Chapitre LVII
Nous allons à Pompéia, qui sera ma course la plus méridionale. Nous parcourons les rues de▶ Pompéia. Nous descendons dans le théâtre ◀d’▶Herculanum, impression ◀d’▶un masque. Je bâille et m’endors à la Vestale, mais j’admire le théâtre ◀de▶ San Carlo. Le plafond est mauvais. La façade me paraît agréable à voir et annonçant bien un théâtre et non un temple, comme les nôtres voudraient le faire. Façade excellente, pleine ◀de▶ chaleur.
Je reste en ville. (Naples, en 1803, avait, dit-on, 450 mille habitants. 1813.) Je vois les Studij ou le Musée. Pauvre en tableaux, mais des statues (portraits) pour la plupart belles par le naturel. Celle ◀de▶ Balbus, fondateur du théâtre ◀d’▶Herculanum, à cheval. Ridicule ◀de▶ dames romaines, déjà âgées, faisant faire leur portrait en Vénus. Comme l’a remarqué Strombek, toutes les Vénus ont la position ◀de▶ la Vénus de Médicis. J’admire la rue de Tolède, c’est la plus belle que j’aie vue, et surtout la plus peuplée. Il y a à Berlin une rue plus droite et même plus large : c’est, je crois, Frederik-Gasse ; mais les maisons sont trop peu élevées et on n’y voit pas la centième partie ◀de▶ la population qui s’agite dans Tolède. (C’est une physionomie opposée : propreté, silence et tristesse. Observé en janvier 1813.)
Tolède, Chiaja et la partie ◀de▶ la ville du côté de Portici sont uniques au monde. Cela n’est pas exagéré ; j’ai vu Naples en dehors de la société. Tout y était mort pour moi. La bonne musique m’eût ranimé : je n’y ai entendu que ◀de▶ mauvaise, savoir : la Vestale, ◀de▶ Fioraventi, et la Camilla, ◀de▶ Paër. Si j’eusse eu ici une société comme celle ◀de▶ Mme Simonetta à Milan, ou ◀de▶ M. Lamberti, par exemple, la vue des lieux, mêlée ◀d’▶observations sur les mœurs, m’eût donné beaucoup plus ◀de▶ plaisir ; au contraire, j’étais excédé du manque ◀d’▶esprit et du mauvais ton ◀de M. L…