Chapitre LXIV
Les habitants d’▶un pays si fertile et si beau se livrent avec fureur au plaisir qui est leur passion dominante. Je ne crois pas qu’on trouve ici beaucoup de ces animaux, tristement raisonnables, qui, sous le nom ◀d’▶hommes sensés, font la base ◀de▶ la société dans les villes du Nord de l’Europe. Les gens d’ici sont très adonnés à la paresse, à la mollesse, et très gourmands. Ils observent ◀de▶ grandes formalités dans les plaisirs ◀de▶ la table. (Reste des vieux usages. Mais ici c’est une fureur. Les employés sont payés ◀d’▶avance ◀de▶ leurs mois, dans toutes ces occasions. Le ministre des Finances ne se le fait même pas dire. L.) Les grands jours sont la fête ◀de▶ St Martin, Noël, le Carnaval et Pâques. Alors tout est profusion ; le matin les rues sont encombrées ◀de▶ masses énormes ◀de▶ comestibles, et tout est consommé en un jour. Les tables des riches sont fort bien servies. (Mensonge infâme, pour tout ce qui n’est pas repas ◀d’▶ostentation. On sait que les 3/4 des maisons vivent ◀de▶ minestra verde et ◀de macaronni et tiranno la carozza codenti. L.).