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119. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

C’est pourquoi accordons à notre Théologien que saint François de Sales et saint Charles Borromée « approuvent les Comédies modestes, et ne condamnent que les déshonnêtes et les impies ». […] On voit donc que la doctrine des Pères se soutient également dans tous les siècles, et que le Théologien les accorde aussi mal à propos qu’il les oppose les uns aux autres. […] Mais si le Père voulait bien avant toutes choses accorder un Spectacle accommodé aux sentiments de la concupiscence avec une Religion qui ne nous propose que le crucifiement des passions, et l’anéantissement de nous-mêmes, cela ne ferait-il point un bon effet ?

120. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIII. De l’éducation des jeunes Poëtes, de leurs talents & de leurs sociétés. » pp. 204-218

Le dégré d’intelligence accordé à un siécle, ne surpasse point le dégré de lumiere dont il jouit.

121. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Je conviens que l’unité de discours doit se rapporter à l’unité d’accens : ou pour simplifier cette idée, que l’expression de l’Auteur doit s’accorder avec celle de l’Acteur, & produire l’unité dont il s’agit.

122. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VII. » pp. 115-130

Ce foible avantage est balancé par une multitude de fausses maximes qui n’ont pas peu contribué au déreglement de son siécle & du nôtre ; l’indulgence des parens à souffrir les galanteries d’une fille, la scandaleuse liberté que les maris accordent à leurs épouses, sont un fruit des Œuvres de Moliere.

123. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Pour dédommager les Grands Spectacles de ce qu’ils accorderaient au Théâtre-Ephébique, il suffirait que chacun d’eux eût le droit d’y prendre les Sujets exercés dans son genre, soit pour jouer instantanément dans les Pièces où ils auraient des rôles d’enfans à remplir, soit pour les attacher à leur Théâtre, lorsqu’ils paraîtraient suffisament formés.

124. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [O] » pp. 436-440

Ceci ne s’accorde pas avec ce qu’on a dit au mot Danse.

125. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

Si les filles qui sont de la race infâme des Comédiens refusent de monter sur le Théâtre, qu'on les y contraigne; si toutefois elles n'ont point encore fait profession de la Foi, et de la Loi de la très sainte et vénérable Religion des Chrétiens, pour la garder toujours inviolablement ; Nous ordonnons aussi, que les femmes à qui nous avons accordé par une grâce spéciale, de ne point exercer cet honteux métier, jouissent toute leur vie de cette exemption, sans qu'on les puisse contraindre de rentrer dans la Compagnie de Comédiens.

126. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

Je confesse que j’ai usé en ces rencontres et en quelques autres pareilles, du privilège accordé à tout Traducteur ; ce privilège étant aussi établi et aussi consacré que ce qu’on appelle, le Droit des Gens.

127. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

C’est un désordre auquel le chrétien ne peut remédier qu’avec le secours de la religion et des grâces que Dieu lui accorde ; mais les spectacles augmentent le dégoût des vrais biens, et en affaiblissent la connaissance.

128. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

[NDE] Ce verbe s'accordait aussi avec avoir à l'époque.

129. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Ainsi tous les jours les actrices accordent leurs faveurs au plus offrant ; leur fidélité ne tient pas contre les attraits tout-puissans de la bourse. […] Le dernier lui fit donner des lettres de Chevalier : titre à peu-près comme celui de Citoyen de Calais donné ou Sieur Belloy, ou d’Académicien accordé à tant d’autres. […] Enfin, après trois ans de remedes inutiles, on lui accorda la liberté, à condition qu’il ne paroîtroit plus sur les terres de Ferrare. […] Baile d’après Blondel a osé dire que le Pape Léon X accorda une bulle qui approuvoit les poësies d’Arioste, & menaçoit d’excommunication ceux qui les blâmeroient.

130. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Ce concert unanime d’applaudissemens & d’hommages, qui s’accorde si bien avec ce que nous éprouvons intérieurement, nous pénetre d’un sentiment délicieux. […] Cet amour de soi, indépendamment de tout, le sépare de l’intérêt commun ; & la plus grande faveur qu’on lui puisse accorder, est de n’avoir aucune inquiétude sur son bonheur. […] Si quelque chose est capable de contenir la fougue des passions sous les loix modérées de la raison, c’est un art qui peut, en les faisant agir, nous faire sentir leurs forces, l’étendue de leurs mouvemens, nous indiquer quelles barrieres nous pouvons leur opposer, & nous conduire, par une combinaison insensible, à marquer les différens dégrés de consentement qu’il nous est permis d’accorder à ces penchans si nécessaires & si dangereux. […] Comme tout plaisir qui s’accorde avec l’honnêté & la décence, ne peut être dangereux que pour les ames perverses qui abusent de tout, inventez de nouveaux divertissemens, & que le goût vous serve de guide, personne n’y contredira.

131. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

En convenant que les Drames du nouveau Théâtre, sont en général assez mal écrits, je ne prétends pas lui faire perdre l’estime de ceux qui veulent bien la lui accorder, ni faire chanter victoire à ses énnemis. […] Ce berceau, ce séjour plein d’attraits, se trouvent gratifiés d’une fenêtre, que l’idée que nous nous formons des choses ne leur accorda jamais, & qui convient à peine à la cage.

132. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Cyr des pièces de théâtre, elle répondait que la plupart des Communautés Religieuses s’accordaient sans scrupule de pareils amusementse. […] Ces raisons furent écoutées dans la Congrégation des Rites, et la canonisation accordée.

133. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Il rapporte un long passage Latin des Annales de Baronius, dont peut-être il n’avait jamais vu la couverture, et dont assurément il n’aurait pu expliquer le titre, puisque de son aveu il n’entendait pas un mot de Latin ; il prétend qu’Alexandre III, en récompense des services que lui avait rendus la République de Venise, accorda au Doge l’honneur insigne d’avoir la troisième place sur le théâtre du Pape, après l’Empereur, qui avait la seconde. […] Il fut peu enthousiasmé du jeu de l’Acteur Ambassadeur, et le renvoya sans rien accorder.

134. (1758) Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres « Lettre à Monsieur Rousseau sur l'effet moral des théâtres, ou sur les moyens de purger les passions, employés par les Poètes dramatiques. » pp. 3-30

Ils croiront que c’est à eux qu’est accordée la grâce de Britannicus. […] Octave, à qui la flatterie avait décerné le nom d’Auguste, malgré tant d’odieuses proscriptions : Octave-Auguste, échappé à dix conspirations tramées et conduites par les plus illustres Romains contre le second de leurs usurpateurs, et couvert du sang de tant de citoyens, découvre un conjuré, plus coupable qu’eux tous, dans l’ingrat Cinna, dans ce même Cinna auquel il a sauvé la vie, accordé les plus grands honneurs, sa confiance et la main d’Emilie ; auquel il vient de dire : « Cinna, par vos conseils, je retiendrai l’Empire ; Mais je le retiendrai pour vous en faire part… » Auguste, instruit de tout, mande Cinna, le convainc de la plus noire des trahisons, et ne l’en punit que par ces deux mots accablants….

135. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre IV. De l’illusion Théâtrale. » pp. 64-79

Disons plus ; si le spectateur a lieu de soupçonner que ce que dit l’Acteur, ne s’accorde pas avec sa conduite ; cette dissonance lui fait aussitôt oublier le personnage, pour ne s’occuper que du Comédien.

136. (1759) Lettre sur la comédie pp. 1-20

Si quelqu’un de ceux qui veulent bien s’intéresser à moi, est tenté de condamner le parti que j’ai pris de ne plus paroître dans cette carrière, qu’avant de me désapprouver il accorde un regard aux principes qui m’ont déterminé.

137. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien premier. Sentiment du reverend Pere Bourdaloue de la Compagnie de Jesus, touchant les Bals & les Comedies en general. » pp. 8-16

Je prétens qu’ils y a de divertissemens dans le monde qui passent pour legitimes, & que l’opinion commune des gens du siécle authorise ; mais que le Christianisme condamne, & qui ne peuvent s’accorder avec l’integrité, & la pureté des mœurs.

138. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Malgré tous ces avantages, nous ignorerions peut-être qu’ils eussent existé, & leurs contemporains eussent été privés d’un genre qui fit leurs délices, sans la protection signalée qu’Auguste accorda à leurs Théâtres & à leurs compositions.

139. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XII. Du Dimanche et des jours des Fêtes. » pp. 54-66

« Melius esse die Dominico fodere, aut arare, quam choreas ducere. » Ce qui s’accorde parfaitement avec ce passage de saint Augustin, que saint Thomas rapporte ; « un Juif ferait mieux d’aller travailler dans son champ, que d’assister à la Comédie ; et les femmes Juives encore feraient mieux de filer de la laine le jour du Sabbat, que de danser comme elles font avec insolence les jours de leurs Fêtes ».

140. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Aux Muses dans son Louvre il accorde un Asile ; De ces Filles du Ciel se déclare l’Appui ; Veut que pendant son Règne elles règnent sous lui ; Et par une bonté qui jamais ne le quitte Du haut de sa Grandeur tend la Main au Mérite.

141. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

Ils ne peuvent souffrir son langage qu’autant qu’il est tempéré par un langage plus doux, et racheté par des maximes qui s’accordent mieux à leurs faiblesses.

142. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — DEUXIEME PARTIE. — REGLEMENTS. Pour la Réformation du Théâtre. » pp. 99-116

Les Actrices, dont les rôles se bornent à représenter dans les Tragédies ou dans les Comédies, peuvent conserver dans leurs habillemens toute la modestie et toute la décence que le sexe et la société exigent : il n’en est pas de même des Danseuses ; en supposant du moins qu’elles sont forcées de faire ce qu’elles font, c’est-à-dire de porter des habits très courts, et souvent d’avoir la gorge découverte, c’en est assez, sans en dire d’avantage, pour prouver que la modestie ne peut s’accorder avec cette profession.

143. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Clitandre aime Henriette dans toutes les règles de la bienséance ; il la demande en mariage à son père qui la lui accorde, et la mère seule y forme une opposition, parce qu’elle veut la marier à un autre.

144. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Le Calendrier Romain s’accorde néanmoins avec Tertullien.

145. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE IV. De la Médisance. » pp. 80-99

Pour favoriser la guerre du Roi de Pologne contre le Turc, il lui envoya cent mille florins, accorda un Jubilé pour faire faire des prieres en sa faveur, & défendit la comédie dans tous ses États, même pendant le carnaval, comme ne pouvant qu’attirer la malédiction de Dieu (La Roque, Mémoire de l’Église, L. […] Les bouffonneries des satyres & celles des ivrognes, aussi-bien que celles des libertins, s’accordent fort bien.

146. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXII. De l’usage du Théatre relativement au Comédien. » pp. 104-121

* Et quand on prétendroit que dans ce passage même le Poëte accorde que l’instruction produit au moins quelques sentations, c’est assez qu’il les place au dernier rang, comme insuffisantes.

147. (1768) Des Grands dans la Capitale [Des Causes du bonheur public] « Des Grands dans la Capitale. » pp. 354-367

Je retrace avec douleur un autre mal que produit l’autorité des Grands, & dont les suites sont d’autant plus funestes, qu’il attaque davantage les mœurs, en leur présentant le piége le plus dangereux : je veux dire la faveur qu’ils accordent aux talents du Théâtre.

148. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien second. De la vanité des Bals & Comedies en general tiré des Sermons du R. Pere Claude la Colombiere de la Compagnie de Jesus. » pp. 17-25

Je fai bien que vous me direz que c’est être trop rigoureux que de vouloir vous retrancher ces sortes de divertissemens, je l’ai crû longtems aussi-bien que vous, je me suis reproché plus d’une fois à moi-même d’avoir sur ce point des sentimens trop severes, & je vous avouë que j’ai cherché des temperamens pour sauver le Christianisme sans troubler vos delices & vos plaisirs, mais enfin il m’a été impossible d’accorder ces vanitez & ces dissolutions, avec la qualité sainte & venerable de membre de Jesus-Christ.

149. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre d’une Dame de la Ville de *** au sujet de la Comedie. » pp. 6-15

Cyprien : « Vous m’avez (dit ce Saint du troisiéme siécle) demandé mes sentimens sur les Comediens… si on peut accorder à ces gens la sainte Eucharistie.

150. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

En vain ai-je essayé de leur démontrer l’inconséquence de leurs raisonnements, et l’impossibilité d’accorder la vanité de l’amour propre, avec un aveu aussi humble et aussi chrétien qui l’écrase et qui l’atterre, qui soule aux pieds des lauriers cueillis, et ceux dont vous êtes encore en état de vous couvrir.

151. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Les nouveaux Critiques trouvent encore beaucoup à réformer en la façon de s’habiller des Comédiennes et en toutes leurs actions et leurs manières de parler, croyant que l’habit, le geste, la prononciation, et tout ce qui est en elles s’accorde fort à la licence des paroles qu’elles récitent et à leur sujet.

152. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Le Roi la lui accorde. […] Il s’émancipa pendant le repas, faisant semblant de ne pas connoître le Roi ; ensuite le connoissant lui demanda pardon de sa liberté ; mais afin que la gloire de la majesté ne soit pas ternie, pour avoir mangé avec un faquin, il le prie de lui accorder des lettres de noblesse, comme Durozoi en fait demander & obtenir au marchand d’Ivri. […] Tout cela s’accorde mal avec la majesté royale : il se dégrade encore au-dessous de l’Ambassadeur, par le langage même qu’il lui fait tenir. […] C’est l’ouvrage d’un Libraire, qui, pour gagner de l’argent, profite de la mode & de la faveur qu’accorde le public à tout ce qui peint ce grand Prince : ouvrages qui ne font que se répéter.

153. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Dans l’ordonnance impériale, royale & peu apostolique, affichée par tous les carrefours, donnée pour établir cette précieuse liberté dramatique, il est dit, que le privilège exclusif, ci-devant accordé, nuisoit au plaisir du public & au progrès de l’art. […] Considérant, dit-il dans son diplôme, que les priviléges exclusifs accordés aux entrepreneurs des spectacles, sur les quatre théatre, n’avoient abouti qu’à les rendre plus mauvais, il abolit tous ces priviléges meurtriers, & permet à tout le monde d’élever des théatres à son gré, d’y représenter en tout temps, à ses périls, risques & fortune, toutes sortes de piéces, en vers, prose, musique, dispensant de toutes les conditions onéreuses qui avoient été imposées : mais ils seront responsables de toutes les dettes contractées, sans avoir droit de faire banqueroute. […] On profite de la joie qu’inspire la fête pour demander leur grace : il la leur accorde & les abandonne Valoient-il la peine d’être punis ? […] L’aventure de l’évêque qui fait porter la croix devant lui pour se faire saluer, est un conte fait à plaisir ; ce droit qui n’est accordé qu’aux archevêques, est une affaire d’étiquette postérieure à ce temps.

154. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Dieu, à qui l’on doit tout, est trop heureux qu’on daigne lui accorder ce qui n’est plus bon à rien. […] Trouve-t-on quelque goût à augmenter le désordre de la passion par une idée d’inceste, comme le fameux & licentieux conte & comédie d’Annette & Lubin, qu’on fait cousins germains, sans nécessité, & que jamais ni églogue, ni roman, ni drame pastoral, n’avoit imaginé, pour avoir occasion de blâmer la loi qui défend ces mariages, & de donner du ridicule aux dispenses que l’Eglise en accorde. […] Ignorance grossiere, ou mauvaise foi insigne, d’attaquer par préférence la profession religieuse, que la loi traite comme tout le reste, & même plus favorablement, puisqu’elle exige une année de noviciat pour se consulter, ce qu’elle n’accorde ni au mariage ni à aucun autre contrat, quoique le mariage n’en ait pas moins besoin. […] Son père le lui accorde, arrange ses affaires, & passe le contrat ; dans l’intervalle des fiançailles à la noce, elle se fait un amant.

155. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

D’autres Lettres accordent à lui & ses hoirs les maisons dont il avoit joui, & en ajoûtent d’autres. […] Un Chrétien peut-il dire que l’idolâtrie soit permise en conscience, & qu’un Prince Chrétien accorde la liberté de conscience aux idolâtres ? Peut-on même dire qu’il l’accorde aux Chrétiens ? […] Le Roi ne peut accorder qu’une tolérance civile, c’est-à-dire souffrir l’exercice public de leur Religion, & l’Eglise garder le silence.

156. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

c’est ce qui ne s’accordera jamais avec le bon sens. […] Le travail du corps ou de l’esprit estant la pénitence générale imposée à tout le genre humain, ny riches ny pauvres n’en sont dispensez : & les pécheurs sur tout n’ont droit de recevoir la nourriture, qu’aux conditions que la Justice divine veut bien la leur accorder, & la principale de ces conditions c’est le travail. […] Que le monde fasse tant d’efforts qu’il voudra pour rendre sa cause bonne : jamais il ne convaincra les personnes sensées & raisonnables, que les spectacles tels qu’ils sont aujourd’huy, puissent s’accorder avec les principes de nostre foy ; & pour entreprendre de les justifier, il faut nécessairement ou ignorer la Religion, ou se déclarer sectateur de ce monde corrompu, dont J.

157. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

En France, il est vrai, être enterré à Saint-Denis parmi nos rois, est un honneur distingué qui n’a été accordé qu’au Connétable du Guesclin & au Vicomte de Turenne, en récompense des grands services qu’ils avoient rendus à l’Etat. […] Ce sont des prix académiques accordés à ceux qui réussiroient le mieux à siffler & à bâiller. […] Ce qui ne s’accorde gueres avec l’idée qu’on nous donne de leur perfection.

158. (1640) L'année chrétienne « De la nature, nécessité, et utilité des ébats, jeux, et semblables divertissements. » pp. 852-877

Charles Borromée, quoique au reste fort sévère aux récréations excessives, néanmoins condescendait par charité avec les Suisses, en certaines libertés de leur pays, qu’il pouvait accorder sans offense de Dieu. […] Saint Ignace de Loyola43 visitant un jour un Citoyen de Rome, le trouva jouant au billard, invité à jouer avec lui, l’accorda ; mais avec une sainte condition, que celui qui perdrait, ferait l’espace de trente jours la volonté de celui qui gagnerait ; Dieu bénit tellement ce jeu, que le Saint, qui n'avait jamais manié ni bille, ni billard, gagnait à chaque coup, et la partie finie, le vaincu se mit entre les bras de ce Saint, obligé par sa promesse, de faire l’espace de trente jours, tout ce qu’il voudrait : le Saint lui conseilla une retraite durant ces 30. jours, pour vaquer aux exercices spirituels ; le fruit desquels il ressentit tout le reste de sa vie. […] 1. comme devant l’objet principal de nos récréations, « recréez-vous en Dieu, et il vous accordera ce que vous demandez »,83 disait David : Dans le Ciel, vos récréations seront en lui, et avec lui ; çà-bas en terre, il vous a permis les jeux récréatifs s’accommodant à notre infirmité ; et est recréé en iceux, quand il voit la bonne intention que nous avons en les faisant, et les bonnes circonstances, desquelles nous les accompagnons.

159. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Tout le monde se mit à rire, & trouva la proposition si plaisante, qu’on engagea la mere à lui accorder une satisfaction si petite & si courte. […] Après la Messe sa mere me demanda une grace que je lui accordai, en signant son placet sur les balustres de l’Autel.

160. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Ces cinq ans, tandis qu’on pouvoit également mettre six & sept depuis son entrée, ne feroient-ils pas allusion aux cinq ans qu’accorde le Concile de Trente pour réclamer contre les vœux ? Non ; je doute que l’Auteur en sache assez pour cela ; mais du moins ces cinq ans accordés pour revenir contre des engagemens mal contractés, font bien voir combien l’Eglise condamne les professions forcées. 5.° Les Vestales gardoient le feu sacré chacune à son tour, & pour une plus grande sûreté elles se relevoient d’heure en heure, comme font (sans comparaison) les filles du Saint Sacrement, qui d’heure en heure vont faire l’amendé honorable, ce qui renverse tout le nœud de la piece.

161. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

L’académie de danse fut établie en 1661, par lettres patentes bien & duement enregistrées, le nombre des Académiciens est fixé à treize, ils ont le privilège exclusif de montrer à danser par eux-mêmes ou par leurs associés honoraires, droit de committimus & autres privilèges accordés aux Officiers commensaux de la Maison du Roi. […] Les Comédiens François crurent avoir trouvé le moment favorable, & présentèrent au Roi une requête tendante à obtenir l’état de citoyen, & à faire confirmer les lettres patentes de Louis XIII, qu’ils disoient le leur avoir accordé.

162. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

Beaucoup d’honnêteté, avec une légère dose de sens-commun, que ces Etres relevés, qu’on appelle hommes, veulent bien accorder à celles d’entre nous qui leur plaisent, suffiront pour me tirer d’affaire […] Tant pis, si les mœurs de nos Acteurs ne s’accordent pas avec les maximes qu’ils sont chargés de nous débiter ; je viens de faire comprendre qu’il est indispensable de détruire cette opposition.

163. (1764) De l’Imitation théatrale ; essai tiré des dialogues de Platon : par M. J. J. Rousseau, de Genéve pp. -47

Quand donc, ami Glaucus, vous rencontrerez des enthousiastes d’Homère ; quand ils vous diront qu’Homère est l’instituteur de la Grèce & le maître de tous les arts ; que le gouvernement des États, la discipline civile, l’éducation des hommes & tout l’ordre de la vie humaine sont enseignés dans ses écrits ; honorez leur zèle ; aimez & supportez-les, comme des hommes doués de qualités exquises ; admirez avec eux les merveilles de ce beau génie ; accordez-leur avec plaisir qu’Homère est le Poëte par excellence, le modèle & le chef de tous les Auteurs tragiques. […] En imposant silence aux Poëtes, accordons à leurs amis la liberté de les défendre & de nous montrer, s’ils peuvent, que l’art condamné par nous comme nuisible, n’est pas seulement agréable, mais utile à la République & aux Citoyens.

164. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Ces répétitions d’ailleurs sont dûment autorisées par la continuation du mal qui va toujours en augmentant, et ne peut diminuer qu’à proportion que le nombre des hommes qui en sont véritablement effrayés, et cherchent de concert à l’arrêter, approchera du nombre de ceux qui se plaisent et s’accordent à le commettre.

165. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

En effet, indépendamment des préjugés qui leur sont propres et auxquels ils ne sont que trop souvent asservis, ils doivent encore caresser ceux des différents partis qu’ils ont promis de servir et auxquels ils doivent leur élévation ; ils sont de plus obligés de respecter, jusqu’à l’adulation même, les opinions du prince qui leur accorde sa confiance et qui seul a droit de les nommer et de les renvoyer selon son bon plaisir.

166. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

On lui promet un rédempteur, dont la grâce anticipée est accordée à tous les hommes : on assure un prix immortel à la vertu, et l’on menace les impies d’une peine qui n’aura point de fin.

167. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Qu’ils ne nous allèguent point que ces gens là ont la permission du Prince : s’il connaissait que toute leur intention n’est que pour tirer de l’argent de ses sujets, et pour cela se servir des moyens les plus infâmes ; il ne leur accorderait jamais cette permission.

168. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Les panégyriques marqués, qui ne sont pas de purs compliments de récipiendaire & de directeur, en quartier, ne s’accordent qu’un siécle après, comme celui du grand Moliere. […] Il est une infinité d’autres honneurs littéraires, accordés aux poëtes, par tous les peuples du monde, dont M.

169. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

Et peut-être même trop flatté de ses premiers succès, plutôt accordés à son âge qu’à son génie, se négligeoit-il un peu trop. […] Les mêmes titres lui procurerent les honneurs Typographiques du Louvre, accordés à presque sous les théatres, & à tous les discours de reception dans les Académies.

170. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE II. De la Tragédie. » pp. 65-91

Votre goût s’accorde bien mal avec celui de nos critiques, qui sont reconnus pour en avoir beaucoup : ils reprochent à M. de Crébillon de n’avoir pas, au contraire, assez fait parler Cicéron. […] Tel qui leur accorde sa bienveillance en sortant de la Comédie, ne mérite assurément celle de personne dans la société.

171. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Les plus violents hérétiques parlent quelquefois respectueusement de l’Eglise ; les libelles les plus diffamatoires accordent quelque bonne qualité à ceux qu’ils décrient, le plus insensé a des intervalles de raison. […] Il est vrai que les spectacles sont soufferts dans les pays protestants, comme dans les catholiques, que l’on y va partout, que leurs Prédicateurs ne sont pas mieux écoutés que les nôtres sur cet article ; mais ils n’en sont pas moins défendus dans leurs synodes que dans nos conciles, par leurs bons auteurs que par nos sages moralistes : tant il est vrai que la spéculation s’accorde peu avec la pratique, la créance avec les mœurs, dans toutes les religions.

172. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

Il accorda au Roi le droit de porter la toque royale, de battre une petite monnaie qui aurait cours entre eux, et d’aller tous les ans couper deux arbres dans la forêt royale pour planter le mai dans la cour du palais. […] On lui accorda des étendards et des drapeaux, des sceaux d’argent pour sceller ses arrêts, et l’écusson chargé de trois écritoires d’or sur un champ d’azur timbré de casque et de morion.

173. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Cette loi supposait une double défense aux Comédiens d’approcher des sacrements, tant on les en croyait indignes, l’une de l’Eglise, et l’autre du Prince, puisqu’elle exige, pour pouvoir les leur accorder même à la mort, l’approbation de l’Evêque et la permission du Magistrat : « Si Antistites probant ad Judices perferatur, et sedula exploratione quæratur an indulgeri possit ». […]  96.), veut qu’on accorde le pardon et la réconciliation aux Comédiens qui se convertissent sincèrement.

174. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Les Pères de l'Eglise, sans être esprits forts, se soutiennent mieux ; ils n'ont jamais voulu accorder ni paix ni trève à la comédie. […] L'Encyclopédie, au contraire, cet élixir de sagesse, cette quintessence de religion et de vertu, se déclare hautement pour la comédie, fait le procès à Genève, parce qu'elle ne lui accorda jamais le droit de bourgeoisie, et à Rousseau qui s'obstine à ne pas recevoir dans sa patrie cette vertueuse citoyenne si propre à former les mœurs de ses habitants.

175. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

La tête de la Gorgone consacrée à Pallas, représente la tête, le pavillon, les trésors d’Holopherne, consacrés à Dieu dans le Temple en reconnoissance de la protection accordée à son peuple. […] Il faut s’en faire aimer, il seroit honteux pour un amateur du Théatre qu’un Actrice se moquât de lui, & lui échappât sans lui accorder ses faveurs : Fœdum est apud Assirios, si fœmina irrideat virum, & immunis ab eo transeat. […] Les Commissaires y ont mis tous leurs soins ; l’Académie, assemblée extraordinairement, a ouï leur rapport, & après avoir tout vu & entendu, a jugé que cette découverte marque dans le sieur Chaumont des talens & de l’intelligence, qu’on ne pouvoit lui refuser l’approbation & les encouragemens qu’on accorde à toutes les tentatives raisonnées pour la perfection des arts utiles.

176. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ces Princes devenoient tous des Dieux, & leurs successeurs ne manquoient pas de leur accorder la Déification, Fontenelle, Histoire des Oracles, c. 11. dit ingénieusement, ces Princes étoient intéressés à accorder ces honneurs, parce qu’une pareille divinité les attendoit . […] Mais n’avez-vous pas aussi trop accordé a la foiblesse humaine ?

177. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cette grâce avoit d’abord été accordée au Prince Radzivil, quoiqu’absent, qui n’en tiroit aucun profit ; celui-ci a profité de son absence pour s’attribuer l’honneur de loger les Comédiens, & de son autorité comme Membre de la délégation, pour en tirer un privilége exclusif. […] Après les excursions en Russie, l’Auteur du Pamphlet revient à la Pologne, il pese les raisons des deux prétendans qui se disputent l’honneur de privilégier les Comédiens ; l’un tire son droit de la place dont il veut que ce soit une prérogative jusqu’ici inconnue dans tous les Palatinats & les Starosties ; l’autre de l’emplacement qu’il loue aux Comédiens, privilége non moins inconnu depuis Les Leks & les Jagellons ; pour les accorder, dit-il, on n’a qu’à rester dans la salle de la délégation, & en continuer les séances. […] Cependant l’Enseigne du Régiment, jeune homme hardi, bien fait, plein d’esprit, alla présenter son drapeau à la Reine & lui demanda permission pour lui & pour tous les Officiers, de baiser l’Abbesse & les Religieuses, & tout le Corps d’une commune voix demanda cette grâce en battant la générale ; cet assaut n’étoit pas si difficile que celui du Fort de la Cassotte, ils furent également vainqueurs : Madame de Maintenon qui ne s’attendoit pas à cet exercice militaire & ne savoit pas comment les assiégées prendroient ce nouvel assaut, fut surprise & embarrassée : Je n’ai rien , dit-elle, à ordonner à ces Dames, je ne puis que les prier de vous accorder cette faveur.

178. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Les Gens de Lettres alors seroient jugés par leurs pairs ; les avis seroient motivés ; on ne craindroit plus d’être humilié par un froid dédain, ou trompé par un enthousiasme aveugle ; les chûtes deviendroient moins fréquentes, les succès plus honorables, & les Acteurs retourneroient à leur place ; ils ne seroient que les interprêtes du génie, dont ils sont devenus les arbitres. » Voilà comme s’exprimoit hautement ce vif partisan des Comédiens, à qui ces Messieurs & ces Dames avoient accordé ses entrées.

179. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Et mon dessein aurait heureusement réussi pour la gloire de Dieu, et pour le bien des âmes, n’eût été l’exemple d’une permission, qu’on dit avoir été accordée à la ville d’Alatre, voisine de mon Diocèse, contre une ordonnance semblable à la mienne, et comme l’on croit sans que votre Sainteté en ait eu aucune connaissance ; En vertu de laquelle concession, néanmoins, le peuple de cette ville croit pouvoir en sûreté de conscience persévérer dans sa mauvaise coutume, de célébrer la fête de saint Sixte Pape et Martyr, qui est le Patron de ce lieu, en dansant, et en assistant à d’autres semblables spectacles.

180. (1759) Lettre d’un ancien officier de la reine à tous les François sur les spectacles. Avec un Postcriptum à toutes les Nations pp. 3-84

Par quel affreux revers la Musique, ce présent des Dieux accordé aux hommes pour écarter le triste souvenir de leurs maux, en leur inspirant & la tendresse & la gaîté, est-elle employée de nos jours à leur faire naître à chaque instant des sentimens de fureur & de rage, en rendant ineffaçables en eux le souvenir d’une injure ? […] selon la mesure de celui que nous accorderons à nos frères… S’ils ne veulent pas jouir (p. 5.) […] Ils auront beau être mauvais, on m’accordera sans peine que dans le tems que je les lis renfermé dans mon cabinet ou couché sur la fougere, je ne fais pas tant de mal que si j’étois ailleurs à faire pis. […] d’écrire, sous quelque dénomination que ce soit, contre la Religion, l’Etat & les bonnes mœurs , ce n’est pas nous ôter la liberté de penser (p. 15.) que la justice travaille à nous donner un moyen d’accorder nos plaisirs publics avec le respect que nous devons à notre croyance & à notre culte  : moyen qui est si fort à souhaiter, puisqu’il est unique pour la découverte & le triomphe de la vérité, & pour la tranquillité publique, sans laquelle il n’y a point de bonheur ni pour le Philosophe, ni pour le Peuple  : moyen qui est tellement du ressort de cette justice, que nous ne pouvons le tenir que de sa main, (quelque soit le Tribunal à qui il appartient d’en connoître ; ceci soit dit, Chers François, pour vous fournir de quoi fermer la bouche à tout iroquois qui se donnera la liberté de dire en votre présence que je fais ici quelqu’attribution de Juridiction.)

181. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Ainsi, faisons-leur place, et accordons leur une distinction qu’ils demandent. […] Examinons à cette heure comment le Chevalier Ventre-de-Tonne s’accorde avec lui-même. […] Les caractères manquent ici tout à fait de bon sens ; et ailleurs on leur en accorde, on leur en prodigue sans qu’on sache pourquoi. […] Je vous accorde, si vous voulez, une vertu inébranlable, une fermeté d’âme à l’épreuve de tous les attraits. […] « J’accorde votre supposition ; mais la conséquence en est pernicieuse.

182. (1753) Compte rendu de Ramire « Compte rendu de Ramire » pp. 842-864

Or tous ces témoins s’accordent à déposer contre la Comédie, tous la regardent comme une peste, au moins pour la jeunesse, como peste por lo menos de la juventud.

183. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre I. Du Théâtre des Anciens. » pp. 2-24

n’est pas encore exact, à moins que tous les Auteurs qui s’accordent à dire qu’Eschyle avoit employé le chœur comme personnage mêlé à l’action, ne se soient trompés ; tant il est vrai que les meilleurs Critiques font mille fautes sur la littérature des Anciens !

184. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Mais comme vous pourriez vous retrancher, en me disant deux choses, & que ces pieces ne se joüent pas tous les jours, pour soüiller toûjours le theatre, & que toutes les personnes qui ont plus de Christianisme, ont coûtume de s’en abstenir ; je vous l’accorde, quoy que cela se pourroit assez disputer : Laissons donc ce theatre infame & libertin, pour vous mettre hors de combat : Mais revenons aussi à ce theatre, dont j’ay tantôt parlé, qui ne respire que l’air de l’amour, qui en enseigne si delicatement tous les leçons, & que vous voudriez bien justifier, disant que des bouffonneries impies ne s’y voyent point ; or sachez, que celuy-cy n’est gueres moins dangereux que l’autre.

185. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « EXTRAIT Du Journal de Trevoux ; Mois d’Avril 1753. Art. XXXIX. » pp. 59-70

Or tous ces témoins s’accordent à déposer contre la Comédie, tous la regardent comme une peste, au moins pour la jeunesse, como peste por le menos de la juventud .

186. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

si j’oubliais de t’accorder les éloges qui te sont dus, la France jetterait un cri d’indignation ; elle m’accuserait de taire par envie les vertus des grands-hommes.

187. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Il y avait en outre des Places marquées où il n’était pas permis à tout le monde de s’asseoir ; ces Places étaient héréditaires dans les familles, & ne s’accordaient qu’aux Particuliers qui avaient rendu de grands services à l’Etat : les Grecs les nommaient Proedrias (premières Places), parce qu’elles étaient les plus apparentes, & les plus proches de l’Orquestre, La Scène, chez les Grecs & les Romains, se divisait en trois parties : la première & la plus considérable était proprement la Scène : c’était une grande façade de bâtiment, qui s’étendait d’un côté du Théâtre à l’autre, & sur laquelle se plaçaient les Décorations.

188. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Mais un corps auquel on accorde des Privilèges qui ne semblent faits que pour autoriser la mauvaise conduite, n’a-t-il pas reçu une tache en même temps que ses immunités ?

189. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

[NDE] compatir = s’accorder avec (Littré).

190. (1666) Seconde Lettre de Mr Racine aux deux apologistes des Hérésies Imaginaires « De Paris ce 10. Mai 1666. » pp. 193-204

Mais vous vous accordez surtout dans la pensée que je suis un Poète de Théâtre, vous en êtes pleinement persuadés, et c’est le sujet de toutes vos réflexions sévères, et enjouées.

191. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

L’Espagne promit des armées, des munitions, de l’argent ; Turenne promit son bras, Longueville ses intrigues ; des villes furent accordées pour sureté. […] La maison des Princes, l’Hôtel de Longueville ne désemplissoient point, la Duchesse revenue subitement y est traitée en Reine ; le Roi & la Reine relégués & comme emprisonnés au fond du Louvre, y vivent en chartreux, mais indignés à l’excès, embrassent les prisonniers, leur accordent tout, & prennent des mesures pour les arrêter. […] Elle exigea, pour lui accorder le pardon, qu’il rompit avec la Princesse d’une maniere deshonorante : vengeance de femme peu convenable au Duc de Nemours.

192. (1843) Le Théâtre, par l'Auteur des Mauvais Livres « Le Théâtre. » pp. 3-43

Mais tout cela, dira-t-on, paraît sur le théâtre comme une faiblesse, « Quand on l’accorderait ainsi, aux défenseurs des spectacles, ils ne pourraient nier qu’il y paraît comme une belle, une noble faiblesse, comme la faiblesse des héros et des héroïnes, enfin comme faiblesse si artificieusement changée en vertu qu’on l’admire, qu’on l’applaudit sur tous les théâtres, et qu’elle doit faire une partie essentielle des plaisirs publics ; et cette noble faiblesse de quelque manière qu’on la tourne et qu’on la dore, dans le fond, ce sera toujours, quoiqu’on puisse dire, la concupiscence de la chair. […] Jeunes personnes, à qui le Seigneur a accordé le grand bienfait d’une éducation chrétienne, vous dont le cœur a été si souvent touché par la grâce de Jésus-Christ, prenez courage.

193. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Et ce sont des Chrétiens, concluoit Saint Ambroise, des Chrétiens qui adorent un Dieu crucifié, crucifiant dans sa chair tous les plaisirs du monde, ce sont des Chrétiens qui veulent les accorder avec l’esprit de leur Religion. […] Mais la profession du Christianisme, en second lieu, s’accorde-t-elle avec les spectacles ?

194. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

S’il est si aisé à un homme d’accorder ces deux parties de la Déclamation, les gestes & la voix, pourquoi les bons Acteurs sont-ils si rares, & pourquoi les admire-t-on ? […] Et quand il fait remarquer qu’on dit fort bien virus timeres, & non pas venena timeres, parce que le Bacchius s’accorde mal avec le Chorée ?

195. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Nous les avons rejettées, parce que la vraisemblance n’est pour nous, comme elle n’étoit pour eux, que dans ce qui s’accorde avec notre religion.

196. (1680) Entretien X. Sur la Comédie « Entretien X. sur la Comedie » pp. 363-380

Mais, comme vous pourriez vous reretrancher, en me disant deux choses, & que ces piéces ne se joüent pas tous les jours, pour soüiller toûjours le Théâtre, & que toutes les personnes, qui ont plus de Christianisme, ont coûtume de s’en abstenir ; je vous l’accorde, quoy que cela se pourroit assez disputer.

197. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Ses Personnages pétillent d’esprit ; lorsqu’il leur arrive de dire une naïveté, elle s’accorde mal avec les pointes, les jolies choses, les madrigaux, qu’ils ont ordinairement à la bouche.

198. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre IX. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques n'étaient point infâmes parmi les Romains, mais seulement les Histrions ou Bateleurs. » pp. 188-216

engagés aux Jeux Scéniques, par la faiblesse de leur sexe de recourir à la bonté de l'Empereur, pour être restituées en leur premier honneur et bonne renommée, quand elles voulaient retourner à la pratique d'une vie honnête, ce qui témoigne assez que l'infamie ne s'était point étendue sur les Comédiens ni sur les Tragédiens, parce que les femmes n'y jouaient point, et que ces Acteurs étaient bien plus modestes et plus estimés que tous les Mimes et Bouffons de ces Jeux, on leur eût bien plus facilement accordé cette grâce, et cette loi ne les eût pas oubliés s'ils avaient été compris en celle dont la sévéritél.

199. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Ne faut-il pas lui accorder quelque relâche et quelque délassement ?

200. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

D’ailleurs, il faudrait que vos pontifes et vos lois ecclésiastiques s’accordassent entre eux ; or, dites-moi, je vous prie, s’il n’y a pas confusion complète dans votre code comme parmi vos législateurs mitrés ?

201. (1777) Des Spectacles « Des Spectacles. » pp. 75-92

Et certes, à moins qu’on ne veuille étouffer jusques aux premiers principes du bon sens et de la Religion, par quel artifice nouveau peut-on accorder l’Evangile avec les spectacles ?

202. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

J’accorde que ce grand Saint ait regardé les Spectacles comme indifferents en eux-mêmes : mais n’en demeurons pas là ; suivons-le dans son raisonnement, et disons comme lui dans le Livre qu’il a fait exprès touchant les Spectacles. […] Pour concevoir donc comment il a pu tolérer dans sa Philothée une chose si éloignée du but où il a dessein de la faire arriver ; il faut savoir que son intention étant de détacher doucement les âmes les plus liées au monde, et les moins capables de ces grands efforts nécessaires pour des conversions subites et éclatantes ; il les prend dans le plus bas état où elles puissent être, sans s’épouvanter de leur indisposition : Et dans le dessein de les faire mourir à elles-mêmes, il les attire par une sagesse et une charité cachée sous une indulgence apparente : il regarde les plaisirs du monde dans une idée métaphysique, qui les sépare des désordres principaux ; et néanmoins aprés cela, il n’en accorde l’usage que sous certaines conditions qu’on ne saurait garder fidèlement sans renoncer bientôt à tous ces plaisirs, qui est justement le but où il tend. […] Quelle absurdité, aprés avoir fait un si mauvais usage des Saints modernes, de retourner, comme fait l’Auteur de l’Écrit, aux Saints des premiers temps, et citer les Retraites que saint Gregoire de Nazianze faisait à la Campagne, pour autoriser les joies folles et pernicieuses que s’accordent les gens du monde : A-t-il lu ce Pere, pour citer son exemple si mal-à-propos ? […] Ils ne savent ce qui a été ordonné de leur salut dans les secrets de Dieu ; ils ignorent le moment auquel ils doivent être presentés à son terrible jugement ; ils ont pour la plupart des péchés considérables sur la conscience dont ils n’ont point fait pénitence, ni rien qui peut leur en mériter le pardon ; et avec tout cela, ils ne songent qu’à passer la vie dans le divertissement, et à donner à la joie tout le temps dont ils peuvent disposer ; ils accordent à leur sens les plaisirs les plus capables de les corrompre, et exposent leurs âmes aux dangers les plus évidents de les perdre, comme si tout était en sûreté pour eux.

203. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

En effet, tout ce que la prudence humaine peut faire, est de fournir des expédiens & de s’accorder, autant qu’il est possible, avec le vice & la folie, employant la raison à agir, même contre ses propres principes, & nous enseignant, pour ainsi dire, à déraisonner avec sagesse & bon sens, ce qui, en beaucoup d’occasions, n’est pas aussi paradoxe qu’on se l’est imaginé. […] On accorde des talens à des Baladins, à des Voltigeurs, à des Voltigeuses, à des Bouffons de la plus plate espece. […] Troisiemement, je conviens avec mes antagonistes, qu’il faut des Spectacles pour les gens oisifs, je leur accorde encore qu’il en faut pour le menu Peuples, mais je suis bien éloigné de convenir que ces Spectacles, d’un genre borné, comme ils les demandent, que ces Pieces écrites en style trivial, doivent contenir des obscénités, qui réveillent les appétits blasés des uns & excitent la grosse gayeté des autres. […] Ces Spectacles sont établis ou pour les honnêtes gens, ou pour les gens dépravés : on m’accorde qu’ils ne sont pas faits pour les premiers, qu’ils ne peuvent que hâter la dépravation de ceux qui les fréquentent d’habitude ; ils sont donc uniquement faits pour les gens de mauvaise vie des deux sexes. […] Car si nous ne permettons pas aux Enfans mêmes toutes sortes de jeux, mais seulement ceux qui peuvent s’accorder avec l’honnêteté, combien plus devons-nous prendre garde de ne nous rien permettre sur ce sujet, qui ne convienne au caractere du parfait honnête homme.

204. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Cette explication fait voir que je puis aisément m’accorder avec ceux qui regardent la Terreur comme la Passion de la Tragédie. […] Je prens pour exemple l’Iphigénie Françoise : elle a dans toute la Piéce intéressé si vivement le Spectateur par ses vertus & sa douceur, que s’il voyoit à la fin couler son sang, il seroit indigné contre les Dieux qui l’ont demandé, contre le pere qui l’a accordé, contre les Grecs qui l’ont versé, & sortiroit mécontent. […] C’est ce qu’on accorde à M.

205. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

Depuis quand donc l’amour généreux, délicat et poli ne peut-il plus s’accorder avec la grandeur d’âme ? […] Les hommes étant donc nés bons comme vous dites, il s’ensuit qu’un homme bon doit leur plaire, et je me laisse facilement persuader que les applaudissements qu’ils accordent aux belles maximes de nos Tragédies, les rires qu’excitent les chagrins d’un vicieux tourmenté sur la scène comique, partent également de leur goût pour la vertu et du plaisir qu’ils ont de voir le vice dans l’embarras. […] « Je connais tels de mes écoliers, dit le maître d’armes dans Timon Le Misanthrope, qui n’oseraient jamais se battre s’ils n’étaient sûrs de le faire sans péril. »ak Si les Spadassins sont haïssables vous m’avouerez que les lâches ne le sont pas moins ; la valeur est le seul rempart que la nature ait accordé aux hommes contre la violence : c’est l’unique obstacle que les Rois puissent opposer à l’ambition de leurs voisins ; c’est à la valeur qui menace et fait trembler les Machiavels, qu’on doit le salut et la tranquillité des Etats : tout homme qui n’a pas cette qualité de l’âme, peut avec raison être méprisé : on ne mérite pas la part que l’on a dans les biens de la Patrie quand on n’a pas le courage de la défendre.

206. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Il accorde tout : on lui apporte ces rançons ; alors il s’avise de vouloir garder Luzignan ; il se ressouvient qu’il a des droits au Trône, & que ces droits sont un crime.

207. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VIII. » pp. 131-157

Nous avions accorde ces jeux, dit l’Ordonnance Impériale1, comme une récréation qui nous paroissoit innocente, de peur que leur suppression ne causât de la tristesse ; mais ayant reconnu que le scandale y regne encore, & qu’il n’est guères possible de les purifier entierement, nous dérogeons à la concession précédente, & voulons qu’ils soient interdits pour toujours.

208. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Est-ce à cette classe d’hommes arrogans, présomptueux, ignorans, débauchés, sans lettres, sans mœurs, sans goût, sans modestie, sans décence, que le public ne cesse de gâter, qu’il faudroit accorder cet empire ?

209. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

L’Empereur accorda leur demande, et cette grâce fut marquée comme une Epoque très considérable la 92e année de l’Ere d’Antioche qui revient à la 44e de l’Ere Chrétienne. […] Il retrancha la pension qui avait été accordée à un Poète Lyrique93, et ne fit des dons qu’aux Orateurs et aux Philosophes. […] Le Parlement leur accorda ce qu’ils demandaient, mais à condition qu’ils répondraient des scandales qui pourraient arriver. […]  » Ce fait ne s’accorde pas avec le récit de l’Auteur de sa vie qui assure que les Comédiens aimèrent mieux quitter Milan que d’observer les lois prescrites par le Saint Cardinal. […]  : « J’accorde votre supposition ; mais la conséquence en est pernicieuse.

210. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Quoi qu’il en soit, tout ce que je puis accorder là-dessus, c’est qu’il est vrai que la Comédie ne nous fera point de mal, si plus rien ne nous en peut faire. […] Pierre, et là de leur proposer gravement d’accorder un impôt pour l’établissement de la Comédie. […] Si j’accorde que cette inégalité, portée jusqu’à certain point, peut avoir ses avantages, vous m’accorderez aussi qu’elle doit avoir des bornes, surtout dans un petit Etat, et surtout dans une République. […] Enfin je voudrais que, si elle venait à se marier dans le cours de l’an, la Seigneurie lui fît un présent, ou lui accordât quelque distinction publique, afin que cet honneur fût une chose assez sérieuse pour ne pouvoir jamais devenir un sujet de plaisanterie. […] Le cœur accorde en vain ce que la volonté refuse.

211. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

En présence d’institutions de toute espèce et pour tout besoin, organisées avec un soin scrupuleux, suivant toutes les règles de la prudence, dont les maîtres et sous-maîtres sont choisis par des supérieurs qui ont passé par tous les grades, subi eux-mêmes toutes les épreuves, les concours, les examens sévères sur les études et la capacité, sur les principes et la moralité, épreuves qu’ils font subir aux aspirants avant de leur accorder le droit d’instruire et former les autres, droit qui encore n’est que la faculté de transmettre avec une autorité respectable à leurs élèves ou disciples soumis, obligés de les écouter, des préceptes ou des leçons dès long-temps préparées et approuvées, déclarées classiques, après avoir été épurées au creuset de la sagesse et de l’expérience ; en présence de semblables institutions, dis-je, et de tels instituteurs, je vois une confusion de professeurs, auteurs, acteurs et actrices, ou maîtres et maîtresses, d’une institution différente, isolés, éparpillés, aventuriers, errants, sans unité, obscurs ou distingués, estimables ou méprisables, licencieux, effrénés, etc., qui ont la plus grande influence sur les mœurs qu’ils font métier de corriger, sans être obligés de prouver qu’ils en ont, et trop souvent sans en avoir ; qui sont sans mission régulière, sans titre ou sans caractère (observez qu’il ne s’agit pas ici d’écrivains qui publient simplement leurs pensées, mais d’instituteurs qui ont des écoles ouvertes dans toute l’Europe, qui appliquent leurs soins presque à tous les genres d’instruction, qui se chargent de l’éducation et de la réforme des deux sexes, des trois âges et de toutes les conditions) ; sans titre, dis-je, sans guide, sous le rapport essentiel, dont la dépendance immédiate est nulle dans l’intérêt des mœurs, qui n’ont que des chefs d’entreprise, ou spéculateurs, traitants, hommes ou femmes, pieux ou impies, croyants ou athées, édifiants ou scandaleux, à qui il suffit surtout d’avoir de l’argent et de l’industrie pour diriger une troupe de comédiens, ou maîtres de cette école, choisis comme eux ; qui, étrangers au grand corps constitué centre de l’instruction et de l’éducation publiques, et sans être astreints à aucune de ses plus importantes formes de garantie, jouissent également du droit d’instruire et de former ou réformer, en transmettant, non en maîtres, avec une autorité respectable, des préceptes ou leçons dès long-temps préparées et approuvées, mais en sujets tremblants, des leçons toutes nouvelles et hasardées pour la plupart ; non à des élèves soumis et obligés de les écouter, mais à des disciples-juges auxquels ils sont obligés, au contraire, de soumettre et préceptes et leçons, et leurs personnes mêmes, qui sont tous sifflés ou applaudis, rejetés ou admis, selon le goût et le bon plaisir des écoliers. […] Afin de parvenir au but éloigné, aussi difficile à atteindre qu’il est désirable, j’en conviens, d’accorder leurs moyens respectifs d’instruction et de réforme, de coordonner leurs principes et réglements, leurs systèmes ou méthodes, et les mettre assez en harmonie pour qu’à l’avenir les écoles complémentaires du théâtre tendent véritablement au complément, à la perfection et au maintien de l’éducation précédente des autres écoles, ou du moins pour qu’elles n’en détruisent plus l’effet par un second apprentissage de la vie tout-à-fait opposé au premier ; pour parvenir, dis-je, à ce but désirable, sine quo non mores, il sera nécessaire alors que l’élite des auteurs et artistes dramatiques, que ces hommes distingués, recommandables par leurs mœurs autant que par leurs talents, et par leur influence ou ascendant sur leur société soient adjoints au conseil d’administration générale de l’instruction publique, et prennent part à ses délibérations, dont ils seront chargés de transmettre les résultats aux conseils également combinés des écoles des départements, avec lesquels ils entretiendront une correspondance habituelle.

212. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

Le Roi, depuis bien des années, avoit accordé à six Académiciens des places distinguées au théatre de la Cour ; ils y avoient été solemnellement installés avec tous les honneurs bacchiques. […] Enfin touchée de l’humble supplication des quarante, reconnoissante de la réception d’un nombre infini d’Auteurs Dramatiques, la noble & savante troupe des François écoutant sa générosté & sa gratitude, résolut d’entériner la requête, & d’accorder les grandes entrées à l’Académie.

213. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Cette Princesse connoissant le peu de fonds qu’on peut faire sur ses paroles, refuse ses offres insultantes, dont son invasion fait sentir le faux & démasque l’artifice ; elle voit qu’après lui avoir accordé tout ce qu’il demande, elle n’en sera que plus exposée aux entreprises d’un ennemi qu’elle aura rendu plus fort : ce qui occasionna une guerre où il a péri un million d’hommes, pour en revenir enfin à cette même Pragmatique, de toutes parts attaquée, à l’exception de l’usurpation du Philosophe, qu’on lui a abandonnée pour acheter son suffrage dans l’élection de l’Empereur Machiavel ou veut-il davantage ? […] La religion est un tyran qui ne s’accorde, ni avec les passions, ni avec la politique & l’agrandissement des Etats.

214. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

On ne peut guère douter qu’avant le déluge ces hommes si livrés au plaisir ne se soient accordés celui de la danse ; mais comme Cahusac n’a pas eu des mémoires de ces temps reculés, il n’en a point parlé. […] Nous sommes un clavecin bien accordé, touché par des mains exercées.

215. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Les rois soucieux de la gloire ont mis à honneur la protection qu’ils ont accordée aux lettres et surtout aux œuvres dramatiques. […] Tous les gouvernements qui se sont succédés ont accordé aux spectacles une protection toujours croissante et tous les considèrent comme un des grands ressorts d’administration.

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