Dans cette farce, un mari & sa femme se querellent ; la femme réproche au mari qu’il mange son bien au cabaret, tandis qu’on l’exécute pour payer la taille ; il faut donc répond le mari, faire grande chere, ce qu’on mange & boit ne sera pas saisi, autant de sauvé sur l’ennemi. […] Pierre, son mari, qui la detestoit, en est tout-à-coup épris, quand on la lui enleve, Henri, qui ne l’avoit jamais vue, étant fugitif quand elle arriva, & n’étoit occupé que de sa conquête ne peut resister aux charmes de Blanche, & ne tue son mari jaloux, que pour la venger.
Quand la nouvelle Duchesse vit les riches appartemens de son mari, qu’elle parut dans le monde, & fut menée aux spectacles, ce fut pendant quelque temps une scene plaisante. […] On prétendoit en tirer une moralité : les six yeux représentent la curiosité des femmes qui veulent tout voir les trois bouches leur caquet, les trois nez leur goût pour le parfum, la fumée leur inconstance, le paon leur vanité, l’épée leurs querelles avec leurs maris. […] Il étoit peu propre à négocier la paix ; le mari n’entend pas raillerie. […] Le vice doit triompher, & un mari qui veut une femme fidelle est ridicule. […] Ce qu’on en conserve, cette femme au moment de se rendre, ce libertin à ses genoux, & qui prend la fuite à la vue de son mari, ce rival qui ose le combattre, & que l’on fait vaincre ; n’en voilà que trop pour produire les plus mauvais effets dans les spectateurs, & ce n’est guere respecter la personne auguste à qui on la présente.
Suivant l’usage de l’Arcadie, Mme de Tagliazucchi est métamorphosée dans ce recueil en Bergère sous le nom d’Oriana Ecalidea, la différence de genre et de style que vous trouverez dans la Poésie de son mari sous le nom d’Alidauro Pentalide ne vous laissera pas soupçonner qu’il ait mis la main aux ouvrages de son épouse, qui d’ailleurs s’était déjà fait connaître avant que M. […] Les femmes Romaines recommandaient à leurs maris et à leurs fils, de se faire rapporter sur leurs boucliers. […] C’est avec ces qualités qu’un « objet céleste » passe dans les bras d’un mari mondain, au bout de six mois, un an, l’Agnès est dégourdie ; le mari pendant ce temps s’est étudié à la former pour le beau monde : il l’a fait rougir d’avoir de la pudeur ; elle baissait les yeux à la moindre équivoque, la plus légère indécence la déconcertait : maintenant elle sait rire à gorge déployée des propos les plus saugrenus ; plus de gravelures qui la choquent dans les brochures : on peut tout lui proposer, pourvu que ce soit du ton de la Cour. Le mari, qui voit sa femme universellement courtisée, s’applaudit de la belle cure qu’il a faite, il en reçoit les compliments avec beaucoup d’estime pour lui-même, et se regarde comme un homme envoyé du Ciel pour former les Dames, et les décrasser de la morale du couvent.
plût au Ciel que les barbares ennemis du plus beau des arts, eussent la piété de Polyeucte, la clémence d’Auguste, la vertu de Burrhus, et qu’ils finissent comme le mari d’Alzire !
où le vice ne l'emporte sur les maris, les pères, les maîtres. […] C'est donc proprement en matière de galanterie, l'Art d'aimer d'Ovide mis en œuvre, et dans les autres vices c'est l'affreux ouvrage trouvé dans les papiers de la Brinvilliers, heureusement brûlé avec elle, l'Art des poisons, ou, si l'on veut, le livre de Frontin, un recueil des stratagèmes de guerre pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverser tous les pères, maris et maîtres, et goûter librement tous les plaisirsj. […] Une femme qui égorge ses enfants pour se venger de l'infidélité de son mari, et s'enfuit les lui montrant expirants, dans la crainte d'être elle-même égorgée ; peut-on imaginer rien de plus dénaturé et de plus horrible ? […] Point de femme qui au sortir du spectacle ne regarde son sexe comme une Divinité que tout adore, et ne traite de barbare le mari même qui ne brûle pas assez d'encens.
L’épouse du Cantique le dit innocemment à son mari, dont le mariage rend les plaisirs légitimes : Dabo tibi ubera mea. […] Qu’on cherche une Actrice dont on puisse louer la chasteté, qui n’ait eu qu’un amant, car pour le mari, la plupart n’en ont pas ; en est-il à quoi on n’ait droit de dire, comme le Sauveur à la Samaritaine, vous avez eu cinq hommes fut votre compte, & celui avec qui vous vivez n’est pas votre mari ? […] Le même coup qui coupa la tête d’Holopherne, fit rentrer tous ses ornémens dans l’obscurité où ils avoient été ensévelis depuis la mort de son mari. […] D’abord apres la mort de son mari elle bâtit au haut de sa maison une chambre & un oratoire où, sans voir personne, elle passoit les jours en prieres avec ses femmes, quoique jeune encore, d’une beauté parfaite, ayant tous ce qu’il faut pour plaire au monde. […] Quelques Auteurs ont cru excuser la parure de Judith en disant qu’elle avoit en vue de se marier avec Holopherne, pour tâcher de délivrer la patrie, en le gagnant, comme une jeune fille qui se pare pour chercher un mari.
Ils trompent tous deux un mari crédule, Tartuffe pour enlever son bien, Phedre pour faire punir son fils.
Elle passa dans les mains des trois femmes de son pere, qui pour faire la cour à leur mari, lui marquoient de l’amitié, & entretenoient sa haine. […] Il lui fait donner par Philippe II, Prince d’Espagne, mari de la Reine d’Angleterre, une comédie Espagnole, que Londres n’a jamais vu. […] Ce Prince, quatrieme fils d’Henri II & de Cathérine de Medicis, ne s’est présenté à Londres qu’en qualité de mari. […] Pour son futur mari, elle le recevoit dans sa chambre, & s’y tenoit les heures entieres sans être habillée. A son âge, & auprès d’un mari, tout lui paroissoit sans conséquence.
Le mari, homme sensé, qui ne reconnoît point les Religieux à ces traits, lui représente que la ville & Cour s’engagent sans scrupule dans cet état, & que s’il étoit si affreux, ceux qui l’ont embrassé ne s’empresseroient pas de faire des prosélytes, & par quel intérêt voudroient-ils entraîner dans le piege, au lieu d’en détourner ? […] Honteusement conduite par des motifs humains, comme son mari, faut-il que je me fasse un nombre d’ennemis dans un parti puissant qui protège mon fils ? Et plus coupable encore, puisqu’elle connoît ces Religieuses lâches, cruelles, abominables, à qui elle livre sa fille, l’état affreux où elle l’entraîne, ce besoin de la nature dont elle la prive, au lieu que son mari traite tout cela d’erreurs, de foiblesse, d’enfance. […] Une fille se choisit un mari convenable. […] Pour l’avoir vu une fois, elle en devient folle, & le matin de la bénédiction du mariage, tout étant prêt, elle fait dire à son pére, je ne veux point ce mari, je veux mon amant, je m’empoisonne, si vous me le donnez.
Cependant elle se décrie elle-même, s’avoue mariée, n’aimant point son mari, regardant comme le plus grand malheur d’en être aimée, entretenant des amours passageres, &c. […] C’est cette Favart dont on a imprimé des Romans & des farces, avec celle de son mari. […] Une femme qui attend, de sang froid, son mari pour l’égorger ; l’égorge sans être combattue d’un seul remords, ni dire un mot qui ressemble à la passion, & après l’avoir assassiné, s’en vente avec une insolence tranquille. […] Le sombre Crébillon, le cruel Shackespear sont plus supportables : on est moins révolté de voir pendre un homme sur le théâtre Anglois, que de voir une femme égorgeant son mari sans aucune émotion. […] Pour qui inspire-t-on de la pitié, puisqu’on n’en donne point pour un mari égorgé par sa femme, pour une mere assassinée par son fils ?
On fit un recueil de stratagèmes pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverserb tous les pères, maris, maîtres, exciter l’amour du libertinage, et le faciliter par le jeu infâme des valets, des soubrettes et des confidents, qui furent toujours dans la comédie les rôles les plus intéressantsc. […] Les maris et les femmes, dit Sénèque, se disputaient à qui leur ferait plus d’honneur.
Du moins donc, selon ces principes il faudra bannir du milieu des chrétiens les prostitutions dont les comédies italiennes ont été remplies, même de nos jours, et qu’on voit encore toutes crues dans les pièces de Molière : on réprouvera les discours, où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mines et des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance dans les maris, et sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux.
c’est la maîtresse de votre mari. […] Jamais le devoir du mariage n’a été illicite, jamais aucune censure ni personnelle ni locale n’a séparé le mari de la femme, le père des enfans, selon la règle vulgaire : Utile lex humile, res ignorata necesse. […] On donnoit la communion à ceux qui s’alloient battre en duel (cela est faux), & on refusoit les sacremens au mari & à la femme, s’ils ne s’étoient abstenus pendant huit jours du devoir conjugal. […] On méprise le mari d’une femme infidèle, parce que les Chanoines de Lion avoient droit de passer la premiere nuit des noces avec les épousées de leurs serfs, &c. […] L’Ange Raphaël le donna à Tobie, ce qui fut très-agréable à Dieu, & lui mérita la grace d’être délivré du démon qui avoit fait mourir les sept premiers maris de Sara, qui ne cherchoient dans le mariage que la satisfaction de leurs passions brutales.
Un instant plus tard, j’étais deshonoré dans son esprit ; elle venait de tout apprendre, je ne sais comment ; si la première elle eût entâmé ce discours, moi-même, je me fusse cru forcé par la nécessité ; je n’aurais pu m’honorer à mes yeux de ma franchise & de mes remords… Le mystère qu’elle découvrait, l’idée d’enlever… à la plus vertueuse épouse, le cœur de son mari… cette idée parut lui faire horreur.
Tantôt une intrigue de galanterie, une maîtresse affligée, un rival supplanté, une femme jalouse, un mari dupé.
Un mari en revient la têté remplie de Héros & d’Héroïnes ; il imprime si fort dans son esprit toutes ces chimeres, que ses affaires domestiques lui deviennent importunes. Une femme occupée des adorations qu’elle a vu rendre sur le théâtre à des personnes de son sexe, se rebutte de son mari, qui n’a point pour elle des maniéres comédiennes.
Aujourd’hui, dit un écrivain célèbre, en parlant du relàchement des mœurs et de l’esprit de société qu’a produit le théâtre, il y a peu de maris jaloux, mais il y a peu de maris ; les pères tyranniques sont rares, mais les pères indifférents ne le sont point. […] Ainsi les jeunes femmes ne seront pas admises aux écoles théâtrales des mauvais maris, des maris jaloux, ou vieux, crédules, bourrus, auxquels leurs épouses jouent mille tours perfides ; ainsi les jeunes gens seront aussi exclus du spectacle les jours que des hommes auxquels ils doivent particulièrement le respect, par exemple, outre les pères et mères, leurs supérieurs, maîtres ou instituteurs, et les vieillards, devront y recevoir les leçons humiliantes et flétrissantes du ridicule, etc.
On lui fit épouser un inconnu, un phantome de mari, par des ambassadeurs, & ces ambassadeurs étoient les jeux & les ris. […] La fable de la magicienne Medée est connue de tout le monde, elle rajeunit son beau-pere Ezon, à la priere de Jason son mari : Nunc opus est succis per quos renovata juventus, in florem redeat primosque recolligat annos. […] Cette honnête Dame empoisonne son mari, & s’enfuit avec son amant ; elle alla s’établir dans une isse de la Méditerranée, à qui elle donna son nom ; elle y ouvrit un lieu de débauche, comme Calypso, les Sirenes, la Déesse de Paphos, d’Amathonte, &c. car les stations & les avantures du sage Ulysse dans sa navigation, les innombrables prodiges d’Ovide ne sont précisément, non plus que les intrigues de tous les rommans & de toutes les piéces de théatre, que les historiettes des libertins, & des courtifannes, dont on chante les amours. […] Ulysse instruit de l’aventure, vient furieux au Palais de Circé, il est reçu comme on l’est des actrices ; elle veut l’empoisonner aussi, il met l’épée à la main pour la tuer, elle l’appaise en lui offrant sa couche, la paix est aussi tôt faire, il l’accepte sans scrupule, quoique mari de Pénélope : elle lui donne des habits magnifiques, & des rafraîchissemens délicieux, il se fait mettre dans le bain par les Nymphes, qui pendant qu’il se baignoit lui versent sur le corps de l’eau chaude & des essences.
Amoureux de sa cousine germaine mariée, incestueux et adultère, il est surpris avec elle par son mari, se bat avec lui, et le blesse mortellement. […] Elle se déclare adultère : Son devoirdans le mariage n'est pas d'être fidèle à son mari, mais de mourir pour son amant. Mais qu'il ne s'inquiète pas, on sera plus à lui qu'au mari ; on a choisi le plus laid des hommes pour se mettre dans la nécessité de ne l'aimer jamais, et de conserver son cœur à l'amant (raffinement insensé) : « Le joug le plus affreux de tous, dont mon amant ne peut être jaloux. […] Elle a un autre amant, son beau-frère, à qui elle ne fait point mystère de ses turpitudes, tant elle se respecte elle-même : « Au frère d'un mari je révèle mes feux. » Eh !
En examinant toutes les Scènes d’amour de cette Tragédie, on verra qu’il n’y a que Viriate qui ne démente pas ce que le Poète a promis : on ne peut presque pas dire qu’elle aime ; elle ne veut qu’un mari ; elle le veut tel que sa politique et l’intérêt de son ambition le demandent. […] Je conviens aussi que Médée a de fortes raisons pour s’emporter contre son mari infidèle et ingrat : mais la vengeance qu’elle en prend, en massacrant ses propres enfants, est tout à fait barbare et dénaturée ; et je trouve cette action tragique bien atroce, pour être présentée aux Spectateurs de notre temps. […] Mais je suis persuadé que Quinault a changé d’avis en composant sa Pièce ; et que s’étant imaginé, par les raisons que nous avons tant de fois répétées, que le Public serait plus touché de voir les deux Princesses pleurer la perte de leurs Amants, que celle de leurs maris, il a préféré la satisfaction de plaire, en se prêtant au penchant de la nation, à la gloire d’instruire et de corriger.
C’est cette fameuse Princesse d’Elide, qui charma toute la Cour, au grand regret de son mari. […] Pour payer les deux portraits du mari & de la femme, qu’on ne peut voir sans surprise & sans admiration , Moliere fit en vers la description de ce Dôme, qu’on intitula Poëme, qu’on a eu la cruauté d’imprimer dans ses Œuvres, & dans la Vie de Mignard. […] Elles ne peuvent intéresser que le vice, & mettre à découvert la turpitude de la mere qui donne sa fille, de Moliere qui l’épouse, & de la fille qui le reçoit pour mari. […] Sa célébrité, sa fortune lui donnerent une brillante noblesse : mais elle lui fit payer cher ses faveurs ; ses infidélité, ses tracasseries en firent le mari le plus malheureux.
On en fit un recueil de stratagêmes, pour faire réussir tous les crimes, favoriser toutes les passions, ménager toutes les intrigues, traverser tous les peres, maris, maîtres, exciter l’amour du libertinage, & le faciliter par le jeu infame des valets, des soubrettes & des confidens, qui furent toujours dans la Comédie les rôles les plus intéressans. […] Les maris & les femmes se disputent à qui leur fera le plus d’honneur16. […] On n’y exposoit pas un mari aux traits de la raillerie & du mépris le plus outrageant, parce qu’il étoit sensible au déshonneur de sa maison ; & une femme assez adroite pour le tromper, n’étoit pas l’héroïne qu’on entreprenoit d’y célébrer. […] L’intrigue de ce Roman est l’amour que la Princesse conserve pour un autre que pour son mari. […] L’Auteur, qui étoit maître des événemens, a garanti son héroïne d’un adultere : mais une femme qui sera dans le cas de la Princesse de Cleves, & qui à son exemple croira pouvoir concilier l’amour d’un amant avec ce qu’elle doit à son mari, sera-t-elle de même la maîtresse de résister à tout ce que la passion a de plus séduisant, & à sa propre foiblesse ?
Celle qu’il a pieusement intitulée le Héros Chrétien, la moins mauvaise peut-être, est fort au-dessous des médiocres : c’est une Clytemnestre qui fait assassiner son mari, & ne rachette son crime par aucune beauté théatrale, encore moins par quelques traits de religion ou de morale. […] Un Sigisbées. est un homme poli qui accompagne les femmes à l’Eglise pour leur faire honneur, une espece de Mentor sur lequel se repose un mari jaloux, un pere vigilant, un Espagnol sur une Duegne, un François sur une Gouvernante, les Princes sur une Dame d’honneur. […] Tous les maris ne sont pas aussi crédules ; il en est beaucoup qui ne voient en eux que des amans déguisés. […] On n’a pas besoin en France de ces artifices ; les femmes y ont la plus grande liberté, & les maris beaucoup d’indifférence. […] Nous jouons les rois, les héros, les maris, les amans, les honnêtes-gens : ce dernier rôle est celui dont on s’acquitte le plus mal.
Hecube qui après avoir vu périr sa Ville, son Palais, son Mari, ses Enfans, dans le moment même qu’on lui est venu arracher sa fille pour l’immoler, trouve le cadavre du dernier de ses fils qu’elle croyoit avoir sauvé, souffre des maux qu’elle n’a point mérités, & Euripide a excité la Pitié par cette Tragédie qui offre le Spectacle des miseres humaines, accablant un Personnage ordinaire, dont les qualités personnelles n’excitent en nous ni admiration, ni haine. […] Rapin, à ménager leur compassion pour les Sujets qui la méritent, & à voir sans Pitié Clytemnestre égorgée, parce qu’elle a égorgé son mari. […] On ne voit point sur le Théâtre de la vie humaine, un Fils involontairement meurtrier de son Pere, & Mari de sa Mere, ni un Fils de dessein prémédité, assassin de sa Mere. […] Après que cette Magicienne a tiré de sa Rivale, & du pere de sa Rivale, la vengeance la plus affreuse, elle déchire ses propres enfans, sans autre motif que celui de désespérer son mari : & couverte de tant de crimes anciens & nouveaux, elle paroît protégée du Ciel, puisqu’elle est enlevée dans les airs sur un char. […] Ce Pere qui nomme un Acteur de la Comédie Italienne, qui vivoit comme un Saint, & ne montoit jamais sur le Théâtre sans avoir mis un cilice sur sa chair, austérité à laquelle l’engageoit sa Femme, qui exerçant là même profession, vivoit dans la même sévérité de mœurs, nous apprend aussi que cette Comédienne deux ans avant sa mort, se retira du Théâtre, & exhorta son Mari à l’imiter, ce qu’il ne fit pas.
On trouve un trait singulier sur les statues & la comédie, dans les avantures d’Hortense Mancini, Duchesse de Mazarin ; cette niéce trop célebre du Cardinal, quitta son mari, courut le monde, & enfin alla se fixer à Londres, où elle ouvrit une banque de Bassette, & s’y fit une petite cour voluptueuse, par son esprit, ses graces, son humeur bienfaisante. Dans le procès qu’elle eut avec son mari, qui la reclamoit, elle l’accuse d’être dévot, & en prend une raison de divorce. […] Toutes ces scénes que des grands nous peuvent faire appeller des tragédies, & que la nature des faits rend des farces de la foire, la Duchesse en a instruit le public, dans ses mémoires, écrits par elle-même, on les trouve fort détaillés dans les œuvres de l’Epicurier Saint- Évremont son panégyriste & son amant, qui passa sa vie auprès d’elle, en Angleterre, occupé à faire en son honneur de la prose, des vers, des piéces de théatre, que la dévotion de son mari ne l’empêchoit pas de représenter. On peut voir le plaidoyer 7 & 8 d’Erard, qui plaidoit pour son mari, Avocat célébre qui n’étoit pas comédien, & les Causes célébres de Guyot de Pitaval.
Je tiens ce dernier fait de la bouche de vingt personnes, toutes dignes de foi, & des larmes que son Mari donne chaque jour à sa mémoire. […] Elle sçut gagner Lucius par ses paroles flatteuses ; enfin ils déterminèrent entre eux de se défaire l’un de sa femme, l’autre de son mari ; le parricide ne fut différé que de quelques jours après le complot formé. […] Le joli Spectacle des Femmes à moitié nues dans les bras de leurs Maris, des Enfans dans le même état, des Hommes anéantis d’yvresse, le vin versé par des Servantes pour abreuver des Hommes qui avaient plutôt besoin de dormir que de boire. […] Plus d’un mur étaya ces Ménades Génevoises, bachiquement caressées par leurs maris ou leurs amans. […] Après avoir resté quelque temps encore à rire & à causer sur la place, il fallut se séparer, chacun se retira paisiblement avec sa famille, & voilà comme ces aimables femmes ramenèrent leurs maris, non pas en troublant leurs plaisirs, mais en allant les partager.
On réprouvera les discours où ce rigoureux censeur des grands canons, ce grave réformateur des mimes & des expressions de nos précieuses, étale cependant au plus grand jour les avantages d’une infâme tolérance des maris, & sollicite les femmes à de honteuses vengeances contre leurs jaloux. […] C’est du vrai tragique, ce sont les accusations les plus graves : prostitutions, infamies, grossiéretés les plus crues, honteuse corruption, infâme tolérance des maris, honteuse vengeance des femmes, mort sur le Théatre, Tribunal, colere de Dieu, &c. […] Moliere étoit triste & jaloux, toute sa vie sa femme fit son malheur, & après sa mort elle demandoit des autels pour son divin mari. […] Il enseigne, il autorise la révolte des enfans, les fripponneries des domestiques, l’infidélité des femmes & des maris, le libertinage de la jeunesse. […] Que la défense irrite contre les maris & les tuteurs jaloux.
Une femme se farde par legereté, par ignorance, pour suivre la mode, pour obéir à son mari, à son pere, sa faute peut être legere ; mais se farder pour plaire aux hommes, leur inspirer des passions, & satisfaire la sienne, n’est ce qu’un péché véniel ? […] Une femme à sa toilette croit-elle avoir des devoirs à remplir, se souvient-elle qu’elle a un pere, une mere, un mari, des enfans, des domestiques, une messe à entendre, une priere à faire, des ordres à donner ? […] Une toilette couverte de cornes, la corne au rouge, la corne aux mouches, la corne aux rubans, la corne aux aigrettes, &c. seroit peu élégante, & ne plairoit pas aux maris.
On excuserait cependant une femme qui, ne se permettant rien de contraire à la décence, prendrait part à la danse uniquement pour faire la volonté de son mari, auquel elle ne pourrait déplaire sans inconvénient.
Toutes ces guerres de la Fronde ne sont qu’une comédie, nous en parlerons ailleurs : la première qu’il rapporte est l’amour d’Henri IV pour sa cousine la Princesse de Condé ; son mari justement alarmé la tenoit fort enfermée, il avoit même quitté la Cour, & s’étoit refugié à Verteuil, ne s’y croyant pas en sûreté il quitta le royaume & emmena son épouse en Flandres pour la soustraire aux poursuites d’un Prince que tous les maris redoutoient, que toutes les femmes devoient craindre ; il avoit encore chargé la Princesse sa mère de veiller sur la conduite de sa belle fille, & jamais surveillante ne s’étoit mieux acquittée de ses fonctions. […] Le Cardinal Mazarin disoit à Dom Louis de Haro, Ministre d’Espagne : vous êtes heureux, vous avez en Espagne deux sortes de femmes, des coquettes en abondance qui ne songent qu’à plaire à leurs galans, & n’écrivent que des poulets ; quelques femmes de bien attachées à leurs maris & à leurs familles, toutes sont sans ambition, n’aiment que le luxe & la vanité. […] La Princesse de Condé, cette femme courageuse qui soutint la guerre de Guienne pendant un an, avoit dans sa famille autant d’exemples de galanterie que de valeur, sans parler de son mari qui trouva dans Amathonte un nouveau Rocroi, un nouveau Senef dont les Mémoires de Lenet ne parlent pas, parce que la prison des Princes suspendit ses conquêtes.
Est-ce tourner en dérision les respectables droits des maris que de montrer combien une femme est adroite quand elle veut tromper son époux ? […] Il lui donne des conseils très-salutaires sur le mariage qu’il veut faire avec Celimene dont l’humeur coquette ne peut que causer beaucoup de désagrément à un mari tel qu’Alceste surtout. […] Les maris absens y sont peu ménagés…. […] L’honneur des maris sera en sûreté comme auparavant, et; la médisance n’aura plus lieu. […] Si par hazard celle-ci a quelque chose à se reprocher elle ne sera pas fâchée de faire enrôler le mari de sa compagne sous les étendarts du sien, parceque, comme l’on sait, la sagesse de l’une fait rougir l’autre.
La femme de Saumaise & celle de Moliere étoient deux mégeres qui, toute leur vie, tourmenterent leurs maris, l’une par galanterie, l’autre par fierté & mauvaise humeur. […] Un sujet si scandaleux, une maniere de le traiter si scandaleuse, jusqu’à faire admirer & aimer une femme adultere & incestueuse, qui s’efforce de séduire le fils de son mari ; &, ne pouvant le rendre coupable, le fait périr par une calomnie atroce, comme la femme de Putiphar fit mettre en prison l’innocent Joseph, comme deux infâmes vieillards firent condamner à mort la chaste Susanne. […] Fort jalouse de son mari, elle le quitta, & s’en fut en Hollande, où elle jouissoit d’une entiere liberté.
Il faudroit dire aujourd’hui : Maris, qui partez, emmenez avec vous le danseur. […] Voici un des chef-d’œuvres de la danse : Sans autre secours que les pas, les positions du corps, les mouvemens des bras, on vit représenter les Amours de Mars & de Vénus, le soleil qui les découvre à son mari jaloux, & les pièges que le mari tend à sa femme, les filets perfides qui en comblant la vengeance confirment sa honte, la confusion de Vénus, la rage de Mars, la joie maligne des Dieux qui accourent en foule à ce spectacle.
De l’autre côté, Ismène Maîtresse de Laurette sans avoir aucune assurance de la mort de son mari, se dit veuve et prétend épouser Acante l’amant de de sa fille.
Rien de plus froid que les scenes où cette femme criminelle est seule ; le rire ne s’éveille que lorsque son mari est témoin des affronts qu’elle lui fait. […] L’Ecole des Maris peint & couvre de ridicule un homme défiant. […] Euphemon, le Pere du Philosophe marié, le Frere de l’Ecole des Maris, Ariste dans le Méchant, Dorimon dans Cenie ; une foule d’autres vieillards rendus respectables sur la scene, sont-ils des témoignages de l’avilissement que le Theatre s’efforce de répandre sur la vieillesse ? […] Plût au Ciel que ces barbares ennemis du plus beau des arts, eussent la pieté de Polyeucte, la vertu de Burrhus, & qu’ils finissent comme le mari d’Alzire !
La rencontre en fut heureuse, car comme il fallait une femme à ce mari qui le pût tirer quelquefois de sa boutique et de cette activité opiniâtre qui lui gâtait la santé ; aussi fallait-il un mari à cette maîtresse du plaisir qui la pût arrêter et lui mettre les fers aux pieds, quand il serait besoin : A peine le mariage était-il conclu du consentement des parties, que tous le Dieux le signèrent, et chacun l’estima si bien fait, qu’il n’en fut pas un qui n’en voulut être estimé l’Auteur. […] Qui est le mari qui va au bal, qui ne trouve que les autres femmes sont plus belles que la sienne ? Qui est la femme qui ne s’y figure que les autres maris ont plus de complaisance que le sien ? […] Il était des soins de ce grand et universel Législateur de retrancher aux hommes tous les prétextes de vouloir vivre en femmes, et d’éloigner d’eux toute la tendresse que les femmes ont pour elles-mêmes : Et plus encore de ne point permettre aux femmes de faire les hommes aux dépens de la modestie, qui est le plus riche ornement de leur sexe : puisque leurs emplois sont différents, et que le mari ne doit point s’abaisser jusqu’aux menus ouvrages de la femme, ni la femme entreprendre sur les actions du mari, leurs habits ne devaient point être les mêmes. […] Sanctia prit l’habit de son mari, mais ce fut pour le couvrir du sien, et le tirer de la prison, d’où il ne fût point sorti que pour aller porter sa tête sur un échafaud.
Cette foiblesse fait tout le mérite de Zaïre ; quoique cette piéce soit plutôt un Roman versifié qu’une Tragédie, elle a paru avec un succès surprenant, grace à la dépravation de notre siécle ; au lieu que Pertharite cédant son Royaume au Duc de Benevent, pour retirer son épouse, a déplu sur le Théâtre, la qualité de bon mari, étant, dit l’Auteur1, une foiblesse ridicule, incapable d’intéresser le parterre.
, qui ne permet pas que les femmes Chrétiennes prennent des maris engagés au culte des Idoles, distingue en termes précis les Scéniques des Comiques.
Le vieux Sertorius voudra séduire une jeune femme éperdument amoureuse de son mari ; voilà les mœurs de la tragédie chez Corneille, le plus grave et le plus sublime de nos poètesak. » Les pièces de cet auteur n’auraient certainement pas plu aux spectateurs, si elles ne leur avaient donné agréablement des « leçons de galanterie, de fourberie, de vengeance, d’ambition ; si elles ne leur avaient appris à conduire habilement une intrigue, à éluder la scrupuleuse vigilance des parents, à surprendre par mille ruses la bonne foi, à ne tendre jamais à faux des pièges à l’innocence, à se défaire avec adresse d’un concurrent, à se venger à coup sûr d’un ennemi, à élever sa fortune sur les débris de celle d’autruial . » En effet, le spectacle perdrait son agrément, s’il n’était un assemblage vif et séduisant de tout ce qui peut plaire, s’il ne tendait à enchanter l’esprit et les sens par mille charmes, et à attendrir le cœur par tout ce que les passions ont de plus fin et de plus insinuant.
Ces sortes de sentiments ne seraient jamais en risque d’être désaprouvés, ou mal reçus des Spectateurs ; car, dans une grande assemblée, il peut bien se trouver quelqu’un qui ne soit pas sensible aux impressions de l’amour, tel qu’on le voit communément sur le Théâtre, et qui par conséquent ne regarde qu’avec indifférence, ou avec mépris les faiblesses du cœur humain ; mais il n’y en aura pas un seul qui ne soit ou père, ou fils, ou mari, ou citoyen : et si, par hasard, il se rencontrait un Spectateur qui fut bon père, mais qui ne fut pas bon citoyen, et que l’action théâtrale de ce jour-là ne traitat que de l’amour de la Patrie ; loin d’en blâmer l’Auteur, il n’est pas douteux qu’il l’admirerait.
Il n’y aura point de femme dans la Troupe qui ne soit mariée, et dont le mari ne vive avec elle, soit qu’il fasse la profession de Comédien, ou non : et, à l’égard de la conduite des Actrices, on suivra la méthode des Hollandais ;8 pour le moindre scandale qu’elles donneront on les congédiera ; lorsqu’elles sortiront de cette manière, elles ne jouiront que de la moitié de la pension ; et elles la perdront en entier, si elles continuent à faire mal penser d’elles, même après leur sortie de la Troupe.
Le Roi passoit sa vie avec ses maîtresses, les Courtisans avec les leurs, qui étoient souvent celles du Roi, aussi peu fidéles à leur amant, qu’il l’étoit à sa femme, & la femme au mari. […] Le Roi fut quelque tems amoureux de la Princesse d’Angleterre, veuve de Charles II refugiée à la Cour après la mort de son mari. […] Madlle. de Montespan, enlevée à son mari, entretenue pendant 15 ans, mere de six à sept Princes, promenée en triomphe dans toute la Flandre, avec des Gardes du Corps aux portieres de son Carosse, logée dans toutes les Villes comme une Reine, avec les plus beaux meubles de la Couronne, qu’on portoit par-tout, des bals masqués, des bals parés, des comédies, des feux d’artifice, recevant tous les honneurs, tous les hommages en présence du Roi & de la Reine qui accompagnoient la favorite, & pour comble de gloire, justifiée par le plus saint Prédicateur, Pocquelin de Moliere ; dans les beaux sermons de George Dandin & d’Amphitrion, qui peut méconnoître les heureux fruits du théatre ?
Les Dames Romaines, qui connoissoient le prix de la pudeur, & la regardoient comme le plus beau titre de noblesse, avoient élevé un temple à cette Divinité, où elles ne souffroient que des vierges nobles d’une vie irréprochable, & des veuves qui n’avoient eu qu’un mari. […] Un mari mene sa femme, une mere sa fille à la comédie entendre la morale, voir l’exemple d’une actrice, & voudra qu’elle soit sage & modeste. […] Le serpent est trop rusé pour attaquer Eve avec son mari ; il épie le moment où elle est seule, lui parle sans témoins, & la séduit.
« J’avoue que d’épouser deux maris pour sa satisfaction, c’est commettre un énorme péché d’incontinence ; mais de le faire pour la paix de l’esprit, ce n’est pas plus que de s’enivrer par forme de remède. D’ailleurs,La Demoiselle en question était déjà mariée sans que son père le sût, il lui destinait un autre que celui qu’elle avait, pour époux : et Bulle prétend qu’elle doit prendre un second mari pour l’amour de la paix. […] La Demoiselle en question était déjà mariée sans que son père le sût, il lui destinait un autre que celui qu’elle avait, pour époux : et Bulle prétend qu’elle doit prendre un second mari pour l’amour de la paix.
J’ai du moins le plaisir de voir que mon mari a dans ses goûts quelque délicatesse : vous avez l’air de la décence, & des graces qui seroient faites pour embellir la vertu. […] Mon mari vous a fait pour 150000 livres de billets.
Relisez le Fils naturel e ; vous trouverez dans l’entretien qui suit ce Drame, et que vous citez dans l’errata de votre Livre, qu’une femme qui aimait beaucoup son mari, ayant appris un jour qu’il venait d’être assassiné par son beau-frère, chez qui elle l’avait prié d’aller, elle vola vers lui, et l’ayant trouvé expirant, elle s’élança sur ce cadavre adoré, en lui disant avec des transports incroyables : Hélas ! […] Elle regrettait un homme qui eût été bon père, excellent mari ; et pour le rappeller dans son sein, elle imagina de lui inspirer des songes aimables.
Ces spectacles ne seront pas fréquens en Italie, les froids piquans y sont trop rares, & les femmes n’y courent pas si aisément : les maris ne les verroient pas volontiers enfermées dans le ventre d’un éléphant. […] J’ai deux points à remplir, & ces deux points renferment tous mes devoirs, être fidele à mon mari & respecter les magistrats protecteurs des nœuds du mariage. […] On leur répete tous les soirs, sagesse, chasteté, travail, clôture, fidélité à son mari, horreurs de la coquéterie : elles ne sont heureuses & estimées qu’autant qu’elles y sont fideles. […] Parmi les femmes qui se dévouent à ce commerce honteux de faire acheter des repentirs, la plupart nées dans la misere, n’auroient besoin que des ressources du travail, les unes peuvent être rendues à leur famille, d’autres à leurs maris, les autres enfin trouver place dans les manufactures ou les hôpitaux.
C’est un des endroits de l’Ecriture que les Juifs ne laissent pas lire aux jeunes gens, & que l’obscene Auteur, Officier Irlandois, dit-on, expose sur le Théatre aux yeux de tout le monde : inceste du beau-pere avec sa belle-fille, prostitution de celle-ci, adultere dans tous les deux ; profanation détestable du mariage par deux maris, que Dieu punit d’une mort subite ; une femme dans un grand chemin, qui s’offre au premier venu, & se livre pour un chevreau ; Juda, qui la trouve, & sans autre cérémonie a si brutalement commerce avec elle, qu’il ne s’embarrasse pas même de la voir, & la laisse toujours voilée. […] Il on chargea Odenat, mari de Zenobie, qu’il déclara Impératrice, & qui fit la guerre à Aurelien, un de ses successeurs. […] Ces traits sont beaux, mais non sans exemples, Les histoires présentent fréquemment, & Melpomene met souvent sur le Théatre des peres & des meres qui s’exposent à la mort, à l’esclavage, à la perte des biens pour leurs enfans, des enfans pour leurs peres, les femmes pour leurs maris, des amis pour des amis, des sujets pour leurs Rois, sans compter les innombrables amans qui dans les romans s’immolent, du moins veulent s’immoler pour leur maîtresse. […] Des milliers de veuves Indiennes se brûlent sans nécessité sur le tombeau de leurs maris.
Il faut en convenir, ton galant mari est fait pour l’amour. […] La présence de M. de Longepierre est nécessaire à Paris ; il va partir… mais ton mari ne le suivra pas, je t’en réponds, si je puis le retenir encore. […] Il y a beaucoup de Pièces, qui ne sont recommandables que par l’intrigue ; ces dernières, à la vérité, punissent le ridicule ; mais elles recompensent l’audace : telles sont l’Ecole des Femmes, l’Ecole des Maris, les Ménechmes &c. cette classe est extrêmement étendue : on invitera les nouveaux Auteurs à ne suivre de semblables modèles, que dans la conduite & non dans les mœurs de leurs Drames ; je voudrais même qu’on cultivât peu le genre où la Comédie n’est qu’un joli Roman dialogué, telle est la Pièce intitulée Amour-pour-Amour, Zénéïde, l’Oracle, les Grâces, le Mariage-par-supercherie, & quelques autres. Il est donc nécessaire que dans les Pièces à composer imitatives de la vie commune ; l’honnête-homme, dupe du méchant, conserve néanmoins sur lui la supériorité de la vertu ; qu’un père, un tuteur, un mari, quoique trompés par des enfans, des pupilles, ou par une femme, (si l’on croit pouvoir mettre de pareils tableaux sur la Scène) ayent pour eux le cœur du Spectateur : [c’est l’effet que produit sur les gens sensés Georges Dandin ; ils ne prennent pas le parti de Clitandre & d’une femme infidelle, contre un mari benêt & ridicule : ] mais il est nécessaire aussi que ces Pièces montrent la source du desordre de l’épouse ou des enfans ; que les parens soient punis de leur négligence dans l’éducation qu’ils devaient à ces derniers, & les maris de leur inconduite, par les tours qui leur sont joués ; que les fourberies soient le comique de la Pièce, qu’elles excitent le rire, dans le moment où elles sont, & le mépris, lors même qu’elles ont réussi. […] Dans l’Avocat-Patelin, tous les Spectateurs prennent intérêt pour un fripon ; l’on desire que maître Guillaume donne son drap ; on applaudit aux extravagances qui lui font méconnaître son filou une femme presque honnête se prête par nécessité à seconder son mari… Oh !
Point de comédie où on ne prenne la même licence contre son père, son maître, son mari. […] Mais ils disent vrai : le prince, le père, le mari ont tort. Cela n’est pas toujours, car on déchire souvent un bon prince, un père sage, un mari fidèle dont tout le crime est de s’opposer à une folle passion.
Les filles de Danaus, qui assassinent leurs maris, commettent ces massacres à la faveur des ténèbres, dans leurs chambres, sans que les yeux des assistants soient blessés par tant de massacres. […] Cette Princesse conçoit un amour violent pour Hippolyte, fils de Thésée, son mari : Après bien des combats, elle prend enfin la résolution de découvrir à son Amant une flamme si criminelle : Ce jeune homme, plein de vertu, bien loin de répondre à cet amour incestueux, est épouvanté d’une déclaration si peu attendue : L’amour de Phèdre se change en fureur, et dans la crainte d’être prévenue, elle se hâte d’accuser son Amant, et se résout à le perdre par une calomnie horrible ; enfin elle se livre toute entière à son désespoir, et se donne à elle-même la mort qu’elle n’avait que trop méritée. […] Euripide a merveilleusement bien ménagé toutes ces circonstances dans la Tragédie d’Hercule ; il fait parler à Ulysse cette Reine infortunée, qui avait perdu ses Etats, son Mari, presque tous ses Enfants, et qui était prête de voir égorger à ses yeux sa fille Polyxène sur le tombeau d’Achille ; il la fait parler à Ulysse, d’une manière si touchante, qu’il n’y a point d’homme raisonnable, qui pût refuser ses larmes aux malheurs de la Mère et de la Fille.
à son mari renferme toute l’irréligion dont une créature puisse être capable. […] De Longuevue qu’elle devienne infidèle à son devoir : celle-ci le menace de le déceler à son mari ; sur quoi Scandale réplique : « Je mourrai plutôt martyr que de renoncer à ma passion. […] après quelque délibération simulée entre la vertu et le crime, se détermine avec beaucoup de franchise pour le dernier : « Le parti que doit prendre une femme qui a de l’honneur, c’est de déshonorer son mari.
Quels droits aura donc un mari ? […] La révolte des enfans contre les parens n’est-elle pas criminelle, comme celle d’une femme contre son mari ?
Il est faux que les maris & les femmes soient tous indifférens ; mais le fussent-ils, la vue de ce qui se passe dans le mariage seroit très-lascive & très-dangereuse. […] Au serrail il n’y a que des femmes, & un seul homme de spectateur, qui même est leur mari, ce que leur religion leur permet, & ce qu’anathématisent & l’Evangile & nos loix.
T on oncle & ton mari viennent d’arriver ; monsieur De Longepierre gai, bruyant ; monsieur D’Alzan réservé, modeste, presque honteux ; croyant apparemment que tout le monde lit dans ses yeux, le secret de son cœur. […] C’est à moi que tu dois l’absence de ton mari ; je n’ai voulu te confier cette malice, que lorsqu’il ne serait plus en ton pouvoir de l’en préserver : je prétens le punir, tourmenter la *** : il sied bien à ces créatures de plaire à nos époux !
Alcibiade fit jeter dans la mer le Comédien Eupolis en lui disant : « Tu me in scena sæpe mersisti, et ego te semel in mari »c .
Des L’Ecole des Maris. […] maris scrupuleux ou dupes de leur simplicité et de la coquetterie de leurs femmes. […] « Ne voudriez-vous point, dit Sganarelle dans l’Ecole des maris , De vos jeunes muguets m’inspirer les manières, M’obliger à porter de ces petits chapeaux Qui laissent éventer leurs débiles cerveaux ; Et de ces blonds cheveux de qui la vaste enflure Des visages humains offusque la figure ; De ces petits pourpoints sous les bras se perdants, Et de ces grands collets jusqu’au nombril pendants ; De ces manches qu’à table on voit tâter les sauces, Et de ces cotillons appelés haut-de-chausses ; De ces souliers mignons de rubans revêtus, Qui vous font ressembler à des pigeons pattusf ; Et de ces grands canons où, comme en des entraves, On met tous les matins ses deux jambes esclaves, Et par qui nous voyons ces Messieurs les galants Marcher écarquillés, ainsi que des volants. […] Dans l’Ecole des maris, dont M.F. donne une esquisse qui, toute ajustée qu’elle est à son usage, n’annonce rien de bien conséquent pour les mœurs ; et où, dit-il, « l’époux qui devient le tyran de sa femme est si bien contrasté par le galant homme, qu’il laisse une honnête liberté à la sienne ». […] L’Ecole des Maris.
Dans le Mari confident le mot de morbleu est répeté plus de cinquante fois. […] Elle manqueroit son but, elle ennoyeroit, si elle attaquoit ces monstres ; mais une Prétieuse, une Savante, un Mari jaloux, un Medecin à chapeau pointu, un Malade imaginaire, un Avare, un Misantrope, voilà les objets de ses exploits & les bornes de sa reforme.
Mais enfin soyons équitables, la comédie n’enseigne-t-elle pas aux valets de tromper leurs maîtres, aux femmes de se jouer de leurs maris, aux enfans de désobéir à leurs parens ? […] Tous les autres Dieux les regardent curieusement envient le sort des amans, se moquent du mari joué (Vulcain), & lui conseillent d’en faire autant de son côté.
Louis Riccoboni, natif de Modène, fils & père de Comédien, & successivement mari de deux Comédiennes, est un phénomène dans le monde dramatique. […] S’il se dérange, & qu’on soit obligé de le congédier, il sortira sans récompense. 2.° L’amour fera exclus de toutes les pieces, à moins qu’il n’y soit puni & représenté avec horreur, comme les passions brutales de la haine & de la vengeance. 3.° On examinera les anciennes pieces, & on ne retiendra que celles qui ont ce caractère, ou qui du moins pourront être corrigées, & devenir propres à corriger les mœurs, faire aimer la vertu, & inspirer une bonne morale. 4.° Il n’y aura point de femme dans la troupe qui ne soit mariée & ne vive avec son mari.
Madame Pince parle aussi sur le même ton ; Quand je m’approche, (de son mari. […] Voici une belle Pointe ; on comprendra sans peine qu’un pauvre mari se plaint.
Si je dis simplement à cet homme : « Phèdre est une Marâtre qui persécute cruellement le fils de son mari, jusqu’au moment qu’elle en devient éperdument amoureuse ; sa déclaration n’excite que l’indignation et l’horreur de la part d’Hippolyte ; la rage, la honte et la jalousie la portent à l’accuser auprès de Thésée du crime dont elle est coupable elle-même. […] Il s’en faut bien que Médée opère le même effet, quoique l’inconstance de son mari semble en quelque façon justifier sa furie ; comme elle ne pense guère à la Vertu, j’ai toujours entendu dire de Médée : « la méchante femme !
C’est un personnage postiche d’un amant de Judith, jaloux et passionné, avec qui elle a les conversations les plus tendres, tandis que l’histoire nous apprend que depuis la mort de son mari elle avait vécu dans la plus profonde retraite et la plus austère pénitence. […] Lett. d’août 1680), « Eh bien, voilà la plus honnête femme du monde, qui n’aime point du tout son mari. » Il faut encore que l’impiété se glisse dans les sujets les plus pieux, sous prétexte de faire parler quelqu’un en impie.
Chaque journée faisait sa pièce, et portait le nom de quelqu’un de ses maris ; l’Andriane, la femme d’André de Hongrie ; la Taranta, la femme du Prince de Tarente ; la Majorquina, la femme de l’Infant de Majorque ; l’Allemanda, la femme d’Othon de Brunswick, Prince Allemand ; enfin la Johannella, c’est-à-dire, sa jeunesse, sa mort, et les aventures de sa vie, qui n’avaient point de rapport à ses quatre maris.
Pour des maris et des femmes légitimes, le plus mince bourgeois, s’il a des sentiments, ne s’est pas encore avisé de se pourvoir à cette pépinière, ou si quelque honnête famille, par l’aveugle entêtement d’un enfant, s’est vu obligée d’accepter une si honteuse alliance, le contrat a dû porter, par une clause bien expresse, que le futur ou la future quitterait la profession. […] Son mari, qui n’aimait pas les vers, la maltraita.
Son mari dit, Baile, Dict. critiq. […] Andreini son mari, Acteur avec elle dans la même Troupe de Gelosi, & poëte comme elle, jouoit fort bien les rôles d’amoureux & de Rodomon, ou Capitan, & il a composé beaucoup d’ouvrages dans le même gout. […] C’est bien fait à un mari.
Ainsi parle un Poëte moderne dans une fiction ingénieuse qui la caractérise ; elle s’épargne encore moins, & dit d’elle-même dans une de ses lettres : Je suis méfiante, soupçonneuse, ambitieuse à l’excès, emportée, superbe, impatiente, méprisante, railleuse, indévote, incrédule, d’un tempérament ardent, impétueux, porté à l’amour ; elle y résiste pourtant , dit-elle, non par vertu, mais par fierté, par esprit d’indépendance, pour ne pas se soumettre à un mari ni à personne. […] Quel mari pour une Actrice accoutumée à l’indépendance, & à tous les plaisirs ! […] Sa morale, selon Madame de Montpensier, ne valoit pas mieux que sa conduite ; elle proposa à Madame de Thianges de la suivre à Rome, & de quitter sa famille ; que c’étoit une sottise de s’amuser à son mari, que le meilleur n’en valoit rien .
Grace à ses infirmités, le pere & le mari doivent être tranquilles : sans cela il couroient de grands risques. […] Parmi les Maisons souveraines, dit-il, celle de Médicis à Florence est une de celles qui ont plus mérité du genre humain (si par mériter on entend corrompre les mœurs) : il faut pourtant en oublier les femmes (la plupart en effet étoient dans le goût de leurs maris) ; & parmi ces femmes, notre Catherine & notre Marie, l’une par sa méchanceté, & l’autre par sa foiblesse & son incurie, &c. […] 5.° Le Théatre de Bruxelles a eu la témérité de chansonner l’Impératrice Reine & l’Empereur son mari.
Le second en comprend quatre2, savoir, les Fâcheux, l’Ecole des Maris, la Critique de l’Ecole des Femmes, la Princesse d’Elide, ou les Plaisirs de l’Isle enchantée.
Je prouverois que la plupart des Comédies sont des écoles du vice, au lieu d’être des écoles de vertu ; on y verroit un fils apprendre à se moquer de son pere, un jeune homme à insulter un vieillard, une femme à tromper son mari avec adresse, des domestiques à voler leurs maîtres : on y verroit la vertu, la probité, la franchise sans cesse aux prises avec l’air du jour, le ton & les manieres à la mode, & toujours au-dessous de ces frivolités.
Adelaïde de Savoye Duchesse de Bourgogne fût amenée en France à l’âge de douze ans, on crût ne pouvoir mieux travailler à son éducation & la rendre digne du Trone auquel elle étoit destinée qu’en l’amenant à l’école du théatre : leçon un peu différente de celle que le sage Fénélon avoit donnée à son mari.
Nous nous bornons aux Dames ; leurs maris même ne sont pas de notre compétence, ni du goût des Dames que nous coëffons . […] Cet Art est si noble, que la Reine d’Angleterre l’exerce, frise, poudre, arrange les cheveux du Roi son mari.
La plainte pleine de blasphêmes contre la Providence, sur ce qu’après un mariage secret, que son honneur, & la volonté de sa famille ont rendu nécessaire ; arrive la mutilation de son mari, qu’on traite du plus grand des malheurs, du plus cruel assassinat ; exclamation qui décéle honteusement ce que l’on cherche dans l’amour ; se peut-il que Dieu qui a toléré avec indifférence, nos plaisirs, avant le mariage, les empêche après que le Sacrement les a permis, & fasse subir à un mari, des châtimens qui ne sont dus qu’à l’adultere ?
La calomnie ne sauve pas, & cependant le péché se commet avec sécurité ; la mort vient, & sans avoir égard à la malignité qui fait la raison & la ressource unique du théatre, & aux vaines défaites qui rejettent sur sa femme, sur son mari, sur l’usage du monde, sur les biens, le péché que l’on a commis en mangeant le fruit défendu, Dieu prononce son jugement souverain, & l’enfer l’exécute à jamais. […] Si l’on ne craint point d’autre danger, on peut être tranquille, la police suffit pour rassurer les pères, les maris & les maîtres.
Cacatrix est une folie singuliere ; on ne peut s’empêcher de rire de la confiance intrépide d’un mari trompé, de la familiarité pleine de gaieté, avec laquelle un Abbe traite les femmes (il faut bien que la religion & les Ministres fassent une partie de la dépravation des mœurs, & y répandent un sel plus piquant). […] Comédie), que ni l’homme de qualité, pour n’être pas ridicule, ni la femme, pour obéir à son mari, ne peuvent sans péché aller à la comédie ; que tous les Pères de l’Eglise la condamnent, qu’un regard jeté sur une femme peut être un péché, &c.
vous verrez ces femmes, & votre cœur sera corrompu, vous serez comme un Pilote endormi qui en pleine mer a perdu le gouvernail : Amisso clavo in medio mari. […] La Cour goûta extrêmement une de ces comédies où un mari & une sotte épouse, qui s’aimoient de bonne foi, sans prendre les précautions décentes pour cacher cette foiblesse, avoient été joués ainsi qu’il est convenable.
Le fonds, comme vous voyez, est bien intéressant ; vous n’avez pas d’idée des détails ; la mère de Colette dit : « je veux qu’elle ait un mari à son aise ; si elle épouse un gueux, ne la voilà t’elle pas bien propre ? […] Voulez vous que celui dont vous desirez faire un bon mari et un bon père entende ces polissons se conter jusqu’à leurs maladies, exprimer en style plus que trivial, le jugement qu’ils portent sur chaque spectatrice, mêler aux éclats de rire les juremens, raconter à l’envi sur l’une et sur l’autre, d’affreuses histoires vraies ou fausses ?
La Novell. 117 permet au mari le divorce, en cas que la femme aille auxdits Spectacles malgré lui.
Théodose et Valentinien veulent qu'un Mari puisse répudier sa Femme, si contre sa défense elle assiste aux Jeux du Théâtre, ils entendent les Jeux Scéniques, qui ont porté ce nom les premiers ; et par une significationJustinian.
Entr’autres pourquoi, j’avais demandé si c’est parcequ’on y joue Tartuffe qu’il fallait proscrire le théâtre : vous répondez que c’est parcequ’on joue Joconde et le mari à bonnes fortunes, « pièces qu’une fille chaste ne peut, dites-vous, entendre sans rougir. » Je ne sais, Monsieur, si vous avez assisté à la représentation des pièces dont vous parlez ; mais ce que je sais bien, et ce que savent toutes les mères de famille, c’est que de jeunes personnes apprennent la musique de Joconde ou de toute autre pièce, sans donner beaucoup d’attention aux paroles ; et pour qu’elles fussent capables d’en faire l’application, il leur faudrait une expérience, que vous avez sans doute, mais que n’ont point l’innocence et la candeur.
Ce que ne trouvant pas bon Sara requit Abraham son mari de le chasser avec la mèreGenèse, 21. [21, 9]z.
Cassandre qui craint de se lier avec un homme dont les passions sont si vives, l’ayant détesté comme Amant, le refuse comme mari.
Un Père, un Fils, un Mari, un Citoyen, ont des devoirs si chers à remplir, qu’ils ne leur laissent rien à dérober à l’ennui. […] De là naîtra bientôt une émulation de parure qui ruinera les maris, les gagnera peut-être, et qui trouvera sans cesse mille nouveaux moyens d’éluder les lois somptuaires. […] Y a-t-il au monde un spectacle aussi touchant, aussi respectable que celui d’une mère de famille entourée de ses enfants, réglant les travaux de ses domestiques, procurant à son mari une vie heureuse, et gouvernant sagement la maison ? […] Si elle a un mari, que cherche-t-elle parmi les hommes ? […] Quand leurs maris donnaient à manger, elles se présentaient rarement à table ; les honnêtes femmes en sortaient avant la fin du repas, et les autres n’y paraissaient point au commencement.
Une mere chrétienne n’en permettra pas la fréquentation à sa fille ; un mari chrétien fait ce qu’il peut pour en éloigner sa femme. […] Galanterie, haine, farces, mariages préparés par la passion, terminés par la fourberie, ruses pour tromper les parents & les maris, acteurs, actrices de mauvaise vie, spectateurs libertins, femmes dans un état indécent qui représentent des passions étrangéres, expriment & satisfont leur propre passion.
On est chaque jour paré comme un jour de nôce, aussi chaque jour en effet on forma alliance avec le péché ; le prétexte ordinaire de la parure des filles est de chercher un mari, ainsi plutôt cherche-t-on & ne trouve-t-on que trop le péché en le commettant & le faisant commettre. […] Magdelaine négligée, échevelée va se jeter aux pieds du Seigneur, les baise avec respect, les arrose de ses larmes, les essuie avec ses cheveux, y répand un parfum précieux : les effets ne sont pas moins différens, dans Esther ils sont légitimes ; Assuerus épris de ses charmes étoit son mari.
Augustin, un mari raisonnable, c’est un esclave de la volupté : Non amator conjugii, sed libidinis servus. […] Ce n’est pas sans raison que des maris vigilans sur la conservation de ce précieux trésor, ont pris les plus vives alarmes.
Dans les campagnes, les laboureurs et leurs familles, après l’accomplissement spontané de leurs devoirs envers Dieu, se réunissent sous l’arbre séculaire, seul monument qui s’élève au milieu de leurs toits de chaume ; ils viennent y chercher quelque ombrage contre ce soleil dont ils ont bravé les feux pendant six longues journées ; et là, sous les yeux des anciens, les jeunes femmes et leurs maris, les jeunes garçons et les jeunes filles s’y livrent à des danses rustiques le plus souvent nonchalantes et sans expression, et qui se ressentent de la lassitude de la semaine, ou à des jeux qui rapprochent innocemment les sexes, et préparent les unions que la loi de Dieu a prescrites. […] Une marâtre cherchant à faire sacrifier par son mari, les enfants d’une première femme.
Femme dont le mari est ligueur, & qui peut découvrir tous ses secrets. […] Ce Prince étoit naturellement bon, bon ami, bon père, bon mari, bon Prince. […] Son mari, qui ne la perdoit point de vue, crut que, pour mettre son honneur en sureté, il falloit éloigner sa femme de la Cour : il s’en alla avec elle dans une de ses terres en Picardie.
[NDE] Pierre Le Messier, dit Bellerose, était l’acteur principal de l’Hôtel de Bourgogne entre 1630 et 1660, et avait épousé Nicole Gassot, dite Mademoiselle Bellerose ; Elisabeth Dispanet, épouse Valliot, forma avec son mari Jean Valliot une association avec les farceurs le 7 avril 1625 ; voir Alan Howe, Le Théâtre professionnel à Paris, 1600-1649, Paris, 2000, p. 79-80 et 270-271.
C’est une femme qui trompe son mari, et se livre à un amour adultère… Cependant, un père et ses enfants, une mère et sa fille, de graves sénateurs, se plaisent à ce spectacle immoral, repaissent leurs yeux de cette scène impudique. […] Il tourne en dérision les respectables droits des pères sur leurs enfants, des maris sur leurs femmes, des maîtres sur leurs serviteurs.
Il fut toujours pauvre, laborieux & triste ; la mort d’une épouse de mérite qu’il aimoit beaucoup, & de deux enfans du premier mari de sa femme qui l’avoit comme adopté, l’accablerent de douleurs & le jetterent dans une profonde tristesse dont ses écrits ne sont que l’expression, & si on peut le dire, des accès de redoublement, car la poésie n’est qu’un jeu de machine, la verve une imagination exaltée, la bile qui bouillonne dans le caractere satyrique, le sang dans la galanterie comme l’adresse des animaux qu’on nomme instinct, moins vive, mais plus grande dans son objet que celle de l’homme. […] Son mari comédien comme elle & auteur de plusieurs pieces de Théatre, ne fut pas si heureux, il mourut subitement trois ans après sortant du cabaret.
Car que seroit-ce, si je parlois d’une femme qui, dans un jeu dont les plus fortes remontrances ne l’ont pu déprendre, dissipe d’une part tout ce qu’un mari amasse de l’autre ; qui se tient en embuscade pour le tromper, et détourne pour son jeu tout ce qui peut venir sous sa main : si je parlois d’un mari, qui tour à tour passant du jeu à la débauche, et de la débauche au jeu, expose jusqu’à ses fonds et fait dépendre d’un seul coup la fortune de toute une famille : si je parlois d’un jeune homme, qui sans ménagement et sans réflexion, emprunte de tous les côtés et à toutes conditions, et ne pouvant encore se dépouiller d’un héritage qu’il n’a-pas, se dépouille au moins par avance de ses droits, et ne compte pour rien toute une succession qu’il perd, pourvu qu’il joue.
On veut tromper un père, une mère, un maître, un mari, un rival ; on lui débite cent mensonges.
Je dis ceux qui les aiment ; parce qu’il se peut faire que quelques-uns y iront sans y avait d’affection, ou parce qu’une puissance absolue, à laquelle ils ne pourront résister, comme d’une mère sur sa fille, ou d’un mari sur sa femme, les y engagera contre leur inclination : ou parce qu’ils seront dans une dignité qui les obligera de s’y trouver, pour empêcher les troubles et les querelles qui accompagnent ordinairement ces actions.
tromper les maris, les pères, les mères, favoriser, nouer les intrigues, donner des rendez-vous, porter les paroles, remettre les lettres.
Mais les gratifications immenses qu’ils savent arracher des malheureux que les Actrices séduisent, ou que les Acteurs entretiennent dans la débauche, ce qu’ils gagnent au jeu, ce qu’ils font consumer en parties de plaisir, dépenser à enseigner des chansons et des danses, filouter aux parents, aux maris, aux maîtres etc. c’est une grêle qui ravage, un gouffre qui absorbe le bien des familles.
La femme d’un Bojar, mécontente de son mari, déclare au Prince que son mari avoit un remede souverain, mais qu’il n’aimoit pas assez le Czar pour le lui donner.