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129. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Imagine avec quelle surprise, mêlée de joie, j’ai vu, en achevant de lire, que monsieur D’Alzan est un honnête-homme, qu’un goût passager a surpris ; qui se l’avoue, reconnaît ses torts, & cherche à intéresser à son retour vers toi jusqu’à la vanité de celle qui lui a trop plu… Elle veut s’immoler… Elle n’est donc pas… Tu as oublié de me la nommer : mais je la crois une Actrice.

130. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre X. Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs, bien loin de les réformer. » pp. 185-190

 » Pour ce qui est de la Comédie, les Païens même ont reconnu combien elle était dangereuse, et que les jeunes gens ne devaient pas lire ces sortes d’Ouvrages, qu’après que leurs mœurs seraient tellement affermies, qu’elles ne pourraient plus en être blesséesb

131. (1764) Comédie pp. 252-254

 » ☞ On peut lire sur cette matière l’ouvrage de M. le Prince de Conti, de M.

132. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Enfin il traite fort au long tous les péchés d’impureté, & puis, dit-il, les fards bravetés & ornemens lubriques sollicitent au crime comme de l’huile jetée au feu ; il ne faut douter que toutes ces choses ne soient fort déplaisantes à Dieu & contraires au commandement, à l’honnêteté & modestie chrétienne ; que les femmes, dit Saint Pierre, s’acoutrent en habit honnête & avec modestie, non en tresses en or, en perles, en vêtement somptueux ; quand elles viennent à l’Église qu’elles ayent la tête couverte, rien ne manifeste plus le cœur d’une femme que l’ornement d’icelle, on peut y voir au moins comme en miroir & lire comme en un livre, les habits comme la bouche parlent de l’abondance du cœur ; les femmes sont meurtrières d’ames quand elles viennent à l’Église elles ouvrent leurs coffres & arches (boëte) pour mettre l’or & montrer & porter tout ce qu’elles ont de beau & de brave, comme si c’étoient des Merciers qui y apportassent leurs merceries à la foire ; on diroit qu’elles veulent se moquer de Dieu, & lui reprocher sa pauvreté & misère. […] Les Journées amusantes de Madame de Gomez sont assez bien écrites, il y a de beaux sentimens, des traits d’histoire intéressans ; quoique d’une érudition affectée & trop recherchée pour une femme qui certainement n’a jamais lu la moitié des livres qu’elle cite, sur-tout pleins de galanterie, sans obscénité il est vrai, mais dangereuse pour des femmes, des jeunes gens, des cœurs frivoles qu’elle nourrit de cet aliment pernicieux. […] En ramassant quelques mots qu’elle a lu ou entendu dire, & c’est déjà ne savoir ce qu’on dit que d’entreprendre d’en parler ; ce n’est que sur ce ton cavalier qu’elle parle de religion ; car celui de la piété détoneroit infiniment ; ce n’est pas aux genoux d’Orphise, de Félicie qu’Oraphante & Telamon en porteront l’esprit & les sentimens, & entretiendront le langage ; mais pour que la conversation amuse leurs maîtresses, ils lanceront des traits contre l’Église, & leurs belles aussi dévotes qu’eux les payeront de leurs faveurs en revanche. […] Marot étoit un débauché & un impie, emprisonné pour ses crimes, il n’évita le dernier supplice que par la fuite, & alla mourir de misère en Piémont, il plut à quelque Prince & dût sa réputation à l’irréligion & à l’obscénité, il a des saillies, des tours ingénieux, des naïvetés agréables ; en élaguant ses poésies & en ramassant ce qu’il a de bon, on feroit une vingtaine de pages, tout le reste mérite le sort que sa personne avoit mérité ; il a osé toucher aux Pseaumes de David, & en a traduit quelques-uns, ou plutôt les a défigurés & prophanés, on n’en peut pas lire un seul, il n’est pas moins barbare qu’Hétérodoxe.

133. (1789) Lettre à un père de famille. Sur les petits spectacles de Paris pp. 3-46

J’ai suivi les représentations des pièces les plus renommées, j’ai été jusqu’à les lire ; j’ai observé ce qui se passoit parmi les spectateurs ; que vous dirai-je ? […] Ceux qui aiment, je ne dis pas l’excellent, mais le bon, lisent-ils une seule des soixante et onze pièces que Fuzelier a brochées seul, ou en société pour les treteaux, moyennant quelques pistoles qu’on lui a plus d’une fois payées d’avance ? Lisent-ils un seul des soixante-neuf opéra de d’Orneval ou des associés de d’Orneval, qui a vécu et est mort à la peine ? Lisent-ils le Magotin, la Queue de Vérité accompagnée de jargon ?

134. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Le Philosophe le plus pensif, le plus profond, serait obligé de lire plusieurs fois ces Vers, ainsi que ceux qui suivent, avant de les entendre. […] Fesons lui grace du reste : s’il juge à-propos d’en voir d’avantage, il n’a qu’à se donner la peine de lire les prémières Pièces chantantes qui lui tomberont sous la main ; il sera bientôt satisfait, au-delà de son attente. […] Il faut au moins qu’ils soient intelligibles ; il faut proportionner ses Ouvrages à ceux qui les entendent ou les lisent.

135. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Quiconque excelloit dans un Art, étoit appellé un Roscius, parce que dans le sien il avoit porté si loin la perfection, que ce que nous en lisons seroit incroyable, si nous ne le lisions dans Ciceron, si grand Juge dans l’Art de la Déclamation. […] Comme nous ne pouvons avoir cette Science d’Horace, nous devons être persuadés que quand nous lisons les Vers des Anciens, nos oreilles sont souvent contente de sons, qui ne paroissoient pas légitimes aux siennes.

136. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Ce sont les réponses que faisaient les Anciens, à ceux qui demandaient, comme nous lisons aussi au traité de Cyprienaz De Spectaculis, «  ubi scripta sunt ista, ubi prohibita ? […] Ainsi ne se soucient-ils pas que leurs pièces soient imprimées, sachant bien qu’on ne se contentera pas de les lire, qu’on les voudra ouïr, et voir les gestes et façons, desquelles la force est bien plus grande, non pour imprimer les mots en la mémoire, mais pour y graver la corruption des mœurs, et pénétrer dans les cœurs. […] Et quelle espérance, je vous prie, nous restera envers Dieu, qui ne l’offensons point par ignorance et sans y penser ; mais à l’exemple de ces géantsfm de jadis, desquels nous lisons que par des efforts insensés ils ont voulu monter ès nuées, et prendre le ciel par escalade ? […] sans doute que celui-là nous a laissé cet exemple, que nous lisons avoir pleuré, mais que nous ne lisons point avoir ri ; et l’un et l’autre pour nous, car les pleurs sont la componction du cœur ; le ris est la corruption de la discipline. […] Et de là, est venu, que nous lisons en la loi, que ceux mêmes qui semblent avoir fait quelque faute légère contre le commandement sacré, ont été toutefois punis très sévèrement.

137. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

On dit que Catherine les ayant lus leur donna la préférence, & supprima les siens. […] Ainsi mourut en se faisant lire des vers Petrone, Favori de Neron, & Ministre de ses plaisirs. […] Qu’on lise l’histoire. […] Cela est dans l’ordre, puisqu’en effet il n’a lu de sa vie & n’a composé que des Romans. Cet Abbé ne s’amusoit pas à lire l’Ecriture & ses Peres.

138. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Ce qu’on va lire en caractères différens, n’était pas dans la Copie de madame Des Tianges pour sa sœur : l’Editeur l’ajoute d’après l’original.

139. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Par exemple, nous lisons ce beau Canon dans le IIIe Concile de ToursCanon mémorable du Conc.

140. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Le sieur Palissot avoit lu, dit-il, dans la plus respectable société, & devant les personnes les plus considérables de l’Etat (elles ont donc bien du loisir ?) […] J’ai eu bien de la peine de la lire jusqu’au bout, & je suis étonnée que les Magistrats aient permis la représentation d’une satyre personnelle. […] Après neuf mois de sollicitation, elle fut enfin lue, jugée & reçue le 8 Août 1773. […] « Monsieur, votre lettre datée du 4 Mars, & adressée à Mrs. les Comédiens Français ordinaires du Roi, a été lue hier à leur assemblée. […] Le samedi 11 mars, cet Auteur a lu à l’assemblée des Comédiens une piece nouvelle intitulée, les Courtisannes ou l’Ecole des Mœurs.

141. (1774) L’homme du monde éclairé « L’homme du monde éclairé » pp. 150-171

Qui peut lire, sans une surprise mêlée d’indignation, les prologues des opéras, chantés devant Louis XIV & toute la cour ? […] Qui peut, après tout ce qu’on a lu, blâmer la juste sévérité de l’Église, qui proscrit le théâtre, & qui anathématise les suppôts du théâtre ?

142. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Désœuvré, ne sachant que faire, il les lut. […] Quand il lut l’Epître à Louis XIV, où l’auteur traite Alexandre d’écervelé & de fougueux, il déchira le feuillet, indigne qu’on traitât si mal un prince auquel il faisoit gloire de ressembler.

143. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Ce critique, après avoir fait le procès à l’Italie et à tous les pays étrangers, veut aussi faire celui de Monsieur le Légat, et comme il n’ignore pas qu’il a ouï lire le Tartuffe et qu’il ne l’a point regardé d’un œil de faux dévot, il se venge et l’attaque en faisant semblant de ne parler qu’à Molière. […] Je ne sais pas comment on peut lire cet endroit sans s’empêcher de rire, mais je sais bien que l’on n’a jamais repris les inconstants avec tant d’aigreur et qu’une maîtresse abandonnée ne s’emporterait pas davantage que cet observateur, qui prend avec tant de feu le parti des belles.

144. (1756) Lettres sur les spectacles vol.1 pp. -610

Gresset, votre Ouvrage sur les Spectacles : je l’ai lu moi-même, malgré l’affoiblissement de ma vue. […] Je vous rappelle des réflexions que vous avez lues avec le plus grand intérêt dans leurs sources. […] Je vous invite à lire la peinture énergique qui en est faite dans la Satyre que M. […] Qu’on lise les Discours du P. […] Et ne sont-ce pas les premieres leçons que l’on donne aux enfans, avant même qu’ils sçachent lire » ?

145. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

On apprendra les scènes, on lira les Comédies, on connaîtra les Auteurs, on s'initiera dans tous les mystères, on exercera les enfants, on leur fera répéter leurs rôles, leurs frères et sœurs les imiteront, ils seront magnifiquement habillés, on le fera sans remords, sur la garantie des pieux Régents. […] De cinq cent mille personnes dans le royaume, qui depuis quarante ans ont assisté aux spectacles des Jésuites, il n'y en a pas deux qui aient seulement vu le dos du livre de Santarellit, et plus de quatre cent mille ont lu et vu jouer ces pièces meurtrières. […] Qu'ils ne lisent point de Romans ni de Poètes comiques, comme Aristophane, ou des Auteurs licencieux, comme Archiloque, Hypponax.

146. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE VI. Les obstacles qu’on peut rencontrer pour parvenir à la Réformation du Théâtre. » pp. 59-68

Nous ne lisons point que les Ordonnances de ces deux Rois aient rencontré la moindre résistance dans les peuples des deux nations, et l’on s’y soumit de part et d’autre sans aucun murmure.

147. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Ce conte de La Fontaine se fait plus lire que la tragedie, & l’Opera de Psiché. […] C’est pousser bien loin l’enthousiasme, pour une production dont la moitié ne mérite pas d’être lue. […] Cependant le conte d’Apulée abandonné aux savans, n’étoit guére lu de personne, lorsqu’il plût à Moliere de l’aller chercher pour en faire le sujet d’une fête galante, que donnoit Louis XIV, à Gacon de le traduire, & à La Fontaine de le broder à sa maniere : tout cela pourtant ne lui donna de vogue que quatre jours, la piéce n’étoit plus jouée. La Fontaine n’étoit guére lu, lorsque l’Abbé Aubert l’a ressuscitée, par un poëme élégant, qui est ce qu’on a fait de mieux pour le litteraire ; mais plus voluptueux & plus dangereux pour les mœurs, que la tragédie de Moliere & l’Opera de Corneille.

148. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Et cette conclusion se trouvera bien affermie, si ouvrant le Concile de Trente nous y lisons la défense absolue de mêler jamais l’Ecriture avec ce qui peut passer pour profane. […] On veut des sujets qui excitent les passions, et on ne manquera pas de prendre des endroits366 que l’Eglise ne permettait autrefois de lire qu’avec des précautions qui ne sauraient s’observer à la Comédie. […] Il vaut mieux voir la cause de cette altération bien représentée dans l’endroit de saint Julien Pomère, dont nous lirons au moins quelques lignes. […] » Or saint Basile a prouvé bien au long, que l’Ecriture Sainte ne devait être lue que par ceux qui de la Lettre savent s’élever à l’esprit, à plus forte raison l’interprétation doit-elle supposer ces dispositions et ces lumières.

149. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Enfin on lut à haute voix l’acte d’abdication qu’elle signa, & que le Prince & les États acceptèrent, & la toile fut baissée. […] Gilbert résident de Suède ne manqua pas de s’y trouver ; il faisoit des vers, & pour faire sa Cour à son ancienne maîtresse, il y lut une comédie de sa composition qu’il savoit être de son goût, parce que la pièce étoit fort licencieuse. […] Quelqu’un dit que quand Charles IX venoit chez Ronsard aux assemblées des gens de lettres, tout le monde étoit assis ; la question fut décidée, & sans demander permission on s’assit, dès que la Reine fut assise on lui fit des complimens sans nombre, on lui récita des vers, on lut quelque pièce. […] Christine pensoit différemment, en ayant entendu parler, elle brûle d’envie de le lire, le fait chercher par-tout, en fait faire des copies, le dépose comme un trésor dans sa Bibliothèque. […] Se voyant peu de temps après persécutée par ceux qui ont lu ce point fondamental de notre Religion des dogmes & des sentimens conformes aux siens.

150. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Il est fâcheux pour sa gloire, dit l’Auteur des Trois Siecles, que la jeunesse ne puisse pas lire ses ouvrages sans dangers, & les gens sages sans indignation. […] C’est-là que naquit le trop fameux pyrrhonien, dont la plus grande licence, dont les mœurs & la religion sont aujourd’hui la réputation & le plus grand mérite ; parce que les esprits forts vont puiser dans la riche mine de de ses Essais des sarcasmes & des sophismes, & qu’ils sont honneur à leur systême d’un sectateur si distingué, & que les graces, la naïveté, la liberté, l’énergie de son style le sont lire avec plaisir, & goûter sans défiance un poison si bien assaisonné. […] Les preuves qu’il donne de l’air le plus touchant, car personne n’est plus décidé, ses preuves ne sont que des petits contes, de bons mots de son temps, des vers de quelque Poëte, une érudition vague & incertaine qui n’est qu’une réminiscence de ce qu’il a lu, ou de ce qu’il a vu dans les diverses contrées où il a voyagé son expérience & sa propre autorité ; car il se donne pour un oracle ; personne ne fut plus infatué de soi-même ; c’est l’Egoïsme le plus universel, le plus fier, le plus ridicule ; il n’a pas même l’adresse de se déguiser, & il le dit hautement sans détour. Ses essais ont plu & plaisent encore, quoique beaucoup moins, par les gasconnades, la licence, la hardiesse, l’indépendance, la vanité, la naïveté, l’énergie ; il avoit beaucoup lu, jamais étudié ; il savoit de tout, mais très-superficiellement, & n’avoit approfondit aucune science ; il étoit trop libre pour s’assujétir à rien de serieux ; sa plume voisinage sur tout selon son caprice ; il commence cent choses, les quitte & ne finit rien ; jamais papillon dans une prairie ne fut plus volage ; il eut du crédit dans sa patrie ; sa famille y étoit distinguée ; il en remplit divers emplois avec honneur, & à la satisfaction de la Cour & de la ville plusieurs fois Maire de Bordeaux, député aux Etats de Blois ; bon négociateur, mais fort mauvais Ecrivain ; cette famille subsiste encore, elle a été bien illustrée par le Président de Montesquieu. […] En louant Baile, on donne du crédit à son Pyrrhonisme ; en exaltant Lafontaine, on fait l’apologie de sa licence & de ses contes, & on invite à les lire ; en élevant Moliere au-dessus des nues, on fait estimer le théatre, on donne l’envie d’y venir au grand préjudice de la vertu ; on n’oseroit louer directement le vice, on le loue indirectement dans ceux dont il a fait toute la gloire, & par l’exemple de ces prétendues grands hommes, on apprivoise, on séduit l’innocence, on calme les remords, on le fait triompher.

151. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

L’Auteur, pour ne pas perdre le fruit de ses travaux, l’a fait imprimer à Amsterdam, où sa doctrine ne peut être mal accueillie, & avant l’impression il l’a lue & jouée dans la société particuliere où les talens de l’Acteur ont fait valoir ceux de l’Auteur. […] L’Assemblée s’en est rapportée à lui, sans le lire. […] Elle a lu son amour dans les yeux : Ses regards vallent tous les sermens. Elle a bien-tôt appris à lire dans ce livre ; elle y lit tout ce qu’elle veut, quoiqu’elle ne l’aie jamais vu, & qu’il ne lui dise rien : Il le plaint, il l’adore, il pénètre le mystère de son cœur. […] On agit pour son cœur, lire en son cœur, interroger le cœur, un cœur étranger, aux sentimens d’un autre cœur.

152. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VII. De la Diction. De la Poësie dans la Tragédie. » pp. 122-130

L’imitation doit être belle ; on ne doit pas prêter à Charles XII, au Grand Condé, au Comte de Saxe, les lis & les roses d’un petit Maître ; mais il faut encore moins en faire des objets bas & hideux.

153. (1691) Nouveaux essais de morale « XIV. » pp. 151-158

J’admirais ce prodigieux aveuglement dans des personnes d’ailleurs si éclairées, et je le regardais comme un triste exemple de la vanité de l’homme, lequel pour se faire un nom dans le monde pour se donner la réputation d’homme d’esprit, s’applique à des choses qu’il n’est permis ni de voir, ni de lire, au moins selon les Pères auxquels je m’en rapporte, et auxquels je crois que nous sommes obligés de nous en rapporter.

154. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre IX. Les spectacles nuisent au bonheur et à la stabilité des gouvernements. » pp. 96-101

Pour en être convaincu, il n’y a qu’à lire les Oraisons de Démosthène, qui reprochait sans cesse à ses concitoyens leur oisiveté et leur amour outré pour les spectacles.

155. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

Ne cueillons-nous pas le lis et la rose, et toutes celles que nous donne le printemps, qui embellissent les parterres, et qu’on estime pour leur beauté, ou pour leur odeur ?

156. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Heureusement il ne faut avoir lu ni ce Savant qu’on nomme Aristote, ni ses Commentateurs, ou ses Critiques, qui sans doute sont beaucoup plus savans encore, pour traiter la matière que j’embrasse. […] Ce qu’on vient de lire, ne concerne que le fond des Spectacles, considérés comme objets de curiosité, ou comme peinture de nos mœurs. […] Pour moi, qui suis la première femme qui traite cette matière ; qui n’ai lu les Ouvrages des hommes que pour les contredire, je vais prendre un juste milieu : J’avance que le Théâtre peut être utile ou dangereux par ses Drames, par la Musique, par les Danses ; mais qu’il est toujours avantageux par le plaisir qu’il procure ; je dois le prouver dans un autre endroit.

157. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

que ; P. 32, à la note, lis. […]  1, pauvent, lis. […]  1 de la note, lis. […]  13, lis. […]  21, lis.

158. (1634) Apologie de Guillot-Gorju. Adressée à tous les beaux Esprits « Chapitre » pp. 3-16

D’alléguer ici l’opinion de Platon, GUILLOT-GORJU qui a lu ses livres aussi bien que d’autres, dit et soutient que c’est alléguer la turpitude de cet Auteur ; et par conséquent non recevable. […] Pour ce qui est de la lecture, elle est ennuyeuse si elle n’est diversifiée : par exemple, si les Dames lisent les livres de L’Astrée, les discours sérieux d’un Sylvandre leur sembleraient-ils pas dégoûtants sans les naïvetés d’un Hylas ?

159. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE II. » pp. 18-28

J’ai la témérité d’attaquer un Atlhéte dans ses retranchemens : je le fais néanmoins avec d’autant plus de confiance, que j’ai cherché la loi en question ; je l’ai lue, & dans les termes qui l’expriment, je n’ai rien trouvé qui favorise son opinion touchant la Comédie Françoise.

160. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — Avertissement » pp. 72-80

Mais comme ces choses sont si claires et si évidentes qu'elles n'ont pas besoin de preuves; et que le dessein de cet ouvrage a été principalement de montrer que la Comédie moderne, revêtue même de toute son honnêteté prétendue, est un mal, et que les Pères l'ont condamnée par les endroits qui paraissent les plus innocents à ceux qui ne savent pas assez quelle est la sainteté de la morale chrétienne, il faut faire voir dans cet avertissement les sentiments de ces grands hommes sur ce sujet, recueillis en peu de paroles, afin que ceux qui liront les traductions suivantes aient moins de peine à les remarquer lorsqu'ils les trouveront répandus dans leurs Ouvrages.

161. (1668) Les Comédies et les Tragédies corrompent les mœurs bien loin de les réformer. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics en augmente le danger. On ne peut assister au spectacle sans péril « Chapitre XI. La représentation qu’on fait des Comédies et des Tragédies sur les Théâtres publics, en augmente le danger. L’on ne peut assister aux spectacles sans péril. » pp. 191-200

Ce qui doit être évident à ceux qui auront lu avec quelque attention les Réflexions que nous avons faites jusqu’à présent, puisque les Pices de Théâtre étant composées aujourd’hui avec plus d’art, elles sont par conséquent plus dangereuses, selon les Réflexions du Chapitre troisième ci-dessus.

162. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE III. Extrait de quelques Livres.  » pp. 72-105

Agréables de nos jours, vous qui lisez par désœuvrement, qui ne connoissez d’autres livres ; que ceux qui traînent sur la cheminée d’un boudoir, qui les prenez comme un écran en attendant le caffé ou les cartes, qui en parcourez deux pages en donnant une gimblette à un petit chien, puis les jugez souverainement en faisant repic, où va tout Laissez là Perse. […] Sont-ce des livres à leur faire lire, à leur faire étudier ? […] Pour ne laisser aux jeunes gens aucun livre licentieux, qu’on corrige ceux qui pourront être corrigés mais s’il est impossible de les purger, comme les Comédies de Térence ; qu’on ne les lise point du tout. […] Le mieux seroit de n’en faire lire jamais.

163. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Ce seroit une piece figurée, qu’on verroit sans avoir besoin de la lire, qui animercit la lecture, & que la lecture rendroit plus touchante. […] S’ils ne savent pas lire, ils se feront expliquer ces tableaux. […] Cette épitaphe a sans doute été gravée sur sa tombe, avec la musique, afin que ceux qui la liront puissent aussi la chanter. […] L’Académie des Jeux Floraux ne l’a pas écouté, elle lui a laissé lire dans une assemblée particulière un discours où il prétend trouver qu’on doit abandonner le Grec & le Latin, qu’il n’entend guere, pour n’étudier que les langues vivantes de Moscou, de Varsovie, de Berlin, de Londres, &c. qu’il ne fait guere mieux.

164. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

L A Grange-Chancel, à s’en rapporter à ce qu’il dit de lui-même dans la Préface de ses Œuvres, a été le génie le plus théatral qui fut jamais : Je ne savois pas lire que je savois rimer ; mon oreille étoit si fort accoutumée à l’harmonie des vers, que je connoissois les fautes qu’on faisoit en les lisant ; à peine commençois-je à lire, que j’avois toujours entre les mains des romans & des tragédies, & je pleurois à chaque aventure. […] On ne peut sans horreur lire les Philippiques ; mais les Epitres dédicatoires, qui avancent que la Regence de ce Prince fut toujours paisible & heureuse, qu’il réunit toutes les Puissances de l’Europe, trouveront-elles quelque créance quand on se souviendra de la guerre d’Espagne, des entreprises d’Alberoni, du systeme des billets de banque, des troubles de la Constitution du proces des Princes legitimés, de l’exil du Parlement de Paris ?

165. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Deux ou trois ans s’écoulèrent depuis ce bel exploit : j’avais pendant ce temps fréquenté assidûment les spectacles, j’avais lu d’excellents critiques, enfin j’avais appris à rougir de l’impertinence de ma censure, et à chérir les ouvrages de M. de Voltaire autant qu’ils le méritent. […] Un jour que la reconnaissance et le devoir m’avaient conduit chez elle pour lui rendre mes respects, elle me déclara la pièce qu’on m’avait jouée, et m’apprit que M. de Voltaire avait lu ma mauvaise critique. […] Je vous déclare donc que bien loin de croire que le bien public m’autorise à critiquer les ouvrages de M. de Voltaire, je le regarderai toute ma vie comme un maître éclairé à qui je dois le peu de talents qu’on a la bonté de reconnaître en moi ; que je le regarde comme un ami dont le cœur est fermé à tout ce qui pourrait altérer ses sentiments en faveur de ceux qui s’y sont donné place, comme un protecteur moins attentif à ses intérêts qu’à ceux des personnes qu’il protège comme un père, aux soins et à la tendresse de qui j’ai l’obligation de n’être plus dans les chaînes de la finance, et à qui je dois l’avantage de pouvoir vivre avec l’aisance que les talents procurent à ceux qui les exercent ; quand je serais devenu sage, et que quand bien même je verrais malheureusement assez clair pour trouver quelque faute capable d’altérer tant soit peu le plaisir ou plutôt le ravissement que j’éprouve quand je lis ou que je vois représenter ses ouvrages, je ne m’en imposerais pas moins la loi de les défendre envers et contre tous.

166. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE III. De la Comédie. » pp. 92-118

A cinquante ans il apprend à lire, il apprend la Philosophie, il apprend à tirer des Armes, il apprend à chanter, il s’habille comme les grands Seigneurs à ce qu’il croit, il a la sotte vanité de penser de lui qu’il est un habile homme en tout dès la première leçon, au point de vouloir déjà montrer aux autres, et cela me fait bien rire. » Vous avez raison de rire, tout cela est en effet très ridicule, mais si l’on n’a pas de plus grands reproches à faire à M.  […] Lorsqu’Oronte vient lire un Sonnet, tissu de pointes réfléchies qu’il croit des bons mots, son Sonnet doit déplaire comme la pointe du Cardinal Janson : des jeux de mots pensés et médités ne peuvent pas produire d’autre effet. […] Voilà Molière, je crois, suffisamment disculpé de vos reproches : je ne crois pas qu’aucun homme sensé qui lira cette réfutation, le regarde désormais comme un « Auteur dangereux »dq  : votre conséquence tombe absolument.

167. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

On doit assurément tenir compte de sa patience au Bâtonnier qui a lu ces mémoires et en donne un extrait pour en combattre les faux principes. […] On invite le public à lire cet ouvrage, en assurant que les gens instruits seront charmés d’y retrouver leurs principes, et les autres seront charmés de s’y instruire. […] Omer Joli de Fleury, Avocat du Roi, a dit que l’exposé qui venait d’être fait à la Cour du livre en question, ne justifie que trop la sensation que la distribution avait faite dans le public ; que les Gens du Roi se seraient empressés de le déférer, il y a plusieurs jours, s’ils n’avaient été instruits des mesures que prenaient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement aux maximes saintes de la religion et aux lois de l’état, ne leur avaient pas permis de garder le silence ; et que dans les sentiments qu’ils venaient d’exprimer, on reconnaissait cette pureté, cette tradition d’honneur et de principes qui distingue singulièrement le premier Barreau du royaume ; que les Gens du Roi n’hésitaient pas de requérir que le vœu unanime des Avocats sur la personne de l’Auteur, qu’ils rejettent de leur corps, fût confirmé par le sceau de la Cour, et que le livre fût flétri, lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice au pied du grand escalier du Palais ; qu’il fût fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs, et autres, de l’imprimer, vendre et distribuer, à peine de punition exemplaire ; que ledit François-Charles Huerne de la Mothe fût et demeurât rayé du tableau des Avocats, qui est au Greffe de la Cour, en date du 9 mai dernier ; et que l’arrêt qui interviendrait sur les présentes conclusions, fût imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. » Les Gens du Roi retirés, la matière mise en délibération, la Cour rendit un arrêt entièrement conforme à leurs conclusions ; après quoi le Bâtonnier étant rentré avec les anciens Avocats, M. le premier Président leur fit entendre la lecture de l’arrêt, et leur dit, qu’« ils trouveraient toujours la Cour disposée à concourir avec eux pour appuyer de son autorité le zèle dont ils étaient animés pour tout ce qui intéresse l’ordre public et la discipline du barreau. » Nous n’avons rien à ajouter à un arrêt si sage ; il confirme tout ce que nous disons dans cet ouvrage, nous n’en avons même jamais tant dit.

168. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Il reste plusieurs de ces pièces, dont assurément on ne peut pas lire deux pages, mais qui pour le temps étaient des chefs-d’œuvre, étaient mieux payées, plus honorablement accueillies, et attiraient plus de monde, que celles de Corneille et Racine, ce qui est peut-être plus humiliant pour la raison humaine que pour le Poète. […] « Cet homme qui avait toutes les affaires du Royaume sur les bras, et toutes celles de l’Europe dans la tête », le lut avec le plus grand soin et l’apostilla de sa main, et le renvoyant, dit qu’« il était bon pour la substance, mais qu’il fallait y jeter quelque poignée de fleurs ». […] Quoiqu’il en soit, on se remit au travail, on nomma de nouveaux Commissaires pour polir et retoucher l’ouvrage, on le lut et relut, et on crut pouvoir le donner à l’Imprimeur.

169. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

Il est donc vrai que nous lisons ces paroles dans l’ExodeExod.

170. (1865) Mémoires de l’abbé Le Gendre pp. 189-194

Le poète et le Père étaient fort irrités sans savoir de qui se venger, lorsqu'ils apprirent que la lettre avait été lue tout entière à l’Académie, et que, pour les sentiments autant que pour les expressions, on l’y avait fort critiquée.

171. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre premier. Du Theatre. » pp. 73-99

Pour voir tout ce que la curiosité peut nous faire desirer, il faut lire le 18. […] Mais les plus ordinaires parmy eux, ou du moins les plus en usage sur leurs Theatres, estoient les Lires ou Instrumens à chordes, ou les Flutes ou autres Instruments à vents Assæ voces, assæ Tibiæ.

172. (1541) Affaire du Parlement de Paris « Procès-verbal de l’action intentée devant le Parlement de Paris par le procureur général du Roi aux “maîtres entrepreneurs” du Mystère des Actes des Apôtres et du Mystère du Vieil Testament (8-12 décembre 1541) » pp. 80-82

Sont les joueurs artisans mécaniquesaa, comme cordonniers, savetiers, crocheteurs de grève, de tous états et arts mécaniques, qui ne savent lire ni écrire et qui onques ne furent instruits ni exercés en théâtres et lieux publics à faire tels actes, et davantage n’ont langue diserte, ni langage propre, ni les accents de prononciation décente, ni aucune intelligence de ce qu’ils disent, tellement que le plus souvent advient que d’un mot ils en font trois, font point ou pause au meilleur d’une proposition, sens ou oraison imparfaiteab, font d’un interrogant un admirantac ou autre geste, prolation ou accents contraires à ce qu’ils disentad, dont souvent advient dérision et clameur publique dedans le théâtre même, tellement que, au lieu de tourner à édification, leur jeu tourne à scandale et dérision. […] A dit Ryant que si estby : a lu la requête présentée audit Prévôt, répondue et signée De Mesmesbz.

173. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Lisez tout ce que Salomon prononce d’une débauchée, et le soin qu’on doit avoir d’en éviter la présence, et vous serez très persuadé qu’il faut faire le même jugement d’une Comédienne : car encore qu’il y en ait peut-être quelqu’une qui ne soit pas tombée dans la dernière extrémité du vice ; il faut pourtant avouer que faisant profession d’en avoir tout l’extérieur, elle n’est pas moins à craindre. […] Dans le 14. il se propose l’objection que font encore aujourd’hui les protecteurs de ces divertissements, qu’il n’y a point de commandement de Dieu dans les Écritures Saintes qui le défende expressément, et qui oblige de lesl fuir ; A quoi il répond qu’il ne faut lire que le premier vers, du 1.

174. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

Cette multitude innombrable d’enfants qui devraient remuer le rabot ou tracer des sillons, s’amuse à lire et à écrire : on ne forme que des suppôts de chicane, des publicains avides, des rimailleurs oisifs, des littérateurs embarrassés de leur loisir et de leurs talents, à charge à la société, qui les nourrit, et qu’ils ne servent pas. […] lisez et prononcez.

175. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

Voilà dans quel esprit on doit lire une grande partie de ce qui concerne la Comédie-mêlée-d’Ariettes ou l’Opéra-Bouffon.

176. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

On diroit que ces Peuples ont pensé, sans avoir lu Aristote, qu’une Action Dramatique ne doit pas durer plus de tems que ne dure le tour d’un Soleil.

177. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XII. Que la représentation des Comédies et Tragédies ne doit point être condamnée tant qu'elle sera modeste et honnête. » pp. 237-250

Ce qui n'est pas véritable ; au contraire, nous lisons dans la vie des Pères que Saint Paphnuce apprit par révélation qu'un certain Acteur de son temps serait quelque jour égal en la possession de la gloire du Ciel. » Et pour réponse à cette objection cet illustre Théologien dit, « Que le divertissement est nécessaire à l'entretien de la vie humaine, et que pour y parvenir on peut établir quelques emplois licites, comme l'art et le ministère des Histrions ; que quand on le fait pour cette fin, on ne peut pas dire que leur exercice soit défendu, ni qu'ils soient en état de péché quand ils le font avec quelque modération, c'est-à-dire, sans y mêler des paroles malhonnêtes, et des actions impudentes, pourvu que ce soit en des temps, et parmi des affaires qui n'y répugnent pas.

178. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Gresset, des régles de la modestie, il est surprenant qu’ayant écrit dans un genre aussi frivole, la gaité de sa plume ait pû se contenir : depuis quelque tems il composoit des Poëmes dramatiques, ses dernieres productions avoient eu du succès ; le repentir l’a saisi tout-à-coup dans une Lettre adressée à son Evêque, que nous lisions il y a deux ans, il a rendu sa pénitence autentique.

179. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

APPROBATIONJ’ai lu un Manuscrit intitulé Mandemant de Monseigneur l’Evêque de Nîmes contre les Spectacles.

180. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Cyprien, et aux autres Pères de l’Eglise qui ne vous flattent point, puisqu’ils n’ont point besoin de vous ; aux Pères à qui toute l’Eglise dit en la messe : Vos eslis lux mundi ; aux Pères qui lisaient et qui méditaient jour et nuit l’Ecriture, qui ont reçu le Saint-Esprit pour l’entendre, qui nous sont envoyés de Dieu, pour nous en donner l’intelligence, et qui reprennent aigrement ces folies ?

181. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Et sera le présent Arrêt lu, publié & affiché partout où besoin sera. […] Leur conversion eût-elle été parfaite, s’ils avoient proposé à admirer & même à lire les ouvrages ciniques d’un homme qui avoit fait plus de mal qu’eux ? […] qui t’a appris ton art, divin Moliere, voilà du plus violent aquilon, Aurois-tu lu quelque poëtique ? […] Qu’on lise, & on jugera. […] Qu’on lise son article dans le Dictionn. critique & dans la République dés Lettres, jamais on n’en a dit plus de mal, ou plutôt jamais on ne lui a rendu plus de justice.

182. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Dans la vérité, c’est un très-mauvais sujet, dans la Réligion & les mœurs ; c’est un très-médiocre auteur dans la littérature, qui n’a du quelques célébrités momentanées, qu’à l’ignorance de son siécle, où un homme qui savoit lire étoit un prodige. […] Abaillard avance qu’Héloïse qui faisoit le bel esprit, & avoit lu quelques poëtes, récita à haute voix, pendant la cérémonie de sa profession, quelques vers de Lucain, sur la mort de Pompée, dont elle faisoit l’application à ses amours, à ses malheurs, à sa profession forcée, qu’elle faisoit par désespoir ; c’est donner une bien mauvaise idée de sa vertu, de la prudence, de la décence de son amant ; mais l’écrivain de la lettre à Philinte en donne-t-il une bien avantageuse de lui-même, en rapportant la traduction de ces vers, pris de la tragédie de Corneille, sur la mort de Pompée. […] Souvent il donnoit la communion lui-même, presque toute la journée, à des milliers de personnes ; il prêchoit chaque jour dans quelque Eglise, & faisoit lire ou prêcher dans les autres, contre les désordres de ce tems ; on y voyoit une foule immense, & ceux qui alloient masqués dans les rues, dès qu’ils l’appercevoient, s’ensuyoient au plus vite ; il fit défendre les masques les jours de fête & dimanche, & le vendredi, est l’honneur de la Passion.

183. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

Leur salaire augmenta avec leurs années ; ils ne savaient pas lire ! […] L’ plaisir est une marchandise qu’on doit mettre à la portée d’ tout l’ monde ; Montrouge et les Gobelins viennent ici, jouir à peu d’ frais, d’ tout c’ que Paris a d’ mieux. » En effet, je lus trois titres favoris des Variétés, du Vaudeville et du Gymnase ; un sourire de satisfaction m’instruisit du motif du curieux empressement de la petite bonne, et le nom d’un certain acteur que je nommai et qui la fit rougir en passant, me confirma que la jeune personne ne s’était pas seulement occupée de la garde des enfants confiés à ses soins, et que les coulisses du Montparnasse recelaient son heureux vainqueur. […] Je lis sur une brochure : monsieur Boulevard52, prologue d’ouverture du Panorama dramatique ; parbleu !

184. (1765) De l’éducation civile « De l’éducation civile » pp. 76-113

Si l’on continuoit à les lire, ce seroit avec le même esprit & les mêmes dispositions que les hommes sensés portent à une farce, ou à un spectacle de marionnettes, spectacles si ravissans pour des enfans. […] J’ai lû quelque part que Racine, ambitionnant le suffrage du célebre Arnaud, alla lui lire sa Phedre avant que de la donner aux Comédiens.

185. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre III. De l’Unité de lieu, de Tems & de Personne. » pp. 211-238

Les éxcellentes choses que dit d’Aubignac à ce sujet ne sçauraient être lues avec trop de soin. […] Ils n’ont qu’a lire avec attention les Poèmes dont sa Scène est enrichie, ils appercevront cette unité, placée avec trop d’art pour ne pas s’éfforcer de la faire toujours briller au nouveau Théâtre : notre Opéra est de tous les Spectacles celui qui la possède le mieux.

186. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

D’après des principes si sensés, quel est mon étonnement de lire dans un Ouvrage aussi répandu que le Mercure, que Corneille, dans sa Pièce du Cid, autorise à la vérité le duel, mais « dans un Fils qui venge son Père, et qui de deux devoirs opposés choisit le plus inviolable » ! […] Ajoutons ce que nous lisons dans la Gazette de France du 19 Février 1759, du Règlement du Souverain Pontife Clément XIII, aujourd’hui régnant, qui défend aux Ecclésiastiques d’assister aux représentations qui se font sur des Théâtres publics.

187. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Extrait des Registres de Parlement, du 22 Avril 1761. » pp. 210-223

On invite le public à lire cet Ouvrage, en assurant que les gens instruits seront charmés d’y retrouver leurs principes, & les autres seront charmés de s’y instruire .

188. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Et quand nous oserons faire imprimer des Poèmes si chargés d’avis aux Acteurs, que deviendront-ils, s’ils sont lus par quelqu’un qui ne soit ni Pantomime, ni Comédien ? 

189. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VIII. Réfléxions sur le plaisir qu’on ressent à la représentation d’un Poème comique, & sur la douleur qui déchire l’ame des Spectateurs d’un Drame sérieux. » pp. 113-123

Nous lisons dans la vie de Bayle, que ce docte Auteur quittait souvent la plume pour courir aux farces des baladins.

190. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

mais il n'est pas étonnant de lire de telles choses dans une comédie, puisque nous n'en aurions aucune si nous n'approuvions ces désordres. » « De comœdia loquor, quæ si hæc flagitia non approbaremus, nulla esset omnino. » Cic[éron].

191. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Si ce critique trop susceptible, voulait s’en instruire, qu’il lise sur ce sujet le Constitutionnel du 3 octobre courant, dont voici l’extrait que je crois devoir placer ici pour éclairer la discussion.

192. (1707) Réflexions chrétiennes « Réfléxions chrétiennes, sur divers sujets. Où il est Traité. I. De la Sécurité. II. Du bien et du mal qu’il y a dans l’empressement avec lequel on recherche les Consolations. III. De l’usage que nous devons faire de notre temps. IV. Du bon et mauvais usage des Conversations. Par JEAN LA PLACETTE, Pasteur de l’Eglise de Copenhague. A AMSTERDAM, Chez PIERRE BRUNEL, Marchand. Libraire sur le Dam, à la Bible d’Or. M DCCVII — Chapitre XII. Du temps que l’on perd à la Comedie, et aux autres spectacles de même nature. » pp. 269-279

Quelle apparence, en effet, qu’on soit en état de prier Dieu, et de mediter sur les verités du salut, quelle apparence qu’on puisse lire sa parole avec quelque fruit, lors qu’on a la teste pleine de ces folies ?

193. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

 » Le Chevalier conclut sa harangue par un bonsoir donné à Bernardo en des termes qu’on ne lira point ici. […] Ventre-de-Tonne lu demande : « Où sont vos carrosses et vos domestiques, Milord ? […] Nous lisons dans le même Auteur,De Morib. […] qu’il lise les Livres sacrés : il y trouvera toujours un soulagement proportionné à ses besoins…. […] Qu’ils lisent leurs Philosophes, ils y verront la condamnation des mêmes choses auxquelles ils ont aujourd’hui tant de peine à renoncer.

194. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  HISTOIRE. DES OUVRAGES. POUR ET CONTRE. LES THÉATRES PUBLICS. —  HISTOIRE. DES OUVRAGES. Pour & contre les Théatres Publics. » pp. 101-566

En voici un échantillon : « Je n’ai pu lire sans étonnement, Monsieur, les éloges avec lesquels vous annoncez dans votre Mercure du mois de Mai dernier, les Discours du P. […] Bossuet, Evêque de Meaux, fit à Louis XIV, & qui a été ci-devant rapportée [page 61], lisent les maximes & les réflexions de ce Prélat sur la Comédie. […] Mais quand on a lu l’Ouvrage de M. […] Cyprien répondit à ces faux raisonneurs : « Ne vaudroit-il pas mieux que ces gens-là n’eussent jamais appris à lire, que de faire un tel usage de leur lecture. […] Pour en être convaincu, il n’y a qu’à lire les Oraisons de Démosthene, qui reprochoit sans cesse à ses concitoyens leur oisiveté & leur amour outré pour les Spectacles.

195. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

Quant à ce que les Païens se plaignent que le Christianisme a diminué la félicité du monde ; s'ils lisent les livres de leurs Philosophes, qui reprennent ces choses dont ils sont privés maintenant malgré eux, ils trouveront que cela tourne à la louange de la Religion Chrétienne ; car quelle diminution souffrent-ils de leur félicité, sinon à l'égard des choses dont ils faisaient un très mauvais usage, s'en servant pour offenser leur Créateur ? […] Dieu, dis-je, de qui nous ne lisons point qu'on l'ait vu rire, il a pleuré pour nous, parce que les pleurs sont des témoignages d'un esprit touché, et n'a point voulu rire, d'autant que c'est ainsi que les meilleures disciplines se corrompent ; Aussi a-t-il dit par la bouche de l'Evangéliste, Malheur sur vous qui riez, pource que vous pleurerez: Et au contraire vous êtes bienheureux vous qui pleurez maintenant, car vous rirez quelque jour.

196. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Invitation aux lecteurs de telle opinion qu’ils puissent être, de ne juger l’ouvrage qu’après l’avoir lu en son entier. […] Page 7 Avis au lecteur, pour le prévenir que la table des matières, en lui indiquant les principaux articles qu’il voudrait connaître dans le présent ouvrage, lui épargnera l’ennui de le lire en son entier.

197. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

 3) que le texte de Suétone a été corrompu, et qu’au lieu de 400 Sénateurs, il faut lire 40, ce qui n’est encore que trop. […] lira-t-il les pièces du procès ?

198. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Avant de passer un régiment en revue, je lis les noms de tous les officiers & sergens, j’en retiens trois ou quatre à qui je parle en passant. […] Un bel esprit loue son ouvrage, paroissez l’avoir lu, &c. […] Voltaire a commencé par ses livres, son histoire, ses anecdotes ; il a rit agréablement, & se fait lire & goûter par sa gayeté & son coloris, avec une liberté qui a l’air de la bonne foi & de la vérité.

199. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Dans vos yeux enflammés, je lis votre colère ; Puisque de vos sujets vous me dites le père, C’est ainsi que mon cœur a dû parler pour eux. […] l’expérience ne vous convaincra pas de ce que l’éducation peut produire chez les Dames ; vous leur refuserez les talents des hommes après avoir lu les ouvrages des Gournay, des Dacier, des Scudéry, des Villedieu, des Sévigné, des Du Châtelet, des Graffigny, des Du Boccage, etc. […] Je passerai légèrement sur les reproches que vous faites encore au Théâtre, de porter les jeunes gens à mépriser les vieillards ; le Théâtre n’apprend à mépriser que les vicieux ; et lorsqu’un vieillard est vicieux, son âge n’est pas un titre qui doive le mettre à couvert du mépris ou du ridicule ; mais il est juste de faire respecter et applaudir des vieillards tels que le Père du Menteur, celui du glorieux, celui de l’enfant prodigue, de Zaïre, de Guzman, de Nanine ; aussi le fait-on : consultez tous ceux qui ont lu les Scènes de l’aimable vieillard es ; combien ne leur font-elles pas regretter que M. 

200. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Monsieur, Je viens de lire la lettre que vous avez adressée à M.

201. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Ainsi dans le cas où l’exécution du Projet utile que nous avons lu serait différée, le Nouveau-Théâtre pourra devenir une Ecole, où se formeront de jeunes Elèves pour les trois Spectacles de la Capitale.

202. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

En quoi certes il ne faut pas dire que les Anciens se moquaient de ceux qu'ils adoraient comme Dieux, en représentant des actions que l'on pouvait nommer criminelles, comme des meurtres, des adultères et des vengeances, ni qu'ils avaient dessein d'en faire des objets de Jeux et de risée, en leur imputant des crimes que l'on condamnait parmi les hommes ; Car toutes ces choses étaient mystérieuses, et bien que le petit peuple, ignorant et grossier fut peut-être incapable de porter sa croyance au-delà des fables que l'on en en contait ; il est certain que leurs Théologiens, leurs Philosophes, et tous les gens d'esprit en avaient bien d'autres pensées, et tout ce que nous lisons maintenant de la naissance de leurs Dieux et de toutes leurs actions avait une intelligence mystique, ou dans les secrètes opérations de la Nature, ou dans les belles Maximes de la Morale, ou dans les merveilles incompréhensibles de la Divinité.

203. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Pour moi sitôt que j’appris par le Journal de Londres, la nouvelle de cette guerre littéraire, j’eus une impatiente curiosité de lire l’ouvrage qui l’avait causée : je l’attendis longtemps, et il me tomba enfin entre les mains par je ne sais quel hasard, et dans le temps que je n’y pensais plus.

204. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE III. De la comédie et des comédiens chez les païens et chez les chrétiens. » pp. 101-112

Magnin, curé de Saint-Germain l’Auxerrois, peuvent lire : 1°.

205. (1705) Traité de la police « Chapitre III. Du Théâtre Français, son origine, et qu’il n’a été occupé pendant plus d’un siècle, qu’à la représentation de pièces spirituelles, sous le titre de Moralités. » pp. 437-438

Doisemont, Maistres de la Confrérie nommée au blanc, présentèrent ces Lettres à Maître Robert de Thuillieres, Lieutenant de Monsieur le Prévôt, lequel lues icelles Lettres, octroya que lesdits Maîtres, leurs Confrères et autres, se pussent assembler pour le fait de la Confrérie, et le fait des jeux, selon ce que le Roi notre Sire le veut par icelles Lettres ; et pour être présents avec eux en cette présente année commit Jean Lepilleur Sergent de la douzaine, et Jean de Saveneil, Sergent à Verge, l’un d’eux, ou le premier autre Sergent de la douzaine, ou à Verge dudit Châtelet.

206. (1658) L’agent de Dieu dans le monde « Des théâtres et des Romans. CHAPITRE XVIIII. » pp. 486-494

On doit juger le même des Romans qui rapportent les merveilleuses intentions de l’amour en ses recherches, ses combats, ses aventures qui renversent et puis rétablissent les espérances, par des rencontres prodigieuses qu’on ne peut lire sans admiration et sans plaisir.

207. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

modérez-vous, Madame, & lisez, sans émotion, un poulet qu’on écrivait hier, & que finement j’ai surpris, avant qu’il fût achevé. […] Lui laisser voir que j’y découvrais un motif que peut-être il n’a pas… montrer pour de petites chose des rigueurs qui deviennent ridicules dans toute autre femme qu’une maitresse, je ne pouvais m’y résoudre… J’aurais pourtant bien voulu lire dans son cœur… J’ai cru pouvoir l’attendre. […] J’ajoute à tout ce qu’on vient de lire, que dans les Drames destinés à être joués par les Acteurs que je vais proposer, on observera soigneusement la décence d’action, de geste & de discours1. […] Le Tragique patriotique, outre la somme fixée par le Directorat*, sera de plus honoré d’une Couronne, avec une médaille d’or, sur l’exergue de laquelle on lira : Pour la Patrie. […] C’est ce qui fait qu’on ne peut lire sans indignation, quel usage fesaient les Romains des jeunes Princes Asiatiques, qui leur étaient remis en ôtage : ils ne négligeaient rien pour les corrompre & les efféminer, en les rabaissant à l’humiliant emploi d’amuser la populace de Rome sur le Théâtre : ils les traitaient comme des Esclaves, afin de leur en inspirer la vileté & les sentimens.

208. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Pour mes nouvelles Comédies (dont deux ont été lues, Monsieur, par vous seul) ne me les demandez plus ; le sacrifice en est fait, & c’étoit sacrifier bien peu de chose.

209. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Horace veut que, pour se former, un poëte dramatique lise des bons livres : il ne pouvoit en choisir de meilleurs que les livres de Socrate, c’étoit les livres de dévotion du temps.

210. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Ils m’aprendroient que les païens mêmes les ont proscrits comme préjudiciables & contagieux : il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, & les belles Ordonnances qu’il raporte à la confusion de ceux qui pretendroient maintenir dans le Christianisme ce que le paganisme a rejetté.

211. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Premiere lettre de Mr. *** à Madame *** sur les spectacles » pp. 3-59

Or qu’y lisons nous ? […] Ouvrons ces Rituels, & Lisons. […] Voici comme ils s’expriment… « L’Eglise Romaine excommunie les Comédiens & leur refuse la sépulture Ecclésiastique, s’ils n’ont point renoncé au Théâtre, avant leur mort. » Le copiste de l’Encyclopédie, a-t-il pu ne pas lire cet aveu ? […] Il n’est personne qui ne puisse les lire.

212. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 97-128

Bel esprit superficiel, qui ne fait que glisser sur les matieres qu’il traite, pour en prendre ce qui amuse, ou satisfaire sa malignité ; esprit fort, qui ne respecte & n’épargne rien, empoisonne, exagere, invente, pour décrier ce qu’il n’aime pas, même sur le théatre ; cela peut être, je ne suis pas chargé de son apologie, je rapporte seulement ce que tout le monde peut lire dans son histoire universelle : en voici des extraits sur les matieres du théatre, pris au hasard. […] Voltaire qui en a souvent prononcé d’un aussi grand poids, a su se faire croire de ses partisans, fait lui-même fort peu de cas de ces garans : quiconque, dit-il, a un peu lu sait que la Reine Elisabeth avoit alors 68 ans, que le Comte d’Essex fut coupable d’une révolte ouverte, fondée sur le déclin même de l’âge de la Reine, & l’espérance de profiter du délire de sa puissance ; qu’il fut enfin condamné par les Pairs, lui & ses complices. […] On se rassemble dans des sales immenses, appellées Maisons à caffé, où les uns prennent cette liqueur, les autres jouent, chantent, lisent, écoutent, regardent des joueurs de gobelets ; dans un bout de la sale des Tabarins jouent des farces, dans l’autre un Ecclésiastique en chaire prêche, dit-on, pour de l’argent : (nos Vauxhals, nos Caffés ne sont pas si devots : cet assemblage est ridicule, & ne conduit pas à la vertu ;) tout cela , dit Voltaire, annonce un peuple sociable qui mérite d’être heureux .

213. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Diversités curieuses. » pp. 5-37

Les Persans ne veulent que la simple imitation de l’action jouée, qui, peut se faire aussi parfaitement à terre que sur le théatre le plus richement décoré, ne connoissent point les regles du théatre, que nous nous piquons de suivre, toutes relatives à l’idée que nous nous sommes faite de la perfection dramatique que nous vantons, comme si c’étoit un grand honneur de les avoir prises des Grecs, qu’on a toujours à la bouche, quoiqu’à tout moment on s’en éloigne, & qu’on ne les ait jamais lus, mais qui dans tous les temps n’en ont pas été moins arbitraires. […] Voilà bien de l’èrudition perdue, comme si l’on disoit : les Mathématiciens ont lu dans les saints livres, deux & deux font quatre, quatre & quatre font huit. […] Après ce débatromanesque d’un charlatan, cet homme, trois fois heureux en découvertes, ajoute qu’il baisa très-dévotement ce précieux manuscrit, cette sainte relique ; qu’il en lut plusieurs pages où il reconnut la touche naïve & pittoresque de l’immortel Auteur des essais, & son style.

214. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Il n’y a qu’à lire ce que saint Augustin en a remarqué dans les livres de la Cité de Dieu, et les belles ordonnances qu’il rapporte à la confusion de ceux qui prétendroient maintenir dans le christianisme ce que le paganisme a rejeté. […] Ce n’est point encore assez ; mais ne vous déguisez rien à vous-même, et reconnoissez-le de bonne soi : n’est-il pas vrai qu’à force de lire ces sortes d’ouvrages et d’avoir sans cesse dans les mains ces livres corrupteurs, vous avez donné imperceptiblement entrée dans votre ame au démon de l’incontinence, et que les pensées sensuelles ont commencé à naître, les sentiments tendres à s’exciter, les paroles libres à vous échapper ; que la chair s’est fortifiée, et que vous vous êtes trouvé tout autre que vous n’aviez été jusques-là, ou que vous ne vous étiez connu ? […] Mais, dit-on, en tout ce que je lis, il ne s’agit que d’un amour honnête.

215. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

A-t-on jamais lu dans les Heures des Comédiens ce bel acte : Mon Dieu, je vous offre George Dandin, les fourberies de Scapin, que je vais jouer ou voir jouer, pour l’amour de vous & à votre gloire. […] En conclurra-t-on que tout le monde peut pour son plaisir lire ces livres, regarder ces objets, écouter ces détails ?

216. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Il suffit aussi de lire nos bons Poètes pour connaître que notre langue sait même très-souvent peindre les choses qu’elle èxprime. […] Cette histoire est du moins la preuve que ce n’est pas d’aujourd’hui que les Musiciens Français n’aiment pas leurs rivaux d’Italie : j’ai cru que le Lecteur la lirait ici avec plaisir.

217. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

Ils semblent redouter de connaître la vérité ; ils brûlent les livres des philosophes, qu’ils condamnent sur des ouï-dire, car souvent ils ne les ont pas lus, et ne veulent pas les lire, on leur en fait un cas de conscience.

218. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De certaines processions ou cérémonies religieuses, pratiquées par le clergé, et qui sont ou ont été beaucoup plus nuisibles au culte et a la morale publique que les comédies représentées sur nos théâtres.  » pp. 201-340

J’ai lu l’espèce de justification qu’a prétendu faire le sieur de Haitze v, de cette procession ; et quoi qu’il la consacre à la postérité, dans les termes les plus pompeux, il n’a pu arriver au but qu’il se proposait. […] Augustin travesti, était environné de quelques autres écoliers revêtus en Maures, en sauvages, en diables qui portaient des dagues et des épées nues avec différents écriteaux ; mais ceux qui en dressèrent la relation n’en purent lire que le dernier, où était représenté un monstre sous une grande massue avec cette inscription : Gratiæ sufficientis triumphus : il avait des feuilles de laurier tout autour. […] ceux qui célèbrent la fête de l’âne ne veulent que de la gaieté. » Ici on lit en rubrique conductus ad tabulam ; après cette rubrique, deux chanoines députés se rendaient alors auprès de l’âne, pour le conduire à la table, qui était le lieu où le préchantre lisait l’ordre des cérémonies, et proclamait les noms de ceux qui devaient y prendre part. […] Après ces proses, le célébrant lisait les tables, et entonnait vêpres ; il chantait le Deus in adjutorium, et le chœur le terminait par un alleluia coupé de la manière suivante : « Alle — resonent omnes ecclesiæ, Cum dulci melo symphoniæ,  Filium Mariæ,  Genitricis piæ,  Ut nos septiformis graciæ  Repleat donis et gloriæ,  Unde Deo dicamus — luia. » « Alle — que toutes les églises chantent au son d’une douce symphonie, le fils de Marie, mère pieuse, afin qu’il nous remplisse des dons de la grâce septiforme et de la gloire, et que nous puissions dire à Dieu — luia. » Il y a des livres où on lit une prose dans laquelle le mot alleluia est, à certaines solennités, coupé par quatre mots de la manière suivante : alle — cœleste nec non et perenne — luia ; mais ici le mot alleluia est coupé par vingt-deux mots ; ce qui est bien plus bizarre, et par conséquent bien plus convenable à un office de la messe des fous. […] A Viviers on célébrait encore la fête des fous avec des impiétés et des extravagances qui ne le cédaient en rien aux descriptions qu’on vient de lire ; mais ce diocèse avait de plus la cérémonie de la fête des Saints Innocents, qui était une des plus scandaleuses du temps.

219. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

& vous venez de lire, Madame, que Salvien nous dit, que c’étoit une étrange folie & une injure, qu’on fit à Dieu, que de s’y trouver.

220. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

Brisez, Monsieur, ces plumes hardies, écrasez leurs blasphèmes, non par des raisonnements sérieux et théologiques ; il en paraît tous les jours d’excellents en ce genre, et dont la plupart ne sont point lus par ceux pour qui ils sont faits ; mais par les traits de cette plaisanterie fine et délicate que vous savez manier avec tant d’adresse sous le voile d’une allégorie ingénieuse, souvent plus persuasive que des arguments doctement froids et méthodiquement léthargiques.

221. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

DE LA COMEDIEa Toutes ces sortes de Poésies amusent quantité de Gens ; D’autres sont d’avis qu’on ne devrait guère s’occuper ni à en composer ni à en lire : Ils tiennent tout cela pour folie ou pour vanité ; mais c’est une opinion trop chagrine et trop sévère.

222. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Qui n’a pas lu l’Abrégé du P. […] Il en a fait imprimer un mémoire, qu’il a lu à l’Académie. […] C’est un des endroits de l’Ecriture que les Juifs ne laissent pas lire aux jeunes gens, & que l’obscene Auteur, Officier Irlandois, dit-on, expose sur le Théatre aux yeux de tout le monde : inceste du beau-pere avec sa belle-fille, prostitution de celle-ci, adultere dans tous les deux ; profanation détestable du mariage par deux maris, que Dieu punit d’une mort subite ; une femme dans un grand chemin, qui s’offre au premier venu, & se livre pour un chevreau ; Juda, qui la trouve, & sans autre cérémonie a si brutalement commerce avec elle, qu’il ne s’embarrasse pas même de la voir, & la laisse toujours voilée. […] A-t-il lu les Poëtes tragiques ?

223. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Le recueil de leurs assertions l’emporterait sur tous les Santarelli, Buzembaun, Emanuel Sa, etc. qui n’ont jamais, ni débité tant d’horreurs, ni écrit avec tant de grâce, ni n’ont été lus avec tant d’empressement, ou écoutés avec tant de plaisir. […] Lisons, et jugeons. […] « On sent bien, dit-il, que l’Auteur n’a pas composé ce poème pour le donner au théâtre Français (n’est-il pas représenté, imprimé, lu de tout le monde ?) […] Qui l’ignore, pour peu qu’il ait fréquenté le théâtre ou lu les Auteurs dramatiques ?

224. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Ce valet de la comédie recommande au président l’auteur qui va lire sa piéce, parce qu’il l’a servi autre fois, & qu’il en a reçu des instructions pour ses gages : se faire recommander par un valet, payer ses gages en leçons sur l’art dramatique, c’est sans doute une peinture vraie de la maniere dont les poëtes payent leurs dettes, & dont les comédiens rendent la justice distributive sur leur tribunaux ; mais ces traits sous lesquels le sieur Abbé Schrone se peint lui même, lui sont-ils bien honorables ? […] On annonce une piéce à lire, l’auteur arrive, on se leve, on le complimente, on se moque de lui, on le balote, on se l’envoie l’un à l’autre, la caustique Dumesnil veut le faire asseoir dans le fameux fauteuil, où tant d’hommes illustres ont passé avant que de se faire un nom immortel. […] Bergier flatté par ces éloges, & endormi par cette espece de profession de foi, lut la tragédie, il n’y trouva pas la moindre trace d’opposition au Christianisme ; il écrivit au bas son approbation pure & simple, sans exiger aucun changement ; en conséquence la piéce fut jouée, d’abord à Versailles, ensuite à Paris avec applaudissement, ce n’est qu’après la douzieme représentation, qu’elle a été arrêtée, ce n’est pas la seule, qui, sous l’emblême fausse d’une Réligion, ait attaqué la véritable.

225. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

Qui n’aimeroit mieux lire une de ses pieces où il viole toutes les regles, que les productions de nos critiques modernes, où toutes les regles sont observées, & ses consolent du mauvais succès de leurs pieces, comme un médecin de la mort de ses patiens (ses malades), parce qu’il les a traités suivant les regles ? […] Après avoir appris à lire & à écrire, le créateur du théatre fut un garçon de boutique, & fit un commerce de laine. […] Il n’avoit jamais étudié, & ne savoit que le jargon de son village & de son négoce, il n’avoit lu aucun auteur, il n’en entendoit pas la langue, & on n’en avoit pas encore fait de traduction.

226. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE X. Des six parties de la Tragédie, suivant Aristote. Examen de ces six parties dans Athalie. » pp. 260-315

Ces deux Piéces n’ont cependant aucune ressemblance entre elles, non seulement parce qu’il est bien différent de vouloir remettre sur le Trône un Prince en âge d’agir par lui-même, ou un Enfant de huit ans : mais parce que Corneille a conduit son Action d’une maniere si singuliere & si compliquée, que ceux qui l’ont lue plusieurs fois, & même l’ont vue représenter, ont encore de la peine à l’entendre, & qu’on se lasse à la fin, D’un divertissement qui fait une fatigue. […] J’avoue que le Poëme Dramatique est fait pour être représenté, & je soutiens en même tems qu’il n’est jamais bon, quand il ne se fait pas lire. […] Le Spectateur emporté par la Représentation rapide d’une Action touchante, ne s’en apperçoit pas ; mais le Lecteur qui juge avec tranquillité, & que des Vers médiocres rendent encore plus tranquille, parce qu’ils le refroidissent, s’apperçoit des défauts des autres Parties, méprise la Piéce, & ne la reprend pas pour la lire ; cependant lui-même, s’il retourne à la Représentation, y sera peut être encore ému, ce qui ne prouve pas que l’Ouvrage soit celui d’un bon.

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