Il y a peu de termes de cuisine que l’auteur de cette farce y ait oublié. […] « Observez, avec soin, disoit-on à une enfant de onze à douze ans, observez de tourner amoureusement vos regards sur celui qui danse avec vous, et de les ramener avec langueur sur le parterre… N’oubliez pas, après avoir battu deux entrechats, de faire la pirouette et de déployer votre jambe… Le comble de l’art, disoit-on à une autre, est de savoir balancer doucement son corps en penchant le cou, en fermant à demi les yeux, en abandonnant ses bras… Dans l’allemande, ajouta-t-on quelques momens aprés, tout est perdu, lorsque le danseur et la danseuse restent froids. […] Écoutez un propos fort en vogue parmi nos jeunes gens de la cour, et reconnoissez, à la noblesse du style et au fond même de l’adage, l’école où ces messieurs ont été s’instruire, presque tous les gens, disent-ils, qui sont arrivés à cinquante ans, ont oublié de se faire enterrer.
Cependant, mon Frère, c’est là ce que vous devez toujours envisager, si vous voulez remplir les engagements de votre Baptême ; c’est là ce qui doit faire l’objet de vos espérances et de vos consolations ; c’est là ce que vous rechercherez en mourant, et la seule chose à laquelle vous attacherez votre bouche et vos yeux, comme à un trésor que vous avez malheureusement oublié, et qui seul mérite d’être aimé. […] mes Frères, Jérôme a toute la peine possible à oublier, au milieu des images de la mort et de la solitude la plus profonde, les traces que les spectacles de Rome laissèrent dans son imagination ; Antoine courbé sous la haire et sous le cilice, a besoin de toute la grâce, et de tous ses efforts, pour résister à la violence des tentations qui l’assiègent ; Benoît continuellement appliqué à méditer les éternelles vérités, est obligé de se rouler dans les épines, pour ne pas consentir à de mauvais désirs, et l’on pourra sans risque, sans danger, sans scrupule, s’exposer aux périls d’un Spectacle où l’on n’aperçoit que des objets de séduction ? […] Il est tout naturel qu’à force de voir tout l’étalage des vanités du monde, on oublie le Ciel ; qu’à force d’entendre préconiser l’amour et les plaisirs des sens, on fasse son Dieu de ce qui flatte les passions et la chair.
Nos fameuses Piéces furent mieux reçues par d’autres Peuples : traduites chez les Italiens, elles parurent sur leurs Théâtres, & y firent oublier toutes celles que Crescembeni appelloit des merveilles. Traduites aussi chez les Hollandois, elles y firent oublier celles de Vondel.
Ce n’est pas apeller belle une fille, dont on ne vante que la voix : & les grands aplaudissements que l’on donne à certains heureux endroits, sont de secretes condamnations de ceux qu’on oublie, & dont on ne daigne dire mot. […] Sans doute que ces trois membres que ie n’ay point de peine à retenir, me serviroient à ne pas si-tost confondre ny mesme oublier les diverses Entrées. […] Ie n’ay garde d’oublier icy une difference des Entrées de Balet, & des Scenes du Poëme dramatique. […] Ie croirois oublier une chose essentielle, si ie manquois d’avertir que la figure ne doit pas estre simplement reguliere quand elle est faite : mais qu’une de ses beautez, est d’y aller methodiquement, & de s’y rendre avec iustesse. […] Toutes ces sortes de commoditez dis-je, n’y ont pas esté oubliées.
N’oubliez pas encore, que les turlupinades, les indécences, les jeux de mots, sont bannis de tout ouvrage de goût.
Il faut garder les sons perçans & renforcés, le fortissimo de l’Orchestre pour des instants de désordre & de transports où les Acteurs semblent s’oublier eux-mêmes ; il faut, par une musique douce & affectueuse, avoir déjà disposé l’oreille & le cœur à l’émotion ».
Ne vous étayez point de l’autorité de certains casuistes qui ne condamnent pas absolument les plaisirs du théâtre ; n’oubliez pas qu’ils sont forcés de convenir que ces plaisirs sont du moins frivoles et suspects, et que l’on ferait mieux de s’en passer.
Sans y songer, je substituerais l’amour de la vengeance à celui de la justice ; il vaut mieux tout oublier.
César aveuglé par sa passion, s’oublie plusieurs mois à Alexandrie, comme Annibal à Capoue, & s’amollit dans les délices. […] Je ne suis pas surpris que Nicolas de Lira, Denys le Chartreux & bien d’autres croient que Judith a réellement péché, mais que la beauté de son action & la gloire de ses succès ont couvert & fait oublier ses fautes. […] Cloris partit si brusquement Pour un agréable voyage, Que sortant de chez elle avec empressement, Elle oublia ses gants, ses dents & son visage. […] Voici de nouvelles découvertes que sans doute on n’y oubliera pas.
C’en est assez, c’en est trop sur un homme si peu digne d’occuper les gens de bien & les gens de lettres ; mais un éleve de la scene, dont le caractere bouillant a mis au jour ses défauts ouvertemens & sans masques, ne devoit pas être oublié dans ses fastes, après avoir joué un rôle si vrai & si développé. […] Le Divertissement de Sceaux, livre aujourd’hui oublié, dont on pouvoir se passer de faire present au public, est un ouvrage de la flatterie. […] Il y a quelquefois du sel, un tour ingénieux : ils ont pu plaire dans le moment, le lendemain on les oublie ; c’est une vie de rose, qui ne voit qu’une aurore, & le soir se ternit, & même ces chansons bachiques ou galantes vallent moins que plusieurs de celles du Pont-Neuf. […] Herculea étoit enterrée & oubliée depuis 17 siécles, lorsque par hasard il y a 60 ans un particulier faisant creuser les fondemens d’une maison de campagne, les ouvriers percerent une voute, & trouverent plusieurs statues.
Sa licence seule a fait sa fortune : il seroit oublié s’il avoit écrit décemment & chrétiennement. […] Le nom de Montagne pique la curiosité du public ; cette belle découverte portée sur les aîles de la Déesse à cent bouches parvint aux oreilles de Mr. de Segur, qui, loin de s’attendre à cette fortune littéraire, se moquoit de l’entreprise de l’Ecrivain, avoit oublié son manuscrit pendant deux ans. […] Un tel ouvrage eût-il été si profondement oublié ? […] Parmi les Maisons souveraines, dit-il, celle de Médicis à Florence est une de celles qui ont plus mérité du genre humain (si par mériter on entend corrompre les mœurs) : il faut pourtant en oublier les femmes (la plupart en effet étoient dans le goût de leurs maris) ; & parmi ces femmes, notre Catherine & notre Marie, l’une par sa méchanceté, & l’autre par sa foiblesse & son incurie, &c.
On a beaucoup raillé l’abbé Goujet, homme très-instruit dans la bibliographie, d’avoir recueilli les noms, & donné une idée des ouvrages oubliés des anciens poëtes françois, morts depuis long-temps, & aussi-tôt retombés dans leur tombeau après cette résurrection momentanée. […] Ses pieces toutes Molieristes seront sans doute mieux reçues ; &, malgré le goût du siecle & la fureur du théatre, les connoisseurs n’ont pas oublié la bonne comédie. […] La corruption du cœur aveugle l’esprit & fait oublier les regles de l’art comme les loix de la vertu. […] L’enthousiasme de la scène aveugle les hommes les plus éclairés, ou peut-être leur fait oublier la tendre vénération que l’homme sage doit à la vérité.
Persuadé que, la sainteté de la vie des Prêtres et la ferveur de leurs prières fait la prospérité de l’Empire et en assure les victoires, par les grâces qu’ils nous obtiennent du ciel, que leurs exemples sanctifient les âmes et nous attirent la miséricorde de Dieu, nous avons appris avec douleur, et ce qui paraît incroyable, que des Diacres et des Prêtres, et ce que nous rougissons bien plus de dire, même des Evêques, jouent à des jeux de hasard, et s’oublient jusqu’à se trouver à la comédie, « scenicorum vel thimelicorum fiunt spectatores ludorum « ; eux qui obligent tous ceux qu’ils baptisent de renoncer aux pompes du démon, dont les spectacles sont une grande partie, « ut abrenuntient pompis Diaboli, quorum non minima pars sunt spectacula ». […] L’Abbé Laporte, outre le courant des pièces nouvelles qui ne sont pas oubliées, a entrepris l’analyse de tous les théâtres, et en traite quelqu’und chaque mois.
Comment l’obtiendront-ils, s’ils oublient leur dignité, jusqu’à se montrer sur la scène, se familiariser avec les Comédiens, prendre leurs allures, jouer eux-mêmes des pièces ? […] Il y a bien de l’apparence que le principe de cette confusion indécente des Sénateurs avec le peuple, c’est l’idée où l’on fut longtemps à Rome et où l’on est toujours parmi nous, que le théâtre n’est point fait pour eux, que si par hasard quelqu’un s’oublie jusqu’à y venir une ou deux fois, ce ne peut être qu’en cachette et sans conséquence.
La debauche regne, & on oublie une mort prochaine, dont tout rappelle le souvenir, & avance le fatal moment, qui plus qu’ailleurs arrive le moins qu’on y pense. […] Il est aujourd’hui oublié, on n’en sait que la nomination de ce Prince. […] En parlant des amours d’Elizabeth, Reine d’Angleterre, nous avons oublié un trait du Comte d’Essex, son favori, rapporté dans l’Histoire des Favoris, & dans les Anecdotes Angloises.
Enfin ceux qui emploient la bouffonnerie pour faire rire le peuple, oublient que dans une ville bien policée on ne peut sans crime donner aucun spectacle qui de soit la censure du vice ou l’éloge de la vertu. […] La perte de la modestie suivra bien-tôt celle de la simplicité ; les femmes ne devroient jamais oublier qu’elles font dans les familles, dans la société, les compagnes des hommes, pour être conduites, non pour gouverner ; qu’elles sont les ornemens du monde, non des Divinités qu’on doive adorer. […] Tout tente au théatre, & à force de goûter ce qui plaît, on aime le piege, on se sait bon gré d’y être pris, on s’y apprivoise aisément ; malgré le danger, la douceur du poison en fait oublier les funestes suites.
Je prétends que non : et si je le prouve, il faudra que le Révérend Père tombe d’accord qu’il s’est mépris grossièrement lorsqu’il a confondu nos Comédies avec les divertissements nécessaires pour délasser un Esprit ordinairement appliqué à des affaires sérieuses et importantes ; qu’il s’est oublié lorsqu’il a ditIbid. […] Mais si chacune de ces choses est accommodée à la corruption de la nature ; si toutes unies ensemble elles conspirent à faire oublier Dieu, à jeter l’homme du côté des sens, à remplir son cœur de l’amour des créatures, la Comédie sera-t-elle bonne, sera-t-elle indifférente ? […] Ou parce que des Abbés, des Prêtres, des Evêques, s’il en faut croire le Théologien, jouent aux cartes et aux dés malgré toutes les lois Ecclésiastiques, faut- il abandonner tout un Peuple à des Spectacles où il ne peut que se corrompre et oublier ce qu’il doit à Dieu ?
Si la distance des tems n’est pas encore assez grande pour que nous ayons pu oublier ses ouvrages, ne peut-on pas sans s’aveugler sur le mérite de ceux qui suivent ses traces, rendre à leurs poëmes la justice qui leur est duc ?
En effet, on vit depuis le vrai genre Dramatique déchoir insensiblement, & bientôt il fut presqu’absolument oublié.
Oubliera-t-on que les jésuites, qui proscrivaient alors les Bourbons et appelaient en France l’étranger, étaient les provocateurs et les soutiens les plus zélés de la ligue ?
Enfin, ils ont oublié que l’épreuve du bien et du mal n’apprend à connaître l’un que parce qu’on l’a perdu, et l’autre que parce qu’on y est condamné.
Enfin, ils ont oublié que l’épreuve du bien et du mal n’apprend à connaître l’un que parce qu’on l’a perdu, et l’autre parce qu’on y est condamné.
Il m’est cher, vous mon Père encore plus ; Si nos jours ne coulaient ensemble, Ses désirs deviendraient superflus : Même nœud nous unit, nous rassemble, Et nos enfans seront en moi, Pour vous la leçon la plus sûre ; L’amour instruirait la Nature, Si jamais j’oubliais sa loi. […] On verra si les Poètes du Théâtre Moderne sont les seuls qui laissent glisser dans leurs écrits des façons de s’éxprimer un tant-soit-peu triviales, ou obscures ; & s’ils sont les seuls qui oublient quelques-fois de parler Français.
L’on croit s’assembler au spectacle, et c’est là que chacun s’isole, c’est là qu’on va oublier ses amis, ses voisins, ses proches, pour s’intéresser à des fables, pour pleurer les malheurs des morts, ou rire aux dépens des vivants ; de manière qu’on pourrait dire de ceux qui les fréquentent : N’ont-ils donc ni femmes, ni enfants, ni amis, comme répondit un barbare, à qui l’on vantait les jeux publics de Rome ? […] Enfin, que peuvent faire de mieux ceux qui vont vous entendre, que d’armer leur cœur contre des impressions funestes à leur repos, et d’oublier si parfaitement ce qu’ils viennent d’apprendre, qu’il ne leur en reste aucun souvenir en rentrant dans le sein de leur famille ?
On n’oublie pas de répondre à l’argument tiré des Tragédies des Collèges, par les règles de l’Université, qui défendent d’y rien représenter que d’édifiant, et d’en exclure les personnages et les habits de Femmes ; par les Statuts des Jésuites qui portent que les Comédies et les Tragédies seront Latines, qu’on n’en fera que très rarement, qu’on prendra toujours des sujets de piété, et qu’il n’y paraîtra point de personnages de femme, ni de fille ; enfin par la quatrième Assemblée générale de l’Oratoire, qui renouvelle le règlement contre les personnages de Femmes et de Filles sur le Théâtre de leurs Collèges. […] La mort tragique de Molière sur le même Théâtre où il jouait le Malade imaginaire, n’y est pas oubliée.
Je conviens que le Poète pouvait se dispenser de mettre dans la bouche de Pauline le mot d’amour, qui force Polyeucte à lui faire la réponse que nous venons de voir ; mais on ne doit pas oublier qu’elle est Payenne ; elle a recours, pour persuader son mari, aux plus fortes armes dont elle pouvait faire usage : si Pauline avait été Chrétienne, Corneille ne lui aurait pas fait tenir un pareil langage ; ou, s’il l’eût fait, on aurait pu, avec justice, le lui reprocher. […] Rhadamiste de son côté, qui a épousé Zénobie, ne peut l’oublier ni cesser de l’aimer ; quoiqu’il ne doute point de sa mort, l’ayant jetée dans l’Araxe.
Partout où se rencontrent la danse, la musique et les transports d’une joie effrénée, les femmes s’oublient de leurs devoirs, les hommes sont saisis d’un esprit de vertige : c’est un sujet de tristesse pour les anges, c’est le sanctuaire des démons et leur grande fête27. » Saint Isidore de Séville, qui vivait au septième siècle, appelle le théâtre un lieu de prostitution, theatrum idem et prostibulum.
L’Eglise de Jésus-Christ, interprète infaillible de la doctrine des mœurs, a fait, de la représentation et de la fréquentation des Spectacles, l’objet de ses censures : elle n’a rien oublié pour en éloigner ses enfants. […] L’art de se contrefaire, de revêtir un autre caractère que le sien, de paraître différent de ce qu’on est, de se passionner de sang froid, de dire autre chose que ce qu’on pense, aussi naturellement que si on le pensait réellement, et d’oublier enfin sa propre place, à force de prendre celle d’autrui. […] Oui, mais on oublie que le cœur est entre deux. » 36.
Votre inflexible dureté lasse et rebute leur tendresse ; ils ont beau se souvenir que vous êtes leur père, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu, le mépris dont vous vous chargez étouffera le respect qu’ils vous doivent. […] Il aurait mieux valu aussi leur rappeler que de bons parents, avant de se révolter et d’en venir à des extrémités fâcheuses contre leurs enfants ingrats et dénaturés, souffrent long-temps, meurent quelquefois de chagrin ; que de bons enfants, qui ont moins droit d’exiger, ne sont pas obligés à moins de combats et d’égards pour leurs parents indifférents et injustes, dont, au reste, l’insensibilité ne résiste pas toujours aux efforts constants de la tendresse, ou du respect filial ; et que probablement leur père se souviendra enfin qu’ils sont ses enfants, s’ils n’oublient pas qu’il est leur père ; et puis ajouter que si, en attendant que l’amour paternel se réveille dans son cœur, ils se trouvent dans le besoin, alors ils doivent penser qu’appartenant à un père disgracié de la nature, il est raisonnable qu’ils s’assimilent aux enfants d’un père disgracié de la fortune, et suivent les exemples qu’ils en reçoivent de se servir soi-même, de se contenter de peu, de ne pas désirer de superflu, de travailler s’il le faut, se rendre utile aux autres, tirer parti de ses talents et de son industrie ; ou de se jeter dans les bras de sa famille, de ses amis, invoquer leur appui. […] On voit que, malgré sa rudesse, il sait pardonner aussi les injures ; puisqu’il veut bien oublier les perfidies de Célimène, pourvu qu’elle prenne le seul moyen qui lui reste de réparer le mal qu’elle a commis et d’éviter les rechutes ; moyen qui consiste à s’éloigner des séductions, à se retirer avec lui dans une solitude, comme alors on se retirait seul dans un couvent par des raisons semblables sans que personne y trouvât rien de bien ridicule.
Le très-grand nombre des Evêques vit bien, personne dans ce corps n’est responsable du petit nombre qui s’oublie. […] En effet, le théatre fait oublier toutes les loix, & violer toutes les bienséances à ceux même à qui la gravité & la sainteté de leur état doivent les rendre inviolables, & qui sont établis pour les faire observer. […] Caihava oublie l’intérêt des mœurs que Moliere a corrompues, & que les deux Jésuites défendent.
Le peuple se repaissoit de ses jeux, & se calmoit ; cette diversion faisoit oublier les projets séditieux qui étoient prêts d’éclater. […] Le Bailli, qui en est témoin, a-t-il si grand tort de juger indigne de la rose une fille qui oublie toutes les loix de la pudeur ? […] Les passions font tourner la tête & oublier les premieres regles de l’art : Servetur ad imum qualis ab incœoto processerit .
Appellez vous amour honnête celui qui fait oublier à un homme les plus saints devoirs de la nature, de la patrie, de la justice, de l’honneur, de la charité ? […] Je dis même avec une espece de bénédiction de la part du ciel, parce que vous ne vous y proposerez qu’une fin chrétienne, que vous ne vous accorderez ce repos que pour mieux agir, et qu’en ce sens vous sanctifierez, si je puis parler de la sorte, jusqu’à votre jeu ; mais tandis que le jeu l’emportera sur toutes vos fonctions, qu’il vous fera oublier tout ce que vous devez à Dieu, tout ce que vous devez au prochain, et tout ce que vous vous devez à vous-mêmes ; que vous n’y distinguerez ni les jours les plus solemnels ni les jours ordinaires, et que sans réserve toutes vos heures y seront employées, je dirai que c’est au moins une dissipation criminelle du temps que Dieu vous a donné, et une profanation dont vous aurez à lui répondre. […] Je le veux, la vie pour vous en sera moins agréable, elle sera même insipide et triste, et s’il faut porter la chose jusqu’où elle peut aller, ce sera selon la nature une vie affreuse ; mais n’oubliez jamais les paroles de mon texte, et ce que le Fils de Dieu vous dit dans la personne de ses Apôtres : Mundus gaudebit, vos verò contristabimini ; le monde se réjouira, le monde aura pour lui les plaisirs des sens et en goûtera les douceurs, tandis que vous n’aurez pour partage que les afflictions et les larmes : cependant votre sort sera préférable à toutes les joies du monde, et par où ?
Depuis long temps il épuise nos provinces, amollit la nation, & fait oublier les premiers devoirs de la société. […] On croit s’assembler au spectacle, & chacun s’isole ; chacun oublie ses parens, ses amis, ses voisins, pour s’intéresser à des fables, pleurer sur des malheurs, des morts, & rire aux dépens des vivans.
Est-il d’état où quelques particuliers ne s’oublient ? […] C’est oublier la religion, & se trop borner aux sentimens de la nature, que d’exagéres si fort le mal, pour inspirer des terreurs paniques & éloigner de l’état religieux.
La justice et l’humanité qui y président font déjà oublier la vente odieuse de Parga d, ainsi que les excès de lord Maitlande, qui appartenaient à l’ancien ministère. […] Napoléon, ce souverain improvisé, dont les victoires éclatantes restèrent toujours sans résultat, passa comme l’ombre et bientôt il sera presque oublié.
Oublie-t-il un moment ces entraves ?
Les hommes du rang le plus éminent ont oublié leur dignité premiere.
Or, il est tout visible, qu’il n’est point de tems, où vous pensiez moins à mourir que lors-que vous oubliez méme de vivre en Chrétiens, & par consequent si Jesus-Christ ne nous a point donné un faux avis, s’il ne nous a point trompé lui-méme, il n’est point de tems, où vous aïez plus de sujet de craindre la mort ; Quâ horâ non putatis, filius hominis veniet.
Il faut que le Poète s’oublie en fesant parler ses Personnages, & qu’il se pénètre des passions qui les agitent.
Il en est encore une qui merite une serieuse reforme, c’est de changer souvent de Jeu, & de Piece : car non-seulement du costé des Comediens le métier s’oublie, la paresse bannit l’estude, & la memoire s’affoiblit, mais le Spectateur est furieusement ennuyé de voir durant deux mois une mesme chose, qui bien souvent & sans aucun merite, & qui ne dure que par la cabale de quelques sots, ou de quelques Coquetes, ou par l’opiniastreté des Comediens.
Et idcirco constituit hæc sancta synodus, ut nullus presbyter ullam feminam secum in domo propria permittat, quatenus occasio malæ suspicionis, vel facti iniqui, penitus auferatur ; « 14° Plusieurs ecclésiastiques s’adonnant à l’avarice et à l’intérêt sordide, oublient l’Ecriture divine, qui dit : "Il n’a point donné son argent à usure, et prêtent à douze pour cent" ; le saint et grand concile a ordonné que si, après ce règlement, il se trouve quelqu’un qui prenne des usures d’un prêt, qui fasse quelque trafic semblable, qui exige une moitié au-delà du principal, ou qui use de quelque autre invention pour faire un gain sordide, il sera déposé et mis hors du clergé.
Quel lieu plus propre à oublier voluptueusement et aussi parfaitement les biens et les maux de l’autre vie, et l’Auteur de notre être, que dans cette société d’Epicuriens choisis et délicats ?
Leur feroit-on l’affront de les oublier ? […] Les deux premiers se sont oubliés jusqu’à prendre un ton d’impiété, qui seul étoit une raison d’exclusion, fussent-ils des chefs-d’œuvres d’éloquence. […] L’Académicien oublie l’Evêque. […] Il est si plein de cette matiere, qu’il a oublié de parler du spectacle, contre lequel il est très-justement déclaré, & sur lequel l’indulgence de Fenelon lui donnoit plus de prise.
On diroit au fils de Pradon : Honorez la mémoire de votre père, mais oubliez qu’il ait fait des Tragédies. […] Ils ont été effrayés de son renoncement au Théatre dans la fleur de son âge, de sa vie sérieuse & retirée depuis cette époque, de son application à ses devoirs domestiques, de sa tendresse bourgeoise pour sa femme & pour ses enfans ; de son insensibilité pour les succès, & pour ses propres Ouvrages qu’il avoit presque oubliés ; en un mot, du spectacle édifiant de sa philosophie chrétienne. […] Le précis de cette morale salutaire est compris dans les quatre Vers qui terminent la Tragédie : Par cette fin terrible & dûe à ses forfaits, Apprenez, Roi des Juifs, & n’oubliez jamais Que les Rois dans le ciel ont un juge sévère, L’innocence un vengeur, & l’orphelin un père. […] N’oublions pas que si Corneille est chez les modernes le Restaurateur de la Tragédie, Racine est parmi nous le premier Auteur de Tragédies sans amour ; & qu’il est moins glorieux de rétablir, de créer, si l’on veut, le Théatre, que de le consacrer à la vertu, à la Religion & à la piété.
Il vit sa fille, l’aima, l’épousa, & tout fut oublié. […] Ses belles actions ont fait oublier sa naissance.
, qui étaient quatre de ces Acteurs célèbres de son temps, où sans doute il n'aurait pas oublié de mettre ceux des femmes, s'il y en eût eu dans les troupes des Comédiens pour agir en ces représentations.
Le Barbare avait raison »a : oui Monsieur, ce Barbare avait raison, mais vous oubliez de citer S.
« Le dernier événement du Fils de Dieu est un nouveau spectacle que Tertullien n’a point oublié : il nous remet devant les yeux la joie des esprits célestes, la gloire des saints, la rage des démons, la confusion des réprouvés.
Ces princes eux-mêmes qui dépouillent la Pologne, oublient-ils que les armées russes ont pénétré jusqu’à Berlin & s’en sont emparées ? […] Le premier, pour faire oublier ses manœuvres & les malheurs publics en amusant le peuple, vouloit introduire de nouveaux spectacles ; le second, qui pense que les bonnes mœurs sont le vrai soutien, la force, l’appui des Etats, s’opposoit à ce qui n’est fait qui pour les corrompre.
avez-vous oublié les Pantins ! […] L’aimable Rosalie, que j’ai de même oubliée à dessein, fesait dernièrement l’Amour dans l’Acte de Psyché des Fêtes-de-Paphos ; mademoiselle Arnould, le rôle de Psyché : Jamais l’Amour ne fut si sûr de blesser les cœurs ; jamais Psyché ne fut aussi touchante, aussi belle………………* Amicus Socrates, amicus Plato ; magis amica veritas.
Pour ce qui regarde les spectacles ; je ne répèterai point ce qu’on en a écrit depuis peu ; ceux qui ont traité cette matière à fond, n’ont rien oublié pour en donner de l’horreur. […] Cependant l’erreur où vivent la plupart des personnes du monde sur ce point, me paraît si pernicieuse à l’Eglise et au salut des particuliers, qu’on ne doit rien oublier pour les désabuser.
Pourquoi préparez-vous une excuse à un ridicule, disons mieux, à un vicieux impertinent, à un bourgeois orgueilleux et sot qui a l’impudence de se méconnaître au point d’oublier qu’il a une femme pour devenir le galant secret d’une Marquise, qui se sert de tous les moyens qu’il peut imaginer pour la séduire ; c’est de vous qu’on peut dire, « dat veniam corvis »cm . […] Ce ne sont point ces Gentilhommes respectables que des paysans fortunés se félicitent d’avoir pour Seigneurs depuis 300 ans3, ce n’est point cet aimable buveur, arbitre équitable et Bachique de tous les différends de son Canton que Molière a joués ; ce sont ces Gentilhommeaux ridicules qui, le nez collé sur leurs Titres, croient y trouver des raisons suffisantes pour mépriser tout ce qui n’est pas noble, qui tapis dans leurs Chaumières oublient que leurs égaux et leurs Supérieurs sont logés sous la Toile en rase campagne, prêts à répandre leur sang pour l’Etat avant qu’on ait publié l’arrière-ban, au lieu que nos Hobereaux l’attendent pour se souvenir de ce qu’ils doivent à la mémoire de leurs ancêtres, à leur Prince et à la Patrie.
Jacques, qui se regarde un moment dans un miroir, s’en va, et oublie tout ce qu’il a vu. N’est-il pas même bien aise de l’oublier ?
Il est certain qu’en se couvrant de la sorte le visage, ils oublient que tout leur corps doit èxprimer des passions, & que le visage sur-tout doit être le fidèle miroir de ce qui agite l’âme. […] Ce Sultan goûte un bonheur insipide au milieu des plus belles femmes de l’Univers ; Armide est une enchanteresse aimable & dangereuse ; Renaud oublie dans les bras d’une jolie femme son devoir & la gloire : apperçoit-on là rien de forcé ? […] N’oublions pas qu’il n’est peut-être que ce seul moyen de conserver en France le grand-Opéra dans tout son éclat.
Cette intrigue avec les débats du cuisinier & de Valere forment le nœud de la piece, & donne matiere à différentes sortes de plaisanteries qui sont long-temps oublier qu’il s’agit d’un avare.
Or comme je pensois plusieurs choses, de crainte de les oublier, je les couchois sur le papier.
Si je l’avais oubliée, ou si je négligeais de l’approfondir, il arriverait plusieurs inconvéniens : contentons-nous d’en marquer quelques-uns.
J’ai pensé oublier le plus nécessaire de tous les moyens qu’on puisse employer à cette réformation ; parce que j’ai dessein de traiter une autre fois cette importante matière : C’est de donner aux filles une autre éducation qu’on n’a pas fait depuis quarante ans.
Du reste, Monsieur, je n’ai pas oublié que M.
Rien n’est plus beau que ce que dit Saint Augustin4, pour montrer la nécessité de cette tolérance. « Aaron, dit-il, ne toléra-t-il pas la multitude qui s’oublia jusqu’au point de demander une idole, de la fabriquer et de l’adorer ?
Vous avez même oublié que Mademoiselle de Scudéry avait fait une peinture avantageuse du Port-Royal dans sa Clélie i.
Rien n’est oublié pour tromper la vigilance des époux, des mères & des domestiques.
Rien n’est oublié pour tromper la vigilance des époux, des mères & des domestiques.
Mais les hommes n’oubliaient rien pour m’en dédommager ; ils m’élevaient jusqu’au ciel, & il n’y en eu pas un qui ne m’offrît en particulier tout ce qui pouvait dépendre de lui.
Je ne dois pas oublier d’ajouter un mot des portiques qui étaient derrière les Théâtres, & où le Peuple se retirait lorsque quelque orage en interrompait les Représentations.
Protégés et récompensés du Roi, les Comédiens voient leur Théâtre sans cesse rempli d’une foule de Spectateurs, qui leur fournit tous les ans une récolte assez abondante pour faire oublier à quelques-uns les désagréments, qui ne vous sont pas insensibles.
J'oubliais qu’il rapporte quelques exemples des anciens comédiens, mais il n’étale pas leurs ouvrages comme il a fait ceux de Molière.
Ceux-ci, ayant embrassé le christianisme, oublièrent des spectacles si incompatibles avec la morale chrétienne.
Sans mentir ils ont toute une autre manière d’écrire que les Faiseurs de Romans, ils ont toute une autre adresse pour embellir la Vérité, ainsi vous avez grand tort quand vous m’accusez de les comparer avec les autres ; je n’ai point prétendu égaler Desmarets à M. le Maistre, il ne faut point pour cela que vous souleviez les Juges, et le Palais contre moim, je reconnais de bonne foi que les Plaidoyers de ce dernier sont sans comparaison plus dévots que les Romans du premier ; je crois bien que si Desmarets avait revu ses Romans depuis sa conversion, comme on dit que M. le Maistre a revu ses Plaidoyers, il y aurait peut-être mis de la spiritualité, mais il a cru qu’un pénitent devait oublier tout ce qu’il a fait pour le Monde.
dans le Moine Espagnol, dans l’Amour Triomphant h et dans le Fourbe i, s’oublient d’une étrange manière ! […] Lorsque Phèdre est possédée d’une honteuse passion elle n’oublie rien pour la cacher : elle est aussi retenue et aussi chaste dans son langage que la plus vertueuse Matrone de la Grèce. […] N’oublions pas de faire observer que ni Plaute ni Térence, ni Aristophane même ne fournissent aucun exemple de femme mariée que l’on corrompe.
» Quand on dit que la comédie ne fait faire aucun péché à certaines personnes, a-t-on oublié qu’il y a des choses, qui, sans avoir des effets marqués, mettent dans les âmes de secrètes dispositions très-mauvaises, quoique leur malignité ne se déclare pas toujours d’abord. […] En effet c’est là qu’une jeune personne apprend comment on peut se livrer à des intrigues dangereuses en échappant à la surveillance de ses parents ; c’est là qu’une femme, jusque-là modèle de la fidélité conjugale, oublie peu à peu ses principes, s’habitue à entendre sans rougir des propos obscènes, sourit au langage spirituel d’un libertin et en vient quelquefois à se précipiter dans l’abîme.
Que des hommes dégradés par la cupidité, aient oublié qu’ils sont Chrétiens, qu’ils sont pères ; qu’ils voient de sang froid immoler leurs enfans aux pagodes dont les sacrificateurs leur en ont payé le prix ; c’est une infamie concentrée dans un petit nombre de citoyens avilis et dégénérés, que le public ne partage point et dont il ne peut être responsable. […] Ces monstres pour abâtardir le peuple et le rendre insensible à ses maux, l’énivroient par la continuité et l’appareil des spectacles ; et l’aspect d’un mime en faveur faisoit oublier des monceaux de victimes que la cruauté immoloit tous les jours aux yeux du public….
Une fille, dit le Seigneur, ne peut oublier sa parure, & Israël m’a oublié un temps infini : Numquid oblivisci potest virgo ornamenti sui, & Israël oblitus est mei diebus innumeris.
C’est en sortant de là que les personnes distinguées oublient les bienséances, & le peuple sa rusticité, & emploient à se perdre les armes qu’ils y ont forgées. […] Nous vous demandons grâce, & nous tâcherons, par notre profond respect, de vous faire oublier notre saute, &c.
Sans s’embarrasser des témoins en grand nombre, & de toute espèce qui les y assiegent, qu’elles y invitent, elles s’habillent & déshabillent, se parent, se font servir sans précaution, l’affectent, s’en font un jeu, un mérite ; moins retenues que la Diane de la fable, qui cherchoit des bois écartés, ne souffroit avec elle que ses compagnes, chassa honteusement une d’elles qui s’étoit oubliée, & punit cruellement le malheureux Actéon, sous les yeux de qui le hasard l’avoit faite tomber. […] L’exemple des mondaines qui s’oublient jusque dans le cloître, ne justifie donc pas les Actrices, & l’on est inexcusable d’imiter les Actrices jusques dans le cloître.
Pour ne rien oublier de ce qui pouvoit contribuer à la magnificence, on faisoit marcher ensuite dãs un Chariot bien aproprié une Statuë d’Hercule, ou s’il y avoit quelque chose de singulier dãs le temps, ou de rare dans leurs conquestes. […] Parmy ces brocards, je ne sçaurois en oublier un qui n’est observé que dans Quintilien.
Comminge 26, l’Autodafé 27, Dorothée 28, se partagèrent longtemps, avec le petit Arlequin29, l’honneur d’amuser les amateurs du beau talent de Julie Diancourt30, que les Queriau31 et autres mimes fameuses ne feront jamais oublier. […] j’oubliais que le vertueux Mauduit périt victime de son amour pour ses princes, et que les cendres de tant de familles allèrent combler depuis peu des marais désignés aux décharges publiques.
» En voyant avec plaisir le tableau du crime, on perd la pudeur, on s’enhardit, on apprend à faire ce qu’on s’est accoutumé à regarder : « Qui oblectatur simulacris libidinis, deposita verecundia fit audacior ad crimina, discit facere quod consuescit videre. » Là un Acteur dissolu, plus efféminé qu’une femme (un pantomime), parle avec les mains : « Vir ultra muliebrem mollitiem dissolutus. » Toute une ville s’agite pour un personnage dont on ne sait s’il est homme ou femme ; on aime ce qui est défendu, et on rappelle les égaremens de la jeunesse que l’âge aurait dû faire oublier. […] Pierre, où l’on célébrait l’anniversaire de la délivrance de Rome, dont on était redevable aux vertus, au zèle, à l’éloquence de ce grand Pontife, l’un des plus illustres qui se soient assis sur le siège du Prince des Apôtres, se plaint de l’ingratitude du Peuple Romain, qui oubliait une si grande grâce.
pourquoi les oublie-t-il, & se met-il par là en danger de faire perdre à sa sœur tout le fruit de sa noble résolution ?
Nous devons croire qu’il est juste et non point vindicatif : il punit une âme égarée qui persévère dans ses emportements, mais il oublie le passé quand elle s’est remise dans le bon chemin.
engagés aux Jeux Scéniques, par la faiblesse de leur sexe de recourir à la bonté de l'Empereur, pour être restituées en leur premier honneur et bonne renommée, quand elles voulaient retourner à la pratique d'une vie honnête, ce qui témoigne assez que l'infamie ne s'était point étendue sur les Comédiens ni sur les Tragédiens, parce que les femmes n'y jouaient point, et que ces Acteurs étaient bien plus modestes et plus estimés que tous les Mimes et Bouffons de ces Jeux, on leur eût bien plus facilement accordé cette grâce, et cette loi ne les eût pas oubliés s'ils avaient été compris en celle dont la sévéritél.
On regarde avec pitié tous ces Directeurs incommodes qui condamnent les spectacles et les bals ; on n’oublie rien pour les faire passer pour des esprits vains et fâcheux, qui ne cherchent qu’à se distinguer par d’austères singularités, et qui aiment à se faire un nom aux dépens des âmes simples et trop crédules.
La douceur du poison en fait oublier les funestes suites ; on ne voit plus rien de honteux dans les passions, dès qu’elles ont été déguisées sur le théâtre, et embellies par l’art ; et à force d’admirer et d’applaudir, on y apprend à ne rougir de rien.
Quand les Comédiens n’oublient rien pour émouvoir les Spectateurs, et les faire entrer dans le sentiment des passions qu’ils représentent ? […] L’autre chose où il faut prendre garde, est de ne pas oublier entièrement la gravité de l’âme. […] Ils n’avaient qu’à aller trouver quelque Comedien, entrer dans leurs maximes, apprendre qu’on peut sans péché se trouver à la compagnie des femmes agréables, les considerer amoureusement, penser aux manières de les aborder avec un visage passionné, leur protester qu’on les adore ; tantôt rire, tantôt pleurer avec elles, les poursuivre pour en avoir quelque regard favorable, ou quelque permission d’espérer : Car les Comédiens ont un secret merveilleux pour penser en sureté de conscience à toutes ces choses ; mais l’Évangile a oublié de nous l’apprendre. […] Comment donc peut-on approuver ces Spectacles, où l’on voit paraître une fille parée de tous les atours qui la peuvent rendre agréable, au milieu d’une Salle magnifique, ou d’un Jardin de plaisance ; qui se croyant seule, quoiqu’elle soit en présence de trois ou quatre cens personnes, vient se soulager comme en secret d’une passion furieuse qu’elle a pour un jeune homme, et qui sans oublier les soupirs, les larmes, et toutes les marques de transport, exprime ce qu’elle souffre, de la manière la plus touchante ; tantôt s’en prend à Dieu, d’avoir fait des Lois qui lui paraissent si sévères ; tantôt murmure contre la modestie attachée à son sexe.
le Beau, Secrétaire Perpétuel de l’Académie des Inscriptions & Belles-Lettres, n’oublia point ce trait dans l’éloge qu’il sit de ce Cardinal, dans l’Assemblée publique de la S. […] Les progrès que nous avons faits dans l’art dramatique, doivent les faire oublier. […] Ce vénérable Cardinal rappella sur cet objet les principes de l’Eglise, que les abus avoient fait oublier ; mais il se conduisit avec la prudence d’un Pontife éclairé. […] Comment oublie-t-on ainsi la Morale & la Religion au Théatre ? […] Voilà les Casuistes dont on veut se prévaloir, quand on s’oublie jusqu’à traiter de divines & de justes idoles du Public 158, des créatures dont la profession est incompatible avec les bonnes mœurs.
C’est que les défauts qui s’y remarquent sont oubliés, dès que l’ame s’est ouverte à la chaleur du sentiment, au pathétique des passions.
Ceux-ci apprenoient à juger sainement des hommes, en dégradant encore plus ceux qui s’étoient oubliés.
Il est inutile de dire qu’on ne danse qu’après les divins offices ; tout le jour est également saint, & s’il n’est pas permis de faire des œuvres serviles après la célébration de l’office divin, par la seule raison que le travail empêche qu’on ne s’occupe des choses spirituelles ; à plus forte raison ne doit-on pas s’occuper aux chansons profanes & aux danses, puisque elles sont infiniment plus capables de faire oublier Dieu & les choses spirituelles, que le travail même le plus pénible.
Cette foule fait plutôt une confusion qu’un spectacle agréable, au reste rien n’est oublié pour attirer le public.
Toutes les méthodes, les règles, les conduites de la vie chrétienne qui enseignent les pratiques de dévotions, les exercices spirituels, les moyens de faire des progrès, les facilités & les obstacles à la vertu, n’oublient point la fidélité à fuit tous ces objets dangereux.
L’on est tenté de croire que ses Poètes affectent de manquer à une règle aussi généralement reçue, afin de se distinguer de la foule : les plus grands Auteurs qui travaillent dans son genre, oublient bien-tôt les sages préceptes d’Aristote, & les utiles maximes de ses nombreux Commentateurs ; ils s’imaginent sans doute que l’Opéra-Bouffon ou la Comédie-mêlée-d’Ariettes, ne mérite pas que l’on s’éfforce d’observer des règles quelquesfois gènantes.
Par omission, parce que les ivrognes, à l’appel d’une bouteille, oublient communément leurs affaires, renvoient tout au lendemain et, faute de faire le bien qu’ils pourraient, leur intérêt et celui de leur famille en souffrent également.
Elle quitte, en atteignant la coulisse, la morale du Théâtre aussi bien que sa dignité, et si l’on prend des leçons de vertu sur la Scène, on les va bien vite oublier dans les foyers. […] Mais j’oublie déjà que je n’écris pas pour des d’Alembert. […] On me dit que cela les forme ; je conviens que cela les forme à être impertinents et c’est, de toutes les choses qu’ils apprennent par cette méthode, la seule qu’ils n’oublient point. […] L’un de ces amusements est sans conséquence et reste oublié dès le lendemain ; mais l’autre est une affaire importante qui mérite toute l’attention du gouvernement. […] L’amour du bien public est la seule passion qui me fait parler au public ; je sais alors m’oublier moi-même, et, si quelqu’un m’offense, je me tais sur son compte de peur que la colère ne me rende injuste.
Les Saints Peres la regardent comme un reste du Paganisme & une école d’impureté ; l’Eglise l’a toujours en abomination, a excommunié ceux qui exercent & ceux qui créerent ce métier scandaleux & infame, les prive des Sacremens & de la sépulture, & n’oublie rien pour en inspirer de l’horreur. […] Bourdaloue pour sçavoir que le cœur de l’homme est foible, que l’exemple séduit, que l’occasion entraîne, que le plaisir empoisonne, que l’oisiveté perd, que la frivolité dissipe, que Dieu est oublié, les devoirs négligés, que les graces, la dévotion, le recueillement, la charité s’évanouissent dans ce labyrinthe de volupté & de malignité ?
On sent bien qu’il n’oublia pas les Actrices ; l’Académie est trop galante pour ne pas mettre des guirlandes sur la tête de ces aimables Académiciennes, à qui la plupart devoient leurs succes & leurs graces. […] Oublions les prèdilections, sessentimens, rivalité, caprices, distractions des Actrices qui sont encore endormies à des lectures trop matinales, car on s’assemble à midi.
Le nom de Scuderi, aujourd’hui oublié, fut fameux dans son temps par le frere & la sœur, deux phénomenes de fécondité littéraire très-frivoles ; la sœur par trente-six volumes des romans, le frere par seize pieces de théatre, un poëme, une apologie, des poësies, galantes innombrables, & tous fort médiocres. […] Olivier Patru, homme infiniment loué de son temps, aujourd’hui oublié, très-médiocre même dans la profession d’Avocat.
ils n’oublient rien pour ennoblir le vice, ils n’épargnent rien pour le rendre heureux. […] Dryden n’oublie pas de faire cette remarque contre Ben Jonson ; mais après tout il daigne bien approuver le dénouement de la pièce et l’appelle un cinquième Acte excellent.