour
ne femme fatale, un amoureux sincère, mais vaincu dans ses tentatives de purification par la religion. Leucosîa, la courti
ication par la religion. Leucosîa, la courtisane antique, est l’image de Mlle Diva, la cantatrice qui se vend au plus offr
es transformations tombe, mais la néfaste comédienne gagne son procès de Phryné, si le malheureux amant perd sa réputation
gagne son procès de Phryné, si le malheureux amant perd sa réputation de poète. Il se fait prêtre pour un jour tuer celle
e fait prêtre pour un jour tuer celle qui joue au naturel le triomphe d’ Aphrodite. Dans la Madone qui pleure l’on voit un
rodite. Dans la Madone qui pleure l’on voit un historien athée adorer de nouveau les dieux qu’il essayait de renier, au mo
on voit un historien athée adorer de nouveau les dieux qu’il essayait de renier, au moins littérairement. Deux nouvelles r
ia Vellini : Les Gemmes noires C’est, au contraire, dans un écrin de velours sombre, quelques feux d’étoiles ravis à l
C’est, au contraire, dans un écrin de velours sombre, quelques feux d’ étoiles ravis à l’éternel artifice de l’amour et d
de velours sombre, quelques feux d’étoiles ravis à l’éternel artifice de l’amour et de la mort. Je dis artifice, car ni l’
bre, quelques feux d’étoiles ravis à l’éternel artifice de l’amour et de la mort. Je dis artifice, car ni l’amour ni la mo
rance », dit l’auteur. Pourquoi ne pas regarder attentivement au fond de votre miroir ? Penchez-vous sur la fontaine mirac
nt au fond de votre miroir ? Penchez-vous sur la fontaine miraculeuse de votre jeunesse, dans l’eau verte ou bleue douée d
ntaine miraculeuse de votre jeunesse, dans l’eau verte ou bleue douée d’ intelligence qui caresse le reflet de votre beauté
dans l’eau verte ou bleue douée d’intelligence qui caresse le reflet de votre beauté, vous trouverez une immortelle raiso
resse le reflet de votre beauté, vous trouverez une immortelle raison de vivre heureuse. Science sociale. Memento [ext
o Villari : Le Chiese cristiane, Cœnobium, Lugano. Ces considérations d’ un « libre croyant non moderniste » sur les église
glises chrétiennes prônent l’union des Âmes et comme il ne s’agit pas de faire abandonner à chacun sa foi dogmatique, il s
oyages. Ernest Lémonon : Naples et son golfe, collection des « Villes d’ art célèbres », Laurens, 4 fr. Charles Merki. T
oût 1912, p. 839-842 [841-842]. Malgré les déclamations enthousiastes de M. Ernest Lémonon, je ne crois pas que Naples, mê
même en réunissant Naples et son golfe, soit à considérer comme ville d’ art, — non plus que Dresde dont je parlais le mois
le mois dernier. Naples a surtout son admirable situation, la beauté de la mer ; des vestiges de civilisations mortes et
a surtout son admirable situation, la beauté de la mer ; des vestiges de civilisations mortes et quelques rares édifices,
eusement retapés et dans le plus mauvais goût ; enfin des collections d’ antiques qui restent intéressantes, encore qu’elle
nts ont été trop divers. — On y a certes retrouvé des restes nombreux d’ édifices romains : thermes, théâtre, hippodrome, t
rétiennes, des catacombes beaucoup plus intéressantes même que celles de Rome ; certaines parties d’églises comme Santa Re
aucoup plus intéressantes même que celles de Rome ; certaines parties d’ églises comme Santa Restituta, depuis incorporée a
tuta, depuis incorporée au Dôme ; San Giorgio Maggiore, — un fragment de l’abside ; des mosaïques au baptistère de San Gio
gio Maggiore, — un fragment de l’abside ; des mosaïques au baptistère de San Giovanni. De même, de la domination angevine,
t de l’abside ; des mosaïques au baptistère de San Giovanni. De même, de la domination angevine, il y a quelques morceaux
iovanni. De même, de la domination angevine, il y a quelques morceaux d’ architecture ogivale : à San Lorenzo, le pourtour
, comme à Santa Chiara le monument du Roi Robert ; à San Lorenzo ceux de Catherine d’Autriche, de Jeanne de Duras et Rober
monument du Roi Robert ; à San Lorenzo ceux de Catherine d’Autriche, de Jeanne de Duras et Robert d’Artois. De la Renaiss
ceux de Catherine d’Autriche, de Jeanne de Duras et Robert d’Artois. De la Renaissance sont des portails au Dôme, à San G
Giovanni a Carbonara. Au Castel Nuovo, on peut remarquer encore l’arc de triomphe de la conquête angevine ; la porte de Sa
arbonara. Au Castel Nuovo, on peut remarquer encore l’arc de triomphe de la conquête angevine ; la porte de Santa Barbara 
remarquer encore l’arc de triomphe de la conquête angevine ; la porte de Santa Barbara ; un escalier en spirale du xve  si
 ; la porte de Santa Barbara ; un escalier en spirale du xve  siècle. De l’époque suivante sont divers palais ; au dôme la
siècle. De l’époque suivante sont divers palais ; au dôme la chapelle de Saint-Janvier, dont les reliques furent apportées
églises innombrables et abîma les autres, de même qu’il éleva partout de grandes bâtisses décorées du nom de Palais. — Il
tres, de même qu’il éleva partout de grandes bâtisses décorées du nom de Palais. — Il reste heureusement la situation ; de
la région est une terre volcanique, comme nul ne l’ignore ; parsemée de cratères éteints, ou qui semblent tels, et couver
ore ; parsemée de cratères éteints, ou qui semblent tels, et couverte de ruines, — surtout de ruines romaines. Malheureuse
tères éteints, ou qui semblent tels, et couverte de ruines, — surtout de ruines romaines. Malheureusement tout cela dans u
maines. Malheureusement tout cela dans un livre, même avec le secours de l’illustration, donne peu ; il faut la vue direct
et des civilisations trop récentes. — À ce point de vue, si le livre de M. Ernest Lémonon donnait à de nouveaux curieux l
ntes. — À ce point de vue, si le livre de M. Ernest Lémonon donnait à de nouveaux curieux l’idée, non d’y passer hâtivemen
livre de M. Ernest Lémonon donnait à de nouveaux curieux l’idée, non d’ y passer hâtivement, le Joanne ou le Baedeker à la
, non d’y passer hâtivement, le Joanne ou le Baedeker à la main, mais de l’étudier en s’aidant des multiples publications
ignale, — celles qui concernent, par exemple, la topographie ancienne de la ville, — j’estime qu’il n’aurait pas perdu sa
49-855 [855]. […] La Revue critique (10 juillet) : […] — « Souvenirs de Venise », par M. J. Longnon. La Revue du Temps P
du Temps Présent (2 juillet) : […] — M. Canudo souhaite la fondation d’ « Une École de la Critique », comme si l’École Nor
ent (2 juillet) : […] — M. Canudo souhaite la fondation d’« Une École de la Critique », comme si l’École Normale Supérieur
l’École Normale Supérieure ne suffisait pas à démontrer, par la fleur de ses élèves, depuis de nombreuses promotions, le r
eure ne suffisait pas à démontrer, par la fleur de ses élèves, depuis de nombreuses promotions, le risque d’un tel projet.
ar la fleur de ses élèves, depuis de nombreuses promotions, le risque d’ un tel projet. […] Lettres allemandes. Memento
tée à la littérature suisse. […] nous y trouvons les lettres inédites de Jacob Burckhardt, le grand historien de la Renais
trouvons les lettres inédites de Jacob Burckhardt, le grand historien de la Renaissance italienne, des lettres de Pestaloz
rckhardt, le grand historien de la Renaissance italienne, des lettres de Pestalozzi […]. Lettres anglaises. Memento [ex
ar un peuple opprimé ; son action n’a pas été précédée par la révolte d’ hommes résolus à tout pour obtenir leur autonomie.
volte d’hommes résolus à tout pour obtenir leur autonomie. Le cabinet de Rome n’a pas fait bande à part, il y a quelques a
France, à l’Angleterre, à la Russie, pour donner à la Crète un statut de garantie, tout en maintenant un lien de subordina
r donner à la Crète un statut de garantie, tout en maintenant un lien de subordination nominale entre l’île et la Porte. L
t un lien de subordination nominale entre l’île et la Porte. Les gens de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque n’avaient jam
tion nominale entre l’île et la Porte. Les gens de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque n’avaient jamais fait mine de voulo
ens de la Tripolitaine et de la Cyrénaïque n’avaient jamais fait mine de vouloir rompre leurs rapports avec Constantinople
ports avec Constantinople et, par suite, n’avaient adressé au cabinet de Rome aucune demande de concours. L’entreprise ita
le et, par suite, n’avaient adressé au cabinet de Rome aucune demande de concours. L’entreprise italienne en Tripolitaine
t en Cyrénaïque a donc été une pure affaire coloniale, un simple coup de force au service d’intérêts économiques et financ
nc été une pure affaire coloniale, un simple coup de force au service d’ intérêts économiques et financiers, un fait d’impé
oup de force au service d’intérêts économiques et financiers, un fait d’ impérialisme arrogant. On sait comment le cabinet
comment le cabinet Giolitti, sentant son corps expéditionnaire, fort de 125 000 hommes cependant, arrêté sur le littoral
n par la résistance des Turco-Arabes, a porté la lutte dans le bassin de la Méditerranée Orientale. Or ni l’attaque des Da
ientale. Or ni l’attaque des Dardanelles, ni la confiscation des îles d’ Asie, Stampalia, Cos, Rhodes, etc., n’a déterminé
alia, Cos, Rhodes, etc., n’a déterminé les chancelleries à intervenir d’ une manière effective — du moins jusqu’à l’heure o
e où nous écrivons ces lignes. Et rien n’atteste moins la disparition de la solidarité européenne. En d’autres temps, la T
Tome XCIX, numéro 365, 1er septembre 1912, p. 89-99. Dans la Préface de sa belle traduction en italien60 de l’ouvrage de
e 1912, p. 89-99. Dans la Préface de sa belle traduction en italien60 de l’ouvrage de J. Casanova intitulé Histoire de ma
-99. Dans la Préface de sa belle traduction en italien60 de l’ouvrage de J. Casanova intitulé Histoire de ma fuite des Pri
traduction en italien60 de l’ouvrage de J. Casanova intitulé Histoire de ma fuite des Prisons de la République de Venise q
de l’ouvrage de J. Casanova intitulé Histoire de ma fuite des Prisons de la République de Venise qu’on appelle « les Plomb
s Plombs », M. Salvatore di Giacomo écrit ce qui suit : La narration de Casanova ne peut pas ne pas être véridique. Un se
ridique. Un seul Casanoviste la conteste, le docteur Guède, « l’homme de France qui connaît le mieux Casanova et ses Mémoi
res 61 »… … Pour M. le docteur Guède, Casanova s’est bien évadé, mais d’ une façon moins romanesque, et avec la complicité
te foi au docteur Guède pour révoquer en doute la vérité (veridicita) de la Fuite. Quoi qu’il en soit, celui-ci aurait un
ita) de la Fuite. Quoi qu’il en soit, celui-ci aurait un moyen facile d’ augmenter le nombre des partisans de sa découverte
, celui-ci aurait un moyen facile d’augmenter le nombre des partisans de sa découverte : ce serait de la laisser un peu mo
cile d’augmenter le nombre des partisans de sa découverte : ce serait de la laisser un peu moins sommeiller parmi tant d’a
t valu de la part des Casanovistes une considération et une confiance d’ autant plus robustes que ses commentaires définiti
raît-il que Casanova a puisé les péripéties les plus impressionnantes de son récit dans son imagination ? Jusqu’ici, au do
quelles il basait son opinion. À l’époque, nous avons eu la curiosité de nous rendre compte du plus ou moins de fondement
ue, nous avons eu la curiosité de nous rendre compte du plus ou moins de fondement que pouvaient avoir les critiques de M.
ompte du plus ou moins de fondement que pouvaient avoir les critiques de M. Guède. Cette révision n’était point destinée à
portunité à ne pas laisser aux écrivains transalpins le soin exclusif de répliquer à notre distingué compatriote. § Pour n
tre distingué compatriote. § Pour notre étude, nous nous sommes servi de la narration de la Fuite imprimée à Prague sous l
mpatriote. § Pour notre étude, nous nous sommes servi de la narration de la Fuite imprimée à Prague sous la surveillance d
vi de la narration de la Fuite imprimée à Prague sous la surveillance de Casanova, et publiée à Leipsick en 1788. C’est la
. Guède a jugé à propos, nous ne nous expliquons pas pour quel motif, de tabler sur le texte plus que suspect des Mémoires
res, Rozez et autres. Ce choix malheureux a fait verser M. Guède dans d’ étranges méprises, ainsi que nous allons essayer d
rser M. Guède dans d’étranges méprises, ainsi que nous allons essayer de le faire ressortir en reprenant les passages les
e faire ressortir en reprenant les passages les plus caractéristiques de sa discussion. I Dans le Mercure du 1er janv
a corde, et, l’ayant retirée, je trouvai que la hauteur était de plus de cinquante pieds. » Objection. — La hauteur du Pa
e cinquante pieds. » Objection. — La hauteur du Palais des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la goutti
uteur du Palais des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la gouttière de marbre (84 pieds), là ou commence
des Doges est de 28 mètres, du sol jusqu’à la hauteur de la gouttière de marbre (84 pieds), là ou commence le toit ; il y
un plancher à cette hauteur ; la lucarne, dit-il, était au deux tiers de la pente du toit ; en admettant que la hauteur du
it pas divisée, une corde passée par cette ouverture, qui aurait plus de 50 pieds, tomberait à onze mètres du sol. Or, qua
étages ; 50 pieds pour un seul étage du toit donneraient au toit plus de deux fois la hauteur du monument lui-même. Voyon
lus de deux fois la hauteur du monument lui-même. Voyons la relation de 1788, la seule authentique, nous le répétons. …
gnait, et, la retirant à moi, je l’ai mésurée63 et vu que la distance de la lucarne au plancher était de dix longueurs de
l’ai mésurée63 et vu que la distance de la lucarne au plancher était de dix longueurs de mon bras… Muni d’une bande d’ét
t vu que la distance de la lucarne au plancher était de dix longueurs de mon bras… Muni d’une bande d’étoffe roulée en co
e de la lucarne au plancher était de dix longueurs de mon bras… Muni d’ une bande d’étoffe roulée en corde, nous avons mes
rne au plancher était de dix longueurs de mon bras… Muni d’une bande d’ étoffe roulée en corde, nous avons mesuré sur nous
étoffe roulée en corde, nous avons mesuré sur nous-même dix longueurs de bras, en procédant comme a dû le faire Casanova,
ier étage du Palais n’est qu’à environ six mètres au-dessous du faîte de la toiture. La lucarne établie aux deux tiers éta
lus rapprochée du plancher que le faîte. La plus grande hauteur étant de six mètres, celle prise aux deux tiers de la pent
a plus grande hauteur étant de six mètres, celle prise aux deux tiers de la pente ne devait pas dépasser quatre mètres, et
ne devait pas dépasser quatre mètres, et c’est ce que n’aurait pas eu de peine à démontrer géométriquement à M. Guède l’au
urait pas eu de peine à démontrer géométriquement à M. Guède l’auteur de la Solution du problème déliaque et du Corollaire
de la Solution du problème déliaque et du Corollaire à la duplication de l’hexaèdre. Quatre mètres, douze pieds, voilà la
uatre mètres, douze pieds, voilà la vérité. La fantastique indication de cinquante pieds imprimée dans toutes les éditions
ée dans toutes les éditions des Mémoires est probablement le résultat d’ une erreur matérielle. Le littérateur profond, exe
n, citant ce texte des Mémoires : Ne sachant que devenir, je grimpai de rechef sur le sommet du toit, et ma vue s’étant p
sur le sommet du toit, et ma vue s’étant portée vers un endroit près d’ une coupole que je n’avais pas encore visitée, je
s encore visitée, je m’y acheminai. Je vis une plate-forme recouverte de plaques de plomb, jointe à une grande lucarne fer
sitée, je m’y acheminai. Je vis une plate-forme recouverte de plaques de plomb, jointe à une grande lucarne fermée par deu
une grande lucarne fermée par deux volets. Il y avait une cuve pleine de plâtre délayé, une truelle, et tout à côté une éc
înai cet embarrassant fardeau jusqu’à la lucarne. Il s’agissait alors d’ introduire cette lourde masse, qui avait douze de
Il s’agissait alors d’introduire cette lourde masse, qui avait douze de mes brasses… Le Dr Guède objecte : Chaque ligne
qui avait douze de mes brasses… Le Dr Guède objecte : Chaque ligne de ce passage est à analyser. Cette plate-forme, cet
Cette plate-forme, cette terrasse était nécessairement en contre-bas de l’arête du toit sur lequel il était à califourcho
audage. En quittant son travail, il emporte toujours sa truelle, qui, de cuivre épais emmanchée, a son prix et pourrait êt
prix et pourrait être volée, mais en laissant ses auges il a le soin de les bien laver à l’eau avant de partir, car s’il
il y laissait du plâtre délayé, il trouverait le lendemain une pierre de plâtre adhérente à son auge qu’il faudrait briser
dhérente à son auge qu’il faudrait briser avec effort et grande perte de temps. Casanova n’a donc pu trouver une truelle n
temps. Casanova n’a donc pu trouver une truelle ni une cuve mi-pleine de plâtre délayé parce que jamais un maçon n’a laiss
cuve mi-pleine de plâtre délayé parce que jamais un maçon n’a laissé de plâtre dans son auge abandonnée. Consultons enco
é de plâtre dans son auge abandonnée. Consultons encore la narration de 1788. … J’ai vu dans une cuve un tas de chaux vi
ompagnon, elle m’intéressa uniquement… Casanova, à la lueur douteuse de la lune, aurait fort bien pu se tromper sur la na
eur douteuse de la lune, aurait fort bien pu se tromper sur la nature de la matière qu’il apercevait dans la cuve. Il ne l
ans la cuve. Il ne l’a pas fait, et il en résulte que l’argumentation de M. Guède, fondée s’il se fût agi de plâtre délayé
il en résulte que l’argumentation de M. Guède, fondée s’il se fût agi de plâtre délayé s’exerce absolument dans le vide, d
layé s’exerce absolument dans le vide, du moment où la cuve contenait de la chaux vive. Car il n’y a nul inconvénient à la
onvénient à laisser séjourner durant une nuit à l’air libre un baquet de chaux vive. — S’il vient à pleuvoir, la chaux se
en poussière. Le récipient qui la contient ne risque en aucune façon d’ être mis hors d’usage, nous en sommes certain. — À
e récipient qui la contient ne risque en aucune façon d’être mis hors d’ usage, nous en sommes certain. — À maçon, maçon et
. Cette échelle, continue le Dr Guède, lui présentait les extrémités de ses montants, puisqu’il attache sa corde au premi
ts, puisqu’il attache sa corde au premier échelon. Il s’agissait donc de la monter verticalement, le peu de longueur du br
’agissait donc de la monter verticalement, le peu de longueur du bras de levier lui défendant de la faire basculer, en pre
ter verticalement, le peu de longueur du bras de levier lui défendant de la faire basculer, en prenant le toit comme point
er lui défendant de la faire basculer, en prenant le toit comme point d’ appui. Or, il s’agit ici, non pas de ces échelles
r, en prenant le toit comme point d’appui. Or, il s’agit ici, non pas de ces échelles légères à montants rapprochés, dont
vergers pour cueillir des fruits très élevés dans l’arbre, il s’agit d’ une échelle de maçon, c’est-à-dire devant porter u
cueillir des fruits très élevés dans l’arbre, il s’agit d’une échelle de maçon, c’est-à-dire devant porter un homme, le gâ
lle de maçon, c’est-à-dire devant porter un homme, le gâcheur, chargé d’ un poids fort lourd, l’auge pleine de plâtre, et d
ter un homme, le gâcheur, chargé d’un poids fort lourd, l’auge pleine de plâtre, et dont les montants très forts ont une g
osseur considérable ; elles sont toujours assez courtes, une douzaine d’ échelons, parce que, trop longues, le poids de l’h
z courtes, une douzaine d’échelons, parce que, trop longues, le poids de l’homme chargé pourrait faire courber les montant
e l’homme chargé pourrait faire courber les montants et mettre la vie de l’homme en danger. À mesure que l’ouvrier maçon s
r son échafaudage, desservi par une nouvelle échelle courte à l’usage de son gâcheur. Mais prenant à la lettre le récit de
le courte à l’usage de son gâcheur. Mais prenant à la lettre le récit de l’écrivain, il l’avait jugée assez longue pour de
ais l’endroit précis où l’échelle était posée, ni la longueur du bras de levier qui dépassait l’arête du toit. Au surplus,
cette fantasmagorie s’évanouit du moment où il s’agissait simplement d’ une échelle suffisamment longue pour franchir la d
nier. Précisément, à l’heure même où nous étions arrivé à cet endroit de notre rédaction, nous avons eu l’occasion de voir
ons arrivé à cet endroit de notre rédaction, nous avons eu l’occasion de voir travailler un maçon occupé à rejointoyer le
n de voir travailler un maçon occupé à rejointoyer le rez-de-chaussée d’ une maison voisine. Les montants de l’échelle dont
é à rejointoyer le rez-de-chaussée d’une maison voisine. Les montants de l’échelle dont il se servait n’étaient pas très f
eur considérable. Le maçon laissait au bas de l’échelle l’auge pleine de mortier : il se contentait, au fur et à mesure de
helle l’auge pleine de mortier : il se contentait, au fur et à mesure de ses besoins, de garnir un seau qu’il accrochait à
ine de mortier : il se contentait, au fur et à mesure de ses besoins, de garnir un seau qu’il accrochait à l’un des échelo
iculté » (Fuite, pages 203, 204), aurait été très capable, — non sans de grands efforts, assurément, — d’attirer à soi une
aurait été très capable, — non sans de grands efforts, assurément, — d’ attirer à soi une échelle de quatre mètres du modè
non sans de grands efforts, assurément, — d’attirer à soi une échelle de quatre mètres du modèle de celle que nous avions
assurément, — d’attirer à soi une échelle de quatre mètres du modèle de celle que nous avions sous les yeux, et de la fai
de quatre mètres du modèle de celle que nous avions sous les yeux, et de la faire glisser sur la pente, assez faible du re
le supposer. II Nous allons maintenant examiner quelques points de la discussion où la divergence des textes est rel
ce des textes est relativement peu importante. Trouvaille du morceau de marbre et du verrou. — Le Dr Guède écrit, Mercure
re et du verrou. — Le Dr Guède écrit, Mercure, p. 37 : … Vers la fin de novembre, le prisonnier, qui avait la permission
 : … Vers la fin de novembre, le prisonnier, qui avait la permission de se promener pendant une demi-heure dans un galeta
eure dans un galetas qui précédait son cachot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux o
ui précédait son cachot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte a
hot, remarque à l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte ayant servi à des pri
l’extrémité de ce couloir un amas de vieux meubles et de vieux objets de toute sorte ayant servi à des prisonniers, tous j
, dit Casanova, fut un verrou tout droit, gros comme le pouce et long d’ un pied et demi. « À la fin du même mois, un morce
pouce et long d’un pied et demi. « À la fin du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six e
demi. « À la fin du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’ un pouce, long de six et large de trois, attira me
du même mois, un morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six et large de trois, attira mes regards ; je m’
n morceau de marbre noir poli, épais d’un pouce, long de six et large de trois, attira mes regards ; je m’en emparai sans
encore ce que j’en ferais, et je le cachai dans ma prison, ayant soin de le couvrir avec mes chemises. » Casanova s’empar
ou un beau matin : « Dès que je fus seul, dit-il, je pris le morceau de marbre noir, et je reconnus bientôt que c’était u
marbre noir, et je reconnus bientôt que c’était une excellente pierre de touche ; car ayant quelque temps frotté le verrou
je vis que j’avais obtenu une facette très bien faite. « Je me servis de ma salive en guise d’huile, et je travaillai huit
se trouva une pointe parfaite. Les facettes avaient un pouce et demi de longueur. Mon verrou ainsi affilé formait un styl
stylet octangulaire aussi bien proportionné qu’il aurait été possible de l’exiger d’un bon taillandier. » Objection. — Av
gulaire aussi bien proportionné qu’il aurait été possible de l’exiger d’ un bon taillandier. » Objection. — Avant d’aller
été possible de l’exiger d’un bon taillandier. » Objection. — Avant d’ aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre
illandier. » Objection. — Avant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mér
jection. — Avant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’être discu
ant d’aller plus loin, c’est l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’être discutée ; car cet
t l’existence de cette pierre de touche et de cet esponton qui mérite d’ être discutée ; car cet instrument, dans la suite
l’agent qui sauve toutes les situations périlleuses. Quant au morceau de marbre noir, si, à la rigueur, on aurait pu le re
nt luxueux, où cette matière aurait pu être employée dans des travaux de restauration, mise de côté, abandonnée par des ou
atière aurait pu être employée dans des travaux de restauration, mise de côté, abandonnée par des ouvriers, on se demande
’a jamais été apporté ; — le prisonnier le trouve au milieu d’un amas d’ objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, b
été apporté ; — le prisonnier le trouve au milieu d’un amas d’objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, bassinoire
e trouve au milieu d’un amas d’objets de ménage jetés pêle-mêle, pots de terre, bassinoire, pelle à feu, une seringue ; la
volontiers un presse-papier, et sous les Plombs, où il était défendu d’ écrire, on ne peut admettre que, même un patricien
ne peut admettre que, même un patricien, en faisant venir des meubles de sa maison, ait poussé l’enfantillage du bien-être
aire dans le récit pour affiler l’esponton, l’un était la conséquence de l’autre, et, en plus, il devient une excellente p
conséquence de l’autre, et, en plus, il devient une excellente pierre de touche. Ces deux pièces sont nécessaires, indispe
e touche. Ces deux pièces sont nécessaires, indispensables au système de la fabulation ; elles en sont la base ; or, elles
présence s’admet parfaitement, et le lecteur a immédiatement l’image de ces pièces rondes qui courent dans deux anneaux,
la tige pour la manœuvrer, et le plus souvent une longue queue munie d’ une œillère qui s’applique sur un piton afin d’y c
ntend toujours ouvrir les cadenas. — Or, Casanova ne parle nulle part de cet appendice ; il n’aurait eu d’ailleurs aucun m
ons à considérer comme un événement hors de vraisemblance la présence d’ un morceau de marbre et d’une tige de fer, fût-ell
rer comme un événement hors de vraisemblance la présence d’un morceau de marbre et d’une tige de fer, fût-elle ronde et li
événement hors de vraisemblance la présence d’un morceau de marbre et d’ une tige de fer, fût-elle ronde et lisse, parmi le
ors de vraisemblance la présence d’un morceau de marbre et d’une tige de fer, fût-elle ronde et lisse, parmi les objets et
’une tige de fer, fût-elle ronde et lisse, parmi les objets et débris de toute sorte jetés pêle-mêle dans les combles du P
e-mêle dans les combles du Palais Ducal. Casanova qualifie ce morceau de marbre de pierre de touche et M. Guède souligne i
s les combles du Palais Ducal. Casanova qualifie ce morceau de marbre de pierre de touche et M. Guède souligne ironiquemen
les du Palais Ducal. Casanova qualifie ce morceau de marbre de pierre de touche et M. Guède souligne ironiquement ces mots
tacher la moindre importance, était-elle vraie à la lettre. La pierre de touche proprement dite est un marbre siliceux, co
’était un verrou long. Pas si nettement ; Casanova dit : une espèce de verrou (Fuite, p. 65). Il ne faudrait pourtant p
’il emploie, un Italien qui écrit en français. Inutile, croyons-nous, d’ insister. § Escalade du toit du Palais Ducal (Mer
des Mémoires : À genoux et à quatre pattes, j’empoignai mon esponton d’ une main solide, et, en allongeant le bras, je le
eant le bras, je le poussai obliquement entre la jointure des plaques de l’une à l’autre, de sorte que, saisissant avec me
ne à l’autre, de sorte que, saisissant avec mes quatre doigts le bord de la plaque que j’avais soulevée, je parvins à m’él
u sommet du toit. Le moine pour me suivre avait mis les quatre doigts de sa main droite dans la ceinture de ma culotte. O
suivre avait mis les quatre doigts de sa main droite dans la ceinture de ma culotte. Objection du Dr Guède : Cette manœu
, si bien décrite, et qui, au premier abord, semble si naturelle, est de toute impossibilité. Casanova s’avance de bas en
d, semble si naturelle, est de toute impossibilité. Casanova s’avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les p
toute impossibilité. Casanova s’avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les plaques de zinc, comme les tuile
a s’avance de bas en haut, et les plaques de plomb, comme les plaques de zinc, comme les tuiles, comme les ardoises, comme
e zinc, comme les tuiles, comme les ardoises, comme tous les systèmes de couverture, en un mot, pour empêcher la pluie de
me tous les systèmes de couverture, en un mot, pour empêcher la pluie de tomber dans le bâtiment, se recouvrent nécessaire
ns le bâtiment, se recouvrent nécessairement, la supérieure dépassant d’ une certaine longueur celle qui est placé au-desso
eure dépassant d’une certaine longueur celle qui est placé au-dessous d’ elle. En conséquence, l’esponton n’a jamais pu ent
ois qu’il en parle, c’est un mensonge, son instrument n’a pu lui être d’ aucune utilité. Ainsi que chacun peut s’en rendre
chevauchement partiel des ardoises les unes sur les autres est dirigé de telle sorte que celui qui gravit la pente du toit
sorte que celui qui gravit la pente du toit est justement en position d’ introduire entre les joints une lame ou une pointe
endait la pente. Positivement, nous ne parvenons pas à saisir le sens de l’objection. § Rupture de la Porte de la chancel
nt, nous ne parvenons pas à saisir le sens de l’objection. § Rupture de la Porte de la chancellerie. — M. Guède écrit (Me
parvenons pas à saisir le sens de l’objection. § Rupture de la Porte de la chancellerie. — M. Guède écrit (Mercure, p. 52
e qu’il connaît. C’est la chancellerie ducale. « … Je vais à la porte de la chancellerie, je mets mon verrou ; mais en moi
ais à la porte de la chancellerie, je mets mon verrou ; mais en moins d’ une minute, acquérant la certitude qu’il ne serait
moins d’une minute, acquérant la certitude qu’il ne serait impossible de la rompre, je me décide à faire vite un trou à l’
… » Objection. — Casanova qui, en fourrant son esponton dans le trou de la serrure d’une autre porte, l’a brisée en trois
. — Casanova qui, en fourrant son esponton dans le trou de la serrure d’ une autre porte, l’a brisée en trois minutes quelq
le même moyen, il ne parviendra pas au même résultat pour la serrure de la chancellerie ; c’est donc une bonne et forte p
i, parce que Casanova juge qu’il ne parviendra pas à riser la serrure de la porte de la chancellerie, M. Guède en conclut
Casanova juge qu’il ne parviendra pas à riser la serrure de la porte de la chancellerie, M. Guède en conclut carrément qu
e en conclut carrément qu’il avait affaire à une bonne et forte porte de chêne. Qu’en sait-il ? N’est-il pas plus rationne
de chêne. Qu’en sait-il ? N’est-il pas plus rationnel, au contraire, de penser que le fugitif se trouvait ici en présence
obablement, relativement légère et maniable, comme le sont les portes de communication intérieure des locaux ministériels 
intérieure des locaux ministériels ; ce qui n’empêche pas d’ailleurs de les munir de serrures solides. III Nous ne
es locaux ministériels ; ce qui n’empêche pas d’ailleurs de les munir de serrures solides. III Nous ne jugeons pas u
de les munir de serrures solides. III Nous ne jugeons pas utile de pousser plus loin la révision des objections de M
ne jugeons pas utile de pousser plus loin la révision des objections de M. Guède. Nous nous bornerons, en terminant, à re
rminant, à reproduire les quelques lignes ci-après que nous extrayons de l’édition originale de la Fuite (p. 265) : Deux
es quelques lignes ci-après que nous extrayons de l’édition originale de la Fuite (p. 265) : Deux mots encore à mon lecte
ent l’a prouvé, cet Andreoli pouvait devenir le facteur indispensable de l’évasion, et cependant, l’intervention corruptri
buée à M. de Bragadin ne s’est pas étendue jusqu’à lui, ce qui permet de conclure que si une intervention de cette nature
tendue jusqu’à lui, ce qui permet de conclure que si une intervention de cette nature a eu lieu réellement, elle s’est exe
t en tout cas bien incertaines. Une seule complicité apparaît : celle de Laurent (Lorenzo Basadonna). M. Salvatore di Giac
lvatore di Giacomo nous a donné, parmi tant d’autres documents pleins d’ intérêt qui accompagnent sa traduction, le texte d
s documents pleins d’intérêt qui accompagnent sa traduction, le texte de la sentence prononcée contre l’infortuné geôlier.
cée contre l’infortuné geôlier. Le terrible tribunal des Inquisiteurs d’ État a obtenu, Dieu sait par quels moyens, l’aveu
les murs, le toit, tout ce que vous voudrez, en ayant soin toutefois de vous arranger de manière à ce que les archers ne
ne vais pas plus loin, car ma vie est en jeu. « Je ne vous prête pas d’ outils parce qu’en vous échappant du Palais vous l
seul suffirait pour prouver ma complicité. C’est déjà trop peut-être de vous avoir restitué le morceau de marbre qui vous
mplicité. C’est déjà trop peut-être de vous avoir restitué le morceau de marbre qui vous a procuré le moyen d’aiguiser vot
vous avoir restitué le morceau de marbre qui vous a procuré le moyen d’ aiguiser votre esponton et de le tenir en état. »
au de marbre qui vous a procuré le moyen d’aiguiser votre esponton et de le tenir en état. » En dehors de la coopération d
votre esponton et de le tenir en état. » En dehors de la coopération de Lorenzo Basadonna ainsi délimitée hypothétiquemen
r dans la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1766 ne laissait pas que d’ être pleine d’aléas et de périls. La description s
du 31 octobre au 1er novembre 1766 ne laissait pas que d’être pleine d’ aléas et de périls. La description saisissante qu’
bre au 1er novembre 1766 ne laissait pas que d’être pleine d’aléas et de périls. La description saisissante qu’il en a don
pre, ne contient, en somme, aucune invraisemblance, abstraction faite de quelques broderies faciles à discerner. On s’en c
st… … verbum non amplius addam aurait dit ici l’infatigable citateur d’ Horace. Les Romans. F.-T. Marinetti : Le Monop
plane, assis sur le cylindre à essence, le ventre chauffé par la tête de l’aviateur, que je sentis tout à coup l’inanité r
r la tête de l’aviateur, que je sentis tout à coup l’inanité ridicule de la vieille syntaxe héritée de Homère. » Il est ce
e sentis tout à coup l’inanité ridicule de la vieille syntaxe héritée de Homère. » Il est certain que tous les gens qui se
héritée de Homère. » Il est certain que tous les gens qui se servent de la vieille syntaxe en question ne peuvent pas s’é
e peuvent pas s’élever à une pareille hauteur ! Aussi vais-je essayer de situer, pour eux, les pauvres, la manière d’écrir
 ! Aussi vais-je essayer de situer, pour eux, les pauvres, la manière d’ écrire du futuriste, ou des futuristes. « Il faut
ristes. « Il faut détruire la syntaxe, déclare le manifeste technique de littérature futuriste, en disposant les substanti
ique de littérature futuriste, en disposant les substantifs au hasard de leur naissance. Il faut employer le verbe à l’inf
omme torpilleur, femme rade, foule ressac, place entonnoir, etc… Plus de ponctuation. Une gradation d’analogies de plus en
oule ressac, place entonnoir, etc… Plus de ponctuation. Une gradation d’ analogies de plus en plus vastes. Plus de catégori
e ponctuation. Une gradation d’analogies de plus en plus vastes. Plus de catégories d’images, mais la chaîne des analogies
Une gradation d’analogies de plus en plus vastes. Plus de catégories d’ images, mais la chaîne des analogies dont chacune
ne est ramassée en un mot essentiel. Il faut former des filets serrés d’ images ou analogies qu’on lancera dans la mer myst
lancera dans la mer mystérieuse des phénomènes et obtenir un maximum de désordre, détruire le “je” dans la littérature, c
” dans la littérature, c’est-à-dire toute la psychologie. Il convient d’ avoir l’obsession lyrique de la matière et de donn
-à-dire toute la psychologie. Il convient d’avoir l’obsession lyrique de la matière et de donner la pesanteur et l’odeur d
psychologie. Il convient d’avoir l’obsession lyrique de la matière et de donner la pesanteur et l’odeur des objets. Invent
, préparer l’homme mécanique aux parties remplaçables qu’on délivrera de l’idée de la mort et partant de la mort elle-même
l’homme mécanique aux parties remplaçables qu’on délivrera de l’idée de la mort et partant de la mort elle-même, cette su
parties remplaçables qu’on délivrera de l’idée de la mort et partant de la mort elle-même, cette suprême définition de l’
de la mort et partant de la mort elle-même, cette suprême définition de l’intelligence logique. » Je ne ris jamais devant
casser des objets ou détruire des dogmes. L’alchimiste à la recherche de la pierre philosophale n’a peut-être pas découver
rche de la pierre philosophale n’a peut-être pas découvert la formule de la fabrication de l’or, mais il a, en passant à c
philosophale n’a peut-être pas découvert la formule de la fabrication de l’or, mais il a, en passant à côté, trouvé maints
, en passant à côté, trouvé maints remèdes excellents et il est sorti de son creuset une foule de produits chimiques desti
vé maints remèdes excellents et il est sorti de son creuset une foule de produits chimiques destinés à enrichir l’industri
ues destinés à enrichir l’industrie. Je crois fermement que le propre de l’homme de génie est de préparer l’avenir sans se
s à enrichir l’industrie. Je crois fermement que le propre de l’homme de génie est de préparer l’avenir sans se douter de
l’industrie. Je crois fermement que le propre de l’homme de génie est de préparer l’avenir sans se douter de son véritable
le propre de l’homme de génie est de préparer l’avenir sans se douter de son véritable pouvoir. Et quand on a fait le tour
s’apercevoir combien l’on a rabâché depuis des siècles est le moindre de nos étonnements. M. Marinetti, chef des futuriste
ndre de nos étonnements. M. Marinetti, chef des futuristes, fondateur d’ une école de littérateurs et de peintres, un peu M
étonnements. M. Marinetti, chef des futuristes, fondateur d’une école de littérateurs et de peintres, un peu Mécène, un pe
inetti, chef des futuristes, fondateur d’une école de littérateurs et de peintres, un peu Mécène, un peu barnum, surtout d
teurs et de peintres, un peu Mécène, un peu barnum, surtout directeur de combat, aime la guerre, pour le plaisir de la des
barnum, surtout directeur de combat, aime la guerre, pour le plaisir de la destruction, aussi pour édifier de nouvelles t
aime la guerre, pour le plaisir de la destruction, aussi pour édifier de nouvelles tours d’ivoire sur la place des citadel
r le plaisir de la destruction, aussi pour édifier de nouvelles tours d’ ivoire sur la place des citadelles rasées. Naturel
rs d’ivoire sur la place des citadelles rasées. Naturellement victime de sa recherche de l’absolu, il est incompréhensible
la place des citadelles rasées. Naturellement victime de sa recherche de l’absolu, il est incompréhensible pour beaucoup.
Monoplan du Pape ne prouve pas, du reste, qu’il ait atteint le degré d’ obscurité d’où doit sortir l’éclair. Il a gardé le
Pape ne prouve pas, du reste, qu’il ait atteint le degré d’obscurité d’ où doit sortir l’éclair. Il a gardé les métaphores
la couleur du tribun éloquent. Il demeure encore loin de son fragment de nouvelle œuvre futuriste offert en échantillon au
œuvre futuriste offert en échantillon aux amateurs dans son manifeste de littérature ultra-moderne. C’est toujours très di
manifeste de littérature ultra-moderne. C’est toujours très difficile de se débarrasser du vieil homme, même quand il est
terai pas le Monoplan du Pape, où l’on force cet honnête représentant d’ une religion naïve à voir la terre de haut, c’est-
n force cet honnête représentant d’une religion naïve à voir la terre de haut, c’est-à-dire à perdre de vue le petit parad
t d’une religion naïve à voir la terre de haut, c’est-à-dire à perdre de vue le petit paradis ratatiné en usage dans les é
glises et dont on fabrique la figuration poupine dans les bazars à 13 de la rue Saint-Sulpice. « Ô vieil agent de change à
poupine dans les bazars à 13 de la rue Saint-Sulpice. « Ô vieil agent de change à la bourse des âmes, dans nos plongées et
e des âmes, dans nos plongées et nos montées tu reprendras le sommeil de ta vieille conscience habituée aux douceurs de l’
reprendras le sommeil de ta vieille conscience habituée aux douceurs de l’escarpolette ! » À moins, révérence parler, qu’
e parler, qu’il ne rende modestement son premier déjeuner sur la tête de ses fidèles ! Après avoir parcouru toute l’Italie
rdres aux armées permanentes, en hésitant, dans un généreux mouvement d’ oscillation, à reporter à Dieu son homme d’affaire
mer est encore le seul reflet pur du ciel inaccessible. Étant libéré de cette lourde et sacrée entrave, l’oiseau d’Italie
naccessible. Étant libéré de cette lourde et sacrée entrave, l’oiseau d’ Italie peut enfanter sans douleur tous les canons
entrave, l’oiseau d’Italie peut enfanter sans douleur tous les canons de siège qu’on lancera sur l’Autriche vaincue. Je n’
Autriche vaincue. Je n’ai pas tout compris, seulement je suis obligée d’ avouer que les débuts de l’école symboliste et ins
i pas tout compris, seulement je suis obligée d’avouer que les débuts de l’école symboliste et instrumentiste ne me parure
l fut un temps où, pour chercher le mot propre ou rare, on se servait d’ un tel vocabulaire qu’il fallait y laisser sa rais
écrire comme tout le monde. On n’échappe guère à sa destinée qui est de vouloir plaire aux lecteurs, sinon de chercher à
ppe guère à sa destinée qui est de vouloir plaire aux lecteurs, sinon de chercher à se mieux vendre chez son libraire. Les
u devenus fous, on retrouva les autres en train de faire des articles de grand luxe dans les meilleurs magazins de confect
train de faire des articles de grand luxe dans les meilleurs magazins de confections pour dames. F.-T. Marinetti ne révolu
ge ce qui se met généralement en long et séparé ce que l’on s’efforce de rassembler, auront du talent comme… Léonard de Vi
é a fait la Joconde en série). D’ailleurs, F.-T. Marinetti s’occupant de détruire la syntaxe prouve d’une façon péremptoir
D’ailleurs, F.-T. Marinetti s’occupant de détruire la syntaxe prouve d’ une façon péremptoire qu’il la connaît. On ne chât
il en est tant qui ne l’ont jamais vue, parmi nos meilleurs écrivains de l’ordre moral ! Le Mouvement scientifique. E. 
de l’ordre moral ! Le Mouvement scientifique. E. Rignano : Essais de synthèse scientifique, Bibliothèque de philosophi
entifique. E. Rignano : Essais de synthèse scientifique, Bibliothèque de philosophie contemporaine, F. Alcan, 5 francs G
travaille en biologie à la façon des mathématiciens ; il ne fait pas d’ expériences, mais il cherche « une vision toujours
d’expériences, mais il cherche « une vision toujours plus synthétique de la masse confuse de faits que les expérimentateur
il cherche « une vision toujours plus synthétique de la masse confuse de faits que les expérimentateurs lancent chaque jou
nt chaque jour à jet continu sur le marché scientifique ». La préface de son nouveau livre : Essais de synthèse scientifiq
ur le marché scientifique ». La préface de son nouveau livre : Essais de synthèse scientifique, est un remarquable plaidoy
héorique est essentiellement l’acte créateur qui consiste à entrevoir de nouvelles analogies, à procéder à de nouvelles gé
réateur qui consiste à entrevoir de nouvelles analogies, à procéder à de nouvelles généralisations, à ouvrir de nouveaux h
velles analogies, à procéder à de nouvelles généralisations, à ouvrir de nouveaux horizons, à concevoir de nouvelles hypot
nouvelles généralisations, à ouvrir de nouveaux horizons, à concevoir de nouvelles hypothèses. C’est à quoi M. Rignano ex
. C’est à quoi M. Rignano excelle. Le théoricien, dans sa poursuite de généralisations et de synthèses toujours plus vas
nano excelle. Le théoricien, dans sa poursuite de généralisations et de synthèses toujours plus vastes, ne se trouve pas
hèses toujours plus vastes, ne se trouve pas seulement amené à partir d’ un point plus avancé que le spécialiste. Dégagé d’
ment amené à partir d’un point plus avancé que le spécialiste. Dégagé d’ une infinité de faits particuliers et de détails c
rtir d’un point plus avancé que le spécialiste. Dégagé d’une infinité de faits particuliers et de détails concrets, qui de
cé que le spécialiste. Dégagé d’une infinité de faits particuliers et de détails concrets, qui demeurent au contraire très
a possibilité beaucoup plus large et la facilité beaucoup plus grande de se mettre rapidement au courant de l’état actuel
t la facilité beaucoup plus grande de se mettre rapidement au courant de l’état actuel des questions fondamentales qui se
qui se traitent dans les divisions et subdivisions les plus diverses de telle ou telle discipline. Son temps n’est pas oc
artie, par les opérations naturelles ; et dans une seule demi-journée de lecture, il peut prendre connaissance des résulta
uxquels ce dernier n’est parvenu qu’après peut-être une année entière de recherches assidues, longues et difficiles. Le t
encore d’autres avantages sur l’expérimentateur. Il évite les dangers de la spécialisation, nécessitée par les progrès de
Il évite les dangers de la spécialisation, nécessitée par les progrès de la technique expérimentale ; il lui est plus faci
les progrès de la technique expérimentale ; il lui est plus facile «  d’ embrasser d’un seul regard même les branches les p
de la technique expérimentale ; il lui est plus facile « d’embrasser d’ un seul regard même les branches les plus diverses
eul regard même les branches les plus diverses et les plus lointaines de la science et de franchir ainsi les larges abîmes
es branches les plus diverses et les plus lointaines de la science et de franchir ainsi les larges abîmes qui n’ont pas en
nce et de franchir ainsi les larges abîmes qui n’ont pas encore cessé de les séparer ». En thèse générale, le théoricien e
hysiologues-chimistes n’ont vu que les petits côtés du fonctionnement de l’organisme ; aux chimistes échapperaient les phé
il se demande « si la vie ne serait pas due à quelque forme spéciale d’ énergie, qui posséderait les caractéristiques prop
orme spéciale d’énergie, qui posséderait les caractéristiques propres de la même façon que cela arrive pour chacune des di
de la même façon que cela arrive pour chacune des différentes formes d’ énergie du monde inorganique ». M. Rignano dévelop
este entre les phénomènes du développement ontogénétique par le moyen de la transmissibilité des caractères acquis et les
cquis et les phénomènes psycho-mnémoniques, et il est conduit à faire de la « physio-psychologie » végétale. La propriété
qui préoccupe beaucoup l’auteur, ne serait qu’une simple conséquence de cette propriété. Le livre de M. Rignano comprend
eur, ne serait qu’une simple conséquence de cette propriété. Le livre de M. Rignano comprend une série d’études : la valeu
équence de cette propriété. Le livre de M. Rignano comprend une série d’ études : la valeur synthétique du transformisme, l
r synthétique du transformisme, la mémoire biologique en énergétique, de l’origine de la nature mnémonique des tendances a
du transformisme, la mémoire biologique en énergétique, de l’origine de la nature mnémonique des tendances affectives, la
istorique, le socialisme. Seules les premières rentrent dans le cadre de cette chronique. D’après M. Rignano, les tendance
dérations fort intéressantes à cet égard et fait appel aux recherches de psychologie animale. Il insiste sur « cette propr
siste sur « cette propriété fondamentale que possède chaque organisme de tendre à conserver invarié son propre état physio
normal ou à le rétablir dès qu’il a été troublé ». Dans ma Naissance de l’Intelligence, j’avais développé tout au long un
gues s’observent d’ailleurs dans le monde inorganique. Dans cet ordre d’ idées un fait très curieux a été signalé par mon é
trouvent fixées sur les rochers du littoral marin dans toutes sortes de positions par rapport à la verticale. Or, quand o
. M. Rignano cite ce fait, mais paraît l’attribuer à un autre auteur. D’ une façon générale, il y a un danger pour les « th
r sur la valeur des auteurs. Ils peuvent prendre leurs documents chez de simples vulgarisateurs qui ont plus ou moins alté
un but défini. » M. Rignano discute cette proposition. La propriété de graviter vers une « fin » sans aucune préférence
ce affective du fait qu’elle est due à l’existence à l’état potentiel d’ un système ou état physiologique donné, général ou
mbiants particuliers, et qui tend maintenant comme toute autre espèce d’ énergie potentielle, — dès qu’il est « déclenché »
ntielle, — dès qu’il est « déclenché » par la permanence ou le retour d’ une partie, si petite soit-elle, de ce milieu ou d
é » par la permanence ou le retour d’une partie, si petite soit-elle, de ce milieu ou de ces rapports, — à rentrer simplem
nence ou le retour d’une partie, si petite soit-elle, de ce milieu ou de ces rapports, — à rentrer simplement en activité.
l’érudition profonde dont il témoigne. Le Dr Marc Haven s’est proposé de réhabiliter la mémoire de Cagliostro. À cet effet
il témoigne. Le Dr Marc Haven s’est proposé de réhabiliter la mémoire de Cagliostro. À cet effet, il a réuni et compulsé q
a mémoire de Cagliostro. À cet effet, il a réuni et compulsé quantité de documents. Il n’en énumère pas moins de 215 — don
a réuni et compulsé quantité de documents. Il n’en énumère pas moins de 215 — dont certains encore inédits — dans la bibl
s de 215 — dont certains encore inédits — dans la biblio-iconographie de son ouvrage. L’auteur suit pas à pas la vie du cé
tir du moment où il apparaît dans l’histoire jusqu’à celui où — après de longues tortures — on l’achève dans les cachots d
à celui où — après de longues tortures — on l’achève dans les cachots de l’Inquisition. Je ne crois pas que, malgré tous s
c Haven ait complètement réussi à dissiper les obscurités dont la vie de Cagliostro — je ne parle pas ici de son origine,
ssiper les obscurités dont la vie de Cagliostro — je ne parle pas ici de son origine, ni de sa jeunesse, — est enveloppée,
és dont la vie de Cagliostro — je ne parle pas ici de son origine, ni de sa jeunesse, — est enveloppée, ni les doutes qu’o
n soit, le livre du Dr Marc Haven est un apport précieux à l’histoire de Cagliostro et par suite à celle de l’occultisme e
st un apport précieux à l’histoire de Cagliostro et par suite à celle de l’occultisme et de la franc-maçonnerie au xviiie
ux à l’histoire de Cagliostro et par suite à celle de l’occultisme et de la franc-maçonnerie au xviiie  siècle. Dix-huit g
e au xviiie  siècle. Dix-huit gravures, portraits, vues ou fac-similé de documents augmentent l’intérêt de cet ouvrage.
ures, portraits, vues ou fac-similé de documents augmentent l’intérêt de cet ouvrage. Art Gustave Kahn. Tome XCIX, n
ens, trois monographies viennent s’ajouter à une série déjà nombreuse de bons travaux. M. Gustave Soulier : Le Tintoret.
rôle du Tintoret dans la peinture vénitienne, comment les recherches d’ une technique faite pour la mise en place de la pa
e, comment les recherches d’une technique faite pour la mise en place de la page décorative ont donné à certaines œuvres d
œuvres du Tintoret un accent presque moderne qui permettrait presque de le considérer comme placé au début d’une route de
moderne qui permettrait presque de le considérer comme placé au début d’ une route de l’art au bout de laquelle on rencontr
permettrait presque de le considérer comme placé au début d’une route de l’art au bout de laquelle on rencontre Delacroix
ute de l’art au bout de laquelle on rencontre Delacroix et plus près, de nous Cézanne. Si le Tintoret, dit M. Soulier, n’e
considéré universellement en France comme un des plus grands peintres de la belle période italienne, c’est qu’il faut l’al
rement représenté au Louvre. Sans doute ! mais enfin, le Louvre donne de Tintoret au moins une idée juste. M. Henri Hau
rait classé beaucoup plus haut si on le connaissait, si ses peintures de la Farnésine, à Rome, étaient visibles, s’il ne f
lus belles œuvres se rendre à Sienne, à Monte Oliveto, à Pise. Nombre d’ œuvres du Sodoma ont d’ailleurs disparu. La biogra
Sodoma. « La véritable : mésaventure du Sodoma, dit M. Hauvette, fut d’ encourir la mauvaise humeur de ce biographe (Vasar
venture du Sodoma, dit M. Hauvette, fut d’encourir la mauvaise humeur de ce biographe (Vasari). Doué d’un goût assez sûr p
tte, fut d’encourir la mauvaise humeur de ce biographe (Vasari). Doué d’ un goût assez sûr pour reconnaître les beautés de
raphe (Vasari). Doué d’un goût assez sûr pour reconnaître les beautés de plusieurs œuvres de Bazzi, Vasari ne fut ni un ju
d’un goût assez sûr pour reconnaître les beautés de plusieurs œuvres de Bazzi, Vasari ne fut ni un juge impartial, ni un
confusions, nombreuses, sa partialité avérée. Quelle que fût la cause de son animosité, antipathie personnelle, rivalité d
e que fût la cause de son animosité, antipathie personnelle, rivalité d’ école ou de clocher, écho de médisances de Beccafu
a cause de son animosité, antipathie personnelle, rivalité d’école ou de clocher, écho de médisances de Beccafuonni, émule
imosité, antipathie personnelle, rivalité d’école ou de clocher, écho de médisances de Beccafuonni, émule éclipsé par Bazz
athie personnelle, rivalité d’école ou de clocher, écho de médisances de Beccafuonni, émule éclipsé par Bazzi, il est visi
il a en tout cas recueilli sur son compte beaucoup de témoignages ou de bavardages contemporains, qui sont pour nous une
ignages ou de bavardages contemporains, qui sont pour nous une source d’ information précieuse, à condition qu’on y fasse l
une source d’information précieuse, à condition qu’on y fasse la part de l’interprétation calomnieuse. En ce qui concerne
ans arrière-pensée. » Ce qui veut dire qu’on ne sait rien sur la vie de Bazzi surnommé le Sodoma, sauf ce qu’en dit Vasar
é le Sodoma, sauf ce qu’en dit Vasari, et que ces dires sont infirmés d’ avance par nombre de probabilités assez fortes. M.
qu’en dit Vasari, et que ces dires sont infirmés d’avance par nombre de probabilités assez fortes. M. Hauvette n’ajoute r
abilités assez fortes. M. Hauvette n’ajoute rien à ce que l’on savait de la vie du peintre, rejette de l’œuvre du Sodoma c
ette n’ajoute rien à ce que l’on savait de la vie du peintre, rejette de l’œuvre du Sodoma certaines œuvres qui l’apparent
apparenteraient au Vinci et en examinant et en décrivant ce qu’il y a d’ incontestablement signé par Bazzi à Florence et à
ent signé par Bazzi à Florence et à Sienne émet que ce sont là œuvres d’ un peintre égal aux plus grands et peut-être pas l
uvre du Sodoma, avec toute la science et l’habileté des beaux maîtres de son temps, un souci de beauté, un don d’émotion e
ute la science et l’habileté des beaux maîtres de son temps, un souci de beauté, un don d’émotion et une élégance de ligne
l’habileté des beaux maîtres de son temps, un souci de beauté, un don d’ émotion et une élégance de ligne, rare même parmi
es de son temps, un souci de beauté, un don d’émotion et une élégance de ligne, rare même parmi les meilleurs, eu même tem
même temps qu’une très captivante et presque très moderne traduction de la beauté féminine presque modelée sur la toile ?
art du peintre. M. Marcel Reymond : Brunelleschi et l’Architecture de la Renaissance italienne au XVe siècle. Collectio
ollection des Grands Artistes M. Marcel Reymond, en une biographie de Brunelleschi, retrace brièvement l’histoire de l’
ond, en une biographie de Brunelleschi, retrace brièvement l’histoire de l’architecture pendant la Renaissance italienne a
co. Collection des Maîtres de l’Art Dans la collection des Maîtres de l’art, un Fra Angelico de M. Alfred Pichon, biogr
de l’Art Dans la collection des Maîtres de l’art, un Fra Angelico de M. Alfred Pichon, biographie très nourrie, avec u
ie très nourrie, avec un intéressant souci des filiations et le désir de faire voir l’artiste à travers ses œuvres ; il es
es que le critique se figure l’artiste ;on n’a d’ailleurs aucun désir de se soustraire à cette vision lyrique et douce. «
me à un seul idéal où la sainteté fleurit en art, où l’art se parfume de sainteté… Oui, sa vie était belle et son œuvre fé
attendant la nuit. Nous ne le pouvons pas et une fois encore la trace de l’angélique voyageur se dérobe à nos recherches… 
Fra Angelico en marbre blanc, que l’auteur nous dessine. Il n’y a pas de raison pour ne point l’admettre. Laissons-le coul
Il n’y a pas de raison pour ne point l’admettre. Laissons-le couleur de son rêve. D’ailleurs cette ignorance où l’on se t
-le couleur de son rêve. D’ailleurs cette ignorance où l’on se trouve de la vie du grand artiste de la renaissance italien
ailleurs cette ignorance où l’on se trouve de la vie du grand artiste de la renaissance italienne n’est-elle pas au fond u
artiste de la renaissance italienne n’est-elle pas au fond un élément d’ études aussi certain que la cohue de documents san
n’est-elle pas au fond un élément d’études aussi certain que la cohue de documents sans valeur, et de visions confuses, gr
ment d’études aussi certain que la cohue de documents sans valeur, et de visions confuses, grossières, malveillantes, erro
tes, erronées, commérantes qu’on a sur des artistes nés dans un temps de mémoires plus fréquents et d’archives mieux class
on a sur des artistes nés dans un temps de mémoires plus fréquents et d’ archives mieux classées ? Au moins l’œuvre parle t
es beaux instants. Musées et collections. L’Inauguration du Musée de Maisons-Laffitte [extrait] Auguste Marguillier.
le vestibule aux colonnes doriques, […] on a sur la gauche une suite de salles où M. Vitry a groupé des tableaux de l’épo
a sur la gauche une suite de salles où M. Vitry a groupé des tableaux de l’époque : d’abord une salle bolonaise où se voie
aux de l’époque : d’abord une salle bolonaise où se voient des toiles de l’Albane, Vénus et Adonis, Vénus et Vulcain, peup
t des toiles de l’Albane, Vénus et Adonis, Vénus et Vulcain, peuplées de ces charmants enfants dont le peintre prenait les
le peintre prenait les modèles dans sa nombreuse famille : la Manne, de Romanelli ; l’Enlèvement d’Hélène, du Guide ; Lot
les dans sa nombreuse famille : la Manne, de Romanelli ; l’Enlèvement d’ Hélène, du Guide ; Loth et ses filles, du Guerchin
2, p. 195-199 Deux mots pour M. Georges Hérelle Je m’en voudrais de faire la moindre peine à M. Georges Hérelle. Auss
vais consacrées dans ma dernière chronique à sa traduction des poèmes de M. d’Annunzio. M. Hérelle passe pour un trop exce
de M. d’Annunzio. M. Hérelle passe pour un trop excellent traducteur de la « prose » du romancier de l’Intrus, pour que l
passe pour un trop excellent traducteur de la « prose » du romancier de l’Intrus, pour que l’on prenne garde de le préven
de la « prose » du romancier de l’Intrus, pour que l’on prenne garde de le prévenir que ses dons de traducteur ne sauraie
r de l’Intrus, pour que l’on prenne garde de le prévenir que ses dons de traducteur ne sauraient s’adapter tout à fait à l
dons de traducteur ne sauraient s’adapter tout à fait à la « poésie » de l’auteur du Canto Novo. Certes, lorsqu’un autre é
l’auteur du Canto Novo. Certes, lorsqu’un autre écrivain s’est avisé de donner eu français un roman de l’écrivain italien
, lorsqu’un autre écrivain s’est avisé de donner eu français un roman de l’écrivain italien cher à M. Hérelle, la librairi
crivain italien cher à M. Hérelle, la librairie ne s’est enrichie que d’ une très mauvaise traduction, celle de Forse che s
librairie ne s’est enrichie que d’une très mauvaise traduction, celle de Forse che si forse che no, due originairement à u
. On regretta alors, vivement, M. Hérelle. Cependant, celui-ci a tort de mesurer à la « quantité » des pages originaires d
t, celui-ci a tort de mesurer à la « quantité » des pages originaires de d’Annunzio, supprimées par lui dans le cours de s
celui-ci a tort de mesurer à la « quantité » des pages originaires de d’ Annunzio, supprimées par lui dans le cours de son
lui-ci a tort de mesurer à la « quantité » des pages originaires de d’ Annunzio , supprimées par lui dans le cours de son travail,
des pages originaires de d’Annunzio, supprimées par lui dans le cours de son travail, la justesse de mon accusation de « t
nnunzio, supprimées par lui dans le cours de son travail, la justesse de mon accusation de « traducteur un peu libre » que
s par lui dans le cours de son travail, la justesse de mon accusation de « traducteur un peu libre » que j’avançais ici mê
libre » que j’avançais ici même. Je faisais allusion à la « qualité » de son labeur, qui est en effet « un peu libre », ce
être un mal, forse che si forse che no… Mais, M. Hérelle me permettra de lui dire qu’il a été vraiment mal inspiré d’oppos
M. Hérelle me permettra de lui dire qu’il a été vraiment mal inspiré d’ opposer à mon humble jugement sur la valeur de sa
té vraiment mal inspiré d’opposer à mon humble jugement sur la valeur de sa transposition poétique, l’illustre jugement éc
e ou une appréciation émise dans une conversation comme quelque chose d’ intime et de sacré, que, personnellement, il m’est
réciation émise dans une conversation comme quelque chose d’intime et de sacré, que, personnellement, il m’est cher de ne
elque chose d’intime et de sacré, que, personnellement, il m’est cher de ne pas livrer à la publicité. Je ne suivrai donc
rès tout, à ce que M. d’Annunzio trouve maintenant parfait le recueil de ses poèmes publié en français par les soins de M.
ant parfait le recueil de ses poèmes publié en français par les soins de M. Hérelle, dont il eut à me parler à Settignano,
ler à Settignano, il y a plusieurs années, et à m’écrire le 3 janvier de cette année même. G. d’Annunzio : La Contempla
zione della morte, Treves, Milan Il est un peu fatigant, du reste, de parler si souvent de M. d’Annunzio. Mais cet écri
eves, Milan Il est un peu fatigant, du reste, de parler si souvent de M. d’Annunzio. Mais cet écrivain est impitoyable
envers ses lecteurs, comme envers lui-même. Il ne chôme jamais. Et si d’ un côté les revues et les périodiques gais ne s’ar
Et si d’un côté les revues et les périodiques gais ne s’arrêtent pas de s’occuper de sa vie, d’un autre côté il est diffi
ôté les revues et les périodiques gais ne s’arrêtent pas de s’occuper de sa vie, d’un autre côté il est difficile aux litt
’occuper de sa vie, d’un autre côté il est difficile aux littérateurs de ne pas s’occuper sans cesse de sa littérature. À
côté il est difficile aux littérateurs de ne pas s’occuper sans cesse de sa littérature. À l’instar de M. Massenet, de M. 
as s’occuper sans cesse de sa littérature. À l’instar de M. Massenet, de M. Saint-Saëns, de M. Fogazzaro, et en général de
esse de sa littérature. À l’instar de M. Massenet, de M. Saint-Saëns, de M. Fogazzaro, et en général de tous ces « aînés »
tar de M. Massenet, de M. Saint-Saëns, de M. Fogazzaro, et en général de tous ces « aînés » qui semblent produire infatiga
es romans et les autres drames promis, un volume sur la Contemplation de la Mort. Si M. d’Annunzio n’appartenait pas, obst
ent, à la phalange littéraire esthète et symboliste, ou plutôt éprise d’ esthétisme anglais et de symbolisme français, fleu
raire esthète et symboliste, ou plutôt éprise d’esthétisme anglais et de symbolisme français, fleurie il y a quelque vingt
nçais, fleurie il y a quelque vingt ans, ce livre pourrait apparaître d’ une très particulière importance. L’attitude mysti
d’une très particulière importance. L’attitude mystique et chrétienne de l’auteur pourrait faire sensation. Malheureusemen
nt, une ombre chère, où un esprit sensible retrouverait quelque chose de ce que l’auteur n’a pas voulu mettre, mais que la
auteur n’a pas voulu mettre, mais que la puissance profonde et cachée de son inspiration a jeté malgré lui, là où lui-même
cachée de son inspiration a jeté malgré lui, là où lui-même ne sait. De ces « coins d’âme » magnifiques, les livres des g
inspiration a jeté malgré lui, là où lui-même ne sait. De ces « coins d’ âme » magnifiques, les livres des grands mystiques
 » magnifiques, les livres des grands mystiques en sont remplis, ceux de Novalis surtout. Chez M. d’Annunzio, c’est le « p
st le « procédé » qui domine. La construction même du volume témoigne de la volonté a-mystique, toute littéraire, de l’écr
n même du volume témoigne de la volonté a-mystique, toute littéraire, de l’écrivain, ce qui ne surprendra personne. M. d’A
endra personne. M. d’Annunzio, encore une fois, semble s’être inspiré de l’œuvre de M. Maeterlinck, et cette fois de l’œuv
nne. M. d’Annunzio, encore une fois, semble s’être inspiré de l’œuvre de M. Maeterlinck, et cette fois de l’œuvre dite phi
is, semble s’être inspiré de l’œuvre de M. Maeterlinck, et cette fois de l’œuvre dite philosophique de l’auteur de Sagesse
’œuvre de M. Maeterlinck, et cette fois de l’œuvre dite philosophique de l’auteur de Sagesse et Destinée. On ne saurait do
 Maeterlinck, et cette fois de l’œuvre dite philosophique de l’auteur de Sagesse et Destinée. On ne saurait donc l’accuser
eur de Sagesse et Destinée. On ne saurait donc l’accuser sérieusement d’ avoir été ému par le grand bruit que l’on fait dep
rand bruit que l’on fait depuis quelque temps autour de la conversion de M. Maurice Barrès, et d’avoir voulu imiter celui-
depuis quelque temps autour de la conversion de M. Maurice Barrès, et d’ avoir voulu imiter celui-ci. On a parlé de cela, e
on de M. Maurice Barrès, et d’avoir voulu imiter celui-ci. On a parlé de cela, en Italie, mais à tort, je crois. Arcachon,
, je crois. Arcachon, où le livre a été écrit, est loin de Francfort, de l’Ombrie, et aussi d’Orthez, où vivent et œuvrent
où le livre a été écrit, est loin de Francfort, de l’Ombrie, et aussi d’ Orthez, où vivent et œuvrent Paul Claudel, Louis L
trois grands poètes chrétiens contemporains, autant que l’esthétisme de M. d’Annunzio est loin à la fois du vrai paganism
zio est avant tout un grand esthète. Ses œuvres, où il s’est approché de tant de parfaite beauté, nous intéressent de moin
es, où il s’est approché de tant de parfaite beauté, nous intéressent de moins en moins, au fur et à mesure qu’il nous les
en moins, au fur et à mesure qu’il nous les livre, à cause justement de l’esthétisme initial qui les informe. La complexi
nrichit, en la troublant singulièrement, cette renaissance impétueuse de l’énergie spirituelle du monde dont se préoccupen
es villas fastueuses, des hôtels princiers, où M. d’Annunzio, entouré d’ une cour cosmopolite, vit comme il lui plaît de vi
M. d’Annunzio, entouré d’une cour cosmopolite, vit comme il lui plaît de vivre. Les invocations répétées à l’Epos construc
tions répétées à l’Epos constructeur, qui caractérisent les tendances de la partie la plus fervente et la plus féconde de
risent les tendances de la partie la plus fervente et la plus féconde de notre jeune littérature, deviennent chez M. d’Ann
lyriques actuelles à l’Eros nouveau et formidable qui possède la clé de tous les mystères, à l’Eros animateur de foules m
ormidable qui possède la clé de tous les mystères, à l’Eros animateur de foules multanimes, ne changent pas chez M. d’Annu
ntique du simple Couple, considéré en lui et pour lui, comme le noyau de toute œuvre d’art. Enfin, cette admirable volonté
e Couple, considéré en lui et pour lui, comme le noyau de toute œuvre d’ art. Enfin, cette admirable volonté de synthèse re
, comme le noyau de toute œuvre d’art. Enfin, cette admirable volonté de synthèse religieuse qui se présente à nous comme
se religieuse qui se présente à nous comme l’apaisante réconciliation de l’esprit païen et de l’esprit chrétien rêvée par
présente à nous comme l’apaisante réconciliation de l’esprit païen et de l’esprit chrétien rêvée par Beethoven à l’heure o
e l’esprit chrétien rêvée par Beethoven à l’heure où il eut la vision de la Xe Symphonie qu’il n’écrivit pas, a été chez M
n’écrivit pas, a été chez M. d’Annunzio ce mélange assez heureusement d’ hédonisme hellénique et de mysticisme catholique,
M. d’Annunzio ce mélange assez heureusement d’hédonisme hellénique et de mysticisme catholique, plus que purement chrétien
ans douleur vraie, qui aboutit, à travers tous ses livres, au Martyre de Saint-Sébastien. Sa dernière œuvre ne saurait pas
nnunzio ne semble pas devoir se renouveler. Il est bon, par ailleurs, de remarquer que si ses formes littéraires ont été e
s le même, depuis les débuts du poète. Il est donc absurde et stupide de le voir se rapprocher de l’autel atavique, soit d
uts du poète. Il est donc absurde et stupide de le voir se rapprocher de l’autel atavique, soit de l’autel où l’holocauste
absurde et stupide de le voir se rapprocher de l’autel atavique, soit de l’autel où l’holocauste était charnellement sacri
utel où l’holocauste était charnellement sacrifié dans son sang, soit de celui où l’holocauste n’est plus qu’un symbole d’
dans son sang, soit de celui où l’holocauste n’est plus qu’un symbole d’ une candeur d’hostie, et où le sang aussi est un s
soit de celui où l’holocauste n’est plus qu’un symbole d’une candeur d’ hostie, et où le sang aussi est un symbole dans le
ymbole dans le calice, où le vin se mêle à l’eau comme un sang ardent de joie se mêle aux larmes de tous les regrets. Non.
e vin se mêle à l’eau comme un sang ardent de joie se mêle aux larmes de tous les regrets. Non. Le poète développe dans to
la mort, plus qu’à la mort, les deux vers qui sont le thème intérieur de sa vie, vécue avec tant de plénitude, et où il pa
ème intérieur de sa vie, vécue avec tant de plénitude, et où il parle de son esprit tenu tra il tedio de la vita e la pau
ec tant de plénitude, et où il parle de son esprit tenu tra il tedio de la vita e la paura de la morte, entre l’ennui de
et où il parle de son esprit tenu tra il tedio de la vita e la paura de la morte, entre l’ennui de la vie, et la peur de
tenu tra il tedio de la vita e la paura de la morte, entre l’ennui de la vie, et la peur de la mort. Son âme oscille de
la vita e la paura de la morte, entre l’ennui de la vie, et la peur de la mort. Son âme oscille de la sorte, entre la mo
rte, entre l’ennui de la vie, et la peur de la mort. Son âme oscille de la sorte, entre la mort lointaine de son ami Pasc
peur de la mort. Son âme oscille de la sorte, entre la mort lointaine de son ami Pascoli, le grand poète de sa patrie redr
la sorte, entre la mort lointaine de son ami Pascoli, le grand poète de sa patrie redressée dans sa force, et l’agonie et
e sa patrie redressée dans sa force, et l’agonie et la mort présentes d’ un voisin obscur, un vieillard qui fut un grand ch
t un grand chrétien, et qui se nommait Adolphe Bermont. Entre l’ennui de la vie, et la peur de la mort… Le poète ne retrou
t qui se nommait Adolphe Bermont. Entre l’ennui de la vie, et la peur de la mort… Le poète ne retrouve pas encore l’équili
rt… Le poète ne retrouve pas encore l’équilibre, le sublime équilibre de toutes les forces de l’esprit, que les hommes inv
uve pas encore l’équilibre, le sublime équilibre de toutes les forces de l’esprit, que les hommes invoquent, évoquent, rés
t en un seul mot : Dieu. Mais il retrouve, devant le spectacle répété de la mort, le calme d’une résignation. Il courbe ta
eu. Mais il retrouve, devant le spectacle répété de la mort, le calme d’ une résignation. Il courbe ta tête, bienheureux. C
ée, pour laquelle il a écrit ce livre. Elle est belle. Elle est riche de sons, comme une pause musicale. Mais elle ne nous
s’il nous plaît que le poète l’ait écrit, à cause de certaines pages d’ une si belle littérature, un sentiment d’amertume
, à cause de certaines pages d’une si belle littérature, un sentiment d’ amertume nous pousse à regretter qu’il n’ait pas a
se à regretter qu’il n’ait pas attendu, pour le faire, que les portes d’ or d’un mysticisme plus moderne, plus profond, plu
regretter qu’il n’ait pas attendu, pour le faire, que les portes d’or d’ un mysticisme plus moderne, plus profond, plus pen
ichelli, Bologne Giovanni Pascoli est évoqué aussi devant l’esprit de ses compatriotes par la publication d’un volume d
t évoqué aussi devant l’esprit de ses compatriotes par la publication d’ un volume de Poesie varie, inédites ou peu connues
si devant l’esprit de ses compatriotes par la publication d’un volume de Poesie varie, inédites ou peu connues, tirées de
lication d’un volume de Poesie varie, inédites ou peu connues, tirées de ses manuscrits et de quelques journaux où elles p
de Poesie varie, inédites ou peu connues, tirées de ses manuscrits et de quelques journaux où elles parurent dans le temps
lques journaux où elles parurent dans le temps. Le volume est précédé d’ un court avant-propos de sa sœur Marie. On connaît
parurent dans le temps. Le volume est précédé d’un court avant-propos de sa sœur Marie. On connaît la vie étrangement, mél
On connaît la vie étrangement, mélancoliquement paisible, du frère et de la sœur, jetés dans la mêlée par la mort tragique
ble, du frère et de la sœur, jetés dans la mêlée par la mort tragique de leur père assassiné. Pendant de très longues anné
és dans la mêlée par la mort tragique de leur père assassiné. Pendant de très longues années, Pascoli et sa sœur ont traîn
onienne du poète accomplit maintenant son œuvre pieuse, comme sa sœur de l’Hellade honorait les restes mortels du disparu.
a sœur de l’Hellade honorait les restes mortels du disparu. L’annonce d’ un recueil de poésies de Pascoli préfacé par sa sœ
ellade honorait les restes mortels du disparu. L’annonce d’un recueil de poésies de Pascoli préfacé par sa sœur pouvait ir
rait les restes mortels du disparu. L’annonce d’un recueil de poésies de Pascoli préfacé par sa sœur pouvait irriter tous
t à coup écrivains elles-mêmes, fatalement. Mais les premières lignes de la préface, sobre et noble, nous rassurent : « Qu
Fœrster-Nietzsche et à Eugénie de Guérin. Ce volume contient la Nuit de Noël, consacrée à l’entreprise tripolitaine, des
nt la Nuit de Noël, consacrée à l’entreprise tripolitaine, des poèmes de jeunesse et des poèmes familiaux pleins de cet « 
e tripolitaine, des poèmes de jeunesse et des poèmes familiaux pleins de cet « intimisme » particulier au chantre des chos
dans les différentes régions, dans les différents dialectes et patois de la péninsule. Des chroniqueurs de guerre et autre
les différents dialectes et patois de la péninsule. Des chroniqueurs de guerre et autres donnent déjà des volumes variés 
es, Milan. Je signale sans plaisir l’hommage offert par les étudiants de Milan, de je ne sais quel groupement, à l’Empereu
Je signale sans plaisir l’hommage offert par les étudiants de Milan, de je ne sais quel groupement, à l’Empereur d’Allema
r les étudiants de Milan, de je ne sais quel groupement, à l’Empereur d’ Allemagne, en souvenir d’une visite faite à la cap
de je ne sais quel groupement, à l’Empereur d’Allemagne, en souvenir d’ une visite faite à la capitale lombarde par des ét
oulant donner un pendant au patrimoine ancien, a-t-on choisi les noms de Carducci, d’Annunzio, Pascoli, et… Giacosa ? Pour
un pendant au patrimoine ancien, a-t-on choisi les noms de Carducci, d’ Annunzio, Pascoli, et… Giacosa ? Pourquoi Giacosa,
n pendant au patrimoine ancien, a-t-on choisi les noms de Carducci, d’ Annunzio , Pascoli, et… Giacosa ? Pourquoi Giacosa, qui fut
cosa, qui fut un pauvre poète mélodique et surtout un mièvre écrivain de drames ? Un nom s’imposait, celui de Mario Rapisa
ue et surtout un mièvre écrivain de drames ? Un nom s’imposait, celui de Mario Rapisardi. Mais j’ai signalé ici même, lors
celui de Mario Rapisardi. Mais j’ai signalé ici même, lors de la mort de ce grand poète, les luttes « régionales » qui div
es partis « littéraires » en carducciens les écrivains septentrionaux de la péninsule) et en rapisardiens (les écrivains m
bre 1912, p. 199-204 [204]. […] Dans le Century Magazine pour le mois d’ août se trouve un article […] par le Dr Egan, mini
utet de Monvel. Lettres scandinaves. Johannes Jœrgensen : Le Livre de la route, traduit par Teodor de Wyzewa, Perrin [e
rgensen, après avoir été poète « décadent », est devenu, lui, danois, de famille protestante et libre penseur, un écrivain
r, un écrivain catholique. M. Teodor de Wyzewa a publié la traduction de son Saint François d’Assise et de ses Pèlerinages
or de Wyzewa a publié la traduction de son Saint François d’Assise et de ses Pèlerinages franciscains, et je ne crois pas
ve ait jamais atteint, en traduction française, un aussi grand nombre d’ éditions. Il est clair que le motif de ce succès n
rançaise, un aussi grand nombre d’éditions. Il est clair que le motif de ce succès n’est pas uniquement d’ordre littéraire
éditions. Il est clair que le motif de ce succès n’est pas uniquement d’ ordre littéraire : les conversions excitent toujou
onversions excitent toujours la curiosité, il était naturel que celle d’ un écrivain libre penseur et d’un homme du Nord at
curiosité, il était naturel que celle d’un écrivain libre penseur et d’ un homme du Nord attirât particulièrement l’attent
rite poétique, du moins aura-t-il une place honorable dans l’histoire de la littérature danoise, mais plutôt grâce à ses p
anoise, mais plutôt grâce à ses premières œuvres, et à la publication de l’ancienne revue symboliste Taarnet. Le premier l
publication de l’ancienne revue symboliste Taarnet. Le premier livre d’ inspiration catholique de M. Johannes Jœrgensen, a
e revue symboliste Taarnet. Le premier livre d’inspiration catholique de M. Johannes Jœrgensen, avant sa conversion, fut p
es Jœrgensen, avant sa conversion, fut publié en 1895. C’est le Livre de la route, dont M. Teodor de Wyzewa vient de nous
e, dont M. Teodor de Wyzewa vient de nous donner la traduction, récit d’ un voyage qui a conduit l’auteur en Ombrie. L’aute
de confesser sa foi nouvelle, mais rebuté par la grossière absurdité de certains miracles qu’admet la foi populaire. La r
certains miracles qu’admet la foi populaire. La religion est l’objet de son désir, et en même temps il redoute de s’engag
re. La religion est l’objet de son désir, et en même temps il redoute de s’engager. Il désire croire, et n’en a pas encore
croyance religieuse, pour tout esprit critique, est, au fond, un acte de volonté. Et le passage le plus curieux du livre e
elui où son désir, avec une habileté subtile, affaiblit les arguments de sa raison en lui persuadant que sa critique même
de sa raison en lui persuadant que sa critique même n’est qu’un effet de la volonté (p. 200 et suiv.). Quant aux origines
qu’un effet de la volonté (p. 200 et suiv.). Quant aux origines mêmes de son désir, elles n’ont rien que de très banal. D’
t suiv.). Quant aux origines mêmes de son désir, elles n’ont rien que de très banal. D’abord poète et amant de la nature,
son désir, elles n’ont rien que de très banal. D’abord poète et amant de la nature, puis absorbé par la grande ville et bi
oulevard », il était désemparé, ne pouvant ni revenir à sa simple vie d’ autrefois, ni supporter sa vie nouvelle. Il cherch
r briser la croûte épaisse qui recouvrait les fructueuses profondeurs de son âme ». […] Tome XCIX, numéro 366, 16 sept
espagnole dans l’affaire des barons napolitains (1485-1492). » (Règne de Ferdinand Ier, de la maison d’Aragon. Révolte de
ffaire des barons napolitains (1485-1492). » (Règne de Ferdinand Ier, de la maison d’Aragon. Révolte de la faction angevin
rons napolitains (1485-1492). » (Règne de Ferdinand Ier, de la maison d’ Aragon. Révolte de la faction angevine de la noble
1485-1492). » (Règne de Ferdinand Ier, de la maison d’Aragon. Révolte de la faction angevine de la noblesse napolitaine. I
Ferdinand Ier, de la maison d’Aragon. Révolte de la faction angevine de la noblesse napolitaine. Intervention diplomatiqu
action angevine de la noblesse napolitaine. Intervention diplomatique de Ferdinand le Catholique et origines de la prépond
ine. Intervention diplomatique de Ferdinand le Catholique et origines de la prépondérance espagnole en Italie). […] Les
Italie). […] Les Revues. L’Indépendance : fragment des « Lettres d’ Italie » de Charles Demange Charles-Henry Hirsch
…] Les Revues. L’Indépendance : fragment des « Lettres d’Italie » de Charles Demange Charles-Henry Hirsch. Tome XCI
L’Indépendance (1er et 15 août) achève la publication des « Lettres d’ Italie » de Charles Demange. Elles constituent un
dance (1er et 15 août) achève la publication des « Lettres d’Italie » de Charles Demange. Elles constituent un document in
s Demange. Elles constituent un document inestimable sur la formation d’ une intelligence rare et d’une sensibilité très ex
t un document inestimable sur la formation d’une intelligence rare et d’ une sensibilité très exceptionnelle. Presque toujo
ne sensibilité très exceptionnelle. Presque toujours, le point de vue de l’écrivain est nouveau. Son contact avec Rome est
nçait pour lui tout ce qu’il a laissé. S’il est à peu près impossible d’ isoler une page d’entre celles inspirées par Rome
n voici une qui traduit avec une singulière fortune un aspect général de l’idée de chance inspirée par la lumière italienn
e qui traduit avec une singulière fortune un aspect général de l’idée de chance inspirée par la lumière italienne : Il fa
, il fait beau aujourd’hui, il fera encore beau demain… C’est le pays de la confiance que celui-ci, ou plutôt de la chance
re beau demain… C’est le pays de la confiance que celui-ci, ou plutôt de la chance continuelle : les Italiens ont été favo
t été favorisés des dieux, et c’est pour se donner encore la pression de la crainte, dont les dispositions de la nature pa
our se donner encore la pression de la crainte, dont les dispositions de la nature paraissent les vouloir priver, qu’ils r
paraissent les vouloir priver, qu’ils réclamaient autrefois des jeux de Cirque et se passionnent maintenant de Lotto. Oh,
réclamaient autrefois des jeux de Cirque et se passionnent maintenant de Lotto. Oh, c’est une belle chose que la chance !
, soit une hypothèse explicative, soit même un mythe, que ce mot vide de sens. Mais quand je songe à toute la vertu esthét
ertu esthétique qu’elle ajoute aux hommes et aux choses, on est tenté de l’admettre. La chance, c’est d’être intact ! c’es
ux hommes et aux choses, on est tenté de l’admettre. La chance, c’est d’ être intact ! c’est de ne pas avoir à demander aux
s, on est tenté de l’admettre. La chance, c’est d’être intact ! c’est de ne pas avoir à demander aux autres de se troubler
ce, c’est d’être intact ! c’est de ne pas avoir à demander aux autres de se troubler pour sympathiser avec vous. C’est cet
roubler pour sympathiser avec vous. C’est cette simplicité supérieure de la vie qui en révèle les quelques plans, et pourt
e de la vie qui en révèle les quelques plans, et pourtant les compose d’ une infinité de moments ; ce sont les choses qu’on
en révèle les quelques plans, et pourtant les compose d’une infinité de moments ; ce sont les choses qu’on ne décompose p
X, numéro 366, 16 septembre 1912, p. 421-427 [424-427]. Avec le Verdi de M. Camille Bellaigue, la même collection nous pro
lection nous procurait, entre deux « musiciens célèbres », l’occasion d’ un rapprochement qui n’est guère à l’avantage de n
élèbres », l’occasion d’un rapprochement qui n’est guère à l’avantage de notre compatriote, Il fait bon d’être aimé et adm
hement qui n’est guère à l’avantage de notre compatriote, Il fait bon d’ être aimé et admiré par M. Bellaigue. Ses amitiés
e et aussi ardentes que Phèdre ; son enthousiasme ne connaît pas plus d’ obstacles que Gusman. On put s’en persuader à prop
bstacles que Gusman. On put s’en persuader à propos de Mendelssohn et de Gounod, moins convaincu pourtant peut-être qu’ébl
et de Gounod, moins convaincu pourtant peut-être qu’ébloui par le feu de ses admirations expansives. Il eut ici meilleur p
on émotion, il a fort heureusement défini, et même analysé, la nature de l’art du dernier musicien de génie qu’ait produit
ement défini, et même analysé, la nature de l’art du dernier musicien de génie qu’ait produit l’Italie. C’est une étrange
oduit l’Italie. C’est une étrange et merveilleuse destinée, que celle de ce petit paysan piémontais, fils de pauvres auber
merveilleuse destinée, que celle de ce petit paysan piémontais, fils de pauvres aubergistes de campagne, qui vécut près d
que celle de ce petit paysan piémontais, fils de pauvres aubergistes de campagne, qui vécut près d’un siècle et fut Giuse
n piémontais, fils de pauvres aubergistes de campagne, qui vécut près d’ un siècle et fut Giuseppe Verdi. On le voit tout e
siècle et fut Giuseppe Verdi. On le voit tout enfant possédé du démon de la musique et s’abandonner fougueusement au plus
ement au plus naïf et joyeux empirisme. À douze ans, il est organiste de la petite église de Roncole, son village, et ravi
t joyeux empirisme. À douze ans, il est organiste de la petite église de Roncole, son village, et ravit ses concitoyens pa
ssance avec Haydn et Porpora, massacrés quotidiennement par un groupe d’ amateurs de la localité. Quelques leçons hâtivemen
Haydn et Porpora, massacrés quotidiennement par un groupe d’amateurs de la localité. Quelques leçons hâtivement reçues du
rie et le succès européen. Il y semblait avoir réalisé l’idéal propre de son art et atteint sa personnalité définitive. Pe
dant vingt ans, Verdi régna ainsi sur les scènes lyriques sans cesser de produire un instant, mais insensiblement, une évo
, Verdi croyait sans doute avoir terminé son œuvre et mérité le droit de se reposer sur ses lauriers. Il garda treize ans
taff (1893). On ne saurait guère refuser à ces deux ouvrages le titre de chef-d’œuvre que leur accorde amoureusement M. Be
sont assurément les plus parfaites créations, donc, les chefs-d’œuvre de Verdi, et l’octogénaire capable de se renouveler
créations, donc, les chefs-d’œuvre de Verdi, et l’octogénaire capable de se renouveler aussi superbement apparaît certes u
veler aussi superbement apparaît certes un extraordinaire échantillon d’ humanité. Mais le Verdi génial et sans « talent »
re en sa somptueuse Villa Sant’Agata, le jeune et impétueux fabricant d’ opéras milanais, l’adulé recordman en son temps du
ulé recordman en son temps du succès mondial, fut, à tous les moments de sa longue existence, un pur artiste. Aussi le suc
s les moments de sa longue existence, un pur artiste. Aussi le succès de Verdi ne put-il jamais être malfaisant. Son art,
ais être malfaisant. Son art, même inculte d’abord, est une émanation de la nature et, s’adressant à la sensibilité fruste
ion de la nature et, s’adressant à la sensibilité fruste ou inavertie de la foule, peut la réjouir sans la corrompre, sans
r cyniquement par les trucs et les manigances jusqu’au béotisme serin de l’irresponsable public d’un Bizet et d’un Massene
s et les manigances jusqu’au béotisme serin de l’irresponsable public d’ un Bizet et d’un Massenet. La musique de Verdi est
ances jusqu’au béotisme serin de l’irresponsable public d’un Bizet et d’ un Massenet. La musique de Verdi est avant tout it
rin de l’irresponsable public d’un Bizet et d’un Massenet. La musique de Verdi est avant tout italienne, vocale et mélodiq
plus profondes racines à l’âme et au génie autochtones que celle même de Rossini. Il ne s’y trompait pas le peuple alors o
rompait pas le peuple alors opprimé qui y reconnaissait l’incarnation de ses forces vives et y saluait son renouveau tout
u, son exubérance emballée, ce qu’on peut appeler la mauvaise musique de Verdi a mieux que ce M. Bellaigue dénomme « des é
gré qu’on en ait, et jusqu’en ses vulgarités, elle grise comme un vin de terroir, âpre au palais, grossier, mais capiteux.
alpine, elle dénonce l’effervescente et générale évolution harmonique de l’époque, et, seule, celle de Guillaume Tell se r
scente et générale évolution harmonique de l’époque, et, seule, celle de Guillaume Tell se rattache aussi manifestement au
ssi manifestement au romantisme weberien. On a parlé des italianismes de Wagner, il ne serait pas difficile de signaler le
en. On a parlé des italianismes de Wagner, il ne serait pas difficile de signaler les « wagnérianismes » de Verdi. Les mes
Wagner, il ne serait pas difficile de signaler les « wagnérianismes » de Verdi. Les mesures 65 à 71 du « racconto » du sec
onto » du second acte du Trovatore, entre autres, sont un écho précis de Lohengrin. De telles analogies sont fréquentes sa
nd acte du Trovatore, entre autres, sont un écho précis de Lohengrin. De telles analogies sont fréquentes sans entamer le
e telles analogies sont fréquentes sans entamer le caractère national de l’art du « Maestro ». La « mauvaise musique » de
e caractère national de l’art du « Maestro ». La « mauvaise musique » de Verdi, c’est du génie tout cru, et peut-être est-
ns les plus hautes. Le Miserere du Trouvère est une cime dans l’œuvre de Verdi et sans doute dans l’art lyrique tout entie
lyrique tout entier. Verdi ne l’a pas dépassée. Cet art bouillonnant de vie, rutilant comme de soleil jusque dans l’expre
erdi ne l’a pas dépassée. Cet art bouillonnant de vie, rutilant comme de soleil jusque dans l’expression douloureuse, est
té du musicien qui, au milieu des plus brillants succès, n’arrêta pas de vouloir progresser, et évolua toujours sans cesse
s, n’arrêta pas de vouloir progresser, et évolua toujours sans cesser d’ être soi. Il semble pourtant que l’influence passa
sans cesser d’être soi. Il semble pourtant que l’influence passagère de notre opéra parisien n’ait pas été favorable à Ve
isien n’ait pas été favorable à Verdi. Dans la pomposité artificielle d’ Aida, sa muse affecte bien souvent des simagrées q
, sa muse affecte bien souvent des simagrées qui vont mal à son genre de beauté d’enfant de la nature. Ce n’est qu’avec le
affecte bien souvent des simagrées qui vont mal à son genre de beauté d’ enfant de la nature. Ce n’est qu’avec le Requiem q
ien souvent des simagrées qui vont mal à son genre de beauté d’enfant de la nature. Ce n’est qu’avec le Requiem que Verdi
rise sereine ne sait encore et toujours que chanter la claire mélodie d’ Italie. Otello contient quelques pages des plus ha
e, dont elle n’est que l’illustration sonore. Falstaff est un miracle de verve étourdissante et d’humour, où la joie de la
llustration sonore. Falstaff est un miracle de verve étourdissante et d’ humour, où la joie de la farce se mêle à la rêveri
alstaff est un miracle de verve étourdissante et d’humour, où la joie de la farce se mêle à la rêverie romantique ; mais i
farce se mêle à la rêverie romantique ; mais il ne faut pas s’aviser de se souvenir des Maîtres-Chanteurs en l’écoutant.
lle n’a rien à cacher, mais peu de chose à révéler, hormis le plaisir de vivre en de gracieux paysages qu’égaie un babil d
à cacher, mais peu de chose à révéler, hormis le plaisir de vivre en de gracieux paysages qu’égaie un babil d’oiseaux. On
hormis le plaisir de vivre en de gracieux paysages qu’égaie un babil d’ oiseaux. On ne saurait reprocher à Verdi d’être re
paysages qu’égaie un babil d’oiseaux. On ne saurait reprocher à Verdi d’ être resté foncièrement italien jusqu’au bout, au
t italien jusqu’au bout, au contraire ; et M. Bellaigue a bien raison d’ avancer, à sa louange, que « le monde a vu peu d’e
laigue a bien raison d’avancer, à sa louange, que « le monde a vu peu d’ exemples d’un génie aussi fidèle et aussi renouvel
en raison d’avancer, à sa louange, que « le monde a vu peu d’exemples d’ un génie aussi fidèle et aussi renouvelé ». Seulem
en remarquant que, nés tous deux en 1813, Verdi a été le contemporain de Wagner, que leur autodidacte évolution s’effectua
gale, on constate la différence qui distingue l’art « méditerranéen » de l’autre. Tome XCIX, numéro 367, 1er octobre 1
X, numéro 367, 1er octobre 1912 Les Romans. Péladan : Les Amants de Pise, E. Flammarion, 3,50 Rachilde. Tome XCIX,
. 593-598 [595]. Pour une jeune veuve raisonnable, c’est-à-dire libre de cœur, sinon libre d’allures, quel rêve que ce tab
une jeune veuve raisonnable, c’est-à-dire libre de cœur, sinon libre d’ allures, quel rêve que ce tableau de la renaissanc
à-dire libre de cœur, sinon libre d’allures, quel rêve que ce tableau de la renaissance italienne vécu par elle-même, malg
ce italienne vécu par elle-même, malgré elle, dans le profond mystère d’ une crypte ! Elle a un confesseur qui est à la foi
mi dévoué. Elle rencontre un amant idéal, qui ne lui demande rien que de lui permettre de mourir en la faisant sa légatair
encontre un amant idéal, qui ne lui demande rien que de lui permettre de mourir en la faisant sa légataire universelle. El
légataire universelle. Elle peut porter sans aucun ridicule des robes d’ or qu’on croirait des chasubles et elle joue le rô
chasubles et elle joue le rôle de divine providence sans être obligée de payer de sa personne, sinon de sa bourse. Il faut
et elle joue le rôle de divine providence sans être obligée de payer de sa personne, sinon de sa bourse. Il faut convenir
de divine providence sans être obligée de payer de sa personne, sinon de sa bourse. Il faut convenir que l’art du l’auteur
que l’art du l’auteur s’est élevé ici jusqu’à faire du possible avec de l’impossible. Il drape si naturellement toute la
me sur une charpente vraiment humaine qu’il prend le lecteur au piège de ses reflets chatoyants ; cela vit, monte en train
la s’engouffre dans les palais crépusculaires et y déchire les toiles d’ araignées du passé pour apporter au plein jour du
é pour apporter au plein jour du calcul intégral des revenants jaloux de leur obscurité. C’est du beau travail. De la tapi
tégral des revenants jaloux de leur obscurité. C’est du beau travail. De la tapisserie de haute lice où l’on découvre, dan
nts jaloux de leur obscurité. C’est du beau travail. De la tapisserie de haute lice où l’on découvre, dans les trous creus
vre, dans les trous creusés par les dents voraces des temps, l’éclair d’ un sourire ironique, la réflexion, le clin d’œil d
602 [600]. […] L’Italie ignore presque absolument Verlaine, sauf ceux de ses écrivains qui le lisent dans sa langue origin
qui le lisent dans sa langue originale : à peine quelques traductions de pièces célèbres des Fêtes galantes et de la Bonne
à peine quelques traductions de pièces célèbres des Fêtes galantes et de la Bonne chanson. Ce n’est pas de quoi créer une
èces célèbres des Fêtes galantes et de la Bonne chanson. Ce n’est pas de quoi créer une influence et une atmosphère verlai
niennes. Cependant quelques écrivains italiens ont consacré à l’œuvre de Verlaine de belles et sérieuses études : V. Pica,
endant quelques écrivains italiens ont consacré à l’œuvre de Verlaine de belles et sérieuses études : V. Pica, qui fut d’a
de belles et sérieuses études : V. Pica, qui fut d’ailleurs l’exégète de la poésie mallarméenne, F. Ermini, Lucini, etc. [
numéro 367, 1er octobre 1912, p. 602-609 [609]. […] Revue historique de la Révolution Française et de l’Empire, juillet-s
p. 602-609 [609]. […] Revue historique de la Révolution Française et de l’Empire, juillet-septembre 1913. […] Marie-Carol
par M. le commandant Weil (suite). […] J. Félix-Bouvier : La Révolte de Pavie (23-26  1796) (suite). […] Les Revues. M
e XCIX, numéro 367, 1er octobre 1912, p. 618-624 [623]. […] L’Amitié de France (août à octobre). — « Paul Claudel », par
longue et consciencieuse étude sur l’exposition des primitifs niçois de M. L. H. Labande. C’est, à propos d’une expositio
e. C’est, à propos d’une exposition régionale, une his­toire complète de la peinture aux xve et xvie  siècles en ce coin
is­toire complète de la peinture aux xve et xvie  siècles en ce coin de terre ; on y trouve des détails biographiques et
de terre ; on y trouve des détails biographiques et des reproductions d’ œuvres intéressantes de Jean Miraillet, Durandi, L
des détails biographiques et des reproductions d’œuvres intéressantes de Jean Miraillet, Durandi, Louis Bréa (très importa
important), Antoine et François Bréa, sans doute des frères et neveux de Louis Bréa. Ces œuvres sont visibles au musée de
des frères et neveux de Louis Bréa. Ces œuvres sont visibles au musée de Nice, au bureau de bienfaisance de Nice et dans l
x de Louis Bréa. Ces œuvres sont visibles au musée de Nice, au bureau de bienfaisance de Nice et dans les églises de Nice,
Ces œuvres sont visibles au musée de Nice, au bureau de bienfaisance de Nice et dans les églises de Nice, Fréjus, Antibes
musée de Nice, au bureau de bienfaisance de Nice et dans les églises de Nice, Fréjus, Antibes, Monaco, Lieuche, Sospel, C
ntibes, Monaco, Lieuche, Sospel, Contes, etc… On note un beau tableau de maître inconnu à la Chapelle des Pénitents de Pug
On note un beau tableau de maître inconnu à la Chapelle des Pénitents de Puget-Théniers, un anonyme dit le maître de Gréol
tre de Gréolières à la Chapelle Saint-Étienne, à Gréolières. « Chacun de ces artistes eut sa méthode particulière, chacun
, d’au­tres encore aux ateliers vénitiens… Seul Louis Bréa aurait été de taille à devenir un chef d’école ; mais il ne s’a
ers vénitiens… Seul Louis Bréa aurait été de taille à devenir un chef d’ école ; mais il ne s’applique pas assez à développ
is il ne s’applique pas assez à développer son originalité… » L’étude de M. Labande fournit les éléments d’un agréable voy
elopper son originalité… » L’étude de M. Labande fournit les éléments d’ un agréable voyage d’art autour de Nice. Lettre
té… » L’étude de M. Labande fournit les éléments d’un agréable voyage d’ art autour de Nice. Lettres italiennes Riccio
p. 651-657. Épistolaire du Tasse, Carabba, Lanciano. — Épistolaire de Manzoni, Hoepli, Milan La frénésie des « carde
— Épistolaire de Manzoni, Hoepli, Milan La frénésie des « cardeurs de faits », selon le mot de Villiers de l’Isle-Adam,
Hoepli, Milan La frénésie des « cardeurs de faits », selon le mot de Villiers de l’Isle-Adam, est certes inépuisable ;
inépuisable ; celle des « concierges des grands morts », selon un mot de Moréas, est absolument féroce. On cherche le « do
i les gazettes, et se déversent sur la librairie. Ils nous permettent d’ assommer des morts avec notre infaillible psycholo
s permettent d’assommer des morts avec notre infaillible psychologie, de les traiter de pair à égal, si ce n’est pas avec
assommer des morts avec notre infaillible psychologie, de les traiter de pair à égal, si ce n’est pas avec dédain, de les
chologie, de les traiter de pair à égal, si ce n’est pas avec dédain, de les chicaner et de nous chicaner au sujet de leur
aiter de pair à égal, si ce n’est pas avec dédain, de les chicaner et de nous chicaner au sujet de leur vie, ce qui est, à
vie, ce qui est, à coup sûr, plus facile et plus amusant à faire que de discuter sérieusement leur œuvre. Nous profiteron
faire que de discuter sérieusement leur œuvre. Nous profiterons donc de l’aubaine que nous offre la publication du Carteg
de choses inédites, et celle des Lettres du Tasse, qui ne présentent d’ inédit qu’une fort intelligente préface de M. Scip
du Tasse, qui ne présentent d’inédit qu’une fort intelligente préface de M. Scipio Slataper. Nous garderons cependant une
mesure dans notre profit. Ces deux publications ont l’étrange pouvoir d’ évoquer devant nous, en les juxtaposant de la mani
tions ont l’étrange pouvoir d’évoquer devant nous, en les juxtaposant de la manière la plus inattendue, deux figures humai
humaines des plus opposées, deux des personnages les plus contraires de la littérature italienne, le Tasse et Manzoni. Je
nne, le Tasse et Manzoni. Je ne sais si l’on peut trouver autre chose de commun entre eux que le romantisme sensuel, tragi
tre eux que le romantisme sensuel, tragique et réel jusqu’à la folie, de l’un, et le romantisme cérébral, dramatique et ar
folie, de l’un, et le romantisme cérébral, dramatique et artificiel, de l’autre. Leur art a bien aussi un point commun, c
artificiel, de l’autre. Leur art a bien aussi un point commun, celui d’ une certaine tenue correcte et froide, qui s’expri
et psychologique, avant que « ces génies » eussent leur quart d’heure de bruyante célébrité. Mais tout est contraire chez
tout est contraire chez les deux hommes, le caractère, la conception de la vie et la vie elle-même, l’enthousiasme et l’o
e la vie et la vie elle-même, l’enthousiasme et l’orgueil, la faculté de souffrir et la faculté de jouir. Nous devons à la
me, l’enthousiasme et l’orgueil, la faculté de souffrir et la faculté de jouir. Nous devons à la publication des deux épis
Nous devons à la publication des deux épistolaires le curieux plaisir de mettre ensemble deux noms qui n’ont rien à faire
tout ensemble, qu’on n’aurait jamais songé à grouper, sans le hasard de librairie qui nous met sous les yeux deux âmes à
e sont qu’illusoires. Ces deux âmes nous apparaissent représentatives de deux états extrêmes de l’esprit humain : l’état d
es deux âmes nous apparaissent représentatives de deux états extrêmes de l’esprit humain : l’état d’inquiétude et l’état d
nt représentatives de deux états extrêmes de l’esprit humain : l’état d’ inquiétude et l’état de satisfaction, celui-ci « a
eux états extrêmes de l’esprit humain : l’état d’inquiétude et l’état de satisfaction, celui-ci « artiste » et l’autre « b
implacable. Elle s’exacerba jusqu’à ce point singulier où les gestes d’ un être deviennent totalement incompréhensibles po
. Mais dans ses livres, on peut retrouver « la vérité psychologique » de ce fils de la Renaissance, dont la vie fut plus b
ses livres, on peut retrouver « la vérité psychologique » de ce fils de la Renaissance, dont la vie fut plus belle, plus
ntre à la frontière des temps nouveaux, portant en lui la malédiction de toute la Renaissance, le poids mortel d’un siècle
ortant en lui la malédiction de toute la Renaissance, le poids mortel d’ un siècle d’une trop exubérante puissance. Il fut
i la malédiction de toute la Renaissance, le poids mortel d’un siècle d’ une trop exubérante puissance. Il fut toujours mal
l d’un siècle d’une trop exubérante puissance. Il fut toujours malade de cet « excès de force » qui fit gémir Moïse « puis
’une trop exubérante puissance. Il fut toujours malade de cet « excès de force » qui fit gémir Moïse « puissant et solitai
ïse « puissant et solitaire », qui poussa Néron à l’orgie incendiaire de Rome, et Tibère à l’orgie charnelle de Capri, et
sa Néron à l’orgie incendiaire de Rome, et Tibère à l’orgie charnelle de Capri, et que connut le Mahomet de Voltaire. Mais
rnelle de Capri, et que connut le Mahomet de Voltaire. Mais cet excès de force était celui de son temps, point le sien. Il
ue connut le Mahomet de Voltaire. Mais cet excès de force était celui de son temps, point le sien. Il le subit, à cause de
cause de son extravagante sensibilité, sans avoir le pouvoir cérébral de le canaliser en une œuvre adéquate. Si le Tasse a
e fut pas un génie. Si la sensibilité n’avait pas dépassé la capacité de son inspiration, il eût été l’égal de Michel-Ange
n’avait pas dépassé la capacité de son inspiration, il eût été l’égal de Michel-Ange. Mais ce colosse put accroître démesu
de, tandis que le Tasse, dans le raisonnement froid et dans l’absence d’ enthousiasme qui furent à la base de tout son lyri
sonnement froid et dans l’absence d’enthousiasme qui furent à la base de tout son lyrisme, ne trouva que des motifs d’exac
me qui furent à la base de tout son lyrisme, ne trouva que des motifs d’ exacerbation à l’inquiétude qui l’emporta au-delà
e des motifs d’exacerbation à l’inquiétude qui l’emporta au-delà même de la folie. Le Tasse eut de très bonne heure « l’ho
n à l’inquiétude qui l’emporta au-delà même de la folie. Le Tasse eut de très bonne heure « l’horreur sociale », qui carac
que l’on appelle les aliénés. J’ai pu remarquer ailleurs le spectacle de désorganisation sociale, le spectacle antisocial
sociale, le spectacle antisocial s’il en fut, que présente le jardin d’ un asile d’aliénés, où chacun s’éloigne de son voi
e spectacle antisocial s’il en fut, que présente le jardin d’un asile d’ aliénés, où chacun s’éloigne de son voisin, veut s
fut, que présente le jardin d’un asile d’aliénés, où chacun s’éloigne de son voisin, veut sentir sa parfaite solitude, veu
itude, veut vivre uniquement avec sa propre personne. Les « libérés » de la raison savent être, veulent être éperdument se
de la raison savent être, veulent être éperdument seuls. Le Tasse fut de la sorte porté à s’isoler, mais comme il n’était
mais comme il n’était pas un parfait « libéré », il eut l’inquiétude de son plus sûr penchant. Il se sentait poursuivi pa
qu’il multipliait pour se torturer. Il pouvait ainsi supplier le pape d’ excommunier tous ceux qui lui faisaient du mal « a
. Ses désirs sont toujours insatisfaits et il est surtout insatisfait de son pouvoir de désirer, de trop désirer, sans jam
nt toujours insatisfaits et il est surtout insatisfait de son pouvoir de désirer, de trop désirer, sans jamais avoir l’ill
insatisfaits et il est surtout insatisfait de son pouvoir de désirer, de trop désirer, sans jamais avoir l’illusion que ce
la vie lui donneraient pourrait le satisfaire. Il se sentait né pour de grandes joies, mais il savait toujours que, toute
s fois qu’il tendrait les mains pour les saisir, il n’atteindrait que de grandes mélancolies, ou une seule incomparable mé
ter, y devenir maître, sans le souci du besoin ». Puis, le pathétique de la plénitude qu’il tenait de son temps se confond
e souci du besoin ». Puis, le pathétique de la plénitude qu’il tenait de son temps se confondit à tel point avec son perso
t de son temps se confondit à tel point avec son personnel pathétique de l’inquiétude que les hommes ne comprirent plus se
ue les hommes ne comprirent plus ses paroles, et la chaîne torturante de sa logique désespérée ; et l’on le relégua morale
ralement parmi les fous. Combien différente apparaît l’âme satisfaite d’ Alexandre Manzoni ! Cet écrivain, qui représente à
ie, l’éclosion du romantisme, et qui se révolta contre le classicisme de son époque, au même titre du reste que le néo-cla
aire ; si facile qu’elle n’en vaut pas la peiné. Un mot nous est venu d’ Allemagne, pour la caractériser : phariséisme. Les
est venu d’Allemagne, pour la caractériser : phariséisme. Les rapins de Montmartre et d’ailleurs disaient : bourgeoisisme
’est tout. Cependant, ce qui est intéressant, c’est la parfaite unité d’ un tempérament qui ne s’est jamais démenti. En par
rfaite unité d’un tempérament qui ne s’est jamais démenti. En parlant de Voltaire et de Rousseau, en matière de religion e
un tempérament qui ne s’est jamais démenti. En parlant de Voltaire et de Rousseau, en matière de religion et de sociologie
nti. En parlant de Voltaire et de Rousseau, en matière de religion et de sociologie, en gardant en lui un enthousiasme ext
i venait de France, Manzoni s’apparentait étroitement à l’élite jeune de son pays, ou plutôt de cet agglomérat d’états avi
zoni s’apparentait étroitement à l’élite jeune de son pays, ou plutôt de cet agglomérat d’états avides de renaissance, de
étroitement à l’élite jeune de son pays, ou plutôt de cet agglomérat d’ états avides de renaissance, de « risorgimento » e
l’élite jeune de son pays, ou plutôt de cet agglomérat d’états avides de renaissance, de « risorgimento » et tout à fait c
son pays, ou plutôt de cet agglomérat d’états avides de renaissance, de « risorgimento » et tout à fait capables de, l’at
ts avides de renaissance, de « risorgimento » et tout à fait capables de , l’atteindre, qu’étaient les différents états de
tout à fait capables de, l’atteindre, qu’étaient les différents états de la péninsule. Manzoni avouait à Fauriel son grand
ents états de la péninsule. Manzoni avouait à Fauriel son grand amour de la langue française, qu’il estimait plus riche, p
nzoni auprès du romantisme français est indiscutable. Les romantiques d’ au-delà des Alpes le savaient fort bien, car ils s
car ils savaient toute l’étendue, la vigueur et la beauté du cerveau de ce poète italien qui put rêver et réaliser le ren
au de ce poète italien qui put rêver et réaliser le renouveau complet de la littérature italienne, esprits et formes. Et p
ttérature italienne, esprits et formes. Et puisqu’il nous a été donné de songer en même temps au romantisme vécu du Tasse
nger en même temps au romantisme vécu du Tasse et au romantisme écrit de Manzoni, à propos de deux volumes, force nous est
romantisme écrit de Manzoni, à propos de deux volumes, force nous est de conclure que le « bourgeois » Manzoni a été sans
Manzoni a été sans contredit, et à plusieurs titres — y compris celui d’ avoir inspiré la haine très féconde de Carducci, —
sieurs titres — y compris celui d’avoir inspiré la haine très féconde de Carducci, — promoteur d’un autre renouveau littér
celui d’avoir inspiré la haine très féconde de Carducci, — promoteur d’ un autre renouveau littéraire, bien plus « importa
, Ed. Futuriste, Milan Il y a en ce moment en Italie une floraison de jeunes poètes qui est à remarquer. Ils appartienn
nt les quartiers généraux sont établis dans les différentes capitales de la péninsule. Les plus importants, on peut les re
mment, très « harmoniquement » compris, est vérifiée par l’exaltation de l’âme derne, de la vision moderne, toute combativ
rmoniquement » compris, est vérifiée par l’exaltation de l’âme derne, de la vision moderne, toute combative, de la vie, de
r l’exaltation de l’âme derne, de la vision moderne, toute combative, de la vie, de l’énergie nationale et humaine qui se
ion de l’âme derne, de la vision moderne, toute combative, de la vie, de l’énergie nationale et humaine qui se veut suprêm
umaine qui se veut suprême et féconde. Le volume Il Canto dei Motori, de M. Luciano Folgore, un nom qui peut se traduire p
otori, de M. Luciano Folgore, un nom qui peut se traduire par Lucien ( de luce, lumière) Foudre, est du tout premier ordre.
tout premier ordre. Le thème lyrique développé dans les sept parties de l’œuvre est contenu dans les premiers vers du pre
premiers vers du premier chant : la Cellule. Vie, effort herculéen De l’infini, Contre le silence, contre les ténèbres.
. Vie, échine géante Qui comme Atlas Régis le rocher dur et pervers De l’univers. Cellule, rayon d’or Qui perces le ci
e Atlas Régis le rocher dur et pervers De l’univers. Cellule, rayon d’ or Qui perces le ciel, qui déchires la mer, Qui ou
la terre ; Guerre haletante, éternelle, Contre le calme qui enveloppe d’ ombres Les mouvements et les espérances… « Vie,
d’ombres Les mouvements et les espérances… « Vie, effort herculéen de l’infini, contre le silence, contre les ténèbres…
nce, contre les ténèbres… » Cette lyrique et philosophique définition de la vie, puissante et précise, est digne d’un poèt
t philosophique définition de la vie, puissante et précise, est digne d’ un poète philosophe nouveau qui peut sourire de to
et précise, est digne d’un poète philosophe nouveau qui peut sourire de tous les bavardages des journalistes, de leurs ri
phe nouveau qui peut sourire de tous les bavardages des journalistes, de leurs ricanements béats. Car tout le volume dével
s béats. Car tout le volume développe avec une étrange force ce thème de magnifique compréhension première de toute la vie
avec une étrange force ce thème de magnifique compréhension première de toute la vie. Certes le style futuriste, si l’on
futuriste, si l’on peut s’exprimer ainsi, est trop saccadé, trop fait d’ apostrophes qui se suffisent elles-mêmes, trop bri
ante, et elle s’affirme neuve, imprécise et robuste, comme une aurore d’ été. Les chants de M. Folgore sont consacrés à la
firme neuve, imprécise et robuste, comme une aurore d’été. Les chants de M. Folgore sont consacrés à la Nature formidable,
nts de M. Folgore sont consacrés à la Nature formidable, aux Énergies de la mer, aux Muscles de la terre, où le poète s’él
consacrés à la Nature formidable, aux Énergies de la mer, aux Muscles de la terre, où le poète s’élève à une conception en
terre, où le poète s’élève à une conception en tous points admirable de l’unité de l’esprit lyrique et de la matière elle
le poète s’élève à une conception en tous points admirable de l’unité de l’esprit lyrique et de la matière elle-même. J’e
conception en tous points admirable de l’unité de l’esprit lyrique et de la matière elle-même. J’entends un bourdonnement
la matière elle-même. J’entends un bourdonnement dans les vertèbres de bronze, J’entends un gémissement dans les épaules
ns les vertèbres de bronze, J’entends un gémissement dans les épaules d’ argent, J’entends un frémissement dans la plainte
Au charbon, etc. L’électricité exalte naturellement l’amour énergique de ces poètes nouveaux, l’électricité, toute puissan
tout, Mâts montés au sommet du navire Invisible, Qui ne connaît point de confrères, Qui lancerait à un navire frère Des de
int de confrères, Qui lancerait à un navire frère Des destins Au-delà de la lumière des étoiles… Une anthologie des poète
des poètes futuristes est en fabrication, dit-on. Il sera intéressant d’ en dégager, l’heure venue, l’esprit de cette petit
on, dit-on. Il sera intéressant d’en dégager, l’heure venue, l’esprit de cette petite et volontaire phalange de lyriques a
gager, l’heure venue, l’esprit de cette petite et volontaire phalange de lyriques amoureux de toutes énergies. Oreste R
l’esprit de cette petite et volontaire phalange de lyriques amoureux de toutes énergies. Oreste Raule : Tearchia, Tip.
e : Tearchia, Tip. Concordia, Adria Tout autre est certes l’esprit d’ un autre poète, qui comprend cependant et partage
’un autre poète, qui comprend cependant et partage l’idéal des poètes de Milan. M. Oreste Raule publie une Tearchia, des v
iculière sont méticuleusement dantesques. C’est, comme reconstitution de l’état lyrique médiéval, absolument parfait. Une
s beauté, et qui représentent une somme fabuleuse, et assez heureuse, de travail d’un poète érudit. Girolamo Comi : Il
t qui représentent une somme fabuleuse, et assez heureuse, de travail d’ un poète érudit. Girolamo Comi : Il lampadario,
dario, Edwim Frankfurter, Lausanne Tout autre, aussi est la vision de la vie, noble, sobre, élégante et profonde, de M.
e, aussi est la vision de la vie, noble, sobre, élégante et profonde, de M. Girolamo Comi, auteur d’un volume Il Lampadari
vie, noble, sobre, élégante et profonde, de M. Girolamo Comi, auteur d’ un volume Il Lampadario, plein de grâce et d’origi
rofonde, de M. Girolamo Comi, auteur d’un volume Il Lampadario, plein de grâce et d’originalité, émouvant et « poétique »
M. Girolamo Comi, auteur d’un volume Il Lampadario, plein de grâce et d’ originalité, émouvant et « poétique » au possible.
ocher des efforts très innovateurs, mais contenus et tout intérieurs, d’ un groupe de jeunes poètes qui œuvrent à Rome, MM.
forts très innovateurs, mais contenus et tout intérieurs, d’un groupe de jeunes poètes qui œuvrent à Rome, MM. Armando de
Zuccoli, Romanzi brevi, Treves, Milan Je signale un nouveau volume de nouvelles, Romanzi brevi, de M. Luciani Zuccoli,
s, Milan Je signale un nouveau volume de nouvelles, Romanzi brevi, de M. Luciani Zuccoli, qui est, avec M. Alfredo Pauz
n’aime pas du tout, un des meilleurs, et vraiment importants conteurs de l’Italie actuelle. Grazia Deledda : Colombie S
Treves, Milan Et je signale le nouveau roman Colombes et Vautours, de Mme Grazia Deledda, qui revient avec ce livre à s
 genre » frivole, régionaliste, après la mauvaise expérience certaine de ses romans de psychologie générale. Memento
le, régionaliste, après la mauvaise expérience certaine de ses romans de psychologie générale. Memento Études : Rod
abba, Lanciano. — F. Hebber : Giuditta. Lœwy et Slataper, tr. Cahiers de « La Voce », Florence. — Ménandre : Scene e framm
alia Mistica, A. Perotti, tr. Laterza, Bari. — Paul Claudel : Partage de Midi, Piero Jahier, tr. Librairie de « La Voce »,
, Bari. — Paul Claudel : Partage de Midi, Piero Jahier, tr. Librairie de « La Voce », Florence. — Walter Pater : Il Rinasc
ccardi, Naples. Divers : Giovanni Papini : Un uomo finito. Librairie de « La Voce », Florence. — Ercole Rivalta : La Scal
vinini : Gente do palude. Treves, Milan. — A. Beltramelli : Un tempio d’ amore. Sandron, Palerme. — Fausto Squillace : La M
La déesse nue. Edit. “Libera Estetica », Florence. — Job’s : Comedia d’ anime. Puccini, Ancône. — Rina Maria Pierazzi : Le
1]. Après le Forum romanum, le service des fouilles, à Rome, s’occupe de mettre au jour, dans la mesure du possible, les d
possible, les divers forums des empereurs qui, à l’exception du forum de Trajan, n’ont pas encore été dégagés : la via Ale
ord du Forum romanum. Une fouille est effectuée en ce moment au forum de Nerva, près des deux belles colonnes surnommées l
eux belles colonnes surnommées les Colonnaccie. La base et la plinthe de la colonne située à l’ouest ont été retrouvées à
inthe de la colonne située à l’ouest ont été retrouvées à cinq mètres de profondeur. La colonne cannelée a neuf mètres de
ouvées à cinq mètres de profondeur. La colonne cannelée a neuf mètres de hauteur, elle est toute d’une pièce, et sa circon
fondeur. La colonne cannelée a neuf mètres de hauteur, elle est toute d’ une pièce, et sa circonférence à la base mesure tr
rois mètres. On va procéder, dans le voisinage, au dégagement complet de l’église Santa Caterina da Siena. Tout à côté, de
erina da Siena. Tout à côté, des excavations ont été creusées au pied de la Torre delle Milizie : on a pu déjà se rendre c
voie dallée. Ces fouilles, qui sont encore à leurs débuts, promettent d’ être fort intéressantes. Il serait à souhaiter que
rtie du quartier fût expropriée, comme on le fît, voici une trentaine d’ années, en expropriant un bloc considérable d’imme
ît, voici une trentaine d’années, en expropriant un bloc considérable d’ immeubles pour dégager le Forum romanum. Tome 
omanum. Tome XCIX, numéro 368, 16 octobre 1912 Art. Le Salon d’ Automne [extrait] Gustave Kahn. Tome XCIX, numé
numéro 368, 16 octobre 1912, p. 879-884 [882]. […] Autres recherches de grâce : les personnages lestes et colorés de comé
]. […] Autres recherches de grâce : les personnages lestes et colorés de comédie italienne de Brunelleschi moins capricieu
hes de grâce : les personnages lestes et colorés de comédie italienne de Brunelleschi moins capricieusement éclatants que
comédie italienne de Brunelleschi moins capricieusement éclatants que de coutume : trop de sagesse ! […] Échos. Publica
de Brunelleschi moins capricieusement éclatants que de coutume : trop de sagesse ! […] Échos. Publications du « Mercure
8, 16 octobre 1912, p. 894-896 [896]. […] les plus plus belles pages de l’arétin. Avec un portrait. Notice de Guillaume A
[…] les plus plus belles pages de l’arétin. Avec un portrait. Notice de Guillaume Apollinaire. Vol. in-18, 3,50. […]
 369, 1er novembre 1912 Littérature. Alfredo Niceforo : Le Génie de l’Argot. Essai sur les Langages spéciaux, les Arg
Tome C, numéro 369, 1er novembre 1912, p. 142-148 [142-144]. En tête de son ouvrage sur Le Génie de l’Argot, Essai sur le
embre 1912, p. 142-148 [142-144]. En tête de son ouvrage sur Le Génie de l’Argot, Essai sur les langages spéciaux, les arg
s magiques, M. Alfredo Niceforo écrit ces lignes qu’il est nécessaire de transcrire pour faire comprendre la signification
ire de transcrire pour faire comprendre la signification et la portée de son étude. Ce livre, dit-il, n’est pas un livre d
ation et la portée de son étude. Ce livre, dit-il, n’est pas un livre de philologie, et il ne cherche pas à faire l’analys
e l’analyse et l’histoire des paroles. Il n’est pas non plus un livre de psychologie, car il ne se donne pas pour but « l’
us un livre de psychologie, car il ne se donne pas pour but « l’étude de l’âme collective des groupes argotiers, telle qu’
tude de l’âme collective des groupes argotiers, telle qu’elle résulte de l’examen des mots que ces groupes ont créés ». C
ce, la formation et le développement des langages spéciaux, notamment de cette forme particulière de langage spécial qu’es
oppement des langages spéciaux, notamment de cette forme particulière de langage spécial qu’est l’argot. Nous considérons
écial » comme étant le produit des groupes qui l’ont créé, en partant de ce principe : tout « produit » d’un groupe social
groupes qui l’ont créé, en partant de ce principe : tout « produit » d’ un groupe social est le résultat d’une combinaison
de ce principe : tout « produit » d’un groupe social est le résultat d’ une combinaison entre les qualités psychologiques
es langages qui leur sont particuliers ; et après avoir fixé les lois de naissance de ces langages, il tâche de mettre en
ui leur sont particuliers ; et après avoir fixé les lois de naissance de ces langages, il tâche de mettre en lumière les l
; et après avoir fixé les lois de naissance de ces langages, il tâche de mettre en lumière les lois de leur développement.
de naissance de ces langages, il tâche de mettre en lumière les lois de leur développement. Les groupes sociaux créent d
iers, parce que le langage est en rapport très étroit avec la façon «  de sentir, de penser, de juger ». Les différences de
que le langage est en rapport très étroit avec la façon « de sentir, de penser, de juger ». Les différences de tout ordre
gage est en rapport très étroit avec la façon « de sentir, de penser, de juger ». Les différences de tout ordre existant p
oit avec la façon « de sentir, de penser, de juger ». Les différences de tout ordre existant parmi les hommes déterminent
e tout ordre existant parmi les hommes déterminent ainsi la formation de groupes humains, très différents les uns des autr
ussent les individus à « créer, presque inconsciemment et sans pensée de dissimulation, des langages spéciaux ». C’est ce
uper différemment, c’est aussi parler différemment » et « différences de sentir, différences de parler ». Le dictionnaire
t aussi parler différemment » et « différences de sentir, différences de parler ». Le dictionnaire de la langue normale ne
et « différences de sentir, différences de parler ». Le dictionnaire de la langue normale ne suffirait pas à rendre l’exp
e de la langue normale ne suffirait pas à rendre l’expression verbale de toute une foule d’objets, de gestes, « de conditi
ale ne suffirait pas à rendre l’expression verbale de toute une foule d’ objets, de gestes, « de conditions se présentant d
firait pas à rendre l’expression verbale de toute une foule d’objets, de gestes, « de conditions se présentant dans le mon
rendre l’expression verbale de toute une foule d’objets, de gestes, «  de conditions se présentant dans le monde si particu
itions se présentant dans le monde si particulier et toujours nouveau d’ un travail spécialisé ». Mais il ne faut pas oubli
pécialisé ». Mais il ne faut pas oublier qu’à côté du langage spécial d’ une profession il y a souvent un vocabulaire parti
profession il y a souvent un vocabulaire particulier, véritables mots d’ argot, destinés, non plus à communiquer la pensée,
niquer la pensée, mais à la cacher aux profanes, ce sont les langages de caste et d’initiation, dans lesquels M. Niceforo
nsée, mais à la cacher aux profanes, ce sont les langages de caste et d’ initiation, dans lesquels M. Niceforo fait entrer
ulaire, M. Niceforo l’explique par cette nécessité pour le bas peuple d’ avoir un langage à lui, expression de sa façon de
tte nécessité pour le bas peuple d’avoir un langage à lui, expression de sa façon de sentir, de penser et d’agir. Le bas l
é pour le bas peuple d’avoir un langage à lui, expression de sa façon de sentir, de penser et d’agir. Le bas langage, ajou
as peuple d’avoir un langage à lui, expression de sa façon de sentir, de penser et d’agir. Le bas langage, ajoute-t-il, is
voir un langage à lui, expression de sa façon de sentir, de penser et d’ agir. Le bas langage, ajoute-t-il, issu de ces faç
çon de sentir, de penser et d’agir. Le bas langage, ajoute-t-il, issu de ces façons si particulières de vivre et de sentir
gir. Le bas langage, ajoute-t-il, issu de ces façons si particulières de vivre et de sentir, sert, entre autres, comme « f
langage, ajoute-t-il, issu de ces façons si particulières de vivre et de sentir, sert, entre autres, comme « fonction de p
iculières de vivre et de sentir, sert, entre autres, comme « fonction de protection du groupe et même comme arme-dans la l
rme-dans la lutte et les oppositions sociales ». Mais quoique servant de signum, d’arme pour la lutte, et quoique déforman
lutte et les oppositions sociales ». Mais quoique servant de signum, d’ arme pour la lutte, et quoique déformant les image
argotier. » L’argot sera donc partout où il existera une association d’ individus groupés par n’importe quel lien : amour,
individus groupés par n’importe quel lien : amour, amitié, communauté de métier ou de lutte sociale, passion politique, li
upés par n’importe quel lien : amour, amitié, communauté de métier ou de lutte sociale, passion politique, liens inavouabl
politique, liens inavouables, etc. La loi qui préside à la naissance de l’argot est donc une loi de nécessité de défense 
s, etc. La loi qui préside à la naissance de l’argot est donc une loi de nécessité de défense ; sa loi de développement ré
i qui préside à la naissance de l’argot est donc une loi de nécessité de défense ; sa loi de développement réside dans le
aissance de l’argot est donc une loi de nécessité de défense ; sa loi de développement réside dans le même principe, et en
encore l’argot des couples, basé sur la métaphore ou les associations d’ idées, l’argot des couples d’amants, plus complexe
asé sur la métaphore ou les associations d’idées, l’argot des couples d’ amants, plus complexe et plus personnel encore, et
rgot des couples d’amants, plus complexe et plus personnel encore, et d’ un symbolisme individuel. Voici l’argot des profes
qu’il définit ainsi : « Nous appelons argot magique les déformations de langage auxquelles ont recours les individus lors
elles ont recours les individus lorsque, craignant — pour des raisons d’ ordre différent, mais toutes ayant pour base une c
ordre différent, mais toutes ayant pour base une conception magique — d’ appeler les êtres et les choses par leurs véritabl
et la chose sont étroitement liés ; c’est pour cela que les individus de certaines peuplades ne révèlent jamais à un étran
ertaines peuplades ne révèlent jamais à un étranger leur nom ou celui de leur village, dans la crainte que celui-ci n’en f
auvais usage. Mais il ne faut pas oublier les origines préhistoriques de ces interdictions verbales : prohibitions magique
Encore maintenant on sait qu’il ne faut pas prononcer en vain le nom de Dieu. Échos Mercure. Tome C, numéro 369, 1e
ovembre 1912, p. 215-223 [220, 220-221]. La protection des paysages de montagne [extrait] […] Les Alpes italiennes, l
italiennes, longtemps ignorées des touristes, s’efforcent aujourd’hui de rattraper les distances. À Courmayeur, on a insta
s. À Courmayeur, on a installé au pied du Mont-Blanc, près du glacier de la Brenva, un hideux guignol de gigantesques bons
u pied du Mont-Blanc, près du glacier de la Brenva, un hideux guignol de gigantesques bonshommes en bois peinturlurés qui
overbano, l’organe des hôteliers du lac Majeur, qui ont eu le courage d’ insérer sa protestation. […] La Marangona C’
la seule ancienne des cinq cloches réinstallées en haut du campanile de Saint-Marc. Elle porte ce nom depuis le temps où
epuis le temps où elle sonnait le commencement et la fin des journées de travail des marangoni, ouvriers et plus spécialem
spécialement menuisiers. Elle a été retrouvée intacte sur le monceau de décombres du 14 juin 1902, et la superstition des
miracle, accompli en faveur d’un vénérable témoin des temps glorieux de la République. Cependant la petite exposition de
n des temps glorieux de la République. Cependant la petite exposition de tous les documents, plans, reproductions qui se r
e au palais des doges au moment de la consécration du nouveau clocher de Saint-Marc, ne donnait aucun renseignement sur l’
clocher de Saint-Marc, ne donnait aucun renseignement sur l’antiquité de la cloche survivante… C’est qu’en réalité elle es
sur l’antiquité de la cloche survivante… C’est qu’en réalité elle est d’ origine à demi autrichienne. La véritable cloche a
squ’à Trévise. Mais on l’avait augmentée et son poids, les dimensions de sa hune, mirent le campanile en danger ; le son n
toutes ensemble en 1820, sous la domination autrichienne et aux frais de l’État, qui les orna d’un superbe relief de l’aig
sous la domination autrichienne et aux frais de l’État, qui les orna d’ un superbe relief de l’aigle à deux têtes. Et c’es
autrichienne et aux frais de l’État, qui les orna d’un superbe relief de l’aigle à deux têtes. Et c’est bien cette cloche
: en effet, au printemps 1849, des patriotes s’étaient fait un devoir d’ effacer cette tare et avaient limé l’ornement sur
Paul Matter : « Les Origines des Cavour ; 1re partie. » (L’Historien de Bismarck s’occupe logiquement, à présent, du mini
(L’Historien de Bismarck s’occupe logiquement, à présent, du ministre de l’unité italienne. Cavour est issu d’une vieille
quement, à présent, du ministre de l’unité italienne. Cavour est issu d’ une vieille famille noble de la monarchie de Savoi
tre de l’unité italienne. Cavour est issu d’une vieille famille noble de la monarchie de Savoie, les Benzi.) […] Les Re
talienne. Cavour est issu d’une vieille famille noble de la monarchie de Savoie, les Benzi.) […] Les Revues. Memento [e
Tome C, numéro 370, 16 novembre 1912, p. 387-394 [394]. […] La Revue de Paris (15 octobre) : — […] M. Ch. Samaran : « Cas
. » […] La Revue critique des idées et des livres (10 octobre) : — «  De quelques voyageurs français dans l’Italie du Nord
u Louvre ne sont pas toutes des chefs-d’œuvre : il nous est difficile de nous enflammer pour tels tableaux de Gérard Dou,
-d’œuvre : il nous est difficile de nous enflammer pour tels tableaux de Gérard Dou, de Lanfranchi ou du Spada reproduits
ous est difficile de nous enflammer pour tels tableaux de Gérard Dou, de Lanfranchi ou du Spada reproduits dans l’article
ux de Gérard Dou, de Lanfranchi ou du Spada reproduits dans l’article de M. Dimier64. Mais, à côté de ces œuvres fades ou
té de ces œuvres fades ou théâtrales, il en est certainement d’autres d’ un réel intérêt artistique ou historique et que so
un réel intérêt artistique ou historique et que souvent des questions de mode ont fait écarter : telles des peintures de c
souvent des questions de mode ont fait écarter : telles des peintures de cette école bolonaise autrefois trop vantée, aujo
e à revenir à des sentiments plus équitables. Or, le devoir essentiel d’ un musée n’est-il pas d’être un lieu d’enseignemen
ents plus équitables. Or, le devoir essentiel d’un musée n’est-il pas d’ être un lieu d’enseignement, qui doit tenir compte
ables. Or, le devoir essentiel d’un musée n’est-il pas d’être un lieu d’ enseignement, qui doit tenir compte de l’histoire
sée n’est-il pas d’être un lieu d’enseignement, qui doit tenir compte de l’histoire et des faits, et non des caprices de l
qui doit tenir compte de l’histoire et des faits, et non des caprices de la mode ? […] — Voici, maintenant, quelques chiff
Voici, maintenant, quelques chiffres cités par M. Dimier : 71 toiles de l’école bolonaise ont été soustraites à notre étu
tude ; 28 seulement nous ont été laissées (par exemple, sur 23 toiles d’ Annibal Carrache 16 ont été retirées ; sur 12 Domi
r 12 Dominiquin 1 seul est demeuré ; il ne reste pas un seul spécimen de Mola et de Louis Carrache, le chef de l’école, do
quin 1 seul est demeuré ; il ne reste pas un seul spécimen de Mola et de Louis Carrache, le chef de l’école, dont le Louvr
l ne reste pas un seul spécimen de Mola et de Louis Carrache, le chef de l’école, dont le Louvre possède cependant le chef
l’école, dont le Louvre possède cependant le chef-d’œuvre, la Vierge de Saint-Hyacinthe, enlevée jadis par nos armées à S
ominique de Bologne et qu’il eût mieux valu rendre à cette église que de la reléguer dans un grenier). Toute l’école napol
a reléguer dans un grenier). Toute l’école napolitaine, à l’exception de Salvator Rosa, a été supprimée. […] Memento bi
s précieux, étant donnée surtout son importance que celui des Dessins de maîtres anciens de l’Institut Stædel de Francfort
onnée surtout son importance que celui des Dessins de maîtres anciens de l’Institut Stædel de Francfort, édité par ce musé
’Institut Stædel de Francfort, édité par ce musée, un des plus actifs d’ Allemagne, grâce à l’intelligente direction de M. 
sée, un des plus actifs d’Allemagne, grâce à l’intelligente direction de M. G. Swarzenski (Handzeichnungen alter Meister i
ascicules65 ; cinq autres ont paru depuis et ne sont pas moins dignes d’ éloges par l’intérêt des dessins reproduits et la
s dignes d’éloges par l’intérêt des dessins reproduits et la fidélité de ces fac-similés, donnés (comme pour l’album ci-de
avec les teintes des originaux. Chaque planche est, en outre, l’objet d’ une notice sur la couverture. Toutes les écoles so
t d’une notice sur la couverture. Toutes les écoles sont représentées de nouveau dans ces cinq livraisons, souvent par les
uvent par les plus grands noms : […] l’école italienne par des œuvres de Giovanni Bellini (un magistral Portrait d’homme),
e italienne par des œuvres de Giovanni Bellini (un magistral Portrait d’ homme), du Pérugin, de Raphaël (Vierge avec l’Enfa
vres de Giovanni Bellini (un magistral Portrait d’homme), du Pérugin, de Raphaël (Vierge avec l’Enfant et saint Nicolas de
l’Enfant et saint Nicolas de Tolentino), du Guerchin, du Dominiquin, de Canaletto, de Salvator Rosa, de Zoppò et du Prima
aint Nicolas de Tolentino), du Guerchin, du Dominiquin, de Canaletto, de Salvator Rosa, de Zoppò et du Primatice (belle es
lentino), du Guerchin, du Dominiquin, de Canaletto, de Salvator Rosa, de Zoppò et du Primatice (belle esquisse d’une Dame
Canaletto, de Salvator Rosa, de Zoppò et du Primatice (belle esquisse d’ une Dame des Heures pour un plafond) ; […]. T
1er décembre 1912, p. 627-633 [631]. Chez Plon, les Jubilés d’Italie, de M. Henry Cochin, sont surtout des souvenirs d’étu
les Jubilés d’Italie, de M. Henry Cochin, sont surtout des souvenirs d’ études : études sur Pétrarque, les fêtes de Masacc
sont surtout des souvenirs d’études : études sur Pétrarque, les fêtes de Masaccio à San Giovanni du val d’Arno, le jubilé
s : études sur Pétrarque, les fêtes de Masaccio à San Giovanni du val d’ Arno, le jubilé de Francesco Novati, — mais dont o
rarque, les fêtes de Masaccio à San Giovanni du val d’Arno, le jubilé de Francesco Novati, — mais dont on peut surtout ret
tude consacrée au Pape Boniface VIII. — C’est d’abord la petite ville d’ Anagni, avec ses murailles cyclopéennes ; des vest
petite ville d’Anagni, avec ses murailles cyclopéennes ; des vestiges de palais saccagés par les Impériaux en 1627, et la
s restaurateurs, mais qui garde ses tombeaux, les peintures curieuses de la crypte, — la salle basse à cinq nefs et au fon
ures curieuses de la crypte, — la salle basse à cinq nefs et au fond, de mosaïque où trône encore le siège pontifical, — p
encore le siège pontifical, — puis des fresques retraçant la légende de saint Magne, et au flanc de l’église la statue du
 — puis des fresques retraçant la légende de saint Magne, et au flanc de l’église la statue du pape dont M. Henry Cochin n
e terrible roi Philippe le Bel, la cité envahie par les bandes armées de Nogaret et de Sciarra Colonna, le pape injurié, —
Philippe le Bel, la cité envahie par les bandes armées de Nogaret et de Sciarra Colonna, le pape injurié, — on a même dit
pour mourir. — Pour ceux qui croient à la justice immanente, le sort de Philippe le Bel qui, à l’origine de ce conflit, a
t à la justice immanente, le sort de Philippe le Bel qui, à l’origine de ce conflit, avait déjà perdu la Flandre à la terr
ine de ce conflit, avait déjà perdu la Flandre à la terrible bataille de Courtrai, n’a rien qui puisse surprendre. Le roi
trai, n’a rien qui puisse surprendre. Le roi faux-monnayeur se couvre d’ opprobre avec le scandaleux procès et le supplice
e scandaleux procès et le supplice des Templiers, et disparaît frappé d’ un mal mystérieux, après les honteuses aventures d
t disparaît frappé d’un mal mystérieux, après les honteuses aventures de ses brus à l’abbaye de Maubuisson, proche Pontois
mal mystérieux, après les honteuses aventures de ses brus à l’abbaye de Maubuisson, proche Pontoise, — celles-là même don
de Maubuisson, proche Pontoise, — celles-là même dont le vieux drame de la Tour de Nesle a conservé le souvenir. — Mais l
son, proche Pontoise, — celles-là même dont le vieux drame de la Tour de Nesle a conservé le souvenir. — Mais la malédicti
le a conservé le souvenir. — Mais la malédiction jetée par le vicaire de Dieu à son trépas porte sur toute la race royale,
u après, laissant la couronne au triste Philippe de Valois, le vaincu de Crécy, et il faut tout un siècle de guerres et de
ste Philippe de Valois, le vaincu de Crécy, et il faut tout un siècle de guerres et de calamités sur le peuple de France p
e Valois, le vaincu de Crécy, et il faut tout un siècle de guerres et de calamités sur le peuple de France pour arriver à
y, et il faut tout un siècle de guerres et de calamités sur le peuple de France pour arriver à l’épopée de Jeanne d’Arc, —
erres et de calamités sur le peuple de France pour arriver à l’épopée de Jeanne d’Arc, — au triomphe de Charles VII, — le
uple de France pour arriver à l’épopée de Jeanne d’Arc, — au triomphe de Charles VII, — le petit roi de Bourges — et à la
he de Charles VII, — le petit roi de Bourges — et à la reconstitution de son royaume. Les Journaux. La Guerre des deux
ro 371, 1er décembre 1912, p. 642-646 [645]. Je signale dans La Voce, de Florence, un excellent et fort plaisant article d
nale dans La Voce, de Florence, un excellent et fort plaisant article de M. Romain Rolland, La Guerra delle due rive. Il m
t un poète. Il plonge dans les siècles et dans le songe avec ses yeux de myope inspiré. » Cela doit être beaucoup plus bea
ans le vrai texte. Mais M. R. Rolland est-il sûr que cela ne soit pas de l’ironie ? En tout cas, elle n’est pas perceptibl
l’imbécillité native. Et il est certain qu’à vivre dans un milieu où de telles facéties sont de règle on perd assez vite
t il est certain qu’à vivre dans un milieu où de telles facéties sont de règle on perd assez vite le sens droit des choses
des choses, quand on ne l’a pas très solidement ancré en soi. Effets de la camaraderie. Aucun milieu, d’ailleurs, aucun n
s travailler, je ne serais troublé ni par le bruit, ni par les odeurs de Naples. Et j’avais loué… Maintenant je considérai
t je considérais les êtres ; mobilier vraiment un peu simple : un lit de fer, une commode, une toilette et un vieux fauteu
binet, — tout juste une table à écrire et une chaise. Mais le dallage de la chambre, des jolis carreaux couleur lie-de-vin
reaux couleur lie-de-vin, m’était agréable… Et puis, cette atmosphère de là-bas !… Et le cabinet ouvrait sur une terrasse
t le cabinet ouvrait sur une terrasse charmante, dominant des jardins d’ orangers et regardant la colline de San Martino av
se charmante, dominant des jardins d’orangers et regardant la colline de San Martino avec ses gaies maisons aux façades pe
le, j’étais passé sur la terrasse, et j’admirais. Nous étions au mois de juillet, à six heures du soir, les rayons du sole
uillet, à six heures du soir, les rayons du soleil avaient déjà cessé de brûler la colline ; elle était plus douce, elle n
orangers s’assombrissaient et me rafraîchissaient. Là-bas, au-dessus d’ une maison, sur une terrasse couverte d’une treill
chissaient. Là-bas, au-dessus d’une maison, sur une terrasse couverte d’ une treille, je voyais une femme, probablement une
con, une jeune fille lisait, paisiblement. J’entendais quelque ramage d’ oiseaux dans les orangers, et une rumeur confuse,
ramage d’oiseaux dans les orangers, et une rumeur confuse, des pleurs d’ enfant, des aboiements de chiens, des appels, tout
orangers, et une rumeur confuse, des pleurs d’enfant, des aboiements de chiens, des appels, toutes sortes de voix qui all
pleurs d’enfant, des aboiements de chiens, des appels, toutes sortes de voix qui allaient tout à l’heure devenir plus lan
çai à déballer ma valise. L’armoire était grande ouverte, les tiroirs de la commode tirés, et je rangeais. Je m’interrompi
up d’œil : une ruelle étroite ; en face, une maison, dans la muraille de laquelle je voyais une fenêtre fermée, située à p
maison, la ruelle continuait entre deux murs, ceux des jardins, que, de l’autre côté, ma terrasse dominait, puis, tournan
côté, ma terrasse dominait, puis, tournant, la ruelle gagnait le pied de la colline. La façade de la maison d’en face donn
t, puis, tournant, la ruelle gagnait le pied de la colline. La façade de la maison d’en face donnait évidemment sur la mêm
nant, la ruelle gagnait le pied de la colline. La façade de la maison d’ en face donnait évidemment sur la même rue que la
la maison d’en face donnait évidemment sur la même rue que la façade de celle que j’habitais… Je retournai à mon armoire,
re, elle s’avançait, parmi la verdoyance des orangers, comme la proue d’ un navire au milieu des flots glauques de la mer.
des orangers, comme la proue d’un navire au milieu des flots glauques de la mer. Elle se dirigeait vers la colline, qui, s
Là-haut, Saint-Elme, vieille forteresse, dressait la farouche nudité de ses murs grisâtres, tandis que San Martino, blanc
rvantes taper sur des matelas. À gauche, une petite église présentait de trois quarts sa façade roussâtre ; dans le campan
aux gazouillaient, et dans l’air pur du matin, les voix des marchands de légumes, criant leurs marchandises, s’élevaient,
me des mélopées arabes. Un pêcheur, portant des petits baquets pleins de poissons, passait dans la ruelle qui cheminait en
s de poissons, passait dans la ruelle qui cheminait entre les jardins d’ orangers. La ruelle… Au fait, et la maison d’en fa
minait entre les jardins d’orangers. La ruelle… Au fait, et la maison d’ en face ?… J’abandonnai ma terrasse et j’allai m’a
n face ?… J’abandonnai ma terrasse et j’allai m’accouder à la fenêtre de ma chambre. Ce matin, un des battants de l’unique
llai m’accouder à la fenêtre de ma chambre. Ce matin, un des battants de l’unique fenêtre percée dans le mur était ouvert.
être percée dans le mur était ouvert. Je distinguai une glace au fond de la pièce, et je crus voir s’y refléter une forme
une glace au fond de la pièce, et je crus voir s’y refléter une forme de femme ; mais sans doute on s’était aperçu de ma p
r s’y refléter une forme de femme ; mais sans doute on s’était aperçu de ma présence ; la fenêtre fut tout de suite poussé
nt gracieusement sur le rebord du toit, et un pigeon noir se pavanait d’ un air délicat. Pourquoi donc la maison d’en face
un pigeon noir se pavanait d’un air délicat. Pourquoi donc la maison d’ en face m’intéressa-t-elle subitement, tandis que
le subitement, tandis que les autres maisons, celles que j’apercevais de la terrasse, me laissaient indifférent ? Et pourq
de la terrasse, me laissaient indifférent ? Et pourquoi eus-je envie de découvrir les gens qui y logeaient et de connaîtr
t ? Et pourquoi eus-je envie de découvrir les gens qui y logeaient et de connaître leur existence ?… Parce qu’elle était f
d’heure, il me fallut me déranger pour aller voir si cette diablesse de fenêtre était toujours poussée ! Je pense, à prés
té insolite… Pressentiment ? Est-ce que, confusément, j’étais prévenu de la place qu’elle devait ensuite occuper dans ma v
qui doit se mêler intimement à votre existence, on éprouve une sorte d’ avertissement. Mais une maison, mais quelque chose
prouve une sorte d’avertissement. Mais une maison, mais quelque chose d’ inanimé !… Eh ! ce n’est pas !a maison, ces pierre
’ouvrirait plus jamais, et que je ne verrais rien, ni ne saurais rien de ce qui m’inquiétait, lorsque, deux jours après, é
oup d’œil à ma fenêtre, je trouvai, à ma vive surprise, cette fenêtre d’ en face ouverte à deux battants. J’eus un mouvemen
, cette fenêtre d’en face ouverte à deux battants. J’eus un mouvement de plaisir, je sentis un petit choc au cœur. Pourvu
ue quelqu’un y vienne et que je découvre si petite partie que ce soit de l’existence des gens qui s’agitent derrière ce mu
lumière et la chaleur — outre les persiennes extérieures — un système de volets en bois, fixés intérieurement aux vitres.
ux vitres. Je fermai ma croisée et y appliquai ces volets intérieurs, de façon que, du dehors, on tes pût croire tout à fa
faufilai, par cette mince rainure, des regards avides sur la chambre d’ en face. Une chambre comme toutes les chambres, et
raient certainement pas retenu une seconde, si, au lieu de se trouver de l’autre côté de la rue, et inaccessible, elle ava
ent pas retenu une seconde, si, au lieu de se trouver de l’autre côté de la rue, et inaccessible, elle avait été voisine d
er de l’autre côté de la rue, et inaccessible, elle avait été voisine de la mienne et que j’y eusse pu pénétrer en tournan
mienne et que j’y eusse pu pénétrer en tournant simplement un bouton de porte. Mais, en ce moment, tout prenait pour moi
prenait pour moi une valeur, et je regardais avec violence le moindre de ces objets qu’on avait si soigneusement, jusqu’à
outre la grande glace que j’avais aperçue le premier jour, une sorte de coiffeuse que je voyais à demi, lourd meuble surm
r, une sorte de coiffeuse que je voyais à demi, lourd meuble surmonté d’ un miroir ovale, une grande armoire, et le pied d’
urd meuble surmonté d’un miroir ovale, une grande armoire, et le pied d’ un lit, lequel devait être appliqué contre le mur
nant sur la ruelle. À cause de la fenêtre, qui était coupée à hauteur d’ appui, je ne pouvais examiner le sol ; j’ignorais
n tapis, un parquet ou des carreaux. Sur une petite table, un bouquet de roses fraîches et un livre ; mais aucune tenture,
i, par la couleur, pût me fournir une indication sur l’âge ou le sexe de la personne qui occupait cette chambre. La coiffe
et rien, nul vêtement, ne traînait dans la pièce qui fût susceptible de me renseigner. Que, dès le matin, elle fût déjà f
is eu la berlue, l’autre jour, quand j’avais cru distinguer une forme de femme reflétée dans la glace, ou c’était une serv
nt, et que j’en avais assez vu, après un coup d’œil lancé aux pigeons de la terrasse, j’abandonnai mon observatoire, et je
ttre au travail. Cependant je compulsais fort distraitement les notes de mon ouvrage : Survivances antiques dans la vie na
les yeux sur la terrasse qui s’étendait devant moi, et sur la colline de San Martino, sans voir celle-ci, d’ailleurs. Et s
pas surtout parce que j’étais pris entièrement par l’idée que la fête de Piedigrotta descend directement de la fête romain
entièrement par l’idée que la fête de Piedigrotta descend directement de la fête romaine de Bacchus, et parce que j’essaya
dée que la fête de Piedigrotta descend directement de la fête romaine de Bacchus, et parce que j’essayais d’en démêler l’h
nd directement de la fête romaine de Bacchus, et parce que j’essayais d’ en démêler l’histoire ; c’était plutôt à cause de
ayais d’en démêler l’histoire ; c’était plutôt à cause de la « maison d’ en face ». Je donnerais bien quelque chose pour sa
bâtons sur lesquels les marchands disposent leurs raisins, à la fête de Piedigrotta… Je me fournis le prétexte d’aller ch
nt leurs raisins, à la fête de Piedigrotta… Je me fournis le prétexte d’ aller chercher une cigarette dans ma chambre et, e
n même temps, je m’autorisai à jeter un coup d’œil à la fenêtre. Rien de nouveau. Ce jour-là, convaincu qu’il fallait abso
sortis point afin de n’être pas distrait. J’allai déjeuner à la table de mon hôtesse. Pendant qu’elle me servait, obligean
nt qu’elle me servait, obligeante et bonasse, l’idée me vint de tirer d’ elle quelques renseignements sur les gens de la ma
, l’idée me vint de tirer d’elle quelques renseignements sur les gens de la maison d’en face ; je la mis donc sur le chapi
int de tirer d’elle quelques renseignements sur les gens de la maison d’ en face ; je la mis donc sur le chapitre des voisi
des voisins. Elle ne se fit guère prier, à la vérité, pour me combler de détails sur les familles qui habitaient au-dessus
as logeait un ingénieur, et en haut un avocat. Je sus le nombre exact de leurs enfants, et l’âge de ceux-ci. Je connus que
en haut un avocat. Je sus le nombre exact de leurs enfants, et l’âge de ceux-ci. Je connus que la fille aînée de l’avocat
t de leurs enfants, et l’âge de ceux-ci. Je connus que la fille aînée de l’avocat était mariée à un juge au tribunal. Je f
mariée à un juge au tribunal. Je fus instruit du dernier accouchement de la femme de l’ingénieur : il avait été difficile,
juge au tribunal. Je fus instruit du dernier accouchement de la femme de l’ingénieur : il avait été difficile, et elle ava
ois lancée, elle ne s’arrêterait plus, et qu’elle me livrerait autant de particularités sur les habitants des maisons vois
bitants des maisons voisines. Mais je me trompais, elle ne sortit pas de sa maison : mes efforts, discrets pour qu’elle m’
érais, naturellement, ne lui poser aucune question touchant la maison d’ en face ; il était inutile de lui donner à penser
poser aucune question touchant la maison d’en face ; il était inutile de lui donner à penser qu’elle m’intéressait. Je ret
e fois, il y avait du nouveau. Sur la petite table, à côté du bouquet de roses fraîches, tout simple, tout naïf, comme s’i
simple, tout naïf, comme s’il ne représentait pas pour moi une chose d’ importance, un chapeau de femme était posé : un la
s’il ne représentait pas pour moi une chose d’importance, un chapeau de femme était posé : un large chapeau de paille fin
chose d’importance, un chapeau de femme était posé : un large chapeau de paille fine garni d’une grande plume !… Je ne m’é
n chapeau de femme était posé : un large chapeau de paille fine garni d’ une grande plume !… Je ne m’étais donc pas trompé
s trompé l’autre jour, j’avais bien vu passer dans la glace une forme de femme : une femme habitait là. J’attendis : peut-
jeune femme aux yeux pensifs, à l’amour savoureux comme un beau fruit d’ été ?…Une jeune fille, pleine de rêves, souriante,
l’amour savoureux comme un beau fruit d’été ?…Une jeune fille, pleine de rêves, souriante, et frêle, et crédule ?… Voilà d
eine de rêves, souriante, et frêle, et crédule ?… Voilà donc la cause de l’attrait qu’exerçait sur moi la maison d’en face
ule ?… Voilà donc la cause de l’attrait qu’exerçait sur moi la maison d’ en face. À côté, tout à côté de moi, il y avait un
r mon œil à la rainure ; le chapeau était toujours sur la table. Rien d’ autre de nouveau. J’aurais pu attendre ; peut-être
l à la rainure ; le chapeau était toujours sur la table. Rien d’autre de nouveau. J’aurais pu attendre ; peut-être qu’à la
uis, c’était immense, cette découverte du chapeau, après quatre jours de guet infructueux ! Que de conséquences ! II
e découverte du chapeau, après quatre jours de guet infructueux ! Que de conséquences ! II Je ne vais pas énumérer u
ce durant cette période singulière. Je m’étais découvert des facultés d’ espion que je ne me connaissais pas encore. Puisqu
olets fermés m’avaient si bien réussi, je les conservai, et je passai de longs moments immobile derrière ma fenêtre, reten
en voyant vers la fontaine, près de laquelle il est caché, s’avancer, d’ un pas tranquille la bête qu’il attend depuis si l
urné, mais elle était debout, les bras nus, grande et bien prise ; et de superbes cheveux, touffus et qui lui tombaient bi
ombaient bien plus bas que la taille, couvraient ses épaules ; blonds de ce blond fauve somptueux des rares Italiennes que
J’adore les cheveux des femmes ; ils me semblent le plus bel attribut de leur sexe délicieux, et pour moi la vraie femme,
attribut de leur sexe délicieux, et pour moi la vraie femme, la femme d’ amour, la femme à la passion riche et puissante do
merveilleuse parure qu’on pût rêver. Je la contemplais avec émotion. D’ un geste gracieux, elle prenait à pleines mains un
motion. D’un geste gracieux, elle prenait à pleines mains une poignée de ses beaux cheveux, elle les ramenait devant elle,
eut terminé sa coiffure, elle passa rapidement dans une autre partie de la pièce, où mes regards ne pouvaient pénétrer, d
e vis tomber sur cette chaise l’une après l’autre chacune des parties de son habillement : son corsage, sa jupe son corset
e, sa jupe son corset, son jupon. Je l’imaginais dépouillée peu à peu de tout son costume ; déshabillée, je la voyais chan
e peu à peu de tout son costume ; déshabillée, je la voyais changeant de chemise, et je me représentais ce corps admirable
e chemise, et je me représentais ce corps admirable qui était nu, là, de l’autre côté de la ruelle étroite, à la fois si p
me représentais ce corps admirable qui était nu, là, de l’autre côté de la ruelle étroite, à la fois si près et si loin d
ar la fenêtre ouverte qu’un rectangle noir. Alors, étouffant et plein de trouble, je m’élançai sur ma terrasse. J’avais be
ant et plein de trouble, je m’élançai sur ma terrasse. J’avais besoin de fraîcheur. À Naples, heureusement, la nuit n’est
droite, le long de la ruelle qui allait jusqu’à la colline, la fleur de feu, de place en place, des réverbères ; puis, pl
le long de la ruelle qui allait jusqu’à la colline, la fleur de feu, de place en place, des réverbères ; puis, plus loin,
s que, dans la nuit même, l’on devinait claires ; et quelques pointes de lumière piquées çà et là. Tout respirait le calme
irait le calme souverain des heures nocturnes. Un pas isolé, un bruit de socques sur les dalles sonores de la ruelle faisa
s nocturnes. Un pas isolé, un bruit de socques sur les dalles sonores de la ruelle faisait goûter mieux encore la profonde
dalles sonores de la ruelle faisait goûter mieux encore la profondeur de cette paix heureuse. J’entendis un chien aboyer a
sifflement du maître pour le faire taire. Assez proche ? la fontaine de quelque voisin, qui désirait sans doute boire un
? la fontaine de quelque voisin, qui désirait sans doute boire un peu d’ eau fraîche, jasait, murmure de gouttelettes tomba
, qui désirait sans doute boire un peu d’eau fraîche, jasait, murmure de gouttelettes tombant dans un vase. Sans pensée, s
sant une petite plante grasse qui végétait dans un pot, sur le rebord de sa fenêtre. C’est ce jour-là que je vis son visag
our-là que je vis son visage pour la première fois. Une adorable tête d’ Italienne aux traits purs ; le nez droit, des gran
sensuelle et malicieuse ; tête adorable sur laquelle tous les reflets de la vie, toutes les expressions de la rêverie, de
rable sur laquelle tous les reflets de la vie, toutes les expressions de la rêverie, de la passion, de la bonté et du plai
lle tous les reflets de la vie, toutes les expressions de la rêverie, de la passion, de la bonté et du plaisir devaient se
flets de la vie, toutes les expressions de la rêverie, de la passion, de la bonté et du plaisir devaient se dessiner avec
la bonté et du plaisir devaient se dessiner avec une intensité pleine de charme. Elle était sérieuse, elle regardait atten
je la revis. Et le soin quotidien que cette superbe créature prenait d’ une aussi modeste existence me touchait. C’était d
e créature prenait d’une aussi modeste existence me touchait. C’était d’ un cœur exquis : c’était d’une reine qui s’intéres
ssi modeste existence me touchait. C’était d’un cœur exquis : c’était d’ une reine qui s’intéresse au sort du dernier de se
cœur exquis : c’était d’une reine qui s’intéresse au sort du dernier de ses sujets ; et je me mis à regarder avec attendr
et je me mis à regarder avec attendrissement, moi aussi, l’étroit pot de terre qu’elle examinait tous les jours avec une t
Je pensais aux émotions charmantes qui devaient agiter ce cœur frais de jeune fille ; elle n’avait pas aimé encore, sans
gtemps… La vie devait lui apparaître comme à une enfant, toute pleine de belles fleurs inconnues à cueillir, toute pleine
ant, toute pleine de belles fleurs inconnues à cueillir, toute pleine de parfums enivrants à respirer. Elle devait être im
e pleine de parfums enivrants à respirer. Elle devait être impatiente de vivre, de savoir, d’aimer ; elle devait éprouver
e parfums enivrants à respirer. Elle devait être impatiente de vivre, de savoir, d’aimer ; elle devait éprouver des défail
nivrants à respirer. Elle devait être impatiente de vivre, de savoir, d’ aimer ; elle devait éprouver des défaillances ; sa
et, profondément, soupirer. J’étais ému par cette innocente existence de la jeune fille, qui, chaque matin, se lève, puis
Pausilippe, et qui voit d’autres jeunes filles, et qui brode et fait de la couture, qui s’agite et a l’air de vivre, et q
es filles, et qui brode et fait de la couture, qui s’agite et a l’air de vivre, et qui ne vit point. Elle attend. Tous les
rtera enfin vers la terre où il y a jardins, forêts, fruits, murmures de sources, oiseaux, chansons. Je songeais à la vie
fruits, murmures de sources, oiseaux, chansons. Je songeais à la vie d’ une jeune fille, et je mesurais l’immense bonheur
songeais à la vie d’une jeune fille, et je mesurais l’immense bonheur de celui à qui elle dirait entendant ses bras : « Ah
e j’attendais ! toi, mon roi ! toi, ma vie !… » Tout ce que je voyais d’ elle me touchait. Une fois, elle avait ouvert la g
ais d’elle me touchait. Une fois, elle avait ouvert la grande armoire de sa chambre, et à mes yeux étaient apparus toutes
emisettes blanches, tout le linge candide qui enveloppait cette chair de vierge ; cette chair que jamais des mains impures
rge ; cette chair que jamais des mains impures, que jamais une bouche d’ amant n’avaient effleurée, ce corps à tous secret,
et, ce merveilleux trésor immaculé ! Elle s’était entièrement emparée de ma pensée. Il n’était plus question des Survivanc
le, mais, maintenant, elles faisaient partie du décor muet et inutile de la pièce. En m’asseyant, je ne feignais même plus
muet et inutile de la pièce. En m’asseyant, je ne feignais même plus de les regarder. Elle seule m’occupait : la nuit, je
même plus de les regarder. Elle seule m’occupait : la nuit, je rêvais d’ elle ; dans la journée, je ne me décidais à sortir
me était sortie, et je ne restais pas longtemps dehors ; j’étais pris d’ inquiétude. J’avais peur de la manquer et de n’êtr
estais pas longtemps dehors ; j’étais pris d’inquiétude. J’avais peur de la manquer et de n’être pas là quand elle rentrer
mps dehors ; j’étais pris d’inquiétude. J’avais peur de la manquer et de n’être pas là quand elle rentrerait. Je n’essayai
anquer et de n’être pas là quand elle rentrerait. Je n’essayais point de lutter contre cet amour. Je ne pensais ni à ce qu
là, à côté, en face, et que je ne pouvais plus me passer chaque jour de la voir, derrière mon volet, et que cela était de
n où je me trouvais, emporté par l’amour, et j’avais eu. un mouvement de tristesse et d’angoisse. C’est comme un départ po
ais, emporté par l’amour, et j’avais eu. un mouvement de tristesse et d’ angoisse. C’est comme un départ pour un pays loint
trouvera pas désemparé, abandonné au milieu de l’Océan, et cherchant de tous ses yeux, sur cet immense cercle vert et gla
adieuse !… Ainsi, au moment où l’amour m’emportait, toutes les forces de moi-même, le centre de ma vie, se questionnait av
ment où l’amour m’emportait, toutes les forces de moi-même, le centre de ma vie, se questionnait avec anxiété. Mais, à Nap
eil me tiraient dehors. J’eusse voulu quelquefois me distraire un peu d’ elle. Or, les rues de Naples ne portent pas au rêv
s. J’eusse voulu quelquefois me distraire un peu d’elle. Or, les rues de Naples ne portent pas au rêve, elles apprennent l
beauté les plantes humaines les plus séduisantes. Tout ce qui compte de quatorze à dix-huit ans est sain, gracieux et par
huit ans est sain, gracieux et parfait. C’est une profusion étonnante de corps sans défaut : partout des petites divinités
st grâce et sourire ; le visage malicieux est aimable, les mines sont d’ une délicatesse pleine de vivacité, les gestes sou
visage malicieux est aimable, les mines sont d’une délicatesse pleine de vivacité, les gestes souples et jolis. Coquettes,
e vivacité, les gestes souples et jolis. Coquettes, elles sont parées de blanc et de clair ; elles sont fraîches, et leurs
les gestes souples et jolis. Coquettes, elles sont parées de blanc et de clair ; elles sont fraîches, et leurs fiers petit
e descendais à Toledo, mon imagination, saisie par tant de charmes et de prestiges voluptueux, était, par chacune de ces j
ie par tant de charmes et de prestiges voluptueux, était, par chacune de ces jolies passantes, ramenée avec de plus de pré
eux, était, par chacune de ces jolies passantes, ramenée avec de plus de précision à la beauté de ma Psyché. Alors, je rev
e ces jolies passantes, ramenée avec de plus de précision à la beauté de ma Psyché. Alors, je revoyais non plus le tendre
pect, son visage, ses cheveux et toute sa forme ravissante ; le désir de caresses et de baisers que me versait confusément
e, ses cheveux et toute sa forme ravissante ; le désir de caresses et de baisers que me versait confusément chaque jeune f
trais. Je courais à ma fenêtre, ou plutôt à mon volet, qu’à la faveur de la nuit je m’autorisais à entrouvrir un peu plus
e m’autorisais à entrouvrir un peu plus largement. Je me gardais bien d’ allumer chez moi, de crainte qu’un filet de lumièr
rouvrir un peu plus largement. Je me gardais bien d’allumer chez moi, de crainte qu’un filet de lumière ne donnât l’éveil
gement. Je me gardais bien d’allumer chez moi, de crainte qu’un filet de lumière ne donnât l’éveil en face et ne conseillâ
car elle ne se couchait pas tard. J’entendais distinctement le bouton de sa porte grincer et tourner, et j’avais chaque fo
e admirer les beaux bras, l’opulente chevelure et les royales épaules de ma belle Psyché. Il me semblait que j’étais près
s royales épaules de ma belle Psyché. Il me semblait que j’étais près d’ elle, que je respirais son parfum, et qu’elle sava
Il me semblait que j’étais assis dans sa chambre, qu’elle me souriait d’ un air de contentement plein de promesses, et que,
blait que j’étais assis dans sa chambre, qu’elle me souriait d’un air de contentement plein de promesses, et que, tout à l
s dans sa chambre, qu’elle me souriait d’un air de contentement plein de promesses, et que, tout à l’heure, elle allait me
plein de promesses, et que, tout à l’heure, elle allait me permettre de l’enlacer et de la couvrir des baisers passionnés
ses, et que, tout à l’heure, elle allait me permettre de l’enlacer et de la couvrir des baisers passionnés dont je déborda
baisers passionnés dont je débordais. D’autres fois, un des battants de la fenêtre était fermé et me dérobait une partie
, un des battants de la fenêtre était fermé et me dérobait une partie de ce que j’aurais pu voir. C’était les soirs les pl
, à deviner. Cela irritait infiniment mon désir ; c’était le supplice de Tantale, mais un supplice raffiné qui me causait
allait se lever, que, par la fenêtre ouverte, je distinguais le pied de son lit, et que je voyais ses draps remuer !…
ses draps remuer !… III Cependant une pareille existence, mêlée de rêveries langoureuses et de désirs très précis, j
Cependant une pareille existence, mêlée de rêveries langoureuses et de désirs très précis, jamais réalisés, ne pouvait,
t de désirs très précis, jamais réalisés, ne pouvait, sur cette terre de flamme, éternellement durer. Il fallait enfin la
sortais, je regardais sans cesse autour de moi, souhaitant la fortune de la rencontrer. D’ailleurs, à quoi cela m’eût-il s
pas seule. Et elle eût été seule, quelle apparence qu’une jeune fille de bonne éducation répondît dans la rue à un monsieu
’était bien improbable, puisqu’à Naples, je ne connaissais guère plus d’ une dizaine de personnes. Mais il y a d’autres has
probable, puisqu’à Naples, je ne connaissais guère plus d’une dizaine de personnes. Mais il y a d’autres hasards. Il arriv
t sur le point de se noyer, et un jeune homme qui nage, pas très loin d’ elle, est assez heureux pour voler à son secours,
ouvais une profonde déception. Je songeais qu’il valait mieux essayer de faire sa connaissance par la fenêtre ; mais je me
résolution, quand, un matin que je l’observais arrosant son petit pot de plantes grasses, je crus saisir, au moment où ell
rapide regard dirigé du côté de ma fenêtre ; j’en eus un tremblement d’ émoi. J’y pensai toute la journée, mais à la fin j
n étais sûr, elle avait regardé de mon côté. C’était là quelque chose de nouveau et de considérable. Son attention était d
lle avait regardé de mon côté. C’était là quelque chose de nouveau et de considérable. Son attention était donc éveillée !
on attention était donc éveillée ! Elle s’inquiétait donc, à son tour de ma fenêtre obstinément fermée Évidemment, elle co
fenêtre obstinément fermée Évidemment, elle connaissait les habitudes de la maison : les locataires qui avaient occupé mon
nt leur fenêtre. Cette personne, maintenant, qui redoutait à ce point d’ être vue, qui s’enfermait si jalousement, qui donc
ns le vouloir, j’avais irrité sa curiosité. Il s’agissait, à présent, d’ agir avec précaution pour ne pas l’effaroucher, et
sait, à présent, d’agir avec précaution pour ne pas l’effaroucher, et de tenir en haleine son intérêt. Le lendemain, à l’h
issait généralement, j’entrouvris ma fenêtre de façon à lui permettre de voir un peu dans ma chambre. Par l’ouverture ains
ambre. Par l’ouverture ainsi ménagée, elle pouvait distinguer un coin de ma commode. Je disposai des livres, des gravures
Puis je me dissimulai derrière mon volet ; je n’avais pas l’intention de me montrer ce jour-là, afin de me faire un peu dé
e la veille un regard vers ma fenêtre, et je remarquai son expression de surprise en la voyant entrouverte. Pendant deux s
ra. J’étais enchanté. Ma petite ruse me semblait réussir ; je résolus de ne pas me montrer le lendemain encore, qui se pas
pli qui leur allait le mieux, relever ma moustache, choisir une tenue d’ intérieur qui fût élégante et ne parût point trop
s plaire, j’attendis. J’étais ému. J’allais donc paraître aux regards de celle que, depuis tant de jours, j’admirais mysté
de jours, j’admirais mystérieusement ! Que sentiraient les beaux yeux de ma Psyché, quand ils se poseraient sur leur adora
toire ou au désastre que je courais ?… J’examinais les ramiers blancs de la terrasse et j’aurais voulu lire dans leur vol
blancs de la terrasse et j’aurais voulu lire dans leur vol le présage de ma destinée. Mais ils se promenaient et picoraien
stinée. Mais ils se promenaient et picoraient, tout simplement, comme d’ habitude. Je m’étais placé derrière mon volet et j
let et je l’attendais ; ma fenêtre était entrouverte comme la veille. De mon poste caché, je la voyais aller et venir dans
veille. De mon poste caché, je la voyais aller et venir dans le fond de sa chambre. Enfin elle s’approcha de la fenêtre p
yais aller et venir dans le fond de sa chambre. Enfin elle s’approcha de la fenêtre portant un vase plein d’eau pour arros
sa chambre. Enfin elle s’approcha de la fenêtre portant un vase plein d’ eau pour arroser sa petite plante. À ce moment, j’
petite plante. À ce moment, j’ouvris, tel que si j’eusse voulu donner de l’air chez moi, et je me penchai comme pour jeter
elle, je distinguai fort bien qu’elle était partagée entre l’instinct de se retirer vite et avec réserve, et le désir de m
agée entre l’instinct de se retirer vite et avec réserve, et le désir de me regarder et de satisfaire sa curiosité d’un vo
nct de se retirer vite et avec réserve, et le désir de me regarder et de satisfaire sa curiosité d’un voisin toujours invi
vec réserve, et le désir de me regarder et de satisfaire sa curiosité d’ un voisin toujours invisible. Je ressentis un vif
-être aime-t-elle ailleurs ?… Je me disais aussi : que suis-je à côté d’ elle ? pourrais-je être choisi par une créature si
r contre des rivaux. Ne la voyant que chez elle, il m’était difficile d’ imaginer sa vie au dehors ; j’étais porté à lui at
’étais porté à lui attribuer une existence à l’écart. Cela me donnait de l’audace. Je me disais : il suffit de savoir manœ
ence à l’écart. Cela me donnait de l’audace. Je me disais : il suffit de savoir manœuvrer, de continuer à l’intéresser.. L
me donnait de l’audace. Je me disais : il suffit de savoir manœuvrer, de continuer à l’intéresser.. L’après-midi, je me su
distinct. Mais le mur était haut, et je ne désirais point l’escalader de peur d’être surpris, ce qui sans doute eût renver
. Mais le mur était haut, et je ne désirais point l’escalader de peur d’ être surpris, ce qui sans doute eût renversé sur l
ques ou le portier, me méfiant des commérages infinis du petit peuple de Naples. Je regardais d’en bas sa fenêtre, elle de
éfiant des commérages infinis du petit peuple de Naples. Je regardais d’ en bas sa fenêtre, elle devait être au deuxième ét
me mon appartement, mais des étages fort élevés qui en faisaient plus de trois de chez nous… Mais, au fait, est-ce que j’a
partement, mais des étages fort élevés qui en faisaient plus de trois de chez nous… Mais, au fait, est-ce que j’avais par
e chez nous… Mais, au fait, est-ce que j’avais par hasard des projets d’ échelle de corde ? J’essayais de deviner la topogr
s… Mais, au fait, est-ce que j’avais par hasard des projets d’échelle de corde ? J’essayais de deviner la topographie de l
ce que j’avais par hasard des projets d’échelle de corde ? J’essayais de deviner la topographie de la maison, de savoir su
des projets d’échelle de corde ? J’essayais de deviner la topographie de la maison, de savoir sur quoi la porte de sa cham
échelle de corde ? J’essayais de deviner la topographie de la maison, de savoir sur quoi la porte de sa chambre ouvrait, s
s de deviner la topographie de la maison, de savoir sur quoi la porte de sa chambre ouvrait, si la chambre était isolée, c
us ma fenêtre et je demeurai dans ma chambre, en me privant avec soin de regarder chez elle, afin qu’elle n’eût pas à se p
orté ma table à écrire dans ma chambre ; je m’y asseyais, je feignais de m’absorber dans un travail ; elle pouvait me voir
voir vivre à son aise, et surprendre les petits détails insignifiants de mon existence. Je comptais qu’elle n’y manquerait
ce. Je comptais qu’elle n’y manquerait pas, me disant que l’existence d’ un jeune homme est aussi intéressante pour une jeu
abituer à ma présence, pour lui devenir familier, pour qu’elle cessât de me considérer en étranger. Je me flattais que, si
ement, j’occuperais, petit à petit sa pensée, je ferais un peu partie de sa vie. Ensuite, le hasard veuille que nous nous
le matin, jusqu’à dix heures. Maintenant j’étais complètement au fait de ses habitudes. Je savais qu’à cette heure-là elle
a terrasse, non loin du colombier, une servante étendait des costumes de bain sur un fil. À dix heures, ma belle Psyché di
il. À dix heures, ma belle Psyché disparaissait, et il n’y avait plus de costumes. Moi, de mon côté, je fermais ma fenêtre
sortais aussi. J’ai fait, pour la retrouver, tous les établissements de bains de mer du Pausilippe et de Santa Lucia. Mai
a retrouver, tous les établissements de bains de mer du Pausilippe et de Santa Lucia. Mais je ne sais pourquoi, et par que
s le plus vif désir ; je pensais que, dans l’eau, il me serait facile de lui parler. Les bains, en été, sont la grande dis
d des jardins du Pausilippe que le soleil dore, en face des montagnes de Sorrente et de Capri, qui laiteusement s’estompen
u Pausilippe que le soleil dore, en face des montagnes de Sorrente et de Capri, qui laiteusement s’estompent dans le loint
se les heures couler doucement. Les Napolitaines portent des costumes de bain fort décents, presque sévères, à peine décol
ux, et qui adore l’amour, se montre au bain, comme partout en public, d’ une grande réserve. Elles ne se coiffent même pas
artout en public, d’une grande réserve. Elles ne se coiffent même pas de ces jolis bonnets en usage chez nous, et se baign
bonnets en usage chez nous, et se baignent tête nue. Il est charmant de passer là son après-midi. Des marchands de gâteau
tête nue. Il est charmant de passer là son après-midi. Des marchands de gâteaux, de coquillages, d’huîtres et de Marsala
l est charmant de passer là son après-midi. Des marchands de gâteaux, de coquillages, d’huîtres et de Marsala se tiennent
e passer là son après-midi. Des marchands de gâteaux, de coquillages, d’ huîtres et de Marsala se tiennent devant les cabin
on après-midi. Des marchands de gâteaux, de coquillages, d’huîtres et de Marsala se tiennent devant les cabines, ce qui pe
d’huîtres et de Marsala se tiennent devant les cabines, ce qui permet d’ agréables collations entre deux baignades. Je ferm
heures, parce que je ne voulais pas risquer en me montrant à l’excès d’ user sa curiosité, et, d’autre part, que je désira
t venir dans sa chambre aux lumières, se décoiffer, faire sa toilette de nuit, à saisir encore ce que je pouvais de sa grâ
coiffer, faire sa toilette de nuit, à saisir encore ce que je pouvais de sa grâce sans apprêts. J’y avais eu trop de plais
encore ce que je pouvais de sa grâce sans apprêts. J’y avais eu trop de plaisir pour y renoncer. Il fallait donc lui fair
n tour ma lampe, et j’ouvre ma fenêtre. Alors, j’ai la surprise ravie de voir un battant de la sienne remuer tout doucemen
j’ouvre ma fenêtre. Alors, j’ai la surprise ravie de voir un battant de la sienne remuer tout doucement ; dans sa vitre e
enne remuer tout doucement ; dans sa vitre elle avait saisi un reflet de ma lumière, ou bien elle avait entendu le bruit d
it saisi un reflet de ma lumière, ou bien elle avait entendu le bruit de ma fenêtre qui s’ouvrait ; elle s’était dit : « T
fenêtre et me déshabillai. IV Dire ma joie devant cette preuve de l’intérêt que me portait ma belle Psyché serait b
ue me portait ma belle Psyché serait bien vain. Cette nuit-là, je fis de jolis rêves ; je me levai le lendemain, plus lége
ain, plus léger que depuis longtemps. Jamais ma terrasse, les jardins d’ orangers, la colline, les maisons lointaines ne m’
nsoleillés. Ah ! il fallait agir à présent !… Ce n’était, plus le cas d’ attendre et de temporiser… Quand elle parut, je lu
 ! il fallait agir à présent !… Ce n’était, plus le cas d’attendre et de temporiser… Quand elle parut, je lui souris ; ell
ugit et disparut… Maintenant, chaque matin, je m’asseyais sur le bord de ma fenêtre et je lui souriais. Au bout de quelque
re ; je devais être sage. Peu de chose que tout cela, mais témoignant d’ une intelligence entre nous qui me paraissait du p
r, désormais, et elle présente et qui me regardait ! Elle me menaçait de la main, d’un geste mutin, et elle haussait les é
, et elle présente et qui me regardait ! Elle me menaçait de la main, d’ un geste mutin, et elle haussait les épaules comme
que ma folie ne lui déplaisait pas, et, en tout cas, ce qu’il y avait de sûr, c’est que la conversation était engagée entr
Cette Villa est sans doute un des plus beaux jardins du monde. Planté de sombres arbres d’Italie, il longe le rivage, ce q
ns doute un des plus beaux jardins du monde. Planté de sombres arbres d’ Italie, il longe le rivage, ce qui fait qu’au-delà
e sombres arbres d’Italie, il longe le rivage, ce qui fait qu’au-delà de l’ombre, on aperçoit l’azur de la mer, la lumière
onge le rivage, ce qui fait qu’au-delà de l’ombre, on aperçoit l’azur de la mer, la lumière du ciel, et la ligne vaporeuse
aperçoit l’azur de la mer, la lumière du ciel, et la ligne vaporeuse de l’horizon lointain ; cette échappée, dans ce jard
’horizon lointain ; cette échappée, dans ce jardin, sur l’infini, est d’ une poésie profonde. Des marbres et des fontaines
e poésie profonde. Des marbres et des fontaines complètent ce paysage de bonheur oriental. Mais la si belle Villa m’eût pa
ts vêtus avec coquetterie, qui jouaient sagement, sous l’œil attentif de leurs bonnes anglaises. Vers le soir, à un moment
aint-Ferdinand, dans l’espoir que je la verrais passer parmi la foule de jeunes filles, qui, à cette heure-là, regagnent l
la foule de jeunes filles, qui, à cette heure-là, regagnent le centre de la ville. C’était un défilé ininterrompu de robes
e-là, regagnent le centre de la ville. C’était un défilé ininterrompu de robes claires qui se dirigeaient vers Toledo ou t
s un des côtés du San Carlo, avec la porte monumentale et le portique de la Galerie qui se présentent de biais. Constammen
c la porte monumentale et le portique de la Galerie qui se présentent de biais. Constamment des marchands de corail, des v
e de la Galerie qui se présentent de biais. Constamment des marchands de corail, des vendeurs de cartes postales venaient
résentent de biais. Constamment des marchands de corail, des vendeurs de cartes postales venaient m’offrir leur marchandis
prochaient pour demander l’aumône : des gamins presque nus essayaient de voler des morceaux de sucre sur les tables, et de
er l’aumône : des gamins presque nus essayaient de voler des morceaux de sucre sur les tables, et des garçons en habit noi
t des garçons en habit noir les chassaient comme des mouches, à coups de serviette. Je mangeais mon spumone, et je l’atten
a rencontrer jamais dans la rue — elle passa ! Elle était accompagnée d’ une femme qui me parut quelque vieille bonne ; — s
tre ? — Elle me vit et me jeta un regard rapide qui me fit infiniment de plaisir. Mais, à son attitude, j’avais compris qu
ille élancée, ses mouvements harmonieux, tout ce qui éclatait en elle de radieux et de souverain. Je ne l’avais pas encore
ses mouvements harmonieux, tout ce qui éclatait en elle de radieux et de souverain. Je ne l’avais pas encore vue si bien,
de souverain. Je ne l’avais pas encore vue si bien, si complètement, de la tête aux pieds. Je la contemplais, j’étais fou
C’était la même femme et c’était une femme nouvelle… Elle était vêtue de blanc ; elle portait une robe princesse qui dessi
rincesse qui dessinait exactement son corps parfait ; sous un chapeau de feutre blanc, garni d’un gros nœud noir, sa cheve
exactement son corps parfait ; sous un chapeau de feutre blanc, garni d’ un gros nœud noir, sa chevelure fauve, que j’adora
st ma belle Psyché, celle qui chaque matin me sourit ! » Près du pont de Chiaia, comme le trottoir est étroit, elle laissa
e fit frémir moi-même tout entier, et je ne sais comment je me retins de ne pas baiser ses cheveux, qui étaient là, si prè
ralentis le pas, et la laissai peu à peu s’éloigner, en la regardant de loin avec regret. Je passai une partie de la nuit
s’éloigner, en la regardant de loin avec regret. Je passai une partie de la nuit à lui écrire. Je recommençai ma lettre pl
moins absurde que les autres. Tout de même, c’était une folle épître, d’ un lyrisme échevelé, et où je lui déclarais mon am
e tombât point dans la ruelle. Le matin, heureusement, pas un souffle d’ air. Quand ma Psyché parut, toute fraîche, charman
envoyai des baisers. Puis je lui montrai ma missive. Elle faisait non de la tête ; mais je ne l’écoutais pas. Pour m’exerc
ai, l’un après l’autre ; un seul n’arriva point. À peu près sûr alors de mon adresse, je me déterminai à jeter la lettre,
e déterminai à jeter la lettre, que j’avais roulée en boule pour plus de facilité. Le coup réussit ; et mon papier tomba a
it ; et mon papier tomba au beau milieu de sa chambre. Elle me menaça de la main, mais elle le ramassa. Cela fait, j’eus b
elle le ramassa. Cela fait, j’eus beau la guetter, je ne la vis plus de la journée. Je songeais qu’elle avait lu toutes l
nant, je me demandais si elle les supporterait. Après mes beaux jours de certitude et de confiance, j’éprouvais une faible
ndais si elle les supporterait. Après mes beaux jours de certitude et de confiance, j’éprouvais une faiblesse et j’étais i
r-là, parce que c’était un dimanche et que, en même temps que le coup de canon de midi, toutes les cloches de tous les cam
ce que c’était un dimanche et que, en même temps que le coup de canon de midi, toutes les cloches de tous les campaniles d
t que, en même temps que le coup de canon de midi, toutes les cloches de tous les campaniles des églises et des chapelles
lement au comble l’énervement dans lequel je me sentais que je donnai de grands coups de poing sur ma table et que je renv
l’énervement dans lequel je me sentais que je donnai de grands coups de poing sur ma table et que je renversai mon encrie
ppelée pour réparer le malheur, arriva avec une éponge et une bassine d’ eau. J’étais un constant sujet d’étonnement pour c
rriva avec une éponge et une bassine d’eau. J’étais un constant sujet d’ étonnement pour cette digne personne. Comme je m’e
je m’enfermais dans ma chambre et que ma table était toujours chargée de livres et de papiers, elle supposait que je trava
s dans ma chambre et que ma table était toujours chargée de livres et de papiers, elle supposait que je travaillais consid
le supposait que je travaillais considérablement. Elle s’émerveillait de ce locataire casanier, parce que les étrangers qu
llait de ce locataire casanier, parce que les étrangers qui passaient d’ habitude dans sa maison partaient toujours dès l’a
gnette en bandoulière, remplissant avec conscience tous leurs devoirs de touristes. Elle avait fini par s’accoutumer à l’i
toutes les règles sagement et définitivement établies par les agents de MM. Cooks and C°. Le lendemain matin enfin je vis
fin je vis Psyché. J’interrogeai son visage avec anxiété. Elle essaya de prendre un air sévère et fronça les sourcils. Mai
ils. Mais je distinguai qu’elle n’était point fâchée. Elle s’approcha de la fenêtre et, tout en épiant de l’oreille pour e
’était point fâchée. Elle s’approcha de la fenêtre et, tout en épiant de l’oreille pour entendre si quelqu’un n’allait pas
ne ramassa pas mon papier, mais je pensai qu’elle serait bien obligée de le prendre tout à l’heure, afin qu’il ne fût pas
in qu’il ne fût pas trouvé par une servante. Je pris ainsi l’habitude de lui écrire tous les jours, et il fallut bien qu’e
ntrefaites, un petit événement survint, qui eut, comme on va le voir, de grandes conséquences. À Naples, les maisons sont
voir, de grandes conséquences. À Naples, les maisons sont recouvertes d’ une couche de plâtre, badigeonnée de couleur. À la
des conséquences. À Naples, les maisons sont recouvertes d’une couche de plâtre, badigeonnée de couleur. À la suite des gr
les, les maisons sont recouvertes d’une couche de plâtre, badigeonnée de couleur. À la suite des grosses pluies d’automne,
uche de plâtre, badigeonnée de couleur. À la suite des grosses pluies d’ automne, il arrive que des morceaux de cette couve
. À la suite des grosses pluies d’automne, il arrive que des morceaux de cette couverture de plâtre se détachent des murs
sses pluies d’automne, il arrive que des morceaux de cette couverture de plâtre se détachent des murs et tombent. Aux endr
endroits ainsi dénudés, les murailles roses ou bistres portent alors de larges taches grises qui donnent un aspect de dél
u bistres portent alors de larges taches grises qui donnent un aspect de délabrement. La chose s’était produite sur les mu
nent un aspect de délabrement. La chose s’était produite sur les murs de la maison que j’habitais, et bien des années aupa
auparavant sans doute ; mais cet été-là, le propriétaire avait décidé de faire replâtrer ses murs. Des ouvriers se mirent
mirent donc au travail ; d’ailleurs, ils ne travaillaient guère plus de trois ou quatre jours par semaine, à cause des fê
nt guère plus de trois ou quatre jours par semaine, à cause des fêtes de tous les saints, et de toutes les madones, qu’il
ou quatre jours par semaine, à cause des fêtes de tous les saints, et de toutes les madones, qu’il faut bien célébrer. Ces
adones, qu’il faut bien célébrer. Ces ouvriers avaient trouvé commode de déposer sur ma terrasse un véritable arsenal de p
vaient trouvé commode de déposer sur ma terrasse un véritable arsenal de planches, d’échelles et de tréteaux, ce qui me gê
commode de déposer sur ma terrasse un véritable arsenal de planches, d’ échelles et de tréteaux, ce qui me gênait fort. Et
poser sur ma terrasse un véritable arsenal de planches, d’échelles et de tréteaux, ce qui me gênait fort. Et je pensai d’a
réfléchir. Cette idée me vint un matin que je regardais les colombes de la maison d’en face. J’en remarquai une qui, sans
ette idée me vint un matin que je regardais les colombes de la maison d’ en face. J’en remarquai une qui, sans le moindre e
en face. J’en remarquai une qui, sans le moindre effort, sans un coup d’ aile, passa de la terrasse voisine sur la mienne.
remarquai une qui, sans le moindre effort, sans un coup d’aile, passa de la terrasse voisine sur la mienne. Je songeai à t
emps ; depuis le jour où j’étais descendu dans la ruelle pour essayer de me rendre compte de la disposition du jardin, et
r où j’étais descendu dans la ruelle pour essayer de me rendre compte de la disposition du jardin, et de la hauteur de la
elle pour essayer de me rendre compte de la disposition du jardin, et de la hauteur de la fenêtre ; elle ne s’était jamais
yer de me rendre compte de la disposition du jardin, et de la hauteur de la fenêtre ; elle ne s’était jamais déclarée, ell
déclarée, elle n’avait pas éclaté, parce que j’avais eu le sentiment de quelque chose d’impossible. Mais, tout à coup, là
’avait pas éclaté, parce que j’avais eu le sentiment de quelque chose d’ impossible. Mais, tout à coup, là ce que venait de
a terrasse, je venais de voir deux planches dressées contre le mur et de cette longueur à peu près ; deux planches qu’y av
allaient former un pont entre sa maison et la mienne… Je les mesurai de l’œil ; puis j’examinai la largeur de la ruelle…
on et la mienne… Je les mesurai de l’œil ; puis j’examinai la largeur de la ruelle… Certes, elles seraient assez larges !
regagnai mon appartement qu’à minuit. Je dus cependant attendre plus d’ une heure encore (car les Napolitains, en été, se
re (car les Napolitains, en été, se couchent tard) pour risquer moins d’ être surpris. La nuit était belle et claire, et he
pris. La nuit était belle et claire, et heureusement il n’y avait pas de lune ; on ne pouvait donc m’apercevoir de loin, d
ureusement il n’y avait pas de lune ; on ne pouvait donc m’apercevoir de loin, des maisons de la colline… Maintenant tout
it pas de lune ; on ne pouvait donc m’apercevoir de loin, des maisons de la colline… Maintenant tout était tranquille ; le
; tout reposait. J’ouvris avec précaution ma fenêtre, en prenant soin de ne faire aucun bruit. Puis je m’emparai, sur la t
dans ma chambre. Elle était épaisse, elle était lourde. Je fus saisi d’ un doute qui me coupa tout à coup bras et jambes :
jambes : non, jamais, jamais, je ne pourrais l’appliquer sur le bord de l’autre fenêtre, son poids m’emporterait !… Enfin
la retenant par une extrémité, puis à la force du bras je m’efforçai de faire remonter l’autre bout. Hélas ! trop lourd ;
en face : pas un mouvement ; elle dormait paisiblement sans se douter de mon complot. Tout à coup, j’eus un éclair ; eh, o
mment il me fallait m’y prendre !… Je plaçai ma planche sur le rebord de la fenêtre ; puis poussai, de façon à la faire gl
d la moitié, à peu près, fut dehors, je vis que cela tenait déjà plus de la moitié de la ruelle. Mais en continuant à pous
à peu près, fut dehors, je vis que cela tenait déjà plus de la moitié de la ruelle. Mais en continuant à pousser la planch
usser la planche au dehors, son équilibre se rompait et elle menaçait de basculer : je m’assis sur la partie qui se trouva
lourde et, à cheval sur la planche, et poussant celle-ci en m’aidant de mes deux pieds sur le sol, je parvins enfin à lui
ux pieds sur le sol, je parvins enfin à lui faire atteindre le rebord de la fenêtre d’en face. Le pont était bâti ; j’étou
e sol, je parvins enfin à lui faire atteindre le rebord de la fenêtre d’ en face. Le pont était bâti ; j’étouffai un cri de
ebord de la fenêtre d’en face. Le pont était bâti ; j’étouffai un cri de victoire. J’étais exténué, j’étais inondé de sueu
bâti ; j’étouffai un cri de victoire. J’étais exténué, j’étais inondé de sueur, mais j’éprouvais une telle joie que je ne
mais j’éprouvais une telle joie que je ne le sentais pas. J’eus envie de passer incontinent chez elle sur cette étroite pl
me rompre le cou. Mais je songeai que, dans l’égarement du réveil et de la surprise, elle pourrait crier, appeler, faire
stupeur, évidemment elle me croyait devenu subitement fou. Je lui fis de la tête des signes affirmatifs. Alors, elle leva
es bras au ciel ; puis elle joignait les mains comme pour me supplier de revenir à moi… Au milieu de la nuit, à une heure,
r à moi… Au milieu de la nuit, à une heure, je recommençai le travail de la veille, mais cette fois, je plaçai les deux pl
ronchèrent point, et, une seconde après, j’étais debout sur le rebord de la fenêtre d’en face. V J’y étais donc dans
nt, et, une seconde après, j’étais debout sur le rebord de la fenêtre d’ en face. V J’y étais donc dans cette chambre
ambre qui, depuis tant de jours et tant de nuits, était le seul objet de ma pensée ! Dans cette chambre que je voyais à la
seul objet de ma pensée ! Dans cette chambre que je voyais à la fois de si près et de si loin, et qui semblait devoir tou
ma pensée ! Dans cette chambre que je voyais à la fois de si près et de si loin, et qui semblait devoir toujours rester p
ond soupir, et une voix étouffée murmura : « Madone ! » Je me tournai de ce côté et je distinguai vaguement la pâleur du l
je pus saisir une main brûlante et tremblante, qui n’essaya même pas de se dérober. La pauvre enfant était plus morte que
r sa main, et je lui dis doucement : — Pardonnez-moi. N’ayez pas peur de moi. — Fou, il est fou, fou !… fît-elle en frémis
— Fou, il est fou, fou !… fît-elle en frémissant. — Ah ! je suis fou de vous ! je vous adore ! m’écriai-je. — Sainte Vier
a-t-elle sans faire attention à mes paroles. Alors je couvris sa main de baisers passionnés en disant : — Pour être auprès
si longtemps que je vous adore !… Psyché, mon amour, ne craignez rien de moi, je suis le plus soumis de vos esclaves. Si j
!… Psyché, mon amour, ne craignez rien de moi, je suis le plus soumis de vos esclaves. Si je me suis introduit chez vous d
uis le plus soumis de vos esclaves. Si je me suis introduit chez vous d’ une manière peut-être singulière, du moins ayez co
fiance, je vous respecte autant que je vous aime… — Psyché ! fit-elle d’ un ton étonné. Je lui expliquai que je l’avais nom
eci se passait dans la nuit, et j’eusse voulu la voir. Elle me permit d’ allumer une bougie, redoutant que la lampe ne fît
fît une trop vive lumière qu’on eût pu remarquer. C’était une bougie de parade, une bougie peinte qui se trouvait dans un
de parade, une bougie peinte qui se trouvait dans un grand chandelier de bois sculpté devant le portrait d’une Madone, enc
trouvait dans un grand chandelier de bois sculpté devant le portrait d’ une Madone, encadré d’or. Sa petite flamme se mit
d chandelier de bois sculpté devant le portrait d’une Madone, encadré d’ or. Sa petite flamme se mit à disputer la chambre
mains sur ses genoux, et, un peu penchée en avant, dans une attitude d’ une modestie et d’une grâce touchantes, elle me re
oux, et, un peu penchée en avant, dans une attitude d’une modestie et d’ une grâce touchantes, elle me regardait sans parle
re, lui prendre la main. Mais maintenant qu’elle était un peu revenue de son désordre, et à présent que nous nous voyions
let, elle avait cru que j’étais devenu fou ; elle ne pouvait imaginer de quelle façon je m’y prendrais pour arriver jusqu’
tais pour placer ma planche. Elle avait compris. Elle avait eu l’idée d’ aller à la fenêtre et de me dire encore que non. M
che. Elle avait compris. Elle avait eu l’idée d’aller à la fenêtre et de me dire encore que non. Mais l’énergie l’avait ab
l’avait abandonnée. Elle sentait que je voulais, et que j’avais plus de volonté qu’elle. Et puis elle craignait, en bouge
té qu’elle. Et puis elle craignait, en bougeant, en faisant du bruit, de me gêner et de causer ma chute. C’est pourquoi el
puis elle craignait, en bougeant, en faisant du bruit, de me gêner et de causer ma chute. C’est pourquoi elle n’avait pas
défendît, et je la baisai doucement. Elle avait reconnu à mon accent de quel pays j’étais, et elle murmura : « Un diable
onnu à mon accent de quel pays j’étais, et elle murmura : « Un diable de Français ! » Quand elle sut que je venais de Pari
assurai que je ne séjournais presque jamais à Paris, et je lui parlai de mes voyages. Elle m’écouta alors avec une attenti
de mes voyages. Elle m’écouta alors avec une attention et un intérêt d’ enfant. Quelquefois arrivait un mot que je prononç
et un intérêt d’enfant. Quelquefois arrivait un mot que je prononçais d’ une façon qui l’amusait ; alors elle souriait déli
ement. Elle avait retrouvé ses esprits. Elle se mit à parler français d’ une voix chaude et avec un accent qui me prirent e
pprit qui elle était, elle était noble : son père, un ancien officier de cavalerie, était veuf ; elle vivait seul avec lui
res, dont l’un capitaine à Florence, et l’autre attaché à l’ambassade d’ Espagne. Elle me demanda ce que je faisais : elle
connaissais, je ne formais plus aucun projet. Je ne savais plus rien de mon existence à venir ; toute ma vie était entre
nce à venir ; toute ma vie était entre ses mains ; je ne désirais que de consacrer toutes mes heures à l’adorer. Je n’avai
comment, en voyant sa fenêtre fermée, j’avais cru qu’elle se défiait de mon indiscrétion. Ce n’était point cela : elle ét
ché ! D’ailleurs, je ne regrettais rien : je me rappelais la vivacité de mon plaisir derrière mon volet… Je lui exprimai c
ne lui étais pas indifférent. Elle avait murmuré encore : « Un diable de Français ! » Elle me répondit qu’en effet je l’av
vec transport, je la baisai sur les lèvres, et elle ne put se retenir de me rendre mon baiser. Puis d’un même mouvement, n
r les lèvres, et elle ne put se retenir de me rendre mon baiser. Puis d’ un même mouvement, nous nous écartâmes l’un de l’a
rendre mon baiser. Puis d’un même mouvement, nous nous écartâmes l’un de l’autre, sentant le danger. Alors elle me fit pro
tâmes l’un de l’autre, sentant le danger. Alors elle me fit promettre de ne plus revenir, elle m’assura qu’elle trouverait
re de ne plus revenir, elle m’assura qu’elle trouverait bien un moyen de nous voir dans la ville. Nous nous embrassâmes en
ris le chemin hasardeux par où j’étais venu, et je repassai chez moi. De sa fenêtre elle m’envoya un baiser, puis elle dis
s ravi par son naturel, par sa spontanéité, par la vérité qui émanait d’ elle… Je revoyais sa chambre : son lit de cuivre,
é, par la vérité qui émanait d’elle… Je revoyais sa chambre : son lit de cuivre, la bougie peinte devant la madone, un bou
re : son lit de cuivre, la bougie peinte devant la madone, un bouquet d’ œillets sur la table, la grande glace, vingt chose
me revenaient à présent. Je réfléchissais à cette aventure, au hasard de la vie. Si sa fenêtre n’avait pas été d’abord fer
tions, peut-être ne serais-je pas ainsi devenu passionnément amoureux d’ elle !… Et le soir où j’avais imaginé qu’elle me r
e. J’avais l’oreille au guet. J’écoutais si, dans le lointain, le pas d’ un promeneur attardé n’allait pas soudainement me
ttardé n’allait pas soudainement me troubler ; quelque chanteur, ivre de flâner sous les étoiles, ne va-t-il pas lancer to
obiles et silencieuses comme si elles étaient mortes, et je fouillais d’ un regard méfiant les coins trop noirs. J’installa
eine étais-je arrivé dans sa chambre que j’eus la surprise délicieuse de sentir ses deux bras entourer mon cou. Elle me ba
me elle était appuyée contre moi, je sentis les battements précipités de son cœur. Elle était trop émue pour pouvoir parle
répondis avec passion : — Ah ! j’aurais donné mon sang pour entendre de ta bouche ce que tu viens de dire !… Désormais, t
Je l’avais prise dans mes bras et je baisais ses cheveux, en pleurant de joie. Mais nos lèvres s’unirent, et jamais baiser
Lorsque Lina fut à moi, nous éprouvâmes un tel bonheur, un sentiment de plénitude si pur, une exaltation si divine qu’ens
is. Quand enfin je revins à moi, je me trouvai là sur son lit, à côté d’ elle, dont les cheveux épars couvraient la figure
 ; elle respirait faiblement. Je voyais, étendu près de moi, ce corps de déesse, fin, allongé et puissant, pâle et ambré,
et entre mes bras, à moi, à moi ! celle dont naguère encore je rêvais d’ être l’humble esclave !… Quel triomphe exaltant !
quelle joie inouïe ! La bougie peinte clignotait dans son chandelier de bois, et la glace s’étalait sur le mur comme une
s, et la glace s’étalait sur le mur comme une eau morte, les fermoirs de cuivre de la commode brillaient. Je serrai Lina d
lace s’étalait sur le mur comme une eau morte, les fermoirs de cuivre de la commode brillaient. Je serrai Lina dans mes br
. Son regard devint fixe. Elle me repoussa. Elle se couvrit le visage de ses deux mains, et je l’entendis murmurer d’une v
lle se couvrit le visage de ses deux mains, et je l’entendis murmurer d’ une voix affreuse : « Immacolata mia, je me suis d
. À ce moment, je crus entendre dans le lointain les notes traînantes d’ une de ces sortes de mélopées arabes que chantent
moment, je crus entendre dans le lointain les notes traînantes d’une de ces sortes de mélopées arabes que chantent les Na
us entendre dans le lointain les notes traînantes d’une de ces sortes de mélopées arabes que chantent les Napolitains. La
tre était ouverte. Je me rendis compte que l’on pouvait entendre Lina de la ruelle. On pouvait l’entendre aussi de l’intér
l’on pouvait entendre Lina de la ruelle. On pouvait l’entendre aussi de l’intérieur de la maison. Je me levai, je la pris
ntendre Lina de la ruelle. On pouvait l’entendre aussi de l’intérieur de la maison. Je me levai, je la pris dans mes bras
agréable à Dieu, que c’était une élévation vers lui. Loin de séparer de Lui sa créature, l’amour rapprochait celle-ci de
lui. Loin de séparer de Lui sa créature, l’amour rapprochait celle-ci de Lui. Elle m’écoutait, elle me regardait de ses be
amour rapprochait celle-ci de Lui. Elle m’écoutait, elle me regardait de ses beaux yeux noyés de larmes ; mais bientôt, ta
ci de Lui. Elle m’écoutait, elle me regardait de ses beaux yeux noyés de larmes ; mais bientôt, tandis que je parlais, ell
eux noyés de larmes ; mais bientôt, tandis que je parlais, elle cessa de pleurer ; elle me tendit ses lèvres et nous nous
— Je craignais tant que tu ne reviennes pas, Eduardo !… J’avais peur de n’être plus jamais heureuse comme hier ; jamais j
répuscule du matin allait bientôt paraître. Nous nous arrachâmes l’un de l’autre. En passant mon pont étroit, je vis qu’un
ont étroit, je vis qu’une ligne blanchâtre se montrait déjà au-dessus de la colline. Je descendis dans ma chambre. Il étai
n. » (Cette étude généalogique aboutit à une intéressante psychologie de Cavour.) […] Art. Vitelleschi (Georges Petit)
ni. Il est vrai que M. Vitteleschi peint l’Engadine, patrie picturale de Segantini. Il y a trouvé d’assez jolis coins de s
leschi peint l’Engadine, patrie picturale de Segantini. Il y a trouvé d’ assez jolis coins de silence dont il n’hésite pas
ine, patrie picturale de Segantini. Il y a trouvé d’assez jolis coins de silence dont il n’hésite pas à symboliser l’attra
e silence dont il n’hésite pas à symboliser l’attrait par la présence de Centauresses ardentes. Le meilleur de l’expositio
liser l’attrait par la présence de Centauresses ardentes. Le meilleur de l’exposition de M. Vitteleschi, ce sont des étude
par la présence de Centauresses ardentes. Le meilleur de l’exposition de M. Vitteleschi, ce sont des études de femmes, à l
es. Le meilleur de l’exposition de M. Vitteleschi, ce sont des études de femmes, à la fois véhémentes et méditatives, à to
y-D. Davray. Tome C, numéro 372, 16 décembre 1912, p. 853-857 [856]. De tous les pays qui attirent le touriste, l’Italie
icile à visiter. Son histoire est des plus compliquée et la diversité de ses paysages et de ses villes déroute autant qu’e
n histoire est des plus compliquée et la diversité de ses paysages et de ses villes déroute autant qu’elle séduit. Sans do
t indispensables, mais agaçants souvent par le mélange qu’ils offrent d’ information savante trop complète, et de détails p
par le mélange qu’ils offrent d’information savante trop complète, et de détails pratiques confus. Et l’on accueille avec
tiques confus. Et l’on accueille avec plaisir des ouvrages comme ceux de M. André Maurel, en France et de Mr E.-V. Lucas,
avec plaisir des ouvrages comme ceux de M. André Maurel, en France et de Mr E.-V. Lucas, en Angleterre, si différents cepe
sur Paris. Il nous donne aujourd’hui A Wanderer in Florence, enrichi de quelques intéressantes reproductions et de seize
derer in Florence, enrichi de quelques intéressantes reproductions et de seize excellentes illustrations en couleurs par M
ze excellentes illustrations en couleurs par Mr H. Morley. L’avantage de ce genre d’ouvrages, c’est qu’il s’adresse indist
es illustrations en couleurs par Mr H. Morley. L’avantage de ce genre d’ ouvrages, c’est qu’il s’adresse indistinctement à
cteurs, à celui qui est à Florence, parce qu’il lui apprend une foule de choses qu’il ignorait et lui en remémore autant q
evivra avec délices les jours où il parcourait les rues et les palais de la vieille cité toscane, et à celui aussi qui ne
en imagination le plus joli des voyages en la très agréable compagnie d’ un guide disert et discret, érudit et artiste à la
Milan J’ai indiqué à plusieurs reprises, ici même, les groupements de poètes, j’entends de jeunes poètes, de l’Italie n
à plusieurs reprises, ici même, les groupements de poètes, j’entends de jeunes poètes, de l’Italie nouvelle. Les cénacles
ses, ici même, les groupements de poètes, j’entends de jeunes poètes, de l’Italie nouvelle. Les cénacles, au-delà des Alpe
énacles, au-delà des Alpes, sont répandus dans les différents centres de la péninsule, comme à Paris dans les différents q
me à Paris dans les différents quartiers. Mais il y a peut-être moins de distance entre Rome et Milan qu’entre le Boulevar
’entre le Boulevard et la Rive-Gauche. Un esprit à peu près identique de révolte, une volonté semblable, une véritable fiè
rès identique de révolte, une volonté semblable, une véritable fièvre de renouvellements, fait fraterniser les poètes méri
s à remarquer, c’est que les uns et les autres ne reconnaissent point de maître, ne se soucient guère de se retrouver auto
et les autres ne reconnaissent point de maître, ne se soucient guère de se retrouver autour d’un Mallarmé dans son salon,
naissent point de maître, ne se soucient guère de se retrouver autour d’ un Mallarmé dans son salon, ou d’un Verlaine dans
oucient guère de se retrouver autour d’un Mallarmé dans son salon, ou d’ un Verlaine dans son café. Ils s’écoutent entre eu
urs revues ou dans les conférences qu’ils organisent. Ils n’ont point de maître. Il y a une trentaine d’années, d’autres s
es qu’ils organisent. Ils n’ont point de maître. Il y a une trentaine d’ années, d’autres s’étaient groupés de la sorte, à
de maître. Il y a une trentaine d’années, d’autres s’étaient groupés de la sorte, à Rome. Un éditeur-mécène, qui s’écrasa
Sommaruga, voyait autour de lui le professeur Carducci, l’adolescent d’ Annunzio, le fier et magnifique Adolfo de Bosis, l
ommaruga, voyait autour de lui le professeur Carducci, l’adolescent d’ Annunzio , le fier et magnifique Adolfo de Bosis, le polémi
e souvenir demeure, La Cronaca Bizantina, la Favola rotonda. Pascoli, de son côté, se faisait une âme puissante de poète l
la Favola rotonda. Pascoli, de son côté, se faisait une âme puissante de poète loin de tout et de tous, en silence. Une fo
i, de son côté, se faisait une âme puissante de poète loin de tout et de tous, en silence. Une forte volonté de renouveau
sante de poète loin de tout et de tous, en silence. Une forte volonté de renouveau poussa tous ces poètes vers un retour a
tre chose, ni des noms, ni des œuvres, au milieu de ce moment auroral de la nouvelle littérature italienne. Il y eut d’aut
ait pas toute neuve. Les poètes du début et du milieu du xixe  siècle d’ Alfieri à Monti, Léopardi, Manzoni, avaient été sé
its, ou fatalement poussés, par le même rêve. Comme eux, les lyriques de l’Italie, devenue nation subissaient, en les adap
ec un succès inouï. Et ce furent alors les éclosions nombreuses des «  d’ annunziens », qui, tour à tour, ainsi que leur maî
», qui, tour à tour, ainsi que leur maître, et suivant les évolutions d’ en deçà des Alpes, furent Parnassiens, Symbolistes
s, Esthètes. J’ai dit jadis comment cette génération aboutit à former d’ excellents journalistes, sans plus. Aujourd’hui, l
à former d’excellents journalistes, sans plus. Aujourd’hui, l’étoile de d’Annunzio a pâli. On ne le suit plus, on ne l’im
former d’excellents journalistes, sans plus. Aujourd’hui, l’étoile de d’ Annunzio a pâli. On ne le suit plus, on ne l’imite
rmer d’excellents journalistes, sans plus. Aujourd’hui, l’étoile de d’ Annunzio a pâli. On ne le suit plus, on ne l’imite plus, e
onde, rayonnent aussi sur l’âme lyrique italienne. La conception même de la nation, chez les jeunes écrivains, a évolué. L
ivains, a évolué. L’Italie n’est plus pour eux l’incomparable creuset de vingt siècles d’humanité. Les grandes images du p
L’Italie n’est plus pour eux l’incomparable creuset de vingt siècles d’ humanité. Les grandes images du passé ont pris des
énergies présentes. À la place des Titans, des gigantesques fantômes de Michel-Ange, de tous ses demi-dieux musclés de pu
tes. À la place des Titans, des gigantesques fantômes de Michel-Ange, de tous ses demi-dieux musclés de puissance, vit et
gigantesques fantômes de Michel-Ange, de tous ses demi-dieux musclés de puissance, vit et vibre dans l’es esprits nouveau
usclés de puissance, vit et vibre dans l’es esprits nouveaux, l’image de Michel-Ange lui-même, petite, nerveuse, douloureu
image de Michel-Ange lui-même, petite, nerveuse, douloureuse, creusée d’ orgueil, créatrice des Titans et de Dieux. Toute v
te, nerveuse, douloureuse, creusée d’orgueil, créatrice des Titans et de Dieux. Toute vision s’est ainsi hautainement huma
. Toute vision s’est ainsi hautainement humanisée. Et il est étonnant de constater en quel court laps de temps l’esthétism
inement humanisée. Et il est étonnant de constater en quel court laps de temps l’esthétisme de Gabriel d’Annunzio a pu rec
il est étonnant de constater en quel court laps de temps l’esthétisme de Gabriel d’Annunzio a pu reculer démesurément, dan
abriel d’Annunzio a pu reculer démesurément, dans l’espace s’éloigner de tous les esprits, donner nettement l’impression q
t l’impression que ce poète prestigieux, hier encore officiant vénéré d’ un temple rempli de symboles, se survit et a tort
ce poète prestigieux, hier encore officiant vénéré d’un temple rempli de symboles, se survit et a tort de se survivre. § C
officiant vénéré d’un temple rempli de symboles, se survit et a tort de se survivre. § Ce ne sont pas les morts qui vont
ne sont pas les morts qui vont vite. Ce sont les jeunes. Le phénomène de notre temps est indéniable. Jamais les littératur
alité. On se renouvelle, ou bien l’on renaît. Le formidable « ouragan de la vie », qui bouleversa et sublima le cœur héroï
ble « ouragan de la vie », qui bouleversa et sublima le cœur héroïque de Nietzsche, souffle avec des caprices irrésistible
lume des feux nouveaux, s’acharne à la création, des nouveaux rythmes de l’anima mundi. Ceux qui s’obstinent à cultiver le
, se perdent et s’enrichissent. Leurs œuvres se vendent, leurs pièces de théâtre leur rapportent beaucoup. Mais leur art,
théâtre leur rapportent beaucoup. Mais leur art, enfoui dans la vase de la mare, ne retentit que du chant des grenouilles
vres, marchent, exaltés ou extasiés, et créent les mouvements récents de la peinture, de la musique et de la prosodie nouv
exaltés ou extasiés, et créent les mouvements récents de la peinture, de la musique et de la prosodie nouvelles. Nulle par
és, et créent les mouvements récents de la peinture, de la musique et de la prosodie nouvelles. Nulle part ailleurs qu’en
part ailleurs qu’en France on ne saurait retrouver l’usage et le sens de ces grands bouleversements contemporains, d’où to
ouver l’usage et le sens de ces grands bouleversements contemporains, d’ où tout un art est sur le point de jaillir pour ac
discipline qui soit nôtre. Les discussions s’apaisent sur la musique de Debussy ou de Dukas, et on les rouvre sur celle d
i soit nôtre. Les discussions s’apaisent sur la musique de Debussy ou de Dukas, et on les rouvre sur celle d’Erik Satie, d
ent sur la musique de Debussy ou de Dukas, et on les rouvre sur celle d’ Erik Satie, de Ravel, de Schmitt. On attaque encor
ique de Debussy ou de Dukas, et on les rouvre sur celle d’Erik Satie, de Ravel, de Schmitt. On attaque encore — on l’a vu
bussy ou de Dukas, et on les rouvre sur celle d’Erik Satie, de Ravel, de Schmitt. On attaque encore — on l’a vu cet été da
tuel est ainsi rivée à la France. J’ai pu entendre cet été les propos de quelques groupes allemands d’avant-garde : ils ne
ce. J’ai pu entendre cet été les propos de quelques groupes allemands d’ avant-garde : ils ne connaissent d’autres paradigm
ds d’avant-garde : ils ne connaissent d’autres paradigmes à leur soif de renouveau, que l’art et la littérature d’avant-ga
tres paradigmes à leur soif de renouveau, que l’art et la littérature d’ avant-garde de la Rive-Gauche. En Italie, un homme
s à leur soif de renouveau, que l’art et la littérature d’avant-garde de la Rive-Gauche. En Italie, un homme étrange, éner
Marinetti, a réalisé à lui seul le plus extraordinaire des mouvements d’ âmes. Il s’y acharne depuis des années. Il compose
ne depuis des années. Il compose et distribue sa vie comme les chants d’ une épopée. On le bafoue, on se tord du mot disgra
hants d’une épopée. On le bafoue, on se tord du mot disgracieux sorti de son cerveau : le Futurisme. Il inonde la terre de
t disgracieux sorti de son cerveau : le Futurisme. Il inonde la terre de manifestes, irritant, choquant, agaçant, avec cet
erse sur la tête, avec son Futurisme qu’il veut vous imposer à « coup de gueule », à coups de poings et à coups d’épée. Il
à coups d’épée. Il nous énerve, et il recommence. Nous ne voulons pas de son école. Oui, mais… Mais la revue Poesia est co
éressant, et nous y écrivons. Il vient à Paris avec une petite troupe de peintres, il nous brusque, nous résistons et, con
rusque, nous résistons et, consciencieusement, nous mettons à l’étude de leurs théories picturales et de leurs œuvres : et
iencieusement, nous mettons à l’étude de leurs théories picturales et de leurs œuvres : et nous comprenons, et, malgré nos
nos réserves, nous admirons. Et maintenant, il jette sur notre table de travail un gros volume à couverture couleur de fe
jette sur notre table de travail un gros volume à couverture couleur de feu. C’est l’Anthologie des poètes futuristes. Le
. C’est l’Anthologie des poètes futuristes. Les poètes sont au nombre de dix : Libero Altomare, Mario Betuda, Paolo Buzzi,
ni, G. Manzella-Frontini, Marinetti et Aldo Palazzeschi. Les extraits de leurs œuvres remplissent 422 pages. Et nous admir
issent 422 pages. Et nous admirons enfin sans réserves, nous étonnant de ne pas voir parmi eux un grand et dédaigneux poèt
x poètes futuristes sont, sans contredit possible, les plus puissants de la jeune génération italienne. L’ensemble de leur
ible, les plus puissants de la jeune génération italienne. L’ensemble de leur œuvre, présenté en raccourci de la sorte, co
génération italienne. L’ensemble de leur œuvre, présenté en raccourci de la sorte, constitue l’événement littéraire le plu
ourci de la sorte, constitue l’événement littéraire le plus important de l’Italie contemporaine. Si, au début de cette chr
littéraire le plus important de l’Italie contemporaine. Si, au début de cette chronique, j’ai tenu à présenter un tableau
, j’ai tenu à présenter un tableau, tout à fait réduit à l’essentiel, de la vie littéraire italienne des derniers temps, c
ti pris, des rancunes individuelles, retiennent la critique italienne de se prononcer sur l’importance de ce volume, ou la
es, retiennent la critique italienne de se prononcer sur l’importance de ce volume, ou la poussent à crier. Contre de tell
ononcer sur l’importance de ce volume, ou la poussent à crier. Contre de telles manifestations d’une cérébralité supérieur
de ce volume, ou la poussent à crier. Contre de telles manifestations d’ une cérébralité supérieure et neuve, comme celle d
les manifestations d’une cérébralité supérieure et neuve, comme celle de l’Anthologie futuriste, je ne vois qu’une façon d
neuve, comme celle de l’Anthologie futuriste, je ne vois qu’une façon de la combattre : le ricanement, arme habituelle des
sérieusement attaquer la puissance poétique, complète et inattendue, de poètes tels que Paolo Buzzi, que Luciano Folgore,
faille demander aux bons critiques qui exaltent les drames populaires de M. Sem Benelli — lequel donna pourtant jadis une
Benelli — lequel donna pourtant jadis une si belle et grande promesse de poésie vraie, mais que le facile succès a égaré —
x-ci s’en soucient. L’élan qui les anime suffit à féconder le lyrisme de toute une nation. Cet élan n’est pas spécialement
spécialement italien, et c’est là sa plus sûre vigueur, la certitude de sa durée. On peut parler des deux seules écoles p
s les plus récentes, le Cubisme et le Futurisme, comme on peut parler de la littérature collective, en prose et en poésie
rature collective, en prose et en poésie françaises, qui, s’inspirant de l’interpsychologie des foules, crée et recrée en
ent son lyrisme et sa prosodie, très libres, épiques et héroïques, et de cette poésie futuriste. Celle-ci est pourtant la
oésie futuriste. Celle-ci est pourtant la première expression moderne d’ une évolution spirituelle totale. Les forces, ambi
. Les forces, ambiantes y sont toutes chantées. On a brisé les moules de l’inspiration traditionnelle, sentimentale ou sen
imentale ou sensuelle, faites par les aspirations précises et bornées d’ un seul être placé au centre du monde, et presque
xclusivement, du monde érotique. On se rattache à la grande tradition de la poésie. Le poète n’est que la bouche du dieu c
oésie. Le poète n’est que la bouche du dieu collectif, le dieu épique de l’Hellade homérique, le dieu moral du Moyen-Âge d
viie  siècle cornélien ou racinien, le dieu politique du xixe  siècle de Hugo. L’inquiétude mystique contemporaine, et tou
siècle de Hugo. L’inquiétude mystique contemporaine, et toute la joie d’ un monde qui a dompté les forces connues de la nat
mporaine, et toute la joie d’un monde qui a dompté les forces connues de la nature pour accroître sa puissance, l’inquiétu
ues de la nature pour accroître sa puissance, l’inquiétude et la joie d’ un monde qui vraiment se rénove, sont l’âme du lyr
r les phalanges encore exiguës des poètes vraiment nouveaux. Le chant de ces poètes est naturellement remué et mesuré par
es est naturellement remué et mesuré par un inapaisable orgueil. Trop d’ apostrophes, trop de cris sans suites, retentissen
remué et mesuré par un inapaisable orgueil. Trop d’apostrophes, trop de cris sans suites, retentissent certes dans les po
uristes, et les font sonner faux. Mais toutes les énergies des hommes d’ aujourd’hui et de demain, et celles des luttes des
ont sonner faux. Mais toutes les énergies des hommes d’aujourd’hui et de demain, et celles des luttes des races, viennent
rs farouches rhapsodes. M. Paolo Buzzi s’écrie à Kiel : Ô forteresse de la mer, Un homme fort vous salue ! Ô chantiers te
forteresse de la mer, Un homme fort vous salue ! Ô chantiers teutons de la prépotence sonore, Un latin vous épie ! Ô dock
tons de la prépotence sonore, Un latin vous épie ! Ô dock aux muscles d’ acier impérial, Un poète d’Italie vous exalte avec
e, Un latin vous épie ! Ô dock aux muscles d’acier impérial, Un poète d’ Italie vous exalte avec le nom de votre naissance.
x muscles d’acier impérial, Un poète d’Italie vous exalte avec le nom de votre naissance. Et il pense, non sans courroux,
ourroux, À ses mers lointaines. Et il sent battre le pouls formidable De la militaire Germanie, sur les eaux du monde, Et,
manie, sur les eaux du monde, Et, encore une fois, comme dans le cœur de pierre de Berlin, Il voit le métallique Fafner qu
les eaux du monde, Et, encore une fois, comme dans le cœur de pierre de Berlin, Il voit le métallique Fafner qui vomit — 
voit le métallique Fafner qui vomit — Ya — Et il chante dans le port de Hambourg : Port du délire de fer d’aujourd’hui e
vomit — Ya — Et il chante dans le port de Hambourg : Port du délire de fer d’aujourd’hui et de demain, je t’adore ! Et j
 Ya — Et il chante dans le port de Hambourg : Port du délire de fer d’ aujourd’hui et de demain, je t’adore ! Et je remer
te dans le port de Hambourg : Port du délire de fer d’aujourd’hui et de demain, je t’adore ! Et je remercie ici, les geno
qui s’embrassèrent un jour afin de me donner à ta spectaculeuse Heure de lumière ; ô flamme du travail qui consumes le Mon
tent, seuls entre les Humains ! C’est la mer, surtout, l’océan grave de toutes les promesses de conquêtes et de dominatio
mains ! C’est la mer, surtout, l’océan grave de toutes les promesses de conquêtes et de domination, qui exalte les poètes
a mer, surtout, l’océan grave de toutes les promesses de conquêtes et de domination, qui exalte les poètes. M. Luciano Fol
mboyantes, met en déroute les nuages naviguants. Les mâts se dressent d’ une intrigue de cordages, d’un nœud de cordage. Il
en déroute les nuages naviguants. Les mâts se dressent d’une intrigue de cordages, d’un nœud de cordage. Ils se dressent c
s nuages naviguants. Les mâts se dressent d’une intrigue de cordages, d’ un nœud de cordage. Ils se dressent comme le plus
aviguants. Les mâts se dressent d’une intrigue de cordages, d’un nœud de cordage. Ils se dressent comme le plus haut rythm
eil. Ou bien, avec M. Marinetti, c’est l’apothéose du chemin de fer, de l’automobile, de toutes les énergies que l’homme
ec M. Marinetti, c’est l’apothéose du chemin de fer, de l’automobile, de toutes les énergies que l’homme a créées pour l’h
ui tourne sur les rails !… Quels marteaux ?… Holà ! et quels tambours de métal ?… Quelles enclumes aux entrechocs sonores 
enclumes aux entrechocs sonores ? Frénétiques tramways trop ignorants d’ une ivresse multicolore, encombrement de pierrerie
iques tramways trop ignorants d’une ivresse multicolore, encombrement de pierreries vivacités, ô roulants blocs de gammes
e multicolore, encombrement de pierreries vivacités, ô roulants blocs de gammes lancés en projectiles, loin de moi… contre
de moi… contre moi… allez-vous donc bondir ? Et le sentiment général de la vie des autres, une sorte de « sensibilité col
onc bondir ? Et le sentiment général de la vie des autres, une sorte de « sensibilité collective » émeut le cœur de ces c
vie des autres, une sorte de « sensibilité collective » émeut le cœur de ces chantres de l’Énergie neuve. M. Corrado Govon
une sorte de « sensibilité collective » émeut le cœur de ces chantres de l’Énergie neuve. M. Corrado Govoni parle ainsi de
œur de ces chantres de l’Énergie neuve. M. Corrado Govoni parle ainsi de tout ce qui passe dans une rue. Là, les tendances
passe dans une rue. Là, les tendances entre la jeune poésie française d’ avant-garde et l’italienne s’accentuent. Le sens i
s’accentuent. Le sens intimiste même n’est pas étranger aux rythmeurs de rêves titaniques. Mes yeux, mes yeux, regardez l
ra… s’écrie M. Enrico Cavacchioli (qui n’est pas, je pense, l’auteur d’ un livret pour Léoncavallo !) tandis que, mauvais,
peu de place occupent les morts, bien moins que nature. Et quelqu’un d’ eux fut maître à lui seul d’un potager, qui lui pa
orts, bien moins que nature. Et quelqu’un d’eux fut maître à lui seul d’ un potager, qui lui parut toujours si petit ! Voi
onisent selon des harmoniques disonantes somptueuses, la même volonté de chanter la joie de l’énergie qui recrée, en noire
armoniques disonantes somptueuses, la même volonté de chanter la joie de l’énergie qui recrée, en noire heure trafique, da
de l’énergie qui recrée, en noire heure trafique, dans le crépuscule de l’aube que nous vivons, la face et l’âme du monde
beau. Memento M.  Romain Rolland a donné au périodique la Voce, de Florence, un violent et clair article sur « la Gu
affirme ses préférences pour cette « Rive-Gauche », qui est le foyer de toute la tradition lyrique et des forces esthétiq
vatrices. 1. En France, un lecteur qui commettrait l’imprudence de fourrer sa canne dans le dos d’une semblable reli
lecteur qui commettrait l’imprudence de fourrer sa canne dans le dos d’ une semblable reliure verrait son livre rester obs
ssi ? Pourquoi les sept collines n’auraient-elles pas été les bouches d’ une seule région volcanique ? Mais il faut bien, v
une hypothèse géologique pour expliquer la différenciation primitive de l’Aventin. 4. Auquel on doit un excellent catalo
l’Aventin. 4. Auquel on doit un excellent catalogue des collections de Brera (Bergame, Institut italien des arts graphiq
méthode scientifique, l’abondance et la précision des renseignements de toute nature qu’il renferme sur les œuvres, la be
nseignements de toute nature qu’il renferme sur les œuvres, la beauté de ses reproductions. — Signalons aussi la publicati
c la belle collection Brera dans le même palais, précieuse collection de tableaux, sculptures et objets d’art réunis par l
e même palais, précieuse collection de tableaux, sculptures et objets d’ art réunis par le chevalier Gian Giacomo Poldi-Pez
le chevalier Gian Giacomo Poldi-Pezzoli, et légués par lui à la ville de Milan (in-16, 112 p., avec 1 planche). 5. I dip
dipinti di Bernardino Luini alla Villa Rabia La Pelucca (Milan, s. n. d’ éditeur, 109 p., avec 50 illust.) Consulter égalem
lement sur ces fresques et leur histoire la monographie si pénétrante de Luini par M. Pierre-Gauthiez dans la collection d
ands artistes » (Paris, Laurens, in-8, avec 24 pl.). 6. C’est le cas de Bolton King et Thomas Okey, dont l’ouvrage, Italy
s progrès ont été beaucoup plus rapides dans le nord que dans le midi de l’Italie, et c’est dans le Nord, comme l’on sait,
é économique est la plus intense. 10. 11. Cette recherche a ceci de particulier que, si elle eût été faite suivant l’
a ceci de particulier que, si elle eût été faite suivant l’invitation de l’auteur, aussitôt l’apparition du volume, elle é
invitation de l’auteur, aussitôt l’apparition du volume, elle évitait de dépenser beaucoup d’encre. Du coup, elle mettait
r, aussitôt l’apparition du volume, elle évitait de dépenser beaucoup d’ encre. Du coup, elle mettait à néant des opinions,
nions, des controverses, des affirmations, des négations, des efforts de preuves. Foscolo n’eût pas avancé que le livre ét
vais encore lu que l’édition Rozez, et croyais avoir découvert le nom de la sage-femme. Or, le texte de la pièce officiell
zez, et croyais avoir découvert le nom de la sage-femme. Or, le texte de la pièce officielle serre encore bien plus près l
pièce officielle serre encore bien plus près le mot à mot des phrases de Casanova ; car, dans l’édition Garnier, il y a :
re, sage-femme, qui demeurait rue du faubourg Saint-Denis.… Au retour de l’église, elle exigea que Mme Lamarre la portât e
uvons d’ailleurs, à la p. 15 du VIIIe volume, cette preuve indéniable de la paresse dont il se sentait envahi : « Je vieil
vieilli, je le sens. Peut-être dans un autre moment, quand le palais de Dux sera moins chargé de brouillards, quand mon e
t-être dans un autre moment, quand le palais de Dux sera moins chargé de brouillards, quand mon esprit sera réveillé par q
argé de brouillards, quand mon esprit sera réveillé par quelque rayon d’ un soleil vivifiant, peut-être, dis-je, confierai-
ourd’hui, je ne m’en sens pas le courage. » 15. Le Nouveau tableau de Bellini au Louvre (Gazette des Beaux-Arts, mai 19
sée (Paris, Ernest Leroux), 2e et 3e parties. 17. Sur ce double rôle de Poséidon, voir Phéniciens et Grecs, déjà cité, p.
. On voudra bien remarquer qu’ainsi Calypso et sa famille ne sont que de la géographie poétisée. Voici que s’évanouissent
amment p. 336, 378, 391, 407, 446, 482, 488, 540, 546. 20. Le texte· de Scylax, dans son état actuel, porte quatre jours
ndée, que j’adopte. 21. Εὐρυχὸρος, « à la vaste campagne », épithète d’ Hypéreia dans Homère, est une sorte de traduction
à la vaste campagne », épithète d’Hypéreia dans Homère, est une sorte de traduction de « campanienne ». 22. Cette traduct
pagne », épithète d’Hypéreia dans Homère, est une sorte de traduction de « campanienne ». 22. Cette traduction a d’abord
24. Pline, Hist. nat., III, 88 ; Strabon, V, 4, 9. 25. Sur la façon de dater cette éruption, et sur les rapports à établ
ion, et sur les rapports à établir entre les Eubéens et les habitants de la Schérie homérique, voir mes Phéniciens et Grec
27. Île ou Rive du Trésor ; ce nom convenait à merveille à un pays de mines. 28. Aux époques grecque et romaine, l’île
ecussæ, puis Ænaria ; pour savoir comment expliquer l’oubli séculaire de l’appellation primitive, voir mes Phéniciens et G
et l’on crie à l’invraisemblance. Or, le 14 août 1911, un télégramme de Tanger annonçait qu’« un voilier espagnol venait
pagnol venait de recueillir, a nord du cap Spartel, un des survivants de l’abordage de l’Émir par le Silverstown. C’était
de recueillir, a nord du cap Spartel, un des survivants de l’abordage de l’Émir par le Silverstown. C’était un Marocain qu
t donc pas la déesse marine qu’ont imaginée les mythologues : « fille de Cadmus », elle est à Ischia l’éponyme ou le symbo
gues : « fille de Cadmus », elle est à Ischia l’éponyme ou le symbole d’ une colonie thébano-phénicienne venue dans notre î
e au milieu des flots ». 33. V. Mirabella, Notizie intorno all’isola d’ Ischia, p. 64. 34. Malgré l’envahissement des vil
34. Malgré l’envahissement des villas et des vignes, j’en ai retrouvé de vieilles souches sur la hauteur de la rive gauche
as et des vignes, j’en ai retrouvé de vieilles souches sur la hauteur de la rive gauche, le Paradisiello. 35. Traduction
, p. 72 et suiv. 38. Une autre hypothèse, séduisante pour l’histoire de l’île, c’est qu’il s’agit ici des débuts de l’éru
éduisante pour l’histoire de l’île, c’est qu’il s’agit ici des débuts de l’éruption à laquelle sera dû le cratère actuel d
git ici des débuts de l’éruption à laquelle sera dû le cratère actuel de Bagno, « le lac qui a émergé », avant l’histoire
erches qu’elle résume supposent une foi au texte qui n’est plus guère de mode. Comment l’auteur y est-il revenu ? Par la m
plus guère de mode. Comment l’auteur y est-il revenu ? Par la méthode d’ observation sociale due à Le Play et surtout à son
et surtout à son élève H. de Tourville. En traitant par les procédés de cette méthode les textes odysséens relatifs aux P
textes odysséens relatifs aux Phéaciens, on constate qu’ils décrivent de très près chez ce peuple un état social étranger
près chez ce peuple un état social étranger à la civilisation grecque d’ alors. À plus forte raison, ont-ils dû reproduire
ont-ils dû reproduire exactement des détails topographiques qui sont d’ une notation beaucoup plus facile. 40. Montaigne,
4. 41. Montaigne, Essais, 1588, liv. III, chap. ix. Cf. le président de Brosses, lettre XLII : « cette… vivacité des Fran
 XLII : « cette… vivacité des Français, jointe à la mauvaise habitude de préférer tout haut ce qui se fait chez eux à ce q
II, et Monum. hist. patr. S. S., III. 48. Téodor de Wyzewa, Peintres de Jadis et d’Aujourd’hui, 1903, p.  384. 49. Las C
. hist. patr. S. S., III. 48. Téodor de Wyzewa, Peintres de Jadis et d’ Aujourd’hui, 1903, p.  384. 49. Las Cases, Mémori
es de Jadis et d’Aujourd’hui, 1903, p.  384. 49. Las Cases, Mémorial de Sainte-Hélène, 1824, t. II, p. 27. 50. Las Cases
ller, The Story of my Life, 1906, cité par Marcel Hébert, Sur l’Éveil de l’Idée de Dieu chez des Aveugles-Sourds-Muets, in
Story of my Life, 1906, cité par Marcel Hébert, Sur l’Éveil de l’Idée de Dieu chez des Aveugles-Sourds-Muets, in « Revue d
l’Éveil de l’Idée de Dieu chez des Aveugles-Sourds-Muets, in « Revue de l’Université de Bruxelles », mai 1911. 54. Goeth
ée de Dieu chez des Aveugles-Sourds-Muets, in « Revue de l’Université de Bruxelles », mai 1911. 54. Goethe, Mémoires, tra
aturelle, liv. III, chap. v. 57. Goethe, en passant par divers états d’ âme opposés entre eux, n’enrichissait pas l’un par
richissait pas l’un par l’autre, mais sacrifiait l’un des deux termes de chaque antinomie de a série : en cela tout à l’op
par l’autre, mais sacrifiait l’un des deux termes de chaque antinomie de a série : en cela tout à l’opposé de l’antéisme,
né à ce désir ; depuis, je l’ai combattu et remplacé par la recherche d’ une satisfaction pleine et finale. Mon séjour en I
d’une satisfaction pleine et finale. Mon séjour en Italie m’a détaché de toutes les vues rétrécies, et élevé au-dessus de
n Italie m’a détaché de toutes les vues rétrécies, et élevé au-dessus de tous les faux désirs, en ne me laissant que celui
élevé au-dessus de tous les faux désirs, en ne me laissant que celui de connaître l’art lui-même. D’un autre côté, mon pe
e l’art lui-même. D’un autre côté, mon penchant pour la nature acheva de m’éloigner du monde » (Campagne de France). 58.
mon penchant pour la nature acheva de m’éloigner du monde » (Campagne de France). 58. On trouvera la reproduction de ces
ner du monde » (Campagne de France). 58. On trouvera la reproduction de ces fresques dans la Gazette des Beaux-Arts de fé
ouvera la reproduction de ces fresques dans la Gazette des Beaux-Arts de février 1896. 59. Mercure de France des 1er et
et son temps, Paris, Mercure de France, 1911. 62. En citant le texte de Casanova, nous conservons son orthographe, sa pon
18 (1901) Articles du Mercure de France, année 1901
t notre collaborateur, M. Remy de Gourmont, qui organise cette partie de la revue. On se souvient qu’il y a déjà donné, en
et l’’influence étrangère (20 octobre). Flegrea paraît le 5 et le 20 de chaque mois. Tome XXXVII, numéro 134, 1er fév
della Domenica (23 décembre). — Vittorio Pica, Letterati belgi. Revue de la littérature française de Belgique depuis 1870.
. — Vittorio Pica, Letterati belgi. Revue de la littérature française de Belgique depuis 1870. Il est question de Charles
de la littérature française de Belgique depuis 1870. Il est question de Charles de Coster, Octave Pirmez, Camille Lemonni
901, p. 770-776 [775-776]. […] Nous parlerons une autre fois, à moins d’ abondance extrême, des autres livres annoncés, qui
ersi. Et, en effet, il n’a jamais été dit que parce qu’il y a un prix de 3,000 fr., il faut absolument le décerner ; mais
rner ; mais le rapport, rédigé par un avocat, est dur, âpre, dépourvu de détails critiques ; on dirait que le rapporteur a
dirait que le rapporteur a considéré les auteurs comme trois prévenus de la pire espèce, dignes de la rigueur de son tribu
considéré les auteurs comme trois prévenus de la pire espèce, dignes de la rigueur de son tribunal ; ce qui a fait penser
auteurs comme trois prévenus de la pire espèce, dignes de la rigueur de son tribunal ; ce qui a fait penser aux malins qu
penser aux malins qu’il n’y a aucun crime plus impardonnable aux yeux d’ un auteur raté que d’écrire une pièce et d’en obte
il n’y a aucun crime plus impardonnable aux yeux d’un auteur raté que d’ écrire une pièce et d’en obtenir un succès comptan
lus impardonnable aux yeux d’un auteur raté que d’écrire une pièce et d’ en obtenir un succès comptant auprès du public des
en obtenir un succès comptant auprès du public des principales villes d’ Italie. J’ignore si le rapporteur de la Commission
du public des principales villes d’Italie. J’ignore si le rapporteur de la Commission a, dans son bagage littéraire, quel
aire, quelque comédie manquée, mais le fait est que le rapport, fruit de la prépondérance excessive d’un seul juge au sein
mais le fait est que le rapport, fruit de la prépondérance excessive d’ un seul juge au sein de la commission dramatique,
is. Le Président, M. Gallo, était très occupé ailleurs comme ministre de l’Instruction publique, et il est probable que to
des auteurs. Toujours sur la proposition du même rapporteur, on vient d’ abolir le concours annuel, qui sera remplacé par u
nnuel, qui sera remplacé par un concours triennal avec un prix unique de 9,000 fr. ; ce qui serait une fiche de consolatio
s triennal avec un prix unique de 9,000 fr. ; ce qui serait une fiche de consolation si la vie de l’homme n’était constitu
nique de 9,000 fr. ; ce qui serait une fiche de consolation si la vie de l’homme n’était constituée d’un si petit nombre d
rait une fiche de consolation si la vie de l’homme n’était constituée d’ un si petit nombre de triennats qu’il est parfaite
solation si la vie de l’homme n’était constituée d’un si petit nombre de triennats qu’il est parfaitement absurde de compt
tuée d’un si petit nombre de triennats qu’il est parfaitement absurde de compter sur ce prix pour s’en tailler une modique
asa di Goldoni, c’est-à-dire le vieux Teatro Valle rafraîchi, enrichi de détails élégants, notamment pour ce qui a rapport
qu’au scrupule, — vient de réaliser à un certain point de vue le plan d’ une compagnie dramatique permanente dans la capita
a force. Pour atteindre ce but, M. Novelli a dû vaincre les défiances d’ un public habitué aux désenchantements et briser l
ances d’un public habitué aux désenchantements et briser les entraves de la routine. Si les amertumes ne lui furent pas ép
rgnées dès ses débuts, il n’a pas à se plaindre, à l’heure qu’il est, de la fermeté de caractère et du désintéressement qu
débuts, il n’a pas à se plaindre, à l’heure qu’il est, de la fermeté de caractère et du désintéressement qu’il déploya da
té de caractère et du désintéressement qu’il déploya dans l’exécution de son projet, car pendant les six mois qu’il vient
s productions nouvelles qu’il sut faire apprécier par les spectateurs d’ élite que son nom et celui des auteurs appelaient
ar M. Corradini, et Lucifero, par M. Butti. Je suis loin, d’ailleurs, de vouloir comparer l’une à l’autre : deux pièces, d
confiance qu’en soi et qui, lentement, tout seul, avec l’opiniâtreté de la bonne cause, arrive au faîte de la puissance e
ent, tout seul, avec l’opiniâtreté de la bonne cause, arrive au faîte de la puissance et de la richesse, — M. Butti poursu
c l’opiniâtreté de la bonne cause, arrive au faîte de la puissance et de la richesse, — M. Butti poursuit un de ces problè
ve au faîte de la puissance et de la richesse, — M. Butti poursuit un de ces problèmes mystiques qui révèlent sa préoccupa
pation désormais constante. Lucifero est, en effet, la seconde partie de ce triptyque qui, commencé par la Corsa al Piacer
issement l’automne prochain avec Avanti (En avant !). Le protagoniste de ce drame, dont le sobriquet Lucifero nous renseig
qui, on dirait par représailles, a depuis longtemps arboré le drapeau de l’athéisme le plus massif et le plus entêté. Ce p
ni considère en toute bonne foi sa rébellion comme la dernière parole de la liberté individuelle, il n’y a qu’un culte pou
dans cette religion matérialiste pour que rien ne vienne les troubler de tout ce qui est surnaturel, mystique, transcendan
stique, transcendantal ; l’ex-prêtre vit paisible, donnant des leçons de littérature aux élèves d’un Institut et écrivant
’ex-prêtre vit paisible, donnant des leçons de littérature aux élèves d’ un Institut et écrivant quelque livre savant. Son
savant. Son fils, Guido, croit près de lui, athée à son tour, dégagé de tout scrupule religieux. Mais le jour arrive où c
out scrupule religieux. Mais le jour arrive où ce fils tombe amoureux d’ une demoiselle, Mathilde, élevée en de bien autres
rrive où ce fils tombe amoureux d’une demoiselle, Mathilde, élevée en de bien autres principes, et, les deux pères s’oppos
familles… Trois mois après, Mathilde gît mourante ; toute la jeunesse de Guido semble s’effondrer avec son bonheur ; près
eunesse de Guido semble s’effondrer avec son bonheur ; près de ce lit de mort, il cherche en vain un espoir, il éprouve le
de ce lit de mort, il cherche en vain un espoir, il éprouve le besoin de cette illusion de l’au-delà que le père a soigneu
il cherche en vain un espoir, il éprouve le besoin de cette illusion de l’au-delà que le père a soigneusement et, paraît-
-delà que le père a soigneusement et, paraît-il, cruellement empêchée de pousser dans son cœur. Le dernier acte de la pièc
ît-il, cruellement empêchée de pousser dans son cœur. Le dernier acte de la pièce n’est que la bataille de ces deux âmes,
sser dans son cœur. Le dernier acte de la pièce n’est que la bataille de ces deux âmes, le père et le fils athées, devant
taille de ces deux âmes, le père et le fils athées, devant Ie mystère de la mort ; acte superbe, je suis heureux de le con
athées, devant Ie mystère de la mort ; acte superbe, je suis heureux de le constater, qui a excité partout un enthousiasm
té partout un enthousiasme sincère. Guido a pour son père des paroles de fiers reproches, et comme il veut espérer, comme
ue poussière, il se jette aux genoux du religieux qui vient de sortir de la chambre de sa femme pour en annoncer le trépas
il se jette aux genoux du religieux qui vient de sortir de la chambre de sa femme pour en annoncer le trépas, et il lui de
e père, lui, l’athée, accablé par ce malheur et par la chute soudaine de tout son édifice, murmure, égaré, la grande parol
le humaine : Chi sa ? Qui sait ?… En quelques lignes, voilà la pièce de M. Butti élaguée de tous ses détails et de bon no
? Qui sait ?… En quelques lignes, voilà la pièce de M. Butti élaguée de tous ses détails et de bon nombre de personnages.
ues lignes, voilà la pièce de M. Butti élaguée de tous ses détails et de bon nombre de personnages. C’est cette pièce qui,
ilà la pièce de M. Butti élaguée de tous ses détails et de bon nombre de personnages. C’est cette pièce qui, représentée i
t défaut, je laisse la critique… au rapporteur du concours dramatique de 1903, et je reviens à Giacomo Vettori. Le protago
ue de 1903, et je reviens à Giacomo Vettori. Le protagoniste du drame de M. Corradini n’est ni un mystique, ni un athée ;
u drame de M. Corradini n’est ni un mystique, ni un athée ; il est un de ces travailleurs, rudes, droits, qui n’ont pas le
il est un de ces travailleurs, rudes, droits, qui n’ont pas le temps de s’arrêter aux problèmes métaphysiques, la vie et
é des richesses dont il fait un usage sobre et savant. Il ne veut pas de faiblesses autour de lui : riche, il travaille en
aiblesses autour de lui : riche, il travaille encore comme le dernier de ses ouvriers ; père, il a envoyé son fils dans le
s ouvriers ; père, il a envoyé son fils dans le Nouveau-Monde, pourvu d’ à peine quelques milliers de francs qui lui permet
yé son fils dans le Nouveau-Monde, pourvu d’à peine quelques milliers de francs qui lui permettent de lutter à son tour et
onde, pourvu d’à peine quelques milliers de francs qui lui permettent de lutter à son tour et de se faire une position. C’
uelques milliers de francs qui lui permettent de lutter à son tour et de se faire une position. C’est ce fils qui revient
ire une position. C’est ce fils qui revient un jour, oh bien ! divers de celui que Giacomo Vettori rêvait dans sa naïve co
divers de celui que Giacomo Vettori rêvait dans sa naïve complaisance d’ homme d’action. Il a vite gaspillé son argent, en
e celui que Giacomo Vettori rêvait dans sa naïve complaisance d’homme d’ action. Il a vite gaspillé son argent, en Amérique
mme d’action. Il a vite gaspillé son argent, en Amérique, il a essayé de toutes les professions, sauf d’en choisir une, et
son argent, en Amérique, il a essayé de toutes les professions, sauf d’ en choisir une, et il n’a appris qu’à aimer cette
vili, à la maison du père. C’est ça, donc, ce qu’il a su faire, c’est de la sorte qu’il a réalisé l’idéal de Giacomo Vetto
donc, ce qu’il a su faire, c’est de la sorte qu’il a réalisé l’idéal de Giacomo Vettori ! Le père le chasse : qu’il aille
père le chasse : qu’il aille travailler, qu’il apprenne le dur labeur de la terre, dernier ouvrier ou dernier paysan parmi
labeur de la terre, dernier ouvrier ou dernier paysan parmi ce peuple de paysans et d’ouvriers que Giacomo Vettori emploie
erre, dernier ouvrier ou dernier paysan parmi ce peuple de paysans et d’ ouvriers que Giacomo Vettori emploie dans ses ferm
blissements. Le fils s’en va, avec sa femme, il vit dans la chaumière d’ un vieux pâtre, un philosophe qui ne veut rien pou
âtre, un philosophe qui ne veut rien pour soi-même et qui se contente de sa libre pauvreté. (Entre parenthèses, la silhoue
i se contente de sa libre pauvreté. (Entre parenthèses, la silhouette de ce vieux berger est si malheureusement romantique
sans contre son père ; et Giacomo Vettori se trouve un jour vis-à-vis d’ une grève générale et menaçante. Les grévistes ent
, droit et fier, il se présente à la foule enragée. La foule se tait, d’ un coup ; le regarde, puis un murmure d’admiration
le enragée. La foule se tait, d’un coup ; le regarde, puis un murmure d’ admiration passe, et enfin éclate un applaudisseme
vriers retournent à leurs travaux, confus et repentants. Cette espèce de trahison de la part de son fils, en blessant au c
haumière du pâtre. « Que veux-tu ? — lui dit-il. — Veux-tu le plaisir de dominer, de te sentir le maître et le seigneur ?
pâtre. « Que veux-tu ? — lui dit-il. — Veux-tu le plaisir de dominer, de te sentir le maître et le seigneur ? Crois-tu que
s, mes fermes, mes établissements sont à toi ; va, et que le souvenir de ton père t’attriste ! » Le fils, touché, veut dem
ttriste ! » Le fils, touché, veut demander pardon, trouver une parole d’ excuse et de tendresse. « Va, va, lui dit Giacomo
Le fils, touché, veut demander pardon, trouver une parole d’excuse et de tendresse. « Va, va, lui dit Giacomo Vettori ; to
attend ! » Et il regarde son fils s’éloigner pour ramasser ce sceptre de seigneur campagnard qu’il vient d’abandonner aprè
’éloigner pour ramasser ce sceptre de seigneur campagnard qu’il vient d’ abandonner après la dernière victoire… La relation
ation du Concours dramatique ne reconnaît à cette pièce que le mérite d’ une langue pure et harmonieuse ; le public, plus j
et harmonieuse ; le public, plus juste, à rendu hommage à la maîtrise de la scène et à l’intention hautement originale. On
ntion hautement originale. On ne peut pas nier une exquise conscience d’ artiste à M. Corradini, qui nous donnera dans un a
i, qui nous donnera dans un avenir prochain une œuvre solide, dégagée de ces irrésolutions et de ces tâtonnements dont le
un avenir prochain une œuvre solide, dégagée de ces irrésolutions et de ces tâtonnements dont le dernier acte de Giacomo
agée de ces irrésolutions et de ces tâtonnements dont le dernier acte de Giacomo Vettori et la figure de ce pâtre académiq
ces tâtonnements dont le dernier acte de Giacomo Vettori et la figure de ce pâtre académique se ressentent encore. Livr
encore. Livres et romans Cette chronique étant prolixe plus que d’ ordinaire, je me borne à signaler quelques nouveau
signaler quelques nouveautés littéraires remarquables, avec l’espoir de pouvoir y revenir plus tard. Ainsi, M. Anastasi v
Ministro, qui marque pour l’auteur une nouvelle voie, fait mieux que de déceler les intentions d’une étude purement psych
l’auteur une nouvelle voie, fait mieux que de déceler les intentions d’ une étude purement psychologique. M. Garlanda publ
landa publie un Guglielmo Shakespeare, poeta e uomo, qui est un essai de critique et de psychologie digne de l’attention l
Guglielmo Shakespeare, poeta e uomo, qui est un essai de critique et de psychologie digne de l’attention la plus bienveil
e, poeta e uomo, qui est un essai de critique et de psychologie digne de l’attention la plus bienveillante. Edmondo de Ami
us bienveillante. Edmondo de Amicis nous offre ses souvenirs (Ricordi d’ infanzia e di Scuola) pleins de philosophie et de
icis nous offre ses souvenirs (Ricordi d’infanzia e di Scuola) pleins de philosophie et de bonté ; et M. Luigi Zoppis raco
s souvenirs (Ricordi d’infanzia e di Scuola) pleins de philosophie et de bonté ; et M. Luigi Zoppis raconte dans un roman
gi Zoppis raconte dans un roman (L’Esteta) les terribles conséquences de l’esthétique appliquée à la vie. M. Zoppis a des
e. M. Zoppis a des qualités littéraires non communes, mais je le prie de ne pas en abuser ; l’épouvantail de l’esthétisme
res non communes, mais je le prie de ne pas en abuser ; l’épouvantail de l’esthétisme a fait son temps et un artiste doit
vantail de l’esthétisme a fait son temps et un artiste doit se garder d’ interpréter la morale goitreuse des épiciers. U
s épiciers. Une inauguration typique Bien qu’il ne s’agisse pas de littérature, je ne peux pas passer sous silence u
joie des amateurs, ce février, à Rome. M. Rustelli, un jeune artiste de grand avenir, avait sculpté pour les quatre coins
un jeune artiste de grand avenir, avait sculpté pour les quatre coins de la fontaine monumentale de la Piazza Termini quat
venir, avait sculpté pour les quatre coins de la fontaine monumentale de la Piazza Termini quatre superbes Naïades en bron
e monumentale de la Piazza Termini quatre superbes Naïades en bronze, d’ un style libre et puissant. Les Naïades étant tout
bronze, d’un style libre et puissant. Les Naïades étant toutes nues, de cette belle nudité que le bronze caressé par l’ea
belle nudité que le bronze caressé par l’eau jaillissante rend pleine de lumière, trois conseillers communaux, du parti cl
nseillers communaux, du parti clérical, s’opposèrent à l’inauguration de la fontaine. Ils prétendaient tout simplement app
ntes quelques bandeaux en fer-blanc, qui, ridiculisant les intentions de l’artiste, pussent sauvegarder la moralité des Na
des Naïades antiques et des Romains modernes. La discussion menaçant de se prolonger pendant plusieurs séances du Conseil
e se prolonger pendant plusieurs séances du Conseil, le peuple décida de couper court à cette logomachie et d’y fourrer lu
es du Conseil, le peuple décida de couper court à cette logomachie et d’ y fourrer lui-même son nez. Un soir, une foule ano
ui-même son nez. Un soir, une foule anonyme et artiste prit crânement d’ assaut la palissade qui défendait encore à la vue
d’assaut la palissade qui défendait encore à la vue les quatre filles de l’eau et, avec l’aide volontaire de quelques ouvr
encore à la vue les quatre filles de l’eau et, avec l’aide volontaire de quelques ouvriers accourus pour empêcher qu’on mi
de quelques ouvriers accourus pour empêcher qu’on mit le feu au bois de la cloison, découvrit patiemment, planche par pla
et ayant trouvé, après une recherche comiquement soigneuse, les clefs de l’eau, ces juges sympathiques et modestes mirent
et modestes mirent le comble à la fête en inondant les quatre vierges de flots étincelants sous la lumière des lampes élec
vierges de flots étincelants sous la lumière des lampes électriques. De cette manière caractéristiquement italienne, par
iquement italienne, par un brave référendum populaire, la belle œuvre de M. Rutelli vient d’être inaugurée, aux grands cri
par un brave référendum populaire, la belle œuvre de M. Rutelli vient d’ être inaugurée, aux grands cris joyeux d’une foule
le œuvre de M. Rutelli vient d’être inaugurée, aux grands cris joyeux d’ une foule amie de l’art ; la presse approuva cette
telli vient d’être inaugurée, aux grands cris joyeux d’une foule amie de l’art ; la presse approuva cette rude manifestati
une foule amie de l’art ; la presse approuva cette rude manifestation de bon goût qui eut le mérite de sauver la renommée
resse approuva cette rude manifestation de bon goût qui eut le mérite de sauver la renommée artistique de Rome. Seuls, que
tation de bon goût qui eut le mérite de sauver la renommée artistique de Rome. Seuls, quelques mélancoliques journaux du V
n crièrent au scandale, mais je peux donner ma parole que la moralité de Rome n’a pas diminué depuis l’inauguration des qu
’a pas diminué depuis l’inauguration des quatre Naïades sans bandeaux de fer-blanc… Tome XXXVIII, numéro 136, 1er avr
ète Stelio Effrena se promenait autrement qu’en la gondole somptueuse de son imagination, s’il pouvait être un autre homme
être un autre homme que l’artificier imaginifique, il serait surpris de nous rencontrer, nous, les artificiels — pour ne
dire les artistes français — nageant et pataugeant dans les ruisseaux d’ eaux sales de nos trop spéciales études de mœurs.
stes français — nageant et pataugeant dans les ruisseaux d’eaux sales de nos trop spéciales études de mœurs. Le courant qu
taugeant dans les ruisseaux d’eaux sales de nos trop spéciales études de mœurs. Le courant qui l’emporte le mène, de la be
nos trop spéciales études de mœurs. Le courant qui l’emporte le mène, de la beauté classique des vieilles cités latines, à
ène, de la beauté classique des vieilles cités latines, à l’immensité de la mer et de toute sa géniale fantasmagorie. Il c
auté classique des vieilles cités latines, à l’immensité de la mer et de toute sa géniale fantasmagorie. Il cingle, de tou
’immensité de la mer et de toute sa géniale fantasmagorie. Il cingle, de toutes ses voiles, vers l’absolu. Il est, par exc
toutes ses voiles, vers l’absolu. Il est, par excellence, un amoureux de la grandeur sous toutes ses formes et ne craint p
e, un amoureux de la grandeur sous toutes ses formes et ne craint pas d’ en parler avec grandiloquence, mais il n’a pas la
es choses laides. C’est, je pense, pour cela qu’il arrive à s’enivrer de lui-même jusqu’à en perdre la notion des humanité
jusqu’à en perdre la notion des humanités médiocres, jusqu’à oublier de griser le lecteur-peuple avec des alcools moins p
re étendre, outre frontière, sa popularité. Je n’ai pas la prétention d’ analyser ici les œuvres de l’auteur du Feu, ni de
e, sa popularité. Je n’ai pas la prétention d’analyser ici les œuvres de l’auteur du Feu, ni de donner de lui une idée nou
ai pas la prétention d’analyser ici les œuvres de l’auteur du Feu, ni de donner de lui une idée nouvelle. Je dois me borne
prétention d’analyser ici les œuvres de l’auteur du Feu, ni de donner de lui une idée nouvelle. Je dois me borner, dans un
e idée nouvelle. Je dois me borner, dans un courrier déjà trop rempli de comptes rendus de lectures disparates, aux quelqu
e dois me borner, dans un courrier déjà trop rempli de comptes rendus de lectures disparates, aux quelques réflexions méla
lques réflexions mélancoliques suggérées par un livre sur un ensemble de livres d’un tout autre ordre, et cependant déclar
exions mélancoliques suggérées par un livre sur un ensemble de livres d’ un tout autre ordre, et cependant déclarer que que
n tout autre ordre, et cependant déclarer que quel que soit l’endroit d’ où nous vienne la lumière, elle est toujours bénie
bre mauvaise des œuvres qui, loin du soleil, auraient pu nous sembler de suffisants phares sauveurs. Selon les époques de
ient pu nous sembler de suffisants phares sauveurs. Selon les époques de l’année, les ministères ou les tendances de la mo
uveurs. Selon les époques de l’année, les ministères ou les tendances de la mode, certains romanciers sont les écrivains d
me, le convenu ne laisse rien à entreprendre après eux et leur traité de Moscou. Ils ont (vous le verrez tout à l’heure) t
r traité de Moscou. Ils ont (vous le verrez tout à l’heure) tellement de talent à eux tous, que l’homme de génie survenant
le verrez tout à l’heure) tellement de talent à eux tous, que l’homme de génie survenant et rompant la monotonie de leur c
nt à eux tous, que l’homme de génie survenant et rompant la monotonie de leur cercle leur paraîtrait simplement un imbécil
faut et ils se passent la main parce que je crois qu’ils font partie d’ un syndicat. Ils ont l’intelligence de ne pas se s
que je crois qu’ils font partie d’un syndicat. Ils ont l’intelligence de ne pas se supposer éternels ni les uns ni les aut
bougie à rallumer au dernier lumignon du voisin. C’est même touchant de voir comme ils sont confraternels. Ils ne tentent
ant de voir comme ils sont confraternels. Ils ne tentent rien au-delà de leur besogne marquée, n’empiètent jamais sur les
nt jamais sur les droits acquis par le besoin, l’influence et des tas de procédés souterrains qui n’ont généralement rien
luence et des tas de procédés souterrains qui n’ont généralement rien de commun avec la véritable gloire. Celui qui n’est
qui n’est pas du syndicat est à peine toléré et, au nom de la liberté de la presse, on ne parle jamais de lui. La société
eine toléré et, au nom de la liberté de la presse, on ne parle jamais de lui. La société des hommes de lettres français de
iberté de la presse, on ne parle jamais de lui. La société des hommes de lettres français devient donc une société industr
devient donc une société industrielle, une maison commerciale chargée de répandre ses différentes denrées sur le monde ent
es différentes denrées sur le monde entier, et bien achalandée, munie de correspondants stylés, elle exporte. Seulement, p
rte. Seulement, pour son malheur, on importe ! Comme avec les progrès de notre civilisation, notre division du travail et
n du travail et la répartition des salaires, y compris la bourgeoisie de Monsieur Loubet, nous entendons de mieux en mieux
salaires, y compris la bourgeoisie de Monsieur Loubet, nous entendons de mieux en mieux le libre échange du pittoresque, n
e du feu : tout ce qui brûle, consume et purifie. L’art, l’expression de la beauté. L’amour, paroxysme de beauté, chez deu
sume et purifie. L’art, l’expression de la beauté. L’amour, paroxysme de beauté, chez deux artistes. Or, en France, avec d
eux artistes. Or, en France, avec deux héros artistes s’éprenant l’un de l’autre et s’exprimant en leur langue, on ne risq
rs de l’amour littéraire. Chaque fois qu’un artiste français fabrique de l’amour, on peut être sûr que ce n’est pas ardent
tre sûr que ce n’est pas ardent et que ça ne brûlera personne ; c’est de la mécanique et presque toujours une sorte de tec
rûlera personne ; c’est de la mécanique et presque toujours une sorte de technicité obscène qui se voile, cérémonieusement
jours une sorte de technicité obscène qui se voile, cérémonieusement, de phrases singulièrement savantes, car l’impuissanc
ux depuis quelque temps, chez nous, et l’amour sincère, tout nu, armé de sa jeune flèche, n’est pas d’un attrait suffisant
nous, et l’amour sincère, tout nu, armé de sa jeune flèche, n’est pas d’ un attrait suffisant. Gabriele d’Annunzio, sans co
goût momentané, s’imagine que le devoir du poète et du romancier est de faire luire le feu sacré très haut. Pour atteindr
pris Venise-Anadyomène comme théâtre, Venise où toute grâce se double d’ un reflet, où la beauté se dresse hors de son prop
sse hors de son propre miroir, à la fois plus décevante et plus belle d’ être multipliée pour le bonheur des yeux, et il a
entre deux infinis, la mer et le ciel, la mort et l’espoir, un couple d’ amants qui, par hasard, savent jusqu’où peut aller
savent jusqu’où peut aller la passion. J’ai demandé à une jeune femme de France, douée de beaucoup d’esprit, ce qu’elle pe
eut aller la passion. J’ai demandé à une jeune femme de France, douée de beaucoup d’esprit, ce qu’elle pensait de ce roman
passion. J’ai demandé à une jeune femme de France, douée de beaucoup d’ esprit, ce qu’elle pensait de ce roman : « Je voud
jeune femme de France, douée de beaucoup d’esprit, ce qu’elle pensait de ce roman : « Je voudrais qu’il fût plus simple »,
e pas trop simple, au contraire ? Pourquoi cet étalage extraordinaire de phrases, d’images et de tableaux autour d’un poèt
imple, au contraire ? Pourquoi cet étalage extraordinaire de phrases, d’ images et de tableaux autour d’un poète aimant sim
ntraire ? Pourquoi cet étalage extraordinaire de phrases, d’images et de tableaux autour d’un poète aimant simplement une
cet étalage extraordinaire de phrases, d’images et de tableaux autour d’ un poète aimant simplement une actrice, du créateu
ur d’un poète aimant simplement une actrice, du créateur s’énamourant de ses propres créations ? C’est un peu comme si on
e monter jusqu’à lui. Dans une flamme il y a des teintes, mais jamais d’ ombre. Gabriele d’Annunzio a surtout oublié de fai
es teintes, mais jamais d’ombre. Gabriele d’Annunzio a surtout oublié de faire vilain. Il a outrepassé son humanité de rom
nunzio a surtout oublié de faire vilain. Il a outrepassé son humanité de romancier pour arriver à la divinité de son art,
Il a outrepassé son humanité de romancier pour arriver à la divinité de son art, mais il ne faut pas s’en plaindre, car i
ien, à tous les carrefours des lettres françaises, allumer et brandir de pareilles torches. L’amour est le premier, l’uniq
a plus ni pauvres ni rois, il y a des socialistes et des commissaires de police. Alors, il n’est pas étonnant qu’un Italie
es commissaires de police. Alors, il n’est pas étonnant qu’un Italien de la vieille race, amateur de la valeur du sang, so
lors, il n’est pas étonnant qu’un Italien de la vieille race, amateur de la valeur du sang, songe enfin à s’emparer de l’A
a vieille race, amateur de la valeur du sang, songe enfin à s’emparer de l’Amour, le confisque à son profit, lui offre, de
mour, le confisque à son profit, lui offre, dernier refuge, un palais de marbre et d’or, en pleine Venise, la ville du rêv
isque à son profit, lui offre, dernier refuge, un palais de marbre et d’ or, en pleine Venise, la ville du rêve où les doge
Lebey : Essai sur Laurent de Médicis M. André Lebey a mis en tête de son Essai le portrait de Laurent de Médicis par V
de Médicis M. André Lebey a mis en tête de son Essai le portrait de Laurent de Médicis par Vasari. Sur un siège aux a
de Laurent de Médicis par Vasari. Sur un siège aux accotoirs en têtes de lions, est assis, vêtu d’une ample robe à paremen
Vasari. Sur un siège aux accotoirs en têtes de lions, est assis, vêtu d’ une ample robe à parements de fourrures, le grand
toirs en têtes de lions, est assis, vêtu d’une ample robe à parements de fourrures, le grand Florentin. Son visage est mai
ue des vases sculptés et des masques antiques. Cette figure a en elle de quoi faire rêver un poète. M. André Lebey a voulu
un poète. M. André Lebey a voulu analyser sa rêverie et la fortifier de tout ce qu’on sait sur le héros, de façon à se l’
complètement. M. Lebey a lu beaucoup de chroniques du temps, travaux d’ historiens ; il les a comparés et opposés et il s’
t peint, est aussi un portrait écrit, portrait minutieux et complexe, d’ une touche très intelligente et très libre, avec,
’une touche très intelligente et très libre, avec, pour fond à la vie de l’homme, la vie du temps en sa variété et son pit
s, chose trop rare chez ceux qui gouvernent, que les Arts font partie de la patrie et qu’ils sont non seulement l’ornement
Arts font partie de la patrie et qu’ils sont non seulement l’ornement d’ une époque et la couronne d’un temps, mais partici
e et qu’ils sont non seulement l’ornement d’une époque et la couronne d’ un temps, mais participent à la vie commune d’un É
e époque et la couronne d’un temps, mais participent à la vie commune d’ un État. Ce que j’aime dans le livre de M. André L
s participent à la vie commune d’un État. Ce que j’aime dans le livre de M. André Lebey, outre ses qualités de forte peint
at. Ce que j’aime dans le livre de M. André Lebey, outre ses qualités de forte peinture historique, c’est la façon dont il
ure historique, c’est la façon dont il est écrit et composé. Beaucoup d’ ouvrages d’histoire, savamment documentés et consc
que, c’est la façon dont il est écrit et composé. Beaucoup d’ouvrages d’ histoire, savamment documentés et consciencieuseme
re, savamment documentés et consciencieusement construits, ont un ton de pédanterie et un aspect de pensum qui gâte ce qu’
consciencieusement construits, ont un ton de pédanterie et un aspect de pensum qui gâte ce qu’il y a de meilleur en eux.
ont un ton de pédanterie et un aspect de pensum qui gâte ce qu’il y a de meilleur en eux. L’auteur y semble écrire à gages
de meilleur en eux. L’auteur y semble écrire à gages et à la journée. De là un air d’ennui et de lassitude qui se communiq
n eux. L’auteur y semble écrire à gages et à la journée. De là un air d’ ennui et de lassitude qui se communique peu à peu
teur y semble écrire à gages et à la journée. De là un air d’ennui et de lassitude qui se communique peu à peu au lecteur.
d’ennui et de lassitude qui se communique peu à peu au lecteur. Rien de cela avec M. André Lebey. Son récit est constamme
raconte et qu’il s’y intéresse entièrement, joyeusement et vivement. De là, en son livre, un entrain et une verve qui le
ement. De là, en son livre, un entrain et une verve qui le parcourent d’ un bout à l’autre et le soutiennent même en telles
ares, du reste, car une vie comme celle du Magnifique semble disposée d’ avance par un art mystérieux qui est celui de la D
gnifique semble disposée d’avance par un art mystérieux qui est celui de la Destinée. Ce noble poème humain a tenté M. And
’est un essai heureux, puisqu’il nous vaut un bon livre tout imprégné de ce que l’auteur appelle, dans la préface, le « pa
out imprégné de ce que l’auteur appelle, dans la préface, le « parfum de la Renaissance » et qu’on ne respire guère dans l
 parfum de la Renaissance » et qu’on ne respire guère dans l’histoire d’ aujourd’hui. Pierre des Brandes : Les Facéties
e dans l’histoire d’aujourd’hui. Pierre des Brandes : Les Facéties de Pogge Ce fut à la cour des Médicis que vécut
céties de Pogge Ce fut à la cour des Médicis que vécut une partie de sa longue existence le bon Poggio Bracciolini, do
entier, les célèbres Facéties. Cette traduction nouvelle est précédée d’ une intéressante vie du Pogge. Nous le voyons tour
s antiques, polémiste acerbe et prieur des Arts à Florence. Le détail de cette destinée est amusant comme un roman et il e
les Facéties, et c’est quelque chose, car elles contiennent vraiment de tout. Il y en a de toutes sortes, d’ineptes et de
’est quelque chose, car elles contiennent vraiment de tout. Il y en a de toutes sortes, d’ineptes et de charmantes, de gro
, car elles contiennent vraiment de tout. Il y en a de toutes sortes, d’ ineptes et de charmantes, de grossières et de déli
ontiennent vraiment de tout. Il y en a de toutes sortes, d’ineptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de lon
ment de tout. Il y en a de toutes sortes, d’ineptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de longues et de brèv
y en a de toutes sortes, d’ineptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de longues et de brèves. On y trouve d
es sortes, d’ineptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de longues et de brèves. On y trouve des contes, des
neptes et de charmantes, de grossières et de délicates, de longues et de brèves. On y trouve des contes, des anecdotes et
ge est sérieux même dans la plaisanterie. À tout le moins, il la veut de bonne langue. Imaginez le Masque de fer, le Nain
erie. À tout le moins, il la veut de bonne langue. Imaginez le Masque de fer, le Nain Jaune ou M. de Calinaux raturant et
aux raturant et refaisant leurs nouvelles à la main. Seulement celles de Pogge ont près de 500 ans. C’est là leur mérite e
 549-553 [552-553]. Il faut reconnaître à M. Victor Ottmann le mérite d’ avoir donné pour la première fois une bibliographi
r la première fois une bibliographie complète et raisonnée des œuvres de Jacques Casanova. Raconter la vie du grand amoure
ifié la besogne. Il se contente, après nous avoir montré les origines de Casanova, de nous tracer l’itinéraire de ses dépl
ne. Il se contente, après nous avoir montré les origines de Casanova, de nous tracer l’itinéraire de ses déplacements, en
us avoir montré les origines de Casanova, de nous tracer l’itinéraire de ses déplacements, en donnant, chaque fois qu’un n
chaque fois qu’un nom historique lui vient sous la plume, une notice de dictionnaire. Pour lui Casanova, c’est, sans plus
t, sans plus, l’aventurier du dix-huitième siècle, le grand chevalier d’ industrie qui profita de l’inquiétude qui agitait
er du dix-huitième siècle, le grand chevalier d’industrie qui profita de l’inquiétude qui agitait son époque pour duper le
onnaît bien la valeur littéraire des Mémoires, mais il ne s’avise pas d’ y chercher la psychologie de cet homme extraordina
aire des Mémoires, mais il ne s’avise pas d’y chercher la psychologie de cet homme extraordinaire. Sans doute le Vénitien
t, bretteur enragé. Mais ce n’est pas cela qui nous importe. Que dire de cet amoureux singulier qui avait fait de l’amour
a qui nous importe. Que dire de cet amoureux singulier qui avait fait de l’amour son métier, homme à bonnes fortunes si ja
mais il en fut, et qui, lorsque la quarantaine approche, gémit encore de sentimentalité exaspérée ? Qu’il me suffise de ra
approche, gémit encore de sentimentalité exaspérée ? Qu’il me suffise de rappeler la déconvenue avec le Charpillon à Londr
onvenue avec le Charpillon à Londres, les hésitations avec « la fille d’ un savetier gentilhomme » en Espagne, les retards
gne, les retards avec la belle juive Lia (je cite au hasard et encore de mémoire). C’est l’énergie amoureuse de Casanova,
a (je cite au hasard et encore de mémoire). C’est l’énergie amoureuse de Casanova, tant physique que morale, et surtout mo
tout morale, qu’il faudrait étudier, expliquer, commenter. L’aventure de cœur qu’il cherche sans cesse, l’aventure qu’il n
’aventure de cœur qu’il cherche sans cesse, l’aventure qu’il ne cesse de trouver remplissait toute sa vie. C’est là son cô
acheté en 1820 par Frédéric Arnold Brockhaus à Leipzig, le fondateur de la maison. Les deux individus qui offraient de le
Leipzig, le fondateur de la maison. Les deux individus qui offraient de le lui vendre s’appelaient F. Genzel et C. Angiol
homme trop avisé pour acheter au hasard, sans connaître la provenance de la marchandise. Comment le manuscrit avait-il qui
. Comment le manuscrit avait-il quitté Dux ? Il est assez indifférent de savoir si la suite des mémoires a été perdue ou s
perdue ou si elle n’a jamais été écrite. Si elle ne présente pas plus d’ intérêt que Le Polemoscope, ou le Passe-Temps, nou
est tronquée et il faut absolument que l’un des plus beaux monuments de la passion humaine soit connu dans son intégralit
ommandées. M. Gustave Kahn, qui dans la question Casanova a le mérite d’ être presque un précurseur, a pu, je crois, en pre
a pu, je crois, en prendre connaissance chez eux. Il faudrait obtenir de pouvoir en prendre copie. Voilà une tâche toute t
re. On s’entendrait avec un éditeur parisien et l’on ferait un tirage de luxe à deux mille exemplaires, en souscription, s
exemplaires, en souscription, sous le manteau. Je ne veux pas oublier de féliciter cette même société du luxe discret qu’e
cette même société du luxe discret qu’elle a mis à éditer le Casanova de M. Ottmann, qui est publié hors commerce. Lett
, p. 559-563. Voilà assez longtemps que nous nous appelons les jeunes de la littérature italienne. Sans faire tort à perso
faire tort à personne et tout en laissant à mes confrères le plaisir de se placer toujours parmi cette jeunesse dorée de
confrères le plaisir de se placer toujours parmi cette jeunesse dorée de l’intelligence, je vois que le moment approche où
le public et la critique connaîtront demain ; c’est toute une pléiade d’ auteurs, quelques-uns non encore mûrs, mais qui on
choisi cette voie et qui se préparent à monter le Calvaire du roman, de la poésie, du théâtre. Nous, les jeunes, ne pouvo
tre nous ce sera l’unique mérite), lorsqu’on ne lisait que les livres de France, et qu’il paraissait absurde d’attendre qu
qu’on ne lisait que les livres de France, et qu’il paraissait absurde d’ attendre quelque chose d’une littérature nationale
ivres de France, et qu’il paraissait absurde d’attendre quelque chose d’ une littérature nationale. Il y avait d’Annunzio,
urde d’attendre quelque chose d’une littérature nationale. Il y avait d’ Annunzio, Fogazzaro et plusieurs aujourd’hui oubli
de d’attendre quelque chose d’une littérature nationale. Il y avait d’ Annunzio , Fogazzaro et plusieurs aujourd’hui oubliés déjà,
oubliés déjà, mais on attendait les traductions françaises des romans de d’Annunzio pour s’apercevoir de son existence che
liés déjà, mais on attendait les traductions françaises des romans de d’ Annunzio pour s’apercevoir de son existence chez n
és déjà, mais on attendait les traductions françaises des romans de d’ Annunzio pour s’apercevoir de son existence chez nous. Il
les traductions françaises des romans de d’Annunzio pour s’apercevoir de son existence chez nous. Il faut donc que nous te
tendions la main à ceux qui viennent, chronologiquement, après nous ; d’ autant plus qu’il n’est pas à croire qu’on les ren
roire qu’on les rencontrera tous dans dix ans. Quoique les conditions de la littérature italienne soient extrêmement plus
orables que jadis, il faut encore, à l’heure qu’il est, du courage et de l’entêtement pour poursuivre cette carrière en It
nt pour poursuivre cette carrière en Italie. Sur le fronton du temple de l’Art on pourrait écrire en lettres de feu le mot
alie. Sur le fronton du temple de l’Art on pourrait écrire en lettres de feu le mot qu’on grave sur les lames des épées et
es poignards : Non ti fidar di me se cuor non hai… J’en ai connu un, de ces Très-jeunes, il y a deux ans à Bologne, où il
Bologne, où il était encore étudiant ; aujourd’hui sous le pseudonyme de Giulio de Frenzi, il travaille sérieusement et, c
éconde, Giulio de Frenzi est maintenant en train de publier une série de profils littéraires italiens avec le titre doucem
érie de profils littéraires italiens avec le titre doucement ironique de Candidats à l’immortalité. Je crois que cet essai
ucement ironique de Candidats à l’immortalité. Je crois que cet essai d’ iconographie contemporaine est appelé à combler un
à exciter les discussions les plus curieuses, car MM. Beltramelli et de Frenzi sont singulièrement bien doués pour ce gen
Beltramelli et de Frenzi sont singulièrement bien doués pour ce genre d’ études. Ils ont déjà débuté avec deux livres remar
ont déjà débuté avec deux livres remarquables : Il Corruttore, roman de M. de Frenzi ne décèle la jeunesse de l’auteur qu
rquables : Il Corruttore, roman de M. de Frenzi ne décèle la jeunesse de l’auteur que par le style trop tourmenté ; mais l
nesse de l’auteur que par le style trop tourmenté ; mais l’expérience de la vie, la mesure, le dessin des personnages, le
es scènes y sont complets ; c’est un bon roman, audacieux et honnête, de cette honnêteté littéraire qui est le résultat d’
dacieux et honnête, de cette honnêteté littéraire qui est le résultat d’ un travail réfléchi et personnel. M. Beltramelli a
ravail réfléchi et personnel. M. Beltramelli a à son actif un recueil de nouvelles, Antica Madre, dont il peut être conten
de nouvelles, Antica Madre, dont il peut être content, car sa vision de la vie est sincère, subjective, indépendante de t
ontent, car sa vision de la vie est sincère, subjective, indépendante de toute suggestion de la mode. Le séjour à Rome, da
n de la vie est sincère, subjective, indépendante de toute suggestion de la mode. Le séjour à Rome, dans le monde politiqu
littéraire lui donnera, j’espère, ce qui lui manque encore : une vue d’ ensemble, le coup d’œil plus large et plus synthét
s synthétique, tout ce, enfin, dont on peut se passer dans un recueil de nouvelles et qui est fort important pour la conce
un recueil de nouvelles et qui est fort important pour la conception d’ un roman significatif. J’aurai, d’ailleurs, une bo
tion d’un roman significatif. J’aurai, d’ailleurs, une bonne occasion de revenir à ces deux auteurs lorsque les Candidats
aggio, qui venait après quelques pièces et quelques poésies et un tas d’ articles et de nouvelles éparpillés çà et là dans
ait après quelques pièces et quelques poésies et un tas d’articles et de nouvelles éparpillés çà et là dans les journaux h
et là dans les journaux hebdomadaires et politiques, j’ai dû changer d’ opinion. Miraggio, quoique trop long et d’une donn
politiques, j’ai dû changer d’opinion. Miraggio, quoique trop long et d’ une donnée peu originale, montre un talent vif et
op long et d’une donnée peu originale, montre un talent vif et prompt d’ observateur. Je risque probablement de déplaire à
montre un talent vif et prompt d’observateur. Je risque probablement de déplaire à Lucio d’Ambra, mais il faut que je lui
l faut que je lui dise que jusqu’à ce qu’il ait éprouvé le dramatique de la vie vécue, jusqu’à ce qu’il ait senti, lui le
à ce qu’il ait senti, lui le premier, les frissons, tous les frissons d’ une vie de bataille, il lui sera bien difficile de
ait senti, lui le premier, les frissons, tous les frissons d’une vie de bataille, il lui sera bien difficile de nous donn
, tous les frissons d’une vie de bataille, il lui sera bien difficile de nous donner le livre qui puisse nous faire frisso
qui puisse nous faire frissonner à notre tour. C’est par concomitance d’ idées que le nom de Lucio d’Ambra me rappelle celu
re frissonner à notre tour. C’est par concomitance d’idées que le nom de Lucio d’Ambra me rappelle celui de Tullio Giordan
ar concomitance d’idées que le nom de Lucio d’Ambra me rappelle celui de Tullio Giordana : le premier roman de celui-ci av
Lucio d’Ambra me rappelle celui de Tullio Giordana : le premier roman de celui-ci avait une préface de celui-là, et depuis
i de Tullio Giordana : le premier roman de celui-ci avait une préface de celui-là, et depuis ce jour, Tullio Giordana a ma
un petit récit, La fiamma e l’ombra, recommandent son nom comme celui d’ un auteur sur lequel l’avenir peut compter ; il es
ses sentiments et ses sensations, c’est-à-dire qu’il saura s’emparer de cet instrument délicat et précieux qui est le rom
et précieux qui est le roman moderne pour nous raconter quelque chose de bien intéressant et de bien à lui. Signe caractér
roman moderne pour nous raconter quelque chose de bien intéressant et de bien à lui. Signe caractéristique : Tullio Giorda
e : Tullio Giordana a pris part, en 1897, à une expédition au secours de la Grèce ; tout frais de souvenirs classiques, il
s part, en 1897, à une expédition au secours de la Grèce ; tout frais de souvenirs classiques, il croyait alors à Thémisto
es, mais maintenant, ça lui a passé. Celui qui, sans aller au secours d’ aucun peuple, vit toujours la vie la plus étrangem
cardi, dont Maxime Gorki aurait créé un type marquant pour quelqu’une de ses nouvelles bohémiennes. M. Ceccardi, au vagabo
nouvelles bohémiennes. M. Ceccardi, au vagabondage près, est un poète de premier ordre ; on ne sait jamais où il peut se t
ature dans les journaux sous une lyrique étincelante. Les difficultés de la vie l’ont empêché de se résumer en un livre pu
sous une lyrique étincelante. Les difficultés de la vie l’ont empêché de se résumer en un livre puissant : il n’a publié q
nt : il n’a publié que des plaquettes, qui, dans le mouvement fébrile de la littérature moderne, ne suffisent pas à répand
fisent pas à répandre son nom dans le grand public. M. Ceccardi jouit d’ une renommée sûre et claire près des hommes de let
blic. M. Ceccardi jouit d’une renommée sûre et claire près des hommes de lettres et des gourmets littéraires : je voudrais
ve embarrassé à les choisir, car parmi ces Très-jeunes il y en a plus d’ un qui mérite un encouragement. Mais n’étant pas t
rite un encouragement. Mais n’étant pas taillé pour décerner des prix de rhétorique et me plaisant plutôt à des croquis ra
ueil, L’Urna, ne doit pas passer sous silence ; nous y trouvons l’âme d’ un poète expressif, mâle et singulier, dont le sen
trouvons l’âme d’un poète expressif, mâle et singulier, dont le sens de la mesure est exquis. Cette Urna a été pour moi,
st exquis. Cette Urna a été pour moi, je dois l’avouer, la révélation d’ un esprit aristocratique et extrêmement vibrant, s
ue M. Guelfo Civinini ne se laisse pas décourager par les difficultés de toute nature qui entravent la carrière d’un poète
ourager par les difficultés de toute nature qui entravent la carrière d’ un poète : il est appelé, son entêtement aidant, à
es poétereaux officiels. Mais qui pourra nous donner quelque nouvelle de cet autre poète dédaigneux et solitaire, de ce Gi
s donner quelque nouvelle de cet autre poète dédaigneux et solitaire, de ce Giulio Orsini dont on parle avec tant d’intérê
dédaigneux et solitaire, de ce Giulio Orsini dont on parle avec tant d’ intérêt dans les cénacles artistiques de Rome ? Pe
rsini dont on parle avec tant d’intérêt dans les cénacles artistiques de Rome ? Personne ne le connaît, personne ne l’a vu
’écart, en refusant même les relations avec ses confrères : et on dit de lui, cependant, tout le bien et tout le mal qu’on
cependant, tout le bien et tout le mal qu’on peut imaginer. Son essai de poème, Orpheus, qu’il publia en plaquette chez un
s, qu’il publia en plaquette chez un éditeur obscur, m’a fait désirer de lire le poème, puisque, selon mon avis qui n’est
te ans. Les jugements que portent sur lui les critiques et les hommes de lettres oscillent entre l’admiration inconditionn
à nous assurer que cet essai dont je parle se détache vigoureusement de tout ce qui est banal et conventionnel. Le regard
onc une élite toute prête aux luttes pour l’art ; mais je suis obligé de renvoyer à ma prochaine chronique quelques notes
r tour. Tome XXXVIII, numéro 138, 1er juin 1901 Publications d’ art. Attraverso gli albi e le Cartelle Yvanho
ittorio Pica, sera complète en six fascicules. Ce sont des sensations d’ art écrites par un artiste nerveux et passionné. L
erveux et passionné. Le premier recueil contient des études sur Rops, de Groux, Goya et sur l’art japonais et l’art anglai
e et gracieuse breloque. Elle consiste en un enfant assis sur un vase de nuit et qui bascule sur le fond du vase. C’est le
e de nuit et qui bascule sur le fond du vase. C’est le nec plus ultra de l’originalité et du bon goût. Tous les fumeurs él
illet 1901 Littérature. Pierre de Bouchaud, La Sculpture à Rome, de l’Antiquité à la Renaissance. A. Lemerre, in-18,
r juillet 1901, p. 178-185 [184-185]. Parler ici des deux conférences de M. Pierre de Bouchaud, c’est marquer qu’on y trou
e M. Pierre de Bouchaud, c’est marquer qu’on y trouva des impressions de littérature et d’art autant que des nouveautés d’
chaud, c’est marquer qu’on y trouva des impressions de littérature et d’ art autant que des nouveautés d’érudition. La scie
uva des impressions de littérature et d’art autant que des nouveautés d’ érudition. La science y est sûre, l’information ét
auraient pu demeurer inertes, sont vivifiés par un sentiment profond de la beauté. Il faut une belle confiance en soi pou
n audace ; nous y avons gagné un tableau très attachant des destinées de la statuaire romaine, où, une fois de plus, il se
anta Florence), je veux citer cette délicieuse impression des entours de Rome : « Enfin, Rome est aussi la voisine de la c
e impression des entours de Rome : « Enfin, Rome est aussi la voisine de la campagne où elle étend ses basiliques et ses p
. La nature se donne rendez-vous sous ses murs. Au printemps, au-delà de la Porta Pia, le figuier agite doucement ses feui
le figuier agite doucement ses feuilles bleues. Les prés sont blancs de pâquerettes et de narcisses. Les amandiers neigeu
doucement ses feuilles bleues. Les prés sont blancs de pâquerettes et de narcisses. Les amandiers neigeux répandent dans l
lens invisibles et parfumés. La vigne en fleurs embaume. Sur le faîte de la vieille église Sainte-Agnès, des colombes vole
uant. Du firmament, un soleil jeune et magnifique comme l’adolescence de l’année, darde ses rayons que tamisent parfois de
des mousselines. Un souffle tiède, un souffle pareil à la respiration d’ une déesse amoureuse, effleure le sol, se perd sur
es mémorables… » Il faut être poète aussi pour traiter convenablement de l’archéologie. Cet opuscule est un peu tassé. Il
ablement de l’archéologie. Cet opuscule est un peu tassé. Il y a plus d’ air dans le chapitre sur Sienne. On y voit plus au
rès ivre, ces Sodoma impurs et mélancoliques et la nudité harmonieuse de ces Trois Grâces, don d’un pape. C’est un Siennoi
rs et mélancoliques et la nudité harmonieuse de ces Trois Grâces, don d’ un pape. C’est un Siennois, Cellino di Nese, qui é
d’un pape. C’est un Siennois, Cellino di Nese, qui érigea le tombeau de Cino à Pistoie. M. de Bouchaud parle bien de ce p
e, qui érigea le tombeau de Cino à Pistoie. M. de Bouchaud parle bien de ce poète qui fit, après Dante, quelques-uns des p
en de ce poète qui fit, après Dante, quelques-uns des plus beaux vers d’ amour de son temps. On voit combien est varié ce l
poète qui fit, après Dante, quelques-uns des plus beaux vers d’amour de son temps. On voit combien est varié ce livret ;
oit combien est varié ce livret ; il est parmi les meilleurs ouvrages de son auteur. Art ancien. Chez M. Sedelmeyer [ex
onnu, c’est la Grande Madone Colonna, celle qui fut d’abord la Madone de Saint-Antoine de Padoue. Le retable est célèbre.
t célèbre. Peint par Raphaël en 1505, pour le couvent des religieuses de Saint-Antoine de Padoue, à Pérouse, il est vendu
e, chez les Colonna. En 1802, il quitte la galerie Colonna pour celle de Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, et devient e
Ferdinand Ier, roi des Deux-Siciles, et devient ensuite la propriété de Ferdinand II, roi de Naples, qui le garde au Pala
à coucher, et la lègue à son fils François II. Lors de la révolution de 1860, le roi l’emporte avec lui à Gaëte, puis en
860, le roi l’emporte avec lui à Gaëte, puis en Espagne. Les embarras d’ argent s’accentuant, il charge Ripalda de le vendr
uis en Espagne. Les embarras d’argent s’accentuant, il charge Ripalda de le vendre. Le duc, très lié avec l’impératrice Eu
ienne faite, — et François II, devenu duc de Castro, réduit les frais de sa maison et garde sa madone ; il la prête au Sou
l meurt en 1895, et ses héritiers la cèdent à M. Sedelmeyer. Que dire de ce chef-d’œuvre qui n’ait été cent fois répété ?
fois répété ? C’est Raphaël ingénu et grave, encore roide et pénétré de son maître, et chez qui on sent sourdre pourtant
uvre. Il faudrait, à cette sublime chose, le jour inquiet et mystique d’ une basilique ; il faudrait autour d’elle une part
ose, le jour inquiet et mystique d’une basilique ; il faudrait autour d’ elle une particulière atmosphère de respect et de
une basilique ; il faudrait autour d’elle une particulière atmosphère de respect et de crainte, où son rayonnement doux at
; il faudrait autour d’elle une particulière atmosphère de respect et de crainte, où son rayonnement doux atteindrait tout
on rayonnement doux atteindrait toute son ampleur… Mais cette galerie de marchand !… Ah ! elle a là un singulier cortège,
galerie de marchand !… Ah ! elle a là un singulier cortège, la Vierge de Pérouse ! […] Lettres italiennes Luciano Zù
jourd’hui assez rare, car la dernière édition remonte à 1877. Et, âgé de moins que trente ans, il avait eu l’audace de fai
remonte à 1877. Et, âgé de moins que trente ans, il avait eu l’audace de faire jouer à la Scala de Milan son opéra, Mefist
fistofele. N’arrivant pas à concevoir qu’un jeune homme pût affronter de but en blanc ce public d’élite, et non avec quelq
à concevoir qu’un jeune homme pût affronter de but en blanc ce public d’ élite, et non avec quelque lever de rideau digne d
ffronter de but en blanc ce public d’élite, et non avec quelque lever de rideau digne de bienveillance, c’est-à-dire de co
en blanc ce public d’élite, et non avec quelque lever de rideau digne de bienveillance, c’est-à-dire de commisération, mai
non avec quelque lever de rideau digne de bienveillance, c’est-à-dire de commisération, mais crânement, avec un opéra aux
, dont l’audace était telle qu’il dirigeait lui-même l’orchestre, eut de la peine à conduire la représentation jusqu’au bo
sentation jusqu’au bout. Cette attitude devant les beautés éclatantes de l’œuvre de M. Boïto ne faisait honneur ni au publ
usqu’au bout. Cette attitude devant les beautés éclatantes de l’œuvre de M. Boïto ne faisait honneur ni au public, ni à l’
public, ni à l’importance du Théâtre où l’opéra se jouait. Il suffit de quelques modifications que le maëstro apporta à s
avail acclamé à Bologne et immédiatement après dans toutes les villes d’ Italie. Milan en est fière aujourd’hui, parce que
aujourd’hui, parce que ce Mefistofele lui rappelle aussi l’étrangeté d’ un jugement que tous s’empressent de renier, car d
le lui rappelle aussi l’étrangeté d’un jugement que tous s’empressent de renier, car de ces spectateurs de 1868 un petit n
aussi l’étrangeté d’un jugement que tous s’empressent de renier, car de ces spectateurs de 1868 un petit nombre à peine d
d’un jugement que tous s’empressent de renier, car de ces spectateurs de 1868 un petit nombre à peine doit survivre. Après
la littérature, le Libro dei versi qui à son heure n’avait fait moins de bruit que l’opéra musical, M. Boïto pendant une v
it moins de bruit que l’opéra musical, M. Boïto pendant une vingtaine d’ années se plut à vivre hors des batailles artistiq
i le plus intime et le plus dévoué : pour lui il composa les libretti de l’Othello et du Falstaff, chefs-d’œuvre dans leur
du Falstaff, chefs-d’œuvre dans leur genre ; et à l’étranger, par une de ces bizarreries qui semblent veiller à la carrièr
ranger, par une de ces bizarreries qui semblent veiller à la carrière de cet artiste, on s’habitua vite à le considérer to
bonnement comme un excellent librettiste : même en France, à la mort de Giuseppe Verdi, lorsqu’il fallut nommer son succe
le nom qu’on vient de choisir, en apaisant la conscience des membres de l’Institut, n’a pas rencontré toutefois l’approba
ré toutefois l’approbation des artistes en Italie. C’est qu’on ignore de quelle trempe de musicien et de poète est l’auteu
probation des artistes en Italie. C’est qu’on ignore de quelle trempe de musicien et de poète est l’auteur du Mefistofele 
rtistes en Italie. C’est qu’on ignore de quelle trempe de musicien et de poète est l’auteur du Mefistofele : et il faut aj
tofele : et il faut ajouter que le caractère dédaigneux et nonchalant de M. Boïto l’empêcha toujours de monter cette récla
le caractère dédaigneux et nonchalant de M. Boïto l’empêcha toujours de monter cette réclame tapageuse, rapide et éphémèr
nter cette réclame tapageuse, rapide et éphémère qui remplit le monde de célébrités caduques. Il en était arrivé à ce poin
emplit le monde de célébrités caduques. Il en était arrivé à ce point d’ indifférence que, musicien formidable lui-même, il
La Gioconda de Ponchielli et Ero et Leandro et I profughi fiamminghi de Mancinelli ont été composés avec les libretti de
profughi fiamminghi de Mancinelli ont été composés avec les libretti de Boïto. Il poussait les autres, il jouissait de le
osés avec les libretti de Boïto. Il poussait les autres, il jouissait de leurs triomphes et il s’oubliait de la manière la
poussait les autres, il jouissait de leurs triomphes et il s’oubliait de la manière la plus inattendue. § Heureusement, vo
’était envisagé que comme un opéra, et on l’imaginait dans les décors de la scène, à travers les beautés d’une musique pui
et on l’imaginait dans les décors de la scène, à travers les beautés d’ une musique puissamment personnelle, exceptionnell
ue puissamment personnelle, exceptionnellement profonde. L’apparition de Nerone en volume, sous la forme d’une Tragédie en
onnellement profonde. L’apparition de Nerone en volume, sous la forme d’ une Tragédie en cinq actes, vient de déplacer mome
ient de déplacer momentanément l’attention pour nous mettre vis-à-vis d’ une conception littéraire, qui est quelque chose d
s mettre vis-à-vis d’une conception littéraire, qui est quelque chose de bien plus complet que le libretto. Celui-ci, dans
hose de bien plus complet que le libretto. Celui-ci, dans l’intention de l’auteur, n’est qu’un travail d’à côté, élagué de
libretto. Celui-ci, dans l’intention de l’auteur, n’est qu’un travail d’ à côté, élagué de tous ces détails que la musique
i, dans l’intention de l’auteur, n’est qu’un travail d’à côté, élagué de tous ces détails que la musique doit rendre avec
e doit rendre avec son langage frémissant et infini. Devancer de plus d’ une année l’œuvre musicale par l’œuvre littéraire,
to, a droit à une critique déférente et sérieuse. Mais qu’il s’agisse d’ une suggestion ancienne dont nous subissons le con
les du drame l’imposent, il m’a été difficile, en lisant la Tragédie, de me soustraire au pressentiment de la scène et de
é difficile, en lisant la Tragédie, de me soustraire au pressentiment de la scène et de la musique. Sans doute, la vision
lisant la Tragédie, de me soustraire au pressentiment de la scène et de la musique. Sans doute, la vision telle que M. Bo
ue. Sans doute, la vision telle que M. Boïto nous la donne, la vision de ces personnages et de ce monde, de cette heure va
ion telle que M. Boïto nous la donne, la vision de ces personnages et de ce monde, de cette heure vague, de ces jours où t
M. Boïto nous la donne, la vision de ces personnages et de ce monde, de cette heure vague, de ces jours où tous tremblaie
e, la vision de ces personnages et de ce monde, de cette heure vague, de ces jours où tous tremblaient, César, la foule et
utefois, l’œuvre littéraire doit être jugée à part : elle a sa raison d’ être, ses mérites, son but : ici le poète, libre d
aison d’être, ses mérites, son but : ici le poète, libre des entraves de la scène, suivait son inspiration dramatique et t
s entraves de la scène, suivait son inspiration dramatique et traçait d’ une main sûre les lignes de ce qui, plus qu’une si
vait son inspiration dramatique et traçait d’une main sûre les lignes de ce qui, plus qu’une simple ébauche, est déjà un t
ntraire, sous une lumière sinistre et aveuglante. Il serait difficile de marquer le point où, se détachant de tous ses aco
aveuglante. Il serait difficile de marquer le point où, se détachant de tous ses acolytes, le protagoniste devient inoubl
s’élance sur la Via Appia pour enterrer bien profondément les cendres de sa mère assassinée, jusqu’à la dernière scène, où
sa mère assassinée, jusqu’à la dernière scène, où, en jouant le rôle d’ Oreste, il s’oublie et avoue son crime, — mieux qu
au milieu des folies atroces du cirque : il l’est dans sa présomption d’ artiste, dans ses amours, dans sa haine, dans sa l
e déroule cette idylle infiniment suave entre Rabria et Fanael, douce de toute la douceur que la tradition prête aux jeune
mords avec lequel elle s’identifie souvent dans l’imagination hagarde de Néron, Astéria poursuit le matricide de son amour
nt dans l’imagination hagarde de Néron, Astéria poursuit le matricide de son amour sauvage et violent, qui lui apporte enf
la volupté et la mort. On voit bien que M. Boïto n’a eu qu’une vision de poète, et qu’il faut demander à ce poème ce qu’il
ut et doit nous donner : la poésie, avant tout, l’expression incisive d’ un talent hors ligne qui crée des âmes vibrantes e
es vibrantes et porte à la lumière de l’art tout un monde fourmillant d’ hypothèses et de doutes, encombré de ruines, éclai
porte à la lumière de l’art tout un monde fourmillant d’hypothèses et de doutes, encombré de ruines, éclairé par des mirag
e l’art tout un monde fourmillant d’hypothèses et de doutes, encombré de ruines, éclairé par des mirages incomparables. Il
es, hardies, violentes ou délicatement nuancées. Ne lui demandons pas de l’archéologie ; écoutons-en la voix et soyons-lui
di Modrone, qui depuis quelques ans est le Mécène vraiment splendide de la Scala, — les socialistes du Conseil municipal
raiment splendide de la Scala, — les socialistes du Conseil municipal de Milan ayant refusé à ce grand théâtre la subventi
ipal de Milan ayant refusé à ce grand théâtre la subvention ordinaire de 200.000 fr., d’après un principe démocratique que
l’année prochaine. Grâce à cette convention, on a le double avantage de pouvoir entendre la musique de M. Boïto et de jou
te convention, on a le double avantage de pouvoir entendre la musique de M. Boïto et de jouir pour trois ans encore d’une
on a le double avantage de pouvoir entendre la musique de M. Boïto et de jouir pour trois ans encore d’une saison théâtral
oir entendre la musique de M. Boïto et de jouir pour trois ans encore d’ une saison théâtrale de premier ordre à la Scala.
de M. Boïto et de jouir pour trois ans encore d’une saison théâtrale de premier ordre à la Scala. Après quoi, Messieurs l
ialistes voudront bien avouer qu’un seul Duc vaut plus qu’un troupeau de démagogues : ce qui, au demeurant, est plutôt un
ni Mes quelques notes sur les auteurs Très-jeunes ont eu l’honneur de rentrer en Italie par la voie des journaux politi
aborateur. Ces croquis étonnèrent en même temps tous les bureaucrates de la critique, qui n’admettent pas qu’on parle d’un
tous les bureaucrates de la critique, qui n’admettent pas qu’on parle d’ un écrivain avant qu’il ait atteint quatre-vingt-d
du parchemin. Les deux choses étant faites pour me plaire, je profite de l’occasion que M. Romualdo Pantini m’offre avec s
omualdo Pantini m’offre avec ses publications pour continuer ma série de Très-jeunes. M. Pantini vient de ces Abruzzes qui
de ces Abruzzes qui nous donnèrent, à ne nommer que les plus fameux, D’ Annunzio en littérature, Scarfoglio dans le journa
e ces Abruzzes qui nous donnèrent, à ne nommer que les plus fameux, D’ Annunzio en littérature, Scarfoglio dans le journalisme, M
inture. M. Pantini vit la plupart du temps à Florence, et il s’occupe d’ art d’une manière si probe et si sérieuse qu’on le
. M. Pantini vit la plupart du temps à Florence, et il s’occupe d’art d’ une manière si probe et si sérieuse qu’on le consi
dès aujourd’hui comme une des plus belles et des plus mûres promesses de notre critique d’art et de notre littérature. Ce
es plus belles et des plus mûres promesses de notre critique d’art et de notre littérature. Ce jeune homme est un mélange
critique d’art et de notre littérature. Ce jeune homme est un mélange de contradictions sympathiques : grave et enthousias
ée par les Revues les plus importantes. Flegrea publiait dernièrement de lui une étude excellente sur Rembrandt dans son p
jours en volume l’Art à Paris en 1900, où M. Pantini donne la mesure de son goût, de son coup d’œil et de sa culture arti
ume l’Art à Paris en 1900, où M. Pantini donne la mesure de son goût, de son coup d’œil et de sa culture artistique. Je po
1900, où M. Pantini donne la mesure de son goût, de son coup d’œil et de sa culture artistique. Je possède de lui, en outr
e son goût, de son coup d’œil et de sa culture artistique. Je possède de lui, en outre, une plaquette de vers : Canti, mai
de sa culture artistique. Je possède de lui, en outre, une plaquette de vers : Canti, mais comme il vient de me l’envoyer
sonnels, indépendants et sincères m’ont fait… D’ailleurs il n’est pas de ceux que l’éloge peut gâter, car il est éternelle
as de ceux que l’éloge peut gâter, car il est éternellement mécontent de soi, et la fièvre de la recherche le hante. De
e peut gâter, car il est éternellement mécontent de soi, et la fièvre de la recherche le hante. Dernières publications
Tome XXXIX, numéro 140, 1er août 1901, p. 505-515 [507]. […] des vues d’ Italie dont les meilleures sont celles de M. Alex
 505-515 [507]. […] des vues d’Italie dont les meilleures sont celles de M. Alex Bruel, l’église Saint-Marc, les fresques
eures sont celles de M. Alex Bruel, l’église Saint-Marc, les fresques de Tiepolo au palais Labia (Venise), des peintures m
Tiepolo au palais Labia (Venise), des peintures murales et des portes de palais à Milan ; de M. J. Prévôt une curieuse vue
bia (Venise), des peintures murales et des portes de palais à Milan ; de M. J. Prévôt une curieuse vue partielle du temple
palais à Milan ; de M. J. Prévôt une curieuse vue partielle du temple de Minerve à Rome, enterré à demi et dans lequel on
Rome, enterré à demi et dans lequel on a percé les portes et fenêtres d’ une habitation ; […] Les Journaux. Christine de
ces papes voulurent-ils témoigner ainsi à la reine leur satisfaction de ce qu’elle avait abjuré le luthérianisme et aussi
eur satisfaction de ce qu’elle avait abjuré le luthérianisme et aussi de ce qu’elle avait choisi Rome comme séjour. On sav
On savait sans doute déjà à la cour pontificale la vérité sur la mort de Monaldeschi, vérité qui n’a pas fait encore beauc
de chemin, — quoiqu’elle marche depuis deux cent cinquante ans. Loin d’ être l’amant de Christine, Monaldeschi intriguait
uoiqu’elle marche depuis deux cent cinquante ans. Loin d’être l’amant de Christine, Monaldeschi intriguait bassement pour
amant de Christine, Monaldeschi intriguait bassement pour s’approcher d’ elle. C’était un coquin très vulgaire, habile à la
valaient pas mieux que le patient, ils n’étaient point pires. L’acte de Christine, qu’un historien trouverait tout nature
urent jamais, on peut chercher à la comprendre, mais non se permettre de la juger ; peut-être aussi que l’admiration suffi
t jamais pardonné son abjuration, ont propagé avec délices la légende de Fontainebleau. Le Temps, à qui on emprunte la cit
n qui va suivre, appelle Christine « la criminelle fille du vainqueur de Lutzen ». Propos de religionnaire. Voici l’anecdo
elle Christine « la criminelle fille du vainqueur de Lutzen ». Propos de religionnaire. Voici l’anecdote du repas au Vatic
gionnaire. Voici l’anecdote du repas au Vatican : « Pour l’exécution de son projet, le pape se heurta à une première diff
aux souverains régnants, les autres personnages devaient se contenter d’ une chaise à dossier bas et sans appui pour les br
s privilèges. En voulant lui rendre hommage il ne fallait pas risquer de la blesser. Alexandre VII appela le Bernin à son
apparence assez majestueuse pour ne pas éveiller les susceptibilités de la reine de Suède. Le repas eut lieu le 26 décemb
lle du Vatican, et voici la description qu’en donne Gualdo, historien de Christine : Les deux tables étaient distantes l’u
ldo, historien de Christine : Les deux tables étaient distantes l’une de l’autre d’environ deux mains. Celle où était le p
ien de Christine : Les deux tables étaient distantes l’une de l’autre d’ environ deux mains. Celle où était le pontife étai
’une de l’autre d’environ deux mains. Celle où était le pontife était de deux doigts plus haute que celle de la reine ; le
. Celle où était le pontife était de deux doigts plus haute que celle de la reine ; le pape était assis au milieu, sur un
milieu, sur un fauteuil en velours rouge et une grande estrade, haute d’ une demi-main ; la reine s’assit sur le siège roya
ux mets avant de les passer). Le dîner fut proportionné à la grandeur d’ un grand prince vis-à-vis d’une grande princesse. 
. Le dîner fut proportionné à la grandeur d’un grand prince vis-à-vis d’ une grande princesse. » Ce cérémonial fut, à peu
41, 1er septembre 1901, p. 819-824 [822-823]. Mais je retrouve le nom de M. Fred sur une monographie consacrée à Giovanni
i Segantini. Cela est luxueusement édité par le Wiener Verlag et orné de nombreuses illustrations. Caron s’est souvenu que
autes-Alpes étant né à Arco, l’Autriche devait le considérer comme un de ses enfants, quoique, durant toute sa vie, elle n
ans sa première jeunesse, Segantini passe deux ans dans un orphelinat de Milan dont il s’échappe pour être repris l’année
pris l’année suivante. Plus tard il vend ses deux premières médailles d’ or pour vivre et c’est à travers une jeunesse de t
x premières médailles d’or pour vivre et c’est à travers une jeunesse de terribles misères qu’il devient le grand peintre
le grand peintre qu’il fut. On connaît fort peu de choses sur la vie de Segantini et M. Fred nous en a rapporté tout ce q
nous en a rapporté tout ce que ses longues recherches lui ont permis de découvrir. Il analyse avec soin l’œuvre de l’arti
recherches lui ont permis de découvrir. Il analyse avec soin l’œuvre de l’artiste, mort prématurément avant d’avoir achev
. Il analyse avec soin l’œuvre de l’artiste, mort prématurément avant d’ avoir achevé sa tâche. Tome XL, numéro 142, 1e
la Toscane, Hachette, 15 fr. M. Eugène Müntz est peut-être l’homme de France qui connaît le mieux l’art italien des gra
ui connaît le mieux l’art italien des grandes époques du Moyen Âge et de la Renaissance. Il l’a étudié laborieusement par
cellents et toujours renouvelés depuis trente ans, sa grande Histoire de l’Art qui est une des entreprises les plus honora
nde Histoire de l’Art qui est une des entreprises les plus honorables de la maison Hachette, lui valent une réputation d’h
les plus honorables de la maison Hachette, lui valent une réputation d’ historien et de critique d’art dont on peut dire,
ables de la maison Hachette, lui valent une réputation d’historien et de critique d’art dont on peut dire, — et ceci n’est
aujourd’hui, tant les matières sont diverses, qu’on ne saurait avoir de compétence que sur un petit nombre de sujets, spé
iverses, qu’on ne saurait avoir de compétence que sur un petit nombre de sujets, spécialement choisis et dont on aura fait
les durant quatre siècles, lorsque tant de villes ont été des centres de civilisation et les foyers distincts d’où rayonnè
de villes ont été des centres de civilisation et les foyers distincts d’ où rayonnèrent les arts dont notre civilisation oc
ncore glorieuse ; acquérir une connaissance si certaine des artistes, de leur temps, de leurs œuvres, du mouvement qu’ils
 ; acquérir une connaissance si certaine des artistes, de leur temps, de leurs œuvres, du mouvement qu’ils créèrent ou sub
eurs œuvres, du mouvement qu’ils créèrent ou subirent, — qu’on mérite d’ être consulté comme leur meilleur interprète, c’es
mérite d’être consulté comme leur meilleur interprète, c’est plus que de la spécialisation ; c’est le travail d’un esprit
ur interprète, c’est plus que de la spécialisation ; c’est le travail d’ un esprit étendu autant que lucide, heureux de com
tion ; c’est le travail d’un esprit étendu autant que lucide, heureux de comparer et de comprendre, — le propre d’une inte
travail d’un esprit étendu autant que lucide, heureux de comparer et de comprendre, — le propre d’une intelligence dont l
autant que lucide, heureux de comparer et de comprendre, — le propre d’ une intelligence dont le commerce sera non seuleme
ommerce sera non seulement agréable toujours, mais susceptible encore de nous profiter. J’insiste sur cet avantage immédia
quelque chose et s’augmenter soi-même sont peu nombreux. Or avec ceux de M. Müntz, on est assuré de ne pas perdre son temp
r soi-même sont peu nombreux. Or avec ceux de M. Müntz, on est assuré de ne pas perdre son temps ; même sous la forme appa
e pas perdre son temps ; même sous la forme apparemment superficielle de notes crayonnées en voyage, les renseignements qu
que son prix relativement modique met, selon la formule, à la portée de tous. Mais, il faut dire combien M. Müntz est un
e tous. Mais, il faut dire combien M. Müntz est un guide sûr et digne d’ être adopté ; avec quel plaisir on le suit dans se
ne d’être adopté ; avec quel plaisir on le suit dans ses explorations de Pise, Sienne, Lucques, et de toutes les petites v
plaisir on le suit dans ses explorations de Pise, Sienne, Lucques, et de toutes les petites villes de la Toscane : Volterr
xplorations de Pise, Sienne, Lucques, et de toutes les petites villes de la Toscane : Volterra, Pienze, Arezzo, Fiézole, P
s de la Toscane : Volterra, Pienze, Arezzo, Fiézole, Poppi, Pistoja ; de Florence surtout qui est un musée unique en Itali
ie ce que nous voudrions tant voir faire pour la France ; il a essayé de ramener l’attention sur des petites villes histor
urs Manuels ne les célèbrent pas, situées en dehors des grandes voies de communication, et qui se sont assoupies, leur rôl
se sont assoupies, leur rôle terminé, gardant intact leur physionomie d’ autrefois. Presque toutes, ici et là, recèlent des
s qu’en France, après la Révolution qui a tant détruit, les bienfaits de la centralisation se sont fait sentir en dirigean
illes offrent encore, avec leurs édifices demeurés debout, des œuvres de la statuaire, de la peinture, des arts mineurs, s
ore, avec leurs édifices demeurés debout, des œuvres de la statuaire, de la peinture, des arts mineurs, souvent si nombreu
nt si nombreuses qu’on ne peut parler que des principales, des œuvres de tout premier ordre, sous peine de ne donner que d
entièrement à notre désavantage ? Je crois qu’il ne faut pas se hâter de conclure. La France en effet, même après de terri
u’il ne faut pas se hâter de conclure. La France en effet, même après de terribles ravages, conserve d’admirables édifices
nclure. La France en effet, même après de terribles ravages, conserve d’ admirables édifices, jusque dans de très petites v
rès de terribles ravages, conserve d’admirables édifices, jusque dans de très petites villes, dans des bourgs et des villa
art monumental n’existe pour ainsi dire pas. Que sont les cathédrales de Sienne et de Florence, le dôme de Pise, les églis
l n’existe pour ainsi dire pas. Que sont les cathédrales de Sienne et de Florence, le dôme de Pise, les églises romaines à
dire pas. Que sont les cathédrales de Sienne et de Florence, le dôme de Pise, les églises romaines à côté de nos cathédra
nos cathédrales du nord ? C’est en France, dans les villes du Rhin et de Belgique, en Angleterre, qu’il faut étudier les é
glises italiennes valent surtout par la matière employée, la richesse de la décoration, les marbres, les mosaïques ; à l’i
ques ; à l’intérieur par les œuvres qu’y accumulèrent des générations d’ artistes ; la plupart n’ont pas même de façade ; e
y accumulèrent des générations d’artistes ; la plupart n’ont pas même de façade ; elles sont plates et lourdes, gardent l’
belles œuvres architecturales, si exceptionnelles, que l’on a coutume de citer pour l’Italie, les palais Vénitiens et Sain
n art qui ne vécut que par la couleur et que la plupart des monuments de Toscane dont parle M. Müntz demeureront toujours
ue n’en saurait avoir la vue directe. On goûtera les formes heureuses de quelques édifices comme le Palais Vieux et le pal
s du Bargello, à Florence, le palais Tolomei à Sienne, le pittoresque de certaines rues et des aspects de ces vieilles vil
ais Tolomei à Sienne, le pittoresque de certaines rues et des aspects de ces vieilles villes, comme à Florence le Ponte-Ve
de ces vieilles villes, comme à Florence le Ponte-Vecchio, l’oratoire d’ Or Saint-Michele ; mais comment rendre une chose a
nt-Michele ; mais comment rendre une chose aussi spéciale que le Dôme de Pise, mesquin comme bâtisse et décoré d’une marqu
e aussi spéciale que le Dôme de Pise, mesquin comme bâtisse et décoré d’ une marqueterie polychrome à motifs géométriques,
se et décoré d’une marqueterie polychrome à motifs géométriques, pavé d’ une mosaïque imitant les plus riches tapis de l’Or
otifs géométriques, pavé d’une mosaïque imitant les plus riches tapis de l’Orient, les parois couvertes de cubes d’émail a
aïque imitant les plus riches tapis de l’Orient, les parois couvertes de cubes d’émail avec des touches d’or et d’argent,
tant les plus riches tapis de l’Orient, les parois couvertes de cubes d’ émail avec des touches d’or et d’argent, dont l’en
s de l’Orient, les parois couvertes de cubes d’émail avec des touches d’ or et d’argent, dont l’ensemble resplendit comme u
rient, les parois couvertes de cubes d’émail avec des touches d’or et d’ argent, dont l’ensemble resplendit comme un gigant
ont l’ensemble resplendit comme un gigantesque écrin ? — N’est-ce pas d’ un art curieux, un peu étrange et dans lequel, à c
 N’est-ce pas d’un art curieux, un peu étrange et dans lequel, à côté d’ œuvres d’une beauté incontestable, on est choqué t
pas d’un art curieux, un peu étrange et dans lequel, à côté d’œuvres d’ une beauté incontestable, on est choqué tout à cou
eauté incontestable, on est choqué tout à coup par un étalage barbare de clinquant ? Il faudrait ajouter quelques mots sur
e clinquant ? Il faudrait ajouter quelques mots sur les reproductions de peinture et sculpture données par M. Müntz. Elles
e données par M. Müntz. Elles sont légion. Mais telle est l’abondance de sa documentation malgré tout qu’on les trouve tro
’est en dire le prix, et en même temps c’est dire la suprême habileté d’ un écrivain qui, dans une pareille matière, ayant
pareille matière, ayant donné à profusion, nous laisse avec le désir de recevoir encore. G. Weichardt : Le palais de T
laisse avec le désir de recevoir encore. G. Weichardt : Le palais de Tibère à Capri, Schleicher, 12 fr. 50 Dans les
ais de Tibère à Capri, Schleicher, 12 fr. 50 Dans les publications d’ art et cette fois nous venant d’Allemagne, je dois
r, 12 fr. 50 Dans les publications d’art et cette fois nous venant d’ Allemagne, je dois mentionner encore Le Palais de
tte fois nous venant d’Allemagne, je dois mentionner encore Le Palais de Tibère et autres édifices romains de Capri, par G
dois mentionner encore Le Palais de Tibère et autres édifices romains de Capri, par G. Weichardt, de qui l’on connaît déjà
lais de Tibère et autres édifices romains de Capri, par G. Weichardt, de qui l’on connaît déjà les travaux consciencieux s
l’auteur, une restitution dont le rapport avec les choses véritables de l’antiquité est à peu près celui d’un roman histo
apport avec les choses véritables de l’antiquité est à peu près celui d’ un roman historique à l’histoire réelle. M. Weicha
réelle. M. Weichardt, toutefois, a utilisé tout ce qu’il a pu réunir de renseignements historiques et archéologiques sur
Capri, et sa restauration nous donne une idée probablement très juste de ce qu’était l’île à l’époque romaine, — couverte
lement très juste de ce qu’était l’île à l’époque romaine, — couverte de palais, de villas, de villes et de jardins, et do
juste de ce qu’était l’île à l’époque romaine, — couverte de palais, de villas, de villes et de jardins, et dominée par l
e qu’était l’île à l’époque romaine, — couverte de palais, de villas, de villes et de jardins, et dominée par le palais de
île à l’époque romaine, — couverte de palais, de villas, de villes et de jardins, et dominée par le palais de Tibère, la «
palais, de villas, de villes et de jardins, et dominée par le palais de Tibère, la « villa Jovis », où, nous apprend Suét
si délicatement avec « ses petits poissons ». — Les restes du palais de Tibère constituent les plus importantes ruines de
es restes du palais de Tibère constituent les plus importantes ruines de Capri, — dont le niveau au-dessus de la mer a for
uent les plus importantes ruines de Capri, — dont le niveau au-dessus de la mer a fort varié au cours des siècles, d’abord
fices romains qui bordaient le rivage sont restés recouverts par 6 m. d’ eau. Mais des débris nombreux, des substructions d
ecouverts par 6 m. d’eau. Mais des débris nombreux, des substructions de monuments remontant pour la plupart au règne d’Au
ux, des substructions de monuments remontant pour la plupart au règne d’ Auguste ont été reconnus et fouillés, en différent
au règne d’Auguste ont été reconnus et fouillés, en différents points de l’île ; on en cite à la Certosa, sur le monte Cas
isées par les habitants, de préférence à la route moderne, conduisait de la mer à l’antique Caprée, et de là jusqu’à Anaca
rence à la route moderne, conduisait de la mer à l’antique Caprée, et de là jusqu’à Anacaprée, à une altitude de 270 mètre
la mer à l’antique Caprée, et de là jusqu’à Anacaprée, à une altitude de 270 mètres. Quant au palais de Tibère, qui étagea
e là jusqu’à Anacaprée, à une altitude de 270 mètres. Quant au palais de Tibère, qui étageait ses constructions, ses colon
, ses colonnades, ses portiques, ses colonnes triomphales à la pointe d’ un rocher surplombant à 300 mètres le niveau de la
riomphales à la pointe d’un rocher surplombant à 300 mètres le niveau de la mer, c’était bien le nid d’aigle qu’on pouvait
her surplombant à 300 mètres le niveau de la mer, c’était bien le nid d’ aigle qu’on pouvait rêver pour le César vieilli, s
pouvait rêver pour le César vieilli, soupçonneux, misanthrope, ruiné de débauches, poursuivi par le souvenir de ses crime
upçonneux, misanthrope, ruiné de débauches, poursuivi par le souvenir de ses crimes, — et cette ville tragique, par sa som
ville tragique, par sa somptuosité fabuleuse autant que par la beauté de ses lignes, au sommet de ce promontoire pittoresq
mptuosité fabuleuse autant que par la beauté de ses lignes, au sommet de ce promontoire pittoresque, vient heureusement ré
ntoire pittoresque, vient heureusement réhabiliter, dans les planches de M. Weichardt, l’art romain que tant de froides et
ècles nous avaient fait prendre en horreur. — Aussi bien, le souvenir de Tibère pèse aujourd’hui encore sur l’île ensoleil
imagination populaire. Il a sa légende et, dit-on, la statue équestre de l’empereur, d’une valeur inestimable, toute en or
ulaire. Il a sa légende et, dit-on, la statue équestre de l’empereur, d’ une valeur inestimable, toute en or et avec des pu
’empereur, d’une valeur inestimable, toute en or et avec des pupilles de diamant, se trouve dans une cavité sous le châtea
arberousse, Tibère se réveillera, le temps venu, et sortira tout armé de la montagne. Alors ce sera une ère de prospérité
emps venu, et sortira tout armé de la montagne. Alors ce sera une ère de prospérité et le plus pauvre pêcheur de l’île aur
ntagne. Alors ce sera une ère de prospérité et le plus pauvre pêcheur de l’île aura droit à ses richesses. Ce volume, paru
airie Schleicher, a été imprimé à Leipzig et ornementé par les élèves de l’Académie des Beaux-Arts. Il en faut louer la be
re un peu lourde, mais qui s’harmonise fort justement avec le travail de M. Weichardt. — Hélas ! il n’est guère que l’Alle
 Weichardt. — Hélas ! il n’est guère que l’Allemagne pour nous donner de telles éditions ; ici nous devons nous contenter
devons nous contenter « du papier à chandelle et des souliers à clous de l’Auvergnat » dont parlait Huysmans ; — et encore
Huysmans ; — et encore nous n’en avons pas toujours. Publications d’ art. André Mellerio : Rome, la question d’art et l
toujours. Publications d’art. André Mellerio : Rome, la question d’ art et la question politique, Henri Floury, 2 fr. 
1, p. 241-246 [242]. Dans une plaquette fournie sur Rome, la question d’ art et la question politique, M. André Mellerio, e
olitiques possibles. Un profitable appendice groupe un certain nombre de documents sur la législation italienne vis-à-vis
bre de documents sur la législation italienne vis-à-vis des questions d’ art. Lettres italiennes Luciano Zùccoli. To
t, qui étaient donc très bien, et qui n’excitaient aucunement l’envie de danser autour une toute petite danse ironique. Me
nt l’envie de danser autour une toute petite danse ironique. Mes amis de Milan, de Florence, de Rome, de Naples… (voit-on
de danser autour une toute petite danse ironique. Mes amis de Milan, de Florence, de Rome, de Naples… (voit-on assez que
tour une toute petite danse ironique. Mes amis de Milan, de Florence, de Rome, de Naples… (voit-on assez que je suis un au
toute petite danse ironique. Mes amis de Milan, de Florence, de Rome, de Naples… (voit-on assez que je suis un auteur lu d
sez que je suis un auteur lu dans les villes les plus intellectuelles d’ Italie ?) mes amis étaient un peu interdits par ce
conseillé la lecture des romans dont je vais parler. Ayant acquis par de longs mois de paix le droit de me soulager avec q
ecture des romans dont je vais parler. Ayant acquis par de longs mois de paix le droit de me soulager avec quelque peu de
dont je vais parler. Ayant acquis par de longs mois de paix le droit de me soulager avec quelque peu de médisance, je sui
e droit de me soulager avec quelque peu de médisance, je suis heureux de pouvoir exprimer mon manque absolu d’admiration p
u de médisance, je suis heureux de pouvoir exprimer mon manque absolu d’ admiration pour le dernier roman de M. Fogazzaro,
pouvoir exprimer mon manque absolu d’admiration pour le dernier roman de M. Fogazzaro, Piccolo mondo moderno. J’avais à pe
holique et voici que Piccolo mondo moderno… (Je demande la permission d’ indiquer ce livre par ses initiales P. M. M., ce q
r ce livre par ses initiales P. M. M., ce qui peut rappeler la marque d’ une fabrique d’automobiles ou un réseau du chemin
ses initiales P. M. M., ce qui peut rappeler la marque d’une fabrique d’ automobiles ou un réseau du chemin de fer, mais c’
qui m’ont donné tant de mal en lisant le roman, d’ailleurs admirable, de l’auteur français. J’avoue, avec une franchise ab
rivait que pour moi, il pourrait bien, à l’heure qu’il est, se passer de tremper la plume dans l’encrier ; mais j’ai le va
r ; mais j’ai le vague soupçon qu’il y a des milliers et des milliers de lecteurs qui prennent un plaisir fou aux aventure
u aux aventures mi-religieuses mi-politiques des personnages du roman de M. Fogazzaro. Il doit y avoir tout un monde que c
du roman de M. Fogazzaro. Il doit y avoir tout un monde que ce genre de livres excite à commettre un tas d’incroyables bê
avoir tout un monde que ce genre de livres excite à commettre un tas d’ incroyables bêtises, telles qu’à porter autour des
le protagoniste du roman français, ou à se brûler le bras à la flamme d’ une chandelle, comme le protagoniste du roman de M
r le bras à la flamme d’une chandelle, comme le protagoniste du roman de M. Fogazzaro, pour échapper aux tentations d’une
e protagoniste du roman de M. Fogazzaro, pour échapper aux tentations d’ une jolie femme de chambre. Je suis loin de nier l
personnel, est indéniablement un artiste : il fait vivre une quantité de types avec une aisance parfaite, quoique on puiss
istorié. Mais en lisant ce roman, on irait qu’il faut se faire un cas de conscience de chacune de nos occupations quotidie
en lisant ce roman, on irait qu’il faut se faire un cas de conscience de chacune de nos occupations quotidiennes et dérang
e roman, on irait qu’il faut se faire un cas de conscience de chacune de nos occupations quotidiennes et déranger le bon D
migio Zena avec son Apostolo. M. Remigio Zena, que j’ai eu le plaisir de connaître personnellement à Milan il y a six ou s
en littérature on doit soigneusement l’ignorer : sous son pseudonyme de Remigio Zena, il a publié un recueil de vers curi
ignorer : sous son pseudonyme de Remigio Zena, il a publié un recueil de vers curieusement originaux, Le Pellegrine, qui d
e, qui donnaient une impression subjective et pourtant très spontanée de son séjour dans l’Afrique italienne ; il exploita
t très spontanée de son séjour dans l’Afrique italienne ; il exploita de cette manière une région presque inconnue à la gr
ita de cette manière une région presque inconnue à la grande majorité de ses lecteurs, en se montrant poète bizarre, hardi
rlementaire ?) — j’ai entendu des hommes politiques rappeler les vers de Remigio Zena avec un plaisir qui témoignait de le
ques rappeler les vers de Remigio Zena avec un plaisir qui témoignait de leur admiration. Mais avec le roman L’Apostolo, i
e se placer parmi nos romanciers les plus en vue ; il s’agit vraiment d’ un travail solide, mis en juste lumière, indépenda
’agit vraiment d’un travail solide, mis en juste lumière, indépendant de toute école et des préoccupations exclusivement p
istes. La vie fourmillante et infatigable du monde catholique à Rome, de ce monde qui donna tant de peine à M. Zola, leque
lequel en eut une vision étrangement puérile, — est le décor du roman de Remigio Zena. Celui-ci, qui le connaît bien, car
de Remigio Zena. Celui-ci, qui le connaît bien, car il y a des liens de famille et d’habitudes, peint ce grand tableau d’
na. Celui-ci, qui le connaît bien, car il y a des liens de famille et d’ habitudes, peint ce grand tableau d’une main vigou
ar il y a des liens de famille et d’habitudes, peint ce grand tableau d’ une main vigoureuse : tous y entrent, sénateurs, d
rdinaux, zélateurs laïques, aventuriers et aventurières, aristocrates de la plus vieille souche et rastaquouères. C’est Ro
vieille souche et rastaquouères. C’est Rome à l’époque des esclandres de la Banca Romana. (Entre nous, il y avait alors au
dans cette énorme Bourse des affaires publiques, tandis que le drame de l’Apostolo, Marco Cybo, se développe sourdement s
drame de l’Apostolo, Marco Cybo, se développe sourdement sur ce fond de vie fiévreuse. Marco Cybo est un apôtre discret e
e discret et il ne nous ennuie pas avec ses tirades sur l’immortalité de l’âme ou sur les tourments de l’Enfer : tel l’a v
pas avec ses tirades sur l’immortalité de l’âme ou sur les tourments de l’Enfer : tel l’a voulu son créateur spirituel et
us le voyons agir. Catholique fervent, il a les meilleures intentions d’ entrer dans la Compagnie de Jésus, pour s’adonner
ue fervent, il a les meilleures intentions d’entrer dans la Compagnie de Jésus, pour s’adonner entièrement au Roi des Cieu
ardinal lui conseille avant de dire un adieu définitif aux tentations de l’orgueil et de la chair. Mais Marco Cybo est jeu
eille avant de dire un adieu définitif aux tentations de l’orgueil et de la chair. Mais Marco Cybo est jeune, et sur ce po
, je crois que si on l’interrogeait, le diable, il serait bien étonné de voir qu’on le suppose encore si stupidement entho
upidement enthousiaste des âmes chrétiennes). La rencontre qu’il fait de la princesse roumaine Nicoletta Brancovenu, une a
roumaine Nicoletta Brancovenu, une adorable gamine arrivée on ne sait d’ où avec sa mère, menace d’être fatale à l’apôtre.
enu, une adorable gamine arrivée on ne sait d’où avec sa mère, menace d’ être fatale à l’apôtre. M. Remigio Zena a si savam
pôtre. M. Remigio Zena a si savamment extériorisé les deux caractères de ces jeunes gens qu’ils restent dans ma mémoire av
e ; elle toute riante et rouge. Tous deux s’éprennent rapidement l’un de l’autre : Rome prête à la passion son décor inoub
ement l’un de l’autre : Rome prête à la passion son décor inoubliable de grandeur et de beauté. Mais le tas de préjugés qu
’autre : Rome prête à la passion son décor inoubliable de grandeur et de beauté. Mais le tas de préjugés qui est au fond d
a passion son décor inoubliable de grandeur et de beauté. Mais le tas de préjugés qui est au fond de toute conscience cath
ble de grandeur et de beauté. Mais le tas de préjugés qui est au fond de toute conscience catholique fait de Marco Cybo un
e tas de préjugés qui est au fond de toute conscience catholique fait de Marco Cybo un lutteur acharné et opiniâtre contre
ement se plaît à aimer, mais elle sait étaler précocement une science de séduction exquise. Bref, après une série d’épisod
r précocement une science de séduction exquise. Bref, après une série d’ épisodes qui se nouent au brouhaha de la grande vi
n exquise. Bref, après une série d’épisodes qui se nouent au brouhaha de la grande vie romaine, une dernière scène se pass
maine, une dernière scène se passe dans un petit couvent aux environs de la ville, où Marco Cybo vient de se réfugier pour
euses et où Nicoletta arrive à pénétrer grâce au désordre que la mort d’ un religieux produit dans la maison. Lutte violent
eune homme aux méditations mystiques et pour lui offrir toute une vie de jeune et dévouée passion. Il va tomber sous l’éla
r toute une vie de jeune et dévouée passion. Il va tomber sous l’élan de la jeune fille, lorsqu’on accourt l’appeler : le
majesté surnaturelle va le faire repentir, il n’écoutera plus la voix de l’amour et de la jeunesse. Et alors, tandis que M
urelle va le faire repentir, il n’écoutera plus la voix de l’amour et de la jeunesse. Et alors, tandis que Marco Cybo, s’a
de la jeunesse. Et alors, tandis que Marco Cybo, s’arrachant aux bras de Nicoletta, monte rapidement voir l’ami qui se meu
rapidement voir l’ami qui se meurt, on entend un bruit sourd, le choc d’ un corps qui tombe et s’écrase sur le pavé. Nicole
éories, d’ailleurs bien dissimulées, qui inspirent ce livre, le roman de Remigio Zena ne peut pas être facilement oublié :
e Remigio Zena ne peut pas être facilement oublié : c’est le résultat d’ une longue et impartiale observation, qui crée des
o Ferri, que la Société Éditrice Nationale de Rome, sous la direction de M. G. de Rossi, vient de publier avec son éléganc
t écrivain souple, fantastique, spirituel. Ses romans, qui paraissent d’ avance dans les feuilletons des journaux romains,
’avance dans les feuilletons des journaux romains, ont ce seul défaut d’ avoir quelques pages trop voulues, comme si la cra
seul défaut d’avoir quelques pages trop voulues, comme si la crainte de n’être pas assez et pas toujours intéressant avai
alité robuste et un style à lui. Il Capolavoro raconte les aventures d’ un gentilhomme catholique et détraqué, artiste et
veut en faire son Capolavoro, son chef-d’œuvre, une création complexe d’ intelligence, de méchanceté, de raffinement : et l
n Capolavoro, son chef-d’œuvre, une création complexe d’intelligence, de méchanceté, de raffinement : et la petite surpass
on chef-d’œuvre, une création complexe d’intelligence, de méchanceté, de raffinement : et la petite surpasse de telle mani
d’intelligence, de méchanceté, de raffinement : et la petite surpasse de telle manière l’attente de son maître, qu’après a
té, de raffinement : et la petite surpasse de telle manière l’attente de son maître, qu’après avoir été à lui et lui avoir
s dangereuses, elle lui échappe des mains et se jette à la grande vie d’ aventures. C’est très curieux le caractère du gent
ours en proie à des scrupules religieux qui rehaussent le goût poivré de ses exploitations féminines et débauchées : mélan
vré de ses exploitations féminines et débauchées : mélange abominable de bigot et de lascif, qui semble être le pendant de
xploitations féminines et débauchées : mélange abominable de bigot et de lascif, qui semble être le pendant des bigots ver
igots vertueux dont nous venons de voir les héroïsmes dans les œuvres de MM. Fogazzaro et Zena. Probablement tous ont rais
a rien de plus invraisemblable dans les types des uns que dans celui de l’autre, et il y a cela de commun aux premiers et
able dans les types des uns que dans celui de l’autre, et il y a cela de commun aux premiers et au second que, évidemment,
a pas à craindre que M. Ferri nous serve des prêches : écrivain plein de goût et de verve, avec cet aimable scepticisme de
indre que M. Ferri nous serve des prêches : écrivain plein de goût et de verve, avec cet aimable scepticisme des hommes qu
he le beau où il le trouve, laissant aux moralistes la tâche malaisée de confondre l’art avec la vertu. A. Rusconi et A
ient de publier en un fort et beau volume cette divine autobiographie de Benvenuto Cellini que Goethe admira et traduisit.
lla Scultura e glî Scritti sull’Arte, enrichis par quelques centaines d’ illustrations et par les notes historiques et phil
ntaines d’illustrations et par les notes historiques et philologiques de MM. A. Jahn Rusconi et A. Valeri, est une publica
hilologiques de MM. A. Jahn Rusconi et A. Valeri, est une publication d’ ordre supérieur qui témoigne du goût et du savoir
aphie franche, rude, crâne, sincère jusqu’au cynisme, est un document d’ art et d’histoire si important qu’en Italie on rou
nche, rude, crâne, sincère jusqu’au cynisme, est un document d’art et d’ histoire si important qu’en Italie on rougirait de
n document d’art et d’histoire si important qu’en Italie on rougirait de ne pas la connaître et de ne pas pouvoir en citer
oire si important qu’en Italie on rougirait de ne pas la connaître et de ne pas pouvoir en citer les passages les plus car
caractéristiques. Mais MM. Rusconi et Valeri ont été fort bien avisés d’ y ajouter les Traités sur l’orfèvrerie et sur la s
ce. Les Traités ne sont pas si populaires que la Vie, et ils méritent d’ être connus à fond, car ils éclairent eux aussi to
t eux aussi toute cette époque merveilleuse où l’on donnait des coups de marteaux aux statues et de poignard aux ennemis a
que merveilleuse où l’on donnait des coups de marteaux aux statues et de poignard aux ennemis avec la naïve franchise que
Maestro, M. Luigi La Rosa a donné à la Rivista politica e letteraria, de Rome, une fort belle étude sur Barbey d’Aurevilly
« Un profond déséquilibre l’agite, il a les douloureuses fascinations de l’inconnu, et, poussé par sa volupté d’atteindre
les douloureuses fascinations de l’inconnu, et, poussé par sa volupté d’ atteindre à l’essence des choses, il s’abîme en un
pté d’atteindre à l’essence des choses, il s’abîme en un océan peuplé de fantômes, de chérubins, de belles femmes. C’est a
re à l’essence des choses, il s’abîme en un océan peuplé de fantômes, de chérubins, de belles femmes. C’est ainsi. Le myst
des choses, il s’abîme en un océan peuplé de fantômes, de chérubins, de belles femmes. C’est ainsi. Le mysticisme n’est,
me n’est, en fait, à le considérer dans ses sources, qu’une déviation de la volupté. Même à travers les nuages de l’encens
es sources, qu’une déviation de la volupté. Même à travers les nuages de l’encens, au milieu de ces églises gothiques qui
tent comme un soupir des âmes vers Dieu, même d’entre les invocations de ces antiques dévotes, il s’exhale un âcre parfum
e les invocations de ces antiques dévotes, il s’exhale un âcre parfum de sensualité mêlé aux tendresses de la prière. Et l
dévotes, il s’exhale un âcre parfum de sensualité mêlé aux tendresses de la prière. Et la pensée qui suivait la grande idé
aux tendresses de la prière. Et la pensée qui suivait la grande idée de l’éternité, qui évoquait les royaumes d’outre-tom
e qui suivait la grande idée de l’éternité, qui évoquait les royaumes d’ outre-tombe dans la pénombre des chapelles, tout d
quait les royaumes d’outre-tombe dans la pénombre des chapelles, tout d’ un coup revient à la réalité : les visions prennen
les visions prennent une forme visible… Et il écrit des pages pleines de parfums, de nuances, de caresses. Au moment même
prennent une forme visible… Et il écrit des pages pleines de parfums, de nuances, de caresses. Au moment même où on dirait
forme visible… Et il écrit des pages pleines de parfums, de nuances, de caresses. Au moment même où on dirait, selon le m
s, de nuances, de caresses. Au moment même où on dirait, selon le mot de Voltaire, qu’il a “le diable au corps”, son style
ques ses intonations et ses couleurs, s’élève vers les cieux limpides de la spiritualité et se purifie… Jamais la langue,
a été forcée à un plus hautain paroxysme ; là, elle est quelque chose de brutal et de fin à la fois, de violent et de déli
à un plus hautain paroxysme ; là, elle est quelque chose de brutal et de fin à la fois, de violent et de délicat, d’amer e
paroxysme ; là, elle est quelque chose de brutal et de fin à la fois, de violent et de délicat, d’amer et de doux. Elle ra
, elle est quelque chose de brutal et de fin à la fois, de violent et de délicat, d’amer et de doux. Elle rappelle ces bre
uelque chose de brutal et de fin à la fois, de violent et de délicat, d’ amer et de doux. Elle rappelle ces breuvages de la
se de brutal et de fin à la fois, de violent et de délicat, d’amer et de doux. Elle rappelle ces breuvages de la sorceller
violent et de délicat, d’amer et de doux. Elle rappelle ces breuvages de la sorcellerie où il entrait des fleurs et des re
cellerie où il entrait des fleurs et des reptiles, du miel et du sang de tigre. » “Je n’aime, disait-il, que ce qui est ra
it-il, que ce qui est rare. Le plus grand éloge que l’on puisse faire d’ un diamant est de l’appeler un solitaire.” Dans la
est rare. Le plus grand éloge que l’on puisse faire d’un diamant est de l’appeler un solitaire.” Dans la littérature, Bar
’Aurevilly est bien un solitaire. Il n’a suivi que la trace éclatante de son propre esprit. Il y a dans son attitude quelq
clatante de son propre esprit. Il y a dans son attitude quelque chose de l’Alighieri ; du Divin Poète, il a l’altière éloq
nce qui flagelle et la seconde vue, don cruel et terrible, qui permet de descendre dans l’enfer du siècle. Son œuvre est u
n la petite tragi-comédie quotidienne, mais l’ouragan indompté grossi de tous les hurlements de la nature irritée. » Quelq
ie quotidienne, mais l’ouragan indompté grossi de tous les hurlements de la nature irritée. » Quelqu’un a accolé son nom à
uvaise foi seule ou l’ignorance peut essayer un pareil rapprochement. D’ Aurevilly a décrit tous les délices des sens, il e
il s’est fait l’historien du mal : mais en somme son œuvre est celle d’ un moraliste, qui a éclairé d’une tragique lumière
mal : mais en somme son œuvre est celle d’un moraliste, qui a éclairé d’ une tragique lumière la corruption de son siècle… 
le d’un moraliste, qui a éclairé d’une tragique lumière la corruption de son siècle… » Si l’on trouve exagéré l’enthousia
ependant qu’il est plus raisonnable et plus équitable que la froideur de nos professeurs de littérature devant l’auteur in
plus raisonnable et plus équitable que la froideur de nos professeurs de littérature devant l’auteur inimitable, après tou
jeunes écrivains italiens les plus distingués et les mieux instruits de la récente littérature française. Cette étude, bi
bien comprise, renferme l’analyse méthodique des principaux ouvrages de M. de Gourmont ; cela lui donne un caractère d’ut
s principaux ouvrages de M. de Gourmont ; cela lui donne un caractère d’ utilité fort appréciable. Les jugements critiques,
ants. En voici quelques passages : « Remy de Gourmont a une sérénité de conception et de jugement difficile à dépasser. S
elques passages : « Remy de Gourmont a une sérénité de conception et de jugement difficile à dépasser. Si parfois il frap
avélique, il sait qu’il faut achever les blessés pour les mettre hors d’ état de prendre part à de nouveaux combats. » Son
e, il sait qu’il faut achever les blessés pour les mettre hors d’état de prendre part à de nouveaux combats. » Son œuvre l
aut achever les blessés pour les mettre hors d’état de prendre part à de nouveaux combats. » Son œuvre littéraire donne l’
part à de nouveaux combats. » Son œuvre littéraire donne l’impression d’ un solide esprit philosophique et d’une culture va
vre littéraire donne l’impression d’un solide esprit philosophique et d’ une culture variée à miracle. Peut-être, de tous l
de esprit philosophique et d’une culture variée à miracle. Peut-être, de tous les écrivains contemporains, est-il celui qu
écrivains contemporains, est-il celui qui dérive le plus directement de Nietzsche, et même pour certaines particularités
plus directement de Nietzsche, et même pour certaines particularités de style. La doctrine du grand philosophe n’est poin
eignements et des préceptes, des raisons directrices pour la création de ses œuvres d’art et la maturation de ses jugement
ons directrices pour la création de ses œuvres d’art et la maturation de ses jugements. » Un illustre écrivain français pa
nts. » Un illustre écrivain français parlant, il n’y a pas longtemps, de Remy de Gourmont, se plaisait à faire remarquer l
emps, de Remy de Gourmont, se plaisait à faire remarquer la plénitude de pensée de son œuvre. Selon sa fine et juste expre
emy de Gourmont, se plaisait à faire remarquer la plénitude de pensée de son œuvre. Selon sa fine et juste expression, cha
pensée de son œuvre. Selon sa fine et juste expression, chaque phrase de Gourmont contient une idée et chaque période cach
onsidère l’actuelle production littéraire, privée la plupart du temps de tout contenu réel et vrai, parée extérieurement d
a plupart du temps de tout contenu réel et vrai, parée extérieurement de tous les attraits d’une forme impure. » Remy de G
tout contenu réel et vrai, parée extérieurement de tous les attraits d’ une forme impure. » Remy de Gourmont pense, comme
e. » Remy de Gourmont pense, comme Stendhal, que la forme fait partie de la pensée. Il exagère même cette idée en disant a
aradoxale. Et c’est pourquoi nul mieux que lui en France n’est maître de l’instrument formel. Il connaît l’histoire de la
en France n’est maître de l’instrument formel. Il connaît l’histoire de la langue française, de ses vicissitudes et de se
de l’instrument formel. Il connaît l’histoire de la langue française, de ses vicissitudes et de ses transformations, il a
Il connaît l’histoire de la langue française, de ses vicissitudes et de ses transformations, il a pénétré dans son essenc
ructure, et les mots lui obéissent immédiatement selon les nécessités de l’expression… » De l’accord parfait entre la nobl
s lui obéissent immédiatement selon les nécessités de l’expression… »  De l’accord parfait entre la noblesse et l’élévation
l’expression… » De l’accord parfait entre la noblesse et l’élévation de la pensée et la pure élégance d’une forme choisie
ait entre la noblesse et l’élévation de la pensée et la pure élégance d’ une forme choisie, il ne pouvait naître que de sup
sée et la pure élégance d’une forme choisie, il ne pouvait naître que de supérieures œuvres d’art. » L’œuvre de Remy de Go
e d’une forme choisie, il ne pouvait naître que de supérieures œuvres d’ art. » L’œuvre de Remy de Gourmont est complexe et
isie, il ne pouvait naître que de supérieures œuvres d’art. » L’œuvre de Remy de Gourmont est complexe et nombreuse. Il a
t à la critique où trouve à s’employer la solide et abondante culture de son esprit, la sérénité et la pénétration de son
ide et abondante culture de son esprit, la sérénité et la pénétration de son jugement, cependant ses romans, ses contes, s
genre littéraire, encore que, nécessaire et naturelle gradation, tels de ses écrits en ces derniers genres paraissent légè
rits en ces derniers genres paraissent légèrement inférieurs au reste de son œuvre. » M. Vorluni passe ensuite à l’examen
érieurs au reste de son œuvre. » M. Vorluni passe ensuite à l’examen de chacun des ouvrages, dont il donne un résumé et d
es ouvrages, dont il donne un résumé et des citations. Le dernier mot de cette remarquable étude est une allusion classiqu
et il contemple avec sérénité l’écroulement des Vieillards aux pieds d’ argile. » § M. Vorluni déclare franchement ne pas
franchement ne pas aimer beaucoup Lilith « qui n’est pas ce qu’il y a de meilleur dans l’œuvre dramatique de Remy de Gourm
lith « qui n’est pas ce qu’il y a de meilleur dans l’œuvre dramatique de Remy de Gourmont ». Il est donc piquant de signal
ur dans l’œuvre dramatique de Remy de Gourmont ». Il est donc piquant de signaler l’opinion tout opposée de M. Luciano Zuc
de Gourmont ». Il est donc piquant de signaler l’opinion tout opposée de M. Luciano Zuccoli, qui fait de ce livre un grand
nt de signaler l’opinion tout opposée de M. Luciano Zuccoli, qui fait de ce livre un grand éloge dans l’Italie 1. Ce journ
ui fait de ce livre un grand éloge dans l’Italie 1. Ce journal a ceci de particulier qu’il est rédigé en français par des
parfois incorrect ; cela n’est pas déplaisant pour qui aime la prose de l’abbé Galiani, le maître de tous les Italiens qu
st pas déplaisant pour qui aime la prose de l’abbé Galiani, le maître de tous les Italiens qui veulent écrire en français.
prit et la fougue valent mieux qu’une honorable et parfaite froideur. De l’article, chacun pouvant le lire, nous ne détach
nt le lire, nous ne détacherons que ce paragraphe : « Personne n’use de l’anachronisme avec plus d’esprit et de goût que
ons que ce paragraphe : « Personne n’use de l’anachronisme avec plus d’ esprit et de goût que notre historien de la comédi
aragraphe : « Personne n’use de l’anachronisme avec plus d’esprit et de goût que notre historien de la comédie talmudique
e de l’anachronisme avec plus d’esprit et de goût que notre historien de la comédie talmudique. Le mélange savant de cette
goût que notre historien de la comédie talmudique. Le mélange savant de cette époque nébuleuse et des passions qui nous h
s passions qui nous hantent, aujourd’hui encore, nous autres les fils de la civilisation la plus recherchée, — produit une
sation la plus recherchée, — produit une impression étrange et pleine de saveur. » En conclusion, M. Zuccoli appelle Lili
ur. » En conclusion, M. Zuccoli appelle Lilith « le poème capricieux d’ un artiste extrêmement singulier ». § C’est encore
e M. Zuccoli, mais cette fois dans le Marzocco, qui étudie le recueil de drames publiés par M. Claudel, sous ce titre, L’A
s célèbre est Tête-d’Or, M. Zuccoli termine en regrettant l’obscurité de la langue et certaines dispositions scéniques qui
ositions scéniques qui empêcheront certainement ces pièces admirables d’ être jouées sur l’un de nos théâtres réguliers, bo
empêcheront certainement ces pièces admirables d’être jouées sur l’un de nos théâtres réguliers, bourgeois et financiers.
mbre 1901 Histoire. Comte de Reiset : Mes souvenirs : Les Débuts de l’Indépendance italienne, préface par Robinet de
uvenirs : Les Débuts de l’Indépendance italienne, préface par Robinet de Cléry, Plon, 7.50 Marcel Collière. Tome XL, n
t. Très jeune encore, le comte de Reiset fut nommé premier secrétaire d’ ambassade à la cour du roi Charles-Albert, le 15 m
lques semaines un poste à Francfort. Il arrivait à Turin en un moment de crise pour la monarchie de Savoie et pour l’Itali
rancfort. Il arrivait à Turin en un moment de crise pour la monarchie de Savoie et pour l’Italie tout entière. Il fut le t
et pour l’Italie tout entière. Il fut le témoin des suprêmes efforts de Charles-Albert pour secouer le joug autrichien, d
s suprêmes efforts de Charles-Albert pour secouer le joug autrichien, de ses brefs succès, de ses revers et de son abdicat
Charles-Albert pour secouer le joug autrichien, de ses brefs succès, de ses revers et de son abdication. Le caractère de
our secouer le joug autrichien, de ses brefs succès, de ses revers et de son abdication. Le caractère de ce souverain para
de ses brefs succès, de ses revers et de son abdication. Le caractère de ce souverain paraît avoir frappé M. de Reiset qui
ifs, depuis les premières années du xixe  siècle, où le fils orphelin de Charles-Emmanuel de Savoie-Carignan se trouvait à
de Savoie-Carignan se trouvait à Genève dans la très modeste pension de M. Vaucher, où l’on était fort mal nourri. Heureu
aucher, où l’on était fort mal nourri. Heureusement la sœur du maître de pension, s’attachant à M. Charles, lui faisait fa
faisait faire ses commissions pour la ville, et en retour le régalait de bons repas supplémentaires. En 1821, l’ambassadeu
our le régalait de bons repas supplémentaires. En 1821, l’ambassadeur de France, marquis de la Tour du Pin, écrivait au ba
it au baron Pasquier : « On ne peut pas, si jeune encore, être pourvu d’ une réputation pire que celle du prince de Carigna
u prince de Carignan… il est en horreur à tous les partis. » Jugement de l’opinion trop sévère sans doute et que la carriè
rains les plus distingués que j’aie jamais connus… Sous une apparence de froideur, il cachait un cœur très aimant, et qui
avoir aucune sympathie entre eux. Le roi Charles-Albert avait en lui de la race, de l’élégance, tandis que la nature du r
e sympathie entre eux. Le roi Charles-Albert avait en lui de la race, de l’élégance, tandis que la nature du roi Victor ét
i prince royal, venait chez lui avec une fausse barbe, et sous le nom de Martin, tant pour causer des choses de l’état que
e fausse barbe, et sous le nom de Martin, tant pour causer des choses de l’état que pour faire confidence de ses escapades
rtin, tant pour causer des choses de l’état que pour faire confidence de ses escapades. Il était l’intime ami de Massimo d
tat que pour faire confidence de ses escapades. Il était l’intime ami de Massimo d’Azeglio, chef d’un des premiers ministè
ce de ses escapades. Il était l’intime ami de Massimo d’Azeglio, chef d’ un des premiers ministères de Victor-Emmanuel, et
l’intime ami de Massimo d’Azeglio, chef d’un des premiers ministères de Victor-Emmanuel, et il assiste aux débuts de Cavo
des premiers ministères de Victor-Emmanuel, et il assiste aux débuts de Cavour. Après le deux décembre il fut envoyé comm
ecrétaire à Saint-Pétersbourg. Il est à souhaiter qu’un second volume de souvenirs nous fasse connaître ce qu’il y vit. Ce
il y vit. Celui-ci a un double intérêt ; il présente un tableau suivi de la politique piémontaise, pendant la période si i
piémontaise, pendant la période si intéressante qui va du soulèvement de 1848 à l’arrivée au pouvoir de Cavour, et en outr
si intéressante qui va du soulèvement de 1848 à l’arrivée au pouvoir de Cavour, et en outre il contient, tant sur les per
pouvoir de Cavour, et en outre il contient, tant sur les personnages de cette période que sur quelques princes antérieurs
les personnages de cette période que sur quelques princes antérieurs de curieuses anecdotes. L’histoire du mariage du fut
 l’inoubliable grand-père — est piquante et n’était plus guère connue de notre temps. Les Revues. Memento [extrait]
. […] La Revue hebdomadaire a commencé, le 2 novembre, la publication de Miranda, par A. Fogazzaro. […] Lettres italien
numéro 144, 1er décembre 1901, p. 839-843. Il y a en Italie un drame d’ un intérêt artistique peu commun qu’on ne peut pas
artistique peu commun qu’on ne peut pas jouer, faute de la permission de l’autorité politique. J’ignore profondément ce qu
asion où elle devrait être remarquée, peut avoir relevé dans le drame de Riccardo Carafa : en le lisant, il m’a été diffic
dans le drame de Riccardo Carafa : en le lisant, il m’a été difficile de comprendre ces préoccupations qui doivent avoir t
ure libertaire que le Gouvernement prend toutes les fois qu’il a peur de sombrer quelques mois avant sa mort naturelle. Le
ement travaillé pour livrer une forte et belle bataille, est bien sûr de ne voir pas une seule fois son drame à la place q
eur est assez spirituel pour ne pas se stalactiser sur cette aventure de sa vie littéraire, mais cependant le travail impo
e de sa vie littéraire, mais cependant le travail important et soigné d’ un artiste risque d’être totalement perdu pour la
re, mais cependant le travail important et soigné d’un artiste risque d’ être totalement perdu pour la grande majorité du p
à clef, quoique la censure ait voulu voir sous les noms et les faits de ces quatre actes toute l’histoire contemporaine d
s faits de ces quatre actes toute l’histoire contemporaine du royaume d’ Italie. Il est inadmissible qu’un écrivain probe e
rate tel que Riccardo Carafa se soit volontairement adonné à ce genre de cryptographie littéraire, qui place tous ses espo
eux que la découverte successive des personnages vrais produit autour d’ une œuvre ; tapage d’un jour, où l’art n’a rien à
successive des personnages vrais produit autour d’une œuvre ; tapage d’ un jour, où l’art n’a rien à voir. La censure, ave
ec ce flair que, pour faire une chose originale, on peut lui accorder de temps à autre, a probablement remarqué que ce roi
que ce roi de Nirvanie et tout son entourage sont vraisemblables, et de la vraisemblance littéraire à la réalité quotidie
as. On a défendu ce drame parce qu’il n’était pas absolument dépourvu de sens commun et parce qu’on ne voit pas le roi mar
le roi marcher la tête en bas, les pieds en haut, suivi par les aides de camps et les dames d’honneur dans la même extraor
en bas, les pieds en haut, suivi par les aides de camps et les dames d’ honneur dans la même extraordinaire position locom
i ce pauvre monarque pouvait imiter l’homme-mouche, délice et terreur de mon enfance, le drame, quoique complètement renve
sur tous les théâtres. Mais n’abusons pas, avec notre esprit facile, de la situation délicate de la censure, qui, après t
ais n’abusons pas, avec notre esprit facile, de la situation délicate de la censure, qui, après tout, mérite un sincère re
ate de la censure, qui, après tout, mérite un sincère respect. Voyons de près l’œuvre de Riccardo Carafa, car j’espère que
e, qui, après tout, mérite un sincère respect. Voyons de près l’œuvre de Riccardo Carafa, car j’espère que tôt ou tard ell
’aujourd’hui. Le roi de Nirvanie, Othon III, appartient à celle élite de rois philosophes qui constituent un danger quotid
eur maison et pour le royaume qui est en leurs mains. Othon n’est sûr de rien et il doute avant tout du principe par la gr
t il doute avant tout du principe par la grâce duquel il règne ; doué d’ un esprit mobile et d’une âme profondément sensibl
du principe par la grâce duquel il règne ; doué d’un esprit mobile et d’ une âme profondément sensible, il est toujours un
et d’une âme profondément sensible, il est toujours un peu de l’avis de ses adversaires et des adversaires de la Monarchi
l est toujours un peu de l’avis de ses adversaires et des adversaires de la Monarchie. Incapable donc d’une action suivie,
de ses adversaires et des adversaires de la Monarchie. Incapable donc d’ une action suivie, il est, au commencement du dram
onc d’une action suivie, il est, au commencement du drame, au pouvoir d’ un ministère qui règne à l’aide, c’est-à-dire avec
ir d’un ministère qui règne à l’aide, c’est-à-dire avec la permission de l’extrême gauche. Ce roi moderne, bon et faible,
on et faible, rêveur et paresseux, voit le monde à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’o
rêveur et paresseux, voit le monde à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’où un état d’âm
resseux, voit le monde à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’où un état d’âme contradict
le monde à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’où un état d’âme contradictoire qui en pa
à travers les œuvres de Nietzsche, de Tolstoï, de Spencer et de Marx, d’ où un état d’âme contradictoire qui en paralyse la
n état d’âme contradictoire qui en paralyse la volonté. Il n’y a rien d’ étonnant, donc, qu’il approuve les fiançailles de
lonté. Il n’y a rien d’étonnant, donc, qu’il approuve les fiançailles de la Princesse Béatrice, sa fille, avec le Prince d
trice, sa fille, avec le Prince de Muringie, en obéissant à la raison d’ État, bien qu’il sache que ce mariage n’exerce auc
incessamment si le bonheur du royaume vaut son bonheur à lui et celui de toute la famille. Mais les choses marchent : le p
et à des meetings. Le ministère maladroit ne sait pas céder à temps, d’ où un malentendu sourd et dangereux entre le peupl
uple et la couronne. Quelques échauffourées ont pour épilogue la mort d’ un enfant qui tombe le crâne ouvert sous une décha
eur pensée s’ils en ont une. L’entrevue se passe tandis que les huées de la foule montent et le désarroi de ces hommes pol
evue se passe tandis que les huées de la foule montent et le désarroi de ces hommes politiques devient de plus en plus cla
lus en plus clair et significatif. Enfin, M. Fadda-Cuci, un des chefs de la gauche, est chargé de la composition du nouvea
ificatif. Enfin, M. Fadda-Cuci, un des chefs de la gauche, est chargé de la composition du nouveau cabinet et il s’empress
che, est chargé de la composition du nouveau cabinet et il s’empresse de calmer le peuple avec la promesse de l’amnistie.
nouveau cabinet et il s’empresse de calmer le peuple avec la promesse de l’amnistie. Tous ces événements se développent da
ces événements se développent dans ces deux premiers actes ; dessinés d’ une main robuste et précise, ils témoignent de lon
emiers actes ; dessinés d’une main robuste et précise, ils témoignent de longues méditations et d’une profonde connaissanc
une main robuste et précise, ils témoignent de longues méditations et d’ une profonde connaissance du milieu, mérites qu’il
e Béatrice, cette vaillante Reine Alexandre, toute dévouée à un idéal de sacrifice pour son auguste époux, ce député Forca
crifice pour son auguste époux, ce député Forca qui se pose en maître de la populace tandis qu’il n’en est que l’esclave t
censure trouve ici sa justification, car ces types ont un tel relief de vérité qu’il ne serait assurément pas impossible
ont un tel relief de vérité qu’il ne serait assurément pas impossible d’ en rencontrer de pareils dans une cour européenne
f de vérité qu’il ne serait assurément pas impossible d’en rencontrer de pareils dans une cour européenne ou dans un vrai
enne ou dans un vrai Parlement quelconque. Cependant le sang innocent de ce bambin, tué plutôt par la bêtise de ses parent
ue. Cependant le sang innocent de ce bambin, tué plutôt par la bêtise de ses parents que par les coups des soldats, mérite
ourg, un rendez-vous a lieu entre divers anarchistes, quelques femmes de joie et quelques esprits ignorants enflammés par
s esprits ignorants enflammés par des lectures mal comprises. La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle éch
ar des lectures mal comprises. La mère de l’enfant tué survient, ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille
ivre de rancune : elle échange quelques mots avec Achille Lucchi, un de ces hommes qu’on lui a indiqués comme les plus ré
t un complot se déroule à nos yeux, entrecoupé par la propre histoire d’ Achille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lu
ille Lucchi, histoire navrante qu’il raconte lui-même, tableau fidèle de la vie du prolétariat et des malentendus qui règn
classes sociales. Au Palais, on fête, au quatrième acte, le triomphe de la Princesse Béatrice, revenue d’une longue prome
ête, au quatrième acte, le triomphe de la Princesse Béatrice, revenue d’ une longue promenade au milieu du peuple. Elle lui
e promenade au milieu du peuple. Elle lui a apporté, comme son cadeau de noces, cette amnistie qu’on vient de concéder à l
cadeau de noces, cette amnistie qu’on vient de concéder à l’occasion de mariage, et le peuple l’a couverte de fleurs et d
vient de concéder à l’occasion de mariage, et le peuple l’a couverte de fleurs et de bénédictions. Le roi Othon est fier
céder à l’occasion de mariage, et le peuple l’a couverte de fleurs et de bénédictions. Le roi Othon est fier du succès de
ouverte de fleurs et de bénédictions. Le roi Othon est fier du succès de sa fille : tout le monde entoure la fiancée, heur
succès de sa fille : tout le monde entoure la fiancée, heureuse enfin d’ avoir donné à son sacrifice pour la raison d’État
fiancée, heureuse enfin d’avoir donné à son sacrifice pour la raison d’ État une signification d’apaisement. La foule revi
d’avoir donné à son sacrifice pour la raison d’État une signification d’ apaisement. La foule revient, cependant, mais cett
’apaisement. La foule revient, cependant, mais cette fois frémissante d’ enthousiasme : on désire saluer le roi et sa famil
désire saluer le roi et sa famille pour leur témoigner ces sentiments de gratitude qui gonflent le cœur du peuple. Du haut
stiné à son père. Achille Luchi a manqué son coup et le sang innocent de l’enfant du peuple a été vengé par le sang d’une
oup et le sang innocent de l’enfant du peuple a été vengé par le sang d’ une jeune vierge innocente. La Princesse, transpor
atement dans ses appartements, rend le dernier soupir avec une parole de paix et de pardon. On dirait que l’heure vient de
s ses appartements, rend le dernier soupir avec une parole de paix et de pardon. On dirait que l’heure vient de sonner d’u
ne parole de paix et de pardon. On dirait que l’heure vient de sonner d’ une action énergique, après tant d’incertitudes et
dirait que l’heure vient de sonner d’une action énergique, après tant d’ incertitudes et de faiblesses. Les ministres, les
vient de sonner d’une action énergique, après tant d’incertitudes et de faiblesses. Les ministres, les grands dignitaires
ires, les Princes, la Reine entourent le Roi pour qu’il donne l’ordre de cette action sévère qui tranche tous les doutes :
rge mourante lui revient à la mémoire et il retombe dans l’hésitation de toute sa vie. Il retient les ministres et les off
Roi Othon III de Nirvanie accomplit la suprême lâcheté philosophique de son règne : il abdique en faveur du fils, le Prin
is, elle est un trait que rien ne justifie et qui fausse le caractère de ce personnage, jusqu’ici remarquable et, par cert
Il est invraisemblable qu’il ne songe pas un moment aux conséquences de cette espèce de fuite devant le danger, le jour m
mblable qu’il ne songe pas un moment aux conséquences de cette espèce de fuite devant le danger, le jour même où un crime
eux vient de jeter le deuil parmi ses fidèles. Le drame psychologique de ce Roi supérieur et absurde atteint son apogée av
ue de ce Roi supérieur et absurde atteint son apogée avec la bataille de sentiments auxquels il tombe en proie lorsque la
vants n’ajoutent rien, et l’abdication gâte l’effet sobre et poignant de cette scène très belle et d’une puissance dramati
bdication gâte l’effet sobre et poignant de cette scène très belle et d’ une puissance dramatique rare. Riccardo Carafa peu
puissance dramatique rare. Riccardo Carafa peut ne tenir aucun compte de cette observation que l’intérêt pour son œuvre me
ue l’intérêt pour son œuvre me suggère. Il est probable que le manque de perspective, c’est-à-dire la simple lecture d’un
probable que le manque de perspective, c’est-à-dire la simple lecture d’ un drame qui devrait être joué et vivifié par les
ages, trompe mon œil ; d’ailleurs, en matière de critique, il est bon d’ imiter le Roi de Nirvanie et de se garder des affi
rs, en matière de critique, il est bon d’imiter le Roi de Nirvanie et de se garder des affirmations catégoriques. Mais l’i
sûre en moi, et c’est que l’auteur vient de donner un essai éloquent de sa connaissance du théâtre et des ressources d’un
ner un essai éloquent de sa connaissance du théâtre et des ressources d’ un art hérissé de difficultés enfantines et énorme
uent de sa connaissance du théâtre et des ressources d’un art hérissé de difficultés enfantines et énormes. En attendant q
tés enfantines et énormes. En attendant que la censure désarme et que de quelque manière on puisse voir ou lire ce travail
e désarme et que de quelque manière on puisse voir ou lire ce travail d’ un talent original et personnel, je souhaite à Ric
vail d’un talent original et personnel, je souhaite à Riccardo Carafa de ne pas s’arrêter sur la route. Nous avons besoin
s s’arrêter sur la route. Nous avons besoin pour notre art dramatique de quelques esprits qui comprennent toute la nobless
19 (1893) Articles du Mercure de France, année 1893
tte] Tome VII, numéro 37, janvier 1893, p. 87-91 [88]. Sous le titre de Piccoli aforismi M. Francesco Accinelli traduit e
rismi M. Francesco Accinelli traduit en italien les Petits aphorismes de Louis Dumur. La Scuola Italiana de Gênes et le Co
fragments. Dans la Scuola Italiana, nous trouvons également le sonnet de Guido Mazzoni : Sul Laghetto di Arqua, dont le Me
ome VII, numéro 37, janvier 1893, p. 87-91 [88]. La Scena Illustrata, de Florence, est une revue illustrée, d’un confortab
7-91 [88]. La Scena Illustrata, de Florence, est une revue illustrée, d’ un confortable luxe, qui se voue exclusivement, en
le théâtre chez les anciens et les étrangers, des variétés, des pages de littérature, enfin de fort belles gravures sur bo
ciens et les étrangers, des variétés, des pages de littérature, enfin de fort belles gravures sur bois. Échos divers et
annoncée : I veri decadenti del arte. M. Valcarenghi est un romancier de valeur et fort apprécié en Italie ; il a sur l’ar
ril 1893, p. 374-376. En une étude sur M. d’Annunzio, premières pages de Libri e Teatro, M. Luigi Capuana notait, à propos
la mainmise du coloriste et du styliste ; la vision nette et sincère de la réalité y est voilée par une importune nuée de
on nette et sincère de la réalité y est voilée par une importune nuée de lyrisme quiimpatiente et fatigue. » M. d’Annunzio
mpatiente et fatigue. » M. d’Annunzio est donc un écrivain lyrique et d’ un lyrisme assez sensible, puisque M. Capuana, qui
me un peu brumeux que j’aime en M. d’Annunzio. Le roman ne relève pas d’ une autre esthétique que le poème ; le roman origi
que le poème ; le roman originel fut en vers : c’est l’Odyssée, roman d’ aventures, c’est l’Énéide, roman de chevalerie ; l
t en vers : c’est l’Odyssée, roman d’aventures, c’est l’Énéide, roman de chevalerie ; les premiers romans français étaient
n prose pour les accommoder à la paresse et à l’ignorance croissantes de lecteurs plus nombreux. De cette origine le roman
à la paresse et à l’ignorance croissantes de lecteurs plus nombreux. De cette origine le roman garde la possibilité d’une
ecteurs plus nombreux. De cette origine le roman garde la possibilité d’ une certaine noblesse, et tout véritable écrivain,
te pas. Naïvement, intuitivement, les anciens rédacteurs du catalogue de la Bibliothèque royale avaient affirmé ces deux a
inguèrent seulement la prose du vers par l’apposition au primordial Y d’ un modeste exposant Y2 . La leçon est claire ; qu’
qu’on renonce à une distinction scandaleuse dont se prévalent un tas d’ acéphales pour nous pousser sous les yeux leurs ét
tas d’acéphales pour nous pousser sous les yeux leurs études, fruits d’ une affligeante documentomanie. Mais tout s’épuise
rdel, le confessionnal ; des romanciers dont le naturalisme se patine d’ hystérie et se verdegrise d’une couche élémentaire
romanciers dont le naturalisme se patine d’hystérie et se verdegrise d’ une couche élémentaire de mysticisme commercial (S
alisme se patine d’hystérie et se verdegrise d’une couche élémentaire de mysticisme commercial (S’emploie à froid. — Exige
la bande intacte), donc — des romanciers vont nous initier, au moyen d’ une intrigue facile à suivre, aux joies du catéchi
ier, au moyen d’une intrigue facile à suivre, aux joies du catéchisme de persévérance, au mécanisme des pèlerinages nation
, à la fabrication des cierges, et sans doute aux mystères parturiaux de la mule du pape, laquelle « porte » treize mois,
ortement documenté par la lecture assidue des dictionnaires afférents de l’excellent abbé Migne (où M. Zola, avec peu de b
roman instructif étant close pour quelques lustres, on nous permette de nous amuser à des poèmes. L’Innocente 1 de M. d’A
lustres, on nous permette de nous amuser à des poèmes. L’Innocente 1 de M. d’Annunzio, du moins, est une tentative de poè
s poèmes. L’Innocente 1 de M. d’Annunzio, du moins, est une tentative de poème, où la vie nous apparaît doucement ou doulo
à l’Innocent dont elle est la frauduleuse mère, — et, avec l’angoisse de commettre un crime, avec la joie de supprimer la
leuse mère, — et, avec l’angoisse de commettre un crime, avec la joie de supprimer la tache et l’obstacle, il tue l’Innoce
e de supprimer la tache et l’obstacle, il tue l’Innocent. Si le récit de si peu d’événements emplit près de quatre cents p
imer la tache et l’obstacle, il tue l’Innocent. Si le récit de si peu d’ événements emplit près de quatre cents pages, c’es
t que l’auteur avait à dire, en même temps, tout ce que lui suggérait d’ idées adventices cette brève tragédie. Le choix, s
a-t-il été fâcheusement influencé par la fluidique faconde du Tolstoï de la dernière heure, de l’insupportable prédicant d
t influencé par la fluidique faconde du Tolstoï de la dernière heure, de l’insupportable prédicant de la Sonate à Kreuzer 
faconde du Tolstoï de la dernière heure, de l’insupportable prédicant de la Sonate à Kreuzer ; cette influence, du moins,
influence, du moins, ne s’est pas étendue au style, qui ne manque ni d’ art ni de charme dans sa simplicité un peu rigoure
e, du moins, ne s’est pas étendue au style, qui ne manque ni d’art ni de charme dans sa simplicité un peu rigoureuse. En m
Annunzio nous a fait parvenir ses agréables Élégies romaines 2, œuvre d’ un poète sûr et précieux. J’en traduis ceci : Midi
e n’était, en cette lumière infiniment égale. Parmi son vaste cloître d’ arbres le lac rayonnait, Sacré, attendant la victi
pour la première fois annoncé en France. Je me figure qu’on reparlera de lui, un jour ou l’autre, et même souvent. Jour
ria a publié récemment une fort bonne étude, avec documents nouveaux, de Rodolfo Renier sur Salvatore Rosa. Le numéro de l
c documents nouveaux, de Rodolfo Renier sur Salvatore Rosa. Le numéro de la Vita Moderna du 12 février, doublé pour la cir
traits caricatures ; puis des articles tels que le Type shakespearien de Fastaff, par Domenico Oliva, Verdi et Wagner ; un
La lutte des classes en Angleterre . Nous avons reçu Cuore ed Arte, de Gênes ; la Tavola Rotonda, de Naples ; Cronaca No
eterre . Nous avons reçu Cuore ed Arte, de Gênes ; la Tavola Rotonda, de Naples ; Cronaca Nova, nouvelle revue sicilienne.
a, de Naples ; Cronaca Nova, nouvelle revue sicilienne. […] Choses d’ art [extrait] R. G. [Remy de Gourmont]. Tome VI
acquisition : une peinture, école italienne du xve  siècle, portrait de jeune femme attribué à Vittore Pisano, peintre, s
tribué à Vittore Pisano, peintre, sculpteur et médailleur. Les œuvres de cet artiste sont fort rares : le Louvre ne posséd
r. Les œuvres de cet artiste sont fort rares : le Louvre ne possédait de lui que quelques dessins. Ce portrait semble repr
uelques dessins. Ce portrait semble représenter l’une des deux femmes de Lionel d’Este, duc de Ferrare, une pâle tête aux
, une pâle tête aux cheveux blonds relevés qui se profile sur un fond de ciel et de fleurs, œillets et ancolies ; tout aut
tête aux cheveux blonds relevés qui se profile sur un fond de ciel et de fleurs, œillets et ancolies ; tout autour, des vo
ond de ciel et de fleurs, œillets et ancolies ; tout autour, des vols de papillons. […] Tome VIII, numéro 41, mai 1893
]. Le récit qui donne son titre au volume est un agréable petit roman d’ un naturalisme assez discret, avec assez de psycho
st un agréable petit roman d’un naturalisme assez discret, avec assez de psychologie pour qu’on puisse le tenir pour une œ
, p. 360-368 [364]. M. Rapisardi est un poète malheureux et qui vient d’ aggraver son infortune. Jadis Carducci, qui voyait
e, et voilà qu’après, des poèmes tels que Giobbe et Lucifero (admirés de certains), il justifie par cette Atlantide l’atti
ero (admirés de certains), il justifie par cette Atlantide l’attitude de ses ennemis. Ce poème devait être, selon l’auteur
-même, une « satire lyrique » des mœurs contemporaines ; un tel genre de poème n’est pas inconnu dans la littérature itali
l’a pris sur un ton moins élevé, se bornant à rimer, trop richement, de lourdes railleries contre les carducciens, contre
ment, de lourdes railleries contre les carducciens, contre les femmes de lettres, etc., le tout orné d’invocations à Darwi
tre les carducciens, contre les femmes de lettres, etc., le tout orné d’ invocations à Darwin, à la Justice, à la Loi, au S
69]. […] Dans la Gazetta Letteraria, on lira volontiers les Souvenirs d’ enfance et de jeunesse de Luigi Capuana. La Vita M
la Gazetta Letteraria, on lira volontiers les Souvenirs d’enfance et de jeunesse de Luigi Capuana. La Vita Moderna nous a
Letteraria, on lira volontiers les Souvenirs d’enfance et de jeunesse de Luigi Capuana. La Vita Moderna nous apprend, que
drait pas croire que les poètes italiens aient attendu le bon vouloir de Sonzogno pour lire et même pour démarquer les ver
le bon vouloir de Sonzogno pour lire et même pour démarquer les vers de Baudelaire. Tandis que certains, comme Gabriele d
le d’Annunzio, sans imiter Baudelaire, l’étudiaient et s’imprégnaient de son esprit, de plus hardis le pillaient tout bonn
o Praga, Olindo Guerrini, Stecchetti, ces deux derniers, il est vrai, de seconde, et même de troisième main. On ne peut pa
rini, Stecchetti, ces deux derniers, il est vrai, de seconde, et même de troisième main. On ne peut pas dire, cependant, q
me de troisième main. On ne peut pas dire, cependant, que l’influence de Baudelaire ait été bien appréciable en Italie, ca
ait été bien appréciable en Italie, car, mis à part un Carducci ou un d’ Annunzio, les baudelairiens italiens furent, sont
t été bien appréciable en Italie, car, mis à part un Carducci ou un d’ Annunzio , les baudelairiens italiens furent, sont et proba
unzio, les baudelairiens italiens furent, sont et probablement seront d’ une grande médiocrité. La même revue a publié un a
; on y apprend que M. de Régnier « pourrait bien être le continuateur de Laforgue ». L’auteur de cette timbale milanaise t
 Régnier « pourrait bien être le continuateur de Laforgue ». L’auteur de cette timbale milanaise trouve que le mouvement p
e actuel en France est « bien complexe » : c’est sans doute une façon de s’excuser de n’y avoir rien compris. L’Italie sem
rance est « bien complexe » : c’est sans doute une façon de s’excuser de n’y avoir rien compris. L’Italie semble en être a
de n’y avoir rien compris. L’Italie semble en être arrivée à ce degré de décadence littéraire et même intellectuelle où un
un peuple, ne produisant plus rien, est devenu par surcroît incapable de comprendre les productions des autres peuples ; à
20 (1903) Articles du Mercure de France, année 1903
à propos des Sciences occultes, cela devait séduire le curieux esprit de M. Péladan (la Revue Universelle, 1er décembre).
prit de M. Péladan (la Revue Universelle, 1er décembre). Le singulier de cette étude est qu’elle montre l’universelle inte
ingulier de cette étude est qu’elle montre l’universelle intelligence de Léonard très près d’avoir subi la séduction de ce
de est qu’elle montre l’universelle intelligence de Léonard très près d’ avoir subi la séduction de ces « sciences » qu’ell
iverselle intelligence de Léonard très près d’avoir subi la séduction de ces « sciences » qu’elle discutait passionnément,
fois, — tandis que M. Péladan parle « du caractère déraisonnable que, de tout temps, la science occulte a revêtu, pour sa
s grande déconsidération ». Il écrit de plus : « N’ai-je pas entendu de la bouche d’un occultiste contemporain ce propos
nsidération ». Il écrit de plus : « N’ai-je pas entendu de la bouche d’ un occultiste contemporain ce propos extraordinair
occultiste contemporain ce propos extraordinaire, lors des massacres d’ Arménie : “Ces calamités étaient destinées à la Fr
. On a déjà souvent dénaturé, par l’interprétation, bien des passages de ce maître. Par exemple, on a vu une négation reli
e négation religieuse dans cette prophétie : “Dans toutes les parties de l’Europe, il se fera une grande lamentation pour
s parties de l’Europe, il se fera une grande lamentation pour la mort d’ un seul homme mort en Orient.” Et encore : “Beauco
ient.” Et encore : “Beaucoup vendront en public et en paix des choses de grand prix, sans l’aveu du patron de ces choses.”
en public et en paix des choses de grand prix, sans l’aveu du patron de ces choses.” Et aussi : “D’irréelles monnaies fer
oses de grand prix, sans l’aveu du patron de ces choses.” Et aussi : “ D’ irréelles monnaies feront triompher leur détenteur
t aussi : “D’irréelles monnaies feront triompher leur détenteur.”  » De ces boutades que doit-on inférer ? J’ai lu dans l
ur.”  » De ces boutades que doit-on inférer ? J’ai lu dans le carnet d’ un pieux écrivain, mort en bienheureux, cette phra
“Une seule injustice commise à Jérusalem a compromis à jamais l’idée de justice.” Quant à dauber sur les simoniaques et l
imoniaques et les fautes du clergé, cela ne prouve rien contre la foi d’ un artiste, sinon les cathédrales seraient l’œuvre
en contre la foi d’un artiste, sinon les cathédrales seraient l’œuvre d’ une légion d’athées ? Au jugement dernier de l’Orc
foi d’un artiste, sinon les cathédrales seraient l’œuvre d’une légion d’ athées ? Au jugement dernier de l’Orcagna, il y a
hédrales seraient l’œuvre d’une légion d’athées ? Au jugement dernier de l’Orcagna, il y a beaucoup de moines, de cardinau
athées ? Au jugement dernier de l’Orcagna, il y a beaucoup de moines, de cardinaux parmi les réprouvés.  » À Windsor se tr
un aigle se dresse sur la boule du monde près du rivage ; une gloire de rayons l’entoure et une couronne à fleurs de lis
s du rivage ; une gloire de rayons l’entoure et une couronne à fleurs de lis plane sur la tête. À droite, une barque à voi
ancien parti gibelin, et la barque gouvernée par un animal, la barque de Pierre ou l’Église. J’y vois de l’irrévérence et
ue gouvernée par un animal, la barque de Pierre ou l’Église. J’y vois de l’irrévérence et non de l’incrédulité.  » Certes,
al, la barque de Pierre ou l’Église. J’y vois de l’irrévérence et non de l’incrédulité.  » Certes, il a la note réaliste,
 : “L’homme, comme l’animal, est un canal pour la nourriture, un lieu de sépulture pour les animaux, une auberge de mort,
our la nourriture, un lieu de sépulture pour les animaux, une auberge de mort, une gaine de corruption et il ne conserve s
un lieu de sépulture pour les animaux, une auberge de mort, une gaine de corruption et il ne conserve sa vie que par la mo
ort d’autres créatures”, mais il proclame “que l’Âme est indépendante de la matière et que notre corps est le sujet du cie
e et que notre corps est le sujet du ciel, comme le ciel est le sujet de l’esprit”. Pour lui, les sens sont terrestres, ma
Pour lui, les sens sont terrestres, mais la raison s’élève au-dessus d’ eux quand elle opère. La vertu est le vrai bien de
n s’élève au-dessus d’eux quand elle opère. La vertu est le vrai bien de l’homme. “Comme une journée bien remplie nous pré
éloquence : “Mais ils ne disent pas, ces censeurs, quel est le moyen de connaître l’opérateur de tant de choses admirable
disent pas, ces censeurs, quel est le moyen de connaître l’opérateur de tant de choses admirables et comment aimer dignem
mirables et comment aimer dignement un inventeur. Le grand amour naît de la grande connaissance de ce qu’on aime. Et ce qu
dignement un inventeur. Le grand amour naît de la grande connaissance de ce qu’on aime. Et ce que tu ne connais pas ou que
, tu ne pourras l’aimer, et si tu l’aimes pour le bien que tu attends de lui et non pour sa suprême vertu, tu fais comme l
ommes.” M. Péladan conclut en ces termes ; « Richter, qui a publié de nombreux extraits des manuscrits de Léonard, prét
termes ; « Richter, qui a publié de nombreux extraits des manuscrits de Léonard, prétend que le maître est allé en Égypte
lé pour le sultan. Il aurait pris des Orientaux cette écriture allant de droite à gauche dont la lecture exige un miroir.
par cette façon cryptographique ses innombrables inventions à l’abri de l’indiscrétion. L’académie qu’il fonda à Milan et
’il fonda à Milan et dont nous reproduisons la marque ne cachait rien d’ hermétique. Ce grand artiste fut un piètre chimist
mes à raconter que ses plus belles œuvres ont été gâtées par sa manie d’ inventer des procédés nouveaux en technique. L’apô
par sa manie d’inventer des procédés nouveaux en technique. L’apôtre de l’expérience, au lieu d’employer les modes d’exéc
en technique. L’apôtre de l’expérience, au lieu d’employer les modes d’ exécution séculaires et éprouvés, s’obstinait à cr
chefs-d’œuvre.  » Quelle que soit l’admiration qu’excite le caractère d’ universalité, Léonard jurait été le plus grand maî
ment dispersé, et c’est toujours un grand désastre, quand un créateur d’ art perd ses soins dans les sciences.  » La facult
and un créateur d’art perd ses soins dans les sciences.  » La faculté de créer est suprême. Toutes les découvertes ébauché
un visage qui puisse soutenir le voisinage avec ses têtes rayonnantes d’ âme et d’infini. On peut comparer la science à une
qui puisse soutenir le voisinage avec ses têtes rayonnantes d’âme et d’ infini. On peut comparer la science à une pyramide
oujours la dernière frappe l’esprit. L’œuvre d’art revêt un caractère d’ absolu. Un chef-d’œuvre ne cesse jamais sa beauté
e ne cesse jamais sa beauté parce qu’il contient l’expression entière d’ une âme immortelle.  » En donnant les dessins et l
ons du grand homme sur les sciences occultes, je conclus que le titre de mage ne lui convient que par ses œuvres d’art et
e mage ne lui convient que par ses œuvres d’art et non par la méthode de son esprit. Si un seul instant ce prodigieux obse
visionnaire et expérimentateur à la fois ne se conçoit pas. L’étendue de ses connaissances donne le vertige : il a touché
e le vertige : il a touché à toute chose, avec une avidité incroyable de l’omniscience ; en cela il s’est satisfait. L’hum
de l’omniscience ; en cela il s’est satisfait. L’humanité ne lui doit de la reconnaissance que parce qu’il a dessiné et pe
arts du dessin, il est vraiment le mage, celui qui enferme le mystère de l’âme sous une paupière et le fait étinceler au c
me le mystère de l’âme sous une paupière et le fait étinceler au coin d’ une lèvre. Personne n’a poussé aussi loin l’expres
é aussi loin l’expression spirituelle, et si quelques-uns se dépitent de ne plus voir en lui l’occultiste traditionnel, qu
r le regard du Saint Jean à mi-corps, son chef-d’œuvre. Dans ces yeux de paradis, la vraie magie de l’intelligence brille
mi-corps, son chef-d’œuvre. Dans ces yeux de paradis, la vraie magie de l’intelligence brille d’un tel éclat que les autr
re. Dans ces yeux de paradis, la vraie magie de l’intelligence brille d’ un tel éclat que les autres regards semblent purem
.  » Le rationalisme revendique Léonard à juste titre comme l’ancêtre de la méthode expérimentale parmi les modernes ; et
nul aussi n’a fait pareillement rayonner sur un visage l’immortalité de l’âme. » Lettres italiennes Luciano Zuccoli
fferio : I Miei Tempi Tandis qu’on annonce pour les premiers mois de 1903 une belle moisson de romans et de nouvelles,
Tandis qu’on annonce pour les premiers mois de 1903 une belle moisson de romans et de nouvelles, de drames et de comédies,
annonce pour les premiers mois de 1903 une belle moisson de romans et de nouvelles, de drames et de comédies, il faut donn
es premiers mois de 1903 une belle moisson de romans et de nouvelles, de drames et de comédies, il faut donner un coup d’œ
ois de 1903 une belle moisson de romans et de nouvelles, de drames et de comédies, il faut donner un coup d’œil aux derniè
la majorité des Italiens ignore l’existence ; telles les Confessioni d’ un ottuagenario d’Ippolito Nievo, un auteur mort t
taliens ignore l’existence ; telles les Confessioni d’un ottuagenario d’ Ippolito Nievo, un auteur mort tragiquement avant
d’un ottuagenario d’Ippolito Nievo, un auteur mort tragiquement avant d’ atteindre sa trentième année ; tels ces Miei Ricor
treglio et Cie de Turin viennent de faire paraître pour le centenaire de la naissance de cet homme éminent. Angelo Broffer
e Turin viennent de faire paraître pour le centenaire de la naissance de cet homme éminent. Angelo Brofferio, né le 6 déce
vo-Calcea (Piémont), n’était pas seulement un politicien et un avocat de premier ordre, mais notre littérature lui doit de
poèmes, des comédies, des études admirables ; et ces Mémoires pleins de verve et de clairvoyance jettent une lumière nouv
comédies, des études admirables ; et ces Mémoires pleins de verve et de clairvoyance jettent une lumière nouvelle sur l’é
ù les chansons populaires aidaient l’œuvre patriotique des Balbo, des d’ Azeglio, des Durando, etc., l’époque, enfin, où l’
rando, etc., l’époque, enfin, où l’Italie était en proie à Metternich d’ un côté et à Gregorio XVI de l’autre. D’un style s
, où l’Italie était en proie à Metternich d’un côté et à Gregorio XVI de l’autre. D’un style sobre et vif, Angelo Brofferi
e était en proie à Metternich d’un côté et à Gregorio XVI de l’autre. D’ un style sobre et vif, Angelo Brofferio peint les
io peint les temps où se développèrent son enfance et sa jeunesse, et de temps à autre sa manière facile et débonnaire s’e
mps à autre sa manière facile et débonnaire s’efface devant la vision d’ une patrie, au souvenir de ce que l’Italie attend 
ile et débonnaire s’efface devant la vision d’une patrie, au souvenir de ce que l’Italie attend ; l’auteur appartient à ce
venir de ce que l’Italie attend ; l’auteur appartient à cette pleïade d’ écrivains, que nous n’avons pas eu le bonheur de c
tient à cette pleïade d’écrivains, que nous n’avons pas eu le bonheur de connaître personnellement, qui, selon l’expressio
s eu le bonheur de connaître personnellement, qui, selon l’expression de F.-D. Guerrazzi, écrivaient un livre, ne pouvant
vant pas livrer une bataille : et ses mémoires reflètent ce caractère d’ une loyale et rude simplicité qui forme un contras
rude simplicité qui forme un contraste si frappant avec nos écrivains d’ aujourd’hui. Alors on n’avait des pensées et des p
rivait, on complotait, on mourait sur le champ de bataille ou au fond d’ une geôle. Aujourd’hui que nous n’avons aucune néc
ou au fond d’une geôle. Aujourd’hui que nous n’avons aucune nécessité d’ être héroïques, nous ne sommes plus des héros ; no
sé à écrire en 1850 un roman tel que Amor di sogno, Ie dernier succès de librairie de la saison. Son auteur, M. A. Antonio
n 1850 un roman tel que Amor di sogno, Ie dernier succès de librairie de la saison. Son auteur, M. A. Antoniolli, était pr
e le public a su apprécier. Amor di sogno expose le cas psychologique d’ une jeune fille, Edoarda, qui, fiancée à un artist
i, fiancée à un artiste étranger, Henri Kronberg, et follement éprise de lui, le voit partir pour la Norvège. Dans la soli
ans la solitude qui l’entoure tout de suite, Edoarda se voue au culte de cet amour et de cet homme qui est loin, loin, et
qui l’entoure tout de suite, Edoarda se voue au culte de cet amour et de cet homme qui est loin, loin, et elle l’attend, c
et de cet homme qui est loin, loin, et elle l’attend, car il a promis de revenir dans un an. Près d’elle, un jeune homme,
, loin, et elle l’attend, car il a promis de revenir dans un an. Près d’ elle, un jeune homme, voisin de campagne, aime la
l a promis de revenir dans un an. Près d’elle, un jeune homme, voisin de campagne, aime la jeune fille depuis longtemps :
s dans les nuages, il sent l’amour à l’italienne, un amour tout plein de passion, de transport, de dévouement, qui peut êt
uages, il sent l’amour à l’italienne, un amour tout plein de passion, de transport, de dévouement, qui peut être aussi enn
l’amour à l’italienne, un amour tout plein de passion, de transport, de dévouement, qui peut être aussi ennuyeux que celu
nuyeux que celui des gens du Nord, mais qui vaut en tout cas la peine d’ être goûté, en principe, du moins. Mais Edoarda, p
cience, finit par se créer un monde fantomatique, où la figure idéale d’ Henri Kronberg domine : c’est son amour rêveur, so
re idéale d’Henri Kronberg domine : c’est son amour rêveur, son Amour de songe qui la possède toute. En vain, sa tante un
qui lui semble mille fois plus enivrant que la passion mâle et saine de son jeune voisin. Mais un jour Henri Kronberg rev
ude, se produit irrémédiablement : celui qui est devant elle n’a rien de commun avec son rêve ; elle a aimé un homme qui n
pousse avec horreur, puisqu’il résume toute une désillusion, un passé de folies intellectuelles. Très probablement, dans c
assé de folies intellectuelles. Très probablement, dans ces trois ans de sommeil psychologique, le dévouement muet et tend
ces trois ans de sommeil psychologique, le dévouement muet et tendre de Massimo n’a pas été sans effet : en sortant de so
ouement muet et tendre de Massimo n’a pas été sans effet : en sortant de son rêve maladif, en rentrant dans la réalité de
s effet : en sortant de son rêve maladif, en rentrant dans la réalité de l’amour, la jeune fille s’aperçoit bientôt que Ma
oir désormais, Massimo lui annonce qu’il va partir, Edoarda a un élan de passion : « Ne me demandez rien ! dit-elle. Je ne
rasse, et dans les bras du jeune homme, Edoarda goûte toute l’ivresse d’ un réveil, « Enfin ! Enfin !… C’est le réveil, — d
 dit-elle. — Ne parlez plus : je suis toute à vous !… » C’en est fait de l’amour du rêve : l’amour réel, tendresse et sens
ment et possession, chante son triomphe, dans ce jour tout ensoleillé d’ un doux automne italien… Tel est le roman de M. An
s ce jour tout ensoleillé d’un doux automne italien… Tel est le roman de M. Antoniolli, puisqu’il serait impossible de ren
alien… Tel est le roman de M. Antoniolli, puisqu’il serait impossible de rendre compte des détails : sur ce canevas délica
les plus en vue. Le moment, d’ailleurs, était favorable à ce mélange de vérité et de rêve, parce que les maîtres des deux
vue. Le moment, d’ailleurs, était favorable à ce mélange de vérité et de rêve, parce que les maîtres des deux écoles comme
maîtres des deux écoles commençaient à ennuyer le monde avec l’absolu de leur recette : ou toute la vérité jusqu’au dégoût
des autres, révèle dès à présent une personnalité ; il est trop juste de lui faire une place à part et d’en attendre des œ
une personnalité ; il est trop juste de lui faire une place à part et d’ en attendre des œuvres originales et significative
significatives. Lucio d’Ambra : L’oasis Bien divers est le cas de M. Lucio d’Ambra. Est-ce que ce nouveau roman, l’
-ce que ce nouveau roman, l’Oasis, marque un progrès dans la carrière de cet auteur ? J’en doute fort : je retrouve dans s
fort : je retrouve dans son dernier livre les mérites et les défauts de son premier roman, Il Miraggio. M. Lucio d’Ambra
cio d’Ambra est un écrivain probe, soigneux, sans hardiesse, dépourvu de cette largeur de vues et d’expression qui décèle
n écrivain probe, soigneux, sans hardiesse, dépourvu de cette largeur de vues et d’expression qui décèle tout un avenir ;
probe, soigneux, sans hardiesse, dépourvu de cette largeur de vues et d’ expression qui décèle tout un avenir ; il se plaît
un avenir ; il se plaît toujours au même sujet familial, qu’il traite d’ une main délicate, mais faible. Je crois qu’il n’o
sans regret. Il est dominé par la littérature française qu’il connaît d’ une manière étonnante : on n’a lu de lui que très
ttérature française qu’il connaît d’une manière étonnante : on n’a lu de lui que très peu d’articles qui ne parlent pas d’
qu’il connaît d’une manière étonnante : on n’a lu de lui que très peu d’ articles qui ne parlent pas d’écrivains et de roma
onnante : on n’a lu de lui que très peu d’articles qui ne parlent pas d’ écrivains et de romans parisiens, car il est chez
a lu de lui que très peu d’articles qui ne parlent pas d’écrivains et de romans parisiens, car il est chez nous, parmi les
ns, car il est chez nous, parmi les jeunes, l’admirateur le plus têtu de tout ce qu’on imprime à Paris. Je crois que M. Fé
que M. Félicien Champsaur a dédié à M. Lucio d’Ambra divers chapitres d’ un roman ; il a été quelque chose dans le Comité i
été quelque chose dans le Comité italo-français pour la commémoration de Victor Hugo, mais on chercherait en vain son nom
mais on chercherait en vain son nom dans les Comités qui se proposent d’ honorer les illustres écrivains italiens. Son corp
it tout, les hommes, les passions et la société, selon le dernier mot de la vie parisienne. Cela veut dire qu’il se rend i
ci que, dans L’Oasis, l’auteur nous donne un pendant, avec l’adultère de la femme, Camille, qui abandonne sa maison, son m
e sa maison, son mari et un petit enfant, pour suivre le meilleur ami de ce pauvre Maurice Clarena, lequel, dans le ravage
le meilleur ami de ce pauvre Maurice Clarena, lequel, dans le ravage de tous ses espoirs, dans le désert sentimental où l
ravage de tous ses espoirs, dans le désert sentimental où la trahison de sa femme le jette brusquement, trouve son oasis,
quement, trouve son oasis, l’amour pour son enfant. La vie et la mort de cet enfant sont presque tout le roman de M. Lucio
on enfant. La vie et la mort de cet enfant sont presque tout le roman de M. Lucio d’Ambra ; il aurait pu donner un chef-d’
t à vrai dire les pages où le petit Plon-Plon se présente sont dignes d’ admiration. Mais le marmot vient à mourir, tandis
Mais le marmot vient à mourir, tandis que son père, dans la solitude d’ Albano, trouve et aime une Claire Bregh ; et alors
Claire Bregh ; et alors, puisqu’il n’y a plus rien à faire, la femme de Maurice Clarena revient. L’homme, fou de douleur
plus rien à faire, la femme de Maurice Clarena revient. L’homme, fou de douleur pour la perte de son enfant, avec l’âme e
mme de Maurice Clarena revient. L’homme, fou de douleur pour la perte de son enfant, avec l’âme et le cerveau vides, n’a p
rte de son enfant, avec l’âme et le cerveau vides, n’a plus l’énergie de repousser l’adultère. Il est seul ; il a peur du
l’énergie de repousser l’adultère. Il est seul ; il a peur du monde, de l’avenir ; il reprendra sa femme, il traversera a
rsera avec elle la vie lourde et inutile, parce qu’il faut bien vivre d’ une manière quelconque, avec quelqu’un. Le roman d
il faut bien vivre d’une manière quelconque, avec quelqu’un. Le roman de M. Lucio d’Ambra est dédié à M. Hugues le Roux, e
a est dédié à M. Hugues le Roux, et ses personnages lisent les livres de MM. Margueritte, admirent Verlaine et ils sont pa
int-Germain. Nouvelles Je dois signaler encore un bon recueil de nouvelles, Falce, de M. Calandra, auteur aristocr
elles Je dois signaler encore un bon recueil de nouvelles, Falce, de M. Calandra, auteur aristocratique, dont je me ra
mo e Fiamma, par Domenico Tumiati, que j’admire comme poète et auteur de ces Mélologues exquis dont la marche a été triomp
n 4 actes J’écris pour la première fois dans ces chroniques le nom de Sem Benelli ; il y reviendra souvent à l’avenir,
lli ; il y reviendra souvent à l’avenir, j’espère, car je m’attends à de belles et fortes choses de lui : il est résolu da
t à l’avenir, j’espère, car je m’attends à de belles et fortes choses de lui : il est résolu dans sa vie, sincère dans son
ie, sincère dans son œuvre, indépendant et presque farouche. Un drame de lui en 4 actes, Ferdinand Lassalle, vient de sign
, Ferdinand Lassalle, vient de signaler au public cet esprit si riche d’ observation et si aigu : le succès que la pièce a
leine grève ouvrière) donnaient à la représentation tout le caractère d’ une vraie bataille, peut dédommager l’auteur des l
atigantes et minutieuses, que l’étude du temps lui imposait. La pièce de M. Sem Benelli, malgré le nom de son protagoniste
tude du temps lui imposait. La pièce de M. Sem Benelli, malgré le nom de son protagoniste, ne vise point à la question soc
oniste, ne vise point à la question sociale ; il aurait été trop aisé d’ émouvoir le public avec des tirades fanatiques et
ues et des déclamations larmoyantes. Au contraire, l’auteur a choisi, de la vie du chef socialiste, les épisodes passionne
i ont été non moins lourdes que fatales. Je ne dirai pas que le drame de M. Benelli soit incontestablement un chef-d’œuvre
ans doute avec cette pièce il vient de révéler un tempérament complet d’ artiste, et malgré quelques lacunes il laisse entr
t malgré quelques lacunes il laisse entrevoir des facultés précieuses de psychologue. La pièce est bien taillée, les perso
ses de psychologue. La pièce est bien taillée, les personnages peints d’ une main heureuse et sans hésitations ; cela perme
ges peints d’une main heureuse et sans hésitations ; cela permet donc d’ affirmer que M. Benelli est sur la voie juste et q
lus sûr et libre. Commémorations Les Commémorations littéraires d’ Émile Zola ont été nombreuses : je dirais en franc
moins illustres en bon nombre d’autres villes ont parlé copieusement de la vie et de l’œuvre de Zola, pour se trouver tou
res en bon nombre d’autres villes ont parlé copieusement de la vie et de l’œuvre de Zola, pour se trouver tous d’accord en
nombre d’autres villes ont parlé copieusement de la vie et de l’œuvre de Zola, pour se trouver tous d’accord en général et
s ont dit, pour rester d’accord, à mon tour, avec tous ces historiens de la vie d’hier ; mais je trouve un plaisir infini
pour rester d’accord, à mon tour, avec tous ces historiens de la vie d’ hier ; mais je trouve un plaisir infini dans la ce
Tome XLV, numéro 158, février 1903 Musique. Théâtre national de l’Opéra : Paillasses, drame lyrique de M. Leoncav
Musique. Théâtre national de l’Opéra : Paillasses, drame lyrique de M. Leoncavallo Jean Marnold. Tome XLV, numéro 
1903, p. 540‑549 [540‑544]. Je m’avoue assez ignorant des productions de la jeune école italienne intitulée vériste. J’ai
ai trouvé jadis un attrait réel, encore qu’intermittent, à la lecture de Falstaff et d’Otello du vieux Verdi, et, il y a b
un attrait réel, encore qu’intermittent, à la lecture de Falstaff et d’ Otello du vieux Verdi, et, il y a bien une vingtai
de Falstaff et d’Otello du vieux Verdi, et, il y a bien une vingtaine d’ années, le Mefistofele de Boïto avait su séduire m
Boïto avait su séduire mon intransigeance wagnérienne. J’ai conservé de tout cela un souvenir dont je n’ose plus contrôle
n souvenir dont je n’ose plus contrôler l’intérêt. Depuis, j’ai suivi de loin les efforts de feu Ponchielli et parcouru sa
’ose plus contrôler l’intérêt. Depuis, j’ai suivi de loin les efforts de feu Ponchielli et parcouru sans joie les oratorio
orts de feu Ponchielli et parcouru sans joie les oratorios honorables de M. l’abbé Perosi ; mais je n’ai jamais pu lire à
bles de M. l’abbé Perosi ; mais je n’ai jamais pu lire à la file plus de trois pages de M. Mascagni ; de M. Puccini, plus
bé Perosi ; mais je n’ai jamais pu lire à la file plus de trois pages de M. Mascagni ; de M. Puccini, plus de six ; et san
je n’ai jamais pu lire à la file plus de trois pages de M. Mascagni ; de M. Puccini, plus de six ; et sans me sentir le co
re à la file plus de trois pages de M. Mascagni ; de M. Puccini, plus de six ; et sans me sentir le courage de prolonger o
 Mascagni ; de M. Puccini, plus de six ; et sans me sentir le courage de prolonger ou de réitérer trop souvent l’expérienc
. Puccini, plus de six ; et sans me sentir le courage de prolonger ou de réitérer trop souvent l’expérience. Enfin, je le
er trop souvent l’expérience. Enfin, je le confesse à ma honte, avant d’ entendre à Royan, l’été passé, les Paillasses que
é passé, les Paillasses que vient de nous offrir l’Opéra, le nom même de M. Leoncavallo ne m’était parvenu que par la récl
e de M. Leoncavallo ne m’était parvenu que par la réclame tambourinée d’ une collaboration impériale. Je dois dire, pour mo
es partitions véristes, on est un peu dérouté par l’intrépide candeur de ce qu’on y rencontre dès l’abord. On comprend tou
cherchent pas midi à quatorze heures. C’est le confortable sans-façon d’ heureuses natures, exubérantes à souhait, satisfai
le sans-façon d’heureuses natures, exubérantes à souhait, satisfaites de peu et naïvement contentes de soi-même. Comme on
res, exubérantes à souhait, satisfaites de peu et naïvement contentes de soi-même. Comme on ne risque pas une méningite à
ecommence ou continue jusqu’au moment où on se demande si une naïveté de cette envergure ne serait pas plutôt de la fumist
on se demande si une naïveté de cette envergure ne serait pas plutôt de la fumisterie, et s’il ne s’agit pas, tout simple
pas plutôt de la fumisterie, et s’il ne s’agit pas, tout simplement, d’ une mystification musicale. Que nos excellents voi
sique à la fin du xixe  siècle et après ses conquêtes, dans la patrie de Palestrina, de Monteverdi, des Gabrielli, de Fres
du xixe  siècle et après ses conquêtes, dans la patrie de Palestrina, de Monteverdi, des Gabrielli, de Frescobaldi et de t
onquêtes, dans la patrie de Palestrina, de Monteverdi, des Gabrielli, de Frescobaldi et de tant d’illustres acteurs de l’h
patrie de Palestrina, de Monteverdi, des Gabrielli, de Frescobaldi et de tant d’illustres acteurs de l’histoire musicale.
e Palestrina, de Monteverdi, des Gabrielli, de Frescobaldi et de tant d’ illustres acteurs de l’histoire musicale. Si le co
teverdi, des Gabrielli, de Frescobaldi et de tant d’illustres acteurs de l’histoire musicale. Si le contraire était vrai,
ésavouer au plus vite un aussi compromettant cousinage, en rougissant d’ une filiation à qui on serait en droit de préférer
ant cousinage, en rougissant d’une filiation à qui on serait en droit de préférer toute autre, fût-ce l’iroquoise ou même
Leoncavallo apparaît, certes, le pince-sans-rire le plus étourdissant de la troupe. Les interviews nous l’ont montré accue
avec l’aisance qui convient, un succès que la claque et la direction de notre Opéra ont réussi à faire bruyant sans espér
ans espérer le rendre durable. Imperturbable et bénévole, il disserte d’ une faconde napolitaine, où M. de Reszké, le Kaise
et au système wagnérien comme au savoureux macaroni national, le jus de tomate et le parmesan. C’est tout à fait délicieu
s autres. Cela s’est vu ailleurs qu’à Tarascon. Il paraît que la muse de M. Leoncavallo déploya ses premiers essors au caf
é-concert. Il doit y avoir bien longtemps. Aujourd’hui, dans certains de nos music-halls, on fait beaucoup mieux que Paill
beaucoup mieux que Paillasses. C’est tout au plus si les successeurs de Rigo y pourraient glaner quelque « Valse lente »
stoïque Peau-Rouge riait en mourant, ils expirent sur ou après un air de valse. Cette propension chorégraphique n’est pas
phalalgie pour inventer des thèmes inédits. Si, dans le chœur initial de sa Cavalleria, M. Mascagni ne fit guère que parap
lo intercale tout bonnement, dans son « chœur des cloches », un motif d’ Espana — non pas de Chabrier, grands Dieux ! — de
onnement, dans son « chœur des cloches », un motif d’Espana — non pas de Chabrier, grands Dieux ! — de M. Waldteufel. Il e
cloches », un motif d’Espana — non pas de Chabrier, grands Dieux ! — de M. Waldteufel. Il est vrai que c’est une mélodie
ouis XIV et Bonaparte, peut prétendre l’avoir directement transportée d’ Ibérie jusqu’en Calabre, en dépit des Pyrénées et
loire du « vérisme ». Peu de pièces, autant que Paillasses, ont abusé de la complaisance des reporters. Je ne sais plus où
. Je ne sais plus où j’ai lu que c’est dans une réunion ultra-select, d’ aristocratie ducale ou princière, sinon sérénissim
le ou princière, sinon sérénissime, que M. de Reszké conçut le projet de choisir l’élucubration de M. Leoncavallo pour uti
énissime, que M. de Reszké conçut le projet de choisir l’élucubration de M. Leoncavallo pour utiliser les derniers débris
ir l’élucubration de M. Leoncavallo pour utiliser les derniers débris de ce qui fut sa voix. Il s’en ouvrit aussitôt à son
il faut ajouter foi, en effet, aux racontars des échotistes favorisés de ses confidences, M. Gailhard était alors cruellem
ploité ; le répertoire du maître à peu près épuisé ; et il n’y a plus de musiciens français ! Que faire ? » interrogeait l
parfaitement oiseux et, même, impertinent à l’égard de l’art musical, de s’occuper trop longtemps de la… « musique » de M.
, impertinent à l’égard de l’art musical, de s’occuper trop longtemps de la… « musique » de M. Leoncavallo. On entend asse
gard de l’art musical, de s’occuper trop longtemps de la… « musique » de M. Leoncavallo. On entend assez, d’autre part, co
allo. On entend assez, d’autre part, combien le larynx demi-séculaire de M. de Reszké exige d’indispensables ménagements.
d’autre part, combien le larynx demi-séculaire de M. de Reszké exige d’ indispensables ménagements. Pourtant si, par souci
 de Reszké exige d’indispensables ménagements. Pourtant si, par souci de son pensionnaire et pour renouveler son affiche,
ouci de son pensionnaire et pour renouveler son affiche, le Directeur de notre plus dispendieux théâtre national désirait
notre plus dispendieux théâtre national désirait inaugurer une saison d’ opérette dramatico-burlesque, il n’avait pas besoi
urer une saison d’opérette dramatico-burlesque, il n’avait pas besoin de passer les monts. M. P. B. Gheusi lui eût bientôt
quelques-uns pour lui fournir des partitions plus musicales que celle de Paillasses, et non moins clémentes à l’aphonie de
et bien vivants, je pense, et M. Lecocq lui-même est peut-être encore de ce monde. Enfin il y a M. Ganne, dont la Marche l
l y a M. Ganne, dont la Marche lorraine sut fasciner jusqu’à l’auteur de Cavalleria rusticana. Mais il faut se garder de s
iner jusqu’à l’auteur de Cavalleria rusticana. Mais il faut se garder de suspecter à la légère le patriotisme du bon Franç
aut se garder de suspecter à la légère le patriotisme du bon Français de Toulouse qu’est M. Gailhard. Je vous le confie da
nçais de Toulouse qu’est M. Gailhard. Je vous le confie dans le tuyau de l’oreille, il doit y avoir là-dessous quelque com
le tuyau de l’oreille, il doit y avoir là-dessous quelque combinaison de diplomatie internationale, inaccessible, par sa p
tribuables admis seulement à payer leur quote-part des 900 000 francs de la subvention. Ce ténor polonais, retour d’Amériq
e-part des 900 000 francs de la subvention. Ce ténor polonais, retour d’ Amérique, décidant chez des princesses de chanter
n. Ce ténor polonais, retour d’Amérique, décidant chez des princesses de chanter à Paris l’ours d’un croque-notes italien,
ur d’Amérique, décidant chez des princesses de chanter à Paris l’ours d’ un croque-notes italien, copain d’un empereur alle
rincesses de chanter à Paris l’ours d’un croque-notes italien, copain d’ un empereur allemand, tout cela n’est pas clair. L
pereur allemand, tout cela n’est pas clair. Le compliment inaccoutumé de M. Loubet au maestro expliquerait seul le dévouem
t inaccoutumé de M. Loubet au maestro expliquerait seul le dévouement de M. de Reszké, que l’on dit millionnaire, et son o
t millionnaire, et son obstination méritoire à sacrifier, sur l’autel de la paix européenne, le résidu suprême de ses cord
ire à sacrifier, sur l’autel de la paix européenne, le résidu suprême de ses cordes vocales, au lieu de vivre tranquilleme
résidu suprême de ses cordes vocales, au lieu de vivre tranquillement de ses rentes dans un de ses châteaux. Il n’en demeu
cordes vocales, au lieu de vivre tranquillement de ses rentes dans un de ses châteaux. Il n’en demeure pas moins évident,
blement conquis, dans la république musicale, le titre et la fonction de Capitole, et, selon toute apparence, on peut pres
ut presque assurer que celui-ci sera bien gardé. Le « drame lyrique » de M Leoncavallo a été monté avec une sollicitude ex
la susceptibilité des spectateurs. Au lieu d’une Calabre pouilleuse, de maigres oliviers tordus sur un sol brûlé, le déco
viers tordus sur un sol brûlé, le décor offrait à la vue la fraîcheur d’ une vallée vosgienne, aux verts lointains estompés
vue la fraîcheur d’une vallée vosgienne, aux verts lointains estompés de brume. Dans un coin : le Guignol des Champs-Élysé
scène, où l’on ne dût constater une ambition visible à se rapprocher de la nature et atteindre peut-être à la « véristici
la nature et atteindre peut-être à la « véristicité ». Les choristes de l’Opéra en ont une trop vieille habitude pour aba
stes de l’Opéra en ont une trop vieille habitude pour abandonner tout d’ un coup les formations bien alignées de l’« école
habitude pour abandonner tout d’un coup les formations bien alignées de l’« école de compagnie ». Mais, cette fois, ils r
r abandonner tout d’un coup les formations bien alignées de l’« école de compagnie ». Mais, cette fois, ils rompent les ra
pent les rangs de temps en temps et s’élancent, çà et là, en échelons de tirailleurs, comme dans le « service en campagne 
en campagne » ; ils gesticulent même audacieusement. Enfin une bande de gosses organise une opiniâtre partie de saute-mou
dacieusement. Enfin une bande de gosses organise une opiniâtre partie de saute-mouton au nez peu rassuré du souffleur et,
a mieux, mais c’est moins cher. Et puis, il faut savoir se contenter de peu, à l’Académie Nationale de Musique, pour tout
. Et puis, il faut savoir se contenter de peu, à l’Académie Nationale de Musique, pour tout ce qui se rapporte à la mise e
Il en tire tout le parti humainement possible. Si l’on doutait encore de l’intervention occulte de la politique au sujet d
umainement possible. Si l’on doutait encore de l’intervention occulte de la politique au sujet de Paillasses, la conduite
ervention occulte de la politique au sujet de Paillasses, la conduite de M. de Reszké suffirait à convaincre le plus incré
uite de M. de Reszké suffirait à convaincre le plus incrédule. Chargé d’ incarner le personnage sympathique du drame, le no
drame, le noble ténor a cru devoir adopter, en se grimant, le masque de défunt M. le Président Mac-Kinley, et il joua Can
ant, le masque de défunt M. le Président Mac-Kinley, et il joua Canio d’ une manière, en quelque sorte, internationale : mi
retardant pour moi le soir capitolin, me valut le gracieux spectacle de Mlle Hatto (Nedda), charmant à la fois Parisiens
da), charmant à la fois Parisiens et Calabrais sous le blanc travesti d’ une soubrette pseudo-Louis XV. Tome XLV, numér
ars 1903 Littérature. Lucie Félix Faure, Les Femmes dans l’œuvre de Dante (Perrin) Remy de Gourmont. Tome XLV, num
Tome XLV, numéro 159, mars 1903, p.  743‑750 [744]. — Voici un livre d’ érudition à la fois et de charme, Les Femmes dans
rs 1903, p.  743‑750 [744]. — Voici un livre d’érudition à la fois et de charme, Les Femmes dans l’œuvre de Dante. Elles y
un livre d’érudition à la fois et de charme, Les Femmes dans l’œuvre de Dante. Elles y sont bien plus nombreuses qu’on ne
ifier, comme en Mathilde, quelque vertu, ou des héroïnes du devoir ou de la passion, Marcia, Francesca ; mais de celles qu
ou des héroïnes du devoir ou de la passion, Marcia, Francesca ; mais de celles qui vécurent de son temps et qui émurent s
oir ou de la passion, Marcia, Francesca ; mais de celles qui vécurent de son temps et qui émurent son cœur : Monna Vanna,
L’auteur n’en oublie aucune. Étude excellente, mais où les citations de Dante ne sont peut-être pas assez nombreuses : de
ly, cr. 8°, viii-364 p., 6 s., Macmillan Voici maintenant le livre d’ un païen de la Renaissance : Little Novels of Ital
viii-364 p., 6 s., Macmillan Voici maintenant le livre d’un païen de la Renaissance : Little Novels of Italy, le livre
éimpression dont seront heureux tous ceux qui admirent le beau talent de l’auteur de Richard yea and nay. Ces petits roman
dont seront heureux tous ceux qui admirent le beau talent de l’auteur de Richard yea and nay. Ces petits romans d’Italie s
le beau talent de l’auteur de Richard yea and nay. Ces petits romans d’ Italie sont, en réalité, cinq nouvelles assez long
vissantes histoires. Rien n’est plus frais et charmant que les amours d’ Angioletto et de Bellaroba dans le Jugement de Bor
res. Rien n’est plus frais et charmant que les amours d’Angioletto et de Bellaroba dans le Jugement de Borso ; quelle idyl
charmant que les amours d’Angioletto et de Bellaroba dans le Jugement de Borso ; quelle idylle est plus gracieuse que cell
ans le Jugement de Borso ; quelle idylle est plus gracieuse que celle d’ Ippolita et de Pilade ; quelle destinée est plus é
t de Borso ; quelle idylle est plus gracieuse que celle d’Ippolita et de Pilade ; quelle destinée est plus émouvante et tr
de Pilade ; quelle destinée est plus émouvante et trafique que celle de la Duchesse de Nona, et jamais poète fut-il plus
farers in Italy, cr. 8°, viii-309 p., 12 s. 6 d. Les petits romans de Mr. Hewlett font revivre une des plus belles époq
petits romans de Mr. Hewlett font revivre une des plus belles époques de l’Italie ; pour connaître à présent l’Italie actu
e Katharine Hooker. Ceux qui jamais n’y sont allés, ceux qui errèrent de ville en ville, de Gênes à Venise et de Milan à N
Ceux qui jamais n’y sont allés, ceux qui errèrent de ville en ville, de Gênes à Venise et de Milan à Naples, trouveront u
sont allés, ceux qui errèrent de ville en ville, de Gênes à Venise et de Milan à Naples, trouveront un égal plaisir à lire
uveront un égal plaisir à lire Wayfarers in Italy. C’est une relation de promenades, plutôt que de voyages, en Lombardie,
lire Wayfarers in Italy. C’est une relation de promenades, plutôt que de voyages, en Lombardie, en Toscane, dans les March
ne, dans les Marches, les Abruzzes, la Campagne Romaine, l’Ombrie, et de l’autre côté des Apennins, les rivages de l’Adria
pagne Romaine, l’Ombrie, et de l’autre côté des Apennins, les rivages de l’Adriatique, Rimini, Ravenne, Sienne, jusqu’à Ve
ssantes, parce qu’elles sont simples, sans pédanterie, sans érudition de Baedeker, sans incidents particuliers, sans jugem
tous ces défauts qui rendent ordinairement insupportables les récits de voyage. L’Italie, Rome, Florence, Venise, et tout
es petites villes qui vécurent au moyen âge et pendant la Renaissance d’ une vie si intense, si ardente ! Elles ont gardé p
intense, si ardente ! Elles ont gardé presque toutes leur physionomie de jadis, les palais, les murailles, les monuments d
s leur physionomie de jadis, les palais, les murailles, les monuments de tous genres qui furent les témoins de tant d’évén
s, les murailles, les monuments de tous genres qui furent les témoins de tant d’événements. De fort belles et nombreuses i
urailles, les monuments de tous genres qui furent les témoins de tant d’ événements. De fort belles et nombreuses illustrat
monuments de tous genres qui furent les témoins de tant d’événements. De fort belles et nombreuses illustrations vous les
belles et nombreuses illustrations vous les offrent à nouveau sous un de leurs aspects le plus pittoresque et le plus cara
vous assaillent devant ces beautés et un désir impatient vous saisit de retourner là-bas… la nostalgie du soleil et la la
us saisit de retourner là-bas… la nostalgie du soleil et la lassitude de nos trop modernes capitales. Échos. La Poésie
1903, p. 855-857 [857]. Dans ses trois dernières conférences-lectures de poésie française contemporaine, M. F. T. Marinett
rançaise contemporaine, M. F. T. Marinetti a lu et analysé des poèmes de Baudelaire, Verlaine, Mallarmé, José Maria de Hér
Pierre Quillard et Remy de Gourmont. La prochaine conférence-lecture de M. F. T. Marinetti sera consacrée aux œuvres de J
ne conférence-lecture de M. F. T. Marinetti sera consacrée aux œuvres de Jean Moréas, Francis Vielé-Griffin et Émile Verha
de Jean Moréas, Francis Vielé-Griffin et Émile Verhaeren. Ces séances de poésie française contemporaine sont de plus en pl
ie française contemporaine sont de plus en plus goûtées par un public d’ élite, et il faut louer M. Marinetti d’en avoir eu
en plus goûtées par un public d’élite, et il faut louer M. Marinetti d’ en avoir eu l’idée. Tome XLVI, numéro 162, jui
sécution, il y a croyance religieuse, il y a foi. On a vu un rudiment de la religion dans l’amour dévot et dévoué (ce sont
fs veulent s’affranchir et pensent avoir réussi, quand ils ont changé de collier. À quoi bon ? Il faut croire, puisqu’il f
ncre. Il y a la tolérance. Elle n’est praticable que pour des esprits d’ un scepticisme féroce à force d’être méprisant, ou
n’est praticable que pour des esprits d’un scepticisme féroce à force d’ être méprisant, ou d’une bêtise invulnérable à for
pour des esprits d’un scepticisme féroce à force d’être méprisant, ou d’ une bêtise invulnérable à force d’être épaisse. C’
féroce à force d’être méprisant, ou d’une bêtise invulnérable à force d’ être épaisse. C’est tout de même un signe de supér
tise invulnérable à force d’être épaisse. C’est tout de même un signe de supériorité qu’on ne voie pas en France bayer sur
iorité qu’on ne voie pas en France bayer sur la même place les portes de cinq ou six temples rivaux : cela donnerait, selo
nd un peuple n’est pas assez bête pour supporter l’exercice simultané de deux ou trois religions, l’État intervient, les s
tervient, les supprime toutes moins une seule, ou bien édicté une loi de mépris, une loi de tolérance. Alors on peut trave
ime toutes moins une seule, ou bien édicté une loi de mépris, une loi de tolérance. Alors on peut traverser la place publi
, attaque ses anciens vainqueurs. Ainsi il se forme une véritable loi de persécution alternative. Parfois, elle est simult
a s’appelle guerre civile ou guerre religieuse, extrêmes déploiements de la folie humaine. Le christianisme, cette religio
es déploiements de la folie humaine. Le christianisme, cette religion d’ amour, renferme une grande force persécutive. Il e
r, renferme une grande force persécutive. Il est persécuteur au point de se dédoubler pour permettre, hydre, à ses tronçon
cuteur au point de se dédoubler pour permettre, hydre, à ses tronçons de tse mordre les uns les autres, dans leur rage de
ydre, à ses tronçons de tse mordre les uns les autres, dans leur rage de vérité. Les Romains, ignorant la vérité, ignoraie
age de vérité. Les Romains, ignorant la vérité, ignoraient le plaisir de molester ceux qui ne la possèdent pas. Ils ne dev
rsécuteurs qu’au contact des religions asiatiques et sous la pression d’ une insolence qui mettait l’empire en péril. Deven
sécuta longuement et savamment ses ennemis ; vaincu après des siècles de domination, il a légué sa manie à une force nouve
domination, il a légué sa manie à une force nouvelle, née, comme lui, de l’évangile, la Révolution. Les procédés chrétiens
les mêmes principes et qu’elles se croient pareillement en possession de ce talisman chimérique, la vérité. Dès que les ch
ment chrétienne, la Révolution procède aux sacrifices qui font partie de son culte. En Angleterre elle brûle la maison et
ie de son culte. En Angleterre elle brûle la maison et les manuscrits de Harvey ; en France, elle abat la tête de Lavoisie
la maison et les manuscrits de Harvey ; en France, elle abat la tête de Lavoisier. Sa seule excuse est que l’Église lui a
a tête de Lavoisier. Sa seule excuse est que l’Église lui avait légué d’ illustres exemples, et d’abord celui de Galilée. M
t que l’Église lui avait légué d’illustres exemples, et d’abord celui de Galilée. Mais les hommes grossiers qui imitaient
ilée. Mais les hommes grossiers qui imitaient l’Église la dépassèrent de beaucoup en cruauté et en obscurantisme inconscie
ls brûlèrent et tuèrent sans savoir, au hasard, incapables d’ailleurs de soupçonner ce qu’il y avait dans les papiers de H
incapables d’ailleurs de soupçonner ce qu’il y avait dans les papiers de Harvey, dans la tête de Lavoisier. L’Église ici e
soupçonner ce qu’il y avait dans les papiers de Harvey, dans la tête de Lavoisier. L’Église ici est fort supérieure ; ell
cuté avec une telle politesse. Galilée n’a pas souffert en proportion de la gloire que lui a valu sa captivité. Son grand
sa captivité. Son grand titre en effet à l’admiration des sots, c’est d’ avoir été victime de l’Inquisition, comme s’il éta
and titre en effet à l’admiration des sots, c’est d’avoir été victime de l’Inquisition, comme s’il était jamais glorieux d
’avoir été victime de l’Inquisition, comme s’il était jamais glorieux d’ être victime, c’est-à-dire vaincu ! Galilée ne se
-dire vaincu ! Galilée ne se jugeait pas victime ; il aurait eu honte d’ être victime. Son attitude vraie est fort différen
vraie est fort différente : loin de se plaindre, il loua les procédés de l’Inquisition à son égard, fâché de ses travaux i
se plaindre, il loua les procédés de l’Inquisition à son égard, fâché de ses travaux interrompus, satisfait qu’on le trait
alais, et que les discussions fussent décentes. Il se vante peut-être d’ avoir moins souffert qu’il n’a souffert : admirabl
ns son intelligence, frappé dans ses intérêts : quelle belle occasion de se plaindre plus tard ! Nullement : « Taine, dit
e plaindre plus tard ! Nullement : « Taine, dit M. Sorel, n’avait pas de goût à parler de ces temps douloureux. » Signe de
ard ! Nullement : « Taine, dit M. Sorel, n’avait pas de goût à parler de ces temps douloureux. » Signe de grandeur. Compar
 Sorel, n’avait pas de goût à parler de ces temps douloureux. » Signe de grandeur. Comparer cette attitude à celle des hum
serait déjà énorme que Galilée eût risqué le martyre ; il est défendu de supposer qu’il ait réclamé la pitié de ses contem
ué le martyre ; il est défendu de supposer qu’il ait réclamé la pitié de ses contemporains ou de la postérité. Non, il ava
éfendu de supposer qu’il ait réclamé la pitié de ses contemporains ou de la postérité. Non, il avait même pris ses précaut
n. C’est peu probable, car ses affirmations avaient été indirectes et de pure hypothèse. On sait qu’il ne proféra point la
rectes et de pure hypothèse. On sait qu’il ne proféra point la phrase de mélodrame : E pur si muove. Il dédaigne d’insiste
ne proféra point la phrase de mélodrame : E pur si muove. Il dédaigne d’ insister. On n’avait pas, en ces temps-là, le pros
dédaigne d’insister. On n’avait pas, en ces temps-là, le prosélytisme de la science ; et bien au contraire, la tendance ét
prosélytisme de la science ; et bien au contraire, la tendance était de cacher au vulgaire les secrets de la nature. Que
ien au contraire, la tendance était de cacher au vulgaire les secrets de la nature. Que le peuple sache ou ignore les véri
euple. « Après, vous m’apprendrez l’Almanach pour savoir quand il y a de la Lune, et quand il n’y en a point. » M. Jourdai
Les dialogues contiennent le pour et le contre. Il croyait au système de Copernic et ses calculs en avaient augmenté la vr
Copernic et ses calculs en avaient augmenté la vraisemblance. Obligé de dissimuler, il le fit en souriant, cédant nobleme
uve mémorable du désintéressement des fiers esprits. Se désintéresser de la vérité, n’est-ce pas le suprême effort ? La gr
intéresser de la vérité, n’est-ce pas le suprême effort ? La grandeur de Galilée est là, et non dans son état légendaire d
fort ? La grandeur de Galilée est là, et non dans son état légendaire de victime, et non dans un mouvement de colère, dans
et non dans son état légendaire de victime, et non dans un mouvement de colère, dans un mot de femme qui veut toujours av
égendaire de victime, et non dans un mouvement de colère, dans un mot de femme qui veut toujours avoir raison. Voilà une b
mot de femme qui veut toujours avoir raison. Voilà une belle histoire de persécution, et qui ferait penser que la civilisa
s beaucoup gagné quand on substitua la justice du peuple à la justice de l’Église. Enfin, cela fait toujours plaisir de ch
du peuple à la justice de l’Église. Enfin, cela fait toujours plaisir de changer de tyrannie : il ne faut pas espérer dava
la justice de l’Église. Enfin, cela fait toujours plaisir de changer de tyrannie : il ne faut pas espérer davantage. N
puis quelques années, s’est donné tout entier à l’art. On a parlé ici de ses études sur l’Arte mondiale à l’Exposition de
’art. On a parlé ici de ses études sur l’Arte mondiale à l’Exposition de Venise. Il a continué ses recherches en deux séri
ures, lithographies des artistes les meilleurs et les plus singuliers de ce temps. D’abondantes illustrations rendent ces
aphies des artistes les meilleurs et les plus singuliers de ce temps. D’ abondantes illustrations rendent ces beaux fascicu
des plus agréables à feuilleter. Voici Odilon Redon et quelques-unes de ses plus belles œuvres, le satanique Rops, le fou
elques-unes de ses plus belles œuvres, le satanique Rops, le fougueux de Groux, le fantastique Goya, Daumier, Gavarni, For
maîtres anciens, Callot, Raffet. Les pages où il commente Redon sont d’ une critique très aiguë : « Une des œuvres les pl
s, c’est l’Album dédié au poète américain Edgar Allan Poë, ce conteur de génie, par le français Odilon Redon, l’artiste le
macabre que je connaisse, ce vigoureux dessinateur qui, en une série d’ abstruses et suggestives lithographies, a su fixer
stives lithographies, a su fixer les plus terrifiantes hallucinations d’ un cerveau exalté par la fièvre ou l’opium. Pour d
ns d’un cerveau exalté par la fièvre ou l’opium. Pour donner une idée de l’originalité singulière de Redon, il suffira de
a fièvre ou l’opium. Pour donner une idée de l’originalité singulière de Redon, il suffira de décrire deux des composition
Pour donner une idée de l’originalité singulière de Redon, il suffira de décrire deux des compositions de cet Album. « La
lité singulière de Redon, il suffira de décrire deux des compositions de cet Album. « La première nous montre un ciel imme
veloppant un paysage mystérieux et sombre, où miroite un étang planté de roseaux. Au-dessus, au milieu de ce ciel gris, s’
Jules Destrée, dans son intéressante étude des œuvres lithographiques de Redon. Le dessinateur a-t-il voulu montrer le néa
nt ténébreuse et monotone, l’aspiration perpétuelle et pourtant vaine de l’homme à expliquer le suprême problème des philo
phies, et à scruter l’infini, l’atrophie, la dégénérescence, l’agonie de la pensée en de telles recherches sans espoir ? P
ter l’infini, l’atrophie, la dégénérescence, l’agonie de la pensée en de telles recherches sans espoir ? Peut-être. Mais p
ément le caractère des œuvres véritablement et hautement suggestives, de se prêter aux interprétations les plus variées, n
ère ? « L’autre lithographie, qui nous donne une indicible impression de mystérieuse terreur, représente une énorme cloche
nterruption en une atmosphère enténébrée qu’elle raye fantastiquement de stries lumineuses. Cette cloche est suspendue à u
e grosse poutre qui s’appuie on ne sait où ; deux épouvantables mains de squelette tirent violemment la corde et mettent e
e sonneur n’apparaissent que les épaules et les vertèbres, surmontées d’ une tête parcheminée, rigidement immobile et sans
e parcheminée, rigidement immobile et sans bouche, éclairée seulement de deux yeux luisants et terribles. Qu’annonce cette
s et terribles. Qu’annonce cette effrayante cloche ? La fin peut-être de ce monde vieilli, chargé de péchés, pourri de vic
ette effrayante cloche ? La fin peut-être de ce monde vieilli, chargé de péchés, pourri de vices, et d’une inguérissable c
oche ? La fin peut-être de ce monde vieilli, chargé de péchés, pourri de vices, et d’une inguérissable corruption ? « Non
peut-être de ce monde vieilli, chargé de péchés, pourri de vices, et d’ une inguérissable corruption ? « Non moins horribl
ation du juré, cette étrange monographie du hardi penseur et écrivain d’ avant-garde, que se montre toujours, en art ou en
ogie, l’illustre sénateur belge, Edmond Picard. La première, qui sert de frontispice au volume, nous donne l’impression fa
ert de frontispice au volume, nous donne l’impression fantasmagorique d’ un crâne lancé inopinément dans l’obscurité. Elle
nterprète parfaitement la phrase qui la lui a suggérée : “La muraille de sa chambre s’entr’ouvrait et de la fente était pr
qui la lui a suggérée : “La muraille de sa chambre s’entr’ouvrait et de la fente était projetée une tête de mort1.” La se
e de sa chambre s’entr’ouvrait et de la fente était projetée une tête de mort1.” La seconde, où le grotesque se mêle au te
ible, nous présente un minuscule squelette, au crâne glabre et chauve de gnome, aux oreilles ramifiées, se tenant en équil
gnome, aux oreilles ramifiées, se tenant en équilibre sur une branche d’ arbre, en une attitude ridiculement coquette. Dans
coquette. Dans la troisième, nous apercevons le protagoniste angoissé de la monographie, le juré poussé au suicide par le
angoissé de la monographie, le juré poussé au suicide par le remords d’ avoir condamné un innocent, et qui s’abîme dans un
qui s’abîme dans une mare fangeuse, les yeux fixés, en une expression d’ indicible épouvante, sur la tête osseuse et ricana
aître le singulier artiste français, il ne sera peut-être pas inutile de décrire quelques-unes de ses créations les plus r
e français, il ne sera peut-être pas inutile de décrire quelques-unes de ses créations les plus récentes : « Voici son “Se
« Voici son “Serpent auréolé”. Dans un sanctuaire ténébreux, éclairé de profil par l’inquiétante lumière d’une lampe susp
un sanctuaire ténébreux, éclairé de profil par l’inquiétante lumière d’ une lampe suspendue à une chaîne de fer, on entrev
e profil par l’inquiétante lumière d’une lampe suspendue à une chaîne de fer, on entrevoit, debout sur un piédestal en boi
, une femme nue, autour de laquelle s’enroulent les monstrueux replis d’ un énorme serpent, dont la tête triangulaire, pend
andis que sa queue s’arrondit en auréole autour de la tête larmoyante de l’idole féminine. « Voici “Pégase captif”, peut-ê
nine. « Voici “Pégase captif”, peut-être une des plus belles estampes de Redon, comme composition et merveilleuse oppositi
ion des tons noirs et blancs. Un homme minuscule traîne derrière lui, d’ une main vigoureuse, le colossal cheval ailé qui h
e à se détacher. Voici encore le frontispice pour les “Fleurs du mal” de Baudelaire : d’une corbeille en fer ciselé, d’une
Voici encore le frontispice pour les “Fleurs du mal” de Baudelaire : d’ une corbeille en fer ciselé, d’une étrange mais ar
ur les “Fleurs du mal” de Baudelaire : d’une corbeille en fer ciselé, d’ une étrange mais artistique facture, s’élève une t
fer ciselé, d’une étrange mais artistique facture, s’élève une touffe de fleurs bizarres et de feuilles épineuses, qui sem
nge mais artistique facture, s’élève une touffe de fleurs bizarres et de feuilles épineuses, qui semblent prendre racines
t de feuilles épineuses, qui semblent prendre racines dans le cerveau d’ une cadavérique petite femme aux paupières doulour
eur du marécage” : en un des paysages bourbeux et désolés, tant aimés de notre artiste, se dresse une mince tiare couronné
lés, tant aimés de notre artiste, se dresse une mince tiare couronnée d’ une fleur ronde, qui n’est autre qu’une pâle figur
nde, qui n’est autre qu’une pâle figure humaine, aux yeux pensifs, et d’ une expression immensément triste. « Outre ces qua
x titres mystérieux et terrifiants : “Araignée en pleurs”, “le Masque de la mort rouge”, “Embryons et polypes”, “Désespéra
, pour lesquelles Redon a recouru aussi bien aux fantomatiques larves de la Magie qu’aux formes inconnues des infusoires e
, révélées aux savants par le microscope. Il n’a pas non plus négligé de cueillir sur les misérables faces humaines les ri
eillir sur les misérables faces humaines les rides les plus profondes de la douleur et de la maladie pour les reporter sur
sérables faces humaines les rides les plus profondes de la douleur et de la maladie pour les reporter sur des tristes visa
la douleur et de la maladie pour les reporter sur des tristes visages de femmes ou d’enfants, précocement flétris, qu’il é
de la maladie pour les reporter sur des tristes visages de femmes ou d’ enfants, précocement flétris, qu’il évoque énigmat
tantes et les chaotiques agitations des êtres en formation. « L’œuvre d’ Odilon Redon, d’un symbolisme qui, pour exprimer l
aotiques agitations des êtres en formation. « L’œuvre d’Odilon Redon, d’ un symbolisme qui, pour exprimer la profonde misèr
d’Odilon Redon, d’un symbolisme qui, pour exprimer la profonde misère de l’homme et son avide aspiration vers l’idéal, a r
’idéal, a recours aux déformations imprévues mais logiques du vrai, à d’ incroyables créations de monstres, effleure parfoi
formations imprévues mais logiques du vrai, à d’incroyables créations de monstres, effleure parfois le grotesque et risque
yables créations de monstres, effleure parfois le grotesque et risque de devenir puéril, apparaît, dans sa complexité, en
apparaît, dans sa complexité, en dehors de toute tradition et formule d’ art. À cause même de cela, il ne semblera pas extr
mplexité, en dehors de toute tradition et formule d’art. À cause même de cela, il ne semblera pas extraordinaire d’affirme
ormule d’art. À cause même de cela, il ne semblera pas extraordinaire d’ affirmer que non seulement son œuvre ne saurait êt
ais qu’elle est fatalement destinée à ne recueillir les suffrages que d’ un petit nombre seulement de ces esprits raffinés,
estinée à ne recueillir les suffrages que d’un petit nombre seulement de ces esprits raffinés, qui trouvent un plaisir sin
inés, qui trouvent un plaisir singulier à se faire les collaborateurs de l’artiste, à le découvrir et à ajouter à ses conc
sque, dans ses aspirations aristocratiques, il s’est toujours efforcé de donner à tous ses albums un caractère exceptionne
oujours efforcé de donner à tous ses albums un caractère exceptionnel de rareté, en ne les faisant pas tirer à plus de cin
caractère exceptionnel de rareté, en ne les faisant pas tirer à plus de cinquante exemplaires, ordonnant qu’après un tira
all’ Esposizione di Torino, 4 fasc. in-4°, Bergame, Istituto italiano d’ arte grafiche Dans sa seconde série de fascicul
, Bergame, Istituto italiano d’arte grafiche Dans sa seconde série de fascicules, M. Pica examine — toujours avec le mê
nde série de fascicules, M. Pica examine — toujours avec le même luxe d’ images, — l’Arte Decorativa all’Exposizione di Tor
ecorativa all’Exposizione di Torino, — l’Art décoratif à l’Exposition de Turin. Analyser un tel recueil de documents et ju
o, — l’Art décoratif à l’Exposition de Turin. Analyser un tel recueil de documents et jugements sur les œuvres et les arti
s plus divers est impossible. On préfère donner les conclusions mêmes de M. Pica sur les tendances actuelles de l’art déco
e donner les conclusions mêmes de M. Pica sur les tendances actuelles de l’art décoratif qu’il a résumées en un synthétiqu
p parlé et beaucoup écrit en Italie, dit M. Pica, sur l’art décoratif d’ aujourd’hui, mais, au milieu des sarcasmes des fer
t décoratif d’aujourd’hui, mais, au milieu des sarcasmes des fervents de la tradition et des enthousiasmes des fanatiques
nouveau, le public demeure perplexe. » Cependant, s’il est difficile d’ affirmer qu’il existe un style nouveau d’architect
ependant, s’il est difficile d’affirmer qu’il existe un style nouveau d’ architecture, il est indéniable qu’il s’est produi
t indéniable qu’il s’est produit un mouvement, large, prospère, varié de rénovation décorative. Et ce qui le prouve, ajout
rochaine victoire, la glorifient. Et l’auteur est tellement convaincu de la vitalité de cette rénovation de l’art décorati
re, la glorifient. Et l’auteur est tellement convaincu de la vitalité de cette rénovation de l’art décoratif actuel qu’il
t l’auteur est tellement convaincu de la vitalité de cette rénovation de l’art décoratif actuel qu’il croit que la meilleu
ratif actuel qu’il croit que la meilleure propagande en sa faveur est de la faire connaître au public. Et c’est ce qu’il a
plus caractéristiques dans chaque nation. Selon M. Pica, la question de savoir si « oui ou non, il existe un style vérita
de savoir si « oui ou non, il existe un style véritablement moderne, d’ un caractère bien distinct et ayant un substratum
est encore prématurée. Ce n’est pas, en effet, dans l’agitation même de ce mouvement d’évolution que l’on peut le juger ;
aturée. Ce n’est pas, en effet, dans l’agitation même de ce mouvement d’ évolution que l’on peut le juger ; il y faut une c
t le juger ; il y faut une certaine perspective. Contentons-nous donc d’ en étudier les tendances diverses et encore incert
ti-naturalistes, qui préfèrent s’en tenir aux combinaisons abstraites de lignes imaginées par leur cerveau. Il y a encore
tocrates, pour lesquels l’art, d’après Grasset, n’est que la richesse de la forme ; et les démocrates, qui proposent de ra
n’est que la richesse de la forme ; et les démocrates, qui proposent de rattacher les tendances décoratives actuelles au
r les tendances décoratives actuelles au mouvement social, préoccupés d’ unir la beauté à la simplicité pour obtenir le bon
osmopolites et les Nationalistes, les uns rêvant un patrimoine commun d’ art, une fusion de tous les styles et de toutes le
Nationalistes, les uns rêvant un patrimoine commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’inspir
s rêvant un patrimoine commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’inspiration ; les autres, qu
commun d’art, une fusion de tous les styles et de toutes les sources d’ inspiration ; les autres, qui croient que chaque p
sthétiques spéciales, désirent conserver leur physionomie et le génie de leur race, tout en s’essayant à de nouvelles réal
erver leur physionomie et le génie de leur race, tout en s’essayant à de nouvelles réalisations artistiques. Les tradition
aditionnalistes, qui sont les modérateurs, les réducteurs nécessaires de toutes ces audaces, et qui maintiennent les carac
es, et qui maintiennent les caractères essentiels et caractéristiques de l’esprit ethnique. « Il serait absurde et dangere
de l’esprit ethnique. « Il serait absurde et dangereux, dit M. Pica, de trancher tout lien avec ces artistes, dans des pa
u qu’elle ne se change pas en réaction. » Mais toutes les sympathies de M. Pica vont vers les anti-traditionnalistes, qui
règle essentielle des arts appliqués es la perpétuelle subordination de l’ornementation à l’utilité pratique. M. Pica ter
étrangers, mais ne négligent pas l’étude attentive et consciencieuse de la nature, s’efforçant de développer leur propre
ent pas l’étude attentive et consciencieuse de la nature, s’efforçant de développer leur propre individualité, parce que,
eur propre individualité, parce que, ainsi que le disait, il y a plus de 70 ans, le maître japonais O’Kusai : “Il ne faut
ur cette question si importante, l’évolution artistique, les opinions d’ un maître de la critique d‘art. Tome XLVII, n
stion si importante, l’évolution artistique, les opinions d’un maître de la critique d‘art. Tome XLVII, numéro 163, j
(Le Temps, 19 mai) Le même journal a recueilli, à propos du Dante de M. Sardou, de bien intéressantes observations de
 mai) Le même journal a recueilli, à propos du Dante de M. Sardou, de bien intéressantes observations de M. Gebhardt :
i, à propos du Dante de M. Sardou, de bien intéressantes observations de M. Gebhardt : — « C’est une remarque que j’ai so
dt : — « C’est une remarque que j’ai souvent faite que les écrivains de l’autre côté des Alpes et même les simples lettré
mples lettrés gardent quelque méfiance contre la France. Ce sentiment de réserve, qui tient en haleine la susceptibilité l
en haleine la susceptibilité la plus vive à notre égard, est le fond de la nation italienne. Nous nous connaissons depuis
les vieilles querelles laissent malheureusement des traces. Dans une de mes récentes leçons en Sorbonne, je rappelai à pr
mes récentes leçons en Sorbonne, je rappelai à propos de Machiavel et de son jugement plutôt dur — quoique juste au fond —
Di me son nati i Filippi et i Luigi.  » C’est moi qui fus la racine de la plante mauvaise qui couvre de son ombre toute
gi.  » C’est moi qui fus la racine de la plante mauvaise qui couvre de son ombre toute la terre chrétienne, de sorte qu’
erre chrétienne, de sorte qu’elle ne porte que rarement un bon fruit… De moi sont nés les Philippe et les Louis. »  » Dan
et ses pensées ne me paraissent guère bienveillantes. Il est inutile de citer Alfieri ; il ne nous aimait pas beaucoup et
raditions : il froncera le sourcil si une main française touche à une de ses gloires. Et quand il s’agit du Dante, il crie
iera volontiers au scandale.  » Tout bien pesé, j’estime que le poète de la Divine Comédie ne fournit à un auteur dramatiq
lui que le proscrit torturé par sa passion pour Florence et le poète de Béatrice. Placé si haut par l’admiration de ses f
pour Florence et le poète de Béatrice. Placé si haut par l’admiration de ses fidèles, il ne saurait, sans risquer de perdr
si haut par l’admiration de ses fidèles, il ne saurait, sans risquer de perdre son caractère, être ramené aux proportions
l’on doit commenter et vénérer. Il ne faut pas y chercher des sujets de drame.  » Le Dante reste le plus grand Italien du
yen âge. Il personnifie cette époque, qui fut une des plus glorieuses de l’Italie… « Le Pape et l’Empereur, les “deux lumi
Italie la tranquillité et la prospérité. Sa lettre, après l’élection d’ Henri VII, s’explique ainsi da se et n’a rien d’in
tre, après l’élection d’Henri VII, s’explique ainsi da se et n’a rien d’ infamant pour la mémoire du poète. D’ailleurs, l’h
ariis discant ; IV) ut ad hoc propositum facilius assequendum libelli de rebus quotidiani usus a peritis pura latinilate l
passionnel dans un milieu littéraire. Ses personnages sont des hommes de lettres italiens bien connus ; trop connus, même,
t l’œuvre d’art, des polémiques ont éclaté. Un auteur a-t-il le droit de porter sur la scène des hommes en vue ? Un acteur
uve la question excessivement oiseuse : le public a toujours le droit de siffler une pièce et on peut bien concéder à l’au
oit de siffler une pièce et on peut bien concéder à l’auteur le droit d’ imaginer un Luciano Zuccoli quelconque et de le pr
céder à l’auteur le droit d’imaginer un Luciano Zuccoli quelconque et de le présenter sous la lumière qui lui plaît. D’ail
qui lui plaît. D’ailleurs. M. E. A. Butti peut se vanter en ce genre de tentatives d’un prédécesseur de quelque valeur :
. D’ailleurs. M. E. A. Butti peut se vanter en ce genre de tentatives d’ un prédécesseur de quelque valeur : Aristophane !
. A. Butti peut se vanter en ce genre de tentatives d’un prédécesseur de quelque valeur : Aristophane ! Cependant, quoi qu
leur : Aristophane ! Cependant, quoi qu’on puisse en penser, la pièce de M. E. A. Butti causa un vrai scandale : les chose
a conclu que si on peut permettre à un auteur en voie exceptionnelle de présenter au public les Pygmées, il est absolumen
onnelle de présenter au public les Pygmées, il est absolument immoral de lui mettre sous le nez un Géant. Je ne sais pas p
ui mettre sous le nez un Géant. Je ne sais pas pourquoi cette manière de résoudre le problème m’a fait rire jusqu’aux larm
roblème m’a fait rire jusqu’aux larmes, en prévoyant qu’en ma qualité de pygmée je pourrais être exposé dans toutes les fo
e pygmée je pourrais être exposé dans toutes les foires, en attendant de devenir un géant, ce qui, pour aujourd’hui, est l
rd’hui, est loin de mes intentions. Toujours est-il que, sous le coup de ces discussions, la pièce en question n’eut pas d
que, sous le coup de ces discussions, la pièce en question n’eut pas de juges éclairés, et je pense que l’auteur a bien f
ion n’eut pas de juges éclairés, et je pense que l’auteur a bien fait de publier son drame à la Librairie Nationale à Mila
ibrairie Nationale à Milan. On peut résumer en quelques mots le sujet de la pièce : Ascoli, le géant, le poète national, a
n admirables. Le poète vit avec sa femme Olga et une jeune fille, née d’ un mariage antécédent, et il ignore profondément c
dent, et il ignore profondément ce que tous les littérateurs habitués de sa maison savent par expérience. Une nuit qu’il r
it qu’il revient à l’improviste chez lui, il trouve dans sa maison un de ces jeunes hommes de lettres ; il le questionne,
improviste chez lui, il trouve dans sa maison un de ces jeunes hommes de lettres ; il le questionne, et l’écrivain lui rép
n avec la femme du grand poète, mais avec sa fille. Ascoli lui impose de l’épouser au plus tôt. Le lendemain, la jeune fil
reproche sa conduite scandaleuse, comprend tout à coup que cet intrus de la nuit se trouvait dans la maison pour un rendez
signe, elle épousera le littérateur qui était, qui est encore l’amant d’ Olga ; et le mariage a lieu réellement, le sacrifi
lit au quatrième acte, tandis qu’Olga triomphe et sourit au bon génie de l’adultère… Il n’y a pas besoin d’insister pour f
ga triomphe et sourit au bon génie de l’adultère… Il n’y a pas besoin d’ insister pour faire comprendre que cette pièce, pe
ersonnages envisagés avec un humour caractéristique. Il ne s’agit pas d’ un grand tableau, mais d’une miniature, ou mieux e
un humour caractéristique. Il ne s’agit pas d’un grand tableau, mais d’ une miniature, ou mieux encore d’une aquarelle et
s’agit pas d’un grand tableau, mais d’une miniature, ou mieux encore d’ une aquarelle et je crois que M. Butti, en lui don
nant celle valeur, pourra la classer honorablement dans la collection de ses œuvres. [Théâtre :] la Vedova, par R. Simo
nom cher au public italien, rentré au théâtre après plusieurs années de silence, trouvait quelques difficultés à ressaisi
ultés à ressaisir le succès avec son Ondina, accusée sinon convaincue de prolixité et de bavardage ; et G. Antona-Traversi
r le succès avec son Ondina, accusée sinon convaincue de prolixité et de bavardage ; et G. Antona-Traversi en faisant joue
ë des tracas qui précèdent un mariage dans la haute société ; un tour de force d’esprit et de nuances, car le sujet est bi
cas qui précèdent un mariage dans la haute société ; un tour de force d’ esprit et de nuances, car le sujet est bien peu de
èdent un mariage dans la haute société ; un tour de force d’esprit et de nuances, car le sujet est bien peu de chose. S
er Dopo la vittoria (Après la victoire), par Sfinge. Cette jeune dame de l’aristocratie qui cache son nom sous un pseudony
’audace que ses admirateurs lui supposaient. On peut avoir le courage de braver les préjugés de son monde, et en effet Sfi
eurs lui supposaient. On peut avoir le courage de braver les préjugés de son monde, et en effet Sfinge n’a pas été arrêtée
s été arrêtée dans sa carrière par les considérations « talon-rouge » de son entourage habituel. Mais voici qu’au moment d
t faux dans ses conclusions. Une comtesse de Geraci, follement éprise d’ un prince Partanna, veut purifier la passion de ce
raci, follement éprise d’un prince Partanna, veut purifier la passion de ce dernier ; elle se refuse à lui, quoiqu’elle me
er la passion de ce dernier ; elle se refuse à lui, quoiqu’elle meure d’ envie, et lui signale une œuvre de bonté à accompl
se refuse à lui, quoiqu’elle meure d’envie, et lui signale une œuvre de bonté à accomplir, la régénération morale et écon
une œuvre de bonté à accomplir, la régénération morale et économique de ses paysans. Le prince Partanna, tout en lui obéi
s paysans. Le prince Partanna, tout en lui obéissant, trouve le moyen de se laisser séduire par une fraîche et douce marqu
sser séduire par une fraîche et douce marquise Cybo ; puis, revenu et de son aventure, et de son œuvre de bonté, il obtien
fraîche et douce marquise Cybo ; puis, revenu et de son aventure, et de son œuvre de bonté, il obtient de cette comtesse
ouce marquise Cybo ; puis, revenu et de son aventure, et de son œuvre de bonté, il obtient de cette comtesse céleste un ba
puis, revenu et de son aventure, et de son œuvre de bonté, il obtient de cette comtesse céleste un baiser sur le front. Je
amment croire Sfinge sur parole, mais si j’osais mettre la galanterie de côté, je voudrais lui dire que cela n’arrive jama
dire que cela n’arrive jamais dans le monde : l’homme qui se contente d’ un seul baiser est indigne de descendre d’une long
dans le monde : l’homme qui se contente d’un seul baiser est indigne de descendre d’une longue série de guerriers et de c
e : l’homme qui se contente d’un seul baiser est indigne de descendre d’ une longue série de guerriers et de conquérants. D
contente d’un seul baiser est indigne de descendre d’une longue série de guerriers et de conquérants. D’ailleurs, si jamai
ul baiser est indigne de descendre d’une longue série de guerriers et de conquérants. D’ailleurs, si jamais cela s’est pas
passé réellement dans un coin quelconque, cela ne valait pas la peine de nous le raconter en gaspillant un trésor de talen
la ne valait pas la peine de nous le raconter en gaspillant un trésor de talent, d’esprit et de goût. Sfinge nous doit une
t pas la peine de nous le raconter en gaspillant un trésor de talent, d’ esprit et de goût. Sfinge nous doit une revanche s
ne de nous le raconter en gaspillant un trésor de talent, d’esprit et de goût. Sfinge nous doit une revanche sous peu.
et noirs, rehaussés par des dessins symboliques harmonieux et riches de Giuseppe Cellini. Le poème se compose de 8400 ver
oliques harmonieux et riches de Giuseppe Cellini. Le poème se compose de 8400 vers divisés en vingt et un chants, dont cha
isés en vingt et un chants, dont chaque strophe se compose à son tour de vingt et un vers. Mes lecteurs français peuvent s
son tour de vingt et un vers. Mes lecteurs français peuvent se passer d’ une analyse du poème : il a une allure puissante,
erbe et originale. Sa publication a scandalisé le parti clérical, car d’ Annunzio affirme encore une fois vigoureusement so
be et originale. Sa publication a scandalisé le parti clérical, car d’ Annunzio affirme encore une fois vigoureusement son caract
tole et son règne dans le monde finira. Et cette Mère vierge habillée de douleur, au cœur percé par les épées, s’évanouira
cœur percé par les épées, s’évanouira devant la Déesse qui reviendra de la mer dont elle est née, pure comme la fleur du
le est née, pure comme la fleur du sel, portée par les zéphirs riches de pollen et d’harmonie là-bas où débarqua un jour s
ure comme la fleur du sel, portée par les zéphirs riches de pollen et d’ harmonie là-bas où débarqua un jour son ancien fil
d’harmonie là-bas où débarqua un jour son ancien fils avec le destin de Rome… » Ce vœu, de voir la Madone enfoncée par Vé
où débarqua un jour son ancien fils avec le destin de Rome… » Ce vœu, de voir la Madone enfoncée par Vénus, n’était pas fa
de catholique, et en effet une tempête se déchaîna autour du poème et de son auteur. Après le scandale Butti, nous avons e
et de son auteur. Après le scandale Butti, nous avons eu le scandale d’ Annunzio, car les hommes n’ont pas encore appris q
t de son auteur. Après le scandale Butti, nous avons eu le scandale d’ Annunzio , car les hommes n’ont pas encore appris que le se
d’Annunzio, car les hommes n’ont pas encore appris que le seul moyen de tuer un écrivain ou une idée c’est le silence. De
s que le seul moyen de tuer un écrivain ou une idée c’est le silence. De cette manière, le poète, qui ne comptait pas sur
e. De cette manière, le poète, qui ne comptait pas sur les ressources d’ une réclame d’indignation, n’a fait qu’y gagner et
nière, le poète, qui ne comptait pas sur les ressources d’une réclame d’ indignation, n’a fait qu’y gagner et il peut dress
t à la poésie. Son recueil Canti di Castelvecchio rassemble une série de poèmes inspirés par la campagne et par la vie des
s par la campagne et par la vie des humbles qui peuplent les villages de la Toscane, où il oublie qu’il est né en Romagne.
t né en Romagne. Ces nouvelles poésies sont presque toutes le pendant de ces autres qui ont paru il y a plusieurs années d
ès original qui donna rapidement à M. Pascoli une magnifique renommée de poète, et qui le fit préférer par bon nombre de l
e magnifique renommée de poète, et qui le fit préférer par bon nombre de lecteurs à M. d’Annunzio même. Mais désormais M. 
ascoli, plus fort et plus libre, peut semer dans ses vers ces audaces de pensée et de forme vers lesquelles son talent d’a
fort et plus libre, peut semer dans ses vers ces audaces de pensée et de forme vers lesquelles son talent d’artiste exquis
ses vers ces audaces de pensée et de forme vers lesquelles son talent d’ artiste exquis est irrésistiblement attiré. Les pa
entourage ont un vocabulaire spécial, et on peut, en lisant les vers de M. Pascoli, imaginer le poète depuis le matin jus
Pascoli, imaginer le poète depuis le matin jusqu’au soir se promenant de chaumière en chaumière, en quête de mots vifs et
matin jusqu’au soir se promenant de chaumière en chaumière, en quête de mots vifs et descriptifs. Il sait exploiter cette
étudie les refrains, il imite le gazouillage des oiseaux, et souvent, d’ un coup, par les choses et les sentiments simples
eaux, et souvent, d’un coup, par les choses et les sentiments simples de la terre, il arrive à des méditations et à des co
des comparaisons profondes. Ses souvenirs personnels et les malheurs d’ une jeunesse bien triste le poussèrent à fuir le b
s une indulgence mélancolique, une douce tristesse pour l’incertitude de la destinée humaine. De temps à autre, soudaineme
lique, une douce tristesse pour l’incertitude de la destinée humaine. De temps à autre, soudainement, il plane sur ce peti
me (le Bûcher) est absolument admirable et il restera dans l’histoire de notre poésie. Cette vision profonde de l’univers,
et il restera dans l’histoire de notre poésie. Cette vision profonde de l’univers, de ses avatars, de la vie et de la mor
dans l’histoire de notre poésie. Cette vision profonde de l’univers, de ses avatars, de la vie et de la mort, est digne d
de notre poésie. Cette vision profonde de l’univers, de ses avatars, de la vie et de la mort, est digne de Shelley.
sie. Cette vision profonde de l’univers, de ses avatars, de la vie et de la mort, est digne de Shelley. Tome XLVII, n
onde de l’univers, de ses avatars, de la vie et de la mort, est digne de Shelley. Tome XLVII, numéro 164, août 1903
[471]. Et du Sud aussi répond à ces grandes voix qui, du Septentrion, de l’Est et du Couchant, se croisent sur une tombe,
de l’Est et du Couchant, se croisent sur une tombe, un « latin épris de lumière » (selon le cliché inévitable) : d’Annunz
e tombe, un « latin épris de lumière » (selon le cliché inévitable) : d’ Annunzio. L’exigence d’Elisabeth devant Dorel, — l
tombe, un « latin épris de lumière » (selon le cliché inévitable) : d’ Annunzio . L’exigence d’Elisabeth devant Dorel, — l’impure
is de lumière » (selon le cliché inévitable) : d’Annunzio. L’exigence d’ Elisabeth devant Dorel, — l’impure Comnène l’expri
ence d’Elisabeth devant Dorel, — l’impure Comnène l’exprime avec plus d’ emportement devant le tribun Ruggero Flamma : elle
ant le tribun Ruggero Flamma : elle s’est donnée à lui sur le cadavre de son amant ; et, vivante effigie de la Gloire qu’i
s’est donnée à lui sur le cadavre de son amant ; et, vivante effigie de la Gloire qu’il a conquise là ou plutôt qui l’a c
qui l’a conquis, elle l’entraîne toujours plus haut, par un escalier de crimes, puisqu’il en faut. Selon le vœu par lui-m
mme il sied, inébranlée, au pinacle ! Ce cri enivré, et qui angoisse, de Flamma le tribun, du penseur Dorel en son cabinet
et qui angoisse, de Flamma le tribun, du penseur Dorel en son cabinet de travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l
sse, de Flamma le tribun, du penseur Dorel en son cabinet de travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l’abri, de So
Dorel en son cabinet de travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l’abri, de Solness, — de Nietzsche, — vous l’avez
on cabinet de travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l’abri, de Solness, — de Nietzsche, — vous l’avez entendu mo
travail, de l’Acteur déchu parmi les clients de l’abri, de Solness, —  de Nietzsche, — vous l’avez entendu monter des deux
e, funèbre et vraiment digne des Atrides, — la Gioconda, inspiratrice de beauté, mais que dépassera pourtant l’épouse tend
ome XLVIII, numéro 166, octobre 1903 Casanova à Dux. Un chapitre d’ histoire inédit Arthur Symons. Traduit de l’angl
asanova à Dux. Un chapitre d’histoire inédit Arthur Symons. Traduit de l’anglais par Henry D.-Davray. Tome XLVIII, numé
ome XLVIII, numéro 166, octobre 1903, p. 66-88. [I] Les Mémoires de Casanova, bien qu’ils jouissent de la popularité
3, p. 66-88. [I] Les Mémoires de Casanova, bien qu’ils jouissent de la popularité d’une mauvaise réputation, n’ont ja
] Les Mémoires de Casanova, bien qu’ils jouissent de la popularité d’ une mauvaise réputation, n’ont jamais obtenu, de c
sent de la popularité d’une mauvaise réputation, n’ont jamais obtenu, de ceux qui étudient sérieusement la littérature et
cieux que nous possédions sur le xviiie  siècle ; ils sont l’histoire d’ une vie unique, d’une personnalité unique, une des
sédions sur le xviiie  siècle ; ils sont l’histoire d’une vie unique, d’ une personnalité unique, une des plus grandes auto
e des plus grandes autobiographies qui existent. En tant que relation d’ aventures, ils sont plus intéressants que Gil Blas
t plus intéressants que Gil Blas ou Monte Cristo, qu’aucun des récits de voyages imaginaires, d’exploits ou de mascarades
Gil Blas ou Monte Cristo, qu’aucun des récits de voyages imaginaires, d’ exploits ou de mascarades d’événements qui furent
nte Cristo, qu’aucun des récits de voyages imaginaires, d’exploits ou de mascarades d’événements qui furent écrits à leur
’aucun des récits de voyages imaginaires, d’exploits ou de mascarades d’ événements qui furent écrits à leur imitation. Ils
énements qui furent écrits à leur imitation. Ils racontent l’histoire d’ un homme qui aima la vie passionnément et pour ell
t, à vrai dire, la chose la plus importante au monde, mais à qui rien de ce monde n’était indifférent. Le buste qui donne
, mais à qui rien de ce monde n’était indifférent. Le buste qui donne de lui l’idée la plus vivante nous montre un visage
e qui donne de lui l’idée la plus vivante nous montre un visage plein d’ animation et d’intelligence, d’ardente énergie et
lui l’idée la plus vivante nous montre un visage plein d’animation et d’ intelligence, d’ardente énergie et de calme ressou
us vivante nous montre un visage plein d’animation et d’intelligence, d’ ardente énergie et de calme ressource, le visage à
e un visage plein d’animation et d’intelligence, d’ardente énergie et de calme ressource, le visage à la fois d’un penseur
ligence, d’ardente énergie et de calme ressource, le visage à la fois d’ un penseur et d’un lutteur. Aventurier, fort instr
te énergie et de calme ressource, le visage à la fois d’un penseur et d’ un lutteur. Aventurier, fort instruit, sans doute
e, dont on ne se souvient maintenant que parce qu’il a écrit le récit de sa propre vie, était de cette rare espèce d’autob
t maintenant que parce qu’il a écrit le récit de sa propre vie, était de cette rare espèce d’autobiographe qui ne vécut pa
e qu’il a écrit le récit de sa propre vie, était de cette rare espèce d’ autobiographe qui ne vécut pas pour écrire, mais q
nts, pendant deux tiers du xviiie  siècle, des aperçus à côté qui ont d’ autant plus de valeur qu’ils sont presque accident
eux tiers du xviiie  siècle, des aperçus à côté qui ont d’autant plus de valeur qu’ils sont presque accidentels. Giacomo C
ant plus de valeur qu’ils sont presque accidentels. Giacomo Casanova, d’ origine espagnole et italienne, naquit à Venise le
et italienne, naquit à Venise le 2 avril 1725 ; il mourut au château de Dux, en Bohême, le 4 juin 1798. Durant les soixan
de Dux, en Bohême, le 4 juin 1798. Durant les soixante-treize années de sa vie il voyagea, comme nous l’apprennent ses Mé
; il rencontra Voltaire à Ferney, Rousseau à Montmorency, Fontenelle, d’ Alembert et Crébillon à Paris, Georges III à Londr
ne, Frédéric le Grand à Sans-Souci. — Emprisonné par les Inquisiteurs d’ État dans les Piombi de Venise, il opère en 1700 l
t dans les Piombi de Venise, il opère en 1700 la plus fameuse évasion de l’histoire. Ses Mémoires, tels que nous les avons
ement au moment où il espère obtenir un sauf-conduit et la permission de retourner à Venise après vingt ans de vagabondage
n sauf-conduit et la permission de retourner à Venise après vingt ans de vagabondages. Il revint dans sa ville natale, ain
vint comme agent secret des Inquisiteurs au service desquels il resta de 1774 à 1782. À la fin de 1782, il quitta Venise,
es Inquisiteurs au service desquels il resta de 1774 à 1782. À la fin de 1782, il quitta Venise, et, l’année suivante, nou
bassadeur vénitien, la connaissance du comte Waldstein qui lui offrit de devenir son bibliothécaire à Dux. Il accepta, et
liothécaire à Dux. Il accepta, et passa les quatorze dernières années de sa vie à Dux, où il rédigea ses Mémoires. Casanov
prince de Ligne, à qui Casanova les avait lus, trouva du dramatique, de la rapidité, du comique, de la philosophie, des c
nova les avait lus, trouva du dramatique, de la rapidité, du comique, de la philosophie, des choses neuves, sublimes, inim
, lorsqu’un certain Carlo Angiolini apporta chez l’éditeur Brockhaus, de Leipzig, un manuscrit intitulé : Histoire de ma v
hez l’éditeur Brockhaus, de Leipzig, un manuscrit intitulé : Histoire de ma vie jusqu’à l’an 1797, tout entier de la main
anuscrit intitulé : Histoire de ma vie jusqu’à l’an 1797, tout entier de la main de Casanova. Ce manuscrit, que j’ai exami
titulé : Histoire de ma vie jusqu’à l’an 1797, tout entier de la main de Casanova. Ce manuscrit, que j’ai examiné à Leipzi
uelques feuillets ont été omis ; ils sont remplacés par des feuillets de papier plus mince et plus blanc, couverts de la b
placés par des feuillets de papier plus mince et plus blanc, couverts de la belle écriture de Casanova qu’on ne saurait co
ets de papier plus mince et plus blanc, couverts de la belle écriture de Casanova qu’on ne saurait confondre. Le manuscrit
e manuscrit est lié en douze paquets, correspondant aux douze volumes de l’édition originale, avec une seule lacune : les
ième chapitres du douzième volume manquent, comme l’indique l’éditeur de l’édition originale, qui ajoute : « Il n’est guèr
ère probable que ces deux chapitres aient été retranchés du manuscrit de Casanova par une main étrangère ; tout nous incli
roire que l’auteur lui-même les supprima, dans l’intention sans doute de les récrire, mais sans avoir trouvé le temps de l
’intention sans doute de les récrire, mais sans avoir trouvé le temps de le faire. » Le manuscrit se termine brusquement a
manuscrit, le fit traduire en allemand par Wilhelm Schütz, mais avec de nombreuses omissions et modifications et il publi
ns et modifications et il publia, volume par volume, cette traduction de 1822 à 1828 sous le titre de : Aus den memoiren d
lia, volume par volume, cette traduction de 1822 à 1828 sous le titre de  : Aus den memoiren des Venetianers Jacob Casanova
Casanova de Seingalt. Pendant que l’édition allemande était en cours de publication, Herr Brockhaus employa un certain Je
lication, Herr Brockhaus employa un certain Jean Laforgue, professeur de français à Dresde, à revoir le manuscrit original
le élégant, corrigea le français vigoureux, bien qu’incorrect et mêlé d’ italianismes, de Casanova ; il supprima des passag
igea le français vigoureux, bien qu’incorrect et mêlé d’italianismes, de Casanova ; il supprima des passages qui, au point
e moral ou politique, lui semblèrent trop libres, il changea les noms de certaines personnes ou remplaça ces noms par des
e derniers en 1838. La couverture des quatre premiers porte la marque de Brockhaus de Leipzig et de Ponthieu et Cie de Par
erture des quatre premiers porte la marque de Brockhaus de Leipzig et de Ponthieu et Cie de Paris ; les quatre suivants, l
gretté leur suppression ; mais Herr Brockhaus, le représentant actuel de la firme, m’a assuré que leur nombre n’était pas
able. Néanmoins, le dommage causé, par les continuelles modifications de Jean Laforgue, à la vivacité du récit tout entier
je ne saurais suffisamment reconnaître la courtoisie) eut l’amabilité de faire copier à mon intention tout un passage qu’e
nt, chaque jour, Thérèse venait lui faire une visite . Casanova parle de quelqu’un qui avait, comme de raison, formé le pr
t lui faire une visite . Casanova parle de quelqu’un qui avait, comme de raison, formé le projet d’allier Dieu avec le dia
sanova parle de quelqu’un qui avait, comme de raison, formé le projet d’ allier Dieu avec le diable ; et, dans le texte, on
’allier Dieu avec le diable ; et, dans le texte, on lit : qui, comme de raison, avait saintement formé le projet d’allier
xte, on lit : qui, comme de raison, avait saintement formé le projet d’ allier les intérêts du ciel aux œuvres de ce monde
t saintement formé le projet d’allier les intérêts du ciel aux œuvres de ce monde . Casanova nous déclare que Thérèse n’au
fatigable Laforgue. Il ne savait que lui dire devient : dans cet état de perplexité, et ainsi de suite. Il faut donc admet
e savait que lui dire devient : dans cet état de perplexité, et ainsi de suite. Il faut donc admettre que les Mémoires tel
dmettre que les Mémoires tels que nous les avons ne sont qu’une sorte de pâle calque des vives couleurs de l’original. Qua
nous les avons ne sont qu’une sorte de pâle calque des vives couleurs de l’original. Quand les Mémoires de Casanova parure
e de pâle calque des vives couleurs de l’original. Quand les Mémoires de Casanova parurent, des doutes furent émis sur leu
r Review ; puis par Quérard, qui passait pour une autorité en matière d’ écrits anonymes ou pseudonymes ; finalement, par P
bsurde et aussi peu établie que celle qui attribue à Bacon le théâtre de Shakespeare, a été négligemment acceptée, ou eu t
ossible, par maints excellents érudits qui n’ont jamais pris la peine d’ examiner eux-mêmes la question. Elle fut d’ailleur
-mêmes la question. Elle fut d’ailleurs réduite à néant par une série d’ articles d’Armand Baschet intitulés Preuves curieu
uestion. Elle fut d’ailleurs réduite à néant par une série d’articles d’ Armand Baschet intitulés Preuves curieuses de l’au
par une série d’articles d’Armand Baschet intitulés Preuves curieuses de l’authenticité des Mémoires de Jacques Casanova d
nd Baschet intitulés Preuves curieuses de l’authenticité des Mémoires de Jacques Casanova de Seingalt, et publiés en janvi
rs M. Octave Uzanne. Ces preuves furent corroborées par deux articles d’ Alessandro d’Ancona sur Un Avventuriere del Secolo
. Baschet n’avait jamais vu le manuscrit des Mémoires, mais il tenait de MM. Brockhaus tous les faits qu’il avançait et il
découverte était déjà faite, je la refis à mon profit. L’arrestation de Casanova, son emprisonnement dans les Piombi, la
ation de Casanova, son emprisonnement dans les Piombi, la date exacte de son évasion, le nom du moine qui l’accompagna, to
gna, tout cela est prouvé par des documents contenus dans les riferte de l’Inquisition d’État ; il y a là les comptes pour
t prouvé par des documents contenus dans les riferte de l’Inquisition d’ État ; il y a là les comptes pour les réparations
t ; il y a là les comptes pour les réparations du plafond et des murs de la cellule d’où il s’échappa ; les rapports des e
les comptes pour les réparations du plafond et des murs de la cellule d’ où il s’échappa ; les rapports des espions sur la
sur la dénonciation desquels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. Les
esquels il fut arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. Les mêmes archives possè
arrêté pour sa dangereuse liberté de parole eu matière de religion et de moralité. Les mêmes archives possèdent quarante-h
ralité. Les mêmes archives possèdent quarante-huit lettres adressées, de 1763 à 1782, par Casanova aux Inquisiteurs d’État
huit lettres adressées, de 1763 à 1782, par Casanova aux Inquisiteurs d’ État, et classées dans les Riferte dei Confidenti,
u rapports des agents secrets ; la première sollicitant la permission de rentrer à Venise, les autres donnant des renseign
r à Venise, les autres donnant des renseignements sur les immoralités de la ville, après qu’il y fut revenu — tout cela de
sur les immoralités de la ville, après qu’il y fut revenu — tout cela de la même écriture que les Mémoires. F. W. Barthold
nova à des personnages bien connus, démontrant la parfaite exactitude de toutes sauf six ou sept, et, parmi celles-ci, il
ept, et, parmi celles-ci, il n’en attribuait qu’une seule à la charge de l’auteur. Baschet et d’Ancona continuèrent ce qu’
, il n’en attribuait qu’une seule à la charge de l’auteur. Baschet et d’ Ancona continuèrent ce qu’avait commencé Barthold 
nte avec des témoins de plus en plus indépendants, il n’est que juste de supposer qu’ils sont également véridiques lorsque
iques lorsque les faits sont tels qu’ils ne pouvaient être connus que de Casanova lui-même. II Pendant plus de soixa
pouvaient être connus que de Casanova lui-même. II Pendant plus de soixante ans, on sut que Casanova vécut les quato
soixante ans, on sut que Casanova vécut les quatorze dernières années de sa vie à Dux, qu’il y écrivit ses Mémoires et qu’
temps, on discuta l’authenticité et la véracité des Mémoires, on fit de divers côtés des enquêtes sur Casanova, et person
anova, et personne ne prit jamais la peine, ou n’obtint la permission de faire de minutieuses recherches dans le seul endr
personne ne prit jamais la peine, ou n’obtint la permission de faire de minutieuses recherches dans le seul endroit où, p
, selon toute apparence, on devait trouver quelque chose. L’existence de manuscrits à Dux n’était connue que de quelques p
ver quelque chose. L’existence de manuscrits à Dux n’était connue que de quelques personnes et même la plupart d’entre ell
uï-dire ; c’est ainsi que me fut réservée la singulière bonne fortune d’ être le premier à découvrir, lors d’un séjour chez
ervée la singulière bonne fortune d’être le premier à découvrir, lors d’ un séjour chez le comte Waldstein, en septembre 18
bien qu’il n’eût pas lui-même visité Dux, s’était procuré des copies de fragments de ces manuscrits, qui furent publiés p
’eût pas lui-même visité Dux, s’était procuré des copies de fragments de ces manuscrits, qui furent publiés par lui dans l
ant que je puis le savoir, été continué ailleurs. Hors la publication de ces fragments, rien n’a été tiré des manuscrits d
ors la publication de ces fragments, rien n’a été tiré des manuscrits de Dux, et aucune description n’en a été donnée par
manuscrits de Dux, et aucune description n’en a été donnée par aucun de ceux à qui il fut permis de les examiner. Dès le
e description n’en a été donnée par aucun de ceux à qui il fut permis de les examiner. Dès le moment où j’eus découvert l’
nt cinq ans, je désirai vivement aller à Dux ; et c’est pendant l’été d’ il y a quatre ans, alors que je me trouvais chez l
en facilita obligeamment le moyen. Le comte Waldstein, le chef actuel de la famille, mit avec une extrême courtoisie tous
’absenter. Il avait tout fait préparer pour moi et je fus reçu par un de ses amis, le Dr Kittel, dont je tiens aussi à rec
es inquiétantes, à travers une étrange contrée, noircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de
vers une étrange contrée, noircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de farouches populations
contrée, noircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de farouches populations habitent dans de
oircie par les mines de charbon, à travers de sombres bois de pins où de farouches populations habitent dans des petites a
rfois, nous croisions, sur la route, des hommes et des femmes revêtus de leurs habits du dimanche ; puis, un long espace d
des femmes revêtus de leurs habits du dimanche ; puis, un long espace de silence, et nous étions en pays découvert, galopa
écouvert, galopant entre les champs immenses, enfermés dans un cercle de collines brumeuses que j’aperçus plus distincteme
rée triomphale. Nous traversâmes à toute bride la grande place pleine de gens venus pour le marché du lundi ; des ustensil
usqu’à la grand’porte du château, laissaient libre à peine le passage de la voiture. J’eus la sensation d’arriver dans un
laissaient libre à peine le passage de la voiture. J’eus la sensation d’ arriver dans un énorme édifice : tous les châteaux
eus la sensation d’arriver dans un énorme édifice : tous les châteaux de Bohême sont grands, mais celui-là ressemblait à u
au milieu de la ville, à la mode bohémienne, il s’ouvre derrière sur de vastes jardins donnant l’illusion de la campagne.
émienne, il s’ouvre derrière sur de vastes jardins donnant l’illusion de la campagne. Je passai de chambre en chambre, de
re sur de vastes jardins donnant l’illusion de la campagne. Je passai de chambre en chambre, de corridor en corridor : par
s donnant l’illusion de la campagne. Je passai de chambre en chambre, de corridor en corridor : partout il y avait des tab
en corridor : partout il y avait des tableaux, partout des portraits de Wallenstein ou des toiles représentant des batail
lques-uns ont une valeur considérable ; l’un des plus fameux ouvrages de la littérature tchèque, l’« histoire de l’Église 
l’un des plus fameux ouvrages de la littérature tchèque, l’« histoire de l’Église » de Skala, existe manuscrit à Dux et c’
fameux ouvrages de la littérature tchèque, l’« histoire de l’Église » de Skala, existe manuscrit à Dux et c’est d’après ce
s. La bibliothèque fait partie du musée qui occupe le rez-de-chaussée d’ une aile du château. Dans la première salle sont d
âteau. Dans la première salle sont disposées décorativement des armes de toute sorte, couvrant d’étranges dessins les murs
alle sont disposées décorativement des armes de toute sorte, couvrant d’ étranges dessins les murs et le plafond. La second
sins les murs et le plafond. La seconde salle renferme une collection de poteries recueillies par le Waldstein de Casanova
s par le Waldstein de Casanova, lors des voyages qu’il fit en Orient. De curieux jouets mécaniques, des ivoires sculptés e
aux voûtes basses du plafond qui est blanchi à la chaux. Dans le coin d’ une des fenêtres est pendu un beau portrait gravé
aux. Dans le coin d’une des fenêtres est pendu un beau portrait gravé de Casanova. Après que j’eus visité tout le château,
nova. Après que j’eus visité tout le château, si longtemps la demeure de Casanova, je fus mené dans le bureau du comte Wal
dstein, où l’on me laissa avec les manuscrits. Je trouvai six casiers de cartons, de dimensions suffisantes pour contenir
’on me laissa avec les manuscrits. Je trouvai six casiers de cartons, de dimensions suffisantes pour contenir des papiers
siers de cartons, de dimensions suffisantes pour contenir des papiers de grand format et sur le dos desquels se lisait : «
ôté. En les ouvrant l’un après l’autre, je vis des séries successives de manuscrits rassemblés confusément malgré un ordre
iption fort généralisée du contenu. La plupart des manuscrits étaient de l’écriture de Casanova que je pus voir devenir, à
néralisée du contenu. La plupart des manuscrits étaient de l’écriture de Casanova que je pus voir devenir, à mesure que le
majeure partie est en français, le reste, en italien. Le commencement d’ un catalogue de la bibliothèque, bien qu’on dise q
est en français, le reste, en italien. Le commencement d’un catalogue de la bibliothèque, bien qu’on dise qu’il soit de lu
ncement d’un catalogue de la bibliothèque, bien qu’on dise qu’il soit de lui, n’est pas de sa main ; peut-être fut-il écri
ogue de la bibliothèque, bien qu’on dise qu’il soit de lui, n’est pas de sa main ; peut-être fut-il écrit sous sa dictée.
ut-être fut-il écrit sous sa dictée. Il y avait aussi quelques copies de poèmes italiens et latins non tracés de sa main ;
y avait aussi quelques copies de poèmes italiens et latins non tracés de sa main ; puis plusieurs gros paquets de lettres
taliens et latins non tracés de sa main ; puis plusieurs gros paquets de lettres à lui adressées et embrassant une période
paquets de lettres à lui adressées et embrassant une période de plus de trente ans. Presque tout le reste était de l’écri
assant une période de plus de trente ans. Presque tout le reste était de l’écriture de Casanova. Je pris d’abord les plus
iode de plus de trente ans. Presque tout le reste était de l’écriture de Casanova. Je pris d’abord les plus petits manuscr
us petits manuscrits, parmi lesquels je trouvai, pêle-mêle, des notes de blanchissage, d’hôtels, des factures, des listes
its, parmi lesquels je trouvai, pêle-mêle, des notes de blanchissage, d’ hôtels, des factures, des listes de lettres envoyé
e-mêle, des notes de blanchissage, d’hôtels, des factures, des listes de lettres envoyées, des brouillons de lettres plein
’hôtels, des factures, des listes de lettres envoyées, des brouillons de lettres pleins de rature, des notes sur des livre
res, des listes de lettres envoyées, des brouillons de lettres pleins de rature, des notes sur des livres, sur la théologi
culs, des vers français et italiens, avec variantes, une longue liste de noms classiques qui sont ou non francisés, avec l
suive, tels que : « réflexions sur la respiration, sur la vraie cause de la jeunesse, — les corbeaux », une nouvelle métho
la vraie cause de la jeunesse, — les corbeaux », une nouvelle méthode de gagner à la loterie de Rome, des recettes parmi l
unesse, — les corbeaux », une nouvelle méthode de gagner à la loterie de Rome, des recettes parmi lesquelles une longue li
erie de Rome, des recettes parmi lesquelles une longue liste imprimée de parfums vendus à Spa ; une coupure de journal, da
elles une longue liste imprimée de parfums vendus à Spa ; une coupure de journal, datée de Prague, 25 octobre 1790, et rel
iste imprimée de parfums vendus à Spa ; une coupure de journal, datée de Prague, 25 octobre 1790, et relative à la trente-
25 octobre 1790, et relative à la trente-septième ascension en ballon de Blanchard ; des remerciements à quelque « noble d
chard ; des remerciements à quelque « noble donateur » pour le cadeau d’ une chienne appelée Finette, et un passeport pour
ce passeport bon pour quinze jours) avec un ordre pour l’usage gratis de chevaux de poste de Paris à Bordeaux et Bayonne3.
t bon pour quinze jours) avec un ordre pour l’usage gratis de chevaux de poste de Paris à Bordeaux et Bayonne3. Occasionne
r quinze jours) avec un ordre pour l’usage gratis de chevaux de poste de Paris à Bordeaux et Bayonne3. Occasionnellement,
journalière à Dux, comme dans cette note, griffonnée sur un fragment de papier : « Je vous supplie de dire à ma servante
cette note, griffonnée sur un fragment de papier : « Je vous supplie de dire à ma servante que c’est des biscuits que je
pés dans du vin pour me fortifier l’estomac. Je crois qu’on en trouve de tous faits chez Roman. » D’ordinaire, ces notes,
ifier l’estomac. Je crois qu’on en trouve de tous faits chez Roman. » D’ ordinaire, ces notes, bien que suggérées souvent p
cent par des considérations générales et prennent fin avec la mention d’ un fait particulier. Ainsi, par exemple, débute un
mention d’un fait particulier. Ainsi, par exemple, débute un fragment de trois pages : « Un compliment qui n’est pas fait
narque aurait dû cracher au visage, mais le pauvre monarque tremblait de peur. » Un manuscrit intitulé : « Essai d’Égoïsme
pauvre monarque tremblait de peur. » Un manuscrit intitulé : « Essai d’ Égoïsme » daté : « Dux, ce 27 juin 1769 », contien
ce 27 juin 1769 », contient au milieu de réflexions diverses l’offre de louer son appartement contre une somme d’argent s
réflexions diverses l’offre de louer son appartement contre une somme d’ argent suffisant à « tranquilliser pour six mois d
est intitulé « Orgueil et sottise » et commence avec une longue série d’ antithèses, telles que : « Tous les sots ne sont p
eureux. » Sur le même feuillet suit cet exemple : « S’il est possible de composer un dystique latin de la plus grande beau
suit cet exemple : « S’il est possible de composer un dystique latin de la plus grande beauté sans savoir ni la langue la
t et puisqu’il m’a fait la confiance tête à tête. J’ai eu il est vrai de la difficulté à le croire, mais comment faire ? O
ire, mais comment faire ? Ou il faut le croire ou le supposer capable de dire un mensonge qui ne peut être dit que par un
r ainsi dire Casanova penser sur le papier. Pour rédiger cette espèce de journal intermittent, il se sert de fragments que
papier. Pour rédiger cette espèce de journal intermittent, il se sert de fragments quelconques de papier, parfois, la page
e espèce de journal intermittent, il se sert de fragments quelconques de papier, parfois, la page blanche d’une lettre au
se sert de fragments quelconques de papier, parfois, la page blanche d’ une lettre au revers de laquelle se lit encore l’a
uelconques de papier, parfois, la page blanche d’une lettre au revers de laquelle se lit encore l’adresse ; et c’est un tr
laquelle se lit encore l’adresse ; et c’est un trait caractéristique de l’homme à l’esprit infiniment curieux qu’était en
quemment, elles sont entièrement abstraites ; d’autres fois, des jeux d’ esprit métaphysiques, comme la liste de quatorze «
ites ; d’autres fois, des jeux d’esprit métaphysiques, comme la liste de quatorze « différentes gageures », qui commence a
une différence doit y être, il pèsera moins. « Je parie que la poudre de diamant n’a pas la force de tuer un homme. » À c
il pèsera moins. « Je parie que la poudre de diamant n’a pas la force de tuer un homme. » À côté de ces excursions fantai
er un homme. » À côté de ces excursions fantaisistes dans le domaine de la science, il est des choses plus sérieuses comm
s anciens n’avaient pas pu la pousser plus loin. » Sur un autre bout de papier Casanova déclare : « Je n’aime pas non pl
il redevient abstrait et scrutateur, et il rédige deux pages, pleines d’ un savoir curieux et insolite, sur le nom du Parad
es d’un savoir curieux et insolite, sur le nom du Paradis : « Le nom de Paradis est un nom génésique qui indique lieu vol
taire, parce que celui-ci lui avait dit franchement que sa traduction de l’Écossaise n’était pas bonne. Il est piquant de
nt que sa traduction de l’Écossaise n’était pas bonne. Il est piquant de lire ces lignes justement indignées. « Voltaire,
ment indignées. « Voltaire, le hardi Voltaire, dont la plume n’a pas de frein, Voltaire qui dévora la Bible, et ridiculis
, et ridiculise nos dogmes, doute, et après avoir fait des prosélytes d’ impiété, n’a pas bonté, étant réduit à l’extrémité
t des prosélytes d’impiété, n’a pas bonté, étant réduit à l’extrémité de la vie, de demander les sacrements, et de mettre
lytes d’impiété, n’a pas bonté, étant réduit à l’extrémité de la vie, de demander les sacrements, et de mettre sur son cor
étant réduit à l’extrémité de la vie, de demander les sacrements, et de mettre sur son corps plus de reliques que Louis o
e la vie, de demander les sacrements, et de mettre sur son corps plus de reliques que Louis onze n’en avait à Amboise. »
r mauvais qu’un homme séduit par ses charmes se mettre à l’entreprise d’ en faire la conquête. Si cet homme ne peut lui con
e doit être douce, le plaindre, si elle ne l’aime pas, et lui suffise de se tenir invinciblement attachée à son propre dev
e dans le fragment suivant qui commence par cette définition libérale de la beauté : « L’harmonie fait le beau, dit M. de
cdote et son commentaire, destinés sans doute à servir à la rédaction de cette dernière partie des Mémoires qui n’a jamais
de si le comte de Waldstein avoit dans la bibliothèque l’illustration de la villa d’Altichiero, que l’Empereur avoit deman
d’Altichiero, que l’Empereur avoit demandé en vain au bibliothécaire de la ville de Prague et lorsque je lui ai répondu q
o, que l’Empereur avoit demandé en vain au bibliothécaire de la ville de Prague et lorsque je lui ai répondu qu’oui il fit
faisois une anthologie, je ne me serois pas trouvé dans la nécessité de lui mentir de nouveau en lui disant que nous avon
nthologie, je ne me serois pas trouvé dans la nécessité de lui mentir de nouveau en lui disant que nous avons tous les poè
On dit que ce Dux est un endroit délicieux », écrit Casanova dans une de ses notes plus personnelles, « et je vois qu’il p
ieu que j’habite. Quand je ne dors pas, je rêve, et quand je suis las de rêver, je broie du noir sur du papier, puis je li
une cave ; puis une « Méditation à mon lever du 19 mai 1789 », suivie d’ une « Courte réflexion d’un philosophe qui se trou
itation à mon lever du 19 mai 1789 », suivie d’une « Courte réflexion d’ un philosophe qui se trouve dans le cas de penser
ie d’une « Courte réflexion d’un philosophe qui se trouve dans le cas de penser à se procurer la mort. À Dux, sortant du l
es, est intitulé : « Loterie grammaticale », et il y a aussi le litre d’ un traité sur la « Duplication de l’Hexaèdre démon
maticale », et il y a aussi le litre d’un traité sur la « Duplication de l’Hexaèdre démontrée géométriquement à toutes les
ée géométriquement à toutes les Universités et à toutes les Académies de l’Europe5 ». On trouve encore des vers en quantit
français et italiens, à tous les états et atteignant parfois le degré d’ achèvement de ceux-ci, qui apparaissent dans une d
taliens, à tous les états et atteignant parfois le degré d’achèvement de ceux-ci, qui apparaissent dans une demi-douzaine
egré d’achèvement de ceux-ci, qui apparaissent dans une demi-douzaine de brouillons : Sans mystère point de plaisirs, San
paraissent dans une demi-douzaine de brouillons : Sans mystère point de plaisirs, Sans silence point de mystère. Charme d
e de brouillons : Sans mystère point de plaisirs, Sans silence point de mystère. Charme divin de mes loisirs, Solitude !
ystère point de plaisirs, Sans silence point de mystère. Charme divin de mes loisirs, Solitude ! que tu m’es chère ! Puis
mes loisirs, Solitude ! que tu m’es chère ! Puis c’est une quantité de manuscrits d’une certaine longueur et plus ou moi
Solitude ! que tu m’es chère ! Puis c’est une quantité de manuscrits d’ une certaine longueur et plus ou moins terminés :
ne certaine longueur et plus ou moins terminés : voici les manuscrits d’ une traduction de l’Iliade, in ottava rima, publié
eur et plus ou moins terminés : voici les manuscrits d’une traduction de l’Iliade, in ottava rima, publiée à Venise (1770-
traduction de l’Iliade, in ottava rima, publiée à Venise (1770-78) ; de l’Histoire de Venise ; de l’Icosameron, curieux l
l’Iliade, in ottava rima, publiée à Venise (1770-78) ; de l’Histoire de Venise ; de l’Icosameron, curieux livre publié en
n ottava rima, publiée à Venise (1770-78) ; de l’Histoire de Venise ; de l’Icosameron, curieux livre publié en 1787, préte
l’Icosameron, curieux livre publié en 1787, prétendant être « traduit de l’Anglais » mais, en réalité, ouvrage original de
dant être « traduit de l’Anglais » mais, en réalité, ouvrage original de Casanova ; Philocalies sur les Sottises des Morte
tises des Mortels, long manuscrit encore inédit ; le plan et le début de Le Polemarque ou la calomnie démasquée par la Pré
et le début de Le Polemarque ou la calomnie démasquée par la Présence d’ esprit. Tragicomédie en trois actes, composée à Du
ce d’esprit. Tragicomédie en trois actes, composée à Dux dans le mois de Juin de l’Année 1791, qui reparaît sous une autre
rit. Tragicomédie en trois actes, composée à Dux dans le mois de Juin de l’Année 1791, qui reparaît sous une autre forme d
Calomnie démasquée, jouée devant la princesse de Ligne à son château de Tepliltz, en 1791. Voici un traité en italien : D
u de Tepliltz, en 1791. Voici un traité en italien : Delle Passioni ; de longs dialogues tels que : le Philosophe et le Th
le Philosophe et le Théologien, et Rêve : Dieu-Moi ; il y a le Songe d’ un Quart d’Heure divisé par minutes ; une très lon
phe et le Théologien, et Rêve : Dieu-Moi ; il y a le Songe d’un Quart d’ Heure divisé par minutes ; une très longue critiqu
onge d’un Quart d’Heure divisé par minutes ; une très longue critique de Bernardin de Saint-Pierre ; la Confutation d’une
ne très longue critique de Bernardin de Saint-Pierre ; la Confutation d’ une Censure indiscrète qu’on lit dans la Gazette d
e ; la Confutation d’une Censure indiscrète qu’on lit dans la Gazette de Iéna. 19 juin 1789 ; un autre volumineux manuscri
lic, et daté « Dux, ce 2e mars 1790 », se référant à la même critique de l’Icosameron et de la Fuite des Prisons. Ce derni
ce 2e mars 1790 », se référant à la même critique de l’Icosameron et de la Fuite des Prisons. Ce dernier ouvrage, l’Histo
Icosameron et de la Fuite des Prisons. Ce dernier ouvrage, l’Histoire de ma fuite des Prisons de la République de Venise,
e des Prisons. Ce dernier ouvrage, l’Histoire de ma fuite des Prisons de la République de Venise, qu’on appelle les Plombs
que de Venise, qu’on appelle les Plombs, qui est la première esquisse de la plus fameuse partie des Mémoires, fut publié à
ant lu à la Bibliothèque Saint-Marc, à Venise, je ne suis pas surpris d’ apprendre, d’après ce document, que Casanova avait
d’apprendre, d’après ce document, que Casanova avait « laissé le soin de l’édition de ce petit livre à un jeune Suisse, qu
d’après ce document, que Casanova avait « laissé le soin de l’édition de ce petit livre à un jeune Suisse, qui eut le tale
n de l’édition de ce petit livre à un jeune Suisse, qui eut le talent d’ y mettre 100 fautes d’orthographie ». III No
etit livre à un jeune Suisse, qui eut le talent d’y mettre 100 fautes d’ orthographie ». III Nous en arrivons mainten
ent aux Mémoires ; parmi les papiers se trouvent plusieurs tentatives de préface, dans lesquelles on voit la préface actue
quelles on voit la préface actuelle prendre graduellement forme. L’un de ces brouillons est intitulé : Casanova au Lecteur
ces brouillons est intitulé : Casanova au Lecteur, un autre, Histoire de mon Existence, et un troisième Préface. Il y a au
un troisième Préface. Il y a aussi un bref et caractéristique Précis de ma vie, daté du 17 novembre 1797. Certaines de ce
caractéristique Précis de ma vie, daté du 17 novembre 1797. Certaines de ces pages ont été imprimées dans Le Livre, en 188
Certaines de ces pages ont été imprimées dans Le Livre, en 1887. Mais de beaucoup le manuscrit le plus important que j’ai
sont écrits ; les pages sont numérotées 104-148 ; et malgré le titre d’ Extrait, il paraît contenir, en tous cas, la plus
nnaît comme sa fille « beaucoup plus belle que Sophia que j’avais eue de Thérèse Pompeati que j’avais laissée à Londres6 »
olies, et animées par des roses qui souvent ne brillent sur les joues d’ une fille ou d’un garçon que quand il dort. La cou
es par des roses qui souvent ne brillent sur les joues d’une fille ou d’ un garçon que quand il dort. La couverture laissai
t. La couverture laissait voir les poitrines des deux tendrons. Celle de ma fille était démeublée ; mais l’autre ressembla
émeublée ; mais l’autre ressemblait aux bosses qu’on voit sur la tête d’ un veau, qui est à la veille de pousser des cornes
lait aux bosses qu’on voit sur la tête d’un veau, qui est à la veille de pousser des cornes. On ne voyait ni leurs mains n
ns ni leurs avant-bras. Quelle vision ! Quel prestige ! Mariuccia rit de mon admiration ; mais elle veut l’augmenter. Elle
t de mon admiration ; mais elle veut l’augmenter. Elle prend sur elle de soulever lentement la couverture, et elle étale à
le de soulever lentement la couverture, et elle étale à la convoitise de mon âme dans deux charmans simulacres un tableau
ur leur propre ventre tenaient la main un peu courbée sur les marques de leur puberté, qui commençait à pousser. Leur doig
ousser. Leur doigt du milieu se tenait immobile sur une petite partie de chair ronde, et presque imperceptible. Ce fut le
artie de chair ronde, et presque imperceptible. Ce fut le seul moment de ma vie dans lequel j’ai connu avec évidence la vé
nt de ma vie dans lequel j’ai connu avec évidence la véritable trempe de mon âme ; et j’en fus satisfait. J’ai ressenti un
t pas un esprit fait pour en comprendre la grandeur. Elle avait trahi de bonne foi le plus grand secret de deux âmes innoc
endre la grandeur. Elle avait trahi de bonne foi le plus grand secret de deux âmes innocentes dans le moment de leur plus
bonne foi le plus grand secret de deux âmes innocentes dans le moment de leur plus grande sécurité. Elles auraient pu mour
dans le moment de leur plus grande sécurité. Elles auraient pu mourir de douleur, si elles se fussent réveillées dans le m
belle attitude. Une seule ignorance invincible aurait pu les garantir de la mort ; et je ne pouvais pas la leur supposer. 
» Peu de passages des Mémoires sont plus intimement caractéristiques de Casanova que celui-ci, reproduit exactement tel q
mais été découvert par quelqu’une des personnes qui ont eu l’occasion de feuilleter les manuscrits de Dux. Cela s’explique
’une des personnes qui ont eu l’occasion de feuilleter les manuscrits de Dux. Cela s’expliquerait par le fait que le casie
èrent probablement pas plus loin leurs investigations. J’ai fait part de ma découverte à Herr Brockhaus et j’espère voir l
xte intégral sera publiée. Un autre manuscrit que j’ai trouvé raconte de façon fort piquante toute l’histoire de l’onguent
scrit que j’ai trouvé raconte de façon fort piquante toute l’histoire de l’onguent de l’abbé de Brosses ; la guérison des
i trouvé raconte de façon fort piquante toute l’histoire de l’onguent de l’abbé de Brosses ; la guérison des boutons de la
’histoire de l’onguent de l’abbé de Brosses ; la guérison des boutons de la princesse de Conti ; et la naissance du duc de
de Montpensier qui est relatée très brièvement et avec beaucoup moins de malice, dans les Mémoires (vol. III, p. 327). Les
s (vol. III, p. 327). Les lecteurs des Mémoires se rappellent le duel de Casanova avec le comte Branicki à Varsovie en 176
ée par l’abbé Taruffi au dramaturge Francesco Albergati, lettre datée de Varsovie, 19 mars 1766, et citée par Ernesto Masi
tée de Varsovie, 19 mars 1766, et citée par Ernesto Masi, dans sa Vie d’ Albergati, Bologne, 1878. Un manuscrit de la main
ar Ernesto Masi, dans sa Vie d’Albergati, Bologne, 1878. Un manuscrit de la main de Casanova, à Dux, donne une version de
Masi, dans sa Vie d’Albergati, Bologne, 1878. Un manuscrit de la main de Casanova, à Dux, donne une version de ce duel, à
, 1878. Un manuscrit de la main de Casanova, à Dux, donne une version de ce duel, à la troisième personne, il est intitulé
on de ce duel, à la troisième personne, il est intitulé : Description de l’Affaire arrivée à Varsovie le 5 mars 1766. Dans
à Varsovie le 5 mars 1766. Dans la Nuova Antologia (vol. 67, p. 412) d’ Ancona, à propos du récit de l’abbé Taruffi, il re
Dans la Nuova Antologia (vol. 67, p. 412) d’Ancona, à propos du récit de l’abbé Taruffi, il relève ce qu’il considère comm
Casanova la nomme La Catai. Dans le présent manuscrit, Casanova parle de La Casacci ; La Catai est évidemment une des alté
La Casacci ; La Catai est évidemment une des altérations arbitraires de M. Laforgue. En tournant les feuillets d’un petit
des altérations arbitraires de M. Laforgue. En tournant les feuillets d’ un petit manuscrit, mon regard fut attiré par ce n
on, qui, comme s’en souviennent les lecteurs des Mémoires, est le nom de la harpie par qui Casanova souffrit tant à Londre
qui faisait perdre l’argent à tou ceux qui y allaient et des manèges d’ infamies fondés sur ma commerce d’amour illicite,
ceux qui y allaient et des manèges d’infamies fondés sur ma commerce d’ amour illicite, revenu en moi-même, je les ai quit
ns le volume V, pages 482-85. Toute la narration est faite sur un ton d’ indignation. Ailleurs, je trouvai une lettre écrit
n écriture est connue. » Ce n’est qu’à la fin que je mis la main sur de gros paquets de lettres adressées à Casanova et s
onnue. » Ce n’est qu’à la fin que je mis la main sur de gros paquets de lettres adressées à Casanova et si soigneusement
ts de lettres adressées à Casanova et si soigneusement conservées que de petits fragments de papier sur lesquels furent tr
ées à Casanova et si soigneusement conservées que de petits fragments de papier sur lesquels furent tracés des post-script
t-scriptum sont encore à leur place. On voit encore les sceaux au dos d’ une grande partie de ces lettres, sur du papier qu
re à leur place. On voit encore les sceaux au dos d’une grande partie de ces lettres, sur du papier qui a légèrement jauni
a Haye, Gênes, Fiume, Trieste, etc., et leurs adresses portent autant d’ endroits divers, souvent « poste restante ». Beauc
ndroits divers, souvent « poste restante ». Beaucoup sont des lettres de femme ; certaines, d’une superbe écriture et sur
t « poste restante ». Beaucoup sont des lettres de femme ; certaines, d’ une superbe écriture et sur du papier épais, d’aut
rtaines, d’une superbe écriture et sur du papier épais, d’autres, sur de quelconques bouts de papier, péniblement tracées
e écriture et sur du papier épais, d’autres, sur de quelconques bouts de papier, péniblement tracées et mal orthographiées
écrit sur un ton pitoyable, implorant du secours ; une autre proteste de son amour en dépit des « nombreux chagrins » qu’i
pit des « nombreux chagrins » qu’il lui a causés ; celle-ci demande «  de quelle façon ils vivront ensemble » ; celle-là se
emande « de quelle façon ils vivront ensemble » ; celle-là se lamente de ce que la rumeur a couru qu’elle vit secrètement
tto, écrit l’une, Carissimo e amatissimo écrit une autre. Ces lettres de femmes sont en grand désordre et elles auraient b
Ces lettres de femmes sont en grand désordre et elles auraient besoin d’ un soigneux classement avant qu’il fût possible de
les auraient besoin d’un soigneux classement avant qu’il fût possible de se rendre compte de leur importance. C’est ainsi
d’un soigneux classement avant qu’il fût possible de se rendre compte de leur importance. C’est ainsi que je trouvai des l
dre compte de leur importance. C’est ainsi que je trouvai des lettres de la même écriture, séparées par d’autres d’une écr
que je trouvai des lettres de la même écriture, séparées par d’autres d’ une écriture distincte ; beaucoup ne sont pas sign
d’une écriture distincte ; beaucoup ne sont pas signées ou seulement d’ une initiale ; beaucoup aussi ne sont pas datées o
une initiale ; beaucoup aussi ne sont pas datées ou seulement du jour de la semaine ou du mois. Il en est un grand nombre
nt du jour de la semaine ou du mois. Il en est un grand nombre datant de 1779 à 1786, signées « Francesca Buschini », nom
om que je ne puis identifier ; elles sont écrites en italien et l’une d’ elles commence ainsi : Unico Mio vero Amico. D’aut
Unico Mio vero Amico. D’autres sont signées « Virginia B. » et l’une d’ entres elles et datée de « Forli, 15 oct. 1773 ».
’autres sont signées « Virginia B. » et l’une d’entres elles et datée de « Forli, 15 oct. 1773 ». Il y a aussi une « There
de « Forli, 15 oct. 1773 ». Il y a aussi une « Theresa B. » qui écrit de Gênes. J’éprouvai quelque difficulté à identifier
de Gênes. J’éprouvai quelque difficulté à identifier toute une série de lettres en français, lettres très affectueuses et
proche : « Bonsoir et dormez mieux que moi. » Dans une lettre envoyée de Paris en 1759, elle écrit : « Ne me croyez jamais
s que je vous aime et que je vous aimerai toujours. » Dans une autre, d’ orthographe défectueuse comme ses lettres le sont
rra changer mon cœur qui est tout à vous et qui ne veut point changer de maître. » Or, il me semble que ces lettres doiven
nt changer de maître. » Or, il me semble que ces lettres doivent être de Manon Baletti et que c’est à elle qu’il est fait
le VIe volume des Mémoires. Nous y lisons (page 60) comment, le jour de Noël 1759, Casanova reçut, de Paris, une lettre d
ous y lisons (page 60) comment, le jour de Noël 1759, Casanova reçut, de Paris, une lettre dans laquelle Manon lui annonça
annonçait son mariage avec « M. Blondel, architecte du roi et membre de son académie ». Elle retourne à Casanova les lett
 ». Elle retourne à Casanova les lettres qu’il lui écrivit et le prie de lui rendre celles qu’elle lui adressa, ou de les
l lui écrivit et le prie de lui rendre celles qu’elle lui adressa, ou de les brûler. Au lieu de se conformer à ce désir, i
de les brûler. Au lieu de se conformer à ce désir, il permet à Esther de les lire, se proposant de les brûler après cela.
se conformer à ce désir, il permet à Esther de les lire, se proposant de les brûler après cela. Esther le supplie de lui p
de les lire, se proposant de les brûler après cela. Esther le supplie de lui permettre de garder ces missives, promettant
roposant de les brûler après cela. Esther le supplie de lui permettre de garder ces missives, promettant qu’elle « les con
eligieusement toute sa vie ». « Ces lettres étaient au nombre de plus de deux cents et les plus courtes avaient quatre pag
semble grandement probable que Casanova fit un choix dans les lettres de Manon et que c’est cela que j’ai trouvé. Mais, qu
is, quoi qu’il en soit, je fus assez heureux pour découvrir le paquet de lettres que je cherchais anxieusement : les lettr
vrir le paquet de lettres que je cherchais anxieusement : les lettres d’ Henriette, dont la perte a été déplorée par tous c
iette, dont la perte a été déplorée par tous ceux qui se sont occupés de Casanova. Henriette, on se le rappelle, apparaît
ire », lui demandant ce qu’il a fait depuis son évasion et promettant de faire de son mieux pour lui raconter tout ce qu’e
i demandant ce qu’il a fait depuis son évasion et promettant de faire de son mieux pour lui raconter tout ce qu’elle a vu
te lettre, Casanova ajoute qu’il lui a répondu, acceptant cet échange de correspondance et lui racontant brièvement ses vi
ses vicissitudes ; qu’elle lui relata à son tour, en une quarantaine de lettres, toute l’histoire de sa vie. « Si elle me
ui relata à son tour, en une quarantaine de lettres, toute l’histoire de sa vie. « Si elle meurt avant moi, j’ajouterai ce
euse, bien que vieille maintenant. » On n’a jamais su ce qu’il advint de ces lettres et pourquoi elles ne furent pas ajout
aux Mémoires. J’en ai retrouvé un grand nombre, quelques-unes signées de son nom de femme, tout au long : « Henriette de S
s. J’en ai retrouvé un grand nombre, quelques-unes signées de son nom de femme, tout au long : « Henriette de Schnetzmann,
é à croire qu’elle survécut à Casanova, car une des lettres est datée de Bayreuth, 1798, année de la mort de Casanova. Ell
ut à Casanova, car une des lettres est datée de Bayreuth, 1798, année de la mort de Casanova. Elles sont particulièrement
va, car une des lettres est datée de Bayreuth, 1798, année de la mort de Casanova. Elles sont particulièrement charmantes,
Elles sont particulièrement charmantes, ces missives, avec un mélange de malice et de distinction, et je citerai le début
rticulièrement charmantes, ces missives, avec un mélange de malice et de distinction, et je citerai le début et la fin de
mélange de malice et de distinction, et je citerai le début et la fin de la dernière lettre que je parvins à trouver. Elle
re que je parvins à trouver. Elle commence : « Non, il est impossible de bouder avec vous », et se termine : « Si je devie
, comme si les cinquante années qui se sont écoulées étaient effacées de sa mémoire fidèle. Combien d’amants plus discrets
s qui se sont écoulées étaient effacées de sa mémoire fidèle. Combien d’ amants plus discrets et moins volages ont eu, malg
nt témoigne cette correspondance ? Et ne suggère-t-elle pas un aspect de Casanova qui n’est pas tout à fait celui du monde
ntre tous, comprit le mieux ce que Shelley voulut dire quand il parle de « l’amour véritable qui diffère en ceci de l’or o
voulut dire quand il parle de « l’amour véritable qui diffère en ceci de l’or ou de l’argile que, divisé, il n’est pas sép
quand il parle de « l’amour véritable qui diffère en ceci de l’or ou de l’argile que, divisé, il n’est pas séparé ». Mais
ivisé, il n’est pas séparé ». Mais bien que naturellement les lettres de femmes m’aient surtout intéressé, elles ne formai
ient surtout intéressé, elles ne formaient qu’une certaine proportion de la masse de correspondance que je feuilletai. Il
intéressé, elles ne formaient qu’une certaine proportion de la masse de correspondance que je feuilletai. Il y avait des
la masse de correspondance que je feuilletai. Il y avait des lettres de Carlo Angiolini, celui qui plus tard apporta le m
rlo Angiolini, celui qui plus tard apporta le manuscrit à Brockhaus ; de Balbi, le moine qui s’évada des Piombi avec Casan
ue, dont il est question dans les Mémoires, du marquis Mosca, « homme de lettres distingué que j’étais anxieux de voir »,
s, du marquis Mosca, « homme de lettres distingué que j’étais anxieux de voir », nous dit Casanova dans le même volume où
nova dans le même volume où il décrit sa visite aux Mosca, à Pesaro ; de Zulian, le frère de la duchesse de Fiano ; de Ric
lume où il décrit sa visite aux Mosca, à Pesaro ; de Zulian, le frère de la duchesse de Fiano ; de Richard Lorrain, « bel
it sa visite aux Mosca, à Pesaro ; de Zulian, le frère de la duchesse de Fiano ; de Richard Lorrain, « bel homme, ayant de
e aux Mosca, à Pesaro ; de Zulian, le frère de la duchesse de Fiano ; de Richard Lorrain, « bel homme, ayant de l’esprit,
rère de la duchesse de Fiano ; de Richard Lorrain, « bel homme, ayant de l’esprit, le ton et le goût de la bonne société »
de Richard Lorrain, « bel homme, ayant de l’esprit, le ton et le goût de la bonne société », qui vint s’installer à Gorizi
vait ; du procurateur Morosini, dont il parle dans ses Mémoires comme de son « protecteur » et l’un de ceux par qui il obt
, dont il parle dans ses Mémoires comme de son « protecteur » et l’un de ceux par qui il obtint la permission de retourner
de son « protecteur » et l’un de ceux par qui il obtint la permission de retourner à Venise. Son autre « protecteur », l’a
gati, entretenu une correspondance très intéressante avec moi » ; et, de fait, je découvris un paquet ne contenant pas moi
ec moi » ; et, de fait, je découvris un paquet ne contenant pas moins de cent trente-huit lettres de lui, pendant une péri
écouvris un paquet ne contenant pas moins de cent trente-huit lettres de lui, pendant une période qui va de 1784 à 1798. U
moins de cent trente-huit lettres de lui, pendant une période qui va de 1784 à 1798. Une autre liasse contient cent soixa
Max de Lamberg qui résidait à la cour du Prince-Évêque avec le titre de grand-maréchal. Ce qui m’attachait particulièreme
ticulièrement au comte Lamberg, c’était son talent littéraire. Érudit de premier ordre, instruit au suprême degré, il avai
ait publié plusieurs ouvrages fort estimés. J’eus avec lui un échange de lettres qui ne prit fin qu’à sa mort, il y a quat
en 1792. » Casanova dit qu’à sa seconde visite à Augsbourg, au début de 1767, il « soupa avec le comte Lamberg deux ou tr
s fois par semaine », pendant les quatre mois qu’il y séjourna. C’est de cette année-là que part la correspondance que je
t la correspondance que je trouvai ; elle se termine en effet l’année de la mort du comte, en 1792. Dans son Mémorial d’un
mine en effet l’année de la mort du comte, en 1792. Dans son Mémorial d’ un Mondain, Lamberg parle de Casanova comme d’« un
mort du comte, en 1792. Dans son Mémorial d’un Mondain, Lamberg parle de Casanova comme d’« un homme connu en littérature,
1792. Dans son Mémorial d’un Mondain, Lamberg parle de Casanova comme d’ « un homme connu en littérature, un homme de profo
g parle de Casanova comme d’« un homme connu en littérature, un homme de profond savoir ». Dans la première édition, qui e
ture, un homme de profond savoir ». Dans la première édition, qui est de 1774, il se lamente de ce qu’« un homme tel que M
nd savoir ». Dans la première édition, qui est de 1774, il se lamente de ce qu’« un homme tel que M. de S. Galt » ne soit
en grâce auprès du gouvernement vénitien, et dans la seconde édition, de 1770, il se réjouit du retour de Casanova à Venis
énitien, et dans la seconde édition, de 1770, il se réjouit du retour de Casanova à Venise. Puis, il y a des lettres de Da
l se réjouit du retour de Casanova à Venise. Puis, il y a des lettres de Da Ponte, le même qui, dans ses Memorie scritte d
rie scritte da esso (1829), relate l’histoire des curieuses relations de Casanova avec Mme d’Urfé, des lettres de Pittoni,
oire des curieuses relations de Casanova avec Mme d’Urfé, des lettres de Pittoni, de Bono, et d’autres mentionnés en diver
ieuses relations de Casanova avec Mme d’Urfé, des lettres de Pittoni, de Bono, et d’autres mentionnés en diverses parties
, de Bono, et d’autres mentionnés en diverses parties des Mémoires et d’ une douzaine d’autres qui n’y sont pas mentionnés.
une douzaine d’autres qui n’y sont pas mentionnés. Les seules lettres de cette collection qui aient été publiées sont cell
sanova nous dit, dans ses Mémoires, que, pendant les dernières années de son séjour à Dux, il n’avait réussi à empêcher la
de son séjour à Dux, il n’avait réussi à empêcher la mélancolie noire de dévorer sa pauvre existence ou de lui faire perdr
ussi à empêcher la mélancolie noire de dévorer sa pauvre existence ou de lui faire perdre l’esprit, qu’en écrivant dix ou
l’esprit, qu’en écrivant dix ou douze heures par jour. Les manuscrits de Dux, si abondants, nous montrent avec quelle pers
quelle persistance il était à l’œuvre sur une variété extraordinaire de sujets, outre les mémoires et les divers livres q
à l’esprit, pour son amusement et certainement sans la moindre pensée de publication ; engageant de savantes controverses 
ent et certainement sans la moindre pensée de publication ; engageant de savantes controverses ; écrivant des traités sur
ation ; engageant de savantes controverses ; écrivant des traités sur d’ obscurs problèmes mathématiques ; composant des co
aldstein ; écrivant des vers en deux langues, avec, à vrai dire, plus de patience que de succès ; composant des dialogues
ant des vers en deux langues, avec, à vrai dire, plus de patience que de succès ; composant des dialogues philosophiques o
ngués et des femmes délicieuses. Son activité cérébrale jusqu’à l’âge de soixante-treize ans est aussi prodigieuse que l’a
 J’écris dans l’espoir que mon histoire ne verra jamais le grand jour de la publication », dit-il, ne le pensant guère, no
e le pensant guère, nous pouvons en être sûrs, même pendant le moment d’ hésitation qui naturellement peut lui venir. Mais
ent peut lui venir. Mais si jamais un livre fut écrit pour le plaisir de l’écrire, ce fut celui-là ; et une autobiographie
t article je n’ai fait que résumer les plus importantes confirmations de son exactitude quant aux faits et aux dates ; le
rait en être indéfiniment accru. Dans les manuscrits nous en trouvons d’ innombrables et la principale valeur de leur témoi
es manuscrits nous en trouvons d’innombrables et la principale valeur de leur témoignage c’est qu’ils ne nous disent rien
implement cru Casanova sur parole. Mais, il n’est pas toujours facile de croire les gens sur parole, quand ils écrivent su
rendre Casanova tel qu’il se représente. Un a particulièrement refusé de croire qu’il disait la vérité, quand il nous raco
is les lettres contenues dans ses manuscrits nous montrent les femmes de Casanova lui écrivant avec toute la ferveur et la
idélité qu’il leur attribue, et elles nous le montrent sous la figure d’ un amant tout aussi fervent et fidèle. Dans chaque
e retrouvais un vieil ami, qui m’était déjà parfaitement connu, avant d’ entreprendre mon pèlerinage à Dux. Tome XLVII
I, numéro 167, novembre 1903 Musique. Opéra-Comique : La Tosca, de MM. Sardou et Puccini Jean Marnold. Tome XLVII
II, numéro 167, novembre 1903, p. 529-538 [536‑538]. Nos bons voisins d’ Italie nous ont envoyé leur jeune reine. C’est trè
voisins d’Italie nous ont envoyé leur jeune reine. C’est très gentil de leur part, d’autant qu’elle est monténégrine et j
musique. Ce n’est pas que M. Puccini ne se distingue avantageusement de ses confrères « véristes ». Il possède une routin
avantageusement de ses confrères « véristes ». Il possède une routine de métier, une « élégante » habileté d’écriture et d
ristes ». Il possède une routine de métier, une « élégante » habileté d’ écriture et d’orchestration dont MM. Mascagni et L
ossède une routine de métier, une « élégante » habileté d’écriture et d’ orchestration dont MM. Mascagni et Leoncavallo se
llustres mais obstinées. Nous dûmes donc resubir la Tosca, retraduite de l’adaptation transalpine en un français original
rrier affirme une confiance plutôt désarmante aux vertus intrinsèques de la rime :          Ah ! je respire !          Fu
je respire !          Fut-il terreur pire ? Je voyais partout la face d’ un sbire ! et une rare, encore qu’opiniâtre témér
rtout la face d’un sbire ! et une rare, encore qu’opiniâtre témérité d’ enjambement :          C’était pour Moi la trame
piniâtre témérité d’enjambement :          C’était pour Moi la trame d’ un doux roman d’amour ! ……………………………………………         
é d’enjambement :          C’était pour Moi la trame d’un doux roman d’ amour ! ……………………………………………                         
nt nous avions joyeusement oublié les ficelles il incorpora la salade de souvenirs adroitement travestis, et la confiture
corpora la salade de souvenirs adroitement travestis, et la confiture de ses inspirations… personnelles, si j’ose dire. Il
s associées. À quelque point de vue que ce soit, je m’avoue incapable de découvrir un rapport perceptible entre la Tosca e
r un rapport perceptible entre la Tosca et ce qu’on peut se permettre d’ appeler un art dramatique ou musical. Avec ses gro
ermettre d’appeler un art dramatique ou musical. Avec ses gros effets de torture, de poignard et de fusillade, entrecoupés
ppeler un art dramatique ou musical. Avec ses gros effets de torture, de poignard et de fusillade, entrecoupés de romances
ramatique ou musical. Avec ses gros effets de torture, de poignard et de fusillade, entrecoupés de romances roucoulées, c’
ses gros effets de torture, de poignard et de fusillade, entrecoupés de romances roucoulées, c’est grossièrement puéril,
ulées, c’est grossièrement puéril, prétentieux ou fade, — et ça tient de la place. Le plus mauvais des nombreux ouvrages q
probablement autant, sinon mieux, que la Tosca. Était-il bien urgent d’ aller chercher ailleurs une œuvre au moins médiocr
bien urgent d’aller chercher ailleurs une œuvre au moins médiocre, et de lui sacrifier quelques soirées, alors que tant de
tant de nos jeunes ou vieux compositeurs attendent, et que le retour de M. Jean Perrier nous promet la reprise impatiemme
retour de M. Jean Perrier nous promet la reprise impatiemment désirée de Pelléas ? L’interprétation fut, en somme, excelle
te bien. Que M. Dufranne chante ou joue, son talent le démontre digne d’ un emploi meilleur que le rôle du pantin-policier
tin-policier Scarpia. Mlle Friché, que nous céda Bruxelles, est pavée de bonnes intentions. Cette jeune et agréable person
st pavée de bonnes intentions. Cette jeune et agréable personne jouit d’ une mimique exubérante et de regards démesurés où
s. Cette jeune et agréable personne jouit d’une mimique exubérante et de regards démesurés où la prunelle implore et pours
regards démesurés où la prunelle implore et poursuit vainement l’abri d’ inaccessibles paupières. La voix est puissante et
a voix est puissante et belle. Le temps et l’étude ne peuvent manquer d’ être favorables à une bonne volonté aussi sincère,
les à une bonne volonté aussi sincère, aussi impétueuse, secondée par d’ évidents dons naturels. La direction de M. Message
aussi impétueuse, secondée par d’évidents dons naturels. La direction de M. Messager, la mise en scène de M. Carré, les dé
évidents dons naturels. La direction de M. Messager, la mise en scène de M. Carré, les décors de Jusseaume sont ce qu’ils
La direction de M. Messager, la mise en scène de M. Carré, les décors de Jusseaume sont ce qu’ils sont d’ordinaire et, dan
ise en scène de M. Carré, les décors de Jusseaume sont ce qu’ils sont d’ ordinaire et, dans l’espèce, parmi les plus précie
ls sont d’ordinaire et, dans l’espèce, parmi les plus précieux atouts de la Tosca. Oserai-je pourtant une menue réserve ?
r tableau, indécis d’abord dans le clair-obscur auroral, un gros bêta de nuage énorme qui ressemble vaguement au dragon de
roral, un gros bêta de nuage énorme qui ressemble vaguement au dragon de l’Apocalypse et qui, jusqu’à la fin de l’acte, pe
ressemble vaguement au dragon de l’Apocalypse et qui, jusqu’à la fin de l’acte, pendant que le drapeau du Château Saint-A
peu, pour se détacher enfin, brutal et toujours pétrifié, sur un ciel d’ un bleu cru, opaque, terne et criard, exaspérant e
criard, exaspérant et invraisemblable. Ce n’est, certes, pas un ciel d’ Italie, mais c’est peut-être un ciel d’opéra « vér
Ce n’est, certes, pas un ciel d’Italie, mais c’est peut-être un ciel d’ opéra « vériste ». — Serait-ce un symbole ? Éch
me XLVIII, numéro 167, novembre 1903, p. 572-576 [573-575]. L’article de M. Arthur Symons, sur les papiers inédits de Casa
576 [573-575]. L’article de M. Arthur Symons, sur les papiers inédits de Casanova, publié dans le dernier numéro du Mercur
its de Casanova, publié dans le dernier numéro du Mercure, a provoqué de divers côtés des observations que nous sommes heu
, a provoqué de divers côtés des observations que nous sommes heureux d’ enregistrer parce que, outre qu’elles sont justifi
, elles furent courtes et bienveillantes. Mais nous avons été surpris de trouver dans une revue une sorte de notice maladr
ntes. Mais nous avons été surpris de trouver dans une revue une sorte de notice maladroite fort mal rédigée, sur un ton de
une revue une sorte de notice maladroite fort mal rédigée, sur un ton de persiflage balourd et grossier, ordinairement rés
ar Casanova, et, dans son article, il en énumère quelques-uns, « mais de beaucoup le manuscrit le plus important que j’ai
en donne. Les « Casanovistes » sont nombreux, et depuis une quinzaine d’ années on s’est beaucoup occupé de Casanova. M. Al
t nombreux, et depuis une quinzaine d’années on s’est beaucoup occupé de Casanova. M. Alessandro d’Ancona et M. Octave Uza
sanova. M. Alessandro d’Ancona et M. Octave Uzanne possèdent la copie de tous les papiers qui sont à Dux ; le premier, de
e possèdent la copie de tous les papiers qui sont à Dux ; le premier, de tout ce qui est écrit en italien ; le second, de
à Dux ; le premier, de tout ce qui est écrit en italien ; le second, de tout ce qui est écrit en français. M. d’Ancona do
out ce qui est écrit en français. M. d’Ancona doit publier l’ensemble de ces papiers, et M. Uzanne, qui se propose toujour
lier l’ensemble de ces papiers, et M. Uzanne, qui se propose toujours de tirer parti de la correspondance de Casanova, con
de ces papiers, et M. Uzanne, qui se propose toujours de tirer parti de la correspondance de Casanova, continuera quelque
. Uzanne, qui se propose toujours de tirer parti de la correspondance de Casanova, continuera quelque jour la publication
tion commencée jadis dans Le Livre, où fut reproduite la photographie d’ un buste de Casanova, par lui-même. Ce buste, qui
cée jadis dans Le Livre, où fut reproduite la photographie d’un buste de Casanova, par lui-même. Ce buste, qui représente
ns. Dans le tome Ier de La Vogue, pages 100 et suiv., parut le Précis de ma vie, publié complètement pour la première fois
plètement pour la première fois. Tome Ier, p. 144 : Aux beaux cheveux de Thérèse ; tome II, p. 144 : Passe-temps de Jacque
p. 144 : Aux beaux cheveux de Thérèse ; tome II, p. 144 : Passe-temps de Jacques Casanova de Seingalt pour le Carnaval de
p. 144 : Passe-temps de Jacques Casanova de Seingalt pour le Carnaval de l’an 1792 ; tome II, p. 164 : L’Icosameron ; page
aval de l’an 1792 ; tome II, p. 164 : L’Icosameron ; page 168 : Essai d’ égoïsme ; tome III : Le Polémoscope, pp. 29-36 ; 1
lémoscope, pp. 29-36 ; 124-130 ; 247-252 ; 282-288 ; 318-323 ; Lettre d’ Empolème, pp. 267-281 ; 299-317. Plus, une étude s
dans la Revue Indépendante. À ce propos, M. Arthur Symons nous écrit de Venise : « I never saw more than a casual number
the Manoirs. » D’autre part, M. Henri Albert nous signale un ouvrage de Victor Ottmann : Jakob Casanova von Seingalt, sei
er Bibliophilen. C’est une bibliographie fort bien faite des ouvrages de Casanova et de ce qui a été publié sur lui. La bi
. C’est une bibliographie fort bien faite des ouvrages de Casanova et de ce qui a été publié sur lui. La bibliographie com
complète et ne donne que six numéros. M. Henri Albert a rendu compte de ce volume dans le Mercure de France de mai 1901.
M. Henri Albert a rendu compte de ce volume dans le Mercure de France de mai 1901. En Angleterre, M. Havelock Ellis a donn
, et récemment, les éditeurs Chapman and Hall publiaient deux volumes de passages choisis des Mémoires, traduits excellemm
rder l’anonyme. Enfin, M. Pierre Dufay nous a communiqué une brochure de 140 pages dont il a surveillé la réimpression, en
. La brochure est dédiée à M. Charles Henry, directeur du Laboratoire de Physiologie expérimentale à la Sorbonne, et elle
nne, et elle porte comme titre : A Léonard Snetlage, docteur en droit de l’Université de Gœttingue, Jacques Casanova, doct
te comme titre : A Léonard Snetlage, docteur en droit de l’Université de Gœttingue, Jacques Casanova, docteur eu droit de
roit de l’Université de Gœttingue, Jacques Casanova, docteur eu droit de l’Université de Padoue (1797). On la trouve à Par
sité de Gœttingue, Jacques Casanova, docteur eu droit de l’Université de Padoue (1797). On la trouve à Paris à la librairi
e Padoue (1797). On la trouve à Paris à la librairie Thomas, 6, place de la Sorbonne. Voici la préface du Dr Guède : « En
de la Sorbonne. Voici la préface du Dr Guède : « En 1899, la lecture d’ articles sur un des personnages des Mémoires de Ca
« En 1899, la lecture d’articles sur un des personnages des Mémoires de Casanova, que je travaillais depuis nombre d’anné
ersonnages des Mémoires de Casanova, que je travaillais depuis nombre d’ années, me fit me présenter chez leur signataire,
d’années, me fit me présenter chez leur signataire, M. Charles Henry, de qui j’étais absolument inconnu. — Après m’avoir m
ient, alors, dans une autre voie que celle que je suivais, me fit don d’ un manuscrit précieux, relié et portant sur son do
ligne avec tous les signes accessoires dessinés dans la publication, d’ un curieux ouvrage de l’aventurier, que M. Charles
signes accessoires dessinés dans la publication, d’un curieux ouvrage de l’aventurier, que M. Charles Henry avait fait cop
’aventurier, que M. Charles Henry avait fait copier à la Bibliothèque de Dresde, et dont il n’existe que cet unique exempl
ru devoir ne pas laisser tomber dans l’oubli cette étrange production de l’aventurier, et M. Charles Henry ayant présenté
novistes nos frères, la singulière et si riche organisation cérébrale de cet Italien qui se montre, dans les pages qui von
ges qui vont suivre, linguiste et grammairien français. » L’original de la copie de l’exemplaire de Dresde appartient act
suivre, linguiste et grammairien français. » L’original de la copie de l’exemplaire de Dresde appartient actuellement à
te et grammairien français. » L’original de la copie de l’exemplaire de Dresde appartient actuellement à M. Pierre Dufay,
e de Dresde appartient actuellement à M. Pierre Dufay, bibliothécaire de la ville de Blois. Quand les Casanovistes pourron
appartient actuellement à M. Pierre Dufay, bibliothécaire de la ville de Blois. Quand les Casanovistes pourront-ils lire l
enfin les Mémoires conformes au manuscrit que détient Herr Brockhaus, de Leipzig. Tome XLVIII, numéro 168, décembre 19
méro 168, décembre 1903 Les œuvres religieuses et philosophiques de Giovanni Segantini Marcel Montandon Tome XLVII
1903, p. 625‑645. À Monsieur Henry Mazel. À onze heures vingt minutes de la nuit, le jeudi 28 septembre 1899, dans un chal
e la nuit, le jeudi 28 septembre 1899, dans un chalet isolé des Alpes de l’Engadine, à 2700 mètres d’altitude, vainement e
bre 1899, dans un chalet isolé des Alpes de l’Engadine, à 2700 mètres d’ altitude, vainement entouré des siens et de deux m
l’Engadine, à 2700 mètres d’altitude, vainement entouré des siens et de deux médecins accourus à la première nouvelle du
sque maladie, l’un des artistes les plus originaux et les plus grands de notre époque, l’un des rares qui ne se bornèrent
ntre, et le seul jusqu’ici, qui eut donné une image vraiment complète de la grandeur, de la poésie écrasantes de l’Alpe et
jusqu’ici, qui eut donné une image vraiment complète de la grandeur, de la poésie écrasantes de l’Alpe et de la beauté mo
é une image vraiment complète de la grandeur, de la poésie écrasantes de l’Alpe et de la beauté morale aussi bien que phys
raiment complète de la grandeur, de la poésie écrasantes de l’Alpe et de la beauté morale aussi bien que physique de la du
e écrasantes de l’Alpe et de la beauté morale aussi bien que physique de la dure vie de tout ce qui vit là-haut, l’homme e
l’Alpe et de la beauté morale aussi bien que physique de la dure vie de tout ce qui vit là-haut, l’homme et l’arbuste, le
on du château des idées. À l’heure même où le poète inspiré des Anges de la vie et des Mauvaises mères s’en allait, sans s
ui, sur ce sommet du Schafberg où il mourait, la composition centrale de son imposant Triptyque de la Nature ? Il n’était
berg où il mourait, la composition centrale de son imposant Triptyque de la Nature ? Il n’était monté une dernière fois si
exactitude un effet qu’il avait vu cent fois ; tant il lui importait de demeurer strictement formel dans l’expression des
epts, et plus que jamais dans le résumé définitif qu’il avait cherché de cette nature où il vivait, soit cette œuvre grand
me, le 15 janvier 1858, à Arco dans le Trentin, le plus grand peintre de l’Italie moderne, le seul qui se puisse opposer à
rnold Bœcklin, eut une enfance extrêmement agitée. On dirait un roman de Dickens. Elle a été trop souvent racontée pour qu
souvent racontée pour que nous nous y attardions et toutes les revues d’ art ont cité plus ou moins du fragment autobiograp
nt et attendri, eu même temps qu’une verve un peu italienne, sa fuite de Milan lorsque son père l’y eut abandonné et son s
fuite de Milan lorsque son père l’y eut abandonné et son séjour chez de braves paysans lombards qui firent de lui un peti
ut abandonné et son séjour chez de braves paysans lombards qui firent de lui un petit porcher. On sait moins son purgatoir
de lui un petit porcher. On sait moins son purgatoire dans une sorte de maison de correction de Milan où il retapa les vi
petit porcher. On sait moins son purgatoire dans une sorte de maison de correction de Milan où il retapa les vieux soulie
. On sait moins son purgatoire dans une sorte de maison de correction de Milan où il retapa les vieux souliers, ses débuts
ilan où il retapa les vieux souliers, ses débuts chez un barbouilleur de fausses fenêtres et ses déboires, mêlés de succès
ébuts chez un barbouilleur de fausses fenêtres et ses déboires, mêlés de succès, à Brera ; à peine davantage sa disparitio
succès, à Brera ; à peine davantage sa disparition dans les campagnes de la Brianza, la fondation de sa famille et de sa r
vantage sa disparition dans les campagnes de la Brianza, la fondation de sa famille et de sa renommée. Le fil interrompu s
ition dans les campagnes de la Brianza, la fondation de sa famille et de sa renommée. Le fil interrompu se retrouve lorsqu
lle et de sa renommée. Le fil interrompu se retrouve lorsqu’il s’agit de retracer sa graduelle ascension de la montagne, s
rompu se retrouve lorsqu’il s’agit de retracer sa graduelle ascension de la montagne, son séjour à Savognino dans les Gris
adine et à Soglio du val Bregaglia, enfin sa mort inattendue au faîte de l’Alpe et de la célébrité. Nous ne voudrions étud
glio du val Bregaglia, enfin sa mort inattendue au faîte de l’Alpe et de la célébrité. Nous ne voudrions étudier ici que l
ions étudier ici que la période et les œuvres les plus significatives de son existence ; les œuvres où sa personnalité s’a
son existence ; les œuvres où sa personnalité s’affirme avec le plus d’ éclat et le plus complètement, à une période où, d
clat et le plus complètement, à une période où, définitivement maître de sa manière — une manière, rappelons-le après M. d
Maîtres —  il peut enfin développer sa pensée totale dans des formes de son invention, auxquelles les particuliers éclair
s mérite, eu égard surtout au milieu. Mais pour bien se rendre compte de la carrière parcourue si vite par cet artiste gén
e, en puissance plénière, maîtrise les jeux et contre-jeux compliqués de son imposante technique. Seulement ainsi nous aur
ainsi sera rendu sensible l’admirable crescendo, sans nulle solution de continuité, qui régit l’œuvre et la pensée de Seg
do, sans nulle solution de continuité, qui régit l’œuvre et la pensée de Segantini. § Le point de départ d’abord. Qui ne l
e continuité, qui régit l’œuvre et la pensée de Segantini. § Le point de départ d’abord. Qui ne le connaîtrait pas estimer
ne le connaîtrait pas estimerait peut-être à sa juste valeur le point d’ arrivée, mais non à son juste mérite. À vrai dire,
on à son juste mérite. À vrai dire, on ne pouvait imaginer, à l’heure de ses débuts, quel artiste de génie devait prendre
i dire, on ne pouvait imaginer, à l’heure de ses débuts, quel artiste de génie devait prendre son essor vers la montagne :
de génie devait prendre son essor vers la montagne : les virtualités d’ un remueur d’idées et d’un créateur de formes n’y
ait prendre son essor vers la montagne : les virtualités d’un remueur d’ idées et d’un créateur de formes n’y sont nullemen
son essor vers la montagne : les virtualités d’un remueur d’idées et d’ un créateur de formes n’y sont nullement. Il s’agi
s la montagne : les virtualités d’un remueur d’idées et d’un créateur de formes n’y sont nullement. Il s’agit, dans les ta
réateur de formes n’y sont nullement. Il s’agit, dans les tableautins de cette époque, — en général très lâches d’exécutio
’agit, dans les tableautins de cette époque, — en général très lâches d’ exécution, très sommairement ébauchés, — d’anecdot
, — en général très lâches d’exécution, très sommairement ébauchés, — d’ anecdotes pastorales, mais où le côté anecdotique
éprouvé et exprimé sans mesquinerie et d’ailleurs poétisé par l’état de rêverie dans lequel Segantini se complaisait à Pu
à tondre un mouton ; l’intérêt jaillit du contraste entre la veulerie de la masse inerte, la passivité de la bête qui se l
illit du contraste entre la veulerie de la masse inerte, la passivité de la bête qui se laisse manier, et l’intelligence a
ctive des mains fouillant et taillant la grasse toison. Le groupe est d’ une forte plasticité que l’on remarquera souvent c
a Robbia, L’artiste qui a su voir cela, certes, est déjà à la hauteur de Millet, à qui plus tard (1885) des esprits superf
uperficiels le compareront ; erreur explicable seulement par ce désir de découvrir de subtiles analogies qui, souvent, dis
e compareront ; erreur explicable seulement par ce désir de découvrir de subtiles analogies qui, souvent, distrait même le
its des grandes lignes essentielles. M. William Ritter a fait justice de cette comparaison fallacieuse, et établit que Seg
, et établit que Segantini avait réalisé toutes ses œuvres pastorales de la Brianza (1880-84) sans avoir jamais eu connais
pastorales de la Brianza (1880-84) sans avoir jamais eu connaissance d’ aucune œuvre de Millet et sans qu’aucun critique s
la Brianza (1880-84) sans avoir jamais eu connaissance d’aucune œuvre de Millet et sans qu’aucun critique se fût avisé de
sance d’aucune œuvre de Millet et sans qu’aucun critique se fût avisé de prononcer à leur sujet le nom de Millet (voir, en
sans qu’aucun critique se fût avisé de prononcer à leur sujet le nom de Millet (voir, entre autres, les comptes-rendus de
à leur sujet le nom de Millet (voir, entre autres, les comptes-rendus de l’Exposition de 1889), que ces œuvres-là n’ont au
nom de Millet (voir, entre autres, les comptes-rendus de l’Exposition de 1889), que ces œuvres-là n’ont aucune similitude
ition de 1889), que ces œuvres-là n’ont aucune similitude avec celles de Millet et qu’au moment où, monté dans l’Alpe, Seg
n dessin filamenteux, c’est uniment pour traduire la nouvelle facture de ses tableaux, dont ses dessins furent des ressouv
rs, des variantes, et jamais des études préparatoires. Plus loin, une de ces aquarelles très italiennes de virtuosité et d
tudes préparatoires. Plus loin, une de ces aquarelles très italiennes de virtuosité et de ragoût, où le hasard semble touj
es. Plus loin, une de ces aquarelles très italiennes de virtuosité et de ragoût, où le hasard semble toujours prêt à déjou
lée tout du long dans l’herbe, dans le plantureux foin lombard, arque de ses bras étendus une gaule glissée derrière ses é
ses bras étendus une gaule glissée derrière ses épaules. Une volonté de coquetterie sourd du visage trop gracieux, agace
, dans les pieds croisés, que l’on prêterait volontiers à une bergère de Florian ou de Watteau. Le coloris est plutôt somb
ds croisés, que l’on prêterait volontiers à une bergère de Florian ou de Watteau. Le coloris est plutôt sombre, presque sa
e, presque sale, à peine éveillé par un peu de rouge au corsage Point de ciel. La fillette, en somme, donne à peiner que l
plaire ; sans doute même a-t-il visé la vente. Mais il est plus grave de constater qu’il se croit sûr de lui ; il est beau
visé la vente. Mais il est plus grave de constater qu’il se croit sûr de lui ; il est beaucoup moins attentif et appliqué
oncentrée des périodes suivantes ; celui-ci ne risquera plus un trait de pinceau que l’esprit tendu sur le modèle. Toutefo
Mme Segantini a écrit qu’il ne se départissait jamais, l’ont empêché de réussir le dessus de bonbonnière, si facile dès q
t qu’il ne se départissait jamais, l’ont empêché de réussir le dessus de bonbonnière, si facile dès que l’on aborde ces th
t par exemple rien moins à un Grigoresco que ses souveraines qualités de plein air, de distinction naturelle, de pureté, d
rien moins à un Grigoresco que ses souveraines qualités de plein air, de distinction naturelle, de pureté, de naïveté sava
que ses souveraines qualités de plein air, de distinction naturelle, de pureté, de naïveté savante, pour être amené, lors
uveraines qualités de plein air, de distinction naturelle, de pureté, de naïveté savante, pour être amené, lorsqu’il évoqu
savante, pour être amené, lorsqu’il évoque les silhouettes idylliques de ses pastoures des Carpathes, à réaliser une synth
es idylliques de ses pastoures des Carpathes, à réaliser une synthèse de poète, une œuvre de haute envergure, toute imbue
pastoures des Carpathes, à réaliser une synthèse de poète, une œuvre de haute envergure, toute imbue de la poésie du sol
iser une synthèse de poète, une œuvre de haute envergure, toute imbue de la poésie du sol natal, quelque chose enfin qui f
poésie du sol natal, quelque chose enfin qui fasse penser à une sorte de Virgile roumain. Remarquons ensuite une tentative
nser à une sorte de Virgile roumain. Remarquons ensuite une tentative de sujet historique, une page sombre, d’une horreur
emarquons ensuite une tentative de sujet historique, une page sombre, d’ une horreur et d’une grandiloquence proches, tout
une tentative de sujet historique, une page sombre, d’une horreur et d’ une grandiloquence proches, tout à la fois, de cer
ombre, d’une horreur et d’une grandiloquence proches, tout à la fois, de certaines pièces de la Légende des siècles et de
et d’une grandiloquence proches, tout à la fois, de certaines pièces de la Légende des siècles et de certaines imaginatio
hes, tout à la fois, de certaines pièces de la Légende des siècles et de certaines imaginations de Barbey d’Aurevilly. Le
rtaines pièces de la Légende des siècles et de certaines imaginations de Barbey d’Aurevilly. Le cadavre d’un héros gît nu
iècles et de certaines imaginations de Barbey d’Aurevilly. Le cadavre d’ un héros gît nu sur un catafalque, de face, en un
e Barbey d’Aurevilly. Le cadavre d’un héros gît nu sur un catafalque, de face, en un raccourci pire que mantégnien, dont r
égnien, dont rien n’atténue l’implacable justesse et n’excuse le tour de force, voulu pour lui-même, que l’artiste (il ven
ste (il venait de travailler pour quelque argent, dans l’amphithéâtre d’ un hôpital de Milan, aux dessins d’une publication
t de travailler pour quelque argent, dans l’amphithéâtre d’un hôpital de Milan, aux dessins d’une publication médicale) a
uelque argent, dans l’amphithéâtre d’un hôpital de Milan, aux dessins d’ une publication médicale) a entrepris avec cette p
ns d’une publication médicale) a entrepris avec cette passion éperdue de résoudre les plus ardus problèmes d’une perspecti
epris avec cette passion éperdue de résoudre les plus ardus problèmes d’ une perspective, alors neuve des Paolo Uccello et
des Paolo Uccello et des Andrea del Castagno. Encore une fois, c’est d’ un dessin impeccable, mais ce n’est pas beau. À dr
uelques cierges ; au fond pend une draperie bleu armoriée ; au rebord de la couche funéraire tendue de rouge, derrière la
une draperie bleu armoriée ; au rebord de la couche funéraire tendue de rouge, derrière la chevelure rousse de ce mort à
de la couche funéraire tendue de rouge, derrière la chevelure rousse de ce mort à l’ossature noueuse et obtuse qui racont
l’ossature noueuse et obtuse qui raconte le tyranneau féodal, l’homme de proie, un visage de femme, douloureux et songeur,
t obtuse qui raconte le tyranneau féodal, l’homme de proie, un visage de femme, douloureux et songeur, mais de femme endur
al, l’homme de proie, un visage de femme, douloureux et songeur, mais de femme endurcie pour n’avoir jamais été heureuse e
endurcie pour n’avoir jamais été heureuse et n’avoir jamais vécu que de l’orgueil de sa maison, sur deux mains rêches s’a
r n’avoir jamais été heureuse et n’avoir jamais vécu que de l’orgueil de sa maison, sur deux mains rêches s’appuie. Tout e
e l’orgueil de sa maison, sur deux mains rêches s’appuie. Tout est là d’ une dureté, d’une roideur, d’une sévérité bien moy
sa maison, sur deux mains rêches s’appuie. Tout est là d’une dureté, d’ une roideur, d’une sévérité bien moyen-âge italien
deux mains rêches s’appuie. Tout est là d’une dureté, d’une roideur, d’ une sévérité bien moyen-âge italien ; c’est tragiq
-âge italien ; c’est tragique sans attendrissement, dénué au possible de toute pitié segantinienne, c’est surtout d’un org
sement, dénué au possible de toute pitié segantinienne, c’est surtout d’ un orgueil inaccessible auquel ajoute, — et même e
quel ajoute, — et même est-ce là sa seule excuse, — l’orgueil du tour de force accompli. Souvent Segantini sera plus ambit
l’a su après la catastrophe du Schafberg, — que, dans l’arrière-fond de sa pensée, le maître préparait un cycle historiqu
pu devenir un Shakespeare ou un Wagner. Ailleurs, une énorme feuille de papier, déchirée à tort et à travers, étude taxée
feuille de papier, déchirée à tort et à travers, étude taxée d’abord de barbouillage et aujourd’hui seulement recueillie
ecueillie comme chose très précieuse, vendue bien plus que son pesant d’ or, montre un magnifique dessin de vache, aux cray
se, vendue bien plus que son pesant d’or, montre un magnifique dessin de vache, aux crayons rose, roux et blanc, sur fond
magnifique dessin de vache, aux crayons rose, roux et blanc, sur fond d’ or balafré par les vastes taches gouachées des dun
lanc, sur fond d’or balafré par les vastes taches gouachées des dunes de neiges, invétérées à l’ombre sur un sol de dégel.
taches gouachées des dunes de neiges, invétérées à l’ombre sur un sol de dégel. Ce n’est qu’une vache, mais toute dessinée
. Ce n’est qu’une vache, mais toute dessinée au trait et avec combien d’ amour… Les voici à l’œuvre les mains et les yeux h
d’amour… Les voici à l’œuvre les mains et les yeux humbles dont parle d’ Annunzio à propos de Segantini. Le grand artiste q
amour… Les voici à l’œuvre les mains et les yeux humbles dont parle d’ Annunzio à propos de Segantini. Le grand artiste qui a tra
tout. Il y a dans ce mufle rose, non seulement la couleur et le grain de la carnation, mais comme la chaleur et la vie de
couleur et le grain de la carnation, mais comme la chaleur et la vie de l’haleine ; il y a dans ces yeux la résignation,
l y a dans ces yeux la résignation, et pourtant l’appel à la caresse, d’ une âme captive. Que nous voilà loin de l’éléphant
el à la caresse, d’une âme captive. Que nous voilà loin de l’éléphant de Rembrandt à l’Albertina de Vienne, ou du rhinocér
bête curieuse par Albert Dürer ; que nous voilà même loin de la vache de Potter si admirée de Fromentin. Cette vache-ci a
ert Dürer ; que nous voilà même loin de la vache de Potter si admirée de Fromentin. Cette vache-ci a été aimée par Seganti
par la pensée, que ses écrits ont si souvent exprimée dans la suite, de tout ce que les pauvres animaux domestiques endur
es animaux domestiques endurent pour nous, qui nous appelons les rois de la création et n’en sommes que les bourreaux, et
appelons les rois de la création et n’en sommes que les bourreaux, et de notre éternelle ingratitude à leur égard. Et son
le partout dans cet admirable dessin mutilé, sans doute par des mains d’ enfants… les mêmes mains qui, aujourd’hui grandes,
es mains qui, aujourd’hui grandes, l’ont restauré… posthume ! § L’été de 1899 fut le dernier du pauvre Segantini. Et une d
Segantini. Et une dernière fois il assiste à la fenaison, cette fête de l’année sur l’Alpe. Il en a laissé plusieurs dess
oici que, reprenant une ébauche abandonnée depuis longtemps, il donne de ce sujet sa formule définitive. Fait neuf dans l’
il donne de ce sujet sa formule définitive. Fait neuf dans l’histoire de la peinture alpestre, nous avons beau nous trouve
peinture alpestre, nous avons beau nous trouver dans l’Alpe, la ligne d’ horizon est très bas et les montagnes n’ont droit
e. Ce que Segantini a voulu créer ici, c’est encore une fois un poème de tournoyante lumière et de chaleur, fixer les dern
u créer ici, c’est encore une fois un poème de tournoyante lumière et de chaleur, fixer les derniers feux au zénith du sol
niers feux au zénith du soleil disparu derrière une terre déjà drapée d’ un peu de nuit, effet fugitif, difficile et rare e
u tableau, tant il en occupe la majeure partie, et tout autre peintre de scènes paysannes, M. Jules Breton, par exemple, s
paysannes, M. Jules Breton, par exemple, se serait gardé comme du feu d’ une telle mise en place. Mais nous savons déjà, pa
que le feu des soleils couchants est une gloire d’entre toutes celles de Segantini ; si l’on supprime, selon la convenance
ableau ; si l’on enlève le grand nuage violâtre et celui en tournesol de clarté chair, immédiatement les personnages se ha
ment les personnages se haussent et ne sont plus réduits à l’humilité de condition, leur lot dans l’Alpe ; la terre, en s’
haut plateau, c’est la vaste plaine basse ; ce n’est plus la distance de la terre au zénith comme diminuée, le ciel comme
ci apparaît merveilleusement évident son appoint personnel au domaine de l’art : la compréhension la plus serrée, momentan
de l’art : la compréhension la plus serrée, momentanément définitive, de l’Alpe qu’il abaisse à l’horizon pour mieux donne
e, de l’Alpe qu’il abaisse à l’horizon pour mieux donner le sentiment de l’altitude d’une part ; et, de l’autre, une visio
horizon pour mieux donner le sentiment de l’altitude d’une part ; et, de l’autre, une vision du ciel neuve après tant de m
es ; puis la facture ; enfin, une composition inattendue et des types de femmes et de bestiaux qui stylisent en beauté les
facture ; enfin, une composition inattendue et des types de femmes et de bestiaux qui stylisent en beauté les plus humbles
emmes et de bestiaux qui stylisent en beauté les plus humbles acteurs de la plus rude vie… Tout y est ennobli par cette fa
un esprit qui voit la nature avec d’autres yeux que les simples yeux de la chair. C’est peint, comme toujours, sur toile
eint, comme toujours, sur toile préalablement dorée, et tout le grenu d’ or des fonds se discerne et retient un peu de lumi
onds se discerne et retient un peu de lumière dans l’annonce ardoisée de la nuit sur les pics, dans les trous de neige, su
mière dans l’annonce ardoisée de la nuit sur les pics, dans les trous de neige, sur les arêtes de la montagne, dans l’inte
isée de la nuit sur les pics, dans les trous de neige, sur les arêtes de la montagne, dans l’interstice des bribes de foin
de neige, sur les arêtes de la montagne, dans l’interstice des bribes de foin et des brins d’herbe, en sorte que tout est
tes de la montagne, dans l’interstice des bribes de foin et des brins d’ herbe, en sorte que tout est à la fois clair et fo
Jamais la nature n’a été plus victorieusement forcée dans le mystère d’ une de ses heures les plus délicates. Appellerons-
s la nature n’a été plus victorieusement forcée dans le mystère d’une de ses heures les plus délicates. Appellerons-nous é
tin qui ne représente qu’une chèvre tétée par son biquet, sur un fond de sol, sans ciel ? Non, c’est un portrait, au même
ol, sans ciel ? Non, c’est un portrait, au même titre que le meilleur de Segantini, celui si caractéristique, dit « de la
e titre que le meilleur de Segantini, celui si caractéristique, dit «  de la dame de Berlin ». Portrait de bêtes, il est vr
ini, celui si caractéristique, dit « de la dame de Berlin ». Portrait de bêtes, il est vrai, mais portrait quand même. Cet
chevreaux, sont aussi inoubliables qu’entre tous les autres portraits de Lenbach, par exemple, Dœllinger ou Gladstone. Du
petite toile donnerait peut-être ce que l’humble rameau peut suggérer de l’arbre ; mais dût-elle seule survivre, elle suff
e, elle suffirait à justifier l’admiration que nous inspire le métier de Segantini ; le peintre subsisterait. Il y aurait
er de Segantini ; le peintre subsisterait. Il y aurait là en tous cas de quoi établir la réputation de mieux qu’un Potter 
ubsisterait. Il y aurait là en tous cas de quoi établir la réputation de mieux qu’un Potter ; il est vrai que c’est peu po
peu pour un Segantini. La patience la plus amoureuse vient au secours de l’impressionnisme là où chez les autres cet impre
les autres cet impressionnisme s’arrête, épuisé par le triple effort de sa fraîcheur, de sa lumière et de sa couleur. Ici
mpressionnisme s’arrête, épuisé par le triple effort de sa fraîcheur, de sa lumière et de sa couleur. Ici tout cela se tro
arrête, épuisé par le triple effort de sa fraîcheur, de sa lumière et de sa couleur. Ici tout cela se trouve aussi, mais e
; et le vrai miracle c’est justement ce qui y est en plus, ces vertus de précision, d’exactitude, de labeur probe, enfin t
iracle c’est justement ce qui y est en plus, ces vertus de précision, d’ exactitude, de labeur probe, enfin toutes les éner
ustement ce qui y est en plus, ces vertus de précision, d’exactitude, de labeur probe, enfin toutes les énergies honnêtes
tude, de labeur probe, enfin toutes les énergies honnêtes des maîtres d’ autrefois. S’il y a, comme dans tous les tableaux
nêtes des maîtres d’autrefois. S’il y a, comme dans tous les tableaux de cette dernière période, le continuel poudroiement
ous les tableaux de cette dernière période, le continuel poudroiement d’ or entre chaque grain de couleur sèche et poncée,
e dernière période, le continuel poudroiement d’or entre chaque grain de couleur sèche et poncée, il y a aussi, entre les
in de couleur sèche et poncée, il y a aussi, entre les jeunes touffes d’ herbe et les vieux hérissons d’éteule, de menus tr
il y a aussi, entre les jeunes touffes d’herbe et les vieux hérissons d’ éteule, de menus trous noirs, de fines fissures d’
si, entre les jeunes touffes d’herbe et les vieux hérissons d’éteule, de menus trous noirs, de fines fissures d’ombre qui
ouffes d’herbe et les vieux hérissons d’éteule, de menus trous noirs, de fines fissures d’ombre qui pénètrent la masse vég
les vieux hérissons d’éteule, de menus trous noirs, de fines fissures d’ ombre qui pénètrent la masse végétale jusqu’au sol
puissant. Parmi les impressionnistes, pas un, jamais, ne s’est avisé de simplement dessiner avec soin les mille riens qui
presque poil à poil, avec quelle largeur pourtant ! Puis voyez l’œil de la chèvre, dont on compterait presque les cils :
ssez vivant, et sa profondeur assez vivement exprimée ? « Mère pleine d’ amour », dit le titre et il signifie que pourtant
titre et il signifie que pourtant Segantini n’a pas vu là l’occasion d’ un simple portrait de petit bétail. Aussi, revenez
que pourtant Segantini n’a pas vu là l’occasion d’un simple portrait de petit bétail. Aussi, revenez à l’expression de ce
n d’un simple portrait de petit bétail. Aussi, revenez à l’expression de cette bête retournant un peu son museau vers la c
’expression de cette bête retournant un peu son museau vers la croupe de son petit… Qui a su démêler une telle expression
au vers la croupe de son petit… Qui a su démêler une telle expression d’ amour maternel dans le velu de cette blanche face
… Qui a su démêler une telle expression d’amour maternel dans le velu de cette blanche face animale n’a encore accompli qu
bien petit miracle lorsqu’il acquérait tant de merveilleuses qualités de facture ; et qui possédera ce morceau, décidément
t qui possédera ce morceau, décidément, ne possédera pas qu’une œuvre de peintre, mais bien aussi de poète. Un admirable m
décidément, ne possédera pas qu’une œuvre de peintre, mais bien aussi de poète. Un admirable morceau de peinture encore, c
’une œuvre de peintre, mais bien aussi de poète. Un admirable morceau de peinture encore, cette tête de paysanne buvant au
n aussi de poète. Un admirable morceau de peinture encore, cette tête de paysanne buvant au creux de sa main le jet brisé
le morceau de peinture encore, cette tête de paysanne buvant au creux de sa main le jet brisé d’une fontaine de montagne.
ncore, cette tête de paysanne buvant au creux de sa main le jet brisé d’ une fontaine de montagne. C’est aussi puissant, fr
te de paysanne buvant au creux de sa main le jet brisé d’une fontaine de montagne. C’est aussi puissant, frais et rose que
fontaine de montagne. C’est aussi puissant, frais et rose que la tête de femme alitée intitulé Pétale de rose. Comme dans
i puissant, frais et rose que la tête de femme alitée intitulé Pétale de rose. Comme dans ce fameux pétale de rose, une fe
de femme alitée intitulé Pétale de rose. Comme dans ce fameux pétale de rose, une fermeté et une simplicité magistrales é
rose, une fermeté et une simplicité magistrales évoquent le souvenir de Velazquez. Mais elles sont bien loin les petites
tites infantes aux atours moins fanés que leur race… Tout ici déborde de santé et a la fraîcheur et la vie chantante des t
i déborde de santé et a la fraîcheur et la vie chantante des torrents de montagne. De nouveau cette forte luronne s’enlève
santé et a la fraîcheur et la vie chantante des torrents de montagne. De nouveau cette forte luronne s’enlève sur un fond
ents de montagne. De nouveau cette forte luronne s’enlève sur un fond de pâturage et de sol, sans le moindre ciel. Il faud
e. De nouveau cette forte luronne s’enlève sur un fond de pâturage et de sol, sans le moindre ciel. Il faudrait insister d
ns le moindre ciel. Il faudrait insister derechef sur le moindre fétu de paille, la moindre butte de terre ou de gazon de
ait insister derechef sur le moindre fétu de paille, la moindre butte de terre ou de gazon de ce sol ; en outre ici nous d
derechef sur le moindre fétu de paille, la moindre butte de terre ou de gazon de ce sol ; en outre ici nous devrions nous
sur le moindre fétu de paille, la moindre butte de terre ou de gazon de ce sol ; en outre ici nous devrions nous attarder
azon de ce sol ; en outre ici nous devrions nous attarder à l’analyse de qualités plastiques et à un don de mise en scène,
devrions nous attarder à l’analyse de qualités plastiques et à un don de mise en scène, de coupe du motif, qui ravissent l
rder à l’analyse de qualités plastiques et à un don de mise en scène, de coupe du motif, qui ravissent les statuaires. Mai
ène, de coupe du motif, qui ravissent les statuaires. Mais les œuvres d’ idéalité nous appellent. Ce morceau de maîtrise pa
les statuaires. Mais les œuvres d’idéalité nous appellent. Ce morceau de maîtrise parfaite où, en plein labeur interrompu
trise parfaite où, en plein labeur interrompu sous l’accablant soleil de midi, une soif presque animale s’étanche, ceci pa
rticulièrement ne rentre dans noire sujet que pour y remplir son rôle de jalon ; mais nul mieux que lui ne montre le peint
pair enfin et impossible, semblait-il, à imaginer avant l’apparition de Segantini : un Velasquez qui serait en même temps
un Claude Monet. § L’installation à Maloja (1894) marqua dans l’œuvre de Segantini l’heure de la prédominance absolue des
installation à Maloja (1894) marqua dans l’œuvre de Segantini l’heure de la prédominance absolue des préoccupations de la
re de Segantini l’heure de la prédominance absolue des préoccupations de la pensée sur celles de la pure et simple représe
de la prédominance absolue des préoccupations de la pensée sur celles de la pure et simple représentation des réalités con
e et simple représentation des réalités contingentes ; c’est l’apogée de son génie de peintre et de son génie de penseur.
eprésentation des réalités contingentes ; c’est l’apogée de son génie de peintre et de son génie de penseur. Il n’en est p
des réalités contingentes ; c’est l’apogée de son génie de peintre et de son génie de penseur. Il n’en est pas moins évide
contingentes ; c’est l’apogée de son génie de peintre et de son génie de penseur. Il n’en est pas moins évident que pour b
Il n’en est pas moins évident que pour bien comprendre l’enchaînement de ses œuvres selon les idées, c’est de plus haut qu
selon la vie que le maître avait produites pendant l’heureuse période de sa jeunesse, au bord des lacs de la Brianza, la d
produites pendant l’heureuse période de sa jeunesse, au bord des lacs de la Brianza, la dernière inaugure aussi la période
au bord des lacs de la Brianza, la dernière inaugure aussi la période de Savognino ; c’est à peine installé là-haut qu’il
es versions précédentes, dont l’originale peinte à Pusiano. Il s’agit de l’Ave Maria a trasbordo, une œuvre symbolique au
ranne l’a décrit à la Revue des Deux-Mondes. Dans tout le rayonnement d’ un soleil couchant reflété par le lac, une barque
’un soleil couchant reflété par le lac, une barque presque débordante de moutons passe, au moment où tinte l’Angelus au cl
ine sur ses rames et la pastoure sur son enfant. C’est tout, et c’est d’ une grandeur admirable ; presque tout l’espace app
et dans son reflet. La barque flotte dans l’immensité. Voilà qui est d’ un peintre ; mais voici qui est, en plus, d’un pen
’immensité. Voilà qui est d’un peintre ; mais voici qui est, en plus, d’ un penseur : ce qui évoque ici la salutation angél
e : « Qu’à la fine fleur du clocher qui monte là-bas fleurit la fleur de l’Angelus », mais c’est qu’au son de l’Angelus la
ui monte là-bas fleurit la fleur de l’Angelus », mais c’est qu’au son de l’Angelus la mère, s’inclinant sur son enfant pou
ur son enfant pour la prière et lui murmurant à l’oreille les paroles de l’Ave Maria, apparaît elle-même une Madone et mon
et montre simultanément : deux paysans en prière et le clocher, cause de cette prière ; L’Ave Maria de Segantini montre d’
tit dessin postérieur, reproduit à la Gazette des Beaux-Arts (article de M. W. Ritter, 1er avril 1898), le clocher et le c
el ont disparu, l’horizon est muré par les montagnes : et l’évocation de la Madone existe encore, du seul fait de cette fe
s montagnes : et l’évocation de la Madone existe encore, du seul fait de cette femme priant, inclinée sur la tête de son e
iste encore, du seul fait de cette femme priant, inclinée sur la tête de son enfant et devenue Madone elle-même. « Ce jou
utres travaux immédiats. Alla Stanga de la Galerie de Rome, le Labour de la Pinacothèque de Munich, l’achèvement de la con
iats. Alla Stanga de la Galerie de Rome, le Labour de la Pinacothèque de Munich, l’achèvement de la conquête de sa techniq
Galerie de Rome, le Labour de la Pinacothèque de Munich, l’achèvement de la conquête de sa technique l’en détournent. Pas
, le Labour de la Pinacothèque de Munich, l’achèvement de la conquête de sa technique l’en détournent. Pas pour longtemps.
l sait qu’il a coûté la vie à sa mère, qu’elle ne s’est jamais remise de lui avoir donné le jour, et partout autour de lui
r donné le jour, et partout autour de lui il surprend la vie naissant de la mort. N’est-ce pas la maternité qui est en que
mort. N’est-ce pas la maternité qui est en quelque sorte le principe d’ une œuvre comme l’Ave Maria ? Bientôt le thème de
ue sorte le principe d’une œuvre comme l’Ave Maria ? Bientôt le thème de la Madone, de la Mère, de la Vie va rejaillir sou
incipe d’une œuvre comme l’Ave Maria ? Bientôt le thème de la Madone, de la Mère, de la Vie va rejaillir sous une autre fo
œuvre comme l’Ave Maria ? Bientôt le thème de la Madone, de la Mère, de la Vie va rejaillir sous une autre forme. Le simp
e la Vie va rejaillir sous une autre forme. Le simple monde extérieur de l’Alpe à cette altitude est si frappant, si frapp
, si frappante aussi la nouveauté des choses qui entourent l’artiste, de l’hiver dans les neiges, qu’il les peint d’abord
s neiges, qu’il les peint d’abord par pur enthousiasme pour la beauté de leur apparence. Mais en même temps qu’il travaill
si patiemment aux mêmes endroits, voici qu’il épie les menus mystères de la vie qui renaît, et qu’il a tout le loisir d’y
ie les menus mystères de la vie qui renaît, et qu’il a tout le loisir d’ y réfléchir. Le printemps est-il là ? Dans une cou
printemps est-il là ? Dans une course où il gravit un sommet il voit de bas en haut, détachée sur le ciel bleu, une fleur
s’agrandit à ses yeux ; sur cette tige, c’est toute une efflorescence de sa pensée qui s’épanouit : la tige sera un tronc,
les feuilles deviendront des branchages, le calice une femme, — vase d’ élection, rose mystique, dit l’Église dans les Lit
mme, — vase d’élection, rose mystique, dit l’Église dans les Litanies de la Vierge, — et au fond de la fleur, dans le giro
e mystique, dit l’Église dans les Litanies de la Vierge, — et au fond de la fleur, dans le giron de la femme, le pollen au
ns les Litanies de la Vierge, — et au fond de la fleur, dans le giron de la femme, le pollen aura fructifié en un adorable
ule Madone alpestre qui se puisse réellement évoquer dans les vallons de ce labyrinthe montagneux qui va de N.-D. des Ermi
éellement évoquer dans les vallons de ce labyrinthe montagneux qui va de N.-D. des Ermites à N.-D. de Maria-Zell : Fruit d
montagneux qui va de N.-D. des Ermites à N.-D. de Maria-Zell : Fruit d’ amour affirme un troisième titre, caractéristique
aria-Zell : Fruit d’amour affirme un troisième titre, caractéristique d’ une nouvelle étape de la pensée de Segantini et mê
mour affirme un troisième titre, caractéristique d’une nouvelle étape de la pensée de Segantini et mêlant l’idée de l’amou
un troisième titre, caractéristique d’une nouvelle étape de la pensée de Segantini et mêlant l’idée de l’amour divin, mani
tique d’une nouvelle étape de la pensée de Segantini et mêlant l’idée de l’amour divin, manifesté en le mystère de l’Incar
Segantini et mêlant l’idée de l’amour divin, manifesté en le mystère de l’Incarnation, à celle qui est devenue l’axe de s
nifesté en le mystère de l’Incarnation, à celle qui est devenue l’axe de sa philosophie et le centre de sa morale à lui, l
rnation, à celle qui est devenue l’axe de sa philosophie et le centre de sa morale à lui, l’orphelin d’autrefois, aujourd’
e l’axe de sa philosophie et le centre de sa morale à lui, l’orphelin d’ autrefois, aujourd’hui le célébrant passionné de t
ale à lui, l’orphelin d’autrefois, aujourd’hui le célébrant passionné de toutes les gloires de la maternité et, du même co
d’autrefois, aujourd’hui le célébrant passionné de toutes les gloires de la maternité et, du même coup, le tortionnaire de
s qu’il assimilera, dans le châtiment, à celles qui empêchent l’œuvre de la maternité, aux luxurieuses. Et alors apparaît
, aux luxurieuses. Et alors apparaît un quatrième titre, nœud gordien de l’enchevêtrement de pensées auxquelles s’adonne S
t alors apparaît un quatrième titre, nœud gordien de l’enchevêtrement de pensées auxquelles s’adonne Segantini : l’Ange de
de l’enchevêtrement de pensées auxquelles s’adonne Segantini : l’Ange de la vie. Extérieurement, ces représentations sont
e arc-boutées par des œuvres réalistes. L’arbre qui deviendra la tige de la fleur alpestre, le support de la mère, n’est-d
istes. L’arbre qui deviendra la tige de la fleur alpestre, le support de la mère, n’est-d pas en germe dans l’arbrisseau t
, le support de la mère, n’est-d pas en germe dans l’arbrisseau tordu de l’Alpe en mai, penché protecteur sur le groupe du
qu’une pastoure s’y appuie. Et la surprise sur le fait, quelque jour, d’ une bergère ainsi adossée contre l’un de ces souff
se sur le fait, quelque jour, d’une bergère ainsi adossée contre l’un de ces souffreteux petits arbres estropiés de la mon
ainsi adossée contre l’un de ces souffreteux petits arbres estropiés de la montagne, n’a-t-elle pas été le trait de lumiè
x petits arbres estropiés de la montagne, n’a-t-elle pas été le trait de lumière ? En honnête homme, puissant de corps et
, n’a-t-elle pas été le trait de lumière ? En honnête homme, puissant de corps et d’esprit, et en homme qui vit en pleine
pas été le trait de lumière ? En honnête homme, puissant de corps et d’ esprit, et en homme qui vit en pleine nature, témo
çons que donnent souvent les animaux, Segantini ne conçoit pas l’idée de l’amour séparable de l’idée de famille, et les pr
ent les animaux, Segantini ne conçoit pas l’idée de l’amour séparable de l’idée de famille, et les préludes idylliques du
imaux, Segantini ne conçoit pas l’idée de l’amour séparable de l’idée de famille, et les préludes idylliques du poème huma
dylliques du poème humain l’intéressent moins que la poignante épopée de la lutte pour la vie qui en est la suite, moins q
le douloureux et inoubliable Retour au pays natal et La Foi réconfort de la Douleur parlent si éloquemment. Dans l’Ange de
et La Foi réconfort de la Douleur parlent si éloquemment. Dans l’Ange de la vie, la mère réchauffant le petit rejeton touj
ie, la mère réchauffant le petit rejeton toujours prêt à retourner là d’ où il vient, était l’héroïne du tableau. Dans il f
etourner là d’où il vient, était l’héroïne du tableau. Dans il frutto d’ amore, l’été de l’Alpe a succédé au printemps. Dès
ù il vient, était l’héroïne du tableau. Dans il frutto d’amore, l’été de l’Alpe a succédé au printemps. Dès lors l’enfant
to d’amore, l’été de l’Alpe a succédé au printemps. Dès lors l’enfant de l’amour, l’enfant divin, le Christ qui s’incarne
t Jésus — toutes les interprétations sont la bonne — devient le héros de la composition ; dès lors le bonheur radieux de l
ne — devient le héros de la composition ; dès lors le bonheur radieux de la mère contemplatrice, et l’arbre couvert de feu
lors le bonheur radieux de la mère contemplatrice, et l’arbre couvert de feuilles, et sur l’alpage des agnelets qui tètent
, — rappel du motif principal dans certaines variantes, — sont autant de concordances appropriées qui se complètent et s’e
complètent et s’enchaînent les unes les autres. Nous n’essayerons pas d’ établir les variantes : nous avons vu tant de fois
on seulement tous ceux qui, dans un public, se sentent des entrailles de père ou de mère, mais tous les affamés qui recher
t tous ceux qui, dans un public, se sentent des entrailles de père ou de mère, mais tous les affamés qui recherchent la tr
s tous les affamés qui recherchent la trace, dans l’art contemporain, de sentiments religieux, que nous sommes tentés de c
s l’art contemporain, de sentiments religieux, que nous sommes tentés de croire qu’il s’est agi à peu près chaque fois de
e nous sommes tentés de croire qu’il s’est agi à peu près chaque fois de répétitions. § Un vrai cycle des mères — les chèv
rebis, les vaches comme les pastoures — naît à Pusiano dès les débuts de Segantini et arrive à la plénitude de sa formatio
— naît à Pusiano dès les débuts de Segantini et arrive à la plénitude de sa formation à Savognino. Nous n’avons pas à nous
’amour, la génération, la luxure, le châtiment des mauvaises mères et de celles qui échappent à la maternité, atteignent à
ttre du 2 mai 1891 : « Les luxurieuses que je châtie dans un Nirvânah de neiges et de glaces », il faut l’imputer à un poè
 1891 : « Les luxurieuses que je châtie dans un Nirvânah de neiges et de glaces », il faut l’imputer à un poème bouddhique
ter à un poème bouddhique dont on lui procura la traduction italienne de M. Illica, alors que ses compositions étaient déj
e ses compositions étaient déjà connues, et il n’est nullement besoin d’ avoir pénétré les arcanes du bouddhisme, de connaî
il n’est nullement besoin d’avoir pénétré les arcanes du bouddhisme, de connaître la philosophie du Nirvânah, pour goûter
miers à comprendre qu’on y tienne, — à savoir explicitement la pensée de l’artiste, nous n’admettons pas qu’on nous la pré
a présente comme difficile et pas davantage qu’on taxe cette peinture de littéraire : ce sont, balancées à l’air glacial d
axe cette peinture de littéraire : ce sont, balancées à l’air glacial d’ un purgatoire dantesque, que suggérait à Segantini
al d’un purgatoire dantesque, que suggérait à Segantini le décor même de sa vie, les luxurieuses et les infanticides, tout
celles qui ont péché contre la maternité, condamnées à l’allaitement de petits êtres appendus comme des fruits aux arbres
llaitement de petits êtres appendus comme des fruits aux arbres morts de l’hiver, jusqu’à une expiation ou une résurrectio
bleau n’indique pas, mais qui sera peut-être le printemps, à la fonte de toutes ces neiges. C’est l’éternel mythe de la na
le printemps, à la fonte de toutes ces neiges. C’est l’éternel mythe de la nature, tour à tour mère et marâtre, donnant l
e, tour à tour mère et marâtre, donnant la vie et la mort, et captive de son crime de mort jusqu’à ce qu’elle l’ait expié
r mère et marâtre, donnant la vie et la mort, et captive de son crime de mort jusqu’à ce qu’elle l’ait expié par une nouve
lle l’ait expié par une nouvelle vie. Mais la peinture doit se passer d’ explication, dira-t-on. On l’a dit très souvent ;
xplication, à commencer par toutes les allégories, depuis la Calomnie d’ Apelles. Et si les deux porteurs d’une coquille do
les allégories, depuis la Calomnie d’Apelles. Et si les deux porteurs d’ une coquille dont pend à mi-corps un homme tenant
rteurs d’une coquille dont pend à mi-corps un homme tenant un serpent de Giovanni Bellini à l’Académie de Venise, et la Mé
mi-corps un homme tenant un serpent de Giovanni Bellini à l’Académie de Venise, et la Mélancolie de Durer et la Primavera
serpent de Giovanni Bellini à l’Académie de Venise, et la Mélancolie de Durer et la Primavera de Botticelli ne sont pas o
s, nous prétendons que le cycle des Mauvaises mères est limpide comme de l’eau de roche. Entrez à l’Académie de Florence,
rétendons que le cycle des Mauvaises mères est limpide comme de l’eau de roche. Entrez à l’Académie de Florence, dans cett
vaises mères est limpide comme de l’eau de roche. Entrez à l’Académie de Florence, dans cette salle de la Galerie antique
de l’eau de roche. Entrez à l’Académie de Florence, dans cette salle de la Galerie antique et moderne qui se pourrait app
sormais la Salle des Snobs, et où vous trouverez les lourds fauteuils de velours rouge sans cesse occupés par l’extase de
les lourds fauteuils de velours rouge sans cesse occupés par l’extase de quelques anguleuses Anglaises. Admettons que vous
elques anguleuses Anglaises. Admettons que vous ignorez même le titre de la trop célèbre allégorie toscane ; que comprenez
commencer à regarder à gauche, au centre, ou à droite ? Ici une sorte de cadavre verdâtre s’enlève, soufflant de l’air ; p
, ou à droite ? Ici une sorte de cadavre verdâtre s’enlève, soufflant de l’air ; puis une femme, presque étreinte par lui,
fleurs ; ensuite trois grâces aux tuniques diaphanes ; puis une sorte de Pâris-Mercure, distrait, semble abattre des fruit
lumelle. Prétendez-vous que ce soit plus intelligible que les visions de Segantini ? Voici tout d’abord le tableau nocturn
au nocturne, lunaire ; les Alpes géantes et noires bornent les champs de neiges ; les formes pâmées et pénitentes, leurs o
elures dénouées, comme flottantes dans leur remords. C’est la version de Liverpool, de la galerie Valker, titrée : le Chât
s, comme flottantes dans leur remords. C’est la version de Liverpool, de la galerie Valker, titrée : le Châtiment des luxu
des luxurieuses. Leur mouvement est tel qu’il répercute les attitudes de leur passé pécheur, et leur groupement contradict
l’image des dolentes apparitions qu’amène la bise sifflante, l’arbre de vie — sur lequel séjournait autrefois l’Ange de l
se sifflante, l’arbre de vie — sur lequel séjournait autrefois l’Ange de la vie, — le nœud de serpents noirs de ses ombres
de vie — sur lequel séjournait autrefois l’Ange de la vie, — le nœud de serpents noirs de ses ombres rabattues aussi sur
el séjournait autrefois l’Ange de la vie, — le nœud de serpents noirs de ses ombres rabattues aussi sur le sol. Impossible
e serpents noirs de ses ombres rabattues aussi sur le sol. Impossible de rêver nuit d’hiver plus fantastique et plus froid
rs de ses ombres rabattues aussi sur le sol. Impossible de rêver nuit d’ hiver plus fantastique et plus froide… Vint ensuit
. C’est la Mauvaise mère. Et l’on vit plus nettement dans les rameaux de l’arbre éploré, l’enfant appendu, devenu comme la
loré, l’enfant appendu, devenu comme la petite tête suceuse et gourde de l’arbre lui-même, désireux de sève ; et la mère c
comme la petite tête suceuse et gourde de l’arbre lui-même, désireux de sève ; et la mère captive de son remords, de son
et gourde de l’arbre lui-même, désireux de sève ; et la mère captive de son remords, de son expiation, se tord au vent ti
arbre lui-même, désireux de sève ; et la mère captive de son remords, de son expiation, se tord au vent tiède du dégel qui
rd au vent tiède du dégel qui fait onduler derrière elle sa chevelure d’ or et d’argent. Et tout au loin, vers la pente et
nt tiède du dégel qui fait onduler derrière elle sa chevelure d’or et d’ argent. Et tout au loin, vers la pente et l’abîme,
ce sont d’autres arbres et d’autres enfants, mais dont la tête surgit de la neige et qui donnent plus carrément encore l’i
t, se convulse et tend déjà à cette apparence sinistrement anatomique d’ un cordon ombilical qu’il prendra dans la version
considérer cette œuvre comme la synthèse totale des hivers alpestres de Segantini. Et ce nouvel Ange de la vie, endeuillé
synthèse totale des hivers alpestres de Segantini. Et ce nouvel Ange de la vie, endeuillé de tous les voiles noirs des re
hivers alpestres de Segantini. Et ce nouvel Ange de la vie, endeuillé de tous les voiles noirs des remords et offrant ses
é de tous les voiles noirs des remords et offrant ses seins avec tant d’ amour et un tel désir d’expiation, la plus superbe
rs des remords et offrant ses seins avec tant d’amour et un tel désir d’ expiation, la plus superbe créature que Segantini
type parfaite la femme chez le maître. Il existe une version nocturne de ce même tableau, combiné avec certains éléments d
e version nocturne de ce même tableau, combiné avec certains éléments de celui des luxurieuses : les mauvaises mères y ava
de celui des luxurieuses : les mauvaises mères y avancent par groupe de trois vers chaque arbre. L’héroïne principale off
ois vers chaque arbre. L’héroïne principale offre la magnifique gorge de son puissant corps, si bien fait pour la maternit
a caresse lunaire, et l’arbre semble ployer, élastique, sous le poids de ces grandes créatures noires qui l’assiègent et p
ndes créatures noires qui l’assiègent et pendent à ses branches comme d’ étranges et ténébreux fruits d’ivoire et de crêpe.
iègent et pendent à ses branches comme d’étranges et ténébreux fruits d’ ivoire et de crêpe. § Mais toujours obéissant à ce
ndent à ses branches comme d’étranges et ténébreux fruits d’ivoire et de crêpe. § Mais toujours obéissant à cette force im
Mais toujours obéissant à cette force impulsive qui ne lui laisse pas de répit avant qu’il ait épuisé tout ce qu’une idée
lles, chrétiennes et hindoues, Segantini éprouve maintenant le besoin de nous montrer la mère douloureuse à qui le fruit d
intenant le besoin de nous montrer la mère douloureuse à qui le fruit de ses entrailles est arraché sans qu’elle en compre
ation ailleurs que du ciel ; le voilà qui nous donne La Foi réconfort de la Douleur. La sainte Face du Christ sur le voile
La Foi réconfort de la Douleur. La sainte Face du Christ sur le voile de sainte Véronique, au milieu d’une croix, semble p
n vont là-bas à travers les frimas, tout noirs, un à un, comme autant d’ illusions perdues, tandis que rodent les corbeaux
ciel, qui s’entr’ouvre au faîte du tableau comme au tympan des portes de cathédrales pour dominer les jugements derniers,
s derniers, deux anges recueillent pieusement le petit cadavre, dénué de tous les langes terrestres… Nous n’avons pas beso
cadavre, dénué de tous les langes terrestres… Nous n’avons pas besoin de rappeler quel triomphe a été pour Segantini l’exp
as besoin de rappeler quel triomphe a été pour Segantini l’exposition de cette œuvre en 1896 à Munich. Faut-il insister to
h. Faut-il insister toujours sur ce fait que plus sa conception agite de pensées graves et exige d’attention et de réflexi
s sur ce fait que plus sa conception agite de pensées graves et exige d’ attention et de réflexion, plus l’exécution est li
ue plus sa conception agite de pensées graves et exige d’attention et de réflexion, plus l’exécution est limpide, soignée,
l’exécution est limpide, soignée, sévère envers elle-même et capable d’ irrésistiblement ramener à l’artiste les simples r
s qui ne pardonneraient pas à un peintre voulant exprimer des pensées de ne pas, avant tout, savoir bien peindre… ce qui n
, avant tout, savoir bien peindre… ce qui n’est pas tout à fait dénué de raison. Attardons-nous à la beauté des anges, les
t dénué de raison. Attardons-nous à la beauté des anges, les premiers de Segantini, à la lourdeur moelleuse de leurs immen
beauté des anges, les premiers de Segantini, à la lourdeur moelleuse de leurs immenses ailes… L’artiste, plus sage et vra
raisemblable que tant d’autres, a compris que, pour enlever des êtres de cette proportion, il fallait des ailes en conséqu
de cette proportion, il fallait des ailes en conséquence et non point de ces ailerons étriqués, empruntés à des volatiles
ence et non point de ces ailerons étriqués, empruntés à des volatiles de basse-cour, auxquels nous ont accoutumés tant de
e basse-cour, auxquels nous ont accoutumés tant de ridicules tableaux de sainteté. Reconnaissez aussi dans ses décents ato
ules tableaux de sainteté. Reconnaissez aussi dans ses décents atours de mère en deuil, gantée de noir, la bonne servante,
. Reconnaissez aussi dans ses décents atours de mère en deuil, gantée de noir, la bonne servante, la fidèle Baba, des tabl
ée de noir, la bonne servante, la fidèle Baba, des tableaux réalistes de jadis. Tout à l’heure nous verrons son type s’idé
t à l’heure nous verrons son type s’idéaliser encore et devenir celui d’ un de ces anges qui, pour le moment, là-haut lui e
’heure nous verrons son type s’idéaliser encore et devenir celui d’un de ces anges qui, pour le moment, là-haut lui enlève
aut lui enlèvent son fils. Et nous, assistant à cette transfiguration d’ un type prolétaire que nous avons vu occupé aux pl
occupé aux plus rudes étaux plus humbles besognes, nous comprendrons de moins en moins le reproche fait à Segantini d’avo
nes, nous comprendrons de moins en moins le reproche fait à Segantini d’ avoir emprunté ses anges à Sir Edward Burne-Jones.
our et le printemps ! Les rhododendrons en fleurs ! Toute cette série d’ œuvres de douleur épuisée, Segantini veut se rajeu
printemps ! Les rhododendrons en fleurs ! Toute cette série d’œuvres de douleur épuisée, Segantini veut se rajeunir en un
uisée, Segantini veut se rajeunir en une qui soit un resplendissement de jeunesse, de lumière et d’ivresse printanières, u
ini veut se rajeunir en une qui soit un resplendissement de jeunesse, de lumière et d’ivresse printanières, un coup de thé
jeunir en une qui soit un resplendissement de jeunesse, de lumière et d’ ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté
ndissement de jeunesse, de lumière et d’ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté, d’amour et d’enchantement. L’
de jeunesse, de lumière et d’ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté, d’amour et d’enchantement. L’Amour à la
, de lumière et d’ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté, d’ amour et d’enchantement. L’Amour à la fontaine de
e et d’ivresse printanières, un coup de théâtre de clarté, d’amour et d’ enchantement. L’Amour à la fontaine de vie n’est
théâtre de clarté, d’amour et d’enchantement. L’Amour à la fontaine de vie n’est pas une réédition du thème qui a préocc
fontaine de vie n’est pas une réédition du thème qui a préoccupé tant d’ artistes depuis la Renaissance jusqu’à aujourd’hui
la donnée commune. Il ne s’agit, chez le maître alpestre, aucunement de la Fontaine de Jouvence. C’est un hymne éclatant
une. Il ne s’agit, chez le maître alpestre, aucunement de la Fontaine de Jouvence. C’est un hymne éclatant et clair, comme
ontaine de Jouvence. C’est un hymne éclatant et clair, comme un chant d’ alouette dans un ciel d’été, à la gloire de la jeu
st un hymne éclatant et clair, comme un chant d’alouette dans un ciel d’ été, à la gloire de la jeunesse et de l’amour, une
t et clair, comme un chant d’alouette dans un ciel d’été, à la gloire de la jeunesse et de l’amour, une œuvre blanche et i
un chant d’alouette dans un ciel d’été, à la gloire de la jeunesse et de l’amour, une œuvre blanche et immaculée comme Ser
une œuvre comme l’Alpe seule pouvait en inspirer. Lui et elle, vêtus de triomphales tuniques de lin blanc qui laissent tr
seule pouvait en inspirer. Lui et elle, vêtus de triomphales tuniques de lin blanc qui laissent transparaître la beauté et
uniques de lin blanc qui laissent transparaître la beauté et la force de leurs jeunes corps, semblables à des archanges qu
reraient dans le royaume des cieux, à travers une lande toute fleurie de rhododendrons et toute encerclée de resplendissan
à travers une lande toute fleurie de rhododendrons et toute encerclée de resplendissantes montagnes qui semblent en pierre
qui semblent en pierreries, ils s’avancent vers une abondante source d’ eau vive, la fontaine gardée par l’ange grave et m
ine gardée par l’ange grave et mystérieux, tout blanc sous l’accolade de ses ailes immenses, la plus magnifique paire d’ai
blanc sous l’accolade de ses ailes immenses, la plus magnifique paire d’ ailes qu’ait jamais rêvée artiste épris de blanche
s, la plus magnifique paire d’ailes qu’ait jamais rêvée artiste épris de blancheur et de réalité. Ses chefs-d’œuvre, penda
fique paire d’ailes qu’ait jamais rêvée artiste épris de blancheur et de réalité. Ses chefs-d’œuvre, pendant toute cette p
s Musées que toute l’Europe centrale laisse à la fois échapper le cri de  : Segantini ! On n’entend plus que son nom d’Amst
la fois échapper le cri de : Segantini ! On n’entend plus que son nom d’ Amsterdam à Vienne, de Milan à Berlin et de Bruxel
i de : Segantini ! On n’entend plus que son nom d’Amsterdam à Vienne, de Milan à Berlin et de Bruxelles à Munich. C’est à
n’entend plus que son nom d’Amsterdam à Vienne, de Milan à Berlin et de Bruxelles à Munich. C’est à Dresde que fut révélé
ch. C’est à Dresde que fut révélé ce transcendant Amour à la fontaine de joie, d’abord exposé lors de la fête de l’Art et
nscendant Amour à la fontaine de joie, d’abord exposé lors de la fête de l’Art et des Fleurs en 1898 à Florence, où il pas
uté était trop grande pour que, par la volupté, ils ne fussent tentés de dériver vers le chenal au courant irrésistible de
s ne fussent tentés de dériver vers le chenal au courant irrésistible de la luxure. Il fallait les prévenir, leur montrer
e découvre dans le moment où la femme prend pour elle-même conscience de sa beauté. Dès qu’elle ne se mire plus dans les y
me conscience de sa beauté. Dès qu’elle ne se mire plus dans les yeux de l’aimé, dès qu’elle veut pour soi seule être bell
regardes trop dans le miroir, disent aux enfants les vieilles bonnes de chez nous, tu verras le diable. » Segantini n’a p
rras le diable. » Segantini n’a pas été chercher plus loin. § Au pied de verdoyants dévers, aux confins de grandes forêts
s été chercher plus loin. § Au pied de verdoyants dévers, aux confins de grandes forêts de sapins, dont à mi-côte la lisiè
s loin. § Au pied de verdoyants dévers, aux confins de grandes forêts de sapins, dont à mi-côte la lisière remplace le cie
ciel que l’artiste ici refuse même matériellement à sa pécheresse, un de ces bassins minuscules et limpides que les Slovaq
ovaques, dans les Carpathes, appellent « œil-de-mer », est le théâtre de l’amoureuse contemplation d’elle-même à laquelle
appellent « œil-de-mer », est le théâtre de l’amoureuse contemplation d’ elle-même à laquelle se livre une svelte, gracieus
rousse au-dessus du miroir naturel et, sur le rythme en quelque sorte de cette toison d’or ou même en son reflet, apparaît
du miroir naturel et, sur le rythme en quelque sorte de cette toison d’ or ou même en son reflet, apparaît de la vasque, s
en quelque sorte de cette toison d’or ou même en son reflet, apparaît de la vasque, se tortillant, un monstre bien extraor
e tortillant, un monstre bien extraordinaire. Il ne s’agit pas encore d’ une «  imposante machine de mort » comme l’Hydre d
en extraordinaire. Il ne s’agit pas encore d’une «  imposante machine de mort » comme l’Hydre de Moreau, mais seulement d’
s’agit pas encore d’une «  imposante machine de mort » comme l’Hydre de Moreau, mais seulement d’un petit dragon pour dôm
  imposante machine de mort » comme l’Hydre de Moreau, mais seulement d’ un petit dragon pour dômes, d’un épagneul ou d’un
comme l’Hydre de Moreau, mais seulement d’un petit dragon pour dômes, d’ un épagneul ou d’un carlin d’entre les guivres. Ru
Moreau, mais seulement d’un petit dragon pour dômes, d’un épagneul ou d’ un carlin d’entre les guivres. Rugueux, multicolor
es guivres. Rugueux, multicolore, exactement approprié à cette nature de rochers affouillés et d’arbustes gélifs, il se co
icolore, exactement approprié à cette nature de rochers affouillés et d’ arbustes gélifs, il se contorsionne et se convulsi
il se contorsionne et se convulsionne, vibrionnaire, ivre du plaisir d’ être né et d’avoir désormais à empoisonner le mond
sionne et se convulsionne, vibrionnaire, ivre du plaisir d’être né et d’ avoir désormais à empoisonner le monde. Renversé s
s à empoisonner le monde. Renversé sur le clos à l’endroit de l’image de la jeune femme, il en imite bestialement les grâc
mignon, spirituel, coquet à sa façon ; il veut plaire…, la salamandre de la coquetterie est encore très gentille, elle a p
r elle l’avenir… Si jamais une histoire du dragon en art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et
istoire du dragon en art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, c
art, depuis ceux de Piero di Cosimo jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, celui de Segantini qui
jusqu’à ceux de Gustave Moreau et de Bœcklin, tente un curieux, celui de Segantini qui, parmi ceux des peintres, paraîtra
tudiées, se démontrera bientôt l’un des plus normalement organisés et d’ une création assez spirituelle pour doser égalemen
sés et d’une création assez spirituelle pour doser également la sorte de teneur qu’il peut inspirer et les ingénieuses sig
nspirer et les ingénieuses significations que son rôle est avant tout de comporter. Ce n’est ici que la source du mal. Le
n’est ici que la source du mal. Le monstre enfantin doit exciter plus de curiosité que d’effroi ; il lui est permis d’avoi
source du mal. Le monstre enfantin doit exciter plus de curiosité que d’ effroi ; il lui est permis d’avoir sa séduction et
antin doit exciter plus de curiosité que d’effroi ; il lui est permis d’ avoir sa séduction et il faut, la première surpris
usant pour qu’une femme puisse se complaire à ses yeux, à la vivacité de ses électriques ondulations, à la phosphorescence
x, à la vivacité de ses électriques ondulations, à la phosphorescence de ses yeux dardés vers elle à fleur d’eau, à sa têt
ndulations, à la phosphorescence de ses yeux dardés vers elle à fleur d’ eau, à sa tête en grelot, à son rire de crapaud, à
yeux dardés vers elle à fleur d’eau, à sa tête en grelot, à son rire de crapaud, à sa poitrine et à ses courtes pattes mi
crapaud, à sa poitrine et à ses courtes pattes mimant une possibilité d’ étreinte, aux irisations de son échine squameuse d
ses courtes pattes mimant une possibilité d’étreinte, aux irisations de son échine squameuse dans la limpidité de la sour
d’étreinte, aux irisations de son échine squameuse dans la limpidité de la source glacée, aux circonvolutions de sa queue
squameuse dans la limpidité de la source glacée, aux circonvolutions de sa queue évocatrice des fascinations du vieux ser
convolutions de sa queue évocatrice des fascinations du vieux serpent de la Genèse. — Le problème de faire sentir sans auc
catrice des fascinations du vieux serpent de la Genèse. — Le problème de faire sentir sans aucun ciel, sans aucune atténua
 Le problème de faire sentir sans aucun ciel, sans aucune atténuation de la couleur, presque en l’absence de toute perspec
cun ciel, sans aucune atténuation de la couleur, presque en l’absence de toute perspective aérienne la profondeur d’une po
eur, presque en l’absence de toute perspective aérienne la profondeur d’ une poche de pâturage, l’éloignement de la lisière
en l’absence de toute perspective aérienne la profondeur d’une poche de pâturage, l’éloignement de la lisière des forêts,
pective aérienne la profondeur d’une poche de pâturage, l’éloignement de la lisière des forêts, est ici résolu avec le mêm
çues du public à Paris en 1889 tout en obtenant des jurés la médaille d’ or. Mais nous extasierons-nous sur le détail préci
étail précieux du sol, à la fois réaliste et décoratif, sur la croûte de roc au-dessus de l’œil de mer où baigne la « sala
sol, à la fois réaliste et décoratif, sur la croûte de roc au-dessus de l’œil de mer où baigne la « salamandre d’enfer »
a fois réaliste et décoratif, sur la croûte de roc au-dessus de l’œil de mer où baigne la « salamandre d’enfer » ou sur le
la croûte de roc au-dessus de l’œil de mer où baigne la « salamandre d’ enfer » ou sur le délicieux buisson de rhododendro
e mer où baigne la « salamandre d’enfer » ou sur le délicieux buisson de rhododendrons de l’angle à gauche, alors que nous
a « salamandre d’enfer » ou sur le délicieux buisson de rhododendrons de l’angle à gauche, alors que nous avons passé, pre
, alors que nous avons passé, presque sans nous y arrêter, sur le sol de la Fontaine de vie qui, tout entier, est une merv
s avons passé, presque sans nous y arrêter, sur le sol de la Fontaine de vie qui, tout entier, est une merveille ? Et main
t une merveille ? Et maintenant, ce qui n’était qu’une première phase de l’œuvre de Segantini selon ce qu’il rêvait encore
ille ? Et maintenant, ce qui n’était qu’une première phase de l’œuvre de Segantini selon ce qu’il rêvait encore édifier, e
difier, est close. Arrivé là, il veut en un ensemble établir le bilan de son existence et tout résumer en une grande synth
ut son travail jusqu’ici ne paraîtra, dit-il, — lui qui ne fit jamais d’ études, — que des études préparatoires. On sait le
es études préparatoires. On sait le reste : il s’attelle au triptyque de la Nature, de la Vie et de la Mort… Et la mort l’
aratoires. On sait le reste : il s’attelle au triptyque de la Nature, de la Vie et de la Mort… Et la mort l’y attend et le
sait le reste : il s’attelle au triptyque de la Nature, de la Vie et de la Mort… Et la mort l’y attend et le happe… Peut-
re un jour donnerons-nous, en même temps qu’une lueur sur ses projets d’ avenir, l’analyse et les dessous de cette entrepri
temps qu’une lueur sur ses projets d’avenir, l’analyse et les dessous de cette entreprise gigantesque. Qu’il nous suffise
de cette entreprise gigantesque. Qu’il nous suffise pour aujourd’hui d’ avoir étudié le majestueux cycle de tableaux qui a
u’il nous suffise pour aujourd’hui d’avoir étudié le majestueux cycle de tableaux qui avait précédé et d’avoir fait passer
i d’avoir étudié le majestueux cycle de tableaux qui avait précédé et d’ avoir fait passer sous les yeux du lecteur ce qui
asser sous les yeux du lecteur ce qui demeurera la plus grande gloire de Segantini. Les Théâtres. Théâtre Victor-Hugo 
Les Théâtres. Théâtre Victor-Hugo : les Masques, drame en un acte, de Roberto Bracco, traduction de M. Lécuyer (6 novem
r-Hugo : les Masques, drame en un acte, de Roberto Bracco, traduction de M. Lécuyer (6 novembre) A.-Ferdinand Herold. T
, numéro 168, décembre 1903, p. 799-809 [807]. Roberto Bracco a écrit de meilleures pièces que les Masques. Ce petit drame
s pièces que les Masques. Ce petit drame, pourtant, ne laisse pas que d’ être assez habilement conduit, et il est joué avec
on, éveillé, averti sans initiative, qui a tout vu et qui se souvient de tout, traduit en langue généralement compréhensib
ent de tout, traduit en langue généralement compréhensible les façons de dire de plusieurs maîtres dont l’originalité ne f
out, traduit en langue généralement compréhensible les façons de dire de plusieurs maîtres dont l’originalité ne fit pas l
que, ici. Mais ce parti, l’auteur, avant de le prendre, consulta trop de personnes, entre celles, du reste, je dois le dir
nes, entre celles, du reste, je dois le dire, qu’il convient le mieux d’ écouter. On comprend que, tel, il obtienne la fave
rts. Le sien, le sien propre, pourtant, il faut le démêler, sous tant d’ impressions diverses, et je le trouve dans l’harmo
er, sous tant d’impressions diverses, et je le trouve dans l’harmonie de sa composition. Il y a beaucoup d’adresse, il y a
s, et je le trouve dans l’harmonie de sa composition. Il y a beaucoup d’ adresse, il y a aussi de la nature. Le tableau Au
l’harmonie de sa composition. Il y a beaucoup d’adresse, il y a aussi de la nature. Le tableau Au théâtre est, en ce sens,
ce sens, tout à fait remarquable. Ne vous arrêtez pas à ce que garde de rebutant la vulgarité des types et de l’exécution
vous arrêtez pas à ce que garde de rebutant la vulgarité des types et de l’exécution. Elle n’est point intéressante en soi
rialement dans l’atmosphère que respiraient ces quatre femmes fausses d’ élégance, aux roturières ligues. Mais voyez comme
et bleues — la dame en noir, mûre, un peu en retrait et qui supporte, de ses tons éteints et solides, les chantantes color
na di provincia, ma bordello ! 3. Voir Mémoires, V, 2.38, le récit de cette visite en Hollande et les réflexions sur l’
le récit de cette visite en Hollande et les réflexions sur l’utilité de prendre ce passeport. 4. Bernardin de Saint-Pier
aint-Pierre. 5. Voir Charles Henry : les Connaissances mathématiques de Casanova, Rome, 1883. 6. Voir Mémoires, IX, 221
21 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907 »
1er juin 1907, p. 421-452 [434-435]. M. Cesare Lombroso. Professeur de psychiatrie à l’Université de Turin Pour qui a
-435]. M. Cesare Lombroso. Professeur de psychiatrie à l’Université de Turin Pour qui a étudié sérieusement l’histoir
des religions, il n’y a aucun doute : elles s’appuient sur une série d’ erreurs qui viennent de quelques besoins humains,
eurs qui viennent de quelques besoins humains, spécialement du besoin d’ être protégés contre des forces, vis-à-vis desquel
météores, les épidémies ; et, s’il se peut qu’une institution sortie d’ une erreur puisse évoluer, elle finit toujours par
tomber dans une autre erreur. Ainsi, la religion qui est la création d’ un vrai et grand philosophe — celle de Bouddha — a
la religion qui est la création d’un vrai et grand philosophe — celle de Bouddha — a fini dans les rites et les formules p
t. Une évolution véritable serait sa chute et épargnerait aux peuples de semblables mésaventures. Pourtant, c’est un fait
porte quelle religion — même la religion catholique, qui est empêchée d’ évoluer par ses dogmes (sint ut sunt, aut non sint
ut sunt, aut non sint, c’est la maxime des Jésuites) — est contrainte de s’adapter à la culture des peuples auprès desquel
dapter à la culture des peuples auprès desquels elle est en honneur ; de s’adapter par fragments, mais de s’adapter. Et c’
uprès desquels elle est en honneur ; de s’adapter par fragments, mais de s’adapter. Et c’en est un symptôme que ce jésuite
Barthèlemy. Tome LXVII, numéro 239, 1er juin 1907, p. 502-506 [506]. D’ une étude historique et doctrinale sur le Procès d
p. 502-506 [506]. D’une étude historique et doctrinale sur le Procès de Galilée, par M. Gaston Sortais (Bloud), nous cito
ment les points sur lesquels ont portée l’examen et les appréciations de l’auteur : « Les congrégations romaines et les pa
-cathedrâ, c’est-à-dire n’ont point imposé une doctrine à la croyance de l’Église universelle. L’infaillibilité pontifical
Julius Zeitler, M. 4 Nous devrions posséder en français un recueil de lettres de Catherine de Sienne aussi parfait que
ler, M. 4 Nous devrions posséder en français un recueil de lettres de Catherine de Sienne aussi parfait que ce choix do
. L’aménagement du texte, toutes les dispositions typographiques sont d’ une sobriété que nous pourrions envier à l’éditeur
es sont d’une sobriété que nous pourrions envier à l’éditeur Zeitler, de Leipzig. La traductrice a fait précéder son ouvra
iteur Zeitler, de Leipzig. La traductrice a fait précéder son ouvrage d’ une préface qui nous donne de Catherine le portrai
traductrice a fait précéder son ouvrage d’une préface qui nous donne de Catherine le portrait le plus attachant. Elle ne
Catherine le portrait le plus attachant. Elle ne possède ni la veine d’ un François d’Assise, ni l’envolée d’un Ekkehard,
nt. Elle ne possède ni la veine d’un François d’Assise, ni l’envolée d’ un Ekkehard, ni les visions lumineuses d’un Jacob
nçois d’Assise, ni l’envolée d’un Ekkehard, ni les visions lumineuses d’ un Jacob Boehme. Dans la contemplation pure elle n
s d’un Jacob Boehme. Dans la contemplation pure elle ne se montre pas d’ une sensibilité extrême ni d’une imagination abond
contemplation pure elle ne se montre pas d’une sensibilité extrême ni d’ une imagination abondante. Pour les problèmes les
des lumières du catéchisme ; le sens énigmatique, multiple et secret d’ une parole n’existe pas pour elle, car le sentimen
ecret d’une parole n’existe pas pour elle, car le sentiment véritable de cette extatique est porté vers le réel. Elle poss
e de cette extatique est porté vers le réel. Elle possédait un talent d’ homme d’État, qui se révèle dans la forte logique,
te extatique est porté vers le réel. Elle possédait un talent d’homme d’ État, qui se révèle dans la forte logique, dans la
qui se révèle dans la forte logique, dans la magnifique construction de ses lettres. Peut-être que ce qu’il y a de non sp
la magnifique construction de ses lettres. Peut-être que ce qu’il y a de non spéculatif dans sa forte intelligence se renc
ne plus grande mesure, chez le Dante. C’est pourquoi ses lettres sont d’ un intérêt supérieur à ses autres écrits, car elle
e avait vécu cent ans plus tard, la Réforme eût pu être évitée. Faute de pouvoir hasarder un jugement, nous ne dirons rien
der un jugement, nous ne dirons rien du choix des lettres. Elles sont d’ une lecture des plus attachantes. Un portrait de C
s lettres. Elles sont d’une lecture des plus attachantes. Un portrait de Catherine de Sienne d’après Sodoma sert de fronti
s attachantes. Un portrait de Catherine de Sienne d’après Sodoma sert de frontispice au volume. Jacob Burckhardt : La C
estime Frédéric Nietzsche tenait le savant professeur bâlois, auteur de la Civilisation en Italie au temps de la Renaissa
a Civilisation en Italie au temps de la Renaissance. Dans la solitude de sa pensée, alors que personne en Allemagne ne dai
e sa pensée, alors que personne en Allemagne ne daignait même essayer de le comprendre, le sentiment de posséder à Bâle un
en Allemagne ne daignait même essayer de le comprendre, le sentiment de posséder à Bâle un ami qui avait saisi la portée
dre, le sentiment de posséder à Bâle un ami qui avait saisi la portée de ses travaux suffisait souvent à réconforter le ph
a portée de ses travaux suffisait souvent à réconforter le philosophe de Zarathoustra. Déjà malade, Nietzsche parlait enco
osophe de Zarathoustra. Déjà malade, Nietzsche parlait encore parfois de Jacob Burckhardt, comme s’il avait besoin d’un té
e parlait encore parfois de Jacob Burckhardt, comme s’il avait besoin d’ un témoin pour attester sa valeur. On ne lit pas a
r sa valeur. On ne lit pas assez Burckhardt en France. Cet admirateur de la civilisation latine ne paraît sans doute pas a
e ne paraît sans doute pas assez germanique à nos intellectuels épris de théories nébuleuses. Il faut donc féliciter la ma
s épris de théories nébuleuses. Il faut donc féliciter la maison Plon d’ avoir mis à la portée de tout le monde, par une ré
leuses. Il faut donc féliciter la maison Plon d’avoir mis à la portée de tout le monde, par une réédition portative, les d
ortée de tout le monde, par une réédition portative, les deux volumes de l’excellente traduction de la Cultur im Zeitalter
une réédition portative, les deux volumes de l’excellente traduction de la Cultur im Zeitalter der Renaissance que M. Sch
itt, professeur au lycée Condorcet, a entreprise il y a une quinzaine d’ années déjà. Memento [extrait] […] Das lite
terarische Echo (1er mai) fait connaître à ses lecteurs, par la plume de Mme Hélène Zimmern, l’écrivain italien E. A. Butt
-Rome M. Domenico Gnoli était parmi les plus sérieux poetæ minores de l’Italie, lorsque l’art du poète-politicien Cardu
ucci dominait tous les cénacles et en imposait partout par la vigueur de la prosodie qu’il renouvelait, et souvent par les
de la prosodie qu’il renouvelait, et souvent par les fortes qualités de sa langue. Depuis quelques années, M. Domenico Gn
de sa langue. Depuis quelques années, M. Domenico Gnoli, sous le nom de Giulio Orsini, a cessé d’être un poète de second
ques années, M. Domenico Gnoli, sous le nom de Giulio Orsini, a cessé d’ être un poète de second ordre. Plus souple que d’A
Domenico Gnoli, sous le nom de Giulio Orsini, a cessé d’être un poète de second ordre. Plus souple que d’Annunzio, plus ne
ulio Orsini, a cessé d’être un poète de second ordre. Plus souple que d’ Annunzio, plus nerveux et plus inspiré que Pascoli
io Orsini, a cessé d’être un poète de second ordre. Plus souple que d’ Annunzio , plus nerveux et plus inspiré que Pascoli, tout e
ux poètes, il est plus jeune qu’eux dans son art. Car dans le creuset de son étrange lyrisme il jette à pleines mains ces
e creuset de son étrange lyrisme il jette à pleines mains ces trésors d’ élégances pensives, ces flamboyantes pierreries de
s mains ces trésors d’élégances pensives, ces flamboyantes pierreries de la volonté philosophique, qui semblent être le ca
de la volonté philosophique, qui semblent être le caractère essentiel de notre plus jeune génération de poètes. L’art de G
i semblent être le caractère essentiel de notre plus jeune génération de poètes. L’art de Giulio Orsini plane au-dessus de
e caractère essentiel de notre plus jeune génération de poètes. L’art de Giulio Orsini plane au-dessus des tendances conte
lane au-dessus des tendances contemporaines, confirmées et acceptées, de la littérature italienne. Il plane au-dessus de l
firmées et acceptées, de la littérature italienne. Il plane au-dessus de l’art social à grande envergure d’un poète généra
ture italienne. Il plane au-dessus de l’art social à grande envergure d’ un poète généralement très méconnu, M. Mario Rapis
nvergure d’un poète généralement très méconnu, M. Mario Rapisardi, et de l’art épique de M. G. Marradi. Par des qualités p
ète généralement très méconnu, M. Mario Rapisardi, et de l’art épique de M. G. Marradi. Par des qualités profondément émot
t épique de M. G. Marradi. Par des qualités profondément émotives, et d’ émotion profondément évocatrice, la poésie de Giul
rofondément émotives, et d’émotion profondément évocatrice, la poésie de Giulio Orsini est celle du dernier romantique, ou
lienne ou française, nous ait donné ces derniers temps. Le romantisme de Giulio Orsini est fait d’un subjectivisme passion
ait donné ces derniers temps. Le romantisme de Giulio Orsini est fait d’ un subjectivisme passionné et absolu. Étant très m
ubjectivisme passionné et absolu. Étant très moderne, il se complique d’ un sentiment panthéiste très spontané, qui vibre h
panthéiste très spontané, qui vibre harmonieusement avec toute la vie de la nature, et s’émeut au centre même de la vie, d
onieusement avec toute la vie de la nature, et s’émeut au centre même de la vie, devant les visions isochrones de l’âme hu
e, et s’émeut au centre même de la vie, devant les visions isochrones de l’âme humaine, de l’âme de la terre, de l’âme des
entre même de la vie, devant les visions isochrones de l’âme humaine, de l’âme de la terre, de l’âme des astres perdus dan
e de la vie, devant les visions isochrones de l’âme humaine, de l’âme de la terre, de l’âme des astres perdus dans l’espac
devant les visions isochrones de l’âme humaine, de l’âme de la terre, de l’âme des astres perdus dans l’espace. Le sentime
re, de l’âme des astres perdus dans l’espace. Le sentiment panthéiste de Giulio Orsini a ainsi très souvent les caractères
iment panthéiste de Giulio Orsini a ainsi très souvent les caractères d’ une véritable « intelligence panthéiste », dont le
, ne s’égarent jamais dans l’évocation minutieuse et lente des objets de la nature, ainsi que nous l’observons dans la poé
te des objets de la nature, ainsi que nous l’observons dans la poésie de Pascoli ou de Francis Jammes, ou dans celle de Mm
de la nature, ainsi que nous l’observons dans la poésie de Pascoli ou de Francis Jammes, ou dans celle de Mme de Noailles,
servons dans la poésie de Pascoli ou de Francis Jammes, ou dans celle de Mme de Noailles, qui en général n’est plus qu’une
e de Mme de Noailles, qui en général n’est plus qu’une mièvre parodie de l’esthétique panthéiste. M. Giulio Orsini s’expri
vie humaine et la vie végétale se fondent joyeusement dans la vision de la vie universelle. Le volume des Poesie edite e
verselle. Le volume des Poesie edite e inedite contient toute l’œuvre de cet étrange grand artiste. Elle apparaît d’abord
étrange grand artiste. Elle apparaît d’abord sous la signature vague de Dario Gaddi. Puis ce fut le tour des Odi Tiberine
oi la critique s’obstine à ne pas reconnaître la plupart des qualités de souplesse idéale et expressive qui éclatent dans
sse idéale et expressive qui éclatent dans les dernières publications de l’écrivain. Ensuite, Eros, paru sous un nom fémin
blement par une femme dont la nostalgie sensuelle serait cultivée par de belles lectures. Enfin, voici l’apparition d’Entr
ui entourait le poète. Cette partie du volume, celle qui porte le nom de Giulio Orsini, est chronologiquement la dernière
qui porte le nom de Giulio Orsini, est chronologiquement la dernière de l’activité poétique de M. Domenico Gnoli ; elle e
ulio Orsini, est chronologiquement la dernière de l’activité poétique de M. Domenico Gnoli ; elle est la première du volum
stri qu’on retrouve l’éclosion impétueuse du poète et la large mesure de son romantisme. Le caractère principal de ce roma
du poète et la large mesure de son romantisme. Le caractère principal de ce romantisme, loin d’être dans l’opulence logiqu
sure de son romantisme. Le caractère principal de ce romantisme, loin d’ être dans l’opulence logique, dans le geste seigne
tout entier dans la pensée trop aiguë et par cela même trop inquiète de l’artiste. Ici il n’y a pas d’affirmations trop g
p aiguë et par cela même trop inquiète de l’artiste. Ici il n’y a pas d’ affirmations trop grandes sur la solennité de la v
rtiste. Ici il n’y a pas d’affirmations trop grandes sur la solennité de la vie, ni de négations trop radicales sur la van
n’y a pas d’affirmations trop grandes sur la solennité de la vie, ni de négations trop radicales sur la vanité des effort
négations trop radicales sur la vanité des efforts humains. Un aspect d’ âme, que je retrouve déjà dans les Odi Tiberine, s
interrogation, et il se renouvelle ainsi plusieurs fois dans le cours d’ un poème, donnant une impression de violente origi
ainsi plusieurs fois dans le cours d’un poème, donnant une impression de violente originalité rythmique, à laquelle l’atte
irrésistiblement émue. Cette interrogation constante scande le rythme d’ un poème d’une manière toujours inattendue, résonn
ement émue. Cette interrogation constante scande le rythme d’un poème d’ une manière toujours inattendue, résonne souvent c
e d’une manière toujours inattendue, résonne souvent comme les éclats d’ un grand rire sceptique ; elle témoigne de l’âme n
ne souvent comme les éclats d’un grand rire sceptique ; elle témoigne de l’âme neuve de ce poète dominée par la vision pré
e les éclats d’un grand rire sceptique ; elle témoigne de l’âme neuve de ce poète dominée par la vision précise des contra
précise des contrastes, des analogies, des innombrables parallélismes de la vie, qui à nos esprits de transition, nouvelle
nalogies, des innombrables parallélismes de la vie, qui à nos esprits de transition, nouvellement ouverts à toutes les plu
, nos émotions, nos pensées. Non. C’est lady Macbeth. Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’un temps lointa
, nos pensées. Non. C’est lady Macbeth. Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’un temps lointain. Et quoi ?
C’est lady Macbeth. Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’ un temps lointain. Et quoi ? était-il donc prophèt
le tache ! (le docteur écoute et note) toujours, toujours cette odeur de sang ! Il n’y a pas de lavande qui suffise, oh !
écoute et note) toujours, toujours cette odeur de sang ! Il n’y a pas de lavande qui suffise, oh ! ils seraient vains les
n’y a pas de lavande qui suffise, oh ! ils seraient vains les parfums d’ Arabie, la mer ne suffirait pas à laver ma petite
suffirait pas à laver ma petite main. Une, deux, trois. C’est l’heure d’ agir. Quoi ! l’adieu gémissant du hibou. Serre ave
oignard, Kitchener, sois ferme ! Qui a dit Kitchener ? Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’un temps lointa
ener, sois ferme ! Qui a dit Kitchener ? Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’un temps lointain. Et quoi, é
i a dit Kitchener ? Le poète parle de Macbeth et de Duncan, histoires d’ un temps lointain. Et quoi, était-il donc prophète
rs du sang ! Oh il ne semble pas possible que ce damné-là eût pleines de tant de sang les veines, vieux boër damné ! » Qui
sang les veines, vieux boër damné ! » Qui a dit boër ? Le poète parle de Banquo et de Duncan, histoires d’un temps lointai
es, vieux boër damné ! » Qui a dit boër ? Le poète parle de Banquo et de Duncan, histoires d’un temps lointain. Et quoi, é
! » Qui a dit boër ? Le poète parle de Banquo et de Duncan, histoires d’ un temps lointain. Et quoi, était-il donc prophète
ffit pas une mer, Angleterre en a beaucoup pour laver les mains sales de n’importe quelle tache. Je signalerai volontiers
la plus belle et la plus poignante composition du poète, l’évocation de Jacovella, la jeune femme de la Renaissance, qui
gnante composition du poète, l’évocation de Jacovella, la jeune femme de la Renaissance, qui joua du luth devant Raphaël,
ue le poète aime et va chercher dans la petite maison, encore debout, de cette lointaine beauté. Jacovella, tu es morte,
perdu ma chevelure abondante, J’ai perdu ma douce prunelle Et ma joue de rose ; Je suis morte, et tu es venu ! ……………………………
Ce grand romantique est vraiment à l’avant-garde des jeunes poètes, de tous ceux qu’il a voulu rallier en écrivant le po
ier en écrivant le poème : Ouvrons les vitres, qui peut être une voix d’ appel pour tous les poètes de notre race : La Mus
vrons les vitres, qui peut être une voix d’appel pour tous les poètes de notre race : La Muse gît anémique Sur la couche
l’air enfermé ! L’esprit antique ? Il est mort. Il est dans le suaire de l’histoire, Dans le mausolée de la gloire : Et La
 ? Il est mort. Il est dans le suaire de l’histoire, Dans le mausolée de la gloire : Et Lazare seul a resurgi. Paix aux ch
urgi. Paix aux choses ensevelies ! Et toi aussi tu es morte : le vent De l’art ne gonfle pas deux fois Ta voile, ô Renaiss
resse La chevelure fumante des machines, La chevelure longue et noire De la nouvelle jeunesse. ………………………………… Ô pères ! vou
genesi dell’idea di tempo. « Coenobium ». Lugano À la présentation d’ un poète fortement nouveau, il me plaît de faire s
Lugano À la présentation d’un poète fortement nouveau, il me plaît de faire suivre l’image d’un penseur qui reste comme
ion d’un poète fortement nouveau, il me plaît de faire suivre l’image d’ un penseur qui reste comme un des plus grands préc
e l’image d’un penseur qui reste comme un des plus grands précurseurs de notre évolution philosophique : M. Guyau. L’étude
e d’abord dans une double importance. Elle résume nettement la pensée de Guyau sur les conceptions de temps et d’espace, e
ortance. Elle résume nettement la pensée de Guyau sur les conceptions de temps et d’espace, et surtout sur la précédence d
e résume nettement la pensée de Guyau sur les conceptions de temps et d’ espace, et surtout sur la précédence de l’idée de
ur les conceptions de temps et d’espace, et surtout sur la précédence de l’idée de l’espace à celle du temps. En outre, M.
ceptions de temps et d’espace, et surtout sur la précédence de l’idée de l’espace à celle du temps. En outre, M. Annibale
tore se révèle non seulement un exégète aigu, et en tous points digne de l’apôtre de la vie « la plus intensive et la plus
le non seulement un exégète aigu, et en tous points digne de l’apôtre de la vie « la plus intensive et la plus extensive »
t il se range avec les nouveaux philosophes qui voient dans la fusion de la poésie et de la philosophie l’avenir éclatant
ec les nouveaux philosophes qui voient dans la fusion de la poésie et de la philosophie l’avenir éclatant des nouvelles af
sie et de la philosophie l’avenir éclatant des nouvelles affirmations de notre pensée. M. Annibale Pastore affirme que l’œ
affirmations de notre pensée. M. Annibale Pastore affirme que l’œuvre de Guyau « tombe vraiment sur le point d’intersectio
le Pastore affirme que l’œuvre de Guyau « tombe vraiment sur le point d’ intersection de deux lignes, dans le cœur même de
rme que l’œuvre de Guyau « tombe vraiment sur le point d’intersection de deux lignes, dans le cœur même de la philosophie.
raiment sur le point d’intersection de deux lignes, dans le cœur même de la philosophie. Car la philosophie doit vivre deu
r la philosophie doit vivre deux vies : la vie du sentiment et la vie de la raison. Avec Guyau devait commencer une révéla
nt et la vie de la raison. Avec Guyau devait commencer une révélation de la pensée vraiment lumineuse et vigoureuse. Un âg
ureuse. Un âge nouveau : protestation contre la philosophie déracinée de l’art, protestation contre l’art incompatible ave
s n’est qu’apparente et a lieu au détriment des deux ; c’est le signe d’ une maladie et d’une constitution maladive ». La c
nte et a lieu au détriment des deux ; c’est le signe d’une maladie et d’ une constitution maladive ». La critique de la Gen
le signe d’une maladie et d’une constitution maladive ». La critique de la Genèse de l’idée du temps de Guyau, faite par
ne maladie et d’une constitution maladive ». La critique de la Genèse de l’idée du temps de Guyau, faite par M. Annibale P
constitution maladive ». La critique de la Genèse de l’idée du temps de Guyau, faite par M. Annibale Pastore, porte surto
au, faite par M. Annibale Pastore, porte surtout sur la démonstration de l’idée empirique du temps. M. A. Pastore en montr
ur les dernières conséquences où Guyau poussa naturellement l’étendue de sa théorie, c’est-à-dire sur la substitution de l
turellement l’étendue de sa théorie, c’est-à-dire sur la substitution de l’idée du temps au temps. L’année même de la mort
-à-dire sur la substitution de l’idée du temps au temps. L’année même de la mort de Guyau, en 1888, M. Bergson publiait se
la substitution de l’idée du temps au temps. L’année même de la mort de Guyau, en 1888, M. Bergson publiait ses aperçus s
psychologiques qui demeurent comme une des œuvres les plus profondes de la philosophie contemporaine. Guyau révélait sa p
rofondes de la philosophie contemporaine. Guyau révélait sa puissance de précurseur. L’étude de M. Annibale Pastore nous m
hie contemporaine. Guyau révélait sa puissance de précurseur. L’étude de M. Annibale Pastore nous montre combien sa pensée
ovanni Gentile. G. Laterza. Bari Il y a en Italie quelques maisons d’ éditions particulièrement consacrées à la savante
ons particulièrement consacrées à la savante vulgarisation des œuvres de culture générales. La maison Laterza, de Bari, fo
nte vulgarisation des œuvres de culture générales. La maison Laterza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan
ulture générales. La maison Laterza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandr
rales. La maison Laterza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Pale
maison Laterza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est a
erza, de Bari, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est arrivée en
, fondée bien après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est arrivée en peu d’années
n après celle de Hoepli, de Milan, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est arrivée en peu d’années à s’affirmer
an, de Bocca, de Turin, et de Sandron, de Palerme, est arrivée en peu d’ années à s’affirmer digne de la plus grande reconn
e Sandron, de Palerme, est arrivée en peu d’années à s’affirmer digne de la plus grande reconnaissance de la part des inte
s à un prix ordinaire, que l’éditeur Laterza fait paraître les œuvres de sa Collection des philosophes classiques modernes
phes classiques modernes. Cette collection est publiée avec les soins de MM. B. Croce et G. Gentile. Elle comprend déjà tr
d déjà trois volumes, dont l’Encyclopédie des Sciences Philosophiques de Hegel, précédée d’une préface particulièrement im
s, dont l’Encyclopédie des Sciences Philosophiques de Hegel, précédée d’ une préface particulièrement importante de M. B. C
ophiques de Hegel, précédée d’une préface particulièrement importante de M. B. Croce. M. Alfredo Gargiulo a traduit et pré
oce. M. Alfredo Gargiulo a traduit et préfacé la Critique du Jugement de Kant. M. Giovanni Gentile a préfacé et annoté le
i Gentile a préfacé et annoté le premier volume des œuvres en italien de Giordano Bruno, qui comprend les Dialogues métaph
Dialogues métaphysiques du grand penseur hérésiarque. La publication de cette œuvre de Giordano Bruno est vraiment de la
physiques du grand penseur hérésiarque. La publication de cette œuvre de Giordano Bruno est vraiment de la plus haute impo
siarque. La publication de cette œuvre de Giordano Bruno est vraiment de la plus haute importance. Car Bruno et Vico sont
sont sans nul doute les seuls grands philosophes, les seuls créateurs de systèmes, de l’Italie. Ils sont tous les deux des
doute les seuls grands philosophes, les seuls créateurs de systèmes, de l’Italie. Ils sont tous les deux des méridionaux,
urs de systèmes, de l’Italie. Ils sont tous les deux des méridionaux, de cette race des Italiens da Midi chez lesquels on
taliens da Midi chez lesquels on a voulu voir les expressions réelles d’ une race germanique, à cause des Longobards et des
ent si longtemps. L’Italie, tout comme Rome, n’a eu que des penseurs, de grands penseurs même en tous les temps. Elle n’a
penseurs, de grands penseurs même en tous les temps. Elle n’a pas eu de philosophes, car, ai-je eu l’occasion d’écrire au
s les temps. Elle n’a pas eu de philosophes, car, ai-je eu l’occasion d’ écrire autrefois, la différence entre un philosoph
er compose un système, basé sur une ou quelques données très simples, d’ où s’élève toute une vision métaphysique, esthétiq
les, d’où s’élève toute une vision métaphysique, esthétique et morale de la vie, tandis que l’autre, le penseur, n’est pas
rale de la vie, tandis que l’autre, le penseur, n’est pas un créateur de système, mais simplement un critique contingent.
— quoique encore assez mal connu, — un des plus grands métaphysiciens de l’Occident. La publication de M. Giovanni Gentile
nu, — un des plus grands métaphysiciens de l’Occident. La publication de M. Giovanni Gentile contribuera sans doute largem
 : Trovatori e Poeti. R. Sandron. Milan L’éditeur Sandron poursuit de son côté l’intéressante publication de sa Bibliot
L’éditeur Sandron poursuit de son côté l’intéressante publication de sa Bibliothèque de Sciences et Lettres. Dans cett
on poursuit de son côté l’intéressante publication de sa Bibliothèque de Sciences et Lettres. Dans cette collection, a par
es et Lettres. Dans cette collection, a paru dernièrement le Problème de la liberté dans la pensée contemporaine de M. Gio
u dernièrement le Problème de la liberté dans la pensée contemporaine de M. Giovanni Calò, qui étudie la formation et l’év
a formation et l’évolution des dernières écoles philosophiques, celle de la Contingence et l’école Pragmatiste, pour about
ragmatiste, pour aboutir à une solution vaste et profonde du problème de la liberté de la volonté, dans un sens à la fois
ur aboutir à une solution vaste et profonde du problème de la liberté de la volonté, dans un sens à la fois hautement spir
e. M. Paolo Savj-Lopez publie dans la même collection quelques études de lyrique ancienne, sous le titre Trovatori e Poeti
des de lyrique ancienne, sous le titre Trovatori e Poeti. Éditions de la Vita Letteraria Un groupe de jeunes écriva
re Trovatori e Poeti. Éditions de la Vita Letteraria Un groupe de jeunes écrivains, critiques et poètes, pleins de
eraria Un groupe de jeunes écrivains, critiques et poètes, pleins de hardiesse innovatrice, réunis autour du périodiqu
is autour du périodique romain la Vita Letteraria, publie des volumes de vers et de prose, où la pensée la plus jeune semb
u périodique romain la Vita Letteraria, publie des volumes de vers et de prose, où la pensée la plus jeune semble chercher
ne semble chercher éperdument ses rythmes adéquats, afin de former et de révéler une école poétique jeune et forte, digne
afin de former et de révéler une école poétique jeune et forte, digne de concentrer dans quelque grand effort si possible
oncentrer dans quelque grand effort si possible les esprits dispersés de la littérature nouvelle. Parmi les publications d
esprits dispersés de la littérature nouvelle. Parmi les publications de la Vita Letteraria, il faut citer : Anime vive e
ions de la Vita Letteraria, il faut citer : Anime vive e anime morte, de M. G. Darchini, Liriche, de M. A. Onofri, Canto d
il faut citer : Anime vive e anime morte, de M. G. Darchini, Liriche, de M. A. Onofri, Canto delle Stagioni, de M. Ridolfo
e, de M. G. Darchini, Liriche, de M. A. Onofri, Canto delle Stagioni, de M. Ridolfo Peruzzi, Canto d’Autunno, de M. France
Onofri, Canto delle Stagioni, de M. Ridolfo Peruzzi, Canto d’Autunno, de M. Francesco Margaritis, le Ore Mattutine, de M. 
ruzzi, Canto d’Autunno, de M. Francesco Margaritis, le Ore Mattutine, de M. Salvatore Giuliano, Ali in cielo, de M. France
Margaritis, le Ore Mattutine, de M. Salvatore Giuliano, Ali in cielo, de M. Francesco Biondolillo. Memento M. Leo G.
eo G. Sera réunit ses très importants essais sur Nietzsche, l’Origine de la Société, l’Amour, l’Aristocratique, Stendhal,
ulle traccie della vita, B. Lux éditeur, Rome. — La maison Ars Regia, de Milan, fait paraître la traduction italienne de l
 La maison Ars Regia, de Milan, fait paraître la traduction italienne de l’œuvre si remarquable de W. Williamson, admirabl
ilan, fait paraître la traduction italienne de l’œuvre si remarquable de W. Williamson, admirablement traduite par M. E. F
 E. Ferraris : la Legge Suprema. — M. Guglielmo Policastro : Lo Stato d’ anima de l’Italia contemporeana. Battiato, Catane.
aris : la Legge Suprema. — M. Guglielmo Policastro : Lo Stato d’anima de l’Italia contemporeana. Battiato, Catane. — B. Cr
 II. E. Lœscher, Rome. — Luigi Grilli : Il Monito (pour la séparation de l’Église et de l’État en France). G. Donnini, Pér
, Rome. — Luigi Grilli : Il Monito (pour la séparation de l’Église et de l’État en France). G. Donnini, Pérouse. — Fausto
sizione (Documents inédits). G. Barbera, Florence. Échos. La Mort de Pétrarque Mercure. Tome LXVII, numéro 239, 1er
6 [574-575]. La vieille légende très romantique qui entourait la mort de Pétrarque, et qui a perpétué, de siècle en siècle
rès romantique qui entourait la mort de Pétrarque, et qui a perpétué, de siècle en siècle, la vision du poète mort dans la
rpétué, de siècle en siècle, la vision du poète mort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’H
le en siècle, la vision du poète mort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’Homère, vient d’
ort dans la solitude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’ Homère, vient d’être détruite par la critique scie
tude de son cabinet de travail, la tête sur un volume d’Homère, vient d’ être détruite par la critique scientifique moderne
tait tombée sur un livre, ce livre ne pouvait nullement être un poème d’ Homère, mais qu’il s’agissait d’un manuscrit des L
re ne pouvait nullement être un poème d’Homère, mais qu’il s’agissait d’ un manuscrit des Lettres de Cicéron. M. Léon Dorez
e un poème d’Homère, mais qu’il s’agissait d’un manuscrit des Lettres de Cicéron. M. Léon Dorez pense en effet que Pétrarq
n Dorez pense en effet que Pétrarque est mort en travaillant à sa Vie de Cicéron, qui devait faire partie des Vies des Ill
de Cicéron, qui devait faire partie des Vies des Illustres. Une pièce de la Bibliothèque Nationale, et qui est précisément
Bibliothèque Nationale, et qui est précisément le manuscrit inachevé de la Vita Cæsaris, s’arrête sur un rappel du livre 
de la Vita Cæsaris, s’arrête sur un rappel du livre VIII des Lettres de Cicéron à Atticus. M. Léon Dorez est d’avis que «
pel du livre VIII des Lettres de Cicéron à Atticus. M. Léon Dorez est d’ avis que « seul le manuscrit des Lettres de Cicéro
Atticus. M. Léon Dorez est d’avis que « seul le manuscrit des Lettres de Cicéron que Pétrarque avait ouvert, ou qu’il s’ap
livre VIII des Lettres à Atticus et continuer la rédaction définitive de la biographie du grand homme romain, pourrait, si
pourrait, si on le retrouvait, disputer ce funèbre honneur au volume de la Bibliothèque nationale ». Quelques critiques i
ourra jamais savoir sur quel livre est mort Pétrarque, car l’histoire de sa mort pendant le travail, dans son cabinet, où
ut-être inventée, par Messer Giovanni Manzini della Motta, chancelier de Galeas Visconti, et admirateur posthume de Pétrar
ni della Motta, chancelier de Galeas Visconti, et admirateur posthume de Pétrarque. M. Sicardi cite une lettre, publiée po
première fois par M. A. Zardo, écrite par Dondi, le médecin et l’ami de Pétrarque, le lendemain de la mort du poète. On s
rdo, écrite par Dondi, le médecin et l’ami de Pétrarque, le lendemain de la mort du poète. On sait que Pétrarque, vieux et
la mort du poète. On sait que Pétrarque, vieux et fatigué, souffrait d’ une épilepsie avec des formes accentuées de catale
ieux et fatigué, souffrait d’une épilepsie avec des formes accentuées de catalepsie. Le médecin Dondi fait allusion à ce m
catalepsie. Le médecin Dondi fait allusion à ce mal, en écrivant à un de ses collègues, à la date du 19 juillet 1374 : « L
able Francesco Petrarca, accablé, après quelques heures, par le genre de maladie par laquelle, si tu te souviens, nous le
arque, assisté probablement par son ami Dondi et par d’autres, n’a pu de toute façon mourir dans la solitude et au milieu
22 (1891) Articles du Mercure de France, année 1891
notes critiques — et pathologiques — qui surgissent, comme une volée d’ oiseaux noirs, d’entre les pages de ce livre : Les
 — qui surgissent, comme une volée d’oiseaux noirs, d’entre les pages de ce livre : Les Chants de Maldoror 1, leur nombre
une volée d’oiseaux noirs, d’entre les pages de ce livre : Les Chants de Maldoror 1, leur nombre et l’incohérence et leur
ige. C’est une originalité furieuse et inattendue tellement qu’un peu d’ espace est nécessaire pour se recoordonner soi-mêm
un peu d’espace est nécessaire pour se recoordonner soi-même en suite de lectures. Il est évident, d’abord, que l’auteur,
en suite de lectures. Il est évident, d’abord, que l’auteur, écrivain de dix-sept ans (point vérifié et peu contestable),
dix-sept ans (point vérifié et peu contestable), dépassait en folie, de très loin, cette sorte de déséquilibre que les so
ié et peu contestable), dépassait en folie, de très loin, cette sorte de déséquilibre que les sots de l’aliénation mentale
sait en folie, de très loin, cette sorte de déséquilibre que les sots de l’aliénation mentale qualifient de ce même mot :
sorte de déséquilibre que les sots de l’aliénation mentale qualifient de ce même mot : folie, et attribuent à de glorieuse
aliénation mentale qualifient de ce même mot : folie, et attribuent à de glorieuses intelligences, telles que sainte Thérè
s intelligences, telles que sainte Thérèse, Edgar Poë, à des artistes d’ une sensitivité suprême, tel Schumann. Partage à f
sur tout ce qui est intellectuel ou mystique, les abjects blasphèmes de sa porcine ignorance. Cet auteur, son information
me (Le Génie et la Folie) que je ne puis vérifier. […] Les Livres. De l’Authenticité des Annales et des Histoires de Ta
er. […] Les Livres. De l’Authenticité des Annales et des Histoires de Tacite, par P. Hochart (Thorin) R. G. [Remy de
Tome II, numéro 14, février 1891, p. 123-125 [124-125]. En ce livre d’ une bonne et curieuse érudition, il est démontré q
vre d’une bonne et curieuse érudition, il est démontré que les œuvres de Tacite furent fabriquées de toutes pièces, à la R
érudition, il est démontré que les œuvres de Tacite furent fabriquées de toutes pièces, à la Renaissance, par un latinisan
ous faire prendre jusqu’à la fin des siècles pour « le témoin indigné de la vertu offensée » les élucubrations factices d’
« le témoin indigné de la vertu offensée » les élucubrations factices d’ un ingénieux truqueur, — ce rôle, paraît-il, tenta
ne quelques preuves qu’on a discutées, mais non réfutées. Sans parler de la date des plus anciens manuscrits de Tacite (au
mais non réfutées. Sans parler de la date des plus anciens manuscrits de Tacite (au commencement du xve  siècle on n’en co
ve  siècle on n’en connaissait aucun, et ceux que l’on connut étaient d’ une écriture contemporaine), il y des détails asse
ionne Ninive, et Pogge est le premier à avoir eu en main un manuscrit d’ Ammien Marcelin ; Tacite, qui connaissait certaine
a part de Pogge qui ne le visita jamais, etc. Enfin il y a l’autorité de M. Hochart, lequel étudie spécialement les temps
ire et artistique français. Notre confrère M. Ernest Vinci est chargé de la correspondance parisienne. — La Gazetta Letter
a Gazetta Letteraria (Turin) publie un article sur le Régime moderne, de M. Taine. […] Tome II, numéro 16, avril 1891
tu allais à l’école, tes livres sous le bras, tu te croyais destiné à de grandes choses ; et la première fois que tu vis,
croyais destiné à de grandes choses ; et la première fois que tu vis, de l’Histoire du Moyen Âge, surgir la troupe des che
ire du Moyen Âge, surgir la troupe des chevaliers sans peur, amoureux de leur dame et de la justice, tu te jugeas aussitôt
, surgir la troupe des chevaliers sans peur, amoureux de leur dame et de la justice, tu te jugeas aussitôt pareil à eux, a
guerre, et comme eux sans peur et sans reproche. » A-t-il été obligé de rosser un de ses camarades, cet enfant prédestiné
omme eux sans peur et sans reproche. » A-t-il été obligé de rosser un de ses camarades, cet enfant prédestiné le relève et
e : «T’ai-je fait mal ? » Ces dispositions à la pitié et au sauvetage de ses contemporains s’aggravent avec l’âge. Amoureu
eci : « Je vous aime, mais celui qui a des droits sur vous est jaloux de moi, il pourrait vous arriver malheur… » — « Je l
e timide et bon s’entête dans ses scrupules. Plus tard, il entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contentera
il entreprend de réconcilier des ménages où la femme se contenterait de consolations effectives et tierces ; plus tard, d
me se contenterait de consolations effectives et tierces ; plus tard, de réhabiliter la pauvre Luciette qui a mal tourné ;
rné ; déjà vieux, il s’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’un séducteur et d’un mariage
’offre à rendre l’honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’ un séducteur et d’un mariage nul, tout en se deman
honneur, en l’épousant, à une de ses nièces victime d’un séducteur et d’ un mariage nul, tout en se demandant s’il agit rée
d’un mariage nul, tout en se demandant s’il agit réellement en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui l
nul, tout en se demandant s’il agit réellement en homme de devoir et de sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse. Fin
sacrifice, ou si c’est l’amour qui le pousse. Finalement, il me coûte de le dire, tant le roman est faussé par ce banal dé
dénouement, Don Quichottin se marie. Tel est, résumé en quelques-uns de ses épisodes, le dernier livre d’un humoriste trè
ie. Tel est, résumé en quelques-uns de ses épisodes, le dernier livre d’ un humoriste très distingué et depuis longtemps bi
très distingué et depuis longtemps bien connu en France. L’idée seule de ce Don Chisciottino, comme celle d’un roman antér
ien connu en France. L’idée seule de ce Don Chisciottino, comme celle d’ un roman antérieur, Monsieur Moi, montre un écriva
’un roman antérieur, Monsieur Moi, montre un écrivain moins préoccupé de larmes et de rires productifs que de larges et cu
érieur, Monsieur Moi, montre un écrivain moins préoccupé de larmes et de rires productifs que de larges et curieuses synth
ntre un écrivain moins préoccupé de larmes et de rires productifs que de larges et curieuses synthèses. Il est cependant n
ifs que de larges et curieuses synthèses. Il est cependant nécessaire de lui reprocher une fâcheuse timidité, une peur de
cependant nécessaire de lui reprocher une fâcheuse timidité, une peur de choquer les pudeurs bourgeoises, des aphorismes s
yle qui tourne trop prompt au badinage attendri, ce style qui entache de snobisme les créations de Dickens. Malgré ces res
au badinage attendri, ce style qui entache de snobisme les créations de Dickens. Malgré ces restrictions, que me dicte la
tions, que me dicte la naïve sincérité, Don Chisciottino est un livre d’ une jolie logique, — jusqu’à la pénultième page, —
ino est un livre d’une jolie logique, — jusqu’à la pénultième page, — d’ une fine observation. Je le vois, peuplier souple
une fine observation. Je le vois, peuplier souple et clair, émergeant de la selva oscura, du vague taillis de la littératu
plier souple et clair, émergeant de la selva oscura, du vague taillis de la littérature cisalpine, où quelques bons bûcher
es cognées critiques — attendent patients la croissance et la poussée d’ un tas de baliveaux nains, — et c’est très beau qu
baliveaux nains, — et c’est très beau qu’il nous vienne un tel livre d’ Italie : il n’en vient pas souvent. Les dernièr
dernières revues italiennes À noter, dans la Gazzetta letteraria, de Turin : une curieuse étude de M. Adolfo Zerboglio
À noter, dans la Gazzetta letteraria, de Turin : une curieuse étude de M. Adolfo Zerboglio sur les fous de bibliothèques
ia, de Turin : une curieuse étude de M. Adolfo Zerboglio sur les fous de bibliothèques (I Mattoidi in biblioteca), ces man
(n° du 21 février). — Le n° suivant (28 février) donne la conclusion de la très solide étude de M. Rodolfo Renier : Pour
e n° suivant (28 février) donne la conclusion de la très solide étude de M. Rodolfo Renier : Pour l’histoire des arts et d
sante, la Letteraria se complète par une bibliographie étendue, revue de lecture et instrument de travail. Dans la Cronaca
omplète par une bibliographie étendue, revue de lecture et instrument de travail. Dans la Cronaca d’arte, de Milan (22 fév
e étendue, revue de lecture et instrument de travail. Dans la Cronaca d’ arte, de Milan (22 février), en citation ces deux
e, revue de lecture et instrument de travail. Dans la Cronaca d’arte, de Milan (22 février), en citation ces deux vers réc
), en citation ces deux vers récemment déchiffrés dans les manuscrits de Léonard de Vinci : Sichome. vna. giornata. bene.
Tome II, numéro 17, mai 1891, p. 261-268 [264]. […] Parlerai-je enfin de la Critica sociale, de Milan, qui s’empoigne avec
 1891, p. 261-268 [264]. […] Parlerai-je enfin de la Critica sociale, de Milan, qui s’empoigne avec l’idée de patrie et l’
-je enfin de la Critica sociale, de Milan, qui s’empoigne avec l’idée de patrie et l’appelle « la carcasse d’un idéal putr
ilan, qui s’empoigne avec l’idée de patrie et l’appelle « la carcasse d’ un idéal putréfié » 3. […] Littérature italienn
ue nous lûmes en des journaux français (21mars). — Étude sur l’Argent de M. Zola, par Giuseppe Depanis : le critique prend
prend à ce livre un intérêt qui nous étonne ; il suffirait peut-être de constater l’étiage du tirage pour épuiser l’esthé
tique afférente au sujet (28 mars). Cronaca d’Arte : Curieuses notes de Giuseppe Robiati sur un romancier italien, tout à
à, No, Quartello, apparaît tel qu’un romantique décadent, s’inspirant de Leopardi, de Baudelaire, de Schopenhauer, assez i
llo, apparaît tel qu’un romantique décadent, s’inspirant de Leopardi, de Baudelaire, de Schopenhauer, assez indépendant po
el qu’un romantique décadent, s’inspirant de Leopardi, de Baudelaire, de Schopenhauer, assez indépendant pour avoir écrit 
avoir écrit : « À dire vrai, je n’ai jamais senti ni compris l’amour de la patrie » ; dans un autre roman, tout de jeunes
s senti ni compris l’amour de la patrie » ; dans un autre roman, tout de jeunesse, Memorie inutili, il avait analysé les p
sse, Memorie inutili, il avait analysé les plus étranges observations de l’amour, en un mélange, dit M. Robiati, de Stendh
plus étranges observations de l’amour, en un mélange, dit M. Robiati, de Stendhal et de De Sade. Nulle critique ne parla j
bservations de l’amour, en un mélange, dit M. Robiati, de Stendhal et de De Sade. Nulle critique ne parla jamais des livre
rvations de l’amour, en un mélange, dit M. Robiati, de Stendhal et de De Sade. Nulle critique ne parla jamais des livres d
de Stendhal et de De Sade. Nulle critique ne parla jamais des livres de Banzole : cependant ils ont été achetés et lus, p
sujets où nous ne pouvons la suivre en détail, nous a fait l’honneur de traduire presque intégralement, en y joignant des
s équivoque, « Le joujou Patriotisme ». La traduction est élégante et d’ une langue très fine. Cette expression italienne m
re In Memoria di sua altezza reale il principe Amedeo di Savoia, duca d’ Aosta. Tome III, numéro 19, juillet 1891
ar A.-S. Novano (Turin, L. Roux), roman, un peu à la Verga, où il y a de réelles promesses de talent. Nuovi Canti, de Gio
n, L. Roux), roman, un peu à la Verga, où il y a de réelles promesses de talent. Nuovi Canti, de Giovanni Marradi (Milan,
u à la Verga, où il y a de réelles promesses de talent. Nuovi Canti, de Giovanni Marradi (Milan, Treves) : ce sont des co
one, pas très originale. On pense invinciblement à Lamartine : poésie d’ hier. L’Amante, par Adolfo Maspes (Milan, Galli),
onaca, 10 mai). L’Illusione, par F. de Roberto (Milan, Galli), roman d’ un naturalisme modéré ; procédés de Flaubert. L
. de Roberto (Milan, Galli), roman d’un naturalisme modéré ; procédés de Flaubert. Les Théâtres La Signora di Chall
t le jouer en italien, ce drame est toujours inédit et l’auteur vient d’ en donner quelques lectures publiques. Le thème de
t et l’auteur vient d’en donner quelques lectures publiques. Le thème de la Dame de Challant est emprunté à la quatrième n
Le thème de la Dame de Challant est emprunté à la quatrième nouvelle de Bandello : c’est l’histoire de cette Bianca Maria
t est emprunté à la quatrième nouvelle de Bandello : c’est l’histoire de cette Bianca Maria, veuve d’Hermès Visconti, puis
nouvelle de Bandello : c’est l’histoire de cette Bianca Maria, veuve d’ Hermès Visconti, puis femme de René, comte de Chal
l’histoire de cette Bianca Maria, veuve d’Hermès Visconti, puis femme de René, comte de Challant, qui chercha à faire assa
is dans la Gazzetta déclare que c’est « une vigoureuse œuvre d’art et d’ art profondément humain » ; I. Furlani, dans la Cr
lani, dans la Cronaca, estime qu’il n’était peut-être pas bien urgent de mettre cette anecdote en dialogues, fussent-ils d
en dialogues, fussent-ils des plus dramatiques, et que les nouvelles de Bandello sont parfaites, — mais dans Bandello. À
ttéraire du théâtre, et Domenico Lanza, pour lequel un renouvellement de l’art dramatique est possible et même certain.
est possible et même certain. Les Revues Gazzetta Letteraria : de beaux vers de L.-G. Mambrini, trois Sonnets en mi
t même certain. Les Revues Gazzetta Letteraria : de beaux vers de L.-G. Mambrini, trois Sonnets en mineur de grande
Letteraria : de beaux vers de L.-G. Mambrini, trois Sonnets en mineur de grande allure : « Oh ! illusion de justice, oh !
 Mambrini, trois Sonnets en mineur de grande allure : « Oh ! illusion de justice, oh ! immenses délires d’amour, oh ! pass
de grande allure : « Oh ! illusion de justice, oh ! immenses délires d’ amour, oh ! passions en Dieu, oh ! ondes d’encens
ice, oh ! immenses délires d’amour, oh ! passions en Dieu, oh ! ondes d’ encens en vain consumées, pourquoi vous consacrer
pouvez apaiser mon âme ? » (25 avril.) M. Depanis analyse, avec bien de la perspicacité, Là-Bas, de Huysmans, et non seul
(25 avril.) M. Depanis analyse, avec bien de la perspicacité, Là-Bas, de Huysmans, et non seulement rédige sur le livre d’
rspicacité, Là-Bas, de Huysmans, et non seulement rédige sur le livre d’ intéressantes remarques, mais juge l’auteur avec e
des nouvelles contenues dans le Sonyeuse de Lorrain, s’effare un peu d’ y rencontrer des types mostruosi, n’est pas fâché,
n peu d’y rencontrer des types mostruosi, n’est pas fâché, en sortant de ces deux livres, « de jouir de sourires et qui ne
es types mostruosi, n’est pas fâché, en sortant de ces deux livres, «  de jouir de sourires et qui ne sont pas sur des lèvr
mostruosi, n’est pas fâché, en sortant de ces deux livres, « de jouir de sourires et qui ne sont pas sur des lèvres de suc
deux livres, « de jouir de sourires et qui ne sont pas sur des lèvres de succubes ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. Pi
de jouir de sourires et qui ne sont pas sur des lèvres de succubes ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. Pica sur les repr
e sont pas sur des lèvres de succubes ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. Pica sur les représentations de l’Intruse et d
es ou de lamies » (9 mai). — Notes de M. Pica sur les représentations de l’Intruse et de Un mâle (6 juin). Cronaca d’Arte
» (9 mai). — Notes de M. Pica sur les représentations de l’Intruse et de Un mâle (6 juin). Cronaca d’Arte. — Encore des v
et de Un mâle (6 juin). Cronaca d’Arte. — Encore des vers et exquis de Enrico Panzacchi : Une petite ville, le soir ; un
zacchi : Une petite ville, le soir ; une fenêtre où se colle le front d’ une femme qui rêve, ou prie… « Es-tu celle qui de
acata All’ombre che vengono giù ? « … Es-tu celle qui aspire à plus d’ intensité de vie, qui évoque la danse des Heures v
bre che vengono giù ? « … Es-tu celle qui aspire à plus d’intensité de vie, qui évoque la danse des Heures vers son ulti
la danse des Heures vers son ultime jeunesse, et qui demande une nuit d’ amour aux ombres descendantes ?   E chiami la danz
hiami la danza dell’Ore. Sull’ultima tua gioventù, E preghi una notte d’ amore All’ombre che vengono giù ?  M. Enrico Vida
ngono giù ?  M. Enrico Vidali analyse l’enquête Huret et fait preuve d’ une amusante inconnaissance de la littérature fran
analyse l’enquête Huret et fait preuve d’une amusante inconnaissance de la littérature française contemporaine. Sur Verla
re française contemporaine. Sur Verlaine : « Le frère de Plaches (?), de Murger, de Vallès, le lettré du café François Ier
e contemporaine. Sur Verlaine : « Le frère de Plaches (?), de Murger, de Vallès, le lettré du café François Ier… » (31 mai
François Ier… » (31 mai). Critica sociale : À lire les deux articles de M. Turati sur les Anarchistes (10 et 31 mai).
 mai). Tome III, numéro 21, septembre 1891 [Sonnets inédits de Carducci et Mazzoni] Tome III, numéro 21, sept
[Remy de Gourmont] Nous inaugurons, en ce fascicule, la publication d’ œuvres inédites, texte et traduction, des principa
tes étrangers contemporains : elles seront, chaque fois, accompagnées d’ une brève notice. M. Carducci, aujourd’hui âgé de
e fois, accompagnées d’une brève notice. M. Carducci, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans ; Pisan d’origine, Bolonais pa
ve notice. M. Carducci, aujourd’hui âgé de cinquante-cinq ans ; Pisan d’ origine, Bolonais par adoption, est le plus remarq
Pisan d’origine, Bolonais par adoption, est le plus remarquable poète de l’Italie contemporaine. Sa célébrité date de son
e plus remarquable poète de l’Italie contemporaine. Sa célébrité date de son Hymne à Satan, et, après plusieurs recueils,
que, c’est dire, en Italie, anticatholique, il avait voulu se séparer de l’école de Manzoni, non pas seulement par les idé
dire, en Italie, anticatholique, il avait voulu se séparer de l’école de Manzoni, non pas seulement par les idées, mais pa
métrique elle-même : répudiant les rythmes traditionnels, il imagina de faire revivre en italien le système compliqué de
tionnels, il imagina de faire revivre en italien le système compliqué de la versification latine. La langue italienne, trè
versification latine. La langue italienne, très accentuée, lui permit de réussir relativement ; mais, en ces dernières ann
règles nouvelles, la versification tend, au contraire, à s’affranchir de toutes les règles qui ne sont pas purement musica
mais les Barbares tiennent une grande place ; les plus connus sont : D’ Annunzio, Marradi, Ferrari, Olindo Guerrini, Giuse
ais les Barbares tiennent une grande place ; les plus connus sont : D’ Annunzio , Marradi, Ferrari, Olindo Guerrini, Giuseppe Chia
t Guido Mazzoni, dont nous donnons un sonnet. — Ni ce sonnet ni celui de Carducci ne sont barbares. A C. C. / À C. C.
lo di pari il suo dolore, * Ma qual di fè raggiante e di valore Surse d’ un popol combattente al grido, Quando penso raddur
di valore Surse d’un popol combattente al grido, Quando penso raddur d’ Alceo col cuore L’aquila d’Alessandro al greco nid
combattente al grido, Quando penso raddur d’Alceo col cuore L’aquila d’ Alessandro al greco nido. * Quanti per quella bian
e isole belle. * Ahi, la Parca volo. Di monte in monte Pianse la lira de l’antico Orfeo E tramontan in buio mar le stelle.
E tramontan in buio mar le stelle. À C. C. En lui envoyant les œuvres de Byron Charles, sur la résonnante rive adriatique,
usoire, Sa douleur en le manteau des pairs, * Mais tel que, rayonnant de foi et de courage, Il surgit aux cris d’un peuple
douleur en le manteau des pairs, * Mais tel que, rayonnant de foi et de courage, Il surgit aux cris d’un peuple combattan
s, * Mais tel que, rayonnant de foi et de courage, Il surgit aux cris d’ un peuple combattant, Quand il voulut ramener, ave
x cris d’un peuple combattant, Quand il voulut ramener, avec son cœur d’ Alcée, L’aigle d’Alexandre au nid grec. * Oh ! sou
e combattant, Quand il voulut ramener, avec son cœur d’Alcée, L’aigle d’ Alexandre au nid grec. * Oh ! sous ce blanc front
aigle d’Alexandre au nid grec. * Oh ! sous ce blanc front anglais Que de songes de gloire passèrent ! Sur l’Égée Souriaien
exandre au nid grec. * Oh ! sous ce blanc front anglais Que de songes de gloire passèrent ! Sur l’Égée Souriaient les bell
e Souriaient les belles îles épandues. * Ah ! la Parque prit son vol. De montagne en montagne Pleura la lyre du vieil Orph
hèrent en la noire mer les étoiles. Sul laghetto di Arqua / Au lac d’ Arqua Guido Mazzoni. Sul laghetto di Arqua Sul
oppi La gioia di lor vita, e suonan scoppi Gai di trilli e un frullar d’ ale allegre. * Spesso scendea giù pe’ sentieri mol
iero ed altri colli ! E aperto il libro gli sfuggia su l’erba. Au lac d’ Arqua Au lac d’Arqua (des roseaux levés droits Lu
lli ! E aperto il libro gli sfuggia su l’erba. Au lac d’Arqua Au lac d’ Arqua (des roseaux levés droits Lui font une ceint
les noires Ombres déménagent du ciel il semble que se double La joie de leur vie, et sonnent des éclats Gais de trilles e
semble que se double La joie de leur vie, et sonnent des éclats Gais de trilles et un frou-frou d’ailes allègres. Souve
ie de leur vie, et sonnent des éclats Gais de trilles et un frou-frou d’ ailes allègres. Souvent descendait là par les se
ter son saint à la voix acerbe. Ah ! regrets ! il revoyait les eaux de jadis En son inoublieuse pensée et les collines d
revoyait les eaux de jadis En son inoublieuse pensée et les collines de jadis ! Et le livre ouvert de ses mains tombait s
son inoublieuse pensée et les collines de jadis ! Et le livre ouvert de ses mains tombait sur l’herbe. Journaux et r
ratura gesuitica, par Giovanni Faldella ; une analyse (un peu à côté) de À l’Écart, de Minhar et Vallette, par Giuseppe De
ca, par Giovanni Faldella ; une analyse (un peu à côté) de À l’Écart, de Minhar et Vallette, par Giuseppe Depanis ; Talent
heure, proféré, que la littérature actuelle se caractérise par « trop de talent !» — et il distingue soigneusement la pers
neusement la personnalité, qui est l’essence du talent, et la faculté d’ assimilation, qui en est la singerie, en ajoutant
ion, qui en est la singerie, en ajoutant que la personnalité a besoin d’ être rigoureusement disciplinée. Cronaca d’Arte (
ement disciplinée. Cronaca d’Arte (Milan). — Une étude sur Le Vierge d’ Alfred Vallette ; curieuses notes d’Enrico Morsell
Milan). — Une étude sur Le Vierge d’Alfred Vallette ; curieuses notes d’ Enrico Morselli à propos de la célèbre attirance q
la Cronaca la légitimité du théâtre qui plaît à la majorité et « fait de l’argent ». Critica Sociale (Milan). — Bons arti
té et « fait de l’argent ». Critica Sociale (Milan). — Bons articles de polémique ; théories socialistes doctrinaires.
articles de polémique ; théories socialistes doctrinaires. Choses d’ art. Musée du Louvre G.-A. A. [Gabriel-Albert Au
, numéro 21, septembre 1891, p. 189-190. On a déplacé un grand nombre de tableaux, effectué un nouveau classement, encore
e plus malheureux que le précédent, dont le seul but semble avoir été de mettre en cimaise des Guido Reni, des Dolci, des
Dolci, des Carrache et autres croûtes, pour accrocher dans les frises d’ intéressants tableautins grands comme la main. Qua
comme la main. Quand se décidera-t-on à débarrasser la grande galerie de ses quatre-vingts Guido Reni qui l’encombrent et
our les Le Sueur, une salle spéciale dans laquelle on aura la liberté de ne point passer ? Dans la salle des Primitifs ita
cent tableaux remarquables, voisins du plafond, qu’il est impossible de voir, un Pérugin, un Botticelli, un Paolo Uccello
grand salon carré, malgré ses petites dimensions, est à trente mètres de hauteur. Enfin, et c’est le comble, le Louvre, si
e en maîtres allemands, ne possède en tout que trois Cranach : or, un de ces trois Cranach, facile à caser pourtant, puisq
ue vingt-cinq pouces carrés, est exposé… devinez où ? — dans le Musée de la Marine !!! Tome III, numéro 22, octobre 18
Turin). — Il Bello e il Giudizio estetico, par G. Lavini : incapacité de la science à définir le beau (22 août) ; Giorgio
embre). Cronaca d’Arte (Milan). — Une belle gravure d’après une tête d’ étude du peintre Andrea Gastaldi, mort à Turin il
ole, étude sur la condition misérable des ouvrières dans les rizières de la Basse Lombardie, par A. Cabrini (20 août). […]
zières de la Basse Lombardie, par A. Cabrini (20 août). […] Choses d’ art [extrait] R. G. [Remy de Gourmont] Tome III
n Pesello (École florentine, xve  siècle) ou un Sano di Pietro (École de Sienne, xve  siècle). Rue des Saints-Pères, 13, u
un classique, un poète qui ajouta l’érudition à son génie naturel, un de ceux eu somme que le public admet sans les compre
— distingués (26 septembre et 3 octobre). Cronaca d’Arte (Milan). —  De beaux vers de M. Rapisardi, l’isola ; du Lamartin
(26 septembre et 3 octobre). Cronaca d’Arte (Milan). — De beaux vers de M. Rapisardi, l’isola ; du Lamartine (27 septembr
propos de la « cara patria », l’indignation du professeur Martinozzi, de Livourne. Elle réplique en promettant une étude d
esseur Martinozzi, de Livourne. Elle réplique en promettant une étude de cette question — dangereuse, et veut bien faire r
s harpes (30 septembre). […] 1. Comte de Lautréamont, Les Chants de Maldoror (avec eau-forte, lettre autographiée ; p
e ; préface par l’éditeur). Chez Genonceaux, 1890, in-12. Publication de luxe à tirage restreint, entreprise avec le désin
ation de luxe à tirage restreint, entreprise avec le désintéressement d’ un plaisir personnel. 2. [NdE] À propos de Remy d
23 (1898) Articles du Mercure de France, année 1898
97, janvier 1898 Psychologie. Michel-Ange Vaccaro : L’Évolution de l’Amour, Société Libre d’Édition, 2 fr. Gaston
0-241]. M. Michel-Ange Vaccaro en conclusion à son étude, L’Évolution de l’Amour, nous présente au contraire le mariage d’
étude, L’Évolution de l’Amour, nous présente au contraire le mariage d’ amour comme l’avenir le meilleur à réaliser. Repre
’avenir le meilleur à réaliser. Reprenant un historique déjà fait par de nombreux écrivains, cet auteur nous montre la len
cet auteur nous montre la lente transformation à travers les espèces de l’instinct sexuel en amour, et regrette que chez
en amour, et regrette que chez les hommes, où l’instinct se rehausse de sentiment et d’intelligence, les lois, les coutum
grette que chez les hommes, où l’instinct se rehausse de sentiment et d’ intelligence, les lois, les coutumes, les mœurs s’
utumes, les mœurs s’unissent encore pour alourdir les bras des amants de tant d’entraves et violer une fois de plus les lo
les mœurs s’unissent encore pour alourdir les bras des amants de tant d’ entraves et violer une fois de plus les lois de na
ras des amants de tant d’entraves et violer une fois de plus les lois de nature. Certes, les mariages dits de « convenance
violer une fois de plus les lois de nature. Certes, les mariages dits de « convenance », « de raison » ou « d’argent » son
us les lois de nature. Certes, les mariages dits de « convenance », «  de raison » ou « d’argent » sont trop nombreux dans
ture. Certes, les mariages dits de « convenance », « de raison » ou «  d’ argent » sont trop nombreux dans les sociétés actu
tort à M. Vaccaro sur ce point. Peut-être, néanmoins, conviendrait-il de se demander si les contractants de telles unions
t-être, néanmoins, conviendrait-il de se demander si les contractants de telles unions seraient susceptibles d’en accompli
e demander si les contractants de telles unions seraient susceptibles d’ en accomplir d’autres ? et, peut-être n’est-il poi
bles d’en accomplir d’autres ? et, peut-être n’est-il point téméraire d’ affirmer que pour beaucoup, l’Amour n’existe guère
te, il s’en trouvera peu qui ignorent le désir physique, la sensation d’ amour-propre flatté que procure la possession d’un
hysique, la sensation d’amour-propre flatté que procure la possession d’ une belle maîtresse… mais l’amour, tel que le décr
l’amour comme un sentiment qui ne peut se manifester qu’à l’occasion de la rencontre d’un individu réalisant un idéal inc
n sentiment qui ne peut se manifester qu’à l’occasion de la rencontre d’ un individu réalisant un idéal inconscient préform
vidu réalisant un idéal inconscient préformé, l’on sera moins surpris de sa réelle rareté, et l’on s’étonnera moins de la
l’on sera moins surpris de sa réelle rareté, et l’on s’étonnera moins de la fréquence des mariages, inspirés par un tout a
, folklore. Pierre de Nolhac : Érasme en Italie, étude sur un épisode de la Renaissance suivie de douze Lettres inédites d
hac : Érasme en Italie, étude sur un épisode de la Renaissance suivie de douze Lettres inédites d’Érasme, G. Klincksieck
ude sur un épisode de la Renaissance suivie de douze Lettres inédites d’ Érasme, G. Klincksieck J. Drexelius [Remy de Go
méro, 97, janvier 1898, p. 266-268 [267]. Voici un excellent chapitre d’ histoire littéraire, Érasme en Italie, amusant et
re d’histoire littéraire, Érasme en Italie, amusant et savant, gonflé d’ anecdotes aussi bien que de références et de docum
rasme en Italie, amusant et savant, gonflé d’anecdotes aussi bien que de références et de documents. Le séjour d’Érasme à
amusant et savant, gonflé d’anecdotes aussi bien que de références et de documents. Le séjour d’Érasme à Venise chez Alde
é d’anecdotes aussi bien que de références et de documents. Le séjour d’ Érasme à Venise chez Alde Manuce est particulièrem
que cause au bon mangeur hollandais la sobriété, un peu avaricieuse, de la famille de l’imprimeur. On lui met sous presse
bon mangeur hollandais la sobriété, un peu avaricieuse, de la famille de l’imprimeur. On lui met sous presse ses Adages, m
de l’imprimeur. On lui met sous presse ses Adages, mais on le nourrit de feuilles de laitues, comme un lapin ; il réclame
ur. On lui met sous presse ses Adages, mais on le nourrit de feuilles de laitues, comme un lapin ; il réclame au moins du
moins du poulet. Érasme aimait le grec, mais aussi la bonne chère, et de parler la langue de Lascaris ne le nourrissait pa
sme aimait le grec, mais aussi la bonne chère, et de parler la langue de Lascaris ne le nourrissait pas suffisamment. On n
une singulière affectation ; mais en 1508 Venise était toute remplie de Grecs et le grec était encore la langue de l’Orie
Venise était toute remplie de Grecs et le grec était encore la langue de l’Orient. Dans le reste de l’Italie et même à Rom
de Grecs et le grec était encore la langue de l’Orient. Dans le reste de l’Italie et même à Rome le séjour d’Érasme fut mo
angue de l’Orient. Dans le reste de l’Italie et même à Rome le séjour d’ Érasme fut moins fructueux : il ne semble avoir vu
7, janvier 1898, p. 277-283 [282]. […] Anthologie-Revue de France et d’ Italie (10 nov.).— Un somptueux article de Laurent
thologie-Revue de France et d’Italie (10 nov.).— Un somptueux article de Laurent Tailhade à propos des Soliloques du Pauvr
ptueux article de Laurent Tailhade à propos des Soliloques du Pauvre, de Jehan Rictus : de justes considérations d’Edward
Laurent Tailhade à propos des Soliloques du Pauvre, de Jehan Rictus : de justes considérations d’Edward Sansot-Orland sur
des Soliloques du Pauvre, de Jehan Rictus : de justes considérations d’ Edward Sansot-Orland sur Gabriele d’Annunzio et le
érations d’Edward Sansot-Orland sur Gabriele d’Annunzio et le théâtre d’ Albano. […] Publications d’art. Ugo Ojetti : L’
d sur Gabriele d’Annunzio et le théâtre d’Albano. […] Publications d’ art. Ugo Ojetti : L’Arte Moderna a Venezia : Roma,
1898, p. 313-322 [318]. Je ne fais que signaler pour mémoire le livre d’ Ugo Ojetti. Je l’ai reçu, mais le compte rendu en
Annunzio ils savent écrire, ils peuvent s’exprimer, ils ont le talent de présenter une idée ou un personnage quelconque. C
as, même l’étrangère, ont été pour le moment atteintes par l’épidémie de M. d’Annunzio. Les critiques voient le jeune maît
e maître partout ; à travers les pages des autres, surtout. Il suffit d’ employer un adjectif qui sente l’épidémie, pour êt
un adjectif qui sente l’épidémie, pour être classé parmi les suivants de l’auteur de l’Intrus. Je connais, par exemple, un
qui sente l’épidémie, pour être classé parmi les suivants de l’auteur de l’Intrus. Je connais, par exemple, un jeune roman
de l’auteur de l’Intrus. Je connais, par exemple, un jeune romancier d’ un talent vif et original, qui a eu le malheur de
, un jeune romancier d’un talent vif et original, qui a eu le malheur de laisser échapper l’adjectif : imperioso (impérieu
per l’adjectif : imperioso (impérieux). Il écrivait à propos du héros de son dernier roman : « Monsieur Tel descendait d’u
it à propos du héros de son dernier roman : « Monsieur Tel descendait d’ une famille impérieuse… » Croyez-vous ? On est par
Tel descendait d’une famille impérieuse… » Croyez-vous ? On est parti de là pour conclure sans appel que le jeune écrivain
pour conclure sans appel que le jeune écrivain est un suivant aveugle de M. d’Annunzio : le mot était épidémique ; l’adjec
 : le mot était épidémique ; l’adjectif imperioso est un des préférés de M. d’Annunzio ; donc celui qui s’en emparait ne p
re qu’un imitateur. Le pire, je dirais le comique dans cette tragédie de paroles, c’est que le jeune romancier, piqué par
’est que le jeune romancier, piqué par le reproche, a eu la faiblesse d’ en tenir compte ; et voilà que dans la seconde édi
la faiblesse d’en tenir compte ; et voilà que dans la seconde édition de son roman on lit : « M. Tel descendait d’une fami
que dans la seconde édition de son roman on lit : « M. Tel descendait d’ une famille aristocratique… » ! J’ai dit que la cr
me les critiques qui ne sont pas trop ferrés sur cette petite affaire de la langue italienne s’en mêlent : ce qui est éton
il faut l’avouer, parce que pour juger la question il est nécessaire d’ avoir une connaissance parfaite, profonde, exquise
l est nécessaire d’avoir une connaissance parfaite, profonde, exquise de la langue ; on doit comparer, on doit connaître l
xquise de la langue ; on doit comparer, on doit connaître les sources de certains mots anciens, que M. d’Annunzio a épouss
époussetés et réexposés dans sa vitrine étincelante. On ne sait rien de tout cela, on ne sait distinguer une expression d
en de tout cela, on ne sait distinguer une expression du xive  siècle d’ une périphrase née avant-hier ; mais on juge, et o
ement littéraire italien. On ne soupçonne les jeunes littérateurs que d’ une imitation formelle ; il serait difficile de so
eunes littérateurs que d’une imitation formelle ; il serait difficile de soupçonner autre chose, à vrai dire, parce qu’il
upçonner autre chose, à vrai dire, parce qu’il est presque impossible de voler à M. d’Annunzio une seule pensée qui ne soi
impossible de voler à M. d’Annunzio une seule pensée qui ne soit pas de Frédéric Nietzsche ou de quelque auteur classique
 d’Annunzio une seule pensée qui ne soit pas de Frédéric Nietzsche ou de quelque auteur classique. Toutefois, comme M. d’A
est un artiste exquis, les malheureux auteurs qui tremblent à l’idée de se voir mis à la queue de ses petits pages, font
s malheureux auteurs qui tremblent à l’idée de se voir mis à la queue de ses petits pages, font un effort surhumain pour f
ue de ses petits pages, font un effort surhumain pour fuir le soupçon de l’épidémie ; ils n’ont pas encore compris la port
uir le soupçon de l’épidémie ; ils n’ont pas encore compris la portée de cette chasse féroce aux imitateurs vrais ou suppo
œuvres et les auteurs à leurs rangs ; on saura distinguer l’influence de l’un et de l’autre, l’importance de celui-ci pour
es auteurs à leurs rangs ; on saura distinguer l’influence de l’un et de l’autre, l’importance de celui-ci pour ses belles
; on saura distinguer l’influence de l’un et de l’autre, l’importance de celui-ci pour ses belles paroles et de celui-là p
un et de l’autre, l’importance de celui-ci pour ses belles paroles et de celui-là pour ses belles pensées ; ce qui est néc
et de celui-là pour ses belles pensées ; ce qui est nécessaire, c’est de nous goûter les uns les autres. Toujours est-il q
Toujours est-il qu’on est arrivé au moment où l’on voit que ce cadeau d’ une forme pure et noble, souple et harmonieuse, qu
souple et harmonieuse, qui est un des titres les plus incontestables de M. d’Annunzio à la reconnaissance de son pays, — 
s titres les plus incontestables de M. d’Annunzio à la reconnaissance de son pays, — est un cadeau joliment dangereux. On
nt dangereux. On ne peut pas y toucher sans se teindre. C’est le vase de Pandore ; il y a des pierres précieuses et des pa
lève la langue italienne à une grande hauteur ; mais gare à qui tâche d’ y arriver avec lui ! M. d’Annunzio a remis en honn
is en honneur maintes expressions oubliées, et entrelacé une couronne de mots rares, subtils, suggestifs, pompeux et pimpa
servir à notre tour ; ils sont sacrés ; nous sommes dans une Galerie d’ art ancien et moderne : messieurs les visiteurs so
Galerie d’art ancien et moderne : messieurs les visiteurs sont priés de ne pas toucher… Ça ne valait pas le prix payé à l
le prix payé à la porte. Il faut ajouter à cette sommaire exposition de dégâts épidémico-linguistiques que ses critiques
guistiques que ses critiques n’arrivent qu’à la surface des questions d’ art ; la langue, pour eux, c’est le style : la for
nent, nous passerons à l’examen des œuvres dont l’hiver, ce printemps de la littérature en tout pays, nous a régalés. Je m
de la littérature en tout pays, nous a régalés. Je me bornerai comme d’ habitude aux plus remarquables, ou pour le sujet o
mme d’habitude aux plus remarquables, ou pour le sujet ou pour le nom de l’auteur, ou pour le succès qu’elles ont rencontr
pas encore été sondés. M. Federico de Roberto, un romancier sicilien d’ un beau talent, un travailleur silencieux, probe,
l y en a ! Ce premier volume, M. de Roberto le fait maintenant suivre d’ un second, Gli Amori (Milan, casa editrice Galli),
itrice Galli), qui en est l’illustration et le commentaire. Il s’agit d’ un recueil plus gai ; c’est une suite de lettres à
et le commentaire. Il s’agit d’un recueil plus gai ; c’est une suite de lettres à une comtesse (je souhaite à M. de Rober
mme spirituelle), où l’on traite des cas amoureux, où l’on fait enfin de l’amour pratique autant que la méthode épistolair
t dans l’Amore établi certaines lois physiologiques et psychologiques de ce sentiment ; il veut avec Gli Amori nous prouve
e ne sont pas ces pièces justificatives que tout lecteur est en droit d’ attendre. Je peux croire qu’il s’agit de personnag
que tout lecteur est en droit d’attendre. Je peux croire qu’il s’agit de personnages de roman ; je peux croire qu’il y a l
r est en droit d’attendre. Je peux croire qu’il s’agit de personnages de roman ; je peux croire qu’il y a là quelque événe
personnages de roman ; je peux croire qu’il y a là quelque événement de la vie réelle, revécu dans le cerveau et à traver
de la vie réelle, revécu dans le cerveau et à travers le tempérament de l’auteur ; enfin, il n’y a pas de documents, de p
cerveau et à travers le tempérament de l’auteur ; enfin, il n’y a pas de documents, de preuves, mais des variations aimabl
ravers le tempérament de l’auteur ; enfin, il n’y a pas de documents, de preuves, mais des variations aimables. D’ailleurs
uppose pas que l’auteur tienne absolument à terrasser les adversaires de ses théories ; il y serait mieux arrivé en découp
sous le nez des incrédules. M. de Roberto a pensé et composé un livre d’ aventures amoureuses qui ont tout l’attrait de la
nsé et composé un livre d’aventures amoureuses qui ont tout l’attrait de la vraisemblance. Pas d’imitation de M. d’Annunzi
’aventures amoureuses qui ont tout l’attrait de la vraisemblance. Pas d’ imitation de M. d’Annunzio ; nous en sommes loin ;
moureuses qui ont tout l’attrait de la vraisemblance. Pas d’imitation de M. d’Annunzio ; nous en sommes loin ; un esprit d
e. Pas d’imitation de M. d’Annunzio ; nous en sommes loin ; un esprit d’ observation clair, aigu, une logique impitoyable,
rit d’observation clair, aigu, une logique impitoyable, qui, en thème d’ amour, est quelquefois excessive, une haute causer
qui, en thème d’amour, est quelquefois excessive, une haute causerie de viveur sceptique, imparfait, et froid. Voici la f
viveur sceptique, imparfait, et froid. Voici la forme et la substance de cette œuvre, qui porte la marque du talent et le
la substance de cette œuvre, qui porte la marque du talent et le goût de cet écrivain ; il n’arrivera, de mon avis, jamais
porte la marque du talent et le goût de cet écrivain ; il n’arrivera, de mon avis, jamais au chef-d’œuvre, mais tous ses l
recommandent par une noble indépendance, par une sévère aristocratie de méthode. Paolo Mantegazza : L’Amore Entre
méthode. Paolo Mantegazza : L’Amore Entre ce jeune philosophe de l’amour moderne et le sénateur Paolo Mantegazza,
le même argument (L’Amore, Milan, Treves), il y a quelque différence de vues. M. Paolo Mantegazza ne suppose pas un amour
M. Paolo Mantegazza ne suppose pas un amour moderne qui puisse servir de pendant à l’amour d’autrefois ; pour lui, il n’y
e suppose pas un amour moderne qui puisse servir de pendant à l’amour d’ autrefois ; pour lui, il n’y a que l’amour, ce bon
à enfiler les cœurs sur sa broche. Ici l’auteur, qui est un savant et d’ une renommée européenne, nous sert les paralipomèn
t un savant et d’une renommée européenne, nous sert les paralipomènes de ses recherches ; la littérature lui doit déjà une
ènes de ses recherches ; la littérature lui doit déjà une Physiologie de l’Amour et ces deux volumes Gli amori degli uomin
Je n’ai jamais compris, entre nous, à quoi pouvait servir ce recueil d’ usages amoureux de toutes les nations ; il y en av
mpris, entre nous, à quoi pouvait servir ce recueil d’usages amoureux de toutes les nations ; il y en avait de drôles, il
ir ce recueil d’usages amoureux de toutes les nations ; il y en avait de drôles, il faut le dire, de si drôles, que l’œuvr
eux de toutes les nations ; il y en avait de drôles, il faut le dire, de si drôles, que l’œuvre a excité un bruit énorme ;
de si drôles, que l’œuvre a excité un bruit énorme ; le public avait de quoi s’emplir jusqu’à la gorge ; on criait au sca
t au scandale, mais on lisait avec emportement ; enfin, il s’agissait de choses scientifiques. La science avant tout ! Il
t tout ! Il y a des occasions où tous sentent un besoin insupportable de devenir des savants : c’est généralement, lorsque
ses Amori degli uomini ont été admis dans la littérature scientifique de tous les pays ; ça me prouve une fois de plus qu’
entifique de tous les pays ; ça me prouve une fois de plus qu’en fait de science je ne suis pas connaisseur. Mais avec les
nue ses causeries philosophiques sur le sentiment immortel, sans trop d’ histoire naturelle comparative, M. Mantegazza est
sans trop d’histoire naturelle comparative, M. Mantegazza est un ami de la femme, à la Michelet ; il pense toujours qu’on
mme, à la Michelet ; il pense toujours qu’on peut tirer quelque chose de bon de cet admirable joujou, et il tient bravemen
la Michelet ; il pense toujours qu’on peut tirer quelque chose de bon de cet admirable joujou, et il tient bravement à l’i
on de cet admirable joujou, et il tient bravement à l’idée symétrique d’ en faire le meilleur compagnon de l’homme. Chamfor
tient bravement à l’idée symétrique d’en faire le meilleur compagnon de l’homme. Chamfort n’était pas de son avis. Cepend
que d’en faire le meilleur compagnon de l’homme. Chamfort n’était pas de son avis. Cependant, M. Mantegazza n’est pas aveu
ntegazza n’est pas aveugle ; il a un penchant pour la femme, en homme de science qui en connaît toutes les faiblesses phys
urage personne à s’y fier trop. Avec ce dernier livre, il nous permet d’ admirer encore son style nerveux, brillant, riche
e, il nous permet d’admirer encore son style nerveux, brillant, riche de comparaisons et d’images. L’œuvre est complétée p
’admirer encore son style nerveux, brillant, riche de comparaisons et d’ images. L’œuvre est complétée par l’Anthologie de
e de comparaisons et d’images. L’œuvre est complétée par l’Anthologie de l’Amour, une collection internationale de chanson
complétée par l’Anthologie de l’Amour, une collection internationale de chansons et de poésies érotiques, quelques-unes a
l’Anthologie de l’Amour, une collection internationale de chansons et de poésies érotiques, quelques-unes assez bêtes. Il
dernier mot du problème : sa franchise, sa clairvoyance, sa limpidité d’ exposition n’ont pas encore de rivales. Si l’amour
ranchise, sa clairvoyance, sa limpidité d’exposition n’ont pas encore de rivales. Si l’amour va de ce côté, qui est le bon
sa limpidité d’exposition n’ont pas encore de rivales. Si l’amour va de ce côté, qui est le bon, peut troubler les âmes t
squ’aux dernières conséquences, a des champions excellents. Il suffit de nommer M. Antonio Fogazzaro ; on le regarde comme
l suffit de nommer M. Antonio Fogazzaro ; on le regarde comme le chef de cette littérature qui s’oppose au sensualisme de
egarde comme le chef de cette littérature qui s’oppose au sensualisme de M. d’Annunzio ; son talent nous présente bien la
isme de M. d’Annunzio ; son talent nous présente bien la seconde face de l’âme italienne toujours oscillante entre l’épicu
ujours oscillante entre l’épicurisme et le mysticisme ; M. le vicomte de Vogüé le remarquait fort adroitement, à l’occasio
; M. le vicomte de Vogüé le remarquait fort adroitement, à l’occasion de l’enquête du Marzocco dont je parlerai plus loin.
me vieux style ; il y a du danger là-dessous, pour l’Italie ; l’odeur d’ encens nous offense ; les personnages de M. Fogazz
sous, pour l’Italie ; l’odeur d’encens nous offense ; les personnages de M. Fogazzaro sont trop enclins à la sacristie ; s
rétienne poussée aux dernières bornes. Il ne faut pas moins que l’art de M. Fogazzaro pour nous faire accepter ce monde na
e remonte à Alexandre Manzoni, le Maître inégalable ; hormis l’auteur de Daniel Cortis, les suivants de cette école sont r
le Maître inégalable ; hormis l’auteur de Daniel Cortis, les suivants de cette école sont restés bien au-dessous du modèle
Scelte, Milan, Galli edit.), qui ont tous les mérites et les défauts de sa personnalité artistique. Les vers, souvent dur
t pas habituées ; le dédain pour la forme, qui caractérise les romans de M. Fogazzaro, et qui, jusqu’à un certain point, e
inalité, nous frappe ici comme une note choquante : l’Italie se vante de maîtres trop connus pour la magie des sons et des
hésitations un art poétique qui se passe facilement des bonnes règles de l’harmonie. Ce défaut, est encore plus sensible,
se que les sujets traités par M. Fogazzaro sont tout à fait spéciaux, de ce mysticisme décidément catholique dont j’ai par
ant par le vieux arsenal des légendes religieuses il faut être pourvu d’ une torche flamboyante, qui donne de l’éclat même
s religieuses il faut être pourvu d’une torche flamboyante, qui donne de l’éclat même à la rouille de ces pauvres harnais.
urvu d’une torche flamboyante, qui donne de l’éclat même à la rouille de ces pauvres harnais. M. Fogazzaro se contente d’u
at même à la rouille de ces pauvres harnais. M. Fogazzaro se contente d’ une bougie. Et il n’y a dans mon jugement, quoique
ente d’une bougie. Et il n’y a dans mon jugement, quoique très franc, d’ une franchise démodée, aucune pensée irrespectueus
rand écrivain : je trouve qu’après tout il faut lire ce petit recueil de vers lyriques ; ça ne pourra que faire aimer dava
de vers lyriques ; ça ne pourra que faire aimer davantage les romans de M. Fogazzaro. E. Panzacchi : Rime Novelle
rod, entre autres, me semble un petit chef-d’œuvre pour l’originalité de la vision, pour la puissance de la forme, et elle
petit chef-d’œuvre pour l’originalité de la vision, pour la puissance de la forme, et elle justifie bien le succès dont on
compositions qui lui font couronne maintenant ne sont guère indignes de cette rivale dangereuse. M. Panzacchi demeure un
indignes de cette rivale dangereuse. M. Panzacchi demeure un artiste de premier ordre en dépit de la politique, qui a réc
litique, qui a réclamé sa présence à la Chambre. Il a ce goût naturel de la mesure, du modus in rebus, qui est absolument
es platitudes inesthétiques. Nous pouvons admirer ici un tact délicat de poète, même là où la matière était difficile et â
forme la dernière partie du recueil, nous en donne un exemple ; c’est de la poésie civique, des Souvenirs saignants de la
onne un exemple ; c’est de la poésie civique, des Souvenirs saignants de la campagne d’Afrique, cette campagne qui a été l
 ; c’est de la poésie civique, des Souvenirs saignants de la campagne d’ Afrique, cette campagne qui a été la négation jour
campagne d’Afrique, cette campagne qui a été la négation journalière de Machiavel et de sa science infaillible. Le poète
que, cette campagne qui a été la négation journalière de Machiavel et de sa science infaillible. Le poète nous transporte
a : L’Idolo Je dépêcherai en deux mots le nouveau roman, l’Idolo, de M. Rovetta. Cet auteur veut produire trop, et ça
e M. Rovetta. Cet auteur veut produire trop, et ça déprécie la marque de fabrique ; la confection de ses livres est vertig
t produire trop, et ça déprécie la marque de fabrique ; la confection de ses livres est vertigineusement rapide ; coup sur
es ; seule la poésie a pu échapper à ce massacre, et je l’en félicite de tout mon cœur. L’Idolo appartient à la vieille éc
olo appartient à la vieille école du réalisme misérable et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens e
à la vieille école du réalisme misérable et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens et de types ; s
école du réalisme misérable et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens et de types ; surtout, pas un
isme misérable et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens et de types ; surtout, pas une idée. Contr
e et plat ; pas de forme, pas de décor, pas de nouveauté de moyens et de types ; surtout, pas une idée. Contre cette litté
de types ; surtout, pas une idée. Contre cette littérature, une tasse de thé bouillant est très recommandable ; se coucher
bouillant est très recommandable ; se coucher au plus tôt, et tâcher de transpirer, comme si l’on continuait la lecture d
lus tôt, et tâcher de transpirer, comme si l’on continuait la lecture de l’Idolo. Marginalia La Commission pour les
lecture de l’Idolo. Marginalia La Commission pour les critiques d’ art de l’Exposition de Venise vient de décerner se
e de l’Idolo. Marginalia La Commission pour les critiques d’art de l’Exposition de Venise vient de décerner ses prix
Marginalia La Commission pour les critiques d’art de l’Exposition de Venise vient de décerner ses prix : 1.500 fr. à M
vient de décerner ses prix : 1.500 fr. à M. Primo Levi pour une série d’ articles parus dans un journal florentin ; 1.000 f
à M. Ugo Ojetti pour les deux livres dont j’ai parlé dans le Mercure de décembre ; 500 fr. à M. Antonio Munaro pour un vo
. Ugo Fleres pour deux articles. Ce dernier, évidemment, est un élève de Jules César : venit, vidit, et vicit… son prix, d
istes qui ont fait bon accueil au questionnaire du journal littéraire de Florence, je citerai, au hasard de la mémoire, MM
uestionnaire du journal littéraire de Florence, je citerai, au hasard de la mémoire, MM. Coppée, Zola, Lemaître, Claretie,
terai, au hasard de la mémoire, MM. Coppée, Zola, Lemaître, Claretie, de Vogüé, de Gourmont, Hérelle, Brunetière, Max Lieb
hasard de la mémoire, MM. Coppée, Zola, Lemaître, Claretie, de Vogüé, de Gourmont, Hérelle, Brunetière, Max Liebermann, Ca
Duran, Puvis de Chavannes, P. Adam, William Ritter, Barrès, J. Case, de Hérédia, Rod, Ouida, Müntz, Walter Crane, Paul He
ssetti, Symons, Khnopff, etc. ; les Français sont en majorité, preuve de cette heureuse sympathie qui va chaque jour se fo
bornant aux plus intéressantes ou aux plus singulières. Il s’agissait de dire quelle importance, quel rang, quelles tendan
gue italienne est très peu cultivée à l’Étranger, et qu’on ne connaît de cette littérature que les œuvres traduites ; de l
, et qu’on ne connaît de cette littérature que les œuvres traduites ; de là, une incertitude à la juger, et quelquefois l’
à, une incertitude à la juger, et quelquefois l’impossibilité absolue d’ exprimer une opinion quelconque. De là, aussi, la
uelquefois l’impossibilité absolue d’exprimer une opinion quelconque. De là, aussi, la concordance des citations : presque
ncordance des citations : presque tous les interrogés citent les noms de d’Annunzio, Fogazzaro, pour la littérature, de Se
rdance des citations : presque tous les interrogés citent les noms de d’ Annunzio, Fogazzaro, pour la littérature, de Segan
ance des citations : presque tous les interrogés citent les noms de d’ Annunzio , Fogazzaro, pour la littérature, de Segantini, Mi
rrogés citent les noms de d’Annunzio, Fogazzaro, pour la littérature, de Segantini, Michetti, Sartorio, pour l’art, de Ver
o, pour la littérature, de Segantini, Michetti, Sartorio, pour l’art, de Verdi, Puccini, pour la musique. Mais l’opinion é
c plaisir la vigoureuse renaissance, — qu’à l’art, auquel on reproche d’ avoir oublié les traditions immortelles des écoles
rs et les artistes italiens ont encore à faire la conquête définitive de l’Étranger. Ça peut donner aux jeunes un élan heu
ent que lorsqu’une littérature est riche, puissante, nourrie, l’étude de sa langue s’impose aux publics intellectuels. Je
t avoir un contrecoup très favorable sur la société des jeunes hommes de lettres italiens ; ils doivent imiter Mahomet et
à eux. Dans l’attente, il est à souhaiter que le goût pour la langue de Dante et de Boccace se répande et qu’on puisse se
l’attente, il est à souhaiter que le goût pour la langue de Dante et de Boccace se répande et qu’on puisse se passer des
t qu’on puisse se passer des traductions. Il est en effet plus facile de bien traduire un auteur, que de bien le choisir p
ductions. Il est en effet plus facile de bien traduire un auteur, que de bien le choisir parmi ceux qui méritent d’être tr
en traduire un auteur, que de bien le choisir parmi ceux qui méritent d’ être traduits. Memento F. de Roberto, Gli Am
aissance, 21 janvier. La Ville morte, tragédie moderne en cinq actes, de M. Gabriel d’Annunzio A.-Ferdinand Herold. To
918-931 [922-925]. Renaissance. 21 janvier : Première représentation de La Ville morte, tragédie moderne en cinq actes, d
ère représentation de La Ville morte, tragédie moderne en cinq actes, de M. Gabriel d’Annunzio. — En écrivant la Ville mor
res dont ils ont retrouvé les sépulcres et les cadavres, les spectres d’ Agamemnon, de Cassandre et de Clytemnestre, devenu
ont retrouvé les sépulcres et les cadavres, les spectres d’Agamemnon, de Cassandre et de Clytemnestre, devenus, pour ainsi
sépulcres et les cadavres, les spectres d’Agamemnon, de Cassandre et de Clytemnestre, devenus, pour ainsi dire, tangibles
nt pas la férocité simple des Atrides ; et c’est par des raffinements de pensée qu’ils en arrivent à commettre les mêmes c
d ne peut vaincre son violent amour pour Blanchemarie, sa sœur : mais d’ elle il veut garder un souvenir pur et beau, et c’
c’est pour cela que, sans l’avoir possédée, il la noie dans les ondes de la fontaine Perséia. C’est aussi pour qu’Alexandr
ie Anne, sa femme, la voyante aveugle prête à se sacrifier au bonheur de celui qu’elle chérit. N’est-ce pas enfin pour que
t poussiéreuse, et elle regrette les beaux jardins fertiles où il y a de larges fleurs et où mûrissent des fruits voluptue
rs et où mûrissent des fruits voluptueux. Si donc les actes des héros de la Ville morte rappellent ceux des descendants de
les actes des héros de la Ville morte rappellent ceux des descendants de Pélops ou de Labdacos, leurs sentiments sont bien
héros de la Ville morte rappellent ceux des descendants de Pélops ou de Labdacos, leurs sentiments sont bien différents.
ops ou de Labdacos, leurs sentiments sont bien différents. Si l’amour de l’archéologie ne les avait pas conduits à Mycènes
ogie ne les avait pas conduits à Mycènes, ils n’auraient pas souffert de la résurrection des instincts primitifs, et ils n
voudraient cacher ceux qui lui sont chers ; elle sait le mutuel amour d’ Alexandre et de Blanchemarie : d’ailleurs, loin d’
er ceux qui lui sont chers ; elle sait le mutuel amour d’Alexandre et de Blanchemarie : d’ailleurs, loin d’être farouche c
ait le mutuel amour d’Alexandre et de Blanchemarie : d’ailleurs, loin d’ être farouche comme la fille de Priam, elle aspire
et de Blanchemarie : d’ailleurs, loin d’être farouche comme la fille de Priam, elle aspire au sacrifice. Mais, comme Cass
ais, comme Cassandre encore, à qui Loxias Apollon avait refusé le don d’ être crue, elle est maudite, et le Destin lui a ôt
et le Destin lui a ôté la vue. Aussi ignore-t-elle l’amour monstrueux de Léonard pour Blanchemarie, et sa grandeur d’âme e
-elle l’amour monstrueux de Léonard pour Blanchemarie, et sa grandeur d’ âme est impuissante à conjurer le malheur et la mo
, et des plus applaudis, à qui cet Italien pourrait donner des leçons de style. Mais cette composition régulière et ce sty
le lyrique conviennent-ils à des personnages aussi complexes que ceux de la Ville morte ? La régularité et le lyrisme de l
si complexes que ceux de la Ville morte ? La régularité et le lyrisme de la tragédie antique convenaient aux héros d’Eschy
régularité et le lyrisme de la tragédie antique convenaient aux héros d’ Eschyle et de Sophocle qui, psychologiquement, son
le lyrisme de la tragédie antique convenaient aux héros d’Eschyle et de Sophocle qui, psychologiquement, sont très simple
ologiquement, sont très simples ; mais peuvent-ils convenir aux héros de M. d’Annunzio qui, par le fait même qu’ils sont n
t qu’ils en arrivent à agir comme les rois homériques, sont des êtres d’ exception ? Je considère l’essai de M. d’Annunzio
es rois homériques, sont des êtres d’exception ? Je considère l’essai de M. d’Annunzio comme un des plus nobles qui aient
llé qu’il soit, ne suffit pas à nous faire comprendre l’état d’esprit de Léonard ; et comment garder une attitude constamm
nt garder une attitude constamment calme à des personnages tourmentés de sentiments contradictoires ? D’ailleurs, les anci
ns simplement composée. Il n’empêche que la Ville morte ne soit digne de la plus haute estime. C’est une œuvre très origin
ne soit digne de la plus haute estime. C’est une œuvre très originale de conception et, souvent, d’exécution. Il est certa
ute estime. C’est une œuvre très originale de conception et, souvent, d’ exécution. Il est certain qu’Anne, assez souvent,
Il est certain qu’Anne, assez souvent, parle un peu comme une héroïne de M. Maeterlinck : mais, au lieu de s’attarder à ch
er des passages que, seul, M. d’Annunzio eût pu écrire. Dans l’Enfant de Volupté, comme dans l’Intrus et le Triomphe de la
écrire. Dans l’Enfant de Volupté, comme dans l’Intrus et le Triomphe de la Mort, M. d’Annunzio excelle à rendre le charme
e, assez bien jouée. Mme Sarah Bernhardt a été admirable dans le rôle d’ Anne : dès l’ouverture du rideau, elle a su, par l
e rôle d’Anne : dès l’ouverture du rideau, elle a su, par le son même de la voix, pour ainsi dire, suggérer qu’elle était
pour ainsi dire, suggérer qu’elle était aveugle ; elle a eu les cris de douleur les plus tragiques, et aussi les plus dou
s cris de douleur les plus tragiques, et aussi les plus doux murmures d’ amour et de tendresse ; et je ne crois pas qu’on o
ouleur les plus tragiques, et aussi les plus doux murmures d’amour et de tendresse ; et je ne crois pas qu’on oublie jamai
peu mélancolique, avec laquelle elle raconte à sa nourrice la légende d’ Io. Auprès d’elle, Mlle Blanche Dufrêne a bien int
que, avec laquelle elle raconte à sa nourrice la légende d’Io. Auprès d’ elle, Mlle Blanche Dufrêne a bien interprété le pe
. Auprès d’elle, Mlle Blanche Dufrêne a bien interprété le personnage de Blanchemarie ; elle a été dramatique, et a su, co
1er février : La Ville morte. — 24 février : Relâche. Publications d’ art. Memento [extrait] Yvanhoé Rambosson. Tome
100, avril 1898, p. 295-300 [297]. Pour M. Zandomeneghi, la première de ses qualités, à coup sûre louable, est une admira
uable, est une admiration sans bornes pour l’art merveilleux, unique, de M. Degas. Il n’a pas la sûreté de l’œil du maître
nes pour l’art merveilleux, unique, de M. Degas. Il n’a pas la sûreté de l’œil du maître, il n’a pas la virtuosité magique
’a pas la sûreté de l’œil du maître, il n’a pas la virtuosité magique de son métier. Tout est plein d’excellentes intentio
aître, il n’a pas la virtuosité magique de son métier. Tout est plein d’ excellentes intentions, la réalisation est bien au
celles qui sont exposées chez Durand-Ruel, en dépit d’une affectation d’ élégance n’aboutissant qu’à de la brutale inharmon
Durand-Ruel, en dépit d’une affectation d’élégance n’aboutissant qu’à de la brutale inharmonie, à de la lourdeur maladroit
affectation d’élégance n’aboutissant qu’à de la brutale inharmonie, à de la lourdeur maladroite, des morceaux paraissent p
oite, des morceaux paraissent plus habilement traités. Dans le Square de la Place d’Anvers, par exemple, les attitudes des
rceaux paraissent plus habilement traités. Dans le Square de la Place d’ Anvers, par exemple, les attitudes des promeneurs,
is, en dépit de la dimension du tableau, il n’est rien qu’une réunion de croquis, car rien n’y établit l’indispensable uni
ique au spectateur ; il semble qu’il n’y ait pas lieu pour ce tableau d’ exister. Ailleurs, une femme dans un fauteuil s’ét
tragique et apprêtée, c’est désagréable et faux, mais il y a un fond de tentures, de feu et d’étoffes assez joliment réus
apprêtée, c’est désagréable et faux, mais il y a un fond de tentures, de feu et d’étoffes assez joliment réussi. Les chair
c’est désagréable et faux, mais il y a un fond de tentures, de feu et d’ étoffes assez joliment réussi. Les chairs sont pes
t pesantes partout, sans vie et sans accent. Art ancien. La Madone de Piero della Francesca Virgile Josz. Tome XXVI
ive et xve  siècles ceux qui étaient désignés pour être les peintres de la Vierge. De ce sanctuaire d’Assise où venaient,
iècles ceux qui étaient désignés pour être les peintres de la Vierge. De ce sanctuaire d’Assise où venaient, malgré les gu
taient désignés pour être les peintres de la Vierge. De ce sanctuaire d’ Assise où venaient, malgré les guerres et les pest
era si profondément Pérouse, désintéressée, dévouée et chevaleresque, de sa voisine Florence. Dans cette école ombrienne,
esque, de sa voisine Florence. Dans cette école ombrienne, qui partit de Gualdo et des San Severino pour se dévoyer complè
ue, un mystique qu’est venu troubler si curieusement la préoccupation de faire vrai et que le réel hante en chacune de ses
sement la préoccupation de faire vrai et que le réel hante en chacune de ses œuvres. Piero della Francesca est un sommet :
es. Piero della Francesca est un sommet : il est l’ultime dépositaire de la haute idée ; c’est le dernier communiant. Aprè
plètement l’austère vision du maître de Borgo-san-Sepolcro. La madone de Francesca que le Louvre vient d’acquérir synthéti
tre de Borgo-san-Sepolcro. La madone de Francesca que le Louvre vient d’ acquérir synthétise éloquemment ces tendances. La
quemment ces tendances. La figure, sans être comme dans quelques-unes de ses œuvres absolument cernée de noir, est accusée
e, sans être comme dans quelques-unes de ses œuvres absolument cernée de noir, est accusée d’un trait net, rigide, précis 
ns quelques-unes de ses œuvres absolument cernée de noir, est accusée d’ un trait net, rigide, précis ; le pli des lèvres e
des lèvres est mélancolique, le regard est grave, les mains sont bien d’ un réaliste, un peu grosses et sans élégance conve
no qui déroule sa bandelette et la tend à sa mère n’a pas la joliesse de ceux des Saintes Familles gaies qui viendront plu
eux des Saintes Familles gaies qui viendront plus tard. Tout cela est d’ un ordre très noble. Le paysage aux lignes géométr
à ce panneau une haute saveur. Ah ! que nous voilà loin des matrones de l’école romaine, des Vénus et des Dianes des Grec
n des matrones de l’école romaine, des Vénus et des Dianes des Grecs, de ces étranges figures noires, splendides et ruisse
des Grecs, de ces étranges figures noires, splendides et ruisselantes d’ or et de gemmes des Byzantins ! Il suffit, pour bi
s, de ces étranges figures noires, splendides et ruisselantes d’or et de gemmes des Byzantins ! Il suffit, pour bien voir
s Byzantins ! Il suffit, pour bien voir la place que tient Francesca, de faire le tour de cette petite salle des Primitifs
suffit, pour bien voir la place que tient Francesca, de faire le tour de cette petite salle des Primitifs italiens : ils s
tiano Mainardi avec sa Vierge-aux-lys, si coquette malgré les efforts de l’artiste, c’est Giovanni Bellini avec déjà tout
efforts de l’artiste, c’est Giovanni Bellini avec déjà tout le soleil de l’école vénitienne, c’est le Pérugin, enfin c’est
, c’est le Pérugin, enfin c’est Botticelli. Ah, celui-là !… le regard de l’enfant, si inexprimablement émouvant dans sa te
le regard de l’enfant, si inexprimablement émouvant dans sa tendresse de tout-petit, et ce fond génial, tout en ciel, où s
lent ces arbres ébranchés et ces roses… Et la bleue et rose apothéose de rêve de l’Angélico… Seule, la Vierge du Ghirlanda
arbres ébranchés et ces roses… Et la bleue et rose apothéose de rêve de l’Angélico… Seule, la Vierge du Ghirlandajo, en d
ule, la Vierge du Ghirlandajo, en dépit de l’orchestration aveuglante de Visitation, a quelque peu de la sévérité de celle
’orchestration aveuglante de Visitation, a quelque peu de la sévérité de celle de Francesca. Il convient de féliciter haut
ation aveuglante de Visitation, a quelque peu de la sévérité de celle de Francesca. Il convient de féliciter hautement le
tion, a quelque peu de la sévérité de celle de Francesca. Il convient de féliciter hautement le Louvre et ses Amis de cett
e Francesca. Il convient de féliciter hautement le Louvre et ses Amis de cette acquisition, L’homme et l’œuvre sont consid
cquisition, L’homme et l’œuvre sont considérables : il remplit sa vie d’ un labeur superbe, avec la fougue de ces magnifiqu
considérables : il remplit sa vie d’un labeur superbe, avec la fougue de ces magnifiques qui avaient double sève. Mathémat
i sont à la Bibliothèque du Vatican et dont Luca Paccioli parle comme de pures merveilles dans son livre des Cose d’Archit
ciple formidable qui devait monter plus haut que lui. Réaliste, épris de nature, il enferme la pensée mystique qui le guid
lle du peuple qui a quelque peu de front pose une Vierge, — sa Vierge d’ Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : c
— sa Vierge d’Arezzo, — le premier montagnard venu un Christ : celui de sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique,
sa fresque du Mont-de-Piété a le nez cylindrique, les lèvres épaisses d’ un maure, les yeux caves et les extrémités grosses
su le rendre formidable et impressionnant quand même. Il y a beaucoup d’ action dans ses compositions ; ses personnages, qu
ompositions ; ses personnages, qu’il modelait en terre et revêtissait d’ étoffes lourdes avant de les peindre, sont bien da
justesse ; le premier, il met en œuvre l’architecture avec une sûreté de lignes qu’on n’a pas dépassée, ses perspectives s
’on n’a pas dépassée, ses perspectives sont implacables, comme celles de Flamands de Bruges, — enfin il pressentit le clai
dépassée, ses perspectives sont implacables, comme celles de Flamands de Bruges, — enfin il pressentit le clair-obscur, et
s de Bruges, — enfin il pressentit le clair-obscur, et dans certaines de ses fresques, des figures même sont lumineuses :
certaines de ses fresques, des figures même sont lumineuses : l’ange de la Vision de Constantin. Ses œuvres, si nombreuse
ses fresques, des figures même sont lumineuses : l’ange de la Vision de Constantin. Ses œuvres, si nombreuses qu’elles ai
vres simplistes et claires des Primitifs, par la volonté des amateurs d’ autrefois qui les détruisirent pour les remplacer
Rome où Nicolas V, ce grand bâtisseur, lui fait peindre les chambres de son palais. Mais si ce pape « aveva, col suo modo
qui aimait fort à bousculer : Jules II. Prenant prétexte que ce Juif d’ Alexandre Borgia avait empoisonné tous ses apparte
d’Alexandre Borgia avait empoisonné tous ses appartements, le Miracle de Bolsenne et la Prison de Saint-Pierre remplacèren
empoisonné tous ses appartements, le Miracle de Bolsenne et la Prison de Saint-Pierre remplacèrent les fresques de Frances
le de Bolsenne et la Prison de Saint-Pierre remplacèrent les fresques de Francesca, — que nous retrouvons à Rimini, auprès
rouvons à Rimini, auprès du duc. Quoiqu’il eût vu, à n’en pas douter, de bien singulières choses à la cour de Nicolas V, i
qu’il eût vu, à n’en pas douter, de bien singulières choses à la cour de Nicolas V, il dut être fortement intéressé par ce
ses à la cour de Nicolas V, il dut être fortement intéressé par celle de Sigismondo Pandolfo Malatesta. Cet homme de sang,
ement intéressé par celle de Sigismondo Pandolfo Malatesta. Cet homme de sang, qui restera comme le type le plus achevé du
du condottière, ce soldat féroce et déloyal, tour à tour gonfalonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de
à tour gonfalonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux e
falonier de l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois
l’Église et excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois,
t excommunié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’ Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant to
ié par le pape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant tout le mond
ape, à la solde de Sienne, de Naples, de Rome ou d’Aragon, de deux et de trois à la fois, trompant tout le monde dans l’oc
t ses ennemis, chercheur avide des plus basses débauches, contempteur de ce qui n’est pas la force, ce génial ingénieur mi
e, ce génial ingénieur militaire, cet amoureux des Lettres, fondateur de bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de p
es Lettres, fondateur de bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’objets d’art, ce poète, cet
e bibliothèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’ objets d’art, ce poète, cette mauvaise tête, voulu
hèques richement dotées, ce bâtisseur de palais qu’il comble d’objets d’ art, ce poète, cette mauvaise tête, voulut se fair
t surtout Léon Battista Alberti qui entourait l’église Saint-François d’ une longue file d’arcades, au centre desquelles il
tista Alberti qui entourait l’église Saint-François d’une longue file d’ arcades, au centre desquelles il ménageait une mag
’il rentrait farouche dans sa Rocca Malatestiana, humilié et saignant de quelque blessure profonde ; elle feignait d’ignor
ana, humilié et saignant de quelque blessure profonde ; elle feignait d’ ignorer ses épouvantables débauches, ses fureurs d
de ; elle feignait d’ignorer ses épouvantables débauches, ses fureurs de luxure et ses sauvageries ; et, douce, elle le ra
eurs de luxure et ses sauvageries ; et, douce, elle le rafraîchissait d’ une chanson ou d’un sonnet. Pour elle, il fit comp
ses sauvageries ; et, douce, elle le rafraîchissait d’une chanson ou d’ un sonnet. Pour elle, il fit composer, par des rim
er, par des rimeurs à gages, ces Isottei où figurent plusieurs pièces de lui et commanda son buste à Mino de Fiesole : Mat
ommanda son buste à Mino de Fiesole : Matteo Pasti fit sept médailles d’ elle ; le Pisanello, une. Francesca dut la peindre
llement. Il l’admit à la voir le jour où il créait chevalier le frère de sa maîtresse, Antonio dei Atti. Ah, la jolie scèn
olie scène !… La cour du palais est pleine des nobles et des citoyens de Rimini. Sur l’estrade, à côté de lui, est Polyxèn
de, lui octroie des bourgs et des terres, lui fait remettre des draps de soie et de velours, des pièces d’orfèvrerie, — pe
roie des bourgs et des terres, lui fait remettre des draps de soie et de velours, des pièces d’orfèvrerie, — pendant qu’Iz
terres, lui fait remettre des draps de soie et de velours, des pièces d’ orfèvrerie, — pendant qu’Izotta se lève et vient o
’orfèvrerie, — pendant qu’Izotta se lève et vient offrir à son frère, d’ un geste charmant, les deux cents ducats d’or dans
vient offrir à son frère, d’un geste charmant, les deux cents ducats d’ or dans la tasse d’argent… Le portrait que le Borg
frère, d’un geste charmant, les deux cents ducats d’or dans la tasse d’ argent… Le portrait que le Borghèse nous en a lais
rghèse nous en a laissé est aujourd’hui à Londres. Il l’a représentée de profil. Le dessin a la pureté et la fermeté de li
es. Il l’a représentée de profil. Le dessin a la pureté et la fermeté de ligne d’une médaille du Pisanello ; le front est
a représentée de profil. Le dessin a la pureté et la fermeté de ligne d’ une médaille du Pisanello ; le front est haut et l
haut et large, la bouche sensuelle, intelligente et tenace : la robe de brocart rehaussée de broderies d’or, est d’une ex
uche sensuelle, intelligente et tenace : la robe de brocart rehaussée de broderies d’or, est d’une exécution plus large, q
e, intelligente et tenace : la robe de brocart rehaussée de broderies d’ or, est d’une exécution plus large, qui ne lui est
gente et tenace : la robe de brocart rehaussée de broderies d’or, est d’ une exécution plus large, qui ne lui est pas habit
ne lui est pas habituelle. Francesca ne resta pas longtemps à la cour de Rimini ; le duc Borgo l’appela à Ferrare. Là, il
ppela à Ferrare. Là, il peint à fresque des salles entières du palais de la Schifanoïa, détruites plus tard sous le règne
ne Assomption, lorsque la Confrérie du Corpus Domini d’Urbin, le prie de se rendre en cette ville, pour y exécuter un tabl
rbin, le prie de se rendre en cette ville, pour y exécuter un tableau d’ autel. Francesca vint donc à Urbin. Mais le duc ne
tel. Francesca vint donc à Urbin. Mais le duc ne lui laissa le loisir d’ accomplir sa promesse, en l’obligeant à faire son
r d’accomplir sa promesse, en l’obligeant à faire son portrait, celui de Battista Sforza, sa femme, et leur Triomphe à tou
les lettres grecques et latines, amant passionné des arts, avait fait de la « petite et saine Urbin » une véritable Athène
uciano Lauranna, réunissant deux collines, lui élevait un palais, une de ces belles demeures d’Italie, aux murs clairs, to
sant deux collines, lui élevait un palais, une de ces belles demeures d’ Italie, aux murs clairs, tout en colonnades légère
ues aériens, en escaliers savants, en voûtes, en berceaux aux rosaces d’ or, en galeries plaquées de marbres, en façades ti
avants, en voûtes, en berceaux aux rosaces d’or, en galeries plaquées de marbres, en façades timbrées de trophées, demeure
ux rosaces d’or, en galeries plaquées de marbres, en façades timbrées de trophées, demeure dont Baroccio, de Milan, sculpt
s de marbres, en façades timbrées de trophées, demeure dont Baroccio, de Milan, sculptait les chambranles des portes et de
tait les chambranles des portes et des fenêtres, dont maëstro Jacomo, de Florence, faisait les marqueteries, où Giorgo And
ro Jacomo, de Florence, faisait les marqueteries, où Giorgo Andreoli, de Gubbio, modelait, dans la chapelle, un autel en t
avec des hauts reliefs colorés. L’honneur était grand pour Francesca de peindre un prince qui avait attiré près de lui ma
servait comme une merveille, dans sa bibliothèque, le Bain des femmes de Van Eyck. Il semble qu’il y ait mis toute sa scie
ble qu’il y ait mis toute sa science : c’est véritablement un morceau de maître où on retrouve, dans l’ombre des chairs, l
ombre des chairs, le ton brun lumineux du Masaccio. Il l’a représenté de profil, Montefeltro ayant perdu un œil dans un to
n œil dans un tournoi ; au revers, se trouve le Triomphe. Le portrait de Battista Sforza a la même ordonnance. Voici ce qu
forza a la même ordonnance. Voici ce que l’on trouve dans le livre B, de la confrérie du Corpus Domini : « 1469 aprile 8.
ant sa Chronique Rimée. Il s’est promené souvent dans le petit jardin de la maison la rue Contrada del Monte, devant la Ma
one à fresque dont Santi avait décoré le mur, dans cet enclos, fleuri d’ oliviers, de pampres et de roses, dont la terrasse
e dont Santi avait décoré le mur, dans cet enclos, fleuri d’oliviers, de pampres et de roses, dont la terrasse basse domin
vait décoré le mur, dans cet enclos, fleuri d’oliviers, de pampres et de roses, dont la terrasse basse dominait la ville,
rs, de pampres et de roses, dont la terrasse basse dominait la ville, d’ où on voyait la campagne, blonde de blés mûrissant
terrasse basse dominait la ville, d’où on voyait la campagne, blonde de blés mûrissants, les crêtes aiguës et dentelées d
elées des derniers Apennins, tout au loin, sous le ciel léger, un pan de mer profonde, — petit jardin symbolique où, bien
léger, un pan de mer profonde, — petit jardin symbolique où, bien peu d’ années après, Raphaël enfant devait jouer. Chro
ù, bien peu d’années après, Raphaël enfant devait jouer. Chronique de Bruxelles. [Le Salon de la Libre Esthétique, extr
ès, Raphaël enfant devait jouer. Chronique de Bruxelles. [Le Salon de la Libre Esthétique, extrait] Georges Eekhoud.
lagunes stagnantes. Sa Nuit à Amiens me fait songer à certains coins de notre banlieue bruxelloise, à ce qu’on peut aperc
ieue bruxelloise, à ce qu’on peut apercevoir, par-dessus le garde-fou d’ un pont, de la Senne roulant ses eaux d’égoût et u
loise, à ce qu’on peut apercevoir, par-dessus le garde-fou d’un pont, de la Senne roulant ses eaux d’égoût et usinières en
voir, par-dessus le garde-fou d’un pont, de la Senne roulant ses eaux d’ égoût et usinières entre de hautes murailles lépre
ou d’un pont, de la Senne roulant ses eaux d’égoût et usinières entre de hautes murailles lépreuses. […] Lettres italie
. Mais non est hic locus, et, d’ailleurs, M. Guglielmo Ferrero, élève de M. Lombroso, est parfaitement sûr de soi et de se
urs, M. Guglielmo Ferrero, élève de M. Lombroso, est parfaitement sûr de soi et de ses travaux. Il Militarismo (Milan, Tre
glielmo Ferrero, élève de M. Lombroso, est parfaitement sûr de soi et de ses travaux. Il Militarismo (Milan, Treves), œuvr
e et les sociétés militaires, répond à un certain sentiment pacifique de la foule, laquelle n’a pas ménagé les approbation
agé les approbations bruyantes à M. Ferrero. Il est toujours agréable d’ entendre un jeune philosophe qui vous promet la pa
dre un jeune philosophe qui vous promet la paix universelle et la fin de la guerre, pourvu qu’on reste tranquille ! Les mo
 ! Les mots ne coûtent rien, et, après tout, la littérature politique de M. Ferrero n’a été jusqu’à présent qu’un défilé d
térature politique de M. Ferrero n’a été jusqu’à présent qu’un défilé de paroles. Lorsqu’il s’agit de fortifier les jugeme
ero n’a été jusqu’à présent qu’un défilé de paroles. Lorsqu’il s’agit de fortifier les jugements et les opinions avec des
r ce qui lui est nécessaire ; et avec cette méthode, il est difficile d’ avoir tort. Plus qu’ailleurs, ce système est remar
s qu’ailleurs, ce système est remarquable dans le chapitre qui traite de Napoléon et qui en esquisse la psychologie à la L
psychologie à la Lombroso. M. Ferrero, un Benjamin Constant en retard de quatre-vingt-trois ans, trouve des ressemblances
ne faisait que des guerres gaies. Je commence à soupçonner M. Ferrero d’ avoir oublié son histoire romaine ; à moins qu’il
ine ; à moins qu’il ne trouve gaies la guerre civile et les batailles de Pharsale, de Thapso, de Munda, avec les 15,000 ca
qu’il ne trouve gaies la guerre civile et les batailles de Pharsale, de Thapso, de Munda, avec les 15,000 cadavres de la
rouve gaies la guerre civile et les batailles de Pharsale, de Thapso, de Munda, avec les 15,000 cadavres de la première, e
batailles de Pharsale, de Thapso, de Munda, avec les 15,000 cadavres de la première, et les 10,000 de la seconde, et les
pso, de Munda, avec les 15,000 cadavres de la première, et les 10,000  de la seconde, et les 33,000 de la dernière. Tout ça
0 cadavres de la première, et les 10,000 de la seconde, et les 33,000 de la dernière. Tout ça doit être d’une gaîté désopi
10,000 de la seconde, et les 33,000 de la dernière. Tout ça doit être d’ une gaîté désopilante pour l’élève de M. Lombroso,
e la dernière. Tout ça doit être d’une gaîté désopilante pour l’élève de M. Lombroso, qui, décidé à engloutir Napoléon, ne
éon, ne s’arrête guère à ces petitesses. La physiologie napoléonienne de M. Ferrero montre qu’il a puisé à des sources his
émoires est démentie, par la Rémusat des Lettres, et que les Mémoires de Bourrienne sont, en tout ou en partie, apocryphes
s de Bourrienne sont, en tout ou en partie, apocryphes. Il nous parle de la simplicité extérieure de Napoléon, ce qui donn
t ou en partie, apocryphes. Il nous parle de la simplicité extérieure de Napoléon, ce qui donnerait un autre point de cont
la simplicité extérieure de Napoléon, ce qui donnerait un autre point de contact entre Attila et l’Empereur ; une simplici
tact entre Attila et l’Empereur ; une simplicité qui serait le comble de l’orgueil méprisant. Mais M. Ferrero ne connaît q
peau ; n’a-t-il jamais eu sous les yeux une reproduction des tableaux de David, d’Appiani, d’Isabey ? N’a-t-il jamais ente
-t-il jamais eu sous les yeux une reproduction des tableaux de David, d’ Appiani, d’Isabey ? N’a-t-il jamais entendu parler
s eu sous les yeux une reproduction des tableaux de David, d’Appiani, d’ Isabey ? N’a-t-il jamais entendu parler de la Cour
bleaux de David, d’Appiani, d’Isabey ? N’a-t-il jamais entendu parler de la Cour impériale, de ces titres des grands offic
iani, d’Isabey ? N’a-t-il jamais entendu parler de la Cour impériale, de ces titres des grands officiers du Palais ? ou du
titres des grands officiers du Palais ? ou du Sacre à Notre-Dame ? ou de la Cérémonie du Champ de Mai ? Et lorsqu’il nous
rs du Palais ? ou du Sacre à Notre-Dame ? ou de la Cérémonie du Champ de Mai ? Et lorsqu’il nous présente Napoléon comme u
Mai ? Et lorsqu’il nous présente Napoléon comme usé après la campagne de 1812, M. Ferrero oublie que la campagne de France
omme usé après la campagne de 1812, M. Ferrero oublie que la campagne de France a été un chef-d’œuvre de stratégie ! Et lo
12, M. Ferrero oublie que la campagne de France a été un chef-d’œuvre de stratégie ! Et lorsqu’il parle des projets du jeu
e des projets du jeune Bonaparte en Orient, comme des vagues rêveries d’ un esprit ambitieux et oisif, M. Ferrero ignore qu
arme au Parlement anglais ! Enfin, je crois que je pourrais continuer de cette manière pendant trois ou quatre pages, et j
tinuer de cette manière pendant trois ou quatre pages, et j’ai promis de ne pas discuter ; je me réserve de faire ailleurs
is ou quatre pages, et j’ai promis de ne pas discuter ; je me réserve de faire ailleurs et à mon aise maintes interrogatio
mbrosienne habitue ses élèves à tirer des conclusions extraordinaires de petits faits, souvent peu fondés, quelquefois tou
its faits, souvent peu fondés, quelquefois tout à fait insignifiants. D’ où, les voilà à nous présenter un Jules César dégu
r un Jules César déguisé en Ecce Homo, et un Napoléon avec le manteau de Diogène ; ou à négliger la bibliographie napoléon
ociétés militaires, à citer comme une source historique les Mémoires… de d’Artagnan ! Je ne veux pas nier le talent de M. 
étés militaires, à citer comme une source historique les Mémoires… de d’ Artagnan ! Je ne veux pas nier le talent de M. Gug
istorique les Mémoires… de d’Artagnan ! Je ne veux pas nier le talent de M. Guglielmo Ferrero, ni contester une certaine i
mo Ferrero, ni contester une certaine importance à son livre ; il y a de la chaleur, de la sincérité ; mais les applaudiss
contester une certaine importance à son livre ; il y a de la chaleur, de la sincérité ; mais les applaudissements tapageur
ais les applaudissements tapageurs, les éloges exagérés, les conseils d’ une presse toujours fanatiques risquent de l’achem
oges exagérés, les conseils d’une presse toujours fanatiques risquent de l’acheminer par une fausse route, et ils l’ont dé
une fausse route, et ils l’ont déjà habitué à se croire le révélateur d’ un monde nouveau. Vis-à-vis de l’art, par exemple,
nes), ou comme Tolstoï ; il prêche la puissance des ténèbres, la mort de l’art, le triomphe du crétinisme ; et le pire, c’
de l’art, le triomphe du crétinisme ; et le pire, c’est qu’il y croit de tout son cœur. Ces opinions malheureuses explique
pour toute forme littéraire ; Il Militarismo n’est aucunement l’œuvre d’ un artiste ; un journaliste des plus médiocres pou
tà Morta par Gabriele d’Annunzio, (Milan, Treves), que, pour le titre de la Ville Morte les Parisiens connaissent tant et
le Morte les Parisiens connaissent tant et mieux que les compatriotes de l’auteur. C’est pourquoi je me borne à en noter l
ue française qui l’a jugée à sa juste valeur. C’est, dans les projets de M. d’Annunzio, le premier pas vers son théâtre tr
es projets de M. d’Annunzio, le premier pas vers son théâtre tragique d’ Albano ; un rêve encore lointain, pour lequel trav
Albano ; un rêve encore lointain, pour lequel travaillent et le poète de la Ville Morte et des jeunes auteurs enchantés de
aillent et le poète de la Ville Morte et des jeunes auteurs enchantés de cette renaissance magique. Ugo Ojetti : Il Vec
ecchio M. Ugo Ojetti avant de partir pour l’Égypte dans un voyage d’ études et d’agrément, a publié son roman, Il Vecch
. Ugo Ojetti avant de partir pour l’Égypte dans un voyage d’études et d’ agrément, a publié son roman, Il Vecchio (Milan, G
as su encore s’arracher à une certaine imitation formelle et phonique de son ami d’Annunzio ; peu de chose, sans doute, ma
e s’arracher à une certaine imitation formelle et phonique de son ami d’ Annunzio ; peu de chose, sans doute, mais un lecte
s’arracher à une certaine imitation formelle et phonique de son ami d’ Annunzio  ; peu de chose, sans doute, mais un lecteur atten
dire des choses terribles dans un tempo gai et moqueur. Or, le tempo de M. Ojetti ressemble bien souvent au tempo solenne
tti ressemble bien souvent au tempo solennel, polyphonique et cadencé de M. d’Annunzio. Il Vecchio, le vieillard, c’est A
des Athlètes, l’allégresse des Amants ; mais, tout à coup, la pensée de la mort imminente vient le troubler, et il en est
sse, et son âme en subit le poison subtil, et, entouré par des images de jeunesse, d’avenir, de vie, il sent partout la Mo
me en subit le poison subtil, et, entouré par des images de jeunesse, d’ avenir, de vie, il sent partout la Mort, la Mort,
t le poison subtil, et, entouré par des images de jeunesse, d’avenir, de vie, il sent partout la Mort, la Mort, la Mort !
rd ne voit plus en son fils André le jeune homme aimable et l’artiste de talent, mais celui qui vivra, qui a un avenir, qu
connues et immémorables pour lui. Il en arrive à déchirer le portrait de sa femme dont le jeune André lui avait fait cadea
naturelle des pensées dominantes, la paix vient éclairer encore l’âme d’ Alexandre Zeno ; il a compris le mystère, il se se
e la vie est partout, puisqu’elle n’est que le changement infatigable de la matière ; et même en mourant on peut nier la m
able de la matière ; et même en mourant on peut nier la mort… Un soir de printemps, le petit Gino monte dans la chambre du
la famille : — Grand-père dort ! J’ai oublié naturellement une foule d’ épisodes, qui sont la partie vive et entraînante d
re, pour en donner le thème nu et simple. Toujours est-il que l’œuvre de M. Ojetti est un peu lourde, profondément sombre.
fondément sombre. L’auteur a voulu sans doute montrer tout le sérieux de son esprit philosophique, et il est philosophe à
ilosophe à donner des frissons. Je ne pouvais, en lisant, me défendre de comparer M. Ojetti à un compagnon de joie qui s’e
pouvais, en lisant, me défendre de comparer M. Ojetti à un compagnon de joie qui s’est fait capucin ; dans un élan de rep
. Ojetti à un compagnon de joie qui s’est fait capucin ; dans un élan de repentance, il a tiré son capuchon presque sur so
es) sauront arracher le froc à M. Ojetti en présence des Pyramides et de leurs quarante siècles. G. P. Lucini : Il Libr
a d’autres qui supposent dans le public une clairvoyance et un esprit de pénétration vraiment inadmissibles ; M. G. P. Luc
un esprit de pénétration vraiment inadmissibles ; M. G. P. Lucini est de ces derniers. Son recueil de poésies, Il Libro de
ment inadmissibles ; M. G. P. Lucini est de ces derniers. Son recueil de poésies, Il Libro delle imagini terrene (le livre
daigne les gros succès, en pensant justement qu’il suffit quelquefois d’ avoir un gentil lecteur qui nous comprenne et nous
lecteur soit l’auteur même… M. Lucini n’en est pas encore à ce comble de l’art aristocratique, et il doit s’en garder pour
tout à fait compréhensibles. Sa poésie est harmonieuse, souple, riche de vibrations ; quoique de temps à autre le goût pou
les. Sa poésie est harmonieuse, souple, riche de vibrations ; quoique de temps à autre le goût pour la rime excentrique l’
. Toutefois, même en faisant leur part aux défauts, il serait injuste de dénier à M. Lucini une trempe d’artiste original 
part aux défauts, il serait injuste de dénier à M. Lucini une trempe d’ artiste original ; ses défaillances sont l’effet d
 Lucini une trempe d’artiste original ; ses défaillances sont l’effet de sa jeunesse ; d’ici à quelque temps, il marchera
 ; d’ici à quelque temps, il marchera franchement, libre des préjugés d’ école, en suivant sa fraîche inspiration. Ciro
le, en suivant sa fraîche inspiration. Ciro Annovi : Per la storia d’ un’ anima Au mois de juin, on fêtera en Italie
e inspiration. Ciro Annovi : Per la storia d’un’ anima Au mois de juin, on fêtera en Italie le premier centenaire d
anima Au mois de juin, on fêtera en Italie le premier centenaire de la naissance de Giacomo Leopardi, le prince de no
is de juin, on fêtera en Italie le premier centenaire de la naissance de Giacomo Leopardi, le prince de nos poètes moderne
le premier centenaire de la naissance de Giacomo Leopardi, le prince de nos poètes modernes. Avide d’amour, il n’a connu
aissance de Giacomo Leopardi, le prince de nos poètes modernes. Avide d’ amour, il n’a connu que des amourettes insignifian
il n’a connu que des amourettes insignifiantes et incomplètes ; avide de gloire, la gloire est venue tard, lorsqu’il en ét
gloire est venue tard, lorsqu’il en était déjà désillusionné ; avide de beauté il n’a eu que la beauté de ses rêves incom
en était déjà désillusionné ; avide de beauté il n’a eu que la beauté de ses rêves incomparables… Il ne fut pas moins gran
et un profond respect. J’ai fini à peine de lire une petite brochure de M. Ciro Annovi, Per la storia d’un’ anima (pour l
à peine de lire une petite brochure de M. Ciro Annovi, Per la storia d’ un’ anima (pour l’histoire d’une âme), qui, à l’ai
rochure de M. Ciro Annovi, Per la storia d’un’ anima (pour l’histoire d’ une âme), qui, à l’aide des sources historiques le
istoriques les plus importantes, nous donne une excellente biographie de Leopardi. M. Annovi. — c’est la première fois que
res, jusqu’à ses derniers jours ; et bien que, je le répète, le style de M. Annovi soit loin de toute forme recherchée, il
i soit loin de toute forme recherchée, il n’atteint pas moins son but de faire revivre la figure si humaine et touchante d
delle imagini terrene, par G. P. Lucini (Milan, Galli). Per la storia d’ un’ anima (biografia di Giacomo Leopardi), par Cir
ccoli. Tome XXVI, numéro 101, mai 1898, p. 349-355. Les journalistes de la démagogie ressemblent à des barbares, qui dans
démagogie ressemblent à des barbares, qui dansent la pyrrhique autour d’ un cercueil. Il y a plus d’un mois que Felice Cava
barbares, qui dansent la pyrrhique autour d’un cercueil. Il y a plus d’ un mois que Felice Cavallotti est mort, et le flot
ils arrivent à dégrader la tragédie et à troubler la solennité calme de la mort. Felice Cavallotti était un homme de part
ubler la solennité calme de la mort. Felice Cavallotti était un homme de parti, et tout un parti s’est dressé soudainement
e Cavallotti aurait eu un portefeuille. Voit-on ce poète du peuple et de la République dans les fonctions de ministre du R
le. Voit-on ce poète du peuple et de la République dans les fonctions de ministre du Roi ? Les journalistes à la danse pyr
re du Roi ? Les journalistes à la danse pyrrhique pouvaient le sommer de renverser Roi et royaume d’un seul coup de main.
rhique pouvaient le sommer de renverser Roi et royaume d’un seul coup de main. Le duel avec le comte Ferruccio Macola a dé
avant même qu’il se présentât. Le député Felice Cavallotti a disparu d’ une mort logique, et la mort est si stupidement dé
n des témoins, cinquante. Il ne fallait pas moins que la débonnaireté de la presse pour ne pas s’attendre à ce que, à la l
de la presse pour ne pas s’attendre à ce que, à la longue, quelqu’un de ces chevaliers finît par y rester. La cause était
s finît par y rester. La cause était futile, sans doute : une dépêche de Rome publiée dans la Gazzetta di Venezia, que le
té dont Felice Cavallotti jouissait en toute l’Italie avait sa raison d’ être dans cet esprit de combativité poussé à la de
ti jouissait en toute l’Italie avait sa raison d’être dans cet esprit de combativité poussé à la dernière exagération. Hom
singuliers ou une aversion invincible, parce qu’il n’oubliait jamais d’ être un homme de parti, ni à la Chambre, ni dans s
ne aversion invincible, parce qu’il n’oubliait jamais d’être un homme de parti, ni à la Chambre, ni dans ses œuvres littér
e sérénité disparaissait comme par magie. Il était presque impossible de ne pas voir derrière lui la foule qui s’exaltait
porter sur lui leur propre jugement, ne firent que répéter l’opinion d’ une de ces deux foules passionnées, notamment de l
r sur lui leur propre jugement, ne firent que répéter l’opinion d’une de ces deux foules passionnées, notamment de la prem
que répéter l’opinion d’une de ces deux foules passionnées, notamment de la première. Comme écrivain, il était médiocre. S
romantique en retard, et il embarquait sa muse sur le navire vermoulu de la rhétorique, avec une lourde charge d’idéal suc
muse sur le navire vermoulu de la rhétorique, avec une lourde charge d’ idéal sucré. La Grèce ancienne lui inspira plusieu
charge d’idéal sucré. La Grèce ancienne lui inspira plusieurs pièces de théâtre : Alcibiade, La femme de Ménéclès, Nycare
ncienne lui inspira plusieurs pièces de théâtre : Alcibiade, La femme de Ménéclès, Nycarete, etc., où rien ne manque, horm
ur âme et leur esprit. Ses comédies modernes, généralement des levers de rideau comme La fille de Jephté, La lune de miel,
s comédies modernes, généralement des levers de rideau comme La fille de Jephté, La lune de miel, Sic vos non vobis, étaie
, généralement des levers de rideau comme La fille de Jephté, La lune de miel, Sic vos non vobis, étaient l’œuvre d’un hom
fille de Jephté, La lune de miel, Sic vos non vobis, étaient l’œuvre d’ un homme qui, en compensation à un excès de violen
non vobis, étaient l’œuvre d’un homme qui, en compensation à un excès de violence, s’abandonnait à un excès de douceur, im
qui, en compensation à un excès de violence, s’abandonnait à un excès de douceur, imaginant des personnages naïfs et poéti
ouceur, imaginant des personnages naïfs et poétiques, pèlerins égarés d’ un monde irréel. À travers le tempérament littérai
èlerins égarés d’un monde irréel. À travers le tempérament littéraire de Cavallotti, l’amour même se présentait comme un d
l’amour même se présentait comme un dieu larmoyant et asexué, le dieu de ces chevaliers hyperboliques qui se contentaient
t asexué, le dieu de ces chevaliers hyperboliques qui se contentaient d’ un mot, d’un souris, d’un regard. Mais le succès p
le dieu de ces chevaliers hyperboliques qui se contentaient d’un mot, d’ un souris, d’un regard. Mais le succès presque con
s chevaliers hyperboliques qui se contentaient d’un mot, d’un souris, d’ un regard. Mais le succès presque constant de ce t
t d’un mot, d’un souris, d’un regard. Mais le succès presque constant de ce théâtre deviendrait mystérieux si on refusait
re deviendrait mystérieux si on refusait à Cavallotti la connaissance de son public. Peu lui importait l’opinion de l’élit
Cavallotti la connaissance de son public. Peu lui importait l’opinion de l’élite intellectuelle, le jugement de la critiqu
c. Peu lui importait l’opinion de l’élite intellectuelle, le jugement de la critique désintéressée. Il écrivait pour une d
l écrivait pour une démocratie littéraire, qui, vis-à-vis par exemple de la Grèce, n’exerçait aucun contrôle, de sorte qu’
tous ces, héros en papier mâché allaient intrépidement à la conquête d’ un public facile. Enfin, Cavallotti ne voyait dans
Les éloges que lui prodiguent ses amis sont déplacés ; il n’avait pas de génie et sa muse était loin du rare ou du sublime
ais il laissait librement déborder son inspiration, et ainsi arrivait de temps à autre à une certaine originalité. Vouloir
-même, d’ailleurs, ne considérait la littérature que comme un épisode de sa vie d’action. Un duel, un procès, un discours
illeurs, ne considérait la littérature que comme un épisode de sa vie d’ action. Un duel, un procès, un discours à la Chamb
Un duel, un procès, un discours à la Chambre, une poésie ou une pièce de théâtre, voilà les étapes habituelles de son chem
bre, une poésie ou une pièce de théâtre, voilà les étapes habituelles de son chemin. Toutefois, il faut être juste : de be
les étapes habituelles de son chemin. Toutefois, il faut être juste : de belles pages marquent la carrière politique de Ca
, il faut être juste : de belles pages marquent la carrière politique de Cavallotti. En 1860, à dix-huit ans, il était dan
tique de Cavallotti. En 1860, à dix-huit ans, il était dans les rangs de Garibaldi et il se battait à Milan et au Volturno
it part à la Campagne du Tyrol ; en 1884, pendant le choléra terrible de Naples, il enrôlait des volontaires et volait au
terrible de Naples, il enrôlait des volontaires et volait au secours de la ville malheureuse. Trois dates, trois actes de
t volait au secours de la ville malheureuse. Trois dates, trois actes de bravoure. Tout le reste rentre dans la politique
actes de bravoure. Tout le reste rentre dans la politique intérieure de l’Italie et manque de cette calme lumière du dévo
ut le reste rentre dans la politique intérieure de l’Italie et manque de cette calme lumière du dévouement. À Milan, un jo
uant tout et tous, en faisait un charivari à abasourdir ; le régiment de cavalerie des hussards de Plaisance y vit des all
ait un charivari à abasourdir ; le régiment de cavalerie des hussards de Plaisance y vit des allusions à ses officiers et
y vit des allusions à ses officiers et immédiatement ce fut une grêle de défis et de duels ; entre deux duels, Cavallotti
lusions à ses officiers et immédiatement ce fut une grêle de défis et de duels ; entre deux duels, Cavallotti continuait s
apageurs ; souvent, entre un duel et l’autre, il n’avait que le temps de refermer ses blessures ; ses duels finis, voilà d
voilà des procès dont cinq sur trente lui valurent des condamnations. De quoi parlait-il ? Quelles sortes de choses épouva
e lui valurent des condamnations. De quoi parlait-il ? Quelles sortes de choses épouvantables sortaient de sa plume ? Il s
De quoi parlait-il ? Quelles sortes de choses épouvantables sortaient de sa plume ? Il serait difficile de le dire, parce
s de choses épouvantables sortaient de sa plume ? Il serait difficile de le dire, parce que tout devenait épouvantable et
e. Il lui fallait l’attaque à la baïonnette ; lorsqu’il n’y avait pas d’ ennemi, il fondait sur le vide, sur des moulins à
’ennemi, il fondait sur le vide, sur des moulins à vent, pour le goût d’ entreprendre une course folle et de jeter des cris
r des moulins à vent, pour le goût d’entreprendre une course folle et de jeter des cris. Il aurait inventé le Minotaure po
son œuvre politique ne lui survivra pas ; il l’a mortellement blessée de sa propre main. Il n’avait pas de programme simpl
a pas ; il l’a mortellement blessée de sa propre main. Il n’avait pas de programme simple, limpide, et positif : la critiq
simple, limpide, et positif : la critique l’absorbait tout entier et de sa critique on ne saurait même extraire un princi
ent, Cavallotti s’était attaché à la question morale avec la ténacité d’ un homme qui a trouvé enfin son filon. D’une activ
tion morale avec la ténacité d’un homme qui a trouvé enfin son filon. D’ une activité fiévreuse, il inondait ses journaux,
journaux, Il Secolo et Don Chisciotte, l’un à Milan, l’autre à Rome, de lettres politiques hérissées de pointes, de sarca
ciotte, l’un à Milan, l’autre à Rome, de lettres politiques hérissées de pointes, de sarcasmes et de déclamations. Son but
à Milan, l’autre à Rome, de lettres politiques hérissées de pointes, de sarcasmes et de déclamations. Son but, l’épuratio
e à Rome, de lettres politiques hérissées de pointes, de sarcasmes et de déclamations. Son but, l’épuration du monde parle
it même le rôle notoire et lumineux que Crispi a joué dans les fastes de l’indépendance italienne : le vocabulaire des inv
ctives paraissait trop pauvre à Cavallotti pour accabler ce vieillard de soixante-quinze ans, dont il avait été l’ami, et
dont il avait été l’ami, et qui restait debout avec sa belle énergie d’ ancien combattant. Le résultat le plus sûr de cett
ut avec sa belle énergie d’ancien combattant. Le résultat le plus sûr de cette campagne, aveuglement rancunière et nécessa
veuglement rancunière et nécessairement impuissante, fut une réaction de sympathie envers sa victime ; encore un peu, et C
ime ; encore un peu, et Cavallotti aurait naïvement préparé le retour de Crispi au pouvoir. Du reste, quant au flair polit
ré le retour de Crispi au pouvoir. Du reste, quant au flair politique de Cavallotti, il est permis de douter. Ce vétéran d
voir. Du reste, quant au flair politique de Cavallotti, il est permis de douter. Ce vétéran de l’opposition systématique n
au flair politique de Cavallotti, il est permis de douter. Ce vétéran de l’opposition systématique n’a eu d’indulgence que
est permis de douter. Ce vétéran de l’opposition systématique n’a eu d’ indulgence que pour les ministres les plus testicu
pour les esprits mesquins soutenus par la fortune et ahuris eux-mêmes de l’importance des fonctions dont on les supposait
s supposait capables, il avait des tendresses fraternelles. Ce mirage de la politique vertueuse avait fini par offusquer c
Rosa. Il ne voulait que des hommes honnêtes, et il chérissait souvent d’ honnêtes imbéciles. D’autre part, les intempérance
ent d’honnêtes imbéciles. D’autre part, les intempérances habituelles de son style, l’exagération journalière des dangers
té le premier, et en jouait intarissablement, semant les mêmes fleurs de rhétorique, tulipes vulgaires, pour repousser une
pousser une loi qu’il croyait nuisible ou pour révéler des commérages d’ antichambre. Sa politique aigrissait les caractère
ses adversaires. On peut donc penser que, si cette vie encore pleine de sève n’eût pas été tragiquement tronquée, Cavallo
a critique, en laissant à l’histoire, quand elle s’en mêlera, le soin de rétablir les proportions de cet homme, maintenant
histoire, quand elle s’en mêlera, le soin de rétablir les proportions de cet homme, maintenant grandi à l’excès par ses co
ses coreligionnaires. Entré à la Chambre en 1873, ses vingt-cinq ans de vie parlementaire se sont écoulés sans rien créer
s vingt-cinq ans de vie parlementaire se sont écoulés sans rien créer de durable ; même la question morale a fini par une
rien créer de durable ; même la question morale a fini par une bulle de savon, après un débat très long et sauvagement ac
émocratique et républicain ; or, les socialistes ne se soucient guère de la république, qui pour eux est un rêve déjà trop
our eux est un rêve déjà trop insignifiant, et ils se seraient gardés de répondre aux ordres d’un homme que l’opinion publ
à trop insignifiant, et ils se seraient gardés de répondre aux ordres d’ un homme que l’opinion publique désignait comme le
— voyait en Cavallotti son paladin et son barde, en attendant le jour de le désavouer quand, au pouvoir, il aurait dû marc
and, au pouvoir, il aurait dû marcher franchement contre ses opinions de jadis. Dans ces circonstances, le duel fatal surv
mte Ferruccio Macola n’a pas encore quarante ans, mais son expérience de la vie publique lui ouvrit de bonne heure les por
journal qu’il dirige risqua l’impopularité par sa manière personnelle d’ envisager certaines questions de politique intérie
popularité par sa manière personnelle d’envisager certaines questions de politique intérieure. Au demeurant, il y avait en
ci était prompt, ardent passionné. Même au physique, Cavallotti était de taille moyenne, trapu, sanguin ; Macola est grand
anguin ; Macola est grand, souple, nerveux. Ils n’avaient pour points de contact qu’un courage à toute épreuve et une rare
rnait à se défendre, en voyant l’adversaire se jeter sur lui, se hâta de l’éloigner en détendant le bras. Cavallotti ne s’
gner en détendant le bras. Cavallotti ne s’étant pas arrêté, le sabre de Macola lui entra dans la bouche, coupa la langue
re extraordinairement active, indéniablement remarquable se concluait de cette manière émouvante et sombre. Cavallotti éta
 101, mai 1898, p. 564-569 [564-566]. Nous avons commencé ce mois par de pieuses lectures ; grâces en soient rendues à la
qui met en vente une huitième édition du livre plusieurs fois remanié de Dom Guéranger, défunt abbé de Solesmes sur Sainte
histoire simplement édifiante. Appuyé sur les travaux archéologiques de M. de Rossi et du comte de Richemont4 qui explorè
du comte de Richemont4 qui explorèrent laborieusement les catacombes de Rome, le savant abbé en tira un traité d’histoire
borieusement les catacombes de Rome, le savant abbé en tira un traité d’ histoire religieuse, et de nouveau raconta « la co
s de Rome, le savant abbé en tira un traité d’histoire religieuse, et de nouveau raconta « la conquête du monde romain au
u profit du Christ par ses apôtres et leurs successeurs, la fondation de l’Église chrétienne qui est notre mère, et enfin
fondation de l’Église chrétienne qui est notre mère, et enfin la vie d’ une sainte que nous vénérons sur les autels ». L’h
in la vie d’une sainte que nous vénérons sur les autels ». L’histoire de Cécile, vierge et martyre, et patronne de la musi
ur les autels ». L’histoire de Cécile, vierge et martyre, et patronne de la musique sans qu’on sache pourquoi — n’est donc
plus ici qu’un épisode ; même l’intérêt ne nous prend qu’aux détails de son histoire posthume ; au récit de son invention
érêt ne nous prend qu’aux détails de son histoire posthume ; au récit de son invention par le pape Pascal qui la retrouva
écit de son invention par le pape Pascal qui la retrouva au Cimetière de Calliste ; à sa seconde exhumation, au xvie  sièc
exhumation, au xvie  siècle, quand après quatorze cents ans le corps de la sainte, tiré des caves de sa basilique, apparu
quand après quatorze cents ans le corps de la sainte, tiré des caves de sa basilique, apparut entier, en la pose de son a
la sainte, tiré des caves de sa basilique, apparut entier, en la pose de son agonie, et selon les plus incontestables témo
onie, et selon les plus incontestables témoignages exhalant une odeur de rose et de lis si pénétrante qu’on s’abstint de b
lon les plus incontestables témoignages exhalant une odeur de rose et de lis si pénétrante qu’on s’abstint de brûler de l’
es exhalant une odeur de rose et de lis si pénétrante qu’on s’abstint de brûler de l’encens dans la chapelle où il fut dép
t une odeur de rose et de lis si pénétrante qu’on s’abstint de brûler de l’encens dans la chapelle où il fut déposé. — Il
s dans la chapelle où il fut déposé. — Il faut ajouter que le tableau de la société romaine que nous annonçait le titre, e
mis en valeur au cours de ces deux volumes. Dom Guéranger se contenta d’ établir par les inscriptions que telle famille de
uéranger se contenta d’établir par les inscriptions que telle famille de l’aristocratie romaine avait été chrétienne ; que
utre pouvait bien, selon toute hypothèse, avoir donné l’un ou l’autre de ses membres à la communauté. — C’est qu’il s’agis
utre de ses membres à la communauté. — C’est qu’il s’agissait d’abord de répondre à des assertions, de prouver que les pre
nauté. — C’est qu’il s’agissait d’abord de répondre à des assertions, de prouver que les premiers chrétiens n’étaient poin
ver que les premiers chrétiens n’étaient point uniquement la populace de Rome ; qu’il y avait parmi eux des patriciens, de
populace de Rome ; qu’il y avait parmi eux des patriciens, des hommes de savoir et de jugement, lesquels ne devaient point
ome ; qu’il y avait parmi eux des patriciens, des hommes de savoir et de jugement, lesquels ne devaient point accepter à l
Guéranger refaisait son livre, s’égosillait devant « l’audace inouïe de la critique allemande ». On ne parle point ici de
t « l’audace inouïe de la critique allemande ». On ne parle point ici de Renan, le défroquat et « la vieille vache pourrie
de Renan, le défroquat et « la vieille vache pourrie » ; mais l’école de Tubingue en de lourds bouquins discutait les acte
froquat et « la vieille vache pourrie » ; mais l’école de Tubingue en de lourds bouquins discutait les actes des apôtres e
Pierre à Rome5 ; Dom Guéranger déclare dans sa préface que « le rôle de Cécile sous les Antonius n’a pu être pleinement a
écile sous les Antonius n’a pu être pleinement apprécié qu’à la suite d’ un récit rétrospectif ». Avec nombre d’ecclésiasti
inement apprécié qu’à la suite d’un récit rétrospectif ». Avec nombre d’ ecclésiastiques, dont les produits moins heureux g
, insiste sur les premiers papes et sur les martyrs, et la suprématie de l’église de Rome déjà acceptée par le monde chrét
r les premiers papes et sur les martyrs, et la suprématie de l’église de Rome déjà acceptée par le monde chrétien. — Il fa
ée par le monde chrétien. — Il faudrait discuter ailleurs les raisons de chacun et des documents qui ne valent que par l’i
uments qui ne valent que par l’interprétation. Nous nous contenterons de dire que pour qui s’inquiète de la tradition cath
nterprétation. Nous nous contenterons de dire que pour qui s’inquiète de la tradition catholique, ou simplement rechercher
mables. Les chapitres consacrés à Rome souterraine et aux découvertes de la commission d’archéologie sacrée sont d’une éru
tres consacrés à Rome souterraine et aux découvertes de la commission d’ archéologie sacrée sont d’une érudition louable ;
erraine et aux découvertes de la commission d’archéologie sacrée sont d’ une érudition louable ; nous ne saurions assez reg
ssez regretter dès lors que les éditeurs n’aient point cru convenable de joindre au présent tirage quelques planches donna
ent tirage quelques planches donnant la topographie des catacombes et de Rome chrétienne aux premiers siècles. — Mais ne s
enne aux premiers siècles. — Mais ne serait-ce point trop vouloir que de leur réclamer des « illustrations » où elles para
leur réclamer des « illustrations » où elles paraissent susceptibles de contribuer à l’élucidation du texte ? Les Revu
l’élucidation du texte ? Les Revues. La Quinzaine [les Odi navali de Gabriele d’Annunzio] Charles-Henry Hirsch. To
raits des Odi navali composées par M. Gabriel d’Annunzio en l’honneur de l’amiral de Saint-Bon, de la marine italienne (La
i navali composées par M. Gabriel d’Annunzio en l’honneur de l’amiral de Saint-Bon, de la marine italienne (La Quinzaine) 
sées par M. Gabriel d’Annunzio en l’honneur de l’amiral de Saint-Bon, de la marine italienne (La Quinzaine) : « Armée d’I
amiral de Saint-Bon, de la marine italienne (La Quinzaine) : « Armée d’ Italie ! » Au nom de l’Italie, de Dieu et du Roi,
italienne (La Quinzaine) : « Armée d’Italie ! » Au nom de l’Italie, de Dieu et du Roi, dans notre foi catholique, Simon
n armes sur nos eaux ; et vous, qui portez aux fils éloignés le salut de la Mère ; — et vous aussi, immobiles dans les vas
ous aussi, immobiles dans les vastes arsenaux bruissants, étincelants de feu dans la profondeur des forges où se trempe vo
ous tous qu’il aima, qu’il eut pour unique amour, que ses grands yeux de lion virent pour la dernière fois scintiller dans
est mort. Le Grand Amiral en ce jour est mort…. » Au nom de l’Italie, de Dieu et du Roi, ayant défait les forces ennemies,
en ayant capturé dix, les autres en fuite, réduits au silence, suivis de près et mis en péril, étant resté maître de la me
éduits au silence, suivis de près et mis en péril, étant resté maître de la mer, Simon de Saint-Bon, déjà blessé au moment
rtant toujours debout, admirable à voir, enfin est tombé sur son pont de commandement, dans son sang et dans les plis du d
. The Saturday Review (19 février). — […] un article sur le Portrait d’ Amerigo Vespucci par Ghirlandajo, récemment découv
Cavallotti : Italia e Grecia Italia e Grecia (Catane, Giannota), de Felice Cavallotti, vient d’avoir, par la mort sou
Italia e Grecia (Catane, Giannota), de Felice Cavallotti, vient d’ avoir, par la mort soudaine de l’auteur, une impor
Giannota), de Felice Cavallotti, vient d’avoir, par la mort soudaine de l’auteur, une importance qu’en tout autre moment
dernière guerre turco-grecque, et les épitaphes dictées par le député de la gauche extrême pour les malheureux Italiens qu
se faire tuer comme volontaires. Je ne m’exprime par sur les mérites de ces plaidoyers ; politiquement, ils offrent un té
de ces plaidoyers ; politiquement, ils offrent un témoignage frappant de l’importance que Cavallotti croyait pouvoir donne
idicule. Au demeurant, il n’était pas seul à s’abuser sur une affaire de Bourse déguisée en guerre d’indépendance, et son
tait pas seul à s’abuser sur une affaire de Bourse déguisée en guerre d’ indépendance, et son livre reste comme un signe de
déguisée en guerre d’indépendance, et son livre reste comme un signe de ces temps, naïfs quand même. C. Lombroso : In
In Calabria In Calabria (Catane, Giannotta) présente bon nombre d’ observations curieuses que M. Cesare Lombroso, se
en Calabre, recueillait sur les mœurs, la littérature, les traditions de cette province. Plusieurs de ces études ont un re
es mœurs, la littérature, les traditions de cette province. Plusieurs de ces études ont un remarquable intérêt, notamment
ues établies en Calabre. Mais c’est dommage qu’il n’ait pas été tenté de faire plus long et qu’il ait traité des matières
une seule aurait pu suffire à son œuvre. Il nous entretient pêle-mêle de questions littéraires, de la pathologie, de la cr
e à son œuvre. Il nous entretient pêle-mêle de questions littéraires, de la pathologie, de la criminalité, de l’hygiène et
nous entretient pêle-mêle de questions littéraires, de la pathologie, de la criminalité, de l’hygiène et du folklore du pa
e-mêle de questions littéraires, de la pathologie, de la criminalité, de l’hygiène et du folklore du pays ; ce qui, à la l
et du folklore du pays ; ce qui, à la longue, nous donne l’impression d’ un travail, sans un but bien clair. L. Capuana 
Capuana : L’Isola del sole L’Isola del sole (Catane, Giannotta), de M. Luigi Capuana, nous porte plus au midi de l’It
ole (Catane, Giannotta), de M. Luigi Capuana, nous porte plus au midi de l’Italie, en Sicile. Il n’est que trop vrai que n
vieilles écoles italienne et française, et on fait souvent une règle de l’exception. M. Capuana, qui avec MM. Verga et De
t souvent une règle de l’exception. M. Capuana, qui avec MM. Verga et De Roberto forme l’illustre triade littéraire de la
, qui avec MM. Verga et De Roberto forme l’illustre triade littéraire de la Sicile, lève enfin la voix en faveur de ce pay
l la réduit à des proportions qui mettent l’île du soleil sur le pied de tout autre pays, où l’on vole et l’on tue de temp
le du soleil sur le pied de tout autre pays, où l’on vole et l’on tue de temps à autre, sans en faire une spécialité ethno
temps à autre, sans en faire une spécialité ethnographique. Le livre de M. Capuana est mouvementé et riche d’anecdotes ;
ialité ethnographique. Le livre de M. Capuana est mouvementé et riche d’ anecdotes ; on le lit donc avec plaisir et non san
i e idee del domani (Turin, Bocca), par M. Mario Morasso, est l’œuvre d’ un talent encore jeune, âpre et désordonné, quoiqu
que singulièrement conscient et robuste ; le défaut le plus dangereux de cet écrivain, c’est la foi dans un avenir social
blable du présent et du passé. L’égoarchie, c’est-à-dire le sentiment de soi-même, la personnalité érigée en religion jalo
e, la personnalité érigée en religion jalouse et fière, c’est le fond de ce livre comme c’est le fond de l’âme du jeune pe
n dans la société moderne, M. Morasso a pour le moment toute l’allure d’ un réactionnaire, ce qui peut inspirer des antipat
e d’un réactionnaire, ce qui peut inspirer des antipathies plutôt que d’ aider à la cause qu’il prêche. Comme le titre du l
qu’il prêche. Comme le titre du livre nous le révèle, l’auteur tâche d’ insuffler la vie à des aspirations nouvelles, enco
encore faibles, encore pâles ; il marche donc forcément dans un pays de brouillard, où plusieurs se refuseraient à le sui
ière vive sur les problèmes qu’il affronte. Son œuvre est le résultat de sérieuses études, et en effet, lorsqu’il se borne
, ou mieux mon scepticisme, tendent à me faire croire qu’il n’y a pas d’ avenir pour l’âme, couleuvre douloureuse qui se re
he au lieu du messager, la lumière électrique au lieu d’une chandelle de suif ; dans ce genre, nous avons aussi un avenir,
, les aérostats dirigeables, tout ce qui, enfin peut faire le bonheur de M. Guglielmo Ferrero. Mais cela n’intéresse pas l
laquelle les siècles futurs passeront en vain. Or, M. Morasso a l’air de croire vraiment à quelque mutation radicale de la
Or, M. Morasso a l’air de croire vraiment à quelque mutation radicale de la Société, basée sur des mutations radicales de
ue mutation radicale de la Société, basée sur des mutations radicales de l’âme et sur la religion du moi, sur l’égoarchie,
rchie, en un mot : c’est-à-dire que M. Morasso prévoit la dissolution de la société pour l’avantage exclusif de l’individu
Morasso prévoit la dissolution de la société pour l’avantage exclusif de l’individu. S’il est permis d’exprimer encore mon
de la société pour l’avantage exclusif de l’individu. S’il est permis d’ exprimer encore mon opinion personnelle, je crois
rimer encore mon opinion personnelle, je crois qu’il y a ici un effet de fascination ; les philosophes modernes croient qu
t de fascination ; les philosophes modernes croient que la répétition d’ une idée finit par lui donner de l’importance. Au
es modernes croient que la répétition d’une idée finit par lui donner de l’importance. Au fond, l’égoarchie n’offre rien d
nit par lui donner de l’importance. Au fond, l’égoarchie n’offre rien de nouveau ; c’est de l’égoïsme conscient, décidé et
de l’importance. Au fond, l’égoarchie n’offre rien de nouveau ; c’est de l’égoïsme conscient, décidé et volontaire ; Napol
s encore né, personne ne pensait à exploiter les sentiments directifs de ces deux grands hommes pour en établir une religi
ré au monde qu’ils travaillaient pour leur profit, mais ils tâchaient de trouver toujours un point de départ avouable, gén
ent pour leur profit, mais ils tâchaient de trouver toujours un point de départ avouable, généreux, héroïque, pour les spe
eux, héroïque, pour les spectateurs. Les théories philosophiques sont de belles choses sur le papier, mais elles sont bell
t sur le papier, et quatre-vingt-dix-neuf fois sur cent, si on essaie de les mettre en pratique, elles échouent. On compre
uent. On comprend parfaitement Frédéric Nietzsche qui, dans une série de travaux violents et personnels, prêche l’avent de
l’avent des « lions qui rient », mais on ne comprendrait pas un homme d’ État, un politicien, même un simple bourgeois, qui
liticien, même un simple bourgeois, qui poseraient carrément en lions de l’avenir, à moins qu’ils ne voulussent jouer le r
posée et dans un but social et politique décidément contraire à celui de M. Ferrero, présente le défaut de ce dernier, que
itique décidément contraire à celui de M. Ferrero, présente le défaut de ce dernier, que je remarquai il y a quelques mois
gle dans un avenir, que M. Morasso rêve et souhaite comme le triomphe de l’individualisme le plus effréné, et que M. Ferre
lus effréné, et que M. Ferrero attend et invoque comme la réalisation de la paix universelle. Doué d’un talent réel et d’u
o attend et invoque comme la réalisation de la paix universelle. Doué d’ un talent réel et d’une culture très appréciable,
comme la réalisation de la paix universelle. Doué d’un talent réel et d’ une culture très appréciable, M. Morasso a devant
, M. Morasso a devant soi une carrière brillante ; son âme est pleine d’ idéal, débordante de jeunesse. J’aime à croire qu’
t soi une carrière brillante ; son âme est pleine d’idéal, débordante de jeunesse. J’aime à croire qu’il sera plus prudent
ontre que ce jeune littérateur est admirablement doué pour les études d’ âme et pour le drame passionnel, qu’il sait traite
se, en choisissant heureusement les détails, sans jamais se distraire de son but. La Gioia, le roman qui a précédé celui d
ujourd’hui, tout en révélant une personnalité fine et un talent plein de goût, n’était pas complet : une suite de scènes c
lité fine et un talent plein de goût, n’était pas complet : une suite de scènes charmantes qui manquaient d’un fort lien ;
, n’était pas complet : une suite de scènes charmantes qui manquaient d’ un fort lien ; l’épine dorsale du livre était à pe
urtant significatif, c’est un secret des plus rares. Il ne s’agit pas de la virginité féminine ; sans doute, celle-ci est
e, Attilio Palagonia, qui entre dans la vie par la porte tout ouverte de la grande passion. Plus heureux que tant d’autres
e, une grande dépravée esthétique, Saveria, qui, à son tour, est liée d’ une liaison faite de souvenirs et de vices, de dés
ée esthétique, Saveria, qui, à son tour, est liée d’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, d
averia, qui, à son tour, est liée d’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, de haine et de né
i, à son tour, est liée d’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, de haine et de nécessité ph
, est liée d’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’ émotions, de haine et de nécessité physique, à Erc
’une liaison faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, de haine et de nécessité physique, à Ercole Grabba,
faite de souvenirs et de vices, de désirs et d’émotions, de haine et de nécessité physique, à Ercole Grabba, le cousin d’
otions, de haine et de nécessité physique, à Ercole Grabba, le cousin d’ Attilio. Avec une habileté de psychologue consommé
ité physique, à Ercole Grabba, le cousin d’Attilio. Avec une habileté de psychologue consommé, M. Corradini suit la naissa
ux. Mais, en le plaçant dans la vie ardente et mouvementée des hommes de lettres et des gens de théâtre, l’auteur se garde
dans la vie ardente et mouvementée des hommes de lettres et des gens de théâtre, l’auteur se garde de donner à son protag
entée des hommes de lettres et des gens de théâtre, l’auteur se garde de donner à son protagoniste un rôle inactif. Loin d
otagoniste un rôle inactif. Loin de là, cette virginité psychologique d’ Attilio est une force qui agit plus qu’elle n’obéi
par la foi dont Attilio l’entoure, elle devient à son tour l’esclave de l’homme conquis. Ils vivent, les deux amoureux, d
e conquis. Ils vivent, les deux amoureux, dans une villa aux environs de Florence, dans cette campagne toscane qui offre à
ans cette campagne toscane qui offre à l’artiste un sujet inépuisable de tableaux délicats ; et Ercole Grabba, l’homme bla
nt l’amour sauvage pour Saveria représente peut-être le dernier motif de vie, survient tout à coup. Comme en pleine idylle
leine idylle, M. Corradini a su choisir des couleurs riantes, pleines de lumières, pour la scène entre Ercole et Saveria ;
qui aime, qui veut arracher l’enfant naïf aux tendresses empoisonnées de la femme et la femme aux transports fiévreux de l
ndresses empoisonnées de la femme et la femme aux transports fiévreux de l’enfant, est une figure puissante, magistrale. I
istrale. Il est d’ailleurs impossible que je tâche avec des adjectifs de montrer la beauté de ces pages et d’autres ; on n
leurs impossible que je tâche avec des adjectifs de montrer la beauté de ces pages et d’autres ; on ne raconte ni l’euryth
ces pages et d’autres ; on ne raconte ni l’eurythmie, ni les détails d’ une œuvre littéraire : il faut se borner à une con
pourquoi j’arrive rapidement au suprême moment du drame. La victoire d’ Ercole Grabba est de courte durée ; il entraîne av
apidement au suprême moment du drame. La victoire d’Ercole Grabba est de courte durée ; il entraîne avec lui Attilio, et d
Grabba est de courte durée ; il entraîne avec lui Attilio, et dans un de ces élans qui peuvent faire sourire ceux qui sont
la folie amoureuse, les deux cousins, les deux victimes se promettent d’ oublier la joie enchanteresse dont ils se sont enf
sse dont ils se sont enfin séparés ; ils détruisent tout ce qui reste de leurs amours, jusqu’aux portraits de Saveria. Pui
ils détruisent tout ce qui reste de leurs amours, jusqu’aux portraits de Saveria. Puis, ils vont braver leur passion ; ils
passion ; ils partent pour l’étranger où Saveria a repris sa carrière de triomphes éblouissants ; mais Ercole n’a plus cet
éblouissants ; mais Ercole n’a plus cette vertu inquiétante et féroce de la première jeunesse, qui s’attache et s’arrache
Saveria avec plaisir, peut-être avec amour, mais il est encore maître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie
r, peut-être avec amour, mais il est encore maître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de lib
, mais il est encore maître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de liberté… Le roman de M. Co
ître de soi et désireux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de liberté… Le roman de M. Corradini est tout là : u
ux de vivre ; Ercole paye de la vie son illusion de liberté… Le roman de M. Corradini est tout là : une lutte d’âmes achar
illusion de liberté… Le roman de M. Corradini est tout là : une lutte d’ âmes acharnée, presque sauvage, toujours extrêmeme
aucoup gagné, en oubliant complètement et définitivement les exemples de d’Annunzio, tout en se conservant riche, flexible
oup gagné, en oubliant complètement et définitivement les exemples de d’ Annunzio, tout en se conservant riche, flexible, c
p gagné, en oubliant complètement et définitivement les exemples de d’ Annunzio , tout en se conservant riche, flexible, cristalli
t donc à souhaiter que M. Corradini sache se soustraire aux habitudes d’ une paresse toute toscane pour se taire moins souv
vent et pour continuer ses succès. Marginalia Pendant les fêtes d’ avril pour le centenaire d’Amerigo Vespucci, on a
succès. Marginalia Pendant les fêtes d’avril pour le centenaire d’ Amerigo Vespucci, on a joué à Florence le Plutus d
n a choisi dans ce but la nouvelle place Elliptique, où les partisans de Cavallotti voulaient à leur tour élever un monume
à ce dernier. Après un débat non sans chaleur et non sans une pointe de comique, les admirateurs de Parini l’ont emporté,
t non sans chaleur et non sans une pointe de comique, les admirateurs de Parini l’ont emporté, et la place Elliptique rest
l’ont emporté, et la place Elliptique reste au grand poète. Les amis de Cavallotti se proposant de prendre leur revanche,
Elliptique reste au grand poète. Les amis de Cavallotti se proposant de prendre leur revanche, projettent maintenant de p
vallotti se proposant de prendre leur revanche, projettent maintenant de planter sa statue à côté de l’autre, et quand on
un monument à Garibaldi, on se prend à souhaiter que les admirateurs de Cavallotti renoncent à cette prétention, dans l’i
teurs de Cavallotti renoncent à cette prétention, dans l’intérêt même de la mémoire qu’ils veulent honorer. Memento
 E. Corradini, La Verginità, roman ; Th. Neal, Studi di litterature e d’ arte (Florence, éditions du Marzocco). — T. Giorda
juillet 1898, p. 227-233 [229]. L’Automate, par B. A. Butti, traduit de l’italien par M. Lécuyer. L’histoire d’un homme,
ate, par B. A. Butti, traduit de l’italien par M. Lécuyer. L’histoire d’ un homme, sans plus. Ce n’est pas flatteur pour le
nté et développé que M. Tolra a consacré à Saint Pierre Orséolo, doge de Venise du xe  siècle, qui acheva sa vie dans un m
Pyrénées. J. de Crozals : L’Unité italienne, L.-H. May Le livre de M. J. de Crozals, l’Unité Italienne, est un utile
l’Unité Italienne, est un utile manuel, qui embrase toute l’histoire de la péninsule de 1815 à 1870. Un grand nombre de p
ne, est un utile manuel, qui embrase toute l’histoire de la péninsule de 1815 à 1870. Un grand nombre de portraits, de rep
rase toute l’histoire de la péninsule de 1815 à 1870. Un grand nombre de portraits, de reproductions de monuments en augme
istoire de la péninsule de 1815 à 1870. Un grand nombre de portraits, de reproductions de monuments en augmentent l’attrai
insule de 1815 à 1870. Un grand nombre de portraits, de reproductions de monuments en augmentent l’attrait. Et il n’est pa
ns de monuments en augmentent l’attrait. Et il n’est pas sans intérêt de relire comment la monarchie de Savoie s’est fondé
’attrait. Et il n’est pas sans intérêt de relire comment la monarchie de Savoie s’est fondée, au moment peut-être où on es
voir comment elle va disparaître. Musique. Opéra-Comique : La Vie de Bohème, drame lyrique de MM. Giacosa et Illica, m
araître. Musique. Opéra-Comique : La Vie de Bohème, drame lyrique de MM. Giacosa et Illica, musique de M. G. Puccini
e : La Vie de Bohème, drame lyrique de MM. Giacosa et Illica, musique de M. G. Puccini Pierre de Bréville. Tome XXVII,
Tome XXVII, numéro 103, juillet 1898, p. 270-278 [270-278]. La Vie de Bohème, de MM. Giacosa, Illica et du maestro Pucc
I, numéro 103, juillet 1898, p. 270-278 [270-278]. La Vie de Bohème, de MM. Giacosa, Illica et du maestro Puccini, qui vi
ie de Bohème, de MM. Giacosa, Illica et du maestro Puccini, qui vient d’ être représentée à l’Opéra-Comique avec un brillan
e représentée à l’Opéra-Comique avec un brillant succès, n’est pas un de ces ouvrages profonds et complexes qui nécessiten
s, n’est pas un de ces ouvrages profonds et complexes qui nécessitent de subtiles analyses. Drame et musique y sont égalem
usique y sont également superficiels. L’épisode sentimental, le roman de Mimi et de Rodolphe qui en est le vrai sujet, rem
nt également superficiels. L’épisode sentimental, le roman de Mimi et de Rodolphe qui en est le vrai sujet, remplit à pein
portionné à cette miniature, consiste exclusivement en une succession de tableaux mouvementés, sortes de pantomimes où dis
siste exclusivement en une succession de tableaux mouvementés, sortes de pantomimes où disparaît l’action et auxquelles la
t auxquelles la musique demeure étrangère. Pour la plus grande partie de l’œuvre, l’intérêt réside dans le décor et la fig
, et le véritable auteur, le véritable triomphateur du second acte et de la moitié du troisième, c’est le metteur en scène
aordinairement habile qu’est M. A. Carré. Tout le monde a lu le roman de Mürger d’où est tiré ce drame ; les héros en sont
ment habile qu’est M. A. Carré. Tout le monde a lu le roman de Mürger d’ où est tiré ce drame ; les héros en sont si popula
éros en sont si populaires que les librettistes n’ont voulu se passer d’ aucun d’eux, et, dès le lever du rideau, ils nous
sont si populaires que les librettistes n’ont voulu se passer d’aucun d’ eux, et, dès le lever du rideau, ils nous présente
, Le Propriétaire, cette incarnation non encore démodée, assure-t-on, de l’Infâme capital. Ces personnages nous sont montr
réveillon, de même que les bourgeois, les grisettes, le juif marchand de bric-à-brac, les garçons de cafés aux chemises or
ourgeois, les grisettes, le juif marchand de bric-à-brac, les garçons de cafés aux chemises ornées de jabot, le tambour-ma
uif marchand de bric-à-brac, les garçons de cafés aux chemises ornées de jabot, le tambour-major, les soldats, les sapeurs
d acte, de même que le prêtre qui conduit ses écoliers, les balayeurs de Gentilly, le pauvre transi de froid, les douanier
qui conduit ses écoliers, les balayeurs de Gentilly, le pauvre transi de froid, les douaniers, le facteur, l’éteigneur de
ly, le pauvre transi de froid, les douaniers, le facteur, l’éteigneur de quinquets, le chien du régiment et l’âne de la ma
, le facteur, l’éteigneur de quinquets, le chien du régiment et l’âne de la maraîchère du troisième : Schaunard, Colline,
la fin du premier acte. Rodolphe, dans sa mansarde, travaille au coin de son… froid, car il n’a « plus de feu ». À Mimi, d
dans sa mansarde, travaille au coin de son… froid, car il n’a « plus de feu ». À Mimi, dont la « chandelle est morte » il
e pendant l’entracte, attend son amant, sous la neige qui tombe, près d’ un autre café, à la barrière. C’est là que, pauvre
tistes, et les mains dans un manchon (emprunté à Francine, sa voisine de chapitre), elle meurt en chantant, comme la Travi
lle meurt en chantant, comme la Traviata, comme toutes nos phtisiques de roman qui vont en Italie consulter des musiciens.
r son charme ingénu ; il l’a traitée avec amour. Les meilleures pages de sa partition se rapportent à elle : la scène dern
moureux « échangent leurs serments », et aussi le dénouement, la mort de Mimi qui passe doucement, dans un petit souffle.
souvent laissé aller à cette exubérance quelconque, à ces oppositions de couleurs criardes, à cet impressionnisme parfois
essionnisme parfois grossier que certains confondent avec la peinture de la vie. Il possède, cela est indéniable, le sens
ique une place, fût-elle restreinte. Bizet, dans la scène des Arènes, de Carmen, d’Indy dans la Fête du Chant de la Cloche
ace, fût-elle restreinte. Bizet, dans la scène des Arènes, de Carmen, d’ Indy dans la Fête du Chant de la Cloche, Wagner da
et, dans la scène des Arènes, de Carmen, d’Indy dans la Fête du Chant de la Cloche, Wagner dans le finale du second acte d
tres Chanteurs ont prouvé que la construction musicale, la conception d’ un grand tableau symphonique n’était pas incompati
n grand tableau symphonique n’était pas incompatible avec l’animation d’ une foule chorale. Avec M. Puccini, l’apport de la
tible avec l’animation d’une foule chorale. Avec M. Puccini, l’apport de la musique à l’agitation générale n’est que de br
c M. Puccini, l’apport de la musique à l’agitation générale n’est que de bruit et de rythme, et l’effet réel est obtenu si
, l’apport de la musique à l’agitation générale n’est que de bruit et de rythme, et l’effet réel est obtenu simplement par
t obtenu simplement par des tambours et des clairons entendus d’abord de loin, puis se rapprochant peu à peu pour s’éloign
tendus d’abord de loin, puis se rapprochant peu à peu pour s’éloigner de nouveau. Cependant, M. Puccini ne renie pas le ch
t son profit, quoiqu’il ait réprouvé les trilles, vocalises et points d’ orgue, qu’il fasse risette au leitmotiv et ait aff
atuor du troisième acte où Mimi, Musette, Rodolphe et Marcel, quoique de sentiments très dissemblables, s’efforcent à l’un
a-t-il pas quelque injustice à juger avec notre manière particulière de sentir cet art spécial qui dérive d’un tempéramen
avec notre manière particulière de sentir cet art spécial qui dérive d’ un tempérament si différent du nôtre, cet art auqu
é ses applaudissements à Mlle Guiraudon qui joue et chante en artiste de premier ordre, à M. Maréchal qui fait entendre un
en artiste de premier ordre, à M. Maréchal qui fait entendre une voix de ténor au timbre exquis, à MM. Fugère, Bouvet et I
exquis, à MM. Fugère, Bouvet et Isnardon qui peignent, chantent, font de l’escrime, boivent et dansent avec une inaltérabl
et M. Carré qui fort ingénieusement a donné à Fervaal des lendemains d’ une si piquante opposition. Ce succès s’explique d
aal des lendemains d’une si piquante opposition. Ce succès s’explique de lui-même. À entendre la Vie de Bohème on ne se fa
uante opposition. Ce succès s’explique de lui-même. À entendre la Vie de Bohème on ne se fatigue pas ; c’est bien la parti
partition destinée à ceux pour qui la musique ne peut être qu’un art d’ agrément, qu’un simple délassement. Ce n’est pas l
re qu’un art d’agrément, qu’un simple délassement. Ce n’est pas là un de ces ouvrages hautement artistiques, qui imposent
avec symétrie les scènes sentimentales dont certaines sont empreintes d’ un charme touchant et vraiment particulier. Après
t vraiment particulier. Après avoir ri, on peut aussi pleurer. La Vie de Bohème s’adresse donc à des spectateurs trop nomb
temps. Tome XXVII, numéro 104, août 1898 Épilogues. Conseils de guerre italiens Remy de Gourmont. Tome XXVII,
imes. Deux atténuations seulement à ce grand jour : tous les journaux de l’opposition avaient été supprimés d’avance, et l
grand jour : tous les journaux de l’opposition avaient été supprimés d’ avance, et les défenseurs des accusés étaient des
dé avec une certaine énergie pour leurs clients. C’est possible, mais de telles pratiques n’en sont pas moins indignes et
pratiques n’en sont pas moins indignes et elles présagent pour demain de cruelles et justes représailles. Il est également
emain de cruelles et justes représailles. Il est également monstrueux de soumettre au jugement des sabreurs des théories s
ttre au jugement des sabreurs des théories sociales et des polémiques de presse. Qu’ils se jugent entre eux, qu’ils se con
s et les idées des hommes libres. On ne s’est guère indigné en France de la répression sauvage qui a suivi les bénignes ré
en France de la répression sauvage qui a suivi les bénignes révoltes de Milan. Vous avez insulté l’armée par vos cris ! L
par le militaire répond : J’ai crié « du pain ! du pain ! » Cinq ans de réclusion. Des centaines de femmes, d’ouvriers sa
’ai crié « du pain ! du pain ! » Cinq ans de réclusion. Des centaines de femmes, d’ouvriers sans travail, ont été ainsi en
du pain ! du pain ! » Cinq ans de réclusion. Des centaines de femmes, d’ ouvriers sans travail, ont été ainsi envoyées au b
’ouvriers sans travail, ont été ainsi envoyées au bagne, en compagnie d’ une quantité de journalistes. Où est l’Italie des
travail, ont été ainsi envoyées au bagne, en compagnie d’une quantité de journalistes. Où est l’Italie des Îles Borromées 
alie des Îles Borromées ? Les Théâtres. Représentations italiennes de M. Ermete Novelli A.-Ferdinand Herold. Tome X
[566]. 16 juin : La Morte civile. — 18 juin : Première représentation de Michele Perrin, commedia in due atti, di Bayard.
commedia in due atti, di Bayard. — 18 juin : Première représentation de la prima Volta, commedia in uno atto, di Giannino
tto, di Giannino Antona-Traversi. — 20 juin : Première représentation de Spettri, dramma in tre atti, d’Ibsen. — 21 juin :
. — 20 juin : Première représentation de Spettri, dramma in tre atti, d’ Ibsen. — 21 juin : Première représentation d’Un dr
tri, dramma in tre atti, d’Ibsen. — 21 juin : Première représentation d’ Un dramma nuovo, dramma in tre atti, di Tamayo e B
aus, riduzione di Ermete Novelli. — 23 juin : Première représentation d’ Alleluja, dramma in tre atti, di Marco Praga. L
llet). — […] une étude sur Fogazzaro par Helen Zimmern, des portraits de Stevenson, George Moore, d’après Manet, Hermann S
5, septembre 1898 Les Journaux. Les Esclaves en Italie (Bulletin de la Société contre la mendicité des enfants, août)
e autrement le travail des mines. Un jeune esclave, destiné au métier de caruso, de porteur de minerai, vaut en Sicile de
le travail des mines. Un jeune esclave, destiné au métier de caruso, de porteur de minerai, vaut en Sicile de 50 à 300 li
des mines. Un jeune esclave, destiné au métier de caruso, de porteur de minerai, vaut en Sicile de 50 à 300 lires, selon
e, destiné au métier de caruso, de porteur de minerai, vaut en Sicile de 50 à 300 lires, selon l’âge et la force. M. Rossi
ossi descendit, il y a quelques années, avec un député, dans une mine de soufre et voici ses impressions vraiment infernal
ent infernales : « Tous deux aperçurent, en arrivant, une collection de nains entièrement nus, au dos rond, aux jambes to
entièrement nus, au dos rond, aux jambes torses et aux petits visages de vieux. C’étaient les carusi d’une usine occupant
ux jambes torses et aux petits visages de vieux. C’étaient les carusi d’ une usine occupant treize cents ouvriers. Deux de
C’étaient les carusi d’une usine occupant treize cents ouvriers. Deux de ces enfants prirent des lampes et servirent de gu
e cents ouvriers. Deux de ces enfants prirent des lampes et servirent de guides aux visiteurs. » Nous commençâmes à descen
sants. Nous vîmes les carusi qui remontaient, ployés sous leur charge de soufre. Puis, nous entendîmes des gémissements an
s, nous entendîmes des gémissements angoissés. C’étaient les plaintes de ces misérables, qui devenaient plus distinctes à
ctes à mesure que nous nous rapprochions ; c’étaient les gémissements de jeunes créatures haletantes et oppressées, qui n’
eunes créatures haletantes et oppressées, qui n’avaient plus la force de marcher, et qui devaient cependant avancer coûte
force de marcher, et qui devaient cependant avancer coûte que coûte, de peur que le mineur ne vînt les stimuler à coups d
leur brûlant les mollets avec une lampe. Nous arrêtâmes quelques-uns de ces enfants, et nous constatâmes qu’ils avaient l
la peau des épaules et toute l’échine excoriées, rouges et couvertes de calus, de cicatrices et de meurtrissures. » M. R
es épaules et toute l’échine excoriées, rouges et couvertes de calus, de cicatrices et de meurtrissures. » M. Rossi enten
te l’échine excoriées, rouges et couvertes de calus, de cicatrices et de meurtrissures. » M. Rossi entendit l’un d’eux di
e calus, de cicatrices et de meurtrissures. » M. Rossi entendit l’un d’ eux dire en pleurant à un camarade : « Je suis si
i sur une marche. Il avait les yeux bleuis, les paupières rougies, et de grosses larmes roulaient sur ses joues livides. »
de grosses larmes roulaient sur ses joues livides. » Dans ma carrière de journaliste, dit M. Rossi, dans mes voyages, j’ai
, massacrer ; j’ai vu des scènes horribles en tout genre et des morts de toute espèce : je n’ai rien vu qui m’ait tant imp
u qui m’ait tant impressionné ! » Les pauvres petits essaient souvent de s’enfuir. Malheur à celui que son maître rattrape
t souvent de s’enfuir. Malheur à celui que son maître rattrape ! Plus d’ un caruso meurt assommé, et les autres ouvriers n’
e droit du maître !” disaient les mineurs à M. Rossi, qui s’indignait de leur impassibilité. » Publications d’art. Les
à M. Rossi, qui s’indignait de leur impassibilité. » Publications d’ art. Les Revues : L’Œuvre d’Art [extrait] Yvanh
de leur impassibilité. » Publications d’art. Les Revues : L’Œuvre d’ Art [extrait] Yvanhoé Rambosson. Tome XXVII, n
. Tome XXVII, numéro 105, septembre 1898, p. 846-850 [848]. L’Œuvre d’ Art (20 juillet). — […] Le même numéro se rachète
48]. L’Œuvre d’Art (20 juillet). — […] Le même numéro se rachète par d’ intéressantes notes sur Benvenuto Cellini à la Cou
se rachète par d’intéressantes notes sur Benvenuto Cellini à la Cour de France […] Lettres anglaises. Revues [extrait]
rawford […] Tome XXVIII, numéro 106, octobre 1898 Épilogues. De la stupidité des assassins Remy de Gourmont.
octobre 1898, p. 193-199 [194-196]. Je ne crois pas beaucoup au type de l’homme criminel, imaginé par Lombroso ; cependan
n caractère commun à tous les criminels, la stupidité. La psychologie de Luccheni ne semble pas démentir cet horoscope. On
pe. On pourrait, il est vrai, soutenir qu’il a marqué dans l’élection de sa victime un rudiment d’intelligence, car il est
ai, soutenir qu’il a marqué dans l’élection de sa victime un rudiment d’ intelligence, car il est plus facile, certainement
ime un rudiment d’intelligence, car il est plus facile, certainement, de poignarder une femme qui se promène toute seule q
nt, de poignarder une femme qui se promène toute seule que l’empereur d’ Allemagne, moins enclin à fréquenter incognito les
oins enclin à fréquenter incognito les bateaux du lac Léman. Le choix de la proie élève considérablement Luccheni au-dessu
Léman. Le choix de la proie élève considérablement Luccheni au-dessus de la panthère et de l’ours gris, mais la panthère a
la proie élève considérablement Luccheni au-dessus de la panthère et de l’ours gris, mais la panthère a des excuses et l’
tes supérieurs aux mobiles qui ont agité et guidé les pauvres muscles de ce compagnon du tiers-point. Nous savons pourquoi
compagnon du tiers-point. Nous savons pourquoi il a tué l’impératrice d’ Autriche : « Je l’ai tuée parce qu’elle ne travail
inière et plus appétissante. » Voilà des paroles raisonnables. Celles de Luccheni ne le sont pas. Mais à expliquer le genr
nnables. Celles de Luccheni ne le sont pas. Mais à expliquer le genre de stupidité qu’elles dénotent, on irait un peu loin
stupidité qu’elles dénotent, on irait un peu loin et on serait forcé de constater qu’une bonne partie de l’humanité pense
irait un peu loin et on serait forcé de constater qu’une bonne partie de l’humanité pense, exactement, comme l’assassin, q
mmes qui n’ont pas les yeux rouges et les mains noires, sont indignes de vivre. Il y a des hommes qui ne travaillent pas ;
il y en a peu, car ne rien faire est encore peut-être, pour un homme, de tous les métiers le plus dur et le plus fastidieu
ialiste, ce n’est pas le mien. Quant aux femmes, il n’est pas exagéré de dire que l’oisiveté est la mère de toutes leurs v
t aux femmes, il n’est pas exagéré de dire que l’oisiveté est la mère de toutes leurs vertus. La femme est absolument fait
e que si elle ne travaille pas. C’est à ne rien faire qu’elle fleurit de toutes ses fleurs. Les femmes qui ne travaillent
u monde et la terre ne sera habitable que lorsque aucune femme n’aura de labeurs que ceux qu’elle s’imposera elle-même, pa
qu’elle s’imposera elle-même, par instinct, pour avoir toujours plus de grâce et plus de charme. Note. — Le mot travail
ra elle-même, par instinct, pour avoir toujours plus de grâce et plus de charme. Note. — Le mot travail ayant cinq ou six
ne travaille pas en cassant des cailloux. Voyages, archéologie. P.  de  Lauribar : Douze ans en Abyssinie, Flammarion, 3.
898, p. 218-228 [221-224]. Ces atrocités ne nous éloignent point trop de l’Abyssinie dont on a fort parlé en ces derniers
rt du tome publié chez Flammarion : Douze ans en Abyssinie, souvenirs d’ un officier, par P. de Lauribar. — M. P. de Laurib
Flammarion : Douze ans en Abyssinie, souvenirs d’un officier, par P.  de  Lauribar. — M. P. de Lauribar, paraît, il, est un
Cela ne me déplaît point, d’ailleurs ; les femmes ont si peu coutume de fournir une lecture substantielle qu’on est heure
urnir une lecture substantielle qu’on est heureux, une fois au moins, d’ en trouver une qui vaille de s’y arrêter. Son livr
lle qu’on est heureux, une fois au moins, d’en trouver une qui vaille de s’y arrêter. Son livre ensuite arrive à point pou
arrive à point pour nous fournir sur le négus Ménélik et la campagne d’ Érythrée et le pays même une documentation jusqu’i
ême une documentation jusqu’ici plutôt rudimentaire dans les articles de journaux et revues dont nous nous sommes contenté
’Abyssinie, pendant longtemps, n’intéressa que les Anglais ; elle fut d’ actualité au moment de leur guerre avec le Négus T
s Annales Abyssines qui sont probablement le fatras connu sous le nom de Chronique d’Axoum, la ville sacrée des Abyssins,
ssines qui sont probablement le fatras connu sous le nom de Chronique d’ Axoum, la ville sacrée des Abyssins, bâtie « par l
onique d’Axoum, la ville sacrée des Abyssins, bâtie « par les enfants de Chus quelque temps avant la naissance d’Abraham »
ins, bâtie « par les enfants de Chus quelque temps avant la naissance d’ Abraham » ; chacun pourrait se procurer aussi, dan
un pourrait se procurer aussi, dans la collection du journal l’Isthme de Suez, un petit travail de M. de Lesseps, — à qui
ssi, dans la collection du journal l’Isthme de Suez, un petit travail de M. de Lesseps, — à qui Dieu pardoint — relatant l
M. de Lesseps, — à qui Dieu pardoint — relatant les Principaux faits de l’Histoire d’Abyssinie. — Le volume de M. P. de L
, — à qui Dieu pardoint — relatant les Principaux faits de l’Histoire d’ Abyssinie. — Le volume de M. P. de Lauribar, écrit
relatant les Principaux faits de l’Histoire d’Abyssinie. — Le volume de M. P. de Lauribar, écrit de visu et d’après les t
su et d’après les témoignages des officiers italiens est heureusement d’ un autre intérêt7 ; l’histoire de la conquête et d
officiers italiens est heureusement d’un autre intérêt7 ; l’histoire de la conquête et de la guerre y tient une large pla
s est heureusement d’un autre intérêt7 ; l’histoire de la conquête et de la guerre y tient une large place, mais on y a co
y a consigné des faits nombreux sur les régions diverses du Tigré et de l’Érythrée, les habitants et les mœurs : et les A
itif et guerrier, haineux, fourbe et cruel, ayant certes les qualités de ses défauts, la bravoure, le dévouement parfois à
ement parfois à des chefs choisis, une endurance extrême aux fatigues de ses expéditions continuelles, l’amour de l’indépe
durance extrême aux fatigues de ses expéditions continuelles, l’amour de l’indépendance et du sol. Mais de ce que l’empere
s expéditions continuelles, l’amour de l’indépendance et du sol. Mais de ce que l’empereur Ménélik, en nègre rusé, fit con
r des timbres et des monnaies en France, accorda quelques concessions de chemins de fer et montra un peu d’amitié pour deu
ance, accorda quelques concessions de chemins de fer et montra un peu d’ amitié pour deux ou trois Européens, on nous repré
ents ascaris des bataillons indigènes faits prisonniers à la bataille d’ Adoua « à subir l’amputation de la main droite et
igènes faits prisonniers à la bataille d’Adoua « à subir l’amputation de la main droite et du pied gauche, en ajoutant la
la main droite et du pied gauche, en ajoutant la prohibition absolue de porter secours aux mutilés, non seulement comme m
e de porter secours aux mutilés, non seulement comme médication, mais de leur donner la moindre nourriture ou même à boire
nt guère passer que pour des barbares. Il faut lire aussi les détails de l’opération faite avec de mauvais couteaux, imagi
es barbares. Il faut lire aussi les détails de l’opération faite avec de mauvais couteaux, imaginer les membres jetés en t
rtures durant une semaine à côté des morts auxquels il était interdit de donner la sépulture. On a la vision sanglante des
ns coupées (Medinet-Habou) ; et les prisonniers empalés ou dépouillés de leur peau que nous montrent les bas-reliefs de Ni
empalés ou dépouillés de leur peau que nous montrent les bas-reliefs de Ninive. — Notez que tout le secours qui pouvait ê
n une cicatrisation au fer rouge ou l’immersion du membre amputé dans de l’huile bouillante pour arrêter l’hémorragie, et
l’on fait éclater par la pression. Le malade se tord dans des spasmes d’ agonie, l’écume jaillit de sa bouche, et enfin sou
ression. Le malade se tord dans des spasmes d’agonie, l’écume jaillit de sa bouche, et enfin sous l’impression de cette so
es d’agonie, l’écume jaillit de sa bouche, et enfin sous l’impression de cette souffrance atroce dont la seule description
is on pensera bien qu’il y a d’autres singularités dans les habitudes de ce peuple, en majorité chrétien, et que des série
s les habitudes de ce peuple, en majorité chrétien, et que des séries de pierres sonores entrechoquées appellent aux offic
qui possède des moines volontairement emmurés pour acquérir le titre de saints ; qui croit au mauvais œil8 ; dort dans un
une posture recroquevillée et les genoux sous le menton9 ; se nourrit d’ une sorte de galette appelée sciro, faite pour les
recroquevillée et les genoux sous le menton9 ; se nourrit d’une sorte de galette appelée sciro, faite pour les riches avec
rrit d’une sorte de galette appelée sciro, faite pour les riches avec de la farine de pois verts ou de lentilles, pour les
rte de galette appelée sciro, faite pour les riches avec de la farine de pois verts ou de lentilles, pour les pauvres avec
pelée sciro, faite pour les riches avec de la farine de pois verts ou de lentilles, pour les pauvres avec de la farine de
vec de la farine de pois verts ou de lentilles, pour les pauvres avec de la farine de fèves, de pois chiches ou le plus so
ine de pois verts ou de lentilles, pour les pauvres avec de la farine de fèves, de pois chiches ou le plus souvent de grai
s verts ou de lentilles, pour les pauvres avec de la farine de fèves, de pois chiches ou le plus souvent de graine de lin.
auvres avec de la farine de fèves, de pois chiches ou le plus souvent de graine de lin. — À noter, dans les curiosités des
c de la farine de fèves, de pois chiches ou le plus souvent de graine de lin. — À noter, dans les curiosités des usages qu
lin. — À noter, dans les curiosités des usages que le chef, aux jours de réception, doit offrir trois fois plus de victuai
ages que le chef, aux jours de réception, doit offrir trois fois plus de victuailles et de boissons qu’il n’est nécessaire
aux jours de réception, doit offrir trois fois plus de victuailles et de boissons qu’il n’est nécessaire ; par courtoisie
sie les invités engloutissent tout et arrivent ainsi au dernier degré de la plénitude ; seulement il y a un maître des cér
nies dont la fonction consiste à maintenir la paix et la tranquillité de l’assemblée ; il se met debout au centre de la pi
a paix et la tranquillité de l’assemblée ; il se met debout au centre de la pièce, tenant une longue baguette, et crie à h
t très grêlé, à la physionomie douce et intelligente, grand trousseur de filles devant l’Éternel, l’air d’un bon vivant et
ce et intelligente, grand trousseur de filles devant l’Éternel, l’air d’ un bon vivant et d’un bavard, fort peu héroïque du
grand trousseur de filles devant l’Éternel, l’air d’un bon vivant et d’ un bavard, fort peu héroïque du reste, ayant en ho
ant sur son divan, en montrant ses pieds qui sont énormes et couverts de chaussettes en coton blanc ».— Sa qualité dominan
r parole, et l’empereur sera bien ainsi l’être le plus extraordinaire de son empire. Pour les faits de l’occupation depuis
ien ainsi l’être le plus extraordinaire de son empire. Pour les faits de l’occupation depuis 1885, on voudra bien consulte
s de l’occupation depuis 1885, on voudra bien consulter le livre même de M. de Lauribar. Mais on s’étonnera moins du désas
ême de M. de Lauribar. Mais on s’étonnera moins du désastre financier de l’Italie, engagée dans cette misérable entreprise
olument aucune ressource, tout, entièrement tout, devait être emporté d’ Italie, jusqu’à l’eau potable, qui était expédiée
vait être emporté d’Italie, jusqu’à l’eau potable, qui était expédiée de Naples dans des foudres de fer blanc faits exprès
jusqu’à l’eau potable, qui était expédiée de Naples dans des foudres de fer blanc faits exprès ; plusieurs navires étaien
navires étaient spécialement affectés à ce service ; les expéditions d’ eau avaient lieu tous les jours. L’eau à Massaouah
ions complètement arides ; il fallait donc transporter des provisions d’ eau aussi bien que de vivres : tout cela se faisai
des ; il fallait donc transporter des provisions d’eau aussi bien que de vivres : tout cela se faisait à dos de mulet ; ma
rovisions d’eau aussi bien que de vivres : tout cela se faisait à dos de mulet ; mais si on réfléchit à ce que représente
se faisait à dos de mulet ; mais si on réfléchit à ce que représente de besoins un simple corps de 10.000 hommes, par exe
; mais si on réfléchit à ce que représente de besoins un simple corps de 10.000 hommes, par exemple, en vivres, eau, vêtem
offrant des difficultés inouïes, on en demeure effaré. Quant aux prix de revient, ils atteignaient des proportions fantast
revient, ils atteignaient des proportions fantastiques ; chaque balle de foin rendue à destination des hauts-plateaux, ach
aux, achat, embarquement, transport, coûtait au gouvernement la somme de 80 francs !… » Tome XXVIII, numéro 107, nove
ctro-homœopathie. C’est un catalogue des maladies, avec, pour chacune d’ elles, l’indication des remèdes à employer. Il est
chacune d’elles, l’indication des remèdes à employer. Il est précédé d’ un exposé succinct des Principes fondamentaux de l
loyer. Il est précédé d’un exposé succinct des Principes fondamentaux de l’Électro-homœopathie et d’une étude sur la sphèr
xposé succinct des Principes fondamentaux de l’Électro-homœopathie et d’ une étude sur la sphère d’action des remèdes, les
es fondamentaux de l’Électro-homœopathie et d’une étude sur la sphère d’ action des remèdes, les doses et modes d’administr
et d’une étude sur la sphère d’action des remèdes, les doses et modes d’ administration et sur les électricités et leur mod
doses et modes d’administration et sur les électricités et leur mode d’ emploi. Memento. — […] L’Ode Alchimique, traduit
ités et leur mode d’emploi. Memento. — […] L’Ode Alchimique, traduit de l’italien […]. Tome XXVIII, numéro 108, décem
. 808-814. L’Italie va célébrer le tri-centenaire du Cavalier Bernin, de ce Giovanni Lorenzo Bernini qui fit oublier aux I
seulement Michel-Ange, mais les géniaux bâtisseurs qui avaient peuplé de merveilles Rome, Florence, Milan, toutes les vill
avaient peuplé de merveilles Rome, Florence, Milan, toutes les villes de la péninsule, et qui n’était, au demeurant, qu’un
et qui n’était, au demeurant, qu’un piètre artiste dont l’œuvre plein d’ afféteries, de boursouflures, de recherches fatiga
, au demeurant, qu’un piètre artiste dont l’œuvre plein d’afféteries, de boursouflures, de recherches fatigantes et vaines
’un piètre artiste dont l’œuvre plein d’afféteries, de boursouflures, de recherches fatigantes et vaines, restera comme la
a comme la réalisation la plus haute du pompeux dans le mauvais goût, de la hardiesse dans la puérilité. Au surplus Lorenz
ne figure amusante, indispensable, essentielle à cette seconde moitié de siècle. Ce fléau passa en France et faillit y cau
econde moitié de siècle. Ce fléau passa en France et faillit y causer de grands ravages ; seul de lui reste un buste, qui
Ce fléau passa en France et faillit y causer de grands ravages ; seul de lui reste un buste, qui donna naissance aux frisu
re se fendille maintenant dans un mélancolique bosquet, à l’extrémité de la pièce d’eau des Suisses. Il faillit toucher à
le maintenant dans un mélancolique bosquet, à l’extrémité de la pièce d’ eau des Suisses. Il faillit toucher à notre Louvre
vieux et admirable Louvre des Netezeau, des Du Cerceau, des Fournier, de Jehan Coing, de Pierre Lescot, de Jean Goujon et
le Louvre des Netezeau, des Du Cerceau, des Fournier, de Jehan Coing, de Pierre Lescot, de Jean Goujon et du Primatice, de
zeau, des Du Cerceau, des Fournier, de Jehan Coing, de Pierre Lescot, de Jean Goujon et du Primatice, de tant d’autres bon
er, de Jehan Coing, de Pierre Lescot, de Jean Goujon et du Primatice, de tant d’autres bons et grands besoigneurs, italien
t du Primatice, de tant d’autres bons et grands besoigneurs, italiens de la bonne veine, français non encore appauvris, à
Cavalier pour achever l’œuvre11. Le roi en était au goût du colossal, de l’emphatique et du redondant ; les combles en sai
l’ardoise grise, ces grands combles aux profils élégants étaient déjà d’ un autre âge. Ces choses émouvantes qui caractéris
Paul V avait dit qu’il serait le Michel-Ange du siècle et qui venait d’ achever le baldaquin de Saint-Pierre, la fontaine
serait le Michel-Ange du siècle et qui venait d’achever le baldaquin de Saint-Pierre, la fontaine de la place Navone, la
cle et qui venait d’achever le baldaquin de Saint-Pierre, la fontaine de la place Navone, la Baroccia, le Triton, les cloc
e Navone, la Baroccia, le Triton, les clochers du Panthéon, la façade de Barberini, la sainte Thérèse de Comaro, l’homme q
lippe IV, Charles Ier et le duc de Modène, qui, au grand contentement de tous épandait la faconde prétentieuse, précieuse
nt de tous épandait la faconde prétentieuse, précieuse et encombrante de son particulier génie, qu’Alexandre VII, escorté
se et encombrante de son particulier génie, qu’Alexandre VII, escorté de seize cardinaux, allait visiter alors qu’il tenai
cilement déplaçable. Aussi, l’amener ne fut rien moins qu’une affaire d’ État, et une grave. § Colbert vient d’acheter la c
e fut rien moins qu’une affaire d’État, et une grave. § Colbert vient d’ acheter la charge de Ratabon. Il écrit au Bernin p
une affaire d’État, et une grave. § Colbert vient d’acheter la charge de Ratabon. Il écrit au Bernin pour lui transmettre
e de Ratabon. Il écrit au Bernin pour lui transmettre le désir du roi d’ avoir un dessin pour l’achèvement du Louvre, ceux
du Louvre, ceux qu’il possède ne le satisfaisant pas. Craignant même de ne pas réussir, le ministre écrit également à Pie
lla gotta », à Raynaldi et à Candiani, « gentilhuomo assai intendente d’ Architletura et di un gusto straordinario ». Après
traordinario ». Après des négociations longues et difficiles, l’envoi d’ un premier projet non accepté et enfin l’éliminati
tion des trois autres concurrents, le Cavalier, ayant reçu une lettre de la main même de Louis XIV, se décide à venir à Pa
utres concurrents, le Cavalier, ayant reçu une lettre de la main même de Louis XIV, se décide à venir à Paris. Et c’est ic
est ici que cela devient intéressant. Le roi avait, parmi ses maîtres d’ hôtel, un certain Paul Fréart de Chantelou, gouver
in Paul Fréart de Chantelou, gouverneur du château du Loir, grand ami de Nicolas Poussin, qui avait été plusieurs fois à R
fois à Rome et y avait inévitablement rencontré le Cavalier, au faîte de sa renommée. Le 1er juin 1665, un laquais de Colb
ré le Cavalier, au faîte de sa renommée. Le 1er juin 1665, un laquais de Colbert va le chercher de la part du roi, et lui
ait choisi pour aller recevoir le cavalier Bernin, non pas en qualité de maître d’hôtel, mais comme envoyé pour l’entreten
nce ». Il est fort embarrassé à cause de l’ambassadeur extraordinaire de Malte, qui arrive le lendemain, que le roi traite
Ma foi, Somellini sera reçu au petit bonheur ; lui, prend le carrosse de M. Colbert et s’en va sur le chemin d’Essonne. Vi
nheur ; lui, prend le carrosse de M. Colbert et s’en va sur le chemin d’ Essonne. Villejuif, la Saussaye, le parc de Chevil
t et s’en va sur le chemin d’Essonne. Villejuif, la Saussaye, le parc de Chevilly, Belle-Épine, la Vieille Poste, sont aut
saye, le parc de Chevilly, Belle-Épine, la Vieille Poste, sont autant de relais que l’on brûle impatiemment. À la sortie d
e impatiemment. À la sortie de Juvisy, voilà sur la route un équipage de voyage ; il fait signe d’arrêter : d’une litière,
e de Juvisy, voilà sur la route un équipage de voyage ; il fait signe d’ arrêter : d’une litière, un homme est descendu, d’
voilà sur la route un équipage de voyage ; il fait signe d’arrêter : d’ une litière, un homme est descendu, d’une taille m
age ; il fait signe d’arrêter : d’une litière, un homme est descendu, d’ une taille médiocre, maigre, au visage rougeaud, «
assent et les voilà dans le même carrosse, cette fois, qui font route de compagnie. De quoi croyez-vous que ces deux gaill
voilà dans le même carrosse, cette fois, qui font route de compagnie. De quoi croyez-vous que ces deux gaillards causent,
es deux gaillards causent, l’envoyé du roi, l’ami du Poussin, l’homme de goût, et le « divin maître » qui vient de travers
 divin maître » qui vient de traverser les graves et belles provinces de France, à la vie si intense, si particulière et s
rance, à la vie si intense, si particulière et si nouvelle pour lui ; de quoi croyez-vous qu’ils causent à cette heure aim
e pour lui ; de quoi croyez-vous qu’ils causent à cette heure aimable de l’accueil, par ce beau jour de juin, au milieu de
s qu’ils causent à cette heure aimable de l’accueil, par ce beau jour de juin, au milieu des campagnes merveilleuses qui o
juin, au milieu des campagnes merveilleuses qui ourlent la rivière ? De ce Paris qui gronde là-bas ? De ces maisons royal
erveilleuses qui ourlent la rivière ? De ce Paris qui gronde là-bas ? De ces maisons royales qui l’entourent ?… Ah, oui !
es maisons royales qui l’entourent ?… Ah, oui ! Ils causent du « beau de l’architecture, qui consiste dans la proportion q
’on peut dire que c’est une partie divine, puisqu’elle tient du corps d’ Adam, que la variété des ordres de l’Architecture
divine, puisqu’elle tient du corps d’Adam, que la variété des ordres de l’Architecture a procédé de la différence du corp
u corps d’Adam, que la variété des ordres de l’Architecture a procédé de la différence du corps de l’homme et de la femme…
iété des ordres de l’Architecture a procédé de la différence du corps de l’homme et de la femme… ». C’est exquis. Le Berni
s de l’Architecture a procédé de la différence du corps de l’homme et de la femme… ». C’est exquis. Le Bernin avait fait,
a Verpillère en chaise à porteurs ; un carrosse à six chevaux l’amena de Saint-Laurent à Guillottière, et il fait son entr
22 mai, où les échevins le reçoivent en corps et lui offrent le « vin de la ville ». Toute la route « fut fraische ». Esba
t à Colbert : « Dans toutte la route jusques icy, il ne s’est trouvé de la glace qu’à Essaunne, Fontainebleau et à Chasti
ient à M. le Mareschal d’Albret… il serait à propos de tirer un ordre de mondit Mareschal, addressant à son concierge, de
os de tirer un ordre de mondit Mareschal, addressant à son concierge, de ne faire aucune difficulté de délivrer de la glac
Mareschal, addressant à son concierge, de ne faire aucune difficulté de délivrer de la glace lorsqu’on lui en demandera p
addressant à son concierge, de ne faire aucune difficulté de délivrer de la glace lorsqu’on lui en demandera pour le servi
té de délivrer de la glace lorsqu’on lui en demandera pour le service de monsieur le cavalier Bernini, de laquelle on se s
’on lui en demandera pour le service de monsieur le cavalier Bernini, de laquelle on se servira pour ledit Montargis, me f
ntargis, me faisant fort que la bonne quantité que je feray voitturer d’ icy à Rouanne, pour mettre dans le batteau, nous c
riare ; et ainsy toutte notre routte sera fraische. » § Le lendemain de son arrivée, Colbert se présente chez lui, ne sou
chez lui, ne souffre pas qu’il se lève et lui parle au lit ; le jour de la Fête-Dieu il voit le roi à Saint-Germain, à qu
s papes, ceux des princes souverains qui se sont trouvés sur la route de Rome à Paris ; mais, il faut faire pour un roi de
e de Rome à Paris ; mais, il faut faire pour un roi de France, un roi d’ aujourd’hui, de plus grandes et magnifiques choses
se tournant vers ceux qui faisaient cercle : « Qu’on ne me parle pas de rien qui soit petit ! » Mais Louis XIV a peur de
u’on ne me parle pas de rien qui soit petit ! » Mais Louis XIV a peur de ce démolisseur, il tient à conserver ce qu’ont fa
esseurs, il a à cela quelque affection, et, assez inquiet, il le prie de faire grand « sans abattre leur ouvrage ». Le Cav
e grand « sans abattre leur ouvrage ». Le Cavalier s’en retourne ravi de l’accueil et, en plus, avec la permission de fair
alier s’en retourne ravi de l’accueil et, en plus, avec la permission de faire le fameux buste. Puis, il visite Paris. Oh,
celui des Ursins, le Grand Châtelet, Saint-Germain-d’Auxerre, combien de « bastimens curieux » du Luxembourg à l’Hôtel Sai
combien de « bastimens curieux » du Luxembourg à l’Hôtel Saint-Paul, de l’Hôtel de Luynes au Palais-Royal… Le voilà au tr
cidé à frapper un grand coup. La cour du Louvre doit prendre la forme d’ une croix grecque ; ce que Lescot et Ponce ont édi
. Mais, la façade qu’il rêve s’élèvera, l’effroyable et lourde façade d’ une platitude et d’un manque de jet qui rappellent
u’il rêve s’élèvera, l’effroyable et lourde façade d’une platitude et d’ un manque de jet qui rappellent les plus mauvaises
élèvera, l’effroyable et lourde façade d’une platitude et d’un manque de jet qui rappellent les plus mauvaises constructio
et d’un manque de jet qui rappellent les plus mauvaises constructions de la fin du Consulat et du commencement du Premier
ontrefaçons devant lesquelles se meuvent si gentiment les incroyables de Carle Vernet : qu’on regarde avec attention les d
n regarde avec attention les dessins qui en sont restés, le médaillon d’ or du Cabinet des Antiques. Et la « fasçade du cos
, le médaillon d’or du Cabinet des Antiques. Et la « fasçade du costé de l’eau » est toujours aussi plate, avec le même fe
toujours aussi plate, avec le même fenestrage stupide et noir à force d’ ouvertures, aux mezzanines trop hautes, aux antiqu
chapelle royalle en pyramide » que, l’an d’après, F. Dubois proposait d’ élever au milieu du Louvre. Tout à ses importants
ter des airs français ; parfois le Cavalier récite plusieurs endroits de ses comédies, et fort plaisamment, paraît-il. L’A
recevoir…. Quelques personnes ont dit que l’Académie s’etoit plainte de ce qu’il ne l’avoit pas reconduite ; mais, il a t
e que le roi scellera. Auparavant, il gratte du canif dans les joints de Notre-Dame pour analyser le mortier, qu’il trouve
ve mauvais, et, comme il se défie des maçons parisiens, il fait venir d’ Italie, en grande hâte, des muratori. L’idée n’éta
ans ses Mémoires. « Les murateurs bâtirent à leur manière, deux murs de 5 à 6 pieds de haut, sur lesquels ils firent une
, deux murs de 5 à 6 pieds de haut, sur lesquels ils firent une voûte de la même construction que les murs, c’est-à-dire d
des moëllons posés à l’aventure. Nos entrepreneurs élevèrent des murs de la même hauteur et construisirent au-dessus une v
ent des murs de la même hauteur et construisirent au-dessus une voûte de la même forme et figure que celle des Italiens av
. L’hiver ayant passé sur ces deux édifices, la voûte italienne tomba d’ elle-même au premier dégel, et la française demeur
creusées au Louvre ; le Cavalier lui présente la truelle et le bassin d’ argent où est le mortier, le roi scelle la pierre
t où est le mortier, le roi scelle la pierre qui recouvre la médaille de Varin et s’en va. Mais ici, il faut encore lire C
voir, tenant la truelle et tiraillant pour avoir le marteau des mains de Villedot ; Bergeron voulait lui ôter cette truell
ls laissassent ces outilz aux mains du Cavalier, ce qu’ils refusoient de faire. Alors, je leur ai dit de me les bailler à
ins du Cavalier, ce qu’ils refusoient de faire. Alors, je leur ai dit de me les bailler à moi, comme en dépôt, en attendan
e contestation, il y en eut d’autres, car le roi ayant fait largesse, de cent pistoles, en pièces de 50 s., de 15 s., et d
d’autres, car le roi ayant fait largesse, de cent pistoles, en pièces de 50 s., de 15 s., et de 5 s., qui ont été jetées d
car le roi ayant fait largesse, de cent pistoles, en pièces de 50 s., de 15 s., et de 5 s., qui ont été jetées dans la fon
ant fait largesse, de cent pistoles, en pièces de 50 s., de 15 s., et de 5 s., qui ont été jetées dans la fondation, ç’a é
s., qui ont été jetées dans la fondation, ç’a été une meslée furieuse de manœuvres, de travailleurs et mesme de soldats po
é jetées dans la fondation, ç’a été une meslée furieuse de manœuvres, de travailleurs et mesme de soldats pour ramasser ce
n, ç’a été une meslée furieuse de manœuvres, de travailleurs et mesme de soldats pour ramasser cet argent. » Comment les
uvre prît corps, cela est fort intéressant, mais dépasserait le cadre de cet article. Quoi qu’il en fût c’est Perrault, lu
’il en fût c’est Perrault, lui-même, qui porta au Cavalier, la veille de son départ, les trois mille louis d’or, en trois
qui porta au Cavalier, la veille de son départ, les trois mille louis d’ or, en trois sacs, que Louis XIV envoyait à l’arch
r, en trois sacs, que Louis XIV envoyait à l’architecte, cela en plus de la pension de 12.000 livres par an et du brevet d
cs, que Louis XIV envoyait à l’architecte, cela en plus de la pension de 12.000 livres par an et du brevet de 1.200 livres
ecte, cela en plus de la pension de 12.000 livres par an et du brevet de 1.200 livres pour son fils. De retour à Rome, il
n de 12.000 livres par an et du brevet de 1.200 livres pour son fils. De retour à Rome, il déclarait à Beneditti qu’il ava
mois du roi qu’en vingt ans des papes : ce qui ne l’avait pas empêché de reprendre à ses gens les gratifications royales,
it pas empêché de reprendre à ses gens les gratifications royales, et de donner libéralement trente sous à la vieille serv
trente sous à la vieille servante du Palais Mazarin pour la remercier de ses soins, et de ramasser soigneusement la pièce
vieille servante du Palais Mazarin pour la remercier de ses soins, et de ramasser soigneusement la pièce que celle-ci, fur
tée au nez. 1. Le Tasse, Rimes. 2. Gaston Danville, Psychologie de l’Amour (Alcan). 3. Voir au Louvre le curieux pe
. 4. Cf. La Roma Sotterranea, del cav. G. B. de Rossi ; Le Cimetière de Calliste devant l’histoire, par le comte Desbassa
istoire, par le comte Desbassayns de Richemont, 1869 ; Les Catacombes de Rome, par le comte H. de l’Épinois. 5. Cf. Les A
s, par A. Stap, dans la Revue Germanique, 1861 ; Lipsius, Les sources de la légende relative au séjour de saint Pierre à R
manique, 1861 ; Lipsius, Les sources de la légende relative au séjour de saint Pierre à Rome, 1872 ; et E. Zeller, La lége
ive au séjour de saint Pierre à Rome, 1872 ; et E. Zeller, La légende de saint Pierre premier évêque de Rome, trad. Marcha
Rome, 1872 ; et E. Zeller, La légende de saint Pierre premier évêque de Rome, trad. Marchand, 1876. 6. Pour le bien prou
faire le contraire des règles, écrivant sans aucune raison apparente, de pénibles et obstinées successions de quintes. 7.
nt sans aucune raison apparente, de pénibles et obstinées successions de quintes. 7. Cf. sur l’Abyssinie les Voyages de G
obstinées successions de quintes. 7. Cf. sur l’Abyssinie les Voyages de Guillaume Lejean. 8. Tandis que l’officier boit,
an. 8. Tandis que l’officier boit, deux soldats lui font un paravent de leur manteau ; nul ne doit voir le chef quand il
quand il boit, par crainte du mauvais œil, p. 254. 9. Les serviteurs de l’un et l’autre sexe couchent sous le lit du maît
ême du malcommode, p. 72. 10. Même usage mentionné pour certain pays d’ Allemagne, au moyen âge. — Pour les femmes en Abys
rme qu’elles sont fidèles. 11. (1) Le duc de Créquy écrit à Colbert, de Rome, le 25 novembre 1664 « Le cavalier Bernin me
er, et me fit connoistre que M. le card. Chigi luy avoit parlé, mais, de la manière dont il m’a dit la chose, je juge que
’iray voir jeudy, et par tous les moyens que je pourray, je tascheray de le porter à faire plusieurs dessins pour le basti
24 (1908) Articles du Mercure de France, année 1908
méro 253, 1er janvier 1908, p. 150-154 [150-151]. Il n’est pas besoin d’ insister à nouveau sur l’universalité d’un esprit
150-151]. Il n’est pas besoin d’insister à nouveau sur l’universalité d’ un esprit comme celui du Vinci. Le mot de Benvenut
à nouveau sur l’universalité d’un esprit comme celui du Vinci. Le mot de Benvenuto Cellini à propos de Léonard est toujour
blic est averti, autant que faire se peut, des qualités incomparables d’ un tel génie. Mais ce qui manquait c’était un livr
ux du maître italien ; chacun pourra maintenant connaître l’essentiel de la pensée du Vinci en lisant les textes choisis q
première fois M. Péladan. Voici donc, dit-il, le portrait intérieur de Léonard par lui-même, voici comme il sentait, voi
omme il sentait, voici ce qu’il pensait ; et s’il se trouve quelqu’un d’ indifférent au battement d’un tel cœur et à l’idée
u’il pensait ; et s’il se trouve quelqu’un d’indifférent au battement d’ un tel cœur et à l’idée d’un tel cerveau, celui-là
trouve quelqu’un d’indifférent au battement d’un tel cœur et à l’idée d’ un tel cerveau, celui-là appartient à la série des
extasie à mille points indifférents pour le commun. Ce travail est né d’ une passion spirituelle ; il s’adresse aux passion
Vinci figure un miroir enchanté où tout homme peut trouver des motifs de courage et d’espoir. Puisque l’humanité a fleuri
n miroir enchanté où tout homme peut trouver des motifs de courage et d’ espoir. Puisque l’humanité a fleuri tellement sous
’humanité a fleuri tellement sous ses traits il ne faut désespérer ni d’ elle, ni de soi. Le Vinci nous réconcilie avec not
fleuri tellement sous ses traits il ne faut désespérer ni d’elle, ni de soi. Le Vinci nous réconcilie avec notre espèce,
niquement commune à cette heure, se dresse en incomparable professeur d’ énergie : il a vaincu le temps et ses rivaux — et
et ses rivaux — et quels rivaux ! — Sa gloire chaque jour s’augmente d’ un rayon ; déjà il nomme son siècle, demain il nom
e son siècle, demain il nommera son art ; ensuite il nommera l’apogée de l’intelligence humaine. On trouvera dans la préf
mera l’apogée de l’intelligence humaine. On trouvera dans la préface de M. Péladan l’histoire des manuscrits de Léonard.
On trouvera dans la préface de M. Péladan l’histoire des manuscrits de Léonard. Je n’ai le dessein ni la place d’examine
l’histoire des manuscrits de Léonard. Je n’ai le dessein ni la place d’ examiner en détail les extraits que l’écrivain con
entale, sur la géologie soient des plus curieux, c’est quand il parle de peinture que malgré tout Vinci nous intéresse le
malgré tout Vinci nous intéresse le plus vivement. Lui-même s’efforce de placer l’art du peintre au-dessus des autres, et
de placer l’art du peintre au-dessus des autres, et fait dans ce but d’ ingénieux parallèles avec la poésie, la sculpture
ue. Assurément Léonard est là fort discutable, mais est-il besoin ici de discuter ? Mieux vaut citer : Le poète dit que s
ue sa science est invention et mesure qui forment simplement le corps de la poésie : invention de matière et mesure dans l
on et mesure qui forment simplement le corps de la poésie : invention de matière et mesure dans les vers, qui révèlent ens
ces. Le peintre réplique qu’il envisage le même objet dans la science de la peinture, savoir : invention et mesure : inven
s la science de la peinture, savoir : invention et mesure : invention de la matière qu’il doit former et mesure des choses
Pica, dont tous les littérateurs ont apprécié, naguère, le beau livre de critique française Littérature d’exception, où il
nt apprécié, naguère, le beau livre de critique française Littérature d’ exception, où il étudiait et expliquait les œuvres
aise Littérature d’exception, où il étudiait et expliquait les œuvres de Mallarmé, Verlaine, Poictevin, Huysmans, Barrès e
et France, — s’est, depuis quelques années, plus spécialement occupé de critique d’art. Ses recueils Albums et Cartons 1
— s’est, depuis quelques années, plus spécialement occupé de critique d’ art. Ses recueils Albums et Cartons 1 forment déjà
erne doivent et devront consulter. Le texte critique y est accompagné de belles reproductions qui permettent mieux d’appré
ritique y est accompagné de belles reproductions qui permettent mieux d’ apprécier le jugement de l’auteur. Nous extrayons
de belles reproductions qui permettent mieux d’apprécier le jugement de l’auteur. Nous extrayons de ces volumes quelques
permettent mieux d’apprécier le jugement de l’auteur. Nous extrayons de ces volumes quelques pages, qui nous ont paru par
essinateurs français : « Daumier et Gavarni. — Je ne puis m’empêcher de trouver injustes ceux qui, poussés peut-être par
istes créateurs dans la plus noble signification du mot, observateurs d’ une exceptionnelle perspicacité, en possession l’u
eurs d’une exceptionnelle perspicacité, en possession l’un et l’autre d’ un merveilleux métier dans le dessin lithographiqu
lement un dessinateur, et en conséquence il choisit figures et scènes d’ une telle spontanéité de plastique et d’une telle
t en conséquence il choisit figures et scènes d’une telle spontanéité de plastique et d’une telle unité d’expression que s
il choisit figures et scènes d’une telle spontanéité de plastique et d’ une telle unité d’expression que ses planches peuv
s et scènes d’une telle spontanéité de plastique et d’une telle unité d’ expression que ses planches peuvent très bien se p
xpression que ses planches peuvent très bien se passer du commentaire d’ une légende (légende qui, du reste, bien souvent n
plus recherché, plus subtil, plus moderne, reçoit, ainsi que Forain, de tout spectacle qu’il regarde, une double impressi
que jamais elles soient en contradiction, dans ses compositions, qui, de la sorte, réussissent à exprimer des subtilités d
compositions, qui, de la sorte, réussissent à exprimer des subtilités de sentiment et de raffinements de sensation, que le
i, de la sorte, réussissent à exprimer des subtilités de sentiment et de raffinements de sensation, que le dessin seul ne
réussissent à exprimer des subtilités de sentiment et de raffinements de sensation, que le dessin seul ne saurait ni ne po
ni ne pourrait exprimer. « Chéret. — Avec les polychromies féeriques de ses grandes affiches, Jules Chéret nous a donné l
us merveilleuse et la plus subtile qu’il était possible à la peinture de réaliser, de ce Paris, considéré comme la ville d
se et la plus subtile qu’il était possible à la peinture de réaliser, de ce Paris, considéré comme la ville de la joie et
ible à la peinture de réaliser, de ce Paris, considéré comme la ville de la joie et de la volupté par excellence, dont le
ture de réaliser, de ce Paris, considéré comme la ville de la joie et de la volupté par excellence, dont le nom seul fait
nce, dont le nom seul fait rêver les cerveaux allumés des adolescents de tous les pays du monde. Il nous a donné l’apothéo
es adolescents de tous les pays du monde. Il nous a donné l’apothéose d’ un Paris transfiguré et glorifié, saisi, au couche
Paris transfiguré et glorifié, saisi, au coucher du soleil, à l’heure de cette lente invasion des rues et des places par l
s rues et des places par la lumière lunaire des lampes électriques, —  de la frénétique fièvre du plaisir. « Tout en posséd
ue fièvre du plaisir. « Tout en possédant, par la délicatesse exquise de sa fantaisie, l’élégance innée et quelquefois pro
e exquise de sa fantaisie, l’élégance innée et quelquefois provocante de ses conceptions, par sa passion pour la grâce fém
et Fragonard, Chéret est surtout un artiste ultra-moderne, et chacune de ses œuvres porte le cachet de notre époque névros
ut un artiste ultra-moderne, et chacune de ses œuvres porte le cachet de notre époque névrosée. Il est, en effet, le peint
notre époque névrosée. Il est, en effet, le peintre, par excellence, de la joie moderne, qui cache toujours, hélas ! au t
cellence, de la joie moderne, qui cache toujours, hélas ! au tréfonds d’ elle-même, quelque chose de pervers et de maladif.
e, qui cache toujours, hélas ! au tréfonds d’elle-même, quelque chose de pervers et de maladif. Cette perversité maladive
oujours, hélas ! au tréfonds d’elle-même, quelque chose de pervers et de maladif. Cette perversité maladive se retrouve d’
sonnages, qu’il dessine avec une sûreté si dégagée… « Ce qui démontre d’ une façon plus persuasive encore la modernité de C
ée… « Ce qui démontre d’une façon plus persuasive encore la modernité de Chéret, c’est ce fait qu’il a su se servir et pro
a modernité de Chéret, c’est ce fait qu’il a su se servir et profiter de ce besoin toujours plus aigu de la réclame, dont
fait qu’il a su se servir et profiter de ce besoin toujours plus aigu de la réclame, dont notre époque a été envahie — pou
ever à la dignité esthétique, l’affiche illustrée, cette humble forme d’ art, qui, même dans sa gloire éphémère (car le sol
cule, le vent la déchire), répond à merveille à l’intensité fiévreuse de l’existence tourbillonnante de nos grandes villes
nd à merveille à l’intensité fiévreuse de l’existence tourbillonnante de nos grandes villes, à l’inquiétude et à la soif i
ante de nos grandes villes, à l’inquiétude et à la soif inextinguible de nouveau de nos âmes. « Daniel Vierge. — Daniel Ur
grandes villes, à l’inquiétude et à la soif inextinguible de nouveau de nos âmes. « Daniel Vierge. — Daniel Urrabieta Vie
pas seulement un maître prodigieux, un rénovateur audacieux et savant de l’illustration du livre et du journal ; il fut au
ustration du livre et du journal ; il fut aussi un héros et un martyr de son art. Frappé, en effet, à trente ans, au momen
effet, à trente ans, au moment où la vie et la gloire lui souriaient, d’ une attaque de paralysie, causée par ses excès de
e ans, au moment où la vie et la gloire lui souriaient, d’une attaque de paralysie, causée par ses excès de travail, il pe
oire lui souriaient, d’une attaque de paralysie, causée par ses excès de travail, il perdit, pour ne les retrouver jamais
il perdit, pour ne les retrouver jamais plus, la parole et l’énergie de cette main qui avait déjà fixé sur le papier tant
ie de cette main qui avait déjà fixé sur le papier tant de merveilles d’ évocation artistique. Tout le monde le crut perdu
t deux ans et plus, en effet, l’artiste sommeille dans l’inconscience d’ une vie entièrement végétative ; mais, peu à peu,
eu à peu, son intelligence se réveille, et, par un merveilleux effort de sa volonté et une admirable application mécanique
à donner à sa main gauche la même habileté dégagée dans le maniement de la plume, du pinceau et du burin que possédait ja
losé et presque muet, a réussi à donner, pendant encore une vingtaine d’ années, la vie de l’art à plusieurs milliers de de
uet, a réussi à donner, pendant encore une vingtaine d’années, la vie de l’art à plusieurs milliers de dessins, plus beaux
t encore une vingtaine d’années, la vie de l’art à plusieurs milliers de dessins, plus beaux, plus originaux et plus mouve
és, si possible, que ceux qu’il avait esquissés dans la gaie vivacité de sa première jeunesse et dans la pleine vigueur de
ns la gaie vivacité de sa première jeunesse et dans la pleine vigueur de sa santé. « Il faut encore remarquer que cette vi
ine vigueur de sa santé. « Il faut encore remarquer que cette victime de l’existence, devenue invalide à trente ans, ne fu
rs le pessimisme et la misanthropie. Vierge conserva toujours un fond de gaieté et d’indulgence. Cela est sensible dans to
sme et la misanthropie. Vierge conserva toujours un fond de gaieté et d’ indulgence. Cela est sensible dans tous ses dessin
où, lorsque l’observation devient satirique, elle n’a cependant rien de trop aigre, et demeure aimablement malicieuse. Vi
du spectacle que lui offraient continuellement, sous le jeu variable de la lumière, la nature, les hommes, les bêtes, les
ignificatifs, tels qu’une chaise éventrée, une pipe cassée, une paire de bottes, deux ou trois carottes, auxquels, bien de
eux ou trois carottes, auxquels, bien des fois, il a demandé le motif d’ une de ses charmantes vignettes décoratives. Nos e
trois carottes, auxquels, bien des fois, il a demandé le motif d’une de ses charmantes vignettes décoratives. Nos excelle
pédagogues n’ont jamais songé à l’inépuisable et consolatrice source de jouissance esthétique qui se trouve dans nos prun
e qui se trouve dans nos prunelles, et combien il pourrait être utile d’ enseigner aux enfants, à voir et à comprendre, à a
enseigner aux enfants, à voir et à comprendre, à apprécier et à jouir de ce qu’ils voient. « F. Vallotton. — Vers la fin d
précier et à jouir de ce qu’ils voient. « F. Vallotton. — Vers la fin de 1891, Vallotton fit son premier essai dans la gra
mier essai dans la gravure sur bois, et acquit aussitôt la conviction d’ avoir trouvé sa vraie voie. Aussi sa deuxième esta
d’avoir trouvé sa vraie voie. Aussi sa deuxième estampe, un portrait de Paul Verlaine, malgré quelques légères insuffisan
, un portrait de Paul Verlaine, malgré quelques légères insuffisances de facture, rendait-elle déjà une vive et sûre perso
ffisances de facture, rendait-elle déjà une vive et sûre personnalité d’ artiste, qui sait voir, avec une nette perspicacit
re personnalité d’artiste, qui sait voir, avec une nette perspicacité d’ observateur, la figure humaine, et sait la reprodu
cace, par l’accentuation des lignes essentielles… « Se rendant compte de ses propres aptitudes et devenu rapidement maître
e rendant compte de ses propres aptitudes et devenu rapidement maître de sa technique, il a, pendant douze ou treize année
treize années, produit, outre plusieurs tableaux, quelques cartons et de nombreux dessins à la plume, d’un gracieux caract
usieurs tableaux, quelques cartons et de nombreux dessins à la plume, d’ un gracieux caractère. En résumé, pas moins de deu
eux dessins à la plume, d’un gracieux caractère. En résumé, pas moins de deux cents gravures sur bois, dans lesquelles la
able austérité décorative. « Si, en renouvelant les antiques procédés de simplicité des grands maîtres du xve et du xvie
erche avant tout l’effet pictural, considéré toujours au point de vue d’ une facture xylographique d’une volontaire rigidit
tural, considéré toujours au point de vue d’une facture xylographique d’ une volontaire rigidité, — il ne s’en tient pas là
d’une volontaire rigidité, — il ne s’en tient pas là (exception faite de quelques vignettes de caractère ornemental, comme
ité, — il ne s’en tient pas là (exception faite de quelques vignettes de caractère ornemental, comme les Baigneuses), et i
ue, soit l’observation d’après nature, soit encore cet âcre sentiment d’ humour qui quelquefois prend un aspect tragique ou
« Il se montre, par exemple, psychologue clairvoyant, dans une série de portraits de gens de lettres, peintres, musiciens
re, par exemple, psychologue clairvoyant, dans une série de portraits de gens de lettres, peintres, musiciens, philosophes
exemple, psychologue clairvoyant, dans une série de portraits de gens de lettres, peintres, musiciens, philosophes, hommes
ortraits de gens de lettres, peintres, musiciens, philosophes, hommes d’ état ou souverains qu’il s’est plu à dessiner sur
tites effigies qui accompagnent les deux volumes du Livre des Masques de Remy de Gourmont, une technique qui tient du xylo
quer, dans cette “manière” particulièrement subjective, les portraits de Dostoiewski, de Stendhal, de Schumann et surtout
“manière” particulièrement subjective, les portraits de Dostoiewski, de Stendhal, de Schumann et surtout d’E. Poe. « Obse
rticulièrement subjective, les portraits de Dostoiewski, de Stendhal, de Schumann et surtout d’E. Poe. « Observateur délic
ve, les portraits de Dostoiewski, de Stendhal, de Schumann et surtout d’ E. Poe. « Observateur délicat, évocateur efficace
humann et surtout d’E. Poe. « Observateur délicat, évocateur efficace de la réalité, Vallotton possède une réelle aptitude
réalité, Vallotton possède une réelle aptitude à fixer les mouvements de la foule. Il nous la montre, épouvantée par une c
mouvements de la foule. Il nous la montre, épouvantée par une charge de police, dans une manifestation politique, ou bien
core enthousiasmée par des couplets patriotiques chantés par un cabot de café-concert. Voici la sortie de l’école, avec ce
ts patriotiques chantés par un cabot de café-concert. Voici la sortie de l’école, avec ces cris tumultueux de petits moine
de café-concert. Voici la sortie de l’école, avec ces cris tumultueux de petits moineaux, heureux de reconquérir la libert
rtie de l’école, avec ces cris tumultueux de petits moineaux, heureux de reconquérir la liberté de leurs mouvements et de
cris tumultueux de petits moineaux, heureux de reconquérir la liberté de leurs mouvements et de leur voix ; et cette préco
ts moineaux, heureux de reconquérir la liberté de leurs mouvements et de leur voix ; et cette précoce grâce parisienne de
leurs mouvements et de leur voix ; et cette précoce grâce parisienne de ces petites femmes en miniature ! Ces nombreuses
scènes doivent sans doute être comptées parmi les plus belles œuvres de la vie parisienne, présentée dans son perpétuel m
ses commis torturés par une foule fastidieuse, pétulante et exigeante de femmes ; — dans cette autre scène des Folies-Berg
n étranger se trouve enveloppé, curieux et embarrassé, dans un cercle de petites femmes galantes qui, devinant en lui un p
euses. L’humoriste se fait macabre dans les quatre tableaux suivants, d’ une tristesse grotesque et d’un funèbre tragique,
cabre dans les quatre tableaux suivants, d’une tristesse grotesque et d’ un funèbre tragique, et atteint le paroxysme de l’
tristesse grotesque et d’un funèbre tragique, et atteint le paroxysme de l’atroce dans cette scène d’assassinat en une bou
unèbre tragique, et atteint le paroxysme de l’atroce dans cette scène d’ assassinat en une bourgeoise chambre à coucher, ou
d’assassinat en une bourgeoise chambre à coucher, ou dans cette image d’ un condamné à mort, qui, entre une double rangée d
u dans cette image d’un condamné à mort, qui, entre une double rangée de gendarmes à cheval, est poussé, dans un état d’hé
tre une double rangée de gendarmes à cheval, est poussé, dans un état d’ hébétement bestial, vers la fatale guillotine. Mai
tale guillotine. Mais le peintre, tantôt pénétrant, tantôt malicieux, de la créature humaine, dont il a su — (comme il nou
, dont il a su — (comme il nous le fait voir dans cette exquise série d’ intimes scènes musicales ; le Violon, le Piano, le
le, etc.), exprimer, avec une grâce délicate et poétique, les moments d’ exaltation esthétique, a voulu aussi reproduire, a
ion esthétique, a voulu aussi reproduire, avec son habituelle facture de dessinateur esthétiquement synthétique, la beauté
bituelle facture de dessinateur esthétiquement synthétique, la beauté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumièr
de dessinateur esthétiquement synthétique, la beauté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumière et d’ombre, de
hétiquement synthétique, la beauté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumière et d’ombre, de transparence atmos
ent synthétique, la beauté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumière et d’ombre, de transparence atmosphérique
e, la beauté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumière et d’ ombre, de transparence atmosphérique et de vaporeu
uté de ce spectacle de la nature, fait de jeux de lumière et d’ombre, de transparence atmosphérique et de vaporeuses agglo
fait de jeux de lumière et d’ombre, de transparence atmosphérique et de vaporeuses agglomérations de nuages vagabonds. Il
’ombre, de transparence atmosphérique et de vaporeuses agglomérations de nuages vagabonds. Il y a aussi très bien réussi,
Beau soir. » § Si maintenant nous continuons à feuilleter les Albums de M. Vittorio Pica, nous trouvons une étude très ap
bois W. Nicholson, dont le talent aurait quelque analogie avec celui de Vallotton. C’est la même netteté voulue, la même
des lignes. Disons aussi que ce procédé, ainsi que très souvent celui de M. Vallotton, imite plutôt qu’il ne reproduit le
vent celui de M. Vallotton, imite plutôt qu’il ne reproduit le métier de la gravure sur bois. Voici un aquafortiste, Edgar
ec cette différence que M. Chahine a plutôt cherché, dans ses figures de femme, à traduire l’expression canaille et effron
ata nocturna, est un petit chef-d’œuvre réaliste : cette petite fille de quinze ans, en jupe courte, qui lance une œillade
quelque vieux Monsieur. Mais M. Chahine sait aussi exprimer le charme de visages plus aristocratiques, et possède encore u
isages plus aristocratiques, et possède encore un très curieux talent de portraitiste (son portrait d’Anatole France). Il
t possède encore un très curieux talent de portraitiste (son portrait d’ Anatole France). Il faudrait s’arrêter un peu plus
un peu plus longuement à étudier l’art, à la fois sévère et précieux, de Alberto Martini. Certains de ses dessins, par la
ier l’art, à la fois sévère et précieux, de Alberto Martini. Certains de ses dessins, par la sûreté de leur anatomie, font
précieux, de Alberto Martini. Certains de ses dessins, par la sûreté de leur anatomie, font songer à Albert Dürer. Ce des
vivants, « ombres qui semblaient des choses deux fois mortes. Chacune d’ elles avait les yeux obscurs et caves, leur face é
terrible texte que M. Martini a voulu illustrer. — D’autres dessins, d’ un réalisme très précis, représentent les horreurs
’autres dessins, d’un réalisme très précis, représentent les horreurs de la Cour des Miracles. Ces dessins sont aussi spir
ainte Agathe, aux seins  orgueilleux. Cette gravure est une apothéose de la gorge féminine ; tout et jusqu’aux ornementati
rme. Je préfère cette Belle Vénitienne toute nue et seulement masquée d’ un loup. Son ventre s’estompe, sans hypocrisie, d’
t seulement masquée d’un loup. Son ventre s’estompe, sans hypocrisie, d’ une « considérable touffe ». Il fallait signaler l
 considérable touffe ». Il fallait signaler la vérité et la sincérité de cet art, qui veut aussi quelquefois exprimer des
es presque littéraires. Empiétement dangereux, mais qui, dans l’œuvre d’ A. Martini, demeure juste de ligne et de ton, parc
étement dangereux, mais qui, dans l’œuvre d’A. Martini, demeure juste de ligne et de ton, parce que son talent s’appuie to
ereux, mais qui, dans l’œuvre d’A. Martini, demeure juste de ligne et de ton, parce que son talent s’appuie toujours sur u
e et de ton, parce que son talent s’appuie toujours sur un sûr métier de dessinateur, et même d’anatomiste. Tome LXXI,
on talent s’appuie toujours sur un sûr métier de dessinateur, et même d’ anatomiste. Tome LXXI, numéro 254, 16 janvier
 254, 16 janvier 1908 Un idéalisme expérimental. La philosophie de Léonard de Vinci d’après ses manuscrits [I]3 P
t l’expérience. L’humanité crut avant de raisonner, et raisonna avant d’ expérimenter. La civilisation suivit toujours cett
riple étape ; toutefois le raisonnement ne triompha que partiellement de la révélation, et la science ne fut jamais que le
la science ne fut jamais que le troisième pouvoir spirituel. Chacune de ces voies correspond à une catégorie mentale, abs
nt ne mentent pas en prétendant posséder la vérité ; elle résulterait de leur concordat. Jusqu’à ce qu’il s’établisse, le
résulterait de leur concordat. Jusqu’à ce qu’il s’établisse, le voile de la grande Isis, déchiré en trois morceaux, former
ront des fidèles, suivant la personnelle tendance. Le récent Syllabus de Pie X est un geste de fresque que l’esthétique ap
ant la personnelle tendance. Le récent Syllabus de Pie X est un geste de fresque que l’esthétique applaudit, mais qui défi
octrinale, la charité du pasteur comme la science du docteur décident de leur prestige. On n’obéit que par crainte ou par
nts, non pas ceux qu’on humilie à tort. Le 22 juin 1633, un vieillard de soixante-et-dix ans abjurait et détestait à deux
et-dix ans abjurait et détestait à deux genoux l’hérésie du mouvement de la terre. Dès lors, le terme d’hérésie cessa sa s
à deux genoux l’hérésie du mouvement de la terre. Dès lors, le terme d’ hérésie cessa sa signification œcuménique ; et on
ra l’orthodoxie furent défensives ; comme il arrive aux belligérances d’ idée ou de faits, l’esprit de conquête se développ
doxie furent défensives ; comme il arrive aux belligérances d’idée ou de faits, l’esprit de conquête se développa. L’œuvre
ives ; comme il arrive aux belligérances d’idée ou de faits, l’esprit de conquête se développa. L’œuvre entière des trouba
termina, et des innocents sans doute ces templiers spoliés et brûlés. D’ Orient, les croisés rapportèrent autre chose que d
, l’averroïsme régnait à Venise. Pétrarque nous dit qu’on s’y moquait de Moïse et de la Genèse. Un Cecco d’Ascoli monte su
me régnait à Venise. Pétrarque nous dit qu’on s’y moquait de Moïse et de la Genèse. Un Cecco d’Ascoli monte sur le bûcher
hon, le restaurateur du polythéisme, siège parmi les pères du concile de Florence. Il échoua dans son dessein, à la Julien
dessein, à la Julien, comme échouera Savonarole : l’Occident, saturé de religion, aspirait à la philosophie, par juste in
nt, saturé de religion, aspirait à la philosophie, par juste instinct de son évolution. Les manuels enseignent que la résu
instinct de son évolution. Les manuels enseignent que la résurrection de l’antiquité étouffa le génie chrétien. Il était é
tisme au seul exemple, tenta la seule révolution profitable. Le génie de l’Évangile, plus encore, le génie religieux s’inc
dans ce céleste jongleur, qui embauma l’Ombrie des parfums ineffables de la Galilée. Si le pape Innocent III avait épousé
Or, les forces humaines, qui sont la raison et l’expérience, chassées de la zone religieuse par le despotisme papal, reflu
es aïeux grecs. Ils la lui rendirent. Platon devint le véritable pape de Florence ; Cosme l’Ancien fut le Constantin du né
cien fut le Constantin du néo-platonisme. La Renaissance nous a légué de si belles images qu’elles ont fait négliger ses t
artistes incomparables éclipsèrent ses penseurs. La vieille épithète de paganisme (si fausse puisqu’elle désigna d’abord
anisme (si fausse puisqu’elle désigna d’abord les paysans, les hommes de la glèbe entêtés de superstitions et résistant à
isqu’elle désigna d’abord les paysans, les hommes de la glèbe entêtés de superstitions et résistant à l’évangélisation) se
icéenne. Ceux qui abordèrent cette étude furent tellement scandalisés de rencontrer la terminologie hellénique appliquée a
quée au dogme catholique qu’ils conclurent hâtivement à l’incrédulité de ces archaïsants. Fausse apparence, le platonisme
latonisme pénétra la religion comme un rayon solaire traverse un vase d’ eau en l’irisant, sans changer son volume ni sa co
ume ni sa couleur. Cette pénétration s’opéra seulement chez des êtres d’ élection, métaphysiciens, poètes, podestats ; et l
s êtres d’élection, métaphysiciens, poètes, podestats ; et les papes, de Nicolas V à Léon X, par goût providentiel ou par
u privilège du Tacite on lit « que les grands écrivains sont la règle de la vie, la consolation du malheur et que la prote
ts sont parmi les plus nobles tâches », et Marsile Ficin dort au Dôme de Florence comme un père de l’Église. Ni lui, ni Pi
in dort au Dôme de Florence comme un père de l’Église. Ni lui, ni Pic de la Mirandole, ni le Magnifique ne se détournèrent
idéalisèrent ; même un Laurent Valla, qui attaque la fameuse donation de Constantin, ne sort pas du giron ecclésial. Toute
se devant le théologue, émule ou rival. Désormais, en face des hommes de la révélation il y aura les hommes de la raison e
. Désormais, en face des hommes de la révélation il y aura les hommes de la raison et ceux de l’expérience. La théocratie
des hommes de la révélation il y aura les hommes de la raison et ceux de l’expérience. La théocratie perd l’empire spiritu
ie perd l’empire spirituel, ce qui n’empêchera nullement les Siennois de vouer leur ville à la Madone en 1485 et les Flore
es Siennois de vouer leur ville à la Madone en 1485 et les Florentins de proclamer Jésus-Christ, roi de Florence. Valla ap
listes des historiens, et le pape Sixte IV arrachera aux inquisiteurs de Venise ce Caleotus Martial qui a soutenu que la b
, en patronnant l’humanisme, accordait au génie occidental une charte de liberté devenue nécessaire, car ce génie ne pouva
venue nécessaire, car ce génie ne pouvait évoluer dans l’ancien cadre de l’orthodoxie : ainsi un admirable pacte liait l’i
r comme un sanglier sur cette église nouvelle et jouer le brutal rôle d’ un connétable de Bourbon dans le sac de la Rome in
ier sur cette église nouvelle et jouer le brutal rôle d’un connétable de Bourbon dans le sac de la Rome intellectuelle et
uvelle et jouer le brutal rôle d’un connétable de Bourbon dans le sac de la Rome intellectuelle et vraiment catholique par
le et vraiment catholique par sa magnanimité à reconnaître les droits de la pensée. La prétendue Réforme, comme dit Bossue
oits de la pensée. La prétendue Réforme, comme dit Bossuet, qui opéra de si grands changements dans l’ordre politique, ne
vent toutes dans des ouvrages antérieurs : il a rang parmi les hommes d’ action ; son œuvre rentre dans le domaine temporel
mes d’action ; son œuvre rentre dans le domaine temporel, comme celle de Cromwell. Il a joué le personnage du moine ivre d
porel, comme celle de Cromwell. Il a joué le personnage du moine ivre de textes avec une telle arrogance que l’esprit occi
c une telle arrogance que l’esprit occidental s’est détourné à jamais de l’interprétation facultative des textes ; et pour
tion facultative des textes ; et pour satisfaire son impérieux besoin de certitude il a pris la troisième voie qui mène à
aujourd’hui ; elle domine l’enseignement et se dresse seule en rivale de la Révélation. Partant du phénomène, elle marche
elle a atteint avec Crookes l’état radiant, avec Berthelot la théorie de l’unité de la matière, avec Curie la démonstratio
int avec Crookes l’état radiant, avec Berthelot la théorie de l’unité de la matière, avec Curie la démonstration panthéist
e de l’unité de la matière, avec Curie la démonstration panthéistique de la force. Quel fut l’initiateur de la méthode exp
rie la démonstration panthéistique de la force. Quel fut l’initiateur de la méthode expérimentale ? Le chancelier Bacon ou
alilée ? Un siècle avant le premier, quelqu’un formula les conditions de la recherche scientifique ; un siècle aussi avant
 ; un siècle aussi avant le second, quelqu’un écrivait sur son cahier de notes : « il sole non si move » — et « l’impeto d
Leonardo da Vinci fut un précurseur : le premier il exprima cette mer de rapports et de complexités qui englobe la Messe d
ci fut un précurseur : le premier il exprima cette mer de rapports et de complexités qui englobe la Messe du Pape Marcel e
s et de complexités qui englobe la Messe du Pape Marcel et les chœurs de la Neuvième Symphonie et qu’on appelle le sentime
e Symphonie et qu’on appelle le sentiment moderne. Depuis le suffrage de notre roi François Ier, il partage l’éponymat de
. Depuis le suffrage de notre roi François Ier, il partage l’éponymat de la peinture avec deux pairs seulement, Michel-Ang
ge et Raphaël. Cependant, aucun maître ne nous est parvenu avec moins d’ ouvrages et en aussi piteux état. Son chef-d’œuvre
c moins d’ouvrages et en aussi piteux état. Son chef-d’œuvre, la cène de Milan, n’existe plus qu’à l’état de fantôme ; la
x état. Son chef-d’œuvre, la cène de Milan, n’existe plus qu’à l’état de fantôme ; la Joconde a perdu ses sourcils, et le
Saint-Jean offre une fatale retouche à l’avant-bras ; et les résines de la Sainte-Anne ont coulé sous l’action d’une bouc
avant-bras ; et les résines de la Sainte-Anne ont coulé sous l’action d’ une bouche de calorifère. Bref, il faudrait le dev
et les résines de la Sainte-Anne ont coulé sous l’action d’une bouche de calorifère. Bref, il faudrait le deviner, comme o
bleaux et fresques des autres maîtres. Ce Florentin mourut au château de Cloux, à Amboise, où notre François Ier honora sa
âteau de Cloux, à Amboise, où notre François Ier honora sa vieillesse de trente-cinq mille livres de rente. Par son testam
livres de rente. Par son testament, le maître laissait tous et chacun de ses manuscrits à François Melzi, qui les emporta
François Melzi, qui les emporta en Italie, à Vaprio. Les vicissitudes de ce legs furent nombreuses, bien des feuillets se
rent nombreuses, bien des feuillets se perdirent : à cette heure plus de cinq mille pages ont trouvé un havre dans les gra
ctions nationales ; et grâce à la photographie, véritable miséricorde d’ Apollon pour le salut et la diffusion des ouvrages
s. M. Ravaisson commença en 1880 à déchiffrer les quatorze manuscrits de la Bibliothèque de l’Institut ; sous les auspices
mença en 1880 à déchiffrer les quatorze manuscrits de la Bibliothèque de l’Institut ; sous les auspices de l’académie dei
torze manuscrits de la Bibliothèque de l’Institut ; sous les auspices de l’académie dei Lincei, M. Piumati donna le Codex
le Codex Atlantico ; M. Sabaknikoff a présidé à l’édition des cahiers de Windsor. Quoique la plupart des notes de Léonard
sidé à l’édition des cahiers de Windsor. Quoique la plupart des notes de Léonard aient trait à l’enseignement qu’il donna
s de Léonard aient trait à l’enseignement qu’il donna en son académie de Milan, où, à propos de peinture, il traitait de t
donna en son académie de Milan, où, à propos de peinture, il traitait de toutes les sciences, suivant sa définition de l’a
e peinture, il traitait de toutes les sciences, suivant sa définition de l’artiste qu’il veut « homme universel », on se t
ve en face de véritables grimoires qui semblent exhumés des décombres d’ une tour de Babel : le compte des avances à un dis
de véritables grimoires qui semblent exhumés des décombres d’une tour de Babel : le compte des avances à un disciple cheva
Babel : le compte des avances à un disciple chevauche sur un théorème de statique, ou une caricature outrancière balafre u
éorème de statique, ou une caricature outrancière balafre un problème d’ optique ; des facéties ou des fables se mêlent aux
mêlent aux inventions et aux profondes pensées : c’est le pandémonium d’ un cerveau vraiment omniapte. Richter, sous le tit
le pandémonium d’un cerveau vraiment omniapte. Richter, sous le titre d’ œuvres littéraires, a formé deux in-4° d’extraits
apte. Richter, sous le titre d’œuvres littéraires, a formé deux in-4° d’ extraits classés méthodiquement ; Edmond Solmia a
ire. Les premiers déchiffreurs ont eu grand labeur : Léonard écrivait de droite à gauche, à l’orientale, en qualité de gau
beur : Léonard écrivait de droite à gauche, à l’orientale, en qualité de gaucher et aussi, peut-être, d’inventeur qui crai
e à gauche, à l’orientale, en qualité de gaucher et aussi, peut-être, d’ inventeur qui craint les indiscrétions et de libre
cher et aussi, peut-être, d’inventeur qui craint les indiscrétions et de libre penseur qui redoute les dénonciations. M. G
ger comme la machine à voler, le démonstrateur des lois du pendule et de la gravitation. Je n’envisage que le philosophe d
nt en face de la nature, poussa l’observation jusqu’à la promulgation de la méthode expérimentale. On ne connaît que depui
n de la méthode expérimentale. On ne connaît que depuis une vingtaine d’ années quelle place Léonard occupe dans l’histoire
lilée, Pascal, Huyghens, Cuvier ont découvert les lois que le peintre de la Joconde avait formulées de 1480 à 1518 et qui
r ont découvert les lois que le peintre de la Joconde avait formulées de 1480 à 1518 et qui sont restées ensevelies dans s
D’autres, plus compétents, revendiqueront pour ce Maître la priorité de cent découvertes capitales et des plus ingénieuse
écouvertes capitales et des plus ingénieuses machines : je me propose de lui tresser ici une troisième couronne, en coordo
oordonnant ses idées générales dispersées en ses nombreux cahiers, et de le montrer comme philosophe. § L’année où Jérôme
losophe. § L’année où Jérôme Savonarole monta sur le bûcher par ordre d’ Alexandre VI, Léonard achevait son chef-d’œuvre, l
par ordre d’Alexandre VI, Léonard achevait son chef-d’œuvre, la Cène de Milan. À cette date, la critique imite M Jourdain
e dogme chrétien avec les doctrines kabbalistiques ; telle Assomption de Botticelli, où des angelots forment à la vierge u
i, où des angelots forment à la vierge une couronne vivante s’inspire de Palmieri, qui prétend que les âmes humaines sont
âmes humaines sont celles qui ne prirent point partie à la rébellion de Lucifer et restèrent neutres. Les grands humanist
Lucifer et restèrent neutres. Les grands humanistes avaient pour but de réconcilier Platon et Aristote, l’Antiquité et le
vant un autel dédié à Romulus. Le cardinal Bessarion écrit, à la mort de Gemiste Pléthon : « Notre père et maître, après s
t de Gemiste Pléthon : « Notre père et maître, après s’être dépouillé de son enveloppe, peut danser en compagnie des espri
oppe, peut danser en compagnie des esprits célestes la mystique danse de Bacchus. » Et en ce temps, ou appelle les saintes
ennités des lectisternies. Ces mots momentanés exaspèrent le policier de l’orthodoxie ; à bien regarder, ce ne sont que de
mots à la mode, fatalement condamnés à un abandon prochain. Qui parle de la déesse de Lorette ne blasphème pas, il paganis
e, fatalement condamnés à un abandon prochain. Qui parle de la déesse de Lorette ne blasphème pas, il paganise : cela n’a
allemands s’y trompent, intentionnellement. Une autre billevesée, et d’ origine française, s’étale dans la découverte du l
n veut trouver des Auguste Comte, vers 1500, à Florence, on s’efforce de silhouetter des positivistes en cette période où
kabbalistique, ou s’envole, à perte de vue, au souffle platonicien ! De Joachim de Flore à frère Jérôme, de Jacopone da T
de vue, au souffle platonicien ! De Joachim de Flore à frère Jérôme, de Jacopone da Todi, l’auteur du Stabat Mater, à Pie
des mystiques, humanisants ou ésotérisants. § Seul des grands esprits de son temps, Léonard n’appartient pas à l’humanisme
it pas le grec et connaissait mal le latin, comme il appert des pages de lexique et de conjugaison, véritables devoirs d’é
et connaissait mal le latin, comme il appert des pages de lexique et de conjugaison, véritables devoirs d’écolier, qu’on
il appert des pages de lexique et de conjugaison, véritables devoirs d’ écolier, qu’on trouve dans ses cahiers : il souffr
tables devoirs d’écolier, qu’on trouve dans ses cahiers : il souffrit de cette infériorité auprès d’un aussi bon latiniste
’on trouve dans ses cahiers : il souffrit de cette infériorité auprès d’ un aussi bon latiniste que Ludovic le More. Souven
le More. Souvenons-nous qu’un Pétrarque n’attendait l’immortalité que de ses œuvres latines. Aussi, trouverons-nous un acc
mortalité que de ses œuvres latines. Aussi, trouverons-nous un accent d’ humeur irritée dans les passages où le savant se p
s un accent d’humeur irritée dans les passages où le savant se plaint de l’injustice des lettrés à son endroit : « Parce q
ue je ne suis pas lettré, certains présomptueux prétendent avoir lieu de me blâmer : ils allèguent que je ne suis pas huma
me Marcus aux patriciens romains : “Ceux qui se prévalent des efforts d’ autrui ne veulent pas me laisser l’honneur des mie
ser l’honneur des miens (131).” » Le portrait qu’il trace des érudits de la cour de Milan révèle la main d’un adversaire.
ur des miens (131).” » Le portrait qu’il trace des érudits de la cour de Milan révèle la main d’un adversaire. « Ils vont
e portrait qu’il trace des érudits de la cour de Milan révèle la main d’ un adversaire. « Ils vont gonflés et pompeux, vêtu
in d’un adversaire. « Ils vont gonflés et pompeux, vêtus et parés non de leurs travaux, mais de ceux d’autrui. Et ils me c
ls vont gonflés et pompeux, vêtus et parés non de leurs travaux, mais de ceux d’autrui. Et ils me contestent les miens ; i
gonflés et pompeux, vêtus et parés non de leurs travaux, mais de ceux d’ autrui. Et ils me contestent les miens ; ils me mé
rieur à tous ces trompetteurs, déclamateurs et récitateurs des œuvres d’ autrui. Si, comme eux, je ne puis alléguer les aut
je ne puis alléguer les auteurs, j’alléguerai l’expérience, maîtresse de leurs maîtres (132). » Pour la première fois, ce
ulement « je suis le cinquième évangéliste », tirant sa justification de cette même Bible qui sert à le condamner ; Léonar
Bible qui sert à le condamner ; Léonard a découvert un nouveau moyen de certitude : « Qui discute en alléguant l’autorité
certitude : « Qui discute en alléguant l’autorité ne fait pas preuve de génie, mais plutôt de mémoire (188). »« Mes preuv
cute en alléguant l’autorité ne fait pas preuve de génie, mais plutôt de mémoire (188). »« Mes preuves sont nées de la sim
euve de génie, mais plutôt de mémoire (188). »« Mes preuves sont nées de la simple expérience, mère de toute évidence et v
mémoire (188). »« Mes preuves sont nées de la simple expérience, mère de toute évidence et vraiment l’unique et vraie maît
l’unique et vraie maîtresse (187). » Pour lui sont vaines et pleines d’ erreur les sciences « qui n’aboutissent pas à une
fin ne passe par aucun des cinq sens ». Il y a dans cette phrase plus de bois vert que sur les bûchers de l’inquisition. O
ens ». Il y a dans cette phrase plus de bois vert que sur les bûchers de l’inquisition. On ne sait qu’admirer le plus, de
que sur les bûchers de l’inquisition. On ne sait qu’admirer le plus, de l’indépendance d’un tel esprit ou du silence qu’i
rs de l’inquisition. On ne sait qu’admirer le plus, de l’indépendance d’ un tel esprit ou du silence qu’il a su garder. « 
e d’un tel esprit ou du silence qu’il a su garder. « Si nous doutons de ce qui passe par nos sens, à plus forte raison do
tons de ce qui passe par nos sens, à plus forte raison douterons-nous de ce qui demeure rebelle à ces sens, comme l’essenc
douterons-nous de ce qui demeure rebelle à ces sens, comme l’essence de Dieu et de l’âme et autres questions similaires,
nous de ce qui demeure rebelle à ces sens, comme l’essence de Dieu et de l’âme et autres questions similaires, sur lesquel
arrive pas dans les choses certaines. « Là où on ergote, il n’y a pas de vraie science : car la vérité n’a qu’un seul term
is trouvé, le litige se trouve aboli. S’il renaît, c’est qu’il s’agit d’ une science bavarde et confuse (144). » À la fin
ne science bavarde et confuse (144). » À la fin du quinzième siècle, de telles propositions étonnent, elles devancent de
du quinzième siècle, de telles propositions étonnent, elles devancent de tant d’années l’évolution occidentale et enfin el
ième siècle, de telles propositions étonnent, elles devancent de tant d’ années l’évolution occidentale et enfin elles en m
enfin elles en marquent le terme. Elles constituent la grande charte de l’émancipation. L’homme, ainsi placé en face de l
pation. L’homme, ainsi placé en face de l’univers, va faire la preuve de son génie. Sa philosophie désormais s’appelle la
de son génie. Sa philosophie désormais s’appelle la science ; il sort de la bibliothèque où il se nourrissait de textes, e
’appelle la science ; il sort de la bibliothèque où il se nourrissait de textes, et il interroge la nature. Sa religion s’
l interroge la nature. Sa religion s’exprimera par l’étude passionnée de l’œuvre divine. Soit dans le portrait des Uffizi,
œuvre divine. Soit dans le portrait des Uffizi, soit dans la sanguine de Windsor, le maître, qui fut doux entre tous, mont
ui fut doux entre tous, montre un regard aigu et préhensif, un regard d’ aigle qui correspond à l’incroyable audace de sa s
et préhensif, un regard d’aigle qui correspond à l’incroyable audace de sa spécialisation et donne le vertige à contemple
écialisation et donne le vertige à contempler ainsi isolé du dogme et de toute doctrine, face à face avec le Cosmos, comme
eu, mais un interprète entre la nature et l’homme ; moderne sacerdoce d’ une croyance encore inexprimée. Il existe une véri
ne croyance encore inexprimée. Il existe une vérité et tout l’honneur de l’homme consiste à la rechercher. « Elle est fill
, le mensonge est si vil « que, même s’il énonce quelque grande chose de Dieu, il ôte toute sa grâce au divin, tandis que
ose de Dieu, il ôte toute sa grâce au divin, tandis que la vérité est de telle excellence qu’elle ennoblit les plus petite
t dignitaire sceptique et désabusé qui ne croit plus aux affirmations de la foi et qui ignore celles de la science. Léonar
usé qui ne croit plus aux affirmations de la foi et qui ignore celles de la science. Léonard répond : « La Vérité c’est la
Léonard répond : « La Vérité c’est la vie. » Il pourrait s’autoriser d’ un texte sacré qui le justifierait. Saint Jean, da
ment (50). » Il a vu un pape brûler un saint, il a dessiné le cadavre de l’archevêque de Pise se balançant aux murs de la
a vu un pape brûler un saint, il a dessiné le cadavre de l’archevêque de Pise se balançant aux murs de la Seigneurie après
il a dessiné le cadavre de l’archevêque de Pise se balançant aux murs de la Seigneurie après l’attentat des Pazzi, il a co
Pazzi, il a confabulé comme ingénieur militaire avec César Borgia et de quel mépris il eût souffleté le traité de la libe
itaire avec César Borgia et de quel mépris il eût souffleté le traité de la liberté chrétienne et de quel rire il eût accu
de quel mépris il eût souffleté le traité de la liberté chrétienne et de quel rire il eût accueilli le self-arbitre. Il a
efs-d’œuvre ; il a deviné le théologien allemand qui brûlera la somme de saint Thomas ; indigné ou écœuré, trouvant miséra
t » (152), et que « la nécessité est maîtresse, inventrice et tutrice de la nature, son frein et sa règle éternelle » (228
ons élémentaires. L’observation devient à la fois le dogme et le rite de cette école. § Michelet n’aurait pas appelé Léona
cette école. § Michelet n’aurait pas appelé Léonard le frère italien de Faust, s’il avait connu les manuscrits ou même, s
es ethniques, il s’était rendu compte qu’aucun Allemand ne peut avoir de frère latin. Pour le Florentin, le docteur magici
rveilleux : il admire la Norme et non l’accident. Sans doute il riait de la définition théologique du miracle, cette fameu
définition théologique du miracle, cette fameuse dérogation aux lois de la nature qui ne prouve que notre ignorance de ce
se dérogation aux lois de la nature qui ne prouve que notre ignorance de ces lois et notre sentiment de sauvages devant to
ture qui ne prouve que notre ignorance de ces lois et notre sentiment de sauvages devant tout imprévu. « Que les figures,
Que les figures, que les couleurs, que toutes les espèces des parties de l’univers soient réduites à un point : quelle mer
phénomène devraient frapper notre esprit autrement que l’excentricité d’ une circonstance : et pour un penseur la circulati
ulation du sang l’emporte singulièrement comme intérêt sur le miracle de saint Janvier. L’univers est un tel miracle par l
uderie admire et proclame. Le peintre du Cenacolo ne s’embarrasse pas de l’opinion de Moïse ou du Pape, mais il dirait au
et proclame. Le peintre du Cenacolo ne s’embarrasse pas de l’opinion de Moïse ou du Pape, mais il dirait au buveur de Vit
rrasse pas de l’opinion de Moïse ou du Pape, mais il dirait au buveur de Vittemberg : «  L’homme a grand raisonnement, ma
Les protestants, qui se cherchent partout des ancêtres, auraient tort de tenter quelque entreprise sur le docteur du Codex
le premier et le plus puissant adversaire du rationalisme. Il importe de séparer l’homme qui étudie la Création de celui q
du rationalisme. Il importe de séparer l’homme qui étudie la Création de celui qui mâche des textes. À peu de choses près,
des textes. À peu de choses près, deux moines qui se battent à coups de bible se valent. Voyez Luther avec Cajetan, ou av
ou avec Eck et Carlstadt, quelle misère ! En ces colloques la vilenie de l’individualisme s’étale ! Combat de coqs intelle
re ! En ces colloques la vilenie de l’individualisme s’étale ! Combat de coqs intellectuels aussi indifférents à la vérité
ation individuelle ! Le Vinci préfère l’instinct des bêtes. Il suffit d’ assister à une audience de l’actuelle justice pour
nci préfère l’instinct des bêtes. Il suffit d’assister à une audience de l’actuelle justice pour recevoir l’épouvantable r
pouvantable révélation du génie humain : il trouve en lui-même autant de logique et d’éloquence pour le mal que pour le bi
vélation du génie humain : il trouve en lui-même autant de logique et d’ éloquence pour le mal que pour le bien et notre so
losophique embrasse forcément une théodicée et une éthique. Un érudit d’ origine asiatique a voulu faire de Léonard un athé
théodicée et une éthique. Un érudit d’origine asiatique a voulu faire de Léonard un athée. Or, en tête de chacun de ses tr
it d’origine asiatique a voulu faire de Léonard un athée. Or, en tête de chacun de ses traités, notre philosophe fait sa p
ne asiatique a voulu faire de Léonard un athée. Or, en tête de chacun de ses traités, notre philosophe fait sa prière, com
ilosophe fait sa prière, comme un homme du moyen âge. Avant de parler de l’optique : « Plaise au Seigneur, lumière de tout
yen âge. Avant de parler de l’optique : « Plaise au Seigneur, lumière de toute chose, que je traite dignement de la lumièr
« Plaise au Seigneur, lumière de toute chose, que je traite dignement de la lumière (8) ». Avant de commencer l’anatomie :
’anatomie : « Plaise à Notre Auteur que j’aie bien démontré la nature de l’homme et ses facultés (7). » Il croit en Dieu e
homme et ses facultés (7). » Il croit en Dieu et il donne les raisons de sa croyance. « Admirable justice que la tienne, C
justice que la tienne, Cause première ! Tu n’as permis à aucune force de manquer à l’ordre et à la qualité de ses effets n
 ! Tu n’as permis à aucune force de manquer à l’ordre et à la qualité de ses effets nécessaires (6). » Les manuscrits abon
(5). » Pour lui, le Sinaï n’est pas situé dans une péninsule, la loi de Dieu ne tient pas sur les tablettes d’un hiéropha
tué dans une péninsule, la loi de Dieu ne tient pas sur les tablettes d’ un hiérophante juif, elle est vivante et nous la s
amment en nous et autour de nous. Dieu est toute la lumière, l’auteur de l’homme, il est le principe d’où découlent les lo
s. Dieu est toute la lumière, l’auteur de l’homme, il est le principe d’ où découlent les lois ou causes secondes ; on doit
té du travail, car l’œuvre des six jours est bonne et rend témoignage de son auteur. Léonard apparaît comme un réformateur
paraît comme un réformateur véritable et bienfaisant, il nous délivre de la Bible, cette thèse aux mille conclusions, cett
l’allume, ce code qui justifie tour à tour le juste et le pervers et d’ où on tire un arsenal d’arguments pour les œuvres
ustifie tour à tour le juste et le pervers et d’où on tire un arsenal d’ arguments pour les œuvres noires ou lumineuses. Il
es par le Cosmos. Il a raison, l’univers est bien l’œuvre authentique de Dieu et le phénomène défie la malice humaine de l
n l’œuvre authentique de Dieu et le phénomène défie la malice humaine de le travestir et de le fausser. La lecture de Fabr
ue de Dieu et le phénomène défie la malice humaine de le travestir et de le fausser. La lecture de Fabre d’Olivet ne conti
défie la malice humaine de le travestir et de le fausser. La lecture de Fabre d’Olivet ne contient plus un mot de la Vulg
t de le fausser. La lecture de Fabre d’Olivet ne contient plus un mot de la Vulgate ; le pasteur ne s’y retrouverait pas,
esprit consciencieux, se jugeait-il inapte à y toucher ? Il se moque de ceux qui veulent embrasser l’intelligence de Dieu
y toucher ? Il se moque de ceux qui veulent embrasser l’intelligence de Dieu en qui l’univers est inclus et la peser et l
et la diviser à l’infini comme pour l’anatomiser (9). Mais les œuvres de nature lui paraissent plus dignes que les paroles
e l’œuvre humaine et l’œuvre naturelle, il y a la même proportion que de l’homme à Dieu (235). » Cet esprit si audacieux s
éternelle. » Il nous donne à ce propos une belle sentence. « L’amour d’ un objet, quel qu’il soit, est fils de sa connaiss
s une belle sentence. « L’amour d’un objet, quel qu’il soit, est fils de sa connaissance et d’autant plus fervent que la c
« L’amour d’un objet, quel qu’il soit, est fils de sa connaissance et d’ autant plus fervent que la connaissance est plus c
fervent que la connaissance est plus certaine : or la certitude naît de la connaissance intégrale de toutes les parties q
est plus certaine : or la certitude naît de la connaissance intégrale de toutes les parties qui, réunies ensemble, forment
ntégrale de toutes les parties qui, réunies ensemble, forment le tout de la chose qui doit être aimée. Si tu ne connais pa
eu, tu ne saurais l’aimer ; si tu l’aimes pour le bien que tu attends de lui et non pour sa souveraine vertu, tu ressemble
à celui qui va lui donner un os (11). » Il arriva à ce noble artiste de travailler le dimanche et de s’attirer le blâme d
os (11). » Il arriva à ce noble artiste de travailler le dimanche et de s’attirer le blâme du curé et des dévots. Une tel
du curé et des dévots. Une telle censure l’irrite ; il élève l’étude de la nature au-dessus des rites coutumiers, « car c
ude de la nature au-dessus des rites coutumiers, « car c’est le moyen de connaître l’opérateur de tant de merveilles et la
s des rites coutumiers, « car c’est le moyen de connaître l’opérateur de tant de merveilles et la vraie façon d’aimer un t
oyen de connaître l’opérateur de tant de merveilles et la vraie façon d’ aimer un tel inventeur » (15). Pétrarque, Æneas Sy
tel inventeur » (15). Pétrarque, Æneas Sylvius découvrirent la beauté de la nature ; leurs paysages sont des chefs-d’œuvre
rirent la beauté de la nature ; leurs paysages sont des chefs-d’œuvre de sentiment moderne ; Léonard fait plus, il instaur
emplation. Les cieux lui racontent la gloire du Très-Haut, et la tête de mort placée à côté d’un S. Jérôme ne signifie plu
ui racontent la gloire du Très-Haut, et la tête de mort placée à côté d’ un S. Jérôme ne signifie plus seulement un rappel
l constate que la nature développe d’abord le crâne, qui est le foyer de l’intelligence, et cette intelligence reflétera l
jusqu’à sa cause : tout tient entre ces deux termes. On ne trouve pas de négations positives dans les pensées de ce grand
deux termes. On ne trouve pas de négations positives dans les pensées de ce grand observateur, et son attache aux mathémat
ne gêne point sa sensibilité. Il étudie comme on prie ; il se flatte d’ être plus près de Dieu que le prêtre, lui qui ente
s s’unissent et ne font qu’un. L’œuvre est la première chose qui naît de l’union. Si la chose aimée est vile, l’amant s’av
e, l’amant s’avilit ; si, au contraire, elle est digne, il en résulte de l’excitation, joie et sérénité (85). » Les homme
, il en résulte de l’excitation, joie et sérénité (85). » Les hommes de sciences nous ont déshabitués d’entendre ces expr
joie et sérénité (85). » Les hommes de sciences nous ont déshabitués d’ entendre ces expressions tendres et animiques ; il
dié l’œuvre sans aimer l’auteur et Dieu manque aux meilleurs ouvrages de l’ordre expérimental. « Ô contemplateur, je ne t
vrages de l’ordre expérimental. « Ô contemplateur, je ne te loue pas de connaître les choses, qu’ordinairement et par ell
-même la nature conduit, selon ses ordres naturels ; mais réjouis-toi de découvrir la fin de ces choses qui sont désignées
uit, selon ses ordres naturels ; mais réjouis-toi de découvrir la fin de ces choses qui sont désignées dans ton esprit (20
it comme l’air entoure notre corps et comme aussi nécessaire à la vie de nos facultés que l’atmosphère à celle de nos orga
me aussi nécessaire à la vie de nos facultés que l’atmosphère à celle de nos organes. Trop longtemps, à son gré, on a cher
Il borne sa spéculation, mais il diminue singulièrement les occasions d’ erreur. Chacune des voies mentales a son domaine,
xpérience ; les rationalistes franchissant audacieusement la barrière de la Révélation et les savants allant à la fois con
r ne touchait pas au surnaturel et si l’expérimentateur ne tirait pas de conclusions outrecuidantes et absurdes de ses tra
périmentateur ne tirait pas de conclusions outrecuidantes et absurdes de ses travaux. Les héros préférés de l’imagination
lusions outrecuidantes et absurdes de ses travaux. Les héros préférés de l’imagination ont toujours revêtu des traits exce
s par les systèmes intransigeants et révolutionnaires. C’est un effet de notre passionnalité que cette recherche de l’inte
tionnaires. C’est un effet de notre passionnalité que cette recherche de l’intensité en philosophie : nous savons cependan
s savons cependant que l’erreur habite aux extrémités et que le point de vérité se trouve toujours au centre des rapports.
ité se trouve toujours au centre des rapports. « La nature est pleine d’ infinies raisons qui ne furent jamais du domaine e
des pédantes qui résonnent dans nos actuels banquets où un professeur de Muséum se lève et dit : « Messieurs, il n’y a pas
où un professeur de Muséum se lève et dit : « Messieurs, il n’y a pas de mystère ! » À cette question : « Qu’est-ce qu’un
’un élément ? » le Codex atlantico répond : « Il n’est pas au pouvoir de l’homme de définir la quiddité d’un élément : mai
 ? » le Codex atlantico répond : « Il n’est pas au pouvoir de l’homme de définir la quiddité d’un élément : mais une grand
répond : « Il n’est pas au pouvoir de l’homme de définir la quiddité d’ un élément : mais une grande partie de leurs effet
l’homme de définir la quiddité d’un élément : mais une grande partie de leurs effets nous est connue (200). » Aussi ne co
. Évidemment aucun ouvrage n’égale en tristesse l’histoire impartiale de la philosophie : elle donne raison à cet Allemand
: elle donne raison à cet Allemand sincère qui préférait la recherche de la vérité à sa possession. Les opinions ne sont q
livre et surtout du livre sacré. « La connaissance du temps passé et de l’état de la terre sont l’ornement et l’aliment d
urtout du livre sacré. « La connaissance du temps passé et de l’état de la terre sont l’ornement et l’aliment de l’esprit
du temps passé et de l’état de la terre sont l’ornement et l’aliment de l’esprit humain (65). » Mais la méthode métaphysi
a une prédestination parmi les hommes, elle se manifeste par le désir de savoir : et le savoir est de telle vertu « que l’
s hommes, elle se manifeste par le désir de savoir : et le savoir est de telle vertu « que l’acquisition d’une connaissanc
désir de savoir : et le savoir est de telle vertu « que l’acquisition d’ une connaissance quelle qu’elle soit est toujours
te désignation, singulièrement avilie, désigne aujourd’hui une espèce de fanatiques insupportables et vains, et quelque ch
berté en pensée ou en acte suppose une mentalité saine et une volonté d’ ordre et de modération ; comme un conventionnel l’
nsée ou en acte suppose une mentalité saine et une volonté d’ordre et de modération ; comme un conventionnel l’a dit : « l
qui ne la méritent pas, c’est-à-dire qui ignorent qu’elle se compose de devoirs et que, loin d’émanciper, elle engage et
c’est-à-dire qui ignorent qu’elle se compose de devoirs et que, loin d’ émanciper, elle engage et soumet. Un homme libre p
in d’émanciper, elle engage et soumet. Un homme libre prend son point d’ appui en lui-même et s’offre en point d’appui aux
n homme libre prend son point d’appui en lui-même et s’offre en point d’ appui aux autres. Léonard n’obéit pas à la discipl
ine ecclésiastique, mais il s’astreint au commandement plus rigoureux de la sagesse. « Les moyens ne manquent pas pour di
misérable carrière ne passe pas sans utilité (67). » Ainsi la marque de la haute humanité, aristie, élite, paraîtra dans
da et à Marat ; elle présidera au massacre des Albigeois comme à ceux de l’Abbaye. L’autodafé et l’échafaud dressent ici l
son secours, inquiétera les bons esprits, et en lisant les manuscrits de Léonard on ne peut oublier qu’ils suffisaient à l
ler vif : cette pensée horrifiante pèse sur le jugement et risquerait de le fausser. L’inquisition de Genève, plus courte
iante pèse sur le jugement et risquerait de le fausser. L’inquisition de Genève, plus courte qu’ailleurs, fut aussi plus t
rincipes. Personne n’a considéré si fixement la certitude comme terme de l’effort intellectuel : phénomène admirable d’abn
certitude comme terme de l’effort intellectuel : phénomène admirable d’ abnégation, c’est le non nobis, Domine ; car les c
Domine ; car les choses certaines sont à la fois communes et connues, de telle sorte qu’on ne trouve aucune gloire à les p
fois la scolastique et le rationalisme, il refoule la gent cléricale d’ une main et contient de l’autre les arguties logic
le rationalisme, il refoule la gent cléricale d’une main et contient de l’autre les arguties logiciennes. Il n’y a pas d’
ne main et contient de l’autre les arguties logiciennes. Il n’y a pas d’ autre texte sacré que la création. C’est en lui et
r a disparu, il ne reste que le pasteur : et aucun clergé n’acceptera d’ être réduit au rôle pastoral, quoique Jésus-Christ
réduit au rôle pastoral, quoique Jésus-Christ n’en ait point accompli d’ autre. Nous ne concevons la religion qu’en œuvre d
ait point accompli d’autre. Nous ne concevons la religion qu’en œuvre d’ amour. La lumière luit partout, c’est-à-dire que l
anifeste en dehors de la caste sacerdotale. Wagner a écrit la musique de l’Évangile et l’abbé Pérosi les plus profanes opé
e l’Évangile et l’abbé Pérosi les plus profanes opéras ; Renan a plus d’ onction que l’archevêque de Paris et voilà pourquo
si les plus profanes opéras ; Renan a plus d’onction que l’archevêque de Paris et voilà pourquoi le Syllabus de Pie X ne v
lus d’onction que l’archevêque de Paris et voilà pourquoi le Syllabus de Pie X ne vaut pas cette simple petite phrase : « 
conséquence en découle vraiment. » Et encore : « Avant de faire état d’ une règle générale, on répétera deux et trois fois
re, habitué aux grands effets des écrivains, ces principes paraissent d’ une banalité et d’une insignifiance dérisoires ; l
ands effets des écrivains, ces principes paraissent d’une banalité et d’ une insignifiance dérisoires ; l’imagination ne tr
our son essor. La science, plus austère que la mystique, se substante de propositions où la sensibilité n’a point de part 
la mystique, se substante de propositions où la sensibilité n’a point de part : « Toute action naturelle a lieu par la voi
lieu par la voie la plus brève » (220). — « Dans la chose morte reste de la vie désagrégée, qui, absorbée par les estomacs
vie désagrégée, qui, absorbée par les estomacs des vivants, redevient de la vie sensitive, et intellective. » L’expérienc
me orthodoxie ! Voilà une assertion qui devançait tellement la marche de l’esprit occidental que l’inquisiteur de l’an 150
evançait tellement la marche de l’esprit occidental que l’inquisiteur de l’an 1500 ne l’aurait pas dénoncée, faute de conc
unément Léonard aurait imprimé cette redoutable phrase : « Les règles de l’expérience qui sont les modes à discerner le vr
qui sont les modes à discerner le vrai du faux persuadent aux hommes de ne se promettre que des choses possibles et avec
tombent dans la mélancolie et le découragement (209). » § L’éthique de Léonard induit à un parallèle entre la sainteté e
traits et l’ascèse : la seconde apparaît toute individuelle. Combien de beaux actes qui ne sont pas sages chez les bienhe
de beaux actes qui ne sont pas sages chez les bienheureux et combien de sages qui disconviennent aux conditions du nimbe 
uvant l’eau qui a lavé les plaies ou à sainte Rose de Lima sur un lit de tessons. Ces êtres fiancés aux mystères échappent
fiancés aux mystères échappent à notre jugement ; l’homme est maître de faire de lui ce qui lui plaît, surtout lorsqu’il
aux mystères échappent à notre jugement ; l’homme est maître de faire de lui ce qui lui plaît, surtout lorsqu’il ambitionn
tionne des biens irréels et qu’il les crée littéralement par la force de son désir. Ce que Burckhardt appelle les épidémie
nt par la force de son désir. Ce que Burckhardt appelle les épidémies de pénitence, les flagellantes de Pérouse et ces fou
e que Burckhardt appelle les épidémies de pénitence, les flagellantes de Pérouse et ces foules pour lesquelles fut institu
lesquelles fut institué le Jubilé, obéissaient à un instinct profond de la santé morale malgré le désordre des manifestat
. Christophe Colomb a cru apporter la Vérité aux Indiens et les héros de la propagation de la foi ne se doutaient pas qu’u
b a cru apporter la Vérité aux Indiens et les héros de la propagation de la foi ne se doutaient pas qu’un jour cette Asie,
ur cette Asie, qu’ils troublaient si intempestivement, serait, en peu d’ années, une menace grandissante pour les nations c
, une menace grandissante pour les nations chrétiennes. La Bible sert de contenance et de prétexte aux conquérants les plu
dissante pour les nations chrétiennes. La Bible sert de contenance et de prétexte aux conquérants les plus injustes, et lo
ts les plus injustes, et lorsque Léonard dit que la sagesse est fille de l’expérience (54), il nous invite à prévoir quell
uelle parabole, faste ou néfaste, décrira l’élan généreux à son point de départ. « La sagesse de l’âme est le souverain b
néfaste, décrira l’élan généreux à son point de départ. « La sagesse de l’âme est le souverain bien pour l’homme conscien
t-elle ? D’abord, dans le mépris des richesses, ensuite dans la fuite de l’ambition. « À ceux qui ne se contentent pas du
la fuite de l’ambition. « À ceux qui ne se contentent pas du bénéfice de la vie ni de la beauté du monde, il est imposé po
’ambition. « À ceux qui ne se contentent pas du bénéfice de la vie ni de la beauté du monde, il est imposé pour châtiment
prennent pas la vie et restent insensibles à l’utilité et à la beauté de l’univers (53). » Le thème majeur de la pensée Lé
ibles à l’utilité et à la beauté de l’univers (53). » Le thème majeur de la pensée Léonardesque revient, toujours plus aff
rite pas. » Il a vu avec une lucidité singulière que le grand élément de la souffrance humaine prend naissance entre le dé
us fait sans cesse sacrifier le présent au futur, et que ce mouvement de la volonté enfièvre nos heures et les corrompt. U
e, ne s’explique que par une loi providentielle. Elle est ici énoncée d’ admirable façon. « Or, voici, l’espérance et le d
ici énoncée d’admirable façon. « Or, voici, l’espérance et le désir de se rapatrier et de retourner à son premier état a
rable façon. « Or, voici, l’espérance et le désir de se rapatrier et de retourner à son premier état agissent comme la lu
n premier état agissent comme la lumière sur le papillon ; et l’homme d’ un continuel désir aspire toujours au nouveau prin
spire toujours au nouveau printemps et toujours à un nouvel état et à de prochains mois et à de nouvelles années. Quand le
au printemps et toujours à un nouvel état et à de prochains mois et à de nouvelles années. Quand les choses désirées arriv
« Et vous savez que ce désir et cette quintessence sont les complices de la nature comme l’homme est le modèle du monde !
monde ! Sa souveraine démence le fait pâtir sans cesse dans l’espoir de ne plus pâtir, et la vie lui échappe au moment où
biens qu’il a acquis au prix de grands efforts (41). » Il n’y a pas de meilleur commentaire du souhait des anges aux hom
mmentaire du souhait des anges aux hommes : la paix descend à l’appel de la bonne volonté. Quand donc la volonté est-elle
quand elle renonce à Satan, à ses pompes et à ses œuvres. Au tournant de l’idée indépendante, on rencontre les mots du bap
nc n’accomplis-tu pas une œuvre qui te donne, après le trépas, un air de vie parfaite, toi qui, vivant, deviens, par le so
il, semblable aux tristes défunts ? (56). » La vraie gloire est celle de la vertu. « Combien d’empereurs et de princes ont
es défunts ? (56). » La vraie gloire est celle de la vertu. « Combien d’ empereurs et de princes ont passé dont il ne reste
6). » La vraie gloire est celle de la vertu. « Combien d’empereurs et de princes ont passé dont il ne reste aucun souvenir
t à accumuler des richesses ! Combien, au contraire, vécurent pauvres de deniers pour acquérir des vertus, et leur désir s
e qui toujours témoigne en faveur de son créateur, car elle est fille de celui qui la généra et non filiâtre comme le pécu
filiâtre comme le pécune (66). » Pour le maître, science est synonyme de conscience. L’honneur de l’homme consiste à se co
(66). » Pour le maître, science est synonyme de conscience. L’honneur de l’homme consiste à se connaître soi et le monde.
l’homme consiste à se connaître soi et le monde. « ¨Ô profonde erreur de ceux qui blâment les hommes d’apprendre directeme
soi et le monde. « ¨Ô profonde erreur de ceux qui blâment les hommes d’ apprendre directement de la nature, laissant là le
rofonde erreur de ceux qui blâment les hommes d’apprendre directement de la nature, laissant là les auteurs, disciples de
pprendre directement de la nature, laissant là les auteurs, disciples de cette même nature (199) ! » Notre penseur veut a
ance phénoménale ; ce qu’on a écrit, sacré ou profane, n’a qu’un rang d’ annotation en présence du fait humain et de la réa
ou profane, n’a qu’un rang d’annotation en présence du fait humain et de la réalité cosmique. Cette méthode porte avec ell
osmique. Cette méthode porte avec elle des conséquences déplorables : de nos jours, les plus attentifs à l’étude de la cré
conséquences déplorables : de nos jours, les plus attentifs à l’étude de la création sont les plus fermés à la notion et à
aboutit souvent à l’athéisme. Aurait-il eu l’illusion que sa version de la vérité fut universellement vraie ? Ne lui attr
moyen de lexiques. Jéhovah dieu des juifs ne correspond pas au Verbe de saint Jean ; le Jésus de saint François et celui
ah dieu des juifs ne correspond pas au Verbe de saint Jean ; le Jésus de saint François et celui de saint Dominique diffèr
pond pas au Verbe de saint Jean ; le Jésus de saint François et celui de saint Dominique diffèrent autant que l’Aréopagite
que diffèrent autant que l’Aréopagite et M. Olier. L’arbre symbolique de la Genèse est mi-parti, comme une chausse moyen â
ue de la Genèse est mi-parti, comme une chausse moyen âge, en chacune de ses branches : il n’y a pas de lumière sans ombre
omme une chausse moyen âge, en chacune de ses branches : il n’y a pas de lumière sans ombres pour notre œil, ni de bien sa
ses branches : il n’y a pas de lumière sans ombres pour notre œil, ni de bien sans mal pour notre entendement. Le mal peut
l, ni de bien sans mal pour notre entendement. Le mal peut s’entendre de la réaction de notre personnalité sur tout concep
ans mal pour notre entendement. Le mal peut s’entendre de la réaction de notre personnalité sur tout concept : partant de
endre de la réaction de notre personnalité sur tout concept : partant de la révélation, nous dédaignons l’expérience et Ga
tre à un texte juif mal entendu où les miracles se forment des fautes de tradition. Sur le plan positiviste, Laplace ne re
Perversité ? Non, imperfection. Nous ne percevons qu’un petit nombre de rapports simultanés et de cette perception incomp
ction. Nous ne percevons qu’un petit nombre de rapports simultanés et de cette perception incomplète naît l’intransigeance
t l’intransigeance. « Quelle est l’indéfinissable chose qui cesserait d’ être si on pouvait la formuler ? l’infini, qui ser
des limites appartiennent simultanément à plusieurs points, au moins d’ extrémités : ce qui contredit à la notion de l’ill
lusieurs points, au moins d’extrémités : ce qui contredit à la notion de l’illimité (13). » Le néant forme l’autre pôle du
ne peut ni le multiplier, ni le soustraire. Le néant est le contraire de l’Être : ce n’est pas un point naturel, car il of
(207). Léonard nous raconte une impression qui caractérise l’avidité de sa recherche. Il arriva un jour à l’entrée d’une
i caractérise l’avidité de sa recherche. Il arriva un jour à l’entrée d’ une caverne, « attiré par son ardent désir de conn
rriva un jour à l’entrée d’une caverne, « attiré par son ardent désir de connaître la grande complication de formes étrang
ne, « attiré par son ardent désir de connaître la grande complication de formes étranges qu’élabora l’artificieuse nature 
é. Alors deux impressions s’éveillèrent en lui : peur et désir ; peur de la menaçante et ténébreuse caverne et désir de vo
: peur et désir ; peur de la menaçante et ténébreuse caverne et désir de voir ce qu’elle renfermait d’extraordinaire » (15
enaçante et ténébreuse caverne et désir de voir ce qu’elle renfermait d’ extraordinaire » (152). Le naturaliste ne parle pa
savants nier ce qui résiste à leur déterminisme avec la même tournure d’ expression que les théologiens, aveugles et sourds
bible, prenaient autrefois pour confondre les hétérodoxies. Le désir de découvrir ce que contient la caverne est celui du
ui met à la fois son heur et son honneur aux découvertes ; et la peur de l’inconnu et de l’ombre est ce grand sentiment de
son heur et son honneur aux découvertes ; et la peur de l’inconnu et de l’ombre est ce grand sentiment de l’homme ou enco
vertes ; et la peur de l’inconnu et de l’ombre est ce grand sentiment de l’homme ou encore ingénu ou tout à fait subtil, e
e immense et splendide littérature qui, par tant de génies et pendant de si longs siècles, a méprisé la terre pour mieux o
x orienter l’homme vers le ciel, et n’a vu dans la nature qu’un foyer de concupiscence et des prestiges de l’Adversaire. L
t n’a vu dans la nature qu’un foyer de concupiscence et des prestiges de l’Adversaire. Les solitaires de l’Oxyrinque fuyai
yer de concupiscence et des prestiges de l’Adversaire. Les solitaires de l’Oxyrinque fuyaient les beaux spectacles et ferm
les beaux spectacles et fermaient les yeux, pour obtenir les extases de leur foi. Il serait aussi impie de les juger que
les yeux, pour obtenir les extases de leur foi. Il serait aussi impie de les juger que stupide de les imiter. Les voyants
s extases de leur foi. Il serait aussi impie de les juger que stupide de les imiter. Les voyants furent une catégorie, auj
uvert la théologie naturelle. Pour le Vinci, le Soleil est un vicaire de Jésus-Christ beaucoup moins contestable que le pa
e Soleil, ne voyant pas, dans l’univers, un corps aussi magnifique et d’ égale vertu (253). » Malgré l’épithète de corps do
un corps aussi magnifique et d’égale vertu (253). » Malgré l’épithète de corps donnée à l’astre, un inquisiteur ou même un
ses et jamais un artiste en face d’une œuvre ne niera la personnalité de l’auteur. « Ceux qui ont voulu adorer les hommes
rreur. » Donc, ni panthéiste, ni païen, Léonard est aussi indépendant de la Rome de Virgile que de celle de Léon X et des
te, ni païen, Léonard est aussi indépendant de la Rome de Virgile que de celle de Léon X et des philosophes d’Athènes que
ïen, Léonard est aussi indépendant de la Rome de Virgile que de celle de Léon X et des philosophes d’Athènes que des proph
ndant de la Rome de Virgile que de celle de Léon X et des philosophes d’ Athènes que des prophètes d’Israël. Il proclame he
que de celle de Léon X et des philosophes d’Athènes que des prophètes d’ Israël. Il proclame heureux ceux qui prêteront l’o
s ouvrages et les mettront en pratique et facétieusement il écrit : «  D’ autant plus on parlera avec les peaux vêtues de se
ieusement il écrit : « D’autant plus on parlera avec les peaux vêtues de sentiment (manuscrits), d’autant plus on acquerra
tant plus on parlera avec les peaux vêtues de sentiment (manuscrits), d’ autant plus on acquerra de la sagesse (140). » Mai
les peaux vêtues de sentiment (manuscrits), d’autant plus on acquerra de la sagesse (140). » Mais il blâme Xénophon de ce
autant plus on acquerra de la sagesse (140). » Mais il blâme Xénophon de ce qu’il voulait soustraire des parties égales d’
s il blâme Xénophon de ce qu’il voulait soustraire des parties égales d’ entiers inégaux, Platon de donner à ceux de Delos
qu’il voulait soustraire des parties égales d’entiers inégaux, Platon de donner à ceux de Delos une preuve qui n’est pas g
straire des parties égales d’entiers inégaux, Platon de donner à ceux de Delos une preuve qui n’est pas géométrique, Épicu
donner à ceux de Delos une preuve qui n’est pas géométrique, Épicure de méconnaître la grandeur du Soleil : il ne critiqu
et notre esprit, par un mouvement passionnel et non par une opération de la volonté à la recherche du vrai. Tome LXXI,
4 [394-396]. […] Pour Nietzsche, la culture n’est que l’aboutissement d’ une période de culture ; ce n’est plus un peuple q
…] Pour Nietzsche, la culture n’est que l’aboutissement d’une période de culture ; ce n’est plus un peuple qui se cultive,
peuple qui s’est cultivé et qui ne se cultive plus. Mais ce résultat d’ une culture, que seul Nietzsche envisage, n’est in
’est intéressant qu’au moment où il se réalise et pendant cet instant de haute floraison, au-delà duquel il ne peut plus s
r qu’en déclinant ; c’est alors la « déculture », le passage à l’état d’ habitude de ce qui était le fruit de l’effort, ou
linant ; c’est alors la « déculture », le passage à l’état d’habitude de ce qui était le fruit de l’effort, ou encore, eth
 déculture », le passage à l’état d’habitude de ce qui était le fruit de l’effort, ou encore, ethniquement, la fixation d’
qui était le fruit de l’effort, ou encore, ethniquement, la fixation d’ un type devenu « instinctif », c’est-à-dire, en ré
pour lui-même sinon pour les autres, est stérile, parce que, cessant de varier, il n’est plus qu’un produit de la civilis
st stérile, parce que, cessant de varier, il n’est plus qu’un produit de la civilisation et non plus un créateur de civili
l n’est plus qu’un produit de la civilisation et non plus un créateur de civilisation. L’Amoureuse dont on ne connaît que
oureuse dont on ne connaît que le chiffre, Ph., qui a laissé un livre de souvenirs sur Nietzsche, encore inédit, mais dont
regard fixé sur l’horizon et caressait sa moustache. Quelques barques de pêcheurs se montraient à la pointe Santa Fortunat
nous autres Allemands ressentons si bien en Italie. » — Cette vision de Nietzsche devant le golfe de Naples est suggestiv
ont chaque ligne, chaque touche paraît avoir été prise sur la palette de la civilisation et posée par le pinceau de l’hist
r été prise sur la palette de la civilisation et posée par le pinceau de l’histoire. Du haut de son rocher, il embrassait
tte de la civilisation et posée par le pinceau de l’histoire. Du haut de son rocher, il embrassait l’incomparable vue : Is
ntre le rocheux Misène et le vert Pausilippe, le magique amphithéâtre de Naples autour de sa rade bleue et sous ses cinq c
bleue et sous ses cinq castels, le cône empanaché du Vésuve, dominant de son éternelle menace sa côte enchantée, Portici,
ace sa côte enchantée, Portici, Resina, Torre-del-Greco, les collines de cendre situant les ruines de Pompeï ; puis, tout
i, Resina, Torre-del-Greco, les collines de cendre situant les ruines de Pompeï ; puis, tout près, Castellamare, sur les d
les ruines de Pompeï ; puis, tout près, Castellamare, sur les débris de Stabies, le mont Sant’Angelo et ses châtaigniers,
c ses orangers et ses oliviers, et à gauche Capri, l’île d’Auguste et de Tibère, posant ses falaises altières sur sa mer a
r sa mer azurée. Quelles réflexions ont dû lui inspirer les habitants de ce pays sans pareil, authentiques descendants de
spirer les habitants de ce pays sans pareil, authentiques descendants de ce qu’il y avait de plus policé dans la civilisat
il y avait de plus policé dans la civilisation gréco-latine ! Combien de fois a-t-il dû tomber en admiration devant ce pêc
ration devant ce pêcheur napolitain, dressant au soleil, sur la proue de sa barquerolle, son jeune torse bronzé sur le gal
r la proue de sa barquerolle, son jeune torse bronzé sur le galbe pur de ses jambes ! Dans quel ravissement l’ont plongé c
e pur de ses jambes ! Dans quel ravissement l’ont plongé cette beauté de couleur et de forme, ce sens instinctif de l’atti
ambes ! Dans quel ravissement l’ont plongé cette beauté de couleur et de forme, ce sens instinctif de l’attitude artistiqu
l’ont plongé cette beauté de couleur et de forme, ce sens instinctif de l’attitude artistique, cette élégance de mouvemen
de forme, ce sens instinctif de l’attitude artistique, cette élégance de mouvement, cette harmonie de l’expression avec la
de l’attitude artistique, cette élégance de mouvement, cette harmonie de l’expression avec la noblesse du visage sous le b
us le bonnet phrygien ! Si la culture est le style, quel type parfait de culture que le pêcheur napolitain ! Mais comment,
part, Nietzsche n’a-t-il pas vu que ce reste miraculeusement conservé de la plus lointaine culture n’est pas vraiment inté
ser, qui se cultive. Le premier est un produit fixé et désormais mort d’ une culture ancienne ; le second est en culture. I
tellectuellement misérable, économiquement nulle, qui ne vit plus que de sa bruyante agitation quotidienne, de ses superst
ment nulle, qui ne vit plus que de sa bruyante agitation quotidienne, de ses superstitions enfantines et de ses vices, avi
sa bruyante agitation quotidienne, de ses superstitions enfantines et de ses vices, avilie, lâche, fainéante et mendiante,
les plus basses tyrannies et dont Ie dernier art, la musique, cet art de décadence4, a lui-même depuis longtemps sombré, n
cadence4, a lui-même depuis longtemps sombré, n’est plus qu’un déchet d’ humanité, et que fini, vidé, émasculé et lamentabl
té, et que fini, vidé, émasculé et lamentable, cet arrière-petit-fils de la plus belle culture qui ait jamais été et dont
roquer, à la grecque, l’étranger qui se hasarde au travers des ruines de ses temples ou à faire admirer aux Barbares l’eff
aux Barbares l’effet merveilleux que produit son corps nu sous l’eau de la Grotte d’Azur. § Nous ne croyons pas nous souv
l’effet merveilleux que produit son corps nu sous l’eau de la Grotte d’ Azur. § Nous ne croyons pas nous souvenir, il est
t y penser, car c’est au Napolitain qu’aboutit logiquement sa théorie de la culture. Par contre, il a beaucoup cité les Fr
du golfe de Naples : la perpétuation jusque dans les moindres gestes de l’atavisme d’une culture passée. […] Un idéal
aples : la perpétuation jusque dans les moindres gestes de l’atavisme d’ une culture passée. […] Un idéalisme expérimen
une culture passée. […] Un idéalisme expérimental. La philosophie de Léonard de Vinci d’après ses manuscrits (Suite) [
lte pour elle aucun effet (43). » Cette affirmation ne mériterait pas d’ être citée, si Léonard, démentant son principe de
on ne mériterait pas d’être citée, si Léonard, démentant son principe de ne rien admettre au-delà de l’évidence, n’était l
citée, si Léonard, démentant son principe de ne rien admettre au-delà de l’évidence, n’était l’inventeur d’une théorie sin
incipe de ne rien admettre au-delà de l’évidence, n’était l’inventeur d’ une théorie singulière. « L’âme est l’auteur du c
e est l’auteur du corps. » C’est elle qui modèle, par un lent travail de repoussé, son enveloppe. Beaucoup d’objections se
qui modèle, par un lent travail de repoussé, son enveloppe. Beaucoup d’ objections se présentent et d’abord le grand nombr
loppe. Beaucoup d’objections se présentent et d’abord le grand nombre d’ hommes illustres dont les traits ne correspondent
os opinions ont leur source en nous-même ; Léonard, le plus bel homme de son temps, pouvait croire que l’âme forme le corp
n temps, pouvait croire que l’âme forme le corps. Cette idée provient d’ une remarque de métier. Les personnages d’un peint
t croire que l’âme forme le corps. Cette idée provient d’une remarque de métier. Les personnages d’un peintre ont entre eu
corps. Cette idée provient d’une remarque de métier. Les personnages d’ un peintre ont entre eux un air de famille et ress
remarque de métier. Les personnages d’un peintre ont entre eux un air de famille et ressemblent à leur auteur. Cela n’a pa
x un air de famille et ressemblent à leur auteur. Cela n’a pas besoin de démonstration et lorsque dans ses conseils pratiq
s ses conseils pratiques le maître du Saint Jean avertit son disciple d’ examiner les défauts de son propre corps et lui af
s le maître du Saint Jean avertit son disciple d’examiner les défauts de son propre corps et lui affirme que, s’il n’y pre
ses figures, il dit vrai. Toutefois, la raison qu’il en donne manque de démonstration. Si on entend bien que l’artiste so
e façonne son corps. Si tel était son pouvoir, elle ne manquerait pas de s’attribuer les plus belles formes. « Il semble
erait pas de s’attribuer les plus belles formes. « Il semble à l’âme de l’artiste que la meilleure façon de figurer un ho
lles formes. « Il semble à l’âme de l’artiste que la meilleure façon de figurer un homme est de recommencer le travail qu
e à l’âme de l’artiste que la meilleure façon de figurer un homme est de recommencer le travail qu’elle fit pendant sa pro
es pages à tout le monde. Le premier passe sous silence les prémisses de son raisonnement, inutiles à lui-même et connues
nce les prémisses de son raisonnement, inutiles à lui-même et connues de son auditoire Aussi sommes-nous arrêtés dans l’ét
s de son auditoire Aussi sommes-nous arrêtés dans l’étude des cahiers de Léonard par des lacunes, étant habitués à lire de
lui semblent avoir épuisé les thèmes utiles et nécessaires, il mesure de son œil d’aigle la parabole métaphysique et devin
t avoir épuisé les thèmes utiles et nécessaires, il mesure de son œil d’ aigle la parabole métaphysique et devine que les t
r le réel ; et il la précède, accomplissant en lui-même une évolution de cinq cents ans. Est-ce à dire que ce noble précur
eur nous ressemble ? Comme mécanicien, seulement, pour ses tentatives d’ aviation ou de balistique : pour le reste il offre
mble ? Comme mécanicien, seulement, pour ses tentatives d’aviation ou de balistique : pour le reste il offre les traits qu
l’admire. « La nature a placé sa douleur chez tous les animaux doués de mouvement pour la conservation de leurs organes (
douleur chez tous les animaux doués de mouvement pour la conservation de leurs organes (162). » La souffrance morale accom
ultent des sens » (30). Son ascétique portera donc sur le refrènement de l’instinct. « La patience fait contre les injures
é du froid, il ne pourra te nuire. Ainsi en face des injures redouble de patience (70). » Il dissuade de rechercher les sa
e. Ainsi en face des injures redouble de patience (70). » Il dissuade de rechercher les satisfactions matérielles. « Qui n
u moment où Machiavel se trouvait auprès du même prince, comme envoyé de Florence, et qui a dû échanger, à Sinigaglia, des
auteur du Prince, la permanence du sens moral qui manquait à l’Italie de ce temps aussi radicalement que l’eau dans le dés
à chaque sentence, le savant doit être vertueux, par un premier effet de ses études. À cette époque, le beau crime avait s
erversité ses thuriféraires ; et Ludovic le More, si longtemps patron de notre auteur, était le type du criminel sympathiq
type du criminel sympathique. Léonard ne subit pas plus la contagion de l’exemple que le poids de la tradition : sa vertu
que. Léonard ne subit pas plus la contagion de l’exemple que le poids de la tradition : sa vertu est bien la vertu idéale,
le, pour qui la fin ne justifie pas le moyen, qui professe le respect de la vie sous toutes ses formes et le dédain des ri
te âme si pure, on se demande s’il n’y a pas d’autres saints que ceux de la canonisation et si l’homme qui marche dans la
ux de la canonisation et si l’homme qui marche dans la double lumière de la conscience et du génie, sans autre guide que l
peare, n’a pareillement vociféré contre la brutalité et la perversité de l’homme. Il s’indigne que les êtres grossiers, de
té et la perversité de l’homme. Il s’indigne que les êtres grossiers, de mœurs basses et de peu d’esprit, aient un même or
de l’homme. Il s’indigne que les êtres grossiers, de mœurs basses et de peu d’esprit, aient un même organisme et la même
omme. Il s’indigne que les êtres grossiers, de mœurs basses et de peu d’ esprit, aient un même organisme et la même variété
basses et de peu d’esprit, aient un même organisme et la même variété de rouages que les spéculatifs. Les uns ne sont que
s spéculatifs. Les uns ne sont que des sacs où entre la nourriture et d’ où elle sort, « faiseurs de fumier et remplisseurs
ont que des sacs où entre la nourriture et d’où elle sort, « faiseurs de fumier et remplisseurs de latrines » (37). À ving
la nourriture et d’où elle sort, « faiseurs de fumier et remplisseurs de latrines » (37). À vingt endroits il crache son m
trines » (37). À vingt endroits il crache son mépris sur ces « gaines de corruption, ces ventres, sépultures d’autres anim
injuste et perverse avidité des hommes. » Quoique je me sois proposé de présenter les idées de Léonard et non d’étudier s
dité des hommes. » Quoique je me sois proposé de présenter les idées de Léonard et non d’étudier sa personnalité, il faut
Quoique je me sois proposé de présenter les idées de Léonard et non d’ étudier sa personnalité, il faut, pour donner le r
s, rappeler que nul ne fut moins misanthrope que le brillant cavalier de la cour de Milan. Écuyer, musicien et chanteur, a
que nul ne fut moins misanthrope que le brillant cavalier de la cour de Milan. Écuyer, musicien et chanteur, arbitre des
hé encore pour sa conversation que pour sa peinture, il vécut entouré de fervents disciples et de domestiques dévoués. La
ation que pour sa peinture, il vécut entouré de fervents disciples et de domestiques dévoués. La duchesse de Mantoue lui é
e domestiques dévoués. La duchesse de Mantoue lui écrit en des termes de bien grand respect et le roi de France l’appelle
and respect et le roi de France l’appelle « mon Père ». Il a souffert de ses rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de ce
le roi de France l’appelle « mon Père ». Il a souffert de ses rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de celle de ses comp
pelle « mon Père ». Il a souffert de ses rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de celle de ses compatriotes de Florence,
Père ». Il a souffert de ses rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de celle de ses compatriotes de Florence, mais toujo
Il a souffert de ses rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de celle de ses compatriotes de Florence, mais toujours aimé,
rivaux, de l’incompréhension de Léon X, de celle de ses compatriotes de Florence, mais toujours aimé, toujours entouré, i
il n’a souffert que dans sa fortune, et non dans son cœur. Son mépris de l’homme ordinaire n’exprime pas une rancune : c’e
ivinité ; il ignorait aussi la formule aristotélicienne, qui met plus de distance d’un homme à un autre que de l’espèce hu
ignorait aussi la formule aristotélicienne, qui met plus de distance d’ un homme à un autre que de l’espèce humaine à l’es
aristotélicienne, qui met plus de distance d’un homme à un autre que de l’espèce humaine à l’espèce animale. Des génies d
ce humaine à l’espèce animale. Des génies du passé aucun ne revivrait de nos jours avec autant de plaisir que celui qui ap
male. Des génies du passé aucun ne revivrait de nos jours avec autant de plaisir que celui qui appela la mécanique le para
t « égalité » salir les actes collectifs et les monuments, son esprit de savant se révolterait d’une si basse flatterie au
ctes collectifs et les monuments, son esprit de savant se révolterait d’ une si basse flatterie aux indignes, d’une affirma
sprit de savant se révolterait d’une si basse flatterie aux indignes, d’ une affirmation si parfaitement stupide au point d
upide au point de vue expérimental. L’indignation devant les faiseurs de fumier, nous la trouvons chez tout humaniste, de
devant les faiseurs de fumier, nous la trouvons chez tout humaniste, de Pétrarque à Érasme ; l’homme de haute culture mép
nous la trouvons chez tout humaniste, de Pétrarque à Érasme ; l’homme de haute culture méprise l’inculte, naturellement. L
e culture méprise l’inculte, naturellement. Lorsque notre contempteur de l’humanité écrit : « Tous les maux qui sont et qu
ui furent, mis en œuvre ensemble ne satisferaient pas encore le désir de l’âme inique qui est celle de l’homme », il pense
le ne satisferaient pas encore le désir de l’âme inique qui est celle de l’homme », il pense à César Borgia, à Sforza et a
Italie. Écœuré par l’être rudimentaire, il accable le pervers, l’être de proie, d’une colère vraiment sainte. Pour aliment
œuré par l’être rudimentaire, il accable le pervers, l’être de proie, d’ une colère vraiment sainte. Pour alimenter ses dés
ans son prodigieux orgueil, il se lèverait contre le ciel si le poids de ses membres ne le maintenait sur la terre. Rien d
mment n’entrouvres-tu pas tes entrailles pour précipiter au plus noir de tes gouffres et ne plus montrer à la lumière un m
lez dire à ce cœur vraiment vertueux que l’homme a été créé à l’image de Dieu : il rira ou s’indignera de ce blasphème qui
eux que l’homme a été créé à l’image de Dieu : il rira ou s’indignera de ce blasphème qui calomnie la Bible. Les Œlohim ne
ible. Les Œlohim ne sont que des anges qui ont fait l’homme à l’image de leur ombre. Léonard admire tellement le corps hum
r ombre. Léonard admire tellement le corps humain qu’il s’indigne que de vilaines âmes puissent l’habiter. Ici encore nous
âmes puissent l’habiter. Ici encore nous rencontrons le contre-thème de la formule mystique. Dans la splendeur de la chai
rencontrons le contre-thème de la formule mystique. Dans la splendeur de la chair, le grand artiste voit la main divine :
atière garde sa forme plutôt que l’âme sa noblesse. Il tire sa morale de la réalité, sans oublier même, dans la démonstrat
sans oublier même, dans la démonstration scientifique, l’exhortation d’ honnêteté. Au seuil de son traité d’anatomie, il f
ns la démonstration scientifique, l’exhortation d’honnêteté. Au seuil de son traité d’anatomie, il fait un sermon sur l’ho
ation scientifique, l’exhortation d’honnêteté. Au seuil de son traité d’ anatomie, il fait un sermon sur l’homicide, et au
sthétique. « Toi qui considères, dans mon travail, l’œuvre admirable de la nature, tu jugeras que c’est un crime de la dé
ravail, l’œuvre admirable de la nature, tu jugeras que c’est un crime de la détruire. Quel attentat d’ôter la vie à l’homm
a nature, tu jugeras que c’est un crime de la détruire. Quel attentat d’ ôter la vie à l’homme dont la composition se révèl
vie à l’homme dont la composition se révèle à toi comme une merveille d’ art ! Pense au respect que tu dois à l’âme qui hab
e, chose divine. Tu la laisseras donc habiter à son plaisir le palais de son corps qu’elle-même a construit et ni par colè
par colère, ni par malignité, lu ne détruiras sa belle vie. Car c’est de mauvais gré, crois-le, que l’âme quitte le corps
rs assez longue et rend la mort sereine ; il loue surtout le seigneur de bien compter les jours des mortels : mais il redo
à la sensibilité qui les livre au sens commun et celui-ci, en qualité de juge, propose le tout à la mémoire dans laquelle,
é son caractère hypothétique, cette description du mouvement réceptif de l’homme se recommande par sa plausibilité et ne c
tre, du reste, en a donné plusieurs énoncés. § « Dans la description de l’homme doivent être compris les animaux de même
la fin du quinzième siècle une telle assertion stupéfie. Quelle force de personnalité il a fallu pour noter une analogie s
oter une analogie si contradictoire aux formules, même indépendantes, de l’époque ! De nos jours, on a tiré de cette const
gie si contradictoire aux formules, même indépendantes, de l’époque ! De nos jours, on a tiré de cette constatation des co
x formules, même indépendantes, de l’époque ! De nos jours, on a tiré de cette constatation des conclusions fantaisistes ;
l’homme a passé pour un singe évolué ; ce qui n’est pas plus vrai que de le désigner comme un ange involué, c’est-à-dire d
t-à-dire déchu. Léonard se garde, chaque fois qu’il fait une remarque d’ ordre naturel, de la transporter aussitôt dans le
éonard se garde, chaque fois qu’il fait une remarque d’ordre naturel, de la transporter aussitôt dans le domaine de l’âme
remarque d’ordre naturel, de la transporter aussitôt dans le domaine de l’âme et d’imposer le déterminisme expérimental a
ordre naturel, de la transporter aussitôt dans le domaine de l’âme et d’ imposer le déterminisme expérimental au phénomène
et d’imposer le déterminisme expérimental au phénomène insaisissable de la spiritualité. Cette espèce de folie ambitieuse
érimental au phénomène insaisissable de la spiritualité. Cette espèce de folie ambitieuse de forcer toutes les serrures av
ne insaisissable de la spiritualité. Cette espèce de folie ambitieuse de forcer toutes les serrures avec une seule clé, ex
les, devient intolérable de la part du physiologue qui a pour mission de cataloguer des observations et de les coordonner,
t du physiologue qui a pour mission de cataloguer des observations et de les coordonner, sans conclure contre la révélatio
lité », il trouvait le monde et l’homme semblables. « Les os servent d’ armature à la chair comme les rocs soutiennent la
nt d’armature à la chair comme les rocs soutiennent la terre ; le lac de sang où croît et décroît le poumon correspond à l
Quand on opère, comme présentement, sur des fragments, il est permis de développer une prémisse et de donner une conclusi
ement, sur des fragments, il est permis de développer une prémisse et de donner une conclusion rigoureusement déduite. Léo
se et de donner une conclusion rigoureusement déduite. Léonard écarte de son système la religion et la philosophie proprem
tème la religion et la philosophie proprement dite, puisqu’il n’admet d’ autre critère que l’expérience et refuse toute aut
animique et cependant aucune méthode ne vaut qui ne donne un procédé de certitude aux questions spirituelles, qui sont lé
main peut-il être régi par une unique loi, comme on a tenté jusqu’ici de l’obtenir ? Au profit de qui résoudre l’antinomie
r une unique loi, comme on a tenté jusqu’ici de l’obtenir ? Au profit de qui résoudre l’antinomie entre la matière et l’es
entre la matière et l’esprit et quelle que soit l’option, est-il sage de tirer de l’animalité une loi pour l’esprit ou d’a
matière et l’esprit et quelle que soit l’option, est-il sage de tirer de l’animalité une loi pour l’esprit ou d’asservir l
’option, est-il sage de tirer de l’animalité une loi pour l’esprit ou d’ asservir l’organisme au principe supérieur ? « Les
6). » Voici l’énigme la plus difficile ; elle étend jusqu’aux confins de l’entendement les ramifications de ses conséquenc
ile ; elle étend jusqu’aux confins de l’entendement les ramifications de ses conséquences. Ce que le Vinci appelle Nécessi
siste à considérer le phénomène naturel comme la plus pure expression de la volonté divine. « En douze figures, je te mont
sépare les membres, selon l’office des parties, donnant l’explication de tous ses aspects et de son état de santé, avec le
on l’office des parties, donnant l’explication de tous ses aspects et de son état de santé, avec le rapport du mouvement l
des parties, donnant l’explication de tous ses aspects et de son état de santé, avec le rapport du mouvement local et des
losophe étudie si exactement l’homme physiologique ? Il disséqua plus de trente cadavres ; et, si documenté, il n’employa
documenté, il n’employa ses connaissances positives qu’à la recherche de la qualité et à des figures, telles que Jésus, Ma
’esprit humain ait conçues. Dans la spéculation, même aboutissement ; de la multitude des observations il tire des lois. S
il tire des lois. Son esprit sans pédantisme ne subit jamais l’espèce d’ atrophie des facultés supérieures qu’on observe ch
te lieutenance, qui obéit comme à la parole du seigneur, agit parfois d’ elle-même et cependant en conformité avec la volon
time en ses besoins, le penseur attribue le mal à la mauvaise volonté de l’homme ; persuadé qu’en son animalité, il vaut m
e a vu les mêmes passions que la foi s’agiter à son ombre, et l’homme de l’expérience prétendre à l’autorité pontificale.
ale. La gent pédagogique pensa succéder au sacerdoce et l’instituteur de village méprise saint Thomas. Est-il admissible q
science, à notre époque où elle est devenue un parti, et la bannière de toutes les goujateries et un des principaux thème
nous a laissées, il en manque une, qui eût été la plus ignoble, celle de Homais, le formidable imbécile du suffrage univer
Duchesne. L’Artiste, qui ne supportait pas l’atmosphère démocratique de Florence, eût été indigné d’entendre les blasphèm
supportait pas l’atmosphère démocratique de Florence, eût été indigné d’ entendre les blasphèmes contre le Créateur, tirées
eût été indigné d’entendre les blasphèmes contre le Créateur, tirées de la création même ; lui qui se révoltait de ce qu’
contre le Créateur, tirées de la création même ; lui qui se révoltait de ce qu’une monnaie invisible faisait triompher ceu
une monnaie invisible faisait triompher ceux qui n’en dépensent point d’ autre et « que le mérite des morts donnât de l’emb
qui n’en dépensent point d’autre et « que le mérite des morts donnât de l’embonpoint à beaucoup de vivants » (24), qu’aur
24), qu’aurait-il dit en présence de ces médicastres qui, par paresse d’ un vrai travail, se signalent comme profanateurs e
ignalent comme profanateurs et, insultant aux véritables bienfaiteurs de l’humanité, appellent, avec une envie de damné et
aux véritables bienfaiteurs de l’humanité, appellent, avec une envie de damné et une assurance d’ignare, « le génie, une
rs de l’humanité, appellent, avec une envie de damné et une assurance d’ ignare, « le génie, une névrose » ? Pour le Vinci,
évrose » ? Pour le Vinci, le génie seul est l’homme et l’humanité n’a d’ autre raison que d’être l’occasion de sa naissance
Vinci, le génie seul est l’homme et l’humanité n’a d’autre raison que d’ être l’occasion de sa naissance et de son rayonnem
ul est l’homme et l’humanité n’a d’autre raison que d’être l’occasion de sa naissance et de son rayonnement. Créateur de f
’humanité n’a d’autre raison que d’être l’occasion de sa naissance et de son rayonnement. Créateur de formes ou inventeur
que d’être l’occasion de sa naissance et de son rayonnement. Créateur de formes ou inventeur de lois, l’homme « est vraime
e sa naissance et de son rayonnement. Créateur de formes ou inventeur de lois, l’homme « est vraiment un demi-dieu terrest
, mais il ne croit, pas plus que Shakespeare, à l’égalité des âmes et de leur devenir. À un certain degré de perversité ou
kespeare, à l’égalité des âmes et de leur devenir. À un certain degré de perversité ou de brutalité, l’être se désagrège s
lité des âmes et de leur devenir. À un certain degré de perversité ou de brutalité, l’être se désagrège sous l’action des
ui ont les éléments pour personnages et où il développe le même thème de la dissociation des corps. Ainsi, l’eau voulut s’
de la dissociation des corps. Ainsi, l’eau voulut s’élever au-dessus de l’air : avec l’aide du feu elle se vaporisa ; mai
terre l’absorba : ainsi elle expia son péché. Une pierre se dépitant de rester cachée parmi les herbes se précipita sur l
ue les autres flammes ses sœurs continuaient à briller. Les moralités de ces apologues portent sur la loi sérielle : qui l
le périt. Voilà pourquoi ce grand analogiste voulait établir les lois de la série humaine sur des bases positives et ainsi
a série humaine sur des bases positives et ainsi arrêter les courants de contradiction qui se forment sans cesse dans la g
ourants de contradiction qui se forment sans cesse dans la grande mer de l’idéalisme. Loin d’enfermer l’esprit dans le dom
ion qui se forment sans cesse dans la grande mer de l’idéalisme. Loin d’ enfermer l’esprit dans le domaine étroit du consta
’enfermer l’esprit dans le domaine étroit du constat, il ambitionnait de lui fournir un sûr tremplin pour sa féconde curio
magination dans la science et la poésie dans l’observation, ce rêveur de l’homme volant, ce descripteur du déluge. Nul ne
nt dans le sol, et, pour avoir pensé si juste, il subit le déshonneur d’ être revendiqué par les agnostes. § M. Gabriele d’
tes. § M. Gabriele d’Annunzio appelle Léonard le Mage, et une gravure de la chalcographie du Louvre représente, d’après un
ystagogique. Malgré ces apparences, nous trouvons dans les manuscrits de Windsor une réfutation complète de la science occ
nous trouvons dans les manuscrits de Windsor une réfutation complète de la science occulte : « C’est le plus stupide des
eule fois le nom du Diable, ni un croquis le représentant, ni mention d’ une composition où il aurait pu entrer. Le Maître
un trop grand seigneur pour tolérer, même sur son papier, la mention d’ une imagination si basse et si canaille. L’humanis
gromant de l’Arioste, et Bandello écrit à un ami : « Vous souvient-il d’ un de nos camarades qui, voulant forcer celle qu’i
nt de l’Arioste, et Bandello écrit à un ami : « Vous souvient-il d’un de nos camarades qui, voulant forcer celle qu’il aim
vient-il d’un de nos camarades qui, voulant forcer celle qu’il aimait de se rendre à ses désirs, remplissait sa chambre de
celle qu’il aimait de se rendre à ses désirs, remplissait sa chambre de crânes et d’ossements humains, de façon qu’il la
aimait de se rendre à ses désirs, remplissait sa chambre de crânes et d’ ossements humains, de façon qu’il la changeait en
ses désirs, remplissait sa chambre de crânes et d’ossements humains, de façon qu’il la changeait en cimetière ? » Ce gran
mains, de façon qu’il la changeait en cimetière ? » Ce grand bravache de Cellini raconte, avec une sincérité d’accent indé
imetière ? » Ce grand bravache de Cellini raconte, avec une sincérité d’ accent indéniable, la terreur qu’il éprouve à une
sée. On oublie trop qu’un Jules II consulte l’astrologue pour le jour de son avènement et que, malgré leur admirable métap
admirable métaphysique, Cosme l’Ancien, Laurent le Magnifique et Pic de la Mirandole croient aux horoscopes. L’Arétin nou
ole croient aux horoscopes. L’Arétin nous apprend que les courtisanes de Rome allaient chercher de la chair en putréfactio
. L’Arétin nous apprend que les courtisanes de Rome allaient chercher de la chair en putréfaction dans les cimetières et l
n dans les cimetières et la faisaient manger à leurs amants. La bulle d’ Innocent VIII et le Marteau de Sprenger démontrent
isaient manger à leurs amants. La bulle d’Innocent VIII et le Marteau de Sprenger démontrent l’importance de la magie au t
lle d’Innocent VIII et le Marteau de Sprenger démontrent l’importance de la magie au treizième siècle : elle servit aux ju
comme kabbalistes un prestige qu’ils n’auraient pu prendre en qualité de rabbins. Chose confondante, il se trouva des naïf
s. Chose confondante, il se trouva des naïfs pour croire que le signe de Salomon était plus puissant que celui de Jésus, e
ïfs pour croire que le signe de Salomon était plus puissant que celui de Jésus, et qui prétendirent soumettre par l’étoile
le à six pointes ce qui résistait à la Croix ! Léonard, en sa qualité de génie aryen, est un anti-juif : il ne l’a pas exp
imé dans ses notes : mais ses caricatures, inspirées presque toujours de ses promenades au ghetto, contrepointent en fanta
t en fantaisies horribles et méprisantes ce nez qui rejoint la bouche de la race dangereuse à toutes les autres. Ne croyan
e la race dangereuse à toutes les autres. Ne croyant pas aux miracles de l’Écriture, pouvait-il du reste admettre ceux de
ant pas aux miracles de l’Écriture, pouvait-il du reste admettre ceux de la Kabbale ? Son système repose sur la Nécessité
psychologue, la bonne Lorraine est un miracle vivant : chaque phrase de ses répliques rayonne de clarté, de mesure, de gé
rraine est un miracle vivant : chaque phrase de ses répliques rayonne de clarté, de mesure, de génie ; quel homme des Char
un miracle vivant : chaque phrase de ses répliques rayonne de clarté, de mesure, de génie ; quel homme des Chartres qui ne
vivant : chaque phrase de ses répliques rayonne de clarté, de mesure, de génie ; quel homme des Chartres qui ne soit prêt
e génie ; quel homme des Chartres qui ne soit prêt à baiser les pieds de cet ange à forme humaine ? Les cardinaux veulent
t quelques cures et, grand embarras, la bienheureuse n’a point laissé de reliques, puisque ses cendres furent jetées dans
eligieuse ou, si cette épithète déplaît, dans une conception féerique de la Providence. L’an 1502, Luther eut une conféren
t hardi dans l’entreprise, actif et diligent dans l’exécution, fourni de toute sorte d’armes et de machines… » La suite du
entreprise, actif et diligent dans l’exécution, fourni de toute sorte d’ armes et de machines… » La suite du signalement s’
actif et diligent dans l’exécution, fourni de toute sorte d’armes et de machines… » La suite du signalement s’identifie a
qui ont été celles des nigromants à troubler la tranquillité sereine de l’air, déchaîner les vents avec tonnerres et écla
iner les forêts, exterminer les armées ! Certes, celui qui commande à de si impétueuses puissances sera seigneur des peupl
soumis à la pénétration des vents qui sans cesse séparent les parties de l’air. Donc l’esprit infus dans l’air serait bien
bientôt démembré. Quant à savoir si un esprit peut parler, il suffit de définir la voix « mouvement d’air frotté dans un
ir si un esprit peut parler, il suffit de définir la voix « mouvement d’ air frotté dans un corps dense ». Demandera-t-on s
Ô mathématiciens, faites lumière sur cette erreur, il ne peut y avoir de voix là où il n’y a pas de mouvement, ni de percu
mière sur cette erreur, il ne peut y avoir de voix là où il n’y a pas de mouvement, ni de percussion d’air là où il n’y a
rreur, il ne peut y avoir de voix là où il n’y a pas de mouvement, ni de percussion d’air là où il n’y a pas d’instrument,
eut y avoir de voix là où il n’y a pas de mouvement, ni de percussion d’ air là où il n’y a pas d’instrument, ni d’instrume
il n’y a pas de mouvement, ni de percussion d’air là où il n’y a pas d’ instrument, ni d’instrument sans corporéité, ni co
mouvement, ni de percussion d’air là où il n’y a pas d’instrument, ni d’ instrument sans corporéité, ni corporéité, sans ne
ie qui, pourtant, se base sur l’observation et entre dans les annexes de l’art pictural. Il accorde que certains traits mo
. Il accorde que certains traits montrent le tempérament et les vices de l’homme et en donne seulement quatre exemples ? Q
naufrage. » Il y aurait quelques objections à opposer au contempteur de l’occulte : elles ne suffiraient pas à légitimer
ultats appréciables. Le véritable Mage c’est l’artiste et il y a plus d’ initiation réelle dans le Saint Jean ou le Parsifa
ns les clavicules et grimoires. Ici encore Léonard résiste au courant de son époque, il a dit que les lois naturelles étai
elles étaient les vrais miracles ; proposition lucide, simple, et qui d’ un trait purifie la religion et abolit l’art hallu
et qui d’un trait purifie la religion et abolit l’art hallucinatoire de Faust. N’est-ce pas une puérilité de cultiver l’h
n et abolit l’art hallucinatoire de Faust. N’est-ce pas une puérilité de cultiver l’homunculus dans une bouteille, alors q
é de cultiver l’homunculus dans une bouteille, alors que la merveille de la naissance humaine offre à notre étude son myst
à notre étude son mystère inexpliqué ? Et quelle prétention insensée de commander à des créatures plus subtiles et évolué
ée de commander à des créatures plus subtiles et évoluées que nous et de les rendre vassales et serves de nos désirs, au m
lus subtiles et évoluées que nous et de les rendre vassales et serves de nos désirs, au moyen de quelques cérémonies bizar
le (354). » En effet, la nature offre un tel champ à notre activité, de telles splendeurs à notre contemplation, que l’id
otre activité, de telles splendeurs à notre contemplation, que l’idée de miracle équivaut à un blasphème, et qu’il faut êt
extrême aux textes si rationalistes du peintre mystérieux entre tous, de celui qui a donné à ses bouches le sourire du gra
oit être un homme universel. Avec quelle indignation il se plaint que de son temps la peinture ne figurait pas au nombre d
inture ne figurait pas au nombre des arts libéraux, elle, vraie fille de la nature qui opère par le plus digne de nos sens
libéraux, elle, vraie fille de la nature qui opère par le plus digne de nos sens. Pour mieux la glorifier, il invente une
glorifier, il invente une hiérarchie des sciences d’après leur degré de communicabilité et il démontre aisément que la la
l démontre aisément que la langue des formes et des couleurs entendue de tous les hommes, quels que soient leur race ou le
entendue de tous les hommes, quels que soient leur race ou leur degré de culture, s’élève à la philosophie morale, par la
par la peinture des passions. Il conclut que son tenant est le neveu de Dieu. Les expressions brillent d’un véritable fan
conclut que son tenant est le neveu de Dieu. Les expressions brillent d’ un véritable fanatisme. « C’est la beauté de l’un
Les expressions brillent d’un véritable fanatisme. « C’est la beauté de l’univers qui fait demeurer l’âme dans la prison
l’univers qui fait demeurer l’âme dans la prison du corps, sans trop de peine. Le soleil ne luit que pour montrer à l’œil
corps, sans trop de peine. Le soleil ne luit que pour montrer à l’œil de l’homme cette beauté partout répandue. » Les aman
t répandue. » Les amants se tournent invinciblement vers le simulacre de l’être aimé et les peuplés se pressent avec ferve
e de l’être aimé et les peuplés se pressent avec ferveur devant celui de leurs dieux. Il chante presque un hymne à l’œil,
de leurs dieux. Il chante presque un hymne à l’œil, ce parfait miroir de l’œuvre divine : « Ô Superexcellence de toutes le
ne à l’œil, ce parfait miroir de l’œuvre divine : « Ô Superexcellence de toutes les choses créées par Dieu, comment te lou
véritable opération, œil, fenêtre du corps humain par où l’âme jouit de la beauté du monde et se console ainsi de sa serv
s humain par où l’âme jouit de la beauté du monde et se console ainsi de sa servitude (qui sans cette beauté deviendrait u
e contre ce philosophe qui se creva les yeux pour n’être pas distrait de sa contemplation intérieure (79). D’admirables es
es yeux pour n’être pas distrait de sa contemplation intérieure (79). D’ admirables esprits fermèrent virtuellement les pau
en eux-mêmes le reflet divin : ne les jugeons pas, mais gardons-nous de croire que leur exemple nous oblige. Ainsi furent
les saints et nous les honorons ; les sages arrivèrent au même degré de perfection, en contemplant la nature, en emplissa
e, par la stricte observance, au plus humble des fidèles le moyen sûr d’ égaler le prêtre : le salut s’opère ainsi au moyen
les le moyen sûr d’égaler le prêtre : le salut s’opère ainsi au moyen d’ une seule vertu, l’obéissance, et réellement le pl
vertu, l’obéissance, et réellement le plus grand nombre doit marcher de ce pas, sous peine de trébucher ou de s’égarer. Q
plus grand nombre doit marcher de ce pas, sous peine de trébucher ou de s’égarer. Quant à ceux que la nature a doués, en
s, en marchant avec la foule, ils abdiqueraient leur mission héroïque d’ éclaireurs et de grand’garde ; les dons sont des m
vec la foule, ils abdiqueraient leur mission héroïque d’éclaireurs et de grand’garde ; les dons sont des missions au sens
e d’éclaireurs et de grand’garde ; les dons sont des missions au sens de la charité et Léonard a accompli son vrai devoir,
accompli son vrai devoir, en renouvelant les motifs et les arguments de la foi. « On doit diviser les sciences en deux s
oi. « On doit diviser les sciences en deux séries : celle qui traite de la quantité, la géométrie, qui ramène toute surfa
la qualité et qui ne peut se transmettre par des leçons. Le vrai nom de la qualité est la beauté. On peut dire qu’elle es
ualité est la beauté. On peut dire qu’elle est cachée dans les œuvres de la nature et dans l’homme, car bien peu l’aperçoi
s ; et la peinture pourrait s’appeler la démonstration ou l’invention de la qualité. L’anatomiste étudie le corps humain a
on de la qualité. L’anatomiste étudie le corps humain au point de vue de l’espèce, et le peintre, par une considération ph
ar une considération philosophique et subtile, considère les qualités de la forme qui sont infiniment plus difficiles à sa
nfiniment plus difficiles à saisir et à manifester que les propriétés de la matière. » Le grand artiste apporte la clarté
e les propriétés de la matière. » Le grand artiste apporte la clarté de sa formule en esthétique comme en toute science.
ombres que l’outrecuidance et la paresse épaississaient sur l’essence de l’art. Cette définition d’une simplicité si serei
et la paresse épaississaient sur l’essence de l’art. Cette définition d’ une simplicité si sereine confond du même coup les
ération philosophique et subtile : ce qui est exactement le contraire de l’académisme. Les conditions du phénomène artisti
artistes connus et les fortunes qu’ils ramassent, forment un ensemble de scandales qui ont leur source à la Chambre et à l
ource à la Chambre et à la Bourse. Le suffrage universel nous a dotés d’ artistes régionaux et les Asiatiques ont créé un a
s a dotés d’artistes régionaux et les Asiatiques ont créé un agiotage de la chose peinte qui la sort du domaine esthétique
’après le Vinci, le véritable artiste doit prouver sa vocation, avant d’ être favorisé d’aucune leçon, à l’instar de Giotto
le véritable artiste doit prouver sa vocation, avant d’être favorisé d’ aucune leçon, à l’instar de Giotto, qui, encore be
tiverait des individus au lieu de favoriser une profession : et l’art d’ un Léonard ne serait pas une carrière pour n’impor
érissables beautés ; elles durent alors plus longtemps que les œuvres de la nature continuellement soumises aux variations
ncomparablement supérieure à la poésie. Cette opinion, la plus faible de celles qu’il exprima, ne mérite pas de discussion
Cette opinion, la plus faible de celles qu’il exprima, ne mérite pas de discussion. En soi la peinture est aussi inférieu
nférieure que la musique ; et aucun art n’a vu une si nombreuse suite d’ imbéciles ! Léonard n’eût pas accepté comme peintr
mmé que trois avec éloge : Giotto, Masaccio et Botticelli. L’apologie de son art formerait un opuscule (356-438). C’est la
n art formerait un opuscule (356-438). C’est la partie la moins forte de ses manuscrits et aussi la plus passionnée. On se
le jugement, cela est pire, comme il arrive à ceux qui s’émerveillent de ce qu’ils ont produit. Quand le jugement dépasse
deviendra excellent artiste ; ses œuvres peu nombreuses, mais pleines de qualités arrêteront les hommes en contemplation (
teront les hommes en contemplation (74). » Le jugement ici a le sens d’ idéal : il ne se borne pas à la technicité. Donc l
ens d’idéal : il ne se borne pas à la technicité. Donc l’enseignement de la vérité est identique à la beauté : proposition
l, aux membres déformés, à l’allure vulgaire, est une version faussée de l’espèce, parce que l’accidentel diminue la resse
cidentel diminue la ressemblance. Toute forme doit valoir comme corps d’ une idée et l’esprit ne se trompe pas lorsqu’il co
doit montrer à tous ce que le mystique voit en lui-même, une version d’ immortalité qui transporte les personnages du pass
rait intéresser personne, puisqu’elle n’accomplit pas cette opération de qualité qui constitue sa seule raison d’être et l
ccomplit pas cette opération de qualité qui constitue sa seule raison d’ être et la condition de notre plus noble plaisir.
ation de qualité qui constitue sa seule raison d’être et la condition de notre plus noble plaisir. § La philosophie du Vin
plaisir. § La philosophie du Vinci ne prend pas seulement son intérêt de son génie et de sa date, mais aussi de notre état
ilosophie du Vinci ne prend pas seulement son intérêt de son génie et de sa date, mais aussi de notre état actuel. Nous so
rend pas seulement son intérêt de son génie et de sa date, mais aussi de notre état actuel. Nous sommes arrivés collective
, vociférante et tyrannique, et qui est tombée dans les sales rouages de la politique, nous ne savons à qui nous fier. L’é
savons à qui nous fier. L’égalité des deux testaments, leur identité d’ inspiration que le Syllabus de Pie X promulgue con
lité des deux testaments, leur identité d’inspiration que le Syllabus de Pie X promulgue constituent un défi à l’histoire
tituent un défi à l’histoire des races et des idées. La Thorah n’a eu d’ autre épilogue que le Koran, et enfin, on n’aime J
nse du livre juif ; l’origine des croyances et leur mutation relèvent de la recherche. Celui qui est allé à Jérusalem et q
llé à Jérusalem et qui a étudié sur place le passé du prétendu peuple de Dieu s’aperçoit du mirage littéraire dont la théo
du dogme n’a que sa place aux bibliothèques en matière de philologie, d’ ethnologie et de textes comparés. Le rationalisme,
sa place aux bibliothèques en matière de philologie, d’ethnologie et de textes comparés. Le rationalisme, plus coupable q
xtes comparés. Le rationalisme, plus coupable que l’Église, s’efforce de se substituer à la croyance, et de fonder la reli
s coupable que l’Église, s’efforce de se substituer à la croyance, et de fonder la religion d’État avec l’appui de Constan
e, s’efforce de se substituer à la croyance, et de fonder la religion d’ État avec l’appui de Constantins d’une heure, qui
ubstituer à la croyance, et de fonder la religion d’État avec l’appui de Constantins d’une heure, qui l’ont rendue officie
croyance, et de fonder la religion d’État avec l’appui de Constantins d’ une heure, qui l’ont rendue officiel et lui ont pe
Constantins d’une heure, qui l’ont rendue officiel et lui ont permis d’ établir une sorte d’inquisition qui frappe les per
eure, qui l’ont rendue officiel et lui ont permis d’établir une sorte d’ inquisition qui frappe les personnes dans leurs bi
e. Un catholique, en France, se trouve, à peu près, dans la situation d’ un juif au moyen âge et, en aucune voie, ne sortir
lternes. Les blasons et les bannières couvrent toujours la même somme d’ humanité, de passion et d’erreur. Nous dédierons n
blasons et les bannières couvrent toujours la même somme d’humanité, de passion et d’erreur. Nous dédierons notre confian
s bannières couvrent toujours la même somme d’humanité, de passion et d’ erreur. Nous dédierons notre confiance à ceux qui
n et d’erreur. Nous dédierons notre confiance à ceux qui témoigneront de quelque modestie et ne prétendront point au trirè
témoigneront de quelque modestie et ne prétendront point au trirègne de la foi, de la raison et de la science, qui ne sau
nt de quelque modestie et ne prétendront point au trirègne de la foi, de la raison et de la science, qui ne saurait orner
destie et ne prétendront point au trirègne de la foi, de la raison et de la science, qui ne saurait orner dignement aucun
et de la science, qui ne saurait orner dignement aucun front. Chacune de ces couronnes annihile les facultés qui légitimer
ain ne s’apaise que par indifférence ; on pourrait profiter du moment d’ accalmie pour ordonner notre vie spirituelle et co
herai pas à l’Écriture qui est la suprême vérité », il marque la zone de la libre pensée. Ce qui ne peut faire l’objet d’u
», il marque la zone de la libre pensée. Ce qui ne peut faire l’objet d’ une démonstration relève de l’enseignement religie
libre pensée. Ce qui ne peut faire l’objet d’une démonstration relève de l’enseignement religieux : et il faut être fou po
gieux : et il faut être fou pour discuter la Trinité qui ne relève ni de la raison, ni de l’expérience, et doit être crue
t être fou pour discuter la Trinité qui ne relève ni de la raison, ni de l’expérience, et doit être crue ou écartée sans a
écartée sans aucun commentaire. Au contraire, ce qui est susceptible de preuves matérielles appartient, de droit, à la li
contraire, ce qui est susceptible de preuves matérielles appartient, de droit, à la libre interprétation de l’homme et la
e preuves matérielles appartient, de droit, à la libre interprétation de l’homme et la Genèse en cosmologie ne représente
ne représente qu’une opinion. Bref, l’autorité spirituelle n’a point de force au temporel : et l’expérience est véritable
nstate avec l’expérience : celui qui se comporte honnêtement dans une de ces erreurs doit être accepté. Certains individus
être accepté. Certains individus qui ne sont doués que pour un genre d’ activité cérébrale, le dévot contre son pilier, le
s grand honneur à notre espèce. Il y a qu’une lacune dans la doctrine de Léonard : elle provient de son millésime ; il l’e
èce. Il y a qu’une lacune dans la doctrine de Léonard : elle provient de son millésime ; il l’eût comblé en vivant de nos
Léonard : elle provient de son millésime ; il l’eût comblé en vivant de nos jours. Au quinzième siècle, l’histoire n’exis
s. Au quinzième siècle, l’histoire n’existait pas : on ne connaissait de l’Orient qu’Israël et les Sarrazins. L’Égypte, la
e et la Chine nous ont livré leurs bibles et à côté de la Consolation de Boèce nous plaçons sur le même rayon la Bagatvat-
core que les idées et l’archéologie constitue une suite ininterrompue d’ expériences aussi précises que les découvertes de
suite ininterrompue d’expériences aussi précises que les découvertes de la paléontologie. De ces trésors, que chaque jour
d’expériences aussi précises que les découvertes de la paléontologie. De ces trésors, que chaque jour rend à notre étude,
otre étude, une éclatante lumière se répand sur le mouvement cérébral de l’humanité et l’observation rétrospective nous pe
ent cérébral de l’humanité et l’observation rétrospective nous permet d’ atteindre à une nouvelle évidence. L’homme passion
e même, l’homme intellectuel se présente avec une identité singulière d’ aspirations et de croyances, du Nil au Gange et de
ntellectuel se présente avec une identité singulière d’aspirations et de croyances, du Nil au Gange et de l’Eurotas à l’Ar
identité singulière d’aspirations et de croyances, du Nil au Gange et de l’Eurotas à l’Arno. Ce qui est commun à des civil
t commun à des civilisations si différentes sort des entrailles mêmes de l’espèce et il est scientifique de dire que ce qu
férentes sort des entrailles mêmes de l’espèce et il est scientifique de dire que ce que les hommes crurent, tous et toujo
i, comme l’instinct des animaux. La Divinité créatrice, l’immortalité de l’âme, la vie future, sa sanction paradisiaque ou
nstrations à l’étude comparée des religions : il n’est pas nécessaire d’ un grand avancement dans cette recherche, pour déc
alvaire et sa prolongation eucharistique représentent le chef-d’œuvre de l’idée religieuse et qu’il n’y a plus rien à atte
re. Jésus s’est incarné et Marie est montée au ciel. Cette involution de la divinité et cette évolution de l’humanité form
st montée au ciel. Cette involution de la divinité et cette évolution de l’humanité forment la plus belle échelle de Jacob
vinité et cette évolution de l’humanité forment la plus belle échelle de Jacob qu’on ait jamais conçue et où les hommes et
les hommes et les anges se croisent dans une pénétration du divin et de l’humain, qui est le suprême accomplissement de l
nétration du divin et de l’humain, qui est le suprême accomplissement de l’idée religieuse. Ceux qui croiront, désormais c
ntage. Quant à la raison, il ne faut rien en attendre : la profession d’ avocat et les mœurs du journalisme fausseront de p
ique, dans la presse avec ses conditions vénales. Le moderne n’a plus d’ autre champ d’activité pure que l’expérience, en l
presse avec ses conditions vénales. Le moderne n’a plus d’autre champ d’ activité pure que l’expérience, en l’étendant aux
, la pacificité, la patience et surtout la tempérance dans l’exercice de l’autorité. Léonard, en même temps qu’il formulai
lle n’eût pas été possible plus tôt), donnait simultanément l’exemple de ne pas imposer aux arts, manifestations de la qua
it simultanément l’exemple de ne pas imposer aux arts, manifestations de la qualité, le même idéal qu’aux sciences estimat
nifestations de la qualité, le même idéal qu’aux sciences estimatives de la quantité et de l’espèce. Lorsque l’illettré de
qualité, le même idéal qu’aux sciences estimatives de la quantité et de l’espèce. Lorsque l’illettré des Rougon-Macquart
ile, il remarque que les autres cloches vibrent ; s’il pince la corde d’ un luth, la corde correspondante d’un autre luth p
ches vibrent ; s’il pince la corde d’un luth, la corde correspondante d’ un autre luth placé à côté résonne ; quiconque vou
luth placé à côté résonne ; quiconque voudra obtiendra le même effet de propagation sonore : ce sont là des expériences.
inisme rigoureux, parce que la sensibilité seule la perçoit. Un élève de chimie en sait plus que Lavoisier et refera l’exp
Un élève de chimie en sait plus que Lavoisier et refera l’expérience de tous ses devanciers : personne au monde n’est cap
l’expérience de tous ses devanciers : personne au monde n’est capable de tracer même un profil, comme Léonard. La qualité
, ni futur, elle est, tandis que l’expérience constitue le patrimoine de la civilisation, et évolue avec elle. La science
rimerie et surtout la photographie, l’expérience s’enrichit tellement d’ une année à l’autre qu’elle s’impose comme le seul
ellement d’une année à l’autre qu’elle s’impose comme le seul critère de nos races : au moment où le Vinci en fit son Cred
ait vraiment la découvrir, au milieu de platonisants qui s’enivraient de métaphysique. L’inventeur du clair-obscur, dont o
-obscur, dont on fait indûment l’honneur à Rembrandt, posa les bornes de la peinture et aussi la première assise de la mét
Rembrandt, posa les bornes de la peinture et aussi la première assise de la méthode moderne. Il réalisa le mystère express
leurs et des formes et instaura la recherche qui aboutira à un temple de la certitude, qui sera celui d’Asclépios pour les
la recherche qui aboutira à un temple de la certitude, qui sera celui d’ Asclépios pour les maladies de l’esprit. Les croya
temple de la certitude, qui sera celui d’Asclépios pour les maladies de l’esprit. Les croyants, les logiciens et les sava
aux autres, se pénétrant et se modifiant par mille contacts, un idéal de cérébralité se forme, qui emprunte à chaque série
croscope, tardera à reconnaître l’infiniment grand. Cependant l’œuvre de paix s’accomplira par le libre jeu des conscience
Le Parsifal scientifique à travers ses expériences cherche le chemin de Montsalvat, sans cesse égaré par les prestiges de
s cherche le chemin de Montsalvat, sans cesse égaré par les prestiges de Klingsor. Un jour cette activité entrera comme un
s prestiges de Klingsor. Un jour cette activité entrera comme un flot de vie dans le temple endormi et l’effort humain ram
qui, en face de l’Amfortas latin, a compati spirituellement et a juré de guérir la plaie du pontife qui se servit de la la
spirituellement et a juré de guérir la plaie du pontife qui se servit de la lance sacrée pour les combats temporels : c’es
pportera sera bien le fer sacré qui ouvrit le flanc divin, mais faite d’ un autre bois, de celui de toutes les crosses où l
n le fer sacré qui ouvrit le flanc divin, mais faite d’un autre bois, de celui de toutes les crosses où les vieux génies o
sacré qui ouvrit le flanc divin, mais faite d’un autre bois, de celui de toutes les crosses où les vieux génies ont appuyé
ies ont appuyé leur dernier pas. Léonard de Vinci a sécularisé l’idée de perfection et la notion de vérité. Le moine de Wi
pas. Léonard de Vinci a sécularisé l’idée de perfection et la notion de vérité. Le moine de Wittemberg ne fut qu’un moine
ci a sécularisé l’idée de perfection et la notion de vérité. Le moine de Wittemberg ne fut qu’un moine séditieux, et malgr
malgré sa chope et sa verve, très ennuyeux ; la libre interprétation de la Bible n’appartient qu’à la linguistique, et qu
gitime, féconde, qui s’accomplit à cette heure, c’est la substitution de l’expérience au raisonnement et l’étude du phénom
cette réforme se trouve tout entière dans les manuscrits du vieillard de Cloux. Comme l’oreille de Beethoven devait plus t
ut entière dans les manuscrits du vieillard de Cloux. Comme l’oreille de Beethoven devait plus tard se fermer, à la négati
omme l’oreille de Beethoven devait plus tard se fermer, à la négation de toute Providence, dès 1516, la main sublime qui c
une œuvre qui soulèvera la jalousie romaine ? Ce sage, sur le déclin de sa vie, a-t-il abdiqué sa splendide autonomie pou
t-il abdiqué sa splendide autonomie pour s’endormir dans l’apaisement de la dévotion ? Non. Le précurseur a jugé qu’il dev
apaisement de la dévotion ? Non. Le précurseur a jugé qu’il devançait de trop d’années l’évolution humaine, et Prométhée,
nt de la dévotion ? Non. Le précurseur a jugé qu’il devançait de trop d’ années l’évolution humaine, et Prométhée, sage com
tels le feu qu’il avait conquis. Pour la paix des esprits, pour celle de sa pure conscience, il renonça à la gloire de sa
des esprits, pour celle de sa pure conscience, il renonça à la gloire de sa pensée, il accepta de n’être, devant la postér
e sa pure conscience, il renonça à la gloire de sa pensée, il accepta de n’être, devant la postérité, qu’un peintre. Mais
d aujourd’hui à son adorateur tout ce qu’il lui avait offert. L’heure de Léonard a sonné, l’heure de véritable apothéose.
r tout ce qu’il lui avait offert. L’heure de Léonard a sonné, l’heure de véritable apothéose. Les propositions qui eussent
ices et pieuses. L’humanité a mis cinq cents ans à atteindre le point de la route où l’Archimède d’Amboise l’attendait, po
lui offrir la nouvelle charte consentie par la Divinité à l’activité de l’homme. Le Moïse de l’expérience a fait pour nou
le charte consentie par la Divinité à l’activité de l’homme. Le Moïse de l’expérience a fait pour nous un pacte avec l’éte
e a fait pour nous un pacte avec l’éternel, il a renouvelé les motifs de croire, il a rendu à l’esprit humain sa liberté q
a incarné le génie aryen, et notre race lui doit la plus sage formule de ses libertés. Après lui, il n’y a plus de place a
i doit la plus sage formule de ses libertés. Après lui, il n’y a plus de place au soleil de Dieu pour aucune inquisition n
formule de ses libertés. Après lui, il n’y a plus de place au soleil de Dieu pour aucune inquisition ni de Torquemada, ni
, il n’y a plus de place au soleil de Dieu pour aucune inquisition ni de Torquemada, ni de Calvin : un nouveau Luther est
place au soleil de Dieu pour aucune inquisition ni de Torquemada, ni de Calvin : un nouveau Luther est impossible, il fer
tout se simplifie, tout s’éclaire, la hiérarchie des êtres s’affirme d’ elle-même. L’humanité prend conscience de son créa
érarchie des êtres s’affirme d’elle-même. L’humanité prend conscience de son créateur et d’elle-même, par les œuvres ; ell
s’affirme d’elle-même. L’humanité prend conscience de son créateur et d’ elle-même, par les œuvres ; elles seules sont le s
par les œuvres ; elles seules sont le salut et l’unique justification de Dieu devant les hommes et des hommes devant Dieu.
Tome LXXI, numéro 255, 1er février 1908, p. 536-540 [539]. Une note de M. Octave Uzanne, dans l’Intermédiaire, met au po
Uzanne, dans l’Intermédiaire, met au point la question des manuscrits de Casanova : On est surpris d’entendre parler d’un
met au point la question des manuscrits de Casanova : On est surpris d’ entendre parler d’une clef, à propos des Mémoires
estion des manuscrits de Casanova : On est surpris d’entendre parler d’ une clef, à propos des Mémoires du surprenant aven
certaines femmes laissées dans l’ombre par galanterie, a pris le soin de toujours nommer ses personnages, avec une indépen
sur Casanova et ses Mémoires se sont multipliées depuis une vingtaine d’ années. Armand Baschet, qui se trouvait à Venise,
aschet, qui se trouvait à Venise, fut incité à travailler la question de l’authenticité des Mémoires par une note interrog
e 1881), 4 articles remarquablement documentés, affirmant la véracité de l’homme invraisemblable dont l’Histoire de la vie
tés, affirmant la véracité de l’homme invraisemblable dont l’Histoire de la vie apparaît supérieure à tous les romans d’im
lable dont l’Histoire de la vie apparaît supérieure à tous les romans d’ imagination, précisément parce que cette vie fut v
, précisément parce que cette vie fut vécue et brûlée à tous les feux de la Saint-Jean et alimentée de philosophie épicuri
vie fut vécue et brûlée à tous les feux de la Saint-Jean et alimentée de philosophie épicurienne. Depuis lors, de concert
e la Saint-Jean et alimentée de philosophie épicurienne. Depuis lors, de concert avec M. le professeur d’Ancona, nous ache
hilosophie épicurienne. Depuis lors, de concert avec M. le professeur d’ Ancona, nous achetâmes au château de Dux, en Bohêm
de concert avec M. le professeur d’Ancona, nous achetâmes au château de Dux, en Bohême, où mourut Casanova, tous les papi
rançais m’échurent en partage ; ceux écrits en italiens furent le lot de M. d’Ancona. J’en publiai une grande partie dans
s récemment dans l’Ermitage, 15 août 1906, 15 septembre et 15 octobre de la même année. Des études de M. Charles Henry sur
15 août 1906, 15 septembre et 15 octobre de la même année. Des études de M. Charles Henry sur Casanova mathématicien, de M
ême année. Des études de M. Charles Henry sur Casanova mathématicien, de M. Arthur Symons dans le Mercure de France, me re
Lacroix, sceptique, croyait pouvoir attribuer à Stendhal la paternité de ces Mémoires. Le brave bibliophile Jacob fut fort
rt déçu dans ses attributions fantaisistes, à la lecture des articles d’ Armand Baschet. Il en demeura confondu. Nous auron
cation du Manuscrit original des Mémoires, qui appartient à la Maison d’ Édition Brockhaus, de Leipzig. Je sais pertinemmen
riginal des Mémoires, qui appartient à la Maison d’Édition Brockhaus, de Leipzig. Je sais pertinemment qu’une importante é
, de Leipzig. Je sais pertinemment qu’une importante édition, chargée de notes, sera fournie avec toute la documentation c
n’est plus comparé à Faublas, mais donne carrière à des études dignes de son prodigieux génie. D’ici quelques lustres, ce
, numéro 255, 1er février 1908, p. 541-544 [541-542, 544]. Théâtre de l’Œuvre : Malia (Le Maléfice), scène sicilienne e
re de l’Œuvre : Malia (Le Maléfice), scène sicilienne en trois actes, de M. L. Capuana (9 janvier) Au Théâtre de l’Œuvr
sicilienne en trois actes, de M. L. Capuana (9 janvier) Au Théâtre de l’Œuvre, j’ai vu le premier spectacle donné par l
(le Maléfice) est un drame réaliste, qui ne tire tout son intérêt que de la peinture de mœurs qu’il nous offre, la grande
st un drame réaliste, qui ne tire tout son intérêt que de la peinture de mœurs qu’il nous offre, la grande couleur locale
nde couleur locale qu’on y trouve. On voit sur la scène un personnage de jeune paysanne hystérique qui se livre en toute l
voix rauque et sifflante. Si bien que cela soit rendu, — les qualités de mimes des Italiens font merveille dans de tels rô
soit rendu, — les qualités de mimes des Italiens font merveille dans de tels rôles, — c’est d’un agrément restreint, tout
ités de mimes des Italiens font merveille dans de tels rôles, — c’est d’ un agrément restreint, tout comme la scène finale,
ne finale, entre deux amants rivaux, dont l’un, s’armant soudainement d’ un rasoir, coupe avec dextérité la gorge à l’autre
et un peu sauvages. Ils eussent plu aussi à Stendhal, qui en a peint d’ analogues. J’avoue que, pour moi, je n’ai pu m’emp
en a peint d’analogues. J’avoue que, pour moi, je n’ai pu m’empêcher de détourner la tête à la scène de l’égorgement, spe
que, pour moi, je n’ai pu m’empêcher de détourner la tête à la scène de l’égorgement, spectacle aussi loin de mon goût qu
la scène de l’égorgement, spectacle aussi loin de mon goût que l’est de ma façon de sentir l’état mental d’un homme qui t
l’égorgement, spectacle aussi loin de mon goût que l’est de ma façon de sentir l’état mental d’un homme qui tue sa femme
aussi loin de mon goût que l’est de ma façon de sentir l’état mental d’ un homme qui tue sa femme infidèle, ou d’une femme
açon de sentir l’état mental d’un homme qui tue sa femme infidèle, ou d’ une femme qui vitriole son amant. Je ne sais pas s
avoir partout ses inconvénients. Chez les gens à imagination (théâtre de Victor Hugo) elle s’emporte à de tels discours qu
Chez les gens à imagination (théâtre de Victor Hugo) elle s’emporte à de tels discours qu’on a peine à ne pas rire. Chez l
discours qu’on a peine à ne pas rire. Chez les gens affinés (théâtre de MM. Hervieu et consorts) elle provoque des dialog
les, enfin, les naïfs, le peuple (exemple : le Maléfice et nos pièces de ce genre) elle les fait s’entretuer comme on se d
lent pas un mot fin, railleur, méchant, sans importance. Il n’y a que de grands compliments à faire de tous les acteurs si
méchant, sans importance. Il n’y a que de grands compliments à faire de tous les acteurs siciliens, M. Grasso et Mme Agug
toujours une certaine pompe, un certain apprêt. N’était la perfection de leur jeu et de leur diction, on les prendrait plu
rtaine pompe, un certain apprêt. N’était la perfection de leur jeu et de leur diction, on les prendrait plutôt pour des pa
t pour des paysans en train de divertir à faire les acteurs, que pour de vrais comédiens. Jamais aucun arrêt dans le jeune
sa réplique, pendant que son partenaire donne la sienne, ne cesse pas de jouer : par sa physionomie, ses gestes, son attit
et-Sully, qui assistait à cette première représentation, s’est aperçu de toutes ces qualités. Le naturel au théâtre ne doi
ires auraient bien dû venir voit leurs confrères siciliens et prendre d’ eux une leçon d’aisance et de simplicité dramatiqu
en dû venir voit leurs confrères siciliens et prendre d’eux une leçon d’ aisance et de simplicité dramatiques. Memento [
oit leurs confrères siciliens et prendre d’eux une leçon d’aisance et de simplicité dramatiques. Memento [extrait] [
nce et de simplicité dramatiques. Memento [extrait] […] Théâtre de l’Œuvre. Représentations de la Compagnie sicilien
ques. Memento [extrait] […] Théâtre de l’Œuvre. Représentations de la Compagnie sicilienne : Feudalismo, pièce en 3 
ésentations de la Compagnie sicilienne : Feudalismo, pièce en 3 actes de Angel Guimera (11 janvier). La Fille de Jorio, tr
Feudalismo, pièce en 3 actes de Angel Guimera (11 janvier). La Fille de Jorio, tragédie pastorale en trois actes de Gabri
ra (11 janvier). La Fille de Jorio, tragédie pastorale en trois actes de Gabriele d’Annunzio (13 janvier). Morte civile, d
ale en trois actes de Gabriele d’Annunzio (13 janvier). Morte civile, de P. Giacometti (15 janvier). Russida, un acte de V
nvier). Morte civile, de P. Giacometti (15 janvier). Russida, un acte de V. Féjani. La Lupa, deux actes de G. Verga (17 ja
etti (15 janvier). Russida, un acte de V. Féjani. La Lupa, deux actes de G. Verga (17 janvier). Zolfara, trois actes de Gi
i. La Lupa, deux actes de G. Verga (17 janvier). Zolfara, trois actes de Giusti Sinopoli. Cavalleria Rusticana, un acte de
olfara, trois actes de Giusti Sinopoli. Cavalleria Rusticana, un acte de G. Verga (18 janvier). […] Lettres italiennes
her l’événement théâtral et littéraire qu’elle attendait. La tragédie de M. Gabriel d’Annunzio a eu à Rome un succès éclat
asme du même public que, l’année dernière, M. d’Annunzio avait traité de « ventre innombrable », et par les félicitations
û en trop grande partie à un engouement patriotique dû à l’exaltation de la gloire vénitienne qui vibre dans la pièce. Les
oire vénitienne qui vibre dans la pièce. Les fortes valeurs poétiques de l’œuvre ont dû contribuer largement à l’éclat d’u
es valeurs poétiques de l’œuvre ont dû contribuer largement à l’éclat d’ un tel succès ; je l’espère. Et je reviendrai peut
l’espère. Et je reviendrai peut-être prochainement sur cette Tragédie de M. d’Annunzio, qui me semble résumer quelques-une
mble résumer quelques-unes des plus sûres et des plus hautes qualités de l’écrivain. Il me plaît aujourd’hui de grouper qu
es et des plus hautes qualités de l’écrivain. Il me plaît aujourd’hui de grouper quelques Poètes, des jeunes je pense, don
ètes, des jeunes je pense, dont un caractère au moins, celui du souci de la langue, une certaine volonté de style, rend l’
caractère au moins, celui du souci de la langue, une certaine volonté de style, rend l’effort en quelque sorte significati
’effort en quelque sorte significatif. Depuis le revirement classique de la littérature italienne et la révélation d’une é
le revirement classique de la littérature italienne et la révélation d’ une éloquence lyrique moderne, assez haute et asse
erne, assez haute et assez nerveuse — ce qui à mon avis est l’élément de la poésie de Carducci qui peut vraiment nous inté
aute et assez nerveuse — ce qui à mon avis est l’élément de la poésie de Carducci qui peut vraiment nous intéresser, — et
eureux accomplis par M. d’Annunzio, après Carducci, pour le renouveau de la langue, pour la formation d’un instrument d’ex
io, après Carducci, pour le renouveau de la langue, pour la formation d’ un instrument d’expression nouveau et riche, les P
ci, pour le renouveau de la langue, pour la formation d’un instrument d’ expression nouveau et riche, les Poètes italiens é
. Ils montrent en général un assez grand dédain des formes vulgaires, de l’éloquence journalière, pour que leur art atteig
nalière, pour que leur art atteigne presque toujours un certain degré d’ abstraction des contingences quotidiennes, ce qui
uotidiennes, ce qui est déjà un pas vers la Poésie. Souvent, cet état de noblesse, retrouvé dans la recherche des sujets r
fond leur langage, le rend obscur et vide, même lorsqu’il leur arrive d’ avoir une idée intéressante à habiller de rythmes.
, même lorsqu’il leur arrive d’avoir une idée intéressante à habiller de rythmes. Mais, malgré toute différence de sentime
dée intéressante à habiller de rythmes. Mais, malgré toute différence de sentiment sur les valeurs réelles de la poésie de
s. Mais, malgré toute différence de sentiment sur les valeurs réelles de la poésie de Carducci, et sur les défauts des qua
ré toute différence de sentiment sur les valeurs réelles de la poésie de Carducci, et sur les défauts des qualités de M. d
urs réelles de la poésie de Carducci, et sur les défauts des qualités de M. d’Annunzio, il est certain que ces deux écriva
s ont nouvellement « fixé » la langue italienne. M. Pascoli a apporté de son côté une puissance de sincérité et une extrêm
» la langue italienne. M. Pascoli a apporté de son côté une puissance de sincérité et une extrême précision de langage, qu
porté de son côté une puissance de sincérité et une extrême précision de langage, qui sont la contrepartie souvent très he
mportements vers « le grand Art » se meuvent entre ces aînés, suivent de près ou de loin tantôt l’un, tantôt l’autre, en é
vers « le grand Art » se meuvent entre ces aînés, suivent de près ou de loin tantôt l’un, tantôt l’autre, en évoquent l’e
istence toujours. Les poètes qui chérissent le pathos esthétique à la d’ Annunzio se montrent particulièrement symbolistes.
tence toujours. Les poètes qui chérissent le pathos esthétique à la d’ Annunzio se montrent particulièrement symbolistes. Si incr
e par M. d’Annunzio, est encore à la mode chez quelques jeunes poètes d’ Outre-Monts. Ainsi que je l’ai fait remarquer ici
es d’Outre-Monts. Ainsi que je l’ai fait remarquer ici même, dans une de ces Chroniques consacrée à la jeune poésie italie
la jeune poésie italienne : à Rome et à Milan, il existe des groupes de poètes qui cherchent des rythmes nouveaux pour ex
joie neuve, avec une vivacité neuve, les joyeuses visions florentines de la nature. M. F.-T. Marinetti, dans sa revue Poes
des forces poétiques répandues dans la péninsule. La Vita Letteraria, de Rome, nous a montré surtout le groupe romain. Mai
ces groupes, que lie une affinité au fond plus voulue par les besoins de la critique que réellement profonde, il y a en It
de la critique que réellement profonde, il y a en Italie une phalange de jeunes écrivains qui œuvrent en parfait isolement
ait isolement, ce qui n’empêche aucunement que les modes particuliers de leur expression permettent de les réunir à d’autr
e aucunement que les modes particuliers de leur expression permettent de les réunir à d’autres, par un caractère commun, a
éunir à d’autres, par un caractère commun, ainsi qu’il m’est possible de le faire aujourd’hui. Giuseppe Rino : L’Estuari
mbre (L’Estuaire des ombres). Ce sont des « Symboles » que la Préface de M. Enrico Cardile n’explique point, mais qui, éta
poésie, peuvent ne pas être expliqués. Au surplus, ce sont des poèmes d’ un verbe trop recherché, trop inutilement recherch
es poèmes d’un verbe trop recherché, trop inutilement recherché, mais d’ une émotion idéale très souvent assez satisfaisant
ais d’une émotion idéale très souvent assez satisfaisante. L’écriture d’ annunzienne y est très évidente. Mais il y a en pl
ddhique et Zarathoustra, une vague qui n’émut pas l’esprit du chantre de l’Isotteo, et qui depuis fort peu de temps semble
le rythmer des âmes nombreuses en Italie. M. Enrico Cardile, l’auteur de la Préface, fait suivre à son nom trois initiales
ce, fait suivre à son nom trois initiales, séparées par deux points : de la F : S : L :. J’ignore le sens du cryptogramme.
ogramme. Mais il me révèle, après les idées et l’émotion particulière de la Préface, que les études occultistes reprennent
aintes âmes en sont éprises et orientent avec elles leurs expressions d’ art. Quelques éditeurs, comme les frères Laterza,
leurs expressions d’art. Quelques éditeurs, comme les frères Laterza, de Bari, contribuent largement à cette orientation d
es frères Laterza, de Bari, contribuent largement à cette orientation de l’inspiration, par des publications d’une importa
largement à cette orientation de l’inspiration, par des publications d’ une importance indéniable, telle que celle des dis
ublications d’une importance indéniable, telle que celle des discours de Gothama Bouddha. Carlo Vallini : Un Giorno, St
e jour ; le Tout était l’indifférence du Tout : mais l’intime essence de l’être m’était connue. Comment vit-on et meurt-on
ne nous apprendra comment on vit ! L’inconnu ne craint pas la lumière de notre cerveau… Voici les préoccupations des nouv
t l’abbé Zanella ou M. Boïto, qui eurent à leur manière plus le souci de la pensée bien exprimée que celui de la forme hab
ent à leur manière plus le souci de la pensée bien exprimée que celui de la forme habillant trop le vide d’une poésie symb
la pensée bien exprimée que celui de la forme habillant trop le vide d’ une poésie symboliste. Mais dans le poème Légende
te. Mais dans le poème Légende du Prince Siddharte, qui est une sorte de prélude de son recueil, il rappelle en terza-rima
ns le poème Légende du Prince Siddharte, qui est une sorte de prélude de son recueil, il rappelle en terza-rima les plus p
ude de son recueil, il rappelle en terza-rima les plus purs fragments de M. d’Annunzio, en y ajoutant une préoccupation co
ments de M. d’Annunzio, en y ajoutant une préoccupation contemporaine de la pensée et un souci bouddhique. Tout son recuei
souci bouddhique. Tout son recueil semble un développement harmonieux de cette demande d’inquiétude :                    
Tout son recueil semble un développement harmonieux de cette demande d’ inquiétude :                                     
, dans Ombre di nubi, se montre une personnalité digne en tous points d’ être remarquée. Sa langue est pure, et son esprit
Sa langue est pure, et son esprit est nouveau. Sa poésie a une saveur d’ originalité qui fait espérer. Elle se déroule dans
aveur d’originalité qui fait espérer. Elle se déroule dans une chaîne d’ images qui, si elles ne sont pas toujours puissamm
une vie en soi, gracieuse et émouvante comme dans les bonnes strophes de l’Enfant bandé : Je suis un enfant bandé : quelq
n                       comme il lui plaît. Je n’entends pas le bruit de son pas, mais je sens son sang affluer sans trêve
rrare Une originalité exprimée dans une forme moins pure est celle de M. Corrado Govoni, auteur de Les Avortements (Gli
imée dans une forme moins pure est celle de M. Corrado Govoni, auteur de Les Avortements (Gli Aborti), où s’étalent de nom
 Corrado Govoni, auteur de Les Avortements (Gli Aborti), où s’étalent de nombreux vers-libres extrêmement libres, mais où
ince, semblables à un soleil hivernal qui éclaire du vin sur le seuil d’ une porte, semblables à une aumône de malades, sem
qui éclaire du vin sur le seuil d’une porte, semblables à une aumône de malades, semblables à une nostalgie de soldats.
porte, semblables à une aumône de malades, semblables à une nostalgie de soldats. Guido Verona : Bianco Amore, Ed. de
bles à une nostalgie de soldats. Guido Verona : Bianco Amore, Ed. de Poesia, Milan M. Guido Verona, dans un élégant
raconte »  avec délicatesse et tord dans un nœud non toujours heureux d’ images, sa charmante histoire : variations amoureu
ique des Cantiques. Le recueil se complète par quelques petits poèmes d’ une émotion un peu ancienne, mais d’une forme corr
mplète par quelques petits poèmes d’une émotion un peu ancienne, mais d’ une forme correcte et doucement agréable. Emili
ecte et doucement agréable. Emilio Zanette : Giovanus Pascoli, Ed. de Poesia, Milan Aux mêmes éditions de Poesia, M.
anette : Giovanus Pascoli, Ed. de Poesia, Milan Aux mêmes éditions de Poesia, M. Emilio Zanette publie son étude critiq
nni Pascoli. Le grand poète y est analysé dans son apport remarquable de sincérité et de pensée, dans les éléments multipl
grand poète y est analysé dans son apport remarquable de sincérité et de pensée, dans les éléments multiples de sa poésie
rt remarquable de sincérité et de pensée, dans les éléments multiples de sa poésie tantôt épique, tantôt pastorale, parfoi
un critique dont le processus analytique est remarquable. Sa synthèse de l’œuvre de M. Pascoli cependant peut être défectu
dont le processus analytique est remarquable. Sa synthèse de l’œuvre de M. Pascoli cependant peut être défectueuse à notr
M. Emilio Zanette met en le grand poète des Poemi Conviviali l’espoir d’ un poète vraiment national, le « vates » auquel to
pirer. Je le démontrerai lorsque j’aurai à m’occuper particulièrement de l’œuvre du poète moderne d’Ulysse. Alfredo Ni
sque j’aurai à m’occuper particulièrement de l’œuvre du poète moderne d’ Ulysse. Alfredo Niceforo : Ricerche sui Contad
i, Saudron, Palerme M. Alfredo Niceforo, Professeur à l’Université de Lausanne, dont le public français connaît les tra
dernier, La Revue (Ancienne Revue des Revues) publia une longue étude de M. Niceforo : la Race des Pauvres, qui fut très d
iscutée. M. Niceforo a apporté à la science anthropologique une série de recherches, toute une orientation même, certes de
n livre récent, il montre avec une grande netteté le fond et la forme de ses procédés, sa méthode, où « l’esprit de géomét
etteté le fond et la forme de ses procédés, sa méthode, où « l’esprit de géométrie » de Pascal est évident ; et les résult
et la forme de ses procédés, sa méthode, où « l’esprit de géométrie » de Pascal est évident ; et les résultats de ses rech
où « l’esprit de géométrie » de Pascal est évident ; et les résultats de ses recherches, qui aboutissent à une conception
nception particulière des deux classes en opposition et en permanence de combinaisons : les riches et les pauvres. Sa démo
manence de combinaisons : les riches et les pauvres. Sa démonstration de l’infériorité intellectuelle et physique des pauv
ique que les hommes en contact avec la matière brute (l’ouvrier) sont d’ une essence forcément inférieure à celle des homme
tact avec la matière subtile et vibrante comme la lumière, la matière de l’esprit, ou qui vivent dans un milieu social org
qui vivent dans un milieu social organiquement élevé. Les caractères de cette supériorité sont précisés par M. Niceforo a
Marcello Taddei, un jeune poète et un publiciste des plus remarqués de cette élégante, fière, pensive phalange d’écrivai
liciste des plus remarqués de cette élégante, fière, pensive phalange d’ écrivains jeunes, réunie à Florence il n’y a pas l
éunie à Florence il n’y a pas longtemps autour du Regno, du Leonardo, de Hermès, vient de mourir à l’âge de vingt-quatre a
emps autour du Regno, du Leonardo, de Hermès, vient de mourir à l’âge de vingt-quatre ans. Son style de poète et de conteu
do, de Hermès, vient de mourir à l’âge de vingt-quatre ans. Son style de poète et de conteur était précis et noble. Il lai
s, vient de mourir à l’âge de vingt-quatre ans. Son style de poète et de conteur était précis et noble. Il laisse quelques
posthumes, qui étaient une remarquable promesse. — Neera : Les Idées d’ une femme sur le féminisme.  Mlle H. Dornstetter t
Mlle H. Dornstetter tr., Giard et Brière. — A. Beltramelli : Au seuil de la vie, Henry L. de Péréra, Hachette. — G. Urbani
iana antica, des siècles xiiie , xive et xve (avec 60 reproductions de sculptures, peintures, miniatures, gravures et mé
gravures et mélodies), Bemporad, Florence. — Guido Menasci : Au Pays de Jadis, Préface de M. Pierre de Nolhac, Livourne.
ies), Bemporad, Florence. — Guido Menasci : Au Pays de Jadis, Préface de M. Pierre de Nolhac, Livourne. Tome LXXI, nu
6, 16 février 1908 Le voyage à Venise. Dix-sept sonnets inspirés de Venise Ernest Raynaud. Tome LXXI, numéro 256,
           ULRICH VON PLATEN. I Je me tourne : Venise a surgi de la mer ; La vague tutélaire, en se jouant arrose
i m’a porté sans dommage souffert — Ses larges escaliers construits de marbre rose. La lagune s’éloigne à mesure et
elique, Toujours dressé sur son piédestal héroïque, Déploie au ciel d’ azur ses ailes de vermeil ; Le tumulte passé re
dressé sur son piédestal héroïque, Déploie au ciel d’azur ses ailes de vermeil ; Le tumulte passé revit dans ma mémoi
es de vermeil ; Le tumulte passé revit dans ma mémoire ; La place de Saint-Marc éclate en plein soleil, Et j’hésite u
e ramifie en multiple détours. À Saint-Marc, je gravis les degrés de la Tour : Toute la masse alors en flots se morcè
se morcèle, Comme un plan déroulé j’en cerne le contour Et le mot de l’énigme à mes yeux se révèle. Là-bas, je te
énigme à mes yeux se révèle. Là-bas, je te salue, ô mer aux flots d’ azur ! Et vous aussi, sommets des Alpes au feu pu
Et vous aussi, sommets des Alpes au feu pur, Et toi, morne archipel de l’éparse lagune ! Ô miracle ! vraiment que le
l’éparse lagune ! Ô miracle ! vraiment que le geste orgueilleux D’ un peuple osant planter, d’une âme peu commune, D
acle ! vraiment que le geste orgueilleux D’un peuple osant planter, d’ une âme peu commune, Dans la mer, ses espoirs, sa
te vers les cieux les tours et les coupoles, Se lâche un flot pressé de promeneurs frivoles : Le Rialto s’anime aux lumi
songeur des ombres qu’il coudoie ; Il est seul dans le bruit vivant de la cité. La nuit vient. Le croissant luit d’u
dans le bruit vivant de la cité. La nuit vient. Le croissant luit d’ une ardeur plus vive : Soudain, rendant la rive e
nt la rive en long cercle attentive, Un chant s’élève et tout frémit de volupté ! IV Oisive flânerie où le pied
âme vole à lui. Du fond mystérieux et doré des chapelles, Esprit de vérité, cœur tendre, tu m’appelles, Toi qui ne f
oi qui ne fus qu’un noble effort vers la Beauté ! Je n’imagine pas de meilleure aventure, Et je ne rêve pas d’une autr
eauté ! Je n’imagine pas de meilleure aventure, Et je ne rêve pas d’ une autre éternité, Bellini ! que de vivre avec t
ure aventure, Et je ne rêve pas d’une autre éternité, Bellini ! que de vivre avec tes créatures. V Tu n’es plu
t aujourd’hui renoncer à la gloire ; Ton sceptre échappé gît au fond de l’onde noire ; Ta prison chôme et ton rivage est
he attristé, Ne sont plus ceux qu’avait amenés la Victoire, Le mors de l’étranger insulte à leur mâchoire, Et le genou
du Corse a brisé leur fierté. Bientôt vous irez joindre, ô palais de porphyre, Au néant, les bras fiers qui vous ont
J’ai passé devant toi jadis indifférent Ô Maître ! Ô Titien, plein de vie et de force, Mais ton Assomption, dans sa gu
é devant toi jadis indifférent Ô Maître ! Ô Titien, plein de vie et de force, Mais ton Assomption, dans sa guirlande to
it que je n’ose plus t’approcher qu’en tremblant. Comme aux pieds de tes saints un nuage aveuglant Flottait devant m
uage aveuglant Flottait devant mes yeux : j’en ai rompu l’écorce. De l’azur éprouvant l’irrésistible amorce Ton géni
II Ton front rose s’effrite au long du grand canal. Un souffle de moisi hante seul les portiques, Où, jadis, sous
ta richesse et ni ton lion symbolique. Le Bucentaure est cendre et de l’Adriatique Et du doge a rompu le pacte nuptia
’es plus la cité triomphante, Que Véronèse a peinte assise en voiles d’ or. Sur ta splendeur déchue aujourd’hui je m’i
au jour, la semaine aux semaines, Venise ! et je ne puis me séparer de toi ; Aux seuls noms de Fusine et de Mestre, un
semaines, Venise ! et je ne puis me séparer de toi ; Aux seuls noms de Fusine et de Mestre, un effroi Me saisit et le
nise ! et je ne puis me séparer de toi ; Aux seuls noms de Fusine et de Mestre, un effroi Me saisit et le sang se glace
t et le sang se glace dans mes veines. Sirène incomparable, objet de mon émoi, Plus je t’explore et plus à l’étroit t
certaines, Mon Destin s’illumine et se précise en moi. Je t’aime d’ avoir su, d’une main forte et belle, À ta gloire,
Mon Destin s’illumine et se précise en moi. Je t’aime d’avoir su, d’ une main forte et belle, À ta gloire, ployer jusq
, Ta rue, où marche un peuple à l’image des dieux, Mêle aux trésors de l’art une flore vivante ! IX Ici l’Art a
Ici l’Art a poussé comme une belle fleur Qui, jaillie un matin de l’écume azurée, Sous un ciel favorable où la nue
cume azurée, Sous un ciel favorable où la nue est dorée, Du Ciel et de l’écume a formé sa couleur. Le tendre Bellini
éthérées ; Par ce martyr, en proie aux flèches acérées, J’apprends de Véronèse à vaincre la Douleur. Oui, le Génie
ds de Véronèse à vaincre la Douleur. Oui, le Génie au front ceint de fleurs et d’étoiles, Qui, d’un souffle puissant,
e à vaincre la Douleur. Oui, le Génie au front ceint de fleurs et d’ étoiles, Qui, d’un souffle puissant, anime, ici,
uleur. Oui, le Génie au front ceint de fleurs et d’étoiles, Qui, d’ un souffle puissant, anime, ici, les toiles, Prêt
prouve, à contempler sa divine figure, Le charme conquérant qui sort de Campagna ! X Maîtres de la lumière, ô pe
gure, Le charme conquérant qui sort de Campagna ! X Maîtres de la lumière, ô peintres, noble race, Qui dorez no
Maîtres de la lumière, ô peintres, noble race, Qui dorez notre nuit d’ une belle clarté, Je ne puis m’empêcher de vous s
ace, Qui dorez notre nuit d’une belle clarté, Je ne puis m’empêcher de vous suivre à la trace, Par vous j’entre au séjo
uis m’empêcher de vous suivre à la trace, Par vous j’entre au séjour de la Félicité ! L’Art détache un rayon de ta Div
Par vous j’entre au séjour de la Félicité ! L’Art détache un rayon de ta Divinité. Sainte Perfection ! dont le front
Ah ! qui n’irait du Beau propager l’Évangile Par le monde, assuré d’ un triomphe facile, S’il menait à sa suite et les
Palma, Et l’Alexandre où Véronèse a mis son âme, Et l’Ange revêtu d’ une robe de flamme, Qui du jeune Tobie accompagne
t l’Alexandre où Véronèse a mis son âme, Et l’Ange revêtu d’une robe de flamme, Qui du jeune Tobie accompagne les pas !
pas ! XI Admirez ce que peut la gamme des couleurs : Dévoré d’ un feu sombre et vêtu d’un poil rude, Saint Jean,
z ce que peut la gamme des couleurs : Dévoré d’un feu sombre et vêtu d’ un poil rude, Saint Jean, pour le désert, a fui l
le désert, a fui la multitude. Son regard noble et grave étincelle de pleurs. Son front s’épure au feu de la célest
gard noble et grave étincelle de pleurs. Son front s’épure au feu de la céleste étude, Sa main transfigurée et pleine
t s’épure au feu de la céleste étude, Sa main transfigurée et pleine de ferveur Semble au monde attentif annoncer le Sa
erveur Semble au monde attentif annoncer le Sauveur ; Et son geste d’ amour emplit la solitude. Ton œuvre, ô Titien,
Ton œuvre, ô Titien, vibrante éveille en moi Un long emportement de tendresse et de foi, Et j’y sens tout à coup mon
Titien, vibrante éveille en moi Un long emportement de tendresse et de foi, Et j’y sens tout à coup mon âme en Dieu se
oi, Et j’y sens tout à coup mon âme en Dieu se fondre. Qui parle d’ âge d’or à venir, ô mortels ? L’âge d’or est venu
t j’y sens tout à coup mon âme en Dieu se fondre. Qui parle d’âge d’ or à venir, ô mortels ? L’âge d’or est venu quand
Dieu se fondre. Qui parle d’âge d’or à venir, ô mortels ? L’âge d’ or est venu quand l’Art prêchait le monde Et que
L’ombre fraîche des bois, les vertes promenades, Les parterres de fleurs recréés du zéphyr, Venise ! tu m’en as ôt
C’est par d’autres attraits que tu nous persuades Voyez ! la nuit d’ azur a baigné les façades La vague émamourée exh
, Les choses qu’aimait à peindre Canaletto. Et les trois étendards de Chypre, de Morée Et de Candie, avec leur image
es qu’aimait à peindre Canaletto. Et les trois étendards de Chypre, de Morée Et de Candie, avec leur image dorée, Cap
uisqu’un noble visage engendre l’Amitié, En te voyant parée et belle de la sorte, Qui pourra s’étonner du feu que je te
rte, Qui pourra s’étonner du feu que je te porte, Et qui me blâmera de l’avoir publié ? Bien qu’aux pierres jamais ne
avec les jours croît et devient plus forte. Qu’importe si le fruit de mon espoir avorte, Et si mon rêve heureux ne fle
heureux ne fleurit qu’à moitié ? Ne pourrai-je jamais, pour loyer de ma peine, Sur ma bouche éprouver le miel de ton
ai-je jamais, pour loyer de ma peine, Sur ma bouche éprouver le miel de ton haleine, Et sentir ta chair vivre à travers
es pensers, je m’accoude au rivage, Je regarde le long frissonnement de l’eau ; Ma douleur se relâche, et s’apaise au ta
douleur se relâche, et s’apaise au tableau Des vieux murs couronnés d’ un vert laurier sauvage. Et là-bas, tout là-ba
paix des éléments me gagne tout entier ; Et c’est à peine si le cri d’ un gondolier Passe et, de temps en temps, troubl
es palais, tour à tour, défilent sur le bord, Grimani, Vendramin, Ca d’ Oro, Pisani, Où la grâce et la force ont scellé l
e et se dénoue et s’échappe en réseaux Si ténus qu’on dirait un jeu d’ orfèvrerie ! J’eusse aimé vivre là quand nature
vrerie ! J’eusse aimé vivre là quand naturellement L’Art coulait de la vie et quand le sentiment Du Beau dorait les
rt coulait de la vie et quand le sentiment Du Beau dorait les cœurs d’ une flamme attendrie. XVI Je t’aime à la
les cœurs d’une flamme attendrie. XVI Je t’aime à la façon de ces images peintes Que les murs de Venise étale
XVI Je t’aime à la façon de ces images peintes Que les murs de Venise étalent à nos yeux ; En vain on les désir
es murs de Venise étalent à nos yeux ; En vain on les désire, époint de mille feux, Elles restent toujours à l’abri des
u sembles la statue aux belles formes jointes, Qui ne descend jamais de son socle orgueilleux ; En vain Pygmalion la pre
escend jamais de son socle orgueilleux ; En vain Pygmalion la presse de ses plaintes, Il n’en peut rien tirer qu’un fron
els peints, ton image accompagne Marie, Et les anges resplendissants de Bellini ; Ô monde de splendeurs dont j’ai l’âm
compagne Marie, Et les anges resplendissants de Bellini ; Ô monde de splendeurs dont j’ai l’âme allumée, Tu m’as leur
ndeurs dont j’ai l’âme allumée, Tu m’as leurré, semblable aux songes de la nuit Que le réveil disperse en soudaine fumé
ur, Attristé par l’adieu je couvre ton visage, Pour la dernière fois, d’ un long regard d’amour ! Histoire. Cours et C
l’adieu je couvre ton visage, Pour la dernière fois, d’un long regard d’ amour ! Histoire. Cours et Conférences [extra
ome LXXI, numéro 256, 16 février 1908, p. 692-696 [696]. […] Le siège d’ Anvers et l’occupation d’Ancône furent des concess
février 1908, p. 692-696 [696]. […] Le siège d’Anvers et l’occupation d’ Ancône furent des concessions, de « coûteuses expé
…] Le siège d’Anvers et l’occupation d’Ancône furent des concessions, de « coûteuses expériences » qui, jointes à d’autres
ent, après l’appui prêté à Méhémet-Ali contre la Turquie, l’exclusion de la France du concert européen (15 juillet 1840).
l’exclusion de la France du concert européen (15 juillet 1840). Moins d’ un an plus tard, Louis-Philippe avait rendu à la F
ait rendu à la France son rang en Europe, en reprenant les traditions de la politique conservatrice. — En ce qui concerne
ché l’unité, dit M. Bainville, en s’opposant au libéralisme intéressé de Frédéric-Guillaume IV et en liant partie avec l’A
ant partie avec l’Autriche, selon la tradition des derniers ministres de l’ancienne monarchie, pour empêcher l’hégémonie p
nistres de l’ancienne monarchie, pour empêcher l’hégémonie prussienne de s’étendre aux États allemands de second ordre et
pour empêcher l’hégémonie prussienne de s’étendre aux États allemands de second ordre et d’ordre inférieur. Ajoutez l’Ital
émonie prussienne de s’étendre aux États allemands de second ordre et d’ ordre inférieur. Ajoutez l’Italie. Sur ces deux po
nt de vue français et monarchique, — M. Bainville résume heureusement de la sorte la politique conservatrice de Louis-Phil
 Bainville résume heureusement de la sorte la politique conservatrice de Louis-Philippe (politique très injustement calomn
ance était redoutée en Allemagne : c’est l’Autriche qui se chargerait d’ y rétablir l’ordre. » M. Bainville trouve « excell
ance, sans trop voir, d’ailleurs, en quoi il justifiait la réputation de pusillanimité qui valut à Louis-Philippe, avec le
mité qui valut à Louis-Philippe, avec les fureurs libérales, la perte de son trône en 1848. Art ancien. E. Gebhart : Bo
our un album du même genre, mais fort coûteux, que fut écrite l’étude de M. Émile Gebhart sur Botticelli. On a donc cru bo
écrite l’étude de M. Émile Gebhart sur Botticelli. On a donc cru bon de la détacher et d’en faire une réimpression séparé
M. Émile Gebhart sur Botticelli. On a donc cru bon de la détacher et d’ en faire une réimpression séparée. Assurément Bott
es peintres assez connus pour que le texte puisse au besoin se passer de l’image. Et ici le texte emprunte une valeur part
t ici le texte emprunte une valeur particulière au talent remarquable de l’écrivain, M. Émile Gebhart, qui connaît parfait
lorentine sous les Médicis trouve en M. Gebhart un historien amoureux de l’époque qu’il décrit. Florence est au moment où
les charmes des amoureuses illustres. Politien met en rimes la beauté de Simonetta, la belle Simonetta, femme de Marco Ves
litien met en rimes la beauté de Simonetta, la belle Simonetta, femme de Marco Vespucci, aimée de Julien. Julien venait de
auté de Simonetta, la belle Simonetta, femme de Marco Vespucci, aimée de Julien. Julien venait de triompher dans la joute
 janvier 1475, tournoi chevaleresque qui, en face de l’austère église de Santa Croce, au son des tambours et des fifres, p
e Santa Croce, au son des tambours et des fifres, parmi les étendards de soie, les belles dames et les pages, célébrait la
s de soie, les belles dames et les pages, célébrait la Ligue éphémère de Florence, de Sixte IV, de Milan, de Venise. É
s belles dames et les pages, célébrait la Ligue éphémère de Florence, de Sixte IV, de Milan, de Venise. Échos. Lecture
s et les pages, célébrait la Ligue éphémère de Florence, de Sixte IV, de Milan, de Venise. Échos. Lecture Dantis Mer
ages, célébrait la Ligue éphémère de Florence, de Sixte IV, de Milan, de Venise. Échos. Lecture Dantis Mercure. Tom
éro 256, 16 février 1908, p. 762-768 [767]. En Italie, les « lectures de Dante » sont une institution traditionnelle très
’elles furent inaugurées à Florence par Boccace, en 1373, en l’église de Santo-Stefano al Ponte Vecchio. À Or-San-Michele,
hio. À Or-San-Michele, la vieille église florentine gothique, remplie de chefs-d’œuvre, une phalange de critiques et d’écr
le église florentine gothique, remplie de chefs-d’œuvre, une phalange de critiques et d’écrivains lit et commente tous les
tine gothique, remplie de chefs-d’œuvre, une phalange de critiques et d’ écrivains lit et commente tous les ans le vieux po
critiques et d’écrivains lit et commente tous les ans le vieux poème de l’Occident. Paris aura ses « lectures de Dante »,
tous les ans le vieux poème de l’Occident. Paris aura ses « lectures de Dante », à l’école des Hautes Études sociales, où
icciotto Canudo commencera ses leçons le 29 février, avec le concours de Mme Segond-Weber, qui dira l’épisode de Francesca
29 février, avec le concours de Mme Segond-Weber, qui dira l’épisode de Francesca da Rimini. Le cours de M. Canudo pour c
Mme Segond-Weber, qui dira l’épisode de Francesca da Rimini. Le cours de M. Canudo pour cette année comprend : I. Introduc
al méditerranéen. L’ordonnance architecturale et esthétique et morale de la vision dantesque (Audition du Ier chant du poè
astique des passions dans la Divine Comédie. La psychologie dantesque de la luxure. Francesca da Rimini (Audition du chant
ogie dantesque de la luxure. Francesca da Rimini (Audition du chant V de l’Enfer). — III. La hiérarchie et la plastique de
s la Divine Comédie. La vengeance éternelle (Audition du chant XXXIII de l’Enfer). — IV. La peine par la loi des contraire
La peine par la loi des contraires au Purgatoire. La morale dantesque de la luxure. L’imprécation de Forèse de Donati cont
raires au Purgatoire. La morale dantesque de la luxure. L’imprécation de Forèse de Donati contre les femmes de Florence (A
que de la luxure. L’imprécation de Forèse de Donati contre les femmes de Florence (Audition du chant XXII du Purgatoire).
de Florence (Audition du chant XXII du Purgatoire). — V. Psychologie de l’Hérésie médiévale. Les aboutissants des deux co
sychologie de l’Hérésie médiévale. Les aboutissants des deux courants de l’Innovation au Moyen-Âge, Dante et saint Françoi
Coffe et Cie, Milan [extrait] […] On trouvera, dans ce gros volume de 538 pages, les chapitres les plus curieux, les pl
olume de 538 pages, les chapitres les plus curieux, les plus typiques de ses divers ouvrages […] Des Anecdotes italiennes,
typiques de ses divers ouvrages […] Des Anecdotes italiennes, tirées de Rome, Naples et Florence, un des livres les moins
s, tirées de Rome, Naples et Florence, un des livres les moins connus de Stendhal, et peut-être le plus curieux au point d
oins connus de Stendhal, et peut-être le plus curieux au point de vue de ses idées sur la vie et sur les mœurs. A-t-on rem
t sur les mœurs. A-t-on remarqué que ces mœurs si sainement immorales de l’Italie de cette époque étaient comme la continu
urs. A-t-on remarqué que ces mœurs si sainement immorales de l’Italie de cette époque étaient comme la continuation de not
t immorales de l’Italie de cette époque étaient comme la continuation de notre xviiie  siècle français, avec les nuances c
xviiie  siècle français, avec les nuances causées par les différences de climat et de race ? Mais on comprend l’amour de S
e français, avec les nuances causées par les différences de climat et de race ? Mais on comprend l’amour de Stendhal pour
s par les différences de climat et de race ? Mais on comprend l’amour de Stendhal pour la vie que l’on menait à Milan, et,
ait à Milan, et, en lisant ce beau livre, on se sent vraiment humilié de notre pudibonderie et de notre hypocrisie actuell
t ce beau livre, on se sent vraiment humilié de notre pudibonderie et de notre hypocrisie actuelles. F. Baldensperger :
nderie et de notre hypocrisie actuelles. F. Baldensperger : Études d’ histoire littéraire ; Hachette [extrait] M. Bal
littéraire ; Hachette [extrait] M. Baldensperger, dans ses Études d’ Histoire littéraire, recherche comment le xviiie  
éraire, recherche comment le xviiie  siècle expliquait l’universalité de la langue française. Les uns l’attribuaient aux v
ersalité de la langue française. Les uns l’attribuaient aux victoires de la monarchie, à l’influence personnelle de Louis 
attribuaient aux victoires de la monarchie, à l’influence personnelle de Louis XIV, à la création de l’Académie par Richel
e la monarchie, à l’influence personnelle de Louis XIV, à la création de l’Académie par Richelieu. Certes, « il y a une ce
les règnes des plus grands rois6 ». Mais il y eut à cette prérogative de la langue française d’autres causes : « Si la lan
t que, naturelle et concise dans ses expressions, elle est le langage de la société…, il faut revenir à la langue français
ute autre, moins difficile à prononcer, elle n’exige ni une abondance de mots, ni des efforts de gosier pour donner du cor
le à prononcer, elle n’exige ni une abondance de mots, ni des efforts de gosier pour donner du corps aux pensées. » […]
1er mars 1908, p. 126-130 [129]. Pour comprendre ce qu’il est convenu d’ appeler la corruption romaine, — par suite, pour d
u d’appeler la corruption romaine, — par suite, pour discerner le peu d’ intérêt historique de cette corruption, l’illusion
tion romaine, — par suite, pour discerner le peu d’intérêt historique de cette corruption, l’illusion de ceux qui y voient
discerner le peu d’intérêt historique de cette corruption, l’illusion de ceux qui y voient on ne sait quel fait énorme et
ue, — pour mettre ici les choses au point, disons-nous, il n’est rien de tel que d’avoir vécu en Orient. C’est, par chance
mettre ici les choses au point, disons-nous, il n’est rien de tel que d’ avoir vécu en Orient. C’est, par chance, le cas de
est rien de tel que d’avoir vécu en Orient. C’est, par chance, le cas de l’auteur de ces lignes. Que voit-on, là-bas ? C’e
tel que d’avoir vécu en Orient. C’est, par chance, le cas de l’auteur de ces lignes. Que voit-on, là-bas ? C’est que les é
s épithètes infamantes appliquées à la perversion sexuelle n’ont rien d’ extraordinaire, qu’elles courent en quelque sorte
qui qualifient la pédérastie. Quiconque a quelque habitude des choses d’ Orient sait bien cela. — À Rome, où, sous l’Empire
it exactement alors ce qu’il est encore aujourd’hui) avait tout gagné de proche en proche, ces épithètes, ces insultes, em
our les jeter à la figure des Césars. Mais, comme le passant des rues d’ Orient, les Césars pouvaient fort bien ne pas just
tance, elles fussent restées dans le goût habituellement assez anodin de l’époque, si elles n’eussent été employées contre
endre formuler par maint historien sérieux. On voit donc ce qu’il y a d’ artificiel dans la réputation de mœurs monstrueuse
en sérieux. On voit donc ce qu’il y a d’artificiel dans la réputation de mœurs monstrueuses faite aux premiers Césars et à
a guère qu’Héliogabale7 qui la justifie : et on a donné beaucoup trop de portée aux fantaisies malpropres de ce petit jeun
fie : et on a donné beaucoup trop de portée aux fantaisies malpropres de ce petit jeune homme qui fut, de toutes les façon
de portée aux fantaisies malpropres de ce petit jeune homme qui fut, de toutes les façons, un être sans conséquence. Auss
s façons, un être sans conséquence. Aussi, quand on vient nous parler de « la ronde orgiaque des empereurs », cela fait so
, cela fait sourire. Cela fait fort bien d’ailleurs sur la couverture d’ un recueil de curiosités physiologiques, curiosité
ourire. Cela fait fort bien d’ailleurs sur la couverture d’un recueil de curiosités physiologiques, curiosités qui évidemm
ériale), aussi bien qu’à n’importe quelle autre époque très civilisée de l’humanité ; mais quant à croire qu’on écrit la v
chose. Questions militaires et maritimes. A. Chuquet : Le Journal de Desaix, in-18. Plon Jean Norel. Tome LXXI, num
ome LXXI, numéro 257, 1er mars 1908, p. 134-140 [135-136]. Le Journal de Desaix, que publie M. A. Chuquet, a trait au voya
rait au voyage que le général fit en Italie, en 1797. Sous les ordres de Moreau, Desaix avait été l’âme de l’armée de Rhin
en Italie, en 1797. Sous les ordres de Moreau, Desaix avait été l’âme de l’armée de Rhin-et-Moselle. Blessé d’un coup de f
en 1797. Sous les ordres de Moreau, Desaix avait été l’âme de l’armée de Rhin-et-Moselle. Blessé d’un coup de feu à la cui
Moreau, Desaix avait été l’âme de l’armée de Rhin-et-Moselle. Blessé d’ un coup de feu à la cuisse, à l’affaire de Diershe
de Rhin-et-Moselle. Blessé d’un coup de feu à la cuisse, à l’affaire de Diersheim, le 20 avril 1797, il obtint un congé q
btint un congé qu’il employa à rendre visite à l’armée des vainqueurs de Lodi et d’Arcole. Il brûlait de connaître « Buona
ngé qu’il employa à rendre visite à l’armée des vainqueurs de Lodi et d’ Arcole. Il brûlait de connaître « Buonaparte », le
endre visite à l’armée des vainqueurs de Lodi et d’Arcole. Il brûlait de connaître « Buonaparte », le rival de Moreau. Le
de Lodi et d’Arcole. Il brûlait de connaître « Buonaparte », le rival de Moreau. Le jeune général, dont les bulletins avai
eau. Le jeune général, dont les bulletins avaient causé, selon le mot d’ un contemporain, « une sorte d’éblouissement », tr
bulletins avaient causé, selon le mot d’un contemporain, « une sorte d’ éblouissement », troublait son imagination. Desaix
traversa la Suisse et vint à Milan. L’heure était favorable : l’armée d’ Italie n’était plus occupée qu’à jouir de ses laur
re était favorable : l’armée d’Italie n’était plus occupée qu’à jouir de ses lauriers. Son général heureux achevait de nég
plus occupée qu’à jouir de ses lauriers. Son général heureux achevait de négocier les préliminaires de la paix. Desaix fut
lauriers. Son général heureux achevait de négocier les préliminaires de la paix. Desaix fut, par ordre, très bien reçu. I
e, très bien reçu. Il éprouva cependant « que les généraux et le chef de l’état-major s’enveloppaient de mystère ». Ne ven
pendant « que les généraux et le chef de l’état-major s’enveloppaient de mystère ». Ne venait-il pas de l’armée rivale ? O
e chef de l’état-major s’enveloppaient de mystère ». Ne venait-il pas de l’armée rivale ? On lui conta qu’un fourgon, cont
e l’armée rivale ? On lui conta qu’un fourgon, contenant les archives de l’armée, avait été perdu devant Mantoue. Il fallu
l’armée, avait été perdu devant Mantoue. Il fallut bien se contenter de l’explication. Esprit curieux, avide de se rensei
. Il fallut bien se contenter de l’explication. Esprit curieux, avide de se renseigner sur les hommes qui formaient autour
nseigner sur les hommes qui formaient autour de Bonaparte une cohorte d’ une jeunesse incomparable, Desaix se dédommagea en
omparable, Desaix se dédommagea en multipliant ses notes sur ces élus de la fortune, qui s’annonçaient comme les maîtres d
notes sur ces élus de la fortune, qui s’annonçaient comme les maîtres de demain. Il ne néglige ni les femmes, accourues av
Joséphine et qui se trouvaient fort nombreuses à ce moment à l’armée d’ Italie, ni les menus incidents, miettes de l’histo
euses à ce moment à l’armée d’Italie, ni les menus incidents, miettes de l’histoire ou traits de lumière, qui suffisent à
mée d’Italie, ni les menus incidents, miettes de l’histoire ou traits de lumière, qui suffisent à reconstituer un événemen
À Lodi, Desaix évoque, en quelques lignes, la scène du fameux passage de l’Adda. Désireux de s’instruire il note, comme un
e, en quelques lignes, la scène du fameux passage de l’Adda. Désireux de s’instruire il note, comme une friandise, une con
œurs milanaises, et ses notes au sujet de celles-ci sont à rapprocher de celles de Stendhal. Ses portraits, en touches rap
aises, et ses notes au sujet de celles-ci sont à rapprocher de celles de Stendhal. Ses portraits, en touches rapides, pres
ts, en touches rapides, pressées, aideront à compléter la physionomie de certains personnages. Il écrit sur Lannes : « Bra
, jeune, jolie tournure, bien fait, figure pas très revenante, criblé de blessures, élégant, de beaux chevaux, de belles v
, bien fait, figure pas très revenante, criblé de blessures, élégant, de beaux chevaux, de belles voitures, la plus belle
e pas très revenante, criblé de blessures, élégant, de beaux chevaux, de belles voitures, la plus belle d’Italie, marié. A
essures, élégant, de beaux chevaux, de belles voitures, la plus belle d’ Italie, marié. A été à Rome : le pape lui tendant
 » Plus loin, il nous conte une fort jolie anecdote sur ce beau Cadet de Gascogne ; il nous en dit une autre, fort vilaine
ait bien invraisemblable. Mais il y a des mauvaises langues à l’armée d’ Italie ; il s’y trouve même des mécontents et des
x. Desaix venait de l’armée du Rhin, où l’on jalousait les vainqueurs d’ Arcole. On se doutait que médisances ou calomnies
doutait que médisances ou calomnies ne tomberaient pas dans l’oreille d’ un sourd. L’existence du journal de Desaix aux arc
ne tomberaient pas dans l’oreille d’un sourd. L’existence du journal de Desaix aux archives de la Guerre était connue dep
s l’oreille d’un sourd. L’existence du journal de Desaix aux archives de la Guerre était connue depuis longtemps : M. A. C
a rendu un réel service en le publiant. Il contient un certain nombre de concordances avec les Mémoires de Thiébault, de M
iant. Il contient un certain nombre de concordances avec les Mémoires de Thiébault, de Marmont, etc., ce qu’il est toujour
ent un certain nombre de concordances avec les Mémoires de Thiébault, de Marmont, etc., ce qu’il est toujours agréable de
moires de Thiébault, de Marmont, etc., ce qu’il est toujours agréable de découvrir. M. A. Chuquet a écrit une substantiell
écrit une substantielle introduction qui est une étude très complète de la vie et du caractère de Desaix. Cette belle fig
ntroduction qui est une étude très complète de la vie et du caractère de Desaix. Cette belle figure de soldat n’en est pas
très complète de la vie et du caractère de Desaix. Cette belle figure de soldat n’en est pas diminuée, bien que M. Chuquet
« un bon suspensoir ». Décidément on ne peut rien cacher à un membre de l’Institut. Musées et collections. Memento [ex
r sir Martin Conway, en vue de la publication en belles héliogravures de peintures ou d’œuvres d’art inédites ou peu connu
way, en vue de la publication en belles héliogravures de peintures ou d’ œuvres d’art inédites ou peu connues, conservées p
ites ou peu connues, conservées principalement en Angleterre. L’album de cette année, qui comme ses aînés se compose de vi
en Angleterre. L’album de cette année, qui comme ses aînés se compose de vingt planches accompagnées de brèves notices, no
année, qui comme ses aînés se compose de vingt planches accompagnées de brèves notices, nous offre des tableaux de […] Fi
ingt planches accompagnées de brèves notices, nous offre des tableaux de […] Filippino Lippi (Le Centaure Chiron, au Chris
ford), Bonifazio (Diane et Actéon, même galerie), Giorgione (Portrait d’ homme et Adoration des bergers, de la collection B
même galerie), Giorgione (Portrait d’homme et Adoration des bergers, de la collection Beaumont) […] — Les albums précéden
) […] — Les albums précédents n’étaient pas moins remarquables. Celui de 1906 offrait, entre autres, […] des portraits de
remarquables. Celui de 1906 offrait, entre autres, […] des portraits de Titien, de Velazquez, etc. — En 1905, c’étaient [
es. Celui de 1906 offrait, entre autres, […] des portraits de Titien, de Velazquez, etc. — En 1905, c’étaient […] de beaux
des portraits de Titien, de Velazquez, etc. — En 1905, c’étaient […] de beaux portraits de Bronzino, Giorgione, Palma le
itien, de Velazquez, etc. — En 1905, c’étaient […] de beaux portraits de Bronzino, Giorgione, Palma le vieux, Antonio Moro
rchéologie, voyages. Jean de Foville : Gênes, Collection des « Villes d’ art célèbres », Laurens, 4 fr. Charles Merki. T
8, 16 mars 1908, p. 327-332 [328-329]. Sur Gênes, M. Jean de Foville, de la Bibliothèque Nationale, a écrit un des volumes
Bibliothèque Nationale, a écrit un des volumes les plus remarquables de la collection consacrée par la librairie Laurens
bles de la collection consacrée par la librairie Laurens aux « Villes d’ art célèbres », — et à vrai dire sur un endroit qu
contrer dans la série. — Gênes en effet est essentiellement une ville de trafic, le grand port maritime de l’Italie du Nor
effet est essentiellement une ville de trafic, le grand port maritime de l’Italie du Nord ; mais c’est également une ville
une ville ancienne, où l’on n’a pas trop démoli et dont les vestiges d’ art attestent la grandeur passée. On y peut flâner
ont les vestiges d’art attestent la grandeur passée. On y peut flâner de longues heures, explorer ses églises, parcourir s
Nord, aujourd’hui si pauvres en œuvres d’art, la prospérité séculaire de Gênes s’atteste par des monuments nombreux et si
eux et si l’on n’y rencontre pas des édifices aussi célèbres que ceux de Venise ou de Florence, on peut affirmer néanmoins
n n’y rencontre pas des édifices aussi célèbres que ceux de Venise ou de Florence, on peut affirmer néanmoins que son inté
ie  siècle ; Santa Maria di Castello, qui possède une admirable porte de sacristie et, dans une loggia attenante à l’édifi
édifice, une délicieuse Annonciation, peinte au xve  siècle par Juste d’ Allemagne ; c’est enfin la cathédrale, San Lorenzo
trait sans doute une piètre bicoque à côté des monuments gigantesques de Reims ou d’Amiens, mais dont les portes sculptées
oute une piètre bicoque à côté des monuments gigantesques de Reims ou d’ Amiens, mais dont les portes sculptées ne déparera
nt les portes sculptées ne dépareraient pas la plupart de nos églises de France et s’adaptent précieusement à l’architectu
et s’adaptent précieusement à l’architecture italienne ; où s’ouvrent de merveilleuses chapelles comme celle de Saint-Jean
cture italienne ; où s’ouvrent de merveilleuses chapelles comme celle de Saint-Jean-Baptiste, et où le trésor recèle nombr
les comme celle de Saint-Jean-Baptiste, et où le trésor recèle nombre de pièces fameuses. C’est au portail de San Lorenzo
e, et où le trésor recèle nombre de pièces fameuses. C’est au portail de San Lorenzo que se trouve la curieuse statue dite
se statue dite du « rémouleur », tout à fait dans le goût des statues de Chartres. — Vient ensuite la série nombreuse des
is Brignole-Durazzo, palais Balbi, palais Carega-Cataldi — permettant de suivre, à travers les siècles, révolution de l’ar
ega-Cataldi — permettant de suivre, à travers les siècles, révolution de l’architecture génoise ; puis des vestiges délici
nt’Andréa, le portail du xvie  siècle, Via degli Orefici ; le portail de la place San Matteo ; un dessus de porte, Piazzet
le, Via degli Orefici ; le portail de la place San Matteo ; un dessus de porte, Piazzetta San Sepulcro, — portails de vieu
e San Matteo ; un dessus de porte, Piazzetta San Sepulcro, — portails de vieux palais et de maisons patriciennes — et des
essus de porte, Piazzetta San Sepulcro, — portails de vieux palais et de maisons patriciennes — et des coins pittoresques
mme la porte des Vacca, la porte du Vieux Môle, la cour et l’escalier de l’Université, la loggia de la villa Paradiso. Est
porte du Vieux Môle, la cour et l’escalier de l’Université, la loggia de la villa Paradiso. Est-ce tout, enfin ? Non. Il r
de la villa Paradiso. Est-ce tout, enfin ? Non. Il reste les galeries de peinture dont Gênes possède des collections admir
esque inconnus, qui signèrent pourtant des œuvres intéressantes, ceux de Murillo, de Rubens, de Van Dyck, de Mignard. L’éc
us, qui signèrent pourtant des œuvres intéressantes, ceux de Murillo, de Rubens, de Van Dyck, de Mignard. L’école génoise
nèrent pourtant des œuvres intéressantes, ceux de Murillo, de Rubens, de Van Dyck, de Mignard. L’école génoise en fournit
nt des œuvres intéressantes, ceux de Murillo, de Rubens, de Van Dyck, de Mignard. L’école génoise en fournit des séries no
an de Foville lui a consacré des chapitres très informés. L’influence de l’art flamand au xviie  siècle y apparaît inconte
flamand au xviie  siècle y apparaît incontestable, et il est agréable d’ avoir, pour visiter ces collections, un guide auss
ble d’avoir, pour visiter ces collections, un guide aussi susceptible de les faire distinguer et comprendre. L’œuvre du Mo
aire distinguer et comprendre. L’œuvre du Moyen-Âge avait été surtout de bâtir des murailles, des tours et un port. La gra
urtout de bâtir des murailles, des tours et un port. La grande époque de Gênes fut celle d’André Doria, qui a son tombeau
murailles, des tours et un port. La grande époque de Gênes fut celle d’ André Doria, qui a son tombeau à San Matteo, et do
ée à l’extérieur des édifices et, dit M. de Foville, « sous le soleil de ce climat, ces trompe-l’œil ne semblent plus d’un
lle, « sous le soleil de ce climat, ces trompe-l’œil ne semblent plus d’ un goût aussi mauvais qu’on le pourrait croire ».
que la polychromie fut abondamment employée à l’époque grecque et que de notre France du Moyen-Âge, il subsiste encore des
u Moyen-Âge, il subsiste encore des débris, peu nombreux à vrai dire, de décoration picturale, appliquée par exemple aux f
1]. On publie la troisième ou quatrième édition définitive des œuvres de Victor Hugo, ce qui prouve au moins qu’il y a enc
qu’il y a beaucoup de bourgeois qui font relier les œuvres complètes de Victor Hugo, comme leurs grands-pères faisaient r
ètes de Victor Hugo, comme leurs grands-pères faisaient relier celles de Voltaire. La gloire littéraire, ce n’est pas d’êt
isaient relier celles de Voltaire. La gloire littéraire, ce n’est pas d’ être lu, c’est d’être relié. Les préfaces de cette
lles de Voltaire. La gloire littéraire, ce n’est pas d’être lu, c’est d’ être relié. Les préfaces de cette nouvelle édition
littéraire, ce n’est pas d’être lu, c’est d’être relié. Les préfaces de cette nouvelle édition mériteraient cependant d’ê
relié. Les préfaces de cette nouvelle édition mériteraient cependant d’ être parcourues. C’est ce qu’a fait un rédacteur d
eignements peut être inédits (sait-on jamais) sur l’envers du théâtre de Victor Hugo, sur la préparation et la mise à la s
s du théâtre de Victor Hugo, sur la préparation et la mise à la scène de ses œuvres. […] Le drame de Victor Hugo avait ét
sur la préparation et la mise à la scène de ses œuvres. […] Le drame de Victor Hugo avait été mis en musique par Verdi so
drame de Victor Hugo avait été mis en musique par Verdi sous le titre de Rigoletto. Or, en 1857, au Théâtre-Italien, on an
igoletto. Or, en 1857, au Théâtre-Italien, on annonce les répétitions de Rigoletto. Victor Hugo avait sans doute donné son
l’eût-on sollicitée qu’il l’aurait refusée. Hugo et les représentants de Verdi sont d’accord pour interdire par huissier c
d’accord pour interdire par huissier ces représentations. Mais, coup de théâtre, c’est le cas de le dire : le directeur p
par huissier ces représentations. Mais, coup de théâtre, c’est le cas de le dire : le directeur passe outre. Paul Meurice
jugement, afficher et représenter Rigoletto. Dimanche, en effet, pas d’ affiche du Théâtre Italien, quoiqu’il soit d’usage
Dimanche, en effet, pas d’affiche du Théâtre Italien, quoiqu’il soit d’ usage d’afficher dès le dimanche le spectacle du m
e, en effet, pas d’affiche du Théâtre Italien, quoiqu’il soit d’usage d’ afficher dès le dimanche le spectacle du mardi. Lu
t-ce que je vois ? THÉÂTRE ITALIEN par ordre Première représentation de Rigoletto Opéra en 3 actes Paroles de M. Piave,
ordre Première représentation de Rigoletto Opéra en 3 actes Paroles de M. Piave, musique de Verdi « Je me suis arrangé d
entation de Rigoletto Opéra en 3 actes Paroles de M. Piave, musique de Verdi « Je me suis arrangé de façon à me procurer
ave, musique de Verdi « Je me suis arrangé de façon à me procurer une de ces affiches. C’est un monument, ça, c’est de l’h
façon à me procurer une de ces affiches. C’est un monument, ça, c’est de l’histoire. Auguste vous portera cette affiche. E
Tome LXXII, numéro 258, 16 mars 1908, p. 346-350 [350]. […] Théâtre de l’Œuvre : […] Acquitté, pièce en un acte de M. Ca
46-350 [350]. […] Théâtre de l’Œuvre : […] Acquitté, pièce en un acte de M. Camillo Antona-Traversi, traduite de l’italien
…] Acquitté, pièce en un acte de M. Camillo Antona-Traversi, traduite de l’italien par M. Lécuyer (20 février). […] To
rateur adroit et délicieux, ne mérite tout de même pas l’enthousiasme de ses fervents. Il a été élevé trop haut : il ne pe
l ne peut plus se maintenir au rang des grands maîtres. Les critiques d’ art qui ont une influence sur l’opinion ne sont pr
n’intéressent que par leurs idées, leur philosophie : la philosophie de Taine, les idées morales de Ruskin. Ces préoccupa
idées, leur philosophie : la philosophie de Taine, les idées morales de Ruskin. Ces préoccupations étrangères à l’art les
ent à exposer des opinions systématiques qui ont tout juste la valeur d’ un beau raisonnement capable de reposer l’esprit p
ématiques qui ont tout juste la valeur d’un beau raisonnement capable de reposer l’esprit par une apparence de justesse. Q
d’un beau raisonnement capable de reposer l’esprit par une apparence de justesse. Quand on visite les musées, quand on re
en cherchant à la réduire en formules, les critiques, dans leur œuvre de vulgarisation, ont déformé l’histoire de l’art en
s critiques, dans leur œuvre de vulgarisation, ont déformé l’histoire de l’art en la réduisant aux quelques grands noms co
ire qu’ils y furent portés par l’ignorance où l’on était des origines de l’art, pour l’Italie surtout. À l’époque où Taine
l’époque où Taine écrivait, on ne soupçonnait pas encore l’importance de l’École Siennoise. Taine, dans son Voyage, passe
tait point renseigné sur l’influence des artistes grecs, dépositaires de la tradition byzantine. Les époques le mieux conn
is été considérées avec méthode. Ce que l’on savait ne permettait pas d’ établir clairement un plan d’ensemble. Aujourd’hui
de. Ce que l’on savait ne permettait pas d’établir clairement un plan d’ ensemble. Aujourd’hui, il est possible de partager
d’établir clairement un plan d’ensemble. Aujourd’hui, il est possible de partager l’art italien en trois périodes successi
une expression divine aux visages. Et c’est surtout dans les ateliers de Florence, au quinzième siècle, que l’art, cessant
ans les ateliers de Florence, au quinzième siècle, que l’art, cessant d’ être mystique, commença à se transformer par l’étu
essant d’être mystique, commença à se transformer par l’étude précise de la nature. Ces époques de transition sont particu
mmença à se transformer par l’étude précise de la nature. Ces époques de transition sont particulièrement intéressantes. D
génies. S’ils ne les égalent pas en perfection, ils ont souvent plus de puissance. Leurs audaces sont instructives. Parmi
du Colleone et l’œuvre du Tintoret nous conservent intacte l’énergie de Venise. M. Maurice Barrès a eu raison de placer t
conservent intacte l’énergie de Venise. M. Maurice Barrès a eu raison de placer très haut ce Tintoret et d’égaler son arde
ise. M. Maurice Barrès a eu raison de placer très haut ce Tintoret et d’ égaler son ardente imagination à celle des plus gr
rands génies. Il ne fut pas seulement un travailleur fougueux : voyez de quelle délicatesse et de quelle poésie il est cap
as seulement un travailleur fougueux : voyez de quelle délicatesse et de quelle poésie il est capable dans son Mariage de
uelle délicatesse et de quelle poésie il est capable dans son Mariage de sainte Catherine et dans la Présentation de la Vi
capable dans son Mariage de sainte Catherine et dans la Présentation de la Vierge au Temple de la Madonna dell’Orto. Le m
ge de sainte Catherine et dans la Présentation de la Vierge au Temple de la Madonna dell’Orto. Le même homme étonne par la
u Temple de la Madonna dell’Orto. Le même homme étonne par la largeur de son dessin, par la vérité, par l’audace de ses ra
omme étonne par la largeur de son dessin, par la vérité, par l’audace de ses raccourcis. On ne peut le comparer qu’à Miche
e hier par quelqu’un qui n’ignorerait aucune des ressources actuelles de l’art. Mais quand on découvre pour la première fo
Colleone, la surprise et l’émotion sont encore plus grandes. Elle est de 1483. Lorsqu’on vient de Padoue et qu’on a gardé
3. Lorsqu’on vient de Padoue et qu’on a gardé le souvenir des détails de la statue fameuse de Gattamelata, achevée par Don
Padoue et qu’on a gardé le souvenir des détails de la statue fameuse de Gattamelata, achevée par Donatello en 1453, on se
uel est le génie qui, en trente années, a pu élever un art à ce point de perfection. Le Colleone, en bronze, sur un haut p
ce point de perfection. Le Colleone, en bronze, sur un haut piédestal de marbre, domine une petite place, à droite de la f
e, sur un haut piédestal de marbre, domine une petite place, à droite de la façade sombre de SS. Giovanni e Paolo, où sont
stal de marbre, domine une petite place, à droite de la façade sombre de SS. Giovanni e Paolo, où sont les tombeaux des do
vers le nord-ouest et menace l’étranger, par-delà les vieux quartiers de Venise et la lagune. Devant le monument, le rio d
troit où le gondolier arrête le voyageur. Le condottiere est en tenue de bataille, casqué et cuirassé. Ses jambes, raidies
riers, forment avec le corps une ligne sobre qui donne une impression de solidité. Le dos s’appuie à peine au troussequin
mpression de solidité. Le dos s’appuie à peine au troussequin ouvragé de la selle. Par vaillance ou bravade, le bras droit
On sent qu’ils obéissent au cerveau et leur dépendance grandit l’air d’ autorité du regard. L’effort de la pensée abaisse
rveau et leur dépendance grandit l’air d’autorité du regard. L’effort de la pensée abaisse sur les yeux l’ombre des sourci
ils tendus. Les traits anguleux, les rides profondes montrent l’usure de l’homme de guerre, dur pour soi-même comme pour l
Les traits anguleux, les rides profondes montrent l’usure de l’homme de guerre, dur pour soi-même comme pour les autres.
r les autres. Dureté poussée jusqu’à la cruauté peut-être : les mœurs de l’époque y obligent. La lèvre inférieure est mépr
férieure est méprisante. Il semble que ce chef soit au moment suprême de la lutte, quand il est déjà sûr de sa victoire, m
que ce chef soit au moment suprême de la lutte, quand il est déjà sûr de sa victoire, mais pendant qu’on la lui dispute en
te figure, c’est qu’on y voit agir une pensée forte et que les moyens d’ expression restent admirablement simples. Devant l
e le souvenir du Pensieroso, qui songe douloureusement dans son cadre de marbre. Ici, c’est le plein air, un homme à cheva
sprit ferme au milieu de l’action. Ces deux œuvres, dans l’opposition de leurs caractères, parlent un même langage. Sous l
de leurs caractères, parlent un même langage. Sous la coupole étroite de la chapelle des Médicis, le chef-d’œuvre de Miche
. Sous la coupole étroite de la chapelle des Médicis, le chef-d’œuvre de Michel-Ange est sévère comme les vieilles rues de
is, le chef-d’œuvre de Michel-Ange est sévère comme les vieilles rues de Florence resserrées entre des palais qui sont de
me les vieilles rues de Florence resserrées entre des palais qui sont de sombres forteresses. Le Pensieroso résume la pens
sont de sombres forteresses. Le Pensieroso résume la pensée profonde de la ville. À Venise, le Colleone étonne davantage.
Venise, le Colleone étonne davantage. Les poètes ont si souvent parlé de cette mollesse orientale où s’endort la ville des
ls disent que tout s’y effrite et meurt. Tant de vie dans ce cavalier de bronze et un air si terrible choquent le passant
« une grande prestance », mais il ne s’arrêta guère : il était pressé de compter les tableaux du Titien et courait voir la
tait pressé de compter les tableaux du Titien et courait voir la Mort de saint Pierre, œuvre si précieuse qu’il était défe
voir la Mort de saint Pierre, œuvre si précieuse qu’il était défendu de la vendre « sous peine de mort ». Un incendie l’a
Peut-être la hâte du poète a-t-elle son excuse dans un pressentiment de cette catastrophe ? Taine prit quelques notes. Il
Padoue, devant le Gattamelata, il admirait toutes les disproportions de l’œuvre de Donatello. Mais Taine était myope et l
vant le Gattamelata, il admirait toutes les disproportions de l’œuvre de Donatello. Mais Taine était myope et les piédesta
tiste très secondaire, travailleur, mais mal doué. On ne se souvenait de son nom que parce qu’il eut la chance d’avoir pou
mal doué. On ne se souvenait de son nom que parce qu’il eut la chance d’ avoir pour élève Léonard de Vinci. À quelques œuvr
eut la chance d’avoir pour élève Léonard de Vinci. À quelques œuvres de ce Verrocchio on accordait un certain mérite, mai
enfant, avait dû y faire l’essentiel. Le maître devenait le disciple de son élève. Quelques études récentes ont rétabli l
entes ont rétabli la vérité9. Pour apprécier Verrocchio, il suffisait d’ aller voir le Colleone. Quand un artiste est capab
, il suffisait d’aller voir le Colleone. Quand un artiste est capable d’ exprimer si fortement ce qu’il a conçu on peut êtr
on peut être sûr qu’il faut le compter parmi les plus grands maîtres de l’art. II Andrea di Cione, né à Florence en
rea di Cione, né à Florence en 1435, entra de bonne heure à l’atelier de l’orfèvre Verrocchio. Lorsque celui-ci mourut, qu
nnées plus tard, Andrea prit son nom, sans doute parce qu’il méritait de conserver sa clientèle. Quelques ateliers d’orfèv
ute parce qu’il méritait de conserver sa clientèle. Quelques ateliers d’ orfèvres fournissaient à la société florentine les
vres d’art qui faisaient son orgueil. C’étaient en réalité des écoles d’ art. La nécessité d’y travailler les bijoux, les p
ient son orgueil. C’étaient en réalité des écoles d’art. La nécessité d’ y travailler les bijoux, les pièces d’orfèvrerie t
des écoles d’art. La nécessité d’y travailler les bijoux, les pièces d’ orfèvrerie tant recherchés à une époque où l’on ai
seler. Quelques-uns s’élevaient au-dessus du commun par la perfection de leurs travaux et par l’étendue de leurs connaissa
-dessus du commun par la perfection de leurs travaux et par l’étendue de leurs connaissances. On avait beaucoup construit
construit au quatorzième siècle et au début du quinzième, à l’époque de la grande prospérité des banques et de l’industri
début du quinzième, à l’époque de la grande prospérité des banques et de l’industrie de Florence. Peu à peu, on garnissait
ème, à l’époque de la grande prospérité des banques et de l’industrie de Florence. Peu à peu, on garnissait de statues et
é des banques et de l’industrie de Florence. Peu à peu, on garnissait de statues et de fresques les églises et les palais.
et de l’industrie de Florence. Peu à peu, on garnissait de statues et de fresques les églises et les palais. Il y avait de
ssait de statues et de fresques les églises et les palais. Il y avait de la place partout. Aussi certains ateliers d’orfèv
t les palais. Il y avait de la place partout. Aussi certains ateliers d’ orfèvres élargissaient de plus en plus le champ de
i certains ateliers d’orfèvres élargissaient de plus en plus le champ de leurs travaux. On y étudiait la géométrie, la per
leurs travaux. On y étudiait la géométrie, la perspective, la manière de traiter les métaux, les terres cuites et les coul
ico vient de mourir. Filippo Lippi, délivré des corsaires, est revenu d’ Afrique. Ses aventures, l’enlèvement et l’abandon
aires, est revenu d’Afrique. Ses aventures, l’enlèvement et l’abandon de la jolie nonne Lucrezia Buti ont amusé Florence e
ti ont amusé Florence et Rome. Malgré tant de scandales, on le charge de décorer le chœur de la cathédrale de Prato. Son d
e et Rome. Malgré tant de scandales, on le charge de décorer le chœur de la cathédrale de Prato. Son dessin a de la souple
tant de scandales, on le charge de décorer le chœur de la cathédrale de Prato. Son dessin a de la souplesse. Mais, dans l
le charge de décorer le chœur de la cathédrale de Prato. Son dessin a de la souplesse. Mais, dans le cours de sa vie troub
athédrale de Prato. Son dessin a de la souplesse. Mais, dans le cours de sa vie troublée, il n’a guère eu le temps d’étudi
sse. Mais, dans le cours de sa vie troublée, il n’a guère eu le temps d’ étudier. Lorsqu’il essaye de noter les ombres exac
sa vie troublée, il n’a guère eu le temps d’étudier. Lorsqu’il essaye de noter les ombres exactement, on remarque ses mala
actement, on remarque ses maladresses : il ternit les belles couleurs de l’école de l’Angelico sans parvenir à marquer le
n remarque ses maladresses : il ternit les belles couleurs de l’école de l’Angelico sans parvenir à marquer le relief avec
lico sans parvenir à marquer le relief avec netteté. C’est une époque de transition. Les progrès sont d’une rapidité extra
relief avec netteté. C’est une époque de transition. Les progrès sont d’ une rapidité extraordinaire. Parmi les aînés de Ve
tion. Les progrès sont d’une rapidité extraordinaire. Parmi les aînés de Verrocchio, l’un des plus audacieux chercheurs ét
rante ans quand Andrea naquit. Il révéla à ses contemporains les lois de la perspective. Le jeune Andrea dut aller en étud
ation dans les fresques, les camaïeux alors récents du chiostro verde de Santa-Maria-Novella. Plusieurs générations vinren
qu’on n’employait jusqu’à lui que pour les ébauches. Cette uniformité de couleur exigeait des subtilités nouvelles dans la
en donnant une grâce mystique aux figures peintes. Ils ont la volonté de profiter des connaissances nouvelles. L’instructi
ances nouvelles. L’instruction était répandue dans toutes les classes de la société. Les Grecs fuyant devant les Turcs vai
s anciens. En 1439, un concile avait été réuni à Florence dans le but de rapprocher les Églises grecque et latine. La reli
ts envoyés pour représenter l’Église grecque, il y en eut qui prirent de l’influence sur l’opinion. Les érudits Giorgio Ge
nce l’antique Académie. On put voir le savant Marsile Ficin, chanoine de San Lorenzo, entretenir une lampe allumée devant
chanoine de San Lorenzo, entretenir une lampe allumée devant le buste de Platon. Il passa sa vie à commenter la philosophi
acun voulut d’abord s’instruire pour prendre parti dans ces querelles de philosophes, mais les Florentins avaient trop de
i dans ces querelles de philosophes, mais les Florentins avaient trop de finesse pour ne pas s’en amuser très vite. Quelqu
Aristote. La plupart trouvèrent dans l’un et dans l’autre les raisons d’ un sage scepticisme. Pendant deux ou trois générat
sprit libre comme il ne l’avait jamais été depuis les jours héroïques d’ Athènes. Les artistes ne songent plus à inspirer l
servation devient exacte. Elle augmente, elle perfectionne les moyens d’ expression. On ne peut pas encore imiter les ancie
, mais son génie même annihilera pour longtemps toutes les tentatives d’ originalité. L’époque où travaille Verrocchio est
té. L’époque où travaille Verrocchio est l’une des plus intéressantes de l’histoire de l’art, parce que chaque œuvre y est
ù travaille Verrocchio est l’une des plus intéressantes de l’histoire de l’art, parce que chaque œuvre y est le résultat d
ntes de l’histoire de l’art, parce que chaque œuvre y est le résultat de recherches où la personnalité de l’auteur joue le
e que chaque œuvre y est le résultat de recherches où la personnalité de l’auteur joue le plus grand rôle. Le milieu n’off
ité de l’auteur joue le plus grand rôle. Le milieu n’offre pas encore de modèles, mais seulement une atmosphère laborieuse
t une atmosphère laborieuse, des enseignements nouveaux et des moyens d’ exécution qui progressent tous les jours. Cela cré
ui progressent tous les jours. Cela crée des compétitions, des luttes d’ influence entre les ateliers des maîtres que l’on
e peut pas les copier. Circonstances favorables à l’éclosion complète d’ une belle nature d’artiste. Verrocchio développe l
er. Circonstances favorables à l’éclosion complète d’une belle nature d’ artiste. Verrocchio développe lentement ses dons,
. Verrocchio développe lentement ses dons, en restant toujours maître de son génie. Il a commencé par des travaux d’orfèvr
n restant toujours maître de son génie. Il a commencé par des travaux d’ orfèvrerie ; il finira par le Colleone. III
ie ; il finira par le Colleone. III Nous ne savons presque rien de sa vie. Il vécut à Florence et fit un voyage à Ve
Colleone. Peut-être alla-t-il à Rome, mais il n’y reste aucune trace de son passage. Lorsque Pierre de Médicis le charge
este aucune trace de son passage. Lorsque Pierre de Médicis le charge de décorer la tombe de Cosme, Verrocchio n’a que vin
son passage. Lorsque Pierre de Médicis le charge de décorer la tombe de Cosme, Verrocchio n’a que vingt-neuf ans : ce qui
des critiques. On sait qu’il ne se maria jamais. Les nombreux enfants de sa sœur remplissaient sa maison. Il étudia leurs
examina leurs petits bras, leurs petites jambes, qui sont construits d’ une manière si mystérieuse, dans des replis de cha
es, qui sont construits d’une manière si mystérieuse, dans des replis de chair qui dissimulent l’ossature et les muscles n
sature et les muscles naissants. Il nota leurs mouvements, leurs jeux de physionomie, qui ne sont presque pas humains parc
sont presque pas humains parce qu’ils obéissent moins à des rudiments de pensée qu’à de simples réflexes. Sa manière de re
s humains parce qu’ils obéissent moins à des rudiments de pensée qu’à de simples réflexes. Sa manière de représenter les e
moins à des rudiments de pensée qu’à de simples réflexes. Sa manière de représenter les enfants est tellement personnelle
de représenter les enfants est tellement personnelle qu’elle a permis de lui attribuer avec certitude la Madone du dôme de
le qu’elle a permis de lui attribuer avec certitude la Madone du dôme de Pistoia et la Madone à l’œillet de l’ancienne Pin
r avec certitude la Madone du dôme de Pistoia et la Madone à l’œillet de l’ancienne Pinacothèque de Munich. Vasari, qui se
du dôme de Pistoia et la Madone à l’œillet de l’ancienne Pinacothèque de Munich. Vasari, qui se trompe si souvent, avait d
Vasari, qui se trompe si souvent, avait donné la première comme étant de Lorenzo di Credi, l’élève médiocre de Verrocchio.
t donné la première comme étant de Lorenzo di Credi, l’élève médiocre de Verrocchio. Des documents ont établi qu’elle est
elle est bien du maître lui-même. Morelli n’avait eu qu’à la regarder d’ un peu près pour en acquérir la certitude. Quant à
gues continuent, je crois, à l’inscrire au nombre des œuvres si rares de Léonard de Vinci. La galerie des Offices met le m
e, et la raison principale est que le nom qu’on aime le moins à rayer d’ un catalogue est celui de Léonard. Il y a de telle
e est que le nom qu’on aime le moins à rayer d’un catalogue est celui de Léonard. Il y a de telles difficultés à pouvoir l
’on aime le moins à rayer d’un catalogue est celui de Léonard. Il y a de telles difficultés à pouvoir l’y inscrire. On pré
à pouvoir l’y inscrire. On préfère ignorer que Verrocchio, sculpteur de génie, est aussi l’un des peintres les plus intér
sculpteur de génie, est aussi l’un des peintres les plus intéressants de son époque. Rien ne lui échappe. Il étudie tout.
époque. Rien ne lui échappe. Il étudie tout. On a apporté secrètement de Flandre les procédés de la peinture à l’huile. Le
ppe. Il étudie tout. On a apporté secrètement de Flandre les procédés de la peinture à l’huile. Le farouche Andrea del Cas
peinture à l’huile. Le farouche Andrea del Castagno a essayé, au prix d’ un meurtre, d’en garder pour lui seul la recette.
uile. Le farouche Andrea del Castagno a essayé, au prix d’un meurtre, d’ en garder pour lui seul la recette. Mais les Polla
pensives, — pensives surtout. Il ne faut jamais manquer une occasion de montrer ce que fut l’art pendant les années qui p
es années qui précèdent immédiatement la révélation des chefs-d’œuvre de l’antiquité. La résurrection de l’art ancien supp
ement la révélation des chefs-d’œuvre de l’antiquité. La résurrection de l’art ancien supprima en Italie cet esprit de rec
iquité. La résurrection de l’art ancien supprima en Italie cet esprit de recherche qui remplit d’enthousiasme, vers 1460,
e l’art ancien supprima en Italie cet esprit de recherche qui remplit d’ enthousiasme, vers 1460, Verrocchio et ses rivaux.
En étudiant Verrocchio, on voit ce que produit l’observation directe de la nature. Pendant que Botticelli s’inspire, avec
directe de la nature. Pendant que Botticelli s’inspire, avec une âme de poète, des modèles fournis par les générations pr
s modèles fournis par les générations précédentes, sans avoir le goût de suivre l’esprit nouveau dont profite mieux l’admi
l peint, une gravité mélancolique tempérée par beaucoup de douceur et de bonté, on songe aux œuvres de Dürer. C’est le mêm
que tempérée par beaucoup de douceur et de bonté, on songe aux œuvres de Dürer. C’est le même réalisme dans les traits et
me réalisme dans les traits et dans les attitudes, avec quelque chose de réfléchi qui donne aux compositions un intérêt in
ous ses muscles, les veines saillantes sous la peau et le front plein de pensée. Comme sculpteur, son souci du réalisme lu
ouci du réalisme lui fait éviter le bas-relief. On n’en connaît qu’un de lui, fait pour l’autel du Baptistère de Florence,
relief. On n’en connaît qu’un de lui, fait pour l’autel du Baptistère de Florence, la Décollation de saint Jean-Baptiste 1
n de lui, fait pour l’autel du Baptistère de Florence, la Décollation de saint Jean-Baptiste 10. Encore les personnages qu
nt se trouvent-ils tous à peu près sur le même plan. C’était un moyen d’ éviter d’obéir aux conventions un peu choquantes p
uvent-ils tous à peu près sur le même plan. C’était un moyen d’éviter d’ obéir aux conventions un peu choquantes par lesque
onventions un peu choquantes par lesquelles les sculpteurs des écoles de Donatello et de Ghiberti cherchaient à rivaliser
u choquantes par lesquelles les sculpteurs des écoles de Donatello et de Ghiberti cherchaient à rivaliser avec les peintre
iser avec les peintres pour rendre sensible la perspective. L’intérêt de ce bas-relief de Verrocchio est dans les attitude
ntres pour rendre sensible la perspective. L’intérêt de ce bas-relief de Verrocchio est dans les attitudes : le bourreau a
ief de Verrocchio est dans les attitudes : le bourreau a un mouvement d’ une violence admirable. Dans la manière d’exprimer
le bourreau a un mouvement d’une violence admirable. Dans la manière d’ exprimer les gestes de l’être qui agit, Verrocchio
ement d’une violence admirable. Dans la manière d’exprimer les gestes de l’être qui agit, Verrocchio innove aussi. Donatel
cchio innove aussi. Donatello avait été un maître puissant dans l’art de donner à la pierre, au métal, l’apparence de la v
ître puissant dans l’art de donner à la pierre, au métal, l’apparence de la vie. Il représente une humanité qui connaît la
est un spectacle toujours passionnant et l’artiste ne doit pas avoir d’ autre but que d’en fixer adroitement la mobilité.
e toujours passionnant et l’artiste ne doit pas avoir d’autre but que d’ en fixer adroitement la mobilité. Il faut que le b
é. Il faut que le bronze ou le marbre s’animent et donnent l’illusion de la vie. Étudier la nature, modeler scrupuleusemen
coles : voilà qui ne suffit pas encore. Il faut atteindre à une force d’ expression aussi grande que possible. Nous avons v
né à son œuvre une unité, à sa composition un centre. C’est le secret de la beauté des quelques œuvres que nous a laissées
quelques œuvres que nous a laissées Verrocchio. Il n’entreprit jamais d’ immenses besognes comme Donatello ou Ghiberti, mai
immenses besognes comme Donatello ou Ghiberti, mais ce que nous avons de lui est parfait. Sa supériorité, c’est l’art de c
ais ce que nous avons de lui est parfait. Sa supériorité, c’est l’art de composer, en se jouant des difficultés, en les su
e plus dans l’ensemble. Ses chefs-d’œuvre, le Colleone, l’Incrédulité de saint Thomas 11, paraissent d’une beauté sobre. T
fs-d’œuvre, le Colleone, l’Incrédulité de saint Thomas 11, paraissent d’ une beauté sobre. Tous les détails pourtant ont ét
laie pour convaincre saint Thomas, dans ce groupe qui forme le centre de la façade sombre d’Or San Michele, sur la via dei
saint Thomas, dans ce groupe qui forme le centre de la façade sombre d’ Or San Michele, sur la via dei Calzaïoli ; et l’au
ei Calzaïoli ; et l’autre main levée dans un geste large ! Et la main de la Madone de Munich, qui amuse l’enfant en agitan
; et l’autre main levée dans un geste large ! Et la main de la Madone de Munich, qui amuse l’enfant en agitant l’œillet qu
fant en agitant l’œillet qu’il cherche à saisir ! On découvre presque de la préciosité dans ces détails, tant ils sont d’u
On découvre presque de la préciosité dans ces détails, tant ils sont d’ un fini extrême, mais la composition est si habile
habile que l’œuvre reste simplement belle. IV C’est à l’atelier de ce maître que le jeune Léonard de Vinci vint trav
a grâce surhumaine. « Vraiment admirable et céleste fut Léonard, fils de Ser Piero da Vinci. » Sa légende est si solideme
, en contester quelques détails. D’abord, il n’y a peut-être pas lieu de tenir pour miraculeuse sa précocité. Il n’entre c
Verrocchio que vers 1470 et n’est inscrit qu’en 1472 sur le registre de la corporation des peintres. Il avait vingt ans.
on des peintres. Il avait vingt ans. Or, à cet âge, Mantegna décorait de fresques admirables la chapelle des Eremitani à P
la chapelle des Eremitani à Padoue et était déjà complètement maître de son art. À quinze ans, Michel-Ange sculpte un mas
tement maître de son art. À quinze ans, Michel-Ange sculpte un masque de satyre qui lui vaut l’éloge de Laurent de Médicis
nze ans, Michel-Ange sculpte un masque de satyre qui lui vaut l’éloge de Laurent de Médicis. Le Pérugin peint à neuf ans,
que des enfants manient adroitement le pinceau, et que quelques-unes de leurs œuvres de début nous paraissent encore des
manient adroitement le pinceau, et que quelques-unes de leurs œuvres de début nous paraissent encore des chefs-d’œuvre !
araissent encore des chefs-d’œuvre ! Mais c’est desservir Léonard que de vanter sa précocité. Son génie est surtout réfléc
ectuelle qu’il acquiert peu à peu, en vivant dans les milieux érudits de Florence, ses connaissances générales si approfon
action de plus en plus grande sur son œuvre. Qu’on ne nous parle plus de l’ange qui lui a été attribué dans le tableau de
n ne nous parle plus de l’ange qui lui a été attribué dans le tableau de Verrocchio, le Baptême du Christ ! On ne l’a tant
ause de ce qu’en dit Vasari : Verrocchio, enthousiasmé par ce travail de son élève, aurait jeté ses pinceaux et renoncé po
einture. Les faits contredisent cette anecdote. D’après le témoignage de Vasari lui-même, Verrocchio « ne se reposa jamais
le dégoût pouvant survenir par suite de l’application à un seul genre de travail ». Il continue à peindre pendant toute sa
e sa vie. M. Marcel Reymond me paraît avoir mieux interprété le texte de Vasari12 : Verrocchio ne laissait à personne le s
rété le texte de Vasari12 : Verrocchio ne laissait à personne le soin de concevoir et de dessiner ses tableaux. S’il permi
Vasari12 : Verrocchio ne laissait à personne le soin de concevoir et de dessiner ses tableaux. S’il permit à Léonard de t
soin de concevoir et de dessiner ses tableaux. S’il permit à Léonard de travailler à l’ange du Baptême du Christ, il gard
onard de travailler à l’ange du Baptême du Christ, il garde le mérite d’ en avoir fait une figure fine et délicate, mais mo
licate, mais moins intéressante pourtant que les visages du Christ et de saint Jean-Baptiste. On s’est trop longtemps fié
et de saint Jean-Baptiste. On s’est trop longtemps fié aux jugements d’ Eugène Müntz13. Aujourd’hui, il ne subsiste rien d
fié aux jugements d’Eugène Müntz13. Aujourd’hui, il ne subsiste rien de tout ce qu’il inventa pour diminuer Verrocchio et
qui peignit Sainte Anne avait besoin qu’on ajoutât encore au prestige de sa légende ! On a reconnu que les ouvrages d’Eugè
utât encore au prestige de sa légende ! On a reconnu que les ouvrages d’ Eugène Müntz sont détestables. Il est temps qu’on
qu’on les oublie14. On y voit soutenir que le développement du génie de Verrocchio serait dû à l’influence de Léonard, « 
r que le développement du génie de Verrocchio serait dû à l’influence de Léonard, « rapidement devenu le maître de son maî
hio serait dû à l’influence de Léonard, « rapidement devenu le maître de son maître15 ». C’est pour arriver à cette conclu
ciple. Il faut bien reconnaître que les deux artistes ont une parenté de style et d’inspiration. Il y a longtemps que Fran
ut bien reconnaître que les deux artistes ont une parenté de style et d’ inspiration. Il y a longtemps que François Rio, cr
et, ce qui est encore plus frappant, même prédilection pour le cheval de bataille, pour le cheval monumental et pour les é
ssemblances établissent que l’empreinte reçue par Léonard à l’atelier de Verrocchio fut plus grande qu’on n’a voulu le cro
ulu le croire. Vasari raconte que Verrocchio dessina « quelques têtes de femme d’une si grande élégance, surtout dans l’ar
oire. Vasari raconte que Verrocchio dessina « quelques têtes de femme d’ une si grande élégance, surtout dans l’arrangement
s têtes de femme d’une si grande élégance, surtout dans l’arrangement de la coiffure, que Léonard les imita toujours ». Ma
étaient, sont encore attribués au disciple. Et Eugène Müntz poussait de grands cris quand on disait qu’ils pouvaient être
grands cris quand on disait qu’ils pouvaient être du maître. Le goût de Verrocchio ! Il s’amusait bien de ceux qui y croy
s pouvaient être du maître. Le goût de Verrocchio ! Il s’amusait bien de ceux qui y croyaient ! Ce n’est pas à un tel ini
e rocailleux et recroquevillé, que Léonard aurait demandé des modèles d’ élégance17 ! Les recherches savantes de Morelli,
rd aurait demandé des modèles d’élégance17 ! Les recherches savantes de Morelli, de M. Berenson, de M. Marcel Reymond ne
mandé des modèles d’élégance17 ! Les recherches savantes de Morelli, de M. Berenson, de M. Marcel Reymond ne laissent pou
s d’élégance17 ! Les recherches savantes de Morelli, de M. Berenson, de M. Marcel Reymond ne laissent pourtant plus de do
relli, de M. Berenson, de M. Marcel Reymond ne laissent pourtant plus de doute. Ces visages de femmes, d’une beauté si dou
de M. Marcel Reymond ne laissent pourtant plus de doute. Ces visages de femmes, d’une beauté si douce, avec des yeux aux
el Reymond ne laissent pourtant plus de doute. Ces visages de femmes, d’ une beauté si douce, avec des yeux aux paupières b
s dont, après Léonard, toutes les écoles s’inspirent, sont des études de Verrocchio. On y retrouve l’expression exquise de
nt, sont des études de Verrocchio. On y retrouve l’expression exquise de la Madone de l’Hôpital18. Figures arrondies, bien
études de Verrocchio. On y retrouve l’expression exquise de la Madone de l’Hôpital18. Figures arrondies, bien vivantes aux
r une finesse qui nous touche mieux que celle des sveltes personnages de Botticelli, dont les visages cependant sont aminc
les visages cependant sont amincis, affinés à l’extrême. Botticelli, de douze ans plus jeune que Verrocchio, produit une
rocchio, au contraire, sait que l’art est perfectible dans ses moyens d’ exprimer la vie, la beauté. Eugène Müntz, que nous
esprit éminemment curieux et passablement inquiet ne pouvait manquer d’ ouvrir à son élève les horizons les plus variés ;
eune Léonard19. La postérité a admiré dans Léonard cet esprit occupé de tout et traitant tout avec intelligence et adress
mme beaucoup de grands esprits qui réussissent, il ne fut pas capable de reconnaissance. Celui qui s’humilie en disant : «
. Celui qui s’humilie en disant : « J’ai eu tel maître et j’ai appris de lui ce que je sais », ne devient pas un maître de
ître et j’ai appris de lui ce que je sais », ne devient pas un maître de l’avenir. Léonard, dans ses écrits, parle avec in
maître de l’avenir. Léonard, dans ses écrits, parle avec indifférence de la mort de Ser Piero, son père. Il assiste, sans
’avenir. Léonard, dans ses écrits, parle avec indifférence de la mort de Ser Piero, son père. Il assiste, sans un mot de r
différence de la mort de Ser Piero, son père. Il assiste, sans un mot de regret, sans émotion, à la chute de Ludovic le Mo
son père. Il assiste, sans un mot de regret, sans émotion, à la chute de Ludovic le More, son protecteur. On ne doit pas s
cchio. La critique commence à mettre quelques clartés dans l’histoire de l’art à Florence, au début de la Renaissance. On
mettre quelques clartés dans l’histoire de l’art à Florence, au début de la Renaissance. On découvre de nouveaux noms, com
histoire de l’art à Florence, au début de la Renaissance. On découvre de nouveaux noms, comme ce Francesco Botticini, dont
le Tobie et les trois Archanges 20, si admirable, rappelle la manière de Botticelli avec un peu de la science de Verrocchi
dmirable, rappelle la manière de Botticelli avec un peu de la science de Verrocchio. Que de mystères encore ! On a parlé d
la manière de Botticelli avec un peu de la science de Verrocchio. Que de mystères encore ! On a parlé d’un autre artiste r
peu de la science de Verrocchio. Que de mystères encore ! On a parlé d’ un autre artiste remarquable dont on ne retrouve p
m et qu’on appelle Amico di Sandro, parce qu’on croit qu’il fut l’ami de S. Botticelli. Longtemps encore, cette époque mag
écessaire, puisqu’il fut un initiateur et que la plupart des artistes de son temps subirent de quelque manière son influen
ut un initiateur et que la plupart des artistes de son temps subirent de quelque manière son influence. Si nous ne savons
rent de quelque manière son influence. Si nous ne savons presque rien de précis sur sa vie, nous pouvons, grâce à Vasari,
sque rien de précis sur sa vie, nous pouvons, grâce à Vasari, essayer d’ imaginer ce qu’il fut. Il aimait les enfants. Il t
ts. Il travaillait. Il cherchait sans relâche. Nous avons un portrait de lui gravé dans les vieilles éditions de Vasari et
lâche. Nous avons un portrait de lui gravé dans les vieilles éditions de Vasari et on croit le reconnaître dans un portrai
eilles éditions de Vasari et on croit le reconnaître dans un portrait d’ homme de Lorenzo di Credi, conservé au Musée des O
ditions de Vasari et on croit le reconnaître dans un portrait d’homme de Lorenzo di Credi, conservé au Musée des Offices.
es Offices. Il est représenté comme un bourgeois bien vivant et plein de force. On le voyait aux fêtes du palais des Médic
s couleurs. Il dut aimer son époque si active, si amoureuse des arts, de l’érudition et de la science. Peut-être, à Santa-
aimer son époque si active, si amoureuse des arts, de l’érudition et de la science. Peut-être, à Santa-Maria del Fiore, f
n et de la science. Peut-être, à Santa-Maria del Fiore, fut-il témoin de la sanglante conspiration des Pazzi (1478). Il re
amuser le peuple.   Mais, vers cette époque, à Ferrare, un adolescent d’ humeur sombre aima la fille d’un exilé florentin.
cette époque, à Ferrare, un adolescent d’humeur sombre aima la fille d’ un exilé florentin. Leurs maisons étaient voisines
tin. Leurs maisons étaient voisines. Le jeune homme trouva l’occasion d’ avouer son amour. Il fut repoussé durement parce q
qu’il avait grandi dans la solitude, ce jeune amoureux fut incapable de résister à cette injure. Son orgueil le fit entre
ère. Déjà, ayant été conduit une seule fois au somptueux palais ducal de Ferrare, il n’avait pu souffrir d’y passer inaper
ule fois au somptueux palais ducal de Ferrare, il n’avait pu souffrir d’ y passer inaperçu. Il prit en haine le luxe, les r
es richesses par lesquels tant de gens indignes s’élevaient au-dessus de lui. Il sentait « son cœur éclater ». Le cloître
 ». Le cloître exaspéra ses sentiments. Quelques mois avant le départ de Verrocchio pour Venise, ce petit moine bilieux, d
laideur, arrive à Florence (1482) et entre à Saint-Marc. Les fresques de l’Angelico n’y calmeront point ses rancunes. Il a
s fresques de l’Angelico n’y calmeront point ses rancunes. Il a l’air d’ une ombre plutôt que d’un homme vivant, tant les j
o n’y calmeront point ses rancunes. Il a l’air d’une ombre plutôt que d’ un homme vivant, tant les jeûnes l’ont amaigri. Da
nt amaigri. Dans sa cellule, il écrit des canzoni exaltés où son rêve de destruction se précise : « Ô Dieu ! s’il était po
ù son rêve de destruction se précise : « Ô Dieu ! s’il était possible de briser ces grandes ailes ! » Sa parole âpre, « s
ornement et sans art », va répandre dans le peuple les lieux communs de la révolte. On brûlera à Florence les œuvres prof
numéro 259, 1er avril 1908, p. 531-537 [537]. […] Poesia (fascicule d’ octobre à janvier) annonce, comme dans tous ses nu
tous ses numéros, le « triomphe du Roi Bombance », qui est un ouvrage de son trop modeste directeur : M. F.-T. Marinetti,
M. F.-T. Marinetti, — après quoi viennent des vers fort intéressants, de MM. Émile Bernard, Louis Thomas, Théo Varlet, M.
de MM. Émile Bernard, Louis Thomas, Théo Varlet, M. et G. Nervat, et de M. Florian Parmentier, dont le poème est « impuls
il y a quelque temps déjà des deux peintures représentant la Nativité de saint Jean-Baptiste et la Déposition de Notre-Sei
ures représentant la Nativité de saint Jean-Baptiste et la Déposition de Notre-Seigneur, classées d’abord parmi les primit
rari de Chivasso, a ramené l’attention sur les petites écoles du nord de l’Italie. Le groupe des Ferrari est précisément l
ément l’un des plus importants parmi ceux qui se rattachent à l’école de Verceil, mais ces peintres modestes sont demeurés
sont demeurés presque inconnus des amateurs. La réunion des mentions d’ archives recueillies par le Père Colombo ; des art
ions d’archives recueillies par le Père Colombo ; des articles isolés de Francesco Gamba sur Defendente, de M. Franz Riffe
Père Colombo ; des articles isolés de Francesco Gamba sur Defendente, de M. Franz Riffel sur Eusebio Ferrari forment à peu
i l’on met à part Gaudenzio Ferrari, et il m’a paru assez intéressant de remettre en lumière ces artistes mineurs si voisi
eurs si voisins des nôtres. Quatre peintres au moins portèrent le nom de Ferrari, Francesco, Eusebio, Defendente et Gauden
504 il est revenu à Verceil ainsi qu’en fait foi un document du 9 mai de la même année. En 1538 et 1549, on rencontre auss
it nécessaire, pour ne voir en tous ces Francesco qu’un seul artiste, de lui prêter fort longue vie. Eusebio Ferrari nous
Eusebio Ferrari nous est mieux connu. Son père Bernardino, qui était de Pezzana, s’était installé à Verceil. Eusebio dut
470. On l’appelle souvent « frate » parce qu’il fut inscrit à l’ordre de Saint-François d’Assise, mais il ne persévéra pas
arie Calandra. Il était déjà assez estimé en 1508 pour pouvoir servir de garant à Gaudenzio Ferrari, lors du contrat passé
udenzio Ferrari, lors du contrat passé entre celui-ci et la confrérie de Sainte-Anne. Trois ans plus tard, la même confrér
is ans plus tard, la même confrérie confia à Eusebio lui-même le soin de peindre la chapelle dédiée à la sainte. Il reçut
a sainte. Il reçut pour ce travail 225 florins, mais il est difficile de reconnaître sa main dans les médiocres fragments
ans les médiocres fragments qui nous sont restés. Par contre le musée de Mayence conserve d’Eusebio un très beau triptyque
agments qui nous sont restés. Par contre le musée de Mayence conserve d’ Eusebio un très beau triptyque. Un ancien autour G
ui se trouvaient saint Joseph, la Vierge et trois anges. Sur le volet de gauche, saint Jérôme était représenté ; sur l’aut
petit chien. Une description aussi précise a permis à M. Franz Riffel de reconnaître sans aucun doute l’ancien triptyque d
à M. Franz Riffel de reconnaître sans aucun doute l’ancien triptyque de l’église Saint-Paul dans celui qui se trouve main
t en 1533. Defendente Ferrari de Chivasso se rattache aussi à l’école de Verceil. Sa manière plus brillante, plus riche, p
ceil. Sa manière plus brillante, plus riche, plus gracieuse que celle de Macrino, se rapproche de celle de Gerolamo Gioven
llante, plus riche, plus gracieuse que celle de Macrino, se rapproche de celle de Gerolamo Giovenone. Ou croit que Martino
lus riche, plus gracieuse que celle de Macrino, se rapproche de celle de Gerolamo Giovenone. Ou croit que Martino Spanzott
on premier maître, et on a parfois attribué à ce dernier un triptyque de Chieri commandé en 1503 par la famille Tana. Mais
en 1503 par la famille Tana. Mais cette peinture diffère sensiblement d’ une Madone de la pinacothèque de Turin, qui semble
a famille Tana. Mais cette peinture diffère sensiblement d’une Madone de la pinacothèque de Turin, qui semble jusqu’ici la
s cette peinture diffère sensiblement d’une Madone de la pinacothèque de Turin, qui semble jusqu’ici la seule œuvre authen
inacothèque de Turin, qui semble jusqu’ici la seule œuvre authentique de Martino. Il faudrait donc, d’après Gamba, laisser
donc, d’après Gamba, laisser à Defendente l’attribution du triptyque de Chieri. Le monogramme de Defendente avec la date
sser à Defendente l’attribution du triptyque de Chieri. Le monogramme de Defendente avec la date de 1521 se lit sur une Ad
tion du triptyque de Chieri. Le monogramme de Defendente avec la date de 1521 se lit sur une Adoration de la cathédrale d’
onogramme de Defendente avec la date de 1521 se lit sur une Adoration de la cathédrale d’Ivrée ; et dans toute la contrée,
ndente avec la date de 1521 se lit sur une Adoration de la cathédrale d’ Ivrée ; et dans toute la contrée, à Feletto, à Avi
ondent. Le père Bruzza a d’ailleurs découvert jadis dans les archives de Moncalieri la convention passée en 1530 entre cet
ntion passée en 1530 entre cette ville et le peintre pour l’exécution d’ un double triptyque destiné au grand autel de l’ab
peintre pour l’exécution d’un double triptyque destiné au grand autel de l’abbaye de Sant’Antonio di Ranverso, où on le vo
l’exécution d’un double triptyque destiné au grand autel de l’abbaye de Sant’Antonio di Ranverso, où on le voit encore. D
os pour cette importante œuvre : il y mit son monogramme avec la date de 1531 et y ajouta les œuvres de la ville de Moncal
: il y mit son monogramme avec la date de 1531 et y ajouta les œuvres de la ville de Moncalieri. Bien que peignant au xvie
on monogramme avec la date de 1531 et y ajouta les œuvres de la ville de Moncalieri. Bien que peignant au xvie  siècle, De
e a conservé quelques-uns des moyens des primitifs. Si son dessin est d’ une grande pureté de lignes et de modelé, si certa
s-uns des moyens des primitifs. Si son dessin est d’une grande pureté de lignes et de modelé, si certains de ses types ont
ens des primitifs. Si son dessin est d’une grande pureté de lignes et de modelé, si certains de ses types ont une grâce to
on dessin est d’une grande pureté de lignes et de modelé, si certains de ses types ont une grâce toute verceillaise, il co
ins de ses types ont une grâce toute verceillaise, il continue à user de l’or pour les broderies, les ornements et les rel
me demeure traditionnelle et ne se libère que dans les petites scènes de la prédelle. Le dernier des Ferrari, Gaudenzio, f
rédelle. Le dernier des Ferrari, Gaudenzio, fut peut-être aussi élève de Martino Spanzotti, avec Defendente et le Sodoma.
la de bonne heure travailler à Milan et à Varallo ; en 1508, il était de retour à Verceil et il peignait pour la congrégat
508, il était de retour à Verceil et il peignait pour la congrégation de Sainte-Anne, une image de cette sainte. Peu après
Verceil et il peignait pour la congrégation de Sainte-Anne, une image de cette sainte. Peu après Gaudenzio représentait la
e sainte. Peu après Gaudenzio représentait la Cène dans le réfectoire de Saint-Christophe et s’y inspirait de Léonard. En
ntait la Cène dans le réfectoire de Saint-Christophe et s’y inspirait de Léonard. En 1513 il était à Varallo, où il brossa
de Léonard. En 1513 il était à Varallo, où il brossait dans l’église de la Madonna delle Grazie son immense fresque en vi
lier. Gaudenzio revint assez souvent à Verceil. En 1528, il y servait de témoin à Gerolamo Giovenone : devant lui Gaudenzi
servait de témoin à Gerolamo Giovenone : devant lui Gaudenzio, « fils de maitre Lanfranchi de Ferrariis, de Milan, peintre
one : devant lui Gaudenzio, « fils de maitre Lanfranchi de Ferrariis, de Milan, peintre », Francesco Bagnatemi et sa femme
cesco Bagnatemi et sa femme Dorotea promettaient à Gerolamo Giovenone de lui verser 125 écus d’or pour la dot de leur fill
emme Dorotea promettaient à Gerolamo Giovenone de lui verser 125 écus d’ or pour la dot de leur fille Apollonia. Le groupe
ettaient à Gerolamo Giovenone de lui verser 125 écus d’or pour la dot de leur fille Apollonia. Le groupe des Giovenone est
illaise, nettement marquée, et la confusion entre ces travaux et ceux d’ un primitif français ne paraît guère possible, ain
. Tome LXXII, numéro 259, 1er avril 1908, p. 551‑554. Anniversaire de la mort de Carducci L’Anniversaire de la mort
II, numéro 259, 1er avril 1908, p. 551‑554. Anniversaire de la mort de Carducci L’Anniversaire de la mort de Carducc
p. 551‑554. Anniversaire de la mort de Carducci L’Anniversaire de la mort de Carducci a été commémoré au Collège de
. Anniversaire de la mort de Carducci L’Anniversaire de la mort de Carducci a été commémoré au Collège de France par
L’Anniversaire de la mort de Carducci a été commémoré au Collège de France par le « monde officiel ». Carducci, dont
nde officiel ». Carducci, dont une des principales qualités fut celle d’ être, pendant la période virile de sa vie, un homm
des principales qualités fut celle d’être, pendant la période virile de sa vie, un homme plein de dédain pour tout appara
fut celle d’être, pendant la période virile de sa vie, un homme plein de dédain pour tout apparat officiel, eût certes con
ple. En tous cas, ces comités italo-français, qui semblent se charger de fournir à Paris un surplus de mauvaises statues,
italo-français, qui semblent se charger de fournir à Paris un surplus de mauvaises statues, dont Paris n’a vraiment pas be
grand poète italien, et entre deux musiques militaires et une dizaine de discours, Mlle Cæcilia Vellini a noblement dit le
rs, Mlle Cæcilia Vellini a noblement dit les trop pathétiques sonnets de Ça ira, vigoureusement traduits par M. Jean de Bo
ue, par l’interprétation méthodique du Poème qui est l’Évangile moral de la race méditerranéenne. Paris s’intéresse aux ma
oral de la race méditerranéenne. Paris s’intéresse aux manifestations de la vie italienne. On applaudit dans la capitale m
orien à la critique souple, ou M. Fogazzaro. On y attend une tragédie de M. d’Annunzio, et on laisse déranger l’harmonie g
de M. d’Annunzio, et on laisse déranger l’harmonie gothique du square de Notre-Dame par l’imposition blanchâtre d’un mauva
harmonie gothique du square de Notre-Dame par l’imposition blanchâtre d’ un mauvais Goldoni. On y publie de bons et de mauv
re-Dame par l’imposition blanchâtre d’un mauvais Goldoni. On y publie de bons et de mauvais livres de documentation italie
l’imposition blanchâtre d’un mauvais Goldoni. On y publie de bons et de mauvais livres de documentation italienne. On y t
châtre d’un mauvais Goldoni. On y publie de bons et de mauvais livres de documentation italienne. On y traduit des livres
umentation italienne. On y traduit des livres médiocres et on remplit d’ eux le feuilleton de quelques grands quotidiens. E
. On y traduit des livres médiocres et on remplit d’eux le feuilleton de quelques grands quotidiens. En même temps, par l’
n de quelques grands quotidiens. En même temps, par l’effort constant de quelques penseurs universitaires géniaux, ou de p
par l’effort constant de quelques penseurs universitaires géniaux, ou de philosophes et de poètes nouveaux, l’élite intell
ant de quelques penseurs universitaires géniaux, ou de philosophes et de poètes nouveaux, l’élite intellectuelle française
ntellectuelle française arrive à avoir une connaissance assez précise de l’état d’âme de l’élite intellectuelle italienne.
ançaise arrive à avoir une connaissance assez précise de l’état d’âme de l’élite intellectuelle italienne. On apprécie la
nclusions dernières des jeunes philosophes ou des jeunes esthéticiens d’ outre-monts. Il y a entente spirituelle entre les
oins stérile. Il y a donc entente et il y a aussi attente. La mort de Edmond de Amicis Par cela même, la mort de Edm
ssi attente. La mort de Edmond de Amicis Par cela même, la mort de Edmond De Amicis n’est pas passée inaperçue en Fr
connaissait cet écrivain, qui était un des auteurs les plus célèbres de l’Italie contemporaine. On savait que c’était un
ment simple et simplement « bourgeois », dans le sens le plus complet de ce mot admirablement significatif. Edmond de Amic
où tremble perpétuellement la petite larme que Hello dédaignait avec de si hauts arguments. Les tendances de notre pensée
larme que Hello dédaignait avec de si hauts arguments. Les tendances de notre pensée contemporaine sont plus hautaines, p
ons immédiatement précédentes. Stirner, Hello, Nietzsche, ont extrait de la plaie bourgeoise la tumeur pathétique, celle q
ui se manifeste par les symptômes connus du larmoiement et du frisson de la pitié. Poètes et prosateurs, en phalanges comp
a pitié. Poètes et prosateurs, en phalanges compactes, ont été guéris de l’impitoyable mal de la pitié, mais la grosse par
osateurs, en phalanges compactes, ont été guéris de l’impitoyable mal de la pitié, mais la grosse partie des foules dites
ond de Amicis put ainsi réaliser avec ses livres les plus gros succès de librairies de l’Italie, puisque son livre Cœur, t
put ainsi réaliser avec ses livres les plus gros succès de librairies de l’Italie, puisque son livre Cœur, traduit même en
aduit même en japonais, a atteint, et je crois dépassé, le 300e mille de l’édition italienne. Contre l’action fort amoindr
qui leva sa voix avec un dédain furieux, dantesque. Carducci méprisa de Amicis, qu’il appela avec une extrême justesse Ed
l appela avec une extrême justesse Edmond des Langueurs. Mais la voix de Carducci se perdit dans le tumulte sourd des sang
sanglots contenus. Les petites larmes empêchèrent les yeux du public de voir le geste du poète républicain qui les menaça
s gloires (qui facilitent énormément et quotidiennement les descentes de leurs grands hommes, en les flattant dans leurs m
flattant dans leurs menus instincts et en les empêchant par cela même de s’efforcer vers la conquête d’une gloire plus dig
ncts et en les empêchant par cela même de s’efforcer vers la conquête d’ une gloire plus digne), nous répètent à loisir que
vers la conquête d’une gloire plus digne), nous répètent à loisir que de Amicis a réalisé « les plus gros succès libraires
ent à loisir que de Amicis a réalisé « les plus gros succès libraires de l’Italie contemporaine ». L’écrivain est mort peu
on ne voit dans les lignes funéraires des journaux que l’affirmation d’ une grande douleur, de larmes nombreuses, de pleur
ignes funéraires des journaux que l’affirmation d’une grande douleur, de larmes nombreuses, de pleurs interminables, pour
ournaux que l’affirmation d’une grande douleur, de larmes nombreuses, de pleurs interminables, pour l’illustre défunt. La
ombreuses, de pleurs interminables, pour l’illustre défunt. La gloire de celui-ci n’est pas venue toutefois couronner son
nue toutefois couronner son incomparable succès. Les qualités réelles de l’écrivain sont cependant remarquables. De Amicis
ccès. Les qualités réelles de l’écrivain sont cependant remarquables. De  Amicis, évocateur de l’âme militaire, de l’âme de
elles de l’écrivain sont cependant remarquables. De Amicis, évocateur de l’âme militaire, de l’âme des enfants, et de l’âm
sont cependant remarquables. De Amicis, évocateur de l’âme militaire, de l’âme des enfants, et de l’âme des pays qu’il vis
es. De Amicis, évocateur de l’âme militaire, de l’âme des enfants, et de l’âme des pays qu’il visita (la Hollande, le Maro
ays qu’il visita (la Hollande, le Maroc, Constantinople), se contenta de représenter dans une langue simple la simplicité
ontenta de représenter dans une langue simple la simplicité touchante de ses sentiments. Il est appréciable par la sincéri
cité touchante de ses sentiments. Il est appréciable par la sincérité de ses fantaisies, et surtout par la naïveté de sa p
éciable par la sincérité de ses fantaisies, et surtout par la naïveté de sa psychologie. On ne peut pas lire un de ses liv
, et surtout par la naïveté de sa psychologie. On ne peut pas lire un de ses livres sans être ému, ainsi qu’on ne peut pas
nt notre sensibilité sur notre route, sans être secoué par le frisson de la pitié. C’est le triomphe inéluctable du pathét
é. C’est le triomphe inéluctable du pathétique. Nul ne peut se vanter de ne point le connaître, à moins d’avoir cette âme
u pathétique. Nul ne peut se vanter de ne point le connaître, à moins d’ avoir cette âme puissamment seule, et par cela mêm
tte âme puissamment seule, et par cela même ondoyante sur les limites de l’insociabilité des fous et de l’individualisme c
ar cela même ondoyante sur les limites de l’insociabilité des fous et de l’individualisme criminel, que le vulgaire désign
e l’individualisme criminel, que le vulgaire désigne par le nom vague d’ égoïsme. C’est, je le répète, le triomphe du pathé
st, je le répète, le triomphe du pathétique. Ce n’est pas précisément de l’art. L’œuvre de Edmond de Amicis est toute path
le triomphe du pathétique. Ce n’est pas précisément de l’art. L’œuvre de Edmond de Amicis est toute pathétique. Elle a un
L’œuvre de Edmond de Amicis est toute pathétique. Elle a un caractère de grandeur, dans sa quantité et, dans ses qualités,
e a un caractère de grandeur, dans sa quantité et, dans ses qualités, de simplicité sentimentale. Au point de vue de la ré
té et, dans ses qualités, de simplicité sentimentale. Au point de vue de la réalisation, elle a sans doute une place impor
ittérature italienne. Car Edmond de Amicis reste un admirable conteur de la bonne lignée manzonienne, sans avoir toutefois
onteur de la bonne lignée manzonienne, sans avoir toutefois l’étendue de la pensée du seul grand romantique italien du siè
ndue de la pensée du seul grand romantique italien du siècle dernier. De  Amicis fut un conteur que tous peuvent lire avec
te il y a l’homme, naturellement : tout artiste subit les ondoiements de la sensibilité de l’homme qui est en lui ; tout a
naturellement : tout artiste subit les ondoiements de la sensibilité de l’homme qui est en lui ; tout artiste peut donc d
i est en lui ; tout artiste peut donc dédaigner la faculté pathétique de De Amicis, et peut en même temps contribuer à son
st en lui ; tout artiste peut donc dédaigner la faculté pathétique de De  Amicis, et peut en même temps contribuer à son su
ond de Amicis demeure sans nul contredit un des plus grands écrivains de l’Italie contemporaine. Robert Ardigò Les p
vistes et les anticléricaux ont fêté le quatre-vingtième anniversaire de M. Robert Ardigò, « le plus illustre positiviste
de M. Robert Ardigò, « le plus illustre positiviste italien ». La vie de M. Robert Ardigò est très belle. Et il en impose
e de M. Robert Ardigò est très belle. Et il en impose par cette somme de travail et d’années d’effort et de volonté que to
Ardigò est très belle. Et il en impose par cette somme de travail et d’ années d’effort et de volonté que tout homme très
st très belle. Et il en impose par cette somme de travail et d’années d’ effort et de volonté que tout homme très âgé repré
e. Et il en impose par cette somme de travail et d’années d’effort et de volonté que tout homme très âgé représente, et qu
tout homme très âgé représente, et qui est au fond du culte universel de la vieillesse. En outre, M. Robert Ardigò, grand
universel de la vieillesse. En outre, M. Robert Ardigò, grand penseur de la lignée devenue désormais surannée des précurse
de la lignée devenue désormais surannée des précurseurs positivistes de notre culture, a contribué largement à ce mouveme
s positivistes de notre culture, a contribué largement à ce mouvement de libération spirituelle qui fut un noble dogme de
ement à ce mouvement de libération spirituelle qui fut un noble dogme de révolution il y a un demi-siècle, et qui reste tr
qui reste très exploité, mais dégénéré, dans le langage anticlérical de tout pays. M. Robert Ardigò est, à l’étranger, l’
tout pays. M. Robert Ardigò est, à l’étranger, l’homme représentatif de la philosophie italienne. Il a éduqué de très nom
anger, l’homme représentatif de la philosophie italienne. Il a éduqué de très nombreux penseurs, dont M. Enrico Ferri est
s intéressant. La science et l’intuition individuelles sont à la base de ses recherches positivistes. Et même en ne l’aima
urd’hui pour sa philosophie, on doit reconnaître ses grandes qualités de psychologue qui considère la psychologie comme sc
logie comme science positive. On ne doit pas méconnaître les qualités de sa recherche constante des « formations matériell
nte des « formations matérielles », pour élever l’édifice idéologique de l’analyse philosophique, religieuse, morale, où i
où il révèle son effort, qui ne fut pas des moindres dans l’histoire de la pensée du xixe  siècle, pour atteindre la Synt
rancesco Chiesa : Liriche, Nuova Antologia, Rome. — Neera : Les Idées d’ une femme sur le Féminisme, Giard et Brière, Paris
1er mai 1908 Histoire. Gabriel de Mun : Richelieu et la Maison de Savoie ; Plon-Nourrit Edmond Barthèlemy. Tome 
numéro 261, 1er mai 1908, p. 108-113 [108-109]. C’est dans une vallée de l’Italie septentrionale, qui s’étend du col du St
llée de l’Italie septentrionale, qui s’étend du col du Stelvio au lac de Côme, sur une longueur d’environ cent kilomètres,
onale, qui s’étend du col du Stelvio au lac de Côme, sur une longueur d’ environ cent kilomètres, c’est dans ce passage de
me, sur une longueur d’environ cent kilomètres, c’est dans ce passage de la Valteline qui fait communiquer le Milanais ave
le Milanais avec le Tyrol, qu’il faut placer l’axe, pour ainsi dire, de la formidable politique extérieure de Richelieu,
placer l’axe, pour ainsi dire, de la formidable politique extérieure de Richelieu, notamment de sa politique antiespagnol
i dire, de la formidable politique extérieure de Richelieu, notamment de sa politique antiespagnole. Par cette vallée seul
iespagnole. Par cette vallée seule pouvait s’opérer, depuis le traité de Lyon (1601) qui cédait la Bresse à la France, la
1601) qui cédait la Bresse à la France, la jonction des deux branches de la maison de Habsbourg, jonction qui, si elle se
ait la Bresse à la France, la jonction des deux branches de la maison de Habsbourg, jonction qui, si elle se fût faite, si
maison de Habsbourg, jonction qui, si elle se fût faite, si le duché de Milan et le Tyrol eussent été réunis, eût renouve
é réunis, eût renouvelé pour la France des dangers comparables à ceux de la puissance de Charles-Quint. Les Ligues grises
nouvelé pour la France des dangers comparables à ceux de la puissance de Charles-Quint. Les Ligues grises (Grisons) étaien
e de Charles-Quint. Les Ligues grises (Grisons) étaient en possession de la Valteline. L’Espagne souleva contre elles ce p
aquer l’Autriche en tête et en flanc, s’engager à fond dans la Guerre de Trente Ans. C’est sur cette politique de Richelie
ngager à fond dans la Guerre de Trente Ans. C’est sur cette politique de Richelieu avec la Maison de Savoie, politique ass
de Trente Ans. C’est sur cette politique de Richelieu avec la Maison de Savoie, politique assez connue dans ses grandes l
tte à des appréciations erronées, que M. Gabriel de Mun s’est efforcé de faire la lumière. On sait que Victor-Amédée Ier d
mière. On sait que Victor-Amédée Ier devint et resta, par les traités de Chérasque (1631) et de Rivoli (1635), notre allié
or-Amédée Ier devint et resta, par les traités de Chérasque (1631) et de Rivoli (1635), notre allié. En d’autres termes, R
ié. En d’autres termes, Richelieu avait dès lors étendu sur la Maison de Savoie sa lourde protection. C’est à sauvegarder
ort soudaine en 1637, auprès de sa veuve Marie-Christine (propre sœur de Louis XIII), devenue régente de Savoie durant la
sa veuve Marie-Christine (propre sœur de Louis XIII), devenue régente de Savoie durant la minorité de Charles-Emmanuel II.
pre sœur de Louis XIII), devenue régente de Savoie durant la minorité de Charles-Emmanuel II. M. de Mun a montré que tout
inorité de Charles-Emmanuel II. M. de Mun a montré que tout le mérite de ces négociations, que couronna le renouvellement
mérite de ces négociations, que couronna le renouvellement du traité de Rivoli, revient à un agent jusqu’ici assez malfam
ement du traité de Rivoli, revient à un agent jusqu’ici assez malfamé de Richelieu, à l’ambassadeur Particelli d’Hémery. C
lli d’Hémery. Ce personnage fut de bonne heure calomnié dans son rôle d’ ambassadeur par le P. Monod. un agent piémontais,
volonté, aujourd’hui évidente, contraria singulièrement la politique de Richelieu en Piémont. Sous Mazarin, les nouvelles
helieu en Piémont. Sous Mazarin, les nouvelles inimitiés que s’attira d’ Hémery, accusé à tort ou à raison de dilapidations
s de Marie-Christine, rôle en réalité fort méritoire, comme il appert de cet ouvrage appuyé sur une documentation très sér
rès sérieuse. La réhabilitation entreprise par M. de Mun et l’intérêt de son livre, parce qu’elle renouvelle du même coup
ivre, parce qu’elle renouvelle du même coup le sujet en quelques-unes de ses principales parties, notamment la chute du P.
es parties, notamment la chute du P. Monod, la confirmation du traité de Rivoli et le rôle du surintendant Bullion. Le
musical, Archiv für anatomie und physiologie [extrait] La question de la localisation dans des régions spéciales du cer
communications contradictoires qui ont été faites au dernier Congrès de psychologie (Rome, 1905) par Paul Flechsig, de Le
tes au dernier Congrès de psychologie (Rome, 1905) par Paul Flechsig, de Leipzig, Mingazzini, Henschen, et Ezio Sciamanna
ntale correspondrait aux associations les plus élevées,aux sentiments de la personnalité, de la conscience de soi, du self
aux associations les plus élevées,aux sentiments de la personnalité, de la conscience de soi, du self control, et à la zo
les plus élevées,aux sentiments de la personnalité, de la conscience de soi, du self control, et à la zone préfrontale su
vent être plutôt le résultat du fonctionnement régulier et harmonique de la masse cérébrale intégrale et que les troubles
issant à la suite de toute lésion seraient attribuables à une rupture de cette harmonie d’ensemble. […] Ceni : L’Influe
de toute lésion seraient attribuables à une rupture de cette harmonie d’ ensemble. […] Ceni : L’Influence du cerveau sur
e d’ensemble. […] Ceni : L’Influence du cerveau sur les phénomènes de la procréation, Archives italiennes de biologie,
du cerveau sur les phénomènes de la procréation, Archives italiennes de biologie, 1907 Je reviens à la biologie, et à
me et la vie végétative. On doit à M. Ceni, professeur à l’Université de Modène, des expériences fort curieuses relatives
fort curieuses relatives à l’influence du cerveau sur les phénomènes de la procréation. Chez des poulets, on détruit au t
rocréation. Chez des poulets, on détruit au thermo-cautère une partie de l’écorce cérébrale ; il en résulte des troubles f
ent l’instinct sexuel. Malgré cela, le nombre des œufs pondus diminue de beaucoup, et au bout d’une ou de deux années les
a, le nombre des œufs pondus diminue de beaucoup, et au bout d’une ou de deux années les coqs finissent par succomber dans
d’une ou de deux années les coqs finissent par succomber dans un état de dépression très prononcé ; il y a alors une atrop
; il y a des morts précoces dans l’œuf, des retards du développement, de nombreuses anomalies ; les rares poussins qui sor
veloppement, de nombreuses anomalies ; les rares poussins qui sortent de l’œuf sont des hydrocéphales, des microcéphales,
ces éléments recevraient en quelque sorte une certaine force latente de l’écorce cérébrale, force qui se manifesterait pl
rait une corrélation étroite entre la génération et le fonctionnement de la partie du système nerveux central qui préside
al qui préside aux manifestations les plus nobles et les plus élevées de la vie animale. Nous touchons là à une des questi
ons là à une des questions les plus importantes et les plus discutées de la biologie moderne. On a distingué dans tout org
ychiques supérieures. On voit immédiatement l’intérêt des expériences de Ceni. Les Revues. L’Occident : M. A. Mithoua
Mithouard étudie l’architecture à Venise. Nous lui sommes redevables d’ observations nouvelles sur un sujet inépuisable :
sujet inépuisable : On peut constater par exemple dans la Procession de Gentile Bellini, qui est à l’Académie, que les bâ
rocession de Gentile Bellini, qui est à l’Académie, que les bâtiments de la place Saint-Marc qui se trouvaient à la place
Nouvelles Procuraties ? Il supprime le parallélisme, élargit la place d’ un côté, recule la façade du monument nouveau en a
uveau en arrière du Campanile : le parallélogramme devient ce trapèze d’ un effet magique qui offre au-devant de Saint-Marc
llélogramme devient ce trapèze d’un effet magique qui offre au-devant de Saint-Marc une perspective de théâtre. Les deux l
d’un effet magique qui offre au-devant de Saint-Marc une perspective de théâtre. Les deux lions en relief qui ressortent
ortent si grossièrement devant une perspective puérile des deux côtés de la porte de la Scuola de San-Marco, sont d’un mau
ossièrement devant une perspective puérile des deux côtés de la porte de la Scuola de San-Marco, sont d’un mauvais goût !
ve puérile des deux côtés de la porte de la Scuola de San-Marco, sont d’ un mauvais goût ! C’est qu’ils entendent bien atti
l faut qu’on les regarde. Cependant ils n’ont point été mis là par un de ces gothiques vénitiens, prompts à la fantaisie.
à par un de ces gothiques vénitiens, prompts à la fantaisie. Ils sont de Tullio Lombardo lui-même, oui de l’un de ces Lomb
ns, prompts à la fantaisie. Ils sont de Tullio Lombardo lui-même, oui de l’un de ces Lombardi à qui nous devons des monume
pts à la fantaisie. Ils sont de Tullio Lombardo lui-même, oui de l’un de ces Lombardi à qui nous devons des monuments d’un
lui-même, oui de l’un de ces Lombardi à qui nous devons des monuments d’ un goût si pur. Voilà qui me livre décidément le s
s monuments d’un goût si pur. Voilà qui me livre décidément le secret de l’architecte vénitien. Il tient à m’étonner, il v
sentiment des valeurs. Il ne prétend point me donner des impressions de sécurité, de majesté, de recueillement. Il se pré
s valeurs. Il ne prétend point me donner des impressions de sécurité, de majesté, de recueillement. Il se préoccupe seulem
l ne prétend point me donner des impressions de sécurité, de majesté, de recueillement. Il se préoccupe seulement de faire
de sécurité, de majesté, de recueillement. Il se préoccupe seulement de faire ressortir l’un par l’autre le clair et le f
aise, l’ogive arabe, le gothique allemand, le gothique italien, l’art de la Renaissance se mélangent sur les palais du Gra
nd-Canal. Plus loin, M. A. Mithouard remarque : Comme je m’étonnais de voir la jolie façade du palais Dario se présenter
erie. Ils reportent une façade, comme on rentoile un tableau. Le soin de la façade est bien en effet leur unique affaire.
ien en effet leur unique affaire. Les palais du Grand-Canal n’offrent d’ intérêt que de ce côté-là. À droite, à gauche, en
eur unique affaire. Les palais du Grand-Canal n’offrent d’intérêt que de ce côté-là. À droite, à gauche, en arrière, ils s
euvent s’éclairer latéralement. Lorsque par hasard on peut en voir un de profil, on s’aperçoit que cette façade constitue
elle n’y fait point sentir sa présence et n’y marque point la saillie de ses membres. Dès lors plus de prétextes aux décro
présence et n’y marque point la saillie de ses membres. Dès lors plus de prétextes aux décrochements, aux rondes-bosses et
que des ombres et des lumières, des ors et des rubis. Regardez la Ca d’ Oro, maison d’aubépine. Pouvait-on rien imaginer d
s et des lumières, des ors et des rubis. Regardez la Ca d’Oro, maison d’ aubépine. Pouvait-on rien imaginer de plus heureux
’Oro, maison d’aubépine. Pouvait-on rien imaginer de plus heureux que de la border d’un découpage de pierre qui pendît à l
d’aubépine. Pouvait-on rien imaginer de plus heureux que de la border d’ un découpage de pierre qui pendît à l’envers dans
vait-on rien imaginer de plus heureux que de la border d’un découpage de pierre qui pendît à l’envers dans le canal comme
la rose ? Valeurs opposées, couleurs brillantes, riches dessins, jeu de clartés, c’est l’orgueil unique de ces illustres
rs brillantes, riches dessins, jeu de clartés, c’est l’orgueil unique de ces illustres façades que la patine même du temps
ant plus belles à mesure qu’elles deviennent plus caduques, harmonise de la même façon que les vieux tableaux de maîtres.
nent plus caduques, harmonise de la même façon que les vieux tableaux de maîtres. Musées et collections. Au musée du L
maîtres. Musées et collections. Au musée du Louvre : acquisition d’ un nouveau tableau du Greco ; prêt d’un Titien [ex
Au musée du Louvre : acquisition d’un nouveau tableau du Greco ; prêt d’ un Titien [extrait] 1er mai 1908 152-159 153 […
[extrait] 1er mai 1908 152-159 153 […] Un autre tableau, peinture de l’école vénitienne à son apogée et pour laquelle
tienne à son apogée et pour laquelle il n’est peut-être pas téméraire de prononcer le grand nom de Titien, vient de prendr
r laquelle il n’est peut-être pas téméraire de prononcer le grand nom de Titien, vient de prendre place également dans not
le comte Potocki, qui avait prêté l’an dernier au Louvre, comme gage de ses généreuses intentions pour l’avenir, l’admira
gage de ses généreuses intentions pour l’avenir, l’admirable Portrait de Rembrandt dont nous avons parlé à cette même plac
grâce à ce procédé délicat, nous allons jouir pendant plusieurs mois d’ un nouveau chef-d’œuvre. C’en est un, vraiment, qu
ois d’un nouveau chef-d’œuvre. C’en est un, vraiment, que ce portrait d’ un patricien représenté à mi-jambes, tête nue, en
présenté à mi-jambes, tête nue, en armure noire richement damasquinée d’ or, avec le collier de la Toison d’Or au cou, et à
tête nue, en armure noire richement damasquinée d’or, avec le collier de la Toison d’Or au cou, et à qui un jeune page ten
armure noire richement damasquinée d’or, avec le collier de la Toison d’ Or au cou, et à qui un jeune page tend son casque.
d’Or au cou, et à qui un jeune page tend son casque. L’allure pleine d’ orgueil et de mâle énergie du personnage, où certa
et à qui un jeune page tend son casque. L’allure pleine d’orgueil et de mâle énergie du personnage, où certains ont voulu
ù certains ont voulu voir Alphonse d’Este, duc de Ferrare, protecteur de Titien, l’accent robuste du dessin et du coloris
, protecteur de Titien, l’accent robuste du dessin et du coloris font de cette image une de ces créations pleines d’autori
ien, l’accent robuste du dessin et du coloris font de cette image une de ces créations pleines d’autorité qu’envient les m
dessin et du coloris font de cette image une de ces créations pleines d’ autorité qu’envient les musées, et il faut souhait
les musées, et il faut souhaiter que le nôtre, grâce à la générosité de M. le comte Potocki, s’en enrichisse un jour défi
16 mai 1908, p. 193-211. À Henry-D. Davray. S’il n’est point malaisé de définir les caractères communs qui impriment à ch
inir les caractères communs qui impriment à chaque période littéraire d’ un même pays les ressemblances d’une physionomie g
mpriment à chaque période littéraire d’un même pays les ressemblances d’ une physionomie générale, à considérer dans son en
tique du xixe  siècle en Angleterre, l’œuvre, autant que la personne, de Dante Gabriel Rossetti apparaîtra tout d’abord ex
Dante Gabriel Rossetti apparaîtra tout d’abord exceptionnelle. Affiné de culture, éperdu d’enthousiasme et de foi en prése
tti apparaîtra tout d’abord exceptionnelle. Affiné de culture, éperdu d’ enthousiasme et de foi en présence de toutes les m
t d’abord exceptionnelle. Affiné de culture, éperdu d’enthousiasme et de foi en présence de toutes les manifestations huma
housiasme et de foi en présence de toutes les manifestations humaines de la beauté, il a affirmé, à maintes reprises, une
a affirmé, à maintes reprises, une admiration absolue pour plusieurs de ses devanciers et de ses contemporains. On a de l
reprises, une admiration absolue pour plusieurs de ses devanciers et de ses contemporains. On a de lui des sonnets où il
bsolue pour plusieurs de ses devanciers et de ses contemporains. On a de lui des sonnets où il a célébré Thomas Chatterton
ir et à louer, Coleridge, Keats, Shelley ; on a relevé, dans certains de ses rythmes, dans certaines de ses métaphores, de
, Shelley ; on a relevé, dans certains de ses rythmes, dans certaines de ses métaphores, des traces de parenté avec Browni
certains de ses rythmes, dans certaines de ses métaphores, des traces de parenté avec Browning et avec Tennyson. Mais on n
nté avec Browning et avec Tennyson. Mais on ne saurait tirer argument de prétextes aussi légers et aussi momentanés pour e
aussi légers et aussi momentanés pour en inférer que le développement de son individualité poétique ait subi, de façon dét
inférer que le développement de son individualité poétique ait subi, de façon déterminante, la marque de leur direction e
son individualité poétique ait subi, de façon déterminante, la marque de leur direction et de leur influence. D’après l’un
tique ait subi, de façon déterminante, la marque de leur direction et de leur influence. D’après l’unanime témoignage de t
de leur direction et de leur influence. D’après l’unanime témoignage de tous ceux qui ont connu Rossetti, il n’a jamais s
mposait si impérieusement sans qu’il y songeât, que les plus désireux de ne se point laisser réduire et maîtriser, Ruskin
ent contraints, quelque fidèle que demeurât à son égard leur ferveur, de s’éloigner pour échapper à la fascination de sa c
son égard leur ferveur, de s’éloigner pour échapper à la fascination de sa causerie et de sa présence. Nul génie humain n
rveur, de s’éloigner pour échapper à la fascination de sa causerie et de sa présence. Nul génie humain ne s’est jamais for
et de sa présence. Nul génie humain ne s’est jamais formé tout entier de ses seules ressources. Rossetti se dérobe à toute
ut entier de ses seules ressources. Rossetti se dérobe à toute action de ses proches, mais il recherche, il accueille la l
echerche, il accueille la leçon et l’exemple que lui donnent, du fond d’ un passé lointain, des poètes savants ou des poète
illes ballades populaires ; il étudie dans François Villon les poèmes de la vieille France, et c’est surtout l’Italie prim
rimitive qui l’attire, le façonne et le tient. Par les particularités de son origine et de son éducation, par les tendance
ire, le façonne et le tient. Par les particularités de son origine et de son éducation, par les tendances de son tempérame
particularités de son origine et de son éducation, par les tendances de son tempérament, par les aspirations de son art,
éducation, par les tendances de son tempérament, par les aspirations de son art, Rossetti, selon la parole de Ruskin, n’é
empérament, par les aspirations de son art, Rossetti, selon la parole de Ruskin, n’était pas un Anglais, mais « un Italien
tes italiens depuis Ciullo d’Acalmo jusqu’à Dante, avec la traduction de la Vie Nouvelle de Dante. Ce livre fut plus tard
Ciullo d’Acalmo jusqu’à Dante, avec la traduction de la Vie Nouvelle de Dante. Ce livre fut plus tard réimprimé sous un t
né à Londres, le 12 mai 1828. Son père, ancien conservateur du musée de Naples, poète violemment politique et satirique,
Angleterre, s’était marié et établi à Londres, ayant pour ressources d’ y donner des leçons de langue et de littérature it
arié et établi à Londres, ayant pour ressources d’y donner des leçons de langue et de littérature italiennes. Sa maison ét
i à Londres, ayant pour ressources d’y donner des leçons de langue et de littérature italiennes. Sa maison était ouverte à
s. Sa maison était ouverte à tous les réfugiés et à tous les artistes de la terre natale ; Dante-Gabriel se souvenait d’y
t à tous les artistes de la terre natale ; Dante-Gabriel se souvenait d’ y avoir vu passer, enfant, aussi bien les révoluti
uaient à l’exécration les tyrans, les Autrichiens, le pape, la maison de Bourbon ; puis ils vantaient l’art italien, ou il
, éloge suprême ! qu’il le trouvait « sommamente mistico ». Ce milieu de fièvre et de passion exerça sur l’existence du po
me ! qu’il le trouvait « sommamente mistico ». Ce milieu de fièvre et de passion exerça sur l’existence du poète une doubl
arme et l’opportunité ; elles formaient dans son esprit, avec le goût de quelques bas assouvissements, le nœud et le but d
prit, avec le goût de quelques bas assouvissements, le nœud et le but de toute préoccupation d’ordre politique. Jamais il
uelques bas assouvissements, le nœud et le but de toute préoccupation d’ ordre politique. Jamais il n’est revenu sur cette
urait-il changé ? Comment aurait-il pris intérêt aux aspects modernes de gouvernement, d’oppression et de révolte, lui qui
Comment aurait-il pris intérêt aux aspects modernes de gouvernement, d’ oppression et de révolte, lui qui, de toute l’éner
il pris intérêt aux aspects modernes de gouvernement, d’oppression et de révolte, lui qui, de toute l’énergie de son imagi
spects modernes de gouvernement, d’oppression et de révolte, lui qui, de toute l’énergie de son imagination, aurait parfai
gouvernement, d’oppression et de révolte, lui qui, de toute l’énergie de son imagination, aurait parfaitement vécu, artisa
écu, artisan plutôt que citoyen, dans quelque cité toscane, aux temps de l’humaniste Ange Politien ou des peintres Benozzo
ntres Benozzo Gozzoli et Sandro Botticelli ? C’est aux seuls artistes de Florence que Rossetti ressemble, et il a pu du pl
artistes de Florence que Rossetti ressemble, et il a pu du plus grand de tous, porter sans indignité le lourd et glorieux
, porter sans indignité le lourd et glorieux prénom : Dante. L’esprit de Dante animait toute la maison des Rossetti. Le pè
mait toute la maison des Rossetti. Le père avait écrit un commentaire de la Divine Comédie : dans chaque chant, dans chaqu
ns chaque chant, dans chaque tercet, dans chaque vers il avait, plein d’ une ingéniosité convaincue, poursuivi le sens myst
icable aux misères, aux hontes, aux aspirations et aux revendications de l’Italie actuelle. À cette conception étrange il
t à merveille le souverain poème, la famille entière brûlait avec lui d’ un enthousiasme égal. Dante-Gabriel avait bien ten
ûlait avec lui d’un enthousiasme égal. Dante-Gabriel avait bien tenté de résister ; il n’admettait pas qu’on lui imposât u
ux sont des évocations dantesques ; il a traduit la Vie nouvelle ; un de ses premiers poèmes décrit les jours d’exil que D
traduit la Vie nouvelle ; un de ses premiers poèmes décrit les jours d’ exil que Dante passa à Vérone auprès de Can Grande
de Can Grande della Scala, et son œuvre la plus marquante, la Maison de vie, c’est, dit un critique, la Vie nouvelle cont
la plus haute pensée italienne, il semble que les études littéraires de Rossetti aient été brèves et rapides. Il passa pe
Il passa peu de temps au King’s College avant de fréquenter l’atelier de dessin du peintre Cary, la salle des antiques de
fréquenter l’atelier de dessin du peintre Cary, la salle des antiques de l’Académie royale. Mais, littérateur et peintre,
de l’Académie royale. Mais, littérateur et peintre, il n’était point d’ un tempérament qui se pliât au joug d’un enseignem
ur et peintre, il n’était point d’un tempérament qui se pliât au joug d’ un enseignement régulier ; rien ne comptait à ses
je dois faire est ce que je ne peux pas faire. » Même dans l’atelier de Ford-Madox Brown où, sur sa demande, il entra en
ur avoir avec émerveillement aperçu dans ses tableaux « une recherche de beauté émotionnelle », il sut se dérober à toute
onnelle », il sut se dérober à toute discipline et à toute obligation d’ assiduité. Chez lui, pour déjouer l’exclusivisme a
obligation d’assiduité. Chez lui, pour déjouer l’exclusivisme ardent de son père, c’était sur les poètes primitifs de l’A
r l’exclusivisme ardent de son père, c’était sur les poètes primitifs de l’Angleterre qu’il portait ses études, ou bien il
avait précédé le poète, si ses tableaux constituent une illustration de ses idées poétiques, ou ses poèmes un développeme
ion de ses idées poétiques, ou ses poèmes un développement littéraire de ses intentions picturales. Puis, on s’est satisfa
es. » Ce n’est point résoudre la question, mais l’éluder. Elle serait d’ importance essentielle, cependant, s’il n’était ho
setti était à la fois peintre et poète ; il l’était, pour ainsi dire, de naissance. Quand sa famille le contraignit, par l
. Quand sa famille le contraignit, par les habituelles considérations d’ ordre économique, à s’adonner à la peinture comme
signer, il acquiesça à cette résolution, mais les exigences nouvelles d’ un apprentissage sérieux ne purent pas l’empêcher
igences nouvelles d’un apprentissage sérieux ne purent pas l’empêcher de se livrer, pendant les heures de la nuit, à la co
age sérieux ne purent pas l’empêcher de se livrer, pendant les heures de la nuit, à la composition littéraire. En 1849, av
ndait la confrérie préraphaélite pour « ramener l’art à la conscience de sa haute mission idéaliste et au respect de la vé
ner l’art à la conscience de sa haute mission idéaliste et au respect de la vérité dans la ligne et dans la couleur ». Il
il disparut après quelques numéros qui contiennent, outre des dessins de Ford-Madox Brown, de Hunt, de Millais, des articl
lques numéros qui contiennent, outre des dessins de Ford-Madox Brown, de Hunt, de Millais, des articles critiques ou des p
éros qui contiennent, outre des dessins de Ford-Madox Brown, de Hunt, de Millais, des articles critiques ou des poésies de
dox Brown, de Hunt, de Millais, des articles critiques ou des poésies de Coventy Patmore, de William Bell Scott, de Woolne
de Millais, des articles critiques ou des poésies de Coventy Patmore, de William Bell Scott, de Woolner, de Dante-Gabriel
s critiques ou des poésies de Coventy Patmore, de William Bell Scott, de Woolner, de Dante-Gabriel Rossetti, de Christina
ou des poésies de Coventy Patmore, de William Bell Scott, de Woolner, de Dante-Gabriel Rossetti, de Christina Rossetti, so
atmore, de William Bell Scott, de Woolner, de Dante-Gabriel Rossetti, de Christina Rossetti, son illustre sœur, de William
de Dante-Gabriel Rossetti, de Christina Rossetti, son illustre sœur, de William-Michaël Rossetti, son frère, qui avait as
etti, son frère, qui avait assumé la direction. Il n’y a pas lieu ici d’ examiner l’importance de Rossetti en tant que pein
it assumé la direction. Il n’y a pas lieu ici d’examiner l’importance de Rossetti en tant que peintre, quoique, comme a éc
importance de Rossetti en tant que peintre, quoique, comme a écrit un de ses biographes, M. Knight, il soit chez lui « dif
a écrit un de ses biographes, M. Knight, il soit chez lui « difficile d’ envisager séparément les deux formes d’art, étroit
, il soit chez lui « difficile d’envisager séparément les deux formes d’ art, étroitement liées comme elles le sont, s’aida
ns souvent peindre un rêve poétique, transcrire en vers maint tableau de lui-même ou des maîtres qu’il révérait. C’est ain
autres : POUR UNE PASTORALE VÉNITIENNE par Giorgione (au Louvre). De l’eau, pour l’angoisse du solstice : — et Encore,
ndeur, au loin, La grande chaleur s’étend, silencieuse, au penchant de la journée : Voici que traîne la main sur la cord
se, au penchant de la journée : Voici que traîne la main sur la corde de la viole Qui sanglote, et les bruns visages cesse
n sur la corde de la viole Qui sanglote, et les bruns visages cessent de chanter Attristés par la plénitude du plaisir. — 
ar la plénitude du plaisir. — Où égare-t-elle Les yeux, à présent ? de sa bouche de grêles pépiements s’échappent Y mett
de du plaisir. — Où égare-t-elle Les yeux, à présent ? de sa bouche de grêles pépiements s’échappent Y mettant une moue,
lui dites rien à présent, pour qu’elle ne pleure, Et ne parlez jamais de ceci. Que ce soit comme ce fut ! La Vie touchant
ce fut ! La Vie touchant des lèvres à l’Immortalité. Mais le rythme d’ un tel sonnet, si précieusement mesuré et brisé pa
i précieusement mesuré et brisé par intervalles, échappe à tout essai de traduction avouable ; la mystérieuse atmosphère q
r, d’autre part, à quelques-unes des images, si nettes et si fluides, de Paul Verlaine dans Sagesse : Ô, va prier contre
ier contre l’orage, va prier, ou bien : L’Espoir luit comme un brin de paille dans l’étable. En dépit du charme immatér
comme un brin de paille dans l’étable. En dépit du charme immatériel de l’expression, devant nos yeux se dressent de ferm
pit du charme immatériel de l’expression, devant nos yeux se dressent de fermes apparitions plastiques, et c’est l’effet i
ssent de fermes apparitions plastiques, et c’est l’effet incantatoire de ce que Rossetti, à l’exemple des grands poètes de
’effet incantatoire de ce que Rossetti, à l’exemple des grands poètes de tous les temps et de tous les pays, estime la pre
e ce que Rossetti, à l’exemple des grands poètes de tous les temps et de tous les pays, estime la première nécessité d’un
s de tous les temps et de tous les pays, estime la première nécessité d’ un poème, à savoir : qu’il doit constituer, avant
écrire resteraient à jamais vaines et, en leur totalité, caduques, si de grands génies, incapables de se tromper tout à fa
aines et, en leur totalité, caduques, si de grands génies, incapables de se tromper tout à fait, n’eussent, bien heureusem
tromper tout à fait, n’eussent, bien heureusement emportés par l’élan de leurs natives facultés au-delà de leur vouloir, m
en heureusement emportés par l’élan de leurs natives facultés au-delà de leur vouloir, mêlé à leurs fables, à leurs récits
s fables, à leurs récits, à leurs leçons un peu du bienfaisant poison d’ un pur lyrisme. Combien de lettrés même, se mépren
à leurs leçons un peu du bienfaisant poison d’un pur lyrisme. Combien de lettrés même, se méprenant sur la nature essentie
se méprenant sur la nature essentiellement mélodique et incantatoire d’ un poème, auront à la lecture ou à l’audition obje
incantatoire d’un poème, auront à la lecture ou à l’audition objecté de bonne foi : « C’est peut-être fort beau, mais je
fort beau, mais je n’ai pas compris… » Comme s’il s’était jamais agi de comprendre ! Il faut sentir. Pour qu’on ait pu co
à certaines parties du Paradis Perdu, ou, récent exemple, aux tirades d’ élucidation mythique dans la Tétralogie wagnérienn
alogie wagnérienne, elles nous apparaissent avec un caractère spécial de chose factice et ennuyeuse, ce sont des sortes de
n caractère spécial de chose factice et ennuyeuse, ce sont des sortes de conférences ou de cours en dehors de l’action ou
l de chose factice et ennuyeuse, ce sont des sortes de conférences ou de cours en dehors de l’action ou du développement d
les Géorgiques par exemple, ou, pour rester en Angleterre, les Contes de Canterbury, où les explications sont si bien fond
parce qu’elles forment comme des conférences préparatoires, une sorte d’ élaboration mystérieuse et rituelle où se tissent
érieuse et rituelle où se tissent les péripéties du drame. Les hommes d’ à présent sont tristement persuadés de la nécessit
péripéties du drame. Les hommes d’à présent sont tristement persuadés de la nécessité de pouvoir fredonner l’air qu’ils vi
ame. Les hommes d’à présent sont tristement persuadés de la nécessité de pouvoir fredonner l’air qu’ils viennent d’entendr
persuadés de la nécessité de pouvoir fredonner l’air qu’ils viennent d’ entendre au concert ou à l’Opéra, de trouver un su
r fredonner l’air qu’ils viennent d’entendre au concert ou à l’Opéra, de trouver un sujet au tableau qu’on leur montre, ou
rt ou à l’Opéra, de trouver un sujet au tableau qu’on leur montre, ou de comprendre un poème. Cette exigence provient sans
montre, ou de comprendre un poème. Cette exigence provient sans doute d’ une habitude invétérée : la musique adoucit les mœ
ducateur. Certains ont réagi ; on commence à entrevoir que la mission de l’art est tout autre et bien supérieure. Il nous
s contingences, nous nous sommes entrevus, dans la sérénité primitive de nos attitudes et de nos gestes, et nous avons vu
nous sommes entrevus, dans la sérénité primitive de nos attitudes et de nos gestes, et nous avons vu surgir la source ori
itudes et de nos gestes, et nous avons vu surgir la source originelle de nos bonheurs et de nos douleurs, de nos passions,
stes, et nous avons vu surgir la source originelle de nos bonheurs et de nos douleurs, de nos passions, de nos joies, de n
ns vu surgir la source originelle de nos bonheurs et de nos douleurs, de nos passions, de nos joies, de nos tristesses. Pa
ource originelle de nos bonheurs et de nos douleurs, de nos passions, de nos joies, de nos tristesses. Par les artifices d
le de nos bonheurs et de nos douleurs, de nos passions, de nos joies, de nos tristesses. Par les artifices d’une présentat
, de nos passions, de nos joies, de nos tristesses. Par les artifices d’ une présentation magique, les dramaturges exaltent
’une présentation magique, les dramaturges exaltent les protagonistes de leurs fictions ; les lyriques purs les isolent de
t les protagonistes de leurs fictions ; les lyriques purs les isolent de leur milieu. Dans le Sonnet sur Giorgione et pres
re, Rossetti suggère des réminiscences qu’il ne détermina qu’à l’aide d’ allusions lointaines. Cependant, comme toute autre
l’aide d’allusions lointaines. Cependant, comme toute autre, l’œuvre de Rossetti est marquée de quelques tares. Il a auss
taines. Cependant, comme toute autre, l’œuvre de Rossetti est marquée de quelques tares. Il a aussi, avant de se connaître
i est marquée de quelques tares. Il a aussi, avant de se connaître et de se posséder tout entier, tenté l’impossible, ou,
ut entier, tenté l’impossible, ou, pour mieux dire, avili les limites de son art. Il a narré et décrit ; il a expliqué, pa
de son art. Il a narré et décrit ; il a expliqué, par exemple, l’exil de Dante à Vérone, ou défini, en critique méticuleux
érone, ou défini, en critique méticuleux plutôt qu’en poète, le génie de Chatterton. Mais ce sont des erreurs exceptionnel
tinûment lyrique que Rossetti. Dans le principe, son œuvre se ressent d’ une attentive étude des ballades primitives. Quoiq
ne attentive étude des ballades primitives. Quoiqu’il ne donne le nom de ballades qu’à trois poèmes : Rose-Mary, le Navire
ans la même catégorie : Sœur Hélène, le Bourdon et la Besace, la Cité de Troie, le Séjour d’Eden, Stratton-Water. Dans tou
e : Sœur Hélène, le Bourdon et la Besace, la Cité de Troie, le Séjour d’ Eden, Stratton-Water. Dans tous ces poèmes, quelqu
Séjour d’Eden, Stratton-Water. Dans tous ces poèmes, quelque épisode d’ histoire ou de légende se trouve être narré par un
, Stratton-Water. Dans tous ces poèmes, quelque épisode d’histoire ou de légende se trouve être narré par un contemporain
des vieilles ballades anglaises — et Rossetti se plaît à y rafraîchir de sentiments plus modernes des tours archaïques, de
es, ce qui appartient en propre à Rossetti, c’est, outre des qualités d’ imagination sentimentale et une singulière fraîche
e des qualités d’imagination sentimentale et une singulière fraîcheur d’ élocution, la volupté délicate et gracieuse dont i
ate et gracieuse dont il revêt, en les évoquant, les visions diverses de la figure féminine. Les penseurs du Moyen-Âge se
ser leurs conceptions les plus abstruses sous l’apparence harmonieuse de la beauté humaine et les peintres ont pu, grâce à
ole vivant, nous montrer, tour à tour, le gracieux ou le grave visage de la Théologie, de l’Astronomie, de l’Arithmétique,
montrer, tour à tour, le gracieux ou le grave visage de la Théologie, de l’Astronomie, de l’Arithmétique, de la Grammaire,
our, le gracieux ou le grave visage de la Théologie, de l’Astronomie, de l’Arithmétique, de la Grammaire, de la Dialectiqu
le grave visage de la Théologie, de l’Astronomie, de l’Arithmétique, de la Grammaire, de la Dialectique. Nous éprouvons q
de la Théologie, de l’Astronomie, de l’Arithmétique, de la Grammaire, de la Dialectique. Nous éprouvons quelque peine à no
sous des aspects plastiques si séduisants. Mais le culte intellectuel de la femme était, en ces époques de confuses et d’e
uisants. Mais le culte intellectuel de la femme était, en ces époques de confuses et d’enthousiastes recherches, si univer
e culte intellectuel de la femme était, en ces époques de confuses et d’ enthousiastes recherches, si universel et si trans
Béatrice du divin poète, elle apparaît, dans toutes les circonstances de la vie humaine, comme l’unique inspiratrice, éman
rconstances de la vie humaine, comme l’unique inspiratrice, émanation de Dieu, comme le guide qui ne saurait égarer, comme
pensent les meilleurs et les plus grands. Les poètes ont doué de plus de souplesse toutes les figurations allégoriques ; D
et Pétrarque en ont confondu le mirage orgueilleux avec l’exaltation de leurs regrets et de leurs désirs conscients à l’é
confondu le mirage orgueilleux avec l’exaltation de leurs regrets et de leurs désirs conscients à l’égard de l’adolescent
urs désirs conscients à l’égard de l’adolescente par la mort ravie ou de l’amante lointaine qui ne s’est pas livrée. Souve
ort ravie ou de l’amante lointaine qui ne s’est pas livrée. Souvenirs d’ études italiennes ou intuition de son propre fonds
e qui ne s’est pas livrée. Souvenirs d’études italiennes ou intuition de son propre fonds, Dante-Gabriel Rossetti adore, d
ême culte, celle en qui il situe toujours la plus haute signification d’ incorruptible beauté, de tendresse et de candide s
il situe toujours la plus haute signification d’incorruptible beauté, de tendresse et de candide savoir. Si elle est morte
s la plus haute signification d’incorruptible beauté, de tendresse et de candide savoir. Si elle est morte, ravie, toute j
de candide savoir. Si elle est morte, ravie, toute jeune, à l’extase de ceux qui l’ont admirée ici-bas, dans les demeures
elle songe à qui l’a sur terre délicieusement aimée, et, en attendant de l’accueillir dans la joie à ses côtés, elle veill
, dont M. Gabriel Sarrazin a donné, en 1885, dans ses Poètes modernes de l’Angleterre, une version fragmentaire21, révéla
l’Angleterre, une version fragmentaire21, révéla à la France l’œuvre de Rossetti, et exerça sur le naissant mouvement de
à la France l’œuvre de Rossetti, et exerça sur le naissant mouvement de poésie symboliste une très appréciable influence.
us, et M. Claude Debussy a tissu, pour en soutenir la déclamation, un de ses plus délicats entrelacs d’harmonie nette et s
u, pour en soutenir la déclamation, un de ses plus délicats entrelacs d’ harmonie nette et subtile. J’en donne ici un essai
licats entrelacs d’harmonie nette et subtile. J’en donne ici un essai de traduction nouvelle : LA DAMOISELLE ÉLUE La dam
n nouvelle : LA DAMOISELLE ÉLUE La damoiselle élue se pencha dehors De la barrière dorée du Ciel ; Ses yeux étaient plus
urlet, Nulle fleur brodée ne l’ornait, Sauf une blanche rose, présent de Marie, Et pour son service justement portée ; Sa
r. Il lui semblait qu’à peine un jour elle eût été Un des choristes de Dieu ; L’émerveillement n’avait point encore quit
ce jour Avait compté dix années. (Pour quelqu’un, c’est dix années d’ années ! … Mais à présent, et à cet endroit Sûreme
ais à présent, et à cet endroit Sûrement elle s’est penchée au-dessus de moi ; — sa chevelure Est toute tombée vers mon vi
uilles, L’année entière disparaît à grands pas.) C’était le rempart de la maison de Dieu Où elle se tenait debout, Par D
ée entière disparaît à grands pas.) C’était le rempart de la maison de Dieu Où elle se tenait debout, Par Dieu bâti sur
profondeur claire, Qui est l’Espace commencé, Si haut que, regardant de là vers le bas, À peine pouvait-elle voir le sole
, à travers L’Éther, comme un pont. Au-dessous, les marées du jour et de la nuit Sillonnent de flamme et de ténèbre Le vid
omme un pont. Au-dessous, les marées du jour et de la nuit Sillonnent de flamme et de ténèbre Le vide jusqu’au bas, où cet
Au-dessous, les marées du jour et de la nuit Sillonnent de flamme et de ténèbre Le vide jusqu’au bas, où cette terre Tour
as, où cette terre Tourne en rond, comme un moucheron agité. Autour d’ elle, des amants, nouvellement unis Dans les accla
Autour d’elle, des amants, nouvellement unis Dans les acclamations d’ un immortel amour, Répétaient à jamais entre eux L
x, avec ravissement ; Et les âmes en montant vers Dieu Passaient près d’ elle comme des flammes fixes. Et encore elle s’i
ière où elle s’appuyait, Et que les lys gisent comme endormis Au long de son bras plié. De l’endroit fixe dans le Ciel e
ait, Et que les lys gisent comme endormis Au long de son bras plié. De l’endroit fixe dans le Ciel elle voyait Le temps
 ; la lune annelée Était pareille à une plume Flottant, loin, au fond de l’abîme ; et soudain Elle parla à travers l’air c
ensemble elles chantaient. (Ah douce ! Maintenant même, en ce chant d’ oiseau, Là, ses accents ne s’efforçaient-ils pas H
n ce chant d’oiseau, Là, ses accents ne s’efforçaient-ils pas Heureux d’ être écoutés ? Lorsque ces cloches Occupaient l’ai
ils pas Heureux d’être écoutés ? Lorsque ces cloches Occupaient l’air de midi, Ses pieds ne s’efforçaient-ils pas d’attein
cloches Occupaient l’air de midi, Ses pieds ne s’efforçaient-ils pas d’ atteindre à mes côtés Au bas de tout l’escalier fa
« Quand autour de son cou l’auréole s’attachera Et quand il sera vêtu de blanc, Je lui prendrai la main, et j’irai avec lu
nc, Je lui prendrai la main, et j’irai avec lui Aux sources profondes de la lumière ; Nous y entrerons comme dans un coura
rerons comme dans un courant Et nous nous y baignerons sous le regard de Dieu. « Nous nous tiendrons tous deux à côté de
anche comme la flamme Elles tissent le fil doré Pour former des robes de naissance à ceux Qui tout juste viennent de naîtr
et sera muet : Alors je poserai ma joue Sur la sienne, et je parlerai de notre amour Sans en être une fois confuse ni faib
À celui autour de qui toutes les âmes S’agenouillent, claires rangées de têtes innombrables Inclinées avec leurs auréoles 
’implorerai Christ notre Seigneur À ce point pour lui et pour moi ; — De vivre seulement, comme jadis sur la terre, Dans l
vre seulement, comme jadis sur la terre, Dans l’amour, — et seulement d’ être, Comme alors autrefois, pour toujours désorma
isage entre ses mains Et pleura. (J’entendis ses pleurs.) Ces vers, d’ un sentiment si nouveau et si spécial, d’une factu
dis ses pleurs.) Ces vers, d’un sentiment si nouveau et si spécial, d’ une facture si sûre et si personnelle, ont paru, p
eil alors intitulé : Poèmes, par Dante-Gabriel Rossetti. Ils dataient de l’adolescence du poète. M. Benson croit en pouvoi
ous les cas, il les a, à plusieurs reprises, améliorés ou changés, et de certaines strophes on possède plusieurs leçons su
on possède plusieurs leçons successivement rejetées. Tous les poèmes de Rossetti ont supporté un traitement analogue, et
i ont supporté un traitement analogue, et néanmoins il s’en est fallu de peu qu’un grand nombre aient disparu sans pouvoir
disparu sans pouvoir jamais être publiés ! Rossetti vivait à l’écart de tout groupement, indépendant de toute coterie. Ap
e publiés ! Rossetti vivait à l’écart de tout groupement, indépendant de toute coterie. Après avoir exposé en 1849 et en 1
ndant de toute coterie. Après avoir exposé en 1849 et en 1850, écœuré d’ avoir été pris à partie violemment, entre autres p
ré d’avoir été pris à partie violemment, entre autres par une attaque de Charles Dickens, déconcerté par une sorte d’incom
e autres par une attaque de Charles Dickens, déconcerté par une sorte d’ incompréhension volontaire du public, il avait ren
recherchaient, s’empressaient dans son atelier et emportaient, à prix d’ or, ses tableaux à mesure qu’il les produisait. In
ent, à prix d’or, ses tableaux à mesure qu’il les produisait. Inconnu de la foule, Rossetti était célèbre. Quant aux poème
ait lecture, simplement, et, dit-on, admirablement, à un petit cercle d’ amis intimes, sensibles à leur charme délicat, sin
leur charme délicat, sincères dans l’éloge, et prêts à ne rien cacher de leurs sentiments quand ils y découvraient quelque
et qui réalisa, tout aussitôt, à ses yeux, au plus haut degré, l’idée de la perfection physique et intellectuelle. Elle fi
raits bien définis et reconnaissables dans tout le prestige caressant de ses poèmes les plus beaux. C’est une femme de tai
t le prestige caressant de ses poèmes les plus beaux. C’est une femme de taille élancée, flexible, dont le visage pâle, da
élancée, flexible, dont le visage pâle, dans les grands flots tombant d’ une somptueuse chevelure châtain clair ou sombre,
s tombant d’une somptueuse chevelure châtain clair ou sombre, s’anime d’ une expression à la fois rêveuse et énergique. Les
s rêveuse et énergique. Les profonds yeux gris brûlent intérieurement de passion : la flamme secrète des mystiques amours
mâchoire est fortement marquée ; les lèvres rouges ont quelque chose de sensuel. Ce type, Rossetti l’avait dès longtemps
ssetti l’avait dès longtemps pressenti, il l’achève à la ressemblance de sa femme, comme, plus tard, il le reconnaîtra che
îtra chez Mme William Morris. Il s’est imposé, non sans modifications de détails, à toute l’école préraphaélite ; on le re
aractérise tout entier l’idéal esthétique du poète. Dans sa recherche d’ une forme supérieure de la beauté féminine, il int
l’idéal esthétique du poète. Dans sa recherche d’une forme supérieure de la beauté féminine, il interrogeait la réalité vi
interrogeait la réalité vivante pour y découvrir les signes évidents d’ une beauté immatérielle. Tout l’élan de ses ferveu
découvrir les signes évidents d’une beauté immatérielle. Tout l’élan de ses ferveurs, toute une force d’amour montait de
une beauté immatérielle. Tout l’élan de ses ferveurs, toute une force d’ amour montait de son cœur dans l’adoration terrest
érielle. Tout l’élan de ses ferveurs, toute une force d’amour montait de son cœur dans l’adoration terrestre de la femme,
oute une force d’amour montait de son cœur dans l’adoration terrestre de la femme, parce que, par le rayonnement que proje
femme, parce que, par le rayonnement que projettent sur nous l’éclat de son corps souple et fier, la pureté de son regard
ue projettent sur nous l’éclat de son corps souple et fier, la pureté de son regard, la grâce de ses gestes et de ses pas,
’éclat de son corps souple et fier, la pureté de son regard, la grâce de ses gestes et de ses pas, elle nous est la seule
ps souple et fier, la pureté de son regard, la grâce de ses gestes et de ses pas, elle nous est la seule révélation de l’u
grâce de ses gestes et de ses pas, elle nous est la seule révélation de l’universelle splendeur. Pour sensuel que s’avère
Rossetti goûtait un bonheur absolu. Mais l’union ne fut pas, hélas ! de durée bien longue. Sa femme était languissante, e
et, deux ans à peine après qu’il l’eût épousée, elle mourut, au mois de février 1862. L’existence devint pour lui un deui
l végéta longtemps dans une torpeur à peine lucide, se désintéressant de tout, de l’art et de lui-même, sans pensée ni sen
longtemps dans une torpeur à peine lucide, se désintéressant de tout, de l’art et de lui-même, sans pensée ni sentiment d’
ns une torpeur à peine lucide, se désintéressant de tout, de l’art et de lui-même, sans pensée ni sentiment d’aucune sorte
ntéressant de tout, de l’art et de lui-même, sans pensée ni sentiment d’ aucune sorte. En vain des amis le pressèrent-ils ;
amis le pressèrent-ils ; il ne répondait pas lorsqu’ils lui parlaient de ses vers. Ses vers ! pour elle ils avaient été éc
pieusement déposé le manuscrit unique dans le cercueil, sous la tête de la morte. Au bout de sept ans seulement il céda a
ollicitations ; il permit qu’on rouvrît la bière, et le pauvre cahier de vers fut repris, déjà endommagé et en partie détr
ossetti fut tout de suite tenu pour un des plus grands poètes vivants de l’Angleterre. Swinburne fougueusement l’exalta, d
s’en produisit une, véhémente et injuste, dans la Contemporary Review d’ octobre 1871. Sous le double titre : l’École de po
la Contemporary Review d’octobre 1871. Sous le double titre : l’École de poésie charnelle. — Dante-Gabriel Rossetti —, l’a
nait Thomas Maitland, dénonçait avec violence la prétendue corruption de cette œuvre (bien que personne encore ne s’en fût
ssa le poète profondément. Il trouva néanmoins en lui-même le courage de dominer son impression pour réfuter point par poi
rompé. Tous les Anglais auraient pu s’y méprendre, Rossetti différait d’ eux sur trop de points. D’abord, cette extase dant
Anglais auraient pu s’y méprendre, Rossetti différait d’eux sur trop de points. D’abord, cette extase dantesque en contem
xtase dantesque en contemplation immobile devant la femme révélatrice de l’Infini ! Dans la forme humaine la beauté visibl
Dans la forme humaine la beauté visible atteint son apogée ; elle est d’ elle-même adorable, quoiqu’elle ne soit que le sig
gée ; elle est d’elle-même adorable, quoiqu’elle ne soit que le signe d’ une beauté supérieure. L’idéal anglais a toujours
oujours été plus proche et plus direct : Morris est animé par l’amour de la terre bonne et propice ; Browning s’arrête à l
bonne et propice ; Browning s’arrête à l’excellence et à la grandeur de l’effort humain ; Swinburne, le passionné puissan
leusement raisonnable et délicat. Chez aucun on ne trouve cette sorte d’ arrière-vue qui forme la conception de Rossetti et
aucun on ne trouve cette sorte d’arrière-vue qui forme la conception de Rossetti et celle des Italiens primitifs. De plus
es choses quotidiennes, qui est au fond des sentiments et des pensées de tout artiste, ne s’est extériorisée chez lui, com
de tout artiste, ne s’est extériorisée chez lui, comme motif immédiat de l’œuvre, que dans un de ses tableaux : Retrouvé,
t extériorisée chez lui, comme motif immédiat de l’œuvre, que dans un de ses tableaux : Retrouvé, dans un de ses poèmes, J
immédiat de l’œuvre, que dans un de ses tableaux : Retrouvé, dans un de ses poèmes, Jenny, où fiévreusement s’évoquent le
s un de ses poèmes, Jenny, où fiévreusement s’évoquent les réflexions d’ un vivant devant le sommeil d’une pauvre femme de
fiévreusement s’évoquent les réflexions d’un vivant devant le sommeil d’ une pauvre femme de plaisir. Tout au plus pourrait
quent les réflexions d’un vivant devant le sommeil d’une pauvre femme de plaisir. Tout au plus pourrait-on y joindre la De
lus pourrait-on y joindre la Dernière confession, histoire du meurtre d’ une femme par son amant délaissé, en Lombardie, pe
mme par son amant délaissé, en Lombardie, pendant une période confuse de révolte contre l’occupation autrichienne. La natu
te contre l’occupation autrichienne. La nature — ce que nous appelons de ce nom — n’attirait guère l’attention de Rossetti
ature — ce que nous appelons de ce nom — n’attirait guère l’attention de Rossetti ; il est peu sorti de Londres, n’a connu
ce nom — n’attirait guère l’attention de Rossetti ; il est peu sorti de Londres, n’a connu la campagne que par des séjour
illiam Morris, ou ailleurs quand il y était forcé par l’état précaire de sa santé. Les paysages de ses vers sont construit
quand il y était forcé par l’état précaire de sa santé. Les paysages de ses vers sont construits dans son imagination ; c
e ses vers sont construits dans son imagination ; ce sont des jardins de rêve, pleins de douces lumières qui coulent sur l
construits dans son imagination ; ce sont des jardins de rêve, pleins de douces lumières qui coulent sur les pelouses, et
s de rêve, pleins de douces lumières qui coulent sur les pelouses, et de grands arbres touffus. Pour la réalisation formel
elle, Tennyson n’eut pas, au même degré, la préoccupation scrupuleuse d’ images franches, neuves et vraies, d’un rythme aus
ré, la préoccupation scrupuleuse d’images franches, neuves et vraies, d’ un rythme aussi précis, de l’achèvement aussi parf
uleuse d’images franches, neuves et vraies, d’un rythme aussi précis, de l’achèvement aussi parfait d’un poème. De Rossett
es et vraies, d’un rythme aussi précis, de l’achèvement aussi parfait d’ un poème. De Rossetti c’est le souci unique ; l’ar
, d’un rythme aussi précis, de l’achèvement aussi parfait d’un poème. De Rossetti c’est le souci unique ; l’art seul l’int
tout ce qui n’est pas purement l’art lui répugne : il ne rêve jamais d’ améliorer l’humanité, de lui ouvrir le sentier du
urement l’art lui répugne : il ne rêve jamais d’améliorer l’humanité, de lui ouvrir le sentier du bonheur, non plus que d’
éliorer l’humanité, de lui ouvrir le sentier du bonheur, non plus que d’ élucider quelque grand mystère de la philosophie.
le sentier du bonheur, non plus que d’élucider quelque grand mystère de la philosophie. Après le triomphe de son livre, s
d’élucider quelque grand mystère de la philosophie. Après le triomphe de son livre, sans négliger son beau labeur de peint
sophie. Après le triomphe de son livre, sans négliger son beau labeur de peintre, il reprit, il compléta son travail poéti
s qui forme son œuvre la plus typique et plus significative. Un essai de traduction française, par Mme Clémence Couve, en
ouve, en fut publié, en 1887, chez l’éditeur Lemerre. C’est la Maison de Vie, dont quelques parties avaient été montrées e
es en 1870, mais qui ne fut achevée que plus tard. Dans les angoisses de ses années suprêmes, dans son espérance renouvelé
s les angoisses de ses années suprêmes, dans son espérance renouvelée d’ une existence sublime au-delà de la mort, où il se
prêmes, dans son espérance renouvelée d’une existence sublime au-delà de la mort, où il serait accueilli par l’amour épuré
-delà de la mort, où il serait accueilli par l’amour épuré, divinisé, de celle dont il regrettait, ici-bas, la disparition
xieuse et plus pénétrante, qui touchait aux harmonies les plus suaves de la poésie grecque et de la poésie italienne. La
e, qui touchait aux harmonies les plus suaves de la poésie grecque et de la poésie italienne. La Maison de Vie, c’est, à
lus suaves de la poésie grecque et de la poésie italienne. La Maison de Vie, c’est, à proprement parler, la Maison d’Amou
e italienne. La Maison de Vie, c’est, à proprement parler, la Maison d’ Amour. Ou plutôt, Amour et Vie se confondent ; l’A
’Amour. Ou plutôt, Amour et Vie se confondent ; l’Amour est le secret de la Vie, il la crée, l’explique, la soutient et la
n a », disait-il, « trop rapetassé en Angleterre y devient une espèce de madrigal bâtard ; trop invariablement resserré ce
de madrigal bâtard ; trop invariablement resserré ce serait une sorte de fétiche. » Le plan de la Maison de Vie n’est poi
op invariablement resserré ce serait une sorte de fétiche. » Le plan de la Maison de Vie n’est point délibérément établi.
ment resserré ce serait une sorte de fétiche. » Le plan de la Maison de Vie n’est point délibérément établi. C’est un com
. C’est un commentaire, en somme, sur les aspirations et les déboires de notre existence ; la redoutable expérience de la
rations et les déboires de notre existence ; la redoutable expérience de la douleur y grandit peu à peu et unit entre elle
douleur y grandit peu à peu et unit entre elles les parties. D’abord de ses espoirs chaleureux l’adolescence resplendit :
otre nid, aussi loin que le regard peut passer, Sont des champs dorés de boutons d’or avec une bordure d’argent, Où le cer
ussi loin que le regard peut passer, Sont des champs dorés de boutons d’ or avec une bordure d’argent, Où le cerfeuil sauva
d peut passer, Sont des champs dorés de boutons d’or avec une bordure d’ argent, Où le cerfeuil sauvage garnit la haie d’au
d’or avec une bordure d’argent, Où le cerfeuil sauvage garnit la haie d’ aubépine. C’est un silence visible, immobile comme
la haie d’aubépine. C’est un silence visible, immobile comme le verre d’ un sablier. Au profond des croissances visitées
un fil bleu lâché au ciel : — Ainsi cette heure ailée nous est versée de là-haut. Oh ! agrafons en nos cœurs, comme un d
agrafons en nos cœurs, comme un don immortel, Cette heure inarticulée d’ intimité étroite Où un double silence fut le chant
eure inarticulée d’intimité étroite Où un double silence fut le chant de l’amour. Puis la mort est survenue et a brisé l
s la mort est survenue et a brisé la coupe où se buvait toute la joie de la vie. La crainte et la tristesse ont tout envah
crainte et la tristesse ont tout envahi, jusqu’à ce qu’une lueur pâle d’ espérance meilleure vienne guider nos regards et n
er nos regards et nos pas. Alors, l’esprit atteint les régions calmes de la patience et de la confiance. Sur toutes les pu
nos pas. Alors, l’esprit atteint les régions calmes de la patience et de la confiance. Sur toutes les puissances de la rai
s calmes de la patience et de la confiance. Sur toutes les puissances de la raison et du cœur l’Amour établit son empire ;
énérable Amour : vénérable comme la terre, profond comme les desseins de Dieu. Cet amour est inextricablement mêlé de beau
ofond comme les desseins de Dieu. Cet amour est inextricablement mêlé de beauté ; la beauté en est le symbole positif et v
e la montagne, Être une essence plus enveloppante Que le jus écoulé de la vigne ; une musique ravissante Plus que la pul
de la vigne ; une musique ravissante Plus que la pulsation passionnée de Philomèle ; — Être tout ceci dans un seul doux go
e tout ceci dans un seul doux gonflement du sein, Ce qui est la fleur de la vie : — quelle chose étrange ! Quelle chose
n même du ciel Cache la très pure profondeur et l’éclat très adorable de son âme ; Exactement circonscrit comme toutes l
es moins visibles : La perle dans sa retraite des vagues ; — le sceau de verdure en forme de cœur Qui mouchète le perce-ne
le ton change ; l’esprit se mûrit et s’éprouve aux dures expériences de chaque jour ; il refait le compte des trésors d’a
ux dures expériences de chaque jour ; il refait le compte des trésors d’ autrefois, il en apprécie la valeur diverse, et, s
et, selon l’occurrence, une angoisse se creuse, ou resplendit un peu d’ espérance. Quand des jours plus sombres succèdent
lus sombres succèdent à des jours sombres, il se blottit dans l’ombre de la mort ; en vain il interroge la Nature et l’Art
uter en son cœur s’éveiller la voix, quand tout mirage s’est évanoui, de la suprême espérance ! SONNET XCIX. La Mort nou
x, — Si seulement mon cœur fatigué pouvait être Avec tes yeux laiteux de nouveau-né, Ô Mort, avant toute fâcherie réconcil
nouveau-né, Ô Mort, avant toute fâcherie réconcilié ! Pour combien de temps, ô mort ? Et vont-ils se séparer, tes pas,
s ? Ou vas-tu demeurer, Dans ta toute croissance, la fille secourable de mon cœur, Jusqu’au temps où avec toi enfin j’at
temps où avec toi enfin j’atteindrai le rivage Du pâle flot qui sait de toi ce que tu es, Et où je boirai dans le creux d
pâle flot qui sait de toi ce que tu es, Et où je boirai dans le creux de ta main ?   SONNET Et toi, ô Vie, dame de tou
je boirai dans le creux de ta main ?   SONNET Et toi, ô Vie, dame de toute béatitude, Avec qui, quand notre premier cœ
qu’à ce que les habitations des hommes fussent dépassées, Avec qui en de beaux lieux je trouve tous les refuges mauvais
t entendre notre baiser Tandis qu’aux vents nous jetions toute pensée de la Mort, — Ah, Vie ! et ne dois-je avoir de toi à
nous jetions toute pensée de la Mort, — Ah, Vie ! et ne dois-je avoir de toi à la fin Aucun sourire qui me salue, et nul e
ent des mondes que Dieu a trouvés beaux ; Tous ceux-ci sur le livre de la Nature mêlaient leurs haleines, Leurs bras enl
us ceux-ci pour que tu puisses me porter la Mort ? Rossetti, épuisé de douleur et de maladie, rongé par l’odieuse insomn
r que tu puisses me porter la Mort ? Rossetti, épuisé de douleur et de maladie, rongé par l’odieuse insomnie qu’il n’évi
ar un emploi immodéré du chloral, ne survécut guères à la publication de son œuvre. À Birchington-on-Sea, près de Margate,
À Birchington-on-Sea, près de Margate, où il s’était traîné en quête de repos, il succomba, entouré des soins dévoués de
tait traîné en quête de repos, il succomba, entouré des soins dévoués de sa mère, de son frère, de quelques amis, le diman
en quête de repos, il succomba, entouré des soins dévoués de sa mère, de son frère, de quelques amis, le dimanche de Pâque
pos, il succomba, entouré des soins dévoués de sa mère, de son frère, de quelques amis, le dimanche de Pâques, 9 avril 188
soins dévoués de sa mère, de son frère, de quelques amis, le dimanche de Pâques, 9 avril 1882. Sa vie se dresse comme un t
he de Pâques, 9 avril 1882. Sa vie se dresse comme un témoignage rare de dévouement absolu au service de l’art. Le sentime
ie se dresse comme un témoignage rare de dévouement absolu au service de l’art. Le sentiment d’une beauté totale l’avait t
émoignage rare de dévouement absolu au service de l’art. Le sentiment d’ une beauté totale l’avait tout jeune pénétré et le
rre, John Ruskin, et en transférant à la poésie anglaise ce qu’il dit de l’art : « Rossetti doit être placé au premier ran
se ce qu’il dit de l’art : « Rossetti doit être placé au premier rang de ceux qui ont élevé et changé l’esprit de la poési
t être placé au premier rang de ceux qui ont élevé et changé l’esprit de la poésie moderne, — qui l’ont élevé dans ce qu’i
sprit de la poésie moderne, — qui l’ont élevé dans ce qu’il a atteint d’ absolu, — qui l’ont changé dans ses aspirations. »
262, 16 mai 1908, p. 315-321 [318, 319]. Fernand Laudet : Souvenirs d’ hier : Rome, Gascogne, Perrin, 3,50 [extrait] D
d’hier : Rome, Gascogne, Perrin, 3,50 [extrait] Dans ses Souvenirs d’ hier, M. Fernand Laudet a évoqué le passé de Rome,
it] Dans ses Souvenirs d’hier, M. Fernand Laudet a évoqué le passé de Rome, — car Rome est avant tout le passé — mais a
le passé de Rome, — car Rome est avant tout le passé — mais au hasard de ses promenades dans la rue, dont il donne longuem
ts multiples et pittoresques. C’est d’ailleurs la physionomie moderne de la ville qui revient surtout et l’on sent que, bi
ue, bien mieux que des antiquailles, c’est ce qui intéresse l’auteur. De bonne pages sont encore consacrées à la mort de L
i intéresse l’auteur. De bonne pages sont encore consacrées à la mort de Léon XIII. […] Gabriel Faure : Heures d’Ombrie
core consacrées à la mort de Léon XIII. […] Gabriel Faure : Heures d’ Ombrie, E. Sansot et Cie, 3 fr. Chez Sansot et
et Cie, 3 fr. Chez Sansot et Cie, M. Gabriel Faure a publié Heures d’ Ombrie, un délicieux volume d’impressions, point p
t Cie, M. Gabriel Faure a publié Heures d’Ombrie, un délicieux volume d’ impressions, point pédant, point sentimental ni ér
e d’impressions, point pédant, point sentimental ni érudit ; le livre d’ un pèlerin mystique et dûment informé, mieux encor
re d’un pèlerin mystique et dûment informé, mieux encore que le livre d’ un curieux ; un volume de réflexions sincères et q
et dûment informé, mieux encore que le livre d’un curieux ; un volume de réflexions sincères et que l’on croirait presque
que l’on croirait presque parlées — dénotant une connaissance intime de l’Italie artistique, de l’histoire et de la peint
ue parlées — dénotant une connaissance intime de l’Italie artistique, de l’histoire et de la peinture italiennes. « Je vou
tant une connaissance intime de l’Italie artistique, de l’histoire et de la peinture italiennes. « Je voudrais citer, par
oites comme des couloirs ; parfaits coupe-gorges où tout parle encore d’ attaque et de défense, entre de vieux palais aux f
es couloirs ; parfaits coupe-gorges où tout parle encore d’attaque et de défense, entre de vieux palais aux fenêtres grill
aits coupe-gorges où tout parle encore d’attaque et de défense, entre de vieux palais aux fenêtres grillées et dont les da
tes sang. » Dans cette Ombrie belliqueuse, les bourgs ne vivaient que de pillage et de meurtre ; la guerre régnait de cité
ns cette Ombrie belliqueuse, les bourgs ne vivaient que de pillage et de meurtre ; la guerre régnait de cité à cité, de qu
s bourgs ne vivaient que de pillage et de meurtre ; la guerre régnait de cité à cité, de quartier à quartier, de famille à
ient que de pillage et de meurtre ; la guerre régnait de cité à cité, de quartier à quartier, de famille à famille. C’est
e meurtre ; la guerre régnait de cité à cité, de quartier à quartier, de famille à famille. C’est là cependant que fleurir
lle à famille. C’est là cependant que fleurirent les œuvres délicates de l’école ombrienne. Saint François d’Assise, d’abo
e. Saint François d’Assise, d’abord soldat puis moine, est le symbole de l’Ombrie belliqueuse et mystique où le chêne et l
l’olivier alternent leur feuillage sur les coteaux. Sous l’influence de saint François, c’est toute la vie en effet qui e
saint François, c’est toute la vie en effet qui entre dans le domaine de l’art et le livre nous offre de précieuses observ
ie en effet qui entre dans le domaine de l’art et le livre nous offre de précieuses observations sur les tendances nouvell
vre nous offre de précieuses observations sur les tendances nouvelles de la peinture dite mystique ; sur la peinture itali
ue ; sur la peinture italienne en général et la floraison surprenante de l’art aux approches de la Renaissance. Variét
alienne en général et la floraison surprenante de l’art aux approches de la Renaissance. Variétés. Les deux Saül Ric
Tome LXXIII, numéro 262, 16 mai 1908, p. 370‑376. La représentation d’ un Saül, francisé dans les rythmes et dans l’espri
des lettrés sur un grand poète italien et sur la littérature tragique de la patrie de Dante. Les Italiens se sont émus à l
ur un grand poète italien et sur la littérature tragique de la patrie de Dante. Les Italiens se sont émus à la nouvelle qu
ie de Dante. Les Italiens se sont émus à la nouvelle que l’adaptation d’ une tragédie d’Alfieri présentait des scènes, des
s Italiens se sont émus à la nouvelle que l’adaptation d’une tragédie d’ Alfieri présentait des scènes, des personnages, de
donné devant des invités le Saül incriminé. Voici l’historique rapide de l’événement. Le public ne s’est pas prononcé sur
e rapide de l’événement. Le public ne s’est pas prononcé sur le droit d’ adaptation à outrance des œuvres anciennes, ou sur
n à outrance des œuvres anciennes, ou sur le devoir du respect absolu de la chose faite et fixée par la gloire. Le princip
entielle pour se prononcer, s’indigner ou approuver : la connaissance de la tragédie d’Alfieri. Il est inutile de résumer
e prononcer, s’indigner ou approuver : la connaissance de la tragédie d’ Alfieri. Il est inutile de résumer cette œuvre. Sa
approuver : la connaissance de la tragédie d’Alfieri. Il est inutile de résumer cette œuvre. Saül est une tragédie admira
agédie admirable, ce n’est pas un chef-d’œuvre. Alfieri n’a pas écrit de chefs-d’œuvre, dans le sens universel du mot ; se
, dans le sens universel du mot ; ses tragédies sont très puissantes, de véritables poèmes de haine généreuse et de colère
sel du mot ; ses tragédies sont très puissantes, de véritables poèmes de haine généreuse et de colère patriotique. Il subi
dies sont très puissantes, de véritables poèmes de haine généreuse et de colère patriotique. Il subit le charme irrésistib
e généreuse et de colère patriotique. Il subit le charme irrésistible de la passion politique, ainsi que les autres grands
stible de la passion politique, ainsi que les autres grands écrivains de son pays, hors le pur Léopardi et les poètes de l
tres grands écrivains de son pays, hors le pur Léopardi et les poètes de la chevalerie. Mais la violence et l’ardeur indom
les poètes de la chevalerie. Mais la violence et l’ardeur indomptable de son grand talent se butèrent aux écueils rouges d
ardeur indomptable de son grand talent se butèrent aux écueils rouges de la vie collective simplement patriotique ou vaste
ective simplement patriotique ou vastement humaine, et ne prirent pas d’ assaut les nuées fabuleuses de l’inspiration où la
ou vastement humaine, et ne prirent pas d’assaut les nuées fabuleuses de l’inspiration où la vie réelle devient abstractio
raction, rêve éternel : là où Eschyle « stylisa » la matière poétique d’ Homère en créant la Tragédie. Dans Saül, toute la
d’Homère en créant la Tragédie. Dans Saül, toute la passion politique d’ Alfieri devient cependant pure poésie, le poète s’
i devient cependant pure poésie, le poète s’élève jusqu’à l’évocation d’ un « type » humain : Saül. Le vieux roi nous appar
nouant et dénouant ses passions impétueuses selon le jeu irrésistible de ses sentiments en délire. La tragédie d’Alfieri c
es selon le jeu irrésistible de ses sentiments en délire. La tragédie d’ Alfieri consiste dans ce jeu délirant. Ce poète mé
édie d’Alfieri consiste dans ce jeu délirant. Ce poète méditerranéen, de culture française et italienne, nous représente a
ture française et italienne, nous représente ainsi la douleur typique d’ un homme très puissant. Cet homme, nous l’avons re
, nous l’avons rencontré plusieurs fois le long des chemins tragiques de la littérature occidentale : chez les Grecs et ch
hakespeare. C’est un peu Œdipe ; c’est un peu le pâle Hercule furieux d’ Euripide, qui dit à Thésée : « Mes maux, j’en rego
 » Et c’est aussi un peu le Prométhée nerveux, et par trop gémissant, d’ Eschyle, qui s’écrie devant des femmes : « Ô ciel,
générosité religieuse profonde qui le pousse à exalter David, symbole de la vie qui se renouvelle, et sa fierté individuel
u roi antique se concentre ainsi pour le poète italien dans une étude d’ âme, dans la représentation ardente d’un état d’âm
le poète italien dans une étude d’âme, dans la représentation ardente d’ un état d’âme royal et religieux, dans l’évocation
d’âme royal et religieux, dans l’évocation mouvementée et synthétique d’ une grande âme en délire. Et cette évocation purem
s éloigne des Grecs, nous rapproche immédiatement du grand initiateur de la littérature psychologique occidentale. Tous le
de la littérature psychologique occidentale. Tous les grands fantômes de Shakespeare défilent alors, ou luttent ensemble,
alors, ou luttent ensemble, dans notre souvenir ému. Dans le tumulte de la superbe névrose humaine éternisée par Shakespe
nguons surtout, évoqués par les trois plus puissantes représentations de l’immense délire : Lear, Macbeth et Hamlet. Le Sa
Lear, Macbeth et Hamlet. Le Saül d’Alfieri souffre tous les tourments de ses devanciers tragiques. L’esprit âpre et dédaig
es tourments de ses devanciers tragiques. L’esprit âpre et dédaigneux de l’Italien leur refuse même tous les soulagements
pre et dédaigneux de l’Italien leur refuse même tous les soulagements de la vis comica, que l’Anglais offrit largement à s
lui faisait hurler : « En avant, Luxure, pêle-mêle ! car j’ai besoin de soldats ! » Il n’a pas le vague espoir de Macbeth
pêle-mêle ! car j’ai besoin de soldats ! » Il n’a pas le vague espoir de Macbeth, ou le sourire amer du philosophant Hamle
me dans le monde des hommes, c’est un grand damné dans un monde rouge d’ impitoyable damnation : sa vie intérieure. Voilà d
sa vie intérieure. Voilà donc la figure très complexe qu’Alfieri créa de la souvenance historique et de la souvenance litt
a figure très complexe qu’Alfieri créa de la souvenance historique et de la souvenance littéraire de l’Occident, et du mou
fieri créa de la souvenance historique et de la souvenance littéraire de l’Occident, et du mouvement propre à son pathos t
iques. Sa psychologie n’est ni dans les paroles ni dans les attitudes de Saül. Elle est surtout dans la chaîne ininterromp
les attitudes de Saül. Elle est surtout dans la chaîne ininterrompue de son délire, qui entraîne implacablement le roi ve
ser, pour mourir. Alfieri ne rappelle pas la profondeur psychologique de l’analyse shakespearienne. Nul poète « méditerran
s moins que les autres. Les races boréales ont jusqu’ici le privilège de la création psychologique de « types humains » pl
aces boréales ont jusqu’ici le privilège de la création psychologique de « types humains » plus que de « figures humaines 
privilège de la création psychologique de « types humains » plus que de « figures humaines », de types éternels, ainsi qu
psychologique de « types humains » plus que de « figures humaines », de types éternels, ainsi qu’elles ont le don de la c
de « figures humaines », de types éternels, ainsi qu’elles ont le don de la création métaphysique et symphonique. Hamlet e
tion métaphysique et symphonique. Hamlet et la Symphonie en ut mineur de Beethoven nous viennent d’elles. Nos poètes tragi
nique. Hamlet et la Symphonie en ut mineur de Beethoven nous viennent d’ elles. Nos poètes tragiques ont excellé surtout da
des attitudes. Alfieri n’a pas dépassé ces bornes assez regrettables de sa race. Mais, entre ces bornes, il a pu créer, a
race. Mais, entre ces bornes, il a pu créer, avec Saül, une tragédie d’ un tel mouvement, d’une telle rapidité dans la rep
es bornes, il a pu créer, avec Saül, une tragédie d’un tel mouvement, d’ une telle rapidité dans la représentation, si simp
ire royal, qu’on ne peut pas la lire sans haleter. Toute la puissance de cette tragédie est dans son extraordinaire rapidi
te tragédie est dans son extraordinaire rapidité. Les deux mouvements de l’esprit du roi, entre les griffes des deux démon
du roi, entre les griffes des deux démons du Bien et du Mal : l’amour d’ un David, vaste symbole de la jeunesse éternelle,
des deux démons du Bien et du Mal : l’amour d’un David, vaste symbole de la jeunesse éternelle, et la haine d’un David, fi
amour d’un David, vaste symbole de la jeunesse éternelle, et la haine d’ un David, figuration étroite de l’héritier présomp
de la jeunesse éternelle, et la haine d’un David, figuration étroite de l’héritier présomptif, sont toute la tragédie. Da
autour du roi délirant. On le voit tour à tour armé du glaive et armé de la lyre, par la double puissance biblique, tradit
elle, du Roi-Musicien, il demeure aussi comme une évocation plastique de l’éternelle poésie, jusqu’à la catastrophe du roi
elle poésie, jusqu’à la catastrophe du roi. Et entre l’âme tourmentée de Saül (le Passé) et la sérénité lumineuse de David
Et entre l’âme tourmentée de Saül (le Passé) et la sérénité lumineuse de David (l’Avenir), Michol, la Femme, le présent ét
venir), Michol, la Femme, le présent éternel, passe dans l’ondoiement de ses voiles tour à tour sombres comme la nuit et r
voiles tour à tour sombres comme la nuit et rayonnants comme une aube d’ été. Michol est la fille et l’amante, elle est la
elle est la consolation, la fidélité, l’amour et la douleur. Le vers d’ Alfieri sert admirablement à l’œuvre ainsi conçue.
l’œuvre ainsi conçue. Ce vers est souvent laid, rude, brisé, dépourvu de poésie. Mais il enveloppe de ses rythmes les âmes
est souvent laid, rude, brisé, dépourvu de poésie. Mais il enveloppe de ses rythmes les âmes tragiques, il est vraiment l
ragiques, il est vraiment leur chair, leur sang, l’expression absolue de leur vie intérieure exaltée. On ne peut pas chang
re exaltée. On ne peut pas changer le rythme très particulier du vers d’ Alfieri, sans changer en quelque sorte, ou tout au
modifier sensiblement l’âme même des personnages et la signification de leurs attitudes tragiques. C’est le vers dramatiq
attitudes tragiques. C’est le vers dramatique italien, le vers blanc de onze syllabes, qui devint plus parfait et bien mo
, qui devint plus parfait et bien moins puissant avec Manzoni, et que d’ Annunzio a repris tout dernièrement dans la Nave,
qui devint plus parfait et bien moins puissant avec Manzoni, et que d’ Annunzio a repris tout dernièrement dans la Nave, en le mo
s dans un esprit moderne. Cette tragédie superbe, qui est la tragédie de l’Inquiétude, comme Hamlet est celle du Doute, n’
et est celle du Doute, n’est plus la même dans l’adaptation française de M. Poizat. La tragédie devient ici un drame, et j
e, mais qui semble même avoir été oubliée par le poète au milieu même de la tragédie. Abigaïd se montre dans le cours de d
poète au milieu même de la tragédie. Abigaïd se montre dans le cours de deux actes sans nulle raison. Elle ne nous émeut
lle n’apporte rien au conflit des antagonistes, si n’est qu’elle sert de prétexte à une scène de vague jalousie de la part
nflit des antagonistes, si n’est qu’elle sert de prétexte à une scène de vague jalousie de la part de Michol, une scène qu
ousie de la part de Michol, une scène qui dépasse absolument le cadre de la tragédie originaire. Et cette scène, inutile e
et par cela même peu émouvante, dérange considérablement le caractère de Michol, et fait de celle-ci une toute autre femme
u émouvante, dérange considérablement le caractère de Michol, et fait de celle-ci une toute autre femme que celle rêvée et
par Alfieri. Michol est la femme juive des temps héroïques, des temps de mœurs militaires. C’est la juive amoureuse, senti
entimentale et sensuelle, élevée sous la tente. C’est l’aïeule épique de notre race, ainsi que la courtisane grecque est n
e la courtisane grecque est notre aïeule esthétique. Dans la tragédie d’ Alfieri, elle n’a que des paroles de dévouement sé
eule esthétique. Dans la tragédie d’Alfieri, elle n’a que des paroles de dévouement sévère, de résolution farouche, devant
la tragédie d’Alfieri, elle n’a que des paroles de dévouement sévère, de résolution farouche, devant son père et devant so
La première fois qu’elle se montre, toute douloureuse à la recherche de son époux, Alfieri conclut sa plainte avec ces mo
voglio Incontrare, o la morte22. M. Poizat, lui, a cru plus opportun de faire dire ici à Michol quelques versets du Canti
Cantique des Cantiques, chantés dans une mélopée absolument incolore, d’ un sentimentalisme très populaire. La Sulamite con
ques, que la critique moderne considère définitivement comme un drame de passion à plusieurs personnages et non plus comme
que, se développe dans une atmosphère psychique absolument différente de celle de la tragédie d’Alfieri. C’est aussi pour
éveloppe dans une atmosphère psychique absolument différente de celle de la tragédie d’Alfieri. C’est aussi pour des raiso
ne atmosphère psychique absolument différente de celle de la tragédie d’ Alfieri. C’est aussi pour des raisons psychologiqu
logues que le fantôme féminin appelé Abigaïd, qu’il a plu à M. Poizat d’ ajouter à la pièce, est contraire à l’esprit fier,
M. Poizat d’ajouter à la pièce, est contraire à l’esprit fier, âpre, de la très rapide réalisation tragique rêvée par le
te, parfaitement inutile, ou elle ne sert qu’à amoindrir le caractère de Michol par la scène de la jalousie. Et M. Poizat
e, ou elle ne sert qu’à amoindrir le caractère de Michol par la scène de la jalousie. Et M. Poizat lui-même a été peut-êtr
gêné par cette femme inutile, puisqu’elle apparaît pendant deux actes de la pièce, et disparaît ensuite, sans nulle raison
ratiques superflues. Et Abner, le mauvais conseiller du roi, l’ennemi de David, n’est plus ici le soldat fier et ambitieux
du roi, l’ennemi de David, n’est plus ici le soldat fier et ambitieux d’ Alfieri ; ce n’est plus qu’un Jago sans malice inf
ux, bavard et prétentieux. M. Poizat a brisé toute la vigueur du vers d’ Alfieri, de ce vers mal fait, qui pourtant prête s
et prétentieux. M. Poizat a brisé toute la vigueur du vers d’Alfieri, de ce vers mal fait, qui pourtant prête souvent d’un
ur du vers d’Alfieri, de ce vers mal fait, qui pourtant prête souvent d’ une manière admirable à toute la tragédie un rythm
ouvent d’une manière admirable à toute la tragédie un rythme étonnant de cliquetis d’armes. M. Poizat détruit la rudesse d
manière admirable à toute la tragédie un rythme étonnant de cliquetis d’ armes. M. Poizat détruit la rudesse du vers italie
sposant dans un français mol et verbeux. Dans un élan caractéristique de désintéressement dans la tragédie, David dit à Ab
en autre       N’ajoutera qu’un glaive. M. Poizat a senti le besoin de s’écrier dans son drame : Je t’apporte mon glaiv
oin de s’écrier dans son drame : Je t’apporte mon glaive et mon cœur de soldat. On peut multiplier ces exemples, où on p
ier ces exemples, où on peut remarquer combien la noblesse du langage d’ Alfieri a perdu dans le classicisme populaire de l
a noblesse du langage d’Alfieri a perdu dans le classicisme populaire de l’adaptateur. Alfieri avait voulu donner à toute
aptateur. Alfieri avait voulu donner à toute sa tragédie un caractère de majesté sobre et solennelle. Dans une note, il ex
exprime le désir que les strophes du Roi-Poète — le lyrisme apaisant de David, qui veut soulager les tourments de Saül —
Poète — le lyrisme apaisant de David, qui veut soulager les tourments de Saül — soient préparées par une brève musique ins
et soient dites avec « maestria et gravità ». Le nouveau David, qui, de l’aveu même de M. Poizat, représente en français
s avec « maestria et gravità ». Le nouveau David, qui, de l’aveu même de M. Poizat, représente en français « une sorte de
qui, de l’aveu même de M. Poizat, représente en français « une sorte de grand chef arabe, l’espoir du parti théocratique 
tique », récite ses strophes sous forme de mélologue, sur une musique de séduction. Saül a aussi perdu dans l’adaptation,
zat avoue avoir été inspirés par l’acteur Silvain. L’attitude verbale de Saül ne suit pas toujours la pensée du texte ital
oujours la pensée du texte italien. Le roi, tourmenté par le dualisme de sa faveur tyrannique et de son abnégation religie
italien. Le roi, tourmenté par le dualisme de sa faveur tyrannique et de son abnégation religieuse, n’est plus qu’un vieil
u drame, tel que M. Poizat l’a voulu. Alfieri arrêtait la catastrophe de la tragédie sur la mort solitaire, terrible, du g
drame, fait venir ici David, qui devant le cadavre du roi se souvient d’ être poète, reprend sa lyre, et chante, pour apais
tion étonnante nous fait penser une fois de plus que nul n’a le droit de retoucher les œuvres admises par la renommée. On
urd’hui. Du reste, on ne saurait pas trop en vouloir à cet adaptateur d’ Alfieri, dans notre temps d’adaptations à outrance
rait pas trop en vouloir à cet adaptateur d’Alfieri, dans notre temps d’ adaptations à outrance. M. Poizat a fait dans un q
ec une telle ingénuité qu’on ne peut pas mettre en doute sa bonne foi de poète. Il dit très simplement qu’il a refait le c
onne foi de poète. Il dit très simplement qu’il a refait le caractère de David, et « modifié complètement le rôle de Micho
’il a refait le caractère de David, et « modifié complètement le rôle de Michol », ce qui lui a « permis d’introduire des
et « modifié complètement le rôle de Michol », ce qui lui a « permis d’ introduire des tableaux de la vie du désert et des
le rôle de Michol », ce qui lui a « permis d’introduire des tableaux de la vie du désert et des insertions du Cantique de
iques et du Livre des Proverbes » !… Lorsque les époques ont un homme de grand talent, on voit les chefs-d’œuvre anciens a
selon l’esprit des temps. Mais les adaptations, par trop nombreuses, de nos jours, ne créent pas ! elles refont les œuvre
empare. Et cela est tout au détriment de la renaissance contemporaine de la Tragédie française. Celui qui voudrait avoir u
emporaine de la Tragédie française. Celui qui voudrait avoir une idée de cette renaissance, et qui la chercherait dans les
cette renaissance, et qui la chercherait dans les nombreux spectacles de plein-air, se tromperait fort. Dans ces Théâtres,
ètes tragiques nouveaux avaient espéré — bouleversent en été le calme de quelques admirables sites français, on voit plutô
uelques admirables sites français, on voit plutôt des « adaptations » de vieilles tragédies, que des tragédies vraiment ne
 » de vieilles tragédies, que des tragédies vraiment neuves et dignes de l’attribut tragique. En général, les impresarii d
t neuves et dignes de l’attribut tragique. En général, les impresarii de plein-air répètent volontiers les spectacles des
plein-air répètent volontiers les spectacles des matinées classiques de nos théâtres subventionnés. Mais le délire des ad
parent en silence leurs œuvres et ne les montrent que dans l’intimité de quelques minuscules cénacles, seront livrés au gr
rendra alors qu’on ne devait pas « remanier » Saül en le transformant de la sorte, et qu’on n’a jamais le droit d’ajouter
r » Saül en le transformant de la sorte, et qu’on n’a jamais le droit d’ ajouter sa propre personnalité à celle d’un grand
et qu’on n’a jamais le droit d’ajouter sa propre personnalité à celle d’ un grand poète mort ; de même, aucun sculpteur, si
oète mort ; de même, aucun sculpteur, si génial soit-il, n’a le droit de mettre debout la Nuit de Michel-Ange, pour lui aj
n sculpteur, si génial soit-il, n’a le droit de mettre debout la Nuit de Michel-Ange, pour lui ajouter quelques mamelles,
8, 379]. La Vierge aux roches, attribuée par le catalogue à l’atelier de Léonard de Vinci, fut poussée jusqu’à 78 000 fr.
Vinci, fut poussée jusqu’à 78 000 fr. par M. Schœller pour le compte de M. Hoffmann. Cette œuvre, qui pourrait bien n’êtr
s ou moins ancienne du tableau du Louvre, n’avait pas dépassé le prix de 6 300 fr., en 1897, à la vente Plessis-Bellière.
r., à M. Hatwany, inspire les mêmes légitimes réserves. […] La Madone de la Casa Litta, par Boltraffio, élève du Vinci, re
fio, élève du Vinci, resta à M. Haro pour 7 500 francs. […] Les Corot de la collection Chéramy offraient ceci de particuli
r 7 500 francs. […] Les Corot de la collection Chéramy offraient ceci de particulier qu’aucun d’eux ne rappelait la manièr
Corot de la collection Chéramy offraient ceci de particulier qu’aucun d’ eux ne rappelait la manière connue du peintre, ce
s 18 œuvres qu’on nous présenta marquaient toutes la première manière de l’artiste, celle du temps où il vivait en Italie,
vivait en Italie, et où il se cherchait. À cause de cela, ces œuvres, d’ un dessin précis, d’un coloris plutôt sec, sont fo
où il se cherchait. À cause de cela, ces œuvres, d’un dessin précis, d’ un coloris plutôt sec, sont fort curieuses. Elles
Elles n’atteignirent pas des prix bien élevés. La plus favorisée, Vue de Venise, monta à 11 000 fr., la Terrasse du Palais
is Doria à Gênes fit 5 300, Genzano 4 200, le Chevalier 7 000, le Lac d’ Albano 2 050 fr., la Fillette en corsage rouge 4 3
, numéro 263, 1er juin 1908 Histoire. André Bonnefons : La Chute de la République de Venise (1789-1797) ; Perrin Ed
]. S’il est quelque chose qui donne une idée, suggestive et piquante, de l’insignifiance politique où Venise en était venu
sime République. M. le comte Fleury a conté agréablement cela. Revenu de son ambassade en Portugal pour tomber en plein Pa
n ambassade en Portugal pour tomber en plein Paris des premiers jours de la Révolution, fort empêché, dans le désordre, de
des premiers jours de la Révolution, fort empêché, dans le désordre, de sortir de sa disponibilité, le marquis finit par
ers jours de la Révolution, fort empêché, dans le désordre, de sortir de sa disponibilité, le marquis finit par mettre la
sa disponibilité, le marquis finit par mettre la main sur l’ambassade de Venise, pis-aller accepté faute de mieux. C’est q
son homme. Ajoutez la vieille habitude inquisitoriale du gouvernement de Venise, qui traitait en intrus, en suspects, les
usa sa perte. Autruche épicurienne, la tête cachée dans les défroques de son carnaval, elle ne voulait pas voir le péril,
s voir le péril, décrétait qu’il n’existait pas. Il y a un joli livre de M. Philippe Monnier là-dessus23. Pourtant, en 178
s23. Pourtant, en 1789, Venise, dont le territoire, en Italie et hors d’ Italie, était encore assez considérable, restait u
ait un des premiers États de la Péninsule, et, selon les fluctuations de la politique européenne, elle se voyait sollicité
tales. Elle eût pu négocier dès lors son immunité future. À la veille de ses désastres, deux partis s’offraient à elle : o
ille de ses désastres, deux partis s’offraient à elle : ou l’alliance de l’Autriche, ou l’alliance de la France. Elle accu
artis s’offraient à elle : ou l’alliance de l’Autriche, ou l’alliance de la France. Elle accueillit assez bien Bombelles,
France. Elle accueillit assez bien Bombelles, qui se remuait, tâchait de causer autrement que sous le masque (on connaît c
hait de causer autrement que sous le masque (on connaît cette coutume de précaution du gouvernement vénitien). Mais là-des
Constituante et des autres assemblées révolutionnaires, à des termes de politesse et de correction. Restait l’Autriche :
des autres assemblées révolutionnaires, à des termes de politesse et de correction. Restait l’Autriche : la déclaration d
es de politesse et de correction. Restait l’Autriche : la déclaration de guerre de 92 fut pour Venise l’occasion de marque
tesse et de correction. Restait l’Autriche : la déclaration de guerre de 92 fut pour Venise l’occasion de marquer, ici enc
’Autriche : la déclaration de guerre de 92 fut pour Venise l’occasion de marquer, ici encore, sa neutralité. Après le 21 j
r renouveler avec elle, en ce qui concernait l’Autriche, la politique de Richelieu avec le Duc de Savoie. Tout ceci, parmi
ec le Duc de Savoie. Tout ceci, parmi des concessions, sur des points de détail, à l’un ou à l’autre, parmi de misérables
des concessions, sur des points de détail, à l’un ou à l’autre, parmi de misérables cotes mal taillées, où se sentait la p
parmi de misérables cotes mal taillées, où se sentait la peur intense de la pauvre Sérénissime, très peu sereine maintenan
oit divin. Et le Carnaval secouait de plus belle ses grelots, musique de folie et d’oubli. Malgré tout cependant, malgré l
t le Carnaval secouait de plus belle ses grelots, musique de folie et d’ oubli. Malgré tout cependant, malgré les sentiment
e (et la Convention restait fort modérée là-dessus), cette neutralité de Venise tournait, intrinsèquement, à l’avantage de
), cette neutralité de Venise tournait, intrinsèquement, à l’avantage de la France ; et si elle se fût maintenue dans ces
eut-être Venise en eût-elle retrouvé le bénéfice, aux terribles jours de Bonaparte. Mais la neutralité des États faibles n
de Bonaparte. Mais la neutralité des États faibles n’est susceptible d’ aucun équilibre : une brusque oscillation, que pro
re politique extérieure inaugurée par le Directoire (demande à Venise de s’allier avec la Porte), inclina vers la malveill
orte), inclina vers la malveillance cette neutralité. Le refus formel d’ une alliance avec la France suivit bientôt, contre
la France suivit bientôt, contrebalancé presque aussitôt par un refus d’ alliance avec la Prusse, ce dernier pour ne pas « 
avec la Prusse, ce dernier pour ne pas « s’aliéner les bonnes grâces de l’empereur », à l’égard de qui, toutefois, on pré
toutefois, on prétendait toujours rester neutre ! Idiotie douloureuse d’ une vieille gloire tombée dans l’érotisme ! M. Bon
use d’une vieille gloire tombée dans l’érotisme ! M. Bonnefons compte de la sorte, avec une minutie tranquille, les gestes
re mal, ce qui est un éloge. Cette neutralité folle, — la souquenille de paillon qui prétendait ne pas flamber dans la con
! — fut aussi sincère qu’elle fut imbécile, M. Bonnefons l’a démontré de la façon la plus définitive, et, de ses antiques
bécile, M. Bonnefons l’a démontré de la façon la plus définitive, et, de ses antiques traditions politiques, le Sénat ne f
ses antiques traditions politiques, le Sénat ne fut même pas capable de retenir la duplicité. Sincère, comment ne l’eût-e
Sincère, comment ne l’eût-elle pas été, puisque c’était là neutralité de gens qui veulent malgré tout s’amuser ? Bonaparte
muser ? Bonaparte, alors dans les circonstances « les plus austères » de sa vie (Mémorial), d’ailleurs encore un peu jacob
s à les sacrifier à l’Autriche. Science sociale. Nééra : Les Idées d’ une femme sur le féminisme, Giard et Brière Henr
e LXXIII, numéro 263, 1er juin 1908, p. 520-525 [523-524]. Les idées d’ une femme sur le féminisme sont à connaître quand
naître quand cette femme est Nééra, une des plus célèbres romancières de l’étranger. Nééra, que je crois avoir été le prem
eux qu’une existence solitaire au milieu des richesses, des plaisirs, de l’étude ou de n’importe quelle compensation. » Et
stence solitaire au milieu des richesses, des plaisirs, de l’étude ou de n’importe quelle compensation. » Et je crois qu’a
ota mulier in utero, disaient nos pères ; in vaginâ, rectifient assez de leurs filles ; celles-ci ne veulent plus d’enfant
vaginâ, rectifient assez de leurs filles ; celles-ci ne veulent plus d’ enfants, sans cracher d’ailleurs sur le fellator,
cher d’ailleurs sur le fellator, ni même sur la fellatrix, plus sûre, d’ où je crois bien l’explication des progrès de l’an
la fellatrix, plus sûre, d’où je crois bien l’explication des progrès de l’antiphysisme. Ni épouses ni mères ! clament les
autres. Et c’est là un féminisme contre lequel il est bien difficile de lutter ; dans la débâcle de toutes les idées de s
nisme contre lequel il est bien difficile de lutter ; dans la débâcle de toutes les idées de sacrifice, de patriotisme, de
il est bien difficile de lutter ; dans la débâcle de toutes les idées de sacrifice, de patriotisme, de religion, il n’y a
fficile de lutter ; dans la débâcle de toutes les idées de sacrifice, de patriotisme, de religion, il n’y a plus que la bo
r ; dans la débâcle de toutes les idées de sacrifice, de patriotisme, de religion, il n’y a plus que la bonne mère Nature
est que la femme ne remplira jamais, officier par exemple, ou patron d’ hommes (pourtant, au moyen âge, il y eut des monas
ne abbesse) et d’autres que la femme remplirait très bien : receveurs d’ impôts, notaires, bureaucrates ; même parfois mieu
notaires, bureaucrates ; même parfois mieux que l’homme : professeurs de jeunes enfants ou visiteurs de l’Assistance publi
arfois mieux que l’homme : professeurs de jeunes enfants ou visiteurs de l’Assistance publique. Pour la magistrature c’est
istrature c’est plus délicat ; je crois pourtant que certaines femmes d’ un sang rassis siégeraient fort bien dans un tribu
en dans un tribunal ou un jury, mais en minorité, et non sur un siège de juge unique comme le juge de paix. En théorie don
femme qui fait consister son bonheur à elle dans du papier noirci, ou de la toile barbouillée plutôt que dans l’amour et t
femme ne pourrait-elle pas, tout en étant épouse et mère, travailler de son côté ? Assurément si, pourvu que ce travail n
La femme est faite pour être la collaboratrice affectueuse et docile de l’homme, mais son concours sera d’autant plus eff
llaboratrice affectueuse et docile de l’homme, mais son concours sera d’ autant plus efficace que son énergie et sa capacit
cace que son énergie et sa capacité personnelles seront plus grandes, d’ où le louable de tout ce qui tend à lui donner une
rgie et sa capacité personnelles seront plus grandes, d’où le louable de tout ce qui tend à lui donner une certaine indépe
certaine indépendance. J’avoue à ce propos ne pas saisir le préfacier de Nééra quand il avance que la récente loi qui donn
avance que la récente loi qui donne à la femme mariée la disposition de son salaire va augmenter les ravages de l’alcooli
a femme mariée la disposition de son salaire va augmenter les ravages de l’alcoolisme ; il semble, au contraire, que cette
te loi garantira quelques souffre-douleurs contre la cupidité ignoble de leurs maîtres et n’empêchera pas les bonnes ménag
dité ignoble de leurs maîtres et n’empêchera pas les bonnes ménagères d’ avoir, comme aujourd’hui, tout ou presque tout le
s que toutes ces lois sociales à grand fracas ne font pas grand’chose de bon et que la moindre amélioration du caractère d
nt pas grand’chose de bon et que la moindre amélioration du caractère de l’homme, trop brutal et trop ivrogne, et de la fe
amélioration du caractère de l’homme, trop brutal et trop ivrogne, et de la femme, trop acariâtre et trop bornée, serait c
Tome LXXIII, numéro 263, 1er juin 1908, p. 565-569. Un esthéticien de la musique : M. Ildebrando Pizzetti, Ariane et Ba
i, Ariane et Barbebleue, Rivista Musicale Italiana, Turin La Nave de M. d’Annunzio n’a pas seulement servi à montrer l
a Nave de M. d’Annunzio n’a pas seulement servi à montrer l’évolution de l’Esthète-Poète, évolution que tous les artistes
ue tous les artistes purs ne peuvent que regretter. La dernière œuvre de l’auteur de Canto Nôvo a été couronnée par des ho
artistes purs ne peuvent que regretter. La dernière œuvre de l’auteur de Canto Nôvo a été couronnée par des honneurs parti
t être reconnaissant à M. d’Annunzio artiste, puisqu’il a été capable de découvrir, je crois, et de révéler, un jeune musi
’Annunzio artiste, puisqu’il a été capable de découvrir, je crois, et de révéler, un jeune musicien sur lequel la musique
et de révéler, un jeune musicien sur lequel la musique contemporaine de l’Italie et d’ailleurs doit compter désormais. C’
ptisé par M. d’Annunzio : Ildebrando da Parma. Je ne parlerai pas ici de la tentative esthétique admirable de M. Pizzetti.
da Parma. Je ne parlerai pas ici de la tentative esthétique admirable de M. Pizzetti. Il a créé pour la Nave une musique d
thétique admirable de M. Pizzetti. Il a créé pour la Nave une musique de scène toute particulière, une polyphonie vocale t
des frères Bocca, le placent, avec M. Romualdo Giani, à l’avant-garde de toute la critique musicale italienne. M. Pizzetti
 Pizzetti, pour sa compréhension étonnante des dernières affirmations de la musique française, et par sa recherche ailée d
ières affirmations de la musique française, et par sa recherche ailée de la forme dramatique de demain de notre race, du «
a musique française, et par sa recherche ailée de la forme dramatique de demain de notre race, du « Drame Musical latin »
française, et par sa recherche ailée de la forme dramatique de demain de notre race, du « Drame Musical latin » qui doit t
sta Musicale. On peut remarquer, avant tout, la connaissance profonde de l’âme française moderne qui fait de l’auteur un e
nt tout, la connaissance profonde de l’âme française moderne qui fait de l’auteur un exégète admirable, un philosophe puis
xégète admirable, un philosophe puissant des tendances encore voilées de notre mentalité méditerranéenne contemporaine. Lo
me Musical Latin », vers lequel tendent, on le voit, tous ses efforts d’ esthéticien et de compositeur, il suit, et il dépa
», vers lequel tendent, on le voit, tous ses efforts d’esthéticien et de compositeur, il suit, et il dépasse parfois la vo
ositeur, il suit, et il dépasse parfois la volonté esthético-musicale de l’école nouvelle où fleurissent les noms rouges e
-musicale de l’école nouvelle où fleurissent les noms rouges et bleus de Debussy, de Dukas, les aînés, et de Maurice Ravel
l’école nouvelle où fleurissent les noms rouges et bleus de Debussy, de Dukas, les aînés, et de Maurice Ravel, de Déodat
urissent les noms rouges et bleus de Debussy, de Dukas, les aînés, et de Maurice Ravel, de Déodat de Sévérac, de Roussel,
rouges et bleus de Debussy, de Dukas, les aînés, et de Maurice Ravel, de Déodat de Sévérac, de Roussel, les derniers arriv
ussy, de Dukas, les aînés, et de Maurice Ravel, de Déodat de Sévérac, de Roussel, les derniers arrivés. L’idéal du Drame M
Italie nos derniers mouvements esthétiques, comprennent notre volonté de solidarité idéale méditerranéenne (comprise bien
nçal, mais dans le sens double dantesque : gaulois-gothique). Ce sont de jeunes obscurs, qui se révèlent à nous de temps e
mps en temps, par des lettres où frémit un talent déjà sûr, un talent de novateurs, exprimés en des épîtres, qui formeront
rs, exprimés en des épîtres, qui formeront un jour quelques chapitres de l’histoire de la nouvelle formation idéale médite
n des épîtres, qui formeront un jour quelques chapitres de l’histoire de la nouvelle formation idéale méditerranéenne. Ces
ne. Ces jeunes suivent avec une sympathie particulière nos tentatives de renaissance tragique, et souffrent des obstacles
’éclosion du véritable esprit tragique nouveau, par les organisateurs de quelques spectacles vagues, à Orange, à Cauterets
ailleurs. M. Ildebrando Pizzetti est la voix écoutée, sonore, savante de tous ces esprits fraternels perdus dans l’ombre d
propos d’Ariane et Barbebleue, M. Pizzetti étudie toute la formation de la volonté musicale française, sur laquelle Debus
finitivement l’attention du monde entier. Il voit là le signe certain de la renaissance de la race, des nouvelles affirmat
ention du monde entier. Il voit là le signe certain de la renaissance de la race, des nouvelles affirmations esthétiques «
anime cet exégète, qui unit l’exemple à la parole, le geste supérieur de la création à la recherche intellectuelle du crit
e intellectuelle du critique. La discussion analytique très originale de l’œuvre musicale de M. Paul Dukas est précédée pa
critique. La discussion analytique très originale de l’œuvre musicale de M. Paul Dukas est précédée par la discussion de l
e de l’œuvre musicale de M. Paul Dukas est précédée par la discussion de l’œuvre littéraire de M. Maeterlinck, et des tend
de M. Paul Dukas est précédée par la discussion de l’œuvre littéraire de M. Maeterlinck, et des tendances du Drame moderne
rnes, qui sont en même temps penseurs et poètes, expressions suprêmes de notre nouvel humanisme de Précurseurs24. M. Pizze
ps penseurs et poètes, expressions suprêmes de notre nouvel humanisme de Précurseurs24. M. Pizzetti montre son orientation
curseurs24. M. Pizzetti montre son orientation critique, tout au long de son étude. Il la révèle en évidence et en beauté,
évidence et en beauté, surtout dans la partie où il discute la phrase de Maeterlinck qui déclarait avoir écrit Ariane et B
à des développements lyriques ». M. Pizzetti se révolte contre l’idée d’ un « thème convenable » offert au musicien. Pour l
offert au musicien. Pour lui, comme pour tous les créateurs modernes, de Rodin à Debussy et à Maeterlinck même, toute la v
Maeterlinck même, toute la vie, exprimée dans n’importe quelle forme de l’art, est un « thème convenable » à tout dévelop
ème convenable » à tout développement dans tout art. C’est là le fond de notre doctrine humaniste, de notre conscience de
oppement dans tout art. C’est là le fond de notre doctrine humaniste, de notre conscience de précurseurs. L’âme de l’artis
rt. C’est là le fond de notre doctrine humaniste, de notre conscience de précurseurs. L’âme de l’artiste moderne est un oc
e notre doctrine humaniste, de notre conscience de précurseurs. L’âme de l’artiste moderne est un océan : tous les fleuves
écurseurs. L’âme de l’artiste moderne est un océan : tous les fleuves de l’inspiration y affluent et y demeurent reconnais
s constituait des « genres » doit prendre aujourd’hui le nom indéfini de « fleuve d’inspiration ». Le parallélisme des art
t des « genres » doit prendre aujourd’hui le nom indéfini de « fleuve d’ inspiration ». Le parallélisme des arts est parfai
, M. Ildebrando Pizzetti apporte son hommage à l’esthétique française d’ avant-garde, qui influence les élites de partout,
mage à l’esthétique française d’avant-garde, qui influence les élites de partout, et il acquiert des droits incontestables
, du « Drame Latin » nouveau. Quelques Poètes Il m’est agréable de laisser ondoyer mon esprit dans le domaine ensole
mon esprit dans le domaine ensoleillé des rythmes. Après avoir parlé de l’esthétique d’un musicien, il me plaît de parler
le domaine ensoleillé des rythmes. Après avoir parlé de l’esthétique d’ un musicien, il me plaît de parler de quelques jeu
rythmes. Après avoir parlé de l’esthétique d’un musicien, il me plaît de parler de quelques jeunes poètes, parmi les meill
près avoir parlé de l’esthétique d’un musicien, il me plaît de parler de quelques jeunes poètes, parmi les meilleurs de la
il me plaît de parler de quelques jeunes poètes, parmi les meilleurs de la littérature italienne contemporaine. Frances
ome J’ai déjà écrit ici même sur un poème vaste et beau, Calliope, de M. Francesco Chiesa. Dans une plaquette qui porte
omme, certes très jeune, est un grand poète. Il sait que le sentiment de l’art est dans l’abstraction, et que l’expression
que le sentiment de l’art est dans l’abstraction, et que l’expression de l’art est dans la stylisation de ce qu’on est con
s l’abstraction, et que l’expression de l’art est dans la stylisation de ce qu’on est convenu d’appeler la « vie réelle ».
l’expression de l’art est dans la stylisation de ce qu’on est convenu d’ appeler la « vie réelle ». Par ces deux dogmes, qu
avoir nouvellement découverts, M. Chiesa peut écrire ce rêve étrange de la pierre, Minute tragique, où la passion humaine
nute tragique, où la passion humaine est écrasée sous le poids énorme de la vie, et devient un lourd rocher. Les éléments
énorme de la vie, et devient un lourd rocher. Les éléments psychiques de l’homme et des minéraux fusionnent dans la flamme
ments psychiques de l’homme et des minéraux fusionnent dans la flamme de l’inspiration. L’image n’est plus telle — elle es
st plus semblable à la pierre, il est la pierre. Le lyrisme grandiose de ces poèmes s’exprime ainsi dans une terza rima ab
e ces poèmes s’exprime ainsi dans une terza rima absolument dantesque de forme et d’esprit : Je sentais en moi redevenir
s’exprime ainsi dans une terza rima absolument dantesque de forme et d’ esprit : Je sentais en moi redevenir grosses, gr
, au sommet des sens : je n’avais en moi, unique, que la conscience de mon poids massif… Et il tomba un dernier coup de
e, que la conscience de mon poids massif… Et il tomba un dernier coup de massue qui me défit : chaque miette, chaque bou
dernier coup de massue qui me défit : chaque miette, chaque boucle de ma chair était en moi ; j’avais sur le front mill
anguardia, Lugano M. Massimo Bontempelli n’a pas la même puissance d’ abstraction lyrique. Sa poésie est plus intime, sa
Massimo Bontempelli se rattache vraiment aux nobles et simples poètes de la renaissance italienne. Une grande joie géorgiq
ssance italienne. Une grande joie géorgique exalte en lui les aspects de la nature italienne, et sa culture fait vibrer se
et sa culture fait vibrer ses enthousiasmes devant tant de souvenirs de beauté et de force épars sur l’île du soleil. Dan
e fait vibrer ses enthousiasmes devant tant de souvenirs de beauté et de force épars sur l’île du soleil. Dans quelques so
s, réunis sous le titre Sonetti, le poète s’exprime dans la plénitude de ses moyens d’expression. Sa langue, son style, ne
le titre Sonetti, le poète s’exprime dans la plénitude de ses moyens d’ expression. Sa langue, son style, ne dérivent d’au
énitude de ses moyens d’expression. Sa langue, son style, ne dérivent d’ aucun des deux poètes « majeurs » vivants : d’Annu
son style, ne dérivent d’aucun des deux poètes « majeurs » vivants : d’ Annunzio ou Pascoli. M. Massimo Bontempelli, poète
on style, ne dérivent d’aucun des deux poètes « majeurs » vivants : d’ Annunzio ou Pascoli. M. Massimo Bontempelli, poète élégiaq
Aurelio Ugolini : Viburna, La Vita Letteraria, Rome Je regrette de ne pas pouvoir associer ma sympathie à celle des
e à celle des « amis » qui ont réuni en un volume : Viburna, les vers d’ un jeune professeur mort, Aurelio Ugolini. Je suis
ers d’un jeune professeur mort, Aurelio Ugolini. Je suis l’adversaire de la pitié comprise comme élément esthétique. Le so
s l’adversaire de la pitié comprise comme élément esthétique. Le sort de Aurelio Ugolini, mort trop jeune, a été peut-être
ré, en irritant le lecteur qui ne cherche que la poésie dans un livre de poèmes, et non les expressions de la pitié d’autr
cherche que la poésie dans un livre de poèmes, et non les expressions de la pitié d’autrui, c’est la préface de M. Giovann
la poésie dans un livre de poèmes, et non les expressions de la pitié d’ autrui, c’est la préface de M. Giovanni Marradi. L
poèmes, et non les expressions de la pitié d’autrui, c’est la préface de M. Giovanni Marradi. La prose liminaire de ce poè
d’autrui, c’est la préface de M. Giovanni Marradi. La prose liminaire de ce poète très estimé a un ton trop familier et tr
minaire de ce poète très estimé a un ton trop familier et trop rempli d’ expressions apitoyées, pour que cela ne nous agace
agace pas. La Poésie, l’Art, sont en dehors des contingences réelles de la vie ou de la mort. Il ne faut jamais profaner
a Poésie, l’Art, sont en dehors des contingences réelles de la vie ou de la mort. Il ne faut jamais profaner l’expression
rofaner l’expression esthétique en la mélangeant avec les expressions d’ un plan simplement sentimental ou moral. La mort d
ec les expressions d’un plan simplement sentimental ou moral. La mort d’ un artiste ne doit pas nous émouvoir, jamais. S’il
èrement, il se répand certainement en semence idéale dans les esprits de ceux qui suivent. Au surplus, le style d’Aurelio
nce idéale dans les esprits de ceux qui suivent. Au surplus, le style d’ Aurelio Ugolini, très influencé par les classiques
classiques latins et par Carducci, et la sobriété presque scolastique de son inspiration, doivent nous permettre d’estimer
briété presque scolastique de son inspiration, doivent nous permettre d’ estimer le poète mort, sans nous forcer à le « ple
[…] Un chapitre sur les Amours Milanaises, où nous retrouvons l’étude de M. Arbelet : le Roman de Métilde, dont j’ai déjà
mours Milanaises, où nous retrouvons l’étude de M. Arbelet : le Roman de Métilde, dont j’ai déjà parlé ici même. […] On tr
rce des Chroniques italiennes et quelques extraits des plus curieuses de ces histoires que Stendhal avait annotées et qu’i
préparait à écrire lorsqu’il mourut : « Pour moi, écrit-il, le récit de ces procès et de ces supplices me fournit pour le
re lorsqu’il mourut : « Pour moi, écrit-il, le récit de ces procès et de ces supplices me fournit pour le cœur humain des
te a publié une réédition très augmentée et remaniée du curieux livre de M. l’abbé Thédenat sur le Forum Romain et les for
le Forum Romain et les forums impériaux. Nous avons parlé abondamment de cet ouvrage25 qui a été surtout complété et où l’
it, abondant en indications historiques et topographiques et qui sera de la plus grande utilité à ceux qui s’inquiètent de
phiques et qui sera de la plus grande utilité à ceux qui s’inquiètent de visiter les vestiges de la Rome antique. Les R
a plus grande utilité à ceux qui s’inquiètent de visiter les vestiges de la Rome antique. Les Revues Charles-Henry Hi
8, 721]. Roman et Vie : renseignements nouveaux sur l’incinération de Shelley Dans Roman et Vie (15 mai), M. P. d’Am
on macabre, des renseignements nouveaux sur l’incinération des restes de Shelley. On sait que le poète périt dans le naufr
on des restes de Shelley. On sait que le poète périt dans le naufrage d’ une petite chaloupe qu’il montait, avec son ami Wi
corps ayant été rejetés à la côte, ils furent brûlés, par observance de la quarantaine imposée alors contre la peste. La
observance de la quarantaine imposée alors contre la peste. La veuve de Shelley termine une longue lettre, qui raconte to
sseur Churton Collins a attiré l’attention sur un passage des Lettres de John Carne, que tous les commentateurs et biograp
é. Il y a là un récit vécu des funérailles, qui contient des passages d’ un réalisme dans l’horreur funèbre, vraiment digne
nt des passages d’un réalisme dans l’horreur funèbre, vraiment dignes de Shakespeare. Carne, un homme de lettres qui colla
ns l’horreur funèbre, vraiment dignes de Shakespeare. Carne, un homme de lettres qui collabora occasionnellement avec Walt
ement avec Walter Scott, connut, entre autres, le poète Wordsworth et de Quincey, le fumeur d’opium. Étant un jour à Édimb
t, connut, entre autres, le poète Wordsworth et de Quincey, le fumeur d’ opium. Étant un jour à Édimbourg, il y rencontra J
obhouse, plus tard lord Broughton, l’ami et l’exécuteur testamentaire de Byron. Hobhouse lui raconta les détails suivants
de Byron. Hobhouse lui raconta les détails suivants sur la crémation de Shelley, qu’il tenait de la bouche même de Byron,
aconta les détails suivants sur la crémation de Shelley, qu’il tenait de la bouche même de Byron, qui les lui avait narrés
suivants sur la crémation de Shelley, qu’il tenait de la bouche même de Byron, qui les lui avait narrés « avec des larmes
uche même de Byron, qui les lui avait narrés « avec des larmes mêlées de rires sarcastiques » : « Sous prétexte que le ba
y et Williams avait pu avoir communication avec quelque navire venant d’ Afrique ou du Levant, la police ordonna que les ca
onie. Le cœur fut retrouvé dans les cendres, intact. On dut l’inonder de résine pour le consumer. Les deux femmes recueill
pour le consumer. Les deux femmes recueillirent les cendres des cœurs de leurs maris dans leurs mouchoirs de poche. Hunt r
cueillirent les cendres des cœurs de leurs maris dans leurs mouchoirs de poche. Hunt réclama, presque avec violence, les p
le les offrit à Byron. Mais il refusa, en disant que c’était le droit de la veuve de les garder. Les deux amies remontèren
t à Byron. Mais il refusa, en disant que c’était le droit de la veuve de les garder. Les deux amies remontèrent en voiture
les garder. Les deux amies remontèrent en voiture et firent un trajet de près de 30 kilomètres, avec ces funèbres restes b
30 kilomètres, avec ces funèbres restes balancés dans leurs mouchoirs de poche. » Et Byron ajoutait : « Il y a de ces chos
alancés dans leurs mouchoirs de poche. » Et Byron ajoutait : « Il y a de ces choses qui arrivent dans la réalité, qui dépa
ames. » Outre l’autorité du témoin, ce qui ajoute à la vraisemblance de ce récit, c’est que ce seraient précisément ces d
ir : « Le Salon des Artistes Français. » — M. E. Pilon : « Le Sourire de Paris : les Fenêtres fleuries. » Échos. Léona
ris : les Fenêtres fleuries. » Échos. Léonard de Vinci précurseur de Quinton Mercure. Tome LXXIII, numéro 264, 16 j
Tome LXXIII, numéro 264, 16 juin 1908, p. 763-768 [765-766]. Nombre de textes de Léonard laissent l’impression que ce gr
III, numéro 264, 16 juin 1908, p. 763-768 [765-766]. Nombre de textes de Léonard laissent l’impression que ce grand esprit
ression que ce grand esprit avait entrevu, comme par un singulier don de divination, quelques-uns des faits qui donnèrent
couvertes les plus importantes ou aux hypothèses les plus ingénieuses de la science. Tel texte, sur la combustion, fait pe
la combustion, fait penser à Lavoisier ; tel autre, sur le mouvement de la terre, à Galilée ; ailleurs, il paraît se dout
r le mouvement de la terre, à Galilée ; ailleurs, il paraît se douter de la circulation du sang ; puis, il infère de la pr
eurs, il paraît se douter de la circulation du sang ; puis, il infère de la présence de coquillages fossiles dans l’intéri
se douter de la circulation du sang ; puis, il infère de la présence de coquillages fossiles dans l’intérieur des terres
uillages fossiles dans l’intérieur des terres un ancien envahissement de la mer. Dans un chapitre de ses Promenades philos
érieur des terres un ancien envahissement de la mer. Dans un chapitre de ses Promenades philosophiques (2e série) consacré
tre de ses Promenades philosophiques (2e série) consacré à la Science de Léonard de Vinci, M. Remy de Gourmont, qui relève
cience de Léonard de Vinci, M. Remy de Gourmont, qui relève plusieurs de ces troublantes coïncidences, cite deux passages
s coïncidences, cite deux passages qui semblent une esquisse des lois de constance de M. Quinton. « Naturellement, écrit L
s, cite deux passages qui semblent une esquisse des lois de constance de M. Quinton. « Naturellement, écrit Léonard, toute
enir en son essence. » Et ailleurs : « Dans l’univers, tout s’efforce de se conserver en son mode propre. » En voici deux
ui n’ont pas été relevés, croyons-nous : « Si l’homme a en lui un lac de sang où croît et décroît le poumon pour sa respir
c de sang où croît et décroît le poumon pour sa respiration, le corps de la terre a sa mer océane qui croit et décroît tou
e qui croit et décroît toutes les six heures pour sa respiration ; si de ce lac de sang dérivent les veines qui vont se ra
t et décroît toutes les six heures pour sa respiration ; si de ce lac de sang dérivent les veines qui vont se ramifiant pa
t par tout l’organisme, ainsi la mer océane emplit le corps terrestre d’ innombrables veines d’eau. » (Textes choisis, p. 4
, ainsi la mer océane emplit le corps terrestre d’innombrables veines d’ eau. » (Textes choisis, p. 45.) Et p. 263, parlant
ombrables veines d’eau. » (Textes choisis, p. 45.) Et p. 263, parlant de la cigogne : « Buvant de l’eau salée, elle se gué
(Textes choisis, p. 45.) Et p. 263, parlant de la cigogne : « Buvant de l’eau salée, elle se guérit. » Ne croirait-on pas
elle se guérit. » Ne croirait-on pas voir là comme quelque prescience de « l’eau de mer, milieu organique » ? Mais il ne f
rit. » Ne croirait-on pas voir là comme quelque prescience de « l’eau de mer, milieu organique » ? Mais il ne faut pas att
lieu organique » ? Mais il ne faut pas attacher à ces curiosités plus d’ importance qu’elles ne comportent. Comme le remarq
rité connue, notre pensée complète le balbutiement du vieil auteur ». De là à parler de véritables découvertes ou seulemen
tre pensée complète le balbutiement du vieil auteur ». De là à parler de véritables découvertes ou seulement de présomptio
vieil auteur ». De là à parler de véritables découvertes ou seulement de présomptions sérieuses, il y a loin. Le savant do
a loin. Le savant donne ses preuves. « Léonard eût été bien empêché de donner les siennes. Il parle en philosophe dégagé
ismo, — le professeur Enrico Morselli publie le compte-rendu détaillé de vingt-huit séances données par Eusapia Paladino.
llner, Lombroso, Morselli et bien d’autres, ont toutes les apparences de la certitude. Quant à leur explication, c’est tou
Pline le jeune des lignes vraies aujourd’hui, « actuelles ». Il parle d’ Asinius Pollion qui, sous Auguste, eut l’idée de c
actuelles ». Il parle d’Asinius Pollion qui, sous Auguste, eut l’idée de ces lectures publiques où les poètes se faisaient
n ce moment, au Grand-Palais. D’après Pline, les auditeurs manquaient de courtoisie. Aujourd’hui ils écoutent en parlant d
diteurs manquaient de courtoisie. Aujourd’hui ils écoutent en parlant de leurs propres affaires, comme s’ils assistaient à
rlant de leurs propres affaires, comme s’ils assistaient à une séance de musique de chambre. Faut-il souhaiter aux poètes,
urs propres affaires, comme s’ils assistaient à une séance de musique de chambre. Faut-il souhaiter aux poètes, à côté de
uhaiter aux poètes, à côté de la collaboration avec les grands hommes de tous les temps, cette collaboration du public ave
s publiques sortit Stace. Le poète ne sera plus libre. Il sera obligé de façonner sa pensée d’une certaine manière. De mêm
ce. Le poète ne sera plus libre. Il sera obligé de façonner sa pensée d’ une certaine manière. De même qu’il arrangera sa v
u public, de même il fardera ses idées et ses songes. Il ne fera plus de vers quand il lui chantera d’en faire. Ayant un b
es idées et ses songes. Il ne fera plus de vers quand il lui chantera d’ en faire. Ayant un but précis et déterminé, il écr
r. Mais le public qu’il voudra charmer sera le plus souvent un public d’ oisifs et de désœuvrés. Tous ses poèmes se ressent
ublic qu’il voudra charmer sera le plus souvent un public d’oisifs et de désœuvrés. Tous ses poèmes se ressentiront des go
c d’oisifs et de désœuvrés. Tous ses poèmes se ressentiront des goûts de ce public. M. Bompard en arrive à craindre la flo
des goûts de ce public. M. Bompard en arrive à craindre la floraison d’ une « poésie à la Capus », née du désir qu’auront
aison d’une « poésie à la Capus », née du désir qu’auront les auteurs d’ être applaudis. « On soignera uniquement le détail
’est mal préjuger des poètes. Mais il se reprend : « C’est l’histoire de la poésie romaine : doit-elle devenir celle de la
d : « C’est l’histoire de la poésie romaine : doit-elle devenir celle de la poésie française ? » Or, voici la conclusion d
elle devenir celle de la poésie française ? » Or, voici la conclusion de l’article : Les anciens ont déjà dit toutes ces
e l’article : Les anciens ont déjà dit toutes ces choses. Il est bon de les redire aujourd’hui. Il y a des sociétés qui n
ogrès. Elle a atteint la perfection, mais elle l’a dépassée. Beaucoup d’ hommes de talent écrivent, mais ils ne savent pas
le a atteint la perfection, mais elle l’a dépassée. Beaucoup d’hommes de talent écrivent, mais ils ne savent pas se servir
eaucoup d’hommes de talent écrivent, mais ils ne savent pas se servir de leur talent. En d’autres temps, ils auraient été
s corrompt à votre insu. Et pourtant pourquoi chercher à obtenir tant d’ appréciateurs ignorants ? Il suffit de quelques-un
ourquoi chercher à obtenir tant d’appréciateurs ignorants ? Il suffit de quelques-uns, sincères et véritables. Souvenons-n
s ? Il suffit de quelques-uns, sincères et véritables. Souvenons-nous de ce mot d’Épicure écrivant à l’un de ses compagnon
fit de quelques-uns, sincères et véritables. Souvenons-nous de ce mot d’ Épicure écrivant à l’un de ses compagnons d’études
res et véritables. Souvenons-nous de ce mot d’Épicure écrivant à l’un de ses compagnons d’études : « Ceci est pour vous et
Souvenons-nous de ce mot d’Épicure écrivant à l’un de ses compagnons d’ études : « Ceci est pour vous et non pour la multi
’autre un assez grand théâtre. » Cela n’empêchera pas que, s’ils font de beaux poèmes, chacun les saura et les récitera !
oèmes, chacun les saura et les récitera ! Gloire plus belle que celle d’ être lu en public par de jeunes personnes aux voix
et les récitera ! Gloire plus belle que celle d’être lu en public par de jeunes personnes aux voix parfois désagréables. I
e jeunes personnes aux voix parfois désagréables. Ils auront plus que de rapides applaudissements. On les aimera et on son
n tout cas, mieux vaut entendre le poète lui-même et ses vers, qu’une de ces conférences sur son œuvre dont on abuse vraim
etrouve point parmi eux quelques amis. Notre temps ressemble au temps d’ Horace : Ce peuple ne brûle aujourd’hui que de la
mps ressemble au temps d’Horace : Ce peuple ne brûle aujourd’hui que de la rage d’écrire ; jeunes gens et graves vieillar
le au temps d’Horace : Ce peuple ne brûle aujourd’hui que de la rage d’ écrire ; jeunes gens et graves vieillards, le fron
e la rage d’écrire ; jeunes gens et graves vieillards, le front ceint de couronnes, dictent des vers à table. Moi-même qu
able. Moi-même quand je jure que je n’en fais pas, je suis convaincu d’ être plus menteur qu’un Parthe, et le soleil n’est
t] […] Revue Bleue (30 mai) contient « l’Autre », un acte en vers de M. A. Dumas ; — de M. E. Tissot : L’Italie musica
eue (30 mai) contient « l’Autre », un acte en vers de M. A. Dumas ; —  de M. E. Tissot : L’Italie musicale ; — de M. E. Pil
te en vers de M. A. Dumas ; — de M. E. Tissot : L’Italie musicale ; —  de M. E. Pilon : La Vallée de la Thève. Musées e
— de M. E. Tissot : L’Italie musicale ; — de M. E. Pilon : La Vallée de la Thève. Musées et collections. Memento [ext
156]. […] La somptueuse publication éditée par la maison Hanfstaengl, de Munich, sur les chefs-d’œuvre la Galerie du Prado
Madrid, et dont nous avons déjà fait ici l’éloge, vient de s’enrichir de deux nouveaux fascicules (4e et 5e) contenant, co
5e) contenant, comme les précédents, chacun six planches grand-aigle d’ une perfection qui ne saurait être surpassée. […]
ne saurait être surpassée. […] Titien (avec les magistrales effigies de Philippe II et de Charles-Quint), […] Raphaël (av
urpassée. […] Titien (avec les magistrales effigies de Philippe II et de Charles-Quint), […] Raphaël (avec la Vierge à la
régal qui nous est offert aujourd’hui. Ces planches sont accompagnées de la suite du texte critique — lui-même illustré —
uméro 265, 1er juillet 1908, p. 185-188 [186]. Dirai-je quelques mots de la collection de Mgr Charmetant ? C’était un asse
illet 1908, p. 185-188 [186]. Dirai-je quelques mots de la collection de Mgr Charmetant ? C’était un assemblage d’objets r
lques mots de la collection de Mgr Charmetant ? C’était un assemblage d’ objets religieux et de tableaux à sujets religieux
ction de Mgr Charmetant ? C’était un assemblage d’objets religieux et de tableaux à sujets religieux où rien ne se détacha
igieux et de tableaux à sujets religieux où rien ne se détachait rien de bien remarquable. […) Quelques objets profanes se
le Canaletto, vendue 4 600 francs. Échos. La Ligue pour la Liberté de l’Art [extrait] Mercure. Tome LXXIII, numéro 2
juillet 1908, p. 189-191 [191]. M. le Professeur Rodolfo Bettazzi, «  de Turin, s’est adressé au procureur du roi  pour ob
our obtenir qu’il ne permît pas l’exposition des plus sales vignettes de l’Asino » (id., p. 40). Il est bon de dire que l’
sition des plus sales vignettes de l’Asino » (id., p. 40). Il est bon de dire que l’Asino est un journal exclusivement sat
la Vita nuova n’est pas un livre vécu : Après avoir écrit, au hasard de son cœur, des sonnets et des canzone d’amour, Dan
Après avoir écrit, au hasard de son cœur, des sonnets et des canzone d’ amour, Dante a voulu les relier par un commentaire
t des canzone d’amour, Dante a voulu les relier par un commentaire et de fragments faire un tout. Pour nous intéresser à s
une autobiographie. Tous les écrivains du xive  siècle qui ont parlé de Dante sont cependant tous d’accord pour rapporter
te sont cependant tous d’accord pour rapporter les amours du poète et d’ une Béatrice Portinari. Mais voici ce qui s’est p
paraître sa Vita nuova, il était peu connu comme écrivain, le public, de tendance crédule, distinguait mal la vérité de l’
e écrivain, le public, de tendance crédule, distinguait mal la vérité de l’allégorie ; on lut le livre ; il parlait d’amou
stinguait mal la vérité de l’allégorie ; on lut le livre ; il parlait d’ amour, les femmes le vantèrent, s’y plurent, s’int
s le vantèrent, s’y plurent, s’intéressèrent à cette Béatrice… Ce nom de Béatrice fit penser à une Béatrice Portinari, qui
si Béatrice n’a pas existé, que représente-t-elle ? L’idéal : « idéal de beauté, idéal de lumière, sainte du Paradis, cett
as existé, que représente-t-elle ? L’idéal : « idéal de beauté, idéal de lumière, sainte du Paradis, cette femme n’est vra
, idéal de lumière, sainte du Paradis, cette femme n’est vraiment pas de ce monde. Fut-elle jamais autre chose que le jeu
’est vraiment pas de ce monde. Fut-elle jamais autre chose que le jeu de l’imagination la plus féconde et la plus exaltée 
ce, poète, conteur, moraliste, homme politique, 1 vol. in-8° illustré de 6 planches hors texte, 7 fr. 50. Hachette Bocc
anches hors texte, 7 fr. 50. Hachette Boccace, qui écrivit une Vie de Dante, ne fit que recueillir les témoignages de l
, qui écrivit une Vie de Dante, ne fit que recueillir les témoignages de la tradition. M. E. Rodocanachi, qui s’est fait l
gnages de la tradition. M. E. Rodocanachi, qui s’est fait l’historien de Boccace et l’étudie comme poète, conteur, moralis
poète, conteur, moraliste et homme politique, nous dit que la passion de Dante pour Béatrice l’embarrassa, car « il ne com
en que Maria ne devait pas seulement jouer pour Boccace le personnage de Laure, mais aussi celui de Béatrice « puisque l’a
seulement jouer pour Boccace le personnage de Laure, mais aussi celui de Béatrice « puisque l’admiration de Boccace se par
sonnage de Laure, mais aussi celui de Béatrice « puisque l’admiration de Boccace se partageait entre les deux poètes ». Br
incrédule, écrivait : « Je crois qu’il n’a jamais eu tant de faveurs de cette grande dame (elle passait pour la fille nat
eurs. » Cependant, cette Fiammetta, la moins connue des trois « dames de beauté de ce temps », fut sans doute la plus réel
pendant, cette Fiammetta, la moins connue des trois « dames de beauté de ce temps », fut sans doute la plus réelle : au mo
avec Graziella, Mme Charles et d’autres muses, peut-être. Cet ouvrage de M. Rodocanachi est plus qu’une biographie de Bocc
, peut-être. Cet ouvrage de M. Rodocanachi est plus qu’une biographie de Boccace ; ce que l’auteur a voulu nous montrer, c
ous montrer, c’est un Boccace reflété d’après son œuvre même. L’œuvre de Boccace est d’ailleurs presque inconnue ; on ne v
L’œuvre de Boccace est d’ailleurs presque inconnue ; on ne veut lire de lui que le Décaméron : « la seule de ses œuvres d
esque inconnue ; on ne veut lire de lui que le Décaméron : « la seule de ses œuvres dans laquelle il ne se montre guère et
res qui s’y trouvent ont pour excuse l’âge où vous écriviez, le genre de style, l’idiome, la légèreté du sujet et celle de
et la Généalogie des Dieux, que le Décaméron. Mais si on ne lit plus de Boccace que ses contes, c’est que sans doute il n
e Boccace que ses contes, c’est que sans doute il n’y a plus que cela de lisible. Tome LXXIV, numéro 267, 1er août 19
Beyle. On pense à lui, quoique tardivement. On va sceller une plaque de marbre à la maison qu’il habita au Pincio. Enfin,
mages que puisse, paraît-il, rendre l’humanité civilisée à une gloire de l’intelligence. Le Temps encore nous en est garan
sur le Corso, à Rome, une belle inscription sur marbre évoque le nom de Shelley. De son côté, Goethe possède en plusieurs
o, à Rome, une belle inscription sur marbre évoque le nom de Shelley. De son côté, Goethe possède en plusieurs cités des i
es notamment à Naples, dans La galerie Umberto Ier, sur l’emplacement de laquelle s’élevait jadis un vieux quartier pittor
t jadis un vieux quartier pittoresque où se plaisait à vivre l’auteur de Wilhelm Meister ; et à Messine dans la principale
l’auteur de Wilhelm Meister ; et à Messine dans la principale artère de la cité. Or, chose curieuse, l’auteur des Promena
re de la cité. Or, chose curieuse, l’auteur des Promenades dans Rome, de Rome, Naples et Florence, de l’Histoire de la pei
euse, l’auteur des Promenades dans Rome, de Rome, Naples et Florence, de l’Histoire de la peinture en Italie, et de tant d
des Promenades dans Rome, de Rome, Naples et Florence, de l’Histoire de la peinture en Italie, et de tant d’autres ouvrag
Rome, Naples et Florence, de l’Histoire de la peinture en Italie, et de tant d’autres ouvrages où vibre une passion inten
s ouvrages où vibre une passion intense pour les hommes et les choses de la péninsule, ne possède pas à Rome le moindre pe
s choses de la péninsule, ne possède pas à Rome le moindre petit bout de pierre rappelant qu’il a vécu longtemps dans ce p
dans ce pays et qu’il l’a décrit en des pages inoubliables. Un groupe d’ écrivains, de lettrés et d’artistes italiens vient
et qu’il l’a décrit en des pages inoubliables. Un groupe d’écrivains, de lettrés et d’artistes italiens vient de prendre l
écrit en des pages inoubliables. Un groupe d’écrivains, de lettrés et d’ artistes italiens vient de prendre l’initiative de
ains, de lettrés et d’artistes italiens vient de prendre l’initiative de commémorer publiquement le nom de Stendhal dans u
liens vient de prendre l’initiative de commémorer publiquement le nom de Stendhal dans une rue romaine. Un comité s’est co
ans une rue romaine. Un comité s’est constitué pour la pose prochaine d’ une plaque de marbre sur la maison qu’habita longt
omaine. Un comité s’est constitué pour la pose prochaine d’une plaque de marbre sur la maison qu’habita longtemps Stendhal
cription est en ce moment à l’étude, un médaillon confié à un artiste de talent rappellera les traits du grand amoureux de
confié à un artiste de talent rappellera les traits du grand amoureux de l’Italie. Enfin, les Stendhaliens de Rome, qui so
Enfin, les Stendhaliens de Rome, qui sont assez nombreux, ont projeté d’ organiser à intervalles réguliers le « dîner Stend
sur la terrasse du « Château des Césars », au sommet du mont Aventin, d’ où l’on domine le Palatin, le Forum, le Capitole,
n domine le Palatin, le Forum, le Capitole, le Colisée, le Cœlius, et d’ où la vue embrasse tout le majestueux paysage de l
olisée, le Cœlius, et d’où la vue embrasse tout le majestueux paysage de la Ville Éternelle que l’auteur des Promenades da
lé. Le premier « dîner Stendhal » aura lieu dans la seconde quinzaine de juillet. Il sera présidé par M. Emmanuel Modiglia
sidé par M. Emmanuel Modigliani, un des plus compétents « beylistes » d’ Italie, celui-là même qui eut la bonne fortune de
étents « beylistes » d’Italie, celui-là même qui eut la bonne fortune de découvrir et de mettre au jour les exemplaires de
es » d’Italie, celui-là même qui eut la bonne fortune de découvrir et de mettre au jour les exemplaires de Saint-Simon ann
ut la bonne fortune de découvrir et de mettre au jour les exemplaires de Saint-Simon annotés par Stendhal, dont le Temps s
XIV, numéro 267, 1er août 1908, p. 553-560 [559]. Cœnobium, la revue d’ études philosophiques et religieuses qui paraît de
nce dans son dernier numéro que la Nuova parola, le périodique romain d’ Arnaldo Cervesato, se fond désormais avec elle. La
romain d’Arnaldo Cervesato, se fond désormais avec elle. La direction de Cœnobium en profite pour préciser son dessein et
éciser son dessein et son but : Notre revue s’est fondée comme revue de libres études, et elle reste telle dans le cercle
ndée comme revue de libres études, et elle reste telle dans le cercle de l’idéalisme dont elle s’est faite principalement
lisme dont elle s’est faite principalement l’organe et à la diffusion de qui elle s’est consacrée. L’idéalisme — soit dans
ue, soit dans sa renaissance actuelle — présente une si riche variété de manifestations que sans sortir de son domaine nou
lle — présente une si riche variété de manifestations que sans sortir de son domaine nous et nos collaborateurs gardons la
son domaine nous et nos collaborateurs gardons la plus grande liberté de recherches… Le monisme idéaliste, le concept de l
a plus grande liberté de recherches… Le monisme idéaliste, le concept de l’unité spirituelle de l’Être, le panthéisme en s
e recherches… Le monisme idéaliste, le concept de l’unité spirituelle de l’Être, le panthéisme en somme, tel qu’il s’est p
el qu’il s’est produit dans la grandiose période philosophique qui va de Spinoza à Hegel, constitue le point central de no
e philosophique qui va de Spinoza à Hegel, constitue le point central de notre conscience métaphysique, le pôle vers leque
ience métaphysique, le pôle vers lequel s’oriente l’aiguille aimantée de notre esprit philosophique. Mais pour cela nous n
ence les autres conceptions à l’aide desquelles l’esprit humain tente de nouveau aujourd’hui d’escalader le ciel… Pragmati
ions à l’aide desquelles l’esprit humain tente de nouveau aujourd’hui d’ escalader le ciel… Pragmatisme, tendances religieu
eligieuses nouvelles qu’on nomme modernisme, études sur les religions d’ Orient dans leurs rapports avec l’idéalisme d’Occi
tudes sur les religions d’Orient dans leurs rapports avec l’idéalisme d’ Occident, recherches scientifiques qui comme celle
vec l’idéalisme d’Occident, recherches scientifiques qui comme celles de Maxwell et de Lodge nous ramènent à un dynamisme
e d’Occident, recherches scientifiques qui comme celles de Maxwell et de Lodge nous ramènent à un dynamisme universel et g
ues, tout cela nous est ouvert. En outre, nous ne nous défendrons pas de nous intéresser aux conséquences de caractère pra
utre, nous ne nous défendrons pas de nous intéresser aux conséquences de caractère pratique et social, que l’on peut tirer
aux conséquences de caractère pratique et social, que l’on peut tirer de cette philosophie. La croyance vulgaire qui ratta
prémices matérialistes est si abandonnée que personne parmi les gens de bonne foi ne nie cette évidence : le culte de l’e
personne parmi les gens de bonne foi ne nie cette évidence : le culte de l’esprit, base de l’idéalisme, implique la négati
gens de bonne foi ne nie cette évidence : le culte de l’esprit, base de l’idéalisme, implique la négation de tous les jou
nce : le culte de l’esprit, base de l’idéalisme, implique la négation de tous les jougs sous lesquels les ordres sociaux c
sme conduisant nécessairement à la panarchie ou gouvernement organisé de tous par tous. C’est à cette œuvre à la fois phi
sophique et sociale que comptent dorénavant se consacrer le directeur de Cœnobium, M. Enrico Bignami, et ses principaux li
Tome LXXIV, numéro 268, 16 août 1908 Littérature. Ovide : L’Art d’ aimer, le Remède d’Amour, Les Amours d’Ovide, le J
 268, 16 août 1908 Littérature. Ovide : L’Art d’aimer, le Remède d’ Amour, Les Amours d’Ovide, le Jugement de Pâris. É
Littérature. Ovide : L’Art d’aimer, le Remède d’Amour, Les Amours d’ Ovide, le Jugement de Pâris. Édition illustrée, 1 
e : L’Art d’aimer, le Remède d’Amour, Les Amours d’Ovide, le Jugement de Pâris. Édition illustrée, 1 vol. in-8°, 95, Libra
 677-680 [680]. La Librairie Moderne nous donne une édition illustrée de l’Art d’aimer d’Ovide, auquel on a ajouté le Remè
[680]. La Librairie Moderne nous donne une édition illustrée de l’Art d’ aimer d’Ovide, auquel on a ajouté le Remède d’Amou
a Librairie Moderne nous donne une édition illustrée de l’Art d’aimer d’ Ovide, auquel on a ajouté le Remède d’Amour, les A
tion illustrée de l’Art d’aimer d’Ovide, auquel on a ajouté le Remède d’ Amour, les Amours d’Ovide, et le Jugement de Pâris
Art d’aimer d’Ovide, auquel on a ajouté le Remède d’Amour, les Amours d’ Ovide, et le Jugement de Pâris. On s’est servi de
uel on a ajouté le Remède d’Amour, les Amours d’Ovide, et le Jugement de Pâris. On s’est servi de traductions de la fin du
d’Amour, les Amours d’Ovide, et le Jugement de Pâris. On s’est servi de traductions de la fin du xviiie  siècle, dues à R
mours d’Ovide, et le Jugement de Pâris. On s’est servi de traductions de la fin du xviiie  siècle, dues à Renouard, le tra
« ancien ecclésiastique et avocat du roi, qui avait fondé une maison de librairie, à la veille de la Révolution ». Avant
t avocat du roi, qui avait fondé une maison de librairie, à la veille de la Révolution ». Avant cette époque, l’an VII de
brairie, à la veille de la Révolution ». Avant cette époque, l’an VII de la République. l’Art d’aimer et le Remède d’amour
la Révolution ». Avant cette époque, l’an VII de la République. l’Art d’ aimer et le Remède d’amour n’avaient jamais été tr
t cette époque, l’an VII de la République. l’Art d’aimer et le Remède d’ amour n’avaient jamais été traduits en France. Ces
ut-être pas la précision, l’exactitude que nous exigerions maintenant de travaux analogues ; mais elles atténuent la bruta
atténuent la brutalité du latin et s’adaptent très bien à une édition de vulgarisation littéraire. Quelques passages, intr
dition de vulgarisation littéraire. Quelques passages, intraduisibles de façon décente, ont été laissés dans leur nudité l
, ont été laissés dans leur nudité latine. Ce qui prouve qu’il suffit d’ avoir une culture pour être à l’abri de la pudeur.
ne. Ce qui prouve qu’il suffit d’avoir une culture pour être à l’abri de la pudeur. Ovide, puisqu’il faut parler latin, en
nunquam Thebais Hectoreo nupta resedit equo, etc. Les illustrations de ce volume, qui proviennent soit du cabinet des Mé
ro 268, 16 août 1908, p.  685-690 [687‑688]. On sait que les Mémoires de Benvenuto Cellini ont été traduits en français pa
dit pas si c’est dans cette traduction, — et publié à part la portion de ces Mémoires qui s’étend de 1540 à 1545, et qui c
traduction, — et publié à part la portion de ces Mémoires qui s’étend de 1540 à 1545, et qui comprend le séjour de l’artis
de ces Mémoires qui s’étend de 1540 à 1545, et qui comprend le séjour de l’artiste à Paris, auprès de François Ier. M. Ch.
M. Ch. Gailly de Taurines a de plus accompagné la traduction nouvelle de ce fragment de notes fort intéressantes, vrai com
e Taurines a de plus accompagné la traduction nouvelle de ce fragment de notes fort intéressantes, vrai commentaire perpét
s les rapports historique et archéologique. Cette partie des Mémoires de Cellini est, en effet, « un document de premier o
ue. Cette partie des Mémoires de Cellini est, en effet, « un document de premier ordre pour l’histoire de Paris à cette ép
Cellini est, en effet, « un document de premier ordre pour l’histoire de Paris à cette époque : description topographique
description topographique des lieux (complétée par les notes), scènes de mœurs, etc., etc., tout y est. » C’est donc le ca
), scènes de mœurs, etc., etc., tout y est. » C’est donc le caractère d’ un vrai document d’histoire parisienne que l’édite
etc., etc., tout y est. » C’est donc le caractère d’un vrai document d’ histoire parisienne que l’éditeur a su donner à ce
es ainsi présentés. À côté, cet écrit donne une idée bien vivante, et d’ une précision savoureuse, de l’existence que menai
cet écrit donne une idée bien vivante, et d’une précision savoureuse, de l’existence que menait un artiste à la cour de Fr
précision savoureuse, de l’existence que menait un artiste à la cour de François Ier. Richement pensionnés et pourvus, ce
vus, ces artistes avaient, d’ailleurs, du moins Benvenuto, assez mine de subalterne, il nous semble. La haute distinction
enuto, assez mine de subalterne, il nous semble. La haute distinction d’ un Léonard de Vinci, la légende de la déférence ro
l nous semble. La haute distinction d’un Léonard de Vinci, la légende de la déférence royale se retrouvent mal ici. Cette
aillant compagnon était un homme trivial à force de vanité. On sourit de ses vantardises continuelles : « Il est le plus g
plus grand artiste qui ait jamais existé. »« On a fait toutes sortes de difficultés à Pierre Strozzi pour lui délivrer de
sortes de difficultés à Pierre Strozzi pour lui délivrer des lettres de naturalisation ; à lui, Benvenuto, on les a offer
lui, Benvenuto, on les a offertes spontanément. » Il adresse au roi «  de grandes paroles, admirablement humbles et hauteme
ait le métier pour lequel on l’a pris. Le roi lui demande des travaux d’ orfèvrerie, des ciselures, des « bijoux », et il a
l personnifie François Ier, croyant mieux flatter par là ce Gargantua d’ orgueil, d’orgueil généreux, sanguin, exubérant, q
ie François Ier, croyant mieux flatter par là ce Gargantua d’orgueil, d’ orgueil généreux, sanguin, exubérant, qui s’y lais
laisse prendre, — pas toujours. Bien que l’humeur à l’excès glorieuse de leur rédacteur doive nécessairement fort diminuer
ur doive nécessairement fort diminuer la valeur proprement historique de ces Mémoires, il se dégage de ceux-ci une vérité
iminuer la valeur proprement historique de ces Mémoires, il se dégage de ceux-ci une vérité d’impression qu’on ne saurait
rement historique de ces Mémoires, il se dégage de ceux-ci une vérité d’ impression qu’on ne saurait négliger quand on veut
’impression qu’on ne saurait négliger quand on veut se faire une idée de la cour de François Ier. Remercions M. Ch. Gailly
qu’on ne saurait négliger quand on veut se faire une idée de la cour de François Ier. Remercions M. Ch. Gailly de Taurine
idée de la cour de François Ier. Remercions M. Ch. Gailly de Taurines de son utile contribution. Art ancien Tristan L
re des origines au XVIe siècle (H. Laurens) Je n’entreprendrai pas de faire un résumé en quelques lignes du résumé qu’a
un résumé en quelques lignes du résumé qu’a lui-même fait M. Hourticq de nos connaissances sur la Peinture des origines au
eux manuels publiés jusqu’ici sur ce sujet. Voici du reste un exemple de la manière de M. Hourticq : La peinture italienn
bliés jusqu’ici sur ce sujet. Voici du reste un exemple de la manière de M. Hourticq : La peinture italienne par excellen
ni la souplesse voulues pour égaler la nature. Les meilleurs paysages de l’école italienne sont l’œuvre des Ombriens et de
des paysages fort attrayants, parce qu’il les a transformés en effets de tapisseries ; jolies taches cousues ensemble, big
rure nette et sans profondeur. Mais la plupart renoncent à ces effets de la lumière et de l’air, ou y échouent. Quand Maso
s profondeur. Mais la plupart renoncent à ces effets de la lumière et de l’air, ou y échouent. Quand Masolino place des mo
. Quand Masolino place des montagnes derrière les curieuses anatomies d’ un Baptême du Christ, sa couleur jaunâtre et ses l
ques à Castiglione d’Olona. D’autres estompent le paysage en un effet de couleurs neutres et de contours vagues, à moins q
ona. D’autres estompent le paysage en un effet de couleurs neutres et de contours vagues, à moins qu’ils ne préfèrent dres
rs neutres et de contours vagues, à moins qu’ils ne préfèrent dresser de belles architectures aux lignes savantes et préci
et précises. La peinture italienne, d’ailleurs, s’accommode aisément de ce naturalisme limité, parce que le rendu exact d
accommode aisément de ce naturalisme limité, parce que le rendu exact de la nature ne fut jamais son unique ambition. Le p
on unique ambition. Le peintre du Nord semble nous demander seulement de reconnaître ce qu’il nous montre et l’habileté av
es ; l’Adam et l’Ève de Jean van Eyck sont un homme et une femme nus, d’ une vérité brutale ; à la même date, les mêmes per
rité brutale ; à la même date, les mêmes personnages, dans la fresque de Masaccio au Carmine de Florence, sont avant tout
ne de Florence, sont avant tout des images émouvantes du désespoir et de la honte ; Masaccio ne copie la réalité que pour
violents des maîtres italiens ne concevront jamais une figure agitée de passions véhémentes, sans équilibrer harmonieusem
fut jamais suffisante pour que fût sacrifiée en eux cette discipline de la beauté décorative qui leur était naturelle. Le
artistes parlent une phrase cadencée et qui, aux motifs traditionnels de l’art religieux, donne assez de noblesse pour rem
ncée et qui, aux motifs traditionnels de l’art religieux, donne assez de noblesse pour remplacer la poésie disparue des vi
ils conservent une manière qui généralise, efface les particularités de la matière, dégage des formes idéales et, dans la
consacrée ne le dissimule pas. La vie ajoute tous les jours à l’art d’ un maître comme le Pinturicchio ; elle retire tous
’un maître comme le Pinturicchio ; elle retire tous les jours à celui d’ un maître comme le Pérugin. Celui-ci a créé un pon
oncif manifesté dès ses premières œuvres certaines : quelques figures d’ un sentiment ineffable… Semblable fléchissement ne
ble ? — à des tâches plus difficiles. C’est un conteur et qui s’amuse de sa propre verve, d’autant plus abondante que sa «
plus difficiles. C’est un conteur et qui s’amuse de sa propre verve, d’ autant plus abondante que sa « matière » est riche
sa « matière » est riche. Les récits illustrés par lui sur les parois de l’appartement Borgia et de la Libreria de Sienne,
es récits illustrés par lui sur les parois de l’appartement Borgia et de la Libreria de Sienne, ne les a-t-il pas transfor
qui se réjouit et se complaît en elles. Son domaine est là. Il a reçu de la nature les dons propres, non à attendrir, mais
ature les dons propres, non à attendrir, mais à éblouir ; non à faire de son art le véhicule de ses indignations ou de ses
non à attendrir, mais à éblouir ; non à faire de son art le véhicule de ses indignations ou de ses souffrances, mais seul
à éblouir ; non à faire de son art le véhicule de ses indignations ou de ses souffrances, mais seulement le reflet diapré
et diapré du monde extérieur. Ce reflet il n’est partout, ni toujours d’ un égal attrait. L’entrain trop expéditif de l’évo
’est partout, ni toujours d’un égal attrait. L’entrain trop expéditif de l’évocateur a failli, quelquefois, à la sérénité
éditif de l’évocateur a failli, quelquefois, à la sérénité nécessaire de l’art. La collaboration, dans l’exécution des gra
ssaire de l’art. La collaboration, dans l’exécution des grands cycles de fresques, d’un nombre considérable de compagnons
rt. La collaboration, dans l’exécution des grands cycles de fresques, d’ un nombre considérable de compagnons et d’aides a
s l’exécution des grands cycles de fresques, d’un nombre considérable de compagnons et d’aides a dû nuire aussi, il faut l
grands cycles de fresques, d’un nombre considérable de compagnons et d’ aides a dû nuire aussi, il faut le constater, à la
éalisation parfaite des projets élaborés par le maître. La généralité de ses œuvres de petit format le montrent fidèle à l
faite des projets élaborés par le maître. La généralité de ses œuvres de petit format le montrent fidèle à la tradition om
tion ombrienne, tandis que ses fresques, nous l’avons dit, témoignent de l’étude fructueuse des décorations florentines. C
croire, ou plutôt on doit croire qu’il connut Florence, les fresques de S. Maria Novella, de S. Marco, du palais Médicis.
doit croire qu’il connut Florence, les fresques de S. Maria Novella, de S. Marco, du palais Médicis. Le conseil de l’Ange
sques de S. Maria Novella, de S. Marco, du palais Médicis. Le conseil de l’Angelico, de Gozzoli et de tant d’autres, admir
ia Novella, de S. Marco, du palais Médicis. Le conseil de l’Angelico, de Gozzoli et de tant d’autres, admirables et subtil
S. Marco, du palais Médicis. Le conseil de l’Angelico, de Gozzoli et de tant d’autres, admirables et subtils, était bon à
tait bon à entendre pour lui. Il est regrettable qu’il lui ait manqué de travailler dans cette cité et d’en subir les salu
est regrettable qu’il lui ait manqué de travailler dans cette cité et d’ en subir les salutaires disciplines. Il serait ent
et d’en subir les salutaires disciplines. Il serait entré en défiance de sa facilité en subissant la critique de ces Flore
. Il serait entré en défiance de sa facilité en subissant la critique de ces Florentins d’esprit prompt et de langue acéré
en défiance de sa facilité en subissant la critique de ces Florentins d’ esprit prompt et de langue acérée, qui, peu enclin
acilité en subissant la critique de ces Florentins d’esprit prompt et de langue acérée, qui, peu enclins à se contenter d’
d’esprit prompt et de langue acérée, qui, peu enclins à se contenter d’ ouvrages passables, ne ménageaient le blâme à pers
aussi, quand il le veut, traiter admirablement le morceau : il suffit de rappeler tels détails de ses fresques, comme le p
traiter admirablement le morceau : il suffit de rappeler tels détails de ses fresques, comme le portrait de S. Maria Maggi
il suffit de rappeler tels détails de ses fresques, comme le portrait de S. Maria Maggiore à Spello, comme le portrait d’A
s, comme le portrait de S. Maria Maggiore à Spello, comme le portrait d’ Alexandre VI de l’appartement Borgia ; le portrait
trait de S. Maria Maggiore à Spello, comme le portrait d’Alexandre VI de l’appartement Borgia ; le portrait de jeune homme
omme le portrait d’Alexandre VI de l’appartement Borgia ; le portrait de jeune homme du musée de Dresde est d’une fermeté
ndre VI de l’appartement Borgia ; le portrait de jeune homme du musée de Dresde est d’une fermeté digne des meilleurs Flor
ppartement Borgia ; le portrait de jeune homme du musée de Dresde est d’ une fermeté digne des meilleurs Florentins, et la
Dresde est d’une fermeté digne des meilleurs Florentins, et la Madone de la paix d’un charme comparable aux plus séduisant
d’une fermeté digne des meilleurs Florentins, et la Madone de la paix d’ un charme comparable aux plus séduisantes œuvres o
irlandaio eut pour collaborateurs son frère David, plus jeune que lui de trois ans, et son beau-frère, Bastiano Mainardi,
n beau-frère, Bastiano Mainardi, de sorte qu’il est souvent difficile de distinguer ce qui revient à chacun d’eux. Domenic
rte qu’il est souvent difficile de distinguer ce qui revient à chacun d’ eux. Domenico lui-même étudia auprès d’Alesso Bald
inguer ce qui revient à chacun d’eux. Domenico lui-même étudia auprès d’ Alesso Baldovinetti que MM. Berenson et Londi ont
ant. Néanmoins il demeura surtout fresquiste et c’est dans ses œuvres de San Gimignano, de la chapelle Sixtine, et de S. M
demeura surtout fresquiste et c’est dans ses œuvres de San Gimignano, de la chapelle Sixtine, et de S. Maria Novella qu’il
et c’est dans ses œuvres de San Gimignano, de la chapelle Sixtine, et de S. Maria Novella qu’il a donné l’entière mesure d
apelle Sixtine, et de S. Maria Novella qu’il a donné l’entière mesure de son génie. Cela ne doit pas d’ailleurs faire négl
re de son génie. Cela ne doit pas d’ailleurs faire négliger le mérite de ses admirables portraits, comme ceux du Vieillard
rables portraits, comme ceux du Vieillard avec un enfant du Louvre et de Giovanna degli Albizzi de l’ancienne collection R
ux du Vieillard avec un enfant du Louvre et de Giovanna degli Albizzi de l’ancienne collection Rodolphe Kann. Lettres
inando Paolieri : Venere Agreste, Nerbini, Florence Je suis étonné de ne pas avoir vu la critique italienne annoncer et
ne pas avoir vu la critique italienne annoncer et saluer l’apparition d’ un jeune grand poète, M. Ferdinando Paolieri. La r
l’apparition d’un jeune grand poète, M. Ferdinando Paolieri. La revue de M. Marinetti nous avait donné la première, je cro
. Marinetti nous avait donné la première, je crois, quelques strophes de cet artiste singulier, qui s’était montré, jusqu’
ngulier, qui s’était montré, jusqu’ici, seulement peintre et critique d’ art. Le long poème Venere Agreste, qui vient de pa
oète, et grand poète. Il faut naturellement s’entendre sur l’adjectif de grandeur, dont on abuse autant que du mot : génie
né comme une quelconque décoration à tout individu qui, par le hasard de sa carrière ou de son chemin, se trouve une fois
onque décoration à tout individu qui, par le hasard de sa carrière ou de son chemin, se trouve une fois en face de la mort
. Paolieri un grand poète, parce que j’entends le placer ainsi à part de la production littéraire ordinaire de nos jours ;
’entends le placer ainsi à part de la production littéraire ordinaire de nos jours ; j’entends désigner son œuvre très par
rès particulière, par un mot particulier, qui en affirme les qualités d’ originalité, aux deux points de vue de la pensée e
er, qui en affirme les qualités d’originalité, aux deux points de vue de la pensée et de la forme, c’est-à-dire de l’harmo
me les qualités d’originalité, aux deux points de vue de la pensée et de la forme, c’est-à-dire de l’harmonie réalisée ent
ité, aux deux points de vue de la pensée et de la forme, c’est-à-dire de l’harmonie réalisée entre la nouveauté et la nobl
c’est-à-dire de l’harmonie réalisée entre la nouveauté et la noblesse de l’inspiration et l’efficacité de la forme. Les li
ée entre la nouveauté et la noblesse de l’inspiration et l’efficacité de la forme. Les littératures contemporaines, en gén
eux qui semblent les plus talentueux parmi tous. Nous en connaissons, de la génération qui précéda la nôtre, qui ne mérite
r gloire présente. Mais parmi les plus hautains, les plus purs poètes de la jeune littérature italienne, M. Paolieri est s
œuvres nouvelles ses titres sûrs à une gloire très durable. Son poème de la Vénus des Champs a une importance certaine, qu
andis que les jeunes poètes italiens sont tourmentés par la recherche de la forme neuve, capable d’habiller et de représen
italiens sont tourmentés par la recherche de la forme neuve, capable d’ habiller et de représenter, sinon d’animer une pen
tourmentés par la recherche de la forme neuve, capable d’habiller et de représenter, sinon d’animer une pensée neuve, un
herche de la forme neuve, capable d’habiller et de représenter, sinon d’ animer une pensée neuve, un sentiment nouveau de l
de représenter, sinon d’animer une pensée neuve, un sentiment nouveau de la vie des choses et des choses de l’âme, M. Paol
pensée neuve, un sentiment nouveau de la vie des choses et des choses de l’âme, M. Paolieri demeure dans ce calme florenti
florentin qui semble affluer vers lui des lointaines oasis humanistes de sa patrie même. La limpidité de la strophe du Pol
s lui des lointaines oasis humanistes de sa patrie même. La limpidité de la strophe du Politien retrouve des lumières iden
ent géorgique des antiques Orti Oricellari, berceau fleuri et parfumé de la pensée humaniste, anime le dernier chantre. J’
ici même la différence des différents esprits poétiques contemporains de l’Italie. Poesia nous les a montrés, en groupant
gré l’unité politique. L’esprit florentin du Quattrocento a été celui de la clarté, de l’ordonnance, de l’élégance svelte
litique. L’esprit florentin du Quattrocento a été celui de la clarté, de l’ordonnance, de l’élégance svelte et calme des f
florentin du Quattrocento a été celui de la clarté, de l’ordonnance, de l’élégance svelte et calme des formes (Saint-Geor
elte et calme des formes (Saint-Georges de Donatello, ou le Printemps de Botticelli), de l’assurance lumineuse des attitud
s formes (Saint-Georges de Donatello, ou le Printemps de Botticelli), de l’assurance lumineuse des attitudes psychiques. I
s. Il est identique à l’esprit français, ou à celui qu’on est convenu d’ appeler, d’un terme assez vague : l’esprit latin.
dentique à l’esprit français, ou à celui qu’on est convenu d’appeler, d’ un terme assez vague : l’esprit latin. La lumière
u d’appeler, d’un terme assez vague : l’esprit latin. La lumière même de Florence est identique à la lumière de Paris et à
mière même de Florence est identique à la lumière de Paris et à celle d’ Athènes. Et si la littérature française, surtout c
. Et si la littérature française, surtout celle du Midi, est dominée, d’ une façon même quelque peu tyrannique, par l’espri
i, est dominée, d’une façon même quelque peu tyrannique, par l’esprit de Versailles, par l’eurythmie stylisée du grand siè
d les formes après en avoir ressenti la profonde émotion. Les octaves de son récit se déroulent amples et précis, dénouant
se déroulent amples et précis, dénouant noblement la chaîne mélodique de leurs rythmes. Toutes les recherches harmoniques
in le retient dans son immensité calme. Et ce n’est pas pour un récit de romantisme épique qu’il a choisi, tel l’Arioste,
e l’a pas choisie non plus en la modifiant un peu, pour une évocation d’ élégances romantiques, à la manière de l’Isotteo d
pour une évocation d’élégances romantiques, à la manière de l’Isotteo de M. d’Annunzio. La Vénus des Champs est un récit f
ne évocation d’élégances romantiques, à la manière de l’Isotteo de M.  d’ Annunzio. La Vénus des Champs est un récit florent
évocation d’élégances romantiques, à la manière de l’Isotteo de M. d’ Annunzio . La Vénus des Champs est un récit florentin plein
eo de M. d’Annunzio. La Vénus des Champs est un récit florentin plein de cette sensualité des Fêtes de mai, où le grand Ro
des Champs est un récit florentin plein de cette sensualité des Fêtes de mai, où le grand Roi poète, un Médicis, chantait
jeune qui ne tardera pas à nous donner un recueil tout vibrant aussi de l’âme du Quattrocento. L’octave italienne est la
sans cesse renouvelée, calmée seulement par le dernier vers du chant, de la terza-rima, que Dante, esprit essentiellement
sentiellement gothique, choisit pour dérouler en elle la mathématique de ses calculs lyriques. L’octave est simple, sans h
métrique, alors que la terza-rima semble plutôt le parallèle poétique de la « mélodie continue ». M. Paolieri, en choisiss
n éclat plus vif. Elle s’impose ainsi avec une douce violence, pleine de charme. La lecture en est une joie reposante. Mai
s cette forme est admirablement modernisée par le lyrisme particulier de M. Paolieri. Ce lyrisme est géorgique et charnel.
st géorgique et charnel. La nature, toute la nature, a ici une valeur d’ émotion sensuelle très profonde. La Vénus des Cham
émotion sensuelle très profonde. La Vénus des Champs est l’exaltation de la chair en rut, de la campagne luxuriante, de l’
ès profonde. La Vénus des Champs est l’exaltation de la chair en rut, de la campagne luxuriante, de l’animalité luxurieuse
hamps est l’exaltation de la chair en rut, de la campagne luxuriante, de l’animalité luxurieuse. Une vision de l’amour de
rut, de la campagne luxuriante, de l’animalité luxurieuse. Une vision de l’amour de toute la terre est celle de ce récit.
campagne luxuriante, de l’animalité luxurieuse. Une vision de l’amour de toute la terre est celle de ce récit. Le poète di
imalité luxurieuse. Une vision de l’amour de toute la terre est celle de ce récit. Le poète dit : Je chanterai les amours
s voluptés qui serpentent dans les ondes. Et il conçoit toute la vie de la nature comme un immense amour, et les épisodes
oit toute la vie de la nature comme un immense amour, et les épisodes de la vie des paysans comme les épisodes de la bonne
mense amour, et les épisodes de la vie des paysans comme les épisodes de la bonne guerre éternelle. Il décrit ainsi l’amou
me les épisodes de la bonne guerre éternelle. Il décrit ainsi l’amour de deux êtres humains dans une tempête : Serrés l’u
humains dans une tempête : Serrés l’un contre l’autre, comme frappés d’ épouvante, ils restèrent enlacés dans le foin, uni
foin, unissant à chaque souffle du vent leurs têtes, aux rares éclats de l’éclair. Et lorsque le concert triomphal s’éloig
déjà dans la plaine. La faux reluisît comme une foudre dans le poing de bronze, lui répondit l’éclair de cent faux, et il
uisît comme une foudre dans le poing de bronze, lui répondit l’éclair de cent faux, et ils descendirent au champ. Ce gran
t au champ. Ce grand sentiment presque religieux, certes très noble, de la nature, émeut M. Paolieri et lui fait chanter
e, émeut M. Paolieri et lui fait chanter tous les épisodes champêtres de l’amour, des moissons, des vendanges, de la mort.
tous les épisodes champêtres de l’amour, des moissons, des vendanges, de la mort. Ses visions sont toujours comme des fres
nt toujours comme des fresques originales, bien que rarement fleuries d’ images neuves. Et par ce sentiment pieux de la bea
bien que rarement fleuries d’images neuves. Et par ce sentiment pieux de la beauté de la chair et de la nature, le poète i
ment fleuries d’images neuves. Et par ce sentiment pieux de la beauté de la chair et de la nature, le poète italien se rat
’images neuves. Et par ce sentiment pieux de la beauté de la chair et de la nature, le poète italien se rattache particuli
thétique nouvelle, poétique et musicale, qui est inspirée par un sens de la vie totale profond, nouveau, sexuel et géorgiq
rgique, et par là se renouvelle et s’apprête à donner l’œuvre superbe de notre génération de précurseurs, l’œuvre qui marq
renouvelle et s’apprête à donner l’œuvre superbe de notre génération de précurseurs, l’œuvre qui marquera son étape et in
ell’Agonia, Sandron, Palerme Toute autre est l’inspiration lyrique de M. Peppino Carnesi, qui publie I Canti dell’Agoni
de M. Peppino Carnesi, qui publie I Canti dell’Agonia. Le vers libre de ce poète contraste avec l’octave rigide de M. Pao
dell’Agonia. Le vers libre de ce poète contraste avec l’octave rigide de M. Paolieri, bien moins que ne le fait l’esprit m
octave rigide de M. Paolieri, bien moins que ne le fait l’esprit même de l’œuvre. M. Carnesi est un véritable poète, jeune
œuvre. M. Carnesi est un véritable poète, jeune peut-être, mais plein d’ ardeur, plein d’angoisse pensive, et sûr de ses ry
i est un véritable poète, jeune peut-être, mais plein d’ardeur, plein d’ angoisse pensive, et sûr de ses rythmes étranges,
eune peut-être, mais plein d’ardeur, plein d’angoisse pensive, et sûr de ses rythmes étranges, étrangement harmonisés. Son
sûr de ses rythmes étranges, étrangement harmonisés. Son recueil est de ceux qui impressionnent et nous laissent au moins
de ceux qui impressionnent et nous laissent au moins un vers au fond de nous-même, un vers qui devient un rappel nostalgi
ers qui devient un rappel nostalgique longtemps après ; c’est l’œuvre d’ un poète, œuvre psychologique agitée, inquiète, ex
hologique agitée, inquiète, exprimée parfois par des clichés éternels de l’éternel pathétique de l’amour et de la mort, ma
te, exprimée parfois par des clichés éternels de l’éternel pathétique de l’amour et de la mort, mais œuvre forte, œuvre de
arfois par des clichés éternels de l’éternel pathétique de l’amour et de la mort, mais œuvre forte, œuvre de passion. Ô t
’éternel pathétique de l’amour et de la mort, mais œuvre forte, œuvre de passion. Ô tourbillon d’une passion, je reviens
mour et de la mort, mais œuvre forte, œuvre de passion. Ô tourbillon d’ une passion, je reviens comme ivre à la vie ! je n
e ! je n’éprouve plus ni faim ni sommeil. Je n’éprouve plus le besoin de rien. Je sens, dans la pluie, encore, ma voix qui
ves, Milan Après avoir loué ces deux poètes si divers, il me plaît de saluer l’œuvre élégante et complexe, malgré ses a
uer l’œuvre élégante et complexe, malgré ses apparences très simples, d’ un prosateur, M. Luciano Zuccoli. Les lecteurs du
te et savant sceptique, duquel je pris ici même l’agréable succession de chroniqueur. M. Luciano Zuccoli, directeur d’un d
e l’agréable succession de chroniqueur. M. Luciano Zuccoli, directeur d’ un des plus grands quotidiens de la péninsule, la
iqueur. M. Luciano Zuccoli, directeur d’un des plus grands quotidiens de la péninsule, la Gazzetta di Venezia, est en marg
ours été, même à l’heure du stérile engouement des premiers disciples de M. d’Annunzio. Depuis quelque dizaine d’années, M
ement des premiers disciples de M. d’Annunzio. Depuis quelque dizaine d’ années, M. Luciano Zuccoli promène à travers les c
enfants mélancoliques. On n’oublie jamais la silhouette un peu arabe de M. Zuccoli, après l’avoir vu une fois passer deva
es seuils des cénacles, sans jamais s’y arrêter sinon pour l’éclairer d’ un rapide éclair ironique de son éternel monocle.
jamais s’y arrêter sinon pour l’éclairer d’un rapide éclair ironique de son éternel monocle. Et cette élégance qui passe,
erceptible, mais ineffaçable sur ce qu’elle touche, est tout l’esprit de l’art de ce conteur. J’ai eu cette impression, tr
e, mais ineffaçable sur ce qu’elle touche, est tout l’esprit de l’art de ce conteur. J’ai eu cette impression, très viveme
ression, très vivement, en lisant, il y a quelque temps, une nouvelle de M. Zuccoli : Pasquina et Pif, parue dans la Nuova
uova Antologia. L’émotion profonde, le pathétisme savamment distribué de cette nouvelle, crée deux types, la jeune fille d
eur que le lecteur garde pendant longtemps dans les archives obscures de ses tristesses crépusculaires. Par le style, rapi
s, et par l’évocation des petits milieux où le grand souffle tragique de la vie tourbillonne et passe, M. Zuccoli est un c
e tragique de la vie tourbillonne et passe, M. Zuccoli est un conteur de race. Il rappelle Maupassant, il rappelle les qua
de race. Il rappelle Maupassant, il rappelle les qualités puissantes de J.-J. Tharaud, et il reste lui-même avec son élég
u’il faut souhaiter voir bientôt traduit en français, est une fresque de la vie des Vénitiens de Venise, une fresque plein
bientôt traduit en français, est une fresque de la vie des Vénitiens de Venise, une fresque pleine d’intimité, un intérie
est une fresque de la vie des Vénitiens de Venise, une fresque pleine d’ intimité, un intérieur plein de relief et de charm
énitiens de Venise, une fresque pleine d’intimité, un intérieur plein de relief et de charme. Cette fresque est animée par
enise, une fresque pleine d’intimité, un intérieur plein de relief et de charme. Cette fresque est animée par amour de Lor
ieur plein de relief et de charme. Cette fresque est animée par amour de Loredana, femme humble par sa naissance et divine
pant malgré son ardente et exclusive passion, pour qu’il ait la force de s’éloigner d’elle et de reprendre la vie pour laq
n ardente et exclusive passion, pour qu’il ait la force de s’éloigner d’ elle et de reprendre la vie pour laquelle il était
et exclusive passion, pour qu’il ait la force de s’éloigner d’elle et de reprendre la vie pour laquelle il était destiné.
losophe. Sa critique s’exerce sur la vie, et sur la trame mystérieuse de la pensée contemporaine. Dans les Essais réunis s
s Essais réunis sous le titre Sulle tracce della vita (Sur les traces de la vie), il expose une conception de la vie basée
racce della vita (Sur les traces de la vie), il expose une conception de la vie basée sur le caractère des espèces idéales
pitres sur Stendhal, sur Nietzsche, sur « les rythmes sociaux », sont d’ un penseur moderne, nerveux, mais terriblement et
Tip. Ed. Nazionale, Turin On peut considérer aussi comme un livre de critique, mais point philosophique, et simplement
is point philosophique, et simplement documentaire, le dernier volume de l’Italie dans la littérature française de Carlo D
mentaire, le dernier volume de l’Italie dans la littérature française de Carlo Del Balzo, l’écrivain politicien qui vient
sicale Italiana, Bocca, Turin M. Fausto Torrefranco élève une voix d’ un sarcasme quelque peu douloureux contre les affi
une voix d’un sarcasme quelque peu douloureux contre les affirmations d’ un journaliste romain, qui a prétendu prophétiser
naliste romain, qui a prétendu prophétiser l’avènement du génie futur de l’opéra italien. M. Fausto Torrefranco, qui se ré
italien. M. Fausto Torrefranco, qui se révèle musicien et esthéticien de la musique, très sérieux, montre en quelques page
e en quelques pages rapides combien le génie musical italien est loin d’ apparaître à l’horizon de l’art contemporain. L’op
es combien le génie musical italien est loin d’apparaître à l’horizon de l’art contemporain. L’opériste italien, mélodique
r les élites des autres pays qui assistent à l’évolution très récente de la Musique, le plus ancien et le plus jeune des a
tante étude sur Debussy, invite, en somme, ses compatriotes musiciens de sortir de leur engouement traditionnaliste vain,
e sur Debussy, invite, en somme, ses compatriotes musiciens de sortir de leur engouement traditionnaliste vain, pour se je
itionnaliste vain, pour se jeter avec une ardeur féconde dans l’étude de la musique contemporaine d’outre-monts qui a héri
eter avec une ardeur féconde dans l’étude de la musique contemporaine d’ outre-monts qui a hérité du sceptre de la dominati
ude de la musique contemporaine d’outre-monts qui a hérité du sceptre de la domination. F. T. Marinetti : Les Dieux s’e
u sceptre de la domination. F. T. Marinetti : Les Dieux s’en vont, d’ Annunzio reste, Sansot En même temps que son po
sceptre de la domination. F. T. Marinetti : Les Dieux s’en vont, d’ Annunzio reste, Sansot En même temps que son poème, la
que son poème, la Ville charnelle, M. F. T. Marinetti publie un livre de critique : Les Dieux s’en vont, d’Annunzio reste,
M. F. T. Marinetti publie un livre de critique : Les Dieux s’en vont, d’ Annunzio reste, fait de verve imagée, d’anecdotes
 F. T. Marinetti publie un livre de critique : Les Dieux s’en vont, d’ Annunzio reste, fait de verve imagée, d’anecdotes et d’ana
ie un livre de critique : Les Dieux s’en vont, d’Annunzio reste, fait de verve imagée, d’anecdotes et d’analyse, dont je r
itique : Les Dieux s’en vont, d’Annunzio reste, fait de verve imagée, d’ anecdotes et d’analyse, dont je rendrai compte pro
eux s’en vont, d’Annunzio reste, fait de verve imagée, d’anecdotes et d’ analyse, dont je rendrai compte prochainement.
monte ». — Giuseppe Bocchi : Il libro delle Evocazioni (illustrations de L. Bistolfi), C. Cassone, Casale. — F. I. Giuffré
ossatara, Naples. Tome LXXV, numéro 269, 1er septembre 1908 De l’inutilité de la Réforme protestante [I] Pélad
s. Tome LXXV, numéro 269, 1er septembre 1908 De l’inutilité de la Réforme protestante [I] Péladan [Joséphin Pe
Tome LXXV, numéro 269, 1er septembre 1908, p. 30-48. Ouvrez un manuel de destination scolaire, à la date de 1517, vous y l
e 1908, p. 30-48. Ouvrez un manuel de destination scolaire, à la date de 1517, vous y lirez que la Réformation émancipa l’
e comme la Révolution française, elle constitue une des grandes dates de révolution doctrinale. Chateaubriand lui-même n’é
re. Ce fut, à proprement parler, la vérité philosophique qui, revêtue d’ une forme chrétienne, attaqua la vérité religieuse
loin : « Le protestantisme s’introduisit, par les savants et les gens de lettres. » De pareilles assertions ne sont plus
testantisme s’introduisit, par les savants et les gens de lettres. » De pareilles assertions ne sont plus soutenables : l
es pièces nécessaires pour réviser les jugements hâtifs ou intéressés de l’histoire officielle. Que les croyants ne s’éton
l’histoire officielle. Que les croyants ne s’étonnent pas à la pâleur de l’épithète « inutile ». Elle rejette l’augustin M
e luthérienne, ni la révolution protestante n’entrent dans l’économie de cette étude. Elle se borne à examiner l’apport du
borne à examiner l’apport du moine saxon à l’évolution intellectuelle de l’Occident ? Ce que l’on attribue à l’hérésie dan
que l’on attribue à l’hérésie dans l’ordre spirituel : sécularisation de la théologie, émancipation philosophique, exégèse
pensée, tout a été accompli par les humanistes. Je supplie le lecteur de ne pas céder au mouvement d’une intransigeance lé
ar les humanistes. Je supplie le lecteur de ne pas céder au mouvement d’ une intransigeance légitime en nos temps. Ces page
geance légitime en nos temps. Ces pages ne tendent pas à une apologie de la Renaissance, mais à une œuvre d’équité à rendr
ges ne tendent pas à une apologie de la Renaissance, mais à une œuvre d’ équité à rendre à chacun sa part de responsabilité
e la Renaissance, mais à une œuvre d’équité à rendre à chacun sa part de responsabilité. Je ne prétends pas que la Renaiss
papauté fut humaniste avec Nicolas V, Pie II, Léon X. Les accusations de paganisme viennent du nord et ne tendent qu’à ter
nt-Esprit, en patronnant et en sanctifiant un mouvement irrépressible de l’intelligence. La Dispute du Saint Sacrement et
pressible de l’intelligence. La Dispute du Saint Sacrement et l’École d’ Athènes se font face et se reflètent mutuellement.
l’École d’Athènes se font face et se reflètent mutuellement. Combien de personnages passeraient d’une fresque à l’autre,
face et se reflètent mutuellement. Combien de personnages passeraient d’ une fresque à l’autre, sans en altérer l’infinie d
ints sont les successeurs des sages : ce n’est pas du paganisme, mais de l’humanisme. Le Moyen-Âge jura par Aristote, et l
n. Malgré que le Stagirite croit la matière incréée, il tint la place d’ un père de l’Église et les scolastiques cherchèren
me parce qu’ils ignoraient, ou à peu près, le Platonisme, qui fournit de réels arguments à l’immortalité de l’âme, comme à
u près, le Platonisme, qui fournit de réels arguments à l’immortalité de l’âme, comme à la personnalité de Dieu. Le platon
de réels arguments à l’immortalité de l’âme, comme à la personnalité de Dieu. Le platonicien est toujours mystique et par
personnalité de Dieu. Le platonicien est toujours mystique et partant de sentiment religieux, tandis que l’Aristotélisme a
sentiment religieux, tandis que l’Aristotélisme abrita les mouvements de la libre pensée. Du legs antique si une tradition
t une quasi-adoption de la part des chrétiens, c’est assurément celle de l’Académie et non celle du Lycée. Un Gémiste Plét
émiste Pléthon paganise : son polythéisme littéraire accuse une sorte de patriotisme intellectuel s’entêtant à l’invocatio
sorte de patriotisme intellectuel s’entêtant à l’invocation des dieux de l’Olympe ; mais un Marsile Ficin résume sa tendan
est un bien si précieux qu’elle explique et légitime tous les moyens de la conserver ; et la paix spirituelle s’appelle l
onserver ; et la paix spirituelle s’appelle l’orthodoxie ; état idéal de la conscience collective. Si forte que soit notre
ime et l’abaisse sans cesse : un chrétien même fervent ne cesse point d’ être un pécheur. Quel rêve ont donc fait ceux qui
aintiendrait sain en ses idées, et qu’il ne commettrait plus ce péché de l’esprit qui fut le premier, le péché Luciférien
rien contre la lumière ! L’hérésie est un crime, parmi les autres, et d’ autant plus violent que l’époque et le milieu sont
n’écrit-il pas contre les hérésies ; et n’avons-nous pas un catalogue de celles du v e siècle ? On distingue quatre espè
un catalogue de celles du v e siècle ? On distingue quatre espèces d’ hérésie d’après leur source. La première oppose la
gmatique, la tradition correspond à l’expérience. La seconde provient d’ une nouvelle lecture des textes ; philologique ou
se que par ses conséquences et non en elle-même. La troisième résulte d’ une comparaison entre les religions ou entre l’ort
eligions ou entre l’orthodoxie et la philosophie et souvent s’inspire d’ un pur zèle apologétique. Enfin, l’hérésie se prod
èle apologétique. Enfin, l’hérésie se produit encore par la rencontre de l’enseignement religieux et de l’évidence expérim
sie se produit encore par la rencontre de l’enseignement religieux et de l’évidence expérimentale. Exemples : Luther en ni
extes sacrés renverse l’édifice ecclésial et aussi la base nécessaire de toute communion. L’hébraïsant qui traduit le troi
essaire de toute communion. L’hébraïsant qui traduit le troisième mot de la Genèse « bara » par « sépara » au lieu du « cr
sième mot de la Genèse « bara » par « sépara » au lieu du « creavit » de la Vulgate n’est pas forcément un ennemi du catho
nemi du catholicisme, quoiqu’il fournisse un argument à la coéternité de la matière et du premier moteur. Au contact amené
nt que les musulmans n’étaient nullement idolâtres et que la doctrine de Mahomet ressemblait à celle de Moïse. Enfin, lors
nullement idolâtres et que la doctrine de Mahomet ressemblait à celle de Moïse. Enfin, lorsque Léonard de Vinci nie l’univ
ge, par des preuves géologiques, et que Galilée démontre le mouvement de la terre, il y a conflit plutôt qu’hérésie. Ces h
e, il y a conflit plutôt qu’hérésie. Ces heurts inévitables résultent de la vie spirituelle, comme d’une fatalité : et les
érésie. Ces heurts inévitables résultent de la vie spirituelle, comme d’ une fatalité : et les méchants seuls en tirent arg
ants seuls en tirent argument. Le Père Lancio, répétant à l’inventeur de la gravitation, dans le carrosse qui les mène au
rs l’unité spirituelle, et c’est ne rien entendre à l’âme humaine que de s’en moquer. Chacun s’exagère la part de vérité q
entendre à l’âme humaine que de s’en moquer. Chacun s’exagère la part de vérité qu’il entend : cette exagération rentre da
il entend : cette exagération rentre dans les phénomènes constitutifs de notre espèce. Il ne faut pas en accuser telle ou
aut pas en accuser telle ou telle doctrine, mais au contraire déduire de chacune le poids d’humanité, c’est-à-dire d’aveug
elle ou telle doctrine, mais au contraire déduire de chacune le poids d’ humanité, c’est-à-dire d’aveuglement, qui l’obscur
ais au contraire déduire de chacune le poids d’humanité, c’est-à-dire d’ aveuglement, qui l’obscurcit. Le remède à ces maux
proposition, il eût été suivi fanatiquement et c’était une révolution d’ autant plus terrible que ses éléments eussent été
en effet, parce qu’ils ne discutaient jamais : ils ne prêchaient que de chaleur et d’exemple. « Que votre conduite soit t
ce qu’ils ne discutaient jamais : ils ne prêchaient que de chaleur et d’ exemple. « Que votre conduite soit telle que quico
phrase contient la vraie réforme. L’amour trouve la vérité entière et d’ un élan la révèle. Mais combien de tonnes de miner
L’amour trouve la vérité entière et d’un élan la révèle. Mais combien de tonnes de minerai humain faut-il traiter pour en
ouve la vérité entière et d’un élan la révèle. Mais combien de tonnes de minerai humain faut-il traiter pour en extraire u
e. Sans s’arrêter à Jean Scott, qui imite la forme dialoguée et tente d’ élever la foi à la hauteur de la science, Pierre L
t, qui imite la forme dialoguée et tente d’élever la foi à la hauteur de la science, Pierre Lombard qui assura le triomphe
foi à la hauteur de la science, Pierre Lombard qui assura le triomphe de la scolastique est un élève de la dialectique ari
Pierre Lombard qui assura le triomphe de la scolastique est un élève de la dialectique aristotélicienne. Il estime que si
ue aristotélicienne. Il estime que si l’Écriture enseigne l’existence de Dieu, elle ne définit ni l’être, ni la vie ; il c
lle ne définit ni l’être, ni la vie ; il conclut qu’il est impossible de s’en tenir à l’Écriture et aux Pères. Les 349 que
res. Les 349 questions principales et les 3 500 questions secondaires d’ Alexandre de Halès rentrent dans la philosophie pu
entrent dans la philosophie pure. Vincent de Beauvais, qui mériterait d’ être connu, même à côté de saint Thomas, a tenté d
connu, même à côté de saint Thomas, a tenté dans son Miroir universel d’ écrire une véritable Encyclopédie, le miroir le pl
iversel d’écrire une véritable Encyclopédie, le miroir le plus fidèle de la haute culture en l’an 1250. La théologie, pour
idèle de la haute culture en l’an 1250. La théologie, pour le lecteur de Saint-Louis, ne forme qu’une partie de la science
La théologie, pour le lecteur de Saint-Louis, ne forme qu’une partie de la science divine ; de la théodicée il passe à la
lecteur de Saint-Louis, ne forme qu’une partie de la science divine ; de la théodicée il passe à la cosmologie, étudie l’œ
cosmologie, étudie l’œuvre des six jours ; puis l’homme et les œuvres de l’homme, sciences et arts. Car, pour lui, les sci
à relever du péché originel : et l’histoire sert à démontrer l’action de la Providence. On ne citerait pas un chapitre de
à démontrer l’action de la Providence. On ne citerait pas un chapitre de l’Encyclopédie de Diderot qui ne trouve sa place
on de la Providence. On ne citerait pas un chapitre de l’Encyclopédie de Diderot qui ne trouve sa place dans ce plan admir
ns ce plan admirable ; et une citation suffira à montrer que l’esprit de la Renaissance florissait déjà au xiiie  siècle e
théologie naturelle : « Il entreprend par raison humaine et naturelle d’ établir et vérifier, contre les athéistes, tous le
urelle d’établir et vérifier, contre les athéistes, tous les articles de la religion chrétienne : en quoy, à dire la vérit
ouve si ferme et si heureux que je ne pense point qu’il soit possible de mieux faire en cet argument-là ; je crois que nul
l’a égalé. » Le penseur des Essais ne se trompe guère ; ce professeur de médecine mis à l’index en 1595 (pour son prologue
scolastiques et quoique Turnèbe voie dans son ouvrage la quintessence de saint Thomas, on y rencontre les mêmes principes
ce de saint Thomas, on y rencontre les mêmes principes des manuscrits de Léonard. La création enseigne le créateur : il n’
its de Léonard. La création enseigne le créateur : il n’est besoin ni de lecture, ni d’étude, ni de temps, pour s’instruir
La création enseigne le créateur : il n’est besoin ni de lecture, ni d’ étude, ni de temps, pour s’instruire d’après cette
enseigne le créateur : il n’est besoin ni de lecture, ni d’étude, ni de temps, pour s’instruire d’après cette nouvelle mé
 : quinze jours suffisent pour épeler la véritable Écriture, la bible de la nature ; et celle-ci on ne l’apprend pas par c
sée divine. Là, aucune interpolation : le texte est bien authentique. De la contemplation des créatures l’homme s’élève à
. De la contemplation des créatures l’homme s’élève à la connaissance de Dieu, et les perfections de l’univers préparent à
éatures l’homme s’élève à la connaissance de Dieu, et les perfections de l’univers préparent à connaître celles infinies d
et les perfections de l’univers préparent à connaître celles infinies de son auteur ; en analysant ces perfections on déco
perfections on découvre l’économie du plan divin : et les trois actes de cette synthèse s’appellent : Création, Rédemption
tion, Glorification. Nous avons indiqué, cursivement, les deux étapes de la théologie, philosophique, puis naturelle, nous
it appeler la théologie expérimentale. « La doctrine sacrée s’occupe de chaque chose au point de vue de la révélation, el
ntale. « La doctrine sacrée s’occupe de chaque chose au point de vue de la révélation, elle règle la croyance. » Sage par
op la révélation comme une barrière : c’est une base, non un principe d’ immobilité. Un axiome n’est-il pas susceptible de
ase, non un principe d’immobilité. Un axiome n’est-il pas susceptible de conséquences innombrables ? Il s’explique, suppli
xpansion et comme une floraison du dogme : « La postérité se félicite de comprendre ce que auparavant l’antiquité croyait,
s doivent avancer, avec la succession des temps, dans la connaissance de la foi ». Cette conception de la vérité vivante a
cession des temps, dans la connaissance de la foi ». Cette conception de la vérité vivante apparaît véridique, mais rien n
sans maladie, sans souffrance, sans lutte et la vérité subit le sort d’ une fortune humaine. On a fait tort à la splendeur
ieurs points locale et ethnique. « La philosophie est la connaissance de la vérité, non de toute vérité quelconque, mais d
e et ethnique. « La philosophie est la connaissance de la vérité, non de toute vérité quelconque, mais de celles d’où tout
st la connaissance de la vérité, non de toute vérité quelconque, mais de celles d’où toutes les autres découlent. » Qui di
aissance de la vérité, non de toute vérité quelconque, mais de celles d’ où toutes les autres découlent. » Qui dit cela, un
le philosophie non pas les doctrines des stoïciens, des platoniciens, d’ Aristote ou d’Épicure, mais le choix de tout ce qu
non pas les doctrines des stoïciens, des platoniciens, d’Aristote ou d’ Épicure, mais le choix de tout ce qui se trouve de
s stoïciens, des platoniciens, d’Aristote ou d’Épicure, mais le choix de tout ce qui se trouve de bon dans ces systèmes et
iens, d’Aristote ou d’Épicure, mais le choix de tout ce qui se trouve de bon dans ces systèmes et c’est ce choix que j’app
onc formulée par l’auteur des Stromates : elle ne fit autre chose que de choisir dans les ouvrages réapparus de l’antiquit
 : elle ne fit autre chose que de choisir dans les ouvrages réapparus de l’antiquité ceux qui, comme le Songe de Scipion,
r dans les ouvrages réapparus de l’antiquité ceux qui, comme le Songe de Scipion, concordaient avec la foi. Un Marsile Fic
pion, concordaient avec la foi. Un Marsile Ficin pratique le précepte de l’évêque d’Hippone : « changez quelques mots et q
daient avec la foi. Un Marsile Ficin pratique le précepte de l’évêque d’ Hippone : « changez quelques mots et quelques idée
e sera toute chrétienne ». L’opinion des Pères abonde en exhortations de puiser à la source antique : « Il est facile de m
bonde en exhortations de puiser à la source antique : « Il est facile de montrer que la vérité presque tout entière se tro
es qu’on les distingue seulement par la méthode : la première descend de Dieu à la créature et à l’univers ; la seconde s’
ère descend de Dieu à la créature et à l’univers ; la seconde s’élève de la connaissance du monde à celle du ciel et nul n
nul n’a jamais pu penser, sans aberration à séparer ces deux échelles de la connaissance, semblables à celles que vit en s
. Maintenant, celui qui viendra dire « la Bible est l’unique principe de la théologie », ce sera un barbare et s’il abando
la théologie », ce sera un barbare et s’il abandonne l’interprétation de ce livre si lointain, si obscur, si disparate à l
ation de ce livre si lointain, si obscur, si disparate à la fantaisie de chacun, ce sera un imbécile. Ouvrez les yeux dans
rendre, vous concevez des notions fantastiques, comme l’impeccabilité de l’âme qui croit. L’égalité, sous n’importe quelle
Quand on songe au petit nombre des penseurs qui ont mérité et obtenu de l’autorité sur les hommes, le suffrage universel,
les hommes, le suffrage universel, en matière de causes premières et de fins dernières, dépasse les facéties les plus out
res, dépasse les facéties les plus outrées. Les prétendus paganisants de Careggi, les adeptes de la doctrine Médicéenne in
s les plus outrées. Les prétendus paganisants de Careggi, les adeptes de la doctrine Médicéenne inclinèrent vers le mystic
nt un jugement sain et s’ils ont échoué dans leur généreuse tentative de fondre l’esprit antique et l’esprit chrétien, ils
, et qui se remarque à toute époque, les grands zèles qui s’efforcent de pacifier les partis spirituels se voient accusés
s qui s’efforcent de pacifier les partis spirituels se voient accusés de tiédeur et on les frappe impitoyablement. Burckha
hardt cite bien des expressions bizarres comme la quadruple nobilitas de Jésus-Christ dans le Plasma, mais il avoue qu’auc
éforme. Après avoir retrouvé chez les théologiens l’origine orthodoxe de l’humanisme qui tendait, au moins dans la volonté
rigine orthodoxe de l’humanisme qui tendait, au moins dans la volonté de ses promoteurs, à un concordat entre l’antiquité
rêcheurs (domini canes) veillaient à l’orthodoxie et tenaient le rôle de docteurs et d’inquisiteurs, les franciscains épou
i canes) veillaient à l’orthodoxie et tenaient le rôle de docteurs et d’ inquisiteurs, les franciscains épousaient la pauvr
té. Nous qui avons aujourd’hui une existence si compliquée, si lourde de détails et de soucis divers, nous mesurerons bien
vons aujourd’hui une existence si compliquée, si lourde de détails et de soucis divers, nous mesurerons bien le génie de c
lourde de détails et de soucis divers, nous mesurerons bien le génie de celui qui conçut ces moines sans couvent, sans re
ans ressource, sans aucune attache temporelle et véritablement libres de toute entrave. Jamais la terre ne vit aussi vivan
te entrave. Jamais la terre ne vit aussi vivantes et parfaites images de l’Évangile. À l’évocation de la floraison francis
e vit aussi vivantes et parfaites images de l’Évangile. À l’évocation de la floraison franciscaine quel esprit cultivé ne
nt, ce courant si pur prépara l’éclosion des Fraticelles et le succès de Joachim de Flore et on vit les mineurs soutenir c
lore et on vit les mineurs soutenir contre les prêcheurs la nécessité d’ abandonner les biens ecclésiastiques. À chaque pas
rère Michel de la Marche est brûlé à Florence ; il a accusé Jean XXII d’ hérésie, car ce pape prétend que les successeurs d
ontaient des hommes qui étaient peut-être des saints, hormis un point d’ entêtement irréductible. Au lendemain du mystérieu
Au lendemain du mystérieux procès des templiers, le plus grand poète de l’ère chrétienne devait nous peindre, dans un cad
intes un groupe tel que seul un humaniste l’a pu former. Électre mère de Dardanus, Hector, Énée, César, Camille, Penthésil
et Lavinie et Brutus. Puis, en levant les yeux, il aperçoit le maître de ceux qui savent, Socrate et Platon, et, présence
e, ce même Averroës que les peintres primitifs jettent sous les pieds de S. Thomas triomphant. Lorsqu’il dit (Paradiso XI)
me ont été la figure prophétique du saint lieu où siège le successeur de l’illustre Pierre, il honore simultanément l’anti
’irai jusqu’à avancer que la théologie n’est rien autre qu’une poésie de Dieu… non seulement la poésie est théologie, mais
core la théologie est poésie. » Nul ne se méprendra sur le noble sens de ces combinaisons hardies : elles tendaient à unif
r l’état intellectuel. Chaque esprit, sans abandonner son rêve, tâche de le christianiser et Cecco d’Ascoli tire de l’astr
abandonner son rêve, tâche de le christianiser et Cecco d’Ascoli tire de l’astrologie les preuves de la divinité du Christ
e le christianiser et Cecco d’Ascoli tire de l’astrologie les preuves de la divinité du Christ. Pétrarque exhorte dans une
Pétrarque exhorte dans une lettre le dominicain Marsyli « à frapper, de nouveau, ce chien enragé d’Averroës, qui ne cesse
lettre le dominicain Marsyli « à frapper, de nouveau, ce chien enragé d’ Averroës, qui ne cesse pas d’aboyer contre le Chri
« à frapper, de nouveau, ce chien enragé d’Averroës, qui ne cesse pas d’ aboyer contre le Christ et contre la religion cath
verroïsme à Padoue ; et Patrizzi exhortait le pape à défendre l’étude d’ Aristote, comme incompatible avec le christianisme
. Gemiste Pléthon, ce Julien intellectuel, prétendait que la religion de Mahomet et celle de Jésus feraient place à une cr
e Julien intellectuel, prétendait que la religion de Mahomet et celle de Jésus feraient place à une croyance plus vraie et
ar Cosme l’Ancien. Son nom cependant n’a pas dépassé le cercle étroit de l’érudition ; et sa rêverie, si impie fût-elle, n
niste est un aristocrate et que l’on appellerait aujourd’hui un homme de gouvernement. Il ne pense, ne parle et n’écrit qu
, ses idées, il n’en appellera ni à l’épée des seigneurs, ni à l’écho de la canaille, comme Luther. Tel qui croit apporter
ent trempé qu’il ne craint aucune contagion. La piété et l’orthodoxie d’ un Bessarion sont incontestables ; il aimait et ad
un Bessarion sont incontestables ; il aimait et admirait l’hellénisme de Pléthon sans cesser d’être un prélat exemplaire,
testables ; il aimait et admirait l’hellénisme de Pléthon sans cesser d’ être un prélat exemplaire, comme un de nos contemp
llénisme de Pléthon sans cesser d’être un prélat exemplaire, comme un de nos contemporains s’éprendrait de la Bagavat, san
être un prélat exemplaire, comme un de nos contemporains s’éprendrait de la Bagavat, sans que cela touchât à sa profession
cela touchât à sa profession et à sa pratique du catholicisme. L’idée de former un clergé de philosophes, pour des fidèles
ofession et à sa pratique du catholicisme. L’idée de former un clergé de philosophes, pour des fidèles de choix, rentre pl
olicisme. L’idée de former un clergé de philosophes, pour des fidèles de choix, rentre plutôt dans l’esthétique que dans l
nheureux héros qui, lorsque vous viviez sur la terre, étiez la source de grands bien envoyés par les Dieux, Salut, ô vous,
ayant été pour nous les images des Dieux, comme les auteurs immédiats de notre nature mortelle ; ô associés et commensaux,
divine que la nôtre, vous qui avez sacrifié votre vie pour la liberté de vos concitoyens afin de maintenir la prospérité d
ie pour la liberté de vos concitoyens afin de maintenir la prospérité de l’État — quand la destinée nous appellera de la p
, accueillez-nous, arrivant en amis près de vous, amis. » La sagesse de l’humanisme se retrouve chez le protecteur de cet
us, amis. » La sagesse de l’humanisme se retrouve chez le protecteur de cette doctrine. Allons un 14 novembre, à Fiesole,
Ancien et que préside le Magnifique. Au milieu d’un bosquet, le buste de l’Académicien préside. Il y a là Ghirlandajo, l’h
irlandajo, l’hellène Chalcondyle, le docteur Benivieni, le précepteur de Laurent, Gentile d’Urbin, le précepteur de Léon X
r Benivieni, le précepteur de Laurent, Gentile d’Urbin, le précepteur de Léon X, Ange Politien, un jeune homme beau comme
teur de Léon X, Ange Politien, un jeune homme beau comme Apollon, Pic de la Mirandole, et un adolescent robuste, c’est Mic
qui semble commander à tous, Marsile Ficin. Voilà le groupe principal de la Renaissance ; on y chercherait vainement un hé
la Renaissance ; on y chercherait vainement un hérétique. Le chanoine de Sainte-Marie-des-Fleurs, après ses heures, chante
eurs, après ses heures, chante les hymnes orphiques en s’accompagnant de la lyre et dans ses lettres il commence ainsi : «
donne au genre humain le salut, savoir la connaissance et le respect de soi. » Il commencera un sermon, en ces termes :
es sages, nous poursuivons, au milieu de cette église, l’enseignement de la religieuse philosophie de notre Platon. De cet
u milieu de cette église, l’enseignement de la religieuse philosophie de notre Platon. De cette demeure des anges, nous co
église, l’enseignement de la religieuse philosophie de notre Platon. De cette demeure des anges, nous contemplerons la vé
vérité divine. Mais, ô mes frères très chéris, entrons avec un esprit de pureté dans cette demeure que Dieu tout Puissant
esprit de pureté dans cette demeure que Dieu tout Puissant a remplie d’ anges plus purs, à la place de ceux qui naguère to
ère tombèrent dans les ténèbres. Le langage du pontife nous dispense de rechercher la foi des fidèles. Cette petite chape
idèles. Cette petite chapelle respire la paix. Quelle noble confrérie d’ enthousiastes ! Que viendrait faire l’inquisiteur
ur parmi ces chrétiens si sages dans leur indépendance ? L’accusation de panthéisme se brise contre des passages comme cel
panthéisme se brise contre des passages comme celui-ci, si explicite d’ une foi profonde à la personnalité de Dieu : « Po
ges comme celui-ci, si explicite d’une foi profonde à la personnalité de Dieu : « Pour Dieu brûle notre cœur, pour Dieu n
Marsile, pieux et singulièrement tolérant, tient compte aux musulmans de ce qu’ils honorent le Christ comme né de la vierg
, tient compte aux musulmans de ce qu’ils honorent le Christ comme né de la vierge Marie, par l’opération mystérieuse du s
par l’opération mystérieuse du souffle vivant. Si, fermant le traité de la Religion chrétienne, nous ouvrons le livre de
i, fermant le traité de la Religion chrétienne, nous ouvrons le livre de l’Immortalité des âmes, nous y trouverons la pneu
e livre de l’Immortalité des âmes, nous y trouverons la pneumatologie de l’Aréopagite mêlée à celle de Plotin. Le caractèr
mes, nous y trouverons la pneumatologie de l’Aréopagite mêlée à celle de Plotin. Le caractère transcendantal de ces spécul
de l’Aréopagite mêlée à celle de Plotin. Le caractère transcendantal de ces spéculations en écarte non seulement la multi
éculations en écarte non seulement la multitude, mais encore beaucoup d’ hommes instruits ; elle ne modifie ni la disciplin
elle ne modifie ni la discipline, ni les mœurs, sinon par un conseil de douceur ineffable. Marsile réunit les trois forme
ou les novateurs. En face de sa loyale et digne figure se place celle de Savonarole, l’adversaire de la Renaissance, puisq
sa loyale et digne figure se place celle de Savonarole, l’adversaire de la Renaissance, puisque les protestants l’ont rev
érôme, on rencontre Alexandre VI et le satanique César Borgia ; effet de contraste qui, pour être purement esthétique, n’e
être purement esthétique, n’en gêne pas moins la critique. Le procès de la Renaissance doit être jugé devant le bûcher de
critique. Le procès de la Renaissance doit être jugé devant le bûcher de la place de la Seigneurie et les écrivains cathol
procès de la Renaissance doit être jugé devant le bûcher de la place de la Seigneurie et les écrivains catholiques n’ont
rôme est un saint et cependant sa condamnation fut légitime, elle fut d’ ordre temporel. Le pape-pécheur n’était ni un homm
rist, mais parce qu’il avait écrit au roi de France pour lui demander de déposer le pontife ; il périt comme conspirateur,
er le pontife ; il périt comme conspirateur, et non comme contempteur de son chef hiérarchique. Sous un rosier de Damas, d
ur, et non comme contempteur de son chef hiérarchique. Sous un rosier de Damas, dans ce couvent de Saint-Marc, que le sain
luthérien du prédicateur. Il ne quitte point la Bible et ne veut pas d’ autre texte et cela le met déjà en contradiction a
texte et cela le met déjà en contradiction avec la culture si avancée de l’époque. Il croit à l’identité de la civilisatio
diction avec la culture si avancée de l’époque. Il croit à l’identité de la civilisation et de la sainteté splendide et re
e si avancée de l’époque. Il croit à l’identité de la civilisation et de la sainteté splendide et redoutable illusion : il
s incarne la civilisation parce qu’il est modéré et pacifique. Au lit d’ agonie de Laurent, il demande, pour prix de l’abso
la civilisation parce qu’il est modéré et pacifique. Au lit d’agonie de Laurent, il demande, pour prix de l’absolution, l
odéré et pacifique. Au lit d’agonie de Laurent, il demande, pour prix de l’absolution, la liberté de Florence : et vraimen
’agonie de Laurent, il demande, pour prix de l’absolution, la liberté de Florence : et vraiment, il ne sait pas ce qu’il d
aiment, il ne sait pas ce qu’il demande ! Il avait salué les Français de Charles VIII comme des libérateurs. Il fit procla
Charles VIII comme des libérateurs. Il fit proclamer Jésus-Christ roi de Florence et changea les mœurs. Ce fut la réalisat
us-Christ roi de Florence et changea les mœurs. Ce fut la réalisation d’ un rêve : on n’entendait que des chœurs spirituels
udes dans les champs : tout le monde disait le rosaire. Le jeudi gras de 1498, un autodafé consuma un amas de livres, d’im
disait le rosaire. Le jeudi gras de 1498, un autodafé consuma un amas de livres, d’images et de tableaux, à l’instar du bû
osaire. Le jeudi gras de 1498, un autodafé consuma un amas de livres, d’ images et de tableaux, à l’instar du bûcher d’Éphè
eudi gras de 1498, un autodafé consuma un amas de livres, d’images et de tableaux, à l’instar du bûcher d’Éphèse, où saint
suma un amas de livres, d’images et de tableaux, à l’instar du bûcher d’ Éphèse, où saint Paul jeta le livre des mystères.
à dire aux réformés que les mots sales : il reprend, amplifie le ton d’ Amos contre les prêtres juifs et tonne, avec les a
fie le ton d’Amos contre les prêtres juifs et tonne, avec les accents de l’an mil. « Du fond de l’Allemagne, il nous arri
les prêtres juifs et tonne, avec les accents de l’an mil. « Du fond de l’Allemagne, il nous arrive des lettres de vingt
ts de l’an mil. « Du fond de l’Allemagne, il nous arrive des lettres de vingt personnes qui déclarent adhérer à la nouvel
le discipline et dont il faut voir l’envers. C’est un ordre dangereux de lancer les enfants à la rescousse des vaines paru
nt les femmes dans la rue et leur arrachaient les boucles avec un peu d’ oreilles. Le zèle de détruire les objets profanes
a rue et leur arrachaient les boucles avec un peu d’oreilles. Le zèle de détruire les objets profanes entraîna la perte de
d’oreilles. Le zèle de détruire les objets profanes entraîna la perte de très belles choses. Alexandre VI, soit qu’il se j
enter un procès et ne le déclara que suspect. Ses disciples offraient de soutenir par l’épreuve du feu que l’Église a beso
ples offraient de soutenir par l’épreuve du feu que l’Église a besoin d’ être régénérée, que l’excommunication lancée contr
ils opposaient le prédicateur au pontife. Conséquent avec sa doctrine de la vertu comme principe social, Jérôme ne reconna
pas par la sainteté, et, en cela, il est hérétique. En face d’un pape de bonnes mœurs, la question se résoudrait d’elle-mê
rétique. En face d’un pape de bonnes mœurs, la question se résoudrait d’ elle-même : en face de Borgia elle est résolue dep
adical et immédiat : or, le bien ne se produit que par pénétration et de façon harmonique. Mis à la torture, le dominicain
. Les Allemands s’amusent lourdement : Rudelbach a vu des précurseurs de Luther dans sainte Brigitte et sainte Catherine d
de Sienne. En 1523, un opuscule du dominicain parut avec une préface de l’agitateur saxon où il saluait son précurseur, «
gitateur saxon où il saluait son précurseur, « quoiqu’il y ait encore de la fange théologique au pied de ce saint homme ».
précurseur, « quoiqu’il y ait encore de la fange théologique au pied de ce saint homme ». Savonarole mourut dans le sein
éologique au pied de ce saint homme ». Savonarole mourut dans le sein de l’Église, puni mais absous. Ce n’est pas un hérét
absous. Ce n’est pas un hérétique : il agit en démagogue et s’enivra d’ un succès prodigieux qui ne pouvait avoir de lende
en démagogue et s’enivra d’un succès prodigieux qui ne pouvait avoir de lendemain, et ce ne fut pas un saint. Les mêmes,
n, et ce ne fut pas un saint. Les mêmes, qui invectivent l’orthodoxie de ses invites au bras séculier, approuvent l’audace
ent l’orthodoxie de ses invites au bras séculier, approuvent l’audace de l’individu qui fait appel à la foule et à l’étran
pel à la foule et à l’étranger. Savonarole chargeait le roi de France de purifier le Vatican et les gamins de simplifier l
arole chargeait le roi de France de purifier le Vatican et les gamins de simplifier la toilette des dames. Ce sont là des
ilette des dames. Ce sont là des audaces sans excuse. Ce moine manqua d’ humilité et d’obéissance : sur quatre vœux il n’en
es. Ce sont là des audaces sans excuse. Ce moine manqua d’humilité et d’ obéissance : sur quatre vœux il n’en garda que la
obéissance : sur quatre vœux il n’en garda que la moitié et la preuve de son incroyable présomption se trouve dans l’inani
é et la preuve de son incroyable présomption se trouve dans l’inanité de sa réforme. Il enivra une cité du plus saint enth
int enthousiasme, ce ne fut qu’une ivresse passagère et qui ne laissa de trace que dans le souvenir ému des hommes d’excep
ssagère et qui ne laissa de trace que dans le souvenir ému des hommes d’ exception. L’art, à Santa Maria Novella, à San Mar
ella, à San Marco et au Vatican l’a mis parmi les docteurs et l’index de Trente ne touche à ses ouvrages que donec emendat
ati prodeunt. En lui s’éteint l’âme du Moyen-Âge, dans une exaltation d’ an mil : la cendre de son bûcher effaça le geste u
s’éteint l’âme du Moyen-Âge, dans une exaltation d’an mil : la cendre de son bûcher effaça le geste usurpateur de son entê
ltation d’an mil : la cendre de son bûcher effaça le geste usurpateur de son entêtement, et son exemple rendit manifeste q
s et que la fin ne justifie pas les moyens. À considérer l’entreprise de Savonarole comme une réforme, elle se produisit d
conditions pour le lieu : Florence était alors le centre intellectuel de l’Occident : pour l’heure ; il n’y eut jamais de
centre intellectuel de l’Occident : pour l’heure ; il n’y eut jamais de pontife aussi scandaleux que Borgia ; pour l’homm
l ignorer assez l’âme humaine pour attribuer à la parole la puissance de changer les hommes en anges et que la voix d’un m
la parole la puissance de changer les hommes en anges et que la voix d’ un moine transformerait réellement la Florence du
nsformerait réellement la Florence du Pulci en miniature paradisiaque de Fra Angelico ! Saint François, qui parut au peupl
Jésus, qui était thaumaturge, grand troubadour, merveilleux intuitif de la psychologie et de la politique et avec un géni
umaturge, grand troubadour, merveilleux intuitif de la psychologie et de la politique et avec un génie sublime pratiquait
à Assise pour la canonisation du Stigmatisé. Tout homme qui se flatte de remplacer la Providence est un pauvre esprit, san
contre l’ordre des temps et lorsqu’elle le tente, elle suit un cours d’ orgueil et non de vérité. Les œuvres de foi n’ont
es temps et lorsqu’elle le tente, elle suit un cours d’orgueil et non de vérité. Les œuvres de foi n’ont qu’une marque cer
e le tente, elle suit un cours d’orgueil et non de vérité. Les œuvres de foi n’ont qu’une marque certaine, leur pacificité
des simples pour avoir démasqué les vices du clergé. En plein concile de Latran, le moine Egidius, de Viterbe, s’écriait :
ué les vices du clergé. En plein concile de Latran, le moine Egidius, de Viterbe, s’écriait : « Peut-on voir, sans pleurer
ire ; quels énormes abus à corriger ! Il faut commencer par la maison de Dieu, mais non s’arrêter là ». De nos jours, on p
r ! Il faut commencer par la maison de Dieu, mais non s’arrêter là ». De nos jours, on peut tout dire et tout imprimer ; c
leurs adversaires et les abus ne cessent point et l’opinion harassée de tant de révélations ne réagit plus. Personne à Fl
ndre VI, ne servait que sa propre impatience. Le vrai Saint s’efforce de compenser par ses mérites et ceux qu’il suscite d
suscite dans autrui les abominations du siècle. Vociférer est un acte de tribun : un citoyen peut détrôner un tyran ; le m
te de tribun : un citoyen peut détrôner un tyran ; le moine qui tente de renverser un pape cesse d’être moine et ne saurai
eut détrôner un tyran ; le moine qui tente de renverser un pape cesse d’ être moine et ne saurait prétendre au nimbe. Le po
pe cesse d’être moine et ne saurait prétendre au nimbe. Le pontificat de Léon X est une date prestigieuse : Rome se trouve
 X est une date prestigieuse : Rome se trouve virtuellement le centre de l’univers ; la tiare brille d’un aussi vif éclat
Rome se trouve virtuellement le centre de l’univers ; la tiare brille d’ un aussi vif éclat que jadis la couronne césarienn
s ce tableau sans en rester ébloui. Le plus beau spectacle parmi tant d’ aspects merveilleux c’est l’âme du pape, de ce trè
beau spectacle parmi tant d’aspects merveilleux c’est l’âme du pape, de ce très grand Léon X, que l’Allemagne traite de p
c’est l’âme du pape, de ce très grand Léon X, que l’Allemagne traite de païen en ses libelles et que les catholiques n’on
es et que les catholiques n’ont pas défendu comme il le mérite. Élève d’ Ange Politien, de Chalcondyle, de Bolzani encore j
holiques n’ont pas défendu comme il le mérite. Élève d’Ange Politien, de Chalcondyle, de Bolzani encore jeune, et de ce sa
as défendu comme il le mérite. Élève d’Ange Politien, de Chalcondyle, de Bolzani encore jeune, et de ce sang précieux à l’
e. Élève d’Ange Politien, de Chalcondyle, de Bolzani encore jeune, et de ce sang précieux à l’égal des plus illustres qui
de ce sang précieux à l’égal des plus illustres qui coule aux veines de Médicis, Léon X est l’homme le plus cultivé de so
s qui coule aux veines de Médicis, Léon X est l’homme le plus cultivé de son temps, le plus généreux, le plus doux. Sans d
à Bolsène, il joue aux cartes avec ses cardinaux : ce sont les ombres de ce beau cadre ; Paul Jove ne nous satisfait pas e
; Paul Jove ne nous satisfait pas en déclarant ces passe-temps dignes d’ un prince noble et heureux. Ce n’est pas par incon
conscience, comme on l’a prétendu, que Léon X accepte les annotations d’ Érasme au Nouveau Testament et la dédicace du livr
les annotations d’Érasme au Nouveau Testament et la dédicace du livre de Hutten sur la Donation de Constantin ; il obéit à
u Nouveau Testament et la dédicace du livre de Hutten sur la Donation de Constantin ; il obéit à une politique transcendan
une politique transcendantale. À lui sont dédiées la bible polyglotte de Ximenès, la grammaire hébraïque de Guidacerio, la
i sont dédiées la bible polyglotte de Ximenès, la grammaire hébraïque de Guidacerio, la version d’Aristote d’après l’arabe
lyglotte de Ximenès, la grammaire hébraïque de Guidacerio, la version d’ Aristote d’après l’arabe. Il indique à Vida le suj
io, la version d’Aristote d’après l’arabe. Il indique à Vida le sujet de la Christiade et loue Sannazar du partu Virginis.
res ; il paye cinq cents sequins un Tacite plus complet que l’édition de Milan. De l’imprimerie fondée par Chigi, sortent
aye cinq cents sequins un Tacite plus complet que l’édition de Milan. De l’imprimerie fondée par Chigi, sortent Sophocle,
rut jeune et laissa le trésor vide : mais il avait enrichi l’humanité de mille chefs-d’œuvre. Supposons-le moins prince et
pposons-le moins prince et beaucoup plus prêtre, qu’il se fût entouré de théologiens et qu’il n’eût donné sa faveur qu’aux
ur qu’aux sciences sacrées : cela aurait-il empêché un moine, lecteur de Tauler, de dire que nous appartenons tous au sace
ciences sacrées : cela aurait-il empêché un moine, lecteur de Tauler, de dire que nous appartenons tous au sacerdoce et qu
e dire que nous appartenons tous au sacerdoce et qu’il est plus utile de se prémunir contre l’œuvre que contre le péché ?
formateur, représentait pour les nobles une considérable augmentation de territoire. Savonarole eût-il fulminé contre Léon
des campagnes qui restèrent plus longtemps attachés aux superstitions de l’ancien culte. Depuis, les Jourdains de l’histoi
s attachés aux superstitions de l’ancien culte. Depuis, les Jourdains de l’histoire ecclésiastique ont fait des pendants d
’est pas chrétienneté est païennie. Cette expression sert comme celle de gentilité, qui équivaut à l’humanité, moins une i
le de gentilité, qui équivaut à l’humanité, moins une infime fraction de la race sémitique. Léon X fut le pape des Gentils
re Raphaël Sanzio, qui depuis des siècles arrête la pensée audacieuse de l’éternel Attila par ses fresques incomparables.
illes, témoignent en faveur de la doctrine qui les inspira. Ce fleuve d’ étrangers qui passe presque chaque jour à travers
lerins, ces porteurs du Murray et du Bædeker, ils viennent cependant, de très loin, et à grands frais, pour saluer l’œuvre
oin, et à grands frais, pour saluer l’œuvre du Médicis. Nul ne rougit d’ ignorer les théologiens cités plus haut et tout le
sous peine de rester parmi les ignares. Les cieux racontent la gloire de Dieu et les chefs-d’œuvre celle du catholicisme,
rtistes germains, en est le dernier. L’humanité religieusement a vécu d’ images plus que de textes, et malgré le changement
en est le dernier. L’humanité religieusement a vécu d’images plus que de textes, et malgré le changement prodigieux amené
éloquemment. L’immaculée Conception se trouve proclamée par une suite de Madones, sans que l’esprit ait à s’enliser dans l
les ornières rationalistes ; l’art opère par une affirmation sensible d’ une grande puissance. Il réalise ce qu’il exprime
her employa l’image ou plutôt la caricature contre Rome. Les amateurs d’ estampes connaissent le pape-âne et le moine-veau.
e et le moine-veau. Le pape-âne avec la main droite semblable au pied d’ un éléphant (pouvoir spirituel) et la main gauche
semblable au pied d’un éléphant (pouvoir spirituel) et la main gauche d’ un homme (négation du pouvoir temporel) ; avec un
’un homme (négation du pouvoir temporel) ; avec un pied droit à sabot de bœuf (prélats) et un pied gauche en griffon (cano
) et un pied gauche en griffon (canonistes) ; avec ventre et poitrine de femme écailles de poisson aux bras ; tête de viei
e en griffon (canonistes) ; avec ventre et poitrine de femme écailles de poisson aux bras ; tête de vieillard adhérente à
avec ventre et poitrine de femme écailles de poisson aux bras ; tête de vieillard adhérente à la cuisse et enfin un drago
illard adhérente à la cuisse et enfin un dragon que la décence défend de préciser : voilà les thèmes que le réformateur do
onnait à Lucas Cranak au même temps où Léon X commandait la « Chambre de la Signature ». Dans une œuvre qui doit durer aut
ôt qu’à la sélection rigoureuse des fidèles et des moyens. Le pêcheur d’ hommes ne fait pas le tri des poissons, suivant le
corporer à elle. Le catholicisme ayant pour textes sacrés deux livres de langue morte, l’un hébreu et l’autre grec, tous d
e, l’un hébreu et l’autre grec, tous deux transportés dans une langue de caste, le latin, il était fatal que l’étude s’éte
ste, le latin, il était fatal que l’étude s’étendît aux autres livres de ces trois langues pour en tirer des éclaircisseme
ccupations nouvelles. Nous ne pouvons pas nous figurer le ravissement d’ un chrétien découvrant l’idéalisme de Platon, le m
pas nous figurer le ravissement d’un chrétien découvrant l’idéalisme de Platon, le mysticisme de Plotin : il lui semble q
ssement d’un chrétien découvrant l’idéalisme de Platon, le mysticisme de Plotin : il lui semble que sa foi s’agrandit et s
cisme de Plotin : il lui semble que sa foi s’agrandit et s’élève : et de fait sa pensée perçoit, par la comparaison, un pl
t de fait sa pensée perçoit, par la comparaison, un plus grand nombre de rapports : il retrouve, même chez les gnostiques,
nombre de rapports : il retrouve, même chez les gnostiques, le logos de saint Jean. Enfin il étudie la langue choisie ent
 ; la comparaison historique en étendant l’horizon cérébral le peuple d’ une multitude de points forcément profanes. Dans c
n historique en étendant l’horizon cérébral le peuple d’une multitude de points forcément profanes. Dans cette voie d’inve
peuple d’une multitude de points forcément profanes. Dans cette voie d’ investigation, l’esprit moderne ne s’arrêtera pas 
rne ne s’arrêtera pas : on découvre un nouveau monde et chaque partie de l’ancien se précise chaque jour davantage. Le com
se chaque jour davantage. Le commerce réunit momentanément des hommes d’ origines très diverses et ils échangent leurs idée
ille les doctrines avec les produits du Levant ; et les Grecs chassés de Byzance achèvent de compliquer la mentalité occid
vec les produits du Levant ; et les Grecs chassés de Byzance achèvent de compliquer la mentalité occidentale. Le monde mod
liquer la mentalité occidentale. Le monde moderne commence, incapable d’ une autre unité que celle qui résulte de la cultur
e moderne commence, incapable d’une autre unité que celle qui résulte de la culture ; or, celui qui a charge de l’âme univ
re unité que celle qui résulte de la culture ; or, celui qui a charge de l’âme universelle ira-t-il, contre la profonde pa
qui a charge de l’âme universelle ira-t-il, contre la profonde parole de son Maître, verser le vin nouveau dans le vieux v
veau dans le vieux vase, c’est-à-dire proposer à des hommes ignorants de la scolastique ses vénérables formules ? Les R
olastique ses vénérables formules ? Les Revues. Poesia : des vers de M. Jules Romains Charles-Henry Hirsch. Tome LX
numéro 269, 1er septembre 1908, p. 149-154 [153-154]. Voici des vers de M. Jules Romains, extraits du Commencement d’un p
53-154]. Voici des vers de M. Jules Romains, extraits du Commencement d’ un poème paru dans Poesia (juillet), qui sont très
ru dans Poesia (juillet), qui sont très représentatifs du beau talent de l’auteur de la Vie unanime. S’il méconnaît des rè
ia (juillet), qui sont très représentatifs du beau talent de l’auteur de la Vie unanime. S’il méconnaît des règles qu’on p
nt des écrivains débiles, — du moins, M. Jules Romains est-il capable de construire un poème, de l’orner de fortes images
, — du moins, M. Jules Romains est-il capable de construire un poème, de l’orner de fortes images et d’y exprimer une phil
s, M. Jules Romains est-il capable de construire un poème, de l’orner de fortes images et d’y exprimer une philosophie per
est-il capable de construire un poème, de l’orner de fortes images et d’ y exprimer une philosophie personnelle : Tout n’
is soudain d’autres mains le brisent et l’éboulent ; Moi, je n’ai pas de chair. Toi, tu n’as pas de foule. Un tremblement
e brisent et l’éboulent ; Moi, je n’ai pas de chair. Toi, tu n’as pas de foule. Un tremblement se perd de la rue à la chai
n’ai pas de chair. Toi, tu n’as pas de foule. Un tremblement se perd de la rue à la chaise. Pas de centre et pas de lim
’as pas de foule. Un tremblement se perd de la rue à la chaise. Pas de centre et pas de limites ; Rien qui ne soit mon â
Un tremblement se perd de la rue à la chaise. Pas de centre et pas de limites ; Rien qui ne soit mon âme ou mon sang ;
soit toute la maison, Et rien qui soit toute la ville. Les éléments de l’univers restent assis Coude à coude, pareils au
le sans se presser l’un contre l’autre. Aucun souffle ne jette un peu d’ air sur la peau. Les longs trains de frissons n’en
re. Aucun souffle ne jette un peu d’air sur la peau. Les longs trains de frissons n’entrent plus dans ma tête ; La gare do
les butoirs sont au repos, Mes sens ne craquent plus sous les tampons de fer. Des chocs, des tensions des ondes, des sursa
fer. Des chocs, des tensions des ondes, des sursauts N’essaient plus d’ accoler brutalement les choses. Il a poussé de l’h
ursauts N’essaient plus d’accoler brutalement les choses. Il a poussé de l’herbe et de la mousse entre elles Comme entre l
ient plus d’accoler brutalement les choses. Il a poussé de l’herbe et de la mousse entre elles Comme entre les pavés des p
l’herbe et de la mousse entre elles Comme entre les pavés des places de village. Musées et collections. Création d’u
les pavés des places de village. Musées et collections. Création d’ un Musée Segantini Auguste Marguillier. Tome LX
, pense-t-on, inauguré le 9 septembre prochain, neuvième anniversaire de la mort du peintre de l’Engadine. On érigera dans
le 9 septembre prochain, neuvième anniversaire de la mort du peintre de l’Engadine. On érigera dans le vestibule le beau
zkoï. Le musée lui-même renfermera trois des œuvres les plus célèbres de Segantini : les panneaux Vie et Mort du Triptyque
e et Mort du Triptyque des Alpes, et le tableau Les Deux Mères ; puis de nombreux dessins de l’artiste, des eaux-fortes de
ue des Alpes, et le tableau Les Deux Mères ; puis de nombreux dessins de l’artiste, des eaux-fortes de ses deux fils d’apr
s Deux Mères ; puis de nombreux dessins de l’artiste, des eaux-fortes de ses deux fils d’après ses peintures, une collecti
es eaux-fortes de ses deux fils d’après ses peintures, une collection de photographies de ses œuvres, enfin une bibliothèq
ses deux fils d’après ses peintures, une collection de photographies de ses œuvres, enfin une bibliothèque renfermant tou
eulent plonger le genre humain dans l’immobilité éternelle des momies d’ Égypte. Singulière erreur, en vérité ! Les pacifis
isme l’avait emporté, en Italie, en 1858, dit notre auteur, la guerre de 1859 n’aurait pas eu lieu et l’Italie aurait lang
e de 1859 n’aurait pas eu lieu et l’Italie aurait langui sous le joug de l’Autriche jusqu’à la fin des siècles. » Quel si
-il pas que le joug sous lequel gémissait l’Italie venait précisément de la guerre ? Ce sont les terribles bandes espagnol
it précisément de la guerre ? Ce sont les terribles bandes espagnoles de Gonzalve de Cordoue et de Charles-Quint qui ont r
e ? Ce sont les terribles bandes espagnoles de Gonzalve de Cordoue et de Charles-Quint qui ont ravi la liberté à l’Italie.
t de Charles-Quint qui ont ravi la liberté à l’Italie. Ensuite, c’est de nouveau la guerre qui a continué la servitude, ca
pas que ce n’est pas la guerre tout court qui a assuré l’indépendance de l’Italie, mais le fait que, la guerre de 1859 aya
qui a assuré l’indépendance de l’Italie, mais le fait que, la guerre de 1859 ayant éclaté, la victoire est restée aux Fra
si la guerre, en 1848, mais, comme elle s’était terminée à l’avantage de l’Autriche, les Italiens étaient retombés sous un
ne servitude plus dure qu’auparavant. Que M. Faguet se donne la peine de généraliser ces faits. Sans la guerre, jamais auc
guerre, jamais aucune nation au monde n’aurait subi le moindre atome de contrainte, n’aurait été lésée dans le moindre de
bi le moindre atome de contrainte, n’aurait été lésée dans le moindre de ses droits. Chaque nation aurait toujours été lib
été perpétuelle et elle nous aurait semblé constituer l’état naturel de notre espèce, comme le fait de respirer nous para
urait semblé constituer l’état naturel de notre espèce, comme le fait de respirer nous paraît constituer l’état naturel de
pèce, comme le fait de respirer nous paraît constituer l’état naturel de notre organisme physiologique. L’immobilité ne se
lement la conséquence du régime pacifiste et, puisque M. Faguet parle de l’Italie et de son unité récente, je veux le démo
quence du régime pacifiste et, puisque M. Faguet parle de l’Italie et de son unité récente, je veux le démontrer en prenan
pas complètement réalisée. Trente et Trieste sont encore sous le joug de l’Autriche. Si les habitants de Trente se révolte
e et Trieste sont encore sous le joug de l’Autriche. Si les habitants de Trente se révoltent aujourd’hui contre François-J
ifisme, c’est-à-dire à l’époque fédérale. Imaginons que les habitants de Libourne envoient aujourd’hui une pétition au par
tition au parlement français demandant à être détachés du département de la Gironde et à être rattachés à la Charente-Infé
avantage pour les populations, il y fera droit. Libourne sera détaché de la Gironde et rattaché à la Charente-Inférieure s
et rattaché à la Charente-Inférieure sans qu’il ait coulé une goutte de sang et sans qu’il ait été nécessaire de faire ma
s qu’il ait coulé une goutte de sang et sans qu’il ait été nécessaire de faire manœuvrer un soldat ou de déplacer un canon
sang et sans qu’il ait été nécessaire de faire manœuvrer un soldat ou de déplacer un canon. Si les idées pacifistes triomp
déplacer un canon. Si les idées pacifistes triomphent, la fédération de l’Europe s’organisera aussitôt. Alors les habitan
la fédération de l’Europe s’organisera aussitôt. Alors les habitants de Trente adresseront une pétition aux autorités cen
habitants de Trente adresseront une pétition aux autorités centrales de cette fédération demandant d’être détachés de l’A
nt une pétition aux autorités centrales de cette fédération demandant d’ être détachés de l’Autriche pour être rattachés à
aux autorités centrales de cette fédération demandant d’être détachés de l’Autriche pour être rattachés à l’Italie. Les au
cela conforme aux avantages des populations, opéreront ce déplacement de frontières par des formes légales (c’est-à-dire q
ères par des formes légales (c’est-à-dire qui garantissent les droits de tous les intéressés dans la mesure la plus juste
édération accélérera les mouvements, car c’est précisément la crainte de la guerre et des catastrophes quelle amène qui fa
ndre en patience les associations politiques imparfaites qui existent de nos jours. M. Faguet ne se représente pas qu’il p
seulement que M. Faguet a l’horizon mental très limité. La fédération de l’Europe se fera certainement, comme se sont fait
ration de l’Europe se fera certainement, comme se sont faites l’unité de la France et de l’Allemagne, en vertu du principe
pe se fera certainement, comme se sont faites l’unité de la France et de l’Allemagne, en vertu du principe universel que t
éens ne comprennent pas encore qu’ils décupleraient au moins la somme de leur bonheur en s’unissant. Mais ils le comprendr
e l’Europe n’en a, à proprement parler, que deux : les triplices. Que de chemin parcouru ! L’union générale n’est pas bien
ouvrent les yeux et comprennent leur intérêt véritable, la fédération de l’Europe est accomplie ! […] De l’inutilité de
r intérêt véritable, la fédération de l’Europe est accomplie ! […] De l’inutilité de la Réforme protestante (Suite) [II
able, la fédération de l’Europe est accomplie ! […] De l’inutilité de la Réforme protestante (Suite) [II] [extraits]28
é, comme le soleil cru, devient invincible puisqu’elle aveugle. Vêtue d’ anciens ornements, elle reste méconnaissable : il
gnifie révéler sinon renouveler les voiles du mystère ? La conception d’ un retour au temps évangélique ou à celui de la pr
u mystère ? La conception d’un retour au temps évangélique ou à celui de la primitive Église n’a germé que dans des cervea
te volonté. Léon X aurait-il prêché au lieu de pêcher, au bord du lac de Bolsène, qu’il n’eût rien fait qu’une restitution
tique fut certainement abusive : considérons le résultat. L’Hégémonie de Rome en 1500 offre la même légitimité que celle d
ultat. L’Hégémonie de Rome en 1500 offre la même légitimité que celle d’ Athènes, au ve  siècle avant notre ère. Sans l’arg
s alliés, Périclès n’eût pas élevé le Parthénon ni les autres Temples de l’Acropole ; sans l’argent des fidèles, Léon X n’
trouvé lourds les deux mille douze talents des Propylées ; le trésor de Délos fut vidé au profit de la métropole. Des let
e douze talents des Propylées ; le trésor de Délos fut vidé au profit de la métropole. Des lettres de Piccolomini (plus ta
 ; le trésor de Délos fut vidé au profit de la métropole. Des lettres de Piccolomini (plus tard Pie II) excusent les papes
ole. Des lettres de Piccolomini (plus tard Pie II) excusent les papes de multiplier les prélèvements et les décimes ; la d
nt les papes de multiplier les prélèvements et les décimes ; la diète d’ Augsbourg protesta contre les exigences pontifical
s les deux cas, un intérêt immédiat masquait l’intérêt transcendantal de l’humanité. Aujourd’hui, l’historien applaudit Pé
scendantal de l’humanité. Aujourd’hui, l’historien applaudit Périclès d’ avoir servi l’humanité de tous les temps et de tou
Aujourd’hui, l’historien applaudit Périclès d’avoir servi l’humanité de tous les temps et de tous les pays ; de la même p
rien applaudit Périclès d’avoir servi l’humanité de tous les temps et de tous les pays ; de la même plume, reprochera-t-il
clès d’avoir servi l’humanité de tous les temps et de tous les pays ; de la même plume, reprochera-t-il à Léon X d’avoir s
emps et de tous les pays ; de la même plume, reprochera-t-il à Léon X d’ avoir suivi semblable voie pour un résultat identi
n X d’avoir suivi semblable voie pour un résultat identique ? Le pape de 1500 fut-il merveilleusement divinateur de l’aven
sultat identique ? Le pape de 1500 fut-il merveilleusement divinateur de l’avenir ou bien son propre naturel le désignait-
taire, Érasme de Rotterdam. Ce nordman surtout satirique a des traits de réformé ; lettré exclusif, il ne comprend pas qu’
r S. Christophe et S. Georges et en général sur les apotropéens, sont de pauvres choses : ennemi des moines, il les accuse
potropéens, sont de pauvres choses : ennemi des moines, il les accuse de tous les vices et surtout d’ignorance, il n’éparg
hoses : ennemi des moines, il les accuse de tous les vices et surtout d’ ignorance, il n’épargne pas davantage les évêques,
enseigne à bien entendre la messe et à se bien confesser : aux notes de son édition du Nouveau Testament, il dit : « Le s
 : « Le soleil illumine le monde, pourquoi n’en serait-il pas de même de la doctrine de Jésus-Christ ? Je voudrais que les
illumine le monde, pourquoi n’en serait-il pas de même de la doctrine de Jésus-Christ ? Je voudrais que les femmes les plu
ais que les femmes les plus simples lussent l’Évangile et les Épîtres de saint Paul et que l’Écriture fût traduite dans to
duite dans toutes les langues. » On sait que Paul III eut l’intention de donner le chapeau à l’humaniste hollandais et ce
même acerbe et l’exécration du clergé n’entachaient pas l’orthodoxie d’ un écrivain. Nous comprenons difficilement l’énorm
doxie d’un écrivain. Nous comprenons difficilement l’énorme influence de cet ironiste et la portée de ses brocards : fonda
prenons difficilement l’énorme influence de cet ironiste et la portée de ses brocards : fondateur de l’anticléricalisme, i
me influence de cet ironiste et la portée de ses brocards : fondateur de l’anticléricalisme, il prit le grand public à tém
s : fondateur de l’anticléricalisme, il prit le grand public à témoin de la dégénérescence des congrégations et en cela il
égations et en cela il manqua au pacte humaniste, quoiqu’il fût homme de tradition et qu’il exhortât à souffrir la tyranni
ion humaine, basée sur un principe idéal, est perpétuellement en état de réforme. La période des investitures ne présente-
médicéenne ? L’hérésie albigeoise, qui amena l’inquisition, le règne de Boniface VIII, le grand schisme d’Occident, pour
qui amena l’inquisition, le règne de Boniface VIII, le grand schisme d’ Occident, pour n’évoquer que quelques fantômes, ne
ne correspondent-ils pas à une plus grande anxiété que le pontificat de Léon X ? L’humanisme, restreint, dans le nombre d
que le pontificat de Léon X ? L’humanisme, restreint, dans le nombre de ses adeptes, par les études qu’il exigeait, ne pr
à témoin, sous la forme basse du comique, que sous la plume tudesque d’ un Hutten et d’un Érasme. Ce furent des individual
la forme basse du comique, que sous la plume tudesque d’un Hutten et d’ un Érasme. Ce furent des individualistes pacifique
Érasme. Ce furent des individualistes pacifiques que Politien et Pic de la Mirandole le kabbaliste. Les treize thèses con
ésir, avec lesquelles elle s’élève, volant au Dieu suprême, au-dessus de toute étoile. » Et ailleurs : « L’esprit aspire à
souverain bien, mais il n’a contentement qu’à l’unique contemplation de Dieu. » Le roi de Florence a laissé des capituli
ous a légué un « Christ au Limbes », délicieux cantique. Trois poètes de la Renaissance servent à justifier la fameuse acc
is poètes de la Renaissance servent à justifier la fameuse accusation de paganisme. Pulci, Boïardo et Arioste. On ne se tr
ganisme. Pulci, Boïardo et Arioste. On ne se trompe pas en se méfiant de l’orthodoxie de leurs œuvres ; toutefois ceux qui
Boïardo et Arioste. On ne se trompe pas en se méfiant de l’orthodoxie de leurs œuvres ; toutefois ceux qui les vitupèrent
tefois ceux qui les vitupèrent ne les ont pas lues. Il en est de même de cette Calandria qui inaugure la comédie moderne (
e la comédie moderne (1514). Elle roule sur une perpétuelle confusion de sexe entre un frère et une sœur, Lidio et Santill
pour délassement pontifical : cependant cette pièce, leste et pleine de quiproquo, a de l’observation, du comique, et loi
t pontifical : cependant cette pièce, leste et pleine de quiproquo, a de l’observation, du comique, et loin de mériter les
lauriers, et non l’encens. S’il déçoit le croyant qui veut des traits de béatitude, il séduit la foule de ces demi libres-
éçoit le croyant qui veut des traits de béatitude, il séduit la foule de ces demi libres-penseurs qui ont un pied dans l’é
res-penseurs qui ont un pied dans l’église et l’autre dans le siècle, de ces esprits mi-parties philosophiques et religieu
l’excès que la religion se marie heureusement avec les autres formes de l’idéalité et de la recherche. Si on embrasse l’e
eligion se marie heureusement avec les autres formes de l’idéalité et de la recherche. Si on embrasse l’ensemble du mouvem
de la recherche. Si on embrasse l’ensemble du mouvement intellectuel de la Renaissance, on découvre d’abord un fait consi
enaissance, on découvre d’abord un fait considérable : la laïcisation de la théologie. L’étude des matières sacrées n’est
chanoine, il relève du Médicis plutôt que du pape. En outre, le champ de la connaissance s’étend chaque jour et à mesure q
erd son incomparabilité. Elle n’est plus l’arche surmontant le déluge de l’erreur, la lumière unique au milieu des ténèbre
la caste sacerdotale. On a greffé sur le trône ecclésial des branches d’ une floraison intense et qui tarissent la sève thé
ucune réforme désormais ne modifiera la marche des idées ; la liberté de pensée se manifeste de toute part ; les humaniste
ne modifiera la marche des idées ; la liberté de pensée se manifeste de toute part ; les humanistes l’ont couvée, les dét
andonne les textes sacrés pour d’autres, souvent profanes. Les hommes de la Renaissance italienne n’ont pas la puérilité d
ofanes. Les hommes de la Renaissance italienne n’ont pas la puérilité de juger un système sur les fautes de ses représenta
e italienne n’ont pas la puérilité de juger un système sur les fautes de ses représentants :et s’ils raillent les vices du
n font pas grief à l’Église. Jusqu’à Luther, le catholicisme a évolué d’ une façon normale, gagnant en étendue ce qu’il per
n tassement se serait fait, infailliblement, entre un si grand nombre de nouveaux éléments. Le Concile de Latran a élevé u
lliblement, entre un si grand nombre de nouveaux éléments. Le Concile de Latran a élevé un monument de discipline que para
nombre de nouveaux éléments. Le Concile de Latran a élevé un monument de discipline que paracheva celui de Trente : l’opin
ncile de Latran a élevé un monument de discipline que paracheva celui de Trente : l’opinion appuyait trop fortement les ca
abus pussent continuer. Il ne viendra à aucun esprit sensé la pensée de fermer le tribunal parce qu’il renferme des magis
e fermer le tribunal parce qu’il renferme des magistrats corrompus et de brûler un code, en haine des magistrats. L’enseig
rié ; mais le clergé a eu, comme toute catégorie humaine, ses moments d’ ombre et de lumière : les saints, à chaque époque,
le clergé a eu, comme toute catégorie humaine, ses moments d’ombre et de lumière : les saints, à chaque époque, ont poussé
prodiguent le blâme aux clercs, avec implacabilité. On n’a guère fait d’ autre procès à la religion que des incriminations
que des incriminations sur la discipline et sur les mœurs, j’entends de procès légitimes et inspirés d’un vrai zèle. L’ap
iscipline et sur les mœurs, j’entends de procès légitimes et inspirés d’ un vrai zèle. L’apostolat opère par l’exemple autr
nt indigne fait ombre sur la doctrine et la rend douteuse. L’antipape de Wittemberg, après avoir traité le pontife romain
teuse. L’antipape de Wittemberg, après avoir traité le pontife romain de démon, n’en but pas une chope de moins : ce n’éta
après avoir traité le pontife romain de démon, n’en but pas une chope de moins : ce n’était qu’un polémiste et non un épri
t pas une chope de moins : ce n’était qu’un polémiste et non un épris de la perfection. […] Les protestants ont tâché de f
miste et non un épris de la perfection. […] Les protestants ont tâché de faire croire que la Bible n’avait pas été traduit
ngue vulgaire antérieures à Luther. En Italie, on trouve des versions de Tavelli, de Voragine, de Manerbi (Venise, 1471).
e antérieures à Luther. En Italie, on trouve des versions de Tavelli, de Voragine, de Manerbi (Venise, 1471). La version t
à Luther. En Italie, on trouve des versions de Tavelli, de Voragine, de Manerbi (Venise, 1471). La version toscane des ép
re, la controverse a plus répandu la Bible que la piété ! Les chaires d’ hébreu au moyen âge n’avaient d’autre but que l’ét
u la Bible que la piété ! Les chaires d’hébreu au moyen âge n’avaient d’ autre but que l’étude de l’ancien testament ; l’It
! Les chaires d’hébreu au moyen âge n’avaient d’autre but que l’étude de l’ancien testament ; l’Italie fut la première à i
r en caractères hébraïques (1488). On demeure stupéfait devant l’idée de la libre interprétation de textes aussi anciens e
(1488). On demeure stupéfait devant l’idée de la libre interprétation de textes aussi anciens et qui exigent pour être abo
isme : à étudier Luther et ceux qui lui survécurent, on ne trouve que de l’illuminisme et de la passionnalité. Le docteur
her et ceux qui lui survécurent, on ne trouve que de l’illuminisme et de la passionnalité. Le docteur de l’inspiration ind
on ne trouve que de l’illuminisme et de la passionnalité. Le docteur de l’inspiration individuelle et du serf arbitre est
inspiration individuelle et du serf arbitre est un mystique : chacune de ses paroles contredit Aristote et l’expérience ;
il disputa furieusement et ne raisonna jamais. L’œuvre philosophique de la Renaissance ne préparait nullement le protesta
l dédaigne la tradition. Pour un Allemand, Luther proclame les droits de l’homme en matière de foi, il distribue le bonnet
clame les droits de l’homme en matière de foi, il distribue le bonnet de docteur, comme la France plus tard distribuera l’
net de docteur, comme la France plus tard distribuera l’autre bonnet… de galérien. L’autorité semble illégitime dès qu’ell
ge des bonnes mœurs, et partout et toujours, on a saisi les prétextes de désobéir. À ces facteurs, dont l’énumération sera
sobéir. À ces facteurs, dont l’énumération serait longue, il convient d’ ajouter un ardent désir de décentralisation. La Ro
nt l’énumération serait longue, il convient d’ajouter un ardent désir de décentralisation. La Rome de Léon X, comme l’Athè
X, comme l’Athènes de Périclès, absorbe à la fois l’or et l’attention de l’Occident : que d’intérêts et de passions se tro
e Périclès, absorbe à la fois l’or et l’attention de l’Occident : que d’ intérêts et de passions se trouvent ainsi lésés !
sorbe à la fois l’or et l’attention de l’Occident : que d’intérêts et de passions se trouvent ainsi lésés ! Il appartient
sions se trouvent ainsi lésés ! Il appartient à l’annaliste politique de faire la véritable histoire du protestantisme. Le
tantisme. Le terrain des combats semble théologique ; on se mitraille de textes et la Bible invoquée des deux côtés semble
if ; c’est bien la foi qui inspira les croisades, mais aussi l’esprit d’ aventures, la soif de l’inconnu, un mirage de fort
i qui inspira les croisades, mais aussi l’esprit d’aventures, la soif de l’inconnu, un mirage de fortune romanesque, peut-
des, mais aussi l’esprit d’aventures, la soif de l’inconnu, un mirage de fortune romanesque, peut-être à l’insu des croisé
fortune romanesque, peut-être à l’insu des croisés eux-mêmes. Combien de réformés crurent travailler au règne de la vérité
es croisés eux-mêmes. Combien de réformés crurent travailler au règne de la vérité, alors qu’ils satisfaisaient seulement
la vérité, alors qu’ils satisfaisaient seulement leur tempérament et d’ obscurs désirs ! Comme type d’ambition spirituelle
faisaient seulement leur tempérament et d’obscurs désirs ! Comme type d’ ambition spirituelle, Luther n’a qu’un pendant dan
ntale. Chez les deux, même acceptation du moyen pervers, même absence de sens moral, et le nombre de cadavres et le moncea
cceptation du moyen pervers, même absence de sens moral, et le nombre de cadavres et le monceau des ruines ne peut se comp
cadavres et le monceau des ruines ne peut se comparer : car l’apogée de la Réforme fut le sac de Rome par les Impériaux,
es ruines ne peut se comparer : car l’apogée de la Réforme fut le sac de Rome par les Impériaux, en majeure partie luthéri
dans la guerre des paysans, on découvre qu’il fut le véritable auteur de la boucherie de Franckenhausen. Cent mille morts,
es paysans, on découvre qu’il fut le véritable auteur de la boucherie de Franckenhausen. Cent mille morts, sept villes dém
s églises en cendres, en deux années : voilà qui dépasse les exploits de M. de Valentinois ! Le docteur saxon méprisait le
r explicites. « À l’âne du chardon, un bât et le fouet ; aux paysans, de la paille d’avoine. Ne veut-il pas céder ? le bât
« À l’âne du chardon, un bât et le fouet ; aux paysans, de la paille d’ avoine. Ne veut-il pas céder ? le bâton et la cara
ler l’arquebuse, ils seront mille fois plus méchants. » La politique de César Borgia était plus démocratique ; ses mandat
ix aux chaumières. » Tigre ou dragon, il dévorait les autres monstres de son espèce ; sauf dans les pillages, sorte de feu
ait les autres monstres de son espèce ; sauf dans les pillages, sorte de feux attribués à ses soldats outre la solde, il p
nait pour un libérateur. Les populations n’acceptèrent pas volontiers de rendre les places aux envoyés de Jules II. Écouto
lations n’acceptèrent pas volontiers de rendre les places aux envoyés de Jules II. Écoutons encore les accents de cet apôt
endre les places aux envoyés de Jules II. Écoutons encore les accents de cet apôtre de la liberté. « Un rebelle ne mérite
es aux envoyés de Jules II. Écoutons encore les accents de cet apôtre de la liberté. « Un rebelle ne mérite pas qu’on fas
pôtre de la liberté. « Un rebelle ne mérite pas qu’on fasse avec lui de la logique. C’est avec le poing qu’il faut répond
reilles, à l’aide du mousquet. Qui ne veut pas ouïr un médiateur armé de mansuétude ouïra le bourreau, armé de son coutela
veut pas ouïr un médiateur armé de mansuétude ouïra le bourreau, armé de son coutelas, j’ai très bien fait, moi, de prêche
de ouïra le bourreau, armé de son coutelas, j’ai très bien fait, moi, de prêcher contre de pareils drôles la ruine, l’exte
au, armé de son coutelas, j’ai très bien fait, moi, de prêcher contre de pareils drôles la ruine, l’extermination, la mort
devenir des seigneurs, le diable sera bientôt l’abbé du monastère. » D’ une main, il écrit aux nobles : « Si les paysans n
vous, c’est Dieu même qui vient vous visiter dans votre tyrannie. » De l’autre, il mande aux paysans : « Que serait le m
aux paysans : « Que serait le monde, si vous triomphiez : un repaire de brigands. Vous voulez vous affranchir de l’esclav
vous triomphiez : un repaire de brigands. Vous voulez vous affranchir de l’esclavage ? L’esclavage est aussi vieux que le
le droit des gens a réduits en servitude. » Il affirme que les droits de pêche, de chasses, de pâturages, sont bien réglés
es gens a réduits en servitude. » Il affirme que les droits de pêche, de chasses, de pâturages, sont bien réglés. Enfin, é
duits en servitude. » Il affirme que les droits de pêche, de chasses, de pâturages, sont bien réglés. Enfin, écoutez la ma
ses, de pâturages, sont bien réglés. Enfin, écoutez la marche féodale de Franckenhausen. Jamais la férocité n’a atteint ce
arce qu’il porte la gloire contre l’ordre du Seigneur ; c’est un fils de Satan. » Le plus mince manuel enregistre l’excla
 ! » quoique rien ne démontre qu’elle ait été prononcée ; et ce texte de Luther ne figure nulle part ou dans des ouvrages
e plus doux si Adam n’eût pas péché ! Rose, tes couleurs brilleraient d’ un plus vif éclat sans la faute du premier homme !
vent un coin idyllique et l’allemand aussi : cela n’empêche nullement de commander les pires hécatombes, et cela suffit à
étien comme elle ouvrit son palais du Vatican aux dieux païens, œuvre de paix et de synthèse, digne d’une doctrine sûre d’
elle ouvrit son palais du Vatican aux dieux païens, œuvre de paix et de synthèse, digne d’une doctrine sûre d’elle-même e
lais du Vatican aux dieux païens, œuvre de paix et de synthèse, digne d’ une doctrine sûre d’elle-même et qui se considère
dieux païens, œuvre de paix et de synthèse, digne d’une doctrine sûre d’ elle-même et qui se considère avec justice comme l
, constitue à elle seule la Révolution française : après il n’y a que de la boue et du sang. L’humanisme opéra, à peu près
et du sang. L’humanisme opéra, à peu près, le même effet ; il obtint de l’orthodoxie l’abandon de son privilège et on put
péra, à peu près, le même effet ; il obtint de l’orthodoxie l’abandon de son privilège et on put tout dire, et nier la don
e l’abandon de son privilège et on put tout dire, et nier la donation de Constantin comme traduire librement le texte hébr
n’ignora et ne dédaigna autant les anciens penseurs que l’autodidacte de la Wartburg. Si on veut bien examiner son opinion
ie et y produisant l’absurde. Le contemplatif peut, dans un paroxysme d’ humilité, nier ses mérites et n’espérer que dans l
n : « Préfère toujours une autre volonté à la tienne. » Cela s’entend de la vie claustrale : ce précepte, jeté dans le mon
ns le monde, entraînerait les pires désordres. Luther retarda de plus de trois siècles sur son temps par son illuminisme,
emps par son illuminisme, sa fréquentation du diable, son piétinement d’ ours devant la Bible ; c’est un esprit du Moyen-Âg
s devant la Bible ; c’est un esprit du Moyen-Âge, avec le tempérament d’ un conventionnel. Il commença son apostolat, avant
c le tempérament d’un conventionnel. Il commença son apostolat, avant d’ avoir réfléchi ; il voit Rome en visionnaire, il n
prêtres disent la messe trop vite, il voit dans les rues des statues de femmes avec les insignes de la Royauté : d’après
p vite, il voit dans les rues des statues de femmes avec les insignes de la Royauté : d’après la statue, il notera que cet
étonné que les papes la laissent subsister. C’est Dieu qui les frappe d’ aveuglement. » Tout de suite il qualifie Aristote
it plus qu’une découverte à faire, qu’une méthode à restaurer : celle d’ Archimède, que nous appelons la méthode expériment
que nous appelons la méthode expérimentale. Ceux qui la représentent de nos jours s’efforcent de l’opposer à la religion,
hode expérimentale. Ceux qui la représentent de nos jours s’efforcent de l’opposer à la religion, et en son nom ils nient
plus haute et plus digne sera mon allégation, l’expérience maîtresse de leurs maîtres. »« La vérité n’a qu’un seul terme
sont celles que l’expérience a fait pénétrer par les sens et qui, sur de vrais principes connus, procède méthodiquement et
rrive à conclure, comme on le voit, dans les mathématiques. » La foi de Luther est à la fois fanatique, superstitieuse et
du dissident et, ne maniant que la plume, il insulte avec des termes d’ ivrogne : l’intolérance jaillit à chaque ligne ; l
c’est un assaut rageur, aveugle ; il crache, il vomit comme une bête d’ Apocalypse. L’esprit est faible, affreusement born
toire, ignore totalement la littérature ecclésiastique et les sources de la Bible ; mais le tempérament étonne par sa puis
pérament étonne par sa puissance destructive ; véritable « tape dur » de l’hérésie, il intéresse, il entraîne. Sainte ou i
impie, sa colère voit plus rouge que celle des autres hommes : espèce de taureau vainqueur dans une arène théologique, il
de taureau vainqueur dans une arène théologique, il n’a que sa force d’ élan, il fonce avec furie : il ne se lasse pas et
e sa force d’élan, il fonce avec furie : il ne se lasse pas et meugle d’ une façon terrifiante. Sa grossièreté le sert et d
e le prélat italien comme l’homme en carmagnole méduse le gentilhomme de Versailles. L’époux de Catherine de Bora offre un
me l’homme en carmagnole méduse le gentilhomme de Versailles. L’époux de Catherine de Bora offre un autre aspect : cet hom
poux de Catherine de Bora offre un autre aspect : cet homme bouillant de passions a une vision étonnante de la psychologie
autre aspect : cet homme bouillant de passions a une vision étonnante de la psychologie et un sens politique des événement
, dans ses rapports avec le roi d’Angleterre pour reconnaître l’homme d’ État, caché derrière l’énergumène. Le moine qui en
me d’État, caché derrière l’énergumène. Le moine qui enleva la moitié d’ Europe au catholicisme ne fut que la torche jetée
, le catholicisme resta la religion occidentale et, depuis le concile de Trente, de nouveaux prestiges lui ont rendu son h
icisme resta la religion occidentale et, depuis le concile de Trente, de nouveaux prestiges lui ont rendu son hégémonie. C
de nouveaux prestiges lui ont rendu son hégémonie. Comme on a eu tort de ne pas conserver le prétendument de Bossuet et mê
son hégémonie. Comme on a eu tort de ne pas conserver le prétendument de Bossuet et même de laisser le nom de réforme à un
e on a eu tort de ne pas conserver le prétendument de Bossuet et même de laisser le nom de réforme à une révolution de rac
ne pas conserver le prétendument de Bossuet et même de laisser le nom de réforme à une révolution de races. Marier les pas
ment de Bossuet et même de laisser le nom de réforme à une révolution de races. Marier les pasteurs, ce n’est point réform
clercs, mais les laïciser ; abolir les sacrements ne peut s’entendre de leur meilleure pratique ; ni rejeter les Pères co
er les Pères comme un retour à la primitivité : quelle façon radicale de purifier les rites, en les supprimant. Le protest
supprimant. Le protestantisme n’a plus su écrire, dès qu’il s’est agi de faire œuvre de paix ; aucun ouvrage portant son e
protestantisme n’a plus su écrire, dès qu’il s’est agi de faire œuvre de paix ; aucun ouvrage portant son estampille n’a c
que désormais la Bible ne fournira plus à aucune communion les textes d’ une polémique ; l’hérésie théologique, si elle se
Vinci forment la charte du positivisme initial et se présentent pures de toute hérésie. Léonard reconnaît la vérité spirit
es. J’évoque ici le maître de la Joconde pour montrer que les esprits de lumière se reconnaissent à leur action bénéfique.
e reconnaissent à leur action bénéfique. Non seulement l’instaurateur de la méthode expérimentale vénère l’Écriture et se
us que croyant, pieux, mais, avec une charité plus forte que le souci de sa gloire, il ne publie pas sa découverte, il jug
pas sa découverte, il juge qu’étant prématurée elle serait un élément de trouble, et nous ne savons que depuis une vingtai
ait un élément de trouble, et nous ne savons que depuis une vingtaine d’ années le nom du véritable initiateur du détermini
itiateur du déterminisme expérimental. Comme puissance et originalité de pensée, comme émancipateur des intelligences, qu’
e émancipateur des intelligences, qu’est-ce que Martin Luther, auprès d’ un Léonard ? L’humanisme fut utile ; la doctrine e
ique. Il était fatal que l’Occidental comparât les anciennes versions de la vérité à celle qui lui est propre, et qu’il en
gnages du passé. Il était nécessaire que l’étude phénoménale s’isolât de toute solidarité dogmatique, parce que la science
’à mesure que la nature déposait en faveur de Dieu les hommes l’aient d’ autant moins senti. Ce sont là des accidents de tr
ieu les hommes l’aient d’autant moins senti. Ce sont là des accidents de transition, des accès de malice et d’infatuation.
autant moins senti. Ce sont là des accidents de transition, des accès de malice et d’infatuation. Un savant qui conclut co
senti. Ce sont là des accidents de transition, des accès de malice et d’ infatuation. Un savant qui conclut contre la spiri
ition s’appelle un séditieux. La tradition est le nom ancien et sacré de l’expérience : voilà pourquoi le protestantisme,
prétendue réforme protestante ne tient aucune place dans l’évolution de l’esprit occidental ; en la supprimant, on ne fer
ues années, M. F.-T. Marinetti, pour ses débuts, ne se contenta point de l’ordinaire assemblage de pièces disparates réuni
etti, pour ses débuts, ne se contenta point de l’ordinaire assemblage de pièces disparates réunies par un simple artifice
différente des conceptions classiques du genre, mais qui, non dénuée de tares, impliquait un très grand et très louable e
eux et frénétique et les onomatopées sauvages des Walkyries rompaient de leurs clameurs discordantes les sages musiques à
nétique aussi, où parfois « la Mort tient le volant », dans une folie de vitesse pareille à la vision du Surmâle, quand Al
à la vision du Surmâle, quand Alfred Jarry imagina l’effrénée course de bicyclettes. Mais le tumulte et la frénésie sont
se le chaos primitif ; le dieu formidable et goguenard sous la férule de qui M. F.-T. Marinetti composa allègrement Le Roi
 Marinetti composa allègrement Le Roi Bombance lui a enjoint à jamais d’ astreindre à quelque mesure les créations de sa fa
ce lui a enjoint à jamais d’astreindre à quelque mesure les créations de sa fantaisie. Le poète obéit, bien qu’assez rebel
poète obéit, bien qu’assez rebelle par nature. Mais il se garda bien d’ outrepasser dans l’autre sens les conseils qui lui
ervé intacte son imagination presque excessive. Ainsi, il a pu animer d’ une vie semblable à la vie des hommes, la Ville d’
nsi, il a pu animer d’une vie semblable à la vie des hommes, la Ville d’ Orient, luxurieuse dans le soleil et sous la lune
s rouges et étire jusqu’à l’orée des fraîches forêts son corps secoué de fièvre et de désir. L’immobilité des plantes et d
tire jusqu’à l’orée des fraîches forêts son corps secoué de fièvre et de désir. L’immobilité des plantes et des pierres se
ien qui ne palpite, ne souffre ni ne jouisse et par une fantasmagorie de transpositions, qui aurait émerveillé les ingénie
erprètes des mythes solaires, M. F.-T. Marinetti fera des jeux divers de l’ombre et de la lumière, de la lune et des étoil
ythes solaires, M. F.-T. Marinetti fera des jeux divers de l’ombre et de la lumière, de la lune et des étoiles les personn
M. F.-T. Marinetti fera des jeux divers de l’ombre et de la lumière, de la lune et des étoiles les personnages de ce qu’i
e l’ombre et de la lumière, de la lune et des étoiles les personnages de ce qu’il appelle des « Petits drames de lumière »
t des étoiles les personnages de ce qu’il appelle des « Petits drames de lumière » : les Vignes folles, les Cyprès mystiqu
e Soleil moraliste dialogueront et ce sera pour dire l’antique agonie de Dionysos d’une façon nouvelle : les vendangeurs b
aliste dialogueront et ce sera pour dire l’antique agonie de Dionysos d’ une façon nouvelle : les vendangeurs brutaux sacca
s siècles. Les sources sous les broussailles sont comme le sexe caché de la ville énorme ; les voiles abattues marmonnent
es poils roussis et les rides bleuâtres Dans la peau rude et boucanée de la campagne, toutes les formes de l’univers sont
tres Dans la peau rude et boucanée de la campagne, toutes les formes de l’univers sont ramenées à la forme humaine et par
umaine et par conséquence les choses inertes participent aux passions de l’homme et à l’attrait sexuel. Lorsque les vieill
rt veulent détourner des routes marines les navires épris du large et de l’aventure, elles leur tendent l’appât des fillet
, Elles firent asseoir les fillettes du port, Dont le teint est fardé d’ embrun et de soleil Et le corps assoupli par l’aud
nt asseoir les fillettes du port, Dont le teint est fardé d’embrun et de soleil Et le corps assoupli par l’audace du vent.
n et de soleil Et le corps assoupli par l’audace du vent. Des grappes de fillettes vêtues de rose et de lilas S’inclinèren
corps assoupli par l’audace du vent. Des grappes de fillettes vêtues de rose et de lilas S’inclinèrent nonchalamment aux
upli par l’audace du vent. Des grappes de fillettes vêtues de rose et de lilas S’inclinèrent nonchalamment aux parapets D’
s vêtues de rose et de lilas S’inclinèrent nonchalamment aux parapets D’ où l’on voyait déjà, sur l’horizon grisâtre, Le so
s antennes crochues et leurs grands doigts rapaces Bagués et parfumés de cuivre et de goudron… L’odeur chaude de la chai
ochues et leurs grands doigts rapaces Bagués et parfumés de cuivre et de goudron… L’odeur chaude de la chair émane de ce
rapaces Bagués et parfumés de cuivre et de goudron… L’odeur chaude de la chair émane de ces poèmes violents et que des
parfumés de cuivre et de goudron… L’odeur chaude de la chair émane de ces poèmes violents et que des moralistes timides
répugne pas à des affinités africaines et levantines, se soucie moins de leurs préjugés que de la bonne opinion de Karaghe
nités africaines et levantines, se soucie moins de leurs préjugés que de la bonne opinion de Karagheuz et des auteurs ince
levantines, se soucie moins de leurs préjugés que de la bonne opinion de Karagheuz et des auteurs incertains des Priapées.
I, numéro 270, 16 septembre 1908, p. 313-318 [318]. […] — Au sommaire de la Revue Historique (Alcan, le n° 6 fr.), juillet
08 : E. Rodocanachi : « Le rôle du château Saint-Ange dans l’histoire de la papauté du xiiie au xve  siècle » […] — Revue
, 2 fr. 5o), mai-juin 1908 : Comte de Baglion : « Épisodes des luttes de factions en Ombrie au xve  siècle » (plus particu
mbrie au xve  siècle » (plus particulièrement, détails sur l’histoire de Pérouse à cette époque) ; J. Paquier : suite des
Pérouse à cette époque) ; J. Paquier : suite des « Lettres familières de Jérôme Aléandre » (intérêt varié, humanisme, ques
. Tome LXXIII, numéro 270, 16 septembre 1908, p. 355-359 [359]. Dans De Beweging (fascicules de juillet et d’août), […] E
70, 16 septembre 1908, p. 355-359 [359]. Dans De Beweging (fascicules de juillet et d’août), […] Elise Gosschalk traduit e
re 1908, p. 355-359 [359]. Dans De Beweging (fascicules de juillet et d’ août), […] Elise Gosschalk traduit en partie Il Pi
et et d’août), […] Elise Gosschalk traduit en partie Il Pilota cieco, de Giovanni Papini, et M. Albert Verwey écrit une Pr
70, 16 septembre 1908, p. 359-368 [359-360]. Cher Monsieur, La lettre de M. Dumur publiée dans les Échos du dernier Mercur
Dumur publiée dans les Échos du dernier Mercure ramène à une question de faits la controverse sur les idées de Nietzsche o
r Mercure ramène à une question de faits la controverse sur les idées de Nietzsche où m’a fait entrer avec lui son intéres
l la conception que j’en ai moi-même exposée dans le Bovarysme, comme d’ un fait d’opposition, comme d’un compromis entre u
ption que j’en ai moi-même exposée dans le Bovarysme, comme d’un fait d’ opposition, comme d’un compromis entre un pouvoir
i-même exposée dans le Bovarysme, comme d’un fait d’opposition, comme d’ un compromis entre un pouvoir d’impulsion et un po
, comme d’un fait d’opposition, comme d’un compromis entre un pouvoir d’ impulsion et un pouvoir d’arrêt, on l’aurait vu, s
tion, comme d’un compromis entre un pouvoir d’impulsion et un pouvoir d’ arrêt, on l’aurait vu, selon les circonstances, pr
s circonstances, prendre parti, tantôt pour l’un, tantôt pour l’autre de ces pouvoirs. Il ne lui serait pas arrivé chaque
chaque fois qu’il a été amené à exposer son point de vue dans un fait d’ histoire, d’art ou de sociologie, de prendre toujo
qu’il a été amené à exposer son point de vue dans un fait d’histoire, d’ art ou de sociologie, de prendre toujours parti po
té amené à exposer son point de vue dans un fait d’histoire, d’art ou de sociologie, de prendre toujours parti pour le pou
ser son point de vue dans un fait d’histoire, d’art ou de sociologie, de prendre toujours parti pour le pouvoir d’arrêt et
re, d’art ou de sociologie, de prendre toujours parti pour le pouvoir d’ arrêt et jamais pour le pouvoir d’impulsion. En es
ndre toujours parti pour le pouvoir d’arrêt et jamais pour le pouvoir d’ impulsion. En est-il donc ainsi ? La Renaissance n
fait historique ? N’est-elle pas, au double point de vue des Mœurs et de l’Art, l’expression d’un pouvoir d’impulsion ? N’
-elle pas, au double point de vue des Mœurs et de l’Art, l’expression d’ un pouvoir d’impulsion ? N’est-elle pas une révolt
double point de vue des Mœurs et de l’Art, l’expression d’un pouvoir d’ impulsion ? N’est-elle pas une révolte contre un f
re un frein, un effort pour secouer un joug, n’est-elle pas ingérence de « lion » ? Nietzsche, en tout cas, la juge ainsi
nous devons à la civilisation moderne : par exemple, affranchissement de la pensée, mépris des autorités, triomphe de la c
xemple, affranchissement de la pensée, mépris des autorités, triomphe de la culture sur l’orgueil de la lignée, enthousias
la pensée, mépris des autorités, triomphe de la culture sur l’orgueil de la lignée, enthousiasme pour la science et le pas
iasme pour la science et le passé scientifique des hommes, libération de l’individu, chaleur de pensée véridique et aversi
t le passé scientifique des hommes, libération de l’individu, chaleur de pensée véridique et aversion pour l’apparence et
p. 263.) Ces traits sont-ils assez caractéristiques, et est-il besoin de rappeler l’admiration de Nietzsche pour la Renais
ils assez caractéristiques, et est-il besoin de rappeler l’admiration de Nietzsche pour la Renaissance ? Le Protestantisme
sme est-il un fait historique ? Est-il niable qu’il soit l’expression d’ un pouvoir d’arrêt ? Qu’il marque un retour vers l
fait historique ? Est-il niable qu’il soit l’expression d’un pouvoir d’ arrêt ? Qu’il marque un retour vers le Christianis
un retour vers le Christianisme, vers le christianisme comme pouvoir de frein à l’égard des instincts naturels, comme « m
 s’élève alors la Réforme allemande, comme une protestation énergique d’ esprits restés en arrière, qui n’étaient pas encor
gique d’esprits restés en arrière, qui n’étaient pas encore rassasiés de la conception de l’univers du Moyen-Âge et à qui
estés en arrière, qui n’étaient pas encore rassasiés de la conception de l’univers du Moyen-Âge et à qui les signes de sa
sasiés de la conception de l’univers du Moyen-Âge et à qui les signes de sa décomposition, l’aplatissement et l’aliénation
de sa décomposition, l’aplatissement et l’aliénation extraordinaires de la vie religieuse, au lieu de les faire palpiter
n extraordinaires de la vie religieuse, au lieu de les faire palpiter de joie, comme il convient, donnaient un sentiment d
les faire palpiter de joie, comme il convient, donnaient un sentiment de profond chagrin ». Une telle description ne peut
sentiment de profond chagrin ». Une telle description ne peut laisser de doute sur la tendance que représente le Protestan
olti. Tome LXXV, numéro 271, 1er octobre 1908, p. 484-488 [484-485]. De cité guelfe, de famille guelfe, le Dante était gu
, numéro 271, 1er octobre 1908, p. 484-488 [484-485]. De cité guelfe, de famille guelfe, le Dante était guelfe, et il l’a
t il l’a prouvé avec quelle vaillance, on le sait, dans les batailles de Campaldino et de Caprona, si fatales aux gibelins
vec quelle vaillance, on le sait, dans les batailles de Campaldino et de Caprona, si fatales aux gibelins d’Arezzo et de P
ns les batailles de Campaldino et de Caprona, si fatales aux gibelins d’ Arezzo et de Pise, comme en ses nombreuses ambassa
lles de Campaldino et de Caprona, si fatales aux gibelins d’Arezzo et de Pise, comme en ses nombreuses ambassades : à l’ép
d’Arezzo et de Pise, comme en ses nombreuses ambassades : à l’époque de son exil, il reçoit l’hospitalité de guelfes noto
mbreuses ambassades : à l’époque de son exil, il reçoit l’hospitalité de guelfes notoires tels que Guido Novello da Polent
alité de guelfes notoires tels que Guido Novello da Polenta, seigneur de Ravenne. Or, dans une terrible crise, son parti s
parti se déchirait en deux. C’est que la France, chevalière jusque-là de I’Idée Guelfe, adoptait pour son compte, sous l’i
usque-là de I’Idée Guelfe, adoptait pour son compte, sous l’influence de l’infâme Philippe le Bel, la politique gibeline o
s Guelfes Noirs. Mais les Guelfes Blancs opinaient pour un changement de combinaison. Et Dante était de ceux-ci. Ils rêvèr
es Blancs opinaient pour un changement de combinaison. Et Dante était de ceux-ci. Ils rêvèrent d’un Empire qui serait guel
un changement de combinaison. Et Dante était de ceux-ci. Ils rêvèrent d’ un Empire qui serait guelfe et… se réveillèrent co
e et contre l’Allemagne, contre tous les impies tyrans, Dante résolut de constituer « un parti à lui seul », jetant avec r
c rage désormais en son Enfer, pêle-mêle, les Gibelins et les Guelfes de son temps, pour s’envoler sans compagnon que le p
’envoler sans compagnon que le passé vers ce parti éternel et sublime de Dieu et de la Liberté ! — « Où siégerez-vous ? de
ns compagnon que le passé vers ce parti éternel et sublime de Dieu et de la Liberté ! — « Où siégerez-vous ? demandait-on
s ? demandait-on à Lamartine : à droite ou à gauche ? — Je ne me vois de place qu’au-dessus. » Gott und Freiheit ! criaien
u-dessus. » Gott und Freiheit ! criaient les Suisses. C’est la devise d’ Israël, d’Athènes, de Florence et de tous leurs fi
» Gott und Freiheit ! criaient les Suisses. C’est la devise d’Israël, d’ Athènes, de Florence et de tous leurs fils spiritu
Freiheit ! criaient les Suisses. C’est la devise d’Israël, d’Athènes, de Florence et de tous leurs fils spirituels, — la s
ient les Suisses. C’est la devise d’Israël, d’Athènes, de Florence et de tous leurs fils spirituels, — la seule qui soit i
la seule qui soit invincible, à condition de rester indivisible : pas de foi sincère que chez des cœurs libres, pas de lib
ester indivisible : pas de foi sincère que chez des cœurs libres, pas de liberté durable sans la Foi. Et la France immense
œurs libres, pas de liberté durable sans la Foi. Et la France immense de saint Louis, qui depuis si longtemps dominait tou
longtemps dominait toute l’Europe, s’enfonça, avec l’anticléricalisme de Philippe IV, dans l’injustice d’Avignon, puis dan
, s’enfonça, avec l’anticléricalisme de Philippe IV, dans l’injustice d’ Avignon, puis dans le Schisme, aussitôt punis d’un
 IV, dans l’injustice d’Avignon, puis dans le Schisme, aussitôt punis d’ une guerre sans précédent, d’une de Cent années me
on, puis dans le Schisme, aussitôt punis d’une guerre sans précédent, d’ une de Cent années menée par l’orthodoxe Angleterr
is dans le Schisme, aussitôt punis d’une guerre sans précédent, d’une de Cent années menée par l’orthodoxe Angleterre : el
ent années menée par l’orthodoxe Angleterre : elle y perdait le tiers de sa population et, à jamais, son hégémonie. […]
1er octobre 1908, p. 506-510 [508-509]. M. Pierre Gusman, auteur déjà d’ un important ouvrage sur la Villa Impériale de Tib
même sujet la Villa d’Hadrien, près de Tivoli, monographie illustrée de plans et de gravures nombreuses, d’un format comm
la Villa d’Hadrien, près de Tivoli, monographie illustrée de plans et de gravures nombreuses, d’un format commode et desti
de Tivoli, monographie illustrée de plans et de gravures nombreuses, d’ un format commode et destinée à servir de guide au
s et de gravures nombreuses, d’un format commode et destinée à servir de guide aux voyageurs en Italie. — De cette villa c
rmat commode et destinée à servir de guide aux voyageurs en Italie. —  De cette villa célèbre, dévastée par les Barbares, t
ée en forteresse, démolie ensuite, au Moyen-Âge, pour la construction de maisons et d’église, il ne reste guère, on le sai
se, démolie ensuite, au Moyen-Âge, pour la construction de maisons et d’ église, il ne reste guère, on le sait, que des déc
econnaître quelque chose. Mais par leur exploration, le rapprochement de travaux antérieurs, l’examen des statues et des f
es fragments divers qui en ont été retirés, on peut se faire une idée de ce qu’était au iie  siècle de notre ère la réside
été retirés, on peut se faire une idée de ce qu’était au iie  siècle de notre ère la résidence d’un empereur romain qui s
aire une idée de ce qu’était au iie  siècle de notre ère la résidence d’ un empereur romain qui se piquait d’être artiste.
 siècle de notre ère la résidence d’un empereur romain qui se piquait d’ être artiste. C’était à la fois un palais et un mu
it d’être artiste. C’était à la fois un palais et un musée, une ville d’ art et une maison de campagne, et il est intéressa
sée, une ville d’art et une maison de campagne, et il est intéressant de suivre pas à pas l’itinéraire que trace M. Gusman
est intéressant de suivre pas à pas l’itinéraire que trace M. Gusman, de visiter ces raines avec le plus attentif et le mi
s avec le plus attentif et le mieux informé des cicerone. Les travaux de la villa d’Hadrien, lors de sa construction, avai
œuvres d’art nombreuses, aujourd’hui dispersées dans tous les musées de l’Europe, mais dont M. Gusman donne une nomenclat
nt M. Gusman donne une nomenclature très complète et, pour certaines, d’ excellentes reproductions. Questions militaires
ductions. Questions militaires et maritimes. Ed. Gachot : Le Siège de Gênes (1800), Plon, in-8 Jean Norel. Tome LXXV
me LXXV, numéro 271, 1er octobre 1908, p. 510-516 [512-513]. Le livre de M. Ed. Gachot, le Siège de Gênes (1800), appartie
tobre 1908, p. 510-516 [512-513]. Le livre de M. Ed. Gachot, le Siège de Gênes (1800), appartient à la même époque. Il rac
), appartient à la même époque. Il raconte l’épisode le plus glorieux de la carrière de Masséna. Marbot, Thiébault, qui se
la même époque. Il raconte l’épisode le plus glorieux de la carrière de Masséna. Marbot, Thiébault, qui se trouvaient aux
a carrière de Masséna. Marbot, Thiébault, qui se trouvaient aux côtés de Masséna dans Gênes assiégée, Napoléon lui-même on
ême ont écrit sur ce siège, le plus terrible peut-être qu’une poignée de héros ait eu à soutenir. La relation de M. Gachot
ible peut-être qu’une poignée de héros ait eu à soutenir. La relation de M. Gachot. qui s’est fait une spécialité des camp
oire détaillée des opérations militaires, qui illustrèrent les crêtes de l’Apennin avant le blocus, de celles qui marquère
militaires, qui illustrèrent les crêtes de l’Apennin avant le blocus, de celles qui marquèrent la période de siège proprem
tes de l’Apennin avant le blocus, de celles qui marquèrent la période de siège proprement dit, enfin des tentatives obstin
nt la période de siège proprement dit, enfin des tentatives obstinées de Suchet, coupé de Masséna, pour rejoindre ce derni
siège proprement dit, enfin des tentatives obstinées de Suchet, coupé de Masséna, pour rejoindre ce dernier, puis définiti
ligne du Var, jusqu’au moment où Bonaparte accouru, releva la fortune de la France dans la plaine de Marengo. M. Gachot su
t où Bonaparte accouru, releva la fortune de la France dans la plaine de Marengo. M. Gachot suit, heure par heure, les pér
la plaine de Marengo. M. Gachot suit, heure par heure, les péripéties de cette lutte tragique. Sans doute a-t-il voulu gar
agique. Sans doute a-t-il voulu garder à son récit la concision sèche d’ un rapport militaire. On pourra trouver qu’il manq
d’un rapport militaire. On pourra trouver qu’il manque à ses tableaux d’ épouvante un peu de la couleur et de l’éclat que l
ouver qu’il manque à ses tableaux d’épouvante un peu de la couleur et de l’éclat que le soleil de la Riviera devait jeter
tableaux d’épouvante un peu de la couleur et de l’éclat que le soleil de la Riviera devait jeter sur le charnier gênois, a
le soleil de la Riviera devait jeter sur le charnier gênois, au mois de mai 1800. Au moins l’auteur ne pourra-t-il être s
au mois de mai 1800. Au moins l’auteur ne pourra-t-il être soupçonné d’ avoir donné des couleurs trop violentes à sa relat
’avoir donné des couleurs trop violentes à sa relation. Pour retracer de tels tableaux de misère et d’héroïsme, la vérité
couleurs trop violentes à sa relation. Pour retracer de tels tableaux de misère et d’héroïsme, la vérité nue est plus éloq
violentes à sa relation. Pour retracer de tels tableaux de misère et d’ héroïsme, la vérité nue est plus éloquente. La vei
de misère et d’héroïsme, la vérité nue est plus éloquente. La veille de la capitulation, 130 soldats mouraient de faim ;
t plus éloquente. La veille de la capitulation, 130 soldats mouraient de faim ; sur une population civile de 50 000 habita
pitulation, 130 soldats mouraient de faim ; sur une population civile de 50 000 habitants, 525 décès le même jour. Il faut
aires pour comprendre à quel point d’autres sièges plus fameux, celui de Paris par exemple, dont la population a tiré un e
ameux, celui de Paris par exemple, dont la population a tiré un excès d’ orgueil, et celui de Port-Arthur, où le vainqueur
s par exemple, dont la population a tiré un excès d’orgueil, et celui de Port-Arthur, où le vainqueur trouva des ressource
gueil, et celui de Port-Arthur, où le vainqueur trouva des ressources de toute sorte, restent en arrière d’un pareil héroï
le vainqueur trouva des ressources de toute sorte, restent en arrière d’ un pareil héroïsme. L’honneur en revient à Masséna
e d’un pareil héroïsme. L’honneur en revient à Masséna, « lion doublé d’ un renard », qui enflamma vraiment l’âme de ses so
t à Masséna, « lion doublé d’un renard », qui enflamma vraiment l’âme de ses soldats et du peuple gênois. De ce rude plébé
rd », qui enflamma vraiment l’âme de ses soldats et du peuple gênois. De ce rude plébéien, Napoléon a fait ce magnifique é
batailles, le bruit du canon lui éclaircissait les idées, lui donnait de l’esprit, de la pénétration et de la gaieté. » Ce
bruit du canon lui éclaircissait les idées, lui donnait de l’esprit, de la pénétration et de la gaieté. » Cependant, Mass
claircissait les idées, lui donnait de l’esprit, de la pénétration et de la gaieté. » Cependant, Masséna eut une défaillan
faiblir lorsqu’il n’eut plus à se roidir contre le destin, en payant d’ exemple ? Nul ne le sait. Napoléon, qui a déploré
t encore inconnus. » Il est dommage que M. Ed. Gachot n’ait pas tenté d’ expliquer cette attitude, suprême, ce dernier gest
n’ait pas tenté d’expliquer cette attitude, suprême, ce dernier geste de Masséna s’éloignant seul de la cité héroïque sans
cette attitude, suprême, ce dernier geste de Masséna s’éloignant seul de la cité héroïque sans tourner la tête. Les Rev
rie. Et cela sera continué au prochain numéro. Au moins, le fascicule d’ août contient-il un très beau poème de Mme Lucie D
numéro. Au moins, le fascicule d’août contient-il un très beau poème de Mme Lucie Delarue-Mardrus : « Discours pour une v
-533. Mario Morasso : Domus Aurea, Bocca, Turin Le dernier livre de M. Mario Morasso est consacré à la glorification
Le dernier livre de M. Mario Morasso est consacré à la glorification de Venise. Cette ville tant exaltée, qui souvent nou
e exercer sur des esprits enthousiastes la même fascination qu’un feu d’ artifice bien composé, bien distribué, bien réglé,
bien composé, bien distribué, bien réglé, exerce sur les yeux, avides d’ extraordinaires éclats, a trouvé en M. Morasso un
des d’extraordinaires éclats, a trouvé en M. Morasso un chantre digne de sa renommée. Le livre est en prose, mais il nous
. Le livre est en prose, mais il nous apparaît comme un énorme carnet de notes, admirablement ordonnées, comme le premier
et de notes, admirablement ordonnées, comme le premier jet, en prose, d’ un grand poème. Il y a là, en vérité, la matière d
ier jet, en prose, d’un grand poème. Il y a là, en vérité, la matière d’ un poème, du Poème de Venise. Et M. Morasso nous p
un grand poème. Il y a là, en vérité, la matière d’un poème, du Poème de Venise. Et M. Morasso nous présente une œuvre don
sente une œuvre dont l’écriture est paradoxale, étant à la fois celle d’ un lyrisme dithyrambique, et celle d’une critique
aradoxale, étant à la fois celle d’un lyrisme dithyrambique, et celle d’ une critique précise et géométrique des faits et d
ne critique précise et géométrique des faits et des choses. La vision de M. Morasso est d’une très grande justesse. Il a s
e et géométrique des faits et des choses. La vision de M. Morasso est d’ une très grande justesse. Il a subi et évoque le c
est d’une très grande justesse. Il a subi et évoque le charme féminin de Venise. La reine de l’Adriatique lui apparaît dan
lui apparaît dans toute sa royauté féminine, avec tous les attributs d’ assimilation luxueuse, de très grande souplesse da
sa royauté féminine, avec tous les attributs d’assimilation luxueuse, de très grande souplesse dans le jeu de toutes les n
tributs d’assimilation luxueuse, de très grande souplesse dans le jeu de toutes les nuances, de sa couleur comme de son mo
luxueuse, de très grande souplesse dans le jeu de toutes les nuances, de sa couleur comme de son mouvement, de continuité
ande souplesse dans le jeu de toutes les nuances, de sa couleur comme de son mouvement, de continuité dans l’illusion qu’e
s le jeu de toutes les nuances, de sa couleur comme de son mouvement, de continuité dans l’illusion qu’elle répand sur les
qu’elle répand sur les hommes et par quoi elle les retient. Le charme de Venise est féminin. Sa situation géographique et
charme de Venise est féminin. Sa situation géographique et sa raison d’ être aquatique même, au point de convergence des d
a situation géographique et sa raison d’être aquatique même, au point de convergence des deux symboliques colonnes du gran
t évoquer en nous une image monstrueuse du gouffre féminin. Le charme de Venise est dans sa féminité. Et en dehors de tout
arme de Venise est dans sa féminité. Et en dehors de toute métaphore, de toute analogie métaphysique, dans les domaines pu
oute analogie métaphysique, dans les domaines purs et simples, enfin, de notre psychologie courante, on ne peut nier que l
nfin, de notre psychologie courante, on ne peut nier que l’état d’âme de l’amoureux de Venise, ou simplement du passant qu
psychologie courante, on ne peut nier que l’état d’âme de l’amoureux de Venise, ou simplement du passant que la longue et
ngue et large renommée attire vers ses lagunes, est identique à celui de tout amoureux sexuel. Le même besoin d’oubli, le
agunes, est identique à celui de tout amoureux sexuel. Le même besoin d’ oubli, le même besoin d’abandon de soi-même dans u
celui de tout amoureux sexuel. Le même besoin d’oubli, le même besoin d’ abandon de soi-même dans une réalité objective qui
out amoureux sexuel. Le même besoin d’oubli, le même besoin d’abandon de soi-même dans une réalité objective qui endorme n
i-même dans une réalité objective qui endorme nos énergies ordinaires d’ action, et en éveille d’autres, extraordinaires de
énergies ordinaires d’action, et en éveille d’autres, extraordinaires de rêve. Enfin, c’est la même transformation dionysi
vraisemblablement les limites du monde en les tordant sur les courbes d’ une femme, ou qui, à Venise, les assouplit le long
ise, les assouplit le long des canaux, les tourmente en des broderies de marbre, les élance follement sur les flèches de p
ente en des broderies de marbre, les élance follement sur les flèches de pierre. Le romantisme est le retour de l’esprit l
ance follement sur les flèches de pierre. Le romantisme est le retour de l’esprit littéraire vers les esprits et les forme
e dont tous les hommes sentent le besoin impérieux à quelques moments de leur vie, moments comparables à des points d’orgu
ieux à quelques moments de leur vie, moments comparables à des points d’ orgue en musique, où une phrase s’arrête, se prolo
’orgue en musique, où une phrase s’arrête, se prolonge dans l’attente d’ une éclosion nouvelle ou d’une conclusion. Bruges
hrase s’arrête, se prolonge dans l’attente d’une éclosion nouvelle ou d’ une conclusion. Bruges possède aussi cette puissan
d’autres villes : à Sienne, à Pise, en Ombrie, dans quelques villages de la campagne romaine, ou, en France, dans Arles la
p bruyante, à Rome, des Piémontais qui portaient avec eux la promesse de la redoutable et méprisable armée bureaucratique
une figuration des âges morts, et qui par cela même à l’homme qui vit de rêve, comme la plupart vivent de calculs, offrent
qui par cela même à l’homme qui vit de rêve, comme la plupart vivent de calculs, offrent l’abstraction immédiate, l’éloig
frent l’abstraction immédiate, l’éloignement réel des modes impérieux de l’humanité contemporaine. Ibsen n’oubliait pas l’
s l’Ombrie, ni Venise. Mais il fallait à ce colosse le cadre colossal d’ un Empire mort, et non la sainte fraîcheur de la v
olosse le cadre colossal d’un Empire mort, et non la sainte fraîcheur de la verte Ombrie, ni les charmes opulents de Venis
t non la sainte fraîcheur de la verte Ombrie, ni les charmes opulents de Venise la Courtisane. Pour le Scandinave, la vue
vre romain ne pouvait pas être compensée par l’enveloppante sexualité de Venise. Et il quitta l’Italie. Venise continue d’
eloppante sexualité de Venise. Et il quitta l’Italie. Venise continue d’ accueillir les phalanges des quêteurs de rêve, exa
tta l’Italie. Venise continue d’accueillir les phalanges des quêteurs de rêve, exaltant en eux, par le déploiement savant
nges des quêteurs de rêve, exaltant en eux, par le déploiement savant de ses charmes, tontes les plus petites possibilités
ploiement savant de ses charmes, tontes les plus petites possibilités de poésies qui sont renfermées dans l’âme même du pl
que Venise ne peut pas répandre sur un esprit gigantesque le bonheur d’ un rêve prolongé. Mais elle lui offre un lieu de r
igantesque le bonheur d’un rêve prolongé. Mais elle lui offre un lieu de repos surhumain, et par ce repos même elle peut d
riomphe sur un esprit, Venise est la souveraine absolue, sa paissance de rêve étant composée non seulement par l’orgueil h
comparable originalité, mais aussi dans la qualité toute particulière de cet orgueil et de cette puissance. M. Morasso exp
lité, mais aussi dans la qualité toute particulière de cet orgueil et de cette puissance. M. Morasso explique : « Chaque p
. M. Morasso explique : « Chaque peuple laissa à Venise les ornements de sa plus grande fortune, ses signes de noblesse et
e laissa à Venise les ornements de sa plus grande fortune, ses signes de noblesse et de beauté, et l’essence de Venise est
se les ornements de sa plus grande fortune, ses signes de noblesse et de beauté, et l’essence de Venise est constituée par
lus grande fortune, ses signes de noblesse et de beauté, et l’essence de Venise est constituée par cet héritage immense, f
et l’essence de Venise est constituée par cet héritage immense, fait de luxe, d’art, de cortèges, de fêtes, de solennités
ence de Venise est constituée par cet héritage immense, fait de luxe, d’ art, de cortèges, de fêtes, de solennités, de mani
Venise est constituée par cet héritage immense, fait de luxe, d’art, de cortèges, de fêtes, de solennités, de manières jo
onstituée par cet héritage immense, fait de luxe, d’art, de cortèges, de fêtes, de solennités, de manières joyeuses et fiè
par cet héritage immense, fait de luxe, d’art, de cortèges, de fêtes, de solennités, de manières joyeuses et fières, de mo
e immense, fait de luxe, d’art, de cortèges, de fêtes, de solennités, de manières joyeuses et fières, de modes fastueuses
de cortèges, de fêtes, de solennités, de manières joyeuses et fières, de modes fastueuses et de plaisirs, plus que par l’e
de solennités, de manières joyeuses et fières, de modes fastueuses et de plaisirs, plus que par l’ensemble de ses vicissit
t fières, de modes fastueuses et de plaisirs, plus que par l’ensemble de ses vicissitudes politiques internationales, et d
politiques internationales, et des actes du gouvernement. » Il parle de Venise comme de « l’écrin du monde ». Tout siècle
rnationales, et des actes du gouvernement. » Il parle de Venise comme de « l’écrin du monde ». Tout siècle, dit-il, tout p
u monde ». Tout siècle, dit-il, tout peuple a légué à Venise un joyau de sa plus pure lumière. Nous les retrouvons tous au
s retrouverons toujours, dans la ville qui renferme le luxe spirituel de ces siècles de triomphe occidental. En effet, le
toujours, dans la ville qui renferme le luxe spirituel de ces siècles de triomphe occidental. En effet, le bénéfice commer
En effet, le bénéfice commercial des pieuses et féroces croisades fut d’ établir de vastes échanges entre l’Orient et l’Occ
le bénéfice commercial des pieuses et féroces croisades fut d’établir de vastes échanges entre l’Orient et l’Occident : Ve
gagna sa puissance. Et M. Morasso, avec raison, ne voit pas la gloire de Venise dans son histoire et dans sa témérité de c
ne voit pas la gloire de Venise dans son histoire et dans sa témérité de conquérante à travers les mers, et de dominatrice
on histoire et dans sa témérité de conquérante à travers les mers, et de dominatrice de l’Adriatique. Il exalte plutôt l’e
dans sa témérité de conquérante à travers les mers, et de dominatrice de l’Adriatique. Il exalte plutôt l’enjouement de Ve
ers, et de dominatrice de l’Adriatique. Il exalte plutôt l’enjouement de Venise, sa pompe, sa beauté extérieure, ses mœurs
gante et gracieuse. M. Morasso a donc compris le grand charme féminin de Venise, le charme réel, plus ou moins appréciable
que et industriel, reléguée donc au-delà des manifestations citadines d’ une civilisation nouvelle, désordonnée, mais certe
erveilleusement riche et émouvante. Domus Aurea célèbre les louanges de cette ville. Dans un chapitre — qui est un hymne 
aru », qui était debout « outre que sur la ville, sur l’histoire même de Venise », s’élève de l’émotion du poète, en des r
ut « outre que sur la ville, sur l’histoire même de Venise », s’élève de l’émotion du poète, en des rythmes de profonde él
toire même de Venise », s’élève de l’émotion du poète, en des rythmes de profonde élégie. Une grande mélancolie et une iro
volume intitulé : les Touristes. « Nous ne sommes plus que les restes d’ une époque lointaine. Nous sommes devenues étrangè
oles. Une semblable mélancolie est dans le chapitre ou l’auteur parle de la Femme et de l’Amour, mais elle est rehaussée p
able mélancolie est dans le chapitre ou l’auteur parle de la Femme et de l’Amour, mais elle est rehaussée par l’exaltation
rehaussée par l’exaltation du « type vénitien » et du type classique de la femme vénitienne, qui, selon l’auteur, tout au
us fastueuses des civilisations, à l’apogée des peuples, des nations, de l’histoire ». Puis M. Morasso chante un véritable
s nations, de l’histoire ». Puis M. Morasso chante un véritable poème de la dentelle, un poème à peine gâté par quelques d
quelques discussions, fort intéressantes du reste, sur l’état actuel de cette industrie qui est si près de l’art. « Veni
yle propre à côté du monde commun… Venise, c’est le véritable domaine de l’homme, c’est le monde exclusivement humain, où
umain, où l’effort humain est le seul pouvoir créateur, et la volonté de l’homme la seule loi ; et la nature se transforme
de l’homme la seule loi ; et la nature se transforme ici dans l’œuvre de ses enfants. » Il y a dans toute la littérature
a dans toute la littérature moderne trois œuvres seulement où l’image de Venise soit comparable en beauté et en profondeur
beauté et en profondeur à celle-ci. M. Morasso voit la vivante Venise de fête, comme Mme Valentine de Saint-Point la voit
té. Avec une hardiesse admirable qui est en même temps une trouvaille de grand poète, elle ne veut évoquer en effet, dans
poète, elle ne veut évoquer en effet, dans Un Inceste, qu’une Venise de nuit, puisque ses protagonistes méprisèrent « le
leil prêterait à la lagune avec ses scintillements, toute l’apparence de vie qu’il imposerait à ces palais en violant leur
enheureux ». M. d’Annunzio et M. Barrès complètent cette courte série de quatre écrivains dignes de chanter Venise avec de
et M. Barrès complètent cette courte série de quatre écrivains dignes de chanter Venise avec des esprits nouveaux. Brun
ièrement parmi les italiennes, celles qui peuvent répondre à l’espoir d’ un théâtre qui ne soit pas la simple exposition de
répondre à l’espoir d’un théâtre qui ne soit pas la simple exposition de faits et de gestes humains, observés sans un à-pr
’espoir d’un théâtre qui ne soit pas la simple exposition de faits et de gestes humains, observés sans un à-priori spiritu
riori spirituel, représentés en mouvement scénique sans nulle volonté d’ élévation, de spiritualisation, de la vie quotidie
el, représentés en mouvement scénique sans nulle volonté d’élévation, de spiritualisation, de la vie quotidienne. Le choix
uvement scénique sans nulle volonté d’élévation, de spiritualisation, de la vie quotidienne. Le choix des auteurs et la ca
ssigne, démontrent sa thèse. M. E. A. Butti est l’exposant du Théâtre d’ idées ; M. Roberto Bracco, du Théâtre de la Pensée
tti est l’exposant du Théâtre d’idées ; M. Roberto Bracco, du Théâtre de la Pensée ; M. François de Curel, du Théâtre de l
to Bracco, du Théâtre de la Pensée ; M. François de Curel, du Théâtre de la Foi ; M. Édouard Schuré, du Théâtre de l’Âme.
ançois de Curel, du Théâtre de la Foi ; M. Édouard Schuré, du Théâtre de l’Âme. D’autres figures, parmi lesquelles celle d
Schuré, du Théâtre de l’Âme. D’autres figures, parmi lesquelles celle de d’Annunzio, complètent la liste, pêle-mêle, tandi
uré, du Théâtre de l’Âme. D’autres figures, parmi lesquelles celle de d’ Annunzio, complètent la liste, pêle-mêle, tandis q
é, du Théâtre de l’Âme. D’autres figures, parmi lesquelles celle de d’ Annunzio , complètent la liste, pêle-mêle, tandis qu’un cha
’anime tout entier. L’auteur apparaît poussé par une volonté profonde de renouveau, mais seulement dans un sens très préci
rofonde de renouveau, mais seulement dans un sens très précis : celui d’ un théâtre où la lutte, entre l’extériorité tourme
écis : celui d’un théâtre où la lutte, entre l’extériorité tourmentée de la vie ordinaire et les aspirations les plus haut
ité tourmentée de la vie ordinaire et les aspirations les plus hautes de la vie spirituelle, serait noblement représentée
erait. Depuis quelques années, nous avons affirmé en France ce besoin de renouveau. Malgré les erreurs des impresarii, et
en subissent aveuglément les impositions, l’effort vers la tragédie, de la plus jeune littérature française, ne demeurera
ançaise, ne demeurera point stérile. Il y a quelques talents capables de résister aux organisateurs, et aux engouements in
le, dangereuse et ennuyeuse. Ceux qui suivent le mouvement du théâtre de plein-air, qui n’aboutit la plupart du temps qu’à
e de plein-air, qui n’aboutit la plupart du temps qu’à l’organisation de véritables foires aux tragédies, savent combien t
utile, dangereux, encombrant, ennuyeux. Mais un jour, quelques hommes de talent et d’âme tiendront fatalement la tête du m
eux, encombrant, ennuyeux. Mais un jour, quelques hommes de talent et d’ âme tiendront fatalement la tête du mouvement, et
é malgré tout, répondra à l’appel ; on verra l’éclosion satisfaisante d’ un théâtre des poètes. Et un théâtre des poètes se
tion, idéaliste. Car, même sans représenter matériellement des luttes d’ âmes, régies par une Fatalité individuelle ou coll
plutôt que des pièces où on ne voit que des chocs et des combinaisons de corps, régis par la souveraineté aveugle du Hasar
ons de corps, régis par la souveraineté aveugle du Hasard, un théâtre de poète contient toujours, à des degrés différents,
re de poète contient toujours, à des degrés différents, une élévation de l’âme, une abstraction féconde de l’esprit dans l
es degrés différents, une élévation de l’âme, une abstraction féconde de l’esprit dans la disposition des rythmes, une spi
l’esprit dans la disposition des rythmes, une spiritualisation totale de la vie. M. Bruno Villanova d’Ardenghi pourrait jo
ouer un rôle important en Italie, en attirant éloquemment l’attention de ses compatriotes sur cette volonté de renouveau d
ttirant éloquemment l’attention de ses compatriotes sur cette volonté de renouveau du drame, c’est-à-dire du « spectacle »
ur cette volonté de renouveau du drame, c’est-à-dire du « spectacle » de notre temps. Memento L’Italie a perdu deux
du « spectacle » de notre temps. Memento L’Italie a perdu deux de ses écrivains minores les plus connus : G. Chiari
les plus connus : G. Chiarini et A. G. Barrili. Les études critiques de l’un, qui fut un des plus ardents admirateurs de
Les études critiques de l’un, qui fut un des plus ardents admirateurs de la première heure de Carducci, et les romans de l
de l’un, qui fut un des plus ardents admirateurs de la première heure de Carducci, et les romans de l’autre, avaient fait
s ardents admirateurs de la première heure de Carducci, et les romans de l’autre, avaient fait leur popularité et inspiré
demeurant, c’étaient des vieillards dont la disparition ne laisse pas de vides. G. Pascoli : La Canzone dell’olifante, Zan
l Violinista, Lattes, Turin. — E. A. Marescotti : L’Orribile fascino, De  Mohr, Milan. Sur l’histoire du théâtre en Italie 
octobre 1908 Archéologie, voyages. André Maurel : Petites villes d’ Italie, tome II, Hachette, 3 fr. 50 Charles Merk
-702 [700]. Il m’est resté une excellente impression du premier livre de M. André Maurel sur les Petites villes d’Italie 3
impression du premier livre de M. André Maurel sur les Petites villes d’ Italie 30 et je suis heureux d’en présenter aujour
M. André Maurel sur les Petites villes d’Italie 30 et je suis heureux d’ en présenter aujourd’hui le second volume, qui con
u’aux portes de Rome. J’ai déjà dit tout le bien qu’il fallait penser de cet ouvrage, où les souvenirs d’histoire sont heu
it tout le bien qu’il fallait penser de cet ouvrage, où les souvenirs d’ histoire sont heureusement mélangés aux sensations
présente. Le deuxième volume continue ces récits abondants et pleins de notations précieuses où passent les grands souven
précieuses où passent les grands souvenirs, les fautes et les crimes de la terre italienne, et il n’est pas, je crois, de
terre italienne, et il n’est pas, je crois, de plus rare plaisir que de parcourir, en dehors des cités à la mode, ces pet
passé fut si grand et où il reste encore tant de choses, en compagnie d’ un guide attentif comme M. A. Maurel qui, lorsqu’i
e même et se cherche, sait toujours mener le visiteur au point précis d’ où il pourra tout voir et tout comprendre. Tom
8, p. 166-172 [169, 171]. À l’étranger : enrichissements des musées d’ Angleterre et d’Italie [extrait] Parmi les enri
69, 171]. À l’étranger : enrichissements des musées d’Angleterre et d’ Italie [extrait] Parmi les enrichissements des
ées étrangers, […]à Rome le Musée du Vatican acquérait une collection de médailles de 17 000 pièces parmi lesquelles se tr
, […]à Rome le Musée du Vatican acquérait une collection de médailles de 17 000 pièces parmi lesquelles se trouvait la seu
e qui manquât jusqu’ici dans la série des monnaies des Papes : un écu d’ or à l’effigie d’Innocent X. Memento bibliograp
qu’ici dans la série des monnaies des Papes : un écu d’or à l’effigie d’ Innocent X. Memento bibliographique [extrait]
l collaborateur du Pérugin à propos du « Baptême du Christ » du musée de Rouen […]. Lettres allemandes. Memento [extra
273, 1er novembre 1908, p. 172-177 [176]. […] Nous recevons une revue d’ art qui s’intitule Monashefte für Kunstwissenschaf
rance » rédigée par M. Meyer-Riefstahl. Cette édition est accompagnée d’ un supplément de quatre pages donnant en français
par M. Meyer-Riefstahl. Cette édition est accompagnée d’un supplément de quatre pages donnant en français un résumé des pr
es principaux articles. Relevons : […] Émile Schaeffer : Le Triomphe de Federigo Gonzaga par Lorenzo Costa, etc. […]
[334]0 […] Poesia (septembre) publie la suite du courrier personnel de son directeur et des extraits de journaux favorab
ublie la suite du courrier personnel de son directeur et des extraits de journaux favorables à ses travaux de librairie, —
de son directeur et des extraits de journaux favorables à ses travaux de librairie, — cela sous ce titre : il trionfale su
— cela sous ce titre : il trionfale successo di… (suivent les titres de deux opuscules). Ce recueil n’emploie pas moins d
suivent les titres de deux opuscules). Ce recueil n’emploie pas moins de 18 pages de la revue. Elle contient pourtant des
titres de deux opuscules). Ce recueil n’emploie pas moins de 18 pages de la revue. Elle contient pourtant des poèmes de MM
pas moins de 18 pages de la revue. Elle contient pourtant des poèmes de MM. Jean Richepin, E. Schuré, Cocteau-Gaubert, et
rtant des poèmes de MM. Jean Richepin, E. Schuré, Cocteau-Gaubert, et de Mme H. Picard. Art ancien. Memento [extrait]
XV, numéro 274, 16 novembre 1908, p. 347-351 [350-351]. Dans la Revue de l’Art ancien et moderne, […] M. Jean de Foville r
en et moderne, […] M. Jean de Foville résume les découvertes récentes de M. Biadego, archiviste de Vérone, sur la biograph
de Foville résume les découvertes récentes de M. Biadego, archiviste de Vérone, sur la biographie de Pisanello, qui fut j
ertes récentes de M. Biadego, archiviste de Vérone, sur la biographie de Pisanello, qui fut jusqu’ici prénommé Vittore, su
ographie de Pisanello, qui fut jusqu’ici prénommé Vittore, sur la foi de Vasari, et s’est en réalité appelé Antonio. Les d
s apprennent en effet qu’en 1433 un peintre nommé Antonio Pisano, âgé de 36 ans, vivait à Vérone, rue San Paolo, avec sa m
e 36 ans, vivait à Vérone, rue San Paolo, avec sa mère Isabetta, âgée de 70 ans, et sa fille Camilla, enfant de 4 ans. Ant
o, avec sa mère Isabetta, âgée de 70 ans, et sa fille Camilla, enfant de 4 ans. Antonio Pisano, né en 1397, était le fils
lla, enfant de 4 ans. Antonio Pisano, né en 1397, était le fils cadet d’ Isabetta et d’un Pisan du nom de Bartolommeo ; il
4 ans. Antonio Pisano, né en 1397, était le fils cadet d’Isabetta et d’ un Pisan du nom de Bartolommeo ; il fut exilé de V
sano, né en 1397, était le fils cadet d’Isabetta et d’un Pisan du nom de Bartolommeo ; il fut exilé de Vérone après 1438 c
s cadet d’Isabetta et d’un Pisan du nom de Bartolommeo ; il fut exilé de Vérone après 1438 comme partisan du marquis de Ma
ait subi le même sort à la même époque. Antonio prend lui-même le nom de Pisanello, et il doit donc se confondre avec le p
ore. En 1442, Antonio Pisano obtint du Conseil des Dix l’autorisation de rentrer sur le territoire vénitien et d’aller à F
nseil des Dix l’autorisation de rentrer sur le territoire vénitien et d’ aller à Ferrare rechercher des objets mobiliers. E
liers. En 1443, Pisanello, depuis longtemps en rapport avec la maison d’ Este, revient donc à Ferrare. C’est à 42 ans que P
à 42 ans que Pisanello exécuta sa première médaille, puisqu’elle est de 1439 : il est possible que la fresque célèbre de
lle, puisqu’elle est de 1439 : il est possible que la fresque célèbre de Sainte-Anastasie soit postérieure à 1442, puisque
ts, joints à ceux précédemment publiés par M. Venturi, vont permettre de reconstituer à peu près complètement l’œuvre du g
re et médailleur véronais, et il est à souhaiter qu’un nouvel ouvrage d’ ensemble soit bientôt publié sur l’artiste. Éch
voici donc d’accord avec M. Dumur sur l’interprétation qu’il convient d’ attribuer à la pensée de Nietzsche en ce qui touch
M. Dumur sur l’interprétation qu’il convient d’attribuer à la pensée de Nietzsche en ce qui touche au protestantisme. « N
otestantisme. « Ni M. Jules de Gaultier, ni moi, dit-il, ne différons d’ avis sur la façon dont Nietzsche l’a envisagé, com
façon dont Nietzsche l’a envisagé, comme une manifestation du pouvoir d’ arrêt. » Et M. Dumur ne conteste pas non plus le c
rrêt. » Et M. Dumur ne conteste pas non plus le caractère défavorable de l’appréciation portée par Nietzsche sur ce fait s
appréciation portée par Nietzsche sur ce fait social. Si je rapproche de cette appréciation une manière de voir identique
sur ce fait social. Si je rapproche de cette appréciation une manière de voir identique dont j’ai reproduit les termes dan
quelle qu’en soit la forme, catholique, protestante ou autre, manière de voir dont M. Dumur n’a récusé, ni la portée, ni l
nt, M. Dumur voudra-t-il bien reconnaître que voici un certain nombre de circonstances concrètes, à l’occasion desquelles
rconstances concrètes, à l’occasion desquelles Nietzsche a pris parti de la façon la plus nette contre le pouvoir d’arrêt
es Nietzsche a pris parti de la façon la plus nette contre le pouvoir d’ arrêt ou en faveur du pouvoir d’impulsion ? Dès lo
façon la plus nette contre le pouvoir d’arrêt ou en faveur du pouvoir d’ impulsion ? Dès lors, que reste-t-il de son affirm
’arrêt ou en faveur du pouvoir d’impulsion ? Dès lors, que reste-t-il de son affirmation selon laquelle chaque fois que Ni
e Nietzsche a été amené à exposer son point de vue à propos d’un fait d’ histoire, d’art ou de sociologie, il lui est arriv
a été amené à exposer son point de vue à propos d’un fait d’histoire, d’ art ou de sociologie, il lui est arrivé de prendre
né à exposer son point de vue à propos d’un fait d’histoire, d’art ou de sociologie, il lui est arrivé de prendre parti to
ropos d’un fait d’histoire, d’art ou de sociologie, il lui est arrivé de prendre parti toujours pour le pouvoir d’arrêt et
ciologie, il lui est arrivé de prendre parti toujours pour le pouvoir d’ arrêt et jamais pour le pouvoir d’impulsion ? — Ju
ndre parti toujours pour le pouvoir d’arrêt et jamais pour le pouvoir d’ impulsion ? — Jusqu’ici nous voyons Nietzsche adop
dopter l’attitude exactement inverse, prendre parti pour le pour voir d’ impulsion contre le pouvoir d’arrêt. Reste la ques
nverse, prendre parti pour le pour voir d’impulsion contre le pouvoir d’ arrêt. Reste la question de la Renaissance. M. Dum
le pour voir d’impulsion contre le pouvoir d’arrêt. Reste la question de la Renaissance. M. Dumur apporte sur ce point que
n de la Renaissance. M. Dumur apporte sur ce point quelques citations de Nietzsche dont je n’ai garde de contester la sign
porte sur ce point quelques citations de Nietzsche dont je n’ai garde de contester la signification. Mais ces textes ont t
de contester la signification. Mais ces textes ont trait à l’opinion de Nietzsche sur un point singulièrement important,
ertes, — mais sur un point particulier, limité et défini du mouvement de la Renaissance, sur la signification de ce mouvem
limité et défini du mouvement de la Renaissance, sur la signification de ce mouvement, on ne saurait dire dans son rapport
rapport avec l’Art lui-même, mais dans son rapport avec la technique de l’Art. Ces citations n’infirment donc en rien cel
n celle que j’ai relatée dans le numéro du 16 septembre et dont voici de nouveau la teneur : « La Renaissance italienne, d
nous devons à la civilisation moderne : par exemple, affranchissement de la pensée, mépris des autorités, triomphe de la c
xemple, affranchissement de la pensée, mépris des autorités, triomphe de la culture sur l’orgueil de la lignée, enthousias
la pensée, mépris des autorités, triomphe de la culture sur l’orgueil de la lignée, enthousiasme pour la science et le pas
iasme pour la science et le passé scientifique des hommes, libération de l’individu, chaleur de pensée véridique et aversi
t le passé scientifique des hommes, libération de l’individu, chaleur de pensée véridique et aversion pour l’apparence et
ple semblant. » Ici Nietzsche apprécie la Renaissance au point de vue de sa signification dans l’ordre politique, social,
our la Renaissance Nietzsche encore a pris parti en faveur du pouvoir d’ impulsion, si l’on excepte un point particulier, s
e un point particulier, si l’on excepte ce qui a trait à la technique de l’art et de la pensée. […] Tome LXXV, numéro 
articulier, si l’on excepte ce qui a trait à la technique de l’art et de la pensée. […] Tome LXXV, numéro 275, 1er déc
de où le poète est comme un étranger Te sourit : laisse là les ennuis de la veille ; Chasse l’affreuse nuit et sois comme
une abeille Qui chercherait son miel en oubliant son dard : Templier d’ aujourd’hui, lève ton étendard. Vois, vers le clai
modient. Des enfants tout à l’heure ont accueilli nos pas, Et je suis de ceux-là qui ne t’oppriment pas. Je poserai mon br
diras tes jours ; ton destin traversé ; Je saurai les moments divins de ton passé, Puis les travaux souvent payés d’ingra
aurai les moments divins de ton passé, Puis les travaux souvent payés d’ ingratitude : Je saurai ta féconde et dure solitud
e Que nous devions un jour forcer sa sombre porte ? Ce qui compte est d’ avoir, par son âme, exalté Des âmes ; c’est d’avoi
rte ? Ce qui compte est d’avoir, par son âme, exalté Des âmes ; c’est d’ avoir désiré la Beauté ! Laisse tomber les jours,
r les mondes. Je te dirai cela, peut-être, et, Binazzi, Tu t’en iras, d’ un souffle auguste ressaisi, Et, de jeunes gens fi
t-être, et, Binazzi, Tu t’en iras, d’un souffle auguste ressaisi, Et, de jeunes gens fiers une troupe serrée Marchera sur
pas en Légion Sacrée. Histoire. G. Ferrero : Grandeur et décadence de Rome. Tome VI : Auguste et le Grand Empire ; Plon
cembre 1908, p. 507-512. M. Guglielmo Ferrero, dans ce sixième volume de son histoire romaine, achève l’étude de la périod
rrero, dans ce sixième volume de son histoire romaine, achève l’étude de la période d’Auguste31. Dans le tome précédent, q
sixième volume de son histoire romaine, achève l’étude de la période d’ Auguste31. Dans le tome précédent, qui contient la
d’Auguste31. Dans le tome précédent, qui contient la première partie de cette étude, M. Ferrero, à côté de recherches sur
rero, à côté de recherches sur la nature exacte du pouvoir et du rôle d’ Auguste (rôle nullement monarchique, républicain e
que, républicain et traditionnel au contraire), examinant la conduite de Rome à l’égard de l’Orient, après Actium. Cet Ori
t la conduite de Rome à l’égard de l’Orient, après Actium. Cet Orient d’ Antoine et de Cléopâtre, cet Orient où avait faill
de Rome à l’égard de l’Orient, après Actium. Cet Orient d’Antoine et de Cléopâtre, cet Orient où avait failli se refaire,
t où avait failli se refaire, et cette fois contre Rome, la puissance d’ Alexandre, n’avait été dissous à Actium que par un
avait été dissous à Actium que par une heureuse chance, sur la valeur de laquelle Auguste ne s’abusait point. Si l’Italie
elle Auguste ne s’abusait point. Si l’Italie s’était exagéré la vertu de l’épée romaine dans ce dénouement, Auguste, lui,
pée romaine dans ce dénouement, Auguste, lui, connaissait « le secret d’ Actium », et, tandis que, pleine d’illusions, l’It
uste, lui, connaissait « le secret d’Actium », et, tandis que, pleine d’ illusions, l’Italie construisait sur cette victoir
eine d’illusions, l’Italie construisait sur cette victoire « le mythe d’ Auguste », le mythe du vainqueur irrésistible, Aug
te à l’égard de l’Orient. Il était à propos de ne point pousser, avec de trop grandes allures, dans cet Orient, une politi
de trop grandes allures, dans cet Orient, une politique dont le point de départ, Actium, pour être exceptionnellement heur
Antoine, le vainqueur, très modeste, avait-il recueilli avec le moins de bruit possible, en Égypte et en Asie-Mineure, les
moins de bruit possible, en Égypte et en Asie-Mineure, les résultats de cette disparition. Se contentant d’étendre sur l’
et en Asie-Mineure, les résultats de cette disparition. Se contentant d’ étendre sur l’Arménie le protectorat de Rome et d’
tte disparition. Se contentant d’étendre sur l’Arménie le protectorat de Rome et d’obtenir des Parthes la restitution des
tion. Se contentant d’étendre sur l’Arménie le protectorat de Rome et d’ obtenir des Parthes la restitution des aigles de C
rotectorat de Rome et d’obtenir des Parthes la restitution des aigles de Crassus, il avait laissé là le fameux plan de Cés
restitution des aigles de Crassus, il avait laissé là le fameux plan de César et d’Antoine, la conquête de la Perse, rêve
des aigles de Crassus, il avait laissé là le fameux plan de César et d’ Antoine, la conquête de la Perse, rêve de tous les
il avait laissé là le fameux plan de César et d’Antoine, la conquête de la Perse, rêve de tous les ambitieux qui, ces deu
à le fameux plan de César et d’Antoine, la conquête de la Perse, rêve de tous les ambitieux qui, ces deux derniers du moin
eux derniers du moins, avaient vu, dans le prestige et les ressources d’ une telle conquête, la possibilité de fonder la mo
ns le prestige et les ressources d’une telle conquête, la possibilité de fonder la monarchie à Rome. Auguste qui, lui, éta
était loin de toute idée monarchique, qui demandait au renouvellement de l’ancienne tradition romaine, c’est-à-dire de la
ndait au renouvellement de l’ancienne tradition romaine, c’est-à-dire de la tradition républicaine et aristocratique, les
est-à-dire de la tradition républicaine et aristocratique, les moyens de gouverner l’empire, Auguste s’était donc arrêté s
yens de gouverner l’empire, Auguste s’était donc arrêté sur les bords de l’Euphrate. Or, c’est en vertu de ces mêmes idées
, qu’il traversa, au contraire, le Rhin ; qu’il entreprit la conquête de la Germanie, entreprise marquée par les campagnes
prit la conquête de la Germanie, entreprise marquée par les campagnes de Drusus, de Tibère, de Varus, avec le désastre fin
quête de la Germanie, entreprise marquée par les campagnes de Drusus, de Tibère, de Varus, avec le désastre final de celui
Germanie, entreprise marquée par les campagnes de Drusus, de Tibère, de Varus, avec le désastre final de celui-ci, et qui
les campagnes de Drusus, de Tibère, de Varus, avec le désastre final de celui-ci, et qui, en y joignant l’organisation ad
inal de celui-ci, et qui, en y joignant l’organisation administrative de la Gaule, l’expédition de Pannonie, la répression
en y joignant l’organisation administrative de la Gaule, l’expédition de Pannonie, la répression de révoltes en Thrace ain
n administrative de la Gaule, l’expédition de Pannonie, la répression de révoltes en Thrace ainsi que dans deux ou trois a
e dans deux ou trois autres provinces occidentales, forme l’essentiel de l’histoire extérieure de Rome durant la dernière
es provinces occidentales, forme l’essentiel de l’histoire extérieure de Rome durant la dernière période du gouvernement d
istoire extérieure de Rome durant la dernière période du gouvernement d’ Auguste, objet de ce nouveau volume de M. Ferrero.
e de Rome durant la dernière période du gouvernement d’Auguste, objet de ce nouveau volume de M. Ferrero. C’est donc, esti
ernière période du gouvernement d’Auguste, objet de ce nouveau volume de M. Ferrero. C’est donc, estime celui-ci, partiell
aristocratiques sur le gouvernement, qu’Auguste entreprit la conquête de la Germanie. En effet, cette décision eut des cau
t voir surtout dans l’arbitraire du despotisme. Si, d’une part, l’une de ces causes, extérieure, était la nécessité de for
. Si, d’une part, l’une de ces causes, extérieure, était la nécessité de fortifier la ligne du Rhin afin de préserver d’un
e, était la nécessité de fortifier la ligne du Rhin afin de préserver d’ une invasion germanique la Gaule, devenue, ou en v
de préserver d’une invasion germanique la Gaule, devenue, ou en voie de devenir, une riche province, et avec cela dépourv
de devenir, une riche province, et avec cela dépourvue, depuis César, de toute force politique et militaire propres (œuvre
ire propres (œuvre autrement pressante à ce moment-là que la conquête de la Perse), l’autre cause, inhérente à la substanc
a conquête de la Perse), l’autre cause, inhérente à la substance même de l’état romain, était l’urgence, clairement aperçu
me de l’état romain, était l’urgence, clairement aperçue par Auguste, de « renforcer la discipline intérieure », notamment
çue par Auguste, de « renforcer la discipline intérieure », notamment de réveiller la vieille énergie atrophiée de la nobl
ine intérieure », notamment de réveiller la vieille énergie atrophiée de la noblesse, et, dans ce sens, les campagnes de G
lle énergie atrophiée de la noblesse, et, dans ce sens, les campagnes de Germanie devaient être une cure excellente. Il n
erres civiles, on avait dû procéder à une restauration aristocratique de l’État, c’était surtout parce que la constitution
ut parce que la constitution aristocratique faisait partie intégrante de l’organisation militaire. Pour durer, l’empire av
grante de l’organisation militaire. Pour durer, l’empire avait besoin d’ une armée, et où, sinon dans l’aristocratie, pouva
où ceux-ci se préparaient à la guerre, puisqu’il n’y avait pas alors d’ établissement militaire, était la famille aristocr
capitée. Il n’est donc pas surprenant qu’Auguste, chargé par l’Italie de conserver la vieille noblesse qui constituait la
finirait par la rendre trop paresseuse, et pour la conserver capable de remplir son devoir historique, il fallait qu’elle
lait qu’elle fît campagne… Il fallait que l’aristocratie fût capable de donner des généraux, comme il fallait qu’elle fût
capable de donner des généraux, comme il fallait qu’elle fût capable de donner des magistrats et des administrateurs. Il
rrero insiste sans cesse sur ce point, dans son étude du gouvernement d’ Auguste. En effet (nous avons déjà signalé cette v
n effet (nous avons déjà signalé cette vue, mais il n’est pas inutile d’ y revenir) : À côté du problème du pouvoir suprêm
mportant des instruments à employer pour gouverner. La question était de savoir si l’empire serait gouverné, comme les mon
pire serait gouverné, comme les monarchies asiatiques des successeurs d’ Alexandre, par une bureaucratie recrutée par le ch
r le chef de l’État et selon son bon plaisir, dans toutes les classes de la Société et dans toutes les nations ; ou s’il c
ennes lois… Le gouvernement monarchique… aurait signifié la formation d’ une bureaucratie cosmopolite,… la fin du monopole
monopole politique possédé jusqu’alors par Rome, les grandes familles de l’aristocratie sénatoriale, etc. Tels étaient le
es principes politiques et les objets qui se rattachaient à la guerre de Germanie. L’effort de Rome, en se portant vers l’
s et les objets qui se rattachaient à la guerre de Germanie. L’effort de Rome, en se portant vers l’Occident, devait contr
dent, devait contrebalancer la prépondérance croissante des provinces d’ Orient, de l’Orientalisme, de toutes les influence
it contrebalancer la prépondérance croissante des provinces d’Orient, de l’Orientalisme, de toutes les influences que, dan
a prépondérance croissante des provinces d’Orient, de l’Orientalisme, de toutes les influences que, dans la pensée de M. F
ient, de l’Orientalisme, de toutes les influences que, dans la pensée de M. Ferrero, contenait cette chose : cosmopolitism
t cette chose : cosmopolitisme démocratique, libéralisme, raffinement de la culture, échec au conservatisme romain, fin de
alisme, raffinement de la culture, échec au conservatisme romain, fin de la mission de l’ancienne aristocratie. Et la Gaul
ement de la culture, échec au conservatisme romain, fin de la mission de l’ancienne aristocratie. Et la Gaule, dont cette
lle, devait garder son équilibre, sa nature primitive. Avec la guerre de Germanie, un autre ordre de faits d’un caractère
ibre, sa nature primitive. Avec la guerre de Germanie, un autre ordre de faits d’un caractère plus intime, qui a dominé de
nature primitive. Avec la guerre de Germanie, un autre ordre de faits d’ un caractère plus intime, qui a dominé de même tou
caractère plus intime, qui a dominé de même toute la deuxième période de la carrière d’Auguste, porte, plus nettement enco
intime, qui a dominé de même toute la deuxième période de la carrière d’ Auguste, porte, plus nettement encore, avec un rel
tout dramatique, la marque des mêmes préoccupations, du même conflit de principes et d’intérêts : nous voulons parler des
, la marque des mêmes préoccupations, du même conflit de principes et d’ intérêts : nous voulons parler des dissensions de
flit de principes et d’intérêts : nous voulons parler des dissensions de la famille d’Auguste, de la mésintelligence qui s
pes et d’intérêts : nous voulons parler des dissensions de la famille d’ Auguste, de la mésintelligence qui sépara Julie et
térêts : nous voulons parler des dissensions de la famille d’Auguste, de la mésintelligence qui sépara Julie et Tibère. M.
mésintelligence qui sépara Julie et Tibère. M. Ferrero s’est efforcé de montrer comment les forces opposées du conservati
st efforcé de montrer comment les forces opposées du conservatisme et de l’orientalisme s’étaient alors entrechoquées : le
ent alors entrechoquées : les unes représentées par Tibère, patricien de la vieille roche, dur, orgueilleux, sévère, simpl
née, lettrée, la première dans cette galerie des grandes voluptueuses de l’empire, sans qu’on puisse cependant accepter to
tous ceux qui à Rome avaient le sentiment, plus ou moins platonique, de la tradition latine ; les autres servies, et beau
p plus efficacement, disons-le, par tous ceux qui avaient la griserie de l’avenir plus que le culte du passé, notamment, o
ulte du passé, notamment, observe M. Ferrero, en une remarquable page de psychologie historique, par toute cette jeune gén
dissolution, l’empire sur le point de s’écrouler », n’ayant pas reçu de ces événements « le choc formidable qui avait pou
poussé la génération précédente vers les grandes sources historiques de la tradition et obligé Auguste à gouverner selon
gouverner selon le programme des vieux Romains, … n’était pas à même de respecter ces idées… et n’arrivait pas à discerne
semblait occupée tout entière à s’armer. » Les grandes lois sociales de l’an 18 (av. J.-C.), cette législation des mœurs
av. J.-C.), cette législation des mœurs conçue dans la manière rigide de la vieille Rome républicaine et aristocratique, é
rigide de la vieille Rome républicaine et aristocratique, étaient une de ces armes dont la nouvelle génération ne comprena
ait point la portée et qui, d’ailleurs, sous l’influence grandissante de ces nouveaux venus, — Auguste, d’autre part, viei
On sait que l’opinion fut hostile à Tibère, que, malgré les désordres de Julie, la lex Julia de adulteriis resta longtemps
ut hostile à Tibère, que, malgré les désordres de Julie, la lex Julia de adulteriis resta longtemps ici sans application,
la lex Julia de adulteriis resta longtemps ici sans application, que, de dépit, le beau-fils d’Auguste s’exila volontairem
iis resta longtemps ici sans application, que, de dépit, le beau-fils d’ Auguste s’exila volontairement à Rhodes et qu’il f
ontairement à Rhodes et qu’il fallut huit ans pour permettre aux amis de Tibère de prouver la culpabilité de Julie et pour
t à Rhodes et qu’il fallut huit ans pour permettre aux amis de Tibère de prouver la culpabilité de Julie et pour décider A
huit ans pour permettre aux amis de Tibère de prouver la culpabilité de Julie et pour décider Auguste (M. Ferrero semble
et pour décider Auguste (M. Ferrero semble lier à ceci la conjuration de Cinna) à laisser rentrer l’exilé. L’étude des gra
e Cinna) à laisser rentrer l’exilé. L’étude des grandes lois sociales d’ Auguste, poursuivie dans ces deux derniers tomes,
poursuivie dans ces deux derniers tomes, reste une des belles parties de l’œuvre de M. Ferrero. Dans l’appréciation de l’e
dans ces deux derniers tomes, reste une des belles parties de l’œuvre de M. Ferrero. Dans l’appréciation de l’esprit qui d
une des belles parties de l’œuvre de M. Ferrero. Dans l’appréciation de l’esprit qui dicta ces lois, dans le tableau du d
ces lois, dans le tableau du drame qu’elles suscitèrent au foyer même d’ Auguste déshonoré par l’adultère que l’une d’elles
uscitèrent au foyer même d’Auguste déshonoré par l’adultère que l’une d’ elles prévoyait, dans les oscillations de la volon
oré par l’adultère que l’une d’elles prévoyait, dans les oscillations de la volonté d’Auguste, partagé entre son devoir de
tère que l’une d’elles prévoyait, dans les oscillations de la volonté d’ Auguste, partagé entre son devoir de magistrat, se
ns les oscillations de la volonté d’Auguste, partagé entre son devoir de magistrat, ses sentiments de pater familias, tour
onté d’Auguste, partagé entre son devoir de magistrat, ses sentiments de pater familias, tour à tour amour et fureur, et s
pater familias, tour à tour amour et fureur, et son sens opportuniste de l’opinion, enfin dans l’exposé des répercussions
sens opportuniste de l’opinion, enfin dans l’exposé des répercussions de cette législation sur les diverses classes de la
xposé des répercussions de cette législation sur les diverses classes de la société latine, — l’on a réussi à rendre sensi
la société latine, — l’on a réussi à rendre sensible le grand conflit de mœurs et d’intérêts qui travaillait alors en ses
atine, — l’on a réussi à rendre sensible le grand conflit de mœurs et d’ intérêts qui travaillait alors en ses profondeurs
onde qu’on peut le moins dire ! Toute vigueur politique avait disparu de l’aristocratie sénatoriale ; la peur des responsa
et assurer leur richesse, et, pour le reste, puisqu’il n’y avait plus de force politique dans le sénat et dans l’aristocra
ment à Auguste, à la fois investi par là du pouvoir absolu et empêché d’ en faire usage dans le sens traditionaliste qu’il
accordé les magistratures qu’à l’expérience, s’amollissaient au point de désigner consul, malgré tous les empêchements d’â
ollissaient au point de désigner consul, malgré tous les empêchements d’ âge (à quatorze ans !), un jeune écervelé comme Ca
orze ans !), un jeune écervelé comme Caïus, dont tout le mérite était d’ être le petit-fils d’Auguste. C’étaient déjà les m
écervelé comme Caïus, dont tout le mérite était d’être le petit-fils d’ Auguste. C’étaient déjà les mœurs qui allaient acc
dre : Caïus fut envoyé en Asie-Mineure sous le nom, ou avec le titre, de César ; Auguste voulait simplement utiliser le pr
u grand nom ; ainsi l’on voit des familles adjoindre à leur nom celui de quelque parent illustre ; mais ici c’était, sans
’en doutât, un acheminement de plus vers les futurs usages politiques de l’empire proprement dit : en effet, on avait déjà
ages politiques de l’empire proprement dit : en effet, on avait déjà, de la sorte, et l’Auguste et le César. Enfin, l’espr
’altérait lui aussi de plus en plus. Loin de retrouver dans la guerre de Germanie, comme l’avait espéré Auguste, l’ancienn
vait espéré Auguste, l’ancienne tradition nationale, l’armée commença d’ y prendre cet esprit prétorien qui allait s’affirm
a d’y prendre cet esprit prétorien qui allait s’affirmer dès le temps de Claude. Ainsi l’effort conservateur, aristocratiq
Ainsi l’effort conservateur, aristocratique, républicain, archaïsant d’ Auguste, cet effort nécessaire pour que l’État dem
endant, tel quel, cet effort ne fut point sans portée dans l’histoire de Rome. Le nouveau volume de M. Ferrero nous apport
t ne fut point sans portée dans l’histoire de Rome. Le nouveau volume de M. Ferrero nous apporte sur ce point des indicati
pporte sur ce point des indications très complètes. En effet, l’étude de la carrière d’Auguste se termine sur une idée trè
oint des indications très complètes. En effet, l’étude de la carrière d’ Auguste se termine sur une idée très forte, qui éc
la carrière d’Auguste se termine sur une idée très forte, qui éclaire d’ une lumière nouvelle tout ce que l’historien a dit
lumière nouvelle tout ce que l’historien a dit jusqu’ici sur le rôle d’ Auguste : Après Actium, conclut M. Ferrero, tout
’Auguste : Après Actium, conclut M. Ferrero, tout le monde avait été d’ avis qu’il était nécessaire, pour sauver l’empire,
monde avait été d’avis qu’il était nécessaire, pour sauver l’empire, de rendre sa force au gouvernement ; l’on avait pour
u gouvernement ; l’on avait pour cela tenté l’impossible restauration de la vieille république aristocratique ; mais cette
l’Empire allait à sa ruine. Et justement, cet affaiblissement sénile de la république, qui dura plus d’un demi-siècle, de
justement, cet affaiblissement sénile de la république, qui dura plus d’ un demi-siècle, devait sauver l’empire. Dans l’imp
mi-siècle, devait sauver l’empire. Dans l’impuissance du gouvernement d’ Auguste, on vit encore une fois réapparaître la Ro
servi par une administration rudimentaire32, véritable monstre pourvu d’ une tête trop petite et d’organes atrophiés ou alo
on rudimentaire32, véritable monstre pourvu d’une tête trop petite et d’ organes atrophiés ou alourdis, ne fut plus capable
e trop petite et d’organes atrophiés ou alourdis, ne fut plus capable d’ opprimer ni de piller les provinces. De là, une p
et d’organes atrophiés ou alourdis, ne fut plus capable d’opprimer ni de piller les provinces. De là, une prospérité gran
alourdis, ne fut plus capable d’opprimer ni de piller les provinces. De là, une prospérité grandissante, un développement
n développement économique immense, et partout, dans l’épanouissement de l’activité sociale non exploitée par un gouvernem
conquête et la diplomatie devenait véritablement un seul corps animé d’ une âme unique ». Telle était la latitude que les
faibles qu’elles étaient devenues sous le rapport gouvernemental pur) de libéralisme, de laissez-faire. Ajoutez qu’à côté
étaient devenues sous le rapport gouvernemental pur) de libéralisme, de laissez-faire. Ajoutez qu’à côté de ces effets so
ent la res publica, le populus romanus, et par suite l’indivisibilité de l’État (au contraire de ce qui avait existé en Or
n’avait jamais été qu’une propriété individuelle, soumise aux risques de la propriété individuelle), indivisibilité de dro
le, soumise aux risques de la propriété individuelle), indivisibilité de droit et de fait qui ne contribua pas peu à assur
aux risques de la propriété individuelle), indivisibilité de droit et de fait qui ne contribua pas peu à assurer la cohére
é de droit et de fait qui ne contribua pas peu à assurer la cohérence de la civilisation. M. Guglielmo Ferrero nous a fait
rer la cohérence de la civilisation. M. Guglielmo Ferrero nous a fait de la sorte pleinement comprendre la destinée politi
o nous a fait de la sorte pleinement comprendre la destinée politique d’ Auguste, le rôle de celui-ci dans le Grand Empire.
sorte pleinement comprendre la destinée politique d’Auguste, le rôle de celui-ci dans le Grand Empire. Ce point de vue fi
re. Ce point de vue final est saisissant. Ces deux tomes sur l’époque d’ Auguste suffiraient à faire la réputation d’un his
s deux tomes sur l’époque d’Auguste suffiraient à faire la réputation d’ un historien. Les Revues. Memento [extrait] C
1er décembre 1908, p. 531-537 [537]. […] Poesia (octobre). — Poèmes de MM. Saint-Georges de Bouhélier, Léo Larguier, Pau
de MM. Saint-Georges de Bouhélier, Léo Larguier, Paul Hubert, Foulon de Vaulx, Jean Balde, de Mme Marie Dauguet et un poè
de Bouhélier, Léo Larguier, Paul Hubert, Foulon de Vaulx, Jean Balde, de Mme Marie Dauguet et un poème en prose, « Pensées
e, de Mme Marie Dauguet et un poème en prose, « Pensées-Pierreries », de Mme Cæcilia Vellini. Chronique de Bruxelles. P
n prose, « Pensées-Pierreries », de Mme Cæcilia Vellini. Chronique de Bruxelles. Paul Spaak : La Madone et la Dixième J
s pour la première fois en octobre, à Bruxelles, l’une par le théâtre de l’Œuvre avec M. Lugné-Poe et Sephora Massé ; l’au
-Poe et Sephora Massé ; l’autre au théâtre du Parc, sous la direction de M. Victor Reding. L’une et l’autre se passent en
légende ombrienne du quatro cento, nous voyons une jeune fille aimée d’ un moine se substituer à la Madone invoquée par le
par le saint homme qui luttait contre son amour profane, et descendre de l’autel pour se donner à lui. La Dixième journée
cendre de l’autel pour se donner à lui. La Dixième journée, inspirée de Boccace, du moins quant au décor et aux personnag
ins quant au décor et aux personnages, met aux prises deux adorateurs d’ une même beauté ; un poète platonique et un sollic
us entreprenant. Le premier n’a fait que troubler et émouvoir le cœur de la dame, c’est le second qui en prendra possessio
e 1908 Les Revues. La Nouvelle Revue française : un bel article de M. Marcel Boulenger sur d’Annunzio Charles-Henr
Nouvelle Revue française : un bel article de M. Marcel Boulenger sur d’ Annunzio Charles-Henry Hirsch. Tome LXXV, numér
e) une étude du subtil et perspicace M. Arnauld sur le dernier volume de M. Anatole France ; de fortes et tendres pages de
et perspicace M. Arnauld sur le dernier volume de M. Anatole France ; de fortes et tendres pages de M. Charles-Louis Phili
r le dernier volume de M. Anatole France ; de fortes et tendres pages de M. Charles-Louis Philippe Sur les maladies ; un b
uis Philippe Sur les maladies ; un beau poème classique où la rêverie de M. Jean Schlumberger plane Sur les bords du Styx 
êverie de M. Jean Schlumberger plane Sur les bords du Styx ; un conte de M. T.-E. Lascaris : les Jardins d’Ihraïn, dont le
e Sur les bords du Styx ; un conte de M. T.-E. Lascaris : les Jardins d’ Ihraïn, dont le style n’est pas sans saveur. Si j’
hraïn, dont le style n’est pas sans saveur. Si j’ai réservé l’article de M. Marcel Boulenger : En regardant chevaucher d’A
ai réservé l’article de M. Marcel Boulenger : En regardant chevaucher d’ Annunzio, c’est que je ne résiste pas au plaisir d
réservé l’article de M. Marcel Boulenger : En regardant chevaucher d’ Annunzio , c’est que je ne résiste pas au plaisir d’en copi
gardant chevaucher d’Annunzio, c’est que je ne résiste pas au plaisir d’ en copier ici un fragment. Ailleurs, M. Boulenger
opier ici un fragment. Ailleurs, M. Boulenger avait déjà fait justice d’ un pamphlet diffamatoire qui a paru cet été contre
la gêne. Quelques revues désintéressées ont pourtant publié le titre de cet ouvrage et commenté sa matière avec indulgenc
e. Il méritait, au plus, l’attention que le badaud prêterait au geste d’ un roquet compissant, place du Panthéon, la grille
n roquet compissant, place du Panthéon, la grille qui protège Penseur de M. Rodin des outrages possibles. S’il apparaît tr
nidoreux les calomnies et les diffamations répandues contre l’auteur de l’Enfant de Volupté, il est bon qu’un écrivain fr
s calomnies et les diffamations répandues contre l’auteur de l’Enfant de Volupté, il est bon qu’un écrivain français oppos
qu’un écrivain français oppose, à cette vilaine besogne, les raisons de sa gratitude envers l’un des plus justement glori
gratitude envers l’un des plus justement glorieux parmi les écrivains de l’Europe actuelle : Les jeunes hommes de notre g
lorieux parmi les écrivains de l’Europe actuelle : Les jeunes hommes de notre génération doivent beaucoup à Gabriele d’An
ele d’Annunzio. Il me souvient encore du temps où nous lûmes l’Enfant de Volupté. Il y a bien quatorze ans de cela. Certai
du temps où nous lûmes l’Enfant de Volupté. Il y a bien quatorze ans de cela. Certains de nous étaient au régiment, d’aut
lûmes l’Enfant de Volupté. Il y a bien quatorze ans de cela. Certains de nous étaient au régiment, d’autres en sortaient.
étaient au régiment, d’autres en sortaient. Ce livre, « tout imprégné d’ art », ce véritable bréviaire du dilettante élégan
savait tout, avec cela, s’habillait comme Brummell et ne laissait pas de séduire toutes les femmes, et quelles femmes ! — 
s-nous résisté à ce nouveau Cortegiano ? Combien d’entre nous, jaloux d’ égaler le merveilleux Sperelli, se sont avec fougu
Gabriele d’Annunzio, on ne l’a pas assez dit, apparut avec son Enfant de Volupté, comme un incomparable pédagogue. Il a fa
té, comme un incomparable pédagogue. Il a fait croire à des centaines de petits jeunes gens que les grâces de l’esprit n’é
Il a fait croire à des centaines de petits jeunes gens que les grâces de l’esprit n’étaient pas inutiles à quiconque voula
s le monde une vie inimitable. Il fut en quelque sorte le Jules Verne de l’humanisme, de la haute culture et du raffinemen
ie inimitable. Il fut en quelque sorte le Jules Verne de l’humanisme, de la haute culture et du raffinement intellectuel.
te culture et du raffinement intellectuel. Jamais on ne saura combien de collégiens, entre 1894 et 1900, auront mieux soig
mieux soigné leur dissertation ou leur version latine après avoir lu d’ Annunzio. Et ne fût-ce que pour cette cause toucha
ieux soigné leur dissertation ou leur version latine après avoir lu d’ Annunzio . Et ne fût-ce que pour cette cause touchante et t
ât publiquement, en Sorbonne. Reproche-t-on à M. Gabriele d’Annunzio d’ aimer la vie éclatante, d’agir avec lyrisme, d’éto
ne. Reproche-t-on à M. Gabriele d’Annunzio d’aimer la vie éclatante, d’ agir avec lyrisme, d’étonner un peu ses contempora
M. Gabriele d’Annunzio d’aimer la vie éclatante, d’agir avec lyrisme, d’ étonner un peu ses contemporains captifs dans le f
le filet des habitudes, M. Marcel Boulenger répond, dans un mouvement de jolie verve latine : Il faut, dans l’intérêt mêm
atine : Il faut, dans l’intérêt même des choses belles, qu’il existe de bruyants apôtres. La foule est une lourde bête, e
les artistes font naître entre leurs doigts divins. La foule méprise d’ instinct ou déteste tout ce qui est noble, élégant
après manger, boire et dormir. Au lieu que les ardents et les heureux de vivre, ceux qui proclament bien haut : « L’art es
ont nous sommes les dévots, les fanatiques. C’est une vie sublime que de se consacrer corps et âme à créer des chefs-d’œuv
, cela importe donc, le but qu’ils poursuivent ?… » Ils font en somme de la publicité aux Muses et aux Grâces. C’est un tr
ux Muses et aux Grâces. C’est un travail excellent et fécond. L’œuvre d’ un artiste convaincra toujours mieux que l’exemple
fécond. L’œuvre d’un artiste convaincra toujours mieux que l’exemple de sa vie ? Sans doute. Mais l’œuvre de Gabriele d’A
cra toujours mieux que l’exemple de sa vie ? Sans doute. Mais l’œuvre de Gabriele d’Annunzio, éclatante, altière et bariol
e ? Dès lors, que lui reproche-t-on ? Serait-ce que dans tels ou tels de nos salons parisiens, où l’on traite des belles-l
il pourchasse semble déplacé, choquant ? Assurément. Mais il y a lieu de s’affranchir, quelquefois, et de laisser les salo
quant ? Assurément. Mais il y a lieu de s’affranchir, quelquefois, et de laisser les salons. Nous connaissons déjà plusieu
nspira : Encore une fois, il a jeté dans le souvenir des hommes plus de merveilles visibles et sensibles que le semeur ne
ommes plus de merveilles visibles et sensibles que le semeur ne lance de graines dans un sillon. En cet instant même, ferm
ez les yeux et revoyez la Rome adorable du Piacere, la figure exquise d’ Elena Muli enroulée dans la draperie au Zodiaque d
la figure exquise d’Elena Muli enroulée dans la draperie au Zodiaque d’ or ou se jouant, nue, dans la Coupe d’Alexandre, l
ée dans la draperie au Zodiaque d’or ou se jouant, nue, dans la Coupe d’ Alexandre, les courses, le duel, et l’enchantement
e, dans la Coupe d’Alexandre, les courses, le duel, et l’enchantement de Schifanoia, avec la mer qui se lamente et murmure
’escalier que descendait Maria Ferrès, et les arbousiers, et les pins de Vicomile, puis, plus tard, la Ville Éternelle sou
premier baiser dans les jardins Médicis, et le pèlerinage à la tombe de Shelley… Échos Mercure. Tome LXXV, numéro 
, 760]. Numismatique [extrait] Quelques beaux prix à deux ventes de monnaies et de médailles qui ont eu lieu récemmen
matique [extrait] Quelques beaux prix à deux ventes de monnaies et de médailles qui ont eu lieu récemment à Munich. […]
s du « Mercure de France » [extrait] […] Le Génie et les théories de m. Lombroso, par Étienne Rabaud, Maître de Confér
décembre. […] 1. Attraverso gli Albi e le Cartelle (Sensazioni d’ arte). All’istituto italiano d’arti Grafiche Berga
rso gli Albi e le Cartelle (Sensazioni d’arte). All’istituto italiano d’ arti Grafiche Bergamo. 2. Et, plus lointainement,
arti Grafiche Bergamo. 2. Et, plus lointainement, par une autre face de son talent, à Daumier. 3. Léonard de Vinci : Te
mis en ordre méthodique, avec une introduction par Péladan. Portrait de Léonard de Vinci et XXXI facsimilés de dessins et
oduction par Péladan. Portrait de Léonard de Vinci et XXXI facsimilés de dessins et de croquis. Vol. in-18, 3,50, Paris, 1
éladan. Portrait de Léonard de Vinci et XXXI facsimilés de dessins et de croquis. Vol. in-18, 3,50, Paris, 1907. Les numér
Paris, 1907. Les numéros des citations se réfèrent à cet ouvrage. 4. De décadence lorsqu’elle est seule cultivée, comme c
s du xviiie  siècle et du premier tiers du xixe . Si elle fait partie d’ un ensemble artistique comme en Allemagne, la musi
volontiers musiciens, tandis que les peuples forts se passent souvent de musique. 5. Voy. Mercure de France, n° 254. 6.
Voy. Mercure de France, n° 254. 6. Charpentier, Réponse aux discours de réception de l’abbé Bignon et de La Bruyère, à l’
de France, n° 254. 6. Charpentier, Réponse aux discours de réception de l’abbé Bignon et de La Bruyère, à l’Académie Fran
6. Charpentier, Réponse aux discours de réception de l’abbé Bignon et de La Bruyère, à l’Académie Française, le 15 juin 16
8. Venise, Scuola di San Rocco. 9. Voir surtout l’excellente étude de M. Marcel Reymond, Verrocchio, Lib. de l’Art anci
oir surtout l’excellente étude de M. Marcel Reymond, Verrocchio, Lib. de l’Art ancien et moderne, Paris, 1906, et : Morell
Munich, 1904 ; Maud Cruttwell, Verrocchio, Londres, 1904. 10. Musée de l’Œuvre du Dôme, Florence. 11. Florence, Or San
12. Marcel Reymond, Verrocchio, p. 109. 13. Eugène Müntz, Histoire de l’Art pendant la Renaissance, t. III, et Léonard
ssance, t. III, et Léonard de Vinci. 14. Dans les dernières éditions de son étude psychologique de Léonard de Vinci, M. G
de Vinci. 14. Dans les dernières éditions de son étude psychologique de Léonard de Vinci, M. Gabriel Séailles reproduit e
e Vinci, M. Gabriel Séailles reproduit et accepte encore les opinions de Müntz. 15. Eugène Müntz, Léonard de Vinci, p. 23
-Arts. 21. Il en existe une version complète et meilleure, ainsi que de plusieurs autres poèmes de Rossetti, dans un joli
e version complète et meilleure, ainsi que de plusieurs autres poèmes de Rossetti, dans un joli livre, sur les Préraphaéli
 1907. 24. Cf. Littérateurs symphonistes, dans le Bulletin français de la S.I.M., du 15 mars 1908. 25. Novembre 1904.
I.M., du 15 mars 1908. 25. Novembre 1904. 26. Dans ce petit volume, de curieuses gravures sur bois. 27. La Doctrine de
ns ce petit volume, de curieuses gravures sur bois. 27. La Doctrine de Dante (Sansot). 28. Voy. Mercure de France, n° 2
e (Sansot). 28. Voy. Mercure de France, n° 269. 29. Textes choisis de Léonard de Vinci, § 214 et § 132. 30. Mai 1906.
Vinci, § 214 et § 132. 30. Mai 1906. 31. Sur Grandeur et décadence de Rome, voy. Mercure de France, 15 août 1905, 1er a
e 1906, 1er janvier 1907, 1er décembre 1907. 32. C’est une des idées de M. Ferrero que l’administration romaine était, en
ro que l’administration romaine était, encore dans les premiers temps de l’Empire, tout à fait sommaire, rudimentaire, du
monarchies orientales (administrations supprimées par Rome), emplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens d
ntales (administrations supprimées par Rome), emplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens de lettres, de pa
trations supprimées par Rome), emplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens de lettres, de parasites.
primées par Rome), emplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens de lettres, de parasites.
par Rome), emplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens de lettres, de parasites.
mplies de dignitaires, de courtisans, de scribes, de gens de lettres, de parasites.
25 (1917) Articles du Mercure de France, année 1917
, la notoriété. Jeune poète, il publiait des vers qui avaient le sort de beaucoup de vers : ils n’étaient point lus. Guerr
le sort de beaucoup de vers : ils n’étaient point lus. Guerrini plein de rancune résolut de se venger de ses contemporains
de vers : ils n’étaient point lus. Guerrini plein de rancune résolut de se venger de ses contemporains en les mystifiant.
s n’étaient point lus. Guerrini plein de rancune résolut de se venger de ses contemporains en les mystifiant. Il imagina d
solut de se venger de ses contemporains en les mystifiant. Il imagina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Hen
mystifiant. Il imagina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Henri Heine et d’Alfred de Musset, qu’il tritura,
agina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Henri Heine et d’ Alfred de Musset, qu’il tritura, amalgama et publi
lfred de Musset, qu’il tritura, amalgama et publia sous le pseudonyme de Lorenzo Stecchetti. Lui-même écrivit, sous sa pro
hetti. Lui-même écrivit, sous sa propre signature, une préface, sorte de biographie émue sur Lorenzo Stecchetti qu’il dépe
iographie émue sur Lorenzo Stecchetti qu’il dépeignit sous les traits d’ un jeune poète mort poitrinaire à la fleur de l’âg
épeignit sous les traits d’un jeune poète mort poitrinaire à la fleur de l’âge. Le public fit le meilleur accueil à l’œuvr
fleur de l’âge. Le public fit le meilleur accueil à l’œuvre posthume de Lorenzo Stecchetti et les critiques déplorèrent a
lui a donné tant de plaisir : « Qu’on n’orne point ma tombe, dit-il, de buis et de cyprès, car peu m’importe qu’elle soit
tant de plaisir : « Qu’on n’orne point ma tombe, dit-il, de buis et de cyprès, car peu m’importe qu’elle soit belle, je
oux nectar étincelant comme le rubis et, mort, j’aurai la consolation de rendre service aux vivants en restituant au monde
de rendre service aux vivants en restituant au monde quelques coupes de ce vin qui a réjoui ma vie. » Tome CXIX, num
Virgile et Dante par exemple. Quelqu’un, à ce sujet, s’est préoccupé de faire une statistique des substantifs et des adje
gile, Dante et Leopardi : voici ce qu’il a établi : Le deuxième chant de l’Énéide, qui compte 804 vers — la chute de Troie
tabli : Le deuxième chant de l’Énéide, qui compte 804 vers — la chute de Troie, — contient 1 637 substantifs et 589 adject
it un adjectif tous les deux substantifs et Dante, dans la proportion de 1 à 3. Sur 6 215 adjectifs de la Divine Comédie,
ubstantifs et Dante, dans la proportion de 1 à 3. Sur 6 215 adjectifs de la Divine Comédie, 17 seulement sont au superlati
lindo Guerrini présenta au public Lorenzo Stecchetti, poète et auteur de Postuma, en 1876. Le livre du pauvre phtisique ob
es jeunes hommes parce qu’ils trouvaient dans ces vers une communauté de sentiments, les jeunes filles, parce que le livre
filles, parce que le livre était interdit. Tous déclamaient les vers de Lorenzo Stecchetti. Lorsqu’on apprit que le vrai
t les vers de Lorenzo Stecchetti. Lorsqu’on apprit que le vrai auteur de Postuma n’était point mort, qu’il se portait fort
’était point mort, qu’il se portait fort bien, qu’il atteignait l’âge de la maturité et qu’il s’appelait Olindo Guerrini,
Olindo Guerrini, il y eut une grande déception parmi les admirateurs de Postuma. Cependant on pardonna à Guerrini. Mais p
omme poète. Guerrini, dans la suite, eut beau faire, aucun des livres de Guerrini-Stecchetti ne connut le succès de Postum
au faire, aucun des livres de Guerrini-Stecchetti ne connut le succès de Postuma. Tome CXIX, numéro 447, 1er février
7, p. 511-516. J’ai relu récemment un volume intitulé Petits Mémoires de l’Opéra par Charles de Boigne. La lecture en est
tigante, et même un peu agaçante à la longue, car l’auteur se piquait d’ esprit et n’en épargnait pas un paragraphe de sa p
car l’auteur se piquait d’esprit et n’en épargnait pas un paragraphe de sa prose. Outre abonné de l’Opéra et probablement
’esprit et n’en épargnait pas un paragraphe de sa prose. Outre abonné de l’Opéra et probablement membre de quelque club hu
aragraphe de sa prose. Outre abonné de l’Opéra et probablement membre de quelque club huppé, cet excellent Charles de Boig
cet excellent Charles de Boigne devait être un vieux monsieur bavard de l’acabit de ceux que les whisteurs redoutent et q
nt Charles de Boigne devait être un vieux monsieur bavard de l’acabit de ceux que les whisteurs redoutent et que les maîtr
de l’acabit de ceux que les whisteurs redoutent et que les maîtresses de maison qualifient de « charmant causeur ». Il écr
ue les whisteurs redoutent et que les maîtresses de maison qualifient de « charmant causeur ». Il écrit dans un style de c
de maison qualifient de « charmant causeur ». Il écrit dans un style de conversation de salon des débuts du Second Empire
fient de « charmant causeur ». Il écrit dans un style de conversation de salon des débuts du Second Empire, dont l’humour
econd Empire, dont l’humour rondouillard est ostensiblement satisfait de soi-même. Cependant, s’il n’y fait guère que poti
ent satisfait de soi-même. Cependant, s’il n’y fait guère que potiner d’ un bout à l’autre, son livre n’est pas sans quelqu
lecteurs. On y trouve maints renseignements utiles pour la biographie de vedettes illustres, pour l’histoire et sur l’admi
raphie de vedettes illustres, pour l’histoire et sur l’administration de notre Opéra subventionné de 1831 à 1855. Charles
, pour l’histoire et sur l’administration de notre Opéra subventionné de 1831 à 1855. Charles de Boigne n’avait évidemment
réputés « fins et spirituels » en conversation, mais il avait celles de tout le monde, et ceci, en revanche, est précieux
eci, en revanche, est précieux pour reconstituer l’ambiance théâtrale de l’époque. Aux transports de de Boigne pour Robert
ux pour reconstituer l’ambiance théâtrale de l’époque. Aux transports de de Boigne pour Robert le Diable, on conçoit mieux
pour reconstituer l’ambiance théâtrale de l’époque. Aux transports de de Boigne pour Robert le Diable, on conçoit mieux le
 Saint-Saëns. Et leur critère est identique : la recette. La Juive, d’ Halévy, est le dernier ouvrage que M. Véron ait mo
finir par la Juive, un succès ! Peste ! quelle chance ! C’est presque de l’habileté ! Robert le Diable en est aujourd’hui
m’appesantir sur un chef-d’œuvre que tout le monde a vu et reverra. De Boigne était mauvais prophète, mais il donne la n
a. De Boigne était mauvais prophète, mais il donne la note du temps, de ce temps où, ainsi que rappelait judicieusement M
Saëns, Meyerbeer, Halévy et Auber « faisaient la gloire et la fortune de nos théâtres ». Qui donc alors était d’un autre a
aient la gloire et la fortune de nos théâtres ». Qui donc alors était d’ un autre avis ? Bien peu ; personne peut-être sauf
était d’un autre avis ? Bien peu ; personne peut-être sauf… Rossini. De Boigne est un écho fidèle. On peut le croire auss
urs sans aucune malice ou perceptible blâme : L’Opéra est un plaisir de vanité, et… de bien autre chose. Ce qu’on aime à
malice ou perceptible blâme : L’Opéra est un plaisir de vanité, et… de bien autre chose. Ce qu’on aime à l’Opéra, ce n’e
ent cela allait avec le répertoire, lequel s’agrémentait copieusement de ballets sur quoi de Boigne est intarissable. Et o
le répertoire, lequel s’agrémentait copieusement de ballets sur quoi de Boigne est intarissable. Et on imagine Wagner per
age abonné imposait, méprisant, sa loi au grand public. Je ne sais si de Boigne vécut assez pour entendre du Wagner. En to
er. En tout cas, d’après ses goûts proclamés, on ne peut guère douter de l’opinion qu’il en eût eue, et il aurait été bien
Opéra. Cet ouvrage, pourtant, est antérieur à la période sur laquelle de Boigne jaspine. Il date de 1829, et c’est presque
t, est antérieur à la période sur laquelle de Boigne jaspine. Il date de 1829, et c’est presque un abîme qui le sépare de
gne jaspine. Il date de 1829, et c’est presque un abîme qui le sépare de ce qui lui succéda presque aussitôt. Jusque-là, o
i-même à maints égards. Robert le Diable, en 1831, inaugure cette ère de dépravation niaise et d’industrialisme de plus en
obert le Diable, en 1831, inaugure cette ère de dépravation niaise et d’ industrialisme de plus en plus conscient, dont l’a
de plus en plus conscient, dont l’apogée devait coïncider avec celui de ce qu’on a nommé « la pourriture impériale », épo
er avec celui de ce qu’on a nommé « la pourriture impériale », époque de notre art lyrique et de notre société parisienne
n a nommé « la pourriture impériale », époque de notre art lyrique et de notre société parisienne à laquelle Wagner fut pa
lle Wagner fut particulièrement mêlé, et qu’il juge avec souvent trop d’ indulgence encore, quand il la stigmatise en 1867
pellation tendancieuse, quoique excusable chez un étranger en voyage, de « civilisation française ». C’est peut-être surto
s étroitement que ce qui le suivit, à la « tragédie mise en musique » de Lully et de Rameau. L’auteur des paroles, l’acadé
t que ce qui le suivit, à la « tragédie mise en musique » de Lully et de Rameau. L’auteur des paroles, l’académicien V. Jo
Rameau. L’auteur des paroles, l’académicien V. Jos. Étienne Jouy, dit de Jouy, en avait paisiblement confectionné un poème
tienne Jouy, dit de Jouy, en avait paisiblement confectionné un poème de sept cents vers, destinable à la Comédie-Français
livret conserve pourtant l’empreinte académique indélébile. Le pathos d’ alexandrins pompiers, qui remplissent les récitati
récitatifs, continue dignement la fadeur des bouts-rimés madrigaleux de Quinault et de l’Abbé Pellegrin. Encore qu’inspir
ntinue dignement la fadeur des bouts-rimés madrigaleux de Quinault et de l’Abbé Pellegrin. Encore qu’inspiré de Schiller,
més madrigaleux de Quinault et de l’Abbé Pellegrin. Encore qu’inspiré de Schiller, le drame en devient puéril et même asse
me assez ridicule. Écourté et tripatouillé depuis, il est aujourd’hui d’ une incohérence aussi obscure qu’oiseuse. Les mult
hui d’une incohérence aussi obscure qu’oiseuse. Les multiples entrées de danse, que l’ancien « opéra français » avait héri
e, que l’ancien « opéra français » avait héritées des Divertissements de Cour, s’y condensent dans « le ballet » désormais
si sincère que Quinault jadis. Autant que lui, l’honnête académicien, de Jouy était fermement convaincu qu’il écrivait une
f, il croyait que c’était arrivé. Ses successeurs eussent bien rigolé d’ une telle innocence. Avec Scribe et ce qu’on peut
ribe et ce qu’on peut dénommer son école, apparut nettement le métier de librettiste, commença sur nos scènes lyriques le
t le métier de librettiste, commença sur nos scènes lyriques le règne de ces mercantis cyniques et roublards, ayant l’uniq
s le règne de ces mercantis cyniques et roublards, ayant l’unique but d’ exploiter l’inculture et la sensiblerie du grand p
xploiter l’inculture et la sensiblerie du grand public par l’esbroufe de spectacles pompeux et l’accumulation d’effets gro
u grand public par l’esbroufe de spectacles pompeux et l’accumulation d’ effets grossiers. Ce commerce s’avéra bientôt d’un
eux et l’accumulation d’effets grossiers. Ce commerce s’avéra bientôt d’ une fructuosité exceptionnelle ; aussi s’est-il pe
jusqu’à nos jours où il est devenu scandaleux. Il n’est pas rare que de véritables artistes, voire géniaux, crèvent litté
tandis que certains librettistes empochent chaque année des centaines de mille livres de rente à rédiger des idioties pyra
, et, en passant par M. Sardou et quelques autres, le « librettisme » d’ Eugène Scribe et consorts est, au fond, l’ancêtre
sme » d’Eugène Scribe et consorts est, au fond, l’ancêtre authentique de ces Mystères de la Main sale et Masque au Dents g
cribe et consorts est, au fond, l’ancêtre authentique de ces Mystères de la Main sale et Masque au Dents gâtées qui séviss
as. Il était fatal que la musique en pâtît. Il y avait certes pas mal de temps que Beaumarchais proclamait déjà sans ambag
que la simplicité, même excessive, permette à l’art sonore une vérité d’ expression qui est la condition de l’œuvre d’art.
permette à l’art sonore une vérité d’expression qui est la condition de l’œuvre d’art. La maladresse et la candeur suprêm
l’art sonore une vérité d’expression qui est la condition de l’œuvre d’ art. La maladresse et la candeur suprême de la mus
st la condition de l’œuvre d’art. La maladresse et la candeur suprême de la muse du vénérable de Jouy ne gênèrent nullemen
re d’art. La maladresse et la candeur suprême de la muse du vénérable de Jouy ne gênèrent nullement Rossini pour atteindre
Jouy ne gênèrent nullement Rossini pour atteindre, en quelques pages de Guillaume Tell, à un lyrisme purement musical d’u
e, en quelques pages de Guillaume Tell, à un lyrisme purement musical d’ une humanité parfois poignante, d’un charme nature
Tell, à un lyrisme purement musical d’une humanité parfois poignante, d’ un charme naturel exquis ou d’un enthousiasme irré
sical d’une humanité parfois poignante, d’un charme naturel exquis ou d’ un enthousiasme irrésistible. Parsemées dans le pl
alévy et Auber des âmes sœurs et des complices prédestinés. La marque de l’époque scribo-meyerbeerienne est l’insincérité,
avide du musicien comme du librettiste. Aussi ne reste-t-il plus rien de ce fatras truqué ; tout cela est dorénavant et à
rien de ce fatras truqué ; tout cela est dorénavant et à jamais rayé de la musique, à laquelle, au surplus, cela n’appart
le, au surplus, cela n’appartint guère qu’à la manière d’une invasion de pissenlits et de chardons dans une terre arable.
ela n’appartint guère qu’à la manière d’une invasion de pissenlits et de chardons dans une terre arable. Rossini l’avait d
ait s’il reviendrait, incité par la circoncision des principaux héros de cette épopée boursicotière, il répondait : « Quan
barbative, parce qu’il était le seul qui ne fît point sa musique pour de l’argent. » Parole à retenir de la part de celui
es presque sa vie durant, ont fait depuis « la gloire et la fortune » de tous les théâtres du monde en distribuant à des m
fortune » de tous les théâtres du monde en distribuant à des milliers d’ êtres humains le réconfort de la beauté, tandis qu
s du monde en distribuant à des milliers d’êtres humains le réconfort de la beauté, tandis que tout l’entregent des habile
té, tandis que tout l’entregent des habiles ne réussit à édifier rien de durable. Aussi Wagner eut contre lui dès l’abord
ner eut contre lui dès l’abord et conserva dans son triomphe la haine de tous ceux « qui font de la musique pour de l’arge
’abord et conserva dans son triomphe la haine de tous ceux « qui font de la musique pour de l’argent » — et les intrigues
dans son triomphe la haine de tous ceux « qui font de la musique pour de l’argent » — et les intrigues de leurs éditeurs.
s ceux « qui font de la musique pour de l’argent » — et les intrigues de leurs éditeurs. C’est tout de même une compensati
me une compensation au panmuflisme que, pour le moins dans les choses de l’art, la probité ait toujours le dernier mot, au
ité ait toujours le dernier mot, au point que ce qu’elles contiennent de sincère est capable à soi seul de conférer quelqu
u point que ce qu’elles contiennent de sincère est capable à soi seul de conférer quelque pérennité aux œuvres imparfaites
fut bien probablement sincère où que ce soit et, s’il a souvent l’air de ne pas l’être, la faute en provient de son insouc
soit et, s’il a souvent l’air de ne pas l’être, la faute en provient de son insouciance. « J’avais de la facilité », conf
de ne pas l’être, la faute en provient de son insouciance. « J’avais de la facilité », confiait-il à Wagner en un jour d’
ouciance. « J’avais de la facilité », confiait-il à Wagner en un jour d’ abandon. Il en eut trop, et oublia que la facilité
t oublia que la facilité, même sincère, est un danger pour la probité de l’artiste. On doit toujours faire de son mieux :
e, est un danger pour la probité de l’artiste. On doit toujours faire de son mieux : l’indolence de Rossini y pensa rareme
obité de l’artiste. On doit toujours faire de son mieux : l’indolence de Rossini y pensa rarement, s’y résolut plus rareme
rolifique ne produisit que deux chefs-d’œuvre. Le Barbier est le coup de génie d’une jeunesse exubérante. C’est dans Guill
ne produisit que deux chefs-d’œuvre. Le Barbier est le coup de génie d’ une jeunesse exubérante. C’est dans Guillaume Tell
ns Guillaume Tell, malgré ses intermittentes faiblesses, que le génie de Rossini, parvenu à une maturité savoureuse, s’att
lus probe. On comprend et il est parfait que notre Opéra, en embarras d’ un répertoire, ait repris cet ouvrage dont deux bo
rmément aux pures (et pires) traditions toulousaines que le personnel de l’endroit perpétue tant qu’il peut avec amour, dé
t avec amour, délice et morgue, — car il est manifestement aussi fier de soi que sincère en ces exploits singuliers. Les g
que sincère en ces exploits singuliers. Les groupements ou évolutions de masses et les moindres détails de la mise en scèn
iers. Les groupements ou évolutions de masses et les moindres détails de la mise en scène dénonçaient la gaillarde origine
admirablement, et M. Huberty déploya, en Walter, la plus superbe voix de basse qu’oncques j’aie entendue à l’Opéra. Mais M
her sur des œufs et prêtait au rude héros helvète des gestes arrondis de courtier d’assurances onctueux et persuasif, qui
œufs et prêtait au rude héros helvète des gestes arrondis de courtier d’ assurances onctueux et persuasif, qui faisaient re
nue poupée incassable dont le soprano suraigu, pour vriller le tympan de l’oreille, traversait les chœurs les plus denses
an de l’oreille, traversait les chœurs les plus denses avec la sûreté d’ un fil à couper le beurre. M. Gauthier (Arnold) ar
le beurre. M. Gauthier (Arnold) arborait le costume et le gras menton de Nourrit sans en avoir évidemment l’organe (quoiqu
rtant ne soit point dédaignable) et sans non plus le galbe avantageux de M. Sullivan. M. Gresse accoutrait d’un complet po
ans non plus le galbe avantageux de M. Sullivan. M. Gresse accoutrait d’ un complet pourpoint velours Renaissance le légend
et ses étoiles en tutu fignolant entrechats et pointes sur le sol nu de « la grande place d’Altdorf », on était carrément
tu fignolant entrechats et pointes sur le sol nu de « la grande place d’ Altdorf », on était carrément à Guignol. Mais sera
éconcerte ou consterne, si, musicalement même, l’œuvre finit en queue de poisson, la musique pure ailleurs y prodigue main
. Charles de Saint-Cyr : Pourquoi l’Italie est notre alliée ? ressort de l’histoire même de l’Italie depuis l’époque du Ri
Cyr : Pourquoi l’Italie est notre alliée ? ressort de l’histoire même de l’Italie depuis l’époque du Risorgimento jusqu’à
qu’à ce jour. C’est cette histoire que retrace à grands traits M. Ch.  de Saint-Cyr. La première partie est consacrée à Gar
int-Cyr. La première partie est consacrée à Garibaldi, à la formation de l’unité italienne. Dans la seconde partie, l’aute
e l’Italie contemporaine, « la Terza Italia » : caractères du pays et de l’habitant, politique générale, relations franco-
générale, relations franco-italiennes, et les événements du printemps de 1915. Sur la situation et le rôle de l’Italie dan
, et les événements du printemps de 1915. Sur la situation et le rôle de l’Italie dans la politique européenne durant les
urant les années qui précédèrent, la guerre ainsi que sur l’événement de 1915, on consultera notamment le substantiel chap
e vue italien, soigneusement déduit. Il n’est pas besoin, d’ailleurs, de feuilleter longtemps le volume de M. Charles de S
t. Il n’est pas besoin, d’ailleurs, de feuilleter longtemps le volume de M. Charles de Saint-Cyr pour s’apercevoir que l’a
r que l’auteur a personnellement la pratique des hommes et des choses d’ Italie. Autant qu’il le connaît, il aime ce pays ;
Autant qu’il le connaît, il aime ce pays ; et ses pages sont animées d’ une belle chaleur latine, douce à mon cœur, si dou
1er février 1917, p. 557-564 [557-560]. M. R. Dalla Volta, Directeur de l’Institut des Sciences Sociales de Florence, dan
60]. M. R. Dalla Volta, Directeur de l’Institut des Sciences Sociales de Florence, dans une première étude « sur les cause
iences Sociales de Florence, dans une première étude « sur les causes de fa guerre », qu’il publie dans la Revue des natio
analyse un mémoire lu à l’Académie des sciences morales et politiques de la Société royale de Naples ayant pour titre : « 
à l’Académie des sciences morales et politiques de la Société royale de Naples ayant pour titre : « Le cause della guerra
M. Colajanni a justement observé que, pour pouvoir parler aujourd’hui de guerre de races, il faudrait admettre que les Éta
ni a justement observé que, pour pouvoir parler aujourd’hui de guerre de races, il faudrait admettre que les États et les
rait admettre que les États et les nations actuels sont formés chacun d’ une race unique. Nous trouvons au contraire parmi
d’une race unique. Nous trouvons au contraire parmi les belligérants d’ aujourd’hui des États ou des nations, comme la Fra
rd’hui des États ou des nations, comme la France et l’Italie, peuplés de trois races ; en Allemagne, la population se comp
alie, peuplés de trois races ; en Allemagne, la population se compose de Germains, de Slaves et de Celtes, surtout dans l’
de trois races ; en Allemagne, la population se compose de Germains, de Slaves et de Celtes, surtout dans l’Allemagne du
es ; en Allemagne, la population se compose de Germains, de Slaves et de Celtes, surtout dans l’Allemagne du Sud ; l’empir
Slaves, des races méditerranéennes ; l’empire russe est une mosaïque de races et de langues, une véritable tour de Babel.
races méditerranéennes ; l’empire russe est une mosaïque de races et de langues, une véritable tour de Babel. En Angleter
ire russe est une mosaïque de races et de langues, une véritable tour de Babel. En Angleterre, la race est plus pure, moin
ffirme que les écrivains qui voient dans le conflit actuel un conflit de races sont dans l’erreur. « On se rapprocherait d
conflit de races sont dans l’erreur. « On se rapprocherait davantage de la vérité, ajoute-t-il, quand on parle d’influenc
se rapprocherait davantage de la vérité, ajoute-t-il, quand on parle d’ influences ethniques, — quand on oppose le slavism
ent ethnique — langue, religion, coutumes, traditions, histoire faite d’ intérêts, de gloires, de douleurs, de joies et de
— langue, religion, coutumes, traditions, histoire faite d’intérêts, de gloires, de douleurs, de joies et de malheurs com
eligion, coutumes, traditions, histoire faite d’intérêts, de gloires, de douleurs, de joies et de malheurs communs — se su
umes, traditions, histoire faite d’intérêts, de gloires, de douleurs, de joies et de malheurs communs — se superpose aux c
ions, histoire faite d’intérêts, de gloires, de douleurs, de joies et de malheurs communs — se superpose aux caractères an
Chamberlain est logique lorsqu’il affirme que Germains et Celtes sont de la même souche, mais que ces derniers ont dégénér
la même souche, mais que ces derniers ont dégénéré et que la mission de l’Allemagne est de régénérer l’humanité en la rec
is que ces derniers ont dégénéré et que la mission de l’Allemagne est de régénérer l’humanité en la reconduisant au german
’est partagée en Tchèques et en Allemands ; que sur la rive orientale de l’Adriatique quelques centaines de milliers de Sl
emands ; que sur la rive orientale de l’Adriatique quelques centaines de milliers de Slaves se sont italianisés, etc. On p
sur la rive orientale de l’Adriatique quelques centaines de milliers de Slaves se sont italianisés, etc. On peut démontre
que vaut l’évolution historique ; Treitschke, le plus grand historien de la doctrine de l’hégémonie prussienne en Allemagn
ution historique ; Treitschke, le plus grand historien de la doctrine de l’hégémonie prussienne en Allemagne, est d’origin
historien de la doctrine de l’hégémonie prussienne en Allemagne, est d’ origine tchèque ; Houston Stewart Chamberlain, le
ine tchèque ; Houston Stewart Chamberlain, le plus acharné détracteur de la Grande-Bretagne, l’apologiste de l’Allemagne d
rlain, le plus acharné détracteur de la Grande-Bretagne, l’apologiste de l’Allemagne du Kaiser, est né en Écosse. Les affi
iques sont moins importantes en réalité que les caractères psychiques de chaque peuple et son histoire. Il est inutile de
aractères psychiques de chaque peuple et son histoire. Il est inutile de démontrer combien la psychologie générale et l’hi
st inutile de démontrer combien la psychologie générale et l’histoire de l’Allemagne différent de celles de l’Angleterre,
ombien la psychologie générale et l’histoire de l’Allemagne différent de celles de l’Angleterre, car nul n’ignore quelle c
psychologie générale et l’histoire de l’Allemagne différent de celles de l’Angleterre, car nul n’ignore quelle conception
leterre, car nul n’ignore quelle conception opposée ces deux pays ont de l’État et de la guerre, pour ne citer que ces deu
nul n’ignore quelle conception opposée ces deux pays ont de l’État et de la guerre, pour ne citer que ces deux idées fonda
epuis Kant, Hegel et Fichte, toute une école a développé une doctrine de l’État et de la guerre qui est, peut-on dire, pro
egel et Fichte, toute une école a développé une doctrine de l’État et de la guerre qui est, peut-on dire, propriété exclus
de l’État et de la guerre qui est, peut-on dire, propriété exclusive de l’Allemagne, ou plutôt de la Prusse, qui l’a conç
qui est, peut-on dire, propriété exclusive de l’Allemagne, ou plutôt de la Prusse, qui l’a conçue et réalisée. M. R. Del
se faisait Hegel de l’État, conception qui se continue dans la pensée de Treitschke, pour qui l’État est la Force et la Gu
est à vrai dire pas uniquement germanique, elle est presque à la base de la morale de notre Joseph de Maistre, et, peu de
re pas uniquement germanique, elle est presque à la base de la morale de notre Joseph de Maistre, et, peu de temps avant l
et, peu de temps avant la guerre, Jean Richepin, que je m’en voudrais de rapprocher si peu que ce soit de l’immortel auteu
Jean Richepin, que je m’en voudrais de rapprocher si peu que ce soit de l’immortel auteur des Soirées de Saint-Pétersbour
ais de rapprocher si peu que ce soit de l’immortel auteur des Soirées de Saint-Pétersbourg, chantait devant ces demoiselle
-Pétersbourg, chantait devant ces demoiselles des Annales les beautés de la guerre, qu’il appelait de toute son âme à la f
ces demoiselles des Annales les beautés de la guerre, qu’il appelait de toute son âme à la fois pantalonnesque et lyrique
tion : celle du sentiment national exaspéré. » M. R. Della Volta est d’ avis qu’on ne peut trouver une cause économique à
n ce qui concerne l’Allemagne. Il expose toute l’évolution économique de l’empire allemand, démontrant que l’Allemagne éta
i combat cette dernière opinion, se basant sur ce que l’accroissement de la consommation et celui de l’épargne étaient sim
ion, se basant sur ce que l’accroissement de la consommation et celui de l’épargne étaient simultanés et qu’en Allemagne o
e dans la présente guerre, écrit Colajanni, il n’a été que le produit de la mégalomanie germanique. Comme au point de vue
ue démographique l’Allemagne prétend que la terre entière est peuplée de gens de sa race, ainsi elle prétend, en économie,
raphique l’Allemagne prétend que la terre entière est peuplée de gens de sa race, ainsi elle prétend, en économie, que le
erciale qu’elle s’était acquise dans le monde pouvait être compromise d’ un moment à l’autre ; elle voyait que sa rivale, l
l’autre ; elle voyait que sa rivale, l’Angleterre, après une période de ralentissement, avait repris avec vigueur son che
période de ralentissement, avait repris avec vigueur son chemin vers de nouvelles conquêtes économiques, et elle comprena
il était utile, par un effort militaire puissant, immédiat et rapide, de conquérir la gloire militaire, la puissance polit
issance politique et la suprématie économique. Les raisons politiques de graves dissensions internationales ne manquaient
e graves dissensions internationales ne manquaient pas ; il suffisait de savoir en profiter. L’Allemagne, qui se croyait m
, élargi cette politique et cette économie mondiales qui, par l’œuvre de l’empereur, étaient les deux aspirations les plus
ein qui lui a été brutalement arraché en 1864 ; France par l’annexion de l’Alsace-Lorraine. Le principe des nationalités a
it allumer les matières incendiaires qui ont flambé après la tragédie de Serajevo. On ne peut certainement mettre en doute
mettre en doute que le principe des nationalités a contribué à l’état de tension entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie ; e
e tension entre l’Autriche-Hongrie et la Serbie ; et si les questions de nationalité, dans une Europe disposée désormais à
s une Europe disposée désormais à tolérer les plus grandes violations de ce principe, ne pouvaient suffire à faire éclater
tations européennes, faisant considérer la guerre comme le seul moyen de résoudre les questions restées jusqu’alors insolu
incipe des nationalités n’a été pour aucun belligérant le but initial de la guerre. On l’invoquera, observe Colajanni, apr
invoquera, observe Colajanni, après la guerre, surtout comme un moyen d’ empêcher les guerres futures en donnant à l’Europe
. Et il fait remarquer que le principe des nationalités forme le nœud de deux sur les trois tensions politiques qui suscit
ne. Et la réalité politique apparaît à Colajanni celle-ci : ambition de l’Autriche d’hégémonie dans les Balkans, ambition
lité politique apparaît à Colajanni celle-ci : ambition de l’Autriche d’ hégémonie dans les Balkans, ambition plus vaste de
ition de l’Autriche d’hégémonie dans les Balkans, ambition plus vaste de l’Allemagne vers l’hégémonie européenne et mondia
, sur la guerre, sur l’inutilité des petites nations, sur la fonction de l’État, qui doit être un agrandissement continu e
e l’État, qui doit être un agrandissement continu et un développement de force. » Tome CXIX, numéro 448, 16 février 1
 : L’Italie et le conflit européen, Félix Alcan, 3 fr. 50 Le livre de M. Jean Alazard : L’Italie et le conflit européen
Jean Alazard : L’Italie et le conflit européen, remet au point nombre d’ idées fausses qui, à propos de l’Italie comme à pr
l’opinion publique. Nous connaissons encore mal — et c’est un plaisir d’ être instruit par un homme qui possède bien la que
être instruit par un homme qui possède bien la question — les détails de la vie politique italienne, l’activité des partis
a vie politique italienne, l’activité des partis et la longue période d’ évolution qui a précédé la décision de la péninsul
des partis et la longue période d’évolution qui a précédé la décision de la péninsule. Après avoir étudié avec une grande
. Après avoir étudié avec une grande perspicacité les bouleversements de politique intérieure et extérieure, la politique
la politique giolittienne, l’auteur examine les deux graves problèmes de demain pour l’Italie unifiée : les rapports italo
la guerre, G. Van Oest et Cie, 3 fr. 50 Que Jules Destrée a écrit de jolies pages sous le titre : En Italie pendant la
lie pendant la guerre ! Ici, la politique passe au second plan, point d’ histoire non plus : de simples notes prises au jou
! Ici, la politique passe au second plan, point d’histoire non plus : de simples notes prises au jour le jour, pleines de
’histoire non plus : de simples notes prises au jour le jour, pleines de vie, de pittoresque, d’anecdotes actuelles et rét
e non plus : de simples notes prises au jour le jour, pleines de vie, de pittoresque, d’anecdotes actuelles et rétrospecti
simples notes prises au jour le jour, pleines de vie, de pittoresque, d’ anecdotes actuelles et rétrospectives, pleines sur
pittoresque, d’anecdotes actuelles et rétrospectives, pleines surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de sole
s actuelles et rétrospectives, pleines surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreu
t rétrospectives, pleines surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de natur
ectives, pleines surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de l
nes surtout de vieilles pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de t
s pierres et de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de toute l’âme enfin de ce
de tableaux, de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de toute l’âme enfin de cette Italie do
de coups de soleil et de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de toute l’âme enfin de cette Italie dont nous avons
de ruelles ombreuses, de nature et de légendes, de toute l’âme enfin de cette Italie dont nous avons tous été les pèlerin
ns tous été les pèlerins passionnés. Ce décor connu et aimé, ce décor de paix et de souvenir, est étrangement mêlé à la te
les pèlerins passionnés. Ce décor connu et aimé, ce décor de paix et de souvenir, est étrangement mêlé à la tempête guerr
terres irrédentes et pour la gloire du Droit sous les vieux remparts de Viterbe, dans l’histoire accumulée le long des vo
ieux remparts de Viterbe, dans l’histoire accumulée le long des voies de Rome et sur chaque pavé de la plus petite ville.
ans l’histoire accumulée le long des voies de Rome et sur chaque pavé de la plus petite ville. Ce livre d’impressions est
es voies de Rome et sur chaque pavé de la plus petite ville. Ce livre d’ impressions est un livre de vérité. Tome CXX,
que pavé de la plus petite ville. Ce livre d’impressions est un livre de vérité. Tome CXX, numéro 449, 1er mars 1917
1er mars 1917, p. 130-136 [132-136]. Le malgré tout ravissant ballet de M. Stravinsky était précédé de Rigoletto, pour le
-136]. Le malgré tout ravissant ballet de M. Stravinsky était précédé de Rigoletto, pour lequel il me faut confesser un fa
t dans un entracte un auditeur qui n’était rien moins que le musicien de Pelléas et Mélisande. En effet, voilà le mot just
éas et Mélisande. En effet, voilà le mot juste, car on est bien tenté de résister ; on tâche presque, on le voudrait. Pour
est vaincu. On ose à peine, à propos de Rigoletto, employer le terme d’ œuvre d’art. Techniquement, c’est à coup sûr de la
ncu. On ose à peine, à propos de Rigoletto, employer le terme d’œuvre d’ art. Techniquement, c’est à coup sûr de la fichue
tto, employer le terme d’œuvre d’art. Techniquement, c’est à coup sûr de la fichue musique. Le métier ici est néant, et on
vigna peut bien avoir enseigné à son adolescent élève. Pas plus trace de style, non plus, que de métier. D’un bout à l’aut
seigné à son adolescent élève. Pas plus trace de style, non plus, que de métier. D’un bout à l’autre, il semble que foison
n adolescent élève. Pas plus trace de style, non plus, que de métier. D’ un bout à l’autre, il semble que foisonnent toutes
tier. D’un bout à l’autre, il semble que foisonnent toutes les herbes de la Saint-Jean du mauvais goût ; emphase, clinquan
n du mauvais goût ; emphase, clinquant, redondance, contrastes forcés de nuances, foucades de trivialité. Mais, d’un bout
mphase, clinquant, redondance, contrastes forcés de nuances, foucades de trivialité. Mais, d’un bout à l’autre aussi, c’es
dondance, contrastes forcés de nuances, foucades de trivialité. Mais, d’ un bout à l’autre aussi, c’est un flot de mélos ar
oucades de trivialité. Mais, d’un bout à l’autre aussi, c’est un flot de mélos ardent, impétueux, passionné, qui vous gris
nt, impétueux, passionné, qui vous grise, bon ou malgré, comme un vin de terroir âpre, grossier, mais capiteux. Nul n’a gu
rgue la réminiscence comme avec une suprême désinvolture. Et la force de cette mélodie innombrable provient de son essence
prême désinvolture. Et la force de cette mélodie innombrable provient de son essence profondément populaire. On pourrait e
ire. On pourrait en confectionner des rapsodies à la tzigane. La muse de ce fils de pauvres paysans piémontais est bien ce
rrait en confectionner des rapsodies à la tzigane. La muse de ce fils de pauvres paysans piémontais est bien celle du peup
ue, naïf et convaincu. Elle ignore, au fond, tout chiqué. Elle chante d’ instinct, pour elle, comme il lui plaît et, en réa
t, pour elle, comme il lui plaît et, en réalité, peut-être sans souci de plaire, pour le moins sans chercher à faire d’aut
, peut-être sans souci de plaire, pour le moins sans chercher à faire d’ autre effet que celui qu’elle éprouve soi-même et
le talent et ses artifices s’assortissent-ils plutôt mal à son genre de beauté d’enfant de la nature. Elle en est comme e
et ses artifices s’assortissent-ils plutôt mal à son genre de beauté d’ enfant de la nature. Elle en est comme endimanchée
rtifices s’assortissent-ils plutôt mal à son genre de beauté d’enfant de la nature. Elle en est comme endimanchée d’une pa
genre de beauté d’enfant de la nature. Elle en est comme endimanchée d’ une parure factice. On s’en aperçut bien quand Ver
anchée d’une parure factice. On s’en aperçut bien quand Verdi s’avisa d’ en avoir, par une évolution volontaire plus admira
our ses fruits propres. Dès Aïda, l’inspiration en apparaît travestie de quelque maniérisme, çà et là pommadée et, en somm
ntre ces trois chefs-d’œuvre. On perçoit résonner des accompagnements de mazurke ou de polka, et là-dessus la mélodie s’él
chefs-d’œuvre. On perçoit résonner des accompagnements de mazurke ou de polka, et là-dessus la mélodie s’élance, limpide,
nt ses yeux mouillés sous sa lorgnette. On cède frémissant à l’assaut de progressions élémentaires, on s’abandonne aux cre
l’assaut de progressions élémentaires, on s’abandonne aux crescendos de triolets cléments, on se baigne dans la volupté d
es pauvres moyens aboutissent à un Miserere du Trouvère, à un Quatuor de Rigoletto ! On est terrassé, ensorcelé, ravi. Je
 ! On est terrassé, ensorcelé, ravi. Je m’arrête pour ne pas divaguer d’ enthousiasme, si ce n’est déjà fait. Je n’offense,
on : Dionysos m’absoudra des deux mains. Notre Opéra a invité un chef d’ orchestre transalpin à venir diriger pour nous Rig
pour nous Rigoletto. L’idée, en principe, est fort louable. D’abord, de semblables visites ont l’avantage de secouer un p
cipe, est fort louable. D’abord, de semblables visites ont l’avantage de secouer un peu — oh ! pas beaucoup — la torpeur o
se. Ensuite, il n’est guère niable qu’il puisse être très intéressant de connaître la manière dont l’œuvre d’un maître déf
’il puisse être très intéressant de connaître la manière dont l’œuvre d’ un maître défunt est comprise et interprétée par l
œuvre d’un maître défunt est comprise et interprétée par les artistes de son pays, qui sont évidemment qualifiés pour en p
s ? Peut-être. On ne saurait celer pourtant que celles dont les chefs d’ orchestre italiens nous importèrent le secret n’ai
d’orchestre italiens nous importèrent le secret n’aient été jusqu’ici d’ un acabit à plutôt nous déconcerter ; et spécialem
nous montra récemment avec quelle dextérité fringante il est possible de disséquer un acte du Trovatore en papillotes. Si
aire à des chanteurs français, au lieu de disposer, comme M. Ferrari, de virtuoses compatriotes. Mais ce qu’il en obtint s
ir. En dépit de ses airs, romances, ballades ou cavatines, la musique de Verdi fait corps avec le drame. On peut même avan
ez peu. Mais la conception dramatique italienne diffère manifestement de la nôtre. On trouve fréquemment, en effet, chez V
nifestement de la nôtre. On trouve fréquemment, en effet, chez Verdi, de subites oppositions de sfz et de ppp, ou bien vic
. On trouve fréquemment, en effet, chez Verdi, de subites oppositions de sfz et de ppp, ou bien vice versa, dont le déclen
e fréquemment, en effet, chez Verdi, de subites oppositions de sfz et de ppp, ou bien vice versa, dont le déclenchement im
de ppp, ou bien vice versa, dont le déclenchement imprévu est capable de nous décontenancer jusqu’à quelque indélibérée dé
apable de nous décontenancer jusqu’à quelque indélibérée désopilation de la rate. Aussi les atténuons-nous instinctivement
outre jusqu’à la charge. Le chœur des « conjurés », « Voici l’instant de la vengeance », s’en imprégna d’une bouffonnerie
des « conjurés », « Voici l’instant de la vengeance », s’en imprégna d’ une bouffonnerie la plus cocasse, à laquelle, d’ai
lle, d’ailleurs, collaborait à son insu l’ineffable bobine accoutumée de nos choristes. À l’instar de ses émules concitoye
es. À l’instar de ses émules concitoyens, M. Vigna ne se contente pas d’ exagérer : il brode. Il enjolive, y met du sien, i
njolive, y met du sien, invente et introduit des rubatos hystériques, de langoureux rallentandos, des galoppandos trépidan
. M. Vigna et ses pareils appuient sans cesse, et le plus volontiers, d’ ordinaire, où il faudrait glisser… Ils ne paraisse
le que Verdi ait voulu et qu’il eût supporté l’extravagante acrobatie d’ un fignolage tout postiche qui, non seulement, dét
ne l’attention du drame et le paralyse, mais le galvaude et le bafoue d’ une sorte de parodie perpétuelle. Notre hôte, nono
on du drame et le paralyse, mais le galvaude et le bafoue d’une sorte de parodie perpétuelle. Notre hôte, nonobstant, acco
gique qui, outre par aventure le facies, semble posséder l’élasticité de la grenouille. On dirait qu’il est fait en ressor
end, retombe accroupi, rebondit, se trémousse, explose. On est sidéré de l’escrime où son bâton menace, impavide flamberge
. On est sidéré de l’escrime où son bâton menace, impavide flamberge, de tailler, d’embrocher, d’éventrer, d’éborgner les
éré de l’escrime où son bâton menace, impavide flamberge, de tailler, d’ embrocher, d’éventrer, d’éborgner les impassibles
ime où son bâton menace, impavide flamberge, de tailler, d’embrocher, d’ éventrer, d’éborgner les impassibles « professeurs
âton menace, impavide flamberge, de tailler, d’embrocher, d’éventrer, d’ éborgner les impassibles « professeurs » d’un orch
, d’embrocher, d’éventrer, d’éborgner les impassibles « professeurs » d’ un orchestré subventionné. Son regard, tour à tour
ent visiblement interloqués. On soupçonnait chez eux la préoccupation de se mordre les lèvres et la terreur de rigoler. Il
nnait chez eux la préoccupation de se mordre les lèvres et la terreur de rigoler. Ils firent cependant de leur mieux, ce q
e se mordre les lèvres et la terreur de rigoler. Ils firent cependant de leur mieux, ce qui n’est peut-être pas beaucoup d
les interprètes, Mlle Arné se signala, en Madeleine, par un jeu plein de vie, parfait de naturel et de justesse, sans préj
Mlle Arné se signala, en Madeleine, par un jeu plein de vie, parfait de naturel et de justesse, sans préjudice d’une voix
signala, en Madeleine, par un jeu plein de vie, parfait de naturel et de justesse, sans préjudice d’une voix expressive et
n jeu plein de vie, parfait de naturel et de justesse, sans préjudice d’ une voix expressive et prenante que favorisait mal
ise scénique. Je me suis toujours émerveillé, je l’avoue, que maintes de nos vedettes lyriques parisiennes, lorsqu’elles s
, lorsqu’elles se risquent hors de nos murs, ne soient point arrosées de pommes cuites. La charité adjure, de passer sous
s murs, ne soient point arrosées de pommes cuites. La charité adjure, de passer sous silence les choristes et M. Noté. La
re, de passer sous silence les choristes et M. Noté. La mise en scène de meure toulousaine. M. Rouché devrait bien remonte
e. Ce n’est pas plus profond, mais non moins fascinant. Le romantisme de Verdi offre plus d’une affinité avec celui d’Hugo
profond, mais non moins fascinant. Le romantisme de Verdi offre plus d’ une affinité avec celui d’Hugo. On s’en apercevrai
ascinant. Le romantisme de Verdi offre plus d’une affinité avec celui d’ Hugo. On s’en apercevrait davantage avec un Chalia
vrait davantage avec un Chaliapine en Rigoletto et sans la traduction de Duprez, qui est d’une bêtise odieuse. Verdi eut r
c un Chaliapine en Rigoletto et sans la traduction de Duprez, qui est d’ une bêtise odieuse. Verdi eut rarement à se louer
e Duprez, qui est d’une bêtise odieuse. Verdi eut rarement à se louer de notre Opéra. Ses rapports avec lui jadis manquère
ent à se louer de notre Opéra. Ses rapports avec lui jadis manquèrent de cordialité et Verdi garda de certains procédés un
. Ses rapports avec lui jadis manquèrent de cordialité et Verdi garda de certains procédés une rancune assez tenace. Un in
tenace. Un incident est caractéristique. Perrin, en 1863, eut l’idée de reprendre les Vêpres siciliennes et pria Verdi, d
n 1863, eut l’idée de reprendre les Vêpres siciliennes et pria Verdi, de passage à Paris, de surveiller quelques répétitio
e reprendre les Vêpres siciliennes et pria Verdi, de passage à Paris, de surveiller quelques répétitions. Verdi convoqua d
ques répétitions. Verdi convoqua donc un jour l’orchestre. Stupéfaits de l’audace, ces messieurs résolurent de mettre cet
un jour l’orchestre. Stupéfaits de l’audace, ces messieurs résolurent de mettre cet auteur au pas. Estimant un mouvement t
p rapide, Verdi fit recommencer le morceau. L’orchestre alors le prit d’ une lenteur démesurée. Le musicien, qui n’était pa
l’autre, c’est que ces messieurs croient qu’ils n’avaient pas besoin de répéter. » — « Vraiment ? » — « Oui, ils ont leur
s affaires… » — « Ah ! ils ont leurs affaires, qui ne sont pas celles de l’Opéra ? C’est différent. » Et Verdi s’en alla.
, il ne remit plus les pieds à l’Opéra. Ce Dietsch était le même chef d’ orchestre qui donna tant de fil à retordre à Wagne
ruellement puni. Trois jours après cette algarade, il recevait l’avis de sa retraite et dut céder la place à Georges Hainl
Hainl. M. Pougin, qui rapporte cette anecdote, assure qu’il en mourut de chagrin deux ans plus tard. Comme on voit, les « 
urut de chagrin deux ans plus tard. Comme on voit, les « traditions » de notre orchestre de l’Opéra s’autorisent d’un long
x ans plus tard. Comme on voit, les « traditions » de notre orchestre de l’Opéra s’autorisent d’un long passé. L’horreur d
n voit, les « traditions » de notre orchestre de l’Opéra s’autorisent d’ un long passé. L’horreur des répétitions y repose
s’autorisent d’un long passé. L’horreur des répétitions y repose sur de fermes assises. Qui donc aurait imaginé qu’on pût
étition préalable. Il est vrai que l’innovation n’est pas à la portée de tous : il en coûte chaque fois quinze cents franc
ents francs à la caisse directoriale. En vérité, M. Rouché s’est juré de n’avoir point de successeurs. Il a froidement égo
caisse directoriale. En vérité, M. Rouché s’est juré de n’avoir point de successeurs. Il a froidement égorgé la vache à la
Ouvrages sur la guerre actuelle. Robert Vaucher : Avec les armées de Cadorna, Payot, 3 fr. 50 A.-Ferdinand Herold.
mars 1917, p. 141-156 [146]. M. Robert Vaucher a, comme correspondant de l’Illustration, suivi les opérations italiennes d
l’Illustration, suivi les opérations italiennes depuis la déclaration de guerre jusqu’à la prise de Gorizia. Ses récits so
pérations italiennes depuis la déclaration de guerre jusqu’à la prise de Gorizia. Ses récits sont clairs, précis, et ils d
orizia. Ses récits sont clairs, précis, et ils donnent une haute idée de la valeur italienne. Son livre, Avec les armées d
ent une haute idée de la valeur italienne. Son livre, Avec les armées de Cadorna, permettra de voir combien rudes furent l
la valeur italienne. Son livre, Avec les armées de Cadorna, permettra de voir combien rudes furent les combats dans les Al
s salles du Luxembourg [extrait] Comme son collègue du département de la sculpture au Louvre, dont nous avons dit dans
actif conservateur du Musée du Luxembourg s’ingénie à nous dédommager de son mieux de l’absence des œuvres que nous allion
ateur du Musée du Luxembourg s’ingénie à nous dédommager de son mieux de l’absence des œuvres que nous allions jadis cherc
t à l’école anglaise, qu’il avait ouvertes depuis la guerre, il vient d’ adjoindre quatre autres salles, l’une en l’honneur
ent d’adjoindre quatre autres salles, l’une en l’honneur des artistes de notre autre alliée l’Italie, deux autres à la glo
des artistes de notre autre alliée l’Italie, deux autres à la gloire de nos maîtres dessinateurs, et la dernière consacré
sinateurs, et la dernière consacrée à l’œuvre peint, dessiné ou gravé d’ un des meilleurs artistes de ce temps : Auguste Le
nsacrée à l’œuvre peint, dessiné ou gravé d’un des meilleurs artistes de ce temps : Auguste Lepère. L’Italie — il faut bie
ait tombé, ni reconquis pleinement son ancienne maîtrise : l’habileté de la facture, plus que l’originalité de la concepti
ancienne maîtrise : l’habileté de la facture, plus que l’originalité de la conception et la profondeur du sentiment, deme
ure sa principale qualité. Néanmoins, à côté des brillantes créations d’ un Ettore Tito, d’un Pasini, d’un Michetti, et des
qualité. Néanmoins, à côté des brillantes créations d’un Ettore Tito, d’ un Pasini, d’un Michetti, et des fines notations p
moins, à côté des brillantes créations d’un Ettore Tito, d’un Pasini, d’ un Michetti, et des fines notations parisiennes de
Tito, d’un Pasini, d’un Michetti, et des fines notations parisiennes de J. de Nittis, on admirera, parmi les toiles très
elques œuvres particulièrement attachantes : une poétique composition de Mme Emma Ciardi, Le Jardin des Muses ; un paysage
ique composition de Mme Emma Ciardi, Le Jardin des Muses ; un paysage d’ un large style de M. Carcano, Campagne d’Asiago, e
de Mme Emma Ciardi, Le Jardin des Muses ; un paysage d’un large style de M. Carcano, Campagne d’Asiago, et surtout l’émouv
ardin des Muses ; un paysage d’un large style de M. Carcano, Campagne d’ Asiago, et surtout l’émouvante petite toile de M. 
de M. Carcano, Campagne d’Asiago, et surtout l’émouvante petite toile de M. Morbelli, Jour de fête à l’hospice de Trivulzi
ne d’Asiago, et surtout l’émouvante petite toile de M. Morbelli, Jour de fête à l’hospice de Trivulzio. Deux statuettes du
out l’émouvante petite toile de M. Morbelli, Jour de fête à l’hospice de Trivulzio. Deux statuettes du prestigieux notateu
ce de Trivulzio. Deux statuettes du prestigieux notateur des types et de la vie populaire de son pays, Gemito, et une séri
x statuettes du prestigieux notateur des types et de la vie populaire de son pays, Gemito, et une série de médailles du bo
ur des types et de la vie populaire de son pays, Gemito, et une série de médailles du bon sculpteur Trentacoste complètent
lles du bon sculpteur Trentacoste complètent cette sommaire évocation de l’art italien d’aujourd’hui. […] — Et l’on saluer
teur Trentacoste complètent cette sommaire évocation de l’art italien d’ aujourd’hui. […] — Et l’on saluera, en revenant su
jourd’hui. […] — Et l’on saluera, en revenant sur ses pas, à l’entrée de la salle Brangwyn, les portraits, offerts par de
ses pas, à l’entrée de la salle Brangwyn, les portraits, offerts par de généreux donateurs, des deux grands poètes que ce
e regretté Verhaeren, peint par son compatriote Th. Van Rysselberghe, d’ Annunzio par Mme Romaine Brooks. La confiscatio
regretté Verhaeren, peint par son compatriote Th. Van Rysselberghe, d’ Annunzio par Mme Romaine Brooks. La confiscation par l’
r Mme Romaine Brooks. La confiscation par l’État italien du Palais de Venise à Rome En représailles des destructions
tions signées par l’Autriche comme par l’Allemagne, sur les monuments d’ art d’Italie par les aviateurs autrichiens (cathéd
signées par l’Autriche comme par l’Allemagne, sur les monuments d’art d’ Italie par les aviateurs autrichiens (cathédrale d
es monuments d’art d’Italie par les aviateurs autrichiens (cathédrale d’ Ancône, église Saint-Apollinaire le Neuf de Ravenn
Paolo, S. Pietro di Gastello à Venise, etc.) l’État italien a décidé de reprendre à l’Autriche le palais de Venise à Rome
se, etc.) l’État italien a décidé de reprendre à l’Autriche le palais de Venise à Rome, siège de l’ambassade de cette puis
a décidé de reprendre à l’Autriche le palais de Venise à Rome, siège de l’ambassade de cette puissance près le Vatican, d
prendre à l’Autriche le palais de Venise à Rome, siège de l’ambassade de cette puissance près le Vatican, dont la propriét
été n’avait jamais été reconnue nettement à l’Autriche. On se propose d’ installer dans ce bel édifice, construit par Paul 
On se propose d’installer dans ce bel édifice, construit par Paul II de 1455 à 1468, la galerie de tableaux du palais Cor
dans ce bel édifice, construit par Paul II de 1455 à 1468, la galerie de tableaux du palais Corsini, ainsi que toutes les
eux reprises, dans les Échos du Mercure, du poète Lorenzo Stecchetti, de son vrai nom Olindo Guerrini, qui est mort à Bolo
i nom Olindo Guerrini, qui est mort à Bologne le 21 octobre 1916, âgé de 71 ans. L’histoire de la supercherie littéraire à
qui est mort à Bologne le 21 octobre 1916, âgé de 71 ans. L’histoire de la supercherie littéraire à laquelle il dut sa re
ut à fait exacte, mais on va trop loin quand on écrit qu’il « imagina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Hen
n écrit qu’il « imagina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Henri Heine et d’Alfred de Musset, qu’il tritura,
agina de faire un choix parmi les plus beaux poèmes de Henri Heine et d’ Alfred de Musset, qu’il tritura, amalgama et publi
lfred de Musset, qu’il tritura, amalgama et publia sous le pseudonyme de Lorenzo Stecchetti ». Guerrini n’était pas un poè
s poésies — par exemple le Guado — sont bien à lui et ne manquent pas d’ une fraîche sveltesse. La fortune de Postuma (1876
ont bien à lui et ne manquent pas d’une fraîche sveltesse. La fortune de Postuma (1876) fut inouïe : trente-deux éditions
icle célèbre, était due au besoin fortement senti il y a quarante ans de se délivrer de la mièvrerie sentimentale des dern
tait due au besoin fortement senti il y a quarante ans de se délivrer de la mièvrerie sentimentale des derniers rejetons d
anta les amours charnels, les joies défendues, les plaisirs du vin et de la table avec une versification facile et coulant
ûter. Le public moyen, qui trouvait trop difficiles les Odes Barbares de Carducci, se jeta sur les rimes sensuelles et tra
rbares de Carducci, se jeta sur les rimes sensuelles et transparentes de Guerrini. Les commis voyageurs et les polissons d
s et transparentes de Guerrini. Les commis voyageurs et les polissons de province lui sont restés fidèles. Il retrouva une
polissons de province lui sont restés fidèles. Il retrouva une partie de son succès avec les gaillardises outrées des Rime
rouva une partie de son succès avec les gaillardises outrées des Rime d’ Argia Sbolenfi (1897) qui ne devraient pas manquer
gia Sbolenfi (1897) qui ne devraient pas manquer dans la bibliothèque de l’ami Guillaume Apollinaire. Guerrini écrivait au
de l’ami Guillaume Apollinaire. Guerrini écrivait aussi des articles d’ une plume alerte et légère : ils sont réunis dans
égère : ils sont réunis dans Brandelli, qui est peut-être le meilleur de ses livres. On a de lui aussi des poésies politiq
nis dans Brandelli, qui est peut-être le meilleur de ses livres. On a de lui aussi des poésies politiques (il était franc-
On vient de publier sur sa vie et son œuvre un volume dû à un groupe de littérateurs où l’on trouve une spirituelle préfa
dû à un groupe de littérateurs où l’on trouve une spirituelle préface de Ferdinand Martini, ex-ministre des Colonies, et d
briele d’Annunzio Je suis bien embarrassé, maintenant, pour parler de Gabriele d’Annunzio, surtout en France. On est co
ce. On est convaincu, à l’étranger, qu’on lui doit l’entrée en guerre de l’Italie. La motivation de la croix de guerre que
tranger, qu’on lui doit l’entrée en guerre de l’Italie. La motivation de la croix de guerre que le général Lyautey lui a t
on lui doit l’entrée en guerre de l’Italie. La motivation de la croix de guerre que le général Lyautey lui a tout dernière
ielle à l’appui. On oublie qu’il est rentré en Italie au commencement de mai 1916, quand la Triple Alliance était déjà dén
nt inévitable la guerre. Son rôle a été tout à fait semblable à celui de la mouche du coche. Mais d’Annunzio était déjà co
rôle a été tout à fait semblable à celui de la mouche du coche. Mais d’ Annunzio était déjà connu à l’étranger et on s’est
ôle a été tout à fait semblable à celui de la mouche du coche. Mais d’ Annunzio était déjà connu à l’étranger et on s’est plu à i
à l’étranger et on s’est plu à imaginer le Barde qui revenait exprès de l’exil pour conduire son peuple à la victoire. Hé
tout n’avait pas été fait, ses discours seraient tombés dans le vide. D’ Annunzio avait beaucoup perdu de son ancienne popu
ut n’avait pas été fait, ses discours seraient tombés dans le vide. D’ Annunzio avait beaucoup perdu de son ancienne popularité (
iscours seraient tombés dans le vide. D’Annunzio avait beaucoup perdu de son ancienne popularité (qui n’a jamais été cordi
mais été cordiale) et il a accompli son geste pour conquérir sa place de « poète national » qu’il ambitionne depuis longte
itionne depuis longtemps. Il a publié à cet effet, après son discours de Quarto, des Prières qui sont bien au-dessous, com
comme poésie, des Canzoni d’Oltremare qu’il débita pour l’expédition de Tripoli. Maintenant il est capitaine, a gagné deu
ien lourds. Quand on les a lus jusqu’au bout, on a déjà payé la dette de respect et de reconnaissance à laquelle il a droi
and on les a lus jusqu’au bout, on a déjà payé la dette de respect et de reconnaissance à laquelle il a droit après trente
pect et de reconnaissance à laquelle il a droit après trente-cinq ans de labeur acharné et fortuné. Il vient de publier un
no, Treves). C’est un petit roman funèbre où le vieux poète s’efforce de sortir de son monde de parade. Il poursuit des pe
). C’est un petit roman funèbre où le vieux poète s’efforce de sortir de son monde de parade. Il poursuit des pensées myst
etit roman funèbre où le vieux poète s’efforce de sortir de son monde de parade. Il poursuit des pensées mystérieuses et s
voulait emprisonner des nuages dans les vieux bahuts où les esthètes de 1887 déposaient leurs costumes bariolés. Ce conte
s’appelle Licenza. C’est une longue et fatigante rêverie entrecoupée de souvenirs de guerre et de France, où il est surto
cenza. C’est une longue et fatigante rêverie entrecoupée de souvenirs de guerre et de France, où il est surtout question d
une longue et fatigante rêverie entrecoupée de souvenirs de guerre et de France, où il est surtout question des chiens ill
ar là le grand écrivain qui donne l’expression définitive et parfaite d’ un paysage ou d’un être animé, — mais combien il f
crivain qui donne l’expression définitive et parfaite d’un paysage ou d’ un être animé, — mais combien il faut peiner pour
raire qui les noie ! Giuseppe Lipparini Un disciple déjà ancien de D’Annunzio est Giuseppe Lipparini qui vient de ré
re qui les noie ! Giuseppe Lipparini Un disciple déjà ancien de D’ Annunzio est Giuseppe Lipparini qui vient de réuni
qui les noie ! Giuseppe Lipparini Un disciple déjà ancien de D’ Annunzio est Giuseppe Lipparini qui vient de réunir ses pl
D’Annunzio est Giuseppe Lipparini qui vient de réunir ses plaquettes de vers dans un volume de presque cinq cents pages (
e Lipparini qui vient de réunir ses plaquettes de vers dans un volume de presque cinq cents pages (Le foglie dell’Alloro.
que toujours un bon élève des maîtres ; il possède un sentiment païen de la nature qui n’est pas sans charme, bien qu’il n
ur est sans contredit les Canti di Melitta (1910). Ce sont les poèmes d’ une petite courtisane fictive de la Grèce ancienne
di Melitta (1910). Ce sont les poèmes d’une petite courtisane fictive de la Grèce ancienne. Il y a des morceaux exquis com
ncienne. Il y a des morceaux exquis comme versification et débordants de sensualité tendre. Malheureusement M. Pierre Louÿ
ité tendre. Malheureusement M. Pierre Louÿs avait publié ses Chansons de Bilitis en 1894… Mario Puccini Le premier é
Le premier éditeur des Canti di Melitta, Mario Puccini, est doublé d’ un auteur. Bien qu’il soit très jeune, on lui doit
un art plus savant et réfléchi. Comme réaction à l’abondance verbeuse de ses premiers livres et à la manière décorative de
tenant une sobriété sérieuse qui tombe quelquefois dans l’ostentation de la pauvreté. Il met son ambition dans le renouvel
stentation de la pauvreté. Il met son ambition dans le renouvellement de la syntaxe ; il s’efforce de rompre les allures r
met son ambition dans le renouvellement de la syntaxe ; il s’efforce de rompre les allures routinières des phrases italie
s des phrases italiennes : on ressent dans ces tentatives l’influence de Niccolò Tommaseo et de Carlo Dossi, — mais il est
s : on ressent dans ces tentatives l’influence de Niccolò Tommaseo et de Carlo Dossi, — mais il est surpassé, dans cette d
le Lombardo). Mélanges, souvenirs fantastiques et militaires, croquis de gens de lettres, pensées : on y retrouve tout. Il
rdo). Mélanges, souvenirs fantastiques et militaires, croquis de gens de lettres, pensées : on y retrouve tout. Il y a des
, pensées : on y retrouve tout. Il y a des progrès dans, la technique de l’art, mais l’ensemble est décousu et dénué de fo
rès dans, la technique de l’art, mais l’ensemble est décousu et dénué de force personnelle. Il faut attendre l’œuvre nouve
uveau poète, — qui est aussi un poète nouveau. Giuseppe Ungaretti, né de parents toscans en Alexandrie d’Égypte (1888), a
oderne et la poésie populaire arabe. Rentré en Italie au commencement de la guerre, il fait, dès le mois de mai 1915, son
. Rentré en Italie au commencement de la guerre, il fait, dès le mois de mai 1915, son devoir de soldat dans les tranchées
mmencement de la guerre, il fait, dès le mois de mai 1915, son devoir de soldat dans les tranchées du Carso. C’est un poil
poilu au vrai sens du mot, mais il n’a pas oublié le plus grand amour de sa vie. Il avait déjà donné à Lacerba et à La Voc
lus grand amour de sa vie. Il avait déjà donné à Lacerba et à La Voce de très courts poèmes, d’allure étrange et nonchalan
ie. Il avait déjà donné à Lacerba et à La Voce de très courts poèmes, d’ allure étrange et nonchalante, qui avaient attiré
alante, qui avaient attiré l’attention des connaisseurs. Au plus fort de la mêlée il a continué à exprimer sur des cartes
postales sa spécieuse sensibilité. Il vient de recueillir le meilleur de sa moisson dans un petit volume hors commerce, im
use simplicité. Le Porto Sepolto (Udine, 1916) contient une vingtaine de petits poèmes qui sont parmi les meilleurs de la
contient une vingtaine de petits poèmes qui sont parmi les meilleurs de la dernière génération littéraire. Ungaretti poss
ère génération littéraire. Ungaretti possède au plus haut degré l’art de manifester des états d’âme compliqués, des nostal
e. Ungaretti possède au plus haut degré l’art de manifester des états d’ âme compliqués, des nostalgies pathétiques, des si
e, avec une félicité suave qui nous enserre dans le cercle magnétique de son charme naturel. Il est tout à fait libre sans
ieurs et typographiques du futurisme ; il est dans la ligne maîtresse de la poésie moderne. Il ne ressemble à personne : f
ure qu’on peut appeler « savante » ne chôme pas en Italie. Un éditeur de Turin, Bocca, a lancé ces jours mêmes les premier
éditeur de Turin, Bocca, a lancé ces jours mêmes les premiers volumes d’ une collection d’études sur les littératures étran
Bocca, a lancé ces jours mêmes les premiers volumes d’une collection d’ études sur les littératures étrangères, dirigée pa
es dans lesquels il retrace, avec une érudition étonnante, l’histoire de l’idée de la vie comme rêve et illusion à travers
squels il retrace, avec une érudition étonnante, l’histoire de l’idée de la vie comme rêve et illusion à travers les litté
gno, Torino, Bocca, 1916). En Espagne nous reconduit le dernier livre de M. Benedetto Croce, La Spagna nella vita italiana
i montre un courage surprenant. Il vient de publier le premier volume d’ une histoire générale des sciences qui comprendra
ume d’une histoire générale des sciences qui comprendra une vingtaine de volumes et sera la plus complète qui existe. Il c
eut désirer : des expositions très claires, des citations textuelles, de riches bibliographies. Il est permis d’espérer qu
es, des citations textuelles, de riches bibliographies. Il est permis d’ espérer que cet ouvrage, quand il sera achevé, nou
rmis d’espérer que cet ouvrage, quand il sera achevé, nous dispensera de la lecture des Allemands, qui étaient, jusqu’ici,
Allemands, qui étaient, jusqu’ici, les plus actifs dans cette branche de l’histoire de l’esprit humain. M. Gilardi nous of
étaient, jusqu’ici, les plus actifs dans cette branche de l’histoire de l’esprit humain. M. Gilardi nous offre une interp
de l’esprit humain. M. Gilardi nous offre une interprétation nouvelle de la morale originaire de Jésus dans un petit livre
ilardi nous offre une interprétation nouvelle de la morale originaire de Jésus dans un petit livre (Il Vangelo sconosciuto
ble, mais qui donne à réfléchir. Son idée centrale est que le royaume de Dieu, promis par le Christ, est la vie elle-même,
ernier mot serait la devise du chef des Hachichins : Tout est permis. De la ville ruinée, de Messine, nous arrivent les pr
devise du chef des Hachichins : Tout est permis. De la ville ruinée, de Messine, nous arrivent les premiers volumes d’une
s. De la ville ruinée, de Messine, nous arrivent les premiers volumes d’ une histoire nouvelle de la littérature italienne.
e Messine, nous arrivent les premiers volumes d’une histoire nouvelle de la littérature italienne. Chaque volume contient
, 1916, 1 fr. 25 le vol.). Ces monographies sont, comme il est facile de supposer, de valeur inégale, mais résument assez
 25 le vol.). Ces monographies sont, comme il est facile de supposer, de valeur inégale, mais résument assez bien le trava
accompli depuis cinquante ans autour des écrivains les plus marquants de notre littérature. Bien qu’il ne rentre pas dans
re pas dans les lettres, je ne veux pas passer sous silence le traité de sociologie de M. Vilfredo Pareto, qui est le plus
s lettres, je ne veux pas passer sous silence le traité de sociologie de M. Vilfredo Pareto, qui est le plus grand de nos
le traité de sociologie de M. Vilfredo Pareto, qui est le plus grand de nos économistes et qui enseigne à l’Université de
i est le plus grand de nos économistes et qui enseigne à l’Université de Lausanne. Son Trattato di sociologia generale (Fi
916) est une œuvre fondamentale qui marquera une date dans l’histoire de cette science. Elle ne compte pas moins de 1700 p
a une date dans l’histoire de cette science. Elle ne compte pas moins de 1700 pages remplies d’idées, de faits et de class
ire de cette science. Elle ne compte pas moins de 1700 pages remplies d’ idées, de faits et de classifications nouvelles. M
tte science. Elle ne compte pas moins de 1700 pages remplies d’idées, de faits et de classifications nouvelles. M. V. Pare
Elle ne compte pas moins de 1700 pages remplies d’idées, de faits et de classifications nouvelles. M. V. Pareto s’est eff
de faits et de classifications nouvelles. M. V. Pareto s’est efforcé de donner une méthode rigoureusement scientifique à
de donner une méthode rigoureusement scientifique à une doctrine qui de la science avait seulement le nom et qui était to
gna (Milan) continuent à grouper les nouveaux poètes. Une autre revue d’ avant-garde, Avanscoperta, vient de paraître à Rom
Revue des Français (15 février) : M. Jean de Bonnefon : « Aux balcons de Rome ». […] Tome CXX, numéro 452, 16 avril 19
e CXX, numéro 452, 16 avril 1917, p. 609-616. La politique extérieure de l’Italie est liée dorénavant à la nôtre. Il nous
l’Italie est liée dorénavant à la nôtre. Il nous semble donc naturel d’ envisager d’une façon générale et en réservant les
t liée dorénavant à la nôtre. Il nous semble donc naturel d’envisager d’ une façon générale et en réservant les détails, d’
’une façon générale et en réservant les détails, d’une part, l’avenir de cette Puissance en Orient et d’examiner, d’autre
ant les détails, d’une part, l’avenir de cette Puissance en Orient et d’ examiner, d’autre part, ce que pourra être demain
iner, d’autre part, ce que pourra être demain pour elle l’Adriatique. D’ aucuns peuvent penser que ces questions sont exclu
itées chez nous. Tel n’est pas notre avis. Nous tâcherons précisément de démontrer qu’elles nous intéressent aussi indirec
la part de nos alliés aucun malentendu, aucune fausse interprétation de nos intentions, car notre attitude à leur égard e
poser, ne peut présenter aucun inconvénient. Les ambitions orientales de l’Italie se sont laissé entrevoir avant comme pen
ie se sont laissé entrevoir avant comme pendant cette guerre. Au mois de septembre 1913, à la suite d’une campagne de pres
ant comme pendant cette guerre. Au mois de septembre 1913, à la suite d’ une campagne de presse, une société financière ita
nt cette guerre. Au mois de septembre 1913, à la suite d’une campagne de presse, une société financière italienne obtenait
e d’une campagne de presse, une société financière italienne obtenait de la Sublime Porte l’autorisation d’effectuer des é
iété financière italienne obtenait de la Sublime Porte l’autorisation d’ effectuer des études pour l’établissement éventuel
e l’autorisation d’effectuer des études pour l’établissement éventuel d’ une voie ferrée dans la partie méridionale de l’As
l’établissement éventuel d’une voie ferrée dans la partie méridionale de l’Asie Mineure, d’Adalia à Bouldour. Les journaux
ntuel d’une voie ferrée dans la partie méridionale de l’Asie Mineure, d’ Adalia à Bouldour. Les journaux italiens exprimaie
ne parle bas, parce qu’ont cessé le malheur et la honte ; la paresse de ne pas voir et de ne pas sentir a cessé. Et les m
ce qu’ont cessé le malheur et la honte ; la paresse de ne pas voir et de ne pas sentir a cessé. Et les messagers aériens n
s sentir a cessé. Et les messagers aériens nous annoncent que la Nuit de Michel-Ange s’est réveillée et que l’Aurore de Mi
Michel-Ange, appuyant sur la pierre le pied et le coude, rejette loin d’ elle sa tristesse, et voici que déjà elle s’élance
que déjà elle s’élance dans le ciel des Alpes à l’Orient. » Au mois d’ août de la même année, les Italiens proposent aux
jà elle s’élance dans le ciel des Alpes à l’Orient. » Au mois d’août de la même année, les Italiens proposent aux alliés
» Au mois d’août de la même année, les Italiens proposent aux alliés de collaborer à l’expédition des Dardanelles par un
ra plus tard, elle est déclinée ; mais lorsque le camp franco-anglais de Salonique est constitué, les Italiens ne manquent
anco-anglais de Salonique est constitué, les Italiens ne manquent pas d’ y paraître. Ils s’empressent d’autant plus qu’ils
onstitué, les Italiens ne manquent pas d’y paraître. Ils s’empressent d’ autant plus qu’ils ont discerné l’erreur commise p
ommise par la Grèce en se tenant à l’écart du conflit et en renonçant de ce fait au gain légitime que sa participation lui
légitime que sa participation lui eût valu en Orient. Après la guerre de Tripolitaine et la guerre des Balkans, on pouvait
a guerre de Tripolitaine et la guerre des Balkans, on pouvait prévoir de sérieuses difficultés entre l’Italie et la Grèce
Grèce en Méditerranée orientale. L’élément grec des îles et des côtes d’ Asie Mineure, dans la région même d’Adalia dont il
lément grec des îles et des côtes d’Asie Mineure, dans la région même d’ Adalia dont il vient d’être question, voyait d’un
des côtes d’Asie Mineure, dans la région même d’Adalia dont il vient d’ être question, voyait d’un mauvais œil les nouveau
e, dans la région même d’Adalia dont il vient d’être question, voyait d’ un mauvais œil les nouveaux venus. Les Turcs se so
vais œil les nouveaux venus. Les Turcs se sont chargés à leur manière de libérer les Italiens de toute inquiétude à ce suj
nus. Les Turcs se sont chargés à leur manière de libérer les Italiens de toute inquiétude à ce sujet… Du côté de la Tripol
à ce sujet… Du côté de la Tripolitaine, ces derniers ont su profiter de leur alliance avec l’Angleterre pour se garer des
les Italiens aient été abreuvés en Tripolitaine et les commencements de difficultés qu’ils aient eus avec les Grecs, il n
il ne semble nullement que ces déboires et ces discussions aient été de nature à les décourager et à les retenir sur le c
hemin des acquisitions lointaines. Certains parmi nous redoutent même de leur part de trop gros appétits et ne cachent pas
uisitions lointaines. Certains parmi nous redoutent même de leur part de trop gros appétits et ne cachent pas leur appréhe
e leur part de trop gros appétits et ne cachent pas leur appréhension de les voir prendre en Méditerranée orientale une si
talie et la France défendant une civilisation commune qui est la base de leur existence nationale, leur amitié d’aujourd’h
tion commune qui est la base de leur existence nationale, leur amitié d’ aujourd’hui doit, dans leur intérêt à chacune, dem
ié d’aujourd’hui doit, dans leur intérêt à chacune, demeurer l’amitié de demain. La permanence du péril, même lorsqu’il se
franco-italiens. Personne du reste ne songe à négliger les ambitions de nos alliés, à ne pas les prendre en considération
n, encore moins à les repousser en bloc ; mais pourquoi les envisager d’ un regard inquiet, pourquoi ces réticences, qui ne
t, pourquoi ces réticences, qui ne peuvent que compromettre le succès de tous ? Les questions d’Orient qui dériveront de l
es, qui ne peuvent que compromettre le succès de tous ? Les questions d’ Orient qui dériveront de la liquidation de la guer
ompromettre le succès de tous ? Les questions d’Orient qui dériveront de la liquidation de la guerre seront toutes suscept
cès de tous ? Les questions d’Orient qui dériveront de la liquidation de la guerre seront toutes susceptibles d’un arrange
dériveront de la liquidation de la guerre seront toutes susceptibles d’ un arrangement amical entre les Italiens et nous.
pas évident que l’union latine ne peut se limiter aux seuls intérêts d’ Occident ? Si, comme nous le croyons, elle s’est f
t faite profonde au cours de cette guerre et subsiste après le traité de paix, elle s’étendra naturellement aux intérêts c
le traité de paix, elle s’étendra naturellement aux intérêts communs d’ Orient. Et là, elle ne s’exercera pas seulement po
t, mais moralement. Nous entendons que les deux nations s’efforceront de concert d’élever des populations diverses jusqu’à
alement. Nous entendons que les deux nations s’efforceront de concert d’ élever des populations diverses jusqu’à leur civil
erses jusqu’à leur civilisation commune et par des procédés analogues de tact et d’humanité. Plus aisément que les contine
’à leur civilisation commune et par des procédés analogues de tact et d’ humanité. Plus aisément que les continents, les me
iques et économiques des peuples ; il n’est sur leur surface uniforme de routes nécessaires, d’itinéraires qui s’imposent,
s peuples ; il n’est sur leur surface uniforme de routes nécessaires, d’ itinéraires qui s’imposent, comme sur terre, les v
C’est ainsi que certaines d’entre elles ont pu servir des politiques d’ expansion lointaine vers des buts différemment ori
deux grands courants politiques et économiques : l’un vertical, celui de la République de Venise, l’autre horizontal, celu
vertical, celui de la République de Venise, l’autre horizontal, celui de l’Empire romain. Les voiles rouges de la flotte d
nise, l’autre horizontal, celui de l’Empire romain. Les voiles rouges de la flotte des doges montaient et descendaient le
es de la flotte des doges montaient et descendaient le long des côtes d’ Istrie et de Dalmatie et gagnaient l’Orient, les p
tte des doges montaient et descendaient le long des côtes d’Istrie et de Dalmatie et gagnaient l’Orient, les ports de la M
ng des côtes d’Istrie et de Dalmatie et gagnaient l’Orient, les ports de la Morée, Candie, l’Archipel et Constantinople. L
ports de la Morée, Candie, l’Archipel et Constantinople. La puissance de Venise, essentiellement maritime et côtière, s’in
on principal empire. Les Romains n’avaient pas considéré l’Adriatique de la même manière ; pour eux, qui n’étaient point d
pas pesant mais ininterrompu des légions, dans les riches territoires de l’est qu’arrose le Danube. Deux politiques, qui r
itoires de l’est qu’arrose le Danube. Deux politiques, qui rappellent de loin les deux d’autrefois, trouvent aujourd’hui e
qu’arrose le Danube. Deux politiques, qui rappellent de loin les deux d’ autrefois, trouvent aujourd’hui en Italie des part
tisans convaincus. Les uns se contenteraient avec Trieste et l’Istrie de garanties sur la côte dalmate, et, tels les Vénit
et, tels les Vénitiens, regardent l’Adriatique comme le libre chemin de l’Orient. Les autres, au contraire, voudraient qu
possédât en propre au moins la côte et un certain hinterland à l’est de l’Adriatique. L’ambition de ces derniers se heurt
la côte et un certain hinterland à l’est de l’Adriatique. L’ambition de ces derniers se heurte naturellement à celle des
qu’obtiennent après la guerre les différents éléments slaves à l’est de l’Adriatique, il est évident que ceux-ci désirero
r libre accès à la mer. Voilà déjà en quoi, aussi bien dans l’intérêt de la paix générale que dans celui de nos propres ra
en quoi, aussi bien dans l’intérêt de la paix générale que dans celui de nos propres rapports avec le monde slave, la ques
drait pour garantir une côte telle que la côte dalmate ! L’occupation de la Dalmatie simplement resterait sous la menace c
cupation de la Dalmatie simplement resterait sous la menace constante de la poussée des Slaves ; elle indisposerait en out
, non sans raison, qu’il serait bien imprudent de la part de l’Italie de dresser contre elle l’inimitié des Slaves à côté
rêts à respecter leurs ambitions, mais ils ne peuvent nous en vouloir de leur dire, sans arrière-pensée et d’un point de v
s ils ne peuvent nous en vouloir de leur dire, sans arrière-pensée et d’ un point de vue purement objectif, ce que nous tro
t de vue purement objectif, ce que nous trouvons qu’elles contiennent de judicieux ou de risqué. Et puisqu’ils diffèrent d
t objectif, ce que nous trouvons qu’elles contiennent de judicieux ou de risqué. Et puisqu’ils diffèrent d’opinion sur la
’elles contiennent de judicieux ou de risqué. Et puisqu’ils diffèrent d’ opinion sur la question de l’Adriatique, il nous e
cieux ou de risqué. Et puisqu’ils diffèrent d’opinion sur la question de l’Adriatique, il nous est sans doute permis de le
pinion sur la question de l’Adriatique, il nous est sans doute permis de leur signaler quels sont ceux d’entre eux que nou
t comme nous venons de le montrer en dernier lieu font preuve de plus de clairvoyance que les autres. Nous connaissons l’i
ce que les autres. Nous connaissons l’importance à tous points de vue de l’élément italien dans les ports dalmates ; mais
ts la situation qu’elle y a déjà et à la fortifier encore. Pour cela, de bons esprits, en Italie, ont préconisé le moyen d
de bons esprits, en Italie, ont préconisé le moyen des écoles. C’est de fait un excellent moyen que les Italiens emploien
oient avec succès dans bien des pays ; il maintient et répand l’usage de la langue italienne et, du même coup, entretient
alienne et, du même coup, entretient le prestige et propage les idées de l’Italie. D’autres moyens qui touchent davantage
serait possible sur ces terrains entre les Gouvernements intéressés. De cette manière les intérêts de l’Italie seraient s
ins entre les Gouvernements intéressés. De cette manière les intérêts de l’Italie seraient suffisamment garantis tout le l
atique, sans que cette Puissance fût pour cela en butte aux jalousies de ses voisins. Elle aura un intérêt trop évident à
ses voisins. Elle aura un intérêt trop évident à entretenir avec eux d’ aussi bons rapports qu’avec nous-mêmes pour qu’ell
te fois sous la forme économique. Nous ajouterons que cette politique de garanties sur la côte orientale de l’Adriatique d
ous ajouterons que cette politique de garanties sur la côte orientale de l’Adriatique donnerait satisfaction à tous les pa
tenant compte des revendications slaves, elle faciliterait un courant d’ affaires de l’ouest à l’est qui serait l’équivalen
te des revendications slaves, elle faciliterait un courant d’affaires de l’ouest à l’est qui serait l’équivalent de style
rait un courant d’affaires de l’ouest à l’est qui serait l’équivalent de style moderne de la politique horizontale de Rome
’affaires de l’ouest à l’est qui serait l’équivalent de style moderne de la politique horizontale de Rome. On peut penser
qui serait l’équivalent de style moderne de la politique horizontale de Rome. On peut penser que la politique mondiale de
litique horizontale de Rome. On peut penser que la politique mondiale de l’avenir revêtira de plus en plus la forme de la
e la politique mondiale de l’avenir revêtira de plus en plus la forme de la concurrence économique. Les nations qui sauron
concurrence économique. Les nations qui sauront prendre au lendemain de la guerre les meilleures positions sur le champ c
es positions sur le champ commercial du monde se trouveront en partie de ce fait les mieux préparées pour la lutte. Pénétr
ront en partie de ce fait les mieux préparées pour la lutte. Pénétrés de cette idée, les Gouvernements éviteraient, le mom
leur apparaîtraient plus qu’au second plan et ce serait un grand pas de fait vers la paix durable que souhaitent les peup
fait vers la paix durable que souhaitent les peuples. Dans cet ordre d’ idées, ce que nous venons de dire des Italiens et
s. Dans cet ordre d’idées, ce que nous venons de dire des Italiens et de l’Adriatique pourrait prendre quelque valeur aux
alliés, et nous ne saurions trop nous associer à leur façon pratique d’ envisager l’avenir. Reposant sur les mêmes princip
laboration n’en serait que plus complète et plus efficace, et le bloc d’ intérêts latins dont nous poursuivons la formation
e plus solide1. § Nous voudrions ajouter aux opinions que nous venons d’ émettre avec le souci constant de ne froisser en a
ajouter aux opinions que nous venons d’émettre avec le souci constant de ne froisser en aucune manière la susceptibilité d
le souci constant de ne froisser en aucune manière la susceptibilité de nos alliés, mais avec l’unique désir d’aplanir po
une manière la susceptibilité de nos alliés, mais avec l’unique désir d’ aplanir pour eux et pour nous la route de l’avenir
és, mais avec l’unique désir d’aplanir pour eux et pour nous la route de l’avenir, un argument philosophique qui sera admi
dans le monde après la guerre, que non seulement il n’est pas permis de le négliger, mais qu’il est du plus grand intérêt
n’est pas permis de le négliger, mais qu’il est du plus grand intérêt de l’exposer même sommairement, car la leçon qu’il c
de l’exposer même sommairement, car la leçon qu’il comporte se dégage d’ elle-même. On a suffisamment dit et répété que la
On a suffisamment dit et répété que la guerre actuelle était la lutte de deux principes de civilisations, de deux idéals s
dit et répété que la guerre actuelle était la lutte de deux principes de civilisations, de deux idéals sociaux, de deux ma
la guerre actuelle était la lutte de deux principes de civilisations, de deux idéals sociaux, de deux manières d’entendre
la lutte de deux principes de civilisations, de deux idéals sociaux, de deux manières d’entendre le progrès, pour que nou
principes de civilisations, de deux idéals sociaux, de deux manières d’ entendre le progrès, pour que nous ne revenions pa
ions pas sur ce point, surtout dans les limites forcément restreintes de cet article ; mais nous pouvons nous demander si
eintes de cet article ; mais nous pouvons nous demander si la défaite de nos ennemis suffira à leur montrer l’injustice de
ander si la défaite de nos ennemis suffira à leur montrer l’injustice de leurs principes, la fausseté de leur idéal, le né
is suffira à leur montrer l’injustice de leurs principes, la fausseté de leur idéal, le néant ou du moins l’insuffisance d
s l’entendent, autrement dit si leur défaite mettra le monde à l’abri de leur convoitise. L’orgueil qui était au fond de l
tra le monde à l’abri de leur convoitise. L’orgueil qui était au fond de leur programme national depuis quarante ans avait
ée, et même pour nous, un exemple contagieux, et peu à peu leur façon d’ envisager la grandeur de la nation, si contraire f
n exemple contagieux, et peu à peu leur façon d’envisager la grandeur de la nation, si contraire fût-elle à notre jugement
on, si contraire fût-elle à notre jugement à notre goût, à notre sens de la mesure et de l’harmonie en toutes choses, avai
fût-elle à notre jugement à notre goût, à notre sens de la mesure et de l’harmonie en toutes choses, avait fini par nous
ure, pouvaient peut-être, à leurs risques et périls, faire bon marché de ce qui leur restait d’idéalisme ; mais nous, en a
e, à leurs risques et périls, faire bon marché de ce qui leur restait d’ idéalisme ; mais nous, en abandonnant le sens de l
e ce qui leur restait d’idéalisme ; mais nous, en abandonnant le sens de l’idéal, nous n’avions pas même en compensation l
in que le premier effet produit sur les Allemands par la défaite sera de les humilier. Mais l’humiliation peut être mauvai
lier. Mais l’humiliation peut être mauvaise conseillère. Ce n’est pas d’ elle qu’il faut attendre la paix durable que nous
ipes qui lui ont fait à elle-même défaut2. Certes il serait illusoire d’ espérer que nos ennemis prissent, au lendemain de
il serait illusoire d’espérer que nos ennemis prissent, au lendemain de leur défaite, celle attitude devant nous ; toutef
e attitude devant nous ; toutefois le monde entier nous a donné assez de témoignages de sympathie et d’approbation pendant
nt nous ; toutefois le monde entier nous a donné assez de témoignages de sympathie et d’approbation pendant la guerre, pou
ois le monde entier nous a donné assez de témoignages de sympathie et d’ approbation pendant la guerre, pour que nous hésit
hésitions à redevenir nous-mêmes et à substituer à l’exemple néfaste de l’orgueil que nous donnait l’Allemagne celui de l
r à l’exemple néfaste de l’orgueil que nous donnait l’Allemagne celui de la sagesse que nous tenons de notre latinité. Or,
ueil que nous donnait l’Allemagne celui de la sagesse que nous tenons de notre latinité. Or, cet exemple peut devenir tout
nité. Or, cet exemple peut devenir tout aussi contagieux que l’autre, d’ autant plus qu’il ne fait nullement litière du pro
res temps et que n’ont jamais possédé les Germains. Un des hommes qui de nos jours ont le mieux exprimé ces choses est pré
xprimé ces choses est précisément un Italien nourri des traditions et de la sagesse antiques, M. Guglielmo Ferrero, à qui
empruntons les lignes suivantes et dont nous voudrions pouvoir citer de nombreuses pages : « Les civilisations antiques,
vilisations antiques, dit-il, excellaient à refréner l’homme au point de l’empêcher de commettre des folies trop grandes e
tiques, dit-il, excellaient à refréner l’homme au point de l’empêcher de commettre des folies trop grandes et trop pérille
es et trop périlleuses ; mais en même temps elles limitaient sa force d’ initiative et d’action. La civilisation moderne a
leuses ; mais en même temps elles limitaient sa force d’initiative et d’ action. La civilisation moderne a exalté l’énergie
n. La civilisation moderne a exalté l’énergie humaine, en la libérant de tous les freins, et l’a rendue capable d’accompli
gie humaine, en la libérant de tous les freins, et l’a rendue capable d’ accomplir des prodiges ; mais elle lui a aussi ôté
des prodiges ; mais elle lui a aussi ôté les freins qui l’empêchaient de commettre les folies suprêmes. Notre civilisation
e commettre les folies suprêmes. Notre civilisation touchera le faîte de la gloire et de la perfection le jour où elle réu
folies suprêmes. Notre civilisation touchera le faîte de la gloire et de la perfection le jour où elle réussira, en tempér
sagesse antique qu’elle a oubliée, à soumettre l’énergie désordonnée de l’homme à l’influence modératrice de règles et de
soumettre l’énergie désordonnée de l’homme à l’influence modératrice de règles et de principes esthétiques, moraux, relig
énergie désordonnée de l’homme à l’influence modératrice de règles et de principes esthétiques, moraux, religieux, philoso
Quels peuples mieux que le peuple italien et le nôtre sont capables de comprendre et de s’assimiler une si haute doctrin
ieux que le peuple italien et le nôtre sont capables de comprendre et de s’assimiler une si haute doctrine ? C’est en l’ap
le suivre vers des temps moins accablants. Je le suivrai volontiers. De toute cette littérature de guerre où s’exercent t
oins accablants. Je le suivrai volontiers. De toute cette littérature de guerre où s’exercent tant de plumes à l’aveugle,
nt de plumes à l’aveugle, — et quelque nécessaire que soit son action de propagande, — l’esprit ne retire rien, sinon, la
, — l’esprit ne retire rien, sinon, la plupart du temps, le sentiment d’ être, un peu plus encore, roulé dans les ténèbres.
encore, roulé dans les ténèbres. Je rappelais, aux premières périodes de la guerre, en constatant l’extinction des Lettres
es périodes de la guerre, en constatant l’extinction des Lettres, que de très violentes guerres, auparavant, n’avaient poi
s violentes guerres, auparavant, n’avaient point vu cependant la mort de l’art. Chateaubriand écrivait Les Martyrs vers 18
, j’oserais à peine renouveler ce reproche. Rien, jamais, ne s’est vu de comparable à l’horreur actuelle. C’est la nuit du
ls furent, ces deux vieux siècles apocalyptiques, malgré la virulence de leur esprit d’extermination, beaucoup plus vides
deux vieux siècles apocalyptiques, malgré la virulence de leur esprit d’ extermination, beaucoup plus vides de moyens de de
lgré la virulence de leur esprit d’extermination, beaucoup plus vides de moyens de destruction et de mort que ne l’est le
rulence de leur esprit d’extermination, beaucoup plus vides de moyens de destruction et de mort que ne l’est le nôtre, not
prit d’extermination, beaucoup plus vides de moyens de destruction et de mort que ne l’est le nôtre, notre maudit et exécr
audit et exécrable siècle scientifique, qui ne compensait la férocité de son esprit d’usine et d’industrie que par les pit
able siècle scientifique, qui ne compensait la férocité de son esprit d’ usine et d’industrie que par les pitoyables, les v
scientifique, qui ne compensait la férocité de son esprit d’usine et d’ industrie que par les pitoyables, les vaines, les
ables, les vaines, les paresseuses illusions métaphysico-humanitaires d’ un ramassis d’abstracteurs de quintessence sociale
nes, les paresseuses illusions métaphysico-humanitaires d’un ramassis d’ abstracteurs de quintessence sociale ! La civilisa
euses illusions métaphysico-humanitaires d’un ramassis d’abstracteurs de quintessence sociale ! La civilisation industrial
n bilan. Ces catastrophes sans précédent, cette réalisation intensive de tout ce que la nature humaine contient, mêlé à se
que la nature humaine contient, mêlé à ses aspirations vers le bien, de mauvais, de ruineux, d’implacable, de noir, — voi
re humaine contient, mêlé à ses aspirations vers le bien, de mauvais, de ruineux, d’implacable, de noir, — voilà ce qui ét
ontient, mêlé à ses aspirations vers le bien, de mauvais, de ruineux, d’ implacable, de noir, — voilà ce qui était en puiss
à ses aspirations vers le bien, de mauvais, de ruineux, d’implacable, de noir, — voilà ce qui était en puissance dans notr
et non le bonheur tant promis, ni même la plus modeste commune mesure de bonté et de bon sens. Oui, mon cher M. Pierre-Gau
nheur tant promis, ni même la plus modeste commune mesure de bonté et de bon sens. Oui, mon cher M. Pierre-Gauthiez, ramen
e pauvre commune mesure était encore perceptible, fût-ce sous un amas de haines et de déraisons ; ramenez-moi au xive  siè
une mesure était encore perceptible, fût-ce sous un amas de haines et de déraisons ; ramenez-moi au xive  siècle. Qu’on pu
s italiennes, que trace M. Pierre-Gauthiez dans son livre, se compose de quantité de misères patentes, ou bien entrevues,
, que trace M. Pierre-Gauthiez dans son livre, se compose de quantité de misères patentes, ou bien entrevues, ou raisonnab
en entrevues, ou raisonnablement supposables. La prospérité marchande de ces pays, à cette époque, une institution dominan
itution dominante, la Papauté, pacifique en son essence, c’étaient là de bonnes choses ; mais ces choses perdaient beaucou
is ces choses perdaient beaucoup de leur valeur, se trouvaient gâtées de bien des manières. La vie avait ce qu’il fallait
ie avait ce qu’il fallait pour être douce et large, mais il survenait de fréquents sursauts de haine et de brusques lacune
ait pour être douce et large, mais il survenait de fréquents sursauts de haine et de brusques lacunes de misère. Les exist
e douce et large, mais il survenait de fréquents sursauts de haine et de brusques lacunes de misère. Les existences à la D
is il survenait de fréquents sursauts de haine et de brusques lacunes de misère. Les existences à la Dante et à la Machiav
ante et à la Machiavel, — moins le génie, — se voyaient fréquemment : de longs jours passés dans la douceur communale, et
r communale, et puis tout à coup quelque noire vicissitude. L’ouvrage de M. Pierre-Gauthiez s’ouvre sur un tableau qui fai
iez s’ouvre sur un tableau qui fait comprendre ces destinées des gens d’ Italie, à la fois monotones et abruptes. Furibonde
gens d’Italie, à la fois monotones et abruptes. Furibondes rivalités de ville à ville, de quartier à quartier, de famille
la fois monotones et abruptes. Furibondes rivalités de ville à ville, de quartier à quartier, de famille à famille ; épées
uptes. Furibondes rivalités de ville à ville, de quartier à quartier, de famille à famille ; épées et crocs intestins de l
quartier à quartier, de famille à famille ; épées et crocs intestins de la discorde communale ; luttes du bourgeois et du
des pestes, des épidémies, incompréhensibles et paniques ; une odeur de mort se mêlant, dans les rues où brûlent les cier
se mêlant, dans les rues où brûlent les cierges, à l’odeur des fleurs de Toscane enguirlandant les autels. Abattement, fiè
ns et choses intraitables. Et pourtant, je l’ai dit sur le témoignage de M. Pierre-Gauthiez, savant historien de l’Italie
je l’ai dit sur le témoignage de M. Pierre-Gauthiez, savant historien de l’Italie médiévale, et qui vraiment y est allé vo
allé voir, et pourtant, il y eut toujours une certaine commune mesure de douceur, de bonne volonté, par où ces temps sombr
t pourtant, il y eut toujours une certaine commune mesure de douceur, de bonne volonté, par où ces temps sombres n’ont jam
l’espoir humain. Comment cela ? Par la Sainteté. Voilà une puissance de l’âme, une efficace spirituelle et en même temps
plus lointain équivalent. Tant il y a, entre les deux, une différence d’ espèce ! Par la Sainteté. Par des êtres extraordin
vre coloré comme une chronique et précis comme un document. Aux jours de vie mauvaise, jours de foi tout de même, ces être
ronique et précis comme un document. Aux jours de vie mauvaise, jours de foi tout de même, ces êtres s’en différencient, d
ie mauvaise, jours de foi tout de même, ces êtres s’en différencient, de la vie, en tranchant, par le renoncement, certain
ter secours, à la vie, pour mieux les sauver, ces êtres et ces choses de la condition commune. La rare grâce que de tels ê
r, ces êtres et ces choses de la condition commune. La rare grâce que de tels êtres finissent par conquérir à travers les
ue de tels êtres finissent par conquérir à travers les grandes luttes de l’abstinence, — ces luttes sans beauté immédiate,
ments même laides et dégoûtantes comme un enfantement, un enfantement d’ âme, — cette rare grâce est cette essence même de
ment, un enfantement d’âme, — cette rare grâce est cette essence même de bonne volonté, dont une goutte, — autour de ceux
ndent la rosée, — suffit pour effacer les flétrissures les plus âpres de la vie. Spontanément, les pauvres contemporains d
res les plus âpres de la vie. Spontanément, les pauvres contemporains de Catherine de Sienne comprirent le rôle de la sain
, les pauvres contemporains de Catherine de Sienne comprirent le rôle de la sainteté en ce qui concernait leurs difficiles
e rôle de la sainteté en ce qui concernait leurs difficiles affaires. De grands personnages appelèrent la vierge, des gouv
la vierge, des gouvernements l’écoutèrent ; tout ce qui avait charge d’ âmes devint à son tour charge de la meneuse d’âmes
écoutèrent ; tout ce qui avait charge d’âmes devint à son tour charge de la meneuse d’âmes principale. Cela se fit d’une f
out ce qui avait charge d’âmes devint à son tour charge de la meneuse d’ âmes principale. Cela se fit d’une façon toute nat
devint à son tour charge de la meneuse d’âmes principale. Cela se fit d’ une façon toute naturelle, bien que non sans diffi
ute naturelle, bien que non sans difficultés et sans l’éternelle part de négation, de dénigrement et d’insulte. Il y eut s
, bien que non sans difficultés et sans l’éternelle part de négation, de dénigrement et d’insulte. Il y eut simplement exe
s difficultés et sans l’éternelle part de négation, de dénigrement et d’ insulte. Il y eut simplement exercice et due recon
ment et d’insulte. Il y eut simplement exercice et due reconnaissance d’ une autorité spirituelle extraordinaire. Parlant d
sance d’une autorité spirituelle extraordinaire. Parlant des rapports de Catherine avec Pierre d’Estaing, cardinal-légat «
s deux lettres adressées à ce cardinal, ni presque dans aucune lettre de Catherine » (elles sont nombreuses, on le sait, e
Catherine » (elles sont nombreuses, on le sait, et l’auteur en donne de fréquents extraits, très précieux pour la connais
aits, très précieux pour la connaissance « psychologique » (pardon !) de la Sainte), « des renseignements historiques ou l
charité, que la vierge veut amener et fait appel ». C’est cet esprit de bonne volonté, de douceur, d’intelligence qu’elle
ierge veut amener et fait appel ». C’est cet esprit de bonne volonté, de douceur, d’intelligence qu’elle fait subsister au
mener et fait appel ». C’est cet esprit de bonne volonté, de douceur, d’ intelligence qu’elle fait subsister au travers des
es violences et des désaccords. Elle pacifie Sienne, éteignant le feu de la vendetta qui dévore les familles principales d
, éteignant le feu de la vendetta qui dévore les familles principales de la cité et, avec elles, la cité ; elle réconcilie
la cité ; elle réconcilie la Papauté et Florence brûlant contre elle d’ une classique haine dantesque ; elle ramène, selon
ntre elle d’une classique haine dantesque ; elle ramène, selon le vœu de l’Italie, d’Avignon Grégoire XI ; et quant au Gra
ne classique haine dantesque ; elle ramène, selon le vœu de l’Italie, d’ Avignon Grégoire XI ; et quant au Grand Schisme (U
qu’un catholique français puisse avoir sur cette question, il suffit de savoir qu’elle y épuisa, en faveur d’Urbain VI, c
uffit de savoir qu’elle y épuisa, en faveur d’Urbain VI, c’est-à-dire de son pays, le reste de ses forces. Dans son remarq
e y épuisa, en faveur d’Urbain VI, c’est-à-dire de son pays, le reste de ses forces. Dans son remarquable chapitre final s
. Dans son remarquable chapitre final sur le caractère et l’influence de Catherine, M. Pierre-Gauthiez écrit : « En voyant
elle fut militante, il faut songer que l’action est propre aux Saints d’ Italie. » Natures de feu, ces saints, d’un feu d’a
il faut songer que l’action est propre aux Saints d’Italie. » Natures de feu, ces saints, d’un feu d’autant plus vif, acti
’action est propre aux Saints d’Italie. » Natures de feu, ces saints, d’ un feu d’autant plus vif, actif et industrieux, qu
st propre aux Saints d’Italie. » Natures de feu, ces saints, d’un feu d’ autant plus vif, actif et industrieux, qu’il devie
’il devient, par le renoncement, plus subtil et spiritualisé, Natures de feu. Il y a là-dessus une page prodigieuse dans l
sé, Natures de feu. Il y a là-dessus une page prodigieuse dans la vie de Catherine. Un jeune homme condamné à la décapitat
ie de Catherine. Un jeune homme condamné à la décapitation, « furieux de jeunesse », a chassé tous les confesseurs. Elle l
ux de jeunesse », a chassé tous les confesseurs. Elle le voit. Touché de la grâce (amoureux ?), le jeune homme meurt en un
 ?), le jeune homme meurt en une allégresse surhumaine sous le regard de la vierge (de la femme ?). Mais attendez : son sa
homme meurt en une allégresse surhumaine sous le regard de la vierge ( de la femme ?). Mais attendez : son sang jaillit sur
llit sur elle, et elle n’est point non plus sans éprouver « un parfum de son propre sang », le tout mêlé à l’idée fulguran
hiez, — en des lignes que je tiens à citer pour finir, car elles sont d’ une suggestion vive, — et « après le je veux, pron
d’une suggestion vive, — et « après le je veux, prononcé sous le jet de sang que versait sur elle un prochain conduit au
sous le jet de sang que versait sur elle un prochain conduit au seuil de l’éternité, Catherine, plongée dans une extase qu
e extase que parvient avec peine à rendre un style (il y a une lettre de Catherine sur la scène) d’inspiration furieuse, h
peine à rendre un style (il y a une lettre de Catherine sur la scène) d’ inspiration furieuse, haletant, presque frénétique
furieuse, haletant, presque frénétique, où l’on retrouve les sursauts d’ agonisant et les hoquets du décapité qu’elle a ten
ce militante où elle se voue désormais… » Scène inouïe ; fulguration d’ amour, brûlant comme une étoile au fond d’une somb
Scène inouïe ; fulguration d’amour, brûlant comme une étoile au fond d’ une sombre époque. Cherchons-les, ces brûlantes ét
époque. Cherchons-les, ces brûlantes étoiles, au ciel non moins noir de la nôtre, où luisent d’un feu terne les astres fr
ces brûlantes étoiles, au ciel non moins noir de la nôtre, où luisent d’ un feu terne les astres froids du rationalisme mét
u rationalisme métaphysique. Les Journaux. Un article rétrospectif de Mme Mathilde Serao : Germanie ou France ? (Le Mat
Serao. Pour cette nouvelle Danaë Jupiter aussi s’est changé en pluie d’ or. Il est d’autant plus curieux de relire aujourd
cette nouvelle Danaë Jupiter aussi s’est changé en pluie d’or. Il est d’ autant plus curieux de relire aujourd’hui un artic
upiter aussi s’est changé en pluie d’or. Il est d’autant plus curieux de relire aujourd’hui un article très péremptoire qu
, le 21 septembre 1906, à une époque où on ne pensait à la guerre que d’ une façon très problématique. Cette page s’intitul
nergies. Germanie ou France ? et l’éditeur pouvait, en toute justesse de ton, le résumer en ce petit chapeau : « Le grand
talien Mathilde Serao déclare que les peuples s’instruiront à l’école de l’énergie française, non à l’école de la brutalit
peuples s’instruiront à l’école de l’énergie française, non à l’école de la brutalité allemande. » Voici un long passage d
ise, non à l’école de la brutalité allemande. » Voici un long passage de cet article d’une grande sûreté d’idée, et de foi
ole de la brutalité allemande. » Voici un long passage de cet article d’ une grande sûreté d’idée, et de foi en notre supér
allemande. » Voici un long passage de cet article d’une grande sûreté d’ idée, et de foi en notre supériorité latine. …………
» Voici un long passage de cet article d’une grande sûreté d’idée, et de foi en notre supériorité latine. ………………………………………
supériorité latine. ……………………………………………………………………… Mais à quelle école d’ énergie irez-vous retremper l’âme hésitante et inq
rez-vous retremper l’âme hésitante et inquiète, l’âme qui a trop vécu de sa vie intérieure, qui a cru que le songe avait p
i a trop vécu de sa vie intérieure, qui a cru que le songe avait plus de valeur que la réalité ? Vous laisserez-vous prend
ur que la réalité ? Vous laisserez-vous prendre à la rude fascination de l’esprit germanique ? Certes, Arminius a pris un
le précédent, et, pendant quelque temps, il sembla qu’il n’y eût plus de place que pour lui sous les cieux azurés ou voilé
il n’y eût plus de place que pour lui sous les cieux azurés ou voilés de brumes, et que sa suprématie militaire, sa riches
assent à tous, incomparables et écrasants. Arminius étendait ses bras de colosse sur l’univers tout entier, qu’il serrait
t et qu’il étreignait. Rappelez-vous : il y a six ans, à l’Exposition de Paris, dans la section de la marine, l’empereur G
pelez-vous : il y a six ans, à l’Exposition de Paris, dans la section de la marine, l’empereur Guillaume tint absolument à
« N’oublie pas, Allemagne, que ton empire est sur la mer ! » L’esprit de domination, tel est le germe brutal d’où naît, se
re est sur la mer ! » L’esprit de domination, tel est le germe brutal d’ où naît, se développe et s’étend l’énergie germani
développe et s’étend l’énergie germanique : la force, voilà son moyen d’ action : le triomphe absolu, exclusif, unique, tel
ce, son égoïsme, son aveugle égoïsme, qui est, en somme, tout le fond de l’énergie tudesque. Et tout ce qui en découle, da
s, va jusqu’à la brutalité ; une volonté implacable, un besoin féroce de ne rien tolérer en dehors de la victoire germaniq
qui n’est pas germanique. L’expression suprême en est dans leur homme de génie, Richard Wagner, en qui Arminius lui-même s
, mais obscur et confus ; génie admirable, mais qui opprime notre âme de tendresse et de clarté par la violence même de sa
confus ; génie admirable, mais qui opprime notre âme de tendresse et de clarté par la violence même de sa force, génie qu
qui opprime notre âme de tendresse et de clarté par la violence même de sa force, génie que notre esprit latin ne peut pé
ec angoisse. L’énergie germanique ! Elle donne le jour à des millions d’ œuvres trahissant un singulier effort de pensée et
donne le jour à des millions d’œuvres trahissant un singulier effort de pensée et de volonté, mais auxquelles manque le d
r à des millions d’œuvres trahissant un singulier effort de pensée et de volonté, mais auxquelles manque le double attrait
ort de pensée et de volonté, mais auxquelles manque le double attrait de la beauté et de la grâce. Elle s’ingénie à des ma
de volonté, mais auxquelles manque le double attrait de la beauté et de la grâce. Elle s’ingénie à des manifestations sci
elles certes très neuves et très fortes, mais qui n’ont pas ce cachet de génialité et d’originalité qui est le secret du s
s neuves et très fortes, mais qui n’ont pas ce cachet de génialité et d’ originalité qui est le secret du succès universel.
riginalité qui est le secret du succès universel. En art, elle essaye de donner une note personnelle, mais on y cherche va
de donner une note personnelle, mais on y cherche vainement ce reflet de poésie qui charme les foules. Si vous avez un esp
ent ce reflet de poésie qui charme les foules. Si vous avez un esprit de justice et d’impartialité, vous vous direz que le
de poésie qui charme les foules. Si vous avez un esprit de justice et d’ impartialité, vous vous direz que les descendants
rit de justice et d’impartialité, vous vous direz que les descendants d’ Arminius n’ont point failli à leurs antiques légen
s antiques légendes et qu’ils sont, dans la vie moderne, à la hauteur de leurs destinées, mais que leur génie n’est et ne
leur génie n’est et ne sera jamais le vôtre, et que la germanisation de l’univers est une vision de l’orgueil tudesque, m
jamais le vôtre, et que la germanisation de l’univers est une vision de l’orgueil tudesque, mais rien de plus. Mais quell
ne vision de l’orgueil tudesque, mais rien de plus. Mais quelle école d’ énergie attirera les esprits et les volontés, quel
le école d’énergie attirera les esprits et les volontés, quelle école d’ énergie imprimera son influence sur les masses eur
elle qui a le génie latin pour inspirateur, et quel pays, sinon celui de France ? Si nous devons arracher notre âme à sa v
réels, ce n’est qu’à une énergie latine que nous ferons le sacrifice de nos antiques aspirations et de nos antiques reven
ie latine que nous ferons le sacrifice de nos antiques aspirations et de nos antiques revendications, à une énergie qui so
tions et de nos antiques revendications, à une énergie qui soit faite de tous les éléments spirituels, des plus humbles au
, des plus forts aux plus beaux. C’est dans ce pays que l’originalité de la pensée, de la recherche et de l’invention a se
ts aux plus beaux. C’est dans ce pays que l’originalité de la pensée, de la recherche et de l’invention a ses bases les pl
C’est dans ce pays que l’originalité de la pensée, de la recherche et de l’invention a ses bases les plus solides, que la
e petit joujou comme dans la machine la plus grandiose, que le besoin de la beauté s’impose aux formes les plus austères d
ose, que le besoin de la beauté s’impose aux formes les plus austères de la vie, et que règne dans tout son enchantement,
oit nous prendre et nous retenir par sa séduction, comme dans le pays de France ; nous pouvons nous rappeler que nous vivo
ais à la condition que ce qui nous entoure nous donne des impressions de beauté et de bonté ; nous pouvons sans doute préf
ition que ce qui nous entoure nous donne des impressions de beauté et de bonté ; nous pouvons sans doute préférer les trio
e beauté et de bonté ; nous pouvons sans doute préférer les triomphes de l’action à la contemplation spirituelle, mais à l
t pour nos fils, mais encore faut-il qu’elle conserve la double vertu de la justice et de la générosité. Si vous voulez qu
mais encore faut-il qu’elle conserve la double vertu de la justice et de la générosité. Si vous voulez que nous vivions, d
nous pourrons y consentir, et nous et tous les nôtres irons à l’école de l’énergie, mais à une seule, à l’école de l’énerg
les nôtres irons à l’école de l’énergie, mais à une seule, à l’école de l’énergie latine, dont la France tient très haut
à la beauté, le talent à la grâce et qui soit animée du souffle divin de la bonté. Cet article est d’ailleurs remarquable
cette lucidité avec laquelle l’auteur avait compris, alors, le danger de cette brutalité germanique, qu’on ne saurait mieu
53, 1er mai 1917, p. 171-179 [171-173]. La Revue des Nations latines, de Florence, a demandé à quelques personnalités inte
lités intellectuelles des pays latins leur opinion sur une Fédération de tous les États dont la langue est qualifiée de la
ion sur une Fédération de tous les États dont la langue est qualifiée de latine. Donnons ces passages de la réponse de M. 
es États dont la langue est qualifiée de latine. Donnons ces passages de la réponse de M. Victor Augagneur : Si l’Allemag
la langue est qualifiée de latine. Donnons ces passages de la réponse de M. Victor Augagneur : Si l’Allemagne est si form
s barrières militaires, économiques qui s’élevaient entre les Nations de race germanique. Les intérêts spéciaux d’une Bavi
élevaient entre les Nations de race germanique. Les intérêts spéciaux d’ une Bavière, d’une Saxe, d’un Wurtemberg. d’une Au
les Nations de race germanique. Les intérêts spéciaux d’une Bavière, d’ une Saxe, d’un Wurtemberg. d’une Autriche se discu
de race germanique. Les intérêts spéciaux d’une Bavière, d’une Saxe, d’ un Wurtemberg. d’une Autriche se discutaient entre
ue. Les intérêts spéciaux d’une Bavière, d’une Saxe, d’un Wurtemberg. d’ une Autriche se discutaient entre Allemands, sans
uence étrangère à la race allemande. Ce que cette conception réalisée de la Fédération ethnique a eu d’avantageux pour les
ande. Ce que cette conception réalisée de la Fédération ethnique a eu d’ avantageux pour les Germains, nous l’avons trop co
cts politiquement, en arriver dans notre intérêt, et aussi dans celui de la paix européenne, à une fédération latine. Cett
la paix européenne, à une fédération latine. Cette union est préparée d’ avance, la communauté d’origine entraîne des simil
e fédération latine. Cette union est préparée d’avance, la communauté d’ origine entraîne des similitudes, ou tout au moins
e, la communauté d’origine entraîne des similitudes, ou tout au moins de profondes analogies intellectuelles et morales, q
avec un Latin, un Latin avec un Latin qu’avec un Germain. Les langues de racine commune entraînent des modes de voir et de
u’avec un Germain. Les langues de racine commune entraînent des modes de voir et de juger communs. Dans une Europe remanié
ermain. Les langues de racine commune entraînent des modes de voir et de juger communs. Dans une Europe remaniée pour obéi
groupe latin, sans modifier les limites et l’indépendance intérieure de chacun de ses composants, devra se fédérer pour é
tin, sans modifier les limites et l’indépendance intérieure de chacun de ses composants, devra se fédérer pour évoluer en
érante, au moins considérable dans notre famille latine, des facteurs d’ ordre intellectuel et moral. Je m’explique. Je sui
s facteurs d’ordre intellectuel et moral. Je m’explique. Je suis trop de mon temps et j’accorde aux phénomènes économiques
rtance qui leur appartient, mais combien avec notre tendance à partir d’ idées générales, avec la culture de tous nos homme
mbien avec notre tendance à partir d’idées générales, avec la culture de tous nos hommes d’État, l’entente dans l’ordre ma
ndance à partir d’idées générales, avec la culture de tous nos hommes d’ État, l’entente dans l’ordre matériel serait facil
alable dans l’ordre intellectuel. L’œuvre si patiente et trop réussie de pénétration économique accomplie par l’Allemagne
Italie, en Espagne singulièrement facilitée par l’invasion préalable de ses méthodes intellectuelles, par une imprégnatio
asion préalable de ses méthodes intellectuelles, par une imprégnation de nos universités, par la science allemande, dont l
vent injustifié. Nos penseurs, nos professeurs, nos écrivains ont été de chaque côté des Pyrénées et des Alpes les fourrie
nts, des banquiers allemands. Avant que les industriels et négociants de la Germanie aient pénétré en directeurs dans nos
es ou les aient ébranlées par une concurrence sans merci, les maîtres de nos universités abdiquaient les méthodes et l’esp
soumission à l’autorité avait, dans l’enseignement allemand, réalisé d’ incontestables progrès d’ordre matériel, que de no
avait, dans l’enseignement allemand, réalisé d’incontestables progrès d’ ordre matériel, que de nos maîtres à courte vue ju
ment allemand, réalisé d’incontestables progrès d’ordre matériel, que de nos maîtres à courte vue jugèrent que la science
dre matériel, que de nos maîtres à courte vue jugèrent que la science de ceux qui travaillaient dans des laboratoires somp
écieuse pour les entreprises des négociants, industriels et banquiers d’ Outre-Rhin. Dans notre race les mobiles d’ordre mo
s, industriels et banquiers d’Outre-Rhin. Dans notre race les mobiles d’ ordre moral, je le répète, agissent puissamment ;
ent leur influence. La tension funeste, trop prolongée pour l’intérêt de tous, qui se manifesta jadis entre l’Italie et la
sta jadis entre l’Italie et la France, fut essentiellement, au début, d’ ordre sentimental… … Les mobiles de l’ordre matéri
ce, fut essentiellement, au début, d’ordre sentimental… … Les mobiles de l’ordre matériel ne se découvrirent que lorsque l
ous avons à réaliser d’abord le groupement des penseurs, des savants, de tous ceux qui, dans les sciences, les lettres, da
essaire pour déterminer une opinion publique. Je conçois la puissance d’ une fédération de nos organismes d’enseignement et
rminer une opinion publique. Je conçois la puissance d’une fédération de nos organismes d’enseignement et de vulgarisation
publique. Je conçois la puissance d’une fédération de nos organismes d’ enseignement et de vulgarisation. Italiens, Espagn
ois la puissance d’une fédération de nos organismes d’enseignement et de vulgarisation. Italiens, Espagnols, Français, tie
quelles, à propos de chacune des questions envisagées du point de vue d’ une Fédération, se dégagerait l’idée pratiquera fo
oint de vue d’une Fédération, se dégagerait l’idée pratiquera formule de réalisation… … Comme solution pratique, immédiate
autres Nations. Qu’il se forme un Comité Central prenant l’initiative de mettre en rapport chacun de ces organismes avec s
me un Comité Central prenant l’initiative de mettre en rapport chacun de ces organismes avec ses similaires actuellement é
s avec ses similaires actuellement étrangers ; et que l’ordre du jour de tous ces congrès particuliers soit : La Fédératio
éro 453, 1er mai 1917, p. 181-191 [189-190]. On se plaint avec raison de l’énorme renchérissement du vin que nous a amené
se console en lisant ce qu’à 66 ans, Pétrarque écrivait à un médecin de Padoue. Nos aïeux devaient être bien malheureux,
Padoue. Nos aïeux devaient être bien malheureux, avant la plantation de la vigne, et cependant ils vivaient près de mille
usage du vin constituait un délit capital, au point que lorsque l’une d’ elles en avait bu, son époux pouvait la tuer, sans
u vin que Rome leur enseigna ? Sont-ils si misérables les philosophes de l’Inde dont le maître buvait en abondance l’eau d
re buvait en abondance l’eau des fontaines ? Presque tous les peuples de l’Orient ont mis l’abstinence de vin au nombre de
fontaines ? Presque tous les peuples de l’Orient ont mis l’abstinence de vin au nombre de leurs lois. Il n’y a que nous, e
ue tous les peuples de l’Orient ont mis l’abstinence de vin au nombre de leurs lois. Il n’y a que nous, en définitive, qui
e de leurs lois. Il n’y a que nous, en définitive, qui soyons heureux d’ être des barils de vin ! Tome CXXI, numéro 45
l n’y a que nous, en définitive, qui soyons heureux d’être des barils de vin ! Tome CXXI, numéro 454, 16 mai 1917
314-315]. Edmond Perrier : À travers le monde vivant, Bibliothèque de Philosophie scientifique, E. Flammarion, 3 fr. 50
travers le Monde Vivant, M. Edmond Perrier a réuni un certain nombre de ses chroniques scientifiques du journal Le Temps.
quel talent l’éminent directeur du Muséum expose les grands problèmes de la vie. Au premier abord, les questions traitées
été façonnés en quelque sorte par le milieu extérieur ; leurs genres de vie ont été imposés par les conditions du milieu,
et organisations. M. Edmond Perrier, qui a occupé au Muséum la chaire de Lamarck, est un grand admirateur de l’illustre cr
qui a occupé au Muséum la chaire de Lamarck, est un grand admirateur de l’illustre créateur de la théorie transformiste ;
la chaire de Lamarck, est un grand admirateur de l’illustre créateur de la théorie transformiste ; aussi attache-t-il la
vent ou ont vécu. Il cherche à s’imaginer quelles sont les conditions de vie à la surface de la planète Mars, et à reconst
cherche à s’imaginer quelles sont les conditions de vie à la surface de la planète Mars, et à reconstituer ainsi les cond
la surface de la planète Mars, et à reconstituer ainsi les conditions de vie à travers les âges géologiques. Un des milieu
ux actuels qui a été le plus étudié par M. Edmond Perrier est la Mer. De tous temps, le monde de la mer a fasciné les imag
plus étudié par M. Edmond Perrier est la Mer. De tous temps, le monde de la mer a fasciné les imaginations. À cet égard, i
la mer a fasciné les imaginations. À cet égard, il y a, dans le livre de M. Perrier, une histoire merveilleuse, qui ressem
rier, une histoire merveilleuse, qui ressemble quelque peu à un conte de fées, mais qui est intéressante, non seulement au
nte de fées, mais qui est intéressante, non seulement au point de vue de la psychologie féminine, mais encore à celui de l
ement au point de vue de la psychologie féminine, mais encore à celui de l’histoire des sciences. L’héroïne, Lilli Villepr
sciences. L’héroïne, Lilli Villepreux, est d’ailleurs une compatriote de l’auteur du livre. Née dans un modeste bourg de l
leurs une compatriote de l’auteur du livre. Née dans un modeste bourg de la Corrèze en 1794, dès qu’elle fut en état de se
dans un modeste bourg de la Corrèze en 1794, dès qu’elle fut en état de servir, on en fit une bergère qui gardait vaches
à Paris ; M. Louis de Nussac a raconté ce voyage mouvementé. À force d’ errer parmi les rues, et de s’arrêter, avec une mi
ac a raconté ce voyage mouvementé. À force d’errer parmi les rues, et de s’arrêter, avec une mine candide et émerveillée,
llée, aux devantures des modistes, elle finit par attirer l’attention de la patronne d’un magasin à riche clientèle. Appre
tures des modistes, elle finit par attirer l’attention de la patronne d’ un magasin à riche clientèle. Apprentie, puis rapi
iche clientèle. Apprentie, puis rapidement première, elle fut chargée de créer une toilette splendide destinée au mariage
elle fut chargée de créer une toilette splendide destinée au mariage de la fille du roi de Naples. Un riche Irlandais, de
destinée au mariage de la fille du roi de Naples. Un riche Irlandais, de passage à Paris, admira cette robe couverte de ma
s. Un riche Irlandais, de passage à Paris, admira cette robe couverte de magnifiques broderies ; il demanda à voir l’artis
ar sa beauté et son esprit l’aristocratie napolitaine. Or, le détroit de Messine est célèbre parmi les naturalistes. C’est
C’est là qu’on recueille les animaux marins les plus extraordinaires de la mer. Successivement il fut visité par Delle Ch
la mer. Successivement il fut visité par Delle Chiaje, Milne-Edwards, de Quatrefages, Blanchard, Haeckel, H. Fol. Mme Powe
udier à loisir, elle organisa un véritable laboratoire maritime, muni d’ aquariums, de barques, d’engins de pêche. Ce fut l
r, elle organisa un véritable laboratoire maritime, muni d’aquariums, de barques, d’engins de pêche. Ce fut le premier éta
nisa un véritable laboratoire maritime, muni d’aquariums, de barques, d’ engins de pêche. Ce fut le premier établissement d
éritable laboratoire maritime, muni d’aquariums, de barques, d’engins de pêche. Ce fut le premier établissement de ce genr
riums, de barques, d’engins de pêche. Ce fut le premier établissement de ce genre. Plus tard de nombreux laboratoires ont
gins de pêche. Ce fut le premier établissement de ce genre. Plus tard de nombreux laboratoires ont été créés sur les côtes
genre. Plus tard de nombreux laboratoires ont été créés sur les côtes de France : Roscoff et Banyuls, par Lacaze-Duthiers,
Les Allemands installèrent un Aquarium à Naples, et lui firent comme d’ habitude beaucoup de réclame ; des savants de tous
les, et lui firent comme d’habitude beaucoup de réclame ; des savants de tous les pays, envoyés aux frais des divers gouve
nt y travailler ; la discipline y était un peu rude, mais les animaux de cette région sont si merveilleux ; on venait quan
ngé cet état de choses ; l’Italie a mis sous séquestre le laboratoire de Naples, et a confié à des savants italiens sa dir
s savants italiens sa direction. Le Ministère des affaires étrangères de France, pour cimenter l’union avec l’Italie, y a
M. Gravier, du Muséum, y est actuellement, et doit visiter le détroit de Messine. Il est question d’internationaliser ce l
actuellement, et doit visiter le détroit de Messine. Il est question d’ internationaliser ce laboratoire après la guerre.
e Internationale des socialistes, on parle maintenant de plus en plus d’ internationalisation : internationalisation des dé
nalisation : internationalisation des détroits ; internationalisation de certains services et établissements scientifiques
ques. À ce sujet, il faut lire le fort intéressant appel aux savants, de M. Eugenio Rignano, le distingué directeur de la
sant appel aux savants, de M. Eugenio Rignano, le distingué directeur de la Revue italienne Scientia et intitulé : Pour un
La science, comme l’industrie et le commerce, doit échapper au danger de l’emprise allemande. Avant la guerre l’Allemagne
lblætter, etc. qui, en Allemagne, allaient en augmentant tous les ans de nombre et de volume, monopolisaient peu à peu tou
. qui, en Allemagne, allaient en augmentant tous les ans de nombre et de volume, monopolisaient peu à peu toute la product
argement, en sollicitant même instamment la collaboration des savants de tous les pays ; et ils devenaient ainsi, en appar
scientifiques internationaux, et, en fait, des instruments allemands de contrôle et de monopole scientifiques. M. Rignan
internationaux, et, en fait, des instruments allemands de contrôle et de monopole scientifiques. M. Rignano n’est pas de
mands de contrôle et de monopole scientifiques. M. Rignano n’est pas de ceux qui veulent, après le retour de la paix, che
ntifiques. M. Rignano n’est pas de ceux qui veulent, après le retour de la paix, chercher à conserver bien vives les hain
coopération entre les divers peuples et le développement du sentiment de la solidarité internationale. Dès maintenant les
sentiment de la solidarité internationale. Dès maintenant les savants de tous les pays de l’Entente devraient songer à col
olidarité internationale. Dès maintenant les savants de tous les pays de l’Entente devraient songer à collaborer en vue de
nt songer à collaborer en vue de créer, dans les principales branches de la science, des « Archives », « Annuaires », « Pé
t pas imiter servilement les recueils allemands. Il s’agirait surtout de mettre en évidence les résultats les plus intéres
ait surtout de mettre en évidence les résultats les plus intéressants de recherches vraiment importantes, de lancer des id
s résultats les plus intéressants de recherches vraiment importantes, de lancer des idées fécondes, et non de chanter les
recherches vraiment importantes, de lancer des idées fécondes, et non de chanter les louanges de la science de tel ou tel
rtantes, de lancer des idées fécondes, et non de chanter les louanges de la science de tel ou tel peuple, plus ou moins pr
ncer des idées fécondes, et non de chanter les louanges de la science de tel ou tel peuple, plus ou moins privilégié. Les
nales, quant à la collaboration et au contenu. L’internationalisation de certains laboratoires se rattache au même ordre d
ternationalisation de certains laboratoires se rattache au même ordre d’ idées. On aura beau faire : l’Internationale, loin
l’Internationale, loin de mourir, aura certainement, après la guerre, de nombreuses imitatrices ; mais il sera de toute né
rtainement, après la guerre, de nombreuses imitatrices ; mais il sera de toute nécessité d’empêcher l’Allemagne de mettre
a guerre, de nombreuses imitatrices ; mais il sera de toute nécessité d’ empêcher l’Allemagne de mettre la main sur elles,
imitatrices ; mais il sera de toute nécessité d’empêcher l’Allemagne de mettre la main sur elles, de s’en servir comme in
e toute nécessité d’empêcher l’Allemagne de mettre la main sur elles, de s’en servir comme instruments de propagande.
lemagne de mettre la main sur elles, de s’en servir comme instruments de propagande. Échos. L’Affaire Donizetti Merc
54, 16 mai 1917, p. 371-384 [381-382]. La revendication des héritiers de Donizetti, qui viennent de réclamer, lors de la r
rs de Donizetti, qui viennent de réclamer, lors de la reprise récente de la Favorite, la mise sous séquestre de la recette
er, lors de la reprise récente de la Favorite, la mise sous séquestre de la recette des représentations éventuelles de ce
la mise sous séquestre de la recette des représentations éventuelles de ce chef-d’œuvre de l’ancien répertoire, a étonné
stre de la recette des représentations éventuelles de ce chef-d’œuvre de l’ancien répertoire, a étonné certains de nos con
ntuelles de ce chef-d’œuvre de l’ancien répertoire, a étonné certains de nos confrères. Il paraît assez singulier, à premi
es. Il paraît assez singulier, à première vue, que les arrière-neveux d’ un compositeur mort en 1848 prétendent toucher les
re-neveux d’un compositeur mort en 1848 prétendent toucher les droits d’ auteur de la Favorite ou de la Fille du Régiment,
d’un compositeur mort en 1848 prétendent toucher les droits d’auteur de la Favorite ou de la Fille du Régiment, derniers
mort en 1848 prétendent toucher les droits d’auteur de la Favorite ou de la Fille du Régiment, derniers vestiges d’une car
d’auteur de la Favorite ou de la Fille du Régiment, derniers vestiges d’ une carrière glorieuse. Or, l’affaire Donizetti es
dramatico-lyrique, ayant commencé, il y a quelque dix-neuf ans, voici de quelle façon fortuite. En 1898, de grandes fêtes
il y a quelque dix-neuf ans, voici de quelle façon fortuite. En 1898, de grandes fêtes eurent lieu à Bergame, accompagnées
rtuite. En 1898, de grandes fêtes eurent lieu à Bergame, accompagnées d’ une Exposition donizettienne, pour célébrer le cin
u compositeur. À cette occasion, M. Charles Malherbe, au double titre de collectionneur éminent et de bibliothécaire de l’
on, M. Charles Malherbe, au double titre de collectionneur éminent et de bibliothécaire de l’Opéra, fut désigné pour y rep
herbe, au double titre de collectionneur éminent et de bibliothécaire de l’Opéra, fut désigné pour y représenter la France
France. Au cours de son séjour à Bergame, Ch. Malherbe eut l’occasion de s’entretenir avec les uniques héritiers du compos
es héritiers du compositeur, les deux frères Donizetti, petits-neveux de l’illustrissimo maestro. Grande fut sa stupéfacti
non plus que leurs parents, n’avaient jamais touché un sou des droits d’ auteur fort respectables que, de 1848 à 1898, la S
aient jamais touché un sou des droits d’auteur fort respectables que, de 1848 à 1898, la Société française des Auteurs, Co
48 à 1898, la Société française des Auteurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique avait perçus sur les œuvres de Donizetti,
eurs, Compositeurs et Éditeurs de Musique avait perçus sur les œuvres de Donizetti, et notamment sur la Favorite, la Fille
la Fille du Régiment, fort goûtés jadis tant à Paris qu’en province. De retour en France, Ch. Malherbe s’enquit à la Soci
nce. De retour en France, Ch. Malherbe s’enquit à la Société, établit de longues et laborieuses statistiques, prouva le bo
moururent, se léguant cette affaire épineuse qu’aucun ne se souciait de voir liquider pendant son ministère. Charles Malh
ère. Charles Malherbe lui-même disparaissait, n’ayant vu qu’une lueur de justice apparaître, après treize ans de travail e
sait, n’ayant vu qu’une lueur de justice apparaître, après treize ans de travail et de démarches, d’ennuis de toutes sorte
vu qu’une lueur de justice apparaître, après treize ans de travail et de démarches, d’ennuis de toutes sortes, emportant l
r de justice apparaître, après treize ans de travail et de démarches, d’ ennuis de toutes sortes, emportant l’estime et l’a
ice apparaître, après treize ans de travail et de démarches, d’ennuis de toutes sortes, emportant l’estime et l’admiration
s, d’ennuis de toutes sortes, emportant l’estime et l’admiration même de ses adversaires, qui ont toujours reconnu son par
essement. La guerre suspendit une procédure languissante : la reprise de la Favorite en rouvre probablement la phase défin
lement la phase définitive. Une transaction, souhaitée dès longtemps, de part et d’autre, va-t-elle intervenir, aidée par
hase définitive. Une transaction, souhaitée dès longtemps, de part et d’ autre, va-t-elle intervenir, aidée par l’alliance
, ce sera une rude épreuve pour la Société des Auteurs, car il s’agit d’ une somme de plusieurs centaines de mille francs,
e rude épreuve pour la Société des Auteurs, car il s’agit d’une somme de plusieurs centaines de mille francs, d’aucuns dis
Société des Auteurs, car il s’agit d’une somme de plusieurs centaines de mille francs, d’aucuns disent même d’un million à
rs, car il s’agit d’une somme de plusieurs centaines de mille francs, d’ aucuns disent même d’un million à restituer, le ca
ne somme de plusieurs centaines de mille francs, d’aucuns disent même d’ un million à restituer, le cas échéant, aux ayant-
ion à restituer, le cas échéant, aux ayant-droits. Après dix-neuf ans d’ attente, qui oserait contester, sinon le capital m
non le capital même, au moins une rente correspondante, aux héritiers d’ un auteur qui a fait gagner des millions à nos scè
ui a fait gagner des millions à nos scènes lyriques et à nos éditeurs de musique ? On peut être collectiviste (bien qu’en
perçues pendant cinquante ans, durée du délai légal, par une Société de perception, deviennent la propriété de celle-ci.
u délai légal, par une Société de perception, deviennent la propriété de celle-ci. L’affaire Donizetti, on le voit, n’est
ns qu’une question artistique ; ce n’est qu’une tentative très licite de « reprise individuelle ». Tome CXXI, numéro 4
viduelle ». Tome CXXI, numéro 455, 1er juin 1917 La Peinture d’ avant-garde Gino Severini. Tome CXXI, numéro 45
ni. Tome CXXI, numéro 455, 1er juin 1917, p. 451-468. Le machinisme de l’art (Reconstruction de l’Univers). — Il est cer
5, 1er juin 1917, p. 451-468. Le machinisme de l’art (Reconstruction de l’Univers). — Il est certain qu’à chaque civilisa
vers). — Il est certain qu’à chaque civilisation correspond une forme d’ art, et que pour créer cette forme d’art, l’artist
ivilisation correspond une forme d’art, et que pour créer cette forme d’ art, l’artiste doit comprendre et aimer les objets
s linotypes, etc…, cependant cela n’implique nullement, comme pas mal d’ artistes semblent le croire, que pour faire une œu
blent le croire, que pour faire une œuvre moderne, il soit nécessaire de représenter exclusivement ces corps et objets nou
ce sont immuables, la psychologie, étant relative au contenu variable de l’intelligence et aux transformations de la vie e
relative au contenu variable de l’intelligence et aux transformations de la vie extérieure, n’est pas immuable. Les grands
grands événements intellectuels modifient graduellement notre notion de l’Univers et tous les éléments de notre civilisat
odifient graduellement notre notion de l’Univers et tous les éléments de notre civilisation. » Je crois que tout le monde
nts intellectuels et ces objets nouveaux influencent notre expression d’ art, dans laquelle ils existent virtuellement, à l
expression d’art, dans laquelle ils existent virtuellement, à l’état de « force », même si l’œuvre d’art ne les représent
même si l’œuvre d’art ne les représente pas réellement. Cet aphorisme de Jean Cocteau résume cela avec justesse : « L’arti
amment, constituent des « sujets modernes » et qu’il n’y a pas besoin de se creuser la tête pour aller chercher ailleurs q
ui seraient, forcément, inspirés par des convictions intellectuelles, d’ ordre plus ou moins philosophique, et non pas par
hilosophique, et non pas par un sens purement plastique, par un désir de faire uniquement de la peinture. La précision, le
pas par un sens purement plastique, par un désir de faire uniquement de la peinture. La précision, le rythme, la brutalit
exprimer sans peindre des locomotives. Tous les efforts des peintres d’ avant-garde tendent vers l’expression de ce réalis
Tous les efforts des peintres d’avant-garde tendent vers l’expression de ce réalisme nouveau qui, étant tributaire de la s
endent vers l’expression de ce réalisme nouveau qui, étant tributaire de la sensation et de l’idée, avait été défini par m
ssion de ce réalisme nouveau qui, étant tributaire de la sensation et de l’idée, avait été défini par moi dans mon article
ns mon article précédent : réalisme idéiste, en adoptant l’expression de Remy de Gourmont qui me paraît très exacte3. La h
expression de Remy de Gourmont qui me paraît très exacte3. La hantise de pénétrer, de conquérir avec tous les moyens le se
Remy de Gourmont qui me paraît très exacte3. La hantise de pénétrer, de conquérir avec tous les moyens le sens du réel, d
ntise de pénétrer, de conquérir avec tous les moyens le sens du réel, de s’identifier avec la vie par toutes les fibres de
ns le sens du réel, de s’identifier avec la vie par toutes les fibres de notre corps est à la base de nos recherches, et d
tifier avec la vie par toutes les fibres de notre corps est à la base de nos recherches, et des esthétiques de tous les te
es de notre corps est à la base de nos recherches, et des esthétiques de tous les temps. Il faut voir en ces causes d’ordr
us les temps. Il faut voir en ces causes d’ordre général les origines de nos constructions géométriques et exactes, de nos
re général les origines de nos constructions géométriques et exactes, de nos applications sur la toile de matières différe
nstructions géométriques et exactes, de nos applications sur la toile de matières différentes, comme étoffes, paillettes,
matières différentes, comme étoffes, paillettes, verres, papiers, et de toutes les tentatives qui, malheureusement, furen
les en carton et en papier, auxquels on pouvait imprimer un mouvement de rotation et de translation. De là à appliquer des
t en papier, auxquels on pouvait imprimer un mouvement de rotation et de translation. De là à appliquer des moteurs ou aut
quels on pouvait imprimer un mouvement de rotation et de translation. De là à appliquer des moteurs ou autres forces mécan
er des moteurs ou autres forces mécaniques il n’y a plus aucun effort de pensée à faire. Mais nous avons tous abandonné ce
n effort de pensée à faire. Mais nous avons tous abandonné ces moyens d’ atteindre le réalisme et le mouvement dans le tabl
e et le mouvement dans le tableau, le rapport entre des « quantités » de couleurs et les directions des lignes, moyens exc
devant donner seul le sens du réel que nous cherchons. Car si le rôle de l’artiste était de donner une apparence, un simul
le sens du réel que nous cherchons. Car si le rôle de l’artiste était de donner une apparence, un simulacre de vie réelle,
r si le rôle de l’artiste était de donner une apparence, un simulacre de vie réelle, son but serait manqué d’avance. Toute
nner une apparence, un simulacre de vie réelle, son but serait manqué d’ avance. Toute réalité étant parfaite, comme disait
comme disait Spinoza, je ne vois pas ce que l’artiste pourrait faire de mieux, si son effort tendait vers cette perfectio
it faire de mieux, si son effort tendait vers cette perfection, sinon de renoncer à l’art. Sans compter que sur ce chemin,
ur ce chemin, il serait depuis longtemps surpassé par le constructeur de machines. L’inventeur est aussi un créateur, et l
’identifier. Il y a cependant analogie entre une machine et une œuvre d’ art. Tous les éléments de matière qui composent un
dant analogie entre une machine et une œuvre d’art. Tous les éléments de matière qui composent un moteur, par exemple, son
un moteur, par exemple, sont ordonnés selon une volonté unique, celle de l’inventeur-constructeur, qui ajoute à la vitalit
celle de l’inventeur-constructeur, qui ajoute à la vitalité intégrale de ces différentes matières une autre vie ou action,
ifférentes matières une autre vie ou action, ou mouvement. Le procédé de construction d’une machine est analogue au procéd
res une autre vie ou action, ou mouvement. Le procédé de construction d’ une machine est analogue au procédé de constructio
ent. Le procédé de construction d’une machine est analogue au procédé de construction d’une œuvre d’art. Si on considère
de construction d’une machine est analogue au procédé de construction d’ une œuvre d’art. Si on considère aussi la machine
ion d’une machine est analogue au procédé de construction d’une œuvre d’ art. Si on considère aussi la machine du point de
d’une œuvre d’art. Si on considère aussi la machine du point de vue de l’effet qu’elle produit sur les spectateurs, nous
sur les spectateurs, nous découvrons aussi une analogie avec l’œuvre d’ art. En effet, à moins d’être esclave d’un parti-p
s découvrons aussi une analogie avec l’œuvre d’art. En effet, à moins d’ être esclave d’un parti-pris quelconque, on ne peu
ssi une analogie avec l’œuvre d’art. En effet, à moins d’être esclave d’ un parti-pris quelconque, on ne peut pas ne pas ép
n parti-pris quelconque, on ne peut pas ne pas éprouver une sensation de plaisir, d’admiration, devant une belle machine.
quelconque, on ne peut pas ne pas éprouver une sensation de plaisir, d’ admiration, devant une belle machine. L’admiration
inuant jusqu’aux extrêmes limites ces raisonnements, il serait facile de créer une esthétique qui, pour être logique, devr
n sans bornes pour les machines, à considérer comme différentes l’une de l’autre. L’esprit d’invention qui préside à la cr
s machines, à considérer comme différentes l’une de l’autre. L’esprit d’ invention qui préside à la création de l’œuvre d’a
ntes l’une de l’autre. L’esprit d’invention qui préside à la création de l’œuvre d’art n’est pas le même que celui qui pré
œuvre d’art n’est pas le même que celui qui préside à la construction d’ une machine. Le premier reconstruit l’Univers pour
prend des éléments pour atteindre un but déterminé qui est sa raison d’ être. La vie ou action que le constructeur donne à
on que le constructeur donne à la matière ne sera jamais une synthèse de vie indépendante, et la machine ne vivra jamais l
se de vie indépendante, et la machine ne vivra jamais la vie autonome de l’œuvre d’art. Les deux inventions ne peuvent pas
ndépendante, et la machine ne vivra jamais la vie autonome de l’œuvre d’ art. Les deux inventions ne peuvent pas non plus s
nventions ne peuvent pas non plus se compléter ou se fondre. Le genre d’ empirisme qui, issu de nos premières recherches ré
as non plus se compléter ou se fondre. Le genre d’empirisme qui, issu de nos premières recherches réalistes, tend, paraît-
recherches réalistes, tend, paraît-il, à cette union des deux esprits d’ inventions a une origine seulement intellectuelle,
bon goût décoratif » cette logique qui suggère parfois à des artistes de mettre, par exemple, une ligne courbe près d’une
parfois à des artistes de mettre, par exemple, une ligne courbe près d’ une ligne droite, parce que cette ligne droite en
te que du peintre. Lorsqu’une forme ou une couleur n’ont comme raison d’ être que la forme et la couleur qui leur est voisi
et ne peuvent, par conséquent, les reconstruire. Cette reconstruction de l’Univers est un phénomène bien simple, appartena
n de l’Univers est un phénomène bien simple, appartenant au mécanisme de la perception en général, car il est certain que
s regarde pour les connaître. Elle est donc relative à la psychologie de l’artiste, dont la vraie fin, affirme Guyau, est
à la psychologie de l’artiste, dont la vraie fin, affirme Guyau, est de créer la vie, la réalité ; mais, par une « sorte
ffirme Guyau, est de créer la vie, la réalité ; mais, par une « sorte d’ avortement », il ne peut pas arriver jusque-là. C’
vie représentative qui est le côté essentiel qualitatif, et éternel, de la vie réelle. § Intelligence et sensibilité. — 
nce et sensibilité. — Les formes qui constituent notre reconstruction de l’objet ne prennent pas leur vie dans l’imaginati
d’autres termes ils ont un mouvement propre qui est la vie ou rythme de l’objet4. Il s’agit de sentir ce mouvement et d’e
t un mouvement propre qui est la vie ou rythme de l’objet4. Il s’agit de sentir ce mouvement et d’enrichir cette sensation
est la vie ou rythme de l’objet4. Il s’agit de sentir ce mouvement et d’ enrichir cette sensation par la connaissance compl
’enrichir cette sensation par la connaissance complète que nous avons de l’objet ; car l’idée intensifie, élargit la sensa
us spontanément, la sensation et l’idée étant deux exercices virtuels de notre mécanique naturelle. En somme, la sensation
e. En somme, la sensation et la perception sont relatives à la nature de l’objet et du sujet en même temps et participent
tives à la nature de l’objet et du sujet en même temps et participent de ces deux vies-forces. Ici apparaît de nouveau la
et en même temps et participent de ces deux vies-forces. Ici apparaît de nouveau la question de l’objectivisme et du subje
ticipent de ces deux vies-forces. Ici apparaît de nouveau la question de l’objectivisme et du subjectivisme que les philos
et du subjectivisme que les philosophes n’éclairent pas suffisamment de notre point de vue. Cependant, à mon avis, le rôl
as suffisamment de notre point de vue. Cependant, à mon avis, le rôle de l’artiste est de croire à des vérités subjectives
e notre point de vue. Cependant, à mon avis, le rôle de l’artiste est de croire à des vérités subjectives, et, par là, var
s prolongements, dans les nerfs centrifuges ou moteurs, l’objet-cause de ce travail mécanique, a déjà perdu de sa valeur o
fuges ou moteurs, l’objet-cause de ce travail mécanique, a déjà perdu de sa valeur objective et il n’existe plus que par n
ou associationniste) ne peuvent encore éclairer complètement ce côté de la psychologie comprenant les phénomènes de la pe
irer complètement ce côté de la psychologie comprenant les phénomènes de la perception. Mais il est certain que chaque ind
la perception. Mais il est certain que chaque individu est un centre d’ irradiation universelle, en même temps qu’un point
du est un centre d’irradiation universelle, en même temps qu’un point d’ intersection des forces centripètes. Chacun de nou
même temps qu’un point d’intersection des forces centripètes. Chacun de nous est le carrefour où se croisent et se compén
us est le carrefour où se croisent et se compénètrent toutes les vies de l’univers en même temps que de nous-même part une
ent et se compénètrent toutes les vies de l’univers en même temps que de nous-même part une vie-force qui se répand en exp
puissante et domine les forces centripètes, et plus l’individu marque de son sceau les êtres et les choses qui l’entourent
de son sceau les êtres et les choses qui l’entourent, et qui vivront de ce fait, de son propre, authentique mouvement. Ce
u les êtres et les choses qui l’entourent, et qui vivront de ce fait, de son propre, authentique mouvement. Cette faculté
vront de ce fait, de son propre, authentique mouvement. Cette faculté de dominer, par notre propre activité, l’activité de
et l’artiste en particulier la portent en soi. En conclusion, le but de l’art appartient à la subjectivité, tandis que le
ourquoi l’œuvre d’art ne peut pas être uniquement le réflexe immédiat d’ une sensation reçue du monde extérieur, mais quelq
chose de plus complexe et de plus organisé. Car dans l’art plastique d’ aujourd’hui, tout en faisant la part d’un côté inc
nisé. Car dans l’art plastique d’aujourd’hui, tout en faisant la part d’ un côté inconscient, on ne doit laisser aucun rôle
a part d’un côté inconscient, on ne doit laisser aucun rôle au hasard de l’improvisation ; d’un côté à l’autre le tableau
nscient, on ne doit laisser aucun rôle au hasard de l’improvisation ; d’ un côté à l’autre le tableau doit être « composé »
techniquement parfait. Je trouve virtuellement juste cette expression de Courbet qui m’a été dite par Matisse : « On doit
uvre au moins une fois, pour être bien sûr qu’on n’a pas été le jouet de ses nerfs et du hasard. » Cette question de la c
’on n’a pas été le jouet de ses nerfs et du hasard. » Cette question de la composition et architecture du tableau est une
onstruction »5. L’exemple qui va suivre explique, j’espère, la raison d’ être artistique de ce procédé et l’indispensable i
exemple qui va suivre explique, j’espère, la raison d’être artistique de ce procédé et l’indispensable intervention de la
aison d’être artistique de ce procédé et l’indispensable intervention de la volonté dans la création : Matisse me montrait
Ce bleu influençait tout le reste, et Matisse lui a donné le maximum d’ importance qu’il était possible de lui donner en g
, et Matisse lui a donné le maximum d’importance qu’il était possible de lui donner en gardant la construction objective d
Malgré cela, il a dû s’avouer qu’il n’a pas rendu la centième partie de « l’intensité » de ce bleu ; c’est-à-dire de « l’
dû s’avouer qu’il n’a pas rendu la centième partie de « l’intensité » de ce bleu ; c’est-à-dire de « l’intensité sensoriel
rendu la centième partie de « l’intensité » de ce bleu ; c’est-à-dire de « l’intensité sensorielle » produite en lui par c
r ce bleu. Il a atteint dans une autre toile (les Marocains) ce degré d’ intensité, mais ici l’architecture réelle du paysa
et cependant sensorielle. Il me disait que s’il avait dû se décharger de cette sensation de bleu qui dominait toutes les a
ielle. Il me disait que s’il avait dû se décharger de cette sensation de bleu qui dominait toutes les autres, il aurait dû
digeonneur, tout le panneau ; mais, par cette action réflexe, n’ayant d’ importance qu’au moment de la sensation, il n’aura
ortance qu’au moment de la sensation, il n’aurait pas atteint l’œuvre d’ art. S’il était si simple de faire une œuvre d’art
ensation, il n’aurait pas atteint l’œuvre d’art. S’il était si simple de faire une œuvre d’art, dans une civilisation comm
u presque ayant une certaine sensibilité, il y aurait un grand nombre d’ artistes, tandis qu’il y a simplement beaucoup de
ité, même grande et raffinée, ne suffit pas à la création sans l’aide de notre volonté et de notre raison, de même que not
raffinée, ne suffit pas à la création sans l’aide de notre volonté et de notre raison, de même que notre intelligence rest
lle sans « le sentir » et « le vouloir ». Il est évidemment difficile de déterminer, dans une œuvre d’art, jusqu’où la sen
relation plus qu’étroite entre le côté physique et le côté psychique de l’individu, entre le côté matériel et le côté mor
ce qu’on appelle l’âme. Toute philosophie tendant à séparer le corps de l’esprit est anti-scientifique et me paraît absur
L’effort que nous devons faire aujourd’hui, en tant qu’artistes, est d’ établir un équilibre entre l’intelligence et la se
re et ce n’est que chez l’artiste doué et cultivé ; vrai « architecte de la sensibilité », selon l’expression de Cocteau,
t cultivé ; vrai « architecte de la sensibilité », selon l’expression de Cocteau, qu’il peut se vérifier. Nous sommes cepe
Cocteau, qu’il peut se vérifier. Nous sommes cependant sur le chemin de le réaliser le plus possible, d’amalgamer ce que
Nous sommes cependant sur le chemin de le réaliser le plus possible, d’ amalgamer ce que Max Jacob appelle spirituellement
ibles, et on les retrouve, dans des mesures différentes, dans l’œuvre de chaque artiste. Au sujet de l’instinct, Matisse m
uit ; mais il ajoute : « L’instinct ne disparaît que devant une forme d’ activité mentale qui le remplace en faisant mieux.
ctivité mentale qui le remplace en faisant mieux. » Si cette forme «  d’ activité mentale » est une synthèse du côté consci
é mentale » est une synthèse du côté conscient et du côté inconscient de l’individu, c’est-à-dire de toutes ses facultés p
du côté conscient et du côté inconscient de l’individu, c’est-à-dire de toutes ses facultés physiques et psychiques, maît
bre dont l’artiste a besoin pour atteindre la perfection dans l’œuvre d’ art. Sur ces bases générales, il est permis d’appe
perfection dans l’œuvre d’art. Sur ces bases générales, il est permis d’ appeler l’œuvre d’art subjective et qualitative, e
Picasso, et une chose très difficile. Nous n’avons pas la prétention d’ établir des idées fixes réglant la construction de
s pas la prétention d’établir des idées fixes réglant la construction de nos tableaux, car cela aussi est une question de
lant la construction de nos tableaux, car cela aussi est une question de qualité ; cependant des accords, des affinités, e
, et c’est sur ces affinités que je baserai la démonstration générale de nos moyens constructifs. § Mesuration de l’espac
i la démonstration générale de nos moyens constructifs. § Mesuration de l’espace et 4e d imension. ― L’espace étant amorp
ans l’espace, la géométrie est le seul « moyen » employé, d’ailleurs, d’ une façon plus ou moins apparente, par les peintre
yé, d’ailleurs, d’une façon plus ou moins apparente, par les peintres de toutes les époques. Le temps est amorphe aussi, c
le mesurer. L’espace et le temps sont donc relatifs et c’est le rôle de l’artiste de les rendre absolus. Le géomètre a be
L’espace et le temps sont donc relatifs et c’est le rôle de l’artiste de les rendre absolus. Le géomètre a besoin d’instru
’est le rôle de l’artiste de les rendre absolus. Le géomètre a besoin d’ instruments de plus en plus parfaits pour mesurer
rien à un peintre : son organisme possède au plus haut degré le sens de l’espace. Il l’exprime en créant des formes, en m
ormes, en mettant des couleurs, qui le définissent, le matérialisent, d’ une façon plus complète que le géomètre. L’espace
lisent, d’une façon plus complète que le géomètre. L’espace ordinaire de celui-ci se base en général sur la convention ina
convention. C’est-à-dire qu’aux 3 dimensions ordinaires, ils tâchent d’ ajouter une 4e dimension qui les résume et qui est
st différemment exprimée, mais qui constitue, pour ainsi dire, le but de l’art de toutes les époques. On a dit beaucoup de
emment exprimée, mais qui constitue, pour ainsi dire, le but de l’art de toutes les époques. On a dit beaucoup de bêtises
e bêtises à propos de cette 4e dimension plastique ; je tâcherai donc d’ en donner une idée le plus possible exacte. On dit
e plus possible exacte. On dit que Matisse fut le premier à se servir de cette expression devant les premières recherches
e servir de cette expression devant les premières recherches cubistes de Picasso. C’est une légende comme on en prête souv
e souvent à Matisse. Ce qui est certain, c’est qu’on a essayé souvent de nuire au cubisme en appliquant l’épithète de « ma
t qu’on a essayé souvent de nuire au cubisme en appliquant l’épithète de « mathématicien » à des peintres comme Braque, Pi
e, ne constitue, aux yeux de toute personne impartiale, qu’une raison d’ intérêt et de confiance. Boccioni, à propos de nos
ue, aux yeux de toute personne impartiale, qu’une raison d’intérêt et de confiance. Boccioni, à propos de nos anciennes re
térêt et de confiance. Boccioni, à propos de nos anciennes recherches de mouvement, en définissant ce qu’il appelle le « d
inissant ce qu’il appelle le « dynamisme », fait allusion à une sorte de 4e dimension, qui serait « la forme unique donnan
onner la relativité entre le poids et l’expansion, entre le mouvement de rotation et le mouvement de révolution, entre l’o
poids et l’expansion, entre le mouvement de rotation et le mouvement de révolution, entre l’objet et l’action, le visible
ésormais nous sommes tous d’accord sur cette question, mais il s’agit de trouver une définition le plus possible simple et
métrie qualitative (Analysis Situs) la démonstration la plus évidente de cette 4e dimension, en sachant d’avance, cependan
) la démonstration la plus évidente de cette 4e dimension, en sachant d’ avance, cependant, que la science géométrique ne p
que soutenir des convictions déjà établies par l’intuition artistique de nous tous. Et j’ajoute que, si j’aime chercher so
Et j’ajoute que, si j’aime chercher souvent un appui sur les vérités de la science, c’est que je vois là un excellent moy
ur les vérités de la science, c’est que je vois là un excellent moyen de contrôle, et d’ailleurs aucun de nous ne saurait
st que je vois là un excellent moyen de contrôle, et d’ailleurs aucun de nous ne saurait négliger les notions que la scien
ns du réel. Cette sympathie pour la science existait aussi à l’époque de Paolo Uccello, de Andrea del Castagno, de Domenic
sympathie pour la science existait aussi à l’époque de Paolo Uccello, de Andrea del Castagno, de Domenico Veneziano, Luca
e existait aussi à l’époque de Paolo Uccello, de Andrea del Castagno, de Domenico Veneziano, Luca Signorelli, Léonard, etc
eintre chaque fois qu’il crée une forme. Il s’agit ici, bien entendu, d’ un « continu intuitif », celui qui a le plus de ra
git ici, bien entendu, d’un « continu intuitif », celui qui a le plus de rapport avec nos réalisations, et non d’un « cont
uitif », celui qui a le plus de rapport avec nos réalisations, et non d’ un « continu mathématique ». D’ailleurs, même selo
et avec des matériaux mathématiques, mais par ce moyen, on peut faire de ce même objet beaucoup d’autres constructions. Ta
du continu ne peut pas être autre chose ; les matériaux sont disposés d’ une façon et ne peuvent pas l’être d’une autre. Ce
se ; les matériaux sont disposés d’une façon et ne peuvent pas l’être d’ une autre. Ce continu qui nous est révélé par nos
le un continu « physique » lorsqu’on peut considérer deux quelconques de ses éléments ou sensations comme les extrémités d
r deux quelconques de ses éléments ou sensations comme les extrémités d’ une chaîne d’éléments-sensations appartenant tous
nques de ses éléments ou sensations comme les extrémités d’une chaîne d’ éléments-sensations appartenant tous à un même ord
le une surface « continue » lorsqu’on peut « joindre deux quelconques de ses points par une ligne continue qui ne sorte pa
eux quelconques de ses points par une ligne continue qui ne sorte pas de la surface ». Ces points, cette ligne, et cette
e ligne, et cette surface, sont les éléments qui nous donnent l’image de l’espace : le géomètre les appelle « coupures »,
», parce qu’elles découpent le « continu physique » en un nombre fini d’ éléments. Dans un langage plus simpliste, les coup
onnaissons ; c’est-à-dire que 2 points dans l’espace sont les limites d’ une ligne ; que les lignes sont les limites des su
t que les surfaces sont les limites des volumes6. Ainsi la mesuration de l’espace peut se réduire à ce mécanisme des « cou
faut que l’on puisse considérer comme identiques les deux extrémités de la chaîne d’éléments-sensations. Cela n’est possi
n puisse considérer comme identiques les deux extrémités de la chaîne d’ éléments-sensations. Cela n’est possible que si pa
haîne d’éléments-sensations. Cela n’est possible que si par un effort de l’esprit « nous convenions de considérer comme id
ela n’est possible que si par un effort de l’esprit « nous convenions de considérer comme identiques deux états de conscie
l’esprit « nous convenions de considérer comme identiques deux états de conscience en faisant abstraction de leur différe
érer comme identiques deux états de conscience en faisant abstraction de leur différence ». (Voilà donc l’intervention de
faisant abstraction de leur différence ». (Voilà donc l’intervention de l’intelligence dans la sensibilité.) Pour obtenir
« identité » condition essentielle, Poincaré suggère « l’hypothèse » de faire abstraction de certains sens, c’est-à-dire
on essentielle, Poincaré suggère « l’hypothèse » de faire abstraction de certains sens, c’est-à-dire de chercher à considé
e « l’hypothèse » de faire abstraction de certains sens, c’est-à-dire de chercher à considérer un objet soit exclusivement
ossible à réaliser, car même en admettant qu’on puisse isoler un sens de l’autre, chacun de nos sens nous donne une quanti
car même en admettant qu’on puisse isoler un sens de l’autre, chacun de nos sens nous donne une quantité de sensations qu
isoler un sens de l’autre, chacun de nos sens nous donne une quantité de sensations qui n’ont rien à faire avec l’espace.
ner le mieux un « continu physique », et par là l’espace, est le sens de la vue, dans lequel il est « tenté de localiser t
et par là l’espace, est le sens de la vue, dans lequel il est « tenté de localiser toutes les autres sensations ». J’appel
s les autres sensations ». J’appelle l’attention sur cette conclusion de Poincaré qui me paraît intéresser particulièremen
rement les peintres. J’ajoute que les sensations relatives à l’organe de la vue sont plus lentes à pénétrer au cerveau, re
us lentes à pénétrer au cerveau, restent davantage dans les « centres d’ association » et sont par conséquent les plus cons
ait encore 2 dimensions, et ainsi pour chaque sens. Cette coopération de toutes les forces actives de notre corps étant un
insi pour chaque sens. Cette coopération de toutes les forces actives de notre corps étant une des conditions essentielles
aisément que l’espace à 3 dimensions soit trop limité pour le peintre d’ aujourd’hui qui considère son tableau, selon l’exp
e peintre d’aujourd’hui qui considère son tableau, selon l’expression de Metzinger, comme une étendue divisible en plusieu
tendue divisible en plusieurs espaces, affectés, chacun, à une classe de sensation. Mais voilà qu’en principe, le géomètre
hématicien peuvent obtenir, ou en avoir l’intuition, un espace à plus de 3 dimensions.   Ces considérations ont comme poin
n espace à plus de 3 dimensions.   Ces considérations ont comme point de départ un point de vue purement qualitatif, subje
u’on a envisagé l’espace, d’une part, nos sens et notre intelligence, de l’autre. Mais en se plaçant au point de vue de la
et notre intelligence, de l’autre. Mais en se plaçant au point de vue de la physique, il est possible de créer un monde no
e. Mais en se plaçant au point de vue de la physique, il est possible de créer un monde nouveau dans lequel les phénomènes
éfringences différentes et non à réfringences homogènes serait obligé de concevoir une 4e dimension ». Ce milieu à réfring
fringences différentes est réalisé sur un tableau si une multiplicité de pyramides remplace le cône unique de la perspecti
r un tableau si une multiplicité de pyramides remplace le cône unique de la perspective italienne. Ce qui est le cas de ce
emplace le cône unique de la perspective italienne. Ce qui est le cas de certaines recherches personnelles de Rivera, lequ
ive italienne. Ce qui est le cas de certaines recherches personnelles de Rivera, lequel voit dans l’hypothèse de Poincaré
aines recherches personnelles de Rivera, lequel voit dans l’hypothèse de Poincaré une confirmation à des intuitions de Rem
l voit dans l’hypothèse de Poincaré une confirmation à des intuitions de Rembrandt, Greco et Cézanne. Et on peut désormais
Rembrandt, Greco et Cézanne. Et on peut désormais abandonner le champ de la science géométrique, qui nous a démontré la po
e champ de la science géométrique, qui nous a démontré la possibilité de réaliser une 4e dimension, et rentrer dans notre
lité de réaliser une 4e dimension, et rentrer dans notre propre champ de la création, car, en parlant de perspective, nous
n, et rentrer dans notre propre champ de la création, car, en parlant de perspective, nous touchons à la base même de notr
réation, car, en parlant de perspective, nous touchons à la base même de notre art. En effet, la peinture est un art de co
ouchons à la base même de notre art. En effet, la peinture est un art de construction, et la perspective est la grammaire
inture est un art de construction, et la perspective est la grammaire de cette construction. Jusqu’ici la perspective ital
tre base, mais nous savons désormais qu’elle ne permet pas au peintre d’ exprimer intégralement l’espace visuel. Cet espace
intégralement l’espace visuel. Cet espace est composé principalement d’ éléments verticaux et d’éléments horizontaux. Or,
visuel. Cet espace est composé principalement d’éléments verticaux et d’ éléments horizontaux. Or, la perspective italienne
absolument immobile en face d’un point donné. Or, notre but enivrant de pénétrer et donner la réalité nous a appris à dép
t de pénétrer et donner la réalité nous a appris à déplacer ce point, de vue unique, parce que nous sommes, au centre du r
s déformations horizontales et verticales. Ces moyens nous permettent d’ exprimer un hyperespace, c’est-à-dire un espace au
ficatif que des peintres nullement mathématiciens, soucieux seulement d’ exprimer leurs sensations et, conduits par leur se
ns et, conduits par leur seul instinct, aient pu rencontrer les bases de l’une des hypothèses les plus élevées de la scien
ient pu rencontrer les bases de l’une des hypothèses les plus élevées de la science moderne ? Tout raisonnement mis à part
ut raisonnement mis à part, il n’est pas douteux que ces 3 dimensions de l’espace ordinaire n’ont jamais satisfait entière
pace ordinaire n’ont jamais satisfait entièrement le désir du peintre de prendre possession du réel, et qu’il a eu toujour
tre de prendre possession du réel, et qu’il a eu toujours l’intuition d’ une 4e dimension indéterminée, exprimée soit par l
uleur, soit par des déformations, et qui fasse passer dans le domaine de la « représentation » la sensation immédiate reçu
ieur. Ainsi, cette 4e dimension n’est, en somme, que l’identification de l’objet et du sujet, du temps et de l’espace, de
t, en somme, que l’identification de l’objet et du sujet, du temps et de l’espace, de la matière et de l’énergie8. Le para
que l’identification de l’objet et du sujet, du temps et de l’espace, de la matière et de l’énergie8. Le parallélisme du «
ion de l’objet et du sujet, du temps et de l’espace, de la matière et de l’énergie8. Le parallélisme du « continu physique
, pour le géomètre, n’est qu’une hypothèse, se réalise par le miracle de l’art. Cette conclusion de caractère philosophiqu
u’une hypothèse, se réalise par le miracle de l’art. Cette conclusion de caractère philosophique et esthétique se trouve c
vue mathématique. En effet, aussi selon H. Poincaré, par la synthèse de l’espace ordinaire et du temps on réalise un hype
nt imaginaires (émotives pour l’artiste) à cette quatrième coordonnée de l’espace : les quatre coordonnées d’un point de n
te) à cette quatrième coordonnée de l’espace : les quatre coordonnées d’ un point de notre nouvel espace ne seraient pas x,
quatrième coordonnée de l’espace : les quatre coordonnées d’un point de notre nouvel espace ne seraient pas x, y, z et t,
isageant ainsi le temps et l’espace comme « deux parties inséparables d’ un même tout », la mathématique atteint le domaine
ies inséparables d’un même tout », la mathématique atteint le domaine de l’art…   Je crois que de toutes les idées exprimé
e tout », la mathématique atteint le domaine de l’art…   Je crois que de toutes les idées exprimées résulte clairement l’e
les idées exprimées résulte clairement l’esprit profondément réaliste de notre esthétique. Réaliste en ce sens que nous vo
ons saisir l’unité et la continuité du réel. C’est d’ailleurs le rôle de l’artiste de communiquer vraiment avec la nature,
unité et la continuité du réel. C’est d’ailleurs le rôle de l’artiste de communiquer vraiment avec la nature, pour en donn
nt avec la nature, pour en donner aux autres une image claire, dénuée de tout symbole. C’est pourquoi ceux qui nous accuse
claire, dénuée de tout symbole. C’est pourquoi ceux qui nous accusent de représenter la réalité d’une façon discontinue se
bole. C’est pourquoi ceux qui nous accusent de représenter la réalité d’ une façon discontinue se trompent grossièrement. C
t absurde au point de vue artistique : car elle impliquerait un arrêt de notre propre mouvement. Or, un artiste, au moment
opre mouvement. Or, un artiste, au moment de la création, ne cesse ni de regarder ni de penser, son activité est au contra
Or, un artiste, au moment de la création, ne cesse ni de regarder ni de penser, son activité est au contraire poussée au
é est au contraire poussée au maximum. Sans compter que, à cause même de son unité, tout être vivant est un continu. Il es
e pouvons pas le concevoir indécomposable, échappant à la possibilité d’ une mesure. Nous le percevons donc dans ses états
ns donc dans ses états successifs qui sont les phénomènes. Si le rôle de l’artiste était de représenter l’image accidentel
ats successifs qui sont les phénomènes. Si le rôle de l’artiste était de représenter l’image accidentelle de ces phénomène
es. Si le rôle de l’artiste était de représenter l’image accidentelle de ces phénomènes, nous aurions une œuvre discontinu
ions une œuvre discontinue, non universelle et relative. Mais le rôle de notre art moderne est de chercher et fixer la dir
e, non universelle et relative. Mais le rôle de notre art moderne est de chercher et fixer la direction, la finalité, l’ét
dont il n’est pas réellement séparé, et qui appartiennent au domaine de notre connaissance en dehors de toute notion de t
artiennent au domaine de notre connaissance en dehors de toute notion de temps et d’espace. Ce qui nous rapproche de l’idé
u domaine de notre connaissance en dehors de toute notion de temps et d’ espace. Ce qui nous rapproche de l’idée platonicie
en dehors de toute notion de temps et d’espace. Ce qui nous rapproche de l’idée platonicienne. Le mouvement redevient ains
redevient ainsi ce qu’il est en réalité, une continuité, une synthèse de matière et d’énergie. Car notre art ne veut pas r
i ce qu’il est en réalité, une continuité, une synthèse de matière et d’ énergie. Car notre art ne veut pas représenter une
tière et d’énergie. Car notre art ne veut pas représenter une fiction de la réalité, mais veut exprimer cette réalité tell
inissable et infinie, elle n’appartient intégralement ni à la réalité de vision ni à celle de la connaissance, mais partic
elle n’appartient intégralement ni à la réalité de vision ni à celle de la connaissance, mais participe des deux ; elle e
ou la matière pensée dans son action et chaque artiste est le centre de cette action. La discontinuité apparente de nos t
que artiste est le centre de cette action. La discontinuité apparente de nos tableaux est donc, surtout, le résultat de l’
iscontinuité apparente de nos tableaux est donc, surtout, le résultat de l’inéducation optique de celui qui le regarde et
nos tableaux est donc, surtout, le résultat de l’inéducation optique de celui qui le regarde et de la mauvaise habitude q
tout, le résultat de l’inéducation optique de celui qui le regarde et de la mauvaise habitude qu’il a de vouloir y trouver
on optique de celui qui le regarde et de la mauvaise habitude qu’il a de vouloir y trouver un seul point de vue prospectiq
oir y trouver un seul point de vue prospectique. Cependant une raison d’ ordre constructif et esthétique nous oblige à sépa
ructif et esthétique nous oblige à séparer effectivement des éléments d’ un même objet ; ce qui, tout en donnant une appare
des éléments d’un même objet ; ce qui, tout en donnant une apparence de discontinuité, ne veut pas dire de le représenter
qui, tout en donnant une apparence de discontinuité, ne veut pas dire de le représenter discontinu. Car nous tâchons d’att
uité, ne veut pas dire de le représenter discontinu. Car nous tâchons d’ atteindre le plus possible de pureté qualitative ;
représenter discontinu. Car nous tâchons d’atteindre le plus possible de pureté qualitative ; et si nous plaçons parfois l
leur dans sa forme locale, qui peut, comme dans l’exemple du « bleu » de Matisse, être trop petite, nous tomberions dans u
ar surcroît9. Cette séparation est, comme tout dans notre esthétique, d’ une extrême logique ; car, comme j’ai dit plus hau
tituent sa forme totale, ou sa couleur. Au sujet de celle-ci, le fait de la voir à part, de la projeter, pour ainsi dire,
tale, ou sa couleur. Au sujet de celle-ci, le fait de la voir à part, de la projeter, pour ainsi dire, en dehors de sa for
au contraire, elle devient ainsi une dimension. C’est souvent le cas de Matisse et des recherches personnelles de Zarraga
nsion. C’est souvent le cas de Matisse et des recherches personnelles de Zarraga, dont la construction va de la couleur à
se et des recherches personnelles de Zarraga, dont la construction va de la couleur à la forme, et non de la forme à la co
de Zarraga, dont la construction va de la couleur à la forme, et non de la forme à la couleur. Ce qui concorde avec ce qu
poids, transparences, etc., si on les exprimait dans une forme locale de l’objet, elles perdraient toute leur vitalité et
lité et leur valeur universelle, et prendraient la valeur descriptive de simples échantillons de matière. J’ai trouvé la c
erselle, et prendraient la valeur descriptive de simples échantillons de matière. J’ai trouvé la confirmation scientifique
les échantillons de matière. J’ai trouvé la confirmation scientifique de cette vérité intuitive dans le « Rapporteur esthé
entifique de cette vérité intuitive dans le « Rapporteur esthétique » de M. Charles Henry : « La sensation visuelle se déc
elle se décompose en trois fonctions : sensation lumineuse, sensation de couleur, sensation de forme. » Ces trois fonctio
rois fonctions : sensation lumineuse, sensation de couleur, sensation de forme. » Ces trois fonctions constituent trois d
orme. » Ces trois fonctions constituent trois directions différentes de notre faculté de perception. M. Charles Henry, qu
s fonctions constituent trois directions différentes de notre faculté de perception. M. Charles Henry, qui synthétise tout
aculté de perception. M. Charles Henry, qui synthétise tout mouvement d’ un être vivant par des « cycles », représente la s
Lumière « sur le 1er tiers du cycle, à gauche en haut ; la sensation de Couleur, à gauche et à droite en bas (lumineuse à
oite en bas (lumineuse à gauche, pigmentaire à droite) ; la sensation de Forme à droite en haut ». Et voilà le résultat de
ite) ; la sensation de Forme à droite en haut ». Et voilà le résultat de cette expérience : « la perception de lumière et
en haut ». Et voilà le résultat de cette expérience : « la perception de lumière et la perception des formes sont considér
des formes sont considérablement modifiées par l’exercice ou le repos de l’appareil visuel, tandis que la perception de co
l’exercice ou le repos de l’appareil visuel, tandis que la perception de couleur en est indépendante ». Ce qui donnerait r
on par la couleur, élément fixe. Je crois qu’il est dans la tradition de toute la peinture de tenir compte de la qualité m
ément fixe. Je crois qu’il est dans la tradition de toute la peinture de tenir compte de la qualité moléculaire, matériell
rois qu’il est dans la tradition de toute la peinture de tenir compte de la qualité moléculaire, matérielle, de la réalité
te la peinture de tenir compte de la qualité moléculaire, matérielle, de la réalité, et de s’en servir comme des éléments
tenir compte de la qualité moléculaire, matérielle, de la réalité, et de s’en servir comme des éléments de contraste. Cela
aire, matérielle, de la réalité, et de s’en servir comme des éléments de contraste. Cela ne nuit pas à l’unité de l’œuvre
en servir comme des éléments de contraste. Cela ne nuit pas à l’unité de l’œuvre d’art et en augmente le mouvement. Car, e
e et une autre, entre deux ou plusieurs grandeurs, entre une quantité de matière et une autre, et l’étincelle de vie que l
grandeurs, entre une quantité de matière et une autre, et l’étincelle de vie que les peintres ont toujours cherchée n’est
mée par des contrastes.   Les idées que j’ai exposées dans le courant de cet article sont le résultat de nos conversations
ées que j’ai exposées dans le courant de cet article sont le résultat de nos conversations et de nos expériences ; elles s
ns le courant de cet article sont le résultat de nos conversations et de nos expériences ; elles sont approuvées et partag
es sont approuvées et partagées par tous les peintres qu’on appelle «  d’ avant-garde » et dont le but est de faire de la pe
tous les peintres qu’on appelle « d’avant-garde » et dont le but est de faire de la peinture, tout court. Car l’époque de
peintres qu’on appelle « d’avant-garde » et dont le but est de faire de la peinture, tout court. Car l’époque des réactio
époque des réactions en « isme » est finie, et, des œuvres, une sorte d’ esthétique collective se dégage graduellement, rés
que collective se dégage graduellement, résultat des efforts combinés de plusieurs artistes. Cela n’implique pas nécessair
la personnalité, car, comme nous en avons l’exemple dans la tradition de l’art plastique que nous continuons, l’originalit
lité plus ou moins apparente puisse constituer à elle seule la valeur d’ une œuvre d’art. J’entends faire une brève allusio
moins apparente puisse constituer à elle seule la valeur d’une œuvre d’ art. J’entends faire une brève allusion à cette te
ste, qui, singulièrement en retard, surgit aujourd’hui sur les ruines de nos réactions violentes d’il y a 7 ou 8 ans. Cett
retard, surgit aujourd’hui sur les ruines de nos réactions violentes d’ il y a 7 ou 8 ans. Cette tendance semble prendre c
lentes d’il y a 7 ou 8 ans. Cette tendance semble prendre comme point de départ ce qui constitue justement le mauvais côté
ndre comme point de départ ce qui constitue justement le mauvais côté de ces réactions ; oubliant que les limites de l’art
justement le mauvais côté de ces réactions ; oubliant que les limites de l’art sont gardées par l’absurde, et que le désor
que le désordre et l’arbitraire n’ont jamais abouti à la construction d’ une œuvre d’art. À cette tendance ultra-individual
dre et l’arbitraire n’ont jamais abouti à la construction d’une œuvre d’ art. À cette tendance ultra-individualiste s’oppos
e tendance tout à fait impersonnelle, créée par un dilettante notoire de la peinture. Celui-ci voudrait supprimer totaleme
l’individualité chez l’artiste, ou la renfermer dans un cercle fermé de systèmes inamovibles. Les ultra-individualistes,
dividualiste à laquelle je viens de faire allusion prépare une époque d’ art réalisant enfin l’universalité et le style. Na
sant enfin l’universalité et le style. Naturellement nous sommes loin d’ établir des conclusions définitives comme Maurice
mes tous assez jeunes pour apporter dans nos œuvres la même évolution de notre esprit… Cependant, une large interprétation
a même évolution de notre esprit… Cependant, une large interprétation de cette esthétique, qui est, comme j’ai lâché de le
e large interprétation de cette esthétique, qui est, comme j’ai lâché de le démontrer, l’esthétique de toute la peinture,
e esthétique, qui est, comme j’ai lâché de le démontrer, l’esthétique de toute la peinture, constitue le seul chemin qui p
ul chemin qui puisse conduire l’artiste moderne loin du trompe-l’œil, de l’archaïsme, de l’imagerie ou du dilettantisme.
isse conduire l’artiste moderne loin du trompe-l’œil, de l’archaïsme, de l’imagerie ou du dilettantisme. Les Revues. Me
 520-526 [525, 526]. […] Le Correspondant (25 avril) : — « Le jubilé de Dante et le Saint-Siège », par M. H. Cochin. […]
s Napoléons et l’alliance latine ». — M. L. Rosenthal : « L’expansion de l’art français à l’Étranger ». — M. Julien Luchai
chaire : « Expansion, expansions… » et « Autorité et liberté en temps de guerre ».   Échos. Papillons de guerre Mercu
et « Autorité et liberté en temps de guerre ».   Échos. Papillons de guerre Mercure. Tome CXXI, numéro 455, 1er jui
1er juin 1917, p. 566-576 [572-573]. M. Leblanc, qui a créé un musée de la guerre, est concurrencé en Italie par M. Emanu
sés en diverses catégories. Le premier album est consacré aux Comités de défense civile, où l’on remarque tout d’abord l’«
vue de la victoire, qui représente une victoire ailée au front ceint de chênes et de lauriers. Une des plus riches sectio
ctoire, qui représente une victoire ailée au front ceint de chênes et de lauriers. Une des plus riches sections de cette c
au front ceint de chênes et de lauriers. Une des plus riches sections de cette collection est celle qui se rapporte aux fi
i se rapporte aux figurines consacrées aux terres irrédentes. Sur une de ces « étiquettes » on lit les deux vers fameux de
irrédentes. Sur une de ces « étiquettes » on lit les deux vers fameux de Dante. Si come a Pola presso del Quarnaro che It
Italia chiude e i suoi termini bagna. Sur une autre on voit ces vers de Carducci Alto, o fratelli, i cuori, alto le inge
fratelli, i cuori, alto le ingegne ; Avanti, avanti, o Italia !… Une d’ elles porte cette épigraphe de d’Annunzio : Patri
egne ; Avanti, avanti, o Italia !… Une d’elles porte cette épigraphe de d’Annunzio : Patria ai Veneti tutto l’Adriatico.
e ; Avanti, avanti, o Italia !… Une d’elles porte cette épigraphe de d’ Annunzio : Patria ai Veneti tutto l’Adriatico.
; Avanti, avanti, o Italia !… Une d’elles porte cette épigraphe de d’ Annunzio  : Patria ai Veneti tutto l’Adriatico. Échos.
uristes commencent à sentir qu’il faut, pour lutter contre les écoles d’ avant-garde, renouveler les genres épuisés de la p
lutter contre les écoles d’avant-garde, renouveler les genres épuisés de la poésie et les formes surannées de la versifica
e, renouveler les genres épuisés de la poésie et les formes surannées de la versification. On tente, par exemple, de sauve
e et les formes surannées de la versification. On tente, par exemple, de sauver la rime en la ramenant à ses origines orie
rientales. On sait que les poètes orientaux aimaient la rime au point de bâtir des poèmes entiers sur une rime. Aussi est-
ime. Aussi est-ce un curieux, sinon un important événement littéraire de voir des poètes italiens s’essayer dans la gazèle
de voir des poètes italiens s’essayer dans la gazèle, forme poétique d’ un nombre indéterminé de distiques dont le premier
iens s’essayer dans la gazèle, forme poétique d’un nombre indéterminé de distiques dont le premier est rimé, tandis que da
second vers seulement rime avec le premier distique, le premier vers de ces distiques supplémentaires étant privé de rime
istique, le premier vers de ces distiques supplémentaires étant privé de rimes. Cette forme poétique est encore peu connue
ome CXXI, numéro 456, 16 juin 1917, p. 752-768 [756]. […] Les auteurs de cinéma ont, au demeurant, sur leur art des idées
de cinéma ont, au demeurant, sur leur art des idées arrêtées et l’un d’ eux, qui connaît les caractéristiques de tous ses
rt des idées arrêtées et l’un d’eux, qui connaît les caractéristiques de tous ses films admis chez les Alliés en temps de
les caractéristiques de tous ses films admis chez les Alliés en temps de guerre, nous a fait à ce propos les déclarations
s ont des attitudes outrées : palais, parcs, valets, autos, toilettes de luxe, effets spécialement heureux du point de vue
se retrouve le goût italien pour la virtuosité, qui éteint l’intérêt de l’intrigue. Le film italien est celui dont la lec
ecture est le plus difficile. Comment ne point comprendre l’absurdité de faire parler longuement des personnages dont on v
dre les paroles qu’ils prononcent ? « Le film scandinave est empreint de préoccupations morales et humanitaires, de cas de
lm scandinave est empreint de préoccupations morales et humanitaires, de cas de conscience où se débattent des personnages
dinave est empreint de préoccupations morales et humanitaires, de cas de conscience où se débattent des personnages, desce
cience où se débattent des personnages, descendants directs des héros d’ Ibsen ; il est long, difficile à suivre, — sans gr
lm espagnol, inférieur encore au film italien, n’a même pas l’intérêt de la somptuosité banale. C’est plat et ennuyeux. »
Tome CXXII, numéro 457, 1er juillet 1917, p. 138-145 [144]. La Revue de Paris (1er juin) : Giosuè Borsi : Lettres d’un of
138-145 [144]. La Revue de Paris (1er juin) : Giosuè Borsi : Lettres d’ un officier italien. […] À l’étranger. À traver
o 457, 1er juillet 1917, p. 179-185 [184]. Les Suisses, qui possèdent de grandes qualités d’humour, ne passent pas pour êt
917, p. 179-185 [184]. Les Suisses, qui possèdent de grandes qualités d’ humour, ne passent pas pour être des ironistes. Je
pas pour être des ironistes. Je ne crois pas que M. G. W., du Journal de Genève, fasse exception à la règle. Pourtant cert
e Genève, fasse exception à la règle. Pourtant certain bulletin signé de lui, qui porte le titre de « Wilson contre Machia
la règle. Pourtant certain bulletin signé de lui, qui porte le titre de « Wilson contre Machiavel », publié en même temps
l’Italie du joug humiliant et odieux des étrangers, formula une série de conseils et de préceptes sur l’art de gouverner e
g humiliant et odieux des étrangers, formula une série de conseils et de préceptes sur l’art de gouverner et de vaincre et
es étrangers, formula une série de conseils et de préceptes sur l’art de gouverner et de vaincre et dédia son écrit à Laur
rmula une série de conseils et de préceptes sur l’art de gouverner et de vaincre et dédia son écrit à Laurent de Médicis.
ter un prince pour commander. Machiavel, honnête homme, fonctionnaire de vie modeste, écrivain érudit et de haute inspirat
avel, honnête homme, fonctionnaire de vie modeste, écrivain érudit et de haute inspiration, en arrivait à proclamer que le
érudit et de haute inspiration, en arrivait à proclamer que le salut de l’État est la loi suprême et que tous les moyens
t le succès. Avant tout il faut réussir : « Tous sont las, disait-il, de la domination de ces barbares. » Ces barbares éta
t tout il faut réussir : « Tous sont las, disait-il, de la domination de ces barbares. » Ces barbares étaient les Espagnol
nir sa parole, que lorsqu’il le peut sans se faire tort… Le point est de bien jouer son rôle, et de savoir à propos feindr
l le peut sans se faire tort… Le point est de bien jouer son rôle, et de savoir à propos feindre et dissimuler. » « Un pri
savoir à propos feindre et dissimuler. » « Un prince doit s’efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de
dissimuler. » « Un prince doit s’efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses e
r. » « Un prince doit s’efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements
nce doit s’efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justi
’efforcer de se faire une réputation de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justice ; il do
on de bonté, de clémence, de piété, de fidélité à ses engagements, et de justice ; il doit avoir toutes ces bonnes qualité
it avoir toutes ces bonnes qualités, mais il doit rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, lorsque cela
es qualités, mais il doit rester assez maître de soi pour en déployer de contraires, lorsque cela est expédient… Un prince
nce ne peut exercer impunément toutes les vertus, parce que l’intérêt de sa conservation l’oblige souvent à violer les loi
e que l’intérêt de sa conservation l’oblige souvent à violer les lois de l’humanité, de la charité et de la religion… » « 
de sa conservation l’oblige souvent à violer les lois de l’humanité, de la charité et de la religion… » « Il ne faut s’at
on l’oblige souvent à violer les lois de l’humanité, de la charité et de la religion… » « Il ne faut s’attarder qu’aux rés
s quels qu’ils soient paraîtront toujours honorables, et seront loués de chacun. Car le vulgaire se prend toujours aux app
il eût perdu sa réputation et ses États. » « Quiconque devient maître d’ une ville accoutumée à jouir de sa liberté et qui
es États. » « Quiconque devient maître d’une ville accoutumée à jouir de sa liberté et qui ne la détruit pas, doit s’atten
ne la détruit pas, doit s’attendre à être détruit par elle… » Le nom de Machiavel est demeuré pour cela synonyme de perfi
étruit par elle… » Le nom de Machiavel est demeuré pour cela synonyme de perfidie et de déloyauté. En somme, il n’avait fa
… » Le nom de Machiavel est demeuré pour cela synonyme de perfidie et de déloyauté. En somme, il n’avait fait que dépeindr
es qui gouvernaient la plupart des États. Napoléon eut l’intelligence de comprendre le patriote florentin et la franchise
ut l’intelligence de comprendre le patriote florentin et la franchise de l’admirer. Les temps ont changé. Les préceptes de
tin et la franchise de l’admirer. Les temps ont changé. Les préceptes de Machiavel nous paraissent exécrables et d’une épo
ont changé. Les préceptes de Machiavel nous paraissent exécrables et d’ une époque à jamais condamnée. Cependant M. de Bet
oprie dans ses discours et ils inspirent complètement toute une série d’ ouvrages retentissants signés Clausewitz, Bernhard
la guerre rendit illustres et qui ont façonné, en Allemagne, l’esprit de toute une génération. Dès le début de la guerre,
façonné, en Allemagne, l’esprit de toute une génération. Dès le début de la guerre, dans les paroles et les actes du gouve
et jusque dans les dévastations des régions « accoutumées à un régime de liberté », on retrouve les doctrines du « Prince 
jamais imaginés. Des Allemands libéraux, éclairés, révoltés par tant d’ horreurs, nomment machiavélisme ce que l’on désign
s par tant d’horreurs, nomment machiavélisme ce que l’on désigne hors d’ Allemagne par les mots nouveaux et un peu vagues d
l’on désigne hors d’Allemagne par les mots nouveaux et un peu vagues d’ impérialisme, de pangermanisme, de militarisme pru
rs d’Allemagne par les mots nouveaux et un peu vagues d’impérialisme, de pangermanisme, de militarisme prussien. Ce qu’il
les mots nouveaux et un peu vagues d’impérialisme, de pangermanisme, de militarisme prussien. Ce qu’il y a de particulièr
impérialisme, de pangermanisme, de militarisme prussien. Ce qu’il y a de particulièrement remarquable dans les messages et
y a de particulièrement remarquable dans les messages et les discours de M. Wilson, c’est leur contraste avec des principe
c’est leur contraste avec des principes qui ont trop longtemps servi de règle, sous des voiles plus ou moins épais, à la
talent à cette heure avec insolence dans les livres et dans les actes de l’Allemagne impériale. Son message au peuple russ
impériale. Son message au peuple russe est, à ce point de vue, digne d’ être médité. Sans doute l’Amérique avait à venger
ue, digne d’être médité. Sans doute l’Amérique avait à venger la mort de ses nationaux et à défendre son commerce menacé p
liberté des autres, sans ambitions personnelles, sans arrière-pensées d’ annexions, sans idées de lucre. Elle jette 35 mill
ambitions personnelles, sans arrière-pensées d’annexions, sans idées de lucre. Elle jette 35 milliards et le sang de ses
d’annexions, sans idées de lucre. Elle jette 35 milliards et le sang de ses enfants dans une entreprise où elle n’attend
es et solides. « Aucun peuple, proclame M. Wilson, ne peut être forcé d’ accepter la souveraineté qu’il repousse, aucun cha
tre forcé d’accepter la souveraineté qu’il repousse, aucun changement de pouvoir ne pourra être effectué s’il n’a pour but
aucun changement de pouvoir ne pourra être effectué s’il n’a pour but d’ assurer la paix au monde et le bonheur du peuple…
es unis, la victoire est certaine… nous pourrons alors nous permettre d’ être généreux… » Un si noble langage, l’élan qu’il
concert des nations, ce sont là des faits immenses et qui permettent de croire au progrès du monde. Tome CXXII, numé
 1917). […] Émile Haumant. Un problème ethnographique. La slavisation de la Dalmatie. (« Publicistes italiens ou slaves »,
« proclament ce pays, les uns slave, les autres latin. » Sans essayer de les accorder, M. Haumant suit dans l’histoire, et
iovanni Pascoli », par Ruth Shepard Phelps, professeur à l’université de Minnesota. « Pascoli fut un des poètes le plus pu
s infiniment petites ; il trouva l’emploi le plus heureux des talents de son fanciullino. » Miss Phelps donne en vers angl
Musco est considéré en ce moment comme le plus grand acteur comique de l’Italie. Il ne tardera pas à partager avec Charl
ique de l’Italie. Il ne tardera pas à partager avec Charlot la gloire de faire rire le monde entier. C’est un sicilien de
ec Charlot la gloire de faire rire le monde entier. C’est un sicilien de Catane. Tour à tour chapelier, pâtissier, gantier
maçon et tailleur, cet homme aux cheveux crépus a d’abord fait partie de la troupe de Giovanni Grasso. La réputation grand
leur, cet homme aux cheveux crépus a d’abord fait partie de la troupe de Giovanni Grasso. La réputation grandissante d’Ang
it partie de la troupe de Giovanni Grasso. La réputation grandissante d’ Angelo Musco gênait la gloire autoritaire de Grass
a réputation grandissante d’Angelo Musco gênait la gloire autoritaire de Grasso, et Musco forma une troupe. Puis en avril 
Grasso, et Musco forma une troupe. Puis en avril 1914, Milan s’engoua de Musco et le voilà célèbre. Il vient d’être nommé
en avril 1914, Milan s’engoua de Musco et le voilà célèbre. Il vient d’ être nommé commendatore… Une Université à Nice
’être nommé commendatore… Une Université à Nice Il est question de créer après la guerre une Université à Nice. Cett
epuis vingt ans, est sensiblement éloignée des centres universitaires de Marseille et d’Aix ; elle compte une clientèle d’
est sensiblement éloignée des centres universitaires de Marseille et d’ Aix ; elle compte une clientèle d’hôtes d’hiver et
tres universitaires de Marseille et d’Aix ; elle compte une clientèle d’ hôtes d’hiver et de printemps qui s’accroît sans c
versitaires de Marseille et d’Aix ; elle compte une clientèle d’hôtes d’ hiver et de printemps qui s’accroît sans cesse, et
de Marseille et d’Aix ; elle compte une clientèle d’hôtes d’hiver et de printemps qui s’accroît sans cesse, et qui désire
ésirerait avoir à proximité, pour les jeunes gens, des établissements d’ enseignement supérieur. On pourrait donner à cette
rieur. On pourrait donner à cette Université un caractère original et d’ utilité générale en en faisant un centre d’études
é un caractère original et d’utilité générale en en faisant un centre d’ études franco-italien, si l’on songe que les relat
ussi y faire place à des enseignements pratiques, comme l’utilisation de la houille blanche et l’économie politique appliq
uille blanche et l’économie politique appliquée au tourisme. À défaut d’ Université, il pourrait être créé, comme jadis à A
ourrait être créé, comme jadis à Alger, une École Supérieure relevant de l’Université d’Aix-Marseille, — ce qui nécessiter
é, comme jadis à Alger, une École Supérieure relevant de l’Université d’ Aix-Marseille, — ce qui nécessiterait des crédits
— ce qui nécessiterait des crédits moins élevés et soulèverait moins d’ objections de la part des villes concurrentes. Le
jections de la part des villes concurrentes. Le général Goiran, maire de Nice, et la municipalité, qui s’est déjà imposé d
éral Goiran, maire de Nice, et la municipalité, qui s’est déjà imposé de gros sacrifices pour les lycées de la ville, sont
unicipalité, qui s’est déjà imposé de gros sacrifices pour les lycées de la ville, sont très favorables au projet. De la p
projet. De la part de l’État il ne saurait y avoir que des objections d’ ordre financier. Sans doute ne sont-elles pas inso
’ordre financier. Sans doute ne sont-elles pas insolubles, surtout si de généreux donateurs, comme il s’en trouve tant sur
le littoral, se proposaient pour fonder quelques chaires. Le Prix de poésie latine Dans une assemblée récente, l’Ac
rix de poésie latine Dans une assemblée récente, l’Académie Royale d’ Amsterdam a décerné le prix international de poési
écente, l’Académie Royale d’Amsterdam a décerné le prix international de poésie latine qui fut tant de fois remporté par G
tre vingt-neuf concurrents, est un Italien : Francesco-Sofia Alessio, de Radicena (Calabre). On pourrait croire que ce lat
. Vittorio Pica : Attraverso gli Albi e le Cartelle (Institut italien d’ art graphique) Gustave Kahn. Tome CXXII, numéro
ca, le critique italien bien connu, un des plus subtils des écrivains d’ outre-monts, a groupé sous le titre d’Attraverso g
des plus subtils des écrivains d’outre-monts, a groupé sous le titre d’ Attraverso gli Albi e le Cartelle, une série d’int
a groupé sous le titre d’Attraverso gli Albi e le Cartelle, une série d’ intéressantes études. Il y traite de J.-F. Raffaël
gli Albi e le Cartelle, une série d’intéressantes études. Il y traite de J.-F. Raffaëlli en se limitant à la notation du g
traite de J.-F. Raffaëlli en se limitant à la notation du grand rôle de Raffaëlli comme descripteur de la banlieue parisi
e limitant à la notation du grand rôle de Raffaëlli comme descripteur de la banlieue parisienne et rend justice à ce grand
scripteur de la banlieue parisienne et rend justice à ce grand effort de vérisme. Il nous promène à travers une Italie déc
belles œuvres des Whistler, des Chahine. Il analyse le talent curieux de M. Alberto Martini, un commentateur d’Edgar Poe p
. Il analyse le talent curieux de M. Alberto Martini, un commentateur d’ Edgar Poe par l’illustration. C’est des artistes d
us présente en lui un visionnaire violent et habile, qui a des points d’ attache avec certains de nos romantiques français.
sionnaire violent et habile, qui a des points d’attache avec certains de nos romantiques français. Ses compositions sont d
ache avec certains de nos romantiques français. Ses compositions sont d’ un art très littéraire, mais qui n’est pas sans te
s sont d’un art très littéraire, mais qui n’est pas sans tenir compte de la plastique, et il y a de la saveur dans l’étran
aire, mais qui n’est pas sans tenir compte de la plastique, et il y a de la saveur dans l’étrangeté de ses audacieuses tra
tenir compte de la plastique, et il y a de la saveur dans l’étrangeté de ses audacieuses transcriptions ; à noter aussi un
ec réunis en un seul essai par leurs affinités intellectuelles. C’est de la critique large et judicieuse. Échos. Le Lat
Tome CXXII, numéro 460, 16 août 1917, p. 760-768 [761]. À l’occasion de la clôture des cours universitaires d’Oxford, sir
p. 760-768 [761]. À l’occasion de la clôture des cours universitaires d’ Oxford, sir Herbert Warren parla en latin du peupl
ires d’Oxford, sir Herbert Warren parla en latin du peuple italien et de la guerre qu’il soutient. Italus, interea, ut ol
le italien et de la guerre qu’il soutient. Italus, interea, ut olim, de suo agit, Italiam illam a patribus abreptam, nerd
ontem superare Timavi. Presque en même temps, l’illustre professeur de latin Ettore Stampini, pour célébrer le 40e anniv
rofesseur de latin Ettore Stampini, pour célébrer le 40e anniversaire de son doctorat, vient d’écrire une épigraphe latine
re Stampini, pour célébrer le 40e anniversaire de son doctorat, vient d’ écrire une épigraphe latine : Post — XL — Annos, o
re la jeunesse italienne et son sacrifice. Stampini évoque les traits de ses anciens maîtres. Venerendæ — Magistrorum — M
7, p. 118-122 [122]. Souhaitons donc que l’Entente victorieuse trouve de bons diplomates pour asseoir et confirmer sa vict
es pour asseoir et confirmer sa victoire. Souhaitons que les appétits de chacun de ses participants aux prises avec la for
seoir et confirmer sa victoire. Souhaitons que les appétits de chacun de ses participants aux prises avec la formule traît
s de chacun de ses participants aux prises avec la formule traîtresse de la Paix sans annexion ne vienne pas compromettre,
enne pas compromettre, par un particularisme maladroit, les résultats de l’œuvre commune. Un livre qui a fait beaucoup de
vre qui a fait beaucoup de bruit en Italie, La Nostra pace coloniale, de M. Giuseppe Piazza, autorise toutes les inquiétud
reusement, les conférences des Alliés auront, nous l’espérons, à cœur de prévenir ces difficultés futures. Ouvrages sur
dans la grande croisade pour le droit des nations ; il a donc, en sus de son mérite technique, un intérêt documentaire trè
aire très réel, puisqu’il montre que, même prise encore dans les rets de la Triple Alliance, l’Italie se délivrait de l’id
ise encore dans les rets de la Triple Alliance, l’Italie se délivrait de l’idéal germanique de violence et de brutalité po
ts de la Triple Alliance, l’Italie se délivrait de l’idéal germanique de violence et de brutalité pour revenir à l’idéal o
Alliance, l’Italie se délivrait de l’idéal germanique de violence et de brutalité pour revenir à l’idéal occidental de co
manique de violence et de brutalité pour revenir à l’idéal occidental de coopération spontanée et libre. Ce fut d’ailleurs
leurs toujours le sien ; dès 1867 Mazzini demandait le rétablissement de la Pologne et l’institution d’un Congrès internat
67 Mazzini demandait le rétablissement de la Pologne et l’institution d’ un Congrès international et permanent au-dessus de
ne et l’institution d’un Congrès international et permanent au-dessus de tous ; et cet antique fonds de sagesse respectueu
s international et permanent au-dessus de tous ; et cet antique fonds de sagesse respectueuse du droit d’autrui permet de
essus de tous ; et cet antique fonds de sagesse respectueuse du droit d’ autrui permet de ne pas attacher d’importance aux
et cet antique fonds de sagesse respectueuse du droit d’autrui permet de ne pas attacher d’importance aux quelques bouffée
s de sagesse respectueuse du droit d’autrui permet de ne pas attacher d’ importance aux quelques bouffées d’esprit impérial
d’autrui permet de ne pas attacher d’importance aux quelques bouffées d’ esprit impérialiste qui fusent de temps à autre ch
r d’importance aux quelques bouffées d’esprit impérialiste qui fusent de temps à autre chez nos frères transalpins ; ce n’
pas impunément qu’on lie partie pendant trente ans avec une puissance d’ orgueil et de haine comme l’Allemagne, on gagne un
t qu’on lie partie pendant trente ans avec une puissance d’orgueil et de haine comme l’Allemagne, on gagne un peu sa malad
un peu sa maladie ; c’est déjà très beau que l’Italie se soit reprise d’ elle-même, et que depuis une dizaine d’années elle
u que l’Italie se soit reprise d’elle-même, et que depuis une dizaine d’ années elle ait commencé à éliminer son virus tude
ne d’années elle ait commencé à éliminer son virus tudesque ! Au jour de la paix, tout d’ailleurs s’arrangera facilement,
dus faciles à éclaircir, et nous pouvons faire crédit à la générosité de tous. Qui perd son âme la sauve, dit l’Évangile ;
é de tous. Qui perd son âme la sauve, dit l’Évangile ; des politiques d’ esprit étroit ont souvent reproché à Napoléon III
 ; des politiques d’esprit étroit ont souvent reproché à Napoléon III d’ avoir fait l’unité italienne contre notre intérêt
térêt national. Comme ils se trompaient ! Avec une Italie comme celle de 1859, tout entière, sauf le Piémont, inféodée à l
émont, inféodée à l’Autriche, nous aurions eu sur les bras un million de baïonnettes de plus ; grâce à notre second empire
. Tome CXXIII, numéro 461, 1er septembre 1917, p. 137-151 [147-149]. De M. Luigi Barzini, on a publié encore un curieux o
La Guerre moderne, sur terre, dans les airs et sous les eaux, traduit de l’italien par Jacques Mesnil. C’est, en quelque s
talien par Jacques Mesnil. C’est, en quelque sorte et au point de vue de nos alliés, le bilan des nouvelles méthodes de co
rte et au point de vue de nos alliés, le bilan des nouvelles méthodes de combattre, des nouveaux procédés. La guerre moder
es, angoissants, urgents ; elle bouleverse les principes fondamentaux de la science militaire, — arrête la bataille le lon
es fondamentaux de la science militaire, — arrête la bataille le long d’ une ligne, transforme en pression ce qui était mou
en pression ce qui était mouvement, réduit l’action à la forme unique de l’attaque de front ; et cette attaque ne ressembl
e qui était mouvement, réduit l’action à la forme unique de l’attaque de front ; et cette attaque ne ressemble à aucun com
s ne comptent pas, ou à peine ; on arrête les armées avec des réseaux de fils de fer. La guerre de tranchées a pris naissa
ptent pas, ou à peine ; on arrête les armées avec des réseaux de fils de fer. La guerre de tranchées a pris naissance dans
ine ; on arrête les armées avec des réseaux de fils de fer. La guerre de tranchées a pris naissance dans l’immobilité des
té des deux adversaires, le Français et l’Allemand, après la bataille de la Marne. En essayant de se tourner réciproquemen
le Français et l’Allemand, après la bataille de la Marne. En essayant de se tourner réciproquement ils prolongèrent la lut
réciproquement ils prolongèrent la lutte sur leurs flancs, mais avec de petites forces, sans autre résultat que de porter
ur leurs flancs, mais avec de petites forces, sans autre résultat que de porter le front retranché jusqu’à la mer ; et ave
chée est devenue dès lors une chose formidable et neuve ; le principe de la marée humaine, — sur laquelle comptaient les A
atiguées que les contre-attaques les rejetaient en arrière. — Le rôle de l’artillerie de même s’est modifié ; les batterie
aut pour les atteindre bombarder des régions entières. Les conditions de l’assaut, de l’attaque, — de même que celles de l
atteindre bombarder des régions entières. Les conditions de l’assaut, de l’attaque, — de même que celles de la résistance,
ières. Les conditions de l’assaut, de l’attaque, — de même que celles de la résistance, — ont été en somme complètement mo
mplètement modifiées. — Nul ne prévoyait aux débuts, de même, le rôle de l’aéronautique, — dont nous comprenons maintenant
ont nous comprenons maintenant très bien l’importance ; mais l’auteur de ce travail a peut-être un peu trop exagéré en écr
utte des systèmes allemands et des systèmes français ; l’organisation de la défense, — qui a tout de même fait quelque pro
ns sur le front italien (La Représaille, 19 février 1916) et une nuit de Venise sous les bombes, — où il y eut d’ailleurs
— où il y eut d’ailleurs quelques dégâts. La partie surtout originale de ce travail est enfin celle qui concerne les expéd
xpéditions maritimes, — sur lesquelles il n’a été donné jusqu’ici que d’ assez rares indications. On peut y suivre les navi
jusqu’ici que d’assez rares indications. On peut y suivre les navires de pêche, frétés spécialement pour aller cueillir le
r les mines disposées par l’ennemi ; la lutte contre les submersibles de l’adversaire, qui disparaissent heureusement parf
l’adversaire, qui disparaissent heureusement parfois dans l’explosion de leurs propres engins. Je citerai encore les détai
mouillage des mines ; la lutte continuelle organisée contre l’action de l’adversaire ; puis de curieux tableaux de la vie
la lutte continuelle organisée contre l’action de l’adversaire ; puis de curieux tableaux de la vie à bord d’un sous-marin
organisée contre l’action de l’adversaire ; puis de curieux tableaux de la vie à bord d’un sous-marin, les trucs de la gu
l’action de l’adversaire ; puis de curieux tableaux de la vie à bord d’ un sous-marin, les trucs de la guerre sous l’eau,
puis de curieux tableaux de la vie à bord d’un sous-marin, les trucs de la guerre sous l’eau, — par exemple à propos des
— par exemple à propos des torpilles que la flottille vient disposer, de nuit, à l’entrée d’un port autrichien ; les ruses
os des torpilles que la flottille vient disposer, de nuit, à l’entrée d’ un port autrichien ; les ruses et stratagèmes dont
mis, — allant jusqu’à projeter, lorsqu’ils sont poursuivis, des flots de naphte, qui servent à la fois à troubler l’eau et
rappins à crochet avec lesquels on traîne entre deux eaux des chaînes d’ explosifs ; les râteliers de grappins munis de bom
els on traîne entre deux eaux des chaînes d’explosifs ; les râteliers de grappins munis de bombes immergées, que remorquen
e deux eaux des chaînes d’explosifs ; les râteliers de grappins munis de bombes immergées, que remorquent des systèmes de
rs de grappins munis de bombes immergées, que remorquent des systèmes de câbles, tirés par des couples de torpilleurs, etc
mergées, que remorquent des systèmes de câbles, tirés par des couples de torpilleurs, etc… — On ne saurait trop admirer, o
isant dont fait montre l’humanité depuis qu’elle est sur « le sentier de la guerre ». L’auteur de ces récits s’intéresse d
humanité depuis qu’elle est sur « le sentier de la guerre ». L’auteur de ces récits s’intéresse d’ailleurs à nombre de cho
e la guerre ». L’auteur de ces récits s’intéresse d’ailleurs à nombre de choses qui restent trop souvent dans l’ombre au c
qui est bien un avantage. On peut ajouter dès lors qu’avec le plaisir d’ apprendre des choses nouvelles, — ou du moins dont
u moins dont il a été peu parlé jusqu’alors, — il a encore l’agrément d’ offrir une lecture attachante. Échos Mercure
e, durant la guerre contre la Russie, autour de Sébastopol, un groupe d’ officiers étaient tranquillement à table sous la t
e suscita un sang-froid si héroïque. « Mais le jour suivant, on était de nouveau à table. Tout à coup on déboucha une bout
t, on était de nouveau à table. Tout à coup on déboucha une bouteille de champagne et le commandant, surpris par la détona
ande… Bari et le Barisien Bari, dans les Pouilles, ville natale de Ricciotto Canudo, vient d’avoir sa première expos
n Bari, dans les Pouilles, ville natale de Ricciotto Canudo, vient d’ avoir sa première exposition d’art, exposition dis
ille natale de Ricciotto Canudo, vient d’avoir sa première exposition d’ art, exposition discrète où l’esthéticien qui vint
Pouilles, est aujourd’hui capitaine dans l’armée française et décoré de la croix de guerre, de la Légion d’honneur et de
st aujourd’hui capitaine dans l’armée française et décoré de la croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la médaille
hui capitaine dans l’armée française et décoré de la croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la médaille italienne a
dans l’armée française et décoré de la croix de guerre, de la Légion d’ honneur et de la médaille italienne al valore ; so
française et décoré de la croix de guerre, de la Légion d’honneur et de la médaille italienne al valore ; sous le pseudon
udonyme anagrammatique du capitaine Oudanc, il a publié ses souvenirs d’ officier de zouaves pendant la retraite de Serbie.
grammatique du capitaine Oudanc, il a publié ses souvenirs d’officier de zouaves pendant la retraite de Serbie. On l’a vu
, il a publié ses souvenirs d’officier de zouaves pendant la retraite de Serbie. On l’a vu à Rome tandis que les Ballets r
n l’a vu à Rome tandis que les Ballets russes préparaient leur saison de Paris, après quoi il a été se faire blesser sur l
ur saison de Paris, après quoi il a été se faire blesser sur le front de Macédoine en songeant à Dante, à l’amour, à ses d
ongeant à Dante, à l’amour, à ses deux patries unies pour le triomphe de la même cause. C’est un Barisien bien parisien…
e société du monde officiellement constituée était celle des vétérans de Villafranca, près de Vérone (Italie), laquelle n’
certain Joseph Fumagalli, qui réunissait toutes les charges sociales de président, caissier, etc. Il était le dernier sur
s sociales de président, caissier, etc. Il était le dernier survivant de la Société qui, au temps de sa prospérité, réunis
e la Société qui, au temps de sa prospérité, réunissait une trentaine de membres. Il vient de mourir, mais jusqu’à son der
nquait aucune réunion officielle. Il y paraissait portant la bannière de sa société. Maintenant qu’il est mort la municipa
iété. Maintenant qu’il est mort la municipalité va prendre possession de la bannière et de la caisse sociale contenant une
u’il est mort la municipalité va prendre possession de la bannière et de la caisse sociale contenant une centaine de lires
session de la bannière et de la caisse sociale contenant une centaine de lires qui serviront à la constitution d’une nouve
ciale contenant une centaine de lires qui serviront à la constitution d’ une nouvelle société de vétérans de la guerre actu
taine de lires qui serviront à la constitution d’une nouvelle société de vétérans de la guerre actuelle. Paesiello en R
es qui serviront à la constitution d’une nouvelle société de vétérans de la guerre actuelle. Paesiello en Russie L’a
ans de la guerre actuelle. Paesiello en Russie L’auteur célèbre de La Serva padrona eut dans Catherine II une grande
a eut dans Catherine II une grande admiratrice. On raconte qu’un soir d’ hiver où elle l’avait invité dans son appartement
pouvant remuer les doigts à cause du froid, la tsarine ôta sa pelisse d’ hermine enrichie de six brillants en guise de bout
doigts à cause du froid, la tsarine ôta sa pelisse d’hermine enrichie de six brillants en guise de boutons et la mit sur l
richie de six brillants en guise de boutons et la mit sur les épaules de Paesiello, le priant d’accepter ce vêtement pour
en guise de boutons et la mit sur les épaules de Paesiello, le priant d’ accepter ce vêtement pour le préserver du climat r
ccepter ce vêtement pour le préserver du climat russe. Après huit ans de séjour en Russie, pris de nostalgie, Paesiello en
e préserver du climat russe. Après huit ans de séjour en Russie, pris de nostalgie, Paesiello entreprit de revenir dans sa
huit ans de séjour en Russie, pris de nostalgie, Paesiello entreprit de revenir dans sa patrie. À Naples, Ferdinand IV le
de revenir dans sa patrie. À Naples, Ferdinand IV le nomma son maître de chapelle. C’est alors qu’il écrivit La Nina pazza
usion à la Grande Catherine. Il ne quitta plus Naples que sur l’ordre de Napoléon, qui l’accueillit aux Tuileries avec mag
es avec magnificence, lui allouant 30 000 francs annuels, un carrosse de cour et le prix de la chère pour douze personnes
e, lui allouant 30 000 francs annuels, un carrosse de cour et le prix de la chère pour douze personnes journellement. Il n
ancolie au manteau immaculé dont la tsarine l’avait enveloppé un jour d’ hiver. Le Musée de l’Aéronautique La courte
maculé dont la tsarine l’avait enveloppé un jour d’hiver. Le Musée de l’Aéronautique La courte mais déjà glorieuse h
Le Musée de l’Aéronautique La courte mais déjà glorieuse histoire de l’aéronautique, qui traverse aujourd’hui une péri
euse histoire de l’aéronautique, qui traverse aujourd’hui une période de grand progrès, a suggéré au général Marieni l’idé
iode de grand progrès, a suggéré au général Marieni l’idée excellente d’ en réunir les documents les plus importants et les
eux dans un musée destiné à conserver pour la postérité les monuments de la plus nouvelle des sciences. Le musée de l’Aéro
la postérité les monuments de la plus nouvelle des sciences. Le musée de l’Aéronautique sera donc constitué à Rome et l’on
usée de l’Aéronautique sera donc constitué à Rome et l’on avait parlé de l’installer au Castel Saint-Ange. Pourtant il par
i. Tome CXXIII, numéro 462, 16 septembre 1917 Les Héritiers de la Succession d’Autriche [III] [extrait] Étienn
II, numéro 462, 16 septembre 1917 Les Héritiers de la Succession d’ Autriche [III] [extrait] Étienne Fournol. Tome 
e ne parle pas seulement des difficultés internationales qui pressent de toute part la future Illyrie. Imaginez, pour en a
’Italie et la France, et tenez compte encore du coefficient permanent de complexité que comportent les choses d’Orient. De
core du coefficient permanent de complexité que comportent les choses d’ Orient. De tous ces différends, le plus cruel, — j
efficient permanent de complexité que comportent les choses d’Orient. De tous ces différends, le plus cruel, — je dis le p
r ma part, et très résolument, à laisser les Italiens eux-mêmes juges de ce qu’exige leur suprématie navale dans l’Adriati
lant ami M. Victor Bérard, qui pourtant est bien, je crois, le patron de tous les Yougoslaves qui viennent chez nous, une
, le patron de tous les Yougoslaves qui viennent chez nous, une sorte de Saint Sava français, a coutume de dire que pour e
s qui viennent chez nous, une sorte de Saint Sava français, a coutume de dire que pour examiner les problèmes de l’Adriati
aint Sava français, a coutume de dire que pour examiner les problèmes de l’Adriatique, il veut chausser des lunettes itali
en volontiers pour mon compte. D’abord, il y a des traités, condition de l’entrée en guerre de l’Italie. Oserai-je ajouter
compte. D’abord, il y a des traités, condition de l’entrée en guerre de l’Italie. Oserai-je ajouter aux considérations gé
r aux considérations générales invoquées par les Italiens la futilité d’ un scrupule personnel ? Avant la guerre, quelques
licienne, sa rive adriatique abandonnée et infertile, les ports rares de sa côte basse, où dorment quelques vaisseaux aux
entourait l’Italie comme un fossé entoure une prison », s’efforçaient de rappeler l’attention italienne sur son véritable
urd’hui, alors que la guerre n’a fait qu’ajouter un argument puissant de stratégie navale à cette démonstration d’ordre éc
jouter un argument puissant de stratégie navale à cette démonstration d’ ordre économique. Cette bataille de Dalmatie a été
tégie navale à cette démonstration d’ordre économique. Cette bataille de Dalmatie a été conduite.de part et d’autre avec g
rdre économique. Cette bataille de Dalmatie a été conduite.de part et d’ autre avec grande ardeur et à grand fracas ; le ti
s brochures, des volumes et des arguments, ethniques et linguistiques d’ un côté, historiques et stratégiques de l’autre, n
ts, ethniques et linguistiques d’un côté, historiques et stratégiques de l’autre, n’a cependant jamais empêché les personn
es personnes « autorisées » par leur information où par leur sagesse, de tomber toujours d’accord que tout devait nécessai
it nécessairement s’arranger. Ni les Serbes ne contestent le principe de la suprématie navale de l’Italie dans l’Adriatiqu
nger. Ni les Serbes ne contestent le principe de la suprématie navale de l’Italie dans l’Adriatique11, ni les Italiens ne
driatique11, ni les Italiens ne méconnaissent que le premier principe de la politique balkanique à laquelle ils seront att
aussi bien par leurs traditions les plus sûres que par la délégation de l’Entente sera l’accord permanent avec la Serbie
conclusion à laquelle arrive l’esprit ferme, judicieux et clairvoyant de M. Andrea Torre, député de Salerne et Président d
e l’esprit ferme, judicieux et clairvoyant de M. Andrea Torre, député de Salerne et Président du syndicat de la Presse ita
voyant de M. Andrea Torre, député de Salerne et Président du syndicat de la Presse italienne, au bout de sa polémique avec
sa polémique avec un publiciste britannique12. Je ne me hâterai point de dénoncer d’avance la gloutonnerie impérialiste d’
avec un publiciste britannique12. Je ne me hâterai point de dénoncer d’ avance la gloutonnerie impérialiste d’un peuple co
ne me hâterai point de dénoncer d’avance la gloutonnerie impérialiste d’ un peuple conduit par des hommes si habiles, et pr
régime juste qui convient à ces terres slaves « nées sous le sourire de l’Italie », suivant la charmante expression du po
ptembre 1917, p. 375-384 [381-382]. Une galerie transatlantique vient d’ enlever, moyennant 5 000 000 de francs, un Mantegn
82]. Une galerie transatlantique vient d’enlever, moyennant 5 000 000 de francs, un Mantegna de la collection Pembroke, — 
tlantique vient d’enlever, moyennant 5 000 000 de francs, un Mantegna de la collection Pembroke, — l’un des trente-trois M
sous la République, Mantegna n’était considéré qu’en tant que monnaie d’ échange contre d’autres tableaux plus en vogue. C’
e d’autres tableaux plus en vogue. C’est ainsi que le célèbre retable de San Zeno, de Vérone, dont le morceau central de l
bleaux plus en vogue. C’est ainsi que le célèbre retable de San Zeno, de Vérone, dont le morceau central de la predella es
ue le célèbre retable de San Zeno, de Vérone, dont le morceau central de la predella est encore au Louvre, ayant été morce
predella est encore au Louvre, ayant été morcelé, le musée provincial de Tours en reçut un premier fragment, la Résurrecti
hange duquel le musée tourangeau avait dû envoyer… un Chasseur buvant de Luca Giordano, — lequel d’ailleurs ne lui était j
u. Les deux Mantegna de Tours font face aujourd’hui à un Rubens amené de Belgique, comme eux-mêmes l’avaient été d’Italie.
ourd’hui à un Rubens amené de Belgique, comme eux-mêmes l’avaient été d’ Italie. En 1815, on ne sait comment, le Calvaire d
ent, le Calvaire du Louvre, la Résurrection et le Christ aux Oliviers de Tours, furent « oubliés » dans les restitutions.
? Tome CXXIII, numéro 463, 1er octobre 1917 Quelques lettres de Michel-Ange Traduit de l’italien par M. C. Mart
 463, 1er octobre 1917 Quelques lettres de Michel-Ange Traduit de l’italien par M. C. Martin. Tome CXXIII, numéro 
rt étrange, et malgré tout l’intérêt qu’elles présentent, les lettres de Michel-Ange n’ont jamais été intégralement tradui
parition, ses poésies, promptement répandues par ses amis, trouvaient de chauds admirateurs, sa correspondance, même en It
, tout autant et même peut-être plus que ses sonnets, elle nous donne de nouveaux et curieux aperçus, non seulement du car
nous donne de nouveaux et curieux aperçus, non seulement du caractère de ce merveilleux génie, mais aussi de la vie italie
erçus, non seulement du caractère de ce merveilleux génie, mais aussi de la vie italienne à son époque. Vasari, dans la Vi
nie, mais aussi de la vie italienne à son époque. Vasari, dans la Vie de Michel-Ange, insère seulement les lettres qui lui
d artiste. Cette publication renferme toutes les lettres et fragments de lettres retrouvés jusqu’à ce jour. En 1913, la co
de les rendre accessibles au grand public. M. Papini, qui fut chargé de cette dernière édition, nous parle de plusieurs l
blic. M. Papini, qui fut chargé de cette dernière édition, nous parle de plusieurs lettres dont personne n’a jamais pu jus
lorence, sont rendues inaccessibles par suite de clauses mystérieuses d’ un mystérieux testament, ou, plutôt, par la mauvai
ieuses d’un mystérieux testament, ou, plutôt, par la mauvaise volonté de ceux qui en ont la garde. Le docteur Karl Frey qu
garde. Le docteur Karl Frey qui a pu, soit grâce à la haute influence d’ un ministre, soit avec la complicité d’un subalter
oit grâce à la haute influence d’un ministre, soit avec la complicité d’ un subalterne, pénétrer dans les archives michelan
ore. En France, Piot en a publié un très petit nombre dans le Cabinet de l’Amateur. Dans la traduction des Vite de Vasari
etit nombre dans le Cabinet de l’Amateur. Dans la traduction des Vite de Vasari par Leclanché On retrouve les lettres adre
es par Michel-Ange à son ami, et dans Michel-Ange poète et épistolier de M. Alex. Sturdza, celles adressées à Vittoria Col
elles adressées à Vittoria Colonna. M. Boyer d’Agen (Œuvre littéraire de Michel-Ange), sur 495 lettres n’en traduit que 50
 intégralement, et pour celles adressées à Vasari donne la traduction de Leclanché. Il ajoute à cela des extraits plus ou
ion de Leclanché. Il ajoute à cela des extraits plus ou moins étendus de seulement 47 autres prises au hasard. M. Romain R
s de seulement 47 autres prises au hasard. M. Romain Rolland : La Vie de Michel-Ange, a eu beaucoup plus souvent recours a
elativement peu nombreux. La nouvelle traduction que nous donnons ici d’ un certain nombre de lettres jusqu’ici inconnues e
reux. La nouvelle traduction que nous donnons ici d’un certain nombre de lettres jusqu’ici inconnues en France a été faite
aite d’après l’édition du centenaire, et nous remercions M. Lemonnier de nous avoir aimablement accordé l’autorisation de
ercions M. Lemonnier de nous avoir aimablement accordé l’autorisation de faire ainsi connaître, autrement que par des extr
dovico di Buonarroto Simoni à Florence. À remettre en la boutique de Lorenzo Strozzi, Arts de la laine à la Porta Ross
ni à Florence. À remettre en la boutique de Lorenzo Strozzi, Arts de la laine à la Porta Rossa. [Bologne, 19 décembre 
i14 pour que je m’emploie à lui avoir ce qu’il me demande. Il m’écrit de lui faire faire la lame d’une dague et de faire e
lui avoir ce qu’il me demande. Il m’écrit de lui faire faire la lame d’ une dague et de faire en sorte que ce soit une cho
u’il me demande. Il m’écrit de lui faire faire la lame d’une dague et de faire en sorte que ce soit une chose admirable. P
ue ce n’est pas ma profession, ensuite parce que je n’ai pas le temps de m’en occuper. Cependant je m’efforcerai à ce que
ieux que je pourrai. J’ai compris toutes vos affaires, surtout celles de Giovansimone15. Je suis content qu’il s’occupe à
Je suis content qu’il s’occupe à ta boutique et qu’il ait la volonté de bien faire, parce que j’ai le désir de l’aider au
utique et qu’il ait la volonté de bien faire, parce que j’ai le désir de l’aider autant que vous autres ; et, si Dieu m’ai
ire ce que je vous ai promis. Tu m’écris que Giovansimone veut mettre de l’argent dans une boutique. Il me semble qu’il de
Il me semble qu’il devrait attendre encore quatre mois et faire ainsi d’ une pierre deux coups. Je sais que tu me comprends
pierre deux coups. Je sais que tu me comprends, cela suffit. Dis-lui de ma part qu’il s’applique à faire pour le mieux ;
part qu’il s’applique à faire pour le mieux ; si cependant il voulait de l’argent comme tu me l’écris, il faudrait prendre
il voulait de l’argent comme tu me l’écris, il faudrait prendre celui de Florence, parce qu’ici je ne peux rien encore lui
jusqu’à ce que je retourne là-bas. Je ne conseille pas à Giovansimone de venir, car j’habite ici dans une mauvaise chambre
nous sommes déjà quatre personnes, et je n’aurais pas la possibilité de le recevoir comme il le demande. Mais s’il veut c
e achevé la statue que je fais ; je demanderai à Lapo et à Lodovico17 de m’aider et lui enverrai un cheval pour qu’il ne v
lui enverrai un cheval pour qu’il ne vienne pas comme une bête. Rien d’ autre. Priez Dieu pour moi et pour que tout aille
26 mars 1507.] Buonarroto. J’ai eu il y a plusieurs jours une lettre de toi par laquelle j’appris toute l’histoire de la
sieurs jours une lettre de toi par laquelle j’appris toute l’histoire de la dague de Piero Aldobrandini. Je te préviens qu
une lettre de toi par laquelle j’appris toute l’histoire de la dague de Piero Aldobrandini. Je te préviens que si ce n’ét
par Piero. Il m’en envoya une en papier dans une lettre et m’écrivit de la faire faire exactement de la même façon. Je fi
e en papier dans une lettre et m’écrivit de la faire faire exactement de la même façon. Je fis ainsi. S’il voulait une dag
is ainsi. S’il voulait une dague il ne devait pas m’envoyer la mesure d’ un poignard ; mais à ce propos je veux t’écrire ce
t’écrire ce que j’ai voulu taire jusqu’ici : c’est que tu n’aies plus de rapports avec lui, car il n’est pas une fréquenta
ui donne pas ; fais-lui bon visage et dis-lui que je l’ai donnée à un de mes amis. Il suffit. Sache qu’ici elle m’a coûté
ffit. Sache qu’ici elle m’a coûté dix-neuf carlins plus treize liards d’ impôt. Mon affaire va bien, grâce à Dieu, et j’esp
à faire ce que je vous ai promis. Réconforte Giovansimone et dis-lui de m’écrire quelquefois, dis à Lodovico18 que je me
bien et que je le préviendrai avant de couler ma figure. Il le saura de toute façon. Recommande-moi à Granaccio19 quand t
façon. Recommande-moi à Granaccio19 quand tu le verras. Je n’ai rien d’ autre à le dire. Ici la peste commence et quoiqu’i
lpteur à Bologne. Si tu avais donné la dague à Piero ne lui dit rien d’ autre, mais si tu ne la lui as pas donnée, ne la l
omme je crois devoir l’écrire, et si d’ici quelque temps il ne change de conduite ou s’il prend à la maison ne fût-ce qu’u
ne fût-ce qu’un fétu ou fait une chose qui vous déplaît, je vous prie de me le dire, car je tâcherai d’avoir une permissio
e chose qui vous déplaît, je vous prie de me le dire, car je tâcherai d’ avoir une permission du Pape et irai là-bas lui mo
n’aviez pas été là, je ne l’aurais pas acheté. Si donc il vous plaît de louer la maison et d’affermer la terre, faites-le
e ne l’aurais pas acheté. Si donc il vous plaît de louer la maison et d’ affermer la terre, faites-le à votre gré, et avec
un seigneur. Si je n’allais pas là-bas l’été prochain, je vous dirais de le faire maintenant, et devenir demeurer avec moi
ent du mieux qu’ils pourraient. Vous loueriez les maisons et la ferme de Pazolatico ; avec le revenu et ce que je vous don
eut commander, et laisser ce vilain avec le cul en main. Je vous prie de réfléchir à vos projets. Lorsque vous saurez ce q
e réfléchir à vos projets. Lorsque vous saurez ce qu’il vous convient de faire, je vous aiderai dans la mesure du possible
e du possible. Prévenez-moi. Au sujet de Cassandre on m’a déconseillé de ramener ici le procès. On m’a dit que la dépense
est que je n’ai aucun ami à qui me fier, et que je ne peux m’occuper d’ une pareille chose. Il me semble, si vous voulez v
s manquera pas tant que j’en aurai. N’ayez pas peur, car ce n’est pas de cela que dépend la vie. Rien d’autre. Avisez-moi
ai. N’ayez pas peur, car ce n’est pas de cela que dépend la vie. Rien d’ autre. Avisez-moi comme je vous l’ai dit plus haut
mars 1549.] Lionardo. Je t’ai mis au courant dans ma dernière lettre de ma maladie de la pierre qui est très douloureuse,
onardo. Je t’ai mis au courant dans ma dernière lettre de ma maladie de la pierre qui est très douloureuse, comme le sait
ine une matière grosse et blanche, avec quelque morceaux et fragments de pierre ; je vais beaucoup mieux, et j’espère bien
ce à Dieu et à quelques bonnes personnes. Je vous tiendrai au courant de ce qui m’arrivera. Pour l’aumône dont je t’ai par
orelles plus tôt que je ne l’aurais fait ; j’ai commencé un brouillon de testament qui me semble bien, si je peux je l’écr
mais je voudrais bien que les lettres aillent par la bonne voie. Rien d’ autre pour l’instant. MICHELAGNIOLO BUONARROTI.
our les deux Brefs ; si tu vois que tu peux les envoyer par un, homme de confiance qui me les remette, envoie-les : sinon
Quant à ton mariage, tu me dis qu’auparavant tu veux venir me parler de vive voix. À cause de ma maison j’ai beaucoup de
me parler de vive voix. À cause de ma maison j’ai beaucoup de mal et de grandes dépenses comme tu le verras. Je ne te dis
et de grandes dépenses comme tu le verras. Je ne te dis pas pour cela de ne pas venir, mais il me semble que tu dois laiss
vis pauvrement mais je paie bien. Ces jours-ci on m’a parlé pour toi de la fille d’Altovito Altoviti ; elle n’a ni père n
ent mais je paie bien. Ces jours-ci on m’a parlé pour toi de la fille d’ Altovito Altoviti ; elle n’a ni père ni mère et es
20 février 1552.] Lionardo. Ces jours-ci avec ton oncle, j’ai parlé de ton mariage. Il m’a dit qu’il s’étonnait beaucoup
estimait que quelque méchant ladre t’en avait détourné pour profiter de cette fortune ou pour en hériter ; il m’a semblé
pour profiter de cette fortune ou pour en hériter ; il m’a semblé bon de te rapporter ces paroles. Maintenant, pendant que
endant que j’écris, on m’apporte la lettre dans laquelle tu me parles de la fille de Carlo di Giovanni Strozzi. J’ai connu
’écris, on m’apporte la lettre dans laquelle tu me parles de la fille de Carlo di Giovanni Strozzi. J’ai connu Giovanni St
. J’ai connu Giovanni Strozzi quand j’étais enfant ; c’était un homme de bien, je n’ai rien d’autre à t’en dire. J’ai conn
Strozzi quand j’étais enfant ; c’était un homme de bien, je n’ai rien d’ autre à t’en dire. J’ai connu aussi Carlo. Je croi
qu’à Chianti cela conviendrait mieux. Si tu y trouvais quelque chose de sûr, il faudrait le prendre et ne pas regarder à
eu, sous condition que l’un ne puisse rien faire sans le consentement de l’autre. Si vous restiez sans héritiers légitimes
San Martino, c’est-à-dire que l’on donnerait les rentes pour l’amour de Dieu, à de pauvres honteux, ou à des citoyens ind
o, c’est-à-dire que l’on donnerait les rentes pour l’amour de Dieu, à de pauvres honteux, ou à des citoyens indigents, ou
n ai donné quelques-uns aux amis et le reste est pour la maison. Rien d’ autre à te dire à ce sujet. Quant à ma santé, eu é
is-lui que je prie Dieu pour qu’elle fasse un autre beau garçon. Rien d’ autre. MICHELAGNIOLO BUONARROTI. VIII. Au même
pondrai à tout pour que tu ne t’étonnes pas et comprennes. Voici plus d’ un mois, le travail de la fabrique de Saint-Pierre
e tu ne t’étonnes pas et comprennes. Voici plus d’un mois, le travail de la fabrique de Saint-Pierre étant suspendu, je me
es pas et comprennes. Voici plus d’un mois, le travail de la fabrique de Saint-Pierre étant suspendu, je me disposai à all
urnai à Rome, où je suis grâce à Dieu ; et ici nous vivons à la grâce de Dieu, à cause des circonstances fâcheuses dans le
e Dieu le veut. Sois attentif à rester en bonne santé, en priant Dieu de nous aider. Comme ton père MICHELAGNIOLO BUONARRO
in 1553.] Lionardo. J’ai reçu le trebbiano25 avec ta lettre et celle de Francesca. Je n’ai pas répondu avant, parce que l
ai dit la même chose au Seigneur ambassadeur26 du Duc. Je te remercie de la lettre de messer Giorgio27. Pour m’excuser, di
e chose au Seigneur ambassadeur26 du Duc. Je te remercie de la lettre de messer Giorgio27. Pour m’excuser, dis à messer Gi
e, je n’ai pu arriver à exécuter le modèle28 que je vous avais promis de faire. Il serait trop long de vous écrire le pour
er le modèle28 que je vous avais promis de faire. Il serait trop long de vous écrire le pourquoi. J’en avais d’abord ébauc
me lire, c’est important. Voici ce dont il s’agit. Je me sens capable de faire pour la façade de Saint-Laurent une œuvre q
. Voici ce dont il s’agit. Je me sens capable de faire pour la façade de Saint-Laurent une œuvre qui soit le miroir de l’a
de faire pour la façade de Saint-Laurent une œuvre qui soit le miroir de l’architecture et de la sculpture de toute l’Ital
de de Saint-Laurent une œuvre qui soit le miroir de l’architecture et de la sculpture de toute l’Italie. Mais il faut que
ent une œuvre qui soit le miroir de l’architecture et de la sculpture de toute l’Italie. Mais il faut que le Pape29 et le
à moi pour tout31, ou bien qu’ils s’arrangent comme ils le voudront, d’ une autre manière que je ne vois pas. Vous compren
d’une autre manière que je ne vois pas. Vous comprendrez le pourquoi de ceci. Comme je vous l’écrivis, et depuis que je v
que je vous écrivis, j’ai retenu beaucoup de marbres, donné beaucoup d’ argent ici et là, et j’ai fait extraire des matéri
tirer deux colonnes comme je le voulais ; et j’y ai dépensé la moitié de ce que j’avais. Étant donné la quantité des marbr
semblables malchances pour que la dépense monte à plusieurs centaines de ducats. Il m’est impossible de calculer, et je ne
la dépense monte à plusieurs centaines de ducats. Il m’est impossible de calculer, et je ne pourrai guère rendre compte de
Il m’est impossible de calculer, et je ne pourrai guère rendre compte de ma dépense totale, tant que je n’aurai pas les ma
ais volontiers comme maître Pierre Fantini32, mais je n’ai pas autant de pommade qu’il le faudrait. De plus je suis vieux3
il le faudrait. De plus je suis vieux33, et il ne me semble pas utile de perdre tant de temps, pour économiser au Pape 2 o
tile de perdre tant de temps, pour économiser au Pape 2 ou 300 ducats de marbres. Je suis si pressé à Rome pour mon travai
es. Je suis si pressé à Rome pour mon travail34 qu’il me faut prendre de toute manière un parti. Voici ce que j’ai décidé.
donné, je n’hésiterais pas à risquer 400 ducats, car je n’aurais pas de compte à rendre. Je choisirais ici trois ou quatr
er, tout compris, et de façon à ce que le Pape n’ait plus à s’occuper de rien, ne peut, suivant le devis que j’ai fait, êt
ccuper de rien, ne peut, suivant le devis que j’ai fait, être moindre de 35 000 ducats d’or. Je mettrai six ans à la faire
e peut, suivant le devis que j’ai fait, être moindre de 35 000 ducats d’ or. Je mettrai six ans à la faire. En plus, d’ici
entreprise, parce que pour plusieurs raisons je veux m’en aller d’ici de toute façon. Quant au prix, si une fois l’œuvre c
ce que la somme fixée soit suffisante. Messer Domenico, je vous prie de me répondre fermement la volonté du Pape et du Ca
Les marbres extraits sont beaux, et ceux qui sont bons pour l’œuvre de Saint-Pierre sont faciles à tirer, et plus près d
e la mer que les autres, c’est-à-dire dans un lieu appelé la Corvara. De cet endroit à la mer on n’a pas à faire la dépens
elé la Corvara. De cet endroit à la mer on n’a pas à faire la dépense d’ une route, sinon en ce peu de marais qui est près
nt j’ai besoin pour mes statues, il faut élargir la roule déjà faite, de Corvara jusqu’à Seraveza sur environ deux milles.
pour ses marbres, c’est-à-dire le marais, je n’ai pas la possibilité d’ arranger le reste, et je ne pourrai pas avoir de m
ai pas la possibilité d’arranger le reste, et je ne pourrai pas avoir de marbres pour mon travail. S’il ne le fait pas, je
pas, je ne pourrais pas m’occuper, comme je le voudrais, des marbres de Saint-Pierre comme je l’ai promis au Cardinal ; m
rudence et habileté. Je sais que vous me voulez du bien. Je vous prie d’ arranger la chose à votre idée avec le Cardinal, e
n. Je vous prie d’arranger la chose à votre idée avec le Cardinal, et de me répondre bientôt pour que je puisse prendre un
n’aurais pas les marbres dont j’ai besoin. Je m’y suis fait beaucoup d’ ennemis à cause de cette affaire, et pour retourne
e de cette affaire, et pour retourner là-bas, il me faudrait beaucoup d’ audace, ainsi que nous l’avons dit ensemble. Je vo
udace, ainsi que nous l’avons dit ensemble. Je vous préviens que ceux de l’Œuvre37 ont déjà fait de grands projets sur cet
ns dit ensemble. Je vous préviens que ceux de l’Œuvre37 ont déjà fait de grands projets sur cette affaire des marbres quan
Je crois qu’ils ont déjà réglé les prix, et les impôts, et les droits de passage, et que les notaires, archi-notaires, pou
e tombe pas dans leurs mains, parce qu’après il serait plus difficile d’ en avoir d’eux que de Carrare. Je vous prie de me
dans leurs mains, parce qu’après il serait plus difficile d’en avoir d’ eux que de Carrare. Je vous prie de me répondre de
s mains, parce qu’après il serait plus difficile d’en avoir d’eux que de Carrare. Je vous prie de me répondre de suite ce
l serait plus difficile d’en avoir d’eux que de Carrare. Je vous prie de me répondre de suite ce que vous pensez que je do
ifficile d’en avoir d’eux que de Carrare. Je vous prie de me répondre de suite ce que vous pensez que je doive faire. Reco
ime Monseigneur. Espérant recevoir cette année une certaine quantité de marbre pour l’œuvre de Saint-Laurent à Florence,
ant recevoir cette année une certaine quantité de marbre pour l’œuvre de Saint-Laurent à Florence, et ne trouvant ni dans
Florence, et ne trouvant ni dans Saint-Laurent, ni dehors à proximité d’ atelier convenable pour les travailler, j’ai été f
ier convenable pour les travailler, j’ai été forcé, pour en bâtir un, d’ acheter un morceau du terrain de Sainte-Catherine
er, j’ai été forcé, pour en bâtir un, d’acheter un morceau du terrain de Sainte-Catherine au chapitre de Sainte-Marie-des-
r un, d’acheter un morceau du terrain de Sainte-Catherine au chapitre de Sainte-Marie-des-Fleurs38. Ce terrain me coûte tr
r faute, ils me disent qu’ils ne peuvent pas transgresser les clauses de la Bulle de vente qu’ils ont reçue du Pape. Si ma
me disent qu’ils ne peuvent pas transgresser les clauses de la Bulle de vente qu’ils ont reçue du Pape. Si maintenant le
e du Pape. Si maintenant le Pape fait des Bulles qui donnent le droit de voler, je prie Votre Révérendissime Seigneurie de
ui donnent le droit de voler, je prie Votre Révérendissime Seigneurie de m’en faire donner une, à moi aussi, parce que j’e
arce que j’en ai beaucoup plus besoin qu’eux. Si ce n’est pas l’usage de le faire, je la prie de me faire rendre raison de
p plus besoin qu’eux. Si ce n’est pas l’usage de le faire, je la prie de me faire rendre raison de la façon suivante : le
e n’est pas l’usage de le faire, je la prie de me faire rendre raison de la façon suivante : le terrain que j’ai pris ne m
, derrière celui-ci, une certaine quantité ; je prie Votre Seigneurie de m’en faire donner une autre parcelle qui me dédom
igneurie de m’en faire donner une autre parcelle qui me dédommagerait de ce qu’ils m’ont pris en trop sur ce que j’ai ache
ande à vous et vous remercie des services et bienfaits que j’ai reçus de vous, et me tiens entièrement à votre disposition
est à l’endroit où aboutit la route qui va du fleuve au vieux chemin de Rimagno. L’autre grotte est un peu après Rimagno,
magno, en allant à Seraveza ; c’est un gros rocher qui est en travers de la route, et l’autre est aux dernières maisons de
qui est en travers de la route, et l’autre est aux dernières maisons de Seraveza, en allant vers la Corvara. De plus il f
aveza, en allant vers la Corvara. De plus il faudrait aplanir à coups de pics en quelques endroits. Cela serait vite fait,
erait vite fait, et demanderait quinze jours si j’avais des tailleurs de pierre qui vaillent quelque chose. Il y a peut-êt
la colonne que j’ai tirée en bas, dans le canal, à cinquante brasses de la route est saine et sauve. Ce fut une chose bie
et sauve. Ce fut une chose bien plus difficile que je ne pensais que de la mettre en bas. Un homme a eu un accident en la
ortant, il a été écrasé et est mort sur le coup ; moi-même je risquai d’ y perdre la vie. L’autre colonne était presque éba
a bien ; on est en train de continuer le travail. Il ne m’arrive rien d’ autre. Je vous prie, en parlant à la magnificence
ne m’arrive rien d’autre. Je vous prie, en parlant à la magnificence de Jacopo Salviati, de m’excuser si je ne lui ai pas
autre. Je vous prie, en parlant à la magnificence de Jacopo Salviati, de m’excuser si je ne lui ai pas écrit. Je n’ai enco
es hommes instruits. Après, cela ira plus vite ; l’important est que, de toute façon, je fasse ce que j’ai promis, et, si
vre qui fut jamais faite en Italie. Depuis que j’ai écrit, les hommes de Pietrasanta, qui prennent à la carrière une certa
mmes de Pietrasanta, qui prennent à la carrière une certaine quantité de marbre depuis environ six mois, m’ont répondu qu’
e depuis environ six mois, m’ont répondu qu’ils ne veulent plus tirer de pierre ni me rendre les cent ducats que je leur a
qu’ils l’aient faite sans protection, de sorte que je forme le projet de m’adresser, aux Huit40, et de leur demander la pu
ection, de sorte que je forme le projet de m’adresser, aux Huit40, et de leur demander la punition de cette volerie. Je ne
le projet de m’adresser, aux Huit40, et de leur demander la punition de cette volerie. Je ne sais si cela peut se faire.
lerie. Je ne sais si cela peut se faire. J’espère que la magnificence de Jacopo Salviati me fera rendre raison. XIV. A
[Florence, septembre 1518.] Révérendissime Monseigneur. Pour l’œuvre de Saint-Laurent on tire beaucoup de pierres à Pietr
erres à Pietra Santa. Ayant trouvé les Carrarais plus conciliants que de coutume, j’ai encore donné ordre de tirer une gra
es Carrarais plus conciliants que de coutume, j’ai encore donné ordre de tirer une grande quantité de marbres, de sorte qu
que de coutume, j’ai encore donné ordre de tirer une grande quantité de marbres, de sorte qu’aux premières eaux j’espère
vous ai promis. Dieu m’en fasse la grâce, parce que je ne désire rien d’ autre au monde que de vous plaire. Je crois que j’
m’en fasse la grâce, parce que je ne désire rien d’autre au monde que de vous plaire. Je crois que j’aurai besoin, d’ici u
monde que de vous plaire. Je crois que j’aurai besoin, d’ici un mois, de mille ducats. Je prie votre Révérendissime Seigne
ici un mois, de mille ducats. Je prie votre Révérendissime Seigneurie de ne pas me laisser manquer d’argent. Je préviens e
Je prie votre Révérendissime Seigneurie de ne pas me laisser manquer d’ argent. Je préviens encore Votre Seigneurie Révére
uvé une maison où je puisse faire mon œuvre, c’est-à-dire les figures de marbre et de bronze. Matteo Bartoli m’a trouvé ce
n où je puisse faire mon œuvre, c’est-à-dire les figures de marbre et de bronze. Matteo Bartoli m’a trouvé ces jours-ci un
ire un atelier convenable. C’est sur la place qui est devant l’église d’ Ogni Santi. Les frères, d’après ce que m’a dit Mat
es Syndics. Personne n’aurait à faire opposition, sinon les officiers de la Tour qui sont maîtres du mur d’Arno, auquel so
re opposition, sinon les officiers de la Tour qui sont maîtres du mur d’ Arno, auquel sont appuyées toutes les maisons du B
îtres du mur d’Arno, auquel sont appuyées toutes les maisons du Bourg d’ Ogni Santi. Ceux-ci me donneront à moi aussi la pe
du Bourg d’Ogni Santi. Ceux-ci me donneront à moi aussi la permission d’ y appuyer l’atelier que je ferai. Il reste seuleme
ai. Il reste seulement que les Frères auraient aimés avoir une lettre de votre Révérendissime Seigneurie, attestant qu’ell
ve cette chose, et tout serait fait. Lors donc qu’il lui semblera bon d’ en faire écrire deux, soit pour les frères, soit p
oit pour les frères, soit pour Matteo, qu’elle le fasse. Le serviteur de Votre Seigneurie Révérendissime. MICHELAGNIOLO.
ne, avec grandes précautions. Rien ne manquait. Quand elle fut élevée d’ environ cinquante brassées, un anneau de la louve
nquait. Quand elle fut élevée d’environ cinquante brassées, un anneau de la louve qui la soutenait se rompit, et la colonn
uant à sa valeur, sans aucun doute il paraissait excellent et capable de supporter quatre colonnes. Quand il se fut rompu
dité, la partie résistante du fer n’était pas plus épaisse que le dos d’ un couteau, de sorte que je m’étonne qu’il ait mêm
tant. Tous ceux qui étaient autour se trouvèrent en très grand danger de mort, et une admirable pierre est perdue. Ce carn
une admirable pierre est perdue. Ce carnaval-ci j’avais chargé Donato de s’occuper de ces fers ; il devait aller à la forg
pierre est perdue. Ce carnaval-ci j’avais chargé Donato de s’occuper de ces fers ; il devait aller à la forge et en chois
t de se rompre. Elles sont cependant deux fois plus fortes que celles de l’Œuvre ; si elles avaient été en bon fer elles a
1544.] Très saint Père. Comme Votre Sainteté l’a vu par le chapitre de Vitruve43, l’architecture n’est pas autre chose q
aucune ordonnance, parce que l’ordonnance46 est la juste adaptation47 de toutes les parties d’un bâtiment, considérées soi
ce que l’ordonnance46 est la juste adaptation47 de toutes les parties d’ un bâtiment, considérées soit séparément, soit dan
tre elles. Ici, au contraire, tout est désordre parce que les parties de cette corniche sont disproportionnées entre elles
l n’y a aucune disposition. La disposition48 est une manière élégante de placer chaque chose, suivant la qualité et la des
n’y a aucune qualité pour l’œuvre faite, du moins suivant les règles de Vitruve, et cette corniche ne peut, tout au plus,
et cette corniche ne peut, tout au plus, être autrement qualifiée que de barbarie. Troisièmement : la beauté des formes49,
e barbarie. Troisièmement : la beauté des formes49, est la convenance de la composition des parties en vue. En cet ouvrage
aucune convenance, tout est inconvénient. Le premier inconvénient est d’ exiger une si grosse dépense que l’on risque de ne
emier inconvénient est d’exiger une si grosse dépense que l’on risque de ne jamais voir cette œuvre terminée. Le second in
œuvre terminée. Le second inconvénient est que cette corniche menace de jeter à terre la façade du palais. Du reste il y
ce de jeter à terre la façade du palais. Du reste il y a trois sortes de corniches, la dorique, l’ionienne, la corinthienn
a dorique, l’ionienne, la corinthienne. Celle-ci n’appartient à aucun de ces trois ordres, elle est bâtarde. Quatrièmement
un rapport harmonieux50 doit exister entre l’œuvre entière et chacune de ses parties, de sorte que chaque partie prise sép
de sorte que chaque partie prise séparément répond à l’aspect général de l’ensemble, suivant la mesure de cette partie. Da
séparément répond à l’aspect général de l’ensemble, suivant la mesure de cette partie. Dans cette corniche il n’y a aucune
e il n’y a aucune partie dont la mesure soit en proportion avec celle de la corniche entière. Les corbeaux sont trop petit
rection qui prouve que tout a été combiné sous la souveraine autorité de la convenance. Dans cette corniche il n’y a aucun
tre inconvenance : la dimension du module ne va pas avec la dimension de l’amortissement. C’est autre chose qu’il faut fai
mement : distribution. La distribution52 consiste à diviser les lieux d’ une façon appropriée à la quantité des choses qui
s fois que je suis sorti, j’ai eu une rechute. Il est une autre sorte de distribution53, quand en élevant le bâtiment on t
rte de distribution53, quand en élevant le bâtiment on tiendra compte de l’usage qu’en veut faire le père de famille. Suiv
ant le bâtiment on tiendra compte de l’usage qu’en veut faire le père de famille. Suivant l’argent que l’on pourra dépense
ons devront être plus ou moins hautes. Il faudra disposer les maisons de ville autrement que les propriétés de la campagne
Il faudra disposer les maisons de ville autrement que les propriétés de la campagne, où elles sont faites pour recevoir l
ur recevoir les récoltes. Tout autres doivent être celles des hommes, d’ affaire ; tout autre celles des gens riches et dél
des gens riches et délicats ou des seigneurs dont les fonctions sont de gouverner la république ; chacune d’elle devra êt
eigneurs dont les fonctions sont de gouverner la république ; chacune d’ elle devra être adaptée à l’usage auquel elle est
recevant du très fidèle Zampino votre dernière lettre qui nous donne de très bonnes nouvelles de votre santé. Et bien que
Zampino votre dernière lettre qui nous donne de très bonnes nouvelles de votre santé. Et bien que l’amabilité de votre let
onne de très bonnes nouvelles de votre santé. Et bien que l’amabilité de votre lettre exige une réponse, je ne me sens pas
mabilité de votre lettre exige une réponse, je ne me sens pas capable de la faire. Je vous dis seulement ceci : que nous t
érant que vous serez bientôt ici, je pourrai vous faire cette réponse de vive voix, plus explicitement, et vous parler en
e réponse de vive voix, plus explicitement, et vous parler en détails de choses qui pour moi sont importantes. Au jour je
à écrire à Votre Seigneurie, non pas pour répondre à une lettre reçue de vous60, mais plutôt cédant à un premier mouvement
r à pied sec ou par un gué comme un petit fleuve n’ayant que très peu d’ eau. Quand j’ai eu quitté la plage, ce n’est pas u
lage, ce n’est pas un petit fleuve que j’ai trouvé, mais l’océan avec d’ énormes vagues est apparu devant moi ; si bien que
que je quittai d’abord. Mais puisque je suis là, je me ferai un cœur de roc et j’irai en avant. Si je n’ai pas l’art de n
, je me ferai un cœur de roc et j’irai en avant. Si je n’ai pas l’art de naviguer sur l’onde, à travers la merde votre pré
i m’excusera et ne méprisera pas mon insuffisance ; il n’attendra pas de moi ce que je n’ai pas. Celui qui est unique en t
n’ai pas. Celui qui est unique en tout, en aucune chose ne peut avoir de compagnon. C’est pourquoi Votre Seigneurie, lumiè
ne peut avoir de compagnon. C’est pourquoi Votre Seigneurie, lumière de notre siècle, unique au monde, ne peut se satisfa
urie, lumière de notre siècle, unique au monde, ne peut se satisfaire de l’œuvre d’aucun autre, puisqu’il n’a ni semblable
re de notre siècle, unique au monde, ne peut se satisfaire de l’œuvre d’ aucun autre, puisqu’il n’a ni semblable, ni égal.
e, ni égal. Et cependant si, parmi les choses que j’espère et promets de faire, quelqu’une lui plaisait, je la trouverais
présent, et tout celui qui me reste à vivre. Et je souffre infiniment de ne pouvoir reprendre le passé, afin de vous servi
e peut pas traduire exactement la bonne intention ». J’ai à m’excuser de ce que, dans ma première lettre, je me suis montr
ce que, dans ma première lettre, je me suis montré étonné et surpris de votre étrange talent. Je m’en excuse ici, parce q
u depuis dans quelle erreur je fus. On doit tout autant s’émerveiller de voir Rome produire des hommes divins, que de voir
out autant s’émerveiller de voir Rome produire des hommes divins, que de voir Dieu faire des miracles. [Il existe deux aut
aire des miracles. [Il existe deux autres versions presque identiques de la lettre précédente ; nous ne citons ici que la
me mets à écrire à Votre Seigneurie ; et je serais très présomptueux de l’entreprendre, si ce n’était pour moi un devoir
très présomptueux de l’entreprendre, si ce n’était pour moi un devoir de répondre à la lettre que j’ai reçue de vous. Comb
ce n’était pour moi un devoir de répondre à la lettre que j’ai reçue de vous. Combien plus depuis que j’ai reconnu mon au
réalité je me croirais mort-né et me jugerais la disgrâce du ciel et de la terre, si par votre lettre je n’avais vu et ét
ais vu et été convaincu que Votre Seigneurie voulut bien accepter une de mes œuvres. Cela m’a causé un très grand étonneme
e de mes œuvres. Cela m’a causé un très grand étonnement et non moins de plaisir ; et s’il est vrai que vous sentez en vou
; et s’il est vrai que vous sentez en vous, comme vous me l’exprimez, de l’estime peur mon œuvre, s’il arrive qu’une d’ell
me vous me l’exprimez, de l’estime peur mon œuvre, s’il arrive qu’une d’ elle satisfasse votre désir et qu’elle lui plaise,
beaucoup plus heureuse que bonne. Je n’en dirai pas plus. Il convient de laisser dans la plume plusieurs choses à répondre
hoses à répondre pour ne pas vous ennuyer, et Pierantonio, le porteur de cette lettre, saura et voudra bien suppléer à ce
suppléer à ce qui manque. En ce premier jour — pour moi si heureux — de janvier. Il serait juste de nommer par leur nom l
n ce premier jour — pour moi si heureux — de janvier. Il serait juste de nommer par leur nom les choses qu’un homme donne
it chanter plusieurs fois. D’après ce qu’il me dit, on les tient pour d’ admirables choses en ce qui concerne le chant ; le
es choses en ce qui concerne le chant ; les paroles ne méritaient pas de telles louanges. Vous l’avez voulu ainsi, cela m’
la musique. Je tiens à paraître le moins possible ignorant et ingrat. De l’œuvre d’ici62, je n’écrirai rien : d’autre pour
Je tiens à paraître le moins possible ignorant et ingrat. De l’œuvre d’ ici62, je n’écrirai rien : d’autre pour l’instant,
possible ignorant et ingrat. De l’œuvre d’ici62, je n’écrirai rien : d’ autre pour l’instant, parce qu’il me semble en avo
suis ingénié, autant que je l’ai pu, à imiter la manière et le style de Figiovanni63 dans tous les détails, parce qu’il m
Tomao64, je vous en suis très obligé, et vous prie, si vous le voyez, de me rappeler à son souvenir un nombre infini de fo
rie, si vous le voyez, de me rappeler à son souvenir un nombre infini de fois. Quand vous m’écrirez, parlez-moi de lui pou
n souvenir un nombre infini de fois. Quand vous m’écrirez, parlez-moi de lui pour me le tenir présent à l’esprit. Si je ne
votre nom qui nourrit le corps et l’âme, remplissant l’un et l’autre de tant de douceur que je ne peux sentir ni l’ennui
tre de tant de douceur que je ne peux sentir ni l’ennui ni la crainte de la mort, tant que je le garde en ma mémoire. Si m
yeux avaient aussi leur part, pensez en quel état je me trouverais. [ De l’autre côté de la feuille est la variante suivan
ssi leur part, pensez en quel état je me trouverais. [De l’autre côté de la feuille est la variante suivante :] … et si ce
obriété, et l’autre avec une heureuse tranquillité, et dans l’attente d’ éternel salut. XXI. À messer Luigi del Riccio6
Luigi, mon cher Seigneur. — Mon amour a ratifié le don que j’ai fait de moi-même ; quant à l’autre contrat que vous savez
udrez. Votre, bien torturé, MICHELAGNIOLO BUONARROTI, Vieux souvenir d’ un feu qui n’a pas été reconnu. Traduit de l’ital
UONARROTI, Vieux souvenir d’un feu qui n’a pas été reconnu. Traduit de l’italien par m. C. martin. Ouvrages sur la
in. Ouvrages sur la guerre actuelle. Capitaine Canudo : Combats d’ Orient, Hachette, 3 fr. 50 Charles Merki. Tome 
apitaine Canudo, on pourra remarquer encore un volume sur les Combats d’ Orient (Dardanelles, Salonique 1915-1916) qui n’es
rdanelles, Salonique 1915-1916) qui n’est pas du reste un récit suivi de la campagne, mais bien une suite de tableaux, — d
n’est pas du reste un récit suivi de la campagne, mais bien une suite de tableaux, — d’une écriture parfois un peu cherché
ste un récit suivi de la campagne, mais bien une suite de tableaux, —  d’ une écriture parfois un peu cherchée, — toutefois
toutefois qu’ils évoquent intensément les scènes vécues, les épisodes de l’expédition. C’est à Lemnos, Castro, le port de
vécues, les épisodes de l’expédition. C’est à Lemnos, Castro, le port de Mudros, lors du débarquement dans les îles grecqu
hommes, des maladies répugnantes ; les impressions atroces du séjour de Kérévès-Déré dans la presqu’île de Gallipoli, la
les impressions atroces du séjour de Kérévès-Déré dans la presqu’île de Gallipoli, la mortalité effroyable, les cadavres
en Grèce, à Salonique dont le capitaine Canudo évoque les mouvements de foule et les aspects cosmopolites. Le bivouac est
ects cosmopolites. Le bivouac est établi assez loin de la ville, près d’ un campement de comitadjis, — dont le récit évoque
es. Le bivouac est établi assez loin de la ville, près d’un campement de comitadjis, — dont le récit évoque la sauvagerie,
du Vardar, et ce sont d’autres paysages, d’autres épisodes : la mort d’ un village ; la messe des Trépassés ; le récit d’u
s épisodes : la mort d’un village ; la messe des Trépassés ; le récit d’ une attaque en montagne ; des choses sur les troup
d’une attaque en montagne ; des choses sur les troupes, les services d’ arrière, les prisonniers bulgares, etc. C’est enfi
, les prisonniers bulgares, etc. C’est enfin la retraite, la campagne de Serbie en Serbie — le retour laborieux et tragiqu
alors fut douteux, mais qui restera quand même une des grandes pages de la campagne d’Orient. Échos. Mort du poète Bel
eux, mais qui restera quand même une des grandes pages de la campagne d’ Orient. Échos. Mort du poète Bellotti Mercure
numéro 463, 1er octobre 1917, p. 568-576 [569]. C’est dans un hôpital de Vienne qu’est mort le poète spalatin Arturo Bello
l de Vienne qu’est mort le poète spalatin Arturo Bellotti qui pendant de nombreuses années habita à Trieste où il avait un
rande notoriété. Il était employé des postes, ce qui ne l’empêcha pas de collaborer assidûment au journal irrédentiste L’I
as de collaborer assidûment au journal irrédentiste L’Independente et de publier des recueils de vers comme les Odi Adriat
ent au journal irrédentiste L’Independente et de publier des recueils de vers comme les Odi Adriatiche, qui sont tout vibr
des recueils de vers comme les Odi Adriatiche, qui sont tout vibrants d’ amour pour son pays et pour l’Italie. Il s’en va à
, numéro 464, 16 octobre 1917, p. 695-701 [696-697]. Le grand remueur d’ idées qu’est Guglielmo Ferrero, qui a toujours hau
orum ! dont on nous a tant rebattu les oreilles, se devait à lui-même d’ écrire un livre sur Le Génie latin et le monde mod
la terrible crise dont nous sommes témoins est avant tout le conflit de deux idéals, l’idéal de perfection qui est celui
nous sommes témoins est avant tout le conflit de deux idéals, l’idéal de perfection qui est celui des peuples méditerranée
éal de perfection qui est celui des peuples méditerranéens et l’idéal de puissance qui est celui des peuples germaniques d
parfait à mesure que se développait sa propre puissance ». Cette vue de M. Ferrero est en résumé juste, mais elle a besoi
ce ». Cette vue de M. Ferrero est en résumé juste, mais elle a besoin d’ être précisée, car il y a perfection et perfection
t en somme conforme à la nature et les philosophes en font l’attribut de toute monade ; il ne faut donc pas s’étonner que
ns où il s’engage, pacifisme ou bellicisme notamment ; mais le propre de l’être humain est également de raisonner, purifie
bellicisme notamment ; mais le propre de l’être humain est également de raisonner, purifier et harmoniser ses tendances d
magne s’est vraiment mise en dehors de l’humanité. L’expression idéal de perfection serait mieux remplacée par idéal de ju
té. L’expression idéal de perfection serait mieux remplacée par idéal de justice qui a besoin aussi d’être précisée, mais
ection serait mieux remplacée par idéal de justice qui a besoin aussi d’ être précisée, mais qui ne souffre aucune confusio
si d’être précisée, mais qui ne souffre aucune confusion avec l’idéal de puissance. Il n’est pas contraire au juste qu’un
soit aussi cultivé, instruit, riche et vaillant que possible, et que de ces efforts vers l’absolu il tire un surcroît de
que possible, et que de ces efforts vers l’absolu il tire un surcroît de bien-être et même de puissance pour lui, mais il
de ces efforts vers l’absolu il tire un surcroît de bien-être et même de puissance pour lui, mais il est inconciliable ave
, mais il est inconciliable avec la justice que ce peuple ne se serve de ses dons et labeurs que pour augmenter ses jouiss
ne se serve de ses dons et labeurs que pour augmenter ses jouissances d’ égoïsme et d’orgueil au détriment des autres. C’es
e ses dons et labeurs que pour augmenter ses jouissances d’égoïsme et d’ orgueil au détriment des autres. C’est là la grand
utres. C’est là la grande différence qu’on peut voir entre la volonté de , puissance de l’Allemagne et celle de Rome ou de
à la grande différence qu’on peut voir entre la volonté de, puissance de l’Allemagne et celle de Rome ou de la France napo
u’on peut voir entre la volonté de, puissance de l’Allemagne et celle de Rome ou de la France napoléonienne, et sa grande
oir entre la volonté de, puissance de l’Allemagne et celle de Rome ou de la France napoléonienne, et sa grande ressemblanc
s les autres comme dans notre Occident ou pour détruire des tyrannies de petits rois qui ne cherchaient qu’à dévorer leurs
Napoléon n’a rêvé l’empire universel que pour faire régner les idées de liberté, de justice et de concorde de notre Révol
a rêvé l’empire universel que pour faire régner les idées de liberté, de justice et de concorde de notre Révolution ; qu’i
e universel que pour faire régner les idées de liberté, de justice et de concorde de notre Révolution ; qu’il s’y soit, so
que pour faire régner les idées de liberté, de justice et de concorde de notre Révolution ; qu’il s’y soit, souvent mal pr
as qu’au fond, même quand il violentait l’Espagne, il voulait le bien de l’Espagne, et même quand il envahissait la Russie
l’Espagne, et même quand il envahissait la Russie, il voulait le bien de la Pologne et de la Moscovie elle-même. Tandis qu
e quand il envahissait la Russie, il voulait le bien de la Pologne et de la Moscovie elle-même. Tandis que l’Allemagne ne
s, mais outre que déjà il y aurait ‘fort à dire sur cette infériorité de certains « barbares », — les Gaulois par exemple,
», — les Gaulois par exemple, avaient une civilisation très réelle et de bel avenir, et Vercingétorix constitue un exempla
rès réelle et de bel avenir, et Vercingétorix constitue un exemplaire d’ humanité magnanime supérieur à César, qui pourtant
anime supérieur à César, qui pourtant était à mille coudées au-dessus de ses compatriotes, — il ne saurait être accordé à
puis longtemps et n’avaient pas été remplacés, et quant à son « génie d’ organisation », il trouvait ses égaux un peu parto
Japon. Il reste donc que le conflit actuel est moins peut-être celui de l’idéal de perfection et de l’idéal de puissance
reste donc que le conflit actuel est moins peut-être celui de l’idéal de perfection et de l’idéal de puissance que le choc
conflit actuel est moins peut-être celui de l’idéal de perfection et de l’idéal de puissance que le choc de l’esprit de j
tuel est moins peut-être celui de l’idéal de perfection et de l’idéal de puissance que le choc de l’esprit de justice et d
celui de l’idéal de perfection et de l’idéal de puissance que le choc de l’esprit de justice et de l’esprit de violence or
déal de perfection et de l’idéal de puissance que le choc de l’esprit de justice et de l’esprit de violence orgueilleuse e
tion et de l’idéal de puissance que le choc de l’esprit de justice et de l’esprit de violence orgueilleuse et cupide, et c
’idéal de puissance que le choc de l’esprit de justice et de l’esprit de violence orgueilleuse et cupide, et ceci est la r
l’esprit de violence orgueilleuse et cupide, et ceci est la revanche de la Morale dont nous avons trop eu dédain depuis u
, et c’est la réalité elle-même qui durement nous remémore les droits de l’idéologie. Échos Mercure [Guillaume Apolli
un trou profond avec la mort du père Odorisio Piscicelli, descendant d’ une des plus illustres et plus antiques familles n
ues familles napolitaines. Il était entré à dix-neuf ans dans l’ordre de Saint-Benoît. Il fonda l’établissement typographi
dans l’ordre de Saint-Benoît. Il fonda l’établissement typographique de Monte Cassino. On lui doit la Paleografia artisti
aisons romaines M. Gino Calza rappelle quelques usages des maisons de la Rome antique. Inquilinus était le locataire
lui qui habitait dans le même vicus, c’est-à-dire dans le même groupe de maisons. Conducere équivalait à prendre en locati
cere équivalait à prendre en location et locare à donner en location, d’ où les deux contractants, le locator et le conduct
r, dont les rapports étaient fixés par la lex conductionis ou contrat de location. Insula était le nom générique de la mai
ex conductionis ou contrat de location. Insula était le nom générique de la maison de rapport et cenaculum l’équivalent de
is ou contrat de location. Insula était le nom générique de la maison de rapport et cenaculum l’équivalent de notre appart
it le nom générique de la maison de rapport et cenaculum l’équivalent de notre appartement, qui n’était pas toujours loué
ppartement, qui n’était pas toujours loué entièrement à une personne. De là vient que prospérait à Rome le métier de sous-
tièrement à une personne. De là vient que prospérait à Rome le métier de sous-louer : Cœnaculariam exercere. Le paiement s
Le paiement se faisait anticipé à l’année ou au semestre, sauf en cas de rupture de contrat, quand par exemple le propriét
se faisait anticipé à l’année ou au semestre, sauf en cas de rupture de contrat, quand par exemple le propriétaire ne rem
se. Les chroniqueurs du temps rapportent que le public, qui raffolait de la Malibran, dépouilla tous les jardins de Milan
e le public, qui raffolait de la Malibran, dépouilla tous les jardins de Milan pour amasser la pluie de fleurs sous laquel
a Malibran, dépouilla tous les jardins de Milan pour amasser la pluie de fleurs sous laquelle sembla disparaître la grande
e public, qui manifesta son admiration si tumultueusement que le chef de la police dut venir en personne rétablir le calme
ains. L’autorité supérieure intervint alors et le principal magistrat de Milan déclara, après avoir obtenu un instant de s
e principal magistrat de Milan déclara, après avoir obtenu un instant de silence, que si le public ne cessait ses manifest
re du théâtre, ce fut, croyons-nous, la seule fois qu’on ait interdit d’ applaudir une artiste par mesure d’ordre public.
, la seule fois qu’on ait interdit d’applaudir une artiste par mesure d’ ordre public. L’Origine du drapeau tricolore it
le drapeau tricolore italien vert-blanc-rouge a été créé à l’occasion d’ une conspiration d’étudiants universitaires parmi
e italien vert-blanc-rouge a été créé à l’occasion d’une conspiration d’ étudiants universitaires parmi lesquels le martyr
ration d’étudiants universitaires parmi lesquels le martyr piémontais De  Rolandi. Mais il faut renoncer à cette opinion. L
armées françaises. Le drapeau tricolore italien reçut sa consécration de drapeau national au congrès de Reggio Emilia, le
ricolore italien reçut sa consécration de drapeau national au congrès de Reggio Emilia, le 7 janvier 1797. Tome CXXIV
apini. Tome CXXIV, numéro 465, 1er novembre 1917, p. 147-151. Mort de Giovanni Boine La jeune littérature italienne
i Boine La jeune littérature italienne vient de perdre un écrivain de talent : Giovanni Boine (1887-1917). Très malade
e talent : Giovanni Boine (1887-1917). Très malade depuis une dizaine d’ années, il n’avait pu réaliser tout ce qu’on avait
dizaine d’années, il n’avait pu réaliser tout ce qu’on avait le droit d’ attendre de lui. Après des essais de philosophie e
nnées, il n’avait pu réaliser tout ce qu’on avait le droit d’attendre de lui. Après des essais de philosophie et d’histoir
iser tout ce qu’on avait le droit d’attendre de lui. Après des essais de philosophie et d’histoire religieuse — il avait a
avait le droit d’attendre de lui. Après des essais de philosophie et d’ histoire religieuse — il avait appartenu au groupe
parfois très personnelle, s’épanouissait dans une sensualité teintée de mysticisme qui n’était pas sans charme. À la veil
ualité teintée de mysticisme qui n’était pas sans charme. À la veille de la guerre, il avait publié les Discorsi Militari
rsi Militari (Firenze, La Voce, 1915), commentaire moral du règlement de l’armée. Dans les derniers temps il donnait à la
donnait à la Riviera Ligure des petits poèmes en prose (Frantumi) et de spirituelles revues de livres nouveaux (Plausi e
igure des petits poèmes en prose (Frantumi) et de spirituelles revues de livres nouveaux (Plausi e Botte) qu’on va réunir
ivres nouveaux (Plausi e Botte) qu’on va réunir en volume par le soin de ses amis. Esprit solitaire et tourmenté, avec un
r le soin de ses amis. Esprit solitaire et tourmenté, avec un mélange d’ aigreur et de tendresse, maltraité par la vie, il
ses amis. Esprit solitaire et tourmenté, avec un mélange d’aigreur et de tendresse, maltraité par la vie, il n’a pu donner
penseur ni comme poète. Mais ce qu’il nous laisse, arraché aux répits de la fièvre, lui donne le droit de n’être pas oubli
u’il nous laisse, arraché aux répits de la fièvre, lui donne le droit de n’être pas oublié. Guido Gozzano : Alla Cuna d
ète Guido Gozzano, mort l’année dernière, avait envoyées à un journal de Turin, pendant son voyage cinématographique et en
Alla Cuna del Mondo, n’ajoute absolument rien à la renommée discrète de l’auteur des Rifugi, quoi qu’en dise son préfacie
de l’auteur des Rifugi, quoi qu’en dise son préfacier Borgese. Il y a de la couleur — la manière de l’esquiver dans ces pa
i qu’en dise son préfacier Borgese. Il y a de la couleur — la manière de l’esquiver dans ces pays-là ! — et des tableautin
ur — la manière de l’esquiver dans ces pays-là ! — et des tableautins de villes assez bien enlevés, celui de Goa la morte
es pays-là ! — et des tableautins de villes assez bien enlevés, celui de Goa la morte surtout. Un vague relent de tristess
es assez bien enlevés, celui de Goa la morte surtout. Un vague relent de tristesse nihiliste ne suffit pas à relever le go
relent de tristesse nihiliste ne suffit pas à relever le goût frelaté de ce reportage nonchalant. Francesco Pastonchi :
miration des connaisseurs des poèmes presque parfaits au point de vue de la technique. Malheureusement il n’y avait pas be
. Malheureusement il n’y avait pas beaucoup de poésie et moins encore de nouveauté. Depuis quelque temps il est tombé dans
eauté. Depuis quelque temps il est tombé dans la prose : deux volumes de contes, parus à peu de distance, témoignent de se
a prose : deux volumes de contes, parus à peu de distance, témoignent de ses louables efforts pour conquérir une maîtrise
tance, témoignent de ses louables efforts pour conquérir une maîtrise d’ écriture sienne, en dehors des styles usuels. Dans
sans vie. La langue est assez pure et sobre, mais avec des marbrures de mauvais goût et des velléités de sveltesse qui re
re et sobre, mais avec des marbrures de mauvais goût et des velléités de sveltesse qui retombent en pesanteur. M. Pastonch
retombent en pesanteur. M. Pastonchi est un travailleur opiniâtre et de bonne volonté : il lui manque simplement les dons
âtre et de bonne volonté : il lui manque simplement les dons naturels de l’artiste. Marino Moretti : Il Sole del Sabato
crivain précieux et joaillier. Il affecte au contraire une simplicité de vocabulaire qui pourrait passer pour banalité. Ma
pour banalité. Mais on reconnaît bien vite dans son esprit une veine de sentiment très délicat et personnel qui le place
sentiment très délicat et personnel qui le place parmi les meilleurs de ceux qu’on a nommés les « poètes crépusculaires »
a nommés les « poètes crépusculaires ». Il a transporté ses qualités de finesse, de tendresse et d’humour dans ses romans
s « poètes crépusculaires ». Il a transporté ses qualités de finesse, de tendresse et d’humour dans ses romans et dans ses
sculaires ». Il a transporté ses qualités de finesse, de tendresse et d’ humour dans ses romans et dans ses contes. Il Sole
nière, est peut-être son chef-d’œuvre en prose. Il raconte l’histoire d’ une jeune fille des champs qu’un chasseur, après l
ans sa petite ville soi-disant pour l’épouser. Mais la victime timide de cet exploit n’est pas assez adroite pour s’attach
ges solitaires. Histoire très commune, au fond, et sans complications de nobles aventures. Mais la saveur du livre réside
du livre réside toute dans la peinture des caractères et des milieux de cette ville étrange, où les hommes sont presque t
ux de cette ville étrange, où les hommes sont presque toujours saouls de vin fort et de politique révolutionnaire et les f
le étrange, où les hommes sont presque toujours saouls de vin fort et de politique révolutionnaire et les femmes des victi
ique révolutionnaire et les femmes des victimes bavardes ou résignées de ces hommes à demi fous. M. Moretti aime surtout à
les servantes, les vieux paralysés, — toutes les victimes du sort et de la méchanceté. Les êtres subordonnés, assujettis,
et de la méchanceté. Les êtres subordonnés, assujettis, passifs sont de son ressort. Il donne à leurs piteuses aventures
nt de son ressort. Il donne à leurs piteuses aventures un-rayonnement de poésie qui nous attache malgré nous. Avec les rie
il réussit à créer une émotion qui semble nouvelle même aux lecteurs de Dickens et Dostoïevski. Le dénombrement des fleur
me aux lecteurs de Dickens et Dostoïevski. Le dénombrement des fleurs d’ un petit jardin qu’une jeune fille qui va se faire
ire religieuse fait à la jeune fille qui va devenir mère est une page de touchante beauté. Le dernier recueil de contes de
va devenir mère est une page de touchante beauté. Le dernier recueil de contes de M. Moretti, La Bandiera alla Finestra,
r mère est une page de touchante beauté. Le dernier recueil de contes de M. Moretti, La Bandiera alla Finestra, est au-des
i, La Bandiera alla Finestra, est au-dessous du roman au point de vue de l’art : il se ressent de l’actualité guerrière. M
tra, est au-dessous du roman au point de vue de l’art : il se ressent de l’actualité guerrière. Mais jusque dans ces zones
e sont pas faites pour lui, M. Moretti réussit à sauver son caractère d’ intimité pathétique. Giovanni Zuccarini : Ettor
t toujours des romans, mais qui ne sont pas, heureusement, des romans de guerre. Il y a le roman autobiographique : Ettore
omans de guerre. Il y a le roman autobiographique : Ettore Spiombino, de M. Giovanni Zuccarini, récit gauche et débraillé
. Giovanni Zuccarini, récit gauche et débraillé des aventures louches d’ un raté avec des appels emphatiques à la vie des c
s appels emphatiques à la vie des champs, ou bien Il Figlio Inquieto, de M. Salvatore Gotta, narration touffue et inégale
Figlio Inquieto, de M. Salvatore Gotta, narration touffue et inégale de la vie d’un jeune homme sensible et sensuel dans
quieto, de M. Salvatore Gotta, narration touffue et inégale de la vie d’ un jeune homme sensible et sensuel dans les milieu
a vie d’un jeune homme sensible et sensuel dans les milieux bourgeois de la province piémontaise. Bruno Corra : Sam Dun
ale Lombardo Il y a aussi le roman fantaisiste : Sam Dunn è morto, de M. Bruno Corra, courte histoire humoresque d’un t
ste : Sam Dunn è morto, de M. Bruno Corra, courte histoire humoresque d’ un très moderne thaumaturge qui ne manque pas de v
e histoire humoresque d’un très moderne thaumaturge qui ne manque pas de verve. Et enfin le roman intime : Barbogeria, de
ge qui ne manque pas de verve. Et enfin le roman intime : Barbogeria, de M. Carlo Linati, aventure sentimentale d’un dilet
roman intime : Barbogeria, de M. Carlo Linati, aventure sentimentale d’ un dilettante européen exilé au fond d’une petite
Linati, aventure sentimentale d’un dilettante européen exilé au fond d’ une petite ville sommeillante et vieillotte dont i
ême avec l’admiration à laquelle il a droit, a progressé dans le sens d’ une écriture plus souple et déliée, mais qui n’a r
le sens d’une écriture plus souple et déliée, mais qui n’a rien perdu de sa verdeur. Telles peintures de rues, de campagne
le et déliée, mais qui n’a rien perdu de sa verdeur. Telles peintures de rues, de campagnes et de types qu’on peut glaner
iée, mais qui n’a rien perdu de sa verdeur. Telles peintures de rues, de campagnes et de types qu’on peut glaner dans ce p
a rien perdu de sa verdeur. Telles peintures de rues, de campagnes et de types qu’on peut glaner dans ce petit livre sont
de types qu’on peut glaner dans ce petit livre sont des chefs-d’œuvre de spirituelle fraîcheur. Ada Negri : Le Solitari
gri : Le Solitarie, Milan, Treves Mme Ada Negri, qui avait conquis d’ un coup, il y a vingt ans, une célébrité bruyante
les où elle décrit, dans une prose recherchée, les différentes formes de la chasse au bonheur, presque toujours malchanceu
heur, presque toujours malchanceuse, auxquelles se livrent les femmes de notre temps. Bruno Cicognani : 6 Storielle di
cognani : 6 Storielle di Nuovo Conio, Florence, La Voce En sortant de ces psychologies dont les complications n’ont pas
sortant de ces psychologies dont les complications n’ont pas l’excuse de la nouveauté, on renaît à la santé naturelle et i
santé naturelle et intelligente avec les 6 Storielle di Nuovo Conio, de M. Bruno Cicognani. On pourrait ranger M. Cicogna
ses nouvelles, en effet, sont des anecdotes, émouvantes ou amusantes, de la vie florentine contemporaine racontées dans un
dans un toscan alerte et colorié qui rappelle nos meilleurs conteurs de terroir. L’analyse de ses héros bourgeois est sou
et colorié qui rappelle nos meilleurs conteurs de terroir. L’analyse de ses héros bourgeois est souvent sommaire, mais il
chestrine, Naples, La Diana La poésie italienne, après les ravages de M. d’Annunzio, traverse une crise de renouvelleme
sie italienne, après les ravages de M. d’Annunzio, traverse une crise de renouvellement comparable au mouvement symboliste
ême pourrait s’enorgueillir. Je dois m’abstenir — et je le regrette — de juger mon dernier recueil lyrique (Opéra Prima. 1
La Voce), car il ne me sied pas, d’après les conventions littéraires, d’ en signaler l’importance. M. Arturo Onofri, dont l
ec une sympathie attentive, vient de réunir dans Orchestrine la fleur de ses poèmes lyriques en prose. Onofri a figuré par
e ses poèmes lyriques en prose. Onofri a figuré parmi les théoriciens de la poésie pure et sans sujet appréciable : il ado
uliers et tout ce qui ressemble à la logique ordinaire : il s’efforce de traduire ses sensations directes devant les chose
ler primesautière. Ces poèmes, très courts et souvent ramassés autour d’ une image dominante, atteignent quelquefois, dans
ction. Mais ils laissent presque toujours, malgré le bonheur étonnant de l’expression, un sens de vide et de froid : il y
presque toujours, malgré le bonheur étonnant de l’expression, un sens de vide et de froid : il y a là certes de l’art et u
jours, malgré le bonheur étonnant de l’expression, un sens de vide et de froid : il y a là certes de l’art et un art raffi
nnant de l’expression, un sens de vide et de froid : il y a là certes de l’art et un art raffiné mais il n’y a presque jam
es de l’art et un art raffiné mais il n’y a presque jamais le frisson de la poésie. Maria Ginanni : Montagne transparen
ia Ginanni s’est adonnée dans ses Montagne Trasparenti, aux pratiques de la magie cérébrale avec un talent qui ne manque p
aux pratiques de la magie cérébrale avec un talent qui ne manque pas de ressources ; M. Antonio Bruno, dans Fuochi di Ben
rces ; M. Antonio Bruno, dans Fuochi di Bengala, publie des fragments de journal intime et des poèmes en prose qui se ress
time et des poèmes en prose qui se ressentent beaucoup de Baudelaire, de Laforgue et de Soffici ; M. Raffaello Franchi pou
mes en prose qui se ressentent beaucoup de Baudelaire, de Laforgue et de Soffici ; M. Raffaello Franchi poursuit ses malad
ntamento ; M. Corrado Alvaro, enfin, avec Poesie in Grigioverde, fait de la poésie de guerre qui n’est pas gâtée par la rh
 Corrado Alvaro, enfin, avec Poesie in Grigioverde, fait de la poésie de guerre qui n’est pas gâtée par la rhétorique et o
esie Giapponesi, Naples, Ricciardi M. Gherardo Marone, avec l’aide de M. Harukichi Shimoi, vient de publier un choix de
Marone, avec l’aide de M. Harukichi Shimoi, vient de publier un choix de poètes japonais modernes (Akiko Yosano, Suikei Ma
no, Nobutsuna Sasaki, Isamu Yoshii) tout à fait inconnus aux lecteurs de l’Occident : Poesie Giapponesi. Il paraît qu’au J
on il y a eu aux dernières années un renouveau poétique dans le genre de ceux qui se succèdent en Europe. Ces poètes ne ma
genre de ceux qui se succèdent en Europe. Ces poètes ne manquent pas de grâce et de fantaisie, mais ils ne donnent pas, d
ux qui se succèdent en Europe. Ces poètes ne manquent pas de grâce et de fantaisie, mais ils ne donnent pas, dans la tradu
fantaisie, mais ils ne donnent pas, dans la traduction, la certitude d’ une originalité extraordinaire. Giovanni Bertac
nichelli M. Giovanni Bertacchi, poète des Alpes et du patriotisme, de gauche, très apprécié et répandu en Lombardie, s’
che, très apprécié et répandu en Lombardie, s’est appliqué à la tâche de réduire et atténuer le pessimisme de Leopardi dan
ardie, s’est appliqué à la tâche de réduire et atténuer le pessimisme de Leopardi dans un petit livre, Un Maestro di Vita,
où il s’évertue à confirmer son incompétence notoire dans l’histoire de la pensée et de la poésie. Luigi Tonelli : Lo
à confirmer son incompétence notoire dans l’histoire de la pensée et de la poésie. Luigi Tonelli : Lo Spirito Francese
eves M. Luigi Tonelli a voulu donner un aperçu, pendant la guerre, de la France contemporaine. Dans son livre, Lo Spiri
to Francese Contemporaneo, il prétend que la France s’est transformée de fond en comble ; qu’elle a déjà rejeté les idéolo
ratiques et les folies romantiques et symbolistes. Désormais, au dire de M. Tonelli, tous les Français sont acquis aux doc
s, au dire de M. Tonelli, tous les Français sont acquis aux doctrines de l’Action Française, et des écrivains maladifs et
rines de l’Action Française, et des écrivains maladifs et corrupteurs de l’avant-guerre ne surnageront que les représentan
et corrupteurs de l’avant-guerre ne surnageront que les représentants de l’ordre et de la tradition, les catholiques et le
de l’avant-guerre ne surnageront que les représentants de l’ordre et de la tradition, les catholiques et les nationaliste
di Vittoria, Milan, Studio Editoriale Lombardo Dans le même ordre d’ idées — qu’il n’est pas urgent de réfuter dans cet
riale Lombardo Dans le même ordre d’idées — qu’il n’est pas urgent de réfuter dans cette revue — patauge M. Luciano Gen
ter dans cette revue — patauge M. Luciano Gennari qui, dans un volume d’ essais sur la littérature, française de nos jours,
no Gennari qui, dans un volume d’essais sur la littérature, française de nos jours, Poesia di Fede e Pensieri di Vittoria,
, Poesia di Fede e Pensieri di Vittoria, après avoir résumé les idées de M. Lasserre sur le romantisme et exalté en même t
Baumann et autres génies catholiques. Suivant M. Gennari, les foyers de la nouvelle littérature française sont les Cahier
ari, les foyers de la nouvelle littérature française sont les Cahiers de M. Vallery-Radot et la Revue des Jeunes. Renat
: Chamfort, Pistoria, Rinascimento Il faut signaler un petit livre de M. Renato Fondi sur Chamfort, essai de reconstruc
l faut signaler un petit livre de M. Renato Fondi sur Chamfort, essai de reconstruction de la pensée du grand moraliste où
petit livre de M. Renato Fondi sur Chamfort, essai de reconstruction de la pensée du grand moraliste où l’enthousiasme l’
o 465, 1er novembre 1917, p. 178-192 [179, 189-190, 190]. La Maison de Galilée Sous le portail du Palais des Tribunau
rtail du Palais des Tribunaux, à Florence, on a affiché cette annonce de vente aux enchères : « Un bâtiment avec cour, ja
jardin et boutique…, situé à la Costa San Giorgio, portant une plaque de marbre indiquant que Galileo Galilei habita dans
e plaque de marbre indiquant que Galileo Galilei habita dans une aile de l’édifice… » La Costa San Giorgio est une locali
é : Quatre dialogues sur les deux principaux systèmes du monde, celui de Ptolémée et celui de Copernic, et d’où il partit
sur les deux principaux systèmes du monde, celui de Ptolémée et celui de Copernic, et d’où il partit pour attendre la sent
ncipaux systèmes du monde, celui de Ptolémée et celui de Copernic, et d’ où il partit pour attendre la sentence de l’Inquis
mée et celui de Copernic, et d’où il partit pour attendre la sentence de l’Inquisition romaine. Il y revint répétant sa fa
vend par autorité judiciaire était pour ainsi dire ignorée, au sommet de la colline où Galilée cachait, loin de la ville,
fondes études. Aujourd’hui, on l’a modernisée et la façade est égayée d’ un médaillon de Galileo Galilei. Une ancienne plaq
Aujourd’hui, on l’a modernisée et la façade est égayée d’un médaillon de Galileo Galilei. Une ancienne plaque de marbre po
ade est égayée d’un médaillon de Galileo Galilei. Une ancienne plaque de marbre porte cette inscription : Ici où habita G
porte cette inscription : Ici où habita Galilée — Ne dédaigna point de s’incliner devant la puissance du génie — La maje
due aux enchères publiques est située dans un lieu solitaire et plein de poésie. La Statue de Pie X Le sculpteur Enr
es est située dans un lieu solitaire et plein de poésie. La Statue de Pie X Le sculpteur Enrico Astorri, à qui a été
Enrico Astorri, à qui a été confiée l’exécution du monument funéraire de Pie X dans la basilique vaticane, a choisi à Serr
re de Pie X dans la basilique vaticane, a choisi à Serravezza un bloc de marbre de 24 tonnes qui sera avant tout transport
X dans la basilique vaticane, a choisi à Serravezza un bloc de marbre de 24 tonnes qui sera avant tout transporté à la gar
bloc de marbre de 24 tonnes qui sera avant tout transporté à la gare de Rome et de là à l’atelier du sculpteur dans un ch
rbre de 24 tonnes qui sera avant tout transporté à la gare de Rome et de là à l’atelier du sculpteur dans un chariot qui s
sert depuis longtemps à ces transports artistiques. Dans la basilique de Saint-Pierre on a creusé une niche où sera placé
e de Saint-Pierre on a creusé une niche où sera placé le soubassement de la statue, qui sera double de la grandeur naturel
une niche où sera placé le soubassement de la statue, qui sera double de la grandeur naturelle. Un modèle de plâtre sera p
ent de la statue, qui sera double de la grandeur naturelle. Un modèle de plâtre sera placé à l’endroit du monument et visi
commission cardinalice nommée par le pape pour l’érection du sépulcre de Pie X, commission présidée par le cardinal Merry
e X, commission présidée par le cardinal Merry del Val, ex-secrétaire d’ État du Pontife défunt. Littérature valdôtaine
Littérature valdôtaine Un peu partout maintenant on s’est aperçu de l’intérêt humain que présentaient les dialectes.
uveauté : une lettre en ce dialecte, insérée dans l’Almanach du duché d’ Aoste. Le félibrige contribua à mettre ce dialecte
sa revue et sa librairie avec près de quatre mille ouvrages en langue d’ oc, parmi lesquels ceux en patois valdôtain qui y
ceux en patois valdôtain qui y figurent « comme attenant à la langue d’ oc ». Le Roumanille valdôtain fut le chanoine Béra
gne abbé J.-B. Cerlagne, qui en son jeune âge a été ramoneur, cultive d’ agréable façon la prose et la poésie de la vallée
ne âge a été ramoneur, cultive d’agréable façon la prose et la poésie de la vallée d’Aoste. Cependant aussi bien dans la c
ramoneur, cultive d’agréable façon la prose et la poésie de la vallée d’ Aoste. Cependant aussi bien dans la cité d’Aoste q
et la poésie de la vallée d’Aoste. Cependant aussi bien dans la cité d’ Aoste que dans les bourgades du val, le patois ten
l’obligation imposée aux Valdôtains, qui ont toujours parlé français, de connaître désormais l’italien. L’émigration et la
n’a jamais été un danger pour l’État. Au contraire. Le Communiqué de Cadorna Le grand condottier des armées italien
e grand condottier des armées italiennes, le général Cadorna, n’a pas de prétentions d’écrivain, mais il parle bref et écr
ier des armées italiennes, le général Cadorna, n’a pas de prétentions d’ écrivain, mais il parle bref et écrit brièvement d
ivain, mais il parle bref et écrit brièvement dans un style dépouillé de toute rhétorique. On sait qu’il dicte lui-même se
e. On sait qu’il dicte lui-même ses communiqués depuis le second jour de la guerre italienne. On lui avait donné un écriva
es communiqués. Il crut qu’il fallait orner les brèves communications de l’État-Major et, le premier jour de guerre, ayant
t orner les brèves communications de l’État-Major et, le premier jour de guerre, ayant rédigé le premier communiqué le sou
, il jeta la prose du fin lettré au panier, disant qu’il y avait trop d’ adjectifs, et rédigea son premier bulletin que les
orna, si bien qu’un brave paysan des Abruzzes, peu au fait des choses de la guerre, voulut donner le nom de Firmato à son
s Abruzzes, peu au fait des choses de la guerre, voulut donner le nom de Firmato à son fils nouveau-né, et l’employé de la
, voulut donner le nom de Firmato à son fils nouveau-né, et l’employé de la mairie eut toutes les peines du monde à lui fa
peines du monde à lui faire comprendre qu’il ne s’agissait nullement d’ un prénom. Tome CXXIV, numéro 466, 16 novembr
l : « Patriot and Poet », par Beulah B. Amram, qui raconte l’histoire de la mort des soldats-poètes Byron et Brooke, angla
mand ; Mameli, italien ; et Petöfi, hongrois. […] Échos. Le jubilé de Dante Alighieri et le Saint-Siège apostolique C
s le Correspondant du 25 avril dernier, article que les circonstances de mon service à la mer ne m’ont pas permis de lire
cle que les circonstances de mon service à la mer ne m’ont pas permis de lire avant aujourd’hui, me paraît nécessiter les
les observations suivantes : Dans son bref du 28 octobre 1914, moins de deux mois après avoir pris possession de la tiare
ef du 28 octobre 1914, moins de deux mois après avoir pris possession de la tiare pontificale, bref adressé à l’archevêque
pris possession de la tiare pontificale, bref adressé à l’archevêque de Ravenne d’où était venu à la fin de 1913 le premi
ssion de la tiare pontificale, bref adressé à l’archevêque de Ravenne d’ où était venu à la fin de 1913 le premier appel po
cale, bref adressé à l’archevêque de Ravenne d’où était venu à la fin de 1913 le premier appel pour la célébration, le 14 
appel pour la célébration, le 14 septembre 1921, du 600e anniversaire de la mort de l’illustre poète florentin, Benoît XV
la célébration, le 14 septembre 1921, du 600e anniversaire de la mort de l’illustre poète florentin, Benoît XV s’écrie : «
ante est à nous ! Il n’arriva jamais qu’il se soit écarté des vérités de la doctrine chrétienne. » Dans l’article en ques
nte : En somme les gens qui interprétaient contre l’Église la pensée de Dante connaissaient fort mal cette pensée et enco
re moins la théologie. Ils s’arrêtaient aux apparences. Dante a parlé de plusieurs papes avec une liberté, une violence, u
nes n’ont rien à voir. En lisant cette phrase, je n’ai pu m’empêcher de me répéter à moi-même les vers si connus du 19e c
u m’empêcher de me répéter à moi-même les vers si connus du 19e chant de l’Enfer, où Dante répond en ces termes au pape Ni
te ici la citation en italien pour en donner la traduction entière : De Pierre qu’exigeait jadis le divin maître, Alors q
 : Approche, et suis ton guide ; Et quand la voix du sort eut au rang d’ un perfide Élevé Mathias66, cet ineffable honneur
7 ; Ton audace a blessé la majesté du trône. Ah ! si le saint respect de la triple couronne N’enchaînait ma parole, ô pont
haînait ma parole, ô pontifes pervers ! J’appellerais sur vous le cri de l’univers. Vos jours sont dévoués à l’infâme avar
z l’équité, proclamez l’injustice. C’est vous que désignait l’inspiré de Pathmos68, Quand son œil découvrit, assise sur le
Quand son œil découvrit, assise sur les eaux, Celle qui se souillait d’ un amour adultère, Et livrait sa pudeur aux prince
ui se souillait d’un amour adultère, Et livrait sa pudeur aux princes de la terre. Elle naquit pourtant sous la voûte des
ûte des cieux Sept têtes que ceignaient dix rayons glorieux, Tant que de son époux la vertu fut chérie, Vous avez ramené l
la vertu fut chérie, Vous avez ramené l’aveugle idolâtrie. Des dieux d’ argent et d’or reçoivent votre encens ; Mais l’inf
t chérie, Vous avez ramené l’aveugle idolâtrie. Des dieux d’argent et d’ or reçoivent votre encens ; Mais l’infidèle, au pi
’empire. Ô honte ! ô sacrilège ! ô temps infortunes ! Constantin, que de maux et de crimes sont nés, Non de ton changement
honte ! ô sacrilège ! ô temps infortunes ! Constantin, que de maux et de crimes sont nés, Non de ton changement, mais de l
temps infortunes ! Constantin, que de maux et de crimes sont nés, Non de ton changement, mais de la dot immense69 Qui du
antin, que de maux et de crimes sont nés, Non de ton changement, mais de la dot immense69 Qui du premier pontife, en gran
e ci-dessus, presque tout entier, est mis à l’index dans les éditions de la Divina Commedia dont l’introduction est permis
’introduction est permise en Espagne. Si mettre à l’index une portion d’ une œuvre quelconque, — et par suite son auteur —
re la phrase citée ci-dessus, c’est ce dont je fais juge les lecteurs de notre Mercure. M. Cochin me paraît être dans la c
e roi, en interprétant à sa façon les pensées contenues dans les vers de Dante, alors que certains de ces vers — ceux dont
açon les pensées contenues dans les vers de Dante, alors que certains de ces vers — ceux dont nous avons donné plus haut l
on — sont en majeure partie mis à l’index par la fameuse Congrégation de ce nom. Tome CXXIV, numéro 467, 1er décembre
e ce nom. Tome CXXIV, numéro 467, 1er décembre 1917 L’Esprit de guerre en Italie Jean Alazard. Tome CXXIV, num
Tome CXXIV, numéro 467, 1er décembre 1917, p. 445-466. Lorsqu’au mois de mai 1915 l’Italie fut secouée d’un mouvement de r
bre 1917, p. 445-466. Lorsqu’au mois de mai 1915 l’Italie fut secouée d’ un mouvement de révolte contre les partisans de la
5-466. Lorsqu’au mois de mai 1915 l’Italie fut secouée d’un mouvement de révolte contre les partisans de la paix à tout pr
5 l’Italie fut secouée d’un mouvement de révolte contre les partisans de la paix à tout prix, les plus enflammés eux-mêmes
ent que la guerre ne durerait plus très longtemps, que l’intervention de leur pays en abrégerait le cours, qu’on pouvait d
ours, qu’on pouvait demander à la nation un effort considérable, mais de courte durée. Si quelques hommes prévoyants soupç
te durée. Si quelques hommes prévoyants soupçonnèrent les difficultés de la tâche et, se rendant compte des conditions de
rent les difficultés de la tâche et, se rendant compte des conditions de la guerre moderne, mesurèrent l’ampleur des sacri
e la retraite qu’ils esquissaient à peine dût les amener bien au-delà de Varsovie. Cette conviction que le conflit serait
’accoutumer à l’idée qu’elle serait très pénible. Elle eut le courage de se mettre très vite à la besogne, de s’organiser
rès pénible. Elle eut le courage de se mettre très vite à la besogne, de s’organiser militairement et industriellement pou
e à la besogne, de s’organiser militairement et industriellement pour de longs mois de lutte. C’est dans la continuité de
, de s’organiser militairement et industriellement pour de longs mois de lutte. C’est dans la continuité de ce labeur, dan
ndustriellement pour de longs mois de lutte. C’est dans la continuité de ce labeur, dans la méthode avec laquelle il l’a p
té, une énergie que beaucoup ne soupçonnaient pas. Passés les moments de grand enthousiasme, on dut préparer minutieusemen
s corps et les consciences à un choc terrible dont il était difficile de prévoir la durée. La France brusquement envahie s
’évolution ne fut pas aussi rapide en Italie. Il y eut chez elle plus de réflexion et un peu moins de spontanéité. Pour qu
apide en Italie. Il y eut chez elle plus de réflexion et un peu moins de spontanéité. Pour que l’évidence du péril germani
trie, dans son commerce, même dans son enseignement. Ces observations de chaque jour, l’analyse précise de ses propres int
son enseignement. Ces observations de chaque jour, l’analyse précise de ses propres intérêts et de ceux de l’Europe libér
rvations de chaque jour, l’analyse précise de ses propres intérêts et de ceux de l’Europe libérale, ont insensiblement fai
de chaque jour, l’analyse précise de ses propres intérêts et de ceux de l’Europe libérale, ont insensiblement fait compre
e à la nation entière ce que l’élite avait saisi d’emblée. L’« esprit de guerre » est peu à peu devenu ardent sur toute la
L’« esprit de guerre » est peu à peu devenu ardent sur toute la terre d’ Italie… § L’appel de toutes les catégories de sold
 » est peu à peu devenu ardent sur toute la terre d’Italie… § L’appel de toutes les catégories de soldats s’est fait progr
rdent sur toute la terre d’Italie… § L’appel de toutes les catégories de soldats s’est fait progressivement. De dix-huit à
appel de toutes les catégories de soldats s’est fait progressivement. De dix-huit à quarante-deux ans, tous ceux qui sont
ivement. De dix-huit à quarante-deux ans, tous ceux qui sont capables de servir portent l’uniforme « grigio-verde ». Les é
uniforme « grigio-verde ». Les étrangers qui venaient dans les villes de Piémont ou de Toscane peu de temps après le mois
gio-verde ». Les étrangers qui venaient dans les villes de Piémont ou de Toscane peu de temps après le mois de mai 1915 ma
t dans les villes de Piémont ou de Toscane peu de temps après le mois de mai 1915 manifestaient quelque étonnement d’y not
u de temps après le mois de mai 1915 manifestaient quelque étonnement d’ y noter rarement les marques extérieures d’une mob
staient quelque étonnement d’y noter rarement les marques extérieures d’ une mobilisation totale des forces du Royaume. Dès
une mobilisation totale des forces du Royaume. Dès le 24 mai le front de bataille était complètement garni ; tous les régi
ste, prêts pour l’offensive. L’Italie passait, sans fortes secousses, de l’état de paix à l’état de guerre. La vie du pays
pour l’offensive. L’Italie passait, sans fortes secousses, de l’état de paix à l’état de guerre. La vie du pays n’en souf
. L’Italie passait, sans fortes secousses, de l’état de paix à l’état de guerre. La vie du pays n’en souffrait pas au même
n arrêt dans le mouvement régulier des affaires. Ce n’est qu’à la fin de l’année 1916 que commencèrent les restrictions, e
ts, fermer les boucheries le jeudi et le vendredi, instituer la carte de sucre ; toutes mesures de précautions qui furent
le jeudi et le vendredi, instituer la carte de sucre ; toutes mesures de précautions qui furent imposées au peuple avec pr
i furent imposées au peuple avec prudence et habileté. Il n’y eut pas d’ à-coups dans l’application. Le Commissariat des vi
des vivres sut atténuer ce que les nouvelles mesures pouvaient avoir de vexatoire. À un peuple qui est trop épris de sa l
mesures pouvaient avoir de vexatoire. À un peuple qui est trop épris de sa liberté et de son indépendance pour se laisser
t avoir de vexatoire. À un peuple qui est trop épris de sa liberté et de son indépendance pour se laisser gouverner à « la
exigeait la situation actuelle. C’est un des aspects les plus curieux de la guerre, ce besoin qu’a le peuple italien d’êtr
pects les plus curieux de la guerre, ce besoin qu’a le peuple italien d’ être convaincu, de saisir les raisons essentielles
ieux de la guerre, ce besoin qu’a le peuple italien d’être convaincu, de saisir les raisons essentielles de sa conduite. I
e peuple italien d’être convaincu, de saisir les raisons essentielles de sa conduite. Il ne croit pas aveuglément à la ver
s essentielles de sa conduite. Il ne croit pas aveuglément à la vertu d’ une loi, uniquement parce qu’elle est loi. Sa disc
ment parce qu’elle est loi. Sa discipline est consentie et raisonnée. De là tous les discours et toutes les conférences pa
ulement par des considérants clairs et précis, mais aussi par la voix d’ orateurs allant de ville en ville commenter les me
nsidérants clairs et précis, mais aussi par la voix d’orateurs allant de ville en ville commenter les mesures qu’exigeaien
nt les circonstances présentes. Il en a été de même à chaque émission d’ emprunt. La propagande par l’affiche, la parole et
propagande par l’affiche, la parole et la brochure a été saisissante d’ intensité et d’habileté. Il y a de grandes maisons
l’affiche, la parole et la brochure a été saisissante d’intensité et d’ habileté. Il y a de grandes maisons de crédit qui
le et la brochure a été saisissante d’intensité et d’habileté. Il y a de grandes maisons de crédit qui ont demandé des éco
été saisissante d’intensité et d’habileté. Il y a de grandes maisons de crédit qui ont demandé des économistes connus de
a de grandes maisons de crédit qui ont demandé des économistes connus de véritables « consultations » sur les résultats fi
s connus de véritables « consultations » sur les résultats financiers de la guerre, et les ont réunis en de petits « tract
ons » sur les résultats financiers de la guerre, et les ont réunis en de petits « tracts » riches d’idées et de faits. Tou
nciers de la guerre, et les ont réunis en de petits « tracts » riches d’ idées et de faits. Toutes les régions d’Italie ne
a guerre, et les ont réunis en de petits « tracts » riches d’idées et de faits. Toutes les régions d’Italie ne manifestent
n de petits « tracts » riches d’idées et de faits. Toutes les régions d’ Italie ne manifestent pas de la même façon leur vo
s d’idées et de faits. Toutes les régions d’Italie ne manifestent pas de la même façon leur volonté guerrière. En Sicile,
, mais tout aussi tenace dans l’antipathie. Quelle que soit la région d’ Italie où il se trouve, quel que soit son auditoir
l se trouve, quel que soit son auditoire, un orateur est toujours sûr d’ avoir l’approbation générale, dès qu’il parle de l
teur est toujours sûr d’avoir l’approbation générale, dès qu’il parle de l’écrasante responsabilité de l’Allemagne. Si l’o
l’approbation générale, dès qu’il parle de l’écrasante responsabilité de l’Allemagne. Si l’on veut peser tous les mérites
te responsabilité de l’Allemagne. Si l’on veut peser tous les mérites de l’Italie, apprécier toute la ténacité de son effo
veut peser tous les mérites de l’Italie, apprécier toute la ténacité de son effort, il faut se représenter les sacrifices
dû se soumettre certaines régions. Prenons l’exemple du Midi italien, de ces provinces des Pouilles, de Calabre et de Basi
ns. Prenons l’exemple du Midi italien, de ces provinces des Pouilles, de Calabre et de Basilicate, qui, déjà en temps de p
exemple du Midi italien, de ces provinces des Pouilles, de Calabre et de Basilicate, qui, déjà en temps de paix, étaient s
ovinces des Pouilles, de Calabre et de Basilicate, qui, déjà en temps de paix, étaient si peu favorisées au point de vue é
s gouvernements qui ont précédé le ministère Salandra avaient négligé de s’intéresser à leur sort, de diminuer le poids de
dé le ministère Salandra avaient négligé de s’intéresser à leur sort, de diminuer le poids de leurs impôts, d’y développer
dra avaient négligé de s’intéresser à leur sort, de diminuer le poids de leurs impôts, d’y développer l’agriculture, qui e
gé de s’intéresser à leur sort, de diminuer le poids de leurs impôts, d’ y développer l’agriculture, qui est malheureusemen
opper l’agriculture, qui est malheureusement leur seule ressource, et de donner le plus vite possible l’eau potable à un p
otable à un pays qui en manque à peu près totalement. Les Méridionaux d’ Italie espéraient qu’avec le cabinet de 1914 leur
ès totalement. Les Méridionaux d’Italie espéraient qu’avec le cabinet de 1914 leur situation serait améliorée, et qu’on co
t qu’on commencerait à songer à des réformes précises. La déclaration de guerre du mois d’août fit évanouir ces espérances
it à songer à des réformes précises. La déclaration de guerre du mois d’ août fit évanouir ces espérances. Leur destinée ne
t à être si restreintes qu’ils envisageaient sans joie la possibilité de l’intervention militaire de l’Italie. « Pendant l
ls envisageaient sans joie la possibilité de l’intervention militaire de l’Italie. « Pendant les dix mois qu’a duré notre
e, les habitants du Midi ont conservé l’espoir qu’on ne sortirait pas de la neutralité, et dans toutes les provinces le se
e sentiment était que l’on ne devait pas en sortir70. » Les questions de politique internationale, la menace directe de la
tir70. » Les questions de politique internationale, la menace directe de la tyrannie germanique n’étaient rien auprès des
germanique n’étaient rien auprès des problèmes agricoles à résoudre, de la pauvreté des paysans, des riches terrains qui
gouvernement central. Malgré cette pénible situation, la déclaration de guerre du 23 mai 1915 fut accueillie avec calme.
pas les mêmes compensations que le Nord ou le Centre : les industries de guerre sont à peu près inconnues chez eux ; il n’
i est admirable, les femmes ne réussissent pas à pourvoir aux besoins de la région. La crise économique y est plus pénible
gion. La crise économique y est plus pénible qu’en toute autre région d’ Italie. Leur résistance morale n’en est que plus é
en est que plus émouvante. On y a « gardé un calme digne et une force d’ âme presque incroyable ». La côte est sans cesse m
ue incroyable ». La côte est sans cesse menacée par les bombardements d’ avions autrichiens ; au lieu de déprimer l’esprit
« mordant » qui alimente la haine contre l’agresseur. Ayant, au cours d’ une tournée de conférences, admiré la vigueur de c
i alimente la haine contre l’agresseur. Ayant, au cours d’une tournée de conférences, admiré la vigueur de ce moral, je fu
seur. Ayant, au cours d’une tournée de conférences, admiré la vigueur de ce moral, je fus étonné du sang-froid avec lequel
ang-froid avec lequel tous les habitants envisageaient les nécessités d’ aujourd’hui et celles de demain. Les habitants se
us les habitants envisageaient les nécessités d’aujourd’hui et celles de demain. Les habitants se plaignaient à peine du m
s par la guerre, disait l’un d’entre eux, mais cependant il n’y a pas de défaillance chez nous. Nous espérons de cette gue
, mais cependant il n’y a pas de défaillance chez nous. Nous espérons de cette guerre la disparition d’un danger dont nous
e défaillance chez nous. Nous espérons de cette guerre la disparition d’ un danger dont nous avons enfin constaté toute l’i
mais nous voulons aussi qu’elle donne à l’Italie une autre conception de la politique intérieure. De ce renouveau nous att
lle donne à l’Italie une autre conception de la politique intérieure. De ce renouveau nous attendons la solution de la dou
e la politique intérieure. De ce renouveau nous attendons la solution de la douloureuse question méridionale : nous ne som
n que nous n’aurons jamais un développement économique pareil à celui de certaines régions d’Italie. Nous ne demandons qu’
amais un développement économique pareil à celui de certaines régions d’ Italie. Nous ne demandons qu’un peu d’aisance. » C
il à celui de certaines régions d’Italie. Nous ne demandons qu’un peu d’ aisance. » C’est un raisonnement que j’ai entendu
rnants et leur donner une conscience plus haute des intérêts généraux de la nation. Les Méridionaux ont l’espérance d’auta
e des intérêts généraux de la nation. Les Méridionaux ont l’espérance d’ autant plus tenace qu’ils savent l’héroïque condui
nt l’espérance d’autant plus tenace qu’ils savent l’héroïque conduite de leurs compatriotes sur le front et qu’ils en sont
erre a révélé la valeur individuelle du soldat italien, qui a dépassé de beaucoup l’idée qu’on s’en pouvait faire. Le dévo
s coloniales. Cette fois-ci l’armée italienne a démontré des qualités de discipline et d’endurance qui l’ont égalée aux ar
te fois-ci l’armée italienne a démontré des qualités de discipline et d’ endurance qui l’ont égalée aux armées les plus agu
cipline et d’endurance qui l’ont égalée aux armées les plus aguerries d’ Europe. Les soldats du Midi y ont brillé par l’ard
lus aguerries d’Europe. Les soldats du Midi y ont brillé par l’ardeur de leur esprit guerrier. On n’a pas oublié les merve
ur de leur esprit guerrier. On n’a pas oublié les merveilleux assauts de la division de Brindisi au moment de l’offensive
it guerrier. On n’a pas oublié les merveilleux assauts de la division de Brindisi au moment de l’offensive autrichienne da
ns méridionales, habituées (c’était un peu la faute du climat) à plus de nonchalance dans la vie militaire. Or, l’expérien
climat) à plus de nonchalance dans la vie militaire. Or, l’expérience de deux années de guerre a prouvé leur intrépidité e
de nonchalance dans la vie militaire. Or, l’expérience de deux années de guerre a prouvé leur intrépidité et leur vaillanc
leur vaillance. Puisque les soldats du Midi ont été un si bon élément de la défense nationale, il est naturel que les prov
est naturel que les provinces méridionales espèrent une amélioration de leur sort après la guerre. Et c’est ce qui contri
tenir leur moral, malgré les malaises économiques dont ils souffrent. D’ une manière générale l’héroïsme des soldats au fro
r énergie sont les meilleurs remèdes contre le découragement possible de l’arrière. Aux propagandes perfides, aux bruits é
peu le public italien, dans toutes ses classes, a compris la grandeur de la lutte, et la nécessité de la continuer jusqu’à
outes ses classes, a compris la grandeur de la lutte, et la nécessité de la continuer jusqu’à la victoire, quelle que soit
cessité de la continuer jusqu’à la victoire, quelle que soit la durée de l’effort à accomplir. Il ne faut pas oublier non
non plus la grande publicité qui est faite à tous les éclatants faits d’ armes. Il n’y a pas en Italie la même littérature
s éclatants faits d’armes. Il n’y a pas en Italie la même littérature de combattants qu’en France. Rien de comparable à ce
a pas en Italie la même littérature de combattants qu’en France. Rien de comparable à ce qu’ont publié Henri Barbusse, Adr
enjamin ; quelques lettres des tranchées, quelques récits comme celui d’ Ambrosini et rien d’autre à signaler. Ce sont les
ettres des tranchées, quelques récits comme celui d’Ambrosini et rien d’ autre à signaler. Ce sont les correspondants de gu
ui d’Ambrosini et rien d’autre à signaler. Ce sont les correspondants de guerre qui ont la mission de raconter au grand pu
e à signaler. Ce sont les correspondants de guerre qui ont la mission de raconter au grand public ce qui se passe sur le f
ic ce qui se passe sur le front. Presque tous les quotidiens italiens d’ une certaine importance ont dans la zone des opéra
dans la zone des opérations un représentant qui envoie régulièrement de longues lettres grâce auxquelles arrive partout l
longues lettres grâce auxquelles arrive partout l’écho des batailles de première ligne. L’institution des correspondants
cho des batailles de première ligne. L’institution des correspondants de guerre est beaucoup mieux organisée qu’en France 
combattants. On comprend d’après cela qu’il n’y ait pas eu en Italie de succès de librairie analogue à celui du « Feu » d
ts. On comprend d’après cela qu’il n’y ait pas eu en Italie de succès de librairie analogue à celui du « Feu » de Barbusse
t pas eu en Italie de succès de librairie analogue à celui du « Feu » de Barbusse. Les œuvres de Luigi Barzini ont beau êt
ccès de librairie analogue à celui du « Feu » de Barbusse. Les œuvres de Luigi Barzini ont beau être littérairement intére
u être littérairement intéressantes, elles ne peuvent avoir l’attrait de l’inédit, puisque tout le monde en a lu les chapi
e della Sera. Barzini est d’ailleurs le type parfait du correspondant de guerre. Ayant assisté à l’évolution de tous les c
type parfait du correspondant de guerre. Ayant assisté à l’évolution de tous les conflits armés du xxe  siècle, il n’a pa
une seule grande bataille depuis 1914. Il a parcouru tous les fronts d’ Occident, et en a rapporté une série de lettres qu
Il a parcouru tous les fronts d’Occident, et en a rapporté une série de lettres qu’il a réunies en volume. Celles qu’il a
les plus remarquables. On ne saurait trop insister sur l’importance «  d’ impressions » de ce genre qui, publiées dans tous
ables. On ne saurait trop insister sur l’importance « d’impressions » de ce genre qui, publiées dans tous les journaux de
ce « d’impressions » de ce genre qui, publiées dans tous les journaux de la péninsule, habituent le peuple à admirer et à
du Carso et aux Alpins du Trentin l’hommage qu’ils méritent. Au début de la guerre on se plaignait souvent en Italie qu’on
quelles ils menaient la lutte. Quiconque a observé sur la rive droite de l’Isonzo la série ininterrompue de hauteurs abrup
onque a observé sur la rive droite de l’Isonzo la série ininterrompue de hauteurs abruptes qui barrent l’horizon, a immédi
journaux étrangers ont pu le constater, et ils en ont conçu beaucoup d’ admiration pour l’œuvre militaire de l’Italie. Leu
ter, et ils en ont conçu beaucoup d’admiration pour l’œuvre militaire de l’Italie. Leur intervention est loin d’avoir été
ration pour l’œuvre militaire de l’Italie. Leur intervention est loin d’ avoir été inutile, étant donné le prix que le peup
tile, étant donné le prix que le peuple italien attache aux jugements de l’opinion publique internationale. § Quel est en
il dans l’histoire qui s’écrit en ce moment ? Son importance est loin d’ égaler celle de la Chambre française ; le seul fai
ire qui s’écrit en ce moment ? Son importance est loin d’égaler celle de la Chambre française ; le seul fait que le confli
rs qu’en France les députés sont intervenus dans toutes les questions de la défense nationale, en Italie ils n’ont pu s’y
ns de la défense nationale, en Italie ils n’ont pu s’y intéresser que d’ une manière générale et théorique. Le Parlement fr
ontecitorio il n’y a que les sessions réglementaires. Tous les appels de classes sont faits chez nous après approbation de
es. Tous les appels de classes sont faits chez nous après approbation de la Chambre et du Sénat ; à Rome il suffit d’un dé
z nous après approbation de la Chambre et du Sénat ; à Rome il suffit d’ un décret rendu, après proposition ministérielle,
t été conférés les pleins pouvoirs. Pendant les deux premières années de guerre une session parlementaire s’est presque to
ées de guerre une session parlementaire s’est presque toujours passée de la façon suivante. D’abord les déclarations du Ca
ires Étrangères. Les députés semblent prendre intérêt à la discussion de ces déclarations et à celle des divers budgets. M
on de ces déclarations et à celle des divers budgets. Mais les pièces de résistance sont les discours prononcés par quelqu
par quelques giolittiens ou quelques socialistes officiels sur l’état de guerre. Ils déchaînent des tumultes, et les journ
s, décidés à renverser le ministère qui fait la guerre. Des intrigues de ce genre n’auraient d’ailleurs pas rendu possible
ajouté le profond mécontentement des milieux démocratiques, fatigués de l’apathie ministérielle. Un des plus acharnés à c
’apathie ministérielle. Un des plus acharnés à combattre les cabinets de guerre a été pendant longtemps l’ancien directeur
tre les cabinets de guerre a été pendant longtemps l’ancien directeur de l’Avanti, M. Enrico Ferri, devenu très désireux d
anti, M. Enrico Ferri, devenu très désireux du pouvoir, et adversaire de tous ceux qui l’occupent. M. Salvatore Barzilai l
! » Les anciens neutralistes ne pouvaient pas pardonner à M. Salandra d’ avoir eu assez d’habileté pour passer outre à la v
eutralistes ne pouvaient pas pardonner à M. Salandra d’avoir eu assez d’ habileté pour passer outre à la volonté du Parleme
s sa chute, on continua à l’attaquer violemment à la session du début de 1917, un député socialiste officiel voulut provoq
uer un incident et, espérait-il, un scandale, en portant à la tribune de la Chambre une mesquine affaire de fonds de bienf
scandale, en portant à la tribune de la Chambre une mesquine affaire de fonds de bienfaisance, où il avait même impliqué
, en portant à la tribune de la Chambre une mesquine affaire de fonds de bienfaisance, où il avait même impliqué la person
e de fonds de bienfaisance, où il avait même impliqué la personnalité de la fille de l’écrivain Fogazzaro. M. Enrico Ferri
e bienfaisance, où il avait même impliqué la personnalité de la fille de l’écrivain Fogazzaro. M. Enrico Ferri, qui, lorsq
l’écrivain Fogazzaro. M. Enrico Ferri, qui, lorsque je le vis au mois de janvier 1916, parlait avec émotion de la vieille
qui, lorsque je le vis au mois de janvier 1916, parlait avec émotion de la vieille amitié qui l’unissait à M. Salandra, s
ille amitié qui l’unissait à M. Salandra, son collègue à l’Université de Rome, n’a donc cessé, pendant plus de deux ans, d
ra, son collègue à l’Université de Rome, n’a donc cessé, pendant plus de deux ans, de blâmer sa conduite. Lui qui fut si m
gue à l’Université de Rome, n’a donc cessé, pendant plus de deux ans, de blâmer sa conduite. Lui qui fut si maltraité par
lques rares admirateurs. Nous disons « rares », car M. Ferri n’a plus d’ autorité à la Chambre. On écoute ses discours, on
gouvernement, c’était M. Ettore Ciccotti qui s’était attribué le rôle de « terre-neuve du ministère ». À l’éloquence point
tribué le rôle de « terre-neuve du ministère ». À l’éloquence pointue de M. Ferri il opposait des périodes émouvantes qui
s émouvantes qui faisaient taire pour quelques heures les divergences d’ opinion et provoquaient des espèces de « baisers L
quelques heures les divergences d’opinion et provoquaient des espèces de « baisers Lamourette ». Son évolution est une des
n est une des plus intéressantes auxquelles la guerre nous ait permis d’ assister. Il était avant 1914 l’ennemi implacable
es avec ironie ; ses interventions dans une discussion étaient celles d’ un homme férocement sceptique. Or, le voici devenu
nt sceptique. Or, le voici devenu maintenant un catégorique défenseur de la politique du front unique et mué en véritable
u front unique et mué en véritable apôtre. Convaincu que le Ministère de guerre pouvait rencontrer à chaque instant les ob
les plus imprévus, il sut réunir autour de lui des hommes politiques de toute nuance, depuis le républicain Eugenio Chies
genio Chiesa jusqu’au nationaliste Medici del Vascello, tous désireux d’ intensifier une « guerre sacrée ». Ce fut le group
, tous désireux d’intensifier une « guerre sacrée ». Ce fut le groupe de « l’Azione Nazionale », qui n’eut malheureusement
groupe de « l’Azione Nazionale », qui n’eut malheureusement pas assez de force pour jouer un rôle important. À vrai dire,
ez de force pour jouer un rôle important. À vrai dire, la « politique de guerre » n’a jamais été sérieusement menacée par
sérieusement menacée par les intrigues parlementaires. Avant la chute de M. Boselli, on entendait souvent dans les couloir
Avant la chute de M. Boselli, on entendait souvent dans les couloirs de Montecitorio des plaintes sur la durée de la guer
t souvent dans les couloirs de Montecitorio des plaintes sur la durée de la guerre, et les sacrifices qu’elle impose. Mais
estion était nettement posée en séance plénière, il n’y avait que peu d’ opposants à l’ordre du jour de confiance : les soc
n séance plénière, il n’y avait que peu d’opposants à l’ordre du jour de confiance : les socialistes « officiels », quelqu
du groupe giolittien et toujours M. Chiaraviglio, le gendre du député de Dronero. Si les amis de M. Giolitti, M. Schantzer
toujours M. Chiaraviglio, le gendre du député de Dronero. Si les amis de M. Giolitti, M. Schantzer ou M. Facta, intervenai
a, intervenaient dans les débats, c’était au moment où le « Ministère de guerre » était menacé. Non pas qu’ils eussent l’e
« Ministère de guerre » était menacé. Non pas qu’ils eussent l’espoir de prendre sa place ; ils sentaient très bien que l’
inion publique ne leur avait nullement pardonné leur attitude du mois de mai 1915. Ils croyaient seulement faire arriver a
ues-uns des hommes n’ayant jamais pris nettement position et capables de se montrer pleins de bienveillance à leur égard.
ayant jamais pris nettement position et capables de se montrer pleins de bienveillance à leur égard. M. Giolitti lui-même
’il venait de faire un voyage à Rome ; il avait réglé quelque affaire de famille, vu M. Enrico Ferri ou tel autre de ses a
ait réglé quelque affaire de famille, vu M. Enrico Ferri ou tel autre de ses amis. Puis il repartait pour Cavour ; et c’ét
r Cavour ; et c’étaient ses partisans qui au Parlement se chargeaient de soutenir sa politique. Il donnait rarement signe
nt se chargeaient de soutenir sa politique. Il donnait rarement signe de vie. Cependant il était et il est encore très pui
», dit-on souvent. Mais il lui sera tout de même désormais impossible de redonner vigueur aux conceptions « terre à terre 
mais impossible de redonner vigueur aux conceptions « terre à terre » de politique intérieure qui avaient été le fondement
 terre à terre » de politique intérieure qui avaient été le fondement de sa fortune. Il s’en rend compte : pour qu’on ne d
fondement de sa fortune. Il s’en rend compte : pour qu’on ne dise pas de lui qu’il s’est détaché de l’âme nationale, comme
s’en rend compte : pour qu’on ne dise pas de lui qu’il s’est détaché de l’âme nationale, comme le lui avait reproché M. S
glio, il se montre « guerrafondaio », les rares fois qu’il lui arrive d’ exprimer publiquement son opinion. M. Giolitti évo
. Giolitti évolue habilement vers la politique qu’il a d’abord essayé de faire échouer ; et les derniers événements lui on
faire échouer ; et les derniers événements lui ont d’ailleurs permis de se laver de bien des reproches qui lui avaient ét
er ; et les derniers événements lui ont d’ailleurs permis de se laver de bien des reproches qui lui avaient été adressés.
Lucano, le 25 octobre 1916, un des économistes les plus remarquables d’ Italie, M. Francesco Nitti, voulut cependant justi
Conseil dont il fut le fidèle collaborateur. Il le fit avec beaucoup d’ habileté. Nul d’après lui n’avait songé à défendre
up d’habileté. Nul d’après lui n’avait songé à défendre une politique de neutralité à tout prix. « S’il y avait eu une loi
e neutralité à tout prix. « S’il y avait eu une lointaine possibilité de neutralité, ce n’aurait pu être qu’à la condition
aine possibilité de neutralité, ce n’aurait pu être qu’à la condition d’ un complet renoncement ; et cela, aucun homme poli
 Nitti, que les hommes qui représentèrent devant le pays le programme de la neutralité auraient donné aux événements la mê
volonté des hommes71. » Ce qui divisa la nation en deux camps au mois de mai 1915, ce qui provoqua des « luttes excessives
ui provoqua des « luttes excessives », ce fut uniquement une question d’ opportunité : les uns voulaient agir plus tôt, les
ues. Cette démonstration, habilement faite, devait permettre aux amis de M. Giolitti, sinon à M. Giolitti lui-même, d’ambi
vait permettre aux amis de M. Giolitti, sinon à M. Giolitti lui-même, d’ ambitionner à nouveau le pouvoir. M. Francesco Nit
er à nouveau le pouvoir. M. Francesco Nitti, défenseur du giolittisme de 1915, n’est-il pas devenu un des principaux minis
ère Orlando72 ? Et M. Orlando n’a-t-il pas pris comme sous-secrétaire d’ État à l’intérieur M. Valenzani, dont on connaît l
à l’intérieur M. Valenzani, dont on connaît l’intimité avec le député de Dronero ? § Si beaucoup de députés qui avaient ét
neutralistes se sont ralliés rapidement à la politique du « Ministère de guerre », il est resté bien des irréductibles, qu
s ». Leur « cas » a été déjà étudié ; quand il fut question, au début de 1917, de convoquer un congrès des socialistes de
« cas » a été déjà étudié ; quand il fut question, au début de 1917, de convoquer un congrès des socialistes de l’Entente
t question, au début de 1917, de convoquer un congrès des socialistes de l’Entente, on réclama avec énergie l’admission de
gie l’admission des collectivistes italiens qui avaient été partisans de l’intervention. Les « officiels » s’y opposèrent
fut une des raisons qui rendit le congrès impossible. Il n’y a pas eu de manifestation antibelliqueuse à laquelle ils n’ai
festation antibelliqueuse à laquelle ils n’aient adhéré. Non contents d’ avoir présenté par deux fois au Parlement italien
veur de la paix immédiate, ils n’ont cessé dans leur journal l’Avanti de rendre hommage aux efforts des socialistes allema
nal l’Avanti de rendre hommage aux efforts des socialistes allemands, de dénigrer les « majoritaires » français au profit
énigrer les « majoritaires » français au profit des « minoritaires », de déformer les événements aux yeux de leurs lecteur
n russe, ils ont été un moment embarrassés. Mais ils ont eu vite fait de la qualifier de révolution bourgeoise, et de la d
été un moment embarrassés. Mais ils ont eu vite fait de la qualifier de révolution bourgeoise, et de la déprécier puisqu’
ais ils ont eu vite fait de la qualifier de révolution bourgeoise, et de la déprécier puisqu’elle ne signait pas la paix.
ympathie que les collectivistes russes qui se sont déclarés partisans d’ une immédiate entente avec la social-démocratie al
on américaine ne les a pas davantage pris au dépourvu. Une caricature de l’Avanti représenta le dollar américain venant s’
t s’ajouter à la livre sterling, au franc et à la lire sur le plateau de la balance où s’accumulent les capitaux de l’Ente
t à la lire sur le plateau de la balance où s’accumulent les capitaux de l’Entente. La guerre actuelle n’est donc, après l
de l’Entente. La guerre actuelle n’est donc, après l’entrée en ligne de l’Amérique comme avant, qu’une lutte d’intérêts c
donc, après l’entrée en ligne de l’Amérique comme avant, qu’une lutte d’ intérêts capitalistes. On a voulu justifier cette
que. « Leur premier mouvement en face de la guerre a été un mouvement de recul, a-t-on dit73. Il y a eu beaucoup d’idéalis
guerre a été un mouvement de recul, a-t-on dit73. Il y a eu beaucoup d’ idéalisme intransigeant dans ce mouvement, une vol
aucoup d’idéalisme intransigeant dans ce mouvement, une volonté ferme de vaincre la brutalité matérielle des faits par la
lonté ferme de vaincre la brutalité matérielle des faits par la force de la pensée pure. Et c’est cet idéalisme poussé à o
é à outrance, ce dédain des réalités mêlé à un sentiment pur et élevé d’ humanité qui donne à l’attitude étrange des social
qui donne à l’attitude étrange des socialistes italiens ce caractère de beauté morale que même les adversaires ne peuvent
efuser. » Ce jugement ne vaut, à notre avis, que pour un petit groupe de dirigeants cantonnés dans leur souverain mépris p
de dirigeants cantonnés dans leur souverain mépris pour la politique de guerre. La plupart ont songé à leurs intérêts per
urs intérêts personnels, à l’avenir électoral du parti, et ont refusé de s’associer à toute manifestation qui ne fût pas d
rti, et ont refusé de s’associer à toute manifestation qui ne fût pas de tendances pacifistes, parce qu’ils ont spéculé su
parce qu’ils ont spéculé sur le mécontentement des masses. L’incident de l’université populaire de Bologne éclaire la thès
ur le mécontentement des masses. L’incident de l’université populaire de Bologne éclaire la thèse qu’ils ont soutenue. Le
seil d’administration avait préparé en octobre 1916 tout un programme de conférences, où étaient largement traités les pro
oriques, scientifiques ou sociales, sans rapports avec les événements d’ aujourd’hui. Le parti socialiste « officiel » veut
ernationalisme intransigeant. Il a créé au gouvernement toutes sortes de difficultés. Il en est même arrivé à « boycotter 
rofit des malheureux « déportés » belges ! En sorte que les partisans de M. Mussolini et de M. Bissolati ont pu regretter
x « déportés » belges ! En sorte que les partisans de M. Mussolini et de M. Bissolati ont pu regretter à juste titre que c
egrets et ils les exprimèrent sous une forme qui fit croire, au début de 1917, à un changement d’attitude. M. Graziadei, d
rent sous une forme qui fit croire, au début de 1917, à un changement d’ attitude. M. Graziadei, dans deux conférences fait
n, se prononça en partie pour le programme des revendications idéales de l’Entente. L’Avanti protesta. On crut quelque tem
l’Entente. L’Avanti protesta. On crut quelque temps à la possibilité d’ un schisme. On déclara que M. Turati partageait le
ssibilité d’un schisme. On déclara que M. Turati partageait les idées de M. Graziadei. Durant la session parlementaire de
partageait les idées de M. Graziadei. Durant la session parlementaire de mars, le discours pacifiste de M. Enrico Ferri l’
iadei. Durant la session parlementaire de mars, le discours pacifiste de M. Enrico Ferri l’avait exaspéré et il était sort
it, je l’ai pensé »… Quoi qu’il en soit, il n’y eut que des velléités de scission. Au congrès officiel du parti tenu à Rom
rier 1917, la tendance intransigeante, représentée par les directeurs de l’Avanti, MM. Serrati et Lazzari, reprit le dessu
nti, MM. Serrati et Lazzari, reprit le dessus. Et pour ne rien perdre de sa popularité et de son influence, M. Turati les
Lazzari, reprit le dessus. Et pour ne rien perdre de sa popularité et de son influence, M. Turati les laissa imposer leur
te que l’Avanti. Leur mauvaise volonté s’est manifestée sans violence de langage, par insinuations perfides. La Stampa fou
age, par insinuations perfides. La Stampa fourmilla pendant longtemps de sous-entendus malveillants pour le gouvernement ;
de sous-entendus malveillants pour le gouvernement ; un habile choix de titres à effets, la mise en valeur des nouvelles
r des nouvelles tendancieuses, au bout desquelles se cachait le désir de la paix immédiate : tout cela fut parfaitement do
que très bien informé, il utilisa sa puissance contre les ministères de guerre. Il est vrai qu’on n’y trouvait plus la si
st vrai qu’on n’y trouvait plus la signature du député Cirmeni accusé d’ austrophilie. Mais les opinions du directeur, que
lie. Mais les opinions du directeur, que M. Giolitti fit sénateur, et de ses collaborateurs n’avaient guère changé. Dans t
teurs n’avaient guère changé. Dans tout le Piémont et dans une partie de la Ligurie il a eu plus d’influence qu’on ne l’au
é. Dans tout le Piémont et dans une partie de la Ligurie il a eu plus d’ influence qu’on ne l’aurait voulu ; influence heur
nt les tendances démocratiques, le premier ayant une longue tradition d’ hostilité à l’Austro-Allemagne, qui s’est accentué
peut en faire craindre le retour. Leur puissance est malgré tout loin d’ égaler celle du Corriere qui doit à l’intelligence
n d’égaler celle du Corriere qui doit à l’intelligence et à l’énergie de son directeur, M. Albertini, une place privilégié
Albertini, une place privilégiée dans la presse italienne. Aux heures de découragement, aussi bien qu’à celles d’enthousia
presse italienne. Aux heures de découragement, aussi bien qu’à celles d’ enthousiasme exagéré, il intervient comme le régul
qu’à celles d’enthousiasme exagéré, il intervient comme le régulateur de l’opinion publique. On ne peut lui comparer aucun
n quotidien français ; il a en même temps les qualités du bon journal d’ informations, et celles du quotidien sérieux ; cer
bon journal d’informations, et celles du quotidien sérieux ; certains de ses articles ont presque la valeur d’articles de
du quotidien sérieux ; certains de ses articles ont presque la valeur d’ articles de revue. Le rôle important qu’il a joué
n sérieux ; certains de ses articles ont presque la valeur d’articles de revue. Le rôle important qu’il a joué à la veille
aleur d’articles de revue. Le rôle important qu’il a joué à la veille de la déclaration de guerre, il le joue encore ; il
e revue. Le rôle important qu’il a joué à la veille de la déclaration de guerre, il le joue encore ; il calme les nerfs du
oue encore ; il calme les nerfs du public et il sera le grand facteur de modération et d’équilibre lorsqu’on verra les pro
alme les nerfs du public et il sera le grand facteur de modération et d’ équilibre lorsqu’on verra les prodromes de la paix
nd facteur de modération et d’équilibre lorsqu’on verra les prodromes de la paix exciter les convoitises de chacun. Les jo
ibre lorsqu’on verra les prodromes de la paix exciter les convoitises de chacun. Les journaux romains ont aussi une grande
e chacun. Les journaux romains ont aussi une grande place dans la vie de la nation, surtout dans le sud et le centre de l’
ande place dans la vie de la nation, surtout dans le sud et le centre de l’Italie. Bien souvent les éditoriaux du Giornale
uvent les éditoriaux du Giornale d’Italia sont considérés comme étant de nature officieuse ; car on n’oublie pas les liens
f qu’il n’est pas probable qu’il consente à communiquer quelques-unes de ses intentions même au représentant d’un journal
te à communiquer quelques-unes de ses intentions même au représentant d’ un journal ami. C’est la diversité dans la collabo
tantinople. Au cours des journées historiques qui décidèrent l’avenir de l’Italie, elle ne modifia pas sa ligne de conduit
ues qui décidèrent l’avenir de l’Italie, elle ne modifia pas sa ligne de conduite. Mais lorsque la guerre eut été déclarée
ut été déclarée, elle en arriva peu à peu à soutenir les « Ministères de Guerre ». À l’encontre de la Stampa, la Tribuna a
rriva peu à peu à soutenir les « Ministères de Guerre ». À l’encontre de la Stampa, la Tribuna accepta le fait accompli sa
a Tribuna accepta le fait accompli sans arrière-pensée. Cela n’a rien d’ étonnant ; car même pendant la période de neutrali
rrière-pensée. Cela n’a rien d’étonnant ; car même pendant la période de neutralité son directeur, M. Malagodi, avait des
a des vues nettes et souvent originales. Qui ne se souvient en Italie de ces précieux commentaires sur les opérations mili
s sur les opérations militaires qu’il publiait dans les premiers mois de la guerre européenne ? Ils étaient remarquables d
les premiers mois de la guerre européenne ? Ils étaient remarquables d’ intelligence et pleins de sympathie pour les solda
guerre européenne ? Ils étaient remarquables d’intelligence et pleins de sympathie pour les soldats de l’Entente. Il a aba
t remarquables d’intelligence et pleins de sympathie pour les soldats de l’Entente. Il a abandonné depuis quelque temps ce
s soldats de l’Entente. Il a abandonné depuis quelque temps ce métier de critique militaire, et il se consacre aux « édito
ux « éditoriaux » qui dans son journal analysent les grands problèmes de politique internationale. Parti du socialisme qui
fait pendant quelque temps directeur du Punto Nero, devenu directeur d’ un des principaux quotidiens conservateurs d’Itali
o Nero, devenu directeur d’un des principaux quotidiens conservateurs d’ Italie, après avoir failli l’être d’un grand organ
incipaux quotidiens conservateurs d’Italie, après avoir failli l’être d’ un grand organe démocratique, il a affirmé au cour
d’un grand organe démocratique, il a affirmé au cours de cette guerre d’ exceptionnelles qualités de journaliste. Très posi
que, il a affirmé au cours de cette guerre d’exceptionnelles qualités de journaliste. Très positif dans ses prémisses comm
comme dans ses conclusions, il examine les questions avec une hauteur de vues et un sens des situations politiques qui le
ituations politiques qui le met au premier rang parmi les publicistes de l’Entente. § On constate donc que la majorité des
oujours soutenu très énergiquement le gouvernement. Certains journaux de province ont cependant laissé passer quelquefois
ient contribuer à discréditer l’Entente et à donner la meilleure idée de la force et de l’organisation germaniques. Cela n
à discréditer l’Entente et à donner la meilleure idée de la force et de l’organisation germaniques. Cela nous montre que
ée de la force et de l’organisation germaniques. Cela nous montre que d’ anciens neutralistes ont essayé d’entamer la résis
n germaniques. Cela nous montre que d’anciens neutralistes ont essayé d’ entamer la résistance morale de l’« arrière ». Il
que d’anciens neutralistes ont essayé d’entamer la résistance morale de l’« arrière ». Il n’est pas douteux que de nombre
tamer la résistance morale de l’« arrière ». Il n’est pas douteux que de nombreux parlementaires ont souvent voté à contre
breux parlementaires ont souvent voté à contrecœur les ordres du jour de confiance. Cela ne contribuait pas à rehausser le
confiance. Cela ne contribuait pas à rehausser leur prestige. Combien d’ articles ont paru depuis le début de la guerre, me
rehausser leur prestige. Combien d’articles ont paru depuis le début de la guerre, mettant en parallèle le Parlement et l
n, ou bien le Parlement et l’Armée ! À côté des attaques des journaux d’ opinions extrêmes, comme le Popolo d’Italia ou l’I
les socialistes « officiels » qui devenaient les meilleurs défenseurs de la Chambre des Députés. Cette institution qu’ils
désormais parce que là seulement ils pouvaient exprimer leur volonté de paix à tout prix. Ils demandaient qu’elle fût con
ou augmentés. Parfois le pays fut impressionné par l’attitude ambiguë de certains groupes de députés. À la fin de 1916, qu
s le pays fut impressionné par l’attitude ambiguë de certains groupes de députés. À la fin de 1916, quand on était encore
ionné par l’attitude ambiguë de certains groupes de députés. À la fin de 1916, quand on était encore sous le coup de l’émo
upes de députés. À la fin de 1916, quand on était encore sous le coup de l’émotion provoquée par la retraite roumaine, les
en profitèrent pour répandre des nouvelles tendancieuses. Les thèmes de presque tous les discours étaient simples : invin
s thèmes de presque tous les discours étaient simples : invincibilité de l’Allemagne, impossibilité de coordonner les effo
iscours étaient simples : invincibilité de l’Allemagne, impossibilité de coordonner les efforts de l’Entente ; et surtout
invincibilité de l’Allemagne, impossibilité de coordonner les efforts de l’Entente ; et surtout égoïsme de l’Angleterre. D
ssibilité de coordonner les efforts de l’Entente ; et surtout égoïsme de l’Angleterre. Dans une violente discussion parlem
ans une violente discussion parlementaire, M. Agnelli, député radical de Milan, fut accusé par un député socialiste d’être
Agnelli, député radical de Milan, fut accusé par un député socialiste d’ être « vendu à l’Angleterre ». D’après les nouveau
rès les nouveaux anglophobes, ce n’était pas dans l’intérêt supérieur de l’humanité civilisée que l’Angleterre était inter
qu’à son avenir économique menacé. Elle désirait la défaite complète de l’Allemagne, parce qu’elle voulait remplacer le p
tinuer une pareille lutte, du moment qu’il s’agissait tout simplement de savoir qui l’emporterait, de l’Allemagne ou de l’
moment qu’il s’agissait tout simplement de savoir qui l’emporterait, de l’Allemagne ou de l’Angleterre ? Il serait puéril
issait tout simplement de savoir qui l’emporterait, de l’Allemagne ou de l’Angleterre ? Il serait puéril de nier que cette
i l’emporterait, de l’Allemagne ou de l’Angleterre ? Il serait puéril de nier que cette campagne n’ait pas fait de mal. Ap
gleterre ? Il serait puéril de nier que cette campagne n’ait pas fait de mal. Après la retraite de Roumanie, quand les Emp
l de nier que cette campagne n’ait pas fait de mal. Après la retraite de Roumanie, quand les Empires Centraux firent leurs
manie, quand les Empires Centraux firent leurs premières propositions de paix, il y eut un fléchissement momentané dans la
tions de paix, il y eut un fléchissement momentané dans la résistance de l’arrière. Malaise analogue à celui qui se manife
ière. Malaise analogue à celui qui se manifesta chez tous les peuples de l’Entente et qu’aggravait alors une pénible situa
èrent une énergique « défense interne ». En France la censure n’a pas d’ autre tâche que d’empêcher la publication des nouv
e « défense interne ». En France la censure n’a pas d’autre tâche que d’ empêcher la publication des nouvelles d’ordre mili
ure n’a pas d’autre tâche que d’empêcher la publication des nouvelles d’ ordre militaire ou diplomatique ; car « l’union sa
acrée » y est à toute épreuve. Mais en Italie la censure du ministère de l’intérieur dut sévir contre « l’œuvre quotidienn
re du ministère de l’intérieur dut sévir contre « l’œuvre quotidienne d’ empoisonnement ». Il est aussi grave de laisser pa
r contre « l’œuvre quotidienne d’empoisonnement ». Il est aussi grave de laisser paraître un article sournoisement favorab
laisser paraître un article sournoisement favorable aux propositions de paix austro-allemandes, que de dévoiler trop tôt
urnoisement favorable aux propositions de paix austro-allemandes, que de dévoiler trop tôt une heureuse manœuvre diplomati
on réclama, en décembre 1916 et en janvier 1917, une action efficace de la censure contre toute propagande intempestive e
e la paix prouve la ténacité des gens qui étaient uniquement soucieux de retrouver le « dolce vivere » d’avant la guerre.
gens qui étaient uniquement soucieux de retrouver le « dolce vivere » d’ avant la guerre. Cette campagne fut salutaire. Pui
craintes atténuées par la grande intervention américaine. Cette série d’ événements eut la meilleure influence sur le moral
eut la meilleure influence sur le moral du pays. À ceux qui parlaient d’ impérialisme anglais, le message de M. Wilson donn
oral du pays. À ceux qui parlaient d’impérialisme anglais, le message de M. Wilson donna la réponse qu’il fallait, et ce d
es hésitations et, il faut bien le dire, les fautes des derniers mois de 1916. Dans un bel article intitulé « Guerre au rè
derniers mois de 1916. Dans un bel article intitulé « Guerre au règne de la guerre », M. Malagodi exprima l’opinion de l’i
itulé « Guerre au règne de la guerre », M. Malagodi exprima l’opinion de l’immense majorité de la nation. Y avait-il une i
e de la guerre », M. Malagodi exprima l’opinion de l’immense majorité de la nation. Y avait-il une intervention qui pût im
. « Aujourd’hui la révolution russe et l’intervention américaine font de cette guerre une véritable guerre de délivrance,
t l’intervention américaine font de cette guerre une véritable guerre de délivrance, continue M. Malagodi. Et alors persis
le vide. La guerre, avec son idéal sacro-saint, les a même dépouillés de ce patrimoine qu’ils croyaient et proclamaient ja
ent et proclamaient jalousement leur propriété personnelle. La valise de leur programme s’amincit, se vide ; et si quelque
valise de leur programme s’amincit, se vide ; et si quelque douanier de la pensée y faisait une perquisition, il n’y trou
e y faisait une perquisition, il n’y trouverait probablement plus que de la misérable contrebande, c’est-à-dire l’espéranc
lement plus que de la misérable contrebande, c’est-à-dire l’espérance de profiter après la guerre, dans un intérêt élector
dans un intérêt électoral, des sacrifices inévitables et des douleurs de la guerre74 !… » § Si nous avons insisté sur les
ion publique a assuré « la défense interne ». Puisque les survivances de l’ancien neutralisme ont été nombreuses, le peupl
neutralisme ont été nombreuses, le peuple italien n’en a eu que plus de mérite à les rendre peu à peu inoffensives. Il n’
que plus de mérite à les rendre peu à peu inoffensives. Il n’y a plus d’ hésitations nulle part ; toutes les insinuations p
contre ce fait : les Italiens ont compris la grandeur et l’importance de la lutte, et ils se sont fait un état d’esprit de
eur et l’importance de la lutte, et ils se sont fait un état d’esprit de guerre qui égale, en solidité, celui des autres p
t d’esprit de guerre qui égale, en solidité, celui des autres peuples de la Quadruple Entente. Pensons aux sacrifices qu’i
ec enthousiasme, avant ceux que lui imposèrent les journées tragiques de la fin d’octobre 1917. Les économistes, ayant éva
iasme, avant ceux que lui imposèrent les journées tragiques de la fin d’ octobre 1917. Les économistes, ayant évalué à 80 m
917. Les économistes, ayant évalué à 80 milliards la richesse globale de l’Italie, constatent qu’elle en a consacré pendan
n’en reste pas moins indéniable : bien que les ressources financières de l’Italie soient très inférieures à celles de l’An
s ressources financières de l’Italie soient très inférieures à celles de l’Angleterre et de la France, elle n’a pas lésiné
ières de l’Italie soient très inférieures à celles de l’Angleterre et de la France, elle n’a pas lésiné, quand il s’est ag
l’Angleterre et de la France, elle n’a pas lésiné, quand il s’est agi de la préparation militaire. Ce qu’il y eut de plus
a mobilisation industrielle. L’Italie ayant peu de fer et n’ayant pas de charbon, il fallut faire « des miracles » ; avant
s miracles » ; avant la guerre, elle ne produisait que 800 000 tonnes d’ acier, ce qui était à peine le cinquième de la pro
duisait que 800 000 tonnes d’acier, ce qui était à peine le cinquième de la production française. On dut improviser et les
on est arrivé à faire construire des armes et des munitions dans plus de 3 000 établissements industriels, où travaillent
r la seule artillerie lourde l’Italie est encore en partie tributaire de ses Alliés. Elle a acquis dans le reste une espèc
rtie tributaire de ses Alliés. Elle a acquis dans le reste une espèce d’ autonomie industrielle dont elle a le droit d’être
ans le reste une espèce d’autonomie industrielle dont elle a le droit d’ être fière, elle qui était jusqu’ici une nation es
ouvernement et du pays s’est manifestée également dans l’organisation de ce qu’on a appelé la « mobilisation civile », ou
e qui se fait en Italie est strictement volontaire. Dans chaque ville de quelque importance, des Comités se sont créés, av
venir aux besoins des familles des soldats et adoucir les souffrances de la guerre. Leurs attributions sont très diverses.
t devenus des organismes officiels ; et M. Orlando, suivant l’exemple de M. Boselli, en a confié la direction à un ministr
énéral insuffisants ; et une des principales attributions des Comités de préparation civile est de les augmenter : on donn
ne des principales attributions des Comités de préparation civile est de les augmenter : on donne des subsides en argent o
ile est de les augmenter : on donne des subsides en argent ou en bons de pain et de lait. Il faut y ajouter les services s
les augmenter : on donne des subsides en argent ou en bons de pain et de lait. Il faut y ajouter les services sanitaires,
in et de lait. Il faut y ajouter les services sanitaires, la création de cuisines économiques, ce qui regarde la protectio
es, la création de cuisines économiques, ce qui regarde la protection de l’enfance, et aussi la propagande morale76. Toute
ion de l’enfance, et aussi la propagande morale76. Toutes, les villes d’ Italie, petites et grandes, ont soutenu les comité
tes, les villes d’Italie, petites et grandes, ont soutenu les comités d’ assistance par de grosses contributions volontaire
’Italie, petites et grandes, ont soutenu les comités d’assistance par de grosses contributions volontaires. Au mois de jui
omités d’assistance par de grosses contributions volontaires. Au mois de juillet 1916, Milan avait donné 17 370 040 lire.
u mois de juillet 1916, Milan avait donné 17 370 040 lire. Turin plus de 9 millions et Gênes près de 6 millions. On s’est
tensifié la production des armements, on a beaucoup donné aux Comités de secours, on a fait pour les Emprunts nationaux la
plus active. Mathilde Serao elle-même a donné des conseils aux femmes de province dans ce curieux livre de germanophile im
ême a donné des conseils aux femmes de province dans ce curieux livre de germanophile impénitente qu’elle a intitulé « Par
ent hommage à « Hindenburg l’invincible », elle reconnaît la grandeur de l’effort accompli par son pays. Si elle insiste s
ur de l’effort accompli par son pays. Si elle insiste sur l’espérance de la paix, elle parle aussi avec enthousiasme des «
dat se fait plus vigoureuse et plus impétueuse, et il devient capable d’ une somme d’héroïsme innombrable ; à l’arrière, no
plus vigoureuse et plus impétueuse, et il devient capable d’une somme d’ héroïsme innombrable ; à l’arrière, nos vertus de
capable d’une somme d’héroïsme innombrable ; à l’arrière, nos vertus de résistance se font plus fermes, plus intenses, pl
us intenses, plus tenaces. » Du temps que le peuple prend conscience de son énergie et de sa vigueur, l’élite intellectue
tenaces. » Du temps que le peuple prend conscience de son énergie et de sa vigueur, l’élite intellectuelle sent qu’elle a
’opinion publique n’y est pas sensible, car elle s’aperçoit bien vite de la vanité de pareilles dissertations. Elle s’inté
ique n’y est pas sensible, car elle s’aperçoit bien vite de la vanité de pareilles dissertations. Elle s’intéresse plutôt
s qui ont été faites, en Italie, des méthodes allemandes. Sans parler de l’espionnage (et dans peu de pays on en a si bien
liennes s’étaient beaucoup ressenties, dans l’Enseignement supérieur, de l’influence prépondérante de l’Allemagne. Des pro
ssenties, dans l’Enseignement supérieur, de l’influence prépondérante de l’Allemagne. Des professeurs allemands enseignaie
de l’Allemagne. Des professeurs allemands enseignaient à l’Université de Rome ; c’était Beloch qui y faisait les cours d’h
aient à l’Université de Rome ; c’était Beloch qui y faisait les cours d’ histoire romaine. De nombreux historiens et philol
de Rome ; c’était Beloch qui y faisait les cours d’histoire romaine. De nombreux historiens et philologues italiens se co
raient comme leurs élèves. Or, contre toutes les méthodes allemandes, d’ invasion économique aussi bien que d’invasion inte
toutes les méthodes allemandes, d’invasion économique aussi bien que d’ invasion intellectuelle, il y a eu une campagne co
pagne continue et multiforme : non seulement des pamphlets comme ceux d’ Ezio-Maria Gray, mais aussi des livres de savants
ent des pamphlets comme ceux d’Ezio-Maria Gray, mais aussi des livres de savants sérieux : celui d’Ettore Romagnoli78. L’é
x d’Ezio-Maria Gray, mais aussi des livres de savants sérieux : celui d’ Ettore Romagnoli78. L’élite a compris qu’il fallai
xpliqué le danger au peuple, et elle-même désire ardemment se libérer de son emprise ; on veut remplacer les collections T
Teubner, les guides Baedeker ; l’Italie ne doit plus dépendre en rien de l’Allemagne, ni dans son industrie, ni dans sa sc
opposition brutale que la guerre a fait naître entre deux conceptions de la civilisation a permis à l’Italie de saisir tou
naître entre deux conceptions de la civilisation a permis à l’Italie de saisir tout ce que la sienne avait d’original. L’
ivilisation a permis à l’Italie de saisir tout ce que la sienne avait d’ original. L’ayant constaté, elle s’est de plus en
t d’original. L’ayant constaté, elle s’est de plus en plus rapprochée de la France. À l’élan sentimental qui entraîna le p
élan sentimental qui entraîna le peuple italien, après la déclaration de guerre d’août 1914, est venu s’ajouter l’élan int
mental qui entraîna le peuple italien, après la déclaration de guerre d’ août 1914, est venu s’ajouter l’élan intellectuel.
s’ajouter l’élan intellectuel. On a beaucoup parlé ces temps derniers d’ alliance latine, de cohésion latine. Et le symptôm
tellectuel. On a beaucoup parlé ces temps derniers d’alliance latine, de cohésion latine. Et le symptôme le plus rassurant
e, de cohésion latine. Et le symptôme le plus rassurant pour l’avenir de cette idée, c’est qu’on n’en parle plus comme aut
industriels s’y intéressent ; c’est la preuve que l’avenir est plein d’ heureuses promesses. Le danger du Mitteleuropa suf
étant soutenue par son magnifique empire des dominions, sera un pôle d’ attraction. L’Allemagne en deviendra un autre. Les
ent séparées, ne pourraient se défendre. L’idée latine perdrait ainsi de son individualité et de son originalité. M. Borge
ent se défendre. L’idée latine perdrait ainsi de son individualité et de son originalité. M. Borgese, qui n’était pas avan
e son originalité. M. Borgese, qui n’était pas avant la guerre un ami de l’Entente, a été un des premiers à faire cette ob
des premiers à faire cette observation, et à conseiller la formation d’ un « immense bloc latin, formé de la France, de l’
vation, et à conseiller la formation d’un « immense bloc latin, formé de la France, de l’Italie et de l’Espagne, géographi
onseiller la formation d’un « immense bloc latin, formé de la France, de l’Italie et de l’Espagne, géographiquement compac
rmation d’un « immense bloc latin, formé de la France, de l’Italie et de l’Espagne, géographiquement compact en Europe, po
talie et de l’Espagne, géographiquement compact en Europe, possesseur de terres nombreuses en Afrique et en Asie, capable
urope, possesseur de terres nombreuses en Afrique et en Asie, capable d’ exercer une influence irrésistible sur l’Amérique
méridionale79 ». Parmi ceux qui parlent aujourd’hui plus volontiers d’ alliance latine, il y a les anciens nationalistes
tout court. Ils en parlent avec précaution en laissant volontairement de côté toute phraséologie sentimentale. Ils ne veul
u Risorgimento que nous faisons, dit Coppola, mais la première guerre de l’Italie comme grande puissance, la guerre contre
peut le penser, les nationalistes italiens ont confiance dans l’issue de la guerre actuelle ; l’expansion de leur pays y t
aliens ont confiance dans l’issue de la guerre actuelle ; l’expansion de leur pays y trouvera toutes sortes d’avantages. L
a guerre actuelle ; l’expansion de leur pays y trouvera toutes sortes d’ avantages. Le problème qui se pose désormais pour
is pour l’Italie, dit avec force M. Borgese, n’est plus « un problème d’ existence, mais un problème de puissance ». Une de
ce M. Borgese, n’est plus « un problème d’existence, mais un problème de puissance ». Une des conséquences de la guerre do
me d’existence, mais un problème de puissance ». Une des conséquences de la guerre doit être de fournir à l’Italie les moy
problème de puissance ». Une des conséquences de la guerre doit être de fournir à l’Italie les moyens de se constituer un
conséquences de la guerre doit être de fournir à l’Italie les moyens de se constituer un empire colonial important, et il
nt, et il est à souhaiter qu’on « lui facilite au moins l’acquisition d’ une vaste colonie de peuplement dans le Levant. »
aiter qu’on « lui facilite au moins l’acquisition d’une vaste colonie de peuplement dans le Levant. » Les nationalistes s
ent dans le Levant. » Les nationalistes sont en même temps partisans d’ une ample politique industrielle. L’avenir se ress
venir se ressentira beaucoup de l’élan qui a été donné aux industries de guerre. Les nombreuses fabriques de munitions qu’
an qui a été donné aux industries de guerre. Les nombreuses fabriques de munitions qu’ont été créées depuis deux ans devro
ui lui vient de si loin ! § Un nationalisme aussi actif est la preuve d’ une crise de croissance décisive. M. Savj-Lopez, e
de si loin ! § Un nationalisme aussi actif est la preuve d’une crise de croissance décisive. M. Savj-Lopez, en comparant
veut indiquer qu’il a pour lui la jeunesse, et les grandes espérances de la jeunesse. La guerre actuelle lui a donné, en m
urs des années précédentes, occupé qu’il était à des luttes mesquines de politique intérieure. Lui avoir redonné aussi le
es mesquines de politique intérieure. Lui avoir redonné aussi le sens de sa « latinité », lui avoir fait comprendre qu’il
sa « latinité », lui avoir fait comprendre qu’il se devait à lui-même d’ acquérir, dans le domaine intellectuel comme dans
autonomie recevrait son développement le plus parfait par la création d’ un grand et solide bloc latin opposé aux autres bl
ion d’un grand et solide bloc latin opposé aux autres blocs ethniques d’ Europe : voilà quels ont été à nos yeux les heureu
iques d’Europe : voilà quels ont été à nos yeux les heureux résultats de la guerre actuelle. L’« esprit de guerre » s’est
té à nos yeux les heureux résultats de la guerre actuelle. L’« esprit de guerre » s’est donc développé avec continuité, en
rre » s’est donc développé avec continuité, en Italie, depuis le mois de mai 1915. Nous avons insisté sur les nombreux obs
nsisté sur les nombreux obstacles qui pendant longtemps l’ont empêché d’ être partout également ardent. Ces obstacles ont à
n territoire ennemi, il pouvait continuer à discuter sur la nécessité de la guerre : on était à l’abri. Mais une fois forc
a nation devait être annihilé, et l’a été en effet. Le premier moment de stupeur passé, l’union sacrée s’est faite, plus f
pa a tenu les mêmes discours que le Corriere della Sera. La nécessité de défendre des provinces belles et riches a donné u
ssité de défendre des provinces belles et riches a donné un renouveau d’ esprit guerrier à l’Italie. À l’encontre de ce qu’
iches a donné un renouveau d’esprit guerrier à l’Italie. À l’encontre de ce qu’espéraient les Austro-Allemands, les souffr
l’encontre de ce qu’espéraient les Austro-Allemands, les souffrances de l’invasion n’ont fait que tremper davantage son c
on caractère. Cela a secoué la masse des indifférents : et la volonté de vaincre est devenue générale. D’Annunzio a parlé
sse des indifférents : et la volonté de vaincre est devenue générale. D’ Annunzio a parlé avec lyrisme du « printemps d’Ita
e des indifférents : et la volonté de vaincre est devenue générale. D’ Annunzio a parlé avec lyrisme du « printemps d’Italie, pri
est devenue générale. D’Annunzio a parlé avec lyrisme du « printemps d’ Italie, printemps de bonheur et de sang ». La dest
e. D’Annunzio a parlé avec lyrisme du « printemps d’Italie, printemps de bonheur et de sang ». La destinée de l’Italie en
a parlé avec lyrisme du « printemps d’Italie, printemps de bonheur et de sang ». La destinée de l’Italie en sort renouvelé
« printemps d’Italie, printemps de bonheur et de sang ». La destinée de l’Italie en sort renouvelée. Au cours de ces anné
». La destinée de l’Italie en sort renouvelée. Au cours de ces années d’ épreuves l’âme de l’Italie s’est révélée semblable
l’Italie en sort renouvelée. Au cours de ces années d’épreuves l’âme de l’Italie s’est révélée semblable à celle de la Fr
s années d’épreuves l’âme de l’Italie s’est révélée semblable à celle de la France : les deux nations ont souffert, dans l
 : les deux nations ont souffert, dans leur cœur et dans leur esprit, de l’impérialisme germanique. Elles tireront de la g
œur et dans leur esprit, de l’impérialisme germanique. Elles tireront de la guerre les mêmes conclusions, et seront fatale
ue Historique (juillet-août 1917). […] Bulletin historique : Histoire d’ Italie. Période moderne, par Julien Luchaire et Je
d (1re partie). […] Questions militaires et maritimes. La Manœuvre de l’Isonzo Jean Norel. Tome CXXIV, numéro 467, 1
512]. Les Italiens avaient remporté un très vif succès sur le plateau de Bainsizza, au cours des journée du 24 au 28 août.
 août. Leur avance très sensible, puisqu’elle atteignait une douzaine de kilomètres en profondeur, avait été accompagnée d
gnait une douzaine de kilomètres en profondeur, avait été accompagnée d’ une tentative d’enveloppement de l’aile droite enn
ne de kilomètres en profondeur, avait été accompagnée d’une tentative d’ enveloppement de l’aile droite ennemie. La manœuvr
en profondeur, avait été accompagnée d’une tentative d’enveloppement de l’aile droite ennemie. La manœuvre ne fut pas pou
mandement devant les sacrifices exigés, etc. Cette affaire du plateau de Bainsizza, qui leur livra 300 000 prisonniers ave
rs avec un matériel considérable, fut assurément le plus franc succès de toute la campagne de 1917. Il était tout à l’honn
onsidérable, fut assurément le plus franc succès de toute la campagne de 1917. Il était tout à l’honneur des troupes itali
, tout le front autrichien du Monte Rombo, près de Plezzo, au plateau de Bainsizza s’enflammait devant la deuxième armée i
izza s’enflammait devant la deuxième armée italienne. Après une heure de bombardement violent, les divisions autrichiennes
euxième armée n’attendait pas le choc ; elle se repliait dans un état de démoralisation, dont la soudaineté serait inexpli
oyant sa gauche découverte, commençait dès le lendemain son mouvement de repli. L’ordre de retraite était conforme à la si
couverte, commençait dès le lendemain son mouvement de repli. L’ordre de retraite était conforme à la situation. La troisi
a effectué son repli dans un ordre relatif, en procédant aux mesures de salut imposées par les circonstances. — Elle ne p
8 après complète évacuation. Le 29 l’aile droite autrichienne, venant de la direction Tolmino-Cividale, se trouvait à mi-c
chemin entre Udine et le Tagliamento, après avoir marché à une allure de 10 kilomètres par jour. Le 31 l’ennemi arrivait s
e quelque peu par des forces italiennes qui garnissaient les hauteurs de San Daniele del Friuli (sans doute un détachement
ent les hauteurs de San Daniele del Friuli (sans doute un détachement de la deuxième armée). Un combat semble s’être livré
sur son importance. Le premier novembre, les fronts s’immobilisaient d’ un côté et de l’autre du Tagliamento. Ainsi, en qu
rtance. Le premier novembre, les fronts s’immobilisaient d’un côté et de l’autre du Tagliamento. Ainsi, en quelques heures
quelques heures, tout le front italien des Alpes Juliennes, composées de troupes aguerries qui avaient donné des preuves d
liennes, composées de troupes aguerries qui avaient donné des preuves de leur valeur et de leur endurance, fléchissait et
de troupes aguerries qui avaient donné des preuves de leur valeur et de leur endurance, fléchissait et coulait comme un c
valeur et de leur endurance, fléchissait et coulait comme un château de cartes. Sa gauche complètement désorganisée, se v
mplètement désorganisée, se volatilisait. Tout ce formidable appareil de défense dont on nous a si longtemps entretenu éta
se trouvait juché dessus, ne constituaient plus aucun obstacle. Plus de difficultés de terrain. Les contreforts des Alpes
ché dessus, ne constituaient plus aucun obstacle. Plus de difficultés de terrain. Les contreforts des Alpes Juliennes semb
semblaient s’être aplanis pour former un glacis favorable à la marche de l’adversaire. Que s’était-il donc passé ? Ce n’es
de l’adversaire. Que s’était-il donc passé ? Ce n’est pas la violence de l’attaque frontale, qui s’est produite dans la jo
e, qui s’est produite dans la journée du 24, tout le long de la ligne de Plezzo à Tolmino, sur un front de 50 kilomètres,
née du 24, tout le long de la ligne de Plezzo à Tolmino, sur un front de 50 kilomètres, qui a déterminé le reculade la deu
ront de 50 kilomètres, qui a déterminé le reculade la deuxième armée. De l’aveu de l’adversaire cette attaque n’était qu’u
 kilomètres, qui a déterminé le reculade la deuxième armée. De l’aveu de l’adversaire cette attaque n’était qu’une fausse
rsaire cette attaque n’était qu’une fausse attaque qui avait pour but de fixer la deuxième armée sur ses positions, pendan
itions, pendant que les divisions allemandes, descendant par les cols de Tarvis, de Pontafel et de Plocken, gagneraient su
dant que les divisions allemandes, descendant par les cols de Tarvis, de Pontafel et de Plocken, gagneraient sur les derri
visions allemandes, descendant par les cols de Tarvis, de Pontafel et de Plocken, gagneraient sur les derrières de cette a
s de Tarvis, de Pontafel et de Plocken, gagneraient sur les derrières de cette armée pour couper ses lignes de retraite et
, gagneraient sur les derrières de cette armée pour couper ses lignes de retraite et tenter ultérieurement son enveloppeme
s de retraite et tenter ultérieurement son enveloppement. Les troupes de la deuxième armée connaissaient depuis plusieurs
mandes, dans les hautes vallées des Alpes Carniques ; c’est la menace de la manœuvre d’encerclement dont elles étaient obs
s hautes vallées des Alpes Carniques ; c’est la menace de la manœuvre d’ encerclement dont elles étaient obsédées qui a cau
taient obsédées qui a causé leur démoralisation. Ainsi, c’est le fait de la manœuvre à peine esquissée qui détermine le fl
fait de la manœuvre à peine esquissée qui détermine le fléchissement de tout le front italien des Alpes Juliennes. Si les
allemandes s’étaient bornées à des attaques frontales depuis la coupe de Plezzo jusqu’à Monfalcone sur la mer, et si les t
que les hautes vallées dont les routes conduisaient sur leurs lignes de communication étaient libres de tout ennemi, des
routes conduisaient sur leurs lignes de communication étaient libres de tout ennemi, des fléchissements se seraient peut-
is sans entraîner son disloquement général. Depuis les premiers jours d’ octobre le bruit se répandait de plus en plus de l
is les premiers jours d’octobre le bruit se répandait de plus en plus de l’arrivée de contingents allemands sur les confin
rs jours d’octobre le bruit se répandait de plus en plus de l’arrivée de contingents allemands sur les confins italiens. U
des journées qui ont précédé le 24 octobre laissent percer l’annonce d’ une action à grande envergure. Toujours est-il que
once d’une action à grande envergure. Toujours est-il que nous venons d’ assister à une brusque et violente reprise de la g
s est-il que nous venons d’assister à une brusque et violente reprise de la guerre de mouvement sur un théâtre où les diff
nous venons d’assister à une brusque et violente reprise de la guerre de mouvement sur un théâtre où les difficultés de te
e reprise de la guerre de mouvement sur un théâtre où les difficultés de terrain semblaient la condamner d’avance. Du prem
sur un théâtre où les difficultés de terrain semblaient la condamner d’ avance. Du premier coup, la manœuvre a manifesté s
raine, décisive. Basée sur la connaissance des mauvaises dispositions de l’adversaire, de sa psychologie, de l’état de ses
Basée sur la connaissance des mauvaises dispositions de l’adversaire, de sa psychologie, de l’état de ses effectifs, de so
ssance des mauvaises dispositions de l’adversaire, de sa psychologie, de l’état de ses effectifs, de son ordre de bataille
mauvaises dispositions de l’adversaire, de sa psychologie, de l’état de ses effectifs, de son ordre de bataille, elle app
tions de l’adversaire, de sa psychologie, de l’état de ses effectifs, de son ordre de bataille, elle apparaît claire, comp
versaire, de sa psychologie, de l’état de ses effectifs, de son ordre de bataille, elle apparaît claire, compréhensible et
fs, de son ordre de bataille, elle apparaît claire, compréhensible et d’ une remarquable simplicité. Le groupe d’armées ita
aît claire, compréhensible et d’une remarquable simplicité. Le groupe d’ armées italiennes de l’Est tendait depuis le début
nsible et d’une remarquable simplicité. Le groupe d’armées italiennes de l’Est tendait depuis le début de la guerre tous s
icité. Le groupe d’armées italiennes de l’Est tendait depuis le début de la guerre tous ses efforts vers la route de Tries
t tendait depuis le début de la guerre tous ses efforts vers la route de Trieste, à travers un terrain hérissé de difficul
us ses efforts vers la route de Trieste, à travers un terrain hérissé de difficultés. Dans cette formidable tension vers l
midable tension vers l’objectif convoité, il semble qu’on ait négligé de s’assurer la maîtrise des débouchés des cols, qui
débouchés des cols, qui permettaient une avance rapide sur les lignes de communication des armées orientées vers Trieste ;
ntées vers Trieste ; et le péril devait augmenter avec la progression de celles-ci vers leurs objectifs. Il y a toute appa
théâtre plus important. Apparemment il n’a pas fait figure jusqu’ici d’ un général bien en cour auprès des Princes chefs d
t figure jusqu’ici d’un général bien en cour auprès des Princes chefs de l’armée. Il n’appartient pas à l’École des fruits
rmée. Il n’appartient pas à l’École des fruits secs ou des courtisans de l’entourage des Kronprinz de Prusse et de Bavière
uits secs ou des courtisans de l’entourage des Kronprinz de Prusse et de Bavière. Suivra-t-il la fortune d’Hindenburg ? En
tourage des Kronprinz de Prusse et de Bavière. Suivra-t-il la fortune d’ Hindenburg ? En résumé, l’attaque du front italien
l’attaque du front italien semble avoir été conduite par deux groupes de forces distinctes : l’un composé de divisions ama
oir été conduite par deux groupes de forces distinctes : l’un composé de divisions amalgamées austro-allemandes, comme on
tro-allemandes, comme on en a déjà vu sur le front galicien, marchant de l’est à l’ouest ; un autre composé uniquement de
t galicien, marchant de l’est à l’ouest ; un autre composé uniquement de divisions allemandes, qui a débouché par les haut
ar les hautes vallées des Alpes Carniques avec une direction générale de marche du nord au sud. C’est ce dernier groupe de
direction générale de marche du nord au sud. C’est ce dernier groupe de forces qui, au moment où nous écrivons, tente de
st ce dernier groupe de forces qui, au moment où nous écrivons, tente de forcer le passage du Tagliamento supérieur pour t
sage du Tagliamento supérieur pour tourner une fois de plus la gauche de l’adversaire. L’armée italienne cependant a fait
era mesuré, espérons-le, ni en nombre ni en qualité. La situation est d’ une sérieuse gravité, car une menace plane à cette
le front du Trentin. Il serait étonnant que l’ennemi ne cherchât pas de ce côté le complément de sa manœuvre sur l’Isonzo
serait étonnant que l’ennemi ne cherchât pas de ce côté le complément de sa manœuvre sur l’Isonzo. À l’étranger. Italie
, 1er décembre 1917, p. 552-557. Ce n’est pas à nous qu’il appartient de déterminer les raisons qui ont rendu vulnérable l
able le front italien entre Plezzo et Tolmino. Ce qu’il est important de connaître (pour mieux peser les responsabilités),
e connaître (pour mieux peser les responsabilités), c’est la réaction de l’opinion publique en face d’une si foudroyante o
. Le jour même où le communiqué du général Cadorna annonçait le repli de ses troupes vers la frontière (26 octobre), le Pa
26 octobre), le Parlement écoutait discours sur discours, et couvrait d’ applaudissements les déclarations de tous les mini
iscours sur discours, et couvrait d’applaudissements les déclarations de tous les ministres, — aussi bien d’ailleurs que c
s de tous les ministres, — aussi bien d’ailleurs que celles des chefs de l’opposition. La situation politique était en eff
e très âgé dont on résumait volontiers les qualités dans les formules de  : « venerando uomo » ou « venerando patriota », é
intervention, prit corps le jour où on découvrit qu’un des directeurs de l’Avanti, M. Lazzari, avait essayé d’organiser un
découvrit qu’un des directeurs de l’Avanti, M. Lazzari, avait essayé d’ organiser une « grève » des maires socialistes. La
s. La « circulaire Lazzari » fit grand bruit. On y vit la conséquence de la faiblesse gouvernementale ; et l’on s’aperçut
ù le mal était déjà fait. — À qui la faute ? À celui qui était chargé de protéger la « santé publique », n’hésitait pas à
lla Sera. M. Orlando, écrirait-il le 4 septembre 1917, a une théorie de gouvernement qui, pour la politique intérieure d’
1917, a une théorie de gouvernement qui, pour la politique intérieure d’ un pays en guerre, n’est pas dissemblable de celle
r la politique intérieure d’un pays en guerre, n’est pas dissemblable de celle qui a obligé M. Malvy à quitter le pouvoir.
ui a obligé M. Malvy à quitter le pouvoir. Nous n’avons pas chez nous d’ affaire Almereyda ; mais nous savons que des membr
pas chez nous d’affaire Almereyda ; mais nous savons que des membres de l’entourage du ministre, à qui incombent de grave
us savons que des membres de l’entourage du ministre, à qui incombent de graves responsabilités, ne font pas mystère de le
istre, à qui incombent de graves responsabilités, ne font pas mystère de leurs bonnes relations avec les prédicateurs de r
, ne font pas mystère de leurs bonnes relations avec les prédicateurs de révolte. Jouissant de la plus grande autorité, le
de leurs bonnes relations avec les prédicateurs de révolte. Jouissant de la plus grande autorité, les collaborateurs les p
de autorité, les collaborateurs les plus intimes du ministre ont fait de leur longanimité à l’égard des empoisonneurs de l
du ministre ont fait de leur longanimité à l’égard des empoisonneurs de la conscience nationale le fondement de leur scie
é à l’égard des empoisonneurs de la conscience nationale le fondement de leur science administrative. Et tout cela arrive
arrive parce que, d’après le ministre responsable, c’est faire preuve de géniale prévoyance que d’user de tolérance envers
le ministre responsable, c’est faire preuve de géniale prévoyance que d’ user de tolérance envers ceux qui entament la forc
stre responsable, c’est faire preuve de géniale prévoyance que d’user de tolérance envers ceux qui entament la force de ré
prévoyance que d’user de tolérance envers ceux qui entament la force de résistance du peuple. Si « l’œuvre d’empoisonnem
ers ceux qui entament la force de résistance du peuple. Si « l’œuvre d’ empoisonnement » se poursuivait avec continuité, e
e grief s’en ajoutait un autre, également grave : on n’avait pas pris de mesures assez énergiques pour enrayer la crise al
es s’étaient montrés incompétents : et on s’étonnait que la direction d’ un service aussi important eût été donnée à un avo
hi ?… Il y avait malaise dans le pays et dans les milieux politiques. De là, le paradoxal développement des séances de Mon
les milieux politiques. De là, le paradoxal développement des séances de Montecitorio, durant la deuxième quinzaine d’octo
veloppement des séances de Montecitorio, durant la deuxième quinzaine d’ octobre : un Parlement qui rend hommage à presque
ommage à presque tous les ministres les uns après les autres, à celui de la Guerre, le général Giardino, à celui des Affai
pposants, et vote finalement, à une énorme majorité, un ordre du jour de méfiance au ministère que depuis un an et demi on
ls » avaient violemment pris à partie le ministre Bissolati, coupable d’ avoir déclaré publiquement qu’il combattrait sans
déclaré publiquement qu’il combattrait sans pitié les « empoisonneurs de la conscience populaire ». M. Canepa était venu p
du le ministre de l’intérieur et le président du Conseil responsables de la désorganisation des services d’approvisionneme
président du Conseil responsables de la désorganisation des services d’ approvisionnement : M. Enrico Ferri avait développ
alistes », avait exposé le programme que devrait avoir tout « cabinet de guerre », adressant quelques aimables paroles eux
roles eux socialistes, ménageant à peine M. Salandra, mais se gardant de critiquer M. Sonnino ; s’inclinant avec un respec
’inclinant avec un respect quelque peu ironique devant le patriotisme de M. Boselli, mais faisant l’éloge de M. Orlando. L
eu ironique devant le patriotisme de M. Boselli, mais faisant l’éloge de M. Orlando. La crise politique, qui résultait de
mais faisant l’éloge de M. Orlando. La crise politique, qui résultait de ces séances souvent chaotiques, aurait été peut-ê
ndemain on fit un ministère : et on appela, pour le présider, l’homme d’ État qui avait été accusé d’avoir laissé s’accumul
: et on appela, pour le présider, l’homme d’État qui avait été accusé d’ avoir laissé s’accumuler les raisons de mécontente
me d’État qui avait été accusé d’avoir laissé s’accumuler les raisons de mécontentement. Les journaux qui l’avaient le plu
lui firent crédit. On reconnut que la nouvelle combinaison était loin d’ être satisfaisante, qu’en des circonstances si gra
satisfaisante, qu’en des circonstances si graves on avait laissé trop de place aux « médiocres ». Mais il fallait cependan
op de place aux « médiocres ». Mais il fallait cependant tout espérer d’ un ministère qui était, plus encore que le « minis
ministère qui était, plus encore que le « ministère national », celui de « l’Union sacrée ». La présence au gouvernement d
national », celui de « l’Union sacrée ». La présence au gouvernement d’ hommes si différents que MM. Orlando, Sonnino, Bis
olati, Nitti, Mada, Cinfelli, était la preuve qu’on n’avait plus fait de distinction, à l’heure du péril, entre les partis
dans son discours du 20 octobre, avait prévu cette fusion des forces de la nation, en disant : J’espère que la communion
n souvenir ; j’espère que nous oublierons toutes les erreurs commises d’ un côté et de l’autre : et l’Italie sortira victor
j’espère que nous oublierons toutes les erreurs commises d’un côté et de l’autre : et l’Italie sortira victorieuse de l’ép
rs commises d’un côté et de l’autre : et l’Italie sortira victorieuse de l’épreuve. À la fin d’octobre et de novembre, l’
de l’autre : et l’Italie sortira victorieuse de l’épreuve. À la fin d’ octobre et de novembre, l’Italie a offert, en effe
et l’Italie sortira victorieuse de l’épreuve. À la fin d’octobre et de novembre, l’Italie a offert, en effet, à peu près
les conseils municipaux proclamant la nécessité pour les populations de l’arrière de ne pas protester si on leur demande
municipaux proclamant la nécessité pour les populations de l’arrière de ne pas protester si on leur demande des sacrifice
es ; le Parlement s’adressant à la nation ; le Roi parlant un langage de sobre patriotisme ; et le nouveau généralissime l
t à l’armée le laconique ordre du jour : « Je compte sur l’abnégation de tous. » Les villes du centre et du midi ont assis
et du midi ont assisté au douloureux défilé des réfugiés du Frioul et de la Vénétie : et ceux qui jusqu’alors avaient suiv
et de la Vénétie : et ceux qui jusqu’alors avaient suivi l’évolution de la guerre avec indifférence ont compris tout le d
comptaient les Allemands, cet exode a raffermi les cœurs. Il importe de noter, pour rendre toute justice à l’Italie, que
s son moral n’a faibli au cours de ces journées malheureuses du début de l’invasion ; la soudaineté de l’événement aurait
s de ces journées malheureuses du début de l’invasion ; la soudaineté de l’événement aurait pu provoquer de rabattement, e
ébut de l’invasion ; la soudaineté de l’événement aurait pu provoquer de rabattement, et étant donnée la façon dont ce pay
criminations, pour ne pas dire plus. Or, dès les premiers communiqués de Cadorna annonçant l’invasion, il y a eu dans l’op
t tout de suite pris position. Dans les journaux milanais et romains, de gauche et de droite, on n’a pas trouvé une note d
te pris position. Dans les journaux milanais et romains, de gauche et de droite, on n’a pas trouvé une note discordante. L
Si avant le rude coup qui les a frappés, les Italiens se permettaient de discuter sur telle ou telle question concernant l
ant la guerre, aujourd’hui ils ne discutent plus ; mais ils affirment d’ une façon éclatante et unanime leur volonté de vic
us ; mais ils affirment d’une façon éclatante et unanime leur volonté de victoire. » On organise la « défense interne » qu
rs un vain mot ; et on commence à appliquer énergiquement les décrets de M. Sacchi sur la « propagande néfaste ». L’Union
n a été simple. Ou plutôt il n’y a pas eu évolution, mais affirmation d’ un patriotisme qu’ils ont déclaré extrêmement clai
n’hésitons pas une minute : nous mettons toutes nos forces au service de la patrie. Il n’y a plus maintenant ni neutralist
n’y a que des Italiens. » La Stampa, qui eut durant deux ans et demi de guerre une attitude souvent équivoque, tient à pe
tre qu’il donne tout son appui au nouveau gouvernement et qu’il usera de toute l’autorité dont il jouit encore en Italie p
usera de toute l’autorité dont il jouit encore en Italie pour le bien de son pays… Si nous passons des hommes politiques a
politiques aux théoriciens, aux philosophes qui, avant la déclaration de guerre, avaient des tendances nettement germanoph
rouvons la même volonté. M. Benedetto Croce, remarquable commentateur de Hegel, n’avait pas dédaigné, en 1915 et 1916, de
rquable commentateur de Hegel, n’avait pas dédaigné, en 1915 et 1916, de soutenir dans sa revue La Critica des paradoxes q
er que court sa patrie lui fait prononcer les plus graves paroles, et d’ un coup il se réhabilite : « Une victoire facile e
après une âpre défense, est une victoire autant morale qu’effective… De tristes doctrines ont trompé quelques-uns de nos
ant morale qu’effective… De tristes doctrines ont trompé quelques-uns de nos compatriotes en leur donnant des illusions su
de nos compatriotes en leur donnant des illusions sur la dure réalité de la vie et de l’histoire… Heureusement les dernier
riotes en leur donnant des illusions sur la dure réalité de la vie et de l’histoire… Heureusement les derniers résidus de
réalité de la vie et de l’histoire… Heureusement les derniers résidus de ces pernicieuses illusions disparaissent avec rap
llusions disparaissent avec rapidité, consumés qu’ils sont par le feu de la guerre, qui, brûlant ce qu’il y a de plus mauv
plus mauvais en nous, nous redonne la pure, la religieuse conscience d’ hommes qui défendent des choses sacrées, et qui sa
es, et qui savent qu’ils possèdent toute la puissance leur permettant de les défendre. Si nous n’avons plus que cette pens
r et pour consolider notre œuvre, quoi qu’il arrive, nous sommes sûrs de vaincre. » (Giornale d’Italia, 5 novembre 1917).
 1917). Pour les « socialistes officiels », l’adhésion à la politique de défense nationale a été détournée et incohérente.
e les communiqués du groupe parlementaire d’une part, et les articles de l’Avanti de l’autre, on sent très bien qu’il y a
iqués du groupe parlementaire d’une part, et les articles de l’Avanti de l’autre, on sent très bien qu’il y a deux tendanc
lle des opportunistes. Dès que l’Avanti connut les premiers résultats de l’offensive austro-allemande et qu’il put constat
iales. Quand les organes bourgeois invoquèrent l’union sacrée, il fit de l’ironie, et déclara qu’il ne changerait rien à s
utés « socialistes officiels », M. Maffi et deux ou trois autres sont de leur avis. Ce sont à vrai dire les moins influent
iques, et à soutenir le gouvernement. Ils n’ont pourtant pas eu assez d’ esprit de décision pour donner, immédiatement, et
à soutenir le gouvernement. Ils n’ont pourtant pas eu assez d’esprit de décision pour donner, immédiatement, et publiquem
it de décision pour donner, immédiatement, et publiquement, la preuve de leur bonne volonté. Ils n’ont pas signé le manife
l a été considéré comme, définissant ce que sera désormais l’attitude de la grande majorité du groupe « socialiste officie
a grande majorité du groupe « socialiste officiel ». Il vaut la peine d’ en citer quelques passages : « Le socialisme, dit-
douleur pour les dommages et les deuils ressentis, à la ferme volonté de combattre, de résister jusqu’au bout. En cela, le
es dommages et les deuils ressentis, à la ferme volonté de combattre, de résister jusqu’au bout. En cela, le socialisme n’
tre, de résister jusqu’au bout. En cela, le socialisme n’abjure aucun de ses principes. Il reste lui-même, et s’adresse au
ir et du sacrifice”… Dans la douleur cuisante que provoque l’invasion de la patrie, le prolétariat souffre pour des raison
isons personnelles. Et voilà pourquoi, dans toutes les grandes heures de l’histoire, il se soulève et tend ses bras musclé
s connexions formelles, pour s’attacher à la grande idée fondamentale de la vie et de l’amour : il ne se renie pas lui-mêm
formelles, pour s’attacher à la grande idée fondamentale de la vie et de l’amour : il ne se renie pas lui-même et il sauve
Turati, et voté par le Parlement, reflète parfaitement les sentiments de la nation entière. À l’étranger. À travers la
7, 1er décembre 1917, p. 557-561 [560-561]. M. G. W., dans le Journal de Genève, s’émeut ainsi de l’entrée des troupes aus
557-561 [560-561]. M. G. W., dans le Journal de Genève, s’émeut ainsi de l’entrée des troupes austro-allemandes en Italie 
ée des troupes austro-allemandes en Italie : Ce n’est plus le moment de discuter sur les raisons qui ont poussé l’Italie
sur les raisons qui ont poussé l’Italie dans le conflit, sur ses buts de guerre, sur ses revendications territoriales et m
ses revendications territoriales et maritimes. Ce n’est plus l’heure d’ examiner si l’Italie devait rester neutre. Le pouv
rd dans la bataille, pour tenir son rang et travailler à la formation de l’Europe nouvelle, pour « vivre, suivant le mot d
ler à la formation de l’Europe nouvelle, pour « vivre, suivant le mot de Cavour, dans l’Europe de demain ». Aux objections
urope nouvelle, pour « vivre, suivant le mot de Cavour, dans l’Europe de demain ». Aux objections et aux réserves formulée
nt révélé les documents diplomatiques, à concourir à l’asservissement de la Serbie, s’y était refusée : pouvait-elle, en 1
’y était refusée : pouvait-elle, en 1914, joindre ses forces à celles de l’Autriche pour l’écrasement des Serbes ? La nati
orces à celles de l’Autriche pour l’écrasement des Serbes ? La nation de Cavour et de Garibaldi pouvait-elle se faire la c
s de l’Autriche pour l’écrasement des Serbes ? La nation de Cavour et de Garibaldi pouvait-elle se faire la complice de la
La nation de Cavour et de Garibaldi pouvait-elle se faire la complice de la violation de la Belgique ? Mazzini écrivait en
our et de Garibaldi pouvait-elle se faire la complice de la violation de la Belgique ? Mazzini écrivait en 1859 à la jeune
? Mazzini écrivait en 1859 à la jeunesse italienne : « Bien au-dessus de tous les calculs, de toutes les tactiques humaine
1859 à la jeunesse italienne : « Bien au-dessus de tous les calculs, de toutes les tactiques humaines, il existe une loi
rale que les peuples ne violent jamais impunément. » Voit-on les fils de Mazzini s’associer au crime de Louvain ? On a vou
jamais impunément. » Voit-on les fils de Mazzini s’associer au crime de Louvain ? On a voulu, d’autre part, nous effrayer
nt certains excès du nationalisme italien. On a fait bondir nos cœurs de patriotes en brandissant sous nos yeux la carte d
t bondir nos cœurs de patriotes en brandissant sous nos yeux la carte de géographie où le sieur Brentari écorne notre fron
notre frontière du sud. Mais rendrons-nous tout un peuple responsable de l’erreur de quelques hommes ? Laissons tout ce pa
ère du sud. Mais rendrons-nous tout un peuple responsable de l’erreur de quelques hommes ? Laissons tout ce passé. Ne voyo
 ? Laissons tout ce passé. Ne voyons que le présent tel qu’il résulte de ce fait nouveau : l’Italie trahie par la révoluti
us exécrer ce système des nationalités qui voudrait remanier la carte d’ Europe, suivant d’abominables théories de langues,
ème des nationalités qui voudrait remanier la carte d’Europe, suivant d’ abominables théories de langues, de races et de pa
i voudrait remanier la carte d’Europe, suivant d’abominables théories de langues, de races et de partage des eaux, et non
emanier la carte d’Europe, suivant d’abominables théories de langues, de races et de partage des eaux, et non pas d’après
arte d’Europe, suivant d’abominables théories de langues, de races et de partage des eaux, et non pas d’après le vœu des p
age des eaux, et non pas d’après le vœu des peuples et les traditions de leur histoire. Mais quelle est la nation qui inca
ire. Mais quelle est la nation qui incarne à cette heure avec le plus de force ces détestables principes ? L’Alsace-Lorrai
e ces détestables principes ? L’Alsace-Lorraine annexée contre le vœu de sa population est gouvernée depuis quarante-sept
un pays sujet. La Prusse, bien avant la guerre, s’est arrogé le droit d’ exproprier les Polonais de Posnanie parce que, n’é
bien avant la guerre, s’est arrogé le droit d’exproprier les Polonais de Posnanie parce que, n’étant pas allemands de lang
’exproprier les Polonais de Posnanie parce que, n’étant pas allemands de langue et de race, ils sont un danger pour l’État
es Polonais de Posnanie parce que, n’étant pas allemands de langue et de race, ils sont un danger pour l’État. Quel est le
un danger pour l’État. Quel est le pays qui, profitant du malheur et de l’écrasement de la Belgique, cherche à creuser en
l’État. Quel est le pays qui, profitant du malheur et de l’écrasement de la Belgique, cherche à creuser entre Flamands et
de la Belgique, cherche à creuser entre Flamands et Wallons un fossé de méfiance et de haines ? Quel est le pays où les T
, cherche à creuser entre Flamands et Wallons un fossé de méfiance et de haines ? Quel est le pays où les Treitschke de l’
? Quel est le pays où les Treitschke de l’Université et les Bernhardi de l’armée s’accordent dans leur mépris des petits p
ée s’accordent dans leur mépris des petits peuples et dans leur culte de la force qui suffit à leurs yeux à créer le droit
force qui suffit à leurs yeux à créer le droit ? Et que restera-t-il de la Suisse si l’esprit de cette Allemagne nouvelle
yeux à créer le droit ? Et que restera-t-il de la Suisse si l’esprit de cette Allemagne nouvelle, si éloignée de l’ancien
-il de la Suisse si l’esprit de cette Allemagne nouvelle, si éloignée de l’ancien ne venait à triompher en Europe ? La Sui
Suisse — et cela doit être pour toutes les Suisses une raison de plus de l’aimer et de la défendre — est par elle-même une
la doit être pour toutes les Suisses une raison de plus de l’aimer et de la défendre — est par elle-même une protestation
sauvage du principe des nationalités. La Suisse est une image réduite de cette société future des nations qui peut seule m
et assurer la paix, cette paix à laquelle l’humanité entière, abîmée de douleurs, aspire de tous ses vœux. Mais l’Allemag
cette paix à laquelle l’humanité entière, abîmée de douleurs, aspire de tous ses vœux. Mais l’Allemagne nouvelle, seule p
elle, seule parmi les nations, méprise tout idéal qui n’est pas celui de sa propre race. Comment édifier avec elle, si ell
ace. Comment édifier avec elle, si elle est victorieuse, cette Europe de demain ? Les ennemis de l’Italie peuvent accumule
c elle, si elle est victorieuse, cette Europe de demain ? Les ennemis de l’Italie peuvent accumuler contre elle tous les g
lle se fait aimer. Aucun pays n’a été, à travers les siècles, l’objet de tant d’amour. Or toute l’expérience de l’humanité
ait aimer. Aucun pays n’a été, à travers les siècles, l’objet de tant d’ amour. Or toute l’expérience de l’humanité nous ap
à travers les siècles, l’objet de tant d’amour. Or toute l’expérience de l’humanité nous apprend que la raison est stérile
erveille du monde… Tout homme, si neutre qu’il soit, s’il est capable d’ une pensée libre, doit frémir en son âme et souhai
er que l’Italie, dans ces plaines où triomphèrent ses armes et celles de la France en 1859, retrouve son souffle, sa vie,
6-576 [570-571]. Voici un petit document historique qui vaut la peine d’ être signalé, que tous les journaux italiens ont p
a Commerciale Italiana chez toutes ses Filiales, se chargera « franco de commission » de tous transferts de fonds de et à
aliana chez toutes ses Filiales, se chargera « franco de commission » de tous transferts de fonds de et à Paris ou autres
ses Filiales, se chargera « franco de commission » de tous transferts de fonds de et à Paris ou autres localités en France
les, se chargera « franco de commission » de tous transferts de fonds de et à Paris ou autres localités en France, pour co
rts de fonds de et à Paris ou autres localités en France, pour compte de MM. les Officiers de l’Armée Française, par l’int
Paris ou autres localités en France, pour compte de MM. les Officiers de l’Armée Française, par l’intermédiaire de la BANQ
de la BANQUE FRANÇAISE ET ITALIENNE pour l’Amérique du Sud 41, Avenue de l’Opéra, PARIS Elle payera les chèques émis par M
ur leurs banquiers, jusqu’à 125 francs, contre présentation du carnet de chèques en leur nom. Pour des montants supérieurs
une autre identique mais en langue anglaise et destinée aux officiers de l’armée de Sa Majesté britannique. Tome CXXIV
dentique mais en langue anglaise et destinée aux officiers de l’armée de Sa Majesté britannique. Tome CXXIV, numéro 46
décembre 1917 Questions militaires et maritimes. Sur les lignes de la Piave Jean Norel. Tome CXXIV, numéro 468, 1
9-704. Ma dernière chronique, consacrée à la rupture du front italien de l’Isonzo, s’arrêtait aux événements qui ont marqu
armées des généraux Boreovic, au Sud, et von Below, au Nord, marchant de l’est à l’ouest, avaient forcé le passage du Tagl
vérité peu défendu. D’autre part, toute la vallée du Fella, affluent de gauche du Tagliamento, dont l’accès est commandé
ent de gauche du Tagliamento, dont l’accès est commandé par la trouée de Pontafel, l’un des cols carniques que nous avons
el, l’un des cols carniques que nous avons signalés comme ayant servi de voie d’invasion aux divisions de l’armée du génér
des cols carniques que nous avons signalés comme ayant servi de voie d’ invasion aux divisions de l’armée du général von K
ous avons signalés comme ayant servi de voie d’invasion aux divisions de l’armée du général von Krobatine, était au pouvoi
n aux divisions de l’armée du général von Krobatine, était au pouvoir de celle-ci. Ainsi, dès le 3, l’ennemi s’était trouv
trouvé, toutes ses forces réunies, face à l’ouest, derrière une ligne d’ eau continue, formée par la Fella et le Tagliament
to inférieur, des Alpes Carniques jusqu’à la mer. Remarquable exemple de marches de concentration, qui ne peut être obtenu
r, des Alpes Carniques jusqu’à la mer. Remarquable exemple de marches de concentration, qui ne peut être obtenu que dans l
es de concentration, qui ne peut être obtenu que dans le premier élan de troupes exaltées par la victoire. Les trois armée
le premier élan de troupes exaltées par la victoire. Les trois armées d’ invasion continuaient, l’une dans la région montag
vallée du Tagliamento supérieur, par Tolmezzo, Ampezzo, en direction de Pieve di Cadore ; les deux autres à travers la pl
Pieve di Cadore ; les deux autres à travers la plaine, l’aile droite de l’armée Von Below suivant la route qui borde le p
rde le pied des hauteurs et passant par Maniago, Aviano, en direction de Conegliano. Dans la plaine, le front d’invasion s
Maniago, Aviano, en direction de Conegliano. Dans la plaine, le front d’ invasion s’étendait sur une longueur de 40 kilomèt
iano. Dans la plaine, le front d’invasion s’étendait sur une longueur de 40 kilomètres. Il semble que l’armée Boreovic, dé
e Boreovic, déjà retardée au passage du Tagliamento par la résistance d’ une fraction de la 3e armée italienne, qui ne réus
à retardée au passage du Tagliamento par la résistance d’une fraction de la 3e armée italienne, qui ne réussit d’ailleurs
n échelon refusé par rapport à l’armée von Below. Le 7, l’aile droite de celle-ci avait déjà franchi le cours supérieur de
Le 7, l’aile droite de celle-ci avait déjà franchi le cours supérieur de la Livenza, qui coule parallèlement au Tagliament
parallèlement au Tagliamento et à la Piave, à peu près à mi-distance de l’un à l’autre ; cette aile se trouvait aux prise
aux prises avec des forces italiennes, retranchées entre les hauteurs de Vittorio, la Livenza et le cours du Monticano aff
es hauteurs de Vittorio, la Livenza et le cours du Monticano affluent de droite de celle-ci. La gauche des armées d’invasi
s de Vittorio, la Livenza et le cours du Monticano affluent de droite de celle-ci. La gauche des armées d’invasion n’avait
urs du Monticano affluent de droite de celle-ci. La gauche des armées d’ invasion n’avait pas encore franchi la Livenza moy
situation où l’on pouvait espérer lui infliger une sévère correction. D’ une manière générale, dans cette journée du 7, l’e
nérale, dans cette journée du 7, l’ennemi se trouvait à une quinzaine de kilomètres à l’est du cours de la Piave. Sa vites
, l’ennemi se trouvait à une quinzaine de kilomètres à l’est du cours de la Piave. Sa vitesse de marche avait atteint une
une quinzaine de kilomètres à l’est du cours de la Piave. Sa vitesse de marche avait atteint une moyenne de 12 à 15 kilom
du cours de la Piave. Sa vitesse de marche avait atteint une moyenne de 12 à 15 kilomètres par jour. À partir de ce momen
tout le front italien allant des Dolomites au Val Sugana se repliait d’ une manière assez confuse et quelque peu hâtive, s
manière assez confuse et quelque peu hâtive, semble-t-il, en laissant de nombreux éléments aux mains de l’ennemi. Les trou
e peu hâtive, semble-t-il, en laissant de nombreux éléments aux mains de l’ennemi. Les troupes italiennes abandonnaient ai
l’ennemi. Les troupes italiennes abandonnaient ainsi un nouveau front de 80 kilomètres ; la situation le commandait, bien
sur le front du Trentin se déclenchait par les vallées du Cordevole, de la Brenta, ainsi que sur le plateau des Sette Com
e la Brenta, ainsi que sur le plateau des Sette Communi, en direction d’ Asiago. Une quatrième armée ennemie entrait en jeu
rection d’Asiago. Une quatrième armée ennemie entrait en jeu, prenant de flanc et à revers, si sa poussée l’emportait, les
ssée l’emportait, les armées italiennes retranchées derrière le cours de la Piave. Cette armée était celle du maréchal Con
échal Conrad. Il faut rendre justice aux troupes italiennes, chargées de la défense du plateau et des vallées qui s’étende
et bien qu’elles aient fléchi peu à peu sous les efforts intensifiés de l’adversaire, elles ont permis de maintenir une s
à peu sous les efforts intensifiés de l’adversaire, elles ont permis de maintenir une situation, pleine de périls, mais n
de l’adversaire, elles ont permis de maintenir une situation, pleine de périls, mais non désespérée. Les corps chargés de
e situation, pleine de périls, mais non désespérée. Les corps chargés de la défense du cours de la Piave ne se sont pas mo
périls, mais non désespérée. Les corps chargés de la défense du cours de la Piave ne se sont pas moins bien acquittés de l
e la défense du cours de la Piave ne se sont pas moins bien acquittés de leur tâche. Au moment où nous écrivons, à la date
tte magnifique défense, pied à pied, se prolonge depuis une quinzaine de jours. Que va-t-il se passer ? Tout dépend de l’e
ge depuis une quinzaine de jours. Que va-t-il se passer ? Tout dépend de l’entrée en jeu des troupes de secours franco-ang
s. Que va-t-il se passer ? Tout dépend de l’entrée en jeu des troupes de secours franco-anglaises, de leur mode d’action,
ut dépend de l’entrée en jeu des troupes de secours franco-anglaises, de leur mode d’action, de leur nombre, de leurs mass
l’entrée en jeu des troupes de secours franco-anglaises, de leur mode d’ action, de leur nombre, de leurs masses. Où sont-e
n jeu des troupes de secours franco-anglaises, de leur mode d’action, de leur nombre, de leurs masses. Où sont-elles ? nou
s de secours franco-anglaises, de leur mode d’action, de leur nombre, de leurs masses. Où sont-elles ? nous l’ignorons enc
u discours du 12 novembre, a raconté qu’il avait salué sur son retour d’ Italie des troupes françaises à Solférino. Il sera
’Italie des troupes françaises à Solférino. Il sera facile au lecteur de retrouver à quelle date cette rencontre a eu lieu
ino se trouve un peu à l’ouest du cours du Mincio, qui descend du lac de Garde pour se jeter dans le Pô, au sud-est de Man
cio, qui descend du lac de Garde pour se jeter dans le Pô, au sud-est de Mantoue. Ces troupes étaient-elles en position d’
s le Pô, au sud-est de Mantoue. Ces troupes étaient-elles en position d’ attente avant de se porter plus avant, ou bien leu
vant, ou bien leur présence à Solférino indiquerait-elle que la ligne de résistance, primitivement choisie, suivrait le co
s le 19 pour remplir sa mission. Il se trouvera donc en Italie à pied d’ œuvre, environ un mois après l’attaque brusquée, q
ie, jusqu’à la date du 22 novembre. Il nous est loisible, maintenant, de revenir quelque peu en arrière, pour nous livrer
1916, il verra qu’à cette date nous préconisions déjà la constitution d’ une réserve stratégique, convenablement placée, av
. Si des difficultés pouvaient surgir à ce sujet lorsqu’il s’agissait de troupes anglaises et françaises, aucun obstacle s
troupes italiennes. J’étais en ce moment en Italie, et il était aisé de prévoir que la stratégie du généralissime italien
gie du généralissime italien, si prudente en apparence, si enveloppée de sécurité, ne pouvait être que stérile, tout en ex
enveloppée de sécurité, ne pouvait être que stérile, tout en exigeant de lourds sacrifices et en restant exposée à de grav
térile, tout en exigeant de lourds sacrifices et en restant exposée à de graves périls. À la guerre, les occasions de terr
et en restant exposée à de graves périls. À la guerre, les occasions de terrasser un adversaire puissant ne se représente
 ; nous nous y arrêterons plus longtemps. La débâcle du front italien de l’Isonzo, qui s’est résolue en quelques heures, a
t italien de l’Isonzo, qui s’est résolue en quelques heures, a rempli de stupeur les nombreux illusionnistes qui se sont e
ne pourrait jamais être enfoncé. Leur foi indéfectible dans la valeur d’ un puissant matériel, dans la mise en œuvre de tou
fectible dans la valeur d’un puissant matériel, dans la mise en œuvre de tous les moyens nouveaux et étranges auxquels l’i
né le jour, leur assurait une parfaite sérénité. Mais ce qui achevait de les transporter au septième ciel de la paix intér
te sérénité. Mais ce qui achevait de les transporter au septième ciel de la paix intérieure, lorsqu’il s’agissait du front
lien, c’était leur émerveillement devant la multiplicité des ouvrages d’ art qui escaladaient tous les pics, les postes for
postes fortifiés qui s’installaient aux plus hautes cimes, les pièces de gros calibre que l’on traînait sur la neige jusqu
plateaux presque inabordables, bref, en un mot, tout ce qu’illustrait d’ une manière si merveilleuse cette guerre au chat p
lleuse cette guerre au chat perché. L’événement a révélé la fragilité de tout cet appareil. Les critiques militaires n’ont
rs été les routes naturelles des armées. Cette multiplicité, cet abus de toutes les formes de la fortification n’ont pas e
urelles des armées. Cette multiplicité, cet abus de toutes les formes de la fortification n’ont pas empêché les facteurs p
ortification n’ont pas empêché les facteurs psychologiques, les seuls d’ importance capitale, d’agir, en donnant leur plein
empêché les facteurs psychologiques, les seuls d’importance capitale, d’ agir, en donnant leur plein effet et leurs pires c
our les altérer et les transformer. Il est indéniable que les troupes de la 2e armée, en particulier, ont désespérément lâ
particulier, ont désespérément lâché pied devant les premiers assauts de l’ennemi ; d’autres n’ont même pas attendu ce mom
mêmes troupes, quelques semaines plus tôt, avaient conquis le plateau de Bainsizza et s’étaient attiré les éloges mérités
pération militaire qu’avait vue l’année 1917. Il n’est donc pas juste d’ imputer le désastre à la seule attitude de ces tro
17. Il n’est donc pas juste d’imputer le désastre à la seule attitude de ces troupes. Il est arrivé, dans les guerres du p
erres du passé, lorsque les armées étaient composées en grande partie de professionnels ou de vétérans, que des troupes fu
ue les armées étaient composées en grande partie de professionnels ou de vétérans, que des troupes fussent prises d’une pa
rtie de professionnels ou de vétérans, que des troupes fussent prises d’ une panique irraisonnée. Je crois qu’il a toujours
que irraisonnée. Je crois qu’il a toujours été possible dans la suite d’ attribuer à ces paniques une cause venant de l’ent
té possible dans la suite d’attribuer à ces paniques une cause venant de l’entrée en jeu d’un facteur psychologique, avec
suite d’attribuer à ces paniques une cause venant de l’entrée en jeu d’ un facteur psychologique, avec lequel on n’avait p
psychologique, avec lequel on n’avait pas compté. La puissance du feu de l’adversaire exaspère une troupe, exalte ses moye
issance du feu de l’adversaire exaspère une troupe, exalte ses moyens d’ action pendant un temps quelquefois très court, do
ne la démoralise qu’après que cette troupe a subi des pertes au-delà d’ une proportion, qu’on ne peut pas humainement dépa
oportion, qu’on ne peut pas humainement dépasser. Il ne se passa rien de tel, sur l’Isonzo, où, si l’on fait exception de
Il ne se passa rien de tel, sur l’Isonzo, où, si l’on fait exception de quelques corps mieux en main, la défense a été nu
orps mieux en main, la défense a été nulle. On a tôt fait, cependant, de dire : c’est la faute des troupes. La cause est t
faute des troupes. La cause est toute simple ; puis, il est si facile de rejeter sur les petits le poids des responsabilit
le de rejeter sur les petits le poids des responsabilités. On a parlé de propagande défaitiste. Qu’on me permette quelque
on me permette quelque scepticisme à ce sujet. S’il y a eu propagande de ce genre, c’est plutôt ailleurs qu’il faudrait la
e parmi les troupes, dont la correspondance depuis les premiers jours de la guerre est soumise à une censure extrêmement r
ussi unilatérale ne devait être prise que comme l’accent du désespoir d’ un chef trahi dans ses plus chères espérances et p
ses plus chères espérances et peut-être trop gâté par une popularité de presse, habilement dosée chaque jour. Une troupe
habilement dosée chaque jour. Une troupe est trop dans la dépendance de celui qui a charge de la diriger pour se trouver
ue jour. Une troupe est trop dans la dépendance de celui qui a charge de la diriger pour se trouver la seule coupable. San
able. Sans toujours en connaître exactement, elle a l’instinct obscur de sa situation stratégique, du plus ou moins d’exce
lle a l’instinct obscur de sa situation stratégique, du plus ou moins d’ excellence des dispositions arrêtées, et cela est
e des dispositions arrêtées, et cela est surtout vrai quand il s’agit de nos amis italiens, dont l’impressionnabilité est
nsibilité. Les critiques militaires, qui écrivaient au lendemain même de la débâcle, ont été frappés de constater l’absenc
ires, qui écrivaient au lendemain même de la débâcle, ont été frappés de constater l’absence intégrale de toute réserve, p
même de la débâcle, ont été frappés de constater l’absence intégrale de toute réserve, placée en arrière du front, avec l
tégrale de toute réserve, placée en arrière du front, avec la mission de recueillir, de rallier les troupes en déroute. Nu
e réserve, placée en arrière du front, avec la mission de recueillir, de rallier les troupes en déroute. Nulle part, aucun
é récent. Nous nous bornerons à ces quelques réflexions. Nous évitons de parler à nouveau de la véritable cause qui, à not
bornerons à ces quelques réflexions. Nous évitons de parler à nouveau de la véritable cause qui, à notre sens, a suffi pou
cause qui, à notre sens, a suffi pour déterminer la débâcle du front de l’Isonzo. Cette cause a été suffisamment indiquée
notre précédente chronique. À quelque chose, dit-on, malheur est bon. De la déconvenue, éprouvée par tous les Alliés, sur
ar tous les Alliés, sur le front italien est né un organe, le conseil de guerre interallié de Versailles, dont il serait d
ur le front italien est né un organe, le conseil de guerre interallié de Versailles, dont il serait de la dernière banalit
organe, le conseil de guerre interallié de Versailles, dont il serait de la dernière banalité de dire que le besoin s’en f
erre interallié de Versailles, dont il serait de la dernière banalité de dire que le besoin s’en faisait sentir. Tel qu’il
n un mot, ce n’est pas le rêve ; mais, comme l’a laissé entendre l’un de ceux qui ont travaillé à sa naissance, le mieux p
le mieux pourra en sortir quelque jour. Il faut espérer qu’il suffira de l’expérience de quelque temps pour déterminer sa
en sortir quelque jour. Il faut espérer qu’il suffira de l’expérience de quelque temps pour déterminer sa métamorphose, sa
quelque temps pour déterminer sa métamorphose, sans qu’il soit besoin de la leçon d’une nouvelle épreuve. Ouvrages sur
s pour déterminer sa métamorphose, sans qu’il soit besoin de la leçon d’ une nouvelle épreuve. Ouvrages sur la guerre ac
e CXXIV, numéro 468, 16 décembre 1917, p. 718-732 [724-726]. Au cours d’ une étude récemment parue sur le rôle et les ambit
6]. Au cours d’une étude récemment parue sur le rôle et les ambitions de l’Italie dans la guerre présente : l’Italie contr
talie contre l’Allemagne, M. G.-A. Borgese, professeur à l’Université de Rome, a cherché d’abord à établir quelle est l’id
cherché d’abord à établir quelle est l’idée que les Allemands se font de leur supériorité, — duperie qu’ils acceptent en g
ie qu’ils acceptent en général parce qu’ils y voient la justification de leurs appétits et une démonstration de la nécessi
’ils y voient la justification de leurs appétits et une démonstration de la nécessité pour leur pays très peuplé de s’épan
étits et une démonstration de la nécessité pour leur pays très peuplé de s’épandre au dehors. Mais on peut dire que l’aute
épandre au dehors. Mais on peut dire que l’auteur a entrepris surtout de faire une critique générale de l’adversaire, de s
dire que l’auteur a entrepris surtout de faire une critique générale de l’adversaire, de ses prétentions et de ses tendan
r a entrepris surtout de faire une critique générale de l’adversaire, de ses prétentions et de ses tendances, tout en semb
de faire une critique générale de l’adversaire, de ses prétentions et de ses tendances, tout en semblant lui rendre justic
ut autre. C’est qu’il fait tout avec excès, avec zèle — avec la manie de la discipline, qualité ou travers qu’on retrouve
alité ou travers qu’on retrouve même dans le pillage et les massacres de Belgique. On peut ajouter le travers de se croire
s le pillage et les massacres de Belgique. On peut ajouter le travers de se croire toujours persécuté et le cynisme dont i
le travers de se croire toujours persécuté et le cynisme dont il fait de suite étalage dès qu’il se trouve le plus fort. T
ois, l’Allemand n’est jamais sceptique ; le scepticisme est une sorte de dilettantisme qu’il est incapable d’atteindre. — 
e ; le scepticisme est une sorte de dilettantisme qu’il est incapable d’ atteindre. — Mais M. Borgese qui continue cet érei
nue cet éreintement a bien d’autres choses à dire. L’Allemagne manque de sens ou de talent politique, constate-t-il ; mais
intement a bien d’autres choses à dire. L’Allemagne manque de sens ou de talent politique, constate-t-il ; mais elle a cel
que de sens ou de talent politique, constate-t-il ; mais elle a celui de l’intrigue, à défaut de conquêtes morales. La con
e a celui de l’intrigue, à défaut de conquêtes morales. La conception de l’État dans le pays en est encore à la forme féod
n de l’État dans le pays en est encore à la forme féodale, — à l’idée d’ une classe sociale supérieure aux autres, tant qu’
sse sociale supérieure aux autres, tant qu’elle se trouve dépositaire d’ un pouvoir despotique. L’Allemagne s’est manifesté
oir despotique. L’Allemagne s’est manifestée surtout par l’exaltation de la violence ; depuis Goethe au moins, elle s’en e
théorie, prétendait ne vouloir que la paix, conserver l’état présent de l’Europe. — M. Borgese donne ensuite d’assez médi
aix, conserver l’état présent de l’Europe. — M. Borgese donne ensuite d’ assez médiocres raisons pour expliquer pourquoi l’
Italie, toutefois, devait intervenir, au moins pour donner une preuve de virilité, et M. Borgese développe les raisons qu’
e preuve de virilité, et M. Borgese développe les raisons qu’elle eut de partir en guerre, — après des débats multiples. J
multiples. Je passerai sur des dissertations quelque peu accessoires de son livre, concernant l’influence que purent avoi
ir sur la mentalité allemande des hommes comme Fichte, qu’il qualifie de Machiavel d’outre-Rhin, les criailleries et sarca
talité allemande des hommes comme Fichte, qu’il qualifie de Machiavel d’ outre-Rhin, les criailleries et sarcasmes d’Henri
’il qualifie de Machiavel d’outre-Rhin, les criailleries et sarcasmes d’ Henri Heine, le surhomme de Nietzsche, comme sur u
’outre-Rhin, les criailleries et sarcasmes d’Henri Heine, le surhomme de Nietzsche, comme sur un poème épique consacré à B
sche, comme sur un poème épique consacré à Bismarck par une célébrité de Hambourg, ou les poésies « d’une férocité innocen
e consacré à Bismarck par une célébrité de Hambourg, ou les poésies «  d’ une férocité innocente » que l’Allemagne a vu éclo
— et même ailleurs, — ce qui ne peut que faire du bien aux marchands de papier. Mais nous attendons autre chose de l’aute
aire du bien aux marchands de papier. Mais nous attendons autre chose de l’auteur. Il parle de la vanité des prévisions qu
ands de papier. Mais nous attendons autre chose de l’auteur. Il parle de la vanité des prévisions qui ont été faites sur l
tes sur la guerre, mais croit pouvoir annoncer quand même la faillite de la Germanie, « déjà battue malgré le travail qu’e
r une longue paix et par un optimisme aveugle, une volonté désespérée de résistance ». Mais les Allemands, ajoute-t-il ail
oute-t-il ailleurs, « n’auraient pu choisir un symbole plus expressif de leur civilisation et de leur guerre que les gaz a
auraient pu choisir un symbole plus expressif de leur civilisation et de leur guerre que les gaz asphyxiants. On a l’impre
r étouffée ». — Il passe cependant en revue les erreurs et les fautes de l’Entente, qu’il cherche à expliquer et à excuser
uhaiter sans doute un autre personnage. Plus loin, il parle à nouveau de l’Allemagne reconstruisant le Saint-Empire, mais
reconstruisant le Saint-Empire, mais dont c’est le tragique destin «  de travailler sur des données vieillies » et sans do
Surhomme, qu’il a tous les droits et les autres peuples à peine celui de cirer ses bottes. — Nous arrivons cependant à la
la guerre finit bien, les nations coalisées auront échappé au danger de la servitude et de la mort civile. Les peuples co
en, les nations coalisées auront échappé au danger de la servitude et de la mort civile. Les peuples conserveront le droit
la servitude et de la mort civile. Les peuples conserveront le droit de disposer d’eux-mêmes ; et il examine l’état et l’
e et de la mort civile. Les peuples conserveront le droit de disposer d’ eux-mêmes ; et il examine l’état et l’avenir des d
s, etc… Quant à l’Italie, le conflit présent est pour elle une guerre de libération, de rachat. Elle veut vivre désormais
l’Italie, le conflit présent est pour elle une guerre de libération, de rachat. Elle veut vivre désormais pour et par ell
par elle-même, — non plus à la remorque, dans le sillage des Empires de l’Europe centrale qui restaient ses suzerains. Po
souhaits qui peuvent sembler au moins problématiques. Curieux à plus d’ un titre toutefois, ce livre était paru avant l’ag
in, — et sans doute il ne sera pas inutile pour montrer la communauté d’ idées et en somme d’intérêts qui nous unit au mome
il ne sera pas inutile pour montrer la communauté d’idées et en somme d’ intérêts qui nous unit au moment où les nôtres pas
té russe, les Austro-Allemands ont pensé pouvoir détruire par un coup de hardiesse les avantages et la résistance du royau
s l’Adriatique doit s’harmoniser avec les nécessités du développement de la nation serbe, l’amitié de cette nation pouvant
ser avec les nécessités du développement de la nation serbe, l’amitié de cette nation pouvant devenir un facteur précieux
n serbe, l’amitié de cette nation pouvant devenir un facteur précieux de défense contre l’invasion allemande en Italie ».
fense contre l’invasion allemande en Italie ». 2. Il est intéressant de rappeler à ce propos le passage suivant de la bro
 ». 2. Il est intéressant de rappeler à ce propos le passage suivant de la brochure de M. Romain Rolland, Au-dessus de la
intéressant de rappeler à ce propos le passage suivant de la brochure de M. Romain Rolland, Au-dessus de la Mêlée, page 40
pos le passage suivant de la brochure de M. Romain Rolland, Au-dessus de la Mêlée, page 40 : « Dans le numéro de novembre-
M. Romain Rolland, Au-dessus de la Mêlée, page 40 : « Dans le numéro de novembre-décembre de la Friedens-Warte, on trouve
u-dessus de la Mêlée, page 40 : « Dans le numéro de novembre-décembre de la Friedens-Warte, on trouve un Appel aux peuples
par le baron Marschall von Biberstein, Landrat de Prusse et capitaine de la réserve du 1er régiment de la garde à pied. Ce
erstein, Landrat de Prusse et capitaine de la réserve du 1er régiment de la garde à pied. Cet article a été écrit dans une
de la garde à pied. Cet article a été écrit dans une tranchée au nord d’ Arras où Biberstein fut tué. Il exprime sans feint
nord d’Arras où Biberstein fut tué. Il exprime sans feinte l’horreur de la guerre et le désir ardent que ce soit la derni
nchise plus méritoire encore : Biberstein se décide à un commencement d’ aveu et de mea culpa pour les fautes de l’Allemagn
s méritoire encore : Biberstein se décide à un commencement d’aveu et de mea culpa pour les fautes de l’Allemagne. “La gue
in se décide à un commencement d’aveu et de mea culpa pour les fautes de l’Allemagne. “La guerre a ouvert les yeux, dit-il
ouvert les yeux, dit-il, sur notre effrayante Unbeliebtheil (faculté de n’être pas aimés). Toute chose a sa cause. Nous d
nous l’avons justifiée… Espérons que ce ne sera pas le dernier profit de cette guerre que l’Allemagne fera un retour sur e
es » très différents. Un qui vient de idéal et qui est « l’expression d’ un état d’esprit moral ou religieux, synonyme de s
ui est « l’expression d’un état d’esprit moral ou religieux, synonyme de spiritualisme », et l’autre qui vient de idée, et
cette expression : réalisme idéiste, qui le définit sans possibilité de doute. 4. Delacroix disait qu’un peintre devait
n » la dissociation et l’emploi des différentes qualités et quantités de l’objet selon des lois subjectives et relatives à
es, engendre le volume (hauteur a 3). Et, d’après l’induction logique de A. de Noircarme, le volume, en se déplaçant dans
la ligne, la surface et le volume ; néanmoins, par un évident système d’ analogie, de Noircarme arrive à le déterminer comm
surface et le volume ; néanmoins, par un évident système d’analogie, de Noircarme arrive à le déterminer comme étant limi
nous nous évadons du monde physique et nous rentrons dans le domaine de la pensée pure, c’est-à-dire dans le seul mental
et futuristes relèvent, relativement, bien entendu, et par intuition, de cette hypothèse. Car les cubistes, de la vie ou m
bien entendu, et par intuition, de cette hypothèse. Car les cubistes, de la vie ou mouvement de l’objet, tendaient à expri
tuition, de cette hypothèse. Car les cubistes, de la vie ou mouvement de l’objet, tendaient à exprimer de préférence la fo
les cubistes, de la vie ou mouvement de l’objet, tendaient à exprimer de préférence la force de gravitation, ou poids ; ta
ou mouvement de l’objet, tendaient à exprimer de préférence la force de gravitation, ou poids ; tandis que les futuristes
es, tout en voulant donner une vie totale, n’exprimèrent que la force d’ expansion ou rythme. Les premiers, qui faisaient a
ainsi réaction à l’impressionnisme, pouvaient avec raison se réclamer d’ Ingres ; les seconds, qui voûtaient au contraire l
amer d’Ingres ; les seconds, qui voûtaient au contraire le continuer, de Delacroix. L’art essentiellement dynamique de Lég
contraire le continuer, de Delacroix. L’art essentiellement dynamique de Léger, et tendant vers l’unité des quantités plas
onniste. Aujourd’hui, ainsi que Guillaume Apollinaire a eu l’occasion de le faire remarquer dans cette même Revue, « pas m
eu l’occasion de le faire remarquer dans cette même Revue, « pas mal d’ eau a coulé sous les ponts et pas mal de peintres
s cette même Revue, « pas mal d’eau a coulé sous les ponts et pas mal de peintres en savent beaucoup plus long qu’ils n’en
eurs tout à fait logique. Disons, pour préciser, que ni le platonisme d’ Ingres, ni le lyrisme, sensualisme, et romantisme
ni le platonisme d’Ingres, ni le lyrisme, sensualisme, et romantisme de Delacroix ne peuvent constituer séparément une ba
peuvent constituer séparément une base esthétique, et que la synthèse de ces deux points de départ, qui commence à se fair
séparément une base esthétique, et que la synthèse de ces deux points de départ, qui commence à se faire, d’ailleurs, en C
ce à se faire, d’ailleurs, en Cézanne, est aujourd’hui la base unique de l’art pictural. 8. Maurice Boucher, dans son « 
hyperespace », arrive, à cette même conclusion « Les trois dimensions de l’espace font partie de notre intuition externe :
cette même conclusion « Les trois dimensions de l’espace font partie de notre intuition externe : la dimension unique du
s autres qui sont vues objectivement, nous arrivons à cette intuition de l’Espace-Temps à 4 dimensions, exacte, au moins q
l’Espace-Temps à 4 dimensions, exacte, au moins quant à la traversée de notre espace par l’être conscient. » Cette idée d
ant à la traversée de notre espace par l’être conscient. » Cette idée de la 4e dimension définit l’Univers le plus complèt
on définit l’Univers le plus complètement possible. 9. La sensation de jaune que nous avons, par exemple, d’un objet jau
ent possible. 9. La sensation de jaune que nous avons, par exemple, d’ un objet jaune, est produite en nous par l’objet e
par l’objet entier, ou, pour être plus précis, par la quantité totale de jaune appartenant à tout l’objet, et non, comme s
etite pour épuiser la sensation colorée, et alors nous sommes obligés d’ exprimer dans une forme-quantité, séparée mais non
gés d’exprimer dans une forme-quantité, séparée mais non indépendante de la forme locale, la sensation totale de la couleu
séparée mais non indépendante de la forme locale, la sensation totale de la couleur. 10. Les recherches de Hayden ont ce
forme locale, la sensation totale de la couleur. 10. Les recherches de Hayden ont ce même point de départ de la couleur.
otale de la couleur. 10. Les recherches de Hayden ont ce même point de départ de la couleur. 11. V. surtout les intervi
a couleur. 10. Les recherches de Hayden ont ce même point de départ de la couleur. 11. V. surtout les interviews de M.
ce même point de départ de la couleur. 11. V. surtout les interviews de M. Pachitch, Times du 6 mars 1916 et Rielch du 23
es deux gouvernements italien et serbe ait été conclu à la conférence de Londres (août 1917). 14. Aldobrandini. 15. Frèr
onférence de Londres (août 1917). 14. Aldobrandini. 15. Frère cadet de Michel-Ange. 16. La statue en bronze de Jules II
dobrandini. 15. Frère cadet de Michel-Ange. 16. La statue en bronze de Jules II. 17. Aides de Michel-Ange. 18. Son pèr
adet de Michel-Ange. 16. La statue en bronze de Jules II. 17. Aides de Michel-Ange. 18. Son père. 19. Peintre. 20. Fr
. Aides de Michel-Ange. 18. Son père. 19. Peintre. 20. Frère cadet de Michel-Ange. 21. Neveu de Michel-Ange. 22. Femm
. Son père. 19. Peintre. 20. Frère cadet de Michel-Ange. 21. Neveu de Michel-Ange. 22. Femme de Lionardo. 23. Quarant
20. Frère cadet de Michel-Ange. 21. Neveu de Michel-Ange. 22. Femme de Lionardo. 23. Quarante jours environ. 24. Rome
es troupes espagnoles qui, ayant à leur tête le duc d’Alva, partirent de Naples le 1er septembre et envahirent les États d
le 1er septembre et envahirent les États de l’Église. 25. Vin blanc d’ Italie. 26. Averardo Serristori qui, ayant consta
que Michel-Ange avait complètement perdu la mémoire, demanda au Pape de faire dresser une liste complète des dessins et d
e complète des dessins et des œuvres qui se trouvaient dans la maison de l’artiste pour qu’après sa mort rien ne soit déro
u’après sa mort rien ne soit dérobé. 27. Vasari. 28. Pour la façade de Saint-Laurent. 29. Léon X. 30. Jules de Médicis
fut signé le 18 janvier 1518 par lequel Léon X chargeait Michel-Ange d’ élever la façade de Saint-Laurent dans un délai de
nvier 1518 par lequel Léon X chargeait Michel-Ange d’élever la façade de Saint-Laurent dans un délai de huit ans et pour l
argeait Michel-Ange d’élever la façade de Saint-Laurent dans un délai de huit ans et pour la somme de 40 000 gros ducats d
la façade de Saint-Laurent dans un délai de huit ans et pour la somme de 40 000 gros ducats d’or. Cette façade devait comp
rent dans un délai de huit ans et pour la somme de 40 000 gros ducats d’ or. Cette façade devait comprendre : 1° un ordre i
d’or. Cette façade devait comprendre : 1° un ordre inférieur composé de huit colonnes cannelées de onze brasses de haut e
comprendre : 1° un ordre inférieur composé de huit colonnes cannelées de onze brasses de haut et des bas-reliefs. En retra
un ordre inférieur composé de huit colonnes cannelées de onze brasses de haut et des bas-reliefs. En retrait, sur chaque f
entre elles une statue en ronde-bosse ; 2° un ordre supérieur composé de huit pilastres de six à sept brasses. Sur la faça
atue en ronde-bosse ; 2° un ordre supérieur composé de huit pilastres de six à sept brasses. Sur la façade, quatre statues
e huit pilastres de six à sept brasses. Sur la façade, quatre statues de bronze, assises ; sur chaque côté deux pilastres
; quatre niches sur la façade et une sur chaque côté pour six statues de marbre de cinq brasses et demi. 32. Expression p
iches sur la façade et une sur chaque côté pour six statues de marbre de cinq brasses et demi. 32. Expression proverbiale
 ans. 34. Michel-Ange était vivement pressé par le Cardinal Aginenci de terminer le tombeau de Jules II. 35. Pour la faç
était vivement pressé par le Cardinal Aginenci de terminer le tombeau de Jules II. 35. Pour la façade de Saint-Laurent.
inal Aginenci de terminer le tombeau de Jules II. 35. Pour la façade de Saint-Laurent. 36. Pour le tombeau de Jules II.
Jules II. 35. Pour la façade de Saint-Laurent. 36. Pour le tombeau de Jules II. 37. De Sainte-Marie-des-Fleurs. 38. L
ur la façade de Saint-Laurent. 36. Pour le tombeau de Jules II. 37. De Sainte-Marie-des-Fleurs. 38. Le terrain avait ét
. 38. Le terrain avait été acheté le 14 juillet 1518. 39. La façade de Saint-Laurent. 40. Conseil florentin. 41. Aide
çade de Saint-Laurent. 40. Conseil florentin. 41. Aide et serviteur de Michel-Ange. Il conduisit à Rome le Christ de la
r de Michel-Ange. Il conduisit à Rome le Christ de la Minerve. Chargé de le terminer, il le gâta irrémédiablement par sa m
e la construction du Palais Farnèse, commencé en 1514 d’après le plan d’ Antonio San Gallo le jeune par le Cardinal Alexand
allo le jeune par le Cardinal Alexandre Farnèse, élu pape sous le nom de Paul III (1534-1545). 43. Le chapitre de Vitruve
rnèse, élu pape sous le nom de Paul III (1534-1545). 43. Le chapitre de Vitruve auquel Michel-Ange fait allusion est, de
5). 43. Le chapitre de Vitruve auquel Michel-Ange fait allusion est, de l’avis des commentateurs, tellement obscur que be
p d’entre eux ont renoncé à l’expliquer. Michel-Ange s’était contenté de traduire ce texte presque mot à mot sans toujours
r un correspondant italien. Nous avons pensé qu’il serait intéressant de comparer les deux textes et nous empruntons les c
eux textes et nous empruntons les citations à l’excellente traduction de Perrault publiée par Firmin-Didot. 44. Texte de
xcellente traduction de Perrault publiée par Firmin-Didot. 44. Texte de Vitruve : « L’ordonnance, la disposition, l’euryt
ette lettre Michel-Ange fait une critique peu bienveillante du projet de San Gallo. 46. Vitruve : « L’ordonnance est ce q
. 46. Vitruve : « L’ordonnance est ce qui donne à toutes les parties d’ un bâtiment leur juste grandeur par rapport à leur
onsidère séparément, soit qu’on ait égard à la proportion ou symétrie de tout l’ouvrage. » 47. Vitruve : « Ordinatio est
c… » que Michel-Ange traduit : « L’ordinazione è una piccola comodità de membri dell’opera. » Or ici le mot modica a le se
ccola comodità de membri dell’opera. » Or ici le mot modica a le sens de ce qui est juste ou proportionné et non celui de
mot modica a le sens de ce qui est juste ou proportionné et non celui de modique, petit, piccola. 48. Vitruve : « La disp
piccola. 48. Vitruve : « La disposition est l’arrangement convenable de toutes les parties en sorte qu’elles soient placé
toutes les parties en sorte qu’elles soient placées selon la qualité de chacune. » 49. Vitruve : « L’eurythmie est cett
itruve : « L’eurythmie est cette beauté agréable aux yeux qui résulte de l’assemblage de toutes les parties de l’œuvre, lo
ythmie est cette beauté agréable aux yeux qui résulte de l’assemblage de toutes les parties de l’œuvre, lorsque la hauteur
é agréable aux yeux qui résulte de l’assemblage de toutes les parties de l’œuvre, lorsque la hauteur répond à la largeur e
juste mesure. » 50. Vitruve : « La proportion aussi est le rapport de l’œuvre tout entière avec ses parties et celui qu
t celui qu’elles ont séparément avec l’idée du tout suivant la mesure d’ une certaine partie, car de même que dans le corps
n il y a un rapport, une convenance entre le coude, le pied, la paume de la main, ainsi dans les ouvrages qui ont atteint
es qui ont atteint la perfection, un membre en particulier fait juger de la grandeur de l’œuvre. » 51. Vitruve : « La bi
int la perfection, un membre en particulier fait juger de la grandeur de l’œuvre. » 51. Vitruve : « La bienséance est un
’œuvre. » 51. Vitruve : « La bienséance est une qualité qui résulte de la parfaite correction de l’édifice où il n’y a r
« La bienséance est une qualité qui résulte de la parfaite correction de l’édifice où il n’y a rien qui ne soit approuvé e
r emploi possible des matériaux et des terrains en suivant les règles d’ une économie bien entendue. » 53. Vitruve : « Un
es d’une économie bien entendue. » 53. Vitruve : « Une autre partie de la distribution est d’avoir égard, dans la constr
entendue. » 53. Vitruve : « Une autre partie de la distribution est d’ avoir égard, dans la construction d’un bâtiment à
tre partie de la distribution est d’avoir égard, dans la construction d’ un bâtiment à l’usage auquel on le destine, à l’ar
distribution doit être différente, car il faut distribuer une maison de ville autrement qu’une maison de campagne, laquel
son de campagne, laquelle doit être appropriée aux usages domestiques d’ une telle propriété. La maison qu’on bâtit pour ge
es domestiques d’une telle propriété. La maison qu’on bâtit pour gens d’ affaire doit être autrement disposée que celle qu’
ux et délicats ou pour des grands personnages dont les fonctions sont de gouverner l’État. Il faut enfin ordonner diversem
in ordonner diversement les édifices selon les différentes conditions de ceux pour lesquels on bâtit. » 54. À la suite d
te de cette lettre, San Gallo étant mort, le Pape chargea Michel-Ange de continuer les travaux du palais Farnèse. Une part
voulait construire une seconde cour qu’il aurait décorée des antiques de la collection Farnèse (maintenant à Naples) et re
par un pont sur le Tibre conduisant à la Farnésine. La mort l’empêcha de réaliser ce projet. 55. D’après Romain Rolland (
l’empêcha de réaliser ce projet. 55. D’après Romain Rolland (Cahiers de la quinzaine), c’est vers 1522 qu’il rencontra Gh
e), c’est vers 1522 qu’il rencontra Gherardo Perini, « le plus ancien de ses amants idéaux, de ses rêves vivants… ». 56.
’il rencontra Gherardo Perini, « le plus ancien de ses amants idéaux, de ses rêves vivants… ». 56. Francesco Fattucci, c
idéaux, de ses rêves vivants… ». 56. Francesco Fattucci, chapelain de Sainte-Marie-des-Fleurs. 57. Giovanni di Baldass
qui accompagna Michel-Ange lors de sa fuite à Venise pendant le siège de Florence. 58. Michel-Ange signe son nom et son p
dessus. (Le pape Léon X en 1515 avait octroyé aux Buonarroti le droit de placer dans leurs armes les boules de Médicis.)
octroyé aux Buonarroti le droit de placer dans leurs armes les boules de Médicis.) 59. Michel-Ange connut Cavalieri, gent
dicis.) 59. Michel-Ange connut Cavalieri, gentilhomme romain faisant de la sculpture, pendant l’automne de 1532. Une vive
alieri, gentilhomme romain faisant de la sculpture, pendant l’automne de 1532. Une vive amitié les lia, qui ne se démentit
ia, qui ne se démentit jamais. Cavalieri assista aux derniers moments de Michel-Ange. 60. Le matin même il avait reçu la
s de Michel-Ange. 60. Le matin même il avait reçu la première lettre de Cavalieri. 61. Madrigaux de Michel-Ange mis en m
in même il avait reçu la première lettre de Cavalieri. 61. Madrigaux de Michel-Ange mis en musique par Costanzo Festa et
Michel-Ange mis en musique par Costanzo Festa et Concilion, chanteurs de la chapelle du Pape. 62. Tombeaux des Médicis.
apelle du Pape. 62. Tombeaux des Médicis. 63. Michel-Ange parle ici de ses poésies. 64. Tommaso dei Cavalieri. 65. Un
e ses poésies. 64. Tommaso dei Cavalieri. 65. Un des meilleurs amis de Michel-Ange. 66. Saint Mathias, successeur de Ju
Un des meilleurs amis de Michel-Ange. 66. Saint Mathias, successeur de Judas. 67. Il est question ici de Charles d’Anjo
ge. 66. Saint Mathias, successeur de Judas. 67. Il est question ici de Charles d’Anjou, frère de saint Louis, qui fut lu
ccesseur de Judas. 67. Il est question ici de Charles d’Anjou, frère de saint Louis, qui fut lui-même roi de la Pouille e
d’Anjou, frère de saint Louis, qui fut lui-même roi de la Pouille et de la Calabre. 68. Saint Jean. Pathmos est celle de
des où il écrivit l’Apocalypse. 69. Donation prétendue du patrimoine de saint Pierre, que Constantin fit à l’Église, entr
moine de saint Pierre, que Constantin fit à l’Église, entre les mains de saint Sylvestre, et à l’authenticité de laquelle
t à l’Église, entre les mains de saint Sylvestre, et à l’authenticité de laquelle le vulgaire ajoute foi. 70. Le Midi de
ipiter les événements et choisir l’heure qui était la plus favorable. De là un ton moins catégorique dans la polémique, me
e là un ton moins catégorique dans la polémique, mesurée et prudente, de M. Nitti. 73. A. V. Eisenstadt : Le parti social
va Rassegna, février 1917). 76. Leone Wollemborg, Il Comitato romano d’ assistenza civile durante la guerra (Nuova Antolog
26 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 252, 15 décembre 1907 »
o 252, 15 décembre 1907, p. 630-645. Ces coïncidences que nous venons d’ établir entre les Mémoires de Casanova et certains
30-645. Ces coïncidences que nous venons d’établir entre les Mémoires de Casanova et certains extraits de Voltaire ne sont
venons d’établir entre les Mémoires de Casanova et certains extraits de Voltaire ne sont pas les seules ; elles ne sont p
ie italienne ou sur le sonnet, qu’il est particulièrement intéressant de comparer ses jugements littéraires avec ceux qu’i
, à la philosophie et aux beaux-arts dans le développement historique d’ un peuple, dans le tableau général d’une époque ;
dans le développement historique d’un peuple, dans le tableau général d’ une époque ; il leur avait consacré, dans son Sièc
ableau général d’une époque ; il leur avait consacré, dans son Siècle de Louis XIV et dans son Essai sur les mœurs plusieu
livres. Sa curiosité ne se limitait pas aux écrivains ou aux artistes de son pays et de son siècle ; mais il avait sur les
osité ne se limitait pas aux écrivains ou aux artistes de son pays et de son siècle ; mais il avait sur les littératures é
, toutes les fois qu’il pouvait le faire, par l’expérience et le goût de ses amis ou de ses correspondants étrangers. Auss
is qu’il pouvait le faire, par l’expérience et le goût de ses amis ou de ses correspondants étrangers. Aussi Casanova est-
s. Aussi Casanova est-il pour lui un témoin précieux qu’il s’empresse d’ interroger sur les grands noms et les grandes œuvr
’il s’empresse d’interroger sur les grands noms et les grandes œuvres de la littérature italienne. Sur ces sujets littérai
s’imagine avoir perdu ; et la conversation prend facilement l’allure d’ une polémique un peu aiguë. Ce n’est pas sans un c
d’une polémique un peu aiguë. Ce n’est pas sans un certain sentiment de fierté triomphante, ce n’est pas non plus sans ex
and furieux « quarante grands chants c’était trop », Casanova se hâte de lui faire observer qu’il y a plus de quarante cha
c’était trop », Casanova se hâte de lui faire observer qu’il y a plus de quarante chants ; et voilà Voltaire déconcerté, r
par bonheur, Mme Denis se trouvait là et changea habilement le cours de l’entretien. Une autre fois, Casanova affirme qu’
ova lui prouve que les vers dits martelliani sont en réalité des vers de quatorze syllabes, sans rimes alternées, et qui n
es vers de quatorze syllabes, sans rimes alternées, et qui n’ont rien de commun avec les alexandrins. Un nouvel orage écla
. Un nouvel orage éclate à propos du poème burlesque, le Macaronicon, de Merlin Cocci : Casanova faisait grand cas de cet
rlesque, le Macaronicon, de Merlin Cocci : Casanova faisait grand cas de cet ouvrage ; il en avait conseillé la lecture à
vrage ; il en avait conseillé la lecture à Voltaire, qui lui reprocha de lui avoir fait perdre quatre heures à lire des so
ses ; pour lui, il mettait le Macaronicon au même rang que la Pucelle de Chapelain ; Casanova, piqué, entreprit la défense
ce qui n’alla pas sans quelques allusions malveillantes à la Pucelle de Voltaire. Sur quelques points, cependant, les deu
locuteurs se mirent d’accord et s’échauffèrent aisément au même degré d’ enthousiasme. La scène la plus forte de cette véri
ffèrent aisément au même degré d’enthousiasme. La scène la plus forte de cette véritable comédie, où Casanova joue son rôl
ue son rôle en acteur consommé, est celle à laquelle l’Arioste servit de prétexte. Voltaire, dont les admirations et les h
dessous du Tasse, par ce besoin irrésistible qu’il a toujours éprouvé d’ établir des classifications et de n’admirer un écr
rrésistible qu’il a toujours éprouvé d’établir des classifications et de n’admirer un écrivain qu’au détriment d’un autre.
ablir des classifications et de n’admirer un écrivain qu’au détriment d’ un autre. Dans cette comparaison qu’il institue en
entre la Jérusalem et le Roland, son jugement était d’ailleurs celui de son temps ; tout le xviie  siècle et les première
publia cet Essai sur la poésie épique, qu’il présente comme une sorte d’ appendice justificatif à la Henriade, Voltaire n’a
oste, dans une revue des poètes épiques où il accueille Lucain à côté d’ Homère et de Virgile, le Trissin et don Alonzo d’E
ne revue des poètes épiques où il accueille Lucain à côté d’Homère et de Virgile, le Trissin et don Alonzo d’Ercilla parmi
l’Arioste parmi les poètes épiques. Il est vrai que l’Arioste a plus de fertilité, plus de variété, plus d’imagination qu
s poètes épiques. Il est vrai que l’Arioste a plus de fertilité, plus de variété, plus d’imagination que tous les autres e
Il est vrai que l’Arioste a plus de fertilité, plus de variété, plus d’ imagination que tous les autres ensemble ; et si o
ion que tous les autres ensemble ; et si on lit Homère par une espèce de devoir, on lit et on relit l’Arioste pour son pla
ne faut pas confondre les espèces. Je ne parlerais point des comédies de l’Avare et du Joueur en traitant de la tragédie.
e ne parlerais point des comédies de l’Avare et du Joueur en traitant de la tragédie. L’Orlando furioso est d’un autre gen
’Avare et du Joueur en traitant de la tragédie. L’Orlando furioso est d’ un autre genre que l’Iliade et l’Énéide. On peut m
imagination est supérieur à celui qui s’y abandonne. Il est plus aisé de peindre des Ogres et des Géants que des Héros et
Il est plus aisé de peindre des Ogres et des Géants que des Héros et d’ outrer la nature que de la suivre. Faut-il croire
indre des Ogres et des Géants que des Héros et d’outrer la nature que de la suivre. Faut-il croire, comme Voltaire l’affi
qu’il n’avait lu l’Orlando furioso, lorsqu’il écrivit ces lignes, que d’ une façon superficielle, par suite de sa connaissa
d’une façon superficielle, par suite de sa connaissance insuffisante de la langue italienne ? S’est-il laissé influencer,
S’est-il laissé influencer, ainsi qu’il le prétend, par les jugements de quelques savants italiens qui adoraient le Tasse
aliens qui adoraient le Tasse et méprisaient l’Arioste ? Ce qu’il y a de certain, c’est que, entre 1730 et 1750, dans sa C
Virgile et Milton, et l’Arioste est une fois de plus oublié. Le goût de Voltaire était trop souple et trop délicat pour q
t pas l’erreur dont il se rendait coupable. La réparation devait être d’ autant plus éclatante que l’injustice avait été pl
éclatante que l’injustice avait été plus maladroite. Grand redresseur de torts, Voltaire ne s’épargne pas lui-même et il n
nt réparation. » Cette amende honorable est postérieure à l’entretien de Voltaire avec Casanova ; mais Voltaire n’avait pa
est due. Déjà dans l’Essai sur les mœurs, il met le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l
t le Roland au-dessus de l’Odyssée ; s’il blâme encore l’intempérance de l’imagination, et l’abus du romanesque, il vante
autés si innombrables en tout genre, que l’Arioste a trouvé le secret de faire un “monstre admirable” ». Casanova souhaita
aire ; mes livres sont tous excommuniés. » Mais il semble se souvenir de ce trait quand il écrit dans le Dictionnaire phil
de l’Orlando furioso, et déclara excommuniés ceux qui diraient du mal de ce poème. Je ne veux pas encourir l’excommunicati
ement, par une amusante volte-face, Voltaire sacrifie ici à la gloire de l’Arioste, qu’il célèbre longuement, celle du Tas
lèbre longuement, celle du Tasse, à qui il ne consacre qu’une dizaine de lignes, mais le thème de son dithyrambe, les argu
u Tasse, à qui il ne consacre qu’une dizaine de lignes, mais le thème de son dithyrambe, les arguments de sa dissertation
une dizaine de lignes, mais le thème de son dithyrambe, les arguments de sa dissertation littéraire, les éléments de sa cr
dithyrambe, les arguments de sa dissertation littéraire, les éléments de sa critique et jusqu’aux passages qu’il cite sont
que et jusqu’aux passages qu’il cite sont les mêmes dans les Mémoires de Casanova et dans le Dictionnaire philosophique. L
Mémoires. Voltaire voulut témoigner, par une éclatante manifestation, de son admiration toute neuve pour l’Arioste. Devant
— c’est sa propre expression, — il récita en italien un long passage de l’Orlando, le voyage d’Astolphe au Paradis, où il
ssion, — il récita en italien un long passage de l’Orlando, le voyage d’ Astolphe au Paradis, où il allait reconquérir la r
yage d’Astolphe au Paradis, où il allait reconquérir la raison égarée de Roland, et l’entretien d’Astolphe avec l’apôtre s
, où il allait reconquérir la raison égarée de Roland, et l’entretien d’ Astolphe avec l’apôtre saint Jean. « Ensuite il en
ute la sagacité qui lui était naturelle et toute la justesse du génie d’ un grand homme. Il aurait été injuste de s’attendr
et toute la justesse du génie d’un grand homme. Il aurait été injuste de s’attendre à quelque chose de mieux de la part de
d’un grand homme. Il aurait été injuste de s’attendre à quelque chose de mieux de la part des glossateurs les plus habiles
à quelque chose de mieux de la part des glossateurs les plus habiles de l’Italie22. » Lorsque Voltaire eut terminé, Casan
, Casanova se tourna vers l’auditoire et s’écria « qu’il était excédé de surprise, qu’il informerait toute l’Italie de sa
ia « qu’il était excédé de surprise, qu’il informerait toute l’Italie de sa juste admiration. — Et moi, Monsieur, reprit l
 Et moi, Monsieur, reprit le grand homme, j’informerai toute l’Europe de la réparation que je dois au plus grand génie qu’
main, il envoyait à Casanova une traduction en vers qu’il avait faite de quelques stances de l’Arioste. Nous retrouvons, d
Casanova une traduction en vers qu’il avait faite de quelques stances de l’Arioste. Nous retrouvons, dans le Dictionnaire
ous retrouvons, dans le Dictionnaire philosophique plusieurs extraits de cette traduction ; Voltaire les donne pour l’œuvr
sieurs extraits de cette traduction ; Voltaire les donne pour l’œuvre d’ un « auteur inconnu », qui aurait « imité plutôt q
oires, avec quelques variantes dues vraisemblablement à la négligence de l’éditeur, nous pouvons affirmer qu’ils sont bien
à la négligence de l’éditeur, nous pouvons affirmer qu’ils sont bien de Voltaire. Casanova ne voulut pas être en reste av
ne voulut pas être en reste avec son hôte ; mais il tint à l’honneur de justifier publiquement l’épithète de divin qu’il
hôte ; mais il tint à l’honneur de justifier publiquement l’épithète de divin qu’il avait donnée à son poète favori. Enco
n qu’il avait donnée à son poète favori. Encouragé par l’enthousiasme de Voltaire et par l’attention soutenue d’un public
Encouragé par l’enthousiasme de Voltaire et par l’attention soutenue d’ un public complaisant, il récita à son tour le pas
ublic complaisant, il récita à son tour le passage le plus pathétique de l’Arioste, les trente-six dernières stances du ch
e-six dernières stances du chant XXIII, celles qui décrivent la folie de Roland ; il exagère à peine en affirmant que ces
ssion profonde qui produisit sur ceux qui l’écoutaient. Il commença «  d’ un ton assuré, mais non en déclamant avec le ton m
le ton monotone adopté par les Italiens » ; il récita les beaux vers de l’Arioste « comme une belle prose cadencée, qu’i
de l’Arioste « comme une belle prose cadencée, qu’il animait du son de la voix, du mouvement des yeux et en modulant ses
largare il freno al dolore puote… ses larmes s’échappèrent avec tant d’ abondance que tous les auditeurs se mirent à sangl
les auditeurs se mirent à sangloter ». Évidemment il dut à ce succès d’ émotion l’une des satisfactions les meilleures de
t il dut à ce succès d’émotion l’une des satisfactions les meilleures de sa vie. Après tant d’années écoulées, il en conse
’émotion l’une des satisfactions les meilleures de sa vie. Après tant d’ années écoulées, il en conserve encore le souvenir
arti des larmes que pour faire succéder aux effets du pathétique ceux de la terreur : sa voix éloquente exprime la fureur
u pathétique ceux de la terreur : sa voix éloquente exprime la fureur de Roland avec autant de souplesse que son désespoir
a terreur : sa voix éloquente exprime la fureur de Roland avec autant de souplesse que son désespoir ; il traduit l’horreu
e pouvait résister à des transports si bien joués ; il se jeta au cou de Casanova et l’embrassa en pleurant : « Je l’ai to
mbrassa en pleurant : « Je l’ai toujours dit, s’écria-t-il, le secret de faire pleurer est de pleurer soi-même ; mais il f
« Je l’ai toujours dit, s’écria-t-il, le secret de faire pleurer est de pleurer soi-même ; mais il faut des larmes vérita
e soit profondément émue. » Il semble se souvenir, en cette occasion, de l’algarade qu’il avait faite à des dames de Soleu
venir, en cette occasion, de l’algarade qu’il avait faite à des dames de Soleure, quelques mois auparavant : celles-ci, qu
eure, quelques mois auparavant : celles-ci, qui s’étaient mis en tête de représenter Alzire, n’avaient point, dans les scè
e de représenter Alzire, n’avaient point, dans les scènes pathétiques de la tragédie, témoigné, au gré de l’auteur, une ém
t point, dans les scènes pathétiques de la tragédie, témoigné, au gré de l’auteur, une émotion assez sincère. Voltaire s’i
tion assez sincère. Voltaire s’imaginait volontiers que sa réputation d’ auteur courait risque en d’aussi mauvaises mains ;
e s’imaginait volontiers que sa réputation d’auteur courait risque en d’ aussi mauvaises mains ; il n’eut pas pour ses inte
ité sur laquelle elles auraient pu compter, et leur reprocha durement de ne pas verser de larmes véritables. La scène de l
elles auraient pu compter, et leur reprocha durement de ne pas verser de larmes véritables. La scène de l’Arioste est la s
eur reprocha durement de ne pas verser de larmes véritables. La scène de l’Arioste est la seule qui marque une entente abs
e gloire plus haute. Voltaire découvrait dans l’admiration débordante de Casanova la justification, nous dirions presque l
ébordante de Casanova la justification, nous dirions presque l’excuse d’ une rétractation qui devait lui coûter, malgré tou
un hommage éclatant, mais tardif, on sent à chaque ligne le souvenir de cette scène ; et il a soin de citer, comme l’un d
dif, on sent à chaque ligne le souvenir de cette scène ; et il a soin de citer, comme l’un des morceaux essentiels du Rola
ces qui lui avaient tiré des larmes. Quant à Casanova, il jouit comme d’ un triomphe personnel de cette conversion voltairi
des larmes. Quant à Casanova, il jouit comme d’un triomphe personnel de cette conversion voltairienne ; et volontiers il
rs il se persuaderait qu’il en est l’auteur. Témoin cette déclaration d’ un si candide orgueil qu’il fait, plusieurs années
ux Délices : L’homme qui a fait l’éloge le plus beau et le plus vrai de l’Arioste est le grand Voltaire à l’âge de soixan
plus beau et le plus vrai de l’Arioste est le grand Voltaire à l’âge de soixante ans. S’il n’avait pas, par cette palinod
and génie, la postérité aurait sans doute refusé, du moins en Italie, de lui ouvrir les portes de l’immortalité, que du re
urait sans doute refusé, du moins en Italie, de lui ouvrir les portes de l’immortalité, que du reste il a acquise à tant d
Voltaire et Casanova échangèrent ne témoignent pas, à beaucoup près, d’ une entente aussi parfaite. Lorsqu’il ne s’agit pl
beaucoup près, d’une entente aussi parfaite. Lorsqu’il ne s’agit plus de l’Arioste, il semble que Casanova n’ait d’autre p
. Lorsqu’il ne s’agit plus de l’Arioste, il semble que Casanova n’ait d’ autre préoccupation que de prendre son interlocute
de l’Arioste, il semble que Casanova n’ait d’autre préoccupation que de prendre son interlocuteur en défaut, comme d’aill
ît lui-même. Nous savons que Pétrarque et Dante firent aussi le sujet d’ un entretien ; mais l’auteur des Mémoires ne juge
des Mémoires ne juge pas à propos de nous rapporter les appréciations de Voltaire. À peine laisse-t-il entrevoir qu’elles
poètes, maladroites, d’ailleurs, et injustes, comme il ne manque pas de le lui faire sentir : Il me parla da Dante et de
me il ne manque pas de le lui faire sentir : Il me parla da Dante et de Pétrarque, et tout le monde sait ce qu’il pensait
arla da Dante et de Pétrarque, et tout le monde sait ce qu’il pensait de ces grands génies ; mais il s’est fait du tort en
l s’est fait du tort en écrivant ce qu’il en pensait. Je me contentai de lui dire que si ces grands hommes ne méritaient p
entai de lui dire que si ces grands hommes ne méritaient pas l’estime de tous ceux qui les étudient, il y a longtemps qu’i
ophique n’est rien moins qu’indulgent et la brève analyse qu’il donne de la Divine Comédie dissimule mal sous l’ironie de
analyse qu’il donne de la Divine Comédie dissimule mal sous l’ironie de la forme une indifférence ou une incompréhension
réputation s’affirmera toujours, parce qu’on ne le lit guère. Il y a de lui une vingtaine de traits qu’on sait par cœur :
ra toujours, parce qu’on ne le lit guère. Il y a de lui une vingtaine de traits qu’on sait par cœur : cela suffit pour s’é
de traits qu’on sait par cœur : cela suffit pour s’épargner la peine d’ examiner le reste. » Sur ce point encore, Voltaire
miner le reste. » Sur ce point encore, Voltaire subissait l’influence de certains de ses amis italiens et jugeait plutôt d
te. » Sur ce point encore, Voltaire subissait l’influence de certains de ses amis italiens et jugeait plutôt d’après leur
, lui imposaient facilement leurs admirations ou leurs haines. À l’un d’ eux, il écrit avec plus de franchise et moins de m
t leurs admirations ou leurs haines. À l’un d’eux, il écrit avec plus de franchise et moins de ménagement encore que dans
leurs haines. À l’un d’eux, il écrit avec plus de franchise et moins de ménagement encore que dans le Dictionnaire : « Je
s des curieux, mais il ne sera jamais lu. On me vole toujours un tome de l’Arioste, on ne m’a jamais volé un Dante… Ceux q
ioste, on ne m’a jamais volé un Dante… Ceux qui ont quelque étincelle de bon sens doivent rougir de cet étrange assemblage
é un Dante… Ceux qui ont quelque étincelle de bon sens doivent rougir de cet étrange assemblage, en enfer, du Dante, de Vi
on sens doivent rougir de cet étrange assemblage, en enfer, du Dante, de Virgile, de saint Pierre, et de Madona Beatrice.
ent rougir de cet étrange assemblage, en enfer, du Dante, de Virgile, de saint Pierre, et de Madona Beatrice. On trouve ch
range assemblage, en enfer, du Dante, de Virgile, de saint Pierre, et de Madona Beatrice. On trouve chez nous, dans le xvi
On trouve chez nous, dans le xviiie  siècle, des gens qui s’efforcent d’ admirer des imaginations aussi stupidement extrava
xtravagantes et aussi barbares23… » On ne voit pas trop quelle espèce de courage ou quelle sorte d’intérêt il pouvait y av
res23… » On ne voit pas trop quelle espèce de courage ou quelle sorte d’ intérêt il pouvait y avoir pour Voltaire à se fair
le sorte d’intérêt il pouvait y avoir pour Voltaire à se faire l’écho de pareils jugements que le parti-pris le plus aveug
nt fait peser l’aversion qu’il avait contre le sonnet et les faiseurs de sonnets en général. À peine a-t-il commencé à que
questionner Casanova sur ses goûts littéraires qu’il ne peut se tenir de lui demander : « Avez-vous fait beaucoup de sonne
sion : « L’Italie a la fureur des sonnets ! » Puis, sur la difficulté d’ enfermer une pensée complète en une forme poétique
te en une forme poétique si brève, il observe encore : « C’est le lit de Procuste, et c’est pour cela que vous en avez si
n seul, mais c’est la faute de notre langue. » Après quoi, il se hâte de changer le sujet de la conversation. Ces réflexio
a faute de notre langue. » Après quoi, il se hâte de changer le sujet de la conversation. Ces réflexions, pourtant, sont b
t bien indulgentes en comparaison de celles que le sonnet lui inspire d’ ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine
nnet lui inspire d’ordinaire : « J’aime encore mieux une cinquantaine de vers du Dante, écrit-il à un ami, que tous les ve
onetti, qui naissent et meurent à milliers aujourd’hui dans l’Italie, de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait
de Milan jusqu’à Otrante24. » Aussi, bien qu’il ait rendu aux canzoni de Pétrarque un maigre hommage dans son Essai sur le
hommage dans son Essai sur les mœurs, Voltaire ne pouvait guère avoir d’ indulgence pour l’un des maîtres les plus glorieux
iscrète qui ne pouvaient lui échapper à travers les réponses évasives de Casanova, Voltaire n’en continua pas moins à « dé
it faussé par une prévention quelconque. Pendant les dernières heures de l’entretien, il semble pourtant qu’il ait évité d
s dernières heures de l’entretien, il semble pourtant qu’il ait évité de heurter de front un interlocuteur en qu’il avait
heures de l’entretien, il semble pourtant qu’il ait évité de heurter de front un interlocuteur en qu’il avait trouvé déjà
-il plus qu’avec une certaine timidité ses admirations ou ses haines. De là vient sans doute qu’il ait été si rapide et si
al avec un enthousiasme ardent, Goldoni, « l’enfant chéri, le peintre de la nature26 ». À vrai dire, il ne le connaissait
est son ami Albergati qui semble le lui avoir révélé, dans le courant de cette même année 1760, en lui envoyant quelques-u
ns le courant de cette même année 1760, en lui envoyant quelques-unes de ses comédies. Tout de suite, ce fut chez Voltaire
s de ses comédies. Tout de suite, ce fut chez Voltaire ce débordement de louanges sans mesure qui lui est habituel, quand
 Tout auteur à ses défauts, Mais ce Goldoni m’a peinte. » Le peintre de la nature, écrit-il un peu plus tard, « peut me c
re de la nature, écrit-il un peu plus tard, « peut me compter au rang de ses plus passionnés partisans27 » ; quelque temps
a nouvelle idole ce galant compliment : « Si le cher Goldoni m’honore d’ une de ses pièces, il me rendra la santé ; il faut
elle idole ce galant compliment : « Si le cher Goldoni m’honore d’une de ses pièces, il me rendra la santé ; il faut qu’il
» Par la suite, toutes ses lettres à ses correspondants italiens sont de longs dithyrambes en l’honneur du grand Vénitien
honneur du grand Vénitien qui lui semble incarner son idéal personnel de la bonne comédie : « l’art d’enseigner la vertu e
lui semble incarner son idéal personnel de la bonne comédie : « l’art d’ enseigner la vertu et les bienséances en action et
t les bienséances en action et en dialogues29 ». Aussi avait-il envie d’ afficher à la porte de son théâtre : « On vous don
ction et en dialogues29 ». Aussi avait-il envie d’afficher à la porte de son théâtre : « On vous donnera mardi un sermon e
est chez lui, quand il le veut, et c’est très rarement, un sûr moyen de séduction. Goldoni s’y trouva pris et sut exploit
e admiration bénévole pour s’assurer en France un public favorable et d’ honnêtes succès. En un siècle qui surpassa presque
le culte des raretés exotiques, Voltaire fut pour Goldoni ce que tel de nos critiques autorisés fut pour G. d’Annunzio ou
ques autorisés fut pour G. d’Annunzio ou M. Serao. Il le fit précéder d’ une renommée toute faite, et lorsque Goldoni vint
ngrate patrie récompensait sa verve, il y trouva des esprits capables de le goûter et disposés à l’applaudir. Dans son ent
ec Casanova, Voltaire fait allusion au dessein qu’avait formé Goldoni d’ abandonner Venise pour chercher gloire et profit à
e faudrait pas demander ici l’admiration enthousiaste que le seul nom de Goldoni déchaîne habituellement chez Voltaire. On
taire. On voit qu’il hésite même à prononcer ce nom ; il y a plus que de la prudence, il y a une gêne très réelle dans les
s questions qu’il pose à Casanova sur le poète du duc de Parme : « Et de Goldoni, qu’en dites-vous ? — Tout ce qu’on en pe
banale même en France, Voltaire se replie en bon ordre et se contente d’ écouter Casanova professer son amitié personnelle
ié personnelle pour Goldoni, dont il loue surtout « l’extrême douceur de caractère ». Sous cet éloge discret, il y avait d
ge discret, il y avait d’ailleurs une pointe : Casanova ne manque pas d’ insinuer que le bon Goldoni est moins plaisant dan
sarcasme si finement répandu dans ses écrits ; … c’est un bon auteur de comédies, et rien de plus32. » Peut-être Voltaire
répandu dans ses écrits ; … c’est un bon auteur de comédies, et rien de plus32. » Peut-être Voltaire a-t-il senti l’ironi
t-il senti l’ironie ; peut-être n’a-t-il pas voulu recommencer autour d’ un nouveau nom ces assauts trop peu courtois dont
tour d’un nouveau nom ces assauts trop peu courtois dont l’entêtement de Casanova ne lui permettait pas de sortir victorie
trop peu courtois dont l’entêtement de Casanova ne lui permettait pas de sortir victorieux. Il se tait cette fois et met e
t en réserve pour une autre occasion sa mauvaise humeur et son esprit de contradiction. Il trouve encore à exercer l’une e
trouve encore à exercer l’une et l’autre à propos de Merlin Cocci et de Martelli ; mais il se livre avec moins d’abandon,
à propos de Merlin Cocci et de Martelli ; mais il se livre avec moins d’ abandon, esquive bientôt la discussion et se rend
avec moins d’abandon, esquive bientôt la discussion et se rend avant d’ être battu. Le nom même de Crébillon, dont Casanov
uive bientôt la discussion et se rend avant d’être battu. Le nom même de Crébillon, dont Casanova se réclame à dessein, co
. Le nom même de Crébillon, dont Casanova se réclame à dessein, comme d’ un maître bien-aimé, n’arrive pas à le faire sorti
dessein, comme d’un maître bien-aimé, n’arrive pas à le faire sortir de sa réserve. Celui du savant Haller lui inspire un
Celui du savant Haller lui inspire une réflexion qui n’est pas dénuée d’ esprit et qui termine assez vivement l’entretien.
n. Avant de se rendre aux Délices, Casanova s’était arrêté à Morat et de là avait été rendre visite à Haller dans sa propr
é à Morat et de là avait été rendre visite à Haller dans sa propriété de Roche ; sachant que son hôte se disposait à visit
disposait à visiter Voltaire, Haller ne s’était pas refusé le plaisir de juger son confrère avec plus de franchise que de
ller ne s’était pas refusé le plaisir de juger son confrère avec plus de franchise que de bienveillance : « M. de Voltaire
as refusé le plaisir de juger son confrère avec plus de franchise que de bienveillance : « M. de Voltaire, avait-il dit, e
enveillance : « M. de Voltaire, avait-il dit, est un homme qui mérite d’ être connu, quoique, malgré les lois de la physiqu
l dit, est un homme qui mérite d’être connu, quoique, malgré les lois de la physique, bien des gens l’aient trouvé plus gr
lgré les lois de la physique, bien des gens l’aient trouvé plus grand de loin que de près33. » Plus discret, ou plus habil
s de la physique, bien des gens l’aient trouvé plus grand de loin que de près33. » Plus discret, ou plus habile, Voltaire
va, et j’aime à vous entendre lui rendre cette justice ; je le plains de n’être pas aussi équitable envers vous. — Ah ! ah
ée. Nous voudrions conserver, en en concluant l’analyse, l’impression de sincérité que nous nous sommes efforcés d’établir
nt l’analyse, l’impression de sincérité que nous nous sommes efforcés d’ établir en la commençant. On ne peut nier, tout au
au moins, que l’auteur des Mémoires ne se donne jusqu’au bout cet air d’ impartialité et de franchise dont il tire quelque
teur des Mémoires ne se donne jusqu’au bout cet air d’impartialité et de franchise dont il tire quelque fierté. Il s’excus
ité et de franchise dont il tire quelque fierté. Il s’excuse à la fin de son récit d’avoir été quelquefois dur, injuste et
nchise dont il tire quelque fierté. Il s’excuse à la fin de son récit d’ avoir été quelquefois dur, injuste et malveillant
ations avec Voltaire : « J’aurais dû me taire, le respecter et douter de mes jugements. J’aurais dû réfléchir que, sans se
-être pas lue. Si nous nous retrouvons chez Pluton, dégagés peut-être de ce que notre nature a eu de trop mordant pendant
retrouvons chez Pluton, dégagés peut-être de ce que notre nature a eu de trop mordant pendant notre séjour sur la terre, n
pensait-il en quittant les Délices ? Haller lui avait fait promettre de lui envoyer son jugement sur Voltaire aussitôt qu
ment compromise. Lors de sa dernière visite, Casanova accuse Voltaire de s’être montré particulièrement blessant envers lu
envers lui dans ses propos, parce qu’il escomptait le prochain départ de son hôte : « Il plut au grand homme d’être ce jo
escomptait le prochain départ de son hôte : « Il plut au grand homme d’ être ce jour-là frondeur, railleur, goguenard et c
raisemblable ; comme il est vraisemblable que Casanova tint à honneur de soutenir contre Voltaire sur Venise et sur la sup
ssimuler. Et pourtant, en dépit de cette irréductible incompatibilité d’ humeur, tel était le prestige de Voltaire aux Déli
de cette irréductible incompatibilité d’humeur, tel était le prestige de Voltaire aux Délices que Casanova ne peut s’empêc
t le prestige de Voltaire aux Délices que Casanova ne peut s’empêcher de reconnaître, à plusieurs reprises, le charme de c
va ne peut s’empêcher de reconnaître, à plusieurs reprises, le charme de cette hospitalité et la splendeur de cette demeur
à plusieurs reprises, le charme de cette hospitalité et la splendeur de cette demeure que le maître ouvrait encore si vol
ses confrères en Apollon, qui ne sont pas tous comme lui des favoris de Plutus.36 » À propos de cette immense fortune, — 
te époque, — Casanova pousse la magnanimité jusqu’à défendre Voltaire de s’être enrichi aux dépens de ses libraires : « Lo
e les avoir dupés, il a été souvent leur dupe ;… comme il était avide de réputation, il donnait souvent ses ouvrages, sous
réputation, il donnait souvent ses ouvrages, sous la seule condition d’ être imprimés et répandus. Pendant le peu de temps
. Pendant le peu de temps que j’ai passé auprès de lui, je fus témoin d’ une de ces générosités ; il fit présent de la Prin
ant le peu de temps que j’ai passé auprès de lui, je fus témoin d’une de ces générosités ; il fit présent de la Princesse
uprès de lui, je fus témoin d’une de ces générosités ; il fit présent de la Princesse de Babylone, conte charmant qu’il éc
, il est vrai, l’éloge enveloppe une épigramme : comme il était avide de réputation… Et il en va de même lorsque Casanova
l en va de même lorsque Casanova rend hommage aux qualités brillantes de ce séduisant causeur qu’était Voltaire : « Nous p
ire : « Nous passâmes, au milieu de la société, deux heures en propos de tout genre. Voltaire y déploya toutes les ressour
res en propos de tout genre. Voltaire y déploya toutes les ressources de son esprit brillant et fertile et fit le charme d
tes les ressources de son esprit brillant et fertile et fit le charme de tous, malgré ses traits caustiques qui n’épargnai
ur fastueuse du décor les séduisait dès l’abord, la grâce spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir. Le jeune cheval
or les séduisait dès l’abord, la grâce spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir. Le jeune chevalier de Boufflers, q
e spirituelle de l’hôte achevait de les conquérir. Le jeune chevalier de Boufflers, qui fut reçu à Ferney quatre ans plus
les mêmes réflexions que Casanova : « Vous ne pouvez point vous faire d’ idée, écrit-il à sa mère, de la dépense et du bien
anova : « Vous ne pouvez point vous faire d’idée, écrit-il à sa mère, de la dépense et du bien que fait Voltaire. Il est l
re. Il est le roi et le père du pays qu’il habile, il fait le bonheur de ce qui l’entoure, et il est aussi bon père de fam
ile, il fait le bonheur de ce qui l’entoure, et il est aussi bon père de famille que bon poète. Si on le partageait en deu
de famille que bon poète. Si on le partageait en deux et que je visse d’ un côté l’homme que j’ai lu, et de l’autre celui q
partageait en deux et que je visse d’un côté l’homme que j’ai lu, et de l’autre celui que j’entends, je ne sais auquel je
auquel je courrais39. » Boufflers avait subi tout de suite le charme d’ un esprit qui, sans effort, redescendait à ses dix
huit ans et le traitait en camarade. Et comme il était moins soucieux d’ étonner son hôte que de lui plaire, nul orage ne t
en camarade. Et comme il était moins soucieux d’étonner son hôte que de lui plaire, nul orage ne troubla leurs plaisants
nul orage ne troubla leurs plaisants entretiens. Si le caractère même de Casanova et la nature de ses propos ne suffisent
s plaisants entretiens. Si le caractère même de Casanova et la nature de ses propos ne suffisent pas à expliquer la froide
ne suffisent pas à expliquer la froideur ou la malveillance relative de l’accueil qui lui fut fait, il n’est pas inutile
eillance relative de l’accueil qui lui fut fait, il n’est pas inutile de rappeler que l’état de santé de Voltaire, entre 1
accueil qui lui fut fait, il n’est pas inutile de rappeler que l’état de santé de Voltaire, entre 1760 et 1766, lui rendai
ui lui fut fait, il n’est pas inutile de rappeler que l’état de santé de Voltaire, entre 1760 et 1766, lui rendait fort pé
1760 et 1766, lui rendait fort pénible la nécessité où il s’était vu d’ ouvrir sa maison à tous les passants que l’admirat
mple curiosité y attiraient. Souvent malade, il commençait à souffrir d’ avoir à héberger tant d’amis inconnus. Ceux mêmes
ent. Souvent malade, il commençait à souffrir d’avoir à héberger tant d’ amis inconnus. Ceux mêmes de ses hôtes qui vantent
ençait à souffrir d’avoir à héberger tant d’amis inconnus. Ceux mêmes de ses hôtes qui vantent le plus la réception qu’on
nt l’air « renfermé » du grand homme. D’autres n’eurent pas la faveur d’ être reçus ; témoin cet Anglais obstiné qui voulai
ment, Voltaire l’envoya au diable, qui, disait-il, venait précisément de l’emporter en personne. Plus entêté ou plus fou,
personne. Plus entêté ou plus fou, Chassaignon fit le siège en règle de Ferney et emporta la place, par une affreuse nuit
e siège en règle de Ferney et emporta la place, par une affreuse nuit d’ hiver, au milieu de péripéties divertissantes dont
int, parce que sa susceptibilité était en éveil, — conquérir, à force d’ esprit, de gaieté et de malice, un homme qui souff
que sa susceptibilité était en éveil, — conquérir, à force d’esprit, de gaieté et de malice, un homme qui souffrait et s’
ptibilité était en éveil, — conquérir, à force d’esprit, de gaieté et de malice, un homme qui souffrait et s’ennuyait. C’e
and fou, dont le souvenir s’évoque tout naturellement quand il s’agit de Casanova, le prince de Ligne : il réussit à passe
gne : il réussit à passer auprès de Voltaire huit jours qu’il employa de son mieux en pirouettes de toute nature et dont i
uprès de Voltaire huit jours qu’il employa de son mieux en pirouettes de toute nature et dont il nous fait une relation im
un trait significatif : il dînait un jour chez Voltaire ; le service de la table était fait par de jolies Suissesses, « n
dînait un jour chez Voltaire ; le service de la table était fait par de jolies Suissesses, « nues jusqu’aux épaules à cau
x épaules à cause de la chaleur ». Voltaire parlait. Tout en feignant d’ écouter, le prince ne se refusait pas le plaisir d
. Tout en feignant d’écouter, le prince ne se refusait pas le plaisir de caresser des yeux les chairs savoureuses auxquell
s chairs savoureuses auxquelles la circonstance ne lui permettait pas de rendre un plus direct hommage. Voltaire s’interro
t n’en était pas pour cela plus complaisant et plus docile aux propos de son hôte. Il était trop préoccupé de lui-même, de
aisant et plus docile aux propos de son hôte. Il était trop préoccupé de lui-même, de ses attitudes, de ses paroles, de l’
s docile aux propos de son hôte. Il était trop préoccupé de lui-même, de ses attitudes, de ses paroles, de l’effet qu’il d
s de son hôte. Il était trop préoccupé de lui-même, de ses attitudes, de ses paroles, de l’effet qu’il devait produire pou
l était trop préoccupé de lui-même, de ses attitudes, de ses paroles, de l’effet qu’il devait produire pour rester attenti
ent cherché à se polir et à se façonner, n’avait-il pas eu l’occasion de rencontrer souvent une qualité sur laquelle le si
Les Théâtres. Théâtre Réjane : Après le Pardon, pièce en 4 actes de Mme Mathilde Sérao et M. Pierre Decourcelle (19 n
décembre 1907, p. 745-749. Le Théâtre italien. La nouvelle tragédie de M. Gabriele d’Annunzio. M. Enrico Corradini De
domination presque absolue du théâtre français, qu’elle subit depuis de longues années. On fait coïncider cette révolte a
uis de longues années. On fait coïncider cette révolte avec le réveil de la conscience italienne et les victoires de ses c
te révolte avec le réveil de la conscience italienne et les victoires de ses chauffeurs dans quelques raids internationaux
res de ses chauffeurs dans quelques raids internationaux. Les maisons d’ automobiles accentuent ou excitent le réveil de la
nationaux. Les maisons d’automobiles accentuent ou excitent le réveil de la conscience artistique nationale, paraît-il. Le
urs trompes, plutôt que des voix rauques et lugubres, jouent des airs de musique, quelques-unes des « mélodies » si chères
musique, quelques-unes des « mélodies » si chères aux féroces maèstri de la péninsule. Elles traversent les villes, réveil
aversent les villes, réveillant les échos joyeux, les échos du réveil de la conscience nationale, les trompettes du Jugeme
réveil de la conscience nationale, les trompettes du Jugement dernier de l’Italie qui veut sa place au soleil de l’art con
rompettes du Jugement dernier de l’Italie qui veut sa place au soleil de l’art contemporain ! L’Italie est fatiguée de se
veut sa place au soleil de l’art contemporain ! L’Italie est fatiguée de se nourrir de littérature française, et de servir
au soleil de l’art contemporain ! L’Italie est fatiguée de se nourrir de littérature française, et de servir par là aux in
in ! L’Italie est fatiguée de se nourrir de littérature française, et de servir par là aux intérêts des écrivains d’en deç
littérature française, et de servir par là aux intérêts des écrivains d’ en deçà des Alpes. Et la révolte théâtrale, par la
ts que le théâtre réunit, et par l’âpreté marchande des entrepreneurs de spectacles, est certes en ce moment la plus viole
ds quotidiens, les polémiques, les discussions, les disputes au sujet d’ un trust théâtral italien, compris dans le sens de
s disputes au sujet d’un trust théâtral italien, compris dans le sens de ce nouveau nationalisme, se suivent et se ressemb
ationalisme, se suivent et se ressemblent. M. Domenico Oliva remarque de son côté que si la vie intellectuelle italienne é
ontemporain pourrait se montrer dans son ensemble, montrer l’ensemble de ses efforts, et s’affirmer en puissance, plus qu’
s efforts, et s’affirmer en puissance, plus qu’il ne lui est possible de le faire dispersé dans les sept capitales, devant
pitales, devant les sept publics qui restent, j’ajoute, si différents d’ aspiration et de culture, malgré toute l’illusion
les sept publics qui restent, j’ajoute, si différents d’aspiration et de culture, malgré toute l’illusion unitaire de la p
fférents d’aspiration et de culture, malgré toute l’illusion unitaire de la politique nationale. M. Domenico Oliva remarqu
nationale. M. Domenico Oliva remarque aussi que les meilleurs succès de la Comédie Française en 1907 sont inconnus en Ita
sont inconnus en Italie. En effet, et quoiqu’on ne puisse pas parler de « succès » de la Comédie Française pendant la der
en Italie. En effet, et quoiqu’on ne puisse pas parler de « succès » de la Comédie Française pendant la dernière saison,
ar elle n’en eut point, il est certain que les entrepreneurs italiens de spectacles me semblent vraiment guetter à Paris l
r les transporter au-delà des Alpes, où elles se présentent habillées de parisianisme afin d’établir un degré égal de corr
se présentent habillées de parisianisme afin d’établir un degré égal de corruption systématique du goût, entre Paris et s
goût, entre Paris et ses colonies intellectuelles. La voix autorisée de M. Domenico Oliva, dans cette lutte contre l’état
a voix autorisée de M. Domenico Oliva, dans cette lutte contre l’état de « colonie » que des marchands sans nul scrupule d
utte contre l’état de « colonie » que des marchands sans nul scrupule d’ art font depuis longtemps à l’Italie, nous révèle
fois le véritable état des choses, et nous montre surtout que le rêve de renaissance théâtrale, poursuivi à Paris avec le
de renaissance théâtrale, poursuivi à Paris avec le noble acharnement de nos théâtres de Plein-Air, ne peut rencontrer que
héâtrale, poursuivi à Paris avec le noble acharnement de nos théâtres de Plein-Air, ne peut rencontrer que le consentement
eurs, dans un pays qui a été jusqu’ici le débouché le plus avantageux de l’industrie théâtrale boulevardière. En attendant
à monter avec une troupe scénique exceptionnelle la dernière tragédie de M. Gabriele d’Annunzio. Ce sera un événement, qui
le poète même, récitant admirable dans l’intimité opulente et chaude de sa villa de la Capponcina, à Settignano, sera l’œ
te. Je le crois, car les éléments nombreux, esthétiques et scéniques, de cette tragédie de grand style sont superbement ha
ar les éléments nombreux, esthétiques et scéniques, de cette tragédie de grand style sont superbement harmonisés. Le vers
yle sont superbement harmonisés. Le vers fondamental italien, le vers de onze syllabes, tantôt puissant, tantôt souple et
sant, tantôt souple et insidieux, y prend tous les aspects rythmiques de la prosodie italienne, et révèle en images plasti
a plus belle tragédie, certes, du théâtre contemporain. La vision est d’ une singulière beauté, car elle est dans l’abstrac
eauté, car elle est dans l’abstraction pure, selon le principe absolu de l’Art digne de ce nom ; elle est en dehors de tou
est dans l’abstraction pure, selon le principe absolu de l’Art digne de ce nom ; elle est en dehors de toutes les conting
l’Art digne de ce nom ; elle est en dehors de toutes les contingences de l’action commune, de toute grossièreté inutile et
 ; elle est en dehors de toutes les contingences de l’action commune, de toute grossièreté inutile et point esthétique des
commune, de toute grossièreté inutile et point esthétique des détails de la vie réelle ; elle évoque l’image byzantine et
étails de la vie réelle ; elle évoque l’image byzantine et catholique de la naissance de Venise. Le rêve ne se révèle pas
réelle ; elle évoque l’image byzantine et catholique de la naissance de Venise. Le rêve ne se révèle pas en un langage de
que de la naissance de Venise. Le rêve ne se révèle pas en un langage de paroles, il est scénique, terriblement scénique,
nique, terriblement scénique, il se révèle en un langage incomparable d’ attitudes, de gestes, de situations tragiques, dra
lement scénique, il se révèle en un langage incomparable d’attitudes, de gestes, de situations tragiques, dramatiques et p
ique, il se révèle en un langage incomparable d’attitudes, de gestes, de situations tragiques, dramatiques et pathétiques,
matiques et pathétiques, qui enveloppent l’action dans une atmosphère de musique héroïque et sensuelle, d’où la vision de
oppent l’action dans une atmosphère de musique héroïque et sensuelle, d’ où la vision de Venise surgit, tel un triomphe de
dans une atmosphère de musique héroïque et sensuelle, d’où la vision de Venise surgit, tel un triomphe de flammes sur un
roïque et sensuelle, d’où la vision de Venise surgit, tel un triomphe de flammes sur un incendie perpétuel d’âmes. La Nav
e Venise surgit, tel un triomphe de flammes sur un incendie perpétuel d’ âmes. La Nave est sans doute la plus parfaite tra
la plus parfaite tragédie vraiment « méditerranéene » que le théâtre de nos jours ait produite. Elle contient l’exaltatio
théâtre de nos jours ait produite. Elle contient l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumi
duite. Elle contient l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumière vers lequel convergent,
ent l’exaltation lyrique de la mer, du mare nostrum, de notre berceau de lumière vers lequel convergent, en effort idéal,
s lequel convergent, en effort idéal, les aspirations les plus nobles de notre jeunesse, qui de Paris crée avec ardeur sa
effort idéal, les aspirations les plus nobles de notre jeunesse, qui de Paris crée avec ardeur sa fédération intellectuel
ntellectuelle méditerranéenne pour reprendre sa conscience millénaire de domination, et résister au nom de cette nouvelle
conscience aux impositions présentes du Nord, et à celles immanentes de l’Orient, slave ou mongol. Le mouvement de renais
rd, et à celles immanentes de l’Orient, slave ou mongol. Le mouvement de renaissance tragique, si développé en France, com
ait, depuis dix ans, trouve, dans la dernière tragédie encore inédite de M. Gabriele d’Annunzio un apport de poésie et d’â
dernière tragédie encore inédite de M. Gabriele d’Annunzio un apport de poésie et d’âme extraordinaire. Un jeune musicien
gédie encore inédite de M. Gabriele d’Annunzio un apport de poésie et d’ âme extraordinaire. Un jeune musicien, M. Ildebran
aire. Un jeune musicien, M. Ildebrando da Parma, a composé la musique de scène de l’œuvre, musique chantée de planus cantu
jeune musicien, M. Ildebrando da Parma, a composé la musique de scène de l’œuvre, musique chantée de planus cantus, qui se
o da Parma, a composé la musique de scène de l’œuvre, musique chantée de planus cantus, qui semble remarquable. À côté de
, musique chantée de planus cantus, qui semble remarquable. À côté de d’ Annunzio, quelques dramaturges italiens continuent
musique chantée de planus cantus, qui semble remarquable. À côté de d’ Annunzio , quelques dramaturges italiens continuent leurs œ
de d’Annunzio, quelques dramaturges italiens continuent leurs œuvres de pensée ou de sentiment, et contribuent à la « nat
o, quelques dramaturges italiens continuent leurs œuvres de pensée ou de sentiment, et contribuent à la « nationalisation 
es de pensée ou de sentiment, et contribuent à la « nationalisation » de leur théâtre. Il y a les aînés, aimés du public,
onicelli, auteur à attitudes socialistes, semble intéresser le public d’ une manière particulière. Les autres, jeunes et aî
ière. Les autres, jeunes et aînés, sont encore moins remarquables, et de toute façon je ne saurais parler de leur art que
ont encore moins remarquables, et de toute façon je ne saurais parler de leur art que je n’aime pas, et qui ne me semble p
arler de leur art que je n’aime pas, et qui ne me semble pas apporter de forces vives au renouveau théâtral, je ne dis pas
s a mal comprises, car M. Enrico Corradini, polémiste ardent et homme d’ idées, rêve d’une organisation politique nationali
ses, car M. Enrico Corradini, polémiste ardent et homme d’idées, rêve d’ une organisation politique nationaliste en Italie,
pageuses et insupportables, qui brûlent les plus étouffantes essences de l’humanitarisme de la rue sur les autels consacré
rtables, qui brûlent les plus étouffantes essences de l’humanitarisme de la rue sur les autels consacrés à la sainteté de
s de l’humanitarisme de la rue sur les autels consacrés à la sainteté de l’homme en blouse et en casquette. M. Enrico Corr
n’ont pas admis l’œuvre, où une vision tragique hautaine et nouvelle de la créature révolutionnaire, poussée à son acte p
poussée à son acte par sa culture hellénisante, montre, selon l’idée de M. Enrico Corradini, quelle est la force voilée d
ntre, selon l’idée de M. Enrico Corradini, quelle est la force voilée de l’histoire qui détruit les barrières de la vie ré
i, quelle est la force voilée de l’histoire qui détruit les barrières de la vie réelle, et abîme les dramatis personœ de t
détruit les barrières de la vie réelle, et abîme les dramatis personœ de tout drame historique dans un rêve de mort et de
, et abîme les dramatis personœ de tout drame historique dans un rêve de mort et de gloire. C’est dans ce rêve perpétuelle
les dramatis personœ de tout drame historique dans un rêve de mort et de gloire. C’est dans ce rêve perpétuellement renouv
e. C’est dans ce rêve perpétuellement renouvelé à tous les carrefours de l’histoire que s’accomplit la transformation des
, et c’est là que le poète doit chercher les « types humains » dignes de devenir par l’art créatures tragiques. M. Enrico
Bouchaud : Giosuè Carducci, Sansot L’éditeur Zanichelli, l’éditeur de Carducci, à Bologne, vient de publier le dernier
l’éditeur de Carducci, à Bologne, vient de publier le dernier volume de poèmes de M. Giuseppe Lipparini. Ce recueil, Poem
de Carducci, à Bologne, vient de publier le dernier volume de poèmes de M. Giuseppe Lipparini. Ce recueil, Poemi e Elegie
un critique avisé et un romancier subtil et élégant. Quelques livres de M. Lipparini, traduits par M. Hector Lacoche, le
rini, traduits par M. Hector Lacoche, le traducteur du Roland furieux de l’Arioste, paraîtront bientôt en France. Il faudr
’Arioste, paraîtront bientôt en France. Il faudra revenir sur l’œuvre de cet écrivain, si peu ou si mal compris par l’aute
ir sur l’œuvre de cet écrivain, si peu ou si mal compris par l’auteur d’ un livre superficiel, hâtif, dépourvu de toute idé
u si mal compris par l’auteur d’un livre superficiel, hâtif, dépourvu de toute idée générale et de tout sens esthétique, q
eur d’un livre superficiel, hâtif, dépourvu de toute idée générale et de tout sens esthétique, qui est le Roman Italien Co
ale et de tout sens esthétique, qui est le Roman Italien Contemporain de Mme Jean Dornis. Le défaut de compréhension de l’
, qui est le Roman Italien Contemporain de Mme Jean Dornis. Le défaut de compréhension de l’âme italienne contemporaine, r
n Italien Contemporain de Mme Jean Dornis. Le défaut de compréhension de l’âme italienne contemporaine, révélé par les 300
préhension de l’âme italienne contemporaine, révélé par les 300 pages de ce livre, est partagé en quelque sorte par le pet
s dans des circonstances étrangement analogues, tendent à la création d’ un type de femme libre, consciente, maîtresse de s
circonstances étrangement analogues, tendent à la création d’un type de femme libre, consciente, maîtresse de sa volonté
tendent à la création d’un type de femme libre, consciente, maîtresse de sa volonté et de sa force. Le roman de Mme Sibill
tion d’un type de femme libre, consciente, maîtresse de sa volonté et de sa force. Le roman de Mme Sibilla Aleramo, Une Fe
e libre, consciente, maîtresse de sa volonté et de sa force. Le roman de Mme Sibilla Aleramo, Une Femme, est un cri puissa
orce. Le roman de Mme Sibilla Aleramo, Une Femme, est un cri puissant de révolte féminine, plus que féministe. Son « héroï
t de révolte féminine, plus que féministe. Son « héroïne » s’aperçoit de l’abîme qui la sépare de l’homme qui l’avait épou
us que féministe. Son « héroïne » s’aperçoit de l’abîme qui la sépare de l’homme qui l’avait épousée, et s’en éloigne, en
r, se reconnaître, choisir son chemin en dehors de celui que le désir de se dégager des chaînes familiales lui avait ouver
a seconde chaîne, et laisse aux chaînons brisés une partie pantelante d’ elle-même, l’enfant. Elle s’en va pour réaliser sa
s’en va pour réaliser sa vie selon ses possibilités, qui sont celles d’ une intellectuelle. Sfinge aussi crée un type de p
ités, qui sont celles d’une intellectuelle. Sfinge aussi crée un type de parfaite volonté de liberté. Dégagée de la famill
s d’une intellectuelle. Sfinge aussi crée un type de parfaite volonté de liberté. Dégagée de la famille, la protagoniste s
le. Sfinge aussi crée un type de parfaite volonté de liberté. Dégagée de la famille, la protagoniste suit son chemin, qui
e de la famille, la protagoniste suit son chemin, qui est aussi celui d’ une intellectuelle. Puisque les carrières ouvertes
lui d’une intellectuelle. Puisque les carrières ouvertes à l’activité d’ une femme de la société ne sont point nombreuses,
tellectuelle. Puisque les carrières ouvertes à l’activité d’une femme de la société ne sont point nombreuses, paraît-il, l
de la société ne sont point nombreuses, paraît-il, les protagonistes de ces deux romans aboutissent toutes les deux à la
onistes de ces deux romans aboutissent toutes les deux à la rédaction d’ une grande revue féministe romaine. Là elles recon
Là elles reconnaissent leur valeur et vivent leur vraie vie. Amédée, de La Victime, de Sfinge, rencontre aussi l’amour et
naissent leur valeur et vivent leur vraie vie. Amédée, de La Victime, de Sfinge, rencontre aussi l’amour et donne l’enfant
t donne l’enfant. Mais son bonheur ne dure guère. Elle est la victime de son amant comme elle le fut de sa famille. Elle c
eur ne dure guère. Elle est la victime de son amant comme elle le fut de sa famille. Elle chasse le nouvel intrus, et cont
e fut de sa famille. Elle chasse le nouvel intrus, et continue sa vie de liberté et de labeur, avec son fils, pour elle et
mille. Elle chasse le nouvel intrus, et continue sa vie de liberté et de labeur, avec son fils, pour elle et pour son fils
es femmes, passées à travers les mêmes épreuves, trouvent leur raison d’ être pour continuer à vivre, dans la piété ou dans
ns l’amour sans nombre leur sensualité inquiète, jusqu’à l’écrasement de la vieillesse. Les deux protagonistes italiennes
e la vieillesse. Les deux protagonistes italiennes ont la possibilité de travailler, elles se réalisent en travaillant, et
e n’est pas là le type très supérieur, et par cela même très étrange, de femme unique, que Mme de Saint-Point a composé av
ec tant de puissance logique et esthétique dans les deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. La femme de
sance logique et esthétique dans les deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. La femme de Un Amour et de
et esthétique dans les deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. La femme de Un Amour et de Un Inceste, t
s deux romans parus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. La femme de Un Amour et de Un Inceste, toute nouvelle dans la
arus de sa Trilogie de l’Amour et de la Mort. La femme de Un Amour et de Un Inceste, toute nouvelle dans la littérature, e
la volonté est à tout moment plus forte que le sort, et dont la force d’ âme inébranlable est faite de la plus harmonieuse,
plus forte que le sort, et dont la force d’âme inébranlable est faite de la plus harmonieuse, et jusqu’ici de la plus prof
rce d’âme inébranlable est faite de la plus harmonieuse, et jusqu’ici de la plus profonde compréhension psychologique de l
onieuse, et jusqu’ici de la plus profonde compréhension psychologique de la sexualité, compréhension qui échappe naturelle
ou lourdement traditionaliste. Dans Un Inceste, vaste poème en prose d’ art et d’amour, il crée vraiment le « Surcouple »,
ement traditionaliste. Dans Un Inceste, vaste poème en prose d’art et d’ amour, il crée vraiment le « Surcouple », selon la
r, il crée vraiment le « Surcouple », selon la spirituelle expression de M. Henry Austruy. Et Unique vit toujours selon sa
ustruy. Et Unique vit toujours selon sa pensée, sans jamais connaître de déceptions, car elle a ce dogme de vie : sans reg
n sa pensée, sans jamais connaître de déceptions, car elle a ce dogme de vie : sans regret et sans espoir. Les protagonist
lle a ce dogme de vie : sans regret et sans espoir. Les protagonistes de Une femme et de la Victime ne sont pas dans la gr
e vie : sans regret et sans espoir. Les protagonistes de Une femme et de la Victime ne sont pas dans la grande stylisation
de Une femme et de la Victime ne sont pas dans la grande stylisation d’ un poème en prose, elles sont prises directement d
ans la vie, toutes palpitantes. Elles affirment trop haut la victoire de leur volonté sur toutes les contingences misérabl
ut la victoire de leur volonté sur toutes les contingences misérables de la morale et de la simplicité traditionnelles, po
e leur volonté sur toutes les contingences misérables de la morale et de la simplicité traditionnelles, pour que leurs vœu
ans les milieux féministes italiens. Et on doit à Mme Sibilla Aleramo d’ avoir su créer un type de femme très complet, que
s italiens. Et on doit à Mme Sibilla Aleramo d’avoir su créer un type de femme très complet, que la littérature italienne
ttre au R. P. Bettinelli, mars 1761. 24. Lettre au R. P. Bettinelli, de mars 1761. 25. Mémoires, IV, 455. 26. Corresp
27 (1897) Articles du Mercure de France, année 1897
. Tome XXI, numéro 86, février 1897, p. 423-426 [426]. […] [Concerts de l’Opéra.] M. Delmas a remporté un grand succès, e
lus mérité, dans le Méphistophélès de Boïto. Le librettiste ordinaire de Verdi serait un nègre d’ingratitude s’il ne se so
stophélès de Boïto. Le librettiste ordinaire de Verdi serait un nègre d’ ingratitude s’il ne se souvenait pas des formules
i serait un nègre d’ingratitude s’il ne se souvenait pas des formules d’ Aïda, quant à son tour il se fait compositeur. Pou
un chef-d’œuvre. En l’écoutant l’autre jour, je prévoyais les orgues de Barbarie futurs… […] Tome XXI, numéro 87, mar
me XXI, numéro 87, mars 1897 Roman. E.-A. Butti : L’Âme, traduit de l’italien par J. de Casamassimi, in-18, Ollendorf
e. Tome XXI, numéro 87, mars 1897, p. 595-599 [597]. L’Âme, traduit de l’italien (A. Butti, par Casamassimi). Une histoi
L’Âme, traduit de l’italien (A. Butti, par Casamassimi). Une histoire de revenant scientifiquement démontrée, c’est-à-dire
oire de revenant scientifiquement démontrée, c’est-à-dire, se passant de nos jours. Un vampire suçant le cerveau d’une jeu
, c’est-à-dire, se passant de nos jours. Un vampire suçant le cerveau d’ une jeune fille. Le fiancé humain en devient presq
ancé humain en devient presque fou, mais il en découvre l’immortalité de l’âme. Conclusion morale un peu longue, peut-être
parce que morale. Tome XXII, numéro 88, avril 1897 Histoire de l’art, bibliophilie. Arsène Alexandre : Histoire
istoire de l’art, bibliophilie. Arsène Alexandre : Histoire populaire de la Peinture : École Italienne, illustrée de 250 g
ndre : Histoire populaire de la Peinture : École Italienne, illustrée de 250 gravures, in-4°, Paris, Henri Laurens, 10 fr.
as à eux, ni d’ailleurs au peuple, que s’adresse l’Histoire populaire de la peinture, aujourd’hui achevée par un tome expl
diminuer Raphaël et même Michel-Ange, et cela à la fois par l’analyse de leurs origines et la critique directe de leurs œu
cela à la fois par l’analyse de leurs origines et la critique directe de leurs œuvres. Le public sera étonné d’apprendre q
rigines et la critique directe de leurs œuvres. Le public sera étonné d’ apprendre que la Transfiguration est une peinture
être étonner davantage encore le public et lui détailler les infamies de cette composition baroque où tout semble calculé
e composition baroque où tout semble calculé pour dégoûter, à la fois de l’art, de la religion, de la couleur, des visages
ion baroque où tout semble calculé pour dégoûter, à la fois de l’art, de la religion, de la couleur, des visages et des ge
out semble calculé pour dégoûter, à la fois de l’art, de la religion, de la couleur, des visages et des gestes humains. Et
igion, de la couleur, des visages et des gestes humains. Et la Vierge de Saint-Sixte, que le modelé du visage de la madone
gestes humains. Et la Vierge de Saint-Sixte, que le modelé du visage de la madone soit excellent, cela ne surélève pas be
ellent, cela ne surélève pas beaucoup la valeur picturale ou mystique de ce tableau sérieux et froid. Tout le Raphaël admi
ue de ce tableau sérieux et froid. Tout le Raphaël admiré, le Raphaël de la période académique est, mais surtout fut, dépl
e des Byzantins, quoique plus compliquée ; influence pareille à celle de Racine sur la poésie française, qui eut pour cons
ne sur la poésie française, qui eut pour conséquence un siècle entier de stérilité. M. Bouguereau, un jour qu’on lui deman
me tout. Au bout de cinquante ans et souvent moins, la valeur émotive d’ un poème ou d’un tableau est usée ; ce n’est qu’en
ut de cinquante ans et souvent moins, la valeur émotive d’un poème ou d’ un tableau est usée ; ce n’est qu’en suite d’un lo
ur émotive d’un poème ou d’un tableau est usée ; ce n’est qu’en suite d’ un long repos dans l’oubli qu’elle reprendra passa
i qu’elle reprendra passagèrement quelque force. Un très petit nombre d’ hommes cultivés et affinés est capable de ressenti
force. Un très petit nombre d’hommes cultivés et affinés est capable de ressentir franchement la beauté des anciennes pag
e Radeau, Atala ; les musées ne sont pour le public que des boutiques de curiosités. Une histoire de la peinture doit donc
ne sont pour le public que des boutiques de curiosités. Une histoire de la peinture doit donc servir à donner à quelques-
ire de la peinture doit donc servir à donner à quelques-uns la raison de leurs émotions. C’est ce qu’a voulu M. Arsène Ale
Alexandre et ce qu’il a réussi en partie, car assez souvent le souci de réagir contre les opinions vulgaires l’entraîne à
rismes : « Le Sodoma peintre facile et médiocre… se fit une apparence d’ originalité… Ses figures molles et soufflées… cett
pparence d’originalité… Ses figures molles et soufflées… cette espèce d’ écriture bâtarde… » Il est pourtant difficile de n
ufflées… cette espèce d’écriture bâtarde… » Il est pourtant difficile de nier Saint Sébastien et surtout la douloureuse be
nt difficile de nier Saint Sébastien et surtout la douloureuse beauté de sa tête. M. Arsène Alexandre n’a sans doute pas p
n’a sans doute pas prétendu, en tant de jugements prononcés sur tant d’ œuvres et d’artistes divers, satisfaire également
ute pas prétendu, en tant de jugements prononcés sur tant d’œuvres et d’ artistes divers, satisfaire également tous les cri
sincérité et leur logique. Le livre se tient, ce n’est pas une suite de monographies reliées artificiellement par des rac
s, mais bien une histoire, savamment ordonnée et conduite avec sûreté de Cimabue à Canaletto. Dernière critique, comme en
comme en note : avant Cimabue il y a Duccio, qui vraiment valait plus d’ une ligne. Son Christ apparaissant à Sainte Madele
us d’une ligne. Son Christ apparaissant à Sainte Madeleine, sa Barque de Saint Pierre, sa Descente de Croix sont parmi les
paraissant à Sainte Madeleine, sa Barque de Saint Pierre, sa Descente de Croix sont parmi les grandes choses de la peintur
e de Saint Pierre, sa Descente de Croix sont parmi les grandes choses de la peinture ancienne — et je dis ancienne parce q
re ancienne — et je dis ancienne parce qu’on y voit moins l’influence de la tradition byzantine que celle de la tradition
ce qu’on y voit moins l’influence de la tradition byzantine que celle de la tradition latine ; telle de ses fresques fait
ce de la tradition byzantine que celle de la tradition latine ; telle de ses fresques fait songer aux images pompéiennes.
ple, est, à sa date, mystérieux. Enquêtes et curiosités. Les Bains de Bade au xve  siècle, par Pogge, Florentin Pier
897, p. 185-187. En mars 1896, l’Ermitage publiait, sous la signature de M. Élysée Pélagaud, la traduction d’une lettre de
tage publiait, sous la signature de M. Élysée Pélagaud, la traduction d’ une lettre de Pogge, contenant la description des
, sous la signature de M. Élysée Pélagaud, la traduction d’une lettre de Pogge, contenant la description des bains de Bade
traduction d’une lettre de Pogge, contenant la description des bains de Bade, au xve  siècle, lettre qu’il donnait, sinon
omme inédite, du moins comme n’ayant jamais été traduite. Il y a lieu de s’étonner, quand il s’agit de Pogge et de la Rena
’ayant jamais été traduite. Il y a lieu de s’étonner, quand il s’agit de Pogge et de la Renaissance italienne, que M. Péla
s été traduite. Il y a lieu de s’étonner, quand il s’agit de Pogge et de la Renaissance italienne, que M. Pélagaud n’ait p
 Pélagaud n’ait pas cru devoir consulter, tout au moins, le catalogue de ce tant bizarre éditeur, M. Isidore Liseux, mort
rt récemment dans la misère ou presque, après avoir donné aux curieux de belles et soignées éditions des Ragionamenti de P
des Ragionamenti de Pietro Aretino, du Manuel d’Érotologie classique de Forberg, cette amusante compilation d’un savant a
Manuel d’Érotologie classique de Forberg, cette amusante compilation d’ un savant allemand, où toutes les sanies des civil
ecque et romaine se trouvent classées et cataloguées avec la patience d’ un enthomologiste et la naïveté d’un clerc ; et en
ées et cataloguées avec la patience d’un enthomologiste et la naïveté d’ un clerc ; et enfin de tous les petits conteurs it
c la patience d’un enthomologiste et la naïveté d’un clerc ; et enfin de tous les petits conteurs italiens, sans oublier l
ellent texte, que l’on peut considérer comme définitif, des Dialogues de Luisa Sigea. À vue seule de ce catalogue, le trad
considérer comme définitif, des Dialogues de Luisa Sigea. À vue seule de ce catalogue, le traducteur nouveau de cette lett
es de Luisa Sigea. À vue seule de ce catalogue, le traducteur nouveau de cette lettre de Pogge se serait rendu compte qu’u
a. À vue seule de ce catalogue, le traducteur nouveau de cette lettre de Pogge se serait rendu compte qu’un autre l’avait
cadémie des Bibliophiles (Paris, imprimerie Jouaust, 1868), la lettre de Pogge se présente sous la forme d’un coquet petit
primerie Jouaust, 1868), la lettre de Pogge se présente sous la forme d’ un coquet petit in-18, sur hollande, composé en ca
nant le texte entier en regard de la traduction française : Les Bains de Bade au xve  siècle, par Pogge, Florentin, scène
çaise : Les Bains de Bade au xve  siècle, par Pogge, Florentin, scène de mœurs de l’âge d’or. Traduit en français pour la
es Bains de Bade au xve  siècle, par Pogge, Florentin, scène de mœurs de l’âge d’or. Traduit en français pour la première
de Bade au xve  siècle, par Pogge, Florentin, scène de mœurs de l’âge d’ or. Traduit en français pour la première fois par
rares, celui-ci est assez commun, et ces dernières années se trouvait d’ une façon courante sur les quais. Il est à croire
e même texte. M. Pélagaud, sans plus de références, indique l’édition de 1513, qui ne semble être autre, à vrai dire, que
celle ainsi décrite par M. Antony Méray : « L’exemplaire des œuvres de Pogge où j’ai découvert cette lettre, très peu co
ans date, sub signo lilii aurei. Notre édition n’a été décrite ni par de Bure, ni par Brunet. Cette charmante description
unet. Cette charmante description y est placée entre celle des ruines de Rome, De Ruina Romanæ Civitatis, et la lettre à L
te charmante description y est placée entre celle des ruines de Rome, De Ruina Romanæ Civitatis, et la lettre à Léonardo d
na Romanæ Civitatis, et la lettre à Léonardo d’Arezzo sur le supplice de Jérôme de Prague, De Hieronimi hæretici obitu et
et la lettre à Léonardo d’Arezzo sur le supplice de Jérôme de Prague, De Hieronimi hæretici obitu et supplicio ». Une trad
de Prague, De Hieronimi hæretici obitu et supplicio ». Une traduction de cette seconde lettre a également été publiée par
e édition soit mentionnée comme sans date, il est permis, par son lis d’ or, d’en fixer l’impression à 1513, l’enseigne de
ion soit mentionnée comme sans date, il est permis, par son lis d’or, d’ en fixer l’impression à 1513, l’enseigne de Jean P
permis, par son lis d’or, d’en fixer l’impression à 1513, l’enseigne de Jean Petit ayant été précédemment (1509) : Au Lio
513, l’enseigne de Jean Petit ayant été précédemment (1509) : Au Lion d’ argent. Je regrette de ne pouvoir, de crainte d’al
n Petit ayant été précédemment (1509) : Au Lion d’argent. Je regrette de ne pouvoir, de crainte d’allonger outre mesure ce
té précédemment (1509) : Au Lion d’argent. Je regrette de ne pouvoir, de crainte d’allonger outre mesure cette notice bibl
ment (1509) : Au Lion d’argent. Je regrette de ne pouvoir, de crainte d’ allonger outre mesure cette notice bibliographique
er outre mesure cette notice bibliographique, citer quelques passages de l’introduction charmante dont M. Antony Méray ava
M. Antony Méray avait, il y a vingt ans, fait précéder sa traduction de la lettre de Pogge sur les Bains de Bade. Tom
ray avait, il y a vingt ans, fait précéder sa traduction de la lettre de Pogge sur les Bains de Bade. Tome XXIII, numé
ans, fait précéder sa traduction de la lettre de Pogge sur les Bains de Bade. Tome XXIII, numéro 91, juillet 1897
ger, avec les Grecs, sur lequel il y ait dans les proverbes unanimité d’ injures. Sur toutes les côtes de France l’Anglais
il y ait dans les proverbes unanimité d’injures. Sur toutes les côtes de France l’Anglais est tantôt un ogre, tantôt un jo
, comme le répétait déjà si volontiers Robert Wace il y a un peu plus de sept siècles (la langue française n’est pas toute
numéro 91, juillet 1897, p. 171-175. I Luigi Donati : Le Ballate d’ amore et di dolore, in-12, Milan, Galli, L. 2. — S
ta quindicinale, Florence. C’est un charmant petit volume que celui de M. Donati, Les Ballades d’amour et de douleur. Ap
C’est un charmant petit volume que celui de M. Donati, Les Ballades d’ amour et de douleur. Après la couverture qui est j
charmant petit volume que celui de M. Donati, Les Ballades d’amour et de douleur. Après la couverture qui est jolie, on tr
de douleur. Après la couverture qui est jolie, on trouve une préface de M. Lucini et on est forcé de la lire, parce qu’el
ure qui est jolie, on trouve une préface de M. Lucini et on est forcé de la lire, parce qu’elle est pleine d’idées agréabl
ace de M. Lucini et on est forcé de la lire, parce qu’elle est pleine d’ idées agréables et rédigée en excellent italien. L
ien. Les Ballades, toutes en la forme italienne traditionnelle1, sont de poésie tendre, sensuelle ou philosophique ; le ve
rigoureuses et, malgré quelques artifices, paraît pur, sans surcharge d’ épithètes ; je l’aimerais mieux sinon « libre », d
s mieux sinon « libre », du moins un peu plus libre et moins soucieux de rivaliser avec l’ingéniosité des trécentistes. M
s trécentistes. Madonnina Bianca témoigne déjà par son titre du goût de M. S. Farina pour les diminutifs, les histoires s
peu factices, le résultat n’en est pas moins atteint et la popularité de la plupart de ses romans dit combien ils ont été
ien. Celui dont il s’agit aura le même succès mérité. Première partie d’ une « Trilogie romantique », la Joie est l’histoir
Première partie d’une « Trilogie romantique », la Joie est l’histoire d’ un homme qui s’est trop analysé, qui a trop réfléc
’ordinaire mélodie vitale. N’étant pas heureux, il souffre du bonheur d’ autrui, dont l’évidence le surprend et l’irrite. I
une tragédie et ayant tout ruiné autour de lui, il s’en va. Le héros de ce livre, Vittore Rodia, au lieu de se plier à la
ses principes ; c’est un logicien qui s’indigne que la même quantité de vin pur soit versée dans les humbles gobelets et
s larges cratères, et qu’à un homme qui peut comprendre tout et jouir de tout, la nature offre les mêmes banalités qu’au c
mieux sans doute par la suite. Œuvre en somme remarquable. Le Charme, de M. Butti, appartient au genre sombre ; l’amour y
ppartient au genre sombre ; l’amour y est exalté, mais comme le frère de la mort. Nous n’avons pas dans ce premier volume
ort. Nous n’avons pas dans ce premier volume la conclusion définitive de l’auteur. L’amour est vainqueur de l’action, mais
er volume la conclusion définitive de l’auteur. L’amour est vainqueur de l’action, mais provisoirement. Ce roman intéressa
eur hors de pair : ou commence à citer son nom en même temps que ceux de Fogazzaro et de d’Annunzio. Moins touffu, Roberta
 : ou commence à citer son nom en même temps que ceux de Fogazzaro et de d’Annunzio. Moins touffu, Roberta est aussi un li
ou commence à citer son nom en même temps que ceux de Fogazzaro et de d’ Annunzio. Moins touffu, Roberta est aussi un livre
commence à citer son nom en même temps que ceux de Fogazzaro et de d’ Annunzio . Moins touffu, Roberta est aussi un livre de moin
Fogazzaro et de d’Annunzio. Moins touffu, Roberta est aussi un livre de moins hautes visées. C’est une histoire mélancoli
vre de moins hautes visées. C’est une histoire mélancolique où il y a de jolies pages. Les nouvelles et la scène symboliqu
ies pages. Les nouvelles et la scène symbolique réunies sous le titre de In hora mortis, maigre de l’inexpérience et de la
t la scène symbolique réunies sous le titre de In hora mortis, maigre de l’inexpérience et de la gaucherie, témoignent d’u
réunies sous le titre de In hora mortis, maigre de l’inexpérience et de la gaucherie, témoignent d’une certaine ingéniosi
hora mortis, maigre de l’inexpérience et de la gaucherie, témoignent d’ une certaine ingéniosité. La gloire de M. Capuana
et de la gaucherie, témoignent d’une certaine ingéniosité. La gloire de M. Capuana sera sans doute peu augmentée par Faus
M. Capuana sera sans doute peu augmentée par Fausto Bragia, histoire d’ un empoisonnement par ricochet au moyen de bacille
te colique, c’était un vaudeville. L’Institut Royal des Sourds-Muets, de Gênes, a droit, au contraire, à quelques éloges p
ntraire, à quelques éloges pour la netteté et la correction du volume de vers appelé Vibrations. N’était la couverture, qu
lière), le tome serait irréprochable, quoique un peu lourd ; les vers de M. Guastavino sont pleins de bonnes intentions. L
ochable, quoique un peu lourd ; les vers de M. Guastavino sont pleins de bonnes intentions. Les premières lignes de l’étud
M. Guastavino sont pleins de bonnes intentions. Les premières lignes de l’étude de M. Ojetti sur Fogazzaro sont à citer :
ino sont pleins de bonnes intentions. Les premières lignes de l’étude de M. Ojetti sur Fogazzaro sont à citer : « En chacu
tude de M. Ojetti sur Fogazzaro sont à citer : « En chacune des pages de l’œuvre de Fogazzaro on sent la présence de l’aut
Ojetti sur Fogazzaro sont à citer : « En chacune des pages de l’œuvre de Fogazzaro on sent la présence de l’auteur. Il sem
 : « En chacune des pages de l’œuvre de Fogazzaro on sent la présence de l’auteur. Il semble qu’entre les lignes, en chaqu
re âme. » Quand on sent cette présence, c’est que l’écrivain est doué d’ assez de génie, d’assez de force pour s’extérioris
» Quand on sent cette présence, c’est que l’écrivain est doué d’assez de génie, d’assez de force pour s’extérioriser ; on
sent cette présence, c’est que l’écrivain est doué d’assez de génie, d’ assez de force pour s’extérioriser ; on la sent da
tte présence, c’est que l’écrivain est doué d’assez de génie, d’assez de force pour s’extérioriser ; on la sent dans les p
bert. Fogazzaro est très haut, il vit dans la sérénité. Son but a été d’ unir l’art à la morale, — laquelle en soi n’est qu
é d’unir l’art à la morale, — laquelle en soi n’est qu’une vanité, et d’ ordonner ainsi une conception de la vie plus harmo
quelle en soi n’est qu’une vanité, et d’ordonner ainsi une conception de la vie plus harmonieuse et plus pure. C’est un id
déaliste ; il sait que la nature n’est que le vêtement et le prétexte de l’idée. Malheureusement, Fogazzaro n’est pas un g
yle et il a cédé, pour des vues pittoresques, à la fâcheuse tentation de transcrire des dialogues en dialectes, en patois,
t aux paysans et aux ouvriers, ils ignorent quasi jusqu’à l’existence de la langue que manie si bien M. Carducci. L’italie
 1. — D. Gnoli : Nazionalità e arte, in-8°, Rome, Forzani. — Articles de Giosuè Carducci et Giovanni Pascoli dans la Vita
ducci et Giovanni Pascoli dans la Vita Italiana. 16 mars et 1er mai ; de Ugo Ojetti dans la Revue de Paris, 15 février 189
ns la Vita Italiana. 16 mars et 1er mai ; de Ugo Ojetti dans la Revue de Paris, 15 février 1896 et dans le Marzocco, 28 fé
is, 15 février 1896 et dans le Marzocco, 28 février et 28 mars 1897 ; de Ricardo Forster, de Barzellotti, de Luigi Capuana
et dans le Marzocco, 28 février et 28 mars 1897 ; de Ricardo Forster, de Barzellotti, de Luigi Capuana, de Angiolo Orvieto
cco, 28 février et 28 mars 1897 ; de Ricardo Forster, de Barzellotti, de Luigi Capuana, de Angiolo Orvieto, de Adolfo Albe
28 mars 1897 ; de Ricardo Forster, de Barzellotti, de Luigi Capuana, de Angiolo Orvieto, de Adolfo Albertazzi, de Mario M
icardo Forster, de Barzellotti, de Luigi Capuana, de Angiolo Orvieto, de Adolfo Albertazzi, de Mario Morasso, etc. Alors
zellotti, de Luigi Capuana, de Angiolo Orvieto, de Adolfo Albertazzi, de Mario Morasso, etc. Alors quand la littérature
dolfo Albertazzi, de Mario Morasso, etc. Alors quand la littérature d’ Italie n’est pas provinciale ou particulariste, el
savants où les uns goûtent et les autres déplorent la totale absence de la saveur du terroir. On sent, en Italie, le défa
de la saveur du terroir. On sent, en Italie, le défaut non seulement d’ un grand centre littéraire, mais aussi même de cén
le défaut non seulement d’un grand centre littéraire, mais aussi même de cénacles et même de coteries ; pas d’écoles, part
ent d’un grand centre littéraire, mais aussi même de cénacles et même de coteries ; pas d’écoles, partant pas de querelles
tre littéraire, mais aussi même de cénacles et même de coteries ; pas d’ écoles, partant pas de querelles, pas d’émulation,
ussi même de cénacles et même de coteries ; pas d’écoles, partant pas de querelles, pas d’émulation, pas de critique des i
les et même de coteries ; pas d’écoles, partant pas de querelles, pas d’ émulation, pas de critique des idées, pas de souci
teries ; pas d’écoles, partant pas de querelles, pas d’émulation, pas de critique des idées, pas de souci de continuer ou
ant pas de querelles, pas d’émulation, pas de critique des idées, pas de souci de continuer ou de violer la tradition. Une
e querelles, pas d’émulation, pas de critique des idées, pas de souci de continuer ou de violer la tradition. Une littérat
d’émulation, pas de critique des idées, pas de souci de continuer ou de violer la tradition. Une littérature dont l’indiv
loppe trop loin de la critique et des rivalités, s’engourdit et meurt d’ autophagie. Il y a cependant eu une discussion int
poète a été battu, malgré sa belle plaidoirie, et M. Ojetti a profité de sa victoire pour soulever aussi la question de l’
et M. Ojetti a profité de sa victoire pour soulever aussi la question de l’idéalisme en art. « L’art, dit-il, n’est pas na
nt national. L’art est individuel… L’écrivain n’a pas à se préoccuper de l’Italie plus que du Groenland. Si par son génie
u Groenland. Si par son génie il produit une œuvre qui soit la gloire de sa patrie, qui en devienne le miroir symbolique,
’art a son but en soi ; ce but atteint, l’artiste ne doit avoir souci d’ aucune des conséquences de son œuvre, bonnes ou ma
but atteint, l’artiste ne doit avoir souci d’aucune des conséquences de son œuvre, bonnes ou mauvaises. M. Ojetti dit bie
, ni anarchiste ; il peut être tout cela involontairement sans cesser d’ être de l’art. C’est pourquoi un écrivain doit sui
archiste ; il peut être tout cela involontairement sans cesser d’être de l’art. C’est pourquoi un écrivain doit suivre son
P.-S. — À propos de la Nichina Au dernier moment nous recevons de Venise, à propos de la Nichina a, une lettre dont
s de Venise, à propos de la Nichina a, une lettre dont on nous permet de donner au public quelques paragraphes : « Ce rom
sse beaucoup les vieux Vénitiens qui, comme moi, aiment chaque pierre de la cité dogaresse ; mais ils sont choqués par cer
tre Théophile Gautier a dit : Au soleil tirant sans vergogne Le drap de la blonde qui dort, Comme Philippe de Bourgogne V
londe qui dort, Comme Philippe de Bourgogne Vous trouveriez la toison d’ or… Aussi j’aime tes courtisanes. Amant du vrai, g
ai, grand Titien… il s’est trompé. Les femmes qui, dans les tableaux de notre Vecellio, étalent bravement Sous une court
e Un corps vivace où rien ne ment, ne sont pas des courtisanes, mais de libres et nobles dames qui faisaient l’amour selo
s grecques dont elles avaient la tradition, nos admirables cortigiane de jadis se tenaient le corps aussi net et poli qu’u
er nos goûts moins raffinés, il aurait été impossible, et malhonnête, de louer leurs charmes en proférant ce vers de Virgi
mpossible, et malhonnête, de louer leurs charmes en proférant ce vers de Virgile : Muscosi fontes et somno mollior berba
tous les textes que je pourrais vous citer — non compris les sonnets de Baffo — un passage du Corriero Svaligiato 2 qui l
cura di lavare ogni ruvidezza, da cui possa offendersi la delicatezza d’ un tanto gusto. È ammirabile la loro sollicitudine
oût). — La jeune Europe, par Thomas Emery. — Critique du récent livre de Guillaume Ferrero ; le jeune sociologue italien n
ande, scandinave, etc. etc. Revue hebdomadaire (7 août). — Neuf mois de captivité chez Ménélick, par Giovanni Gamerra, ex
obre 1897, p. 263-268 [267]. L’Ermitage (septembre). — Le pessimisme de Léopardi, par Camille Bos. […] Les Journaux. M
— En trois beaux chapitres, M. Anatole France résume ses impressions d’ un voyage dans l’Italie du Sud et sur les deux riv
impressions d’un voyage dans l’Italie du Sud et sur les deux rivages de l’Adriatique, De Naples à Pola : Naples — Pompéi
voyage dans l’Italie du Sud et sur les deux rivages de l’Adriatique, De Naples à Pola : Naples — Pompéi — Raguse. Sur les
e Tasse, A. Lemerre M. de Bouchaud étudie avec beaucoup de soin et de savoir l’origine de la pastorale italienne et l’i
M. de Bouchaud étudie avec beaucoup de soin et de savoir l’origine de la pastorale italienne et l’influence de l’Aminta
soin et de savoir l’origine de la pastorale italienne et l’influence de l’Aminta sur toutes les littératures de l’Europe
rale italienne et l’influence de l’Aminta sur toutes les littératures de l’Europe au xviie  siècle. En l’an 1700 l’Italie
xviie  siècle. En l’an 1700 l’Italie n’avait pas produit, imitations de l’œuvre du Tasse, moins de deux cents drames past
0 l’Italie n’avait pas produit, imitations de l’œuvre du Tasse, moins de deux cents drames pastoraux ; en Angleterre, en E
des pastorales : l’Astrée est une longue et très belle transposition de l’Aminta, « ce tableau de l’âme et de la nature h
est une longue et très belle transposition de l’Aminta, « ce tableau de l’âme et de la nature humaine à leur printemps ».
gue et très belle transposition de l’Aminta, « ce tableau de l’âme et de la nature humaine à leur printemps ». M. de Bouch
esta Viltà, Rome, Enrico Voghera, L. 1 En un agréable petit volume de la collection « Margherita », imitation d’une col
n un agréable petit volume de la collection « Margherita », imitation d’ une collection française (même caractère microscop
llection française (même caractère microscopique, gravurettes, format de carnet), M. Ugo Ojetti publie deux nouvelles, écr
es, écrites en un style élégant, simple et net. Ce sont des histoires d’ amour : la seconde, la Rose rouge, ornée de délici
net. Ce sont des histoires d’amour : la seconde, la Rose rouge, ornée de délicieuses descriptions ; la première, tragique,
ions ; la première, tragique, un suicide final rachetant une trahison d’ amitié. Le sujet choisi sans doute exprès parmi le
parmi les ordinaires drames passionnels est renouvelé par la finesse de l’analyse et l’observation que l’on sent personne
l’on sent personnelle et neuve. Quoique la forme soit celle du récit, de la confession, l’auteur est resté dans le ton de
soit celle du récit, de la confession, l’auteur est resté dans le ton de la littérature objective, — analysant une situati
objective, — analysant une situation donnée avec le désintéressement de l’observateur. Je n’aime pas beaucoup le titre L’
ite : du féminisme littéraire en Europe, du dilettantisme artistique, de l’éclectisme philosophique, etc., en somme de bea
lettantisme artistique, de l’éclectisme philosophique, etc., en somme de beaucoup trop de choses. Fior’ brumali, versi, p
tique, de l’éclectisme philosophique, etc., en somme de beaucoup trop de choses. Fior’ brumali, versi, par Quaglino Romol
Il Marzocco (25 juillet). — Étude, par Diego Garoglio, sur les Poèmes de Giovanni Pascoli, le plus beau recueil de vers pa
go Garoglio, sur les Poèmes de Giovanni Pascoli, le plus beau recueil de vers paru cette année en Italie, et dont les deux
nnée en Italie, et dont les deux qualités maîtresses sont la sérénité de la pensée et la perfection plastique. Le mot « vi
sentons, dit M. Garoglio, en présence d’un grand artiste qui, nourri de Virgile et de tous les classiques, interprète cep
M. Garoglio, en présence d’un grand artiste qui, nourri de Virgile et de tous les classiques, interprète cependant la natu
rain et avec esprit la prétendue école des critiques « scientistes », de ceux pour qui tout phénomène de littérature et d’
école des critiques « scientistes », de ceux pour qui tout phénomène de littérature et d’art est une monstruosité patholo
es « scientistes », de ceux pour qui tout phénomène de littérature et d’ art est une monstruosité pathologique, de ceux qui
phénomène de littérature et d’art est une monstruosité pathologique, de ceux qui ont découvert, d’après certains vers de
uosité pathologique, de ceux qui ont découvert, d’après certains vers de la Divine Comédie que Dante était épileptique, — 
doucit par ce joli petit suffixe ce que telles appréciations auraient d’ un peu lourd. Le mot fou se prêtant mal aux flexio
i-fous, selon M. Nordau à peu près tous les écrivains et les artistes d’ aujourd’hui et de tous les temps. M. Lombroso, l’i
Nordau à peu près tous les écrivains et les artistes d’aujourd’hui et de tous les temps. M. Lombroso, l’inventeur de ces d
artistes d’aujourd’hui et de tous les temps. M. Lombroso, l’inventeur de ces drôleries, a donné la mesure de son génie cri
s temps. M. Lombroso, l’inventeur de ces drôleries, a donné la mesure de son génie critique en appréciant M. Dubut de Lafo
mbre) : Il Messo del Cielo, par Giovanni Pascoli, commentaire du vers de Dante : … ben m’accorsi ch’egli era del ciel mes
ul avec la Sibylle, était descendu en Enfer pour aller chercher l’âme de son père Anchise » (Convivio, IV, 20). Tome 
novembre 1897 Romania, folklore. I Fioretti. Les Petites Fleurs de la vie du petit pauvre de Jésus-Christ, saint Fra
, folklore. I Fioretti. Les Petites Fleurs de la vie du petit pauvre de Jésus-Christ, saint François d’Assise, traduction
du petit pauvre de Jésus-Christ, saint François d’Assise, traduction d’ Arnold Goffin, Bruxelles, Société Belge de Librair
, numéro 95, novembre 1897, p. 589-592 [589-591]. Malgré ce qu’il y a de mièvre et d’enfantin en ces petits récits, et peu
novembre 1897, p. 589-592 [589-591]. Malgré ce qu’il y a de mièvre et d’ enfantin en ces petits récits, et peut-être pour c
ts récits, et peut-être pour cela, les Fioretti ont gardé leur parfum de fleurs ombriennes. Il n’est pas bien certain que
de dont les légendes ont conservé le souvenir. C’était aussi un homme d’ une volonté admirable et d’une originalité farouch
nservé le souvenir. C’était aussi un homme d’une volonté admirable et d’ une originalité farouche ; il n’y a peut-être pas
e, vécut tel qu’un pauvre pour vivre libre. Le jour où François, fils d’ un riche marchand, se mit tout nu sur la place d’A
ur où François, fils d’un riche marchand, se mit tout nu sur la place d’ Assise, résolu à ne garder rien de la fortune pate
rchand, se mit tout nu sur la place d’Assise, résolu à ne garder rien de la fortune paternelle, pas même un lambeau d’étof
résolu à ne garder rien de la fortune paternelle, pas même un lambeau d’ étoffe, à ne plus vivre que du travail et pour la
l et pour la charité, en ce jour-là, mémorable parmi les grands jours de l’humanité, il dut y avoir quelque rumeur dans le
s jours de l’humanité, il dut y avoir quelque rumeur dans les régions de la Logique : un homme mettait d’accord, jusqu’à l
r les pauvres, à trente sous la ligne, et des romanciers qui, du fond d’ un château, annoncent aux reporters à genoux l’avè
i, du fond d’un château, annoncent aux reporters à genoux l’avènement de la justice sociale ! L’épisode du loup de Gubbio
orters à genoux l’avènement de la justice sociale ! L’épisode du loup de Gubbio donne bien la réelle physionomie de saint
ociale ! L’épisode du loup de Gubbio donne bien la réelle physionomie de saint François dont la douceur était profonde, qu
la douceur était profonde, quelques fois ironique à force de bonté et de sincérité. Il y avait une fois un loup gros et cr
, et François dit encore : « Frère Loup, tu fais beaucoup de dommages de ce côtés, et tout le monde crie et murmure contre
us les hommes et les hommes te pardonneront. » Le Loup fit des signes de soumission et François dit encore : « Frère Loup,
soumission et François dit encore : « Frère Loup, puisqu’il te plaît de faire et de tenir cette paix, je te promets que j
et François dit encore : « Frère Loup, puisqu’il te plaît de faire et de tenir cette paix, je te promets que je te ferai d
que je te ferai donner des aliments, de sorte que tu ne pâtiras plus de la faim : parce que je sais bien que c’est pour l
parmi les hommes. Cet apologue est admirable. Il semble la traduction de faits véritables : François, aux environs du couv
ale, faisait porter des vivres aux brigands pour leur éviter le péché de vol et de pillage, car, disait-il, s’ils avaient
it porter des vivres aux brigands pour leur éviter le péché de vol et de pillage, car, disait-il, s’ils avaient de quoi ma
r éviter le péché de vol et de pillage, car, disait-il, s’ils avaient de quoi manger et passer la vie, ils ne songeraient
on a identifié pour la règle et pour les mœurs les premiers disciples de saint François avec les frères mendiants (des qua
i plus tard pullulèrent. Saint François ordonna au contraire à chacun de vivre du travail de ses mains, mais de n’accepter
ent. Saint François ordonna au contraire à chacun de vivre du travail de ses mains, mais de n’accepter en échange d’un lab
ordonna au contraire à chacun de vivre du travail de ses mains, mais de n’accepter en échange d’un labeur que la stricte
hacun de vivre du travail de ses mains, mais de n’accepter en échange d’ un labeur que la stricte nourriture, le lit le plu
un labeur que la stricte nourriture, le lit le plus humble, et jamais d’ argent ; la quête, c’était la part des pauvres. Da
retraduits par M. Arnold Goffin, on ne trouvera que la vie légendaire de François d’Assise et de ses disciples ; elle est
Goffin, on ne trouvera que la vie légendaire de François d’Assise et de ses disciples ; elle est charmante, mais bien moi
, mais bien moins belle que leur vie réelle, qui ne fut pas seulement de rêves et d’extases, mais de luttes même sociales
moins belle que leur vie réelle, qui ne fut pas seulement de rêves et d’ extases, mais de luttes même sociales et de charit
leur vie réelle, qui ne fut pas seulement de rêves et d’extases, mais de luttes même sociales et de charité héroïque. Cett
pas seulement de rêves et d’extases, mais de luttes même sociales et de charité héroïque. Cette vie, il faut la chercher
e admirable que publia, il y a trois ans, M. Paul Sabatier3. Bien que de confession protestante, M. Sabatier a compris sai
tue creature Spetialmente messor lo frate Sole… pendant qu’un volier d’ alouettes venait se poser sur le chaume de sa cell
Sole… pendant qu’un volier d’alouettes venait se poser sur le chaume de sa cellule, apparaît certainement tel qu’une des
e sa cellule, apparaît certainement tel qu’une des figures originales de l’humanité. C’était l’opinion de Renan qu’il fut
nt tel qu’une des figures originales de l’humanité. C’était l’opinion de Renan qu’il fut après Jésus la plus pure incarnat
vie si commentée, pourtant, et si souvent travestie. Les Protestants de la Renaissance qui voulurent le ridiculiser ne pu
r ne purent le salir : et c’est un des leurs qui, vaincu par la grâce de ce génie, a écrit son panégyrique en écrivant son
re 1897, p. 893-900 [899-900]. […] — 3° Anthologie-Revue de France et d’ Italie, recueil mensuel de littérature et d’art ;
00]. […] — 3° Anthologie-Revue de France et d’Italie, recueil mensuel de littérature et d’art ; — direction et rédaction,
ologie-Revue de France et d’Italie, recueil mensuel de littérature et d’ art ; — direction et rédaction, 19 via Pontaccio,
ent sont, le plus souvent, mal renseignés ou mal guidés dans le choix de leurs modèles ; que, parmi les jeunes écrivains d
ains dont s’honore la France, rares sont ceux qui jouissent en Italie d’ une notoriété suffisante et relative à leur valeur
désireux que le génie italien, en ses diverses manifestations, soit, de l’autre côté des Alpes, apprécié comme il le méri
mérite ; nous avons pour ces motifs réunis, fondé l’Anthologie-Revue, de France et d’Italie, qui aura pour mission d’établ
avons pour ces motifs réunis, fondé l’Anthologie-Revue, de France et d’ Italie, qui aura pour mission d’établir et d’entre
ondé l’Anthologie-Revue, de France et d’Italie, qui aura pour mission d’ établir et d’entretenir entre les deux pays, dans
ogie-Revue, de France et d’Italie, qui aura pour mission d’établir et d’ entretenir entre les deux pays, dans le domaine ar
ntretenir entre les deux pays, dans le domaine artistique, un courant d’ estime et de sympathie réciproques. » […] Lett
tre les deux pays, dans le domaine artistique, un courant d’estime et de sympathie réciproques. » […] Lettres italienn
ne ; mais en attendant, cela ne me paraît pas un mal pour sa carrière d’ homme de lettres. M. Oliva publie, — ou mieux, pub
s en attendant, cela ne me paraît pas un mal pour sa carrière d’homme de lettres. M. Oliva publie, — ou mieux, publiait, —
s abrégés et des jugements objectifs, et il avait réussi à s’entourer d’ un public nombreux et intelligent. C’est un diplom
à s’entourer d’un public nombreux et intelligent. C’est un diplomate de la critique ; je ne peux me rappeler une seule br
rappeler une seule brusquerie dans son style ou dans ses jugements ; de cette manière, il ne compte d’ennemis que les enn
dans son style ou dans ses jugements ; de cette manière, il ne compte d’ ennemis que les ennemis des auteurs qu’il n’a pas
n’a pas assez fouettés au nom de l’art Mais depuis que les électeurs de Parme l’ont envoyé à la Chambre, ces aimables cau
e Parme l’ont envoyé à la Chambre, ces aimables causeries littéraires de M. Oliva se sont faites de plus en plus rares ; e
vient de publier chez l’éditeur G. Marco de Milan a surtout pour but de renouer des relations cordiales avec ses lecteurs
bituels. Dans ces Note letterarie, l’auteur nous présente donc divers de ses meilleurs Essais, qu’on lit très couramment,
illeurs Essais, qu’on lit très couramment, pour ce bienheureux défaut de profondeur que nous remarquions à propos de ses a
le, au contraire, que plusieurs ne marquent pas entièrement la pensée de M. Oliva, lequel n’a pas su prévoir que les lecte
ent la pensée de M. Oliva, lequel n’a pas su prévoir que les lecteurs d’ un livre ne peuvent pas s’en tenir aux à peu près
e ne peuvent pas s’en tenir aux à peu près qui suffisent aux lecteurs d’ un journal. L’auteur donne, par exemple, un résumé
ent aux lecteurs d’un journal. L’auteur donne, par exemple, un résumé de la philosophie de Frédéric Nietzsche. Il faut rem
’un journal. L’auteur donne, par exemple, un résumé de la philosophie de Frédéric Nietzsche. Il faut remarquer, en passant
, en passant, que nous avons maintenant en Italie toute une floraison d’ études sur cet argument ; et, quoique les œuvres d
losophe ne soient pas encore traduites en italien, les vulgarisateurs de ses idées se multiplient et dressent un tableau p
rs de ses idées se multiplient et dressent un tableau presque complet de cette philosophie étrange et géniale. M. Oliva se
isse le lecteur légèrement désappointé. Il fallait dire quelque chose de l’homme, de sa vie, de ses œuvres. On sait qu’ent
eur légèrement désappointé. Il fallait dire quelque chose de l’homme, de sa vie, de ses œuvres. On sait qu’entre la vie de
ent désappointé. Il fallait dire quelque chose de l’homme, de sa vie, de ses œuvres. On sait qu’entre la vie de Frédéric N
e chose de l’homme, de sa vie, de ses œuvres. On sait qu’entre la vie de Frédéric Nietzsche et ses théories il n’y a pas t
’entre la vie de Frédéric Nietzsche et ses théories il n’y a pas trop de cohérence ; sa vie était pure, simple, dévouée, a
ste, cruelle, puissante, formidable. M. Oliva n’a pas cherché à tirer de là pour son essai un contraste lumineux, qui aura
te lumineux, qui aurait tenté un artiste. Le chapitre le plus complet de cette première série d’études littéraires est déd
tenté un artiste. Le chapitre le plus complet de cette première série d’ études littéraires est dédié à Hippolyte Taine, po
pouvoir accepter le Taine que M. Paul Bourget nous a présenté dans un de ses Essais de Psychologie et qui ferait croire, —
er le Taine que M. Paul Bourget nous a présenté dans un de ses Essais de Psychologie et qui ferait croire, — dit M. Oliva 
en, à un critique destructeur, imaginé par le sentimentalisme féminin de cet aimable romancier ». Je signale simplement le
Hélène de Dœnnigy, qui a été la cause du duel avec M. de Rakowitz et de la mort de Lassalle), des études sur Giacomo Leop
Dœnnigy, qui a été la cause du duel avec M. de Rakowitz et de la mort de Lassalle), des études sur Giacomo Leopardi, etc.
ms » contemporanei Mais surtout nous devons savoir gré à M. Oliva de nous avoir épargné l’excès des discussions ; ce s
etc. Au lieu d’ébaucher des croquis et des portraits, M. Capuana fait de la critique proprement dite, ce qui est moins amu
sion méthodique et plate est toujours un peu oisive ; on peut trouver de bonnes raisons pour admirer les naturalistes, par
pour admirer les naturalistes, par exemple, comme on peut en trouver d’ excellentes pour ne les admirer pas, M. Capuana n’
un jeune, mais s’il conserve toute la vivacité méridionale, il manque de nouveauté d’argumentation, de coup d’œil, de foi
s s’il conserve toute la vivacité méridionale, il manque de nouveauté d’ argumentation, de coup d’œil, de foi et de sceptic
oute la vivacité méridionale, il manque de nouveauté d’argumentation, de coup d’œil, de foi et de scepticisme tout ensembl
é méridionale, il manque de nouveauté d’argumentation, de coup d’œil, de foi et de scepticisme tout ensemble. Juger d’art
ale, il manque de nouveauté d’argumentation, de coup d’œil, de foi et de scepticisme tout ensemble. Juger d’art et d’inten
ntation, de coup d’œil, de foi et de scepticisme tout ensemble. Juger d’ art et d’intentions littéraires avec le simple bon
de coup d’œil, de foi et de scepticisme tout ensemble. Juger d’art et d’ intentions littéraires avec le simple bon sens, c’
utti et M. Corradini, à propos desquels nous puissions avoir le désir de connaître la pensée de M. Capuana. Ugo Ojetti 
propos desquels nous puissions avoir le désir de connaître la pensée de M. Capuana. Ugo Ojetti : L’arte moderna a Vene
 Capuana revenait à ses travaux ordinaires, romans, nouvelles, pièces de théâtre, il s’en trouverait bien. Il ne sait entr
bien. Il ne sait entraîner, ni par la magie du style, ni par la force de l’idée ; il est bien loin, par exemple, d’être ca
du style, ni par la force de l’idée ; il est bien loin, par exemple, d’ être capable de composer un livre tout à fait capt
ar la force de l’idée ; il est bien loin, par exemple, d’être capable de composer un livre tout à fait captivant, — quoiqu
composer un livre tout à fait captivant, — quoiqu’il s’agisse encore de critique, — comme celui que vient de nous donner
Moderna a Venezia (Roma, E. Voghera édit., 1897). Pour les critiques de l’Exposition de Venise on a établi des prix ; je
ia (Roma, E. Voghera édit., 1897). Pour les critiques de l’Exposition de Venise on a établi des prix ; je ne sais pas si M
étrangers qui ont figuré à cette Exposition ; il sait varier la forme de cette impression, il fait des parenthèses, il amu
thèses, il amuse, il plaît. C’est tout. Le lecteur ne lui demande pas de détruire une école ou de démolir un artiste qui f
t. C’est tout. Le lecteur ne lui demande pas de détruire une école ou de démolir un artiste qui fait fausse route ; l’arti
un artiste qui fait fausse route ; l’artiste à son tour ne croit pas, d’ avance, à toute critique ; si elle est flatteuse,
tre pour cela que M. Ojetti n’a pas voulu oublier, même dans un livre de critique, qu’il est aussi un charmant conteur. On
le livre fermé, on demeure son ami : M. Ojetti vous a donné une heure de distraction, il s’est montré homme d’esprit et de
. Ojetti vous a donné une heure de distraction, il s’est montré homme d’ esprit et de goût. C’est, d’autre part, un tableau
s a donné une heure de distraction, il s’est montré homme d’esprit et de goût. C’est, d’autre part, un tableau complet de
ré homme d’esprit et de goût. C’est, d’autre part, un tableau complet de cette Exposition importante. Vittorio Pica : L
te. Vittorio Pica : L’arte mondiale a Venezia Comme si j’étais de la commission qui doit décerner les prix aux conc
rner les prix aux concurrents, je me suis amusé à comparer le recueil de M. Ojetti avec celui que M. Vittorio Pica vient d
torio Pica vient de publier sur le même sujet, chez l’éditeur Pierro, de Naples. Je ne décernerai pas mon prix à l’un plut
s : par exemple l’indépendance du jugement. M. Pica a peut-être moins de style et moins d’attrait littéraire que M. Ojetti
indépendance du jugement. M. Pica a peut-être moins de style et moins d’ attrait littéraire que M. Ojetti ; il est moins en
ré la peinture, même en dehors de la peinture, comme la manifestation d’ une pensée générale, d’un sentiment, comme une des
dehors de la peinture, comme la manifestation d’une pensée générale, d’ un sentiment, comme une des expressions de tout le
tion d’une pensée générale, d’un sentiment, comme une des expressions de tout le mouvement artistique moderne, M. Vittorio
tout le peintre dans le peintre. Je crois avoir ébauché le caractère de ces deux livres intéressants ; ce qui n’empêche q
res qui, repoussés par l’un, ne peuvent pas se consoler dans les bras de l’autre ! Casimiro Varese : Vita e scritti di
re » Puisque nous parlons des œuvres où la patience tient le rôle de la fantaisie, il serait injuste de ne pas mention
uvres où la patience tient le rôle de la fantaisie, il serait injuste de ne pas mentionner le travail soigné et élégant de
, il serait injuste de ne pas mentionner le travail soigné et élégant de M. Casimiro Varese. La Maison éditrice Galli de M
Hamerling e la sua tragedia tradotta : Danton e Robespierre. J’ai dit d’ avance que ce travail de M. Casimiro Varese est tr
dia tradotta : Danton e Robespierre. J’ai dit d’avance que ce travail de M. Casimiro Varese est très soigné : la biographi
ail de M. Casimiro Varese est très soigné : la biographie qu’il donne de Robert Hamerling est scrupuleuse, minutieuse, abo
euse, abondante. Quoique la vie du grand poète autrichien n’offre pas d’ aventures fort remarquables, mais tout un développ
 ; mais jamais il n’avait atteint à cette élégance, à cette souplesse de forme. Sa traduction de la tragédie Danton et Rob
t atteint à cette élégance, à cette souplesse de forme. Sa traduction de la tragédie Danton et Robespierre a une valeur li
rusques sursauts, que les traductions donnent en général aux amateurs de style. Ce n’est pas le cas de s’arrêter à la trag
uctions donnent en général aux amateurs de style. Ce n’est pas le cas de s’arrêter à la tragédie et d’en résumer l’argumen
amateurs de style. Ce n’est pas le cas de s’arrêter à la tragédie et d’ en résumer l’argument ; on la considère désormais
eignent des proportions plus grandes que nature, selon la bonne règle de la tragédie classique. Mais il faut cependant enc
is il faut cependant encore noter le succès que Robespierre, ce héros de l’occasion et de la confusion, obtient chez les d
ant encore noter le succès que Robespierre, ce héros de l’occasion et de la confusion, obtient chez les dramaturges. Do
erre, drame en cinq actes ; Milan, maison Galli, édit.) La révolution de Thermidor y tient la plus grande place, mais le p
olution de Thermidor y tient la plus grande place, mais le personnage de Robespierre y joue un rôle scrupuleusement histor
scrupuleusement historique. On ne sent pas, dans ce drame, l’approche de l’Empire ; Robespierre ne prêche pas, ne prévoit
voulu ce rapprochement entre une tragédie et un drame, qui n’ont pas de communes intentions, ni politiques, ni artistique
a, surtout, n’a pas voulu imposer son opinion personnelle ; il a fait d’ un morceau d’histoire une pièce de théâtre et il n
’a pas voulu imposer son opinion personnelle ; il a fait d’un morceau d’ histoire une pièce de théâtre et il n’a pas ajouté
son opinion personnelle ; il a fait d’un morceau d’histoire une pièce de théâtre et il n’a pas ajouté une ligne aux figure
ce de théâtre et il n’a pas ajouté une ligne aux figures trop connues de la Révolution. Son drame est beau. Alessandro
a : Federico Confalonieri Mais si nous voulons jouir avec passion d’ événements politiques terribles, il nous faut suiv
dont la maison éditrice Treves de Milan, en continuant ses traditions de bon goût, vient de publier un volume qui a pour t
pour titre ce nom cher aux italiens : Federico Confalonieri. Le livre de M. D’Ancona est précieux. Cet érudit devient un a
a renaissance politique italienne la part la plus importante. Entouré d’ envieux, son nom n’est pas arrivé à nous sans le s
ouré d’envieux, son nom n’est pas arrivé à nous sans le soupçon malin de quelque tache ; mais M. D’Ancona le défend victor
plus diligent. Et M. D’Ancona a ajouté à la part narrative un recueil de documents presque tous inédits, qui éclairent d’u
narrative un recueil de documents presque tous inédits, qui éclairent d’ une manière lumineuse la période historique dans l
anière lumineuse la période historique dans laquelle brille la figure de Confalonieri. Le livre, à peine paru, a déjà obte
avoir en Italie, aux portes de Rome, sur les bords enchanteurs du lac d’ Albano, un Théâtre Tragique. M. Gabriele d’Annunzi
réée dans ce but. Nous remarquons, parmi les noms des adhérents, ceux de M. le Comte Primoli, de Mme la Comtesse Pasolini,
emarquons, parmi les noms des adhérents, ceux de M. le Comte Primoli, de Mme la Comtesse Pasolini, de la Princesse de Wagr
adhérents, ceux de M. le Comte Primoli, de Mme la Comtesse Pasolini, de la Princesse de Wagram, de la Comtesse de Vogüé,
omte Primoli, de Mme la Comtesse Pasolini, de la Princesse de Wagram, de la Comtesse de Vogüé, de la Comtesse de Béarn, de
omtesse Pasolini, de la Princesse de Wagram, de la Comtesse de Vogüé, de la Comtesse de Béarn, de la Princesse Pia di Savo
rincesse de Wagram, de la Comtesse de Vogüé, de la Comtesse de Béarn, de la Princesse Pia di Savoja, de la marquise d’Aram
sse de Vogüé, de la Comtesse de Béarn, de la Princesse Pia di Savoja, de la marquise d’Aramon, etc. Mme Eleonora Duse sera
avoja, de la marquise d’Aramon, etc. Mme Eleonora Duse sera à la tête de la compagnie dramatique, qui donnera sa première
à la naissance du Printemps. On jouera Persofone, tragédie ancienne, de M. Gabriele d’Annunzio. Les représentations ont l
de M. Gabriele d’Annunzio. Les représentations ont le but discutable de faire renaître la tragédie ; et l’auteur de l’Enf
ons ont le but discutable de faire renaître la tragédie ; et l’auteur de l’Enfant de volupté a traduit pour son théâtre, e
ut discutable de faire renaître la tragédie ; et l’auteur de l’Enfant de volupté a traduit pour son théâtre, en prose ryth
oètes modernes ne répondent pas à son appel, M. d’Annunzio se propose d’ écrire lui-même quatre tragédies par an, et de les
. d’Annunzio se propose d’écrire lui-même quatre tragédies par an, et de les faire jouer au Théâtre des Muses. On voit que
sicisme le plus pur. Nous ne pourrions passer sous silence que l’idée de M. d’Annunzio, en réveillant d’un côté tous les e
rrions passer sous silence que l’idée de M. d’Annunzio, en réveillant d’ un côté tous les enthousiasmes intellectuels, a do
s intellectuels, a donné matière aux épigrammes les plus spirituelles de la presse sceptique. Rien n’est parfait : la trag
que. Rien n’est parfait : la tragédie même fait sourire, en ces temps de malveillance ! Les manuscrits de Giacomo Leopa
e même fait sourire, en ces temps de malveillance ! Les manuscrits de Giacomo Leopardi On peut bien parler de conquê
llance ! Les manuscrits de Giacomo Leopardi On peut bien parler de conquête à propos des manuscrits de Giacomo Leopa
o Leopardi On peut bien parler de conquête à propos des manuscrits de Giacomo Leopardi. Le grand poète de Recanati, en
conquête à propos des manuscrits de Giacomo Leopardi. Le grand poète de Recanati, en mourant, avait laissé ces papiers pr
ieri, qui, à son tour, en faisait un legs à la Bibliothèque Nationale de Naples, à la condition que cette dernière n’entrâ
en possession des manuscrits qu’à la mort des deux femmes de chambre de M. Ranieri, usufruitières de ses biens, complètem
qu’à la mort des deux femmes de chambre de M. Ranieri, usufruitières de ses biens, complètement illettrées. Les deux dame
ruse légale, que le Gouvernement italien a pu reconquérir les papiers de Giacomo Leopardi et les confier à une commission
uérir les papiers de Giacomo Leopardi et les confier à une commission d’ hommes de lettres et d’érudits qui en surveilleron
papiers de Giacomo Leopardi et les confier à une commission d’hommes de lettres et d’érudits qui en surveilleront l’éditi
acomo Leopardi et les confier à une commission d’hommes de lettres et d’ érudits qui en surveilleront l’édition. Si ces doc
surveilleront l’édition. Si ces documents ne présentent pas l’intérêt de travaux littéraires inédits, ils auront toutefois
il, une grande importance relativement à la vie privée du grand poète de la douleur. On parle aussi d’un poème satirique t
tivement à la vie privée du grand poète de la douleur. On parle aussi d’ un poème satirique trouvé parmi les papiers : il v
apiers : il va sans dire que les éditeurs se disputent la publication de ces friandises inattendues. [Eleonora Duse]
remarquent en elle un changement, que personne ne sait définir. C’est de la perfection sans doute ; mais il ne manque pas
it définir. C’est de la perfection sans doute ; mais il ne manque pas de critiques pour oser préférer à la Duse actuelle l
manque pas de critiques pour oser préférer à la Duse actuelle la Duse de 1891, lorsqu’elle était moins parfaite. Ils font
faite. Ils font des différences très subtiles entre la grande actrice de jadis et la grande tragédienne de maintenant : so
ès subtiles entre la grande actrice de jadis et la grande tragédienne de maintenant : son art, enfin, a changé. Ce qui n’e
cis : Le Tre Capitali, Catane, N. Giannotta. — Matilde Serao : Storia d’ una monaca, Catane, N. Giannotta. — Giovanni Verga
M. Pierre de Nolhac. Voir les Essais métriques dans son beau recueil de vers, Paysages de France et d’Italie (1894). 2.
ac. Voir les Essais métriques dans son beau recueil de vers, Paysages de France et d’Italie (1894). 2. Continuazione del
Essais métriques dans son beau recueil de vers, Paysages de France et d’ Italie (1894). 2. Continuazione del ecc. In Vill
Lettera che rifrisce la qualità delle Cortigiane di Venetia. 3. Vie de Saint François d’Assise, Paris, librairie Fischba
oètes, romanciers, critiques, pratiquant et détendant une littérature d’ art et d’idée. Il est très apprécié en Allemagne :
manciers, critiques, pratiquant et détendant une littérature d’art et d’ idée. Il est très apprécié en Allemagne : le théât
ature d’art et d’idée. Il est très apprécié en Allemagne : le théâtre de Munich joue en ce moment deux de ses pièces, La P
s apprécié en Allemagne : le théâtre de Munich joue en ce moment deux de ses pièces, La Protégée et l’Ouragan. — M. Zùccol
— M. Zùccoli écrivant directement en français, on ne sera pas surpris de quelques italianismes ; peut-être même en sera-t-
mé » — Zanoni. a. [NdE] Hugues Rebell, La Nichina : mémoires inédits de Lorenzo Vendramin, Paris, Société du Mercure de F
e courtisane vénitienne paru en feuilleton dans le Mercure de France, d’ août à décembre 1896 ; recensé par Rachilde dans l
28 (1892) Articles du Mercure de France, année 1892
ière production. Ode à la Guerre, est en effet assez médiocre ; c’est de la poésie presque à la Déroulède, du patriotisme
ie presque à la Déroulède, du patriotisme en vers sans même le mérite de la naïve sincérité. Grande polémique à ce sujet d
que, excuse ; la Cronaca d’Arte, moins résignée, blâme, répète le mot de Pétrarque : Pace ! Pace ! Pace ! et dans un artic
ore Carducci flagellata da Umano, a frappé le dernier coup. Profitant de la circonstance, un poète de talent, guère sorti
ano, a frappé le dernier coup. Profitant de la circonstance, un poète de talent, guère sorti encore des limbes, M. Rapisar
uère sorti encore des limbes, M. Rapisardi, a publié une contrepartie de l’ode de Carducci, intitulée All’Utopia et qui co
i encore des limbes, M. Rapisardi, a publié une contrepartie de l’ode de Carducci, intitulée All’Utopia et qui contient de
ntrepartie de l’ode de Carducci, intitulée All’Utopia et qui contient de belles strophes. Tome IV, numéro 26, février 
, février 1892, p. 173-179 [178-179]. […] L’éditeur Nicolo Giannotta, de Catane, nous annonce la prochaine publication de
ur Nicolo Giannotta, de Catane, nous annonce la prochaine publication de plusieurs volumes, parmi lesquels : Confessioni l
ication de plusieurs volumes, parmi lesquels : Confessioni letterarie de Luigi Capuana, le romancier vériste (notons en pa
France, par Édouard Rod, Revue indépendante, août 1884, et qu’il n’a de sens qu’en littérature italienne, où il désigne u
u’il n’a de sens qu’en littérature italienne, où il désigne un groupe de romanciers à tendances naturalistes spéciales, pa
Il Profumo, où se modifie un peu, vers le sens idéaliste, la manière de l’auteur de Giacinta. Journaux et revues [extr
où se modifie un peu, vers le sens idéaliste, la manière de l’auteur de Giacinta. Journaux et revues [extrait] R. G.
uméro 26, février 1892, p. 179-185 [180-181]. […] Un nouveau giornale d’ arte paraît toutes les semaines à Florence ; titre
s les semaines à Florence ; titre : Germinal. Ne se réclame nullement de M. Zola, ce qu’on aurait pu craindre, et le décla
de M. Zola, ce qu’on aurait pu craindre, et le déclare. Numéro double de la Cronaca d’Arte (1-2 de la seconde année). M. V
t pu craindre, et le déclare. Numéro double de la Cronaca d’Arte (1-2 de la seconde année). M. Valcarenghi y commence un r
carenghi y commence un roman, Dedizione ; musique, très intéressante, de M. Celega ; une étude de M. A.-G. Bianchi sur la
man, Dedizione ; musique, très intéressante, de M. Celega ; une étude de M. A.-G. Bianchi sur la peinture abyssinienne. C’
e M. A.-G. Bianchi sur la peinture abyssinienne. C’est à l’exposition de Palerme que l’on a pu voir des spécimens de cet a
nne. C’est à l’exposition de Palerme que l’on a pu voir des spécimens de cet art primitif, quoique contemporain ; la Crona
t primitif, quoique contemporain ; la Cronaca donne les reproductions d’ un saint George et d’une Vierge, à l’enfant. L’aut
ontemporain ; la Cronaca donne les reproductions d’un saint George et d’ une Vierge, à l’enfant. L’auteur de ces enluminure
reproductions d’un saint George et d’une Vierge, à l’enfant. L’auteur de ces enluminures, né et vivant dans le Tigré, roya
e abyssinien ou éthiopien indépendant, se nomme Haleka-Luccas. « Âgé d’ une trentaine d’années, dit M. Bianchi, il a l’œil
éthiopien indépendant, se nomme Haleka-Luccas. « Âgé d’une trentaine d’ années, dit M. Bianchi, il a l’œil vif et paraît a
le vis, dans sa cabane, assis par terre ; il dessinait sur un morceau de carton un Christ en croix entre deux saintes femm
tablement squelettique. Il travaillait sans arrêt, comme un homme sûr de lui-même et dont la main est faite à la besogne.
ls déjà dessinés et destinés à représenter la Trinité ; il se servait d’ un unique pinceau trempé successivement dans des g
vait d’un unique pinceau trempé successivement dans des godets pleins de couleurs délayées à l’eau ; ces couleurs étaient
qu’il était plus habile à manier le pinceau. « — Combien vous faut-il de temps pour faire un tableau ? « — Une heure. » L
« — Une heure. » La précision et la rapidité formaient tout l’idéal de cet artiste étrange. M. Bianchi remarque que tout
abyssinienne se ressemble prodigieusement ; il y a une seule manière de faire tout le nécessaire d’un personnage. Tous le
rodigieusement ; il y a une seule manière de faire tout le nécessaire d’ un personnage. Tous les yeux, et non seulement des
avec une boule noire dans un coin, — ce qui produit un certain effet de pétrification, surtout quand il y a plusieurs pai
certain effet de pétrification, surtout quand il y a plusieurs paires d’ yeux dans le même tableau. Tous les chevaux galope
galopent ; tous les vieillards et tous les dignitaires ont des barbes de fleuve ; tous les Christ sont de cette maigreur q
tous les dignitaires ont des barbes de fleuve ; tous les Christ sont de cette maigreur qui permet de compter les côtes ;
barbes de fleuve ; tous les Christ sont de cette maigreur qui permet de compter les côtes ; jamais de paysages ; les suje
hrist sont de cette maigreur qui permet de compter les côtes ; jamais de paysages ; les sujets sont de piété ou d’anecdote
ui permet de compter les côtes ; jamais de paysages ; les sujets sont de piété ou d’anecdote : miracles saints, batailles.
compter les côtes ; jamais de paysages ; les sujets sont de piété ou d’ anecdote : miracles saints, batailles. Le saint Ge
George est ainsi colorié ; le fond, jaune ; le cheval, blanc, cerclé de violet ; la selle, rouge ; le cavalier, bleu, sau
Trecento Sonetti di Tito Zanardelli (Bruxelles, J. Morel). Sonnets d’ amour où le poète pleure sa femme morte. Le présen
nt opuscule ne contient que les trente-trois premiers : ils sont tous d’ une douloureuse sincérité. Journaux et revues
e IV, numéro 28, avril 1892, p. 366-371 [368-369, 369]. […] Une série d’ intéressants articles dans la Gazzetta Letteraria
t mars) : L’idealità nella vita, où M. Lenzoni démontre l’impuissance de la science à établir une vraie vérité ; de la com
oni démontre l’impuissance de la science à établir une vraie vérité ; de la comtesse Lara, une étude sur Francis Saltus, l
cis Saltus, littérateur américain ; Cesare Lombroso note que beaucoup d’ hommes de génie furent épileptiques et se hâte de
s, littérateur américain ; Cesare Lombroso note que beaucoup d’hommes de génie furent épileptiques et se hâte de conclure 
so note que beaucoup d’hommes de génie furent épileptiques et se hâte de conclure : « Le génie n’est qu’une des formes de
leptiques et se hâte de conclure : « Le génie n’est qu’une des formes de l’épilepsie », — raisonnement dont la naïveté a q
dont la naïveté a quelque charme ; M. Cipolla narre la vie et l’œuvre d’ un poète populaire, le curé don Pietro Zenari, con
poète populaire, le curé don Pietro Zenari, connu sous le pseudonyme de Mario Zocaro, dont la maison Franchini, de Vérone
, connu sous le pseudonyme de Mario Zocaro, dont la maison Franchini, de Vérone, vient de publier les Poesie scelte. La C
bien compte que la lutte n’a, sous des noms divers, que deux groupes de protagonistes : « les véristes et les idéalistes 
’antiquité grecque et romaine. Cela commence avec Alexandre, aux rois de Macédoine ; ensuite furent adorés les Ptolémées e
eucides en Syrie : à Rome J. César fut le premier : il eut un collège de prêtres, les Luperci Julii, un temple dédié À la
flamine spécial, tout comme Jupiter, Mars et Quirinus. La conversion de Constantin modifia un peu le culte des empereurs,
s’indigne qu’on rendît des sacrifices à leurs images ; Julien essaya de restaurer cette religion d’État. Les flamines imp
sacrifices à leurs images ; Julien essaya de restaurer cette religion d’ État. Les flamines impériaux, devenus, dans la sui
ette religion d’État. Les flamines impériaux, devenus, dans la suite, de simples organisateurs de jeux publics, se perpétu
flamines impériaux, devenus, dans la suite, de simples organisateurs de jeux publics, se perpétuèrent en Occident jusqu’a
n Occident jusqu’aux invasions barbares et en Orient jusqu’à la chute de Constantinople. Tome V, numéro 29, mai 1892
s, chrétien et platonicien, et familier même davantage avec les dires de Diotime qu’avec les paraboles évangéliques, écriv
res de Diotime qu’avec les paraboles évangéliques, écrivit, aux temps de saint Paul, un livre, le Pasteur, qui a servi de
, écrivit, aux temps de saint Paul, un livre, le Pasteur, qui a servi de modèle à tout un cycle de livres. Le début en est
int Paul, un livre, le Pasteur, qui a servi de modèle à tout un cycle de livres. Le début en est tout à fait pur et plein
e à tout un cycle de livres. Le début en est tout à fait pur et plein de grâce : « Celui qui fut mon hôte à Rome me vendi
« Celui qui fut mon hôte à Rome me vendit une jeune fille. Beaucoup d’ années après, je la revis, je la reconnus et je me
fleuve. En la regardant, je me disais en mon cœur : Je serais heureux de posséder une telle femme, si belle et si honnête.
ès, en me promenant avec ces pensées, je rendis hommage à la créature de Dieu, songeant combien elle était magnifique et b
en un lieu où un homme n’aurait pu marcher. Car c’était un lieu plein de rochers et abrupt, et impraticable à cause des ea
ieu, j’arrivai dans une plaine : et, les genoux fléchis, je commençai de prier le Seigneur et de confesser mes péchés. Et
plaine : et, les genoux fléchis, je commençai de prier le Seigneur et de confesser mes péchés. Et comme je priais, le ciel
s paroles que je vais te dire. Dieu, qui habite dans les cieux et qui de rien a créé toutes choses et les a multipliées po
je pas toujours révérée comme une sœur ? Pourquoi donc m’accusez-vous d’ actions si abominables ? Alors, se mettant à rire
nc m’accusez-vous d’actions si abominables ? Alors, se mettant à rire de moi, elle dit : En ton cœur est montée la concupi
: et ceux qui ne pensent pas aux biens futurs, leurs âmes sont vidées de tout. Ainsi font les douteux qui n’ont pas d’espo
leurs âmes sont vidées de tout. Ainsi font les douteux qui n’ont pas d’ espoir en le Seigneur et méprisent et négligent sa
sa vie. Mais toi, prie le Seigneur, et il guérira tes péchés et ceux de toute ta maison et ceux de tous les saints. Quand
Seigneur, et il guérira tes péchés et ceux de toute ta maison et ceux de tous les saints. Quand elle eut prononcé ces paro
oncé ces paroles, les cieux se fermèrent2. » Voilà bien le prototype de la Vita nuova de Dante ; mais Dante n’a sans dout
les cieux se fermèrent2. » Voilà bien le prototype de la Vita nuova de Dante ; mais Dante n’a sans doute connu Hermas qu
ation qu’en a faite Boèce dans sa Consolation. À vrai dire, le traité de Boèce provient du Banquet encore plus que du Past
us que du Pasteur, mais tous ces livres et d’autres ont des analogies de filiation. Diotime, la Domina d’Hermas, la Moniqu
livres et d’autres ont des analogies de filiation. Diotime, la Domina d’ Hermas, la Monique évoquée dans la Vie heureuse de
Diotime, la Domina d’Hermas, la Monique évoquée dans la Vie heureuse de saint Augustin, la Philosophie telle que la voit
Augustin, la Philosophie telle que la voit Boèce, Béatrice, — autant d’ êtres de rêve ou d’idéalisation appartenant à la m
n, la Philosophie telle que la voit Boèce, Béatrice, — autant d’êtres de rêve ou d’idéalisation appartenant à la mystérieu
sophie telle que la voit Boèce, Béatrice, — autant d’êtres de rêve ou d’ idéalisation appartenant à la mystérieuse famille.
euse famille. Avoir une place, même toute petite, parmi ces créateurs d’ âmes, c’est la gloire du sénateur Boèce, Maître de
âmes, c’est la gloire du sénateur Boèce, Maître des Offices à la cour de Théodoric et qui fut mis à mort sur des accusatio
tation durant tout le moyen-âge et son influence sur le développement de la philosophie scolastique proviennent évidemment
le développement de la philosophie scolastique proviennent évidemment d’ une toute autre cause ; beaucoup plus pratiques, q
te autre cause ; beaucoup plus pratiques, qu’on ne le croit et avides de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassi
us pratiques, qu’on ne le croit et avides de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassitude, les gens de ces temps
’on ne le croit et avides de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassitude, les gens de ces temps (si pleinement l
es de savoir à un degré ignoré de notre siècle de lassitude, les gens de ces temps (si pleinement lumineux pour qui n’a pa
temps (si pleinement lumineux pour qui n’a pas sur les yeux le bonnet d’ âne fabriqué par la Renaissance) estimaient au-des
eux le bonnet d’âne fabriqué par la Renaissance) estimaient au-dessus de tout le livre qui leur apportait soit des argumen
ient au-dessus de tout le livre qui leur apportait soit des arguments de raisonnement, soit des faits, soit des notions no
ouvelles touchant les sérieux problèmes qu’ils ne se lassèrent jamais d’ étudier. Or, entre les deux grandes écoles qui se
t Aristote, également mal connus par les traditions et par des bribes de textes incorrects, de traductions libres, — Boèce
mal connus par les traditions et par des bribes de textes incorrects, de traductions libres, — Boèce, philosophe mitoyen,
phe mitoyen, mi-platonicien, mi-aristotélien, apparut comme une sorte de Juge, dont l’impartialité était sans cesse consul
Juge, dont l’impartialité était sans cesse consultée. Cette position de Boèce est nettement indiquée par Godefroi de Sain
par Godefroi de Saint-Victor : assis entre Platon et Aristote, étonné de la controverse indéfinie, écoutant avec soin ce q
, il n’ose clore définitivement le débat : Assidet Boethius, stupens de hac lite, Audiens quid hic et hic asserat perite,
ors de toute connaissance subjective. Il y a dans le monde, au-dessus de nous, une idée, un archétype de chacune des chose
tive. Il y a dans le monde, au-dessus de nous, une idée, un archétype de chacune des choses qui forment le monde visible ;
seules réalités véritables et connaissables ; les choses ne sont que d’ obscures copies de ces formes éternelles, et on ne
éritables et connaissables ; les choses ne sont que d’obscures copies de ces formes éternelles, et on ne peut les connaîtr
ul existe vraiment ; l’individuel seul est réel et l’universel est un de ses attributs3. Platon parlait comme un métaphysi
métaphysicien, Aristote comme un savant, et Boèce, simple philosophe de bonne volonté, n’osa jamais aller si loin ni à dr
uvre tentée par la philosophie scolastique, — mais Boèce ayant refusé de dire le dernier mot, nul ne le proféra : Platon t
ire le dernier mot, nul ne le proféra : Platon triompha avec le génie de Scott Érigène ; Aristote, avec le génie de Thomas
ton triompha avec le génie de Scott Érigène ; Aristote, avec le génie de Thomas d’Aquin. Journaux et revues [extrait]
mont]. Tome V, numéro 29, mai 1892, p. 87-90 [87-88]. Le Don Marzio, de Naples, analyse, en son numéro du 4 avril, une co
Filologico. Sujet : l’Art aristocratique. M. V. Pica reconnaît un art de telle essence qu’il s’oppose indéniablement à l’e
nt à l’esprit démocratique et demeure fermé à la foule. Le plus grand de ces artistes fut hier Wagner, aujourd’hui il se n
r Wagner, aujourd’hui il se nomme Stéphane Mallarmé, et, sous l’égide de l’un ou de l’autre, à la suite aussi de Baudelair
ujourd’hui il se nomme Stéphane Mallarmé, et, sous l’égide de l’un ou de l’autre, à la suite aussi de Baudelaire et de Ver
ne Mallarmé, et, sous l’égide de l’un ou de l’autre, à la suite aussi de Baudelaire et de Verlaine, ont lui ou luisent au
sous l’égide de l’un ou de l’autre, à la suite aussi de Baudelaire et de Verlaine, ont lui ou luisent au ciel invisible le
delaire et de Verlaine, ont lui ou luisent au ciel invisible les noms de Villiers de l’Isle-Adam, Laforgue, Rimbaud, Poict
s italiens Morelli, Sartorio, Previati ; les écrivains Carlo Dossi et d’ Annunzio ; Tolstoï, Rod, Goncourt, etc. Les énumér
italiens Morelli, Sartorio, Previati ; les écrivains Carlo Dossi et d’ Annunzio  ; Tolstoï, Rod, Goncourt, etc. Les énumérations s
, etc. Les énumérations sont toujours incohérentes ; il y a à retenir de ce compte rendu autre chose, l’idée dominante de
s ; il y a à retenir de ce compte rendu autre chose, l’idée dominante de la conférence : qu’il y a un art « ésotérique » e
. Rizzati ; dans la Cronaca d’Arte (27 mars) : un intéressant article d’ Alberto Sormani, Arte nuova, et sous ce titre : Ve
Venezia nell’arte e nella litteratura francese, un important extrait d’ un volume de G. Molmenti : Studi e Ricerche, leque
l’arte e nella litteratura francese, un important extrait d’un volume de G. Molmenti : Studi e Ricerche, lequel va paraîtr
dini. Livres nouveaux annoncés par les revues italiennes : Eva, poème d’ Antonio Fogazzaro (Milan, Chiesa et Guindani) ; I
Guy de Maupassant, par A.-G. Bianchi (Milan, Kantorowicz). Choses d’ art [extrait] R. G. [Remy de Gourmont]. Tome V,
s l’étuve des combles, un excellent petit Cranach ; à la pinacothèque de Brera, à Milan, ce travail est organisé en grand,
est organisé en grand, et l’on considère comme arrivés à un bon degré de cuisson et de craquelure une douzaine de tableaux
n grand, et l’on considère comme arrivés à un bon degré de cuisson et de craquelure une douzaine de tableaux, parmi lesque
comme arrivés à un bon degré de cuisson et de craquelure une douzaine de tableaux, parmi lesquels : une Madone de Jean Bel
t de craquelure une douzaine de tableaux, parmi lesquels : une Madone de Jean Bellini ; la Cène de Rubens ; une grande Bor
ne de tableaux, parmi lesquels : une Madone de Jean Bellini ; la Cène de Rubens ; une grande Borgognone : le St. François
is de Nicolas de Foligno ; un grand Hercule de Roberti ; un triptyque de Palma Vecchio ; un André de Milan ; la Sainte Fam
un triptyque de Palma Vecchio ; un André de Milan ; la Sainte Famille de Magnis ; la Madone de Signorelli ; un Luini : un
Vecchio ; un André de Milan ; la Sainte Famille de Magnis ; la Madone de Signorelli ; un Luini : un Benvenuto Tisi. Il par
Louvre renferment, sous triple cadenas : i° 30 à 40 Moys ou tableaux de corporations du xviie  siècle, enlevés à Notre-Da
férence que donna M. Pica, le 5 avril dernier, au Cercle Philologique de Naples. Elle nous revient aujourd’hui, en une typ
ui, en une typographie merveilleusement nette et en le format étrange d’ un étroit agenda de poche. Ces trop brèves pages s
hie merveilleusement nette et en le format étrange d’un étroit agenda de poche. Ces trop brèves pages sont un complet et f
de poche. Ces trop brèves pages sont un complet et fort juste résumé de l’actuelle histoire littéraire, qui nous fera pre
, parmi les livres que l’éditeur Giannotta de Catane prenait la peine de m’envoyer, il s’en trouvait un de critique littér
iannotta de Catane prenait la peine de m’envoyer, il s’en trouvait un de critique littéraire signé Luigi Capuana4. Ce fut
éraire signé Luigi Capuana4. Ce fut le premier ouvert, car un ouvrage de M. Capuana a grandes chances de n’être pas quelco
fut le premier ouvert, car un ouvrage de M. Capuana a grandes chances de n’être pas quelconque, et, par le temps qui court
étonnement à voir qu’il y était question du Théâtre Libre, du Théâtre d’ Art, et que ces sujets y étaient traités avec une
taient traités avec une compétence, une politesse qui sont des leçons de prince à l’adresse de plusieurs de nos critiques
une politesse qui sont des leçons de prince à l’adresse de plusieurs de nos critiques patentés. J’ai cru donc qu’il intér
. J’ai cru donc qu’il intéresserait les lecteurs du Mercure de France de savoir ce que pense un des bons critiques d’Itali
urs du Mercure de France de savoir ce que pense un des bons critiques d’ Italie des tentatives de ceux que l’on pourrait ap
de savoir ce que pense un des bons critiques d’Italie des tentatives de ceux que l’on pourrait appeler — en poursuivant l
uteurs ordinaires. Et si, par la même occasion, j’indique aux curieux de littérature étrangère un auteur très fort — comme
de littérature étrangère un auteur très fort — comme on dit en style de journal — j’aurai vraiment atteint le but que je
ur : M. Luigi Capuana est avec M. Giovanni Verga, dont il est, depuis de longues années, l’ami très intime, le représentan
ésentant le plus en vue du naturalisme italien — ou, selon la manière de dire de là-bas, du vérisme. Il a publié Giacinta,
le plus en vue du naturalisme italien — ou, selon la manière de dire de là-bas, du vérisme. Il a publié Giacinta, un roma
philosophie, tout ici-bas est relatif. On lui doit encore un recueil de contes pour les enfants vraiment délicieux, dont
ou trois romans : Le Parfum, Frisson, aucun n’atteignant la maîtrise, de Giacinta ; quelques volumes de nouvelles parfois
isson, aucun n’atteignant la maîtrise, de Giacinta ; quelques volumes de nouvelles parfois exquises, jamais banales, et qu
umes de nouvelles parfois exquises, jamais banales, et quatre volumes de critique parmi lesquels celui que j’ai l’honneur
et quatre volumes de critique parmi lesquels celui que j’ai l’honneur de vous présenter. M. Capuana est Catanais ; il aura
nes, d’après M. Reclus, du sang grec plus pur que celui des Athéniens d’ Athènes. Vous comprendrez alors pourquoi il est ar
as tout dire ?) et pourquoi aussi il ne se départ guère, en critique, de la plus aimable bienveillance. Il est des traditi
en critique, de la plus aimable bienveillance. Il est des traditions de race comme il est des traditions de famille, elle
nveillance. Il est des traditions de race comme il est des traditions de famille, elles sont inoubliables — et ceux de la
e il est des traditions de famille, elles sont inoubliables — et ceux de la patrie de Théocrite ne seront jamais des barba
traditions de famille, elles sont inoubliables — et ceux de la patrie de Théocrite ne seront jamais des barbares. Il est p
que nous, car, là-bas, la nature est trop belle — et pour eux, le mot de Méphistophélès est, certes, plus vrai que pour no
qu’ils sachent, c’est assez pour nous pénétrer. Ne sont-ils pas fils de la race la plus intelligemment artiste qui ait ja
coutez plutôt M. Capuana : sa critique, genre Lemaître, n’a pas ombre d’ érudition, et pourtant, quoiqu’elle parle d’étrang
e Lemaître, n’a pas ombre d’érudition, et pourtant, quoiqu’elle parle d’ étrangers qui lui sont presque des inconnus, elle
se rien qui puisse lui survivre. Avec lui, ses Causeries sont mortes. De son vivant, cette espèce de Marquis de la Seigliè
vre. Avec lui, ses Causeries sont mortes. De son vivant, cette espèce de Marquis de la Seiglière de la critique littéraire
s sont mortes. De son vivant, cette espèce de Marquis de la Seiglière de la critique littéraire faisait plaisir. Égaré dan
la voyait guère telle qu’elle était. Il la jugeait selon les critères d’ un autre siècle, mais sa parole facile, plaisante,
ante, claire et élégante était une compensation. Il parlait des faits de la journée et pour cela il intéressait. » — « Alp
roman. Presque tous ses travaux sont, pourrait-on dire, le diagnostic de quelque curiosité maladive du public parisien. Or
niques des journaux, est pris, lui aussi, plus ou moins profondément, de la même curiosité malsaine. Le coup tiré sur Pari
ine. Le coup tiré sur Paris se répercute donc aussitôt à des milliers de lieues loin de Paris. Et Daudet ne s’est trompé q
ur Émile Augier, dont il admire les grandes œuvres en regrettant trop de Gabrielle, trop de Paul Forestier ; sur M. Édouar
nt il admire les grandes œuvres en regrettant trop de Gabrielle, trop de Paul Forestier ; sur M. Édouard Rod, auquel il re
elle, trop de Paul Forestier ; sur M. Édouard Rod, auquel il reproche de faire, au détriment de l’art, la part trop belle
Corbeaux et La Parisienne et dit, avec raison, que la représentation de ses pièces seront plus tard « des dates mémorable
de ses pièces seront plus tard « des dates mémorables dans l’histoire de l’art dramatique moderne ». Mais j’ai hâte d’arri
orables dans l’histoire de l’art dramatique moderne ». Mais j’ai hâte d’ arriver aux pages sur les œuvres et les auteurs do
— car il hésite entre ces différentes appellations — semble promis à de si glorieuses destinées. Il en doute, mais ajoute
s, s’il y a des roses, elles fleuriront. Et puis, ce n’est pas un mal de donner un coup d’œil à ce que l’on va tentant aut
il ne nomme pas, M. Capuana cherche à résumer les théories du Théâtre d’ Art et du Théâtre Libre. À propos de ce dernier, i
Théâtre d’Art et du Théâtre Libre. À propos de ce dernier, il a tort de nommer un arrangeur de spectacles dont on ne doit
éâtre Libre. À propos de ce dernier, il a tort de nommer un arrangeur de spectacles dont on ne doit parler que dans les co
it parler que dans les comptes rendus des tribunaux, mais il a raison de signaler la concordance entre les efforts des Geo
r la concordance entre les efforts des George Ancey, des Pierre Wolf, de Paris, et des Hauptmann, des Sundermann, de Berli
e Ancey, des Pierre Wolf, de Paris, et des Hauptmann, des Sundermann, de Berlin. Il y aurait, sur ce point, toute une étud
y aurait, sur ce point, toute une étude à faire ; je la signale à qui de droit, des pièces comme l’Honneur, de Sundermann,
e à faire ; je la signale à qui de droit, des pièces comme l’Honneur, de Sundermann, méritant plus que notre curiosité. Co
ndermann, méritant plus que notre curiosité. Comme exemple du Théâtre d’ Art, il nomme Chérubin, de M. Morice, « qu’il n’a
e notre curiosité. Comme exemple du Théâtre d’Art, il nomme Chérubin, de M. Morice, « qu’il n’a pas lu et dont il ne peut
n’a pas lu et dont il ne peut parler » ; la Fille aux mains coupées, de M. Pierre Quillard, « qui plaît par l’étrangeté d
aux mains coupées, de M. Pierre Quillard, « qui plaît par l’étrangeté de la conception et par l’excellence de la forme » ;
ard, « qui plaît par l’étrangeté de la conception et par l’excellence de la forme » ; et Madame la Mort, de Mme Rachilde,
la conception et par l’excellence de la forme » ; et Madame la Mort, de Mme Rachilde, dont, au cours d’une analyse aimabl
ce de la forme » ; et Madame la Mort, de Mme Rachilde, dont, au cours d’ une analyse aimable, il traduit un fragment de la
achilde, dont, au cours d’une analyse aimable, il traduit un fragment de la scène du second acte, entre Paul Dartigny, Luc
et la Femme voilée. L’étude se termine par des considérations coupées de citations sur l’Intruse et les Aveugles, de M. Ma
es considérations coupées de citations sur l’Intruse et les Aveugles, de M. Maurice Maeterlinck. Voici la conclusion : « À
ntre la poésie lyrique et la poésie dramatique, comme si l’on tentait d’ employer dans un art les moyens d’un autre. Les sy
e dramatique, comme si l’on tentait d’employer dans un art les moyens d’ un autre. Les symbolistes citent Eschyle, Shakespe
rédécesseurs. Mme Rachilde avait probablement en mémoire les fantômes de Banco et du roi de Danemark lorsqu’elle imagina l
e Banco et du roi de Danemark lorsqu’elle imagina le personnage voilé de Madame la Mort. Sans doute, Maeterlinck a cru fai
oute, Maeterlinck a cru faire du Shakespeare en notant les sensations d’ où naît la terreur de l’inconnu. Et les caractères
ru faire du Shakespeare en notant les sensations d’où naît la terreur de l’inconnu. Et les caractères ? et les passions ?
paient avant tout. Le fantôme qui apparaît sur l’esplanade du château d’ Elseneur n’est pas une hallucination objective, ma
t pas une hallucination objective, mais c’est pour ainsi dire un être de chair et d’os. Il veut que le crime dont il a été
llucination objective, mais c’est pour ainsi dire un être de chair et d’ os. Il veut que le crime dont il a été victime soi
ant rien ne peut, par conséquent, se créer l’hallucination du fantôme de son père… Quant à la terreur de l’inconnu, plus q
, se créer l’hallucination du fantôme de son père… Quant à la terreur de l’inconnu, plus qu’une sensation, c’est un sentim
nsation, c’est un sentiment qui peut devenir, si l’on veut, un moment de l’action dramatique, mais qui ne saurait, comme s
oute l’action, tout le drame… Ah, avant de s’aventurer à la recherche d’ une nouvelle formule dramatique, ne serait-il pas
uvelle formule dramatique, ne serait-il pas plus sensé, plus opportun de rechercher si en débarrassant l’ancienne formule
sé, plus opportun de rechercher si en débarrassant l’ancienne formule de toutes les inutiles conventions dont elle est enc
nutiles conventions dont elle est encombrée il ne serait pas possible d’ en extraire de nouveaux sucs vitaux pour l’art thé
tions dont elle est encombrée il ne serait pas possible d’en extraire de nouveaux sucs vitaux pour l’art théâtral ? À ce p
veut, divertir un instant et intéresser un peu — parce que l’habileté de l’artiste est grande et que le goût du spectateur
quer comment le Paul Bourget d’Italie appréciait la fantaisie bizarre de Mme Rachilde, la poésie d’art de M. Pierre Quilla
t d’Italie appréciait la fantaisie bizarre de Mme Rachilde, la poésie d’ art de M. Pierre Quillard, l’étrangeté névrosée de
alie appréciait la fantaisie bizarre de Mme Rachilde, la poésie d’art de M. Pierre Quillard, l’étrangeté névrosée de M. Ma
Rachilde, la poésie d’art de M. Pierre Quillard, l’étrangeté névrosée de M. Maurice Maeterlinck ou l’esthétique subtile de
’étrangeté névrosée de M. Maurice Maeterlinck ou l’esthétique subtile de M. Charles Morice. Il y avait aussi une politesse
o 31, juillet 1892, p. 265-276 [270]. Ce volume nous est parvenu orné d’ une dédicace bizarre dont voici la traduction : « 
bizarre dont voici la traduction : « Au Mercure de France , qui tente de galvaniser les symboles, un vieux rat de librairi
ercure de France , qui tente de galvaniser les symboles, un vieux rat de librairie matérialiste adresse [ce livre] par dil
ux rat de librairie matérialiste adresse [ce livre] par dilettantisme d’ antithèse. — Milan, 18 avril  1892. » Le vieux « R
final est donc assez maladroitement raté. Je supplie le vieux « Rat » de ne plus m’envoyer que des chefs-d’œuvre. Journ
1892, p. 276-280 [279-280]. […] Gazzetta Letteraria : un bon article de Giuseppe Depapis sur le dernier roman de Gabriele
Letteraria : un bon article de Giuseppe Depapis sur le dernier roman de Gabriele d’Annunzio, l’Innocente : « Comme œuvre
use par la clarté des images, la ciselure du style, la franche saveur d’ italianité de la langue ; quelques chapitres ont u
arté des images, la ciselure du style, la franche saveur d’italianité de la langue ; quelques chapitres ont un relief et u
alianité de la langue ; quelques chapitres ont un relief et une force de coloris extraordinaires… » Cronaca d’Arte : de
relief et une force de coloris extraordinaires… » Cronaca d’Arte : de jolis vers français d’Alberto Sormani : Comme un
coloris extraordinaires… » Cronaca d’Arte : de jolis vers français d’ Alberto Sormani : Comme une barque, perdues les r
ne vaux plus rien. Amour est mort. Vita Moderna (Milan) : une étude de Enrico A. Butti sur deux nouveaux romans français
ncier avoue un goût particulier (et bien dangereux) pour La Sacrifiée de M. Rod et le manuel d’anthropologie préhistorique
ticulier (et bien dangereux) pour La Sacrifiée de M. Rod et le manuel d’ anthropologie préhistorique que M. Rosny publia (e
collaboration avec Louis Figuier et Camille Flammarion) sous le titre de Vamireh. La Critica Sociale réclame, article de M
marion) sous le titre de Vamireh. La Critica Sociale réclame, article de M. G. de Franceschi, la liberté pour la femme. Ma
s contre ses privilèges. Tome V, numéro 32, août 1892 Études d’ art religieux. La tradition du crucifiement en Ori
s pylônes égyptiens, les péristyles des temples grecs, les colonnades de Rome impériale, et les Cortèges, et les Théories,
vaient tour à tour surgi dans la grande lumière orientale. Les pompes de la religion chrétienne se dorèrent, à Byzance, du
à ces clartés éternelles, le monacal Moyen-Âge. Les peuples chrétiens d’ Orient ne fréquentaient point les églises dans un
ent ne fréquentaient point les églises dans un distinct et unique but de prière. Leur dévotion était plutôt une manière d’
tinct et unique but de prière. Leur dévotion était plutôt une manière d’ être foncière, végétale, inconsciente, comme celle
ocratiques du monde païen. Étalée du portique du Narthex à l’escalier de la Porte-Sainte, sur les dalles, parmi cette buée
dalles, parmi cette buée voluptueuse, affadissante, qui, des temples de l’antiquité, était passée dans les basiliques byz
oles, mieux qu’au soleil des carrefours, elle prenait des entournures d’ or. Là, le mendiant chrétien, — comme autrefois le
portiques où passait César, —vivait jovial, familier avec l’opulence de Dieu, sorte de Benoît Labre scrutant sa vermine à
assait César, —vivait jovial, familier avec l’opulence de Dieu, sorte de Benoît Labre scrutant sa vermine à la lueur des n
de Benoît Labre scrutant sa vermine à la lueur des nimbes. La gloire de l’Empire et la splendeur du Paradis se confondaie
du Paradis se confondaient, à ses yeux émerveillés, en un même champ d’ or, où, semblables à des Christs, s’érigeaient des
amboyante Légende dorée, confiant, comme sur les marches ensoleillées d’ un Palais hospitalier. Mais voici que des soldats
ans le silence des nefs lumineuses le fracas des rues et la poussière de l’Hippodrome. Des tourbillons s’élèvent, et la gr
ssière de l’Hippodrome. Des tourbillons s’élèvent, et la grande lueur d’ or des mosaïques, épanouie en aurore, se brouille
or des mosaïques, épanouie en aurore, se brouille comme le crépuscule d’ un soir orageux. De toutes parts des clartés tombe
grand Christ en croix, tout debout, au fond du chœur, dans la pourpre de sa fière dalmatique — « Jésus ! vas-tu laisser s’
ion du Golgotha, brandit haut sa lance. Trident fragile sur la fureur de la foule. Les Images étaient aux Basiliques ce qu
s Images étaient aux Basiliques ce que le Bœuf Apis était aux temples de l’Égypte, Minerve au Parthénon, Jupiter au Capito
ri qui se fût élevé, à une profanation analogue, dans les sanctuaires de ces religions, n’eût pas été plus terrible. Qu’al
été plus terrible. Qu’allaient devenir les pauvres gens, ainsi privés de leurs chères enluminures ? Le plaisir de les cont
s pauvres gens, ainsi privés de leurs chères enluminures ? Le plaisir de les contempler les consolait de leurs maux. Ne sa
leurs chères enluminures ? Le plaisir de les contempler les consolait de leurs maux. Ne savait-on pas que l’Image du Bon-P
orte-d’Airain, avait guéri une femme hémoroïdesse, qui l’avait palpée de la même foi que l’hémoroïdesse de l’Évangile atto
me hémoroïdesse, qui l’avait palpée de la même foi que l’hémoroïdesse de l’Évangile attoucha le manteau du Christ. Mais c’
anteau du Christ. Mais c’était aussi et surtout comme la majesté même de l’Empire que l’impiété iconoclaste comprenait dan
es Basileus. Intronisée, en toute sa formidable largeur, au plus haut de l’empyrée flamboyant des coupoles, voici que l’Im
eurs prosternés, s’enlèverait sur son trône, au rugissement des lions d’ airain qui le gardent, pourrait-on rêver d’un Éter
, au rugissement des lions d’airain qui le gardent, pourrait-on rêver d’ un Éternel sur des nuages roulés du souffle des tr
ne se prolongerait plus, dans les perspectives du Paradis, en chœurs d’ apôtres et de psalmistes. Tandis que se fanait cet
gerait plus, dans les perspectives du Paradis, en chœurs d’apôtres et de psalmistes. Tandis que se fanait cette apothéose,
fanait cette apothéose, une autre rougeur se levait, barbare, au fond de l’Orient. Ruisselantes d’yatagans et d’étendards,
e autre rougeur se levait, barbare, au fond de l’Orient. Ruisselantes d’ yatagans et d’étendards, les hordes de l’Islam s’a
r se levait, barbare, au fond de l’Orient. Ruisselantes d’yatagans et d’ étendards, les hordes de l’Islam s’avançaient. Les
fond de l’Orient. Ruisselantes d’yatagans et d’étendards, les hordes de l’Islam s’avançaient. Les Khalifes, partout où il
iconoclastes avaient aboli déjà la représentation. Ils se souvenaient de la prophétie jadis faite à Yézid : au Khalife qui
amant, émeraude, topaze, saphir, perle, or, hyacinthe. Et les auteurs de cette prophétie étaient ceux-là même qui, naguère
ilisation néo-grecque, cette civilisation qui fut la première, tenant d’ Athènes le génie plastique et de Rome le génie pol
ilisation qui fut la première, tenant d’Athènes le génie plastique et de Rome le génie politique, où le dogme évangélique
tique et de Rome le génie politique, où le dogme évangélique se soit, de forme et d’action, identifié aux nommes, ait trou
Rome le génie politique, où le dogme évangélique se soit, de forme et d’ action, identifié aux nommes, ait trouvé sa mise e
urope, lorsque la Grèce ancienne fut inondée par les Perses. L’examen de cette correspondance a son utilité. Ce fut, là au
amen de cette correspondance a son utilité. Ce fut, là aussi, le choc de deux mondes, de deux croyances, Mithrâ contre Jup
rrespondance a son utilité. Ce fut, là aussi, le choc de deux mondes, de deux croyances, Mithrâ contre Jupiter ; et, de mê
croyances, Mithrâ contre Jupiter ; et, de même qu’a tous les moments de l’histoire où deux races se sont heurtées, jamais
t heurtées, jamais, comme alors, les idées religieuses ne revêtirent, de part et d’autre, d’aussi nombreuses matérialités 
jamais, comme alors, les idées religieuses ne revêtirent, de part et d’ autre, d’aussi nombreuses matérialités ; jamais le
comme alors, les idées religieuses ne revêtirent, de part et d’autre, d’ aussi nombreuses matérialités ; jamais le panthéis
lèmes, ses aspects, ses attributs ; jamais il n’y eut telle profusion d’ idoles, tant de cultes particuliers. La vie nation
éternelle, en une glorieuse, en une impérissable expression. Chacune de ses activités, pour ainsi dire divinisée et comme
sta hiératiquement. Et l’Hellénie en armes offrait comme le spectacle d’ un camp d’Homère, où les dieux se mêlent aux homme
iquement. Et l’Hellénie en armes offrait comme le spectacle d’un camp d’ Homère, où les dieux se mêlent aux hommes, et où l
’un camp d’Homère, où les dieux se mêlent aux hommes, et où la foudre de Jupiter et les javelots d’Achille sont noués en u
ieux se mêlent aux hommes, et où la foudre de Jupiter et les javelots d’ Achille sont noués en un même faisceau. Qu’on nous
t cela au moment précis des invasions musulmanes, qu’on nous permette de développer ce tableau des religions aux prises, s
de développer ce tableau des religions aux prises, sous les couleurs de deux autres époques analogues, et non moins carac
eurs de deux autres époques analogues, et non moins caractéristiques, de l’histoire. Ainsi, à la bataille d’Andrinople, qu
s, et non moins caractéristiques, de l’histoire. Ainsi, à la bataille d’ Andrinople, qui se livra entre Constantin et Licin
, et non par métaphore, mais formellement, chacun dans la disposition de ses suprêmes ressources et dans la combinaison gé
isposition de ses suprêmes ressources et dans la combinaison générale de ses attributs, ainsi toutes les effigies connues
n Licinius, s’alignaient entre les rangs des cohortes, les renforçant de leur royale multitude, qui roulait, formidable Ol
çant de leur royale multitude, qui roulait, formidable Olympe ému par de nouveaux Titans, dans la poussière de l’armée. Du
lait, formidable Olympe ému par de nouveaux Titans, dans la poussière de l’armée. Du fond de sa Corne d’abondance, le Pant
mpe ému par de nouveaux Titans, dans la poussière de l’armée. Du fond de sa Corne d’abondance, le Panthéisme avait comme v
de nouveaux Titans, dans la poussière de l’armée. Du fond de sa Corne d’ abondance, le Panthéisme avait comme vidé là, résu
ce, le Panthéisme avait comme vidé là, résumées en une complète série d’ emblèmes, ses myriades d’êtres, de forces, de volo
omme vidé là, résumées en une complète série d’emblèmes, ses myriades d’ êtres, de forces, de volontés, frémissant, parmi l
là, résumées en une complète série d’emblèmes, ses myriades d’êtres, de forces, de volontés, frémissant, parmi la trépida
es en une complète série d’emblèmes, ses myriades d’êtres, de forces, de volontés, frémissant, parmi la trépidation haleta
ssant, parmi la trépidation haletante des dernières légions païennes, de sentir si imminente leur catastrophe. Dans l’autr
Dans l’autre armée, l’égide du Labarum se repliait, en flottants plis de pourpre, sur les rangs chrétiens. Les cieux, tout
s de pourpre, sur les rangs chrétiens. Les cieux, tout autour, pleins d’ ondulations, semblaient comme le prolongement de c
, tout autour, pleins d’ondulations, semblaient comme le prolongement de cet étendard, qui refoula, de son flamboyant gonf
tions, semblaient comme le prolongement de cet étendard, qui refoula, de son flamboyant gonflement, les clartés flétries d
dard, qui refoula, de son flamboyant gonflement, les clartés flétries de l’Olympe écroulé. Mais du moins, au moment de pér
de périr, le monde ancien apparut-il tout entier résumé dans l’éclair de cette bataille. Plus tard, à l’époque des invasio
u-devant des païens du Nord, le même déploiement suprême des majestés de la religion chrétienne, à son tour menacée. Des r
religion chrétienne, à son tour menacée. Des religieuses, plutôt que de déserter leur couvent et afin de déconcerter la l
rbares, se mutilèrent le visage. Les oriflammes, comme un déploiement d’ archanges, avançaient à l’encontre des rafales où
ù tournoyaient les corbeaux des sinistres étendards danois. Translaté d’ église en église, de monastère en monastère, tout
orbeaux des sinistres étendards danois. Translaté d’église en église, de monastère en monastère, tout un ossuaire de prése
slaté d’église en église, de monastère en monastère, tout un ossuaire de préservatrices reliques circulait parmi l’implora
iques.  De toutes parts, des processions se déroulaient, ruisselantes de châsses dorées. La noirceur des hordes barbares s
. La noirceur des hordes barbares s’arrêtait, indécise, sur les bords de ces méandres resplendissants. Un jour, enfin, ell
recula, le jour où Rollon, converti, s’agenouilla devant l’archevêque de Rouen, lui demandant quelles étaient les églises
il pourrait le plus magnifiquement doter. Ainsi, à toutes les époques de l’histoire, les cultes, quels que fussent les att
es époques de l’histoire, les cultes, quels que fussent les attributs de leur représentation, les cultes jamais ne se dépl
rsions sarrasines, lorsque les Khalifes campaient sous les murs mêmes de la Ville-Impériale. Il ne fallut rien moins, alor
que l’effrénée tyrannie des empereurs iconoclastes, pour avoir raison de ce jeune Orient chrétien, qui, avec une nouvelle
t le fétichisme, toute la sensualité du vieil Orient païen. Une sorte de réaction du sombre esprit biblique, si aristocrat
iblique, si aristocratiquement abstrait, s’opérait, par ces despotes, de race asiatique d’ailleurs, contre le praticisme n
du Nouveau-Testament. Et, certes, cette réaction partait directement de la Bible, car il est facile de reconnaître des fa
es, cette réaction partait directement de la Bible, car il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, rac
directement de la Bible, car il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, race de ces scribes qu’anathé
de la Bible, car il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, race de ces scribes qu’anathématisa Jésus
r il est facile de reconnaître des façons de docteurs de la loi, race de ces scribes qu’anathématisa Jésus, et venus, pour
i, race de ces scribes qu’anathématisa Jésus, et venus, pour surcroît de supercherie, après les charlatanismes de Simon-le
sus, et venus, pour surcroît de supercherie, après les charlatanismes de Simon-le-Magicien, dans ces astrologues juifs qui
abolirait le culte des Images. Et pourtant, si les peuples chrétiens d’ Orient durent jamais être, par le langage des embl
ent jamais être, par le langage des emblèmes, entretenus des mystères de leur religion, c’est bien à l’époque où l’Islam m
mystères de leur religion, c’est bien à l’époque où l’Islam menaçait de tout absorber. Quoi ! le Saint-Sépulcre était au
ation populaire. On ne se représentait le Christ que sous l’apparence d’ un éternel Adolescent, d’un nouvel Adonis, dont le
représentait le Christ que sous l’apparence d’un éternel Adolescent, d’ un nouvel Adonis, dont le bleuâtre soir de mystiqu
ce d’un éternel Adolescent, d’un nouvel Adonis, dont le bleuâtre soir de mystique angoisse, passé au jardin des Oliviers,
Oliviers, aurait à peine pâli et affiné la chaude beauté. Les femmes de Byzance, lorsque, extasiées, elles serraient cett
Image sur leur sein, faisaient songer aux prêtresses des sanctuaires de Byblos. L’idée du supplice ombrait si peu cette v
-Madeleine. Tel il rayonnait dans tout l’Orient, où flottait, à peine d’ hier, la blonde langueur des vieilles religions du
s ; déserts et ténèbres, comme aux Lieux-Saints ravagés par le glaive d’ Omar. Alors les Moines fomentèrent dans tout l’emp
boueux, qui recouvrait maintenant les murailles, hier tout enluminées de mosaïques, gémissant que le Diable ne craindrait
t enluminées de mosaïques, gémissant que le Diable ne craindrait plus d’ entrer dans les sanctuaires dénués des Saintes-Ima
les Icônes étaient presque toujours l’œuvre des Moines, manifestation de leur génie, et la vénération publique allait auta
yées à bâtir des églises, armées où c’était, sous les étendards, plus d’ auréoles que de casques, et qui gravissaient vers
s églises, armées où c’était, sous les étendards, plus d’auréoles que de casques, et qui gravissaient vers des calvaires p
ion gourde des Moines, se penchait comme vers un mirage chaud et bleu de paradis crépusculaire. Le mysticisme qui noyait a
oute la gloire du Haut-Empire Romain à demi perdue dans la profondeur de quelque cathédrale universelle ; la clameur du Ci
clameur du Cirque, des Camps et des Triomphes fondue parmi le silence d’ une insondable abside, buccins mourants en gémisse
le silence d’une insondable abside, buccins mourants en gémissements d’ orgue ; la pourpre et les trophées irradiés à trav
ents d’orgue ; la pourpre et les trophées irradiés à travers un nuage d’ encens ; une rayonnante après-midi d’été voilée d’
hées irradiés à travers un nuage d’encens ; une rayonnante après-midi d’ été voilée d’une ondée soudaine ; que l’on mît cet
à travers un nuage d’encens ; une rayonnante après-midi d’été voilée d’ une ondée soudaine ; que l’on mît cette gaze de mé
près-midi d’été voilée d’une ondée soudaine ; que l’on mît cette gaze de mélancolie sur ce flamboiement de jouissances, — 
soudaine ; que l’on mît cette gaze de mélancolie sur ce flamboiement de jouissances, — et l’on aurait, semble-t-il, l’imp
mboiement de jouissances, — et l’on aurait, semble-t-il, l’impression de la crépusculaire et chatoyante civilisation byzan
oyante civilisation byzantine. Or l’Iconoclastie chassait cette brume d’ infini, ce mysticisme sensuel qu’entretenait dans
’administration romaine renaissait, ayant, en plus, ce qu’elle tenait de l’esprit grec, ce je ne sais quoi d’ergoteur, qui
yant, en plus, ce qu’elle tenait de l’esprit grec, ce je ne sais quoi d’ ergoteur, qui caractérise, par exemple, le Code de
ce je ne sais quoi d’ergoteur, qui caractérise, par exemple, le Code de Justinien. C’était donc la sécheresse de cette ad
térise, par exemple, le Code de Justinien. C’était donc la sécheresse de cette administration, mais sans gloire, sans aucu
de cette administration, mais sans gloire, sans aucun retentissement de ses actes dans le monde. Le peuple, qui n’est si
le monde. Le peuple, qui n’est si idolâtre que par ce besoin qu’il a de prolonger sa jouissance, en la reportant sur les
rolonger sa jouissance, en la reportant sur les objets représentatifs de l’éternité, le peuple ne voulut point se résoudre
qu’il ne voulait plus être, en cette brûlante et mystique atmosphère de Byzance. Les Moines, invoquant Jésus, l’eurent do
ereurs iconoclastes exercèrent. Léon l’Isaurien brûla la bibliothèque de l’Octogone, véritable sanctuaire où la Pensée nou
. Ainsi, après les Images, c’était, pour ainsi dire, le principe même de ces Images qui se trouvait aboli. Évêques ou laïq
se trouvait aboli. Évêques ou laïques réfractaires furent dépouillés de leurs biens, emprisonnés ; la populace massacrée.
és de leurs biens, emprisonnés ; la populace massacrée. Une multitude de Moines périt par le glaive. Ceux qui purent échap
auprès du pape Grégoire II. II Cette dernière circonstance est d’ une importance considérable. En effet, ces débris
importance considérable. En effet, ces débris des ordres monastiques de l’Orient importèrent ainsi en Occident la traditi
es monastiques de l’Orient importèrent ainsi en Occident la tradition de l’art des Icônes. Transplantée dans Saint-Jean-de
ônes. Transplantée dans Saint-Jean-de-Latran, la fulgurante floraison de Sainte-Sophie reprit, et s’épanouit avec une nouv
ien revenant à son berceau latin, mais magnifiquement développé, orné de tout ce que lui avait ajouté le génie néo-grec et
ve  siècle, l’influence byzantine avait, à ce point de vue, commencé d’ agir sur l’Italie (règne de Théodoric), et les sym
zantine avait, à ce point de vue, commencé d’agir sur l’Italie (règne de Théodoric), et les symboles, sortis des Catacombe
héodoric), et les symboles, sortis des Catacombes, dans la simplicité de leur représentation primordiale, s’étaient, comme
Croix latines, de même que les Croix grecques, sont gemmées, étoilées de pierreries, enguirlandées de feuillages d’or, arb
s Croix grecques, sont gemmées, étoilées de pierreries, enguirlandées de feuillages d’or, arbor decora et fulgida 5. Lorsq
es, sont gemmées, étoilées de pierreries, enguirlandées de feuillages d’ or, arbor decora et fulgida 5. Lorsque la figure d
le que la consacra plus tard le Concile Quinisexte), impériale, vêtue de long, la tête nimbée, les bras ouverts (mosaïque
impériale, vêtue de long, la tête nimbée, les bras ouverts (mosaïque de Saint-Étienne). L’idée du supplice est également
supplice est également atténuée, écartée même, puisque cette mosaïque de Saint-Étienne avec d’autres monuments du vie  siè
dire en passant, paraît cependant exprimée dans une ancienne mosaïque de la basilique du Vatican : au pied d’une flamboyan
rimée dans une ancienne mosaïque de la basilique du Vatican : au pied d’ une flamboyante Croix gemmée, sur un tertre, un Ag
 : au pied d’une flamboyante Croix gemmée, sur un tertre, un Agneau ; de son côté percé le sang jaillit dans un calice ; d
au ; de son côté percé le sang jaillit dans un calice ; du sang coule de ses pieds et se déroule, arrosant la terre de qua
calice ; du sang coule de ses pieds et se déroule, arrosant la terre de quatre fleuves de pourpre. Mais cette idée, cette
coule de ses pieds et se déroule, arrosant la terre de quatre fleuves de pourpre. Mais cette idée, cette sensation est d’o
re de quatre fleuves de pourpre. Mais cette idée, cette sensation est d’ origine toute latine, et elle est antérieure au iv
ix est sculptée, à leur centre, entourée des mots : Crux adoranda, ou de leurs sigles, et sortant du Vase de la Cène, qui
urée des mots : Crux adoranda, ou de leurs sigles, et sortant du Vase de la Cène, qui reçut l’ineffable Sang. L’esprit du
Cène, qui reçut l’ineffable Sang. L’esprit du Moyen-Âge développera, d’ une façon sublime, cette idée eucharistique, dans
mais qui eût été prématurée, déclamatoire, dans les premiers siècles de notre ère, trop proches de la sérénité antique po
e, déclamatoire, dans les premiers siècles de notre ère, trop proches de la sérénité antique pour concevoir la Rédemption
onde païen, et lorsque le Christianisme arriva, l’on ne put concevoir de suite une telle souffrance6. L’on avait tant de s
. L’on avait tant de souvenirs à proscrire ! non, la douleur, au-delà de la terre, n’existait point ; les stoïciens avaien
e, n’existait point ; les stoïciens avaient été comme les théoriciens de cette doctrine, et, plus haut, les poètes avaient
l’harmonie des plus pures substances éternelles : Hercule sur le sein d’ Hébé, Adonis sur le sein de Vénus. Symbole strict,
ubstances éternelles : Hercule sur le sein d’Hébé, Adonis sur le sein de Vénus. Symbole strict, sans développement immédia
nglant disparut, en effet, dès que l’Orient lui eut substitué l’Image de Christ triomphant, exaltée au viie  siècle par le
l’Image de Christ triomphant, exaltée au viie  siècle par le concile de Constantinople, type que l’art de la mosaïque byz
ltée au viie  siècle par le concile de Constantinople, type que l’art de la mosaïque byzantine fut si merveilleusement apt
liser dans son rigide et impérieux resplendissement. Il était malaisé d’ assembler sous un dessin souple et mouvementé tous
cyprine, ophite. La roideur presque sculpturale au Christ grec, sorte de Jupiter anguleux et momifié, s’harmoniait avec la
, sorte de Jupiter anguleux et momifié, s’harmoniait avec la sérénité de l’immobile Orient. Une telle image devait être, a
rénité de l’immobile Orient. Une telle image devait être, après tout, de peu d’effet dramatique, et le sentiment pouvant r
de l’immobile Orient. Une telle image devait être, après tout, de peu d’ effet dramatique, et le sentiment pouvant résulter
rès tout, de peu d’effet dramatique, et le sentiment pouvant résulter de sa contemplation n’était point, semble-t-il, pour
contemplation n’était point, semble-t-il, pour faire date dans l’âme de ces peuples qui n’auront jamais d’âge. Qu’on nous
e-t-il, pour faire date dans l’âme de ces peuples qui n’auront jamais d’ âge. Qu’on nous excuse d’alléguer que le sens de c
ans l’âme de ces peuples qui n’auront jamais d’âge. Qu’on nous excuse d’ alléguer que le sens de cette figure ne pouvait êt
s qui n’auront jamais d’âge. Qu’on nous excuse d’alléguer que le sens de cette figure ne pouvait être bien dramatique. En
carlate expansion est enfermée et comme cloîtrée dans l’inflexibilité d’ incisifs contours, si ce n’est plus l’épanouisseme
nce orgueilleuse et cette suavité humiliée, il est une attitude terme d’ impassibilité hiératique que l’art byzantin a fixé
e terme d’impassibilité hiératique que l’art byzantin a fixée. Chassé de Constantinople, cet art, pour reprendre racine, t
ement préparé. Il s’était particulièrement développé à Ravenne, siège de l’exarchat de ce nom, et où l’influence grecque é
Il s’était particulièrement développé à Ravenne, siège de l’exarchat de ce nom, et où l’influence grecque était plus dire
partout ailleurs. L’Adriatique flamboyait, sous la basilique octogone de Saint-Vital, de reflets aussi vermeils que le Bos
. L’Adriatique flamboyait, sous la basilique octogone de Saint-Vital, de reflets aussi vermeils que le Bosphore sous Saint
ils que le Bosphore sous Sainte-Sophie. Au viie  siècle, la tradition de l’art des Icônes passe de Ravenne à Rome. Elle tr
ainte-Sophie. Au viie  siècle, la tradition de l’art des Icônes passe de Ravenne à Rome. Elle trouva là le décor du Haut-E
pire, toujours debout dans sa sévérité latine, tout le solennel poème de marbre que le déferlement des invasions n’avait p
ce qui était somptuaire et n’était point scellé dans l’austère granit de la Ville-Éternelle. Sur ces pages de pierre, ains
int scellé dans l’austère granit de la Ville-Éternelle. Sur ces pages de pierre, ainsi dégagées, l’art pieux des Images s’
radis. La robustesse romaine, spiritualisée, s’estompa dans la gloire de la religion qui s’appuyait, temporellement, sur e
elle, comme le géant Saint-Christophe s’effaçait dans le rayonnement de Jésus-Christ, quand il porta le Messie sur ses ép
e sacrée parvint à Rome, non seulement par Ravenne, mais directement, de Constantinople même. En effet, avant de se réfugi
fugier auprès du Pape, dans le siècle suivant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Ba
e siècle suivant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Basile, envoyaient déjà en Ital
vant, les ordres monastiques de l’Empire Grec, les moines de la règle de Saint Basile, envoyaient déjà en Italie tous les
ableaux qu’ils peignaient du Crucifiement, tous ces diptyques, à fond d’ or, dont on peut lire la description dans Gori, et
la description dans Gori, et qui venaient orner les murs des églises de Rome, ou servir à des imitations développées. Cet
éveloppées. Cette imitation est évidente dans le Crucifix en mosaïque de Saint-Étienne-le-Rond, lequel est du temps du pap
Rond, lequel est du temps du pape Théodore Ier, mort en 649. Le style de cet ouvrage est bien byzantin. Le Christ, dont le
zantin. Le Christ, dont le buste orne la Croix, qui est gemmée, bénit de la main droite, et, de la gauche, il tient une cr
le buste orne la Croix, qui est gemmée, bénit de la main droite, et, de la gauche, il tient une croix. Or les médailles d
e croix. Or les médailles du Bas-Empire, et, particulièrement, celles de Crispus, fils de Constantin, sont frappées d’un b
édailles du Bas-Empire, et, particulièrement, celles de Crispus, fils de Constantin, sont frappées d’un buste de Christ to
articulièrement, celles de Crispus, fils de Constantin, sont frappées d’ un buste de Christ tout semblable7, etc. Nulle tra
ment, celles de Crispus, fils de Constantin, sont frappées d’un buste de Christ tout semblable7, etc. Nulle trace de doule
sont frappées d’un buste de Christ tout semblable7, etc. Nulle trace de douleur. Jusqu’au viie  siècle, l’idée du triomph
squ’au viie  siècle, l’idée du triomphe prévaut dans l’interprétation de la scène du Crucifiement, idée païenne quant à se
eaient dans l’abondance des ténèbres, initiales et indécises épreuves d’ apparitions qui ne se révélaient aux hommes que pa
e jour natal des martyrs, brûlaient encore, auprès de leurs tombeaux, de loin en loin, espacées par des règnes d’ombre, lu
e, auprès de leurs tombeaux, de loin en loin, espacées par des règnes d’ ombre, lueurs muettes, fluides, éternelles, comme
gnes d’ombre, lueurs muettes, fluides, éternelles, comme l’écoulement d’ un sablier dans les limbes des temps infinis. Soud
une rumeur envahit les cryptes obituaires. Ce n’était plus le fracas de la Rome païenne. Du dehors, du grand soleil, ne v
l, ne venait pas le rugissement des lions déchirant les martyrs, mais de doux cantiques, des hymnes de miséricorde et d’es
t des lions déchirant les martyrs, mais de doux cantiques, des hymnes de miséricorde et d’espoir. L’époque était arrivée o
ant les martyrs, mais de doux cantiques, des hymnes de miséricorde et d’ espoir. L’époque était arrivée où les Catacombes a
té des siècles nouveaux. Un pape, Adrien Ier, les restaura, les anima de liturgies et y fit entrer l’air fervent des Églis
te même nuit où se glissaient les anciens confesseurs en leur tunique de fantôme. Ce fut comme un soleil revenant visiter
ns, lorsqu’ils retournèrent vers leur berceau, reprirent, par l’effet de cette confrontation, la sévérité de leur principe
r berceau, reprirent, par l’effet de cette confrontation, la sévérité de leur principe. L’éblouissant paradis byzantin fut
ecture romane. Par rapport aux nations du Levant, Rome était le seuil de l’Occident ; elle était, au ixe  siècle, le porti
e ouvert sur le Moyen-Âge. La tradition du Crucifiement, parée à faux de tout l’héritage de l’antiquité, reçu dans Byzance
en-Âge. La tradition du Crucifiement, parée à faux de tout l’héritage de l’antiquité, reçu dans Byzance, revenait se recue
, avant de pénétrer, par l’intermédiaire de Charlemagne, dans la nuit de l’Occident, où elle prit son véritable caractère
, numéro 32, août 1892, p. 366-372 [370]. […] La Cronaca d’Arte cesse de paraître ; ses services sont, dès ce jour, assuré
ur, assurés par la Vita Moderna. Nous ferons bon accueil à la seconde de ces revues (dont nous avons déjà parlé), tout en
on. Il a publié, depuis, bien des vers, sans atteindre à la célébrité de son rival Carducci, qui avait au moins trouvé un
dément trop impersonnel pour séduire, et la hardiesse, assez modérée, de sa pensée n’est pas soutenue par le verbe. Poète
s vers faciles décrivant des paysages siciliens avec un vif sentiment de la nature ensoleillée, de ce pays que Verga nous
es paysages siciliens avec un vif sentiment de la nature ensoleillée, de ce pays que Verga nous a fait connaître. Les expr
pro dorato, via luminosa, divino baccio del sole, etc., disent le ton de cette poésie où, malgré le titre, il y a peu d’om
, etc., disent le ton de cette poésie où, malgré le titre, il y a peu d’ ombres. Choses d’art. Musée du Louvre G.-A. 
de cette poésie où, malgré le titre, il y a peu d’ombres. Choses d’ art. Musée du Louvre G.-A. A. [Gabriel-Albert Au
, septembre 1892, p. 92-93 [92]. Acquisitions nouvelles : Un portrait de Jules II, bas-relief bronze attribué à Francia. U
jambes et la vertu des autres. Ses correspondants lui rendent compte de la conduite des sujets qu’il a placés : « … La Si
ni]. Tome VI, numéro 35, novembre 1892, p. 268-275 [274]. Ce recueil de dialogues et monologues a eu, paraît-il, un certa
C’est avec une parfaite spontanéité que nous rendons grâce à l’auteur de nous avoir initié au genre d’esprit où se plaisen
néité que nous rendons grâce à l’auteur de nous avoir initié au genre d’ esprit où se plaisent les Napolitains d’aujourd’hu
de nous avoir initié au genre d’esprit où se plaisent les Napolitains d’ aujourd’hui. Il y a des illustrations « comiques »
Hugh Fraser Stewart (Londres, Blackwood).— Cet ouvrage est un manuel de Boèce, un très bon travail d’érudition où tout es
Blackwood).— Cet ouvrage est un manuel de Boèce, un très bon travail d’ érudition où tout est dit avec méthode et sobriété
ulé : Boethius and the scholastic problem. — Cf. B. Hauréau, Histoire de la philosophie scolastique, t. Ier. 4. Libri e
tane. 1892.) 5. Il y aura, au Moyen-Âge, une curieuse interprétation de l’arbor decora et fulgida, xiie et xiiie  siècle
rbre équarri, ou seulement ébranché, ayant encore la couleur verdâtre de l’écorce, avec des rinceaux rappelant le feuillag
ndant durant la brève époque des Catacombes. Mais il s’agissait alors d’ une secte et non de la vie générale. 7. Nous pass
ve époque des Catacombes. Mais il s’agissait alors d’une secte et non de la vie générale. 7. Nous passons ici sous silenc
retrouve dans aucun des autres mythes du Paganisme, était bien digne de vêtir de son pittoresque la Foi nouvelle. Sous un
dans aucun des autres mythes du Paganisme, était bien digne de vêtir de son pittoresque la Foi nouvelle. Sous une express
ue qu’une expression immédiate, militante, il en disait bien, mélangé d’ espérance et de navrement, la mélancolique ferveur
ssion immédiate, militante, il en disait bien, mélangé d’espérance et de navrement, la mélancolique ferveur. L’Église, che
pût présenter ses premières affirmations aux hommes, sous le bénéfice de je ne sais quel air doucement légendaire, choisit
uel air doucement légendaire, choisit excellemment cette suave figure de l’Aède, — de l’Aède que les sanglantes Bacchantes
ment légendaire, choisit excellemment cette suave figure de l’Aède, —  de l’Aède que les sanglantes Bacchantes attendaient
acchantes attendaient sur la montagne, alors que du fond des ténèbres d’ où il avait tenté, comme le Christ, de dégager son
alors que du fond des ténèbres d’où il avait tenté, comme le Christ, de dégager son idéal, il s’élevait, toujours solitai
29 (1918) Articles du Mercure de France, année 1918
Tome CXXV, numéro 469, 1er janvier 1918 Les Argots militaires de la Guerre à l’Étranger [extrait] Albert Dauzat
1er janvier 1918, p. 56-69 [68-69]. […] En Italie, l’argot militaire de la guerre n’a encore été l’objet d’aucune étude.
[…] En Italie, l’argot militaire de la guerre n’a encore été l’objet d’ aucune étude. Est-ce à cause de sa complexité et d
encore été l’objet d’aucune étude. Est-ce à cause de sa complexité et de sa variété ? On sait que l’Italie est la terre cl
sé de l’Angleterre, sont restés essentiellement régionaux. Le langage de la caserne ne pouvait échapper à cette loi, et il
langage de la caserne ne pouvait échapper à cette loi, et il est bon de rappeler que les diverses unités ont conservé pen
t des corps piémontais m’ont été fournis par le jeune sous-lieutenant d’ alpins Carlo Couvert, de Suse, blessé au Monte Ner
’ont été fournis par le jeune sous-lieutenant d’alpins Carlo Couvert, de Suse, blessé au Monte Nero et actuellement en tra
pain1, taié la corda (proprement : couper la corde), fuir. Plusieurs de ces derniers mots accusent l’origine ou l’influen
ros obus ; le fusil autrichien est appelé Cecchino (sobriquet italien de François Joseph, diminutif de Francesco), le sold
est appelé Cecchino (sobriquet italien de François Joseph, diminutif de Francesco), le soldat autrichien beduino (bédouin
Revue des Nations Latines (1er novembre) : M. Fraccaroli : « L’idée de patrie ». — « Vers la fédération », réponses de M
Fraccaroli : « L’idée de patrie ». — « Vers la fédération », réponses de MM. J. Luchaire, Louis Bertrand, G. dal Vecchio.
numéro 469, 1er janvier 1918, p. 139-146 [143-145]. Vente à Londres de la collection Pembroke et Montgomery et de la col
43-145]. Vente à Londres de la collection Pembroke et Montgomery et de la collection Hope [extraits] Deux des plus im
a collection Hope [extraits] Deux des plus importantes collections d’ Angleterre ont été dispersées à Londres, en juille
son House (comté de Salisbury), et la collection Pelham-Clinton Hope, de Deepdene. La première était surtout célèbre par s
e Deepdene. La première était surtout célèbre par sa magnifique série de gravures et dessins italiens et allemands, dont l
essins italiens et allemands, dont l’énumération ne remplit pas moins de 95 pages sur 102 du catalogue de la vente ; mais
t l’énumération ne remplit pas moins de 95 pages sur 102 du catalogue de la vente ; mais à cette belle et importante réuni
e pair : […] deux armures historiques complètes, celles du connétable de France Anne de Montmorency et de Louis de Bourbon
ques complètes, celles du connétable de France Anne de Montmorency et de Louis de Bourbon, duc de Montpensier, qu’ils port
n, duc de Montpensier, qu’ils portaient le 10 août 1557 à la bataille de Saint-Quentin où ils furent faits prisonniers, et
e de Saint-Quentin où ils furent faits prisonniers, et deux peintures d’ un Mantegna (Judith tenant la tête d’Holopherne) e
s prisonniers, et deux peintures d’un Mantegna (Judith tenant la tête d’ Holopherne) et un Rembrandt (Vieille femme lisant)
tenant la tête d’Holopherne) et un Rembrandt (Vieille femme lisant). De ces quatre œuvres, seul le Mantegna fut vendu, à
vres, seul le Mantegna fut vendu, à l’amiable, pour la somme, dit-on, d’ un million de francs à M. Duveen, le grand marchan
Mantegna fut vendu, à l’amiable, pour la somme, dit-on, d’un million de francs à M. Duveen, le grand marchand de tableaux
somme, dit-on, d’un million de francs à M. Duveen, le grand marchand de tableaux de Londres, et est parti pour New-York ;
on, d’un million de francs à M. Duveen, le grand marchand de tableaux de Londres, et est parti pour New-York ; […]. Parmi
es allèrent à une gravure du monogrammiste italien B. M., Le Jugement de Salomon, vendue 2050 francs […]. Les pièces capit
ncs […]. Les pièces capitales, parmi les dessins, étaient une feuille de carnet de Dürer offrant huit études de paysage ou
es pièces capitales, parmi les dessins, étaient une feuille de carnet de Dürer offrant huit études de paysage ou d’animaux
s dessins, étaient une feuille de carnet de Dürer offrant huit études de paysage ou d’animaux, qui fut vendue 25.000 franc
ient une feuille de carnet de Dürer offrant huit études de paysage ou d’ animaux, qui fut vendue 25.000 francs ; un Christ
nimaux, qui fut vendue 25.000 francs ; un Christ mort entre des anges de Filippo Lippi (16.000 fr.), une étude de trois fi
Christ mort entre des anges de Filippo Lippi (16.000 fr.), une étude de trois figures d’A. Pollaiuolo pour la gravure Her
e des anges de Filippo Lippi (16.000 fr.), une étude de trois figures d’ A. Pollaiuolo pour la gravure Hercule combattant l
s la crèche du Corrège (18.750 fr.), Venise couronnée par la Renommée de Paul Véronèse (41.250 fr.), et une feuille du Pri
feuille du Primatice offrant deux dessins-études pour une composition de la galerie d’Henri II à Fontainebleau (10.500 fr.
matice offrant deux dessins-études pour une composition de la galerie d’ Henri II à Fontainebleau (10.500 fr.). — Le produi
a galerie d’Henri II à Fontainebleau (10.500 fr.). — Le produit total de la vente fut de 1 million 320.485 francs. Celui d
i II à Fontainebleau (10.500 fr.). — Le produit total de la vente fut de 1 million 320.485 francs. Celui de la vente Hope
— Le produit total de la vente fut de 1 million 320.485 francs. Celui de la vente Hope atteignit le chiffre de 3 millions
1 million 320.485 francs. Celui de la vente Hope atteignit le chiffre de 3 millions 380.000 francs. Cette collection, d’ab
3 millions 380.000 francs. Cette collection, d’abord composée surtout d’ œuvres d’art antiques, avait été commencée à Naple
la fin du xviiie  siècle par le jeune banquier Hope avec les conseils de l’ambassadeur du Royaume-Uni dans cette ville, Wi
mbassadeur du Royaume-Uni dans cette ville, William Hamilton, le mari de la trop fameuse Lady Hamilton dont la beauté fut
trop fameuse Lady Hamilton dont la beauté fut immortalisée sous tant d’ aspects divers par le pinceau de Romney. Elle s’ét
la beauté fut immortalisée sous tant d’aspects divers par le pinceau de Romney. Elle s’était accrue par l’acquisition d’u
ivers par le pinceau de Romney. Elle s’était accrue par l’acquisition d’ une partie de la collection de statues et de vases
pinceau de Romney. Elle s’était accrue par l’acquisition d’une partie de la collection de statues et de vases peints antiq
. Elle s’était accrue par l’acquisition d’une partie de la collection de statues et de vases peints antiques que le diplom
accrue par l’acquisition d’une partie de la collection de statues et de vases peints antiques que le diplomate avait lui-
e. Très renommée en son temps, où l’érudition n’avait pas encore fait de tels progrès qu’on sût distinguer entre les origi
encore fait de tels progrès qu’on sût distinguer entre les originaux de l’art grec et les copies des premiers siècles de
entre les originaux de l’art grec et les copies des premiers siècles de l’ère chrétienne, cette réunion d’œuvres, provena
et les copies des premiers siècles de l’ère chrétienne, cette réunion d’ œuvres, provenant principalement d’Herculanum, de
de l’ère chrétienne, cette réunion d’œuvres, provenant principalement d’ Herculanum, de Pompéi ou de l’Italie méridionale,
ienne, cette réunion d’œuvres, provenant principalement d’Herculanum, de Pompéi ou de l’Italie méridionale, valait surtout
réunion d’œuvres, provenant principalement d’Herculanum, de Pompéi ou de l’Italie méridionale, valait surtout par la quant
vendue par les héritiers directs du collectionneur peu après la mort de celui-ci, survenue en 1846 ; puis, en 1898, un lo
u après la mort de celui-ci, survenue en 1846 ; puis, en 1898, un lot de 83 tableaux hollandais et flamands, les meilleurs
en 1898, un lot de 83 tableaux hollandais et flamands, les meilleurs de la galerie qui s’était adjointe à la collection d
inte à la collection des antiques, fut vendue en bloc à un consortium de marchands, et la plus belle de ces peintures, un
es, fut vendue en bloc à un consortium de marchands, et la plus belle de ces peintures, un Cavalier avec une dame buvant,
s peintures, un Cavalier avec une dame buvant, passa en 1901 au musée de Berlin ; un peu plus tard, la collection s’amoind
musée de Berlin ; un peu plus tard, la collection s’amoindrit encore de vingt tableaux et du fameux diamant bleu, vendu 3
encore de vingt tableaux et du fameux diamant bleu, vendu 3 millions de francs. Ce qui vient d’être dispersé comprenait l
x et du fameux diamant bleu, vendu 3 millions de francs. Ce qui vient d’ être dispersé comprenait le reste des tableaux, pa
spersé comprenait le reste des tableaux, parmi lesquels les portraits de famille, puis des faïences, des meubles, des livr
plusieurs pièces importantes, notamment une célèbre statue en marbre de Pallas Athéné, découverte à Ostie en 1797, et att
s à Phidias4, d’autres marbres archaïsants, des copies gréco-romaines de l’art grec du ve ou ive  siècle, des vases peint
gréco-romaines de l’art grec du ve ou ive  siècle, des vases peints de Campanie et d’Apulie. La Pallas a atteint le chif
de l’art grec du ve ou ive  siècle, des vases peints de Campanie et d’ Apulie. La Pallas a atteint le chiffre de 178.500 
vases peints de Campanie et d’Apulie. La Pallas a atteint le chiffre de 178.500 francs ; un Antinoüs, trouvé à Tivoli, a
un Antinoüs, trouvé à Tivoli, a été vendu 154.500 francs, une statue d’ Hygie 110.000 francs, un vase antique à figures ro
e amphore à figures noires, 26.260 francs. Enfin, un superbe spécimen de notre fabrique de faïences Saint-Porchaire, dont
s noires, 26.260 francs. Enfin, un superbe spécimen de notre fabrique de faïences Saint-Porchaire, dont on sait la beauté
oine attribuée à Raphaël, fut vendu 112.875 francs, et deux portraits de Mrs Hope et de Mrs Charles Hope, par Lawrence, 93
à Raphaël, fut vendu 112.875 francs, et deux portraits de Mrs Hope et de Mrs Charles Hope, par Lawrence, 93.750 et 120.950
et 120.950 francs. La protection des monuments et des collections d’ art en Italie Voici, à leur tour, les trésors d
et des collections d’art en Italie Voici, à leur tour, les trésors d’ art d’Italie, du fait de l’invasion austro-alleman
collections d’art en Italie Voici, à leur tour, les trésors d’art d’ Italie, du fait de l’invasion austro-allemande, me
en Italie Voici, à leur tour, les trésors d’art d’Italie, du fait de l’invasion austro-allemande, menacés de subir les
ésors d’art d’Italie, du fait de l’invasion austro-allemande, menacés de subir les atteintes de la brutalité et de la rapa
u fait de l’invasion austro-allemande, menacés de subir les atteintes de la brutalité et de la rapacité teutonnes. Entrée
n austro-allemande, menacés de subir les atteintes de la brutalité et de la rapacité teutonnes. Entrée après nous dans la
e et instruite par notre douloureuse expérience des sauvages procédés de guerre germaniques, le gouvernement italien, il e
, avait pris, dès la première heure, dans les villes les plus proches de la frontière, les précautions nécessaires pour pr
ble les œuvres les plus précieuses. Un des plus distingués historiens d’ art d’Italie, M. Ugo Ojetti, membre de la commissi
s œuvres les plus précieuses. Un des plus distingués historiens d’art d’ Italie, M. Ugo Ojetti, membre de la commission sup
des plus distingués historiens d’art d’Italie, M. Ugo Ojetti, membre de la commission supérieure des Beaux-Arts, lieutena
ant du génie depuis la guerre et attaché au bureau des fortifications de Venise comme directeur des travaux de protection
hé au bureau des fortifications de Venise comme directeur des travaux de protection des monuments de cette ville, a exposé
ons de Venise comme directeur des travaux de protection des monuments de cette ville, a exposé dans un article illustré de
ction des monuments de cette ville, a exposé dans un article illustré de curieuses photographies, publié récemment par la
es Beaux-Arts 5, les mesures prises pour sauvegarder les œuvres d’art de la ville des Doges : protection, au moyen de sacs
les œuvres d’art de la ville des Doges : protection, au moyen de sacs de sable et de baraquements blindés, de Saint-Marc,
’art de la ville des Doges : protection, au moyen de sacs de sable et de baraquements blindés, de Saint-Marc, du palais du
s : protection, au moyen de sacs de sable et de baraquements blindés, de Saint-Marc, du palais ducal, de la Loggetta, de l
de sable et de baraquements blindés, de Saint-Marc, du palais ducal, de la Loggetta, de la statue du Colleone (qu’on a d’
baraquements blindés, de Saint-Marc, du palais ducal, de la Loggetta, de la statue du Colleone (qu’on a d’ailleurs jugé pl
u Colleone (qu’on a d’ailleurs jugé plus prudent, ces jours derniers, de transporter à l’intérieur du pays avec les Chevau
jours derniers, de transporter à l’intérieur du pays avec les Chevaux de Saint-Marc et les plus beaux tableaux des galerie
n protégeait de même les tombeaux des Scaliger et la célèbre fontaine de Jean Bologne ; à Padoue la statue de Gattamelata
Scaliger et la célèbre fontaine de Jean Bologne ; à Padoue la statue de Gattamelata et le maître-autel de Donatello à la
e Jean Bologne ; à Padoue la statue de Gattamelata et le maître-autel de Donatello à la basilique Saint-Antoine, la Pinaco
ître-autel de Donatello à la basilique Saint-Antoine, la Pinacothèque de Bergame et la galerie Brera à Milan ont été démén
ue de Bergame et la galerie Brera à Milan ont été déménagées. Depuis, de semblables précautions ont été prises à Florence 
is, de semblables précautions ont été prises à Florence : les statues de la Loggia dei Lanzi ont disparu sous les sacs de
orence : les statues de la Loggia dei Lanzi ont disparu sous les sacs de sable ou dans des guérites de bois, et la Judith
gia dei Lanzi ont disparu sous les sacs de sable ou dans des guérites de bois, et la Judith de Donatello a été enlevée ; l
érites de bois, et la Judith de Donatello a été enlevée ; les statues de Donatella et de Verrocchio à Or San Michele et le
et la Judith de Donatello a été enlevée ; les statues de Donatella et de Verrocchio à Or San Michele et les célèbres porte
ment les édifices avec leurs décorations picturales, et la cathédrale d’ Ancône, Saint-Apollinaire-le Neuf de Ravenne, la b
thédrale d’Ancône, Saint-Apollinaire-le Neuf de Ravenne, la basilique d’ Aquilée, les églises Santa-Maria Formosa, SS. Giov
osa, SS. Giovanni e Paolo et des Scalzi à Venise avec le beau plafond de Tiepolo qui décorait cette dernière et qui a été
ourd’hui Venise est menacée encore plus directement, et pour épargner de nouveaux dommages à la ville merveilleuse, on a d
qu’elle ne serait pas défendue. Nos ennemis ont là une belle occasion de montrer si le cri d’angoisse qui s’élève de tout
défendue. Nos ennemis ont là une belle occasion de montrer si le cri d’ angoisse qui s’élève de tout le monde civilisé les
ont là une belle occasion de montrer si le cri d’angoisse qui s’élève de tout le monde civilisé les laisse indifférents et
sse indifférents et s’ils entendent se parer plus que jamais du titre de Barbares. Échos. À propos du jubilé de Dante
r plus que jamais du titre de Barbares. Échos. À propos du jubilé de Dante Paul Guiton. Tome CXXV, numéro 469, 1er
vier 1918, p. 184-192 [184-185]. Monsieur le Directeur, Permettez-moi de faire les plus expresses réserves sur certaines r
Commandant Z., Mercure du 16 novembre 1917, à propos de l’orthodoxie de Dante. Certes, je ne veux pas critiquer l’éruditi
e l’orthodoxie de Dante. Certes, je ne veux pas critiquer l’érudition de votre correspondant, ni la patience qu’il a montr
e qu’il a montrée à traduire en alexandrins les rudes hendécasyllabes de l’Alighieri. Il y a même des détails savoureux. L
y a même des détails savoureux. Le distique : Celle qui se souillait d’ un amour adultère Et livrait sa pudeur aux princes
qui se souillait d’un amour adultère Et livrait sa pudeur aux princes de la terre, pour traduire le : Quando colei, che
iar coi regi a lui fu vista ; vaut seul un long poème. Mais laissons de côté l’esthétique pour les idées. Que le commanda
idées. Que le commandant Z. se rassure : ni ce passage ni aucun autre de la Divina commedia n’a jamais été condamné par la
tre de la Divina commedia n’a jamais été condamné par la congrégation de l’Index, qualifiée à bon droit de fameuse. Jamais
is été condamné par la congrégation de l’Index, qualifiée à bon droit de fameuse. Jamais cette congrégation n’a condamné d
lifiée à bon droit de fameuse. Jamais cette congrégation n’a condamné de fragments d’ouvrage, mais les ouvrages entiers, e
droit de fameuse. Jamais cette congrégation n’a condamné de fragments d’ ouvrage, mais les ouvrages entiers, en s’abstenant
mné de fragments d’ouvrage, mais les ouvrages entiers, en s’abstenant de désigner les passages incriminés. Or je ne sache
reste parce qu’il a voulu l’être, parce qu’à dessein il a fait œuvre de théologien orthodoxe, qu’il est l’héritier de l’é
dessein il a fait œuvre de théologien orthodoxe, qu’il est l’héritier de l’école spiritualiste de Bologne et le disciple d
e théologien orthodoxe, qu’il est l’héritier de l’école spiritualiste de Bologne et le disciple de saint Thomas. Si quelqu
’il est l’héritier de l’école spiritualiste de Bologne et le disciple de saint Thomas. Si quelques critiques trop méticule
r des points tout à fait spéciaux, et peu nombreux, qu’il serait long d’ exposer ici. En tout cas, mettre en doute cette or
c tant de vigueur peut sembler paradoxal. A-t-on jamais songé à taxer d’ athéisme les vieux maîtres, tel le Beato Angelico,
! A-t-il été plus loin qu’un certain Iacopone, franciscain originaire de Todi, ou que la dominicaine Caterina Benincara ?
ndu les contemporains du Dante. Le magnifique culte que l’on continue de rendre à Dante en Italie a eu une origine ecclési
ante en Italie a eu une origine ecclésiastique. C’est dans une église de Florence qu’en chaire Jean Boccace a fait le prem
orence qu’en chaire Jean Boccace a fait le premier commentaire public de la Divine Comédie, continué aujourd’hui par les l
des villes. En dehors de ces arguments historiques, il est affligeant de constater une fois de plus notre manque d’objecti
oriques, il est affligeant de constater une fois de plus notre manque d’ objectivisme qui nous fait nous lancer les grands
i, on veut faire passer Dante pour un hérétique ! Il serait plus sain de démontrer que tous les deux ont eu dans leur plén
n de démontrer que tous les deux ont eu dans leur plénitude les idées de leur temps. C’est pour cela qu’ils sont grands. L
C’est pour cela qu’ils sont grands. Les tirailler dans nos querelles de partis, ce n’est pas les amoindrir, mais se mépre
les littérateurs italiens, familiarisés avec son œuvre. Je vous prie d’ agréer… PAUL GUITON. Tome CXXV, numéro 470, 16
t ces semaines angoissantes que nous passâmes en Italie, au lendemain de l’étrange et soudaine retraite, de l’accident de
s passâmes en Italie, au lendemain de l’étrange et soudaine retraite, de l’accident de Caporetto, il nous arriva plusieurs
Italie, au lendemain de l’étrange et soudaine retraite, de l’accident de Caporetto, il nous arriva plusieurs fois de renco
e retraite, de l’accident de Caporetto, il nous arriva plusieurs fois de rencontrer des hommes éminents qui comptent parmi
mmes éminents qui comptent parmi les plus fougueux « interventistes » de la première heure et qui nous demandèrent à brûle
s avons été trahis ? Publiez-le, répétez-le partout en France. » L’un d’ eux saisit une feuille de papier et d’un crayon ra
iez-le, répétez-le partout en France. » L’un d’eux saisit une feuille de papier et d’un crayon rageur fit un rapide schéma
ez-le partout en France. » L’un d’eux saisit une feuille de papier et d’ un crayon rageur fit un rapide schéma. Il entendai
talie par la haute finance, par trois ou quatre grands établissements de crédit où l’Allemagne a conservé des hommes de pa
grands établissements de crédit où l’Allemagne a conservé des hommes de paille. D’autres ramifications partaient de la ce
gne a conservé des hommes de paille. D’autres ramifications partaient de la cellule centrale vers le Vatican, le parti soc
nement et le haut commandement militaire. L’exagération, la fantaisie de tels propos était manifeste. Je les mis sur le co
la fantaisie de tels propos était manifeste. Je les mis sur le compte de la vive douleur, de la noble humiliation éprouvée
propos était manifeste. Je les mis sur le compte de la vive douleur, de la noble humiliation éprouvées par tous les patri
lle du revers, qui, fin octobre, anéantit en quelques heures le fruit d’ un magnifique effort militaire de deux ans et demi
anéantit en quelques heures le fruit d’un magnifique effort militaire de deux ans et demi et livra la Vénétie à l’envahiss
-allemand. Il fallait compter encore avec cette inclination naturelle de nos amis italiens à voir, en de telles heures, de
core avec cette inclination naturelle de nos amis italiens à voir, en de telles heures, des traîtres partout, des traîtres
tout, des traîtres plus qu’il n’en est réellement. Le premier portier d’ hôtel venu à Rome, une femme du peuple à Milan, un
el venu à Rome, une femme du peuple à Milan, une gentille « ragazza » de Gênes ou de Venise vous racontent bien vite, pour
me, une femme du peuple à Milan, une gentille « ragazza » de Gênes ou de Venise vous racontent bien vite, pour peu que vou
our peu que vous les poussiez, qu’on a pu voir promener dans les rues de leur ville des généraux enchaînés, que nombre d’o
omener dans les rues de leur ville des généraux enchaînés, que nombre d’ officiers ont été fusillés pour désertion devant l
etc., etc. Et même, on a la preuve que pendant la première quinzaine de novembre, des agents, aujourd’hui activement rech
désarroi moral naturel qui régna dans le pays avant l’arrêt définitif de l’envahisseur, pour lancer de fausses proclamatio
na dans le pays avant l’arrêt définitif de l’envahisseur, pour lancer de fausses proclamations, de faux bulletins et commu
rêt définitif de l’envahisseur, pour lancer de fausses proclamations, de faux bulletins et communiqués. Ils inventèrent no
amations, de faux bulletins et communiqués. Ils inventèrent notamment de toute pièce un ordre du jour dans lequel le génér
dues à des raisons que nous indiquerons tout à l’heure, sur le compte d’ un manque de patriotisme ou de courage chez certai
aisons que nous indiquerons tout à l’heure, sur le compte d’un manque de patriotisme ou de courage chez certaines troupes
diquerons tout à l’heure, sur le compte d’un manque de patriotisme ou de courage chez certaines troupes de l’Italie centra
ompte d’un manque de patriotisme ou de courage chez certaines troupes de l’Italie centrale ou méridionale. Grossière tenta
ines troupes de l’Italie centrale ou méridionale. Grossière tentative de rallumer les antagonismes régionaux qui depuis be
onaux qui depuis belle lurette se sont atténués dans ce pays au point de n’avoir plus rien d’inquiétant pour l’unité natio
e lurette se sont atténués dans ce pays au point de n’avoir plus rien d’ inquiétant pour l’unité nationale. Quoi qu’il en s
paraît utile, après une enquête au front, à Rome, à Milan et à Gênes, de faire la somme des causes de la retraite italienn
te au front, à Rome, à Milan et à Gênes, de faire la somme des causes de la retraite italienne. Elles sont multiples, mais
somme des causes de la retraite italienne. Elles sont multiples, mais d’ ordre exclusivement moral et politique. Ce qui s’e
ages les plus curieuses, les plus émouvantes et les plus douloureuses de l’histoire de cette guerre et constitue avec la l
curieuses, les plus émouvantes et les plus douloureuses de l’histoire de cette guerre et constitue avec la liquéfaction ru
rre et constitue avec la liquéfaction russe une dure leçon pour nous. D’ aucuns sont allés partout répétant que cette guerr
’aucuns sont allés partout répétant que cette guerre était une guerre de matériel, où la victoire reviendrait à celui des
où la victoire reviendrait à celui des deux partis qui aurait le plus de canons. D’autres ont dit que la victoire serait d
et qui tiendrait un quart d’heure de plus que l’autre. Les événements de Russie et d’Italie donnent plutôt raison à ces de
ait un quart d’heure de plus que l’autre. Les événements de Russie et d’ Italie donnent plutôt raison à ces derniers. L’out
ilisés par une armée ayant un moral intact. Il a suffi, sur l’Isonzo, de l’infection partielle d’une armée qui avait donné
t un moral intact. Il a suffi, sur l’Isonzo, de l’infection partielle d’ une armée qui avait donné pendant deux ans et demi
nné pendant deux ans et demi les preuves du plus magnifique héroïsme, d’ une défaillance chez quelques centaines de soldats
u plus magnifique héroïsme, d’une défaillance chez quelques centaines de soldats soviétisés de la IIe armée pour faire tom
ïsme, d’une défaillance chez quelques centaines de soldats soviétisés de la IIe armée pour faire tomber aux mains de l’enn
nes de soldats soviétisés de la IIe armée pour faire tomber aux mains de l’ennemi des positions réputées imprenables, pour
rir une brèche par où s’engouffrèrent les six divisions toutes prêtes de von Below, pour forcer au recul cette Ire et cett
ciers du Cadore. Dans la crise défaitiste qui provoqua la défaillance de Caporetto, on a vite fait d’attribuer la plus gra
e défaitiste qui provoqua la défaillance de Caporetto, on a vite fait d’ attribuer la plus grande part de responsabilité au
aillance de Caporetto, on a vite fait d’attribuer la plus grande part de responsabilité aux socialistes officiels. Loin de
t de responsabilité aux socialistes officiels. Loin de nous la pensée de vouloir atténuer leurs fautes qui sont grandes, m
uer leurs fautes qui sont grandes, mais on verra qu’il n’y a pas lieu de faire du parti de MM. Treves et Lazzari le bouc é
ui sont grandes, mais on verra qu’il n’y a pas lieu de faire du parti de MM. Treves et Lazzari le bouc émissaire de cette
pas lieu de faire du parti de MM. Treves et Lazzari le bouc émissaire de cette aventure. Hostiles dès le principe à l’inte
principe à l’intervention, à ce qu’ils considéraient comme une guerre d’ agression et d’impérialisme, ils n’ont jamais désa
tervention, à ce qu’ils considéraient comme une guerre d’agression et d’ impérialisme, ils n’ont jamais désarmé. Ils se son
aisons supérieures, générales, qui pouvaient justifier l’intervention de l’Italie dans la guerre aux côtés des Alliés, dan
croisade contre la monstrueuse puissance allemande, contre la nation de proie, violatrice des traités au bas desquels ell
s opérées en Belgique, il s’écriait : « En nous apitoyant sur le sort de la Belgique, vous abusez de notre pitié. Vous fai
écriait : « En nous apitoyant sur le sort de la Belgique, vous abusez de notre pitié. Vous faites appel à nos sentiments c
Quelle parodie du socialisme que la sécheresse doctrinale qui inspire de telles paroles, et substitue quelques dogmes pétr
es dogmes pétrifiés à la foi vivante et agissante, au généreux esprit de révolte, à la haine de toute barbarie, de toute o
a foi vivante et agissante, au généreux esprit de révolte, à la haine de toute barbarie, de toute oppression sans quoi le
issante, au généreux esprit de révolte, à la haine de toute barbarie, de toute oppression sans quoi le socialisme n’est pl
méprisable cléricalisme rouge. Mais voilà ! Les socialistes officiels d’ Italie, qui comptent parmi les initiateurs de Zimm
es socialistes officiels d’Italie, qui comptent parmi les initiateurs de Zimmerwald, représentent admirablement, avec cert
i eût fait bondir l’auteur du Capital lui-même. Dans un numéro récent de la Critica Sociale, la revue de MM. Turati et Tre
pital lui-même. Dans un numéro récent de la Critica Sociale, la revue de MM. Turati et Treves, j’ai lu un article intitulé
ier, est même bien près de voir dans cette attitude une justification de sa théorie du bovarysme : Le bovarysme, m’écriva
sont aveugles. Pour agir sur eux, il faut leur présenter des mirages, de fausses perspectives comme au cinéma, des niaiser
series, des énormités logiques. Le bovarysme des mobiles est un sujet d’ émerveillement inépuisable. Ce sont les mêmes illu
lutter et s’immoler pour le Droit et pour la Justice et pour le règne de la Paix. Et ces mobiles sont si clairs… qu’ils in
nt les attitudes les plus contraires, incitant les uns à faire le jeu de l’ennemi et les autres à le combattre ! Je pense
s autres à le combattre ! Je pense qu’il y a des motifs plus proches, d’ une saine psychologie, des motifs plus humains de
motifs plus proches, d’une saine psychologie, des motifs plus humains de haïr l’Allemagne et de la vouloir détruire que ne
une saine psychologie, des motifs plus humains de haïr l’Allemagne et de la vouloir détruire que ne sont le culte du Droit
’Allemagne et de la vouloir détruire que ne sont le culte du Droit et de la Justice ; mais je ne pense pas qu’ils auraient
t de la Justice ; mais je ne pense pas qu’ils auraient la même valeur de persuasion. Je ne fais pas miennes toutes les id
ne fais pas miennes toutes les idées qu’exprime là l’auteur du Génie de Flaubert, mais je pense avec lui qu’au lieu de ta
is je pense avec lui qu’au lieu de tant parler aux poilus du Droit et de la Justice, personnes un peu lointaines, pour les
taines, pour les aider à supporter leur long martyre, on ferait mieux de leur rappeler les massacres de Senlis, d’Andenne,
ter leur long martyre, on ferait mieux de leur rappeler les massacres de Senlis, d’Andenne, de Dinant, de Louvain et d’Aer
ng martyre, on ferait mieux de leur rappeler les massacres de Senlis, d’ Andenne, de Dinant, de Louvain et d’Aerschot, tout
on ferait mieux de leur rappeler les massacres de Senlis, d’Andenne, de Dinant, de Louvain et d’Aerschot, toutes les igno
mieux de leur rappeler les massacres de Senlis, d’Andenne, de Dinant, de Louvain et d’Aerschot, toutes les ignominies par
rappeler les massacres de Senlis, d’Andenne, de Dinant, de Louvain et d’ Aerschot, toutes les ignominies par quoi l’Allemag
minies par quoi l’Allemagne s’est déshonorée dans cette guerre. Voilà de vivantes réalités ! Les marxistes italiens, en ma
e guerre. Voilà de vivantes réalités ! Les marxistes italiens, en mal de réalisme, n’en sont pas moins très mal venus de v
lisme, n’en sont pas moins très mal venus de vouloir, selon la parole de Verlaine, tordre le cou à l’éloquence. Verbiage p
quence. Verbiage pour verbiage, je préfère encore les phrases sonores de certains de nos journalistes ou de nos orateurs d
iage pour verbiage, je préfère encore les phrases sonores de certains de nos journalistes ou de nos orateurs de guerre à l
préfère encore les phrases sonores de certains de nos journalistes ou de nos orateurs de guerre à la torpide logomachie ma
es phrases sonores de certains de nos journalistes ou de nos orateurs de guerre à la torpide logomachie marxiste des rédac
os orateurs de guerre à la torpide logomachie marxiste des rédacteurs de l’Avanti ou de leurs frères spirituels de Berlin.
guerre à la torpide logomachie marxiste des rédacteurs de l’Avanti ou de leurs frères spirituels de Berlin. Tous les argum
hie marxiste des rédacteurs de l’Avanti ou de leurs frères spirituels de Berlin. Tous les arguments, tous les clichés de l
urs frères spirituels de Berlin. Tous les arguments, tous les clichés de la presse allemande ont trouvé asile dans le moni
le moniteur du socialisme officiel italien. Mais combien je fus navré d’ entendre un homme de la valeur de Turati me dire à
lisme officiel italien. Mais combien je fus navré d’entendre un homme de la valeur de Turati me dire à Milan, même après l
l italien. Mais combien je fus navré d’entendre un homme de la valeur de Turati me dire à Milan, même après l’article où i
e si les Alliés triomphent, l’Italie n’en sera pas moins dans un état de vassalité. Elle sera la vassale de la France et d
e n’en sera pas moins dans un état de vassalité. Elle sera la vassale de la France et de l’Angleterre. » Comment un Italie
moins dans un état de vassalité. Elle sera la vassale de la France et de l’Angleterre. » Comment un Italien peut-il envisa
au moment où l’Allemand et l’Autrichien sont aux portes de Trévise et de Bassano ? Et pourtant, Turati n’est plus que de n
portes de Trévise et de Bassano ? Et pourtant, Turati n’est plus que de nom le chef du parti socialiste officiel. Comme K
lui donnant un avertissement à peine déguisé, lui reproche l’article de la Critica Sociale où, devant l’invasion, il form
le où, devant l’invasion, il formula, pour les prolétaires, le devoir de défense nationale. Cet article, Treves l’a signé
es ferait-il amende honorable ? Nous l’attendons à l’œuvre pour juger de la sincérité de sa conversion. Un discours qu’il
nde honorable ? Nous l’attendons à l’œuvre pour juger de la sincérité de sa conversion. Un discours qu’il prononça, voici
rio contenait une phrase qui exerça sur l’esprit des masses ouvrières de Turin et de certains soldats une influence des pl
t une phrase qui exerça sur l’esprit des masses ouvrières de Turin et de certains soldats une influence des plus néfastes.
et que nous attendrons longtemps encore chez les soldats du kaiser ou de l’empereur Charles. Répétons-le : ce n’est ni un
rganisations locales et aux municipalités socialistes le « sabotage » de la guerre, par un De Giovanni, député de Turin, q
et aux municipalités socialistes le « sabotage » de la guerre, par un De  Giovanni, député de Turin, qui, couvert par l’imm
socialistes le « sabotage » de la guerre, par un De Giovanni, député de Turin, qui, couvert par l’immunité parlementaire,
, député de Turin, qui, couvert par l’immunité parlementaire, faisait de la propagande défaitiste dans les trains de solda
té parlementaire, faisait de la propagande défaitiste dans les trains de soldats, vantant l’exemple de la Russie révolutio
a propagande défaitiste dans les trains de soldats, vantant l’exemple de la Russie révolutionnaire qui, bien entendu, s’in
triomphe à travers toute l’Italie les fameux délégués du Soviet qui, de retour à Stockholm, déclarèrent qu’ils avaient si
ués du Soviet se sont faits à Rome un ennemi mortel : c’est le garçon d’ un restaurant où l’on organisa en leur honneur un
t le garçon d’un restaurant où l’on organisa en leur honneur un dîner de vingt couverts, à la fin duquel on laissa au came
erts, à la fin duquel on laissa au cameriere une lire soixante-quinze de pourboire… L’honneur du socialisme italien aura é
sauvé en Italie par des hommes comme Filippo Corridoni, glorieux mort de Sagrado, comme Bissolati et Mussolini, blessés au
comme ces fondateurs du nouveau parti qui, je l’espère, adhérera avec de nombreux socialistes belges, français et anglais
is à la Ligue fondée par M. Charles Andler pour libérer le socialisme de la tyrannie doctrinale du marxisme. Les socialist
arxisme. Les socialistes officiels ne sont pas les seuls responsables de la crise défaitiste qui a livré l’Italie à l’enva
a livré l’Italie à l’envahisseur. Il faut ajouter à leur action celle de certains neutralistes mal repentis, de certains g
ut ajouter à leur action celle de certains neutralistes mal repentis, de certains giolittiens, qui n’étaient ralliés qu’en
ence, comme ce Grosso-Campana, contre lequel on va sévir, le bénéfice de l’immunité parlementaire lui ayant été retiré. Ma
est du moins ce qui m’a été assuré dans certains milieux peu suspects de tendresse à l’égard des gens de l’Avanti ou des a
ré dans certains milieux peu suspects de tendresse à l’égard des gens de l’Avanti ou des amis de M. Giolitti. Certes, il e
peu suspects de tendresse à l’égard des gens de l’Avanti ou des amis de M. Giolitti. Certes, il est des curés de campagne
gens de l’Avanti ou des amis de M. Giolitti. Certes, il est des curés de campagne, des religieux qui, au front ou parmi le
re qui ne finit pas ! Et pourquoi, mon Dieu ? À cause de l’entêtement de la France anticléricale et de l’Angleterre protes
uoi, mon Dieu ? À cause de l’entêtement de la France anticléricale et de l’Angleterre protestante ! » À Udine, à côté du C
ul), rédigé par deux prêtres qui, quand parut la note du Pape parlant de l’inutile strage, du massacre inutile, publia un
e parlant de l’inutile strage, du massacre inutile, publia un article de commentaires se terminant par cet appel dénué d’a
e, publia un article de commentaires se terminant par cet appel dénué d’ artifice : « Et maintenant, la parole est aux tran
rnal insurrectionnel quand il était trop tard, alors que des milliers d’ exemplaires couraient déjà les cantonnements. Dans
éricale et neutraliste. Arme à deux tranchants. Imagine-t-on le moral de soldats condamnés à une guerre aussi dure que cet
e moral de soldats condamnés à une guerre aussi dure que cette guerre d’ Italie et qui jamais n’ont la joie d’un congé ? Si
erre aussi dure que cette guerre d’Italie et qui jamais n’ont la joie d’ un congé ? Si l’on ajoute à cela que le soldat ita
lie qu’à la guerre comme en toutes choses, le ventre, selon la parole de Rabelais, est le grand maître ès arts et des mesu
lon la parole de Rabelais, est le grand maître ès arts et des mesures de toute sorte sont prises pour améliorer les condit
de toute sorte sont prises pour améliorer les conditions matérielles de la vie du soldat. Dans le Popolo d’Italia, Mussol
olo d’Italia, Mussolini a entrepris une ardente campagne dans le sens de celle qu’a faite en France M. Charles Maurras « p
rventiste », M. Ettore Ciccotti, a signé avec quelques amis un projet de loi prévoyant l’octroi des terres aux soldats pay
e loi prévoyant l’octroi des terres aux soldats paysans à leur retour de la guerre, ou à leur famille, des dégrèvements d’
ysans à leur retour de la guerre, ou à leur famille, des dégrèvements d’ impôt à leur profit, etc. Enfin, M. Nittis, minist
eur profit, etc. Enfin, M. Nittis, ministre du trésor dans le cabinet de M. Orlando, économiste réputé, grand spécialiste
abinet de M. Orlando, économiste réputé, grand spécialiste en matière d’ assurances, vient de soumettre au Parlement un trè
ssurances, vient de soumettre au Parlement un très remarquable projet de loi assurant d’un coup tous les combattants. Voil
de soumettre au Parlement un très remarquable projet de loi assurant d’ un coup tous les combattants. Voilà d’excellentes
arquable projet de loi assurant d’un coup tous les combattants. Voilà d’ excellentes mesures. Prises il y a un an, elles au
ement empêché ou atténué la crise du moral qui aboutit aux événements de fin octobre. Les tentatives de fraternisation fai
se du moral qui aboutit aux événements de fin octobre. Les tentatives de fraternisation faites par les Autrichiens ne date
tentatives de fraternisation faites par les Autrichiens ne datent pas d’ hier. Elles commencèrent au lendemain de la Révolu
les Autrichiens ne datent pas d’hier. Elles commencèrent au lendemain de la Révolution russe. Mais on peut dire qu’elles n
usse. Mais on peut dire qu’elles n’aboutirent, dans une infime partie de la IIe armée italienne, qu’après l’arrivée au fro
infime partie de la IIe armée italienne, qu’après l’arrivée au front de certains éléments de Turin, la seule ville avec P
IIe armée italienne, qu’après l’arrivée au front de certains éléments de Turin, la seule ville avec Pise et Florence qui n
nce qui n’ait jamais donné une adhésion totale et unanime à la guerre de libération. Ce n’est plus un secret pour personne
e produisirent dans la capitale du Piémont en août dernier à la suite d’ insuffisances dans le ravitaillement. Ce fut sans
nsuffisances dans le ravitaillement. Ce fut sans doute une erreur que d’ envoyer alors au front, en manière de châtiment, q
Ce fut sans doute une erreur que d’envoyer alors au front, en manière de châtiment, quelques centaines d’hommes employés j
d’envoyer alors au front, en manière de châtiment, quelques centaines d’ hommes employés jusqu’alors dans les usines de gue
ent, quelques centaines d’hommes employés jusqu’alors dans les usines de guerre. Que pouvait être leur moral, sinon celui
s dans les usines de guerre. Que pouvait être leur moral, sinon celui de révoltés ? On les plaça dans un secteur « tranqui
ux, qu’il faut en revenir pour discerner l’une des causes principales de la défection malheureuse d’une fraction de la IIe
ur discerner l’une des causes principales de la défection malheureuse d’ une fraction de la IIe armée. Ces soldats avaient
une des causes principales de la défection malheureuse d’une fraction de la IIe armée. Ces soldats avaient été tellement i
fer à une cessation des hostilités avant l’hiver. On fit l’offensive de la Bainsizza. Mais certains soldats avaient cette
vaient cette conviction que c’était le dernier effort qu’on réclamait d’ eux et que, le plateau étant pris, la guerre serai
i était admirablement renseigné sur cet état d’esprit, sur les effets de la double propagande socialiste et catholique dan
fets de la double propagande socialiste et catholique dans une partie de l’armée italienne. Cet état d’esprit, il l’entret
n lançant dans la tranchée italienne des brochures, des proclamations de toute sorte et même de faux numéros du Giornale d
hée italienne des brochures, des proclamations de toute sorte et même de faux numéros du Giornale d’Italia ou de la Stampa
ations de toute sorte et même de faux numéros du Giornale d’Italia ou de la Stampa. Ceci n’est pas fait pour nous étonner
Stampa. Ceci n’est pas fait pour nous étonner outre mesure. Au début de la guerre, les Allemands, qu’on s’en souvienne, o
erre, les Allemands, qu’on s’en souvienne, ont fabriqué semblablement de faux numéros du Petit Parisien pour tâcher de jet
fabriqué semblablement de faux numéros du Petit Parisien pour tâcher de jeter le trouble et l’affolement dans l’opinion f
ints à un numéro du grand journal romain qui passe pour être l’organe de M. Sonnino, si ce n’est qu’en troisième page on y
page on y trouvait imprimée, en caractères microscopiques, l’annonce de troubles inventés de toutes pièces, soi-disant su
mprimée, en caractères microscopiques, l’annonce de troubles inventés de toutes pièces, soi-disant survenus à Florence ou
ent et le commandement suprême auraient dû connaître le mauvais moral d’ une partie de la IIe armée. On leur reproche aussi
mandement suprême auraient dû connaître le mauvais moral d’une partie de la IIe armée. On leur reproche aussi d’avoir accu
le mauvais moral d’une partie de la IIe armée. On leur reproche aussi d’ avoir accumulé trop près du front des approvisionn
furent une proie facile pour l’envahisseur. Il ne nous appartient pas de dire si ces jugements sont faux ou justes. Nous v
urs avant l’accident, on saisit sur un prisonnier autrichien un ordre d’ opérations dont la précision extrême parut à nos a
hien un ordre d’opérations dont la précision extrême parut à nos amis d’ Italie le signe d’une folie, d’une mégalomanie ava
érations dont la précision extrême parut à nos amis d’Italie le signe d’ une folie, d’une mégalomanie avancée. Cet ordre an
la précision extrême parut à nos amis d’Italie le signe d’une folie, d’ une mégalomanie avancée. Cet ordre annonçait que t
annonçait que tel jour, à telle heure, les Autrichiens s’empareraient d’ une position considérée comme imprenable, que deux
aron de Münchhausen. Hélas ! c’étaient eux qui se trompaient. Le plan de l’ennemi s’exécuta avec la précision et la régula
ent. Le plan de l’ennemi s’exécuta avec la précision et la régularité d’ un mouvement d’horlogerie. Qu’est-ce que cela prou
l’ennemi s’exécuta avec la précision et la régularité d’un mouvement d’ horlogerie. Qu’est-ce que cela prouve, sinon que l
mands, leurs maîtres et inspirateurs, étaient parfaitement au courant de l’état moral des troupes qui gardaient le secteur
ement au courant de l’état moral des troupes qui gardaient le secteur de Caporetto et pouvaient compter sur leur défection
ainsi ouverte, se précipitèrent bientôt les 6 divisions toutes prêtes de von Below. Les admirateurs du Pape et de l’Intern
es 6 divisions toutes prêtes de von Below. Les admirateurs du Pape et de l’Internationale ne manifestèrent pas longtemps.
ionale ne manifestèrent pas longtemps. On eut vite fait, sur la route de Laybach, de leur imposer silence par les moyens f
nifestèrent pas longtemps. On eut vite fait, sur la route de Laybach, de leur imposer silence par les moyens forts, dès qu
les lignes italiennes des officiers bulgares et autrichiens, en tenue de bersaglieri ou d’alpins, parlant l’italien à la p
nes des officiers bulgares et autrichiens, en tenue de bersaglieri ou d’ alpins, parlant l’italien à la perfection et dont
d’alpins, parlant l’italien à la perfection et dont la mission était de semer la panique. Ils apportèrent de faux ordres
fection et dont la mission était de semer la panique. Ils apportèrent de faux ordres de repli. Ils allèrent crier : Sauve
la mission était de semer la panique. Ils apportèrent de faux ordres de repli. Ils allèrent crier : Sauve qui peut ! dans
lèrent crier : Sauve qui peut ! dans les cantonnements. Quelques-unes de ces basses ruses de guerre ont pu être démasquées
qui peut ! dans les cantonnements. Quelques-unes de ces basses ruses de guerre ont pu être démasquées. Les armées de l’Is
unes de ces basses ruses de guerre ont pu être démasquées. Les armées de l’Isonzo et du Cadore n’avaient que peu de routes
e routes pour battre en retraite à travers les montagnes. Pour comble de malheur, une pluie diluvienne tomba pendant deux
jours, grossissant les eaux du Tagliamento, au point que les amarres d’ un pont jeté sur ce fleuve se rompirent au moment
d’un pont jeté sur ce fleuve se rompirent au moment où des centaines de soldats et de profughi, de malheureux civils, le
é sur ce fleuve se rompirent au moment où des centaines de soldats et de profughi, de malheureux civils, le franchissaient
ve se rompirent au moment où des centaines de soldats et de profughi, de malheureux civils, le franchissaient. Dans la sui
i qui ont tout organisé, jusqu’à la météorologie, devaient bénéficier d’ une sécheresse prolongée, alors qu’on les contenai
e cette dernière rivière. Sur une cime où nous sommes montés au début de décembre et d’où nous assistâmes à la capture de
e rivière. Sur une cime où nous sommes montés au début de décembre et d’ où nous assistâmes à la capture de Meletta Davanti
mmes montés au début de décembre et d’où nous assistâmes à la capture de Meletta Davanti par l’envahisseur, il y avait 13 
la capture de Meletta Davanti par l’envahisseur, il y avait 13 degrés de froid, mais pas un centimètre de neige, alors qu’
l’envahisseur, il y avait 13 degrés de froid, mais pas un centimètre de neige, alors qu’il y en avait 3 mètres en 1916 à
sionnantes dont ils furent témoins au moment où s’arrêta le mouvement de retraite. Sur une route, entre le Piave et Trévis
aite. Sur une route, entre le Piave et Trévise, avançaient lentement, de chaque côté de la file des camions et véhicules d
oute, entre le Piave et Trévise, avançaient lentement, de chaque côté de la file des camions et véhicules de toute sorte,
nçaient lentement, de chaque côté de la file des camions et véhicules de toute sorte, deux théories de sbandati, de soldat
ôté de la file des camions et véhicules de toute sorte, deux théories de sbandati, de soldats sans armes, sans équipement.
e des camions et véhicules de toute sorte, deux théories de sbandati, de soldats sans armes, sans équipement. Ils s’en all
as ? » Cependant, à mesure qu’ils avançaient, les pauvres apprenaient de quel monstrueux stratagème, de quelle basse ruse
ls avançaient, les pauvres apprenaient de quel monstrueux stratagème, de quelle basse ruse de guerre ils avaient été victi
uvres apprenaient de quel monstrueux stratagème, de quelle basse ruse de guerre ils avaient été victimes, comment Allemand
trichiens les avaient dupés, profanant une fois : de plus cette image de la Paix sereine, de la Paix rédemptrice qui hallu
t dupés, profanant une fois : de plus cette image de la Paix sereine, de la Paix rédemptrice qui hallucine des millions d’
de la Paix sereine, de la Paix rédemptrice qui hallucine des millions d’ êtres souffrants. Peu à peu, le remords, avec la h
plus frustes paysans comme chez les bourgeois cultivés, le sentiment de l’honneur. Le général Graziani, soldat énergique,
t de l’honneur. Le général Graziani, soldat énergique, qui fut chargé de réformer, de ressaisir ces fractions débandées de
r. Le général Graziani, soldat énergique, qui fut chargé de réformer, de ressaisir ces fractions débandées de la IIe armée
que, qui fut chargé de réformer, de ressaisir ces fractions débandées de la IIe armée, n’eut guère de peine à reprendre bi
er, de ressaisir ces fractions débandées de la IIe armée, n’eut guère de peine à reprendre bien en main ces malheureux sol
reprendre bien en main ces malheureux soldats. Aux portes de Trévise, de chaque côté de la route, il fit dresser dans les
en main ces malheureux soldats. Aux portes de Trévise, de chaque côté de la route, il fit dresser dans les champs de grand
e Trévise, de chaque côté de la route, il fit dresser dans les champs de grandes pancartes sur lesquelles on lisait : « II
mps de grandes pancartes sur lesquelles on lisait : « IIe Armée. Lieu de concentration de l’infanterie, de l’artillerie, d
ncartes sur lesquelles on lisait : « IIe Armée. Lieu de concentration de l’infanterie, de l’artillerie, du génie, etc. » J
elles on lisait : « IIe Armée. Lieu de concentration de l’infanterie, de l’artillerie, du génie, etc. » J’ai revu à quelqu
fanterie, de l’artillerie, du génie, etc. » J’ai revu à quelque temps de là ce général, à son poste de commandement, dans
génie, etc. » J’ai revu à quelque temps de là ce général, à son poste de commandement, dans un secteur qui fut au cours de
dans un secteur qui fut au cours de ces dernières semaines le théâtre de furieuses offensives autrichiennes. Un petit homm
à la barbe fourchue, aux manières affables, avec des yeux pétillants de malice mais où luit tout à coup, par éclairs, une
, par éclairs, une dure énergie. Il ramena, comme des moutons, nombre de sbandati. Il en est pourtant qui furent jusqu’à R
roclamations du général Diaz affichées dans toute l’Italie menacèrent de mort ceux qui ne rejoindraient pas leur corps dan
ours. La menace était même inutile, car, sous le coup, sous l’affront de l’invasion, le moral de l’arrière s’était complèt
me inutile, car, sous le coup, sous l’affront de l’invasion, le moral de l’arrière s’était complètement transformé et des
ère s’était complètement transformé et des paysannes, mères ou femmes de soldats, firent honte aux sbandati, les renvoyère
, les renvoyèrent immédiatement au front. Certains interventionnistes de la première heure, des amis sûrs de l’Entente, vo
ront. Certains interventionnistes de la première heure, des amis sûrs de l’Entente, vont jusqu’à prétendre que ce revers d
ure, des amis sûrs de l’Entente, vont jusqu’à prétendre que ce revers de fin octobre, qui, nous croyons l’avoir montré, n’
, au lieu de se défendre sur l’Isonzo. Mais qu’il y ait quelque chose de changé en Italie, on le voit dans les scènes de l
l y ait quelque chose de changé en Italie, on le voit dans les scènes de la rue, dans l’attitude des foules ou des politic
l’attitude des foules ou des politiciens qui les suivent. Le langage de M. Orlando et ses actes ne sont plus ceux d’hier.
les suivent. Le langage de M. Orlando et ses actes ne sont plus ceux d’ hier. M. Giolitti lui-même, dans la séance solenne
très « union sacrée » du 14 novembre, n’a pu parler que dans le sens de la résistance énergique. Et c’est l’un des chefs
battaient comme des lions sur le plateau des Sept Communes ou au col de la Beretta, m’avouait : « Que voulez-vous ? La dé
ons que l’approuver. » À Rome, j’ai assisté au départ des bersaglieri de la classe 1918. Cela se fit de jour, au milieu d’
j’ai assisté au départ des bersaglieri de la classe 1918. Cela se fit de jour, au milieu d’un enthousiasme délirant, alors
ations fâcheuses, n’avaient jamais fait partir que la nuit les trains de renforts ou de recrues. Ainsi se vérifia une fois
s, n’avaient jamais fait partir que la nuit les trains de renforts ou de recrues. Ainsi se vérifia une fois de plus, duran
mporte quel autre peuple latin. § Il n’est rien qui entache l’honneur de ce peuple dans la cruelle, l’horrible leçon que l
fligea aux pauvres soldats trop confiants, hypnotisés par le prestige de la tiare ou quelques ritournelles internationalis
au cours de cette dure retraite, des épisodes glorieux, des prodiges de valeur et d’adresse qui forcèrent jusqu’à l’admir
cette dure retraite, des épisodes glorieux, des prodiges de valeur et d’ adresse qui forcèrent jusqu’à l’admiration de l’en
es prodiges de valeur et d’adresse qui forcèrent jusqu’à l’admiration de l’ennemi. Nous songeons non seulement à l’esprit
qu’à l’admiration de l’ennemi. Nous songeons non seulement à l’esprit de sacrifice que déploya la cavalerie génoise en cou
ouvrant le repli sur la Livenza et le Piave, mais encore au sauvetage de la Ire armée accrochée aux rochers du Carso, de l
s encore au sauvetage de la Ire armée accrochée aux rochers du Carso, de la IIIe armée perdue parmi les glaciers, parmi le
Cadore. Ces deux armées, les stratèges allemands, grands ordonnateurs de cette nouvelle straf-expédition, comptaient les p
ition, comptaient les prendre à coup sûr, une fois la brèche ouverte, d’ un ou plutôt de deux coups de filet. Eh bien, non
nt les prendre à coup sûr, une fois la brèche ouverte, d’un ou plutôt de deux coups de filet. Eh bien, non seulement elles
à coup sûr, une fois la brèche ouverte, d’un ou plutôt de deux coups de filet. Eh bien, non seulement elles échappèrent à
r leur flanc se déroulaient des combats violents qui devaient décider de leur sort. C’est la Gazette de Francfort, je croi
combats violents qui devaient décider de leur sort. C’est la Gazette de Francfort, je crois, qui a reconnu que le sauveta
est la Gazette de Francfort, je crois, qui a reconnu que le sauvetage de la IIIe armée italienne restera comme une des plu
e de la IIIe armée italienne restera comme une des plus belles choses de cette guerre. Et voici un trait peu connu de l’hé
e des plus belles choses de cette guerre. Et voici un trait peu connu de l’héroïque folie garibaldienne qui trouve à se dé
nnité jusqu’en des heures sombres comme celles-là, où souffla un vent de désastre. La brigade commandée par le colonel Pep
baldi occupait un secteur dont le point culminant était à 3345 mètres d’ altitude. Elle reçut un jour de fin octobre l’ordr
le point culminant était à 3345 mètres d’altitude. Elle reçut un jour de fin octobre l’ordre de s’emparer d’une hauteur vo
t à 3345 mètres d’altitude. Elle reçut un jour de fin octobre l’ordre de s’emparer d’une hauteur voisine. Toutes les dispo
es d’altitude. Elle reçut un jour de fin octobre l’ordre de s’emparer d’ une hauteur voisine. Toutes les dispositions étaie
de l’attaque. Garibaldi allait donner dans quelques heures le signal de l’assaut. Quand, tout à coup, arriva l’affreuse n
le signal de l’assaut. Quand, tout à coup, arriva l’affreuse nouvelle de la catastrophe de Caporetto et l’ordre de repli s
aut. Quand, tout à coup, arriva l’affreuse nouvelle de la catastrophe de Caporetto et l’ordre de repli stratégique. Mais q
arriva l’affreuse nouvelle de la catastrophe de Caporetto et l’ordre de repli stratégique. Mais quand même, malgré tout,
ordre de repli stratégique. Mais quand même, malgré tout, à seule fin de faire sentir leur force une fois de plus aux Autr
force une fois de plus aux Autrichiens si souvent battus, les soldats de Garibaldi exécutèrent l’ordre d’opérations primit
hiens si souvent battus, les soldats de Garibaldi exécutèrent l’ordre d’ opérations primitif, culbutèrent l’ennemi dans les
érations primitif, culbutèrent l’ennemi dans les ravins, s’emparèrent de l’objectif assigné et après, après seulement, bat
etraite suivant les ordres du commandement suprême, dans la direction de Bellune. Des alpins, originaires de Feltre ou du
dement suprême, dans la direction de Bellune. Des alpins, originaires de Feltre ou du Cordevole, faisant partie d’unités l
ne. Des alpins, originaires de Feltre ou du Cordevole, faisant partie d’ unités levées par le recrutement régional et comba
t leur femme et leurs enfants, puis allèrent mettre le feu aux dépôts de vivres voisins. Des détachements considérés comme
agique que l’île des morts que nous devons à l’imagination romantique d’ un Bœcklin. C’est là, comme à Vidor, comme à Saint
klin. C’est là, comme à Vidor, comme à Saint-Donat, comme dans l’anse de Zenson qu’on finit par contenir les troupes de Bo
nat, comme dans l’anse de Zenson qu’on finit par contenir les troupes de Boroevic. Une nuit, à la faveur du brouillard, le
, les Autrichiens réussirent à jeter une passerelle sur l’un des bras de la rivière et pénétrèrent dans l’île d’où, aux pr
passerelle sur l’un des bras de la rivière et pénétrèrent dans l’île d’ où, aux premières lueurs de l’aube, ils se lancère
as de la rivière et pénétrèrent dans l’île d’où, aux premières lueurs de l’aube, ils se lancèrent à l’assaut vers la rive
italienne fut enfoncée et l’ennemi arriva même jusqu’aux canons. Déjà de nombreux prisonniers avaient été amenés dans l’îl
Italiens contre-attaquèrent avec des réserves rassemblées hâtivement. De l’île, les prisonniers les encourageaient en lanç
ement. De l’île, les prisonniers les encourageaient en lançant le cri de Savoia ! renouvelant ainsi l’héroïque exploit de
nt en lançant le cri de Savoia ! renouvelant ainsi l’héroïque exploit de la Tour d’Auvergne. Deux fois, la contre-attaque
nt le cri de Savoia ! renouvelant ainsi l’héroïque exploit de la Tour d’ Auvergne. Deux fois, la contre-attaque fut repouss
, la contre-attaque fut repoussée. Finalement, les jeunes bersagliers de 18 ans, qui pour la première fois allaient au feu
s aux plus rudes combattants du Carso. Ils firent un terrible carnage d’ Autrichiens, officiers et soldats. Les seuls de ce
nt un terrible carnage d’Autrichiens, officiers et soldats. Les seuls de ceux-ci qui survécurent se rendirent aux prisonni
qui survécurent se rendirent aux prisonniers qui n’avaient pas expié d’ un coup de baïonnette ou de revolver leur héroïque
curent se rendirent aux prisonniers qui n’avaient pas expié d’un coup de baïonnette ou de revolver leur héroïque témérité.
nt aux prisonniers qui n’avaient pas expié d’un coup de baïonnette ou de revolver leur héroïque témérité. Qui pourrait dou
baïonnette ou de revolver leur héroïque témérité. Qui pourrait douter de la valeur et du courage d’une armée capable de te
eur héroïque témérité. Qui pourrait douter de la valeur et du courage d’ une armée capable de tels exploits ? Après dix bat
é. Qui pourrait douter de la valeur et du courage d’une armée capable de tels exploits ? Après dix batailles qui toutes fu
ctorieuses, le revers qu’elle a subi sur l’Isonzo est dû à des causes d’ ordre purement moral, à un sciopero, une grève mil
e purement moral, à un sciopero, une grève militaire partielle, œuvre de quelques malheureux gagnés par la folie maximalis
r la folie maximaliste, dupés par le pharisaïsme vaticanesque. Il est de ces malheureux qui, sur la route de Laybach, ont
pharisaïsme vaticanesque. Il est de ces malheureux qui, sur la route de Laybach, ont expié, dit-on, ce moment d’aberratio
malheureux qui, sur la route de Laybach, ont expié, dit-on, ce moment d’ aberration. Les Autrichiens en auraient fusillé qu
ie, le citoyen Lazzari voyait comment il pouvait concilier l’apologie de Lénine avec l’obligation de tenir compte de l’inv
t comment il pouvait concilier l’apologie de Lénine avec l’obligation de tenir compte de l’invasion. Il est des jusqu’au-b
vait concilier l’apologie de Lénine avec l’obligation de tenir compte de l’invasion. Il est des jusqu’au-boutistes civils
mpte de l’invasion. Il est des jusqu’au-boutistes civils qui manquent de décence, mais je connais des embusqués de la Révo
utistes civils qui manquent de décence, mais je connais des embusqués de la Révolution et du Baiser-Lamourette qui sont bi
orté ici même a, paraît-il, pour auteur Pasquale Villari qui, au dire de son bibliographe Baldasseroni, écrivit quatre cen
précoce, car s’il publie son premier écrit après la trentaine, c’est de 1859 à 1861 qu’il publia son chef-d’œuvre : Savon
monarque lui voulait. Le roi le reçut familièrement dans son cabinet de travail et tout en causant lui remit une boîte de
nt dans son cabinet de travail et tout en causant lui remit une boîte de cuir que Villari mit dans sa poche. Ils devisèren
e précieux. » Et tirant l’étui, il l’ouvrit et vit briller le collier d’ or de l’Annonciade, l’ordre des souverains. For
cieux. » Et tirant l’étui, il l’ouvrit et vit briller le collier d’or de l’Annonciade, l’ordre des souverains. Fortunio
le premier enfant élevé en couveuse. C’est, du moins, ce qui ressort d’ un récit publié dans Le Jugement des savants sur l
(Paris, 1722). Fortunio Liceti, « l’un des plus célèbres philosophes de notre siècle et l’un des plus laborieux écrivains
bres philosophes de notre siècle et l’un des plus laborieux écrivains de la République des lettres », était né avant terme
e la République des lettres », était né avant terme pendant un voyage de ses parents sur la côte de Gênes, le 31 octobre 1
 », était né avant terme pendant un voyage de ses parents sur la côte de Gênes, le 31 octobre 1577. Son père, médecin, le
 1577. Son père, médecin, le fit transporter à Rapallo et « entreprit d’ achever l’ouvrage de la nature et de travailler à
ecin, le fit transporter à Rapallo et « entreprit d’achever l’ouvrage de la nature et de travailler à la formation de l’en
nsporter à Rapallo et « entreprit d’achever l’ouvrage de la nature et de travailler à la formation de l’enfant avec le mêm
prit d’achever l’ouvrage de la nature et de travailler à la formation de l’enfant avec le même artifice que celui dont on
autres auteurs prétendent que Liceti fut élevé dans une caisse garnie de coton. Il faut ajouter que l’extraordinaire étend
coton. Il faut ajouter que l’extraordinaire étendue des connaissances de Liceti témoigne avec sa longévité de l’excellence
inaire étendue des connaissances de Liceti témoigne avec sa longévité de l’excellence du traitement que son père avait ima
26-542 [537-539, 539-540]. Capitaine C. Marabini : Les Garibaldiens de l’Argonne, Payot, 3.50 Avec les Garibaldiens d
: Les Garibaldiens de l’Argonne, Payot, 3.50 Avec les Garibaldiens de l’Argonne. M. C. Marabini, qui fut des combattant
es Garibaldiens de l’Argonne. M. C. Marabini, qui fut des combattants de la légion, a retracé l’historique de son organisa
arabini, qui fut des combattants de la légion, a retracé l’historique de son organisation et de ses quelques jours de camp
mbattants de la légion, a retracé l’historique de son organisation et de ses quelques jours de campagne, la première année
, a retracé l’historique de son organisation et de ses quelques jours de campagne, la première année de la guerre. — Déjà
organisation et de ses quelques jours de campagne, la première année de la guerre. — Déjà en 1870-1871, les Garibaldiens
us se ranger à nos côtés et les survivants parlent encore des combats de Dijon. — C’est qu’il est dans leur tradition de d
nt encore des combats de Dijon. — C’est qu’il est dans leur tradition de donner la main aux peuples qui ont à lutter pour
ieurs y furent tués. Ayant offert leurs services à la France au début de la campagne, les petits-fils de Garibaldi réunire
t leurs services à la France au début de la campagne, les petits-fils de Garibaldi réunirent bientôt 12.000 hommes qui fur
bandon dans les vignes, dans les prés ou les potagers « avec une joie de liberté quasi humaine ». Le train allait lentemen
pour arriver à Lyon. Au bout de quelques jours on apprit la victoire de la Marne et la joie succéda aux angoisses du débu
dant à Montélimar pour s’organiser ; des recrues lui vinrent de Nice, de Lyon, d’Orléans, d’Avignon, de Marseille. Mais il
ntélimar pour s’organiser ; des recrues lui vinrent de Nice, de Lyon, d’ Orléans, d’Avignon, de Marseille. Mais il semble q
ur s’organiser ; des recrues lui vinrent de Nice, de Lyon, d’Orléans, d’ Avignon, de Marseille. Mais il semble qu’avec le s
ser ; des recrues lui vinrent de Nice, de Lyon, d’Orléans, d’Avignon, de Marseille. Mais il semble qu’avec le séjour de Mo
d’Orléans, d’Avignon, de Marseille. Mais il semble qu’avec le séjour de Montélimar, tous ces Italiens, dont on connaît le
liens, dont on connaît le caractère plutôt entreprenant, avaient fait de véritables ravages dans le cœur des dames, — tant
ini fut envoyé cantonner à Monbouché, à 5 kil., puis à Nîmes, au camp de Garrigues. Certains d’ailleurs firent des fugues
our Magne, etc… Le 10 novembre enfin, eut lieu me départ pour le camp de Mailly, où les troupes eurent quelques jours de r
e départ pour le camp de Mailly, où les troupes eurent quelques jours de repos et d’exercice avant d’être dirigées sur le
r le camp de Mailly, où les troupes eurent quelques jours de repos et d’ exercice avant d’être dirigées sur le front (17 no
ly, où les troupes eurent quelques jours de repos et d’exercice avant d’ être dirigées sur le front (17 nov.). Elles passèr
nov.). Elles passèrent enfin à Maisons-en-Champagne et sur les champs de bataille de la Marne ; à Vavray-le-Petit, qui pré
passèrent enfin à Maisons-en-Champagne et sur les champs de bataille de la Marne ; à Vavray-le-Petit, qui présentait le n
e ; à Vavray-le-Petit, qui présentait le navrant spectacle des ruines de la guerre, avec ses maisons partout incendiées, é
e-Bois. Elles avaient fini par arriver en Argonne où elles trouvèrent de la neige, et pour Noël furent envoyées dans la zo
les trouvèrent de la neige, et pour Noël furent envoyées dans la zone de feu. Elles eurent bientôt l’ordre d’attaquer au b
oël furent envoyées dans la zone de feu. Elles eurent bientôt l’ordre d’ attaquer au bois de Bolante les tranchées allemand
dans la zone de feu. Elles eurent bientôt l’ordre d’attaquer au bois de Bolante les tranchées allemandes qui s’avançaient
t fait connaissance avec l’ennemi et c’est là que Bruno Garibaldi, un de leurs chefs, fut tué. À la suite de cette attaque
ands chansonnèrent les Italiens assez bruyamment, — avec « tintamarre de gamelles, d’ustensiles en fer blanc ». Mais nos f
èrent les Italiens assez bruyamment, — avec « tintamarre de gamelles, d’ ustensiles en fer blanc ». Mais nos futurs alliés
futurs alliés devaient avoir leur revanche. Ils se trouvèrent au Four de Paris (5 janv.), — avec de l’eau jusqu’aux genoux
r leur revanche. Ils se trouvèrent au Four de Paris (5 janv.), — avec de l’eau jusqu’aux genoux, — à Claon, au combat des
at des Courtes-Chausses, où l’attaque fut préparée par des explosions de mines, des rafales d’artillerie et leur fut un vé
s, où l’attaque fut préparée par des explosions de mines, des rafales d’ artillerie et leur fut un véritable succès. Deux m
mmes. — Le récit indique cependant les honneurs rendus à la dépouille de Bruno Garibaldi quand elle fut ramenée à Rome. L’
guerre à nos côtés ; les Garibaldiens revinrent et, après avoir tenté de faire accepter une diversion en Albanie avec un c
avoir tenté de faire accepter une diversion en Albanie avec un corps de 3.000 volontaires, prirent simplement leur poste
nie avec un corps de 3.000 volontaires, prirent simplement leur poste de combat dans les Alpes, contre l’armée autrichienn
te de combat dans les Alpes, contre l’armée autrichienne. La relation de M. G. Marabini, sans être une histoire suivie, es
e, car elle reste vivante, animée, — même avec la précision excessive de nommer chacun dans ses actes, de noter les traits
, — même avec la précision excessive de nommer chacun dans ses actes, de noter les traits de caractère, de donner la biogr
cision excessive de nommer chacun dans ses actes, de noter les traits de caractère, de donner la biographie comme les paro
ve de nommer chacun dans ses actes, de noter les traits de caractère, de donner la biographie comme les paroles. On a l’im
à battre l’ennemi. Nous avons su gré, toutefois, à nos amis italiens de leur effort personnel aux premiers mois de la gue
efois, à nos amis italiens de leur effort personnel aux premiers mois de la guerre, comme ensuite de l’intervention du pay
e leur effort personnel aux premiers mois de la guerre, comme ensuite de l’intervention du pays, qui a pu détourner en par
uite de l’intervention du pays, qui a pu détourner en partie l’effort de nos adversaires. Le secours qui leur a été apport
cemment, — outre l’intérêt que nous pouvons avoir dans les événements d’ Italie, — est aussi bien le règlement d’une vieill
ons avoir dans les événements d’Italie, — est aussi bien le règlement d’ une vieille dette. H.-G. Wells : La Guerre et l
Guerre et l’Avenir, Albin Michel, 3.50 [extrait] Ce qu’ont essayé d’ imposer les Allemands avec la presse d’outre-Rhin,
[extrait] Ce qu’ont essayé d’imposer les Allemands avec la presse d’ outre-Rhin, nous dit d’autre part H.-G. Wells, dan
faire des événements actuels. Il appelle cet arrangement : le trafic de l’effigie, et l’oppose à la réalité. Il va donc v
tré que gens dont le regard demandait : Pourquoi le conflit, pourquoi de telles horreurs ? Le fait, pour nous, est malheur
idé, et non moins nous pouvons croire que le désastre au point de vue de la civilisation sera plutôt général.— Wells const
ue nous sommes en présence d’une œuvre anonyme, collective, — l’œuvre de la masse, — ce qui ne l’empêche pas de parler ave
anonyme, collective, — l’œuvre de la masse, — ce qui ne l’empêche pas de parler avec affection et même une certaine ferveu
e l’empêche pas de parler avec affection et même une certaine ferveur de nos généraux : Joffre, Pellé, Castelnau, qui inca
os généraux : Joffre, Pellé, Castelnau, qui incarnent les plus belles de nos qualités. Il donne même un croquis curieux du
ait qu’à côté de la guerre. — Nous arrivons à ses tableaux du « front de l’Isonzo » avec des scènes typiques comme la proc
nce des charrettes siciliennes portant sur les panneaux des peintures de sujets divers. Il se trouva dépasser Palmanova, a
le forte ; Aquilée dont la cathédrale a été construite sur les ruines d’ une primitive basilique, et qui n’est qu’un villag
sur les ruines d’une primitive basilique, et qui n’est qu’un village de maisons éparses ; puis ce furent Ganzia, Sagrado,
maisons éparses ; puis ce furent Ganzia, Sagrado, des bourgs détruits de la région : Lucinico, San Martino, Doberdo. Au-de
olomites ; la première offensive autrichienne, — qui avait l’avantage d’ un terrain d’attaque plus élevé, puis parle des vi
première offensive autrichienne, — qui avait l’avantage d’un terrain d’ attaque plus élevé, puis parle des villes italienn
us élevé, puis parle des villes italiennes qui ont eu à souffrir déjà de la guerre, comme Vérone et Venise. […] À l’ét
a Revue des Nations latines préconise, depuis sa fondation, une sorte de fédération des nations française et italienne. M.
e. M. Charles Gide apporte à l’enquête établie par la revue le tribut de sa perspicacité, en économiste ayant horreur des
tous (ou presque tous) les pays belligérants. Or il n’est pas besoin d’ être fin psychologue pour prévoir que chacun d’eux
Or il n’est pas besoin d’être fin psychologue pour prévoir que chacun d’ eux sera enclin à faire peser la responsabilité de
prévoir que chacun d’eux sera enclin à faire peser la responsabilité de ses déceptions plutôt sur ses amis que sur ses en
arties en cause sont nombreuses, neuf, à ne compter même que les pays d’ Europe, et avant qu’on ait pu donner satisfaction,
ent ses intérêts se trouveront nécessairement en opposition avec ceux de deux autres des pays belligérants, le premier et
le conflit mondial, mais de plus je ne vois pas très bien un Congrès de la Paix, présidé peut-être par le président Wilso
par le président Wilson, qui a proclamé le principe du « Libre accès de chaque pays à la mer », fermant à l’Autriche et à
tâche ici sera plus aisée, puisqu’il n’existe pas entre les deux pays de compétitions territoriales, pas en Europe tout au
rope tout au moins — et qu’entre les deux existe, sinon cette parenté de sang, dont on parle si souvent dans les discours
officiels, tout au moins des liens puissants noués par une communauté d’ histoire et de civilisation. Mais ce n’est pas une
t au moins des liens puissants noués par une communauté d’histoire et de civilisation. Mais ce n’est pas une raison suffis
n’est pas une raison suffisante, car il est peut-être plus difficile d’ établir l’union entre des pays qui ont des caractè
cités de même nom soient celles qui se repoussent et les électricités de nom contraire celles qui s’attirent, est égalemen
que. Il est bien évident, par exemple, que le fait pour les deux pays d’ avoir tous les deux pour principale production ind
’on réussira à établir entre les deux pays soit une certaine division de travail dans ces deux branches de la production,
eux pays soit une certaine division de travail dans ces deux branches de la production, soit, par une méthode inverse, un
s, notamment, comme on l’a souvent fait remarquer, pour l’exportation de main d’œuvre d’Italie en France (quant à l’export
ment, comme on l’a souvent fait remarquer, pour l’exportation de main d’ œuvre d’Italie en France (quant à l’exportation in
mme on l’a souvent fait remarquer, pour l’exportation de main d’œuvre d’ Italie en France (quant à l’exportation inverse, c
t à l’exportation inverse, celle dont on a souvent parlé aussi, celle de capitaux de France en Italie, je ne pense pas qu’
ation inverse, celle dont on a souvent parlé aussi, celle de capitaux de France en Italie, je ne pense pas qu’il y ait lie
lle de capitaux de France en Italie, je ne pense pas qu’il y ait lieu d’ y compter de longtemps : la France aura assez à fa
aux de France en Italie, je ne pense pas qu’il y ait lieu d’y compter de longtemps : la France aura assez à faire de recon
il y ait lieu d’y compter de longtemps : la France aura assez à faire de reconstituer d’abord son propre capital). Mais, m
r d’abord son propre capital). Mais, même ici, il y aura des conflits d’ intérêts qu’il importe de prévoir afin d’essayer d
tal). Mais, même ici, il y aura des conflits d’intérêts qu’il importe de prévoir afin d’essayer de les résoudre préventive
aura des conflits d’intérêts qu’il importe de prévoir afin d’essayer de les résoudre préventivement. Ce ne sera pas la qu
d’essayer de les résoudre préventivement. Ce ne sera pas la question de l’égalité des droits et des salaires entre ouvrie
icats français, mais, ce qui pourrait en faire, ce serait la question de la naturalisation des immigrés italiens, au cas o
italiens, au cas où le gouvernement italien prendrait pour politique de l’empêcher. Si ces colonies devaient rester réfra
toute assimilation dans les pays étrangers, elles risqueraient alors d’ être aussi mal supportées que des balles dans la c
Mais l’Italie a une natalité assez forte pour ne pas se montrer avare d’ hommes, d’autant plus que ses économistes peuvent
lie a une natalité assez forte pour ne pas se montrer avare d’hommes, d’ autant plus que ses économistes peuvent lui démont
i démontrer que l’émigration n’a que rarement empêché l’accroissement de la population et parfois l’a stimulé. À ce propos
irée et dont pourtant la portée sera énorme : c’est que la population de l’Italie se trouvera probablement supérieure à ce
la population de l’Italie se trouvera probablement supérieure à celle de la France. En effet, au cours de la guerre, la po
ître, non seulement par l’accroissement automatique qui était environ de 600.000 âmes par an, mais en plus par la cessatio
i était environ de 600.000 âmes par an, mais en plus par la cessation de l’émigration d’outre-mer et inversement par le re
de 600.000 âmes par an, mais en plus par la cessation de l’émigration d’ outre-mer et inversement par le retour d’un grand
la cessation de l’émigration d’outre-mer et inversement par le retour d’ un grand nombre d’émigrés, de sorte que cette popu
émigration d’outre-mer et inversement par le retour d’un grand nombre d’ émigrés, de sorte que cette population qui était d
d’un grand nombre d’émigrés, de sorte que cette population qui était de 35 millions à la veille de la guerre, sera au moi
s, de sorte que cette population qui était de 35 millions à la veille de la guerre, sera au moins de 37 millions après la
tion qui était de 35 millions à la veille de la guerre, sera au moins de 37 millions après la guerre, les pertes d’hommes
e la guerre, sera au moins de 37 millions après la guerre, les pertes d’ hommes au feu ayant été (relativement aux autres p
utres pays belligérants) peu importantes. Au contraire, la population de la France aura subi des pertes considérables pour
auses : 1° par les pertes sur le front ; 2° par celles dans les camps de prisonniers en Allemagne ; 3° par la mortalité ci
llemagne ; 3° par la mortalité civile, toujours accrue dans les temps de guerre, mais qui aura été particulièrement élevée
ticulièrement élevée dans les légions envahies ; 4° par la diminution de la natalité qui paraît être de près d’un tiers du
égions envahies ; 4° par la diminution de la natalité qui paraît être de près d’un tiers du nombre normal. Je ne veux pas
nvahies ; 4° par la diminution de la natalité qui paraît être de près d’ un tiers du nombre normal. Je ne veux pas préciser
oute que toutes ces causes agissant cumulativement n’aient pour effet de faire descendre la population de la France, qui é
nt cumulativement n’aient pour effet de faire descendre la population de la France, qui était de 39.600.000 habitants avan
t pour effet de faire descendre la population de la France, qui était de 39.600.000 habitants avant la guerre, au-dessous
e, au-dessous de 37 millions. Et même en admettant que la restitution de l’Alsace-Lorraine lui apportât quelque 1.200.000 
emands), il me paraît très douteux que sa population pût égaler celle de l’Italie. Ainsi l’Italie se trouverait, du moins
notions latines. Le jour où on s’en apercevra, elle ne pourra manquer d’ en ressentir quelque orgueil, comme la France quel
up de bonne grâce à l’une comme à l’autre pour qu’il n’en résulte pas de froissements. Échos. À propos du jubilé de Da
qu’il n’en résulte pas de froissements. Échos. À propos du jubilé de Dante Commandant Z. Tome CXXV, numéro 471, 1
entrer en discussion sur le fond même du sujet qui me vaut la réponse d’ un de vos honorables correspondants (Échos du dern
r en discussion sur le fond même du sujet qui me vaut la réponse d’un de vos honorables correspondants (Échos du dernier n
(Échos du dernier numéro du Mercure de France), qu’il me soit permis de réfuter l’affirmation suivante de M. Paul Guiton 
re de France), qu’il me soit permis de réfuter l’affirmation suivante de M. Paul Guiton : Jamais la Congrégation de l’Ind
er l’affirmation suivante de M. Paul Guiton : Jamais la Congrégation de l’Index n’a condamné de fragments d’ouvrages, mai
e de M. Paul Guiton : Jamais la Congrégation de l’Index n’a condamné de fragments d’ouvrages, mais les ouvrages entiers,
Guiton : Jamais la Congrégation de l’Index n’a condamné de fragments d’ ouvrages, mais les ouvrages entiers, en s’abstenan
né de fragments d’ouvrages, mais les ouvrages entiers, en s’abstenant de désigner les passages incriminés. Précisément, à
désigner les passages incriminés. Précisément, à propos de l’ouvrage De Monarchia du célèbre poète Aventin dont il s’agit
a liste des livres proscrits, indiqués au catalogue connu sous le nom d’ Index du concile de Trente (Index tridentinus), pu
proscrits, indiqués au catalogue connu sous le nom d’Index du concile de Trente (Index tridentinus), publié en exécution d
oncile de Trente (Index tridentinus), publié en exécution de la bulle de Pie IV, datée du 24 mars 1564. J’ajouterai que le
la bulle de Pie IV, datée du 24 mars 1564. J’ajouterai que le Traité de la Monarchie avait été publiquement brûlé à Bolog
de la Monarchie avait été publiquement brûlé à Bologne, après la mort de son auteur, par l’ordre du légat du pape. En effe
rejetant « toutes les interprétations forcées que les papes faisaient de quelques passages de la Bible, et plus encore de
interprétations forcées que les papes faisaient de quelques passages de la Bible, et plus encore de prétendues donations
les papes faisaient de quelques passages de la Bible, et plus encore de prétendues donations de Constantin et de Charlema
quelques passages de la Bible, et plus encore de prétendues donations de Constantin et de Charlemagne, mettant l’Église da
de la Bible, et plus encore de prétendues donations de Constantin et de Charlemagne, mettant l’Église dans l’Empire et no
sé par l’Empire romain, il fallait remettre cet idéal entre les mains d’ un empereur. La thèse de Dante, gibelin modéré, n’
il fallait remettre cet idéal entre les mains d’un empereur. La thèse de Dante, gibelin modéré, n’excluait point les papes
pereur. La thèse de Dante, gibelin modéré, n’excluait point les papes de Rome ; il ne les envoyait point en captivité à Ba
’est-à-dire à Avignon ; il tenait pour légitime leur pouvoir temporel de Rome seulement. Dante, lui aussi, était, on le vo
l de Rome seulement. Dante, lui aussi, était, on le voit, un partisan de l’unité italienne, moins la capitale actuelle de
le voit, un partisan de l’unité italienne, moins la capitale actuelle de notre chère alliée d’au-delà les Alpes. Henri VII
e l’unité italienne, moins la capitale actuelle de notre chère alliée d’ au-delà les Alpes. Henri VII, duc de Luxembourg, e
re alliée d’au-delà les Alpes. Henri VII, duc de Luxembourg, empereur d’ Allemagne, ne sut pas même réaliser l’idéal restre
sut pas même réaliser l’idéal restreint que lui indiquait l’auteur du De Monarchiâ : il ne sut point soumettre l’Italie au
s avoir su seulement comprendre la tâche héroïque à laquelle un homme de génie l’avait convié. Si M. Paul Guiton reconnaît
que « Dante est rigoureusement catholique », il n’en est pas de même de tous les fidèles dont le pape de Rome est le chef
atholique », il n’en est pas de même de tous les fidèles dont le pape de Rome est le chef spirituel : M. E. Aroux, catholi
utionnaire et socialiste, demande à Pie IX la condamnation du chantre de la Divine Comédie ! Échos. Rome et les Alleman
. 566-576 [574]. La colline sacrée sur laquelle se dressait le temple de Jupiter Capitolin est en grande partie propriété
Saint Empire Romain Germanique avec Guillaume II prenant la couronne de Charlemagne. La villa Malta est allemande. Elle f
lemagne. La villa Malta est allemande. Elle fut un temps la propriété de Louis de Bavière. Elle a été depuis achetée par B
von Bülow qui a utilisé ainsi les deniers laissés par un riche parent de Hambourg. Elle est connue maintenant sous le nom
r un riche parent de Hambourg. Elle est connue maintenant sous le nom de « Villa des Roses ». Allemande aussi la vénérable
nde aussi la vénérable Archi-Confrérie du Saint-Nom-de-Marie au forum de Trajan. Elle est plus exactement autrichienne, pu
de Trajan. Elle est plus exactement autrichienne, puisque l’empereur d’ Autriche la protège toujours. Les conservateurs de
er que Sa Majesté l’Empereur d’Autriche était le protecteur séculaire de la Congrégation, que par conséquent ils devraient
que par conséquent ils devraient s’adresser avant tout à l’Ambassade d’ Espagne chargée des biens autrichiens en Italie.
16 février 1918, p. 681-687. Revenons au front italien6. Depuis plus de deux mois, un drame d’un intérêt poignant a pour
1-687. Revenons au front italien6. Depuis plus de deux mois, un drame d’ un intérêt poignant a pour théâtre les deux massif
érêt poignant a pour théâtre les deux massifs montagneux du Grappa et de la Meletta, qui jouent le rôle de bastions de fla
montagneux du Grappa et de la Meletta, qui jouent le rôle de bastions de flanquement à la gauche des armées italiennes, al
rmées italiennes, alignées derrière la Piave. Le Grappa barre l’accès de la plaine entre la Piave et la Brenta, dont les l
rre l’accès de la plaine entre la Piave et la Brenta, dont les lignes d’ eau dessinent les branches d’un étau, en ne laissa
e la Piave et la Brenta, dont les lignes d’eau dessinent les branches d’ un étau, en ne laissant entre elles qu’une bande d
inent les branches d’un étau, en ne laissant entre elles qu’une bande de terrain d’une quinzaine de kilomètres. De nombreu
ranches d’un étau, en ne laissant entre elles qu’une bande de terrain d’ une quinzaine de kilomètres. De nombreux rameaux s
u, en ne laissant entre elles qu’une bande de terrain d’une quinzaine de kilomètres. De nombreux rameaux se détachent du c
nt entre elles qu’une bande de terrain d’une quinzaine de kilomètres. De nombreux rameaux se détachent du chaînon principa
ameaux se détachent du chaînon principal et forment un enchevêtrement de vallées, dominées par des sommets dont l’altitude
mais également favorable aux surprises et aux combinaisons tactiques de l’assaillant. À l’ouest, sur le plateau des Sept-
-Communes, entre la faille profonde creusée par l’Astico et la vallée de la Brenta, le bastion de la Meletta, avec ses nom
e profonde creusée par l’Astico et la vallée de la Brenta, le bastion de la Meletta, avec ses nombreux saillants, sert de
a Brenta, le bastion de la Meletta, avec ses nombreux saillants, sert de flanquement au massif du Grappa. C’est sur l’ense
llants, sert de flanquement au massif du Grappa. C’est sur l’ensemble de ce ressaut du terrain, aux lignes tourmentées et
a lutte a pris un caractère tragique par la violence et l’obstination de l’attaque, par la stoïque résistance des défenseu
ce des défenseurs, par la grandeur des conséquences en jeu. Il s’agit de savoir si l’ennemi réussira à descendre dans la p
i l’ennemi réussira à descendre dans la plaine, à frapper aux sources de sa prospérité un pays riche et heureux, qu’il brû
urces de sa prospérité un pays riche et heureux, qu’il brûle du désir de piller et de mettre hors de cause, en prenant ses
rospérité un pays riche et heureux, qu’il brûle du désir de piller et de mettre hors de cause, en prenant ses armées princ
, en prenant ses armées principales à revers et en coupant ses lignes de communication avec ses alliés. Pour ceux-ci, le p
es alliés. Pour ceux-ci, le pire danger est actuellement dans le nœud de montagnes dont nous venons d’indiquer la topograp
re danger est actuellement dans le nœud de montagnes dont nous venons d’ indiquer la topographie générale. Nous sommes heur
t nous venons d’indiquer la topographie générale. Nous sommes heureux de nous trouver complètement d’accord à ce sujet ave
ser, le vrai et unique point dangereux est le front italien ; le sort de tous les alliés y est en jeu. Dans l’intense lutt
a Piave, le Mont Asolone est plus important pour nous qu’une douzaine de Passchendaele. La bataille de la Brenta est aussi
lus important pour nous qu’une douzaine de Passchendaele. La bataille de la Brenta est aussi vitale que les batailles de l
hendaele. La bataille de la Brenta est aussi vitale que les batailles de la Marne et d’Ypres. Il n’y a rien eu dans cette
taille de la Brenta est aussi vitale que les batailles de la Marne et d’ Ypres. Il n’y a rien eu dans cette guerre de plus
eu dans cette guerre de plus dramatique et en même temps de plus gros de conséquences que la merveilleuse résistance de l’
ême temps de plus gros de conséquences que la merveilleuse résistance de l’Italie dans sa dernière ligne de collines. » L
ces que la merveilleuse résistance de l’Italie dans sa dernière ligne de collines. » L’ennemi réussira-t-il à franchir ce
re ligne de collines. » L’ennemi réussira-t-il à franchir ce barrage de positions formidables, qu’il doit obligatoirement
e de positions formidables, qu’il doit obligatoirement dépasser avant d’ arriver à ses fins, car toute voie d’invasion plus
t obligatoirement dépasser avant d’arriver à ses fins, car toute voie d’ invasion plus à l’ouest l’exposerait à trop d’aléa
es fins, car toute voie d’invasion plus à l’ouest l’exposerait à trop d’ aléas ? Telle est la question angoissante qui se p
re actuellement. Mais elle s’est surtout posée au cours des deux mois de résistance désespérée, que nous allons étudier da
n ligne des troupes franco-anglaises, si tardive qu’elle soit, permet d’ espérer que le péril est en grande partie conjuré.
r que le péril est en grande partie conjuré. En tous cas, le débouché de l’ennemi dans la plaine aurait lieu dans des cond
ans des conditions nouvelles. L’avance ennemie, pendant les deux mois de lutte dont nous allons parler, a été très sensibl
st produite sous une forme méthodique, qui frappe l’esprit. Il serait d’ un grand intérêt de l’étudier en détail ; en l’abs
e forme méthodique, qui frappe l’esprit. Il serait d’un grand intérêt de l’étudier en détail ; en l’absence des précisions
tude ne pourra être tentée que plus tard. Il suffira, pour le moment, de mettre en lumière le caractère constant de la man
l suffira, pour le moment, de mettre en lumière le caractère constant de la manœuvre de l’ennemi, qui tend toujours à l’en
le moment, de mettre en lumière le caractère constant de la manœuvre de l’ennemi, qui tend toujours à l’enveloppement, ma
r un terrain où les vues sont si fréquemment masquées par les rideaux de montagnes. Le recul que ces opérations ont pris a
en noter les faits essentiels, caractéristiques. Nous allons essayer d’ en donner une représentation aussi claire que poss
Il n’est pas toujours aisé, à travers les réticences des communiqués, de se faire sur le moment une idée précise des événe
s qu’ils prétendent révéler. Peut-être le lecteur nous saura-t-il gré d’ apporter quelque clarté à ce sujet ? § Le 9 novemb
front du Trentin, dix-huit jours après l’attaque brusquée des lignes de l’Isonzo. Elle marquait le second temps de la man
ttaque brusquée des lignes de l’Isonzo. Elle marquait le second temps de la manœuvre, mais le retard considérable avec leq
rouve que tout ne marche pas à souhait non plus chez les états-majors de nos ennemis. Les 2e et 3e armées italiennes attei
es 2e et 3e armées italiennes atteignaient à ce moment la rive droite de la Piave, après avoir échappé à la pression des c
° Le Cordevole, qui amènerait son aile gauche devant Feltre, au coude de la Piave et à la lisière orientale du massif de G
vant Feltre, au coude de la Piave et à la lisière orientale du massif de Grappa ; 2° la route qui, partant de Fiera-di-Pri
à la lisière orientale du massif de Grappa ; 2° la route qui, partant de Fiera-di-Primiera, aboutit à Fonzaso sur la média
Val Sugana, par une route qui, suivant la Brenta, conduit au barrage de Primolano, à la lisière nord-ouest ; 4° la route
route qui traverse le plateau des Sept-Communes, à l’ouest du massif de la Meletta et passe à Asiago avant de gagner la p
la Meletta et passe à Asiago avant de gagner la plaine. Au lendemain de l’offensive sur l’Isonzo, la Ire armée italienne,
ront du Cadore, s’était repliée assez précipitamment devant la menace de l’armée du G. Von Krobatine, descendue par les co
mento et en marche vers l’ouest après être passée dans le haut bassin de la Piave. Si la situation stratégique était plein
le haut bassin de la Piave. Si la situation stratégique était pleine d’ angoisses, elle apparaissait avec une parfaite cla
d’angoisses, elle apparaissait avec une parfaite clarté. Les troupes de la Ire armée italienne, sous les ordres du G. de 
et le Tomatico ; elle s’organisait plus sérieusement sur les croupes de la partie centrale, du Solarolo au Grappa, ainsi
aprile et le Beretta, à l’ouest, qui constituent les flancs du réduit de la défense. Sur le plateau des Sept-Communes, d’a
t de la défense. Sur le plateau des Sept-Communes, d’autres fractions de la Ire armée italienne garnissaient les saillants
ctions de la Ire armée italienne garnissaient les saillants du massif de la Meletta : Monte di Gallio, Meletta Davanti, Fi
e7, Castelgomberto, Tondarecar, Badenecche. Trois hauteurs, détachées de ce massif, devaient jouer un rôle passager dans l
t, ce dernier défendu par un ouvrage permanent, dont la mission était d’ interdire à l’adversaire de prendre à revers les h
n ouvrage permanent, dont la mission était d’interdire à l’adversaire de prendre à revers les hauteurs de la Meletta. Le L
ion était d’interdire à l’adversaire de prendre à revers les hauteurs de la Meletta. Le Longara et le Lisser devaient tomb
s les hauteurs de la Meletta. Le Longara et le Lisser devaient tomber de suite au pouvoir de l’ennemi. Ils ne constituaien
Meletta. Le Longara et le Lisser devaient tomber de suite au pouvoir de l’ennemi. Ils ne constituaient que des postes ava
avancés. Il est regrettable cependant que le Lisser, dont nous venons d’ indiquer le rôle particulier, n’ait pas été occupé
er le rôle particulier, n’ait pas été occupé plus fortement. La ville d’ Asiago se trouvait tout à fait en dehors du systèm
État-major italien. Aussi était-elle occupée dès les premières heures de l’offensive par les troupes autrichiennes, après
l’offensive par les troupes autrichiennes, après une simple fusillade d’ avant-postes. L’État-major autrichien en fit un bu
fusillade d’avant-postes. L’État-major autrichien en fit un bulletin de victoire dans le but d’exalter les troupes. Le dr
s. L’État-major autrichien en fit un bulletin de victoire dans le but d’ exalter les troupes. Le drame se noue à la date du
avait atteint Feltre, après avoir fait sa liaison avec l’aile gauche de l’armée du M. Conrad. Les corps du centre, sous l
occupaient Fonzaso et Primolano. Les troupes ennemies étaient à pied d’ œuvre pour entamer l’assaut de l’isthme montagneux
no. Les troupes ennemies étaient à pied d’œuvre pour entamer l’assaut de l’isthme montagneux compris entre la Piave et la
’isthme montagneux compris entre la Piave et la Brenta. Il s’agissait de cheminer à travers un dédale de montagnes, dont l
la Piave et la Brenta. Il s’agissait de cheminer à travers un dédale de montagnes, dont la profondeur à vol d’oiseau atte
e cheminer à travers un dédale de montagnes, dont la profondeur à vol d’ oiseau atteint 20 kil., avant de déboucher dans la
lait également se porter sur le plateau des Sept-Communes dans le but d’ enlever le massif de la Meletta, qui flanquait à l
rter sur le plateau des Sept-Communes dans le but d’enlever le massif de la Meletta, qui flanquait à l’ouest le réduit pri
le massif de la Meletta, qui flanquait à l’ouest le réduit principal de la défense, constitué par la triple chaîne du Gra
triple chaîne du Grappa. On verra à deux reprises l’effort principal de l’attaque tenter de supprimer ce flanquement et y
appa. On verra à deux reprises l’effort principal de l’attaque tenter de supprimer ce flanquement et y réussir après une s
tenter de supprimer ce flanquement et y réussir après une succession de violents assauts. L’État-major austro-allemand s’
lents assauts. L’État-major austro-allemand s’illusionnait sur l’état de désorganisation dans lequel il supposait l’armée
il supposait l’armée italienne. Sans doute il lui fut permis d’abord d’ espérer la réduire à bon compte et vite. La Ire ar
éduire à bon compte et vite. La Ire armée, à qui incombait la mission de rester coûte que coûte accrochée à ses positions,
coûte accrochée à ses positions, allait avoir à porter tout le poids d’ assauts répétés, conduits par des troupes fraîches
écutant son repli des Dolomites au Val Sugana perdu un certain nombre de ses unités, qui s’étaient trouvées cernées. Elle
épôts, commençaient à peine à affluer. Les armées italiennes, privées d’ une grande partie de leur matériel, de leurs munit
à peine à affluer. Les armées italiennes, privées d’une grande partie de leur matériel, de leurs munitions, de leurs appro
Les armées italiennes, privées d’une grande partie de leur matériel, de leurs munitions, de leurs approvisionnements de t
es, privées d’une grande partie de leur matériel, de leurs munitions, de leurs approvisionnements de toute sorte ont trave
tie de leur matériel, de leurs munitions, de leurs approvisionnements de toute sorte ont traversé incontestablement à ce m
de toute sorte ont traversé incontestablement à ce moment une période de crise, qui pouvait suggérer à l’ennemi les espoir
suggérer à l’ennemi les espoirs les plus larges. Nous sommes heureux de constater qu’en dépit de cette perte énorme de ma
s. Nous sommes heureux de constater qu’en dépit de cette perte énorme de matériel, l’armée italienne a tenu et admirableme
ent a fait preuve, au milieu des angoisses qu’inspirait la situation, d’ une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid
preuve, au milieu des angoisses qu’inspirait la situation, d’une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid et de sens
des angoisses qu’inspirait la situation, d’une dose de clairvoyance, d’ énergie, de sang-froid et de sens de l’opportunité
ses qu’inspirait la situation, d’une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid et de sens de l’opportunité tout à fai
la situation, d’une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid et de sens de l’opportunité tout à fait remarquables. À
tion, d’une dose de clairvoyance, d’énergie, de sang-froid et de sens de l’opportunité tout à fait remarquables. À une sit
homme nouveau. Le gouvernement italien a eu la sagesse et le courage de l’imposer, en faisant le choix du G. Diaz. Le 14,
Le 14, l’assaut des troupes austro-allemandes commençait. Le saillant de Castelgomberto, qui s’avance au nord-ouest du mas
. Le saillant de Castelgomberto, qui s’avance au nord-ouest du massif de la Meletta, tombait au pouvoir de l’ennemi. Attaq
ui s’avance au nord-ouest du massif de la Meletta, tombait au pouvoir de l’ennemi. Attaque frontale, accompagnée d’une man
eletta, tombait au pouvoir de l’ennemi. Attaque frontale, accompagnée d’ une manœuvre d’enveloppement partant du mont Lisse
au pouvoir de l’ennemi. Attaque frontale, accompagnée d’une manœuvre d’ enveloppement partant du mont Lisser pour tourner
des se glissaient, entre-temps, le long de la Piave dans la direction de Quero, pour s’établir sur le flanc des positions
ablir sur le flanc des positions italiennes. Tel est le premier temps de la manœuvre, qui comporte une attaque générale su
orte une attaque générale sur tout le front, pour tâter la résistance de l’adversaire. Le 15, le Roncone était évacué à so
insi prises en tête et en queue par l’ennemi, à se retirer. Le massif de la Meletta était donc tourné par l’est. Une secon
e la Meletta était donc tourné par l’est. Une seconde colonne, partie de Fonzaso, remontait la vallée du Seren, qui s’insi
ptentrionale du Grappa. Ce jour-là, l’ennemi avait réalisé une avance de 6 à 8 kilom. en pays montagneux, sur sa direction
avance de 6 à 8 kilom. en pays montagneux, sur sa direction générale de marche, du nord au sud. Le 16, il emportait d’ass
sa direction générale de marche, du nord au sud. Le 16, il emportait d’ assaut le Prassolan et le Colle dei Prai. Le massi
leurs mains. Ces deux divisions continuent le lendemain leur manœuvre d’ enveloppement, en suivant la Piave plus au sud. Le
t. Pertica, qui se soude aux pentes Nord-Ouest du Grappa, est l’objet de premières tentatives. Le 23, attaque générale de
Grappa, est l’objet de premières tentatives. Le 23, attaque générale de toute la lisière nord du massif, du Col Caprile,
ont également tenus a échec ! Mais, au, centre, le Pertica est enlevé de haute lutte, après trois assauts infructueux. La
après trois assauts infructueux. La situation s’aggrave. Les troupes de la Ire armée sont surmenées. Des fractions de la
s’aggrave. Les troupes de la Ire armée sont surmenées. Des fractions de la 4e armée sont envoyées à ce moment en soutien
ions de la 4e armée sont envoyées à ce moment en soutien sur la ligne de feu. Le 25, après une journée de répit, l’ennemi
à ce moment en soutien sur la ligne de feu. Le 25, après une journée de répit, l’ennemi attaque la chaîne de hauteurs qui
de feu. Le 25, après une journée de répit, l’ennemi attaque la chaîne de hauteurs qui, partant du Grappa, court au Nord-Es
u Grappa, court au Nord-Est, vers la Piave. Les objectifs sont le Col de l’Orso et le Solarola. Attaques convergentes, qui
i partent, au nord du Mt. Cornelia, à l’ouest, du Val Seren, à l’est, de Quero. Les attaques sont brisées. Le 23, une divi
en, à l’est, de Quero. Les attaques sont brisées. Le 23, une division d’ élite, la division Edelweiss, venant de S. Marino,
t brisées. Le 23, une division d’élite, la division Edelweiss, venant de S. Marino, attaque le Mt. Beretta, à l’ouest du m
oue. Tel est le premier acte du drame, qui comprend quatorze journées d’ assauts, presque ininterrompus. Le calme succède à
es d’assauts, presque ininterrompus. Le calme succède à cette période de crise. L’État-major italien estime à ce moment qu
ers l’arrière. Les reconnaissances aériennes signalent des mouvements de troupes en arrière des lignes. Le moment serait f
ais, sans doute, les troupes italiennes sont elles-mêmes dans un état d’ épuisement considérable. Des réserves leur font en
ment considérable. Des réserves leur font encore défaut. L’épuisement de part et d’autre est tel que l’accalmie se prolong
érable. Des réserves leur font encore défaut. L’épuisement de part et d’ autre est tel que l’accalmie se prolonge jusqu’au
accalmie se prolonge jusqu’au 11 décembre sur cette partie du théâtre de la lutte, Mais le 4, d’autres troupes autrichienn
lateau des Sept-Communes. Un double assaut est lancé contre le massif de la Meletta avec des effectifs considérables, l’un
. La lutte se continue les 5 et 6 décembre et se termine par la prise de tout le massif de la Meletta et du M. Sisemol, au
inue les 5 et 6 décembre et se termine par la prise de tout le massif de la Meletta et du M. Sisemol, au sud de ce dernier
par la prise de tout le massif de la Meletta et du M. Sisemol, au sud de ce dernier. Les Italiens, cernés depuis plusieurs
nier. Les Italiens, cernés depuis plusieurs jours, laissent aux mains de l’assaillant 16.000 prisonniers, 93 canons et 233
saillant 16.000 prisonniers, 93 canons et 233 mitrailleuses. La perte de la Meletta, qui constituait une position de flanq
3 mitrailleuses. La perte de la Meletta, qui constituait une position de flanquement redoutable de la défense du Grappa, é
de la Meletta, qui constituait une position de flanquement redoutable de la défense du Grappa, était d’une extrême gravité
une position de flanquement redoutable de la défense du Grappa, était d’ une extrême gravité. Les journaux de la péninsule,
le de la défense du Grappa, était d’une extrême gravité. Les journaux de la péninsule, en commentant ce succès de l’ennemi
xtrême gravité. Les journaux de la péninsule, en commentant ce succès de l’ennemi, déclarent qu’au point de vue tactique,
onts Meletta est irréparable. § C’est alors que le premier contingent de troupes franco-anglaises est envoyé sur la ligne
remier contingent de troupes franco-anglaises est envoyé sur la ligne de feu. L’ordre du jour du G. Diaz, qui annonce leur
Brenta, dans le massif du Grappa, le 11 décembre, après quinze jours d’ interruption. L’attaque violente se déclenche sur
déclenche sur toute la largeur du massif, avec des assauts multipliés de front et à revers. Ses objectifs à atteindre sont
orientale du massif, le Mont Spinuccia. Le 13, ce dernier est emporté de haute lutte ; le 14, le Col Caprile est évacué, 3
le 14, le Col Caprile est évacué, 3.000 prisonniers restent aux mains de l’ennemi. Dans les journées des 16 et 17, lu bata
es des 16 et 17, lu bataille reprend. Le 18, les Autrichiens enlèvent d’ assaut le Mont Asolone, qui flanque à l’ouest le M
Grappa. Presque toute la partie occidentale du massif est au pouvoir de l’ennemi. Celui-ci touche presque à la plaine par
ouche presque à la plaine par le Val S. Felicita qui commence au pied de l’Asolone. Mais, en réalité, il n’est pas encore
au pied de l’Asolone. Mais, en réalité, il n’est pas encore au terme de ses efforts. Toute la partie orientale du massif
de ses efforts. Toute la partie orientale du massif reste au pouvoir de la défense. Or, s’est cette partie du massif dont
la défense. Or, s’est cette partie du massif dont il importe pour lui de s’assurer la maîtrise, s’il veut rester eu liaiso
il veut rester eu liaison avec les forces qui sont sur la rive gauche de la Piave. Pour la seconde fois, il semble épuisé 
ois, il semble épuisé ; et une longue accalmie succède à ces journées de lutte acharnée. C’est alors le tour de l’aile dro
ccalmie succède à ces journées de lutte acharnée. C’est alors le tour de l’aile droite autrichienne de reprendre la lutte.
de lutte acharnée. C’est alors le tour de l’aile droite autrichienne de reprendre la lutte. Le 22, la bataille se rallume
e plateau des Sept-Communes. Le 22, les Autrichiens enlèvent la ligne de hauteurs qui court de l’ouest à l’est, au sud de
munes. Le 22, les Autrichiens enlèvent la ligne de hauteurs qui court de l’ouest à l’est, au sud de la Meletta : col de Ro
ns enlèvent la ligne de hauteurs qui court de l’ouest à l’est, au sud de la Meletta : col de Rosso et monte di val Bella.
de hauteurs qui court de l’ouest à l’est, au sud de la Meletta : col de Rosso et monte di val Bella. Ils annoncent 9.000 
u’ils ont reconquises pendant quelques instants. Une nouvelle période de calme succède à l’activité des jours précédents.
ment de terminer cette chronique, on ne se bat plus ni sur le plateau d’ Asiago, ni dans les vallées du Grappa. Il y eut, c
rappa. Il y eut, cependant, une surprise pour tous, qui mit une lueur de victoire au terme d’une année traversée de tant d
ndant, une surprise pour tous, qui mit une lueur de victoire au terme d’ une année traversée de tant d’épreuves : le 30 déc
ur tous, qui mit une lueur de victoire au terme d’une année traversée de tant d’épreuves : le 30 décembre, une division fr
qui mit une lueur de victoire au terme d’une année traversée de tant d’ épreuves : le 30 décembre, une division française
st du massif, puis couronnait la crête du Tomba, après l’avoir purgée d’ ennemis ; 1.400 prisonniers restaient en son pouvo
prisonniers restaient en son pouvoir. Ce succès révélait remplacement de nos troupes que l’on savait entrées en ligne à l’
l’on savait entrées en ligne à l’extrême droite du barrage, au point de charnière de la Piave. Il était extrêmement impor
entrées en ligne à l’extrême droite du barrage, au point de charnière de la Piave. Il était extrêmement important que ce p
rêmement important que ce point restât entre nos mains, pour empêcher de déborder le Grappa par la vallée du fleuve. Les A
Piave à partir de Valdobbiadene et domine la large plaine qui s’étend de Bassano à Trévise. Il semble donc qu’on ait actue
e donc qu’on ait actuellement paré au pire danger. La menace subsiste de voir l’adversaire déboucher dans la plaine ; mais
ette menace se réaliserait-elle qu’il pourrait lui arriver maintenant de payer chèrement, et sans lendemain possible, un s
maintenant de payer chèrement, et sans lendemain possible, un succès d’ amour-propre, emporté à coup de sanglants assauts.
de sanglants assauts. Sans doute, les troupes italiennes ont souffert de leur côté ; mais l’Italie a appelé 800.000 hommes
urd’hui, au haut commandement italien ; il vient de faire ses preuves d’ une manière éclatante. Mais il ne faut pas nous la
éclatante. Mais il ne faut pas nous laisser distraire un seul instant de la pensée que le danger le plus grave subsiste su
nstant de la pensée que le danger le plus grave subsiste sur le front d’ Italie ; l’ennemi peut y amener encore de nouveaux
grave subsiste sur le front d’Italie ; l’ennemi peut y amener encore de nouveaux effectifs ; il sait combien il peut comp
de nouveaux effectifs ; il sait combien il peut compter, même en cas d’ un succès limité, sur l’impressionnabilité de la r
eut compter, même en cas d’un succès limité, sur l’impressionnabilité de la race, sur les remous de l’opinion, sur certain
un succès limité, sur l’impressionnabilité de la race, sur les remous de l’opinion, sur certaines complicités qui s’obstin
e doit pas oublier enfin que le front italien constitue l’aile droite de notre front occidental et que tout succès de l’en
constitue l’aile droite de notre front occidental et que tout succès de l’ennemi sur cette aile compromet d’autant notre
nt occidental et que tout succès de l’ennemi sur cette aile compromet d’ autant notre situation. Estimer que chacun doit se
he ne répondrait qu’à des calculs égoïstes, qui pourraient conduire à de graves déboires. Ouvrages sur la guerre actuel
XV, numéro 472, 16 février 1918, p. 711-727 [720-722]. Sur les choses de la guerre actuelle, Paul Adam a publié un volume
]. Sur les choses de la guerre actuelle, Paul Adam a publié un volume d’ impressions, — abondant et même prolixe, selon sa
a manière, — mais qui a l’intérêt des choses vues, et où se succèdent de larges tableaux aussi bien que des scènes familiè
’est la Terre qui tonne (Artois, Italie), et qui restera peut-être un de ses meilleurs livres. […] D’Italie, il a rapporté
is, Italie), et qui restera peut-être un de ses meilleurs livres. […] D’ Italie, il a rapporté encore des impressions curie
mpressions curieuses et qui constituent la partie la plus remarquable de ce volume, s’il parle également de choses diverse
uent la partie la plus remarquable de ce volume, s’il parle également de choses diverses et dont abuse peut-être un peu sa
-être un peu sa loquacité habituelle. Il indique ainsi le pittoresque d’ Udine, ancienne ville vénitienne comme Palma dont
comme Palma dont il est question plus loin — et qui vit les généraux de la Révolution ainsi que les négociateurs Autrichi
les généraux de la Révolution ainsi que les négociateurs Autrichiens de Campo-Formio. On approche de la zone de bataille
n ainsi que les négociateurs Autrichiens de Campo-Formio. On approche de la zone de bataille en passant l’Isonzo sur un po
les négociateurs Autrichiens de Campo-Formio. On approche de la zone de bataille en passant l’Isonzo sur un pont de bois,
o. On approche de la zone de bataille en passant l’Isonzo sur un pont de bois, et ce sont les paysages du front à Ronchi,
bois, et ce sont les paysages du front à Ronchi, Monfalcone, la route de Trieste, qu’on découvre à l’horizon, — et la bata
railles vénitiennes, qui vit les vieilles invasions comme le triomphe de Bonaparte, il vient reconnaître en amont de Gorit
aître en amont de Goritza, qui n’avait pas encore été prise, la route de Cividale vers les montagnes ; et ce sont les haut
ses, vieilles fortifications ; les positions devant Tolmino et nombre de lieux dont les noms rappellent les gestes autrefo
re de lieux dont les noms rappellent les gestes autrefois des troupes de la République « une et indivisible » ; enfin les
épublique « une et indivisible » ; enfin les Sept-Communes, la vallée de l’Astico, les monts Sunio et Summano, des bourgs
ontagnes, le mont Zoverto, où l’on s’est âprement battu ; Schio, cité de filatures ; la route de Rovereto à Trente par Riv
o, où l’on s’est âprement battu ; Schio, cité de filatures ; la route de Rovereto à Trente par Rivoli et le pèlerinage de
filatures ; la route de Rovereto à Trente par Rivoli et le pèlerinage de la Madona de Corona ; Bassano, le Val Sugana et l
èlerinage de la Madona de Corona ; Bassano, le Val Sugana et le cours de la Brenta ; les jolis coins de Gemona ; Venzone a
a ; Bassano, le Val Sugana et le cours de la Brenta ; les jolis coins de Gemona ; Venzone avec ses tours, sa forteresse, s
de Gemona ; Venzone avec ses tours, sa forteresse, son église pleine de choses précieuses ; Lorenzo et la vallée de la Pi
eresse, son église pleine de choses précieuses ; Lorenzo et la vallée de la Piave, Cortina d’Ampezzo sur les confins du Ty
lourdes qui ont été juchées à 2.400 mètres, les gorges incomparables de Felicsan, etc… On peut suivre avec intérêt cet it
icsan, etc… On peut suivre avec intérêt cet itinéraire, mais le récit de Paul Adam abonde aussi en descriptions et constat
statations curieuses comme en souvenirs historiques. Il a du coloris, de l’abondance, — parfois excessive, on peut le répé
s, de l’abondance, — parfois excessive, on peut le répéter, — et même de l’enthousiasme. Il donne aussi des portraits curi
ons pas à rechercher ici les causes, mais qui a modifié tout ce front de combat. C’est une des surprises pénibles dont nou
ont nous avons été parfois gratifiés au cours de cette longue période de guerre, et si elle n’enlève rien à l’ouvrage, ne
il est toutefois certain qu’elle lui retire beaucoup de son caractère d’ actualité. Échos [extraits] Mercure [Guillau
760, 762]. Gasparo Barbera On a célébré à Florence le centenaire de la naissance de feu l’éditeur Barbera. Il arriva
paro Barbera On a célébré à Florence le centenaire de la naissance de feu l’éditeur Barbera. Il arriva de Turin, sa vil
nce le centenaire de la naissance de feu l’éditeur Barbera. Il arriva de Turin, sa ville natale, à Florence, le 14 novembr
e Turin, sa ville natale, à Florence, le 14 novembre 1840, avec moins de six francs en poche. Il entra comme commis chez l
, un Français, arrivé à Florence dix ans auparavant avec une centaine de francs et qui y avait jeté les bases de sa fortun
auparavant avec une centaine de francs et qui y avait jeté les bases de sa fortune. Barbera restera chez lui quatorze ans
de sa fortune. Barbera restera chez lui quatorze ans avec un salaire de 100 lires toscanes par mois, ce qui équivalait à
Au bout de quatorze ans, Barbera s’établit à son compte et sa maison d’ éditeur acquit vite une importance égale à celle d
ompte et sa maison d’éditeur acquit vite une importance égale à celle de son ancien patron. Les deux maisons rivalisèrent,
ait favorisée par la grande liberté dont on jouit dans le grand-duché de Toscane de 1848 à 1859. Il était interdit d’y imp
ée par la grande liberté dont on jouit dans le grand-duché de Toscane de 1848 à 1859. Il était interdit d’y imprimer quoi
ouit dans le grand-duché de Toscane de 1848 à 1859. Il était interdit d’ y imprimer quoi que ce fût qui traitât de politiqu
48 à 1859. Il était interdit d’y imprimer quoi que ce fût qui traitât de politique ou de religion, mais ce que l’on avait
ait interdit d’y imprimer quoi que ce fût qui traitât de politique ou de religion, mais ce que l’on avait réussi à introdu
ire au grand-duc. Plus tard, Barbera osa publier une nouvelle édition de l’Histoire du concile de Trente de Paolo Sarpi et
rd, Barbera osa publier une nouvelle édition de l’Histoire du concile de Trente de Paolo Sarpi et, en mars 1859, un mois a
a osa publier une nouvelle édition de l’Histoire du concile de Trente de Paolo Sarpi et, en mars 1859, un mois avant que l
ant que le grand-duc fût détrôné, il fit paraître le célèbre opuscule de Celestino Bianchi : Toscane et Autriche qui fit u
re tous les ouvrages politiques. Mais cette interdiction ne put avoir d’ effet rétroactif et l’opuscule de Bianchi put circ
Mais cette interdiction ne put avoir d’effet rétroactif et l’opuscule de Bianchi put circuler librement, préparant le terr
révolution imminente. Il manque un César Borgia Dernièrement un de nos grands, très grands, hommes de guerre disait
un César Borgia Dernièrement un de nos grands, très grands, hommes de guerre disait à un de ses pairs : « Il nous manqu
nièrement un de nos grands, très grands, hommes de guerre disait à un de ses pairs : « Il nous manque un César Borgia, vou
” de Machiavel. » Son collègue répondit : « Voyons, il est impossible de réhabiliter César, il y a du monstre en lui ; à c
repartit le premier, mais de même qu’il soulève dans l’arène les cris d’ enthousiasme du populaire lorsqu’il abat d’un seul
l abat d’un seul coup le taureau, il arrache aussi à Machiavel un cri d’ admiration pour la façon supérieure et la facile d
i renferment la Cantarella, ce poison mystérieux qui tue sans laisser de traces. » Et les deux hommes de guerre, autrefois
oison mystérieux qui tue sans laisser de traces. » Et les deux hommes de guerre, autrefois on disait « foudres », continuè
73, 1er mars 1918, p. 160-169 [160-165, 165-167, 167-169]. [Article de Jean Alazard] Jean Alazard. Depuis « l’affair
69]. [Article de Jean Alazard] Jean Alazard. Depuis « l’affaire de Caporetto » (c’est ainsi qu’on désigne le fait in
(c’est ainsi qu’on désigne le fait initial qui a provoqué la retraite d’ octobre), la politique italienne a été dominée par
ne a été dominée par une idée : consolider la position du « ministère de guerre » et lui donner un peu de l’énergie qui lu
ui donner un peu de l’énergie qui lui avait tant manqué avant le mois d’ octobre. Du même cabinet font partie des hommes de
anqué avant le mois d’octobre. Du même cabinet font partie des hommes de tendances très variées : M. Nitti, ex-giolittien,
nterventiste, M. Colosimo, qu’on dit encore giolittien. Car la valeur de ce mot : « giolittien » reste entière. Les séance
de ce mot : « giolittien » reste entière. Les séances parlementaires de novembre et de décembre ont montré que l’ancien P
giolittien » reste entière. Les séances parlementaires de novembre et de décembre ont montré que l’ancien Président du Con
était toujours puissant. En novembre, il donna son adhésion au pacte d’ Union sacrée que signaient tous les partis sauf le
de qui réclamait pour les Parlementaires l’exercice intégral du droit de contrôle. Il s’agissait de créer à la Chambre des
arlementaires l’exercice intégral du droit de contrôle. Il s’agissait de créer à la Chambre des commissions analogues à ce
ellente : mais le fait qu’elle était appuyée avant tout par le groupe de « l’Union Parlementaire », assez nettement giolit
Carlino, nous a mis en présence du fait accompli ; si c’est un moyen de se renforcer, lorsque ce fait représente l’heureu
yen de se renforcer, lorsque ce fait représente l’heureuse conclusion d’ une initiative précise, c’est certainement un moye
euse conclusion d’une initiative précise, c’est certainement un moyen de s’affaiblir politiquement et financièrement, lors
e s’affaiblir politiquement et financièrement, lorsque la conséquence de l’œuvre gouvernementale est un échec militaire, d
e les commissions parlementaires étaient une arme contre le ministère de M. Orlando. Aussi le Corriere della Sera se prono
re : Pendant que le peuple italien se sentait profondément solidaire de l’armée combattante, s’efforçant de rassembler to
se sentait profondément solidaire de l’armée combattante, s’efforçant de rassembler toutes ses forces pour dresser contre
nemi une barrière infranchissable, pendant que le gouvernement vivait de cœur et d’esprit plus au front qu’à Rome, il y a
rrière infranchissable, pendant que le gouvernement vivait de cœur et d’ esprit plus au front qu’à Rome, il y a eu des dépu
esprit plus au front qu’à Rome, il y a eu des députés qui ont imaginé de collaborer à la défense de la nation en organisan
assez profonde sur les anciens interventistes. Ces derniers, pendant de longs mois, s’étaient montrés capables de s’organ
stes. Ces derniers, pendant de longs mois, s’étaient montrés capables de s’organiser, avaient laissé les autres reprendre
le dessus ; la tentative par laquelle M. Ettore Ciccotti avait essayé d’ en faire un groupe compact était restée sans succè
tait restée sans succès. Après Caporetto, ils comprirent la nécessité de s’unir fortement : ceux qui en mai 1915 s’étaient
ceux qui en mai 1915 s’étaient prononcés contre la guerre menaçaient de les évincer de nouveau dans les votes parlementai
i 1915 s’étaient prononcés contre la guerre menaçaient de les évincer de nouveau dans les votes parlementaires. C’est pour
veau dans les votes parlementaires. C’est pourquoi, en face du groupe d’ Union parlementaire, se créa le « groupe de Défens
ourquoi, en face du groupe d’Union parlementaire, se créa le « groupe de Défense nationale » (fascio di Difesa nazionale),
, beaucoup plus résolu et beaucoup plus combatif que l’ancienne ligue de M. Ciccotti. Deux cents députés se déclaraient dé
itique : continuer énergiquement la guerre, et empêcher que le revers d’ octobre ne fût exploité contre le gouvernement qui
revers d’octobre ne fût exploité contre le gouvernement qui jouissait de la confiance des Alliés. À peine les séances de l
rnement qui jouissait de la confiance des Alliés. À peine les séances de la session de décembre étaient-elles commencées q
uissait de la confiance des Alliés. À peine les séances de la session de décembre étaient-elles commencées qu’on voyait se
sur l’opinion publique. L’auteur se demandait si tous les sacrifices de deux ans et demi de guerre avaient été faits en v
que. L’auteur se demandait si tous les sacrifices de deux ans et demi de guerre avaient été faits en vain, et si l’on deva
its en vain, et si l’on devait retourner aux pires errements du temps de paix. Il accusait non seulement les « léninistes 
s » du socialisme officiel, mais surtout ceux qui espéraient profiter de la « bonne occasion » pour rattraper le temps per
ontinuait le Corriere, il y a encore un gouvernement qui peut montrer de l’énergie, et dans la Chambre des députés une « p
u’à s’unir pour conjurer le danger. Nous sommes au dernier carrefour de notre lamentable politique intérieure. Ou nous le
e dans des moments trop graves pour que nous puissions nous contenter d’ une apparence. D’où : nécessité de combattre le «
trop graves pour que nous puissions nous contenter d’une apparence. D’ où : nécessité de combattre le « défaitisme » sous
que nous puissions nous contenter d’une apparence. D’où : nécessité de combattre le « défaitisme » sous toutes ses forme
: nécessité de combattre le « défaitisme » sous toutes ses formes, et d’ imiter l’exemple de la France, « qui porte le fer
attre le « défaitisme » sous toutes ses formes, et d’imiter l’exemple de la France, « qui porte le fer dans la plaie ; car
la plaie ; car elle comprend qu’il faut ou ruiner les calculs infâmes de l’ennemi ou périr ». Le gouvernement sur lequel c
avec lui l’opinion publique ne déçut pas l’attente : car le discours de M. Orlando fut aussi net que possible. De plus le
iscours de M. Orlando fut aussi net que possible. De plus le « groupe de Défense nationale » sut imposer sa volonté aux sé
inistère. Il était évident que le « fascio » récemment créé était sûr de la majorité de la Chambre, et qu’il valait mieux
ait évident que le « fascio » récemment créé était sûr de la majorité de la Chambre, et qu’il valait mieux remettre à plus
é de la Chambre, et qu’il valait mieux remettre à plus tard le projet de renverser le Cabinet Orlando-Sonnino. « L’Union p
» ne laissa cependant échapper, au cours des séances, aucune occasion de montrer à qui allaient ses sympathies. Lorsque, l
laient ses sympathies. Lorsque, le 20 décembre, le député républicain de Ravenne, M. Pirolini, dans un discours où il défi
es défaitistes en Italie, esquissa une comparaison entre la politique de Caillaux et celle de M. Giolitti, il y eut de vio
lie, esquissa une comparaison entre la politique de Caillaux et celle de M. Giolitti, il y eut de violentes protestations.
ison entre la politique de Caillaux et celle de M. Giolitti, il y eut de violentes protestations. Ce fut l’occasion, pour
protestations. Ce fut l’occasion, pour l’ancien Président du Conseil, de prononcer quelques brèves paroles. M. Giolitti pa
l’infini. Interrogé sur son attitude durant la guerre, il se contenta de répondre qu’il n’était pas « favorable à une paix
favorable à une paix séparée, ou à un acte quelconque qui fût un acte de déloyauté à l’égard des Alliés ». Les amis de M. 
lconque qui fût un acte de déloyauté à l’égard des Alliés ». Les amis de M. Giolitti exaltèrent dès lors la pureté de ses
d des Alliés ». Les amis de M. Giolitti exaltèrent dès lors la pureté de ses intentions ; et ses ennemis déclarèrent : « O
ouve que M. Giolitti ne désire pas voir l’Italie prendre l’initiative de celle paix générale qu’en ce moment l’Allemagne v
ce moment l’Allemagne voudrait obtenir à tout prix ? » Après le vote de confiance (22 décembre), on continua à discuter s
de confiance (22 décembre), on continua à discuter sur les intentions de M. Giolitti ; on alla jusqu’à essayer de deviner
discuter sur les intentions de M. Giolitti ; on alla jusqu’à essayer de deviner la valeur de ses poignées de main ; il n’
entions de M. Giolitti ; on alla jusqu’à essayer de deviner la valeur de ses poignées de main ; il n’avait pas serré la ma
iner la valeur de ses poignées de main ; il n’avait pas serré la main de M. Orlando après son discours ; mais il avait ser
la main de M. Orlando après son discours ; mais il avait serré celle de M. Nitti ; au fond, cela revenait au même ; et c’
Chambre des députés, il eut à apprécier la valeur des divers courants de l’opinion publique en matière de politique extéri
xtérieure. Ces courants se manifestèrent nettement après les discours de M. Lloyd George (5 janvier) et Wilson (8 janvier)
de M. Lloyd George (5 janvier) et Wilson (8 janvier). Les deux hommes d’ État avaient fait allusion aux désirs de l’Italie.
(8 janvier). Les deux hommes d’État avaient fait allusion aux désirs de l’Italie. « Nous considérons comme essentiel, ava
talie. « Nous considérons comme essentiel, avait dit M. Lloyd George, de donner satisfaction aux revendications des Italie
qui leur sont frères par la race et par la langue. »« Les frontières de l’Italie, avait dit M. Wilson, devront être réaju
Italie, avait dit M. Wilson, devront être réajustées selon des lignes de nationalités clairement reconnaissables. » En out
is et le Président des États-Unis avaient déclaré que le démembrement de l’Autriche ne faisait pas partie des « buts de gu
ré que le démembrement de l’Autriche ne faisait pas partie des « buts de guerre » des Alliés. La presse italienne essaya a
es « buts de guerre » des Alliés. La presse italienne essaya aussitôt de donner un sens précis aux formules vagues et ambi
e. Visiblement on voulait « ménager » l’Autriche. Est-ce que le souci de ne pas lui être trop désagréable ne comportait pa
de ne pas lui être trop désagréable ne comportait pas une diminution de la place accordée à l’Italie ? La plupart des quo
ondirent en affirmant que pareille pensée était bien loin de l’esprit de MM. Lloyd George et Wilson ; mais leurs explicati
, M. Orlando par exemple, fît un nouvel exposé des justes aspirations de l’Italie ; ou bien que l’Entente se décidât à réd
ù serait condensé son programme minimum ; il ne pourrait plus y avoir de discussions possibles, ni chez les ennemis, ni ch
chez les ennemis, ni chez les Alliés ; et on n’aurait plus à déplorer de malaises de l’opinion publique semblables à celui
emis, ni chez les Alliés ; et on n’aurait plus à déplorer de malaises de l’opinion publique semblables à celui qui s’était
que semblables à celui qui s’était manifesté en Italie vers le milieu de janvier. Dans la rédaction de ce document unique,
tait manifesté en Italie vers le milieu de janvier. Dans la rédaction de ce document unique, L’Italie jouerait facilement
eut, disait le Resto del Carlino (12 janvier), elle a encore le moyen de se donner force et prestige, et d’intervenir comm
2 janvier), elle a encore le moyen de se donner force et prestige, et d’ intervenir comme l’acteur essentiel dans l’établis
estige, et d’intervenir comme l’acteur essentiel dans l’établissement d’ un juste équilibre européen et méditerranéen, dest
re européen et méditerranéen, destructeur des ambitions impérialistes de la monarchie des Habsbourg. Encore fallait-il qu
alien. Dans la Tribuna du 13 janvier, M. Malagodi affirmait le devoir de « reconnaître la légitimité des revendications de
affirmait le devoir de « reconnaître la légitimité des revendications de l’élément slave dans la mer Adriatique et dans le
ouveau, les uns exprimant l’idée qu’il était nécessaire pour l’Italie de revendiquer Zara (et parmi eux le socialiste inte
polo d’Italia) ; les autres pensant qu’il valait mieux ne plus parler d’ une Dalmatie italienne, et faire ainsi disparaître
italienne, et faire ainsi disparaître ce qui était le principal motif de désaccord entre Italiens et Yougoslaves. Le Secol
otif de désaccord entre Italiens et Yougoslaves. Le Secolo et l’Unità de M. Salvemini avaient été, il y a 5 ou 6 mois, les
eur permettait la censure, qui était impitoyable dès qu’il s’agissait de la question yougoslave. Or, au cours du mois de j
dès qu’il s’agissait de la question yougoslave. Or, au cours du mois de janvier, on a vu le Corriere della Sera accepter
ute la preuve que les milieux dirigeants avaient procédé à une espèce de révision du programme de revendications, et que c
ieux dirigeants avaient procédé à une espèce de révision du programme de revendications, et que cette révision avait été a
e cette révision avait été approuvée par M. Sonnino, accusé autrefois d’ avoir des sympathies pour les impérialistes. Le Co
our les impérialistes. Le Corriere se reporte donc au vieux programme de Mazzini, le jugeant meilleur et plus sensé que ce
eux programme de Mazzini, le jugeant meilleur et plus sensé que celui de bien des hommes politiques passés maîtres dans l’
isons diplomatiques. Il faut avant tout inspirer confiance aux Slaves de l’Autriche. « Sans un accord complet, sincère et
et durable entre l’Italie et l’autre nation adriatique, la formation d’ un bloc des nationalités d’Autriche-Hongrie sera i
et l’autre nation adriatique, la formation d’un bloc des nationalités d’ Autriche-Hongrie sera impossible. Les malentendus
sent cette union. » Ceux qui en ont profité ont été les gouvernements d’ Autriche et d’Allemagne. Il faut en finir avec cet
on. » Ceux qui en ont profité ont été les gouvernements d’Autriche et d’ Allemagne. Il faut en finir avec cette politique,
ntractantes ». Supposons en effet que puisse se constituer une espèce de « ligue des nations orientales ». « Si les Tchèqu
d’accord pour dire au monde quelles doivent être les futures assises de l’Europe orientale, quelles doivent être leurs fr
leront leurs rapports, il n’y a aucune force ennemie qui soit capable de s’opposer à la réalisation de leurs volontés. » U
a aucune force ennemie qui soit capable de s’opposer à la réalisation de leurs volontés. » Un nouvel avenir s’ouvrirait de
ne supériorité spirituelle et une expression économique dans les pays d’ Orient, telles qu’elle ne devrait pas regretter l’
les pays d’Orient, telles qu’elle ne devrait pas regretter l’abandon de quelques kilomètres carrés de territoire ». On vo
elle ne devrait pas regretter l’abandon de quelques kilomètres carrés de territoire ». On voit quelles sont les deux thèse
matie ; les autres, pour favoriser une entente avec les Slaves du sud de l’Autriche, sont disposés à abandonner ces revend
orablement accueilli par l’opinion publique. JEAN ALAZARD. [Lettre de Jacques Mesnil] Nous avons reçu la lettre suiv
, C’est avec une profonde surprise, que j’ai retrouvé dans un article de M. Louis Piérard, intitulé « l’Italie à l’épreuve
ations gratuites concernant les responsabilités des revers militaires de l’Italie, affirmations qui ont traîné dans toute
affirmations qui ont traîné dans toute cette presse dont la recherche de la vérité est le moindre des soucis, mais qu’il e
herche de la vérité est le moindre des soucis, mais qu’il est pénible de voir reproduire dans une grande revue s’adressant
n critique sévère. M’étant efforcé depuis vingt ans, ici et ailleurs, de faire apprécier les qualités de ce peuple italien
cé depuis vingt ans, ici et ailleurs, de faire apprécier les qualités de ce peuple italien, si mal connu et souvent si inj
s Alpes, je tiens, comme ancien collaborateur du Mercure et comme ami de l’Italie qui a été pour moi une terre d’élection,
teur du Mercure et comme ami de l’Italie qui a été pour moi une terre d’ élection, à rétablir une fois de plus la vérité. M
ion, à rétablir une fois de plus la vérité. M. Piérard se fait l’écho d’ une de ces légendes qui ne satisfont que les espri
rétablir une fois de plus la vérité. M. Piérard se fait l’écho d’une de ces légendes qui ne satisfont que les esprits dou
d’une de ces légendes qui ne satisfont que les esprits doués de plus d’ imagination que de réflexion et servent à couvrir
ndes qui ne satisfont que les esprits doués de plus d’imagination que de réflexion et servent à couvrir les responsabilité
dévolues. J’attends encore qu’on m’apporte un seul témoignage sérieux de cette fabuleuse histoire « des soldats italiens e
verte (sic) se seraient précipitées les 6 divisions « toutes prêtes » de von Below. Or le correspondant de Hongrie du Nieu
s les 6 divisions « toutes prêtes » de von Below. Or le correspondant de Hongrie du Nieuwe Rotterdamsche Courant, qui télé
ieuwe Rotterdamsche Courant, qui télégraphiait à son journal du front de l’Isonzo le 28 octobre, immédiatement après la ru
e, immédiatement après la rupture du front italien, ne dit pas un mot de cette désertion des soldats italiens, mais donne
attaque les forces italiennes massées en grand nombre sur le plateau de Bainsizza, tandis qu’on portait le coup décisif p
il n’y avait que deux brigades pour leur résister (voir la traduction de cet article dans le Journal du Peuple du 15 décem
du Peuple du 15 décembre). Près de deux mois plus tard, à la session de décembre du parlement italien, la légende rapport
t italien, la légende rapportée par M. Piérard apparaissait si dénuée de tout fondement sérieux, que les pires ennemis des
emis des socialistes n’osèrent pas s’en servir et durent se contenter d’ accusations toutes génériques comme celle de dépre
ir et durent se contenter d’accusations toutes génériques comme celle de dépression du moral des troupes par suite de l’at
omme celle de dépression du moral des troupes par suite de l’attitude d’ opposition irréductible à la guerre, prise par le
a guerre, prise par le parti socialiste. En revanche, il a été établi de manière irréfutable dans la même session que, con
me session que, contrairement à ce que prétend M. Piérard, les revers de la fin d’octobre ont eu avant tout des causes mil
que, contrairement à ce que prétend M. Piérard, les revers de la fin d’ octobre ont eu avant tout des causes militaires. A
omité secret, Turati a pu énumérer en séance publique les principales de ces causes. Pour le public français, ce n’était l
es causes. Pour le public français, ce n’était là qu’une confirmation de ce qu’il savait déjà, grâce au journal de M. Clem
tait là qu’une confirmation de ce qu’il savait déjà, grâce au journal de M. Clemenceau : en tête des numéros des 20 et 23 
nal de M. Clemenceau : en tête des numéros des 20 et 23 novembre 1917 de l’Homme Libre ont paru deux articles intitulés « 
its avec cette précision et cette netteté que donnent la connaissance de la question et la compétence dans la matière : on
question et la compétence dans la matière : on n’y trouve pas un mot de la légende dont M. Piérard s’est fait l’écho, mai
s’est fait l’écho, mais en revanche l’auteur insiste sur ce qu’il y a d’ erroné à rechercher dans la trahison les raisons d
e sur ce qu’il y a d’erroné à rechercher dans la trahison les raisons d’ un insuccès et il énumère les fautes principales d
ales du commandement italien : mauvais alignement des armées, absence de réserves, confiance aveugle dans la solidité des
le dans la solidité des conquêtes opérées et par suite manque complet de retranchements de repli, amoncellement des approv
é des conquêtes opérées et par suite manque complet de retranchements de repli, amoncellement des approvisionnements à une
rovisionnements à une très courte distance du front, pas un seul pont de retraite sur le Tagliamento. Enfin si le commande
tance, la mobilité, l’incertitude du lendemain pour chaque commandant d’ unité était la loi ». On comptait par centaines le
. On comptait par centaines les généraux mis à pied ; des chefs, même de premier ordre, après avoir remporté des succès, é
premier ordre, après avoir remporté des succès, étaient les victimes de la regrettable oligarchie qui s’était constituée
t que valent leurs chefs ». À ces notations précises, à ces remarques d’ un homme compétent que confirment entièrement les
enquête au front, à Rome, à Milan, à Gênes », prétend que les causes de la retraite italienne sont « d’ordre exclusivemen
an, à Gênes », prétend que les causes de la retraite italienne sont «  d’ ordre exclusivement moral et politique » n’a à opp
l et politique » n’a à opposer que des racontars provenant évidemment de gens qui font des efforts désespérés pour endosse
font des efforts désespérés pour endosser à autrui la responsabilité de leurs propres fautes. Pour faire une enquête séri
 Alla casa. À la maison ». Or quiconque possède les premiers éléments de la langue italienne sait que : aller à la maison
enant que le lecteur juge. En vous remerciant, Monsieur le Directeur, de l’hospitalité que vous voudrez bien accorder à ce
ous voudrez bien accorder à cette lettre rectificatrice, je vous prie d’ agréer l’expression de mes sentiments distingués.
der à cette lettre rectificatrice, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments distingués. JACQUES MESNIL. [L
’expression de mes sentiments distingués. JACQUES MESNIL. [Lettre de Louis Piérard] Nous avons communiqué cette let
s, le 17 février 1918. Cher Monsieur Vallette, J’ai pris connaissance de la longue lettre que vient de vous adresser M. Dw
t de l’article : L’Italie à l’épreuve que vous m’avait fait l’honneur de publier dans votre numéro du 16 janvier. Votre co
cunement. Je crois tout de même qu’il abuse à mon endroit du reproche d’ incompétence et de légèreté en voulant faire croir
tout de même qu’il abuse à mon endroit du reproche d’incompétence et de légèreté en voulant faire croire que je me suis i
croire que je me suis inspiré, pour apprécier les causes du désastre de Caporetto, de racontars et de légendes propagés,
me suis inspiré, pour apprécier les causes du désastre de Caporetto, de racontars et de légendes propagés, selon lui, par
, pour apprécier les causes du désastre de Caporetto, de racontars et de légendes propagés, selon lui, par le haut command
gendes propagés, selon lui, par le haut commandement italien désireux de déplacer les responsabilités. J’ai tout au moins
ndant une supériorité. J’ai passé six semaines en Italie au lendemain de la retraite. J’ai tâché là-bas, par une enquête l
lendemain de la retraite. J’ai tâché là-bas, par une enquête loyale, de démêler les causes d’un événement malheureux et s
ite. J’ai tâché là-bas, par une enquête loyale, de démêler les causes d’ un événement malheureux et stupéfiant. Mon enquête
ues. Je tiens même certains des faits que j’ai cités dans mon article de confrères italiens que M. Dwelshauwers, j’en suis
on des événements, il les emprunte à un journal et à des déclarations de parlementaires. Voilà qui est assez curieux chez
affecte le plus parfait mépris « pour cette presse dont la recherche de la vérité est le moindre des soucis ». Il est vra
cite est neutre. C’est ce bon Nieuwe Rotterdamsche Courant qui refusa de porter un jugement quelconque sur le torpillage d
t plusieurs correspondants, au cours de cette guerre, ont fait preuve d’ une germanophilie par trop zélée. Il me souvient n
t preuve d’une germanophilie par trop zélée. Il me souvient notamment de certain correspondant de Sofia qui, de retour en
lie par trop zélée. Il me souvient notamment de certain correspondant de Sofia qui, de retour en Hollande, fit des confére
élée. Il me souvient notamment de certain correspondant de Sofia qui, de retour en Hollande, fit des conférences ouverteme
pagande allemande. On m’oppose un article du correspondant en Hongrie de ce journal, article traduit dans le Journal du Pe
1917. Le traducteur ne serait-il pas M. Jacques Mesnil, collaborateur de la revue Demain ? M. Mesnil me calomnie gratuitem
e que, dans ce qui s’est passé sur l’Isonzo, rien n’entache l’honneur de ce peuple. Pour tous ceux qui auront lu objective
bien évident en outre que je n’ai point recherché les responsabilités d’ une façon unilatérale. J’ai pris la peine de lire
erché les responsabilités d’une façon unilatérale. J’ai pris la peine de lire les deux très intéressants articles de l’Hom
érale. J’ai pris la peine de lire les deux très intéressants articles de l’Homme Libre sur lesquels s’appuie M. Mesnil. Ce
bien mal lus, et en tout cas mal résumés. Je ne résiste pas au désir de reproduire la fin de l’article du 20 novembre 191
tout cas mal résumés. Je ne résiste pas au désir de reproduire la fin de l’article du 20 novembre 1917. Elle est une préci
de l’article du 20 novembre 1917. Elle est une précieuse confirmation de nombreux faits que j’ai pu invoquer : Les social
les giolittiens neutralistes, les cléricaux, ennemis avérés ou cachés de la guerre, sont devenus, depuis la retraite sans
it prêt à faire la révolution, à abattre la monarchie (on avait parlé de cela à Montecitorio comme d’une fatalité, le mois
, à abattre la monarchie (on avait parlé de cela à Montecitorio comme d’ une fatalité, le mois dernier) se retrouve aujourd
dernier) se retrouve aujourd’hui tout entier autour du gouvernement, de son Parlement et de son roi. Il y avait, avant le
e aujourd’hui tout entier autour du gouvernement, de son Parlement et de son roi. Il y avait, avant le 25 octobre, là-bas
ampagne romaine, en vingt autres lieux, des villages entiers, peuplés de déserteurs. C’étaient pour la plupart des hommes
taient pour la plupart des hommes venus en permission, qui refusaient de retourner au front et que les gendarmes n’osaient
tourner au front et que les gendarmes n’osaient pas aborder. Ces nids de futurs bandits ont disparu. Les déserteurs ont su
. Les déserteurs ont suivi les débandés vers les casernes. Il y avait de grandes villes comme Turin, Gênes ou, dans les Ro
les Romagnes, Ravenne, qui avaient été, à certains jours, le théâtre d’ émeutes sanglantes, où l’anglophobie, la francopho
ù l’anglophobie, la francophobie, l’aversion pour les alliés, accusés d’ avoir entraîné l’Italie dans la mêlée, semblaient
raîné l’Italie dans la mêlée, semblaient s’enraciner dans le tréfonds de l’âme populaire. Les Français et les Anglais les
, aux municipalités socialistes ? Les décisions du Congrès socialiste de Florence ? Sait-il qu’après l’article de Turati d
isions du Congrès socialiste de Florence ? Sait-il qu’après l’article de Turati dans la Critica Sociale sur la nécessité d
qu’après l’article de Turati dans la Critica Sociale sur la nécessité de la défense nationale, après les discours de Modig
Sociale sur la nécessité de la défense nationale, après les discours de Modigliani et Prampolini niant que la propagande
pour quelque chose dans la crise morale qui « soviétisa » une partie de l’armée, un certain nombre de pointus, de jeunes
ise morale qui « soviétisa » une partie de l’armée, un certain nombre de pointus, de jeunes exaltés et d’enfants terribles
ui « soviétisa » une partie de l’armée, un certain nombre de pointus, de jeunes exaltés et d’enfants terribles reprochèren
partie de l’armée, un certain nombre de pointus, de jeunes exaltés et d’ enfants terribles reprochèrent à Turati et Modigli
t maintenant que M. Dwelshauwers (Mesnil), qui est Belge, me permette de lui poser trois questions fort simples : Oui ou n
ser trois questions fort simples : Oui ou non, approuve-t-il l’Italie d’ être entrée dans la guerre au côté de la France, d
i ou non, approuve-t-il l’Italie d’être entrée dans la guerre au côté de la France, de l’Angleterre, de la Belgique ? Est-
ouve-t-il l’Italie d’être entrée dans la guerre au côté de la France, de l’Angleterre, de la Belgique ? Est-il convaincu q
e d’être entrée dans la guerre au côté de la France, de l’Angleterre, de la Belgique ? Est-il convaincu qu’elle y est entr
la Belgique ? Est-il convaincu qu’elle y est entrée sous la pression d’ un mouvement, d’un élan populaire qui n’avait rien
st-il convaincu qu’elle y est entrée sous la pression d’un mouvement, d’ un élan populaire qui n’avait rien d’impérialiste,
sous la pression d’un mouvement, d’un élan populaire qui n’avait rien d’ impérialiste, qui était, bien au contraire, la rév
n’avait rien d’impérialiste, qui était, bien au contraire, la révolte d’ un peuple généreux contre la monstrueuse puissance
se puissance austro-allemande ? M. Dwelshauwers a-t-il entendu parler de ce qui s’est passé dans son pays, à Dinant, Tamin
ent autres lieux ? Hier, M. d’Arsac, ancien rédacteur en chef au Soir de Bruxelles, publiait dans la Victoire, à propos de
ir de Bruxelles, publiait dans la Victoire, à propos de l’arrestation de Lazzari, secrétaire du parti socialiste officiel
de l’arrestation de Lazzari, secrétaire du parti socialiste officiel d’ Italie, un article très documenté qui écrase litté
d’Italie, un article très documenté qui écrase littéralement la thèse de M. Mesnil. Je sais que d’Arsac connaît au moins a
documenté qui écrase littéralement la thèse de M. Mesnil. Je sais que d’ Arsac connaît au moins aussi bien l’Italie que mon
dicteur. Il y a passé deux ans et demi durant cette guerre. En outre, d’ Arsac n’est pas suspect de socialophobie : sa symp
ans et demi durant cette guerre. En outre, d’Arsac n’est pas suspect de socialophobie : sa sympathie pour les idées et le
suspect de socialophobie : sa sympathie pour les idées et les partis d’ extrême-gauche est connue de tous ceux qui l’ont f
sa sympathie pour les idées et les partis d’extrême-gauche est connue de tous ceux qui l’ont fréquenté naguère à Bruxelles
us ceux qui l’ont fréquenté naguère à Bruxelles. Il me reproche, lui, d’ avoir parlé avec trop de ménagements de l’action d
nté naguère à Bruxelles. Il me reproche, lui, d’avoir parlé avec trop de ménagements de l’action des Lazzari et autres Mor
ruxelles. Il me reproche, lui, d’avoir parlé avec trop de ménagements de l’action des Lazzari et autres Morgari, qui subme
ari, qui submergea complètement Turati. En lisant l’article documenté de la Victoire, vos lecteurs diront si j’ai exagéré.
la Victoire, vos lecteurs diront si j’ai exagéré. Qu’il nous suffise d’ en reproduire les deux passages suivants : On ne
x Empires centraux, ce qu’il a coûté à l’Entente. Les responsabilités de Caporetto sont multiples, nous ne l’ignorons pas.
nt multiples, nous ne l’ignorons pas. Pour les giolittiens, il suffit de se reporter au réquisitoire de Gabriele d’Annunzi
s pas. Pour les giolittiens, il suffit de se reporter au réquisitoire de Gabriele d’Annunzio. L’attitude austriacante du V
de Gabriele d’Annunzio. L’attitude austriacante du Vatican est connue de tous. Les cas de Mgr Baumgartner, l’ami de l’espi
unzio. L’attitude austriacante du Vatican est connue de tous. Les cas de Mgr Baumgartner, l’ami de l’espion Scheikhardt, e
ante du Vatican est connue de tous. Les cas de Mgr Baumgartner, l’ami de l’espion Scheikhardt, et de Mgr de Gerlach, — con
e tous. Les cas de Mgr Baumgartner, l’ami de l’espion Scheikhardt, et de Mgr de Gerlach, — condamné aux travaux à perpétui
as été battue sur les Alpes Juliennes : elle a été trahie. Et la part de responsabilité des socialistes dans l’acte honteu
art de responsabilité des socialistes dans l’acte honteux et criminel de Caporetto est indéniable. Caporetto, comme la déf
tait en germe dans Zimmerwald. L’attitude des socialistes défaitistes de la péninsule est suffisamment explicite d’ailleur
ninsule est suffisamment explicite d’ailleurs. Non seulement les amis de M. Lazzari n’ont pas renié Caporetto, mais ils se
M. Lazzari n’ont pas renié Caporetto, mais ils se sont encore vantés d’ en être les auteurs ! Ils ont fait mieux. Ils ont
x. Ils ont reproché aux socialistes qui les représentent à la Chambre d’ avoir enlevé, en désavouant Caporetto, un titre d’
entent à la Chambre d’avoir enlevé, en désavouant Caporetto, un titre d’ orgueil aux vrais socialistes ! On peut consulter
e, le 23 décembre 1917. Agréez, cher Monsieur Vallette, l’expression de mes sentiments les plus distingués. LOUIS PIÉRARD
91, 191]. Antonio Baratta On a évoqué récemment l’étrange figure de l’épigrammatiste Antonio Baratta, né à Gênes, mai
, né à Gênes, mais qui peut être justement considéré comme un citoyen de Turin. On l’appelait « cavajer senssa camisa », l
valier sans chemise, à cause de sa pauvreté, bien qu’il fût chevalier de l’ordre Mauritien et eût mené longtemps une vie b
e. Ses farces, ses épigrammes sont célèbres. Quand le fameux chanteur de la chapelle Sixtine, Testore, mourut, le peuple d
mémoire et l’on demanda à Baratta, qui appartenait au parti clérical, de composer l’épigraphe. Le poète envoya une épigram
ntendit et qui parut fort pieuse. Elle fut peinte sur une large bande de toile hissée, selon la coutume, au-dessus de l’en
inte sur une large bande de toile hissée, selon la coutume, au-dessus de l’entrée de l’église. Mais le peuple comprit les
large bande de toile hissée, selon la coutume, au-dessus de l’entrée de l’église. Mais le peuple comprit les allusions et
lise. Mais le peuple comprit les allusions et tout le monde se tordit de rire à ces funérailles du fameux castrat. Sur sa
Baratta fit une terrible épigramme. Il fut blessé à la tête au cours d’ une promenade par un chêne que l’on abattait au mo
avant de mourir quelques vers dont voici la traduction : Comme prix de ma longue chanson Je ne désirais qu’un seul ramea
n : Comme prix de ma longue chanson Je ne désirais qu’un seul rameau de chêne, Mais la Cité qui pour armoiries a un taure
au de chêne, Mais la Cité qui pour armoiries a un taureau Me couronna d’ un chêne tout entier. Une seule personne accompag
es mesures prises en Italie à l’égard des sujets ennemis, une cousine de Guillaume II habite encore Rome en toute liberté.
ousine de Guillaume II habite encore Rome en toute liberté. Il s’agit d’ une religieuse du Sacré-Cœur dont le couvent est s
ent français doit sa fondation à la vénérable mère Barat, une héroïne de la guerre de 1870. Malgré cela la princesse allem
doit sa fondation à la vénérable mère Barat, une héroïne de la guerre de 1870. Malgré cela la princesse allemande y a acqu
la la princesse allemande y a acquis une grande influence et s’occupe de former à leur rôle d’éducatrices les dames du Sac
nde y a acquis une grande influence et s’occupe de former à leur rôle d’ éducatrices les dames du Sacré-Cœur de la Trinité
s’occupe de former à leur rôle d’éducatrices les dames du Sacré-Cœur de la Trinité du Mont qui joue un rôle fort importan
nt qui joue un rôle fort important dans l’éducation des jeunes filles de l’aristocratie. Un éloge à Ugo Ojetti Le gé
tique d’art M. Ugo Ojetti un éloge solennel avec ce motif : « Chargé de la sauvegarde dans la zone de guerre de tout ce q
loge solennel avec ce motif : « Chargé de la sauvegarde dans la zone de guerre de tout ce qui a de l’intérêt pour l’art e
nel avec ce motif : « Chargé de la sauvegarde dans la zone de guerre de tout ce qui a de l’intérêt pour l’art et pour l’h
 : « Chargé de la sauvegarde dans la zone de guerre de tout ce qui a de l’intérêt pour l’art et pour l’histoire, sous la
t ce qui a de l’intérêt pour l’art et pour l’histoire, sous la menace de la dernière offensive ennemie, avec un zèle infat
ages dispositions prises précédemment, et qu’il était encore possible de transporter. » Tome CXXVI, numéro 474, 16 m
, p. 325-330 [328-329, 329-330]. Les acquisitions récentes du musée de Berlin [extrait] Pendant ce temps, le Musée de
s récentes du musée de Berlin [extrait] Pendant ce temps, le Musée de Berlin, pour le plus grand orgueil de l’Allemagne
] Pendant ce temps, le Musée de Berlin, pour le plus grand orgueil de l’Allemagne, continue ses acquisitions sensationn
quisitions sensationnelles. En janvier dernier, il achetait pour près d’ un million de marks, à un peintre viennois qui l’a
nsationnelles. En janvier dernier, il achetait pour près d’un million de marks, à un peintre viennois qui l’avait découver
vait découverte en 1914 dans un vieux château du Tyrol, un exemplaire de la Vénus au musicien de Titien dont le Musée de M
dans un vieux château du Tyrol, un exemplaire de la Vénus au musicien de Titien dont le Musée de Madrid conserve l’origina
Tyrol, un exemplaire de la Vénus au musicien de Titien dont le Musée de Madrid conserve l’original et une première varian
onserve l’original et une première variante, regardée comme une œuvre d’ atelier. On connaît le sujet de ce tableau : Vénus
ère variante, regardée comme une œuvre d’atelier. On connaît le sujet de ce tableau : Vénus est étendue nue, au premier pl
et de ce tableau : Vénus est étendue nue, au premier plan, sur un lit de repos, les regards dirigés vers un petit chien qu
us prête son attention), tandis que sur le côté un jeune seigneur, vu de dos, mais se tournant à demi vers la déesse, la c
vu de dos, mais se tournant à demi vers la déesse, la charme des sons d’ un orgue dont il joue. Le fond de la composition e
i vers la déesse, la charme des sons d’un orgue dont il joue. Le fond de la composition est formé par une vue de parc qui,
n orgue dont il joue. Le fond de la composition est formé par une vue de parc qui, dans l’exemplaire de Berlin, est rempla
e la composition est formé par une vue de parc qui, dans l’exemplaire de Berlin, est remplacée par un paysage montagneux,
laire de Berlin, est remplacée par un paysage montagneux, et l’auteur de cette variante a également modifié les traits du
qui jappe furieusement. Les Viennois, paraît-il, ne sont pas contents de s’être laissé enlever une telle œuvre, d’autant p
ît-il, ne sont pas contents de s’être laissé enlever une telle œuvre, d’ autant plus que l’aristocratique musicien semble ê
, d’autant plus que l’aristocratique musicien semble être un portrait de Philippe II ; le Neues Wiener Journal 8 se plaint
e plaint amèrement que ni l’État, ni aucun des nombreux millionnaires de la capitale n’aient rien fait pour retenir cette
fait pour retenir cette toile en Autriche. Le professeur et historien d’ art Dvorak, qui en avait reconnu l’importance, ava
ourrait être vendu au dehors ; mais, passé ce délai, aucune tentative d’ acquisition n’ayant été faite par le gouvernement
ettait. Nos bons Autrichiens se résigneront à cette nouvelle mainmise de l’Allemagne comme ils se sont résignés à beaucoup
d’autres et pourront peut-être se consoler en se rappelant l’aventure de la Flore du sculpteur anglais Lucas baptisée par
ure de la Flore du sculpteur anglais Lucas baptisée par M. Bode œuvre de Léonard de Vinci et en se disant, par suite que l
en qui leur échappe n’est peut-être, de même que la variante du musée de Madrid, qu’une œuvre d’atelier, promue à la digni
t peut-être, de même que la variante du musée de Madrid, qu’une œuvre d’ atelier, promue à la dignité d’œuvre originale par
iante du musée de Madrid, qu’une œuvre d’atelier, promue à la dignité d’ œuvre originale par la volonté dictatoriale de M. 
er, promue à la dignité d’œuvre originale par la volonté dictatoriale de M. Bode qui prétend, mais sans preuves, y reconna
y reconnaître une Vénus de Titien ayant d’abord appartenu à l’évêque d’ Arras Granvelle, fils du chancelier de Charles-Qui
nt d’abord appartenu à l’évêque d’Arras Granvelle, fils du chancelier de Charles-Quint, puis vendue à l’empereur Rodolphe 
Quint, puis vendue à l’empereur Rodolphe II et disparue depuis le sac de Prague par les Suédois en 16489. Le critique de l
isparue depuis le sac de Prague par les Suédois en 16489. Le critique de la Strassburger Post 10 avoue qu’on ne saurait, e
as, « la compter parmi les chefs-d’œuvre du maître ». […] La vente de la collection Richard von Kauffmann à Berlin [ext
chard von Kauffmann, célèbre par ses nombreuses et importantes œuvres de Primitifs dont plusieurs furent admirées aux Expo
, a été dispersée à Berlin en décembre dernier, à la suite de la mort de son propriétaire. La vente des tableaux a produit
mort de son propriétaire. La vente des tableaux a produit 8 millions de marks ; celle des sculptures et objets d’art, 4 m
bleaux a produit 8 millions de marks ; celle des sculptures et objets d’ art, 4 millions de marks, soit, au total, 16 milli
 millions de marks ; celle des sculptures et objets d’art, 4 millions de marks, soit, au total, 16 millions de francs. […]
res et objets d’art, 4 millions de marks, soit, au total, 16 millions de francs. […] Citons encore : […] un portrait d’hom
au total, 16 millions de francs. […] Citons encore : […] un portrait d’ homme par le Tintoret, 230.000 ; un autre par More
10.000, et une Madone du même, 78.000. Parmi les sculptures et objets d’ arts, […] une Louve en bronze de l’école de Padoue
8.000. Parmi les sculptures et objets d’arts, […] une Louve en bronze de l’école de Padoue, 80.000 ; un Neptune de Sansovi
i les sculptures et objets d’arts, […] une Louve en bronze de l’école de Padoue, 80.000 ; un Neptune de Sansovino, 71.500 
Padoue, 80.000 ; un Neptune de Sansovino, 71.500 ; un vase en bronze de Riccio, 68.000 […]. La Vie anecdotique. Un fa
e Riccio, 68.000 […]. La Vie anecdotique. Un faux Titien au musée de Berlin Guillaume Apollinaire. Tome CXXVI, num
inistration allemande vient de faire admettre un faux Titien au musée de Berlin. Les faux ne se compteront bientôt plus da
e des empires centraux mène grand bruit autour de ce « riche joyau », de ce « chef-d’œuvre du Titien » qui fait désormais
ntures tombent à grands plis ; dans le fond un paysage. On ne dit pas d’ où vient ce tableau. Mais son identification ne fa
son identification ne fait aucun doute, c’est en effet la description d’ un chef-d’œuvre de Titien : Vénus se récréant avec
ne fait aucun doute, c’est en effet la description d’un chef-d’œuvre de Titien : Vénus se récréant avec la musique et le
ef-d’œuvre de Titien : Vénus se récréant avec la musique et le joueur d’ orgue. Ce tableau est depuis plusieurs siècles en
yé 165 livres sterling. Il vaudrait aujourd’hui un nombre respectable de millions. À moins que l’Espagne n’ait vendu les t
s que l’Espagne n’ait vendu les tableaux du Prado, le Titien du musée de Berlin est un faux. Il est vrai qu’il y a des cop
musée de Berlin est un faux. Il est vrai qu’il y a des copies. L’une d’ elles se trouve au Prado même qui présente avec l’
se trouve au Prado même qui présente avec l’original des différences de détail. Au reste, elle lui est infiniment inférie
la Haye, une à Dresde et plusieurs en Italie. Mais, l’histoire valait d’ être notée. Les critiques d’art colossalement érud
sieurs en Italie. Mais, l’histoire valait d’être notée. Les critiques d’ art colossalement érudits d’Allemagne n’ont pas ét
stoire valait d’être notée. Les critiques d’art colossalement érudits d’ Allemagne n’ont pas été corrigés par la mésaventur
orrigés par la mésaventure du fameux von Bode qui prit pour une œuvre de Léonard un buste en cire du xixe  siècle et ne vo
pâtissier, un Suisse, n’y parut qu’un siècle après. Les torréfacteurs de café s’étaient établis aux alentours de la Place
ècle après. Les torréfacteurs de café s’étaient établis aux alentours de la Place Colonna ; ils grillaient la graine odora
; ils grillaient la graine odorante dans la rue, car il était défendu de le faire dans les maisons ou dans les cours. Plus
ta Angelica, les dames romaines ne supportant aucune odeur sauf celle de la camomille. Sur le Corso, le premier café vérit
ur le Corso, le premier café véritable fut ouvert en 1725 sous le nom d’ Aquafrescaio, c’est-à-dire marchand de rafraîchiss
fut ouvert en 1725 sous le nom d’Aquafrescaio, c’est-à-dire marchand de rafraîchissements ; en 1745, il prit enfin le nom
-à-dire marchand de rafraîchissements ; en 1745, il prit enfin le nom de Caffè del Veneziano. Selva, dans sa Società roman
e Caffè del Veneziano. Selva, dans sa Società romana, le décrit formé de trois boutiques et de leurs entresols. La maison
Selva, dans sa Società romana, le décrit formé de trois boutiques et de leurs entresols. La maison où il se trouvait étai
uve le Giornale d’Italia et au lieu même où est aujourd’hui la Caisse d’ Épargne. Il avait sa devanture sur le Corso. On y
ome CXXVI, numéro 475, 1er avril 1918, p. 483-489 [489]. Dans l’Heure de l’Italie (1 vol. in-16, Bossard), M. Jean Ajalber
 vol. in-16, Bossard), M. Jean Ajalbert nous rapporte l’image vivante de l’Italie pendant la guerre, que précisent encore
vante de l’Italie pendant la guerre, que précisent encore des dessins de Raffaëlli, Vallotton, Villani et van Dongen. […]
allotton, Villani et van Dongen. […] À l’étranger. Italie. [Lettre de Jacques Mesnil] Jacques Mesnil. Tome CXXVI, n
du Mercure de France, p. 167-169, je vous prie, en vertu de mon droit de réponse, d’insérer ce qui suit, conformément aux
e France, p. 167-169, je vous prie, en vertu de mon droit de réponse, d’ insérer ce qui suit, conformément aux usages consa
qui suit, conformément aux usages consacrés, dans le prochain numéro de votre revue. M. Piérard, à court d’arguments, — c
onsacrés, dans le prochain numéro de votre revue. M. Piérard, à court d’ arguments, — car il n’a su me répondre sur aucun p
nationale ! ni démontrer que les causes des revers italiens étaient «  d’ ordre exclusivement moral et politique » — a recou
» — a recours à des personnalités. Il dit que Mesnil n’est pas le nom de mon père et me traite d’anarchiste et de collabor
nnalités. Il dit que Mesnil n’est pas le nom de mon père et me traite d’ anarchiste et de collaborateur de Demain. Personne
que Mesnil n’est pas le nom de mon père et me traite d’anarchiste et de collaborateur de Demain. Personne ne comprendra c
pas le nom de mon père et me traite d’anarchiste et de collaborateur de Demain. Personne ne comprendra ce que cela a de c
e et de collaborateur de Demain. Personne ne comprendra ce que cela a de commun avec la déroute de Caporetto, ni en quoi c
emain. Personne ne comprendra ce que cela a de commun avec la déroute de Caporetto, ni en quoi cela preuve que mon opinion
e de Caporetto, ni en quoi cela preuve que mon opinion sur les causes de cette déroute soit fausse. Mais ce n’est assuréme
la question. Que veut-il dire par là ? Je l’engage à avoir le courage de le déclarer ouvertement. Basile avait pour devise
devise : calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose. De nos jours on a perfectionné le système : on se co
que chose. De nos jours on a perfectionné le système : on se contente d’ insinuer de façon à pouvoir prétendre après coup q
ard écrit : « Le traducteur ne serait-il pas M. Mesnil, collaborateur de la revue Demain ? » Admirable exemple de la recet
pas M. Mesnil, collaborateur de la revue Demain ? » Admirable exemple de la recette de l’insinuation. M. Piérard vient de
collaborateur de la revue Demain ? » Admirable exemple de la recette de l’insinuation. M. Piérard vient de jeter le soupç
de la recette de l’insinuation. M. Piérard vient de jeter le soupçon de germanophilie sur le Nieuwe Rotterdamsche Courant
ilie sur le Nieuwe Rotterdamsche Courant ; Demain passe (sans l’ombre d’ une preuve, mais qu’importe !) pour une revue vend
introduirait subrepticement, en s’en cachant et sous pavillon neutre, de la marchandise allemande et il recevrait l’argent
voie détournée. Oh ! bien entendu, M. Piérard n’a absolument rien dit de tout cela et on le calomnierait scandaleusement e
tendre. Cependant malgré sa prudence, ou plutôt par suite de son trop de prudence, en un point il s’est laissé prendre en
op de prudence, en un point il s’est laissé prendre en flagrant délit d’ insinuation malveillante. C’est ce malheureux cond
M. Piérard, il n’y a rien, absolument rien à insinuer : la traduction de l’extrait du journal hollandais se trouve, dans l
l du Peuple que j’ai indiqué, dans un article signé en toutes lettres de mon nom. Quant à ma collaboration à Demain, elle
lien ; cette collaboration a été entièrement gratuite ainsi que celle de tous les collaborateurs que je connais (il faut c
sont gens instruits et habitent généralement depuis longtemps le pays d’ où ils écrivent ; chacun d’eux s’intéresse spécial
tent généralement depuis longtemps le pays d’où ils écrivent ; chacun d’ eux s’intéresse spécialement au peuple dont il par
’intéresse spécialement au peuple dont il partage la vie et s’efforce de comprendre son point de vue : de là une diversité
dont il partage la vie et s’efforce de comprendre son point de vue : de là une diversité de ton et d’opinions qui est par
vie et s’efforce de comprendre son point de vue : de là une diversité de ton et d’opinions qui est particulièrement intére
fforce de comprendre son point de vue : de là une diversité de ton et d’ opinions qui est particulièrement intéressante, pa
ment intéressante, parce qu’elle fait apercevoir toutes les questions de politique internationale sous différents angles.
germanophilie du correspondant ne diminuerait en rien la probabilité de véracité de son récit : un journaliste germanophi
ie du correspondant ne diminuerait en rien la probabilité de véracité de son récit : un journaliste germanophile aurait eu
: la seule chose qui lui importe, comme je viens de le montrer, c’est de jeter la suspicion sur ma personne. Et c’est la m
e fois absolument rien à voir avec l’objet en discussion : les causes de la déroule de Caporetto. L’analyse que je viens d
ent rien à voir avec l’objet en discussion : les causes de la déroule de Caporetto. L’analyse que je viens de faire des pr
la déroule de Caporetto. L’analyse que je viens de faire des procédés de polémique de M. Piérard a suffisamment éclairé le
Caporetto. L’analyse que je viens de faire des procédés de polémique de M. Piérard a suffisamment éclairé les lecteurs, p
iré les lecteurs, pour qu’ils comprennent que j’ai toutes les raisons de ne pas « permettre » à ce monsieur de me poser de
ent que j’ai toutes les raisons de ne pas « permettre » à ce monsieur de me poser des questions. Mais je saisis avec plais
Mais je saisis avec plaisir l’occasion qu’il m’offre involontairement de causer de nouveau quelques instants avec les lect
isis avec plaisir l’occasion qu’il m’offre involontairement de causer de nouveau quelques instants avec les lecteurs du Me
r de nouveau quelques instants avec les lecteurs du Mercure de France de ces questions italiennes et belges dont je les ai
et je vais même suivre l’ordre qu’il indique. i° L’entrée en guerre de l’Italie. La violation de la neutralité belge n’a
ordre qu’il indique. i° L’entrée en guerre de l’Italie. La violation de la neutralité belge n’a rien à y voir : il n’en e
voir : il n’en est question ni dans le livre vert, ni dans le traité de Londres du 26 avril 1915. Sur ce point mon opinio
celle si éloquemment exprimée par le socialiste Turati dans la séance de la Chambre du 20 mai 1915 : « Un geste fait d’ac
avec les puissances neutres, qui eût mis comme condition au maintien de la neutralité l’évacuation de la Belgique trahie
qui eût mis comme condition au maintien de la neutralité l’évacuation de la Belgique trahie et sacrifiée — menace permanen
ent formidable contre tout respect des traités, contre toute garantie d’ honnêteté dans les négociations internationales, —
taliste et bourgeois ne saurait avoir la même portée. » 2° Le traité de Londres du 26 avril 1915 est maintenant connu de
tée. » 2° Le traité de Londres du 26 avril 1915 est maintenant connu de tout le monde et certaines fantaisies historiques
n guerre dans un mois au plus tard. Après le 4 mai (rupture du traité de la Triple Alliance), l’Autriche, sous la pression
upture du traité de la Triple Alliance), l’Autriche, sous la pression de l’Allemagne, fit de nouvelles propositions qui do
la Triple Alliance), l’Autriche, sous la pression de l’Allemagne, fit de nouvelles propositions qui donnaient satisfaction
4 du traité) (Censuré). Telle est la signification des manifestations de mai 1915. (Censuré). 3° Quand M. Piérard me deman
(Censuré). 3° Quand M. Piérard me demande si j’ai « entendu parler » de ce qui s’est passé en Belgique, à Dinant, Louvain
n Belgique, à Dinant, Louvain, etc., il ne fait, quoi qu’il en pense, de tort qu’à lui-même. Je ne me suis pas contenté « 
i qu’il en pense, de tort qu’à lui-même. Je ne me suis pas contenté «  d’ entendre parler », j’ai vu moi-même Louvain et ai
passait en Belgique, dans des articles parus dans l’Humanité à la fin de 1914 et au commencement de 1915, et dans le Resto
es articles parus dans l’Humanité à la fin de 1914 et au commencement de 1915, et dans le Resto del Carlino en février-avr
et dans le Resto del Carlino en février-avril 1915. J’y stigmatisais de telle façon les procédés du gouvernement et des m
s en Belgique que le journal italien jugea opportun (vu la neutralité de l’Italie en ce moment), d’excuser la véhémence de
l italien jugea opportun (vu la neutralité de l’Italie en ce moment), d’ excuser la véhémence de mes expressions. Il y a pl
n (vu la neutralité de l’Italie en ce moment), d’excuser la véhémence de mes expressions. Il y a plus : j’ai fait connaîtr
connaître ici même et j’ai ensuite traduit les deux admirables livres de Luigi Barzini : Scènes de la grande Guerre, qui c
ensuite traduit les deux admirables livres de Luigi Barzini : Scènes de la grande Guerre, qui contiennent les plus belles
à la domination allemande, et je m’étonne qu’un homme qui tient école de patriotisme à l’usage des autres, comme M. Piérar
ard, semble les ignorer totalement. Mais la connaissance des malheurs de la Belgique ne m’a pas incité à me mettre des œil
engagé au contraire à acquérir une vision plus large et plus précise de l’immense cataclysme. Quand j’ai parlé de l’Itali
plus large et plus précise de l’immense cataclysme. Quand j’ai parlé de l’Italie, j’ai pensé avant tout aux aspirations d
. Quand j’ai parlé de l’Italie, j’ai pensé avant tout aux aspirations de ce peuple italien que j’aime entre tous et au mil
tous et au milieu duquel j’ai si longtemps vécu ; je me suis efforcé de le comprendre ; je me serais interdit de chercher
ps vécu ; je me suis efforcé de le comprendre ; je me serais interdit de chercher à l’influencer. J’estime que les peuples
influencer. J’estime que les peuples comme les individus ont le droit de prendre par eux-mêmes leurs déterminations. Je ne
e droit de prendre par eux-mêmes leurs déterminations. Je ne suis pas de ceux qui envoient les autres se battre pour leur
es autres se battre pour leur cause et restent eux-mêmes à l’abri, ni de ces héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout
battre pour leur cause et restent eux-mêmes à l’abri, ni de ces héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout ! mais sont
s héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout ! mais sont en sursis d’ appel, ou, s’ils vont au front, c’est dans un autr
e défends la cause que je crois juste et je supporte les conséquences de mon attitude : les plus légères sont de m’exposer
je supporte les conséquences de mon attitude : les plus légères sont de m’exposer aux calomnies et aux insinuations des g
i la conscience. Veuillez agréer, Monsieur le Directeur, l’expression de mes sentiments distingués. JACQUES MESNIL. À
559]. […] Le Corriere della Sera publie une information à lui envoyée de Londres, qui montre quelles haines cachées a allu
tions publiées dans le Morning Post appelle l’attention sur une forme de son activité qui est restée jusqu’ici inconnue au
puis quelque temps, un obscur journal du dimanche, surgi depuis moins d’ une année, le National News, imprimé sur grand for
e National News, imprimé sur grand format avec un luxe extraordinaire de papier, ce qui a déterminé une certaine curiosité
, ce qui a déterminé une certaine curiosité sur la vraie personnalité de ses propriétaires, qui restent inconnus, et sur l
onnalité de ses propriétaires, qui restent inconnus, et sur l’origine de ses fonds, qui est pareillement inconnue. La curi
llement inconnue. La curiosité était accrue par la mystérieuse figure de son collaborateur principal qui, sous le nom de «
la mystérieuse figure de son collaborateur principal qui, sous le nom de « Achilleius », publiait dans chaque numéro, à la
ous le nom de « Achilleius », publiait dans chaque numéro, à la place d’ honneur, un formidable article de trois colonnes,
liait dans chaque numéro, à la place d’honneur, un formidable article de trois colonnes, et paraissait disposer des confid
ble article de trois colonnes, et paraissait disposer des confidences de hauts personnages militaires. Il était un enragé
fidences de hauts personnages militaires. Il était un enragé partisan de la théorie du front occidental, depuis l’époque d
rtisan de la théorie du front occidental, depuis l’époque du désastre de Caporetto. Les articles du mystérieux critique av
epuis un demi-mois, il s’obstinait à exprimer des doutes sur le moral de l’armée italienne, et à la mi-décembre, il souten
mi-décembre, il soutenait encore que les Italiens auraient mieux fait de se retirer de toute menace de la part des montagn
l soutenait encore que les Italiens auraient mieux fait de se retirer de toute menace de la part des montagnes. Mais, à tr
s cet obstiné pessimisme, une autre préoccupation transperçait, celle d’ éviter toute rencontre entre Anglais et Autrichien
glais et Autrichiens ; elle avait été exprimée dès les premiers jours de novembre, lorsque, à son regret, il fut annoncé q
onal News, le collaborateur Achilleius soutenait ouvertement la thèse de la paix séparée avec l’Autriche, en souhaitant qu
Autriche n’était pas difficile si la monarchie pouvait être persuadée d’ une attitude raisonnable relativement aux désirs d
ait être persuadée d’une attitude raisonnable relativement aux désirs de l’Italie, mais il s’empressait d’ajouter : « Nou
raisonnable relativement aux désirs de l’Italie, mais il s’empressait d’ ajouter : « Nous, Anglais, nous ne voulons pas co
t dû aller en Italie combattre contre elle. Il est vrai que des voies de communication avec Vienne nous restent ouvertes. 
ouvertes. » L’écrivain qui se cachait jalousement sous te pseudonyme de « Achilleius » et montrait une aussi curieuse con
 Achilleius » et montrait une aussi curieuse conception des égards et de l’honnêteté envers les Alliés était le colonel Re
CXXVI, numéro 475, 1er avril 1918, p. 557-562 [559]. La mise à l’abri de la merveilleuse statue équestre de Venise a susci
p. 557-562 [559]. La mise à l’abri de la merveilleuse statue équestre de Venise a suscité en Italie un grand nombre de pol
illeuse statue équestre de Venise a suscité en Italie un grand nombre de polémiques autour de l’auteur de cette statue et
a suscité en Italie un grand nombre de polémiques autour de l’auteur de cette statue et bien des noms furent mis en avant
e statue et bien des noms furent mis en avant en même temps que celui de Verrocchio, de Léonard de Vinci, etc. Un passage
n des noms furent mis en avant en même temps que celui de Verrocchio, de Léonard de Vinci, etc. Un passage des Feriae vars
rocchio, de Léonard de Vinci, etc. Un passage des Feriae varsavienses de Sebastiano Ciampi semble éclairer le débat élevé
Sebastiano Ciampi semble éclairer le débat élevé autour de l’effigie de Bartolomeo Colleoni : « Andréa Verrocchio floren
l’orfèvrerie, appelé par les Vénitiens pour faire la statue équestre de Bartolomeo Colleoni, ne put l’achever et dit que
ne put l’achever et dit que la fonte n’avait pas réussi. Il en mourut de douleur, bien que Vasari dise qu’il mourut d’un é
as réussi. Il en mourut de douleur, bien que Vasari dise qu’il mourut d’ un échauffement pris pendant la fusion. Alexandre
à bien. » Et voilà comment fut achevé un des plus purs chefs-d’œuvre de la Renaissance. Tome CXXVI, numéro 476, 16 av
emières années du conflit. — M. Éric Allatini raconte qu’il s’engagea d’ enthousiasme au début de la guerre. Exubérant, loq
t. — M. Éric Allatini raconte qu’il s’engagea d’enthousiasme au début de la guerre. Exubérant, loquace, démonstratif, il e
au début de la guerre. Exubérant, loquace, démonstratif, il eut assez de mal à se faire accepter lors de la mobilisation.
de mal à se faire accepter lors de la mobilisation. Rome était égayée de fleurs et de drapeaux ; partout la foule exultait
aire accepter lors de la mobilisation. Rome était égayée de fleurs et de drapeaux ; partout la foule exultait ; c’était « 
fleurs et de drapeaux ; partout la foule exultait ; c’était « la fête de la guerre » dont nul ne pouvait prévoir la longue
éboire dont il eut un tel chagrin qu’il tomba malade. Après deux mois de convalescence, il demanda à suivre un cours d’off
alade. Après deux mois de convalescence, il demanda à suivre un cours d’ officiers qui se trouvait sur le front. Il dut fai
rs d’officiers qui se trouvait sur le front. Il dut faire une période d’ études, d’entraînement, — dure et fastidieuse en s
iers qui se trouvait sur le front. Il dut faire une période d’études, d’ entraînement, — dure et fastidieuse en somme, au c
ode d’études, d’entraînement, — dure et fastidieuse en somme, au cœur de l’hiver. Une avalanche en un moment engloutit soi
rs et quatre cents soldats, — et c’est pour le narrateur une occasion de se lamenter, de pousser des exclamations, toutefo
ts soldats, — et c’est pour le narrateur une occasion de se lamenter, de pousser des exclamations, toutefois qu’il n’y a p
t, — la Marmolada, — ascension mouvementée avec le froid, les dangers de chute, tant qu’à la seconde expérience il faillit
er, roula pendant 200 mètres pour être arrêté par la neige à 5 mètres d’ un précipice. De ses compagnons, l’un se tua, l’au
t 200 mètres pour être arrêté par la neige à 5 mètres d’un précipice. De ses compagnons, l’un se tua, l’autre, éclopé, dut
 brigade. Il donna à ce moment des détails sur la situation militaire de ce côté ; mais en allant prendre son poste de com
la situation militaire de ce côté ; mais en allant prendre son poste de combat, il eut un nouvel accident ; il se foula l
Crocetta Trevignano. Soigné, choyé, gâté même, il avait hâte pourtant de revenir au front. Après de longs travaux de forti
, choyé, gâté même, il avait hâte pourtant de revenir au front. Après de longs travaux de fortification et d’approche, on
e, il avait hâte pourtant de revenir au front. Après de longs travaux de fortification et d’approche, on décida une attaqu
rtant de revenir au front. Après de longs travaux de fortification et d’ approche, on décida une attaque des Alpins (28 jui
, on décida une attaque des Alpins (28 juillet 1916) sans préparation d’ artillerie, mais avec un simulacre d’attaque d’un
8 juillet 1916) sans préparation d’artillerie, mais avec un simulacre d’ attaque d’un autre côté qui leurra l’ennemi. — Il
i leurra l’ennemi. — Il y a d’autres épisodes, — après un court repos de l’auteur, — à Villegrande, premier village irréde
ef ; une nouvelle campagne se termine lorsqu’on fait sauter le sommet de la montagne ; puis l’auteur, éclopé, mais toujour
is toujours enthousiaste, se trouve rappelé à Rome pour l’instruction de la classe 1918. — Il y a autre chose du reste dan
ction de la classe 1918. — Il y a autre chose du reste dans le volume de M. Éric Allatini, — des paysages, des aspects de
reste dans le volume de M. Éric Allatini, — des paysages, des aspects de montagne, la belle lumière de la péninsule, dont
c Allatini, — des paysages, des aspects de montagne, la belle lumière de la péninsule, dont il a tiré des tableaux de vale
ntagne, la belle lumière de la péninsule, dont il a tiré des tableaux de valeur. Son livre est à lire et il reste que plus
es tableaux de valeur. Son livre est à lire et il reste que plusieurs de ses chapitres se trouvent un véritable enchanteme
rmi les édifices que les Autrichiens bombardèrent pendant leurs raids d’ avions sur Padoue se trouve le théâtre Verdi, qui
âtre Verdi, qui date du xviiie  siècle et fut construit sur les plans de l’architecte Antonio Cugnio. Il s’appela d’abord
lans de l’architecte Antonio Cugnio. Il s’appela d’abord Théâtre neuf de la noblesse ou plus simplement il Nuovo et fut in
le 11 juin 1751 avec l’Artaxerxès de Métastase dont la musique était de Baldassare Galuppi, dit il Buranello. Il y avait,
Galuppi, dit il Buranello. Il y avait, annexée au théâtre, une salle de jeu où Casanova perdit tout ce qu’il possédait, q
où il gagna en quelques minutes 500 sequins sous les regards étonnés de ceux qui avaient répandu le bruit de son expulsio
sequins sous les regards étonnés de ceux qui avaient répandu le bruit de son expulsion de Padoue. Son compagnon des Plombs
regards étonnés de ceux qui avaient répandu le bruit de son expulsion de Padoue. Son compagnon des Plombs, l’abbé Fenaroli
1917 avec La Loreley. La légende rhénane et sa musique très italienne de Catalani se déroulèrent devant des banquettes vid
me voyez navré. C’est à regret, croyez-le bien, que je me vois forcé de répondre pour la seconde et dernière fois à M. Ja
re du 5 mars, parue dans votre numéro du 1er avril. Je m’abstiendrais de vous écrire et laisserais M. Mesnil tout à la joi
m’abstiendrais de vous écrire et laisserais M. Mesnil tout à la joie d’ un triomphe facile, si votre correspondant n’avait
t renversé les rôles. À mon retour du front italien, où, au lendemain de Caporetto, j’avais essayé de démêler loyalement l
etour du front italien, où, au lendemain de Caporetto, j’avais essayé de démêler loyalement les causes de cette retraite s
ndemain de Caporetto, j’avais essayé de démêler loyalement les causes de cette retraite stupéfiante, vous m’avez fait l’ho
les causes de cette retraite stupéfiante, vous m’avez fait l’honneur de publier, dans votre numéro du 16 janvier, un arti
méro du 16 janvier, un article où j’indiquais, comme cause principale de ce malheureux événement, la défaillance locale de
me cause principale de ce malheureux événement, la défaillance locale de quelques centaines de soldats travaillés par une
ce malheureux événement, la défaillance locale de quelques centaines de soldats travaillés par une double propagande clér
ouble propagande cléricale et bolchévisante. Cette thèse n’avait rien de particulièrement saugrenu, si j’en crois ce que m
si bien dans le vrai, vos renseignements sont si justes et l’opinion de votre contradicteur si évidemment erronée que l’e
vous en a pas moins écrit, à mon sujet, une lettre agressive, pleine de sous-entendus malveillants. Il m’a suffi de lui r
lettre agressive, pleine de sous-entendus malveillants. Il m’a suffi de lui répondre pour que M. Mesnil ait pris des airs
ts. Il m’a suffi de lui répondre pour que M. Mesnil ait pris des airs de grand persécuté, criant à la calomnie, se plaigna
pris des airs de grand persécuté, criant à la calomnie, se plaignant de ce qu’il appelle mes « insinuations ». Le procédé
s ». Le procédé est vraiment par trop commode ; il permet à M. Mesnil de s’octroyer à bon compte les palmes du martyre. Il
ue chose. » Que cette polémique donne au moins à M. Mesnil l’occasion d’ apprendre que Basile n’a jamais prononcé cette phr
é cette phrase. Un mot pour finir. M. Mesnil écrit : « Je ne suis pas de ceux qui envoient les autres sa battre pour leur
es autres sa battre pour leur cause et restent eux-mêmes à l’abri, ni de ces héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout
battre pour leur cause et restent eux-mêmes à l’abri, ni de ces héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout ! mais sont
s héros de l’arrière qui crient : jusqu’au bout ! mais sont en sursis d’ appel ou, s’ils vont au front, c’est dans un autre
est moi que M. Mesnil vise, il faut bien que je lui réponde : i° Père de trois enfants, n’ayant été astreint avant la guer
la guerre à aucune obligation militaire, j’appartiens à une catégorie de Belges exilés qui n’a pas encore été mobilisée ;
Jamais je n’ai dit ni écrit : jusqu’au bout ! Seuls auraient le droit de le faire ceux qui souffrent, qui sont dans la tra
Mais on n’a pas le droit non plus, quand on n’est qu’un simple pékin, d’ insinuer le trouble et le doute dans la conscience
sinuer le trouble et le doute dans la conscience des peuples victimes de la sauvage agression allemande. On n’a pas le dro
uples victimes de la sauvage agression allemande. On n’a pas le droit d’ obscurcir perfidement la réalité, la juste cause q
te cause que défendent les Alliés dans cette guerre qui est au-dessus de tous les nationalismes. Cette cause, avec celle d
qui est au-dessus de tous les nationalismes. Cette cause, avec celle de mon pays martyrisé — qui est aussi le pays de M. 
Cette cause, avec celle de mon pays martyrisé — qui est aussi le pays de M. Mesnil, — je crois l’avoir servie en socialist
« aktivistes » flamingants et les anarchistes bourgeois, qui risquent de compromettre le mouvement ouvrier et socialiste e
mpromettre le mouvement ouvrier et socialiste en le tenant prisonnier d’ un pacifisme béat, inconsistant et trompeur. Agrée
t des annonces. C’est que l’espionnage allemand se servait activement de ces annonces pour communiquer avec ses agents sit
tués en Suisse, en France ou ailleurs. Désormais tout journal sortant de l’Italie doit être sans annonces, ce qui laisse d
nonces sont bien réduites chez nous depuis que les journaux ont moins de pages. […] Échos. Le Capitole est allemand
lemand. Tout le Capitole est allemand, sauf l’Ara Cœli et le monument de Victor-Emmanuel Ier. La roche tarpeïenne est alle
lie et que Victor-Emmanuel pouvait simplement prétendre à la fonction de vicaire perpétuel du Saint-Empire en Italie, pas
talie, pas plus ! En attendant, le Kaiser s’est donné la satisfaction d’ avoir sur le Capitole un trône, un petit trône ave
ionceaux sur les côtés, vraiment fait pour un Empereur romain et fils de Charlemagne. N’a-t-il pas fait décorer cette sall
gne. N’a-t-il pas fait décorer cette salle du trône, grande au double de celle du Quirinal, avec des fresques orgueilleuse
, avec des fresques orgueilleuses où sont dépeints les mythes épiques de la Germanie ? Échos. Une anecdote de la famine
t dépeints les mythes épiques de la Germanie ? Échos. Une anecdote de la famine de 1329 Mercure. Tome CXXVII, numér
s mythes épiques de la Germanie ? Échos. Une anecdote de la famine de 1329 Mercure. Tome CXXVII, numéro 477, 1er ma
ions commencèrent et le peuple étant mécontent, les choses menaçaient de mal tourner. Les autorités réunirent les marchand
oses menaçaient de mal tourner. Les autorités réunirent les marchands de céréales au nombre de 36 et les emprisonnèrent. L
tourner. Les autorités réunirent les marchands de céréales au nombre de 36 et les emprisonnèrent. L’un d’eux nommé Dolce
les marchands de céréales au nombre de 36 et les emprisonnèrent. L’un d’ eux nommé Dolce Guiducci fut mis à la torture par
tat et homme très énergique. Dolce disait : « Messer, que voulez-vous de moi ? Pourquoi me torturez-vous ? » Mais Ser Vill
us de moi ? Pourquoi me torturez-vous ? » Mais Ser Villano se gardait de s’arrêter. Les autres, entendant les cris de celu
s Ser Villano se gardait de s’arrêter. Les autres, entendant les cris de celui qu’on torturait, tremblaient comme des feui
eposer et Ser Villano lui demanda : « Dis-moi combien chaque marchand de blé a de grain dans sa boutique ou à la maison ?
Ser Villano lui demanda : « Dis-moi combien chaque marchand de blé a de grain dans sa boutique ou à la maison ? Quels son
son ? Quels sont ceux qui à Florence ont acheté du blé pour le mettre de côté ou le revendre ? quels sont les grainetiers
és pour faire monter le blé ? Je veux tout savoir, sans quoi tu seras de nouveau roué. » À ces paroles Guiducci répondit :
]. André Maurel : La Jeune Italie, Émile-Paul, 3 fr. 50 Le livre de M. André Maurel, la Jeune Italie, pourrait, par a
, par analogie, porter en sous-titre L’effort économique et financier de l’Italie pendant la guerre. Quel effort, en un se
re. Quel effort, en un sens, a été plus considérable encore que celui de l’Angleterre, puisque la part qu’il prélève sur l
urs grands ancêtres trecentisti et quattrocentisti ; il y a chez eux, de nos jours, autant de vaillance, de constance et d
recentisti et quattrocentisti ; il y a chez eux, de nos jours, autant de vaillance, de constance et d’intelligence que du
quattrocentisti ; il y a chez eux, de nos jours, autant de vaillance, de constance et d’intelligence que du temps des Sfor
; il y a chez eux, de nos jours, autant de vaillance, de constance et d’ intelligence que du temps des Sforza, des Cavalcan
ailleurs vont en se précisant et en s’éclairant chaque jour. L’Italie de 1916, au moment de son entrée en guerre, était di
L’Italie de 1916, au moment de son entrée en guerre, était différente de l’Italie de 1918. Certes, elle avait fait preuve
1916, au moment de son entrée en guerre, était différente de l’Italie de 1918. Certes, elle avait fait preuve d’une décisi
était différente de l’Italie de 1918. Certes, elle avait fait preuve d’ une décision courageuse pour se soustraire à l’anc
ncienne emprise allemande et affronter la dure lutte contre ce peuple de proie, mais son âme se ressentait encore de sa tr
re lutte contre ce peuple de proie, mais son âme se ressentait encore de sa trop longue alliance avec lui, elle raisonnait
ujourd’hui tout cet ancien kaisérisme est dissipé ; à la dure épreuve de la guerre, l’Italie s’est purifiée, et désormais
rre, l’Italie s’est purifiée, et désormais elle est tout à fait digne de notre sainte cause ; plus de jalousies mesquines
et désormais elle est tout à fait digne de notre sainte cause ; plus de jalousies mesquines contre les Grecs et les Yougo
plus de jalousies mesquines contre les Grecs et les Yougoslaves, plus de machiavélique désir de conserver une Autriche aff
ines contre les Grecs et les Yougoslaves, plus de machiavélique désir de conserver une Autriche affaiblie contre de jeunes
lus de machiavélique désir de conserver une Autriche affaiblie contre de jeunes peuples désireux de reconquérir leurs droi
de conserver une Autriche affaiblie contre de jeunes peuples désireux de reconquérir leurs droits, l’Italie sait qu’elle a
’elle a avant tout à abattre l’ennemi, l’Austro-Allemagne, et l’œuvre de destruction des rois-tyrans ne peut se faire que
œuvre de destruction des rois-tyrans ne peut se faire que par l’œuvre de libération des peuples tyrannisés. Gaetano Sal
. Delenda Austria ! C’est justement ce que demande un des hérauts de cette jeune Italie, M. Gaetano Salvemini. La form
formule fera peut-être faire la grimace à quelques Français, les uns d’ extrême droite, les autres d’extrême gauche, qui n
la grimace à quelques Français, les uns d’extrême droite, les autres d’ extrême gauche, qui ne peuvent se résigner à la di
autres d’extrême gauche, qui ne peuvent se résigner à la disparition de cette bonne monarchie des Habsbourg, et à qui la
e des Habsbourg, et à qui la dernière mésaventure du comte Czernin et de son souverain devrait cependant ouvrir les yeux !
e avec elle ; or si elle tombe ce sera pour toujours, à la différence de l’Allemagne, car sa chute libérera les nationalit
ns que ces divers peuples ne pourront se soustraire à la prédominance de leur grand voisin tudesque est faire trop bon mar
prédominance de leur grand voisin tudesque est faire trop bon marché de leur juste haine, de leur patriotisme, de leur se
grand voisin tudesque est faire trop bon marché de leur juste haine, de leur patriotisme, de leur sens politique. Les Hon
e est faire trop bon marché de leur juste haine, de leur patriotisme, de leur sens politique. Les Hongrois eux-mêmes, quan
ens politique. Les Hongrois eux-mêmes, quand ils seront désintoxiqués de leur virus prussien, reconnaîtront qu’ils ont int
ntre à Vienne, c’est possible, mais cette confédération n’aurait rien de commun avec la vieille Autriche, avec la monarchi
onarchie des Habsbourg ; Vienne même, dans cette hypothèse, cesserait d’ être une ville autrichienne pour devenir une ville
pour devenir une ville internationale avec un Sénat également composé d’ Allemands, de Hongrois, de Tchèques, de Yougoslave
une ville internationale avec un Sénat également composé d’Allemands, de Hongrois, de Tchèques, de Yougoslaves, d’autres n
ernationale avec un Sénat également composé d’Allemands, de Hongrois, de Tchèques, de Yougoslaves, d’autres nationaux peut
vec un Sénat également composé d’Allemands, de Hongrois, de Tchèques, de Yougoslaves, d’autres nationaux peut-être. Cette
Cette confédération serait d’ailleurs une grande république composée de petites républiques et se garderait bien de se do
rande république composée de petites républiques et se garderait bien de se donner pour chef un kaiser. Charles de Lorrain
Lorraine n’aurait qu’à s’en prendre à lui-même ; il s’est jeté au cou de Guillaume pour se sauver, qu’il coule à pic avec
e CXXVII, numéro 478, 16 mai 1918, p. 358-362. Les principales villes d’ Italie ont vu se constituer des « Comités d’assist
2. Les principales villes d’Italie ont vu se constituer des « Comités d’ assistance morale » dont le devoir est de faire à
se constituer des « Comités d’assistance morale » dont le devoir est de faire à travers le pays une énergique propagande.
oir est de faire à travers le pays une énergique propagande. Le moral de l’arrière est aussi important que le moral de l’a
ue propagande. Le moral de l’arrière est aussi important que le moral de l’avant : il faut tout faire pour lui donner de l
mportant que le moral de l’avant : il faut tout faire pour lui donner de la vigueur. Les Comités dépendent d’un haut-commi
faut tout faire pour lui donner de la vigueur. Les Comités dépendent d’ un haut-commissaire, M. Comendini, qui est chargé
Comités dépendent d’un haut-commissaire, M. Comendini, qui est chargé de coordonner leurs efforts : et ils ont au Parlemen
qui est chargé de coordonner leurs efforts : et ils ont au Parlement de nombreux représentants groupés en un « fascio »,
à « l’Unione parlementare », le Fascio a eu à la Chambre des Députés de nombreux succès. Sans lui, le Gouvernement pouvai
les députés et sénateurs du « fascio » participait à tous les Congrès de résistance nationale. Il n’est pas douteux qu’en
comme Florence et Turin, leur action a été utile (Congrès patriotique de Florence, du 26 au 28 février, de Turin, milieu d
on a été utile (Congrès patriotique de Florence, du 26 au 28 février, de Turin, milieu de mars). Jusqu’à ces derniers mois
ongrès patriotique de Florence, du 26 au 28 février, de Turin, milieu de mars). Jusqu’à ces derniers mois, les partis inte
terventistes avaient vécu au jour le jour, sans direction, négligeant de s’unir contre leurs adversaires. Il a fallu les t
de s’unir contre leurs adversaires. Il a fallu les tristes événements d’ octobre pour leur faire comprendre les dangers de
s tristes événements d’octobre pour leur faire comprendre les dangers de l’inaction : désormais la propagande sournoise de
tion : désormais la propagande sournoise des socialistes officiels et de certains ex-neutralistes ne s’exerce plus aussi f
cilement : au Parlement et dans les provinces, il y a eu un renouveau d’ activité « interventiste11 », qui a contribué à mi
tiste11 », qui a contribué à mieux asseoir l’autorité du gouvernement de M. Orlando. À la session parlementaire du mois de
ité du gouvernement de M. Orlando. À la session parlementaire du mois de février, dès les premières séances, le conflit se
l’Unione ». Les socialistes voulurent protester contre l’interdiction de l’Avanti dans plusieurs provinces du royaume, et
plusieurs provinces du royaume, et contre l’arrestation du secrétaire de leur parti, Lazzari12. Presque en même temps, le
i, Lazzari12. Presque en même temps, le général Marazzi, inconsolable d’ avoir été mis en disponibilité par Cadorna, mérita
té par Cadorna, mérita, par ses attaques contre le haut Commandement, d’ être appelé « le général maximaliste ». À Montecit
l’action gouvernementale était donc critiquée à la fois par les amis de M. Turati et les membres de l’Unione. Le « cas De
ait donc critiquée à la fois par les amis de M. Turati et les membres de l’Unione. Le « cas De Giovanni » montra que ni le
a fois par les amis de M. Turati et les membres de l’Unione. Le « cas De  Giovanni » montra que ni les ans ni les autres ne
es socialistes officiels se prononcèrent en sa faveur, et les membres de « l’Unione parlementare » quittèrent la salle des
istes : « Les défaitistes socialistes cherchent à échapper aux salles de tribunal, moins commodes que la salle de Montecit
rchent à échapper aux salles de tribunal, moins commodes que la salle de Montecitorio, mais les défaitistes du neutralisme
neutralisme constitutionnel considèrent que même la salle des séances de Montecitorio est dangereuse ; ils évitent la bata
évitent la bataille et vont s’embusquer dans les corridors, qui sont de sûrs refuges. » (Corriere della Sera, 14 février.
.) La lutte contre le défaitisme et contre ceux qui sont susceptibles de faire de la contrebande de guerre est en ce momen
te contre le défaitisme et contre ceux qui sont susceptibles de faire de la contrebande de guerre est en ce moment la prin
tisme et contre ceux qui sont susceptibles de faire de la contrebande de guerre est en ce moment la principale préoccupati
uerre est en ce moment la principale préoccupation du gouvernement et de divers « fascii ». À ce point de vue, le discours
oint de vue, le discours prononcé par M. Pirolini, député républicain de Ravenne, le 21 février, a été riche d’accusations
. Pirolini, député républicain de Ravenne, le 21 février, a été riche d’ accusations. M. Pirolini s’est attribué en Italie
is un faux nom italien, a fonctionné comme pompe aspirante des cotons de notre pays… » Et il continua, en constatant les é
tinua, en constatant les énormes bénéfices encaissés par les sociétés de déchets de coton et de déchets de soie, en demand
onstatant les énormes bénéfices encaissés par les sociétés de déchets de coton et de déchets de soie, en demandant une enq
s énormes bénéfices encaissés par les sociétés de déchets de coton et de déchets de soie, en demandant une enquête, et en
énéfices encaissés par les sociétés de déchets de coton et de déchets de soie, en demandant une enquête, et en accusant pu
ets de soie, en demandant une enquête, et en accusant publiquement un de ses collègues, M. Bonacossa. C’est peu de temps a
st peu de temps après ce discours qu’éclata le scandale des « déchets de soie » dans lequel furent impliquées quelques-une
el furent impliquées quelques-unes des personnalités les plus connues de la haute finance et de la haute industrie milanai
elques-unes des personnalités les plus connues de la haute finance et de la haute industrie milanaise. Un autre symptôme d
a haute finance et de la haute industrie milanaise. Un autre symptôme de la confiance que le gouvernement a désormais en s
nce que le gouvernement a désormais en sa force a été la condamnation de Constantino Lazzari, secrétaire du parti socialis
ino Lazzari, secrétaire du parti socialiste officiel. Il était accusé d’ avoir, par ses circulaires aux maires et aux secti
s aux maires et aux sections qui adhéraient au parti, entravé l’œuvre de défense nationale. Le procès montra l’existence d
i, entravé l’œuvre de défense nationale. Le procès montra l’existence de deux courants dans le parti socialiste : celui de
montra l’existence de deux courants dans le parti socialiste : celui de Lazzari, intransigeant ; et celui, plus concilian
et celui, plus conciliant que représentaient Turati avec son article de la Critica Sociale de novembre 1917 et Rigola ave
iant que représentaient Turati avec son article de la Critica Sociale de novembre 1917 et Rigola avec son appel du « Bolle
son appel du « Bollettino della Confederazione generale del Lavoro ». De ces deux tendances, quelle sera désormais la plus
elle sera désormais la plus forte ? Il est certain que les événements de Russie ont eu leur influence sur les dispositions
article paru en mars dans la Critica Sociale, a constaté la faillite de la révolution russe en ces termes : « Toutes les
lemagne, parce que la fortune aveugle lui opposa une révolution armée de son seul idéal, minée dès l’origine dans son exis
l’origine dans son existence militaire. Voilà pourquoi les défenseurs de l’Oise, de la Somme, et de la Scarpe défendent en
ans son existence militaire. Voilà pourquoi les défenseurs de l’Oise, de la Somme, et de la Scarpe défendent en cette heur
e militaire. Voilà pourquoi les défenseurs de l’Oise, de la Somme, et de la Scarpe défendent en cette heure une ligne d’éq
Oise, de la Somme, et de la Scarpe défendent en cette heure une ligne d’ équilibre, dont il faut espérer qu’elle abattra l’
ligne d’équilibre, dont il faut espérer qu’elle abattra l’omnipotence de la force. » M. Claudio Treves souhaite le succès
-anglaises contre l’offensive allemande. Voilà qui complète la pensée de l’article qu’il écrivit, après Caporetto, en coll
poca, qui, fondée il y a quelques mois à Rome, semble être une espèce d’ organe officieux, est disposée à le croire ; elle
officieux, est disposée à le croire ; elle fait un tableau idyllique de l’union sacrée : « Tous les partis, dit-elle, son
d intérêt national. Au début on pouvait avoir des doutes sur la ligne de conduite du parti socialiste officiel vis-à-vis d
ti socialiste officiel vis-à-vis de la guerre, mais maintenant il y a de bonnes raisons pour ne pas avoir de préoccupation
la guerre, mais maintenant il y a de bonnes raisons pour ne pas avoir de préoccupations de ce côté-là. En présence de la d
intenant il y a de bonnes raisons pour ne pas avoir de préoccupations de ce côté-là. En présence de la dernière manifestat
réoccupations de ce côté-là. En présence de la dernière manifestation de l’impérialisme allemand et de l’inaction du parti
n présence de la dernière manifestation de l’impérialisme allemand et de l’inaction du parti socialiste allemand, des soci
ement le grand conflit européen serait inutile. » Mais les disciples de M. Turati n’entendent pas abandonner le terrain d
Mais les disciples de M. Turati n’entendent pas abandonner le terrain de la sainte théorie sur lequel ils seront placés de
ain de la sainte théorie sur lequel ils seront placés depuis le début de la guerre. Évidemment le prolétariat russe se tro
en et, malgré la catastrophe maximaliste, il se présentera à la barre de l’Internationale, la tête haute, sûr d’avoir défe
, il se présentera à la barre de l’Internationale, la tête haute, sûr d’ avoir défendu pendant les quatre années de guerre
tionale, la tête haute, sûr d’avoir défendu pendant les quatre années de guerre la politique qu’il fallait défendre. Lorsq
rre la politique qu’il fallait défendre. Lorsque le Messaggero essaie de le prendre au mot, et de lui faire avouer que le
llait défendre. Lorsque le Messaggero essaie de le prendre au mot, et de lui faire avouer que le moment est venu « d’unir
de le prendre au mot, et de lui faire avouer que le moment est venu «  d’ unir toutes les forces pour empêcher la victoire d
tes les forces pour empêcher la victoire définitive du militarisme et de l’impérialisme austro-allemand », l’Avanti répond
ses forces à celles des gens qui n’ont jamais su empêcher l’Allemagne de vaincre, ou qui ont, par leurs erreurs, facilité
eurs erreurs, facilité sa victoire ». Il reste immuable dans sa ligne de conduite ; les principes de ses rédacteurs résist
ctoire ». Il reste immuable dans sa ligne de conduite ; les principes de ses rédacteurs résistent à l’épreuve des expérien
expériences, même les plus désastreuses ; dédaigneux des contingences de la guerre, l’Avanti relègue les « communiqués » à
tingences de la guerre, l’Avanti relègue les « communiqués » à la fin de la quatrième page (c’est à peine si on les distin
ue des annonces) ; et au moment où le front occidental est le théâtre d’ une lutte effroyable, le journal de MM. Lazzari et
le front occidental est le théâtre d’une lutte effroyable, le journal de MM. Lazzari et Serrati continue imperturbablement
de MM. Lazzari et Serrati continue imperturbablement ses discussions de philosophie sociale13… Il est donc difficile de p
ement ses discussions de philosophie sociale13… Il est donc difficile de parler de complète union sacrée dans un pays où t
discussions de philosophie sociale13… Il est donc difficile de parler de complète union sacrée dans un pays où tout un gra
ue réserve pour tout ce qui touche la guerre. Un des meilleurs moyens d’ organiser dans le pays une solide « résistance mor
rganiser dans le pays une solide « résistance morale » est d’ailleurs d’ avoir une habile et prévoyante politique économiqu
s et à Londres résoudre les questions les plus urgentes pour l’avenir de l’Italie, il s’est fait accompagner de M. Silvio
es plus urgentes pour l’avenir de l’Italie, il s’est fait accompagner de M. Silvio Crespi, commissaire général aux vivres,
grand industriel lombard, qui a montré, depuis qu’il est au pouvoir, de réelles qualités d’organisateur. M. Crespi est un
mbard, qui a montré, depuis qu’il est au pouvoir, de réelles qualités d’ organisateur. M. Crespi est une espèce de Dictacte
pouvoir, de réelles qualités d’organisateur. M. Crespi est une espèce de Dictacteur de l’alimentation. Il a dû réparer au
elles qualités d’organisateur. M. Crespi est une espèce de Dictacteur de l’alimentation. Il a dû réparer au plus vite les
ictacteur de l’alimentation. Il a dû réparer au plus vite les erreurs de l’administration de l’avocat génois M. Canepa et
ntation. Il a dû réparer au plus vite les erreurs de l’administration de l’avocat génois M. Canepa et il s’y est très heur
t il s’y est très heureusement employé : il a établi un régime sévère de restrictions, avec carte individuelle pour presqu
entanément ses principes libre-échangistes, il a affirmé la nécessité d’ un contrôle rigoureux de l’État en matière économi
libre-échangistes, il a affirmé la nécessité d’un contrôle rigoureux de l’État en matière économique : la mainmise du gou
a mainmise du gouvernement sur tous les produits nécessaires à la vie de la nation en guerre devient une nécessité absolue
a nation en guerre devient une nécessité absolue ; dans les questions de subsistance son représentant doit intervenir « à
s questions de subsistance son représentant doit intervenir « à fond, de toute sa force ». C’est en faveur d’une théorie a
faveur d’une théorie analogue que s’est prononcé M. Miliani, ministre de l’Agriculture, dans son discours de Bologne : il
est prononcé M. Miliani, ministre de l’Agriculture, dans son discours de Bologne : il a jugé qu’il « manquerait à son devo
continuait à considérer la production agricole comme une pure affaire d’ intérêt privé ». Aussi faut-il organiser la mobili
s les villes la mobilisation civile. Il faut « discipliner le travail de la terre, imposer, chaque fois que les circonstan
modifications dans la culture du sol ; mettre les terres à la portée de quelques populations agricoles qui n’en ont pas,
portée de quelques populations agricoles qui n’en ont pas, s’occuper de l’achat des moyens de production dont la guerre f
pulations agricoles qui n’en ont pas, s’occuper de l’achat des moyens de production dont la guerre fait diminuer le nombre
les plus connus ont discouru un peu partout pour convaincre le peuple de prêter largement à l’État. M. Nitti, ministre des
ours prononcé harangues sur harangues : et on a noté ce que contenait d’ original cette forme de propagande se faisant dans
sur harangues : et on a noté ce que contenait d’original cette forme de propagande se faisant dans les Chambres de Commer
ait d’original cette forme de propagande se faisant dans les Chambres de Commerce, dans les centres agricoles et même dans
bres de Commerce, dans les centres agricoles et même dans les Bourses de travail. « C’est une nouvelle mentalité politique
alité politique, écrivit alors l’Idea Nationale ; elle se différencie de l’ancienne, autant que l’habileté byzantine à rec
ne, autant que l’habileté byzantine à recueillir les applaudissements de Montecitorio diffère de la sincérité du langage q
é byzantine à recueillir les applaudissements de Montecitorio diffère de la sincérité du langage qui entraîne l’approbatio
i entraîne l’approbation des producteurs et des ouvriers. » Cet éloge de la politique de M. Nitti est mérité, car, parmi l
robation des producteurs et des ouvriers. » Cet éloge de la politique de M. Nitti est mérité, car, parmi les hommes d’État
t éloge de la politique de M. Nitti est mérité, car, parmi les hommes d’ État de l’Italie contemporaine, il en est peu qui
gence aussi aiguë des problèmes économiques ; il appartient au groupe de ces anciens neutralistes qui ont nettement pris l
o 478, 16 mai 1918, p. 373-384 [373-374]. À l’intéressante exposition de l’épopée garibaldienne qui a eu lieu à Rome et à
ome et à Milan et qui bientôt viendra à Paris, il y a un grand nombre d’ œuvres d’art évoquant des épisodes des guerres de
y a un grand nombre d’œuvres d’art évoquant des épisodes des guerres de l’Indépendance italienne et des figures typiques
sodes des guerres de l’Indépendance italienne et des figures typiques de combattants. Une partie de ces œuvres d’art provi
pendance italienne et des figures typiques de combattants. Une partie de ces œuvres d’art provient de la collection des fr
ures typiques de combattants. Une partie de ces œuvres d’art provient de la collection des frères Pavia, promoteurs et org
ovient de la collection des frères Pavia, promoteurs et organisateurs de cette exposition. Le reste a été offert par le Mu
reste a été offert par le Musée national et par la Galerie nationale d’ Art moderne de Rome. On y verra de Girolamo Induno
ffert par le Musée national et par la Galerie nationale d’Art moderne de Rome. On y verra de Girolamo Induno un Portrait d
ational et par la Galerie nationale d’Art moderne de Rome. On y verra de Girolamo Induno un Portrait de Garibaldi et les D
nale d’Art moderne de Rome. On y verra de Girolamo Induno un Portrait de Garibaldi et les Derniers moments d’Anita qui évo
a de Girolamo Induno un Portrait de Garibaldi et les Derniers moments d’ Anita qui évoquent l’épisode célébré par les terce
rniers moments d’Anita qui évoquent l’épisode célébré par les tercets de Giovanni Marradi, de la course du grand condottie
a qui évoquent l’épisode célébré par les tercets de Giovanni Marradi, de la course du grand condottiere portant dans ses b
dottiere portant dans ses bras sa fidèle compagne mourante. Un pastel de De Stefani donne l’effigie du Héros des deux Mond
tiere portant dans ses bras sa fidèle compagne mourante. Un pastel de De  Stefani donne l’effigie du Héros des deux Mondes.
e Stefani donne l’effigie du Héros des deux Mondes. Une belle estampe de Carelli rappelle le Débarquement de Marsala ; Ben
es deux Mondes. Une belle estampe de Carelli rappelle le Débarquement de Marsala ; Benetti dans une série de miniatures, m
Carelli rappelle le Débarquement de Marsala ; Benetti dans une série de miniatures, médaillons, camées, verres peints, re
n noir et en couleur sont très nombreuses ; on y voit notamment celle de Passini montrant Garibaldi sur le point de sabrer
esquisses à la plume représentent soit Garibaldi, soit ses compagnons de lutte, Bixio, Cosenz, les généraux Médici, Sartor
er, le médecin Ripari, etc. Parmi les sculptures il y a le beau buste de Garibaldi par Ercole Rosa et une nombreuse collec
e beau buste de Garibaldi par Ercole Rosa et une nombreuse collection de médailles et de monnaies. Tome CXXVII, numéro
Garibaldi par Ercole Rosa et une nombreuse collection de médailles et de monnaies. Tome CXXVII, numéro 479, 1er juin 1
ome CXXVII, numéro 479, 1er juin 1918, p. 505-513 [509-511]. Le livre de M. Focillon sur Piranesi est un livre utile, car
ont appelé le Piranèse, était chez nous célèbre, mais fort mal connu. De quelques phrases de Théophile Gautier, interpréta
se, était chez nous célèbre, mais fort mal connu. De quelques phrases de Théophile Gautier, interprétant l’œuvre du maître
e Gautier, interprétant l’œuvre du maître italien, jaillissait l’idée d’ un art profondément imaginatif, vertigineux, un pe
ginatif, vertigineux, un peu fantasmagorique, amalgamant des éléments de vérité architecturale, d’exactitude érudite, d’év
eu fantasmagorique, amalgamant des éléments de vérité architecturale, d’ exactitude érudite, d’évocation héroïque, de décor
algamant des éléments de vérité architecturale, d’exactitude érudite, d’ évocation héroïque, de décoration théâtrale, de so
de vérité architecturale, d’exactitude érudite, d’évocation héroïque, de décoration théâtrale, de songe profond et d’adres
d’exactitude érudite, d’évocation héroïque, de décoration théâtrale, de songe profond et d’adresse singulière. Bien peu d
e, d’évocation héroïque, de décoration théâtrale, de songe profond et d’ adresse singulière. Bien peu de curieux s’étaient
singulière. Bien peu de curieux s’étaient rendu familières ces séries d’ eaux-fortes dont Charles Blanc a pu dire « que les
eaux-fortes dont Charles Blanc a pu dire « que les monuments antiques de Rome y sont plus imposants dans leur image que da
nts dans leur image que dans la réalité ». Charles Blanc fait honneur de cette magie au sentiment esthétique de Piranesi,
 ». Charles Blanc fait honneur de cette magie au sentiment esthétique de Piranesi, plus qu’à son habileté technique. M. He
cience, l’habileté, le sens du pittoresque concouraient à la création d’ une œuvre exceptionnelle. Il explique les mérites
ent à la création d’une œuvre exceptionnelle. Il explique les mérites de métier qui placent Piranesi, graveur, dans le voi
es mérites de métier qui placent Piranesi, graveur, dans le voisinage de Rembrandt et il déduit son influence technique qu
randt et il déduit son influence technique qui se lit aux eaux-fortes de Méryon comme à celles de Franck Brangwyn. Comme t
fluence technique qui se lit aux eaux-fortes de Méryon comme à celles de Franck Brangwyn. Comme tous les artistes dont la
t connue, Piranesi avait sa légende. Elle est, dans ce livre, réduite de la façon la plus plausible. On admet que Piranesi
table, aventureux. Des contemporains ont avancé qu’il était incapable de donner forme aux théories qu’il publia. M. Focill
incapable de donner forme aux théories qu’il publia. M. Focillon est d’ avis que la rédaction put être le fait d’un secrét
u’il publia. M. Focillon est d’avis que la rédaction put être le fait d’ un secrétaire, mais que les idées appartenaient à
ppartenaient à l’artiste sans conteste. Les romantiques ont eu raison de réclamer Piranesi, quoique les préoccupations fon
raison de réclamer Piranesi, quoique les préoccupations fondamentales de son œuvre soient de fond classique, parce que, pr
iranesi, quoique les préoccupations fondamentales de son œuvre soient de fond classique, parce que, précisément comme eux,
d classique, parce que, précisément comme eux, il a cherché à évoquer de l’histoire vivante. Si ses reproductions des ruin
ses reproductions des ruines romaines ont pu atteindre à cette valeur d’ intensité qu’elles possèdent incontestablement, c’
c’est que Piranesi ne s’est point borné à voir les monuments à l’état d’ épures, de squelettes architecturaux, mais qu’il a
Piranesi ne s’est point borné à voir les monuments à l’état d’épures, de squelettes architecturaux, mais qu’il a regardé l
précisément telle qu’elle se présentait à ses regards, parmi l’assaut de toute une flore, parmi le paradoxe du végétal, pa
saut de toute une flore, parmi le paradoxe du végétal, parmi l’effort de la vie renaissante. Ces ruines, il les a ressusci
a peuplées : il les a réveillées dans leur image antérieure. Ses arcs de triomphe, ses palais sont d’une réalité frémissan
ées dans leur image antérieure. Ses arcs de triomphe, ses palais sont d’ une réalité frémissante et c’est cette antiquité r
lité frémissante et c’est cette antiquité ranimée qui a enfanté l’art de la période qui allait suivre. L’influence sur Vie
et toute son étendue. Pour bien retracer la vie et fixer l’importance d’ un artiste, il n’est point de meilleur système que
en retracer la vie et fixer l’importance d’un artiste, il n’est point de meilleur système que de le placer exactement dans
xer l’importance d’un artiste, il n’est point de meilleur système que de le placer exactement dans son milieu et de faire
nt de meilleur système que de le placer exactement dans son milieu et de faire revivre ce milieu autour de lui. C’est le p
milieu et de faire revivre ce milieu autour de lui. C’est le procédé de M. Focillon. Nous y gagnons des pages intéressant
Italie du xviiie  siècle, sa vie intellectuelle, son art, ses travaux d’ érudition. Il y avait déjà eu quelques coups de pi
, son art, ses travaux d’érudition. Il y avait déjà eu quelques coups de pic intelligemment portés à cette légende qui veu
de qui veut que le xviiie  siècle soit pour l’art italien une période de mièvrerie pure et de décadence profonde. On n’a p
iiie  siècle soit pour l’art italien une période de mièvrerie pure et de décadence profonde. On n’a pas pris garde que les
ie  siècle, et jeté, par exemple, sur François Boucher comme une buée de défaveur morale et esthétique. Lorsqu’on a révisé
es opinions prudhommesques sur l’art français, on n’a pas eu le souci d’ étendre les conséquences à l’art italien vis-à-vis
el le cliché, pour assez longtemps, a été tenu pour valable. Le livre de M. Focillon n’est point une remise en place, en r
. Focillon n’est point une remise en place, en règle, mais il jalonne de détails précis la route vers une justice plus exa
ice plus exacte. Il nous présente l’Italie du xviiie très préoccupée d’ érudition, attentive aux fouilles de Campanie, épr
Italie du xviiie très préoccupée d’érudition, attentive aux fouilles de Campanie, éprise du passé romain dont elle cherch
tels que les Ricci ; il démontre que si la faiblesse, à ce moment-là, de l’école romaine de peinture, la plus regardée par
; il démontre que si la faiblesse, à ce moment-là, de l’école romaine de peinture, la plus regardée par les Français en co
école romaine de peinture, la plus regardée par les Français en cours de voyage d’Italie, peut donner l’idée d’un fléchiss
ine de peinture, la plus regardée par les Français en cours de voyage d’ Italie, peut donner l’idée d’un fléchissement, il
rdée par les Français en cours de voyage d’Italie, peut donner l’idée d’ un fléchissement, il y a compensation du côté de l
stesse qu’en face de Piranesi, M. Focillon nous dessine la silhouette de Carlo Gozzi, place, en regard des puissantes évoc
inventions et la fantaisie du poète du Théâtre fiabesque et la marge de chimères dont il entourait le thème de ses specta
Théâtre fiabesque et la marge de chimères dont il entourait le thème de ses spectacles On nous montre ici, dans cette Ven
e de ses spectacles On nous montre ici, dans cette Venise du xviiie , de la force, de la joie de vivre, un besoin même de
tacles On nous montre ici, dans cette Venise du xviiie , de la force, de la joie de vivre, un besoin même de vie violente
ous montre ici, dans cette Venise du xviiie , de la force, de la joie de vivre, un besoin même de vie violente et aventure
e Venise du xviiie , de la force, de la joie de vivre, un besoin même de vie violente et aventureuse, des heures méditativ
des heures méditatives et des heures carnavalesques, un grand appétit de puissance, un vif désir d’art, un souci de faire
es heures carnavalesques, un grand appétit de puissance, un vif désir d’ art, un souci de faire pénétrer l’art dans les dét
alesques, un grand appétit de puissance, un vif désir d’art, un souci de faire pénétrer l’art dans les détails de l’existe
un vif désir d’art, un souci de faire pénétrer l’art dans les détails de l’existence. En tout cas, il s’était créé une atm
n tout cas, il s’était créé une atmosphère favorable à l’art, puisque de beaux artistes y éclosent. C’est, dit M. Focillon
Italie produit surtout des individus ; mais ces périodes, affranchies de disciplines générales, le plus souvent arbitraire
Vénitiens du xviiie tant de sympathies. Pour caractériser l’ensemble de l’œuvre de Piranesi, concilier ces deux aspects d
u xviiie tant de sympathies. Pour caractériser l’ensemble de l’œuvre de Piranesi, concilier ces deux aspects de son art,
tériser l’ensemble de l’œuvre de Piranesi, concilier ces deux aspects de son art, l’un d’érudition, l’autre de rêverie, ce
e de l’œuvre de Piranesi, concilier ces deux aspects de son art, l’un d’ érudition, l’autre de rêverie, celui qui magnifie
esi, concilier ces deux aspects de son art, l’un d’érudition, l’autre de rêverie, celui qui magnifie le Colisée ou le Pant
ion, l’autre de rêverie, celui qui magnifie le Colisée ou le Panthéon d’ Agrippa, et celui qui enchevêtre les escaliers, le
les retraits des Prisons, M. Focillon a une phrase heureuse. L’œuvre de Piranesi est pareille à une ville étrange, plus v
lle il ne se limite pas et où l’artiste nous introduit par une avenue de fictions ; à l’entrée se dressent des portiques d
uit par une avenue de fictions ; à l’entrée se dressent des portiques de dimensions colossales… Puis nous lisons sur des s
isons sur des stèles des inscriptions effrayantes, qui dans une sorte de cité du mal vouent les scélérats à des châtiments
t les scélérats à des châtiments inouïs. Sous des voûtes prodigieuses de hauteur, des tortionnaires apprêtent des billots
carcans… Derrière ces portiques et ces prisons s’ouvrent des avenues de palais et d’églises, des grandes places à peu prè
rière ces portiques et ces prisons s’ouvrent des avenues de palais et d’ églises, des grandes places à peu près désertes où
ses, des grandes places à peu près désertes où paraissent les façades de basiliques frappées par un jour violent et singul
et singulier… Cette extraordinaire cité n’est pas seulement un décor de façades et de murailles ; elle n’est pas vide. Vo
Cette extraordinaire cité n’est pas seulement un décor de façades et de murailles ; elle n’est pas vide. Voici les meuble
le, malgré sa solitude et son étrangeté. Même si nous nous contentons de la décrire, d’en classer le détail et les aspects
olitude et son étrangeté. Même si nous nous contentons de la décrire, d’ en classer le détail et les aspects, il semble que
Ouvrages sur la guerre actuelle. Jules Destrée : Figures italiennes d’ aujourd’hui, G. Van Oest, 3 fr. 50 A.-Ferdinand
uin 1918, p. 518-536 [523]. Sous un titre modeste, Figures italiennes d’ aujourd’hui, M. Jules Destrée nous donne un livre
alifié que personne pour nous parler des Italiens : depuis l’invasion de la Belgique, il séjourna souvent chez eux, et, av
mettent le noble pays qu’ils ont odieusement attaqué. Il a parlé dans de nombreuses réunions, il a causé avec des hommes p
. Son livre n’est pas seulement, comme on pourrait croire, un recueil de portraits. Certes, M. Jules Destrée peint avec ta
nzio et Guglielmo Ferrero, quelques autres encore. Mais il fait œuvre d’ historien. Par lui nous connaissons les origines d
Mais il fait œuvre d’historien. Par lui nous connaissons les origines de la guerre en Italie. Nous voyons comment les Ital
pre l’alliance avec l’Allemagne et l’Autriche : les textes cités sont d’ un grand intérêt. M. Jules Destrée nous fait compr
que, non seulement ses compatriotes, mais encore tous les combattants de l’Entente profitent de son grave enseignement.
compatriotes, mais encore tous les combattants de l’Entente profitent de son grave enseignement. Échos [extraits] Me
numéro 479, 1er juin 1918, p. 567-576 [569-570, 570-571, 576]. Mort d’ Amilcare Cipriani Il était né à Anzio le 18 oct
Sicile ; il fut à Maddaloni. Amnistié par Victor-Emmanuel qui venait d’ entrer à Naples, il reprend sa place dans son régi
à Naples, il reprend sa place dans son régiment. En 1860, il déserte de nouveau pour réendosser la chemise rouge et le vo
est photographe. Le 4 septembre, il vient se mettre à la disposition de la Commune qui le nomme colonel. Il se bat à Crét
vint, commence cette vie politique triomphale qui en fait le candidat de presque toute l’Italie. Mais poursuivi pour assas
te l’Italie. Mais poursuivi pour assassinat, il est condamné à 25 ans de réclusion, condamnation politique qui provoqua ta
articipa à une insurrection du 1er mai et fut condamné à trois années de prison qu’il accomplit intégralement. En 1897, il
on qu’il accomplit intégralement. En 1897, il mit son bras au service de la Grèce et à Domokos eut une jambe cassée par un
assée par une balle. Depuis sa guérison, il vécut à Paris, tout seul, de son poste de rédacteur à la Petite République d’a
balle. Depuis sa guérison, il vécut à Paris, tout seul, de son poste de rédacteur à la Petite République d’abord et, plus
-dessus tout ; comme polémiste il n’était pas sans valeur et il avait de l’éloquence. Sa bravoure morale n’était pas infér
e morale n’était pas inférieure à son courage physique. Les souvenirs de sa vie aventureuse n’étaient pas, comme on pense,
souvenirs de sa vie aventureuse n’étaient pas, comme on pense, dénués d’ intérêt. Peut-être les a-t-il rédigés et ce serait
rédigés et ce serait un document intéressant. Ce grand vieillard vêtu de noir était une figure « bien parisienne ». Dans u
la Nouvelle-Calédonie, donne une haute idée du caractère indomptable de celui qui fut Amilcare Cipriani. « Eja, Eja, E
fut Amilcare Cipriani. « Eja, Eja, Eja, Alalà ! » C’est le cri de guerre des aviateurs italiens ; (eja se prononce
le cri de guerre des aviateurs italiens ; (eja se prononce eïa) c’est d’ Annunzio qui l’a créé. Eja était le cri de guerre
cri de guerre des aviateurs italiens ; (eja se prononce eïa) c’est d’ Annunzio qui l’a créé. Eja était le cri de guerre italien
(eja se prononce eïa) c’est d’Annunzio qui l’a créé. Eja était le cri de guerre italien médiéval. Les sentinelles criaient
la ! et les échos répétaient : Eja vigila ! Eja, ce fut aussi le cri de guerre des croisés de la péninsule. On le fait ve
taient : Eja vigila ! Eja, ce fut aussi le cri de guerre des croisés de la péninsule. On le fait venir du cri français « 
du cri français « outre », devenu outreia ou ultreja . L’Archevêque de Milan Anselme rassembla la fleur de la noblesse l
utreia ou ultreja . L’Archevêque de Milan Anselme rassembla la fleur de la noblesse lombarde l’incitant à prendre la croi
treja ! Aujourd’hui Gabriele d’Annunzio, au triple Eja, ajoute le cri de chasse Alalà, que déjà Carducci avait évoqué, ave
Carducci avait évoqué, avec une légère modification, dans sa Berceuse de Charles Quint : Hallali, hallali, gente d’Asburg
ication, dans sa Berceuse de Charles Quint : Hallali, hallali, gente d’ Asburgo, Ad una caccia eterna con te surgo Et dan
te surgo Et dans une note, il prévenait qu’« Hallali » était un cri de chasse français dont on se servait aussi dans les
si dans les nobles chasses italiennes. Et des escadrilles des caproni de chasse, s’élance aujourd’hui le cri redouté de l’
scadrilles des caproni de chasse, s’élance aujourd’hui le cri redouté de l’aigle autrichienne : Eja, eja, eja, alalà !
douté de l’aigle autrichienne : Eja, eja, eja, alalà ! Un Portrait de l’Arétin Jusqu’en 1531, année où le pape Cléme
n Jusqu’en 1531, année où le pape Clément VII le commit à l’office de plombier des bulles pontificales, fra Sébastiano
el Piombo, était tout simplement Sébastiano Luciani, peintre vénitien de l’école du Giorgione. Sorti de cet enseignement,
t Sébastiano Luciani, peintre vénitien de l’école du Giorgione. Sorti de cet enseignement, il se prit à imiter Raphaël, si
cet enseignement, il se prit à imiter Raphaël, si bien que certaines de ses œuvres furent attribuées à ce dernier et le s
si Domenico Morelli n’avait revendiqué pour le Vénitien la paternité de différents travaux que la critique et l’opinion p
nts travaux que la critique et l’opinion publique mettaient au compte de Raphaël, tels que le portrait de la Foscarina, le
opinion publique mettaient au compte de Raphaël, tels que le portrait de la Foscarina, le Joueur de violon et le Baptiste
au compte de Raphaël, tels que le portrait de la Foscarina, le Joueur de violon et le Baptiste du Louvre. Sébastien finit
r devenir michelangelesque, comme on peut voir dans sa Piété du musée de Viterbe, dans la Flagellation et dans l’Ascension
a Piété du musée de Viterbe, dans la Flagellation et dans l’Ascension de Rome, dans la Résurrection de Lazare de la Nation
ans la Flagellation et dans l’Ascension de Rome, dans la Résurrection de Lazare de la National Gallery et dans le portrait
la Résurrection de Lazare de la National Gallery et dans le portrait d’ André Doria. Portraitiste excellent, il a laissé c
. Portraitiste excellent, il a laissé comme chefs-d’œuvre le portrait de Vittoria Colonna de Naples et celui de Pierre Aré
omme chefs-d’œuvre le portrait de Vittoria Colonna de Naples et celui de Pierre Arétin à l’Hôtel de Ville d’Arezzo, qui, a
rétin à l’Hôtel de Ville d’Arezzo, qui, après avoir subi anciennement de désastreuses manipulations, est aujourd’hui entiè
ulations, est aujourd’hui entièrement restauré par les soins et l’art d’ un grand Italien, le professeur Domenico Fiscali.
and Italien, le professeur Domenico Fiscali. Vasari écrit dans la vie de Sébastien del Piombo : Il tira vers le même temp
vie de Sébastien del Piombo : Il tira vers le même temps le portrait de M. Pierre Arétin et le fit si bien qu’outre la re
une peinture la plus charmante qui soit, car on y voit la différence de cinq ou six noirs qu’il a sur ses vêtements, velo
erait pas mieux au vif et au naturel. Ce portrait a en main un rameau de laurier et une charte où est inscrit le nom de Cl
it a en main un rameau de laurier et une charte où est inscrit le nom de Clément VII et deux masques sont devant lui, un b
nna à sa patrie, et ses concitoyens l’ont mise dans la salle publique de leur Conseil, faisant honneur à la mémoire de leu
à la mémoire de leur ingénieux concitoyen et n’en recevant pas moins de lui. Vers 1845, ce portrait fut recouvert d’un v
n’en recevant pas moins de lui. Vers 1845, ce portrait fut recouvert d’ un vernis à voiturier, une affreuse mixture qui lu
rendit opaque et ne laissant plus apparaître les « cinq ou six sortes de noirs ». Et c’est à peine si on voyait le visage
e visage et les mains. Aujourd’hui le tableau a repris sa place. Il a de nouveau tout son éclat. Le vernis de carrossier a
tableau a repris sa place. Il a de nouveau tout son éclat. Le vernis de carrossier a été enlevé à force de patience et la
sur les cinq ou six noirs du vêtement que sut rendre l’habile pinceau de Sébastien del Piombo. Tome CXXVII, numéro 48
, 16 juin 1918, p. 688-694 [692, 692-693]. Vilfredo Pareto : Traité de sociologie générale, tome I, édition française, p
en regrettable que le peu de place dont je dispose ne me permette pas d’ apprécier comme il le faudrait un ouvrage aussi co
cier comme il le faudrait un ouvrage aussi considérable que Le Traité de Sociologie générale de Vilfredo Pareto, dont le p
it un ouvrage aussi considérable que Le Traité de Sociologie générale de Vilfredo Pareto, dont le premier volume vient de
un peu rebuté par l’appareil sinon pédantesque, du moins scolastique de l’ouvrage. Diviser solennellement les faits socia
verbales ne se trouvent pas chez les animaux, tout cela est vraiment d’ intérêt faible. Au contraire les développements au
traire les développements auxquels se livre l’auteur dans l’intérieur de ce cadre sont tout à fait curieux, comme d’un jou
l’auteur dans l’intérieur de ce cadre sont tout à fait curieux, comme d’ un journaliste plein d’érudition, d’humour et de v
ur de ce cadre sont tout à fait curieux, comme d’un journaliste plein d’ érudition, d’humour et de vivacité d’esprit. M. Pa
e sont tout à fait curieux, comme d’un journaliste plein d’érudition, d’ humour et de vivacité d’esprit. M. Pareto, qui a r
à fait curieux, comme d’un journaliste plein d’érudition, d’humour et de vivacité d’esprit. M. Pareto, qui a rompu déjà bi
ux, comme d’un journaliste plein d’érudition, d’humour et de vivacité d’ esprit. M. Pareto, qui a rompu déjà bien des lance
ertuiste et ses champions pudiquement cuirassés, reprend ici le cours de ses tournois de Cour d’amour, et l’on est tout su
champions pudiquement cuirassés, reprend ici le cours de ses tournois de Cour d’amour, et l’on est tout surpris d’arriver
s pudiquement cuirassés, reprend ici le cours de ses tournois de Cour d’ amour, et l’on est tout surpris d’arriver à la der
ci le cours de ses tournois de Cour d’amour, et l’on est tout surpris d’ arriver à la dernière des 784 pages sans s’être en
goureusement pourfendus, les quatre fers en l’air, par notre champion de la sociologie générale. Celle-ci, étant générale,
e voluptueuse et esthétique, qui, l’auteur a raison, a bien son droit de cité dans la science des sociétés humaines. Il
Illemo Camelli : Du socialisme au sacerdoce (traduction et préface de Maurice Vaussard), Perrin, 3 fr. 50 Encore un
préface de Maurice Vaussard), Perrin, 3 fr. 50 Encore un document de premier ordre : l’auteur, peintre, longtemps agit
lien, raconte comment il en est arrivé à devenir prêtre et professeur d’ histoire de l’art au grand séminaire de Crémone (à
te comment il en est arrivé à devenir prêtre et professeur d’histoire de l’art au grand séminaire de Crémone (à ce propos,
à devenir prêtre et professeur d’histoire de l’art au grand séminaire de Crémone (à ce propos, avons-nous des cours d’hist
’art au grand séminaire de Crémone (à ce propos, avons-nous des cours d’ histoire de l’art dans nos grands séminaires franç
nd séminaire de Crémone (à ce propos, avons-nous des cours d’histoire de l’art dans nos grands séminaires français ?) et c
çais ?) et ce chemin parcouru est étrange. À l’origine, il y a la Vie de Jésus de Renan. « De quoi Dieu ne se sert-il pas,
parcouru est étrange. À l’origine, il y a la Vie de Jésus de Renan. «  De quoi Dieu ne se sert-il pas, dit l’auteur, pour a
pour les âmes pieuses. Ensuite il y a un après-midi passé à l’église de la Madonna del Sasso, à Locarno, où se trouve, on
fait faire son second pas. Dans un ermitage voisin, il voit une image de la Vierge toute rongée, et, pris d’une émotion su
rmitage voisin, il voit une image de la Vierge toute rongée, et, pris d’ une émotion subite, il repeint amoureusement la fi
ée, et, pris d’une émotion subite, il repeint amoureusement la figure de la Madone, ce qui fait crier au miracle par les b
t crier au miracle par les bons montagnards s’apercevant le lendemain de la chose. Enfin il assiste au mariage religieux d
evant le lendemain de la chose. Enfin il assiste au mariage religieux d’ un de ses amis de Crémone et il est conquis par la
le lendemain de la chose. Enfin il assiste au mariage religieux d’un de ses amis de Crémone et il est conquis par la paix
n de la chose. Enfin il assiste au mariage religieux d’un de ses amis de Crémone et il est conquis par la paix sereine de
eux d’un de ses amis de Crémone et il est conquis par la paix sereine de la cathédrale. L’agitation de la politique social
e et il est conquis par la paix sereine de la cathédrale. L’agitation de la politique socialiste lui apparaît vulgaire et
. 757-768 [766-767, 767-768]. Un poème latin à la gloire des marins d’ Italie Il a été composé par le père Lorenzo Roc
Il a été composé par le père Lorenzo Rocci, professeur au collège de Mondragon. Ce sont deux cent soixante-trois hexam
e sont deux cent soixante-trois hexamètres qui célèbrent l’expédition de Luigi Rizzo, commandant des sous-marins qui allèr
de Luigi Rizzo, commandant des sous-marins qui allèrent dans le port de Trieste torpiller le cuirassé autrichien Wien. Le
ème débute par l’évocation des gloires romaines égalées par les héros de cette guerre, entre lesquels domine Luigi Rizzo q
em Tunis minitantibus ausi. Puis le père Rocci en vient au haut fait de Rizzo. Et le poème se termine par le récit du ret
retour des vainqueurs. Ceux qui entendent et goûtent encore la langue de Virgile et d’Horace liront avec curiosité la faço
nqueurs. Ceux qui entendent et goûtent encore la langue de Virgile et d’ Horace liront avec curiosité la façon dont le père
le père Rocci parle, dans une langue antique, des plus récents engins de guerre. Voici par exemple en quatre vers la descr
nts engins de guerre. Voici par exemple en quatre vers la description de l’aéroplane et de ses effets dévastateurs : … pr
re. Voici par exemple en quatre vers la description de l’aéroplane et de ses effets dévastateurs : … prius ignotis volita
iseris terrisque verisque. Voici encore la description du réflecteur d’ un cuirassé : Machina, quam ab radiis nuper dixer
ollustrat, ferme jubas ut sol exserit altus. Quatrième centenaire de la mort de Léonard de Vinci L’an prochain il y
ferme jubas ut sol exserit altus. Quatrième centenaire de la mort de Léonard de Vinci L’an prochain il y aura quatr
Vinci mourut à Amboise en 1519. On organisera en Italie et en France de grandes solennités artistiques et scientifiques e
rance de grandes solennités artistiques et scientifiques en l’honneur de cet homme de génie. En Italie, le ministre de l’I
des solennités artistiques et scientifiques en l’honneur de cet homme de génie. En Italie, le ministre de l’Instruction pu
entifiques en l’honneur de cet homme de génie. En Italie, le ministre de l’Instruction publique, qui est un grand lettré e
e de l’Instruction publique, qui est un grand lettré et un admirateur de l’œuvre de Léonard, s’occupe lui-même de l’organi
ruction publique, qui est un grand lettré et un admirateur de l’œuvre de Léonard, s’occupe lui-même de l’organisation de c
rand lettré et un admirateur de l’œuvre de Léonard, s’occupe lui-même de l’organisation de ces solennités. Il existe déjà
admirateur de l’œuvre de Léonard, s’occupe lui-même de l’organisation de ces solennités. Il existe déjà une Commission spé
rganisation de ces solennités. Il existe déjà une Commission spéciale de l’œuvre scientifique de Léonard de Vinci. Le prés
nités. Il existe déjà une Commission spéciale de l’œuvre scientifique de Léonard de Vinci. Le président en est le sénateur
. Le président en est le sénateur Blasenca, professeur à l’université de Rome et actuellement secrétaire d’État au ministè
lasenca, professeur à l’université de Rome et actuellement secrétaire d’ État au ministère des Pensions. C’est un des homme
re des Pensions. C’est un des hommes qui connaissent le mieux l’œuvre de Vinci à laquelle il s’est adonné dès sa jeunesse.
avec les sociétés littéraires et scientifiques françaises dans le but de donner à la célébration de ce centenaire la plus
es et scientifiques françaises dans le but de donner à la célébration de ce centenaire la plus ample signification latine.
481, 1er juillet 1918, p. 185-192 [185-186, 188, 191]. Les journaux de tranchée italiens Chaque armée italienne a son
son journal ou est sur le point de l’avoir. Il y a La Ghirba, journal de la 5e armée, auquel collabore Ardengo Soffici, bi
ublic français, et qui donne des caricatures extraordinaires, formées de bandes de papier imprimé. Il y a La Tradotta, Il
çais, et qui donne des caricatures extraordinaires, formées de bandes de papier imprimé. Il y a La Tradotta, Il Razzo. Il
Il y a La Tradotta, Il Razzo. Il y a le Sanmarco, journal du 8e corps d’ armée. Il y a La Marina italiana, journal de la ma
arco, journal du 8e corps d’armée. Il y a La Marina italiana, journal de la marine, et La Voiussa, journal du corps d’occu
arina italiana, journal de la marine, et La Voiussa, journal du corps d’ occupation d’Albanie. Il y a encore Il Ragno, orga
a, journal de la marine, et La Voiussa, journal du corps d’occupation d’ Albanie. Il y a encore Il Ragno, organe humoristiq
s d’occupation d’Albanie. Il y a encore Il Ragno, organe humoristique de la 7e compagnie de télégraphistes, La Giberna, La
banie. Il y a encore Il Ragno, organe humoristique de la 7e compagnie de télégraphistes, La Giberna, La Voce del Piave, L’
uffa, Il Cecco Pepe, Il Monte Crostis, etc. Ces feuilles ont la gaîté de nos journaux de tranchées. S’il leur manque un pe
epe, Il Monte Crostis, etc. Ces feuilles ont la gaîté de nos journaux de tranchées. S’il leur manque un peu de sel gaulois
uve. Le soldat qui se bat pour la victoire est le seul qui soit digne de vivre. La peur peut vaincre un homme, mais la voi
a Dernièrement il est arrivé à un rédacteur du Corriere della Sera de situer à Rieka je ne sais quel événement rapporté
ue. Ce fut un tolle dans toutes les feuilles ou revues qui s’occupent de Yougoslavie. Les questions se mirent à pleuvoir.
ur Veglia ? ou Trst pour Trieste ? Et l’on prie le sénateur Albertini de décider si le Corriere doit être rédigé en langue
roate ? Car qu’est-ce que Rieka ? C’est tout simplement le nom croate de Fiume. Comment mourut Arrigo Boïto Le 10 ju
usicien et librettiste Arrigo Boïto est mort à Milan dans la clinique de la via Bilanceri. Il devait être opéré le lendema
ia au roi, à la reine mère, au président du Conseil et aux présidents de tous les instituts musicaux du royaume. Ici, quan
e si les agences le télégraphièrent à leurs abonnés ; ni le président de la République, ni les ministres ne se mêlèrent de
s ; ni le président de la République, ni les ministres ne se mêlèrent de la chose. Il est vrai qu’une fois pour toutes l’É
on : Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ! Arrigo Boïto, fils de Silvestro Boïto et de la comtesse polonaise Josép
, la patrie reconnaissante ! Arrigo Boïto, fils de Silvestro Boïto et de la comtesse polonaise Joséphine Radolinski, était
naise Joséphine Radolinski, était né à Padoue. Élève du conservatoire de Milan, il écrivit tout jeune un mystère : Les Sœu
conservatoire de Milan, il écrivit tout jeune un mystère : Les Sœurs d’ Italie. Transporté d’admiration pour Wagner, il vo
an, il écrivit tout jeune un mystère : Les Sœurs d’Italie. Transporté d’ admiration pour Wagner, il voulut être librettiste
nche plus tard. Ensuite il se consacra à la poésie et fit les livrets d’ opéras de Verdi. Il écrivit encore de la musique e
tard. Ensuite il se consacra à la poésie et fit les livrets d’opéras de Verdi. Il écrivit encore de la musique et laisse
a à la poésie et fit les livrets d’opéras de Verdi. Il écrivit encore de la musique et laisse un Néron inédit. Tome C
numéro 482, 16 juillet 1918, p. 314-319 [319]. […] Un magnifique fait d’ armes, autour duquel on a fait une rumeur modeste,
une rumeur modeste, a eu pour théâtre la mer Adriatique. Une section de petits torpilleurs italiens a réussi à détruire,
par surprise, deux dreadnoughts autrichiens, escortés par une dizaine de contre-torpilleurs. Dès que les éclaircissements
sentant l’importance du congrès tenu à Rome par les nations opprimées d’ Autriche-Hongrie, le Fremdenblatt essayait de jete
ar les nations opprimées d’Autriche-Hongrie, le Fremdenblatt essayait de jeter la suspicion sur cette assemblée. Le Congr
blatt essayait de jeter la suspicion sur cette assemblée. Le Congrès de Rome, écrivait l’officieuse feuille viennoise, n’
comédie ; il faut pourtant en politique ne pas déprécier l’importance d’ habiles comédies. Nous admettons que ceux qui, à R
r la plupart que des personnages peu considérables. Quand, cependant, d’ anciens ministres et secrétaires d’État italiens,
u considérables. Quand, cependant, d’anciens ministres et secrétaires d’ État italiens, des parlementaires compétents, des
ompétents, des publicistes éminents, concluent avec ces personnalités de second ordre une alliance italo-slave contre l’Au
e-Hongrie, quand non seulement la presse italienne, mais encore celle de France et d’Angleterre profitent de celle occasio
and non seulement la presse italienne, mais encore celle de France et d’ Angleterre profitent de celle occasion pour imagin
esse italienne, mais encore celle de France et d’Angleterre profitent de celle occasion pour imaginer à Prague ou à Agram
evient alors une affaire réelle, à laquelle il conviendrait chez nous d’ accorder une sérieuse attention. Le Fremdenblatt
a pu s’apercevoir que si, parmi les hommes que réunissait le Congrès de Rome, tous n’étaient pas, avant la guerre, de hau
e réunissait le Congrès de Rome, tous n’étaient pas, avant la guerre, de hautes autorités chez eux, que si certains même é
», ils représentent néanmoins exactement les idées et les aspirations de leurs compatriotes. Le 16 mai, en effet, un congr
tes. Le 16 mai, en effet, un congrès réuni à Prague répondait à celui de Rome. L’occasion en fut fournie par le cinquanten
dait à celui de Rome. L’occasion en fut fournie par le cinquantenaire de la fondation du théâtre national tchèque. Sous le
ntenaire de la fondation du théâtre national tchèque. Sous le couvert de cette fête intellectuelle, une grandiose manifest
ut organisée. Toutes les nations opprimées y étaient représentées par de nombreux délégués. Tchèques, Slovaques, Yougoslav
Italiens, tous avaient envoyé leur porte-parole apporter leur tribut d’ encouragement aux vaillants Tchèques et sceller le
eur tribut d’encouragement aux vaillants Tchèques et sceller le pacte d’ alliance conclu à Rome. Le Dr Kramar, que l’amnist
eller le pacte d’alliance conclu à Rome. Le Dr Kramar, que l’amnistie de l’an dernier arracha aux gibets impériaux, donna,
tie de l’an dernier arracha aux gibets impériaux, donna, dès le début de son discours d’ouverture, le caractère de la sole
ier arracha aux gibets impériaux, donna, dès le début de son discours d’ ouverture, le caractère de la solennité. « Nous ne
ériaux, donna, dès le début de son discours d’ouverture, le caractère de la solennité. « Nous ne voulons pas, dit-il, rest
nom vaut seul un long poème, car quoi de plus italien que l’histoire de cette petite cité. Durant la guerre de la ligue d
de plus italien que l’histoire de cette petite cité. Durant la guerre de la ligue de Cambrai, Venzone, ce fut les Thermopy
ien que l’histoire de cette petite cité. Durant la guerre de la ligue de Cambrai, Venzone, ce fut les Thermopyles de l’Ita
4. Une chanson du quattrocento, citée par Carducci, célèbre la gloire de l’humble héros : Su, su, Venzon, Venzone, Su fid
! Et voilà la traduction des deux strophes les plus caractéristiques de l’héroïque canzone. Étaient parvenus à la passe
ues de l’héroïque canzone. Étaient parvenus à la passe étroite Plus de neuf mille Allemands. Les chiens avaient pris la
aient pris la montagne ; Mais ils furent jetés à bas Par les quarante de Venzone, Su, su, su, Venzon, Venzone. Saint-Mar
Altino Une vieille cité romaine réapparaît après quatorze siècles de sépulture, c’est Altino, située au carrefour des
iècles de sépulture, c’est Altino, située au carrefour des deux voies de communications entre Rome et l’Illyrie : la voie
illes intelligemment menées ont mis au jour des vestiges intéressants de l’antique cité. La fille-soldat Mademoisell
e l’antique cité. La fille-soldat Mademoiselle Yolande Cavazza, d’ une vieille famille bolonaise, avait essayé deux f
’une vieille famille bolonaise, avait essayé deux fois sans y réussir d’ aller au front comme simple soldat. Cette fois, ay
liquement vers la gare, elle l’interrogea et, voyant qu’il regrettait de laisser là sa famille, elle lui offrit de le remp
et, voyant qu’il regrettait de laisser là sa famille, elle lui offrit de le remplacer. Elle l’entraîna chez un marchand d’
le, elle lui offrit de le remplacer. Elle l’entraîna chez un marchand d’ habits et lui acheta un vêtement civil, prenant po
farce à sa famille, elle s’habilla en soldat dans l’arrière-boutique. De ses vêtements féminins elle fit un paquet qu’elle
éminins elle fit un paquet qu’elle fit porter à sa mère par le garçon de la boutique avec le billet suivant : « Je pars po
r le front, vive l’Italie ! » Elle raconte maintenant dans la Gazette de l’Émilie ses premiers embarras pour saluer les of
d’autres soldats qui la firent fumer le cigare et la pipe, sa crainte de parler de peur que sa voix ne révélât son sexe. E
oldats qui la firent fumer le cigare et la pipe, sa crainte de parler de peur que sa voix ne révélât son sexe. Enfin elle
dant la guerre. » […] À l’étranger. Italie. L’Italie et les Slaves d’ Autriche Jean Alazard. Tome CXXVIII, numéro 48
. Tome CXXVIII, numéro 483, 1er août 1918, p. 554-559. Le communiqué de l’État-Major italien du 21 juin annonçait que des
l’armée autrichienne. Depuis quelques semaines en effet, les éléments de cette nouvelle armée partaient pour le front, acc
ut, sur leur passage, à Florence, à Bologne, par les applaudissements de la foule. Le 14 mai, ce qui avait rendu le troisi
de la foule. Le 14 mai, ce qui avait rendu le troisième anniversaire de la déclaration de guerre italienne plus émouvant
4 mai, ce qui avait rendu le troisième anniversaire de la déclaration de guerre italienne plus émouvant que les précédents
précédents, ç’avait été le solennel serment prêté par les volontaires de la Bohême sur « l’autel de la patrie ». La politi
solennel serment prêté par les volontaires de la Bohême sur « l’autel de la patrie ». La politique que Giuseppe Mazzini av
trie ». La politique que Giuseppe Mazzini avait défendue — l’alliance de l’Italie et des populations slaves de l’Autriche 
ini avait défendue — l’alliance de l’Italie et des populations slaves de l’Autriche — est donc celle qui semble l’avoir em
, l’opinion publique et la presse italiennes ont toujours été pleines de sympathie pour la race tchèque et sa lutte pour l
blème yougoslave ; et s’il y a encore bien des gens hostiles à l’idée d’ une politique slavophile, c’est qu’ils n’ont aucun
nfiance dans la force du mouvement serbo-croate. Notre rôle n’est pas d’ étudier la question, et de dire qui a raison. Nous
ouvement serbo-croate. Notre rôle n’est pas d’étudier la question, et de dire qui a raison. Nous en avons déjà parlé dans
notre livre sur « l’Italie et le conflit européen » ; il nous suffit de signaler les deux volumes où sont soutenues les t
aler les deux volumes où sont soutenues les thèses contraires : celui de M. Gaetano Salvemini : la Questione dell’Adriatic
ui de M. Gaetano Salvemini : la Questione dell’Adriatico 15, et celui de M. Tamaro : Italiani et Slavi nell’Adriatico 16.
derniers mois. Pendant longtemps, presque tous les organes politiques d’ Italie avaient été à peu près d’accord sur la solu
d’Italie avaient été à peu près d’accord sur la solution du problème de l’Adriatique. Outre les territoires triestin et i
re les territoires triestin et istriote, il y avait un certain nombre de points stratégiques qui devaient en toute justice
te justice revenir à l’Italia ; on invoquait aussi des considérations d’ ordre militaire pour expliquer la nécessité du « r
dérations d’ordre militaire pour expliquer la nécessité du « retour » de la Dalmatie à l’Italie. L’Idea Nazionale ou le Gi
e, étaient aussi catégoriques dans leurs affirmations. Après le pacte de Corfou cependant, il commença à y avoir divergenc
Après le pacte de Corfou cependant, il commença à y avoir divergence d’ idées, l’Idea Nazionale persistant dans son attitu
Comité yougoslave durait depuis trop longtemps, et qu’il était temps d’ en finir », tandis que le Corriere della Sera fais
nissaient les droits des Italiens, droits reconnus par les puissances de l’Entente ». Mais on notait en même temps un souc
les puissances de l’Entente ». Mais on notait en même temps un souci de réaliser le programme du « delenda Austria » par
programme du « delenda Austria » par un accord avec les Slaves du sud de l’Autriche. Le Corriere della Sera, après le Seco
sud de l’Autriche. Le Corriere della Sera, après le Secolo et l’Unità de M. Salvemini, reconnaissait à la Yougoslavie le d
o et l’Unità de M. Salvemini, reconnaissait à la Yougoslavie le droit d’ exister (et c’était déjà beaucoup), mais à une con
dant quelques semaines, les parties ne modifièrent guère leur manière de voir : les nationalistes continuant à douter de l
nt guère leur manière de voir : les nationalistes continuant à douter de la sincérité des chefs yougoslaves, attaquant M. 
es chefs yougoslaves, attaquant M. Trumbitch, et niant la possibilité d’ une entente entre les Serbes et les Croates ; le p
ilité d’une entente entre les Serbes et les Croates ; le petit groupe de l’Unità et le Secolo défendant une politique d’ac
prix de sacrifices territoriaux de la part de l’Italie (la nécessité de détruire l’Autriche habsbourgienne primant toutes
le Corriere della Sera, laissant encore dans le vague les conditions d’ un accord qu’ils commençaient cependant à désirer
la révolution russe et ses tristes conséquences obligèrent les Slaves de la monarchie austro-hongroise à chercher leurs dé
mander aide aux puissances occidentales. D’un autre côté, l’offensive d’ octobre et de novembre 1917 avait permis à l’armée
ux puissances occidentales. D’un autre côté, l’offensive d’octobre et de novembre 1917 avait permis à l’armée autrichienne
ive d’octobre et de novembre 1917 avait permis à l’armée autrichienne d’ entrer en territoire vénitien ; la fortune des arm
contraire à l’Italie, celle-ci devait songer à affaiblir la puissance de l’Autriche-Hongrie par d’autres moyens que les mo
e par d’autres moyens que les moyens militaires, en attendant l’heure de la revanche. Il fallait encourager les Tchèques e
même les Yougoslaves à faire bloc contre le gouvernement absolutiste de Vienne. Et si les Polonais s’y joignaient, ce n’e
si les Polonais s’y joignaient, ce n’en était que mieux. La question de l’Adriatique étant celle qui divisait le plus pro
dominait tout le problème, c’était ce « Delenda Austria ». « Le nœud de la guerre européenne tout entière est là, avait d
c’est l’Entente qui perdra. Or, pour rendre possible le démembrement de l’Autriche, il faut que l’Italie ait un programme
’Autriche, il faut que l’Italie ait un programme adriatico-balkanique de nature à lui valoir le consentement des peuples d
riatico-balkanique de nature à lui valoir le consentement des peuples de l’Entente, et en même temps à rallier autour de l
utour de l’Italie toutes les alliances qui jusqu’ici, dans la crainte d’ une compensation insuffisante, restent timides et
nsation insuffisante, restent timides et dispersées. » Le tout était de savoir si on voulait faire des concessions assez
s politiques comprenaient que, pour faire disparaître les hésitations de certains groupes slaves d’Autriche, il ne fallait
ue, pour faire disparaître les hésitations de certains groupes slaves d’ Autriche, il ne fallait pas lésiner. Le duel Cleme
lait pas lésiner. Le duel Clemenceau-Czernin avait révélé la solidité de l’accord germano-autrichien et la duplicité de la
ait révélé la solidité de l’accord germano-autrichien et la duplicité de la diplomatie de Charles Ier. Il devenait diffici
idité de l’accord germano-autrichien et la duplicité de la diplomatie de Charles Ier. Il devenait difficile de soutenir la
t la duplicité de la diplomatie de Charles Ier. Il devenait difficile de soutenir la thèse, chère au comte de Fels, et à b
de soutenir la thèse, chère au comte de Fels, et à beaucoup d’autres, d’ une Autriche forte faisant contrepoids, après la g
de, c’était la mainmise germanique sur le Mitteleuropa. Le seul moyen d’ empêcher la constitution du formidable bloc économ
r la constitution du formidable bloc économique germano-magyar, était d’ élever le « querriegel » qui le couperait en deux.
re pour travailler à l’émancipation des peuples qui seraient capables de former cette solide barrière. Au début de 1918, l
uples qui seraient capables de former cette solide barrière. Au début de 1918, le Corriere della Sera accentuait encore so
nt sur les mêmes formules, beaucoup plus précises et nettes que celle d’ août 1917. « Il est nécessaire, disait-il17, que l
t ne puissent soupçonner en aucune façon dans l’Entente une intention de les abandonner, pour des raisons d’intérêt person
açon dans l’Entente une intention de les abandonner, pour des raisons d’ intérêt personnel, à la merci de leurs oppresseurs
n de les abandonner, pour des raisons d’intérêt personnel, à la merci de leurs oppresseurs. » Il devait y avoir rapproche
leurs oppresseurs. » Il devait y avoir rapprochement. Déjà, au mois de septembre, les socialistes réformistes italiens a
is de septembre, les socialistes réformistes italiens avaient profité de leur séjour à Londres pour s’informer avec précis
Plus tard, d’autres initiatives privées favorisèrent les négociations de caractère officiel. Trumbitch et le général Mola,
umbitch et le général Mola, attaché militaire à l’ambassade italienne de Londres, s’entendirent avant que le président du
ondres, s’entendirent avant que le président du Conseil des ministres d’ Italie, M. Orlando, vint-lui-même approuver ces co
es. C’était « le premier acte officiel qui marquât une nouvelle phase de relations entre le gouvernement italien et les se
phase de relations entre le gouvernement italien et les sept millions de Serbes, de Croates et de Slovènes opprimés par l’
lations entre le gouvernement italien et les sept millions de Serbes, de Croates et de Slovènes opprimés par l’Autriche-Ho
le gouvernement italien et les sept millions de Serbes, de Croates et de Slovènes opprimés par l’Autriche-Hongrie ». Le go
ans ce programme, il en acceptait le principe, laissant toute liberté d’ action aux comités qui se créaient, surtout au « C
rcà, Maraviglia et Amendola. On en arriva à penser que le mieux était de convoquer une assemblée des représentants de l’It
enser que le mieux était de convoquer une assemblée des représentants de l’Italie et de la Yougoslavie. Ce Congrès devait
eux était de convoquer une assemblée des représentants de l’Italie et de la Yougoslavie. Ce Congrès devait avoir lieu à Ro
u à Rome ; et M. Torre se chargea, au nom des organisateurs italiens, d’ inviter les principaux chefs des Slaves d’Autriche
des organisateurs italiens, d’inviter les principaux chefs des Slaves d’ Autriche, Tchèques, Slovènes, Polonais, Croates, B
qui se tinrent à Rome les 8, 9 et 10 avril, assistèrent des délégués de tous les partis italiens, depuis le socialiste ré
liste : d’ailleurs l’Idea Nazionale elle-même insistait sur la portée de ces réunions. Défendant la politique qu’elle avai
dant la politique qu’elle avait suivie depuis trois ans, elle parlait de la « position centrale que l’Italie devait prendr
D’autres journaux regrettaient qu’on eût pris si tard cette décision de s’entendre avec les Yougoslaves : « Si la politiq
cette décision de s’entendre avec les Yougoslaves : « Si la politique de l’Italie avait été guidée par la logique, le Cong
la politique de l’Italie avait été guidée par la logique, le Congrès de Rome eût dû avoir lieu il y a deux ans. Il aurait
ait été logique en effet, après avoir déclaré la guerre à l’Autriche, de chercher de suite nos alliés non seulement parmi
que en effet, après avoir déclaré la guerre à l’Autriche, de chercher de suite nos alliés non seulement parmi les ennemis
armi les ennemis extérieurs, mais encore parmi les ennemis intérieurs de la monarchie. » (Secolo du 11 avril.) À côté de r
eurs de la monarchie. » (Secolo du 11 avril.) À côté de représentants de la France, de l’Amérique et de l’Angleterre, on v
archie. » (Secolo du 11 avril.) À côté de représentants de la France, de l’Amérique et de l’Angleterre, on vit donc Italie
du 11 avril.) À côté de représentants de la France, de l’Amérique et de l’Angleterre, on vit donc Italiens et Yougoslaves
ers n’étant pas dans les attributions du Congrès », l’essentiel était de résoudre la question du droit des peuples. M. Tru
droit des peuples. M. Trumbitch déclara « inutile toute contestation de territoire », puisqu’il fallait avant tout « vain
une nouvelle et définitive victoire sur l’Autriche après la guerre ». De son côté, M. Raffini, au nom des Italiens, disait
 ». De son côté, M. Raffini, au nom des Italiens, disait que le pacte de Londres et celui de Corfou n’étaient pas inconcil
Raffini, au nom des Italiens, disait que le pacte de Londres et celui de Corfou n’étaient pas inconciliables, et que la sé
s et celui de Corfou n’étaient pas inconciliables, et que la sécurité de l’Italie dans l’Adriatique était compatible avec
urité de l’Italie dans l’Adriatique était compatible avec la création d’ un État yougoslave englobant les Croates, les Bosn
t les Croates, les Bosniaques, les Slovènes. « Rarement l’initiative de cette diplomatie libre qui, dans les pays les plu
e et est constituée par les éléments politiquement les plus sensibles de chaque pays, a été couronnée d’un aussi plein suc
ents politiquement les plus sensibles de chaque pays, a été couronnée d’ un aussi plein succès. » C’est ainsi que l’Idea Na
que l’Idea Nazionale du 12 avril a apprécié les résultats du congrès de Rome. D’autres journaux ont fait des réserves, et
é trop vagues les articles du nouveau pacte qu’on a appelé « le pacte de Rome ». Après la période de froideur, il était ce
u nouveau pacte qu’on a appelé « le pacte de Rome ». Après la période de froideur, il était cependant difficile de résoudr
de Rome ». Après la période de froideur, il était cependant difficile de résoudre tous les problèmes à la première prise d
ependant difficile de résoudre tous les problèmes à la première prise de contact. C’est déjà beaucoup que des représentant
isons qui. ont favorisé un rapprochement jugé impossible par beaucoup d’ Italiens et de Yougoslaves : « Il y a une raison d
favorisé un rapprochement jugé impossible par beaucoup d’Italiens et de Yougoslaves : « Il y a une raison de nature spiri
sible par beaucoup d’Italiens et de Yougoslaves : « Il y a une raison de nature spirituelle, a-t-il dit, c’est que cette g
a fait vivre une vie si intense que les mois ont la valeur historique de dizaines d’années, et les années de siècles, et q
une vie si intense que les mois ont la valeur historique de dizaines d’ années, et les années de siècles, et que les trans
les mois ont la valeur historique de dizaines d’années, et les années de siècles, et que les transformations dans les espr
nelle. De même que tous nos ennemis ont progressé dans le raffinement d’ une barbarie qui, chez eux, était innée, de même n
ment d’une barbarie qui, chez eux, était innée, de même nous, Nations de l’Entente, peuples de liberté et de démocratie, a
i, chez eux, était innée, de même nous, Nations de l’Entente, peuples de liberté et de démocratie, avec nos propres défaut
tait innée, de même nous, Nations de l’Entente, peuples de liberté et de démocratie, avec nos propres défauts, nous nous s
atie, avec nos propres défauts, nous nous sommes rapprochés davantage de notre idéal et nous nous sommes élevés toujours d
aristes et des instincts égoïstes… Car je pense qu’il ne convient pas de se cristalliser dans les questions préjudicielles
e cristalliser dans les questions préjudicielles au sujet de la façon d’ être, alors qu’est en jeu l’être ou ne pas être… L
a façon d’être, alors qu’est en jeu l’être ou ne pas être… L’histoire d’ Italie qui s’est accomplie n’est autre que votre h
’Italie qui s’est accomplie n’est autre que votre histoire qui attend de vous son achèvement. » Quelques semaines plus ta
tchéco-slovaques se dirigeaient vers le front italien. On parle aussi de la création de légions yougoslaves. Les nationali
s se dirigeaient vers le front italien. On parle aussi de la création de légions yougoslaves. Les nationalités opprimées d
ssi de la création de légions yougoslaves. Les nationalités opprimées d’ Autriche-Hongrie se sentent donc désormais énergiq
sormais énergiquement soutenues par l’Italie et les autres puissances de l’Entente. C’est pourquoi les journaux italiens o
nces de l’Entente. C’est pourquoi les journaux italiens ont eu raison de voir dans la belle victoire du Piave autre chose
ire politique, qui complète heureusement le travail des premiers mois de 1918, et encourage l’activité de tous ceux qui, e
usement le travail des premiers mois de 1918, et encourage l’activité de tous ceux qui, en Autriche-Hongrie, luttent contr
que les internationalistes, s’il y en a encore, n’aient pas eu l’idée de remettre en lumière les œuvres de Lorenzo Valla,
en a encore, n’aient pas eu l’idée de remettre en lumière les œuvres de Lorenzo Valla, qui, au xve  siècle, discuta l’idé
ière les œuvres de Lorenzo Valla, qui, au xve  siècle, discuta l’idée de patrie de la façon la plus singulière. En effet,
uvres de Lorenzo Valla, qui, au xve  siècle, discuta l’idée de patrie de la façon la plus singulière. En effet, dans son D
a l’idée de patrie de la façon la plus singulière. En effet, dans son De voluptate, au chapitre An moriendum sit pro aliis
moriendum sit pro aliis, on trouve que la patrie n’est qu’un ensemble d’ individus dont aucun ne doit vous être plus cher q
-même et dont aucun n’a droit à votre mort. Je n’ai pas l’obligation de mourir pour un citoyen, écrit Valla, ni pour deux
eux, ni pour trois, ainsi à l’infini. Comment pourrais-je être obligé de mourir pour la patrie, qui est la somme de tous c
nt pourrais-je être obligé de mourir pour la patrie, qui est la somme de tous ceux-ci ? Le fait d’en ajouter un de plus ch
de mourir pour la patrie, qui est la somme de tous ceux-ci ? Le fait d’ en ajouter un de plus change-t-il la qualité du de
irait-on pas à un paradoxe tel qu’en soutenaient il y a une vingtaine d’ années de brillants écrivains, dont quelques-uns s
pas à un paradoxe tel qu’en soutenaient il y a une vingtaine d’années de brillants écrivains, dont quelques-uns sont aujou
e d’années de brillants écrivains, dont quelques-uns sont aujourd’hui d’ une académie et rougiraient si on mettait sous leu
nciennes opinions sur la patrie. La guerre nous a enseigné la réalité de ce vocable sublime et les patries se multiplient
cable sublime et les patries se multiplient au point qu’au témoignage de M. de Monzie, on en connaît aujourd’hui d’interna
au point qu’au témoignage de M. de Monzie, on en connaît aujourd’hui d’ internationales. Mais que dire de la liberté qui,
de Monzie, on en connaît aujourd’hui d’internationales. Mais que dire de la liberté qui, au xve  siècle, régnait à Rome !
 Hamilton a acheté la Judith de Mantegna qui faisait partie jusqu’ici de la collection Pembroke. Dans les trois autres var
oke. Dans les trois autres variations sur le même thème dues au génie de Mantegna, l’héroïne triomphante ne perd pas de vu
me thème dues au génie de Mantegna, l’héroïne triomphante ne perd pas de vue la tête sanglante d’Holopherne jusqu’à ce qu’
Mantegna, l’héroïne triomphante ne perd pas de vue la tête sanglante d’ Holopherne jusqu’à ce qu’elle l’ait mise dans le s
que, au contraire, elle se détourne pour ne pas voir et elle a un air de lassitude et de désespoir. Cette Judith est une e
e, elle se détourne pour ne pas voir et elle a un air de lassitude et de désespoir. Cette Judith est une expression complè
de désespoir. Cette Judith est une expression complète du génie païen de Mantegna. Tome CXXIX, numéro 485, 1er septem
ateurs D’après des observations faites par une commission médicale de Rio-de-Janeiro il est résulté que les Italiens s’
ion très insalubre située au centre du Brésil, durant la construction d’ une voie ferrée, le nombre des décès parmi les ouv
hemin de fer en question. Mais, d’après ce qu’on sait, leurs facultés d’ adaptation aux colonies sont également très grande
ujours dans une cage sur le Capitole une louve qui rappelle l’origine de la ville. Morte au commencement de la guerre, la
e une louve qui rappelle l’origine de la ville. Morte au commencement de la guerre, la bête symbolique n’avait pas encore
e symbolique n’avait pas encore été remplacée. Jusqu’à présent, c’est de Brescia que venait généralement la louve du Capit
lement la louve du Capitole. Mais celle-ci a été offerte à la commune de Rome par la ville de Tarente. Ainsi à Tarente, il
pitole. Mais celle-ci a été offerte à la commune de Rome par la ville de Tarente. Ainsi à Tarente, il y a des loups ! Qui
ru ? On savait qu’on y dansait la tarentelle, qu’il y avait la mer et d’ excellents poissons préparés de façon à faire fair
a belle Tarente est devenue une ville industrielle, un port important de l’arrière, et la louve s’est trouvée là tout natu
ment, poussée par son instinct sanguinaire, de même que ce petit juif de Hongrie qui fut à la guerre et, pris d’un grand e
re, de même que ce petit juif de Hongrie qui fut à la guerre et, pris d’ un grand enthousiasme, marcha de l’avant et au bou
Hongrie qui fut à la guerre et, pris d’un grand enthousiasme, marcha de l’avant et au bout de quelques jours se retrouva
au bout de quelques jours se retrouva tout naturellement aux environs de Budapest où, avec un courage effrayant, il racont
mes le cueillirent. Du reste, « la jeune Tarentine » ne fut pas sotte d’ aller faire un tour dans les Giardini del Peripato
da Palestrina Le révérendissime chanoine Raphaël Casimiri, maître de chapelle de l’archibasilique de Saint-Jean-de-Lat
na Le révérendissime chanoine Raphaël Casimiri, maître de chapelle de l’archibasilique de Saint-Jean-de-Latran, vient d
ime chanoine Raphaël Casimiri, maître de chapelle de l’archibasilique de Saint-Jean-de-Latran, vient de publier de nouveau
hapelle de l’archibasilique de Saint-Jean-de-Latran, vient de publier de nouveaux documents biographiques sur le princeps
entre 1525 et 1526. En 1537, on le trouve parmi les enfants de chœur de Sainte-Marie-Majeure, où, selon la tradition, et
ntes in eadem ecclesia. En 1544, il signe un contrat avec le chapitre de la cathédrale de Palestrina pour le service chora
lesia. En 1544, il signe un contrat avec le chapitre de la cathédrale de Palestrina pour le service choral, l’enseignement
ur le service choral, l’enseignement des enfants de chœur et la tenue de l’orgue à Sant’Agapito. En 1550, il devint maître
hœur et la tenue de l’orgue à Sant’Agapito. En 1550, il devint maître de chapelle à Saint-Pierre de Rome et, en 1555, chan
evint maître de chapelle à Saint-Pierre de Rome et, en 1555, chanteur de la chapelle papale, office qu’il dut abandonner q
’il dut abandonner quelques mois plus tard à la suite du motu proprio de Paul IV qui excluait de la chapelle les hommes ma
ues mois plus tard à la suite du motu proprio de Paul IV qui excluait de la chapelle les hommes mariés. Il passa à Saint-J
ù il resta jusqu’en février 1561, et, le 1er mars, il devenait maître de chapelle à Sainte-Marie-Majeure. Après la mort de
il devenait maître de chapelle à Sainte-Marie-Majeure. Après la mort de sa femme, il revint à la direction de la chapelle
te-Marie-Majeure. Après la mort de sa femme, il revint à la direction de la chapelle de Saint-Pierre au Vatican en 1571. L
e. Après la mort de sa femme, il revint à la direction de la chapelle de Saint-Pierre au Vatican en 1571. Les recherches d
ion de la chapelle de Saint-Pierre au Vatican en 1571. Les recherches de Casimiri détruisent les légendes qui montraient P
ui montraient Palestrina aux prises avec la faim et vivant uniquement d’ eau fraîche et de musique. Qui vit plus de quat
estrina aux prises avec la faim et vivant uniquement d’eau fraîche et de musique. Qui vit plus de quatre-vingt-dix ans 
aim et vivant uniquement d’eau fraîche et de musique. Qui vit plus de quatre-vingt-dix ans ? Le recensement de 1911
musique. Qui vit plus de quatre-vingt-dix ans ? Le recensement de 1911 a montré qu’il vivait cette année-là en Ital
montré qu’il vivait cette année-là en Italie 12 926 personnes de plus de 90 ans. En voici le tableau instructif : P
profession où les deux sexes atteignent la plus longue vie est celle d’ oisifs. On s’en doutait un peu. La profession de p
longue vie est celle d’oisifs. On s’en doutait un peu. La profession de propriétaire convient beaucoup mieux aux femmes q
gtemps que les cultivatrices et les bergères. D’autre part, le métier de prisonnier ne convient à aucun des deux sexes ; l
s, la mauvaise foi et l’ignorance. L’opinion publique, non plus celle d’ une élite choisie des deux nations sœurs, s’orient
d’une élite choisie des deux nations sœurs, s’oriente vers le concept de la nécessité d’une complète et féconde entente in
sie des deux nations sœurs, s’oriente vers le concept de la nécessité d’ une complète et féconde entente intellectuelle, qu
les communications spirituelles des deux peuples était la seule cause d’ un dissentiment non substantiel, ni, à plus forte
t les embûches des ennemis intérieurs et du dehors, la morgue (boria) de certains professeurs et l’ignorance crasse de que
hors, la morgue (boria) de certains professeurs et l’ignorance crasse de quelques classes dirigeantes. C’étaient là les fo
nœuvrant, avec une perfidie aussi sournoise que zélée, les mouvements de son armée occulte pour une offensive préparée dan
réparée dans l’ombre et dont la lutte présente, qu’il serait superflu de caractériser, était destinée à n’être que le simp
être que le simple épilogue. Simple ? Point autant qu’on serait tenté de se l’imaginer. Comme l’écrit fort bien M. di Bels
on, plutôt littéraire, se voyait contrecarrée par un puissant courant d’ idées germanophiles à base de « Realpolitik », que
ealpolitik », que fortifiait, nous le croyons fort, certaine tendance de l’enseignement supérieur. Il a fallu que l’Allema
uestion, nous en trouvons le programme in nuce dans la fameuse lettre de Bismarck à Mazzini, qui est de 1868. Elle exprime
ogramme in nuce dans la fameuse lettre de Bismarck à Mazzini, qui est de 1868. Elle exprime le leit-motiv si amplement dév
ison triplicienne, l’infortuné pèlerinage royal à Berlin, sans parler de menus airs, tout aussi ridicules, ou tragiques. M
irs, tout aussi ridicules, ou tragiques. Mais il ne sera pas superflu de citer ici l’épître du chancelier au démocrate gén
er au démocrate génois en ses passages caractéristiques : L’affinité de langue et de race, l’analogie des conceptions mor
te génois en ses passages caractéristiques : L’affinité de langue et de race, l’analogie des conceptions morales et des m
nalogie des conceptions morales et des mœurs comptent peu en matières d’ alliances. Celles-ci s’appuient uniquement sur l’i
uand deux États occupent des situations géographiques leur permettant de développer leur activité spécifique et d’augmente
ographiques leur permettant de développer leur activité spécifique et d’ augmenter à l’infini leur propre pouvoir par l’ind
uvoir par l’industrie, le commerce et la guerre sans que la puissance de l’un s’oppose le moins du monde à celle de l’autr
erre sans que la puissance de l’un s’oppose le moins du monde à celle de l’autre, alors ces deux États sont et doivent êtr
situation géographique est telle que l’un ne peut accroître sa sphère d’ action sans porter dommage à l’autre ; quand le co
nd ; quand, en un mot, ils ont les mêmes objectifs et que l’obtention de l’un de ces objectifs par l’un des rivaux met l’a
nd, en un mot, ils ont les mêmes objectifs et que l’obtention de l’un de ces objectifs par l’un des rivaux met l’autre dan
de ces objectifs par l’un des rivaux met l’autre dans l’impossibilité d’ arriver à ses fins, alors non seulement une allian
, mais encore il existe entre les deux États une rivalité fatale qui, d’ un moment à l’autre, peut les transformer en ennem
autre, peut les transformer en ennemis. Or, il est facile, en partant de ces principes absolument raisonnables, de déduire
, il est facile, en partant de ces principes absolument raisonnables, de déduire quelle est l’alliée naturelle de l’Italie
pes absolument raisonnables, de déduire quelle est l’alliée naturelle de l’Italie et quelle est sa rivale naturelle. L’all
lle de l’Italie et quelle est sa rivale naturelle. L’alliée naturelle de l’Italie, c’est l’Allemagne. Sa rivale naturelle,
monde ne se peut plus changer. Le monde a jeté entre elles une pomme de discorde et elles ne cesseront jamais d’être en l
a jeté entre elles une pomme de discorde et elles ne cesseront jamais d’ être en lutte. Cette pomme, c’est la Méditerranée,
régions les plus privilégiées du ciel. Ne serait-ce donc pas sottise de croire que la France puisse voir sans jalousie l’
i profondément dans la Méditerranée, où elle possède un développement de côtes qui est le plus beau, le plus peuplé et le
pement de côtes qui est le plus beau, le plus peuplé et le plus riche de toute cette mer et forme la voie la plus directe
diterranée. Cette mer n’est pas un héritage à partager. La domination de la Méditerranée appartient incontestablement à l’
ée appartient incontestablement à l’Italie, qui y possède une étendue de côtes douze fois supérieure à la France. Marseill
Livourne, Naples, Palerme, Ancône, Venise et Trieste (sic). Maîtrise de la Méditerranée : telle doit être la préoccupatio
trise de la Méditerranée : telle doit être la préoccupation constante de l’Italie, le but de ses ministres, le fondement d
anée : telle doit être la préoccupation constante de l’Italie, le but de ses ministres, le fondement de sa politique… Ces
cupation constante de l’Italie, le but de ses ministres, le fondement de sa politique… Ces sophismes ont conditionné l’hi
de sa politique… Ces sophismes ont conditionné l’histoire politique de l’Italie depuis près d’un demi-siècle et quand Cr
ophismes ont conditionné l’histoire politique de l’Italie depuis près d’ un demi-siècle et quand Crispi déclarera, dans cet
gner mais tout à y perdre », sera-t-il autre chose qu’un pâle épigone de Bismarck ? Pendant ce temps, les Mommsen pratiqua
t ce temps, les Mommsen pratiquaient, ardemment suivis par une légion de dii minores, le brigandage érudit dans la péninsu
i s’étaient passionnément mis à leur école. Vainement Carducci, poète de l’Idée Latine, dévoilait-il le péril : L’Italie
écrivait-il, a voulu se renouveler et elle s’est dénaturée. Oublieuse de Galilée, oublieuse du Vinci, elle a substitué à l
use du Vinci, elle a substitué à la science la micrologie. Négligeant de rechercher tout ce que Wagner doit à Spontini et
Wagner doit à Spontini et à Palestrina, elle a troublé la divine onde de ses mélodies. Elle a germanisé sa culture, contre
s mélodies. Elle a germanisé sa culture, contre toutes les traditions de ses humanistes. Et, au milieu de ce bouleversemen
tions de ses humanistes. Et, au milieu de ce bouleversement, les voix de professeurs italiens d’anthropologie s’élevèrent,
Et, au milieu de ce bouleversement, les voix de professeurs italiens d’ anthropologie s’élevèrent, qui récitaient la nécro
rs italiens d’anthropologie s’élevèrent, qui récitaient la nécrologie de la race… Dirons-nous que le mal, enfin constaté
volontairement l’optimisme. L’autre jour, dans un des grands journaux de Gênes — le Corriere Mercantile du 8 août, — M. Ma
le Corriere Mercantile du 8 août, — M. Mario Mascardi évoquait le sac de la villa de D’Annunzio et son exil en France et o
exil en France et opposait à ces épisodes douloureux la germanophilie de Giovanni Segantini, telle qu’elle s’exprime, et d
x la germanophilie de Giovanni Segantini, telle qu’elle s’exprime, et de façon si crue, dans ses écrits, publiés par sa fi
ontrebalancée, d’ailleurs, par une anglophilie de même nature — était d’ essence purement commerciale, étant due à ce que l
s indices— et, ce qui est plus grave, contemporains — ne laissent pas d’ inquiéter nos amis clairvoyants d’Italie sur la pe
ve, contemporains — ne laissent pas d’inquiéter nos amis clairvoyants d’ Italie sur la permanence, chez quelques écrivains,
mis clairvoyants d’Italie sur la permanence, chez quelques écrivains, d’ un état d’esprit manifestement en contradiction av
t qui inspireront demain la nouvelle assiette politique et économique de l’Europe. C’est ainsi — pour ne citer qu’un exemp
ogue Vilfredo Pareto a publié dans le fascicule du 31 juillet dernier de la très sérieuse Rivista d’Italia — avec, il est
e la très sérieuse Rivista d’Italia — avec, il est vrai, les réserves de la Rédaction — un article sur le « soi-disant pri
 » où beaucoup de finesse est gâchée à démontrer qu’il est impossible de fournir une rigoureuse définition dudit principe
 ici nous voguons en plein sophisme — que son corollaire, le principe de la liberté des peuples, n’a aucune force pour rés
12 août), M. Luigi Perona a réduit à sa juste valeur l’argumentation de M. Pareto, qui parle non seulement du point de vu
ien était offensante pour l’Amérique la thèse du savant collaborateur de la Rivista d’Italia. Je me demande, dit-il, s’il
l, s’il est licite — pendant que tous les hommes cultivés s’efforcent d’ éclairer l’opinion publique pour éliminer, conform
ormément à la vérité, les défiances interalliées, faisant ainsi œuvre de sain patriotisme, — que l’une des plus hautes int
œuvre de sain patriotisme, — que l’une des plus hautes intelligences d’ Italie tente de dédaigner de la sorte un puissant
patriotisme, — que l’une des plus hautes intelligences d’Italie tente de dédaigner de la sorte un puissant allié qu’il y a
— que l’une des plus hautes intelligences d’Italie tente de dédaigner de la sorte un puissant allié qu’il y a un mois nous
paradoxe — et son proche parent, le sophisme — sont l’un des éléments de la pensée humaine. Nul ne songera, d’ailleurs, à
humaine. Nul ne songera, d’ailleurs, à l’établissement, après-guerre, d’ une sorte d’orthodoxie intellectuelle interalliée.
ne songera, d’ailleurs, à l’établissement, après-guerre, d’une sorte d’ orthodoxie intellectuelle interalliée. Sous ces ré
interalliée. Sous ces réserves, nous estimons qu’il sera intéressant de suivre, dans la pensée d’Italie, les derniers sur
erves, nous estimons qu’il sera intéressant de suivre, dans la pensée d’ Italie, les derniers sursauts, les spasmes d’agoni
e suivre, dans la pensée d’Italie, les derniers sursauts, les spasmes d’ agonie du germanisme moribond… À l’étranger. À
ptembre 1918, p. 359-365 [359-363]. Jusqu’ici, l’Angleterre n’a cessé de passer en Europe pour la nation individualiste pa
on individualiste par excellence. Qu’adviendra-t-il, après la guerre, de cet individualisme ? C’est à quoi répond une étud
près la guerre, de cet individualisme ? C’est à quoi répond une étude de M. E. Rota, dans la Revue des Nations latines. En
gonistes parce que leur concordance harmonique présuppose une société d’ individus parfaits, ont réglé le développement de
ésuppose une société d’individus parfaits, ont réglé le développement de la vie anglaise au cours du xixe  siècle : l’une
vie anglaise au cours du xixe  siècle : l’une reflète les caractères de la race et forme le fil conducteur de toute son h
 : l’une reflète les caractères de la race et forme le fil conducteur de toute son histoire ; l’autre, qui est l’âme de la
orme le fil conducteur de toute son histoire ; l’autre, qui est l’âme de la démocratie, exprime les tendances idéales de l
’autre, qui est l’âme de la démocratie, exprime les tendances idéales de la vie moderne ; l’une seconde l’indépendance des
e ; l’une seconde l’indépendance des personnes et développe leur sens de la responsabilité ; l’autre tend à limiter les po
leur sens de la responsabilité ; l’autre tend à limiter les pouvoirs de l’individu en faveur de l’État pour qu’il exerce
gal à lui-même ; il s’est modifié selon les époques, et s’est enrichi d’ humanisme, s’est conformé à la loi des besoins uni
i des besoins universels, sans renoncer pour cela aux droits suprêmes de l’esprit. Il est comme un père affectueux, mais i
comme un père affectueux, mais intelligent, qui subvient aux besoins de son fils, sans rien abdiquer des droits de la pat
, qui subvient aux besoins de son fils, sans rien abdiquer des droits de la paternité. Sa docilité, unie à sa fermeté, per
es droits de la paternité. Sa docilité, unie à sa fermeté, permettent de croire que le peuple anglais pourra, le drame fin
le drame fini ; reprendre sa marche par les chemins du monde, dégagé de la tutelle de l’État, douloureuse nécessité du mo
 ; reprendre sa marche par les chemins du monde, dégagé de la tutelle de l’État, douloureuse nécessité du moment actuel, s
« self-help » puisse être un danger pour la collectivité. L’histoire de l’Angleterre s’est faite par les seules forces du
i n’a puisé qu’en lui-même et dans la mer qui l’encercle ses éléments de vie. L’Angleterre s’est laissée influencer par le
ervateur, comme elle ne s’est pas laissé dominer, durant les périodes de crise, plus qu’il n’était Nécessaire pour pouvoir
re pour pouvoir ensuite les surmonter. Elle n’a pas perdu son temps à de longs arrêts stériles, comme elle n’a pas cherché
iciel et contraire à la nature des choses. Elle n’a pas eu l’illusion de pouvoir aller de l’avant suivant un plan rigoureu
e à la nature des choses. Elle n’a pas eu l’illusion de pouvoir aller de l’avant suivant un plan rigoureusement établi, et
ant suivant un plan rigoureusement établi, et s’est bornée à pourvoir de la façon la plus pratique aux exigences de chaque
et s’est bornée à pourvoir de la façon la plus pratique aux exigences de chaque époque qui surgissait. L’Angleterre ne s’e
sait. L’Angleterre ne s’est pas trouvée dans la douloureuse nécessité de détruire ce qu’elle avait édifié ; elle a constru
le avait édifié ; elle a construit jour après jour, selon les données de l’expérience, et avec une répugnance méthodique p
ellement, sans hâte ni découragement subit, et aux différentes phases de son évolution historique on constate, semble-t-il
de son évolution historique on constate, semble-t-il, le même miracle de génération spontanée, qui frappe le mineur quand
ineur quand son pic s’abat à travers les richesses illimitées du sein de la terre. L’harmonie de l’ensemble est le produit
at à travers les richesses illimitées du sein de la terre. L’harmonie de l’ensemble est le produit d’une identité de carac
limitées du sein de la terre. L’harmonie de l’ensemble est le produit d’ une identité de caractères plutôt que d’un accord
n de la terre. L’harmonie de l’ensemble est le produit d’une identité de caractères plutôt que d’un accord préétabli ; com
de l’ensemble est le produit d’une identité de caractères plutôt que d’ un accord préétabli ; comme les plus grandes cités
tères plutôt que d’un accord préétabli ; comme les plus grandes cités d’ Angleterre se sont formées peu à peu, maison par m
peu, maison par maison, et non selon un plan déterminé ou une vision d’ art convenue, mais pour économiser le terrain ou p
vision d’art convenue, mais pour économiser le terrain ou par la loi d’ une orientation commune. Le sens de l’équilibre es
conomiser le terrain ou par la loi d’une orientation commune. Le sens de l’équilibre est l’âme secrète de l’histoire angla
i d’une orientation commune. Le sens de l’équilibre est l’âme secrète de l’histoire anglaise. Il ressort à la surface aux
alors sa fonction directive. …………………………………………………………………… L’occupation de l’île a été l’effet d’une conquête ; des rapports
ctive. …………………………………………………………………… L’occupation de l’île a été l’effet d’ une conquête ; des rapports de parenté avec les dy
……… L’occupation de l’île a été l’effet d’une conquête ; des rapports de parenté avec les dynasties du continent ont valu
té avec les dynasties du continent ont valu à l’Angleterre des crises d’ une extrême violence, des luttes politiques et des
ne s’y est formé aucune caste militaire, parasite des autres classes de la société. La féodalité même qui a suivi la conq
armes, mais a pris part à la vie du pays, collaborant à la formation de l’idéal moderne, à l’éducation de l’individu, à l
du pays, collaborant à la formation de l’idéal moderne, à l’éducation de l’individu, à l’accroissement de la puissance nat
on de l’idéal moderne, à l’éducation de l’individu, à l’accroissement de la puissance nationale. …………………………………………………………………
tion, supérieure et élémentaire, était une affaire privée. La stupeur de Pasquale Villari allant en Angleterre pour y étud
le fonctionnement scolaire, et n’arrivant pas à y trouver un ministre de l’Instruction Publique, est à ce sujet caractéris
ue. Les écoles, et en général les œuvres philanthropiques, les asiles de mendicité, les maisons de correction, les refuges
ral les œuvres philanthropiques, les asiles de mendicité, les maisons de correction, les refuges pour la vieillesse, etc.,
ptions privées, par les soins des différentes églises protestantes ou de bienfaiteurs volontaires. Magnifique exemple de l
lises protestantes ou de bienfaiteurs volontaires. Magnifique exemple de l’attachement des particuliers au bien public, pr
iers au bien public, preuve suprême des traditions aristocratiques et de la solidarité humaine en Angleterre, et d’autant
ditions aristocratiques et de la solidarité humaine en Angleterre, et d’ autant plus significative si l’on songe qu’en ce p
ps les plus reculés la taxe pour les pauvres, atténuation au principe de la charité légale. L’État n’entrave pas l’action
ation au principe de la charité légale. L’État n’entrave pas l’action de l’individu, comme celle-ci n’entrave pas l’action
ave pas l’action de l’individu, comme celle-ci n’entrave pas l’action de l’État. Chacun accomplit une œuvre socialement bi
socialement bienfaisante, sans hostilité réciproque, avec le même but d’ utilité pour la chose publique. Mettre en valeur l
re en valeur l’individu, élément permanent du progrès futur, extraire de tout homme son maximum de capacité créatrice afin
lément permanent du progrès futur, extraire de tout homme son maximum de capacité créatrice afin que chacun puisse se suff
s, tels ont été, les principes directeurs que les théoriciens anglais de la morale et de l’économie ont rationnellement dé
les principes directeurs que les théoriciens anglais de la morale et de l’économie ont rationnellement développés. ………………
mie ont rationnellement développés. …………………………………………………………………… L’idée de la solidarité sociale se développa en Angleterre
ité sociale se développa en Angleterre en même temps que le sentiment de la solidarité de la race à travers tout l’empire.
veloppa en Angleterre en même temps que le sentiment de la solidarité de la race à travers tout l’empire. Il a été reproch
la race à travers tout l’empire. Il a été reproché au peuple anglais de ne pas avoir favorisé à temps la dignité national
utable à la volonté des hommes, mais à la pensée, qui n’a pas compris de prime abord les avantages d’une liberté réciproqu
s, mais à la pensée, qui n’a pas compris de prime abord les avantages d’ une liberté réciproque. Le Moyen-Âge, si pénétré d
bord les avantages d’une liberté réciproque. Le Moyen-Âge, si pénétré de l’idée d’unité politique, n’avait jamais entrevu
vantages d’une liberté réciproque. Le Moyen-Âge, si pénétré de l’idée d’ unité politique, n’avait jamais entrevu l’autre id
unité politique, n’avait jamais entrevu l’autre idée, si essentielle, de l’unité économique, et en matière d’économie l’Eu
vu l’autre idée, si essentielle, de l’unité économique, et en matière d’ économie l’Europe presque entière en est restée à
ime. Au moyen-âge les villes luttaient entre elles pour la possession d’ un fleuve, d’un port, d’un marché, comme à l’époqu
-âge les villes luttaient entre elles pour la possession d’un fleuve, d’ un port, d’un marché, comme à l’époque moderne on
lles luttaient entre elles pour la possession d’un fleuve, d’un port, d’ un marché, comme à l’époque moderne on a vu des gu
d’un port, d’un marché, comme à l’époque moderne on a vu des guerres de concurrence entre la patrie et les colonies ; et
tions pour le même objectif. L’Angleterre s’est peu à peu débarrassée de ses préjugés marchands, et elle est passée, de la
peu à peu débarrassée de ses préjugés marchands, et elle est passée, de la politique de protectionnisme au régime de la p
rassée de ses préjugés marchands, et elle est passée, de la politique de protectionnisme au régime de la porte ouverte, co
nds, et elle est passée, de la politique de protectionnisme au régime de la porte ouverte, comme de l’idée d’empire à cell
la politique de protectionnisme au régime de la porte ouverte, comme de l’idée d’empire à celle de la libre communauté. P
que de protectionnisme au régime de la porte ouverte, comme de l’idée d’ empire à celle de la libre communauté. Plus d’impé
nisme au régime de la porte ouverte, comme de l’idée d’empire à celle de la libre communauté. Plus d’impérialisme expansio
uverte, comme de l’idée d’empire à celle de la libre communauté. Plus d’ impérialisme expansionniste, mais union ; plus de
bre communauté. Plus d’impérialisme expansionniste, mais union ; plus de maîtres ni de sujets, mais une seule famille, de
. Plus d’impérialisme expansionniste, mais union ; plus de maîtres ni de sujets, mais une seule famille, de race et d’idéa
e, mais union ; plus de maîtres ni de sujets, mais une seule famille, de race et d’idéal identiques, dont les membres, lib
on ; plus de maîtres ni de sujets, mais une seule famille, de race et d’ idéal identiques, dont les membres, libres et anim
le, de race et d’idéal identiques, dont les membres, libres et animés de l’esprit individualiste, vivent chacun leur propr
se retrouver unis et à mourir sur un même champ de bataille, citoyens d’ une seule patrie. Deux faits distincts démontrent
ransformation : c’est qu’on puisse voir le général Botha, le champion de l’indépendance boër, être aujourd’hui le chef de
l Botha, le champion de l’indépendance boër, être aujourd’hui le chef de la Fédération de l’Afrique du Sud et gouverner de
ion de l’indépendance boër, être aujourd’hui le chef de la Fédération de l’Afrique du Sud et gouverner des Anglais et des
que du Sud et gouverner des Anglais et des Boërs selon les traditions de la liberté britannique ; et Lloyd George, chef du
s de la liberté britannique ; et Lloyd George, chef du Cabinet et âme de la Guerre, alors qu’il y a quelques années, il n’
elques années, il n’était qu’un obscur avocat gallois et dut s’enfuir de Manchester, sous un déguisement, à cause de son o
…………… L’histoire du peuple anglais à toutes les époques nous interdit de croire qu’une brève période de guerre, si complex
ais à toutes les époques nous interdit de croire qu’une brève période de guerre, si complexe soit-elle, puisse produire un
sse produire une évolution sociale nouvelle et décisive pour l’avenir de l’Angleterre, et qui paisse effacer les caractéri
qui paisse effacer les caractéristiques traditionnelles et les vertus de l’âme anglaise. Si on veut enchaîner l’avenir pol
les vertus de l’âme anglaise. Si on veut enchaîner l’avenir politique d’ un peuple, qui a fait lui-même son histoire, aux r
d’un peuple, qui a fait lui-même son histoire, aux résidus politiques d’ une guerre qui fait partie de cette histoire même,
ême son histoire, aux résidus politiques d’une guerre qui fait partie de cette histoire même, et qu’il a dû subir contré s
sa volonté, interrompant ainsi son évolution naturelle, c’est perdre de vue la réalité pour suivre le mirage d’une doctri
ution naturelle, c’est perdre de vue la réalité pour suivre le mirage d’ une doctrine dont la vérité est encore à démontrer
at centralisateur, qui subordonne l’économie à la politique, — source de dissensions ; qui multiplie l’ingérence des contr
rce de dissensions ; qui multiplie l’ingérence des contrôles, — cause de lenteurs, et âme de la funeste bureaucratie ; qui
qui multiplie l’ingérence des contrôles, — cause de lenteurs, et âme de la funeste bureaucratie ; qui accumule les lois p
umule les lois protectrices du travail, — c’est-à-dire l’interdiction de travailler ; qui, en somme, substitue le caporali
poralisme à la liberté) cette doctrine n’est au fond qu’une tentative de germanisation du monde. Si le collectivisme est l
e germanisation du monde. Si le collectivisme est la forme économique de l’avenir, de sûrs indices font présumer qu’il s’é
on du monde. Si le collectivisme est la forme économique de l’avenir, de sûrs indices font présumer qu’il s’établira en An
il s’établira en Angleterre avant tous les autres pays, sans produire d’ altérations morales et sans imposer la renonciatio
e d’altérations morales et sans imposer la renonciation aux aptitudes d’ autonomie nationale… …………………………………………………………………… En
………… En Angleterre, le problème économique a toujours été un problème de mentalité et de caractère, comme tous les problèm
re, le problème économique a toujours été un problème de mentalité et de caractère, comme tous les problèmes. Pour elle, p
’est agir ; et quand une vérité a été comprise et est arrivée à l’âme de la nation, tous les partis, sans hésitation, la t
ainsi qu’est née spontanément l’association des forces nationales et de celles des colonies, à la voix puissante de la gu
des forces nationales et de celles des colonies, à la voix puissante de la guerre. La Nation, toujours unie pour la réali
puissante de la guerre. La Nation, toujours unie pour la réalisation d’ un idéal bienfaisant, l’est de même pour réagir co
nfaisant, l’est de même pour réagir contre les aberrations solitaires de quelques cerveaux échauffés et les prétentions im
s impérialistes insensées. Toutes les classes productrices refusèrent de s’associer aux agitations protectionnistes de Cha
productrices refusèrent de s’associer aux agitations protectionnistes de Chamberlain. Pourquoi donc souhaiter que l’Anglet
e Chamberlain. Pourquoi donc souhaiter que l’Angleterre soit la proie de l’État-minotaure, puisque l’individualisme anglai
État-minotaure, puisque l’individualisme anglais contient des trésors d’ énergie sociale et de sympathie humaine ? On ne pe
ue l’individualisme anglais contient des trésors d’énergie sociale et de sympathie humaine ? On ne peut expliquer l’histoi
simple théorie des profits et pertes, et c’est le peuple anglais qui de tous contient le plus de substance sentimentale.
ts et pertes, et c’est le peuple anglais qui de tous contient le plus de substance sentimentale. On retrouve cet esprit de
us contient le plus de substance sentimentale. On retrouve cet esprit de pur idéal dans l’exode au-delà des mers des purit
ode au-delà des mers des puritains vers la liberté ; dans les voyages d’ exploration au pôle, ou il n’y a ni terres à culti
n’y a en perspective que la mort, dans des solitudes désolées. C’est de l’histoire, et c’est aussi la vie de tous les jou
ns des solitudes désolées. C’est de l’histoire, et c’est aussi la vie de tous les jours, en dépit de toute® les contradict
ns cesse dans la vie anglaise, et qui ne sont que produits subjectifs d’ une mentalité différente. L’Angleterre craignait d
roduits subjectifs d’une mentalité différente. L’Angleterre craignait de perdre, avec le tunnel sous la Manche, ses privil
ter son destin dans la fournaise occidentale. Elle faisait profession de pacifisme et d’antimilitarisme, et cependant elle
ans la fournaise occidentale. Elle faisait profession de pacifisme et d’ antimilitarisme, et cependant elle a pu donner à s
endant elle a pu donner à son armée, en quelques heures, une phalange de volontaires, en nombre tel, qu’il a été nécessair
s, une phalange de volontaires, en nombre tel, qu’il a été nécessaire d’ organiser un service d’ordre devant les bureaux de
ntaires, en nombre tel, qu’il a été nécessaire d’organiser un service d’ ordre devant les bureaux de recrutement. On croyai
il a été nécessaire d’organiser un service d’ordre devant les bureaux de recrutement. On croyait, sur des apparences, à la
fraternellement et à l’unanimité. Est-il une preuve plus convaincante de la supériorité pratique et morale d’un régime bas
-il une preuve plus convaincante de la supériorité pratique et morale d’ un régime basé sur la liberté individuelle, en com
basé sur la liberté individuelle, en comparaison de tous les systèmes de syndicat gouvernemental ? L’avenir de l’Angleterr
omparaison de tous les systèmes de syndicat gouvernemental ? L’avenir de l’Angleterre est encore dans ses caractéristiques
actéristiques traditionnelles et dans son individualisme : l’habitude de chacun de compter sur soi, de se gouverner lui-mê
ues traditionnelles et dans son individualisme : l’habitude de chacun de compter sur soi, de se gouverner lui-même, de for
et dans son individualisme : l’habitude de chacun de compter sur soi, de se gouverner lui-même, de fortifier sa volonté, d
 : l’habitude de chacun de compter sur soi, de se gouverner lui-même, de fortifier sa volonté, de cultiver le sentiment de
e compter sur soi, de se gouverner lui-même, de fortifier sa volonté, de cultiver le sentiment de l’honneur et le loyalism
gouverner lui-même, de fortifier sa volonté, de cultiver le sentiment de l’honneur et le loyalisme, de vibrer avec les for
er sa volonté, de cultiver le sentiment de l’honneur et le loyalisme, de vibrer avec les forces de la nature, de chercher
le sentiment de l’honneur et le loyalisme, de vibrer avec les forces de la nature, de chercher dans les mystères de la pe
de l’honneur et le loyalisme, de vibrer avec les forces de la nature, de chercher dans les mystères de la personnalité les
de vibrer avec les forces de la nature, de chercher dans les mystères de la personnalité les énergies qui y sommeillent da
s de la personnalité les énergies qui y sommeillent dans l’indolence, de cultiver la conscience et le sentiment du devoir,
ans l’indolence, de cultiver la conscience et le sentiment du devoir, d’ exciter le self-control et le sens de la responsab
ience et le sentiment du devoir, d’exciter le self-control et le sens de la responsabilité. Tel doit être le programme de
f-control et le sens de la responsabilité. Tel doit être le programme de rééducation sociale de l’Europe future, plutôt qu
la responsabilité. Tel doit être le programme de rééducation sociale de l’Europe future, plutôt que l’étatisme d’outre-Rh
amme de rééducation sociale de l’Europe future, plutôt que l’étatisme d’ outre-Rhin. Échos [extraits] Mercure [Guill
embre 1918, p. 376-384 [377, 381, 382, 383-384]. Où est la bannière d’ Oberdan ? En 1882, quand parvint en Italie la n
ologne se forma un comité national, présidé par Carducci, dans le but d’ honorer par un marbre le nom d’Oberdan. Une souscr
nal, présidé par Carducci, dans le but d’honorer par un marbre le nom d’ Oberdan. Une souscription fournit l’argent nécessa
fournit l’argent nécessaire à ériger un buste du martyr dans la salle de la Société ouvrière bolonaise. Il restait une pet
été ouvrière bolonaise. Il restait une petite somme qui, sur le désir de Carducci, fut déposée dans un établissement de cr
omme qui, sur le désir de Carducci, fut déposée dans un établissement de crédit et destinée à l’achat d’un drapeau pour un
ci, fut déposée dans un établissement de crédit et destinée à l’achat d’ un drapeau pour un corps de volontaires italiens q
blissement de crédit et destinée à l’achat d’un drapeau pour un corps de volontaires italiens qui, avec l’armée, vengerait
rps de volontaires italiens qui, avec l’armée, vengerait l’assassinat d’ Oberdan et revendiquerait les provinces assujettie
u comité constitué en 1882 que le moment était venu de déférer au vœu de Carducci. On fit broder sur un beau drapeau de so
venu de déférer au vœu de Carducci. On fit broder sur un beau drapeau de soie tricolore, en caractères d’or, le nom de Gug
i. On fit broder sur un beau drapeau de soie tricolore, en caractères d’ or, le nom de Guglielmo Oberdan. Depuis il n’en a
der sur un beau drapeau de soie tricolore, en caractères d’or, le nom de Guglielmo Oberdan. Depuis il n’en a plus été parl
naire du père Angelo Secchi, l’astronome illustre qui mérita le titre d’ historien du ciel. Il ne manquait pas d’intuition
illustre qui mérita le titre d’historien du ciel. Il ne manquait pas d’ intuition pour les choses de la terre et, lors de
e d’historien du ciel. Il ne manquait pas d’intuition pour les choses de la terre et, lors de son premier voyage à Londres
ville. « Nous chercherons un Italien », dit le père Secchi à l’enfant de quinze ans qui l’accompagnait et qui raconta la c
êta devant l’un deux et lui dit : « Bongiorno ! Lei e italiano. » Et de fait c’était un Italien qui devint son hôte et so
lui procurer des renseignements touchant le jeune Tonuzzo Hector, âgé de trois ans et demi, qui, le 28 octobre 1917, à 8 h
trois ans et demi, qui, le 28 octobre 1917, à 8 h. 30, à un kilomètre d’ Udine, fut confié par sa mère, Mme Angiolina Moro
petit Hector et, malgré toutes les recherches faites, n’en a plus eu de nouvelles. Tout commentaire affaiblirait la port
n’en a plus eu de nouvelles. Tout commentaire affaiblirait la portée de cette annonce qui rappelle un événement comme en
t le corps des Bersagliers, ces soldats italiens dont le chapeau orné de plumes de coq est célèbre. C’est le 18 juin 1836
des Bersagliers, ces soldats italiens dont le chapeau orné de plumes de coq est célèbre. C’est le 18 juin 1836 que le gén
lèbre et que les enfants des écoles chantaient autrefois est toujours d’ actualité : Le Bersaglier est fort et courageux, i
que à laquelle prirent part tous les journaux italiens. Il s’agissait de la politique du gouvernement italien à l’égard de
olitique du gouvernement italien à l’égard des nationalités opprimées de l’Autriche-Hongrie. Le grand organe de Milan repr
ard des nationalités opprimées de l’Autriche-Hongrie. Le grand organe de Milan reprochait au baron Sonnino, ministre des A
Milan reprochait au baron Sonnino, ministre des Affaires Étrangères, de n’être pas d’accord avec M. Orlando, président du
aire. » Nul plus que nous qui, en France, avons suivi cette campagne de la presse italienne, ne se réjouira de la voir ab
ce, avons suivi cette campagne de la presse italienne, ne se réjouira de la voir aboutir à une politique nette et claire d
donc que l’apaisement s’est fait en Italie et que l’ardente polémique de ces dernières semaines est déjà un souvenir du pa
ines est déjà un souvenir du passé, nous pouvons l’examiner avec plus de sérénité. Elle nous apparaît comme ayant été émin
à nous-mêmes. Elle éclaire certains points obscurs dans la politique de guerre des Alliés, et le proverbe a bien raison :
ans la politique de guerre des Alliés, et le proverbe a bien raison : de la discussion naît la lumière. Nous pouvons maint
e. Nous pouvons maintenant comprendre pourquoi, dans les déclarations de l’Entente, les diverses nationalités de la Monarc
urquoi, dans les déclarations de l’Entente, les diverses nationalités de la Monarchie dualiste ont joui de traitements for
’Entente, les diverses nationalités de la Monarchie dualiste ont joui de traitements fort différents ; pourquoi, alors que
traitements fort différents ; pourquoi, alors que la, reconstitution de la Pologne devenait par la déclaration de Versail
lors que la, reconstitution de la Pologne devenait par la déclaration de Versailles un de nos buts de guerre, les Tchécosl
nstitution de la Pologne devenait par la déclaration de Versailles un de nos buts de guerre, les Tchécoslovaques et les Yo
e la Pologne devenait par la déclaration de Versailles un de nos buts de guerre, les Tchécoslovaques et les Yougoslaves ne
e guerre, les Tchécoslovaques et les Yougoslaves ne recueillaient que de vagues sympathies. La volonté de maintenir dans t
les Yougoslaves ne recueillaient que de vagues sympathies. La volonté de maintenir dans toute son intégrité le traité sign
e des frontières stratégiques et presque toutes les côtes et les îles de l’Adriatique, était sans doute la cause de cet ét
utes les côtes et les îles de l’Adriatique, était sans doute la cause de cet état de choses. C’est aussi et surtout cette
iornale d’Italia l’avait affirmé, le Ministre des affaires étrangères d’ Italie parfaitement d’accord avec le président du
nous savions aussi que « les paroles si éloquentes prononcées en tant d’ occasions par M. Orlando sont parties de son cœur
éloquentes prononcées en tant d’occasions par M. Orlando sont parties de son cœur et de son cerveau aussi bien que du cœur
oncées en tant d’occasions par M. Orlando sont parties de son cœur et de son cerveau aussi bien que du cœur et du cerveau
es de son cœur et de son cerveau aussi bien que du cœur et du cerveau de M. Sonnino ». Nous connaissions d’ailleurs les ac
lovaques et nous savions que si ces actes ne portent pas la signature de M. Sonnino, celui-ci ne les répudiait pas. Il res
ne les répudiait pas. Il restait les Yougoslaves. La polémique permit d’ éclairer l’opinion publique sur leur rôle. Le 19 a
bon conseil. Il appartient aux nationalités opprimées, écrivait-il, de coopérer aussi vaillamment, aussi héroïquement qu
ussi vaillamment, aussi héroïquement que l’a fait la Bohême à l’œuvre de libération pour laquelle l’Italie a prodigué le s
ême à l’œuvre de libération pour laquelle l’Italie a prodigué le sang de sa jeunesse, et lorsque l’heure de la victoire au
quelle l’Italie a prodigué le sang de sa jeunesse, et lorsque l’heure de la victoire aura sonné, l’Italie ne sera ni intra
lier ses propres intérêts vitaux avec les intérêts des autres peuples de l’Adriatique. Les Serbes, Croates et Slovènes d’
oates et Slovènes d’Autriche-Hongrie ont donné des preuves nombreuses de leur désir d’émancipation. Ils ont, chez eux comm
nes d’Autriche-Hongrie ont donné des preuves nombreuses de leur désir d’ émancipation. Ils ont, chez eux comme chez nous, a
ésir d’émancipation. Ils ont, chez eux comme chez nous, aidé la cause de l’Entente dans toute la mesure de leurs moyens. L
eux comme chez nous, aidé la cause de l’Entente dans toute la mesure de leurs moyens. La main dans la main avec les Tchéc
et même par les armes, combattu l’Autriche-Hongrie. Les déclarations de leurs députés à la Chambre autrichienne ne sont p
ustro-hongrois fit subir aux Yougoslaves. On nous permettra cependant de rappeler ce que disait au Reichsrat, le 19 octobr
s ceux qui étaient trop jeunes ou trop vieux furent destinés à mourir de faim ; le reste fut intimidé, démoralisé et désho
e, M. Vukotitch, qui représente à la Chambre autrichienne les Bouches de Cattaro, ajoutait le 6 février 1918 : La façon d
hienne les Bouches de Cattaro, ajoutait le 6 février 1918 : La façon d’ agir des autorités militaires visait non seulement
nocent et pris au dépourvu se trouva placé tout à coup sous le régime de la terreur. Seules, les horreurs de l’inquisition
placé tout à coup sous le régime de la terreur. Seules, les horreurs de l’inquisition espagnole et de la Saint-Barthélemy
ime de la terreur. Seules, les horreurs de l’inquisition espagnole et de la Saint-Barthélemy pourraient être comparées à c
e le 30 mai 1917, le jeune empereur Charles daigna rouvrir les portes de ce Reichsrat suspendu le 25 juillet 1914, il ne s
ouver l’opposition que rencontra le régime austro-hongrois. Une foule de députés, aussi bien yougoslaves que tchèques, ava
, par l’intimidation, avoir raison des autres. Cependant dès le début de la première séance, avant même toute discussion,
ne déclaration semblable à celle des Tchèques. Il y demandait l’union de tous les Serbes, Croates et Slovènes en un État l
qu’ils pardonnent aux Tchèques, sans songer que les députés italiens d’ Autriche-Hongrie n’ont même jamais osé faire aucun
déclaration ni aller, comme les Yougoslaves, jusqu’à refuser en corps de voter le budget et les crédits de guerre. Plus ta
ugoslaves, jusqu’à refuser en corps de voter le budget et les crédits de guerre. Plus tard d’ailleurs, le Club parlementai
re yougoslave, notamment dans le mémoire qu’il a adressé aux délégués de Brest-Litovsk, a précisé ses desiderata ouverteme
st-Litovsk, a précisé ses desiderata ouvertement et sans tenir compte de l’Autriche-Hongrie et de la dynastie des Habsbour
desiderata ouvertement et sans tenir compte de l’Autriche-Hongrie et de la dynastie des Habsbourg. Quand on parle de l’op
de l’Autriche-Hongrie et de la dynastie des Habsbourg. Quand on parle de l’opposition irréductible des Yougoslaves, il est
parle de l’opposition irréductible des Yougoslaves, il est difficile de les séparer des Tchèques. Dans toutes leurs décla
comme ils s’appellent, sont indissolublement solidaires. Leurs moyens de lutte sont identiques. Ils ont tous les deux form
Ils ont tous les deux formé le premier groupe des ennemis intérieurs de l’Autriche-Hongrie. À ce groupe sont venus, au co
ne sont pas les moins ardents dans la lutte. Pour montrer leur désir de libération, ils ne se sont pas contentés de simpl
. Pour montrer leur désir de libération, ils ne se sont pas contentés de simples déclarations de plus en plus radicales. I
ns de plus en plus radicales. Ils ont, dans toutes les régions du sud de l’Autriche et de la Hongrie, organisé un plébisci
s radicales. Ils ont, dans toutes les régions du sud de l’Autriche et de la Hongrie, organisé un plébiscite qui, malgré le
che et de la Hongrie, organisé un plébiscite qui, malgré les entraves de l’administration et de la police, confirme avec é
rganisé un plébiscite qui, malgré les entraves de l’administration et de la police, confirme avec évidence l’unanimité de
l’administration et de la police, confirme avec évidence l’unanimité de toute la nation. Les signatures affluent par cent
l’unanimité de toute la nation. Les signatures affluent par centaines de milliers, et telle ou telle région fait, par le n
, le nouveau président du Conseil autrichien, sentant l’impossibilité de conserver l’Autriche-Hongrie à l’Allemagne, émett
conserver l’Autriche-Hongrie à l’Allemagne, émettait récemment l’idée de transformer la monarchie dualiste en un semblant
récemment l’idée de transformer la monarchie dualiste en un semblant de fédération. Il s’attira une énergique réponse non
ui considèrent leurs questions nationales non pas comme des questions d’ ordre intérieur que le gouvernement peut régler à
r que le gouvernement peut régler à son gré, mais comme des problèmes d’ ordre international que devra résoudre la conféren
des problèmes d’ordre international que devra résoudre la conférence de la paix. C’est dire que les Yougoslaves ne veulen
ce de la paix. C’est dire que les Yougoslaves ne veulent à aucun prix d’ une politique austrophile. Ils l’ont d’ailleurs mo
d’une politique austrophile. Ils l’ont d’ailleurs montré en chassant de leurs rangs les très rares hommes politiques, com
les très rares hommes politiques, comme M. Susterchitch, qui rêvaient de réaliser le fameux trialisme, jadis cher à Franço
oins sur le front austro-italien. Le 28 juillet encore, un communiqué de l’état-major austro-hongrois attribuait à la défe
nniers yougoslaves ont présenté jusqu’à ce jour 3.900 demandes en vue d’ être enrôlés dans l’armée serbe. Deux cents offici
des prisonniers serbes, croates et slovènes que renferment les camps d’ Italie est si considérable même que le Comité youg
si considérable même que le Comité yougoslave, qui fait dans les pays de l’Entente la même œuvre anti-autrichienne que le
ernement italien pour en constituer une armée qui combattra aux côtés de nos frères latins. Après les efforts qu’ils ont f
servir notre cause, nous croyons donc qu’il est superflu aujourd’hui de demander aux Yougoslaves de nouvelles preuves de
oyons donc qu’il est superflu aujourd’hui de demander aux Yougoslaves de nouvelles preuves de leurs sentiments anti-autric
superflu aujourd’hui de demander aux Yougoslaves de nouvelles preuves de leurs sentiments anti-autrichiens. Ils méritent,
itent, autant que les Tchécoslovaques, la libération qu’ils réclament de nous. Leur programme devrait donc sans tergiversa
amme devrait donc sans tergiversation être adopté par tous les hommes d’ État de l’Entente. Si même les Yougoslaves d’Autri
opté par tous les hommes d’État de l’Entente. Si même les Yougoslaves d’ Autriche-Hongrie n’avaient pas aidé l’Entente — et
rique. Cette libération ne doit pas être une récompense, mais un acte de justice. C’est ce qu’a fort bien compris un Itali
, mais un acte de justice. C’est ce qu’a fort bien compris un Italien de Trieste qui, dans le journal slovène Edinost du 1
choisir la direction, facile à trouver, par laquelle il sera possible d’ obtenir entre les deux nations un accord durable,
incère et basé sur la justice et l’égalité ». Les partis socialistes, de leur côté, ont émis la même idée. Social-démocrat
ssages est ainsi conçu : Vu la particulière situation ethnographique de nos régions, y compris Trieste, l’assemblée invit
pris Trieste, l’assemblée invite les deux comités exécutifs régionaux de la section italienne et de la section yougoslave
nvite les deux comités exécutifs régionaux de la section italienne et de la section yougoslave du parti social-démocrate à
itation, dans des conférences tenues en commun, les points principaux de la solution de la question nationale dans les rég
es conférences tenues en commun, les points principaux de la solution de la question nationale dans les régions de l’Adria
s principaux de la solution de la question nationale dans les régions de l’Adriatique, afin que ces solutions puissent êtr
on dans un congrès qui sera réuni le plus tôt possible. Les Italiens d’ Autriche, on le voit, ont fort bien saisi que les
, c’est-à-dire en conservant une Autriche-Hongrie. Vaincue et obligée de céder à l’Italie certaines régions, cette Autrich
ait assurer l’hégémonie germano-magyare sur ces deux nations et faire d’ elles, et malgré elles, des ennemies de l’Entente.
sur ces deux nations et faire d’elles, et malgré elles, des ennemies de l’Entente. La justice s’accorde par conséquent av
ccorde par conséquent avec les intérêts des Alliés, surtout avec ceux de l’Italie, voisine immédiate de l’Empire des Habsb
intérêts des Alliés, surtout avec ceux de l’Italie, voisine immédiate de l’Empire des Habsbourg. Nous croyons savoir qu’on
connaîtra et qu’une déclaration plus nette et plus complète que celle de Versailles assurera, après notre victoire, aux Yo
urera, après notre victoire, aux Yougoslaves et aux Roumains le droit de disposer d’eux-mêmes et de s’unir à leurs congénè
notre victoire, aux Yougoslaves et aux Roumains le droit de disposer d’ eux-mêmes et de s’unir à leurs congénères. Les
, aux Yougoslaves et aux Roumains le droit de disposer d’eux-mêmes et de s’unir à leurs congénères. Les Revues Charl
ur les temps présents M. Camille Bellaigue entretient les lecteurs de la Revue des Deux Mondes (1er août) d’Arrigo Boït
laigue entretient les lecteurs de la Revue des Deux Mondes (1er août) d’ Arrigo Boïto qui vient de mourir. La presse univer
mmage unanime au caractère élevé du noble musicien qui tint à honneur de servir la gloire de son maître Verdi. La correspo
actère élevé du noble musicien qui tint à honneur de servir la gloire de son maître Verdi. La correspondance de Boïto met
à honneur de servir la gloire de son maître Verdi. La correspondance de Boïto met en relief les qualités de cœur et d’int
n maître Verdi. La correspondance de Boïto met en relief les qualités de cœur et d’intelligence de ce bel artiste. À propo
rdi. La correspondance de Boïto met en relief les qualités de cœur et d’ intelligence de ce bel artiste. À propos de son ma
ondance de Boïto met en relief les qualités de cœur et d’intelligence de ce bel artiste. À propos de son maître et de Shak
e cœur et d’intelligence de ce bel artiste. À propos de son maître et de Shakespeare, voici ce qu’il écrivait à M. Bellaig
e qu’il écrivait à M. Bellaigue : Être son fidèle serviteur et celui de l’Autre, qui naquit sur les bords de l’Avon, je n
re son fidèle serviteur et celui de l’Autre, qui naquit sur les bords de l’Avon, je ne souhaite rien de plus. Le grand vie
en de plus. Le grand vieillard bénit tes paroles ; elles sont paroles de vérité, comme ses notes, que tu as bénies… Je sen
roles de vérité, comme ses notes, que tu as bénies… Je sens le besoin de te dire merci d’avoir bien voulu trouver une plac
comme ses notes, que tu as bénies… Je sens le besoin de te dire merci d’ avoir bien voulu trouver une place pour mon nom à
rouver une place pour mon nom à côté du sien dans un coin bien intime de ta pensée. Rien ne me touche plus profondément qu
oin bien intime de ta pensée. Rien ne me touche plus profondément que de m’entendre nommer quand on parle de Lui… Celui qu
e me touche plus profondément que de m’entendre nommer quand on parle de Lui… Celui qui admire a la meilleure part. L’autr
n faite pour les compositeurs qui étaient avec orgueil leur fécondité d’ insectes et vivent dans la plus souriante autolâtr
sance, jouissance sans écart et sans limite. Deux mois après la mort de Verdi, Arrigo Boïto adressait à M. Bellaigue « ce
me : Noël et Pâques.] Je restais jusqu’au lundi. Le charme tranquille de cette visite annuelle me revient à l’esprit, avec
s du maître, la table patriarcale, strictement rituelle avec les mets d’ usage, la douceur pénétrante de l’air, et ce grand
le, strictement rituelle avec les mets d’usage, la douceur pénétrante de l’air, et ce grand palais Doria, dont il était le
Doria, dont il était le Doge. C’est la première fois que j’ose parler de lui dans une lettre. Vous voyez bien qu’il me fau
une lettre. Vous voyez bien qu’il me faut pardonner. J’étais victime d’ une espèce d’aboulie partielle. Ma pensée allait v
Vous voyez bien qu’il me faut pardonner. J’étais victime d’une espèce d’ aboulie partielle. Ma pensée allait vers vous pres
lle. Ma pensée allait vers vous presque tous les jours, sous la forme d’ un véritable remords. Vous m’écriviez de si bonnes
tous les jours, sous la forme d’un véritable remords. Vous m’écriviez de si bonnes lettres… si douces et si noblement émou
t impuissante à vous répondre, car il fallait vous dire quelque chose de cette grande mort, et je ne le pouvais pas ; j’en
. Verdi est mort. Il a emporté avec lui une dose énorme-de lumière et de chaleur vitale. Nous étions tous ensoleillés par
rt avec magnificence, comme un lutteur formidable et muet. Le silence de la mort était tombé sur lui une semaine avant de
opposer. Aussi lui a-t-il opposé une résistance héroïque. Le souffle de sa large poitrine l’a soutenu victorieusement pen
à la résignation. Mais je ne me suis jamais surpris dans un sentiment de haine contre la mort et de mépris pour cette puis
e me suis jamais surpris dans un sentiment de haine contre la mort et de mépris pour cette puissance mystérieuse, aveugle,
stérieuse, aveugle, stupide, triomphante et lâche. Il fallait la mort de ce nonagénaire pour éveiller en moi cette impress
Il la haïssait, lui aussi, car il était la plus puissante expression de vie que l’on pouvait imaginer. Il la haïssait com
fini. Il dort, comme un roi d’Espagne en son Escurial, sous une dalle de bronze qui le couvre tout entier. Avant l’entrée
, sous une dalle de bronze qui le couvre tout entier. Avant l’entrée de son pays dans la guerre, Arrigo Boïto mandait à s
ense à la France, tienne et mienne aussi. Je maudis l’infâme assassin de millions d’hommes, qui, l’ayant préparée depuis t
ance, tienne et mienne aussi. Je maudis l’infâme assassin de millions d’ hommes, qui, l’ayant préparée depuis trente ans, a
a déchaîné cette guerre. Avec Caïn et Judas, il est le grand criminel de l’humanité et, pour comble d’ironie ou de stupide
Caïn et Judas, il est le grand criminel de l’humanité et, pour comble d’ ironie ou de stupide inconscience, il se croit env
s, il est le grand criminel de l’humanité et, pour comble d’ironie ou de stupide inconscience, il se croit envoyé de Dieu.
, pour comble d’ironie ou de stupide inconscience, il se croit envoyé de Dieu. France, Belgique, Angleterre, Russie, en av
ance, bonne, forte, sainte, héroïque ! Elle sortira du vaste sépulcre de tranchées, rayonnante de gloire et transfigurée.
e, héroïque ! Elle sortira du vaste sépulcre de tranchées, rayonnante de gloire et transfigurée. Cela est certain plus que
e est entrée dans l’affreuse mêlée des peuples, Boïto se fait honneur d’ avoir épousé le parti du Droit : Juin 1915. Pour
ire aux nations sœurs qui combattent ensemble… Le 20, j’ai eu la joie de donner ma voix au Sénat pour la belle guerre. Que
belle guerre. Quel spectacle sublime ! Notre Rome exultante, enivrée de la passion de l’héroïsme de la justice, de la glo
Quel spectacle sublime ! Notre Rome exultante, enivrée de la passion de l’héroïsme de la justice, de la gloire ! Trois s
e sublime ! Notre Rome exultante, enivrée de la passion de l’héroïsme de la justice, de la gloire ! Trois semaines avant
re Rome exultante, enivrée de la passion de l’héroïsme de la justice, de la gloire ! Trois semaines avant sa mort, le 14 
dici Tornaquinci et à Christie, Manson and Woods, pour leur interdire de trafiquer des manuscrits, lettres, souvenirs, liv
es, souvenirs, livres et autres documents connus sous la dénomination d’ Archives des Médicis. Ce sont des livres et des pa
t des papiers du xie jusqu’au xviiie  siècle, réunis par des membres de la famille des Médicis. Il y en a huit cents lots
édicis. Il y en a huit cents lots, dont quatre cents sont des papiers d’ État concernant l’État florentin. Il y a un grand
es papiers d’État concernant l’État florentin. Il y a un grand nombre de lettres écrites par Laurent le Magnifique. To
ome CXXIX, numéro 488, 16 octobre 1918 Variétés. Un nouvel opéra de Mascagni : « Lodoletta » Camille Pitollet. To
14 août a eu lieu, au Politeama Genovese, la première du nouvel opéra de Mascagni : Lodoletta. Nous avons pensé qu’il sera
péra de Mascagni : Lodoletta. Nous avons pensé qu’il serait peut-être de quelque utilité de résumer ici nos impressions d’
Lodoletta. Nous avons pensé qu’il serait peut-être de quelque utilité de résumer ici nos impressions d’une œuvre à laquell
il serait peut-être de quelque utilité de résumer ici nos impressions d’ une œuvre à laquelle un hasard bienveillant a voul
aquelle un hasard bienveillant a voulu que nous assistions en qualité de spectateur et auditeur désintéressé. Et d’abord l
a été partiellement inspiré au poète Forzano par le roman bien connu de Ouida : Zoccoletti (Les petits sabots). L’action
sième, à Paris. Au premier acte, Lodoletta, orpheline, fille adoptive d’ Antonio, célèbre sa fête. Tous préparent pour elle
sa fête. Tous préparent pour elle des cadeaux et ses compagnes ornent de fleurs une antique image de la madone qui lui est
elle des cadeaux et ses compagnes ornent de fleurs une antique image de la madone qui lui est chère. Seul, Antonio est tr
es, les Zoccoletti rossi qu’elle voudrait. Mais voici venir une bande d’ étrangers, parmi lesquels le peintre Flammen. Exil
venir une bande d’étrangers, parmi lesquels le peintre Flammen. Exilé de France pour raison politique, cet artiste au nom
consent, mais seulement à condition que Flammen ne prenne possession de la toile que plus tard, lorsque sera finie la fêt
que Lodoletta, parmi tous les dons qui lui sont présentés, a la joie de compter les chers « zoccoletti » de son désir. Ma
qui lui sont présentés, a la joie de compter les chers « zoccoletti » de son désir. Malheureusement, un accident vient tro
onio, qui était monté sur un pêcher pour y cueillir des fleurs, tombe de l’arbre et meurt dans sa chute. Lodoletta, en pro
a, en proie à la douleur et seule chez elle, reçoit l’inopinée visite de Flammen, qui vient chercher son tableau. En prése
Flammen, qui vient chercher son tableau. En présence de la désolation de la jeune fille, il renonce à son acquisition et,
ne fille, il renonce à son acquisition et, se bornant à prendre copie de la Madone, décide de rester à cet effet dans le p
à son acquisition et, se bornant à prendre copie de la Madone, décide de rester à cet effet dans le pays. D’où, au second
rendre copie de la Madone, décide de rester à cet effet dans le pays. D’ où, au second acte, le fatal imbroglio d’amour ent
er à cet effet dans le pays. D’où, au second acte, le fatal imbroglio d’ amour entre ces deux êtres. Et le village s’émeut.
age s’émeut. Pour les âmes timorées du lieu, Lodoletta est une pierre d’ achoppement. Mais la chance, heureusement, est du
des deux amants ; quand la copie est terminée et qu’aussi le portrait de Lodoletta est achevé, Flammen reçoit l’annonce in
e portrait de Lodoletta est achevé, Flammen reçoit l’annonce inopinée de sa grâce. Que va-t-il faire : retourner à Paris,
r à Paris, où l’attendent ses amis, ou continuer la délicieuse idylle de Hollande ? Mais Lodoletta elle-même lui conseille
élicieuse idylle de Hollande ? Mais Lodoletta elle-même lui conseille de partir et il obéit. Au troisième acte, nous somme
ur ne pouvoir oublier sa Lodoletta, se voit l’objet des plaisanteries de ses commensaux. Or, voici que soudain et quand to
tout le monde est parti, Lodoletta fait son apparition dans le jardin de la villa. Elle s’imagine, la pauvre enfant, que s
nd et quand la triste réalité s’offre à elle, au lieu du rêve caressé de nouvelles félicités, l’épuisement de tout son êtr
à elle, au lieu du rêve caressé de nouvelles félicités, l’épuisement de tout son être pitoyable la fait s’abîmer dans la
t les petits sabots rouges qui révéleront à Flammen la fin lamentable de la fidèle amante, dont le jeune corps, gracile et
res. Et d’abord ; il est difficile, dans les circonstances actuelles, de ne pas noter — pour ce qui est de l’Italie — que,
, dans les circonstances actuelles, de ne pas noter — pour ce qui est de l’Italie — que, si, sur le domaine de l’art drama
ne pas noter — pour ce qui est de l’Italie — que, si, sur le domaine de l’art dramatique, on constate un louable effort p
à la grandeur des temps (et en font foi ici les œuvres, entre autres, de Sem Benelli, de Tumiati, de Bracco, de Niccodemi)
s temps (et en font foi ici les œuvres, entre autres, de Sem Benelli, de Tumiati, de Bracco, de Niccodemi), il ne semble m
en font foi ici les œuvres, entre autres, de Sem Benelli, de Tumiati, de Bracco, de Niccodemi), il ne semble malheureuseme
ici les œuvres, entre autres, de Sem Benelli, de Tumiati, de Bracco, de Niccodemi), il ne semble malheureusement pas qu’i
mi), il ne semble malheureusement pas qu’il en soit de même sur celui de l’art lyrique. Sera-t-il besoin de rappeler qu’à
as qu’il en soit de même sur celui de l’art lyrique. Sera-t-il besoin de rappeler qu’à des époques dont le caractère était
t-il besoin de rappeler qu’à des époques dont le caractère était loin d’ égaler en splendeur tragique la nôtre, les scènes
scènes lyriques italiennes retentissaient des puissantes inspirations de Rossini, que l’on y chantait les chœurs de la Nor
es puissantes inspirations de Rossini, que l’on y chantait les chœurs de la Norma, des Horaces et Curiaces de Mercadante,
rma, des Horaces et Curiaces de Mercadante, les duos des Puritains et de Marin Faliero, ce doge de Venise décapité en 1355
es de Mercadante, les duos des Puritains et de Marin Faliero, ce doge de Venise décapité en 1355, sans parler du cycle ent
iero, ce doge de Venise décapité en 1355, sans parler du cycle entier de Verdi, de Nabucco à Attila, à Macbeth, à la Batai
oge de Venise décapité en 1355, sans parler du cycle entier de Verdi, de Nabucco à Attila, à Macbeth, à la Bataille de Leg
cycle entier de Verdi, de Nabucco à Attila, à Macbeth, à la Bataille de Legnano ? Or quelles sont les nouveautés que l’on
onvient… Il n’est que trop certain que la petite et gracieuse Arcadie de l’auteur de la Cavalleria ne saurait présenter ma
n’est que trop certain que la petite et gracieuse Arcadie de l’auteur de la Cavalleria ne saurait présenter matière à des
nts musicaux bien simples. Mais, simple idylle, n’y avait-il pas lieu de la traiter, dans la composition, comme telle ? Ce
comme telle ? Cependant le Maestro s’est borné à souligner, au moyen d’ un simple artifice, d’ailleurs souvent élégant et
au moyen d’un simple artifice, d’ailleurs souvent élégant et soigné, d’ orchestration, la déclamation des divers personnag
« Lui ». Vainement chercherait-on ici la belle et séduisante mélodie de la Cavalleria et d’une autre œuvre qui mériterait
chercherait-on ici la belle et séduisante mélodie de la Cavalleria et d’ une autre œuvre qui mériterait d’être plus connue 
duisante mélodie de la Cavalleria et d’une autre œuvre qui mériterait d’ être plus connue : L’ami Fritz ! Un thème comme ce
ui mériterait d’être plus connue : L’ami Fritz ! Un thème comme celui de Lodoletta, pour mériter sa simplicité initiale, e
a, pour mériter sa simplicité initiale, eût dû être traité à la façon d’ un écrin de gemmes mélodiques et non point comme u
iter sa simplicité initiale, eût dû être traité à la façon d’un écrin de gemmes mélodiques et non point comme une longue s
n d’un écrin de gemmes mélodiques et non point comme une longue série de déclamations souvent emphatiques et rarement sere
iques et rarement sereines. Toutefois cette composition ne serait pas de qui elle est, si elle ne présentait l’essence mêm
n ne serait pas de qui elle est, si elle ne présentait l’essence même de l’art mascagnien, qui réside en la parfaite maîtr
’essence même de l’art mascagnien, qui réside en la parfaite maîtrise de tous les trucs du métier. Eu égard au peu d’ample
en la parfaite maîtrise de tous les trucs du métier. Eu égard au peu d’ ampleur d’une telle œuvre, on peut dire qu’il y a
faite maîtrise de tous les trucs du métier. Eu égard au peu d’ampleur d’ une telle œuvre, on peut dire qu’il y a poussé à l
on peut dire qu’il y a poussé à l’extrême sa connaissance des effets de théâtre, toujours sûrs d’agir sur des auditoires
ussé à l’extrême sa connaissance des effets de théâtre, toujours sûrs d’ agir sur des auditoires aussi mêlés que ceux des s
ujours sûrs d’agir sur des auditoires aussi mêlés que ceux des salles de spectacles italiennes. Du petit chœur des enfants
chœur des enfants, pompeusement baptisé Sérénade des Fées, à la mort d’ Antonio et au transfert de Lodoletta dans le lit v
sement baptisé Sérénade des Fées, à la mort d’Antonio et au transfert de Lodoletta dans le lit virginal, par quoi se clôt
chnique triomphe. Il en est de même au troisième, dans toute la scène de la venue soudaine et de la mort de l’héroïne. Le
est de même au troisième, dans toute la scène de la venue soudaine et de la mort de l’héroïne. Le second acte est décidéme
au troisième, dans toute la scène de la venue soudaine et de la mort de l’héroïne. Le second acte est décidément le plus
d acte est décidément le plus faible et l’on n’y trouve même pas l’un de ces hors-d’œuvre généralement destinés, en l’abse
même pas l’un de ces hors-d’œuvre généralement destinés, en l’absence d’ inspiration véritable, à distraire l’attention du
l’attention du gros public et l’illusionner sur l’indigence passagère de l’art de l’auteur. L’interprétation n’intéresse g
on du gros public et l’illusionner sur l’indigence passagère de l’art de l’auteur. L’interprétation n’intéresse guère le l
ation n’intéresse guère le lecteur français. Elle a mérité les éloges de critiques assez délicats. Si l’on joue bientôt ch
e le jugement qui en a été porté ci-dessus sera ratifié. En tout état de cause, il serait difficile de ne pas s’éjouir, — 
té ci-dessus sera ratifié. En tout état de cause, il serait difficile de ne pas s’éjouir, — mais qui peut encore s’abandon
inement, dans notre grande et héroïque France meurtrie, à cette sorte de jouissances ? — à maints détails orchestraux, com
estraux, comme, par exemple, ceux qui accompagnent le cortège funèbre d’ Antonio, la valse qui suit la trop bruyante baccha
op bruyante bacchanale du troisième acte et, enfin, l’entrée inopinée de Lodoletta, ainsi que la scène mortuaire, si douce
Tome CXXX, numéro 489, 1er novembre 1918, p. 131-136. [I] La mort d’ Arrigo Boito La mort d’Arrigo Boito (1842-1918)
er novembre 1918, p. 131-136. [I] La mort d’Arrigo Boito La mort d’ Arrigo Boito (1842-1918) n’est pas seulement une p
Mefistofele. Il était aussi un poète, un poète romantique, le dernier de nos romantiques : il y a quelqu’un qui le tenait
emier et le seul des romantiques italiens. Il n’avait montré son goût de l’étrange et du bizarre, son adresse remarquable
t montré son goût de l’étrange et du bizarre, son adresse remarquable de versificateur que dans les libretti qu’il a compo
es maëstri. Il avait aussi publié dans sa jeunesse deux petits livres de vers (Libro dei versi ; Re Orso, 1865) où il y a
eux petits livres de vers (Libro dei versi ; Re Orso, 1865) où il y a de la fantaisie et de l’humour. C’est du Victor Hugo
e vers (Libro dei versi ; Re Orso, 1865) où il y a de la fantaisie et de l’humour. C’est du Victor Hugo et du Heine mêlés,
C’est du Victor Hugo et du Heine mêlés, mais il a aussi quelque chose de bien personnel. Dans ses veines il y avait du san
les Italiens attendent depuis longtemps avec impatience. [II] D’ Annunzio, La Beffa di Buccari, Milan, Treves. — D’
s Italiens attendent depuis longtemps avec impatience. [II] D’ Annunzio , La Beffa di Buccari, Milan, Treves. — D’Annunzio
ience. [II] D’Annunzio, La Beffa di Buccari, Milan, Treves. —  D’ Annunzio, La Riscossa, Milan, Bestetti et Tuminell
nce. [II] D’Annunzio, La Beffa di Buccari, Milan, Treves. — D’ Annunzio , La Riscossa, Milan, Bestetti et Tuminelli L’a
es. — D’Annunzio, La Riscossa, Milan, Bestetti et Tuminelli L’aîné de nos écrivains, Gabriele d’Annunzio, est tout adon
ment, ces derniers temps, deux brochures : La Beffa di Buccari, récit d’ un hardi exploit de nos marins sur la côte de l’Is
temps, deux brochures : La Beffa di Buccari, récit d’un hardi exploit de nos marins sur la côte de l’Istrie, et La Riscoss
Beffa di Buccari, récit d’un hardi exploit de nos marins sur la côte de l’Istrie, et La Riscossa, recueil des discours de
marins sur la côte de l’Istrie, et La Riscossa, recueil des discours de propagande qu’il a faits aux soldats depuis les d
propagande qu’il a faits aux soldats depuis les douloureuses journées de Caporetto. A. Soffici, Kobilek ; La Giostra de
Kobilek ; La Giostra dei Sensi, Florence, La Voce Parmi les livres de guerre — qui sévissent chez nous comme partout — 
i tient, jusqu’ici, la première place. C’est la narration très simple de quelques journées de bataille sur le Carso en aoû
a première place. C’est la narration très simple de quelques journées de bataille sur le Carso en août 1917 : c’est de l’h
le de quelques journées de bataille sur le Carso en août 1917 : c’est de l’histoire sans pathos, mais sans rhétorique. On
ire sans pathos, mais sans rhétorique. On respire. Il n’y a pas assez d’ émotion, il y a des longueurs et quelques naïvetés
s longueurs et quelques naïvetés, mais l’ensemble est vivant et tracé de main d’artiste. M. Soffici est un des meilleurs p
urs et quelques naïvetés, mais l’ensemble est vivant et tracé de main d’ artiste. M. Soffici est un des meilleurs prosateur
t tracé de main d’artiste. M. Soffici est un des meilleurs prosateurs de nos jours ; son dernier livre, La Giostra dei Sen
et ses esquisses des dernières années, est un savoureux chef-d’œuvre de poésie et d’esprit, qu’on voudra relire souvent.
sses des dernières années, est un savoureux chef-d’œuvre de poésie et d’ esprit, qu’on voudra relire souvent. M. Puccini
errero, La vecchia Europa e la nuova, Milan, Treves Dans le fatras de la littérature guerresque on peut relever aussi l
le fatras de la littérature guerresque on peut relever aussi le livre de Mario Puccini, Dal Carso al Piave, qui raconte da
, qui raconte dans une prose colorée, mais très poignante la retraite d’ octobre 1917, et les essais de Guglielmo Ferrero,
olorée, mais très poignante la retraite d’octobre 1917, et les essais de Guglielmo Ferrero, La Vecchia Europa e la Nuova,
hia Europa e la Nuova, qui résument les opinions du célèbre historien de Rome sur les causes et les caractères de la guerr
pinions du célèbre historien de Rome sur les causes et les caractères de la guerre. A. Vivanti, Zingaresca, Milan, Quin
eri Mme Annie Vivanti, qui écrit en anglais et en italien, a tâché d’ exploiter la guerre avec des drames (L’Invasore ;
out à la lecture. Mais elle nous a donné dans le même temps un volume de souvenirs grotesques et humoresques, Zingaresca,
alertes et piquantes et qui est peut-être le meilleur qui soit sorti de la plume de l’ancienne amie de Carducci. § G. 
piquantes et qui est peut-être le meilleur qui soit sorti de la plume de l’ancienne amie de Carducci. § G. Pascoli, Car
t peut-être le meilleur qui soit sorti de la plume de l’ancienne amie de Carducci. § G. Pascoli, Carmina, Bologne, Zani
vanni Pascoli, six ans après sa mort, est déjà en train de devenir un de nos classiques. On vient de publier une édition d
rain de devenir un de nos classiques. On vient de publier une édition de grand luxe de ses Carmina, c’est-à-dire de ces po
r un de nos classiques. On vient de publier une édition de grand luxe de ses Carmina, c’est-à-dire de ces poèmes latins qu
ent de publier une édition de grand luxe de ses Carmina, c’est-à-dire de ces poèmes latins qui lui ont valu plusieurs fois
t-à-dire de ces poèmes latins qui lui ont valu plusieurs fois le prix d’ Amsterdam. On a fait aussi un choix de ses Poesie
ont valu plusieurs fois le prix d’Amsterdam. On a fait aussi un choix de ses Poesie avec un commentaire de M. Pietrobono,
Amsterdam. On a fait aussi un choix de ses Poesie avec un commentaire de M. Pietrobono, et le professeur A. Galletti, qui
obono, et le professeur A. Galletti, qui lui a succédé dans la chaire de littérature italienne à l’université de Bologne,
lui a succédé dans la chaire de littérature italienne à l’université de Bologne, a consacré un essai très savant et très
nt et très étendu à l’Arte e la Poesia di G. Pascoli, où il s’efforce de démêler les éléments de son art, dont il fait res
te e la Poesia di G. Pascoli, où il s’efforce de démêler les éléments de son art, dont il fait ressortir les rapports avec
orts avec la poésie européenne moderne. Il y a dans ce livre beaucoup d’ érudition et de bonne volonté, mais on y cherche v
ésie européenne moderne. Il y a dans ce livre beaucoup d’érudition et de bonne volonté, mais on y cherche vainement une sy
té, mais on y cherche vainement une synthèse définitive et concluante de l’œuvre de celui qui a été sans contredit, après
y cherche vainement une synthèse définitive et concluante de l’œuvre de celui qui a été sans contredit, après Carducci, l
ui qui a été sans contredit, après Carducci, le plus intimement poète de sa génération. O. Govoni, Poesie Scelte, Ferra
ue introuvables, nous présente ses Poesie Scelte. J’ai parlé ici même de ce jeune poète qui compte parmi les meilleurs. Av
qui compte parmi les meilleurs. Avec ce livre, il nous offre le moyen de le connaître dans son ensemble. Le choix n’est pa
yen de le connaître dans son ensemble. Le choix n’est pas tout à fait de mon goût : il aurait dû écourter certaines pièces
aurait dû écourter certaines pièces et n’en donner que des fragments de quelques vers. Car il n’y a presque jamais dans c
vers. Car il n’y a presque jamais dans ces poèmes une véritable unité d’ inspiration qui soit donnée par le sentiment de la
es une véritable unité d’inspiration qui soit donnée par le sentiment de la pensée. Il transforme le réel avec des images
ée. Il transforme le réel avec des images souvent étonnantes qui sont d’ un enfant très doué ou d’un sauvage très profond.
avec des images souvent étonnantes qui sont d’un enfant très doué ou d’ un sauvage très profond. Mais il est le poète du d
ration des objets extérieurs et il faut aller chercher les paillettes d’ or dans les rebuts et les déchets. G. Lipparini
un excellent parnassien, veut se rajeunir. Il s’est rallié aux poètes d’ avant-garde avec ses Stati d’Animo, mais il a plut
quelque temps, nous donne aussi, comme Govoni, les plus belles pages de son œuvre lyrique et une nouvelle collection des
notturna, Milan, Studio Edit. Lombardo Dans Gioielleria Notturna, de N. Moscardelli, il y a des images nouvelles et de
ates, mais la guerre, où il a été blessé, n’a pas assez remué le fond de son âme qui se complaît toujours dans un sentimen
talisme mélancolique qui n’arrive pas à réaliser la forte originalité de la passion. F. Tozzi, Bestie, Milan, Treves
its poèmes en prose, Bestie, où l’on peut admirer souvent le goût sûr de la parole simple et toscane et, par-ci par-là, mê
sûr de la parole simple et toscane et, par-ci par-là, même des lueurs de poésie. G. Ravegnani, Sinfoniale, Ferrare, Tad
nfoniale, on voit des efforts louables, mais désespérés pour s’évader de l’imitation du lyrisme courant, qui est devenu dé
qui est devenu désormais une « manière » fort ennuyeuse. Il y a plus d’ esprit dans les proses de Mario Venditti, Il Burat
une « manière » fort ennuyeuse. Il y a plus d’esprit dans les proses de Mario Venditti, Il Burattinaio e la sua pialla, o
ttinaio e la sua pialla, où l’on voit poindre parfois un commencement de personnalité. [III] G. Deledda, L’Incend
eledda, L’Incendio nell’oliveto, Milan, Treves. — A. Panzini, Novelle d’ ambo i sessi, Milan, Treves. — A. Panzini, Diziona
, Milan, Hæpli Mme Grazia Deledda nous raconte encore une histoire de son île dans l’Incendio nell’oliveto, qui n’ajout
i n’ajoute rien à sa renommée. On peut dire la même chose des Novelle d’ ambo i sessi, de M. Alfredo Panzini, qui a publié
à sa renommée. On peut dire la même chose des Novelle d’ambo i sessi, de M. Alfredo Panzini, qui a publié aussi une nouvel
sessi, de M. Alfredo Panzini, qui a publié aussi une nouvelle édition de son Dizionario Moderno, supplément très original
orence, La Voce Gente di Conoscenza est le titre du nouveau livre de Bruno Cicognani, dont nous avons signalé ici, l’a
Storielle di novo conio, qu’on vient de rééditer. Ce nouveau recueil de portraits et de contes florentins est peut-être m
vo conio, qu’on vient de rééditer. Ce nouveau recueil de portraits et de contes florentins est peut-être meilleur que l’au
e est la même. M. Cicognani est un véritable écrivain et un humoriste de premier ordre. Ses récits, ses souvenirs sont vif
n moraliste qui voudrait éclater et un poète qui aurait presque envie de pleurer. Rosso, La Fuga ; La Morsa, Milan, Tre
ga ; La Morsa, Milan, Treves On pourrait dire presque le contraire de M. Rosso di San Secondo, dont le talent n’égale m
it sec et ambitieux qui tourne à vide toujours dans la même poussière d’ idées mal comprises et d’images surannées. M. M
ourne à vide toujours dans la même poussière d’idées mal comprises et d’ images surannées. M. Moretti, Guenda, Milan, Tr
Moretti n’a pas égalé Il Sole del Sabato. C’est une délicate histoire d’ amour au milieu de la vie d’une petite ville de pr
e del Sabato. C’est une délicate histoire d’amour au milieu de la vie d’ une petite ville de province et la ville est presq
une délicate histoire d’amour au milieu de la vie d’une petite ville de province et la ville est presque plus vivante que
s. On y retrouve le charme des rues solitaires et des pauvres jardins de la Romagne, mais il faut avouer que M. Moretti es
t plus heureux quand ses personnages vivent dans le cadre plus étroit de la nouvelle. B. Corra, Io ti amo, Milan, Studi
nn è morto. Mais son nouveau livre, Io ti amo, qu’il appelle le roman de l’amour moderne, est une histoire assez banale où
re, une coquette, un vieux libertin, un courtier corrompu, un théâtre de cinéma et quelques théories pas assez nouvelles s
e pour montrer notre sympathie à ce jeune romancier qui ne manque pas de talent. [IV] B. Croce, Conversazioni Cri
he, Bari, Laterza Benedetto Croce, le philosophe, réunit les notes de sa revue La Critica dans deux volumes de Conversa
philosophe, réunit les notes de sa revue La Critica dans deux volumes de Conversazioni Critiche, où il y a parfois plus de
a dans deux volumes de Conversazioni Critiche, où il y a parfois plus de vie et de vérité que dans son système. E. Roma
x volumes de Conversazioni Critiche, où il y a parfois plus de vie et de vérité que dans son système. E. Romagnoli, Tea
helléniste révolutionnaire qui nous a donné une excellente traduction d’ Aristophane et un très amusant pamphlet contre la
a (Bari, Laterza) ne chôme pas : elle vient de s’enrichir des Memorie de l’aventurier Jacopo da Ponte, contemporain et ami
chir des Memorie de l’aventurier Jacopo da Ponte, contemporain et ami de Casanova, et du Commento della Divina commedia de
contemporain et ami de Casanova, et du Commento della Divina commedia de Giovanni Boccaccio. Écrits sur Mazzini et sur
Écrits sur Mazzini et sur Marx Mazzini est à la mode : les livres de MM. Salvemini, Momigliano, Della Seta et Alessand
i, qu’on a publiés ces derniers mois, sont très sérieux et témoignent de l’influence toujours vivante du grand apôtre géno
de l’influence toujours vivante du grand apôtre génois. Le centenaire de K. Marx nous a laissé une bonne monographie de M.
génois. Le centenaire de K. Marx nous a laissé une bonne monographie de M. Olgiati sur la vie et le système de l’auteur d
a laissé une bonne monographie de M. Olgiati sur la vie et le système de l’auteur du Capital (Milan, Vita e Pensiero), ass
olique, et une nouvelle édition des essais bien connus même en France de M. Benedetto Croce sur le Materialismo Storico e
nt avec un excellent exposé des idées françaises du xviiie  siècle et de leur rayonnement en Italie. G. Papini, Testimo
L’Uomo Carducci, Bologne, Zanichelli Qu’il me soit permis, enfin, d’ annoncer un nouveau recueil de vingt-quatre essais
ichelli Qu’il me soit permis, enfin, d’annoncer un nouveau recueil de vingt-quatre essais non critiques de Giovanni Pap
n, d’annoncer un nouveau recueil de vingt-quatre essais non critiques de Giovanni Papini, Testimonianze (dont un consacré
un autre à Paul Fort), et un livre sur l’Uomo Carducci, où il a tâché de faire revivre, en dehors des cadres usés de la cr
o Carducci, où il a tâché de faire revivre, en dehors des cadres usés de la critique et de la biographie, la vaillante fig
a tâché de faire revivre, en dehors des cadres usés de la critique et de la biographie, la vaillante figure du grand écriv
ivista di Milano (Milan) ; la Rassegna Italiana (Rome), dans le genre de la Nuova Antologia ; la Raccolta (Bologne) ; Ars
Intellectuale (Bologne), où l’on remarque, dans le 2e n°, un article de Mgr Duchesne sur la transformation des université
la transformation des universités françaises. Échos. Un portrait de saint François Mercure. Tome CXXX, numéro 489
X, numéro 489, 1er novembre 1918, p. 181-192 [188-189]. La découverte de fresques importantes à Spolète mérite d’être conn
192 [188-189]. La découverte de fresques importantes à Spolète mérite d’ être connue. Elle intéresse tous ceux qui s’occupe
i apprendront avec joie que l’on a ainsi retrouvé un nouveau portrait de saint François. Ces peintures étaient cachées sou
rait de saint François. Ces peintures étaient cachées sous une couche de chaux dans la petite église des Saints Jean et Pa
pèlerinage pour ceux qui aiment les arts ; c’est un monument capital de l’art pictural du xiie au xve  siècle. Les plus
oit le martyre des saints Jean et Paul et leur gloire. Sur les parois de l’église sont peintes de nombreuses figures de sa
Jean et Paul et leur gloire. Sur les parois de l’église sont peintes de nombreuses figures de saints. On a pu déchiffrer
gloire. Sur les parois de l’église sont peintes de nombreuses figures de saints. On a pu déchiffrer les noms de saint Mich
peintes de nombreuses figures de saints. On a pu déchiffrer les noms de saint Michel, sainte Marguerite, saint Thaddée ;
rguerite, saint Thaddée ; une troisième fresque représente le martyre de saint Thomas de Cantorbéry peint peu après le mar
re ces fresques du xiie  siècle, on en a du xive  : c’est le portrait de saint François qui se dresse en haut sur la paroi
portrait de saint François qui se dresse en haut sur la paroi gauche de l’église près d’une madone cimabuesque. Le saint
t François qui se dresse en haut sur la paroi gauche de l’église près d’ une madone cimabuesque. Le saint est reproduit au
’une madone cimabuesque. Le saint est reproduit au naturel et presque de profil tourné à gauche. La tête sort un peu du ca
à l’épaule droite ; les mains ont les stigmates ; une tunique simple, de couleur jaunâtre, lui ceint les flancs et descend
ancs et descend jusqu’aux pieds. La tête est tonsurée et une couronne de cheveux surmonte son petit front. La barbe est co
on subtil, le regard vif et tranquille. Dans ce portrait, qui diffère de ceux qui sont déjà connus, il faut voir sans dout
sans doute le plus beau portrait du Saint. Il répond à la description de saint François laissée par Thomas de Celano, mais
rançois laissée par Thomas de Celano, mais possède tant de nouveauté, de mouvement et de profondeur dans l’expression qu’o
par Thomas de Celano, mais possède tant de nouveauté, de mouvement et de profondeur dans l’expression qu’on ne peut lui co
rofondeur dans l’expression qu’on ne peut lui comparer ni le portrait de Subiaco, ni ceux de Cimabue, de Margaritone, de G
ression qu’on ne peut lui comparer ni le portrait de Subiaco, ni ceux de Cimabue, de Margaritone, de Giulio Pisano ou du B
n ne peut lui comparer ni le portrait de Subiaco, ni ceux de Cimabue, de Margaritone, de Giulio Pisano ou du Berlinghieri,
mparer ni le portrait de Subiaco, ni ceux de Cimabue, de Margaritone, de Giulio Pisano ou du Berlinghieri, parmi les fresq
i les fresques du « Trecento » ; mais plus tard on a d’autres figures de Saints, une crucifixion et quelques scènes de la
d on a d’autres figures de Saints, une crucifixion et quelques scènes de la Nativité, parmi lesquelles une crèche qui est
ne crèche qui est certainement une des plus anciennes représentations de cette scène. Il y a aussi des fresques du xve et
Mercure du 16 septembre dernier, nous voudrions, à l’aide uniquement de documents italiens, montrer que le délicat problè
ide uniquement de documents italiens, montrer que le délicat problème d’ une entente intellectuelle est en partie condition
lème d’une entente intellectuelle est en partie conditionné par celui de renseignement, à tous ses degrés, et que, malheur
ement, à tous ses degrés, et que, malheureusement, la nature actuelle de cet enseignement, dans la péninsule, permet d’ent
nt, la nature actuelle de cet enseignement, dans la péninsule, permet d’ entretenir des craintes sérieuses pour l’avenir de
a péninsule, permet d’entretenir des craintes sérieuses pour l’avenir de la dite entente. Dans un fort judicieux article d
s Latines du 16 octobre dernier19, M. Armando Tartarini s’est demandé d’ où venait que les peuples latins, et plus spéciale
ns, eussent perdu « toute communication avec les régions spirituelles de nos vieux ancêtres, qui nous transmirent en hérit
ux ancêtres, qui nous transmirent en héritage les formes essentielles de notre esprit et de notre langue ». Sa réponse est
us transmirent en héritage les formes essentielles de notre esprit et de notre langue ». Sa réponse est la suivante : « Ce
rit et de notre langue ». Sa réponse est la suivante : « Ce processus d’ amnésie historique qui peu à peu s’est manifesté p
aîné la haine pour les grecs et les latins, en desséchant les jardins de notre latinité humaniste… » Selon ce garant infor
ormé, il n’est besoin, pour reprendre les contacts interrompus, que «  de rétablir les communications coupées par le pédant
ons coupées par le pédantesque “scientisme” philologique allemand » ; de se réconcilier, en un mot, avec les grands classi
allemand » ; de se réconcilier, en un mot, avec les grands classiques de l’antiquité, étudiés, non plus à la façon puremen
tiquité, étudiés, non plus à la façon purement formelle et « critique de textes » des éditeurs de Teubner et de leurs épig
s à la façon purement formelle et « critique de textes » des éditeurs de Teubner et de leurs épigones, mais aussi et surto
urement formelle et « critique de textes » des éditeurs de Teubner et de leurs épigones, mais aussi et surtout du point de
e Teubner et de leurs épigones, mais aussi et surtout du point de vue de la « substantifique moelle », à peu près complète
moelle », à peu près complètement négligé par l’école des glossateurs de l’école philologique teutonne. Ici encore, il con
glossateurs de l’école philologique teutonne. Ici encore, il convient de citer notre autorité : Les philologues — écrit M
iter notre autorité : Les philologues — écrit M. Armando Tartarini — de chez nous, par la mesquine phobie de paraître rhé
s — écrit M. Armando Tartarini — de chez nous, par la mesquine phobie de paraître rhéteurs et de déplaire aux « maîtres »
tarini — de chez nous, par la mesquine phobie de paraître rhéteurs et de déplaire aux « maîtres » tudesques, se sont rédui
de déplaire aux « maîtres » tudesques, se sont réduits à la fonction de simples ouvriers manuels, qui réparent çà et là q
n de simples ouvriers manuels, qui réparent çà et là quelques briques de l’édifice, mais auraient honte, et se gardent bie
elques briques de l’édifice, mais auraient honte, et se gardent bien, de risquer un seul mot sur la valeur et le sens de l
, et se gardent bien, de risquer un seul mot sur la valeur et le sens de la construction. Verboten !… Cela n’est pas de bo
r la valeur et le sens de la construction. Verboten !… Cela n’est pas de bon ton parmi les philologues comme il faut… L’o
llemande, n’abdiquât pas soudain et continuât un certain temps encore de professer les rites ésotériques où s’égarait le p
er les rites ésotériques où s’égarait le prétendu pragmatisme de plus d’ un illustre maître, élevé à l’école de la Germania
le prétendu pragmatisme de plus d’un illustre maître, élevé à l’école de la Germania Filologica, telle que la codifiait, d
le de la Germania Filologica, telle que la codifiait, dans son volume de 1909, si âprement censuré par le grand-prêtre Art
ent censuré par le grand-prêtre Arturo Farinelli, M. Guido Monacorda, de l’Université de Catane, puis de Naples. Mais infu
le grand-prêtre Arturo Farinelli, M. Guido Monacorda, de l’Université de Catane, puis de Naples. Mais infuser dans l’âme d
Arturo Farinelli, M. Guido Monacorda, de l’Université de Catane, puis de Naples. Mais infuser dans l’âme des jeunesses pri
ctrines notoirement et ouvertement germanophiles, et ce à la 5e année de la Guerre Libératrice, la « nostra guerra » ? Cep
de la Guerre Libératrice, la « nostra guerra » ? Cependant, à la fin d’ août 1918, le ministériel Giornale d’Italia publia
a fin d’août 1918, le ministériel Giornale d’Italia publiait le texte de l’interrogation suivante, émanant du député Medic
terrogation suivante, émanant du député Medici et dirigée au ministre de l’Instruction Publique : On voudrait savoir si,
avoir si, avant la réouverture des classes, le Ministre à l’intention de prendre des mesures pour que soient éliminés les
causer les impressions des premières années, n’a, en fait, pas besoin d’ être commenté. Or, à l’ombre de l’approbation supé
« Le groupe gréco-latin est resté en arrière, et certaines peuplades d’ Italie et d’Espagne peuvent être considérées comme
gréco-latin est resté en arrière, et certaines peuplades d’Italie et d’ Espagne peuvent être considérées comme semi-barbar
des gens que l’on peut considérer comme barbares. » (Vol. I, p. 100.) De cet intéressant exposé, un adolescent ne peut tir
l. I, p. 100.) De cet intéressant exposé, un adolescent ne peut tirer d’ autre conclusion que celle-ci : « Les seuls peuple
elle-ci : « Les seuls peuples rigoureusement civilisés et progressifs d’ Europe sont les peuples germaniques et tous les au
des arriérés. » Tout cela s’enseigne à la jeunesse italienne en l’an de grâce 1918. Mais il y a pire. Quelques auteurs de
e italienne en l’an de grâce 1918. Mais il y a pire. Quelques auteurs de Manuels, comme Giovanni Graziani, dans Terra e Na
Nazioni, vol. II, p. 193, développent les mêmes idées, en les ornant de variations à eux, parlant, par exemple, de contra
mêmes idées, en les ornant de variations à eux, parlant, par exemple, de contrastes entre le Nord et le Sud, de décadence
s à eux, parlant, par exemple, de contrastes entre le Nord et le Sud, de décadence latine, dans des phrases dans le genre
e Nord et le Sud, de décadence latine, dans des phrases dans le genre de celle-ci : « Qu’importe, si, en Italie, le Nord p
spère, puisque le Sud est toujours parmi les pays les moins civilisés d’ Europe et offre encore le phénomène d’un vif contr
mi les pays les moins civilisés d’Europe et offre encore le phénomène d’ un vif contraste entre les classes sociales, nourr
ociales, nourrissant une plèbe rurale concentrée dans un petit nombre de bourgades d’où la vertu campagnarde est absente ?
rissant une plèbe rurale concentrée dans un petit nombre de bourgades d’ où la vertu campagnarde est absente ? » De façon g
n petit nombre de bourgades d’où la vertu campagnarde est absente ? » De façon générale, donc, les Italiens seraient arrié
endre que des affirmations aussi délétères constituent le dernier mot de la science et de la nouvelle pédagogie. « Vaineme
irmations aussi délétères constituent le dernier mot de la science et de la nouvelle pédagogie. « Vainement » — s’écrie su
ience et de la nouvelle pédagogie. « Vainement » — s’écrie sur un ton de triomphateur le professeur Mori, — « vainement vo
evons apprendre la civilisation ! » Et, ce disant, il nous a ressassé de belles statistiques, pour nous apprendre combien
stiques, pour nous apprendre combien chaque teuton gagne au commerce, de combien de kilomètres il est maître, combien de t
ur nous apprendre combien chaque teuton gagne au commerce, de combien de kilomètres il est maître, combien de tonnes il tr
on gagne au commerce, de combien de kilomètres il est maître, combien de tonnes il transporte. Il a essayé de nous faire c
ilomètres il est maître, combien de tonnes il transporte. Il a essayé de nous faire croire qu’aujourd’hui les Anglais sont
étendre civilisation italienne, il nous a bravement rappelé les faits de Verbicaro et d’Orgosolo. Il est déjà surprenant d
tion italienne, il nous a bravement rappelé les faits de Verbicaro et d’ Orgosolo. Il est déjà surprenant d’entendre un par
rappelé les faits de Verbicaro et d’Orgosolo. Il est déjà surprenant d’ entendre un pareil langage sur les lèvres d’un édu
o. Il est déjà surprenant d’entendre un pareil langage sur les lèvres d’ un éducateur de la jeunesse et au nom de la scienc
surprenant d’entendre un pareil langage sur les lèvres d’un éducateur de la jeunesse et au nom de la science et que l’on o
ne point se déclarer stupéfait, c’est lorsque l’on constate que tant d’ inspecteurs et de fonctionnaires sont payés pour s
arer stupéfait, c’est lorsque l’on constate que tant d’inspecteurs et de fonctionnaires sont payés pour surveiller la marc
quand ils n’approuvent pas une telle drogue. Exalter la civilisation de la triste engeance contre laquelle s’est insurgée
ssari et Catanzaro ! Exploiter grossièrement les douloureux incidents d’ un pauvre monde et oublier le brigandage raffiné d
s bateaux-hôpitaux ! Confondre le bandit boche avec le type supérieur de l’Anglo-saxon ! Mais nous ne nous en tiendrons qu
science, ignorance ou pédagogie. Une chose est sûre : quand on écrit de cette façon, que l’on juge sur de tels critères,
Une chose est sûre : quand on écrit de cette façon, que l’on juge sur de tels critères, l’on est incapable manifestement d
que l’on juge sur de tels critères, l’on est incapable manifestement de produire des œuvres d’éducation, dignes d’être pr
els critères, l’on est incapable manifestement de produire des œuvres d’ éducation, dignes d’être proposées pour l’enseigne
st incapable manifestement de produire des œuvres d’éducation, dignes d’ être proposées pour l’enseignement de notre jeunes
e des œuvres d’éducation, dignes d’être proposées pour l’enseignement de notre jeunesse. Et comme il importe de se prémuni
proposées pour l’enseignement de notre jeunesse. Et comme il importe de se prémunir de suite contre les bacilles infectie
l’enseignement de notre jeunesse. Et comme il importe de se prémunir de suite contre les bacilles infectieux, des mesures
e prises avant la réouverture des classes. Il n’est pas, en l’espèce, d’ entraves (pastoie) bureaucratiques qui tiennent, p
, en l’espèce, d’entraves (pastoie) bureaucratiques qui tiennent, pas de règlements prohibitifs à opposer, à moins que l’o
bitifs à opposer, à moins que l’on ne veuille rendre l’école complice d’ un vrai délit. Il n’est pas d’injustice plus paten
l’on ne veuille rendre l’école complice d’un vrai délit. Il n’est pas d’ injustice plus patente que celle qui consiste à re
r à nos soldats leur semi-barbarie pour exalter la Kultur boche ; pas de système plus délétère et plus funeste à l’éducati
uneste à l’éducation nationale que celui qui se fonde sur un principe de dépression et de dénigrement de notre civilisatio
ion nationale que celui qui se fonde sur un principe de dépression et de dénigrement de notre civilisation, en semant la z
ue celui qui se fonde sur un principe de dépression et de dénigrement de notre civilisation, en semant la zizanie et le so
us ne toucherons pas le côté éducatif, car ne serait-ce pas grotesque de supposer que des livres écrits par des gens qui j
s grotesque de supposer que des livres écrits par des gens qui jugent de la valeur de civilisation d’un peuple par le nomb
e supposer que des livres écrits par des gens qui jugent de la valeur de civilisation d’un peuple par le nombre de kilogra
es livres écrits par des gens qui jugent de la valeur de civilisation d’ un peuple par le nombre de kilogrammes et de tonne
ens qui jugent de la valeur de civilisation d’un peuple par le nombre de kilogrammes et de tonnes qu’il a à son actif puis
la valeur de civilisation d’un peuple par le nombre de kilogrammes et de tonnes qu’il a à son actif puissent avoir autre c
fet funeste sur l’âme juvénile, alors qu’on y fait argument des accès de colère de paysans illettrés et que l’on y passe s
e sur l’âme juvénile, alors qu’on y fait argument des accès de colère de paysans illettrés et que l’on y passe sous silenc
rés et que l’on y passe sous silence la sauvagerie raffinée des héros de Hindenburg, des mutilateurs des enfants belges ?
enburg, des mutilateurs des enfants belges ? Il ne s’agit point, ici, de quelques simples phrases. Il s’agit de l’indice d
ges ? Il ne s’agit point, ici, de quelques simples phrases. Il s’agit de l’indice de la pire des anarchies, du désaveu le
s’agit point, ici, de quelques simples phrases. Il s’agit de l’indice de la pire des anarchies, du désaveu le plus solenne
git de l’indice de la pire des anarchies, du désaveu le plus solennel de notre guerre (della nostra guerra), plus encore :
le plus solennel de notre guerre (della nostra guerra), plus encore : de la négation absolue de toute notre histoire, en m
re guerre (della nostra guerra), plus encore : de la négation absolue de toute notre histoire, en même temps que de la civ
e : de la négation absolue de toute notre histoire, en même temps que de la civilisation mondiale. Divers grands journaux
la thèse du Giornale d’Italia. C’est ainsi que le plus sérieux organe de Gênes : Il Sècolo XIX, dans son n° 287, 20 août 1
Sècolo XIX s’associe à ces justes considérations. Devant la question de l’honorable Medici, les responsables ne peuvent p
t plus, désormais, compter sur le mutisme. Mais devons-nous continuer de payer des inspecteurs qui tolèrent un tel état de
intégralement, contenait les passages suivants : … L’école a besoin de réformes minutieuses. Il faut qu’elle soit soustr
qu’elle soit soustraite à une bureaucratie ignorante, qui ignore tout de l’éducation, qui se soulage en multipliant les co
… et des occupations aussi urgentes ne permettent pas aux Inspecteurs d’ examiner les livres antipatriotiques en usage dans
ive, ces Messieurs ne sont pas les seuls coupables. Ils sont victimes d’ une fausse organisation bureaucratique qui les con
usse organisation bureaucratique qui les contraint à ne pas s’occuper de l’école pour ne pas empiéter sur un domaine que l
mais mis les pieds dans une école depuis qu’il en est sorti, à la fin de ses études. Ils en ignorent les besoins, les défa
fin de ses études. Ils en ignorent les besoins, les défauts, la façon d’ y remédier. Les Directeurs, chefs de bureaux et de
es besoins, les défauts, la façon d’y remédier. Les Directeurs, chefs de bureaux et de divisions sont des avocats, les com
s défauts, la façon d’y remédier. Les Directeurs, chefs de bureaux et de divisions sont des avocats, les comptables, des i
ons sont des avocats, les comptables, des ingénieurs. Le petit nombre de ceux d’entre eux qui sont passés par l’enseigneme
ont ces gens-là qui dirigent l’éducation nationale ! Un autre membre de l’enseignement génois écrivait, dans le même n° d
ignement génois écrivait, dans le même n° du Sècolo XIX : Les textes de géographie de Mori et de Graziani, qui exaltent s
s écrivait, dans le même n° du Sècolo XIX : Les textes de géographie de Mori et de Graziani, qui exaltent si fort la civi
dans le même n° du Sècolo XIX : Les textes de géographie de Mori et de Graziani, qui exaltent si fort la civilisation al
echniques Vivaldi et dans les lycées. Il me semble qu’il serait temps de demander au recteur et aux directeurs en vertu de
ux directeurs en vertu de quels secrets mérites une telle denrée doit d’ être mise en circulation dans nos écoles. C’est la
ou la « barbarie » pure et simple des Italiens et des autres peuples de l’Entente ! Ne vous semble-t-il pas que l’heure d
justification ? D’après ce qu’on a lu dans les journaux en ces temps de guerre, exalter les choses allemandes et déprimer
doivent donc être ouvertes au pangermanisme ? Nous sommes contraint de nous borner et d’arrêter nos citations. Nous ne c
ouvertes au pangermanisme ? Nous sommes contraint de nous borner et d’ arrêter nos citations. Nous ne clorons pas, cepend
r Edoardo Begey. Le Convitto Nazionale milanais employait une édition de la Divine Comédie dont la Dédicace, imprimée en g
udi spedi o promossi — fece dante cittadino di germania — e se stesso d’ italia — eugenio camerini — intitola questo volume
— come ad auspice illustre ed acclamato maestro. Ce Dante « citoyen de l’Allemagne » par la vertu de Karl Witte nous rap
acclamato maestro. Ce Dante « citoyen de l’Allemagne » par la vertu de Karl Witte nous rappelle que, dans l’une des anci
tu de Karl Witte nous rappelle que, dans l’une des anciennes éditions de la Storia della Letteratura italiana de la « prof
l’une des anciennes éditions de la Storia della Letteratura italiana de la « professoressa » Emma Boghen Conegliani, édit
0, que la famille des Alighieri — « dont le patronymique (casato) est d’ origine germanique et dérive probablement d’un Ald
patronymique (casato) est d’origine germanique et dérive probablement d’ un Aldiger ou Aliger20 », — était ancienne ! Et ce
eptembre, avec une rectification — qui ne change rien à la question — de l’éditeur Enrico Bemporad au n° du 13 septembre 1
18, p. 563-576 [567. Un grand événement est survenu au musée national de Florence, où se trouve la plus belle collection d
au musée national de Florence, où se trouve la plus belle collection de sculptures italiennes du monde. Mais jusqu’à main
cune œuvre du xixe  siècle. La barrière vient de tomber et le Pêcheur de Vincenzo Gemito qui le sculpta en 1872 vient d’en
tomber et le Pêcheur de Vincenzo Gemito qui le sculpta en 1872 vient d’ entrer au musée de Florence. Cette sculpture fut a
eur de Vincenzo Gemito qui le sculpta en 1872 vient d’entrer au musée de Florence. Cette sculpture fut admirée à Paris en
de Florence. Cette sculpture fut admirée à Paris en 1873. Sans médire de l’œuvre de Vincenzo Gemito, on peut s’étonner que
. Cette sculpture fut admirée à Paris en 1873. Sans médire de l’œuvre de Vincenzo Gemito, on peut s’étonner que les Italie
emito, on peut s’étonner que les Italiens n’aient pas ouvert le musée de Florence à la plus grande gloire de la sculpture
liens n’aient pas ouvert le musée de Florence à la plus grande gloire de la sculpture contemporaine, à l’Italien Medardo R
vit à Paris depuis vingt-sept ou vingt-huit ans et se tient à l’écart de tout et de tous. Medardo Rosso a aujourd’hui plus
depuis vingt-sept ou vingt-huit ans et se tient à l’écart de tout et de tous. Medardo Rosso a aujourd’hui plus de soixant
tient à l’écart de tout et de tous. Medardo Rosso a aujourd’hui plus de soixante ans. Il a cette verdeur qui paraît l’apa
s de soixante ans. Il a cette verdeur qui paraît l’apanage des hommes de sa génération. Il y a de ses œuvres au Luxembourg
ette verdeur qui paraît l’apanage des hommes de sa génération. Il y a de ses œuvres au Luxembourg. Elles eussent également
de ses œuvres au Luxembourg. Elles eussent également honoré le musée de Florence. 1. Terme également en usage dans c
a mitraille. 4. Reproduite dans le n° du 15 juillet dernier (p. 251) de la revue Le Cousin Pons. 5. Numéro de janvier-ma
du 15 juillet dernier (p. 251) de la revue Le Cousin Pons. 5. Numéro de janvier-mars 1917. — Au moment où nous mettons so
mettons sous presse, nous recevons le dernier fascicule (nos VIII-XII de 1917) du Bollettino d’arte, organe du ministère i
us recevons le dernier fascicule (nos VIII-XII de 1917) du Bollettino d’ arte, organe du ministère italien de l’Instruction
s VIII-XII de 1917) du Bollettino d’arte, organe du ministère italien de l’Instruction publique, dont les 140 pages sont e
e, dont les 140 pages sont entièrement consacrées au rapport officiel de M. G. Ricci, directeur des Beaux-Arts d’Italie, s
nsacrées au rapport officiel de M. G. Ricci, directeur des Beaux-Arts d’ Italie, sur les masures de protection prises dans
el de M. G. Ricci, directeur des Beaux-Arts d’Italie, sur les masures de protection prises dans les différentes villes du
ion prises dans les différentes villes du royaume, et sont illustrées de 146 photographies extrêmement intéressantes. 6.
anvier. 11. Il peut paraître bizarre qu’on emploie encore les termes d’ interventiste et de neutraliste maintenant que l’I
t paraître bizarre qu’on emploie encore les termes d’interventiste et de neutraliste maintenant que l’Italie est, corps et
telle quelle, dans les journaux : et elle correspond à quelque chose de réel, d’anciens partis neutralistes n’ayant pas e
elle, dans les journaux : et elle correspond à quelque chose de réel, d’ anciens partis neutralistes n’ayant pas encore acc
érêt pour les socialistes officiels. Lorsqu’ils examinent la question d’ Alsace-Lorraine, ils le font uniquement du point d
lutte pour l’Alsace-Lorraine n’est, d’après l’Avanti, qu’une question de fer et de charbon » (n° du 7 mars 1918). 14. [Nd
l’Alsace-Lorraine n’est, d’après l’Avanti, qu’une question de fer et de charbon » (n° du 7 mars 1918). 14. [NdE] Sic pou
, p. 183 seq. L’auteur s’élève, dans cet article, contre la déviation de méthodes qui s’est produite, depuis 1916, au sein
, depuis 1916, au sein du groupement Attene e Roma, lequel se propose de promouvoir la renaissance des études classiques e
Voir aussi notre article : Corpus Scriptorum Latinorum dans la Revue de l’Enseignement des Langues Vivantes, de mars 1917
torum Latinorum dans la Revue de l’Enseignement des Langues Vivantes, de mars 1917, p. 110 seq., et notre écho ici même (M
ghieri, ou Alghieri, Florentin, que nos auteurs appellent quelquefois d’ Audiguier… » Mais, à l’époque de Baillet, on se pe
que nos auteurs appellent quelquefois d’Audiguier… » Mais, à l’époque de Baillet, on se permettait couramment de franciser
Audiguier… » Mais, à l’époque de Baillet, on se permettait couramment de franciser les patronymiques, sans nulle arrière-p
couramment de franciser les patronymiques, sans nulle arrière-pensée de tendancieux chauvinisme, et la phrase ci-dessus n
nisme, et la phrase ci-dessus n’entend pas affilier Dante à la lignée de Vital d’Audiguier, dont Michel de Marolles cite u
la phrase ci-dessus n’entend pas affilier Dante à la lignée de Vital d’ Audiguier, dont Michel de Marolles cite un beau so
udiguier, dont Michel de Marolles cite un beau sonnet dans la manière de Maynard, au t. I, p. 70-71, de ses Mémoires, sonn
es cite un beau sonnet dans la manière de Maynard, au t. I, p. 70-71, de ses Mémoires, sonnet sur la mort de Mme de Nevers
re de Maynard, au t. I, p. 70-71, de ses Mémoires, sonnet sur la mort de Mme de Nevers (1618), et qui est connu, d’ailleur
(1618), et qui est connu, d’ailleurs, comme traducteur des Nouvelles de Cervantes et d’Espinel.
est connu, d’ailleurs, comme traducteur des Nouvelles de Cervantes et d’ Espinel.
30 (1915) Articles du Mercure de France, année 1915
ichira le moins. Elle obtiendra Trente, Trieste, l’Istrie, une partie de la côte Dalmate. Politiquement et moralement, ell
ement, elle gagnera beaucoup, parce qu’elle s’appropriera la maîtrise de l’Adriatique. Trente et Trieste ! Tel a été depui
ue. Trente et Trieste ! Tel a été depuis cinquante ans le mot d’ordre de ses irrédentistes. Tout Italien éduqué, qui a le
mot d’ordre de ses irrédentistes. Tout Italien éduqué, qui a le sens de la culture et de l’histoire, souffre à voir la ha
es irrédentistes. Tout Italien éduqué, qui a le sens de la culture et de l’histoire, souffre à voir la haute vallée de l’A
e sens de la culture et de l’histoire, souffre à voir la haute vallée de l’Adige aux mains des Autrichiens brutaux ; il so
x mains des Autrichiens brutaux ; il souffre encore, lorsque, partant de Venise pour franchir en quelques heures la mer, i
pour franchir en quelques heures la mer, il arrive dans le grand port de la Vénétie Julienne, où chacun s’exprime en Itali
enne, où chacun s’exprime en Italien, mais où l’administration relève de Vienne. Tant que Trente et Trieste ne seront pas
sée, et se refuse encore, malgré certaines sollicitations intéressées de l’Allemagne, à restituer à son ex-alliée du Midi
 et le débouché vers l’Adriatique, qui était nécessaire à l’expansion d’ un grand État. Installée à Trieste en même temps q
on italienne tient toute l’Adriatique. Tel est son plan, qui n’a rien de chimérique, plan qu’elle ne peut accomplir qu’au
omplir qu’au détriment de l’Autriche, et que celle-ci tâche vainement d’ éluder : car il est dans l’ordre logique des chose
Elle se résignera au sort de la Suisse ; elle deviendra un État privé de contact avec la mer ; elle ne pourrait garder ce
Scientia : enquête internationale sur les causes et les conséquences de la guerre Charles-Henry Hirsch. Tome CX, numér
internationale sur la guerre. Il s’agissait, naturellement, non pas d’ imiter la presse quotidienne et de rapetisser ce g
s’agissait, naturellement, non pas d’imiter la presse quotidienne et de rapetisser ce grandiose événement, le plus grand
enne et de rapetisser ce grandiose événement, le plus grand peut-être de toute l’histoire, en l’attribuant superficielleme
ou au Tzar, ou à tel ou tel autre personnage politique, niais plutôt de relever et d’analyser les grandes causes profonde
u à tel ou tel autre personnage politique, niais plutôt de relever et d’ analyser les grandes causes profondes, les facteur
ce sens qu’une recherche objective, sereine, scientifique en un mot, de ces causes et de ces facteurs peut être, non seul
echerche objective, sereine, scientifique en un mot, de ces causes et de ces facteurs peut être, non seulement d’un grand
en un mot, de ces causes et de ces facteurs peut être, non seulement d’ un grand intérêt scientifique, mais aussi d’une su
peut être, non seulement d’un grand intérêt scientifique, mais aussi d’ une suprême et vitale importance pratique, car de
ntifique, mais aussi d’une suprême et vitale importance pratique, car de cette analyse on pourra déduire si, sous quelles
car de cette analyse on pourra déduire si, sous quelles conditions et de quelles façons, la guerre actuelle pourra nous pr
le pourra nous préserver à jamais d’autres guerres pour le grand bien de l’humanité et de la civilisation. Or, nous sommes
éserver à jamais d’autres guerres pour le grand bien de l’humanité et de la civilisation. Or, nous sommes heureux d’annonc
and bien de l’humanité et de la civilisation. Or, nous sommes heureux d’ annoncer que l’élite intellectuelle de toute l’Eur
sation. Or, nous sommes heureux d’annoncer que l’élite intellectuelle de toute l’Europe a fait le meilleur accueil à notre
et juristes ont déjà envoyé leurs études à notre Revue ou ont promis de les lui envoyer bientôt. Les premiers consultant
e ou ont promis de les lui envoyer bientôt. Les premiers consultants de Scientia sont, pour son n° de janvier ; MM. L. Lé
oyer bientôt. Les premiers consultants de Scientia sont, pour son n° de janvier ; MM. L. Lévy-Bruhl, de la Sorbonne, W. J
ultants de Scientia sont, pour son n° de janvier ; MM. L. Lévy-Bruhl, de la Sorbonne, W. J. Ashley, de l’Université de Bir
son n° de janvier ; MM. L. Lévy-Bruhl, de la Sorbonne, W. J. Ashley, de l’Université de Birmingham, et l’Allemand W. Wund
er ; MM. L. Lévy-Bruhl, de la Sorbonne, W. J. Ashley, de l’Université de Birmingham, et l’Allemand W. Wundt, de l’Universi
W. J. Ashley, de l’Université de Birmingham, et l’Allemand W. Wundt, de l’Université de Leipzig. Le numéro de février con
e l’Université de Birmingham, et l’Allemand W. Wundt, de l’Université de Leipzig. Le numéro de février contient les répons
ingham, et l’Allemand W. Wundt, de l’Université de Leipzig. Le numéro de février contient les réponses de MM. A. Landry, d
e l’Université de Leipzig. Le numéro de février contient les réponses de MM. A. Landry, de notre École des Hautes Études,
Leipzig. Le numéro de février contient les réponses de MM. A. Landry, de notre École des Hautes Études, O. Lodge, de l’Uni
éponses de MM. A. Landry, de notre École des Hautes Études, O. Lodge, de l’Université de Birmingham, et de l’Allemand G. v
. Landry, de notre École des Hautes Études, O. Lodge, de l’Université de Birmingham, et de l’Allemand G. von Below, de l’U
École des Hautes Études, O. Lodge, de l’Université de Birmingham, et de l’Allemand G. von Below, de l’Université de Fribo
 Lodge, de l’Université de Birmingham, et de l’Allemand G. von Below, de l’Université de Fribourg-en-Brisgau. En mars, par
versité de Birmingham, et de l’Allemand G. von Below, de l’Université de Fribourg-en-Brisgau. En mars, paraîtront des arti
l’Université de Fribourg-en-Brisgau. En mars, paraîtront des articles de MM. Vilfredo Pareto, de l’Université de Lausanne,
-en-Brisgau. En mars, paraîtront des articles de MM. Vilfredo Pareto, de l’Université de Lausanne, W. J. Collins, de l’Uni
mars, paraîtront des articles de MM. Vilfredo Pareto, de l’Université de Lausanne, W. J. Collins, de l’Université de Londr
s de MM. Vilfredo Pareto, de l’Université de Lausanne, W. J. Collins, de l’Université de Londres, et de l’Allemand E. Meje
o Pareto, de l’Université de Lausanne, W. J. Collins, de l’Université de Londres, et de l’Allemand E. Mejer, de l’Universi
Université de Lausanne, W. J. Collins, de l’Université de Londres, et de l’Allemand E. Mejer, de l’Université de Berlin. T
W. J. Collins, de l’Université de Londres, et de l’Allemand E. Mejer, de l’Université de Berlin. Tous les essais écrits en
e l’Université de Londres, et de l’Allemand E. Mejer, de l’Université de Berlin. Tous les essais écrits en langue étrangèr
nt publiés, et dans leur forme originale, et en traduction française. De l’ensemble de cette enquête, il est évident que l
dans leur forme originale, et en traduction française. De l’ensemble de cette enquête, il est évident que l’on devra pouv
être que temporaire et on s’étonne que l’Italie ne fasse pas pencher, de tout le poids de son armée et de sa marine, la ba
re et on s’étonne que l’Italie ne fasse pas pencher, de tout le poids de son armée et de sa marine, la balance en faveur d
e que l’Italie ne fasse pas pencher, de tout le poids de son armée et de sa marine, la balance en faveur des Alliés. Assur
implicité que lui prêtent les impatients. Pour mieux juger, il suffit de se reporter à la veille de la guerre. Par suite d
es impatients. Pour mieux juger, il suffit de se reporter à la veille de la guerre. Par suite d’une politique que nous n’a
x juger, il suffit de se reporter à la veille de la guerre. Par suite d’ une politique que nous n’avons pas à discuter, l’I
ns pas à discuter, l’Italie était alors une des parties contractantes de la Triplice ; elle était liée par des traités à l
rait faire injure à l’intelligence des hommes politiques italiens que de supposer qu’ils pussent commettre une bévue aussi
que de supposer qu’ils pussent commettre une bévue aussi capitale que d’ en agir avec les traités comme s’ils étaient de si
vue aussi capitale que d’en agir avec les traités comme s’ils étaient de simples « chiffons de papier ». L’Italie avait pr
d’en agir avec les traités comme s’ils étaient de simples « chiffons de papier ». L’Italie avait pris des engagements, el
e que pût être pour elle la situation, elle eut une claire conscience de son devoir national et des obligations que lui cr
t des obligations que lui créaient les traités. Elle prit la décision de rester neutre, et cette décision, qui ne fut dict
liée aux deux empires du centre par une alliance défensive, refusait de prendre part à la guerre brusquement déclarée, c’
e brusquement déclarée, c’est qu’elle jugeait que la clause défensive de son contrat ne jouait pas, et que, par conséquent
e que les gouvernements austro-hongrois et allemand sont les fauteurs de l’agression. Il ne convient pas d’insister sur le
rois et allemand sont les fauteurs de l’agression. Il ne convient pas d’ insister sur le profit que la France, et les autre
it que la France, et les autres belligérants retirèrent tout de suite de ce fait que l’Italie ne menaça ni la frontière de
Italie ne menaça ni la frontière des Alpes, ni les côtes occidentales de l’Adriatique, et que ses escadres ne vinrent en r
t que ses escadres ne vinrent en rien troubler l’activité des flottes de commerce ni gêner les transports de troupes à tra
n troubler l’activité des flottes de commerce ni gêner les transports de troupes à travers la Méditerranée. C’est là le rô
onder l’impérialisme germanique, dont l’orgueil a doublement souffert de l’échec moral et matériel infligé par la décision
par la décision du gouvernement italien, et dont il rumine sans doute de se venger implacablement tôt ou tard si le sort d
venger implacablement tôt ou tard si le sort des batailles lui permet de l’emporter sur la résistance des Alliés. Il sera
l’emporter sur la résistance des Alliés. Il sera plus aisé maintenant d’ admettre que le problème qui se posait à l’Italie
maintenant d’admettre que le problème qui se posait à l’Italie était d’ une importance extrême, qu’il offrait des complica
nces militaires les plus formidables du monde parce qu’une race avide de dominer la terre veut l’hégémonie, la neutralité
ppui, qu’en août dernier l’Italie ne se trouvait aucunement en mesure d’ entrer en campagne. Elle aussi était prise au dépo
d’entrer en campagne. Elle aussi était prise au dépourvu. Les aigles de Prusse et d’Autriche-Hongrie fondaient sur leurs
campagne. Elle aussi était prise au dépourvu. Les aigles de Prusse et d’ Autriche-Hongrie fondaient sur leurs proies à l’im
dissensions politiques regrettables ; l’Angleterre était à la veille de la guerre civile ; la Russie était harcelée de gr
erre était à la veille de la guerre civile ; la Russie était harcelée de grèves et d’émeutes. D’autre part, les dirigeants
la veille de la guerre civile ; la Russie était harcelée de grèves et d’ émeutes. D’autre part, les dirigeants de la politi
e était harcelée de grèves et d’émeutes. D’autre part, les dirigeants de la politique agressive, à Vienne et à Berlin, ava
geants de la politique agressive, à Vienne et à Berlin, avaient assez de raison pour ne pas s’illusionner sur la perspicac
ison pour ne pas s’illusionner sur la perspicacité et la clairvoyance de l’Italie ; ils savaient bien que l’Italie n’était
ien que l’Italie n’était pas assez inféodée à la Kultur, à la théorie de la force, de la fin qui justifie les moyens. L’It
lie n’était pas assez inféodée à la Kultur, à la théorie de la force, de la fin qui justifie les moyens. L’Italie a le res
de la fin qui justifie les moyens. L’Italie a le respect du droit et de la justice ; le droit a été instauré à Rome d’où
le respect du droit et de la justice ; le droit a été instauré à Rome d’ où il a rayonné sur le monde civilisé, et c’est pa
: Honesty is the best policy. Pour ces diverses raisons, les cabinets de Vienne et de Berlin, n’osant escompter une perfid
the best policy. Pour ces diverses raisons, les cabinets de Vienne et de Berlin, n’osant escompter une perfide complicité
rt de l’Italie, préférèrent agir sans elle, la tenir dans l’ignorance de ce qui se tramait, et la prendre à un moment où e
ment où elle ne pourrait se tourner contre eux, à cause de son manque de préparation militaire. Le plan de réfection du ma
r contre eux, à cause de son manque de préparation militaire. Le plan de réfection du matériel d’artillerie avait été cont
son manque de préparation militaire. Le plan de réfection du matériel d’ artillerie avait été contrarié par les votes de cr
réfection du matériel d’artillerie avait été contrarié par les votes de crédits insuffisants du Parlement, influencé par
l ne peut présumer la conduite que devra tenir l’Italie dans la suite de cette guerre. Qu’elle y prenne part ou non, elle
économique, et, depuis huit mois, elle a dû consacrer la majeure part de ses efforts et de ses ressources à mettre ses for
puis huit mois, elle a dû consacrer la majeure part de ses efforts et de ses ressources à mettre ses forces militaires et
t de ses ressources à mettre ses forces militaires et navales en état de faire face à toutes les circonstances. C’est là s
els le pays n’a aucune responsabilité. C’est une naïve conception que de s’imaginer qu’un pays se jettera de gaîté de cœur
é. C’est une naïve conception que de s’imaginer qu’un pays se jettera de gaîté de cœur dans la mêlée, alors qu’il n’est pa
une naïve conception que de s’imaginer qu’un pays se jettera de gaîté de cœur dans la mêlée, alors qu’il n’est pas directe
un envahisseur. Certes, l’enthousiasme avec lequel l’énorme majorité de la population s’est rangée à la cause des Alliés
ort contre i Tedeschi, pour les obliger à lâcher ce qu’ils détiennent de l’Italia irredenta. Tout le monde, en Italie, dés
upe ceux qui, à cette heure tragique, sont responsables des destinées de leur pays. Il reste entendu que, le jour où l’Ita
reste entendu que, le jour où l’Italie jugera devoir prendre sa part de cette guerre, il n’y aura, des Alpes à la Sicile,
des Alpes à la Sicile, qu’une seule acclamation. Toutefois, le souci de l’avenir politique, économique et historique de l
. Toutefois, le souci de l’avenir politique, économique et historique de l’Italie impose aux ministres qui gouvernent, com
garder et à tenir en balance contre les entraînements du sentiment et de la passion ; entre tous les neutres, l’Italie se
gouvernement qui pèse, avec une stricte logique, le pour et le contre de la question. Qu’y a-t-il à perdre et qu’y a-t-il
gagner ? Une guerre, dit-on, coûterait à l’Italie, outre le milliard de préparation générale, au moins 400 millions par m
00 millions par mois, ce qui, à l’heure actuelle, représenterait plus de quatre milliards, somme écrasante pour les financ
elligérants. Et il ne serait pas compris là les pertes du commerce et de l’industrie interrompus, et des travaux agricoles
t par mois, et ces pertes font réfléchir les Italiens qui ont le sens de la valeur de la vie humaine. Une offensive dans l
t ces pertes font réfléchir les Italiens qui ont le sens de la valeur de la vie humaine. Une offensive dans les montagnes
tagnes du Trentin serait des plus difficiles, sans compter l’inconnue d’ une violation de la neutralité suisse ; soit par u
n serait des plus difficiles, sans compter l’inconnue d’une violation de la neutralité suisse ; soit par un coup de main,
utralité suisse ; soit par un coup de main, soit avec le consentement de la confédération helvétique. L’attitude des pays
lvétique. L’attitude des pays balkaniques provoque toute la vigilance de l’Italie qui, par sa situation au cœur de la Médi
provoque toute la vigilance de l’Italie qui, par sa situation au cœur de la Méditerranée, doit avoir une politique très av
ranée, doit avoir une politique très avisée vers l’Orient et les îles de la mer Égée. Les allures équivoques de la Bulgari
isée vers l’Orient et les îles de la mer Égée. Les allures équivoques de la Bulgarie, les hésitations de la Roumanie et la
e la mer Égée. Les allures équivoques de la Bulgarie, les hésitations de la Roumanie et la Grèce, le forcement des Dardane
ement des Dardanelles ont une forte répercussion sur les dispositions de l’Italie, anxieuse d’éviter les méprises de la di
ont une forte répercussion sur les dispositions de l’Italie, anxieuse d’ éviter les méprises de la diplomatie allemande qui
sion sur les dispositions de l’Italie, anxieuse d’éviter les méprises de la diplomatie allemande qui s’est si gravement ab
omatie allemande qui s’est si gravement abusée sur les déterminations de la Belgique, de l’Angleterre et de l’Italie elle-
qui s’est si gravement abusée sur les déterminations de la Belgique, de l’Angleterre et de l’Italie elle-même. Comme tout
ment abusée sur les déterminations de la Belgique, de l’Angleterre et de l’Italie elle-même. Comme tout autre État, dit-on
dans les milieux où l’on réfléchit, l’Italie a un seul devoir : celui de veiller à ses propres intérêts. Nessuna rinunzia,
rinunzia, ma nessuna imprudenza. Dans d’autres milieux, on s’étonne d’ entendre ainsi parler des hommes qui représentent
étonne d’entendre ainsi parler des hommes qui représentent une partie de l’intellectualité italienne, et conseiller à la n
une partie de l’intellectualité italienne, et conseiller à la nation d’ être attentive à ses intérêts matériels sans se pr
nouvel équilibre qui résultera pour le monde du formidable entrechoc d’ hommes auquel on assiste. C’est d’un patriotisme t
ur le monde du formidable entrechoc d’hommes auquel on assiste. C’est d’ un patriotisme trop étroit, et sans grandeur, de n
uel on assiste. C’est d’un patriotisme trop étroit, et sans grandeur, de ne voir le conflit européen que sous l’angle d’un
it, et sans grandeur, de ne voir le conflit européen que sous l’angle d’ un intérêt particulier. Il serait dangereux pour l
s l’angle d’un intérêt particulier. Il serait dangereux pour l’Italie de négliger les « impondérables », de ne pas tenir c
Il serait dangereux pour l’Italie de négliger les « impondérables », de ne pas tenir compte de certaines manifestations d
ur l’Italie de négliger les « impondérables », de ne pas tenir compte de certaines manifestations de la pensée européenne
« impondérables », de ne pas tenir compte de certaines manifestations de la pensée européenne et d’outre-Atlantique qui s’
s tenir compte de certaines manifestations de la pensée européenne et d’ outre-Atlantique qui s’insurge déjà contre les amb
qui s’insurge déjà contre les ambitions et les convoitises effrénées de germanisme. S’il est bon de ne pas négliger ses d
es ambitions et les convoitises effrénées de germanisme. S’il est bon de ne pas négliger ses devoirs nationaux, il faut au
in, qui étendait ses frontières jusqu’au Tibre. Certains s’attristent de cette préoccupation d’observer une neutralité obs
ontières jusqu’au Tibre. Certains s’attristent de cette préoccupation d’ observer une neutralité obstinée, d’éviter l’inter
attristent de cette préoccupation d’observer une neutralité obstinée, d’ éviter l’intervention jusqu’à la fin de la guerre 
erver une neutralité obstinée, d’éviter l’intervention jusqu’à la fin de la guerre ; ils prévoient que c’est renoncer à to
la fin de la guerre ; ils prévoient que c’est renoncer à tout espoir d’ obtenir la redenzione, les ritorni desiderati, le
alienne des pays que l’Autriche s’est appropriés. L’intérêt supérieur de l’Italie est de ne pas contribuer à la paix germa
que l’Autriche s’est appropriés. L’intérêt supérieur de l’Italie est de ne pas contribuer à la paix germanique, dont elle
ue des marchandages indignes dont elle sera la dupe ; des tractations de ce genre, en pleine période de guerre, avec un pa
nt elle sera la dupe ; des tractations de ce genre, en pleine période de guerre, avec un partenaire qui ne peut être qu’un
ent aucune garantie. À l’heure actuelle, l’Allemagne prend grand soin de dissimuler sa haine pour l’alliée d’hier qui se t
le, l’Allemagne prend grand soin de dissimuler sa haine pour l’alliée d’ hier qui se tourne contre elle, et semble demander
se tourne contre elle, et semble demander cyniquement la rétribution de son inertie ; si le prince de Bülow a accepté de
ement la rétribution de son inertie ; si le prince de Bülow a accepté de débattre un tel marché, s’il arrive si tard avec
des propositions discutables, c’est que l’Allemagne s’inquiète enfin d’ une Italie mieux préparée qu’en août, qui, devant
ie mieux préparée qu’en août, qui, devant l’impossibilité où elle est de tourner ses sympathies ailleurs que vers les Alli
à prendre une part active à la guerre en Orient, pour être en posture de réclamer son dû lors des négociations de paix. Il
Orient, pour être en posture de réclamer son dû lors des négociations de paix. Il ne peut y avoir de négociations que cell
de réclamer son dû lors des négociations de paix. Il ne peut y avoir de négociations que celles-là, sanctionnées à l’avan
n, surtout quand on a devant soi un adversaire qui se vante qu’en cas de nécessité il juge légitime de trahir sa parole et
oi un adversaire qui se vante qu’en cas de nécessité il juge légitime de trahir sa parole et sa signature. Échos. M. F.
5, p. 839-848 [845]. Nous avons sous les yeux le numéro du 19 février de la Tribuna. Une photographie occupe le milieu de
numéro du 19 février de la Tribuna. Une photographie occupe le milieu de la première page. Elle représente M. Marinetti, i
présente M. Marinetti, inventeur du futurisme, encadré par des agents de la police romaine. Au-dessous, cette légende : A
de : Arrestation du futuriste Marinetti au cours de la manifestation d’ aujourd’hui. C’est qu’en effet, le 19 février, j
manifestation d’aujourd’hui. C’est qu’en effet, le 19 février, jour de réouverture du Parlement italien, M. Marinetti et
n patriotisme, son futurisme et sa sympathie pour la France. Ses amis de Paris savent apprécier son énergique propagande.
Mesnil. Tome CXI, numéro 413, 1er mai 1915, p. 160-163. Les journaux d’ Italie ont grand succès à Paris depuis la guerre.
e italien, les achètent, car ils y ont découvert une source abondante de renseignements précis, fournis par des collaborat
ements précis, fournis par des collaborateurs actifs, intelligents et d’ une instruction supérieure à celle que nous sommes
ne instruction supérieure à celle que nous sommes habitués à attendre de la moyenne des journalistes. Mais les personnes q
de la moyenne des journalistes. Mais les personnes qui ont le bonheur de connaître l’italien à fond éprouvent en plus un v
ains grands journaux sont, en leur genre, des chefs-d’œuvre : logique de l’ordonnance, clarté de la composition, propriété
t, en leur genre, des chefs-d’œuvre : logique de l’ordonnance, clarté de la composition, propriété de l’expression, vivaci
’œuvre : logique de l’ordonnance, clarté de la composition, propriété de l’expression, vivacité du style, tout concourt à
iver le lecteur et à fixer dans son esprit une impression synthétique d’ une grande netteté. Point de littérature en chambr
ans son esprit une impression synthétique d’une grande netteté. Point de littérature en chambre, point d’enthousiasme à fr
thétique d’une grande netteté. Point de littérature en chambre, point d’ enthousiasme à froid, point de phrases grandiloque
Point de littérature en chambre, point d’enthousiasme à froid, point de phrases grandiloquentes et vagues dont le son off
s faites sur le terrain, mais élaborées par un esprit cultivé capable de grouper les phénomènes, d’en saisir les rapports,
is élaborées par un esprit cultivé capable de grouper les phénomènes, d’ en saisir les rapports, d’en dominer l’ensemble. I
cultivé capable de grouper les phénomènes, d’en saisir les rapports, d’ en dominer l’ensemble. Il y aurait toute une étude
e la part des auteurs des qualités spéciales : une grande promptitude d’ esprit, une facilité exceptionnelle à s’orienter d
é exceptionnelle à s’orienter dans chaque domaine nouveau, la faculté d’ associer rapidement les idées et de trouver sans h
chaque domaine nouveau, la faculté d’associer rapidement les idées et de trouver sans hésitation le mot juste, qualités dé
n le mot juste, qualités développées au plus haut point chez beaucoup d’ Italiens. Mais je me bornerai en ce moment à citer
me bornerai en ce moment à citer un exemple. Le Corriere della Sera, de Milan, qui dans l’ensemble est très bien rédigé,
gé, possède en Luigi Barzini l’un des représentants les plus éminents de ce genre de littérature. Depuis le commencement d
en Luigi Barzini l’un des représentants les plus éminents de ce genre de littérature. Depuis le commencement de la guerre,
les plus éminents de ce genre de littérature. Depuis le commencement de la guerre, Barzini a suivi les péripéties de la l
. Depuis le commencement de la guerre, Barzini a suivi les péripéties de la lutte gigantesque, se transportant d’un point
rzini a suivi les péripéties de la lutte gigantesque, se transportant d’ un point à l’autre de l’immense front occidental.
nsportant d’un point à l’autre de l’immense front occidental. J’ai lu de lui des pages incomparables rendant à merveille l
s pages incomparables rendant à merveille la physionomie particulière de la lutte aux bords de l’Yser et dans la forêt de
rendant à merveille la physionomie particulière de la lutte aux bords de l’Yser et dans la forêt de l’Argonne Récemment il
ionomie particulière de la lutte aux bords de l’Yser et dans la forêt de l’Argonne Récemment il s’est rendu en Belgique et
rendu en Belgique et bien que muni, outre le passeport réglementaire, d’ une autorisation spéciale du gouverneur général et
t réglementaire, d’une autorisation spéciale du gouverneur général et d’ une lettre du ministre d’Allemagne à La Haye, il a
torisation spéciale du gouverneur général et d’une lettre du ministre d’ Allemagne à La Haye, il a été arrêté à la frontièr
d’Allemagne à La Haye, il a été arrêté à la frontière sous prévention d’ espionnage et conduit sous escorte à la Kommandant
uit sous escorte à la Kommandantur à Bruxelles. Je ne puis m’empêcher de traduire un fragment du récit des péripéties de c
Je ne puis m’empêcher de traduire un fragment du récit des péripéties de ce voyage fantastique, car il dépeint choses et g
astique, car il dépeint choses et gens avec un relief extraordinaire. D’ Anvers à Bruxelles l’auteur est mené en automobile
né en automobile. … La voiture filait rapidement à travers la plaine de la Nèthe envahie par les premières ombres. Un lie
me parlait. Le vent glacé éparpillait ses paroles, mais des lambeaux de phrases arrivaient à mes oreilles ; — Regardez… m
ort accent teuton, il me développait cette théorie, qui ne manque pas d’ originalité : que les troupes belges étaient la ca
as d’originalité : que les troupes belges étaient la cause principale de la dévastation de la Belgique. Partout la dévasta
que les troupes belges étaient la cause principale de la dévastation de la Belgique. Partout la dévastation. Dans le crép
emeurées intactes. Une vie quiète, résignée, humble, tenace, montrait de -ci de-là ses étincelles, comme les restes timides
es intactes. Une vie quiète, résignée, humble, tenace, montrait de-ci de -là ses étincelles, comme les restes timides de br
tenace, montrait de-ci de-là ses étincelles, comme les restes timides de braises d’un immense foyer éteint. Les pauvres ch
trait de-ci de-là ses étincelles, comme les restes timides de braises d’ un immense foyer éteint. Les pauvres charrettes de
timides de braises d’un immense foyer éteint. Les pauvres charrettes de paysans que nous rencontrions sur la route avaien
arrettes de paysans que nous rencontrions sur la route avaient le don d’ exaspérer mon guide : — Pourquoi ne se rangent-ils
t exprès ! Ach ! Si je n’avais pas hâte, ils verraient ! Ils feignent de ne pas entendre la trompe de l’automobile… Et en
s pas hâte, ils verraient ! Ils feignent de ne pas entendre la trompe de l’automobile… Et en passant à côté du véhicule co
ent, par ce cri, et nous regardait avec le visage stupéfait et alarmé d’ un homme qui se réveille en sursaut. Nous passions
in avant que le pacifique conducteur fût parvenu à comprendre le sens de la menace, prononcée à l’allemande, ainsi : « Che
i : « Che fais fous apprentre ? » C’était un refrain ; c’était le cri de guerre du règlement offensé : « Che fais fous app
. Près de Malines, dans un petit village, trois petites filles vêtues de noir (combien de deuils sur cette terre !) jouaie
, dans un petit village, trois petites filles vêtues de noir (combien de deuils sur cette terre !) jouaient au bord de la
criaient joyeusement. Leurs cris insouciants, aigus comme les trilles de l’alouette, argentins comme des sons de clochette
ants, aigus comme les trilles de l’alouette, argentins comme des sons de clochettes, ont fait bondir mon lieutenant. Il a
: — Ach ! Il y a encore des têtus !… On voit que nous nous approchons de Bruxelles. Bruxelles est obstinée. Elle ne sait p
contraire, la population se comporte très bien. Et elle se comportera d’ autant mieux qu’elle persistera davantage à rester
tera davantage à rester à l’étranger. Anvers, dirait-on, héberge plus d’ Allemands que de Belges. Tout le long de son réci
rester à l’étranger. Anvers, dirait-on, héberge plus d’Allemands que de Belges. Tout le long de son récit, Barzini souli
Barzini souligne finement l’inconscience du militaire allemand, imbu de la force brutale, ne comprenant rien à l’âme du p
omprenant rien à l’âme du peuple belge, dont il interprète l’attitude de la manière la plus stupide. À Bruxelles, après av
À Bruxelles, après avoir subi un interrogatoire basé sur des rapports d’ espions, Barzini est mis en liberté, liberté très
’hôtel où il doit descendre. Comme il demande s’il n’est plus en état d’ arrestation : Arrestation ? s’écrie l’officier. Ma
« Que diable me serait-il arrivé si j’avais été arrêté ? » Il importe de s’entendre sur la valeur des termes. Ce n’est pas
le : ils sont grotesques avec impudence. L’idée trop haute qu’ils ont d’ eux-mêmes, non en tant qu’individus, mais en tant
ont d’eux-mêmes, non en tant qu’individus, mais en tant que citoyens de l’Empire, leur enlève toute possibilité d’autocri
mais en tant que citoyens de l’Empire, leur enlève toute possibilité d’ autocritique. L’idée de leur supériorité essentiel
ens de l’Empire, leur enlève toute possibilité d’autocritique. L’idée de leur supériorité essentielle les rend incapables
dée de leur supériorité essentielle les rend incapables non seulement d’ apprécier le caractère d’autrui, mais même de s’av
ssentielle les rend incapables non seulement d’apprécier le caractère d’ autrui, mais même de s’avouer leurs propres intent
incapables non seulement d’apprécier le caractère d’autrui, mais même de s’avouer leurs propres intentions. Nous les voyon
ous les voyons poser aux victimes, nier qu’ils aient le moindre désir d’ opprimer les autres, tout en déclarant qu’ils veul
culture » supérieure au monde entier. Quand ils se demandent la cause de la haine qui les entourent, ils ne peuvent s’imag
nt ils ne songent à se poser cette question préalable : y a-t-il lieu de nous envier ? Beaucoup plus fins et plus intellig
p plus fins et plus intelligents qu’eux, les Italiens les poursuivent de leur ironie, dévoilent impitoyablement leurs ridi
t de leur ironie, dévoilent impitoyablement leurs ridicules, révèlent d’ un mot ce qui se cache derrière leurs maladroites
ent la liberté et veulent vivre à leur guise, sans subir l’oppression de la soi-disant supériorité allemande, luttent-ils
llamment à nos côtés ! Car la lutte n’est pas circonscrite aux champs de bataille, elle se poursuit aussi dans le domaine
e s’ils sont contraires à une intervention armée, combattent l’esprit de l’empire allemand. Sur ce point l’accord est géné
st général entre les esprits libres. La presse italienne, par la voix de ses représentants les plus éminents, aura contrib
ura contribué puissamment à répandre la vérité et à défendre la cause de l’autonomie des peuples. Tome CXI, numéro 414
1915, p. 384-390. J’ai signalé le mois dernier les belles impressions de guerre que Luigi Barzini publie dans le Corriere
guerre que Luigi Barzini publie dans le Corriere della Sera. La série d’ articles qu’il a consacrés à la Belgique dans les
La série d’articles qu’il a consacrés à la Belgique dans les numéros d’ avril-mai, après l’avoir visitée dans le courant d
es numéros d’avril-mai, après l’avoir visitée dans le courant du mois de mars, constitue l’aperçu le plus synthétique et l
ois de mars, constitue l’aperçu le plus synthétique et le plus vivant de la situation de ce pays, écrasé mais non vaincu,
stitue l’aperçu le plus synthétique et le plus vivant de la situation de ce pays, écrasé mais non vaincu, qui ait été donn
écrasé mais non vaincu, qui ait été donné jusqu’ici. Avec une netteté de vision et une force de pénétration psychologique
qui ait été donné jusqu’ici. Avec une netteté de vision et une force de pénétration psychologique admirables, Barzini est
nétration psychologique admirables, Barzini est entré dans l’âme même de la nation et il a décrit avec une exactitude irré
oppose à l’oppresseur. Moi qui ai passé en Belgique les premiers mois de la guerre et qui connais le peuple belge, je puis
qui connais le peuple belge, je puis certifier que tout ce qu’il dit de l’état d’âme de la population est rigoureusement
peuple belge, je puis certifier que tout ce qu’il dit de l’état d’âme de la population est rigoureusement exact et que c’e
ulation est rigoureusement exact et que c’est avec un sens impeccable de la mesure qu’il a mis chaque chose au point. Aucu
la mesure qu’il a mis chaque chose au point. Aucun enjolivement, rien de la littérature à la Barrès, qui fait passer avec
saisi sur le vif, sérieusement étudié, tout est organique et l’effet de beauté surgit du sujet même et résulte de sa just
ut est organique et l’effet de beauté surgit du sujet même et résulte de sa juste ordonnance. Après avoir exposé avec une
Belgique doit résoudre journellement : subvenir aux besoins du tiers de la nation, et cela sans ressources, sous l’œil ma
u tiers de la nation, et cela sans ressources, sous l’œil malveillant de l’ennemi, en engageant de plus en plus ce qu’il l
veillant de l’ennemi, en engageant de plus en plus ce qu’il lui reste de capitaux à l’étranger, Barzini évoque d’une façon
s en plus ce qu’il lui reste de capitaux à l’étranger, Barzini évoque d’ une façon poignante la vision de Bruxelles vivant
capitaux à l’étranger, Barzini évoque d’une façon poignante la vision de Bruxelles vivant malgré tout dans une foi inébran
ncé des forteresses et pris des villes, ils sont arrivés sur le seuil de l’inconquérable. Au centre même du pays vaincu, i
le et la sentent irréductible. Ils l’ont désarmée, jusqu’aux couteaux de chasse y compris ; ils lui ont enlevé tous les mo
eaux de chasse y compris ; ils lui ont enlevé tous les moyens rapides de communication sans lesquels il est impossible d’é
s les moyens rapides de communication sans lesquels il est impossible d’ établir l’accord indispensable à une action popula
leur contrôle direct, individu par individu, tous les hommes capables de porter les armes. Et cependant ils la craignent…
ent… Un mystère les trouble. Ils comprendraient une soumission pleine de dépit, le frémissement d’une révolte impuissante 
e. Ils comprendraient une soumission pleine de dépit, le frémissement d’ une révolte impuissante ; ils comprendraient les m
ent d’une révolte impuissante ; ils comprendraient les manifestations de la peur ou de la haine ; mais ils ne peuvent se r
lte impuissante ; ils comprendraient les manifestations de la peur ou de la haine ; mais ils ne peuvent se rendre compte d
ions de la peur ou de la haine ; mais ils ne peuvent se rendre compte de cette sérénité qui n’est pas de la résignation, d
mais ils ne peuvent se rendre compte de cette sérénité qui n’est pas de la résignation, de cette indifférence implacable,
t se rendre compte de cette sérénité qui n’est pas de la résignation, de cette indifférence implacable, inattaquable qui n
gnation, de cette indifférence implacable, inattaquable qui n’est pas de l’assujettissement. Et dans une autre étude, con
militaire fait vendre en Belgique pour instruire les nouveaux sujets de l’Allemagne, Barzini cherche à déterminer les rai
ne, Barzini cherche à déterminer les raisons psychologiques profondes de cette incapacité absolue de comprendre l’attitude
iner les raisons psychologiques profondes de cette incapacité absolue de comprendre l’attitude d’un peuple habitué à la li
giques profondes de cette incapacité absolue de comprendre l’attitude d’ un peuple habitué à la liberté, qu’on observe chez
massacrer. Le peuple allemand en général jouit du privilège enviable d’ être incapable de sortir de sa personnalité. C’est
uple allemand en général jouit du privilège enviable d’être incapable de sortir de sa personnalité. C’est-à-dire qu’il ne
and en général jouit du privilège enviable d’être incapable de sortir de sa personnalité. C’est-à-dire qu’il ne peut consi
sa personnalité. C’est-à-dire qu’il ne peut considérer les choses que de son point de vue. Il ne sait se rendre compte de
dérer les choses que de son point de vue. Il ne sait se rendre compte de la manière de sentir et de penser des autres peup
es que de son point de vue. Il ne sait se rendre compte de la manière de sentir et de penser des autres peuples. Étant inc
point de vue. Il ne sait se rendre compte de la manière de sentir et de penser des autres peuples. Étant incapable de pén
la manière de sentir et de penser des autres peuples. Étant incapable de pénétrer ce qui se passe dans l’âme d’autrui il n
utres peuples. Étant incapable de pénétrer ce qui se passe dans l’âme d’ autrui il ne connaît pas sa propre âme et refuse a
ropre âme et refuse aux autres les vertus dont il se sent possesseur. De là lui vient le sens de sa supériorité. Il est se
autres les vertus dont il se sent possesseur. De là lui vient le sens de sa supériorité. Il est sentimental et brutal : se
pour lui-même, brutal pour les autres. À côté des impressions vécues de Barzini, le Corriere della Sera publie d’intéress
côté des impressions vécues de Barzini, le Corriere della Sera publie d’ intéressantes « Chroniques économiques de la guerr
e Corriere della Sera publie d’intéressantes « Chroniques économiques de la guerre » écrites par Luigi Einaudi. Avec une c
ne compétence parfaite et dans un langage clair, le savant professeur de l’université de Turin expose les plus importants
rfaite et dans un langage clair, le savant professeur de l’université de Turin expose les plus importants d’entre les prob
’université de Turin expose les plus importants d’entre les problèmes d’ approvisionnement, de crédit, de taxation des denr
expose les plus importants d’entre les problèmes d’approvisionnement, de crédit, de taxation des denrées alimentaires, de
plus importants d’entre les problèmes d’approvisionnement, de crédit, de taxation des denrées alimentaires, de concurrence
d’approvisionnement, de crédit, de taxation des denrées alimentaires, de concurrence, etc. Il est impossible de comprendre
tion des denrées alimentaires, de concurrence, etc. Il est impossible de comprendre une guerre comme celle-ci si l’on ne t
aux, qui disent tout, donnent une idée bien fausse et bien incomplète de la guerre au publie français, qui a heureusement
de la guerre au publie français, qui a heureusement d’autres sources d’ information que les imprimés et dont le bon sens s
orce morale notamment en laissant à l’opinion publique pleine liberté de s’exprimer même en opposition complète avec les a
ète avec les actes gouvernementaux. Récemment il signalait les effets de cette critique intelligente exercée par des homme
es compétents, à propos d’une question dont la portée sociale dépasse de beaucoup les apparences purement techniques. Il s
ale dépasse de beaucoup les apparences purement techniques. Il s’agit de l’augmentation énorme du prix de l’indigo produit
ences purement techniques. Il s’agit de l’augmentation énorme du prix de l’indigo produite par la rupture des relations av
e industrie nationale des couleurs artificielles. Pour assurer la vie de la société à fonder, il fallait que les industrie
vie de la société à fonder, il fallait que les industriels acquéreurs de ces produits s’engagent à acheter pendant au moin
s industriels anglais s’y refusèrent. Ils avaient beaucoup de raisons de croire que la société ne pourrait, fournir des pr
de raisons de croire que la société ne pourrait, fournir des produits de valeur égale à des prix aussi bas que les Alleman
eu se propage l’idée qu’il est presque impossible pour un belligérant de tirer un avantage économique du malheur des autre
cre les autres pays dans la lutte économique parait être la diffusion de l’instruction technique. Quand on aura formé en A
en Angleterre les physiciens et les chimistes qui font la réputation de l’Allemagne moderne il sera très facile de trouve
tes qui font la réputation de l’Allemagne moderne il sera très facile de trouver non seulement deux, mais même dix million
era très facile de trouver non seulement deux, mais même dix millions de livres sterling pour établir des fabriques de cou
mais même dix millions de livres sterling pour établir des fabriques de couleur, et cela sans prêt gouvernemental et sans
briques de couleur, et cela sans prêt gouvernemental et sans garantie de consommation. Les faits concourent journellement
Les faits concourent journellement à détruire la « grande illusion » de Futilité de la guerre. On conquiert les marchés e
oncourent journellement à détruire la « grande illusion » de Futilité de la guerre. On conquiert les marchés en apportant
s marchés en apportant des produits meilleurs ou moins chers que ceux de ses concurrents, et non point en essayant de les
ou moins chers que ceux de ses concurrents, et non point en essayant de les assommer. À lire le Corriere della Sera, on a
ar une critique intelligente au regard clair pour laquelle les motifs d’ ordre sentimental ne pèsent guère dès qu’il s’agit
uelle les motifs d’ordre sentimental ne pèsent guère dès qu’il s’agit de délibérer de questions d’intérêt public. Et en ré
ifs d’ordre sentimental ne pèsent guère dès qu’il s’agit de délibérer de questions d’intérêt public. Et en réalité l’on au
entimental ne pèsent guère dès qu’il s’agit de délibérer de questions d’ intérêt public. Et en réalité l’on aurait eu une i
nexacte du spectacle extraordinaire que présenta l’Italie à la veille d’ entrer en lice. Aucun Italien ne doutait hier de l
l’Italie à la veille d’entrer en lice. Aucun Italien ne doutait hier de l’imminence de l’intervention et l’on pouvait sûr
veille d’entrer en lice. Aucun Italien ne doutait hier de l’imminence de l’intervention et l’on pouvait sûrement prédire l
l’intervention et l’on pouvait sûrement prédire la rupture définitive de la Triple-Alliance. Aussi vais-je essayer de donn
re la rupture définitive de la Triple-Alliance. Aussi vais-je essayer de donner l’impression de ce moment fugitif et singu
e de la Triple-Alliance. Aussi vais-je essayer de donner l’impression de ce moment fugitif et singulier, de ce moment de p
-je essayer de donner l’impression de ce moment fugitif et singulier, de ce moment de paroxysme qui précéda l’orage. Imagi
e donner l’impression de ce moment fugitif et singulier, de ce moment de paroxysme qui précéda l’orage. Imaginez un peuple
rester étranger au conflit. Pour rendre, cet extraordinaire crescendo de sentiments, cet échauffement graduel de l’atmosph
cet extraordinaire crescendo de sentiments, cet échauffement graduel de l’atmosphère sociale, il faudrait emprunter le pr
s « mots en liberté » cher aux futuristes. Au début, le brusque éclat de la conflagration détermina un certain flottement
s et sentiments, intérêts et principes entrèrent en conflit. Il y eut de ci de là de fausses manœuvres. On vit un journal
entiments, intérêts et principes entrèrent en conflit. Il y eut de ci de là de fausses manœuvres. On vit un journal prendr
nts, intérêts et principes entrèrent en conflit. Il y eut de ci de là de fausses manœuvres. On vit un journal prendre le p
de ci de là de fausses manœuvres. On vit un journal prendre le parti de l’Autriche et revirer 24 heures après en s’aperce
24 heures après en s’apercevant qu’il s’était mépris sur les opinions de ses directeurs de conscience. Dans le désordre gé
s’apercevant qu’il s’était mépris sur les opinions de ses directeurs de conscience. Dans le désordre général l’accord se
latoire : la neutralité conditionnelle. On se donnait ainsi, le temps de réfléchir. Réfléchir ! Est-il possible de réfléch
se donnait ainsi, le temps de réfléchir. Réfléchir ! Est-il possible de réfléchir quand un pareil cataclysme se déchaîne
hir quand un pareil cataclysme se déchaîne et que chaque jour apporte de nouveaux sujets d’agitation ? De grands courants
cataclysme se déchaîne et que chaque jour apporte de nouveaux sujets d’ agitation ? De grands courants d’opinion ne tardèr
déchaîne et que chaque jour apporte de nouveaux sujets d’agitation ? De grands courants d’opinion ne tardèrent pas à se d
aque jour apporte de nouveaux sujets d’agitation ? De grands courants d’ opinion ne tardèrent pas à se dessiner en Italie.
d’opinion ne tardèrent pas à se dessiner en Italie. Le renouvellement de la Triple-Alliance, effectué récemment d’une mani
n Italie. Le renouvellement de la Triple-Alliance, effectué récemment d’ une manière subreptice, n’avait pas été accueilli
ans le pays. Le rapprochement franco-italien qui, était dans les vœux de la majorité, eût été déjà un fait accompli si cer
ent francophiles étaient nombreux et influents : on ne pouvait douter de l’attitude que prendraient des journaux comme le
s journaux comme le Secolo, des hommes comme Prezzolini, le fondateur de la Voce, ou Labriola qui, dans ses études sur l’h
fondateur de la Voce, ou Labriola qui, dans ses études sur l’histoire de l’Italie contemporaine, a dévoilé l’erreur de l’a
s études sur l’histoire de l’Italie contemporaine, a dévoilé l’erreur de l’alliance germanique. Mais le parti de l’interve
emporaine, a dévoilé l’erreur de l’alliance germanique. Mais le parti de l’intervention contre l’Autriche aux côtés des Al
iche aux côtés des Alliés fut renforcé considérablement par l’appoint d’ éléments modérés comme ceux dont le Corriere della
te. D’autre part les événements se précipitaient : c’était l’invasion de la grande marée allemande arrêtée un moment par l
ce héroïque des Belges et se ruant sur la France avec un redoublement de fureur ; c’étaient les cruautés sans nom exercées
om exercées sur les civils par l’armée du Kaiser obéissant aux ordres de ses supérieurs, cruautés impitoyables et systémat
pathie naturelle pour les Allemands rogues et autoritaires, sympathie de race et de tempérament pour les Français, traditi
relle pour les Allemands rogues et autoritaires, sympathie de race et de tempérament pour les Français, tradition latine,
pérament pour les Français, tradition latine, rêves unitaires, désirs d’ expansion, ambitions impérialistes, toutes ces imp
nce allemande, quelques économistes pour qui la prospérité matérielle de l’Allemagne constitue le summum de la civilisatio
pour qui la prospérité matérielle de l’Allemagne constitue le summum de la civilisation, quelques admirateurs invétérés d
onstitue le summum de la civilisation, quelques admirateurs invétérés de la social-démocratie, quelques sénateurs momifiés
cial-démocratie, quelques sénateurs momifiés et les catholiques, amis de l’Autriche et soutiens inébranlables du principe
catholiques, amis de l’Autriche et soutiens inébranlables du principe d’ autorité symbolisé par les empires centraux, resta
bolisé par les empires centraux, restaient seuls à l’écart du courant de sympathie qui portait l’Italie vers la Belgique,
es gens qui s’étaient rebellés le plus énergiquement contre la guerre de Tripolitaine, comme le syndicaliste De Ambris, de
énergiquement contre la guerre de Tripolitaine, comme le syndicaliste De  Ambris, devenir d’ardents interventionnistes. La
e la guerre de Tripolitaine, comme le syndicaliste De Ambris, devenir d’ ardents interventionnistes. La dernière conversion
erventionnistes. La dernière conversion et la plus bruyante fut celle de Mussolini. Jusqu’au mois d’octobre le directeur d
conversion et la plus bruyante fut celle de Mussolini. Jusqu’au mois d’ octobre le directeur de l’Avanti ! avait poursuivi
bruyante fut celle de Mussolini. Jusqu’au mois d’octobre le directeur de l’Avanti ! avait poursuivi imperturbablement la c
t la campagne socialiste qu’il menait avec vigueur depuis la conquête de la Libye et avait écrit de retentissants articles
’il menait avec vigueur depuis la conquête de la Libye et avait écrit de retentissants articles contre la guerre et la « d
contre la guerre et la « delirium tremens nationaliste ». Par la vue de quel météore ce nouveau saint Paul fut-il convert
fait est qu’en un mois la volte-face était accomplie. L’ex-directeur de l’Avanti ! devenu le fondateur du Popolo d’Italia
qu’il avait brûlé, et ne restait égal à lui-même que par la véhémence de ses discours. Pour ; lui la propagande anti-guerr
Pour ; lui la propagande anti-guerrière était devenue « la propagande de la lâcheté ». Désormais Mussolini se trouvait à l
i-neutraliste » en compagnie de ses anciens adversaires nationalistes de l’Idea nazionale. Cette avant-garde est elle-même
alistes de l’Idea nazionale. Cette avant-garde est elle-même précédée d’ un piquet de futuristes, célébrant le triomphe de
’Idea nazionale. Cette avant-garde est elle-même précédée d’un piquet de futuristes, célébrant le triomphe de leur philoso
t elle-même précédée d’un piquet de futuristes, célébrant le triomphe de leur philosophie guerrière et la défaite des « pa
e qui ait apparu jusqu’ici », s’écrie Marinetti, et le dernier numéro de la Balza, le nouveau périodique futuriste qui nou
nous vient de Sicile, nous annonce que Russolo complète son orchestre d’ intonarumori, qui ne comprendra pas moins de 70 de
lo complète son orchestre d’intonarumori, qui ne comprendra pas moins de 70 de ces instruments générateurs de bruit. L’Ita
plète son orchestre d’intonarumori, qui ne comprendra pas moins de 70 de ces instruments générateurs de bruit. L’Italie pe
ori, qui ne comprendra pas moins de 70 de ces instruments générateurs de bruit. L’Italie peut se mettre en campagne ! Le g
s générateurs de bruit. L’Italie peut se mettre en campagne ! Le gros de l’armée interventionniste est formé de socialiste
e mettre en campagne ! Le gros de l’armée interventionniste est formé de socialistes réformistes, de républicains, de démo
os de l’armée interventionniste est formé de socialistes réformistes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modé
erventionniste est formé de socialistes réformistes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de t
est formé de socialistes réformistes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de toutes nuances e
socialistes réformistes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de toutes nuances et de toutes c
réformistes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de toutes nuances et de toutes classes forma
tes, de républicains, de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de toutes nuances et de toutes classes formant un en
de démocrates, de radicaux, de modérés, de gens de toutes nuances et de toutes classes formant un ensemble non moins biga
re à la fois des catholiques, des socialistes militants et ces amants de la vie paisible que leurs adversaires traitent av
amants de la vie paisible que leurs adversaires traitent avec mépris de panciafichisti 1. Dès que les deux partis furent
que les deux partis furent bien délimités, la lutte commença à coups d’ arguments, à coups d’invectives, à coups de gueule
furent bien délimités, la lutte commença à coups d’arguments, à coups d’ invectives, à coups de gueule, à coups de poing. O
la lutte commença à coups d’arguments, à coups d’invectives, à coups de gueule, à coups de poing. On se rencontra dans la
à coups d’arguments, à coups d’invectives, à coups de gueule, à coups de poing. On se rencontra dans la rue, on s’insulta,
l’exemple et jusqu’aux plus petits villages se propagèrent les échos de l’épique querelle. Le gouvernement dut interdire
e croissait dans le pays ; on finissait par vivre dans une atmosphère de suspicion mutuelle que l’espionnage perfectionné
alistes italiens, assez imprudents pour avoir cédé aux sollicitations de gens, qui n’étaient que des instruments de l’Empi
ir cédé aux sollicitations de gens, qui n’étaient que des instruments de l’Empire désireux d’influencer la presse de la pé
tions de gens, qui n’étaient que des instruments de l’Empire désireux d’ influencer la presse de la péninsule. Les choses e
aient que des instruments de l’Empire désireux d’influencer la presse de la péninsule. Les choses en étaient arrivées au p
ourtant est commune à tous, une idée nationale : tous veulent le bien de la patrie. Tous pensent à l’avenir de l’Italie. E
ationale : tous veulent le bien de la patrie. Tous pensent à l’avenir de l’Italie. Et tous ressentent au fond une certaine
eloppé, plus mûr qui s’exprime aujourd’hui. L’Italie s’est déterminée d’ elle-même, par ses propres motifs, pour le mieux d
e s’est déterminée d’elle-même, par ses propres motifs, pour le mieux de ses intérêts ; elle ne s’est laissé influencer pa
elle connaît le monde, elle est majeure. Elle prend l’attitude crâne de l’adolescent qui entre dans la vie et éprouve pou
t qui entre dans la vie et éprouve pour la première fois la plénitude de sa force. N’est-il point capable de conquérir l’U
our la première fois la plénitude de sa force. N’est-il point capable de conquérir l’Univers ? Cette attitude convient à u
esse pour une nation. Et il est permis à la France, qui date du temps de Louis XI, d’avoir pour elle le sourire indulgent
nation. Et il est permis à la France, qui date du temps de Louis XI, d’ avoir pour elle le sourire indulgent d’une aïeule.
qui date du temps de Louis XI, d’avoir pour elle le sourire indulgent d’ une aïeule. Tome CXI, numéro 415, 1er juillet
e au monde, en février 1915, voilà trois mois, « un homme instruit et de bonne compagnie qui se trouvait ignorer absolumen
et de bonne compagnie qui se trouvait ignorer absolument l’existence d’ une nouvelle guerre européenne ». Ce rare personna
ne ». Ce rare personnage, M. T. de Wyzewa l’a découvert dans un livre de M. Piermarini : Ce que j’ai vu à Berlin et dans l
M. Piermarini : Ce que j’ai vu à Berlin et dans les autres capitales de l’Europe pendant la présente guerre, et nous le p
e à peine croyable était un vieux gentilhomme campagnard des environs de la pittoresque cité de Drama, en Thessalie ; et c
t un vieux gentilhomme campagnard des environs de la pittoresque cité de Drama, en Thessalie ; et c’est précisément dans u
journaliste italien — qui cache son nom véritable sous le pseudonyme de Piermarini — a eu l’heureuse surprise de le renco
véritable sous le pseudonyme de Piermarini — a eu l’heureuse surprise de le rencontrer. Pendant un arrêt du train dans une
ntrer. Pendant un arrêt du train dans une station villageoise voisine de Drama, M. Piermarini a vu entrer dans son compart
vu entrer dans son compartiment et s’asseoir en face de lui un homme d’ une soixantaine d’années, dont la mise et les mani
n compartiment et s’asseoir en face de lui un homme d’une soixantaine d’ années, dont la mise et les manières annonçaient u
s, dont la mise et les manières annonçaient une éducation « au-dessus de la moyenne ». Si bien que les deux voyageurs n’on
tamer une longue conversation — sauf pour M. Piermarini à devoir plus d’ une fois constater et déplorer les lacunes de la p
Piermarini à devoir plus d’une fois constater et déplorer les lacunes de la provision des mots grecs qu’il avait jadis rap
l est vrai que son aimable interlocuteur, s’il ne savait point parler d’ autre langue que le grec, employait du moins cet h
dialecte thessalien qui, au témoignage des connaisseurs, se rattache de beaucoup plus près que les autres formes du grec
lus près que les autres formes du grec moderne à la langue immortelle d’ Homère et d’Eschyle. L’excellent propriétaire camp
les autres formes du grec moderne à la langue immortelle d’Homère et d’ Eschyle. L’excellent propriétaire campagnard s’éta
L’excellent propriétaire campagnard s’était même muni, pour sa route, d’ un petit volume de poche contenant les tragédies d
étaire campagnard s’était même muni, pour sa route, d’un petit volume de poche contenant les tragédies de ce dernier poète
ni, pour sa route, d’un petit volume de poche contenant les tragédies de ce dernier poète, et tout d’abord son entretien a
hée enchaîné, avec probablement des intermèdes consacrés aux craintes de pluie pour le lendemain, ou à la qualité de lu ré
es consacrés aux craintes de pluie pour le lendemain, ou à la qualité de lu récolte d’olives du mois passé. Mais bientôt M
ux craintes de pluie pour le lendemain, ou à la qualité de lu récolte d’ olives du mois passé. Mais bientôt M. Piermarini,
ves du mois passé. Mais bientôt M. Piermarini, désormais bien certain d’ avoir là devant soi un sage en même temps qu’un le
même temps qu’un lettré, lui a naturellement demandé ce qu’il pensait de la guerre. — De la guerre ? a repris le vieux gen
lettré, lui a naturellement demandé ce qu’il pensait de la guerre. —  De la guerre ? a repris le vieux gentilhomme, d’un t
pensait de la guerre. — De la guerre ? a repris le vieux gentilhomme, d’ un ton de voix étonné et quelque peu effrayé. Mais
e la guerre. — De la guerre ? a repris le vieux gentilhomme, d’un ton de voix étonné et quelque peu effrayé. Mais de quell
eux gentilhomme, d’un ton de voix étonné et quelque peu effrayé. Mais de quelle guerre ? — Hé ! de la grande guerre qui oc
de voix étonné et quelque peu effrayé. Mais de quelle guerre ? — Hé ! de la grande guerre qui occupe le monde depuis six m
re ? — Hé ! de la grande guerre qui occupe le monde depuis six mois ! De la guerre engagée entre l’Angleterre, la France,
milieu d’une phrase, faute de termes grecs qui pussent lui permettre de résumer le contenu des divers Livres jaunes ; et
ire avec un accent de plus en plus étonné. Tout à fait comme au temps d’ Hélène de Troie ! Puis, après un moment de triste
Tout à fait comme au temps d’Hélène de Troie ! Puis, après un moment de triste rêverie : — Eh bien, non, vraiment, je n’a
sots ! Ici, Monsieur, la dernière fois que nous avons entendu parler de guerre, c’était il y a deux ans. À cette date, le
Grecs sont venus les remplacer ; et depuis lors les choses continuent d’ aller exactement comme auparavant, avec cette seul
ette seule différence que nous avons maintenant à payer beaucoup plus d’ impôts. J’ai l’idée qu’il en sera de même là-bas,
ette guerre, lequel des deux partis remporte la victoire ? Et combien de temps votre guerre durera- t-elle encore ? Et que
rera- t-elle encore ? Et quels en seront les résultats ? — Impossible de vous répondre bien au juste sur tout cela, fut co
mpossible de vous répondre bien au juste sur tout cela, fut contraint d’ avouer M. Piermarini. — Allons, je vois que vous n
t d’avouer M. Piermarini. — Allons, je vois que vous n’avez pas l’air d’ en savoir beaucoup plus long que moi-même ! s’est
ng que moi-même ! s’est écrié le vieillard, avec un bon sourire plein de philosophie. Quant à moi, il y a deux ans que j’a
nacréon, Hésiode, nos poètes tragiques, est- ce qu’ils n’ont pas plus de choses à m’apprendre que ces méchantes feuilles d
ils n’ont pas plus de choses à m’apprendre que ces méchantes feuilles de Salonique ou d’Athènes avec leurs mensonges ? Ten
us de choses à m’apprendre que ces méchantes feuilles de Salonique ou d’ Athènes avec leurs mensonges ? Tenez, Monsieur — c
leurs mensonges ? Tenez, Monsieur — conclut-il en montrant son livre de poche, — ne croyez-vous pas que nous ferions bien
ntrant son livre de poche, — ne croyez-vous pas que nous ferions bien de revenir à des sujets plus intéressants que cette
ne sait quoi ! Tout commentaire gâterait la merveilleuse philosophie de ces paroles… Lettres américaines. Hobart Chatf
XI, numéro 415, 1er juillet 1915, p. 543-546 [544]. Une œuvre récente de M. Chatfield-Taylor, Goldoni, a Biography, est en
r Guido Sabetta était consul italien à Chicago, il lui suggéra l’idée de faire la biographie du célèbre dramaturge vénitie
talien, et, dit-il, « je découvris bientôt que Goldoni était un génie de la scène auquel le monde des lettres anglais n’av
avait eu aucun ouvrage en anglais consacré exclusivement à ce maître de la comédie italienne. « Moins excusables peut-êtr
e. » Poussé par M. Chatfield-Taylor, le Dr van Steenderen, professeur de langues romanes au collège de Lake Forest, près d
aylor, le Dr van Steenderen, professeur de langues romanes au collège de Lake Forest, près de Chicago, a dressé un remarqu
rest, près de Chicago, a dressé un remarquable « Catalogue des Œuvres de Goldoni », qui, selon l’avis de M. Chatfield-Tayl
un remarquable « Catalogue des Œuvres de Goldoni », qui, selon l’avis de M. Chatfield-Taylor, se trouve être « la liste la
trouve être « la liste la plus complète qui ait été faite des écrits de cet auteur ». En effet, elle remplit 40 grandes p
table « Chronologie biographique » et aussi une bibliographie de plus de 20 pages. Pour couronner le tout, un excellent in
ce remarquable travail sur Goldoni, « qui est l’exemple le plus sain de la bonne humeur dans le royaume de la comédie ».
, « qui est l’exemple le plus sain de la bonne humeur dans le royaume de la comédie ». À l’étranger. Italie Jacques M
vre diplomatique de plus : le Livre vert italien. Toutes les couleurs de l’arc-en-ciel seront bientôt représentées. Je l’a
le j’ai souvent assisté à Florence : une vieille paysanne, dans l’une de ces anciennes boutiques où ne règne point la hâte
nciennes boutiques où ne règne point la hâte fébrile du grand magasin de nouveautés, marchandait une pièce d’étoffe dans c
la hâte fébrile du grand magasin de nouveautés, marchandait une pièce d’ étoffe dans cette langue pittoresque et imagée, si
ans avaient gardé jusqu’à nos jours la tradition. Le commis répondait de son mieux et l’assaut d’attaques et de ripostes c
nos jours la tradition. Le commis répondait de son mieux et l’assaut d’ attaques et de ripostes continuait ; de part et d’
tradition. Le commis répondait de son mieux et l’assaut d’attaques et de ripostes continuait ; de part et d’autre, l’on se
ndait de son mieux et l’assaut d’attaques et de ripostes continuait ; de part et d’autre, l’on se disputait le terrain pie
n mieux et l’assaut d’attaques et de ripostes continuait ; de part et d’ autre, l’on se disputait le terrain pied à pied ;
uait ; de part et d’autre, l’on se disputait le terrain pied à pied ; de nouvelles instances succédaient à des concessions
jugées toujours trop maigres ; enfin la vieille, à bout de souffle et d’ arguments, sortait du magasin : c’était la rupture
des négociations ! Mais non ! un moment après elle rentrait, faisait de nouvelles propositions, jusqu’à ce que l’adversai
es propositions, jusqu’à ce que l’adversaire, submergé sous un déluge de paroles, cédât enfin de guerre lasse. Dans les lu
ce que l’adversaire, submergé sous un déluge de paroles, cédât enfin de guerre lasse. Dans les luttes diplomatiques, les
ts en Italie : La majorité du peuple est favorable à la conservation de la neutralité et disposée à soutenir en ce sens l
la condition que par la neutralité on puisse obtenir la satisfaction de quelques aspirations nationales. C’était là le f
satisfaction de quelques aspirations nationales. C’était là le fond de la question : les Italiens était en majorité favo
en majorité favorables à la paix. La minorité comprenait les artisans de l’unité italienne, leurs fils, leurs successeurs,
leurs successeurs, tous ceux qui dès leur enfance avaient été bercés de rêves irrédentistes et désiraient la guerre contr
turelles et réunirait à la mère patrie les Italiens restés au pouvoir de l’étranger. D’autres, plus modernistes, voyaient
tranger. D’autres, plus modernistes, voyaient dans la guerre un moyen d’ étendre l’influence de l’Italie à l’extérieur. D’a
s modernistes, voyaient dans la guerre un moyen d’étendre l’influence de l’Italie à l’extérieur. D’autres enfin la voulaie
nfin la voulaient faire par idéalisme, pour sauver l’Europe du danger de l’hégémonie prussienne. La pression de la partie
pour sauver l’Europe du danger de l’hégémonie prussienne. La pression de la partie de la nation qui conservait précieuseme
’Europe du danger de l’hégémonie prussienne. La pression de la partie de la nation qui conservait précieusement l’ancien i
fut pour beaucoup dans la détermination finale. Les manœuvres louches de von Bülow, qui chercha surtout à s’appuyer sur le
chercha surtout à s’appuyer sur les gens sans parti, sur les faiseurs d’ affaires qui corrompaient l’atmosphère politique i
ils avaient toujours dénoncé les procédés malpropres. Je suis obligé d’ élucider rétrospectivement l’incident Salandra-Gio
xpliqué par les quotidiens. Cet incident est exclusivement du domaine de la politique intérieure. La démission du ministèr
ure. La démission du ministère Salandra fut une feinte. Il s’agissait de se libérer de l’influence paralysante de Giolitti
ion du ministère Salandra fut une feinte. Il s’agissait de se libérer de l’influence paralysante de Giolitti, qui depuis q
ut une feinte. Il s’agissait de se libérer de l’influence paralysante de Giolitti, qui depuis quinze ans dominait la polit
tant de gens qu’il passait pour un profond politique. Papini, dans un de ses plus brillants articles, au lendemain des jou
s plus brillants articles, au lendemain des journées révolutionnaires de juin 1914, auxquelles nous devons en grande parti
lité bienveillante que l’Italie observa envers la France dès le début de la guerre, notait tout l’étendue de l’influence d
rva envers la France dès le début de la guerre, notait tout l’étendue de l’influence de Giolitti sur la vie publique en It
rance dès le début de la guerre, notait tout l’étendue de l’influence de Giolitti sur la vie publique en Italie : le roi,
atique et il avait une confiance complète à cet égard dans la science de Giolitti, qui est apparemment en politique un num
la science de Giolitti, qui est apparemment en politique un numismate de premier ordre. Dans ces conditions les colloques
écouter les avis du grand chef ; le sort du pays demeurait à la merci d’ intrigues de couloirs. Alors les partisans de l’in
avis du grand chef ; le sort du pays demeurait à la merci d’intrigues de couloirs. Alors les partisans de l’intervention e
ays demeurait à la merci d’intrigues de couloirs. Alors les partisans de l’intervention eurent recours à la pression du de
l, n’appartient guère qu’aux journaux socialistes, et vanter l’action de la rue comme l’unique moyen de faire respecter la
urnaux socialistes, et vanter l’action de la rue comme l’unique moyen de faire respecter la volonté du pays et d’amener le
la rue comme l’unique moyen de faire respecter la volonté du pays et d’ amener le triomphe de la conscience nationale sur
e moyen de faire respecter la volonté du pays et d’amener le triomphe de la conscience nationale sur les intrigues parleme
ale sur les intrigues parlementaires. Et ce furent les manifestations de la rue qui solutionnèrent la crise. Les partisans
e la rue qui solutionnèrent la crise. Les partisans du marchandage et de l’intrigue comprirent qu’ils ne pourraient résist
t de l’intrigue comprirent qu’ils ne pourraient résister à la poussée de l’opinion publique et seuls les amis sincères de
ésister à la poussée de l’opinion publique et seuls les amis sincères de la paix, ceux que leur idéal amenait à la considé
considérer comme nécessaire, tels les socialistes, eurent le courage de défendre publiquement jusqu’au bout leur point de
s, mais par sa sincérité leur attitude impose le respect. La décision de l’Italie a provoqué la fureur des Austro-Allemand
ridicule n’a échappé qu’à eux. Les plus modérés reprochent à l’Italie de s’être jetée avec légèreté dans une aventure. Rie
préparée à la guerre et si sa préparation militaire est à la hauteur de sa préparation civile, on peut attendre de son ac
militaire est à la hauteur de sa préparation civile, on peut attendre de son action les plus heureux résultats. Érudits, s
lus heureux résultats. Érudits, savants, techniciens se sont efforcés d’ exposer au public en un langage clair, accessible
les que soulève la guerre. Je parlerai à l’occasion plus spécialement de l’une ou l’autre de ces études, mais je tiens à a
uerre. Je parlerai à l’occasion plus spécialement de l’une ou l’autre de ces études, mais je tiens à attirer tout d’abord
tout d’abord l’attention sur la manière intelligente dont cette œuvre de popularisation a été menée. Il faut avouer que no
, tout à fait inférieurs à leur tâche, et que leur premier tort a été de faire des publications trop coûteuses, alors qu’i
u’il eût été nécessaire, pour éclairer les Français et les étrangers, de multiplier les brochures écrites par des gens com
es écrites par des gens compétents et tirées à un nombre considérable d’ exemplaires vendus à bas prix. Il n’y a eu à ce po
point de vue ni initiative ni organisation. Que pouvons-nous montrer de comparable à ces Problemi italiani, publiés par l
blemi italiani, publiés par l’éditeur Rava de Milan sous la direction d’ Ugo Ojetti ? Ces opuscules à deux sous, rédigés pa
n d’Ugo Ojetti ? Ces opuscules à deux sous, rédigés par des écrivains de talent, traitent de questions relatives à la guer
opuscules à deux sous, rédigés par des écrivains de talent, traitent de questions relatives à la guerre, à l’histoire mod
nt, traitent de questions relatives à la guerre, à l’histoire moderne de l’Italie, à l’avenir de pays, au sort des provinc
s relatives à la guerre, à l’histoire moderne de l’Italie, à l’avenir de pays, au sort des provinces italiennes soumises à
le y est examinée sous toutes ses faces. Dès que l’entrée en campagne de l’Italie a été décidée, le même éditeur a entrepr
de l’Italie a été décidée, le même éditeur a entrepris la publication d’ une série d’opuscules analogues, destinés à répand
a été décidée, le même éditeur a entrepris la publication d’une série d’ opuscules analogues, destinés à répandre dans le p
d’opuscules analogues, destinés à répandre dans le public les notions de médecine et d’hygiène indispensables en temps de
logues, destinés à répandre dans le public les notions de médecine et d’ hygiène indispensables en temps de guerre pour le
e public les notions de médecine et d’hygiène indispensables en temps de guerre pour le maintien de la santé publique et l
ecine et d’hygiène indispensables en temps de guerre pour le maintien de la santé publique et le soin des blessés. Chez Tr
des blessés. Chez Treves, à Milan, paraissent sous le titre générique de Quaderni della Guerra (Cahiers de la Guerre) des
paraissent sous le titre générique de Quaderni della Guerra (Cahiers de la Guerre) des études plus étendues traitant des
ement à la guerre. On y trouve des études techniques à côté de récits de correspondants de journaux. Une autre collection
On y trouve des études techniques à côté de récits de correspondants de journaux. Une autre collection de ce genre, intit
à côté de récits de correspondants de journaux. Une autre collection de ce genre, intitulée Libri d’Oggi (Livres d’aujour
aux. Une autre collection de ce genre, intitulée Libri d’Oggi (Livres d’ aujourd’hui), s’édite à Florence. Comme on le voit
ujourd’hui), s’édite à Florence. Comme on le voit, c’est dans le nord de l’Italie que l’activité éditoriale est la plus gr
ole, plus éloigné du théâtre des événements, si l’on fait abstraction de la côte de l’Adriatique, paraît moins emballé. Da
loigné du théâtre des événements, si l’on fait abstraction de la côte de l’Adriatique, paraît moins emballé. Dans son volu
iatique, paraît moins emballé. Dans son volume Lembi di Patria (Bords de Patrie, Alfieri et Lacroix, Milan), M. Tommaso Si
tin, Trieste, l’Istrie, la côte dalmate. Le style des monuments, dont de belles reproductions illustrent le livre, atteste
d’ailleurs, pas même l’Autriche, n’ose contester le caractère italien de la plus grande partie de ces territoires. Mais ju
triche, n’ose contester le caractère italien de la plus grande partie de ces territoires. Mais jusqu’où l’Italie a-t-elle
e partie de ces territoires. Mais jusqu’où l’Italie a-t-elle le droit d’ étendre ses frontières ? Telle est la question con
purement ethnographique et ne point dépasser la région où la majorité de la population parle l’italien ? Dans leurs derniè
tratégique et faire remonter la frontière du Trentin jusqu’à la ligne de partage des eaux ? La seconde solution est celle
proposa à l’Autriche en réclamant les frontières fixées au « Royaume d’ Italie » par Napoléon Ier. La dernière est défendu
st défendue par les nationalistes, qui y voient la meilleure garantie de la paix future et invoquent l’exemple de la front
voient la meilleure garantie de la paix future et invoquent l’exemple de la frontière occidentale de l’Italie, qui suit ex
de la paix future et invoquent l’exemple de la frontière occidentale de l’Italie, qui suit exactement la ligne de faîte,
de la frontière occidentale de l’Italie, qui suit exactement la ligne de faîte, bien que les populations de plusieurs des
alie, qui suit exactement la ligne de faîte, bien que les populations de plusieurs des hautes vallées du versant italien s
versant italien soient françaises. Si l’on songe que des difficultés de ce genre se présentent pour tout problème de déli
onge que des difficultés de ce genre se présentent pour tout problème de délimitation de frontières, l’on se rendra compte
ficultés de ce genre se présentent pour tout problème de délimitation de frontières, l’on se rendra compte de l’impossibil
ur tout problème de délimitation de frontières, l’on se rendra compte de l’impossibilité de découvrir une solution qui con
délimitation de frontières, l’on se rendra compte de l’impossibilité de découvrir une solution qui contente tout le monde
déclarer parfaitement équitable. Et l’on ne serait pas encore certain de réussir si l’on consultait les populations disput
constitue que grâce à des circonstances favorables. Elle ne s’exprime d’ une manière spontanée et non équivoque que si le s
’exprime d’une manière spontanée et non équivoque que si le sentiment de la communauté est profondément empreint dans les
er août 1915, p. 787-792. L’Italie a sur les Alliés le grand avantage d’ être entrée dans la lutte avec une préparation mat
n matérielle et morale suffisante, en sachant à quoi elle s’exposait. De tous les belligérants, l’Allemagne seule jusqu’ic
ait. De tous les belligérants, l’Allemagne seule jusqu’ici avait joui de ce privilège, car aucune des autres puissances n’
sances n’avait la guerre comme préoccupation dominante, même en temps de paix ; dans aucune des autres nations, le militai
festement le pas sur le civil. Ce n’est pas sans un certain sentiment de fierté que Giuseppe Prezzolini écrivait récemment
emment dans la Voce : « Nous allons à la guerre par une détermination de notre volonté, après discussion, avec une vision
mination de notre volonté, après discussion, avec une vision parfaite de la gravité de la tâche et des difficultés qu’elle
tre volonté, après discussion, avec une vision parfaite de la gravité de la tâche et des difficultés qu’elle offre. Pour l
ifficultés qu’elle offre. Pour les autres, la guerre a été une guerre d’ instinct, de défense, d’impulsion ; pour nous, c’e
u’elle offre. Pour les autres, la guerre a été une guerre d’instinct, de défense, d’impulsion ; pour nous, c’est une guerr
. Pour les autres, la guerre a été une guerre d’instinct, de défense, d’ impulsion ; pour nous, c’est une guerre déraison e
ct, de défense, d’impulsion ; pour nous, c’est une guerre déraison et de foi. » Et ceci est exact, si, bien entendu, l’on
déraison et de foi. » Et ceci est exact, si, bien entendu, l’on parle d’ une minorité agissante et non de l’ensemble de la
t exact, si, bien entendu, l’on parle d’une minorité agissante et non de l’ensemble de la nation. Grâce à cette longue pré
ien entendu, l’on parle d’une minorité agissante et non de l’ensemble de la nation. Grâce à cette longue préparation, la v
vie italienne a conservé à peu près sa physionomie habituelle : point de stupeur, point d’égarement, point d’interruption
nservé à peu près sa physionomie habituelle : point de stupeur, point d’ égarement, point d’interruption brusque de l’activ
a physionomie habituelle : point de stupeur, point d’égarement, point d’ interruption brusque de l’activité normale, point
e : point de stupeur, point d’égarement, point d’interruption brusque de l’activité normale, point de moratorium généralis
’égarement, point d’interruption brusque de l’activité normale, point de moratorium généralisé paralysant tout l’organisme
e persiste aussi ; les revues paraissent ; on y trouve beaucoup moins de rhétorique qu’on ne pourrait le supposer en parei
eille circonstance, beaucoup moins, à coup sûr, que lors de la guerre de Tripolitaine, où l’effort réel était plus faible,
revanche, l’esprit critique s’y manifeste en des articles témoignant d’ une connaissance approfondie des questions traitée
aillante revue littéraire florentine, fondée par Prezzolini, l’organe de l’une des fractions les plus actives et les plus
organe de l’une des fractions les plus actives et les plus originales de la jeune génération, s’est dédoublée récemment et
es dont l’atmosphère morale est très corrompue depuis que l’influence de Giolitti y prédomine. En ce qui concerne la polit
ce qui concerne la politique extérieure, la Voce se préoccupe surtout de créer un courant d’opinion en faveur d’une allian
olitique extérieure, la Voce se préoccupe surtout de créer un courant d’ opinion en faveur d’une alliance durable entre l’I
iance durable entre l’Italie et la Grande-Bretagne : l’intérêt commun de ces deux nations est de s’opposer à ce qu’un État
alie et la Grande-Bretagne : l’intérêt commun de ces deux nations est de s’opposer à ce qu’un État prenne sur les autres u
e qu’un État prenne sur les autres une hégémonie politique en Europe, de faire de la Méditerranée et de l’Adriatique des m
tat prenne sur les autres une hégémonie politique en Europe, de faire de la Méditerranée et de l’Adriatique des mers libre
res une hégémonie politique en Europe, de faire de la Méditerranée et de l’Adriatique des mers librement ouvertes aux navi
diterranée et de l’Adriatique des mers librement ouvertes aux navires de tout pavillon, d’assurer enfin la réalisation de
’Adriatique des mers librement ouvertes aux navires de tout pavillon, d’ assurer enfin la réalisation de la volonté des pop
ouvertes aux navires de tout pavillon, d’assurer enfin la réalisation de la volonté des populations des contrées en litige
s en litige, dans la constitution des nouveaux États ou l’attribution de certaines provinces à tel ou tel État existant. D
s ou l’attribution de certaines provinces à tel ou tel État existant. De là, la fondation, sous les auspices de la Voce, d
es à tel ou tel État existant. De là, la fondation, sous les auspices de la Voce, d’une ligue de représentants de la cultu
tel État existant. De là, la fondation, sous les auspices de la Voce, d’ une ligue de représentants de la culture anglaise
stant. De là, la fondation, sous les auspices de la Voce, d’une ligue de représentants de la culture anglaise et de la cul
fondation, sous les auspices de la Voce, d’une ligue de représentants de la culture anglaise et de la culture italienne dé
es de la Voce, d’une ligue de représentants de la culture anglaise et de la culture italienne décidés à lutter dès mainten
nge. Ce rapprochement italo-anglais, que j’ai vu préconiser dans plus d’ une revue de la péninsule, témoigne de la netteté
rochement italo-anglais, que j’ai vu préconiser dans plus d’une revue de la péninsule, témoigne de la netteté de vision de
ue j’ai vu préconiser dans plus d’une revue de la péninsule, témoigne de la netteté de vision des Italiens. Il est certain
coniser dans plus d’une revue de la péninsule, témoigne de la netteté de vision des Italiens. Il est certain que l’antagon
lit actuel. La question en jeu depuis quelques armées est l’hégémonie de l’une de ces deux puissances en Europe, si, par h
l. La question en jeu depuis quelques armées est l’hégémonie de l’une de ces deux puissances en Europe, si, par hégémonie,
oint de vue économique et une influence prépondérante dans l’ensemble de la vie sociale. Dès que les autres nations ont co
propres intérêts, elles ont été nécessairement attirées dans l’orbite d’ une de ces deux puissances. Il est naturel que la
s intérêts, elles ont été nécessairement attirées dans l’orbite d’une de ces deux puissances. Il est naturel que la France
s, et, si tant est que le choix soit indispensable, aucun homme épris de liberté et considérant l’autonomie de l’individu
ndispensable, aucun homme épris de liberté et considérant l’autonomie de l’individu comme la base de toute entente loyale
ris de liberté et considérant l’autonomie de l’individu comme la base de toute entente loyale n’hésitera un instant entre
instant entre le parti des Anglais et celui des Allemands. Un article de Giulio Provenzal dans le premier numéro de l’édit
des Allemands. Un article de Giulio Provenzal dans le premier numéro de l’édition politique de la Voce précise les nouvea
cle de Giulio Provenzal dans le premier numéro de l’édition politique de la Voce précise les nouveaux rapports de l’Italie
uméro de l’édition politique de la Voce précise les nouveaux rapports de l’Italie avec la France. Si l’Italie avait fait a
nce avec l’Allemagne et l’Autriche en dépit des sympathies naturelles de son peuple, c’était notamment à cause de l’hostil
naturelles de son peuple, c’était notamment à cause de l’hostilité et de la méfiance qu’elle avait rencontrées de la part
sait. Une certaine rivalité et une certaine méfiance n’avaient cessé de régner depuis lors entre les deux États et, qui p
rance et dans les colonies françaises et que leurs ouvriers jouissent de la protection des lois à l’égal des ouvriers fran
on légale tout à fait désavantageuse : les Italiens ne peuvent fonder de nouvelles écoles, ni même développer celles qu’il
ulation ouvrière est italienne ou indigène. Rien n’est plus juste que de telles revendications. D’autres vœux de l’Italie
ne. Rien n’est plus juste que de telles revendications. D’autres vœux de l’Italie traduits par M. Provenzal ont trait à l’
que les Abyssins ont concédés à l’Angleterre et à la France en haine de l’Italie (il s’agit notamment du chemin de fer de
la France en haine de l’Italie (il s’agit notamment du chemin de fer de Djibouti à Addis Abeba). Devenue grande puissance
l comme les autres : rien de plus naturel. Mais je ne puis m’empêcher de remarquer que les démocrates de tous pays oublien
s naturel. Mais je ne puis m’empêcher de remarquer que les démocrates de tous pays oublient bien facilement leur principe
ue les démocrates de tous pays oublient bien facilement leur principe de respecter la volonté des populations, dès qu’ils
principe de respecter la volonté des populations, dès qu’ils passent d’ Europe en Afrique. La Voce a consacré à Giolitti
Voce a consacré à Giolitti un numéro spécial qui s’inspire des idées de purification des milieux politiques auxquelles je
ques auxquelles je faisais allusion tantôt. Les divers collaborateurs de la revue y exposent d’une façon très brillante le
ais allusion tantôt. Les divers collaborateurs de la revue y exposent d’ une façon très brillante les caractères de la poli
eurs de la revue y exposent d’une façon très brillante les caractères de la politique giolittienne et la crise suprême qui
ique giolittienne et la crise suprême qui a amené la chute définitive de l’homme néfaste. J’ai expliqué moi-même dans le d
-même dans le dernier numéro du Mercure la signification et la portée de cette crise. Une phrase lapidaire qui suit un art
et la portée de cette crise. Une phrase lapidaire qui suit un article de Prezzolini en caractérise ainsi le dernier acte :
Assez vils pour ne pas vouloir la guerre, ils seront plus vils encore de l’accepter sans la vouloir. Traitant des Idées é
encore de l’accepter sans la vouloir. Traitant des Idées économiques de Giolitti, A. Canaletti Gaudenti dit avec beaucoup
Canaletti Gaudenti dit avec beaucoup de justesse : Il est impossible de parler des idées économiques et sociales d’un hom
esse : Il est impossible de parler des idées économiques et sociales d’ un homme qui n’a jamais eu aucun principe et qui a
ementaires. En effet, si l’on veut étudier la vie politique italienne de ces trente dernières années, on n’y trouvera jama
t pour les masses une faible importance, il ne s’est jamais préoccupé d’ élaborer de véritables programmes économiques et f
masses une faible importance, il ne s’est jamais préoccupé d’élaborer de véritables programmes économiques et financiers,
véritables programmes économiques et financiers, il n’a jamais exposé d’ idées générales, il a toujours cherché à enveloppe
a jamais exposé d’idées générales, il a toujours cherché à envelopper d’ une atmosphère de quiétisme et d’indifférence les
’idées générales, il a toujours cherché à envelopper d’une atmosphère de quiétisme et d’indifférence les plus graves probl
, il a toujours cherché à envelopper d’une atmosphère de quiétisme et d’ indifférence les plus graves problèmes contemporai
n simplisme inqualifiable. Non moins véridique est cette affirmation de Nicolò Fancello dans son article I’Idéal contre l
le, on découvrira, dans tous les camps politiques et sociaux, l’œuvre de diverses élites désireuses d’améliorer l’Italie e
es camps politiques et sociaux, l’œuvre de diverses élites désireuses d’ améliorer l’Italie et l’on constatera que toutes c
e. C’est à peu près ce que j’ai écrit moi-même ici lors de la guerre de Tripolitaine. Aujourd’hui encore ces égoïsmes se
aine. Aujourd’hui encore ces égoïsmes se manifestent dans la conduite de beaucoup de gens riches qui ne donnent rien ou ne
t rien ou ne donnent que des sommes dérisoires pour soutenir l’effort de la nation en guerre ou pour soulager les infortun
en guerre ou pour soulager les infortunes et les détresses résultant de la situation actuelle. Le fait a été dénoncé à l’
e n’est pas spécial à l’Italie. M. Ribot l’a dénoncé ici même du haut de la tribune. Il a stigmatisé les gens qui, au lieu
tribune. Il a stigmatisé les gens qui, au lieu de prêter le concours de leur fortune au gouvernement qui défend leur patr
t le solliciter par l’appât des gros bénéfices. Étudiant le Mécanisme de l’Emprunt anglais dans le Corriere della Sera du
ue, qui ne s’était pas représentée depuis les guerres napoléoniennes, de placer leurs épargnes à un taux élevé. Mais j’ai
explicite : Cette guerre se présente à certains égards sous l’aspect d’ une immense lutte du capitalisme qui, par suite de
aspirant à la conquête du marché mondial, a vu tout le système actuel de l’économie générale, et spécifiquement de la prod
a vu tout le système actuel de l’économie générale, et spécifiquement de la production et de l’échange, compromis par la d
actuel de l’économie générale, et spécifiquement de la production et de l’échange, compromis par la diminution incessante
ction et de l’échange, compromis par la diminution incessante du taux de l’intérêt. Il fallait donc arrêter l’inévitable c
a démocratie n’y joue-t-elle point le rôle qu’on lui attribue souvent de notre côté ? C’est à cette dernière question que
uestion que répond dans la Riforma sociale Robert Michels en montrant de combien d’interprétations différentes est suscept
répond dans la Riforma sociale Robert Michels en montrant de combien d’ interprétations différentes est susceptible le mot
ptible le mot démocratie : si l’on considère la participation directe de la masse au Gouvernement de l’État, la France et
i l’on considère la participation directe de la masse au Gouvernement de l’État, la France et l’Angleterre sont plus démoc
agne, et celle-ci l’est plus que la Russie ; en revanche, il y a plus d’ esprit démocratique chez le peuple russe que chez
llemand, tandis que si l’on se place au point de vue du développement de la législation sociale l’Allemagne apparaît comme
ation sociale l’Allemagne apparaît comme le pays le plus démocratique d’ Europe. Les Allemands, en se battant contre les Ru
ratie n’a rien à faire dans le conflit. Mais comme elle est la déesse de tous les peuples, tous prétendent l’avoir de leur
comme elle est la déesse de tous les peuples, tous prétendent l’avoir de leur côté. Ce n’est guère qu’à des esprits intern
e on disait autrefois (aujourd’hui il sont si rares qu’ils n’ont plus de nom), qu’il est donné de s’élever ainsi au-dessus
jourd’hui il sont si rares qu’ils n’ont plus de nom), qu’il est donné de s’élever ainsi au-dessus de la mêlée et, de voir
u’ils n’ont plus de nom), qu’il est donné de s’élever ainsi au-dessus de la mêlée et, de voir les combattants s’entre-déch
de nom), qu’il est donné de s’élever ainsi au-dessus de la mêlée et, de voir les combattants s’entre-déchirer en invoquan
tter pour la justice et pour la liberté. Mais cette conscience claire de la vanité des choses humaines ne peut exister che
qui sont engagés dans la lutte. Pour eux, l’action dans ce qu’elle a d’ actuel et d’immédiat les intéresse par-dessus tout
gagés dans la lutte. Pour eux, l’action dans ce qu’elle a d’actuel et d’ immédiat les intéresse par-dessus tout : ce sont l
sions, ils les retrouveront dans toute leur intensité dans les Scènes de la Grande Guerre vues par Luigi Barzini. Le premi
Scènes de la Grande Guerre vues par Luigi Barzini. Le premier volume de ce recueil des correspondances envoyées par l’exc
, car il concerne le front occidental pendant les trois premiers mois de la guerre. J’ai déjà dit les incomparables qualit
premiers mois de la guerre. J’ai déjà dit les incomparables qualités d’ observateur et de narrateur de M. Barzini2. Parmi
la guerre. J’ai déjà dit les incomparables qualités d’observateur et de narrateur de M. Barzini2. Parmi les nombreux réci
’ai déjà dit les incomparables qualités d’observateur et de narrateur de M. Barzini2. Parmi les nombreux récits de guerre
observateur et de narrateur de M. Barzini2. Parmi les nombreux récits de guerre publiés jusqu’ici je n’en connais aucun qu
publiés jusqu’ici je n’en connais aucun qui approche par la puissance d’ évocation, par l’intensité du sentiment, par la be
évocation, par l’intensité du sentiment, par la beauté et la grandeur de la vision, des pages où l’auteur décrit les champ
et la grandeur de la vision, des pages où l’auteur décrit les champs de bataille de la Marne au lendemain de la lutte ou
eur de la vision, des pages où l’auteur décrit les champs de bataille de la Marne au lendemain de la lutte ou la retraite
es où l’auteur décrit les champs de bataille de la Marne au lendemain de la lutte ou la retraite de l’armée belge après la
hamps de bataille de la Marne au lendemain de la lutte ou la retraite de l’armée belge après la prise d’Anvers. Dans tout
lendemain de la lutte ou la retraite de l’armée belge après la prise d’ Anvers. Dans tout le volume je n’ai pas découvert
e. Par le temps qui court, c’est le plus bel éloge qu’on puisse faire d’ un auteur. Mais je n’insiste point ; l’ouvrage ser
, numéro 417, 1er septembre 1915, p. 96-101 [101] […] Revue histoire de la Révolution française et de l’Empire. Juillet-s
15, p. 96-101 [101] […] Revue histoire de la Révolution française et de l’Empire. Juillet-septembre 1914 (paru en avril 1
ont à subir les vérifications et à recevoir les additions ultérieures de l’Histoire. À côté des pièces visant des faits ac
ï-dire, les nouvelles non autrement sûres dont il plaît à tel Cabinet de faire état. Il y a enfin des régions entièrement
in des régions entièrement mystérieuses comme l’histoire des rapports de l’Allemagne et de l’Autriche durant la période ay
ièrement mystérieuses comme l’histoire des rapports de l’Allemagne et de l’Autriche durant la période ayant précédé l’ulti
à tout ce qui se rapporte aux responsabilités. Il y a là un ensemble de pièces qu’il faut résolument cerner d’un trait et
bilités. Il y a là un ensemble de pièces qu’il faut résolument cerner d’ un trait et mettre à part. Elles sont insuffisante
Elles sont insuffisantes, pour traduire la pensée des gouvernements, de l’Allemagne d’abord, de l’Autriche-Hongrie et de
s, pour traduire la pensée des gouvernements, de l’Allemagne d’abord, de l’Autriche-Hongrie et de la Russie ensuite. Là gî
e des gouvernements, de l’Allemagne d’abord, de l’Autriche-Hongrie et de la Russie ensuite. Là gît, pour les historiens, l
s auront à chercher. Ainsi se pose, dès le début, pour les historiens de la Grande Guerre, cette condition, que l’objet de
pour les historiens de la Grande Guerre, cette condition, que l’objet de la science historique est une question de psychol
ette condition, que l’objet de la science historique est une question de psychologie. À l’étranger. Italie Jacques Me
vrais amis. Maintenant que l’Italie est devenue officiellement l’amie de la France, les Français ne sauraient prendre de m
officiellement l’amie de la France, les Français ne sauraient prendre de mauvaise part que les Italiens leur signalent en
cueillir des observations aussi justes et aussi conformes à la pensée de l’élite de la nation française que celles formulé
s observations aussi justes et aussi conformes à la pensée de l’élite de la nation française que celles formulées par Dieg
extraordinaire pauvreté, la prétention ridicule et le vide des écrits de quelques académiciens qui, comme les Barrès, les
comme les Barrès, les Richepin, les Lavedan, n’ont pas eu le bon sens de se taire et ont voulu faire de la surenchère patr
les Lavedan, n’ont pas eu le bon sens de se taire et ont voulu faire de la surenchère patriotique. Il caractérise en term
rise en termes excellents les Grandes Heures, le recueil des articles de Lavedan sur la guerre. Feuilletez les trois cent
erre. Feuilletez les trois cents pages qui forment le nouveau volume de Lavedan et vous n’y trouverez ni une idée, ni une
us n’y trouverez ni une idée, ni une considération, ni un commentaire de quelque valeur. Grandes apostrophes à chaque lign
quelque valeur. Grandes apostrophes à chaque ligne : Oh ! les soldats de France ! Oh ! mourir pour la patrie ! Ah ! la joi
h ! les soldats de France ! Oh ! mourir pour la patrie ! Ah ! la joie de charger l’ennemi à la tête de sa compagnie ! Ah !
 ! mourir pour la patrie ! Ah ! la joie de charger l’ennemi à la tête de sa compagnie ! Ah ! la douleur sacrée des veuves 
e des veuves ! Oh ! les larmes des orphelins innocents ! En l’absence de véritable émotion, beaucoup de points d’exclamati
ins innocents ! En l’absence de véritable émotion, beaucoup de points d’ exclamation, beaucoup d’apostrophes oratoires, une
ence de véritable émotion, beaucoup de points d’exclamation, beaucoup d’ apostrophes oratoires, une quantité de points de s
points d’exclamation, beaucoup d’apostrophes oratoires, une quantité de points de suspension. Un bas chauvinisme plutôt q
exclamation, beaucoup d’apostrophes oratoires, une quantité de points de suspension. Un bas chauvinisme plutôt qu’un senti
suspension. Un bas chauvinisme plutôt qu’un sentiment vraiment élevé de la patrie ; une lamentation théâtrale plutôt que
e la patrie ; une lamentation théâtrale plutôt que le sanglot sincère de l’homme ému. Au fond, Henri Lavedan, après Mauric
at fade. Ces hommes, qui, pendant trente ans, ont prêché la nécessité de la guerre, ne se sont pas trouvés à la hauteur de
prêché la nécessité de la guerre, ne se sont pas trouvés à la hauteur de leur tâche le jour où la guerre a éclaté pour de
trouvés à la hauteur de leur tâche le jour où la guerre a éclaté pour de bon. D’après Diego Angeli le cas de M. Barrès es
jour où la guerre a éclaté pour de bon. D’après Diego Angeli le cas de M. Barrès est typique : cet homme robuste, présid
Angeli le cas de M. Barrès est typique : cet homme robuste, président de la Ligue des patriotes, qui depuis des années ne
, président de la Ligue des patriotes, qui depuis des années ne cesse d’ insister sur la nécessité de reconquérir les front
patriotes, qui depuis des années ne cesse d’insister sur la nécessité de reconquérir les frontières ethnographiques de la
sister sur la nécessité de reconquérir les frontières ethnographiques de la France, n’avait qu’un devoir : s’enrôler aussi
e Déroulède, nationaliste sincère, aurait fait. Dans une autre lettre de Paris au Giornale d’Italia intitulée l’Opinion de
ns une autre lettre de Paris au Giornale d’Italia intitulée l’Opinion de l’Amérique, le même écrivain faisait cette remarq
té inspirée par une discussion dont il avait été témoin dans le salon de M. Joseph Reinach. Le peuple français, qui est u
eph Reinach. Le peuple français, qui est un observateur si pénétrant de la vie et de la société et qui a donné au monde M
Le peuple français, qui est un observateur si pénétrant de la vie et de la société et qui a donné au monde Molière et Bal
société et qui a donné au monde Molière et Balzac, n’a pas la faculté de saisir la psychologie des peuples qui l’entourent
saisir la psychologie des peuples qui l’entourent. Prenez ses auteurs de voyages et vous verrez avec quelle légèreté et qu
cialité ils jugent l’étranger. Le peuple français a une si haute idée de lui-même qu’il ne peut considérer les autres peup
r rapport à ses habitudes, à ses institutions, à ses idéalités. Ainsi d’ une force sociale dérive une faiblesse politique,
sent, il finit par se trouver désarmé en face de leurs prétentions et de leurs aspirations. Au cours de la conversation q
Angeli évoque dans cet article, un jeune écrivain américain, partisan de la France, émet des considérations très intéressa
uple américain s’est habitué à les considérer comme les distributeurs de la science, les organisateurs de l’industrie. La
s considérer comme les distributeurs de la science, les organisateurs de l’industrie. La France n’a rien su opposer de sé
nce, les organisateurs de l’industrie. La France n’a rien su opposer de sérieux à cette propagande : avec une légèreté im
pardonnable, elle a toujours considéré les Américains comme un peuple de marchands enrichis, sans un art, sans une littéra
Un conférencier comme André de Fouquières, qui est venu nous parler de mondanité, de dandysme et de cotillons, ou comme
ier comme André de Fouquières, qui est venu nous parler de mondanité, de dandysme et de cotillons, ou comme Lebargy, qui e
de Fouquières, qui est venu nous parler de mondanité, de dandysme et de cotillons, ou comme Lebargy, qui eut l’idée de no
danité, de dandysme et de cotillons, ou comme Lebargy, qui eut l’idée de nous enseigner les vingt manières de mettre une c
ou comme Lebargy, qui eut l’idée de nous enseigner les vingt manières de mettre une cravate, a fait plus de mal à la cause
nous enseigner les vingt manières de mettre une cravate, a fait plus de mal à la cause française que tous les malentendus
ate, a fait plus de mal à la cause française que tous les malentendus d’ une politique d’agression. Ce manque d’instructio
de mal à la cause française que tous les malentendus d’une politique d’ agression. Ce manque d’instruction, cette superfi
aise que tous les malentendus d’une politique d’agression. Ce manque d’ instruction, cette superficialité qui se manifeste
on. Ce manque d’instruction, cette superficialité qui se manifestent d’ une façon si évidente dans la grande presse frança
ande presse française, inférieure, comme niveau intellectuel, à celle de la plupart des autres nations, se retrouve malheu
ouve malheureusement jusque dans les hautes sphères. Le correspondant d’ un des journaux italiens les plus considérés, avec
l je causais il y a quelque temps, avait été péniblement impressionné de l’ignorance qu’il avait rencontrée au sujet de la
sionné de l’ignorance qu’il avait rencontrée au sujet de la situation de l’Italie et des possibilités de son entrée dans l
t rencontrée au sujet de la situation de l’Italie et des possibilités de son entrée dans le conflit à telle ou telle époqu
t à telle ou telle époque, dans les milieux qui auraient eu le devoir d’ en être le mieux instruits. Cette ignorance s’éten
naissances géographiques les plus élémentaires. Les succès militaires de l’Italie lui conquièrent l’estime des gens pour q
ires de l’Italie lui conquièrent l’estime des gens pour qui la valeur d’ un peuple se mesure à la puissance de ses armées.
time des gens pour qui la valeur d’un peuple se mesure à la puissance de ses armées. J’avoue que je prise plus haut encore
s sur la raison ou sur un sentiment profond n’ont pas jugé nécessaire d’ y renoncer parce que le pays est en état de guerre
n’ont pas jugé nécessaire d’y renoncer parce que le pays est en état de guerre. Ils entendent l’« Union sacrée » comme do
t ce que disait excellemment le député Francesco Ciccotti à la veille de l’entrée en lice de l’Italie dans une lettre au G
llemment le député Francesco Ciccotti à la veille de l’entrée en lice de l’Italie dans une lettre au Giornale d’Italia, do
uit que deux phrases qui, détachées du contexte, dénaturent la pensée de l’auteur, mais dont on peut lire la traduction in
n ces temps, où les gens pensent en masse, où il n’est pire crime que de ne pas hurler avec les loups, rien n’est plus réc
que de ne pas hurler avec les loups, rien n’est plus réconfortant que de rencontrer des hommes qui ne se sont pas reniés e
sont pas reniés eux-mêmes ou n’ont pas « rectifié leur tir » au point de célébrer aujourd’hui ce qu’ils avaient maudit leu
maudit leur vie durant. Aussi est-ce avec joie que j’ai lu la lettre de Giuseppe Prezzolini insérée dans le numéro du 15 
la lettre de Giuseppe Prezzolini insérée dans le numéro du 15 juillet de la Voce, sous le titre Nous et la guerre. Louant
éro du 15 juillet de la Voce, sous le titre Nous et la guerre. Louant de  Robertis de continuer à faire paraître l’édition
illet de la Voce, sous le titre Nous et la guerre. Louant de Robertis de continuer à faire paraître l’édition littéraire d
Louant de Robertis de continuer à faire paraître l’édition littéraire de la Voce, Prezzolini développe en quelques points,
ition littéraire de la Voce, Prezzolini développe en quelques points, d’ une manière nette et concise, cette idée essentiel
à ce qui arrivera après la guerre. Si en politique il est nécessaire de prendre dès aujourd’hui ses précautions contre l’
ujourd’hui ses précautions contre l’exploitation que pourraient faire de la guerre les nationalistes qui au début ne la vo
istes qui au début ne la voulaient pas, il n’est pas moins nécessaire de se garer des débordements inévitables que la pass
ns nécessaire de se garer des débordements inévitables que la passion de la guerre apportera dans le domaine de l’esprit.
nts inévitables que la passion de la guerre apportera dans le domaine de l’esprit. Faisons la guerre, mais ne nous abrutis
que, mais en exploitant avec l’habileté commerciale propre à beaucoup d’ imbéciles de lettres, leur uniforme de soldat… Tro
exploitant avec l’habileté commerciale propre à beaucoup d’imbéciles de lettres, leur uniforme de soldat… Troisième point
é commerciale propre à beaucoup d’imbéciles de lettres, leur uniforme de soldat… Troisième point : préparer, ordonner, gag
rer, ordonner, gagner des batailles est chose géniale et il n’y a pas de doute qu’un grand général soit un homme de génie
se géniale et il n’y a pas de doute qu’un grand général soit un homme de génie à l’égal d’un grand homme d’État ; mais il
’y a pas de doute qu’un grand général soit un homme de génie à l’égal d’ un grand homme d’État ; mais il est bon de rappele
qu’un grand général soit un homme de génie à l’égal d’un grand homme d’ État ; mais il est bon de rappeler en ces temps-ci
un homme de génie à l’égal d’un grand homme d’État ; mais il est bon de rappeler en ces temps-ci qu’un grand poète, un gr
ette nation veut compter pour quelque chose dans l’histoire du monde… De là l’utilité d’une revue littéraire aujourd’hui e
compter pour quelque chose dans l’histoire du monde… De là l’utilité d’ une revue littéraire aujourd’hui et le courage lou
tenir en ce moment, où il arrive aisément qu’on prenne pour un manque de patriotisme ce rappel des valeurs supérieures. Qu
mépris facile et ne nous lançons pas à la chasse, plus facile encore, de tout ce qui est allemand. J’ai lu dans un journal
ncore, de tout ce qui est allemand. J’ai lu dans un journal la lettre d’ un individu qui voulait qu’on enlevât de notre rép
lu dans un journal la lettre d’un individu qui voulait qu’on enlevât de notre répertoire les œuvres allemandes, comme les
emandes, comme les Allemands ont enlevé du leur les œuvres italiennes de Puccini et de Leoncavallo. Je ne connais pas cet
les Allemands ont enlevé du leur les œuvres italiennes de Puccini et de Leoncavallo. Je ne connais pas cet individu, mais
l ne peut avoir qu’une âme mesquine et basse. Ce sont là des passions de nationalistes grossiers et barbares qui voudraien
nuer et appauvrir notre patrimoine…3 Cinquième point : dans l’effort de concorde et de confiance que nous devons faire, g
ir notre patrimoine…3 Cinquième point : dans l’effort de concorde et de confiance que nous devons faire, gardons-nous de
ffort de concorde et de confiance que nous devons faire, gardons-nous de perdre certaines de nos qualités que quelques imb
de confiance que nous devons faire, gardons-nous de perdre certaines de nos qualités que quelques imbéciles insatiables v
atiables voudraient faire passer pour des défauts, j’entends l’esprit de critique et d’individualité… Sixième point : orga
ient faire passer pour des défauts, j’entends l’esprit de critique et d’ individualité… Sixième point : organiser une battu
et d’individualité… Sixième point : organiser une battue aux lièvres de la poésie patriotique, de la rhétorique, du menso
me point : organiser une battue aux lièvres de la poésie patriotique, de la rhétorique, du mensonge patriotiques… Si nous
ues… Si nous n’affirmons pas immédiatement qu’il n’est pas nécessaire de retourner à l’imbécillité pour être patriote, — s
ionale » et du « grand idéal » qui nous porte, nous courons le risque de nous trouver, la guerre finie, de dix ou de vingt
nous porte, nous courons le risque de nous trouver, la guerre finie, de dix ou de vingt ans en arrière. Que n’a-t-on ten
e, nous courons le risque de nous trouver, la guerre finie, de dix ou de vingt ans en arrière. Que n’a-t-on tenu ici dès
ous ne serions pas submergés à l’heure qu’il est par une marée puante de basse littérature et nous n’assisterions pas à la
puante de basse littérature et nous n’assisterions pas à la campagne de haine et de calomnie dirigée contre un grand écri
asse littérature et nous n’assisterions pas à la campagne de haine et de calomnie dirigée contre un grand écrivain françai
mnie dirigée contre un grand écrivain français, qui a commis le crime de garder intact son idéal humain, je veux dire Roma
l. Tome CXII, numéro 417, 1er septembre 1915, p. 372-376. L’altitude de Benedetto Croce vis-à-vis de la guerre a beaucoup
considérable sur les jeunes générations. Il a habitué un grand nombre d’ esprits à cette analyse pénétrante qui va jusqu’au
les mots qui sonnent creux. Il a appliqué le mécanisme précis et fin de sa critique aux sujets philosophiques, historique
historiques, sociologiques les plus divers, non sans dévoiler le vide de bien des phrases et le néant de bien des illusion
lus divers, non sans dévoiler le vide de bien des phrases et le néant de bien des illusions dont s’étaient nourries les gé
inuait à publier tranquillement dans sa revue, la Critica, des études d’ histoire de la littérature, comme si rien ne se pa
blier tranquillement dans sa revue, la Critica, des études d’histoire de la littérature, comme si rien ne se passait. Les
it. Les agités, les désorbités, tous ceux qui n’étaient plus capables de s’occuper d’un travail utile tant les événements
s, les désorbités, tous ceux qui n’étaient plus capables de s’occuper d’ un travail utile tant les événements leur faisaien
re la tête, s’étonnaient et se scandalisaient. Croce finit par sortir de sa réserve, et sous forme d’apologie personnelle
e scandalisaient. Croce finit par sortir de sa réserve, et sous forme d’ apologie personnelle leur donna en ces termes une
ces termes une leçon salutaire. Ce ne nous parut pas chose digne que de se dissiper en vaines imaginations et en paroles
s encore, comme nous le vîmes faire aussitôt par un très grand nombre de gens sous couleur d’anxiété généreuse pour les de
le vîmes faire aussitôt par un très grand nombre de gens sous couleur d’ anxiété généreuse pour les destins de l’humanité e
rand nombre de gens sous couleur d’anxiété généreuse pour les destins de l’humanité et de la patrie : ce n’était là en réa
ns sous couleur d’anxiété généreuse pour les destins de l’humanité et de la patrie : ce n’était là en réalité le plus souv
us souvent qu’un abandon au penchant à la paresse couvert du prétexte de la guerre… Et il ne nous fut pas possible non pl
rt du prétexte de la guerre… Et il ne nous fut pas possible non plus de nous étendre commodément, comme le font d’autres
e sont point là des dons qui tombent du ciel ou des effets mécaniques de victoires militaires ou de révolutions politiques
i tombent du ciel ou des effets mécaniques de victoires militaires ou de révolutions politiques, mais des œuvres de la pen
de victoires militaires ou de révolutions politiques, mais des œuvres de la pensée qui continue son travail en dominant le
uent, celui qui n’avait pas avant la guerre la capacité et la méthode de travailler et de penser ne les aurait pas acquise
’avait pas avant la guerre la capacité et la méthode de travailler et de penser ne les aurait pas acquises après la guerre
penser ne les aurait pas acquises après la guerre, par le seul effet d’ un miracle de celle-ci. D’autre part nous estimion
s aurait pas acquises après la guerre, par le seul effet d’un miracle de celle-ci. D’autre part nous estimions peu louable
er tel ou tel peuple : ils s’imaginent certainement faire ainsi œuvre de bons citoyens, de bons patriotes et de fidèles se
le : ils s’imaginent certainement faire ainsi œuvre de bons citoyens, de bons patriotes et de fidèles serviteurs de l’État
certainement faire ainsi œuvre de bons citoyens, de bons patriotes et de fidèles serviteurs de l’État. Mais au-dessus du d
si œuvre de bons citoyens, de bons patriotes et de fidèles serviteurs de l’État. Mais au-dessus du devoir envers la Patrie
improviser des doctrines comme celle que nous avons vu professer par d’ éminents historiens et théoriciens allemands : le
ar d’éminents historiens et théoriciens allemands : le véritable État de l’avenir n’est pas l’État à fondement naturel, ma
de l’Autriche-Hongrie ! — ou comme l’application que Bergson a faite de sa théorie de la mécanicité à l’État-major allema
-Hongrie ! — ou comme l’application que Bergson a faite de sa théorie de la mécanicité à l’État-major allemand et de celle
son a faite de sa théorie de la mécanicité à l’État-major allemand et de celle de l’élan vital à l’État-major français ; —
te de sa théorie de la mécanicité à l’État-major allemand et de celle de l’élan vital à l’État-major français ; — ce n’est
mais faire honte à la patrie, qui doit pouvoir compter sur le sérieux de ses savants comme sur la pudeur de ses femmes. E
oit pouvoir compter sur le sérieux de ses savants comme sur la pudeur de ses femmes. Et répondant au reproche qui lui a é
la pudeur de ses femmes. Et répondant au reproche qui lui a été fait de ne pas avoir élevé la voix « pour enflammer les â
as avoir élevé la voix « pour enflammer les âmes à l’heure solennelle de l’Italie », il déclare avec justesse qu’en ce qui
’Italie », il déclare avec justesse qu’en ce qui regarde les intérêts de la patrie, il se sent simplement l’égal de n’impo
e qui regarde les intérêts de la patrie, il se sent simplement l’égal de n’importe quel citoyen et qu’il lui paraît chose
t l’égal de n’importe quel citoyen et qu’il lui paraît chose illicite de se prévaloir d’une autorité acquise dans le domai
porte quel citoyen et qu’il lui paraît chose illicite de se prévaloir d’ une autorité acquise dans le domaine de la science
chose illicite de se prévaloir d’une autorité acquise dans le domaine de la science pour se donner de l’importance en tant
r d’une autorité acquise dans le domaine de la science pour se donner de l’importance en tant que citoyen. Mais cette sévè
du marais nationaliste redoublèrent. Dans un article intitulé le Rôle de la Philosophie et publié dans le Marzocco, M. Gar
sophie et publié dans le Marzocco, M. Gargano prétendit que le devoir de Benedetto Croce, était d’éclairer ses concitoyens
arzocco, M. Gargano prétendit que le devoir de Benedetto Croce, était d’ éclairer ses concitoyens, sur les motifs de leur p
de Benedetto Croce, était d’éclairer ses concitoyens, sur les motifs de leur propre conduite. Cette prétention d’exiger d
concitoyens, sur les motifs de leur propre conduite. Cette prétention d’ exiger du philosophe qu’il motive suivant toutes l
tention d’exiger du philosophe qu’il motive suivant toutes les règles de la dialectique la plus rigoureuse des actions dét
otes vives et spirituelles par lesquelles se terminent les fascicules de la Critica, Benedetto Croce lance des coups de pa
rminent les fascicules de la Critica, Benedetto Croce lance des coups de patte de droite et de gauche, à Gabriele d’Annunz
es fascicules de la Critica, Benedetto Croce lance des coups de patte de droite et de gauche, à Gabriele d’Annunzio, dont
de la Critica, Benedetto Croce lance des coups de patte de droite et de gauche, à Gabriele d’Annunzio, dont le discours p
le d’Annunzio, dont le discours prononcé à l’inauguration du monument de Garibaldi est bien l’amplification la plus enflée
errero, qui, dans le Secolo, s’en prend à Hegel et retrace l’histoire de l’Hégélianisme en Italie, « l’histoire telle que
l’Hégélianisme en Italie, « l’histoire telle que Ferrero a l’habitude de la faire, toute simple parce qu’entièrement inven
Benedetto Croce fait le meilleur emploi qu’un philosophe puisse faire de ses facultés en ce moment : tenter de ramener à l
i qu’un philosophe puisse faire de ses facultés en ce moment : tenter de ramener à la raison les gens qui divaguent. La be
roce aura plus à faire que le général Cadorna. Heureusement, beaucoup d’ intellectuels s’efforcent en Italie d’échapper à c
Cadorna. Heureusement, beaucoup d’intellectuels s’efforcent en Italie d’ échapper à cette folie collective qui caractérise
talie d’échapper à cette folie collective qui caractérise les époques de guerre, et gardent une âme ferme au milieu de la
na de Rome est un excellent symptôme à cet égard, et les termes mêmes de cette protestation méritent d’être signalés. Il
ptôme à cet égard, et les termes mêmes de cette protestation méritent d’ être signalés. Il devrait être permis aux journau
tation méritent d’être signalés. Il devrait être permis aux journaux de discuter de ce qui ne regarde pas le secret des o
ent d’être signalés. Il devrait être permis aux journaux de discuter de ce qui ne regarde pas le secret des opérations mi
es ses ressources dans une lutte formidable, ne peut que tirer profit de ces discussions pondérées par lesquelles les gens
ons pondérées par lesquelles les gens vraiment compétents s’efforcent de porter leur contribution à l’œuvre commune. On s
ter leur contribution à l’œuvre commune. On sent ici que les auteurs de la protestation ont eu surtout en vue l’exemple d
ci que les auteurs de la protestation ont eu surtout en vue l’exemple de l’Angleterre. Comme je l’ai fait remarquer déjà e
nt se les assimiler comme ils se sont assimilé certaines des qualités d’ ordre et de méthode des Allemands. À la suite de l
ssimiler comme ils se sont assimilé certaines des qualités d’ordre et de méthode des Allemands. À la suite de la protestat
és d’ordre et de méthode des Allemands. À la suite de la protestation de la Tribuna, M. Salandra a publié une circulaire e
r les inconciliables et à accorder des principes incompatibles, celui de la liberté d’opinion et celui du sacrifice tant s
iables et à accorder des principes incompatibles, celui de la liberté d’ opinion et celui du sacrifice tant spirituel que m
i leur est imposé bon gré mal gré, est nécessairement ambiguë, dénuée de clarté, pleine de circonlocutions, encombrée de p
bon gré mal gré, est nécessairement ambiguë, dénuée de clarté, pleine de circonlocutions, encombrée de phrases qui disent
ement ambiguë, dénuée de clarté, pleine de circonlocutions, encombrée de phrases qui disent et ne disent point. Mais au mo
s qui disent et ne disent point. Mais au moins dénote-t-elle un souci de tenir compte de l’opinion publique et recommande-
ne disent point. Mais au moins dénote-t-elle un souci de tenir compte de l’opinion publique et recommande-t-elle aux cense
tenir compte de l’opinion publique et recommande-t-elle aux censeurs de s’entendre autant que possible avec les journalis
endre autant que possible avec les journalistes, et même à l’occasion de leur demander conseil. Plus que les circulaires m
notamment à cet égard l’attitude tout à fait ferme des socialistes et de leur organe l’Avanti ! Décidés à ne pas plier, il
nt la guerre comme leur propre triomphe et comme la défaite des idées de solidarité humaine et de communion des intelligen
ropre triomphe et comme la défaite des idées de solidarité humaine et de communion des intelligences et des cœurs au-dessu
barrières artificielles des intérêts. Quand on supprime l’expression de sa pensée, l’Avanti ! publie comme article de fon
n supprime l’expression de sa pensée, l’Avanti ! publie comme article de fond quelqu’une des « petites fleurs » de saint F
anti ! publie comme article de fond quelqu’une des « petites fleurs » de saint François. Récemment, il réimprimait cette p
urs » de saint François. Récemment, il réimprimait cette page exquise de la légende franciscaine ; Comment saint François,
consiste la joie parfaite. Relisez-la et vous verrez combien elle est de circonstance. Jusqu’ici l’état-major italien avai
listes à distance du front. Dans ces derniers temps, on leur a permis de s’approcher, mais le commandement a poussé la sol
èrement à une tournée Cook. Dans ces conditions il fallait la netteté de vision et la puissance d’imagination d’un Luigi B
. Dans ces conditions il fallait la netteté de vision et la puissance d’ imagination d’un Luigi Barzini pour donner une imp
ditions il fallait la netteté de vision et la puissance d’imagination d’ un Luigi Barzini pour donner une impression poigna
d’imagination d’un Luigi Barzini pour donner une impression poignante de la lutte terrible qui se déchaîne dans la région
utte terrible qui se déchaîne dans la région des Dolomites, à l’ouest de Cortina d’Ampezzo, et que l’excellent écrivain a
4 septembre. Mais en ce moment les plus intéressantes correspondances de guerre sont celles que Francesco Ciccotti envoie
à l’Avanti ! Le député socialiste n’essaie pas, comme ses confrères, de montrer la guerre sous des couleurs romantiques,
observations intéressantes sur les choses qu’il est réellement à même d’ observer de près, comme le caractère et l’état d’e
s intéressantes sur les choses qu’il est réellement à même d’observer de près, comme le caractère et l’état d’esprit des p
roid. Les raisons en sont multiples : beaucoup de gens se souviennent de ce qu’a coûté dans le Trentin, après le retour de
iscal, sous les Autrichiens qu’il ne se trouverait sous les Italiens, d’ autant plus que les Autrichiens ont favorisé parti
lièrement les régions qui confinent à l’Italie, en y faisant exécuter de grands travaux d’utilité publique et en pourvoyan
ons qui confinent à l’Italie, en y faisant exécuter de grands travaux d’ utilité publique et en pourvoyant même des localit
blique et en pourvoyant même des localités perdues dans les montagnes de toutes sortes de commodités : bonnes routes, écla
voyant même des localités perdues dans les montagnes de toutes sortes de commodités : bonnes routes, éclairage électrique,
sanitaires, etc. Sur la frontière du Trentin, beaucoup de gens vivent de la contrebande et comme le déplacement de la fron
in, beaucoup de gens vivent de la contrebande et comme le déplacement de la frontière ruinerait leur commerce, ils sont pa
ur commerce, ils sont partisans des Autrichiens et mettent au service de leurs armées la connaissance profonde qu’ils ont
ettent au service de leurs armées la connaissance profonde qu’ils ont de la montagne. Dans le Frioul la population est trè
rêtée à son expansion, mais encore grâce à l’extraordinaire fécondité de ses femmes, fait à peu près équilibre à l’élément
journal des nationalistes, un écrivain proposait il y a quelque temps d’ organiser des conférences dans les régions occupée
dans les régions occupées, pour donner aux populations la conscience de leur italianité. Que d’ironie involontaire dans c
es, pour donner aux populations la conscience de leur italianité. Que d’ ironie involontaire dans cette proposition inatten
verait pas dans toute la littérature des quinze dernières années plus de deux ou trois écrits où se manifesterait le press
9, 1er novembre 1915, p. 547-558 [542-543]. La substantielle brochure de M. Henri Welschinger sur la Mission du Prince de
on du Prince de Bülow à Rome (décembre 1914-mai 1916) montre la suite d’ alternatives qui aboutirent à la rupture de la Tri
-mai 1916) montre la suite d’alternatives qui aboutirent à la rupture de la Triplice. L’érudit publiciste juge ainsi le rô
t à la rupture de la Triplice. L’érudit publiciste juge ainsi le rôle de M. de Bülow à Rome : « Le prince s’était chargé,
ôle de M. de Bülow à Rome : « Le prince s’était chargé, non seulement de maintenir l’Italie dans la Triple-Alliance, mais
gé, non seulement de maintenir l’Italie dans la Triple-Alliance, mais de l’amener à participer, d’une façon directe ou ind
enir l’Italie dans la Triple-Alliance, mais de l’amener à participer, d’ une façon directe ou indirecte, à la guerre. Il a
aciles pour le diplomate. Il y avait là un des plus curieux chapitres de l’histoire diplomatique à écrire, et d’ailleurs,
iplomatique à écrire, et d’ailleurs, M. Welschinger, dans sa brochure de cent pages, paraît avoir écrit sur ce chapitre to
diverses autres choses, plus tard : car enfin pourquoi n’y a-t-il pas de déclaration de guerre entre l’Italie et l’Allemag
choses, plus tard : car enfin pourquoi n’y a-t-il pas de déclaration de guerre entre l’Italie et l’Allemagne, et pourquoi
tuelle. Jules Destrée : En Italie avant la Guerre, 1914-1915. Préface de Maurice Maeterlinck. Van Oest, 2 fr. 50 Jacques
547-558 [547-549]. Ce livre du député socialiste belge est un recueil d’ articles écrits de novembre 1914 à juin 1915 et tr
Ce livre du député socialiste belge est un recueil d’articles écrits de novembre 1914 à juin 1915 et traduisant les impre
duisant les impressions ressenties par l’auteur au cours des tournées de conférences qu’il fit en Italie, tantôt seul, tan
u député belge Georges Lorand. Ces conférences avaient pour but avoué de raconter aux Italiens les malheurs de la Belgique
férences avaient pour but avoué de raconter aux Italiens les malheurs de la Belgique, mais tendaient d’une façon manifeste
de raconter aux Italiens les malheurs de la Belgique, mais tendaient d’ une façon manifeste, bien que suffisamment voilée
dans la lutte contre les empires centraux. Écrites par un homme doué d’ une grande sensibilité esthétique, ces impressions
ué d’une grande sensibilité esthétique, ces impressions, où la beauté de la nature et des œuvres d’art tient une grande pl
d’art tient une grande place en dépit des préoccupations souveraines de la politique, offrent un double intérêt. D’abord,
la politique, offrent un double intérêt. D’abord, elles nous montrent de façon vivante le côté généreux, spontané, expansi
a préface, nous décrit ces inoubliables séances où le talent oratoire de M. Destrée soulevait les foules jusqu’au délire e
ar les paroles. D’autre part ce livre est intéressant au point de vue de la psychologie de l’auteur, d’autant plus intéres
autre part ce livre est intéressant au point de vue de la psychologie de l’auteur, d’autant plus intéressant que l’état d’
livre est intéressant au point de vue de la psychologie de l’auteur, d’ autant plus intéressant que l’état d’âme qui s’y r
e ne lui est pas spécial, mais est commun à beaucoup de Belges exilés de leur patrie par la guerre. M. Destrée a quitté so
il n’a pas vécu en Belgique sous la domination allemande, il ne parle de l’état de son pays depuis l’occupation étrangère
vécu en Belgique sous la domination allemande, il ne parle de l’état de son pays depuis l’occupation étrangère que par ou
nt, tel qu’il est dans la réalité, il l’aperçoit à travers les brumes de son imagination exaltée, qui lui fait apparaître
re la Patrie sous des couleurs nouvelles, insoupçonnées, en une sorte de gloire mystique, comme une Terre promise. Quand i
une sorte de gloire mystique, comme une Terre promise. Quand il parle de la visite qu’il a faite sur le front en Flandre,
 » Ceci caractérise bien l’atmosphère qui règne dans certains milieux d’ exilés, surtout à Londres, et qui est si différent
ertains milieux d’exilés, surtout à Londres, et qui est si différente de l’atmosphère âpre que l’on respire en Belgique, o
sphère âpre que l’on respire en Belgique, où prédominent les réalités de la lutte : lutte sans armes, mais qui n’en est pa
ans armes, mais qui n’en est pas moins douloureuse et acharnée, lutte de l’esprit qui se révolte contre la tyrannie, lutte
rannie, lutte quotidienne pour organiser la résistance et se défendre de la misère, lutte où tous se sentent étroitement s
il n’y a pas place pour les discours. Ce sentiment exalté et mystique de la patrie chez ceux qui l’ont quittée à l’approch
lté et mystique de la patrie chez ceux qui l’ont quittée à l’approche de l’ennemi et n’ont vu les maux de l’occupation que
ceux qui l’ont quittée à l’approche de l’ennemi et n’ont vu les maux de l’occupation que de loin — c’est-à-dire sous des
tée à l’approche de l’ennemi et n’ont vu les maux de l’occupation que de loin — c’est-à-dire sous des couleurs romanesques
sques et exagérées — prend un caractère si exclusif qu’il les empêche de rien distinguer dans le conflit européen en dehor
de rien distinguer dans le conflit européen en dehors de la violation de la neutralité belge. Le sort inique et terrible d
rs de la violation de la neutralité belge. Le sort inique et terrible de la Belgique est pour eux la seule réalité ; répar
donc point à trouver sur l’état des esprits en Italie, dans le livre de M. Destrée, des considérations générales qui aien
guerre semble avoir, comme à tant d’autres, apporté un oubli complet de son passé, ne comprend absolument rien à l’attitu
te à son égard, tant il est vrai que l’expérience que les hommes font de l’injustice ne suffit pas à leur enseigner de l’é
nce que les hommes font de l’injustice ne suffit pas à leur enseigner de l’épargner à autrui. J’ai dû relever moi-même, il
ai dû relever moi-même, il n’y a pas longtemps, à propos d’un article de M. Destrée dans le Petit Parisien, l’une de ces i
ps, à propos d’un article de M. Destrée dans le Petit Parisien, l’une de ces interprétations malveillantes dont on retrouv
s interprétations malveillantes dont on retrouve malheureusement trop d’ exemples dans ce volume. Et pourtant ce ne sont pa
p d’exemples dans ce volume. Et pourtant ce ne sont pas les occasions de s’éclairer qui ont manqué à M. Destrée. Dans une
emarques incitent singulièrement à la réflexion. Parlant du sacrifice de la Belgique, cet ingénieur lui a demandé si les B
i a demandé si les Belges n’avaient pas exagéré : après la résistance de Liège, l’homme le plus scrupuleux n’eût pu leur f
nce de Liège, l’homme le plus scrupuleux n’eût pu leur faire un grief de s’incliner devant une force évidemment supérieure
un grief de s’incliner devant une force évidemment supérieure. C’est de l’héroïsme de se sacrifier, mais si les individus
’incliner devant une force évidemment supérieure. C’est de l’héroïsme de se sacrifier, mais si les individus ont le droit
est de l’héroïsme de se sacrifier, mais si les individus ont le droit de disposer ainsi d’eux-mêmes, n’y a-t-il pas excès
de se sacrifier, mais si les individus ont le droit de disposer ainsi d’ eux-mêmes, n’y a-t-il pas excès quand un gouvernem
ainsi d’eux-mêmes, n’y a-t-il pas excès quand un gouvernement dispose d’ un peuple, même pour une attitude sublime ? M. Des
’invasion à l’aide des renforts anglais et français ; il n’y a pas eu de Waterloo, parce que les Alliés ne sont pas venus
été unanimes à vouloir la résistance, la résistance acharnée, et nul de nous ne le regrette, même à présent. Les affirmat
correspondent rarement à la réalité. En quittant la Belgique à la fin d’ octobre 1914 pour retourner à Paris, j’ai rencontr
ément en Hollande : par un soir humide, dans le brouillard et la boue d’ Amsterdam, il m’a conté longuement ses détresses,
et la boue d’Amsterdam, il m’a conté longuement ses détresses, celles de ses compagnons d’infortune, les villages détruits
rdam, il m’a conté longuement ses détresses, celles de ses compagnons d’ infortune, les villages détruits, la fuite lamenta
fuite lamentable des humbles au long des routes, la détresse confuse de l’exil. Il m’a confié ses doutes et ses angoisses
confié ses doutes et ses angoisses… — Il ne parlait point le langage de M. Destrée, mais il avait vu ce que M. Destrée n’
er novembre 1915, p. 567-571. Le mois dernier j’ai signalé l’attitude de Benedetto Croce vis-à-vis de la guerre et les sin
geait que le devoir du célèbre critique et philosophe italien eût été de corroborer de beaux raisonnements métaphysiques l
evoir du célèbre critique et philosophe italien eût été de corroborer de beaux raisonnements métaphysiques l’action guerri
de corroborer de beaux raisonnements métaphysiques l’action guerrière de son pays. En lui répondant dans le dernier numéro
action guerrière de son pays. En lui répondant dans le dernier numéro de la Critica, Croce montre tout ce qu’il y a de fai
dans le dernier numéro de la Critica, Croce montre tout ce qu’il y a de faiblesse morale dans la conduite de ceux qui n’o
, Croce montre tout ce qu’il y a de faiblesse morale dans la conduite de ceux qui n’osent regarder la réalité en face et q
ite de ceux qui n’osent regarder la réalité en face et qui enjolivent de théories fantaisistes des actions que leurs mobil
et les articles qui me viennent des pays alliés, et particulièrement de la France, et que j’y vois opposer au développeme
ement de la France, et que j’y vois opposer au développement effectif de la force militaire germanique des théories vides
nique des théories vides sur les idéaux démocratiques et sur le règne de la paix et de la justice ; quand j’entends le rus
ries vides sur les idéaux démocratiques et sur le règne de la paix et de la justice ; quand j’entends le russe Sazonoff lu
tice ; quand j’entends le russe Sazonoff lui-même répondre à la prise de Varsovie par un blâme à l’« abominable théorie de
répondre à la prise de Varsovie par un blâme à l’« abominable théorie de la force », une grande mélancolie m’envahit, parc
mélancolie m’envahit, parce qu’il me semble que ce sont là des signes de faiblesse, ou tout au moins l’indice que les espr
la hauteur des événements qui se déroulent. Serait-ce donc si pénible de dire simplement : — Nous Italiens (ou Français, o
ule chose qui nous importe aujourd’hui et nous ne voulons rien savoir d’ autre. — Y a-t-il philosophie plus belle et plus v
losophie plus belle et plus vraie que celle-là ? Et est-il nécessaire de l’agrémenter de bévues théoriques et historiques 
lle et plus vraie que celle-là ? Et est-il nécessaire de l’agrémenter de bévues théoriques et historiques ? Je crois enten
d à un besoin, même le mensonge, même le balbutiement et la fourberie de l’écolier qui n’a pas appris sa leçon. Mais on ne
as appris sa leçon. Mais on ne peut en déduire qu’il soit souhaitable d’ accroître le nombre des bévues ; et certes, quant
s en philosophie s’en soient chargés, quand il leur eût mieux convenu de se taire. « Mais vous devez éprouver au moins le
ux convenu de se taire. « Mais vous devez éprouver au moins le besoin de réfuter, pour le profit de tous, ce que vous appe
ais vous devez éprouver au moins le besoin de réfuter, pour le profit de tous, ce que vous appelez des bévues. » C’est ce
étion, parce que, comme je l’ai dit, ce n’est pas l’heure des maîtres d’ école : il y a autre chose à faire : il faut vainc
e. Et celui qui ne peut coopérer directement à la victoire fait mieux de s’efforcer de s’appliquer aux tâches de la vie or
i ne peut coopérer directement à la victoire fait mieux de s’efforcer de s’appliquer aux tâches de la vie ordinaire et nor
ment à la victoire fait mieux de s’efforcer de s’appliquer aux tâches de la vie ordinaire et normale, comme l’ont fait et
e, comme l’ont fait et le font les Allemands, d’une part en prévision de ce qui arrivera après la guerre, d’autre part, pa
icato Bio-filosofico della Guerra (la Signification bio-philosophique de la guerre. Gênes, 1916), W. Mackenzie s’exprime d
kenzie s’exprime dans le même sens que Croce. Il est erroné selon lui d’ attribuer le déchaînement d’un vaste conflit comme
e sens que Croce. Il est erroné selon lui d’attribuer le déchaînement d’ un vaste conflit comme une guerre européenne à cer
erre européenne à certains individus ou à certains groupes restreints d’ individus. Personne n’a voulu la guerre et tout le
a voulu la guerre et tout le monde l’a voulue. Flagrante est l’erreur de Wundt, qui prétend que la guerre actuelle a été d
qui prétend que la guerre actuelle a été déterminée par le vil désir de gain et par les intrigues diplomatiques de ceux q
éterminée par le vil désir de gain et par les intrigues diplomatiques de ceux qui mènent la lutte contre ses conationaux,
nent la lutte contre ses conationaux, mais non moins flagrante, celle de Bergson qui, dans son célèbre discours académique
discours académique, affirme que cette guerre est surtout une guerre de la matière contre l’esprit, — « et bien entendu l
toute la matière du côté de ses ennemis ». Il importe moins en somme de savoir pourquoi une guerre a été déchaînée que de
orte moins en somme de savoir pourquoi une guerre a été déchaînée que de reconnaître qu’il y a toujours quelque chose de d
e a été déchaînée que de reconnaître qu’il y a toujours quelque chose de déchaînable et d’éviter tout ce qui pourrait arti
que de reconnaître qu’il y a toujours quelque chose de déchaînable et d’ éviter tout ce qui pourrait artificiellement compl
t ce qui pourrait artificiellement compliquer ou aggraver les raisons de conflits entre les peuples. Les hommes de science
uer ou aggraver les raisons de conflits entre les peuples. Les hommes de science et les philosophes feraient mieux de se t
les peuples. Les hommes de science et les philosophes feraient mieux de se taire dans des moments comme ceux-ci que de fa
osophes feraient mieux de se taire dans des moments comme ceux-ci que de faire des professions de foi politiques, qui n’on
se taire dans des moments comme ceux-ci que de faire des professions de foi politiques, qui n’ont d’autre résultat que d’
mme ceux-ci que de faire des professions de foi politiques, qui n’ont d’ autre résultat que d’accroître la haine entre les
ire des professions de foi politiques, qui n’ont d’autre résultat que d’ accroître la haine entre les hommes, haine qui est
ine qui est le seul et le vrai ennemi à combattre. Telle est la thèse de l’auteur, qui fait remarquer avec justesse que la
t remarquer avec justesse que la haine n’est pas un élément essentiel de la guerre : en effet « les individus ne participe
, fraternisent avec les soldats « ennemis ». Au contraire les hommes d’ étude qui restent chez eux voudraient enseigner au
on publique ne parvient pas à faire taire ces représentants autorisés de la « culture » d’une part, de la « civilisation »
faire taire ces représentants autorisés de la « culture » d’une part, de la « civilisation » d’autre part, et si par malhe
qui ont été acquis à grand-peine au cours du développement millénaire de notre espèce, menacés et détruits précisément par
s précisément par cette petite élite qui devrait être la plus jalouse de les défendre. On retrouve la même note dans un e
de les défendre. On retrouve la même note dans un excellent article de Quinto Tosatti : Guerre de civilisations ? publié
uve la même note dans un excellent article de Quinto Tosatti : Guerre de civilisations ? publié dans l’édition politique d
o Tosatti : Guerre de civilisations ? publié dans l’édition politique de la Voce. L’auteur pose nettement le problème si m
t le problème si misérablement faussé par les nationalistes sectaires de tous les pays. L’élaboration de l’art, de la phi
ussé par les nationalistes sectaires de tous les pays. L’élaboration de l’art, de la philosophie, de la science, est la t
es nationalistes sectaires de tous les pays. L’élaboration de l’art, de la philosophie, de la science, est la tâche des d
ctaires de tous les pays. L’élaboration de l’art, de la philosophie, de la science, est la tâche des différentes nations 
destiné par ses aptitudes psychologiques à produire une forme donnée d’ art ou de pensée, en un mot de civilisation ; mais
par ses aptitudes psychologiques à produire une forme donnée d’art ou de pensée, en un mot de civilisation ; mais le produ
chologiques à produire une forme donnée d’art ou de pensée, en un mot de civilisation ; mais le produit est quelque chose
pensée, en un mot de civilisation ; mais le produit est quelque chose d’ humain qui surpasse toute barrière nationale… Il n
rs, mais coopérante et interdépendante, et aucune nation n’a le droit de s’arroger n’importe quel don comme son monopole e
que avec raison des gens qui veulent faire remonter la responsabilité de la guerre à Kant ou à Hegel, voire à Luther ou bi
antaient autrefois « c’est la faute à Voltaire ». Il dénonce l’erreur d’ opposer la latinité au germanisme au nom d’une pré
anisme au nom d’une prétendue race latine et montre tout ce qu’il y a d’ analogue, comme esprit, au pangermanisme dans la p
agande antiallemande. C’est un devoir, comme le dit Romain Rolland, «  de contribuer, toutes les fois que nous le pourrons,
ontre au milieu de la démence des hommes en lutte l’unité persistante de la pensée humaine et l’union secrète de ses meill
en lutte l’unité persistante de la pensée humaine et l’union secrète de ses meilleurs représentants ». À sa voix fait éch
n secrète de ses meilleurs représentants ». À sa voix fait écho celle de Wilhelm Herzog, qui, dans le Forum de Munich, flé
ts ». À sa voix fait écho celle de Wilhelm Herzog, qui, dans le Forum de Munich, flétrit le manifeste des 93 intellectuels
flétrit le manifeste des 93 intellectuels et oppose à ces charlatans de l’intelligence la grande masse du peuple qui souf
ligence la grande masse du peuple qui souffre en silence. Cet article de Tosatti est d’autant plus frappant qu’il est écri
de masse du peuple qui souffre en silence. Cet article de Tosatti est d’ autant plus frappant qu’il est écrit par un homme
par un homme qui a été dès le début, comme les autres collaborateurs de la Voce, partisan de l’intervention de l’Italie d
té dès le début, comme les autres collaborateurs de la Voce, partisan de l’intervention de l’Italie dans la guerre contre
omme les autres collaborateurs de la Voce, partisan de l’intervention de l’Italie dans la guerre contre les Empires centra
p d’autres manifestations du même genre, il montre qu’un grand nombre d’ intellectuels italiens ont conservé leur sang-froi
aliens ont conservé leur sang-froid et n’ont pas abdiqué leur faculté de penser. Ce courage moral, cette fermeté au milieu
moral, cette fermeté au milieu de la tempête est la plus belle preuve de force intérieure que l’Italie donne en ce moment.
alie donne en ce moment. Cette force se manifeste aussi chez beaucoup d’ écrivains par le fait de parler ouvertement même d
Cette force se manifeste aussi chez beaucoup d’écrivains par le fait de parler ouvertement même des événements les plus c
énements les plus contraires à leurs vœux. C’est ainsi que la réunion de Zimmerwald, où les minorités socialistes des diff
union de Zimmerwald, où les minorités socialistes des différents pays d’ Europe ont renoué les liens rompus de l’Internatio
socialistes des différents pays d’Europe ont renoué les liens rompus de l’Internationale et autour de laquelle la presse
érés que le Giornale d’Italia. Pour ceux-ci il était pourtant pénible de voir remettre en question la victoire la plus déc
ettre en question la victoire la plus décisive et la plus incontestée de la guerre, celle remportée sur l’Internationale.
face du fait nouveau, oppose aux vives attaques auxquelles la réunion de Zimmerwald donne lieu dans la presse allemande le
cussion est toujours dangereuse. Discuter cela veut dire reconnaître. De là le mot d’ordre : la consigne est de ronfler. L
er cela veut dire reconnaître. De là le mot d’ordre : la consigne est de ronfler. L’Humanité a profondément ronflé. Et en
e temps que l’Humanité ont ronflé, dans le sommeil tranquille et béat de la plus profonde paix sociale, tous les journaux
ranquille et béat de la plus profonde paix sociale, tous les journaux de la concorde. À part quelques rares voix dispersée
sées, rien ne manque à l’harmonie vraiment édifiante et symptomatique de la presse républicaine. Dans le même journal le
le député Oddino Morgari a raconté à plusieurs reprises des souvenirs de ses voyages faits en Europe et notamment en Franc
nsigeante du Bureau socialiste international qui non seulement refusa de participer directement ou indirectement à la réun
elles, Vandervelde répondait : « Nous l’empêcherons. » Et à la veille de la réunion de Zimmerwald le parti socialiste unif
elde répondait : « Nous l’empêcherons. » Et à la veille de la réunion de Zimmerwald le parti socialiste unifié refusait no
union de Zimmerwald le parti socialiste unifié refusait non seulement d’ y participer, mais même d’envoyer un de ses membre
ti socialiste unifié refusait non seulement d’y participer, mais même d’ envoyer un de ses membres pour y assister en simpl
unifié refusait non seulement d’y participer, mais même d’envoyer un de ses membres pour y assister en simple spectateur.
dans l’application du décret gouvernemental relatif aux propagateurs de fausses nouvelles, décret regrettable parce qu’il
regrettable parce qu’il pousse à la délation, rétablissait ces mœurs d’ espionnage privé et de dénonciations anonymes qui
il pousse à la délation, rétablissait ces mœurs d’espionnage privé et de dénonciations anonymes qui empoisonnaient la vie
prises des exemples. Il me reste à signaler, dans l’édition politique de la Voce, un curieux article de Tullio Colucci int
e à signaler, dans l’édition politique de la Voce, un curieux article de Tullio Colucci intitulé ; la Comédie des Plébisci
ébiscites. L’auteur montre ce que les plébiscites, dans les questions d’ annexions de territoire, ont en réalité d’illusoir
’auteur montre ce que les plébiscites, dans les questions d’annexions de territoire, ont en réalité d’illusoire et combien
iscites, dans les questions d’annexions de territoire, ont en réalité d’ illusoire et combien rarement ils sont l’expressio
réalité d’illusoire et combien rarement ils sont l’expression sincère de la volonté collective. Les plébiscites, qui corre
lébiscites, qui correspondaient à un état d’esprit romantique, furent de mode au temps de la formation de l’unité italienn
un état d’esprit romantique, furent de mode au temps de la formation de l’unité italienne. Il s’agissait alors de constit
de au temps de la formation de l’unité italienne. Il s’agissait alors de constituer l’Italie ; aujourd’hui elle existe et
u conflit, pour s’affirmer comme puissance européenne, pour s’assurer de meilleures frontières, pour n’être point vassale
e, pour s’assurer de meilleures frontières, pour n’être point vassale de l’Allemagne. On voit combien cette théorie de la
ur n’être point vassale de l’Allemagne. On voit combien cette théorie de la force, qui trouve la justification de son acti
n voit combien cette théorie de la force, qui trouve la justification de son action en elle-même, offre d’analogies avec c
force, qui trouve la justification de son action en elle-même, offre d’ analogies avec certaines doctrines professées en A
ble introduction pour The « Paradise » of Dante Alighieri, expérience de traduction littérale en vers tentée par Mr Charle
it celui qui ne comprendrait pas encore aujourd’hui, après seize mois de guerre, qu’en dépit de toutes les phrases ronflan
otre monde évolué et progressif comme aux époques que nos professeurs d’ histoire nous ont appris à ignorer en nous parlant
qu’un peuple grandit dans l’estime du monde en proportion des succès de ses armées. L’Italie en fait l’expérience. Il suf
on des succès de ses armées. L’Italie en fait l’expérience. Il suffit d’ écouter ici les conversations pour se rendre compt
idées préconçues. Aujourd’hui, l’on s’aperçoit pour la première fois de tout ce qu’il y a d’énergie, d’intelligence, de v
jourd’hui, l’on s’aperçoit pour la première fois de tout ce qu’il y a d’ énergie, d’intelligence, de volonté chez le peuple
l’on s’aperçoit pour la première fois de tout ce qu’il y a d’énergie, d’ intelligence, de volonté chez le peuple italien ;
pour la première fois de tout ce qu’il y a d’énergie, d’intelligence, de volonté chez le peuple italien ; on s’aperçoit de
ie, d’intelligence, de volonté chez le peuple italien ; on s’aperçoit de quel effort suivi la nation est capable, on const
de quel effort suivi la nation est capable, on constate que l’esprit d’ organisation ne lui fait nullement défaut. Et soud
s vieux clichés qui depuis cent ans servaient à tous nos journalistes de lettres, à tous nos plus prolixes polygraphes, on
, truqués, ridicules et lamentables. Les Italiens, qui ont conscience de leur énergie et qui se sont vite aperçus de l’eff
liens, qui ont conscience de leur énergie et qui se sont vite aperçus de l’effet que les manifestations militaires de cett
qui se sont vite aperçus de l’effet que les manifestations militaires de cette énergie ont produit sur le monde, savent qu
ie ont produit sur le monde, savent qu’ils ont acquis par là le droit de parler franc et haut et d’être écoutés. Ils ne s’
, savent qu’ils ont acquis par là le droit de parler franc et haut et d’ être écoutés. Ils ne s’en font pas faute. Ils ont
t écrivain et avocat Vincenzo Morello), après avoir magnifié l’action de l’armée italienne et s’être moqué de ceux qui ne
), après avoir magnifié l’action de l’armée italienne et s’être moqué de ceux qui ne voyaient dans l’Italie que la « terre
eux qui ne voyaient dans l’Italie que la « terre des morts » couverte d’ « un amas de ruines glorieuses », continue en ces
oyaient dans l’Italie que la « terre des morts » couverte d’« un amas de ruines glorieuses », continue en ces termes : Ce
es », continue en ces termes : Cette médiocre littérature n’est plus de saison même pour la Grèce. L’olivier de Minerve,
diocre littérature n’est plus de saison même pour la Grèce. L’olivier de Minerve, les violettes d’Athènes, la source de Ca
lus de saison même pour la Grèce. L’olivier de Minerve, les violettes d’ Athènes, la source de Callirrhoé, les abeilles de
ur la Grèce. L’olivier de Minerve, les violettes d’Athènes, la source de Callirrhoé, les abeilles de l’Hymette ne sont plu
nerve, les violettes d’Athènes, la source de Callirrhoé, les abeilles de l’Hymette ne sont plus matières d’exportation rhé
source de Callirrhoé, les abeilles de l’Hymette ne sont plus matières d’ exportation rhétorique et sentimentale. Toutes ces
tes ces choses ont servi trop longtemps en vérité aux banquiers grecs de Marseille et de Paris pour créer cet hellénisme d
nt servi trop longtemps en vérité aux banquiers grecs de Marseille et de Paris pour créer cet hellénisme dont les journali
r créer cet hellénisme dont les journalistes et les hommes politiques de France ont usé sans modération pour molester l’It
spécialement pendant la guerre libyque… Aujourd’hui tous les peuples de l’Europe sont en campagne, engagés dans la plus g
campagne, engagés dans la plus grande lutte qu’ait connue l’histoire de la civilisation humaine et l’on ne peut s’attarde
stuces, au petit marché des souvenirs… Aujourd’hui il s’agit vraiment de guerre et non d’industrie politique. Il faut donc
marché des souvenirs… Aujourd’hui il s’agit vraiment de guerre et non d’ industrie politique. Il faut donc que chacun prenn
prenne ses positions comme le lui imposent la logique et la nécessité de la guerre, c’est-à-dire la logique et la nécessit
Pour avoir suivi une autre méthode et une autre route, les puissances de l’Entente se sont trouvées dans les Balkans dans
i de Grèce et se rendre compte des véritables dispositions des Grecs, de leurs vastes ambitions, des raisons de leur méfia
tables dispositions des Grecs, de leurs vastes ambitions, des raisons de leur méfiance vis-à-vis de la Russie et de l’Ital
tes ambitions, des raisons de leur méfiance vis-à-vis de la Russie et de l’Italie. La diplomatie franco-anglaise n’a pas t
sie et de l’Italie. La diplomatie franco-anglaise n’a pas tenu compte de l’état de l’opinion en Grèce et a perdu son temps
l’Italie. La diplomatie franco-anglaise n’a pas tenu compte de l’état de l’opinion en Grèce et a perdu son temps en négoci
emps en négociations dilatoires au lieu de prendre des mesures en vue d’ une action que les circonstances devaient imposer.
ie Mineure. Vraiment le Foreign Office n’a pas encore une idée exacte de la géographie de la Grèce, — pense-t-on sans dout
ent le Foreign Office n’a pas encore une idée exacte de la géographie de la Grèce, — pense-t-on sans doute là-bas au Pirée
a du 3 novembre, Gino Calza Bedolo tient un langage analogue. L’offre de l’île de Chypre à la Grèce n’est que le produit i
ue. L’offre de l’île de Chypre à la Grèce n’est que le produit ingénu d’ une politique tardigrade de compromis, qui peut me
pre à la Grèce n’est que le produit ingénu d’une politique tardigrade de compromis, qui peut mener à l’affaiblissement de
politique tardigrade de compromis, qui peut mener à l’affaiblissement de la puissance britannique dans tout le monde médit
re à la Grèce pour la raison même qui le porte à défendre l’autonomie de la Belgique. Mais une semblable politique conduir
. Mais une semblable politique conduirait logiquement au démembrement de l’Empire britannique. Pourquoi ne pas rendre en e
son idéal ethnico-démocratique ? L’auteur insiste aussi sur le manque de préparation de l’action militaire reconnue nécess
co-démocratique ? L’auteur insiste aussi sur le manque de préparation de l’action militaire reconnue nécessaire trop tard
ion de l’action militaire reconnue nécessaire trop tard et au secours de laquelle, selon d’aucuns, l’Italie aurait dû acco
itaire reconnue nécessaire trop tard et au secours de laquelle, selon d’ aucuns, l’Italie aurait dû accourir, pour réparer
selon d’aucuns, l’Italie aurait dû accourir, pour réparer les fautes d’ autrui. Comme j’ai eu plus d’une fois déjà l’occas
ait dû accourir, pour réparer les fautes d’autrui. Comme j’ai eu plus d’ une fois déjà l’occasion de le montrer, on regarde
er les fautes d’autrui. Comme j’ai eu plus d’une fois déjà l’occasion de le montrer, on regarde la réalité en face, dans l
ait retirer au triple point de vue militaire, politique et commercial de la conquête de la Serbie et de l’ouverture de la
triple point de vue militaire, politique et commercial de la conquête de la Serbie et de l’ouverture de la grande voie dir
vue militaire, politique et commercial de la conquête de la Serbie et de l’ouverture de la grande voie directe de communic
politique et commercial de la conquête de la Serbie et de l’ouverture de la grande voie directe de communication avec Cons
la conquête de la Serbie et de l’ouverture de la grande voie directe de communication avec Constantinople et l’Orient. Ne
stantinople et l’Orient. Ne point répondre à des événements réels par de vaines déclamations, ne pas se dissimuler l’impor
l’on a devant soi, avouer ses revers comme ses victoires, sont autant de manifestations de ce courage moral qui n’est pas
avouer ses revers comme ses victoires, sont autant de manifestations de ce courage moral qui n’est pas rare aujourd’hui e
n Italie et qui se révèle, d’autre part, par la volonté des individus de ne pas abdiquer leurs convictions, leur idéal, le
peut concevoir en Italie qu’un homme soit vilipendé pour avoir tenté d’ élever son esprit au-dessus de la mêlée et pour av
n homme soit vilipendé pour avoir tenté d’élever son esprit au-dessus de la mêlée et pour avoir prononcé des paroles de gé
r son esprit au-dessus de la mêlée et pour avoir prononcé des paroles de générosité et de justice. Aussi la campagne menée
essus de la mêlée et pour avoir prononcé des paroles de générosité et de justice. Aussi la campagne menée ici contre Romai
aliens une stupéfaction profonde ; ils ne comprennent pas qu’on exige de cet homme si humain qu’il renonce à son humanité,
l renonce à son humanité, renie ses convictions, se prive des clartés de l’esprit et exprime une haine aveugle et frénétiq
ux non plus ne la ressentent pas. L’un des écrivains qui dès le début de la guerre européenne a été partisan de l’interven
des écrivains qui dès le début de la guerre européenne a été partisan de l’intervention italienne contre les empires centr
ervention italienne contre les empires centraux, l’éminent professeur de l’université de Rome Giuseppe Borgese (dans Itali
nne contre les empires centraux, l’éminent professeur de l’université de Rome Giuseppe Borgese (dans Italia e Germania, re
’université de Rome Giuseppe Borgese (dans Italia e Germania, recueil de ses articles du Corriere della Sera) rappelant le
a, recueil de ses articles du Corriere della Sera) rappelant le titre de son premier article : Adversaires de l’Allemagne
e della Sera) rappelant le titre de son premier article : Adversaires de l’Allemagne sans haine contre l’Allemagne, écrit
rce que cet état d’âme ne m’est pas particulier, mais est aussi celui d’ une quantité d’Italiens. Haïr n’est pas italien. E
t d’âme ne m’est pas particulier, mais est aussi celui d’une quantité d’ Italiens. Haïr n’est pas italien. Et si mes amis a
ns. Haïr n’est pas italien. Et si mes amis allemands m’ont mis au ban de l’Empire, ce n’est pas une raison pour que j’aill
pas une raison pour que j’aille exploiter les sentiments francophiles d’ une plèbe ignorante et crier des insultes contre l
cophiles d’une plèbe ignorante et crier des insultes contre le peuple d’ où sont nés Kant et les maîtres de l’Homme nouveau
nés Kant et les maîtres de l’Homme nouveau. J’envie à l’âme allemande d’ hier et d’aujourd’hui ses magnifiques élans de pas
t les maîtres de l’Homme nouveau. J’envie à l’âme allemande d’hier et d’ aujourd’hui ses magnifiques élans de passion ; je
envie à l’âme allemande d’hier et d’aujourd’hui ses magnifiques élans de passion ; je voudrais qu’un peu de ce feu vienne
affaiblis par certaines idées trop ressassées. Mais la vieille clarté de l’intelligence italienne m’est trop chère et je c
l’intelligence italienne m’est trop chère et je croirais avoir changé de patrie si, dans ma propagande en faveur de la gue
si, dans ma propagande en faveur de la guerre je me sentais le devoir de traiter l’ennemi avec une intolérance digne de l’
e me sentais le devoir de traiter l’ennemi avec une intolérance digne de l’Ancien Testament. Dans son numéro du 7 novembr
e qui a poussé activement l’Italie à participer à la guerre aux côtés de la France, traduit la belle lettre envoyée du fro
ci vous prouve que vous ne vous étiez pas trompé en élevant au-dessus de la mêlée l’idéal permanent de la paix. En écrivan
s étiez pas trompé en élevant au-dessus de la mêlée l’idéal permanent de la paix. En écrivant pour l’élite oublieuse, vous
rdemment. Et votre idéalisme a été plus réaliste que les déclarations de vos ennemis. D’autre part l’Avanti ! s’associant
ontre le militarisme prussien implique la lutte contre l’introduction de l’esprit et des méthodes de ce militarisme dans l
n implique la lutte contre l’introduction de l’esprit et des méthodes de ce militarisme dans la vie civile, a publié un vi
urra comprendre qu’on ait laissé insulter publiquement sous le régime de « l’union sacrée », dans cette France qui n’a pas
’union sacrée », dans cette France qui n’a pas perdu son ancien renom de générosité et d’idéalisme, l’un des meilleurs écr
dans cette France qui n’a pas perdu son ancien renom de générosité et d’ idéalisme, l’un des meilleurs écrivains français p
cette loyauté ; cette générosité qui furent les qualités légendaires de la chevalerie et qui font dédaigner la calomnie e
et des lâches. Si l’Italie offre en ce moment des exemples exaltants de courage et de virilité, elle souffre d’autre part
. Si l’Italie offre en ce moment des exemples exaltants de courage et de virilité, elle souffre d’autre part de toutes les
emples exaltants de courage et de virilité, elle souffre d’autre part de toutes les misères inhérentes à la guerre. J’ai s
utes les misères inhérentes à la guerre. J’ai sous les yeux une série de lettres d’humbles qui décrivent leur détresse ave
sères inhérentes à la guerre. J’ai sous les yeux une série de lettres d’ humbles qui décrivent leur détresse avec une simpl
qui ont fréquenté là-bas certains milieux populaires. Les populations de la côte de l’Adriatique sont particulièrement exp
quenté là-bas certains milieux populaires. Les populations de la côte de l’Adriatique sont particulièrement exposées et vi
’Adriatique sont particulièrement exposées et vivent dans l’angoisse. De Fano, une mère écrit à son fils qui réside à l’ét
entends la nuit mon sang se glace dans mes veines. Je ne te parle pas de notre peur le jour où ils ont bombardé la ville à
uatre heures du matin. Au pont della Zilla les femmes se sont enfuies de leurs maisons en chemise, en serrant sur leur poi
errant sur leur poitrine leurs enfants en pleurs. On vit dans un état d’ anxiété impossible à dire… Autre lettre, même acc
ais les lettres que celui-ci écrit ! Cela fait pitié ce qu’il souffre de sommeil, de fatigue, d’émotion, et ce qu’il voit.
res que celui-ci écrit ! Cela fait pitié ce qu’il souffre de sommeil, de fatigue, d’émotion, et ce qu’il voit. Et cependan
i-ci écrit ! Cela fait pitié ce qu’il souffre de sommeil, de fatigue, d’ émotion, et ce qu’il voit. Et cependant il ne comb
t pas encore, il transporte les vivres… Je ne puis te décrire la peur de maman : la nuit, on ne dort jamais. Ce matin enco
es tous levés, et puis il n’en a rien été, tu comprendras l’épouvante de maman, quand cela arrive elle ne comprend plus ri
d cela arrive elle ne comprend plus rien… Et la misère ! Les barques de pêche ne se risquent plus au large. On ne gagne p
0 à 70 centimes par jour pour les femmes des mobilisés), les aliments de première nécessité sont excessivement chers. Chaq
ière nécessité sont excessivement chers. Chaque jour on entend parler de mort et de blessés. Le cousin Giovanni a déjà se
ité sont excessivement chers. Chaque jour on entend parler de mort et de blessés. Le cousin Giovanni a déjà senti l’odeur
une main mise en pièces par une bombe ; tu ne pourrais t’imaginer que de larmes coulent dans toutes ces familles, et nous
es familles, et nous avons aussi ici tant d’autres malheureux envoyés de la zone des armées dans l’intérieur. On ne sait o
e des armées dans l’intérieur. On ne sait où les caser ; il n’y a pas de travail ; tous ces gens chassés de leur maison ap
e sait où les caser ; il n’y a pas de travail ; tous ces gens chassés de leur maison après que tous leurs plus chers sont
guerre ! » À l’étranger. Le socialisme allemand s’après une lettre d’ un professeur d’Université italienne Camille Pit
l’étranger. Le socialisme allemand s’après une lettre d’un professeur d’ Université italienne Camille Pitollet. Tome CXI
ue du groupe socialiste parlementaire, ayant chargé le député Morgari de reconstituer cet organisme détruit par l’invasion
ir reprocher à M. Vandervelde une tiédeur que celui-ci s’est empressé de nier. À cette occasion, un professeur de l’Univer
que celui-ci s’est empressé de nier. À cette occasion, un professeur de l’Université de Gênes et ex-membre du Parlement,
est empressé de nier. À cette occasion, un professeur de l’Université de Gênes et ex-membre du Parlement, M. Bossi, a adre
, a adressé à M. Morgari l’intéressant document suivant, qui méritait d’ être mis en notre langue : Mon cher Morgari. Je l
notre langue : Mon cher Morgari. Je lis aujourd’hui la rectification de M. Vandervelde suivie de ta réponse, relativement
Morgari. Je lis aujourd’hui la rectification de M. Vandervelde suivie de ta réponse, relativement à la besogne réalisée pa
je t’expose en public et brièvement mes impressions. J’ai conscience de devoir accomplir cet acte surtout comme Italien,
tout comme Italien, ami et admirateur — aujourd’hui plus que jamais — de Vandervelde, qui a donné au monde prolétaire et s
i a donné au monde prolétaire et socialiste le plus admirable exemple de courageuse conformité aux principes que nous croy
que la social-démocratie allemande — et les deux ou trois exceptions de Liebknecht, Rosa Luxemburg et Clara Zetkin ne sau
Clara Zetkin ne sauraient influencer le jugement — apparaît désormais d’ inéluctable sorte comme la plus grande et la plus
able des conditions tragiques où se trouvent actuellement les peuples de l’Europe, assiégés par la barbarie la plus atroce
toire ait jamais connue, la barbarie teutonne. Et il n’est pas besoin de longues démonstrations pour prouver une assertion
r puissante organisation, qui comprend 1 120 000 adhérents, 3 000 000  de syndiqués, 4 339 000 électeurs, 110 députés sur 3
000 de syndiqués, 4 339 000 électeurs, 110 députés sur 397, un budget de 75 000 000 de marks et une réserve d’autant — c’e
és, 4 339 000 électeurs, 110 députés sur 397, un budget de 75 000 000  de marks et une réserve d’autant — c’est la fortune
110 députés sur 397, un budget de 75 000 000 de marks et une réserve d’ autant — c’est la fortune des syndicats —, les soc
, ainsi que je l’ai personnellement constaté au Congrès International d’ Amsterdam. Profitant de cette supériorité morale,
sonnellement constaté au Congrès International d’Amsterdam. Profitant de cette supériorité morale, ils prêchèrent hors de
ps, ces froids calculateurs assistaient, avec la ruse caractéristique de la hyène, à la plus terrible et monstrueuse prépa
e préparation militaire tendant à s’assurer la maîtrise du monde. Et, de la sorte, ils aboutissaient artificieusement à as
, ils aboutissaient artificieusement à asservir au régime militariste de leur Empereur la totalité du prolétariat allemand
alie se sont trouvées non préparées et par suite la facile proie, non de l’audacieux brigandage tudesque, mais de la trahi
r suite la facile proie, non de l’audacieux brigandage tudesque, mais de la trahison, de cette trahison que l’inique, l’ef
e proie, non de l’audacieux brigandage tudesque, mais de la trahison, de cette trahison que l’inique, l’effrontée « Kultur
es. Les faits sont irréductibles et je défie quiconque est réellement de bonne foi — comme je crois que tu l’es — de les d
quiconque est réellement de bonne foi — comme je crois que tu l’es — de les démentir. Or s’il en est ainsi, n’es-tu pas d
rois que tu l’es — de les démentir. Or s’il en est ainsi, n’es-tu pas d’ avis que tu viens de jeter à la face de Vanderveld
s’il en est ainsi, n’es-tu pas d’avis que tu viens de jeter à la face de Vandervelde une réplique d’aspect absolument sini
as d’avis que tu viens de jeter à la face de Vandervelde une réplique d’ aspect absolument sinistre, à ce Vandervelde qui,
n pays, représente à cette heure dans le monde la plus grande victime de ce socialisme international, auquel tous, moi com
ris, nous avions, en lui accordant une foi aveugle, donné le meilleur de nos-énergies ? Quoi que disent, ou que fassent, l
es sociaux-démocrates allemands et austro-allemands — exception faite d’ une véritable révolution qui remettrait leur maiso
olution qui remettrait leur maison à neuf, et serait leur seule ancre de salut — ils sont et seront éternellement condamné
éternellement condamnés par l’humaine justice, par les honnêtes gens de l’univers entier, comme les auteurs de la plus ho
justice, par les honnêtes gens de l’univers entier, comme les auteurs de la plus horrible, vile, basse félonie de peuples
rs entier, comme les auteurs de la plus horrible, vile, basse félonie de peuples que connaisse l’Histoire, et ce ne sera q
n réparer, et ne puissent être interprétés que comme une continuation de leur hypocrite perfidie ! La social-démocratie al
erfidie ! La social-démocratie allemande et austro-allemande et celle de leurs paladins — de leurs paladins : souviens-t-e
démocratie allemande et austro-allemande et celle de leurs paladins —  de leurs paladins : souviens-t-en et que s’en souvie
ue — luttèrent pendant des années, en donnant une merveilleuse preuve de sacrifice et d’abnégation. Et comme je vois que t
endant des années, en donnant une merveilleuse preuve de sacrifice et d’ abnégation. Et comme je vois que tu t’agites tant
 tant souhaité, et pour cause, par les Allemands ! — je me permettrai de te demander pourquoi tu ne t’es pas pour le moins
i tu ne t’es pas pour le moins autant agité pour faire réunir, il y a de longs mois, l’hiver dernier, le Congrès socialist
conscience des dirigeants du parti, qui devaient sentir la nécessité d’ interpeller toutes les organisations sur la ligne
ntir la nécessité d’interpeller toutes les organisations sur la ligne de conduite à tenir au moment le plus tragique de l’
nisations sur la ligne de conduite à tenir au moment le plus tragique de l’histoire des nations, au moment où l’Italie dev
des nations, au moment où l’Italie devait entrevoir sa grande mission de tutrice de la liberté des peuples et de la civili
, au moment où l’Italie devait entrevoir sa grande mission de tutrice de la liberté des peuples et de la civilisation véri
t entrevoir sa grande mission de tutrice de la liberté des peuples et de la civilisation véritable, je dirai plus : de l’a
liberté des peuples et de la civilisation véritable, je dirai plus : de l’avenir de l’humanité. Si ce Congrès avait été r
peuples et de la civilisation véritable, je dirai plus : de l’avenir de l’humanité. Si ce Congrès avait été réuni — et l’
aliste italien dit : officiel, qui doit aujourd’hui subir le reproche d’ avoir accompli une œuvre néfaste d’appauvrissement
doit aujourd’hui subir le reproche d’avoir accompli une œuvre néfaste d’ appauvrissement de la conscience nationale. Gênes,
ubir le reproche d’avoir accompli une œuvre néfaste d’appauvrissement de la conscience nationale. Gênes, 27 août 1915. L.-
sement de la conscience nationale. Gênes, 27 août 1915. L.-M. BOSSI. De ce précieux document, dont l’ensemble concorde av
31 (1896) Articles du Mercure de France, année 1896
no giudizio, vi si vede così smisurata unione et congiunzione insieme d’ affinità, che perciò si chiama. « La Pittura, Poet
ura, libro I, Cap. iii. … Florence… la nuit… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’un gran
ap. iii. … Florence… la nuit… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’un grand Archange, tou
t… des étoiles… Un sillage de diamants et de perles resplendit au vol d’ un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’ép
iamants et de perles resplendit au vol d’un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’épée d’or flamboyante écrit dans
plendit au vol d’un grand Archange, tout vêtu de lumière, dont l’épée d’ or flamboyante écrit dans l’azur noir : Beauté — N
Noblesse — Intelligence — Volonté. Tétragramme sacré, égide du Temple de l’Art, diadème de la capitale en Toscane. À la po
gence — Volonté. Tétragramme sacré, égide du Temple de l’Art, diadème de la capitale en Toscane. À la porte de la ville, j
ide du Temple de l’Art, diadème de la capitale en Toscane. À la porte de la ville, j’avais paré mon esprit et mon cœur de
Toscane. À la porte de la ville, j’avais paré mon esprit et mon cœur de leurs joyaux les plus rares : je savais que les c
urent inutiles, indifférentes ou tristes : leurs mystérieuses paroles de Beauté ne répondent qu’à ceux qui interrogent. Le
répondent qu’à ceux qui interrogent. Les yeux inquiets et tremblants de ma propre révélation devant l’inconnu s’ouvrirent
tableau aimé par la gravure, et dont la séduction hantait mes désirs d’ œuvre vers la grâce maladive des âmes fragiles, sœ
es lèvres fait mourir. L’hésitation angoissante, devant un sanctuaire de silence, d’ombre et de recueillement, une seconde
it mourir. L’hésitation angoissante, devant un sanctuaire de silence, d’ ombre et de recueillement, une seconde avait fait
L’hésitation angoissante, devant un sanctuaire de silence, d’ombre et de recueillement, une seconde avait fait la nuit à m
compréhension m’épouvanta. L’Artiste étant androgyne, les perceptions de la couleur, toutes féminines, sont les premières
la couleur, toutes féminines, sont les premières à nous révéler l’âme d’ une œuvre d’Art. Mes habitudes, mes prévisions, év
toutes féminines, sont les premières à nous révéler l’âme d’une œuvre d’ Art. Mes habitudes, mes prévisions, évoquées par c
 », étaient troublées à l’aspect sombre et monochrome du chef-d’œuvre de Botticelli. Deux notes puissantes résonnaient ide
anciens qui semblent s’être dorés, en mûrissant sous le soleil, comme de beaux fruits. Les arbres et la prairie se baignai
soleil, comme de beaux fruits. Les arbres et la prairie se baignaient de la couleur silencieuse de la nuit, tandis que, so
its. Les arbres et la prairie se baignaient de la couleur silencieuse de la nuit, tandis que, sous une lumière descendue d
ouleur silencieuse de la nuit, tandis que, sous une lumière descendue de l’Olympe, surgissaient en visions ces créatures d
lumière descendue de l’Olympe, surgissaient en visions ces créatures d’ un Rêve. Le rayonnement animique de l’œuvre de Bot
gissaient en visions ces créatures d’un Rêve. Le rayonnement animique de l’œuvre de Botticelli fécondait mon inexpérience
n visions ces créatures d’un Rêve. Le rayonnement animique de l’œuvre de Botticelli fécondait mon inexpérience et guidait
idait mon esprit, car aucune des pensées qui accompagnent la création d’ une œuvre ne se perd : les molécules de la matière
s qui accompagnent la création d’une œuvre ne se perd : les molécules de la matière les abritent, et au toucher délicat d’
erd : les molécules de la matière les abritent, et au toucher délicat d’ une âme elles revivent et parlent à l’amie visiteu
u jardin des Hespérides, je ravirai les arbres qui donnent les fruits d’ or : comme les colonnes d’un temple, je les dresse
e ravirai les arbres qui donnent les fruits d’or : comme les colonnes d’ un temple, je les dresserai les uns près des autre
ent propices aux êtres du Rêve que je vais évoquer. Il faut Ie parfum d’ amour de leurs fleurs étoilées avec le charme du f
ices aux êtres du Rêve que je vais évoquer. Il faut Ie parfum d’amour de leurs fleurs étoilées avec le charme du fruit que
ruit que l’on peut cueillir. L’herbe sera un tapis, brodé des plantes de la prairie, épanouissant le rythme de leurs feuil
era un tapis, brodé des plantes de la prairie, épanouissant le rythme de leurs feuilles, au balancement des corolles, sur
a courbe des tiges gracieuses, le ciel bleu et limpide comme les yeux d’ une jeune vierge. Dans cette chapelle de fleurs et
leu et limpide comme les yeux d’une jeune vierge. Dans cette chapelle de fleurs et de verdure, j’évoquerai la Princesse du
e comme les yeux d’une jeune vierge. Dans cette chapelle de fleurs et de verdure, j’évoquerai la Princesse du Rêve. Elle,
ncesse du Rêve. Elle, très noble, belle et pudique ; sous la draperie de son manteau de pourpre royal, jailliront ses dési
Elle, très noble, belle et pudique ; sous la draperie de son manteau de pourpre royal, jailliront ses désirs secrets qui
urpre royal, jailliront ses désirs secrets qui prendront corps autour d’ elle, révélant l’intimité de sa rêverie amoureuse.
désirs secrets qui prendront corps autour d’elle, révélant l’intimité de sa rêverie amoureuse. Elle songe aux charmes des
harmes des Grâces, balançant, en cadence grave et lente, la fragilité de leurs corps graciles, avec l’enlacement harmonieu
e, la fragilité de leurs corps graciles, avec l’enlacement harmonieux de leurs mains. À la Vénus de Cléomène, je prendrai
uls, les Grecs ont connu toute la Beauté ; trois jeunes filles, sœurs de l’Aphrodite, onduleront sous la blancheur des voi
ents comme une nuée en septembre, symbole des frissons encore chastes de l’Âme sereine. Car sa pudeur n’ose rêver que de l
issons encore chastes de l’Âme sereine. Car sa pudeur n’ose rêver que de l’Adolescent timide et fier, qui triste cueillera
ver que de l’Adolescent timide et fier, qui triste cueillera la fleur d’ amour pur, laissant de son casque ailé s’envoler s
t timide et fier, qui triste cueillera la fleur d’amour pur, laissant de son casque ailé s’envoler sa pensée vers la Princ
du Rêve : il est l’âme sœur et ses épaules porteront le même manteau de pourpre. » Sous les flèches de Cupidon, qui volti
ses épaules porteront le même manteau de pourpre. » Sous les flèches de Cupidon, qui voltigera sur sa tête, les désirs pl
désirs plus ardents s’éveillent ; je les symboliserai par la Semeuse de Roses, dont les mains se noieront dans la douceur
i par la Semeuse de Roses, dont les mains se noieront dans la douceur de la chair des roses : sur ses lèvres, le sourire a
l’enlacement des caresses est cruel au cœur du Poète qui se couronne de roses. » Redevenue naïve, elle sera la Nymphe des
era qu’un jeu, et les fleurs écloses sur sa bouche diront son attente de la main qui gerbera les charmes de son corps fraî
s sur sa bouche diront son attente de la main qui gerbera les charmes de son corps fraîchement épanoui. » Avec la science
rbera les charmes de son corps fraîchement épanoui. » Avec la science de l’harmonie des lignes, j’aurai chanté tout le poè
vec la science de l’harmonie des lignes, j’aurai chanté tout le poème de la Primavera lorsqu’elle arrive sur la terre dans
e de la Primavera lorsqu’elle arrive sur la terre dans son char, fait d’ une églantine, qu’emportent les papillons parmi le
Que j’étais loin du chatoiement frivole et sans pensée et sans forme de l’Art dit Moderne, de courte durée. Toute la puis
hatoiement frivole et sans pensée et sans forme de l’Art dit Moderne, de courte durée. Toute la puissance du sujet dans un
œuvre m’était enseignée, car l’émotion, l’intelligence et le sublime de l’Artiste s’y gravent avec la précision d’un buri
intelligence et le sublime de l’Artiste s’y gravent avec la précision d’ un burin d’acier : ce n’est plus le mérite facile
e et le sublime de l’Artiste s’y gravent avec la précision d’un burin d’ acier : ce n’est plus le mérite facile d’une petit
avec la précision d’un burin d’acier : ce n’est plus le mérite facile d’ une petite sensation, notée au hasard de la rencon
e n’est plus le mérite facile d’une petite sensation, notée au hasard de la rencontre, avec le plus ou moins d’habileté ma
ite sensation, notée au hasard de la rencontre, avec le plus ou moins d’ habileté manuelle de l’ouvrier, c’est la manifesta
au hasard de la rencontre, avec le plus ou moins d’habileté manuelle de l’ouvrier, c’est la manifestation d’un choix dans
lus ou moins d’habileté manuelle de l’ouvrier, c’est la manifestation d’ un choix dans les trois grands domaines de la créa
ier, c’est la manifestation d’un choix dans les trois grands domaines de la création, où notre esprit conçoit la loi de l’
trois grands domaines de la création, où notre esprit conçoit la loi de l’harmonie suprême ; le domaine de la matière bru
on, où notre esprit conçoit la loi de l’harmonie suprême ; le domaine de la matière brute, celui que vivifie le sentiment
aturalisme sans esprit, sans âme, l’art du morceau peint avec le plus de réalité possible, puis il s’élève à l’expression
té possible, puis il s’élève à l’expression du sentiment par le choix de la couleur et du clair obscur, analysés et compri
aîtrise la Forme pour animer sa pensée. La Forme, seule, a le pouvoir de contenir ce que l’homme conçoit de plus grand ; p
l’homme conçoit de plus grand ; par elle, l’artiste, avec la parcelle de divinité que son âme renferme, retrouve la force
étrit à sa guise un monde plus beau. Il ose retrouver dans l’harmonie d’ une humanité parfaite le symbole de Dieu lui-même.
. Il ose retrouver dans l’harmonie d’une humanité parfaite le symbole de Dieu lui-même. L’intelligence abstraite s’y matér
lligence abstraite s’y matérialise dans un geste ou dans l’expression d’ un visage, et la difformité, rancœur quotidienne d
dans l’expression d’un visage, et la difformité, rancœur quotidienne de la vie, disparaît dans ce nouvel Éden. Où est l’h
, qui oserait opposer, tout nus, leur corps et leur âme aux créations de Phidias, de Praxitèle, de Cléomène et de leurs de
t opposer, tout nus, leur corps et leur âme aux créations de Phidias, de Praxitèle, de Cléomène et de leurs descendants, L
t nus, leur corps et leur âme aux créations de Phidias, de Praxitèle, de Cléomène et de leurs descendants, Léonard et le G
ps et leur âme aux créations de Phidias, de Praxitèle, de Cléomène et de leurs descendants, Léonard et le Grand Michel-Ang
être plus parfait en Beauté que celui jailli du cerveau du génie ? » De la compréhension de la Forme naît la connaissance
n Beauté que celui jailli du cerveau du génie ? » De la compréhension de la Forme naît la connaissance de l’harmonie, seul
eau du génie ? » De la compréhension de la Forme naît la connaissance de l’harmonie, seule manifestation de la Beauté ; et
n de la Forme naît la connaissance de l’harmonie, seule manifestation de la Beauté ; et c’est aller aux confins de l’Espri
rmonie, seule manifestation de la Beauté ; et c’est aller aux confins de l’Esprit humain que de la saisir dans toute sa pu
tion de la Beauté ; et c’est aller aux confins de l’Esprit humain que de la saisir dans toute sa pureté, comme l’ont fait
in que de la saisir dans toute sa pureté, comme l’ont fait les génies de la Grèce. Mais aujourd’hui cette notion du Beau p
e le sens critique en est même disparu. Personne ne songe, en parlant d’ une œuvre d’art, sauf de rares exceptions, à criti
t même disparu. Personne ne songe, en parlant d’une œuvre d’art, sauf de rares exceptions, à critiquer la réelle désharmon
re d’art, sauf de rares exceptions, à critiquer la réelle désharmonie d’ une œuvre. Le langage de la ligne est devenu langu
exceptions, à critiquer la réelle désharmonie d’une œuvre. Le langage de la ligne est devenu langue morte, et pourtant ell
e, et pourtant elle est la seule ossature résistante aux fluctuations de la mode. Quand donc le public et les artistes ne
gnant le travail, au lieu de le faire disparaître devant l’expression de la Pensée, comme chez le Vinci et son école par l
de simple, un dessin coloré, méthode qui s’est transmise, sans besoin de changement, depuis le Giotto jusqu’à Verocchio et
he grasse, à écraser deux tons harmonieux qui se fondent comme le jus de deux fruits savoureux, mais combien plus noble la
ux fruits savoureux, mais combien plus noble la recherche approfondie de l’expression d’un sentiment, d’une pensée, avec l
eux, mais combien plus noble la recherche approfondie de l’expression d’ un sentiment, d’une pensée, avec la modestie obéis
n plus noble la recherche approfondie de l’expression d’un sentiment, d’ une pensée, avec la modestie obéissante et sévère
étier chez le peintre ! C’est par pauvreté intellectuelle, étroitesse d’ envergure, mollesse et manque d’activité, cupidité
r pauvreté intellectuelle, étroitesse d’envergure, mollesse et manque d’ activité, cupidité de la jouissance instantanée, q
elle, étroitesse d’envergure, mollesse et manque d’activité, cupidité de la jouissance instantanée, qu’on s’abrite derrièr
ntanée, qu’on s’abrite derrière le bouclier fallacieux. Il n’y a plus de croyance, la mysticité chrétienne est morte, avec
s de croyance, la mysticité chrétienne est morte, avec elle la source de l’inspiration des grandes pensées s’est tarie : n
e de l’inspiration des grandes pensées s’est tarie : notre époque est de science, le scalpel a tué l’âme, seul l’amphithéâ
it les miracles. Tout est positif. L’illusion, un mot désormais privé de sens : la réalité de la nature est évidente. Men
est positif. L’illusion, un mot désormais privé de sens : la réalité de la nature est évidente. Mensonge, hypocrisie. Ri
ypocrisie. Rien n’existe que par l’objectivité plus ou moins raffinée de l’individu. Tout est mystère, car rien n’est prou
limite sur nos têtes. Élevons-nous jusqu’à la notion la plus parfaite de la Divinité ; aimons, désirons, comprenons et pos
e depuis la plante, élevant vers le ciel, comme une prière, le rythme de ses feuilles, jusqu’à la créature humaine la plus
ue l’aspect extérieur dans la nature, la lettre est animée du souffle de l’Esprit. Au seuil du Temple, humble fidèle, à la
idèle, à la Déesse Beauté j’adresse ici cette prière avec tout l’élan de mon Être : « Beauté, Phare étincelant où s’orient
rice du Présent, à toi qui exhales un baume sur le Futur, » Gardienne de la Vérité, qui allumes une étoile au front de tes
r le Futur, » Gardienne de la Vérité, qui allumes une étoile au front de tes élus, rendant leur marche lumineuse, comme ce
ndant leur marche lumineuse, comme celle des astres sur le tapis bleu de l’insondable, » À ton culte j’ai voué mon cœur et
ble, » À ton culte j’ai voué mon cœur et mon esprit. » Donne un rayon de lumière à ma route. » En toi seule j’ai foi. » Pa
ute. » En toi seule j’ai foi. » Par toi je m’écarterai du vulgaire et de l’éphémère : je sais la marche ascendante des Êtr
sais la marche ascendante des Êtres, l’évolution des Cycles ; en haut de l’échelle de Jacob j’ai entrevu les Anges qui s’é
e ascendante des Êtres, l’évolution des Cycles ; en haut de l’échelle de Jacob j’ai entrevu les Anges qui s’évanouissaient
Fierté, qui rend méprisable et impuissante toute chose vile et venant d’ en bas, » L’Entendement des lois secrètes par lesq
lent toujours à mon regard adorant ! » Florence — Janvier 1894 (Notes de Voyage.) Tome XVII, numéro 75, mars 1896
taire. Le corps agile et solide a des mouvements souples et puissants de gros fauve ; au repos, c’est la carrure vaste de
souples et puissants de gros fauve ; au repos, c’est la carrure vaste de ces rudes hommes de pierre que le Piémont nous fo
de gros fauve ; au repos, c’est la carrure vaste de ces rudes hommes de pierre que le Piémont nous fournit pour les plus
mmes de pierre que le Piémont nous fournit pour les plus durs travaux de maçonnerie et de terrassement. Medardo tient de c
e le Piémont nous fournit pour les plus durs travaux de maçonnerie et de terrassement. Medardo tient de cette bonne race e
les plus durs travaux de maçonnerie et de terrassement. Medardo tient de cette bonne race et s’annonce par de belles prome
t de terrassement. Medardo tient de cette bonne race et s’annonce par de belles promesses physiques d’attaque et de résist
nt de cette bonne race et s’annonce par de belles promesses physiques d’ attaque et de résistance sur le terrain de lutte o
onne race et s’annonce par de belles promesses physiques d’attaque et de résistance sur le terrain de lutte ou il s’est pl
belles promesses physiques d’attaque et de résistance sur le terrain de lutte ou il s’est placé. Fils de fonctionnaire, a
aque et de résistance sur le terrain de lutte ou il s’est placé. Fils de fonctionnaire, après avoir traîné dans les collèg
pt ans, il fut naturellement destiné à l’administration. Mais en plus d’ une vocation, il avait une volonté. Rétif à la car
té. Rétif à la carrière qu’on lui traçait, il rêvait déjà vagabondage d’ art, une escapade farouche vers les aventures inte
e sa vie ne tiendra-t-elle pas dans ce mot ? Dès les premiers croquis de si libre allure et de si personnelle vision, la f
elle pas dans ce mot ? Dès les premiers croquis de si libre allure et de si personnelle vision, la famille gronda. Non seu
r un peintre, mais encore ce peintre compterait parmi ces énergumènes de l’art qui bousculent les traditions, narguent les
s, ne veulent rien apprendre que par eux-mêmes pour ne rien créer que d’ eux-mêmes. L’imprudent qui s’était découvert trop
qui s’était découvert trop tôt dans la juvénile et sauvage franchise de son indiscipline radicale faillit du coup se voir
voir barrer la route par l’inflexible opposition paternelle. Effrayé d’ avoir couru un tel risque, il dut en rabattre de l
n paternelle. Effrayé d’avoir couru un tel risque, il dut en rabattre de la moitié au moins de ses velléités. Pour continu
d’avoir couru un tel risque, il dut en rabattre de la moitié au moins de ses velléités. Pour continuer à peindre, il affec
lassiques. C’est ainsi qu’il se fit admettre à l’École des Beaux-Arts de Milan. Mais à peine l’indulgence familiale gagnée
ine l’indulgence familiale gagnée par cette concession, il s’agissait d’ en être quitte le plus tôt possible et de ne pas s
te concession, il s’agissait d’en être quitte le plus tôt possible et de ne pas s’attarder en ces cachots pédagogiques où
re-cœur. Travaillant à quadruples bouchées, il réussit par un prodige d’ application et d’énergie à franchir coup sur coup
ant à quadruples bouchées, il réussit par un prodige d’application et d’ énergie à franchir coup sur coup tous les degrés.
e à franchir coup sur coup tous les degrés. La marche régulière était de quatre ans : Rosso eut tout terminé en moins d’un
arche régulière était de quatre ans : Rosso eut tout terminé en moins d’ un an et demi. La famille n’avait plus rien à exig
adémies. Restait le service militaire. Il fit son temps dans un corps de sapeurs. Là, d’abord, il peignit des paysages, de
orps de sapeurs. Là, d’abord, il peignit des paysages, des intérieurs d’ église, épris d’un art discret, tout d’enveloppe.
Là, d’abord, il peignit des paysages, des intérieurs d’église, épris d’ un art discret, tout d’enveloppe. Mais Rosso ne di
t des paysages, des intérieurs d’église, épris d’un art discret, tout d’ enveloppe. Mais Rosso ne disposait d’aucun budget 
se, épris d’un art discret, tout d’enveloppe. Mais Rosso ne disposait d’ aucun budget ; pour faire quelque argent et entret
d’aucun budget ; pour faire quelque argent et entretenir sa provision de couleurs, il se proposa comme ordonnance à un off
flaira l’artiste et l’envoya à l’école des brigadiers : or cela coûte de peindre, même à l’aquarelle. Fallait-il renoncer 
es efforts s’y heurtaient comme à un mur : quelles délices après cela de manier la terre, de travailler cette matière soup
aient comme à un mur : quelles délices après cela de manier la terre, de travailler cette matière souple qui se laisse pét
matière souple qui se laisse pétrir, fouiller, creuser, qui comporte de vrais plans, nets et palpables. Peinture ? Sculpt
teur qui n’est pas un peintre, c’est-à-dire qui sacrifie au fanatisme de la ligne tout souci d’atmosphère et de perspectiv
eintre, c’est-à-dire qui sacrifie au fanatisme de la ligne tout souci d’ atmosphère et de perspective, demeure irréel et mé
dire qui sacrifie au fanatisme de la ligne tout souci d’atmosphère et de perspective, demeure irréel et médiocre ; et, d’a
d’autre part, tout grand peintre comporte un grand sculpteur. L’unité de l’Art ne tient-elle pas en cette définition : sai
ils en apparence, n’ont su donner, par le pinceau, que des à peu près d’ expressions, — qui eussent plus fidèlement traduit
enfoncements, aux dépressions, aux perspectives parfaites ? Les coups de pouce créent des trous et des épaisseurs qui cons
ents que les trop difficilement illusoires taches du pinceau. Dispute de métiers ? Non ! Querelle d’art essentielle, étern
ent illusoires taches du pinceau. Dispute de métiers ? Non ! Querelle d’ art essentielle, éternelle. Rosso s’en pénétrait,
sations, en leur immédiate et extrême acuité. S’étant tiré des ennuis de caserne avec quelques portraits d’officiers, il a
me acuité. S’étant tiré des ennuis de caserne avec quelques portraits d’ officiers, il avait vingt-trois ans, quand on le l
ngt-trois ans, quand on le libéra. Alors il essaya consciencieusement de se parfaire chez quelques maîtres milanais, Magni
lanais, Magni, Calvi, Villa ; mais ne put s’accorder avec aucun. Rien de ce qu’il ébauchait personnellement ne leur plaisa
n. Rien de ce qu’il ébauchait personnellement ne leur plaisait ; rien de ce qu’ils lui faisaient faire ne le satisfaisait.
anchit. D’abord, répugnant à l’isolement, il fut saisi par une fièvre de prosélytisme qui le jeta dans l’apostolat. Ne met
entre autres réformes qu’on ne donnât pas toujours les mêmes modèles de nu, uniquement masculins ; qu’on admît aux séance
mît aux séances des modèles femmes et enfants ; enfin que l’on cessât d’ enseigner l’anatomie sur des bonshommes en carton
fermée. Alors les 250 signataires, peu rassurés sur les conséquences de leur mutinerie, lâchèrent peu à peu. Rosso se ret
tous. Rebuté, le réfractaire ne voulut plus compter qu’avec lui-même. D’ où lui venait donc cette foi intransigeante ? Quel
professeurs académiques ? Aucun. Toutes ses connaissances en histoire de l’Art s’arrêtaient alors à Houdon et à Rude. Là-b
ient alors à Houdon et à Rude. Là-bas on n’enseignait pas même le nom de Carpeaux. Si Medardo avait ouï parler de Bonningt
n’enseignait pas même le nom de Carpeaux. Si Medardo avait ouï parler de Bonnington, il ignorait complètement Manet et ne
ât par-delà les Alpes un Degas, déjà patriarche en ce domaine conquis de l’Art Impressionniste que le jeune Piémontais fru
e Piémontais fruste et génial concevait personnellement dans son coin d’ atelier. Je le répète : il ignorait Carpeaux ; et
Carpeaux ; et cependant, il construisait déjà cette frétillante tête de Gavroche que les barnums d’art ont promenée à tra
construisait déjà cette frétillante tête de Gavroche que les barnums d’ art ont promenée à travers toute l’Europe, à Rome,
’Europe, à Rome, à Vienne, à Londres, à Paris, — cette tête narquoise de brèche-dents aux yeux flambants, à la face ridée,
me un vieillard, qui a jugé la farce humaine et sait que le mieux est de s en gausser pour s’y résigner. Les deux essais q
r. Les deux essais qui suivirent menèrent Rosso à réaliser des effets de plein air : une Servante riant et une Vieille Fem
rieure : La Mère et l’Enfant endormi, où se manifeste déjà la volonté de tout sacrifier à l’immédiate sensation. La mère p
point que celui-ci apparaît presque plus grand que le visage atténué de la mère. Nous voici en 1884. Rosso ignore encore
et cependant il exécute le Chanteur sans engagement, autre recherche de plein air. Le cabotin raté est pris un soir, dans
rue, lamentable, éreinté, loqueteux, avec cependant une libre allure de bohème qui défie la mauvaise fortune. Puis vient
re de bohème qui défie la mauvaise fortune. Puis vient une Impression de femme sous un parapluie. Puis deux morceaux de ha
s vient une Impression de femme sous un parapluie. Puis deux morceaux de haute importance : la Maquerelle et l’Ivrogne, — 
ortance : la Maquerelle et l’Ivrogne, — celui-ci délicieux et sublime d’ hébétude et d’effondrement, avec un peu de vigueur
aquerelle et l’Ivrogne, — celui-ci délicieux et sublime d’hébétude et d’ effondrement, avec un peu de vigueur encore dans u
tude et d’effondrement, avec un peu de vigueur encore dans une touffe de cheveux qui ondule, vivace et drue ; tout le rest
sous la lourdeur des paupières tombantes ; là déjà, sans le concours d’ aucune patine, le maître peintre qu’a voulu rester
fraise, la violâtre bouffissure des joues. Puis, la Juive : une tête d’ amante reposant sur un oreiller de plaisir, le fro
es joues. Puis, la Juive : une tête d’amante reposant sur un oreiller de plaisir, le front charnu, la bouche tendre et mol
iller de plaisir, le front charnu, la bouche tendre et molle, gonflée de volupté, bouche de baiseuse facile. Ce n’est qu’u
e front charnu, la bouche tendre et molle, gonflée de volupté, bouche de baiseuse facile. Ce n’est qu’une figure, presque
he de baiseuse facile. Ce n’est qu’une figure, presque un profil noyé d’ ombre ; mais toute la créature s’y résume de la tê
e, presque un profil noyé d’ombre ; mais toute la créature s’y résume de la tête aux pieds. À la contempler on se sent env
s’y résume de la tête aux pieds. À la contempler on se sent enveloppé d’ une tiédeur de draps, bercé par un ronron de soupi
la tête aux pieds. À la contempler on se sent enveloppé d’une tiédeur de draps, bercé par un ronron de soupirs, étreint, r
pler on se sent enveloppé d’une tiédeur de draps, bercé par un ronron de soupirs, étreint, routé, en traîné vers quelque m
on de soupirs, étreint, routé, en traîné vers quelque momentané oubli de soi, sourdement animal. À mesure que l’œuvre se p
ue l’œuvre se poursuit et se tasse sous le travail acharné, les idées de l’artiste s’éclairent et mûrissent. Il perçoit pl
sait bien où il va. Pourquoi la plupart des ressources qu’offre l’art de sculpter ont-elles été dédaignées par tant de gén
s, des formes enserrées en des conventions linéaires, — vaine méthode d’ équilibrisme puéril et de manèges monotones ? La s
n des conventions linéaires, — vaine méthode d’équilibrisme puéril et de manèges monotones ? La statuaire doit-elle donc s
les laisser à ce rang subalterne ? Et n’est-il pas manifeste qu’avec de la glaise, de la pierre, du bois, de la cire, du
ce rang subalterne ? Et n’est-il pas manifeste qu’avec de la glaise, de la pierre, du bois, de la cire, du marbre, du bro
t n’est-il pas manifeste qu’avec de la glaise, de la pierre, du bois, de la cire, du marbre, du bronze, l’artiste intellig
bronze, l’artiste intelligent et sensible peut suivre les expressions de la réalité, les mouvements de la mécanique humain
et sensible peut suivre les expressions de la réalité, les mouvements de la mécanique humaine, la coloration, le proportio
i pris décoratif. Fougueusement emballé, Rosso chevauche ces théories d’ avant-garde. Il ne veut plus considérer son atelie
nt-garde. Il ne veut plus considérer son atelier que comme un magasin de dépôt. Son champ de travail est ailleurs, en plei
plus considérer son atelier que comme un magasin de dépôt. Son champ de travail est ailleurs, en plein air, dans la rue.
lleurs, en plein air, dans la rue. C’est ainsi qu’il exécute son Coup de Vent, un prêtre dont la robe est soulevée par une
ent, un prêtre dont la robe est soulevée par une bourrasque et traité de dos, sans que le devant soit exécuté. L’artiste n
s, sans que le devant soit exécuté. L’artiste n’ayant vu que l’envers de son modèle, devait-il en modeler l’endroit ? Si l
dèle, le reste ne doit-il pas se déduire naturellement ? Tout un plan de vie artistique découle de cette première affirmat
pas se déduire naturellement ? Tout un plan de vie artistique découle de cette première affirmation. Rosso ne traitera plu
Rosso ne traitera plus que ce qu’il aura vu. Il envoie à l’exposition de Milan ses premières études. Quelques partisans se
sans se prononcent : Mose Bianchi, Véla, l’auteur du Napoléon mourant de Versailles, et jusqu’à un professeur de l’Académi
l’auteur du Napoléon mourant de Versailles, et jusqu’à un professeur de l’Académie de Turin, Tabacchi. Sinon la faveur, a
apoléon mourant de Versailles, et jusqu’à un professeur de l’Académie de Turin, Tabacchi. Sinon la faveur, au moins l’atte
on la faveur, au moins l’attention du public est acquise. Avec le peu d’ argent que Rosso gagne en exécutant la médaille co
e peu d’argent que Rosso gagne en exécutant la médaille commémorative de l’Exposition, il part pour Rome. Un bronzier lui
u à crédit quelques épreuves. Il les expose et pour cela vide le fond de sa maigre bourse. Beaucoup de bruit, mais peu de
lui vaut quelque invitation. Sans un sou, n’ayant plus que son permis de retour, il rentre à Milan. Or il y trouve une let
e lettre venue de Vienne depuis quinze jours et lui demandant le prix de tous ses ouvrages. Marché rapidement conclu. Ross
e tous ses ouvrages. Marché rapidement conclu. Rosso vend une épreuve de chacune de ses études. Au même moment un de ses a
ouvrages. Marché rapidement conclu. Rosso vend une épreuve de chacune de ses études. Au même moment un de ses amis, ingéni
u. Rosso vend une épreuve de chacune de ses études. Au même moment un de ses amis, ingénieur à Paris, le prie de lui envoy
ses études. Au même moment un de ses amis, ingénieur à Paris, le prie de lui envoyer quelques pièces qu’il essaiera de pla
énieur à Paris, le prie de lui envoyer quelques pièces qu’il essaiera de placer. Bonnes nouvelles aussi, de ce côté. Thoma
yer quelques pièces qu’il essaiera de placer. Bonnes nouvelles aussi, de ce côté. Thomas, l’éditeur du boulevard Malesherb
ues dettes payées, Rosso prélève vingt-huit francs, obtient un permis d’ aller et retour et vient à Paris. Il loue dans un
t un permis d’aller et retour et vient à Paris. Il loue dans un garni de la rue Amelot, pour 50 centimes par jour, le droi
e dans un garni de la rue Amelot, pour 50 centimes par jour, le droit de coucher sur une paillasse, sous un escalier. Le m
sse, sous un escalier. Le matin, il doit attendre que quelque chambre de passe soit vide de couples amoureux pour aller y
er. Le matin, il doit attendre que quelque chambre de passe soit vide de couples amoureux pour aller y faire sa sommaire t
e couples amoureux pour aller y faire sa sommaire toilette. Il rêvait de Paris : il y est. Mais cette façon d’apparaître e
sa sommaire toilette. Il rêvait de Paris : il y est. Mais cette façon d’ apparaître en notre capitale n’est pas la bonne po
a aller ni chez Thomas, ni chez Georges Petit, lequel venait pourtant de réunir quelques œuvres du Piémontais et de les ex
it, lequel venait pourtant de réunir quelques œuvres du Piémontais et de les exposer, proprio motu, chez lui. Le séjour ne
ez lui. Le séjour ne fut pas long. Revenant à Milan, Rosso rapportait de chez nous, outre un grand enthousiasme pour l’ani
re un grand enthousiasme pour l’animation parisienne, la satisfaction d’ avoir constaté que le niveau artistique de la Cité
parisienne, la satisfaction d’avoir constaté que le niveau artistique de la Cité Transalpine, si monté fût-il, laissait en
u artistique de la Cité Transalpine, si monté fût-il, laissait encore de la marge aux révolutionnaires. Tout au moins le t
arge aux révolutionnaires. Tout au moins le très particulier problème d’ art qu’il s’était posé, lui, Rosso, n’avait-il pas
ançais que par les sculpteurs milanais. Il était donc encore possible de poursuivre les recherches premières, sans crainte
encore possible de poursuivre les recherches premières, sans crainte d’ avoir été devancé. C’est seulement rentré chez lui
devancé. C’est seulement rentré chez lui que Rosso apprit que son ami de Paris avait, toujours à son insu, exposé ses cire
ées et au Salon des Indépendants. Il sut même par quelques découpures de journaux qu’il n’était pas passe inaperçu de la c
par quelques découpures de journaux qu’il n’était pas passe inaperçu de la critique. Tout cela n’est pas grand-chose enco
t lui paye quelques petites fêtes pour l’accaparer et pour l’empêcher de céder aux sollicitations de certains concurrents.
fêtes pour l’accaparer et pour l’empêcher de céder aux sollicitations de certains concurrents. Rosso ne regagne l’Italie q
atteuses espérances, un tantinet engraissé, les goussets garnis, muni de provisions et de commandes. À la besogne ! Il s’a
es, un tantinet engraissé, les goussets garnis, muni de provisions et de commandes. À la besogne ! Il s’agit maintenant d’
ni de provisions et de commandes. À la besogne ! Il s’agit maintenant d’ exécuter un monument funéraire. Voilà, du coup, l’
tif. Comment s’en tirer sans sacrifier l’un à l’autre ! Rosso imagine de reproduire simplement certaine scène vue de ses p
à l’autre ! Rosso imagine de reproduire simplement certaine scène vue de ses propres yeux : une jeune fille ayant retiré s
propres yeux : une jeune fille ayant retiré ses zoccoli s’étend tout de son long sur un tertre et baise dévotieusement un
té juge le sujet profane et c’est à grand peine que l’on vient à bout de ses résistances. Cette œuvre n’est d’ailleurs pas
à bout de ses résistances. Cette œuvre n’est d’ailleurs pas la seule de Rosso qui décore le Campo Santo milanais. On y vo
e tombeau du critique wagnérien Filippo Filippi et celui du compagnon de Mazzini, Brusco Onnis. Le Piémontais appréhende d
celui du compagnon de Mazzini, Brusco Onnis. Le Piémontais appréhende de se voir condamné à ne plus travailler que pour le
les cimetières et veut ôter pour toujours à ses compatriotes le goût de lui renouveler ce genre de commandes. Précisément
r pour toujours à ses compatriotes le goût de lui renouveler ce genre de commandes. Précisément on vient de décider qu’un
oire des frères Cairoli. Pour contre-projet, Rosso présente un groupe de garibaldiens estropiés, perclus, culs-de-jatte, m
ls-de-jatte, manchots, réduits à la mendicité, bousculés par les gens de police. Comme devise : « Aux frères. Cairoli, la
la patrie reconnaissante ». Une exposition s’organise à Venise. Envoi d’ œuvres nouvelles et anciennes ; entre autres, une
Envoi d’œuvres nouvelles et anciennes ; entre autres, une Impression d’ intérieur d’omnibus. Cette pièce d’une hardiesse e
res nouvelles et anciennes ; entre autres, une Impression d’intérieur d’ omnibus. Cette pièce d’une hardiesse et d’une forc
nes ; entre autres, une Impression d’intérieur d’omnibus. Cette pièce d’ une hardiesse et d’une force singulières, et dont
une Impression d’intérieur d’omnibus. Cette pièce d’une hardiesse et d’ une force singulières, et dont il ne subsiste aujo
so étant monté dans un omnibus urbain se trouve seul sur la banquette de gauche, ayant pour vis-à-vis cinq personnes sur l
uette de gauche, ayant pour vis-à-vis cinq personnes sur la banquette de droite : d’abord sa propre concierge, puis une ma
banquette de droite : d’abord sa propre concierge, puis une marchande de légumes, un négociant, une jeune ouvrière et un i
de de légumes, un négociant, une jeune ouvrière et un ivrogne. Frappé de cet amalgame de types, il les observe, les croque
n négociant, une jeune ouvrière et un ivrogne. Frappé de cet amalgame de types, il les observe, les croque discrètement, c
de types, il les observe, les croque discrètement, conçoit un tableau d’ une extrême intensité pittoresque, rentre à son at
e à son atelier, construit une maquette sommaire avec les impressions d’ ensemble fidèlement rapportées, puis court la vill
d’ensemble fidèlement rapportées, puis court la ville à la recherche de ses modèles dispersés, les retrouve çà et là, les
tous à venir poser en amis. Il est parvenu à trouver le point faible de chacun, amour-propre ou intérêt, se les attache,
t travaille sans relâche jusqu’à achèvement. Cet alignement admirable de cinq personnages, groupés au hasard d’une rencont
ment. Cet alignement admirable de cinq personnages, groupés au hasard d’ une rencontre dans une voiture publique, cette scè
en un style sévère et ferme, exécutée grandeur nature avec une audace d’ hercule, une délicate et profonde intelligence, un
nde intelligence, un sentiment puissamment pittoresque des valeurs et de la perspective, apparaissait comme l’aboutissemen
leurs et de la perspective, apparaissait comme l’aboutissement génial d’ un énorme effort. Difficile à transporter, l’Intér
ement génial d’un énorme effort. Difficile à transporter, l’Intérieur d’ omnibus fut brisé durant le trajet de Milan à Veni
icile à transporter, l’Intérieur d’omnibus fut brisé durant le trajet de Milan à Venise. Nous n’en avons plus que quelques
cierge et l’Ivrogne. Après avoir accepté ces œuvres, les commissaires de l’exposition, hostiles au Piémontais, lui jouèren
osition, hostiles au Piémontais, lui jouèrent un tour piteux. Le jour de l’ouverture, Rosso ne trouve aucun de ses envois
ouèrent un tour piteux. Le jour de l’ouverture, Rosso ne trouve aucun de ses envois à la place assignée. Furieux, il fouil
e, et plus loin la Concierge. Il les prend à bras, et, toujours suivi de la foule, les replace sur les cimaises. Protestat
ementée à Londres. Le Piémontais est vivement discuté, mais avec plus de justice, et se sent, sinon aimé, du moins compris
ient et se remet au travail, décidé à donner un pendant à l’Intérieur d’ omnibus. Ce qu’il ébauche alors, c’est une assembl
à l’Intérieur d’omnibus. Ce qu’il ébauche alors, c’est une assemblée de bébés amusés par un guignol. Joyeuse et vivante,
n deuil cruel l’interrompt. Rosso perd une mère très aimée et demeure de longs mois dans un abattement profond qui lui ôte
ourage. Ce n’est qu’en 1887 qu’il se ressaisit et donne alors, repris d’ une fièvre féconde, et presque coup sur coup : l’Â
alors, repris d’une fièvre féconde, et presque coup sur coup : l’Âge d’ Or, l’Enfant Juif, la Rieuse, l’Enfant Malade et l
l’Âge d’Or, l’Enfant Juif, la Rieuse, l’Enfant Malade et l’Impression d’ Enfant au Soleil, D’abord, l’Âge d’Or : une jeune
e, l’Enfant Malade et l’Impression d’Enfant au Soleil, D’abord, l’Âge d’ Or : une jeune fille enlève de terre un petit enfa
sion d’Enfant au Soleil, D’abord, l’Âge d’Or : une jeune fille enlève de terre un petit enfant et lui baise la joue avec u
enfant et lui baise la joue avec une brusquerie goulue et passionnée de franche méridionale. De la jeune fille, juste ce
joue avec une brusquerie goulue et passionnée de franche méridionale. De la jeune fille, juste ce qu’il faut pour l’indiqu
se et vive : un profil perdu, un allongement des lèvres, un mouvement de bras nu, frêle et robuste. Au contraire, le visag
s, un mouvement de bras nu, frêle et robuste. Au contraire, le visage de l’enfant, montré de face, se contracte en une gri
ras nu, frêle et robuste. Au contraire, le visage de l’enfant, montré de face, se contracte en une grimace violente sous l
nt, montré de face, se contracte en une grimace violente sous le choc de la trop forte caresse qui lui a donné peur et le
te caresse qui lui a donné peur et le fait crier. La Rieuse, une tête de belle fille renversée dans un coup de gaîté ; l’E
fait crier. La Rieuse, une tête de belle fille renversée dans un coup de gaîté ; l’Enfant Malade, langueur angélique d’une
renversée dans un coup de gaîté ; l’Enfant Malade, langueur angélique d’ une mignonne tête inclinée, lasse et douloureuse d
langueur angélique d’une mignonne tête inclinée, lasse et douloureuse de petit condamné que mine la consomption. Les paupi
meil sans réveil ; et les lèvres faibles tremblent l’exhalaison lente d’ une plainte douce et mourante. — L’Enfant Juif : a
n lente d’une plainte douce et mourante. — L’Enfant Juif : autre face de bébé, toute béante, toute ravie, avec un rien de
nt Juif : autre face de bébé, toute béante, toute ravie, avec un rien de songerie grave dans le regard fixe et réfléchi. D
e songerie grave dans le regard fixe et réfléchi. Dans le premier jet de la composition, l’enfant était tenu par sa mère.
ance en traitant du même coup les êtres et les choses qui le touchent de près, — puis, au dernier moment, détruire tout ou
touchent de près, — puis, au dernier moment, détruire tout ou partie de ces accessoires et n’en conserver que ce qui fera
la fidèle traduction des valeurs observées. L’Exposition Universelle de 1889 appelle enfin Rosso à Paris. Cette fois, il
e 1889 appelle enfin Rosso à Paris. Cette fois, il y trouve un public d’ art très informé et reçoit un chaud accueil. Mais
ccueil. Mais le voici malade, transporté à Lariboisière. Le directeur de la maison, Louis Gallet, bienveillant aux intelle
a maison, Louis Gallet, bienveillant aux intellectuels, le met à même de poursuivre ses travaux. Ce séjour a valu à Rosso
met à même de poursuivre ses travaux. Ce séjour a valu à Rosso l’une de ses plus poignantes impressions : le Malade d’hôp
r a valu à Rosso l’une de ses plus poignantes impressions : le Malade d’ hôpital. Tout l’épuisement d’une rude existence à
plus poignantes impressions : le Malade d’hôpital. Tout l’épuisement d’ une rude existence à bout halète en cette fragile
sement d’une rude existence à bout halète en cette fragile silhouette d’ un pauvre corps tremblant, vacillant, effondré en
à l’hospice, quelque bruit s’est fait autour de son nom. Des curieux d’ art veulent le connaître. Le maître Rodin offre sp
rt veulent le connaître. Le maître Rodin offre spontanément l’échange de la Rieuse contre une de ses propres œuvres : Le c
Le maître Rodin offre spontanément l’échange de la Rieuse contre une de ses propres œuvres : Le célèbre collectionneur Ro
art commande son portrait à Rosso. Degas, lui-même, rarement prodigue d’ éloges, émet les plus flatteuses appréciations. Ma
d’éloges, émet les plus flatteuses appréciations. Mais, dès la sortie de Lariboisière, c’est la misère noire. Où aller ? O
mment travailler ? L’argent des dernières ventes a payé les matériaux d’ exécution. Si près du but, le Piémontais va-t-il c
ouart a discrètement veillé sur lui. Le collectionneur fait les frais d’ un logement et d’un atelier au boulevard Voltaire.
ent veillé sur lui. Le collectionneur fait les frais d’un logement et d’ un atelier au boulevard Voltaire. Rosso exécute le
rd Voltaire. Rosso exécute le portrait ; puis met un frein à sa veine de production. On respire à Paris une étrange atmosp
as seul à lutter, à chercher, parmi les cohues routinières. Les idées d’ avant-garde promenées naguère de Milan à Vienne et
rmi les cohues routinières. Les idées d’avant-garde promenées naguère de Milan à Vienne et de Vienne à Venise sont ici aus
ières. Les idées d’avant-garde promenées naguère de Milan à Vienne et de Vienne à Venise sont ici aussi des idées d’avant-
uère de Milan à Vienne et de Vienne à Venise sont ici aussi des idées d’ avant-garde ; mais, sur cette extrême lisière de l
t ici aussi des idées d’avant-garde ; mais, sur cette extrême lisière de l’art, d’autres isolés poussent des pointes hardi
profiter des quelques avances tentatrices, au lieu de se répandre et de produire, il faut se replier sous sa tente, étudi
calfeutrer et attendre. Rosso subsiste en écoulant des reproductions d’ antiques, en trouvant des patines pour des moulage
s reproductions d’antiques, en trouvant des patines pour des moulages de choix et s’interdit pour quelques mois tout effor
ur des moulages de choix et s’interdit pour quelques mois tout effort de création. Mais ce n’est qu’une brève lacune. Ses
plus difficiles et les plus illustres collections : Rouart, Chéramy, de Montaignac, Faure, Munkaczy, Hazard, Groult, comt
e Doria, etc., etc. La confiance vient. L’ardeur renaît. L’exposition de 1893, à la Bodinière, donne à Rosso la pleine mes
L’exposition de 1893, à la Bodinière, donne à Rosso la pleine mesure de ses moyens. Il quitte le boulevard Voltaire, inst
nstalle sa première fonderie rue Cauchois et se lance dans des études d’ un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femm
nderie rue Cauchois et se lance dans des études d’un ordre nouveau et d’ une extrême audace : La Femme sortant de l’Église 
études d’un ordre nouveau et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’une longue voilette flo
et d’une extrême audace : La Femme sortant de l’Église : figure gazée d’ une longue voilette flottante, émergeant vive et f
e longue voilette flottante, émergeant vive et franche, au grand jour d’ une obscure décoration façonnée en impression de p
ranche, au grand jour d’une obscure décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pr
e décoration façonnée en impression de portail ; — le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de
 le Sportman, homme de belle santé, pris en plein soleil sur un champ de courses, insolemment campé, le gibus provoquant,
ses, insolemment campé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’ air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vo
ampé, le gibus provoquant, le veston tendu, fouetté d’air vif, trempé de soleil ; — l’Enfant au sein, vorace, animalement
malement absorbé par sa succion goulue, la joue ballonnée, pétrissant de sa menotte grasse et forte la bonne et tendre mam
qui palpite hors de la chemise froissée ; — la Cantatrice, impression de femme faite pour un éclairage très spécial, blanc
faite pour un éclairage très spécial, blanche figure à peine dégagée de la matière et qui semble d’abord indistincte, à p
qui semble d’abord indistincte, à peine dessinée par quelques traits d’ esquisse, puis, peu à peu, s’éclaire, s’agite, s’a
sous le regard, se complète, s’exprime et se béatifie en l’exaltation de quelque vocalise éperdue. Aujourd’hui, Rosso s’es
mis dans ses meubles. Il a installé sa fonderie dans un terrain vague de la rue Caulaincourt. C’est de là qu’est sortie sa
tallé sa fonderie dans un terrain vague de la rue Caulaincourt. C’est de là qu’est sortie sa dernière œuvre, cette étonnan
est de là qu’est sortie sa dernière œuvre, cette étonnante impression d’ Yvette Guilbert qu’il faut voir au clair du lustre
te impression d’Yvette Guilbert qu’il faut voir au clair du lustre et de la rampe, comme nous la dépeignîmes en une récent
rampe, comme nous la dépeignîmes en une récente chronique, « penchée de trois quarts, le cou tendu, rigide, — figée en sa
, « penchée de trois quarts, le cou tendu, rigide, — figée en sa pose de théâtre, devant son public, mais comme séparée de
— figée en sa pose de théâtre, devant son public, mais comme séparée de lui, s’isolant, se repliant, jouissant par elle-m
comme séparée de lui, s’isolant, se repliant, jouissant par elle-même de ce qu’elle chante pour elle-même, précieuse, mina
minaudière et violente, pointue et câline, pincée, insolente, exquise d’ afféterie spirituelle ». Cette tendance à recherch
Cette tendance à rechercher des éclairages spéciaux est le fond même de sa présente conception d’art. Et c’est précisémen
er des éclairages spéciaux est le fond même de sa présente conception d’ art. Et c’est précisément cette conception qu’il a
n qu’il aura réalisée le jour où l’on ne pourra comprendre quelqu’une de ses œuvres nouvelles qu’en l’envisageant d’une se
rra comprendre quelqu’une de ses œuvres nouvelles qu’en l’envisageant d’ une seule manière. On ne tourne pas autour d’une f
lles qu’en l’envisageant d’une seule manière. On ne tourne pas autour d’ une forme pour en concevoir l’impression ; et quan
utour d’une forme pour en concevoir l’impression ; et quand il s’agit de traduire cette impression, en toute intensité, on
impide et franche traduction. Et quelle navrance pour l’artiste animé de cette exclusive préoccupation, lorsqu’il parcourt
squ’il parcourt les longues galeries des musées où somnole l’Histoire de l’Art, où stagnent et croupissent tant de choses
ussi tant de presque chefs-d’œuvre auxquels il n’a manqué que ce rien de volonté originale, intelligente et consciente pou
nale, intelligente et consciente pour qu’ils fussent revêtus du signe d’ immortalité, sauf lequel il n’est point de parfait
ls fussent revêtus du signe d’immortalité, sauf lequel il n’est point de parfaite beauté ! Tout n’est qu’imitation inférie
n excepte quelques merveilles du cycle macédonien, quelques monuments de l’art égyptien, puis, dans l’art grec, le Torse d
quelques monuments de l’art égyptien, puis, dans l’art grec, le Torse de Phidias et les Parques du British Museum, et, dan
ouvre — mais bien celui du Vatican, si l’on consulte les chronologies de la statuaire après les vestiges de ces périodes d
si l’on consulte les chronologies de la statuaire après les vestiges de ces périodes de création pure, où trouve-t-on l’a
e les chronologies de la statuaire après les vestiges de ces périodes de création pure, où trouve-t-on l’artiste ingénu et
ù trouve-t-on l’artiste ingénu et sublime qui ne sache s’inspirer que de la Nature et que de lui-même et se risque à n’exp
ste ingénu et sublime qui ne sache s’inspirer que de la Nature et que de lui-même et se risque à n’exploiter qu’un filon v
hiques, le plus sensible, le plus proche de la Nature si elle cessait de se subordonner à l’architecture et à l’ornementat
et hors de raison ? Les sculpteurs traditionnels n’ont, en cet ordre d’ idées, rien effectué de mieux que ce que représent
s sculpteurs traditionnels n’ont, en cet ordre d’idées, rien effectué de mieux que ce que représenterait un morceau moulé
e Piémontais, lui, répond énergiquement : — Quand je pourrai en outre d’ une figure mouler l’atmosphère où elle baigne, la
fait palpiter, alors, moi aussi, comme tant d’autres font depuis tant d’ années, je moulerai… Mais on n’obtient une vraie f
une figure. La forme est un résumé des impressions dictées à la main de l’artiste par la sensibilité de son cerveau, de m
umé des impressions dictées à la main de l’artiste par la sensibilité de son cerveau, de même que la dominante de toute fo
l’artiste par la sensibilité de son cerveau, de même que la dominante de toute forme, c’est le premier point par lequel ce
me temps, je me confirme qu’il serait plus sain, une fois au travail, d’ oublier mes admirations stériles et de ne me rappe
plus sain, une fois au travail, d’oublier mes admirations stériles et de ne me rappeler que ce que j’ai vu de plus vivant
de ne me rappeler que ce que j’ai vu de plus vivant dans le musée et de vraiment intéressant à bien copier : les gens qui
les gens qui s’y promènent, comme mon ami et moi. Certes, la question d’ art ainsi posée montre un but singulièrement élevé
l peut donner ce que ne donnera jamais le praticien décorateur doublé de son mouleur. Il doit créer des êtres essentiels,
doublé de son mouleur. Il doit créer des êtres essentiels, charpentés d’ une souple ossature, animés d’une pensée, vivant d
créer des êtres essentiels, charpentés d’une souple ossature, animés d’ une pensée, vivant dans une atmosphère, donnant l’
re, animés d’une pensée, vivant dans une atmosphère, donnant l’aspect d’ une créature qui s’agite et qui respire. Il faut a
une créature qui s’agite et qui respire. Il faut au sculpteur le sens de la perspective et de la couleur. De la perspectiv
ite et qui respire. Il faut au sculpteur le sens de la perspective et de la couleur. De la perspective ? Il y en a en tout
ire. Il faut au sculpteur le sens de la perspective et de la couleur. De la perspective ? Il y en a en tout : en une tête
ut : en une tête comme en un corps ; en un corps comme en un paysage. De la couleur ? S’agit-il donc de polychromie ou de
rps ; en un corps comme en un paysage. De la couleur ? S’agit-il donc de polychromie ou de patine ? La polychromie est fro
comme en un paysage. De la couleur ? S’agit-il donc de polychromie ou de patine ? La polychromie est froide et inefficace.
onventionnelle, arbitraire et mate. Quant à la patine, une des œuvres de Rosso, le Gavroche, lui a presque exclusivement s
vi à l’essai des patines. Pour cette tête, il a éprouvé tous les tons de métaux, d’oxydations, de fumée, de vieilles pierr
i des patines. Pour cette tête, il a éprouvé tous les tons de métaux, d’ oxydations, de fumée, de vieilles pierres, et s’es
Pour cette tête, il a éprouvé tous les tons de métaux, d’oxydations, de fumée, de vieilles pierres, et s’est ainsi convai
e tête, il a éprouvé tous les tons de métaux, d’oxydations, de fumée, de vieilles pierres, et s’est ainsi convaincu que le
ide en une appropriation médiocre aux convenances ambiantes du décor, de l’ameublement, etc., etc. Il n’y a qu’une patine
éméditer la traduction des valeurs en construisant, voilà tout le fin de la recherche. Si certaines œuvres anciennes ont g
quelque effet inattendu à la patine du temps, c’est que la prévision de l’artiste avait préparé cette adonisation en prop
sement, en mettant dans sa charpente tout ce qu’il fallait, sans rien de superflu. Dès lors, toutes les patines peuvent s’
’art, — la patine initiale, celle qu’ordonna préalablement le cerveau de l’artiste en réglant la composition et la constru
composition et la construction sur le sentiment exact des valeurs et de la perspective. Nous n’avons vu Rosso pleinement
vu Rosso pleinement satisfait que le jour où montrant la photographie de la Marchande de légumes, fragment de son Ultérieu
ent satisfait que le jour où montrant la photographie de la Marchande de légumes, fragment de son Ultérieur d’omnibus au m
jour où montrant la photographie de la Marchande de légumes, fragment de son Ultérieur d’omnibus au maître Degas, celui-ci
la photographie de la Marchande de légumes, fragment de son Ultérieur d’ omnibus au maître Degas, celui-ci se récria : — Ma
us au maître Degas, celui-ci se récria : — Mais c’est la photographie d’ un tableau que vous m’apportez-là ? Et de ce jour
— Mais c’est la photographie d’un tableau que vous m’apportez-là ? Et de ce jour le Piémontais s’est senti récompensé de s
us m’apportez-là ? Et de ce jour le Piémontais s’est senti récompensé de son infaillible foi en l’indivisibilité de l’Art,
ais s’est senti récompensé de son infaillible foi en l’indivisibilité de l’Art, — d’avoir passé outre aux vulgaires sollic
nti récompensé de son infaillible foi en l’indivisibilité de l’Art, —  d’ avoir passé outre aux vulgaires sollicitations d’u
sibilité de l’Art, — d’avoir passé outre aux vulgaires sollicitations d’ une tradition facile et vaine, — d’avoir aimé la v
outre aux vulgaires sollicitations d’une tradition facile et vaine, — d’ avoir aimé la vie et ses réalités pures au point d
facile et vaine, — d’avoir aimé la vie et ses réalités pures au point d’ assujettir tous ses dons et toutes ses habiletés à
ffirmer que le jour où il se trouva révélé à lui-même devant une page de Baudelaire, qui se dresse, hautaine et méprisante
e vanité des modeleurs : — « C’est en vain que le sculpteur s’efforce de se mettre à un point de vue unique. Le spectateur
l arrive souvent — ce qui est humiliant pour l’artiste — qu’un hasard de lumière, un effet de lampe découvrent une beauté
qui est humiliant pour l’artiste — qu’un hasard de lumière, un effet de lampe découvrent une beauté qui n’est pas celle à
avait songé. Un tableau n’est que ce qu’il veut ; il n’y a pas moyen de le regarder autrement que dans son jour. La peint
envisagez les récentes œuvres du Piémontais : le Sportman, le Malade d’ hôpital, la Cantatrice, la Femme à la Voilette ; p
ous plaçant à tel point de vue unique que vous commanderont le hasard de lumière et l’effet de lampe cherchés : renoncez à
t de vue unique que vous commanderont le hasard de lumière et l’effet de lampe cherchés : renoncez à les considérer autrem
onsidérer autrement que dans leur jour ; et convenez que l’expression d’ un peintre ne serait pas plus forte ; que cette ré
n artistique, n’est, elle aussi, que ce qu’elle veut ; et que le défi de Baudelaire est ici crânement et magistralement re
orphe, M. Gaston Deschamps a eu la patience, tel un plâtrier italien, de mouler sur le vif différentes parties de plusieur
ce, tel un plâtrier italien, de mouler sur le vif différentes parties de plusieurs cerveaux et de se composer ainsi, au mo
en, de mouler sur le vif différentes parties de plusieurs cerveaux et de se composer ainsi, au moyen de pièces rapportées,
de pièces rapportées, un habitacle qui n’eût pas l’air, tout d’abord, d’ avoir été dérobé : les morceaux les plus gros de c
l’air, tout d’abord, d’avoir été dérobé : les morceaux les plus gros de cette construction alvéolique sont la bonhomie fé
es plus gros de cette construction alvéolique sont la bonhomie féline de M. Jules Lemaître et le détachement dédaigneux de
la bonhomie féline de M. Jules Lemaître et le détachement dédaigneux de M. Anatole France. Il fait, comme le premier, pro
édaigneux de M. Anatole France. Il fait, comme le premier, profession de s’intéresser à tout en laissant deviner, comme le
a véritable nature est celle des faibles et des impuissants, l’esprit d’ imitation, avec son revers, l’esprit de contradict
s et des impuissants, l’esprit d’imitation, avec son revers, l’esprit de contradiction. S’il vous a mis dans ses prônes, c
n ambassadeur qu’il se donna en Italie la mission que M. Thovez vient d’ écourter si brusquement. La part de l’esprit de co
lie la mission que M. Thovez vient d’écourter si brusquement. La part de l’esprit de contradiction, c’est ceci : qu’il son
on que M. Thovez vient d’écourter si brusquement. La part de l’esprit de contradiction, c’est ceci : qu’il songeait moins
i : qu’il songeait moins à vous exalter pour vous-même qu’à se servir de votre gloire pour écraser, comme d’une roue, les
ter pour vous-même qu’à se servir de votre gloire pour écraser, comme d’ une roue, les nouveaux écrivains français indocile
e roue, les nouveaux écrivains français indociles à ses manipulations d’ apothicaire. Car si j’ai dit roue, Monsieur, c’est
, mais vous n’étiez entre ses mains qu’un pilon avec lequel il rêvait de broyer dans le même mortier toutes les cervelles
pensantes. Je vous crois trop intelligent pour admettre la sincérité d’ un enthousiasme touchant la Renaissance latine ; v
nçais et les Anglais, vous savez qu’il n’y a pas plus, à cette heure, d’ esprit latin qu’il n’y a d’esprit russe ou d’espri
savez qu’il n’y a pas plus, à cette heure, d’esprit latin qu’il n’y a d’ esprit russe ou d’esprit scandinave ; il y a un es
pas plus, à cette heure, d’esprit latin qu’il n’y a d’esprit russe ou d’ esprit scandinave ; il y a un esprit européen et,
s qui s’affirment uniques, personnels et entiers. Alors la prétention d’ une Renaissance latine se dévêt et la voici nue :
amuser le public et l’empêcher, ne fût-ce que durant quelques heures, de prendre garde à l’étrange sensation de l’Idée qui
ce que durant quelques heures, de prendre garde à l’étrange sensation de l’Idée qui lui souffle dans les cheveux… Renaissa
latine : la volupté pure et simple, la beauté plastique, quelques-uns de ces mots qui ne simulent e mystère que par ce qu’
s de ces mots qui ne simulent e mystère que par ce qu’ils contiennent de peur, l’amour, a mort, un dosage heureux de Pétra
par ce qu’ils contiennent de peur, l’amour, a mort, un dosage heureux de Pétrarque et de Léopardi. Enfants, semez des rose
ntiennent de peur, l’amour, a mort, un dosage heureux de Pétrarque et de Léopardi. Enfants, semez des roses, voici la mort
ts, semez des roses, voici la mort qui passe, mais sémerez-vous assez de roses pour assourdir les pas de la foule qui se r
rt qui passe, mais sémerez-vous assez de roses pour assourdir les pas de la foule qui se rue vers le grand désastre, assez
ssourdir les pas de la foule qui se rue vers le grand désastre, assez de roses pour boire le sang des veines écrasées, ass
ésastre, assez de roses pour boire le sang des veines écrasées, assez de roses pour que l’odeur des roses étouffe dans les
roses pour que l’odeur des roses étouffe dans les gorges les sanglots de la joie et les cris de la haine ?… Renaissance la
des roses étouffe dans les gorges les sanglots de la joie et les cris de la haine ?… Renaissance latine ! Ainsi c’était vo
ine ?… Renaissance latine ! Ainsi c’était vous, Monsieur, qui du fond de l’Italie désolée, ravagée par les recors, effeuil
talie désolée, ravagée par les recors, effeuillée par la folie sénile d’ un Mazarinet, vous qui du fond de la terre des mor
cors, effeuillée par la folie sénile d’un Mazarinet, vous qui du fond de la terre des morts alliez surgir, chêne dodonique
du fond de la terre des morts alliez surgir, chêne dodonique, sonore de prophétiques œuvres ? Vous qui alliez, seul debou
ez, seul debout en face de l’universelle angoisse, réduire à des jeux d’ amour et à des pluies de fleurs tout le spectacle
de l’universelle angoisse, réduire à des jeux d’amour et à des pluies de fleurs tout le spectacle intellectuel ? Prenez un
ous à la tête du cortège : nous célébrerons dignement les funérailles de la Renaissance latine. Pour ce que l’on vous repr
Éthopée totalement, jugeait que Verlaine en vérité revêtait des toges de trop peu de cérémonie : — et voici que, transport
être moins votre talent qu’elle ne diminue l’autorité professionnelle d’ un jardinier si mal instruit. Quant à M. Gaston De
à M. Gaston Deschamps, il fut penaud ; il ne fut que cela. N’ayez pas de chagrin d’un tel malentendu et croyez que si nous
Deschamps, il fut penaud ; il ne fut que cela. N’ayez pas de chagrin d’ un tel malentendu et croyez que si nous goûtâmes l
mes les autres en vous, nous y goûtons aussi vous-même, et avec moins de défiance que vous ne pourriez le supposer. Est-ce
que vous ne pourriez le supposer. Est-ce donc un crime si turpide que d’ avoir vulgarisé en Italie quelques belles phrases 
prit sa retraite, s’occupa M. de Vogüé, sinon à vulgariser la pensée d’ autrui ? Besogne honorable, même ; mais enfin, bes
t que fait M. Gaston Deschamps et que font tous les doumiculets sinon de vivre à même autrui, en dépeçant l’organisme qui
les fait vivre ? Si à cette heure, Monsieur, vous surpreniez à rougir de vous quelqu’un de ces parasites, laissez-les roug
i à cette heure, Monsieur, vous surpreniez à rougir de vous quelqu’un de ces parasites, laissez-les rougir et laissez-les
et le critique il y a encore la différence qu’il y a entre le fondeur de cloche et le bedeau qui la sonne. Cependant, ne r
e votre pays, vous enrichir par des emprunts étrangers ; ne rêvez pas d’ une gloire immodeste, de tout une forêt de laurier
hir par des emprunts étrangers ; ne rêvez pas d’une gloire immodeste, de tout une forêt de lauriers : celui qui vous est d
ts étrangers ; ne rêvez pas d’une gloire immodeste, de tout une forêt de lauriers : celui qui vous est dû suffira à vous t
s belles feuilles vertes. Enfin, n’intitulez pas un roman le Triomphe de la Mort, cela appartient à Pétrarque ; ou les Vie
s Vierges aux Rochers, c’est au Léonard ; ni une trilogie, les Romans de la Rose : on croirait que vous avez plus d’ambiti
une trilogie, les Romans de la Rose : on croirait que vous avez plus d’ ambition que d’imagination. Les Livres. L’Arte
les Romans de la Rose : on croirait que vous avez plus d’ambition que d’ imagination. Les Livres. L’Arte europea a Vene
méro 75, mars 1896, p. 423-432 [429]. C’est, à propos de l’exposition de Venise, comme un manuel de l’art européen d’aujou
432 [429]. C’est, à propos de l’exposition de Venise, comme un manuel de l’art européen d’aujourd’hui. Les œuvres de plusi
à propos de l’exposition de Venise, comme un manuel de l’art européen d’ aujourd’hui. Les œuvres de plusieurs centaines d’a
e Venise, comme un manuel de l’art européen d’aujourd’hui. Les œuvres de plusieurs centaines d’artistes y sont commentées
el de l’art européen d’aujourd’hui. Les œuvres de plusieurs centaines d’ artistes y sont commentées ou notées, depuis les P
entées ou notées, depuis les P. R. B. jusqu’aux néo-impressionnistes, de Rossetti à Armand Seguin. Un tel livre, outre qu’
m’aider à mettre mes confrères en garde contre les procédés par trop d’ « Annunziens » d’un certain Alexandre Dréville ? C
mes confrères en garde contre les procédés par trop d’« Annunziens » d’ un certain Alexandre Dréville ? Cet écumeur de rim
r trop d’« Annunziens » d’un certain Alexandre Dréville ? Cet écumeur de rimes a en effet reproduit in-extenso (en en gâta
889). Je vous laisse juger si c’est flatteur pour moi et je vous prie d’ agréer ma meilleure poignée de main. Marc Legrand
sir que peu de gens osent se donner, car je n’ai lu nulle part l’aveu de la satisfaction qu’éprouva ici l’unanimité à la n
rt l’aveu de la satisfaction qu’éprouva ici l’unanimité à la nouvelle de la tragi-comique bousculade du Mareb. Seuls, les
les journaux illustrés s’amusèrent, car ils sont obligés pour plaire d’ être le miroir de l’opinion du passant, et ce fure
ustrés s’amusèrent, car ils sont obligés pour plaire d’être le miroir de l’opinion du passant, et ce furent de cruelles ch
és pour plaire d’être le miroir de l’opinion du passant, et ce furent de cruelles chasses aux lièvres. L’Italie une, royal
ne, royale, militaire, crispinienne, vantarde et savoyarde, n’a guère de sympathies en France, et l’on se rit de ces hâble
tarde et savoyarde, n’a guère de sympathies en France, et l’on se rit de ces hâbleurs, toujours prêts à passer les Alpes,
s hâbleurs, toujours prêts à passer les Alpes, que des barbares armés de lances ont su faire dégringoler du haut de sommet
es, que des barbares armés de lances ont su faire dégringoler du haut de sommets moins majestueux. Ensuite, il y a malgré
vieille fraternité chrétienne, et l’on a trouvé très malpropre l’idée d’ aller tourmenter ce vieux et noble peuple qui depu
ersagliers, sans caporaux, avec seulement quelques braves carabiniers d’ opéra-comique, beaucoup de musique, des fêtes, et
rabiniers d’opéra-comique, beaucoup de musique, des fêtes, et la joie d’ être libre, de penser à vivre et non à tuer. Il en
éra-comique, beaucoup de musique, des fêtes, et la joie d’être libre, de penser à vivre et non à tuer. Il en est de même d
nser à vivre et non à tuer. Il en est de même dans toutes les parties de l’Europe un peu civilisées, où, si les hommes ava
s de l’Europe un peu civilisées, où, si les hommes avaient le courage d’ obéir à la vérité de leurs sentiments, les soldats
civilisées, où, si les hommes avaient le courage d’obéir à la vérité de leurs sentiments, les soldats seraient vraiment à
es soldats seraient vraiment à l’aise dans les casernes. N’est-ce pas d’ un bon augure, cette émigration des réservistes it
, qui, devançant l’appel, passent la frontière ? Car il ne s’agit pas de la défense du sol, mais de l’obéissance aux dange
assent la frontière ? Car il ne s’agit pas de la défense du sol, mais de l’obéissance aux dangereux caprices de médiocres
pas de la défense du sol, mais de l’obéissance aux dangereux caprices de médiocres tyrans, roi, ministre, généraux. Oh ! c
ratieri à la tête en poire ! Ayant vu son portrait, on pouvait écrire d’ avance l’histoire de l’armée qu’il croyait command
poire ! Ayant vu son portrait, on pouvait écrire d’avance l’histoire de l’armée qu’il croyait commander. Vraiment l’Itali
n humiliée par ses maîtres, mais ce n’est pas un privilège : le reste de l’Europe ne semble pas gouverné par des supériori
l 1896, p. 149-150. Romolo Quaglino : I Modi, Anime e Simboli, orné de lithographies en couleurs de Lodovico Cavaleri, i
Quaglino : I Modi, Anime e Simboli, orné de lithographies en couleurs de Lodovico Cavaleri, in-4, Milan, C. Chiesa, 5 fr.
vico Cavaleri, in-4, Milan, C. Chiesa, 5 fr. Les Modi sont l’œuvre d’ un poète qui écrit en italien les vers français ;
orme de Lettre apologétique, le faisait prévoir : il est tout pénétré de notre littérature et de la plus récente. Il m’a p
que, le faisait prévoir : il est tout pénétré de notre littérature et de la plus récente. Il m’a paru que ses vers, où l’o
re et de la plus récente. Il m’a paru que ses vers, où l’on rencontre de jolies images, sont abondants et faciles. Quant a
sont abondants et faciles. Quant aux lithographies, elles témoignent d’ un certain sens de l’ornementation en même temps q
faciles. Quant aux lithographies, elles témoignent d’un certain sens de l’ornementation en même temps que d’un mauvais go
les témoignent d’un certain sens de l’ornementation en même temps que d’ un mauvais goût inexprimable. L’imprimeur peut êtr
n-16, Milan, C. Chiesa, 3 fr. Roman, c’est un roman qui se précède de ce sur-titre : « Histoire de l’Évolution de l’Idé
Roman, c’est un roman qui se précède de ce sur-titre : « Histoire de l’Évolution de l’Idée ». Gian Pietro da Core n’es
t un roman qui se précède de ce sur-titre : « Histoire de l’Évolution de l’Idée ». Gian Pietro da Core n’est que le premie
’Évolution de l’Idée ». Gian Pietro da Core n’est que le premier tome de la série ; il est dédié, en un style dont nous ne
me lapidaire : Aux rêveurs, aux philosophes, aux bafoués, aux martyrs de l’idée… À cette idée… J’abrège : il s’agit du tem
, aux martyrs de l’idée… À cette idée… J’abrège : il s’agit du temps, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la
de l’idée… À cette idée… J’abrège : il s’agit du temps, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la perfectibilit
te idée… J’abrège : il s’agit du temps, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la perfectibilité de l’homme, etc
e : il s’agit du temps, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la perfectibilité de l’homme, etc. On voit combie
s, de l’espace, de la substance, de l’évolution, de la perfectibilité de l’homme, etc. On voit combien M. Lucini est série
estica nelle letteratura contemporanea, in-16, Rocca S. Casciano, imp de Cappelli Très amusante, cette brochure, la Lir
et l’auteur se demande « s’il est possible que l’imagination lyrique de notre génération ne se trouve que sur les lèvres
on ne se trouve que sur les lèvres léporines et dans les yeux louches de Verlaine, ce grand maigre qui promène tous les so
e infirme, ou dans les lunettes mystérieuses et dans la barbe inculte de Mallarmé ? » Le reste est moins drôlatique. Eu
portoghese di Vittorio Pica, in-32, Milan, Treves, 3 fr. Il suffit de mentionner la Belkis italienne. M. Pica a fait pr
Il suffit de mentionner la Belkis italienne. M. Pica a fait précéder d’ une étude sur le poète cette version que recommand
, la langue littéraire européenne ! Dans l’Emporium, importante revue d’ art et de littérature qui paraît mensuellement à B
ue littéraire européenne ! Dans l’Emporium, importante revue d’art et de littérature qui paraît mensuellement à Bergame, M
paraît mensuellement à Bergame, M. Vittorio Pica a commencé une série d’ études, avec reproductions, sur les principaux des
udes, avec reproductions, sur les principaux dessinateurs et graveurs de ce temps ; la première série fut Odilon Redon, H.
Odilon Redon, H. de Groux, Goya, Félicien Rops. M. Pica connaît l’art d’ aujourd’hui mieux que personne, mais n’y a-t-il pa
n’y a-t-il pas à craindre que certaines pièces ne lui échappent ? Son de Groux n’était pas assez caractéristique comme ima
e voir jouer d’abord à Paris où l’attire particulièrement la vitalité de la jeunesse intellectuelle. « Les sympathies de
ièrement la vitalité de la jeunesse intellectuelle. « Les sympathies de M. Gabriel d’Annunzio vont toujours aux purs arti
urs aux purs artistes, à ceux qui ont le sens et une vision originale de la beauté. Il admire les livres d’Anatole France,
nt le sens et une vision originale de la beauté. Il admire les livres d’ Anatole France, surtout Thaïs, cette Tanagra paris
France, surtout Thaïs, cette Tanagra parisienne ; les pages sincères de M. Paul Margueritte lui plaisent aussi beaucoup,
M. Paul Margueritte lui plaisent aussi beaucoup, et encore les contes d’ un art si curieux que signe M. Jean Lorrain. Il s’
. 374-375. Emporium, rivista mensile, Bergami, « Istituto italiano d’ arti grafiche » Il y a trois mois — mais je per
s mois — mais je persiste à vivre et à lire à mon heure —, sans souci de la sommation, vraiment insolente, des typographie
Stéphane Mallarmé, la meilleure sans doute depuis la charmante notice de M. de Wyzewa. On aime à lire ses subtils commenta
t sa pensée seules seraient étudiées : Le Mallarmiste, tels les Actes de la « Browning Society » ? Et je voudrais de parei
llarmiste, tels les Actes de la « Browning Society » ? Et je voudrais de pareils recueils d’opinions et de gloses sur Baud
Actes de la « Browning Society » ? Et je voudrais de pareils recueils d’ opinions et de gloses sur Baudelaire, Verlaine, Vi
Browning Society » ? Et je voudrais de pareils recueils d’opinions et de gloses sur Baudelaire, Verlaine, Villiers, etc.,
t de gloses sur Baudelaire, Verlaine, Villiers, etc., — oui, etc. ; — de telles sociétés feraient plus pour le réveil litt
euses et indécises, un but limité à leur activité cérébrale, un sujet d’ études fixe et restreint où la patience, même un p
zance, calomniée par l’ignorance méthodique des cuistres, nous a, par d’ analogues travaux, conservé vivantes des tradition
fermés que les coréens ou les tamouls. Luciano Zùccoli : La Morte d’ Orfeo, in-16, Milan, Casa editrice Galli, 3 fr.
a Morte d’Orfeo, in-16, Milan, Casa editrice Galli, 3 fr. La Morte d’ Orfeo est un recueil assez hétéroclite de contes s
ice Galli, 3 fr. La Morte d’Orfeo est un recueil assez hétéroclite de contes sur des sujets aussi différents l’un de l’
ueil assez hétéroclite de contes sur des sujets aussi différents l’un de l’autre que la mort dudit Orphée et des scènes de
ssi différents l’un de l’autre que la mort dudit Orphée et des scènes de jeu dans les villes d’hiver. Il y a peut-être un
l’autre que la mort dudit Orphée et des scènes de jeu dans les villes d’ hiver. Il y a peut-être un lien pourtant entre ces
re pour les bacchantes, même à Monte-Carlo, et les Bacchantes, lasses de bacchantes, jouaient sans doute à pair ou impair
aise actuelle et souvent le laisse voir. Pourrait-il jurer que la fin de son Orphée ne lui fut pas suggérée par un conte i
e dans la mer par un large geste parabolique ? Simple petite question de psychologie littéraire. Enrico Corradini : San
ent emmêlés par un romancier qui connaît son métier, écrit proprement d’ un style calme, apte à rendre les nuances, d’une o
métier, écrit proprement d’un style calme, apte à rendre les nuances, d’ une observation assez minutieuse. M. Puglisi Pi
Ce poète imaginatif et harmonieux manque vraiment un peu de pensée et de mystère ; il chante et s’amuse de son chant, mais
manque vraiment un peu de pensée et de mystère ; il chante et s’amuse de son chant, mais, lavoix tue, il ne reste qu’un so
et s’amuse de son chant, mais, lavoix tue, il ne reste qu’un souvenir de syllabes musicales. Il est bien inférieur au cava
nférieur au cavalier Marin, presque méprisé, et qui fabrique des vers d’ une beauté si ingénieuse et parfois si profonde. M
use et parfois si profonde. Mais l’histoire littéraire s’occupe moins de juger les écrivains que de donner les vrais moyen
Mais l’histoire littéraire s’occupe moins de juger les écrivains que de donner les vrais moyens de les juger ; à ce point
s’occupe moins de juger les écrivains que de donner les vrais moyens de les juger ; à ce point de vue, le travail de M. P
donner les vrais moyens de les juger ; à ce point de vue, le travail de M. Puglisi Pico sera utile. Quelques-unes de ses
point de vue, le travail de M. Puglisi Pico sera utile. Quelques-unes de ses « sources » pourtant feront sourire, Larousse
uillet, et même Paul Albert et Demogeot. Autres remarques : l’ouvrage de Zirardini n’a aucune valeur et celui de Ginguené
Autres remarques : l’ouvrage de Zirardini n’a aucune valeur et celui de Ginguené s’appelle non pas Histoire de la littéra
ini n’a aucune valeur et celui de Ginguené s’appelle non pas Histoire de la littérature italienne mais Histoire littéraire
non pas Histoire de la littérature italienne mais Histoire littéraire d’ Italie, et n’est le plus souvent qu’une traduction
toire littéraire d’Italie, et n’est le plus souvent qu’une traduction de Tiraboschi. L’auteur semble avoir voulu être exac
i decadenti, broch. in-8°, Turin, G.-B. Paravia Cette étude pleine de bonne volonté instruira les Italiens, s’il est in
e pleine de bonne volonté instruira les Italiens, s’il est instructif de s’assimiler un agréable mélange de notions fausse
les Italiens, s’il est instructif de s’assimiler un agréable mélange de notions fausses et d’appréciations fantaisistes.
t instructif de s’assimiler un agréable mélange de notions fausses et d’ appréciations fantaisistes. Il est difficile de ré
de notions fausses et d’appréciations fantaisistes. Il est difficile de rédiger de bons chapitres d’histoire littéraire,
fausses et d’appréciations fantaisistes. Il est difficile de rédiger de bons chapitres d’histoire littéraire, et qui pour
éciations fantaisistes. Il est difficile de rédiger de bons chapitres d’ histoire littéraire, et qui pourrait nous empêcher
e bons chapitres d’histoire littéraire, et qui pourrait nous empêcher de sourire à ouïr Verlaine dénommé « le chef de l’Ec
i pourrait nous empêcher de sourire à ouïr Verlaine dénommé « le chef de l’Ecole décadente ». Qu’est-ce que cela, décadent
u’est-ce que cela, décadent, — et en quoi Verlaine est-il le décadent de Villon et A. Kempis le décadent de Sénèque ? Parc
n quoi Verlaine est-il le décadent de Villon et A. Kempis le décadent de Sénèque ? Parce qu’ils écrivent d’une langue diff
de Villon et A. Kempis le décadent de Sénèque ? Parce qu’ils écrivent d’ une langue différente leurs amours ou leurs pensée
trois mots ont un sens purement chronologique ; ils suggèrent l’idée de succession et rien de plus. Mais le Temps n’est q
succession et rien de plus. Mais le Temps n’est qu’une des illusions de la conscience, et, sans les précautions que nous
que à lui-même, comme un fleuve ironique. Enfin, sans autre souci que de se vouloir bien informé, M. Ermini nous affirme q
oir bien informé, M. Ermini nous affirme que Verlaine reçut des mains de M. Baju le sceptre, afin de mener plus autoritair
in de mener plus autoritairement à la bataille « une inclyte phalange de subtils écrivains, tels que MM. du Plessys, Tailh
yte phalange de subtils écrivains, tels que MM. du Plessys, Tailhade, d’ Arkaï, Aurier, Renard et Mallarmé ». S’il est poss
s, Tailhade, d’Arkaï, Aurier, Renard et Mallarmé ». S’il est possible de se figurer à Turin, Milan, Florence, Rome ou Napl
e figurer à Turin, Milan, Florence, Rome ou Naples, à quel point, vue de la rue de l’Échaudé, cette phalange apparaît ridi
de l’Échaudé, cette phalange apparaît ridicule, je supplie M. Ermini de se transporter en l’une ou l’autre de ces illustr
ridicule, je supplie M. Ermini de se transporter en l’une ou l’autre de ces illustres cités et de méditer longuement. Il
rmini de se transporter en l’une ou l’autre de ces illustres cités et de méditer longuement. Il y a dans cet opuscule dix
rdités, mais on peut en recommander la partie où est analysée l’œuvre de Verlaine et loué son génie. Là, on n’aurait à rep
… » Vittorio Pica : Paul Verlaine, broch. in-40, Bergame, Extrait de l’Emporium À la Notice de M. Pica, il n’y a,
erlaine, broch. in-40, Bergame, Extrait de l’Emporium À la Notice de M. Pica, il n’y a, au contraire, aucune objection
outes les attitudes. Le Verlaine à 26 ans est singulier, avec son air d’ un dur anglais ; le Verlaine à 4 ans exhibe déjà d
ir d’un dur anglais ; le Verlaine à 4 ans exhibe déjà des yeux pleins de mystère. Tome XX, numéro 84, décembre 1896
En abordant le détail, nous constaterons tout de suite que l’intérêt de la Revue des Deux-Mondes fut loin, cette année, d
uite que l’intérêt de la Revue des Deux-Mondes fut loin, cette année, d’ être médiocre, surtout en ce qui concerne la parti
Pour la partie imaginative, quand nous n’aurions qu’à nous féliciter de la Vierge aux rochers de M. d’Annunzio, nous ne n
ve, quand nous n’aurions qu’à nous féliciter de la Vierge aux rochers de M. d’Annunzio, nous ne nous plaindrons pas du res
reste. « La Revue » a tenu à prouver que, comme au temps de Musset et de George Sand, elle restait le champion des concept
m, Maeterlinck et Mauclair, n’a mieux affirmé, sous la patine ardente de la sensualité italienne, la beauté du métal corin
u métal corinthien. La jeune littérature peut remercier M. Brunetière d’ avoir cru nécessaire d’user, pour la faire connaît
jeune littérature peut remercier M. Brunetière d’avoir cru nécessaire d’ user, pour la faire connaître, de cet amalgame exo
M. Brunetière d’avoir cru nécessaire d’user, pour la faire connaître, de cet amalgame exotique, d’ailleurs chef-d’œuvre. [
32 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 251, 1er décembre 1907 »
numéro 251, 1er décembre 1907, p. 430-450. Le 20 août 1760, le hasard de sa vie aventureuse ramenait Jacques Casanova à Ge
te ville, et précisément dans cette maison, il retrouvait le souvenir d’ une des liaisons les plus pathétiques de sa carriè
on, il retrouvait le souvenir d’une des liaisons les plus pathétiques de sa carrière amoureuse. C’est là que, treize ans a
C’est là que, treize ans auparavant, il s’était séparé pour toujours de cette Henriette qu’il avait aimée avec toute la f
nt il se croyait capable ; il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’un capitaine hongrois et
il l’avait rencontrée déguisée en officier de fantaisie en compagnie d’ un capitaine hongrois et n’avait eu aucune peine à
ois et n’avait eu aucune peine à la deviner femme sous son travesti ; de longs mois, il vécut avec elle à Parme, se faisan
ant appeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’ un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherc
ppeler M. de Farusi, jusqu’au jour où Henriette fit la rencontre d’un de ses compatriotes, M. d’Antoine, qui la cherchait
, qui la cherchait pour la ramener à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu
r à sa famille, car elle était fille de grande maison et seul un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extra
l un coup de tête l’avait pu engager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval. C’est ce
ngager dans cette aventure extravagante de courir le monde, en habits de carnaval. C’est ce qu’apprit à ses dépens Casanov
. C’est ce qu’apprit à ses dépens Casanova. Le moment où il se sépara de cette jolie créature, dont la destinée énigmatiqu
jolie créature, dont la destinée énigmatique avait pimenté l’agrément de leur liaison, compta certainement parmi les heure
leur liaison, compta certainement parmi les heures les plus cruelles de sa vie, qui ne s’embarrasse pourtant pas, d’ordin
heures les plus cruelles de sa vie, qui ne s’embarrasse pourtant pas, d’ ordinaire, de regrets inutiles, de remords, ni de
us cruelles de sa vie, qui ne s’embarrasse pourtant pas, d’ordinaire, de regrets inutiles, de remords, ni de vaines triste
, qui ne s’embarrasse pourtant pas, d’ordinaire, de regrets inutiles, de remords, ni de vaines tristesses. Dans la petite
rrasse pourtant pas, d’ordinaire, de regrets inutiles, de remords, ni de vaines tristesses. Dans la petite chambre de l’au
inutiles, de remords, ni de vaines tristesses. Dans la petite chambre de l’auberge des Balances, les deux amants se firent
a petite chambre de l’auberge des Balances, les deux amants se firent de longs adieux que n’adoucissait nul chimérique esp
ux que n’adoucissait nul chimérique espoir : et gravant sur une vitre de la fenêtre le dernier mot de leurs deux destinées
érique espoir : et gravant sur une vitre de la fenêtre le dernier mot de leurs deux destinées qui se désunissaient, Henrie
mbre des adieux, à revoir sur la vitre les mots tracés avec la pointe d’ un diamant. Toute l’amertume de ce beau souvenir,
a vitre les mots tracés avec la pointe d’un diamant. Toute l’amertume de ce beau souvenir, toute la tristesse des années e
e que j’avais tant aimée ! Où était-elle alors ? Je n’avais jamais su de ses nouvelles et je n’en avais jamais demandé à p
vais jamais demandé à personne. Me comparant à moi-même, je fus forcé de me trouver moins digne de la posséder que je ne l
onne. Me comparant à moi-même, je fus forcé de me trouver moins digne de la posséder que je ne l’étais alors. Je savais en
i relève jusqu’aux faiblesses mêmes. » Il y a toujours quelque chose de déclamatoire et de bien joué dans les pires détre
faiblesses mêmes. » Il y a toujours quelque chose de déclamatoire et de bien joué dans les pires détresses de Casanova ;
uelque chose de déclamatoire et de bien joué dans les pires détresses de Casanova ; aussi, le rideau tombé, l’acteur ne ta
sérénité qui est son attitude favorite, à la ville. Dès le lendemain de son arrivée à Genève, il oublie Henriette, qu’il
blie Henriette, qu’il voulait aller rejoindre la veille, au plus fort de son enthousiasme, et le voici qui s’occupe fort b
ort de son enthousiasme, et le voici qui s’occupe fort bourgeoisement de régler ses intérêts avec le banquier Tronchin. C’
ier Tronchin. C’est qu’une préoccupation nouvelle a détourné le cours de ses pensées ; et s’il est venu à Genève, ce n’est
ce n’est pas assurément pour y rechercher le pâle et triste souvenir d’ une femme adorée, mais pour y voir Voltaire ou, pl
e, mais pour y voir Voltaire ou, plus exactement, pour s’y faire voir de lui. Le récit de cette entrevue, — car c’est véri
ir Voltaire ou, plus exactement, pour s’y faire voir de lui. Le récit de cette entrevue, — car c’est véritablement une ent
revue, — car c’est véritablement une entrevue, — occupe une trentaine de pages dans le tome IV des Mémoires, et il mérite,
pages dans le tome IV des Mémoires, et il mérite, tant par l’agrément de la mise en scène que par l’intérêt des propos éch
l’agrément de la mise en scène que par l’intérêt des propos échangés, de piquer la curiosité et de fixer l’attention. Cert
cène que par l’intérêt des propos échangés, de piquer la curiosité et de fixer l’attention. Certes, il faut se garder d’ac
iquer la curiosité et de fixer l’attention. Certes, il faut se garder d’ accepter sans contrôle ou sans examen tous les dét
ut se garder d’accepter sans contrôle ou sans examen tous les détails de cet épisode. La vraisemblance et la valeur docume
cet épisode. La vraisemblance et la valeur documentaire des Mémoires de Casanova ont maintes fois été discutées et soumis
té discutées et soumises à l’épreuve de la critique. Mais les travaux de d’Ancona, de Charles Henry et de tous ceux qui on
discutées et soumises à l’épreuve de la critique. Mais les travaux de d’ Ancona, de Charles Henry et de tous ceux qui ont c
et soumises à l’épreuve de la critique. Mais les travaux de d’Ancona, de Charles Henry et de tous ceux qui ont confronté a
uve de la critique. Mais les travaux de d’Ancona, de Charles Henry et de tous ceux qui ont confronté avec la vérité histor
itien, semblent bien avoir établi qu’en dépit de quelque exagération, d’ erreurs de détail inévitables dans une œuvre aussi
blent bien avoir établi qu’en dépit de quelque exagération, d’erreurs de détail inévitables dans une œuvre aussi développé
auxquels s’est complu le premier éditeur des Mémoires, les aventures de Casanova, telles qu’il les raconte, ne s’écartent
entures de Casanova, telles qu’il les raconte, ne s’écartent pas trop de ce qu’elles ont dû être en réalité. Voyons pourta
te le compte-rendu qu’il nous en fait. I Nous n’entreprenons pas de vérifier ici tous les propos que Casanova prétend
tous les propos que Casanova prétend avoir échangés avec Voltaire et d’ en dégager la vraisemblance. Mais quelques-unes de
qu’il rapporte peuvent être rétablies exactement, grâce au témoignage de Voltaire lui-même. Le 15 août 1760, six jours ava
même. Le 15 août 1760, six jours avant la première visite qu’il reçut de Casanova, Voltaire écrit au comte François Algaro
re écrit au comte François Algarotti, celui qu’il appelait le « cygne de Padoue », pour lui réclamer ses Lettres sur la Ru
s Lettres sur la Russie ; Voltaire travaillait alors au second volume de son Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le
Russie ; Voltaire travaillait alors au second volume de son Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand ; Algarot
ltaire travaillait alors au second volume de son Histoire de l’Empire de Russie sous Pierre le Grand ; Algarotti, dont la
Pierre le Grand ; Algarotti, dont la destinée aventureuse offre plus d’ un point de comparaison avec celle de Casanova, ap
Grand ; Algarotti, dont la destinée aventureuse offre plus d’un point de comparaison avec celle de Casanova, après avoir p
destinée aventureuse offre plus d’un point de comparaison avec celle de Casanova, après avoir parcouru à peu près toute l
Italie, successivement à Venise, à Bologne et à Pise, et y jouissait d’ une renommée discrète que la publication de quelqu
et à Pise, et y jouissait d’une renommée discrète que la publication de quelques ouvrages lui avait acquise auprès de ses
e ses compatriotes. Ces Lettres sur la Russie, qu’il avait rapportées de Saint-Pétersbourg, avaient éveillé la curiosité d
l avait rapportées de Saint-Pétersbourg, avaient éveillé la curiosité de Voltaire, qui voulait en faire usage et citer le
a curiosité de Voltaire, qui voulait en faire usage et citer le livre de son ami au moins dans le second tome de son histo
faire usage et citer le livre de son ami au moins dans le second tome de son histoire. Mais les Lettres n’arrivaient pas ;
taire les réclamait encore au comte Algarotti. « Non, non, cher cygne de Padoue, je n’ai pas reçu les Lettres sur la Russi
e très facétieuse préface où je rends justice à ceux qui parlent bien de ce qu’ils ont vu, et où je me moque beaucoup de c
vu, et où je me moque beaucoup de ceux qui parlent à tort et travers de ce qu’ils n’ont pas vu. Basta, ce sera pour l’ant
Basta, ce sera pour l’antiphone du second volume… » Et, dans la suite de la lettre, il donne à son ami le conseil de faire
lume… » Et, dans la suite de la lettre, il donne à son ami le conseil de faire passer tous les livres qu’il aurait à lui e
s qu’il aurait à lui envoyer par l’intermédiaire du banquier Bianchi, de Milan, qui les transmettrait à un négociant de Ge
e du banquier Bianchi, de Milan, qui les transmettrait à un négociant de Genève, nommé Le Fort. Voltaire se servait lui-mê
à un négociant de Genève, nommé Le Fort. Voltaire se servait lui-même de Bianchi pour tousses envois en Italie. Ces faits,
exposer un peu longuement, se trouvent en accord absolu avec le récit de Casanova. Les premiers mots que Voltaire lui adre
arotti. Puis il poursuit : « Si vous le voyez à Bologne, je vous prie de lui dire que j’attends ses Lettres sur la Russie.
tte coïncidence est au moins significative et nous n’avons pas besoin d’ en souligner l’intérêt. Sans doute, on pourrait s’
nt à Algarotti quelques jours avant et quelques jours après la visite de Casanova, ne lui parle pas de son compatriote. Ma
avant et quelques jours après la visite de Casanova, ne lui parle pas de son compatriote. Mais, d’abord, je doute que la v
i parle pas de son compatriote. Mais, d’abord, je doute que la visite de Casanova ait été annoncée à Voltaire, et, avant d
relations avec Algarotti. Après l’entrevue, je crois, comme la suite de cette analyse le montrera, que Voltaire avait que
it quelques raisons pour ne pas se vanter auprès de ses amis italiens d’ avoir reçu chez lui Casanova et d’avoir eu avec lu
vanter auprès de ses amis italiens d’avoir reçu chez lui Casanova et d’ avoir eu avec lui ces entretiens dont les Mémoires
s Mémoires nous donnent plusieurs spécimens. Veut-on une autre preuve de l’exactitude avec laquelle Casanova a reproduit l
 ? On la trouvera dans la nature même des sujets traités. Sans doute, de quoi Voltaire, ce perpétuel curieux toujours avid
és. Sans doute, de quoi Voltaire, ce perpétuel curieux toujours avide de documents caractéristiques, pouvait-il entretenir
ents caractéristiques, pouvait-il entretenir un Italien lettré, sinon de littérature italienne ? Le Dante, l’Arioste, le s
Cocci, le théâtre italien, Martelli, tels sont les thèmes essentiels de leur conversation. Or, si nous rapprochons les ju
ssentiels de leur conversation. Or, si nous rapprochons les jugements de Voltaire, sur le Dante notamment et sur Goldoni,
le Dante notamment et sur Goldoni, tels que nous les donne Casanova, de ceux que nous rencontrons dans la Correspondance,
de ceux que nous rencontrons dans la Correspondance, dans les lettres de 1760-1761 à Algarotti et à Albergati Capaccelli,
analogie aussi bien dans les idées que dans les formules. Le théâtre de Goldoni passionnait Voltaire à cette époque de sa
s formules. Le théâtre de Goldoni passionnait Voltaire à cette époque de sa vie : il fait le sujet des longues lettres qu’
il échange avec le marquis Albergati Capaccelli, poète dramatique, un de ses meilleurs amis d’outre-monts. Aussi, dans sa
quis Albergati Capaccelli, poète dramatique, un de ses meilleurs amis d’ outre-monts. Aussi, dans sa conversation avec Casa
d’outre-monts. Aussi, dans sa conversation avec Casanova, le nom seul d’ Albergati suffit-il à évoquer celui de Goldoni. Et
tion avec Casanova, le nom seul d’Albergati suffit-il à évoquer celui de Goldoni. Et voici encore une petite circonstance
sanova, Goldoni s’intitule-t-il poète du duc de Parme ? » Et Casanova de répondre : « Pour prouver sans doute qu’un homme
e ? » Et Casanova de répondre : « Pour prouver sans doute qu’un homme d’ esprit a son côté faible tout comme un sot. » Or,
Albergati Capaccelli : « Je revois dans le moment le nouveau théâtre ( de Goldoni). Je partage, Monsieur, mes remerciements
du duc de Parme ; il me semble que Térence ne s’appelait pas le poète de Scipion ; on ne doit être le poète de personne, s
ence ne s’appelait pas le poète de Scipion ; on ne doit être le poète de personne, surtout quand on est celui du public. »
 » Là encore, il y a une coïncidence fort intéressante entre le texte de la Correspondance et celui des Mémoires : que Vol
ti que huit mois après l’avoir faite à Casanova, il n’y a à cela rien de surprenant, si l’on songe que Voltaire n’avait pa
de surprenant, si l’on songe que Voltaire n’avait pas écrit à son ami de Bologne depuis le mois de décembre 1760. Je crois
ge que Voltaire n’avait pas écrit à son ami de Bologne depuis le mois de décembre 1760. Je crois qu’on pourrait assez faci
er d’autres rencontres également significatives ; nous nous réservons de le faire à l’occasion lorsque nous analyserons le
vons de le faire à l’occasion lorsque nous analyserons les entretiens de Voltaire et de Casanova. Qu’il nous suffise, pour
e à l’occasion lorsque nous analyserons les entretiens de Voltaire et de Casanova. Qu’il nous suffise, pour le moment, d’a
tiens de Voltaire et de Casanova. Qu’il nous suffise, pour le moment, d’ avoir établi par ces deux rapprochements la vraise
: le 5 septembre 1760, exactement onze jours après la dernière visite de Casanova, Voltaire écrit à Albergati Capaccelli :
omme qui aime comme moi le travail et le plaisir. » Ici le témoignage de Casanova semble en contradiction formelle avec ce
le témoignage de Casanova semble en contradiction formelle avec celui de Voltaire ; mais ce n’est qu’une apparence : Casan
 1760, et il ne nous dit nullement que Voltaire était malade au point de garder le lit ; au contraire, à l’en croire, son
traire, à l’en croire, son hôte lui aurait fait lui-même les honneurs de sa propriété et l’aurait traité tous les jours à
re s’adresse à son correspondant, auquel il n’a pas écrit depuis plus d’ un mois, n’est-il pas excusable de forcer un peu l
auquel il n’a pas écrit depuis plus d’un mois, n’est-il pas excusable de forcer un peu le compte des jours, pour justifier
artie son silence ? Aussi bien connaissons-nous tous la valeur réelle de cette expression : quinze jours. Ce qui reste exa
tte expression : quinze jours. Ce qui reste exact, c’est que la santé de Voltaire était à cette époque fort ébranlée. Or,
la santé de Voltaire était à cette époque fort ébranlée. Or, le texte de Casanova n’est pas du tout en contradiction avec
c lequel il se rencontra le 22 août ; le 23 août, Casanova dîna comme d’ habitude aux Délices, mais, ce jour-là, il y fut r
vec eux et ne parut que le soir, à cinq heures : rien ne nous empêche de supposer qu’un accès du mal dont il souffrait alo
intérêt documentaire. D’ailleurs, Casanova lui-même a senti le besoin de se ménager le crédit de ses lecteurs par une ingé
ailleurs, Casanova lui-même a senti le besoin de se ménager le crédit de ses lecteurs par une ingénieuse déclaration ; qua
e ses lecteurs par une ingénieuse déclaration ; quand il a pris congé de Voltaire, avant de se mettre en route pour Annecy
, avant de se mettre en route pour Annecy et Aix en Savoie, il a soin de noter tout ce qu’il a vu ou entendu aux Délices e
endu aux Délices et surtout ce qu’il y a dit : « Je passai une partie de la nuit, confesse-t-il, et presque tout le jour s
que le manuscrit n’en soit pas parvenu jusqu’à nous. Faisons la part de l’exagération casanovienne, et admettons qu’à déf
isons la part de l’exagération casanovienne, et admettons qu’à défaut d’ un gros volume Casanova avait rédigé tout au moins
s. § C’est le 21 août 1760, après-midi, au moment où Voltaire sortait de table, que Casanova fit son entrée aux Délices ;
enté par M. Vidlars-Chaudieu, et cette présentation eut quelque chose de solennel qui ne doit pas nous surprendre. Ce n’es
de solennel qui ne doit pas nous surprendre. Ce n’est pas ici le lieu de rappeler quelle souveraineté Voltaire exerçait da
u de rappeler quelle souveraineté Voltaire exerçait dans sa retraite, de quelle splendeur aimait à s’entourer celui qui al
splendeur aimait à s’entourer celui qui allait devenir le patriarche de Ferney et qui se divertissait volontiers à jouer
arche de Ferney et qui se divertissait volontiers à jouer au seigneur de village ; les Délices étaient un sanctuaire dont
qu’on lui rendait était le seul qu’il y tolérât. Un défilé incessant d’ étrangers, simples curieux ou voyageurs, qui appor
it introduit auprès du maître et présenté comme un ambassadeur auprès d’ un souverain tout-puissant : un sourire, un mot ai
uverain tout-puissant : un sourire, un mot aimable, voire une boutade de Voltaire, était une faveur précieuse que le menu
. Lors de sa visite aux Délices, il est précisément dans tout l’éclat d’ une renommée qu’il soignait orgueilleusement, et c
it orgueilleusement, et cette année 1760, qui est la trente-cinquième de sa vie, marque l’apogée de sa carrière. Son évasi
te année 1760, qui est la trente-cinquième de sa vie, marque l’apogée de sa carrière. Son évasion hors des Plombs de Venis
e sa vie, marque l’apogée de sa carrière. Son évasion hors des Plombs de Venise, l’événement le plus considérable d’une ex
n évasion hors des Plombs de Venise, l’événement le plus considérable d’ une existence exceptionnelle, date de 1755 : la ha
l’événement le plus considérable d’une existence exceptionnelle, date de 1755 : la hardiesse de cette entreprise, et surto
sidérable d’une existence exceptionnelle, date de 1755 : la hardiesse de cette entreprise, et surtout l’ingénieuse réclame
fois n’est pas encore rebutée. Aussi a-t-il pris peu à peu l’habitude de s’exhiber à travers toutes les grandes villes d’E
peu à peu l’habitude de s’exhiber à travers toutes les grandes villes d’ Europe, avec une complaisance inlassable et une va
ne saurait déplaire et qui ne sont pas fort difficiles sur la qualité de leurs hôtes ; le cardinal de Bernis, le ministre
leurs hôtes ; le cardinal de Bernis, le ministre Choiseul, l’électeur de Bologne lui demandent le récit de son évasion. On
s, le ministre Choiseul, l’électeur de Bologne lui demandent le récit de son évasion. On sent, à travers le texte des Mémo
le texte des Mémoires, que Casanova n’est pas insensible aux marques d’ intérêt que son étrange destinée éveille chez d’au
nsensible aux marques d’intérêt que son étrange destinée éveille chez d’ aussi hauts personnages : « Je m’engageai, dit-il,
es : « Je m’engageai, dit-il, à faire ma narration au prince électeur de Cologne, pourvu qu’il eût la patience de m’écoute
narration au prince électeur de Cologne, pourvu qu’il eût la patience de m’écouter jusqu’au bout, le prévenant que cela du
ux heures. — “On ne s’ennuie pas à avoir du plaisir”, eut-il la bonté de me dire… Aussitôt que nous fûmes sortis de table,
plaisir”, eut-il la bonté de me dire… Aussitôt que nous fûmes sortis de table, il me pria de commencer mon récit. J’étais
bonté de me dire… Aussitôt que nous fûmes sortis de table, il me pria de commencer mon récit. J’étais animé, et pendant de
récit. J’étais animé, et pendant deux longues heures j’eus le plaisir d’ intéresser la plus brillante compagnie. Mes lecteu
ompagnie. Mes lecteurs connaissent cette histoire dont l’intérêt naît de la situation vraiment dramatique ; mais il est im
rêt naît de la situation vraiment dramatique ; mais il est impossible de lui donner dans un écrit tout le feu que lui comm
iseul, en homme toujours pressé, ayant eu l’impardonnable distraction de demander à Casanova un abrégé de ses aventures, l
ayant eu l’impardonnable distraction de demander à Casanova un abrégé de ses aventures, le Vénitien piqué répond que tout
d que tout l’intérêt du récit est dans les détails et qu’il se flatte d’ obtenir du ministre les deux heures d’attention st
les détails et qu’il se flatte d’obtenir du ministre les deux heures d’ attention strictement nécessaires ; son ombrageuse
ntion strictement nécessaires ; son ombrageuse susceptibilité souffre de ne pas rencontrer ici la curiosité presque défére
la scène, qui est des plus divertissantes. En vérité, à cette époque de sa vie, Casanova nous fait songer au naïf tambour
tte époque de sa vie, Casanova nous fait songer au naïf tambourinaire d’ A. Daudet, qui promenait à travers la vie parisien
i promenait à travers la vie parisienne sa gloire fugitive et contait d’ une voix toujours enthousiaste les humbles souveni
ui échappait ; à moins qu’on ne préfère voir en lui quelque prototype de ces ingénieux globe-trotters, à qui le moindre pr
prétexte suffit pour requérir l’attention et solliciter les largesses de tous les chefs d’État modernes et des célébrités
’homme à la mode. Dans un siècle où les femmes, suivant l’observation de Galiani, aiment plus avec la tête qu’avec le cœur
us avec la tête qu’avec le cœur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vani
œur, où l’amour est surtout une curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus
curiosité de l’esprit, un libertinage de la pensée, où la vanité sert de prétexte aux plus gros scandales, et où les Riche
étexte aux plus gros scandales, et où les Richelieu rencontrent moins de cruelles que les Chérubin, cette séduction irrési
cette séduction irrésistible qui s’attache à l’homme pour le prestige de ses aventures passées, pour le renom bon ou mauva
st précédé, pour l’audace, l’imprévu, et quelquefois même l’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus d
’impudence de ses actes, a été pour Casanova la cause la plus durable de ses succès féminins. Ce prestige le sert partout
lentement à lasser la faveur publique, à décourager la bonne volonté de ses admirateurs ou de ses admiratrices. Voilà pou
faveur publique, à décourager la bonne volonté de ses admirateurs ou de ses admiratrices. Voilà pourquoi il s’introduit c
s admiratrices. Voilà pourquoi il s’introduit chez Voltaire avec tant d’ assurance et de superbe. Remarquons qu’il a refusé
Voilà pourquoi il s’introduit chez Voltaire avec tant d’assurance et de superbe. Remarquons qu’il a refusé les lettres de
tant d’assurance et de superbe. Remarquons qu’il a refusé les lettres de recommandation qu’on lui offrait à Lausanne ; à p
ples admirateurs du maître, qui sollicite une audience et se contente d’ une réception médiocre. C’est Casanova, le grand C
iocre. C’est Casanova, le grand Casanova, Jacques Casanova, chevalier de Seingalt, qui daigne se montrer à M. de Voltaire
galt, qui daigne se montrer à M. de Voltaire et soumettre à l’épreuve d’ un illustre jugement sa séduction naturelle et la
à l’épreuve d’un illustre jugement sa séduction naturelle et la grâce de son esprit impertinent qui ont su lui ménager des
voudrait nous le faire croire, sans doute pour justifier cette espèce de mauvaise humeur qui ne l’abandonna jamais, pendan
anova prétend que Voltaire l’attendait au milieu d’une véritable cour de seigneurs et de dames, ce qui rendit la présentat
e Voltaire l’attendait au milieu d’une véritable cour de seigneurs et de dames, ce qui rendit la présentation solennelle ;
solennité pût m’être favorable3. » Ce n’est pourtant point par excès de timidité qu’il pèche d’ordinaire. Mais il est vra
vorable3. » Ce n’est pourtant point par excès de timidité qu’il pèche d’ ordinaire. Mais il est vrai qu’il est de ceux à qu
excès de timidité qu’il pèche d’ordinaire. Mais il est vrai qu’il est de ceux à qui le tête à tête convient mieux qu’un pu
moins bien pour la galerie que pour un seul auditeur, et la présence de quelques témoins l’importune et lui gâte ses effe
partenaire comme Voltaire. Il aime à accaparer à lui seul l’attention de ses hôtes, et il ne retrouve ses moyens et ses av
biter en temps opportun un compliment fort galant qu’une plaisanterie de Voltaire interrompit mal à propos : — Voici, mon
pos : — Voici, monsieur de Voltaire, lui dis-je, le plus beau moment de ma vie. Il y a vingt ans que je suis votre élève,
ns que je suis votre élève, et mon cœur est plein du bonheur que j’ai de voir mon maître. — Monsieur, honorez-moi encore p
rez-moi encore pendant vingt ans, et promettez-moi, au bout de temps, de m’apporter mes honoraires. — Bien volontiers, pou
rter mes honoraires. — Bien volontiers, pourvu que vous me promettiez de m’attendre. Cette saillie voltairienne fit éclate
ens de l’autre, et celle qui a les rieurs pour elle est toujours sûre de gagner ; c’est la cabale de la bonne compagnie.
a les rieurs pour elle est toujours sûre de gagner ; c’est la cabale de la bonne compagnie. Évidemment Casanova a été dé
illait sa déclaration et profondément vexé par les rires complaisants de l’auditoire. Sa répartie, qui n’est pas trop mala
ui ne lui suffit pas. À partir de ce moment, il se montre désagréable de parti-pris et s’attache à contredire systématique
tude s’explique très bien si l’on considère que l’amabilité, la grâce d’ un compliment bien tourné sont les moyens de séduc
que l’amabilité, la grâce d’un compliment bien tourné sont les moyens de séduction ordinaires de Casanova, ceux auxquels i
e d’un compliment bien tourné sont les moyens de séduction ordinaires de Casanova, ceux auxquels il tient le plus, ceux do
res ; et il leur en garde rancune obstinément. Pendant toute la suite de l’entretien, il n’aura d’autre préoccupation que
rancune obstinément. Pendant toute la suite de l’entretien, il n’aura d’ autre préoccupation que de se tenir sur la défensi
nt toute la suite de l’entretien, il n’aura d’autre préoccupation que de se tenir sur la défensive, et de ne plus donner p
il n’aura d’autre préoccupation que de se tenir sur la défensive, et de ne plus donner prise aux saillies de son interloc
de se tenir sur la défensive, et de ne plus donner prise aux saillies de son interlocuteur. À deux reprises, il note, avec
ux reprises, il note, avec une froide indifférence, les plaisanteries de Voltaire et de Mme Denis sur l’Arioste et sur Hal
note, avec une froide indifférence, les plaisanteries de Voltaire et de Mme Denis sur l’Arioste et sur Haller, et il a so
de Voltaire et de Mme Denis sur l’Arioste et sur Haller, et il a soin d’ observer que lui seul, au milieu de l’allégresse g
eu de l’allégresse générale, gardait le plus grand sérieux. L’accueil de Voltaire l’avait mortifié au point que, après sa
nsieur, lui dis-je, je ne suis venu à Genève que pour avoir l’honneur de vous voir ; maintenant que j’ai obtenu cette fave
je n’ai plus rien à y faire4. » Mais Voltaire, qui n’était pas fâché de garder quelque temps cet hôte en qui il trouvait
qui il trouvait un auditeur averti et un causeur intéressant, insiste d’ une façon si pressante et si flatteuse que Casanov
décide à prolonger son séjour à Genève et accepte à dîner trois jours de suite aux Délices. D’ailleurs, à l’en croire, les
s jours de suite aux Délices. D’ailleurs, à l’en croire, les procédés de Voltaire à son égard s’amélioraient sensiblement.
nsiblement. Il constate avec une satisfaction marquée les témoignages d’ intérêt que son hôte lui donne, la familiarité don
la familiarité dont il use avec lui : après une récitation pathétique de l’Arioste, Voltaire l’embrasse à plusieurs repris
r dans son jardin ; un autre jour, il l’admet dans sa chambre, change de perruque devant lui et lui montre les liasses épa
bre, change de perruque devant lui et lui montre les liasses épaisses de sa correspondance qu’il conservait dans un cabine
este ces petits incidents : ils ne sont d’ailleurs que les intermèdes d’ un long dialogue dont la matière est suffisamment
atière est suffisamment variée et la forme toujours curieuse. § Avant d’ en venir aux discussions littéraires ou politiques
it pas qu’on lui tînt tête, Voltaire questionne Casanova sur ses amis d’ outre-monts, notamment sur ce François Algarotti q
e curieuse figure, même dans ce xviiie  siècle si fécond en originaux de toute sorte, que cet aventurier des lettres et de
fécond en originaux de toute sorte, que cet aventurier des lettres et de l’amour : Voltaire l’appelle son cher cygne de Pa
nturier des lettres et de l’amour : Voltaire l’appelle son cher cygne de Padoue, le Brillant et sage Algarotti À qui le c
Padoue, le Brillant et sage Algarotti À qui le ciel a départi L’art d’ aimer, d’écrire et de plaire. Par une coïncidence
le Brillant et sage Algarotti À qui le ciel a départi L’art d’aimer, d’ écrire et de plaire. Par une coïncidence singuliè
et sage Algarotti À qui le ciel a départi L’art d’aimer, d’écrire et de plaire. Par une coïncidence singulière, l’auteur
ngulière, l’auteur des Lettres sur la Russie n’est pas sans présenter de nombreuses analogies à la fois avec Voltaire et a
vec Voltaire et avec Casanova : courtisan et collaborateur littéraire de Frédéric II, esprit encyclopédique, curieux de to
llaborateur littéraire de Frédéric II, esprit encyclopédique, curieux de tout et touche-à-tout, polygraphe agréable et vul
eur scientifique, il a du premier, outre ces rencontres accidentelles de leurs deux destinées, cette intelligence largemen
s deux destinées, cette intelligence largement ouverte, cette passion d’ écrire, ce besoin de se dépenser, de s’assimiler t
tte intelligence largement ouverte, cette passion d’écrire, ce besoin de se dépenser, de s’assimiler toutes les idées neuv
largement ouverte, cette passion d’écrire, ce besoin de se dépenser, de s’assimiler toutes les idées neuves et toutes les
tes les causes à la mode, qui ont pu le faire appeler « une réduction de Voltaire » ; mais il n’était pas vénitien pour ri
pas vénitien pour rien, et comme son compatriote Casanova, il souffre de cette étrange maladie du mouvement, qui l’entraîn
ova, il souffre de cette étrange maladie du mouvement, qui l’entraîne de Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres
tte étrange maladie du mouvement, qui l’entraîne de Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Saint-Pétersbourg,
du mouvement, qui l’entraîne de Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Saint-Pétersbourg, de Saint-Pétersbourg
Florence à Paris, de Paris à Londres, de Londres à Saint-Pétersbourg, de Saint-Pétersbourg à Berlin, toujours avide de suc
es à Saint-Pétersbourg, de Saint-Pétersbourg à Berlin, toujours avide de succès, désireux de se faire voir et de séduire,
rg, de Saint-Pétersbourg à Berlin, toujours avide de succès, désireux de se faire voir et de séduire, usant sa vie en plai
ourg à Berlin, toujours avide de succès, désireux de se faire voir et de séduire, usant sa vie en plaisirs faciles, prodig
enjoué et complaisant, promenant à travers l’Europe galante la grâce de son sourire perpétuel et de ses manières élégante
enant à travers l’Europe galante la grâce de son sourire perpétuel et de ses manières élégantes. Sans doute il a plus de t
sourire perpétuel et de ses manières élégantes. Sans doute il a plus de tenue et de délicatesse que Casanova ; il ne subi
pétuel et de ses manières élégantes. Sans doute il a plus de tenue et de délicatesse que Casanova ; il ne subit pas, comme
ova ; il ne subit pas, comme lui, toute sa vie, les tares indélébiles d’ une naissance médiocre et d’une fortune incertaine
lui, toute sa vie, les tares indélébiles d’une naissance médiocre et d’ une fortune incertaine ; mais il a le même souci d
ssance médiocre et d’une fortune incertaine ; mais il a le même souci d’ étonner et de paraître et ce fut là en somme la gr
re et d’une fortune incertaine ; mais il a le même souci d’étonner et de paraître et ce fut là en somme la grande affaire
ouci d’étonner et de paraître et ce fut là en somme la grande affaire de son existence trop rapide. Voltaire aimait Algaro
apide. Voltaire aimait Algarotti, du moins autant qu’il était capable d’ aimer quelqu’un, et il semble bien que Casanova ne
e bien que Casanova ne le pouvait souffrir. Algarotti refusa toujours de visiter Voltaire aux Délices, malgré les instance
refusa toujours de visiter Voltaire aux Délices, malgré les instances de son ami qui le pressait de venir boire le lait de
Voltaire aux Délices, malgré les instances de son ami qui le pressait de venir boire le lait de ses vaches et consulter so
algré les instances de son ami qui le pressait de venir boire le lait de ses vaches et consulter son médecin Tronchin : « 
n : « Par tous les saints, — lui écrit-il en italien, et seul l’usage de cette langue peut excuser chez Voltaire une parei
dans notre pays libre, vous qui aimez les voyages, vous qui jouissez de l’amitié, du succès des amours toujours nouvelles
l’invite, ainsi qu’Albergati Capaccelli, « à venir manger des truites de son lac avant qu’il ne soit mangé lui-même par se
ltaire parle à Casanova d’Algarotti, on sent qu’il est moins désireux d’ exprimer ses propres sentiments de sympathie pour
i, on sent qu’il est moins désireux d’exprimer ses propres sentiments de sympathie pour son ami vénitien que curieux de co
ses propres sentiments de sympathie pour son ami vénitien que curieux de connaître l’impression que celui-ci produit sur s
roduit sur ses compatriotes : il interroge Casanova sur la réputation d’ Algarotti en Italie, sur le succès de ses livres e
rroge Casanova sur la réputation d’Algarotti en Italie, sur le succès de ses livres et même sur la valeur de son style, qu
lgarotti en Italie, sur le succès de ses livres et même sur la valeur de son style, qu’il ne peut pas se permettre d’appré
es et même sur la valeur de son style, qu’il ne peut pas se permettre d’ apprécier exactement. Les réponses de Casanova son
, qu’il ne peut pas se permettre d’apprécier exactement. Les réponses de Casanova sont telles qu’on pouvait les prévoir, é
anova sont telles qu’on pouvait les prévoir, étant donné qu’il s’agit d’ un Vénitien, et d’un Vénitien qui s’est mêlé comme
qu’on pouvait les prévoir, étant donné qu’il s’agit d’un Vénitien, et d’ un Vénitien qui s’est mêlé comme lui d’écrire et d
qu’il s’agit d’un Vénitien, et d’un Vénitien qui s’est mêlé comme lui d’ écrire et de plaire. D’abord, ne serait-ce que pou
d’un Vénitien, et d’un Vénitien qui s’est mêlé comme lui d’écrire et de plaire. D’abord, ne serait-ce que pour contrarier
a une revanche à prendre, ne l’oublions pas, Casanova s’empresserait de constater que le comte Algarotti est ignoré par l
de constater que le comte Algarotti est ignoré par les sept huitièmes de ses compatriotes, que son Neutonianisme à usage d
mes, qui avait commencé sa réputation européenne, n’est qu’un ouvrage de vulgarisation fort inférieur à la Pluralité des m
’un ouvrage de vulgarisation fort inférieur à la Pluralité des mondes de Fontenelle et qu’enfin son style, rempli de galli
à la Pluralité des mondes de Fontenelle et qu’enfin son style, rempli de gallicismes, est « pitoyable », « insoutenable7 »
n’apparaît pas dans le texte des Mémoires ; il serait sans doute naïf d’ être surpris outre mesure de cette indifférence. M
des Mémoires ; il serait sans doute naïf d’être surpris outre mesure de cette indifférence. Mais les méchancetés de Casan
être surpris outre mesure de cette indifférence. Mais les méchancetés de Casanova appellent quelques réflexions : toutes l
les retourner contre lui et peut-être y a-t-il dans sa diatribe moins de jalousie ou de malice que d’aigreur et de rancune
ontre lui et peut-être y a-t-il dans sa diatribe moins de jalousie ou de malice que d’aigreur et de rancune contre sa prop
eut-être y a-t-il dans sa diatribe moins de jalousie ou de malice que d’ aigreur et de rancune contre sa propre destinée. I
t-il dans sa diatribe moins de jalousie ou de malice que d’aigreur et de rancune contre sa propre destinée. Il avait payé
e sa propre destinée. Il avait payé fort cher la modique satisfaction d’ apprendre que nul n’est prophète en son pays, et m
ignation contre ses compatriotes qui méprisent le talent et affectent d’ ignorer ceux qui prétendent acquérir quelque gloir
us, il avait en matière scientifique quelque prétention et l’insuccès de plusieurs savants opuscules, de certaines thèses
ique quelque prétention et l’insuccès de plusieurs savants opuscules, de certaines thèses passablement extravagantes, lui
obligatoire, puisque, dit-il, on a pardonné à Théophraste ses phrases d’ Érèse, à Tite-Live sa palavinité, à Algarotti lui-
anova fait son propre procès en condamnant Algarotti par un mouvement de dépit très amusant. Et sans doute il y a quelque
amusant. Et sans doute il y a quelque chose de plus sous la sévérité de ce jugement : c’est l’animosité d’un homme à succ
que chose de plus sous la sévérité de ce jugement : c’est l’animosité d’ un homme à succès, d’un homme à bonnes fortunes, c
s la sévérité de ce jugement : c’est l’animosité d’un homme à succès, d’ un homme à bonnes fortunes, contre un rival heureu
les Des mémoires un peu fidèles, Il plairait plus à son lecteur. Près d’ elles il est en faveur, Et magna pars de leur hist
rait plus à son lecteur. Près d’elles il est en faveur, Et magna pars de leur histoire ; Mais c’est un modeste vainqueur Q
de leur histoire ; Mais c’est un modeste vainqueur Qui ne parle point de sa gloire. Casanova, qui avait le triomphe moins
le triomphe moins discret, ne pardonnait pas au « modeste vainqueur » d’ avoir créé avant lui aux Vénitiens cette réputatio
ste vainqueur » d’avoir créé avant lui aux Vénitiens cette réputation de galanterie irrésistible et souffrait de retrouver
ux Vénitiens cette réputation de galanterie irrésistible et souffrait de retrouver dans les villes où il faisait métier de
stible et souffrait de retrouver dans les villes où il faisait métier de séducteur le souvenir des conquêtes qui avaient p
nt précédé les siennes. Aussi bien est-ce un parti-pris chez Casanova de dénigrer à l’étranger tous ses compatriotes en re
en renom. Pour le marquis Albergati Capaccelli, cet autre ami italien de Voltaire, il se montre encore plus dur que pour A
lgarotti : Albergati est un « bon gentilhomme qui a six mille sequins de revenu, et qui est affligé de la théâtromanie »,
bon gentilhomme qui a six mille sequins de revenu, et qui est affligé de la théâtromanie », au reste parfaitement nul ; « 
les comprenait8 ». Voilà textuellement le portrait que Casanova fait d’ Albergati ; encore, comme Voltaire proteste faible
e Voltaire proteste faiblement, affirme-t-il qu’il est plutôt flatté. De cette condamnation, qui n’est pas sans appel, nou
pas sans appel, nous ne retiendrons qu’un article : c’est la passion d’ Albergati pour l’art dramatique, ce que Casanova a
. C’était elle qui l’avait mis en relations avec Voltaire. Possesseur d’ une grande fortune et d’une superbe villa à Zola,
it mis en relations avec Voltaire. Possesseur d’une grande fortune et d’ une superbe villa à Zola, près de Bologne, il avai
chez lui, tout comme « le vieux Suisse des Délices » et le patriarche de Ferney, un théâtre où il jouait avec ses amis ses
n théâtre où il jouait avec ses amis ses propres pièces, des comédies de Goldoni, des traductions de Voltaire. Un jour, ay
ses amis ses propres pièces, des comédies de Goldoni, des traductions de Voltaire. Un jour, ayant besoin de renseignements
médies de Goldoni, des traductions de Voltaire. Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis
ltaire. Un jour, ayant besoin de renseignements pour la mise en scène de Sémiramis, il se hasarde à consulter l’auteur lui
une bonne grâce parfaite, explique le costume des actrices, la place de l’ombre et son accoutrement, la disposition des L
disposition des Lumières, détaille les accessoires, indique le moyen d’ imiter le tonnerre et les éclairs ; on sent, à tra
qui vous a inspiré l’amour du plus divin passe-temps dont les hommes de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quan
s de goût et les femmes vertueuses puissent jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 ! » Et ce fut le prélude d’une am
jouir quand ils sont plus de deux ensemble9 ! » Et ce fut le prélude d’ une amitié durable. On peut en suivre les diverses
le. On peut en suivre les diverses phases à travers la correspondance de Voltaire. Trois ans après cette entrée en matière
ur avoir certaines instructions que je crus nécessaires à la justesse de la représentation. La politesse de votre réponse
je crus nécessaires à la justesse de la représentation. La politesse de votre réponse m’encouragea à continuer le commerc
édèrent les aimables et badines ; et enfin, à quelques mauvais écrits de mon cru, que je vous envoyai, vous répondîtes par
is écrits de mon cru, que je vous envoyai, vous répondîtes par le don de quelques-unes de vos productions qui n’étaient pa
cru, que je vous envoyai, vous répondîtes par le don de quelques-unes de vos productions qui n’étaient pas encore répandue
elques-unes de vos productions qui n’étaient pas encore répandues, et de plusieurs livres anglais fort rares et fort estim
les. Je compte donc le grand Voltaire pour mon ami, et je m’applaudis de ma conquête. Applaudissez-vous de votre générosit
ire pour mon ami, et je m’applaudis de ma conquête. Applaudissez-vous de votre générosité qui vous a rendu si affectionné
ui vous a rendu si affectionné envers moi. Le théâtre fait, le sujet de presque toutes les lettres écrites par Voltaire à
our lequel il avait une véritable passion. Les deux amis font échange de tragédies et de comédies, de pièces originales et
ait une véritable passion. Les deux amis font échange de tragédies et de comédies, de pièces originales et de traductions 
able passion. Les deux amis font échange de tragédies et de comédies, de pièces originales et de traductions ; ils se perm
mis font échange de tragédies et de comédies, de pièces originales et de traductions ; ils se permettent aussi des présent
lusieurs reprises, Albergati envoie à son correspondant du saucisson, de la mortadelle et du rossoglio de son pays. Il fau
ie à son correspondant du saucisson, de la mortadelle et du rossoglio de son pays. Il faut croire que Voltaire n’était pas
ronomiques, car il en fait mention, dans son entretien avec Casanova, d’ une façon assez inattendue : « Je ne connais pas A
ne connais pas Albergati, déclare-t-il, mais il m’a envoyé le théâtre de Goldoni, des saucissons de Bologne et la traducti
éclare-t-il, mais il m’a envoyé le théâtre de Goldoni, des saucissons de Bologne et la traduction de mon Tancrède10. » Ca
oyé le théâtre de Goldoni, des saucissons de Bologne et la traduction de mon Tancrède10. » Casanova avait de détester Alb
sons de Bologne et la traduction de mon Tancrède10. » Casanova avait de détester Albergati les mêmes raisons qui le faisa
ti, et peut-être aussi quelques autres plus délicates. Comme le cygne de Padoue, le théâtromane de Bologne était riche, fo
lques autres plus délicates. Comme le cygne de Padoue, le théâtromane de Bologne était riche, fort à la mode, presque célè
ureuse n’était pas moins brillante. Casanova n’aime pas les histoires de femmes, quand elles ne sont pas son fait. De plus
ne sont pas son fait. De plus, il voyait en Albergati le poète favori d’ une société qui n’était pas la sienne parce qu’ell
une société qui n’était pas la sienne parce qu’elle n’avait pas voulu de lui ; quoi qu’il en dise dans ses Mémoires, Alber
ucoup de succès auprès des connaisseurs, à tel point qu’on le mettait de son vivant au même rang que Goldoni ; mais alors
même rang que Goldoni ; mais alors que Goldoni était l’auteur favori de la classe moyenne, de la bourgeoisie riche et let
 ; mais alors que Goldoni était l’auteur favori de la classe moyenne, de la bourgeoisie riche et lettrée, Albergati représ
e riche et lettrée, Albergati représentait les tendances et les goûts de l’aristocratie vénitienne et bolonaise. Il y avai
de l’aristocratie vénitienne et bolonaise. Il y avait là une question de coterie dans laquelle Albergati s’est toujours mo
ni une admiration sans réserve ; mais il ne déplaisait pas à Casanova de faire retomber sur lui, en rabaissant son talent,
t par votre bonne réponse à ce Ca… 11. » Ne jurerait-on pas que c’est de Casanova qu’il s’agit ici et que la réponse en qu
est rapporté dans les Mémoires et où Albergati est traité avec si peu d’ indulgence ? Il y a là une conjecture très séduisa
a là une conjecture très séduisante, mais que l’on doit se contenter de signaler, en l’absence d’un document plus précis
séduisante, mais que l’on doit se contenter de signaler, en l’absence d’ un document plus précis et d’un texte plus explici
t se contenter de signaler, en l’absence d’un document plus précis et d’ un texte plus explicite. § Cet entretien sur ses a
lus précis et d’un texte plus explicite. § Cet entretien sur ses amis d’ Italie conduisait naturellement Voltaire à questio
r ses sentiments à l’égard d’un gouvernement dont il n’avait pas lieu d’ être fort satisfait. La première édition de l’Essa
t dont il n’avait pas lieu d’être fort satisfait. La première édition de l’Essai sur les mœurs est de 1756 ; à cette époqu
être fort satisfait. La première édition de l’Essai sur les mœurs est de 1756 ; à cette époque de sa vie, Voltaire n’est p
remière édition de l’Essai sur les mœurs est de 1756 ; à cette époque de sa vie, Voltaire n’est pas moins passionné pour l
ent nouveau dans cette immense enquête qu’il poursuit sur l’évolution de l’esprit humain en fonction des mœurs et des civi
vilisations. Il procède comme les plus ingénieux et les plus patients de nos interviewers : cet homme, qui court le monde
ients de nos interviewers : cet homme, qui court le monde depuis tant d’ années, qui se plaît « à étudier l’homme en voyage
en lui l’historien et le philosophe. Malheureusement, dans cet ordre d’ idées, Casanova ne se prête pas du tout à l’interr
général, pour son ingrate patrie ; il ne se gêne pas pour la traiter de « marâtre cruelle13 » ; il n’oublie ni les mécomp
les persécutions dont il y a souffert. Et cependant, il aime Venise, d’ un amour de grand enfant gâté, puni et mécontent,
utions dont il y a souffert. Et cependant, il aime Venise, d’un amour de grand enfant gâté, puni et mécontent, mais sujet
, il multiplie les démarches pour obtenir sa grâce après dix-neuf ans d’ exil ; et quand il l’a obtenue, son retour à Venis
est pour lui qu’une nouvelle désillusion. Mais qu’un étranger s’avise de toucher à la sérénissime république ; qu’un Amelo
que ; qu’un Amelot de la Houssaye écrive son Histoire du Gouvernement de Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes
e Venise qu’un Voltaire se permette quelques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’État étaien
lques doutes sur les bienfaits de cette liberté dont les inquisiteurs d’ État étaient le produit le plus contestable, Casan
imprudents : il ne peut admettre qu’un Français exprime sur le compte de sa patrie les vérités sévères qu’il ne s’interdit
toire est une « satire calomnieuse » ; il croit qu’il lui est réservé de le réfuter et il entreprend sa Confutazio della S
utazio della Storia del governo Veneto : les raisons qu’il peut avoir de se plaindre d’un gouvernement dont les chefs l’av
oria del governo Veneto : les raisons qu’il peut avoir de se plaindre d’ un gouvernement dont les chefs l’avaient persécuté
leur pouvoir despotique et arbitraire le mettent à l’abri du soupçon de partialité ; et il se fait fort de faire connaîtr
ire le mettent à l’abri du soupçon de partialité ; et il se fait fort de faire connaître à toute l’Europe les mensonges et
fort de faire connaître à toute l’Europe les mensonges et les bévues d’ Amelot. Dans ces conditions, les insinuations de V
nsonges et les bévues d’Amelot. Dans ces conditions, les insinuations de Voltaire auprès de Casanova sur la tyrannie et l’
t, malgré tout, surprenante, Casanova raconte les diverses tentatives de son hôte pour le faire parler : « Au dessert, M. 
arler : « Au dessert, M. de Voltaire, sachant que je n’avais pas lieu d’ être content du gouvernement de Venise, m’engagea
taire, sachant que je n’avais pas lieu d’être content du gouvernement de Venise, m’engagea sur ce sujet ; mais je trompai
, m’engagea sur ce sujet ; mais je trompai son attente, car je tâchai de démontrer qu’il n’y a pas de pays au monde où l’o
is je trompai son attente, car je tâchai de démontrer qu’il n’y a pas de pays au monde où l’on puisse jouir d’une liberté
ai de démontrer qu’il n’y a pas de pays au monde où l’on puisse jouir d’ une liberté plus complète. “Oui, me dit-il, pourvu
berté plus complète. “Oui, me dit-il, pourvu qu’on se résigne au rôle de muet.” Et, voyant que le sujet ne me plaisait pas
ontents. — Et même sous les Plombs ? — Ma détention fut un grand acte de despotisme ; mais, persuadé que j’avais abusé sci
grand acte de despotisme ; mais, persuadé que j’avais abusé sciemment de la liberté, je trouvais parfois que le gouverneme
e la liberté, je trouvais parfois que le gouvernement avait eu raison de me faire enfermer sans les formalités ordinaires.
formalités ordinaires. — Cependant, vous vous êtes échappé. — J’usai de mon droit comme ils avaient usé du leur. — Admira
’usai de mon droit comme ils avaient usé du leur. — Admirable ! Mais, de cette manière, personne à Venise ne peut se dire
libre. — Cela se peut ; mais convenez que, pour être libre, il suffit de se croire tel. — C’est ce dont je ne conviendrai
nserver leur souveraineté. Il y a peut-être dans ces réponses autant de parti-pris que d’amour-propre national ; une fois
raineté. Il y a peut-être dans ces réponses autant de parti-pris que d’ amour-propre national ; une fois de plus, Casanova
e national ; une fois de plus, Casanova se montre avant tout soucieux de contredire son interlocuteur. En tout cas, si nou
et dans son Dictionnaire philosophique. Ce sont d’ailleurs les idées d’ Amelot de la Houssaye, fort répandues dans toute l
épandues dans toute l’Europe, que Voltaire s’était assimilées ; c’est de lui qu’il s’inspire lorsqu’il écrit : « De tous l
s’était assimilées ; c’est de lui qu’il s’inspire lorsqu’il écrit : «  De tous les gouvernements de l’Europe, celui de Veni
de lui qu’il s’inspire lorsqu’il écrit : « De tous les gouvernements de l’Europe, celui de Venise était le seul réglé, st
pire lorsqu’il écrit : « De tous les gouvernements de l’Europe, celui de Venise était le seul réglé, stable et uniforme (a
ue aucune restriction ; sans doute, entre 1756 et 1765, le patriarche de Ferney avait fait sur la façon dont les Suisses e
pu le rendre plus indulgent pour Venise ; mais on ne peut s’empêcher de constater qu’entre ces deux dates se place aussi
s que nous venons de citer, que Voltaire ne fait à la célèbre évasion de Casanova qu’une rapide allusion ; Casanova lui-mê
de allusion ; Casanova lui-même n’insiste pas sur cet épisode capital de sa vie ; et nous savons cependant quelle importan
t il n’aime pas à se vanter aux Délices ; Mme Denis lui ayant demandé de lui raconter comment il s’était enfui des Plombs,
ent il s’était enfui des Plombs, il s’excuse sur la longueur du récit de ne pouvoir la satisfaire et remet à un autre jour
ne narration qu’il ne semble pas avoir faite. Quand il ne s’agit plus de Venise, sur toute autre question d’histoire ou de
ir faite. Quand il ne s’agit plus de Venise, sur toute autre question d’ histoire ou de politique, il sortira plus volontie
d il ne s’agit plus de Venise, sur toute autre question d’histoire ou de politique, il sortira plus volontiers de sa réser
autre question d’histoire ou de politique, il sortira plus volontiers de sa réserve. À propos du marquis Albergati, il exp
ti, il explique assez spirituellement à Voltaire comment les quarante de Bologne sont en réalité cinquante, et un peu plus
ndre ménagement à propos de la superstition. Sur ce sujet, il n’a pas de peine à mettre Voltaire hors de lui, en lui soute
avec une feinte candeur, par quoi la remplacerez-vous ? » Et l’autre de s’échauffer, de s’indigner, d’en appeler au genre
candeur, par quoi la remplacerez-vous ? » Et l’autre de s’échauffer, de s’indigner, d’en appeler au genre humain, à la po
uoi la remplacerez-vous ? » Et l’autre de s’échauffer, de s’indigner, d’ en appeler au genre humain, à la postérité : « Qua
peler au genre humain, à la postérité : « Quand je délivre l’humanité d’ une bête féroce qui la dévore, peut-on me demander
qui n’est pas si sotte : un peuple sans superstition serait un peuple de philosophes, et les philosophes ne consentiront j
te très embarrassé à se défendre des galériens auxquels, par grandeur d’ âme, il venait de rendre la liberté16. » Assuréme
e, il venait de rendre la liberté16. » Assurément, nous avons besoin de nous rappeler qu’il a été trop facile à Casanova
nous avons besoin de nous rappeler qu’il a été trop facile à Casanova de se donner le beau rôle dans cette discussion, pou
cette fois, qui est le philosophe, et non Voltaire. Certaines phrases de l’article Superstition dans le Dictionnaire philo
nction à un hydropique, qui peut mourir dans l’opération. Cela dépend de la prudence du médecin. Peut-il exister un peuple
ela dépend de la prudence du médecin. Peut-il exister un peuple libre de tous préjugés superstitieux ? C’est demander : pe
s préjugés superstitieux ? C’est demander : peut-il exister un peuple de philosophes 18 ? » Doit-on croire que Voltaire s’
e de philosophes 18 ? » Doit-on croire que Voltaire s’est souvenu ici de sa conversation avec Casanova ? ou n’est-il pas p
u ici de sa conversation avec Casanova ? ou n’est-il pas plus naturel de supposer que Casanova, écrivant ses Mémoires plus
pas plus naturel de supposer que Casanova, écrivant ses Mémoires plus de vingt ans après la publication du Dictionnaire ph
terlocuteur ? Histoire. Guglielmo Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome. Tome V : La République d’Auguste. Plon-Nour
numéro 251, 1er décembre 1907, p. 496-500. Dans ses leçons du Collège de France, il y a un an, M. Guglielmo Ferrero avait
avec ce premier tome sur Auguste, une importante partie. Ce portrait d’ Auguste est bien tel que le faisait prévoir l’esqu
que le faisait prévoir l’esquisse tracée devant le public du Collège de France. Les controverses qu’ont suscitées les pré
de France. Les controverses qu’ont suscitées les précédentes parties de l’œuvre vont sans doute reprendre ici sur nouveau
uvre vont sans doute reprendre ici sur nouveaux frais. Car c’est fini de la légende de l’ambitieux hypocrite et secret, du
doute reprendre ici sur nouveaux frais. Car c’est fini de la légende de l’ambitieux hypocrite et secret, du tyran rusé qu
lui, a la science insidieuse des moyens à longue portée. Ce portrait de despote cauteleux, maniant avec une adresse conso
iant avec une adresse consommée le dangereux glaive à deux tranchants de la puissance césarienne, un tel portrait, celui d
à deux tranchants de la puissance césarienne, un tel portrait, celui de la tradition, était généralement adopté. Et malgr
de la tradition, était généralement adopté. Et malgré ce qu’il avait de fuyant, malgré cette pose de trois-quarts où se d
alement adopté. Et malgré ce qu’il avait de fuyant, malgré cette pose de trois-quarts où se dérobait et s’atténuait le ter
tait pas sans grandeur, sans éclat. On pouvait lui associer les idées d’ empire, de souveraineté, de domination monarchique
ans grandeur, sans éclat. On pouvait lui associer les idées d’empire, de souveraineté, de domination monarchique dont il e
s éclat. On pouvait lui associer les idées d’empire, de souveraineté, de domination monarchique dont il est difficile de s
ire, de souveraineté, de domination monarchique dont il est difficile de se déprendre à ce moment de l’histoire de Rome. E
ination monarchique dont il est difficile de se déprendre à ce moment de l’histoire de Rome. Eh bien ! l’originalité parad
hique dont il est difficile de se déprendre à ce moment de l’histoire de Rome. Eh bien ! l’originalité paradoxale du nouve
toire de Rome. Eh bien ! l’originalité paradoxale du nouveau portrait d’ Auguste, du portrait signé Ferrero, c’est… sa mode
Ferrero, c’est… sa modestie même, voulue ; il y a comme un parti-pris de touches ternes, de traits étroits. Ce n’est pas u
modestie même, voulue ; il y a comme un parti-pris de touches ternes, de traits étroits. Ce n’est pas un pauvre homme, il
is c’est un homme positif, désenchanté, jusqu’à la platitude ; revenu de toute idée de grandeur et de puissance, à la fois
mme positif, désenchanté, jusqu’à la platitude ; revenu de toute idée de grandeur et de puissance, à la fois en ce qui con
senchanté, jusqu’à la platitude ; revenu de toute idée de grandeur et de puissance, à la fois en ce qui concerne Rome et l
en ce qui concerne Rome et lui-même ; ayant tous les côtés prosaïques de la sagesse politique sans rien de l’ampleur de vu
e ; ayant tous les côtés prosaïques de la sagesse politique sans rien de l’ampleur de vues que cette sagesse peut se perme
s les côtés prosaïques de la sagesse politique sans rien de l’ampleur de vues que cette sagesse peut se permettre à Rome ;
esse peut se permettre à Rome ; poussant le sentiment des difficultés de la vie jusqu’au doute quant à la puissance romain
 ; et menant les affaires mondiales et sa propre existence souveraine d’ un train mesquin de gagne-petit. Parti-pris du por
faires mondiales et sa propre existence souveraine d’un train mesquin de gagne-petit. Parti-pris du portraitiste, qui ne v
te, qui ne verrait dans Auguste que le restaurateur têtu et besogneux d’ une république sage ? ou discernement de ce que l’
estaurateur têtu et besogneux d’une république sage ? ou discernement de ce que l’histoire contiendrait ici de plus certai
ion. Mais ce que pouvait ou voulait faire Auguste dépendait bien plus de l’état de Rome que de sa propre volonté. Voilà le
ce que pouvait ou voulait faire Auguste dépendait bien plus de l’état de Rome que de sa propre volonté. Voilà le point de
it ou voulait faire Auguste dépendait bien plus de l’état de Rome que de sa propre volonté. Voilà le point de vue bien sim
il faut apprécier la manière dont l’historien a compris le caractère d’ Auguste. Or, le monde romain était-il mûr, ou non,
le monde romain était-il mûr, ou non, pour une conception monarchique de l’autorité ? Quelle est là-dessus l’opinion de M.
conception monarchique de l’autorité ? Quelle est là-dessus l’opinion de M. Ferrero ? De conception monarchique du pouvoir
chique de l’autorité ? Quelle est là-dessus l’opinion de M. Ferrero ? De conception monarchique du pouvoir, il n’y en avai
monde antique, qu’en Orient, en Égypte notamment et dans les royaumes d’ Asie-Mineure. À plusieurs reprises, au cours de ce
lume, l’historien nous conduit en Orient, par exemple quand il s’agit d’ examiner le rôle de Gallus, le préfet d’Égypte, ou
ous conduit en Orient, par exemple quand il s’agit d’examiner le rôle de Gallus, le préfet d’Égypte, ou l’étudier (en de f
, par exemple quand il s’agit d’examiner le rôle de Gallus, le préfet d’ Égypte, ou l’étudier (en de fort belles pages) l’h
it d’examiner le rôle de Gallus, le préfet d’Égypte, ou l’étudier (en de fort belles pages) l’hellénisme en Asie-Mineure.
de fort belles pages) l’hellénisme en Asie-Mineure. Dans ces régions de l’Empire, l’on se représente à l’orientale le pou
ces régions de l’Empire, l’on se représente à l’orientale le pouvoir d’ Auguste : c’est la vieille idée du monarchisme pha
pharaonique ou asiatique (précédemment continuée par les successeurs d’ Alexandre) appliquée simplement au gouvernement qu
L’alexandrin Appien et le grec Dion Cassius ont exprimé cette manière de voir ; et pour en apprécier le degré d’exactitude
ius ont exprimé cette manière de voir ; et pour en apprécier le degré d’ exactitude, il faut ne pas oublier, — peut-être l’
e pas oublier, — peut-être l’a-t-on trop oublié ? — qu’elle est celle d’ Orientaux. Aussi versés qu’ils fussent l’un et l’a
itique romain, ils ne purent point ne pas se ressentir des influences de leur milieu d’origine. Précisément, cette idée or
ils ne purent point ne pas se ressentir des influences de leur milieu d’ origine. Précisément, cette idée orientale et mona
’origine. Précisément, cette idée orientale et monarchique du pouvoir d’ Auguste, telle qu’elle avait cours en Égypte et en
ure, nous servira, par rapprochement, à mieux concevoir ce que l’idée de ce gouvernement put être à Rome même. « Un certai
e l’idée de ce gouvernement put être à Rome même. « Un certain nombre d’ inscriptions, remarque M. Louis Bréhier dans un ar
tion du pouvoir impérial en Orient pendant les trois premiers siècles de l’ère chrétienne19”, révèlent la conservation en
rs siècles de l’ère chrétienne19”, révèlent la conservation en Orient d’ un usage essentiellement monarchique et contraire
onarchique et contraire au droit public des Romains, celui du serment de fidélité exigé des populations à l’avènement d’un
ins, celui du serment de fidélité exigé des populations à l’avènement d’ un nouvel empereur. Le serment de Gangres (Vézir-K
exigé des populations à l’avènement d’un nouvel empereur. Le serment de Gangres (Vézir-Kupreu, Paphlagonie), prêté sur le
serment de Gangres (Vézir-Kupreu, Paphlagonie), prêté sur les autels d’ Auguste par tous les habitants de la province, a é
, Paphlagonie), prêté sur les autels d’Auguste par tous les habitants de la province, a été étudié par M. Cumont, qui a mo
étudié par M. Cumont, qui a montré sa ressemblance avec les formules de serments en usage sous les successeurs d’Alexandr
semblance avec les formules de serments en usage sous les successeurs d’ Alexandre. Ces formules ont été imposées aux popul
e beaucoup plus étroite que celle des citoyens romains. » Or, le sens de cette différence est considérable. Si cette « all
éritable que devenait là, par l’effet (favorisé) des mœurs politiques de l’Orient, le chef de l’état romain, — mais à un s
là, par l’effet (favorisé) des mœurs politiques de l’Orient, le chef de l’état romain, — mais à un simple « princeps sena
is à un simple « princeps senatus », à un simple chef constitutionnel de gouvernement, à ce que M. Ferrero appelle, par un
ce que M. Ferrero appelle, par une innovation hardie, le « Président de la République latine ». Il y avait donc, à l’époq
le « Président de la République latine ». Il y avait donc, à l’époque d’ Auguste, deux conceptions relatives au gouvernemen
onc, à l’époque d’Auguste, deux conceptions relatives au gouvernement de celui-ci, la conception latine, encore républicai
uste, la conception latine. L’Orient pouvait bien se croire dépendant d’ un monarque (et, en fait, il en dépendait), mais l
rrero a discerné maintes raisons qui militaient en faveur du maintien de ce type dans le personnage politique d’Auguste. D
itaient en faveur du maintien de ce type dans le personnage politique d’ Auguste. De ce point de vue, que distinguons-nous
faveur du maintien de ce type dans le personnage politique d’Auguste. De ce point de vue, que distinguons-nous dans la Rom
nt de vue, que distinguons-nous dans la Rome d’Auguste ? Un renouveau de toutes les idées sur l’État considéré « comme un
renouveau de toutes les idées sur l’État considéré « comme un organe de domination » (conception latine et républicaine)
nation » (conception latine et républicaine) et non « comme un organe de culture raffinée » (conception orientale et monar
finée » (conception orientale et monarchique). C’est trop, peut-être, de dire un renouveau de ces idées ; mettons, en tous
rientale et monarchique). C’est trop, peut-être, de dire un renouveau de ces idées ; mettons, en tous cas, un désir, un be
un renouveau de ces idées ; mettons, en tous cas, un désir, un besoin de ce qu’elles exprimaient, un besoin d’autant plus
n tous cas, un désir, un besoin de ce qu’elles exprimaient, un besoin d’ autant plus grand que les influences orientales se
in d’autant plus grand que les influences orientales se développaient d’ une manière menaçante : L’admiration pour les vie
loppaient d’une manière menaçante : L’admiration pour les vieux âges de Rome, dit M. Ferrero, n’était pas alors, comme l’
de Rome, dit M. Ferrero, n’était pas alors, comme l’ont cru beaucoup d’ historiens, un anachronisme sentimental, mais une
mais une nécessité. Qu’était l’ancien État Romain, sinon un ensemble de traditions, d’idées, de sentiments, d’institution
sité. Qu’était l’ancien État Romain, sinon un ensemble de traditions, d’ idées, de sentiments, d’institutions, de lois qui
était l’ancien État Romain, sinon un ensemble de traditions, d’idées, de sentiments, d’institutions, de lois qui tous avai
État Romain, sinon un ensemble de traditions, d’idées, de sentiments, d’ institutions, de lois qui tous avaient pour unique
on un ensemble de traditions, d’idées, de sentiments, d’institutions, de lois qui tous avaient pour unique objet de vaincr
entiments, d’institutions, de lois qui tous avaient pour unique objet de vaincre l’égoïsme de l’individu à chaque fois qu’
ions, de lois qui tous avaient pour unique objet de vaincre l’égoïsme de l’individu à chaque fois qu’il se trouvait en opp
vec l’intérêt public… L’Italie comprenait qu’elle avait encore besoin de ce puissant instrument de domination, pour conser
alie comprenait qu’elle avait encore besoin de ce puissant instrument de domination, pour conserver et gouverner un empire
ue les armes lui avaient donné ; elle comprenait qu’elle avait besoin d’ hommes d’État prudents, de diplomates avisés, d’ad
mes lui avaient donné ; elle comprenait qu’elle avait besoin d’hommes d’ État prudents, de diplomates avisés, d’admirateurs
onné ; elle comprenait qu’elle avait besoin d’hommes d’État prudents, de diplomates avisés, d’admirateurs éclairés, de sol
qu’elle avait besoin d’hommes d’État prudents, de diplomates avisés, d’ admirateurs éclairés, de soldats vaillants, de cit
hommes d’État prudents, de diplomates avisés, d’admirateurs éclairés, de soldats vaillants, de citoyens zélés, et qu’elle
, de diplomates avisés, d’admirateurs éclairés, de soldats vaillants, de citoyens zélés, et qu’elle ne pourrait le savoir
ourrait le savoir qu’en conservant les traditions et les institutions de l’État. Ce sont ces tendances conservatrices (do
re qu’elles aient dominé : mais elles s’accusèrent en proportion même de ce qui leur faisait obstacle. Comment admettre, d
ttre, dès lors, qu’Auguste, qui leur obéissait, et qui leur obéissait d’ autant plus qu’elles correspondaient à ses propres
avec toutes les précautions et toutes les adresses possibles, le plan de César, ce plan démagogique dans ses moyens, monar
, ce plan démagogique dans ses moyens, monarchique dans son but ? Et, de fait, toute l’œuvre d’Auguste, à Rome, relève d’u
ans ses moyens, monarchique dans son but ? Et, de fait, toute l’œuvre d’ Auguste, à Rome, relève d’un point de vue purement
e dans son but ? Et, de fait, toute l’œuvre d’Auguste, à Rome, relève d’ un point de vue purement conservateur. À chaque in
tes en mains, nous le montre travaillant à raviver la force politique de l’ancienne aristocratie, ceci au détriment du par
ances typiques, par Egnatius Rufus. Il considérait que l’aristocratie de vieille souche avait encore, et plus que jamais,
Son œuvre législative porte, entre tous ses actes publics, la marque de cette préoccupation : Ceux qui s’imaginent Augus
ns prudents et rusés à fonder la monarchie n’ont pas compris l’esprit de ces lois, qui furent une des bases de toute son œ
chie n’ont pas compris l’esprit de ces lois, qui furent une des bases de toute son œuvre. Par la lex sumptuaria, la lex de
urent une des bases de toute son œuvre. Par la lex sumptuaria, la lex de maritandis ordinibus et la lex de adulteriis, Aug
uvre. Par la lex sumptuaria, la lex de maritandis ordinibus et la lex de adulteriis, Auguste… voulait surtout réorganiser
quement et moralement la famille aristocratique, l’ancienne pépinière de la république qui avait fini par devenir stérile,
le célibat ; car la monarchie ne pouvait s’élever que sur les ruines d’ une aristocratie qui, comme cela s’est vu à l’époq
sur les ruines d’une aristocratie qui, comme cela s’est vu à l’époque de Louis XIV, abaissée par le besoin d’argent et par
, comme cela s’est vu à l’époque de Louis XIV, abaissée par le besoin d’ argent et par les plaisirs, ne serait plus devenue
ent et par les plaisirs, ne serait plus devenue qu’une troupe servile de courtisans. Mais Auguste, qui ne pouvait choisir
es collaborateurs que dans les familles aristocratiques, avait besoin d’ une aristocratie vigoureuse… Cette aristocratie,
aristocratie, il ne put l’obtenir, et là surtout se trouve la raison de l’accroissement du pouvoir d’Auguste. Qu’on remar
enir, et là surtout se trouve la raison de l’accroissement du pouvoir d’ Auguste. Qu’on remarque bien une chose, c’est que
oir d’Auguste. Qu’on remarque bien une chose, c’est que l’institution de l’an 27, la réunion entre les mains d’Auguste du
chose, c’est que l’institution de l’an 27, la réunion entre les mains d’ Auguste du Consulat et du Proconsulat, c’est-à-dir
entre les mains d’Auguste du Consulat et du Proconsulat, c’est-à-dire de la double puissance, à Rome et dans les Provinces
, à Rome et dans les Provinces, n’aurait pas suffi à créer un pouvoir d’ essence monarchique, absolue. Le « princeps » avai
le Sénat réunit aussi, un moment, la double puissance entre les mains de Pompée, et ceci pour sa propre sauvegarde, par un
ur sa propre sauvegarde, par une politique qu’on ne saurait qualifier d’ anti-sénatoriale (il est vrai qu’il s’agissait de
ne saurait qualifier d’anti-sénatoriale (il est vrai qu’il s’agissait de combattre César). Mais le Sénat manqua de vigueur
l est vrai qu’il s’agissait de combattre César). Mais le Sénat manqua de vigueur politique, et, par là, les pouvoirs d’Aug
. Mais le Sénat manqua de vigueur politique, et, par là, les pouvoirs d’ Auguste eurent tendance à prendre un caractère abs
s montre Auguste cherchant sans cesse à conjurer cette tendance : par d’ opportunes absences, par une observation stricte d
tte tendance : par d’opportunes absences, par une observation stricte de la lettre des lois, par sa neutralité dans les co
ns les conflits des partis. Mais ceci n’était pas facile dans la Rome d’ alors, avec une aristocratie sans zèle civique (co
ion économique du milieu du siècle dernier) et un Sénat trop oublieux de sa souveraineté. C’est ainsi que celui-ci renvoya
it les ambassadeurs des Parthes à Auguste, « en chargeant le princeps de conclure un accord avec eux ». Cette sorte d’abdi
n chargeant le princeps de conclure un accord avec eux ». Cette sorte d’ abdication du Sénat en fait de politique extérieur
clure un accord avec eux ». Cette sorte d’abdication du Sénat en fait de politique extérieure, dans une circonstance de pr
ation du Sénat en fait de politique extérieure, dans une circonstance de première importance, marque, pour M. Ferrero, le
emière importance, marque, pour M. Ferrero, le véritable commencement de la monarchie à Rome. Elle mettra deux siècles à s
e premier tome sur Auguste, M. Ferrero achève l’examen des tentatives de restauration aristocratique, archaïque, au lendem
ait que l’État reprît son antique force, sa précision des beaux temps de la République : pour cela, l’on avait recours à A
ela, l’on avait recours à Auguste, à une dictature. Voilà le principe de l’accroissement involontaire des pouvoirs d’Augus
ature. Voilà le principe de l’accroissement involontaire des pouvoirs d’ Auguste. Il reste à M. Ferrero, dans les parties s
Il reste à M. Ferrero, dans les parties suivantes, à montrer l’échec de cette tentative de principat républicain et la tr
ero, dans les parties suivantes, à montrer l’échec de cette tentative de principat républicain et la transformation inéluc
e tentative de principat républicain et la transformation inéluctable de ce principat en pouvoir monarchique. Dès maintena
rchique. Dès maintenant, l’on ne peut refuser à l’historien le mérite d’ avoir marqué en traits vigoureux, fût-ce au prix d
au prix de certaines exagérations, les caractéristiques du principat d’ Auguste, une des formes les plus subtiles du pouvo
, une des formes les plus subtiles du pouvoir politique à Rome, sorte de transaction entre la conception latine de l’État
oir politique à Rome, sorte de transaction entre la conception latine de l’État et l’orientalisme dont le flux grandissant
atine de l’État et l’orientalisme dont le flux grandissant était gros de formes monarchiques et absolues. Supposons aussi
gros de formes monarchiques et absolues. Supposons aussi que l’effort d’ Auguste, bien que finalement malheureux, ne fut po
ux, ne fut point sans portée. Quelle fut cette portée dans l’histoire de Rome ? jusqu’où va-t-elle ? C’est ce qui ressorti
essortira sans doute, entre autres conclusions, des travaux prochains de l’éminent historien. Art moderne. Le Décor du
, 1er décembre 1907, p. 546-550 [548-549]. Le décor du Quattrocento, de M. Pierre Fons, est une œuvre, et j’en loue l’aut
uattrocento, de M. Pierre Fons, est une œuvre, et j’en loue l’auteur, de critique moins que de poète. Cela est écrit avec
rre Fons, est une œuvre, et j’en loue l’auteur, de critique moins que de poète. Cela est écrit avec passion, et par conséq
me y tendait Michel-Ange, ou bien à la décaractériser, selon l’erreur de Raphaël, il n’a le devoir de la copier mesquineme
bien à la décaractériser, selon l’erreur de Raphaël, il n’a le devoir de la copier mesquinement en toute occasion. » On po
ccasion. » On pourrait infiniment objecter. Il y a d’autres principes de déformation que celui de Michel-Ange, et Raphaël
finiment objecter. Il y a d’autres principes de déformation que celui de Michel-Ange, et Raphaël ne s’est pas plus trompé
dide erreur ? « C’est dans l’absolu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » So
 C’est dans l’absolu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » Soit ; c’est sans
olu divin que doit sourire la trinité de sa Joconde, de son Christ et de son Bacchus. » Soit ; c’est sans doute pourquoi n
entons cette divine trinité si étrangère à notre humaine vérité. Mais de ce petit livre où les idées générales abondent je
onde que la conception présente où la science non seulement se sépare de l’art, mais prétend aussi se le subordonner ? »
? » Échos. Publications du « Mercure de France » : Textes choisis de Léonard de Vinci Mercure. Tome LXX, numéro 25
LXX, numéro 251, 1er décembre 1907, p. 573-576 [575]. Textes choisis de Léonard de Vinci. Pensées, Théories, Préceptes, F
mis en ordre méthodique, avec une introduction par Péladan. Portrait de Léonard de Vinci et XXXI facsimilés de dessins et
oduction par Péladan. Portrait de Léonard de Vinci et XXXI facsimilés de dessins et croquis. Vol. in-18, 3 fr. 50. 1.
33 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 »
Tome LXVI, numéro 234, 15 mars 1907 Les trois traités doctrinaux de Dante [I] Péladan. Tome LXVI, numéro 234, 15 m
le Moyen-Âge et que la Divine Comédie, rangée parmi les chefs-d’œuvre de l’esprit humain, est le seul poème épique de l’èr
parmi les chefs-d’œuvre de l’esprit humain, est le seul poème épique de l’ère chrétienne. Mais l’admiration se comporte e
fait la génuflexion et on passe, sans regarder ni les vitraux pleins d’ évocations symboliques, ni les chapiteaux historié
vitraux pleins d’évocations symboliques, ni les chapiteaux historiés de figures satiriques. Parmi les plus enthousiastes
piteaux historiés de figures satiriques. Parmi les plus enthousiastes de la statuaire grecque, qui se doute de l’idéogramm
s. Parmi les plus enthousiastes de la statuaire grecque, qui se doute de l’idéogrammatisme de la Vénus de Milo ou du sens
housiastes de la statuaire grecque, qui se doute de l’idéogrammatisme de la Vénus de Milo ou du sens si pessimiste de ces
ute de l’idéogrammatisme de la Vénus de Milo ou du sens si pessimiste de ces poupées funéraires que nous appelons des Tana
ois ouvrages où Dante a laissé voir sa très secrète pensée. Le traité de l’Élocution vulgaire est probablement de 1319 ou
ès secrète pensée. Le traité de l’Élocution vulgaire est probablement de 1319 ou 1320, antérieur d’un an ou deux à la mort
é de l’Élocution vulgaire est probablement de 1319 ou 1320, antérieur d’ un an ou deux à la mort du poète. De nombreux comm
lement de 1319 ou 1320, antérieur d’un an ou deux à la mort du poète. De nombreux commentaires ont été faits, par des rége
té faits, par des régents qui ne virent qu’un art poétique, une sorte de philologie mêlée de prosodie dans ce traité de cr
gents qui ne virent qu’un art poétique, une sorte de philologie mêlée de prosodie dans ce traité de cryptographie ou de st
rt poétique, une sorte de philologie mêlée de prosodie dans ce traité de cryptographie ou de stéganographie. Les professeu
te de philologie mêlée de prosodie dans ce traité de cryptographie ou de stéganographie. Les professeurs officiels n’hésit
professeurs officiels n’hésitent pas à écrire : « En lisant le traité de l’Éloquence vulgaire, on apprendra au prix de que
x de quels savants et consciencieux travaux s’est formée cette langue de bronze qui, mise en fusion à la flamme du génie,
tte langue de bronze qui, mise en fusion à la flamme du génie, reçoit de la pensée une empreinte fidèle et indestructible.
empreinte fidèle et indestructible. » En d’autres termes, le Traité de l’Éloquence vulgaire serait un traité d’éloquence
n d’autres termes, le Traité de l’Éloquence vulgaire serait un traité d’ éloquence, une rhétorique, la rhétorique de Dante.
vulgaire serait un traité d’éloquence, une rhétorique, la rhétorique de Dante. Les patentés ont-ils lu cette institution
et naturellement ils n’y ont vu que des mots. I. — Pourquoi ce traité de la langue vulgaire est-il en latin, puisque Dante
eulement aux hommes, mais aux femmes et aux enfants ? Le poète promet de leur faire boire un suave hydromel, verbo aspira
poète promet de leur faire boire un suave hydromel, verbo aspirante de cœlis . Comment accommoder ce langage emprunté à
ciel avec cette destination ? Ce serait déjà trop présumer des hommes d’ élite. En outre, il définit le langage vulgaire, «
où peu de gens parviennent est appelé grammaire par les Grecs » ; et de celui-là Dante ne s’occupera pas. Les anges ni le
ra pas. Les anges ni les animaux ne parlent. Les pies imitent la voix de l’homme, qui seul est doué de la parole. Tandis q
ux ne parlent. Les pies imitent la voix de l’homme, qui seul est doué de la parole. Tandis que les intelligences célestes
que ce ne fût Élie ou Dieu. » Or cette parole est à la fois une façon d’ interrogation ou de réponse. Avant la prévaricatio
ou Dieu. » Or cette parole est à la fois une façon d’interrogation ou de réponse. Avant la prévarication de l’espèce humai
fois une façon d’interrogation ou de réponse. Avant la prévarication de l’espèce humaine, tous les discours commençaient
biblique, une intention historique. Dante noie sa pensée dans un flot de citations et de souvenirs scolastiques, non qu’il
tention historique. Dante noie sa pensée dans un flot de citations et de souvenirs scolastiques, non qu’il sacrifie à la m
citations et de souvenirs scolastiques, non qu’il sacrifie à la mode de son temps, mais il masque ainsi son intention. Il
s est comique, pour la même raison : et il ne faut pas trop s’étonner de son obscurité, et de nos peines à la percer. Elle
a même raison : et il ne faut pas trop s’étonner de son obscurité, et de nos peines à la percer. Elle devait résister à la
que la nôtre, des révérends inquisiteurs qui certes, avec deux lignes d’ un homme, se chargeaient fort bien de le faire brû
urs qui certes, avec deux lignes d’un homme, se chargeaient fort bien de le faire brûler, ad majorem Dei gloriam. Dante re
ent chère à tous que chacun est prêt à soutenir qu’elle fut la langue d’ Adam ? Le latin aurait-il cet honneur, le latin pa
ssima sous ce rapport comme sous beaucoup d’autres et du reste patrie de la majeure partie des enfants d’Adam ? Non, la pr
beaucoup d’autres et du reste patrie de la majeure partie des enfants d’ Adam ? Non, la première parole fut hébraïque : Eli
mière parole fut hébraïque : Eli ! » Ensuite Dante raconte l’histoire de la tour de Babel et comment les langues se sont s
e fut hébraïque : Eli ! » Ensuite Dante raconte l’histoire de la tour de Babel et comment les langues se sont séparées sel
selon les métiers, et comment, ô singularité ! ce furent les ouvriers de l’ordre le plus élevé qui choisirent l’idiome le
taient pas là et ne commandaient pas ; ceux-là, peu nombreux, étaient de la race de Sem. Dante ne croit pas que les hommes
là et ne commandaient pas ; ceux-là, peu nombreux, étaient de la race de Sem. Dante ne croit pas que les hommes aient été
langues. Radix humanœ in oris orientalibus sit piantata. La racine de la lignée humaine fut plantée en Orient. Notre ra
ignée humaine fut plantée en Orient. Notre race poussant des rejetons de différents côtés, multipliciter palmitas , elle
nts côtés, multipliciter palmitas , elle s’étendit jusqu’aux confins de l’Occident et guttura rationalia , des bouches r
tura rationalia , des bouches rationnelles, burent à quelques fleuves d’ Europe. Soit que ceux-là fussent des étrangers, so
tentivement nos autres œuvres, nous nous découvrirons plus différents de nos aïeux que des étrangers nos contemporains : a
nses ressuscitaient, ils parleraient un autre langage que les papiens d’ aujourd’hui. Seuls des hommes peu différents des b
t qu’on a toujours parlé le même langage dans une même ville. « L’art de la grammaire, cette inaltérable conformité de man
une même ville. « L’art de la grammaire, cette inaltérable conformité de manière de parler, est réglé d’un commun accord e
lle. « L’art de la grammaire, cette inaltérable conformité de manière de parler, est réglé d’un commun accord et n’est sou
ammaire, cette inaltérable conformité de manière de parler, est réglé d’ un commun accord et n’est soumis à l’arbitraire de
e parler, est réglé d’un commun accord et n’est soumis à l’arbitraire de personne. La langue d’oil l’emporte ; pour sa fac
n commun accord et n’est soumis à l’arbitraire de personne. La langue d’ oil l’emporte ; pour sa facilité, elle peut revend
ce qui a été traduit et Arturi regis pulcherrimæ ambages ; la langue d’ oc, plus parfaite et plus douce comme vulgaire élo
d’oc, plus parfaite et plus douce comme vulgaire éloquent ; la langue de si s’appuye davantage sur la grammaire commune. L
lectes italiens ! Celui des Romains est le plus honteux (turpissimum) de toute l’Italie et il n’y a pas à s’en étonner : l
l’Italie et il n’y a pas à s’en étonner : leurs mœurs et leur manière de vivre, dans sa difformité, dépassant tout ce qu’i
a palme du langage, quoique les Bolonais du bourg Saint-Félix et ceux de la Grande-Rue ne parlent pas la même langue. Cell
honorable parmi toutes celles que Dante a passées au crible. Les gens d’ Apulie barbarisent honteusement, à cause du voisin
onteusement, à cause du voisinage des Romains. » Après des citations de mots divers de chaque prétendu dialecte, Alighier
cause du voisinage des Romains. » Après des citations de mots divers de chaque prétendu dialecte, Alighieri déclare que l
utôt dans une ville que dans une autre, quoiqu’il puisse exhaler plus d’ odeur ici ou là, comme le fait la plus simple des
l, il est le gond qui entraîne la porte, il sème et greffe sans cesse de nouvelles plantes. La curialité n’étant qu’un pes
tout ce qui est bien pesé s’appelle curial… Quoique nous n’ayons pas de curie en Italie, puisqu’on entend par là seulemen
u’on entend par là seulement celle du roi d’Allemagne, il serait faux de dire que nous autres Italiens nous n’avons pas de
gne, il serait faux de dire que nous autres Italiens nous n’avons pas de curie, mais elle est dispersée corporellement et
et ses membres ne sont reliés entre eux que par la gracieuse lumière de la raison. L’idiome illustre ne convient pas même
l faut savoir proportionner l’ornement à la matière et ne point parer d’ or et de soie une femme hideuse à moins qu’on ne s
avoir proportionner l’ornement à la matière et ne point parer d’or et de soie une femme hideuse à moins qu’on ne sache sép
a droiture. Quiquid versificamus sit cantio. Les chansons ont plus de noblesse que les ballades, parce qu’elles font el
qu’elles font elles-mêmes tout ce qu’elles doivent sans aucun besoin d’ accompagnement. L’art tout entier ne se trouve que
ine dans ses œuvres le mode tragique s’impose dans le chant du salut, de l’amour et de la vertu. Pour réussir en style con
uvres le mode tragique s’impose dans le chant du salut, de l’amour et de la vertu. Pour réussir en style convenable, il fa
ut un art constant et être versé dans les sciences. Le vers est celui de onze syllabes, celui des docteurs de Languedoc et
les sciences. Le vers est celui de onze syllabes, celui des docteurs de Languedoc et de Provence, superbissimum carmen .
e vers est celui de onze syllabes, celui des docteurs de Languedoc et de Provence, superbissimum carmen . « On appelle
nes règles. Il y a des constructions congrues et d’autres incongrues, de très pleines d’urbanité et d’insipides. » Dix c
a des constructions congrues et d’autres incongrues, de très pleines d’ urbanité et d’insipides. » Dix chansons sont cit
ctions congrues et d’autres incongrues, de très pleines d’urbanité et d’ insipides. » Dix chansons sont citées, comme exe
oix des mots est puéril, féminin ou viril. Parmi les virils il y en a de sylvestres, d’urbains, de peignés, de coulants, d
t puéril, féminin ou viril. Parmi les virils il y en a de sylvestres, d’ urbains, de peignés, de coulants, de hérissés, de
éminin ou viril. Parmi les virils il y en a de sylvestres, d’urbains, de peignés, de coulants, de hérissés, de boursouflés
ril. Parmi les virils il y en a de sylvestres, d’urbains, de peignés, de coulants, de hérissés, de boursouflés, ceux-là qu
s virils il y en a de sylvestres, d’urbains, de peignés, de coulants, de hérissés, de boursouflés, ceux-là qui résonnent i
en a de sylvestres, d’urbains, de peignés, de coulants, de hérissés, de boursouflés, ceux-là qui résonnent inutilement. P
boursouflés, ceux-là qui résonnent inutilement. Peignés sont les mots de trois syllabes ou de deux, qui font éprouver à qu
qui résonnent inutilement. Peignés sont les mots de trois syllabes ou de deux, qui font éprouver à qui les prononce une ce
donare, letizia, salute, difesa. La chanson est l’assemblage tragique de stances égales, sans dialogue, dont une sentence
ntence sera le but final. La stance, vaste chambre, est le réceptacle de tout l’art. Ce qui suit semble vraiment prosodiqu
el que chacun peut le lire en sa littéralité ; j’essayerai maintenant de le traduire, de lui attribuer son véritable sens.
ut le lire en sa littéralité ; j’essayerai maintenant de le traduire, de lui attribuer son véritable sens. Le lecteur sait
table sens. Le lecteur sait au moins que Dante n’était ni un maniaque de la tabulature, ni un esprit ingénu. Lorsqu’il nou
n esprit ingénu. Lorsqu’il nous paraît ridicule, c’est qu’il se moque de nous et son obscurité forte à dessein cache toujo
cé comme hérétique et il fut exilé par le parti romain. Le vrai titre de ce traité serait : De la libre pensée en langue v
il fut exilé par le parti romain. Le vrai titre de ce traité serait : De la libre pensée en langue vulgaire, en ayant soin
traité serait : De la libre pensée en langue vulgaire, en ayant soin de remarquer qu’au xiiie  siècle le libre penseur s’
e remarquer qu’au xiiie  siècle le libre penseur s’écartait seulement de l’orthodoxie, tandis qu’aujourd’hui il ne pense r
il ne pense rien, simple négateur sans doctrine. Tout homme a besoin de communier avec ses semblables, c’est-à-dire avec
aveugles par les rues, se trompent sur l’ancienneté et la légitimité de certaines institutions ( posteriora putantes ) !
r librement dans leur langue maternelle. Il n’est question du serpent de la Genèse et de l’ânesse de Balaam que pour arriv
leur langue maternelle. Il n’est question du serpent de la Genèse et de l’ânesse de Balaam que pour arriver à atteindre l
maternelle. Il n’est question du serpent de la Genèse et de l’ânesse de Balaam que pour arriver à atteindre les pies (les
e Balaam que pour arriver à atteindre les pies (les pieux) imitateurs de la voix humaine et de l’homme raisonnable. Or, la
ver à atteindre les pies (les pieux) imitateurs de la voix humaine et de l’homme raisonnable. Or, la raison varie d’indivi
urs de la voix humaine et de l’homme raisonnable. Or, la raison varie d’ individu à individu et ses opérations constituent
varie d’individu à individu et ses opérations constituent la liberté de la pensée. Pour le premier mot prononcé par le pr
Luxemburghere Imperatori ? Le gibelin nous avertit que eli est un mot de question ou de réponse, c’est-à-dire de reconnais
mperatori ? Le gibelin nous avertit que eli est un mot de question ou de réponse, c’est-à-dire de reconnaissance. Dans le
us avertit que eli est un mot de question ou de réponse, c’est-à-dire de reconnaissance. Dans le Paradiso, Adam dit seulem
connaissance. Dans le Paradiso, Adam dit seulement I, première lettre d’ Imperator ou dixième lettre hébraïque, le jod sacr
e d’Imperator ou dixième lettre hébraïque, le jod sacré ? L’évocation de la Tour de Babel s’applique à un événement du tem
or ou dixième lettre hébraïque, le jod sacré ? L’évocation de la Tour de Babel s’applique à un événement du temps, extermi
les discours commencent par à gaudio, il faut traduire ou par Gault, d’ où vint Gothique, et ensuite Goliard ou Gouliard,
ie du plus grand nombre des hommes. Cela est clair. L’initiation vint d’ Orient, apportée par des étrangers juifs, maures,
ocien et italien. L’identité des mots cités correspond à une identité d’ idée ; car l’exemple du c. VII du l. II donne : Am
abiques, vel vicinissima trisyllabitati , on priera ledit professeur de commenter cet autre mot donné par l’Alighieri pou
amagificentissimamente . Le temps, maître des changements, amène plus de différences que l’éloignement. Dante s’entendra p
érences que l’éloignement. Dante s’entendra plutôt avec un kabbaliste d’ Asie qu’avec les papaux d’autrefois, et les papaux
Dante s’entendra plutôt avec un kabbaliste d’Asie qu’avec les papaux d’ autrefois, et les papaux d’autrefois, s’ils ressus
ec un kabbaliste d’Asie qu’avec les papaux d’autrefois, et les papaux d’ autrefois, s’ils ressuscitaient, n’admettraient pa
paux d’autrefois, s’ils ressuscitaient, n’admettraient pas la Papauté d’ aujourd’hui. Il faut être presque une brute pour c
e l’œuvre des apôtres se retrouve dans l’œuvre des papes et nommément de Clément V. « Notre race » veut dire race latine,
ond singulièrement aux Palmieri de la Vita Nuova, pèlerins ou croisés de Syrie qui rapportèrent ce langage à triple sens.
isés de Syrie qui rapportèrent ce langage à triple sens. La grammaire de Dante, cette inaltérable conformité de manière, d
ge à triple sens. La grammaire de Dante, cette inaltérable conformité de manière, doit s’entendre de penser autant que de
re de Dante, cette inaltérable conformité de manière, doit s’entendre de penser autant que de parler. L’oil a eu la traduc
altérable conformité de manière, doit s’entendre de penser autant que de parler. L’oil a eu la traduction de la Bible, c’e
t s’entendre de penser autant que de parler. L’oil a eu la traduction de la Bible, c’est-à-dire la mise en critique des li
t-à-dire la mise en critique des livres sacrés et en plus les ambages de la Table Ronde, ceux, si divers, du Saint-Graal.
France et à l’Italie. Ce que dit le gibelin sur la pureté du langage de Bologne, sur la honte de celui de Rome s’applique
que dit le gibelin sur la pureté du langage de Bologne, sur la honte de celui de Rome s’applique à la doctrine. Sans cela
le gibelin sur la pureté du langage de Bologne, sur la honte de celui de Rome s’applique à la doctrine. Sans cela, on ne c
plique à la doctrine. Sans cela, on ne comprendrait pas que le parler de la ville éternelle fût turpissimum ; les mœurs dé
as s’appliquer au dialecte florentin ou siennois, mais à l’orthodoxie de ces villes. Après nous avoir amusés de citations
siennois, mais à l’orthodoxie de ces villes. Après nous avoir amusés de citations patoises et avoir loué et blâmé les cit
vitate, neccabat nulla . Redolere équivaut à exhaler une odeur, odeur de roussi, odeur de bûcher, antithétique à odeur de
nulla . Redolere équivaut à exhaler une odeur, odeur de roussi, odeur de bûcher, antithétique à odeur de sainteté. Un idio
ler une odeur, odeur de roussi, odeur de bûcher, antithétique à odeur de sainteté. Un idiome, qui change le cœur des homme
r ce qu’ils ne veulent pas, ne peut être que le langage conventionnel d’ une société secrète. Cet idiome arrache les ronces
el d’une société secrète. Cet idiome arrache les ronces et les épines de la forêt italique, il sème, il greffe ; c’est la
curie corporellement dispersée. Comment mieux spécifier la maçonnerie de ce temps et sa doctrine rationaliste ? L’idiome n
affiliés ; il ne convient pas au simple poète : les sujets au nombre de trois ne correspondent guère à la notion commune
sujets au nombre de trois ne correspondent guère à la notion commune de la poésie « fiction de rhétorique mise en musique
ois ne correspondent guère à la notion commune de la poésie « fiction de rhétorique mise en musique ». Vraiment ce traité
». Vraiment ce traité ne servira à personne pour se former une langue de bronze. Il était destiné, dans l’esprit de son au
pour se former une langue de bronze. Il était destiné, dans l’esprit de son auteur, aux lettrés de sa communion, pour leu
de bronze. Il était destiné, dans l’esprit de son auteur, aux lettrés de sa communion, pour leur apprendre à bien lire le
le Canzoniere et à généraliser la chanson maçonnique comme moyen sûr d’ exprimer les idées de la secte, sans éveiller les
énéraliser la chanson maçonnique comme moyen sûr d’exprimer les idées de la secte, sans éveiller les soupçons de l’inquisi
oyen sûr d’exprimer les idées de la secte, sans éveiller les soupçons de l’inquisiteur. Libre aux universitaires de prendr
sans éveiller les soupçons de l’inquisiteur. Libre aux universitaires de prendre encore ce manuel de cryptographie pour un
e l’inquisiteur. Libre aux universitaires de prendre encore ce manuel de cryptographie pour un art poétique. On leur deman
el de cryptographie pour un art poétique. On leur demandera seulement d’ expliquer comment l’italien de Bologne obtient la
t poétique. On leur demandera seulement d’expliquer comment l’italien de Bologne obtient la palme de la pureté, tandis que
a seulement d’expliquer comment l’italien de Bologne obtient la palme de la pureté, tandis que celui de Rome est tenu pour
l’italien de Bologne obtient la palme de la pureté, tandis que celui de Rome est tenu pour le pire, si vraiment Pietramal
raiment Pietramala désigne le bourg toscan et papienses les habitants de Pavie. Pour M. Labitte, « Dante prend sa langue s
par un habile et souverain éclectisme ». On peut relire aussi l’étude de W. Schlegel, dit l’oracle de la critique allemand
lectisme ». On peut relire aussi l’étude de W. Schlegel, dit l’oracle de la critique allemande, cette critique tellement s
ils Manfred ; nous savons que le parti des noirs ou gibelin est celui de l’empire. Abordons la politique de Dante avec une
rti des noirs ou gibelin est celui de l’empire. Abordons la politique de Dante avec une estimation déjà précise de ses idé
pire. Abordons la politique de Dante avec une estimation déjà précise de ses idées. Le pouvoir temporel, et même le pouvoi
ifeste le représentant comme un sauveur. On a traité à tort ce traité de pamphlet ; le ton en est grave, mesuré et les sus
és pontificales y sont ménagées autant que la thèse le permettait. Le De monarchia commence par une critique des formes go
r l’empereur. Royaumes ou municipes gardent leurs lois et ne relèvent de l’Empereur que pour trancher leurs conflits. Le m
: La monarchie est-elle nécessaire ? Le peuple romain a-t-il le droit de l’exercer ? L’empire universel relève-t-il de Die
romain a-t-il le droit de l’exercer ? L’empire universel relève-t-il de Dieu ou des vicaires ? La monarchie assure la pai
seule volonté en terre comme au ciel. Le monarque universel n’a plus de voisins, il ne peut rêver de conquêtes, il assure
au ciel. Le monarque universel n’a plus de voisins, il ne peut rêver de conquêtes, il assure la liberté comme la paix.
l’auge, dont l’option est libre. Le droit (jus) n’est que la volonté de Dieu. Or, Dieu voulut l’empire du peuple romain,
au sceptre universel, Jésus-Christ ne serait pas mort pour le rachat de l’humanité au nom d’une sentence romaine. Jésus a
anité au nom d’une sentence romaine. Jésus a péri comme blasphémateur de Moïse, dont Ponce Pilate se moquait fort, Rome n’
braïque. Le troisième livre du traité seul importe : Dieu ne veut pas de ce qui répugne à l’intention de la nature. Zelo
raité seul importe : Dieu ne veut pas de ce qui répugne à l’intention de la nature. Zelo fortasse clavium  ; les pasteur
. Zelo fortasse clavium  ; les pasteurs tombent en rage au seul nom d’ empereur et les décrétalistes aussi. Dante prend l
e prend l’un après l’autre les arguments du Saint-Siège, le privilège de Lévi, l’élévation, le sacre et la déposition de S
t-Siège, le privilège de Lévi, l’élévation, le sacre et la déposition de Saül par Samuel, le pouvoir de Pierre, et autres
l’élévation, le sacre et la déposition de Saül par Samuel, le pouvoir de Pierre, et autres sujets bibliques. Ôtez le nom d
Samuel, le pouvoir de Pierre, et autres sujets bibliques. Ôtez le nom de l’auteur, personne ne lira ce lourd document, dou
nne ne lira ce lourd document, doublement ennuyeux parce qu’il traite de politique et qui est fait de centons ecclésiastiq
, doublement ennuyeux parce qu’il traite de politique et qui est fait de centons ecclésiastiques tirés de l’Ancien Testame
traite de politique et qui est fait de centons ecclésiastiques tirés de l’Ancien Testament. Certainement l’Alighieri étai
onvaincu ; en lui bouillonnaient, ardentes et vengeresses, les haines de Toulouse et les haines du Temple ; et peut-être l
le seul intérêt du traité réside-t-il à suivre le patelinage onctueux de ce formidable adversaire de Rome et le clignement
side-t-il à suivre le patelinage onctueux de ce formidable adversaire de Rome et le clignement de l’expression sur l’idée
elinage onctueux de ce formidable adversaire de Rome et le clignement de l’expression sur l’idée assez semblable à la diss
semblable à la dissimulation des félins. Sous la patte, ou le calame de velours, on sent la griffe frémir de rage contenu
ins. Sous la patte, ou le calame de velours, on sent la griffe frémir de rage contenue. Il importe assez peu de juger la d
ntéresse que parce qu’elle fut la sienne. Pour une certaine catégorie de gens qui connaissent les coulisses et les dessous
atisfaisant leur passion. Qui éclaircira, dans ce manifeste au profit d’ Henri VII, si Dante voulait vraiment un empereur o
ulait vraiment un empereur ou seulement l’abaissement et le vasselage de la Papauté ? Il ne nie pas la donation de Constan
abaissement et le vasselage de la Papauté ? Il ne nie pas la donation de Constantin, mais il la déclare illicite : l’emper
tantin, mais il la déclare illicite : l’empereur n’avait pas le droit de morceler l’empire. Le seul argument valable pour
ment valable pour nous, et que l’auteur a le moins développé, découle de l’essence du pouvoir spirituel, incompatible avec
ssion étrange comme l’est encore la cour du pape : nous nous étonnons de la conquête des Romagnes, comme de l’actuelle res
cour du pape : nous nous étonnons de la conquête des Romagnes, comme de l’actuelle ressemblance entre le Vatican et Monac
la théocratie se détache par l’ampleur et la beauté du tableau ; mais de tous les périls que l’homme puisse courir, aucun
s de tous les périls que l’homme puisse courir, aucun ne cause autant d’ effroi que le pouvoir sacerdotal. Ceux qui se prét
t d’effroi que le pouvoir sacerdotal. Ceux qui se prétendent inspirés de Dieu et bras de Dieu dépassent les autres en impl
e pouvoir sacerdotal. Ceux qui se prétendent inspirés de Dieu et bras de Dieu dépassent les autres en implacabilité. La cr
implacabilité. La critique des doctrines commence par la connaissance de l’homme : car l’homme ajoute à l’idée qu’il épous
ssance de l’homme : car l’homme ajoute à l’idée qu’il épouse une part de fange, de sang ou d’erreur. On peut tout attendre
l’homme : car l’homme ajoute à l’idée qu’il épouse une part de fange, de sang ou d’erreur. On peut tout attendre de notre
ar l’homme ajoute à l’idée qu’il épouse une part de fange, de sang ou d’ erreur. On peut tout attendre de notre espèce, sau
épouse une part de fange, de sang ou d’erreur. On peut tout attendre de notre espèce, sauf de la modération, de la tempér
nge, de sang ou d’erreur. On peut tout attendre de notre espèce, sauf de la modération, de la tempérance et des mesures ;
erreur. On peut tout attendre de notre espèce, sauf de la modération, de la tempérance et des mesures ; et la méfiance qu’
nts philosophiques. Dante nous étonne, malgré que nous tenions compte de l’époque. Solus eligit Deus, solus ipse. Aucun
cun croyant n’oserait à notre époque attribuer à Dieu une élection ni de naissance ni de puissance. Ce sont accidents de f
erait à notre époque attribuer à Dieu une élection ni de naissance ni de puissance. Ce sont accidents de fourmilières où l
Dieu une élection ni de naissance ni de puissance. Ce sont accidents de fourmilières où la divinité n’intervient pas, mai
absurdité sexuelle qui commence au mythe du péché originel. Le traité de la Monarchie serait l’œuvre d’un jurisconsulte ou
au mythe du péché originel. Le traité de la Monarchie serait l’œuvre d’ un jurisconsulte ou d’un humaniste qu’on y verrait
ginel. Le traité de la Monarchie serait l’œuvre d’un jurisconsulte ou d’ un humaniste qu’on y verrait un écrit de circonsta
l’œuvre d’un jurisconsulte ou d’un humaniste qu’on y verrait un écrit de circonstance et de commande où l’auteur s’inquièt
onsulte ou d’un humaniste qu’on y verrait un écrit de circonstance et de commande où l’auteur s’inquiète peu des conséquen
rconstance et de commande où l’auteur s’inquiète peu des conséquences de sa plaidoirie et de leur prolongation doctrinale.
mande où l’auteur s’inquiète peu des conséquences de sa plaidoirie et de leur prolongation doctrinale. Dante, d’après la t
figure était mélancolique et pensive » et ce qu’il a laissé témoigne d’ un esprit très réfléchi, incapable de légèreté. Ce
 » et ce qu’il a laissé témoigne d’un esprit très réfléchi, incapable de légèreté. Ce grand poète envisageait toujours la
ncapable de légèreté. Ce grand poète envisageait toujours la parabole d’ une idée avant de l’écrire, et pour cela c’est le
omme des titres, ainsi que nous le voyons déjà revendiquer la liberté de pensée. Ni monarchie universelle, ni république u
s sous la plume de ce visionnaire fort clairvoyant et rusé aux choses de ce monde : je doute qu’il ait conçu une pareille
monde : je doute qu’il ait conçu une pareille insanité. La politique de Dante découle de sa croyance, il aime l’empereur
qu’il ait conçu une pareille insanité. La politique de Dante découle de sa croyance, il aime l’empereur par haine du pape
aime l’empereur par haine du pape. Figurons-nous le pontife à l’état de patriarche sans pouvoir, le gibelin n’aurait plus
ait plus eu peut-être tant de zèle pour le sceptre. Ozanam, défenseur de l’orthodoxie du poète, avoue « qu’il poussait ses
impraticables maximes ». Il a fait à lui seul tout le chemin parcouru de Machiavel à la Révolution française. « À chacun
ité selon ses œuvres n’est que l’écho des vœux exprimés, dans un jour de mécontentement, par le vieux chantre du moyen âge
ns un jour de mécontentement, par le vieux chantre du moyen âge. » Le De Monarchia fut condamné par Rome ; et cela se conç
ue Dante était un gibelin, mais on se borna à voir en lui un partisan de l’empereur jusqu’au jour où Rossetti en Angleterr
’ai pas lu les ouvrages, alla trop loin, à en juger sur le seul titre De l’esprit anti-papal qui produisit la réforme. Il
la réforme. Il n’y a aucun rapport entre le Pythagorisme illuminatif de l’Alighieri et l’esprit court, lourd et banal de
agorisme illuminatif de l’Alighieri et l’esprit court, lourd et banal de l’Augustin. L’Allemand emporta une victoire sur l
ccace, qu’on ne lit qu’au lycée, comme mauvais livre, avec les Contes de Lafontaine et Brantôme, pour y trouver des salaci
trouver des salacités, a commenté l’Alighieri et en termes admirables de solennité. « La poésie, dit-il, est une théologie
bles de solennité. « La poésie, dit-il, est une théologie. Les traces de la science éternelle sont voilées dans l’Écriture
les… J’irai jusqu’à avancer que la théologie n’est rien qu’une poésie de Dieu et une fiction poétique… Non seulement la po
Peut-on dire plus explicitement que Dante est un théologien et traite de religion ? Le De Vulgari Eloquio enseigne à expri
explicitement que Dante est un théologien et traite de religion ? Le De Vulgari Eloquio enseigne à exprimer la libre pens
libre pensée en langue vulgaire, le Convito va nous révéler la pensée de Dante ; le titre déjà emprunté à Platon (Convito
éjà emprunté à Platon (Convito traduit le mot Symposion) nous avertit de l’importance du discours : si la clé qui doit ouv
l’importance du discours : si la clé qui doit ouvrir les trois portes de la Comédie n’est pas là, il faudrait se résigner
isir. Elle y est, quoique cachée, et comme elle appartient à l’espèce de ces objets-fées qui brillent dès qu’on les manie
providentielle, tend à sa perfection et la science est la perfection de l’homme. Aussi le désir de savoir se manifeste-t-
perfection et la science est la perfection de l’homme. Aussi le désir de savoir se manifeste-t-il en lui, chaque fois qu’i
bêtes. Les convives élus s’apitoient sur ceux qu’ils voient broutant de l’herbe et des glands ; ceux qui savent offrent l
s des convives les parcelles du festin, en pensant à la misérable vie de ceux que j’ai laissés en arrière, je réserve pour
que j’ai laissés en arrière, je réserve pour les pauvres une portion de ce que je recueille. Maintenant je veux leur dres
À leurs pieds viennent ceux qui par inertie ne se mirent pas en état de s’asseoir plus haut, ceux-là aussi recevront ma n
ceux-là aussi recevront ma nourriture. « La substance du banquet sera de quatorze services, quatorze canzones traitant d’a
ance du banquet sera de quatorze services, quatorze canzones traitant d’ amour et de vertu. Séparées du pain que voici, je
quet sera de quatorze services, quatorze canzones traitant d’amour et de vertu. Séparées du pain que voici, je veux dire,
exposition renferme la lumière qui fera ressortir toutes les couleurs de leur sens. Dans le Convito, la matière est plus v
’autre. « Ma véritable intention, en écrivant mes canzones, différait de l’intention apparente : j’entends les éclaircir p
cir par une interprétation allégorique et raisonnée. » Est-il besoin de commenter ce premier chapitre ? Dante donne la sc
ent du repas ; Dante enlèvera deux taches à cette exposition : l’abus de parler de soi-même et l’irrationalité d’une expos
as ; Dante enlèvera deux taches à cette exposition : l’abus de parler de soi-même et l’irrationalité d’une exposition trop
à cette exposition : l’abus de parler de soi-même et l’irrationalité d’ une exposition trop approfondie. De quoi le poète
ler de soi-même et l’irrationalité d’une exposition trop approfondie. De quoi le poète se justifie-t-il dans les propos su
t blâmable ; on ne doit confier ses fautes qu’à son ami et on n’a pas de meilleur ami que soi-même. Qui se blâme lui-même
connaît son vice et sa méchante nature : mieux vaut se taire. Parler de soi-même, c’est parler faux ou relativement à la
suivant qu’il déclare ou qu’il admet l’appréciation. Il n’est permis de parler de soi que pour éviter une grande infamie
u’il déclare ou qu’il admet l’appréciation. Il n’est permis de parler de soi que pour éviter une grande infamie ou un gran
ril. Ainsi Boëce se parla à lui-même pour effacer l’éternelle infamie de son exil. On peut encore parler de soi, quand il
e pour effacer l’éternelle infamie de son exil. On peut encore parler de soi, quand il en résulte un enseignement pour aut
s Confessions. Ces deux exemples me justifient : je cède à la crainte de l’infamie et au désir de laisser un enseignement.
xemples me justifient : je cède à la crainte de l’infamie et au désir de laisser un enseignement. L’infamie que je crains,
que la passion et non la vertu inspira mes canzones et mon désir est de révéler le vrai sens de ces canzones. Nul, si je
a vertu inspira mes canzones et mon désir est de révéler le vrai sens de ces canzones. Nul, si je ne le révèle, ne le déco
is je le fais ainsi à dessein pour éviter un défaut plus grave (celui d’ être entendu de l’inquisiteur). Plût au dispensate
insi à dessein pour éviter un défaut plus grave (celui d’être entendu de l’inquisiteur). Plût au dispensateur de l’univers
s grave (celui d’être entendu de l’inquisiteur). Plût au dispensateur de l’univers que la cause de ma justification n’eût
ndu de l’inquisiteur). Plût au dispensateur de l’univers que la cause de ma justification n’eût jamais existé ; je n’aurai
ation n’eût jamais existé ; je n’aurais pas souffert la peine injuste de l’exil et de la pauvreté. Car, aux citoyens de la
amais existé ; je n’aurais pas souffert la peine injuste de l’exil et de la pauvreté. Car, aux citoyens de la belle et chè
ffert la peine injuste de l’exil et de la pauvreté. Car, aux citoyens de la belle et chère fille de Rome, Florence, il a p
’exil et de la pauvreté. Car, aux citoyens de la belle et chère fille de Rome, Florence, il a plu de me jeter hors de son
, aux citoyens de la belle et chère fille de Rome, Florence, il a plu de me jeter hors de son doux giron : depuis lors j’a
étendit à mes œuvres anciennes ou futures. » IV. — La majeure partie de l’humanité vit d’après le sens et non d’après la
le sens et non d’après la raison. Souvent joyeux et souvent tristes, de délectations et de tristesses éphémères, vite ami
près la raison. Souvent joyeux et souvent tristes, de délectations et de tristesses éphémères, vite amis, vite ennemis, ce
ndre le mauvais jugement et puis l’impureté humaine toujours souillée de quelque passion. J’entreprends le présent ouvrage
une autorité plus grande. V. — Voici le pain purifié. Pourquoi est-il de blé et non de froment, pourquoi ceci est-il en vu
lus grande. V. — Voici le pain purifié. Pourquoi est-il de blé et non de froment, pourquoi ceci est-il en vulgaire et non
uoi ceci est-il en vulgaire et non en latin ? Pour trois raisons, une de convenance, l’autre de libéralité et la troisième
aire et non en latin ? Pour trois raisons, une de convenance, l’autre de libéralité et la troisième d’amour. Franchise d’â
ois raisons, une de convenance, l’autre de libéralité et la troisième d’ amour. Franchise d’âme et force de corps sont ordo
convenance, l’autre de libéralité et la troisième d’amour. Franchise d’ âme et force de corps sont ordonnées pour la cheva
autre de libéralité et la troisième d’amour. Franchise d’âme et force de corps sont ordonnées pour la chevalerie ; soumiss
zones n’aurait pu accomplir sa mission en latin. (Le lecteur est prié d’ entendre par le latin l’orthodoxie romaine et par
ible ; tandis que le langage vulgaire se transforme et se plie au ton de l’agrément. Cette matière sera traitée, s’il plaî
e sera traitée, s’il plaît à Dieu, dans un livre que j’ai l’intention de composer sur la langue vulgaire. Le latin n’aurai
xige la connaissance du caractère du maître et la connaissance exacte de ses amis. Or, le latin ne connaît le vulgaire de
connaissance exacte de ses amis. Or, le latin ne connaît le vulgaire de chaque peuple, ni par conséquent ses maîtres ; to
haque peuple, ni par conséquent ses maîtres ; toute chose qui procède d’ un ordre pervers (Rome) est pénible, amère ; et co
lguées qu’à ceux-là. En revanche il les aurait exposées à des peuples de langue étrangère et il aurait dépassé son mandat.
sens ésotérique), d’après une loi mosaïque (!) ne peut se transporter d’ un idiome dans un autre sans perdre sa douceur et
ment que ce qui se paie avec des prières. » VIII. — Le bienfait réel de mon commentaire est de révéler le sens des Canzon
avec des prières. » VIII. — Le bienfait réel de mon commentaire est de révéler le sens des Canzones. Ce sens a pour but
n commentaire est de révéler le sens des Canzones. Ce sens a pour but de conduire les hommes à la science et à la vertu. L
t le leur, je dis que leur acte est cinq fois abominable : par cécité de jugement, par fourberie dans l’excuse, par soif d
nable : par cécité de jugement, par fourberie dans l’excuse, par soif de vaine gloire, par invention d’envie, par pusillan
par fourberie dans l’excuse, par soif de vaine gloire, par invention d’ envie, par pusillanimité. Celui qui est aveugle ph
’après les autres. L’aveugle du discernement suit également l’opinion d’ autrui. Ces aveugles, dont le nombre est infini, l
infini, la main sur l’épaule des menteurs, sont tombés dans le fossé de la fausse doctrine. La seconde hérésie opposée à
se servir. Boèce élève la voix contre ceux qui dédaignaient le latin de Rome pour vanter la grammaire grecque. J’affirme
firme qu’on foule aux pieds l’idiome italien, en exaltant le dialecte de Provence. (Jusqu’à Dante, le provençal avait été
. — La troisième hérésie opposée à notre vulgaire est la vaine gloire de s’exprimer dans une langue étrangère ; la quatriè
a vaine gloire de s’exprimer dans une langue étrangère ; la quatrième de ce que l’œuvre se trouve dans la parité, l’égalit
trouve dans la parité, l’égalité que le vulgaire met entre les hommes d’ une même langue ; la cinquième vient de la bassess
ntre les hommes d’une même langue ; la cinquième vient de la bassesse d’ âme. La mesure, qui a servi à l’homme pour se juge
peu, n’estime rien, ni personne à sa valeur. Ces abominables pleutres d’ Italie méprisent notre vulgaire. Il n’est vil qu’e
ulement dans la partie rationnelle ou volonté. La bonne manifestation de la pensée est la meilleure chose du discours et j
et l’accomplissement : ma langue maternelle a été pour moi la source de l’un et de l’autre. Le vulgaire natal a concouru
plissement : ma langue maternelle a été pour moi la source de l’un et de l’autre. Le vulgaire natal a concouru à ma généra
concouru à ma génération intellectuelle, et m’a introduit dans la vie de la science qui est la suprême perfection. Ce n’es
e de la science qui est la suprême perfection. Ce n’est pas seulement de l’amour, mais un parfait amour qui doit m’animer
l on doit goûter mes Canzones est purifié. Il rassasiera des milliers de convives ; je le distribuerai à pleines corbeille
l est quelque universitaire pour soutenir que le poète parle vraiment de la langue italienne, dans le sens où Musset a écr
n seul chant du Dante. Victor Hugo met sans cesse un effet à la place d’ une pensée, une image en appelle une autre, comme
ée, une image en appelle une autre, comme des accords sous les doigts d’ un pianiste. Chez Dante, tout est voulu, pesé, mes
est voulu, pesé, mesuré et jamais son art ne l’emporte sur la rigueur de sa pensée : le salut nouveau, ce n’est pas la poé
gie, voyages. Roger Peyre : Padoue et Vérone, Collection des « Villes d’ art célèbres », Laurens, 4 fr. Charles Merki. T
ro 234, 15 mars 1907, p. 326-330 [326-327] La collection des « Villes d’ art célèbres », publiée par la librairie Laurens,
s d’art célèbres », publiée par la librairie Laurens, s’est augmentée d’ un volume de M. Roger Peyre sur Padoue et Vérone,
bres », publiée par la librairie Laurens, s’est augmentée d’un volume de M. Roger Peyre sur Padoue et Vérone, travail du r
eyre sur Padoue et Vérone, travail du reste consciencieux, renseigné, d’ une illustration toujours agréable, et pourtant su
toujours agréable, et pourtant susceptible, par sa composition même, d’ appeler quelques commentaires. Il faut entendre d’
mentaires. Il faut entendre d’abord ce qu’on peut appeler une « ville d’ art » ; soit un ensemble où l’on discernera l’avan
ble où l’on discernera l’avantage du site, la collaboration du temps, de l’effort artistique, voire des événements qui s’y
haque objet contribue à faire valoir un objet voisin. C’est là le cas de quelques endroits restés typiques malgré les rava
t Rouen, Bruges, Venise ou Florence. Mais on appelle encore une Ville d’ art celle où l’on a beaucoup entassé dans les musé
sé dans les musées ; où les églises contiennent des œuvres nombreuses de peinture et de sculpture, — en somme, les vestige
ées ; où les églises contiennent des œuvres nombreuses de peinture et de sculpture, — en somme, les vestiges estimés préci
ilisations détruites. On peut ajouter qu’il y a également deux façons de décrire une Ville d’art ; avec la plus facile, on
On peut ajouter qu’il y a également deux façons de décrire une Ville d’ art ; avec la plus facile, on se borne à indiquer,
, on se borne à indiquer, — au besoin par époques — ce qu’elle recèle d’ œuvres remarquables, et l’on arrive aussi à donner
e d’œuvres remarquables, et l’on arrive aussi à donner comme le texte d’ une monographie de ce genre ce qui n’en devrait co
ables, et l’on arrive aussi à donner comme le texte d’une monographie de ce genre ce qui n’en devrait constituer qu’un app
la physionomie même du lieu. — Ces distinctions établies, nous dirons de suite que Padoue et Vérone seraient plutôt à clas
Vérone seraient plutôt à classer dans la seconde catégorie des villes d’ art et que M. Roger Peyre ayant à choisir au momen
féré l’autre. Enfin, il faut ajouter que les écrivains qui s’occupent d’ art ont trop souvent le travers de ne comprendre s
er que les écrivains qui s’occupent d’art ont trop souvent le travers de ne comprendre sous ce nom que des séries isolées
ouvent le travers de ne comprendre sous ce nom que des séries isolées d’ œuvres, — pour tout résumer d’un mot, des collecti
ndre sous ce nom que des séries isolées d’œuvres, — pour tout résumer d’ un mot, des collections — alors que les plus intér
nt jamais quitté le lieu qu’elles décorent et demeurent le témoignage de son passé. — Je n’aurai garde cependant de transf
et demeurent le témoignage de son passé. — Je n’aurai garde cependant de transformer ces observations plutôt générales en
observations plutôt générales en une critique malveillante. Le livre de M. Roger Peyre, qui nous évoque avec les édifices
ivre de M. Roger Peyre, qui nous évoque avec les édifices et le musée de Padoue les grands noms de Donatello, de Giotto et
i nous évoque avec les édifices et le musée de Padoue les grands noms de Donatello, de Giotto et de Mantegna ; à Vérone le
avec les édifices et le musée de Padoue les grands noms de Donatello, de Giotto et de Mantegna ; à Vérone les tombeaux si
ices et le musée de Padoue les grands noms de Donatello, de Giotto et de Mantegna ; à Vérone les tombeaux si pittoresques
et de Mantegna ; à Vérone les tombeaux si pittoresques des Scaligere, d’ admirables décors comme la cour du Palais de la Re
ttoresques des Scaligere, d’admirables décors comme la cour du Palais de la Reggione et les plus belles compositions de Pa
omme la cour du Palais de la Reggione et les plus belles compositions de Paul Véronèse, est fourni d’indications excellent
Reggione et les plus belles compositions de Paul Véronèse, est fourni d’ indications excellentes et continue honorablement
es regrettables dans l’imagerie, il ne dépare aucunement le catalogue de la librairie Laurens. — Comme une des curiosités
ment le catalogue de la librairie Laurens. — Comme une des curiosités de Vérone, et mieux à retenir que le légendaire tomb
es curiosités de Vérone, et mieux à retenir que le légendaire tombeau de Juliette, via Capuccini, on peut signaler un cert
ombeau de Juliette, via Capuccini, on peut signaler un certain nombre de façades peintes, dont il ne reste malheureusement
le climat non plus qu’en France n’ayant guère permis la conservation de ces spécieux exemples d’architecture polychrome.
France n’ayant guère permis la conservation de ces spécieux exemples d’ architecture polychrome. Art ancien Tristan L
, 15 mars 1907, p. 347-352. Teodor de Wyzewa : Les Maîtres italiens d’ autrefois (Perrin). — Vasari : Filippo Lippi et Bo
celli (Frédéric Gittler) M. Teodor de Wyzewa est un ami des poètes de la peinture. Il n’a pas essayé, dans ses Maîtres
s poètes de la peinture. Il n’a pas essayé, dans ses Maîtres italiens d’ autrefois, de suivre l’exemple de Fromentin ; il s
a peinture. Il n’a pas essayé, dans ses Maîtres italiens d’autrefois, de suivre l’exemple de Fromentin ; il s’est contenté
as essayé, dans ses Maîtres italiens d’autrefois, de suivre l’exemple de Fromentin ; il s’est contenté de noter les impres
ens d’autrefois, de suivre l’exemple de Fromentin ; il s’est contenté de noter les impressions d’un esprit très informé et
e l’exemple de Fromentin ; il s’est contenté de noter les impressions d’ un esprit très informé et très sensible aux choses
les impressions d’un esprit très informé et très sensible aux choses de l’art. En sorte que sa préférence ira aux écoles
nsible aux choses de l’art. En sorte que sa préférence ira aux écoles de Venise et de Sienne et que les peintres de son ch
oses de l’art. En sorte que sa préférence ira aux écoles de Venise et de Sienne et que les peintres de son choix seront l’
préférence ira aux écoles de Venise et de Sienne et que les peintres de son choix seront l’Angelico, le Borgognone ou San
iques », si l’on entend par ce mot autre chose que la simple dévotion d’ honnêtes artisans, ne doutant point de la réalité
re chose que la simple dévotion d’honnêtes artisans, ne doutant point de la réalité des scènes religieuses qu’ils se charg
tant point de la réalité des scènes religieuses qu’ils se chargeaient de représenter moyennant salaire. Il y a eu trois pe
eu trois peintres qui, vraiment, se sont toujours inspirés non point de leur observation, ni de leur fantaisie, mais en q
vraiment, se sont toujours inspirés non point de leur observation, ni de leur fantaisie, mais en quelque sorte d’une versi
oint de leur observation, ni de leur fantaisie, mais en quelque sorte d’ une version directe du ciel élevés jusqu’à l’extas
d’une version directe du ciel élevés jusqu’à l’extase par la ferveur de leur foi. Ils ont été tous trois des saints dans
œuvres nous apparaissent aujourd’hui presque sans rapport avec l’art de leur temps. Et tous les trois, chacun à sa manièr
patriotes l’ont bien senti qui depuis des siècles ont pris l’habitude d’ appeler chacun d’eux leur « Angelico ». Florence a
ien senti qui depuis des siècles ont pris l’habitude d’appeler chacun d’ eux leur « Angelico ». Florence a produit le bienh
ico ». Florence a produit le bienheureux Jean de Fiesole, cet « homme de Dieu » ; à Milan, dans les dernières années du qu
tandis que tous les peintres s’empressaient à imiter le nouveau style de Léonard de Vinci, un autre « homme de Dieu », Amb
aient à imiter le nouveau style de Léonard de Vinci, un autre « homme de Dieu », Ambrogio Borgognone, obstinément plongé d
ognone, obstinément plongé dans son rêve mystique figuré sur des murs d’ églises ou de couvents de pâles vierges d’une pure
nément plongé dans son rêve mystique figuré sur des murs d’églises ou de couvents de pâles vierges d’une pureté, d’une bon
é dans son rêve mystique figuré sur des murs d’églises ou de couvents de pâles vierges d’une pureté, d’une bonté, d’une be
ystique figuré sur des murs d’églises ou de couvents de pâles vierges d’ une pureté, d’une bonté, d’une beauté surnaturelle
sur des murs d’églises ou de couvents de pâles vierges d’une pureté, d’ une bonté, d’une beauté surnaturelles ; et c’est p
d’églises ou de couvents de pâles vierges d’une pureté, d’une bonté, d’ une beauté surnaturelles ; et c’est presque vers l
, lui aussi, des adorables images qu’il portait gravées dans son cœur d’ enfant. Ce n’est pas que, à ne considérer chez lui
r d’enfant. Ce n’est pas que, à ne considérer chez lui que son métier de peintre, comme nous faisons pour un Filippo Lippi
re, comme nous faisons pour un Filippo Lippi ou un Mantegna, Sano ait de quoi nous paraître le plus original ni le plus ha
osenthal ou M. Berenson sont bien près de ne reconnaître qu’un talent de second ordre — l’Angelico siennois a pour lui que
sons, sa chanson à lui a toujours été un hymne, une prière, l’hommage d’ une âme toute remplie de Dieu. Et aujourd’hui enco
toujours été un hymne, une prière, l’hommage d’une âme toute remplie de Dieu. Et aujourd’hui encore, son œuvre, avec son
charme sans pareil : il n’y en a pas où nous entendions mieux l’écho de l’ingénue et douce piété de la Cité de Marie. Ce
en a pas où nous entendions mieux l’écho de l’ingénue et douce piété de la Cité de Marie. Cette qualité poétique et quas
ù nous entendions mieux l’écho de l’ingénue et douce piété de la Cité de Marie. Cette qualité poétique et quasi musicale,
e, fut d’ailleurs plus fréquente en Allemagne et cela donne à l’école de Cologne et à l’école de Sienne une parenté inatte
réquente en Allemagne et cela donne à l’école de Cologne et à l’école de Sienne une parenté inattendue. Un exemple curieux
gne et à l’école de Sienne une parenté inattendue. Un exemple curieux de la fusion de leurs influences est la célèbre fres
ole de Sienne une parenté inattendue. Un exemple curieux de la fusion de leurs influences est la célèbre fresque de l’Anno
emple curieux de la fusion de leurs influences est la célèbre fresque de l’Annonciation que Juste d’Allemagne peignit en 1
e leurs influences est la célèbre fresque de l’Annonciation que Juste d’ Allemagne peignit en 1451 dans le cloître de l’égl
l’Annonciation que Juste d’Allemagne peignit en 1451 dans le cloître de l’église S. Maria in Castello à Gênes. Peu de pei
e l’église S. Maria in Castello à Gênes. Peu de peintures sont dotées d’ un charme si profond et si pénétrant. D’ailleurs l
quelque raison que M. Teodor de Wyzewa a pu appeler Dürer un Vénitien de Nuremberg. Mais quelques-unes des pages les plus
tien de Nuremberg. Mais quelques-unes des pages les plus remarquables de son ouvrage sont celles qu’il consacre au Titien.
l’espèce des génies « imitateurs » qui sont du reste les plus grands de tous et ceux aussi qui finissent par nous apparaî
Leur objet n’est point la nouveauté, ni la force, ni tel ou tel mode de l’émotion artistique pouvant être produit indéfin
moyens : l’unique objet où ils aspirent est la perfection. Ils rêvent de réaliser au dehors une beauté dont ils croient av
voir l’image toute prête, dans leurs cœurs, et à peine ont-ils essayé de la réaliser, que l’image qu’ils en ont s’altère,
r, que l’image qu’ils en ont s’altère, se transforme sous l’influence de leur propre goût et de l’œuvre d’autrui. Ayant l’
n ont s’altère, se transforme sous l’influence de leur propre goût et de l’œuvre d’autrui. Ayant l’âme plus haute que leur
ère, se transforme sous l’influence de leur propre goût et de l’œuvre d’ autrui. Ayant l’âme plus haute que leurs confrères
s même les mieux doués, ils visent plus haut, et animent leurs œuvres d’ une beauté supérieure : pour celui à qui s’est enf
’une beauté supérieure : pour celui à qui s’est enfin ouvert le génie de Titien, combien pâlit le prestige d’un Palma le v
qui s’est enfin ouvert le génie de Titien, combien pâlit le prestige d’ un Palma le vieux ou d’un Tintoret. Mais du fait m
le génie de Titien, combien pâlit le prestige d’un Palma le vieux ou d’ un Tintoret. Mais du fait même de la supériorité d
t le prestige d’un Palma le vieux ou d’un Tintoret. Mais du fait même de la supériorité de leur génie, les hommes de cette
Palma le vieux ou d’un Tintoret. Mais du fait même de la supériorité de leur génie, les hommes de cette sorte sont plus e
ntoret. Mais du fait même de la supériorité de leur génie, les hommes de cette sorte sont plus exposés que d’autres à souf
, les hommes de cette sorte sont plus exposés que d’autres à souffrir de leur génie. L’idéal d’un Michel-Ange ou d’un Véro
orte sont plus exposés que d’autres à souffrir de leur génie. L’idéal d’ un Michel-Ange ou d’un Véronèse, dès qu’une fois i
és que d’autres à souffrir de leur génie. L’idéal d’un Michel-Ange ou d’ un Véronèse, dès qu’une fois il s’est fixé, rien n
d’un Véronèse, dès qu’une fois il s’est fixé, rien ne l’empêche plus de se développer librement et de répandre au cœur de
s il s’est fixé, rien ne l’empêche plus de se développer librement et de répandre au cœur de l’artiste l’orgueilleuse joie
n ne l’empêche plus de se développer librement et de répandre au cœur de l’artiste l’orgueilleuse joie de la création. L’i
per librement et de répandre au cœur de l’artiste l’orgueilleuse joie de la création. L’idéal d’un Titien ou d’un Raphaël
ndre au cœur de l’artiste l’orgueilleuse joie de la création. L’idéal d’ un Titien ou d’un Raphaël se dérobe sans cesse dev
l’artiste l’orgueilleuse joie de la création. L’idéal d’un Titien ou d’ un Raphaël se dérobe sans cesse devant leur étrein
érobe sans cesse devant leur étreinte, et toute œuvre qu’ils viennent d’ achever perd aussitôt le pouvoir de les satisfaire
te, et toute œuvre qu’ils viennent d’achever perd aussitôt le pouvoir de les satisfaire. Encore Raphaël et Mozart sont-ils
t Mozart sont-ils morts trop jeunes pour que cette poursuite acharnée de la perfection ait eu le temps de ne plus leur app
es pour que cette poursuite acharnée de la perfection ait eu le temps de ne plus leur apparaître comme un jeu, une belle c
ne plus leur apparaître comme un jeu, une belle course avec l’espoir de parvenir au but. Pour Titien, cette poursuite a d
ard a senti sa main trembler, ses yeux se voiler, tandis que toujours de nouvelles images de la beauté surgissaient en lui
trembler, ses yeux se voiler, tandis que toujours de nouvelles images de la beauté surgissaient en lui, on s’explique qu’a
é surgissaient en lui, on s’explique qu’avec la merveilleuse lucidité de son esprit il se soit trouvé las, et que le décou
re visage, plus familier encore pour nous et plus touchant, que celui de Titien : sur le visage ravagé du vieux Rembrandt,
ur le visage ravagé du vieux Rembrandt, cet autre poursuiveur obstiné d’ un idéal de perfection sans cesse en mouvement. Et
e ravagé du vieux Rembrandt, cet autre poursuiveur obstiné d’un idéal de perfection sans cesse en mouvement. Et il n’y a p
ment. Et il n’y a pas jusqu’aux styles des deux maîtres qui, au terme de leur longue lutte, ne soient miraculeusement arri
aculeusement arrivés à se ressembler : si bien que la Transfiguration de San Salvatore, le Portrait de Madrid, la Nymphe d
embler : si bien que la Transfiguration de San Salvatore, le Portrait de Madrid, la Nymphe de Vienne, toute l’extraordinai
la Transfiguration de San Salvatore, le Portrait de Madrid, la Nymphe de Vienne, toute l’extraordinaire série des dernière
a Nymphe de Vienne, toute l’extraordinaire série des dernières œuvres de Titien, évoque aussitôt le souvenir de la Vénus d
ire série des dernières œuvres de Titien, évoque aussitôt le souvenir de la Vénus du vieux Rembrandt au Louvre et de la Fi
oque aussitôt le souvenir de la Vénus du vieux Rembrandt au Louvre et de la Fiancée Juive. Je me permets pourtant de fair
x Rembrandt au Louvre et de la Fiancée Juive. Je me permets pourtant de faire quelques réserves quand M. de Wyzewa semble
premier, ils n’ont pas toujours l’extraordinaire accent des effigies de Tintoret. Je crains aussi que lorsqu’il parle des
tins, M. de Wyzewa n’ait pris trop aisément la contrepartie des idées de M. Berenson. Que celui-ci ait pu être injuste à l
l’égard du délicieux Fra Angelico, cela ne saurait diminuer le mérite d’ artistes comme Verrocchio ou Botticelli. Je pense
que le critique français va un peu loin lorsqu’il écrit qu’il suffit de voir le portrait de Verrocchio tel qu’il est grav
nçais va un peu loin lorsqu’il écrit qu’il suffit de voir le portrait de Verrocchio tel qu’il est gravé dans les vieilles
portrait de Verrocchio tel qu’il est gravé dans les vieilles éditions de Vasazi, pour comprendre tout ce qu’a d’invraisemb
vé dans les vieilles éditions de Vasazi, pour comprendre tout ce qu’a d’ invraisemblable l’attribution, à ce gros et épais
nvraisemblable l’attribution, à ce gros et épais bourgeois florentin, d’ œuvres dont l’attrait consiste surtout dans leur i
dans leur intention « musicale », leur effort à entourer les figures d’ une fine atmosphère de rêve et de poésie ! Paradox
 musicale », leur effort à entourer les figures d’une fine atmosphère de rêve et de poésie ! Paradoxe encore, je veux le c
, leur effort à entourer les figures d’une fine atmosphère de rêve et de poésie ! Paradoxe encore, je veux le croire, le p
veux le croire, le passage où l’auteur attribue à la simple rencontre d’ un modèle, la création par Botticelli d’un idéal d
ttribue à la simple rencontre d’un modèle, la création par Botticelli d’ un idéal de beauté féminine. Car vraiment l’on ne
a simple rencontre d’un modèle, la création par Botticelli d’un idéal de beauté féminine. Car vraiment l’on ne s’expliquer
erne trouble les opinions reçues depuis Vasari, et il vient à nouveau de traduire deux des Vies des peintres de l’historie
Vasari, et il vient à nouveau de traduire deux des Vies des peintres de l’historien, celles précisément de Filippo Lippi
raduire deux des Vies des peintres de l’historien, celles précisément de Filippo Lippi et Botticelli. Cette traduction for
Filippo Lippi et Botticelli. Cette traduction forme le premier volume d’ une de ces petites séries à un franc joliment illu
o Lippi et Botticelli. Cette traduction forme le premier volume d’une de ces petites séries à un franc joliment illustrées
s petites séries à un franc joliment illustrées, qui sont des manuels de poche précieux : l’Angleterre avait déjà montré l
’Angleterre avait déjà montré l’exemple, puis l’Espagne avec le Greco de M. Utrillo dont j’ai signalé la publication dans
eco de M. Utrillo dont j’ai signalé la publication dans la collection de la revue d’art Forma, à Barcelone (291, calle Mal
rillo dont j’ai signalé la publication dans la collection de la revue d’ art Forma, à Barcelone (291, calle Mallorca). L
Barcelone (291, calle Mallorca). Louis Gillet : Raphaël (Librairie de l’Art) Raphaël, sur lequel M. Louis Gillet vi
vient de donner un bon manuel pédagogique, a subi une fortune inverse de celle de Botticelli et de Verrocchio. Après avoir
donner un bon manuel pédagogique, a subi une fortune inverse de celle de Botticelli et de Verrocchio. Après avoir été cons
uel pédagogique, a subi une fortune inverse de celle de Botticelli et de Verrocchio. Après avoir été considéré comme divin
t osé ébranler un peu cette divinité. Coloriste médiocre, dessinateur d’ une correction fausse et froide puisque la nature
, Raphaël demeure surtout un étonnant illustrateur. Seules les œuvres de sa jeunesse, pleines d’une fraîcheur charmante tr
t un étonnant illustrateur. Seules les œuvres de sa jeunesse, pleines d’ une fraîcheur charmante trop vite disparue, et ses
p vite disparue, et ses grandes décorations peuvent maintenir l’éclat de son nom. Je ne veux pas, bien entendu, rendre Rap
Je ne veux pas, bien entendu, rendre Raphaël responsable des croûtes de la grande galerie du Louvre comme les portraits d
nsable des croûtes de la grande galerie du Louvre comme les portraits de deux hommes ; mais le trop vanté Balthazar Castig
its de deux hommes ; mais le trop vanté Balthazar Castiglione, si mou de dessin et de modelé, si pauvre de couleur, mais l
ommes ; mais le trop vanté Balthazar Castiglione, si mou de dessin et de modelé, si pauvre de couleur, mais la grande Sain
vanté Balthazar Castiglione, si mou de dessin et de modelé, si pauvre de couleur, mais la grande Sainte Famille, avec son
Famille, avec son saint Joseph appuyé sur un moignon singulier, sont d’ un art dénué de toute poésie et de tout mystère ;
son saint Joseph appuyé sur un moignon singulier, sont d’un art dénué de toute poésie et de tout mystère ; et si admirable
puyé sur un moignon singulier, sont d’un art dénué de toute poésie et de tout mystère ; et si admirables que soient telles
oésie et de tout mystère ; et si admirables que soient telles parties de son œuvre, il est difficile de continuer à mettre
i admirables que soient telles parties de son œuvre, il est difficile de continuer à mettre Raphaël au rang des génies sup
t difficile de continuer à mettre Raphaël au rang des génies suprêmes de la peinture, Vinci, Titien, Vélasquez ou Rembrand
en, Vélasquez ou Rembrandt. Memento [extrait] […] Dans la Revue de l’art ancien et moderne, M. Prosper Dorbec termin
tique des oeuvres peintes par Giotto à Assise. Le troisième fascicule de Siena monumentale contient de belles reproduction
Giotto à Assise. Le troisième fascicule de Siena monumentale contient de belles reproductions des peintures du Palais publ
tient de belles reproductions des peintures du Palais public : celles de la salle de la Paix furent exécutées vers 1337 pa
les reproductions des peintures du Palais public : celles de la salle de la Paix furent exécutées vers 1337 par Ambrogio L
ti sur la commande du Conseil des Neuf. Tous les sujets des peintures de la salle sont d’ailleurs empruntés aux choses pub
 377-384 [380-383]. Carducci en Autriche Il n’y a sans doute pas d’ autre poète italien qui ait, à l’égal de Carducci,
tre poète italien qui ait, à l’égal de Carducci, éprouvé les rigueurs de la censure autrichienne. En 1883 elle interdisait
t en 1889 les Terze odi barbare. Depuis 1889, c’est plusieurs volumes de l’édition complète, puis cette édition complète t
édition complète, puis cette édition complète tout entière des œuvres de Carducci que le fisc arrêtait en Autriche. En out
en Autriche. En outre, deux discours du poète, dont celui sur la mort de Garibaldi, et une lettre ouverte à l’occasion d’u
nt celui sur la mort de Garibaldi, et une lettre ouverte à l’occasion d’ un épisode malheureux de l’action irrédentiste à T
Garibaldi, et une lettre ouverte à l’occasion d’un épisode malheureux de l’action irrédentiste à Trieste, encouraient à le
’action irrédentiste à Trieste, encouraient à leur tour les sévérités de la censure. Pourtant ce beau zèle se ralentit. Il
urtant ce beau zèle se ralentit. Il y a quelques années, un procureur de Gœrz, qui venait d’interdire l’édition populaire
se ralentit. Il y a quelques années, un procureur de Gœrz, qui venait d’ interdire l’édition populaire de Poesie, se vit dé
ées, un procureur de Gœrz, qui venait d’interdire l’édition populaire de Poesie, se vit désavouer par ses supérieurs. Aujo
ie, se vit désavouer par ses supérieurs. Aujourd’hui, la municipalité de Trieste a décidé de décorer du nom de Giosuè Card
par ses supérieurs. Aujourd’hui, la municipalité de Trieste a décidé de décorer du nom de Giosuè Carducci l’une des plus
s. Aujourd’hui, la municipalité de Trieste a décidé de décorer du nom de Giosuè Carducci l’une des plus belles rues de la
écidé de décorer du nom de Giosuè Carducci l’une des plus belles rues de la ville, l’actuelle Via del Torrente en passe de
es plus belles rues de la ville, l’actuelle Via del Torrente en passe de transformation monumentale. Léopardi et l’« Hy
 » Léopardi et l’« Hymne à Satan ». — À propos de l’Hymne à Satan de Carducci, il est intéressant de remarquer que Léo
atan ». — À propos de l’Hymne à Satan de Carducci, il est intéressant de remarquer que Léopardi aussi voulut rallier la pu
malheur, la considérant comme la synthèse du mouvement en général, et de l’intelligence humaine en particulier. L’Hymne de
ment en général, et de l’intelligence humaine en particulier. L’Hymne de Léopardi n’était pas consacré au sémitique Satan,
rouver les notes, moitié en prose et moitié en vers, dans les papiers de Léopardi, qui viennent d’être recueillis en volum
n prose et moitié en vers, dans les papiers de Léopardi, qui viennent d’ être recueillis en volume, notes qui se trouveront
rappelle l’invocation à Satan « roi du festin » qui commence l’Hymne de Carducci : À toi, de l’Être principe immense, ma
à Satan « roi du festin » qui commence l’Hymne de Carducci : À toi, de l’Être principe immense, matière et esprit, raiso
ci a remarqué que, dans l’Hymne à Satan, Léopardi semblait s’éloigner de la signification toute orientale et mazdéïste du
r de la signification toute orientale et mazdéïste du dieu adversaire de Ohrmuzd ou Ahuramazda, le principe du Bien. Léopa
. Léopardi put avoir connaissance du mythe pèrse, soit par l’Histoire de Hyde (Oxford, 1760), soit par la traduction de l’
e, soit par l’Histoire de Hyde (Oxford, 1760), soit par la traduction de l’Avesta de Anquetil Duperron (1771), soit dans l
e dans la littérature grecque, que Léopardi connaissait profondément. De toute façon, cette conception hardiment philosoph
rofondément. De toute façon, cette conception hardiment philosophique de Léopardi, qui considérait le Mal comme la raison
ent philosophique de Léopardi, qui considérait le Mal comme la raison de la vie, et exaltait Ahriman comme principe du mou
e la vie, et exaltait Ahriman comme principe du mouvementée rapproche de celle de Carducci, qui a vu en Satan le principe
et exaltait Ahriman comme principe du mouvementée rapproche de celle de Carducci, qui a vu en Satan le principe de la Rai
ementée rapproche de celle de Carducci, qui a vu en Satan le principe de la Raison, qui remue et perfectionne la nature da
incipe de la Raison, qui remue et perfectionne la nature dans le sens de la volonté de l’homme. Cœnobium Revue int
aison, qui remue et perfectionne la nature dans le sens de la volonté de l’homme. Cœnobium Revue internationale de
sens de la volonté de l’homme. Cœnobium Revue internationale de libres études. Direction et administration à Luga
aître tous les deux mois. Le premier numéro publié aux derniers jours de 1906 contient un exposé du programme de la revue.
éro publié aux derniers jours de 1906 contient un exposé du programme de la revue. On y constate que, par l’approfondissem
rogramme de la revue. On y constate que, par l’approfondissement même de la connaissance scientifique, notre époque se ref
r la fermentation des idées et le conflit des hypothèses. Aux besoins de l’heure présente, tels qu’ils résultent de cet ét
es hypothèses. Aux besoins de l’heure présente, tels qu’ils résultent de cet état de fait, le Cœnobium pense répondre par
s. Aux besoins de l’heure présente, tels qu’ils résultent de cet état de fait, le Cœnobium pense répondre par la liberté d
par la liberté dans le choix des sujets traités, par la préoccupation de produire, sous leur jour le plus sincère, les exp
ysique. Ce premier fascicule contient notamment, — outre l’exposition de ce programme, qui est elle-même une belle page de
 outre l’exposition de ce programme, qui est elle-même une belle page de philosophie générale, — en français : une étude d
ême une belle page de philosophie générale, — en français : une étude de M. E. Giran sur la Croyance et la foi, un aperçu
nçais : une étude de M. E. Giran sur la Croyance et la foi, un aperçu de M. Buquet sur les Morales récentes, et des pages
la foi, un aperçu de M. Buquet sur les Morales récentes, et des pages de M. Novicow ; en italien : une importante étude su
ges de M. Novicow ; en italien : une importante étude sur la Religion de M. Giuseppe Rensi, des développements de M. Tomma
rtante étude sur la Religion de M. Giuseppe Rensi, des développements de M. Tommaso Tommasina sur le Devenir de la science
eppe Rensi, des développements de M. Tommaso Tommasina sur le Devenir de la science, enfin, sous la signature Natano il Sa
pénétrante étude sur le Bovarysme métaphysique et sur la philosophie de notre collaborateur M. Jules de Gaultier.
34 (1895) Articles du Mercure de France, année 1895
Tome XIII, numéro 62, février 1895 Essais de littérature italienne. Giosuè Carducci Augusto
I, numéro 62, février 1895, p. 143-151. Le neuvième volume des Œuvres de Giosuè Carducci a dernièrement paru à Bologne. L’
et les Rime nuove, c’est-à-dire des poèmes publiés durant une période de vingt-cinq ans. Vers les cinquante ou soixante an
e ou soixante ans, l’homme se plaît à regarder les jours déjà écoulés de sa vie. On rassemble les feuilles éparses, et l’o
rassemble les feuilles éparses, et l’on dresse, presque, l’inventaire de son activité, pour en laisser après soi le témoig
oi le témoignage authentique. C’est donc en ces volumes qu’il est bon de rechercher la physionomie du poète, telle qu’elle
ifier plus tard. Giosuè Carducci est le seul des poètes contemporains de l’Italie dont la renommée et l’œuvre aient dépass
de l’Italie dont la renommée et l’œuvre aient dépassé les frontières de son pays natal, en provoquantes louanges autant q
ovoquantes louanges autant que les critiques, en conviant des talents d’ élite à une tâche de traduction souvent malaisée ;
autant que les critiques, en conviant des talents d’élite à une tâche de traduction souvent malaisée ; en s’imposant, en s
l’attention et au respect, sinon toujours à l’admiration des lettrés de l’étranger. Le bruit que l’on fait à cette heure,
uit que l’on fait à cette heure, en France surtout, autour de l’œuvre de Gabriele d’Annunzio, ne peut nullement être compa
t être comparé à l’accueil que reçurent, hors de l’Italie, les poèmes de G. Carducci. Les revues et les feuilles quotidien
arducci. Les revues et les feuilles quotidiennes n’ont fait connaître de G. d’Annunzio, en général, que les romans. Sa poé
urait que des titres limités… § Giosuè Carducci est le poète national de l’Italie moderne. Il a été vraiment le produit de
t le poète national de l’Italie moderne. Il a été vraiment le produit de son époque, dont il refléta tout le mouvement mor
tout le mouvement moral et politique. Le lettré studieux, tout épris de la grandeur de l’ancien Latium, l’érudit qui s’ét
ent moral et politique. Le lettré studieux, tout épris de la grandeur de l’ancien Latium, l’érudit qui s’était assimilé le
udit qui s’était assimilé les façons naïves, gracieuses et énergiques de nos poètes primitifs du treizième et du quatorziè
jusqu’au dolce stil novo, et après jusqu’à la fraîcheur polizianesque de la Renaissance, devait se servir de la forme empr
usqu’à la fraîcheur polizianesque de la Renaissance, devait se servir de la forme empruntée à l’ancien classicisme pour in
soins, les aspirations, les revendications, les douleurs, les espoirs de son temps. L’impatience frémissante qui naît d’un
douleurs, les espoirs de son temps. L’impatience frémissante qui naît d’ une longue attente, le tressaillement qui salue l’
un tel poète ne pouvait manquer. Il fut la voix grandiose et vibrante de l’âme nationale. Et c’est bien l’âme de la nation
la voix grandiose et vibrante de l’âme nationale. Et c’est bien l’âme de la nation qui passe dans ses strophes : dans la v
intuition merveilleuse et exacte des âges antérieurs. Il est le poète de l’Italie, dans toute l’extension de sa géographie
âges antérieurs. Il est le poète de l’Italie, dans toute l’extension de sa géographie et de son histoire : et la géograph
est le poète de l’Italie, dans toute l’extension de sa géographie et de son histoire : et la géographie et l’histoire nat
plus depuis le Dante. C’est bien ici, je crois, le caractère saillant de son œuvre. Carducci n’appartient pas aux poètes u
tels que, dans ce siècle, notre Leopardi, et, encore, Byron, Goethe, de Musset, Lamartine. Une partie de son œuvre a, psy
Leopardi, et, encore, Byron, Goethe, de Musset, Lamartine. Une partie de son œuvre a, psychologiquement, une portée généra
chologiquement, une portée générale ; mais les poèmes qui ont le plus de relief, et qui trouvèrent le plus d’écho, sont bi
mais les poèmes qui ont le plus de relief, et qui trouvèrent le plus d’ écho, sont bien des poèmes profondément, foncièrem
us d’écho, sont bien des poèmes profondément, foncièrement italiens : de l’Italie romaine, de l’Italie du Moyen Âge, ou de
des poèmes profondément, foncièrement italiens : de l’Italie romaine, de l’Italie du Moyen Âge, ou de l’Italie moderne, ma
ièrement italiens : de l’Italie romaine, de l’Italie du Moyen Âge, ou de l’Italie moderne, mais toujours italiens. Carducc
au soleil du printemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naî
ntemps, lorsqu’il ouvrit son âme aux ardeurs sévères de la liberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge
iberté et de la Justice : « Et je croyais naître au nouvel âge, poète de l’Italie, dont les strophes vibrent au ciel comme
es vibrent au ciel comme des épées rugissantes et dont le chant, aile d’ incendie, dévore les forêts, et va » : E uscir cr
Le cui strofe al ciel vibrano, come rugghianti spade, E il canto, ala d’ incendio, divora i boschi e va. Les poésies publi
to. Il débutait, à cette époque, par une foi illimitée en la dynastie de Savoie et dans le rôle fatidique qu’elle était ap
dans le rôle fatidique qu’elle était appelée à jouer dans l’histoire de la nation. « Que Dieu te sauve, ô cher signe, not
ieu te sauve, ô cher signe, notre amour et notre joie ! Croix blanche de Savoie, que Dieu te sauve, et qu’il sauve le roi 
il re ! Mais plus tard les opinions du poète changèrent. La promesse de Napoléon III, « L’Italie libre des Alpes à l’Adri
 », n’avait pas été accomplie. Venise languissait encore sous le joug de l’Autriche. Quand, en 1866, elle fut rendue au ro
ous le joug de l’Autriche. Quand, en 1866, elle fut rendue au royaume d’ Italie, c’était Trente et Trieste qui attendaient
u royaume d’Italie, c’était Trente et Trieste qui attendaient le jour de la délivrance. De plus — et c’était un point card
aliennes — Rome demeurait toujours au pape : Rome, la capitale sacrée de l’Italie ; Rome qui par son nom, ses traditions,
Le gouvernement italien, qui avait les mains liées par la Convention de Septembre 1864, ne pouvait songer, pour le moment
prême du programme national. Ainsi il fallait tolérer les répressions d’ Aspromonte et celles de Mentana, et les actes de d
onal. Ainsi il fallait tolérer les répressions d’Aspromonte et celles de Mentana, et les actes de dureté, et même de cruau
lérer les répressions d’Aspromonte et celles de Mentana, et les actes de dureté, et même de cruauté, par lesquels se signa
ns d’Aspromonte et celles de Mentana, et les actes de dureté, et même de cruauté, par lesquels se signalait le pouvoir ago
contre l’acquiescement des gouvernants qui proclamaient la nécessité d’ atteindre le but désiré par les « voies morales ».
cessité d’atteindre le but désiré par les « voies morales ». Le génie de Garibaldi — ce héros populaire, toujours prêt à d
ère et sarcasme, les ministres qui résistaient aux efforts du « parti de l’action », et, en même temps, il s’éloigna logiq
du « parti de l’action », et, en même temps, il s’éloigna logiquement de la dynastie, qui choisissait et gardait de tels m
, il s’éloigna logiquement de la dynastie, qui choisissait et gardait de tels ministres. La brèche de la Porta-Pia, qui re
la dynastie, qui choisissait et gardait de tels ministres. La brèche de la Porta-Pia, qui rendit enfin la ville éternelle
taliens, n’apaisa pas le dédain du poète. Il reprocha aux politiciens d’ y être entrés presque en cachette, et s’écria amèr
de voix Rome, on lui avait donné Byzance ! Il n’épargna pas au peuple de son pays l’épithète de « lâche », et le fustigea
ait donné Byzance ! Il n’épargna pas au peuple de son pays l’épithète de « lâche », et le fustigea plus violemment encore
fustigea plus violemment encore pour avoir applaudi les débordements de son patriotisme indigné. Il condamna avec âpreté
na avec âpreté la courtisanerie sous toutes ses formes. L’institution d’ une Consulta araldica, pour contrôler et enrôler l
itution d’une Consulta araldica, pour contrôler et enrôler les titres de la noblesse, provoqua sa colère. Il rêva d’attein
ler et enrôler les titres de la noblesse, provoqua sa colère. Il rêva d’ atteindre toutes les iniquités, toutes les tyranni
teindre toutes les iniquités, toutes les tyrannies. Les protagonistes de la Révolution, et ses précurseurs philosophiques,
X ne furent point ménagés par cette muse fougueuse qui ne connaissait d’ obstacles ni de brides. Aussi fut-il lui-même en b
nt ménagés par cette muse fougueuse qui ne connaissait d’obstacles ni de brides. Aussi fut-il lui-même en butte aux attaqu
t-il lui-même en butte aux attaques des modérés, autant dans le champ de la politique que dans celui de la littérature. En
ques des modérés, autant dans le champ de la politique que dans celui de la littérature. En ces dernières années, on le sa
En ces dernières années, on le sait, Giosuè Carducci s’est rapproché de la cour. Il est rentré dans l’orthodoxie constitu
st rentré dans l’orthodoxie constitutionnelle ; il a accepté le titre de sénateur et a renoncé aux élans turbulents de sa
; il a accepté le titre de sénateur et a renoncé aux élans turbulents de sa jeunesse. On a beaucoup insisté sur le rôle jo
ucoup insisté sur le rôle joué dans une telle évolution par le charme de la reine Marguerite. Celle-ci est, certainement,
a reine Marguerite. Celle-ci est, certainement, une femme supérieure, d’ un esprit cultivé et érudit, quoique trop conserva
Il ne faudrait cependant voir là qu’un épisode et non la vraie cause de cette évolution… La vérité, c’est que, à la longu
cause de cette évolution… La vérité, c’est que, à la longue, un ordre de choses régulier et normal s’est établi, accepté p
l’immense majorité des Italiens. Les fautes du passé, les divergences d’ opinion sur les moyens d’arriver au but, devaient
aliens. Les fautes du passé, les divergences d’opinion sur les moyens d’ arriver au but, devaient peu à peu s’oublier, dès
ux nécessités nationales. C’eût été se condamner à un exil moral tout d’ impuissance et de stérilité. Les problèmes de l’he
ionales. C’eût été se condamner à un exil moral tout d’impuissance et de stérilité. Les problèmes de l’heure actuelle ne s
ner à un exil moral tout d’impuissance et de stérilité. Les problèmes de l’heure actuelle ne sont nullement les problèmes
té. Les problèmes de l’heure actuelle ne sont nullement les problèmes d’ il y a vingt-cinq ans. À quoi bon alors rééditer l
avait pas été, cependant, moins bruyant ni moins batailleur que celui de Carducci. Quant aux problèmes du présent, ce ne s
i de Carducci. Quant aux problèmes du présent, ce ne sera pas la muse de Giosuè Carducci qui les abordera. Il vient de le
er dans sa préface à la traduction par Sanfelice du Prométhée délivré de P. S. Shelley. Dans ces pages, il dit que le soci
rifiante, et non pas un bibelot pour les vers éclopés. Les événements de Sicile sont les symptômes d’un malaise qui ne peu
ot pour les vers éclopés. Les événements de Sicile sont les symptômes d’ un malaise qui ne peut pas être guéri par la poési
malaise qui ne peut pas être guéri par la poésie. Ce n’est pas le cas de discuter ici cette théorie. Le même Carducci, d’a
eurait-il pas la question sociale, quand il préconisait les triomphes de l’avenir, qui ne seront plus les triomphes des ro
s les triomphes des rois, mais les triomphes du peuple sur l’âge noir de la barbarie ? Et, de même, quand il composait cet
’amore ? § Si la partie politique est la plus saillante dans l’œuvre de Carducci, et celle qui l’empreint d’un caractère
t la plus saillante dans l’œuvre de Carducci, et celle qui l’empreint d’ un caractère si national, elle est bien loin de la
ducci n’est pas seulement le poète du combat, l’amoureux enthousiaste de toutes les libertés politiques, religieuses et mo
les forêts qui bruissent au souffle du vent, les neiges qui rayonnent de blancheur sur le haut des Alpes. La nature : voil
ofond passe dans toute son œuvre, et l’anime par les accents éternels de l’harmonie des choses C’est un panthéisme emprunt
monie des choses C’est un panthéisme emprunté à la conception grecque de Géa, à la philosophie réaliste de Lucrèce, à la p
me emprunté à la conception grecque de Géa, à la philosophie réaliste de Lucrèce, à la poésie bucolique qui nous charme à
tulle. Anacréon et Mimnerme ont tenu sur les fonts baptismaux la Muse d’ Enotrio Romano — premier pseudonyme de Carducci. D
ur les fonts baptismaux la Muse d’Enotrio Romano — premier pseudonyme de Carducci. Dans la série de poésies qu’il a nommée
Muse d’Enotrio Romano — premier pseudonyme de Carducci. Dans la série de poésies qu’il a nommées Printemps helléniques, no
s qu’il a nommées Printemps helléniques, nous revient encore la grâce de Sapho, la noblesse d’Alcée, l’attrait impérissabl
temps helléniques, nous revient encore la grâce de Sapho, la noblesse d’ Alcée, l’attrait impérissable des dieux de la Grèc
grâce de Sapho, la noblesse d’Alcée, l’attrait impérissable des dieux de la Grèce, qui ignorent le crépuscule, et qui dorm
lysées, où les poètes et les belles s’en vont errant, dans un murmure de voix paisibles. Ainsi se succèdent dans ses strop
ages et les marines, le sourire du printemps et la mélancolie rêveuse de l’automne, le réveil d’avril et la fécondité du v
sourire du printemps et la mélancolie rêveuse de l’automne, le réveil d’ avril et la fécondité du vital messidor. L’on entr
messidor. L’on entrevoit des églises agrestes perdues dans le silence de la campagne, des cimetières où l’on envie le repo
pectacles : l’amertume qui lui vient de la vie, le désenchantement né de l’envolée de tant d’espoirs déçus, toute la trist
’amertume qui lui vient de la vie, le désenchantement né de l’envolée de tant d’espoirs déçus, toute la tristesse vague et
e qui lui vient de la vie, le désenchantement né de l’envolée de tant d’ espoirs déçus, toute la tristesse vague et indéfin
a vue du doux pays natal, des collines qui fument dans le brouillard, de la plaine souriante parmi la pluie matinale. « À
quoi bon, dit-il alors dans l’Idylle maremman, à quoi bon poursuivre de mes vers les lâches de l’Italie ? » C’était bien
dans l’Idylle maremman, à quoi bon poursuivre de mes vers les lâches de l’Italie ? » C’était bien mieux d’épouser Marie
poursuivre de mes vers les lâches de l’Italie ? » C’était bien mieux d’ épouser Marie la blonde, et de rester à l’ombre de
hes de l’Italie ? » C’était bien mieux d’épouser Marie la blonde, et de rester à l’ombre des peupliers, sur le parvis rus
dans le calme du midi. Cette compréhension profonde et intellectuelle de la nature a rendu possible chez Carducci son admi
s les Odi barbare. Si ces poésies ont marqué une audacieuse tentative d’ innovation métrique, ou, si l’on aime mieux, de re
e audacieuse tentative d’innovation métrique, ou, si l’on aime mieux, de retour à l’antique, elles sont encore plus signif
que, elles sont encore plus significatives par l’unité et la solidité de la conception. La vie a été abreuvée de tristesse
es par l’unité et la solidité de la conception. La vie a été abreuvée de tristesse par la religion chrétienne, qui a conda
beauté était la porte du diable, s’est acharnée contre les monuments de l’art antique qui étaient dédiés à la glorificati
les monuments de l’art antique qui étaient dédiés à la glorification de la vie, du plaisir, de la beauté. Depuis, un lour
antique qui étaient dédiés à la glorification de la vie, du plaisir, de la beauté. Depuis, un lourd cauchemar a hanté les
cifié a crucifié les hommes. Mais le poète sent rejaillir des sources de son être toute la sérénité de ces âges disparus.
ais le poète sent rejaillir des sources de son être toute la sérénité de ces âges disparus. Il appelle l’âme humaine à la
lève-toi et règne ! » Le vin, l’amour, la joie, les attraits éternels de la nature ont droit au partage de la vie de l’hom
our, la joie, les attraits éternels de la nature ont droit au partage de la vie de l’homme, laquelle doit se passer dans l
ie, les attraits éternels de la nature ont droit au partage de la vie de l’homme, laquelle doit se passer dans l’action et
laquelle doit se passer dans l’action et non pas dans l’ennui stérile de toutes les choses de ce monde. C’est encore la vo
er dans l’action et non pas dans l’ennui stérile de toutes les choses de ce monde. C’est encore la voix de Satan, non la c
’ennui stérile de toutes les choses de ce monde. C’est encore la voix de Satan, non la conception diabolique de l’Église,
ce monde. C’est encore la voix de Satan, non la conception diabolique de l’Église, mais la personnification de la matière
n, non la conception diabolique de l’Église, mais la personnification de la matière qui se révolte contre l’ascétisme. À l
cation de la matière qui se révolte contre l’ascétisme. À la religion de la nature le poète ajoute le culte des traditions
e. À la religion de la nature le poète ajoute le culte des traditions de sa patrie. C’est un esprit éminemment latin qui e
auguste. Rome, c’est la déesse mère de l’Italie, c’est la déesse mère de tous les peuples : qui ne la reconnaît pas pour t
es peuples : qui ne la reconnaît pas pour telle a le cœur plongé dans de froides ténèbres. § Nul ne peut disputer à Giosuè
ne peut disputer à Giosuè Carducci la première place parmi les poètes de l’Italie contemporaine. Talent complexe et multip
e et dans la tendresse. Ses ïambes politiques ont la vigueur des vers de Victor Hugo et de Barbier, avec qui plus d’une fo
esse. Ses ïambes politiques ont la vigueur des vers de Victor Hugo et de Barbier, avec qui plus d’une fois il avoue sa par
s ont la vigueur des vers de Victor Hugo et de Barbier, avec qui plus d’ une fois il avoue sa parenté. Et à côté l’on trouv
recento et du Quattrocento, et on les dirait dictées pour les madones de Filippo Lippi et de Sandro Botticelli. Giosuè Car
ocento, et on les dirait dictées pour les madones de Filippo Lippi et de Sandro Botticelli. Giosuè Carducci a depuis longt
Botticelli. Giosuè Carducci a depuis longtemps, du reste, conscience de sa valeur. Comme Horace croyait le monument de se
, du reste, conscience de sa valeur. Comme Horace croyait le monument de ses Carmina plus immortel que l’airain, comme le
que l’airain, comme le Dante se sentait appelé à dépasser la renommée de Guido Guinicelli, comme Alexandre Manzoni pensait
t lorsqu’il passe en revue les maîtres du sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’art que lu
u sonnet, cette forme si pure de la poésie, il rappelle la perfection d’ art que lui apportèrent le Dante, Pétrarque, le Ta
fieri, Foscolo, et déclare n’être non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. L’œuvre de Carducci, toute
non pas le sixième, mais le dernier de cette glorieuse élite. L’œuvre de Carducci, toutefois, comme toute œuvre humaine, n
de Carducci, toutefois, comme toute œuvre humaine, n’est pas exempte de défauts. On ne pourrait certes point considérer c
ts. On ne pourrait certes point considérer comme tels son classicisme de la forme et son érudition riche et variée ; il n’
st pas moins vrai qu’il y a là un assez grave obstacle à la diffusion de ses poèmes. Carducci appartient à l’aristocratie
le à la diffusion de ses poèmes. Carducci appartient à l’aristocratie de l’art. Son œuvre, au moins dans une certaine part
. Son œuvre, au moins dans une certaine partie, n’est pas à la portée de tous, et il est bien peu de gens qui peuvent parl
e tous, et il est bien peu de gens qui peuvent parler avec compétence d’ une telle poésie. Ce que l’on peut lui reprocher,
le poésie. Ce que l’on peut lui reprocher, c’est, parfois, le baroque de certaines images, qui nous ramènent au dix-septiè
ntée et obscure. Et dans la lutte engagée avec tant de politiciens et de lettrés, il a dépassé plus d’une fois la mesure e
tte engagée avec tant de politiciens et de lettrés, il a dépassé plus d’ une fois la mesure et il en est arrivé à de vérita
lettrés, il a dépassé plus d’une fois la mesure et il en est arrivé à de véritables injustices, qu’il faut, il est vrai, i
ue des détails. Giosuè Carducci n’en demeure pas moins le grand poète de l’Italie contemporaine, et le dernier survivant d
ins le grand poète de l’Italie contemporaine, et le dernier survivant de de la glorieuse pléiade européenne à laquelle ont
le grand poète de l’Italie contemporaine, et le dernier survivant de de la glorieuse pléiade européenne à laquelle ont ap
vivant de de la glorieuse pléiade européenne à laquelle ont appartenu de nos jours Alfred Tennyson et Victor Hugo. Les
r 1895, p. 194-205 [197-199]. […] Michel-Ange débuta dans la boutique de Ghirlandajo, où il était presque valet. Il y broy
les, vernis, essences, poudres, etc. Raphaël fut élevé dans l’atelier de son père, médiocre peintre — nous dit-on — dont i
raconte que trois ans après son initiation il peignit dans un tableau de son maître un ange si plein de grâce que celui-ci
initiation il peignit dans un tableau de son maître un ange si plein de grâce que celui-ci ne voulut point le retoucher —
nd pourquoi : « tout le monde étant maintenant d’accord sur la valeur de leur génie ». Or, qu’étaient Ghirlandajo, Pérugin
es sacrés », dans la « boutique » desquels on peignait tranquillement de douces madones en causant sans doute, aux repos,
it tranquillement de douces madones en causant sans doute, aux repos, de choses supérieures. Comment en effet concevoir qu
ir qu’il en fût autrement ? Ce n’est pas à force de logique froide ou de malice que l’on peut découvrir la radieuse beauté
eauté spirituelle que Pérugin, personnellement, infiltra dans la face de ses modèles ; et ce n’est pas, non plus, par simp
e goût que, comme Ghirlandajo, on peint les célestes jardins. L’Étude de l’antique n’est pour rien en cela ; et fut-il per
ns. L’Étude de l’antique n’est pour rien en cela ; et fut-il personne de moins antique à cette époque — peut-être — que ce
en cause ici, c’est donc à l’âme, à l’Esprit qu’il s’en faut remettre de ces progrès rapides de l’élève dans l’application
c à l’âme, à l’Esprit qu’il s’en faut remettre de ces progrès rapides de l’élève dans l’application des moyens ; l’élève,
étude avant tout spirituelle, agrandissait sa conception du voisinage d’ un génie ; et la chose est si vraie que c’est plus
ode que Raphaël ressembla toujours. Ces vieux maîtres vivaient encore de traditions, ils détenaient des secrets ; c’étaien
mal employées, « employées trop pour elles-mêmes », furent le signal de la déchéance. L’art devenant officiel, « sous les
art devenant officiel, « sous les Pontifes et les Princes », l’esprit de gloriole et de rivalité se substitua peu à peu à
ficiel, « sous les Pontifes et les Princes », l’esprit de gloriole et de rivalité se substitua peu à peu à l’amour. Il se
loriole et de rivalité se substitua peu à peu à l’amour. Il se sépara de la Religion et devint une chose de luxe. Des intr
peu à peu à l’amour. Il se sépara de la Religion et devint une chose de luxe. Des intrigants comme Baccio Bandinelli, hom
vint une chose de luxe. Des intrigants comme Baccio Bandinelli, homme de talent encore, mais surtout homme d’érudition, co
s comme Baccio Bandinelli, homme de talent encore, mais surtout homme d’ érudition, comme San Gallo, se dressant contre Mic
culte languissant viendra demander à ces ambitieux la représentation de ses saints mystères, à ces ambitieux plus avides
la représentation de ses saints mystères, à ces ambitieux plus avides de plaisirs matériels que de pensées profondes, et d
aints mystères, à ces ambitieux plus avides de plaisirs matériels que de pensées profondes, et des maîtresses de peintre d
des de plaisirs matériels que de pensées profondes, et des maîtresses de peintre deviendront les madones que la foule vénè
iendront les madones que la foule vénère ; et la conception grandiose de Marie sera traînée dans le ruisseau de la beauté
e ; et la conception grandiose de Marie sera traînée dans le ruisseau de la beauté vendue. Se ravalant inconsciemment de p
s, et ne sera plus qu’un automate singeant toujours les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de s
mate singeant toujours les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de ses nuits que naîtront les tru
urs les mêmes formes, de son pinceau hâtif : c’est de cette lassitude de ses nuits que naîtront les trucs, les malhonnêtet
honnêtetés, le trompe-l’œil, le mensonge. Il satisfera à la lubricité de son amateur, il demandera à l’antiquité morte le
lubricité de son amateur, il demandera à l’antiquité morte le secret de ses sataniques séductions. Vénus apparaîtra de no
iquité morte le secret de ses sataniques séductions. Vénus apparaîtra de nouveau dans ses songeries, mais ce ne sera pas c
et les Platon, non, mais cette Vénus populaire qui vend des lambeaux, de sa chair aux carrefours battus de la flamme des t
us populaire qui vend des lambeaux, de sa chair aux carrefours battus de la flamme des tavernes. Peu à peu l’effort d’une
r aux carrefours battus de la flamme des tavernes. Peu à peu l’effort d’ une remontée de ce fleuve rapide du temps le fatig
s battus de la flamme des tavernes. Peu à peu l’effort d’une remontée de ce fleuve rapide du temps le fatiguera ; il tombe
ns équivoque, des scènes modernes — sans en lire le hautain caractère de désespoir ou l’ardente suggestion d’enfer ; — il
ans en lire le hautain caractère de désespoir ou l’ardente suggestion d’ enfer ; — il s’enivrera de cette apparence qu’il a
actère de désespoir ou l’ardente suggestion d’enfer ; — il s’enivrera de cette apparence qu’il appelle la beauté, et qui n
e à la surface du sol, raclant la boue ; il se vouera à l’à-vau-l’eau de la mode et des offres ; il se prostituera corps e
, dit « il Sodoma », fut appelé dans un couvent pour y peindre la vie de saint Benoît. Or, comme il peignait, il faisait m
à brûle-pourpoint les propositions les plus incongrues, etc. Inutile de raconter à ce propos toutes les histoires que tou
de raconter à ce propos toutes les histoires que tout le monde sait, de Marc-Aurèle, de Jules Romain, etc. […] Tome X
e propos toutes les histoires que tout le monde sait, de Marc-Aurèle, de Jules Romain, etc. […] Tome XIII, numéro 63,
Théâtre et conférences. Les Escholiers. L’Ami, pièce en un acte, de M. Marco Praga (M. A. Thalasso trad.) Gaston D
ton Danville. Tome XIII, numéro 63, mars 1895, p. 351-357 [356-357]. De la pièce de M. Marco Praga, rien à dire sinon qu’
. Tome XIII, numéro 63, mars 1895, p. 351-357 [356-357]. De la pièce de M. Marco Praga, rien à dire sinon qu’il faut regr
o Praga, rien à dire sinon qu’il faut regretter la brusque conversion d’ une donnée intéressante, et qui eût pu fournir la
onversion d’une donnée intéressante, et qui eût pu fournir la matière d’ un curieux drame intime, en une situation outrageu
e, touchant à l’invraisemblable. Le comte Georges, chargé par la mère de son ami intime, mort d’un accident de cheval, de
mblable. Le comte Georges, chargé par la mère de son ami intime, mort d’ un accident de cheval, de mettre ordre à ses papie
mte Georges, chargé par la mère de son ami intime, mort d’un accident de cheval, de mettre ordre à ses papiers, se rencont
, chargé par la mère de son ami intime, mort d’un accident de cheval, de mettre ordre à ses papiers, se rencontre, au mome
tre ordre à ses papiers, se rencontre, au moment de l’accomplissement de cette tâche, avec sa femme, qui fut la maîtresse
nt ébranlé, acquiert la définitive certitude en déchirant l’enveloppe d’ un paquet contenant la dangereuse correspondance,
é lui-même ? Sans doute pour permettre à M. Marco Praga un dénouement d’ un pathétique douteux. Mlle Gerfaut, MM. Paul Cler
tique douteux. Mlle Gerfaut, MM. Paul Clerget et Ch. Krauss tentèrent de rendre acceptable cette histoire pénible. Tom
mystique et la Littérature. « En dépit des machines, dit M. Ferrero, de la civilisation industrielle et des progrès que l
ès que les sciences accomplissent sans relâche, le mysticisme déborde de tous les côtés dans la société européenne. Vous l
la France et l’Italie. La littérature et l’art en sont même pénétrés de telle sorte que M. Max Nordau a cru devoir écrire
s. » Étudiez, par exemple, Tolstoï ! On croirait voir en lui le frère de saint François d’Assise. Il n’existe peut-être pa
n’existe peut-être pas dans l’histoire deux personnalités présentant d’ aussi frappantes ressemblances. » M. Ferrero pour
son temps, Tolstoï, « lu, discuté, admiré, critiqué par des millions d’ hommes, n’est suivi par personne ». Pourquoi ? La
». Pourquoi ? La cause en est au livre, « à tous ces moyens indirects de transmission de la pensée que la civilisation a c
cause en est au livre, « à tous ces moyens indirects de transmission de la pensée que la civilisation a créés et qui ont
emple donné qui, par sa toute puissante suggestion, exerce le maximum d’ influence, pendant que les autres moyens indirects
ï fait seulement réfléchir. C’est peut-être traiter bien sommairement d’ une question qui, croyons-nous, est autrement comp
uestion qui, croyons-nous, est autrement complexe. La dernière partie de l’article de M. Ferrero est au moins inattendue :
croyons-nous, est autrement complexe. La dernière partie de l’article de M. Ferrero est au moins inattendue : la littératu
, dans les âges grossiers et ignorants où n’existait pas le dérivatif de la littérature, ont été une des causes les plus p
ce bacille est la cause. On lit le livre, on y trouve la satisfaction de ses propres tendances, puis on le ferme, et la so
rs l’avenir. Je crois qu’avec le nombre immense et toujours croissant de névrosés, d’hystériques, de détraqués, de toqués
Je crois qu’avec le nombre immense et toujours croissant de névrosés, d’ hystériques, de détraqués, de toqués qui foisonnen
c le nombre immense et toujours croissant de névrosés, d’hystériques, de détraqués, de toqués qui foisonnent dans la socié
mense et toujours croissant de névrosés, d’hystériques, de détraqués, de toqués qui foisonnent dans la société contemporai
dans la société contemporaine, la vie sociale serait souvent troublée de manière profonde par les épidémies psychiques qui
s épidémies psychiques qui éclateraient par instants dans cette foule de demi-malades, si, par bonheur, les livres ne vena
aires leurs penchants anormaux. » Écrivez donc, Messieurs les malades de la littérature, symbolistes, préraphaélites, parn
ure, symbolistes, préraphaélites, parnassiens, tolstoïstes, mystiques de toute espèce et de toute école ! En écrivant des
réraphaélites, parnassiens, tolstoïstes, mystiques de toute espèce et de toute école ! En écrivant des livres malades, vou
écrivant des livres malades, vous travaillez à maintenir dans un état de santé relative la société moderne. » Amen ! — O
895, p. 116-126 [123-124]. […] Le Convito, — c’est une nouvelle revue de grand luxe et de belle littérature que, sous la d
123-124]. […] Le Convito, — c’est une nouvelle revue de grand luxe et de belle littérature que, sous la direction de M. d’
le revue de grand luxe et de belle littérature que, sous la direction de M. d’Annunzio, publie à Rome l’éditeur Adolfo de
lfo de Bosis ; elle paraîtra durant une seule année, en 12 fascicules de 80 pages gr. in-40, sur merveilleux vergé à la cu
sur merveilleux vergé à la cuve timbré au sceau du Convito, et ornée de riches planches d’art. M. d’Annunzio y publie un
rgé à la cuve timbré au sceau du Convito, et ornée de riches planches d’ art. M. d’Annunzio y publie un nouveau roman, Les
zio y publie un nouveau roman, Les Vierges aux rochers, avec ce motto de Léonard de Vinci : « Je ferai une fiction qui sig
e ferai une fiction qui signifiera des choses grandes ». Autre pensée de Léonard épinglée au premier chapitre : « On ne pe
ier chapitre : « On ne peut avoir de plus grande seigneurie que celle de soi-même ». Voici, pour donner une idée de l’espr
rande seigneurie que celle de soi-même ». Voici, pour donner une idée de l’esprit du Convito, l’analyse de la préface, Prœ
même ». Voici, pour donner une idée de l’esprit du Convito, l’analyse de la préface, Prœmio : Quelques artistes, unis par
un commun culte sincère et fervent pour toutes les plus nobles formes de l’art, se proposent de publier leurs œuvres en un
et fervent pour toutes les plus nobles formes de l’art, se proposent de publier leurs œuvres en un recueil imprimé avec c
lourdes invasions, quand les Barbares abattaient tous les simulacres de la Beauté et détruisaient tous les vestiges de la
nt tous les simulacres de la Beauté et détruisaient tous les vestiges de la Pensée. La différence est que la barbarie d’au
ent tous les vestiges de la Pensée. La différence est que la barbarie d’ aujourd’hui est plus vile que celle que grandissai
aujourd’hui est plus vile que celle que grandissait au moins la force de ses aveugles violences Notre barbarie n’est pas u
a force de ses aveugles violences Notre barbarie n’est pas un ouragan d’ éclairs et d’incendies, c’est une lente avalanche
s aveugles violences Notre barbarie n’est pas un ouragan d’éclairs et d’ incendies, c’est une lente avalanche de marécageus
st pas un ouragan d’éclairs et d’incendies, c’est une lente avalanche de marécageuses putridités : — et pour comble de hon
est une lente avalanche de marécageuses putridités : — et pour comble de honte ce ruisseau de boue a pour source Rome, cet
he de marécageuses putridités : — et pour comble de honte ce ruisseau de boue a pour source Rome, cette troisième Rome qui
ource Rome, cette troisième Rome qui devait se lever comme une gloire d’ amour et qui croupit cloaculaire. Après avoir exp
re d’amour et qui croupit cloaculaire. Après avoir exposé les causes de cette abjection, le Convito ajoute : Il y a enco
vivent et qui ne désespèrent pas, confiants dans la force ascendante de l’idéalité des pères, dans le pouvoir indestructi
ce ascendante de l’idéalité des pères, dans le pouvoir indestructible de la Beauté, dans la souveraine dignité de l’esprit
ns le pouvoir indestructible de la Beauté, dans la souveraine dignité de l’esprit, dans la nécessité des hiérarchies intel
nécessité des hiérarchies intellectuelles, et enfin dans l’efficacité de la parole. Ils veulent en cette Rome si triste, o
en procession les beaux marbres païens avec la même joie que le corps d’ un protomartyr, — ils veulent qu’on y revoie et qu
tomartyr, — ils veulent qu’on y revoie et qu’on y acclame le triomphe de Venus Victrix ; et, vainqueurs ou vaincus, ils au
de Venus Victrix ; et, vainqueurs ou vaincus, ils auront laissé trace de leur lutte. Le Convito sera le char de triomphe o
incus, ils auront laissé trace de leur lutte. Le Convito sera le char de triomphe ou le mausolée de ceux qui auront courag
ace de leur lutte. Le Convito sera le char de triomphe ou le mausolée de ceux qui auront courageusement défendu contre les
ourageusement défendu contre les Barbares les pénates intellectuelles de l’esprit latin. Tome XV, numéro 69, septembr
esprit latin. Tome XV, numéro 69, septembre 1895 La Passion de l’art [extraits] Émile Bernard. Tome XV, numé
ourtant une empreinte nouvelle : le portrait. Ce peuple avait coutume de promener aux pompes funèbres les portraits de la
Ce peuple avait coutume de promener aux pompes funèbres les portraits de la famille, de là ce développement. Les Étrusques
coutume de promener aux pompes funèbres les portraits de la famille, de là ce développement. Les Étrusques furent les pre
t très vénéré ni très aimé. Ce n’est que très tard, après la conquête de la Grèce, qu’ils commencèrent à se préoccuper de
d, après la conquête de la Grèce, qu’ils commencèrent à se préoccuper de la beauté ; ils transportèrent d’abord les statue
e la beauté ; ils transportèrent d’abord les statues et les peintures de Syracuse, de Capoue, de Corinthe, de Carthage. Ap
ils transportèrent d’abord les statues et les peintures de Syracuse, de Capoue, de Corinthe, de Carthage. Après la conquê
ortèrent d’abord les statues et les peintures de Syracuse, de Capoue, de Corinthe, de Carthage. Après la conquête de l’Asi
ord les statues et les peintures de Syracuse, de Capoue, de Corinthe, de Carthage. Après la conquête de l’Asie mineure, Ro
s de Syracuse, de Capoue, de Corinthe, de Carthage. Après la conquête de l’Asie mineure, Rome, étant devenue maîtresse du
nts ; ce fut l’architecture qui la première essora. Certes, plusieurs de ces édifices furent grandioses, tel le Colysée, t
l le palais des Césars dont on voit encore les ruines, tel le théâtre de Pompée, avec son portique de 100 colonnes dont le
n voit encore les ruines, tel le théâtre de Pompée, avec son portique de 100 colonnes dont les intervalles étaient ornés d
avec son portique de 100 colonnes dont les intervalles étaient ornés de voiles attaliques. Sous Auguste, la Rome de marbr
intervalles étaient ornés de voiles attaliques. Sous Auguste, la Rome de marbre remplaça celle de briques, mais à part que
de voiles attaliques. Sous Auguste, la Rome de marbre remplaça celle de briques, mais à part quelques statues rien n’indi
à part quelques statues rien n’indique chez les Romains un sentiment de divinité ou de passion. La tyrannie plane partout
s statues rien n’indique chez les Romains un sentiment de divinité ou de passion. La tyrannie plane partout, le mauvais go
aussi. Dès lors, ce n’est plus qu’une orgie où sombrent les, restants de l’art grec sous l’iconoclastie des Caligula et de
ier dans un colosse ; seules la colonne trajane et la statue équestre de Marc-Aurèle indiquent que quelques artistes viven
rhéteurs. À Rome, bien dire valait mieux que bien faire. La vulgarité de ce peuple est peinte sur ces têtes sinistres qui
ent leur histoire. […] NOTE Ce serait, il nous semble, un oubli grave de ne pas écrire ici le nom de la noble famille des
Ce serait, il nous semble, un oubli grave de ne pas écrire ici le nom de la noble famille des Médicis. Je laisse à son suj
dicis. Je laisse à son sujet la parole à Alexandre Dumas père, auteur d’ un volume sur elle : « Mais c’est qu’il faut le d
ations qu’elle eut à subir… etc. » Ainsi, avec la grandeur ascendante d’ Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le père de l
lle eut à subir… etc. » Ainsi, avec la grandeur ascendante d’Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le père de la patrie, l
. » Ainsi, avec la grandeur ascendante d’Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le père de la patrie, l’art monte avec Cima
a grandeur ascendante d’Avérard, de Jean de Bicci et de Côme, le père de la patrie, l’art monte avec Cimabue, Giotto, Masa
out ce qui était fleur devient fruit ; sous Côme Ier arrivé au sommet de la puissance, l’art arrive à son apogée, et l’art
les Médicis — ajoute Dumas père — dorment en paix dans leurs tombeaux de marbre et de porphyre ; car ils ont plus fait pou
 ajoute Dumas père — dorment en paix dans leurs tombeaux de marbre et de porphyre ; car ils ont plus fait pour la gloire d
8 et 269.) » Lorsque Dante quitta Florence, il se réfugia au château de Cane della Scala-Gibelin. Voici ce que dit Sagaci
s pour les poètes, Mercure pour la peinture, le Paradis pour les gens d’ église, et pendant les repas des bouffons, des mus
lise, et pendant les repas des bouffons, des musiciens et des joueurs de gobelets parcouraient les appartements. » Les sal
to et les sujets qu’il avait traités avaient rapport aux vicissitudes de la fortune humaine. Le seigneur traitait à sa tab
Michel Lévy, page 194.) 1. Cellini nous fait lui-même le récit d’ un joyeux festin où il habilla en femme son élève
35 (1894) Articles du Mercure de France, année 1894
, numéro 50, février 1894 Fantaisie Giosué Carducci. Traduit de l’italien par Victor Barrucand. Tome X, numéro 
éro 50, février 1894, p. 116. Tu parles ; et cédant à la molle brise de ta voix L’âme s’abandonne Sur les ondes caressant
la molle brise de ta voix L’âme s’abandonne Sur les ondes caressantes de ton parler Et vogue vers d’étranges plages. Vog
âme s’abandonne Sur les ondes caressantes de ton parler Et vogue vers d’ étranges plages. Vogue en une tiédeur de soleil
de ton parler Et vogue vers d’étranges plages. Vogue en une tiédeur de soleil occidental Riant aux céruléennes solitudes
soleil occidental Riant aux céruléennes solitudes : Entre ciel et mer de candides oiseaux volent, Des îles vertes s’éloign
s vertes s’éloignent. Sur les cimes, ardues les temples flamboient. De nitide Paros dans le couchant rose ; Et les cyprè
les flamboient. De nitide Paros dans le couchant rose ; Et les cyprès de la rive frémissent, Et les épais myrtes odorent.
Avec lenteur ses voiles rouges. Je vois des jeunes filles descendre de l’Acropole En théories ; elles ont des tuniques b
s étaient des clercs vagabonds, des clercs ribauds, qui s’en allaient de ville en ville, ou d’abbaye en abbaye, récitant à
agabonds, des clercs ribauds, qui s’en allaient de ville en ville, ou d’ abbaye en abbaye, récitant à qui les logeait et le
ou d’abbaye en abbaye, récitant à qui les logeait et les nourrissait de légères ou même d’obscènes poésies latines. C’est
aye, récitant à qui les logeait et les nourrissait de légères ou même d’ obscènes poésies latines. C’est la contrepartie et
obscènes poésies latines. C’est la contrepartie et souvent la parodie de la poésie latine mystique du moyen-âge. Quelques-
nt la parodie de la poésie latine mystique du moyen-âge. Quelques-uns de ces poètes eurent une grande réputation, au moins
lter Map, Serlon de Wilton, Philippe de Grève, mais la majeure partie de la littérature goliardique est anonyme. Les clerc
t quiescere, Suavius ludere in gramine Cum virgine speciosa. Ils ont d’ exquises façons de dire la beauté de leur belle :
us ludere in gramine Cum virgine speciosa. Ils ont d’exquises façons de dire la beauté de leur belle : Nudam fovet Flora
ne Cum virgine speciosa. Ils ont d’exquises façons de dire la beauté de leur belle : Nudam fovet Floram lectus, Caro can
Virginale lucet pectus Parum surgunt ubera. Ils parodient les hymnes de l’Église ; au lieu du Procul recedant somnia, ils
ant mustum. M. Corrado Corradini a traduit en vers élégants un choix de cette bizarre littérature, mais il faudrait le te
nthologie goliardique. Ce sera pour les lettrés curieux la révélation d’ un moyen-âge bien inattendu, — mais d’ailleurs amp
tion d’un moyen-âge bien inattendu, — mais d’ailleurs amplement connu de tous les érudits moyenâgistes. La Fata e la M
eali, par C. Reina (Naples, Luigi Pierro) Ce sont des vers, disant de beaux sentiments en une langue imagée et colorée,
beaux sentiments en une langue imagée et colorée, mais le poète qui a de l’imagination a aussi de la mémoire. En décrivant
angue imagée et colorée, mais le poète qui a de l’imagination a aussi de la mémoire. En décrivant un vol de corbeaux : Co
ète qui a de l’imagination a aussi de la mémoire. En décrivant un vol de corbeaux : Con l’ali aperte e ferme, pel cielo s
inelli, avec un courage évident, signale et approuve « le vif courant d’ antipathie et de dégoût pour toutes ces pompeuseme
courage évident, signale et approuve « le vif courant d’antipathie et de dégoût pour toutes ces pompeusement grotesques ma
ipathie et de dégoût pour toutes ces pompeusement grotesques manières de gouverner et de diriger l’activité humaine qui ca
goût pour toutes ces pompeusement grotesques manières de gouverner et de diriger l’activité humaine qui caractérisent les
activité humaine qui caractérisent les institutions jusqu’ici sacrées de la Démocratie ». Et plus loin : « La réaction que
ne le serait un simple dégoût inspiré par les turpitudes et infamies de quelques hommes. » Comme bien d’autres, il semble
ies de quelques hommes. » Comme bien d’autres, il semble moins choqué de la malhonnêteté des gouvernants actuels, que de l
l semble moins choqué de la malhonnêteté des gouvernants actuels, que de leur stupidité et de leur bassesse : c’est ça qui
de la malhonnêteté des gouvernants actuels, que de leur stupidité et de leur bassesse : c’est ça qui fait les lois ! C’es
omphe et le gouvernement des meilleurs. On reconnaît là l’inspiration de M. H. Mazel et la théorie qu’il a déjà indiquée e
Paesane, par Luigi Capuana (Catane, M. Giannotta) C’est un recueil de nouvelles écrites de 1881 à 1892 par l’auteur de
puana (Catane, M. Giannotta) C’est un recueil de nouvelles écrites de 1881 à 1892 par l’auteur de Giacinta et de Storia
C’est un recueil de nouvelles écrites de 1881 à 1892 par l’auteur de Giacinta et de Storia Forca. Le titre le dit, ce
cueil de nouvelles écrites de 1881 à 1892 par l’auteur de Giacinta et de Storia Forca. Le titre le dit, ce sont des paysan
e Storia Forca. Le titre le dit, ce sont des paysanneries, et, le nom de l’auteur le dit, — naturalistes, mais d’un natura
des paysanneries, et, le nom de l’auteur le dit, — naturalistes, mais d’ un naturalisme pas méchant, presque sentimental et
resque sentimental et presque spirituel. Généralement, la psychologie de ses personnages est juste quoique assez superfici
onnages est juste quoique assez superficielle ; si ces petites études de mœurs étaient plus serrées, plus synthétiques, el
tyle fort médiocre, sans être cependant absolument impersonnel : trop de détails, trop de petites vulgarités. Oh ! qu’elle
e, sans être cependant absolument impersonnel : trop de détails, trop de petites vulgarités. Oh ! qu’elles m’intéressent p
En un premier volume, paru en 1891, M. A. Amore avait étudié l’art de Bellini, en se plaisant peut-être à surfaire un p
l’art de Bellini, en se plaisant peut-être à surfaire un peu le génie de l’auteur de Norma. En Italie, on surfait toujours
lini, en se plaisant peut-être à surfaire un peu le génie de l’auteur de Norma. En Italie, on surfait toujours ; c’est pré
énigrement, qui est notre maladie, à nous. En ce volume, c’est la vie de Bellini qui est racontée. Comme documentation, c’
6 [375-376]. Dans ce goût-là, on dépassera difficilement la niaiserie de M. Guido Bosio, qui (Gazetta Letteraria) rédige s
rases à résumer ainsi : « Wagner était un dégénéré supérieur, atteint de délire des persécutions et des grandeurs, de foli
énéré supérieur, atteint de délire des persécutions et des grandeurs, de folie mystique, de folie anarchique, de graphoman
teint de délire des persécutions et des grandeurs, de folie mystique, de folie anarchique, de graphomanie, d’incohérence,
ersécutions et des grandeurs, de folie mystique, de folie anarchique, de graphomanie, d’incohérence, d’émotivité exagérée,
es grandeurs, de folie mystique, de folie anarchique, de graphomanie, d’ incohérence, d’émotivité exagérée, de psychopathie
e folie mystique, de folie anarchique, de graphomanie, d’incohérence, d’ émotivité exagérée, de psychopathie sexuelle et de
olie anarchique, de graphomanie, d’incohérence, d’émotivité exagérée, de psychopathie sexuelle et de fanatisme religieux.
nie, d’incohérence, d’émotivité exagérée, de psychopathie sexuelle et de fanatisme religieux. Ses écrits sont incompréhens
familier avec la psychologie des dégénérés. Il a tous les caractères de la “régressivité”, c’est-à-dire que son art est u
rt est un recul manifeste vers la pauvreté des conceptions primitives de l’humanité ; sa débilité mentale est manifeste ;
e ; les amours qu’il rêve et qu’il fait paraître dans ses œuvres sont de pures conceptions délirantes ; c’est un hystériqu
semblaient ; en Amérique, c’est l’Armée du Salut qui a fait le succès de Wagner, etc. » Que voulez-vous ? Il y a une hiéra
rangible. Tome XI, numéro 55, juillet 1894 Les Livres. Vie de saint François d’Assise, par Paul Sabatier (Fisch
85]. M. de Wyzewa a annoncé au public que M. Sabatier s’était proposé d’ écrire un pendant à la Vie de Jésus de Renan, le p
u public que M. Sabatier s’était proposé d’écrire un pendant à la Vie de Jésus de Renan, le pape a envoyé sa bénédiction à
éminent théologien », et M. Léon Tolstoï lui a demandé l’autorisation de faire traduire son ouvrage en russe. Après cela,
son ouvrage en russe. Après cela, que restait-il à dire en l’honneur de la Vie de saint François d’Assise, qui a atteint,
ge en russe. Après cela, que restait-il à dire en l’honneur de la Vie de saint François d’Assise, qui a atteint, dit-on, u
e la Vie de saint François d’Assise, qui a atteint, dit-on, un nombre d’ éditions considérable ? « Il a fait l’objet de 333
eint, dit-on, un nombre d’éditions considérable ? « Il a fait l’objet de 333 articles dans la presse religieuse et politiq
a fait l’objet de 333 articles dans la presse religieuse et politique de la France et de l’Europe », nous annonce M. Sabat
e 333 articles dans la presse religieuse et politique de la France et de l’Europe », nous annonce M. Sabatier lui-même dan
et tel qu’on n’en avait pas vu depuis bien longtemps pour un ouvrage d’ histoire religieuse. » Ce succès lui a suggéré l’i
ur un ouvrage d’histoire religieuse. » Ce succès lui a suggéré l’idée de donner sa démission « de pasteur à l’Église Réfor
religieuse. » Ce succès lui a suggéré l’idée de donner sa démission «  de pasteur à l’Église Réformée de Saint-Cierge-la-Se
uggéré l’idée de donner sa démission « de pasteur à l’Église Réformée de Saint-Cierge-la-Serre », situation peu rémunératr
ne s’était d’ailleurs jamais beaucoup soucié, et lui a valu l’honneur d’ être traité d’anarchiste par un rédacteur de la fe
illeurs jamais beaucoup soucié, et lui a valu l’honneur d’être traité d’ anarchiste par un rédacteur de la feuille protesta
, et lui a valu l’honneur d’être traité d’anarchiste par un rédacteur de la feuille protestante nommée plus haut. Le volum
ar un rédacteur de la feuille protestante nommée plus haut. Le volume de M. Sabatier est un travail consciencieux, une com
l consciencieux, une compilation bien faite, avec parfois, sur la vie de son saint, de jolis détails rédigés en style gris
x, une compilation bien faite, avec parfois, sur la vie de son saint, de jolis détails rédigés en style gris. La moitié du
e jolis détails rédigés en style gris. La moitié du livre est remplie de laborieuses indications de sources, le reste étai
style gris. La moitié du livre est remplie de laborieuses indications de sources, le reste était partiellement connu par d
François publiée par Mme Arvède Barine dans une Revue des Deux-Mondes d’ il y a quelques années. Choses d’art [extrait]
ne dans une Revue des Deux-Mondes d’il y a quelques années. Choses d’ art [extrait] C. Mauclair [Camille Mauclair].
301]. […] Chez Durand-Ruel se voient des Jeanne Jacquemin, des Monet, de fatigants Zandomeneghi, et les derniers paysages
uemin, des Monet, de fatigants Zandomeneghi, et les derniers paysages de Renoir, d’une couleur épanouie et chantante. […]
Monet, de fatigants Zandomeneghi, et les derniers paysages de Renoir, d’ une couleur épanouie et chantante. […] Tome XI
oshi, etc., petit résumé agréable à lire, et qui, s’il n’apprend rien de bien nouveau, est tout à fait digne du célèbre cr
nouveau, est tout à fait digne du célèbre critique, dont la curiosité d’ esprit ne dédaigne rien d’important. Journaux e
igne du célèbre critique, dont la curiosité d’esprit ne dédaigne rien d’ important. Journaux et revues [extrait] A. V
59, novembre 1894, p. 226-230. Celui qui est Dieu entend les paroles de Dieu.                           Ev. de Saint Jean
ui est Dieu entend les paroles de Dieu.                           Ev. de Saint Jean. Des règles d’un Idéal, d’un Beau, n
es de Dieu.                           Ev. de Saint Jean. Des règles d’ un Idéal, d’un Beau, nous voulons faire abstractio
                          Ev. de Saint Jean. Des règles d’un Idéal, d’ un Beau, nous voulons faire abstraction afin de ne
’un Beau, nous voulons faire abstraction afin de ne point entrer dans de stériles discussions ; car le Beau, illimité comm
ndeur éblouissante. Opterai-je entre ceci ou cela, chercherai-je plus de talent, plus de grâce, plus de science ou en ceci
te. Opterai-je entre ceci ou cela, chercherai-je plus de talent, plus de grâce, plus de science ou en ceci ou en cela ? Te
entre ceci ou cela, chercherai-je plus de talent, plus de grâce, plus de science ou en ceci ou en cela ? Telles sont les e
être Beau, c’est ce qui, même sans plaire, s’impose ; c’est une lueur de l’Éternel devant notre infirmité. Deux questions
du Beau antique et du Beau chrétien (ou moderne). Avant la révélation de la forme de Beauté que nous ont donnée Raphaël, M
que et du Beau chrétien (ou moderne). Avant la révélation de la forme de Beauté que nous ont donnée Raphaël, Michel-Ange,
, Michel-Ange, Vinci, s’était-il trouvé en le moyen-âge quelque œuvre de génie pouvant s’égaler à cette réalisation ? Cett
durant la vie entière — paraissait des plus embarrassantes aux hommes de ce siècle commençant, qui, épris de perfection (u
es plus embarrassantes aux hommes de ce siècle commençant, qui, épris de perfection (un mot), ne pouvant la trouver nulle
uver nulle part, crurent bon, afin de suivre plus directement un but, de déduire sur la forme la plus antique contentant l
ut, de déduire sur la forme la plus antique contentant leur raison et de condamner tout le reste comme nuisible et avorté1
et avorté1. Grandiose stupidité des écoles, démontrant l’infériorité de l’analyse devant une création ! Raphaël, par d’ex
ontrant l’infériorité de l’analyse devant une création ! Raphaël, par d’ exquis encorbeillements de lignes, par une afféter
’analyse devant une création ! Raphaël, par d’exquis encorbeillements de lignes, par une afféterie que nous voyons s’affad
ignes, par une afféterie que nous voyons s’affadir selon la faiblesse de ses imitateurs, a été le grand oracle et le modèl
nd oracle et le modèle ; mais non point en ce que son immense génie a de libre, d’imposant, de grandiose ; mais en ce qu’i
et le modèle ; mais non point en ce que son immense génie a de libre, d’ imposant, de grandiose ; mais en ce qu’il emprunta
 ; mais non point en ce que son immense génie a de libre, d’imposant, de grandiose ; mais en ce qu’il emprunta de l’art an
énie a de libre, d’imposant, de grandiose ; mais en ce qu’il emprunta de l’art antique : il s’en est suivi que l’art antiq
très propice à l’inspiration des trois maîtres les plus éblouissants de la Renaissance, a été proclamé la seule vraie, la
e la Renaissance, a été proclamé la seule vraie, la seule bonne école de l’art, et nécessaire à son équilibre comme à sa c
ibre comme à sa connaissance. Cet aveuglement a produit ce qu’on sait de pires balivernes, de poncifs vides et laids, de r
issance. Cet aveuglement a produit ce qu’on sait de pires balivernes, de poncifs vides et laids, de rondeurs sans signifia
produit ce qu’on sait de pires balivernes, de poncifs vides et laids, de rondeurs sans signifiance. Il faut l’amour et la
u maître très divin pour historier un peu la froideur et la monotonie de sa doctrine. Regardons-y de plus près et entrons
e sa doctrine. Regardons-y de plus près et entrons dans l’esprit même de la chose. Quel est le but de l’art, sinon d’expri
plus près et entrons dans l’esprit même de la chose. Quel est le but de l’art, sinon d’exprimer un mouvement d’âme, une n
trons dans l’esprit même de la chose. Quel est le but de l’art, sinon d’ exprimer un mouvement d’âme, une noble aspiration,
de la chose. Quel est le but de l’art, sinon d’exprimer un mouvement d’ âme, une noble aspiration, une parcelle d’harmonie
non d’exprimer un mouvement d’âme, une noble aspiration, une parcelle d’ harmonie avant la lettre, l’harmonie absolue ne no
la lettre, l’harmonie absolue ne nous devant être révélée qu’au-delà de la vie d’ici ? Or, ces choses ne sont point en de
oint en dehors de nous, mais en nous, car il n’y a pas, que je sache, de gens qui aillent demander aux autres leur colère
ns cette question du Beau. N’y a-t-il pas eu — avant la Renaissance — d’ hommes sentant et pensant ? n’y a-t-il pas eu des
il résulte qu’aucune période ne fut plus fertile en gloires anonymes de tous les genres, et cela parce tous se fondaient
et cela parce tous se fondaient en un, parce que les esprits possédés d’ une science simple et claire fonctionnaient dans u
déal et l’harmonie pour but. Il est donc impossible et même révoltant de dire qu’avant la Renaissance il n’y ait pas eu d’
e et même révoltant de dire qu’avant la Renaissance il n’y ait pas eu d’ art2. Cet art, puisqu’il y en eut un, que fut-il ?
encore que tout cela ! il rêva. C’est qu’alors on était en des temps de croyance et de vision, en des temps de guerres te
t cela ! il rêva. C’est qu’alors on était en des temps de croyance et de vision, en des temps de guerres terribles et de p
qu’alors on était en des temps de croyance et de vision, en des temps de guerres terribles et de paix exquises, en des car
temps de croyance et de vision, en des temps de guerres terribles et de paix exquises, en des carnages abominables et des
ait l’Esprit des hommes ; le Doute n’était point né ; et des millions d’ êtres partaient pour délivrer le tombeau du Christ
rist sans avoir songé un instant à ce qu’ils mangeraient en chemin et de quelle étoffe ils se vêtiraient. Une égale ardeur
fin, et le dogmatisme protestant n’avait point encore montré son nez de cafard sur les marches de la chaire. Parmi une te
testant n’avait point encore montré son nez de cafard sur les marches de la chaire. Parmi une telle effervescence, devant
es de la chaire. Parmi une telle effervescence, devant un tel abandon de tout ce qui tient au corps, l’art florissait pous
out ce qui tient au corps, l’art florissait poussant ses immenses lys de pierre : les cathédrales, les chapelles, les couv
re : les cathédrales, les chapelles, les couvents ; couvrant les murs de ses romans, de ses contes, de ses rêveries ; vola
rales, les chapelles, les couvents ; couvrant les murs de ses romans, de ses contes, de ses rêveries ; volant trop haut po
elles, les couvents ; couvrant les murs de ses romans, de ses contes, de ses rêveries ; volant trop haut pour s’attarder à
our s’attarder à un pittoresque étroit : s’élevant toujours au-dessus de son objet, il apportait à l’œuvre ce vague qui es
e son objet, il apportait à l’œuvre ce vague qui est la songerie même de l’inconnu, et cette précision expressive si inten
ut condamné — il était trop haut ; il ne pouvait satisfaire l’analyse d’ hommes qui descendaient de ces pions, de ces chrét
p haut ; il ne pouvait satisfaire l’analyse d’hommes qui descendaient de ces pions, de ces chrétiens à l’âme affaiblie pré
pouvait satisfaire l’analyse d’hommes qui descendaient de ces pions, de ces chrétiens à l’âme affaiblie préparant sa dest
clair et simple ; sans autre désir que la pensée, il la précise dans de grandes lignes plus proches souvent du hiératisme
s de grandes lignes plus proches souvent du hiératisme monumental que de la nature imitée ; mariant son essor à toutes les
que de la nature imitée ; mariant son essor à toutes les aspirations de son temps, il était un accord de plus, et le plus
s de son temps, il était un accord de plus, et le plus beau peut-être de cette immense symphonie des cœurs vers Dieu. Loin
s beau peut-être de cette immense symphonie des cœurs vers Dieu. Loin d’ en diminuer le caractère, il l’accentue et le fait
tue et le fait entendre par ses hardiesses, par sa force qui ne doute de rien ; il méprise le détail de mauvais aloi, il v
hardiesses, par sa force qui ne doute de rien ; il méprise le détail de mauvais aloi, il veut le simple parce qu’il pense
byzantin, gothique, italien, français ou allemand, il ne cesse jamais d’ être Lui et de parler hautement à l’âme. Si Raphaë
ique, italien, français ou allemand, il ne cesse jamais d’être Lui et de parler hautement à l’âme. Si Raphaël, si Vinci on
s d’être Lui et de parler hautement à l’âme. Si Raphaël, si Vinci ont de la science et de la grâce, il n’en manque point,
e parler hautement à l’âme. Si Raphaël, si Vinci ont de la science et de la grâce, il n’en manque point, lui qui se promèn
s’ils sont à tout dire, il ne leur est point inférieur, puisqu’il va de l’ange au démon, de l’Eden à l’abîme. Non, il ne
ire, il ne leur est point inférieur, puisqu’il va de l’ange au démon, de l’Eden à l’abîme. Non, il ne fut jamais vulgaire,
messieurs les rhéteurs, il fut libre, il fut fort. Épris des vérités de détail, Stendhal s’écriait : Que manque-t-il à Ra
il à Raphaël ? la science moderne ! Qu’aurait fait Raphaël de Gall et de Lavater, de Desbarolles ou de Charcot ? Ces conna
 ? la science moderne ! Qu’aurait fait Raphaël de Gall et de Lavater, de Desbarolles ou de Charcot ? Ces connaissances ne
rne ! Qu’aurait fait Raphaël de Gall et de Lavater, de Desbarolles ou de Charcot ? Ces connaissances ne sont pas des sourc
Desbarolles ou de Charcot ? Ces connaissances ne sont pas des sources d’ inspiration, et ces vérités infinitésimales ne peu
ntir, tout est là, et il faut le redire, et il faut le cracher au nez de toute cette bande d’esthéticiens, cause des mécon
il faut le redire, et il faut le cracher au nez de toute cette bande d’ esthéticiens, cause des méconnaissances et des rav
des méconnaissances et des ravages perpétuels commis dans l’histoire de l’art. C. Baudelaire, — le premier et le seul cri
toire de l’art. C. Baudelaire, — le premier et le seul critique d’art de ce siècle — disait : « Décidément, je ne puis m’a
ut consistant à sentir ». L’art tient à l’âme. La médiocrité présente de l’art chrétien est une cause de la tiédeur des fi
tient à l’âme. La médiocrité présente de l’art chrétien est une cause de la tiédeur des fidèles. Les cathédrales ont fait
fidèles. Les cathédrales ont fait des conversions. La présence réelle de l’Esprit, reflet du Divin, est donc la première c
e réelle de l’Esprit, reflet du Divin, est donc la première condition de l’œuvre ; et après cela, que l’on ne vienne pas n
ans l’œuvre d’art, l’homme moral, l’homme spirituel, l’homme créature de Dieu enfin. Un mauvais tableau est plus répugnant
cile, parce que l’imbécile dissimule toujours malgré lui quelque côté de sa sottise, tandis que dans l’œuvre on le voit d’
ré lui quelque côté de sa sottise, tandis que dans l’œuvre on le voit d’ un coup tout entier. N’avons-nous pas assez de con
dans l’œuvre on le voit d’un coup tout entier. N’avons-nous pas assez de concierges, de cireurs de bottes qui se mettent d
le voit d’un coup tout entier. N’avons-nous pas assez de concierges, de cireurs de bottes qui se mettent du « métier de l
un coup tout entier. N’avons-nous pas assez de concierges, de cireurs de bottes qui se mettent du « métier de la Peinture 
assez de concierges, de cireurs de bottes qui se mettent du « métier de la Peinture » ? On ne saurait assez les exécrer.
et qu’ils gardent les écoles, les musées, les places, dignes cerbères de la médiocrité triomphante. C’est ce reflet de leu
places, dignes cerbères de la médiocrité triomphante. C’est ce reflet de leur trivialité éclatant en tout qui nous force à
Mallarmé). C’est à eux surtout que s’adresse cette note hâtive pleine de haine, car c’est d’eux que vient le mépris du pas
ux surtout que s’adresse cette note hâtive pleine de haine, car c’est d’ eux que vient le mépris du passé et le doute de l’
ne de haine, car c’est d’eux que vient le mépris du passé et le doute de l’avenir, avenir qu’ils déclarent lumineux quoiqu
asse, Raphaël, Michel-Ange eux-mêmes ne sont plus compris, car, armés de formules aussi stériles que creuses, ces pédants
ed Mortier. Tome XII, numéro 59, novembre 1894, p. 274-276. Bien que d’ une grande simplicité de moyens, de ligne et de co
uméro 59, novembre 1894, p. 274-276. Bien que d’une grande simplicité de moyens, de ligne et de composition, bien que d’un
ovembre 1894, p. 274-276. Bien que d’une grande simplicité de moyens, de ligne et de composition, bien que d’une clarté do
, p. 274-276. Bien que d’une grande simplicité de moyens, de ligne et de composition, bien que d’une clarté dont Verdi est
une grande simplicité de moyens, de ligne et de composition, bien que d’ une clarté dont Verdi est coutumier, pourquoi cett
 ? À cela plusieurs raisons : l’une, c’est que, de par les nécessités de l’adaptation, le drame shakespearien a été falsif
t opéra qui se respecte jusqu’à ne point respecter les chefs-d’œuvre. De l’Othello du grand Will il ne reste plus qu’une c
nd Will il ne reste plus qu’une carcasse dont la maigreur égale celle de la fable originelle des Hecatommithi de Cinthio ;
tommithi de Cinthio ; la psychologie a disparu et, selon l’expression de M. Henry Baüer, le « fait divers » demeure. En ou
rposition, un parallélisme constant nous déroute au grand désavantage de l’œuvre italienne. Enfin, par suite de l’idéalisa
-elle nécessaire ?) réalisée par M. Boito, les personnages ont changé d’ allures au point qu’on croit assister par moments
oit assister par moments à une parodie, à une succession inexplicable de sentiments sans liens logiques, dénués de cette m
une succession inexplicable de sentiments sans liens logiques, dénués de cette merveilleuse gradation qui dans Shakespeare
ptée en le noble langage qu’elle tient à Brabantio. — Othello est âgé d’ environ cinquante ans ; ce n’est pas en vain que S
nquante ans ; ce n’est pas en vain que Shakespeare a élu pour victime de la jalousie un homme mûr, un rude soldat ignorant
homme mûr, un rude soldat ignorant l’amour léger des damerets. Le duo de passion qui termine le premier acte de Verdi est
our léger des damerets. Le duo de passion qui termine le premier acte de Verdi est au contraire juvénile et tendre, et M. 
ire juvénile et tendre, et M. Saléza l’a chanté comme s’il se fût agi de Roméo, La musique et le livret l’y portaient. — E
Iago n’est pas un philosophe plus ou moins diabolique, un machinateur d’ intrigues, c’est une brute malfaisante, un soldat
e, un machinateur d’intrigues, c’est une brute malfaisante, un soldat de fortune ayant roulé partout, pas très intelligent
t, mais pervers, cruel et dissimulé. La forte et curieuse physionomie de cet homme disparaît dans le livret de M. Boito po
a forte et curieuse physionomie de cet homme disparaît dans le livret de M. Boito pour laisser la place à une façon de Mép
isparaît dans le livret de M. Boito pour laisser la place à une façon de Méphisto de cour, de sous-Machiavel, d’ailleurs m
s le livret de M. Boito pour laisser la place à une façon de Méphisto de cour, de sous-Machiavel, d’ailleurs merveilleusem
et de M. Boito pour laisser la place à une façon de Méphisto de cour, de sous-Machiavel, d’ailleurs merveilleusement animé
ste qu’est M. Victor Maurel, mais tout autre que nous n’avons coutume de l’imaginer et qu’il n’est en réalité. Voilà pour
est en réalité. Voilà pour le livret. La partition, abstraction faite de plusieurs tares, est dans son ensemble fort belle
fort belle. Si elle ne produit point tout l’effet qu’on est en droit d’ en attendre, c’est d’abord que les situations sont
s œuvres lyriques ; c’est aussi que l’inspiration manque certainement d’ intensité ; cette dernière appréciation peut sembl
te dernière appréciation peut sembler hasardée lorsqu’il est question de Verdi, mais j ai toujours pensé que chez ce maitr
s pensé que chez ce maitre la magui-loquence donna souvent l’illusion de la force. Expressive à un haut degré, parfaite de
souvent l’illusion de la force. Expressive à un haut degré, parfaite de sobriété et de justesse (sauf en quelques endroit
sion de la force. Expressive à un haut degré, parfaite de sobriété et de justesse (sauf en quelques endroits), la musique
te de sobriété et de justesse (sauf en quelques endroits), la musique d’ Othello manque pourtant de puissance, et ce n’est
sse (sauf en quelques endroits), la musique d’Othello manque pourtant de puissance, et ce n’est pas le fameux Credo d’Iago
Othello manque pourtant de puissance, et ce n’est pas le fameux Credo d’ Iago qui me fera revenir sur cette opinion ; il y
qui me fera revenir sur cette opinion ; il y a là, comme on dit, plus de beurre que de pain. Ajoutez à tout cela l’effacem
venir sur cette opinion ; il y a là, comme on dit, plus de beurre que de pain. Ajoutez à tout cela l’effacement voulu ou i
ou involontaire du commentaire orchestral sous le fallacieux prétexte de donner plus d’importance aux voix, quelques airs
du commentaire orchestral sous le fallacieux prétexte de donner plus d’ importance aux voix, quelques airs de bravoure d’u
llacieux prétexte de donner plus d’importance aux voix, quelques airs de bravoure d’un bel italianisme, tels que le : Tou
texte de donner plus d’importance aux voix, quelques airs de bravoure d’ un bel italianisme, tels que le : Tout m’abandonn
e d’un bel italianisme, tels que le : Tout m’abandonne… Adieu, rêves de gloire, un certain finale du IIIe acte qui nous
un certain finale du IIIe acte qui nous ramène aux plus mauvais jours de notre histoire, et vous aurez une idée des quelqu
s quelques vices qui entachent la partition. Malgré tout, l’œuvre est d’ un maître, et d’une superbe tenue. Il faut en loue
qui entachent la partition. Malgré tout, l’œuvre est d’un maître, et d’ une superbe tenue. Il faut en louer l’ordonnance g
ance générale et la belle harmonie. Le second acte notamment contient d’ admirables pages parmi lesquelles le « rêve de Cas
acte notamment contient d’admirables pages parmi lesquelles le « rêve de Cassio », supérieurement chanté par Maurel. Le tr
rieurement chanté par Maurel. Le trio qui ouvre le troisième acte est d’ exquise élégance et d’une écriture orchestrale qui
Maurel. Le trio qui ouvre le troisième acte est d’exquise élégance et d’ une écriture orchestrale qui égale les plus gracie
e écriture orchestrale qui égale les plus gracieuses instrumentations de Mendelssohn. Enfin le quatrième acte tout entier
nfin le quatrième acte tout entier est un chef-d’œuvre ; le monologue de Desdémone, l’Ave Maria, la scène d’Othello, porte
st un chef-d’œuvre ; le monologue de Desdémone, l’Ave Maria, la scène d’ Othello, portent l’empreinte d’un grand musicien q
ue de Desdémone, l’Ave Maria, la scène d’Othello, portent l’empreinte d’ un grand musicien qui a su créer une atmosphère so
l’empreinte d’un grand musicien qui a su créer une atmosphère sonore d’ une sombre et douloureuse mélancolie à l’entour d’
e atmosphère sonore d’une sombre et douloureuse mélancolie à l’entour d’ âmes destinées par la Volupté à la Mort. Dirai-je
i-je pour terminer que, contrairement à quelques critiques, l’absence de leitmotifs ne m’a point du tout choqué. À ce poin
démontrer que le leitmotif n’est pas indispensable au drame lyrique. De ce que Wagner en a fait la pierre angulaire de so
able au drame lyrique. De ce que Wagner en a fait la pierre angulaire de son temple, il ne s’ensuit nullement qu’une autre
un procédé remarquable, mais un procédé seulement, et ce n’est point de l’employer systématiquement qui fait le génie. Il
yer systématiquement qui fait le génie. Il y a d’autres moyens encore de donner de l’unité à une partition, et, quoi qu’on
atiquement qui fait le génie. Il y a d’autres moyens encore de donner de l’unité à une partition, et, quoi qu’on dise, Oth
é à une partition, et, quoi qu’on dise, Othello est une œuvre marquée d’ unité. J’en trouve la preuve dans la scène II de l
est une œuvre marquée d’unité. J’en trouve la preuve dans la scène II de l’acte III entre Othello et Desdémone, commençant
mone, commençant par ces mots : Que Dieu te tienne en joie, ô maître de mon âme, et dans plusieurs autres scènes qui son
ieurs autres scènes qui sont développées suivant le modèle symétrique de l’ancienne manière sans nuire à l’évolution des s
anière sans nuire à l’évolution des sentiments. Par contre, l’absence de leitmotif rend son usage accidentel infiniment pl
cène est fastueuse. L’interprétation est bonne. M. Saléza a du feu et de l’intelligence ; mais la voix manque d’ampleur, s
bonne. M. Saléza a du feu et de l’intelligence ; mais la voix manque d’ ampleur, se fatigue vite et tend à baisser. Le rôl
e rôle est d’ailleurs écrasant et je ne connais qu’un Tamagno capable de le remplir. Madame Rose Caron est une agréable De
n, est simplement surprenant. Avec ce grand artiste on a la sensation d’ un art spécial et synthétique qui n’est ni la trag
, qui incarne si aisément un Iago après un Falstaff, nous fît la joie de créer à Paris Hans Sachs des Maîtres chanteurs.
s ses dernières manifestations, M. F. Accinelli, publie dans Il Vero, de Savone, une excellente tradition italienne d’Albe
i, publie dans Il Vero, de Savone, une excellente tradition italienne d’ Albert, le roman de notre collaborateur Louis Dumu
ero, de Savone, une excellente tradition italienne d’Albert, le roman de notre collaborateur Louis Dumur. Le même journal
rateur Louis Dumur. Le même journal annonce la publication en italien de la Motte de Terre, à laquelle il consacre en atte
Dumur. Le même journal annonce la publication en italien de la Motte de Terre, à laquelle il consacre en attendant un art
rticle des plus élogieux. 1. À ce propos, voici quelques paroles d’ Eugène Delacroix rapportées par les récentes publi
s paroles d’Eugène Delacroix rapportées par les récentes publications de ses agendas : La question du Beau se réduit à peu
La question du Beau se réduit à peu près à ceci : Qu’aimez-vous mieux d’ un lion ou d’un tigre ? Un Grec et un Anglais ont
u Beau se réduit à peu près à ceci : Qu’aimez-vous mieux d’un lion ou d’ un tigre ? Un Grec et un Anglais ont chacun une ma
’un lion ou d’un tigre ? Un Grec et un Anglais ont chacun une manière d’ être beau qui n’a rien de commun… nos peintres son
Un Grec et un Anglais ont chacun une manière d’être beau qui n’a rien de commun… nos peintres sont enchantés d’avoir un be
nière d’être beau qui n’a rien de commun… nos peintres sont enchantés d’ avoir un beau idéal (et nos littérateurs aussi don
nt communiquer aux leurs et à leurs amis. Aujourd’hui, si la question de l’antique s’est déplacée, elle n’en a pas moins f
ée, elle n’en a pas moins fait place à un autre abus ; je veux parler de l’idée littéraire qui semble avoir fait de tous l
utre abus ; je veux parler de l’idée littéraire qui semble avoir fait de tous les tableaux modernes de l’Illustration. L’i
l’idée littéraire qui semble avoir fait de tous les tableaux modernes de l’Illustration. L’idée d’un peintre ne doit-elle
le avoir fait de tous les tableaux modernes de l’Illustration. L’idée d’ un peintre ne doit-elle pas avant tout être peintu
nture surtout plus que littérature ! Goya, Rembrandt, Daumier étaient de grands peintres dans tout ce que ce mot implique
, Daumier étaient de grands peintres dans tout ce que ce mot implique de qualités particulières à cet art. Leur idée n’est
rce qu’elle se prête admirablement à toutes les qualités saisissantes de l’art auquel ils s’adressent pour la traduire. Or
la traduire. Or, nous voyons avec peine les jeunes peintres s’écarter de cette considération, et les littérateurs, soit pa
rateurs, soit par faiblesse, soit par ignorance, encourager ce défaut de déploiement qui n’engendre rien que d’anormal et
gnorance, encourager ce défaut de déploiement qui n’engendre rien que d’ anormal et de bouffon, partant d’inharmonique. L’h
ourager ce défaut de déploiement qui n’engendre rien que d’anormal et de bouffon, partant d’inharmonique. L’harmonie ne pe
déploiement qui n’engendre rien que d’anormal et de bouffon, partant d’ inharmonique. L’harmonie ne peut pas naître de deu
et de bouffon, partant d’inharmonique. L’harmonie ne peut pas naître de deux choses opposées. Or, sans dire que la littér
dire, sans que personne me puisse démentir, que ce qui fait la Beauté de l’une dans son tout, transporté dans l’autre n’y
transporté dans l’autre n’y engendrera pas la Beauté si les éléments de l’art auquel on s’adressera ne sont satisfaits ;
es éléments de l’art auquel on s’adressera ne sont satisfaits ; c’est de cette manière que les longues et les brèves qui s
littéraire il y aura désaccord entre elle et la peinture, car chacun de ces arts se compose d’éléments différents. Exempl
ésaccord entre elle et la peinture, car chacun de ces arts se compose d’ éléments différents. Exemple : La lune ouvre dans
’éléments différents. Exemple : La lune ouvre dans l’onde un éventail d’ argent ; qui ne voit du premier coup que cela, trè
36 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 »
Tome LXVIII, numéro 244, 15 août 1907 L’épisode de la Charpillon dans les Mémoires de Casanova Édo
ro 244, 15 août 1907 L’épisode de la Charpillon dans les Mémoires de Casanova Édouard Maynial. Tome LXVIII, numéro 
I, numéro 244, 15 août 1907, p. 637-647. Il serait sans doute curieux de rechercher combien, parmi nos conteurs et nos rom
et nos romanciers du siècle dernier, ont lu avec profit les Mémoires de Casanova : ces confidences longues et précises d’
profit les Mémoires de Casanova : ces confidences longues et précises d’ une vie toute de fantaisie et d’intrigue semblent
res de Casanova : ces confidences longues et précises d’une vie toute de fantaisie et d’intrigue semblent faites pour soll
: ces confidences longues et précises d’une vie toute de fantaisie et d’ intrigue semblent faites pour solliciter la verve,
a verve, et, au besoin, éveiller l’inspiration des écrivains en quête de documents humains. Dans un de ses derniers romans
er l’inspiration des écrivains en quête de documents humains. Dans un de ses derniers romans, H. de Régnier nous présentai
Dans un de ses derniers romans, H. de Régnier nous présentait un type de fervent casanovien et signalait la mine prodigieu
amusants chapitres, celui qui s’appellerait : « les mariages manqués de Casanova » et dont on trouve dans le Passé vivant
ore cette pièce savoureuse à costumes et à décors, qui, sous le titre de « la Jeunesse de Casanova », ferait revivre toute
avoureuse à costumes et à décors, qui, sous le titre de « la Jeunesse de Casanova », ferait revivre toute la folie tumultu
de Casanova », ferait revivre toute la folie tumultueuse et tragique de Venise au xviiie  siècle ; sans doute restera-t-e
xviiie  siècle ; sans doute restera-t-elle endormie dans les cartons de l’érudit Lauvereau… En tout cas, le beau roman de
ie dans les cartons de l’érudit Lauvereau… En tout cas, le beau roman de H. de Régnier a dû valoir à Casanova toute une ph
beau roman de H. de Régnier a dû valoir à Casanova toute une phalange de lecteurs nouveaux. Ceux qui ne se sont pas conten
une phalange de lecteurs nouveaux. Ceux qui ne se sont pas contentés de feuilleter les cinq mille pages des Mémoires ont
er les cinq mille pages des Mémoires ont certainement été récompensés d’ une lecture attentive et patiente par de plus posi
el du style. L’historien et le lettré peuvent escompter quelques-unes de ces trouvailles qui dédommagent amplement de sa p
escompter quelques-unes de ces trouvailles qui dédommagent amplement de sa peine un esprit curieux ; j’ai fait, pour ma p
’ai fait, pour ma part, au cours de cette existence mouvementée, plus d’ une rencontre inattendue et qui reste neuve, même
s savantes études critiques auxquelles ont déjà donné lieu les œuvres de Casanova. Je voudrais indiquer ici l’une de ces r
éjà donné lieu les œuvres de Casanova. Je voudrais indiquer ici l’une de ces rencontres. § Le tome VI des Mémoires contien
le récit du séjour que Casanova fit à Londres en 1763. Cette période de sa vie marqua, comme il le constate lui-même avec
brillante. Une femme, la plus étrange et la plus terrible, peut-être, de toutes celles qui traversèrent son existence inst
tes celles qui traversèrent son existence instable, devait se charger de lui donner la leçon définitive à laquelle il n’es
se charger de lui donner la leçon définitive à laquelle il n’est pas de vanité masculine qui puisse résister. La sienne p
e honorable résistance. Accoutumé à trouver peu de farouches et point de rebelles, Casanova s’obstina et s’exaspéra longue
En vérité, cette fille hardie et adroite qui, la première, fit douter de sa force séductrice, jusque-là irrésistible, le c
célèbre aventurier vénitien, mérite une place à part dans la galerie de ses bonnes ou de ses mauvaises fortunes. § Elle é
er vénitien, mérite une place à part dans la galerie de ses bonnes ou de ses mauvaises fortunes. § Elle était connue, à ce
bonnes ou de ses mauvaises fortunes. § Elle était connue, à ce moment de sa vie, sous le nom de la Charpillon, qu’elle ava
ses fortunes. § Elle était connue, à ce moment de sa vie, sous le nom de la Charpillon, qu’elle avait rendu illustre à Par
llustre à Paris, à Londres et dans toute l’Europe galante par l’éclat de sa beauté et de ses aventures. Mais Casanova l’av
à Londres et dans toute l’Europe galante par l’éclat de sa beauté et de ses aventures. Mais Casanova l’avait rencontrée a
n existence. C’était à Paris ; Casanova se trouvait dans une boutique d’ orfèvre en compagnie de sa maîtresse en exercice,
exercice, la belle Baret, à qui il achetait mille colifichets. Auprès d’ eux, une jeune personne, accompagnée d’une duègne,
tait mille colifichets. Auprès d’eux, une jeune personne, accompagnée d’ une duègne, contemplait avec tristesse une paire d
sonne, accompagnée d’une duègne, contemplait avec tristesse une paire de boucles d’oreilles en strass dont le prix semblai
mpagnée d’une duègne, contemplait avec tristesse une paire de boucles d’ oreilles en strass dont le prix semblait trop élev
r trois louis, que lui coûtèrent les boucles, Casanova vit s’éclairer d’ un charmant sourire des lèvres et des yeux qui l’i
re plaisir, même sans arrière-pensée, et la générosité faisait partie de ses moyens ordinaires de séduction ; celle-ci dev
ière-pensée, et la générosité faisait partie de ses moyens ordinaires de séduction ; celle-ci devait lui coûter bien plus
moyens ordinaires de séduction ; celle-ci devait lui coûter bien plus de trois louis. Ce fut la jeune fille aux boucles qu
avait-il moins changé qu’elle. Celle qui portait glorieusement le nom de la Charpillon était alors dans toute la fraîcheur
ieusement le nom de la Charpillon était alors dans toute la fraîcheur de sa dix-septième année : Ses cheveux étaient d’un
ns toute la fraîcheur de sa dix-septième année : Ses cheveux étaient d’ un beau châtain clair, et d’une longueur et d’un v
dix-septième année : Ses cheveux étaient d’un beau châtain clair, et d’ une longueur et d’un volume étonnants ; ses yeux b
 : Ses cheveux étaient d’un beau châtain clair, et d’une longueur et d’ un volume étonnants ; ses yeux bleus avaient à la
is la langueur naturelle à cette couleur et tout le brillant des yeux d’ une Andalouse ; sa peau, légèrement rosée, était d
brillant des yeux d’une Andalouse ; sa peau, légèrement rosée, était d’ une blancheur éblouissante… Sa gorge était peut-êt
blancheur éblouissante… Sa gorge était peut-être un peu petite, mais d’ une forme parfaite ; elle avait les mains blanches
e femme ordinaire. La physionomie douce et ouverte avait l’expression de la candeur et semblait annoncer cette délicatesse
ait l’expression de la candeur et semblait annoncer cette délicatesse de sentiment et cette sensibilité exquise qui sont t
nt pour enflammer le bouillant Casanova qui décida, sans plus tarder, d’ ajouter à sa collection une conquête qu’il croyait
ménager ; on la savait capricieuse, sensuelle et vénale. La chronique de Londres mettait cependant sur son compte quelques
it hésiter un séducteur moins déterminé que Casanova ; il eut le tort de mépriser l’avis qui lui vint à temps d’un de ses
que Casanova ; il eut le tort de mépriser l’avis qui lui vint à temps d’ un de ses amis, lord Pembroke. La friponne, — con
asanova ; il eut le tort de mépriser l’avis qui lui vint à temps d’un de ses amis, lord Pembroke. La friponne, — contait
La friponne, — contait le lord, — m’avait inspiré une violente envie de la posséder quelques instants, quand un soir, l’a
cure. Elle accepta, mais à la condition que je lui donnerais la somme d’ avance, ce que j’eus la faiblesse de faire. Elle m
ion que je lui donnerais la somme d’avance, ce que j’eus la faiblesse de faire. Elle m’accompagna dans l’allée ; mais dès
fûmes un peu avancés, elle quitta mon bras, et je ne pus la rejoindre de toute la nuit. À ce récit, Casanova, qui ignorai
indre de toute la nuit. À ce récit, Casanova, qui ignorait jusque-là de semblables défaites, dut bien se divertir intérie
emblables défaites, dut bien se divertir intérieurement et se gausser d’ une mésaventure aussi humiliante. Il est probable
e rendit pour la première fois chez la Charpillon, il eut la surprise de retrouver auprès d’elle trois vieilles femmes, sa
mière fois chez la Charpillon, il eut la surprise de retrouver auprès d’ elle trois vieilles femmes, sa mère et ses tantes,
atre ans auparavant. La première impression était fâcheuse ; le reste de l’entourage n’était pas fait pour la dissiper : t
s fait pour la dissiper : trois fripons, qui s’annonçaient comme amis de la maison, jouaient dans cette aimable société un
ble société un rôle peu équivoque. Casanova eut le courage et le tort de ne point reculer ; il resta, dîna mal, se fit vol
c’est-à-dire lui demander cent guinées qui devaient faire la fortune de toute la famille. Lui, toujours aussi passionné e
la famille. Lui, toujours aussi passionné et aussi imprudent, promet de donner une réponse positive après souper, et, en
à lutiner la fille : Prenant alors cet air caressant et entreprenant d’ un homme amoureux qui veut atteindre à l’apogée de
ant et entreprenant d’un homme amoureux qui veut atteindre à l’apogée de la jouissance, je fais de vains efforts et n’abou
omme amoureux qui veut atteindre à l’apogée de la jouissance, je fais de vains efforts et n’aboutis à rien, quoique je fus
m’échappe et court en riant retrouver sa tante. Je la suis et, forcé de rire comme elle, elle me tend la main en me disan
asanova promet les cent guinées, en vain il met la Charpillon en état de les mériter sans délai. Toutes ses tentatives res
aines, et la belle déclare nettement : Vous n’obtiendrez jamais rien de moi ni par argent ni par violence ; mais vous pou
de moi ni par argent ni par violence ; mais vous pourrez tout espérer de mon amitié quand je vous aurai trouvé tête à tête
trouvé tête à tête aussi doux qu’un agneau. Tel est le premier acte de la comédie, dont l’action s’engage et se précipit
e les plus intéressantes. Trois semaines plus tard, la tante favorite de la Charpillon, dépêchée en ambassade, vient trouv
arpillon, dépêchée en ambassade, vient trouver Casanova et le supplie de se rendre auprès de sa nièce malade, dont elle ex
est folâtre, un peu étourdie, et ne se donne que lorsqu’elle est sûre d’ être aimée… Elle vous aime, mais elle craint que v
et, après quelques propos où il croit démêler un peu de tendresse et de regret, lui propose un tour dans les allées sombr
les allées sombres : Elle me répondit avec douceur et une apparence de sincérité qu’elle voulait être à moi entièrement,
à la lumière ; à condition, cependant, qu’elle aurait la satisfaction de me voir chez elle tous les jours, comme un vérita
isfaction de me voir chez elle tous les jours, comme un véritable ami de la maison. — Je vous le promets, mais venez d’abo
Je vous le promets, mais venez d’abord me donner un petit échantillon de votre tendresse. — Non, et absolument non ! Sur
ur les conseils et par l’intermédiaire de Gondar, l’un des trois amis de la maison, un singulier type de fripon, qui joue
diaire de Gondar, l’un des trois amis de la maison, un singulier type de fripon, qui joue dans toute cette aventure un rôl
ne seule nuit. Dès le lendemain, la fille était chez lui. Avec un air de dignité outragée, elle lui adresse d’habiles repr
lle était chez lui. Avec un air de dignité outragée, elle lui adresse d’ habiles reproches sur la brutalité de ses procédés
gnité outragée, elle lui adresse d’habiles reproches sur la brutalité de ses procédés : Il n’est pas question de marchand
s reproches sur la brutalité de ses procédés : Il n’est pas question de marchander ; il s’agit seulement de savoir si vou
procédés : Il n’est pas question de marchander ; il s’agit seulement de savoir si vous vous croyez le droit de m’insulter
rchander ; il s’agit seulement de savoir si vous vous croyez le droit de m’insulter et si vous vous figurez que je suis in
ue je vous ai dit que vous ne m’aurez jamais ni par violence, ni pour de l’argent, mais seulement quand vous m’aurez rendu
pour de l’argent, mais seulement quand vous m’aurez rendue amoureuse de vous par vos procédés. Prouvez-moi que je vous ai
amoureuse de vous par vos procédés. Prouvez-moi que je vous ai manqué de parole. C’est vous qui m’avez manqué, d’abord en
, pendant lequel les clauses du pacte furent ponctuellement observées de part et d’autre. Vint le jour de l’échéance. Le l
equel les clauses du pacte furent ponctuellement observées de part et d’ autre. Vint le jour de l’échéance. Le lit du sacri
acte furent ponctuellement observées de part et d’autre. Vint le jour de l’échéance. Le lit du sacrifice est dressé : l’am
r va-t-elle enfin sonner ? Dès que je la sens couchée, je m’approche d’ elle pour la serrer dans mes bras ; mais je la tro
. Pendant trois heures, malgré les violences et les assauts multiples de Casanova dont le désir double les forces et décha
ont le désir double les forces et déchaîne la brutalité, sans changer de posture, sans prononcer un mot, la Charpillon rés
pillon vint le trouver, et, modestement, avouant ses torts, entreprit d’ expliquer sa conduite ; comme suprême argument, el
nova resta insensible à ce spectacle, comme aux larmes et aux prières de la fille : elle dut s’en retourner comme elle éta
elle dut s’en retourner comme elle était venue, surprise et mortifiée de cet accueil dédaigneux. Casanova avait pourtant c
erait seule, loin de sa famille, et où il l’irait visiter ; une somme d’ argent et une pension mensuelle dédommageraient la
toutes les dispositions sont prises ; et voici enfin Casanova maître de la fille. On le croirait tout au moins. Mais la p
n le croirait tout au moins. Mais la première nuit qu’il passa auprès d’ elle ressemble singulièrement à celle qu’elle avai
près d’elle ressemble singulièrement à celle qu’elle avait déjà feint de lui accorder. Elle ne lui permet que de vaines ca
elle qu’elle avait déjà feint de lui accorder. Elle ne lui permet que de vaines caresses et des faveurs préliminaires. Qua
la belle étant encore endormie, Casanova constate la ruse et s’empare d’ elle par surprise. Après une explication un peu vi
t Casanova abandonne le champ de bataille, mais non point sans espoir de retour. En effet, le jeu se prolongea encore quel
i tuer celle qui n’était qu’à demi sa maîtresse et qui mettait autant d’ impudeur à s’offrir que d’adresse à se refuser, ap
u’à demi sa maîtresse et qui mettait autant d’impudeur à s’offrir que d’ adresse à se refuser, après avoir éprouvé dans le
’offrir que d’adresse à se refuser, après avoir éprouvé dans le cours d’ une même journée tous les tourments de la haine et
rès avoir éprouvé dans le cours d’une même journée tous les tourments de la haine et toutes les fureurs de l’amour, une nu
une même journée tous les tourments de la haine et toutes les fureurs de l’amour, une nuit, Casanova surprit la Charpillon
pillon en tête-à-tête avec un jeune coiffeur qui ne se contentait pas de lui mettre des papillotes. Une scène effroyable s
de lui mettre des papillotes. Une scène effroyable s’ensuivit : bris de meubles et de vaisselle, mêlée générale, râclée m
des papillotes. Une scène effroyable s’ensuivit : bris de meubles et de vaisselle, mêlée générale, râclée méthodique ; la
hodique ; la fille presque nue s’enfuit en hurlant à travers les rues de Londres. Le lendemain, Casanova apaisé, sinon con
sinon content, apprend que la Charpillon est rentrée chez elle, folle de peur et gravement malade. Une comédie trop bien j
à l’agonie. Désespéré, torturé par le remords, il prend la résolution de se tuer. Il allait se jeter dans la Tamise, quand
it guéri. Il ne lui restait plus qu’un mauvais souvenir et le plaisir de la vengeance dont le récit occupe la fin du tome 
des Mémoires. § Nous ne croyons pas que le lecteur ait attendu la fin de cette analyse pour éprouver l’impression du « déj
ur voir surgir, à côté de cette figure féminine que nous avons essayé de faire revivre d’après Casanova, la brune silhouet
s avons essayé de faire revivre d’après Casanova, la brune silhouette de Conchita Perez de Garcia, l’héroïne du roman de P
, la brune silhouette de Conchita Perez de Garcia, l’héroïne du roman de Pierre Louÿs, la Femme et le Pantin. Lorsque Casa
Pantin. Lorsque Casanova, lorsque Don Mateo Diaz commencent le récit de leur singulière infortune et content leur premièr
r néfaste pour moi, mes lecteurs pourront en juger. C’est vers la fin de septembre 1763 que je fis la connaissance de la C
juger. C’est vers la fin de septembre 1763 que je fis la connaissance de la Charpillon, et c’est de ce jour que j’ai comme
septembre 1763 que je fis la connaissance de la Charpillon, et c’est de ce jour que j’ai commencé à mourir. Si la ligne p
st de ce jour que j’ai commencé à mourir. Si la ligne perpendiculaire d’ ascension est égale à la ligne de descente, comme
mourir. Si la ligne perpendiculaire d’ascension est égale à la ligne de descente, comme cela doit être aujourd’hui premie
à la ligne de descente, comme cela doit être aujourd’hui premier jour de novembre 1797, il me semble pouvoir compter sur e
novembre 1797, il me semble pouvoir compter sur environ quatre années de vie, lesquelles se passeront bien vite, selon l’a
redescend, où la mauvaise saison commence. Ce fut là le mien… Je date de là ma vie actuelle, ma ruine morale, ma déchéance
vie actuelle, ma ruine morale, ma déchéance et tout ce que vous voyez d’ altéré sur mon front. L’action se prépare, s’enga
’altéré sur mon front. L’action se prépare, s’engage et se développe de la même façon dans la Femme et le Pantin, et dans
ppe de la même façon dans la Femme et le Pantin, et dans les Mémoires de Casanova ; les divers épisodes du roman de Pierre
ntin, et dans les Mémoires de Casanova ; les divers épisodes du roman de Pierre Louÿs sont d’excellentes répliques des div
oires de Casanova ; les divers épisodes du roman de Pierre Louÿs sont d’ excellentes répliques des diverses péripéties que
sont d’excellentes répliques des diverses péripéties que nous venons d’ analyser ; de mêmes tempéraments, de semblables pa
lentes répliques des diverses péripéties que nous venons d’analyser ; de mêmes tempéraments, de semblables passions mènent
verses péripéties que nous venons d’analyser ; de mêmes tempéraments, de semblables passions mènent par une voie identique
ogue. Certes, s’il y a imitation, cette imitation n’a absolument rien de servile ; mais il y a souvenir plutôt qu’imitatio
faits que celui où Casanova nous conduit, avec les ressources propres de sa sensibilité et de son imagination, Pierre Louÿ
sanova nous conduit, avec les ressources propres de sa sensibilité et de son imagination, Pierre Louÿs a transporté et rev
autre avait réellement vécue. Chose étrange : des deux récits, celui de Casanova sans doute est le seul qui soit véridiqu
e moins que Conchita, dont la sensualité a du moins quelque apparence de sincérité. Toutes les deux jouent au même jeu cru
rir leur victime : mais il y a chez l’Espagnole l’excuse et le charme d’ une passion réelle. La supériorité et l’originalit
se et le charme d’une passion réelle. La supériorité et l’originalité de Pierre Louÿs s’affirment incontestables pour l’in
ables pour l’intelligence psychologique du sujet, si l’on peut parler de psychologie dans l’étude d’un cas qui n’a presque
ychologique du sujet, si l’on peut parler de psychologie dans l’étude d’ un cas qui n’a presque rien à faire avec l’âme. Sa
décor, toute la partie proprement descriptive du décor. Aux Mémoires de Casanova, Pierre Louÿs a emprunté l’idée première
itive dont l’attente énervée tient en haleine le lecteur pendant plus de cent pages. La scène de la séduction, la première
rvée tient en haleine le lecteur pendant plus de cent pages. La scène de la séduction, la première visite de l’amant chez
dant plus de cent pages. La scène de la séduction, la première visite de l’amant chez la fille, les premières tentatives e
premières promesses, les défaites successives, la scène du lit, celle de la grille, où le Morenito joue le rôle du galant
lle, où le Morenito joue le rôle du galant coiffeur, tout un ensemble de détails dont un lecteur attentif se rendra compte
eur attentif se rendra compte aisément et qu’il serait hors de propos de rappeler ici, — justifient suffisamment le rappro
e rapprochement que nous avons voulu faire. Ceux qui seraient curieux d’ une précision plus grande compléteront sans diffic
nsister sur ce point, elle ne met nullement en question l’originalité d’ un artiste aussi probe et aussi personnel que Pier
. On a signalé récemment la parenté qui lie Aphrodite et les Chansons de Bilitis à certaines œuvres légères et aimables du
nes œuvres légères et aimables du xviiie  siècle, notamment au Temple de Gnide de Montesquieu. Il ne serait pas difficile
tamment au Temple de Gnide de Montesquieu. Il ne serait pas difficile de suivre à travers les livres de Pierre Louÿs la tr
ontesquieu. Il ne serait pas difficile de suivre à travers les livres de Pierre Louÿs la trace de l’influence que ce siècl
pas difficile de suivre à travers les livres de Pierre Louÿs la trace de l’influence que ce siècle païen, sensuel et liber
ue ce siècle païen, sensuel et libertin a exercée sur le plus parfait de nos conteurs. Par-delà notre littérature réaliste
conteurs. Par-delà notre littérature réaliste et romantique, l’auteur de la Femme et le Pantin se rattache à la lignée des
brutale harmonie des caresses, la préoccupation constante, exclusive, de la femme et de l’amour, tels sont les motifs esse
e des caresses, la préoccupation constante, exclusive, de la femme et de l’amour, tels sont les motifs essentiels qui domi
ur, tels sont les motifs essentiels qui dominent son œuvre : ils sont de ceux que l’observation personnelle ne suffit pas
l y faut une documentation plus riche, plus humaine aussi. Un conteur de cette trempe se double nécessairement d’un érudit
us humaine aussi. Un conteur de cette trempe se double nécessairement d’ un érudit : celui-ci nourrit et fortifie son inspi
festement, non au labeur patient, appliqué, artificiel, des écrivains de pure imagination, mais à toute œuvre qui reflète
tion, mais à toute œuvre qui reflète avec précision la vie multiforme d’ une époque ou d’un homme. À ce titre, tout ce qui
te œuvre qui reflète avec précision la vie multiforme d’une époque ou d’ un homme. À ce titre, tout ce qui a le caractère d
me d’une époque ou d’un homme. À ce titre, tout ce qui a le caractère d’ une confession, d’une autobiographie, d’un journal
d’un homme. À ce titre, tout ce qui a le caractère d’une confession, d’ une autobiographie, d’un journal intime, que ce so
e, tout ce qui a le caractère d’une confession, d’une autobiographie, d’ un journal intime, que ce soit les Dialogues de Lu
d’une autobiographie, d’un journal intime, que ce soit les Dialogues de Lucien ou les Mémoires de Casanova, l’intéresse p
n journal intime, que ce soit les Dialogues de Lucien ou les Mémoires de Casanova, l’intéresse particulièrement. Tout réce
récemment encore ne trouvait-il pas le secret du manuscrit mystérieux de Legrand de Beauvais ? Quelles découvertes inatten
s révélations piquantes ne laisse pas espérer cette collection énorme de documents personnels, de lettres, de confidences,
e laisse pas espérer cette collection énorme de documents personnels, de lettres, de confidences, cette Histoire des femme
espérer cette collection énorme de documents personnels, de lettres, de confidences, cette Histoire des femmes que j’ai c
ue j’ai connues, dont l’auteur, en la dissimulant sous le voile épais d’ une ingénieuse cryptographie, semblait réserver la
énieuse cryptographie, semblait réserver la primeur à un esprit digne de la comprendre et de l’apprécier ! Si de cet énorm
e, semblait réserver la primeur à un esprit digne de la comprendre et de l’apprécier ! Si de cet énorme recueil d’indiscre
la primeur à un esprit digne de la comprendre et de l’apprécier ! Si de cet énorme recueil d’indiscrets bavardages doiven
t digne de la comprendre et de l’apprécier ! Si de cet énorme recueil d’ indiscrets bavardages doivent sortir quelque jour,
discrets bavardages doivent sortir quelque jour, sous la plume alerte de Pierre Louÿs, quelques nouvelles délicates, les M
Pierre Louÿs, quelques nouvelles délicates, les Mémoires énigmatiques de Legrand de Beauvais n’auront pas été écrits en va
matiques de Legrand de Beauvais n’auront pas été écrits en vain. Ceux de Casanova empruntent de même un intérêt nouveau et
eur particulière au roman qu’ils ont inspiré et que nous avons essayé de ramener à sa source. Archéologie, voyages. Ch.
-697 [695-696]. Nous retrouvons avec plaisir la Collection des villes d’ art célèbres avec Prague, de M. Léger, et surtout
ons avec plaisir la Collection des villes d’art célèbres avec Prague, de M. Léger, et surtout Palerme et Syracuse, de M. C
rt célèbres avec Prague, de M. Léger, et surtout Palerme et Syracuse, de M. Ch. Diehl. — De Syracuse, il reste peu de chos
ague, de M. Léger, et surtout Palerme et Syracuse, de M. Ch. Diehl. —  De Syracuse, il reste peu de chose, — les Latomies,
amphithéâtre romain, des fragments recueillis par les musées — à coté de quoi l’illustration en est réduite à reproduire :
à coté de quoi l’illustration en est réduite à reproduire : le temple de la Concorde à Agrigente, le théâtre et le temple
duire : le temple de la Concorde à Agrigente, le théâtre et le temple de Segeste, le théâtre de Taormine. « La moderne Syr
Concorde à Agrigente, le théâtre et le temple de Segeste, le théâtre de Taormine. « La moderne Syracuse, revenue à son îl
théâtre de Taormine. « La moderne Syracuse, revenue à son île étroite d’ Ortygie, n’est plus qu’une petite ville proprette
alcons élégants qui rappellent la Renaissance bordent les rues parées de larges dalles, où chaque tournant découvre une éc
r la mer ou bien sûr la vieille citadelle qui domine l’entrée du port de sa masse pittoresque et fière. » Or, ce qu’on vie
 » Or, ce qu’on vient chercher à Syracuse c’est surtout les souvenirs de la civilisation grecque et il faut véritablement
irs de la civilisation grecque et il faut véritablement avoir une âme d’ archéologue pour essayer de tirer parti de tous le
que et il faut véritablement avoir une âme d’archéologue pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pa
véritablement avoir une âme d’archéologue pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pans de murs qui
âme d’archéologue pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pans de murs qui se découvrent et des ru
e pour essayer de tirer parti de tous les fragments, de tous les pans de murs qui se découvrent et des ruines nombreuses q
de murs qui se découvrent et des ruines nombreuses que recèle le sol de la vieille ville afin de l’évoquer au temps de Hi
e le sol de la vieille ville afin de l’évoquer au temps de Hiéron II, de Denys l’ancien et de l’Expédition de Sicile. Le m
e ville afin de l’évoquer au temps de Hiéron II, de Denys l’ancien et de l’Expédition de Sicile. Le musée cependant offre
l’évoquer au temps de Hiéron II, de Denys l’ancien et de l’Expédition de Sicile. Le musée cependant offre une admirable co
pédition de Sicile. Le musée cependant offre une admirable collection de monnaies et dans la ville, les portails de S. Gio
e une admirable collection de monnaies et dans la ville, les portails de S. Giovanni et de Santa Lucia, les façades du pal
llection de monnaies et dans la ville, les portails de S. Giovanni et de Santa Lucia, les façades du palais Montalto et du
ies par Charles-Quint et la citadelle à laquelle reste attaché le nom de Georges Maniakès nous remémorent les guerres du x
s guerres du xvie  siècle. Palerme, au contraire, vit par le souvenir de la domination normande. C’est la chapelle Palatin
n des Ermites, San Cataldo, la Martorana, la Ziza et la Cuba, le dôme de Cefalù, San Spirito et la cathédrale qu’il faut c
rito et la cathédrale qu’il faut compléter avec le dôme et le cloître de Monréale, œuvre d’un art précieux, dans lequel on
le qu’il faut compléter avec le dôme et le cloître de Monréale, œuvre d’ un art précieux, dans lequel on reconnaît, unie au
r ainsi dire géométrique et en broderie des monuments arabes. Mais né d’ une volonté royale et d’une intention politique, c
et en broderie des monuments arabes. Mais né d’une volonté royale et d’ une intention politique, cet art ne devint jamais
forma vite. C’est au même ciseau que nous devons le candélabre pascal de la chapelle Palatine, les délicats chapiteaux du
pascal de la chapelle Palatine, les délicats chapiteaux du vestibule de la Ziza et ceux du cloître de Monréale. C’est le
e, les délicats chapiteaux du vestibule de la Ziza et ceux du cloître de Monréale. C’est le même principe de décoration, o
ule de la Ziza et ceux du cloître de Monréale. C’est le même principe de décoration, oiseaux affrontés, qu’ils soient paon
oiseaux affrontés, qu’ils soient paons ou faisans, qui dicte le thème de ces chapiteaux et celui des médaillons de mosaïqu
faisans, qui dicte le thème de ces chapiteaux et celui des médaillons de mosaïques de la Ziza et de la chambre dite du roi
dicte le thème de ces chapiteaux et celui des médaillons de mosaïques de la Ziza et de la chambre dite du roi Roger, au Pa
de ces chapiteaux et celui des médaillons de mosaïques de la Ziza et de la chambre dite du roi Roger, au Palais Royal. Co
x et parements byzantins, boiseries et plafonds, éclatantes mosaïques d’ étoiles semées sur les lambris ou s’enroulant au f
ût des colonnes, tout cela ne forme qu’un tout, une harmonie et l’art d’ une école. Les monuments peuvent être nés de pensé
ut, une harmonie et l’art d’une école. Les monuments peuvent être nés de pensées différentes. Ils ont été exécutés par les
êmes mains. Mais le jour où les Hohenstaufen succédèrent sur le trône de Sicile à la dynastie normande, fut pour Palerme l
ne de Sicile à la dynastie normande, fut pour Palerme le commencement de la décadence. La domination espagnole introduisit
nole introduisit ensuite en Sicile un art ronflant, tourmenté, chargé de sculptures, et les architectes qui, au xviie  siè
s et les sculpteurs qui décorèrent ses églises et ses palais vécurent d’ emprunts qu’ils firent à l’art de l’Italie contine
t ses églises et ses palais vécurent d’emprunts qu’ils firent à l’art de l’Italie continentale. Complet et bien présenté,
ls firent à l’art de l’Italie continentale. Complet et bien présenté, d’ une illustration heureuse et abondante, Palerme et
ésenté, d’une illustration heureuse et abondante, Palerme et Syracuse de M. Ch. Diehl est certainement un des meilleurs vo
et Syracuse de M. Ch. Diehl est certainement un des meilleurs volumes de la collection. Échos. Domus Augustana Mercur
ris dans sa fosse millénaire insoupçonnée, semble devoir changer plus d’ une orientation historique. La maison d’Auguste, m
e, semble devoir changer plus d’une orientation historique. La maison d’ Auguste, maintenant que la villa Mills, jusqu’ici
La maison d’Auguste, maintenant que la villa Mills, jusqu’ici demeure de religieuses, a été ouverte au public, attire vive
s. On sait que la villa Mills était construite sur l’emplacement même de la Domus Augustana. On a pu découvrir des fresque
ustana. On a pu découvrir des fresques très anciennes, qui ont permis de reconnaître sur les lieux où s’élève la villa, l’
connaître sur les lieux où s’élève la villa, l’église et le monastère de San-Cesario, dont on avait entièrement perdu les
opographie et l’histoire du Palatin au Moyen-Âge. Cette église servit de chapelle privée aux premiers empereurs chrétiens,
de chapelle privée aux premiers empereurs chrétiens, et eut la gloire de voir consacrer dans ses murs deux pontifes : sain
e remarque nous apprend que probablement le nom du saint était dérivé de celui de César, la chapelle étant destinée à un p
e nous apprend que probablement le nom du saint était dérivé de celui de César, la chapelle étant destinée à un privilège
vec la fête païenne Paliliæ, qui est célébrée le 21 avril en souvenir de la fondation de Rome. Il paraît en effet, selon M
nne Paliliæ, qui est célébrée le 21 avril en souvenir de la fondation de Rome. Il paraît en effet, selon M. G. Tommassetti
en effet, selon M. G. Tommassetti, que, dans la transformation rapide de l’Empire à ce moment de l’histoire du Christus im
mmassetti, que, dans la transformation rapide de l’Empire à ce moment de l’histoire du Christus imperat, les chrétiens zél
tiens zélés, afin de chasser le souvenir des vieux cultes, décidèrent de les remplacer par l’exercice des cultes qui, dans
autant que dans l’idéal religieux. On peut remarquer que la propriété de San-Cesario, sur la route Labicana, a été reconnu
été de San-Cesario, sur la route Labicana, a été reconnue comme celle de la villa de Jules César, dont parle Suétone, où l
souvenirs césariens. De même Sainte Marie Antiqua remplaça la mémoire de Vesta, et la Résurrection du Rédempteur celle d’H
remplaça la mémoire de Vesta, et la Résurrection du Rédempteur celle d’ Hercule, précurseur divin dans la fondation de Rom
ion du Rédempteur celle d’Hercule, précurseur divin dans la fondation de Rome. La même église de la maison d’Auguste fut l
d’Hercule, précurseur divin dans la fondation de Rome. La même église de la maison d’Auguste fut le sanctuaire où furent e
écurseur divin dans la fondation de Rome. La même église de la maison d’ Auguste fut le sanctuaire où furent exposées les i
tuaire où furent exposées les images authentiques des nouveaux Césars de Byzance.
37 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 »
ien des raisons, une importante histoire du Machiavélisme, plutôt que de Machiavel, dont le premier volume paraît aujourd’
iavel, dont le premier volume paraît aujourd’hui. Nous nous réservons de revenir avec quelque détail sur cette œuvre, lors
premier volume, Avant Machiavel, l’auteur a rassemblé tous les traits de « machiavélisme » dont abonde l’histoire des État
lui-même eut pour prédécesseurs quelques types déjà caractéristiques de politicantes italiens, tels que Castruccio Castra
e gros œuvre du livre se compose du récit, très étudié, des relations de Machiavel avec César Borgia, au moment le plus br
c César Borgia, au moment le plus brillant et le plus caractéristique de la carrière de celui-ci, lorsqu’il conquiert la R
au moment le plus brillant et le plus caractéristique de la carrière de celui-ci, lorsqu’il conquiert la Romagne, et négo
lorsqu’il conquiert la Romagne, et négocie avec Machiavel, secrétaire de la seigneurie de Florence, l’alliance de cette ré
rt la Romagne, et négocie avec Machiavel, secrétaire de la seigneurie de Florence, l’alliance de cette république. Dans un
e avec Machiavel, secrétaire de la seigneurie de Florence, l’alliance de cette république. Dans une dernière partie est ex
avait d’abord été théologique ; au quinzième siècle, avec les progrès de l’érudition, elle devient humaniste. Mais les hum
evient humaniste. Mais les humanistes condensent seulement la science de l’État en lieux communs empruntés de l’antiquité,
condensent seulement la science de l’État en lieux communs empruntés de l’antiquité, de même que les scolastiques s’étaie
ntés de l’antiquité, de même que les scolastiques s’étaient contentés de lieux communs théologiques. Cependant on ne peut
lisme humain, conçu dans l’observation aiguë des hommes et des choses de son temps, d’un César Borgia notamment, réalisme
conçu dans l’observation aiguë des hommes et des choses de son temps, d’ un César Borgia notamment, réalisme qui, appliqué
alisme profond. C’est, je ne dirai pas le goût, mais le sentiment vif de ce réalisme qui lui a inspiré son œuvre. À la bon
rlementaire. Il compare assez volontiers, nous assure-t-on, les chefs de parti du Palais-Bourbon (la comparaison est bien
is-Bourbon (la comparaison est bien flatteuse pour ceux-ci) aux chefs de bandes italiens qu’il a si bien étudiés. Il faut
andes italiens qu’il a si bien étudiés. Il faut s’attendre à trouver, de ce fait, un ragoût particulier dans les volumes s
iècle, Perrin Le peuple était gouverné avec douceur, mis à portée de satisfaire facilement à ses besoins ; en un mot,
tacles, qu’un gouvernement, grave d’ailleurs, mais qui avait des vues d’ édilité, prenait soin de multiplier ; aussi le peu
nt, grave d’ailleurs, mais qui avait des vues d’édilité, prenait soin de multiplier ; aussi le peuple de la capitale a-t-i
vait des vues d’édilité, prenait soin de multiplier ; aussi le peuple de la capitale a-t-il constamment manifesté un vérit
esprit national. Ce patriotisme avait plusieurs causes : l’antiquité de la république, de glorieux souvenirs, les moyens
Ce patriotisme avait plusieurs causes : l’antiquité de la république, de glorieux souvenirs, les moyens que le commerce of
ens que le commerce offrait pour subsister, et la singularité du site de Venise, qui ne permettait pas à ses citoyens de r
a singularité du site de Venise, qui ne permettait pas à ses citoyens de retrouver ailleurs les mêmes habitudes. Ainsi s’
. Ainsi s’exprime Daru, en son sérieux style empire qui porte le roi de habit brodé du haut fonctionnaire, au tome VII de
re qui porte le roi de habit brodé du haut fonctionnaire, au tome VII de son Histoire de Venise. Qui aurait dit qu’un mot,
roi de habit brodé du haut fonctionnaire, au tome VII de son Histoire de Venise. Qui aurait dit qu’un mot, qui se détache
Venise. Qui aurait dit qu’un mot, qui se détache dans cette grisaille de considérations académiques, le mot « singularité 
e considérations académiques, le mot « singularité » appliqué au site de Venise, serait devenu, au bout d’un siècle, à l’i
ise, serait devenu, au bout d’un siècle, à l’issue des accroissements de l’érudition et des apports de la couleur, le thèm
un siècle, à l’issue des accroissements de l’érudition et des apports de la couleur, le thème fécond, varié, inépuisable d
du charmant livre que voici : L’âme est hilare, remarque à son tour, de Venise, M. Philippe Monnier. On rit si gaiement.
C’est que rien que par elle-même déjà, Venise offre toute la drôlerie d’ un anachronisme. C’est une île et comme la plupart
mœurs bizarres, qui n’appartiennent qu’à elle, et frappent l’étranger de surprise. À l’homme du continent, tout apparaît c
l’homme du continent, tout apparaît curieux, singulier, divertissant, de cette civilisation lointaine aux formes imprévues
trouver ailleurs, et dans quel autre temps, un spectacle comme celui de cette immense création millénaire, Venise, de cet
n spectacle comme celui de cette immense création millénaire, Venise, de cette histoire qui, le long des siècles, accumule
our finir… en un éclat de rire ; qui fait servir les matériaux inouïs d’ une civilisation qu’un effort titanesque étendit s
tendit sur tout l’Orient… à l’ornement du carnaval où s’acheva la vie de la « cité joyeuse » ? M. Philippe Monnier a, sous
joyeuse » ? M. Philippe Monnier a, sous ce rapport, laissé peut-être de côté la moitié de son sujet, et je m’expliquerai
ilippe Monnier a, sous ce rapport, laissé peut-être de côté la moitié de son sujet, et je m’expliquerai bientôt là-dessus.
décrite (car rien de plus descriptif que ce livre) dans cette nuance d’ âme qui fut la sienne, singulière, mais heureuse e
gèreté harmonieuse ; dans cette nuance, composée, en sa claire unité, de légèreté, de festivité, de sensualité fine, de ga
ieuse ; dans cette nuance, composée, en sa claire unité, de légèreté, de festivité, de sensualité fine, de galanterie ingé
ette nuance, composée, en sa claire unité, de légèreté, de festivité, de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de ten
e, en sa claire unité, de légèreté, de festivité, de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de tendresse, d’esprit, de
légèreté, de festivité, de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de tendresse, d’esprit, de sens du comique et du men
estivité, de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de tendresse, d’ esprit, de sens du comique et du menu, avec la lar
de sensualité fine, de galanterie ingénieuse, de tendresse, d’esprit, de sens du comique et du menu, avec la largeur de so
e tendresse, d’esprit, de sens du comique et du menu, avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amou
d’esprit, de sens du comique et du menu, avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amour de la coule
du comique et du menu, avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amour de la couleur. C’est ceci qu
et du menu, avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amour de la couleur. C’est ceci qu’expriment
avec la largeur de son amour de la mélodie et de l’éclat de son amour de la couleur. C’est ceci qu’expriment au xviiie  si
ades et lestes choses ». Groupons les chapitres : les trois chapitres de psychologie générale : « La Vie légère » ; « les
Femmes, l’amour et le cavalier servant » ; le chapitre dédié aux gens d’ esprit, résumés en Gasparo Gozzi, le critique et g
large, plus humaine et cependant toujours essentiellement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces
ement vénitienne, de Goldoni ; le troisième montrant, dans les pièces de Carlo Gozzi, le retour à la vieille comédie itali
s et des Pantalons ; enfin, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont le
in, après une esquisse verveuse des aventures de Casanova, le tableau de la bourgeoisie, « dont les anciennes vertus se di
« admirable réserve sociale », mais qui n’a « jamais pris conscience de ses droits ». Et, par ailleurs, la noblesse est d
Et, par ailleurs, la noblesse est dissoute. Aussi quand c’est « fini de rire », quand arrive Bonaparte, le dur jeune homm
« fini de rire », quand arrive Bonaparte, le dur jeune homme à la vie de privations et d’efforts, « maigre, impérieux, tac
quand arrive Bonaparte, le dur jeune homme à la vie de privations et d’ efforts, « maigre, impérieux, taciturne », l’effon
ne », l’effondrement est-il soudain et total. J’y sens cependant plus de douleur que, tout étourdi des grelots de ce long
tal. J’y sens cependant plus de douleur que, tout étourdi des grelots de ce long carnaval secoués pendant quatre cents pag
tre cents pages, M. Monnier ne semble en avoir perçu. S’il y eut bien de l’indécence, ce fut aussi une scène noblement tra
ent tragique, que celle où l’ex-doge Ludovico Manini, le dernier doge de Venise, au moment de prêter serment d’obéissance
dovico Manini, le dernier doge de Venise, au moment de prêter serment d’ obéissance entre les mains de Pesaro, son propre c
e de Venise, au moment de prêter serment d’obéissance entre les mains de Pesaro, son propre compatriote devenu commissaire
saro, son propre compatriote devenu commissaire autrichien, fut saisi d’ une telle émotion qu’il tomba sans connaissance. J
pages du livre. Cette minute suprême y manque. C’est qu’aussi, plein de verve, d’invention même, dans le rendu des nuance
livre. Cette minute suprême y manque. C’est qu’aussi, plein de verve, d’ invention même, dans le rendu des nuances légères,
gères, spirituelles, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’ une civilisation de joie et de couleur enfermée da
, tendres, lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec
lumineuses, délicieusement singulières, d’une civilisation de joie et de couleur enfermée dans une île, — avec une éruditi
ition minutieuse et savoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop
avoureuse aidant, à chaque page, aux trouvailles de plume, — le style de ce livre ignore un peu trop (j’entends bien qu’il
u’il ne pouvait pas les constater au xviiie  siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité. Les
t pas les constater au xviiie  siècle) les grands côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité. Les patriciens de
côtés de l’histoire de Venise, la largeur, la gravité. Les patriciens de la Dominante ne se sont pas toujours dépêchés, po
a Dominante ne se sont pas toujours dépêchés, pour aller au Carnaval, de déserter la salle du Conseil, « la manche de leur
pour aller au Carnaval, de déserter la salle du Conseil, « la manche de leur habit d’Arlequin déjà passée ». De la Venise
Carnaval, de déserter la salle du Conseil, « la manche de leur habit d’ Arlequin déjà passée ». De la Venise héroïque à la
salle du Conseil, « la manche de leur habit d’Arlequin déjà passée ». De la Venise héroïque à la Venise carnavalesque, il
transition. Transition profonde et pathétique ! Tout un arrière-fond de mâles et graves fastes doit s’évoquer sous la fêt
nséparable, du sujet n’est point traitée. Cela n’empêche pas ce livre d’ être l’une des plus remarquables œuvres d’histoire
Cela n’empêche pas ce livre d’être l’une des plus remarquables œuvres d’ histoire pittoresque parues depuis quelque temps.
738-743. M. Lionello Venturi vient de faire paraître sur les Origines de la peinture vénitienne un important ouvrage analo
ar M. Sanpere y Miguel sur les quattrocentistes catalans. Cette sorte de travaux est particulièrement précieuse en ce qu’e
ce qu’elle résume et met au point en un seul volume toute une partie de l’histoire de l’art ; M. Lionello Venturi s’est p
sume et met au point en un seul volume toute une partie de l’histoire de l’art ; M. Lionello Venturi s’est parfaitement ac
l’histoire de l’art ; M. Lionello Venturi s’est parfaitement acquitté de cette tâche délicate. Il rappelle en son livre no
élicate. Il rappelle en son livre non seulement tout ce qui est connu de la vie des premiers Vénitiens, mais encore il cat
œuvres, et note les tableaux dont l’authenticité absolue peut servir de point de départ pour l’étude d’un peintre. La rep
et note les tableaux dont l’authenticité absolue peut servir de point de départ pour l’étude d’un peintre. La reproduction
nt l’authenticité absolue peut servir de point de départ pour l’étude d’ un peintre. La reproduction excellente de nombreus
point de départ pour l’étude d’un peintre. La reproduction excellente de nombreuses peintures facilite encore cette étude.
tte étude. L’école primitive vénitienne n’a du reste pas l’importance de l’école contemporaine florentine. Si un Antonio V
oitié du xive  siècle, c’est en disciple des Florentins. Les peintres de la lagune s’en tiennent à un mélange des traditio
n mélange des traditions byzantines et gothiques et le plus séduisant de ces artistes est sans doute le successeur de Paol
ues et le plus séduisant de ces artistes est sans doute le successeur de Paolo de Venise, ce Lorenzo Veneziano qui depuis
ur de Paolo de Venise, ce Lorenzo Veneziano qui depuis son polyptyque de l’Annonciation (1357) jusqu’à la Madone du Louvre
tre en ses figures un charme comparable à celui des anciennes vierges de Cologne. Après lui Stefano de Venise, Caterino, N
tout Donato, qui fait déjà preuve en sa collaboration au Couronnement de la Vierge de la collection Querini-Stampalia de g
qui fait déjà preuve en sa collaboration au Couronnement de la Vierge de la collection Querini-Stampalia de grandes qualit
ation au Couronnement de la Vierge de la collection Querini-Stampalia de grandes qualités de coloriste, puis un Jacobello
t de la Vierge de la collection Querini-Stampalia de grandes qualités de coloriste, puis un Jacobello Bonomo, un Niccolo d
iste, puis un Jacobello Bonomo, un Niccolo di Pietro épuisent la sève de cette première école locale que le seul contact d
ole locale que le seul contact du timide Guariento, venu probablement de Padoue, ne pouvait vivifier. C’est seulement au x
e pouvait vivifier. C’est seulement au xve  siècle que les influences de Gentile da Fabriano, de Jean d’Allemagne viennent
t seulement au xve  siècle que les influences de Gentile da Fabriano, de Jean d’Allemagne viennent renouveler l’art véniti
du Grand Conseil, entre 1411 et 1414, année où il se trouve à la cour de Pandolfo Malatesta. Michele di Matteo Lambertini
ces, de même que le délicieux anonyme qui a peint les quatre tableaux de la Salle des sept mètres au Louvre, représentant
bleaux de la Salle des sept mètres au Louvre, représentant des scènes de la vie de la Vierge et du Christ, artiste populai
la Salle des sept mètres au Louvre, représentant des scènes de la vie de la Vierge et du Christ, artiste populaire, habile
ire, habile à faire chanter les tons les plus exquis. Pisanello avait de son côté terminé sa fresque au même Palais des do
sans preuves décisives, voir dans un dessin du Louvre l’idée première de l’œuvre de Pisanello. La merveilleuse fresque de
s décisives, voir dans un dessin du Louvre l’idée première de l’œuvre de Pisanello. La merveilleuse fresque de San Fermo M
uvre l’idée première de l’œuvre de Pisanello. La merveilleuse fresque de San Fermo Maggiore, à Vérone, nous renseigne d’ai
ggiore, à Vérone, nous renseigne d’ailleurs suffisamment sur les dons de Pisanello et l’on y peut constater une affinité c
Pisanello et l’on y peut constater une affinité curieuse avec l’école de Cologne. C’est que Vérone par sa situation se rat
et M. Lionello Venturi a parfaitement noté ce rapprochement. Il y a de grandes ressemblances, écrit-il, entre l’art véro
ndes ressemblances, écrit-il, entre l’art véronais renouvelé et celui de maître Wilhelm et de l’école colonaise. Contempor
crit-il, entre l’art véronais renouvelé et celui de maître Wilhelm et de l’école colonaise. Contemporain d’Altichiero, maî
velé et celui de maître Wilhelm et de l’école colonaise. Contemporain d’ Altichiero, maître Wilhelm ne conçoit pas des scèn
l’harmonie des lignes architectoniques ; il ne peint que des tableaux d’ autel divisés en nombreux compartiments et de bon
e peint que des tableaux d’autel divisés en nombreux compartiments et de bon miniaturiste il devient ainsi un rénovateur d
x compartiments et de bon miniaturiste il devient ainsi un rénovateur de la peinture, en apportant un soin nouveau à la re
ueuses. Avec ces tendances, semblables en beaucoup de points à celles de Stefano da Zevio et de ses compagnons, il travail
ces, semblables en beaucoup de points à celles de Stefano da Zevio et de ses compagnons, il travaille au déclin du xive  s
r des relations directes entre les deux écoles, la chronologie oblige d’ admettre une influence de l’école colonaise sur la
entre les deux écoles, la chronologie oblige d’admettre une influence de l’école colonaise sur la véronaise. Un Jacobello
olonaise sur la véronaise. Un Jacobello del Fiore avec son allégorie de la Justice, un Michele Giambono plus encore avec
son polyptyque du Rédempteur à Venise et l’admirable Christ du musée de Padoue que lui attribue M. L. Venturi, continuent
e Jean d’Allemagne qui en 1444 signe avec Antonio Vivarini le Paradis de l’église San Pantaleone et qui peint avec le même
t avec le même Vénitien la Sainte-Sabine de San Zaccaria et la Madone de la galerie de Venise. Nul doute d’ailleurs que Je
Vénitien la Sainte-Sabine de San Zaccaria et la Madone de la galerie de Venise. Nul doute d’ailleurs que Jean d’Allemagne
it supérieur et grand dessinateur, allait à son tour faire son profit de ces enseignements divers et être le véritable pré
on profit de ces enseignements divers et être le véritable précurseur de la Renaissance. Sans doute élève lui-même de Gent
le véritable précurseur de la Renaissance. Sans doute élève lui-même de Gentile da Fabriano dont il fit un portrait de pr
s doute élève lui-même de Gentile da Fabriano dont il fit un portrait de profil aujourd’hui perdu, il fut à Ferrare le con
t de profil aujourd’hui perdu, il fut à Ferrare le concurrent heureux de Pisanello lui-même, pour obtenir la charge de por
e le concurrent heureux de Pisanello lui-même, pour obtenir la charge de portraitiste de Lionel d’Este. On ne saurait guèr
heureux de Pisanello lui-même, pour obtenir la charge de portraitiste de Lionel d’Este. On ne saurait guère contester aujo
uère contester aujourd’hui que l’effigie magistrale que Pisanello fit de ce prince, et qui est maintenant au musée de Berg
strale que Pisanello fit de ce prince, et qui est maintenant au musée de Bergame, ne soit, par la sûreté de la ligne, par
ce, et qui est maintenant au musée de Bergame, ne soit, par la sûreté de la ligne, par la largeur des plans, par le caract
par la sûreté de la ligne, par la largeur des plans, par le caractère de la physionomie, par la clarté de la présentation,
largeur des plans, par le caractère de la physionomie, par la clarté de la présentation, supérieure à un petit portrait c
uillé devant la Vierge et sans doute en raison des petites dimensions de la figure le peintre n’a pu la traiter avec la mê
’a pu la traiter avec la même netteté que Pisanello. Une autre Madone de Jacopo est au musée des Offices ; antérieure à ce
re à celle du Louvre, elle se détache sur un fond uni au lieu du fond de paysage rocheux qui servit pour la Madone de Lion
fond uni au lieu du fond de paysage rocheux qui servit pour la Madone de Lionel d’Este ; l’attitude, plus hiératique, est
it pour la Madone de Lionel d’Este ; l’attitude, plus hiératique, est d’ un grand effet décoratif ; les lignes et le modelé
atique, est d’un grand effet décoratif ; les lignes et le modelé sont d’ une remarquable beauté. Faut-il accorder encore au
encore au vieux Bellini, comme la fait M. L. Venturi, l’Annonciation de Brescia ? Les raisons que donne le critique font
ssinateur que l’artiste nous est aujourd’hui connu ; ses deux cahiers de dessins, celui du British Museum qui est le plus
t celui du Louvre lui donnent une importance spéciale dans l’histoire de l’art vénitien. On y peut voir en effet comment i
u Quattrocento, dit M. L. Venturi, n’offre une aussi grande abondance de dessins que lui et Pisanello. Les deux peintres,
isanello. Les deux peintres, qui pendant un certain temps eurent tant d’ affinité d’esprit, furent rivaux à la cour de Ferr
es deux peintres, qui pendant un certain temps eurent tant d’affinité d’ esprit, furent rivaux à la cour de Ferrare, et ils
ertain temps eurent tant d’affinité d’esprit, furent rivaux à la cour de Ferrare, et ils se distinguèrent de leurs contemp
d’esprit, furent rivaux à la cour de Ferrare, et ils se distinguèrent de leurs contemporains par leur caractère de précurs
re, et ils se distinguèrent de leurs contemporains par leur caractère de précurseurs. La réforme qu’ils tentèrent heureuse
vérité des costumes contemporains et la recherche agréable des motifs de genre, du côté de la reproduction incomparable de
s’allier Mantegna et que ses fils, Gentile le magistral portraitiste de Mahomet II et de Catherine Cornaro, et Giovanni l
a et que ses fils, Gentile le magistral portraitiste de Mahomet II et de Catherine Cornaro, et Giovanni le peintre des mad
erine Cornaro, et Giovanni le peintre des madones les plus charmantes de Venise, aient en même temps que Carpaccio préparé
dont on ignore toute la vie et dont on ne connaît qu’une œuvre, mais d’ une exquise beauté, la Madone de San Francesco del
dont on ne connaît qu’une œuvre, mais d’une exquise beauté, la Madone de San Francesco della Vigna, fut certes d’un exempl
ne exquise beauté, la Madone de San Francesco della Vigna, fut certes d’ un exemple profitable aux squarcionesques, Bartolo
e et son propre frère Bartolomeo. Celui-ci s’efforça comme Squarcione de donner aux chairs et aux étoffes un relief et une
étalliques. Son nom apparaît pour la première fois dans le polyptyque de Bologne peint en 1450 avec son frère aîné ; il y
59, Bartolomeo signe seul le Jean de Capistran du Louvre et la Madone de Murano. La Madone de Venise et celle du musée de
seul le Jean de Capistran du Louvre et la Madone de Murano. La Madone de Venise et celle du musée de Naples surtout valent
Louvre et la Madone de Murano. La Madone de Venise et celle du musée de Naples surtout valent par cette recherche ornemen
ntonio da Negroponte et poursuivie par Crivelli. Mais le chef-d’œuvre de Bartolomeo Vivarini est peut-être le triptyque de
ais le chef-d’œuvre de Bartolomeo Vivarini est peut-être le triptyque de San Giovanni in Bragora à Venise ; la largeur du
triptyque de San Giovanni in Bragora à Venise ; la largeur du dessin de la Madone centrale, la vivacité des couleurs en f
de la Madone centrale, la vivacité des couleurs en font une peinture de premier ordre. Un Quirizio da Murano, non plus qu
da Murano, non plus qu’un Antonio da Murano, ne sauront faire preuve d’ une égale puissance, mais celui-là conservera un s
sens décoratif charmant et le second s’approchera parfois du naturel d’ Alvise Vivarini. Alvise, fils d’Antonio, est le de
econd s’approchera parfois du naturel d’Alvise Vivarini. Alvise, fils d’ Antonio, est le dernier et le plus grand des trois
rois Vivarini. Influencé par Antonello de Messine, dont les portraits de la collection Trivulce et du Louvre sont universe
ion Trivulce et du Louvre sont universellement admirés, Alvise arriva de son côté à une force incomparable de modelé et à
sellement admirés, Alvise arriva de son côté à une force incomparable de modelé et à une synthèse magnifique des plans dan
res comme sa Sainte-Claire. Sa première peinture connue est la Madone de Montefiorentino ; celle de la galerie de Venise d
Sa première peinture connue est la Madone de Montefiorentino ; celle de la galerie de Venise date de 1480 ; il s’y montre
einture connue est la Madone de Montefiorentino ; celle de la galerie de Venise date de 1480 ; il s’y montre définitivemen
est la Madone de Montefiorentino ; celle de la galerie de Venise date de 1480 ; il s’y montre définitivement libéré de l’a
galerie de Venise date de 1480 ; il s’y montre définitivement libéré de l’ancien polyptyque à compartiments, les saints f
la Vierge un groupe heureusement disposé ; le dessin des figures est d’ une vérité et d’un naturel jusqu’alors ignorés. En
oupe heureusement disposé ; le dessin des figures est d’une vérité et d’ un naturel jusqu’alors ignorés. En 1488 Alvise pei
tableau pour la salle du Grand Conseil et l’année suivante sa Madone de l’église du Rédempteur : on y trouve encore ce go
ante sa Madone de l’église du Rédempteur : on y trouve encore ce goût de la réalité qui se manifeste dans la nature morte
es années du xvie  siècle et Marco Basaïti termina son Saint Ambroise de l’église Santa Maria de’ Frari. Carlo Crivelli es
oise de l’église Santa Maria de’ Frari. Carlo Crivelli est un artiste d’ exception. Entraîné par le mouvement squarcionesqu
d’exception. Entraîné par le mouvement squarcionesque, par l’exemple d’ Antonio da Negroponte et de Bartolomeo Vivarini, i
le mouvement squarcionesque, par l’exemple d’Antonio da Negroponte et de Bartolomeo Vivarini, il quitta Venise vers 1468,
a Venise vers 1468, c’est-à-dire trop tôt pour assister à l’évolution de ses contemporains, et il mourut dans les Marches
Marches vers 1493, sans avoir pu savoir comment, par les successeurs d’ Alvise, Cima da Conegliano, Bartolomeo Montagna et
rtolomeo Montagna et Giovanni Bonconsigli de Vicence, celui-ci auteur d’ une très belle Pietà, l’art vénitien allait s’unif
ne vie assez mouvementée ; en 1467, il avait été condamné à deux mois de prison et deux cents livres d’amende pour avoir e
467, il avait été condamné à deux mois de prison et deux cents livres d’ amende pour avoir enlevé Tarsia, femme de Francesc
prison et deux cents livres d’amende pour avoir enlevé Tarsia, femme de Francesco Cortese, et l’avoir tenue cachée plusie
cesco Cortese, et l’avoir tenue cachée plusieurs mois dans sa maison. De 1473 à 1482, il resta sans doute à Ascoli ; cette
sans doute à Ascoli ; cette même année, il alla peindre son triptyque de Camerino, maintenant à Brera, et revint à Ascoli
, maintenant à Brera, et revint à Ascoli en 1486 exécuter la commande de la grande Annonciation, qui est aujourd’hui à Lon
hui à Londres. S’il subit dans ses premières œuvres, dont les madones de Vérone et de la collection de Stuers à Paris sont
. S’il subit dans ses premières œuvres, dont les madones de Vérone et de la collection de Stuers à Paris sont le type, l’i
ses premières œuvres, dont les madones de Vérone et de la collection de Stuers à Paris sont le type, l’influence d’Antoni
érone et de la collection de Stuers à Paris sont le type, l’influence d’ Antonio de Negroponte et peut-être aussi celle de
le type, l’influence d’Antonio de Negroponte et peut-être aussi celle de Gregorio Schiavone, l’élève du Squarcione, dès so
si celle de Gregorio Schiavone, l’élève du Squarcione, dès son départ de Venise, sa personnalité se développa en toute ind
ersonnalité se développa en toute indépendance et le perfectionnement de sa technique ne subit guère d’arrêt. Crivelli occ
te indépendance et le perfectionnement de sa technique ne subit guère d’ arrêt. Crivelli occupe dans l’art vénitien une pla
logue à celle que tient Botticelli dans l’art florentin. L’hiératisme de ses vierges, la fidélité de ses représentations d
icelli dans l’art florentin. L’hiératisme de ses vierges, la fidélité de ses représentations de fruits, de fleurs et d’ois
ntin. L’hiératisme de ses vierges, la fidélité de ses représentations de fruits, de fleurs et d’oiseaux, le bel équilibre
ratisme de ses vierges, la fidélité de ses représentations de fruits, de fleurs et d’oiseaux, le bel équilibre décoratif d
s vierges, la fidélité de ses représentations de fruits, de fleurs et d’ oiseaux, le bel équilibre décoratif de sa composit
tations de fruits, de fleurs et d’oiseaux, le bel équilibre décoratif de sa composition, la richesse de son coloris nous s
d’oiseaux, le bel équilibre décoratif de sa composition, la richesse de son coloris nous séduisent infiniment. L’Annoncia
la richesse de son coloris nous séduisent infiniment. L’Annonciation de la National Gallery est à coup sûr un chef-d’œuvr
L’Annonciation de la National Gallery est à coup sûr un chef-d’œuvre d’ invention et de grâce, et même le côté douloureuse
de la National Gallery est à coup sûr un chef-d’œuvre d’invention et de grâce, et même le côté douloureusement caractéris
nvention et de grâce, et même le côté douloureusement caractéristique de sa Pietà du Vatican n’est pas pour nous déplaire.
l’une des plus belles ; l’artiste a ajouté à sa signature sa qualité d’ eques laureatus, dont l’avait honoré Ferdinando di
atus, dont l’avait honoré Ferdinando di Capua. Son nom d’ailleurs est de jour en jour remis en honneur, et M. Lionello Ven
38 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 »
Tome LXX, numéro 249, 1er novembre 1907 Les itinéraires de Stendhal Paul Léautaud. Tome LXX, numéro 249,
lles passa Stendhal au cours de son existence. On l’offre aux curieux de documents littéraires. Nota. — Chaque nom de vill
. On l’offre aux curieux de documents littéraires. Nota. — Chaque nom de ville est précédé, chaque fois qu’on l’a trouvée,
ta. — Chaque nom de ville est précédé, chaque fois qu’on l’a trouvée, de l’époque du séjour et suivi de la référence : Jou
récédé, chaque fois qu’on l’a trouvée, de l’époque du séjour et suivi de la référence : Journal de Stendhal, Souvenirs d’É
l’a trouvée, de l’époque du séjour et suivi de la référence : Journal de Stendhal, Souvenirs d’Égotisme, Vie de Henri Brul
e du séjour et suivi de la référence : Journal de Stendhal, Souvenirs d’ Égotisme, Vie de Henri Brulard, Correspondance iné
uivi de la référence : Journal de Stendhal, Souvenirs d’Égotisme, Vie de Henri Brulard, Correspondance inédite, Notice Rom
orrespondance inédite, Notice Romain Colomb, ou Supplément au Journal de Stendhal (Mercure de France, 15 octobre 1907). Qu
a aussi marqué à leur place les successives occupations ou fonctions de Beyle pendant ces itinéraires. PAUL LÉAUTAUD.
ble 1799 10 novemb. Paris, Not. Colomb. — Brulard Hôte de la famille Daru 1800 Paris Id. a
avril Dijon. Not. Colomb. — Brulard Commis aux intendances Campagne d’ Italie Genève. Not. Colomb. — Brulard Id. Id.
Id. Id. juin Milan. Not. Colomb. — Brulard Id. Id. 14 — Bataille de Marengo. Not. Colomb Id. Id. 18 — Milan. Not.
b. Id. Id. 1801 janvier Castel-Franco. Not. Colomb. Vie de garnison Id. — Vérone. Journal Id. avril Mi
lomb. — Journal. av.-déc. Paris. Journal. Souv. Égot. Démission de l’armée 1803 janv.-juin Paris. Souv.
ée 1803 janv.-juin Paris. Souv. Égot. — Journal Amateur de théâtre. Projets de littérature dramatique jui
janv.-juin Paris. Souv. Égot. — Journal Amateur de théâtre. Projets de littérature dramatique juillet-déc. Grenoble e
sept.-oct. Paris. Journal. octobre Mayence. Journal. Camp. de Prusse 14 — Iéna. Not. Colomb. Id. 26 — Ber
Colomb. Id. novembre Brunswick. Brulard. Intendant des domaines de l’Empereur à Brunswick Id. 1807 Brun
.-mars Paris. Journal Id. 5 avril Strasbourg. Corr. Id. Campagne de Vienne — Neubourg. Journal. Id. Id. 19 — Ing
toute l’année Paris. Not. Colomb. — Journal Auditeur au Conseil d’ État et Inspecteur du mobilier de la Couronne
lomb. — Journal Auditeur au Conseil d’État et Inspecteur du mobilier de la Couronne 1811 janv.-mai Paris. Co
Paris 6 juin Passage du Niémen. Not. Col. Intendant Campagne de Russie 27 juillet Ekatesberg. Souv. Égot. Id.
got. juin à sept. Milan. Corr. — Souv. Égot. 24 octobre Lac de Côme. Corr. 16 nov. Varèse. Corr. nov.-
 Corr. — Brulard. novembre Trieste. Not. Colomb. — Corr. Consul de France à Trieste 1831 janvier Triest
Civita-Vecchia (et Rome). Corr. — Not. Colomb. — Souv. Égot. Consul de France à Civita-Vecchia 1832 toute a
é) décembre Civita-Vecchia (et Rome). Not. Colomb. — Corr. Consul de France à Civita-Vecchia 1834 toute l
e). Not. Colomb. — Corr. Id. mai-déc. Paris. Not. Colomb. Consul de France à Civita-Vecchia (en congé) 1837
Paris Id. Verrières Id. 10 avril Fontainebleau Id. Itinéraire de Mémoires d’un Touriste 11 — Montargis Id. Id.
Verrières Id. 10 avril Fontainebleau Id. Itinéraire de Mémoires d’ un Touriste 11 — Montargis Id. Id. 12 — Neuvy
e Id. Id. — Briançon Id. Id. 23 — Grenoble Id. Id. 25 — Le Pont de Chaix Id. Id. 27 — Grenoble Id. Id. 1er sept.
in-déc. Civita-Vecchia (et Rome). Not. Colomb. — Corr. Id. Consul de France à Civita-Vecchia 1840 toute
lomb. — Corr. — Souv. Égot. Id. 8 octobre Florence. Corr. Consul de France à Civita-Vecchia (en congé) Genève. No
23 mars ; mort Id. Trois nouvelles Giovanni Papini (Traduit de l’italien par Mme F. Luchaire-Dauriac). Tome LXX
I Dans toute ma vie je n’ai parlé au Démon que cinq fois, mais de tous les hommes aujourd’hui vivants, c’est certai
jusqu’ici, est une figure excessivement suggestive et qui sort assez de l’ordinaire. Il est très grand et très pâle : il
ire. Il est très grand et très pâle : il est encore assez jeune, mais de cette jeunesse qui a trop vécu et qui est plus tr
plus triste que la vieillesse. Son visage, très blanc et allongé, n’a de particulier que la bouche mince, fermée et serrée
et se perd près de la racine des cheveux. Je n’ai jamais bien compris de quelle couleur sont ses yeux, parce que je n’ai j
couleur sont ses yeux, parce que je n’ai jamais pu les regarder plus d’ un instant, et je ne sais pas non plus de quelle c
jamais pu les regarder plus d’un instant, et je ne sais pas non plus de quelle couleur sont ses cheveux, parce qu’un gran
non plus de quelle couleur sont ses cheveux, parce qu’un grand bonnet de soie, qu’il n’ôte jamais, les cache complètement.
’il n’ôte jamais, les cache complètement. Il s’habille convenablement de noir, et ses mains sont impeccablement gantées. I
court, qu’il se décide à venir sur la terre. Un jour il me l’a avoué d’ un air triste : « Désormais les hommes ne m’intére
hommes ne m’intéressent plus. On les achète pour peu, mais ils valent de moins en moins. Ils n’ont ni moelle, ni âme, ni s
ont ni moelle, ni âme, ni souffle : peut-être n’auraient-ils même pas de sang assez rouge pour écrire le contrat d’usage. 
re n’auraient-ils même pas de sang assez rouge pour écrire le contrat d’ usage. » Malgré cela, quand il s’ennuie, à certain
de lui, le croyant un des leurs, souriant et soulevant leurs chapeaux d’ un air de tranquille assurance qui fait peur. Mais
e croyant un des leurs, souriant et soulevant leurs chapeaux d’un air de tranquille assurance qui fait peur. Mais moi je s
surance qui fait peur. Mais moi je sens toujours dans l’air le remous de son passage et je cherche à jouir de sa précieuse
ns toujours dans l’air le remous de son passage et je cherche à jouir de sa précieuse société. La conversation du Démon es
t la plus profitable et la plus agréable que je connaisse ; c’est une de celles qui font comprendre le monde, et surtout l
etits et gros traités qu’on peut lire à la bibliothèque universitaire de Heidelberg. Je n’ai jamais rencontré d’être plus
la bibliothèque universitaire de Heidelberg. Je n’ai jamais rencontré d’ être plus indulgent que le Diable. Il connaît si p
cela, Dieu fut généreusement clément à mon égard et me donna le moyen de suivre la carrière pour laquelle j’étais le mieux
lle j’étais le mieux fait. Bien qu’aujourd’hui, je me sois lassé même de celle-là, je n’ai pourtant pas de raisons de me p
’aujourd’hui, je me sois lassé même de celle-là, je n’ai pourtant pas de raisons de me plaindre ; je me serais ennuyé enco
i, je me sois lassé même de celle-là, je n’ai pourtant pas de raisons de me plaindre ; je me serais ennuyé encore bien plu
sein de la béatitude céleste. » Il est animé, même envers les hommes, d’ une certaine bonhomie un peu ironique, laquelle n’
nhomie un peu ironique, laquelle n’est pas exempte, il faut l’avouer, d’ un mépris convaincu, qu’il ne réussit pas toujours
réussit pas toujours à dissimuler. Il est, par métier, le tourmenteur de l’humanité ; mais une longue habitude l’a rendu m
le. Ce n’est plus le démon hirsute et monstrueux du Moyen-Âge, pourvu de queue et de cornes, qui allait caresser les vierg
plus le démon hirsute et monstrueux du Moyen-Âge, pourvu de queue et de cornes, qui allait caresser les vierges dans les
compris que la tentation est parfaitement inutile. Les hommes pèchent d’ eux-mêmes, naturellement et spontanément, sans qu’
nt d’eux-mêmes, naturellement et spontanément, sans qu’il soit besoin de les y appeler et de les y exciter. Il les laisse
rellement et spontanément, sans qu’il soit besoin de les y appeler et de les y exciter. Il les laisse en paix et ils coure
si ne les considère-t-il plus comme des ennemis à vaincre, mais comme de bons et fidèles sujets, disposés à payer leurs im
et fidèles sujets, disposés à payer leurs impôts sans se faire prier. De là lui est née, ces derniers temps, pour nous aut
us et l’au-delà. II Je l’ai rencontré la dernière fois dans une de ces rues solitaires qui environnent Florence, enc
s solitaires qui environnent Florence, encaissées entre des murs gris d’ où jaillissent des branches d’oliviers. Il chemina
lorence, encaissées entre des murs gris d’où jaillissent des branches d’ oliviers. Il cheminait tout en lisant un petit liv
branches d’oliviers. Il cheminait tout en lisant un petit livre relié de noir, et riait à part lui, comme lui seul sait ri
 : c’est la Bible, et je la relis de temps en temps quand j’ai besoin de me remettre de bonne humeur. Celle que je lis mai
le, et je la relis de temps en temps quand j’ai besoin de me remettre de bonne humeur. Celle que je lis maintenant est en
ais en train de relire, pour la millième fois, les premiers chapitres de la Genèse, et vous comprenez bien pourquoi. J’ai
illies gravures, dressant ma tête noirâtre vers le corps humide et nu de la charmante Ève. Mais c’est vraiment dommage que
et nu de la charmante Ève. Mais c’est vraiment dommage que l’histoire de la tentation ait été ainsi altérée par les histor
e de la tentation ait été ainsi altérée par les historiens serviteurs de Dieu. Un jour ou l’autre, si j’ai le temps, je fe
. Un jour ou l’autre, si j’ai le temps, je ferai une édition corrigée de la Bible, et non seulement corrigée, mais augment
rrigée, mais augmentée, car les saints et pieux écrivains ont éprouvé de la répugnance à écrire trop souvent mon nom et on
ire trop souvent mon nom et ont laissé dans l’obscurité quelques-unes de mes plus belles entreprises. « Pour en revenir à
êtes celui auquel on peut dire ce qu’aucun homme ne pourrait imaginer de lui-même. Je vous confesserai donc que je ne fus,
pour l’inciter à goûter au fruit défendu, je n’avais aucune intention de faire tomber les hommes en disgrâce. Mon seul des
ention de faire tomber les hommes en disgrâce. Mon seul dessein était de me venger de Jéhovah qui, à ce que je croyais, m’
re tomber les hommes en disgrâce. Mon seul dessein était de me venger de Jéhovah qui, à ce que je croyais, m’avait indigne
avait indignement traité. Je voulais, en un mot, lui créer des rivaux de sa puissance, et c’est pourquoi je n’avais aucune
des rivaux de sa puissance, et c’est pourquoi je n’avais aucune envie de mentir quand je disais à Ève : « Mangez de ces fr
oi je n’avais aucune envie de mentir quand je disais à Ève : « Mangez de ces fruits et vous serez semblables à Dieu. » « J
que la vérité pure et simple. En effet l’arbre défendu était l’arbre de la science, l’arbre de la sagesse, non seulement
simple. En effet l’arbre défendu était l’arbre de la science, l’arbre de la sagesse, non seulement du bien et du mal, comm
et du mal, comme dit le Juif, mais du vrai et du faux, du visible et de l’invisible, du ciel et de la terre, des êtres an
if, mais du vrai et du faux, du visible et de l’invisible, du ciel et de la terre, des êtres animés et des esprits. Et vou
e voulais-je aucunement tromper les hommes en leur indiquant le moyen de se rendre semblables à Jéhovah. Mon intérêt était
dans le trouble où elle se trouvait, ne s’aperçut pas que les fruits de l’arbre étaient nombreux et différents les uns de
s ; elle n’entendit pas ce que je lui disais : qu’il ne suffisait pas d’ en manger quelques-uns, mais qu’il fallait dépouil
Au lieu de cela, après en avoir mangé un, elle n’eut pas la présence d’ esprit de cueillir et manger rapidement tous les a
de cela, après en avoir mangé un, elle n’eut pas la présence d’esprit de cueillir et manger rapidement tous les autres ; i
rapidement tous les autres ; il arriva donc que Jéhovah eut le temps de se rendre compte du danger et d’y parer immédiate
arriva donc que Jéhovah eut le temps de se rendre compte du danger et d’ y parer immédiatement par l’exil à perpétuité. Si
par l’exil à perpétuité. Si Adam et Ève avaient mangé tous les fruits de l’arbre merveilleux, le Grand Vieillard n’aurait
e l’arbre merveilleux, le Grand Vieillard n’aurait plus eu le pouvoir de les chasser hors du Paradis. Ils eussent été des
eussent été des Dieux contre Dieu, et aucun ange, si bien armé fût-il d’ épées flamboyantes, n’aurait pu les mettre en fuit
r la terre, et je ne vous rappellerai pas une fois de plus la légende d’ Alexandre et du pirate pour vous démontrer comme q
. « L’homme, en ce jour lointain, perdit donc une magnifique occasion de devenir Dieu, et moi je perdis une de mes chances
it donc une magnifique occasion de devenir Dieu, et moi je perdis une de mes chances de retour au Ciel. Mais je crois, mon
nifique occasion de devenir Dieu, et moi je perdis une de mes chances de retour au Ciel. Mais je crois, mon excellent ami,
Démon, je crois que vous seriez encore à temps pour finir les fruits de l’arbre, vous seriez encore à temps pour devenir
iez encore à temps pour devenir des Dieux. Vous ne vous souvenez plus de la route du Paradis terrestre, mais je sais que q
s de la route du Paradis terrestre, mais je sais que quelques graines de cet arbre s’en sont échappées et sont déjà pleine
uelques graines de cet arbre s’en sont échappées et sont déjà pleines de vie. Il s’agit de les rechercher parmi vos forêts
cet arbre s’en sont échappées et sont déjà pleines de vie. Il s’agit de les rechercher parmi vos forêts, de les soigner,
nt déjà pleines de vie. Il s’agit de les rechercher parmi vos forêts, de les soigner, de les émonder, jusqu’à ce qu’elles
de vie. Il s’agit de les rechercher parmi vos forêts, de les soigner, de les émonder, jusqu’à ce qu’elles donnent une fois
supérieurs me l’interdisent. Il faut que vous en retrouviez la trace de vous-mêmes avec patience et persévérance. Et aver
parut plus sombre. Après s’être arrêté quelques instants, comme saisi de quelque pensée soudaine, il continua son chemin e
imer…… Depuis que Don Juan a pris femme, il est presque impossible de le rencontrer hors de chez lui, — surtout le soir
atarrhe obstiné, désormais chronique, le tiennent éloigné du monde et de ses pompes. Pourtant, un soir de mars, je vis Don
que, le tiennent éloigné du monde et de ses pompes. Pourtant, un soir de mars, je vis Don Juan Tenorio causer, dans un lie
c Jean Buttadeo, dit le Juif Errant. Au milieu de la ridicule majesté d’ une brasserie à l’allemande, sous un globe électri
jeunes gens anémiques et ennuyés qui étaient là, désœuvrés, et buvant de la bière, tout autour d’eux. Les deux apparitions
ennuyés qui étaient là, désœuvrés, et buvant de la bière, tout autour d’ eux. Les deux apparitions légendaires avaient bu l
café, et ne paraissaient pas songer qu’il y ait au monde des amateurs de folklore et des professeurs de poésie comparée. I
nger qu’il y ait au monde des amateurs de folklore et des professeurs de poésie comparée. Ils vivaient et parlaient comme
les m’arrivèrent distinctes et compréhensibles dès que je m’approchai de la table de fer à laquelle ils étaient assis. Une
rent distinctes et compréhensibles dès que je m’approchai de la table de fer à laquelle ils étaient assis. Une chaise étai
er à laquelle ils étaient assis. Une chaise était encore libre auprès d’ eux et je m’y installai. Les deux vieillards n’int
egardèrent à peine à la dérobée, en souriant, comme si j’étais un ami d’ enfance qu’ils eussent quitté peu d’instants aupar
souriant, comme si j’étais un ami d’enfance qu’ils eussent quitté peu d’ instants auparavant. « Ce n’est pas facile, non, c
facile, non, ce n’est pas facile — affirmait énergiquement Don Juan — de donner une explication de mon histoire et je mour
facile — affirmait énergiquement Don Juan — de donner une explication de mon histoire et je mourrai peut-être avant que l’
on histoire et je mourrai peut-être avant que l’on découvre le secret de ma vie. J’ai été quelquefois dans les théâtres où
faits, et j’ai ri plus que les autres à ces parodies naïves qui font de moi un insatiable libertin, pétri de luxure et de
s à ces parodies naïves qui font de moi un insatiable libertin, pétri de luxure et de vanité, et finalement entraîné en En
ies naïves qui font de moi un insatiable libertin, pétri de luxure et de vanité, et finalement entraîné en Enfer par la ve
té, et finalement entraîné en Enfer par la vengeance du Commandeur et de Dieu. Oh ! la douce, si douce chose que n’être pa
deur et de Dieu. Oh ! la douce, si douce chose que n’être pas compris de ces rois du parterre ! Pas même Molière, qui pour
nnel, fictif, tout cela, mais rien que cela, a été vu par les auteurs de tragicomédies et de poèmes. Un séducteur pittores
ela, mais rien que cela, a été vu par les auteurs de tragicomédies et de poèmes. Un séducteur pittoresque, un cavalier fan
s grands révélateurs du cœur humain n’a découvert la cause désespérée de toutes mes aventures ; pas un seul n’a deviné que
lgré moi, et volage contre mon désir. Si je pouvais évoquer les nuits de ma première adolescence, lorsqu’avant de m’endorm
its de ma première adolescence, lorsqu’avant de m’endormir j’essayais d’ imaginer, de décider ce que devait être ma vie ! J
emière adolescence, lorsqu’avant de m’endormir j’essayais d’imaginer, de décider ce que devait être ma vie ! Jamais il n’y
d’imaginer, de décider ce que devait être ma vie ! Jamais il n’y eut d’ enfant plus doux et plus pur que moi. Je songeais
l’amour comme à une chose sacrée et la femme était pour moi une sorte de mystérieuse récompense qui m’attendait au seuil d
pour moi une sorte de mystérieuse récompense qui m’attendait au seuil de ma jeunesse. Et la jeunesse arriva, et le printem
iles tremblèrent, et les arbres reverdirent et les femmes se vêtirent de leurs belles robes claires. Mais l’amour ne vint
ur ne vint pas. L’amour resta pour moi un mot… Je ne ressentis aucune de ces palpitations qui font pâlir brusquement les v
tions qui font pâlir brusquement les visages des hommes. Je n’eus pas de sursauts et de frissons à la vue d’un cher visage
pâlir brusquement les visages des hommes. Je n’eus pas de sursauts et de frissons à la vue d’un cher visage, au son d’une
visages des hommes. Je n’eus pas de sursauts et de frissons à la vue d’ un cher visage, au son d’une voix chère. Mes sens
’eus pas de sursauts et de frissons à la vue d’un cher visage, au son d’ une voix chère. Mes sens s’éveillèrent, mais mon c
œur resta calme, tranquille, réglé comme auparavant. J’avais le désir de l’amour, mais non le pouvoir d’aimer. Je sentis a
lé comme auparavant. J’avais le désir de l’amour, mais non le pouvoir d’ aimer. Je sentis alors que je n’aimerais jamais, q
is, que je ne pourrais jamais connaître les égarements et les ardeurs de la passion. Je sentis alors que je pourrais possé
s que je pourrais posséder des femmes, que je pourrais me faire aimer d’ elles, mais que je ne réussirais pas une seule min
premiers temps, je ne voulus pas croire à l’impossibilité où j’étais d’ aimer et je cherchai par tous les moyens à démenti
es premières expériences. Car je croyais à la beauté et à la grandeur de l’amour et je ne voulais pas que les femmes fusse
ertissement. Je cherchai donc à créer en moi, à tout prix, la passion de laquelle je me sentais incapable spontanément ; j
passion de laquelle je me sentais incapable spontanément ; j’essayai de toutes les méthodes pour être, moi aussi, fût-ce
être, moi aussi, fût-ce une seule fois, enveloppé par la flamme folle de l’amour. « Je crus que je pourrais y parvenir en
étais déjà épris, espérant qu’à force de répéter certaines paroles et de faire certains actes je ferais naître en moi auss
tre en moi aussi le sentiment auquel ces paroles et ces actes servent d’ expression chez autrui. En conséquence, je feignis
, les confidences les plus ardentes, les morceaux les plus passionnés de la lyrique passionnelle — je baisai, je caressai,
lyrique passionnelle — je baisai, je caressai, je soupirai, je passai de longues heures sous une fenêtre ; j’attendis des
attendis des nuits entières, enveloppé dans mon manteau, l’apparition d’ une lumière connue, j’écrivis des lettres insensée
ue, j’écrivis des lettres insensées, je me forçai à verser des larmes d’ émotion et je finis par me compromettre aux yeux d
s, et sur les livres les plus célèbres. Je continuai à être incapable de véritable amour ; je dus reconnaître cent fois, c
tre cent fois, chaque jour, à chaque instant, ma radicale impuissance d’ aimer. « C’est alors que commença ma vie légendair
aimer. « C’est alors que commença ma vie légendaire, celle qui a fait de moi le type du libertin inconstant. Jusqu’alors j
oi le type du libertin inconstant. Jusqu’alors j’étais resté pur même de corps, et j’avais cherché de toute mon âme cette
tant. Jusqu’alors j’étais resté pur même de corps, et j’avais cherché de toute mon âme cette affection puissante et terrib
. Mais en face de mon incapacité passionnelle je n’eus pas le courage de me résigner. Je voulus encore et pendant toute ma
tré la femme qui devait faire sourdre et jaillir la source intérieure de ma passion. Et je me mis à chercher désespérément
toujours inquiet, infatigable, triste, mécontent ; toujours à l’affût de cette femme unique, de cette libératrice inconnue
igable, triste, mécontent ; toujours à l’affût de cette femme unique, de cette libératrice inconnue, qui devait exister qu
mes qui moururent pour moi… et jamais je n’eus la joie et la surprise de trouver celle qui devait faire battre mon cœur et
faire battre mon cœur et désemparer mou esprit. Je possédai le corps de femmes innombrables, et sentit battre sur ma poit
dai le corps de femmes innombrables, et sentit battre sur ma poitrine d’ innombrables cœurs d’amantes, et pas même une heur
s innombrables, et sentit battre sur ma poitrine d’innombrables cœurs d’ amantes, et pas même une heure je ne fus capable d
innombrables cœurs d’amantes, et pas même une heure je ne fus capable de mêler mon âme à l’âme de qui m’aimait. J’étais au
tes, et pas même une heure je ne fus capable de mêler mon âme à l’âme de qui m’aimait. J’étais auprès d’elles l’intelligen
fus capable de mêler mon âme à l’âme de qui m’aimait. J’étais auprès d’ elles l’intelligence froide, insensible, lucide ;
gence froide, insensible, lucide ; intéressé seulement par les formes de leurs membres et par les gentilles curiosités de
ement par les formes de leurs membres et par les gentilles curiosités de leurs petites âmes ardentes. Je les regardais dan
les regardais dans les yeux — yeux noirs, yeux bleus, yeux gris, yeux de spasme et de passion — et je voyais se refléter e
dans les yeux — yeux noirs, yeux bleus, yeux gris, yeux de spasme et de passion — et je voyais se refléter en eux mon vis
is se refléter en eux mon visage, et je voyais briller en eux la joie de me sentir près d’elles, et cependant mes yeux ne
eux mon visage, et je voyais briller en eux la joie de me sentir près d’ elles, et cependant mes yeux ne se voilèrent pas u
isir du corps et méprisait l’amour. Au lieu de cela, je passais ainsi de femme en femme, d’aventure en aventure, à la rech
prisait l’amour. Au lieu de cela, je passais ainsi de femme en femme, d’ aventure en aventure, à la recherche de l’amour un
ssais ainsi de femme en femme, d’aventure en aventure, à la recherche de l’amour unique, et mon inconstance était faite de
ure, à la recherche de l’amour unique, et mon inconstance était faite de ma persévérance à le vouloir rencontrer, et mon c
vérance à le vouloir rencontrer, et mon caprice naissait du désespoir de ne pas le trouver. On crut que je m’amusais, alor
ne pas le trouver. On crut que je m’amusais, alors que j’étais triste de mes vaines recherches ; on dit que j’étais cruel,
imer une seule pour toujours, et on s’imagina que je voulais me jouer de toutes. On ne vit pas, sous l’apparente légèreté
s, sous l’apparente légèreté du cavalier volage, toute la triste rage de l’amant repoussé par l’amour. De nombreux cœurs d
avalier volage, toute la triste rage de l’amant repoussé par l’amour. De nombreux cœurs de femmes souffrirent par ma faute
ute la triste rage de l’amant repoussé par l’amour. De nombreux cœurs de femmes souffrirent par ma faute, mais aucune ne c
s les larmes et les sanglots des abandons, toute l’amère désespérance de mon âme inassouvie par les chairs tendres et les
par les chairs tendres et les rapides bonnes fortunes. Sous le masque de ma légende se cache le sourire amer de celui qui
onnes fortunes. Sous le masque de ma légende se cache le sourire amer de celui qui fut aimé et ne réussit pas à aimer. » L
e vieux séducteur se tut alors et l’autre vieillard commença à parler d’ une voix lointaine : « Ce que tu as dit est peut-ê
t terrible. Mais tu n’as dit que la raison intérieure, la préhistoire de ta légende et tu n’as offert aucune interprétatio
ppris à méditer ; moi qui suis devenu comme Œdipe errant, déchiffreur d’ énigmes et philosophe tragique, je vois bien quel
nigmes et philosophe tragique, je vois bien quel enseignement ressort de ta lamentable histoire. Ce que les hommes ont vou
les hommes ont voulu condamner et tuer en ta personne, c’est l’amour de la diversité, l’amour du changement. Devant tes i
ement. Devant tes innombrables amours, devant la mobilité perpétuelle de tes goûts et de tes désirs, ils ont dressé la bla
s innombrables amours, devant la mobilité perpétuelle de tes goûts et de tes désirs, ils ont dressé la blanche et rigide s
t rigide statue du Commandeur, véritable symbole, dirait un logicien, de l’immobile concept opposé à la continuelle variab
n logicien, de l’immobile concept opposé à la continuelle variabilité de l’intuition. Et c’est pour cela, ô Don Juan, que
agabondage éternel, parce qu’ils s’imaginaient que changer sans cesse de pays, voir sans cesse des choses nouvelles, n’avo
sans cesse de pays, voir sans cesse des choses nouvelles, n’avoir pas de demeure fixe, une tanière stable de sa naissance
des choses nouvelles, n’avoir pas de demeure fixe, une tanière stable de sa naissance à sa mort, était la plus grande malé
e sa naissance à sa mort, était la plus grande malédiction pour l’âme d’ un homme. Moi, au contraire, j’ai converti leur pu
rti leur punition en bénédiction ; je me suis fait une âme magnifique de voyageur, d’explorateur, de pèlerin, de chevalier
tion en bénédiction ; je me suis fait une âme magnifique de voyageur, d’ explorateur, de pèlerin, de chevalier errant, de g
tion ; je me suis fait une âme magnifique de voyageur, d’explorateur, de pèlerin, de chevalier errant, de globe trotter di
suis fait une âme magnifique de voyageur, d’explorateur, de pèlerin, de chevalier errant, de globe trotter dilettante, et
gnifique de voyageur, d’explorateur, de pèlerin, de chevalier errant, de globe trotter dilettante, et je vis ainsi, dans l
versité et le perpétuel changement, une vie autrement riche que celle de mes juges et de mes bourreaux. Moi et toi, Don Ju
rpétuel changement, une vie autrement riche que celle de mes juges et de mes bourreaux. Moi et toi, Don Juan, nous sommes
uges et de mes bourreaux. Moi et toi, Don Juan, nous sommes les héros de la diversité et de la mutabilité, et les dévots d
reaux. Moi et toi, Don Juan, nous sommes les héros de la diversité et de la mutabilité, et les dévots de la maison unique
s sommes les héros de la diversité et de la mutabilité, et les dévots de la maison unique et de la femme unique ont voulu
a diversité et de la mutabilité, et les dévots de la maison unique et de la femme unique ont voulu nous cracher à la face
uan n’écoutait pas le voyageur sentencieux, et à peine celui-ci cessa de parler qu’il reprit pour son propre compte : « So
essa de parler qu’il reprit pour son propre compte : « Sous le masque de ma légende, il y a peut-être un sourire, un souri
amer, mais dans mon cœur il n’y a que l’angoisse toujours renouvelée de mes désillusions. Désormais je suis vieux et je n
r. Dans aucun chemin, la femme que je cherchais n’est venue au-devant de moi, et quand la vieillesse est venue, quand j’ai
devant de moi, et quand la vieillesse est venue, quand j’ai eu besoin de repos et de soins, je n’ai trouvé qu’une pauvre s
i, et quand la vieillesse est venue, quand j’ai eu besoin de repos et de soins, je n’ai trouvé qu’une pauvre servante qui
epos et de soins, je n’ai trouvé qu’une pauvre servante qui ait voulu de mon nom. Et Don Juan maintenant vit parmi ses sou
nant vit parmi ses souvenirs morts et ses espérances inutiles, et n’a d’ autre plaisir que celui d’allumer son feu avec que
rs morts et ses espérances inutiles, et n’a d’autre plaisir que celui d’ allumer son feu avec quelque lettre passionnée et
le point de tirer encore quelque conclusion philosophique des paroles de Don Juan, mais à ce moment un petit homme obséqui
de Don Juan, mais à ce moment un petit homme obséquieux, tout habillé de noir, et marqué d’une verrue sur la joue gauche,
ce moment un petit homme obséquieux, tout habillé de noir, et marqué d’ une verrue sur la joue gauche, vint nous annoncer
ue gauche, vint nous annoncer que la brasserie fermait, Don Juan tira de sa bourse une large pièce d’or, mais le petit hom
que la brasserie fermait, Don Juan tira de sa bourse une large pièce d’ or, mais le petit homme la regarda et la refusa. C
d’or, mais le petit homme la regarda et la refusa. C’était un doublon d’ Espagne de 1662. Jean Buttadeo, plus pratique, sor
le petit homme la regarda et la refusa. C’était un doublon d’Espagne de 1662. Jean Buttadeo, plus pratique, sortit de sa
it un doublon d’Espagne de 1662. Jean Buttadeo, plus pratique, sortit de sa poche une pièce d’argent, la fit sonner sur la
e de 1662. Jean Buttadeo, plus pratique, sortit de sa poche une pièce d’ argent, la fit sonner sur la table, et, tous trois
I Uniquement afin de revoir mon visage dans un bassin mort, plein de feuilles mortes, au fond d’un jardin stérile, pou
oir mon visage dans un bassin mort, plein de feuilles mortes, au fond d’ un jardin stérile, pour cela seulement, alors, je
n jardin stérile, pour cela seulement, alors, je m’arrêtai après tant d’ années dans la petite capitale. — Quand j’en fus t
petite capitale. — Quand j’en fus tout près, je ne pensais pas avoir d’ autre maison que celle-là. Revenant du bord de la
je ne pensais pas avoir d’autre maison que celle-là. Revenant du bord de la mer, des grandes villes de la côte, j’éprouvai
e maison que celle-là. Revenant du bord de la mer, des grandes villes de la côte, j’éprouvais le désir de choses cachées,
u bord de la mer, des grandes villes de la côte, j’éprouvais le désir de choses cachées, de rues étroites, de murs silenci
es grandes villes de la côte, j’éprouvais le désir de choses cachées, de rues étroites, de murs silencieux un peu noircis
de la côte, j’éprouvais le désir de choses cachées, de rues étroites, de murs silencieux un peu noircis par la pluie. Tout
j’ai toujours cru qu’il y a des villes qui, elles aussi, sont exilées de leur véritable patrie) — sans fleuve, sans tour,
, et près de ce puits une fontaine et sur chaque fontaine un guerrier de terre cuite, peinturluré de bleu céleste et de ro
ntaine et sur chaque fontaine un guerrier de terre cuite, peinturluré de bleu céleste et de rouge pâle. Je me l’appelais a
e fontaine un guerrier de terre cuite, peinturluré de bleu céleste et de rouge pâle. Je me l’appelais aussi la maison où j
le. Je me l’appelais aussi la maison où j’habitais pendant les années de mon noviciat scientifique. Mes fenêtres ne donnai
fermé entre les maisons, où il y avait, dans un coin, un bassin ceint de rochers artificiels. Personne ne s’occupait de ce
coin, un bassin ceint de rochers artificiels. Personne ne s’occupait de ce jardin, le vieux propriétaire était mort et sa
mme des coquettes. Le bassin était mort aussi par sa faute. Aucun jet d’ eau ne s’élançait plus de son sein. L’eau semblait
sin était mort aussi par sa faute. Aucun jet d’eau ne s’élançait plus de son sein. L’eau semblait aussi immobile et lasse
le et lasse que si elle eût été la même depuis un nombre considérable d’ années. Du reste les feuilles des arbres la couvra
là pendant des automnes mythiquement lointains. Ce jardin fut le lieu de mes joies tant que j’habitai la petite capitale.
es joies tant que j’habitai la petite capitale. J’avais la permission d’ y aller à toute heure ; quand les maîtres ne me ré
je m’asseyais avec un livre auprès du bassin ; quand j’étais fatigué de lire et que le jour tombait, je cherchais à voir
l’eau dormante pour l’éternité. II Et c’est pourquoi je courus de suite au jardin, à peine fus-je arrivé dans la pe
es femmes courtes et jaunes, aux coiffes froissées ; et les guerriers de terre cuite, inutiles et ridicules, s’appuyaient
sage dans l’eau et je m’aperçus qu’il était différent, bien différent de celui que je me rappelais si nettement. L’enchant
, du lieu, me ressaisit. Je m’assis sur un des rochers artificiels et de la main je remuai les feuilles mortes pour faire
emblait un peu. Je tournai encore les yeux vers le bassin et regardai de nouveau son image réfléchie sur le fond sombre. E
au son image réfléchie sur le fond sombre. En un instant je m’aperçus de la vérité : son image ressemblait parfaitement à
é et j’aurais certainement crié comme un homme enfermé dans le cercle d’ une invincible obsession. Mais désormais j’avais a
comme si j’étais nouveau pour lui et répondit après quelques moments d’ hésitation : « Je voudrais rester un peu avec toi.
savais que tu reviendrais. Tu avais laissé la partie la plus subtile de ton âme dans l’eau de ce bassin, et c’est de cett
rais. Tu avais laissé la partie la plus subtile de ton âme dans l’eau de ce bassin, et c’est de cette âme que j’ai vécu ju
a partie la plus subtile de ton âme dans l’eau de ce bassin, et c’est de cette âme que j’ai vécu jusqu’à ce jour. Mais à p
é à toi, vivant avec toi, t’écoutant me raconter ce que tu as récolté de tes vies de ces dernières années. Je suis comme t
ant avec toi, t’écoutant me raconter ce que tu as récolté de tes vies de ces dernières années. Je suis comme tu étais alor
ces dernières années. Je suis comme tu étais alors, et je ne connais de toi rien de plus que ce que tu connaissais alors.
rien de plus que ce que tu connaissais alors. Tu comprends mon envie de savoir et d’écouter. Prends-moi de nouveau pour c
que ce que tu connaissais alors. Tu comprends mon envie de savoir et d’ écouter. Prends-moi de nouveau pour compagnon, jus
sais alors. Tu comprends mon envie de savoir et d’écouter. Prends-moi de nouveau pour compagnon, jusqu’à ce que tu partes
Prends-moi de nouveau pour compagnon, jusqu’à ce que tu partes encore de cette ville exilée du monde et du temps. » D’un s
ce que tu partes encore de cette ville exilée du monde et du temps. » D’ un signe de tête je consentis et nous sortîmes du
est alors que commença pour moi une des périodes les plus singulières de ma vie, déjà si différente de celle des autres ho
i une des périodes les plus singulières de ma vie, déjà si différente de celle des autres hommes. Je vécus avec moi-même —
autres hommes. Je vécus avec moi-même — avec un moi passé — des jours de joie imprévue. Mes deux moi allaient par les rues
jardin rococo, où les statues mutilées et noircies n’honoraient plus d’ un seul regard les allées sans fin — et poussèrent
eusé qui, par décret des vieux princes, avait fini par obtenir le nom de lac. Je ne puis me rappeler ces jours de promenad
vait fini par obtenir le nom de lac. Je ne puis me rappeler ces jours de promenades et de confidences sans que le cœur, un
enir le nom de lac. Je ne puis me rappeler ces jours de promenades et de confidences sans que le cœur, un instant, me manq
s que le cœur, un instant, me manque. Mais après les premières heures d’ effusion, après les premiers jours d’évocation du
Mais après les premières heures d’effusion, après les premiers jours d’ évocation du passé, je commençai à éprouver un enn
m’aperçus en outre, en causant longuement avec lui, qu’il était plein d’ idées ridicules, de théories désormais défuntes, d
en causant longuement avec lui, qu’il était plein d’idées ridicules, de théories désormais défuntes, d’enthousiasmes prov
qu’il était plein d’idées ridicules, de théories désormais défuntes, d’ enthousiasmes provinciaux pour des choses et des h
ait à certains spectacles qui à moi, au contraire, me donnaient envie de me moquer ou de sourire. Sa tête était encore tou
pectacles qui à moi, au contraire, me donnaient envie de me moquer ou de sourire. Sa tête était encore toute remplie de ce
envie de me moquer ou de sourire. Sa tête était encore toute remplie de ce romantisme fait de chevelures désordonnées, de
de sourire. Sa tête était encore toute remplie de ce romantisme fait de chevelures désordonnées, de montagnes maudites, d
ncore toute remplie de ce romantisme fait de chevelures désordonnées, de montagnes maudites, de tempêtes et de batailles a
ce romantisme fait de chevelures désordonnées, de montagnes maudites, de tempêtes et de batailles avec roulements de tonne
ait de chevelures désordonnées, de montagnes maudites, de tempêtes et de batailles avec roulements de tonnerre et de tambo
s, de montagnes maudites, de tempêtes et de batailles avec roulements de tonnerre et de tambours, et son cœur s’égarait en
maudites, de tempêtes et de batailles avec roulements de tonnerre et de tambours, et son cœur s’égarait en ce pathos germ
en ce pathos germanique (fleurs bleues, lune entre les nuages, tombes de chastes fiancées, chevauchées nocturnes, etc.) du
rgueil, son inexpérience da monde, son ignorance profonde des secrets de la vie, qui au début m’amusaient, finirent par me
m’amusaient, finirent par me fatiguer, par susciter en moi une sorte de pitié méprisante qui peu à peu devint de la répul
ar susciter en moi une sorte de pitié méprisante qui peu à peu devint de la répulsion. Pendant quelques jours encore je su
répulsion. Pendant quelques jours encore je sus résister à mon envie de l’insulter ou de le fuir ; mais un matin, comme i
nt quelques jours encore je sus résister à mon envie de l’insulter ou de le fuir ; mais un matin, comme il venait de décla
Et je me rappelle qu’alors je méprisais mon moi passé, mon petit moi d’ enfant ignorant pas encore dégrossi… À présent je
é. Après le moi présent un autre se développera qui méprisera mon âme d’ aujourd’hui comme je méprise aujourd’hui celle d’h
ui méprisera mon âme d’aujourd’hui comme je méprise aujourd’hui celle d’ hier. Qui aura pitié de moi si je n’ai pas pitié d
aujourd’hui comme je méprise aujourd’hui celle d’hier. Qui aura pitié de moi si je n’ai pas pitié de moi-même ? » Tandis q
aujourd’hui celle d’hier. Qui aura pitié de moi si je n’ai pas pitié de moi-même ? » Tandis que je pensais cela, le moi a
s phrases et récitait des poésies horriblement longues. Qu’y avait-il de commun entre nous désormais ? Les souvenirs du pa
assé lointain épuisés, je ne pouvais parler avec lui du passé proche, de tout mon univers plus récent de beautés contemplé
vais parler avec lui du passé proche, de tout mon univers plus récent de beautés contemplées, de cœurs aimés et brisés, de
passé proche, de tout mon univers plus récent de beautés contemplées, de cœurs aimés et brisés, de paradoxes improvisés au
univers plus récent de beautés contemplées, de cœurs aimés et brisés, de paradoxes improvisés autour de la table à thé, et
onge douloureux qui remplit désormais toute mon âme. Il était inutile de lui dire tout ceci ; il ne me comprenait pas. Le
Le son des mots qui évoquait en moi toute une scène, les associations d’ idées d’un parfum, d’un nom, d’un bruit ne disaien
es mots qui évoquait en moi toute une scène, les associations d’idées d’ un parfum, d’un nom, d’un bruit ne disaient rien à
voquait en moi toute une scène, les associations d’idées d’un parfum, d’ un nom, d’un bruit ne disaient rien à son âme. Il
moi toute une scène, les associations d’idées d’un parfum, d’un nom, d’ un bruit ne disaient rien à son âme. Il me priait
parfum, d’un nom, d’un bruit ne disaient rien à son âme. Il me priait de lui parler de moi, et si j’y consentais, il m’éco
om, d’un bruit ne disaient rien à son âme. Il me priait de lui parler de moi, et si j’y consentais, il m’écoutait avec cur
e fermeté que je ne pouvais plus vivre avec lui et que j’étais obligé de fuir sa présence pour vaincre mon dégoût. Mes par
 ; sa main me serra plus fort. « Pourquoi veux-tu me quitter — dit-il de son odieuse voix mélodramatique — pourquoi veux-t
seul ? Pendant si longtemps je t’ai attendu en silence, pendant tant d’ années j’ai compté les heures qui me rapprochaient
ce, pendant tant d’années j’ai compté les heures qui me rapprochaient de celles-ci… Et maintenant que tu es avec moi, que
moi, que je t’aime, que nous parlons des pâles souvenirs du passé, et de l’amour et de la beauté du monde, et des douleurs
aime, que nous parlons des pâles souvenirs du passé, et de l’amour et de la beauté du monde, et des douleurs des créatures
si lentement triste ? » À ces paroles je ne répondis que par un geste de colère. Mais quand je fis un mouvement pour m’en
iras pas. Je ne te laisserai pas partir. Je suis si heureux à présent de pouvoir parler à quelqu’un qui peut me comprendre
gémissements et accueillir mes confessions ! Non, tu ne partiras pas de cette petite capitale. Je ne permettrai pas que t
ma porte et ne me laissa pas sortir tant que je ne lui eus pas promis de rester encore avec lui ce jour-là. Quatre jours e
sommant par ses lamentations, et m’empêchant, au besoin par la force, de quitter la ville. Mon horreur et mon désespoir cr
force, de quitter la ville. Mon horreur et mon désespoir croissaient d’ heure en heure. Enfin le cinquième jour, voyant qu
heure. Enfin le cinquième jour, voyant que je ne pouvais me délivrer de sa surveillance jalouse, je pensai qu’il me resta
, je pensai qu’il me restait encore un moyen, et je sortis résolument de la maison, suivi de son ombre lamentable. Nous al
restait encore un moyen, et je sortis résolument de la maison, suivi de son ombre lamentable. Nous allâmes, ce jour-là au
lâmes, ce jour-là aussi, dans le jardin stérile où j’avais passé tant d’ heures sous cette forme, avec cette âme ; et, ce j
e ; et, ce jour-là aussi, nous nous approchâmes du bassin mort, plein de feuilles mortes. Ce jour-là aussi nous nous assîm
aussi nous nous assîmes sur les rochers artificiels et nous écartions de la main les feuilles afin de contempler nos image
d nos deux visages apparurent ensemble, proches, sur le miroir sombre de l’eau, je me retournai brusquement, j’empoignai m
sait son image. Je poussai sa tête sous l’eau et je l’y tins immobile de toute l’énergie de ma haine exaspérée. Il tenta d
poussai sa tête sous l’eau et je l’y tins immobile de toute l’énergie de ma haine exaspérée. Il tenta de se débattre, ses
l’y tins immobile de toute l’énergie de ma haine exaspérée. Il tenta de se débattre, ses jambes s’agitèrent violemment, m
lasque. Alors je le laissai et il tomba encore plus bas, vers le fond de l’eau. Mon odieux moi du passé, mon ridicule et s
passées, était mort pour toujours… Je sortis avec calme du jardin et de la ville. Personne ne m’inquiéta jamais au sujet
t. Et maintenant je vis encore dans le monde, dans les grandes villes de la côte, et il me semble que quelque chose me man
randes villes de la côte, et il me semble que quelque chose me manque de quoi je n’ai pas un souvenir précis… Quand la joi
39 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 237, 1er mai 1907 »
rri (Italie) À une évolution et non à une dissolution. L’apparence d’ une dissolution, dans les pays d’Europe, vient du
t non à une dissolution. L’apparence d’une dissolution, dans les pays d’ Europe, vient du fait que le christianisme, durant
es pays d’Europe, vient du fait que le christianisme, durant le cours de plusieurs siècles, s’est resserré en un dogmatism
n un dogmatisme jaloux et intolérant, se retranchant hors des progrès de la pensée et de l’esprit humain. La libre spécula
jaloux et intolérant, se retranchant hors des progrès de la pensée et de l’esprit humain. La libre spéculation religieuse
péculation religieuse n’en fut pas diminuée ; mais elle ne trouva pas d’ écho dans les corps religieux, dominés avant tout
cho dans les corps religieux, dominés avant tout par la préoccupation de l’orthodoxie littérale et formelle ; et le terrai
llectivités chrétiennes d’une part et la culture scientifique moderne de l’autre ; et de là aussi entre la vie religieuse,
tiennes d’une part et la culture scientifique moderne de l’autre ; et de là aussi entre la vie religieuse, avant tout exté
ieuse, avant tout extérieure et rituelle, et les profondes agitations de la société démocratique contemporaine. Ce déséqui
oraine. Ce déséquilibre explique le malaise profond des âmes, en fait de religion, et la crise du catholicisme. Si le sent
iment et l’esprit religieux étaient réellement des formes historiques de croyance et d’orientation pratique de l’âme humai
it religieux étaient réellement des formes historiques de croyance et d’ orientation pratique de l’âme humaine maintenant d
ellement des formes historiques de croyance et d’orientation pratique de l’âme humaine maintenant dépassées, et non les ex
l’âme humaine maintenant dépassées, et non les exigences perpétuelles de celle-ci et le fruit naturel du contact de l’espr
les exigences perpétuelles de celle-ci et le fruit naturel du contact de l’esprit avec la réalité, les religions positives
ente et tranquille décomposition. Mais la gravité même et la violence de la crise religieuse et son universalité montrent
rise religieuse et son universalité montrent qu’il y a là une période de recherche anxieuse d’un nouvel équilibre entre la
universalité montrent qu’il y a là une période de recherche anxieuse d’ un nouvel équilibre entre la religion et la vie, e
he anxieuse d’un nouvel équilibre entre la religion et la vie, et non de dissolution de celle-là. Et de cela, à ce qu’il m
n nouvel équilibre entre la religion et la vie, et non de dissolution de celle-là. Et de cela, à ce qu’il me semble, il y
re entre la religion et la vie, et non de dissolution de celle-là. Et de cela, à ce qu’il me semble, il y a deux grandes p
l y a deux grandes preuves. En philosophie, la critique des sciences, de leurs méthodes et de leurs limites, et les études
euves. En philosophie, la critique des sciences, de leurs méthodes et de leurs limites, et les études de psychologie, ont
ue des sciences, de leurs méthodes et de leurs limites, et les études de psychologie, ont établi définitivement le champ p
ement le champ propre des croyances, expression provisoire et obscure de la réalité profonde et totale, inaccessible à l’e
tie par l’esprit qui ne peut orienter que vers elle les fins suprêmes de la vie et de l’activité consciente. Dans la vie s
rit qui ne peut orienter que vers elle les fins suprêmes de la vie et de l’activité consciente. Dans la vie sociale, la dé
a vie sociale, la démocratie, déjà considérée comme un simple progrès de l’association dans les relations extérieures, éco
ures, économiques ou politiques, apparaît toujours plus comme un fait de conscience, comme une communion des biens intelle
tendance des multiples vers l’Un, le détachement et la venue au jour d’ une conscience universelle et absolue des nombreus
ères. La démocratie devient ainsi, dans son intime substance, un fait de caractère religieux de création et de formation d
ient ainsi, dans son intime substance, un fait de caractère religieux de création et de formation des consciences, prises
s son intime substance, un fait de caractère religieux de création et de formation des consciences, prises dans la totalit
de création et de formation des consciences, prises dans la totalité de leur vie. Dans l’apparente dissolution, laquelle
t réelle que pour quelques formes historiques, relativement récentes, d’ état de la pensée et de pathologie de l’esprit rel
e que pour quelques formes historiques, relativement récentes, d’état de la pensée et de pathologie de l’esprit religieux
ues formes historiques, relativement récentes, d’état de la pensée et de pathologie de l’esprit religieux (résumées par qu
toriques, relativement récentes, d’état de la pensée et de pathologie de l’esprit religieux (résumées par quelques-uns dan
e), se dessine déjà, si nous ne nous trompons, un vigoureux mouvement de reconstitution. M. Antonio Fogazzaro. Sénateur
mouvement de reconstitution. M. Antonio Fogazzaro. Sénateur, Homme de lettres (Italie) Parlons d’abord du sentiment
solution est impossible. Il a certainement évolué depuis les origines de l’humanité : la conscience d’une réalité surhumai
certainement évolué depuis les origines de l’humanité : la conscience d’ une réalité surhumaine incarnant la beauté morale
re pas seulement, mais nous pénètre. En stimulant notre désir naturel de la vérité et en nous faisant sentir plus vivement
entir plus vivement nos impuissances, ces sciences nous reconduisent, d’ une certaine manière, dans le sens d’une spirale,
ces sciences nous reconduisent, d’une certaine manière, dans le sens d’ une spirale, vers nos origines ; elles ravivent no
origines ; elles ravivent notre sentiment religieux par l’impression d’ un mystère formidable, non pas pour notre existenc
e physique, mais pour notre moi intérieur, dont le besoin suprême est de se reposer dans une conception rationnelle, clair
ême est de se reposer dans une conception rationnelle, claire et sûre de l’univers et de la vie. Et l’idée religieuse évol
poser dans une conception rationnelle, claire et sûre de l’univers et de la vie. Et l’idée religieuse évolue, nécessaireme
l’univers et de la vie. Et l’idée religieuse évolue, nécessairement, d’ une manière correspondante. Puisque l’élément myst
sairement, d’une manière correspondante. Puisque l’élément mystérieux de la religion nous apparaît toujours plus réel et p
nous devient de plus en plus évidente et en même temps que le devoir de croire devient de plus en plus impérieux, car cet
, et doit, par conséquent, s’appliquer ; car, enfin, il est difficile d’ admettre que notre obligation envers la vérité ces
cile d’admettre que notre obligation envers la vérité cesse vis-à-vis d’ une vérité qui s’impose à notre entendement, à not
qui s’impose à notre entendement, à notre imagination, aux instincts de notre cœur, sans se dévoiler, d’une vérité que no
, à notre imagination, aux instincts de notre cœur, sans se dévoiler, d’ une vérité que nous ne pouvons pas comprendre, mai
Nous n’allons pas vers la conception religieuse rêvée par des hommes de science, une conception où le surnaturel ne gêner
lations entre l’intelligence humaine et le dogme seront des relations de foi vivante dépassant les formules, plongeant dan
traduire en action. M. Vilfredo Pareto. Professeur à l’Université de Lausanne Il faut d’abord définir les termes qu
és ni démontrables scientifiquement ; cet acquiescement étant l’effet de sentiments vifs et puissants. Cela posé, on peut
nts. Cela posé, on peut énoncer les propositions suivantes, qui n’ont d’ autre valeur que celle des faits qu’elles résument
lle des faits qu’elles résument, et qui, par conséquent, séparées ici de ces faits, que nous avons exprimés autre part, po
urront paraître paradoxales. 1° Le sentiment religieux varie fort peu d’ un siècle à un autre. Ce sont les formes qu’il rev
nt à peu près les pertes ; 3° La religion est le ciment indispensable de toutes les sociétés humaines, telles que nous les
lon les différentes fonctions sociales des hommes ; 4° L’effet social d’ une religion n’a que peu de rapports avec sa théol
ues ni à des exégèses plus ou moins subtiles ; 5° Dans un milieu imbu de principes autoritaires, une religion de libre exa
iles ; 5° Dans un milieu imbu de principes autoritaires, une religion de libre examen peut être utile ; dans un milieu ten
e religion autoritaire est indispensable pour empêcher la dissolution de la société. Il importe peu d’ailleurs que la form
la dissolution de la société. Il importe peu d’ailleurs que la forme de cette religion soit nouvelle ou ancienne. Une nou
âce à son culte pour la force, une religion autoritaire. Un mouvement de reflux peut se produire pour les anciennes religi
mouvement de reflux peut se produire pour les anciennes religions. Si de grandes et longues guerres survenaient, la religi
es survenaient, la religion patriotique aurait un regain considérable d’ activité. D’autre part, il est loin d’être démontr
e aurait un regain considérable d’activité. D’autre part, il est loin d’ être démontré, par exemple, que le rôle du catholi
l se peut qu’à un moment donné cette religion devienne la seule ancre de salut pour les nations minées par l’anarchie et c
emplir cette mission ; le néo-catholicisme n’est qu’une superfétation de l’humanitarisme et ne répond à aucun besoin réel
nces médicales. Le Régicide Lucheni, par Ladame et Régis, in Archives d’ Anthropologie criminelle Docteur Albert Prieur.
 237, 1er mai 1907, p. 125-129. Le 10 avril 1901, MM. les Drs Ladame, de Genève, et Régis, de Bordeaux, munis de toutes le
. 125-129. Le 10 avril 1901, MM. les Drs Ladame, de Genève, et Régis, de Bordeaux, munis de toutes les autorisations néces
ril 1901, MM. les Drs Ladame, de Genève, et Régis, de Bordeaux, munis de toutes les autorisations nécessaires, sont allés
utes les autorisations nécessaires, sont allés visiter dans sa prison de l’Évêché, à Genève, Lucheni, l’assassin de l’impé
lés visiter dans sa prison de l’Évêché, à Genève, Lucheni, l’assassin de l’impératrice Élisabeth d’Autriche. Leur but étai
eni, l’assassin de l’impératrice Élisabeth d’Autriche. Leur but était d’ arriver, par un examen direct psychique et physiqu
st qu’il fût facilement praticable, — à établir dans quelle catégorie de criminels il pouvait être classé. Tous deux étaie
personnels, très sûrement qualifiés pour une telle entreprise ; l’un d’ eux a même écrit sur les Régicides une étude maint
cides une étude maintenant classique. C’est le récit et les résultats de cette visite accompagnés des renseignements fourn
de cette visite accompagnés des renseignements fournis par le dossier de la prison, antérieurement et postérieurement à 19
x psychiatres publient dans le dernier numéro (15 avril) des Archives d’ Anthropologie criminelle. Faut-il avec Lombroso, u
Gautier, criminaliste, et le Pr Forel, aliéniste, affirmer que le cas de Lucheni rentre dans la description du régicide ty
avait déjà formulée dans son étude spéciale, telle qu’il l’a précisée de nouveau dans son Traité de psychiatrie, et telle
n étude spéciale, telle qu’il l’a précisée de nouveau dans son Traité de psychiatrie, et telle qu’il la résume lui-même en
un dégénéré chez lequel se retrouvent les grands stigmates psychiques de la dégénérescence avec certains traits particulie
: hérédité habituellement mauvaise, instabilité, changement perpétuel de métier, de séjour et d’humeur, vanité, irritabili
habituellement mauvaise, instabilité, changement perpétuel de métier, de séjour et d’humeur, vanité, irritabilité, impulsi
t mauvaise, instabilité, changement perpétuel de métier, de séjour et d’ humeur, vanité, irritabilité, impulsivité, lucidit
que l’occasion fait surgir, idée fixe, en tuant un grand personnage, d’ accomplir, au prix de la vie, une action d’éclat p
tuant un grand personnage, d’accomplir, au prix de la vie, une action d’ éclat profitable à l’humanité, orgueil érostratiqu
u crime commis, protestation indignée et violente contre l’imputation de folie, courage souvent extraordinaire dans les su
uvent extraordinaire dans les supplices, analogue à celui des martyrs d’ une foi ou d’une idée… Il est bien évident, après
dinaire dans les supplices, analogue à celui des martyrs d’une foi ou d’ une idée… Il est bien évident, après lecture de l
martyrs d’une foi ou d’une idée… Il est bien évident, après lecture de l’étude de MM. Ladame et Régis, étude qui vient r
une foi ou d’une idée… Il est bien évident, après lecture de l’étude de MM. Ladame et Régis, étude qui vient remettre au
a description précédente. Sa lucidité, non seulement Lucheni ne cesse de l’affirmer — ce qui ne prouverait pas grand’chose
l’affirmer — ce qui ne prouverait pas grand’chose — mais il ne cesse de la prouver, non seulement au cours du procès, mai
ais encore durant son séjour à la prison et pendant le long entretien de quatre heures qu’il eut avec les deux médecins. P
iscute avec la plus grande netteté : ainsi, par exemple, il se défend d’ avoir jamais été anarchiste au sens propre du mot.
u mot. Il dit : « L’ordre ne peut régner sans maître dans une famille de huit personnes : à plus forte raison dans des fam
une famille de huit personnes : à plus forte raison dans des familles de millions d’individus. » Comme on lui demande un a
de huit personnes : à plus forte raison dans des familles de millions d’ individus. » Comme on lui demande un autographe, i
Il explique son crime par ce fait que rien ne le révolte comme l’idée d’ injustice et que la société a été cruellement inju
-à-vis de lui, non seulement dans son enfance abandonnée aux caprices d’ une série de maîtres indifférents ou haineux, mais
i, non seulement dans son enfance abandonnée aux caprices d’une série de maîtres indifférents ou haineux, mais quand, adul
bon soldat — il demanda un emploi à son gouvernement et n’eut jamais de réponse. Une note de police dit qu’en racontant c
nda un emploi à son gouvernement et n’eut jamais de réponse. Une note de police dit qu’en racontant ce dernier fait, lui,
erchez-vous pas à tuer les grands ? Il pense que si un député parlait de la sorte, c’est qu’il manquait quelqu’un pour êtr
te, c’est qu’il manquait quelqu’un pour être le premier. » Il résolut d’ être celui-là. Pourquoi vous, lui demande-t-on ? P
impératrice Élisabeth en se disant : « Voilà, Société, ce que tu fais de tes enfants. » Il s’émeut un peu en racontant, en
ant, en mimant son acte. Il le regrette même parfois, quand il trouve de la douceur chez ses gardiens, mais il n’en persis
mais il n’en persiste pas moins à attribuer à son geste quelque chose de providentiel, et à y voir un avertissement de la
son geste quelque chose de providentiel, et à y voir un avertissement de la divinité. Bien qu’il nie avoir aucune religion
souvent avec exactitude et à propos. Il se complaît dans la lecture de la Bible, qu’il trouve très intéressante et qu’il
intéressante et qu’il cite dans sa conversation avec tous les détails de la référence, comme lorsqu’il nous dit par exempl
s ne pouvez rien faire (saint Jean, chap. VII). D’ailleurs les accès de folie qu’avaient annoncés les journaux depuis son
’avaient annoncés les journaux depuis son internement à l’Évêché sont de pure invention et n’ont jamais été constatés par
conversation l’intéresse et le passionne il devient rouge et tremble de façon très marquée. Cette irritabilité, cette im
té, cette impulsivité se remarquent surtout quand il se croit victime d’ une injustice : la colère s’empare de lui tout d’u
urtout quand il se croit victime d’une injustice : la colère s’empare de lui tout d’un coup. Il dit que, dans ces cas, le
il se croit victime d’une injustice : la colère s’empare de lui tout d’ un coup. Il dit que, dans ces cas, le sang lui mon
ang lui monte à la tête, il éprouve un choc à la nuque, comme un coup de râpe. C’est ce qui explique les violences auxquel
lamait. Or Lucheni avait toujours eu pour le directeur des sentiments de déférence et de respect : il lui demanda d’ailleu
ni avait toujours eu pour le directeur des sentiments de déférence et de respect : il lui demanda d’ailleurs pardon dans u
trois mois après. Dans deux autres circonstances, en 1902, à la suite d’ observations que lui tirent ses gardiens, il bondi
ste ou fausse, et qui le fait protester violemment, même à l’encontre de ses intérêts, comme cela se voit fréquemment au c
s, comme cela se voit fréquemment au cours de son procès. D’ailleurs, de ses intérêts il se préoccupe assez peu ; il est s
il croit lésés. C’est que, comme les régicides vrais, il est imprégné d’ un altruisme qui est d’ailleurs pour lui la raison
isme qui est d’ailleurs pour lui la raison, l’explication et l’excuse de ses actes, en dehors, bien entendu, de scs accès
son, l’explication et l’excuse de ses actes, en dehors, bien entendu, de scs accès impulsifs proprement dits, où seule la
signal, qu’on réclamait, des revendications des opprimés. Il en donne de fréquents exemples depuis son incarcération. Ains
ts exemples depuis son incarcération. Ainsi il ne s’est jamais plaint de son séjour à la prison, ni de ses punitions de ca
ration. Ainsi il ne s’est jamais plaint de son séjour à la prison, ni de ses punitions de cachot, ni de la perspective de
ne s’est jamais plaint de son séjour à la prison, ni de ses punitions de cachot, ni de la perspective de la perpétuité de
s plaint de son séjour à la prison, ni de ses punitions de cachot, ni de la perspective de la perpétuité de son internemen
jour à la prison, ni de ses punitions de cachot, ni de la perspective de la perpétuité de son internement : il a même à ce
ni de ses punitions de cachot, ni de la perspective de la perpétuité de son internement : il a même à ce sujet une certai
t irreparabile tempus. » Mais il s’émeut quand il parle des deux mois de prison préventive que fit son camarade le menuisi
n bois pour la lime qui blessa à mort l’impératrice. Lucheni ne cesse de répéter que Martinelli ne savait rien et il ajout
savait rien et il ajoute « qu’il regrette davantage l’emprisonnement de deux mois de cet homme, dont il fut cause, que sa
et il ajoute « qu’il regrette davantage l’emprisonnement de deux mois de cet homme, dont il fut cause, que sa condamnation
pétuité ». Un autre exemple bien intéressant du caractère particulier de Lucheni est celui-ci, que nous devons à MM. Ladam
et Régis. Le vendredi 25 avril 1905 il demande à parler au directeur de la prison, et lui explique que, violemment indign
il demanda qu’on découpât l’article, qu’on le collât sur une feuille de papier au dos de laquelle il formulerait sa prote
découpât l’article, qu’on le collât sur une feuille de papier au dos de laquelle il formulerait sa protestation. Ce qui f
ervée au dossier. Ce qui avait indigné Lucheni c’est que le rédacteur de l’article, parlant du châtiment des criminels par
il dans la cellule où moisissait Lucheni : Je sens encore le frisson d’ horreur qui me parcourut les os, à la vue du misér
aines, les mois aux mois, les années aux années, et ce captif n’ayant d’ autre horizon que les murs de sa geôle, s’y cognan
années aux années, et ce captif n’ayant d’autre horizon que les murs de sa geôle, s’y cognant le front, ou bien, frappé d
rizon que les murs de sa geôle, s’y cognant le front, ou bien, frappé de stupeur, les contemplant d’un air morne, glissant
le, s’y cognant le front, ou bien, frappé de stupeur, les contemplant d’ un air morne, glissant peu à peu dans l’abrutissem
ans la folie ? Or, Lucheni, indifférent à tout ce qu’on pouvait dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accus
ie ? Or, Lucheni, indifférent à tout ce qu’on pouvait dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la vill
dire de lui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la ville de Genève de lui faire mener une existence si miséra
ui et de ses actes, ne put supporter qu’on accusât la ville de Genève de lui faire mener une existence si misérable, et ré
ence si misérable, et répond vertement à l’auteur qu’il a été victime de son imagination, que, loin de vivre sous terre, i
peinte à l’huile, pareille aux chambres des fonctionnaires français, d’ où il assiste au lever et au coucher du soleil. Pu
il. Puis il ajoute, et cela donne un bien curieux aperçu du caractère de Lucheni : … Je vais donc faire un petit tour, co
ous contenter. À gauche, en entrant, voici le lit digne pas seulement d’ un rustique tel que moi, non, mais d’un sybarite ;
voici le lit digne pas seulement d’un rustique tel que moi, non, mais d’ un sybarite ; voici la lumière et la sonnerie élec
sybarite ; voici la lumière et la sonnerie électrique pareille à ceux de l’Hôtel du Trocadéro ; un miroir, marque : Saint-
e-manteau à 6 branches, ce qui signifie, ce me semble, qu’on me donne de quoi l’occuper. Je m’ôte, en ce moment mon bonnet
ctuaire, c’est-à-dire une étagère à trois étages, bien garnis non pas d’ araignées et cafards — non — sauf quelques balourd
is par des livres ; des livres, non pas ordinaires, comme l’extérieur de ma personne pourrait vous le faire croire, mais d
comme l’extérieur de ma personne pourrait vous le faire croire, mais de ceux qu’on appelle classiques… Les voici : 1er ét
n appelle classiques… Les voici : 1er étage, Montesquieu au complet ; de J.-J. Rousseau il n’y manque pas grand’chose ; le
2e ; c’est à cet étage que se trouvent mes nombreux livres et cahiers d’ école où j’ai le plaisir (sous les ordres d’un pro
ombreux livres et cahiers d’école où j’ai le plaisir (sous les ordres d’ un professeur très consciencieux), d’apprendre le
j’ai le plaisir (sous les ordres d’un professeur très consciencieux), d’ apprendre le français, puis également l’allemand.
is font subir à leurs prisonniers des tortures atroces Puis il parle de la nourriture, notamment du café au lait et du ch
ourriture, notamment du café au lait et du chocolat, des raffinements de toilette inconnus de lui jusqu’alors, tels que le
du café au lait et du chocolat, des raffinements de toilette inconnus de lui jusqu’alors, tels que les chaussettes et les
çons, et il termine en disant : Comment avez-vous pu permettre qu’un de vos collaborateurs ait eu l’audace de calomnier c
nt avez-vous pu permettre qu’un de vos collaborateurs ait eu l’audace de calomnier cette bonne Suisse, et qui est plus, ce
lomnier cette bonne Suisse, et qui est plus, ce beau, ce noble canton de Genève, ce morceau de paradis que les Dieux sembl
isse, et qui est plus, ce beau, ce noble canton de Genève, ce morceau de paradis que les Dieux semblent l’avoir oublié ici
nt faire disparaître les dernières objections qu’on eût pu être tenté d’ apporter à l’admission de Lucheni dans le cadre au
dernières objections qu’on eût pu être tenté d’apporter à l’admission de Lucheni dans le cadre aujourd’hui si nettement dé
Lucheni dans le cadre aujourd’hui si nettement délimité des régicides de tous les temps. Art ancien. Teodore de Wyzewa 
s de tous les temps. Art ancien. Teodore de Wyzewa : L’œuvre peint de Jean Dominique Ingres (Frédéric Gittler) [extrait
ent, Ingres fut gâté par l’italianisme. Je ne puis, ainsi que le fait de M. de Wyzewa, tenir pour un chef-d’œuvre absolu d
lètement, ainsi que je l’ai déjà à plusieurs reprises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de c
si que je l’ai déjà à plusieurs reprises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de caractère. Je
’ai déjà à plusieurs reprises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de caractère. Je ne parle pa
usieurs reprises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de caractère. Je ne parle pas du coloris,
rises fait remarquer, de plénitude de formes, de franchise de modèle, de caractère. Je ne parle pas du coloris, qui est nu
est nul. C’est une œuvre qui n’atteint que difficilement à la qualité d’ un Sébastien del Piombo, et les portraits d’Ingres
ifficilement à la qualité d’un Sébastien del Piombo, et les portraits d’ Ingres valent mieux. Une œuvre de lui indique d’ai
bastien del Piombo, et les portraits d’Ingres valent mieux. Une œuvre de lui indique d’ailleurs combien l’influence italie
e jadis dans la Revue Bleue, sans ressentir la désagréable impression d’ une dissonance complète. Autant le portrait de com
désagréable impression d’une dissonance complète. Autant le portrait de compositeur est d’un saisissant relief, autant la
sion d’une dissonance complète. Autant le portrait de compositeur est d’ un saisissant relief, autant la Muse idéale est d’
de compositeur est d’un saisissant relief, autant la Muse idéale est d’ une plate convention. Ces deux figures synthétisen
ention. Ces deux figures synthétisent bien les deux moyens contraires de poursuivre l’harmonie des formes. Les uns recherc
es individus ; ils obtiennent rapidement un schéma qui leur permettra de supprimer toute observation ; ils établissent un
ur permettra de supprimer toute observation ; ils établissent un code de ce qu’en leur jargon profanateur ils appellent la
profanateur ils appellent la beauté, et qui n’est que la régularité, de ce qu’ils appellent le style et qui n’est qu’une
qu’ils appellent le style et qui n’est qu’une mécanique stylisation, de ce qu’ils appellent l’art et qui n’est qu’un clic
e, qui empêche toute personnalité, n’a d’ailleurs même pas l’avantage de faire produire des œuvres d’une portée plus unive
lité, n’a d’ailleurs même pas l’avantage de faire produire des œuvres d’ une portée plus universelle : car, par le fait mêm
car, par le fait même qu’elle prend son origine dans la vie, l’œuvre d’ observation en conserve forcément et beaucoup plus
. Ingres, le père Ingres, n’a pas évité le péché académique : la Muse de Chérubini en est un des exemples. […] Lettres
uméro 237, 1er mai 1907, p. 172-176 [175]. […] Le romancier n’a garde d’ omettre cet épisode ; c’est la vie entière du poèt
remet en scène, depuis la fuite en Espagne tout enfant, sous le coup d’ une menace de mort portée par le roi Joâo II contr
ne, depuis la fuite en Espagne tout enfant, sous le coup d’une menace de mort portée par le roi Joâo II contre sa famille,
e par le roi Joâo II contre sa famille, jusqu’au départ pour l’Italie de l’infante Beatriz, devenue duchesse de Savoie. Le
es péripéties sont cruelles, rapides et nombreuses : toute une époque de fièvre et de conspirations ressuscite sous nos ye
sont cruelles, rapides et nombreuses : toute une époque de fièvre et de conspirations ressuscite sous nos yeux ; c’est au
ssi l’ère nouvelle des grandes découvertes. Au reste, les successeurs de D. Joâo II avaient fait grâce aux familles compro
t fait grâce aux familles compromises dans les conspirations des ducs de Bragance et de Vizeu, et Bernardim n’avait pas eu
x familles compromises dans les conspirations des ducs de Bragance et de Vizeu, et Bernardim n’avait pas eu à s’en plaindr
t de Vizeu, et Bernardim n’avait pas eu à s’en plaindre. Le désespoir d’ un irréalisable amour devait, hélas ! le conduire
it, hélas ! le conduire à la folie, puis à la mort. Cette passion fit de lui, dans le genre pastoral qu’il innova, l’un de
ns le genre pastoral qu’il innova, l’un des lyriques les plus exaltés de tous les temps. Malgré l’opinion courante, il fau
tés de tous les temps. Malgré l’opinion courante, il faut considérer, de ce fait, le Portugal comme la véritable patrie de
il faut considérer, de ce fait, le Portugal comme la véritable patrie de l’églogue moderne, que l’Italie commença égalemen
éritable patrie de l’églogue moderne, que l’Italie commença également de cultiver vers la même époque. Bernardim Ribeiro d
e genre pastoral, développé ensuite par des écrivains savants, naquit de la persistance d’une tradition nationale ; la for
développé ensuite par des écrivains savants, naquit de la persistance d’ une tradition nationale ; la forme que lui donna B
la forme que lui donna Bernardim est antérieure à l’imitation directe de l’Italie, introduite par les poètes de l’école de
térieure à l’imitation directe de l’Italie, introduite par les poètes de l’école de Sà de Miranda. » […] Lettres hongr
l’imitation directe de l’Italie, introduite par les poètes de l’école de Sà de Miranda. » […] Lettres hongroises. Meme
mai 1907, p. 176-180 [180] […] Balla Ignacz : Dél (Midi), un volume de poésies : impression d’Italie, chants patriotique
80] […] Balla Ignacz : Dél (Midi), un volume de poésies : impression d’ Italie, chants patriotiques, vers d’amour. Édition
un volume de poésies : impression d’Italie, chants patriotiques, vers d’ amour. Édition Lampel Budapest.
40 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907 »
1907, p. 218-249 [238-239]. M. l’Abbé Ernesto Buonaiuti. Directeur de la Rivista delle Scienze Teologiche Tenir pou
bsurdité psychologique. Le sentiment religieux, en fait, ne vient pas d’ une attitude imposée à l’esprit par une contrainte
rit par une contrainte extérieure ou amenée par une habitude aveugle, de telle sorte qu’il soit facile de le déraciner ou
ou amenée par une habitude aveugle, de telle sorte qu’il soit facile de le déraciner ou de l’étouffer avec une contrainte
habitude aveugle, de telle sorte qu’il soit facile de le déraciner ou de l’étouffer avec une contrainte ou une habitude op
la religiosité occupe la position la plus élevée : elle est au faîte de la vie psychologique, laquelle, partant de la cap
élevée : elle est au faîte de la vie psychologique, laquelle, partant de la capacité de réagir sous l’impulsion du monde e
st au faîte de la vie psychologique, laquelle, partant de la capacité de réagir sous l’impulsion du monde extérieur, s’élè
explication philosophique. Le sentiment religieux, synthèse originale de tous les sentiments qui lui sont inférieurs, corr
de tous les sentiments qui lui sont inférieurs, correspond au besoin de verser, — par une affirmation énergique de notre
eurs, correspond au besoin de verser, — par une affirmation énergique de notre volonté, — notre idéal, nos espérances, nos
é des êtres, dans l’infini. Les grands et profonds sentiments humains de douleur comme de joie, d’attraction comme de répu
l’infini. Les grands et profonds sentiments humains de douleur comme de joie, d’attraction comme de répulsion, ont toujou
. Les grands et profonds sentiments humains de douleur comme de joie, d’ attraction comme de répulsion, ont toujours en eux
fonds sentiments humains de douleur comme de joie, d’attraction comme de répulsion, ont toujours en eux quelque chose de r
e, d’attraction comme de répulsion, ont toujours en eux quelque chose de religieux ; et l’individu qui les éprouve est att
votion ou à l’admiration envers l’Être qui lui apporte la réalisation de son rêve ou l’apaisement de ses douleurs. Et quan
ers l’Être qui lui apporte la réalisation de son rêve ou l’apaisement de ses douleurs. Et quand, par une sorte de contagio
de son rêve ou l’apaisement de ses douleurs. Et quand, par une sorte de contagion, ces sentiments se répandent dans un pe
sentiments se répandent dans un peuple, quand, aux heures solennelles de l’histoire, la vie sociale est obscurcie par le n
solennelles de l’histoire, la vie sociale est obscurcie par le nuage d’ une indicible tristesse ou exaltée par le rayon d’
curcie par le nuage d’une indicible tristesse ou exaltée par le rayon d’ une nouvelle joie, la religiosité qui vibre dans l
par le rayon d’une nouvelle joie, la religiosité qui vibre dans l’âme de chacun se multiplie par la solidarité et se manif
croit que l’humanité peut devenir irréligieuse, si l’on a l’illusion d’ avoir débarrassé son âme de toute trace de mystici
devenir irréligieuse, si l’on a l’illusion d’avoir débarrassé son âme de toute trace de mysticisme, c’est que l’on a atrop
ieuse, si l’on a l’illusion d’avoir débarrassé son âme de toute trace de mysticisme, c’est que l’on a atrophié en soi les
mysticisme, c’est que l’on a atrophié en soi les plus nobles facultés de l’esprit, ou bien détourné les élans de son cœur
soi les plus nobles facultés de l’esprit, ou bien détourné les élans de son cœur vers un nouvel objet de désir. En tout c
l’esprit, ou bien détourné les élans de son cœur vers un nouvel objet de désir. En tout cas, on pourra sembler irréligieux
sentiment religieux, après avoir constaté d’autre part les symptômes de crise, extérieure et intérieure, qui affligent le
n me semble ambigu en cette matière. Il signifie en fait un mouvement de l’être vers une nouvelle forme d’existence… Aujou
e. Il signifie en fait un mouvement de l’être vers une nouvelle forme d’ existence… Aujourd’hui, le sentiment religieux est
’hui, le sentiment religieux est-il en marche vers une transformation de lui-même, ou plutôt la crise enveloppe-t-elle sim
diverses confessions ? Historiquement parlant, il n’est pas possible de répondre à cette question. Parce que, étant donné
ement, sont toujours insensibles et inconcevables : il n’est possible de les signaler qu’après leur accomplissement. Parmi
signaler qu’après leur accomplissement. Parmi les premiers chrétiens de la Palestine qui vivaient encore en plein hébraïs
hébraïsme, lequel eût pu se représenter une évolution aussi radicale de la religiosité et apercevoir la nouveauté du mess
nt de publier à propos de Rome, je dirais volontiers : c’est un livre de déduction, — et, pour m’expliquer mieux, de déduc
lontiers : c’est un livre de déduction, — et, pour m’expliquer mieux, de déduction se projetant après de longues pensées e
uction, — et, pour m’expliquer mieux, de déduction se projetant après de longues pensées et transposée dans la manière syn
t après de longues pensées et transposée dans la manière synthétique. De fait, il n’y a rien ici qui ressemble à ce que no
que. De fait, il n’y a rien ici qui ressemble à ce que nous concevons d’ habitude comme un livre de voyage, soit le récit p
n ici qui ressemble à ce que nous concevons d’habitude comme un livre de voyage, soit le récit plus ou moins pittoresque d
ude comme un livre de voyage, soit le récit plus ou moins pittoresque d’ une traversée et de ses incidents, avec des aperçu
de voyage, soit le récit plus ou moins pittoresque d’une traversée et de ses incidents, avec des aperçus généraux ou des d
riptions. M. Schneider a cherché à déterminer la physionomie complexe de Rome à travers l’histoire et les œuvres. Il a su
et les œuvres. Il a su voir, pénétrer et exprimer dans son caractère de continuité et, il le spécifie fort bien, de durée
primer dans son caractère de continuité et, il le spécifie fort bien, de durée séculaire, l’harmonie qui se dégage de cet
l le spécifie fort bien, de durée séculaire, l’harmonie qui se dégage de cet ensemble unique ; l’extraordinaire symphonie
lations variées, et il a choisi des tableaux types, « les plus riches de sens », — en somme ce qu’un psychologue appellera
ches de sens », — en somme ce qu’un psychologue appellerait les états d’ âme d’un sujet unique. Il y a là un procédé spécia
e sens », — en somme ce qu’un psychologue appellerait les états d’âme d’ un sujet unique. Il y a là un procédé spécial, qu’
s d’âme d’un sujet unique. Il y a là un procédé spécial, qu’il suffit d’ indiquer sans autre intention de critique. La pens
a là un procédé spécial, qu’il suffit d’indiquer sans autre intention de critique. La pensée ne se dégage pas d’elle-même,
indiquer sans autre intention de critique. La pensée ne se dégage pas d’ elle-même, après un exposé patient, comme une conc
e à l’essentiel. Mais les impressions dominantes sont toujours celles de pénétration intime et de durée. « Le paganisme et
impressions dominantes sont toujours celles de pénétration intime et de durée. « Le paganisme et le christianisme ont tou
e et nul bouleversement ne réussit jamais à tuer tout à fait l’esprit d’ autrefois. À la ruine, à l’édifice d’hier ou d’auj
mais à tuer tout à fait l’esprit d’autrefois. À la ruine, à l’édifice d’ hier ou d’aujourd’hui, au végétal s’accrochent la
r tout à fait l’esprit d’autrefois. À la ruine, à l’édifice d’hier ou d’ aujourd’hui, au végétal s’accrochent la légende, l
s’accrochent la légende, la chronique ou l’histoire. Les pierres sont de l’âme figée, et sous les arbres d’Italie, olivier
ue ou l’histoire. Les pierres sont de l’âme figée, et sous les arbres d’ Italie, oliviers, chênes-verts ou pins-parasols, t
es d’Italie, oliviers, chênes-verts ou pins-parasols, tous plus épais de souvenirs que de frondaisons, on est envoûté à la
iers, chênes-verts ou pins-parasols, tous plus épais de souvenirs que de frondaisons, on est envoûté à la fois d’ombre et
plus épais de souvenirs que de frondaisons, on est envoûté à la fois d’ ombre et de passé. Comme dans l’âme romaine où les
de souvenirs que de frondaisons, on est envoûté à la fois d’ombre et de passé. Comme dans l’âme romaine où les traditions
es traditions s’amalgament, il n’y a souvent qu’une Rome dans le bloc de briques ou de pierres où chaque âge a maçonné ses
s’amalgament, il n’y a souvent qu’une Rome dans le bloc de briques ou de pierres où chaque âge a maçonné ses vestiges. » P
briques ou de pierres où chaque âge a maçonné ses vestiges. » Parler de la Ville Éternelle n’est donc plus un lieu commun
ici ses épisodes successifs et une évocation chaude, colorée, vivante de la Rome de tous les temps. Les tableaux sont des
sodes successifs et une évocation chaude, colorée, vivante de la Rome de tous les temps. Les tableaux sont des commentaire
ante de la Rome de tous les temps. Les tableaux sont des commentaires d’ époques, où l’aspect est constitué non seulement p
orum et du Palatin, l’Anthologie en Marbre, le Mont Testaccio, le mur d’ Aurélien ; la Rome chrétienne avec les souvenirs d
Testaccio, le mur d’Aurélien ; la Rome chrétienne avec les souvenirs de sainte Hélène et Saint-Jean-de Latran ; le patrio
s souvenirs de sainte Hélène et Saint-Jean-de Latran ; le patriotisme de la cité depuis le Moyen-Âge avec la basilique de
ran ; le patriotisme de la cité depuis le Moyen-Âge avec la basilique de l’Ara Coeli. Et nous arrivons à la Renaissance, q
Coeli. Et nous arrivons à la Renaissance, qui fut une période agitée, de vie forte, effervescente et poursuivit avant tout
agitée, de vie forte, effervescente et poursuivit avant tout la joie de vivre, d’exister, d’encadrer sa vie et d’en jouir
e vie forte, effervescente et poursuivit avant tout la joie de vivre, d’ exister, d’encadrer sa vie et d’en jouir, avec les
, effervescente et poursuivit avant tout la joie de vivre, d’exister, d’ encadrer sa vie et d’en jouir, avec les Loges de J
ursuivit avant tout la joie de vivre, d’exister, d’encadrer sa vie et d’ en jouir, avec les Loges de Jean d’Udine et le Cul
de vivre, d’exister, d’encadrer sa vie et d’en jouir, avec les Loges de Jean d’Udine et le Culte des Antiques Symboles :
es Loges de Jean d’Udine et le Culte des Antiques Symboles : le règne de la délicieuse Impéria et le culte de la beauté ;
des Antiques Symboles : le règne de la délicieuse Impéria et le culte de la beauté ; le cadre du bonheur, avec la Farnésin
le même soin que le précédent par M. Schneider offre un sens précieux d’ émotion et de compréhension, et révèle chez l’aute
que le précédent par M. Schneider offre un sens précieux d’émotion et de compréhension, et révèle chez l’auteur une expéri
réhension, et révèle chez l’auteur une expérience nombreuse à la fois de la topographie, de l’histoire, de l’art, des lett
e chez l’auteur une expérience nombreuse à la fois de la topographie, de l’histoire, de l’art, des lettres et des mœurs, a
une expérience nombreuse à la fois de la topographie, de l’histoire, de l’art, des lettres et des mœurs, aux âges success
e l’histoire, de l’art, des lettres et des mœurs, aux âges successifs de Rome, il suppose des avantages à peu près semblab
tre toujours juste. Le commentaire implique la connaissance préalable d’ un sujet. On peut craindre ainsi que M. Schneider,
Tome LXVII, numéro 238, 15 mai 1907, p. 352-359 [358]. Deux érudits de valeur, MM. Paul Perdrizet et René Jean, viennent
te collection Campana, achetée en 1861 par Napoléon III pour la somme de 4 360 440 francs et comprenant, outre des sculptu
 360 440 francs et comprenant, outre des sculptures et des majoliques de la Renaissance, 646 tableaux, pour la plupart des
e répartie entre le Louvre, qui ne retint que 313 peintures, le musée de Cluny, où furent envoyées 12 toiles, et divers mu
es, le musée de Cluny, où furent envoyées 12 toiles, et divers musées de province, auxquels allèrent les 322 tableaux rest
a été, dit M. Salomon Reinach, « une sottise, une vengeance mesquine, d’ autant plus révoltante que les gens qui ont présid
qui ont présidé à cette oeuvre néfaste ne se sont pas donné la peine de publier des états de répartition avec renvois au
tte oeuvre néfaste ne se sont pas donné la peine de publier des états de répartition avec renvois au catalogue italien de
de publier des états de répartition avec renvois au catalogue italien de 1858. Plus d’une fois, au cours de ces dernières
états de répartition avec renvois au catalogue italien de 1858. Plus d’ une fois, au cours de ces dernières années, on a a
s de ces dernières années, on a annoncé la “découverte” dans un musée de province d’une peinture italienne signée ou datée
nières années, on a annoncé la “découverte” dans un musée de province d’ une peinture italienne signée ou datée qui, vérifi
registre auquel on puisse se reporter pour se renseigner sur le sort de telle ou telle toile. La brochure, soigneusement
sort de telle ou telle toile. La brochure, soigneusement documentée, de MM. Perdrizet et René Jean vient combler cette la
e lacune. Grâce au catalogue détaillé qu’ils donnent des 646 tableaux de la collection, accompagné des indications de lieu
donnent des 646 tableaux de la collection, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’envoi, de reproduc
des 646 tableaux de la collection, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’envoi, de reproductions, e
de la collection, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’envoi, de reproductions, etc., et grâce au
ollection, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’ envoi, de reproductions, etc., et grâce au classem
, accompagné des indications de lieu de destination, de date d’envoi, de reproductions, etc., et grâce au classement par m
ar musée avec renvoi aux nos du catalogue, il sera désormais possible de savoir immédiatement où a passé telle œuvre. Cet
. Cet utile travail est complété par une savante étude iconographique de quatre tableaux (du Louvre, de Besançon, Colmar e
é par une savante étude iconographique de quatre tableaux (du Louvre, de Besançon, Colmar et Montpellier), reproduits à la
(du Louvre, de Besançon, Colmar et Montpellier), reproduits à la fin de la brochure et dont l’interprétation valait d’êtr
), reproduits à la fin de la brochure et dont l’interprétation valait d’ être fixée. […] Lettres néo-grecques. Carducci
mai 1907, p. 364-369 [365-366]. Le petit royaume, que les événements de la dernière guerre gréco-turque ont instruit sur
de la dernière guerre gréco-turque ont instruit sur sa faiblesse, n’a de recours qu’en la clairvoyance de l’Europe. Certes
e ont instruit sur sa faiblesse, n’a de recours qu’en la clairvoyance de l’Europe. Certes, il reste assez indifférent aux
au regard de l’orthodoxie ; mais ce dont il faut s’apercevoir, c’est de sa malfaisance. Il n’est peut-être pas impossible
ur d’accord pour étendre la Grèce jusqu’à ses frontières raisonnables d’ Europe en Asie. C’est le vœu fervent de tous les H
’à ses frontières raisonnables d’Europe en Asie. C’est le vœu fervent de tous les Hellènes qui, morceau à morceau, n’ont j
t de tous les Hellènes qui, morceau à morceau, n’ont jamais désespéré de reconstituer une Grèce intégrale. C’est pourquoi
de reconstituer une Grèce intégrale. C’est pourquoi l’âme immortelle d’ Hellas n’a cessé de vibrer au cœur de ses poètes,
e Grèce intégrale. C’est pourquoi l’âme immortelle d’Hellas n’a cessé de vibrer au cœur de ses poètes, comme au cœur des g
C’est pourquoi l’âme immortelle d’Hellas n’a cessé de vibrer au cœur de ses poètes, comme au cœur des grands Italiens qui
cœur des grands Italiens qui firent l’unité nationale s’exalte l’âme de leur patrie. Aussi, comme les Grecs, et spécialem
rnés vers ce grand exemple, que leur remémorait, hier encore, la mort de Carducci ! Pas de journal ou de périodique, si mi
exemple, que leur remémorait, hier encore, la mort de Carducci ! Pas de journal ou de périodique, si minuscule soit-il, q
leur remémorait, hier encore, la mort de Carducci ! Pas de journal ou de périodique, si minuscule soit-il, qui n’ait eu so
ie renaissante. Il faut croire, toutefois, que le caractère politique de certaines parties de son œuvre l’emporte sur le r
ut croire, toutefois, que le caractère politique de certaines parties de son œuvre l’emporte sur le reste aux yeux de tous
œuvre l’emporte sur le reste aux yeux de tous, puisque nul ne s’avise de rapprocher, comme il convient, l’initiative de Ca
puisque nul ne s’avise de rapprocher, comme il convient, l’initiative de Carducci, en matière de mètres anciens modernisés
t, l’initiative de Carducci, en matière de mètres anciens modernisés, de celle de Stéphanos Martzokis. Carducci, du reste,
iative de Carducci, en matière de mètres anciens modernisés, de celle de Stéphanos Martzokis. Carducci, du reste, avait eu
est bien le premier, qui, sans aucune imitation, en Grèce, ait tenté d’ acclimater le Vers Barbare, en l’adaptant à la pla
acclimater le Vers Barbare, en l’adaptant à la plastique particulière de la langue démotique. Nous ne croyons pas inutile
ique particulière de la langue démotique. Nous ne croyons pas inutile de le faire ici remarquer, non seulement parce que c
dre, mais aussi parce que c’est une preuve des remarquables aptitudes de la langue vulgaire à recevoir l’empreinte du Lati
s Vers Barbares compte, d’ailleurs, parmi les plus belles productions de Martzokis. Échos. Le Quadrige d’Herculanum M
parmi les plus belles productions de Martzokis. Échos. Le Quadrige d’ Herculanum Mercure. Tome LXVII, numéro 238, 15
u gouvernement italien, afin de pousser le plus possible les fouilles d’ Herculanum. On attend beaucoup des fouilles de la
s possible les fouilles d’Herculanum. On attend beaucoup des fouilles de la célèbre ville romaine. Dernièrement, le gouver
élèbre ville romaine. Dernièrement, le gouvernement italien a accepté de reprendre activement ces fouilles et de se charge
ouvernement italien a accepté de reprendre activement ces fouilles et de se charger de tous les frais, que des savants étr
alien a accepté de reprendre activement ces fouilles et de se charger de tous les frais, que des savants étrangers voulaie
attendant les prochaines découvertes on vient, par un heureux hasard, de retrouver au Musée de Naples, et de reconstituer,
es découvertes on vient, par un heureux hasard, de retrouver au Musée de Naples, et de reconstituer, le quadrige « très sp
on vient, par un heureux hasard, de retrouver au Musée de Naples, et de reconstituer, le quadrige « très splendide » d’He
u Musée de Naples, et de reconstituer, le quadrige « très splendide » d’ Herculanum dont parle Winckelmann. Par l’étude mét
uadrige conservés à Naples, et des documents relatifs à la découverte de ces bronzes, documents qui comprennent une périod
à la découverte de ces bronzes, documents qui comprennent une période de fouilles comprise entre 1739 et 1872, on a pu ten
ouilles comprise entre 1739 et 1872, on a pu tenter la reconstitution de la grande œuvre d’art antique. On a retrouvé l’au
cou des chevaux du milieu, deux statuettes décoratives du char, enfin de nombreux fragments des chevaux. On peut supposer
reux fragments des chevaux. On peut supposer que ces restes sont ceux d’ un des très nombreux quadriges consacrés à Auguste
41 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 »
ome LXVI, numéro 235, 1er avril 1907 Les trois traités doctrinaux de Dante (Suite) [II] Péladan. Tome LXVI, numéro 
el) explique au spirituel les choses supérieures. Ainsi « À la sortie d’ Égypte, Israël devint sainte et libre, c’est-à-dir
les lumières acquises par la raison humaine renferment cependant plus de délectations que l’abondance et la certitude des
ce et la certitude des choses dont on juge par les sens. Dante traite de balourdise l’idée qu’il y avait huit ciels, car B
ommes. Elles possèdent toute béatitude ; ce qui comprend une félicité de vie active et une autre vie contemplative. Si nou
lative. Si nous inférons que Dieu a pu créer un nombre presque infini de créatures spirituelles, il en a créé, en réalité,
nous en avons été instruits par le Christ. Trois principautés chacune de trois ordres, d’après la suprême puissance du Pèr
et l’amour du Saint-Esprit. Aussitôt leur création, la dixième partie de ces ordres se perdit et la nature humaine fut cré
la nature humaine fut créée, pour les remplacer. Il paraît rationnel de croire que les moteurs du ciel de la lune sont le
les remplacer. Il paraît rationnel de croire que les moteurs du ciel de la lune sont les Anges, que ceux de Mercure sont
de croire que les moteurs du ciel de la lune sont les Anges, que ceux de Mercure sont les Archanges, et ceux de Vénus, les
lune sont les Anges, que ceux de Mercure sont les Archanges, et ceux de Vénus, les Trônes. Ceux-ci font une opération hom
x de Vénus, les Trônes. Ceux-ci font une opération homogène à l’amour de l’Esprit-Saint, qui consiste en la mise en mouvem
ène à l’amour de l’Esprit-Saint, qui consiste en la mise en mouvement de leur ciel amoureux. VII. — Les rayons de chaque c
iste en la mise en mouvement de leur ciel amoureux. VII. — Les rayons de chaque ciel sont la voie par laquelle descendent
ciel sont la voie par laquelle descendent leurs vertus sur les choses d’ ici-bas. VIII. — La pensée est l’acte propre de la
vertus sur les choses d’ici-bas. VIII. — La pensée est l’acte propre de la raison : les bêtes ne pensent point, je parle
acte propre de la raison : les bêtes ne pensent point, je parle aussi de celles qui ont figure humaine et souffle de bétai
ent point, je parle aussi de celles qui ont figure humaine et souffle de bétail !… « Ma vie intime n’est autre chose qu’un
s bestialités, la plus stupide, la plus vile, la plus damnable, c’est de croire qu’après la vie présente il n’y en a point
damnable, c’est de croire qu’après la vie présente il n’y en a point d’ autre. Si notre espérance était vaine, notre imper
notre espérance était vaine, notre imperfection serait pire que celle de nul animal, car beaucoup sacrifient la vie terres
chose des livres et des sciences, et je me l’imaginai sous les traits d’ une dame noble. » XII. — Par ciel j’entends scien
; à la neuvième la morale, à la dixième la théologie. XIII. — Le ciel de la lune ressemble à la grammaire pour l’ombre qu’
ressemble à la grammaire pour l’ombre qu’il renferme et la variation de sa lumière. Mercure, dialecticien par sa petitess
t voilé des rayons solaires ; la dialectique est étroite et spécieuse d’ argument. Vénus et la rhétorique sont suaves, et s
er. Mars et la musique sont beaux et ardents, et attirent les vapeurs de l’éther et celles de l’âme humaine. Jupiter le gé
e sont beaux et ardents, et attirent les vapeurs de l’éther et celles de l’âme humaine. Jupiter le géomètre se meut entre
que et à la métaphysique. Le ciel empyrée, par sa paix, est l’emblème de la divine science. Salomon appelle toutes les sci
appelle toutes les sciences reines, concubines, esclaves, la science de Dieu étant sa colombe et sa belle. La comparaison
troisième ciel, la rhétorique. XV. — Boëce et Tullius, par la douceur de leur langage, m’ont acheminé à l’amour, c’est-à-d
eur de leur langage, m’ont acheminé à l’amour, c’est-à-dire à l’étude de la très noble dame Philosophie ; ils m’y ont ache
la très noble dame Philosophie ; ils m’y ont acheminé par les rayons de leur étoile, c’est-à-dire par leurs écrits sur la
e. Dans toute cette allégorie, Amour désigne l’étude ou l’application de l’esprit. Je dis et j’affirme que la dame dont je
ur. « Mon second amour prit naissance dans la miséricordieuse figure d’ une dame ; je ne souhaitais pas seulement sa vue,
figure d’une dame ; je ne souhaitais pas seulement sa vue, mais celle de toutes les personnes amies ou parentes. » II. — 
à le considérer en son vrai sens, n’est autre que l’union spirituelle de l’âme et de l’objet aimé. III. — Cet amour opère
rer en son vrai sens, n’est autre que l’union spirituelle de l’âme et de l’objet aimé. III. — Cet amour opère dans mon esp
âme et de l’objet aimé. III. — Cet amour opère dans mon esprit, amour de la vérité et de la vertu et non celui qui a pour
t aimé. III. — Cet amour opère dans mon esprit, amour de la vérité et de la vertu et non celui qui a pour essence la volup
gards vers ces sublimes spectacles, vous les tenez fixés sur la fange de votre sottise. » VI. — Comme cette dame possède
cette dame possède véritablement la perfection, Dieu, qui l’a comblée de grâces, la chérit comme son œuvre la meilleure. V
chérit comme son œuvre la meilleure. VII. — Entre la nature angélique d’ ordre intellectuel et l’âme humaine il n’existe au
t X. — La personne dont je décris les beautés n’est autre que la dame de l’intelligence. Pythagore ne se disait pas sage,
la dame de l’intelligence. Pythagore ne se disait pas sage, mais ami de la sagesse. On ne doit pas appeler vrai philosoph
a sagesse. On ne doit pas appeler vrai philosophe celui qui n’est ami de la sagesse que par intérêt, comme sont les légist
rgent et dignités. XI. — Allégoriquement donc, par amour qui me parle de ma dame dans mon esprit, j’entends l’étude. O trè
l’étude. O très noble et très excellent le cœur qui s’unit à l’épouse de l’empereur du ciel, épouse qui est aussi sa sœur
ur et sa fille bien-aimée. XII. — Cet amour se manifeste dans l’usage de la sagesse et le mépris des choses dont les autre
IV. — Oh ! votre état est pire que la mort, à vous qui fuyez l’amitié de cette Sagesse ! Avant votre naissance elle vous a
uvez tous parvenir jusqu’à elle, honorez-la du moins dans la personne de ses amis. Le quatrième et dernier traité contient
traité contient, parmi des audaces imprévues, les immortels principes de 1789. I. — Je veux ramener les égarés dans le dro
veux ramener les égarés dans le droit chemin touchant la connaissance de la vraie noblesse. Ici je n’ai plus besoin d’aucu
ouchant la connaissance de la vraie noblesse. Ici je n’ai plus besoin d’ aucune figure. IL — Frédéric de Souabe, empereur d
L — Frédéric de Souabe, empereur des Romains, interrogé sur la nature de la noblesse, répondit : « C’est une antique riche
est une antique richesse et une belle coutume. » III. — Le fondement de la majesté impériale, c’est la nécessité de la vi
e. » III. — Le fondement de la majesté impériale, c’est la nécessité de la vie civile. L’état a besoin d’un pilote, comme
jesté impériale, c’est la nécessité de la vie civile. L’état a besoin d’ un pilote, comme un vaisseau. IV et V. — Retour au
esoin d’un pilote, comme un vaisseau. IV et V. — Retour aux thèses du De Monarchia. VI. — Récapitulation d’Aristote et de
u. IV et V. — Retour aux thèses du De Monarchia. VI. — Récapitulation d’ Aristote et de Platon : « Aristote est donc celui
Retour aux thèses du De Monarchia. VI. — Récapitulation d’Aristote et de Platon : « Aristote est donc celui qui a dirigé l
e, ni par étude propre, ni par un conseil, ne se marie à vos procédés de gouvernement. Le titre de noble s’accorde à quico
par un conseil, ne se marie à vos procédés de gouvernement. Le titre de noble s’accorde à quiconque est fils ou neveu de
uvernement. Le titre de noble s’accorde à quiconque est fils ou neveu de quelque homme puissant, fût-il lui-même un person
ils ou neveu de quelque homme puissant, fût-il lui-même un personnage de rien. Moi je déclare vil un homme méchant qui des
n personnage de rien. Moi je déclare vil un homme méchant qui descend d’ un juste. En supprimant un côté du pentagone on en
fait une quadrature ; en supprimant la raison, il ne reste plus rien de l’homme. VIII. — Le plus noble rameau de la raiso
aison, il ne reste plus rien de l’homme. VIII. — Le plus noble rameau de la raison est le discernement. Il y a une différe
-révérence. IX. — L’autorité impériale a été créée pour la perfection de la vie humaine, comme guide et régulatrice de nos
réée pour la perfection de la vie humaine, comme guide et régulatrice de nos actes : mais chaque fonction a ses bornes. On
ce de nos actes : mais chaque fonction a ses bornes. On pourrait dire de l’empereur, si l’on voulait figurer son office pa
on voulait figurer son office par une image, qu’il est le chevaucheur de la volonté humaine ; la définition de la noblesse
image, qu’il est le chevaucheur de la volonté humaine ; la définition de la noblesse n’appartient point à la fonction impé
t point à la fonction impériale. X. — Les richesses arrivent toujours d’ une manière injuste et ne peuvent être une cause d
arrivent toujours d’une manière injuste et ne peuvent être une cause de noblesse. XI. — Leur accroissement n’est pas moin
ccroissement n’est pas moins vil que leur naissance. XII. — Parallèle de la science et des Richesses. XIII. — Si Adam fut
x et des ânes ; en effet (qu’Aristote me le pardonne) on peut traiter d’ ânes ceux qui pensent ainsi. XIV. — Certains fous
cas, les choses les plus connues seraient les plus nobles, l’aiguille de Saint-Pierre, la reine des pierres, et Asdente, l
guille de Saint-Pierre, la reine des pierres, et Asdente, le savetier de Parme le plus illustre des parmesans. Noble vient
ansuétude, affabilité, franchise, l’eutrapélie et la justice. Chacune de ces vertus a deux ennemis collatéraux, deux vices
e. Chacune de ces vertus a deux ennemis collatéraux, deux vices, l’un d’ excès, l’autre d’insuffisance. Les onze vertus éma
vertus a deux ennemis collatéraux, deux vices, l’un d’excès, l’autre d’ insuffisance. Les onze vertus émanent de la nobles
vices, l’un d’excès, l’autre d’insuffisance. Les onze vertus émanent de la noblesse. Deux choses en accord doivent se réd
ertu aux étoiles. La noblesse humaine, si l’on considère la multitude de ses fruits, surpasse celle des anges, quoique dan
lus divine. Comme la couleur pers vient de la noire, la vertu descend de la noblesse. Le pers, mélange de pourpre et de no
vient de la noire, la vertu descend de la noblesse. Le pers, mélange de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange
oire, la vertu descend de la noblesse. Le pers, mélange de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange de noblesse e
Le pers, mélange de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange de noblesse et de passion. Nul ne peut se prétendre
e de pourpre et de noir, ressemble à la vertu, mélange de noblesse et de passion. Nul ne peut se prétendre noble, quelle q
prétendre noble, quelle que soit sa race, s’il ne possède les fruits de la vraie noblesse morale. Celui qui les possède e
lorence ou des Visconti de Milan ne disent plus : « Parce que je suis de telle extraction, je suis noble. » L’auguste seme
 Quand la semence tombe dans la matrice, elle porte avec soi la vertu de l’âme génératrice et la vertu du ciel. L’âme sitô
intelligence renferme virtuellement les formes universelles. La bonté de l’âme dépend de la nature du germe, de la disposi
ferme virtuellement les formes universelles. La bonté de l’âme dépend de la nature du germe, de la disposition du semeur e
formes universelles. La bonté de l’âme dépend de la nature du germe, de la disposition du semeur et de celle des cieux. X
de l’âme dépend de la nature du germe, de la disposition du semeur et de celle des cieux. XVIII. — Notre instinct naturel
béatitude. Les trois Marie trouvèrent au sépulcre un jeune homme vêtu de blanc. C’était un ange qui figure la noblesse et
, qui dure jusqu’à vingt-cinq ans, la partie rationnelle ne jouit pas de la plénitude de discernement ; la jeunesse s’achè
’à vingt-cinq ans, la partie rationnelle ne jouit pas de la plénitude de discernement ; la jeunesse s’achève à quarante-ci
mour ses bienfaits, afin de se voir honoré et soutenu dans la période de décadence. XXIII. — Une âme noble dans sa vieille
llesse doit être prudente, généreuse et affable. La prudence se forme d’ une bonne mémoire des choses vues, d’une bonne con
et affable. La prudence se forme d’une bonne mémoire des choses vues, d’ une bonne connaissance des présentes, d’une bonne
onne mémoire des choses vues, d’une bonne connaissance des présentes, d’ une bonne prévoyance des futures. XXIV. — Dans la
tures. XXIV. — Dans la décrépitude, deux offices importent :le retour de l’âme vers Dieu et l’action de grâce pour l’exist
ude, deux offices importent :le retour de l’âme vers Dieu et l’action de grâce pour l’existence accomplie. Pareil au fruit
grâce pour l’existence accomplie. Pareil au fruit mûr qui se détache de la branche sans effort, notre âme se sépare sans
e en nous que le cœur (non les gages extérieurs). Martia requit Caton de la reprendre dans la saison finale ; elle avait d
urna à Caton. Et quel homme terrestre fut jamais plus digne que Caton de représenter Dieu ? Aucun, certes. Oh ! malheureux
certes. Oh ! malheureux et ingratement-nés, vous qui préférez sortir de la vie sous le nom d’Hortensius plutôt que sous c
ux et ingratement-nés, vous qui préférez sortir de la vie sous le nom d’ Hortensius plutôt que sous celui de Caton. » XXV.
férez sortir de la vie sous le nom d’Hortensius plutôt que sous celui de Caton. » XXV. — J’ai montré quels signes apparai
à chaque âge dans une noble nature, signes sans lesquels il n’y a pas de noblesse. Ser Manfred da Vico, maintenant préteur
res pourraient dire : « Si la noblesse est individuelle, il n’y a pas de race noble et cependant l’opinion tient nos famil
noble et cependant l’opinion tient nos familles pour les plus nobles de la cité. » Si dans une race noble (l’orthodoxie)
une race noble (l’orthodoxie) les bons s’en allaient un par un et que de mauvais (les contemporains) naquissent à leur pla
mitant le bon frère Thomas d’Aquin, lequel écrivit pour la confession de tous les hérétiques un livre intitulé : Contre le
us les hérétiques un livre intitulé : Contre les Gentils. Cette façon de donner en sommaire une citation de chaque chapitr
 : Contre les Gentils. Cette façon de donner en sommaire une citation de chaque chapitre m’a paru, malgré son aridité, plu
é, plus propre qu’un discours coordonné à faire sentir la singularité de l’ouvrage, Je connais mal les huit in-8 de Rosset
aire sentir la singularité de l’ouvrage, Je connais mal les huit in-8 de Rossetti, mais son titre seul indique qu’il a dev
il ne reste que des romans et des chansons, sans qu’il soit possible de reconstituer sûrement sa théologie. Dante n’est p
sible de reconstituer sûrement sa théologie. Dante n’est pas l’auteur d’ un système personnel, un penseur indépendant, qui
personnel, un penseur indépendant, qui secoue le joug romain. Croyant d’ une religion qui n’a pas de nom dans l’histoire, p
endant, qui secoue le joug romain. Croyant d’une religion qui n’a pas de nom dans l’histoire, puisqu’elle n’a jamais pu él
puisqu’elle n’a jamais pu élever un temple au grand soleil, mystique d’ une essence spéciale, puisqu’il invoque sans cesse
voque sans cesse la raison contre Rome tout en escaladant les sommets de l’illuminisme à la suite de S. Denis, il offre un
re indéchiffrable comme son masque. Ce n’est qu’en cherchant les mots de gueules, suivant l’expression de Rabelais, avec q
e. Ce n’est qu’en cherchant les mots de gueules, suivant l’expression de Rabelais, avec qui il a plus de rapport qu’on ne
mots de gueules, suivant l’expression de Rabelais, avec qui il a plus de rapport qu’on ne pense, qu’on conduira sûrement l
trahir ou à renier ses serments. Il se défend comme sectateur accusé de désertion, il se défend d’être revenu au giron ca
ments. Il se défend comme sectateur accusé de désertion, il se défend d’ être revenu au giron catholique et il écrit le Con
es, che a piacamento artificiato si transmuta . « Si on m’ordonnait de porter due guarnache (casaques) et que je n’en po
it en partie commandée, en partie spontanée. » Le latin est la langue de l’Église, la langue ennemie ; il aime le vulgaire
se, la langue ennemie ; il aime le vulgaire parce que c’est sa langue de croyant autant que sa langue de poète. Si Dante é
le vulgaire parce que c’est sa langue de croyant autant que sa langue de poète. Si Dante était un philosophe, il ne dirait
prétend que tout poème a quatre sens est un farceur, un fou ou Dante. D’ ordinaire les plus abscons se contentent de deux s
farceur, un fou ou Dante. D’ordinaire les plus abscons se contentent de deux sens, l’exotérique et l’ésotérique, Celui qu
ar les italiques seules, la clarté jaillit. Le poète avertit lui-même de bien penser à l’extérieur. Un autre moyen de le p
e poète avertit lui-même de bien penser à l’extérieur. Un autre moyen de le pénétrer consiste à connaître les auteurs qu’i
nétrer consiste à connaître les auteurs qu’il cite, Cicéron (le Songe de Scipion) et la Consolation de Boëce, qui l’amenèr
s auteurs qu’il cite, Cicéron (le Songe de Scipion) et la Consolation de Boëce, qui l’amenèrent à l’amour, c’est-à-dire à
r les étourdis, quiconque a été anti-papal se classe comme précurseur de Luther, tout affilié à une société secrète s’appe
des procédés trop courts et superficiels. J’ignore si l’impérialisme de Dante n’est pas simplement la haine du Vatican ;
opres à chaque âge n’équivaut pas à une conclusion sur la décrépitude de Rome qui se prétend éternelle, qui ne se sent pas
sse aux théologiens, casuistes et prédicateurs et surtout aux princes de l’Église et à l’empereur spirituel, détenteur de
surtout aux princes de l’Église et à l’empereur spirituel, détenteur de beaucoup d’argent et des plus rares dignités. La
princes de l’Église et à l’empereur spirituel, détenteur de beaucoup d’ argent et des plus rares dignités. La religion de
étenteur de beaucoup d’argent et des plus rares dignités. La religion de Dante, qui invoque Aristote plus que saint Thomas
e procès des Albigeois et celui des Templiers. Le suprême hiérophante de la Divine Comédie est saint Bernard, le père spir
uisqu’il en composa la règle ; il porte la bianca stola et se réclame de Béatrice pour se rendre la vierge favorable. Wagn
vierge favorable. Wagner, par le privilège du génie, a suivi l’esprit d’ une fable qu’il ignorait ou du moins qu’il niait :
’esprit d’une fable qu’il ignorait ou du moins qu’il niait : et faute d’ espace pour étaler la minutieuse mosaïque des preu
pour étaler la minutieuse mosaïque des preuves, j’indiquerai le sens de l’œuvre dantesque en évoquant le sauveur du Graal
cheur, le pontife coupable, incarne l’Église romaine, qui s’est servi de la sainte lance pour disputer à Klingsor les bien
le feu, en Occitanie. Le cardinal du Puget voulut exhumer le cadavre de Dante pour le brûler ; Archambaud, archevêque de
t exhumer le cadavre de Dante pour le brûler ; Archambaud, archevêque de Milan, inscrit le gibelin parmi les hérétiques. L
e Milan, inscrit le gibelin parmi les hérétiques. La première édition de la Comédie est celle de Foligno 1472. Le prieur d
lin parmi les hérétiques. La première édition de la Comédie est celle de Foligno 1472. Le prieur de 1302 n’était pas aux y
a première édition de la Comédie est celle de Foligno 1472. Le prieur de 1302 n’était pas aux yeux italiens l’altissimo po
ssimo poeta qu’il devint vers 1516, époque où la Comédie porte le nom de divina ; et on se demande par quelle protection i
n rien retenir. La parole enflammée du Paraclet a préparé l’avènement de la négation. Dante n’avait pas prévu la parabole
éparé l’avènement de la négation. Dante n’avait pas prévu la parabole de son audace : il voulut purifier la foi, elle s’es
le plus étonnant que ceux des pèlerinages, l’hérésie se manifeste par d’ incomparables chefs-d’œuvre. L’idéal de Dante plan
es, l’hérésie se manifeste par d’incomparables chefs-d’œuvre. L’idéal de Dante plane encore sur nous, ravivé par le génie
-d’œuvre. L’idéal de Dante plane encore sur nous, ravivé par le génie de Wagner. Quelle destinée pour une doctrine que d’é
ravivé par le génie de Wagner. Quelle destinée pour une doctrine que d’ échapper à la codification, aux commentateurs et d
r une doctrine que d’échapper à la codification, aux commentateurs et d’ exploser, d’époque en époque, comme un tonnerre de
ne que d’échapper à la codification, aux commentateurs et d’exploser, d’ époque en époque, comme un tonnerre de beauté ! N’
ux commentateurs et d’exploser, d’époque en époque, comme un tonnerre de beauté ! N’est-ce pas, au sens du vieux gibelin,
42 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 »
Tome LXV, numéro 232, 15 février 1907 Variétés. Les fouilles d’ Amboise Ricciotto Canudo. Tome LXV, numéro 232,
journal l’Éclair, M. l’abbé Bossebœuf a le premier rapproché les noms de Léonard de Vinci et de Ludovic le More. À l’heure
abbé Bossebœuf a le premier rapproché les noms de Léonard de Vinci et de Ludovic le More. À l’heure où l’on va poursuivre
e. À l’heure où l’on va poursuivre à nouveau des fouilles dans le but de retrouver au château d’Amboise les débris physiqu
poursuivre à nouveau des fouilles dans le but de retrouver au château d’ Amboise les débris physiques de Léonard, M. l’abbé
es dans le but de retrouver au château d’Amboise les débris physiques de Léonard, M. l’abbé Bossebœuf a cru devoir rappele
ues années auparavant, mourut aussi une des plus gigantesques figures de la Renaissance : Ludovic le More. Si la recherche
gures de la Renaissance : Ludovic le More. Si la recherche des restes d’ un grand homme honore, comme on le dit ordinaireme
, les épigones, le devoir du Comité organisé ad hoc pour les fouilles d’ Amboise ne peut pas demeurer indifférent à la prop
fouilles d’Amboise ne peut pas demeurer indifférent à la proposition de M. l’abbé Bossebœuf. Car à plus d’un titre l’ombr
eurer indifférent à la proposition de M. l’abbé Bossebœuf. Car à plus d’ un titre l’ombre historique de Ludovic le More pla
tion de M. l’abbé Bossebœuf. Car à plus d’un titre l’ombre historique de Ludovic le More plane sur le tombeau inconnu de L
re l’ombre historique de Ludovic le More plane sur le tombeau inconnu de Léonard de même que la volonté et l’amitié du Duc
posées à son génie. Ludovic fut le type le plus parfait du « Prince » de la Renaissance. Il eut au plus haut degré tous le
nce » de la Renaissance. Il eut au plus haut degré tous les attributs d’ orgueilleuse perversité, de suprême sagesse, indif
eut au plus haut degré tous les attributs d’orgueilleuse perversité, de suprême sagesse, indifférente à tous les détails
leuse perversité, de suprême sagesse, indifférente à tous les détails de la vie et de la mort du bétail humain, d’amour de
ité, de suprême sagesse, indifférente à tous les détails de la vie et de la mort du bétail humain, d’amour de la vie et de
fférente à tous les détails de la vie et de la mort du bétail humain, d’ amour de la vie et de volonté à tout moment plus f
à tous les détails de la vie et de la mort du bétail humain, d’amour de la vie et de volonté à tout moment plus forte que
étails de la vie et de la mort du bétail humain, d’amour de la vie et de volonté à tout moment plus forte que le sort, que
t la vérité du principe, simple et immense, qui fut plus tard la base de l’art militaire napoléonien : il faut opposer la
l’art militaire napoléonien : il faut opposer la masse aux fractions de masse. Sa « masse » c’était surtout son indomptab
ctions de masse. Sa « masse » c’était surtout son indomptable volonté de domination. Les fractions de masse, c’étaient les
c’était surtout son indomptable volonté de domination. Les fractions de masse, c’étaient les haines, les appétits divers,
n d’affermir de plus en plus son potentat. Ludovic débuta par un acte de sauvagerie impériale. Afin de se faire proclamer
, il fit tuer son neveu Jean Galéas. Il fut ensuite l’ami et l’ennemi de Charles VIII, et l’ennemi de Louis XII. Sans souf
Galéas. Il fut ensuite l’ami et l’ennemi de Charles VIII, et l’ennemi de Louis XII. Sans souffrir aucune contrainte à son
de Louis XII. Sans souffrir aucune contrainte à son formidable besoin d’ empire, il accepta d’avance tous les dangers qu’il
uffrir aucune contrainte à son formidable besoin d’empire, il accepta d’ avance tous les dangers qu’il se créait par chacun
pire, il accepta d’avance tous les dangers qu’il se créait par chacun de ses actes, et avec les armes redoutables de sa fo
u’il se créait par chacun de ses actes, et avec les armes redoutables de sa force et de sa ruse, il chercha à triompher d’
par chacun de ses actes, et avec les armes redoutables de sa force et de sa ruse, il chercha à triompher d’eux, jusqu’au j
s armes redoutables de sa force et de sa ruse, il chercha à triompher d’ eux, jusqu’au jour où il fut le vaincu. Comme homm
re ardente qu’était sa cour milanaise, où toute l’étonnante « poussée de vie » de la Renaissance pouvait éclore avec joie,
e qu’était sa cour milanaise, où toute l’étonnante « poussée de vie » de la Renaissance pouvait éclore avec joie, où quelq
s’épanouir librement. Plus que le duc de Valentinois, épris lui aussi d’ un grand rêve de domination impériale, âpre dans l
ment. Plus que le duc de Valentinois, épris lui aussi d’un grand rêve de domination impériale, âpre dans les plaisirs, pui
puissant dans la guerre sans merci, Ludovic fut le « Prince » parfait de ces heureux temps, où la seule joie de vivre, d’u
ovic fut le « Prince » parfait de ces heureux temps, où la seule joie de vivre, d’un tout petit souverain, et peut-être de
e « Prince » parfait de ces heureux temps, où la seule joie de vivre, d’ un tout petit souverain, et peut-être de tout homm
s, où la seule joie de vivre, d’un tout petit souverain, et peut-être de tout homme qui en commandait quelques autres, fai
ut homme qui en commandait quelques autres, faisait un César. La cour de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplici
r de Ludovic, par l’exaspération même et la multiplicité des passions de son maître, devait, plus que la cour des Médicis,
, singulièrement debout « par-delà le bien et le mal », amant effréné de la vie sous toutes ses formes et pour toutes ses
toutes ses formes et pour toutes ses jouissances, uniquement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange facul
ement désireux de dominer à son tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus com
n tour son temps, par l’étrange faculté de son génie qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » d
e qui devait faire de lui un des plus complets « representative men » de l’époque. Tel fut le cas de Léonard de Vinci. La
des plus complets « representative men » de l’époque. Tel fut le cas de Léonard de Vinci. La cour érudite et un peu styli
el fut le cas de Léonard de Vinci. La cour érudite et un peu stylisée de Laurent de Médicis l’avait presque méconnu. Là, M
Là, Michel-Ange imposait à l’admiration des premiers grands forgerons de la Renaissance, les superbes Humanistes, son masq
ands forgerons de la Renaissance, les superbes Humanistes, son masque de roi mécontent, méprisant et tyrannique. Léonard n
onard n’eut pour ces fiers rêveurs que ses qualités, assez éminentes, d’ ingénieur. Revenant de Milan, il avait essuyé à Fl
iers rêveurs que ses qualités, assez éminentes, d’ingénieur. Revenant de Milan, il avait essuyé à Florence la colère du gr
falonier Sodérini, qui l’avait traité presque en bandit. Michel-Ange, de son côté, au manque d’amour qui accueillait Léona
l’avait traité presque en bandit. Michel-Ange, de son côté, au manque d’ amour qui accueillait Léonard, ajouta une de ces h
e, de son côté, au manque d’amour qui accueillait Léonard, ajouta une de ces haines personnelles, souvent irraisonnées, et
le privilège. À Milan, Léonard fut reconnu et aimé. Sa grande faculté de joie put s’épanouir avec un éclat qui reste presq
t sensuel, peut aimer un colosse qui bouleverse avec des rugissements de lion toute l’esthétique, qui accueille dans un ég
ssé et l’avenir, dédaignant surtout le présent, et se dresse ou tente de se dresser tout seul devant l’âme prosternée du m
onnaissait qu’un instrument pouvant lui servir, à côté de Bramante et de Raphaël, à élever aux plus hauts sommets son ambi
ècle, qu’il attaquait avec une inapaisable fureur guerrière. L’amitié de Ludovic pour Léonard fut autre. L’élégant et joye
nard, qui nous a laissé dans ses cartons les signes du grand tourment de son esprit chercheur devançant tout son temps, et
nt tout son temps, et qui passait dans la vie en laissant une traînée de parfums et de joie, trouva auprès de Ludovic ce q
mps, et qui passait dans la vie en laissant une traînée de parfums et de joie, trouva auprès de Ludovic ce qui lui avait m
i avait manqué à Florence, ce qu’il ne trouva guère ensuite à la cour de César Borgia. Il y rencontra la plus grande admir
ia. Il y rencontra la plus grande admiration pour tout ce qui sortait de son cerveau infatigable, aux multiples et si extr
x multiples et si extravagantes ressources, et la fidélité dévotieuse de son maître. Dans cette cour voluptueuse, fastueus
aître. Dans cette cour voluptueuse, fastueuse, somptueuse, où l’amour de la vie et de la domination exaspéraient tous les
ette cour voluptueuse, fastueuse, somptueuse, où l’amour de la vie et de la domination exaspéraient tous les esprits, Léon
exaspéraient tous les esprits, Léonard put réaliser une grande partie de ses rêves grandioses. Peintre sacré et peintre pr
s. Peintre sacré et peintre profane, ordonnateur des fêtes, compagnon d’ un charme incomparable, créateur d’œuvres hydrauli
, ordonnateur des fêtes, compagnon d’un charme incomparable, créateur d’ œuvres hydrauliques et mouleur de statues triompha
n d’un charme incomparable, créateur d’œuvres hydrauliques et mouleur de statues triomphales, il s’adonna sans peine à la
s et mouleur de statues triomphales, il s’adonna sans peine à la joie de gaspiller cette énorme force qui, physiquement et
physiquement et cérébralement, émouvait sans cesse l’élégance attique de sa personne. Si l’on reproche à Léonard son servi
idélité intéressée, à l’égard de ses protecteurs, on oublie les actes d’ obéissance de Michel-Ange, et l’on oublie surtout
essée, à l’égard de ses protecteurs, on oublie les actes d’obéissance de Michel-Ange, et l’on oublie surtout que les rappo
ce de Michel-Ange, et l’on oublie surtout que les rapports extérieurs d’ un homme de génie ne doivent être envisagés qu’au
l-Ange, et l’on oublie surtout que les rapports extérieurs d’un homme de génie ne doivent être envisagés qu’au point de vu
e. Ici, sans doute, la fin justifie les moyens. Et dans la soumission de Léonard, subissant l’imposition d’un unique modèl
les moyens. Et dans la soumission de Léonard, subissant l’imposition d’ un unique modèle pour ses toiles profanes aussi bi
a belle Cecilia Gallerani, maîtresse du Duc ; ainsi que dans le geste de Beethoven, écrivant et exécutant en personne cert
a un tel mépris pour les contingences quotidiennes qui les forçaient d’ accomplir de tels actes que tout reproche au nom d
pris pour les contingences quotidiennes qui les forçaient d’accomplir de tels actes que tout reproche au nom de la morale
la morale est puéril. Pendant son séjour à Milan, sous la protection de Ludovic, Léonard fut pour celui-ci un irréprochab
lui l’homme étrange et puissant, au génie inépuisable, en tout digne de comprendre la farouche beauté de son dur sentimen
au génie inépuisable, en tout digne de comprendre la farouche beauté de son dur sentiment, et de l’exalter pour toujours.
tout digne de comprendre la farouche beauté de son dur sentiment, et de l’exalter pour toujours. Ils furent très liés, ju
t, et de l’exalter pour toujours. Ils furent très liés, jusqu’au jour de la disgrâce du Duc. Lorsque celui-ci tomba vaincu
a disgrâce du Duc. Lorsque celui-ci tomba vaincu, Léonard se détourna de lui, comme un organisme jeune et sain se détourne
de lui, comme un organisme jeune et sain se détourne instinctivement de la vue d’un cadavre. Il offrit ses services au no
omme un organisme jeune et sain se détourne instinctivement de la vue d’ un cadavre. Il offrit ses services au nouveau maît
mme les rayons le sont au soleil. » Et Ludovic, prisonnier au château de Loches, se souvint peut-être de la gloire léonard
. » Et Ludovic, prisonnier au château de Loches, se souvint peut-être de la gloire léonardesque de sa souveraineté, en orn
au château de Loches, se souvint peut-être de la gloire léonardesque de sa souveraineté, en ornant de fresques singulière
int peut-être de la gloire léonardesque de sa souveraineté, en ornant de fresques singulières les murs de son cachot, en o
desque de sa souveraineté, en ornant de fresques singulières les murs de son cachot, en occupant en artiste ses lugubres l
s les murs de son cachot, en occupant en artiste ses lugubres loisirs de roi, prisonnier et à jamais dompté. La fourbe méc
mpté. La fourbe méchanceté des Florentins, qui, lors de la décoration de la salle du Conseil du Palais de la Seigneurie, i
orentins, qui, lors de la décoration de la salle du Conseil du Palais de la Seigneurie, imposa à Léonard, comme M. Romain
mposa à Léonard, comme M. Romain Rolland le remarque, « l’humiliation de peindre une victoire des Florentins sur ses amis,
aître de la Léonardi Vinci Academia. Et les circonstances extérieures de la vie milanaise, ainsi que les mouvements mêmes
ances extérieures de la vie milanaise, ainsi que les mouvements mêmes de l’esprit du Duc, ne furent pas sans exercer une i
exercer une influence assez reconnaissable sur son génie. La dévotion de Ludovic, après la mort de Béatrice d’Este, hanta
z reconnaissable sur son génie. La dévotion de Ludovic, après la mort de Béatrice d’Este, hanta pour quelque temps le cœur
la mort de Béatrice d’Este, hanta pour quelque temps le cœur et l’art de Léonard. Ces deux expressions formidables, l’une
es deux expressions formidables, l’une géniale, l’autre seigneuriale, de la même poussée humaine qui engendra la Renaissan
ême poussée humaine qui engendra la Renaissance, demeurent donc liées d’ une manière toute particulière et rare, devant not
sebœuf est juste et doit être exaucé. L’éminent archiviste du diocèse de Tours signale aussi le danger du salpêtre qui ron
ussi le danger du salpêtre qui ronge les peintures murales du château de Loches, dues à la main de Ludovic. « Ces très cur
qui ronge les peintures murales du château de Loches, dues à la main de Ludovic. « Ces très curieuses peintures murales,
noble souvenir. » Il est donc nécessaire que le Comité des fouilles d’ Amboise se montre digne de la tâche qu’il s’est do
donc nécessaire que le Comité des fouilles d’Amboise se montre digne de la tâche qu’il s’est donnée de vouloir retrouver
des fouilles d’Amboise se montre digne de la tâche qu’il s’est donnée de vouloir retrouver les restes physiques d’un génie
la tâche qu’il s’est donnée de vouloir retrouver les restes physiques d’ un génie, pour les recueillir dans un lieu sacré,
èlerinages nouveaux, où ils pourront répandre encore sur le sentiment d’ une postérité non indigne la suggestion de la puis
dre encore sur le sentiment d’une postérité non indigne la suggestion de la puissance qui les anima. Il faut que ce comité
de la puissance qui les anima. Il faut que ce comité ne réponde pas à de vagues aspirations, mais qu’il comprenne la beaut
de vagues aspirations, mais qu’il comprenne la beauté, la perfection de sa mission qui doit le pousser à chercher à Amboi
ion de sa mission qui doit le pousser à chercher à Amboise les restes de Léonard, et dans la collégiale du château de Loch
her à Amboise les restes de Léonard, et dans la collégiale du château de Loches, ceux de Ludovic. Ceux-ci, d’ailleurs, ser
s restes de Léonard, et dans la collégiale du château de Loches, ceux de Ludovic. Ceux-ci, d’ailleurs, seront moins rebell
ci, d’ailleurs, seront moins rebelles à la recherche, car le problème de leur placement, soit devant le Crucifix, soit dan
43 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 236, 15 avril 1907 »
telle curiosité pour tout ce qui concerne la religion, un tel travail d’ érudition, de critique et de propagande. C’est la
té pour tout ce qui concerne la religion, un tel travail d’érudition, de critique et de propagande. C’est la publication,
qui concerne la religion, un tel travail d’érudition, de critique et de propagande. C’est la publication, dans tous les p
critique et de propagande. C’est la publication, dans tous les pays, d’ ouvrages de tout premier ordre sur les questions r
t de propagande. C’est la publication, dans tous les pays, d’ouvrages de tout premier ordre sur les questions religieuses 
rdre sur les questions religieuses ; c’est la création ou l’extension de revues consacrées à la philosophie religieuse, à
religions, à la polémique ; c’est enfin le nombre toujours plus grand de conférences et de cours réguliers où l’on étudie
lémique ; c’est enfin le nombre toujours plus grand de conférences et de cours réguliers où l’on étudie l’idée religieuse
ce, au Musée Guimet, à l’École pratique des Hautes Études, au Collège de France, à l’École d’Anthropologie, au Collège Lib
à l’École pratique des Hautes Études, au Collège de France, à l’École d’ Anthropologie, au Collège Libre des Sciences socia
ses Facultés, et particulièrement la création récente, à la Sorbonne, de plusieurs chaires d’histoire religieuse ?… À la f
iculièrement la création récente, à la Sorbonne, de plusieurs chaires d’ histoire religieuse ?… À la faveur de cette activi
a Sorbonne, de plusieurs chaires d’histoire religieuse ?… À la faveur de cette activité, les doctrines se précisent. On vo
On voit se former des écoles nouvelles. Le débat religieux prend plus de netteté et de vigueur. Il se produit, au sein de
mer des écoles nouvelles. Le débat religieux prend plus de netteté et de vigueur. Il se produit, au sein de chaque confess
netteté et de vigueur. Il se produit, au sein de chaque confession et de chaque groupe philosophique, une sorte d’efferves
ein de chaque confession et de chaque groupe philosophique, une sorte d’ effervescence. Tandis que, dans le domaine de la s
philosophique, une sorte d’effervescence. Tandis que, dans le domaine de la spéculation, nous constatons cette curiosité e
cette curiosité et ce travail, nous voyons aussi la religion mêlée à de grandes luttes politiques et sociales. Dans toute
on ou au nom d’une religion : en France, la Séparation des Églises et de l’État ; en Angleterre, les débats sur l’enseigne
n Espagne, les manifestations anticléricales ; en Russie, l’hostilité de l’orthodoxie autocratique contre le libéralisme ;
autocratique contre le libéralisme ; dans tout l’Orient, des conflits de race qui se traduisent le plus souvent par des co
s conflits de race qui se traduisent le plus souvent par des conflits d’ Église ; en Extrême-Orient, la victoire remportée
tienne. En présence de cette situation, il nous a semblé qu’il serait d’ un haut intérêt de réunir, pour les publier dans l
e de cette situation, il nous a semblé qu’il serait d’un haut intérêt de réunir, pour les publier dans le Mercure de Franc
t de réunir, pour les publier dans le Mercure de France, les opinions d’ un certain nombre de nos contemporains sur la ques
s publier dans le Mercure de France, les opinions d’un certain nombre de nos contemporains sur la question suivante : Assi
estion suivante : Assistons-nous à une dissolution ou à une évolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux ? Nou
t que nous donnons sans aucun commentaire. M. G. Sergi. Professeur d’ anthropologie à l’Université de Rome À mon avis
ommentaire. M. G. Sergi. Professeur d’anthropologie à l’Université de Rome À mon avis, l’état actuel de lutte et les
r d’anthropologie à l’Université de Rome À mon avis, l’état actuel de lutte et les manifestations anticléricales qui se
es manifestations anticléricales qui se produisent avec plus ou moins d’ acuité dans les nations catholiques, ne peuvent êt
s, ne peuvent être considérées comme une tendance vers la dissolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux, ni c
ous sommes, c’est-à-dire du mouvement vers l’émancipation universelle de toute autorité oppressive. Tout le mouvement ouvr
te autorité oppressive. Tout le mouvement ouvrier pour l’émancipation de classe, la rébellion contre toute autorité politi
’annulation — du pouvoir monarchique démontrent clairement la réalité de ce grand moment historique. L’autorité ecclésiast
ons politiques et sociales. Sans qu’on puisse en tirer une idée nette de dissolution et sans y voir non plus un fait d’évo
n tirer une idée nette de dissolution et sans y voir non plus un fait d’ évolution religieuse, la religion est emportée dan
issolution religieuse, prise au sens que les peuples s’émanciperaient de toute religion, est impossible : ils sont et ils
pas davantage concevable ; nous ne sommes plus au temps de Luther et de Calvin : une réforme religieuse voulue et établie
n’est aujourd’hui acceptée par personne. Pourtant il pourra résulter de cet état de choses une liberté de culte et, par s
rsonne. Pourtant il pourra résulter de cet état de choses une liberté de culte et, par suite, une multiplication de sectes
état de choses une liberté de culte et, par suite, une multiplication de sectes religieuses, avec le relâchement de la hié
suite, une multiplication de sectes religieuses, avec le relâchement de la hiérarchie, pour laquelle le Vatican combat dé
it prévu qu’un jour l’Europe serait devenue chrétienne et que le chef de l’Église aurait occupé à Rome la place de l’emper
e chrétienne et que le chef de l’Église aurait occupé à Rome la place de l’empereur. Il est au contraire possible de faire
it occupé à Rome la place de l’empereur. Il est au contraire possible de faire une conjecture conditionnelle. Il me semble
ne suffira plus, évidemment, comme il suffisait il y a deux siècles, d’ apprendre au paysan et à l’ouvrier qu’il ne faut n
complir pour que la société fonctionne bien. Mais il serait téméraire de prédire si on y réussit par la transformation des
sit par la transformation des doctrines existantes ou par la création de doctrines nouvelles. Trop de facteurs divers entr
doctrines existantes ou par la création de doctrines nouvelles. Trop de facteurs divers entrent en jeu dans ces grands év
éro 236, 15 avril 1907, p. 725-730 [728-730]. L’histoire des rapports de l’ultramontanisme et du second Empire, déjà épars
s les trois moments où elle tient presque tout entière : l’expédition de Rome en 1849 ; la Convention du 15 septembre 1864
les Rome et l’Italie, en se bornant à maintenir la garnison française de Civita-Vecchia ; enfin l’essai de triple alliance
t à maintenir la garnison française de Civita-Vecchia ; enfin l’essai de triple alliance franco-italo-autrichienne, en 186
nces, échouer. M. E. Clermont est l’auteur des deux premières parties de l’ouvrage, relatives à l’expédition de Rome et à
eur des deux premières parties de l’ouvrage, relatives à l’expédition de Rome et à la Convention de 1864. M. Émile Bourgeo
ies de l’ouvrage, relatives à l’expédition de Rome et à la Convention de 1864. M. Émile Bourgeois s’est réservé de conclur
de Rome et à la Convention de 1864. M. Émile Bourgeois s’est réservé de conclure, en étudiant de son côté l’essai de trip
on de 1864. M. Émile Bourgeois s’est réservé de conclure, en étudiant de son côté l’essai de triple alliance de l’Empire f
Bourgeois s’est réservé de conclure, en étudiant de son côté l’essai de triple alliance de l’Empire finissant. Dans son h
servé de conclure, en étudiant de son côté l’essai de triple alliance de l’Empire finissant. Dans son histoire de l’expédi
é l’essai de triple alliance de l’Empire finissant. Dans son histoire de l’expédition de Rome, M. E. Clermont a examiné, e
ple alliance de l’Empire finissant. Dans son histoire de l’expédition de Rome, M. E. Clermont a examiné, en reproduisant l
es circonstances qui aboutirent à la restauration du pouvoir temporel de Pie IX dans des conditions outrepassant certainem
ntentions premières du gouvernement français, lequel se trouva engagé de telle sorte que le maintien du Pape à Rome devint
sorte que le maintien du Pape à Rome devint un des objets principaux de sa politique. Telle fut l’origine de la politique
devint un des objets principaux de sa politique. Telle fut l’origine de la politique ultramontaine du second Empire. Tand
ultramontain, à prendre Rome, à détruire le gouvernement républicain de Mazzini et à couper court aux négociations patien
t républicain de Mazzini et à couper court aux négociations patientes de notre ambassadeur, M. de Lesseps (on sait que c’e
assadeur, M. de Lesseps (on sait que c’est à la suite de ses déboires d’ alors que celui-ci quitta la diplomatie et entrepr
e ses déboires d’alors que celui-ci quitta la diplomatie et entreprit de percer le canal de Suez) ; tandis que ceci se pas
ors que celui-ci quitta la diplomatie et entreprit de percer le canal de Suez) ; tandis que ceci se passait à Rome, en Fra
catholique dont la prépondérance s’imposait au Prince-Président, tenu d’ approuver la tournure prise par les événements de
ince-Président, tenu d’approuver la tournure prise par les événements de la Péninsule. Le Pape revint, bien guéri de sa ch
prise par les événements de la Péninsule. Le Pape revint, bien guéri de sa chimère libérale, plein d’idées absolutistes,
a Péninsule. Le Pape revint, bien guéri de sa chimère libérale, plein d’ idées absolutistes, réfractaire à tout tempérament
rtain accommodement entre lui et la monarchie piémontaise. L’illusion de ce modus vivendi se retrouve cependant au fond de
ontaise. L’illusion de ce modus vivendi se retrouve cependant au fond de la Convention de 1864. Lassé, cherchant à se déga
on de ce modus vivendi se retrouve cependant au fond de la Convention de 1864. Lassé, cherchant à se dégager, Napoléon III
en était donc au même point qu’au début, qu’au moment de l’occupation d’ Oudinot (et à un point plus critique encore, la fo
’occupation d’Oudinot (et à un point plus critique encore, la fortune de Victor-Emmanuel ayant grandi depuis), lorsque se
ayant grandi depuis), lorsque se produisit, en 1869, puis, avec plus de décision, en 1870, à la veille de la guerre, la t
produisit, en 1869, puis, avec plus de décision, en 1870, à la veille de la guerre, la tentative de triple alliance entre
vec plus de décision, en 1870, à la veille de la guerre, la tentative de triple alliance entre la France, l’Autriche et l’
lliance entre la France, l’Autriche et l’Italie. La grandeur nouvelle de la Prusse portait, en 1867, c’est-à-dire bien tar
t qui remontait plus haut même que 1859, Napoléon III à se rapprocher de l’Autriche, tout en gardant ses amitiés italienne
rocher de l’Autriche, tout en gardant ses amitiés italiennes au moyen d’ une réconciliation entre l’Autriche et l’Italie. L
au moyen d’une réconciliation entre l’Autriche et l’Italie. Le refus de retirer nos troupes de Civita-Vecchia, en 1869, a
liation entre l’Autriche et l’Italie. Le refus de retirer nos troupes de Civita-Vecchia, en 1869, avait fait échouer une p
précipitamment reprises en juillet 1870, au moment de la déclaration de guerre. M. Bourgeois a exposé tout le détail des
aration de guerre. M. Bourgeois a exposé tout le détail des démarches de M. de Gramont auprès des cabinets de Vienne et de
osé tout le détail des démarches de M. de Gramont auprès des cabinets de Vienne et de Florence pendant la seconde quinzain
étail des démarches de M. de Gramont auprès des cabinets de Vienne et de Florence pendant la seconde quinzaine de juillet 
ès des cabinets de Vienne et de Florence pendant la seconde quinzaine de juillet ; démarches fébriles, anxieuses, dont il
pénible. Et cependant le cabinet des Tuileries, qui avait tant besoin d’ aboutir (en supposant que cela fût possible), fais
. Résolu d’abord à payer du retrait des troupes françaises l’alliance de Victor-Emmanuel, il reprenait soudain son consent
ussi bien que sur le Rhin. Le résultat fut, après quelques tentatives de la dernière heure, l’abandon définitif du projet
elques tentatives de la dernière heure, l’abandon définitif du projet de triple alliance. Cette alliance était-elle aussi
mile Bourgeois ? Pour lui, l’Autriche et l’Italie furent sur le point d’ envoyer un ultimatum à la Prusse. Cependant, tout
r un ultimatum à la Prusse. Cependant, tout ce qu’on avait pu obtenir de l’Autriche, avant la volte-face du 25 juillet, av
urnaient mal pour nous. Quant à l’Italie, même au moment où l’abandon de Rome semble consenti, on aperçoit bien les hésita
iche s’engager d’abord, et dans l’opinion évidemment hostile à l’idée d’ une guerre avec la Prusse. Peut-être, après tout,
Peut-être, après tout, le gouvernement impérial se rendait-il compte de ce qu’avait de chimérique cette tentative d’allia
ès tout, le gouvernement impérial se rendait-il compte de ce qu’avait de chimérique cette tentative d’alliance faite au de
ial se rendait-il compte de ce qu’avait de chimérique cette tentative d’ alliance faite au dernier moment, lorsqu’il se rés
ements avec Pie IX, devenus, par la force des choses, des engagements d’ honneur. M. Émile Bourgeois a écrit, nous l’avons
d’honneur. M. Émile Bourgeois a écrit, nous l’avons dit, cette partie de l’ouvrage. Il l’a fait avec l’autorité qui lui es
oute, dès Napoléon Ier, nous l’avons vu dans le compte-rendu du livre de M. Gonnard, Rome fut, pour la France, un principe
e-rendu du livre de M. Gonnard, Rome fut, pour la France, un principe de contradiction, et cette cause a contribué à fauss
pire. Cependant, pas plus que Rome n’a été pour tout dans l’élévation de Napoléon III, elle n’a été pour tout dans sa chut
n de Napoléon III, elle n’a été pour tout dans sa chute. Chronique de Bruxelles. Le Mutilé, d’Edmond Picard Georges
a été pour tout dans sa chute. Chronique de Bruxelles. Le Mutilé, d’ Edmond Picard Georges Eekhoud. Tome LXVI, numér
utilé, comédie-drame en quatre actes par M. Edmond Picard, adaptation d’ Il Cisco, une pièce italienne de M. Francesco Bern
ctes par M. Edmond Picard, adaptation d’Il Cisco, une pièce italienne de M. Francesco Bernardini. Dans une préface à son œ
ne de M. Francesco Bernardini. Dans une préface à son œuvre qui vient d’ être éditée chez Larcier à Bruxelles, M. Picard ex
chez Larcier à Bruxelles, M. Picard explique comment il s’est efforcé d’ élargir le malheur individuel, un cas particulier
il s’est efforcé d’élargir le malheur individuel, un cas particulier de cécité aux proportions du malheur de « tous ceux
r individuel, un cas particulier de cécité aux proportions du malheur de « tous ceux à qui une infirmité incurable inflige
i une infirmité incurable inflige une mutilation grave s’accompagnant d’ une sorte de déchéance, d’un amoindrissement vis-à
ité incurable inflige une mutilation grave s’accompagnant d’une sorte de déchéance, d’un amoindrissement vis-à-vis d’eux-m
inflige une mutilation grave s’accompagnant d’une sorte de déchéance, d’ un amoindrissement vis-à-vis d’eux-mêmes et des au
accompagnant d’une sorte de déchéance, d’un amoindrissement vis-à-vis d’ eux-mêmes et des autres aboutissant au décourageme
nt, à une mélancolie soupçonneuse et sombre, tristement illustrés par de grands faits historiques : Beethoven devenu sourd
Beethoven devenu sourd, Rubens paralysé des mains, Baudelaire frappé d’ aphonie, Michel-Ange privé de la vue, Byron boiteu
ns paralysé des mains, Baudelaire frappé d’aphonie, Michel-Ange privé de la vue, Byron boiteux de naissance, Maupassant su
udelaire frappé d’aphonie, Michel-Ange privé de la vue, Byron boiteux de naissance, Maupassant subissant une lente et déso
monologues gagneraient-ils en naturel et en intérêt à être dépouillés de trop brillants mots d’auteur. Mais la progression
ils en naturel et en intérêt à être dépouillés de trop brillants mots d’ auteur. Mais la progression dramatique est bien co
ion sur le public a été très grande. Le Mutilé a d’ailleurs bénéficié d’ une excellente interprétation.
44 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 229, 1er janvier 1907 »
29, 1er janvier 1907 Histoire. G. Ferrero : Grandeur et Décadence de Rome, t. IV : Antoine et Cléopâtre ; Plon-Nourrit
. 123-129 [123-126]. En même temps qu’il faisait son Cours du Collège de France, M. Guglielmo Ferrero publiait le t. IV de
on Cours du Collège de France, M. Guglielmo Ferrero publiait le t. IV de son histoire romaine : Antoine et Cléopâtre. Il c
Cléopâtre. Il comprend les événements qui se succèdent depuis la fin de la guerre de Pérouse jusqu’à la chute d’Alexandri
l comprend les événements qui se succèdent depuis la fin de la guerre de Pérouse jusqu’à la chute d’Alexandrie. Aux derniè
i se succèdent depuis la fin de la guerre de Pérouse jusqu’à la chute d’ Alexandrie. Aux dernières pages de son précédent v
guerre de Pérouse jusqu’à la chute d’Alexandrie. Aux dernières pages de son précédent volume, où il a donné toute son imp
son précédent volume, où il a donné toute son importance à la figure d’ Antoine, M. Ferrero nous montrait celui-ci méditan
toine, M. Ferrero nous montrait celui-ci méditant la mise à exécution de la dernière grande pensée de César : la conquête
it celui-ci méditant la mise à exécution de la dernière grande pensée de César : la conquête de la Perse. Seul celui qui a
mise à exécution de la dernière grande pensée de César : la conquête de la Perse. Seul celui qui accomplirait cette conqu
z puissant pour dominer les événements, et faire sortir quelque chose de la dissolution où les guerres civiles et le gouve
ient jeté le monde romain. L’historien continue presque exclusivement de ce point de vue l’étude du rôle d’Antoine. Le rom
ien continue presque exclusivement de ce point de vue l’étude du rôle d’ Antoine. Le roman d’amour avec Cléopâtre passe au
exclusivement de ce point de vue l’étude du rôle d’Antoine. Le roman d’ amour avec Cléopâtre passe au second plan. Antoine
avec Cléopâtre passe au second plan. Antoine avait avant tout besoin de l’énorme trésor des Lagides pour ses ambitieux pr
y eut d’abord entre le triumvir et la reine d’Égypte une association d’ intérêts politiques. On vient de voir en quoi ils
oi ils consistaient pour Antoine. Du côté de Cléopâtre, il s’agissait d’ affermir un trône doublement menacé, à l’extérieur
nt menacé, à l’extérieur par la domination romaine, à l’intérieur par de nombreux mécontentements. L’historien insiste sur
e d’après Dion Cassius, et qui lui paraît expliquer toute la conduite de Cléopâtre. Le « coup de foudre » initial, sur le
té bien des explications simplistes, n’était pas homme à se contenter de celle-ci non plus, qui lui semble avoir été inven
ble avoir été inventée « pour cacher une lutte beaucoup plus sérieuse d’ intérêts politiques ». Du traité de Brindes jusqu’
r une lutte beaucoup plus sérieuse d’intérêts politiques ». Du traité de Brindes jusqu’à l’accord de Tarente, période remp
rieuse d’intérêts politiques ». Du traité de Brindes jusqu’à l’accord de Tarente, période remplie par les premières phases
jusqu’à l’accord de Tarente, période remplie par les premières phases de la lutte entre Octave et Antoine, celui-ci, const
, « vécut trois années loin de Cléopâtre ». Il pouvait donc se passer d’ elle. « Et il revenait à elle, qui était la reine
sser d’elle. « Et il revenait à elle, qui était la reine du seul pays d’ Orient que les guerres civiles n’eussent pas encor
e ruiné, au moment où il avait pour son entreprise un si grand besoin d’ argent qu’il était obligé de céder une partie de s
it pour son entreprise un si grand besoin d’argent qu’il était obligé de céder une partie de sa flotte à son collègue. »
se un si grand besoin d’argent qu’il était obligé de céder une partie de sa flotte à son collègue. » Les conséquences de
de céder une partie de sa flotte à son collègue. » Les conséquences de ce retour furent essentiellement politiques. Elle
essentiellement politiques. Elles apparaissent comme le développement d’ un plan conçu par Antoine bien avant même sa premi
çu par Antoine bien avant même sa première rencontre avec Cléopâtre ; d’ un plan conçu, en tant qu’héritier politique de Cé
ontre avec Cléopâtre ; d’un plan conçu, en tant qu’héritier politique de César, par un homme qui pouvait à bon droit s’att
ique. Maître des provinces orientales du domaine romain par le traité de Brindes (où est indiquée pour la première fois la
Brindes (où est indiquée pour la première fois la division en empire d’ Orient et en empire d’Occident), il voulait, en vu
uée pour la première fois la division en empire d’Orient et en empire d’ Occident), il voulait, en vue de sa future conquêt
nt et en empire d’Occident), il voulait, en vue de sa future conquête de la Perse, reconstituer l’empire d’Alexandre, avec
lait, en vue de sa future conquête de la Perse, reconstituer l’empire d’ Alexandre, avec un royaume égyptien pour centre et
rs le plus vaste du monde ancien, pour capitale. Enfin le but dernier de tout cela était la prépondérance à Rome même. Les
Rome même. Les donations territoriales faites à Cléopâtre font partie de ce plan. Elles sont un pas vers le grand royaume
me égyptien. Et, chose significative, les donations datent du mariage d’ Antoine avec la reine d’Égypte. (Voir là-dessus la
du mariage d’Antoine avec la reine d’Égypte. (Voir là-dessus la note de la page 96.) M. Ferrero s’est appuyé, ici, sur l’
la note de la page 96.) M. Ferrero s’est appuyé, ici, sur l’autorité de Letronne, Égypte grecque et romaine, dont l’expli
cque et romaine, dont l’explication, complétée par les développements de Kromayer, lui paraît décisive, et « une des plus
sive, et « une des plus importantes découvertes concernant l’histoire de cette époque. Elle seule nous permet d’expliquer
uvertes concernant l’histoire de cette époque. Elle seule nous permet d’ expliquer la grande énigme qu’est la bataille d’Ac
lle seule nous permet d’expliquer la grande énigme qu’est la bataille d’ Actium ». C’est, en effet, l’idée de cet empire ég
grande énigme qu’est la bataille d’Actium ». C’est, en effet, l’idée de cet empire égyptien, idée impliquant la possibili
effet, l’idée de cet empire égyptien, idée impliquant la possibilité de continuer là-bas la lutte contre Octave dans des
avantageuses, qui décida Antoine à la retraite sur l’Égypte, retraite d’ où résulta la bataille d’Actium. Idée fausse sous
Antoine à la retraite sur l’Égypte, retraite d’où résulta la bataille d’ Actium. Idée fausse sous le rapport stratégique, i
tait bien dans son rôle, tandis qu’Antoine n’y était pas du tout, ni, d’ une façon générale, comme Romain, ni, dans l’événe
u’une certaine part doit être faite, ici, dans cette dernière période de la lutte d’Antoine contre Octave, au côté passion
ne part doit être faite, ici, dans cette dernière période de la lutte d’ Antoine contre Octave, au côté passionnel, et que
rnier, il eut le dernier. Car on ne peut expliquer que par les effets d’ une passion dégénérée l’acceptation d’un plan de r
ut expliquer que par les effets d’une passion dégénérée l’acceptation d’ un plan de retraite qui, dans la situation nulleme
er que par les effets d’une passion dégénérée l’acceptation d’un plan de retraite qui, dans la situation nullement désespé
traite qui, dans la situation nullement désespérée, avantageuse même, de l’armée d’Antoine sur le promontoire d’Actium, ét
dans la situation nullement désespérée, avantageuse même, de l’armée d’ Antoine sur le promontoire d’Actium, était une pur
désespérée, avantageuse même, de l’armée d’Antoine sur le promontoire d’ Actium, était une pure absurdité. La Cléopâtre de
e sur le promontoire d’Actium, était une pure absurdité. La Cléopâtre de M. Ferrero est une ambitieuse intelligente qui fa
errero est une ambitieuse intelligente qui fait servir les séductions de la femme à la réalisation de ses projets. Antoine
elligente qui fait servir les séductions de la femme à la réalisation de ses projets. Antoine, digne d’ailleurs de l’immen
e la femme à la réalisation de ses projets. Antoine, digne d’ailleurs de l’immense situation que lui a faite le traité de
ne, digne d’ailleurs de l’immense situation que lui a faite le traité de Brindes, laisse grandir dans sa conduite la contr
laisse grandir dans sa conduite la contradiction qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de ma
conduite la contradiction qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de magistrat romain ; cela,
n qui résulte pour lui de sa double situation de potentat oriental et de magistrat romain ; cela, jusqu’au jour où, faussa
au jour où, faussant définitivement ses calculs, et d’ailleurs maître de ses sens aussi bien que de sa tête, l’orientalism
tivement ses calculs, et d’ailleurs maître de ses sens aussi bien que de sa tête, l’orientalisme jette Antoine à l’incroya
e de sa tête, l’orientalisme jette Antoine à l’incroyable défaillance d’ Actium. Octave, mis en possession de l’héritage du
ntoine à l’incroyable défaillance d’Actium. Octave, mis en possession de l’héritage du monde, se trouve en présence d’un g
. Ferrero a indiqué les principales données dans son cours du Collège de France et qui sera l’objet de son prochain volume
pales données dans son cours du Collège de France et qui sera l’objet de son prochain volume. À l’exposé des faits, qui pe
on prochain volume. À l’exposé des faits, qui permet particulièrement d’ apprécier la laborieuse érudition de l’historien,
aits, qui permet particulièrement d’apprécier la laborieuse érudition de l’historien, se mêlent, selon le procédé habituel
rieuse érudition de l’historien, se mêlent, selon le procédé habituel de M. Ferrero, les tableaux de mœurs et surtout les
ien, se mêlent, selon le procédé habituel de M. Ferrero, les tableaux de mœurs et surtout les évaluations d’éléments socia
ituel de M. Ferrero, les tableaux de mœurs et surtout les évaluations d’ éléments sociaux d’où cette nouvelle histoire roma
, les tableaux de mœurs et surtout les évaluations d’éléments sociaux d’ où cette nouvelle histoire romaine tire son intérê
plus important et le plus nouveau. Les Revues. Poesia : Des vers de M. Henry Ghéon, le seul poète qui écrive avec une
e parmi tant de poèmes excellents, meilleurs et pires, des Epigrammes de M. Henri Ghéon. On conte que Victor Hugo écrivait
enri Ghéon. On conte que Victor Hugo écrivait volontiers avec un bout d’ allumette qu’il taillait. M. Henri Ghéon doit se s
vec un bout d’allumette qu’il taillait. M. Henri Ghéon doit se servir d’ une épingle pour écrire, à moins qu’il ne pense pa
s monosyllabique, ô Amédée Pommier ! Jusqu’à présent, le vers composé de deux syllabes formant un mot ou deux, attire sing
résultat étonne et attriste. C’est très japonais. SUR UNE ROSE Près d’ un thuya dentelé une rose violette. Une seule ro
n pinson se pose, pèse, léger… Le pliant rosier baise la terre… … De la bouche de sa rose parmi les fraises pâmée… A
ose, pèse, léger… Le pliant rosier baise la terre… … De la bouche de sa rose parmi les fraises pâmée… Au thuya se pe
janvier 1907, p. 161-166 [165]. Le Musée Brera à Milan va s’enrichir de seize nouvelles fresques de Luini qui ornaient le
65]. Le Musée Brera à Milan va s’enrichir de seize nouvelles fresques de Luini qui ornaient le palais royal de Milan. Dans
hir de seize nouvelles fresques de Luini qui ornaient le palais royal de Milan. Dans le but d’en faciliter l’étude, le roi
fresques de Luini qui ornaient le palais royal de Milan. Dans le but d’ en faciliter l’étude, le roi d’Italie a décidé que
iliter l’étude, le roi d’Italie a décidé que ces peintures, provenant de la villa Pelucca, près de Monza, seraient transpo
ailleurs on se montre insensible à la mutilation et à l’éparpillement de l’œuvre d’un maître, cette décision est d’un heur
se montre insensible à la mutilation et à l’éparpillement de l’œuvre d’ un maître, cette décision est d’un heureux exemple
ation et à l’éparpillement de l’œuvre d’un maître, cette décision est d’ un heureux exemple.
45 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 »
Tome LXVIII, numéro 242, 15 juillet 1907 Épilogues. Nouvelles d’ Italie Remy de Gourmont. Tome LXVIII, numéro 24
vite par sa niaiserie. Le bouddhisme apparaît bientôt tel qu’un amas d’ absurdités qui ne le cède en rien au catholicisme,
mas d’absurdités qui ne le cède en rien au catholicisme, la mentalité d’ un lama étant toute voisine de celle d’un capucin.
e en rien au catholicisme, la mentalité d’un lama étant toute voisine de celle d’un capucin. Le danger, c’est le spiritual
au catholicisme, la mentalité d’un lama étant toute voisine de celle d’ un capucin. Le danger, c’est le spiritualisme. Il
n. Le danger, c’est le spiritualisme. Il y a là une grande corruption de l’intelligence. Les spiritualistes voient le mond
aré en deux castes : les animaux, l’homme. Ils en sont à l’astronomie d’ avant Copernic : ils croient que l’homme est le bu
à l’astronomie d’avant Copernic : ils croient que l’homme est le but de la nature, comme on croyait que la terre était le
st le but de la nature, comme on croyait que la terre était le centre de l’univers. Le spiritualisme n’est peut-être pas u
ie sans remède, mais elle est tenace, et la science en viendra à bout d’ autant plus difficilement que la plupart des savan
êmes atteints très gravement. Quelques-uns cumulent, et, non contents de parler de l’immortalité de l’âme, en cherchent la
nts très gravement. Quelques-uns cumulent, et, non contents de parler de l’immortalité de l’âme, en cherchent la preuve da
t. Quelques-uns cumulent, et, non contents de parler de l’immortalité de l’âme, en cherchent la preuve dans la danse des t
n cherchent la preuve dans la danse des tables et dans les jongleries d’ Eusapia Paladino. C’est peut-être logique. Le spir
pia Paladino. C’est peut-être logique. Le spiritualiste, s’il affecte de mépriser la religion régulière de son pays, est a
que. Le spiritualiste, s’il affecte de mépriser la religion régulière de son pays, est amené par la force des choses à s’e
choses à s’enrôler dans quelque petite église dissidente. Les clients de la somnambule sont des libres-penseurs décidés :
Les clients de la somnambule sont des libres-penseurs décidés : ceux d’ Eusapia, pareillement. Il va de soi qu’on vitupère
ement. Il va de soi qu’on vitupère les ratichons en triturant le marc de café et en recoupant le grand jeu. Les hommes n’a
ves que pour une absurdité nouvelle et dont l’absurde a quelque chose de frais, de cordial qui enchante les appétits. C’es
ur une absurdité nouvelle et dont l’absurde a quelque chose de frais, de cordial qui enchante les appétits. C’est le cas d
ue chose de frais, de cordial qui enchante les appétits. C’est le cas de l’occultisme. Pour nous, à vrai dire, c’est une v
r les Italiens, c’est une nouveauté dans sa fleur. Ils sont en retard de quinze ou vingt ans, voilà tout. Je viens de parc
inze ou vingt ans, voilà tout. Je viens de parcourir plusieurs revues de là-bas, de celles qui tiennent la tête du mouveme
gt ans, voilà tout. Je viens de parcourir plusieurs revues de là-bas, de celles qui tiennent la tête du mouvement nouveau.
tampa : c’est Prose ; une autre nous expose galamment le point de vue de l’occultisme : c’est Leonardo, la propre revue de
ent le point de vue de l’occultisme : c’est Leonardo, la propre revue de M. Papini. Mais l’auteur du Crepuscolo dei filoso
l’opinion en même temps que son pragmatisme, qui est une philosophie de la volonté, et il nous explique pourquoi il donne
me fait une inquiétante apparition. Hélas ! tout cela vient peut-être de Nietzsche et de son surhomme ! Si la surhumanité
iétante apparition. Hélas ! tout cela vient peut-être de Nietzsche et de son surhomme ! Si la surhumanité est le but, tous
oyens seront bons pour y atteindre. Joignez-y la théorie du bovarysme de M. de Gaultier, qui est un exposé critique et qui
eil, et vous avez les racines du pragmatisme. Il était bien dangereux de dire : « L’homme a la faculté de se concevoir aut
pragmatisme. Il était bien dangereux de dire : « L’homme a la faculté de se concevoir autre qu’il n’est. » On a lu : « L’h
de se concevoir autre qu’il n’est. » On a lu : « L’homme a la faculté de se rendre autre qu’il n’est. » Le surhomme de Nie
« L’homme a la faculté de se rendre autre qu’il n’est. » Le surhomme de Nietzsche est un grandiose bovaryque, mais un bov
aryque, mais un bovaryque. Il faut ajouter à cela que si les théories de Nietzsche, des occultistes, des pragmatistes et d
des « miraclistes » sont en contradiction avec la constance démontrée de l’animal humain, de sa physiologie et de ses facu
sont en contradiction avec la constance démontrée de l’animal humain, de sa physiologie et de ses facultés, le bovarysme,
avec la constance démontrée de l’animal humain, de sa physiologie et de ses facultés, le bovarysme, qui est une vue de di
, de sa physiologie et de ses facultés, le bovarysme, qui est une vue de dilettantisme philosophique, échappe nécessaireme
idérer comme un des échelons du pragmatisme, au bon occultisme, celui de Blavatsky, d’Éliphas Levi, de Saint-Martin, de Gi
n des échelons du pragmatisme, au bon occultisme, celui de Blavatsky, d’ Éliphas Levi, de Saint-Martin, de Giordano Bruno,
u pragmatisme, au bon occultisme, celui de Blavatsky, d’Éliphas Levi, de Saint-Martin, de Giordano Bruno, de Platon, et, i
bon occultisme, celui de Blavatsky, d’Éliphas Levi, de Saint-Martin, de Giordano Bruno, de Platon, et, immanquablement, d
lui de Blavatsky, d’Éliphas Levi, de Saint-Martin, de Giordano Bruno, de Platon, et, immanquablement, du Baghavad-Gîta et
Philosophique, il me dit : « En redescendant, regardez donc l’étalage de la maison. » Je regardai et je lus sur les livres
rdai et je lus sur les livres exposés : Éliphas Lévi, Dogme et rituel de la haute magie, la Clef des grands mystères, la S
es, la Science des Esprits ; Du Potet, la Magie dévoilée, ou principe de science occulte ; Cahagnet, Sanctuaire du spiritu
mots alléchants : Bibliothèque diabolique. Ces livres, il est oiseux de le dire, ont disparu depuis longtemps de la vitri
e. Ces livres, il est oiseux de le dire, ont disparu depuis longtemps de la vitrine de M. Alcan, et je ne pense pas qu’ils
il est oiseux de le dire, ont disparu depuis longtemps de la vitrine de M. Alcan, et je ne pense pas qu’ils reviennent de
temps de la vitrine de M. Alcan, et je ne pense pas qu’ils reviennent de sitôt. Dans vingt ans, M. G. Papini sera bien éto
ls reviennent de sitôt. Dans vingt ans, M. G. Papini sera bien étonné d’ avoir admis, même l’espace d’un moment, « le point
vingt ans, M. G. Papini sera bien étonné d’avoir admis, même l’espace d’ un moment, « le point de vue de l’occultisme ». Du
en étonné d’avoir admis, même l’espace d’un moment, « le point de vue de l’occultisme ». Du moins, je le désire, ayant de
t, « le point de vue de l’occultisme ». Du moins, je le désire, ayant de l’estime pour lui. Mais comment, à l’heure présen
st confirmation mutuelle. Musées et collections. Au Musée national de Rome Auguste Marguillier. Tome LXVIII, numéro 
351 [350]. Notons, enfin, une précieuse acquisition du Musée National de Rome. Le gouvernement italien vient de se rendre
. Le gouvernement italien vient de se rendre acquéreur, pour la somme de 450 000 fr., d’une très belle statue antique appa
t italien vient de se rendre acquéreur, pour la somme de 450 000 fr., d’ une très belle statue antique appartenant à la fam
rd ni sur ses origines ni sur ce qu’elle représente. C’est une figure de jeune femme enveloppée d’un ample chiton qui tomb
sur ce qu’elle représente. C’est une figure de jeune femme enveloppée d’ un ample chiton qui tombe de son épaule droite et
’est une figure de jeune femme enveloppée d’un ample chiton qui tombe de son épaule droite et d’une draperie plus mince qu
femme enveloppée d’un ample chiton qui tombe de son épaule droite et d’ une draperie plus mince qui laisse transparaître l
oite et d’une draperie plus mince qui laisse transparaître les formes d’ un corps admirable ; le bras droit manque, la main
main gauche tient un large disque brisé sur lequel on voit les restes d’ une couronne d’olivier et d’un écrin qui devait êt
nt un large disque brisé sur lequel on voit les restes d’une couronne d’ olivier et d’un écrin qui devait être supporté par
isque brisé sur lequel on voit les restes d’une couronne d’olivier et d’ un écrin qui devait être supporté par de petites g
s d’une couronne d’olivier et d’un écrin qui devait être supporté par de petites griffes. Ces accessoires assez vagues ne
ar de petites griffes. Ces accessoires assez vagues ne permettent pas de décider si cette statue est celle d’une prêtresse
s assez vagues ne permettent pas de décider si cette statue est celle d’ une prêtresse ou la personnification d’un être myt
ider si cette statue est celle d’une prêtresse ou la personnification d’ un être mythique. La même incertitude plane sur l’
être mythique. La même incertitude plane sur l’époque et sur le style de la statue : tandis que M. Klein la rattache à l’a
r le style de la statue : tandis que M. Klein la rattache à l’atelier de Praxitèle, M. Altmann à un atelier d’Asie-Mineure
. Klein la rattache à l’atelier de Praxitèle, M. Altmann à un atelier d’ Asie-Mineure, d’autres archéologues en font honneu
s archéologues en font honneur à un artiste romain des premiers temps de l’Empire, et d’autres l’ont comparée à la Victoir
46 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 246, 15 septembre 1907 »
L’Art et l’État au dix-huitième siècle, d’après la correspondance de Cochin et des documents inédits [extraits] Maur
, 89-92]. […] L’École des élèves protégés qui assurait le recrutement de l’École de Rome placée sous la direction de l’Aca
…] L’École des élèves protégés qui assurait le recrutement de l’École de Rome placée sous la direction de l’Académie était
i assurait le recrutement de l’École de Rome placée sous la direction de l’Académie était plus étroitement surveillée. Les
ec les maîtres dans une fructueuse intimité. Cependant elle souffrait de la détresse financière de l’Académie ; en 1756, C
uctueuse intimité. Cependant elle souffrait de la détresse financière de l’Académie ; en 1756, Cochin sollicite de Marigny
t de la détresse financière de l’Académie ; en 1756, Cochin sollicite de Marigny l’ordre de faire partir pour l’Italie les
nancière de l’Académie ; en 1756, Cochin sollicite de Marigny l’ordre de faire partir pour l’Italie les cinq élèves protég
inq élèves protégés qui doivent remplir les places vacantes à l’école de Rome. Ces élèves étaient : les peintres Fragonard
ves étaient : les peintres Fragonard, Monet et Brenet; les sculpteurs d’ Huez et Brenet ; la pénurie du budget empêcha leur
a pénurie du budget empêcha leur départ. « Il y a une année et demie de crédits en arrière », écrit Cochin le 26 mai 1761
gny note mélancoliquement en marge de la supplique : « Il faut tâcher de lui donner de l’argent. » […] Sur Boucher nous n
coliquement en marge de la supplique : « Il faut tâcher de lui donner de l’argent. » […] Sur Boucher nous n’avons qu’une
pour être envoyé à Rome. Cochin, pour l’y faire aller, avise Marigny d’ un expédient, par un document qui contient toute u
ute une théorie curieuse sur l’utilité qu’il y a pour les architectes de ne pas rester trop longtemps en Italie : Monsieu
fils retardé dans ses études et le connaissant d’ailleurs susceptible d’ un découragement absolu : il se trouve forcé, s’il
: il se trouve forcé, s’il ne veut que le crayon lui tombe des mains, de l’envoyer à Rome à ses dépens, ce qui d’une part
Rome à ses dépens, ce qui d’une part lui serait lourd à supporter et de l’autre inquiétant, s’il est abandonné à lui-même
, s’il est abandonné à lui-même et hors de l’Académie, j’ay l’honneur de vous proposer un moyen de peu de dépense de donne
-même et hors de l’Académie, j’ay l’honneur de vous proposer un moyen de peu de dépense de donner à M. Boucher une consola
’Académie, j’ay l’honneur de vous proposer un moyen de peu de dépense de donner à M. Boucher une consolation sensible et d
u de dépense de donner à M. Boucher une consolation sensible et digne de l’affection dont vous l’honores. J’ai déjà, en qu
sions, sans y être poussé par aucun intérêt particulier, eu l’honneur de vous exposer une vérité avouée par M. Souflot et
M. Souflot et par tous les artistes qui connaissent Rome et le genre d’ étude que les architectes y doivent faire ; c’est
hitectes y doivent faire ; c’est que les architectes n’ont pas besoin de rester à Rome plus de trois années. Plusieurs rai
re ; c’est que les architectes n’ont pas besoin de rester à Rome plus de trois années. Plusieurs raisons militent pour ce
oint assujettis ; 2° les connaissances que les architectes ont besoin de prendre en ce pays consistent à ramasser dans un
tent à ramasser dans un portefeuille toutes les choses ingénieuses et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être f
s et de bon goût qu’ils y voyent, recueil qui peut être fait en moins de trois années par un homme studieux; 3° la science
are. Cependant, on ne peut nier que l’Architecte qui veut faire usage de ses talents n’ait besoin de beaucoup de connaissa
ier que l’Architecte qui veut faire usage de ses talents n’ait besoin de beaucoup de connaissances pratiques, relatives au
esoin de beaucoup de connaissances pratiques, relatives aux matériaux de son pays, qu’il n’acquiert point à Rome et qui co
quiert point à Rome et qui consomment du temps en prolongeant au delà de trois années son séjour à Rome. Il retarde d’auta
en prolongeant au delà de trois années son séjour à Rome. Il retarde d’ autant cette étude ingrate, en rien nécessaire ; 4
4° les difficultés qu’éprouvent les architectes à trouver l’occasion d’ employer leurs talents et à obtenir la confiance l
qui a été cause que toute l’école ancienne n’a point cherché à faire de voyage. Laissons-les aller à Rome, disaient-ils,
rquoy il est important aux architectes que leur absence par le séjour de Rome ne soit pas trop longue. Cela prouvé, j’ay l
e séjour de Rome ne soit pas trop longue. Cela prouvé, j’ay l’honneur de vous supplier de fixer le séjour des architectes
ne soit pas trop longue. Cela prouvé, j’ay l’honneur de vous supplier de fixer le séjour des architectes à Rome aux trois
r des architectes à Rome aux trois années, qui leur sont suffisantes, de l’aveu de tous les architectes consommés. Il en r
itectes à Rome aux trois années, qui leur sont suffisantes, de l’aveu de tous les architectes consommés. Il en résultera p
li, vous mettra à portée, sans qu’il en coûte rien au Roy, des places de grâce, dont vous gratifierez des sujets dignes d’
au Roy, des places de grâce, dont vous gratifierez des sujets dignes d’ attention et à qui ce secours peut être utile, quo
s d’attention et à qui ce secours peut être utile, quoique leur genre de talent ne soit pas de nature à concourir aux prix
ce secours peut être utile, quoique leur genre de talent ne soit pas de nature à concourir aux prix. Tels étaient MM. Gre
ature à concourir aux prix. Tels étaient MM. Greuze, Robert, peintres d’ architecture, et tels sont le Paon, peintre de bat
reuze, Robert, peintres d’architecture, et tels sont le Paon, peintre de batailles, si ses talents achèvent de se développ
, et tels sont le Paon, peintre de batailles, si ses talents achèvent de se développer, et le jeune Bertrand dans la suppo
ositions éclatantes pour le dessin ne le conduisent pas à la peinture d’ histoire. Et dans le cas où il ne se rencontrerait
la peinture d’histoire. Et dans le cas où il ne se rencontrerait pas de ces vocations qui cependant sont assez fréquentes
s vocations qui cependant sont assez fréquentes, vous seriez à portée de gratifier de prolongation les pensionnaires de qu
ui cependant sont assez fréquentes, vous seriez à portée de gratifier de prolongation les pensionnaires de qui vous recevr
, vous seriez à portée de gratifier de prolongation les pensionnaires de qui vous recevriez des témoignages favorables. Je
des témoignages favorables. Je viens au moyen que cela vous donnerait d’ accorder à M. Boucher une grâce à laquelle il sera
il serait fort sensible. Vous pourriez accorder à son fils une place de pensionnaire qui serait composée en partie de ces
er à son fils une place de pensionnaire qui serait composée en partie de ces quatrièmes années. L’ordre qui, il y a quelqu
epté un seul) ayant eu quatre années, ceux qui y sont, par les restes de ce désordre, sont dans le cas que l’année 1765 n’
rdre rétabli, tous auraient commencé en 1766, successivement, à jouir de cette quatrième année, qui leur est superflue. Qu
jouir de cette quatrième année, qui leur est superflue. Quelques-unes de ces quatrièmes années à commencer à l’automne 176
atrièmes années à commencer à l’automne 1765 pourront faire une place de pensionnaire à Boucher le fils et, dans la suite,
le fils et, dans la suite, à d’autres, sans que la dépense ordinaire de l’Académie en soit augmentée. Mais comme ce serai
ugmentée. Mais comme ce serait reculer bien loin Boucher le fils, que de remettre à le faire jouir de cette grâce à deux a
t reculer bien loin Boucher le fils, que de remettre à le faire jouir de cette grâce à deux ans d’icy où on commencerait l
r le fils, que de remettre à le faire jouir de cette grâce à deux ans d’ icy où on commencerait le bénéfice de ces quatrièm
jouir de cette grâce à deux ans d’icy où on commencerait le bénéfice de ces quatrièmes années, je vous supplie, Monsieur,
rait le bénéfice de ces quatrièmes années, je vous supplie, Monsieur, de vouloir bien accorder cette faveur à la considéra
e, Monsieur, de vouloir bien accorder cette faveur à la considération d’ un père célèbre par ses talents, et que d’ailleurs
eurs vous affectionnez, en ordonnant que son fils parte dès l’automne de l’année prochaine et lui accordant pour cet effet
t pour cet effet pendant la première année qui s’écoulera une pension de gratification, ainsi que vous avez déjà bien voul
y et sera un soulagement pour M. Boucher qui, joint à la satisfaction de savoir son fils à l’Académie, lui donnera lieu de
t à la satisfaction de savoir son fils à l’Académie, lui donnera lieu de connaître le plaisir que vous prenez à lui faire
à Natoire. Le 10 mai 1754, il y avait un an que Fragonard était élève de l’École des Élèves protégés ; en 1756, il était p
son mérite commença à se faire jour et Cochin se sentit pris pour lui de la plus vive sympathie. […] Lettres allemandes
e amené à appeler le spirituel napolitain « l’homme le plus malpropre de son siècle ». Or, dans la préface de l’édition As
tain « l’homme le plus malpropre de son siècle ». Or, dans la préface de l’édition Asse se trouve la phrase suivante : « C
de l’édition Asse se trouve la phrase suivante : « Cet Italien était d’ une salacité qui surpassait tout ce que l’on a con
tait inconnu à Nietzsche, pense M. Hofmiller, éveilla chez lui l’idée de sagacité et de saleté. […]
Nietzsche, pense M. Hofmiller, éveilla chez lui l’idée de sagacité et de saleté. […]
47 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVII, numéro 240, 15 juin 1907 »
l ne me semble pas qu’on puisse envisager sérieusement la possibilité de la dissolution du sentiment religieux dans les âm
ment religieux dans les âmes. À mon avis, il serait également absurde d’ admettre la dissolution du sentiment de l’amour. T
s, il serait également absurde d’admettre la dissolution du sentiment de l’amour. Toujours, la prière, silencieuse et prof
douleur, et qu’il y aura la mort. Lorsque je réfléchis aux événements de politique religieuse sur lesquels vous rappelez m
eut y apercevoir que des manifestations constantes, quoique diverses, de la vitalité du sentiment religieux, qui se révèle
jadis, toutes les nations, n’est pas, à mon avis, une simple question de caste, ou pour mieux dire un mouvement purement c
itises personnelles et du fanatisme aveugle, brille la flamme ardente d’ une croyance millénaire. L’idée religieuse, alimen
se par cette flamme, trouve une voie naturelle creusée par le travail de la science, et y entraîne les âmes vers les splen
le travail de la science, et y entraîne les âmes vers les splendeurs de la Vérité, vers ce ciel où chante la plus haute e
espérance. Francesco Cosentini. Professeur à l’Université Nouvelle de Bruxelles Je pense que nous assistons et que n
tons et que nous assisterons à une progressive dissolution aussi bien de l’idée que du sentiment religieux. La religion, c
dogme ; la religion, comme sentiment, prétendait assumer la direction de toute activité pratique et morale, et suggérer le
irection de toute activité pratique et morale, et suggérer les règles d’ une bonne conduite éthique. L’une et l’autre préte
’une et l’autre prétention vont devenir incompatibles avec le progrès de la pensée scientifique et avec une plus rationnel
rès de la pensée scientifique et avec une plus rationnelle conception de la vie morale. En fait, d’un côté, la science, qu
ue et avec une plus rationnelle conception de la vie morale. En fait, d’ un côté, la science, qui à cette heure n’est plus
ait, d’un côté, la science, qui à cette heure n’est plus le privilège d’ un petit nombre, mais devient chaque jour plus acc
mais devient chaque jour plus accessible à tous, a ébranlé les bases de l’idée religieuse, prouvant l’absurdité du dogme
positive ; d’un autre côté, l’éthique tend à se détacher complètement de toute enveloppe religieuse qui, le plus souvent,
es ascétiques, soit par un stupide ritualisme, devient l’anesthésique de la conscience, et renforce des préjugés et des te
des tendances contraires aux instincts mêmes et aux besoins naturels de l’homme. Tous ceux qui veulent le progrès de l’hu
et aux besoins naturels de l’homme. Tous ceux qui veulent le progrès de l’humanité doivent préparer cette dissolution, so
t préparer cette dissolution, soit en faisant connaître les conquêtes de la science positive, soit en propageant une moral
itive, soit en propageant une morale sociale rationaliste débarrassée de tout vêtement religieux. M. Gian Pietro Lucini
barrassée de tout vêtement religieux. M. Gian Pietro Lucini. Homme de lettres (Italie) I. La Foi, comme manifestatio
ation du sentiment, ne s’abolira jamais. II. Qu’il y ait une mystique de la nature, comme il y a une physique : rite et sc
physique : rite et science, intuition et expérience. III. Une théorie de l’abstention systématique et volontaire à la croy
akir, quoique inversement : deux désordres. IV. La Religion est l’Art de la Foi. Or, chaque art évolue, suit le temps, sol
évolution. Car l’humanité souhaite son Dieu à son image (même l’homme de Blanqui, qui n’a ni Dieu ni Maître) décorativemen
e de Blanqui, qui n’a ni Dieu ni Maître) décorativement représentatif de ses aspirations. — Avec Dieu l’homme hypothèque s
e hypothèque sur l’avenir et sur l’immortalité la présomption égoïste de se survivre. Avec Dieu, l’art se fait ministre gn
Avec Dieu, l’art se fait ministre gnostique et le poète l’explicateur de la nature. Dieu-utilité. Or, il est un locus comm
quel nous représentons des illusions, des images : donc signification d’ une méthode. Concorder dans l’unité générale, c’es
dans l’unité générale, c’est le rêve. — Leibnitz, qui eut la passion de l’unité et de l’harmonie, répète mystiquement : «
générale, c’est le rêve. — Leibnitz, qui eut la passion de l’unité et de l’harmonie, répète mystiquement : « La gloire de
assion de l’unité et de l’harmonie, répète mystiquement : « La gloire de Dieu n’est pas seulement l’immuable et l’éternel 
ussi la religion se ploie à toutes ces métamorphoses en détermination d’ une philosophie de la vie ; philosophie potentiell
e ploie à toutes ces métamorphoses en détermination d’une philosophie de la vie ; philosophie potentielle et cinétique. — 
potentielle et cinétique. — Peut-être que Dieu est le dernier échelon de la série biologique à la découverte duquel marche
erte duquel marchent les Arts, les Sciences, les Religions. — Le Dieu d’ une Époque industrielle est mécanique. V. L’Idéali
révèle le Dieu-Nature, positivement, sans les images et les symboles de la révélation. VI. À mon avis, la crise actuelle
actuelle est une manifestation anticléricale, non pour la dissolution de l’idée religieuse en soi, mais pour l’intégration
r la dissolution de l’idée religieuse en soi, mais pour l’intégration d’ un dogme scientifique-religieux. Le Poème est son
’intégration d’un dogme scientifique-religieux. Le Poème est son acte de foi. Son utilité sociale fiance le rêve, besoin p
se. — Il y a aussi réaction contre un formulaire imbécile et dépourvu de valeur, et une renaissance idéaliste : nous deman
déaliste : nous demandons, de par la conscience moderne, la décadence d’ une institution qui nous répugne, incapable de sat
e moderne, la décadence d’une institution qui nous répugne, incapable de satisfaire au besoin de certitude et de repos qui
d’une institution qui nous répugne, incapable de satisfaire au besoin de certitude et de repos qui nous angoisse. Napol
n qui nous répugne, incapable de satisfaire au besoin de certitude et de repos qui nous angoisse. Napoleone Colajanni.
de repos qui nous angoisse. Napoleone Colajanni. Député, directeur de la Rivista Popolare di Politica, Lettere e Scienz
question posée est des plus ardues. Je pense qu’on ne peut pas faire de prévision à longue échéance sur les phénomènes so
faire de prévision à longue échéance sur les phénomènes sociaux ; et de cette impossibilité j’ai donné les raisons dans m
as entièrement, au moins dans les grandes collectivités. Les exemples de peuples très religieux en grande décadence, d’ath
ctivités. Les exemples de peuples très religieux en grande décadence, d’ athées très moraux, des Chinois, des Japonais, des
deptes du Confucianisme ou du Bouddhisme, qui représentent un minimum de religion, me donnent la conviction qu’un progrès
ande, italienne, espagnole et des Maîtres primitifs, soit un ensemble de 251 tableaux. Comment, en si peu de temps, s’arrê
es ou les défauts ? Vendeurs, commissaires-priseurs, experts ont juré de provoquer une épidémie de méningite ! Combien on
rs, commissaires-priseurs, experts ont juré de provoquer une épidémie de méningite ! Combien on souhaiterait des ventes mo
ntes moins copieuses, mais plus nombreuses et réparties sur un espace de deux ou trois mois ! Depuis longtemps le vœu est
Et il est encore des gens qui croient que l’Humanité est susceptible d’ amélioration ! Marchons donc à la vapeur, — faison
plus fortes furent réservées à deux peintures du Titien : le Portrait d’ un seigneur vénitien monta à 119 000 fr., le Denie
n : le Portrait d’un seigneur vénitien monta à 119 000 fr., le Denier de César à 104 000 fr. Un amateur donna ensuite 46 0
le Denier de César à 104 000 fr. Un amateur donna ensuite 46 000 fr. d’ une toile vigoureuse, peinte avec un art minutieux
Veneto. Une autre enchère importante, 21 500 fr., alla à un Portrait de jeune fille, par Bernardino Luini, d’un sentiment
21 500 fr., alla à un Portrait de jeune fille, par Bernardino Luini, d’ un sentiment exquis. La Vierge du duc de Lorraine
e à Raphaël, ne dépassa pas 10 000 fr. ; la Vierge et l’enfant Jésus, de Botticelli, ne fut poussée qu’à 5 000 fr. ; la Vi
Tout le reste fut dispersé à des prix honorables. Et ainsi le produit de la troisième vente Sedelmeyer s’éleva 1 395 270 f
8 690 fr. le total des trois premières ventes. Échos. Les Mémoires de Casanova Mercure. Tome LXVII, numéro 240, 15 j
XVII, numéro 240, 15 juin 1907, p. 766-768 [767] La maison Brockhaus, de Leipzig, s’est enfin décidée à publier intégralem
enfin décidée à publier intégralement le texte original des Mémoires de Casanova. Cette édition littérale sera en même te
omportant des notes et des éclaircissements. On parle pour ce travail d’ un jeune écrivain qui s’est fait connaître par de
arle pour ce travail d’un jeune écrivain qui s’est fait connaître par de savantes et originales études sur la Renaissance
 siècle en Italie. M. Octave Uzanne, qui détient des papiers inédits de Casanova, semble avoir joué un rôle important dan
48 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVI, numéro 233, 1er mars 1907 »
léger croquis du vieux professeur : J’ai tenu à l’entendre au cours d’ un de mes récents voyages en Italie. C’était alors
r croquis du vieux professeur : J’ai tenu à l’entendre au cours d’un de mes récents voyages en Italie. C’était alors un p
ait quelques minutes avant l’heure, et s’asseyait sur l’unique chaise d’ une salle d’attente, blanchie à neuf, dont les fen
minutes avant l’heure, et s’asseyait sur l’unique chaise d’une salle d’ attente, blanchie à neuf, dont les fenêtres ouvrai
blanchie à neuf, dont les fenêtres ouvraient sur la cour pittoresque de la vieille université. Les étudiants et les audit
apoplexie. Il n’avait pas la parole abondante et facile : les veines de son front se gonflaient dans l’effort, comme cell
e : les veines de son front se gonflaient dans l’effort, comme celles d’ un cheval de race animé par la course. La lutte s’
es de son front se gonflaient dans l’effort, comme celles d’un cheval de race animé par la course. La lutte s’exaspérait e
a pensée, qui sortait enfin victorieuse, comme emportée sur les ailes d’ une phrase au vol large. Il commentait la Vita Nuo
quand il en avait lu — admirablement — un morceau, il poussait un cri d’ admiration avant de commencer à l’expliquer. Aprè
encer à l’expliquer. Après Dante, ou peut-être avant, le grand amour de Carducci fut la politique. Une bonne partie de so
avant, le grand amour de Carducci fut la politique. Une bonne partie de son œuvre se compose de poésies politiques, et de
e Carducci fut la politique. Une bonne partie de son œuvre se compose de poésies politiques, et de politique nationaliste.
e. Une bonne partie de son œuvre se compose de poésies politiques, et de politique nationaliste. Il est irrédentiste : il
ut Trente et Trieste. Il ne faut pas à la fois admirer le patriotisme de Carducci et mépriser celui de M. Déroulède. Un Fr
ut pas à la fois admirer le patriotisme de Carducci et mépriser celui de M. Déroulède. Un Français qui réclame Strasbourg
Strasbourg ou Trieste, on les prend, si on peut, mais il est inutile de formuler en vers un programme de conquête. Les po
end, si on peut, mais il est inutile de formuler en vers un programme de conquête. Les poésies patriotiques de Carducci on
e formuler en vers un programme de conquête. Les poésies patriotiques de Carducci ont un intérêt local, mais purement loca
ci ont un intérêt local, mais purement local. Nous serions bien naïfs de les admirer, d’autant plus qu’elles ne sont pas a
t local, mais purement local. Nous serions bien naïfs de les admirer, d’ autant plus qu’elles ne sont pas admirables. Cardu
pas infâme parce que l’on n’a qu’une médiocre intelligence des idées de son temps. Après avoir longtemps proclamé que la
vec un certain éclat. Si l’on constate que cela lui valut un fauteuil de sénateur, ce n’est pas pour blâmer une évolution
e lui vaut sa mort ne sont pas, quoi que disent nos journaux dociles, d’ une parfaite unanimité. Revenons à M. Rod. Il appr
parfaite unanimité. Revenons à M. Rod. Il apprécie ainsi le caractère de la poésie de Carducci : Avec elle, nous sommes a
imité. Revenons à M. Rod. Il apprécie ainsi le caractère de la poésie de Carducci : Avec elle, nous sommes aussi loin que
poésie de Carducci : Avec elle, nous sommes aussi loin que possible de la poésie intime ou personnelle, à laquelle nous
en quelque sorte, ou civique, qu’affectionnaient les grands lyriques de l’antiquité. Elle est d’une beauté savante et sév
ique, qu’affectionnaient les grands lyriques de l’antiquité. Elle est d’ une beauté savante et sévère : on ne parvient à la
t sévère : on ne parvient à la goûter que par l’étude ; elle a besoin d’ explications et de commentaires ; elle ne peut êtr
arvient à la goûter que par l’étude ; elle a besoin d’explications et de commentaires ; elle ne peut être populaire, ou mê
ou même comprise, que dans un pays comme l’Italie, tellement imprégné d’ histoire que les plus ignorants mêmes y subissent
i pensait à son œuvre même, quand il définissait le rôle intellectuel de l’Italie en disant, dans son discours sur l’unive
ntellectuel de l’Italie en disant, dans son discours sur l’université de Bologne : « L’Italie, dans la poésie, dans l’art,
dans l’art, dans la philosophie, a ressuscité pour l’Europe les idées de l’antiquité plus sereine des races ariennes, idée
urope les idées de l’antiquité plus sereine des races ariennes, idées d’ harmonie, d’ordre, de beauté, avec une telle effic
ées de l’antiquité plus sereine des races ariennes, idées d’harmonie, d’ ordre, de beauté, avec une telle efficacité bienfa
antiquité plus sereine des races ariennes, idées d’harmonie, d’ordre, de beauté, avec une telle efficacité bienfaisante qu
e, de beauté, avec une telle efficacité bienfaisante qu’elle est loin d’ en être affaiblie. » (Op., I, p. 23). De quelque a
bienfaisante qu’elle est loin d’en être affaiblie. » (Op., I, p. 23). De quelque abord difficile que soit cette poésie, le
e bonne heure la haute signification, l’importance et l’éclat. Autour d’ elle, leur admiration a accompli ce travail de cri
ance et l’éclat. Autour d’elle, leur admiration a accompli ce travail de cristallisation qui ne commence pas toujours du v
ré, acclamé, insulté et commémoré. Les partis politiques se sont plus d’ une fois bombardés avec quelques-uns de ses poèmes
partis politiques se sont plus d’une fois bombardés avec quelques-uns de ses poèmes ; d’autres sont étudiés par les lettré
eux, l’Ode aux sources du Clitumne, il existe au moins trois volumes de commentaires. Son nom est acclamé comme celui d’u
moins trois volumes de commentaires. Son nom est acclamé comme celui d’ un « père de la poésie ». Les plus brillants poète
volumes de commentaires. Son nom est acclamé comme celui d’un « père de la poésie ». Les plus brillants poètes de l’heure
amé comme celui d’un « père de la poésie ». Les plus brillants poètes de l’heure présente, comme M. Pascoli, s’honorent d’
us brillants poètes de l’heure présente, comme M. Pascoli, s’honorent d’ être ses élèves ; M. d’Annunzio lui-même, qui ne p
o lui-même, qui ne prodigue point son admiration, a éprouvé le besoin d’ accomplir de temps en temps quelque acte de retent
ation, a éprouvé le besoin d’accomplir de temps en temps quelque acte de retentissante dévotion en l’honneur du vieux maît
populaire du christianisme. Notre Leconte de Lisle, à nous, se garda de ces erreurs. Il dédaigna même de signer les estim
e Leconte de Lisle, à nous, se garda de ces erreurs. Il dédaigna même de signer les estimables opuscules, dont sa gloire n
généreux ne dit point le nom, on a réuni en quelques jours une somme de près de 4000 francs, ce qui est assez joli. Mais
sère des littérateurs. Un écrivain, M. J. M. Palmarini, ne craint pas de déclarer dans les colonnes d’un grand quotidien q
vain, M. J. M. Palmarini, ne craint pas de déclarer dans les colonnes d’ un grand quotidien que le gouvernement a le devoir
ans les colonnes d’un grand quotidien que le gouvernement a le devoir de penser à la fortune des poètes. Il propose en con
ose en conséquence que 50 pensions viagères soient créées dans le but de permettre aux littérateurs en détresse, qui se se
rateurs en détresse, qui se seraient déjà signalés par la publication de quelques centaines de pages en prose ou en vers,
ui se seraient déjà signalés par la publication de quelques centaines de pages en prose ou en vers, de toucher la somme as
ar la publication de quelques centaines de pages en prose ou en vers, de toucher la somme assez respectable de 6000 francs
s de pages en prose ou en vers, de toucher la somme assez respectable de 6000 francs par an. Un règlement assez rigoureux
llerait la distribution des revenus. On se rend facilement compte que de tels avantages sont bien supérieurs à nos prix, n
ou autres, donnés en une seule fois. Mais cette proposition est celle d’ un poète. Aux politiciens à dire le dernier mot.
49 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXVIII, numéro 241, 1er juillet 1907 »
e que nous assistons, non pas à une dissolution, mais à une évolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux. La d
ux, dans le sens vaste et indéfini à l’ignorance des causes dernières de l’univers, ne peut pas mourir. Athées ou croyants
nous devons tous reconnaître qu’il y a un mystère au-delà des limites de notre intelligence. D’où venons-nous ? où allons-
aître qu’il y a un mystère au-delà des limites de notre intelligence. D’ où venons-nous ? où allons-nous ? On peut essayer
ù allons-nous ? On peut essayer des hypothèses, on ne peut pas donner de certitudes. Et c’est justement la persistance (qu
ertitudes. Et c’est justement la persistance (que je crois éternelle) de ce mystère, qui ne permet pas aujourd’hui, et ne
religieux. Mais si le sentiment religieux, dans le sens que je viens d’ indiquer, ne peut pas mourir, — peuvent mourir ou
manifeste. Mon opinion personnelle est que, dans l’avenir — par œuvre de l’internationalisation matérielle, intellectuelle
les religions deviendront toujours moins nombreuses, visant à l’idéal d’ une religion unique, comme d’une morale unique, da
jours moins nombreuses, visant à l’idéal d’une religion unique, comme d’ une morale unique, dans le monde. Et je crois que
e morale unique, dans le monde. Et je crois que cette religion unique de l’avenir ne sera rien autre chose qu’une philosop
ne sera rien autre chose qu’une philosophie, c’est-à-dire une branche de la science qui — en confessant son impuissance à
ance à expliquer le mystère qui nous enveloppe — permettra aux hommes d’ appeler du nom de Dieu ce que Spencer nommait l’in
le mystère qui nous enveloppe — permettra aux hommes d’appeler du nom de Dieu ce que Spencer nommait l’inconnaissable. Les
nom d’une religion, ne sont — selon moi — que les phases nécessaires de révolution à laquelle je viens de faire allusion.
e révolution à laquelle je viens de faire allusion. C’est la réaction de l’intelligence humaine de plus en plus libre, con
, contre des formules et des formes encore arriérées ; c’est le désir de conserver l’essence du sentiment religieux sans l
extes à une critique scientifique, sapent (sans le vouloir) les bases de la religion catholique, pour sauver l’essence et
eppe Rensi. Rédacteur en chef du Cœnobium (Lugano) À une évolution de l’esprit religieux et à une dissolution de la rel
Lugano) À une évolution de l’esprit religieux et à une dissolution de la religion. Je crois qu’il faut distinguer entre
ux et religion. Le premier consiste essentiellement dans le sentiment d’ unité et de subordination du Moi au Tout. La secon
ion. Le premier consiste essentiellement dans le sentiment d’unité et de subordination du Moi au Tout. La seconde consiste
nces) par lesquelles, aux différentes époques, ce sentiment s’efforce de s’exprimer. L’esprit religieux crée ainsi chaque
t poursuivre sa marche vers les hauteurs et conquérir une réalisation de soi-même toujours plus claire et plus élevée. Alo
bien plus que la pensée négatrice, c’est la théologie, par son effort de purifier et élever ces croyances, de les mettres
est la théologie, par son effort de purifier et élever ces croyances, de les mettres à même de réaliser l’insaisissable id
son effort de purifier et élever ces croyances, de les mettres à même de réaliser l’insaisissable idéal, de fournir à l’es
s croyances, de les mettres à même de réaliser l’insaisissable idéal, de fournir à l’esprit religieux une vie pleine et ad
ésentations intellectuelles. Par exemple, l’effort pour élever l’idée de Dieu au-dessus des représentations fétichistes et
t-à-dire à le pousser hors de ce qui constitue pour nous la catégorie de l’existence. Et de même, l’effort pour libérer la
e l’existence. Et de même, l’effort pour libérer la morale religieuse de toute trace d’eudémonisme a conduit, et ne peut p
Et de même, l’effort pour libérer la morale religieuse de toute trace d’ eudémonisme a conduit, et ne peut pas ne pas condu
à cet effet, haïr Dieu et faire le mal. Aujourd’hui, nous sommes à un de ces tournants de l’histoire religieuse où l’espri
Dieu et faire le mal. Aujourd’hui, nous sommes à un de ces tournants de l’histoire religieuse où l’esprit religieux ne pe
nte et tend à la rompre. Nous sommes donc en présence d’une évolution de l’esprit religieux qui, comme toujours, se tradui
l’esprit religieux qui, comme toujours, se traduit en une dissolution de la religion. Et la vive résistance que le Vatican
encore, la religion aperçoit comme sa propre dissolution l’évolution de l’esprit religieux. L’esprit religieux détruira e
usqu’à ce que l’esprit religieux ait appris à vivre sans avoir besoin de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le senti
avoir besoin de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’ unité et de subordination du Moi au Tout (esprit r
n de la religion, c’est-à-dire jusqu’à ce que le sentiment d’unité et de subordination du Moi au Tout (esprit religieux) p
eux) puisse se maintenir, s’affirmer et se réaliser sans avoir besoin de représentations et de figurations intellectuelles
ir, s’affirmer et se réaliser sans avoir besoin de représentations et de figurations intellectuelles (croyances religieuse
un mot, toute construction religieuse soit transformée, sans laisser de résidus, en connaissance métaphysique. M. Bald
s, en connaissance métaphysique. M. Baldassare Labanca. Professeur d’ histoire religieuse à l’Université de Rome La q
. Baldassare Labanca. Professeur d’histoire religieuse à l’Université de Rome La question posée dans votre lettre s’imp
ue vous posez : « Assistons-nous à une dissolution ou à une évolution de l’idée religieuse et du sentiment religieux ? » J
religieuse et du sentiment religieux ? » Je réponds qu’ici n’est pas de mise l’aut, aut de la logique. Dans les questions
entiment religieux ? » Je réponds qu’ici n’est pas de mise l’aut, aut de la logique. Dans les questions historiques et pra
divers aspects et en même temps, à une dissolution et à une évolution de la religion. D’un côté, on voit se dissoudre en g
t en même temps, à une dissolution et à une évolution de la religion. D’ un côté, on voit se dissoudre en grande partie dan
ts théoriques, dogmatiques, liturgiques et ecclésiastiques, est celle de la charité, de la bienfaisance, de la justice et
dogmatiques, liturgiques et ecclésiastiques, est celle de la charité, de la bienfaisance, de la justice et de la sainteté,
ques et ecclésiastiques, est celle de la charité, de la bienfaisance, de la justice et de la sainteté, fondée par Jésus de
tiques, est celle de la charité, de la bienfaisance, de la justice et de la sainteté, fondée par Jésus de Nazareth. Ainsi
Nazareth. Ainsi comprise, la religion fait renaître le passé disparu de la religion chrétienne, — qui est le passé et le
é disparu de la religion chrétienne, — qui est le passé et le présent de la religion, — à travers les guerres contre le th
gmatisme, le liturgisme et l’ecclésiaticisme. Ce sera encore l’avenir de la religion chrétienne, pendant des siècles dont
la religion chrétienne, pendant des siècles dont il n’est pas facile de prévoir le nombre. Difficile à croire, mais pourt
ire, mais pourtant vrai ! Le siècle présent, qui a étudié et critiqué d’ une façon extraordinaire la religion en général, e
e dans la religion — surtout dans la religion chrétienne — un courant d’ idéalisme moral et social qui en constitue l’admir
t dans un petit volume allemand : Die Zukunft des Papsttums (l’Avenir de la Papauté) (Tubingen, 1906).
50 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXII »
à 9 heures du soir. Hier, j’écrivais ce qui précède avec l’intention de le montrer à A.. Tiraillé par la présence d’un be
précède avec l’intention de le montrer à A.. Tiraillé par la présence d’ un beau jeune homme, Antonio, et la crainte de voi
iraillé par la présence d’un beau jeune homme, Antonio, et la crainte de voir entrer celui dont la présence mettait fin à
nheur, j’ai été un peu inintelligible et, peut-être, ai un peu manqué de naturel. Au lieu de montrer mon « journal » à Ang
pour lui en demander pardon, je viens de lui écrire avec encore plus de franchise. Peut-être est-ce le propre d’une âme,
lui écrire avec encore plus de franchise. Peut-être est-ce le propre d’ une âme, source de grandes choses, de n’être pas g
ncore plus de franchise. Peut-être est-ce le propre d’une âme, source de grandes choses, de n’être pas gracieuse dans le m
hise. Peut-être est-ce le propre d’une âme, source de grandes choses, de n’être pas gracieuse dans le moment de l’action o
âme, source de grandes choses, de n’être pas gracieuse dans le moment de l’action où elle cherche de toutes ses forces. On
s, de n’être pas gracieuse dans le moment de l’action où elle cherche de toutes ses forces. On se moquera de l’épithète de
oment de l’action où elle cherche de toutes ses forces. On se moquera de l’épithète de « grandes » donnée à mes actions d’
ion où elle cherche de toutes ses forces. On se moquera de l’épithète de « grandes » donnée à mes actions d’hier. Le poids
rces. On se moquera de l’épithète de « grandes » donnée à mes actions d’ hier. Le poids était petit, mais le levier n’était
Le poids était petit, mais le levier n’était rien. [Je pars ce matin de Varèse pour Laveno, où j’arrive à 11 heures. Je t
ne peut rien désirer. Le voilà trouvé le pays où il faut venir jouir de la nature et à six heures d’une grande ville.] Je
là trouvé le pays où il faut venir jouir de la nature et à six heures d’ une grande ville.] Je pars en bateau toujours avec
d’une grande ville.] Je pars en bateau toujours avec la pluie, mêlée d’ intervalles de brouillards, pour les îles Borromée
ville.] Je pars en bateau toujours avec la pluie, mêlée d’intervalles de brouillards, pour les îles Borromées. Après une h
les de brouillards, pour les îles Borromées. Après une heure un quart de traversée, j’aborde à l’Isola Madre, que je mets
aversée, j’aborde à l’Isola Madre, que je mets une demi-heure à voir. De là, à l’Isola Bella, où j’écris ceci. J’ai vu le
l’Isola Bella, où j’écris ceci. J’ai vu le Palais. Tableaux négligés de Jordaens (de Naples). J’ai vu le jardin construit
a, où j’écris ceci. J’ai vu le Palais. Tableaux négligés de Jordaens ( de Naples). J’ai vu le jardin construit en 1670, con
ai vu le jardin construit en 1670, construit est le mot. Contemporain de Versailles. Plus grand pour un particulier que Ve
e Versailles pour un roi, mais aussi sec pour le cœur que Versailles. De la terrasse, vue délicieuse. À gauche, l’Isola Ma
De la terrasse, vue délicieuse. À gauche, l’Isola Madre et une partie de Palanza ; ensuite, la branche du lac qui va en Su
Laveno, à droite, la branche du lac qui va à Sesto. — 5 ou 6 nuances de montagnes cachées par les nuages. — Cette vue fai
nces de montagnes cachées par les nuages. — Cette vue fait le pendant de celle de la baie de Naples et est bien plus touch
ontagnes cachées par les nuages. — Cette vue fait le pendant de celle de la baie de Naples et est bien plus touchante. Ces
à blâmer : Le pays entre Varèse et Laveno, et probablement les monts de Brianza. [Je crois que même sans la présence et l
monts de Brianza. [Je crois que même sans la présence et le souvenir de Mme P., je préférerais Milan à Naples et à Rome.
je préférerais Milan à Naples et à Rome. Grosseur et grandeur énormes de pins et de lauriers venus dans deux pieds de terr
ais Milan à Naples et à Rome. Grosseur et grandeur énormes de pins et de lauriers venus dans deux pieds de terre, transpor
seur et grandeur énormes de pins et de lauriers venus dans deux pieds de terre, transportée sur des voûtes.] J’ai écrit un
ux pieds de terre, transportée sur des voûtes.] J’ai écrit une lettre de 8 pages. Hier mon trouble m’empêcha un peu d’être
] J’ai écrit une lettre de 8 pages. Hier mon trouble m’empêcha un peu d’ être aimable. Mon amour tomba ; il est revenu en e
tier aujourd’hui. (Je le croyais en écrivant. Il fut heureux pour moi de quitter Milan, au milieu de décembre. Si j’y euss
mois de plus, j’envoyais ma démission et y restais. 1813.) Je crains d’ avoir été pédant hier. Elle remarqua que nous avio
arqua que nous avions tous la figure jaune. Elle me montra une lettre de Cimbal avec complaisance, mais seulement une lign
ntra une lettre de Cimbal avec complaisance, mais seulement une ligne de celle de Turenne. [Ce soir j’ai continué Fingal a
lettre de Cimbal avec complaisance, mais seulement une ligne de celle de Turenne. [Ce soir j’ai continué Fingal au bruit d
une ligne de celle de Turenne. [Ce soir j’ai continué Fingal au bruit de la pluie et même du tonnerre. En me levant, je tr
du tonnerre. En me levant, je trouve, grâce au ciel, un temps superbe d’ automne avancé, c’est-à-dire des nuages épais, mai
rbe d’automne avancé, c’est-à-dire des nuages épais, mais très hauts, de la neige sur la cime des montagnes au nord du lac
ra beaucoup les 8 milles que j’ai à faire au commencement et à la fin de la nuit prochaine. Ce journal est fait pour Henri
ournal est fait pour Henri s’il vit encore en 1821. Je n’ai pas envie de lui donner occasion de rire aux dépens de celui q
nri s’il vit encore en 1821. Je n’ai pas envie de lui donner occasion de rire aux dépens de celui qui vit aujourd’hui. Cel
onner occasion de rire aux dépens de celui qui vit aujourd’hui. Celui de 1821 sera devenu froid et plus haïssant.] Sur le
era devenu froid et plus haïssant.] Sur le mot « grand », comparaison d’ Ulysse dans un antre formé de bloc de rochers sans
sant.] Sur le mot « grand », comparaison d’Ulysse dans un antre formé de bloc de rochers sans cric et d’un maçon avec cett
ur le mot « grand », comparaison d’Ulysse dans un antre formé de bloc de rochers sans cric et d’un maçon avec cette machin
paraison d’Ulysse dans un antre formé de bloc de rochers sans cric et d’ un maçon avec cette machine.
51 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIX »
Ancône, 19 octobre 1811. Ancône [J’écris ces lignes dans la chambre de Livia, sur sa table, en face de la mer qui forme
Livia, sur sa table, en face de la mer qui forme mon horizon, au-delà de toutes les cheminées d’Ancône. La mer, c’est-à-di
face de la mer qui forme mon horizon, au-delà de toutes les cheminées d’ Ancône. La mer, c’est-à-dire les rivages (j’écriva
sidérables auxquels on dépense, dit-on, 12 000 écus par jour ; B. arc de triomphe bien conservé de… à six pieds de la mer 
ense, dit-on, 12 000 écus par jour ; B. arc de triomphe bien conservé de … à six pieds de la mer ; C. fanal au bout du môle
 000 écus par jour ; B. arc de triomphe bien conservé de… à six pieds de la mer ; C. fanal au bout du môle ; D. porte de F
servé de… à six pieds de la mer ; C. fanal au bout du môle ; D. porte de France ; F. petite jetée en simples blocs de pier
bout du môle ; D. porte de France ; F. petite jetée en simples blocs de pierre. On monte et l’on descend sans cesse dans
s, ce qui voulait dire qu’elle voulait les voir chassés. Il n’y a pas d’ arbres à Ancóne, on se promène à la porte de Franc
oir chassés. Il n’y a pas d’arbres à Ancóne, on se promène à la porte de France, sur la grève nue et du côté des fortifica
ions nouvelles. Livia me mena à ces deux promenades le… octobre, jour de mon arrivée. I have found her much below my idea
very evening for my arrival, she had the figure cachée par une espèce de chapeau et comme elle a un peu la taille de Mme l
ure cachée par une espèce de chapeau et comme elle a un peu la taille de Mme la comtesse Simo, j’eus pendant quelques pas
illusion que j’étais avec elle. [Livia s’ennuie dans la petite ville d’ Ancône où elle voit peu de monde encore. L’ennui l
onde encore. L’ennui la rend apathique et doit même lui donner un peu d’ humeur. Son père vit avec une servante de la maiso
doit même lui donner un peu d’humeur. Son père vit avec une servante de la maison, ce qui fait le malheur de L. Ce père m
. Son père vit avec une servante de la maison, ce qui fait le malheur de L. Ce père me semble avoir beaucoup du caractère
ait le malheur de L. Ce père me semble avoir beaucoup du caractère et de l’esprit de mon cousin Rebuffet et être, comme lu
ur de L. Ce père me semble avoir beaucoup du caractère et de l’esprit de mon cousin Rebuffet et être, comme lui, peu appré
et être, comme lui, peu apprécié. Aussitôt qu’il me vit, il m’offrit de loger chez lui. J’hésitai un peu et enfin accepta
ptai. J’ai trouvé Livia libre et plongée dans l’ennui. La comparaison de Mme de Palfy et de Mlle Mimi de Bé… et de… me mon
ivia libre et plongée dans l’ennui. La comparaison de Mme de Palfy et de Mlle Mimi de Bé… et de… me montre clairement qu’u
ans l’ennui. La comparaison de Mme de Palfy et de Mlle Mimi de Bé… et de … me montre clairement qu’un des effets de l’ennui
y et de Mlle Mimi de Bé… et de… me montre clairement qu’un des effets de l’ennui est de plonger dans une inactivité apathi
mi de Bé… et de… me montre clairement qu’un des effets de l’ennui est de plonger dans une inactivité apathique qui augment
inactivité apathique qui augmente l’ennui, et qu’un moyen presque sûr d’ éviter ce gouffre affreux est de se livrer, comme
e l’ennui, et qu’un moyen presque sûr d’éviter ce gouffre affreux est de se livrer, comme lady Gaybut Grabu, à une activit
comme lady Gaybut Grabu, à une activité extrême. Pour se faire aimer d’ une femme ennuyée, il faut cacher la théorie, mais
ennuyée, il faut cacher la théorie, mais, peu à peu, la porter à plus d’ activité ; vous serez bientôt pour elle une source
la porter à plus d’activité ; vous serez bientôt pour elle une source de plaisirs. Faire la cour directement à une femme q
grande des sottises ; cela ne pourrait réussir qu’avec une femme pure de vanité, et la vanité des femmes est un lieu commu
une femme pure de vanité, et la vanité des femmes est un lieu commun de tous les philosophes. Soient deux sœurs A et B ;
ient deux sœurs A et B ; si vous voulez plaire à A, ne manquez jamais de marquer des attentions à B.] Livia était plongée
is de marquer des attentions à B.] Livia était plongée dans l’apathie de l’ennui et, à propos de bottes, ne voulait pas pr
la prendre par des plaisanteries ; chanter devant moi, et des choses d’ amour, l’a certainement occupée. J’ai écrit la por
et des choses d’amour, l’a certainement occupée. J’ai écrit la portée de sa voix pour lui envoyer de la musique de Mozart.
ertainement occupée. J’ai écrit la portée de sa voix pour lui envoyer de la musique de Mozart. J’ai tiré de son maître la
cupée. J’ai écrit la portée de sa voix pour lui envoyer de la musique de Mozart. J’ai tiré de son maître la confirmation e
portée de sa voix pour lui envoyer de la musique de Mozart. J’ai tiré de son maître la confirmation entière d’une idée à m
la musique de Mozart. J’ai tiré de son maître la confirmation entière d’ une idée à moi. Bisogna novità pella musica. Voilà
e, une règle sans exception et qui s’accorde bien avec la sensibilité de ce peuple né pour les arts. Si l’on donnait un op
a sensibilité de ce peuple né pour les arts. Si l’on donnait un opéra de Cimarosa, vient de me dire mon maestro, à la prem
opéra de Cimarosa, vient de me dire mon maestro, à la première mesure de chaque air tout le monde le reconnaîtrait et l’op
e pourrait durer. Il est convenu que peut-être dans 30 ans les opéras de Cimarosa, un peu oubliés, pourront avoir de nouve
re dans 30 ans les opéras de Cimarosa, un peu oubliés, pourront avoir de nouveau le plus grand succès.
52 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Introduction] »
[Introduction] On connaît le Journal de Stendhal, exhumé de la Bibliothèque de Grenoble e
[Introduction] On connaît le Journal de Stendhal, exhumé de la Bibliothèque de Grenoble et publié en 1888 par
ction] On connaît le Journal de Stendhal, exhumé de la Bibliothèque de Grenoble et publié en 1888 par M. Casimir Stryien
renoble et publié en 1888 par M. Casimir Stryienski, avec une préface de M. de Nion. Ce fut la première série des œuvres p
préface de M. de Nion. Ce fut la première série des œuvres posthumes de Beyle, dont la mise au jour valut à M. Stryienski
ski une renommée incontestable, sans compter la reconnaissance intime de tous les Stendhaliens. Le Journal de Stendhal, re
compter la reconnaissance intime de tous les Stendhaliens. Le Journal de Stendhal, relatant les événements de son adolesce
ous les Stendhaliens. Le Journal de Stendhal, relatant les événements de son adolescence, et, en quelque sorte, son éclosi
e sorte, son éclosion intellectuelle et sentimentale, est un document de premier ordre. Quoique diversement accueillie par
diversement accueillie par la presse, cette autobiographie a permis à de nombreux critiques de renouveler l’exégèse stendh
par la presse, cette autobiographie a permis à de nombreux critiques de renouveler l’exégèse stendhalienne. M. Stryienski
uction du Journal que plusieurs des cahiers furent perdus, le journal de 1807 et 1808, et celui de Russie (1812) entre aut
ieurs des cahiers furent perdus, le journal de 1807 et 1808, et celui de Russie (1812) entre autres. Voici, cependant, un
s. Voici, cependant, un important fragment, en possession aujourd’hui de M. C. Stryienski, et provenant de la collection d
fragment, en possession aujourd’hui de M. C. Stryienski, et provenant de la collection de M. Auguste Cordier, à qui nous l
ession aujourd’hui de M. C. Stryienski, et provenant de la collection de M. Auguste Cordier, à qui nous laissons la parole
e M. Auguste Cordier, à qui nous laissons la parole : « Le texte est de la main d’un copiste, très incorrect, avec notes,
e Cordier, à qui nous laissons la parole : « Le texte est de la main d’ un copiste, très incorrect, avec notes, annexes et
main d’un copiste, très incorrect, avec notes, annexes et corrections de la main de Stendhal. « Le cahier porte ce titre :
opiste, très incorrect, avec notes, annexes et corrections de la main de Stendhal. « Le cahier porte ce titre : Fin du tou
ions de la main de Stendhal. « Le cahier porte ce titre : Fin du tour d’ Italie en 1811. La pagination, commençant à 99, do
, commençant à 99, donne à penser qu’il manquerait la première partie de ce voyage, comprenant dès lors les pages 1 à 98.
1 à 98. La partie que nous donnons ici étant datée du 8 octobre 1811, de Naples, nous n’avons pas l’intervalle compris ent
11, de Naples, nous n’avons pas l’intervalle compris entre cette date d’ arrivée à Naples et celle du départ de Milan, préc
rvalle compris entre cette date d’arrivée à Naples et celle du départ de Milan, précisée dans le Journal, à la page 407, p
récisée dans le Journal, à la page 407, par cette phrase : “Je partis de Milan à 1 h. 1/2 le 22 septembre 1811.” Ce voyage
cette victoire si longtemps désirée.” « L’absence durera un peu plus d’ un mois, du 22 septembre au 24 octobre suivant. St
etta, et leurs amours continuent jusqu’au 13 novembre, date du retour de Stendhal à Paris, son congé si heureusement rempl
sa fair Angela et complétera sur ce manuscrit toutes ses impressions de 1811. « Le document que nous reproduisons ici com
us reproduisons ici comblera une lacune qui se trouve dans le Journal de Stendhal, à la page 410. Muet sur le séjour de St
trouve dans le Journal de Stendhal, à la page 410. Muet sur le séjour de Stendhal à Naples, ce journal se trouvera ainsi c
té. Le récit du voyage suit pas à pas les cahiers 32 et 33 du journal de 1811, mais ici de nombreuses notes autographes de
yage suit pas à pas les cahiers 32 et 33 du journal de 1811, mais ici de nombreuses notes autographes de Stendhal, ajoutée
32 et 33 du journal de 1811, mais ici de nombreuses notes autographes de Stendhal, ajoutées en 1813, augmentent considérab
l, ajoutées en 1813, augmentent considérablement les 8 pages du texte de l’édition du Journal, et forment environ cinquant
intéressantes, tant au point de vue des observations du voyageur que de l’histoire de ses amours avec Mme Piétragrua, alo
, tant au point de vue des observations du voyageur que de l’histoire de ses amours avec Mme Piétragrua, alors comtesse Si
 Piétragrua, alors comtesse Simonetta. « Cette partie si intéressante de la vie de Stendhal, effleurée seulement dans les
a, alors comtesse Simonetta. « Cette partie si intéressante de la vie de Stendhal, effleurée seulement dans les 32e et 33e
Stendhal, effleurée seulement dans les 32e et 33e cahiers du journal de 1811, qui ne sont en réalité que des notes, se tr
orme un ouvrage absolument inédit. On aura donc ici le double intérêt d’ une œuvre inconnue fort curieuse à lire et d’autog
nc ici le double intérêt d’une œuvre inconnue fort curieuse à lire et d’ autographes dont les incorrections ont été scrupul
iements à M. Stryienski, qui a bien voulu nous confier la publication de ce manuscrit et nous permettre d’en faire profite
n voulu nous confier la publication de ce manuscrit et nous permettre d’ en faire profiter ceux qui s’intéressent à la biog
53 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXX »
pertinent et en riant. Elle me donne des baisers, mais pas comme ceux de miss Angela Boronne le premier jour. I could have
, in two or three days, but I not desire her. Ce que je désire, c’est de revoir mon Angela. Ce matin, à 8 heures, je suis
rd, qu’en ayant ma calèche et C.. Je n’aurais pas quitté l’atmosphère de France. Mon Milanais m’apprend à n’être pas dupe
t difficile pour moi. (Astuce, friponnerie et ton naturel du courrier de Rome, le même qui avait été saltato la veille de
naturel du courrier de Rome, le même qui avait été saltato la veille de mon arrivée à Rome, 1813.) On demande sans cesse
urs l’air mécontent. Il faut presque faire un marché à chaque poste ; de ce côté, comme de tous les autres, la civilisatio
t. Il faut presque faire un marché à chaque poste ; de ce côté, comme de tous les autres, la civilisation est moins avancé
River of the Knowing. Gaming et Louy. Bar. et Lam. m’ont paru manquer d’ esprit. Il en est de même de Béat… Hier, ennuyé un
et Louy. Bar. et Lam. m’ont paru manquer d’esprit. Il en est de même de Béat… Hier, ennuyé un peu, j’ai lu le Juvénal de
e Cesarotti. J’ai trouvé avec plaisir dans la préface la confirmation de mes idées sur le goût. Les satires, pleines de mo
réface la confirmation de mes idées sur le goût. Les satires, pleines de mots propres que je ne comprends pas, m’ennuierai
ême le mal serait pour nous dans les mêmes choses, se fâcher et tirer de la tristesse (ou de l’indignation) du mal, me sem
ur nous dans les mêmes choses, se fâcher et tirer de la tristesse (ou de l’indignation) du mal, me semble une haute sottis
a tristesse (ou de l’indignation) du mal, me semble une haute sottise de laquelle je cherche à me guérir. Voici le passage
ne haute sottise de laquelle je cherche à me guérir. Voici le passage de Cesarotti. Voir les notes de Monti dans ses tradu
je cherche à me guérir. Voici le passage de Cesarotti. Voir les notes de Monti dans ses traductions de Perse. La préface d
le passage de Cesarotti. Voir les notes de Monti dans ses traductions de Perse. La préface de Cesarotti est bonne ; j’y re
ti. Voir les notes de Monti dans ses traductions de Perse. La préface de Cesarotti est bonne ; j’y retrouve, exprimées ave
ouve, exprimées avec douceur et sans impetto, beaucoup de corollaires de mes principes, que, par exemple, la peinture des
s caractères et le vis comica manquent entièrement à Horace. C’est un de ses titres pour plaire à une certaine classe de n
nt à Horace. C’est un de ses titres pour plaire à une certaine classe de niais. Cesarotti ne voit pas la nature du comique
tti ne voit pas la nature du comique : mais il indique bien le combat de deux passions ridicules comme dans Letellier. Voi
ris, il faut être doublement Michel-Ange à Paris pour égaler l’auteur de Moïse. (Le 20 septembre, j’ai eu deux marques de
pour égaler l’auteur de Moïse. (Le 20 septembre, j’ai eu deux marques de naturel, franges de schals, pistolet de… arrêté d
de Moïse. (Le 20 septembre, j’ai eu deux marques de naturel, franges de schals, pistolet de… arrêté dans la forêt de Woth
ptembre, j’ai eu deux marques de naturel, franges de schals, pistolet de … arrêté dans la forêt de Wothenbuttel et, sur-le-
ques de naturel, franges de schals, pistolet de… arrêté dans la forêt de Wothenbuttel et, sur-le-champ, deux manques de su
… arrêté dans la forêt de Wothenbuttel et, sur-le-champ, deux manques de succès. Accroche. 1813.) De la froideur et l’insi
thenbuttel et, sur-le-champ, deux manques de succès. Accroche. 1813.) De la froideur et l’insignifiance des jeunes gens à
cterais actuellement 5 à 6 pages bonnes pour moi, mais je suis ennuyé d’ écrire. Me faire prêter à Paris les ouvrages de Ce
i, mais je suis ennuyé d’écrire. Me faire prêter à Paris les ouvrages de Cesarotti, Monti, Foscolo (l’auteur des lettres d
Paris les ouvrages de Cesarotti, Monti, Foscolo (l’auteur des lettres d’ Ortiz) ; lire leurs préfaces et notes. [Le 19, son
se, non pas sombre et passionnée, mais constante. Elle ne faisait pas d’ effet sur moi, parce qu’elle me rappelait celle de
Elle ne faisait pas d’effet sur moi, parce qu’elle me rappelait celle de Mimi de B… Promenade sur le bord de la mer dans l
parce qu’elle me rappelait celle de Mimi de B… Promenade sur le bord de la mer dans le genre des dernières promenades ave
le genre des dernières promenades avec Mélanie. (Triste, silencieuse, de l’humeur. « Puisque vous partez, il n’y a rien à
. Il entre dans la loge sans connaître ces dames et y fait 10 minutes de conversation. Cela ne leur paraît pas étrange. Ci
à 20 minutes du matin, après avoir fait mes porte-manteaux.] Je pars d’ Ancône le 20 octobre pour Milan. (1813). Nous suiv
pars d’Ancône le 20 octobre pour Milan. (1813). Nous suivons le bord de la mer. Case Bruciate. Belle route, telle que je
que je n’en ai jamais vu de plus commode. Longueur infinie des ponts de briques qui traversent les fleuves-torrents tomba
inie des ponts de briques qui traversent les fleuves-torrents tombant de l’Apennin. Ils sont si étroits qu’il n’y peut pas
nesca Pizzaro. Petit marchand à esprit mercantile. Aisance et naturel de Milanese. Oratoire avec peinture du petit marchan
54 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXI »
arrive à Milan le 22 octobre 1811 à la nuit tombante, ayant mis moins d’ un mois à voir toute l’Italie : je ne touchais pas
touchais pas les pavés en marchant dans les rues. Milanese avait peur d’ être assassiné en venant de Lodi. Je revois enfin
archant dans les rues. Milanese avait peur d’être assassiné en venant de Lodi. Je revois enfin la Porta Romana. [À mesure
ne faut pas toucher. Voici quelques fragments décrivant des instants de mon second séjour à Milan.] (Mais rien ne peut re
ittait ni jour ni nuit. 1813.) [Hier, 23, croyant suivre les conseils d’ une politique sage et plein d’un transport d’amour
[Hier, 23, croyant suivre les conseils d’une politique sage et plein d’ un transport d’amour qui agitait mon âme et me lai
yant suivre les conseils d’une politique sage et plein d’un transport d’ amour qui agitait mon âme et me laissait la froide
d’amour qui agitait mon âme et me laissait la froideur et le coulant d’ un homme qui veut parvenir à une chose difficile,
ant d’un homme qui veut parvenir à une chose difficile, je suis parti de Milan à 2 h. 1/2 pour Varèse. Je suis arrivé à Va
ndant toute ma jeunesse. L’aspect du village formé autour de l’église de la Madone est singulier. Les montagnes grandioses
de la Madone est singulier. Les montagnes grandioses. Il y a 4 milles de Varèse au village. Après 2 milles, on aperçoit le
y a 4 milles de Varèse au village. Après 2 milles, on aperçoit le lac de Varèse et un mille plus haut celui d’Arona, le la
ès 2 milles, on aperçoit le lac de Varèse et un mille plus haut celui d’ Arona, le lac Majeur. Le soleil se levait environn
plus haut celui d’Arona, le lac Majeur. Le soleil se levait environné de vapeurs. Les coteaux inférieurs paraissaient des
urs. Les coteaux inférieurs paraissaient des îles au milieu d’une mer de nuées blanches. Je ne songeais guère à m’arrêter
ature il fallait venir m’établir à Saint-Ambroise, à un mille au-delà de Varèse, qui est une petite ville, tandis que Sain
ue Saint-Ambroise est un village. Aux 2/3 du chemin, j’étais descendu de cheval parce qu’il glissait et je voulais arriver
. Je monte plus vite encore, enfin je suis dans le village. On me dit de monter un escalier pour arriver à l’auberge. J’ar
ornée où on chantait l’office. Je redescends. Je demande le logement de Mme P. Je la vois enfin. Je n’ai pas le temps de
demande le logement de Mme P. Je la vois enfin. Je n’ai pas le temps de décrire ce qui s’est passé dans mon cœur. Qu’on s
les choses tendres et charmantes que je pensais en courant la poste, de Rome à Foligno. J’étais tout troublé. J’allais l’
à Foligno. J’étais tout troublé. J’allais l’embrasser ; elle m’a dit de me souvenir que ce n’était pas l’usage du pays. E
le s’est horriblement compromise, qu’on savait le rendez-vous du bain d’ Alamani, que sa petite coquine de femme de chambre
qu’on savait le rendez-vous du bain d’Alamani, que sa petite coquine de femme de chambre, qui était le noble objet des fe
petite coquine de femme de chambre, qui était le noble objet des feux de M. Turenne, l’avait trahie, etc., etc. Si j’avais
à me faire. Elle avait ouvert, comme je l’en avais priée, les lettres de Faure et avait cru y voir que d’avance j’avais fo
mme je l’en avais priée, les lettres de Faure et avait cru y voir que d’ avance j’avais formé le projet de la mettre sur ma
res de Faure et avait cru y voir que d’avance j’avais formé le projet de la mettre sur ma liste en passant à Milan. Je vie
liste en passant à Milan. Je viens de lire attentivement les lettres de Félix, elles ne prouvent que mon amour pour Mme P
s allés promener. Pas un bois sur cette montagne. En venant, la nuit, de Rome à Foligno, je faisais le dialogue de notre p
ntagne. En venant, la nuit, de Rome à Foligno, je faisais le dialogue de notre première entrevue. Je lui disais des choses
eux. Aujourd’hui tout troublé, cherchant à tout prévoir et à convenir de tout pendant l’absence de the husband, j’ai dû lu
blé, cherchant à tout prévoir et à convenir de tout pendant l’absence de the husband, j’ai dû lui paraître dur et pédantes
que je ne paraissais pas aussi tendre que je l’étais. Mais la crainte de voir entrer à chaque instant M. P. me tenait dans
ant M. P. me tenait dans un trouble continuel. J’avais à la persuader de revenir bien vite à Milan. Je craignais toujours
is à la persuader de revenir bien vite à Milan. Je craignais toujours d’ oublier quelque chose. Enfin, je n’ai pas été aima
55 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIII »
ona del Monte           le 26 8bre 1811 — 8 heures. Je n’ai jamais vu d’ auberge aussi commode que celle où j’écris ceci. C
vu d’auberge aussi commode que celle où j’écris ceci. C’est le casin de Benati attenant à l’église. Je désirais être maît
C’est le casin de Benati attenant à l’église. Je désirais être maître de sortir et de rentrer pendant la nuit. Je prévoyai
n de Benati attenant à l’église. Je désirais être maître de sortir et de rentrer pendant la nuit. Je prévoyais que cela se
t arrangé naturellement. J’ai un appartement donnant sur le péristyle de l’église et j’ai là, dans ma poche, la benedetta
ible ; moi, de mon côté, je lui faisais ma cour pour en venir au fait de ma clef, le plus amicalement possible. Je n’ai pa
fait de ma clef, le plus amicalement possible. Je n’ai pas eu besoin de commettre cette imprudence. Ang. en a commis une
prudence. Ang. en a commis une qui fait bien comprendre la différence de l’amour italien et de l’amour français. Je suis v
mmis une qui fait bien comprendre la différence de l’amour italien et de l’amour français. Je suis venu, par un temps horr
eureuse portantine n’était point élégante du tout ; elle était formée de quelques bâtons, d’un carreau, d’un morceau de to
’était point élégante du tout ; elle était formée de quelques bâtons, d’ un carreau, d’un morceau de toile jeté sur les bât
légante du tout ; elle était formée de quelques bâtons, d’un carreau, d’ un morceau de toile jeté sur les bâtons et d’un pa
ut ; elle était formée de quelques bâtons, d’un carreau, d’un morceau de toile jeté sur les bâtons et d’un parapluie de to
es bâtons, d’un carreau, d’un morceau de toile jeté sur les bâtons et d’ un parapluie de toile cirée, passé entre les bâton
carreau, d’un morceau de toile jeté sur les bâtons et d’un parapluie de toile cirée, passé entre les bâtons supérieurs et
rs et dont j’avais le manche contre la joue. Je croyais que l’auberge de Belati était à l’extrémité du village, opposée à
xtrémité du village, opposée à celle qu’habite Mme P. Cela était vrai de l’auberge ; mais on m’a fait l’honneur de me cond
bite Mme P. Cela était vrai de l’auberge ; mais on m’a fait l’honneur de me conduire au Casin ; ma marche éclairée par tro
aux et faisant événement ; toute cette clarté passant devant la porte de M. X… à 6 h. 1/2 et sous un passage étroit et obs
é la tête entre les épaules et ma marche ridicule n’a été aperçue que d’ A., qui, un instant après, gone with her son, at m
es religieuses. Dans ce moment, comme j’écrivais les dernières lignes de l’autre page, on est venu, en chantant, à ma port
is sur-le-champ allé ouvrir ; il m’apportait peut-être le contr’ordre d’ un rendez-vous en l’honneur duquel j’ai été venté
é cette idée par une considération générale ; je songeais à l’auberge de l’autre bout du village et au temps affreux qu’il
temps affreux qu’il fera en effet ce soir à minuit. Il eût été mieux de s’assurer de la position de mon logement. C’est,
x qu’il fera en effet ce soir à minuit. Il eût été mieux de s’assurer de la position de mon logement. C’est, au reste, le
effet ce soir à minuit. Il eût été mieux de s’assurer de la position de mon logement. C’est, au reste, le plus pittoresqu
our venir composer une tragédie. Ce matin j’ai parcouru l’Isola Bella de 8 à 9 heures ; je suis allé déjeuner à Palanza. J
à Varèse à 2 h. 1/2. Je me suis tenu au milieu de l’activité extrême de la cuisine pour lier conversation avec le patron
conversation avec le patron curieux (M. Bonchi), lui conter ma fable de M. de Strombeck, que je cherche partout, et surto
oint chassé A.. Tout a réussi assez bien ; je suis parti par un temps de Montcenis à 4 h. 1/4 après une conversation bien
tcenis à 4 h. 1/4 après une conversation bien écrite, mais assez vide d’ idées avec M. l’avocat della chiesa. À moitié chem
frapper mes vitres et formant le seul bruit que j’entende avec celui de mon petit feu. Je vais lire un volume d’Ossian qu
uit que j’entende avec celui de mon petit feu. Je vais lire un volume d’ Ossian qui fait tout mon bagage.
56 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIX »
Chapitre LXXIX Je suis allé voir le Cénacle de Bossi, chez M. Rafadi. J’ai été mécontent sous to
afadi. J’ai été mécontent sous tous les rapports : 1° du coloris ; 2° de l’expression. 1° le coloris est l’opposé de celui
orts : 1° du coloris ; 2° de l’expression. 1° le coloris est l’opposé de celui de Vinci. Le genre noir et majestueux de Vi
du coloris ; 2° de l’expression. 1° le coloris est l’opposé de celui de Vinci. Le genre noir et majestueux de Vinci conve
e coloris est l’opposé de celui de Vinci. Le genre noir et majestueux de Vinci convenait surtout à cette scène. Bossi a pr
nci convenait surtout à cette scène. Bossi a pris un coloris illuminé de partout. Il est sûr que, dans une église, son tab
de partout. Il est sûr que, dans une église, son tableau ferait plus d’ effet que celui de Léonard. Mais, dans une galerie
t sûr que, dans une église, son tableau ferait plus d’effet que celui de Léonard. Mais, dans une galerie, le tableau de Bo
plus d’effet que celui de Léonard. Mais, dans une galerie, le tableau de Bossi déplaira toujours. Un livre fait par l’aute
ie, le tableau de Bossi déplaira toujours. Un livre fait par l’auteur d’ un tableau ôte à ce tableau la grâce nécessaire po
uver, qu’on songe à l’effet contraire, un tableau, trouvé par hasard, d’ un auteur malheureux, intéresse sur-le-champ. — 2°
sse sur-le-champ. — 2° expression. Quant à l’expression, je me charge de prouver (7 novembre 1811) que Judas ressemble à H
que Judas ressemble à Henri IV. La lèvre inférieure avancée lui donne de la bonté et beauté d’autant plus grande qu’elle n
Henri IV. La lèvre inférieure avancée lui donne de la bonté et beauté d’ autant plus grande qu’elle n’est pas détruite par
st pas détruite par l’esprit. Judas est un homme bon qui a le malheur d’ avoir les cheveux rouges. Sans sortir de la nature
un homme bon qui a le malheur d’avoir les cheveux rouges. Sans sortir de la nature, la figure de M. N.-S. (de Rome) donnai
lheur d’avoir les cheveux rouges. Sans sortir de la nature, la figure de M. N.-S. (de Rome) donnait sur-le-champ un meille
les cheveux rouges. Sans sortir de la nature, la figure de M. N.-S. ( de Rome) donnait sur-le-champ un meilleur Judas. Cel
de plaisir, même avant que j’y aperçusse du véritable vert. Une tête de Christ, de Guido Reni, que j’ai trouvée dans l’at
, même avant que j’y aperçusse du véritable vert. Une tête de Christ, de Guido Reni, que j’ai trouvée dans l’atelier de Ra
t. Une tête de Christ, de Guido Reni, que j’ai trouvée dans l’atelier de Rafaelli, a été pour moi une terrible critique du
’atelier de Rafaelli, a été pour moi une terrible critique du tableau de M. Bossi. La gravure de Morghen me fait beaucoup
été pour moi une terrible critique du tableau de M. Bossi. La gravure de Morghen me fait beaucoup plus de plaisir. Ce n’es
e du tableau de M. Bossi. La gravure de Morghen me fait beaucoup plus de plaisir. Ce n’est pas une raison décisive. (7 nov
r. Ce n’est pas une raison décisive. (7 novembre.) J’ai encore besoin d’ une traduction pour plusieurs peintres. Les Carrac
xemple, dont les noirs me déplaisent. Vu ce matin, 7 nov., la galerie de l’Archevêché. Belle figure de J. César Procacini.
aisent. Vu ce matin, 7 nov., la galerie de l’Archevêché. Belle figure de J. César Procacini. Copie de la Madeleine du Corr
la galerie de l’Archevêché. Belle figure de J. César Procacini. Copie de la Madeleine du Corrège, qui me semble jolie. Bea
ine du Corrège, qui me semble jolie. Beau portrait du pape, en petit, de Titien, dit-on. Relief d’un profil du Titien.
ble jolie. Beau portrait du pape, en petit, de Titien, dit-on. Relief d’ un profil du Titien.
57 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXII »
fortunes diverses et qui, depuis six ans, est employé dans le royaume de Naples, d’une manière active, a fait quelques not
verses et qui, depuis six ans, est employé dans le royaume de Naples, d’ une manière active, a fait quelques notes, écrites
tes, écrites en quelques instants, pour me faire plaisir. Je lui dois d’ excellents traits de caractère sur les Calabrais.
ques instants, pour me faire plaisir. Je lui dois d’excellents traits de caractère sur les Calabrais. Je n’ai fait aucune
s traits de caractère sur les Calabrais. Je n’ai fait aucune remarque de ce genre pendant les 5 à 6 jours que j’ai habité
habité Naples. Aussi ces détails peuvent être faux, mais enfin c’est de la fausseté prise à la source et qui doit encore
re que ce qu’impriment à Paris des gens qui n’ont jamais vu le soleil de Naples réfléchi dans cette mer charmante. Le gouv
e soleil de Naples réfléchi dans cette mer charmante. Le gouvernement de Naples a souvent changé et n’a jamais, je crois,
pas trop courbés par les lois. Il y avait à Naples, avant la dynastie de Napoléon, des nobles de deux classes. Ceux de la
lois. Il y avait à Naples, avant la dynastie de Napoléon, des nobles de deux classes. Ceux de la première jouissaient de
ples, avant la dynastie de Napoléon, des nobles de deux classes. Ceux de la première jouissaient de beaucoup de distinctio
Napoléon, des nobles de deux classes. Ceux de la première jouissaient de beaucoup de distinctions. Toutes les affaires, sa
aient faites par 2 ou 3 mille avocats. On voit ces mœurs dans l’opéra de la Molinara, où un baron, qui ne sait pas trop bi
, où un baron, qui ne sait pas trop bien écrire dicte une déclaration d’ amour à un homme de loi qui se trouve là par hasar
ne sait pas trop bien écrire dicte une déclaration d’amour à un homme de loi qui se trouve là par hasard. On dit que beauc
loi qui se trouve là par hasard. On dit que beaucoup de grandes dames de Naples répondaient ainsi, sur du grand papier et
vait. À Naples, les hommes sont plus beaux que les femmes. Les femmes de bon ton ont beaucoup de liberté. Elles sortent se
e les maris accompagnent leurs femmes. Il ne tiendrait qu’aux pédants de Naples de se réjouir de ce qu’il n’y a presque pa
s accompagnent leurs femmes. Il ne tiendrait qu’aux pédants de Naples de se réjouir de ce qu’il n’y a presque pas de fille
leurs femmes. Il ne tiendrait qu’aux pédants de Naples de se réjouir de ce qu’il n’y a presque pas de filles ; mais c’est
qu’aux pédants de Naples de se réjouir de ce qu’il n’y a presque pas de filles ; mais c’est qu’elles ne feraient pas leur
(L.). On voit ce qui doit arriver dans une ville très peuplée, pleine de célibataires et sous un tel climat. Il y a des fe
mat. Il y a des femmes entretenues qui, comme ailleurs, se contentent de deux amants, dont un riche qui paie et un autre q
deux amants, dont un riche qui paie et un autre qu’elles ont dessein d’ épouser. Les Napolitaines sont les premières épous
parce qu’ils n’entraînent pas une grande dépense. (Très vrai et digne de réflexions, sur le caractère général.) Pour peu q
éral.) Pour peu qu’on veuille être considéré, on ne peut se dispenser d’ en avoir. Depuis quelque temps, il est encore poss
se dispenser d’en avoir. Depuis quelque temps, il est encore possible de sortir, sans laquais, le matin ; mais, vers le so
; mais, vers le soir, cette suite est absolument nécessaire à l’homme de bon ton, qui, d’ailleurs, après dîner, ne peut pl
, après dîner, ne peut plus paraître à pied. Ainsi ceux qui n’ont pas de voiture attendent que le soleil soit couché pour
andonner. On est vêtu à Naples comme à Paris. Cependant il est facile de distinguer un Napolitain d’un Français.
es comme à Paris. Cependant il est facile de distinguer un Napolitain d’ un Français.
58 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXV »
XV Milan, 29 octobre. Je comptais commencer ce journal par la copie d’ une lettre d’amant malheureux que je viens d’écrir
9 octobre. Je comptais commencer ce journal par la copie d’une lettre d’ amant malheureux que je viens d’écrire à la comtes
ce journal par la copie d’une lettre d’amant malheureux que je viens d’ écrire à la comtesse Simonetta. Mais la copier ser
aucoup dire. Le ciel m’est témoin que j’ai écrit hier à A. une lettre d’ amant malheureux pleine de délicatesse et d’un sty
témoin que j’ai écrit hier à A. une lettre d’amant malheureux pleine de délicatesse et d’un style ferme. Elle était dans
crit hier à A. une lettre d’amant malheureux pleine de délicatesse et d’ un style ferme. Elle était dans le genre de Duclos
x pleine de délicatesse et d’un style ferme. Elle était dans le genre de Duclos et n’aurait pas fait tache (?) dans les mé
e de Duclos et n’aurait pas fait tache (?) dans les mémoires du comte de ***. Voyez ce que c’est que les écoles différente
Voyez ce que c’est que les écoles différentes, les diverses manières de voir la nature ! Cette lettre a paru détestable à
fois en liberté. Je cherchais à ne pas penser à ce rendez-vous avant d’ y être, pour ne pas devenir fou. Je n’ai pas eu le
vous avant d’y être, pour ne pas devenir fou. Je n’ai pas eu le temps d’ être naturel et par conséquent de jouir. Je lui ai
devenir fou. Je n’ai pas eu le temps d’être naturel et par conséquent de jouir. Je lui ai appris la prolongation de mon co
naturel et par conséquent de jouir. Je lui ai appris la prolongation de mon congé. Elle, que her husband avait appris mon
que her husband avait appris mon second voyage à la Madona del Monte, de l’homme même qui m’avait accompagné. Notre amour
nversation with the husband. Elle m’a répété plusieurs fois que si un de ses amis venait lui conter tout ce qui nous est a
ait lui conter tout ce qui nous est arrivé, elle s’en moquerait comme d’ un roman. Cette idée paraît l’avoir frappée. Elle
matin, elle était vraiment alarmée. Il paraît qu’il y a des affaires d’ intérêt entre Turenne et elle. Je dois me dire qu’
ne et elle. Je dois me dire qu’il n’en est que plus flatteur pour moi d’ obtenir la victoire. Ce soir, by her mother, at 6 
. 1/2, je l’ai vue pendant une demi-heure vraiment amoureuse et belle d’ amour. Nous parlions sur un banc qui se trouve dan
ant que the mother était occupée avec les commis. Nous étions obligés de parler par plaisanteries. Ce genre où il faut êtr
x et dans la rougeur qui couvrait ses joues l’effet assuré du naturel d’ une grande âme sur un autre cœur du même genre. El
urel d’une grande âme sur un autre cœur du même genre. Elle m’a parlé de tout quitter et de me suivre en France. Elle m’a
me sur un autre cœur du même genre. Elle m’a parlé de tout quitter et de me suivre en France. Elle m’a dit qu’elle détesta
e m’a dit qu’elle détestait l’Italie. Il paraît qu’elle est trop sûre de l’effet produit par elle sur tout ce qui l’entour
ui l’entoure. Elle est tellement au-dessus des autres femmes qu’aucun de ses amis ne peut avoir l’idée de la négliger. On
au-dessus des autres femmes qu’aucun de ses amis ne peut avoir l’idée de la négliger. On peut être insensible à son mérite
nent contre nous, quand je lui ai annoncé la prolongation miraculeuse de mon congé, elle m’a dit : « Il faut partir. » Ell
tata comme tous les diables. Mais je ne crois pas qu’il ait l’honneur d’ être jaloux. Il est le gardien des intérêts de Tur
pas qu’il ait l’honneur d’être jaloux. Il est le gardien des intérêts de Turenne dont la présence est utile aux siens. On
ain. En attendant, j’ai un rendez-vous pour 10 heures. Mais le coquin de perruquier chez lequel j’ai pris une chambre s’es
le coquin de perruquier chez lequel j’ai pris une chambre s’est avisé de suivre A. jusqu’à sa nouvelle maison. (Contrada.)
59 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXX, numéro 250, 15 novembre 1907 »
stes français, les impressionnistes italiens ne négligent aucun moyen de se distinguer de leurs devanciers : d’où cette ét
s impressionnistes italiens ne négligent aucun moyen de se distinguer de leurs devanciers : d’où cette étiquette, « divisi
liens ne négligent aucun moyen de se distinguer de leurs devanciers : d’ où cette étiquette, « divisionnistes », qui n’est
es », qui n’est pas heureuse. « Impressionnisme » a le grand avantage de ne rien signifier : quoi de mieux qu’une « mesure
. « Impressionnisme » a le grand avantage de ne rien signifier : quoi de mieux qu’une « mesure verbale pour rien » qui per
bale pour rien » qui permet, dans ce demi-silence, à tous les esprits de s’entendre, à toutes les compréhensions de se ren
ilence, à tous les esprits de s’entendre, à toutes les compréhensions de se rencontrer ? Il est absent des dictionnaires,
dans cette critique, je sous-entends plus ou pis qu’une pure querelle de mots. Il est, du reste, assez évident que plusieu
lusieurs des exposants, et non les moindres, protestent par la nature de leur talent contre le sens tendancieusement colle
e des ambitions et des réalisations individuelles. — On en trouve ici de fort intéressantes : le vieux Segantini, qui gard
e enthousiasme ; Carlo Fornara, réaliste qui pense à l’interprétation de la nature, tempérament bien latin : il fait, en q
les sculpteurs Bogatti, animalier, et André Otti, tous deux en quête de l’expression intense, tous deux excellents caract
deux excellents caractéristes. Rosso au Luxembourg Deux œuvres de Rosso viennent d’être acquises pour le Musée du L
aractéristes. Rosso au Luxembourg Deux œuvres de Rosso viennent d’ être acquises pour le Musée du Luxembourg. Est-ce
iennent d’être acquises pour le Musée du Luxembourg. Est-ce le moment de me souvenir que j’ai des premiers défendu cet art
défendu cet artiste, alors qu’on lui résistait ? La joie nous suffise de la cause gagnée, du triomphe mérité ; récompense,
uffise de la cause gagnée, du triomphe mérité ; récompense, où puiser de nouvelles forces d’espérer et de vouloir d’autres
agnée, du triomphe mérité ; récompense, où puiser de nouvelles forces d’ espérer et de vouloir d’autres actes de justice.
omphe mérité ; récompense, où puiser de nouvelles forces d’espérer et de vouloir d’autres actes de justice. Musées et
où puiser de nouvelles forces d’espérer et de vouloir d’autres actes de justice. Musées et collections. Dispersion de
loir d’autres actes de justice. Musées et collections. Dispersion de la collection Rodolphe Kann [extraits] […] On
pu retenir quelqu’un des merveilleux Rembrandt qu’étaient le Portrait de Titus, le Portrait d’un savant, le Christ et la S
es merveilleux Rembrandt qu’étaient le Portrait de Titus, le Portrait d’ un savant, le Christ et la Samaritaine, ou le suav
Portrait d’un savant, le Christ et la Samaritaine, ou le suave profil de Giovanna Tornabuoni par Ghirlandajo, ou l’Escarpo
uave profil de Giovanna Tornabuoni par Ghirlandajo, ou l’Escarpolette de Fragonard, sans doute le chef-d’œuvre de ce peint
irlandajo, ou l’Escarpolette de Fragonard, sans doute le chef-d’œuvre de ce peintre. […] — Parmi les primitifs italiens et
plus haut, on admirait, présentés dans un cadre exquis, des fresques de Luini, des tableaux de Benozzo Gozzoli, Andrea de
, présentés dans un cadre exquis, des fresques de Luini, des tableaux de Benozzo Gozzoli, Andrea del Castagno, Giovanni Be
ée par des Tiepolo et des Guardi […] M. Pierpont-Morgan a acquis plus d’ un million le Portrait de Giovanna Tornabuoni. […]
Guardi […] M. Pierpont-Morgan a acquis plus d’un million le Portrait de Giovanna Tornabuoni. […]
60 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIII »
asse du peuple à Naples est célèbre, dans toute l’Europe, sous le nom de lazzaroni ; ce mot vient de Lazzari, nom qu’on le
 : le Lazare de l’Évangile. Ils vivent dans les rues ou sur le rivage de la mer. On les trouve surtout près du Marché, où
ouve surtout près du Marché, où ils s’acquittent des derniers emplois de la société. Tout leur avoir se réduit à une chemi
e la société. Tout leur avoir se réduit à une chemise et à un caleçon de toile et quand ils n’ont ni maison ni lit, ils co
ui bordent les rues. L’hiver, ils ajoutent à leur vêtement un morceau de gros drap de laine dont ils se font une espèce de
s rues. L’hiver, ils ajoutent à leur vêtement un morceau de gros drap de laine dont ils se font une espèce de manteau. Ces
vêtement un morceau de gros drap de laine dont ils se font une espèce de manteau. Ces gens, comme on le voit, n’ont pas de
se font une espèce de manteau. Ces gens, comme on le voit, n’ont pas de besoins. On les voit manger, dans la rue, du maca
poissons salés et des légumes ; ils n’ont rien et ne se soucient pas de rien acquérir. Leurs fonctions leur procurent ce
ils passent doucement la vie. Ils ont fourni à Montesquieu l’occasion de dire une bonne bêtise. (Tout ceci est exact, mais
l’abbé aurait pu ajouter que ce caractère est malheureusement le fond de celui de la nation. Personne, dans le peuple, ne
rait pu ajouter que ce caractère est malheureusement le fond de celui de la nation. Personne, dans le peuple, ne pense au
le peuple, ne pense au lendemain : le jour même apporte, bien ou mal, de quoi vivre. Un ouvrier quelconque qui travaille p
uoi vivre. Un ouvrier quelconque qui travaille pour vous, lorsqu’il a de l’argent pour sa semaine, croit vous rendre un vé
de l’argent pour sa semaine, croit vous rendre un véritable service. De là vient la misère de presque toutes les veuves d
emaine, croit vous rendre un véritable service. De là vient la misère de presque toutes les veuves d’artisans et de leurs
véritable service. De là vient la misère de presque toutes les veuves d’ artisans et de leurs enfants. Ils n’ont plus d’aut
ice. De là vient la misère de presque toutes les veuves d’artisans et de leurs enfants. Ils n’ont plus d’autres ressources
rces que la mendicité, aussi je ne pense pas que ce fléau disparaisse de longtemps. Il est autorisé de la sorte. La femme
e ne pense pas que ce fléau disparaisse de longtemps. Il est autorisé de la sorte. La femme de l’ouvrier n’est à propremen
fléau disparaisse de longtemps. Il est autorisé de la sorte. La femme de l’ouvrier n’est à proprement parler, que la femel
orte. La femme de l’ouvrier n’est à proprement parler, que la femelle de son mari, who file, mades that, et va à la messe.
mœurs orientales. (L.). M. de Saint-Nom nous a aussi raconté (bêtise de voyageur, L.) qu’ils font une espèce de corps et
nous a aussi raconté (bêtise de voyageur, L.) qu’ils font une espèce de corps et qu’ils élisent un Roi qui est toujours p
ent beaucoup le roi Ferdinand, qui parlait leur langue qui est pleine de vivacité, de comique et de gestes indécents.
le roi Ferdinand, qui parlait leur langue qui est pleine de vivacité, de comique et de gestes indécents.
nd, qui parlait leur langue qui est pleine de vivacité, de comique et de gestes indécents.
61 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LVIII »
ong était déjà en haut, moi à mi-côte, examinant le Vicomte et excédé de fatigue. 1813.) Nous sortons de la maison de l’he
-côte, examinant le Vicomte et excédé de fatigue. 1813.) Nous sortons de la maison de l’hermite à 4 1/2, nous faisons enco
ant le Vicomte et excédé de fatigue. 1813.) Nous sortons de la maison de l’hermite à 4 1/2, nous faisons encore une lieue
pas l’enfer bouillir au fond du cratère. La description, à un moment de loisir. La plus belle vue du monde, probablement,
ir. La plus belle vue du monde, probablement, est celle dont on jouit de la maison de l’hermite. Il y a un livre où nous t
elle vue du monde, probablement, est celle dont on jouit de la maison de l’hermite. Il y a un livre où nous trouvons une p
’hermite. Il y a un livre où nous trouvons une platitude signée Bigot de Préameneu, conseiller d’État en France. Pas une c
où nous trouvons une platitude signée Bigot de Préameneu, conseiller d’ État en France. Pas une chose sensée, ce qui est é
d’État en France. Pas une chose sensée, ce qui est étonnant. Les noms de Mme de Staël et de Schlegel. Le Lacryma Christi e
as une chose sensée, ce qui est étonnant. Les noms de Mme de Staël et de Schlegel. Le Lacryma Christi est imbuvable pour m
el. Le Lacryma Christi est imbuvable pour moi. C’est du vin ordinaire de Bourgogne, dans chaque bouteille duquel on eût fa
ourgogne, dans chaque bouteille duquel on eût fait fondre deux livres de sucre. C’est cela et non pas un goût de muscat. L
n eût fait fondre deux livres de sucre. C’est cela et non pas un goût de muscat. Les raisins sont encore sur la vigne aujo
raisins sont encore sur la vigne aujourd’hui 10 octobre. Nous sommes de retour à 9 h. 1/2. Je vais à la poste, elle était
ace pour partir par le courrier du 11 octobre. (Elle me coûte 40 frs. de Naples à Terracine : on m’attrape de 4 à 5 fr.) L
 octobre. (Elle me coûte 40 frs. de Naples à Terracine : on m’attrape de 4 à 5 fr.) Le soir, je vais encore à Chiaja. Je c
aut, est l’ancien Vésuve, où l’on trouve les pierres qu’on travaille. De Naples, on ne l’aperçoit que de profil. Le Vésuve
n trouve les pierres qu’on travaille. De Naples, on ne l’aperçoit que de profil. Le Vésuve qui brûle aujourd’hui est un pe
il. Le Vésuve qui brûle aujourd’hui est un peu plus élevé et à droite de l’autre. Le peuple de Naples crie à tue-tête et d
e aujourd’hui est un peu plus élevé et à droite de l’autre. Le peuple de Naples crie à tue-tête et demande toujours. Les c
Le peuple de Naples crie à tue-tête et demande toujours. Les chevaux de fiacre y vont fort vite et cela sur un pavé qui f
te civile fort riche. Il me semble qu’aucun souverain n’a des maisons de campagne seulement comparables à celles du roi de
vue unique peut-être au monde, et à 15 minutes, je crois, du théâtre de San Carlo. Être l’Intendant de cette Liste civile
et à 15 minutes, je crois, du théâtre de San Carlo. Être l’Intendant de cette Liste civile, place agréable. Volupté du ro
e. Volupté du roi Joseph : Il lisait et faisait lire Racine aux dames de la Cour, qui se réunissaient le soir, 8 ou 10 aup
les jolies qui n’étaient pas présentées, il en avait formé une troupe de chasseresses, vêtues en Diane, qui allait faire l
62 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVI »
oût du pays pour les arts paraît dans les pompes funèbres. On se sert de caisses recouvertes de velours brodé en or. Il y
ts paraît dans les pompes funèbres. On se sert de caisses recouvertes de velours brodé en or. Il y a peu de Napolitaines q
pas à quelque confrérie. Les frères se rendent tour à tour le service de s’enterrer. Il paraît que, jusques aux rois franç
que, jusques aux rois français, les gens du pays aimaient à se vêtir d’ étoffes précieuses. On n’en voit plus maintenant q
nant que dans les appartements dont la plupart sont tendus en étoffes de soie. Ce goût fit tomber celui de la peinture ; m
t la plupart sont tendus en étoffes de soie. Ce goût fit tomber celui de la peinture ; mais aujourd’hui, celles qu’on a tr
s qu’on a trouvées à Pompéia et à Herculanum ont fait revivre la mode de décorer ainsi les appartements. À Naples, comme à
ur prenait le deuil, tout le monde, jusques aux artisans, se trouvait de la Cour et se mettait en noir. — Naples a un gran
trouvait de la Cour et se mettait en noir. — Naples a un grand nombre de boutiques de glaces et de cafés. (Très bon et trè
a Cour et se mettait en noir. — Naples a un grand nombre de boutiques de glaces et de cafés. (Très bon et très juste. L.)
mettait en noir. — Naples a un grand nombre de boutiques de glaces et de cafés. (Très bon et très juste. L.) À toutes les
on et très juste. L.) À toutes les heures du jour, elles sont pleines de gens occupés à gesticuler et parler très haut, et
iculer et parler très haut, et à regarder les passants. Les personnes d’ un certain rang n’osent pas cependant habiter les
apolitains sont très soumis au gouvernement ; mais ils veulent parler de tout, décider de tout et ils le font en criant, à
rès soumis au gouvernement ; mais ils veulent parler de tout, décider de tout et ils le font en criant, à tue-tête. (Très
France, a remplacé l’usage du vin. Le grand défaut des conversations de Naples est l’ennui. — Le gouvernement et les circ
l’ennui. — Le gouvernement et les circonstances ne sont pas arrangés de manière qu’elles puissent être amusantes. On y re
. L. Contraste parfait : Genève et Naples. 1813.) Cela seul, aux yeux d’ un homme attentif, prouve combien la civilisation
combien la civilisation y est peu avancée. Il y a loin de là au salon de Mme du Deffand. À Naples, on examine la conduite
ffand. À Naples, on examine la conduite du gouvernement, on se plaint de l’extrême chaleur, on se met à jouer. Il y avait,
prend des glaces, on écoute un air ou deux, et l’on s’occupe ensuite d’ objets plus intéressants. Il est d’usage qu’une fe
ou deux, et l’on s’occupe ensuite d’objets plus intéressants. Il est d’ usage qu’une femme qui est accouchée tienne pendan
bouleversement amené par les rois français est celui qu’a la noblesse de promener un carrosse une heure avant le coucher d
omener un carrosse une heure avant le coucher du soleil sur le rivage de Chiaga et de Margelina. (Existe encore. L.) Il y
rosse une heure avant le coucher du soleil sur le rivage de Chiaga et de Margelina. (Existe encore. L.) Il y a beaucoup de
63 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LVII »
éia, qui sera ma course la plus méridionale. Nous parcourons les rues de Pompéia. Nous descendons dans le théâtre d’Hercul
Nous parcourons les rues de Pompéia. Nous descendons dans le théâtre d’ Herculanum, impression d’un masque. Je bâille et m
de Pompéia. Nous descendons dans le théâtre d’Herculanum, impression d’ un masque. Je bâille et m’endors à la Vestale, mai
masque. Je bâille et m’endors à la Vestale, mais j’admire le théâtre de San Carlo. Le plafond est mauvais. La façade me p
mple, comme les nôtres voudraient le faire. Façade excellente, pleine de chaleur. Mercredi, 9 octobre 1811. Je reste en vi
des statues (portraits) pour la plupart belles par le naturel. Celle de Balbus, fondateur du théâtre d’Herculanum, à chev
plupart belles par le naturel. Celle de Balbus, fondateur du théâtre d’ Herculanum, à cheval. Ridicule de dames romaines,
elle de Balbus, fondateur du théâtre d’Herculanum, à cheval. Ridicule de dames romaines, déjà âgées, faisant faire leur po
Vénus. Comme l’a remarqué Strombek, toutes les Vénus ont la position de la Vénus de Médicis. J’admire la rue de Tolède, c
s maisons sont trop peu élevées et on n’y voit pas la centième partie de la population qui s’agite dans Tolède. (C’est une
e et tristesse. Observé en janvier 1813.) Tolède, Chiaja et la partie de la ville du côté de Portici sont uniques au monde
mort pour moi. La bonne musique m’eût ranimé : je n’y ai entendu que de mauvaise, savoir : la Vestale, de Fioraventi, et
’eût ranimé : je n’y ai entendu que de mauvaise, savoir : la Vestale, de Fioraventi, et la Camilla, de Paër. Si j’eusse eu
u que de mauvaise, savoir : la Vestale, de Fioraventi, et la Camilla, de Paër. Si j’eusse eu ici une société comme celle d
ti, et la Camilla, de Paër. Si j’eusse eu ici une société comme celle de Mme Simonetta à Milan, ou de M. Lamberti, par exe
i j’eusse eu ici une société comme celle de Mme Simonetta à Milan, ou de M. Lamberti, par exemple, la vue des lieux, mêlée
etta à Milan, ou de M. Lamberti, par exemple, la vue des lieux, mêlée d’ observations sur les mœurs, m’eût donné beaucoup p
lieux, mêlée d’observations sur les mœurs, m’eût donné beaucoup plus de plaisir ; au contraire, j’étais excédé du manque
nné beaucoup plus de plaisir ; au contraire, j’étais excédé du manque d’ esprit et du mauvais ton de M. L…
r ; au contraire, j’étais excédé du manque d’esprit et du mauvais ton de M. L…
64 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXV »
Chapitre LXV Quand on n’a pas traversé le tapage de la rue de Tolède, on ne peut se figurer à quel po
age de la rue de Tolède, on ne peut se figurer à quel point le peuple de Naples est criard, vif et gesticulateur. La danse
ns tous les instants. Leur amour pour tout ce qui est spectacle perce de tous les côtés. Le peuple se sert beaucoup de tam
acle perce de tous les côtés. Le peuple se sert beaucoup de tambours, de castagnettes et d’autres instruments qu’on dit d’
aucoup de tambours, de castagnettes et d’autres instruments qu’on dit d’ origine grecque. On se doute bien que toutes les c
’on dit d’origine grecque. On se doute bien que toutes les cérémonies de l’église sont des fêtes brillantes. (Tout ceci es
pas pris ce parti. Aussi la religion est-elle une superstition pleine de vivacité. Les jours de fête, les églises sont cha
i la religion est-elle une superstition pleine de vivacité. Les jours de fête, les églises sont changées en une espèce de
vivacité. Les jours de fête, les églises sont changées en une espèce de théâtre, décoré d’étoffes et de musique, et toute
s de fête, les églises sont changées en une espèce de théâtre, décoré d’ étoffes et de musique, et toutes les chaises sont
s églises sont changées en une espèce de théâtre, décoré d’étoffes et de musique, et toutes les chaises sont tournées vers
e, devant laquelle nous passions pour aller au théâtre ou sur le quai de la Chiaja, était illuminée à fond et les enfants,
, qui sautaient autour avec une joie extrême, nous lançaient des feux d’ artifices entre les jambes en l’honneur de la Mado
me, nous lançaient des feux d’artifices entre les jambes en l’honneur de la Madone. Les frais de cette fête, qui étaient c
eux d’artifices entre les jambes en l’honneur de la Madone. Les frais de cette fête, qui étaient considérables, étaient su
Lazzaroni de la Contrado Egiziacha. Au temps de Noël, tout est plein de Presepi qui représentent, en petit, la naissance
On en trouve dans chaque maison et quelques-uns méritent l’attention d’ un homme de goût. L’architecture, les habitations
ve dans chaque maison et quelques-uns méritent l’attention d’un homme de goût. L’architecture, les habitations rustiques,
rues. Il vient alors, des montagnes, des paysans vigoureux qui jouent de la cornemuse ou d’autres instruments à vent devan
65 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LIX. Musique à Naples »
rêtre qui avait quelque bon sens fit imprimer, en 1803, un itinéraire de Naples. Je vais extraire ce qu’il dit de la musiq
imer, en 1803, un itinéraire de Naples. Je vais extraire ce qu’il dit de la musique et qui est assez court. Page 289 de l’
extraire ce qu’il dit de la musique et qui est assez court. Page 289 de l’original in-8°, mais je n’ai pas le temps de ri
assez court. Page 289 de l’original in-8°, mais je n’ai pas le temps de rien observer par moi-même. Naples, 10 octobre 18
rver par moi-même. Naples, 10 octobre 1813. Naples a eu quatre écoles de musique, mais en 1803 il n’y en avait plus que tr
803 il n’y en avait plus que trois où se trouvaient 230 élèves. C’est de ces écoles que, suivant moi, sont sortis les plus
naturel, c’est le pays où l’on aime le mieux la musique. Il y a plus de véritable amour, pour cet art, dans 50 lazzaroni
que dans tout le public qui s’extasie, un dimanche, au conservatoire de la rue Bergère. Les grands artistes que Naples a
où les mœurs étaient si gaies à Paris sous le Régent. Il est naturel de distinguer les chefs d’école de ceux qui n’ont ét
gaies à Paris sous le Régent. Il est naturel de distinguer les chefs d’ école de ceux qui n’ont été qu’imitateurs. On plac
Paris sous le Régent. Il est naturel de distinguer les chefs d’école de ceux qui n’ont été qu’imitateurs. On place à la t
des premiers Alexandre Scarlatti, qui est regardé comme le fondateur de la musique moderne parce qu’on lui doit la scienc
ique moderne parce qu’on lui doit la science du contrepoint. Il était de Messine et mourut vers 1725. Porpora mourut à 90 
ora mourut à 90 ans, vers 1770. Il a donné au théâtre un grand nombre d’ ouvrages et ils sont regardés comme des modèles. L
à 72 ans, en 1745. Sa manière est inimitable. L’air Misero pargoletto de Dunofonte est un chef-d’œuvre d’expression. Franc
inimitable. L’air Misero pargoletto de Dunofonte est un chef-d’œuvre d’ expression. Francesco Durante naquit à Grumo, vill
d’expression. Francesco Durante naquit à Grumo, village des environs de Naples. Il rendit facile le contrepoint. Son plus
dit facile le contrepoint. Son plus bel ouvrage, ce sont les cantates de Scarlatti arrangées en duos.
66 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVII »
t peu de chose et se calment de même. Le bas peuple n’a aucune espèce d’ éducation. Ce sont les hommes de la nature. (Tout
même. Le bas peuple n’a aucune espèce d’éducation. Ce sont les hommes de la nature. (Tout ce paragraphe est d’un véritable
d’éducation. Ce sont les hommes de la nature. (Tout ce paragraphe est d’ un véritable observateur et très juste. L’auteur n
teur napolitain n’a pas pu parler du goût du peuple pour toute espèce de vol domestique, goût qui les a rendus la fable de
e pour toute espèce de vol domestique, goût qui les a rendus la fable de toute l’Italie. — Le principe est toujours le mêm
aine rudesse inculte se fait sentir jusque dans les premières classes de la société. Le peuple va armé de couteaux. On lui
ir jusque dans les premières classes de la société. Le peuple va armé de couteaux. On lui trouve un air frappant de vilité
société. Le peuple va armé de couteaux. On lui trouve un air frappant de vilité et de bassesse. Dans les discours comme da
euple va armé de couteaux. On lui trouve un air frappant de vilité et de bassesse. Dans les discours comme dans les action
e qu’ils gagnent et, dans leur vieillesse, se font mendiants, manière de vivre que la frugalité naturelle au pays et le gr
anière de vivre que la frugalité naturelle au pays et le grand nombre de distributions qu’on fait aux pauvres, rend assez
crimes n’ont pas ici un caractère atroce et qu’on ne compte pas plus de 40 meurtres par an. La langue du peuple paraît cr
particulières. Elle semble avoir été créée pour faire rire. Beaucoup d’ ouvrages sont écrits dans cette langue. Les divers
langue. Les divers quartiers ont des dialectes, comme il est naturel de l’attendre d’un peuple plein de vie, pour lequel
ivers quartiers ont des dialectes, comme il est naturel de l’attendre d’ un peuple plein de vie, pour lequel la religion n’
t des dialectes, comme il est naturel de l’attendre d’un peuple plein de vie, pour lequel la religion n’est pas un frein,
s une passion, qui n’est presque gêné par aucune loi et qui est plein de naturel. (Toute cette relation est bien froide, c
67 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVI »
e dire : « Mon Dieu, que je suis heureux ! » Tout cela pour la lettre de Fx qui m’a appris la prolongation d’un mois. (J’a
eux ! » Tout cela pour la lettre de Fx qui m’a appris la prolongation d’ un mois. (J’ai touché 1 500 francs.)] Origine of t
ght. I should go to a very respectable number. Mais d’abord l’anxiété de l’attente et ensuite ce qu’elle me disait agitaie
tre brillant. J’ai lu à la chambre Contrada, dei due Walls, 150 pages de Lanzi qui, au milieu de son bavardage critique, h
dage critique, historique et timide, sent bien les arts en sa qualité d’ italien. Il n’a pas autant de superlatifs que je l
timide, sent bien les arts en sa qualité d’italien. Il n’a pas autant de superlatifs que je le craignais. Par exemple, il
tant de superlatifs que je le craignais. Par exemple, il est la cause de tout ce bavardage. Il blâme Léonard de ce qu’il v
. Par exemple, il est la cause de tout ce bavardage. Il blâme Léonard de ce qu’il voulait toujours faire des chefs-d’œuvre
it toujours faire des chefs-d’œuvre. Pour ne pas tomber dans l’erreur de cet homme extraordinaire, je viens d’écrire 4 pag
our ne pas tomber dans l’erreur de cet homme extraordinaire, je viens d’ écrire 4 pages de phrases plates. Cimbal était à l
dans l’erreur de cet homme extraordinaire, je viens d’écrire 4 pages de phrases plates. Cimbal était à la banque Borome a
he husband a fait devant moi des reproches à his wife sur son absence de ce matin et sur le retour du fils avec le paraplu
r la première fois 8 à 9 heures après un bain. Je répète que je jouis de la meilleure santé. Je n’ai eu qu’une fois la pet
onnent les premiers froids.] J’ai trouvé le froid à Parme en revenant d’ Anconi avec M. Felipo Casati. J’ai trouvé une plui
68 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIV »
Chapitre LXIV Les habitants d’ un pays si fertile et si beau se livrent avec fure
ci beaucoup de ces animaux, tristement raisonnables, qui, sous le nom d’ hommes sensés, font la base de la société dans les
istement raisonnables, qui, sous le nom d’hommes sensés, font la base de la société dans les villes du Nord de l’Europe. L
adonnés à la paresse, à la mollesse, et très gourmands. Ils observent de grandes formalités dans les plaisirs de la table.
très gourmands. Ils observent de grandes formalités dans les plaisirs de la table. (Reste des vieux usages. Mais ici c’est
des vieux usages. Mais ici c’est une fureur. Les employés sont payés d’ avance de leurs mois, dans toutes ces occasions. L
x usages. Mais ici c’est une fureur. Les employés sont payés d’avance de leurs mois, dans toutes ces occasions. Le ministr
nances ne se le fait même pas dire. L.) Les grands jours sont la fête de St Martin, Noël, le Carnaval et Pâques. Alors tou
Pâques. Alors tout est profusion ; le matin les rues sont encombrées de masses énormes de comestibles, et tout est consom
t est profusion ; le matin les rues sont encombrées de masses énormes de comestibles, et tout est consommé en un jour. Les
fort bien servies. (Mensonge infâme, pour tout ce qui n’est pas repas d’ ostentation. On sait que les 3/4 des maisons viven
n’est pas repas d’ostentation. On sait que les 3/4 des maisons vivent de minestra verde et de macaronni et tiranno la caro
entation. On sait que les 3/4 des maisons vivent de minestra verde et de macaronni et tiranno la carozza codenti. L.).
69 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LX »
On met au premier rang des musiciens non inventeurs Vinci, le père de ceux qui ont écrit pour la théorie. Son grand mér
, le père de ceux qui ont écrit pour la théorie. Son grand mérite est d’ unir l’expression la plus vive à la connaissance l
f-d’œuvre est l’Artaxerce de Metastaso. Il mourut en 1732, à la fleur de l’âge, et, à ce qu’on dit, par l’effet du poison.
e Paisiello, Guglielmi et Anfossi. Il beugle en 1803 sur la décadence de l’art. Il a raison. L. Durante fut son maître et
mme. Ses chefs-d’œuvre sont : le Stabat Mater, l’air se cerca se dur, de l’Olimpiade et la servante maîtresse, dans le gen
is jusque dans le Stabat Mater. — Hasse, appelé il Sassone, fut élève d’ Alexandre Scarlatti. — Jomeli naquit à Averse et m
la manière noble et simple ; l’Armide et l’Iphigénie, ce qu’il a fait de mieux pour le théâtre. — Gluck se forma à Naples.
, et l’on va l’entendre. Traeta fut le maître de Sachini. Il eut plus d’ art que son élève qui passa pour avoir eu plus de
Sachini. Il eut plus d’art que son élève qui passa pour avoir eu plus de génie. Le caractère de Sachini est une facilité a
art que son élève qui passa pour avoir eu plus de génie. Le caractère de Sachini est une facilité aimable. On distingue pa
nie. Tous ces musiciens moururent vers 1780. — Piccini a été le rival de Jomelli, dans la manière noble ; on ne peut rien
du théâtre Buffa actuel. — Paisiello, Guglielmi et Anfossi sont ceux de ses disciples qui ont eu un nom. (Il ne parle pas
nfossi sont ceux de ses disciples qui ont eu un nom. (Il ne parle pas de Cimarosa !… C’est qu’en 1803 il ne fallait pas le
70 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXV, numéro 230, 15 janvier 1907 »
p. 380-384 [382]. On sait que l’Autriche dispute à l’Italie la gloire d’ avoir donné naissance au grand peintre des Alpes.
t mort sur le Schafberg, en Engadine. Et tandis que l’Autriche honore de son mieux la mémoire de Segantini, l’Italie s’en
en Engadine. Et tandis que l’Autriche honore de son mieux la mémoire de Segantini, l’Italie s’en désintéresse complètemen
ilan, se souvenant que Segantini était allé dans cette ville, à l’âge de quatorze ans, en petit ouvrier vagabond, et qu’il
il y avait longtemps vécu et considérablement travaillé. Le triptyque de Segantini, que quelques artistes italiens espérai
e quelques artistes italiens espéraient faire entrer en Italie, vient d’ être mutilé et dispersé. Grâce aux 200 000 francs
ons bientôt à Paris, dans la galerie du Prince. Trois autres tableaux de Segantini ont été vendus à des étrangers, qui les
eront à Budapest et à Vienne. En Italie il ne reste presque plus rien d’ important de Segantini, sans conteste le seul pein
pest et à Vienne. En Italie il ne reste presque plus rien d’important de Segantini, sans conteste le seul peintre italien
gantini, sans conteste le seul peintre italien moderne vraiment digne de sa gloire.
71 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXIV »
, etc… J’ai donc été réduit à me coucher et à lire Ossian. Je mourais de sommeil : je n’avais pas songé à dormir dans la j
dans le lieu du péril et ne me réveiller qu’au jour, ou bien, accablé de fatigue, je n’aurais goûté qu’imparfaitement le b
Ces deux religieuses sont-elles des êtres réels ou des fantômes fils de la crainte ? Pendant toute la nuit, les âmes des
crainte ? Pendant toute la nuit, les âmes des héros ont gémi au fort de la tempête et ces âmes tristes gémissent encore b
nous environne. Si j’eusse été heureux cette nuit, j’avais le projet de proposer de passer incognito ici la journée d’auj
nne. Si j’eusse été heureux cette nuit, j’avais le projet de proposer de passer incognito ici la journée d’aujourd’hui et
uit, j’avais le projet de proposer de passer incognito ici la journée d’ aujourd’hui et de ne partir que lundi matin. She v
rojet de proposer de passer incognito ici la journée d’aujourd’hui et de ne partir que lundi matin. She visits to me that
72 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVIII »
tobre 1811. Pendant son absence du 2 au 15 novembre, j’aurai le temps d’ aller à Venise et à Gênes. Mais je ne me sens aucu
Gênes. Mais je ne me sens aucun attrait pour ces voyages. Est-il sage d’ user le plaisir que peut me donner Venise, en la v
re avec ce naturel qui la distingue, et sans vanité, que quelques-uns de ses amis lui avaient dit qu’elle faisait peur. Ce
re demi-éclairée avait une harmonie suave et cependant était terrible de beauté surnaturelle. On eût dit un être supérieur
t mieux qu’un autre, et qui, avec ses yeux pénétrants, lisait au fond de notre âme. Cette figure aurait fait une sibylle s
vous ordinaire ; je l’ai accompagnée jusque chez sa belle-sœur, femme d’ un chimiste célèbre, Porta Tecinese, je crois, prè
passé : nous sommes allés prendre du café et enfin, après deux heures de promenade, je l’ai quittée près de l’Arcade de la
fin, après deux heures de promenade, je l’ai quittée près de l’Arcade de la place des Marchands, toujours avec le bel Anto
73 (1890) Articles du Mercure de France, année 1890
it] Daland. Tome I, numéro 3, mars 1890, p. 87-91 [88]. […] À côté d’ un Crépuscule pastichant Millet, et de Mai, une ex
1890, p. 87-91 [88]. […] À côté d’un Crépuscule pastichant Millet, et de Mai, une exquise aquarelle, M. Segantini expose u
. Qu’elle était belle et harmonieusement douce au soleil ! J’ai tâché d’ en donner une transcription en formes humaines. U
’ai tâché d’en donner une transcription en formes humaines. Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de supr
d’en donner une transcription en formes humaines. Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmon
nscription en formes humaines. Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmonie, ce maître table
rmes humaines. Un chant de chair, de matériel amour, de jeune vie et de suprême harmonie, ce maître tableau que semble av
74 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXVII »
ga del quale fa angolo alla Contrada del Bochetto… Il y a une erreur de sa part. J’ai lu L[anzi] dans la chambre jusqu’à
are, rien ne me manquerait. Je crois avoir ma liberté pendant le mois de novembre. J’ai passé en revue mes fonds, ce matin
1 646 fr. J’ai payé au bon Milanais 131 fr. pour la moitié des frais de poste de Foligno à Milan, seul, j’aurais dépensé
. J’ai payé au bon Milanais 131 fr. pour la moitié des frais de poste de Foligno à Milan, seul, j’aurais dépensé le quadru
i à Berra, il fallait une permission que je vins chercher. Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tablea
rmission que je vins chercher. Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tableau d’André Manteigne, because
her. Je trouvai de l’intérêt à une peinture de Giotto et à un tableau d’ André Manteigne, because I have a stravagant, whic
75 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXI »
Chapitre LXI Naples a aussi produit d’ excellents chanteurs. On cite Caffarelli, Lzeziell
relli, Lzeziello et Farinelli. On sait que ce dernier devint ministre de Philippe V, roi d’Espagne, et Duclos raconte qu’i
ses théâtres qui sont presque toujours ouverts. Le premier est celui de Saint-Charles, connu de tout le monde ; les autre
resque toujours ouverts. Le premier est celui de Saint-Charles, connu de tout le monde ; les autres sont les théâtres del
les théâtres del Fondo, des Florentins, le théâtre Nuovo, le théâtre de Pontenovo ; enfin, à côté de mon auberge, on joua
e monde pense que la musique est actuellement, à Naples, dans un état de décadence.
76 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXVIII »
Chapitre LXVIII Retour de Naples à Rome, second séjour à Rome et route jusq
our à Rome et route jusqu’à Ancône. Je partis (écrit le 20 mars 1813) de Naples le 11 octobre 1811, faisant au devoir le s
rs 1813) de Naples le 11 octobre 1811, faisant au devoir le sacrifice de l’éruption qu’on prévoyait pour le lendemain. C’e
n. C’est le plus grand sacrifice que je puisse faire et je fus un sot de le faire. Dans le zèle, il entre toujours les 3/4
et je fus un sot de le faire. Dans le zèle, il entre toujours les 3/4  de bêtise, dit M. de Talleyrand. Mais dans ce temps-
77 (1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — Dernière partie du « Journal » — Second séjour à Milan — Chapitre LXXX »
XX Après cela, je fus trop heureux et trop occupé par les jalousies de ces MM. pour avoir le temps d’écrire. Je partis d
ureux et trop occupé par les jalousies de ces MM. pour avoir le temps d’ écrire. Je partis de Milan le 13 novembre, arrivai
par les jalousies de ces MM. pour avoir le temps d’écrire. Je partis de Milan le 13 novembre, arrivai à Paris le 27 novem
n, bataille perdue. Fin [Présenté en toute humilité à M. H. de B. âgé de 38 ans, qui vivra peut-être en 1821, par son très
re en 1821, par son très humble serviteur, plus gai que lui. Le H. B. de 1811. Milan, le 29 octobre 1811.] STENDHAL.
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