Nous leur devons ce respect de ne nous pas divertir à leur dépens.
Toutefois Scipion Nasica, soit par un renouvellement de l’ancienne severité, soit par un particulier respect pour cette Statuë de la Nourice des premiers Romains, s’y opposa avec tant de force & tant de succez, que cette tentative fut vaine & que le dessein avorta. […] Mais ie crois que ie puis sans perdre le respect que ie dois aux Anciens & aux Habiles, hazarder la mienne qui est naturelle & assez apparente.
« Nous ne voulons point, disent-ils, que les jours des Fêtes, qui sont dédiés au culte et à l’adoration de la souveraine Majesté de Dieu, soient employés à aucune sorte d’exercice, qui serve à la volupté, et à donner du plaisir ; ni qu’ils soient profanés par aucune exaction, ou même par aucun acte de justice ; et nous ordonnons que l’on conserve un respect si profond pour le jour du Dimanche, qu’on s’abstienne de ces mêmes actions, quoique justes, et nécessaires en autre temps. » L. vlt.
Le juste respect dû à la religion, aux bonnes mœurs et aux lois, en doit écarter jusqu’à la seule idée. […] Remettre ce bavardage sur la scène, c’est nous faire rétrograder de dix ans, et nous ramener à ce temps désastreux de délire et d’anarchie où le maître et le valet, par respect pour l’égalité, pouvaient monter tour à tour sur un char triomphant, ou se placer derrière. […] Mais, soyons de bonne foi : cet abus, encore trop fréquent, quoique dans un fort petit nombre de tribunaux, tient évidemment moins au désir de priver les accusés de toute la latitude de leurs droits sacrés, qu’au peu de respect et de considération qu’inspirèrent si longtemps ceux qui venaient les y défendre. […] NDA Cette leçon, si adroite et si précieuse à recueillir, devait-elle être sitôt perdue pour nos statuaires modernes, qui abjurant tout respect pour la plus tendre jeunesse, mettent aujourd’hui tant d’affectation à nous faire distinguer les dieux de l’antiquité moins par leurs attributs divins, que par les marques distinctives de la virilité. […] Il est impossible que l’avocat chargé de porter la parole devant des hommes aussi vénérables, ne se sente pas l’âme agrandie, et ne s’élève pas au ton de respect et de dignité que leur aspect inspire naturellement.
Jamais ils n’oseraient le regarder en face ; ils craindraient de porter leurs regards trop bas, ou de laisser apercevoir cette fourbe noblesse plus propre à inspirer l’indignation et le mépris, que le respect et la vénération.
L’Opéra adopteroit aussi peu un tel ouvrage, on n’y parle jamais en prose ; la prose est peu faite pour le chant ; &, à l’exception des chants d’Eglise, où, par respect pour les paroles de l’Ecriture, on y emploie la prose, tout ce qui se chante est ordinairement en vers : la mesure, la rime, l’harmonie sont un chant commencé auquel la musique se lie plus naturellement & plus agréablement. […] Le respect doit l’emporter sur ce goût dépravé du peuple dramatique, qui veut par-tout trouver l’image & l’aliment de la dépravation : l’acteur & le poëte se rendroient également vils & scandaleux. […] Le respect pour le premier des Bourbons, la reconnoissance pour la bonté de son cœur sont très-justes ; mais l’Henrimanie dramatique n’est un titre, ni pour les excès, ni pour les erreurs. […] Toutes ces mascarades que l’amour de la nation pardonne, affoiblissent l’estime & le respect. […] Il n’y a ni justice, ni bon goût, ni vérité, ni respect pour la majesté royale, de lui faire tenir des propos de hales : mais c’est le goût du Théatre de croire honorer les Princes, en faisant d’eux des tabarins.
Tout le monde aime la volupté, sur-tout la jeunesse qui s’imagine lui être consacrée ; les Poëtes & les Peintres peignent la volupté comme une jeune personne couchée sur un lit de fleurs, environné de tout ce qui flatte les sens ; toutes les passions bouiliantes à cet âge où la chair vigoureuse qui n’a point encore été mortifiée, domine avec insolence, & s’en fait même un privilège, & rien de plus ordinaire au théatre & dans le monde que de dire que la sagesse n’est faite que pour les vieillards, & le bel âge pour les plaisirs ; ceux qui ont des inclinations plus heureuses n’osent les suivre, le respect humain l’entraîne dans la foule, il est emporté par le torrent & on les excuse. […] Je sais tout cela ; aussi je ne défends point à une femme de se plaindre, mais je veux qu’elle se plaigne toue bas, que la vanité quoique blessée étouffe sa tendresse ou du moins en ôte l’éclat ; enfin je trouve infiniment mauvais qu’une maîtresse, parce qu’elle est abandonnée, aille faire en face à son Amant de ces reproches qui marquent le besoin qu’elle a encore de lui, & qui selon le procédé du cœur humain, ne servent qu’à assurer l’infidélité de son amant ; savez-vous que ce sont ces belles représentations là qui produisent le peu de respect que les hommes ont pour nous. […] On tâche de couvrir sous un air respect un fond de sensualité & d’imprudence qui va bientôt éclater.
Si un jeune homme vous manque de respect, vous lui rappelez les droits de votre vieillesse ; mais s’il faut le conduire à la vertu, que devient votre gravité, vous qui êtes fou du spectacle ? […] Je ne vous annoncerai pas la divine parole, si je vous vois sans goût, sans estime, sans respect pour elle, & la foulant aux pieds.
Si l’on y en prêtoit point, son attention étoit trop dissipée par la longueur du chant, & lorsqu’un autre acte commençoit, il avoit besoin d’un effort de mémoire, pour rappeler en son imagination ce qu’il avoit déjà vu, & en quel point l’action étoit demeurée. » En portant aux décisions de ce grand homme, tout le respect qui leur est dû, nous seroit-il permis d’approfondir ses raisonnemens ?
Un recueil d’Anecdotes Ecclésiastiques, que n’a pas dicté la soumission à l’Eglise & le respect pour les choses saintes, mais qui renferme plusieurs choses vraies, accuse le Théatre d’être l’auteur de toutes ces rapsodies, qui ne seroient que burlesques si elles n’intéressoient la vertu.
Mais s’il a le bonheur de plaire dans la Capitale, la tête lui tourne quelquefois ; les applaudissemens d’un parterre qu’il regarde avec le plus profond respect, l’enivrent de joye & d’orgueil ; l’aisance dont il jouit achève de le gâter tout-à-fait.
c’est sans le vouloir qu’il le fait : c’est par sa raison, sa vertu, son attachement, qu’il m’inspire un respect, une confiance, qui tiennent plus de la fille que de l’épouse.
Si sa mère la presse, elle lui représentera avec respect que l'Apôtre ordonne d'obéir en tout à ses parents, mais dans le Seigneur, « Filii obedite parentibus vestris in Domino. » Eph. c. 6. v. 1.
L’effet de cette action de la part de l’autorité séculière imprimera aux ecclésiastiques plus de respect, plus d’égards pour les représentants du gouvernement, et leur fera abandonner à jamais l’idée de sortir du cercle de leurs devoirs et de leurs fonctions pour s’immiscer dans les affaires de l’Etat et des familles, ce qui les conduit toujours à fomenter des troubles ou à exciter des débats domestiques qui deviennent funestes ou au gouvernement ou aux citoyens.
quel respect n’aurait-on pas pour une assemblée dont ils feraient partie ? […] Je réponds à la première objection que j’aurais cru m’exposer aux soupçons d’un projet intéressé, en demandant au Roi cette permission : que c’était d’ailleurs mettre la modestie de ce grand Monarque à une épreuve dont j’aurais été la dupe, puisqu’il ne me l’aurait pas permis ; que j’avais un témoignage de ma gratitude à rendre public et que si le respect me condamne, la reconnaissance me justifie. […] Les Anciens avaient en général un très grand respect pour les femmes, mais ils marquaient ce respect en s’abstenant de les exposer au jugement du Public et croyaient honorer leur modestie, en se taisant sur leurs autres vertus etc : De là venait que dans leurs Comédies les rôles d’Amoureuses et des filles à marier ne représentaient jamais que des esclaves et des filles publiques, ils avaient une telle idée de la modestie du sexe qu’ils auraient cru manquer aux égards qu’ils lui devaient de mettre une honnête fille sur la scène, seulement en représentation.
Ils parlent de Jupiter en des termes magnifiques, et pleins de respect, et ne font qu’un tout uniforme des actions de ce Dieu et de la haute idée qu’on a généralement de lui. […] Mercure perd le respect à Jupiter son père, badine sur ses intrigues, plaisante sur sa Grandeur, et tient des discours infâmes. […] Dryden, lequel n’est pas heureux à marquer aux personnes son respect et son estime. […] Ecoute, laid magot ; n’était le respect que j’ai pour ces Messieurs, je repasserais ta soutane de la bonne façon : vermine d’Eglise que tu es. […] D'Urfey à l’Etat Ecclésiastique, et je passe à son manquement de respect et d’honnêteté pour les Spectateurs.
Page 171 Du respect qu’inspirent les bons prêtres qui pratiquent la charité. […] Page 175 Du respect et de la vénération, qui sont dus, envers la religion et envers les ministres du culte.
Mais aussi il loue avec raison la modestie, la décence, le respect pour les mœurs & la Religion ; en quoi l’Espagne l’emporte infiniment sur la France, ou les acteurs & les auteurs sont fort peu scrupuleux. […] C’est pour exprimer leur respect & leur gratitude envers Dieu, que la danse sacrée fut la plus ancienne, & la source où l’on puisa toutes les autres ; que dans toutes les anciennes religions les prêtres furent danseurs par état, parce que la danse étoit une partie du culte. […] Qu’il le demande à ce qu’il y a de plus saint dans le monde, s’il a pour eux quelque respect.
Car je n’ignore pas absolument que les Autheurs sont partagez, & que les uns veulent & s’obstinent en faveur de Tite, fondez soit sur le respect qu’il avoit eu pour son Pere, soit sur sa liberalité & sur sa galanterie naturelle.
Mon cher Frère, Comme nous avons de l'affection et de la déférence l'un pour l'autre, il vous a plu de me demander mon sentiment sur le sujet d'un Comédien de votre Pays, qui exerce encore ce métier, et instruit la jeunesse, non pas à se bien conduire, mais à se perdre; enseignant aux autres le mal qu'il a appris, s'il doit être reçu dans notre communion: Je vous dirai, qu'il me semble, que le respect que nous devons à la majesté de Dieu, et l'ordre de la discipline Evangélique , ne peuvent souffrir que la pudeur et l'honneur de l'Eglise soient souillés par une si dangereuse contagion.
Voilà sous quel honorable aspect on montre la vieillesse au Théâtre ; voilà quel respect on inspire pour elle aux jeunes gens.
Dans votre orient vous avez jettez des feux & des lumieres (pardonnez-moi ce mot de mon style ancien) qui ont ébloui, enflammé les cœurs les plus nobles & les moins nés à la servitude ; aujourd’hui vous brillez bien d’un autre éclat, vous inspirez un respect & une pitié qui valent bien tous les hommages du tems passé. Ce galimatias comique, tragique, galant, dans un vieux Evêque dont on veut faire un Pere de l’Eglise, inspire aussi de la pitié, mais peu de respect. […] Les sentimens de respect & de passion que je conserve pour Votre Altesse. […] Quel respect peut-on avoir pour eux, & quel fruit peuvent-ils produire ?
Ennemis de toute partialité, ayons la double satisfaction de confirmer & de réfuter… Par respect pour un goût national, exposons-le respectueusement & avec tout son cortège de séduction ; mais renversons l’édifice de fange, dissipons un vain amas de poussière, en renvoyant à des sources pures & irréprochables, où des principes solides servent de base aux vérités opposées à ce goût dépravé. […] Où, si de graves Magisters paroissent de temps en temps sur la Scène, (Athalie) pénétrés de la plus grande confiance en celui qui met un frein à la fureur des flots contre les complots des méchans, soumis avec respect à sa volonté sainte, craindre Dieu, & ne craindre que lui ; en un mot, (p. 20. […] De quelle joie serois-je transporté moi même dans une circonstance aussi propre à lui faire agréer un hommage public de mon respect, moi qui ai l’honneur d’être attaché à son service ! […] d’écrire, sous quelque dénomination que ce soit, contre la Religion, l’Etat & les bonnes mœurs , ce n’est pas nous ôter la liberté de penser (p. 15.) que la justice travaille à nous donner un moyen d’accorder nos plaisirs publics avec le respect que nous devons à notre croyance & à notre culte : moyen qui est si fort à souhaiter, puisqu’il est unique pour la découverte & le triomphe de la vérité, & pour la tranquillité publique, sans laquelle il n’y a point de bonheur ni pour le Philosophe, ni pour le Peuple : moyen qui est tellement du ressort de cette justice, que nous ne pouvons le tenir que de sa main, (quelque soit le Tribunal à qui il appartient d’en connoître ; ceci soit dit, Chers François, pour vous fournir de quoi fermer la bouche à tout iroquois qui se donnera la liberté de dire en votre présence que je fais ici quelqu’attribution de Juridiction.) […] Rempli pour eux du plus profond respect (p. 24.)
Imaginez-vous donc de voir d’abord paraître une Vieille, qu’à son air et à ses habits on n’aurait garde de prendre pour la mère du maître de la maison, si le respect et l’empressement avec lequel elle est suivie de personnes très propres et de fort bonne mine ne la faisaient connaître. […] On voit fort clairement, par tout le discours de la vieille, qu’elle ne jugerait pas si rigoureusement des déportements de ceux à qui elle parle, s’ils avaient autant de respect, d’estime et d’admiration que son Fils et elle pour M. […] Mais tout cela, comme j’ai dit, avec le plus grand respect et la plus tendre amitié du monde. […] Voilà, Monsieur, quelle est la pièce qu’on a défendue ; il se peut faire qu’on ne voit pas le venin parmi les fleurs ; et que les yeux des Puissances sont plus épurés que ceux du vulgaire : si cela est, il semble qu’il est encore de la charité des religieux persécuteurs du misérable Panulphe de faire discerner le poison que les autres avaient faute de le connaître ; à cela près, je ne me mêle point de juger des choses de cette délicatesse, je crains trop de me faire des affaires, comme vous savez, c’est pourquoi je me contenterai de vous communiquer deux réflexions qui me sont venues dans l’esprit, qui ont peut-être été faites par peu de gens, et qui, ne touchant point le fond de la questionb, peuvent être proposées sans manquer au respect que tous les gens de bien doivent avoir pour les jugements des puissances légitimes. […] L’Antiquité, si sage en toutes choses, ne l’a pas été moins dans celle-ci que dans les autres ; et les Païens, qui n’avaient pas moins de respect pour leur Religion que nous en avons pour la nôtre, n’ont pas craint de la produire sur leurs théâtres : au contraire, connaissant de quelle importance il était de l’imprimer dans l’esprit du peuple, ils ont cru sagement ne pouvoir mieux lui en persuader la vérité, que par les spectacles qui lui sont si agréables.
Quand Rodogune a demandé aux deux Freres la mort de leur Mere, & qu’un des deux l’appelle une ame cruelle, l’autre lui répond, Plaignons-nous sans blasphême : Il faut plus de respect pour celle qu’on adore. C’est blasphemer que de parler sans respect d’une Maîtresse qui est toujours une Divinité : & peut-on lui désobéir ?
Il a permis les histoires, et a pris quelquefois plaisir à les voir représenter avec le respect dû aux choses saintes, mais non pas devant d’autres que lui ; aussi on ne l’a jamais fait céans. […] Auguste (dit Suétone), fut le premier qui leur assigna des places, par respect pour leur état, par égard pour leur sexe, et par une ruse politique pour sanctifier en quelque sorte le théâtre par la présence de ce qu’il y avait à Rome de plus respecté, et par là y attirer de plus en plus le peuple qu’il voulait amuser, selon le conseil que lui en donna un fameux acteur, et l’accoutumer insensiblement à sa domination naissante, en l’amollissant et partageant son attention.
Les maximes impies qu’elles renferment tendent à inoculer de mauvais principes aux hommes et à affaiblir en eux ce respect et cette crainte religieuse que la Divinité et les choses divines doivent inspirer ; le libertinage qu’on y rencontre à chaque pas est éminemment propre à infecter l’esprit des hommes, et à les disposer à la débauche et à la dissolution. […] Nous devons empêcher qu’elle ne se laisse guider par son imagination et ses passions ; nous devons enfin jeter dans son cœur des semences de modestie, d’humilité, de modération, et lui inspirer, de bonne heure, du respect pour la piété et la vertu.
Est-ce que Corneille ignorait que la vertu fût préférable à la naissance, que les respects exigés par le pouvoir ne sont dus qu’au mérite, que les Grands, si sottement enorgueillis d’une longue suite d’illustres aïeux, en sont moins ennoblis que dégradés, s’ils cessent de leur ressembler ? […] « Comtes, ces faux respects, dont je me vois surpris, Sont plus injurieux encore que vos mépris.
Le but du Gouvernement en imposant silence à la Comédie sur certains états, est sans doute d’empêcher les peuples de sortir du respect & de la soumission qu’ils doivent à ceux qui gerent les affaires publiques.
Puis s’adressant aux cendres de Pompée1 : Car vous pouvez bien plus sur ce cœur affligé, Que le respect des Dieux qui l’ont mal protegé ; Je jure donc par vous, ô pitoyable reste !
Aux critiques de Christine de Pisan, qui reprochait au roman son style grossier et son discours misogyne, Gerson ajoute le manque de respect pour la religion et la satire anticléricale de Jean de Meung, exprimant son dégoût pour la littérature romanesque.
Rousseau, d’être avare, et de prêter à usure ; mais n’en est-ce pas un plus grand encore à un fils de voler son père, de lui manquer de respect, de lui faire mille insultants reproches ; et quand ce père irrité lui donne sa malédiction, de répondre d’un air goguenard, qu’il n’a que faire de ses dons ? […] Ils ont beau se souvenir que vous êtes leur père, si vous oubliez qu’ils sont vos enfants, le vice l’emportera sur la vertu, et le mépris dont vous vous chargez étouffera le respect qu’ils vous doivent. […] « Les Anciens, dit-il, avaient en général un très grand respect pour les femmes ; mais ils marquaient ce respect en s’abstenant de les exposer au jugement du public, et croyaient honorer leur modestie, en se taisant sur leurs autres vertus. […] Estime, respect, confiance, vif intérêt, tendre penchant, voilà ce qui lui reste de l’impression qu’il a reçue ; et le besoin d’aimer n’est ici que le désir impatient de posséder l’objet réel dont on vient d’adorer l’image. […] Nous applaudissons dans Titus l’effort généreux qu’il fait sur lui-même ; mais son respect pour une loi superbe ne se communique point à nous, et les charmes naturels de la beauté et de la vertu, conservent tous leurs droits sur nos âme.
Vous vous respectez moins que ceux qui vous manquent le plus de respect. […] On doit à ceux qui y sont élevés, & ils l’exigent des autres, & ils se doivent à eux-mêmes un très-grand respect, plus étendu que la pudeur, puisqu’il exclud la familiarité, & qu’il ordonne des égards constans de toute espece. Est-il rien de plus opposé au respect que la licence de l’impureté ?
Ils n’ont aucun respect pour les femmes de leurs amis, ni pour leurs filles, ni pour un jeune époux, ni pour un jeune homme jusqu’alors vertueux. […] Le ridicule destiné à corriger les hommes de leurs extravagances, n’est-il pas souvent jeté sur la droiture, l’innocence, la raison, la vertu même pour lesquelles tout devroit inspirer le plus grand respect ?
Quand ce partage essentiel eut été fait, les Poëtes crurent ne devoir chercher les exemples des Passions réservées pour-la Comédie, que parmi les hommes du commun : non que les Rois & les Héros en soient exempts, mais parce qu’ils cachent leurs foiblesses aux yeux du Public, ne voulant y paroître que pour inspirer l’admiration ou le respect. […] Quelque respect que j’aye pour Platon, j’aime mieux entendre dire à Ciceron, les changemens qui arrivent dans les chants des Musiciens, causent, suivant Platon, ceux d’une Ville.
Ils plient avec respect, & peut-être avec reconnoissance, sous la main du Très-haut qui les frappe.
Il y a des Gens si simples, qu’ils croient que la même reforme dure encore, parce qu’on n’entend plus de ces Farces impudiques qui n’avaient que des railleries de crocheteurs, et dont les meilleurs mots n’étaient que des impertinentes Equivoques ; Certainement on a bien fait de les condamner, mais si on ne se sert plus de ces pointes grossières où il n’y avait qu’un jeu de paroles sales proférées sans honte et sans respect ; ne connaît-on pas qu’en ce temps-ci on en dit presque de semblables ; mais plus finement et plus couvertement ?
Il est certain que ses partisans même en conviennent qu’Elisabeth ne fut jamais dévote, même dans la Religion qu’elle professoit : jamais aucun exercice de piété dans la journée, elle alloit rarement à l’Église, & n’y paroissoit que comme à la salle d’audience ; pour se donner en spectacle avec la plus grande pompe dans les occasions d’éclat ; on l’y voyoit toujours distraite, sans attention, sans respect à la prière au service, à la parole de Dieu ; elle n’aimoit point les Sermons, & quand il lui plaisoit, elle interrompoit & faisoit descendre le Prédicateur, prétendant avoir le droit de le faire en qualité de Gouvernante de l’Église, au spirituel & au temporel elle disoit que deux ou trois Prédicateurs suffiroient pour tout un pays, à la mort même elle ne donna aucun signe de piété, & renvoya fort brusquement son Évêque qui lui faisoit quelque exhortation. […] Lorsque l’Ambassadeur de France l’apprit à Elisabeth, & lui en dit les raisons par l’ordre de Charles IX, elle parut indifférente, & sembloit même l’approuver, elle répondit à la lettre du Roi : J’approuve cette conduite, du moins à l’égard de ceux qui manquoient de respect pour leur Souverain, mais il eût été plus conforme à la justice de l’exécuter avec moins de rigueur. […] peut-on avoir si peu de respect pour les têtes couronnées ? […] Quaud on vint le matin lui dire qu’il étoit temps de partir, elle se lève, prend son manteau, se couvre modestement de son voile, & marche vers l’échaffaud un crucifix à la main qu’elle ne cesse de regarder & de baiser avec le plus tendre respect ; quand elle y fut montée, ella adressa la parole à ses Juges & au peuple nombreux, que la curiosité y avoit attiré, elle proteste qu’elle est innocente du crime dont on l’a accusée, qu’elle meurt dans la Religion Catholique Apostolique & Romaine prête à perdre mille couronnes & mille vies pour cette sainte Religion qui fait tout son crime ; qu’elle pardonne de bon cœur tout le mal qu’on lui a fait ; qu’elle prie tous ceux qu’elle a pu avoir offensés de lui pardonner : le bourreau se jette à ses pieds pour lui demander pardon de ce que son devoir l’oblige de faire, elle lui pardonne volontiers, mais ne voulut point qu’il touchât à ses habits, se fit ôter son voile par ses filles, elle se mit à genoux, invoqua la Sainte Vierge & les Saints, pria Dieu pour le Royaume d’Écosse, de France & d’Angleterre pour le Roi son fils, la Reine Elisabeth, ses juges & ses persécuteurs, se banda les yeux, tend son cou au bourreau, récitant tout haut ses prières, & à ces paroles qu’elle répéta plusieurs fois : In manus tuas, commendo spiritum meum.
C’est-à-dire que c’est un drame impie qui joue l’état religieux & les Ministres des Autels, les fait paroître sur la scène contre le respect qui leur est dû, contre les loix de la décence & les dispositions des ordonnances, & les y fait parler d’une maniere indigne d’eux. […] C’est bien sur le mariage que l’autorité paternelle est redoutable & autorisée par toutes les loix, qui exigent son consentement, ne permettent les actes de respect qu’après trente ans, déclarant l’engagement nul, permettant de déshériter, &c. […] La timidité qui tremble, le respect qui défere, la foiblesse qui se laisse gagner, n’ont pas le même privilege, parce qu’il est impossible de fixer le degré d’influence de l’ascendant supérieur sur la liberté du consentement. […] Si le père vouloit égorger sa fille, sa mère se bornera-t-elle à crier, à pleurer, à mourir de chagrin, à dire qu’elle ne veut point se faire des ennemis, ni offenser les protecteurs de son fils, & que sa fille doit à son père un grand respect & une parfaite obéissance ?
du Rosay échoua en effet à Toulouse, malgré sa cabale, & sans respect pour la couronne qu’il se fit mettre sur la tête, par son premier acteur, ni pour l’actrice qu’il couronne ensuite de sa main ; il avoit eu la précaution de faire rendre un arrêt du Parlement, qui défendoit les sifflets, & toute sorte de bruit, sous de grieves peines. […] Cinq cens coups de têtes donnerent le signe de l’approbation générale ; on gardoit un profond silence, l’auguste gravité de ces sages magistrats saisisoit d’étonnement & de respect. […] L’auteur lui porta sa tragédie, & lui fit les plus grands complimens, sur sa science, ses talens, son zèle pour la Réligion, ses victoires sur l’incrédulité, il lui protesta qu’il étoit plein de respect pour la Réligion chrétienne, la seule vraie, & digne de l’homme, qu’il ne s’étoit proposé que d’en attaquer les abus.
Madame de Gomez, dans ses Journées amusantes, a fait aussi des vers galans à l’honneur d’une Marie ; mais par respect pour un si saint nom, elle l’a changé en Miraé, comme elle a changé le nom de Nogaret, qui alla insulter & emprisonner le Pape Boniface VIII à Anagnie, en celui de Ganoret, pour en sauver la honte à sa famille. […] La Mythologie est pleine de ces insensées métamorphoses, que l’on lit avec plaisir, pour lesquelles on a une sorte de respect, qu’on représente sur le théatre, qu’on chante dans nos poësies. […] Le Prince aimoit qu’on parût interdit & tremblant en lui parlant ; il le prenoit pour une marque de respect.
Les Moines qui les enlevoiens, soutenoient un siege plutôt que de rendre leur proie ; & s’ils se voyoient trop pressés, ils portoient sur la brêche des reliques de quelque Saint, & les assaillans pleins de respect se retiroient. […] L’histoire des guerres de l’Angleterre contre la France, qui remplit le troisieme tome, est un tissu de traits la plupart faux ou malignement défigurés, contre les Papes, les Evêques, les Prêtres, les Moines, & contre tous les Princes & Ministres, tant Anglois que François, sur-tout s’ils ont eu quelque respect pour l’Eglise ; car chez lui c’est un crime & une bassesse impardonnable, qui rend méprisables les plus grands Monarques, & il a beau jeu. L’Europe étoit alors pénétrée du plus profond respect pour l’Eglise Romaine, ce qui, joint à l’ignorance du siecle, & à des usages si différens des nôtres, sur-tout de notre irréligion, prête beaucoup à une plume irréligieusement empoisonnée, qui ne cherche qu’à déprimer les choses saintes.
Si nos mœurs ne sont pas plus chastes que celles des Anciens ; au moins notre langue est infiniment plus retenue et plus modeste ; elle ne se permet jamais la moindre licence, semblable à ces prudes farouches, avec lesquelles on est toujours dans le respect. […] Cet usage était ordinaire ; de sorte que le sage Caton, assistant un jour au Théâtre, et étant averti, que les Romains, par le respect qu’ils portaient à son caractère, n’osaient demander que les jeunes filles et les jeunes garçons parussent tout nus sur le Théâtre ; il se retira, pour ne pas priver le peuple de ce plaisir brutal, et pour n’être pas lui-même témoin de cette infamie, dont la gravité de Caton aurait été offensée. […] Je suis avec un très profond respect, MADAME, Votre très humble et très obéissant serviteur, l’Abbé de Bellegarde.
.… que si une fois ou plusieurs après la présente séance du Parlement, quelqu’un ou quelques-uns sur le Théâtre à la Comédie, etc. par plaisanterie ou par irréligion, parlent ou se servent du saint Nom de Dieu, ou de Jésus-Christ ou du Saint Esprit, ou de la Trinité, Noms qui ne doivent être prononcés qu’avec respect et avec révérence ; ils payeront pour chaque faute commise en ce point dix livres sterlingz d’amende : la moitié de ladite somme à Sa Majesté Royale, à ses héritiers ou successeurs ; l’autre part pour celui ou ceux qui poursuivront pour le même sujet, à quelque Chambre de Justice que ce soit à Westminster : sur quoi nul prétexte de non comparaître, nul crédit, nul offre de serment pour affirmer le contraire, ne sera reçu. […] Mais comme les Divinités Romaines n’avaient pas une fort bonne réputation, il est moins étonnant que les Poètes n’eussent pas aussi pour elles tout le respect imaginable. […] Périplectimene répond à Pleuside d’un air sévère : « C’est une grande ignorance et une insigne folie que de trouver à redire à la conduite des Dieux, et de leur manquer de respect.
Et d’autant qu’il importe que chacun soit informé de la volonté de Sa Majesté, et qu’elle entend qu’il soit procédé extraordinairement contre ceux qui au dedans ou au dehors et proche de l’Académie exciteront quelque tumulte, et qui troubleront les spectacles et divertissements publics : Requérait le Procureur du Roi que sur ce il fût pourvu, afin que par le respect qui est dû aux volontés de Sa Majesté, plus que par la crainte du châtiment ; et qu’aussi par la connaissance de la protection particulière qu’il lui plaît de donner en faveur des Arts et du Public à l’Académie de Musique, ceux qui se trouveront à ces représentations n’y fassent aucun désordre, et qu’aucun de ceux à qui l’entrée en est défendue n’ait la témérité de s’y présenter. […] ce qui Nous a été représenté par le Procureur du Roi, Que Sa Majesté n’ayant pas voulu favoriser seulement l’Académie de Musique, et lui donner les moyens d’augmenter par de nouveaux progrès la satisfaction que le Public en a reçu depuis son établissement ; mais ayant encore voulu en l’établissant dans une de ses Maisons Royales, pourvoir en même temps à la commodité de ses représentations, et à la sûreté de ceux qui pourraient s’y trouver, il était important que le Public en fût informé, et des ordres précis qu’il a plu à Sa Majesté de Nous donner pour cet effet ; quoi qu’après les défenses générales qui ont été faites de troubler les spectacles et les divertissements publics, sous des peines rigoureuses, il semble que personne ne puisse douter à plus forte raison de la sévérité des châtiments où s’exposeraient ceux qui seraient capables de manquer de respect, ou qui pourraient commettre quelque violence dans le lieu où il a plu au Roi de faire établir cette Académie.
Heureux s’il eut acquis sa gloire en respectant toujours les mœurs, que peut-être il a cru respecter, parce que les Poëtes Comiques qui l’avoient précédé, ignoroient ce que c’étoit qu’un pareil respect.
Ne peut-on pas trouver quelques délassements agréables dans une lecture, dans quelques jeux d’usage, dans la fréquentation de ces sociétés choisies, où on a le spectacle de tous les talents et de toutes les vertus, où l’on rencontre des femmes qui ont l’avantage de plaire par leur mérite, mais qui savent en même temps inspirer tout le respect qui est dû à leur sexe ?
Respect que le Concile de Trente veut qu’on ait pour elle, 307.
L’ornement de la chaussure est pris dans l’Ecriture pour un signe de joie, & la nudité des pieds pour une marque de pénitence, d’humiliation & de respect. […] Chez presque toutes les nations, sur-tout chez les Juifs, c’est une marque de pénitence & de respect d’aller nu-pieds & nue tête.
Ce que le Soldat montre au chef qui le conduit, Le valet à son maître, un enfant à son père, N’approche point encore de la docilité Et du profond respect où la femme doit être Pour son mari, son chef, son seigneur & son maître. […] Ayez toûjours un grand respect pour votre mère, souvenez-vous de tout ce qu’elle a souffert & risqué pour vous, en vous portant dans son sein (discours de nourrice !).
Le vice est un Comédien, c’est-à-dire un imposteur : il se déguise sous les habits & les façons du jour ; il est servi chez les grands avec respect dans une coupe d’or, chez les petits familierement dans une écuelle de terre. […] Ce livre impie, si justement condamné par le Clergé de France, n’est pas suspect de cagotisme ; mais les premiers principes de la religion natutelle apprennent aux plus impies même à ne prononcer le nom de Dieu qu’avec respect, & à frémir quand on l’entend à tout propos profaner sur le théatre & dans le monde.
Voici du délire : Ecoute, toi qui te prépares à courrir la carriere de Corneille, si la simplicité des mœurs, la force d’être insensible aux ridicules que t’attirera le mépris ou l’ignorance des petites choses, l’austérité de la vertu, l’impatience de toute domination, le dédain de l’or, l’opiniâtreté au travail, sont des affections inséparables de ton jeune cœur, si un pouvoir impérieux te tient enfermé seul avec la gloire & la vertu, si un respect soudain s’empare de tous tes sens, & les prosterne devant ses effigies sacrées, releve-toi, adore Corneille, quand le feu de ton génie s’emparera de ton ame, quand dans le délire de l’extase tes sens seront fermés à tout autre sentiment qu’à celui de l’admiration, quand tous les objets anéantis autour de toi, tu ne verras plus, tu n’entendras plus, ne respirant qu’à peine, les yeux fixés au ciel, & cherchant le temple de mémoire, le nom de Corneille au dessus de celui des Homeres & des Sophocles, écrie toi, j’ai du génie ; Corneille, adopte moi pour ton fils, c’est moi qui suis ta postérité, digne rejetton d’une si noble tige, je laisserai mon nom comme le tien, la gloire de mes descendans, & l’honneur de ma patrie au-dessus des Monarques les plus vantés, &c. […] La haine du vice, le respect pour la vertu, l’amour de l’ordre y brilleroient inutilement.
Parmi tant de jeunes gens libertins, parmi tant de jeunes prodigues que nul respect humain, que ni devoir ni raison, ni les chagrins de leur famille ne peuvent rappeler au bien, soyez convaincu, Monsieur, qu’il n’en est pas un seul qui, voyant représenter cette pièce, ne partage au moins dans ce moment le repentir d’Euphémon fils, et qui ne soit alors du parti de la Vertu. […] Un jour que la reconnaissance et le devoir m’avaient conduit chez elle pour lui rendre mes respects, elle me déclara la pièce qu’on m’avait jouée, et m’apprit que M. de Voltaire avait lu ma mauvaise critique.
La mere étoit morte de chagrin, après avoir eu le courage de réfuser la clef des archives, & de se mettre devant la porte, que l’on enfonça sans respect en sa présence.
Pour moi, je me tiens déjà à demi battu, quand je considère à quel illustre ennemi j’ai à faire : mais au moins j’aurai toujours un avantage, qu’il n’est pas en votre pouvoir de me contester ; c’est celui, Monsieur, d’être avec plus de respect et de dévouement que personne, Votre très humble, et très obéissant serviteur.
Elle a attendu pendant dix ans, dans le silence du respect, que la nation se prononçât sur ses pertes, et lui accordât quelques indemnités pour la somme de maux qu’elle avait supportés depuis trente-quatre ans.
Dieu nous a accordé la Musique pour nous faire prendre goût à ses louanges, et nous faciliter le moyen de lui rendre nos gratitudes avec plus de respect, qui est le premier et le plus saint usage que nous en devrions faire. […] Cela leur donne une honnête hardiesse ; elles en prennent souvent trop, et l’assurance qu’on prétend leur donner, leur ôte le respect : Si quelqu’un en doute il n’a qu’à prêter l’oreille aux justes plaintes des pères et des mères qui se lamentent de ne trouver plus de déférence auprès de leurs enfants. […] Comme l’Eutrapélie sait rendre ses devoirs à la vertu de Religion quant au temps, elle lui doit encore ce respect de ne rien permettre qui soit contre l’honneur des saints lieux. […] Quelque bon ou quelque mauvais Jeu qu’il eut il ne s’emportait point : Il demeurait toujours dans la même présence d’esprit, et raisonnait sur tout avec autant de tranquillité, que s’il eût discouru de ce qui s’était passé il y avait cent ans ; on ne le pouvait offenser qu’en se laissant perdre par respect. […] Le respect qu’ils avaient pour les Apôtres, qui étaient du métier de Pécheurs, leur a fait prendre quelque plus grande estime de la Pèche que de la Chasse ; mais pour préférer l’une, ils n’ont pas condamné l’autre.
Je supprime le portrait de ces piéces, par respect pour l’innocence de ceux qui liront ceci. […] Ils se sont apparemment imaginés, que par respect pour cet oracle, personne n’auroit osé en examiner la prétendue vérité ; ou (ce qui est plus vrai-semblable), ils ont cru, que plusieurs aimeroient mieux les croire, que se donner la peine d’entrer en discussion. […] Il est permis de dire quelque chose pour rire ; mais il n’est jamais du ton honnête, de le faire au dépens de la Réligion, du respect dû aux Souverains, & de la justice qu’éxigent de nous la raison, la politesse & le Christianisme… Si les spectacles sont mauvais, dit-on sans cesse, pourquoi le Pape les souffre-t-il ? […] Ses plus cheres délices sont, de remplir avec édification, tous les dévoirs, que l’aimable sévérité de l’Evangile lui impose, & de témoigner à son Créateur, les sentimens d’amour, de reconnoissance & de respect, qui lui sont dus. […] Evrémont, paroit toujours à la plupart des spectateurs, perdre de son agrément dans la représentation des choses Saintes, & les Saintes perdent du respect qu’on leur doit, quand on les représente sur le Théatre. » Dans ses œuvres tom. 3.
Et il manifesta son respect pour la vérité dans le compte qu’il rendit des Ecrits où l’on soutenoit la bonne cause. […] Fagan a témoigné conserver quelque respect pour les Censures ecclésiastiques, puisqu’il est convenu que « Corneille. […] Il se fonde sur le respect dû à la majesté des textes sacrés, qu’on ne sçauroit faire servir aux passe-temps sans la profaner. […] Ces tableaux tragiques remplissent l’imagination d’idées fausses qui affoiblissent presque toujours dans l’ame des Spectateurs le respect pour la Religion Chrétienne ». […] Elle a été transformée en respects, en devoirs, en égards, en bienséances, en commerce de dissipation & de fêtes.
Si l’on en retranchait ce qu’on appelle les traits hardis, c’est-à-dire, ces maximes pernicieuses, contraires aux Lois des Nations, au respect que l’on doit aux Puissances, plus souvent encore à la Religion même ; que deviendrait leur mérite ?
Ces grands tableaux l’instruisaient sans cesse, et il ne pouvait se défendre d’un peu de respect pour les organes de cette instruction. 5°.
Je connois, Monsieur, votre respect pour la Religion. […] J’ai la tête remplie de nouvelles Prophéties des grandeurs & de la puissance de Dieu ; tout cela m’a pénétré d’une terreur religieuse & d’un respect profond pour le Roi des Rois. […] Le respect pour l’autorité publique qui les tolere, doit nous tenir dans l’incertitude sur la conduite que ce Prince auroit tenue sur cet objet. […] La présence de la majesté du Monarque doit y tenir en respect tous les Spectateurs, & attirer tous leurs regards. […] Voilà quel respect on inspire aux jeunes gens, pour l’âge de la sagesse, de l’expérience & de l’autorité.
Heureusement cette religion, pour laquelle il avoit toujours conservé du respect, remporta la victoire : le Tasse mourut en chrétien, après avoir demandé avec instance, & reçu de la maniere la plus édifiante, & avec les plus grands sentimens de piété, tous les derniers sacremens. […] Ce respect doit avoir des bornes, il ne faut pas le porter trop loin. Mais peut-on porter trop loin le respect pour les bonnes mœurs ?
Il est une autre sorte de masque moral, cher & familier au théatre, qui donne les plus efficaces leçons d’hypocrisie dans tous les autres gens de bien : hypocrisie de probité, de fidélité, de pudeur, de respect, de soumission, de douceur, &c. Un usurier, un voleur, un homme d’intrigue se donne pour un honnête homme, un domestique frippon affecte une grande fidélité, une fille livrée à la galanterie joue l’Agnès ou la Lucrèce, un traître contrefait l’ami le plus tendre, un fils désobéissant fait des protestations de respect, &c.
Un Acteur ayant parlé sans respect à un Actionnaire : Si vous n’étiez un faquin, dit celui-ci, je vous ferois voir qui je suis. […] Un Actionnaire dont les soupirs avoient été mal reçus, manqua de respect pour une Actrice.
le Commentaire du fameux Mornac, qui vaut bien l’Abbé d’Aubignac, on verra quel est son respect pour les gens du théâtre. […] Elles veulent bien que les enfants qui en naissent, ne soient pas traités de bâtards, quelque incertaine que soit leur naissance ; elles tolèrent encore que le peuple s’allie avec eux, quoique l’Eglise, par respect pour la sainteté du sacrement, ne le leur accorde pas, s’ils ne se convertissent, pour en empêcher la profanation.
Quelque passion que j’eusse depuis deux ans de donner à vôtre Excellence des marques de la grande veneration que son merite extraordinaire m’a dû inspirer, ie m’y serois mal pris en luy offrant auec mes profonds respects vn ouurage dont l’on ne m’auroit donné nulle bonne opinion, & qui ne pust se promettre qu’vn regne de peu d’années. […] Mais enfin ce n’est pas encore ce que ie souhaite auec plus de passion, & ie ne seray entierement satisfait, que lors que i’auray ápris que vous aurez agreé le vœu que i’ay fait d’estre toute ma vie auec vn profond respect, MONSEIGNEVR, De Vostre Excellence. […] I’ay du respect pour tous les Autheurs, & s’il m’est permis en lisant leurs ouurages d’en faire la distinction dans mon cabinet, & de mesurer la grande distance qu’il y a des vns aux autres, il ne me l’est pas de produire mes sentimens au Public. […] Ie suis persuadé, Monsieur, qu’en toutes choses vous n’auez que des sentimens tres justes, & quand il n’y auroit que le respect que ie vous dois, & le pouuoir absolu que vous auez toûjours eu sur moy, c’en est assez pour m’obliger de vous obeïr & de satisfaire à ce dernier article que vous me marquez. […] Ie crois, Monsieur, auoir satisfait à ce que vous souhaitez de moy par vôtre lettre, & ie vous supplie de croire que ie seray toute ma vie auec beaucoup de respect, vôtre, &c.
Il bénissait la provision que chacun d’eux emportait pour sa journée ; cela se fesait avec un certain appareil, pour inspirer du respect : voila le sacrifice du matin. […] Enorgueilli de leurs respects, il devient presque leur Dieu. […] Les Peuples gouvernés par deux Puissances, la Theocratique & le Royale, vont avoir des Fêtes différentes de celles de la Religion & consacrées uniquement au plaisir : cependant on y verra toujours des actes de respect pour la Divinité : des sacrifices ouvrent ces Fêtes, & les terminent : telles furent chez les Hébreux les Danses de Silho, dans lesquelles on enleva les filles, pour donner des femmes à la Tribu de Benjamin, presqu’exterminée. […] Mais le respect pour les Choses saintes, que les Prêtres tâchent chaque jour d’éloigner des communes ou profanes, firent que bientôt nos petits Comédiens ne jouèrent plus que des sujets fantastiques, ou même les ridicules de leurs propres Camarades ; peut-être ceux d’un Pédagogue trop sévère. […] Ce sont ces Dervisen ou Derviches, qui donnent tous les Vendredi, en présence de leur Assambaba ou Supérieur, le Spectacle de ces Danses singulières, où ils tournent avec une rapidité surprenante, & s’arrêtent sur le champ, avec une précision qui ne l’est pas moins, au signal que donne l’Assambaba ; le peuple Musulman, pénétré de respect, voit toutes ces saintes pirouettes avec un grand plaisir.
Mais on ne fait pas assez d’attention, qu’on ne voit, même dans ce cas, des oracles que par un reste de respect pour les Anciens.
La fille n’a point autrement d’excès en sa beauté mais elle à une modeste gravité, une douceur majestueuse que l’action du théâtre lui à acquise qui donne en même temps du respect et du désir, dont l’un tire, l’autre retire, et si d’un côté elle se fait souhaiter de l’autre elle désespère.
Ce qui ne peut assez me surprendre, est que quand il ese trouvait à ces Comédies quelque Personnage recommandable par sa vertu, et dont le respect empêchait le Peuple de s’abandonner à une pareille infamie ; au lieu de demeurer jusqu’à la fin de l’Assemblée, il se retirait pour laisser le monde dans une entière liberté. […] Mais faisons parler l’Église, on aura peut-être plus de respect pour elle. […] On introduit une Actrice, qui d’un air plein de respect pour la Divinité qu’elle invoque, chante au milieu d’une symphonie parfaite en ses accords, des Vers à sa louange : Cette fausse Divinité ne les entend pas, mais le vrai Dieu les entend. Dans le cours d’une Pièce on fait paraître tous les faux Dieux qui s’opposent les uns aux autres pour seconder ou pour traverser la passion de deux Amants : S’il s’agit d’en appaiser un qui soit courroucé, et qu’on ait peine à fléchir ; comme par exemple le Dieu Mars, on lui prépare un Sacrifice, on lui rend des respects profonds comme à un Dieu tout puissant, on lui fait des invocations redoublées.
Aujourd’hui la Police entretient la décence et le respect dans ce spectacle. […] Un Roux de Corse est aux yeux des sages un homme aussi respectable, aussi essentiel à l’Etat qu’un brave Lieutenant Général ; et je partagerai toujours mon hommage et mon respect à tous les deux ; je suis d’ailleurs bien sûr que des hommes de cette trempe ne s’amusent pas à mépriser les Comédiens. […] Un Censeur sage, honnête homme et vraiment zélé, ne répand point le fiel et l’infamie sur ceux dont les mœurs le choquent, il leur montre le chemin de la Vertu et s’en tient là : mais quelle opinion n’est-il pas permis d’avoir d’un homme qui quitte le Paradis terrestre (car la magnifique description que vous faites de Genève en donne cette idée), quelle opinion, dis-je, n’est-il pas permis d’avoir d’un petit Auteur qui quitte un séjour si délicieux pour venir insulter une nation respectable, blâmer tous ses usages et ses goûts, lancer des traits critiques sur son Gouvernement, prêcher l’indépendance, et vanter le bonheur des Iroquois et des Caraïbes, c’est-à-dire l’orgueil, la férocité, la révolte, la cruauté à un Peuple accoutumé à chérir ses Rois, et qui se distingue par sa docilité, par son zèle et son respect pour les lois ?
Elle ne tend qu’à mettre aux prises la vertu & l’autorité, l’Église & le sceptre, & à fermer la bouche aux ministres, par la crainte & le respect.
Voilà pourtant l’objet de vos espérances, votre trésor, votre bonheur, votre modèle, que vous chercherez, que vous baiserez avec respect en mourant, qui seul mérite d’être aimé.
Souffrés, mes Freres, que je finisse mon Discours par ces paroles : au sortir de ce Temple vous allés rentrer dans le monde figuré par l’infidelle Babilone : vous y allés voir ces Dieux d’or & d’argent, postés dans les places publiques, devant qui presque tout le monde est prêt de fléchir le genoüil : vous y allés trouver les Idoles vivantes de luxe & de vanité, ces hommes & ces femmes revêtus d’habits riches & pretieux qui brillent par la pompe de leur train, & la magnificence de leur équipage, devant qui tout le monde rampe & se prosterne : vous y allés trouver ces marques d’orgueil dont tous les riches & les grands se parent ; pour inspirer du respect & de la crainte aux petits : ces plaisirs que tout le monde se permet, ces richesses que tout le monde adore, ces voluptés aprés lesquelles tout le monde soupire, ces honneurs & ces dignités que tout le monde brigue, ces usages que tout le monde embrasse ; prenés bien garde de vous laisser entraîner à ces exemples de mondains : ne vous laissés par aller au torrent de la multitude ; & si vous voulés être du petit nombre de ces Israëlites fidelles, dites comme eux dans vôtre cœur : oüi, mon Dieu, il n’y a que vous qu’il faille adorer, te oportet adorari Domine .
Le Philosophe qui a médité sur l’Art, & le Poëte qui y a excellé, ne s’accordent pas en tout ; le Poëte plein de respect pour le Philosophe, le contredit quelquefois : & qui avoit plus le droit de contredire Aristote que Corneille ?
Tels sont les plaisirs que vous préférez cependant au spectacle ; la médisance des femmes, l’ivrognerie habituelle des hommes, vous paraissent moins dangereux pour les mœurs que la vue d’un spectacle décent, où la Magistrature aurait eu l’attention d’établir la modestie, le respect et la décence, tant de la part des Acteurs que de celle des spectateurs.
Je ne parle pas des défenses faites depuis les premiers Empereurs Chrétiens, et cent fois renouvelées par les ordonnances de nos Rois et les arrêts des Parlements, de jamais porter des habits ou introduire sur le théâtre des rôles ecclésiastiques ou religieux : le respect pour les lois et la religion est inconnu au théâtre. […] Des Religieux qui connaissent leurs vices secrets, se mépriseront, ou se lieront, se communiqueront leurs sentiments, et s'entretiendront dans leurs passions : l'ordre et la règle en souffriront, et sûrement un Supérieur si indiscret n'aura plus leur respect et leur confiance.
Le respect pour la Magistrature a fait porter l'attention publique plus loin que pour les autres états : « Non tamen inde colligitur alios ludos eis permitti. […] Evremont composa une pièce dont le fonds était une fille devenue folle par la lecture et la représentation des opéra, comme Don Quichotte par la lecture des romans, fille pleine de tendres sentiments pour un Comédien, et de respect pour les Dieux du paganisme qu'elle adore.
Son respect pour l’Ecriture Sainte, b, 139. […] Preuve de son respect pour la Religion, a, 509. […] Motifs du respect & de l’attachement que l’on doit à la Religion, a, 37 ; b, 506, 544.
Il est rare de voir ainsi les vertus réunies aux talens : chacun aussi frappé de respect, que d’admiration s’est trouvé, comme malgré soi, interressé à la question que votre délicatesse a fait naître ; & tout le monde a pris part à la chose : les plumes ont déployé leurs zèles, le style ses agrémens, le raisonnement sa force & son autorité. […] L’amour, l’amour paternel, l’amour filial, l’amitié, le respect, l’humanité & la commisération : Tout cela trouve-t-il dans le monde son caractére & ses traits ? […] L’amour paternel sa force & sa dignité, l’amour filial sa noblesse & sa vivacité, l’amitié ses douceurs & son étendue, le respect son génie & sa majesté, l’humanité sa tendresse & son éclat, la commisération son essor & son zèle ?
Car vous pouvez bien plus sur un cœur affligé Que le respect des Dieux qui l’ont mal protégé. […] Vous (le Roi) qui devez respect au moindre des Romains. […] « Vous qui jusqu’à ce jour armé d’un front terrible, Des cœurs audacieux fûtes le moins flexible, Qui d’un Sénat tremblant à votre fier aspect Forcez d’un seul regard l’insolence au respect, A sa voix aujourd’hui plus soumis qu’un esclave, Enfin à votre tour vous souffrez qu’on vous brave, Et vous abandonnez le soin de l’univers.
Mais quand on considérera les personnes à qui les Comédiens s’étudient davantage de donner du plaisir : je m’assure que le respect emportera sur l’esprit de ces Critiques ce que la raison n’y aura pu gagner.
Les Anglais et les Anglaises « ont tous deux un grand respect pour les choses honnêtes.
Un goût naturel, le préjugé de la coutume ou de l’éducation, le respect humain, les y entraînent : d’autres motifs de société, de passe-temps, de complaisance, paraissent légitimer à leurs yeux une agréable erreur : plusieurs, sans examen, l’accréditent et la propagent, la plupart la trouvent au moins si excusable, qu’elles se la pardonnent, ainsi qu’aux autres, sans inquiétude. […] Voilà sous quel honorable aspect on montre la vieillesse au Théâtre ; voilà quel respect on inspire aux jeunes gens pour l’âge de la sagesse, de l’expérience et de l’autorité. » « La Scène française n’est pas moins le triomphe des grands scélérats, que des plus illustres Héros ; témoins Catilina, Mahomet, Atrée, et beaucoup d’autres.
La Réligion de Léon n’étoit point austere, il s’attiroit le respect (non par des vertus, mais) par des cérémonies pompeuses, ses secretaires sembloient professer la philosophie, sceptique, (ce trait est faux) les comédies de l’Arioste & de Machiavel quoiquelles ne respectent pas la pudeur & la piété, furent souvent jouées dans sa Cour, en sa presence, & celle du sacré Collége, par des jeunes gens des plus qualifiés ; (on pouvoit ajouter celles du Cardinal Bibiana qui ne valent pas mieux pour les mœurs) Ce qui offençoit la Réligion n’étoit pas apperçu dans une cour occupée d’intrigues & de plaisirs ; les affaires les plus graves ne deroboient rien à ses plaisirs. […] Le nom d’un homme qui a fait des grandes choses, imprime plus de respect que toutes les épithetes.
Cependant tous les corps & communautés en robe de cérémonie, viennent successivement & avec un profond respect, faire une révérence & un compliment à la statue. […] Ils prennent sans respect le titre de Troupe Royale & de Comédiens du Roi : ce qu’ils n’ont jamais osé faire à Athenes ni à Rome, & ce que la majesté de l’Empire auroit pris pour un attentat & une insulte.
Je reconnois que tous les membres de l’Aréopage, également éclairés & équitables, ont pour les gens de lettres les égards, le respect, la déférence que tout subalterne doit à ses bienfaiteurs & à ses guides ; que toujours fideles à leurs engagemens ils n’ont jamais séparé leurs intérêt de ceux de leurs maîtres, jamais affecté de prédilection offensante, jamais cherché à les désespérer par des tons despotiques & des délais éternels ; que les jugemens de la Troupe, tous inspirés par un goût infaillible, précédé d’un mûr examen, motivés par la plus saine raison, méritent en tout temps les acclamations du public ; que les gestes toujours d’accords avec la pensée, toujours variés comme la déclamation, toujours nouveaux comme les rôles, offrent tour à tour, dans le même acteur, la dignité d’un héros & la lâcheté d’un perfide, les traits mâles d’un sauvage & l’air efféminé d’un Sibarite ; que les femmes du Théatre, ausi chastes que modestes, aussi décentes que desintéressées, aussi vertueuses que sensibles, n’ont jamais séduit l’innocence, dupé la bonhommie, outragé l’hymen, dépouillé les familles, introduit le désordre dans la société ; que dans tous les siecles & chez tous les peuples, la profession de Comédien fut une profession noble & honnête ; qu’on a partout puni l’Ecrivain téméraire & séditieux qui a osé ébranler une opinion si respectable, & que le meilleur moyen d’établir les bonnes mœurs & la vertu, de détruire le faste, le luxe, la dissolution, c’est d’engager le Gouvernement à combler les Comédiens d’honneurs & de richesses. […] Au lieu des égards, des déférences, du respect qu’ils leur doivent, ils cherchent continuellement à les humilier par des hauteurs, à les fatiguer par des tracasseries, à les décourager par les injustices les plus révoltantes. […] Les Comédiens n’avoient donc aucune raison d’opposer au sieur Palissot l’indécence prétendue de son sujet ; & du moins, lorsque son ouvrage a été revêtu de l’approbation du Censeur, ils ne pouvoient persister dans leur décision, sans violer le respect dû à l’Autorité.
Ferjeux que les Habitans auront jugé la plus sage, qui aura donné les plus grandes preuves de respect pour notre sainte-religion, de fidélité à remplir les devoirs qu’elle impose, de piété filiale, de charité pour les pauvres, de douceur ; de modestie.
Ce n’est pas son intention, sans doute ; mais en osant violer les règles du raisonnement, au point de dire ou faire entendre, qu’une vérité est vraie, parce qu’elle est vraie, il a manqué de respect envers les mystères révélés de notre religion, en employant pour les défendre, des arguments puérils et absurdes.
Peut-on, sans manquer de respect au Roi, afficher qu’ils en sont entretenus ?
Le grand Pompée, dit Tertullien, fit bâtir à Rome un Theatre d’une étenduë prodigieuse, & de peur que les Censeurs ne le fissent abattre, il y joignit un Temple de Venus, afin que le respect que l’on auroit pour la Déesse, fît épargner ce monument superbe de sa vanité. […] si ces Prédicateurs enfin, qui sont écoutez avec tant d’attention & de respect par un Auditoire, préparé à cette action sainte par le chant des Pseaumes, & par l’assistance aux divins Offices, ont avec tout cela tant de peine à inspirer l’amour des vertus Chrétiennes, si avec tout cela on voit si peu de fruit de leur travail, que peut-on esperer de ces fantômes de vertu, débitez sur un Théatre par des Comediens à une troupe de faineants !
Il faut pourtant convenir que si nous les surpassons, leur trop grand amour & leur profond respect pour la musique, en sont les seules causes. […] Profond respect que les Grecs avaient pour la Musique.
Elle l’appelle Auguste, & elle n’est jamais devant lui comme avec son mari, mais comme devant un Grand-Prêtre, que par respect elle n’ose interroger. […] On a écouté, dit-il, avec respect le stile Oriental, dans la bouche des Personnages d’Athalie, & ce stile a charmé.
Ceste anticipation de l’an a fait anticiper les masques en ceste ville & autres de ce diocese : le respect & la reuerence de ces saincts iours ne les a point abrogez, Concil. […] Eglise l’vne des premieres de France & des plus excellentes en pieté & en deuotion, où l’office diuin est aussi bien faict qu’en nulle autre, tesmoin mesmes Pedro Corneio Espaïgnol qui trouue estrange & merueilleux que ceste ville soit demeuree stable en sa fidelité enuers son Prince & que les troubles derniers n’ayent point troublé sa constance ny esbranlé sa fermeté : veu dit-il qu’elle est forte Catholique & ornee d’vne Eglise où Dieu est seruy auec beaucoup de modestie, de ceremonie, de musique & faux-bourdon, & autant reueré qu’en Eglise qu’il aye veut Où est auiourd’huy le respect, la crainte, & la reuerence qu’elle imprimoit à noz ancestres & à tous autres qui en aprochoient, comme remarque S.
Ces exemples sont visibles, ils vous inspirent la vénération, le respect ; Ils vous attendrissent, les larmes même viennent à leur secours : ce n’est pourtant que grimaces. […] c’est qu’à l’issue des Temples on critique le Prédicateur qui, sans le respect que les assistans ont pour le lieu, l’entendrait de ses propres oreilles ; l’Orateur est interrompu par les éclats de rire, l’Acteur est sifflé parce qu’on veut tout en lui, & qu’il doit tout avoir. […] Lucius qui était l’aîné, homme hardi, fier & cruel, eut une femme d’un esprit doux, raisonnable, pleine de tendresse & de respect pour son père ; Aruns qui était le cadet, beaucoup plus humain & plus traitable que son aîné, trouva dans la jeune Tullie une de ces femmes entreprenantes, audacieuses, & capables des crimes les plus noirs. […] Le respect m’interdit de détailler les belles qualités qui le décorent ; cette carrière, quoique semée de fleurs, est un Dédale pour une plume aussi faible que la mienne.