Chapitre LIX.
Musique à Naples
Un prêtre qui avait quelque bon sens fit imprimer, en 1803, un itinéraire de▶ Naples. Je vais extraire ce qu’il dit ◀de▶ la musique et qui est assez court. Page 289 ◀de▶ l’original in-8°, mais je n’ai pas le temps ◀de▶ rien observer par moi-même. Naples, 10 octobre 1813.
Naples a eu quatre écoles ◀de▶ musique, mais en 1803 il n’y en avait plus que trois où se trouvaient 230 élèves. C’est ◀de▶ ces écoles que, suivant moi, sont sortis les plus grands musiciens du monde, et c’est bien naturel, c’est le pays où l’on aime le mieux la musique. Il y a plus ◀de▶ véritable amour, pour cet art, dans 50 lazzaroni que dans tout le public qui s’extasie, un dimanche, au conservatoire ◀de▶ la rue Bergère. Les grands artistes que Naples a produits vécurent vers l’an 1726, temps où les mœurs étaient si gaies à Paris sous le Régent. Il est naturel ◀de▶ distinguer les chefs ◀d’▶école ◀de▶ ceux qui n’ont été qu’imitateurs. On place à la tête des premiers Alexandre Scarlatti, qui est regardé comme le fondateur ◀de▶ la musique moderne parce qu’on lui doit la science du contrepoint. Il était ◀de▶ Messine et mourut vers 1725. Porpora mourut à 90 ans, vers 1770. Il a donné au théâtre un grand nombre ◀d’▶ouvrages et ils sont regardés comme des modèles. Les cantates leur sont encore supérieures. Léo fut son disciple et surpassa son maître. Il mourut à 72 ans, en 1745. Sa manière est inimitable. L’air Misero pargoletto ◀de▶ Dunofonte est un chef-d’œuvre ◀d’▶expression. Francesco Durante naquit à Grumo, village des environs ◀de▶ Naples. Il rendit facile le contrepoint. Son plus bel ouvrage, ce sont les cantates ◀de Scarlatti arrangées en duos.