Chapitre LXX
Ne sono colla L*** a take to her the… sans qu’elle se fâche ; elle ne m’a dit qu’impertinent et en riant. Elle me donne des baisers, mais pas comme ceux de miss Angela Boronne le premier jour. I could have her, in two or three days, but I not desire her. Ce que je désire, c’est de revoir mon Angela. Ce matin, à 8 heures, je suis allé voir mon bon Milanais, il signor Casatti, avec lequel je voyage depuis Foligno. Il m’a dit que nous pourrions partir demain matin. Demain est un dimanche, 20 octobre. Nous serons à Milan le mercredi 23.
Je vois beaucoup mieux les mœurs en voyageant ainsi au hasard, qu’en ayant ma calèche et C.. Je n’aurais pas quitté l’atmosphère de France. Mon Milanais m’apprend à n’être pas dupe en voyageant en Italie. C’est difficile pour moi. (Astuce, friponnerie et ton naturel du courrier de Rome, le même qui avait été saltato la veille de mon arrivée à Rome, 1813.) On demande sans cesse et on a toujours l’air mécontent. Il faut presque faire un marché à chaque poste ; de ce côté, comme de tous les autres, la civilisation est moins avancée qu’en France, mais ils ont la sensibilité et le naturel qui est une conséquence, Ce pays est donc éminemment celui des arts.
J’éprouve que I am not éloquent but when I am naturel, mais qu’alors I am pleasing for women. Être donc parfaitement naturel avec lady A. I found in all my friends in Italy less with that I expected . J’étais à leur hauteur il y a quelques années ; il paraît que I have made some miles on the River of the Knowing. Gaming et Louy. Bar. et Lam. m’ont paru manquer d’esprit. Il en est de même de Béat… Hier, ennuyé un peu, j’ai lu le Juvénal de Cesarotti. J’ai trouvé avec plaisir dans la préface la confirmation de mes idées sur le goût. Les satires, pleines de mots propres que je ne comprends pas, m’ennuieraient également, je crois, quand je les comprendrais. Je ne suis pas d’accord sur ce qui est bien et mal avec Juvénal, et, en second lieu, quand même le mal serait pour nous dans les mêmes choses, se fâcher et tirer de la tristesse (ou de l’indignation) du mal, me semble une haute sottise de laquelle je cherche à me guérir.
Voici le passage de Cesarotti. Voir les notes de Monti dans ses traductions de
Perse. La préface de Cesarotti est bonne ; j’y retrouve, exprimées avec douceur et
sans impetto, beaucoup de corollaires de mes principes, que, par exemple, la
peinture des caractères et le vis comica manquent entièrement à
Horace. C’est un de ses titres pour plaire à une certaine classe de niais. Cesarotti
ne voit pas la nature du comique : mais il indique bien le combat de deux passions
ridicules comme dans Letellier. Voici enfin le passage dans lequel
Cesarotti et moi nous sommes d’accord, « Il gusto e per sua
essenza, misurato, sobrio, guardingo, preferisse il meno al più pronto a schivar
un defetto più che ad arrischiar una bellezza. »
Voilà ce qui diminue tous les artistes, à Paris, il faut être doublement Michel-Ange à Paris pour égaler l’auteur de Moïse. (Le 20 septembre, j’ai eu deux marques de naturel, franges de schals, pistolet de… arrêté dans la forêt de Wothenbuttel et, sur-le-champ, deux manques de succès. Accroche. 1813.) De la froideur et l’insignifiance des jeunes gens à Paris. On a un exemple bien frappant dans les A. ?
Cesarotti continue, mais son style tombe dans le commun… « L’Ardenza all’oposta chi é, che parlando irratamente a un ribaldo, mi suri i
termini e s’arresti a cio che basta alla casa ? »
Je dicterais
actuellement 5 à 6 pages bonnes pour moi, mais je suis ennuyé d’écrire. Me faire
prêter à Paris les ouvrages de Cesarotti, Monti, Foscolo (l’auteur des lettres
d’Ortiz) ; lire leurs préfaces et notes.
[Le 19, son père, après dîner, me parle du départ devant elle. Tristesse, non pas sombre et passionnée, mais constante. Elle ne faisait pas d’effet sur moi, parce qu’elle me rappelait celle de Mimi de B…
Promenade sur le bord de la mer dans le genre des dernières promenades avec Mélanie. (Triste, silencieuse, de l’humeur. « Puisque vous partez, il n’y a rien à dire. » 1813.) Nous allons au spectacle où l’Oro non compra l’amore me fait plaisir. M. Casatti vient m’y dire que nous partons demain à 9 heures, si cela me convient. Il entre dans la loge sans connaître ces dames et y fait 10 minutes de conversation. Cela ne leur paraît pas étrange. Civilisation moins avancée. J’écris ceci encore sur sa table le 20, à 20 minutes du matin, après avoir fait mes porte-manteaux.] Je pars d’Ancône le 20 octobre pour Milan. (1813). Nous suivons le bord de la mer. Case Bruciate. Belle route, telle que je n’en ai jamais vu de plus commode. Longueur infinie des ponts de briques qui traversent les fleuves-torrents tombant de l’Apennin. Ils sont si étroits qu’il n’y peut passer qu’une voiture. Visite à Milanesca Pizzaro. Petit marchand à esprit mercantile. Aisance et naturel de Milanese. Oratoire avec peinture du petit marchand. Promenade à la villa du Comte Mosca. Chute à quoi se réduisent tous les dangers du voyage. 1813.)