(1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIV »
/ 77
(1907) Articles du Mercure de France, année 1907 « Tome LXIX, numéro 248, 15 octobre 1907 — Fin du tour d’Italie en 1811 — [Premier extrait] — Chapitre LXIV »

Chapitre LXIV

Les habitants d’un pays si fertile et si beau se livrent avec fureur au plaisir qui est leur passion dominante. Je ne crois pas qu’on trouve ici beaucoup de ces animaux, tristement raisonnables, qui, sous le nom d’hommes sensés, font la base de la société dans les villes du Nord de l’Europe. Les gens d’ici sont très adonnés à la paresse, à la mollesse, et très gourmands. Ils observent de grandes formalités dans les plaisirs de la table. (Reste des vieux usages. Mais ici c’est une fureur. Les employés sont payés d’avance de leurs mois, dans toutes ces occasions. Le ministre des Finances ne se le fait même pas dire. L.) Les grands jours sont la fête de St Martin, Noël, le Carnaval et Pâques. Alors tout est profusion ; le matin les rues sont encombrées de masses énormes de comestibles, et tout est consommé en un jour. Les tables des riches sont fort bien servies. (Mensonge infâme, pour tout ce qui n’est pas repas d’ostentation. On sait que les 3/4 des maisons vivent de minestra verde et de macaronni et tiranno la carozza codenti. L.).