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45. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — AVERTISSEMENT DE L’AUTEUR. » pp. 3-6

Faire une guerre ouverte aux vices qui désolent la société, inspirer aux spectateurs des sentimens de vertu, leur faire respecter le Souverain & aimer leur patrie, voilà son but.

46. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « A Monsieur le Comte de P***. » pp. -

Vous laissez donc, Monsieur, penser chacun à sa fantaisie, & vous n’en estimez pas moins celui dont les sentimens ne sont pas les vôtres : c’est par le choc des opinions diverses que naissent les vérités, ou que l’on évite le triste ennui, la monotonie qu’on éprouverait si tout le monde était du même avis.

47. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

« Les endroits qui renferment de beaux sentimens ou des mœurs, n’ont aucun besoin d’ornemens…. […] « Il n’y a rien de plus contraire aux mœurs & aux sentimens, (ce sont ses propres paroles) qu’une diction enflée & trop recherchée. » Longin dans son éxcellent Traité du sublime, s’est beaucoup élevé contre le stile trop étudié : ce qu’il admire dans les Livres de Moïse, montre jusqu’à quel point il chérit la simplicité des mots. […] « La Comédie qui n’a que des sentimens communs & des pensées vulgaires, ne rejette point les entretiens des Cabarets & des Carrefours, les proverbes des Porte-faix, & les quolibets des Harangères, à cause que tout cela contribue à la bouffonnerie39. » Je demande s’il n’est pas plus naturel d’appliquer ces paroles de d’Aubignac à l’Opéra-Bouffon, plutôt qu’à la Comédie ? […] Voyez encore les sentimens de quelques Auteurs, sur le même sujet, au Chap.

48. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [F] »

L’enthousiasme de son art montait les ressorts de son âme au ton des sentimens qu’il avait à exprimer ; il paraissait ; on oubliait l’Acteur & le Poète : il parlait ; c’était Mithridate ou César ; ni ton, ni geste, ni mouvement qui ne fût celui de la nature.

49. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Il tient le même langage de galanterie ; &, loin de former à la sagesse, il répete les mêmes folies, les mêmes sentimens, & n’est employé qu’à confirmer le libertinage de la piece & des acteurs. […] Dacier & bien d’autres prétendent que nous perdons beaucoup en supprimant les chœurs des anciens, que le spectacle en est moins vraisemblable, moins frappant, moins riche en idées, en sentimens.

50. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XV. Devoir des parens & des maîtres. » pp. 34-35

il suffit à une mere d’avoir quelques sentimens pour arracher d’entre les mains de sa fille des Romans ou d’autre mauvais livres, pour lui interdire toute parole deshonnête, & l’empêcher de fixer ses regards sur des Tableaux indécens : & des meres qui se disent chrétiennes laisseroient aller, ou conduiroient elle mêmes leurs filles au Théâtre, où elles trouveroient les mêmes écueils, mais tout autrement dangéreux !

51. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  TRAITÉ. DE LA POËSIE. DRAMATIQUE. ANCIENNE ET MODERNE. Plan de ce Traité. » pp. 5-7

Deux sentimens opposés ; celui de Platon qui condamne toute Poësie qui excite les Passions, & celui d’Aristote qui veut au contraire que les Poëtes excitent, le plus qu’il est possible, la Crainte & la Pitié, les deux Passions, selon lui, essentielles à la Tragédie.

52. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Troisième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 25-27

Lisez : Jugez de mes sentimens par ce que vous vîtes hier, Mademoiselle : ils sont bien vifs, ils le sont trop.

53. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Il leur prouve la pureté de mon ame, & la droiture de mes sentimens … mais cher ami, que dis-je ? […] & ces sentimens sont-ils plus faibles dans les lieux dépourvus de Spectacles ? […] « Je n’ai pas besoin (dit-il) de montrer comme d’un état deshonorant naissent des sentimens deshonnêtes. » D’un Etat saint (j’en donnerai des exemples dont l’Histoire fourmille) naissent souvent des sentimens déshonnêtes. […] M’en priver, serait énerver les nobles sentimens qui l’animent : tes lumières l’ont élevée, ton refroidissement l’anéantirait ; ces nobles sentimens, dis-je, qui font toute ma gloire (en dépit de la méprisable fortune, seul bien dont elle ne peut me priver) se sont accrus par ton estime. […] Non, il n’y a de pure joie que la joie publique, & les vrais sentimens de la nature ne règnent que sur le peuple.

54. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE III. Immodestie des Actrices. » pp. 57-84

Les Actrices du dix-huitieme siecle sont les dignes héritieres de celles du quatrieme ; Paris vaut bien Constantinople : les sentimens, les œuvres se transmettent de main en main. […] On pourroit impunément les heures entieres avoir l’esprit & le cœur attaché à des intrigues amoureuses, toujours souillé par des images, ému par les sentimens les plus vifs, l’imagination toujours remplie de beauté, de plaisir, d’obstacles, de succès, l’oreille frappée de discours galans, & de sons tendres & harmonieux, toute l’ame occupée de situations attendrissantes & délicieuses, & au milieu de tous ces pieges, les objets les plus immodestes continuellement sous les yeux, sans être séduit par l’erreur, & entraîné par la passion, sans apprendre à cette école à mépriser, à braver la pudeur qui retient, la loi qui défend, le remords qui trouble, le péché qui effraie, en entendant cent fois dire & redire, chanter avec grace, débiter avec assurance, déclamer avec feu, exécuter avec goût cette morale anti-chrétienne, si conforme à la nature, canonisée dans le monde, si agréable à un cœur corrompu, qui fait du crime un mérite, de la résistance un ridicule, de la volupté un besoin, de la passion une nécessité ! […] Il ne sert communément que de prétexte pour couvrir le phisique, le vrai but de tous ces beaux sentimens, & il y conduit immanquablement. […] Mais cette pureté des sentimens fût-elle possible dans une vie retirée, dans un cloître, elle ne l’est pas dans le grand monde, où les objets séduisans, les discours licencieux, les exemples contagieux du vice, les principes empoisonnés de la morale, détruisent à tous momens jusqu’aux traits de la vertu la plus médiocre. […] Quelque engageans que soient les agrémens du visage, il porte son antidote ; une sage modestie, une prudente gravité en imposent ; la vertu s’y peint avec les traits les plus respectables, l’ame se montre toute entiere sur ce miroir ; elle inspire l’estime, la crainte, le respect ; elle édifie, elle gagne, arrête, refuse, défend, exerce une sorte d’empire : un coup d’œil suffit pour déconcerter les plus téméraires & étouffer tous les sentimens corrompus que la beauté pourroit faire naître.

55. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

C’est à elle, d’après l’Evangile, à le foudroyer dans tous ceux qui comme des sépulchres blanchis au-dehors, & pleins au-dedans d’ossemens & de pourriture, arborent les apparences de la piétié sans en avoir les sentimens. […] Garrik a fait un ouvrage très-bon en son genre sur son art ; il y donne des règles pleines de délicatesse, de goût & de vérité, pour rendre toute sorte de personnages & prendre sur le champ les plus légères nuances des sentimens où chaque mot, chaque action, chaque situation, chaque événement peut mettre l’Acteur, & pour écarter tout ce qui pourroit trahir le mensonge & décéler la vérité. […] Les Romains par d’autres vues avoient une infinité de masques de toute espèce, qui représentoient toute sorte de personnes, vieillards, jeunes gens, &c & toute sorte de sentimens, joie, tristesse, fureur, &c. […] Comment dans une si grande distance sentir cette délicatesse d’inflexion de voix, ce souris, ce coup d’œil, cette finesse de traits, qui peignent sur le champ toutes les nuances des sentimens qu’éprouve l’Acteur ? […] Il vit noblement de son bien, sans bassesse, sans jalousie, ne jouant ni par besoin ni par intérêt ; il a de la politesse & de la décence, & des sentimens : il est vrai qu’on en trouve dans son livre.

56. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Et tous sont convenus que ce livre faisoit autant d’honneur à l’esprit qu’aux mœurs & aux sentimens de l’Auteur. […] Vous regardez mes sentimens à cet égard comme une suite de mes préjugés contre les Spectacles. […] Les vertus humaines produisent quelquefois les grandes actions ; la seule crainte de Dieu forme les grands sentimens. […] Le plus souvent au contraire, son but est d’exciter en nous des sentimens opposés à ceux qu’elle prête à ses Personnages. […] On ne voit rien que de louable dans leurs actions, leurs discours & leurs sentimens.

57. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Au grand Conti, enfin, on peut opposer le grand Condé, qui, quoique pénétré des sentimens les plus Chrétiens, qu’il a fait éclater dans un Testament le plus édifiant & le plus judicieux du monde, a toujours été le Protecteur des Théâtres, & des bons Ouvrages en tous genres. […] Mais que l’on fasse attention que les Mandemens, ainsi que les Rituels, sont une conséquence nécessaire des sentimens reçus dans l’Eglise. […] La Bruyere, dont les sentimens ont été reconnus si orthodoxes par son fameux Chapitre contre les Esprits forts, ne peut dissimuler que les Personnes pieuses ne connoissent qu’un seul péché au monde, qui est l’amour. […] Si donc, dans les Piéces de Théâtre, on entrevoit encore aujourd’hui quelques maximes douteuses, d’un autre côté quelle politesse, quelle élévation de sentimens, quelles grandes leçons ne renferment elles pas !

58. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

ne s’imagine-t-il point, & ne lui dit-on pas, qu’en fréquentant les spectacles il se polira, il apprendra les belles manieres & les grands sentimens ? […] Ce savant Docteur suppose comme certain, ce qu’il a déjà prouvé dans la Question 87, art. 2, que ce sont des gens méprisables par leur état, la bassesse de leurs sentimens, & souvent par la corruption de leurs mœurs, qu’on peut regarder avec autant de mépris que les filles prostituées ; & que ce qu’ils ont gagné par leurs farces est un bien mal acquis. […] qui redemandez à la mort ce fils qui a péri dans les fureurs d’un duel, voilà l’école où il a puisé les sentimens qui l’ont conduit au tombeau ! […] Après avoir vu la tendresse conjugale tournée au ridicule, une femme rentre-t-elle bien pénétrée des devoirs de son état & des sentimens qu’elle doit à son époux ?

59. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Voilà Messieurs, quels sont vos sentimens sur la conduite des autres ; mais d’ou vient que vous ne vous appliquez point des regles si justes & si raisonnables. […] Je fai bien que vous me direz que c’est être trop rigoureux que de vouloir vous retrancher ces sortes de divertissemens, je l’ai crû longtems aussi-bien que vous, je me suis reproché plus d’une fois à moi-même d’avoir sur ce point des sentimens trop severes, & je vous avouë que j’ai cherché des temperamens pour sauver le Christianisme sans troubler vos delices & vos plaisirs, mais enfin il m’a été impossible d’accorder ces vanitez & ces dissolutions, avec la qualité sainte & venerable de membre de Jesus-Christ.

60. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien quatrieme. Sur la vanité & le danger des Bals, & des Danses en particulier, Tiré de la Bibliotheque des Predicateurs, composé par le Reverend Pere Vincent Houdry de la Compagnie de Jesus. » pp. 57-66

… Si je demande à une personne du monde, qui n’a pas encore étouffé tous les sentimens de pieté, & de crainte des jugemens de Dieu, mais qui a peine a souffrir qu’on lui dise qu’il y a peché d’aller au bal, ou de se trouver dans ces assemblées de danses ; n’est-il pas vrai, que vous sentez un reproche interieur quand vous rentrez dans vous même, qui vous dit, que vous ne faites pas bien, que vous vous exposez au peché, & qu’il-y a à craindre, que cela ne soit la cause de vôtre perte ? […] Dites aux personnes mondaines, que le bal est defendu, parce qu’il est presque toûjours l’écueil de l’innocence, le tombeau de la pudeur, le theatre de toutes les vanitez mondaines, & le triomphe de toutes les passions : que c’est un assemblage de tous les dangers du salut : que tout y est écueil, que tout y est poison : danses, instrumens, objets, entretiens, assemblées ; que tout y concourt à étouffer les sentimens de pieté, à seduire & l’esprit, & le cœur : que rien n’est plus opposé que le bal à l’esprit du christianisme : avec quel mépris serez-vous écouté ?

61. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Vous ne vous y êtes pas fiée, Madame : mais vous me demandez quels sont mes sentimens sur la Comedie, que représentent à present les Comediens, & si je crois qu’il vous est permis de la frequenter. […] Cyprien : « Vous m’avez (dit ce Saint du troisiéme siécle) demandé mes sentimens sur les Comediens… si on peut accorder à ces gens la sainte Eucharistie.

62. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

L’éloge de Moliere proposé & couronné leur a paru dévoiler les idées & les sentimens du Tribunal, & y faire espérer des protecteurs, & malheureusement ils y en ont trouvé. […] L’Académie est à plaindre ; quoique sans doute pleine de religion, ses propres enfans exitent des orages, & répandent des ombres sur ses sentimens. […] Ce n’est pas par ambition ou par vanité, ce sont les sentimens plus nobles & plus purs d’un homme de génie qui se rend justice, & s’estime ce qu’il vaut. […] Lucifer à sa place n’auroit pas eu des sentimens plus nobles & plus purs : l’auteur qui certainement n’a puisé cette pensée qu’en lui-même, ne se seroit-il pas aussi pris pour modèle ? […] A l’égard de ces hommes qui doués de quelques avantages frivoles, exigent que le génie renonce aux sentimens de ce qui lui est dû, & s’immole sans relâche à leur vanité : Calcas Platonis fastum, sed alio fastu.

63. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

« Qu’on n’attribue pas, dites-vous, au Théatre le pouvoir de changer des sentimens ni des mœurs qu’il ne peut que suivre et; embellir. » Permettez-moi de ne pas convenir de ce que vous dites, à moins que vous ne prétendiez que le Théatre suit et; embellit les nobles sentimens et; les bonnes mœurs. […] Je ne me sers de cette figure que pour vous faire sentir qu’il y a un art, sinon à inspirer, du moins à exciter les sentimens d’honneur et; de probité. […] Que dans les querelles dont nous sommes purement spectateurs nous prenons à l’instant le parti de la justice, mais que quand notre intérêt s’y mêle, bientôt nos sentimens se corrompent. […] Fut-il jamais de sentimens plus nobles, plus grands, plus généreux que ceux de Mérope qui veut protéger Égiste lorsqu’elle croit être persuadée qu’il n’est pas son fils ? […] Il est donc fort difficile de lui inspirer d’autres sentimens.

64. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE V. Du Mensonge. » pp. 100-113

La Cour est un théatre où tout est emprunté, joie, tristesse, fierté, soumission, haine, amour, on ne paye que de fictions, on ne voit que des apparences, tout y est à deux visages, toutes les paroles à double entente, tous les sentimens affectés. […] Le mensonge théatral est même honteux & odieux : on se montre coupable des plus grands crimes, & capable des plus affreux sentimens : on se charge à faux, aux yeux du public, de ce qu’on rougiroit d’entendre & de faire en particulier, dont on ne voudroit pas être soupçonné : on se dit fripon, perfide, meurtrier, adultère. […] Le théatre se donnant lui-même pour une fable, combien de traits d’histoire, de sentimens, de règles de morale, qu’il donne pour des vérités, & jusqu’à la nécessité, à l’apologie, à l’éloge du mensonge !

65. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

Des malheurs, des périls, des sentimens extraordinaires caractérisent la Tragédie ; des intérêts & des caractères communs constituent la Comédie. […] Un Peuple qui affectait autrefois dans ses mœurs, une gravité superbe, & dans ses sentimens une enflure Romanesque, a dû servir de modèle à des intrigues pleines d’incidens, & de caractères hyperboliques. […] Mais une Nation douce & polie, où chacun se fait un devoir de conformer ses sentimens & ses idées aux mœurs de la Société ; où les préjugés sont des principes ; où les usages sont des loix ; où l’on est condanné à vivre seul, dès qu’on veut vivre pour soi-même ; cette Nation ne doit présenter que des caractères adoucis par les égards, & que des vices palliés par les bienséances.

66. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VII. Histoire des Cas de Conscience. » pp. 159-189

Qu’au reste il ne lui a pas été difficile de changer de sentimens, & qu’après avoir examiné la chose à fonds, il est très convaincu que les raisons qu’on porte pour excuser la comédie, sont très-frivoles, & que celles que l’Eglise a pour la condamner, sont incontestables. […] Cet ouvrage bien reçu du Public, & digne de l’être, fit impression sur les esprits, & confirma les gens habiles & vertueux dans leurs sentimens. […] L’esprit de Chevalerie s’empara de la Noblesse ; on ne connut de spectacle que les joutes & les tournois, spectacles nobles & décens, où les Princes se faisoient honneur de remporter le prix, qui entretenoit les sentimens d’honneur, la probité, le courage dans la noblesse, que la comédie avilit. […] Les sentimens, les désirs, les pensées sont, pour ainsi dire, ses attitudes. […] Les étincelles d’un feu criminel, qui petillent dans toute la personne d’une actrice ; cette flamme qui s’élance de ses yeux, cette langueur dans ses attitudes, cette vivacité dans ses mouvemens, ce souris qui invite & aplaudit au crime, ce chant harmonieux, qui amollit, cette voix douce qui pénétre, cette gayeté qui rassure, ces paroles tendres, ces sentimens rafinés, ce transport, ces dialogues animés, que sais-je ; c’est l’immodestie, c’est la volupté même qui parle, qui agit, qui appelle, qui s’offre, qui triomphe ; c’est-à-dire, qui empoisonne, qui perd l’homme pour l’éternité.

67. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

Une actrice fait la prude, un comédien fait parade de beaux sentimens, les joujous amusent, attirent la confiance, facilitent les manœuvres. […] La gravité, la modération, la droiture apparente sont un vrai pantomime ; l’hypocrisie en est un comme le pantomime est une sorte d’hypocrisie : les yeux, les mains, les allures, le ton de la voix sont autant de peintures qui rendent ou déguisent les sentimens, selon le besoin, & quelquefois, malgré tous les efforts, les trahissent. […] Il n’est pas même d’Aristote, dans lequel on a tout puisé : c’étoit l’oracle du temps, toute la philosophie n’étoit que l’explication de ses sentimens.

68. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IX. Spectacles de la Religion. » pp. 180-195

Quel poëme, quel roman, aussi capable de plaire, de toucher, de frapper, d’instruire, d’élever l’ame, d’attendrir le cœur, d’éclaiter l’esprit, d’inspirer des sentimens nobles, de donner des idées sublimes ! […] Qu’allez-vous donc chercher au théatre, au risque de votre salut, vous à qui la religion, avec la promesse & le moyen d’acquérir un bonheur éternel, offre le plaisir & la paix, l’héroïsme & l’élévation, la grandeur & l’éclat, l’éloquence & les graces, les sentimens & les objets, d’une maniere plus excellente que ne feront jamais tous les spectacles du monde ? […] Il lui a formé une compagne aimable, semblable à lui, qu’il lui a unie par des liens indissolubles ; il lui fait naître d’autres lui-même qui lui font tous les jours goûter les douceurs de la société, les charmes de la tendresse & du respect ; il peut avec des amis vertueux, par un commerce de sentimens, de services & de plaisirs, goûter des délices pures & innocentes ; des exercices honnêtes, un travail conforme à son goût & selon ses talens, n’est pas moins utile à sa santé qu’amusant & récréatif ; la campagne lui déploie ses richesses, & paye avec usure le soin qu’il prend de la cultiver, les arbres lui présentent des fruits, les prairies font éclorre des fleurs, les troupeaux font couler des ruisseaux de lait, il peut déclarer une guerre innocente aux habitans de l’air.

69. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Il est certain que Quinault s’est parfaitement converti, qu’il n’a plus travaillé pour le théatre, qu’il s’est amérement repenti de l’avoir fait, & qu’il est mort dans des sentimens très chrétiens. […] Il connoissoit le monde, au milieu duquel il avoit vécu ; il avoit de la sagacité pour sonder les cœurs & demêler les sentimens ; ses emplois l’avoient mis dans la nécessité d’étudier, de pénétrer les hommes, & ses amours à portée de connoître les femmes ; ainsi ses caracteres, quoique souvent trop chargés, sont vrais & justes. […] Le vice aveugle, éteint les sentimens d’honneur, dégrade au-dessous des valets. […] Malgré tous ces retranchemens, il n’y reste que trop encore de morale lubrique, d’images lascives, de sentimens très-peu conformes aux bonnes mœurs, & fort déplacés, j’ose le dire, dans la bouche d’un sage & d’un Ministre, & dans les oreilles d’une grande Princesse.

70. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Celui de ce fameux Poëte est un des livres le plus dangereux ; la douceur, le naturel, l’élégance du style, la délicatesse des sentimens, la violence de l’amour, sous des expressions nobles & décentes, font avaler le poison à longs traits, & jette dans une sorte d’ivresse. […] Quelques autres Poëtes ont pris des sujets chez les Mahométans, ils ont eu peu de succès ; ils ont écrit d’un style noble, & n’ont étalé que des combats de sentimens, comme dans Racine. […] a-t-on besoin d’y chercher ni sentimens, ni pensées, ni expressions ? […] le même que dans la piece : mêmes douceurs, mêmes sentimens, toute leur vie n’est que l’exécution de la scène, une sorte de comédie, de délire perpétuel.

71. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

« Vous êtes admis à la Lecture, vous la faites en tremblant ; on vous juge, vous frémissez ; on recueille les voix, une seule fait pancher la balance, la Piéce est rejettée… Vous avez beau dire, ce sont ses propres paroles, que rien n’est plus ridicule que cette diversité de sentimens si opposés les uns aux autres. […] « Moi-même, si je puis me citer, s’écrie M. le Chevalier du Coudray, en entrant dans le monde je me sentois, ou du moins croyois me sentir, un goût décidé pour la composition des Poëmes Dramatiques, une noble passion pour le Théâtre ; mais né, malheureusement pour moi, avec de la timidité, des sentimens, de l’ame, sans intrigues, sans cabale, d’ailleurs avec de la naissance & un nom, je n’ai pû avoir ces viles complaisances, ces basses flatteries que certains Auteurs semblent avoir pour ces Messieurs & ces Dames ; par conséquent ma noble passion s’est éteinte, & mes talens ont été avortés : sans cela, peut-être aurois-je été loin dans la carriere dramatique. » Lettre à M. 

72. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Les sentimens trop rapprochés, s’écrie-t-on d’une commune voix, se détruisent l’un par l’autre ; ils font peu d’impression sur l’âme lorsqu’ils n’ont point une juste étendue. […] C’est par un tel usage qu’on peut empêcher les Spectateurs de trop se distraire dans l’intervalle des Actes : « n’entendant jamais sortir de l’Orchestre que l’èxpression des sentimens qu’ils éprouvent, ils s’identifient, pour ainsi dire, avec ce qu’ils entendent, & leur état est d’autant plus délicieux qu’il règne un accord plus parfait entre ce qui frappe leurs sens & ce qui touche leur cœur. »18 Nous verrons ailleurs ce qu’on peut encore observer sur l’Orchestre des Théâtres dont les Poèmes sont récités.

73. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. — NOTICES. PRÉLIMINAIRES. » pp. 2-100

… … … … … Bientôt l’Amour fertile en tendres sentimens, S’empara du Théatre, ainsi que des Romans. […] On n’y voit que des caracteres qui sont hors de la nature, des sentimens forcés, des réflexions alambiquées. […] On y voyoit de grands sentimens & une vertu peut-être trop sublime pour qu’on pût se flatter d’y atteindre : on n’y rencontroit point de ces images licencieuses qui montrent le vice sous une forme aimable. […] L’image séduisante de la passion de Calypso, & des tendres sentimens de la jeune Eucharis pour Télémaque, est bien capable d’enflammer le cœur d’une jeune personne d’un feu qui ne brûle jamais impunément. […] On y met en chant les choses les moins faites pour être chantées, le dépit, la colere, la fureur, le désespoir, même les sentimens d’une mort prochaine.

74. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-4

Le vice perd-il, la vertu gagne-t-elle dans des sentimens si peu justes ?

75. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Qui sait même si ce panégyriste ne prend pas un intérêt de parti à ces sentimens peu chrétiens ? […] Une ame incapable de résister à de si foibles impressions, n’a ni assez de fermeté dans le caractère, ni assez d’énergie dans les sentimens, ni assez de vivacité dans les passions, pour avoir de si grands mouvemens. […] un style élégant, une gaze légère, des sentimens honteux, un excès d’amour, ne sont-ils pas plus dangereux encore ? […] On agit pour son cœur, lire en son cœur, interroger le cœur, un cœur étranger, aux sentimens d’un autre cœur. […] On eût mieux fait de faire paroître ce frère, de lui donner des sentimens généreux, & faire renoncer à ses avantages, parler en faveur de sa sœur ; on eût amené de belles scenes.

76. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « AU LECTEUR. » pp. -

Cette morale n’est pas plus admise à Genève qu’à Paris, et; tout bon Protestant, comme tout bon Catholique, ne se permettra jamais des sentimens si contraires à la croyance qu’on doit aux Mysteres de Foi, quoiqu’ils paroissent incompatibles avec les lumieres de notre foible raison.

77. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Ils mettent, pour ainsi dire, nuit & jour leur esprit dans le pressoir pour en exprimer, l’un en pensées, en sentimens, en rimes, en scènes, en actes, l’autre en habits, en coiffures, en couleur, en attitudes, tout ce qui peut réjouir le spectateur. […] Le visage, les gestes, les allures, la voix, tout le corps d’un Acteur doit être un Prothée, qui change à tout moment pour prendre l’empreinte des divers sentimens de son rôle, emportement, hauteur, &c. sur-tout de l’amour, langueur, tendresse, vivacité, jalousie, &c. […] Toute la parure théatrale assortie à son rôle, montée à l’unisson de ses sentiment, ne l’est pas davantage ; elle l’est moins, puisqu’elle met plus vivement sous les yeux les objets qui imitent les sentimens dépravés, qu’elle parle avant qu’on ait ouvert la bouche, après qu’on a cessé de parler, & pendant qu’on s’entretient d’autre chose, elle joue seule son rôle, elle le joue sur la personne même qui la porte. […] Le même objet doit exciter dans les autres cœurs les mêmes sentimens, & les sentimens d’un mari sont-ils permis à tout le monde ?

78. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Je n’impute point à toute une Nation, des sentimens particuliers à quelques Ecrivains. […] Les sentimens de quelques Auteurs entêtés sur leur Nation, ne sont pas toujours ceux des Personnes éclairées dans cette Nation. […] Parce qu’elle fut représentée dans un tems très-favorable : les sentimens hardis sur la liberté-étoient alors à la mode, 2°. 

79. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

C’est à vous de voir si en bonne conscience l’on peut faire contre les sentimens & les décisions de ceux, que Dieu a donné à l’Eglise, pour ses Docteurs. […] Le premier est, que toutes les personnes qui frequentent ces sortes de spectacles, ne peuvent avoir d’ordinaire aucun sentiment de pieté ; car ces bons sentimens, dont une ame peut être touchée ne viennent, que des saintes pensées, dont auparavant elle a été remplie ; & encore le cœur a-t’il bien de la peine à goûter les choses divines, quelque plenitude de connoissance, qui ait pû préceder ; c’est sa dureté naturelle, c’est son fond de corruption, c’est son opposition à la pieté qui fait tout cela.

80. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

J’ai répété quelques endroits des Rôles du matin ; j’y ai ajouté les meilleurs scènes de ma troisième Pièce : je m’enhardissais : tous les sentimens que je rendais étaient dans mon cœur, & je les rendais bien. […] Ces paroles furent un trait de lumière : le Magistrat reconnut dans sa femme l’Actrice qui venait de le charmer : pénétré de reconnaissance, il sentit à la fois renaître pour elle & ses premiers sentimens de tendresse, & ce goût vif, qu’il venait d’éprouver pour un nouvel objet : son retour fut sincère ; & pour jamais guéri de son inconstance, il eut toujours dans la suite pour sa tendre compagne, l’attachement qu’elle méritait si bien d’inspirer –.

81. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [C] » pp. 391-398

Une étude réfléchie des sentimens des hommes, qu’il falait émouvoir, vint inspirer un nouveau genre à Racine, lorsque Corneille commençait à vieillir. […] C’en est assez pour s’intéresser avec affection dans une Pièce aux sentimens de ceux qu’elle tyrannise.

82. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  PRÉFACE. » pp. -

Pour se rendre le Public favorable, il affecte des sentimens religieux, grossière amorce des lâches, heureusement trop usitée pour faire des dupes.

83. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Mettant eux-mêmes en musique leurs Pièces chantantes, ils en rendraient davantage l’esprit ; ils peindraient avec plus d’énergie les sentimens qu’ils veulent donner à leurs Personnages.

84. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ses obscénités, sou libertinage, son effronterie, son irréligion, sa causticité, sa présomption avec les connoissances les plus superficielles, la bassesse de ses sentimens & de sa conduite, lui donneroient incontestablement le droit de filiation dans toutes les troupes de comédiens. […] Arétin y ajouta l’impiété des sentimens sur le mariage & la bâtardise. […] Et ailleurs : Je n’ai besoin, ni de l’Empereur, ni du Pape pour légitimer mes enfans ; les sentimens de mon cœur leur épargnent toutes ces vaines cérémonies. […] Heureusement cette religion, pour laquelle il avoit toujours conservé du respect, remporta la victoire : le Tasse mourut en chrétien, après avoir demandé avec instance, & reçu de la maniere la plus édifiante, & avec les plus grands sentimens de piété, tous les derniers sacremens. […] Son poëme, dont le style est élégant, varié, souvent noble, sa narration intéressante, semée de jolis portraits, des descriptions vives, des sentimens honnêtes, n’est dans le fond qu’un fumier couvert de fleurs : c’est l’ouvrage le plus absurde qui ait paru.

85. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Sa mere, qui pensoit bien différemment, lui en faisoit des reproches, & ne négligeoit rien pour changer ses sentimens. […] Après que la toile fut baissée, & que toutes les agitations de l’Etat & du cœur, qui avoient rendu ses jours si tumultueux, furent calmes, il passa le reste de sa vie & la termina dans les sentimens les plus chrétiens. […] Les sentimens de respect & de passion que je conserve pour Votre Altesse. […] Elles cacherent long-temps leurs sentimens ; ils éclaterent enfin de part & d’autre. […] Pour peindre ses sentimens intérieurs, on la fait parler elle-même.

86. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE I. Préjugés légitimes contre le Théatre. » pp. 4-29

Eût-on conservé son innocence, fût-on dans les meilleurs sentimens, la seule assemblée seroit une mer orageuse où le plus saint n’éviteroit pas le naufrage : Cum bono bonus eris, & cum perverso perverteris. […] La diversité même des sentimens sur les spectacles, forme du moins un doute légitime. […] J’y acquiers des sentimens, des manieres aisées, de la politesse, &c. […] Qu’il est agréable au goût savourez les délices de ces passions vives, de ces tendres sentimens, de ces intrigues amoureuses, de cette musique voluptueuse, de ces commerces que vous y formez : Ad vescendum suave.

87. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Jamais par ces moyens & dans ce tourbillon de monde on ne trouvera les sentimens vertueux qu’on prête à l’héroïne, & on n’obtiendra le parfait retour des maris. […] Quel respect pour le mariage inspirent ces sentimens & ces idées ? […] Sous prétexte de corriger l’avarice du père, elle prête aux enfans les sentimens, les discours & les démarches les plus insolentes, & aux domestiques les plus criminelles. […] Les leçons qu’elle entendra, les modelles qu’elle verra, les sentimens qu’elle prendra, en feront un chef-d’œuvre de vertu, de décence, de travail.

88. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

.° la plûpart de ses maîtres & maîtresses sont dans leurs sentimens & leur conduite de vrais Comédiens ; 4.° tous ceux qui leur enseignent les choses d’agrément, la danse, la musique, les instrumens, la déclamation, &c. sont en effet des gens du théatre. […] Il étoit plus ému que tous les autres ensemble ; la force de son imagination, l’impétuosité de ses sentimens rendent l’impression si vive qu’il ne peut la soutenir. […] ni dans la vue des Actrices, ni dans la douceur de leur chant, ni dans les attitudes de leurs danses, ni dans la liberté de leurs discours, ni dans la lubricité de leurs gestes, ni dans la tendresse de leurs sentimens, ne cherchez-vous, ne trouvez-vous rien qui flatte la sensualité ? […] il imprime la même idée, il excite les mêmes sentimens, & le théatre doit produire cet effet plus que la réalité.

89. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Les Opéra se passent presque tous en fêtes & divertissemens, & dans le petit nombre de tragédies qu’ils donnent, le chant, la danse, les décorations éteignent tous les sentimens tragiques. […] Les sentimens ont déchu de leur pureté, de leur élévation, de leur splendeur (splendeur de sentimens). […] Hommes illustres (c’est-à-dire Grands libertins), que vous sert d’admirer sur le théatre les fameux Héros de la Grèce & de Rome, si l’élévation de vos sentimens n’a aucun pouvoir sur vos ames (excepté ceux de l’amour, qui en ont beaucoup) ?

90. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Treizième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 254-259

… Elle ne m’a point fait mystère de ses sentimens : alors également honteux de mon ingratitude envers l’une, & de mes succès auprès de l’autre, je résolus de lui dévoîler mon crime.

91. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Fatime ouvre la Scène, en rappellant à Zaïre, ses sentimens passés pour la Religion Chrétienne. […] Fatime marque à Zaïre que la joie & les nouveaux sentimens que le Sérail lui inspire, lui causent à elle-même de l’étonnement.

92. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Nous convenons qu’il a de grandes beautés ; mais les situations, les sentimens, les passions, & cette extremité où est Chiméne, de venger la mort de son pére, sur son amant, ne sont-ils pas aussi admirables que le style ? […] Nos idées sont l’expression de nos sentimens ; & ces signes sont celle de nos idées.

93. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Elles excitent en nous des mouvemens semblables à ceux qui tombent sous nos yeux ; & c’est-là le but des Acteurs : car la fin qu’ils se proposent, c’est de plaire à ceux qui les écoutent ; & pour leur plaire ils exposent des sentimens qui s’accordent avec la corruption de ceux à qui ils parlent : & comme ils parlent à des gens dont la plupart ont l’esprit perverti, & le cœur gâté, ils leur representent des emportemens violens, ou de vengeance, ou de jalousie, ou d’ambition : ils joignent à cela de pernicieuses maximes, capables de corrompre les ames les plus innocentes. […] On ne doit pas croire que les mauvaises maximes dont les Comedies & les Romans sont remplis, ne nous nuisent point, parce que nous n’avons pas intention de former nos sentimens sur ceux qu’on nous represente, mais seulement de nous divertir.

94. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

L’art du pantomime, l’adresse à contrefaire, la vivacité à exprimer des sentimens par l’inflexion de la voix, les nuances du geste, les traits du visage, le feu des regards, ne sont qu’un instinct naturel, une sorte de méchanisme qui résulte de la configuration des organes, sans que l’esprit & les vrais talens y entrent pour rien. […] Ce n’est même qu’en entrant dans la passion qu’un acteur peut bien rendre son rôle : Et où peut-il avoir pris son esprit, ces lumieres, ce goût épuré, ces sentimens nobles, cette bonne éducation qui forment l’homme de mérite.

95. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrysostome. » pp. 181-192

qu’il est bas dans ses sentimens ! […] Chrysostome n’a presque laissé que des sermons à un peuple livré au théatre & à la débauche, & tout ramène à cet objet, parce que le théatre influe sur tout par les passions de toute espèce qu’il représente & qu’il excite, & que tout à son tour influe sur le théatre par la nécessité où il est pour plaire de se conformer au goût dominant, & de flatter les vices du siecle, par conséquent d’en prendre les sentimens, les erreurs & les modes.

96. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

J’ose dire que dans cette scène abominable Elmire est plus coupable que Tartuffe, puisque c’est elle qui le cherche, l’agace, lui offre tout, le conduit pas à pas avec un artifice dont le plus vertueux auroit peine à se défendre, aux sentimens, aux désirs, aux entreprises les plus criminelles. […] Tartuffe débite ses sentimens, fait des propositions, des caresses, des entreprises infames, montre les désirs, les passions, les transports les plus criminels, auxquels, après quelque minauderie, qui attise encore le feu, la femme acquiesce en entier, & le conduit enfin au moment de l’exécution. […] 12.° Rien de plus impie, de plus infame, de plus scandaleux, que les sentimens & les principes qu’on prête à Tartuffe dans les deux scènes les plus intéressantes de la piece, qui en sont proprement tout le nœud.

97. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VII. De la Dévotion des Comédiens. » pp. 160-179

Elle a joint, dit-il, une modeste gravité à une douceur majestueuse, qui donne à même temps du respect & du désir, dont l’un attire & l’autre retire, d’un côté fait souhaiter, de l’autre désespérer (Ce style galant, très-fréquent dans les livres innombrables de cet Evêque, fort pieux, mais singulier, a paru prouver qu’il étoit un des délibérans du projet de Bourgfontaine, & un des exécuteurs : preuve légère d’un fait aussi grave & aussi contraire à la vie, aux sentimens, aux écrits de M. le Camus). […] Les Journaux ont fait l’éloge de ce livre ; il le mérite, il y a des sentimens nobles, de grands principes, une bonne morale, une politesse convenable ; il y a regne un ton de décence qui plaît. […] Je n’aurois jamais eu ces sentimens pour vous ni pour tout autre honnête homme.

98. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

En France c’est le rendez-vous d’une poignée de gens des œuvres, à peu près toujours les mêmes, & l’on veut que ce soit l’école de la vertu pour la nation, le dépot où elle puise les grands sentimens & les qualités aimables. […] Le gros de la nation au contraire refuse de voir autre chose que le talent dans l’homme qu’il distingue, & borne à l’estime qu’il doit à l’art, tous les sentimens sur l’artiste. […] Ses admirateurs disent qu’elle a de l’ame, des bras nobles, qu’elle rend parfaitement les sentimens. […] Jeu puérile qui ne fait que deshonorer le Magistrat dont les sentimens sont assez bas pour se mésallier à cet excès.

99. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Autant que Corneille élevoit l’ame par la majesté pompeuse des sentimens, autant Racine l’affoiblit & la dégrada en l’attendrissant par les charmes que l’élégance & l’insinuation de ses discours prêtoient à nos foiblesses. […] Encore même n’y mettons-nous pas ce tardif & léger préservatif, toujours avec le cortège des graces, les pieges des sentimens, l’amorce de la parure, l’invitation de l’éloge. […] Elles dictent les loix, sont la paix ou la guerre, disposent des finances, font pencher la balance de la justice, décident de la victoire, distribuent les graces, non par une autorité directe, mais par l’ascendant de la passion ; elles règnent sur les cœurs, leur inspirent les sentimens, sont couler les larmes, pousser les soupirs, excitent à leur gré la tristesse ou la joie ; on ne pense que d’après elles, on étudie leurs regards, on obéit au moindre signe de leur volonté. […] Au milieu de tant d’écueils le naufrage de la modestie est inévitable, tantôt impudemment sans observer les bienséances, tantôt poliment sous la gaze de l’équivoque, tantôt par des aveux de ses sentimens qu’on ne devroit jamais faire, tantôt en bravant la volonté des parens par des mariages clandestins ou forcés, que la seule passion a formés.

100. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Tout ce qu’il pense, tout ce qu’il dit ne tend qu’à accréditer une philosophie épicurienne, d’autant plus dangereuse qu’il a su la réduire en sentimens. […] Il n’en reste que trop dans ce qu’il rapporte, pour connoître & condamner ses sentimens : c’est lui rendre un mauvais service en la publiant ; il s’en rend un mauvais à lui-même, en déclarant qu’il n’estime dans Chaulieu qu’ une douzaine de pieces pleines de sentimens de philosophie & de charmes (comme celle qu’il cite, qu’il dit d’excellent goût, c’est-à-dire, très-licentieuses) qui seront à jamais dans la mémoire des connoisseurs sensibles  ; c’est-à-dire, des libertins, & convenant qu’ on peut sans regret regret retrancher le reste . […] Selon lui, il est des passions qu’il est utile d’allumer, comme les sentimens de l’amitié, l’amour de la patrie, le zele pour la justice, l’admiration des belles actions. […] Erreur, la plupart des pieces en sont voir les douceurs & non les excès, & dans les excès même les graces de l’actrice qui les représente, les sentimens qu’elle éprouve, le langage qu’elle tient, ont déjà corrompu le cœur avant que l’excès arrive.

101. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Des amours romanesques, des nôces, des chants de joie, dans le temps d’une bataille qui doit décider du sort de l’Etat, des ariettes dans les horreurs d’un combat, des sentimens outrés d’héroïsme, dans les momens les plus précieux, destinés aux conseils de la politique, aux efforts des armes, à l’action, n’est-ce pas tout dénaturer, tout avilir, & nous rendre ridicules ? […] Ce n’est pas un Roi qui s’abaisse jusqu’au peuple, c’est un homme élevé comme le peuple, qui porte sur le trône ses goûts, son esprit, sa physionomie, ses sentimens. […] Il eut sa plus grande considération pour le Cardinal de la Rochefoucault, qui n’étoit pas moins zélé, pour le Cardinal Bellarmin, auquel il dit avoir les plus grandes obligations, ainsi qu’au Cardinal Tolet, pour qui il fit faire un Service solemnel à Paris & à Rouen : Prélats dont tout le monde connoît les sentimens. […] ne paroît pas bien conforme aux sentimens qu’on lui donne : du moins n’a rien de grand qui lui fasse honneur ? […] Qu’on consulte ses Lettres, dont on vient de donner une édition, on y trouvera quelques saillies, des naïvetés, des sentimens de bonté, mais on n’en peut soutenir la lecture, le langage, l’ortographe, la monotonie.

102. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

Réfutation des sentimens relâchés du nouveau Théologien touchant la Comédie. […] Le prétendu Théologien, Défenseur de la Comédie, est réfuté dans cet Ouvrage par les sentimens des Docteurs de l’Eglise depuis le premier siecle jusqu’à présent. […] Le second fait l’histoire des divertissemens du Théatre, & expose les sentimens des Docteurs sur cette matiere. […] Cette politesse, cette élévation de sentimens, ces grandes leçons pour les mœurs, sont des fleurs agréables sous lesquelles le serpent est caché ». […] Quand on n’auroit pas à imputer à un Auteur d’une Tragédie tous les mauvais sentimens qu’il étale, il y a des affectations qui découvrent ce qu’on doit mettre sur son compte ; & quelque chose qu’on allegue en faveur des Poëtes, on peut, ou plutôt on doit interdire le Théatre à certaines Pieces, soit que l’Auteur y débite, soit qu’il n’y débite pas ses sentimens.

103. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

Les sentimens les plus simples sont rendus avec esprit, avec emphase.

104. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Le second, revenu sincérement de ses égaremens, fut un homme sage, fidele à ses promesses, vivant chrétiennement avec son épouse veuve du Roi de Pologne, & mourut dans des grands sentimens de piété. […] Cette femme avoit des sentimens fort au-dessus de sa naissance & de son métier. […] Il l’a fait homme d’une haute naissance, qui dans toutes les Cours va de pair avec ce qu’il y a de plus grand ; il lui en donne le ton, le langage, les manieres, la dépense, & souvent les sentimens ; je dis souvent, car quelquefois il lui en donne de très-bas contre la droiture, la probité, l’amitié : des trahisons, des jalousies, des adulteres, des extravagances, des attentats sur les Couvens, des parjures.

105. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

n’est-ce pas à cette école séduisante, que la jeunesse des deux sexes & les personnes d’un âge mûr, doivent aller également puiser les leçons du goût, du bon esprit, de la faire morale & des sentimens ? […] Tel, & plus hideux encore, est le portrait du fat, qui se forme aux écoles du Rempart, écoles funestes, qui sont autant d’écueils où viennent échouer, se perdre & s’engloutir la raison, l’honneur & les sentimens. […] Ces sentimens dignes d’un Religieux & d’un Chrétien, n’ont rien, Monsieur, qui puisse me surprendre. […] d’Alembert, consiste moins à opérer un changement subit dans les cœurs corrompus, qu’à prémunir contre le vice, les ames faibles, par l’exercice des sentimens honnêtes, & affermir dans ces mêmes sentimens les ames vertueuses. […] combien ils ajoutent à nos réflexions & à nos sentimens !

106. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Témoignage bien supérieur à celui d’une poignée d’incrédules, plus partisans de ses sentimens qu’admirateurs de sa personne ; & que la philosophie lui devroit donner autant que la religion, puisqu’il a réellement apostasié de la philosophie même autant que du christianisme & du clergé. […] Il est vrai que Racine ne fit depuis que deux tragédies, Esther & Athalie, pleines de sentimens de religion, où il n’entre point de galanterie : mais tout est lié au théatre, d’une piece sainte on passe aisément à une piece profane ; & dans la piece sainte même, le goût du spectacle que l’on prend, la décoration mondaine qu’on étale, ne sont gueres moins dangereuses dans Esther & Athalie, que dans Phedre & Bérénice : Clairon est Clairon par-tout.

107. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Il est dans la plupart des piéces, soit pour faire un contraste, soit pour lier une intrigue, des rôles infames, dont on ne peut faire les actions, avouer les sentimens, tenir le langage, par conséquent qu’on ne peut ni représenter, ni composer sans avoir perdu toute honte. […] La folie aveugle de la passion, & l’espérance imbecille de faire réussir la piéce, par les charmes d’une actrice qui plaît au public, comme si cette actrice pouvoir se multiplier sur tout le théatre, & se perpétuer dans tous les siécles, pour représenter toujours son ouvrage ; comme si dans le succès momentané qu’elle peut procurer, le public ne savoit pas distinguer ce qu’il doit à l’actrice, & ce qu’il doit à l’auteur, ce sont donc les gestes, les regards, les coups de gosier, les traits, les bras de l’actrice qui reglent les plans, les expressions, les situations, les sentimens & tout le mérite de la tragédie. […] Ce n’est pas par le canevas de ses piéces que Racine touche ; c’est par la tendresse des sentimens, & l’élégance du style. […] Il a raison, ce n’est qu’un dégré d’intentité de plus ou de moins, comme dans tous les autres sentimens, & toutes les sensations ; le degré de chaleur, le degré d’amertume, le degré de tristesse, de joie, d’estime, de mépris, &c. : il n’est pas vrai qu’aucun de ces degrés ait le privilége exclusif d’être le seul froid ou chaud, amer ou doux, gai ou triste ; & qui parvenu à un degré excessif d’intentité, quoique alors dans sa perfection, il soit le froid, le chaud, l’amer, le triste, par excellence : il n’en est que plus desagréable par sa perfection.

108. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Trois princes de trois communions chrétiennes, la Romaine, la Grecque, & la Protestante, si divisés d’ailleurs par les sentimens, les intérêts, les mœurs & les défiances, se sont réunis pour démembrer la Pologne & la dépouiller de ses provinces les plus riches, les plus fertiles, les plus peuplées, & à leur bienséance. […] Ils y sont venus en foule de tous côtés ces tabarins, appellés par les grands mêmes, & payés par la République ; & tous les citoyens en foule, les grands à la tête, oubliant les sentimens naturels à un citoyen, à un gentilhomme, à un républicain, se sont étourdis sur leur infortune avec tant de stupidité qu’ils ne s’occupent plus que de coulisses, d’ariettes, de pas-de-trois. […] & autres personnes de différens états & conditions, & une troupe de musiciens, de fiacres & autres gens de la plus basse espece, vous avez fait bien avant dans la nuit, à la lueur des flambeaux, une irruption dans la maison du Sérénissime Prince Weroninski, Nonce du même Palatinat de Braclaw, dont sont les Princes Czerseverstizki, & que m’y étant présenté à vous ; Amplissime Seigneur Poninski, vous m’avez attaqué par des paroles injurieuses à mon honneur, à ma réputation, vous avez même fait effort pour porter la main sur ma personne, & m’avez calomnié en ces termes : Voici mon ennemi, toujourt contraire à mes sentimens, que je méprise comme indigne d’être mon ami.

109. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Et je ne doute pas que leur décence n’ait contribué à les faire tomber : on n’aime que ce qui peint naturellement & fait saisir vivement l’objet des passions criminelles, suit leur marche, excite leurs sentimens, en fait goûter le plaisir, en assure les progrès, aiguise leurs traits émoussés par la satiété, en un mot, allume, ranime, entretient les ardeurs de la concupiscence & le foyer du péché. […] Le plus grand mal du théatre ne fut jamais précisément l’indécence grossiere des expressions, on y a toûjours parlé comme l’on parle dans le monde ; son danger, son crime est dans l’assemblage artificieux d’une infinité de choses mauvaises, dont l’union rend nécessairement vicieux, les sentimens de toutes les passions, les exemples de tous les crimes, l’irréligion, la morale corrompue, l’immodestie, le jeu, la mollesse, les intrigues des Actrices, la mauvaise compagnie qui s’y rassemble, la liberté des foyers & des coulisses. […] L’estime des Anglois fait-elle l’éloge des sentimens patriotiques dans une monarchie ?

110. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

Voici les termes de ce Poète élégant & judicieux ; « Une Comédie où l’on rencontre des sentimens & des mœurs, quoi qu’elle soit sans grace, sans force & sans art, plait quelques fois d’avantage au Spectateur, & l’attache plus fortement que ces Vers magnifiques & harmonieux qui ne signifient rien5. » Je terminerai cet article par une remarque du Père Brumoy ; il semble conseiller aux Auteurs Dramatiques de ne se point donner la peine de bien écrire leurs Poèmes, parce que le Sublime du stile n’est jamais saisi aux représentations. […] Ceux qui vont chaque jour l’admirer, ont des sentimens bien nobles ; ils se plaisent avec des forgerons, des serruriers, des cochers.

111. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

  Dans un conflict si opiniâtre de sentimens contradictoires, quel parti me suis-je propose de prendre ? […] ignoriez-vous que le glaive de vos paroles & de vos sentimens faisoit dans les esprits des blessures profondes & mortelles ? […]   Corneille dans le grand avoit étonné les esprits par la majesté pompeuse de ses pensées ; Racine dans le tendre fascina les cœurs par le charme enchanteur des sentimens. […] L’un métamorphosant les femmes mêmes en autant de Héros, leur avoit donné une ame véritablement Tragique ; l’autre rabbaissant ses Héros presque au rang des Héroïnes, leur fit soupirer des sentimens d’Elegie. […] Avec tout le cortege des Graces, avec tous les piéges des sentimens délicats, avec tout le venin de l’enchantement.

112. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Lorsque je me récrie sur ses beautés & sur son mérite, il suffira de penser le contraire de ce que je dis, afin de pénétrer mes véritables sentimens.

113. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Leurs sentimens sont ainsi que leurs mœurs les principes de leurs actions, & en agissant ils expriment leurs sentimens : ce sont ces Sentimens exprimés par leurs paroles, qui font la troisieme Partie. Ils expriment leurs sentimens, dans un tel style, dans un tel arrangement de paroles : c’est la Diction. […] C’est ainsi qu’un Poëte chez qui ordinairement tout est Passion, a su inventer un Personnage toujours admirable par ses sentimens, sans être jamais dans la Passion.

114. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Bossuet1, a été le témoin oculaire des regrets de Quinault, Racine ouvrit les yeux au milieu de sa carriere, on a regardé sa retraite comme un vain scrupule ; c’étoit plutôt un retour de sa foi éclipsée ; il comprit qu’on ne sçauroit la concilier avec les sentimens & la profession de ceux qui travaillent pour le Théâtre.

115. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Carlos accepta la proposition avec transport ; Philippe ne s’en éloignoit pas, tandis qu’il avoit cru son fils soumis & Catholique ; mais quand ces espérances eurent développé ses sentimens, que son irréligion & son ambition furent découvertes, Philippe ne put lui pardonner ; Elisabeth de son côté affecta d’agréer ce projet avec les plus grandes démonstrations de joie, elle déclara que c’étoit le plus agréable mariage qu’on put lui proposer, que l’Infant n’avoit qu’à venir à Londres, & qu’elle l’épouseroit sans même s’embarrasser des oppositions de son père. […] Ses habitans paîtris comme lui de fictions & de chimères, sont obligés pour les bien rendre, d’en être pénétrés, sont tous ce qu’ils jouent, ils ont toutes sortes de sentimens & de religions sur la scène ; ils n’en ont réellement aucun quand ils en sortent, tout est chez eux théatral & de pure décoration, conduite, personne, langage, sentimens. […] Écrivain médiocre, autant que Prince médiocre ; ses ouvrages ne valent pas mieux que ses sentimens, mais l’esprit de la secte & l’enthousiasme d’un savant éteignirent en lui les sentimens de la nature & de l’honneur, il en fut puni dans sa postérité qui a perdu le trône de la Grande Bretagne dans la personne de son petit-fils détrôné par son propre gendre ; il en fut puni dans son fils & son successeur Charles I qui périt sur un échaffaud comme sa mère, ainsi par un évenement unique dans l’histoire, le Roi Jacques, ou selon l’expression des Anglois la Reine Jacques, Regina Jacobus, qui le premier des Stuart abandonna la Religion Catholique & acheva de la perdre dans ses Etats, se trouve placé entre deux morts les plus tragiques qui furent jamais, de sa mère par Elisabeth, de son fils par Cromvel.

116. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Je me contenterai de donner une idée de cette Déclamation, telle que je l’ai conçue, après avoir combattu quelques sentimens qui ne me paroissent pas soutenables ; & j’avoue que dans cette matiere, il est plus aisé de combattre les opinions des autres, que de bien établir la sienne. […] Parce que l’amour de son opinion l’aveugloit : ce qui me dispense d’expliquer plusieurs autres passages, dans lesquels il a cru trouver de même, l’idée dont il étoit rempli : il a même cité des passages qui la détruisent, comme celui où Seneque dit qu’on admire dans les habiles Comédiens la promptitude avec laquelle leurs mains sont prêtes à répondre aux sentimens dont ils sont affectés, & la maniere dont leurs gestes suivent leurs paroles. […] Ce Passage ne nous présente jamais que les Acteurs prenant des masques convenables aux Personnages qu’ils ont à faire, un masque où la fureur soit peinte, pour jouer le Rôle de Médée, & c’est ainsi que l’Abbé Gédoin traduit : C’est pour cela qu’au Théâtre les Acteurs peignent leurs sentimens jusques sur leurs masques.

117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Non-seulement il faut que l’action soit une & qu’on soit averti de ce qui va se passer ; mais il faut aussi que les sentimens des principaux personnages soient toujours les mêmes, & qu’ils ne parlent que d’après les passions qu’on nous annonce qu’ils vont ressentir. Il est ridicule de leur donner tout-à-coup au milieu d’une Pièce des sentimens auxquels on ne s’attendait pas, & qui ne servent qu’à amener une belle Scène.

118. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

On peut dire que l’Acteur met la dernière main au Drame ; il lui donne un vernis qui attire tous les yeux, mais qui malheureusement s’enlève trop-tôt : il en fait vivement sentir les passions, la force des pensées ; les sentimens qui l’animent passent dans l’ame des Spectateurs.

119. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

On a cherché à s’assurer si l’avis donné à la *** venait de moi ; si les sentimens généreux qu’elle a montrés n’étaient pas mon ouvrage !

120. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Il forme les organes du corps, les lumieres de l’esprit, les sentimens du cœur, le caractere du Soldat & du Capitaine, les circonstances des tems & des lieux, pour l’accomplissement de ses volontés. […] Son action est très-belle, son intention très-pure, sa victoire très-glorieuse, son succès complet, ses prieres sont remplies des plus grands sentimens de piéré, sa vie fut toujours très-édifiance avant & après son triomphe ; elle mérita les plus grands éloges. […] Rien de si beau que la Hus, personne n’a les graces de la Guimard, l’air, la taille de la Rangour, le jeu, les sentimens de la Clairon ; qui chante comme la Fel ? […] Les discours du Prince, du Général, d’Achior, du Grand Prêtre, de Judith, d’Ozias, feroient de belles scenes, offriroient des sentimens de toute espece, pourroient ramener toute l’Histoire Sainte, sans avoir besoin d’épisode d’amour, ni de donner des amans à Judith, contre son caractere & son dessein, comme a fait l’Abbé Boyer dans la seule piece de Judith qui soit connue, & qui est aussi médiocre que par décente.

121. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

des mouvemens de l’ame, des gestes du cœur, des allures, des sentimens dont le jeu des organes n’est que l’image ; c’est que le théatre transporte l’homme hors de lui-même, une Reine même en présence de toute une Cour n’y peut pas tenir, elle en oublie les loix de la décence, & n’est plus sa maîtresse. […] Son goût pour les arts , dit Voltaire, la fixa à Rome au milieu d’eux, dans cette vue elle avoit quitté la Religion Luthérienne pour la Catholique, indifférente pour l’une ou pour l’autre ; elle ne se fit point scrupule de se conformer en apparence aux sentimens du peuple chez lequel elle voulut passer sa vie. Il faut être sans Religion pour lui faire un mérite de son indifférence pour toutes les Religion, il faut encore être sans probité pour lui faire un mérite de son hypocrisie, de se conformer sans scrupule en apparence aux sentimens des peuples chez lesquels on vit. […] Se voyant peu de temps après persécutée par ceux qui ont lu ce point fondamental de notre Religion des dogmes & des sentimens conformes aux siens.

122. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Ce n’est pas le ton de la politesse ; mais la plus séduisante, par les sentimens, les expressions, les situations. […] Ces sentimens, ces cantiques ne sont pas des leçons de vertu. […] Cette contradiction est encore plus bizarre à l’opera, où l’on veut absolument des vers, & où la musique anéantit encore plus la mesuré & la rime, qui d’ailleurs, dans des petits vers & des vers libres le sont encore moins que dans les vers héroïques à rimes plates de quelques écrivains distingués, les endroits pathétiques, les sentimens vifs, les maximes, les endroits communs & de remplissage. […] Des intrigues heureuses, les plaisirs de l’amour, les débauches des dieux & des héros, la morale licentieuse, les sentimens étudiés, &c. aulieu de détourner du vice, par ces vues comme le peintre, on l’enseigne, on le saisit, on y invite par l’étalage de ses attraits les plus séduisans.

123. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Ses Opéras se font lire avec plaisir ; on y trouve du feu, du génie, sur-tout beaucoup de sentimens & des morceaux tout-à-fait sublimes. […] Après avoir démontré qu’il ne blesse aucunement la vérité dans tout ce qu’il nous représente de merveilleux ; il est facile de faire connaître qu’il la respecte sans cesse dans les moindres parties de son action, & dans les sentimens de ses Personnages. […] Pour moi qui ne tient ni pour les uns ni pour les autres, je vais proposer mon avis, & tâcher de concilier tous les sentimens. […] On doit admirer la violence que j’ai faite à mes sentimens.

124. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

… C’est peu d’y étaler les exemples, qui instruisent à pécher, & qui ont été détestés par les Païens-mêmes ; on en fait aujourd’hui des conseils, & même des préceptes. » Et qui est-ce, qui expose ainsi les sentimens de Mr. […] En fidéle partisan de l’Encyclopédie, il a cru qu’il devoit se faire un devoir de conformer ses sentimens & ses idées, aux mœurs de la société, de regarder les préjugés comme des principes, &c. […] Ses plus cheres délices sont, de remplir avec édification, tous les dévoirs, que l’aimable sévérité de l’Evangile lui impose, & de témoigner à son Créateur, les sentimens d’amour, de reconnoissance & de respect, qui lui sont dus. […] Et cette satyre du mariage achevera-t-elle les beaux sentimens, que la vertu de Pauline avoit commencé d’inspirer ?  […] Les sentimens, qui seroient les plus corrects sur le papier, dit Riccoboni, changent de nature, en passant par la bouche des Acteurs, & deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils sont naitre dans l’esprit du spectateur, même le plus indifférent.

125. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ces lettres, ni pour l’esprit, ni pour les sentimens, ni pour le style, n’ont rien que de très-commun, & ne sont pas toujours décentes ; elles ne servent qu’à montrer les foiblesses de ce Prince, & à élever un nuage qu’on auroit pu lui épargner, supposé même qu’elles soient vraies, ce qui est fort douteux ; car on aime à justifier les passions par des grands noms. […] Ces deux grandes ames inséparablement unies, par la conformité des goûts, & des sentimens, & l’assiduité du commerce, tiennent beaucoup au théatre ; le Poëte comme auteur, la Dame comme actrice. […] Il lui dit fort chrétiennement, que toute pleine des philosophes Anglois Loke, Clarke, qui la fortifient & l’éclairent, elle n’ a trouvé dans Loke que ses propres sentimens, & l’histoire de ses pensées .

126. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Cet homme de génie a des beaux traits, des pensées sublimes, des sentimens nobles, des situations touchantes semées çà & là : mais une infinité de bassesses, de bouffonneries, des licences du plus bas comique, des horreurs dégoutantes, des attrocités révoltantes, qui l’emportent infiniment sur ce qu’il a de bon. […] Il y a dans ses romans des traits ingénieux, des portraits bien dessinés, des sentimens nobles : c’est le portrait de la Cour en beau. […] Il mourut dans ses sentimens.

127. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Ces sentimens sont heréditaires dans la famille de Brandebourg ; sans remonter au siecle passé, où ce Marquis, le moindre des Electeurs, ne s’est aggrandi que par des usurpations Le pere du politique Sans souci après avoir acheté cherement le titre de Roi, signa un traité à Hanovre, le 3 septembre 1725, avec la France & l’Angleterre contre l’Espagne. […] On dit qu’il aime les femmes ; c’est-à-dire que c’est un libertin qui en veut jouir : les sentimens du cœur, les délicatesses de la galanterie, les tendresses de l’amour ne flattent pas un palais blasé de débauche. […] Que tous vos voisins soient persuadés que nous ne doutez de rien, que rien ne vous étonne, ne vous arrête ; que vous êtes un homme dangereux, qui ne connoit de regle que sa gloire & son intérêt ; que vous aimeriez mieux tout perdre que de fléchir. : comme ses sentimens supposent des ames peu communes, ils frappent, étonnent, étourdissent jusqu’aux princes.

128. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Il écoute avec extase ; caractères, intrigues, catastrophes, sentimens, diction, intérêt, situations, ensemble, tout enfin y est merveilleux, admirable !

129. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Remplissez vos scènes, non d’idées difficiles à combiner, à sentir, non d’expressions qui ne parlent qu’aux oreilles, mais de faits qui ébranlent l’ame, qui subjuguent le cœur ; mais de ces sentimens qui frappent les spectateurs, & s’emparent d’eux avec une douce violence.

130. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre II. Des Naumachies. » pp. 100-111

Voicy comme j’en ay conceu les diverses beautez, dont les Hystoriens n’ont pas voulu prendre la peine de faire le detail, & qu’ils ont ainsi laissé dans quelque sorte de confusion ; Ie ne raporteray point la difference de leurs divers sentimens ie me contenteray de faire un tissu de leurs opinions, & un fil continu de l’Histoire.

131. (1685) Dixiéme sermon. Troisiéme obstacle du salut. Les spectacles publiques [Pharaon reprouvé] « La volonté patiente de Dieu envers Pharaon rebelle. Dixiéme sermon. » pp. 286-325

Consultons là dessus, je vous prie les sentimens des premiers Peres de l’Eglise, & vous verrés quels sont ceux qu’ils ont tâchés d’inspirer aux Fideles du christianisme naissant. […] M. s’il vous reste encore dans le cœur quelques sentimens de pieté & de Christianisme, ne laissés point corrompre vôtre jugement par le mauvais goût du siecle, & que le plaisir de la comedie (que j’appelle un plaisir enchanté, parce qu’il vous trompe & entraîne par des prestiges secrets, & par une fascination dangereuse, fascinatio nugacitatis , l’appelle le Sage) que ce plaisir dis-je ne suborne point vôtre raison, cõtre vôtre conscience ; mais que tout le monde connoisse que vous ne cachés point les restes du paganisme, sous la profession apparente de Chrétien. […] , que la Religion n’étoit point deshonorée par les plaisirs des sens, ny Dieu offencé par les divertissemens des homes : mais cõme les Chrétiens avoient des cõnoissances plus épurées, ils avoient aussi des sentimens plus religieux, ils regardoiẽt tous les plaisirs des spectacles publiques cõme autant d’injures & d’outrages faits à Dieu & à la Religion ; voilà pourquoy ils s’en privoient si absolument, & avec une si grande severité de discipline, que les Payens surpris de cette austerité, existimabant Christianos expeditum morti genus, ad hanc obstinationem, abdicatione voluptatum erudiri, quo facilius vitam contemnant, amputatis quasi retinaculis ejusIdem. ibid. […] Consultez là-dessus vos confesseurs & vos Casuistes, il y va de leurs conscience de vous dire leurs pensées, aussi bien que de la mienne de ne vous point déguiser mes sentimens ; je ne sçais pas si elle est scrupuleuse cette conscience, mais du moins il me paroit qu’elle est assez bien reglée selon la droite raison. […] rien de plus fort que ce qu’un cœur contrit & humilié a fait dire à ce grand Penitent, à ce grand Docteur, à ce grand Evêque & à ce grand Saint ; & je crois qu’il n’y a ny Saint, ny Evêque, ny Docteur, ny Penitent qui n’entre dans ses sentimens, ou qui ose dire le contraire, rapiebant me spectacula theatrica plena imaginibus miseriarum mearum, & fomitibus ignis meiL. 3. confess.

132. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre V. Autres Mêlanges. » pp. 121-140

Il termina les derniers temps de sa carriere littéraire par la traduction en vers des Pseaumes de la pénitence qui expriment les sentimens de son cœur, Il eut des ennemis ; il essuya bien des contradictions & des critiques. […] Nous l’avons décidé, nos plus purs sentimens Ne sont-ils pas toujours l’ouvrage de nos sens ?

133. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Je n’ignore pas que la mélodie est une peinture de leurs sentimens, qu’on suppose alors qu’ils èxpriment avec force. […] « On ne saurait croire combien l’esprit & la subtilité nuisent à la musique, s’écrie un illustre Amateur de cet art, dont on connaît le goût & les lumieres(69). « La musique, dit M. de Voltaire, èxprime les passions, les sentimens, les images ; mais où sont les accords qui peuvent rendre une Epigramme ? 

134. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Il étoit plus porté qu’un autre Peuple à penser noblement, & pour dire de grands sentimens, nous disons des sentimens Romains.

135. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Je vous avertis, Mademoiselle, que votre Jurisconsulte a des sentimens très-supects ; j’ai remarqué plus d’un trait qui le décéle, quoique dans le fond il y ait peu de liaison dans ses principes ; il donne de loin en loin des signes non équivoques de ce qu’il est ou de ce qu’il croit être.

136. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Pour moi, si je n’étois déja d’une profession, qui par elle même m’interdit de pareils amusemens, & que j’eusse comme vous à prendre parti la-dessus, & à me résoudre, il me semble d’abord que pour m’y faire renoncer, il ne faudroit rien davantage que cette diversité de sentimens.

137. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Reflexions sur les sentimens des Peres & des Conciles. […] Reflexion sur les sentimens des Peres & des Cõciles. […] Les esprits chagrins ne prennent plaisir à rien, & blâment tous les diuertissement honnestes ; d’autres gens les blament aussi sans estre chagrins, & ils en ont leurs raisons ; & les vns & les autres pour authoriser leurs sentimens & leur maniere de viure veulent qu’il y ait du crime dans les plaisirs les plus jnnocens. […] I’ay du respect pour tous les Autheurs, & s’il m’est permis en lisant leurs ouurages d’en faire la distinction dans mon cabinet, & de mesurer la grande distance qu’il y a des vns aux autres, il ne me l’est pas de produire mes sentimens au Public. […] Ie suis persuadé, Monsieur, qu’en toutes choses vous n’auez que des sentimens tres justes, & quand il n’y auroit que le respect que ie vous dois, & le pouuoir absolu que vous auez toûjours eu sur moy, c’en est assez pour m’obliger de vous obeïr & de satisfaire à ce dernier article que vous me marquez.

138. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre V.  » pp. 129-160

Cet arlequin avoit d’ailleurs du mérite, des connoissances, des sentimens : il se plaignoit que Dieu l’eut fait naître pour être fou malgré lui Italien plutôt que Français, comédien & non pas philosophe : il ne vouloit pas voir qu’il ne tenoit qu’à lui de tout reparer en quittant le théatre, & menant une vie chrétienne. […] L’amour des femmes est le goût dominant, & il n’y est pas épargné, ce crime est irremissible : qu’on ne soit pas, dit-il, la dupe des apparences ; aujourd’hui les vices & les vertus se cachent, on voile des propos honnêtes, des sentimens qui le sont le moins, la liberté de la société est portée au plus haut degré. […] Une passion ou un vice quel qu’il soit, qui dévélope les graces de la beauté, la tendresse des sentimens se fait toujours pardonner ; celui qui les cache, ou en écarte l’idée, ne peut réussir.

139. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Les sentimens corrompus éclattent sur les habits, brillent sur le visage : Fulget in veste, radiat in ore, propositum mentis. […] Comme Narcisse, il excite lui-même de mauvaises pensées, des émotions de la volupté, des sentimens, des désirs du péché. […] Je sais bien que les Phœdres, les Sémiramis, les Cléopatres, les Messalines, les Armides, les Angéliques, sans compter les Déesses Venus, Diane, Junon, Flore, &c. en un mot toutes les Héroïnes du théatre dans le tragique les Isabelles, les Eléonor, les Lucile, &c. dans le comique, pensent différemment, & que celles qui jouent leurs rôles croiroient manquer au Costume, perdre une partie de leurs graces, & rendre mal leur personnage, si elles ne prennoient les sentimens, & n’imitoient la conduite des Princesses qu’elles représentent.

140. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

ces sentimens sont-ils conformes à la piété reconnue de ce Roi & de cette Reine ? […] On a beau les déguiser par la sainteté du sujet, pris dans l’Écriture, & la piété des sentimens de quelques personnages ; cette malignité ne suffit-elle pas pour les faire proscrire ?

141. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VI. Euphemie. » pp. 129-148

C’est oublier la religion, & se trop borner aux sentimens de la nature, que d’exagéres si fort le mal, pour inspirer des terreurs paniques & éloigner de l’état religieux. […] De pareils sentimens méritent ces cachots.

142. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Cirque. » pp. 9-43

Ces applaudissemens qui du commencement estoient volontaires, & qui n’eclatoient que par la force des sentimens convaincus, devinrent indispensables du temps des Empereurs, & passerent pour des devoirs ; de sorte que soit que les Princes parussent à la teste de ceux qui devoient combatre, soit que d’abord ils prissent simplement leurs places, si-tost qu’ils paroissoient, le Peuple les benissoit & leur soûhaitoit la durée de leurs jours & de leurs Empires, par des vœux solemnels & en desΠολυχρόνιον ποιήσει ο θεος την ἁγιαν βασιλειάν σας ἐις πὸλλὰ ἔτη. […] mais sans prendre à tâche de refuter des sentimens arbitraires, ny de prendre party pour ou contre les uns ou les autres, je crois que c’est le plus court de s’atacher au plus vraysemblable.

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