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131. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

5 …………… …………… …………… …………… De tant de modes d’oppression anciens et nouveaux, de ce pouvoir effréné, toujours menaçant, de lui ôter sa place, c’est-à-dire, son pain et celui de ses enfants, il résulte incontestablement, ainsi que je viens de le dire, qu’un employé manque tout-à-fait de la sécurité la plus essentielle au bien-être ; il en résulte que, libre de droit, il est de fait l’esclave d’un homme, même sans vertu, devant lequel il doit trembler et se courber, d’un homme qui, placé fortuitement entre lui et les autorités légales de son pays, en arrête l’action à son égard, l’empêche d’en ressentir les bienfaisantes influences, et rend illusoire par conséquent la jouissance de ses droits.

132. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

Qui empêchera que par la même raison, l’on ne permette les autres ouvrages, sans doute plus favorables et plus nécessaires ?

133. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

Il est donc urgent que le pouvoir administratif, d’accord avec le clergé, adopte et prenne des mesures fixes et efficaces pour servir à empêcher qu’à l’avenir, des prêtres, animés d’un zèle indiscret, ne puissent, de leur autorité privée, renouveler le scandale de pareilles scènes.

134. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

Nous n’empêchons pas non plus que l’on ne puisse mettre dans les entr’actes de ces Tragédies une Symphonie honnête et modeste : mais nous ne voulons pas que l’on y emploie des personnes consacrées à Dieu ou par l’Etat Ecclésiastique qu’ils ont embrassé, ou par les fonctions Ecclésiastiques qu’ils exercent dans des Eglises particulières où on les voit revêtus de Surplis.

135. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Ils disent que le peuple est oiseuxh aux jours de fête : et qui l’empêche de s’occuper en bonnes œuvres, d’aller au sermon, et d’ouïr le service tout le jour ?

136. (1671) Lettre d’un ecclésiastique à un de ses Amis « letter » pp. 472-482

Je dis ceux qui les aiment ; parce qu’il se peut faire que quelques-uns y iront sans y avait d’affection, ou parce qu’une puissance absolue, à laquelle ils ne pourront résister, comme d’une mère sur sa fille, ou d’un mari sur sa femme, les y engagera contre leur inclination : ou parce qu’ils seront dans une dignité qui les obligera de s’y trouver, pour empêcher les troubles et les querelles qui accompagnent ordinairement ces actions. […] L’horreur que l’on conçoit de ces Spectacles, ferme les yeux à la vanité (ce que le Prophète demandait à Dieu avec instance « Averte oculos meos ne videant vanitatem. » Ps. 118 [Psaume 118 [119], verset 37] :) Elle ôte à la chair ce qui entretient ses flammes impures,  et conserve son intégrité : Elle empêche la superbe de glisser son poison dans l’esprit, et de le surprendre en le détournant de ces jeux, où l’on donne l’honneur et la gloire à ceux qui ont porté plus haut ses mouvements déréglés C’est pourquoi depuis l’établissement du Christianisme, et que Jésus-Christ crucifié a été proposé aux hommes comme la voie, la vérité, et la vie, qui conduisent à la béatitude, les partisans de l’idolâtrie ont toujours attaqué ces sentiments catholiques, comme les plus opposés à la superstition : Et les Pères ont été obligés de prendre leur défense, comme un des points principaux de notre créance, et de composer des livres entiers pour les soutenir.

137. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE XI. De l’excommunication considérée comme injuste et par conséquent nulle, de la part des prêtres qui anathématisent les Comédiens, morts sans les secours spirituels de l’Eglise. » pp. 186-211

Déjà la petite guerre est déclarée aux imprimeurs et aux libraires, déjà de prétendus agents de la police de la librairie, qu’ils compromettent, parcourent les boutiques de libraires, y empoignent des livres mis à un index secret qui n’a pas eu de publicité ; d’autres avec un air d’intérêt, conseillent aux marchands de livres, de ne plus exposer tel ou tel ouvrage ; toutes les supercheries sont enfin mises en œuvre, pour empêcher ou entraver le débit des ouvrages qui déplaisent à un parti, mais dont la vente, cependant, n’est pas encore prohibée. […] Suivant cet auteur si judicieux, je ne serai à ses yeux, qu’un hypocrite impie, irréligieux, athée, et séditieux, et ce ne sera qu’en haine de la religion, si je suis parvenu à prouver qu’il a complètement déraisonné ; mais après tout, est-il possible d’empêcher un loup furieux, de mordre, et de hurler ?

138. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIX. Nouvel abus de la doctrine de Saint Thomas. » pp. 102-108

[saint Thomas d’Aquin, Commentaire des Sentences, livre IV, distinction 16, article 2, réponse à questiuncula 2] « empêchent la récollection des pénitents, et que leur état étant un état de peine, l’église a droit de leur retrancher par la pénitence, même des choses utiles, mais qui ne leur sont pas propres » ; sans y apporter d’autre exception que « le cas de nécessité : ubi nécessitas exposcit » ; comme serait dans la chasse s’il en fallait vivre : tout cela conformément aux canons, à la doctrine des saints, et au Maîtreaf des sentencesMag. 4. dist.16 [Pierre Lombard (= magister sententiarum), Sentences, livre IV, distinction 16].

139. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

C’est là que la volupté entre par tous les sens, que tous les arts concourent à l’embellir, que la poésie ne rime presque jamais que l’amour et ses douceurs ; que la musique fait entendre les accents des passions les plus vives ; que la danse retrace aux yeux ou rappelle à l’esprit les images qu’un cœur chaste redoute le plus ; que la peinture ajoute à l’enchantement par ses décorations et ses prestiges ; qu’une espèce de magie nous transporte dans les pays des fées, à Paphos, à Cythère, et nous fait éprouver insensiblement toute la contagion de l’air impur qu’on y respire ; c’est là que tout nous dit de céder sans résistance aux attraits du penchant ; c’est là que l’âme amollie par degrés perd toute sa force et son courage ; qu’on languit, qu’on soupire, qu’un feu secret s’allume et menace du plus terrible embrasement ; que des larmes coulent pour le vice, qu’on oublie ses vertus, et que, privé de toute réflexion, réduit à la faculté de sentir, lié par de honteuses chaînes, mais qui paraissent des chaînes de fleurs, on ne sait pas même s’indigner de sa faiblesseau. » Aussi Riccoboni, auteur et comédien tout à la fois, après être convenu que, dès la première année qu’il monta sur le théâtre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvait s’empêcher d’avouer que rien ne serait plus utile que la suppression entière de tous les spectacles.

140. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE V. Suite du Théatre de S. Foix. » pp. 105-139

En supprimant la légende, les Parlemens ont voulu empêcher que les éloges qu’on y fait de ses actions ne fissent penser que les Papes ont droit de déposer les Rois ; mais les Parlemens n’ont jamais prétendu empêcher qu’il ne fût réellement saint, & que les faits rapportés dans sa légende ne fussent véritables, quoiqu’ils les jugent répréhensibles. […] S’il est des cas où le peuple devienne libre & reprenne ses droits, qui peut empêcher le Pape de le déclarer ? […] Un Curé n’a pas droit d’excommuniet, la menace seroit très-répréhensible ; on n’est obligé d’aller communier à sa paroisse qu’à Pâques, & l’on ne peut empêcher les fidèles de communier chez les Religieux à la Toussaints, ni le reste de l’année.

141. (1702) Lettre de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour. Lettre de Lettres curieuses de littérature et de morale « LETTRE. de M. l’Abbé de Bellegarde, à une Dame de la Cour, qui lui avait demandé quelques réflexions sur les pièces de Théâtre. » pp. 312-410

Si Egisthe et Clytemnestre, après leurs adultères et leurs parricides, demeuraient impunis, et s’ils possédaient tranquillement la couronne qu’ils voulaient usurper, on ne pourrait s’empêcher de sentir de l’indignation en les voyant dans la prospérité après tant de forfaits. […] Quoique l’amour que l’on dépeint sur le Théâtre, ait souvent une bonne fin, cela n’empêche pas qu’il ne fasse de fort mauvais effets ; car il est toujours excessif et outré ; et que les témoignages passionnés d’un amour même légitime, blessent l’imagination des personnes un peu susceptibles. […] Voilà pourquoi les Lois politiques laissent beaucoup de péchés impunis, parce qu’elles ne peuvent les empêcher : Mais cette tolérance ne prouve nullement, que ce ne soient pas des péchés. Les Lois civiles ne punissent que les crimes qui sont contraires à la société humaine ; les faux témoignages, les vols, les assassinats, les blasphèmes, les impiétés publiques, et d’autres crimes scandaleux : Si l’on permet de certaines choses, qui sont visiblement mauvaises, c’est pour empêcher que les hommes ne s’abandonnent à de plus grands dérèglements ; mais la complaisance des Magistrats ne dispense pas de la Loi de Dieu, qui condamne tout ce qui porte au péché : Or il est visible que la Comédie, et ce qui l’accompagne, augmente la corruption de la nature, rend l’homme plus sensuel, et le porte insensiblement à l’oubli de Dieu.

142. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre III. But que le Spectacle moderne doit se proposer. » pp. 123-132

Nos Histoires romanesques nous amuseraient délicieusement, nous empêcheraient de chercher ailleurs des peintures agréables par leur simplicité, mais comme elles ne sont toutes remplies que de fadeurs & de déclarations d’amour, nous les quittons avec justice en faveur d’un Théâtre qui satisfait en partie un panchant né avec nous.

143. (1643) Les Morales chrétiennes « Des Théâtres. » pp. 511-519

Si la chasteté demande les retraites, les solitudes, les pénitences, comme son élément ; si elle ne gagne ses victoires, que par la fuite des occasions ; si avec tous les secours de la vertu, elle se trouve empêchée de se conserver contre les révoltes intérieures de l’appétit animal, comment peut-elle demeurer entière dans les comédies, où elle est battue par tant de machines, et vaincre dans une presse, où tous les objets des sens et de l’esprit se liguent contre elle ?

144. (1600) Traité des Jeux comiques et tragiques « [Traité] » pp. 3-62

 » Item, « Ecoutez, si votre entendement ivre des erreurs busch depuis si longtemps, vous permet de considérer quelque chose de sain : Les Dieux pour faire cesser la peste des corps, commandaient qu’on leur jouât des jeux : Mais votre Pontife Scipion, pour empêcher la peste des Esprits, défendait de bâtir un Echafaud : S’il vous reste quelque peu de lumière, pour préférer l’esprit au corps ; choisissez, à quoi vous devez servir ; Car pour avoir reçu cette plaisante folie, et rage des jeux Scéniques parmi le peuple, qui n’était accoutumé qu’aux jeux, qui se jouent en la lice ; la peste des corps n’a point cessé, mais l’astuce des malins esprits, voyant que cette peste-là cesserait, par le terme qui lui était ordonné, mit peine, de faire entrer par cette occasion une autre peste beaucoup plus dangereuse, non aux corps, mais aux mœurs, qui a aveuglé les âmes de ces misérables, par ténèbres si épaisses, les a souillées d’une telle difformité, que même à présent, après le sac de la ville de Rome, ceux que cette peste-là possède, et qui s’en étant fuis, ont pu arriver à Carthage, enragent tous les jours, d’envie qu’il ont, de voir les bateleurs aux Théâtres. […] Pierre parlant des idolâtries, les appelle illicites (ajoutant cet épithète pour amplifier, non pour distinguer :) ce docteur-là conclut, que puisque il y en a, que l’Apôtre appelle illicites, il y en a donc aussi de licites, et que partant toute idolâtrie n’est pas condamnée, et qu’il y en a une licite, à savoir celle qui est en l’Eglise Romaine : Et c’est la seule réponse, que ses défenseurs peuvent faire à tant de milliers de témoignages que nous alléguons, tant de l’Ecriture, que des Pères Anciens, contre les Idoles, et les Idolâtres ; à savoir qu’ils se doivent tous entendre des idoles des Païens ; Si donc on veut dire, que les passages des anciens, contre les Comédies et Tragédies, ne se doivent entendre, que de celles, qui se jouaient entre les Païens, qui nous empêchera de faire même distinction, entre la paillardise Païenne, et la Chrétienne ? […] Sur ce que l’on pourrait dire, qu’il en faudrait ôter ce qu’il y a de mauvais ; réformer les abus, non pas rejeter la chose ; Je réponds, qu’après avoir montré, que ni l’auteur, ni la matière, ni la forme, ni la fin, c’est-à-dire ni les principes intérieurs, ni les extérieurs, n’en valent rien ; on serait bien empêché, d’y trouver quelque chose de bon, et qui pût retenir le nom de tels jeux, que l’on demande i. […] Je m’en rapporte à leur conscience, s’ils ne prennent mille fois plus de plaisir à voir une farce, qu’à ouïr une moralité, s’ils ne béent plus après un mot de gueulecz, qu’après un grand nombre de belles sentences : En vain aussi ferait-on des ordonnances pour empêcher les excès, pour y garder la modestie : Ne sait-on pas, combien les premiers commencements en étaient petits et simples ? […]  » eu Item répondant à ceux qui criaient qu ’on les voulait empêcher de se réjouir, il dit, « Rions tant d émesurément que nous voudrons, et nous éjouissons toujours, pourvu que ce soit sans pécher  : Quelle forcènerie et folie est ceci, d ’estimer que la réjouissance et ris ne soient bien parfaits, si Dieu n’y est injurié ; je dis offens é et injurié en toute extrémité ; Car ès spectacles publics, il y a une certaine apostasie, et dévoiement de la foi, et prévarication pestilente des articles et Saints Sacrements d’icelle.

145. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

mais quoique les actions indécentes en soient bannies, les pensées qui sont les premières semences de tous nos désordres, les complaisances intérieures qui achèvent les péchés du cœur, se peuvent-elles toutes empêcher ? […] Ce n’est point remédier au mal, si on ne leur ferme la bouche autant de fois qu’ils sont pour mal parler : La honte de leur condition n’empêche pas que leur liberté de tout faire et de tout dire ne porte son coup, et ne perde la jeunesse qui les voit et qui les entend. […] J’abhorre le péché et je ne suis plus en état de l’empêcher. […] Contente-toi de la peur, pour empêcher qu’il ne t’arrive pis. […] Qui empêche les hommes (disait cet illustre Chasseur) d’avoir autant de reconnaissance pour Dieu, que ces bêtes en ont pour les hommes ?

146. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE II. Théatres de Société. » pp. 30-56

Cacatrix est une folie singuliere ; on ne peut s’empêcher de rire de la confiance intrépide d’un mari trompé, de la familiarité pleine de gaieté, avec laquelle un Abbe traite les femmes (il faut bien que la religion & les Ministres fassent une partie de la dépravation des mœurs, & y répandent un sel plus piquant). […] Non ; jamais dans aucun pays du monde l’autorité légitime n’a parlé en sa faveur ; ce n’est que la patience du gouvernement, qui souffre ou dissimule ce qu’il croit ne pouvoir empêcher. […] On a voulu les empêcher, mais fort inutilement.

147. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Il en est parlé en plusieurs endroits, principalement à l’égard des Ecclésiastiques qui se masquent, qui se trouvent dans des parties de masques, ou les souffrent, s’ils peuvent les empêcher. […] Demandent que défenses soient faites aux compagnons de la masquerie, momerie & braquerie, de ne plus uses de telles voies de fait, & empêcher les maris, sous peine d’être privés de leurs privilèges, & d’être déchus de leur droit, action, raison & poursuite, en la bonne grace & faveur des damoiselles, avec dépens. […] Pendant que les Masques danseront ou entretiendront les Damoiselles, est étroitement défendu aux Maris & amis n’empêcher les Masques en leur parler, les écouter, en approcher, regarder, ou faire signe aux Damoiselles de se retirer, encore moins entreprendre de les emmener.

148. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre II. Du Théâtre Moderne, & de celui des François. Celui-ci comparé au Théâtre Grec. » pp. 25-38

Et en cela Racine l’emporta sur Euripide son modèle, qui n’empêcha pas que Sophocle n’occupât toujours la premiere place.

149. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

La multitude des voix, le bruit confus de tant d’instrumens, auroient empêché qu’on entendît les paroles ; & la musique n’étoit chez eux qu’un moyen de leur donner plus de force ou plus de douceur.

150. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

On ajuste cet épisode toujours assez mal, à un grand évenement qu’il doit produire ou empêcher.

151. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. De la Parodie. » pp. 78-89

Parodiez les mauvais Drames, pour empêcher qu’on n’en compose de pareils, & respectez les bons.

152. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Mais rien n’empêcherait qu’une Ville opulente n’étalât, dans son Théâtre, une magnificence proportionnée à ses richesses.

153. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

La pudeur m’empêche de dire le reste.

154. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

Cette tolérance n'empêche pas qu'on ne doive dire que les maux que le monde permet, ne laissent pas d'être condamnés par l'Evangile.

155. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE III. Qu'une Mère est très coupable de mener sa fille aux Spectacles. Que c'est une erreur de croire que la Comédie soit destinée à corriger les mauvaises mœurs. Que rien au contraire n'est plus propre à les corrompre. » pp. 65-75

Il l'exhorte à retourner dans la solitude, et lui représente les avantages de sa vie qu'il a quittée : « Souvenez-vous, lui dit-il, que par le Baptême vous êtes devenu soldat de Jésus-Christ ; dès lors vous avez fait serment de lui être fidèle, et de n'avoir égard ni à votre père, ni à votre mère quand il s'agirait de son service …… Quelques caresses que votre petit neveu vous fasse pour vous retenir ; quoique votre mère les cheveux épars, et les habits déchirés vous montre le sein qui vous a allaité, pour vous obliger de demeurer, quoique votre père se couche sur le seuil de la porte pour vous empêcher de sortir : foulez-le courageusement aux pieds, et sans verser une seule larme, allez promptement vous ranger sous l'étendard de la Croix.

156. (1844) Théologie morale « CHAPITRE I. Des Péchés de luxure non consommée, sections 644-651. » pp. 291-296

Un pasteur fera tout ce qu’un zèle éclairé lui permettra de faire, pour empêcher les danses et les bals de s’introduire dans sa paroisse.

157. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. -

J’avoue que cette licence effrénée d’un Particulier sans caractère, nourri dans nos Théâtres, qui ose faire publier à Paris un Libelle aussi monstrueux, contre une Nation dont il n’a qu’à se louer, m’a révolté ; et je n’ai pu m’empêcher de faire la critique de son Livre, malgré toute la faveur où sa façon d’écrire et la nouveauté des idées qu’il présente, le mettent aujourd’hui auprès du Public.

158. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

Voici le portrait qu’il fait des grandes villes où domine le Théatre, qu’on dit si nécessaire pour empêcher de plus grands maux, & qui entretient précisément les mêmes maux dont on le dit le préservatif. […] Telles sont dans une ville les débauches des femmes de mauvaise vie, qu’on emploie & qu’on protége pour amuser le peuple, sous le nom d’acteurs & d’actrices, par politique, dit-on, pour empêcher de plus grands maux. On ne veut pas connoître l’erreur de cette pretendue politique, puisque les maux qu’ils font sont encore plus grands que ceux qu’on dit qu’ils empêchent, qu’ils n’en empêchent réellement aucun, & que c’est entretenir le vice, comme en Sicile les brigandages.

159. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

Quoiqu’il en soit, il est constant que ce ne fut pas dans une Comédie, mais dans la rnaison, qu’Héliogabale parut avec infamie ; ce ne fut pas d’une Comédie que Caton fut obligé de se retirer pour donner lieu à la licence du peuple que sa seule présence empêchait de demander une chose honteuse. […] Outre cela quelque honnêtes qu’elles soient, il dit encore qu’elles sont dangereuses, qu’elles détournent de la dévotion, qu’elles empêchent l’âme de se remplir de pieux sentiments et de courir après Dieu, et qu’enfin c’est un mal de s’y affectionner. […] Lactance ne l’ignorait pas sans doute, et cependant cela n’empêche pas qu’il ne condamne leurs Comédies. […] S’il croyait la Comédie si scandaleuse, n’emploierait-il pas toute son autorité pour l’empêcher ? […] Gémissez d’avoir peut-être empêché votre ami de réparer par la pénitence le mauvais usage qu’il a fait des talents que Dieu lui a donnés.

160. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE III. » pp. 29-67

& n’a jamais été livré aux caprices des puissances temporelles, que les Magistrats ne doivent point empêcher l’excommunication des personnes qui le méritent, ni la faire lancer contre les autres : la connoissance des délits subordonnés à cette peine canonique n’appartenant qu’à l’Eglise. […] Cette voie, quelqu’indirecte qu’elle paroisse au premier coup d’œil, a ses utilités ; elle tend à la délivrance des Innocens opprimés, ou bien à empêcher qu’on n’agrave trop le joug d’un malheureux coupable.

161. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Elle n'est donc que pour ces Chrétiens qui partagent en quelque façon l'Evangile, en reconnaissant ses mystères, parce qu'ils n'en sont pas incommodés ; et ne reconnaissant pas ses maximes (au moins dans la pratique) parce qu'elles condamnent leur vie et leur libertinage; comme ils veulent s'abandonner aux désirs de leur cœur, ils corrompent les plus solides vérités, ils cherchent à trouver innocent ce qu'ils ne veulent pas cesser de faire, ils obscurcissent leurs esprits par des ténèbres volontaires, pour suivre sans remords la coutume qu'ils ne veulent pas surmonter : et la peur qu'ils ont de découvrir des vérités qui les empêcheraient de pécher en repos, fait qu'ils demeurent dans des erreurs communes, sans vouloir examiner si ce sont en effet des erreurs. […] Ils connaîtront leur crime, et le voudront venger; Mon zèle à leur refus, aidé de sa mémoire, Te saura bien sans eux arracher la victoire. » Ce serait une fort méchante excuse à cette horrible impiété, de dire que Comélie était païenne, car cela prouve seulement qu'elle se trompait, en attribuant la divinité à des choses qui ne la possédaient pas, mais cela n'empêche pas que, supposé qu'elle leur attribuât la divinité, elle n'eût pas des sentiments effroyablement impies.

162. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

mais cela n’empêcha pas ce saint Archevêque d’ordonner que les Prédicateurs désabuseraient là-dessus les peuples, et qu’ils leur montreraient que rien n’est plus contraire aux mœurs, et à la discipline de l’Eglise. […] Monsieur Pradon tout engagé qu’il était à fournir de temps en temps au Théâtre, n’a pu s’empêcher de louer l’exemple que M.

163. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE II. Anecdotes de Théatre.  » pp. 41-71

Quelqu’un a dit de ce reméde si singulier que c’est à l’exemple de Loth, qui pour empêcher la Sodomie offrit ses filles aux habitans de Sodome ; ou comme le scorpion & la vipere qui servent de reméde à leur propre venin. […] Les Apologistes du théatre, qui le jugent nécessaire pour empêcher de plus grands maux, ont sans doute en vue la vertu de ce spécifique. […] Voici des loteries d’une nouvelle espere ; l’opéra a besoin de quatre cens mille livres, il fait pour les avoir une lotterie où chaque billet gagnera non de l’argent ou des bijoux ; mais un prix fort léger ; des billets d’entrée au spectacle, c’est payer d’avance, comme dans la souscription des livres ; la mort, les maladies, les voyages, les affaires qui empêcheront d’y venir, autant de billets perdus, & c’en est bien la moitié, c’est manger son revenu d’avance, aux dépens des successeurs, qui représenteront gratts si tous les billets sont remplis.

164. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Ce détail a quelque chose de singulier ; on ne bruloit pas ordinairement les morts chez les Juifs, on embaumoit les corps des Princes, il est vrai, & sans doute on repandoit des parfums, & par honneur, & pour empêcher la mauvaise odeur, qui s’exhale d’un corps mort. […] Quelques Interprêtes prétendent, après le Texte Hebreu, qu’ils y employerent des parfums précieux de toute espece, préparés avec beaucoup d’art : mais le grand nombre d’après la Vulgate conserve l’idée de Courtisanne, qui est très-juste ; car il est vrai que les personnes de mauvaise vie usent de beaucoup d’odeurs, & des plus exquises, soit parce qu’elles favorisent la molesse & la sensualité, soit parce qu’elles empêchent de sentir les mauvaises odeurs, la mauvaise haleine qu’on contracte par la débauche ; ce qui a fait dire à Martial, il y a du mistère dans les parfums que vous portez, Non bene semper olet, qui bene semper olet. […] Si le pouvoir central arrête ses efforts , elle ne s’éleve donc pas, si elle s’est élevée, elle est plus éloignée du centre ; l’attraction centrale a donc moins de force pour l’arrêter, & la faire tomber, qu’elle n’en avoir pour l’empêcher de monter.

165. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Le Comte de Chavagnac & le Marquis de… » pp. 188-216

Je ne pouvois m’empêcher de rire en voyant ce superbe appareil d’une guerre en peinture. […] L’Auteur le fit présenter à l’Ambassadeur de France en Hollande, qui pour faire sa cour à Madame de Maintenon, l’achêta trente louis, pour en empêcher l’impression, & le lui envoya. […] Qui pourroit s’empêcher de se moquer de ces foiblesses ?

166. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

Ce que j'éprouvai dans un âge si tendre m'a dans la suite de ma vie empêché d'être surpris quand j'ai vu les Comédiennes. […] Ce n'est pas sans doute la faute des Professeurs, qui toujours pleins de zèle pour le bon ordre, gémissent du dérangement de leurs éleves qu'ils ne peuvent empêcher. […] Cyr (la maison de l'Enfant Jésus), a fait aussi son théâtre, et ses filles y ont représenté, tandis que lui-même empêchait la procession de sa paroisse de passer dans la rue de la Comédie, pour marquer son horreur pour les spectacles.

167. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Ils veulent mêler ce que nous avons de plus saint dans leurs divertissements profanes, pour nous empêcher de les faire passer pour mauvais ; mais qu’ils se souviennent de ce que le Saint Esprit a dit Eccles[iaste]. 32. 19. […] Pouvons-nous nous empêcher d’entrer dans les mêmes sentiments, où se trouvait saint Augustin, lorsqu’il pensait que des danseurs et des Comédiens s’étaient emparés d’un lieu destiné à la prière : « Locum tam sanctum, s’écrie ce saint Docteur, invaserat pestilentia et petulantia saltatorum.  […]  » Qui ne serait touché, ou plutôt qui ne serait indigné de voir que pour empêcher qu’on ne parle contre la Comédie, on croit qu’on n’a qu’à faire représenter de temps en temps des sujets saints.

168. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XIV. De l’usage de composer des Pièces, ou des Rôles pour un ou plusieurs Acteurs. » pp. 219-233

Mais si vous ne travaillez que pour briller par l’Acteur, ce dessein borné empêche votre esprit d’aller jusqu’où il auroit pu.

169. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE V. » pp. 82-97

Ce soupçon néanmoins qui auroit dû le retenir, s’il aimoit sa Religion, ne l’empêche point de franchir le pas : c’est une difficulté qu’il élude, désesperant de la résoudre, & bravant les remords que sa conscience ne manque pas de lui faire sentir, il s’obstine à l’apologie des représentations théâtrales, courant volontiers le risque de prêter sa plume au relâchement, à la corruption des mœurs, à des passions avec lesquelles le Christianisme est tout-à-fait inconciliable.

170. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Cette nouvelle forme, qu’il s’agirait de donner au Théâtre-Ephébique, exigerait à la vérité plus de dépenses & une Troupe nombreuse : néanmoins des raisons assez fortes, & que je dirai plus bas, empêchent qu’on ne permette au Néomime d’aggrandir sa Salle : le même motif me porte à croire qu’il serait à propos que l’Ambigu-comique ne pût avoir ni Machines, ni un Orquestre complet : on le priverait de tout ce qui ne serait pas essenciel pour former la Jeunesse : j’opinerais même encore à ce que son Orquestre fût composé, comme son Théâtre, de jeunes Sujets, distingués par des talens déja supérieurs, qui de-là passeraient aux autres Spectacles, afin que tout le nouveau Théâtre devînt un Ecole, dont le Public serait le Professeur : ainsi lorsque la Représentation serait achevée, les jeunes Acteurs rangés dans la Salle de Répétition, seraient obligés d’écouter durant une demi-heure, les avis que les Spectateurs éclairés jugeraient à propos d’aller leur donner, & de recevoir également bien le blâme & la louange : & pour fournir au surcroît de dépense, les Places seraient à 3 l ; I. 1.16 f ; I 1.4 f ; & 12 f.

171. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « La tradition de l'Eglise sur la comédie et les spectacles. Les conciles » pp. 53-68

La première est la sévérité de l'Eglise contre les comédiens et contre ceux qui assistaient à ces Spectacles, et le grand soin qu'elle prend pour empêcher qu'on ne contraigne les Chrétiens à y assister, ou à en être les acteurs; ce qui nous doit faire voir qu'elle n'a pas regardé cela comme un crime médiocre.

172. (1715) La critique du théâtre anglais « AVERTISSEMENT DU TRADUCTEUR. » pp. -

tout ce qu’ils purent de forces pour empêcher que leur Grande Diane ne tombât dans le mépris.

173. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVIII. Eprouver par soi-même si les spectacles sont dangereux, c’est vouloir tomber dans les dangers qu’ils offrent. » pp. 154-163

La certitude du danger ne suffit-elle pas pour nous empêcher de faire ces périlleuses tentatives ?

174. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « EXTRAIT DE QUELQUES PENSEES SAINES. Qui se rencontrent dans le livre de J.J. Rousseau contre le Théâtre, ou condamnation de son système par lui-même. » pp. 66-77

Donnez-lui des fêtes, offrez-lui des amusements qui lui fassent aimer son état, et l’empêchent d’en envier un plus doux ; des jours ainsi perdus feront mieux valoir les autres.

175. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE V. Réforme de Fagan. » pp. 110-128

L’Eglise blâme, instruit, fait ce qu’elle peut pour diminuer le mal que l’Etat croit ne pouvoir empêcher ; il n’est pas obligé de corriger tous les abus : l’Eglise elle-même tolère bien des choses qu’elle condamne. […] Un homme sage va-t-il dans des lieux où l’on ne peut s’empêcher de boire à longs traits un poison violent ?

176. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VIII. Du Stile. » pp. 287-319

Je conviendrai encore, que si j’avais voulu soutenir le contraire, on aurait eu sujet de se moquer de moi ; ses plus grands partisans n’auraient pû s’empêcher de rire des éfforts qu’il m’aurait fallu faire, pour prouver que des défauts sont des beautés. […] Qui pourrait s’empêcher de rire en voyant qu’on fait dire à une jeune fille, qu’un amant flateur, enchanteur, a des armes sûres de leurs coups ?

177. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Cet homme, dont la vertu si unanimement reconnue doit nous être toujours présente, empêcha le Sénat de bâtir un théâtre, et par un discours très sage de laisser énerver et corrompre les mœurs pures d’une ville guerrière, en introduisant le luxe et les spectacles des Grecs. […] Scipion Nasica empêcha le Sénat de bâtir un théâtre, et fit vendre tout l’attirail des décorations qu’on avait préparées.

178. (1824) Du danger des spectacles « DU DANGER DES SPECTACLES. » pp. 4-28

Ce lui est une peine insupportable d’être obligée de vivre avec soi et de penser à soi ; ainsi, tout son soin est de s’oublier soi-même et de laisser couler ce temps, si court et si précieux, sans réflexion, en s’occupant de choses qui l’empêchent d’y penser. […] Nous devons empêcher qu’elle ne se laisse guider par son imagination et ses passions ; nous devons enfin jeter dans son cœur des semences de modestie, d’humilité, de modération, et lui inspirer, de bonne heure, du respect pour la piété et la vertu.

179. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

Je n’ai pu m’empêcher de voir cette Pièce aussi bien que les autres, et je m’y suis laissé entraîner par la foule, d’autant plus librement, que Molière se plaint qu’on le condamne sans le connaître, et que l’on censure ses Pièces sans les avoir vues ; mais je trouve que sa plainte est aussi injuste, que sa Comédie est pernicieuse ; que sa Farce, après l’avoir bien considéréeMolière dans sa Requête. […] Les Étrangers même en ont été très scandalisés, jusque-là qu’un Ambassadeur ne put s’empêcher de dire, qu’il y avait bien de l’Impiété dans cette Pièce.

180. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — Lettre premiere. » pp. 2-17

Il n’est pas besoin d’expliquer en détail les erreurs contenues dans les trois Chapitres ; c’est assez que l’Eglise en condamne la doctrine, comme elle l’a fait au second Concile de Constantinople ; & quelle que soit la forme de ses décisions, de quelque maniere elle les prononce, étant assemblée ou dispersée, il faut y adhérer sans examen & sans reserve, parce qu’elle est dans tous les temps, la colonne de la vérité, que le Seigneur a promis son assistance jusqu’à la consommation des siécles, pour empêcher que les portes de l’enfer ne prévalent contre elle.

181. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Effets que toute la piété puisée à Port-Royal, dans une éducation chrétienne, n’empêche pas, L’épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux vertus dans Port-Royal instruite, aux loix de son devoir regle tous ses désirs.

182. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

[Ceci n’est pas exact : les Pyrrhiques durèrent jusqu’à la chute de la Religion de l’Empire, sous les Empereurs Chrétiens : Trajan ne fit qu’empêcher la scandale des Acteurs-Pantomimes].

183. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

« Empêcher convenante provision et remède en tels maux, serait pécher mortellement, et se rendre suspect d’être mauvais Chrétien, et perfide enfant des Païens : cela se pourrait prouver par la sainte écriture et saints Docteurs, qui reprennent telles choses mauvaises et abominables faites les jours des fêtes, comme idolâtries, et maudites vanités : et si quelqu’un dit, que telles choses ne sont que jeu et récréation, écoute une brève réponse, qui est un proverbe commun très véritable et digne d’être observé : il ne se faut jamais jouer à la foi, à l’œil, ni à la renommée.

184. (1697) Lettre à Mme la Marquise de B. « A MADAME LA MARQUISE DE B… » pp. 302-316

Soit que les Sujets soient épuisés, ou que ceux que l’on traite fournissent de quoi tomber naturellement dans des Scènes qu’on a déja vues, il me semble que je ne vois rien qui n’ait du rapport à ce que j’ai vu : et je ne puis m’empêcher de dire à la gloire de Racine, que tout ce qu’il a fait a toujours été nouveau, et que loin de ressembler à qui que ce soit, il a été assez Maître de son Génie pour ne faire aucune Pièce où il ait voulu se ressembler lui-même.

185. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Je ne puis m’empêcher de remarquer un trait du génie de Molière, qui, à mon avis, mérite l’applaudissement des connaisseurs.

186. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Augustin foudroie ces jeux dans son Epître 202. et ce que Sénèque dans son Epître 47. rapporte de la modestie de Caton ; lequel s’apercevant que sa présence empêchait le peuple de demander le spectacle de ces infâmes nudités, se retira pour ne point troubler la fête.

187. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. De l’Éducation. » pp. 60-92

L’Abbé de Besplas, dans son Traité du Bonheur public, conseille au Prince d’empêcher qu’on n’accoutume la nation aux spectacles atroces qui offensent encore plus , dit-il, le caractere national que le bon goût. […] L’Abbé de de Besplas auroit dû ajouter : Le Prince doit empêcher qu’au théatre on n’accoutume la nation aux spectacles galants ; ils sont plus dangereux que les spectacles atroces. […] Il ne quittera donc plus son éleve le reste de sa vie, & il empêchera que le goût de l’une ne fasse désirer les autres C’est vouloir arrêter une fontaine après en avoir ouvert la source.

188. (1751) Nouvelles observations pp. 393-429

Après avoir avoué la vénération que l’on doit ressentir pour cet Ouvrage, on ne peut s’empêcher de dire qu’on y apperçoit, ainsi que dans quelques maximes de M. de la Rochefoucault, un peu trop de dégoût du monde. […] Les Romains, tant que la Comédie chez eux fut honnête, ne proscrivirent leurs Comédiens, que par l’affectation qu’ils avoient d’imiter en tout les Grecs, & plus encore, par l’ombrage qu’ils concevoient de tout ce qui pouvoit diminuer leur vanité ; car on ne peut s’empêcher d’être surpris qu’un Peuple si belliqueux, fût si puérile en tant de choses, & si souvent sujets aux terreurs paniques.

189. (1783) La vraie philosophie « La vraie philosophie » pp. 229-251

Cet Auteur, après être convenu que dès la premiere année qu’il monta sur le théatre, il ne cessa de l’envisager du mauvais côté, déclare qu’après une épreuve de cinquante années, il ne pouvoit s’empêcher d’avouer que rien ne seroit plus utile que la suppression entiere des spectacles. « Je crois, dit-il3, que c’étoit précisément à un homme tel que moi, qu’il convenoit d’écrire sur cette matiere. […] Ne sont-ce pas des hommes qu’il faut empêcher de mal faire ?

190. (1825) Encore des comédiens et du clergé « DISCOURS PRELIMINAIRE. » pp. 13-48

C’est ainsi que tous les prêtres, dans l’antiquité, faisaient également tous leurs efforts pour avilir et abrutir les peuples, pour les empêcher de s’éclairer sur leurs devoirs et leurs droits et pour les dépouiller plus facilement. […] Les lumières ne peuvent que les rendre meilleurs, et les empêcher de tromper les hommes ou d’être la dupe de leur crédulité.

191. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

.° Fussent-elles indifférentes, ces œuvres empêchent les bonnes. […] Tout au contraire engage à s’en éloigner, le culte divin qu’il empêche, la charité qu’il refroidit, l’intérêt temporel qu’il ruine, le bien des familles qu’il scandalise, le plus grand danger qu’il présente, l’attrait des passions et des vices, le plus grand intérêt public, la religion et les mœurs qu’il corrompt.

192. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Mais le goût dépravé du libertin doit-il vous empêcher d’assister à ces chefs d’œuvres de l’art, où le ridicule du vice est seul capable de faire aimer la sagesse ?

193. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Mais ce qu’il y a de singulier, c’est que cet Auteur estimable, qui défend aux autres le contraste, n’a pû s’empêcher lui-même de faire contraster quelques-uns des personnages de ses Drames : le caractère brusque & dur du Commandeur, par éxemple, n’est-il pas opposé à la douceur, à l’humanité du Père de famille ?

194. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

C’est pour cela que David qui avait appris à se défier de soi-même, et à vivre dans une parfaite circonspection, par une expérience qui lui fit sentir pendant toute sa vie une continuelle confusion, et une perpétuelle douleur, disait à Dieu dans un de ses Psaumes, « Seigneur, prenez soin de mes yeux, et empêchez-les de voir la vanité », Ps 118 .

195. (1664) Traité contre les danses et les comédies « INSTRUCTION, et avis charitable sur le sujet des Danses. » pp. 177-198

NDE  L'évagation est la disposition qui empêche de se fixer à l'objet qui devrait l'arrêter (Littré).

196. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. —  De la discipline ecclesiastique, et des obligations imposees par les saints conciles dans la vie privee des pretres.  » pp. 341-360

C’est un moyen excellent pour former les âmes au bien, et empêcher les discours inutiles.

197. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Jugement sur la Comédie du Festin de Pierre. CAS II. » pp. 805806-812

Les Comédiens ne sont pas justifiés en disant que cette Comédie se joue à Paris et à Rome ; comme si on ne savait pas que l’Eglise condamne bien des choses qui se font publiquement par un usage, ou plutôt par un abus qu’elle ne saurait empêcher : comme si de semblables abus pouvaient changer la loi de Dieu, et rendre innocent et licite ce qui est mauvais de sa nature.

198. (1671) De la connaissance des bons livres « DE LA COMEDIE  » pp. 232-248

Quoique les Tragédies et les Tragi-comédies soient tenues pour fort honnêtes en comparaison des Comédies ; cela n'empêchait pas que l’impudicité et plusieurs autres habitudes très dangereuses n’y fussent décrites fort naïvement, puisque ces Pièces avaient été composées par des Poètes Païens qui faisaient gloire des mauvaises actions que les Chrétiens ont depuis condamnées.

199. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Achille dans Iphigenie de Racine, non seulement invective, tonne, menace, mais il court au Temple, arme ses gens, s’arme lui-même empêche le sacrifice : Croyez du moins, croyez que tant que je respire, Les Dieux auront en vain ordonné son trepas. […] Le tragique bourgeois, le tragique religieux, sont des chimères dans une Novice bourgeoise, élevée dans un couvent, incapable d’ensanglanter la scene, ni dans la nécessité de l’ensanglanter pour ne pas faire des vœux, qu’un simple refus peut empêcher. […] L’Eglise prend les plus grandes précautions pour l’empêcher. […] Elle pouvoit instruire l’Abbesse & la Communauté, qui n’auroit pas reçu sa fille, le Confesseur, le Supérieur, l’Evêque qui l’auroit empêché.

200. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Sparte seule pouvait être digne de l’attirer ; les Loix trop rigides de Licurgue, & les mœurs sauvages de ses habitans, l’en éloignèrent toujours, ou l’empêchèrent d’atteindre à la perfection où la portèrent les Athèniens. […] On sent bien que c’était l’empêcher de s’embellir par de nouveaux ornemens ; aussi resta-t-elle toujours dans une certaine langueur : ils la croyaient, sans doute, arrivée au dernier point de sa perfection. […] Les gens sensés chez les Grecs, (ainsi que le prouve particulièrement le passage de Plutarque que je viens de citer,) trouvaient qu’une musique trop tendre, trop éfféminée, était très-pernicieuse ; on ne pouvait même s’empêcher de détester à Athènes un nommé Phrynis, qui amolit, dit-on, la musique ancienne.

201. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

« Pour prévenir et empêcher le grand abus du saint Nom de Dieu sur le Théâtre, à la Comédie, etc. il est ordonné par notre Souverain Seigneur.… que si une fois ou plusieurs après la présente séance du Parlement, quelqu’un ou quelques-uns sur le Théâtre à la Comédie, etc. par plaisanterie ou par irréligion, parlent ou se servent du saint Nom de Dieu, ou de Jésus-Christ ou du Saint Esprit, ou de la Trinité, Noms qui ne doivent être prononcés qu’avec respect et avec révérence ; ils payeront pour chaque faute commise en ce point dix livres sterlingz d’amende : la moitié de ladite somme à Sa Majesté Royale, à ses héritiers ou successeurs ; l’autre part pour celui ou ceux qui poursuivront pour le même sujet, à quelque Chambre de Justice que ce soit à Westminster : sur quoi nul prétexte de non comparaître, nul crédit, nul offre de serment pour affirmer le contraire, ne sera reçu. […] Polydore a d’autres boutades impies ; mais elles sont marquées d’un sceau qui empêche tout Ecrivain un peu chaste de les tirer d’où elles ont été mises de la première main. […] Créon repart plein de rage qu’il ne souscrira point à l’ensevelissement de Polynice : « Il n’en fera rien, quand il s’agirait même d’empêcher par là que l’Aigle ne jetât une partie du cadavre de Polynice dans le lit de justice de Jupiter. 

202. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je l’ai trouvée fort belle, et même je n’ai pas honte de dire que je n’ai pu m’empêcher de pleurer une fois ou deux en la voyant. […] Je vous ai déjà dit que vous m’obligez de recourir à la religion, et certainement je ne puis m’en empêcher en cette rencontre. […] Pouvez-vous vous empêcher de rire quand vous voyez des Patriarches de l’ancien Testament, ou des Saints Pères du nouveau, servir de Héros à une Tragédie ?

203. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Qui peut l’empêcher d’aimer la bonne amie qu’il a épousée sans flambeau, qui est bien la meilleure créature, qui ne le peut quitter, & entortille le fil de ses jours à la corde des siens ? […] Le Mahomet de Volaire a été arrêté à la quatrieme représentation ; mais les intrigues de la cabale dévote n’ont pas empêché le Pape d’écrire à l’Auteur une lettre flatteuse sur le mérite littéraire de cette piece hardie.

204. (1705) Traité de la police « Chapitre IV. De la Comédie Française ; son origine, son progrès, et les Règlements qui ont été faits pour en permettre, corriger et discipliner les représentations, ou pour en assurer la tranquillité. » pp. 439-445

Mais comme Sa Majesté Nous a pareillement ordonné d’empêcher à l’avenir qu’il n’arrive de semblables désordres, et d’établir dans les lieux destinés aux divertissements publics, la même sûreté qui se trouve établie par les soins et par la bonté de Sa Majesté dans tous les autres endroits de Paris : Le Procureur du Roi Nous a requis qu’il fût sur ce par Nous pourvu, afin que ceux qui voudront prendre part à cette sorte de divertissement, d’où présentement tout ce qui pourrait blesser l’honnêteté publique doit être heureusement retranché, aient la liberté de s’y trouver sans craindre aucuns des accidents auxquels ils ont été si souvent exposés. […] majesté ayant été informée qu’au préjudice de son Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, qui fait défenses à tous Comédiens de se servir de Musiciens externes, quelques-uns ne laissent pas de faire chanter sur leur théâtre des Musiciens, qu’ils prétendent n’être pas externes, sous prétexte qu’ils sont à leurs gages, et empêchent par ce moyen que les ouvrages de Musique pour le théâtre du sieur Lully, Surintendant de la Musique de la Chambre de Sa Majesté, ne puisse avoir tout le succés qu’on en doit attendre ; à quoi voulant pourvoir, Sa Majesté a ordonné et ordonne, veut et entend que ladite Ordonnance du trentième jour d’Avril mil six cent soixante-treize, soit executée selon sa forme et teneur ; ce faisant permet auxdits Comédiens de se servir de deux Comédiens de leur troupe seulement pour chanter sur le théâtre, et leur fait très expresses défenses de se servir d’aucuns Musiciens externes, ou qui soient à leurs gages, à peine de désobéissance.

205. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Je ne m’ingère pas de remettre en jugement cette production sous le rapport dramatique ou littéraire ; cette cause a été plaidée et bien jugée ; il y a long-temps que c’est une affaire finie ; d’ailleurs, il y a prescription à cet égard : il serait trop ridicule d’y revenir et de paraître vouloir, de concert avec des étrangers jaloux de la supériorité de nos compatriotes, détruire une réputation légitimée par une si antique possession ; il ne s’agit ici que d’erreurs, ou de démontrer, d’après l’expérience, qu’une composition dramatique, quelle que soit sa perfection, présente toujours des côtés très-défectueux ; que souvent la forme, par exemple, a des effets contraires qui nuisent au fond, et empêchent l’auteur d’arriver heureusement à son but.

206. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE III. En quoi consiste le Plaisir de la Tragédie, & de la grande émotion que causoient les Tragédies Grecques. » pp. 49-62

Quoiqu’on fût instruit des décrets du Destin, & qu’on fût persuadé qu’ils étoient infaillibles, on faisoit ses efforts pour en empêcher l’execution ?

207. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE V. En quoi consiste le Plaisir de la Comédie, & de ce Sel qui assaisonnoit les Comédies Grecques. » pp. 131-144

Il en estimoit une surtout, que ses Amis l’ont sagement empêché de rendre publique.

208. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Dieu lui découvre sa nombreuse postérité, dans la sombre succession des temps à venir ; au fond de ce divin miroir, Abraham aperçoit le libérateur promis ; ses enfants passent en Égypte pour s’y former en corps de nation : la plus dure servitude n’empêche pas leur propagation miraculeuse.

209. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

C’était encore, disait-on, un amusement qui les empêchait de commettre de plus grands crimes, et qui les détournait des cabales et des conspirations.

210. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

L’unique motif de mon rapprochement est pris dans cette considération, que tous, dans leur position respective, et par le ministère de la parole qu’ils exercent, soit en leur nom propre, soit au nom d’autrui, sont également chargés d’une sorte de fonction publique qui intéresse l’ordre social, et les empêche d’être étrangers aux révolutions qu’elle y peut introduire. […] Aujourd’hui que tout prend sa direction vers le bien public, qui nous empêche de faire revivre dans toute leur splendeur ces réunions si précieuses et si belles, d’appeler encore à la défense de nos frères souffrants et malheureux, ces apôtres dont la voix sublime et pure attendrissait les cœurs les plus endurcis ? […] « Ce n’est point, ajoute-t-il, le désir de s’immoler tout entier au service du public dans une profession glorieuse, d’être l’organe et la voix de ceux que l’ignorance et la faiblesse empêchent de se faire entendre…. […] Ceux-ci jettent dans le cœur la semence des vertus protectrices de l’ordre social ; ceux-là, quand les glaces de l’indifférence ou les manœuvres de l’intérêt personnel les empêchent de germer et d’éclore, forcent le sol le plus ingrat et le plus rebelle à produire des fruits salutaires. […] Mais il faut convenir, que dans un moment aussi sérieux où il s’apprêtait à sonder toutes les profondeurs de l’éternité, il était bien extravagant de s’occuper du succès d’une tragédie, qui sous peu d’heures ne l’empêcherait pas de consommer la sienne.

211. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

De sorte que n’ayant eu pour but que de justifier la Comédie moderne, et étant le premier à condamner l’ancienne, on ne peut s’empêcher de lui demander en passant pourquoi il a cherché à affaiblir les condamnations prononcées contre cette ancienne Comédie, à critiquer ceux qui ont écrit contre elle, et à détourner le vrai sens des Conciles et des Rituels qui la proscrivent. […] On ne peut s’empêcher de rester un peu plus longtemps sur cette Comédie, et d’en rapporter les traits les plus saillants ; rien ne peut mieux persuader de ce qu’on vient de dire, que Molière n’attaque que des défauts superficiels, peu intéressants pour les mœurs, et qui sont même la plupart des défauts imaginaires. […] Qui nous empêche de les imiter ? […] Enfin l’on s’est proposé d’empêcher les partisans du Théâtre, et surtout les jeunes gens, si on ne peut les en éloigner, de les empêcher, dis-je, de se flatter qu’ils ne font point de mal en le fréquentant, et de leur ôter cette sécurité dangereuse qui nourrit leur erreur.

212. (1731) Discours sur la comédie « SECOND DISCOURS » pp. 33-303

Malela qui parle avec quelque complaisance des jeux de sa superbe Ville, ne peut s’empêcher d’attribuer à la colère de Dieu les tremblements de terre qui la renversaient. […] Cela n’empêcha pas que ce Prince qui fit rétablir la Ville, ne fît en même temps rétablir les Théâtres90. […] » Cela n’empêcha pas que l’Eglise ne condamnât tous ces Comédiens, et que plusieurs Conciles ne fulminassent contre tous les Spectacles. […] Je ne puis m’empêcher de joindre au témoignage de ces deux illustres Espagnols, celui de Didacus de Tapia. […] Or à mon avis, l’un des plus dignes soins de la bonté d’un Souverain envers ses sujets, est de les empêcher tant qu’il peut d’être oisifs.

213. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Pour empêcher les pieds de croître, les Chinoises les portent serrés toute leur vie. […] On croit que par une raison de politique on a voulu les empêcher de courir, en les retenant chez elles comme emprisonnées, ce qui est fort dans le goût des Chinois.

214. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Le spectacle , dit-on hautement, ne peut être fréquenté que par des gens qui se mettent au-dessus de toutes les bienséances ; & qui, après avoir perdu l’honneur & la liberté, ne conservent que les richesses qu’ils y ont acquisent, & ne sauroient en faire usage que pour se plonger dans le tumulte des plaisirs bruyans, se cacher à eux-même, par cette diversion, tout l’odieux de leur conduite, & empêcher la nation de faire attention à ses malheurs. Mais empêcheront-ils l’Europe & la postérité de condamner leurs folies ?

215. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

Et c’est nous inspirer le désir de pécher, Que montrer tant de soin de nous en empêcher. […] L’adultère un cas fortuit qu’on ne peut empêcher, le voir avec indifférence, s’en faire un plaisir, le souhaiter ; voilà l’école des maris & des femmes.

216. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Ou bien il faut penser, comme l’Auteur de l’apologie du théatre, que l’incontinence est un besoin physique & périodique, qu’on ne peut s’empêcher de satisfaire, & dont on doit aussi peu s’embarrasser que du manger & du boire. […] Le spectateur, témoin éloigné, étranger à la piece, en est ému ; l’Acteur, à qui tout s’adresse, & qui se le rend propre, sera-t-il insensible, pourra-t-il s’empêcher de réaliser ce qu’il joue ?

217. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

La bassesse des nouvelles Actrices, empêchera que leurs charmes ne produisent de dangereux effets : d’ailleurs, elles seront inabordables : les hommes & les femmes auront des mœurs pures, & vivront sous la discipline la plus sévère. […] BOURET, 1763 : les rôles de Niais : Cet Acteur, inférieur entout à Dangeville, affecte un ton qui souvent empêche d’entendre ce qu’il dit.

218. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE II [bis]. De la Comédie considerée dans elle-même, et dans sa nature. » pp. 29-54

Or les divers fantômes des choses qu’on a vues empêchent ce recueillement. […] A plus forte raison donc doit-on empêcher celles qui y ont toujours été défendues.

219. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Le saint Concile de Trente, « voulant réprimer la témérité avec laquelle on détourne à des choses profanes, à des inutilités, des fables, des bouffonneries, les paroles et les sentences de l’Ecriture sainte, pour empêcher cette irrévérence et ce mépris, défend à toute sorte de personnes d’employer jamais, de quelque manière que ce soit, les paroles de Dieu à de pareils usages, et il veut que ces téméraires profanateurs soient punis par les Evêques des peines de droit ou arbitraires. » (Temeritatem illam reprimere volens, etc. […] Mais elle ne put l’empêcher.

220. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

., non plus que contre le refus des sacrements, qui vient d’un autre principe, savoir, la notoriété du péché, qui n’étend pas ses effets plus loin, parce qu’elle ne doit empêcher que la profanation des sacrements, « nolite dare sanctum canibus » ; au lieu que l’excommunication retranchant de l’Eglise, traitant comme un païen et un publicain, livrant à Satan, etc., prive de tous les biens communs à tous les fidèles. […] Pour diminuer le nombre des théâtres, et en empêcher la multiplication à l’avenir, Louis XIV, par un brevet du 21 octobre 1680, réunit toutes les troupes des Comédiens en une, et défendit à tous autres Comédiens Français de s’établir dans Paris.

221. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre [V].  » pp. 156-192

Les femmes se plaignent quelquefois qu’on les empêche d’étudier, & de devenir savantes. […] Il faut donc pour y fournir, s’épuiser, s’endetter, negliger sa famille, déranger ses affaires pour achêter la paix, & empêcher qu’on ne se fasse justice par ses propres mains, ou qu’on n’ait recours à un amant libéral, qui payera les faveurs par les frais de la parure. […] Ce luxe empêche bien des mariages, & rend stériles plusieurs de ceux qui se font.

222. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Canut l’en empêcha. […] Bien loin de faire chercher & d’introduire dans son Royaume un ouvrage si pernicieux qu’on n’osoit montrer, un Roi vraiment Chrétien l’auroit empêché d’entrer dans ses États, & s’il y avoit pénétré malgré lui, le Prince l’auroit proscrit & fait brûler. […] Voilà les puissantes raisons qui m’empêchent de me réjouir de cette prétendue extirpation de l’hérésie, je ne comprends pas ce zèle & cette politique qui me passent, & je suis ravie de ne la comprendre pas.

223. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Je ne conçois pas ce qui empêcha l’Opéra-Bouffon de se former dès-lors. […] Il est certain que le peu d’espace que contient le Théâtre lyrique, nous empêchera toujours d’égaler l’éclat, la magnificence des Opéras d’Italie, & des Cours étrangères. […] Les Admirateurs outrés de Rameau devraient bien faire cette réfléxion : Lully créa le Spectacle lyrique en France ; son seul génie le soutint : peut-on s’empêcher d’estimer les talents qui s’élèvent, sans avoir aucun modèle à suivre ?

224. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Siécle de Louis XV. Chap. 2. » pp. 161-170

Corneille est admirable, parce qu’il n’étoit environné que de très-mauvais modeles, & ces mauvais modeles étoient estimés & récompensés ; il eût à combattre sur-tout ses rivaux, l’Academie & le Cardinal de Richelieu ; la quantité de piéces indignes de lui, qu’il fit quelques années après, n’empêcha pas de le regarder comme un grand homme, c’est le privilege du genie de faire impunément de grandes fautes, il s’étoit formé tout seul  : Voilà son vrai merite, car les trois quart de ses poëmes son médiocres, & la moitié au-dessous du médiocre ; mais il a des traits sublimes, & ne les doit qu’à lui-même.

225. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

C’est par un tel usage qu’on peut empêcher les Spectateurs de trop se distraire dans l’intervalle des Actes : « n’entendant jamais sortir de l’Orchestre que l’èxpression des sentimens qu’ils éprouvent, ils s’identifient, pour ainsi dire, avec ce qu’ils entendent, & leur état est d’autant plus délicieux qu’il règne un accord plus parfait entre ce qui frappe leurs sens & ce qui touche leur cœur. »18 Nous verrons ailleurs ce qu’on peut encore observer sur l’Orchestre des Théâtres dont les Poèmes sont récités.

226. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Ce fut aussi pour ce sujet que Octave Auguste défendit aux femmes d’y assister, et l’un des Scipion voyant les grands désordres que ce mauvais entretien causait dans les familles, persuada aux Romains par une grave et forte harangue, d’empêcher les vices étrangers, tel qu’étaient la Comédie de prendre pied dans Rome, ce qui eut assez de pouvoir pour faire tôt après ruiner et brûler les lieux destinés à tel usage, avec tous les sièges et autres préparatifs dont on s’y servait.

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