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157. (1675) Traité de la dévotion « Prière. » p. 68

Ô Mon Dieu, mon divin Sauveur, viens remplir mon âme de ces douceurs que tu communiques à tes fidèles serviteurs ; donne-moi le pain descendu des cieux, la vraie manne et le pain des Anges qui me fasse goûter des plaisirs lesquels étouffent le sentiment des plaisirs du monde, et le goût de ses divertissements ; que tes sabbats fassent mes délices ; que ta parole me soit plus douce que le miel, et que les rayons de miel ; et que la méditation des joies que tu me prépares dans ton ciel me ravisse de telle manière, que je ne sois plus ni au monde ni à moi, mais que je sois tout entier à toi.

158. (1675) Traité de la comédie « XXX.  » p. 324

On ne considère pas que la vie Chrétienne doit être non seulement une imitation, mais une continuation de la vie de Jésus-Christ; puisque c'est son esprit qui doit agir en eux, et par eux, en imprimant dans leur cœur les mêmes sentiments qu'il a imprimés dans celui de Jésus-Christ.

159. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXX.  » p. 491

On ne considère pas que la vie chrétienne doit être non seulement une imitation, mais une continuation de la vie de Jésus-Christ, puisque c'est son esprit qui doit agir en eux, et par eux, et imprimer dans leur cœur les mêmes sentiments qu'il a imprimés dans le cœur de Jésus-Christ.

160. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « AVERTISSEMENT »

Le Public l’attribuait à celui qui l’a désavouée, et j’étais aussi de ce sentiment sur des préjugés qui semblaient assez forts ; mais je ressentis une véritable joie de ce désaveu Iorsqu’il parut, et je doutais même si je ne supprimerais pas entièrement ma Réfutation, et si le tort qu’avait pu causer cette Lettre, n’était pas suffisamment réparé.

161. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Quel est le sentiment des Saints Pères touchant les danses ? […] Tel est le sentiment des Saints touchant les danses. […] Ce saint suit en cela le sentiment de Saint Augustin son maître, qui appelle ceux qui se déguisent de la sorte, des infâmes & de véritables bouffons : Aug.l.

162. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

[Lettre] Puisque vous souhaitez qu’en vous envoyant les Observations sur le Festin de Pierre, je vous écrive ce que j’en pense, je vous dirai mon sentiment en peu de paroles, pour ne pas imiter l’auteur de ces remarques, qui les a remplies de beaucoup de choses dont il aurait pu se dispenser, puisqu’elles ne sont point de son sujet et qu’elles font voir que la passion y a beaucoup de part, bien qu’il s’efforce de persuader le contrairea. […] L'on n’ose la mettre au jour, de crainte d’être regardé comme le défenseur de ce que la religion condamne, encore qu’elle n’y prenne point de part et qu’il soit aisé de juger qu’elle parlerait autrement si elle pouvait parler elle-même, ce qui m’oblige à vous dire mon sentiment, ce que je ne ferais toutefois pas sans scrupule si l’auteur de ces Observations avait parlé avec moins de passion. […] Je n’oserais vous découvrir mes sentiments touchant les louanges que cet observateur donne au roi.

163. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre IX. Des mouvements déréglés du corps qui se font dans la danse. » p. 36

Mais si le mouvement du corps est accompagné de quelque sentiment lascif, et impudique ; ou si on s’en sert pour éveiller la sensualité, et pour exciter, ou entretenir quelque mauvais plaisir, ou quelque satisfaction dangereuse dans la chair, et dans les sens ; le même Docteur Angélique nous apprend que c’est un péché mortel ; et saint Bonaventure, Angélus, Roselius, et Sylvestre, après Alexandre de Halès, sont de même avis.

164. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre VIII. Qu’il n’est point permis aux particuliers de faire des Assemblées pour la danse, ni pour toute sorte de sujet. » pp. 33-35

C’est le sentiment commun des Docteurs, et entre autres de saint Thomas, et saint Antonin, Roselius, Sylvestre et Zabarius, qui ne permettent point les danses, que pour des raisons importantes, et qui sont dans le bon ordre d’une juste police ; comme pour quelque victoire, ou pour des noces.

165. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES DISCOURS. » pp. -1

Où l’on fait l’Histoire des Jeux de Théâtre et autres divertissements comiques, et des sentiments des Docteurs de l’Eglise sur cette matière.

166. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre I. Convient-il que les Magistrats aillent à la Comédie ? » pp. 8-25

Il faut déposer le caractère de Juge ; il jure avec le théâtre ; n’y en dépose-t-on pas aussi les sentiments ? […] Je ne dis pas que cette négligence tarira la source des profits du Palais, que ce goût ruineux expose à mille folles dépenses, qu’une femme et des enfants à qui on le souffre et l’inspire, diminuent tous les jours un patrimoine qui n’est pas toujours opulent, et entraînent dans le précipice que le théâtre a creusé ; ces vues ne sont pas assez nobles, du moins est-il de la noblesse des sentiments de conserver la décence et les marques de la dignité. […] Il rapporte le sentiment des Théologiens qui décident qu’on ne peut en conscience la permettre ni la tolérer, parce que, selon S. […] Diana, malgré son penchant à l’indulgence, n’ose pas être d’un sentiment contraire ; il se contente de rapporter celui de Baldellus (Tom.

167. (1731) Discours sur la comédie « PREMIER DISCOURS SUR LA LETTRE DU THEOLOGIEN DEFENSEUR DE LA COMEDIE » pp. 2-32

Ce qui est admirable, c’est qu’après avoir avoué si nettement, qu’il quittait le sentiment des Pères, il a bien osé s’appliquer à la fin de sa Lettre, ces paroles du Fils de Dieu, « ma doctrine n’est pas ma doctrine Page 61. » et assurer qu’il n’a suivi que la doctrine et le sentiment des Pères. […] Rien n’est plus aisé que de savoir quel est le sentiment de l’Eglise touchant les jeux de Théâtre aux jours solennels. […] Et le prétendu Théologien viendra nous dire que sa doctrine n’est pas sa doctrine, et qu’il n’a d’autre sentiment que celui des Pères, et de S.

168. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

L’occupation qu’ont tous ces montreurs de Curiosités, & les Baladins des Foires, presque toujours misérables, prouve mieux que le raisonnement, que l’avidité de voir & d’être amusé, est un sentiment inextinguible dans l’homme. […] Tous les jours quatre Elèves des deux sexes assisteront aux Représentations publiques ; les Filles à l’Amphithéâtre, les Garsons au Parterre, afin qu’ils soient à portée de mieux voir, de mieux entendre, & de mieux connaître le goût & le sentiment du Public : ils rejoindront, en sortant, le Gouverneur & la Gouvernante qui les auront amenés. […] Oui, mon ami : les préventions Théâtrales sont aujourd’hui moins furieuses que du temps des Pylade & des Bathylle ; l’on peut dire son sentiment du Spectacle, des Acteurs, & même de notre Musique, sans crainte de se faire assommer. […] MOLÉ, en 1761 : Pour vous, il faut vous modérer : moins de feu, plus de naturel ; il ne vous manque, pour être un parfait Acteur, que d’exciter plus le sentiment que l’admiration, & d’être moins applaudi. […] VESTRIS, 1769 : Cette Tragédienne a l’expression du sentiment ; mais sur le Théâtre, elle est encore trop elle-même, & pas assez le Personnage : on lui reproche un peu de monotonie.

169. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Pour les Auteurs et les Commentateurs de tous ces textes, qui peut douter de leurs sentiments ? […] Voici la raison politique qu’il donne de son sentiment. […] Mais Montaigne jugeait du goût et des idées du public par les siennes, et appelait passetemps bien réglés une liberté pareille à celle qu’il se donne dans son livre, où l’obscénité, l’irréligion et la hardiesse des sentiments sont répandues à pleines mains, et souvent d’une manière plus révoltante que dans nos comédies, dont le grand nombre est plus châtié que ses essais. […] Nous rapporterons bien d’autres traits de Cicéron dans cet ouvrage : ceux-là suffisent pour faire connaître ses sentiments. […] Beaumon, Avocat au Parlement, qu’on trouve dans le Recueil des facéties Parisiennes, est très ingénieux et très sage ; et quoique obligé par la nécessité de la cause d’excuser la comédie, bien différent de son confrère Huerne de la Mothe, il convient de bonne foi, « que la religion n’approuve point et même condamne les spectacles, qu’on ne peut y assister quand un mouvement intérieur de la conscience s’y oppose (ce qui assurément arrive à tout le monde, s’il est de bonne foi), et qu’un guide éclairé (l’Eglise) le défend, et que sans avoir égard aux exemples contraires, la règle la plus sûre est de déférer sans réserve à ceux qui sont chargés de notre conduite » (leurs sentiments ni sont ni douteux ni ignorés).

170. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

Il examine ensuite le sentiment singulier d’un Théologien qui croit qu’on n’est pas obligé de fuir, mais seulement de ne pas rechercher les occasions du péché, même les plus dangereuses, parce qu’on est libre d’y résister. […] L’Auteur sur cette question cite des Casuistes qui traitent cette folle dépense de péché véniel ; mais il combat leur sentiment, & croit le péché mortel avec le commun des Théologiens. […] C’est encore le sentiment d’un Casuiste Espagnol, imprimé à Pampelune en 1738, sous le titre Tuta conscientia, v. […] On peut y ajouter une autorité d’un autre genre, que l’élévation du rang & l’éminente piété ne rendent pas moins respectable, c’est le sentiment de Madame Henriette, fille du Roi, enlevée à la France à la fleur de son âge, après en avoir mérité l’admiration par ses vertus, de qui on peut bien dire avec le Sage : Elle a fourni en peu de temps une longue carriere ; Dieu n’a terminé ses jours de bonne heure que pour la préserver de la malice du péché & du prestige de la vanité du monde. […] Il caractérise l’inhumanité, l’irréligion, la corruption des spectateurs, qui s’embarrassent peu qu’on se damne, pourvu qu’ils se divertissent : sentiment & conduite qui les damne eux-mêmes.

171. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 3. SIECLE. » pp. 107-119

Mon cher Frère, Comme nous avons de l'affection et de la déférence l'un pour l'autre, il vous a plu de me demander mon sentiment sur le sujet d'un Comédien de votre Pays, qui exerce encore ce métier, et instruit la jeunesse, non pas à se bien conduire, mais à se perdre; enseignant aux autres le mal qu'il a appris, s'il doit être reçu dans notre communion: Je vous dirai, qu'il me semble, que le respect que nous devons à la majesté de Dieu, et l'ordre de la discipline Evangélique , ne peuvent souffrir que la pudeur et l'honneur de l'Eglise soient souillés par une si dangereuse contagion. […] Plus les Auteurs de ces infâmes représentations ont d'éloquence, mieux ils persuadent ceux qui les écoutent, par la politesse de leurs sentiments, et la justesse et la beauté de leurs vers fait qu'on les retient plus aisément.

172. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

Quand les Comédiens n’oublient rien pour émouvoir les Spectateurs, et les faire entrer dans le sentiment des passions qu’ils représentent ? […] Ce sont là les sentiments de l’Eglise ; sentiments dans lesquels elle n’a jamais changé : Elle a toujours cru que les divertissements de la Comédie étaient condamnés par l’Écriture, quoique le Texte sacré ne prononce point le mot de Comédie. […] Comme tous ces Saints ont exprimé dans les mêmes termes un sentiment qu’ils avaient pris d’Albert le Grand leur Maître, et que c’est l’autorité de saint Thomas qu’on fait sonner plus haut ; arrêtons-nous-y pour voir si en effet il autorise les Comédies telles qu’on les joue à présent. […] Mais pour finir ce que nous avons à dire de saint Thomas, je suis assuré que tous ceux qui comprendront bien son sentiment, reconnaîtront qu’il n’approuva jamais la Comédie telle qu’elle se joue à present. […] Voici comme il exprime ses sentiments.

173. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Je suis du sentiment de M. […] Or, quel caractere de grandeur & d’énergie, des idées bornées ou extravagantes, peuvent-elles imprimer à l’esprit, au génie, au sentiment ? […] Ne voit-on pas qu’une mauvaise impression fait naître un, & quelquefois plusieurs vices, que les vices sont eux-mêmes le foyer des crimesC’est le sentiment du célebre Montesquieu. […] L’Auteur de l’ouvrage Anglais intitulé : Parallele de la condition & des facultés de l’homme, avec la condition & les facultés des autres animaux, l’appelle, la perfection du sentiment & de l’imagination. […] C’est le sentiment du célebre Montesquieu.

174. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XV. Application de la doctrine précédente aux danses et aux bals qui se font aujourd’hui. » pp. 94-96

On y voit un dérèglement manifeste touchant le mouvement et la disposition extérieure du corps ; car outre les nudités, qui sont des pièges tendus par le démon, et des pierres d’achoppement pour la pureté, il n’y a nulle modération dans cet exercice ; mais au contraire on y voit très souvent des agitations immodestes, et qui choquent l’honnêteté, et des postures qui ne sont propres qu’à produire des espèces dangereuses dans l’imagination, et à exciter des sentiments mauvais dans la chair.

175. (1823) Instruction sur les spectacles « Introduction. » pp. -

Il faut considérer ensuite si tout cela peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un disciple de Jésus-Christ et d’un véritable chrétien.

176. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — XXVIII.  » p. 489

Or si ceux qui vont à la Comédie ont encore quelque sentiment de piété, ils ne peuvent désavouer qu'elle n'éteigne et n'amortisse entièrement la dévotion.

177. (1675) Traité de la comédie « XXVIII.  » pp. 321-322

Or si ceux qui vont à la Comédie ont encore quelque sentiment de piété, ils ne peuvent désavouer qu'elle n'éteigne et n'amortisse entièrement la dévotion.

178. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Mazarin se piquait encore de goût et de magnificence, et quoique bien inférieur en génie et en noblesse de sentiments à Richelieu, son prédécesseur, il crut devoir l’imiter dans son amour pour les spectacles. […] Germain parla de nouveau ; il prouva à la Reine que ce divertissement était un péché mortel, et lui rapporta son avis, signé de sept Docteurs de Sorbonne qui étaient de son sentiment. […] Est-il bien difficile à une Reine Régente qui aime le spectacle jusqu’à y aller incognito pendant le grand deuil du Roi son mari, et à un Ministre aussi puissant que Mazarin, qui l’aimait jusqu’à le donner dans sa maison et à faire venir en France la comédie Italienne, toute indécente qu’elle est, de trouver quelque Docteur de Cour qui se dise de son sentiment, et de faire passer la licence des Italiens sous la protection du sérieux Français ? […] Elle ne s’est jamais érigée en réformatrice ; mais jamais elle ne s’est écartée de ses principes, et la consultation très étendue, rapportée tout au long par Fromageau, prouve combien elle est éloignée des sentiments qu’on lui attribue.

179. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Mais afin que l'on ne s'imagine pas que je tire de moi-même cette conséquence des choses que j'ai dites aux Chapitres précédents, je veux rapporter ici les paroles des plus illustres Chrétiens de l'antiquité, et les obliger de nous découvrir eux-mêmes quels ont été leurs sentiments, quand ils ont condamné les Jeux du Théâtre. […] sentiment, lorsque parlant des Théâtres Romains dans son Histoire, il s'écrie par digression. […] , qui dit dans un même sentiment, « Nous allions en notre jeunesse aux Spectacles et aux bouffonneries de ces sacrilèges ; Nous y regardions avec plaisir leurs Démoniaques ; nous écoutions leurs Musiques, nous assistions à leurs Jeux qu'ils faisaient en l'honneur de leurs Dieux et de leurs Déesses ; à celle qu'ils nommaient la Vierge céleste, et à Berecynthe la mère des autres Dieux, en l'honneur de laquelle les bouffons de la Scène, et les plus corrompus chantaient publiquement devant sa litière au jour solennel de ses Bains, des choses que la mère d'une honnête famille, et la mère même de ces bouffons ne pourrait entendre sans rougir : c'étaient des sacrilèges et non pas des Sacrifices, et ce que l'on y portait semblait des mets, comme si l'on eût fait un festin où les Démons prissent quelque nourriture qui leur fût propre.

180. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Les prêtres se trouvent perpétuellement dans une fausse position, entre l’autorité du souverain dont ils sont les sujets, et l’autorité du souverain spirituel, vers lequel ils sont entraînés par un sentiment religieux irrésistible, de manière qu’en toutes choses ils obéissent de préférence à celui-ci, et qu’ils résistent à celui-là lorsqu’ils croient qu’il y va de l’intérêt de la religion, mais en confondant bien aisément et trop souvent, leurs intérêts personnels et temporels avec les intérêts du ciel. […] M. de Sénancourt, mon implacable adversaire, et j’ai droit de le considérer ainsi, essaiera peut-être de prouver, que mes sentiments et mes raisonnements ont une tendance séditieuse et irréligieuse ; il accusera sans doute d’hypocrisie, la manière franche et loyale avec laquelle je viens de manifester d’immenses vérités utiles au roi, à l’Etat, et à la vraie religion chrétienne et évangélique. […] C’est donc aux magistrats intègres, c’est aux défenseurs courageux de nos libertés gallicanes, à apprécier l’action du sentiment religieux dans l’ordre social, et, lorsqu’il y a lieu, de savoir résister à l’influence anarchique du fanatisme, qui tend continuellement à corrompre la morale politique, la morale particulière et la morale chrétienne, en y substituant la morale pernicieuse des intérêts que les jésuites sont parvenus à introduire dans toutes les classes de la société.

181. (1690) Entretien sur ce qui forme l’honnête homme et le vrai savant « VII. ENTRETIEN. » pp. 193-227

Et que pensez-vous de ceux qui peignent les passions, et qui expriment les beaux sentiments ? […] Si votre fils sait faire réflexion sur ce qui se passe en lui, examiner quelle impression les paroles des autres font sur lui, chercher la cause des divers sentiments qui suivent les divers tours, les diverses manières, et les mêmes choses placées diversement, il deviendra bon Rhéteur. […] Car la guérison d’un aveugle ou d’un sourd ; la résurrection même d’un mort montre-t-elle plus de sagesse et de divinité que cette distribution de couleurs qui paraît dans un instant quand nous ouvrons les yeux sur l’idée que nous avons de l’espace, que cette succession et cette variété de sentiments, que nous éprouvons si propres à la conservation de la vie, et de la société civile, que cette Mécanique qui fait faire à de petits insectes des ouvrages réguliers, et travailler à tout ce qui est nécessaire pour leur conservation ?

182. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE LIVRE DE J.J. ROUSSEAU, CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 21-65

Mais si l’idée de l’innocence embellit quelques instants le sentiment qu’elle accompagne, bientôt les circonstances l’effacent de la mémoire, tandis que l’impression d’une passion si douce reste gravée au fond du cœur. [...] […] Il ne faut qu’établir dans son espèce les premiers rapports de la société, pour donner à ses sentiments une moralité toujours inconnue aux bêtes. […] Qu’un sentiment faux est difficile à soutenir !

183. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [F] »

Mademoiselle Lecouvreur, supérieure peut-être à Baron lui-même, sut rendre pathétique sa voix qui n’était pas harmonieuse ; sa taille n’était pas majestueuse, elle l’ennoblit par les décences ; ses yeux s’embellissaient par les larmes, & ses traits par l’expression du sentiment : son âme lui tint lieu de tout.

184. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Avis au lecteur. » pp. -

Et l'autre par une nécessité de raison qui l'obligeait d'expliquer ses sentiments sur cette matière à l'un des plus illustres et des plus vénérables Magistrats du Royaume.

185. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVIII. D’une excuse de laquelle se servent ordinairement les gens du monde, pour justifier la conduite des jeunes hommes, et des jeunes filles qui vont au bal. » pp. 142-145

O étranges mariages, dont le dessein n’est conçu que dans la recherche de la volupté, et ne peut naître que des sentiments de la chair ; puisque c’est ce qu’on voit et ce qu’on entend dans la danse qui en inspire les pensées !

186. (1823) Instruction sur les spectacles « Table des chapitres. » pp. 187-188

La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. 116 Chap. 

187. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIV. Que les danses sont aussi défendues les jours des Fêtes par les lois Canoniques. » pp. 76-93

Mais il est nécessaire de combattre en cet endroit la manière d’interpréter ces Canons, et les opinions relâchées des Casuistes, qui en ont voulu altérer le véritable sens par des gloses dangereuses : car de ce que les Canons en défendant la danse, et toute sorte de spectacles les jours des Fêtes, font mention du temps des divins Offices ; quelques-uns ont pris occasion de dire, que cette prohibition de la danse, et des autres divertissements mondains, n’a été faite qu’en considération des Offices divins ; et ainsi, qu’il est permis aux fidèles de danser en tout autre temps que celui des Offices ; et c’est le sentiment d’Angélus. […] D’où il s’ensuit sur le principe commun, et reçu de tout le monde, que celui-là pèche mortellement, qui en ces saints jours emploie injustement le temps en cette sorte d’exercices, si ce n’est que l’ignorance et le sentiment relâchée de ceux qui lui donnent conseil, et qui le conduisent, puisse diminuer sa faute : ce que Dieu n’a jamais promis.

188. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « [Introduction] » pp. 1-9

Nous verrons qu’il y a bien à rabattre des pompeux éloges dont ils se bercent ; que ces hommes, montés sur des échasses, ne sont communément que des hommes très médiocres, aussi bien que leurs ouvrages, et souvent par leurs mœurs et leurs sentiments, aussi méprisables que leur métier. […] Du moins le sentiment des gens livrés au monde et au théâtre ne sera pas suspect.

189. (1733) Traité contre les spectacles « REMARQUES. SUR LE TRAITÉ. CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 247-261

Martial et Juvenal semblent appuyer ce dernier sentiment. […] Les paroles latines de notre auteur semblent favoriser ce sentiment : « Ex ore quo Amen in sanctum protuleris, gladiatori testimonium reddere.

190. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre X. Que c’est une chose vicieuse et un dérèglement manifeste de danser fréquemment. » pp. 37-40

Il est vrai, que Sylvestre n’approuve point ce sentiment, touchant la grièveté de ce péché, croyant que le fréquent usage d’une chose qui de soi n’est pas mortelle, ne peut pas faire qu’elle le soit : mais ces Auteurs appuient très solidement leur avis par cette raison qu paraît claire, et convaincante.

191. (1667) Traité de la comédie « Préface » pp. 452-454

Il faut regarder quelle est la vie d'un Comédien et d'une Comédienne ; quelle est la matière et le but de nos Comédies ; et quels effets elles produisent d'ordinaire dans les esprits de ceux qui les représentent, ou qui les voient représenter ; quelles impressions elles leur laissent ; et examiner ensuite, si tout cela a quelque rapport avec la vie, les sentiments et les devoirs d'un véritable Chrétien.

192. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — X.  » pp. 464-465

Elles sont bien aises qu'on s'attache à elles, qu'on les regarde avec des sentiments, non seulement d'estime, mais de tendresse ; et elles souffrent sans peine qu'on le leur témoigne par ce langage profane que l'on appelle cajolerie, qui est l'interprète des passions, et qui dans la vérité est une sacrilège idolâtrie.

193. (1675) Traité de la comédie « I. » pp. 272-274

Il faut regarder quelle est la vie d'un Comédien et d'une Comédienne, quelle est la matière et le but de nos Comédies ; quels effets elles produisent d'ordinaire dans les esprits de ceux qui les représentent, ou qui les voient représenter ; quelles impressions elles leur laissent ; et examiner ensuite si tout cela a quelque rapport avec la vie, les sentiments et les devoirs d'un véritable Chrétien.

194. (1675) Traité de la comédie « XI.  » pp. 288-289

Elles ne prennent plaisir d'être l'objet de leur passion : elles sont bien aises qu'on s'attache à elles, qu'on les regarde avec des sentiments non seulement d'estime, mais de tendresse ; et elles souffrent sans peine qu'on la leur témoigne par ce langage profane que l'on appelle cajolerie.

195. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Si l’on voyoit de jeunes vierges exprimer par leurs gestes ou leurs regards le sentiment du vice, on regardoit cette corruption précoce comme un avant-coureur des calamités publiques1. […] C’est dans les mœurs, dans une éducation dure et sévère, dans une conscience pure et ferme, que germe la valeur et le courage7 ; le meilleur Chrétien, disoit le grand Gustave, est toujours le meilleur soldat ; et le plus mauvais de tous sera toujours celui qui, élevé dans le mépris de tous les devoirs religieux, moraux et civils, a cédé durant la flexibilité des premières années au sentiment des plaisirs sensuels, qui a dû s’en pénétrer, s’en nourrir pour en rendre l’expression avec vérité. […] Vous avez établi des lois sages et sévères contre ces monstres de nature qui trafiquent de leurs enfans, qui sacrifient le sentiment précieux de la paternité à la bassesse de l’intérêt. […] « Si je considérois le théâtre relativement à l’humanité, à ce sentiment précieux qui nous fait aimer et rechercher le bien-être de nos semblables ; je le peindrois comme un gouffre qui engloutit la substance des citoyens, la propriété des commerçans, les secours des pauvres et des malheureux ; qui met le trouble et la confusion dans tous les états de la société. […] On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence.

196. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien troisieme. Le danger des Bals & Comedies découvert par l’Auteur des Sermons sur tous les sujets de la morale Chrétienne de la Compagnie de Jesus. » pp. 26-56

Ces spectacles dont il parlent, & contre lesquels ils invectivent avec tant de zele, étoient en partie sanguinaires & cruels, & en partie infames & honteux ; en sorte que les personnes qui avoient quelque sentiment d’humanité, ou de pudeur, en avoient elles-mêmes de l’horreur. […] Je ne m’arrêteray pas même à vous convaincre de la veritê de ce principe, que personne ne peut contester, aprés l’Oracle du Saint Esprit, que quiconque cherche le peril, y perira immanquablement, & aprés le sentiment de tous les Docteurs, que de rechercher une occasion, où l’on commet ordinairement le crime, c’est être dans le dessein de le commettre. […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. […] Certes si vous en jugez autrement, c’est la passion que vous avez pour ces sortes de spectacles, qui vous fait fermer les yeux au danger present ; & je ne doute point que vous n’en portassiez tout un autre sentiment, si je pouvois vous découvrir un autre spectacle, plus triste, & plus lugubre, qui est ce qui se passe dans le cœur de ceux qui sortent de ces assemblées, l’esprit rempli de ce qu’ils ont vû & entendu, qui approuvent la vengeance, qu’on leur a fait paroître si juste, qui entrent dans les sentimens d’orgueil & d’ambition, qu’on leur a fait passer pour une grandeur d’ame, & sur tout, qui sont touchez des disgraces d’un Amant maltraité d’une personne fiere, qui n’a pas répondu aux vœux ni aux soins de celuy qui luy a marqué une fidelité, & un attachement si inviolable, ainsi que Saint Augustin le témoigne de luy-même ; on donne des larmes à son infortune, & une feinte passion vivement representée, ne manque guere d’en inspirer une veritable. Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux ecueïl où vous puissiez donner, de croire contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes, que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter.

197. (1671) La défense du traité du Prince de Conti pp. -

Un père moins pieux aurait craint d’appauvrir ses enfants ; mais ce Prince avait des sentiments bien plus relevés, et plus chrétiens. […] Parce que selon les sentiments des Philosophes, et des gens d’esprit, ils ne faisaient pas même tous partie de la Religion. 2. […] Nous pouvons prendre pour règle de cet Examen ou les sentiments des Philosophes du Paganisme ; ou la croyance du peuple. […] Augustin, met les Jeux Scéniques au rang des choses divines, non pas selon son sentiment, mais selon l’usage commun dans la pratique de la Religion. […]  ») l’Auteur de la Dissertation veut que ce soit le sentiment constant de Quintilien.

198. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XV. La tragédie ancienne, quoique plus grave que la nôtre, condamnée par les principes de ce philosophe.  » pp. 61-63

J’apprends même que les Anglais se sont élevés contre quelques-uns de nos poètes, qui à propos et hors de propos, ont voulu faire les héros galants, et leur font pousser à toute outrance les sentiments tendres.

199. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — A SA MAJESTÉ IMPERIALE ELISABETH PREMIERE, IMPERATRICE DE TOUTES LES RUSSIES. » pp. -

MADAME, Ce n’est point un sentiment de vanité qui m’a fait rechercher l’honneur de placer votre Auguste Nom à la tête de mon Ouvrage : la flatteuse espérance de procurer à toute l’Europe un avantage qu’elle ne peut devoir aujourd’hui qu’à VOTRE MAJESTÉ IMPERIALE, m’a seule encouragé à lui offrir La Réformation du Théâtre.

200. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

 » En effet, comme, remarque ce même Auteur, un Chrétien doit toujours en avoir les sentiments dans le cœur, ce qu’il ne peut pas lorsqu’il assiste à ces sortes de divertissements21 ; « pourra-t-on penser à Dieu dans un temps et dans un lieu où il n’y a rien qui ait rapport à lui ». […] Saint Antonin appelle des choses beaucoup déshonnêtes, par rapport à celles qui ne le sont que légèrement, autrement il s’ensuivrait qu’on ne pécherait point à représenter des choses déshonnêtes et à les voir, ce qui est contre le sentiment des Pères et celui des Théologiens. […] A l’égard des Comédies où l’on représente des choses mauvaises, il y a du péché d’y assister quand le plaisir a pour objet les choses déshonnêtes ; mais il n’y en a point, disent-ils, quand le plaisir vient de la manière ingénieuse et spirituelle qui se trouve dans l’invention et dans la représentation : par exemple, par rapport à l’Acteur qui fait bien son personnage ; quelques Auteurs sont de ce sentiment. […] De plus, si ce sentiment ou si cette distinction avait lieu, on aurait facilement éludé la force du raisonnement des Pères de l’Eglise contre les Spectacles et contre ceux qui les fréquentaient, et tout leur zèle serait demeuré sans effet, parce qu’avec une subtilité pareille, ceux qu’ils condamnaient, pouvaient répondre qu’ils ne prenaient de plaisir que par rapport à la manière dont on avait inventé les choses et qu’on les représentait, et non aux choses mêmes. […] Sylvestre83 a suivi ce sentiment, et il ajoute qu’il semble que c’est un péché mortel, parce qu’on les entretient dans leur profession, et que l’on coopère à quelque chose qui est mortel ; Comitolus84 est pareillement de ce sentiment.

201. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Vous avez du sentiment, les beaux morceaux doivent vous toucher ; le livre est sous vos yeux ; vous méditez, vous avalez à longs traits le venin que l’auteur a répandu dans les vers que vous admirez ; enfin, vous faites vous-même le rôle du comédien que vous condamnez si sévérement. […] Cependant j’ai peine à croire que les Pères de l’Eglise, qui condamnèrent les Troubadours, les Jongleurs, & les pièces indécentes que représentoient ces grossiers personnages, proscrivissent si sévérement, s’ils vivoient de nos jours, ces chefs-d’œuvre du dernier siècle, où triomphent la décence, l’esprit & le sentiment.

202. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Celles qui roulent sur des expressions convenables à la dignité des personnes, & elles tiennent aux mœurs ; & celles, qui fondées sur la vérité du sentiment, offrent des images trop crues. […] Si le sentiment intérieur, & l’amour propre, luttant avec zèle contre l’empire des passions, sont l’unique source de la contradiction où nous sommes avec nous-même, on en peut conclure que la réforme établie au Théatre par les Comédiens, s’y seroit introduite d’elle-même, comme elle a fait dans la société.

203. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Douzième Lettre. De madame d’Alzan. » pp. 250-253

C’est de notre premier aspect que dépend l’illusion ; si l’amour semble croître par l’habitude à se voir, dans la vérité, ce n’est que le dévelopement, & l’affaiblissement peut-être de ce premier sentiment d’étonnement & d’admiration qu’une Beauté nonconnue avait d’abord causé.

204. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quinzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 275-277

Il est descendu dans son cœur sans doute ; pouvait-il y trouver rien qui lui dît qu’il mérite cet effort, & le sentiment qui l’a produit ?

205. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre X. Les spectacles ne sont propres qu’à rendre romanesques ceux qui les fréquentent. » pp. 102-104

On perd par degrés le discernement du juste et de l’injuste ; on accoutume son cœur à tout, on lui apprend le secret de ne rougir de rien ; on le dispose à ne pas condamner des sentiments qu’il a excusés et loués dans les autres.

206. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IV. Le Peuple doit-il aller à la Comédie ? » pp. 60-74

« Qui servo persuasit ut furtum faceret, vel leno, vel seditiosus existeret, vel in spectaculis nimius, tenetur actione de servo corrupto. » Ce que Mornac sur cette loi applique en ces termes aux enfants de famille à qui on donne ces sentiments : « Deteriores facti ab aliquo nebulone qui eorum adolescentiam fregerit, libidine vino, ludicræ artis more perinquinaverit. » Le théâtre lui-même souffre de la fréquentation du peuple, il faut le servir à son goût, on se met dans la nécessité des grossièretés, des obscénités, des bouffonneries ; on ne lui plaît que par là. Le peuple sent-il la finesse du dialogue, l’harmonie des vers, la vérité des portraits, l’enchaînement des scènes, le jeu du dénouement, la noblesse des sentiments, en un mot les vraies beautés théâtrales ? […] Les amateurs du théâtre sont la plupart dans le même goût : d’un million de gens qui le fréquentent, la moitié renonce au lien conjugal ; le plaisir, l’amusement les absorbe ; la frivolité, la dissipation le leur fait oublier ; les railleries sur le mariage les dégoûtent ; le luxe, la dépense les ruinent ; les sentiments qu’on inspire aux femmes, les alarment : les Actrices fournissent un supplément si facile et si doux, sans être chargé des soins embarrassants d’une famille !

207. (1666) De l’éducation chrétienne des enfants « V. AVIS. Touchant les Comédies. » pp. 203-229

 ; 5. parce qu’il est impossible d’y conserver les sentiments de piété qu’un Chrétien doit toujours avoir dans le cœurIbid. […] Un Chrétien conservera-t-il dans la comédie les sentiments qu’il doit toujours avoir dans le cœur ; et aura-t-il l’esprit élevé vers Dieu dans une assemblée, où, comme dit Tertullien Chap. […] Et l’approbation qu’ils donnent d’une commune voix aux Comédiens ; et la joie qu’ils ont de se rencontrer dans les mêmes sentiments, ne sont-ce pas comme autant d’étincelles, qui augmentent le feu secret qui brûle dans leurs cœurs ?

208. (1771) Sermons sur l’Avent pp. 103-172

J’ajoûte, que la Religion & le monde se trouvant sur ce sujet dans des sentiments contraires, se sont livré l’un à l’autre des combats continuels. […] Paul ; & quand ils seront éclairez par la parole de Jesus-Christ, peut-estre serez-vous assez sages pour changer de sentiments. […] Tertullien, & saint Cyprien nous vont expliquer les sentiments de l’Eglise Latine. […] saint Thomas, dont la principale gloire consiste à s’estre rendu le fidele disciple des Peres, l’héritier de leur esprit, l’interprete de leurs sentiments, approuveroit-il ce qu’ils ont si solemnellement condamné ? Ce grand saint, encore plus angelique par sa pureté que par sa doctrine, qui reçut un excellent don de continence après une victoire signalée qu’il avoit remportée dans sa jeunesse ; luy, dont les sentiments sont si rigides touchant les pensées, voudroit-il justifier des divertissements, qui pour le moins sont une occasion prochaine d’une infinité de pensées dangereuses ?

209. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Les bonnes pièces offrent un beau dessein, quelques bonnes scènes, de bons vers, des portraits, des sentiments, tout cela sans doute a son mérite. […] Il faut quatre choses à l’homme de lettres : étendue de connaissances, justesse de vues, élévation des sentiments, noblesse du style. […] 2° Elévation des sentiments. […] Le naturel, la naïveté même qui déclare ses sentiments sans art et sans détour, peut être respectueuse. […] Cette liberté de répandre sur tout le vernis du ridicule, s’allie-t-elle avec les sentiments que l’intérêt de la société demande que nous conservions les uns pour les autres ?

210. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XII. La représentation des pièces de théâtre est plus dangereuse que la lecture. » pp. 108-110

Il faut qu’elle soit déclamée dans le sanhédrin, où l’on juge si elle peut être exposée au public ou non, c’est-à-dire, si on a lieu d’espérer que les spectateurs se sentiront fortement affectés des sentiments passionnés que le poète se propose d’exciter.

211. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Sentiments de Tertullien. […] Mais quoi, disent ceux qui goûtent les sentiments des païens, Dieu s'offense-t-il des plaisirs des hommes, lorsque pris à propos ils ne blessent ni la religion ni la conscience ? […] Que ferez-vous dans cette fermentation de sentiments impies ? […] Sentiments de Tertullien,179 ac.

212. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

François de Sales, on examine son sentiment sur les Spectacles, 260 et suiv. […] De Nyon, 247. de Toulon, 253 T Tacite, contraire aux Spectacles, 139 Tapia Casuiste Espagnol, son sentiment sur la Comédie, 268 Térence, caractère de ses Comédies, 92.

213. (1834) Discours sur les plaisirs populaires « Discours sur les plaisirs populaires, les bals et les spectacles » pp. 1-33

Jésus-Christ n’est point venu bouleverser la société, mais la régénérer : ce n’est point en aggravant le fardeau de la loi de Moïse qu’il a voulu faire venir les hommes à lui : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués, qui êtes chargés, je vous soulagerai. » Ce n’est point en changeant les habitudes des hommes, en rompant les liens qui les unissent mutuellement ; ce n’est point en les détournant des devoirs de citoyens ou même de sujets, qu’il a prétendu établir sa morale sainte, et faire de tous les hommes un peuple de frères : « Prenez, a-t-il dit, mon joug sur vous, et apprenez que je suis doux et modeste de cœur. » Ce n’est point par des craintes et des menaces, qui paralyseraient les hommes dans toutes leurs actions et qui tendraient à détourner toutes leurs pensées des choses de la terre pour les concentrer sur l’avenir qu’il promet à ceux qui suivront exactement ses préceptes, qu’il a voulu faire triompher sa doctrine divine, car il ajoute : « Et vous trouverez le repos de vos âmes. » Il n’a point exigé de ses disciples et de ceux qui seraient amenés à lui la renonciation aux plaisirs et aux jouissances que la bonté du créateur a attachées à l’humanité en compensation des maux naturels et physiques qui l’affligent, encore moins qu’ils se soumissent volontairement à des combats continuels contre leurs désirs, et même contre les passions qui sont l’âme de la société, et qu’ils cherchassent à amortir ces passions par des jeûnes, des privations, des tortures, car il dit en terminant : « Mon joug est doux, mon fardeau est léger. » Comment se fait-il, mes frères, que la loi nouvelle, douce, tolérante, consolante comme son divin auteur, soit devenue une religion n’imposant que de tristes devoirs, contrariant tous les sentiments de la nature, faisant, pour ainsi dire, haïr la vie et les moyens de la conserver ; religion toujours austère, toujours menaçante, toujours effrayante, et dont le joug serait cruel et le fardeau accablant, insupportable ? […] Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère célester. » Le peuple y admire aussi des actes d’héroïsme et de dévouement à la patrie, exemples qui font fermenter dans son cœur ces nobles sentiments que nos yeux ont vu éclater lorsque notre liberté a été menacée. […] De toutes amitiés il détache mon âme, Et je verrais mourir frère, enfant, mère et femme, Que je m’en soucierais tout comme de cela …z. » Les sentiments humains, mes frères que voilà ! […] Lorsque Dieu a soufflé sur le visage de notre premier père pour lui donner la vie, n’a-t-il pas doué sa face des muscles qui expriment nos besoins, nos sentiments, nos douleurs, nos affections, nos peines, et d’autres par lesquels nous manifestons notre satisfaction, notre joie et nos plaisirs ? […] Réinscrivant le sacré dans l’espace politique, elle suscitera un fort sentiment anticlérical.

214. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE III. Est-il à propos que les jeunes gens aillent à la Comédie ? » pp. 55-83

 » Dans l'Eloge historique du Duc de Bourgogne, fait en 1761, le célèbre le Franc de Pompignan rapporte que ce jeune Prince ayant entendu lire la tragédie d'Athalie, l'avait fort goûtée, l'avait fait déclamer en sa présence, avait voulu y jouer un rôle, et avait choisi pour lui celui du petit Joas, qui était en effet le mieux assorti à son âge et à ses sentiments, et qu'il l'avait parfaitement rendu. […] La femme qui jouait le rôle de Chimène, me toucha et par la beauté et par la tendresse des sentiments de son personnage. […] Evremont composa une pièce dont le fonds était une fille devenue folle par la lecture et la représentation des opéra, comme Don Quichotte par la lecture des romans, fille pleine de tendres sentiments pour un Comédien, et de respect pour les Dieux du paganisme qu'elle adore. […] La morale lubrique qu'on y débite à tout propos, dévoile les idées, les sentiments, l'occupation d'un cœur pétri de corruption que la scène fait naître et entretient, au préjudice de tous les devoirs, l'imprudence et le crime des parents qui le souffrent, et se repentiront, mais trop tard, d'avoir ainsi éteint dans leurs enfants la vertu, la sagesse, la soumission. […] Cyr rapportent dans les provinces des airs de hauteur, un goût de luxe, un fonds de paresse et d'oisiveté, des sentiments de mépris pour les petits détails du ménage, d'autant plus déplacés que la plupart, d'une fortune très médiocre, sont obligées avec toute leur noblesse de vivre très bourgeoisement.

215. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « I. » pp. 6-8

Mais avant que d’en découvrir le mystère, il faut vous en faire rougir s’il y a moyen, en vous faisant voir combien ce silence est injuste, et combien il est contraire à la piété et aux sentiments que les véritables Chrétiens ont toujours fait paraître en de semblables occasions.

216. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VII. De l’idolâtrie du Théâtre. » pp. 143-158

Car enfin le théâtre ressuscite et perpétue le système depuis longtemps aboli du paganisme ; on y représente les mêmes événements, les mêmes Divinités y règnent, on leur adresse les mêmes vœux, on leur offre le même culte, on leur tient le même langage ; mêmes idées, mêmes sentiments, mêmes tableaux, mêmes cérémonies, tant de pièces, de Proserpine, Amphytrion, Iphigénie, Isis, Bacchus, Atys, Cybèle, etc. […] Les applaudissements, l’assemblée choisie, la fierté des discours, la hauteur des sentiments, les hommages, disons mieux, les adorations qui élèvent au plus haut des cieux cette Déesse, nourrissent l’orgueil de la vie. […] Cette bête est montée du fond de l’abîme de l’idolâtrie et du vice, qui en furent l’origine, en ont assuré les progrès et perpétué la durée, et y règnent souverainement encore, jusqu’à y recevoir le culte suprême des sentiments, le sacrifice du cœur et de la conscience, et à faire du langage sacré de la religion le jargon aussi ridicule qu’impie de ces climats empestés.

217. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Il va plus loin11 : il soutient que « les sentiments les plus corrects sur le papier, changent de nature en passant par la bouche des Acteurs, et deviennent criminels par les idées corrompues qu’ils font naître dans l’esprit du Spectateur même le plus indifférent ». […] Vous venez de voir que, suivant la pensée de Riccoboni, les sentiments les plus corrects changent de nature en passant par la bouche des Acteurs : bien entendu qu’il y comprend aussi les Actrices, à qui il nous apprend13 qu’Innocent XI défendit de monter jamais sur aucun Théâtre ; c’est nous dire assez qu’à Rome on est sur cet article plus sévère qu’en France. […] Jugez quel ravage doit faire dans une tête qui n’est pas bien ordonnée, (et vous m’avouerez qu’il n’en est pas mal de cette espèce,) un sentiment plus naturel, plus tendre, plus humain, plus analogue à notre cœur, quand un Spectacle où l’on ne néglige rien pour l’ébranler, va le réveiller dans une âme toute disposée à en recevoir les impressions.

218. (1707) Lettres sur la comédie « LETTRE, de Monsieur Despreaux. sur la Comédie. » pp. 272-275

Je soutiens que l’amour exprimé chastement dans cette Poésie, non seulement n’inspire point l’amour, mais peut beaucoup contribuer à guérir de l’amour les esprits bien faits, pourvu qu’on n’y répande point d’images ni de sentiments voluptueux.

219. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « LIVRE QUATRIEME. » pp. 1-3

Quel évangile serait-ce, qu'un recueil de tous les préceptes qu'on débite sur la scène, de toutes les maximes qu'on y enseigne, de tous les sentiments qu'on y étale, de tous les exemples qu'on y donne ?

220. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Sentiment de Michel Montaigne, Ch. 

221. (1580) De l’institution des enfants « De l’institution des enfants. Essais, I, 26 [fin] »

[NDE] Comprendre : il n’y a rien de tel que de solliciter l’envie (de faire quelque chose) et les sentiments.

222. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Si chacun étoit de votre sentiment, les comédiens n’auroient pas grand-pratique ; & bien leur en prend que tout le monde ne pense pas comme vous. […] P., que les auteurs que vous citez contre la comédie, sont des auteurs graves, & que leur sentiment est d’un grand poids dans l’Eglise. […] Après une pareille épithéte, on ne peut guéres en avoir d’avantageux sentiment. […] Les Empereurs Valentinien, Valens & Gratien, ont suivi en cela les loix de l’Eglise & les sentiment des saints Docteurs, en défendant qu’on admît aux Sacremens les comédiens, même au lit de la mort ; à moins qu’ils ne jurassent entre les mains des magistrats, de ne plus éxercer leur profession en cas qu’ils revinssent en santé, quelque douleur qu’ils témoignassent de leurs péchés d’ailleurs.

223. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Je vous dirai donc sans aucun intérêt particulier, que le monde rit de vous entendre parler si négligemment d’un Ouvrage qui a été généralement approuvé, et qui ne pouvait pas manquer de l’être, sous le nom de tant de Saints Pères qui le remplissent de leurs plus beaux sentiments. […] Peut-être avez-vous oublié en écrivant votre lettre que la Comédie n’a point d’autre fin que d’inspirer des passions aux spectateurs, et que les passions dans le sentiment même des Philosophes Païens, sont les maladies, et les poisons des âmes. […] et quel sentiment pouvez-vous avoir des vertus Chrétiennes, puisque vous raillez publiquement ceux qui les pratiquent ? […] Il s’échauffe, il s’emporte, il se flatte, il s’offense et se passionne jusqu’à sortir de lui-même, pour entrer dans le sentiment des personnes qu’il représente.

224. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre II. Discipline du Palais. » pp. 26-50

L’Avocat, dans une longue consultation, soutenue d’un long mémoire, tranquillise la conscience timorée de la Clairon, dont il élève jusqu’aux nues la noblesse, les talents, les grâces, la religion, la vertu, la supériorité des sentiments, se répand en invectives contre l’Eglise, qu’il déclare n’avoir pas même le pouvoir d’excommunier les Acteurs, gens, selon lui, les plus utiles à l’Etat, les plus distingués, etc. […] On applaudit à la noblesse des sentiments de l’Actrice, qui la portent à rompre des fers que les seuls préjugés ont pris soin de forger. […] Le cri public qui s’est élevé contre le livre dans l’instant qu’il a paru, nous a porté à en faire un prompt examen avec plusieurs de nos confrères, et à prendre l’avis de l’Ordre dans une assemblée générale, qui pour manifester la pureté de nos sentiments et la sévérité de notre discipline, d’une voix unanime a retranché l’Auteur du nombre des Avocats, et m’a chargé de dénoncer l’ouvrage à la Cour, dont le zèle pour la religion, les bonnes mœurs et la police publique, se manifeste dans toutes les occasions. […] Omer Joli de Fleury, Avocat du Roi, a dit que l’exposé qui venait d’être fait à la Cour du livre en question, ne justifie que trop la sensation que la distribution avait faite dans le public ; que les Gens du Roi se seraient empressés de le déférer, il y a plusieurs jours, s’ils n’avaient été instruits des mesures que prenaient à ce sujet ceux qui se dévouent sous les yeux de la Cour à la profession du Barreau ; que leur délicatesse, leur attachement aux maximes saintes de la religion et aux lois de l’état, ne leur avaient pas permis de garder le silence ; et que dans les sentiments qu’ils venaient d’exprimer, on reconnaissait cette pureté, cette tradition d’honneur et de principes qui distingue singulièrement le premier Barreau du royaume ; que les Gens du Roi n’hésitaient pas de requérir que le vœu unanime des Avocats sur la personne de l’Auteur, qu’ils rejettent de leur corps, fût confirmé par le sceau de la Cour, et que le livre fût flétri, lacéré et brûlé par l’exécuteur de la haute justice au pied du grand escalier du Palais ; qu’il fût fait défenses à tous Imprimeurs, Libraires, Colporteurs, et autres, de l’imprimer, vendre et distribuer, à peine de punition exemplaire ; que ledit François-Charles Huerne de la Mothe fût et demeurât rayé du tableau des Avocats, qui est au Greffe de la Cour, en date du 9 mai dernier ; et que l’arrêt qui interviendrait sur les présentes conclusions, fût imprimé, lu, publié et affiché partout où besoin sera. » Les Gens du Roi retirés, la matière mise en délibération, la Cour rendit un arrêt entièrement conforme à leurs conclusions ; après quoi le Bâtonnier étant rentré avec les anciens Avocats, M. le premier Président leur fit entendre la lecture de l’arrêt, et leur dit, qu’« ils trouveraient toujours la Cour disposée à concourir avec eux pour appuyer de son autorité le zèle dont ils étaient animés pour tout ce qui intéresse l’ordre public et la discipline du barreau. » Nous n’avons rien à ajouter à un arrêt si sage ; il confirme tout ce que nous disons dans cet ouvrage, nous n’en avons même jamais tant dit.

225. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

Bouhours, semble n’avoit pas été du sentiment de ce Pere sur le peu de reconnoissance que le Public a témoigné pour tous ses services après sa mort. […] Rapin nous fait connoître qu’il est aussi dans le même sentiment, & il est allé même encore plus loin que ces deux Critiques, lors qu’il dit, qu’à son sens c’est le plus achevé & le plus singulier de tous les Ouvrages Comiques qui ayent jamais paru sur le Théâtre2 Nous avons vû la plus célébre des Piéces de Moliere ; mais ceux qui souhaiteront voir la plus scandaleuse, ou du moins la plus hardie, pourront jetter les yeux sur le Tartuffe, où il a prétendu comprendre dans la juridiction de son Théâtre le droit qu’on les Ministres de l’Eglise de reprendre les Hypocrites, & de déclamer contre la fausse dévotion.

226. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Je ne suis pas de ce sentiment, je pense au-contraire qu’Alceste, à quelques petites bizarreries près, est plutôt un homme à imiter qu’à fuir. […] Je sens que je prouverois trop contre la Comédie, si je développois ces réflexions ; je laisse donc au Lecteur la liberté de les pousser jusqu’où elles peuvent aller : d’ailleurs mon sentiment n’étant point de bannir la Comédie d’une République, mais seulement de la rendre utile aux Mœurs, quand j’aurois démontré que telle ou telle Comédie est une école du vice, il ne s’ensuivroit autre chose, sinon que telle ou telle Comédie ne devroit point être représentée.

227. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Preuves que ce sentiment n’est pas tout-à-fait hazardé. […] Rousseau veut avec raison que tous les morceaux qu’éxécute l’Orchestre d’un Spectacle lyrique pendant les entre-Actes, ayent un rapport intime à l’action représentée, à ce qui précède comme à ce qui va suivre, & aux sentiments qu’éprouvent les Spectateurs.

228. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Et il ne doit pas dans la conduite de son peuple s’accommoder à ses inclinations et à ses humeurs, ni se régler par ses sentiments, principalement lorsqu’il s’agit de la manière de sanctifier les Fêtes, et de corriger ou ôter les abus et les désordres par lesquels elles sont profanées. […] « Si nous avons, dit-il, quelque mouvement de charité, s’il se trouve en nous quelque sentiment de bonté, et si nous portons dans nos cœurs quelque désir pour le bien éternel de nos frères, faisons tous nos efforts pour retenir ceux qui courent dans la voie de perdition, qui se laissent entraîner dans l’abîme, et qui semblent se hâter pour être bientôt dans les tourments de l’Enfer. » « Si qua sunt ergo viscera pietatis in nobis, si qua est in nobis contemplatio humanitatis, si qua nos habet fraternæ salutis affectio, abstrahamus eos qui sic ad perditionem currunt, trahuntur ad barathra, festini sunt ad gehennam. » Chrysol.

229. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Nous n’avons jamais été aussi astreints à mettre de côté tout sentiment d’orgueil. […] Là on voit des pièces moins soignées, rapidement écrites, et dont les auteurs ont obtenu la représentation lucrative, sans avoir attendu des années… Alors mes jeunes gens perdent le sentiment du beau, du parfait.

230. (1756) Lettres sur les spectacles vol. 2 «  AVERTISSEMENT. DU LIBRAIRE. » pp. -

Il eut lieu de persévérer dans son sentiment, & il en adressa de nouvelles preuves à M.

231. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre XI. Que les Poèmes Dramatiques n'ont point été condamnés. » pp. 230-236

Et je ne sais comment il s'est pu faire que certains Canonistes prévenus de l'erreur public, et sans avoir examiné les sentiments des Anciens, ont allégué deux Canons, tirés des paroles de Saint Jérôme, comme une condamnation absolue de la représentation des Poèmes Dramatiques, car il n'en parle point ; il ne s'agit que des Ecclésiastiques qui lisaient les Comédies, au lieu de s'appliquer à l'étude des Ecritures Saintes, et l'on ne peut en tirer aucune conséquence, parce qu'il confond dans cette défense Virgile, et toutes sortes d'Auteurs profanes.

232. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVII. Accidents arrivés dans les spectacles. » pp. 150-153

De tous côtés on ne voyait que des hommes, des femmes et des enfants privés de la vie ou du sentiment.

233. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Je pourrois pourtant appuyer votre sentiment par une reflexion sur laquelle vous vous êtes peut-être fondé. […] Ils adoptent un sentiment qu’ils soutiennent avec esprit, conséquemment avec quelqu’apparence de vérité. […] J’ai ri, mon esprit goûtoit un moment de récréation ; mon cœur étoit sans sentiment. […] Vous n’êtes pas de ce sentiment. […] Je suis de votre sentiment à cet égard, je la regarde comme le plus noble ornement des attraits féminins.

234. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — IX. La Comédie donne des leçons de toutes les passions. » pp. 18-21

Si on le sait, comment peut-on croire que les leçons qu’on y donne ne laissent aucune trace, & que la vue seule du divertissement étouffe tout autre sentiment ?

235. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre V. Du nombre des Acteurs. » pp. 252-256

Quel est mon sentiment à ce sujet.

236. (1758) Sermon sur les divertissements du monde « SERMON. POUR. LE TROISIEME DIMANCHE. APRÈS PAQUES. Sur les Divertissements du monde. » pp. 52-97

Pour moi, mes chers Auditeurs, si je n’étois déjà d’une profession qui par elle-même m’interdit de pareils amusements, et que j’eusse comme vous à prendre parti là-dessus et à me résoudre, il me semble d’abord que pour m’y faire renoncer, il ne faudroit rien davantage que cette diversité de sentiments. […] Ce n’est point encore assez ; mais ne vous déguisez rien à vous-même, et reconnoissez-le de bonne soi : n’est-il pas vrai qu’à force de lire ces sortes d’ouvrages et d’avoir sans cesse dans les mains ces livres corrupteurs, vous avez donné imperceptiblement entrée dans votre ame au démon de l’incontinence, et que les pensées sensuelles ont commencé à naître, les sentiments tendres à s’exciter, les paroles libres à vous échapper ; que la chair s’est fortifiée, et que vous vous êtes trouvé tout autre que vous n’aviez été jusques-là, ou que vous ne vous étiez connu ? […] Vous avez des enfants, et après avoir mis votre premiere étude à leur inspirer les sentiments de la piété chrétienne, la religion, j’en conviens, ne vous défend pas de leur faire prendre certains airs du monde. […] Parce que dans les nécessités publiques l’aumône coûteroit, et que le jeu en pourroit souffrir, on ne connoît point ce commandement ; on est témoin des miseres du prochain, sans en être ému, ou si le cœur ne peut trahir ses sentiments naturels, l’esprit n’est que trop ingénieux à imaginer des prétextes pour en arrêter les effets ; on est pauvre soi-même, ou volontiers on se dit pauvre lorsqu’il y a des pauvres à soulager, mais on cesse de l’être dès que le moment et l’occasion se présente de jouer. […] quels sentiments touchent les cœurs, et sur quels sujets roulent les conversations ?

237. (1733) Dictionnaire des cas de conscience « Comédie. » pp. 765766-806

Vers la fin du mois de Décembre de l’année 1693. quelques difficultés s’étant formées dans une Paroisse de Paris touchant la Comédie, on jugea à propos de consulter en Sorbonne quelques Docteurs, pour les prier d’en dire leur Sentiment. […] Il prouve que les spectacles doivent être condamnés, par le jugement que portent les hommes de ceux qui les représentent, qui passent dans le sentiment commun pour des gens infâmes Ibid. […]  » En effet, comme remarque ce même Auteur, un Chrétien doit toujours en avoir les sentiments dans le cœur, ce qu’il ne peut pas lorsqu’il assiste à ces sortes de divertissements Ibid. […]  » Saint Antonin appelle des choses beaucoup déshonnêtes, par rapport à celles qui ne le sont que légèrement : autrement il s’ensuivrait qu’on ne pècherait point à représenter des choses déshonnêtes et à les voir ; ce qui est contre le sentiment des Pères et celui des Théologiens : on doit expliquer ce qu’a dit Sylvestre sur le mot Ludus, §. 8. dans le même sens. […]  » a suivi ce sentiment ; et il ajoute qu’il semble que c’est un péché mortel, parce qu’on les entretient dans leur profession, et que l’on coopère à quelque chose qui est mortel.

238. (1738) Sentimens de Monseigneur Jean Joseph Languet Evéque de Soissons, et de quelques autres Savans et Pieux Ecrivains de la Compagnie de Jesus, sur le faux bonheur et la vanité des plaisirs mondains. Premiere partie « Sentimens de quelques ecrivains De la Compagnie de Jesus, Touchant les Bals & Comedies. Premiere Partie. — Entretien cinquieme. Le danger de la Comedie en particulier, decouvert par le R. P. F. Guilloré de la Compagnie de Jesus. » pp. 67-79

Le premier est, que toutes les personnes qui frequentent ces sortes de spectacles, ne peuvent avoir d’ordinaire aucun sentiment de pieté ; car ces bons sentimens, dont une ame peut être touchée ne viennent, que des saintes pensées, dont auparavant elle a été remplie ; & encore le cœur a-t’il bien de la peine à goûter les choses divines, quelque plenitude de connoissance, qui ait pû préceder ; c’est sa dureté naturelle, c’est son fond de corruption, c’est son opposition à la pieté qui fait tout cela. Comment donc une personne qui frequente le theatre, sera-t’elle capable d’aucun sentiment Chrétien, ne raportant de-là, qu’une tête pleine d’idées douces & charmantes, & de toutes les passions folles & imaginaires, que la declamation d’une Comedien luy a pû presenter.

239. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Je ne vous rapporterai pas ici toutes les raisons invincibles dont il appuie son sentiment, je serais trop long ; et ce qui a été mis une fois sous les yeux du Public, n’a pas besoin d’être répété par lambeaux dans un Extrait. […] L’un plus noble, élèverait l’âme aux grands sentiments dans le tragique, au bon goût et à la saine réflexion, par le haut comique.

240. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. Si la Musique Française est plus agréable que la Musique Italienne. » pp. 287-291

Il est vrai que la plus-part des Musiciens font particulièrement l’éloge de la musique d’Italie ; je crois trouver dans leur conduite une nouvelle raison de soutenir mon sentiment.

241. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre V. Que le Musicien doit seconder le Poète, & que le Poète doit s’entendre avec le Musicien. » pp. 292-296

Si les uns & les autres voulaient suivre mon sentiment, ils abandonneraient toute idée de supériorité ; ils s’éfforceraient d’être amis.

242. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatrième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 28-32

Adieu… Ursule, je t’adore : songe au sentiment qu’exprime ce mot ; la bouche qui le prononce, le cœur qui l’éprouve ne se rétracteront jamais.

243. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXV. Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments. » pp. 88-92

Quatrième, cinquième et sixième réflexion : passage exprès de Saint Thomas, et conciliation de ses sentiments.

244. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Il ne faut pas s’étonner que Molière soit mort dans des sentiments tout contraires ; il n’a point eu le temps de se convertir.

245. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « III. » pp. 12-16

 » Que si la raison seule peut faire avoir ces sentiments, combien en doit-on plutôt avoir de semblables dans l’école de Jésus Christ, qui est une école de mortification et de renoncement à tous ces vains plaisirs ; Et que peut-on concevoir de plus indigne de la Religion d’un Dieu mourant sur la Croix, que de prétendre honorer un de ses Pontifes par une troupe de baladins, que Cicéron aurait pris pour une troupe de fous ou de gens ivres.

246. (1691) Nouveaux essais de morale « XXI. » pp. 186-191

Tertullien traitait d’idolâtres les Chrétiens qui prononçaient seulement les noms des fausses divinités des Païens, et il ne pouvait souffrir que les Maîtres d’Ecole enseignassent les Poètes à leurs Disciples, à cause qu’ils sont pleins de ces fausses divinités, quel sentiment aurait-il de nos Poètes Français, qui se sont imaginés qu’on ne saurait faire de bons vers, si on ne les relève par les noms de ces divinités ?

247. (1646) Science du chrétien « Des comédies. » pp. 638-643

b Vous me semblez bien docte en cette matière, j’aimerais mieux entendre votre sentiment que celui des anciens.

248. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

L’harmonie de l’âme est entièrement dissipée à la comédie, puisqu’on y perd ordinairement les sentiments de la pudeur, de la piété et de la religion, si on y va souvent ; et elle est fort ébranlée, pour peu qu’on y aille, parce qu’elle excite et réveille les passions ; parce qu’elle fait ou doit faire cet effet dans tout le monde ; parce que c’est son but, sa fin et son dessein, et que ce n’est que par accident qu’elle ne le fait pas toujoursbd.

249. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

[NDE] contrepointer = être d'un avis ou d'un sentiment contraire.

250. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Et ne croyez pas, mes Frères, que ce soit ici seulement l’opinion particulière d’un Auteur connu par son austérité : c’est le sentiment de toute l’Eglise. […] Appliquez-vous à vous-mêmes, mes Frères, cette réflexion : le Spectacle ne fait point sur vous d’impression dangereuse ; mais il en feroit sur un cœur pur & encore novice dans la connoissance du mal ; mais il en fait sur cette jeune personne que vous y conduisez ; il lui fait éprouver un sentiment jusqu’alors inconnu ; il remplit son esprit d’une curiosité inquiète, son cœur de désirs confus, son imagination de fantômes importuns. […] Si le Poète, peu fidèle aux règles de son art, vous présentoit l’idée de certains désordres auxquels le monde, tout corrompu qu’il est, attache encore une juste ignominie, il révolteroit votre délicatesse, & l’horreur qu’il vous inspireroit, détruiroit en vous le sentiment du plaisir. […] Mais tout ce qui est véritable & sincère, tout ce qui est honnête, tout ce qui est saint, tout ce qui est d’édification & de bonne odeur, que ce soit-là l’objet de vos pensées & la règle de vos mœurs ; & que la paix de Dieu, cette paix infiniment supérieure à tous les plaisirs du monde ; cette paix qui surpasse tout sentiment & toute pensée, garde vos esprits & vos cœurs en Jésus-Christ notre Seigneur, jusqu’à l’éternité bienheureuse que je vous souhaite au nom du Père, &c.

251. (1700) IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, etc. [Sermons sur tous les sujets de la morale chrétienne. Cinquiéme partie] « IV. Sermon des spectacles, comedies, bals, &c. » pp. 95-126

Ces spectacles dont ils parlent, & contre lesquels ils invectivent avec tant de zele, étoient en partie sanguinaires & cruels, & en partie infames & honteux ; en sorte que les personnes qui avoient quelque sentiment d’humanité, ou de pudeur, en avoient elles-mêmes de l’horreur. […] Je ne m’arrêteray pas même à vous convaincre de la verité de ce principe, que personne ne peut contester, aprés l’Oracle du Saint-Esprit, que quiconque cherche le peril, y perira immanquablement, & aprés le sentiment de tous les Docteurs, que de rechercher une occasion, où l’on commet ordinairement le crime, c’est être dans le dessein de le commettre. […] Que si l’on s’est quelquefois avisé de faire paroître sur la scene des Martyrs ; au lieu de leur donner des sentimens Chrétiens, on les a rendus profanes, en y mêlant tant d’intrigues d’amour, tant de sentiment d’ambition, tant de fierté & d’orgueil, qu’on pourroit dire que ce sont des Martyrs qui parlent en Payens. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux écueïl où vous puissiez donner, de croire, contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter.

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