Les gens à tabac ont de même sans cesse la tabatière à la main, manie ridicule, jeu puérile comme un enfant qui remue son hochet, & dont par une autre puérilité on veut faire un air d’élégance ; on est enfant à tout âge. […] Cette Princesse fameuse par sa beauté & par ses galanteries, mariée successivement à deux Rois à qui elle porta la plus riche dot ; au Roi de France qui la répudia, & qui aima mieux perdre une belle province que de vivre avec elle, au Roi d’Angleterre qui la tint quinze ans en prison : cette Princesse passa sa vie dans les fêtes, les jeux, les spectacles, donna elle-même les plus scandaleux, & rapporta en France & en Angleterre le luxe & la galanterie asiatique ; elle faisoit des amans par-tout, jusques chez les Mahométans où l’on prétend qu’elle fut aimée de Saladin, allumant par-tout le feu de la guerre ; en France pour se vanger de la jalousie de Louis, en Angleterre pour se vanger des amours de Henri qui cessa de l’aimer, & lui préféra des maîtresses ; elle arma ses enfans contre leur père, & fit naître une guerre civile ; elle courut de tous côtés : en Syrie poursuivre son mari, disoit-elle, en Allemagne pour délivrer son fils Richard ; deux fois en Espagne pour aller chercher ses belles-filles. […] Dieu les en punit en leur arrachant les bijoux, & substituant aux bonnes odeurs dont elles étoient passionnées, une puanteur insupportable, erit pro suavi odore fœtor ; ce que les maladies qui sont la suite de la débauche exécutent littéralement sur leur corps, 7.° Nous adorons les sublimes mystères que renferme le livre des Cantiques & la sainteté du mariage que cette épithalame célèbre ; mais nous remarquons que pour peindre les attraits de l’amour, l’épouse a sans cesse recours à un parfum, elle en est attirée, in odorem unguentorum currimus .
Alors nous pourrons participer au droit commun, et notre patrie cessera d’être pour nous un séjour de tristesse, de combats et d’angoisses continuelles, séjour de honte et d’humiliation, séjour cent fois plus malheureux que celui du désert le plus sauvage !..
On apprend au siècle présent des crimes auxquels peut-être il n’aurait jamais pensé : on l’avertit que ce qui s’est fait autrefois se peut encore faire aujourd’hui ; ainsi l’on fait des exemples de ces actions qui avaient cessé d’être des crimes. » Cependant c’est la tragédie de laquelle on peut avec le plus de couleur défendre l’innocence.
Il aime le changement continue notre Aristarque ; dégoûté de la Comédie qu’on croit n’avoir plus rien à peindre, & des Tragédiés qui se ressemblent toutes, il adopte un Spectacle nouveau ; non parce qu’il a quelque mérite ; mais parce qu’il satisfait son inconstance : oui, s’il aime tant l’Opéra-Bouffon, c’est parce qu’il y trouve le frivole & le futile, dont sans cesse il fait ses délices. […] Plaçons encore ici quelques uns des traits de satire qu’on ne cesse de lancer contre notre Théâtre.
En formant de grandes et pompeuses images des créatures, en les relevant sans cesse, en leur attribuant une grandeur, une force, une puissance qu’elles sont bien éloignées d’avoir, disons plus, une espèce de divinité, en sorte que l’esprit s’abat et se prosterne devant l’ouvrage de l’esprit d’un homme, comme faisaient autrefois les peuples abusés sous le règne de l’idolâtrie, devant celui d’un sculpteur ou d’un peintre. […] On voit en une infinité d’endroits de leurs écrits, surtout de ceux de saint Chrysostome, les marques d’un zèle Apostolique contre cette pernicieuse inclination qui commençait déjà à corrompre l’innocence des fidèles, ils les ont considéréb comme une invention du diable pour amollir le courage des soldats de Jésus-Christ, ils déplorent l’aveuglement extrême de ceux qui croient qu’on peut assister à ces représentations dont on n’a guère coutume de remporter que des imaginations honteuses, ou des desseins criminels, ils font voir l’obligation indispensable qu’on a de quitter ces occasions prochaines d’incontinence, ils appellent ces assemblées des sources publiques de lubricité, où la grande Babylone mère des fornications de la terre fait boire le vin de sa prostitution, ils les décrient comme des fêtes du diable, et obligent ceux qui y ont assisté de se purifier par la pénitence avant que de rentrer dans l’Eglise, enfin ils font des peintures si affreuses de l’état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements profanes, qu’on ne peut les voir sans frémir et sans s’étonner de l’éffroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands dérèglements ne font horreur, que lorsqu’ils sont rares, mais qui cessent d’en être choqués dés qu’ils deviennent communs.
Chez les Grecs, l’art protégé par la législation fit de rapides progrès ; chez les modernes, arrêté sans cesse dans sa marche par la politique du gouvernement, il resta stationnaire pendant plusieurs siècles. […] L’affluence des spectateurs s’explique par l’attrait de la variété, la beauté des décorations, et les émotions fortes, dont les causes se trouvent en abondance dans la vie des scélérats, menacés sans cesse de la foudre du ciel ou du glaive des lois.
Ils appellent ces assemblées des écoles et des sources publiques d’impureté ; ils les décrient comme des fêtes du diable ; ils obligent ceux qui y ont assisté à se purifier par la pénitence avant que d’entrer dans l’Eglise ; enfin ils font des peintures si tristes et si horribles de l'état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements, qu’on ne les peut voir sans frémir, et sans s’étonner de l’effroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands crimes ne font horreur, que quand ils ne sont plus communs, et qui non seulement cessent d’en être choqués, mais souvent même les font passer pour des actions innocentes. […] Si tout le monde s’accordait à ne vouloir point regarder leurs sottises, ils cesseraient bientôt de les faire.
En voyant alternativement ce que la Nature prescrivit à la Comédie & à la Tragédie, & ce qu’elle enseigne à ceux qui cultivent l’Opéra-Bouffon, ou la Comédie-mêlée-d’Ariettes, n’en sentiront-ils pas mieux la nécessité de suivre sans cesse la Nature, c’est-à-dire les règles dramatiques ?
La musique lui suffirait pour attirer un grand nombre de Spectateurs ; mais il se sert tout à la fois de deux moyens, afin que si l’un venait à cesser de plaire, l’autre le remplaçât sur le champ.
C’est là que la volupté entre par tous les sens, que tous les arts concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre les accents des passions les plus vives ; que la danse retrace aux yeux ou rappelle à l’esprit les images qu’un cœur chaste redoute le plus ; que la peinture ajoute à l’enchantement par ses décorations et ses prestiges ; qu’une espèce de magie nous transporte dans les pays des fées, à Paphos, à Cythère, et nous fait éprouver insensiblement toute la contagion de l’air impur qu’on y respire ; c’est là que tout nous dit de céder sans résistance aux attraits du penchant ; c’est là que l’âme amollie par degrés perd toute sa force et son courage ; qu’on languit, qu’on soupire, qu’un feu secret s’allume et menace du plus terrible embrasement ; que des larmes coulent pour le vice, qu’on oublie ses vertus, et que, privé de toute réflexion, réduit à la faculté de sentir, lié par de honteuses chaînes, mais qui paraissent des chaînes de fleurs, on ne sait pas même s’indigner de sa faiblesseau. » Aussi Riccoboni, auteur et comédien tout à la fois, après être convenu que, dès la première année qu’il monta sur le théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière de tous les spectacles.
qu’on n’applaudisse presque jamais le bon Acteur que lorsqu’il commence à cesser de le mériter ! […] Dès qu’une jeune personne sera mariée, elle cessera de paraître sur le Théâtre national. […] D’ailleurs, les Entr’actes vides sont encore vicieux par plus d’une raison, dont la principale serait de faire cesser l’illusion. […] Cependant comme le plaisir trop continu cesserait d’être un plaisir, il faut des Entr’actes, mais courts, sans contrastes, & qui tiennent au Drame par un fil caché. […] Que dirais-je de ces petites Pièces de remplissage qu’on revoit sans cesse ?
C’est ainsi que la lutte cessa d’être apparente ; mais, rivaux irréconciliables, les acteurs et les prêtres ne vivront jamais dans une paisible harmonie.
Si on réplique derechef ; Que cette défense ne se doit entendre que contre ceux, qui voudraient faire coutume de se déguiser, non pas contre ceux, qui ne le font que deux ou trois fois l’année : Je réponds ; Qu’entre les Commandements de Dieu, les uns sont affirmatifs, les autres négatifs, comme on parle ès écoles : Ceux-là, commandent de faire quelque chose, et ne nous obligent pas en tout temps, sans aucune intermission ; comme, quand Dieu commande de donner l’aumône, ou de prier, il ne s’ensuit pas, qu’on le doive faire sans cesse (comme les Euchitesbv prenaient ce dernierbw,) mais quand l’occasion le requiert : Les négatifs sont ceux, qui nous défendent quelque chose, et nous obligent à nous en abstenir toujours, sans dispense quelconque, si Dieu même ne la donne : Comme de tuer, dérober, etc. […] » Item, « Ecoutez, si votre entendement ivre des erreurs busch depuis si longtemps, vous permet de considérer quelque chose de sain : Les Dieux pour faire cesser la peste des corps, commandaient qu’on leur jouât des jeux : Mais votre Pontife Scipion, pour empêcher la peste des Esprits, défendait de bâtir un Echafaud : S’il vous reste quelque peu de lumière, pour préférer l’esprit au corps ; choisissez, à quoi vous devez servir ; Car pour avoir reçu cette plaisante folie, et rage des jeux Scéniques parmi le peuple, qui n’était accoutumé qu’aux jeux, qui se jouent en la lice ; la peste des corps n’a point cessé, mais l’astuce des malins esprits, voyant que cette peste-là cesserait, par le terme qui lui était ordonné, mit peine, de faire entrer par cette occasion une autre peste beaucoup plus dangereuse, non aux corps, mais aux mœurs, qui a aveuglé les âmes de ces misérables, par ténèbres si épaisses, les a souillées d’une telle difformité, que même à présent, après le sac de la ville de Rome, ceux que cette peste-là possède, et qui s’en étant fuis, ont pu arriver à Carthage, enragent tous les jours, d’envie qu’il ont, de voir les bateleurs aux Théâtres. […] Cependant j’accorde volontiers à nos contredisants, que les passages, que nous produisons des Pères, qui ont écrit devant qu’il y eut des Empereurs Chrétiens, ne parlent que des Comédies et Tragédies, que jouaient les Païens ; car les Chrétiens étaient bien guéris de cette folie, lors que leurs martyres servaient de spectacles, et de Tragédies aux Tyrans : La persécution cessée en l’Eglise, la corruption y entra ; et de celle, dont nous parlons, demeura quelque reste du Paganisme ; tantôt toléré, tantôt réprimé ; selon que les Princes affectionnaient, ou négligeaient la Réformation, non seulement en cette partie, mais aussi pour le regard des Jeux sanglants des gladiateurs, des factions du Cirque, voir des Bordeaux, dont il restait encore sous Théodose le grand, une extrême turpitude à RomeNiceph. li. 12.c. 22 ct , d’autant plus détestable que c’était sous ombre de justice ; laquelle cet Empereur abolit.
Cet effet n’est pas naturel ; que dans tous les siecles, dans tous les pays du monde, un nombre infini d’hommes, sans exception, exhalent une mauvaise odeur, c’est une punition visible de l’horrible Déicide, dont ce peuple infortuné se rendit coupable ; & l’on remarque que si un Juif se convertit, cette odeur cesse au moment de son Baptême : Abluitur Judæus odor Baptismate Christi . […] La sensation n’est que d’un moment, il faut y revenir sans cesse à flairer l’objet odoriférant. […] Cet homme infortuné s’y plonge sans cesse ; quelle main secourable le tirera de l’ordure ?
L’esprit, qui tend sans cesse à son développement, ne fut point retenu par cette digue puissante.
L’esprit a besoin de se délâsser quelquefois ; il ne peut pas s’occuper sans cesse de choses importantes & èxtrêmement relevées ; aussi voit-on le Philosophe & le Savant rire au Théâtre des mêmes traits qui éxcitent la bonne humeur du Peuple.
Que le Musicien ait soin que chacun des Interlocuteurs parlant à son tour, toute la suite du Dialogue ne forme qu’une mélodie, qui sans changer de sujet, ou du moins sans altérer le mouvement, passe dans son progrès d’une partie à l’autre, sans cesser d’être une & sans enjamber.
Si tout le monde s'accordait à ne vouloir point assister aux spectacles, les Comédiens cesseraient bientôt de les donner.
Quand on l’a goûtée une fois, elle rappelle sans cesse.
Ils cesseraient d’être ce qu’ils sont, et ne pourraient plus divertir le monde, s’ils n’émouvaient les passions.
Tout pontife romain, qui a prétendu exercer, dans ce bas monde, une monarchie universelle terrestre, ou temporelle, a cessé dès lors d’être véritablement chrétien, ou du moins de professer les maximes et la doctrine de Jésus-Christ, qui a dit formellement : Mon royaume n’est pas de ce monde ; mais l’ambition immodérée qui chez les gens d’église est devenue, pour ainsi dire, une seconde nature, fait disparaître l’humilité, le désintéressement et la charité évangélique qui devraient toujours distinguer les ministres de l’autel.
Vous, qui ne fréquentez les théâtres que pour vous décharger du poids de l’oisiveté, et qui n’y éprouvez que de l’ennui, cessez donc de rechercher un divertissement dont vous sentez bien le vice et le faux : craignez que votre assiduité à y aller ne vous en fasse naître le goût, et ne le rallume en vous, s’il était éteint ; souvenez-vous que l’on apprend facilement à faire ce que l’on a coutume de voir.
C’est ce que les Prédicateurs recommandent sans cesse à leurs auditeurs.
Pour parvenir à un succès si désirable, je crois qu’il serait nécessaire d’avoir un génie neuf, élevé, nerveux, qui, ne reconnaissant de règles que son sentiment, ne bâtisse point sur le dessein d’autrui : un tel homme serait notre Démosthène ; mais la servitude et le dégoût ne le formeront jamais, et je ne cesse pas d’être étonné que nous ayons encore de si bons Auteurs.
Cependant la bonne Comédie Latine ne cessa pas de continuer : mais, suivant le cours ordinaire de toutes les choses humaines, la corruption s’y glissa insensiblement.
Il ne cessa jusqu’à sa mort d’aimer, de boire & de chanter l’amour & la débauche. […] On veut conclure de ses sentences que l’ orgueil lui paroissoit ridicule , (cela-peut être,) & la science futile , (cela est très-certain, puisqu’il doutoit de tout ;) mais on veut excuser sa vanité, tandis que toutes les pages de ses essais montrent un homme plein de lui-même, occupé des moindres minuties qui le regardoit, parlant de lui-même à tout propos & se louant sans cesse. […] Port-Royal, qui se vantoit sans cesse, étoit pourtant ennemi de l’Egoisme dans les autres, qu’il ne vouloit pas qu’on se servit de la premiere personne, quand on étoit obligé de parler de soi. […] Ciceron avoit ce défaut : il parloit toujours de lui-même ; on s’en moquoit à Rome, aussi-bien que d’Hostemus son rival, qui, par un égoïsme d’action aussi ridicule, étoit sans cesse tout occupé de sa parure, pour faire remarquer ses graces.
Il y a donc des Chrétiens qui sont si malheureux que d'aller aux Spectacles, et d'y porter un si saint nom pour leur condamnation ; Mais vous qui n'y allez pas, criez sans cesse après Jésus-Christ pour implorer son assistance. […] Rions même sans mesure ; réjouissons-nous sans cesse pourvu que ce soit innocemment.
Me plonger dans l’amour, m’y concentrer sans cesse Vient s’emparer de toi la moitié de toi-même… Que peuvent la raison, la grace, le génie ? […] Le livre des trois Siecles qui fait l’éloge des talens poétiques, de Dorat sans entousiasme, ajoute : Ses productions sont des especes de phosphore qui éblouissent un instant pour se perdre dans l’obscurité fameuse, ressemble à une femme plus jolie qu’intéressante, sans cesse occupée à plaire, & qui plait en effet à ceux qui preferent l’art à la nature. […] La licence de la Presse est incroyable, il s’imprime ; il se débite sans cesse de mauvais livres ; le royaume en est inondé ; c’est l’objet d’un commerce immense.
Comme si on y faisait un aveu, que le Théâtre ne peut subsister sans galanterie, on crée un personnage, un Misaël amoureux de Judith, un jaloux follement transporté, pour ne la quitter jamais, et pour lui faire tenir le langage des amants sans religion, se prosterner aux pieds de Judith372, l’appeler beauté immortelle, faire cent réflexions sur ses appâts, et ne parler que de mouvements jaloux qui l’agitent sans cesse 373, c’est son caractère et l’exercice qu’on lui donne. […] Mais cessons de parler ici d’une pièce où l’Ecriture est si altérée, on n’a déjà eu que trop de lieu de remarquer que ceux qui ne craignent pas de mêler leurs fictions dans les sujets de piété, « Pensent faire agir Dieu, ses Saints et ses Prophètes, Comme ces Dieux éclos du cerveaux des Poètes Despreaux l’art. […] Ne pouvant faire cesser le mal, elle fait publier par ses Ministres, que ce qu’on souffre est un mal.
Les qualités de l’esprit ont cela de commun avec celles du cœur, qu’on les rencontre dans le petit nombre, & que ce nombre est en proportion avec le grand d’où il est tiré. » « Si vous n’avez pas encore découvert ce qu’il vous faut, est-ce une raison de cesser de le chercher ?
Si vous avez en vûe quatre ou cinq de ces jeux, pour les employer dans la représentation de votre Poëme, il arrivera infailliblement, ou que vous mettrez trop près l’un de l’autre des objets qu’il auroit fallu éloigner, ou que vous en séparerez d’autres qui devoient se rapprocher ; ou enfin que pensant sans cesse à ces divers jeux, vous ferez mal parler un personnage qui refroidira l’action.
Je suis cependant, dans l’espérance que vous cesserez ces hostilités spirituelles, votre très-humble serviteur, &c.
Vne pluye extraordinaire estant survenuë, non seulement il ne voulut point permetre aux combatans de cesser & de differer pour un moment : mais il empescha mesme le Peuple de sortir, les forçant à demeurer exposez au temps, & se faisant un nouveau plaisir de l’incommodité des Spectateurs.
Qu'ils représentent sans cesse combien les Spectacles, les Jeux, et les autres divertissements semblables, qui sont des restes du Paganisme sont contraires à la discipline Chrétienne; combien ils sont exécrables, et détestables; combien de maux et d'afflictions publiques ils attirent sur le Peuple chrétien; et pour en persuader leurs auditeurs, ils emploieront les raisons dont se servent ces grands Personnages, Tertullien, Saint Cyprien martyr, Salvien, et Saint Chrysostome, ils n'omettront rien sur ce sujet de ce qui peut contribuer à détruire entièrement ces dérèglements et ces débauches.
« Heureux, si le Théâtre au bon sens ramené, N’avait point, de l’amour aux intrigues borné Cru devoir inspirer d’une aveugle tendresse Aux plus sages Héros la honte et la paresse : Peindre aux bords de l’Hydaspe Alexandre amoureux, Négligeant le combat pour parler de ses feux, Et du jaloux dessein de surprendre une ingrate Au fort de sa défaite occuper Mithridate : Faire d’un Musulman un Amant délicat Et du sage Titus un imbécile, un fat, Qui coiffé d’une femme et ne pouvant la suivre Pleure, se désespère, et veut cesser de vivre … … … … … … … … … … … … Mais on suppose en vain cet amour vertueux : Il ne sert qu’à nourrir de plus coupables feux L’amour dans ces Héros plus prompt à nous séduire, Que toute leur vertu n’est propre à nous instruire. » Au regard des Anglais, que la paix multiplie chaque jour dans le Royaume, ils seront bien aises d’avoir un excellent Auteur de leur nation traduit dans une langue qu’il leur est nécessaire de savoir pour vivre en un pays étranger avec quelque plaisir et quelque satisfaction.
Leur esprit d’indépendance s’irrite toutes les fois qu’on leur oppose une digue pour arrêter les progrès de leurs entreprises fanatiques et audacieuses, qui, sans cesse, troublent l’ordre social.
Car les attaques successives que cet Empire eut à essuyer, & qui enfin dans le cinquieme siecle le détruisirent dans l’Occident, firent cesser des jeux qui ne pouvoient se concilier avec les fréquentes inondations des Barbares22, c’est-à-dire, des Vandales dans l’Afrique, des Visigoths dans l’Espagne, des Saxons dans la Grande-Bretagne, des Hérules, & ensuite des Ostrogoths dans l’Italie, enfin des Francs ou Teuthons dans les Gaules. […] On cessa de donner une terminaison Latine aux noms celtiques, teutoniques ou tudesques. […] Comme nous sommes dans un siecle où l’on ne cesse de tenir des propos indécens sur cet objet, il nous a paru convenable d’en détourner la jeunesse, en plaçant ici une partie des réflexions de Clément XIV. […] L’abolissement des tournois, & les guerres civiles firent cesser le goût de ces Romans héroïques & de Chevalerie : enfin, la Littérature se perfectionna sous le Cardinal de Richelieu. […] *** C’est trop prêter au vice un secours mercenaire ; Auteurs, cessez de l’appuyer : Et par la vertu seule essayez de nous plaire ; Ou bien osez nous ennuyer.
Comment accordera-t-il, par exemple, avec les plaisirs de la Comédie, ce que saint Paul ordonne aux Chrétiens, de faire toutes leurs actions au Nom de Jésus-Christ, et de prier sans cesse ? […] Mais c’est à quoi il ne parviendra pas ; puisqu’une Comédie tout à fait honnête, cesserait d’être ce qu’on appelle aujourd’hui Comédie, et n’aurait plus ni les mêmes partisans ni les mêmes adorateurs. […] Que cependant ce n’est point assez de connaître par qui les créatures ont été faites, par où elles sont bonnes ; mais qu’il faut aussi savoir par qui elles sont corrompues, par où elles deviennent mauvaises, et par où elles cessent d’être les ouvrages de Dieu ; car il y a une grande différence entre les créatures pures et les créatures corrompues, comme il y a une grande différence entre leur premier Auteur et celui qui les corrompt. […] Que notre Docteur cesse donc de dire, « Que saint Cyprien n’a condamné que les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles » ; puisqu’il s’explique si nettement au contraire. […] Si les Comédiens ne cessent donc point de jouer à Paris, ce n’est pas une marque de l’approbation que Monseigneur l’Archevêque leur donne, mais bien un effet de leur désobéissance aux Ordres de l’Eglise, et d’un aveuglement pitoyable qui leur fait préférer un métier infâme, et l’intérêt d’un gain sordide, à une bonne renommée et à leur propre salut.
La plupart de ceux qui le fréquentent, ne cessent de se plaindre de sa décadence à cet égard. […] On ne cesse de répéter que les Spectacles sont utiles, & qu’il ne s’agit que d’en réformer les vices essentiels qu’on est dans le cas de leur reprocher […] On peut être bon Patriote, sans cesser d’être Philosophe, pourvu qu’on prenne ce dernier mot dans son véritable sens ; car vous sçavez combien on en abuse aujourd’hui. […] Bossuet ; on ne cessera de l’entendre répéter par ceux qui, en proie à leurs mauvais desirs, saisissent sans la moindre réflexion tout ce qui peut être favorable à leurs penchans. […] Il ne fut jamais agité par les passions ; il ne connut point la foiblesse de l’amour, c’est-à-dire, cette sensibilité funeste qui bouleverse, qui égare, qui entraîne, qui met sans cesse les penchans en opposition avec les principes.
Ils ont pour objet de détruire toutes les objections que les amateurs des Spectacles ne cessent d’opposer à ceux qui combattent leur idole. […] Or, comment des Actrices, toutes dévouées à la volupté, & la prêchant sans cesse, ne l’inspireroient-elles pas ? […] Ce sont les mêmes sophismes que les Partisans des Théatres ne cessent encore de répéter. […] On y voit aussi que le Gouvernement civil d’Angleterre cessa plusieurs fois de tolérer les Théatres publics. […] Au reste, on sçait que les bons Littérateurs ne cessent de reprocher à nos Dramatiques modernes de trop copier les mœurs angloises.
Il est aisé de sentir que le chant de la Romance doit être tendre & mélodieux : s’il était autrement, il ne se rapporterait plus au genre ni au sens des paroles ; il cesserait de peindre les peines ou les plaisirs de l’amour ; il ne ferait plus naître dans l’âme de ceux qui l’écoutent, ce trouble & cette douce langueur qui les portent à la tendresse. […] Si l’on revenait à l’ancien usage, l’esprit y gagnerait, le Poète pourrait paraître, le Drame serait naturel & sa marche plus rapide : je crois même que les Spectateurs auraient lieu d’être contens ; ils cesseraient à la vérité d’entendre des Sons qui les ravissent ; du moins ils comprendraient ce que disent les Acteurs ; car on n’entend pas toujours ce qu’ils èxpriment dans une Ariette.
Les Romains, pour faire cesser la Peste qui les affligeoit, introduisirent une nouvelle peste, bien plus dangereuse, suivant S. […] On faisoit tout à coup cesser une Piéce pour voir passer Escadrons, Bataillons, Rois enchaînés, Chars, Chariots, Vaisseaux, Villes d’yvoires portées en triomphe, un Chameau, un Leopard.
Il fut suivi de quantité de bals, ballets, mascarades, dont on ne cessait d’amuser le Roi et la Cour, et où les Italiens jouaient un grand rôle. […] Après une guerre et un schisme de dix-huit ans le Pape Alexandre III et l’Empereur Frédéric firent la paix à Venise ; le schisme cessa, et Alexandre fut reconnu Souverain Pontife.
» Dans le troisième Synode de Milan, il ordonne aussi aux Prédicateurs de reprendre avec force ceux qui suivent les Spectacles, et de ne pas cesser de représenter aux peuples, combien ils doivent les avoir en exécration, et d’employer les preuves tirées de Tertullien, de S. […] Je n’ai pu lire sans surprise dans la Préface de la Tragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à la Religion, et que les Comédiens ont par là un moyen sûr et glorieux, pour confondre ceux qui s’obstinent sans cesse à décrier leur profession.
Est-ce que Corneille ignorait que la vertu fût préférable à la naissance, que les respects exigés par le pouvoir ne sont dus qu’au mérite, que les Grands, si sottement enorgueillis d’une longue suite d’illustres aïeux, en sont moins ennoblis que dégradés, s’ils cessent de leur ressembler ? […] D’ailleurs, les hommes se montrent quelquefois, au théâtre, dans leur grandeur naturelle ; Sertorius et Pompée n’ont rien de gigantesque, et le siècle précédent vit naître deux Héros que Corneille peut-être avait pris pour ses modèles, « sans se proposer pour objet ce qui n’est point, ni laisser, entre le défaut et l’excès, ce qui est. » S’il est vrai qu’à force de vouloir instruire les spectateurs, on ne les instruit plus ; il faut convenir que toutes les productions de l’esprit auront du moins le même sort, et qu’on doit cesser d’écrire ; et ce n’est certainement pas l’avis de vos lecteurs.
De là naîtra bientôt une émulation de parure qui ruinera les maris, les gagnera peut-être, et qui trouvera sans cesse mille nouveaux moyens d’éluder les lois somptuaires. […] Ces grands tableaux l’instruisaient sans cesse, et il ne pouvait se défendre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°. […] Il a tort, sans doute : il cesse avant la mort d’être citoyen. […] Quand cette alternative aura cessé de nous effrayer, les Comédiens pourront venir ; ils n’auront plus de mal à nous faire. […] [NDA] Tite-Live dit que les jeux scéniques furent introduits à Rome l’an 390 à l’occasion d’une peste qu‘il s’agissait d’y faire cesser.
Ce premier obstacle cessera donc d’en être un, si les Auteurs ne s’obstinent plus à croire qu’on ne peut attirer les François au Spectacle, qu’en introduisant sur le Théâtre des personnages plutôt semblables à des marionnettes qu’à des hommes.
Cela arrive sans doute, mais cet abus est une atteinte formelle à l’art & à l’illusion qu’il doit soutenir sans cesse.
Horace ne cesse de parler de décence, dont il veut qu’un poëte dramatique suive toujours les loix, quid deceat quidnon, quò virtus quò ferat error .
Qu’on mette deux bâtons à la place des épées ; que le Voltigeur fasse tendre sa corde à pieds de hauteur sur une prairie, il fera vainement les mêmes sauts & les mêmes tours, on ne daignera plus le regarder ; l’attention cesse avec le danger.
sous un Héros qui remet les beaux Arts Dans un éclat plus grand que du Temps des Césars ; Sous un Roi si puissant, si glorieux, si juste, Dont la superbe Cour ternit celle d’Auguste ; Sous un Roi qui sans cesse occupe mes cent Voix, Et qui n’a point d’égaux, quoi qu’il soit tant de Rois ; Est-il quelque Talent qui doive être inutile ?
En effet les Poètes de ce siècle sont trop éclairés et trop honnêtes gens, pour n’avoir pas toujours rougi d’être forcés, par l’exemple de leurs prédécesseurs et par la corruption du siècle, à célébrer sans cesse et uniquement la passion d’amour.
Les Gots & les Vandates avoient fait cesser presque partout les jeux de Théatre. […] Pape Gelase ne negligea rien pour faire cesser les spectacles, qui recommencerent en 519. […] « Vous me demandez sans cesse, si les Spectacles sont innocens pour des Chrétiens, dit ce grand Evêque, en parlant du petit nombre des Elus. […] Les Ministres du Seigneur ne cessent de monter dans les Chaires de vérité, pour inspirer aux fidéles l’horreur des spectacles, c’est de la part de l’Eglise, qu’ils leur défendent d’y assister, c’est en son nom, qu’ils leur déclarent, qu’elle en réprouve les Acteurs, qu’elle les met au nombre des personnes infames, qu’elle leur refuse les Sacremens & la terre Sainte, s’ils meurent, avant d’avoir renoncé à leur profession.
Avec quelle avidité un paresseux indigent toujours amateur du plaisir, ne se porte-t-il pas à favoriser des nouveautés qui pourraient lui procurer, à ce qu’il s’imagine, un sort plus heureux et des plaisirs qu’il désire sans cesse, sans pouvoir se les procurer ? […] Que des Chefs aussi respectables que le Gouverneur de Paris et les quatre premiers Gentilshommes de la Chambre, chargés de la conduite des spectacles du Roi, croient leur gloire intéressée à ne commander qu’à des citoyens et non pas à des gens proscrits ; qu’ils daignent appuyer de leur sollicitation auprès d’un Sénat aussi éclairé qu’équitable, et parmi les principaux membres duquel ils sont comptés, la Requête des Comédiens d’aujourd’hui pour faire cesser la proscription dont on punit en eux la mémoire de crimes qu’ils n’ont jamais commis et que la Police les empêchera toujours bien de commettre, il est facile de présumer que cet Auguste Corps ne balancera point à prononcer en leur faveur : interprète indulgent des lois, il en adoucit toujours la rigueur dès que la moindre circonstance l’autorise à les mitiger. […] Qu’on cesse donc d’opposer à l’honneur des Comédiens des règlements devenus injustes, puisque la cause qui les dicta ne subsiste plus. […] Je suis fort étonné qu’un Philosophe, au moins soi-disant, exige de la profession des Comédiens qu’elle les honore par elle-même, sans aucun mérite de leur part, tandis que les professions les plus honorifiques cessent d’être honorables pour ceux que leur incapacité et leur métalent en rendent indignes.
Quelquefois qu’on conserve dans le cœur, il n’est pas permis de contrefaire l’idolâtre, quelque pureté dont on se flatte ; il n’est pas permis de contrefaire l’impudique ; il est du dévoir de l’homme d’être & de paroître constamment vertueux, & inviolablement fidele à son Dieu ; il n’est point de moment, point d’intérêt qui puissent en dispenser, point de prétexte qui excuse, on doit plutôt cesser de vivre que de cesser de servir Dieu : Hæc testamenta præcordia penetrant, sicut serpentium morsus venestum diffundunt. […] Les caracteres de l’action, des personnages, du denouement peuvent être diversifiés à l’infini sans cesser d’être tragiques.
Mignard fit le portrait de Moliere , dit l’Abbé historien ; leur amitié augmentoit chaque jour : l’instint l’avoit fait naître, l’estime la fortifioit sans cesse. […] Je ne considere point ici les Spectacles d’un œil de religion, mais d’un œil philosophique ; car autrement je dirois qu’il n’y a que l’ignorance ou la folie qui puisse s’autoriser de la Religion pour les soutenir ou même pour les excuser ; je dirois que s’il y un livre qui les proscrive, c’est l’Evangile qui nous recommande de prier sans cesse, de porter notre croix ; que s’il y a un lieu où soient étalées les maximes, les pompes du monde, auxquelles nous avons solemnellement renoncé, c’est sur le Théatre ; je dirois que la vie des comédiens, leurs danses lascives, leurs passions embellies, leurs paroles tendres, équivoques, licencieuses, ne peuvent qu’embraser les jeunes cœurs, déjà trop prompts à s’enflammer ; je dirois enfin que la correction des théatres les rend encore plus dangereux ; car plus les passions sont finement voilées, & les sentimens délicats, plus l’amour profane nous pénetre & nous enchante, cet amour dont on a bien de la peine à se défendre, dans les lieux même consacrés à la vertu. […] C’est un talent suprême ; il cesse d’être soumis à la discussion.
L’Eglise, qui voyoit dans des Chrétiens, de nouveaux Gladiateurs déjà condamnés par les Peres, n’a cessé de fulminer contre ces Jeux, pendant le tems immense qu’ils ont duré. […] Et beaucoup d’autres choses semblables ; il n’a dit que ce qui est sans cesse exprimé dans les Chansons que l’on chante par tout l’Univers, & que, sur cet article, il ne faut pas tout-à-fait écouter Despréaux, qui étoit piquant & envieux.
A une ou deux scènes près, où ses naïvetés donnent quelque agréable coup de pinceau, cet excès dans un domestique est inutile & sans vrai-semblance entre des gens riches & de condition, comme on le dit : Des carosses sans cesse à la porte plantés. […] Du moins est-il certain que la vertu qui se couvre des livrées du vice, se détruit elle-même & cesse d’être vertu, & que dans la société l’hypocrisie est moins pernicieuse que le vice déclaré.
Sophocle fut le premier qui à cause de la foiblesse de sa voix cessa de jouer dans ses Piéces. […] Eupolis, un des premiers auteurs de cette Comédie si libre & si picquante, eût du par sa fin tragique, la faire cesser, s’il est vrai, comme le disent quelques Ecrivains, qu’Alcibiade le fit jetter dans la mer, & que c’est de lui dont Ovide veut parler dans ce vers, Comicus in mediis periit dum nabat in undis.
Tous les faux dévots et cette multitude d’esprits faibles ou irréfléchis, répètent sans cesse, d’après les déclamations des dogmatiseurs fanatiques dont ils se laissent séduire, que toutes les bonnes actions des hommes, que toutes leurs vertus, ne sont rien sans la foi, tandis que saint Paul, ce véritable apôtre de la morale chrétienne et évangélique la plus pure, a dit tout le contraire. […] Les saints évangélistes, ainsi que les pieux et vénérables personnages de la primitive église, ne cessèrent tous de prêcher la douceur, la charité, l’humilité, le pardon des injures, et le mépris des richesses.
Qu'il cesse de parer de tous ses charmes la volupté, et d'en faire goûter la corruption, il perdra tous ses protecteurs, et deviendra un tyrannicide. […] » Ce pompeux panégyrique du théâtre est bon à faire à quelqu’un qui ne l'a jamais vu ; il fait rire ceux qui le connaissent, si l'enthousiasme ne leur met sur les yeux un verre coloré. « Lorsque Julien (on l'a appelé l’Apostat dans tout l'univers pendant quatorze siècles, il a cessé de l'être depuis que toutes les religions sont indifférentes) défendit aux premiers Chrétiens d'enseigner les lettres humaines, et à la jeunesse de les étudier ailleurs que dans les écoles payennes, (les jeunes gens eurent toujours la liberté d'apprendre ce qu'ils voulurent, il n'y eut que les Régents Chrétiens interdits.
Qu’une conduite réguliere & même austere, soit commandée à ceux qui prononcent sans cesse les noms d’honneur, d’héroïsme, d’honnêteté, de pudeur.
Va, quitte cet Autel & cesse de profaner la majesté du Dieu.
Au pays de Saxe, certaines personnes dansant dans un Cimetière la veille de Noël, et troublant le service divin, par une juste punition de Dieu, dansèrent sans cesse nuit et jour un an entier, et moururent presque tous incontinent après. 3.
Saint Charles qu’on allègue comme un de ceux, dont la charitable condescendance entra pour un peu de temps dans le dessein de corriger la comédie, en perdit bientôt l’espérance ; et dans les soins qu’il prit de mettre à couvert des corruptions du théâtre, au moins le carême et les saints jours, il ne cesse d’en inspirer un dégoût universel, en appelant la comédie « un reste de gentilité »Act. p. 4. inst. praed. edit. 1599. p.485.
» Ajoutons à ces autorités celle du troisième Concile de Milan dans la quatrième partie des Actes de l’Eglise de Milan page 485. qui s’exprime en ces termes : « Que le Prédicateur ne cesse de reprendre ces assemblées qui servent d’amorce aux péchés publics, et que les hommes accoutumés au mal comptent pour rien ; qu’il tâche d’en inspirer la plus grande horreur ; qu’il fasse voir combien Dieu y est offensé, combien de maux, de calamités publiques, et de dommages ils attirent sur les Royaumes ; qu’il témoigne en toute occasion combien on doit détester les spectacles, les Comédies, les jeux publics qui tirent leur origine des païens, et qui sont entièrement opposés à l’Evangile et aux règles de la discipline chrétienne ; qu’il représente souvent les châtiments publics que ces désordres attirent sur le peuple chrétien ; et pour fortifier les fidèles dans une doctrine si importante, qu’il emploie l’autorité très respectable des Pères, tels que sont Tertullien, Saint Cyprien, Salvien, Saint Chrysostome.
Après ce petit avis que j’ai cru utile de donner à quelques-uns de nos faiseurs, j’en viens à l’ouvrage de M. le baron d’Hénin, qu’à son titre, bien qu’il ne soit pas très clair, j’ai jugé devoir présenter des faits et des raisonnements susceptibles de fixer mon opinion sur une question intéressante : L’état des comédiens sous le point de vue religieux ; question d’ordre social qui se reproduit sans cesse, et qui ne se reproduit jamais sans altérer momentanément la paix publique.
C’est à quoi il faudrait travailler au moins pour conserver leur estime ; car ceux qui se mêlent de juger des choses, voient bien, à ce qu’ils disent, que pour le présent on n’a garde de les abolir : Il est question pourtant de faire cesser le bruit et les plaintes.
Après quoy cette bouche d’or se ferma, n’ayant rien de meilleur ny de plus nécessaire à dire ; laissant aux Prédicateurs Evangéliques l’exemple de s’élever contre des excès si pernicieux, & de ne cesser jamais de se plaindre, si l’on ne cesse jamais de leur en donner occasion. […] Nous sommes misérables, & nous ne cessons pas d’estre ridicules & badins !
La peste qui étoit sur son déclin, cessa bien-tôt ; on en attribua la grace à la protection des Dieux, & l’on joua encore la comédie pour les remercier. […] Le libertinage est un fleuve qui coule sans cesse, & entraîne tout ce qu’il trouve dans son cours. […] Vanter sans cesse Moliere, mépriser tout le reste, parce qu’il ne lui ressemble pas, si ce n’est pas la passion & la malignité qui veulent autoriser leur critique, c’est du moins montrer un génie borné, & rétrecir celui des autres.
Les Gaulois sous leurs Prêtres furent subjugués par les Romains ; César dût ses conquêtes aux divisions qu’ils semoient sans cesse entre les villes principales. […] Alors le Pape ne peut déclarer ce qui ne peut être, ni dispenser d’un serment auquel on ne peut cesser d’être tenu. […] Il flatte les vices, & souhaite qu’ils croissent & pullulent sans cesse dans l’Europe, & causent la ruine des familles les plus opulentes.
Ainsi le secret de la musique instrumentale consiste à éxciter un certain bruit, qu’on diminue, qu’on grossit avec art, & qu’on fait même quelquefois cesser tout-à-fait : c’est donc du mêlange singulier du bruit & du silence qu’on voit naître ce que nous nommons Harmonie. […] Les Romains crurent en les instituant, calmer le couroux des Dieux, & faire cesser une terrible peste qui ravageait leur Ville. […] Je la regarde comme un simple amusement, qui cesserait d’être agréable, s’il était trop réitéré.
Des voiles d’une étoffe précieuse étendus sur des cordages de soie, les garantissoient des ardeurs du soleil & du mauvais tems, tandis qu’une infinité de canaux pratiqués dans les statues qui faisoient le couronnement de l’édifice, répandoient sans cesse une rosée d’eau parfumée. […] Un voyageur qui veut arriver promptement au terme de sa course, ne s’amuse point à considérer le chemin qu’il a parcouru, il ne regarde point en arriere, il n’est occupé que de son but, il l’a sans cesse présent à ses yeux ; & lorsqu’il est prêt à l’atteindre, il en fait encore l’objet de ses desirs & de ses craintes. […] On cessera de le croire, quand on verra ce raisonnement démenti par l’expérience.
Il est tems de faire cesser ces reproches trop fondés des autres Nations jalouses de la gloire de la nôtre, &c. […] On ne cesse dans toute la Procession de vomir de malédictions contre Omar, & de chanter la louange de Hussein ; à peu près comme la Fête du Pape de paille, qu’on brûloit autrefois dans les rues de Londres & comme la Fête des fours dont nous avons parlé ailleurs.
Sera-t-il agréable à Dieu, cet Acteur efféminé, sans cesse occupé à se raser et à se farder, pour se donner des grâces, comme Iris et Bacchus, cet athlète qui se laisse souffleter, comme si pour se jouer du précepte du Seigneur, le démon ordonnait de tendre la joue à celui qui nous frappe ? […] Ne pouvons-nous vivre sans quelque plaisir, nous dont le plus grand plaisir doit être de cesser de vivre ?
Le pieux & sensible Fénelon occupé sans cesse du bien de l’humanité. proposoit la réforme du Théâtre à cette célebre Compagnie faite pour imprimer le sceau de son génie à la Nation***.
et les forfaits commis tous les jours par le feu, le fer et le poison, dont tous les tribunaux sont occupés sans cesse à nous révéler les horreurs, ne vous glacent-ils pas d’effroi ?
Cette liberté de la Comédie cessa lorsqu’Athenes eut perdu la sienne : la nouvelle Comédie fut très-différente.
Ces hommes, remplis de l’esprit de Dieu, et dévorés par le zèle, ne cessent d’exhorter le peuple indocile, de le menacer de la part du Très-Haut, qui fait venir enfin contre lui toutes les forces de l’Assyrie et de la Chaldée.
Voici ses paroles : Les jeux du théatre & tous les spectacles de turpitude que l’on y donne aux peuples, sont de nouveaux moyens de damnation que la ruse du démon à fait succédez à l’idolatrie des payent dans le Christianisme ; parceque prévoyant que cette contagion alloit cesser par la prédication de l’Evangile, il en a substitué une autre plus dangereuse, non pas pour faire mourir les corps, mais pour perdre les ames en corrompant les mœurs. […] Et que personne ne s’excuse, en disant : J’ai cessé les jeux du théatre.
Il en a un chez lui, où l’on joue sans cesse. […] Il n’est point de tourment lorsqu’on cesse de vivre.
Le grand maître dans l’art d’aimer & de plaire, le galant Ovide ne cesse de donner à ses éleves des leçons de parure, & de leur en inculquer la nécessité. […] Ce qui rappelle sans cesse que l’esprit & l’origine de cet Ordre n’est qu’une scene comique du théatre de la foire.
Il est vrai que Sénéque avait coutume de dire ; « Le Sage est suffisamment muni contre les passions, elles ne sçauraient le vaincre, elles n’ont aucun empire sur celui que la vertu pénètre ; il n’est point d’obstacle qui puisse l’empêcher de la chérir sans cesse ». […] Qu’il faut espérer que les Poètes du Spectacle moderne, cesseront un jour d’être licencieux.
On voit des femmes et des Filles si entêtées, et si passionnées du jeu, qu’elles n’ont que cela dans l’esprit, elles en perdent le boire et le manger, et passent en cet excès les jours et les nuits, sans se mettre en peine de s’acquitter de leurs devoirs essentiels ; elle négligent même leurs prières, et souvent perdent la Messe les Fêtes et le Dimanches ; on les voit toujours occupées de leur perte ou de leur gain, du lieu où elles iront jouer, où l’on tiendra table ouverte, et où l’on s’assemblera ; enfin, elles sont si souvent dans l’exercice du jeu, qu’elles courent risque de mourir les cartes à la main ; jusques là même que j’ai ouï dire, qu’une femme de qualité étant en couche, demandait sans cesse à sa garde, quand elle pourrait jouer, ne s’affligeant d’autre chose, que de ce que ses Médecins ne lui permettaient pas de battre des cartes, ou de remuer des dés. […] Si vous entrez dans la chambre de cette personne, qui se dispose d’aller au bal : vous la trouverez devant un miroir, se consultant sans cesse environnée de servantes, ou de ses bonnes amies, qui s’étudient à orner sa tête de frisures, de rubans, et le reste.
Hé quoi offencer Dieu en s’entretenant sans cesse de passions criminelles, et en travaillant à les exciter dans les autres, scandaliser l’Eglise, et procurer la damnation de ceux qui leur donnent le moyen de faire quelque figure dans le monde ? […] Ainsi travailler à les purifier, c’est entreprendre de nettoyer un champ, dans lequel une fontaine qui serait dans un lieu plus élevé, entraînerait sans cesse quantité de limon et de boue, puisqu’il en reviendrait continuellement autant qu’on en pourrait ôter. » PétrarquePetr.
Qu’on lui érige, si l’on veut, une statue sur le Parnasse de M. du Tillet, à côté de Sophocle et d’Euripide, quoique après tout deux ou trois pièces de quelque mérite sont un fort petit titre ; à la bonne heure, peu importe à la religion ; mais qu’on place aux pieds des autels le mausolée d’un Histrion, qui ne devrait pas y avoir la sépulture, pour canoniser en quelque sorte le théâtre, que la religion et les mœurs ne cessent de condamner, peut-on imaginer de plus indécente apothéose ? […] 1762) adorer la cendre de Crébillon, et faire son oraison funèbre en enthousiaste, et malgré ses exhortations continuelles (et justes) contre les Ecrivains qui répandent des invectives dans leurs ouvrages, renouveler les emportements des Scaliger et des Scioppius par des torrents d’injures contre une critique très raisonnable et très modérée des pièces de Crébillon, qu’il avoue lui-même n’avoir été qu’un débauché et pour la crapule et pour les femmes, un paresseux plongé dans l’ordure, toujours environné d’une trentaine de chiens et d’autant de chats, qui faisaient de sa chambre une étable, et par la fumée du tabac qu’il fumait sans cesse, y ajoutait le dégoût d’un corps de garde.
Bien loin de le désavouer, de le cacher, de le dissimuler, comme les autres pécheurs, ils le publient, ils s’en applaudissent, ils y invitent, tandis que l’Eglise ne cesse de les condamner et d’en éloigner les fidèles. […] Il est vrai que ses effets sont plus étendus ; elle prive de l’entrée à l’Eglise de l’assistance à la messe, des suffrages des fidèles, du commerce civil, etc., ce que ne fait pas la seule notoriété, dont la cessation du péché et la réparation du scandale suffisent pour faire cesser le refus, sans une absolution particulière, comme l’exige la censure.
Il fallait, pour se maintenir, tourner les esprits sur quelque autre objet ; rien n’y était plus propre que d’endormir dans les plaisirs, dissiper par les spectacles, amuser par les fêtes, gagner par des magnificences, des Courtisans inquiets, qui laissés à eux-mêmes ne cessaient de cabaler contre lui. […] Ces intérêts personnels ont cessé, quoique les Cours soient toujours le théâtre de l’intrigue : l’agitation y est aujourd’hui moins violente et moins générale, la comédie ne suspendrait aucune des sourdes manœuvres qui en font mouvoir les ressorts.
Mais l'usage l'a adoptée, on ne cesse de la répéter, elle est l'apologie et l'éloge du théâtre, on la fait remonter jusqu'à la poétique d'Aristote ; et supposant sans autre examen la vertu de ce purgatif, comme une chose certaine, on s'épuise en dissertations sur la manière dont il opère, par la terreur, la pitié, le malheur des personnages, ou tel autre ingrédient, qu'on ne trouvera jamais dans toute la matière médicale du théâtre. […] De belles femmes, qu'apparemment ils persécutent, pleurent sans cesse, et font des gestes de désespoir qui n'ont pas besoin de paroles pour faire connaître l'excès de leur douleur.
quel aveuglement de s'imaginer qu'il cesse d'être un péché, parce qu'on s'en fait un jeu ! le poison cesse-t-il d'être mortel parce qu'un insensé s'amuserait à le boire ?
Le théâtre ouvre la porte à tous les vices ; il remplit d'une folle joie qui sans cesse et sans mesure, sans pouvoir rien souffrir, ne veut que le plaisir et le jeu. […] Ecoutez leurs conversations, si vous y pouvez rien comprendre ; on y parle sans cesse, et on n'y dit rien, on commence tout, on ne finit rien, on traite de tout, et on ne sait rien.
Mais quand Moliere auroit été innocent jusqu’alors n’auroit-il pas cessé de l’être dès qu’il eut la présomption de croire que Dieu vouloit bien se servir de lui pour corriger un vice répandu par toute l’Eglise, & dont la réformation n’est peut-être pas même reservée à des Conciles entiers ?
Je ne compte pas parmi les avantages de la Comédie, traitée selon les regles qui constituent son essence, celui de faire cesser le cri des dévots contre les Spectacles ; car il faut convenir qu’ils n’ont eu jusqu’ici que trop de raisons de déclamer contre un Spectacle qui se prétendant institué pour corriger les Mœurs, les a peut-être rendues plus mauvaises.
Pourquoi ne pas faire cesser cet abus révoltant ?
Dès que le Spectacle est légitime, la Religion n’en peut improuver que les accessoires, tels que le Drame, l’Etat de Comédien, le Jeu de Théâtre : Si l’on desinconvéniente ces trois objets, les plaisirs du Théâtre cessent d’être contraires à la Religion établie ; nos loix & nos usages ne contrastent plus ; nous pouvons être heureux & vertueux sans inconséquence.
Or, si des Auteurs l’ont nommé la fièvre chaude de la raison, l’étonnement doit cesser pour les délires qui l’accompagnent.
Obtiennent des lettres patentes de Charles VI, pag. 90, et de François 1er en 1518, pag. 90 ; s’associent avec le prince des sots, chef de farceurs, pag. 97 ; se retirent à l’hôtel de Bourgogne et sont obligés par arrêt du parlement de Paris de 1548 de cesser la représentation des mystères, et de ne plus établir leurs comédies que sur des sujets profanes, pag. 101, ils cèdent leurs privilèges, pag. 103.
Que le mirandum et le terribile, résultant de l’apparition de vos revenants et de vos assassins, cessent d’être regardés chez nous comme un mal endémique !