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117. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Et pourtant l’Auteur place des Ecoles jusques dans les Hameaux, puisque le Bucheron balance s’il ne désirera point d’être Maître d’Ecole : même sous la seconde race de nos Rois, l’ignorance était générale, le Gentilhomme se fesait gloire de ne rien savoir ; les Prêtres mêmes savaient à peine écrire leurs noms : or, comment y aurait-il eû des Ecoles dans les Villages ?

118. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Jamais le goût du Théâtre ne fut si vif, si général.

119. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

L'Esprit de l'Eglise dans ses Conciles n'est pas différent de celui des Pères, ou plutôt les Pères ont parlé comme l'Eglise ; qui a condamné les spectacles pour les mêmes raisons tant particulières que générales.

120. (1749) Maximes pour se conduire chrestiennement « Des Plaisirs, et en particulier des Spectacles. » pp. 233-248

On la connaît en général comme un vrai modèle de toutes sortes de vertus ; mais on ignore une infinité de traits particuliers qui justifient cette idée générale que l’on a d’elle.

121. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

En effet, il n’existe aucune loi générale qui proscrive cette profession sous peine d’excommunication.

122. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XII. Réflexions sur les Evêques et les Prêtres de la primitive Eglise, et de l’Eglise moderne, suivies de réponses aux reproches de M. de Sénancourt, sur le même sujet. » pp. 212-222

Ces affaires se traitaient dans les assemblées générales, où les évêques, comme plus instruits, se rendaient plus utiles que les autres seigneurs.

123. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « FRAGMENT D’UNE LETTRE A ME. DE ****. SUR LES SPECTACLES. » pp. 82-92

Je crois que le but digne de la Tragédie, est d’élever notre âme par des vertus mâles, de la rendre amoureuse du beau, de lui donner de l’émulation par des exemples d’un aimable héroïsme, et de la tirer enfin d’un certain engourdissement qui n’est à présent que trop général ; je voudrais qu’une Pièce de Théâtre engageât par amour-propre chaque Auditeur à être aussi honnête homme que Scipion, à être aussi constant qu’Hannibal.

124. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Mon Père que j’avais informé, appuya sa sollicitation et j’obtins un emploi : je m’en acquitai d’abord avec tout le zèle dont j’étais capable, on me mit sous les yeux pour m’encourager un Tableau de progression que j’envisageais avec plaisir, je me voyais déjà Fermier général en imagination et je ne réfléchissais pas que de dix mille Commis aux Aides, il n’y en a pas deux cents dans le Royaume qui jouissent d’appointements honnêtes. […] De retour à Paris je travaillai à me mettre en état d’exercer un emploi où la probité fut moins exposée et dans lequel l’amour propre eût moins à souffrir, j’obtins la liberté de travailler en qualité de surnuméraire dans le Bureau de la Direction générale des Monnoïes. […] C’est de la bouche des Officiers français que j’ai su comme tout le monde à Berlin que Sa Majesté allait elle-même consoler un Général français prêt à mourir de ses blessures. […] Aucun de mes Censeurs n’a dit ni écrit, quoique les Officiers français enchantés de la grandeur d’âme de leur vainqueur l’aient dit à tout le monde, que ce Monarque ayant à sa table quelques Généraux français prisonniers, il leur tint ce propos qui prouve bien que je puis aimer ma Patrie sans lui déplaire.

125. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Enfin, il s’y fait comme une générale conspiration de tout ce que la volupté à d’attraits & de charmes pour amolir le cœur de l’homme & pour flatter ses passions. […] Qui peut mieux nous en convaincre, que la dissolution générale de notre siécle ? […] L’expérience commune & générale est que le théâtre a toujours perdu & perd encore toutes les mœurs.J’ai dit en second lieu que l’expérience commune & générale est que le théâtre a perdu de tout temps, & qu’il perd encore aujourd’hui toutes les mœurs. […] L’expérience commune & générale est que le théâtre a toujours perdu & perd encore toutes les mœurs.

126. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE VI. De l’Iconomanie théatrale. » pp. 141-158

Il n’est point de maniere plus prompte, plus facile, plus durable, plus générale de répandre le poison, que ces estampes. […] Les Catholiques ne sont que plus coupables, puisque leur Réligion les condamne si sévérement ; non seulement par le principe général, commun à tous les Chrétiens, qui défend les mauvais regards & les scandales, mais en particulier par la doctrine de l’Eglise sur les images.

127. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Lysandre, Général des Lacédémoniens, s’empara d’Athênes, & réprima les dèsordres du Théâtre. […] Ce Général, qui, fesant conduire à Rome les chefs d’œuvres de Praxitéle & de Zeuxis, avertit celui qui était chargé de ce soin, que s’il se rompait ou se perdait quelques statuës ou quelques tableaux, il l’obligerait d’en faire faire de pareils, peint bien les mœurs des prémiers Romains.

128. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

Mais la règle générale, la seule que l’on suit & que l’on connait, est de faire naître les incidens par des moyens aux quels on ne s’attende pas. […] C’est à quoi l’on fait très peu d’attention ; l’on fait chanter à la fin des Opéras-Bouffons un personnage qui n’a souvent nulle envie de prendre part à la joie générale.

129. (1825) Encore des comédiens et du clergé « TABLE DES MATIERES. » pp. 229-258

Page 65 Rapports généraux de l’espionnage jésuitique dans tous les pays. Ils sont transmis au général des jésuites résidant à Rome.

130. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Un Auteur qui voudrait heurter le goût général, composerait bientôt pour lui seul. […] L’effet général sera le même sur tous les hommes ; mais les hommes ainsi changés conviendront plus ou moins à leur pays. […] Cette maxime est générale, et jusque-là tout monde sera d’accord avec moi. […] Souvent les Généraux faisaient à pied les mêmes journées que leurs Troupes. […] Notre ville est si petite que les peintures de mœurs les plus générales dégénéreraient bientôt en satires et personnalités.

131. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Elle ne sauroit empêcher, ni même retarder les révolutions qui s’opéreront, de siècle en siècle, dans l’esprit général ; & les persécuteurs ne réussiront qu’à se rendre odieux, en troublant, il est vrai, le repos des Ecrivains illustres, mais en augmentant leur célébrité. […] Cet esprit de fanatisme & d’intolérance qui a causé nos Guerres Civiles du seizième siècle, s’est beaucoup affoibli parmi nous ; mais quand il subsisteroit dans toute sa force, quand il seroit encore l’esprit général ; quand les partisans effrénés du dogme auroient conservé sur la Nation cette influence qu’ils ont perdue ; seroit-ce en effet respecter la Nation que de la tromper ? […] Des hommes du premier mérite n’ont-ils pas été, de leur vivant, désignés avec outrage, & presque nommés sur le Théâtre, tandis qu’on ne permettoit pas d’y dénoncer, d’une manière vague & générale, les vexations les plus tyranniques, & les abus les plus crians ?

132. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Après les leçons que le clergé romain avait reçues pendant les orages de la révolution, les amis de la religion espéraient que l’Eglise, devenue gallicane (comme le demandait l’austère Bossuet), aurait modifié sa discipline et ses dogmes suivant les changements qu’ont apporté dans nos mœurs et dans nos croyances, la diffusion plus générale des lumières, la répartition plus étendue de l’aisance et de la richesse, et la conquête de la liberté qui a fait recouvrer à l’homme sa dignité. […] Que fait l’Eglise romaine dans ces moments d’allégresse générale ? […] Des cirques immenses réunissaient la presque totalité des citoyens, et les chefs-d’œuvre de Sophocle, d’Euripide, et de Ménandre, étaient représentés aux acclamations générales.

133. (1759) Lettre d’un professeur en théologie pp. 3-20

Rousseau,1 vous tâchez non seulement de justifier l’imputation que vous avez faite aux Théologiens de Genève, en les accusant de ne plus croire ni à la Divinité de Jésus-Christ, ni à l’éternité des peines de l’Enfer ; mais vous rendez ensuite la proposition générale, en disant que ces sentimens sont une suite nécessaire des principes de la Religion Protestante : que, si les Ministres ne jugent pas à propos de les adopter ou de les avouer aujourd’hui, la Logique que vous leur connoissez doit naturellement les y conduire, ou les laisser à moitié chemin.

134. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

L’Ange des ténébres prévoyant, ajoute ce Saint Pere1, que les cruautés du Cirque devoient bientôt prendre fin, qu’on se lasseroit du combat des Gladiateurs, a inventé un nouveau genre de Spectacles non moins à craindre ; on n’attente plus aujourd’hui sur le Théâtre à la vie naturelle de l’homme, c’est à la vie de l’ame que l’on en veut ; les Auteurs dramatiques s’en prennent à l’innocence des mœurs, ils jettent dans tous les quartiers d’une grande Ville des semences de péché qui germent, poussent des racines, multiplient leurs branches, & dont les fruits causeront bientôt une corruption générale.

135. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE X. De la protection due aux Comédiens par le ministère public, contre les entreprises du fanatisme. » pp. 174-185

Ils en conviennent eux-mêmes, en avouant qu’en cela, ils partageaient l’opinion générale de l’église et des souverains pontifes.

136. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

 » « Il était tard, les femmes étaient couchées, toutes se relevèrent : bientôt les fenêtres furent pleines de spectatrices qui donnaient un nouveau zèle aux acteurs : elles ne purent tenir longtemps à leurs fenêtres, elles descendirent ; les maîtresses venaient voir leurs maris, les servantes apportaient du vin, les enfants même éveillés par le bruit accoururent demi-vêtus entre les pères et mères : la danse fut suspendue ; ce ne furent qu’embrassements, ris, santés, caresses : il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre, mais que dans l’allégresse universelle on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher.

137. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Du Fresny , Cette Comédie me paraît excellente ; le Poète entreprend de corriger un défaut qui, selon le titre de sa Pièce, paraît particulier à une Province, et par cette raison on pourrait s’imaginer que l’instruction ne serait pas générale pour des Spectateurs de tout pays ; cependant si l’on y prend bien garde on s’appercevra que ce défaut n’est que trop commun, et que malheureusement en tout pays on trouve des parents et des frères qui ne vivent pas en bonne intelligence et même qui se détestent mutuellement.

138. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Ariettes, & des autres parties du Chant théâtral à une seule voix. » pp. 297-328

Sans étendre davantage ces réfléxions générales, considérons en particulier les Ariettes du Spectacle moderne. […] Je ne dirai rien des différens genres de l’Ariette, parce qu’ils ne contredisent point les règles générales sur lesquelles je viens de jetter un coup d’œil.

139. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

Tachons, sans accuser les autres, de nous justifier, ou plutôt de nous excuser en remontant à l’origine du mal, qui fut général, & commençons par avouer que les Anciens nous avoient donné un exemple tout contraire. […] Ce que j’ai dit à la fin de mes Remarques de la maniere dont elle a été imitée dans un Oratorio, & de la fidelle traduction de l’Abbé Conti, & de celle qu’on annonce de l’Espagne, prouve une estime générale, & voici ce que Riccoboni en a dit après avoir examiné tous les Théâtres de l’Europe : Je donne à Athalie le pas sur toutes les Tragédies modernes.

140. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Je ne voudrais pas qu’un Magistrat laissât déchirer d’autres Magistrats, qu’un Général d’armée permît de se moquer des autres Généraux, ni que la Police tolérât des libelles, des comédies, contre des puissances étrangères : Diis non detrahes.

141. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Racine savait très bien ce qui convenait à la Tragédie ; et, je le répète encore, s’il n’eût pas craint de révolter le Public, en critiquant le goût général de son siècle, il aurait dit ; « que les tendresses et les jalousies des Amants ne sauraient trouver que fort peu de place parmi le majestueux, l’intéressant et le lugubre d’une action tragique. » Racine savait et sentait à merveille cette vérité ; mais, par malheur pour le Théâtre moderne, non seulement il n’eut pas la force de la déclarer dans la Préface de sa Thébaïde ; il n’osa pas même la pratiquer, si ce n’est dans Esther et dans Athalie : il se livra, malgré ses lumières, à la corruption générale de ses prédécesseurs et de ses contemporains : il ne se contenta pas même de mettre de l’amour dans toutes ses autres Tragédies ; il fit aussi, de cette malheureuse passion, la base de tous les sujets tragiques qu’il a traités.

142. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

, créait autrefois les Empereurs, les Consuls, les Gouverneurs de Province, les Généraux d’Armée, il faisait tout : aujourd’hui, il se tient en repos, pourvu qu’il ait de quoi vivre et aller aux spectacles, il est content. […] Dans une Requête présentée au Parlement, ils disent « qu’ils les faisaient jouer de temps immémorial, et par des privilèges confirmés par les Rois de France, à l’édification du commun populaire sans offense générale ou particulière ». […] Lesdits Joueurs et Farceurs furent condamnés à porter leur Registre de recette des deniers par eux exigés au Substitut du Procureur Général au Châtelet, pour être sur ses Conclusions, ordonné par la Cour ce qu’elle jugerait à propos. […] Nous allons choisir les textes les plus décisifs, soit des Conciles généraux, Provinciaux et Diocésains, soit des Rituels. […] De sorte que comme il serait bien malaisé, et qu’il ne serait pas même raisonnable de leur imposer des travaux continuels, il leur faut donner les spectacles comme une occupation générale pour ceux qui n’en ont point.

143. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

L’Acteur se rappelleroit la marche générale de la Pièce ; mettroit ses sens en haleine, & loin de parroître sortir de la gayeté tumultueuse des foyers, il sembleroit affecté des mêmes soins, des mêmes vûes, dont les personnages étoient eux-mêmes occupés pendant l’action.

144. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Mais la Danse de l’Eglise, susceptible, comme les meilleures institutions, des abus qui naissent toujours de la faiblesse & de la bizarrerie des hommes, dégénéra, après les premiers temps de zèle, en des pratiques dangereuses : delà les Constitutions & les Decrets qui ont frappé d’anathème les Danses Baladoires*, celles des Brandons, &c. ces censures in globo, & trop générales de plaisirs innocens, sont toujours injustes, & ne peuvent devenir légitimes de la part d’aucune Puissance, les droits qu’y a l’humanité sont imprescriptibles.

145. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

« Il faut s’abstenir, dit ce Souverain Pontife, les jours des Fêtes de toutes les affaires séculières, afin que l’âme Chrétienne puisse plus librement et entièrement les passer dans l’Eglise, et s’entretenir avec Dieu par des Psaumes, des Hymnes, et des Cantiques spirituels. » « Idcirco in diebus festis ab opere mundano cessandum est, ut liberius ad Ecclesias ire, Psalmis, Hymnis, et Canticis spiritualibus insistere, orationi vacare, etc. valeat Christianus. » Il est donc évident par l’autorité de ce Pape, et par plusieurs autres que nous en avons rapportées, que le fondement général de toutes les prohibitions qui regardent la solennité des Fêtes, est l’obligation de les sanctifier, qui nous est imposée dans l’Ecriture sainte, et par le commandement de Dieu même.

146. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE II. De la passion d’amour sur le Théâtre. » pp. 18-35

Puisque les Modernes ne savent parler que de l’amour sur la Scène, ce qui est la marque certaine, ou d’une corruption générale, ou d’un défaut de génie dans le plus grand nombre des Poètes ; outre qu’ils ne devraient jamais traiter cette passion que dans la vue d’instruire les Spectateurs ; ils pourraient encore joindre à cette passion, devenue instructive, plusieurs autres espèces d’intérêts que la raison et les devoirs autorisent : ainsi on pourrait traiter des sujets de l’amour conjugal, de l’amour paternel, de l’amour filial, de l’amour de la Patrie : voilà des intérêts tendres et vifs, qui seraient nouveaux et très convenables au Théâtre ; intérêts qui peuvent avoir leurs degrés, suivant les circonstances dans lesquelles on peut les saisir, et suivant les différents caractères des hommes que l’on introduirait sur la Scène : par exemple, l’imprudence, la faiblesse, la fermeté, la complaisance, la colère, et toutes les autres passions qui s’associent dans le cœur humain à la passion dominante, ne feraient-elles pas paraître, dans la personne qui serait occupée de quelques-uns de ces sentiments, une infinité de caractères marqués et différents entre eux, qui seraient combattus par la force du raisonnement et par l’ascendant du caractère ?

147. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Sans prétendre qu’il arrive dans les hommes une métamorphose si générale, je ne désespère pas qu’une bonne partie des Spectateurs ne se déclare en faveur du nouveau Théâtre, par les motifs que j’ai présentés plus haut : quant à ceux qui ne goûteraient pas ces motifs, je suis réduit à les plaindre de ce qu’ils n’ont pas la force de secouer le joug d’une mauvaise habitude : j’avoue cependant qu’il pourrait bien arriver que, dans les commencements, l’affluence des Spectateurs ne fût pas grande ; mais en ce cas la caisse du Théâtre suffira, pour soutenir la dépense, avec ses propres fonds, et tous les autres secours que nous marquerons plus bas.

148. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

L’Auteur y établit d’abord cette Proposition générale qui est le fondement de toute sa Dissertation, qu’il n’y a rien qui plaise tant ni si généralement à tous les hommes, que l’Imitation. […] La déclamation, le geste, le mouvement des Acteurs, augmentent cet enchantement, sur-tout quand ils sont soutenus de ce qu’Aristote appelle les secours ou les instruments de l’imitation, & dont il fait la troisiéme partie de sa division générale ; je veux parler ici de la Musique & de la Décoration qui tendent à la même fin que tout le reste, & qui y tendent presque par les mêmes impressions. […] Après avoir fait ces réflexions générales sur le goût que les hommes ont pour l’Imitation, il restera d’expliquer les véritables causes de cette derniere espece de plaisir dont l’Imitation nous affecte. […] Il me suffit d’en avoir donné des notions générales.

149. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Un Auteur qui voudrait heurter le goût général, composerait bientôt pour lui seul. […] En étendant cette pratique, on pourrait décerner l’Eloge Théâtral au bon Magistrat, au Citoyen utile d’une manière grande & générale, de quelque condition qu’il fût. […] Et peut-on nous donner des images matérielles des principes généraux, qui remplissent tout, que l’on sent, mais qu’on ne voit nulle part ? […] Les Jeunes-gens de la seconde espèce, & qui forment le général, sont ceux qui entrent dans la profession du Théâtre par la porte du libertinage : on sent bien que les Sujets de cette classe ne sont pas propres à honorer le Comédisme par leur mœurs. […] Si l’estime générale était le prix de l’art de peindre les passions, combien se trouverait-il de ces hommes rares que la nature a formés pour instruire & charmer les autres, qui ne dédaigneraient plus de courir cette carrière ?

150. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

N’est-ce pas préférer aux cœurs purs, si rares, si nécessaires, les puristes ou rigoristes, les beaux esprits si communs, si indifférents pour le bonheur général, et qui fourmillent parmi les hommes odieux, parmi ces êtres dégradés qui préfèrent le nom de fripon à celui de sot ? […] Ils peuvent d’autant moins se refuser à cet aveu qu’il leur est impossible de dire qu’il y ait eu un passage de mieux entre les deux situations, et que l’auteur ait conduit la société, un instant, à plus de perfection, et de ce bonheur qui est attaché à l’ordre et à l’harmonie générale. […] Il verrait avec regret que ses écoles des femmes et des maris, et autres pièces, n’ont été que des écoles de mauvaises mœurs ; qu’en voulant corriger les vices de quelques parents dénaturés, exceptés de la règle générale, il avait compromis partout l’autorité paternelle ; qu’en voulant corriger les travers d’un petit nombre de maris, il avait jeté du ridicule ou de la défaveur sur tous les chefs de famille, sur les devoirs du mariage, sur les idées religieuses qui les sanctifient ; qu’il avait donné de bonnes leçons de ruses et d’artifices aux épouses qu’il trouverait peut-être en avoir assez bien profité.

151. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VIII. Sentiment de S. Thomas. » pp. 178-198

& à la Somme de Silvester, qui tous par le mot Histrions n’ont jamais entendu des Comédiens proprement dits, tels que les troupes que nous voyons, mais d’une maniere vague & générale des gens qui amusent le public par des jeux indifférens, que la simplicité des temps & le défaut de théatre rendoient alors bien plus nombreux & plus courus, & qui ne méritoient aucune animadversion, pourvu qu’ils ne s’échappassent point à dire ou faire rien d’indécent. […] Après avoir établi ces principes généraux, S.

152. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

L’Archonte décida que ce seroit Cimon lui-même avec les autres Généraux, qui nommeroit le vainqueur. […] Quand l’Armée des Athéniens essuya en Sicile ce malheur qui couta la vie au Général, & la liberté aux soldats, dont les uns furent vendus comme esclaves, les autres enfermés dans les carieres où ils périrent de misere, plusieurs d’entre eux durent leur salut à Euripide, parce qu’ils savoient des morceaux de ses Piéces par cœur : ils trouverent des Maîtres prêts à les nourrir, qui leur rendirent ensuite la liberté, & ces soldats en arrivant à Athenes alloient saluer Euripide comme leur libérateur.

153. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

L’inclination générale des hommes pour le merveilleux, ainsi que leur irréflexion et la faiblesse de leur entendement, de tout temps donnèrent aux ministres des cultes religieux, l’espoir, flatteur pour leurs intérêts, de parvenir facilement, à subjuguer le commun des hommes et à effrayer les âmes faibles et les ignorants, en égarant leur raison, par les vaines terreurs de la superstition. […] C’est en excitant le mécontentement général que l’autorité répand elle-même parmi le peuple les semences de la révolte, dont à chaque instant elle peut craindre les funestes effets.

154. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Ce n’est pas entrer dans le sens de l’Écriture, que de n’y appercevoir autre chose que les commandements ou les défenses de ce qui y est exprimé en termes formels : Elle se contente souvent d’enseigner certaines maximes, et certaines règles générales, sans les appliquer à une infinité de faits particuliers. […] Le Lundi 10. jour du mois de Décembre 1588. sur la remontrance faite par Maître Seguier Avocat du Roi pour le Procureur Général dudit Seigneur ; Et ayant égard aux Conclusions par lui prises, la Cour a fait et fait inhibitions et défenses à tous Comédiens tant Italiens que François, de jouer Comédie, soit aux jours de Fêtes ou ouvrables, et autres semblables ; jouer et faire tours et subtilités, à peine d’amende arbitraire et punition corporelle s’il y échet, quelques permissions qu’ils ayent impétrées. […] C’est pourquoi dans une corruption si générale, et des périls si grands où tout le monde se précipite, on ne doit pas s’imaginer que nous portions trop loin la sévérité, si nous n’osons excuser de péché mortel ceux qui courent aux Comédies ; puisqu’Alexandre de Ales m cet Auteur dont la doctrine est si pure, à l’endroit où nous l’avons déja cité, p. 4. dit, qu’il n’ose excuser de péché mortel ceux qui même malgré eux, ou par hasard, se trouvent aux Comédies, quand il s’y passe des choses propres à exciter les passions. » Je ne sais comment on peut citer en faveur de la Comédie, un Saint qui y est si opposé et en cela si digne Successeur de saint Ambroise, dont nous avons déja rapporté le sentiment. […] faut éviter sur toutes choses le scandale qui arriverait, si on portait le saint Viatique à ceux qui en sont indignes, comme sont les Usuriers publics, les Concubinaires, les Comédiens, ceux dont les crimes sont publics, ou qui sont excommuniés, ou dénoncés par leur nom ; s’ils ne se sont auparavant purgés par la Confession Générale, et s’ils n’ont satisfait à l’injure publique, comme il est de droit. […] Secondement, que si on ne parle si ordinairement contre ceux qui jouent à des jeux de hasard, c’est qu’il ne paraît pas à présent aux yeux de l’Église que le mal soit ni si général ni si contagieux, et qu’il est du nombre de ceux qui n’ont pas leur malignité toute entière dès l’abord.

155. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Je dois vous donner une notion générale ; &, pour y mieux parvenir, voyons ce qui constitue l’essence de la tragédie.

156. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Elles annoncent donc plûtôt une dépravation générale, qu’une véritable réformation de mœurs.

157. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

Un Poëte occupé des principes de son art, ressemble à un grand Général, entouré de soldats timides, qui retiennent sans cesse les nobles transports de son courage.

158. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Le Théâtre ayant une fois retenti de cette maxime, que le souverain bien étoit dans les richesses, il s’éleva un cri général d’indignation ; l’Acteur fut chassé, & la Piece proscritea.

159. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

Nous lisons encore dans l’Histoire du droit canonique, 1 vol. in-12, pages 385 et 393, au chapitre de la puissance des rois comme protecteurs des canons ; « Que le prince temporel ne peut pas faire la discipline ecclésiastique, mais qu’il doit la maintenir ; « Que les puissances temporelles sont nécessaires dans l’Eglise, afin de suppléer par leur pouvoir à ce que l’étendue de la parole ne peut faire ; « Que le prince a la liberté de choisir, parmi les différents usages, ceux qui sont plus conformes au bien de son Etat ; qu’il peut rejeter tout à fait, ou modifier les décrets de discipline faits par des conciles, même généraux ; pag. 394 ; « Que les ecclésiastiques ont un double lien qui les soumet à l’autorité royale ; 1° leur qualité de citoyen qui les soumet à la puissance politique comme tous les autres sujets ; 2° leur qualité d’ecclésiastique qui les soumet au prince qui, comme protecteur des saints canons, doit veiller à leur exécution ; pages 400, 401 ; « Que cette même qualité de protecteur des saints canons donne droit au roi de veiller sur les mœurs des ecclésiastiques, afin de s’opposer au relâchement de la discipline de l’Eglise » ; pag. 402.

160. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

En finissant cette Lettre, je reçois le Journal de Trévoux, dont le principal Auteur est fort de mes amis, et s’est concilié l’estime générale des savants et des gens de bien par sa modestie, sa sagacité, son impartialité et son désintéressement : le cas qu’il fait de votre Lettre, l’a engagé à la déposer toute entière dans son Journal, comme un monument consacré à la Religion dont il est l’infatigable défenseur contre tous les Ecrivains qui osent l’attaquer.

161. (1825) Des Comédiens et du Clergé « article » pp. 60-68

Le sujet semble, en effet, au premier aperçu, beaucoup mieux convenir à un docteur de Sorbonne qu’a un maréchal de camp ; rarement on a vu le même homme mener de front les matières cléricales et les théories stratégiques ; il est fort permis à un général de n’avoir pas lu Baronius, et ce n’est certainement pas dans les actes des conciles qu’on apprend à placer des  batteries ou à ranger une division en ligne de bataille ; enfin, si l’on me permet cette forme triviale, canons et canons il y a, et l’on pouvait raisonnablement craindre qu’un homme habitué à vivre au milieu de ceux de Mars, ne traitât un peu cavalièrement ceux de l’Eglise.

162. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Nous voyons bien que l’on demanderait une réformation générale, ou une condamnation absolue de la Comédie.

163. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Cet étalage eut été moins déplacé après quelques victoires remportées sur les Irlandois, sous ses auspices & avec son armée ; mais l’amour traversa la vanité, elle eut diminuée la gloire d’Essex son général & son amant ; la perfidie d’ailleurs en détruisoit tout le plaisir ; goûte-t-on quelque conquête quand le cœur d’un amant échappe, tout l’orgueil, toute la dissimulation d’une Actrice se brise à cet écueil. […] Il est vrai que tous les cœurs étoient changés, jusqu’aux Protestans, les Calvinistes aussi opposés que les Catholiques à la Religion Anglicane, faisoient plus du bruit qu’eux, & menaçoient d’un soulevement général ; elle s’imaginoit qu’un mari pourroit rétablir ses affaires, appaiser ou contenir les mécontens ; quand elle vit manquer cette ressource, elle tomba dans une espèce de désespoir ; & dans sa maladie, lorsqu’on lui présentoit des remèdes, elle disoit avec douleur ces mots singuliers qui la trahissoient & démontroient ses éloges dont on la combloient encore : Laissez-moi mourir en repos, les Anglois sont las de moi, & je suis lasse d’eux, il est temps de nous séparer. […] La France punissoit la révolte de la Rochelle, l’Angleterre celle des Irlandois, & on soutenoit celle de la Hollande ; encore si l’Angleterre eut en guerre avec l’Espagne, mais les deux nations étoient en paix, Philippe avoit épousé la Reine Marie, il avoit sauvé la vie à Elisabeth, elle se ligua avec ses Sujets rebelles pour lui faire la guerre, leur fournit de l’argent, des troupes : ses généraux s’emparent de plusieurs places pour gage des payemens de ses frais ; elle sentoit si bien son injustice, que les Ambassadeurs des Hollandois étant venus lui demander du secours & lui offrir la souveraineté de leur Pays, elle le refusa, & répondit avec un air affecté de justice : Il ne serait ni beau ni honnête de s’emparer du bien d’autrui. […] Ces guerres fournissent bien des scènes, des secours refusés d’obord, & ensuite accordés, des généraux de troupes sont envoyés & sont rappelés ; un désintéressement affecté, & des villes retenues en otage, un Souverain reconnu & renvoyé, un mariage arrêté & rompu, une bague donnée & redemandée, des articles signés & abandonnés.

164. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

Ainsi la loy particuliére contre les spectacles est renfermée dans ces paroles générales, « où il nous est défendu de suivre les desirs déreglez de nostre cœur & de satisfaire nos passions ; où il nous est ordonné de conserver avec un soin extrême la pureté du corps & de l’ame, Prov. […] Cependant, les Peres n’ont pas laissé d’interdire ces sortes de spectacles ; ou parce qu’on y faisoit des cris extravagants & immoderez ; ou parce qu’on s’y échauffoit trop facilement pour les partis ; ou parce qu’on y apprenoit à devenir cruel, & qu’on l’estoit en effet en devorant des yeux les hommes que les bêtes devoroient par leur bouche : ou par la raison générale, que ces objets excitoient les passions, au lieu que toute l’étude de la Religion est de les combattre, de les affoiblir, & du moins de les regler, puisqu’elle ne sçauroit les détruire. […] Le travail du corps ou de l’esprit estant la pénitence générale imposée à tout le genre humain, ny riches ny pauvres n’en sont dispensez : & les pécheurs sur tout n’ont droit de recevoir la nourriture, qu’aux conditions que la Justice divine veut bien la leur accorder, & la principale de ces conditions c’est le travail.

165. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Un fils dénaturé, qui fait déclarer sa propre mere adultere, pour faire régarder ses freres comme illégitimes, & exclure ses neveux ; un Parlement assez lâche, pour prononcer un arrêt injuste & bisarte, puisqu’en la condamnant comme coupable, pour les autres, il assure qu’elle n’a été fidele que pour Richard, afin d’établir son droit au trône : une guerre sanglante contre la maison de Lancastre, dans laquelle y périt, son propre Général, qui le méprise, jusqu’à le trahir, & passe dans l’armée ennemie, pendant la bataille, ce qui la lui fait perdre ; il avoit de l’esprit, de la valeur, de la fermeté ; mais ses bonnes qualités sont effacées par ses crimes, les plus grands que l’Angleterre eût encore vu, toute accoutumée qu’elle y étoit. […] Cinq cens coups de têtes donnerent le signe de l’approbation générale ; on gardoit un profond silence, l’auguste gravité de ces sages magistrats saisisoit d’étonnement & de respect. […] L’Abbé Ribalier après l’avoir examinée, répondit par écrit : Que les propos des incredules étoient semés de toute part dans cette piéce, qu’on y attaquoit les vœux monastiques, qu’on y lançoit les traits les plus piquans contre un engagement aussi respectable, & que le dessein général de cette tragédie étoit de décrier plusieurs principes & maximes du Christianisme.

166. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Il fit promulguer cette loi sur son théâtre au commencement de la piéce mauvaise ploitique, il falloit attendre à la fin, on s’en seroit allé en murmurant, à cette proposition le tumulte fut effroyable, & la révolte générale, on ne voulut pas permettre aux acteurs de jouer, les loges & l’emportement alla si loin, qu’on démolit & qu’on détruisit tous les ornemens de la salle : il fallut supprimer la Loi, tout fut rétabli à grands frais, & l’on revint comme auparavent en ne payant à l’entrée, qu’à proportion du tems. […] Tout cela est bien dans le génie Anglois ; cependant la fierté de Garrik, la supériorité de ses talens, l’estime, l’amitié générale du public, la maniere de regarder l’état des comédiens qui sont sur le pied de citoyens distingués, la vengeance même, ou la punition qu’on lui avoit déjà fait subir, en démolissant la moitié de son théâtre ; tout cela me fait croire cette circonstance fausse.

167. (1647) Traité des théâtres pp. -

dw Ce Commandement étant général, il a laissé à ses Serviteurs le détail de l’exécution d’icelui, pour selon les lieux, et les temps, en user avec prudence, et aviser jugement à bien établir cet ordre. […] Que s’ils venaient aussi à objecter, que ces choses de leur nature étant libres, les Pasteurs n’auraient pas eu le droit d’y faire des Règlements, et les y géhenner, tous les siffleraient ; vu que le Saint Esprit ne nous ayant rien déterminé sur le particulier de tout cela, y a établi la règle générale, d’y suivre « ce qui est honnête et à édification »Rom. 13.13, 1. […] De plus, les Conducteurs de l’Eglise ont toujours ici devant leurs yeux leur règle générale, à savoir l’Ecriture, qui les adresseec en cette conduite particulière. […] Car il y en a entre eux qui avouent bien, qu’à l’égard de quelques-uns qui ont l’esprit faible, il y a du danger lorsqu’ils y assistent, mais que quant aux esprits forts, entre lesquels ils se mettent, ils s’y peuvent rendre sans aucun péril ; ainsi, qu’on n’eût pas dû en faire une règle de défense générale, mais y laisser un chacun à la connaissance qu’il a de soi-même. […] Ils en usent ainsi, à cause que ceux qui vont au Théâtre le font en foule publique, à la face du Soleil, et au scandale général de toute l’Eglise ; là où quant à ces autres, ils sont peu en nombre, et outre cela se vont cacher sous la sombre obscurité de la nuit.

168. (1768) Observations sur la nécessité de la réforme du Théatre [Des Causes du bonheur public] «  Observations sur la nécessité de la réforme du Théâtre. » pp. 367-379

La critique y étoit présentée d’une maniere générale pour ne blesser aucun Citoyen ; ayant dégénéré en différents temps, la République la rétablit toujours dans son premier état de pureté.

169. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

De faire connoître la mauvaise conduite des Administrateurs de la République, & des Généraux d’Armée, d’engager le Peuple à terminer par une Paix nécessaire, une Guerre qui duroit depuis plusieurs années, de lui faire sentir le ridicule de sa Religion, de lui reveler les fourberies de ses Prêtres, & de lui inspirer du mépris pour les Philosophes, qui ne débitent que de vaines subtilités.

170. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

La Poésie n’a pas été plus privilégiée que les autres arts, et si Aristophane a mieux fait que les Inventeurs inconnus de la Comédie, Ménandre a montré qu’on pouvait mieux faire qu’Aristophane en substituant une critique générale des vices à des satires odieuses et personnelles.

171. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

De l’ordre de notre Révérend Père Général, L.

172. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

C’est pour cela qu’ils étaient tellement en horreur parmi les Romains, que non seulement ils étaient privés des honneurs auxquels les Citoyens pouvaient aspirer ; mais encore ils étaient marqués par les Censeurs, d’une marque qui les rendait infâmes : c’était aussi pourquoi Saint Cyprien ne voulait pas qu’on les reçût à la participation des Sacrements ; et l’Eglise assemblée au sixième Concile général, qui est le troisième de Constantinople en 681. a défendu à tous Ecclésiastiques soit réguliers ou séculiers, de se trouver jamais aux jeux publics et spectacles, et que s’ils sont convaincus d’y avoir assisté, ils soient excommuniés et privés de toutes charges en l’EgliseCanon 23.

173. (2019) Haine du théâtre: Bibliographie France (traités, pamphlets, documents, etc.)

• Bibliothèque Mazarine, Fonds général, Ms 3839 / 7. […] Par feu M. de Gery, Chanoine Régulier, ancien Abbé de Sainte Geneviève, & Supérieur Général de son Ordre en France, Paris, Méquignon l’aîné, 1788, 6 vol. ; Prones, tome premier, (4 ff.) 480 p. […] Par feu M. de Gery, Chanoine Régulier, ancien Abbé de Sainte Geneviève, & Supérieur Général de son Ordre en France, Paris, Méquignon l’aîné, 1788, 6 vol. ; Carême, tome premier, (4 ff.) 560 p. […] Des ses rapports avec les mœurs des Grands, et avec les mœurs générales », p. 291-306 ; « Note IX. […] Avec une Table Générale des Matieres ; & celle des Conciles : Des Papes : Des Auteurs citez, et des trois cens neuf Titres qui composent tout l’Ouvrage, Paris, aux dépens de la compagnie, 1736, 2 vol. in-fol.

174. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Si ceux de Reims et de Bourges de 1583 et 1584, (le Journal de Verdun d’Octobre 1751 a rectifié heureusement l’anachronisme) ne parlent que des Spectacles des jours de fêtes, des Danses dans les cimetières, devant les églises ; les autres sont bien plus étendus, et ont des dispositions bien plus générales. […] Il est décidé, selon lui, que la fervente dévotion a des degrés où il est toujours très bon de s’efforcer d’atteindre, mais qui ne peuvent pas faire une loi pour le général des hommes. […] Car les règles de cette Religion qui sont les mêmes pour tous ceux qui la suivent, nous enseignent, et nous obligent sans exception et sans restriction, à travailler sans cesse à nous rendre plus parfaits, à aimer Dieu, le prochain, à faire pénitence, etc. s’en dispenser, c’est violer les préceptes ; et si le général des hommes n’a pas une fervente dévotion, qui n’est autre chose que l’observance de ces préceptes, il n’est pas moins vrai qu’il doit l’avoir, et que c’est une loi indispensable, absolue. […] Ce n’est pas un principe général, que tous ceux qui paraissent en public soient en butte à la médisance ; c’est même un axiome outré. […] Ce reproche général que l’on fait ici aux Comédiennes est justifié par le goût prodigieux et singulier que l’on a communément pour elles, et par la préférence marquée qu’on leur donne si ordinairement sur les autres femmes, même les plus aimables.

175. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Souffrirait-on à la Cour, tolérerait-on dans un Etat policé, dans la plus libre République, qu’on parlât des Princes, des Parlements, des Etats généraux, des maximes de l’Etat, comme l’on parle de Dieu, des Ministres, de son Eglise, de la morale évangélique, sur nos théâtres, sous prétexte de quelque rôle nécessaire à la pièce ? […] Le synode de Zélande fit demander à leurs Hautes Puissances qu’on fît une défense générale de jouer pour les Provinces Unies, et qu’on y abolît le théâtre.

176. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

 19.) rapporte (nous l’avons dit) une réflexion importante de M. l’Avocat général du Parlement de Paris, dans un procès qu’eurent les Comédiens en 1709 : réflexion qui fait évanouir tout ce vain étalage de lettres patentes et de titres légitimes que rapportent les apologistes du théâtre, aussi peu croyables dans les rôles de Jurisconsulte et de savant qu’ils jouent dans leurs brochures, que dans celui d’Arlequin qu’ils représentent sur la scène. […] On irait prendre dans cette illustre pépinière les grands Magistrats, les Généraux, les Ministres.

177. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Le Cid ne répandit pas moins une consternation générale dans tous les Auteurs dramatiques, qu’il éclipsait, ou plutôt qu’il anéantissait en quelque sorte, par l’immense disproportion de tous leurs ouvrages les plus estimés, qui ne paraissaient auprès de lui que des ébauches d’écolier. […] Ces intérêts personnels ont cessé, quoique les Cours soient toujours le théâtre de l’intrigue : l’agitation y est aujourd’hui moins violente et moins générale, la comédie ne suspendrait aucune des sourdes manœuvres qui en font mouvoir les ressorts.

178. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Scuderi ayant composé son poëme d’Alaric, un des ancêtres prétendus des Rois de Suède, Christine lui fit offrir une chaîne d’or de dix mille livres pour se le faire dédier, ce qui fut accepté ; elle y étoit louée outre mesure, & avec elle le Comte de la Gardie son Chancelier, son Général d’armée, son favori, à qui Scuderi avoit quelque obligation ; un caprice ayant fait disgracier la Gardie, la Reine voulut par vengeance que son éloge fut supprimé. […] Macede, Jésuite qui étoit à la suite de l’Envoyé de Portugal en Suède, jeta dans son cœur les premières semences de la Catholicité ; que ce père fut chargé de faire tenir une lettre à son général dans laquelle elle lui demandoit deux Jésuites habiles pour achever de l’instruire, qu’ils devoient venir en Suède déguisés en Marchands, pour ne point donner d’ombrage. […] Elle fut très-peu reconnoissante pour ses Apôtres, car elle a toujours paru mécontente des Jésuites, se moquant d’eux, de leurs pièces de théatre, les méprisant, en disant volontiers du mal ; il est vrai qu’elle en disoit de tout le monde, & méprisoit tout le monde, elle étoit fort caustique, elle se plaignoit de leur général qui avoit manqué à lui rendre quelque visite.

179. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Il retarda sa réception tant qu’il put : enfin, ne pouvant plus reculer, il alla, selon l’usage, demander des conclusions à M. de Fleuri, procureur général, qu’il trouva dans ce moment occupé. […] Tout à coup le cabinet s’ouvre, le procureur général sort, & se mit à rire de la saillie du candidat ; ses conclusions ne furent pas données. […] Un plaideur qui attendoit le procureur général dans son anti-chambre, le vit habillé en arlequin, dansant la danse d’arlequin, avec tous les lazzis dont l’ornoit Dominique, &, sans lui parler, se retira.

180. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

S’il est donc vrai de dire avec le Prophète : malheur à celui qui entre dans quelque assemblée que ce soit des impies, qui s’arrête dans les différentes voies des pécheurs, et qui est assis dans la chaire de corruption ; soyons bien persuadés que ces paroles doivent s’entendre dans un sens général, quoiqu’elles puissent être aussi interprétées dans un sens plus particulier. […] De même quand parlant des spectacles, il les appelle du nom d’assemblée des impies : il passe du général au particulier. […] Les convoitises, dont nous venons de parler, prises en général, renferment en soi les plaisirs ; de même les plaisirs entendus dans une signification générale, s’étendent aux spectacles.

181. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Pour se convaincre de cette vérité, qu’on jette un coup d’œil sur la maniere générale dont les François jugent du mérite des choses.

182. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Le goût du Théatre devint-il général ?

183. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « Avertissement de l’Éditeur, En forme de Table des Matières. » pp. 7-16

D epuis la renaissance du Dramatisme, le goût des Spectacles n’avait pas encore été si général qu’aujourd’hui ; par conséquent jamais leur influence sur les mœurs ne fut si grande, & jamais l’on ne dut autant espérer ou craindre de leurs effets.

184. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

Les couronnes méritées, par leurs Citoyens, leur donnoient quelquefois droit de suffrages dans les délibérations de l’Etat, quelquefois la préséance, quelquefois enfin, elles faisoient lever ces fameux interdits, qui excluoient tout un Peuple, des jeux solemnels & des assemblées générales.

185. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Que dirions nous d’un homme qui se mettrait dans la tête de nous faire la description générale d’un pays dont il n’aurait qu’une faible idée ?

186. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Il ne fut plus permis que de faire la satire générale de la vie et des mœurs.

187. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Concile général, tenu à Constantinople en 680. condamne les Comédies et les Danses qui se font sur le théâtre, et prononce contre les contrevenants, si c’est un Ecclésiastique, qu’il soit déposé ; et si c’est un Laïque, qu’il soit excommunié.

188. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Du Fard. » pp. 143-168

La coquetterie est une vraie guerre ; un habile Général ne néglige rien, la position du camp, l’arrangement des troupes, le terrein de la tranchée, la situation des batteries, tout contribue au succès. […] Quel grand Général !

189. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

Les vices, les ridicules, les foiblesses des Grands & des Petits, la malignité du public, sont aussi anciennes que le monde, & aussi générales. […] Il y avoit tous les jours des Communions générales, des divers états.

190. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Pavillon, Évêque d’Alet son ami, autre idole du temps, & celui de MM. de Gondi, Archevêque de Paris du même-temps, vont bien plus loin, ils veulent qu’on refuse la communion & le saint Viatique aux Comédiens à l’heure de la mort comme à des pécheurs publics & scandaleux, ce qui a été confirmé par MM. de Harlai & de Noailles conformément à la loi générale de l’Église. […] Nous n’aurions parlé ni du livre ni de son éloge, production d’un mérite médiocre, s’il n’y avoit dans Petrus Aurelius une erreur singulière qui intéresse le théatre, que le Panegyriste n’excepte pas de l’éloge pompeux, absolu, général, indéfini qu’il en fait ; ce qui semble une approbation tacite que je n’attribue pourtant pas à M.

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Cette exclusion de toutes les charges et de toutes les fonctions publiques est fondée sur la légitime et générale suspicion que donne de leurs mœurs, de leurs droiture et de leur probité, l’exercice habituel du théâtre. Qu’on s’amuse à en faire un moment l’application détaillée, qu’on dise à Rome, un Consul, un Préteur, un Sénateur, etc., Comédien ; dans tous les pays du monde, un Ministre d’Etat, un Ambassadeur, un Gouverneur de province, Comédien ; qu’on dise parmi nous, un Général, un Colonel, un Capitaine, un Président, un Conseiller, un Avocat, un Notaire, etc., Comédien ; ces idées sont si disparates, les personnes et l’emploi sont si opposés l’un à l’autre, que ce seul langage révolte : la seule proposition serait une insulte et une folie, exciterait l’indignation, ou ferait rire par le ridicule ; ce serait allier le bon ordre et la dissolution, la sagesse et la folie, la considération et le mépris, la confiance du public et la friponnerie.

192. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VI. Suite de l’infamie civile. » pp. 126-152

Les Empereurs Chrétiens commencèrent d’abord par accorder cette liberté à quelques particuliers, comme une récompense ; enfin ils en firent une loi générale. […] La déclaration du Roi, en la supposant vraie, ne fait donc que confirmer la loi générale de l’infamie des Comédiens, et ordonner au Juge de la leur déclarer juridiquement encourue, s’ils s’écartent des lois de la modestie.

193. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

On y verra Zaraès supposé Iphis, un de ces Généraux, avec peu de vraisemblance, & pour l’obscurité au Pirrhus de Crebillon, & à l’Héraclius de Corneille, qui demandent une grande contention d’esprit pour être entendus.

194. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Il est vrai que les Comédiens d’aujourd’hui sont différens de ces anciens Farceurs ; mais l’Eglise n’a point encore fait de distinction en leur faveur, & l’usage assez général est de regarder les Comédiens comme excommuniés.

195. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

Mais parmi les Romains, les Patrices, c'est-à-dire, les nobles qui avaient la plus grande autorité ne furent pas si favorables à ces Scéniques, Histrions, Farceurs, Bouffons et Bateleurs que nous avons décrits ; car ils les notèrent d'infamie par les Lois, et les déclarèrent indignes de posséder aucunes Charges publiques, de porter les armes sous leurs Généraux, et d'avoir le droit de suffrage aux Assemblées de leurs Bourgeois, et nous ne voyons point que le peuple qui les regardait comme les Auteurs de tous leurs plaisirs, ait jamais obtenu ni seulement demandé leur rétablissement.

196. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Puisque donc le bal et la danse est une espèce de spectacle, ce serait combattre la raison, et l’esprit de ces Ecrivains Apostoliques, que de ne pas vouloir qu’elle soit comprise dans cette générale condamnation.

197. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

[NDE] Les frères Parfaict, dans leur Histoire Générale du Théâtre françois depuis son origine jusqu’à présent (Paris, 1731-1749, 15 vol.) racontent qu’un curé de Metz, en 1437, joue le Christ dans le Mystère de la Passion et manque de mourir sur la croix (vol. 2, 1736, p. 254), est secouru et remplacé par un autre curé.

198. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Les esprits de ceux qui sont du dernier ordre & des plus basses conditions d’un état, ont si peu de commerce avec les belles connaissances, que les maximes les plus générales de la morale leur sont absolument inutiles ; c’est en vain qu’on les veut porter à la Vertu par un discours soûtenu de raisons & d’autorités ; ils ne peuvent comprendre les unes, & ne veulent pas déférer aux autres, &c.… Toutes ces vérités de la sagesse sont des lumières trop vives pour la faiblesse de leurs yeux. […] « Mais les Comédiens n’ont jamais reçu cette disgrace, ayant toujours été traités avec honneur par les personnes de grande condition & capables de toute société civile ; ce que l’on peut justifier par beaucoup de rencontres, & même de ce que les Poètes dramatiques dont aucuns ont été Généraux d’Armée, jouaient quelquefois eux-mêmes le principal Personnage de leurs Pièces ; & s’ils ont été quelquefois maltraités à Rome après la mort des tyrans sous lesquels ils avaient servi, ce fut par maxime d’Etat, comme amis des mauvais Princes, & non par règle de Police, comme ennemis des bonnes mœurs. » [Prat. du Théât. par l’Abbé Daubignac, t. 1er p. 349. […] Jahel illustre femme Juive, sauva sa Patrie en enfonçant un clou dans le front de Sisara, Général des Cananéens. […] Le Pape Léon X, ayant fait publier les indulgences, Jean Stoupits, Général des Augustins, ordonna à Luther de prêcher contre les nouveaux Quêteurs. […] Il résulta de tout cela un attendrissement général que je ne saurais peindre ; mais que dans l’allégresse universelle on éprouve assez naturellement au milieu de tout ce qui nous est cher.

199. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Ce qu’il y a de plus facheux, c’est que le succès éclatant de cette Piece, a semblé autoriser le mépris de l’art, & l’oubli de l’économie générale.

200. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

Si quelques-uns où elle n’est pas, en sont goûtés ; si quelques-autres où elle est, en sont désaprouvés, dans les uns & dans les autres, la Poësie ne sera pas toujours le mérite principal : il faudra réduire la thése générale à quelques cas particuliers ; & ce sera déjà beaucoup d’obtenu Non-seulement il y a des Piéces de Théâtre que l’on voit avec plaisir, quoique la Poësie en soit très-deffectueuse ; mais il y a même des Théâtres entiers d’Auteurs, qui l’ont fort négligée, & que les connoisseurs mettent au même rang que d’autres Théâtres qui excellent par là.

201. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

C’est un cri général.

202. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Peut-être me direz-vous qu’il était mieux instruit que je ne pense et qu’il peut avoir appris la vie de Molière par une confession générale.

203. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Et cette croyance des Païens touchant la sainteté de leurs Jeux fut si grande et si générale, qu'elle passa jusqu'en la personne de ceux qui en avaient souvent remporté le prix et les couronnes ; car ils les estimaient non seulement les favoris des Dieux, mais leurs égaux, les nommant célestes, divins, demi Dieux et même des Dieux : Les Athlètes sont nommés enfants et imitateurs d'Hercule par Galien.

204. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Faste. » pp. 154-183

Les Lettres Juives 2 & 12 peignent ainsi le goût de la parure : les femmes & les petits maîtres le poussent à un point surprenant, un Général d’armée ne délibère pas avec plus d’attention dans un conseil de guerre sur le succès d’une bataille ; qu’une coquette examine avec ses femmes de chambre la bonne grâce de sa robe & de sa coëffure ; le succès d’une mouche placée au coin de l’œil pour le rendre plus vif, ou auprès de la lèvre pour la rendre plus vermeille, c’est une affaire qui mérite la plus profonde attention ; vingt miroirs sont consultés avant de choisir sa place. […] Je ne savois pas , dit-il, que je dusse disputer de faste avec les Consuls, les Gouverneurs des provinces, les Généraux d’armée, j’ignorois qu’on dût employer le bien des pauvres à se nourrir délicatement, à se faire traîner dans un char pompeux, à se couvrir d’or & d’argent, & entretenir une foule de domestiques , &c.

205. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre I. Mêlanges Dramatiques. » pp. 8-39

Mais l’envie de faire valoir Racine, dont Biblis est la copie, n’influe-t-il point sur ce jugement trop général. […] Il semble que l’amour des Princes de cette auguste Maison, soit un sentiment général, que la bonté de chacun d’eux se plaît à proroger [ce mot ne regarde que le temps].

206. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Tel est ce goût si général, si vif, si dominant pour les spectacles, que tout favorise, que tout augmente. […] L’art dramatique est l’art de peindre ; chaque drame est un tableau général d’une action composée d’une suite de tableaux, chaque acte, chaque scène en est un ; une danse doit faire une scène, & par conséquent un tableau.

207. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Et n’est-ce pas la condamnation générale de la comédie ? […] La tolérance générale qui résulte de cette indécente liaison, fait le système courant de nos esprits forts et des pécheurs endurcis.

208. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Il n’est pas difficile de concevoir que dans cette disposition générale du genre humain ceux qui ont eu le cerveau propre à recevoir des images vives et nettes ont eu beaucoup d’avantage sur les autres : aussi ne les ont-ils pas épargnés, et ils ont su donner à leurs Critiques tant de différents tours, que ceux mêmes qui en étaient l’objet ne s’y sont pas reconnus, et qu’il a été facile de les assembler pour les jouer en leur présence. […] Telle est la discipline de l’Eglise, toujours sainte, toujours tempérée, toujours visant au bien général et particulier des âmes ; mais qu’apparemment le Théologien n’étudie guère.

209. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Sur les objets même de discipline générale, que l’Eglise suit partout & a toujours suivi, un Catholique n’a pas un avis différent du sien. […] Saül n’a point fait de vœu, il défend sous peine de la vie à tous ses soldats, comme tout Général peut faire, de manger avant la fin du combat. […] Cette proposition générale & absolue, nul être, quel qu’il soit, n’a ce droit sur un autre, renferme tous les êtres sans exception.

210. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Ce fut une fermentation générale, qui seule auroit dû en faire interdire la représentation ; & si les Echevins ne l’avoient empêché la sale de spectacle eût été trop petite, & peut-être y eût-il eu quelque sédition & les Catholiques auroient été maltraités. […] Pour remercier Dieu de cette grace il fut établi qu’on feroit à perpétuité à pareil jour (le 17 mai) une procession générale dans les mêmes rues par lesquelles les Hugenots s’étoient enfuis, ce qu’ont imité presque toutes les villes dont ils ont été chassés. […] Si le délire du Théatre laissoit réfléchir, n’auroit-il pas senti l’absurdité de cette affection générale : Il faut nous amuser pour avoir droit de nous instruire ; ce n’est qu’en jouant avec les Précepteurs qu’on écoute les leçons, & qu’on en profite.

211. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Sa vie, sa mort, ses métamorphoses d’ecclésiastique en guerrier, de général d’armée en philosophe, de chrétien en païen, donnerent continuellement la comédie à tout l’empire.

212. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 4. SIÈCLE. » pp. 120-146

Les lois des Païens rendent les Comédiens infâmes, et vous allez en foule avec toute la Ville pour les regarder sur leur Théâtre, comme si c'était des Ambassadeurs, ou des Généraux d'armée, et vous y voulez mener tout le monde avec vous pour emplir vos oreilles des ordures et des infamies qui sortent de la bouche de ces bouffons; vous punissez très sévèrement vos serviteurs lors qu'ils disent chez vous des paroles peu honnêtes ?

213. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

La magnificence de ses Noces fut conclue par un Ballet général, où toute la Noblesse du pays voulut avoir part : comme on était sur la fin de la dernière entrée : La mort parut, comme on a coutume de nous la dépeindre, et acheva la dernière cadence. […] Si un Président ou un Conseiller de quelque Cour souveraine suivait ses avis, il ne se trouverait point dans la salle d’un Maître d’Escrime pour y faire des armes : Un Général d’armée refuserait de danser un ballet, si ce n’était quelque Pyrrhique majestueuse, comme fit Scipion, dont la démarche était si mesurée que quand ses ennemis l’eussent vu dans la danse, ils n’eussent rien perdu de la haute estime que ses belles actions lui avaient acquise. […] Quoiqu’ils ne soient venus que les uns après les autres, et qu’ils aient écrit en divers siècles, leurs déclarations sont si conformes, qu’on peut dire qu’ils ont tous été d’un même avis : Ce qui fait une preuve irréprochable, que les jeux de hasard doivent être bannis de la société des hommes comme des pestes, et une corruption générale des bonnes mœurs. […] Razès Médecin Arabe très fameux en a fait la remarque après Galien, qui assure qu’en une contagion générale qui dépeupla tout un pays, il n’y eut pas un Chasseur qui en fut attaqué. […] NDE Ménédème, un général de l'armée d'Alexandre le Grand.

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