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118. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Elle s’exposerait au reproche d’agir à cet égard avec deux poids et deux mesures.

119. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PRÉFACE. » pp. -

Comme je n’ai en vue que le bien de la République, je m’expose volontiers à la critique de ceux qui ne se piquent pas de beaucoup de délicatesse sur les règles des bonnes mœurs ; étant persuadé au surplus que les gens de bien me sauront quelque gré de mon travail : leur approbation, si je parviens à l’obtenir, suffira pour me satisfaire.

120. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Je conviens qu’il y a des passions et des vices qu’il serait pernicieux d’exposer aux yeux de la jeunesse, et dont il serait à souhaiter qu’elle ignorât même le nom.

121. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CONCLUSION, de l’Ouvrage. » pp. 319-328

Pour la conclusion de mon Ouvrage j’exposerai ici quelques réfléxions que j’ai faites autrefois sur les représentations Théâtrales ; peut-être serviront-elles à défendre mon opinion, et en même temps à fortifier les raisons qui m’ont déterminé à souhaiter et à conseiller la Réformation du Théâtre.

122. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

On peut, dit-il, exposer sur la scène des exemples de toutes les vertus & la censure de tous les vices, les combiner pour les contraster, & mettre dans la bouche des Acteurs toute sorte de bons principes ; qui en doute ? […] La vertu la plus parfaite exposée sans défense à l’ait le plus contagieux, aux objets les plus séduisans, en butte & à découvert à une grêle de traits empoisonnés, peut-elle sans miracle n’être pas blessée ? Quel droit d’attendre un miracle à qui s’expose au danger ? Le Saint le plus durci dans les travaux, le plus aguerri dans les combats, n’ose point s’y exposer, & une vertu naissante, des gens sans vertu, déjà vaincus par les ennemis qu’ils cherchent, s’y soutiendroient !

123. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ces deux objets sont en effet toujours exposés aux regards & aux libertés criminelles, & toujours propres à faire naître des complaisances & des mouvemens contraires à la pureté, à occasionner les plus grands désodres. […] Le danger sur le Théatre est au plus haut point, exposé au plus grand jour, porté au plus haut degré d’élégance & de force. […] S. témérité à s’exposer au plus grand danger d’offenser Dieu ; une foule de mensonges & de fausses prédictions, la trahison & de sa ville, en découvrant son état à l’ennemi, & celle de l’ennemi, en lui en imposant par des faussetés. […] Sans doute le fond de l’événement, l’entreprise, le courage, la fermeté d’une femme qui, pour délivrer sa patrie, s’expose à tout dans le camp ennemi afin de surpendre le Général, & lui ôter la vie, ont été inspirés de Dieu. […] Il est dans l’histoire cent exemples de femmes courageuses qui, comme la Pucelle d’Orléans, Jahel, Marulle de Couci, les Amazones, l’Esclave de Chypre, Hachette de Beauvais, Judith Françoise, ont gagné des batailles, soutenu des siéges, tué des ennemis, & se sont exposées aux plus grands dangers.

124. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

On voit étalés à là porte de la comédie une foule de romans, de comédie, de cartes, d’estampes licentieuses, exposés en vente ; plusieurs boutiques aux environs en sont pleines. […] Un spectacle en général est ce qu’on expose aux yeux du public, bon ou mauvais. […] Le voilà sur une croix exposé aux yeux d’une des plus grandes villes du monde, qui pratique en mourant les plus héroïques vertus, qui ébranle l’univers, éclipse le soleil, couvre la terre de ténébres, fait parcourir en un instant à la lune la moitié de son cercle, brise les pierres, déchire le voile du temple. […] Les assemblées du monde sont des foires, où l’on érale sa marchandise ; pourquoi exposez-vous la vôtre, pourquoi reveillez vous le goût des acquéreurs par tant d’ornemens, si vous ne voulez la débiter ? On est surpris des foires d’esclaves, communes en Orient, où l’on expose les femmes en vente.

125. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Ce Prophete n’a pas dessein de rendre les Magistrats méprisables, ny de les exposer à la derision & à la mocquerie du peuple. […] Tertullien veut seulement enseigner aux Fidelles qu’il est tres-difficile que dans la multitude des mouvemens que les Comedies ont coûtume de causer, il n’y en ait de criminels ; que le saint Esprit, blessé par des agitations si differentes, n’abandonne ceux qui n’ont pas assez de soin de le garder, qu’après avoir esté nous-mesmes agitez par des mouvemens dont la qualité est si difficile à reconnoistre, nous ne tombions où nostre méchante inclination nous pousse, comme les pailles & les autres matieres legeres, qui ayans esté quelque temps balancées par les vents, tombent enfin, parce qu’elles ont assez de pesanteur pour ne pouvoir pas se soûtenir elles-mesmes : pourveu que ce ne soit pas déja une lourde chutte de s’estre exposé à tomber en venant en des lieux où l’on sçavoit bien que l’innocence seroit en grand danger, & en faisant moins d’estat du salut que de la vie & de la fortune, qu’on ne voudroit pas exposer pour ces especes de plaisirs. […] Les peres & les meres n’ont pas assez de charité pour leurs enfans, s’ils souffrent qu’ils s’engagent en ces dangers où ils ne pourroient en conscience leur permettre de s’exposer, s’il ne s’agissoit que de la fortune & de la vie. […] Nous n’en pouvons pas juger à leur avantage, s’ils s’exposent sans consideration à la representation d’une Piece inconnuë. […] Non, Messieurs, non, Dieu n’est pas seulement offensé par les crimes que le theatre inspire quelquefois ; on l’offense en effet quand on vient à la Comedie, sans sçavoir si la Piece qu’on doit joüer est innocente ou criminelle, ou mesme dangereuse, & on ne peut pas exposer sa conscience & son salut à ce hazard, sans offenser celuy qui nous défend une indiscretion si contraire à la crainte que nous devons avoir de luy déplaire, & de le perdre.

126. (1804) De l’influence du théâtre « PREFACE. » pp. -

Il appartenait à un homme aussi justement célèbre d’examiner la théorie de l’art, et d’exposer, d’une manière et si noble et si judicieuse, les règles propres à former des orateurs qui pussent un jour lui ressembler.

127. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre III. Que les Danses sont défendues aux Ecclésiastiques. » pp. 14-21

Et la raison du Concile d’Agde n’a pas moins de force touchant les Danses secrètes qu’à l’égard des publiques, puisqu’il sera toujours vrai, que l’Ecclésiastique qui assiste à la Danse, expose sa vue, et ses oreilles, qui sont consacrées à Dieu par l’application au service de l’Autel, à la profanation, et au danger évident de salir sa pureté.

128. (1574) Second livre. Seconde épître. Cécile Cyprien à Donat [extrait] « letter » pp. 40-41

Et je te prie, que diras-tu, de ce que plusieurs s’exposent aux bêtes sauvages, sans qu’ils y aient été condamnés ?

129. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Les spectacles sont pour eux des écoles de vice, des lieux privilégiés destinés à irriter leurs passions, des écueils où leur innocence, attaquée par leurs yeux, par leurs oreilles, séduite par les maximes d’une morale lubrique et par des danses lascives, s’expose à des naufrages continuels.

130. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

A quoi leur servent les fleurs s’ils n’ont point de sentiment, et s’ils en ont, pourquoi les exposer aux flammes ?

131. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Or, si l’importance de ce point est reconnue, n’est-il pas constant que les Auteurs, qui ont retranché de leur Pièce le personnage de Créon, s’exposent à faire paraître Œdipe trop vertueux ? […] Un tel exemple dispose les esprits aux infidélités conjugales ; et, si l’on dit que les hommes de tout temps ont un penchant naturel à le suivre, je répondrai que par cette raison même il est moins permis de l’exposer en triomphe sur la Scène ; et que, pour ne pas s’écarter d’une règle mal entendue, on ne doit pas courir le risque de scandaliser un seul Spectateur, quand on supposerait même qu’il y en a un nombre infini de corrompus. […] Hersilie fait donc tout ce que la vertu la plus sévère peut exiger d’elle ; et si elle parle à la fin, c’est la situation qui l’y force ; puisqu’elle se voit exposée à perdre ou son père ou celui qu’elle aime, dont l’un des deux ne peut éviter de périr dans le combat singulier résolu entre eux, et juré à la face des Autels.

132. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

A quels dangers, presque toujours certains, ne s’exposent pas les insensés dont je vous parle. […] , dès que le goût du Public est corrompu, rien n’est plus rare que de trouver un Littérateur qui ait le courage d’aimer la Littérature pour elle-même, & de s’exposer à déplaire à la multitude. […] mais s’il n’est pas même permis d’exposer sa santé par des alimens équivoques, doit-il être plus permis d’exposer ses mœurs ? […] Pour quelques garnemens que l’on peut arrêter au sortir de ces lieux, ce qui, sans doute, est un bien, à quels dangers n’expose-t-on pas la jeunesse qui les fréquente ? […] J’ai de la peine à croire qu’un Individu qui s’est rendu coupable d’un délit assez grave pour avoir à redouter l’animadversion des Loix, veuille s’exposer à être reconnu dans une assemblée quelconque.

133. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Si dans les pièces où l’on expose le crime à nos yeux, les scélérats ne sont pas toujours punis, le spectateur est affligé qu’ils ne le soient pas : quand il ne peut en accuser le Poète, toujours obligé de se conformer à l’Histoire, c’est alors, si je puis parler ainsi, l’Histoire elle-même qu’il accuse ; et il se dit en sortant : « Faisons notre devoir, et laissons faire aux Dieux. »i Aussi dans un Spectacle qui laisserait plus de liberté au Poète, dans notre Opéra, par exemple, qui n’est d’ailleurs ni le Spectacle de la vérité ni celui des mœurs, je doute qu’on pardonnât à l’Auteur de laisser jamais le crime impuni. […] Vous prétendiez un moment auparavant, que les leçons de la Tragédie nous sont inutiles, parce qu’on n’y met sur le Théâtre que des héros, auxquels nous ne pouvons nous flatter de ressembler ; et vous blâmez à présent les pièces où l’on n’expose à nos yeux que nos citoyens et nos semblables ; ce n’est plus comme pernicieux aux bonnes mœurs, mais comme insipide et ennuyeux que vous attaquez ce genre. […] Vous ajoutez qu’il est vil de s’exposer aux sifflets pour de l’argent ; qu’en faut-il conclure ? […] La chasteté des Comédiennes, j’en conviens avec vous, est plus exposée que celle des femmes du monde ; mais aussi la gloire de vaincre en doit être plus grande ; il n’est pas rare d’en voir qui résistent longtemps, et il serait plus commun d’en trouver qui résistassent toujours, si elles n’étaient comme découragées de la continence par le peu de considération réelle qu’elles en retirent. […] Ce mot de Sociniens ne doit pas vous effrayer : mon dessein n’a point été de donner un « nom de parti » ac à des hommes dont j’ai d’ailleurs fait un juste éloge ; mais d’exposer par un seul mot ce que j’ai cru être leur doctrine, et ce qui sera infailliblement dans quelques années leur doctrine publique.

134. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — [Introduction] » pp. 2-6

On n’a pas moins lieu de rire, en voyant le successeur du sieur Querlon dans les Affiches, quoique Ecclésiastique & homme d’esprit, s’écrier d’un ton lamentable : Quand on songe que c’est l’Auteur du Misantrope, le Traducteur de Lucrece, le Disciple de Cassendi, l’appréciateur de Lafontaine, qui s’expose aux huées du peuple, monté sur un âne, on ne peut s’empêcher tout à la fois de le plaindre & de l’admirer.

135. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XI. Qu’on ne peut danser sans péché les jours qui sont particulièrement destinés à l’exercice de la piété Chrétienne. » pp. 41-53

C’est la doctrine de Roselius, et de Sylvestre, après Alexandre de Halès, qui pour exposer plus clairement leur avis par des exemples, marquent le temps de l’Avent jusques à l’Epiphanie, et depuis la Septuagésime jusques à Pâques ; ne doutant point que pendant ce temps, les danses ne soient illicites, et criminelles.

136. (1695) Preface [Judith, tragedie] pp. -

On y voit une Veuve si sage et si réservée quitter ses modestes habits, ajouter à sa beauté naturelle tout ce que l’artifice et l’orgueil mondain peut inventer de pompeux et de charmant pour surprendre et pour séduire, aller au Camp des ennemis avec cet équipage, exposer sa vertu à la brutalité d’un vainqueur barbare, l’attendrir par le langage le plus engageant, et le plus flatteur.

137. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Vous savez assez quelles peuvent être les raisons des premiers, et je n’ai qu’à vous exposer celles des derniers qui consistent dans quelques remarques.

138. (1661) Le monarque ou les devoirs du souverain « SIXIEME DISCOURS. Si le Prince peut apprendre les Arts Libéraux, comme la Peinture, la Musique, et l’Astrologie. » pp. 195-201

C’est bien assez qu’il l’écoute sans qu’il l’exerce, et qu’il en juge sans qu’il s’expose comme Néron au jugement que le peuple faisait de sa voix.

139. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

La loi délicate de la pudeur ne permet point aux femmes de s’exposer seules dans le monde. […] Tous les jours la vertu la plus pure risque & éprouve les mêmes malheurs, lorsqu’elle s’expose sans secours ; & c’est sur-tout ici que se vérifie l’oracle du sage : Malheur à celui qui est seul ; personne ne le releve s’il tombe, ne le défend s’il est attaqué : Væ soli, cùm ceciderit non habet sublevantem se. […] La pudeur est une espece de maître, qui fait connoître le danger, & ordonne de l’éviter, qui retient si on s’expose, redresse si on s’égare, fortifie si on est attaqué, & si on se rend coupable châtie par le remord : Pudor tormentum virginis. […] Si les supérieurs ne doivent pas les souffrir, doivent-ils s’y exposer ?

140. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Ou bien, apprenez-moi comment dans une religion aussi pure que la nôtre, il peut être permis à un chrétien d’exposer la pureté de son cœur à une ruine si évidente et si prochaine ? […] mon cher Auditeur, acquittez-vous, voilà votre principale obligation : n’engagez pas pour un vain plaisir le sang de vos freres et la substance des pauvres : jusques-là il n’y a point de jeu pour vous ou il ne doit point y en avoir, et pour peu que vous y puissiez mettre, c’est toujours trop, puisque c’est le bien d’autrui que vous exposez, et dont vous faites la plus inutile et la plus injuste dépense. […] Car que seroit-ce, si je parlois d’une femme qui, dans un jeu dont les plus fortes remontrances ne l’ont pu déprendre, dissipe d’une part tout ce qu’un mari amasse de l’autre ; qui se tient en embuscade pour le tromper, et détourne pour son jeu tout ce qui peut venir sous sa main : si je parlois d’un mari, qui tour à tour passant du jeu à la débauche, et de la débauche au jeu, expose jusqu’à ses fonds et fait dépendre d’un seul coup la fortune de toute une famille : si je parlois d’un jeune homme, qui sans ménagement et sans réflexion, emprunte de tous les côtés et à toutes conditions, et ne pouvant encore se dépouiller d’un héritage qu’il n’a-pas, se dépouille au moins par avance de ses droits, et ne compte pour rien toute une succession qu’il perd, pourvu qu’il joue. […] Mais que j’attaque jusqu’à la promenade, que je prétende qu’il y ait sur cela des mesures à garder et des précautions à prendre, que je sois dans l’opinion qu’une mere chrétienne ne doit pas sans ménagement et sans réflexion y exposer une jeune personne, qu’elle doit avoir égard aux temps, aux lieux, à bien des circonstances dont elle n’a guere été en peine jusqu’à présent, c’est ce qu’on traitera d’exagération, et sur quoi l’on ne voudra pas m’en croire.

141. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Nous continuerons de les exposer avec d’autant plus de confiance, qu’ils ont paru être des témoignages en faveur de la cause des mœurs. […] Le Poëte y expose d’abord les principes qui doivent détourner de la fréquentation des Spectacles. […] Il expose que tous nos jeux scéniques ne peuvent qu’amollir le courage […] Souffrez que je vous les expose. […] Il en a fait des Apologistes du Théatre, en abusant de certains passages dont on avoit mille fois exposé le véritable sens.

142. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Ce frivole ornement est non seulement inutile, mais encore embarrassant par les frais auxquels elle expose, & par les inconvéniens de son usage, dans la poussiere, dans la boue, s’accrochant à tout, si on la laisse traîner, à moins d’entretenir un caudataire, qui la porte, & suive son maître comme une ombre, le gêne, ou l’expose à tomber en la levant mal. […] Un Ministre des autels pourroit-il oublier le respect qu’il doit à son Dieu jusqu’à faire porter sa queue dans le lieu saint, quand le saint Sacrement est exposé, quand on le porte en procession ?

143. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Les Livres saints méritent trop notre vénération pour les y exposer, & notre sainte Religion trop d’amour & de zele pour rien souffrir qui puisse lui nuire. […] Voilà à quoi s’expose un poëte, homme de Théatre, qui se mêle de faire le théologien : il tombe à tous momens dans quelque hérésie. […] Cette réflexion est juste, ce contraste est frappant : mais il oublie de dire, & on compose des comédies, & on éleve chez soi un Théatre, on y fait venir des comédiens, j’y fais mes pièces, je représente ces horreurs, je les expose aux yeux du public, & je lui donne des farces ; de la même plume, dans le même temps partent la défense de Calas & Nanine.

144. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

Ce n’était donc plus l’infamie des pièces, que les Comédiens représentaient alors, qui engageait les Pères à en user ainsi ; mais c’étaient d’autres raisons pareilles à celles que j’ai ci-devant exposées, qui les portaient à représenter aux chrétiens la sainteté de la Religion qu’ils professaient, et à les exhorter à n’avoir que du mépris pour un divertissement aussi bas et aussi indigne d’eux qu’est la Comédie : « Etsi Comœdiæ non habent crimen, habent tamen maximam et parum congruentem nomini Christiano vanitatem », comme parle saint Cyprien dans son traité des Spectacles. […] Ainsi cette pièce expose les personnes les plus pieuses à une raillerie et à une censure inévitable, et sur l’idée qu’on aura de ce faux dévot, on prendra occasion de les traiter impitoyablement pour la moindre faute qu’on leur verra faire, et de les mettre en parallèle avec Tartuffe. […] De ne vous pas aimer, je ne suis point capable ; A moins que vous cessiez, Madame, d’être aimable ; Et d’étaler aux yeux vos célestes appas. » Qu’une femme sage considère s’il lui est utile d’exposer aux yeux de sa fille un exemple aussi dangereux qu’est celui qu’on voit dans l’Ecole des Femmes, où une vieille sorcière vient faire des compliments à une Damoiselle de la part d’un jeune muguet, qui se disait transporté d’amour pour elle, et lui vient demander la permission de la venir voir dans sa chambre.

145. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

C’est un fripon du premier ordre, je le regarde comme tel ; mais je suis charmé que l’orgueil, la prodigalité, les penchants libertins d’un plat bourgeois l’exposent au péril de tout perdre et que les autres bourgeois, entêtés de noblesse, apprennent de Jourdain que le sort qui les attend est d’être dépouillés par des Escrocs, quand pour mieux ressembler aux grands Seigneurs, ils osent en affecter tous les vices et les ridicules. » Ma foi, M. le Public, je vois bien que vous avez raison et je condamne M. de Genève à mieux regarder à l’avenir ce qu’il verra, afin d’en porter un jugement plus solide et plus sensé. L’intention de Molière n’est pas moins pure dans George Dandin que dans Le Bourgeois Gentilhomme, et pour en convaincre le Spectateur, il la lui expose dès les premiers mots de la pièce ; les voici : c’est George Dandin qui parle. […] qu’une femme Demoiselle est une étrange affaire, et que mon mariage est une leçon bien parlante à tous les Paysans qui veulent s’élever au-dessus de leur condition, et s’allier, comme j’ai fait, à la maison d’un Gentilhomme etc. »cp Avouez donc Monsieur que, si vous eussiez porté de meilleurs yeux, ou plus de bonne volonté pour l’Auteur à la représentation de cette pièce, vous auriez mieux senti son objet, qui était d’avertir tous les roturiers opulents que leur richesse et leur vanité ne doivent pas les faire aspirer à des alliances nobles, s’ils ne veulent s’exposer aux mêmes chagrins que le pauvre George Dandin.

146. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Quelle leçon pour le public, quel risque pour les âmes innocentes, de leur exposer dans tous ses jours tous les traits de la scélératesse ! […] Se livre-t-on à la volupté, sans s'exposer aux fureurs de la jalousie, aux dégoûts de l'inconstance, au dérangement de la fortune, à l'altération de la santé ? […] Ainsi dans les combats que le spectacle livre à la vertu, ou plutôt dans la défaite générale de ceux qui osent s'y exposer, tout ne reçoit pas les mêmes atteintes ; l'impureté, qui y domine, n'est pas toujours l'épée qui porte le coup mortel, chaque passion lance ses traits ; l'arsenal de l'iniquité, le carquois du démon, ainsi que celui de l'amour, sont bien fournis.

147. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Selon les divers mystères qu'on célèbre, on y en étale les images, on y en répand les estampes, faites de la main des meilleurs maîtres, où tout est exposé sans voile. […] Mais est-ce à des mondains, à des pécheurs, à des âmes faibles, qui n'y cherchent que l'amusement et le plaisir, à irriter, à appeler des ennemis toujours vainqueurs, toujours puissants, pour se livrer à leur discrétion et leur donner une nouvelle force, à s'exposer sans défense à leurs coups, à aider la main qui les porte ? […] Le plaisir du théâtre est précisément le contraire de la contrition, son esprit, son langage l'opposé de celui de la pénitence ; l'adultère, le meurtre, l'intrigue, la fourberie, la vengeance, etc. qui jouent constamment les plus grands rôles, elle s'en accuse, les déteste, et voudrait au prix de tout les anéantir, elle n'y pense qu'avec horreur, fallût-il mourir mille fois plutôt que de les commettre ou de s'y exposer.

148. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IV. Que la représentation des Poèmes Dramatiques ne peut être défendue par la raison des anciens Pères de l'Eglise. » pp. 90-103

fit autrefois l'Empereur Constantin, après qu'il eut fait profession de la Religion Chrétienne ; il tira des Temples toutes les Idoles, et les exposa dans les places publiques, comme des objets d'opprobre, de mépris et de risée ; il en transporta même quelques-unes jusques dans son Palais, et par ce moyen étant arrachées des lieux où l'on avait accoutumé de leur immoler des Hécatombes, et de les voir avec des sentiments de Religion, et étant mises en d'autres endroits peu convenables à cette révérence, elles perdirent entièrement ce qu'elles avaient de vénérable à des aveugles, et restèrent aux yeux de tout le monde, comme des ouvrages dont toute l'estime dépendait des grâces et des beautés que la main des Artisans leur avait données.

149. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

car les Mimes exposent un adultère, ou le montrent aux yeux ; et ces Histrions efféminés inspirent l'amour qu'ils représentent, et se revêtant de l'image de vos Dieux, ils font honneur au crime qu'ils leur imputent ; et vous font pleurer par des mouvements de tête, et les gestes qu'ils emploient pour exprimer une douleur imaginaire. » Où nous ne voyons pas une parole qui concerne le Poème Dramatique.

150. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

L’autorité séculière, en protégeant les comédiens d’une façon spéciale, ne devait jamais être exposée à une résistance anarchique de la part du clergé, puisque le clergé autrefois avait également protégé les gens de théâtre, mais d’une manière moins éclairée et moins régulière.

151. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — Méthode et règlement pour réformer le Théâtre. Avant Propos. » pp. 87-98

Ajoutons que le Théâtre moderne mérite toute préférence, par la commodité qu’il procure aux Acteurs, aussi bien qu’aux Spectateurs : les premiers peuvent exprimer les sentiments et les passions dans les tons convenables et naturels : les seconds sont à portée de concevoir toute la force et toute la finesse de l’expression ; puisque les Théâtres modernes ne sont pas, à beaucoup près, si vastes que les Théâtres des Anciens, ni exposés au grand air, comme ils l’étaient.

152. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Les révolutions que la Comédie a éprouvées dans ses premiers âges, & les différences qu’on y observe encore aujourd’hui, prennent leur source dans le génie des Peuples & dans la forme des Gouvernemens : l’administration des affaires publiques, & par conséquent la conduite des Chefs, étant l’objet principal de l’envie, & de la censure dans un Etat démocratique, le Peuple d’Athènes, toujours inquiet & mécontent, devait se plaire à voir exposer sur la Scène, non-seulement les vices des Particuliers, mais l’intérieur du Gouvernement ; les prévarications des Magistrats, les fautes des Généraux, & sa propre facilité à se laisser corrompre & séduire. […] Mais un genre supérieur à tous les autres, est celui qui réunit le comique de situation & le comique de caractère ; c’est-à-dire dans lequel les Personnages sont engagés par les vices du cœur, ou par les travers de l’esprit, dans des circonstances humiliantes, qui les exposent à la risée & au mépris des Spectateurs.

153. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Les papes, les rois, les cardinaux, et tous les souverains de la chrétienté, qui ont institué des théâtres et des comédiens, pour le plaisir et l’instruction du public, ont-ils prétendu se damner, eux et leurs sujets, par la fréquentation à laquelle ils s’exposaient volontairement avec des excommuniés ? […] Déjà la petite guerre est déclarée aux imprimeurs et aux libraires, déjà de prétendus agents de la police de la librairie, qu’ils compromettent, parcourent les boutiques de libraires, y empoignent des livres mis à un index secret qui n’a pas eu de publicité ; d’autres avec un air d’intérêt, conseillent aux marchands de livres, de ne plus exposer tel ou tel ouvrage ; toutes les supercheries sont enfin mises en œuvre, pour empêcher ou entraver le débit des ouvrages qui déplaisent à un parti, mais dont la vente, cependant, n’est pas encore prohibée.

154. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE II. » pp. 19-41

Del Monaco n’oublie pas le danger où s’expose les Spectateurs des Comédies : il prétend que la Comédie est une occasion prochaine de péché mortel ; son raisonnement est solide, le voici. […] Chapitre il expose les raisons justificatives de la Comédie, rapportées par Beltrame, et il les combat par les Saints Pères, par les Théologiens, par les Casuistes, et par de forts raisonnements.

155. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

La Police, au contraire, poursuivrait avec chaleur nos Phryné, nos Laïs, et nos Rhodopes : quelque talent qu’elles eussent, étant mieux payées, et peut-être trop payées, surtout dans l’Allemagne, elles seraient plus criminelles, et par conséquent exposées à des châtiments plus graves. […] Les Seigneurs chargés de la Direction des spectacles dans les différentes Cours de l’Allemagne ayant mon registre dans les mains ne seraient plus exposés à se laisser prévenir par de mauvais sujets qui les obsèdent, les conseillent souvent au préjudice de leurs Confrères : on tire ceux-ci de leur emploi, on les prive de rôles qui leur feraient honneur : on les dégoûte, et l’on regarde comme humeur et mauvaise volonté le chagrin qu’ils laissent paraître à cause de la mortification qu’on leur a donnée. […] A l’égard des Duels, il ne s’agissait pas seulement d’empêcher de se battre, il s’agissait d’empêcher en même temps qu’un brave, en se soumettant à la loi, ne passât pas pour un lâche : or c’est ce qu’on ne pouvait empêcher ; se taire tout à fait, c’était se compromettre ; permettre le Duel, dans certains cas, et sous l’autorité de votre Cour d’honneur, c’est exposer à la mort celui des deux Champions qui a raison, et qui par conséquent devrait toujours être vengé. […] J’en conviens : donc leur profession est flétrissante par elle-même, puisque quelque bien exercée qu’elle soit, elle les expose toujours à des sifflets ignominieux : mauvaise conclusion. […] Je vous dénoncerais vous, dans les écrits de qui j’en puis montrer plusieurs, si mon zèle ne m’exposait pas à être accusé de récriminer.

156. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Ici je retiens ma plume : il ne serait pas généreux d’exposer la personne à la satire. […] Rousseau, voulant exposer à la risée publique tous les défauts opposés aux qualités de l’homme aimable, de l’homme de société ; après avoir joué tant d’autres ridicules, il lui restait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu. […] Je ne sais même si, dans la morale la plus austère, il ne vaut pas mieux flatter un homme sur une bagatelle, que de s’exposer, par une sincérité qui l’offense, à se couper la gorge avec lui. […] Ne faut-il pas s’abstenir aussi d’exposer sur le théâtre l’amitié pure et sainte, de peur que quelque jeune homme épris de ses charmes ne la cherche parmi des fripons ? […] A l’égard des tentations auxquelles une Actrice est exposée, il en est qui, dans la situation actuelle des choses ; me semblent comme inévitables.

157. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

Le Poète Phrynicus exposa le premier masque de femme au Théâtre ; Néophron de Sicyone celui de Pédagogue : Eschile, dans sa Pièce des Cabires, fit paraître des gens ivres ; Méson, Acteur de Mégare inventa les masques comiques de Valet & de Cuisinier : on vit des masques hideux & effrayans dans la Pièce des Euménides, & ce fut Euripide qui le premier les représenta avec des serpens sur la tête.

158. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

On doit donc regarder l’invention de la musique comme un présent que Dieu nous a fait pour l’employer à chanter sa gloire, à lui exposer nos besoins, à le remercier de ses dons, à manifester notre joie dans la prospérité, à dissiper nos chagrins dans nos afflictions, à soulager nos peines dans nos travaux, à exciter enfin l’ardeur martiale dans le cœur des combattants.

159. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE III. L’Esprit de Moliere. » pp. 72-106

Quel spectacle auguste pour un être qui pense, d’un côté l’assemblée des Plénipotentiaires, des Puissances de l’Europe, & de l’autre le sanctuaire de la politique ouvert, le conseil des Rois, le cabinet des Ministres, les mysteres d’Etat exposés aux yeux du public, les intérêts des nations pesés, discutés, balancés, la morale des Cours, le caractère des grands, le langage des dépositaires de la fortune mis dans un beau jour ; pourquoi ne goûteroit-on pas un plaisir solide & instructif ? […] Les Comédiens de la Capitale sont trop exposés au grand jour ; ils n’oublient pas les leçons de sagesse qu’on a plus d’une fois pathétiquement appliqué à leurs camarades. […] Né avec un esprit de réflexion (continue cet Auteur) prompt à remarquer les expressions & les mouvemens des passions dans différens états, & à saisir l’homme tel qu’il est, & en habile peintre exposer les plus secrets replis de son cœur. […] La Robe a été moins galante que l’épée, elle a pris en considération le service du Roi dans la conservation du fort, & celui de Dieu dans les bonnes mœurs, l’un & l’autre exposés aux plus grands dangers par cet assemblage scandaleux d’objets, d’occasions, de facilités, dont personne ne dispute la premiere idée à Moliere, depuis si bien dévéloppée par ses admirateurs.

160. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Cependant, exposons-les au public dans le même esprit qu’on expose au grand jour les criminels, non pour la pompe, mais pour l’exécution. […] et de ne laisser pas le corps de Polynice exposé ; mais de lui accorder la sépulture : il lui remontre que les Autels ont déjà été souillés du sang humain, que sa conduite a rendu le chant des oiseaux incompréhensible, et confondu les signes des Augures. […] A la fin de la Pièce, le Poète qui parle dans le Chœur expose ces aventures tragiques, en montre l’origine, et déclare que c’est Créon même qui a été puni de la sorte pour ses hauteurs et son irréligion.

161. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Le vice, dans la Comédie du Méchant, est détestable dès qu’il se montre ; les faiblesses de Florise excitent le mépris ; la prévention de son frère impatiente ; on a pitié du jeune étourdi, qui s’expose, en suivant les conseils du Méchant, à perdre une Maitresse qu’il aime. […] Cette supposition est non seulement contre le vrai, mais elle est dangereuse, en ce qu’elle peut induire quelques maîtres faibles, à se conduire ainsi, ce qui les exposerait à donner dans tous les travers que l’esprit servile peut suggérer, par intérêt, par malignité, ou par défaut d’apercevance, &c. […] Ajoutez, que chez une Nation sanguinaire, où le Drame n’était qu’une petite partie du Spectacle, le Gladiateur, le Coupable exposé aux Bêtes, étaient aussi une sorte d’Acteurs, dont l’infamie rejaillissait sur ceux qui se distinguaient à leurs côtés par des talens bien différens, mais dont le but était le même*. […] Les Acteurs & Actrices seront les maîtres de les recevoir en argent, en médaille, en bijoux, en habits de Théâtre ou autres : il leur fera permis de se parer de ces Prix, lorsqu’ils joueront : une jeune Actrice dont les diamans auraient une source si belle, ne serait pas exposée à en rougir. […] Comment, dira-t-on, des jeunes-gens de la première distinction, s’exposeront-ils sur un Théâtre, au risque d’être jugés par le Peuple, & improuvés, comme vous permettriez qu’on le fit aux entr’actes & à la fin des Pièces ?

162. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Enfin, les Acteurs ne sont point riches, ils n’obtiennent des pensions qu’après vingt années de service ; les contraindre à quitter avant ce terme, c’est les exposer à manquer de subsistance ; ils ne sont point assurés que l’on permettra leur retraite, s’ils l’exécutent sans être avoués, ils ne seront pas pensionnés.

163. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Si vous voulez être bien pourvue, vous devez avoir pour mari un homme d’esprit et de jugement, et il n’y a point d’homme doué de jugement qui ne soit plus aise d’épouser une fille sage, modeste, retenue et retirée, qu’une danseuse, qu’une volage ou éventée, semblable à ces fruits tout flétris qui ont traîné par les rues, et qui ont été exposés à cinquante jours de marché.

164. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Lettre d'un théologiena Monsieur, Je m’étais toujours défendu de vous donner par écrit mon sentiment sur la Comédie, et j’avais tâché d’éviter ce coup, en vous apportant pour excuse et la délicatesse de la matière, et le peu de capacité de celui qui la devait traiter ; mais je ne puis plus tenir contre l’obstination et l’importunité de vos prières (si jamais cependant un Ami tel que vous est capable d’importuner) et pour vous guérir de la crainte scrupuleuse où vous estes que votre conscience ne soit intéresséeb dans les Ouvrages de votre esprit, je passe aujourd’hui par dessus ces deux difficultés, voulant bien m’exposer en votre faveur à ne pas répondre à la haute idée que vous avez conçue de mon peu de mérite, et m’engager pour vous tirer de peine, dans une des plus difficiles, mais des plus curieuses Questions qu’un Théologien puisse traiter. […] On y fait paraître jusqu’à des filles perdues, victimes infâmes de la débauche publique, d’autant plus misérables en cela qu’elles sont exposées sur le Théâtre à la vue des femmes qui ignorent le libertinage. […] ne vous sera peut-être pas suspect ; parlant toutefois de cet usage détestable qu’avaient les Romains d’exposer sur le Théâtre les corps nus des filles débauchées, et ceux des jeunes garçons, rapporte de M. […] Il faut donc conclure que la Comédie ne contient rien qu’on ne puisse réciter, ou lire, sans s’exposer à tomber dans aucun péché. […] Le premier devoir d’un Chrétien, ou plutôt, tout le Chrétien lui-même doit s’appliquer à réprimer ses passions, et non pas s’exposer à les faire naître : et par une fuite nécessaire il n’est rien de plus pernicieux que ce qui est capable de les exciter.

165. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

S’il n’eût exposé que ceux qu’on voit tous les jours sur le théatre public, le sien n’eût plus été un théatre de société, c’est-à-dire qu’il est plus permis d’être sans mœurs dans la société que sur le théatre public, & pourvu qu’on répande une gaze légère qui les couvre, on peut s’occuper des objets les plus infames. […] Qui doute qu’une mauvaise lecture, une statue, un tableau licencieux, ne soient plus pernicieux dans un cabinet où l’on est seul, que ce qui est exposé dans les places publiques ? […] Il y a apparence que comme il y a des bains chauds à Bath, les malades, qui après le bain ne veulent pas s’exposer à l’air, ont fait construire un théatre sous terre pour être chaudement à voir la comédie.

166. (1640) Traité des Spectacles des Gentils « SAINCT CYPRIAN DES SPECTACLES. » pp. 155-193

Ainsi vn hõme qui est souple de tous ses mẽbres quoy qu’il ait le corps affoibly de débauches ; vn hõme qui ne merite pas le nom de fẽme pour ses dissolutiõs ; bref vn ie ne sçay qui, vn voluptueux, vn mõstre en nos iours qui n’est ny hõme ny femme, a biẽ le pouuoir de ietter le desordre dans vne ville, & de donner par ses bouffõneries vn credit absolu aux salles plaisirs & aux fables du temps passé, qu’il fait reuiure dans la scene : C’est de céte façon que nôtre nature defectueuse nous porte à l’amour des choses illicites ; & que les hommes pour authoriser leurs vices recherchent les memoires des anciens afin d’en tirer quelques mauuaises actions qui ont esté la proye de plusieurs siecles, & que l’aage deuroit auoir estouffées, ces squelettes qui sont fraischement sorties de la poussiere & du tombeau, paraissent sur le theatre ; & comme si les voluptez n’auoient pas assez d’empire d’elles mesmes, on expose aux Spectateurs ces exemples de l’impudicité de nos ancestres, pour leur en donner dauantage. […] Car sans luy descouurir ces Spectacles surnaturels, ces beautés celestes & rauissantes, qui luy seront cachées tant qu’il viura ; ie veux exposer à sa veuë céte vaste machine du monde, qui est remplie de tant de merueilles.

167. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

Rien certainement n’est moins sacré, moins public, moins annoncé, moins exposé aux yeux de témoins irréprochables, comme il l’exige, & la bénédiction, que la copulation allemande. […] Quiconque quitte sa femme pour en prendre une autre, commet un adultere, & l’expose à la devenir.

168. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

A l’Eglise on n’écoute qu’avec dégoût, mollement couché, à demi endormi, se plaignant de toutes les saisons ; à l’amphithéatre (il n’étoit pas couvert) on expose la tête nue aux rayons du soleil, foulé, presse de toutes parts avec la plus grande incommodité ; on y trouve des délices, comme dans la plus riante prairie. […] N’y eussiez-vous pas consenti, êtes-vous excusable de vous y être exposé, & d’avoir donné ce scandale, & engagé par votre exemple, peut-être par vos invitations, à aller à la comédie ?

169. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II. Excellentes raisons qui ont porté les Pères de l’Eglise à condamner les Comédies, et à les défendre aux Chrétiens. » pp. 12-28

Evêques qui ont approuvé le Rituel d’Alet, sont par conséquent dans cette maxime, qui y est contenue : qu’il faut ou différer, ou refuser entièrement l’absolution à la plupart de ceux qui vont à la Comédie, à cause du péril évident d’offenser Dieu, et par mauvais désirs, pensées sales, regards lascifs, etc. auxquels ils s’exposent. […] Il est donc indubitable qu’un Chrétien qui a conservé son innocence baptismale, ne doit aller ni à la Comédie, ni a l’Opéra, parce qu’il ne doit nullement s’exposer au danger d’offenser Dieu.

170. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Cet amour expose à des chutes ; et ces chutes même irritent le plaisir et la passion. […] Or peut-on aller à la Comédie sans s’exposer à tous ces inconvénients ? […] Il expose dans le cinquième et sixième Livre de la Providence les misères où presque toute la terre se trouvait alors, ce qui seul devrait faire cesser tous les plaisirs. […] , que le saint Empereur Henri II. prenait plaisir à exposer à la fureur des ours un homme nu à qui on avait frotté le corps avec du miel, et que ce saint Abbé lui inspira de l’horreur pour ces combats. […] Ce Saint Prélat savait que les gens du monde ne voient le danger, où les exposent les jeux, les danses, et le Comédies, que lorsque la piété leur a ouvert les yeux.

171. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

Omer Joly de Fleury, Avocat dudit Seigneur Roi, portant la parole, ont dit : Que l’exposé qui vient d’être fait à la Cour, du Livre intitulé : Libertés de la France contre le pouvoir arbitraire de l’Excommunication, ne justifioit que trop la sensation que sa distribution avoit excitée dans le public ; qu’ils se seroient même empressés de le déferer il y a plusieurs jours, s’ils n’avoient été instruits des mesures que prenoient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour, à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement à l’épreuve de tout aux maximes saintes de la Religion, & aux Loix de l’Etat, ne leur avoient pas permis de garder le silence ; & que dans les sentimens qu’ils venoient d’exprimer, on y reconnoissoit cette pureté, cette tradition d’honneur & de principes, qui distinguent singulierement ce premier Barreau du Royaume.

172. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Quand même elles ne les exciteraient que par hasard, on ne doit pas souffrir qu'un Chrétien s'expose pour un vain divertissement à ces dangereuses émotions.

173. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Il en est de même de ceux qui les commandent, ou qui les exposent en public, dans un musée, par exemple, ou dans un jardin.

174. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

… C’est peu d’y étaler les exemples, qui instruisent à pécher, & qui ont été détestés par les Païens-mêmes ; on en fait aujourd’hui des conseils, & même des préceptes. » Et qui est-ce, qui expose ainsi les sentimens de Mr. […] Sans les spectacles, à quoi ne seroient pas exposés les peres de famille, soit pour l’honneur de leurs femmes, soit pour la fûreté de leurs filles, soit &c. […] Sans les spectacles, ajoutez-vous, à quoi les peres de famille ne seroient-ils pas exposés ? […] Ne devons nous obéir à Dieu, à l’Eglise & au Roi, que lorsqu’ils nous auront fait part de leurs motifs, & exposé les raisons de leur conduite ? […] Illicites & criminels, parce qu’ils nous mettent en péril de nous déranger, & qu’en y assistant, on s’expose au danger de commettre les fautes les plus graves.

175. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Ils craignaient que la jeunesse volage et légère ne tînt pas ferme en ces rencontres ; et ils savaient à quel danger c’est exposer les hommes, que d’ajouter encore un poids à la pente de la nature. […] Leur portrait même ne pouvait être vu que dans la salle de la Comédie ; et il leur était défendu de l’exposer dans quelque lieu honnête In honesto loco. […] Cependant, quel est l’homme qui se puisse promettre de n’être jamais susceptible du mal, encore qu’il s’y expose ? […] Que la santé de notre âme l’emporte sur notre plaisir ; n’en exposons point, la vie à l’attrait d’un peu de douceur. […] Non : cependant combien de vos frères faibles se sont exposés après vous et ont péri sur vos traces ?

176. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

A combien de mépris et d’insultes ne sont-ils pas exposés au parterre, sur le théâtre, dans les coulisses, aux foyers ? […] Je ne dis pas que cette négligence tarira la source des profits du Palais, que ce goût ruineux expose à mille folles dépenses, qu’une femme et des enfants à qui on le souffre et l’inspire, diminuent tous les jours un patrimoine qui n’est pas toujours opulent, et entraînent dans le précipice que le théâtre a creusé ; ces vues ne sont pas assez nobles, du moins est-il de la noblesse des sentiments de conserver la décence et les marques de la dignité.

177. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Comme il serait possible, si on ne les arrêtait dans l’ardeur du zèle qui les emporte, qu’ils trouvassent aussi matière à faire un Tartufe de bravoure ou de vaillance, et qu’ils fissent de grands efforts pour nous prouver, en nous donnant cela aussi comme bien peu naturel, peut-être comme abominable, qu’un bon nombre des guerriers auxquels ils doivent le repos dont ils jouissent dans leurs méditations, ne courent pas si intrépidement aux combats, n’exposent pas leur vie par le plus pur amour de la patrie ; mais que, semblables à Dervière, qui est bienfaisant pour avoir une place, ils sont courageux et vaillants, ils s’exposent par le désir et l’espoir d’obtenir des récompenses. […] Les observations et les objections les plus fortes que l’on pourra me faire encore, et que je pressens en partie, relativement aux entraves que je crois nécessaire d’apporter aux leçons satiriques du théâtre, ne me feront pas départir de mon jugement sur les dangers de leur vague et l’arbitraire de leurs applications ; au contraire, ces observations m’excitent à aller plus loin pour les rendre nulles, à faire connaître le fond de ma pensée, sans mitiger, c’est-à-dire à conclure, en dernier résultat, de tout ce que j’ai exposé, que les attaques dramatiques individuelles, soumises à quelques conditions de rigueur, surtout à celles de la gravité du sujet et de la vérité de la censure, seraient souvent préférables aux généralités contre telle profession ou corporation, qui ont fait tant de mal sans éviter l’inconvénient des personnalités, et le rendant même plus grand.

178. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

On lui expose toutes les especes de beauté, qui regnent dans l’univers : beautés Indiennes, Chinoises, Affricaines, hoquoises, Topinamboues, Parisiennes, Lapones, Samoïdes, &c. […] Tout sert à ces compositions, le vermillon, la ceruse, le mercure, le safran, le pastel, la suïe, l’indigo, &c. on les mêlange, on les combine, on les nuance, on en regle la dose comme on veut, selon la maniere dont on veut se colorer ; c’est une branche de la peinture, un art particulier, une toilette & une palette, où l’on trouve toutes les couleurs ; le visage d’une femme une toile d’attente, disposée pour les recevoir ; son fauteuil sur lequel elle se renverse pour se livrer au pinceau, un vrai chevaler, où le tableau est exposé ; un habile coëffeur est un Raphaël, un Michel-Ange, qui fait des chefs-d’œuvres, ou plutôt un Calot & un Tenier, qui fait des grotesques. […] Le remord de la conscience, le bien de l’humanité, l’intérêt de la république, la loi des mœurs, la pudeur & la décence, conformément aux intentions du Créateur, ont prescrit au genre humain, ces bornes sacrées, & n’ont laissé ignorer à personne, que c’est un crime, ou de perdre le fruit de la sécondité par une inutilité volontaire, ou d’en exposer la naissance au hazard, sans lui donner un pere & une mere légitimes.

179. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Voilà ce qu'on place dans le foyer du théâtre, qui comme un miroir ardent, rassemble tous les rayons de la passion, les réunit et les lance tous dans un cœur qui va s'exposer à son feu. […] Peut-on donc regarder le spectacle comme contraire à la piété, à l'éducation de la jeunesse, même des filles, qui ont moins de prétexte et plus de danger que les garçons, puisque n'ayant ni chaire, ni barreau, ni tribunal à remplir, elles n'ont pas besoin, comme les Magistrats, les Avocats, les Prédicateurs, de s'accoutumer à parler en public, que la fragilité du sexe, la vivacité des passions, la vanité et la tendresse les rendent infiniment plus susceptibles des impressions théâtrales, et les exposent davantage à la poursuite de ceux à qui on a étalé leurs grâces, et qu'enfin destinées à vivre dans leur maison et avoir soin d'une famille, la dissipation et le goût du plaisir sont encore plus à craindre pour elles. […] Votre grand objet est de porter vos élèves à une grande pureté de mœurs : n'est-ce pas détruire cette pureté, que de les exposer sur un théâtre aux regards avides de toute la Cour ?

180. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Vne pluye extraordinaire estant survenuë, non seulement il ne voulut point permetre aux combatans de cesser & de differer pour un moment : mais il empescha mesme le Peuple de sortir, les forçant à demeurer exposez au temps, & se faisant un nouveau plaisir de l’incommodité des Spectateurs.

181. (1607) Recit touchant la comédie pp. 2-8

Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations.

182. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Ce que je viens d’exposer sommairement sur les prêtres qui ont joué la comédie, dont on trouve la preuve et les détails dans le livre des Comédiens et du Clergé, n’aurait pas dû irriter la susceptibilité de M. de Sénancourt.

183. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

« Comme la loi de Dieu est juste et sainte, on ne doute de sa justice que parce qu’on est dans les ténèbres ; et on ne s’expose jamais à la violer pour en faire l’épreuve, qu’en méritant de tomber dans des ténèbres infiniment plus grandes.

184. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « PENSEES SUR LES SPECTACLES. » pp. 1-12

Comme la Loi de Dieu est juste et sainte, on ne doute de sa justice, que parce qu’on est dans les ténèbres ; et l’on ne s’expose jamais à la violer pour en faire l’épreuve, qu’en méritant de tomber dans des ténèbres infiniment plus grandes.

185. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE I. L’obscénité du Théâtre Anglais dans le langage. » pp. 1-92

Après tout, les jeunes gens, encore plus que les autres, devraient s’interdire des divertissements où l’on expose à leurs yeux d’infâmes portraits, et tracés par des mains habiles : en se permettant ces amusements prétendus, ils risquent de sentir naître en eux des passions qu’on n’étouffe point sans peine, et qu’on ne contente en quoi que ce soit sans crime. […] Le Poète d’ailleurs se garde bien de mettre au même temps sur le Théâtre ces deux personnages si intéressés l’un à l’autre : il appréhende qu’ils ne lui deviennent des caractères trop délicats à manier et trop dangereux à exposer. […] Certainement, Aristophane ne se serait pas exposé à la mer, ou bien il n’ajoutait guère foi au Trident. […] « J’ai dérobé tout cela à la vue, et autant que je l’ai pu, à l’imagination de mes Auditeurs ; et après y avoir consumé toute mon industrie, la modestie de notre Théâtre a désavoué ce peu que la nécessité de mon sujet m’a forcé d’en faire connaître, etc. » Ces paroles nous exposent à la fois, et le témoignage du Poète, et la pratique du Théâtre Français et le sentiment de la nation Française.

186. (1667) Lettre sur la Comédie de l'Imposteur « Lettre sur la Comédie de l’Imposteur » pp. 1-124

La Suivante, sur ce propos, continuant de se plaindre des réprimandes continuelles de l’un et de l’autre, expose, entre autres, le chapitre sur lequel M. […] Ensuite ceux qui sont restés parlent d’affaire, et exposent qu’ils sont en peine de faire achever un mariage, qui est arrêté depuis longtemps, d’un fort brave Cavalier avec la fille de la maison, et que pourtant le Père de la Fille diffère fort obstinément ; ne sachant quelle peut être la cause de ce retardement, ils l’attribuent fort naturellement au principe général de toutes les actions de ce pauvre homme coiffé de Monsieur Panulphe, c’est-à-dire à Monsieur Panulphe même, sans toutefois comprendre pourquoi ni comment il peut en être la cause. […] Après avoir exposé ce beau projet, il vient au Bigot de plus près, et avec la plus grande humilité du monde, et tremblant d’être refusé, il lui demande fort respectueusement, « s’il n’acceptera pas l’offre qu’il lui propose ». […] Le dessein de la Dame, qu’elle expose alors, est, après avoir fait cacher son mari sous la table, de voir Panulphe reprendre l’entretien de leur conversation précédente, et l’obliger à se découvrir tout entier par la facilité qu’elle lui fera paraître. […] si on produit la Vérité avec toute la dignité qui doit l’accompagner partout, si on a prévu et évité jusqu’aux effets les moins fâcheux qui pouvaient arriver, même par accident, de la peinture du vice : si on a pris, contre la corruption des esprits du siècle, toutes les précautions qu’une connaissance parfaite de la saine Antiquité, une vénération solide pour la Religion, une méditation profonde de la nature de l’âme, une expérience de plusieurs années, et qu’un travail effroyable ont pu fournir ; il se trouvera après cela des gens capables d’un contresens si horrible, que de proscrire un ouvrage, qui est le résultat de tant d’excellents préparatifs, par cette seule raison, qu’il est nouveau de voir exposer la Religion dans une salle de Comédie, pour bien, pour dignement, pour discrètement, nécessairement et utilement qu’on le fasse !

187. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

MESSEIGNEURS*, LE Theatre, ce miroir ingenieux inventé pour exposer les hommes aux yeux des hommes, n’a pas moins été pour eux un sujet de contestation qu’un attrait de curiosité. […] Elle n’ose d’ordinaire exposer les vertus & les vices que séparément & en leur place. […] Est-ce vous qui leur exposez un emportement de jeune homme & d’Espagnol, comme si leur délicatesse sur le point d’honneur avoit besoin d’être animée par l’aiguillon de l’exemple ? […] Prenons-nous en même à ceux qui épargnant aux oreilles la grossiereté des paroles, s’étudierent à envelopper l’obscénité du voile transparent de l’équivoque ; sans faire réflexion que la plaisanterie, qui se cachant pour paroître, semble dire & ne dire pas, est plus dangereuse que la grossiereté exposée sans ombre de déguisement. […] Qu’ils ne s’exposent à représenter aucun caractere qui ne soit naturellement ou bon, ou tellement vicieux, qu’il puisse & doive être repris décemment sur la Scéne.

188. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

L’Officier expose sa vie à prix d’argent : serait de même que les Gladiateurs de l’antiquité, sans le frivole préjugé qui fait ruiner le Gentilhomme pour sa Patrie, par l’espoir flatteur d’un grade éminent qui le dédommage (lorsqu’il a le bonheur de l’obtenir) de l’héritage de ses ayeux. […] Le devoir de l’Homme le plus noble, est sans doute de travailler à se rendre maître de lui-même (par lui-même, j’entens les passions où le mortel le plus parfait est exposé :) qui les pallie ? […] Les premiers effets du vin ont exposé un Père aux regards d’un Fils, dans un état que la décence ne me permet pas de dire. […] il n’est pas exposé aux occasions comme lui. […] Pourquoi eux-mêmes s’exposaient-ils à représenter les Attelanes ou Exodes ?

189. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Les injures n’offensent que lorsqu’elles nous exposent au mépris, ou des autres, ou de nous-mêmes. […] S'il y en a qui s’attachent à ce livre par le plaisir qu’ils y prennent, sans se mettre en peine du péril où ils s’exposent, on ne saurait les en empêcher.

190. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Ainsi, voulant exposer à la risée publique tous les défauts opposés aux qualités de l’homme aimable, de l’homme de société, après avoir joué tant d’autres ridicules, il lui restait à jouer celui que le monde pardonne le moins, le ridicule de la vertu : et c’est ce qu’il a fait dans son Misanthrope. […] A combien d’écueils une âme sensible et chrétienne n’est-elle pas continuellement exposée par l’imprudence de ceux qui devraient la garantir des dangersaf ! 

191. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Si donc les dangers qui résultent des plaisirs de la scène sont tels que nous venons de les exposer, et cette vérité ne saurait être niée, nous ne pouvons hésiter à reconnaître que ces considérations sont de la plus sérieuse importance, et que c’est pour nous un devoir rigoureux de ne point exposer à l’influence de semblables tentations, et notre vertu et nos principes ; tentations les plus dangereuses de toutes, parce qu’elles sont les plus attrayantes, les moins soupçonnées, et que, conséquemment, elles ne trouvent en nous aucune résistance.

192. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Je n’exposerai point ici mes conjectures sur les motifs qui vous ont pu porter à nous proposer un établissement si contraire à nos maximes. […] Est-ce à dire qu’il ne soit jamais permis d’exposer au Théâtre des actions blâmables ? […] Si elle n’en a pas, comment s’expose-t-elle à rebuter, par un maintien peu modeste, celui qui serait tenté de le devenir ? […] Il est plus inutile encore que j’expose les effets que l’association du luxe et de la misère, inévitable entre ces gens-là, doit naturellement produire. […] C’est plus d’exercice pour la vertu ; mais qui l’ose exposer à ces combats, mérite d’y succomber.

193. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — TROISIEME PARTIE. Des obstacles qui s’opposent parmi nous à la perfection de la Comédie. » pp. 57-75

En fin je trouve un quatrieme & dernier obstacle qui s’oppose parmi nous à la perfection de la Comédie ; c’est le défaut de liberté qui l’empêche d’exposer sur la scène les vices des grands & des gens en place, & qui la restreint à n’être utile qu’à la multitude.

194. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Le moyen le plus apparent de réparation, autant qu’elle est possible, dépend de votre agrément pour la publicité de cette Lettre : j’espère que vous voudrez bien permettre qu’elle se répande, & que les regrets sincères, que j’expose ici à l’amitié, aillent porter mon Apologie par-tout où elle est nécessaire.

195. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

J’avais pris cependant toutes les précautions possibles pour faire réüssir la Princesse de Cléves ; et persuadé qu’il est dangereux d’exposer de trop grandes nouveautés, je croyais qu’un Prologue que je fis pour préparer les Auditeurs à ce qu’ils allaient voir me les rendrait favorables ; mais leurs oreilles ne purent s’accommoder de ce qu’elles n’avaient pas coutume d’entendre ; et le Prologue attira plus d’Applaudissements que la Pièce.

196. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

dans mille autres la raison ajoutera, quoi que je m’y fusse exposée par mon imprudence : en voilà bien assez pour mortifier son amour propre, et par conséquent pour faire marcher sa punition à côté de son plaisir.

197. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Ce n’est qu’apres auoir exposé mon manuscrit à la censure des gens les plus éclairez dans ces matieres, & qu’apres auoir esté assuré que ie le pouuois produire sans honte, puis qu’ils l’auoient leu auec plaisir. […] Ils meprisent l’original sur de méchantes cópies que l’on leur expose, comme auant que d’auoir veu vne ville que nous depeint vn Voyageur chagrin à qui elle n’a pas plû, nous en formons vne triste image que l’objet dement quand nous la voyons de nos propres yeux. […] S’il a esté permis d’exposer au public en deux differens tableaux le caractere des passions & leur droit vsage, il me le sera sans doute aussi de les reduire en vn seul, & de faire voir que la Comedie qui est vne peinture viuante de toutes les passions, est aussi vne école seuere pour les tenir en bride, & leur prescrire de justes bornes qu’elles n’ozeroient passer. […] Toutes les saisons de l’année sont bonnes pour les bonnes Comedies : mais les grans Autheurs ne veulent guere exposer leurs pieces nouuelles que depuis la Toussaint jusques à Pasques, lors que toute la Cour est rassemblée au Louure, ou à S.  […] La Roque pour apaiser ces desordres & maintenir les Comediens & les Auditeurs dans le repos s’est exposé à diuers perils, & attiré de tres mechantes affaires sans en craindre le succez ; montrant autant d’adresse & d’esprit qu’il a toûjours fait parêtre de cœur pour l’assoupissement de ces tumultes.

198. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Il faut être aveugle pour s’imaginer, on ne l’est pas assez pour être convaincu, qu’on peut en conscience s’exposer à un si grand danger. […] Est n’est ce pas se donner déjà le coup de la mort, que de s’exposer à un danger évident de se damner dans quelques jours ? […] Donner cette idée pour une grande découverte, s’applaudir d’avoir ouvert cette nouvelle & brillante carriere, dire avec assurance qu’on entre dans un champ plus étendu, qu’on brave l’ingratitude des contemporains, & l’oubli de la postérité ; c’est une vaine fanfaronnade, dictée par un amour propre aveugle, enivré de ses productions, qui ne connoit, qui n’estime que soi ; appeller son talent & son genre, le tragique par excellence, lui donner le privilege exclusif, croire que tout le reste n’en mérite pas le nom, que les Grecs & les Anglois seuls, ont seulement, dans quelques scénes, exposé ces magnifiques tableaux, & ce tragique vigoureux, qu’on a seul la hardiesse de dire tout haut, ce que les autres ne disent que tout bas, parce qu’on préfére la vérité à des timides convenances, que le grand Corneille n’a pas atteint le but tragique, que ses maximes, ses raisonnemens, ses projets, ses idées de la grandeur Romaine s’éloignent de l’essence du poëme théatral ; qu’il n’a de parfait que le cinquieme acte de Rodogune, parce que ce n’est que là qu’on éprouve ce bouleversement du sens, cet orage, cette mer soulevée, ce flux & ce reflux de mouvemens ; que Racine n’a jamais la majesté du tragique, (idée fausse, le terrible n’est pas majestueux, la vraye majesté n’est pas terrible) qu’il ne produit point de secousse violente, & ne déchire pas, car Mr.

199. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

On ménage mieux une santé délicate, un tempéramment foible, un petit corps qui n’est pas encore formé, on ne l’expose pas au grand air, on ne le surcharge pas d’un poids accablant, on ne lui sert pas des alimens nuisibles ; l’ame, plus délicate & plus foible, peu instruite, peu formée, sera-t-elle abandonnée sans ménagement au plus grand danger, le sera-t-elle par ceux même qui sont chargés de la conserver & de la former à la vertu ? […] Ces enfans n’ont qu’à lever les yeux, & dans les tapisseries, les plafonds, les lambris & les estampes, ils verront ce qu’on leur cache, plus grossiérement, plus dangereusement exposé, que les paroles n’auroient pu l’exprimer. […] 2.° C’est une école empestée où l’on n’expose que des passions, & les passions les plus criminelles, c’est à-dire de mauvais exemples.

200. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Le sieur Sahalin, Tailleur costumier de Monseigneur le Comte d’Artois, charge de nouvelle création qui ne se trouve pas dans l’Etat de la France, a écrit une belle lettre aux Journalistes de Trévoux, à laquelle, pour rire sans doute, ils ont accordé les honneurs de la presse, pour exposer les prérogatives de son art, qu’il fait marcher de pair avec tous les arts libéraux, fort au dessus des arts méchaniques. […] Mercier, pour lui faire honneur, & se réconcilier avec les comédiens, en célébrant leur père, a exposé ses turpitudes sur le Théatre François, en traduisant la comédie-satyre de Goldoni & Moliere, & même y ajoutant & changeant des scènes, sous le titre de Moliere, drame en cinq actes, imité de Goldoni, par M. […] Une piece si absurde, qui expose la débauche du prétendu héros, fait plus de tort à sa mémoire que son Théatre ne lui fait honneur.

201. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Plus braves que les plus intrépides guerriers, elles exposent sans bouclier la moitié de leur corps à l’intempérie des saisons, à l’inclémence des météores, & de là rentrant chez elles où elles sont le plus à l’abri, elles prennent les plus bizarres précautions. […] Un mari sage & chrétien, affligé de l’immodestie de sa femme, est trop intéressé à son honneur & à sa vertu, pour vouloir qu’elle se décrie chez les gens de bien par les apparences du vice, & qu’elle s’y expose elle-même en l’inspirant. […] C’est entretenir leur libertinage, allumer leur soif, les exposer ou à abuser de la liberté du mariage, ou à chercher ailleurs à éteindre un feu qu’on a trop soufflé.

202. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

C’est un scandale d’exposer le vice en action, même pour le blâmer, sur-tout l’irréligion & l’impureté. […] Le beau moyen d’éviter l’impureté, que d’exposer des actions sales ; & d’enseigner la vérité, que d’embellir l’erreur & faire valoir des sophismes !

203. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Septième Lettre. De la même. » pp. 73-99

Ignore-t-on, que dans un Pays tel que le nôtre, où elles sont réellement la moitié de la Nation, puisqu’elles y sont admises au gouvernement public & particulier des familles ; qu’elles y font l’ornement de la Cour ; l’embellissement des Villes ; que leurs atours & leurs charmes augmentent la pompe des plus augustes cérémonies ; ignore-t-on, dis-je, qu’on ne peut les exclure d’aucun divertissement, soit comme Actrices, soit comme Spectatrices, sans s’exposer à le voir bientôt deserter par les hommes ? […] Si la Pièce est sage, instructive, comme le Misanthrope, le Menteur &c. en elle-même, elle doit corriger, épurer les mœurs : Si l’Acteur, si l’Actrice ont un autre but que de seconder le but du Drame ; si l’envie de plaire, de séduire leur fait chercher à réveiller dans les sens une volupté dangereuse ; si leur conduite expose à la dérision les maximes que le Poète met dans leur bouche, c’est alors l’Histrionisme qui devient contraire aux mœurs ; c’est lui qui ne peut manquer de vicier & d’anéantir l’effet naturel qui devait suivre le Drame ; non que ce soit un inconvénient réel, que la plupart des Spectateurs se trouvent attirés aux représentations dramatiques par le plaisir que donne le jeu de tel Acteur ou de telle Actrice ; cet attrait non-seulement augmente leur nombre, mais contribue infiniment à leur faire goûter la morale & les leçons : cependant s’il est nécessaire que l’attente ne soit pas trompée, & qu’on trouve ce genre de plaisir à nos Théâtres, il est clair en même-temps qu’une Pièce est bien imparfaite, & loin du but où doit tendre la bonne Comédie, lorsque son Auteur, sacrifiant le principal à l’accessoire, n’a cherché qu’à donner le plaisir résultant de la Représentation : la Pièce est dangereuse, lorsqu’elle nous divertit par des scélératesses* dans le Drame ; elle est inadmissible, lorsqu’elle ne plaît que par la volupté qu’y réveillent à chaque mot les mines provoquantes de l’Actrice, ou le jeu libre & sémillant de l’Acteur.

204. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

C’est le gouvernement lui-même qui est en quelque sorte l’artisan du désordre qu’il fait naître ; il est le créateur des dangers auxquels il s’expose en violant les droits légitimes de chaque particulier. […] pourquoi l’exposer à tous les malheurs qui menacent les êtres imprévoyants, auxquels il est plus facile d’en imposer, et qui par conséquent se laissent plus aisément duper et spolier ?

205. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

S’il y a des déréglemens qui n’exposent point à la rigueur des Loix, il n’y en a point qui soient garantis des reproches intérieurs.

206. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-10

Le caractere de son écuyer n’est pas moins faux : on le donne pour un homme sensé qui n’a jamais lu de livres de chevalerie, & ne peut par conséquent en être infatué, & qui cependant quitte maison, femme & enfans, pour courir avec un fou, qu’il connoît tel, sous l’espérance chimérique d’un gouvernement, & des aventures extravagantes où il n’y a que des coups à gagner, & en gagne en effet en abondance, aussi-bien que son maître : il est cent fois rompu & laisse pour mort, &, contre toutes les regles du moral & du physique, il est sur le champ ressuscité par miracle, & revient en extravagant s’exposer à de nouveaux coups, & mener la vie la plus misérable.

207. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Quoi, mes Dames, mettre cinq ou six heures de tems a se parer & à se peindre le visage, pour aller ensuite dans une assemblée tendre des pieges à la chasteté des hommes, & servir de flambeau au demon, pour allumer par tout le feu de l’impudicité, demeurer les nuits entieres exposées au yeux & à la cajollerie des jeunes fous, & de tout ce qu’il y a de libertins dans une ville, emploïer tout ce que l’art & la nature ont de plus dangereux pour attirer leurs regars, & pour leur renverser l’esprit, deguiser vos personnes & vôtre sexe, pour n’avoir plus honte de rien, & pour ôter à la grace ce petit secours, qu’elle trouve dans la pudeur, qui vous est si naturelle.

208. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

… Si je demande à une personne du monde, qui n’a pas encore étouffé tous les sentimens de pieté, & de crainte des jugemens de Dieu, mais qui a peine a souffrir qu’on lui dise qu’il y a peché d’aller au bal, ou de se trouver dans ces assemblées de danses ; n’est-il pas vrai, que vous sentez un reproche interieur quand vous rentrez dans vous même, qui vous dit, que vous ne faites pas bien, que vous vous exposez au peché, & qu’il-y a à craindre, que cela ne soit la cause de vôtre perte ?

209. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Mon but n’est que d’exposer icy ce qui concerne le Spectacle, & les matieres d’un agréement sensible & vulgaire.

210. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

On aime plutôt de risquer son salut, en agissant dans les doutes avec incertitude, sans demander jamais conseil, que de se voir exposé à la risée des insensés.

211. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Aucun ne voudrait contester qu’il ne faille faire effort pour se délivrer de ces dangers où l’on dit que les Comédies nous exposent.

212. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

On attendoit avec impatience & on saisit ce moment pour donner aux florentins un spectacle qu’ils n’avoient jamais vus : mais ce ne fut que le jour ; il ne falloit pas exposer ce coup d’essai aux ténebres de la nuit. […] Pekin, la plus grande ville de la Chine & du monde, est une campagne immense, peuplée par un million d’habitans qui cultivent des champs, des vignes, des jardins, des prairies, & ne risque point d’être affamée comme les autres capitales, qui attendent tout des provinces voisines, & par la proximité & la hauteur des bâtimens, sont exposés a de fréquens & de violens incendies. […] Mais la décision est juste, par une raison toute simple ; c’est que celui qui livre les bœufs au théatre, les chiens, les coqs à de pareils combats, s’expose volontairement à tous les risques, & ne peut se plaindre & demander un dédommagement, si les animaux sont tués ou blessés. […] Se plaire à des mauvaises pensées, à des mauvais regards, s’y exposer volontairement ; la morale la plus indulgente le traite de péché mortel.

213. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Ces deux propositions incontestables, ou pour mieux dire ces deux faits constants & simplement exposez, vous prouvent d’abord que je n’ay nul dessein de vous surprendre par les tours artificieux d’une éloquence indigne de la gravité de la Chaire. […] Mais à quels maux ne vous y exposez-vous pas ? […] Tantôt la famine, tantôt la mortalité, luy tiennent une triste & fidele compagnie ; & la jeunesse la plus riante est la plus exposée aux traits de la mort.

214. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Vous croyez donc que tout le danger auquel on s’expose en allant à la Comédie, ne vient que de l’amour qu’on y dépeint ? […] La Tragédie est une peinture de la vie civile qui a été inventée pour le règlement des passions ; c’est sur ce principe qu’il faut travailler les sujets qu’on expose sur le Théâtre, et non pas sur la bizarrerie de l’usage, qui souvent, comme j’ai déjà dit, ne s’établit que par la corruption des mœurs. […] Vous verriez ensuite un fils qui s’expose à la mort pour sauver son Père ; et le père obligé, ou de voir périr son fils, ou de quitter la foiaj.

215. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Mais nous donnons un avis sage, à tous ceux qui voudront travailler pour quelqu’autre théatre, c’est de constater pardevant Notaire & témoins, la date de leur plan, pour ne pas être exposé au soupçon de plagiat. […] Le théâtre est-il donc une maison différente, où le Roi daigne passer sa vie, ou peut être comme les gens qui s’y assemblent, la plupart des gens sans Réligion & sans mœurs, on a cru la personne du Roi plus exposée au théâtre, & on a pris plus de sûreté, pour sa précieuse conservation.

216. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

C’étoit beaucoup s’exposer lui même, & exposer la Princesse à la mettre mal avec son mari.

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