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1. (1738) Réflexions historiques et critiques sur les différents théâtres de l’Europe. Avec les pensées sur la déclamation

C’est le morceau pour lequel la plus grande partie des spectateurs va au théâtre quand on représente cette pièce. […] Dans les troupes il y a toujours des comédiens qui sont poètes, et qui composent des pièces : si quelque auteur étranger présente une pièce, c’est n’est jamais pour de l’argent ; il en fait présent à quelque acteur ou actrice, et la pièce produit à celui qui en est possesseur, la part d’auteur, ou la somme dont on est convenu avec la troupe toutes les fois qu’on la représente, et cela pendant un siècle, s’il est possible ; car ces pièces sont comme des fonds de terre qui passent en héritage dans les familles : il en est de même des pièces des comédiens auteurs. […] Il est aisé de penser que cette pièce me plût au-dessus des autres, et qu’elle me fit concevoir la grande différence qu’il y a entre une tragédie régulière, et la représentation d’une pièce, où l’on ne voit que le mélange bizarre dont je viens de parler. […] Ils ont cédé au goût des pièces romanesques qui avaient prévalu. […] Le mauvais siècle du théâtre italien a été le plus fécond en ouvrage, et il y a un nombre infini de pièces.

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