Chapitre LXVI
Le goût du pays pour les arts paraît dans les pompes funèbres. On se sert de▶ caisses recouvertes ◀de▶ velours brodé en or. Il y a peu de Napolitaines qui n’appartiennent pas à quelque confrérie. Les frères se rendent tour à tour le service ◀de▶ s’enterrer.
Il paraît que, jusques aux rois français, les gens du pays aimaient à se vêtir ◀d’▶étoffes précieuses. On n’en voit plus maintenant que dans les appartements dont la plupart sont tendus en étoffes ◀de▶ soie. Ce goût fit tomber celui ◀de▶ la peinture ; mais aujourd’hui, celles qu’on a trouvées à Pompéia et à Herculanum ont fait revivre la mode ◀de▶ décorer ainsi les appartements.
À Naples, comme à Paris, quand la cour prenait le deuil, tout le monde, jusques aux artisans, se trouvait ◀de▶ la Cour et se mettait en noir. — Naples a un grand nombre ◀de▶ boutiques ◀de▶ glaces et ◀de▶ cafés. (Très bon et très juste. L.) À toutes les heures du jour, elles sont pleines ◀de▶ gens occupés à gesticuler et parler très haut, et à regarder les passants. Les personnes ◀d’▶un certain rang n’osent pas cependant habiter les cafés, les conversations les remplacent. (On appelle ainsi les assemblées à Rome et à Naples. 1813.)
Les Napolitains sont très soumis au gouvernement ; mais ils veulent parler ◀de▶ tout, décider ◀de▶ tout et ils le font en criant, à tue-tête. (Très vrai.) Les plus petits artisans prennent du café qui, là comme en France, a remplacé l’usage du vin. Le grand défaut des conversations ◀de▶ Naples est l’ennui. — Le gouvernement et les circonstances ne sont pas arrangés ◀de▶ manière qu’elles puissent être amusantes. On y recherche comme aimables les nouvellistes. (Vrai. L. Contraste parfait : Genève et Naples. 1813.) Cela seul, aux yeux ◀d’▶un homme attentif, prouve combien la civilisation y est peu avancée. Il y a loin de là au salon ◀de▶ Mme du Deffand. À Naples, on examine la conduite du gouvernement, on se plaint ◀de▶ l’extrême chaleur, on se met à jouer. Il y avait, en 1803, deux clubs. Les meilleures sociétés se réunissaient aux loges des théâtres. On y prend des glaces, on écoute un air ou deux, et l’on s’occupe ensuite ◀d’▶objets plus intéressants. Il est ◀d’▶usage qu’une femme qui est accouchée tienne pendant quelque temps maison ouverte : c’est-à-dire que beaucoup de gens viennent la voir et qu’elle leur fait distribuer des glaces. — Un usage qui a survécu au bouleversement amené par les rois français est celui qu’a la noblesse ◀de▶ promener un carrosse une heure avant le coucher du soleil sur le rivage ◀de▶ Chiaga et ◀de Margelina. (Existe encore. L.) Il y a beaucoup de voitures. L’été on va au Mole ou à Pausilipe avant le coucher du soleil.