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129. (1822) De l’influence des théâtres « [De l’influence des théâtres] » pp. 1-30

… Nos sensations ressemblent à ces corps épuisés, qui ont besoin de forts stimulants pour agir. […] Arrivé à la barrière de Belleville, deux jeunes gens, dont l’un sortait du faubourg du Temple et l’autre descendait la chaussée de la Courtille, s’abordèrent en ces termes : « viens donc, Pierre, la répétition est arrêtée pour toi ; j’allais voir si nous pouvions afficher. » — « Me v’là, mais permets que j’respire un peu… j’avais des souliers à r’porter à des pratiques qu’on n’ trouve que l’ dimanche, ça m’a r’tardé d’une heure ; je n’ suis que d’ la septième scène, avec le quart d’heure de grâce, je n’ la gobe qu’ d’une demi-heure. » J’avais ralenti le pas au mot répétition, je croyais d’abord qu’il s’agissait d’un exercice de Lycée ; mais la mise et la suite du dialogue de mes champions, fixèrent mes idées sur eux. […] Je cherche sur les murs du bureau des déclarations si une officieuse affiche ne m’indiquerait point dans le voisinage un modeste restaurateur ; jugez de mon étonnement en apercevant, entre une récompense honnête et une consultation… dont la nature ne revient pas à ma mémoire, mais je crois bien qu’il ne s’agissait point du droit, encore une affiche de spectacle ! […] [NDE] Il s'agit sans doute de la rue Meslay.

130. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Quand on ne peut agir au moins il faut parler. […] Sa garde qui jusques-là n’avoit été que froide spectatrice, parce qu’il n’étoit pas encore tems qu’elle agît, fait enfin quelques efforts pour son maître, & est dissipee par le peuple en armes.

131. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Mais d’autant qu’il s’agit du maintien d’une profession ancienne et honorable que chacun tâche d’opprimer, avilir et ruiner du tout, je croirai n’encourir le titre de présomptueux, importun, ni pédant, si je vous allègue, outre S.  […] Il s’agit de la Summula, article « Histrio », voir éd.

132. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IX. Sentiments de Saint Augustin sur les Spectacles. » pp. 180-198

Vainement dirait-on qu’il s’agit là des horreurs de l’amphithéâtre. […] Il n’y en a pas un qui agisse par amour de la vérité, de la science, de la vertu. […] Ce sont donc de francs ignorants qui ne connaissent pas le prix des choses : « Nemo Histrionum qui non sibi finem in pecunia constituat, necesse est ergo musicam nescire Histriones. » Cependant, comme on peut agir contre sa foi, ses lumières et sa conscience, et préférer ce qu’on sait et qu’on croit être mauvais, « video meliora proboque, deteriora sequor », il est certain qu’on peut être savant et pécheur, et par conséquent savant et Comédien, mais ce ne sera jamais de la vraie science, incapable de préférer la terre au ciel, le démon à Dieu, la volupté à la vertu, l’intérêt à la vérité ; et c’est de cette science mauvaise, et véritablement fausse, que l’Ecriture a dit que tout pécheur, fût-il le plus habile homme, et à plus forte raison que tout Comédien est un ignorant : « Omnis peccans est ignorans, impius ignorat scientiam.

133. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

A moins que ce ne soit peut-être pour une cause nécessaire et importante, telle que le serait celle, où il s’agirait de sauver sa vie, son honneur, ou sa liberté. « Potest tamen hoc fieri sine peccato propter aliquam necessitatem, vel causa se occultandi ab hostibus, vel propter defectum alterius vestimenti, vel propter aliud hujusmodi. […] Cela étant supposé comme une vérité constante, nous ne croyons pas qu’on puisse excuser de péché très grief les Religieux, dont il s’agit dans l’espèce proposée : et cela pour plusieurs raisons. […]  » Ce sont les termes du Concile, qui ne doivent pas moins regarder les Religieux que les Religieuses, et qui condamnent encore plus ceux dont il s’agit dans l’espèce proposée ; puisqu’ils sont eux-mêmes les Acteurs de la Comédie.

134. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Mais ce n’est pas de cela qu’il est question ; c’est d’agir conséquemment à ses principes et d’imiter les gens qu’on estime. […] Il ne s’agit que de piquer la curiosité du peuple. […] Mais ce n’est pas de cela seul qu’il s’agit. […] De quoi s’agissait-il dans cette institution ? […] Cependant en quoi consistait ce préjugé qu’il s’agissait de détruire ?

135. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — CHAPITRE IV.  » pp. 109-114

Il s’applique à faire parler & agir ses Acteurs comme s’ils étaient des bucherons, des bouviers, des manans véritables ; ce qui ne laisse pas de faire un très-bel éffet.

136. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VII. Parallèle du Poème épique avec les Pièces du nouveau genre. » pp. 107-112

Si les Dieux de la Fâble agissent dans l’Epopée, on les fait aussi intervenir dans les Drames bouffons.

137. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

J’espère donc que vous vous en fierez à madame D’Alzan ; que vous nous laisserez agir toutes deux ; & que vous nous seconderez à notre manière ; c’est la grâce que j’ose exiger de vous.

138. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE IV. Détail des péchés qu'on commet en allant aux Spectacles. Réponse à ceux qui demandent s'il y a péché mortel, et si tous ceux qui y vont, sont également coupables. » pp. 76-81

C'est une maxime générale qu'il n'est pas permis d'agir dans le doute.

139. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXVI. Sentiment de Saint Antonin. » pp. 93-96

Et quia repraesentationes quae fiunt hodie de rebus spiritualibus miscentur cum multis joculationibus et trufis et larvis, ideo non congruit cas in ecclesiis fieri, nec per clericos… Sed cum histriones utuntur indifferenter tali exercitio ad repraesentandum etiam turpia, vel vituperandum et irridendum personas spirituales, vel sacramenta et divinum cultum, vel miscentur ibi superstitiones vel periculum vitae, ut tendere arcum super funem et hujusmodi, illicita est ars et eam oportet dimittere. » — D’où il suit que, dans la pensée de saint Antonin, histrionatus ars est bien l’équivalent de ludus scenicus, d’art dramatique, puisqu’il s’agit de repaesentationes, et comme, pour en parler, il s’autorise de saint Thomas, c’est donc qu’à son avis, celui-ci, par histrions, entendait aussi les comédiens.

140. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

Les Interlocuteurs de ce premier Acte, sont enveloppés d’un nuage épais, qui laisse entrevoir avec peine leur état, & les raisons qui les font agir. […] 7 Mais cet ordre qu’il donne à l’occasion de Nérestan, il ne l’avoit pas encore donné, comme ce désormais le prouve ; ainsi Nérestan agit sans raison & sans égard pour les mœurs & pour la dignité du Soudan.

141. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Je dis positivement, car il peut y avoir des cas, quoique rares & critiques, où l’on laisse croire & agir sans y contribuer en rien : Se habere merè passivè. […] Ce n’est pas ici un scélérat qui parle, c’est une femme d’honneur qu’on fait parler & agir, une mère dans sa famille, qu’on fait instruire ses enfans, & employer la séduction & le crime pour favoriser leur mariage. […] Le Juge n’agit qu’en cas de résistance.

142. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

La grace de Jesus-Christ porte les ames, sur lesquelles elle agit, à s’addresser souvent à Dieu leur Createur par l’Oraison. […] Quiconque agit par l’influence de la grace de Jesus-Christ, pratique sans cesse au moins par une intention virtuelle & implicite ce que l’Apôtre dit aux Fideles : 1. ad Cor. 10. […] On trouve des élus en toutes sortes d’états : mais on n’en trouve jamais, s’ils ne s’opposent aux maximes du monde, & s’ils n’agissent pas par le mouvement de la grace.

143. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE II. Réflexions sur le titre de l’ouvrage intitulé : Des Comédiens et du Clergé, et sur les charlataneries littéraires, politiques et religieuses. » pp. 52-86

Cette sainte alliance si formidable, mais qui déjà perd de son énergie, ruine ses finances, s’exténue en entretenant d’innombrables armées immobiles, l’arme au bras, et n’ose agir. […] Cette manière de penser et d’agir est précisément l’opinion de la théocratie et par conséquent des jésuites, ainsi que nous venons de le dire. […] [NDE] Il s’agit du général des jésuites (voir la note suivante) h.

144. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE III » pp. 42-76

Mais le cœur ému par cette représentation n’a pas les mêmes bornes, il n’agit pas par mesures ; dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination, et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que les Héros de la Comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte ; l’esprit accoutumé à se nourrir de toutes les manières de traiter la galanterie n’étant plein que d’aventures agréables et surprenantes, de vers tendres,délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n’est plus capable de retenue. […] « Maintenant qu’il s’agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j’en accepte l’arrêt, Votre ressentiment choisit la main d’un autre, Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups, Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c’est de vous qu’ils viennent, Puisque c’est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » « En vérité peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d’une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse ? […] Jean Chrysostome, que nous les consacrions à son service, que nous ne parlions que de lui, que nous n’agissions que pour lui, que nous ne chantions que ses louanges, que nous lui rendions de continuelles actions de grâces, et que par ces saints exercices nous purifions le fond de nos cœurs.

145. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. Des différens genres qu’embrasse le nouveau Théâtre. » pp. 14-20

Il m’a semblé que de sortes raisons m’engageaient à agir de la sorte ; & d’ailleurs, si plusieurs de mes raisonnemens & de mes dénominations paraissent quelquefois tomber à faux, j’ai découvert que mes contradictions apparentes naissaient toutes des divers genres adoptés par le nouveau Spectacle.

146. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE VII. De l’inconséquence de quelques prêtres ignorants envers les Comédiens, et de leur fanatisme mis en opposition avec l’autorité du pape et avec la conduite éclairée du haut clergé et des ecclésiastiques sensés en France. » pp. 134-140

Elle s’exposerait au reproche d’agir à cet égard avec deux poids et deux mesures.

147. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE V. Du principal motif de la Réformation du Théâtre. » pp. 49-58

Ils ne les effacent jamais de leurs mémoires : ils agissent en conséquence, lorsqu’ils jouissent de leur liberté ; et les voilà corrompus, dans le cœur et dans l’esprit, pour le reste de leurs jours.

148. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. —  De la Comédie.  » pp. 267-275

Si malheureusement il est commun de trouver des hommes corrompus sur cet article (comme nous avons dit) il y a de l’inhumanité à les affermir dans la corruption, et les Poètes qui agissent ainsi manquent au devoir des bons Citoyens.

149. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

faire semblant de vouloir ce qu’il ne veut pas, & agir comme s’il le vouloit. […] Il ne faut pourtant pas afficher l’impiété, mais agir en Prince. […] Munissez-vous de trois ou quatre bons écrivains, & laissez-leur le soin de vous justifier, & agissez toujours. […] Sans souiller dans les histoires anciennes & modernes, voyez seulement les Russes, il n’y a que des bêtes entousiasmées qui puissent agir comme eux.

150. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

L’Hôtel de Bourgogne agissait-il par piété ou par jalousie ? […] Oui sans doute, du moins quand il s’empare des divines Ecritures, qu’il ose faire parler les Prophètes et agir les Saints, s’approprier le langage de la Divinité, et représenter des événements qui n’ont été consignés dans nos saints livres que pour servir à notre instruction. […] Mais la représentation théâtrale réunit tout, enchérit, l’emporte sur tout : ce sont des hommes et des femmes véritables, qui parlent, sentent, agissent ; c’est à la fois la poésie, la danse, la musique, la peinture, la sculpture, mille fois plus vives que sous les plus savantes mains, puisqu’elles sont animées. […] Qu’ils peignent toutes les passions, à la bonne heure ; ils les sentent, ils y sont livrés, leur cœur en est le premier théâtre, de l’abondance du cœur la bouche parle, la nature agit et tient le pinceau ; les intrigues, les galanteries font tout le tissu de leur vie ; ils font sur la scène ce qu’ils font ailleurs.

151. (1731) Discours sur la comédie « TROISIEME DISCOURS » pp. 304-351

Mais cessons de parler ici d’une pièce où l’Ecriture est si altérée, on n’a déjà eu que trop de lieu de remarquer que ceux qui ne craignent pas de mêler leurs fictions dans les sujets de piété, « Pensent faire agir Dieu, ses Saints et ses Prophètes, Comme ces Dieux éclos du cerveaux des Poètes Despreaux l’art. […]  : « Qui quærit legem replebitur ab ea, et qui insidiose agit scandalisabitur in ea. […] Et la Religion Chrétienne doit être bien plus sévère sur cet article puisque c’est ôter le pain aux Pauvres, qui sont les membres de Jésus-Christ, et que saint Augustin ne craint point de dire « Donare res suas histrionibus vitium est immane, quia laudatur peccator in desiderii animæ suæ, et qui inique agit benedicitur.  […] « Donare res suas histrionibus vitium est immane, quia laudatur peccator in desiderii animæ suæ, et qui inique agit benedicitur. 

152. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Il s’agit de savoir si les Comédiens de nos jours jouent sans scandale, et d’une manière qui soit licite. […] Une expression ménagée, et un peu de retenue dans la posture agit plus sûrement, et l’Acteur ou l’Actrice par ses manières délicates, et sous ses apparences de pudeur ne manque point de porter le coup mortel. […] Depuis que l’homme par sa désobéissance au Créateur se fut rendu dépendant de son corps, les sentiments dont il fut prévenu à tout moment le rendirent ridicule dans toute sa conduite ; parce que la raison s’étant trouvée comme éteinte sous la multitude de ces sentiments, il n’était plus possible qu’il agit en créature raisonnable. […] un jeune homme qui n’a que des sens, sera présent à des Spectacles où la pompe du siècle est étalée, et où le sensible agit selon toute sa délicatesse et toute sa force, sans augmenter son esclavage !

153. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Au milieu des malheurs qui s’accumulent sur nos têtes, cette capitale offre un spectacle singulier par les contrastes ; quelques patriotes déployant dans ces cruelles circonstances l’élévation de leur ame, persistant avec une fermeté courageuse, mais stérile à parler, à agir en hommes libres, tandis que des perfides sacrifient lâchement la patrie à leur fortune, & préférent la splendeur honteuse du moment à la gloire immortelle de retarder du moins la ruine de l’état ; d’autres enfin indifférens rient de tout, & contemplant avec indifférence les événemens qui se passent sous leurs yeux ; ceux-ci se sont égayés au sujet de la puérile dispute qui s’est élevée entre deux grands au sujet des spectacles publics, il s’agit de savoir au nom duquel des deux ils doivent être donnés ou plutôt autorisés (tandis que tous les deux devroient s’y trouver déshonorés). […] On s’est réuni & on a agi si efficacement que la ville de Paris est revenue au premier projet : l’Hôtel de Condé possédera le théatre de la nation, & verra toute l’Europe venir rendre hommage à la mémoire de Condé, aux jeux de Thalie, aux gràces des Actrices ; & tous les grands Princes ses descendans être à portée de les honorer de leurs faveurs. […] Les femmes régloient toutes les affaires d’État, elles étoient de toutes les cabales, les formoient, les entretenoient, les faisoient agir à leur gré, étoient le grand ressort, le vrai mobile de tout. […] Cazimire refusa le titre de Majesté & tous les honneurs dûs à son rang, & ne songea qu’à passer le reste de sa vie en repos ; il fut court, car il mourut trois ans après, il se livra aux amusemens de la société avec une compagnie choisie ; aux belles lettres qu’il effleura pour en avoir l’agrément, & aux spectacles qui étoient fort de son goût ; il eut dû penser & agir en Chrétien, en Religieux, en Ecclésiastique (il avoit été Jésuite & Cardinal, il étoit Abbé), en homme détaché du monde qui l’avoit si généreusement quitté dans la plus haute fortune pour travailler à son salut dans une sainte retraite ; l’amour du théatre pervertit tout : vertu, sagesse, décence, état, dignité, gloire acquise, rien ne résiste au poison de la scène.

154. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

Le Dieu des jardins qu’on y voit agir, les bouteilles qui marchent toutes seules, ainsi que la plus-part des plaisanteries de cette Pièce, ne manqueraient pas de faire un bel éffet de nos jours sur le Théâtre moderne. […] Disons encore, qu’ils ne sont agir dans leurs Drames lyriques que des Hèros véritables, ou dont les fais sont consacrés dans l’Histoire ; aussi leurs Pièces chantantes sont-elles toujours froides, malgré les beautés de leur musique. […] Si l’on fesait agir des Personnages qui n’ont aucun pouvoir, & qu’ils occasionnassent cependant les merveilles dont nous sommes témoins, on soutiendrait avec raison que de tels Poèmes sont dénués de vraisemblance. […] La Pièce lyrique où l’on voit agir des Hèros & des Dieux, n’emporte pas moins le nom de Pastorale ; il suffit que le lieu de la Scène soit champêtre, ou que quelques-uns de ses Acteurs soient d’un rang subalterne. […] Un Spectacle ne se soutient qu’en offrant souvent des nouveautés au Public ; & cependant des années entières s’écoulent sans que le Théâtre lyrique en donne une seule : qu’il agissait différemment le siècle passé !

155. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Mais, dit-on, Phocas était un usurpateur qui avait fait mourir son Roi : on n’agissait que pour remettre sur le trône l’héritier légitime. 1.° Cela n’est pas vrai. […] ne peut-on pas en présumant son intention, agir pour lui ? […] Racine dit que ce grand Prêtre agit par ordre du Roi. […] Rien n’est sacré pour moi, dès qu’il s’agit de vous. […] Avec une valeur qui n’oserait agir, Et ce front outragé qui ne sait que rougir.

156. (1757) Article dixiéme. Sur les Spectacles [Dictionnaire apostolique] « Article dixiéme. Sur les Spectacles. » pp. 584-662

Si les peintures immodestes raménent naturellement à l’esprit ce qu’elles expriment, & que pour cette raison on en condamne l’usage, combien plus sera-t-on touché des expressions du théâtre où tout paroît effectif, où ce ne sont point des traits morts & des couleurs seiches qui agissent, mais des personnages vivans, de vrais yeux, ou ardens, ou tendres, ou plongés dans la passion ; que vraies larmes dans les acteurs qui en attirent d’aussi véritables dans ceux qui regardent ; enfin, de vrais mouvemens qui mettent en feu tout le parterre ? […] Ainsi, comme le besoin que nous avons de manger, ne fait pas qu’il nous soit permis de manger de viandes qui ne servent qu’à affoiblir le corps ; de même le besoin de se divertir ne peut excuser ceux qui cherchent des divertissemens qui ne font que rendre leur esprit moins propre à agir chrétiennement. […] Ils sont assurés de faire finir celles de leur héros & de leur héroïne avec le cinquiéme acte, & que les comédiens ne diront que ce qui est dans leur rôle ; mais le cœur émû par cette représentation n’a pas les mêmes bornes, il n’agit pas par mesure : dès qu’il se trouve attiré par son objet, il s’y abandonne selon toute l’étendue de son inclination ; & souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que le héros de la comédie, il s’est trouvé bien loin de son compte. […] Avant que de décider sur les spectacles, il s’agit donc d’examiner 1°. si aucune Loi ne les défend ; 2°. s’ils peuvent être rapportés à quelque fin véritablement honnête : aussi est-ce bien là ce que prétend le monde. […] Je ne demande pas si on agit aussi sévérement : mais pense-t-on du moins aussi chastement de nos jours ?

157. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « Corrections et additions. » pp. 364-368

Je me crois obligé d’ajouter ici une observation, quelque danger qu’il y ait pour moi de la faire, puisqu’il s’agit d’attaquer un préjugé auquel on ne peut toucher sans qu’on paraisse manquer aux bonnes mœurs.

158. (1677) L’Octavius « Paragraphes XXXVI-XXXVIII du texte latin » pp. 159-171

[NDE] Il s’agit sans doute de Socrate.

159. (1666) La famille sainte « DES DIVERTISSEMENTS » pp. 409-504

Une chose matérielle, comme le son, peut-elle agir sur un pur esprit, comme était celui, qui tourmentait Saül ? […] « Qui male agit odit lucem. » Joan. […] car après leur avoir dit un mot ou deux de bonne grâce pour les relever de leur lenteur, il les laissait agir à leur liberté sans les presser. […] « Qui male agit odit lucem. » Joan. […] NDE Il s'agit de champignons.

160. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE VI. » pp. 456-466

J’ai déjà parlé des spectacles, théâtres et comédies, et je croirais avoir assez dit, pour n’y devoir rien ajouter, si la matière dont il s’agit ne m’y engageait, et si le mal que traînent après eux les théâtres, ne m’y forçait, vu même que c’est ce malheureux et funeste divertissement après lequel courent les Chrétiens d’aujourd’hui, et à quoi ils emploient la plus grande partie des Fêtes et des Dimanches.

161. (1675) Lettre CII « Lettre CII. Sur une critique de son écrit contre la Comédie » pp. 317-322

Il s’agissait en ce lieu là, non d’exprimer ce que l’on dit effectivement quand on est piqué de jalousie, mais de représenter le dépit intérieur que l’on sent quand on nous préfère quelqu’un à cause de son mérite.

162. (1790) Sur la liberté du théatre pp. 3-42

Ils agissent en cela comme une femme qui seroit à-la-fois prude et galante, pour avoir les plaisirs du vice et les honneurs de la vertu. […] Il indique pour les divers théâtres des réunions, des séparations, des suppressions qu’il croit utiles, mais qui ne pourroient s’effectuer qu’en laissant agir une autorité absolue, arbitraire, et absolument opposée aux droits de la propriéte. […] Ces principes sont incontestables, il ne s’agit donc plus que de rédiger une bonne loi qui punisse les abus qu’on en pourroit faire. […] Il ne s’agit donc que de faire une bonne loi pour le théâtre.

163. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Huitième Lettre. De la même. » pp. 100-232

Pourquoi ne pas disposer sur les aîles du Proscénion, un double rang de colonnes, qui cacheront la moitié de ces Thermes insupportables, & qui leur permettant de s’agiter & d’agir, les multiplieraient à l’imagination ? […] Il doivent encore avoir la fermeté de ne pas forcer les situations, en recherchant des attitudes exagérées, pour complaire à l’Acteur : le Mimisme le plus parfait n’est pas celui où l’Imitateur met en usage toute l’énergie qu’il peut donner à son rôle, mais celui où il approche davantage de l’idéalité (c’est-à-dire de l’idée que le Spectateur peut se former de la manière dont le personnage agirait lui-même) un exemple fera comprendre ma pensée ; le Saint-Albin du Père-de-famille n’agirait pas, réellement, comme l’Acteur le joue : la même chose de l’Orfelin Anglais, du Desronais &c. […] nt Il n’est pas ici question du costume ; je suppose qu’on ne le viole plus aujourd’hui : il s’agit seulement du degré de magnificence ou de simplicité, qui produit l’illusion. […] D’ailleurs, les jeunes-gens de condition, destinés à représenter dans le monde, se formeraient sur le Théâtre ; ils se mettraient en état, de parler & d’agir, dans la suite, par eux-mêmes ; ils se feraient un nom d’avance, & deviendraient plus sensibles à la gloire de se faire estimer dans le cours de leur vie, d’un Peuple dont ils seraient aimés & connus. […] Les Personnages, dira-t-on, ne peuvent pas toujours agir dans le même lieu ; ils sont de temps-en-temps censés être occupés hors de la Scène.

164. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. De la Dédicace de la Statue de Voltaire. » pp. 71-94

Le grand Voltaire qui a fait si bien agir & parler les Rois qui a si bien parlé lui même des Rois & de Dieu, doit seul avoir part aux honneurs royaux, & même aux honneurs divins ; c’est le Dieu du théatre, il faut bien le placer dans son temple & sur ses autels. […] C’est quelque amateur du théatre, aucun autre genre de savant ou de littérateur, ne s’est occupé de lui ; c’est quelque homme sans réligion, aucun bon chrétien n’a pu vouloir immortaliser l’ennemi du christianisme ; c’est Voltaire lui même qui a fourni le dessein, une bonne partie de l’argent, & fait agir ses amis, & les actrices pour faire élever ce monument de la folie du théatre ; il est bien placé dans la salle, c’est le rendez-vous de la frivolité, du libertinage, de l’irréligion ; voilà le trône de Voltaire, & la demeure de ses amis. […] Vous riez de la comparaison, le génie sublime qui fait agir & parler les Rois & les Dieux, n’auroit il pas ses fêtes, & aussi brillantes ?

165. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

Aussi ces graves Auteurs, dit Boileau, « Pensent faire agir Dieu, les Saints et les Prophètes, Comme ces Dieux éclos du cerveau des Poètes. » Surtout ont-ils cet esprit de religion, de droiture, de docilité, si nécessaire pour en pénétrer les abîmes, cet esprit d’oraison qui nous obtient l’entrée du sanctuaire ? […] Il y faudra quelquefois faire intervenir la Divinité, ou sensiblement, comme Jésus-Christ agissait sur la terre, ou par des voix, des tonnerres, des visions. […] L’avarice les fait agir tous les deux : l’un sacrifie tout pour gagner les présents du Roi de Moab, et l’autre pour attraper l’argent du parterre.

166. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre IV. Bassesse légale du métier de Comédien. » pp. 75-100

Je ne sais pourquoi ils méprisent les marionnettes : que sont les marionnettes, que des Comédiens qui agissent par ressort ? […] Il toléra cependant le théâtre, qu’il n’approuvait ni n’aimait ; mais il fixa les gages annuels des Acteurs à cinq pièces d’or, car à Rome personne ne payait à l’entrée, comme en France, où l’on agit moins noblement. […] Enfin Néron lui-même, c’est tout dire, agit contre eux dans un de ces moments, de ces éclairs de raison qui le rendaient à lui-même et aux bonnes mœurs (Suét.

167. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Le quiétiste laisse agir le plaisir, sans y prendre part et le savourer volontairement ; l'amateur du spectacle s'en amuse, le goûte, s'y plaît, ne le cherche que pour le goûter et s'y plaire. […] Notre âme y déploie les décorations, fait jouer les machines, lie les scènes, prononce les paroles, dirige les gestes, trace les danses, compose les chants, habille, exerce, fait agir les Acteurs. […] Le théâtre représente les objets plus vivement encore, et dans des jours plus favorables, les anime, les fait agir.

168. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Post-scriptum. » pp. 201-216

Les hommes de mérite, les administrateurs et chefs dignes de juger et conduire leurs semblables, dont ils pèsent les droits avec impartialité, et dont ils ménagent avec attention la délicatesse et la sensibilité ; parce qu’en étant doués eux-mêmes, ils peuvent sentir pourquoi il faut en agir ainsi ; ces hommes que je respecte et chéris, concevront que j’attaque en général un désordre sur lequel ils gémissent sans doute les premiers, désordre qu’il est bien important d’arrêter enfin par quelque forme garantissante, comme par une loi de la discussion non fictive des causes de suppression et réforme, et par le rétablissement de l’ordre d’avancement, soutenu particulièrement ; ce qui laisserait l’envie et la faiblesse, toutes les coupables intrigues des protégés et des protecteurs, sans appât ou sans espérance.

169. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre X. Que l'extrême impudence des Jeux Scéniques et des Histrions fut condamnée. » pp. 217-229

les Histrions ne gagnent pas seulement leur vie avec leurs mains, mais avec leurs corps, il fait bien connaître qu'il n'entend pas parler des Comédiens et des Tragédiens, qui agissent plus de la langue que de tout le reste de leurs personnes ; mais seulement des Mimes, Pantomimes, et autres Bateleurs de la Scène et du Théâtre, dont l'art était de s'expliquer bien plus par les postures que par le discours : et nous pouvons découvrir son sentiment, quand il écritDe Spect.

170. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXX. Profanation du dimanche : étrange explication du précepte de la sanctification des fêtes. » pp. 109-116

, qui premièrement ne dit rien de ce qu’il lui fait dire ; et secondement quand il le dirait, on n’en pourrait rien conclure pour la comédie qui est le sujet dont il s’agit.

171. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE V. De la protection spéciale sanctionnée par le Pape, accordée aux Comédiens du troisième âge, par l’autorité spirituelle, et par l’autorité temporelle. » pp. 120-129

En effet, les gouvernements agirent premièrement de concert avec les saints canons, qui défendaient aux prêtres de jouer la comédie, et ensuite ils s’appliquèrent à épurer la scène, et nos souverains transférèrent les théâtres hors des églises, et ils soumirent les comédiens français à de sages règlements de police ; ils firent construire de magnifiques salles de comédie, ils créèrent des comédiens qui furent salariés et pensionnés, ils les comblèrent de bienfaits, ils en honorèrent la profession et instituèrent une administration royale pour la régir, en portant toutes ces dépenses publiques dans le budget de l’état.

172. (1698) Mandement de Monseigneur l’Illustrissime et Révérendissime Evêque d’Arras au sujet des Tragédies qui se représentent dans les Collèges de son Diocèse [25 septembre 1698] « Mandement  » pp. 37-43

[NDE] Il s'agit de Saint Paul, dans sa lettre aux Galates.

173. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre second. — Chapitre prémier. De l’éxcellence du nouveau Théâtre. » pp. 68-93

On est si accoutumé à voir la Scène-moderne remplie de savetiers, d’une troupe de manans, de misérables laboureurs, qu’on ne peut s’empêcher de s’écrier, lorsqu’il paraît un Poème à ce Théâtre dans lequel on fait agir des Acteurs d’une condition un peu distinguée ; nous serons donc enfin dans la compagnie d’honnêtes gens ! […] Il agit en sureté, grace aux soins de l’Opéra-Bouffon.

174. (1752) Essai sur la comédie nouvelle « ESSAI SUR LA COMEDIE MODERNE. » pp. 1-160

Mais pour sentir combien ces trois Pièces sont peu propres à corriger les vices qu’elles semblent avoir pour objet, il ne s’agit que de faire attention à deux excès, où la Comédie donne ordinairement. […] Cependant, si l’on y faisait bien réflexion, il serait possible de faire de très bonnes Comédies sans amour ; elles n’amuseraient peut-être pas d’abord, parce que le goût n’y serait pas fait : il ne s’agirait que de l’y accoutumer ; il s’y ferait petit à petit, et insensiblement. […] Il s’agit précisément d’un mariage dans cette petite Comédie ; mais la passion ne parle dans aucune de ses scènes. […] (Citation inutile, comme on l’a déjà dit, puisqu’il ne s’agit ici que de la Comédie moderne, et que tous ces Personnages n’ont pu parler que de l’ancienne, que M.F. condamne). […] Voilà de ces matières qu’il n’est pas effectivement permis à tout le monde de traiter, et qui ne vont pas avec celles dont il s’agit ici.

175. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « Discours préliminaire. » pp. -

J’ai cru ne devoir pas craindre les longueurs, quand il s’est agi d’écrire sur un Spectacle tout-à-fait nouveau pour nous.

176. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE PREMIER. De la Passion de presque tous les Peuples pour la Poësie Dramatique. » pp. 8-16

Quoique toute Poësie soit une imitation, nous donnons particuliérement le nom d’Imitative à la Dramatique, parce que le Poëte cessant de nous parler ou de raconter, disparoît & met à sa place des Personnages qui parlent & qui agissent.

177. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIII. L’Opéra est le plus dangereux de tous les spectacles. » pp. 111-117

Elle n’agit plus utilement que dans le physique sur les corpsay. » La musique qui est usitée dans les églises n’a pas même conservé assez de gravité pour l’usage auquel elle est destinée.

178. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE IX. » pp. 158-170

Je ne m’arrête point à quelques textes de l’Evangile, aussi mal choisis que faussement appliqués, par exemple, (p. 206 :) Celui qui croit & qui a reçu le Baptême sera sauvé , pourvû qu’il n’agisse pas contre sa foi, comme on le reproche avec raison, aux Suppôts de la Comedie : la foi ne suffit point sans les œuvres, ainsi que l’Apôtre S.

179. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 15-18

Ces préceptes nous obligent à n’aimer que Dieu ou ce qui tend à lui, n’avoir joie, ni tristesse, ni autre passion que pour lui ou pour son service, ne penser qu’à lui ou à ce qui est référé à lui, n’agir que pour lui ou pour ce qui peut réussir à sa gloire ; et vous m’avouerez que ce n’est pas pour Dieu que vous allez au bal, car on n’y pense point à Dieu ; vous n’y avez point d’affection ni de passion pour Dieu, rien ne s’y fait qui tende à sa gloire, ni de près ni de loin, ni médiatement ni immédiatement : vous m’avouerez que l’argent que vous donnez pour les violons, les comédiens et les cuisiniers, soulagerait notablement un pauvre ménage.

180. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Mêlanges. » pp. 146-197

On a voulu faire une antithese : le premier membre est faux, Corneille n’a pris ni le ciel païen, ce ne sont point les dieux qu’il fait parler, ni le ciel chrétien, il ne fait point agir les saints ; à moins qu’on ne l’entende de Polieucte & de Théodore : mais en ce cas, Racine par Esther & Athalie, a pris aussi le ciel. […] Mais, ajoute-t-il, si on juge à propos de faire usage de ces exercices, tout dangereux qu’ils sont, il faut 1°. oublier qu’on donne un spectacle, il ne faut agir que pour agir, non pour plaire : le soin de plaire distrait & en fait manquer les moyens . […] Les contes où les hommes parlent & agissent à l’ordinaire, sont du moins possibles & vraisemblables, la vérité est facile à saisir, le voile qu’on lui donne se leve aisément, & la rend plus sensible. […] Sur la scène françoise on voit cent fois des acteurs cachés qui écoutent dans des maisons voisines, sur des balcons, à des fenêtres, qui agissent, qui parlent : ce qui forme différentes scènes dans le même temps.

181. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

Le seul projet de celle-ci fait changer de résolution, par une mauvaise honte, le mari infidele qui avoit envie de se convertir, & rend inutiles tous les efforts d’un ami sage qui avoit agi avec succès. […] Personne de plus téméraire dans ses jugemens, de plus rigoureux dans sa censure, de plus emporté dans ses éclats, que celui qui juge, qui agit d’après le théatre. […] En un mot c’est toûjours la folie ou le vice qui font agir.

182. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Polydore Virgile [de inv. l. 3.] attribue cette opinion à l’ignorance de quelques personnes, qui s’imaginerent que Roscius ne faisoit que des gestes, interprétant mal le mot agit dans ce Passage de Cicéron, Numquam agit hunc versum Roscius, eo gestu quo potest. […] Il est certain qu’il excelloit dans toutes les deux, par le Passage que j’ai cité, puisque Cicéron parle de ses gestes, quand il dit, numquam agit hunc versum quo gestu potest, & quand il fait remarquer de quelle maniere il savoit ménager sa voix.

183. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VII. Fêtes de Théatre. » pp. 169-185

L’Ingénieur de la Ville accourut pour l’éteindre, il y fut étouffé, le feu se porta à seize maisons voisines, & menaçoit toute la Ville, heureusement les pompes agirent, six heures après tout fut éteint. […] Le Parlement de Toulouse reveillé par la suneste catastrophe de Marseille, a cru devoir agir comme il fit en 1721, contre la peste de Marseille ; il a porté l’arrêt le plus sévere contre tous ceux qui font le moindre bruit à la comédie ; il a défendu de siffler, de crier, de blamer, de louer, de demander, de rejetter aucune piéce, bonne ou mauvaise.

184. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VIII. De la Folie. » pp. 163-179

L'homme sage, fidèle observateur de ces règles, ne parle, n'agir qu'à propos, ne fait rien d'inutile ; ses paroles sont toutes mises dans la balance, celles de l'insensé ne sont d'aucun poids : « Verba Sapientis statera ponderabuntur. […] De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.

185. (1760) Lettre d’un curé à M. M[armontel] « letter » pp. 3-38

Monter le premier à une brèche au risque de sa vie, se présenter avec assurance à la tête de sa troupe vis-à-vis un bataillon serré qu’il s’agit d’enfoncer, est sans doute un acte de bravoure. […] C’est d’après des maximes si intéressantes pour le maintien du bon ordre et de la Société, qu’agissaient les Comte de Sales, frère du Saint Evêque de ce nom, les Renti14, les Lanoue15, et bien d’autres braves Gentilshommes qui ont vécu avec la résolution de ne jamais accepter de défi, mais en même temps également décidés à rester inébranlables au plus fort du danger où leur devoir les appellerait.

186. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre V. De la Musique ancienne & moderne, & des chœurs. De la Musique récitative & à plusieurs parties. » pp. 80-93

Il n’est pas dans la nature d’agir continuellement ; il n’est pas vraisemblable de voir sur la Scène des personnages, comme d’une haleine, méditer & exécuter des révolutions, qui souffrent des contradictions & mille obstacles.

187. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XI. De l’amour & de ses impressions dans le Poéme Tragique. » pp. 165-178

Deux héros, deux ambitieux, n’agissent jamais dans les mêmes circonstances.

188. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-7

Le démon peut agir sur les corps ; il l’a fait plusieurs fois lorsque Dieu le lui a permis : l’ancien & le nouveau Testament en rapportent beaucoup d’exemples ; l’Eglise en est persuadée, les prieres, les exorcismes, qui sont de la plus haute antiquité, ne permettent pas d’en douter : mais les circonstances ridicules, infâmes, extravagantes qu’on y ajoute, ne portent sur aucune autorité, l’Ecriture n’en rapporte aucune, l’Eglise les condamne.

189. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Neuvième Lettre. De la même. » pp. 233-241

Presque toutes les Villes un peu considérables ont déja un Théâtre : il ne s’agirait plus que de quelques Décorations, objet peu dispendieux pour nos Comédies ordinaires.

190. (1687) Avis aux RR. PP. jésuites « VI. » pp. 27-35

C’est donc de quoi il s’agit, de voir si vous faites paraître votre Héros comme le plus digne de l’Archevêché d’Aix représenté par la Pomme d’or.

191. (1710) Instructions sur divers sujets de morale « INSTRUCTION II. Sur les Spectacles. — CHAPITRE I. Que les Spectacles sont des plaisirs défendus. Preuves de cette défense tirées de l'Ecriture sainte, des Pères de l'Eglise, des Conciles, des Rituels, et des Lois civiles. » pp. 43-53

doit être non seulement une imitation, mais encore une continuation de la vie de Jésus-Christ, puisque c'est son esprit qui doit agir en lui, et imprimer dans son cœur les mêmes sentiments qu'il a imprimés dans celui de Jésus-Christ.

192. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE PREMIER. Comparaison des Théâtres anciens avec les modernes. » pp. 2-17

Il s’agit présentement d’examiner le mal que peut produire la représentation d’une Comédie si instructive.

193. (1760) Lettre à M. Fréron pp. 3-54

Il ne s’agit plus de combattre ici contre le sophisme armé d’une plume d’or, et secondé par l’éloquence, et la prévention des sots : il s’agit de justifier ma profession aux yeux des gens d’une piété éclairée et de leur prouver que la conduite de Mr.  […] Mes études achevées, il s’agissait d’appliquer à un objet l’éducation qu’ils m’avaient donnée, mais dans ce siècle où le savoir le plus sublime ne conduit à rien sans la fortune, mon Père eut bientôt lieu de désespérer que les faveurs de cette Déesse fussent destinées à un jeune homme qui ne savait qu’un peu de grec et de latin ; qui n’avait pas assez de crédit pour solliciter avec succès un bénéfice, qui n’avait pas assez de loisir et de biens à sacrifier à l’espoir de la célébrité dans le Palais de Thémis ou dans les laboratoires d’Hippocrate ; l’emploi parut donc à mon Pere l’unique ressource à laquelle je pusse m’attacher ; je sentais trop vivement ma situation et la sienne, pour ne pas convenir de la sagesse de ses intentions. […] Il s’agissait cependant de prendre un parti, j’étais à charge à mon Pere et quoique sa tendresse ne se lassât point, je saisis la première occasion qui s’offrit de lui prouver le désir que j’avais de ne plus subsister à ses dépens ?

194. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE V. Remarques sur L’Amphitryon, Le Roi Arthur, Don Quichotte et Le Relaps. » pp. 302-493

Par conséquent, l’impiété n’a plus de rideau qui la cache, plus de vaine défaite pour se défendre : il ne s’agit plus d’un spectacle de Déités païennes ; toute insulte qui attaque ici la Divinité est une insulte faite au vrai Dieu. […] Lorsqu’un homme est mal dans ses affaires, il ne s’agit plus pour lui d’écouter la voix de la conscience, ni de se chicaner par des vues d’honneur ou de devoir. […] A ces témoignages, je joins ceux de quelques Poètes qui sont des Juges compétents pour l’affaire dont il s’agit. […] Les mêmes Gazettes disent que quelques personnes de la première qualité, Protecteurs de la Comédie Italienne, avaient agi auprès du Roi pour la révocation de son Arrêt contre elle, mais que leurs démarches avaient été inutiles. […] [NDE] Dans le texte anglais, il s'agit d'un jeu de mots qui ne se traduit pas.

195. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

Jamais son ministère ne lui semble plus noble et plus grand, que lorsqu’il agit dans l’ombre et le silence. […] Rien n’est trop fort, rien n’est trop grand quand il s’agit de conserver la vie ou de sauver l’honneur de ses concitoyens. […] NDE Il s'agit des Jésuites, à la suite de Saint François Xavier. […] Il s'agit ici de la pièce de François de Neufchâteau. […] NDE Il s'agit de Fanchon la Vielleuse de MM.

196. (1670) Du delay, ou refus de l’absolution [Les Instructions du Rituel du diocèse d’Alet] « Du delay, ou refus de l’absolution. » pp. 128-148

Et les Peres ont toujours mis entre les fausses penitences celles des pecheurs, qui pendant le cours de leur penitence retomboient dans les crimes dont ils s’estoient accusez : Irrisor est, non pœnitens, qui adhuc agit quod pœnitet. […] La seconde, quand le penitent est dans une ignorance criminelle, & qui n’excuse point devant Dieu celuy qui agit par cette ignorance, le Confesseur alors est obligé de l’instruire, bienqu’il n’en soit pas requis par le penitent, & qu’il prevoye que cette instruction luy sera inutile ; parce qu’estant son pere spirituel, & estant chargé de son salut, il est dans l’obligation de luy faire connoistre les choses qu’il doit sçavoir.

197. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VIII. Dans quelle Nation la Poësie Dramatique Moderne fit-elle les plus heureux progrès ? » pp. 203-230

Nous serons à genoux devant eux, quand il s’agira de Peinture : mais quand il s’agira de Poësie, nous nous releverons sans fierté.

198. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Traité de la comédie et des spectacles » pp. 1-50

Mais le cœur ému par cette représentation n'a pas les mêmes bornes, il n'agit pas par mesures : dès qu'il se trouve attiré par son objet, il s'y abandonne selon toute l'étendue de son inclination ; et souvent après avoir résolu de ne pousser pas les passions plus avant que les Héros de la Comédie, il s'est trouvé bien loin de son compte, l'esprit accoutumé à se nourrir de toutes les manières de traiter la galanterie n'étant plein que d'aventures agréables et surprenantes, de vers tendres, délicats et passionnés, fait que le cœur dévoué à tous ces sentiments n'est plus capable de retenue, et quand même ces effets, que je n'ose faire entrevoir ne s'ensuivraient pas, n'est-ce pas un terrible mal que cette idolâtrie que commet le cœur humain dans une violente passion, n'est-ce pas en quelque sens le plus grand péché qu'on puisse commettre ? […] « Maintenant qu'il s'agit de mon seul intérêt, Vous demandez ma mort, j'en accepte l'arrêt, Votre ressentiment choisit la main d'un autre; Je ne méritais pas de mourir de la vôtre, On ne me verra point en repousser les coups: Je dois trop de respect à qui combat pour vous, Et ravi de penser que c'est de vous qu'ils viennent, Puisque c'est votre honneur que ses armes soutiennent, Je vais lui présenter mon estomac ouvert, Adorant en sa main la vôtre qui me perd. » En vérité, peut-on pousser la profanation plus avant, et le faire en même temps d'une manière qui plaise davantage et qui soit plus dangereuse.

199. (1640) Lettre apologétique pp. 2-42

Il s’agit d’Isaac Laffémas, avocat au Parlement de Paris, auteur dramatique, protégé de Richelieu. […] L’idée semble être qu’il ne suffit pas faire une bonne œuvre si la raison pour laquelle on agit est vicieuse.

200. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 68-96

Les laboratoires dont il s’agit n’étoient que pour les parfums, il y en avoit en eaux, en essences, en poudres, en pastilles de mille especes, dont je ne sçai pas le nom, & qui n’en eurent jamais. […] Cependant ne vous y trompez pas, continue le Religieux Prédicateur de Cythere, les victoires que vous remporterez avec ces armes empruntées, ne sont ni bien certaines ni bien durables ; il vaudroit mieux laisser agir la nature, ses traits sont plus sûrs & plus efficaces que le suc de toutes les herbes & les enchantemens de tous les magiciens. […] Il n’y a de vrai & de réel, que le vice qui y regne, & fait tout agir ; on voudroit le cacher, & tout le dévoile.

201. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [N] » pp. 431-435

Cette nouvelle forme, qu’il s’agirait de donner au Théâtre-Ephébique, exigerait à la vérité plus de dépenses & une Troupe nombreuse : néanmoins des raisons assez fortes, & que je dirai plus bas, empêchent qu’on ne permette au Néomime d’aggrandir sa Salle : le même motif me porte à croire qu’il serait à propos que l’Ambigu-comique ne pût avoir ni Machines, ni un Orquestre complet : on le priverait de tout ce qui ne serait pas essenciel pour former la Jeunesse : j’opinerais même encore à ce que son Orquestre fût composé, comme son Théâtre, de jeunes Sujets, distingués par des talens déja supérieurs, qui de-là passeraient aux autres Spectacles, afin que tout le nouveau Théâtre devînt un Ecole, dont le Public serait le Professeur : ainsi lorsque la Représentation serait achevée, les jeunes Acteurs rangés dans la Salle de Répétition, seraient obligés d’écouter durant une demi-heure, les avis que les Spectateurs éclairés jugeraient à propos d’aller leur donner, & de recevoir également bien le blâme & la louange : & pour fournir au surcroît de dépense, les Places seraient à 3 l ; I. 1.16 f ; I 1.4 f ; & 12 f.

202. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre II. Que la représentation des Comédies et Tragédies était un acte de Religion parmi les Grecs et Romains. » pp. 36-56

même qu'un Histrion, qui avait entrepris de danser le personnage de Jupiter, fut puni pour avoir agi de mauvaise grâce, et n'avoir pas assez dignement soutenu la Majesté de ce Dieu qu'il représentait.

203. (1697) A Monseigneur de Harlay, Archevêque de Paris « A MONSEIGNEUR DE HARLAY, ARCHEVEQUE DE PARIS, DUC ET PAIR DE FRANCE  » pp. 394-406

Je lui envoyai non seulement Esope, mais encore quelques autres Comédies que j’avais faites, que je le conjurai d’examiner sérieusement ; et, s’il était aussi véritablement mon Ami qu’il me l’avait témoigné tant de fois, de faire réflexion qu’il s’agissait du repos de mon Esprit, et peut-être de celui de mon Ame.

204. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies a corriger. » pp. 295-312

Fourberies, mensonges, faux témoignages, et tout ce qui peut lui servir pour venir à ses fins est mis en œuvre par Laurette : et son rôle est d’autant plus indécent, qu’elle agit toujours, non seulement par le motif d’un bas intérêt, mais encore par une forte inclination pour le mal.

205. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Si la plupart des nations ont agi comme nous à leur égard, c’est que partout les hommes ont été les plus forts, et que partout le plus fort est l’oppresseur et le tyran du plus faible. […] Vous pouvez néanmoins vous souvenir, que des circonstances particulières ayant obligé vos Magistrats il y a quelques années de permettre dans la Ville même de Genève un spectacle public, on ne s’aperçut point de l’inconvénient dont il s’agit, ni de tous ceux que vous faites craindre. […] Mais il s’agissait de rendre tout à la fois ma probité et ma religion suspectes ; tout leur a été bon dans ce dessein ; et ce n’était pas aux Ministres de Genève qu’ils voulaient nuire. […] [NDE] Il s’agit de la « Déclaration des Pasteurs de Genève », donnée dans le même volume.

206. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — TROISIEME PARTIE. — Tragédies à conserver. » pp. 128-178

Nous ne pourrions pas de nos jours proposer de pareils modèles ; ou, du moins, nous ne devrions jamais le faire, parce qu’ils blesseraient nos mœurs : aussi la Tragédie de Phèdre est elle du nombre de celles que je rejette : mais, dans Andromaque, il ne s’agit que d’un amour tout naturel, et qui, eu égard aux personnes et aux circonstances, n’a rien en soi de criminel ; cependant cette passion, toute simple qu’elle est, se trouve portée à un tel point de violence, dans Pyrrhus et dans Hermione, qu’elle produit tous les excès que nous voyons. […] On ajoutera qu’il s’agit précisément d’un fait pareil dans la Tragédie de Rhadamiste ; puisque c’est le père qui aime Zénobie et qui la veut épouser, pendant que les deux fils en sont éperduement amoureux l’un et l’autre.

207. (1762) Lettres historiques et critiques sur les spectacles, adressées à Mlle Clairon « Lettres sur les Spectacles à Mademoiselle Clairon. — LETTRE VI. » pp. 98-114

Plus bas, Cornelie parle à César2 : Et parmi ces objets ce qui le plus m’afflige, C’est d’y revoir toujours l’ennemi qui m’oblige Laisse-moi m’affranchir de cette indignité, Et souffre que ma haine agisse en liberté.

208. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — [Introduction] » pp. 2-9

Il fait voir combien, dans son origine, fut méprisable la tragédie, dont toute la récompense étoit un vil bouc, & qui, malgré sa dignité, pour amuser le peuple grossier, sans loix & sans mœurs, s’abaissoit jusqu’à la bouffonnerie, & faisoit agir & parler les satyres sur la scène de la maniere la plus indécente, Satyros nudavit, jocum tentavit .

209. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [M] » pp. 426-430

Je ne le pense pas, quoique l’inhumanité n’ait malheureusement que des branches trop étendues : mais je crois, avec l’Auteur des Réflexions sur la Poésie & la Peinture, que le plaisir dont il s’agit ici, est l’effet de l’attrait de l’émotion qui nous fait courir par instinct après les objets capables d’exciter nos passions, quoique ces objets fassent sur nous des impressions fâcheuses.

210. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre VII. Que les Acteurs des Poèmes Dramatiques étaient distingués des Histrions et Bateleurs des Jeux Scéniques. » pp. 145-164

D'où l'on apprend infailliblement qu'ils étaient bien distingués les uns des autres, non seulement dans le genre de leur représentation, mais aussi en leur vie et en l'estime que l'on en faisait, et qu'ayant un lieu si différent pour agir, ils ne peuvent pas être compris sous un même nom d'Histrions, si ce n'est par un usage abusif, ou par une signification fort étendue, comme celui d'Acteurs.

211. (1579) Petit fragment catechistic « Que les jeux des théâtres et les danses sont une suite de la science diabolique, opérante par philaphtie et amour de soi-même contraire à la foi opérante par charité, fondement de la Cité de Dieu. » pp. 20-26

[NDE] Il s’agit d’une paraphrase du début du texte cité juste après.

212. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

du Fresny est une Comédie, à mon avis, des plus instructives : il ne s’agit que d’amour dans toute la Pièce, mais on n’y trouve aucune de ces Scènes de tendresse si communes dans les Comédies de ce siècle, et dont le poison est si dangereux pour la jeunesse, qui n’étant pas, ou ne voulant pas être sur ses gardes, l’avale à long traits : on n’y voit que l’excès de la passion.

213. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE V. Des Comédiens. » pp. 156-210

Il ne s’agit plus que de déposer dans des mains capables une autorité suffisante pour les faire exécuter et respecter ; et mes gens sont tout trouvés. […] A l’égard des Duels, il ne s’agissait pas seulement d’empêcher de se battre, il s’agissait d’empêcher en même temps qu’un brave, en se soumettant à la loi, ne passât pas pour un lâche : or c’est ce qu’on ne pouvait empêcher ; se taire tout à fait, c’était se compromettre ; permettre le Duel, dans certains cas, et sous l’autorité de votre Cour d’honneur, c’est exposer à la mort celui des deux Champions qui a raison, et qui par conséquent devrait toujours être vengé. […] L’abus, dit-il, qu’il s’agit de détruire, est barbare, et la justice devrait employer selon moi quelque chose du caractère de ceux qui s’y livrent.

214. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Agissons de bonne foy. […] Mais enfin pourquoy en la matiere dõt il s’agit se montrer plus delicat en France qu’en Italie & à Rome méme, où l’Inquisition est en vigueur pour le soûtien de la Religion & des bonnes mœurs ? […] Il est libre aux Comediens intelligens de donner aussi leurs auis dans ces repetitions, sans que son camarade le trouue mauuais, par ce qu’il s’agit du bien public. […] Il est aisé de croire que leur Gouuernement a souuent changé de face, & qu’ils se sont ácommodez aux temps & aux coûtumes des lieux ; ils n’ont pas toûjours obserué les mémes loix, & nos Comediens François dont il s’agit seulement, ont fondé leur petit Estat sur d’assez bonnes maximes. […] Ils sont ordinairement deux, & toûjours ensemble pour les choses necessaires, & lors qu’il s’agit de trauailler à de nouuelles decorations ; mais pour l’ordinaire il n’y en a qu’vn les jours que l’on represente, & ils ont le seruice alternatif.

215. (1758) P.A. Laval comédien à M. Rousseau « P.A. LAVAL A M.J.J. ROUSSEAU, CITOYEN DE GENÈVE. » pp. 3-189

Il s’agit dans votre premiere proposition de décider s’ils sont bons en eux-mêmes. […] Il veut qu’on agisse sans connoître et; qu’on reconnoisse son crime quand il est fait, ou bien qu’on soit sur le point de le commettre ; mais qu’on le reconnoisse avant l’execution, ce qui empêche qu’on ne l’acheve. […] Un tel homme après une réponse de cette nature agira comme il avoit coutume de faire avant la proposition du duel. […] Vous pensez et; vous agissez pour vous seul. […] Je ne parle pas de la calomnie, il s’agit ici de la médisance.

216. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Narcisse comptoit si peu sur cette ignorance impossible, qu’il disoit ouvertement, je suis mort si Britanicus regne ; ce qui le fit agir pour élever Néron qui le fit son favori. […] Jouer l’offense de Dieu, se montrer son ennemi, évoquer l’enfer, paroître agir comme un damné, & on se dit chrétien, on se donne pour philosophe ; nous devons à Dieu le corps & l’ame, l’intérieur & l’extérieur, la réalité & l’apparence, tout doit servir à sa gloire, tout n’existe que par lui, & pour lui, rien ne doit commettre ni favoriser le péché, le desirer ni s’y complaire, en faire le semblant, même par jeu, y penser, en parler que pour le détester. […] Devroit-on prendre du poison parce qu’il agit lentement ?

217. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suite de Mêlanges. » pp. 84-120

Le mot a passé de la Peinture au Théatre, où l’acteur doit être habillé, coëffé, chaussé, agir, parler, chanter, danser, comme feroit la personne qu’il représente. […] Que doivent être les auteurs qui les font agir & parler, & les acteurs qui les représentent, obligés dans la composition & la représentation de s’identifier avec eux pour les bien rendre. […] Lafontaine parle, raconte, il porte par-tout sa physionomie ; Moliere fait parler & agir : il doit donner à chaque acteur la physionomie de son rôle.

218. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE III. L’insolence du Théâtre Anglais à l’égard du Clergé. » pp. 169-239

Il ne s’agit que d’accorder à un homme le prix qu’il demande ; et on se rédime aussi aisément des droits de l’Eglise que de ceux de l’Etat. […]  » Je me flatte qu’on ne trouvera pas mauvais le peu que je viens de dire à la louange du Clergé : il n’y a pas de vanité à reprocher lorsqu’il s’agit nécessairement de se défendre : c’est pure justice que de se laver des taches dont on est noirci, et de rappeler les choses de l’erreur à la vérité. […] Ce n’est point une honnête retenue, c’est bassesse que de n’agir pas en ces occasions : la modestie la plus humble ne demande jamais qu’un homme prévarique sur ce qu’on lui confie, ni qu’il se dépose du pouvoir dont il est revêtu pour oublier son devoir.

219. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

On prétend, par éxemple, que leurs accompagnemens sont plus simples, plus délicats que les nôtres ; nous les chargeons trop & les rendons confus : mais nous éxécutons bien plus noblement & avec plus de délicatesse, quant toutefois il ne s’agit que de Symphonie. […] Père firent venir devant eux les deux Musiciens opiniâtres ; ils leur ordonnèrent de déclarer les raisons qui les portaient à agir avec si peu de retenue.

220. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

On ne tend pas au Collège des pièges à l'innocence, on n'y agit pas par un esprit mercenaire pour gagner de l'argent, comme à la comédie : émulation, obéissance dans les élèves ; vues louables, quoique fausses, du bien public et de l'éducation dans les Régents. […] Le profit qui revient de la taxe imposée aux Ecoliers pour les frais de la pièce, peut bien avoir occupé l'esprit mercenaire de quelque Régent, mais ne saurait faire agir ce grand Corps.

221. (1694) Réfutation d’un écrit favorisant la Comédie pp. 1-88

La course des chevaux n’est que vanité, parce que la vîtesse d’un cheval est un secours trompeur, quand il s’agit de se sauver. […] Mais ces sortes d’exemples ne peuvent servir et ne sont nullement propres au sujet dont il s’agit : Car ces Musiques et ces Danses dont parle l’Écriture dans ces lieux que nous venons de citer, étaient toutes pour l’honneur de Dieu, et pour lui rendre grâce de ses bienfaits. […] Dans le cours d’une Pièce on fait paraître tous les faux Dieux qui s’opposent les uns aux autres pour seconder ou pour traverser la passion de deux Amants : S’il s’agit d’en appaiser un qui soit courroucé, et qu’on ait peine à fléchir ; comme par exemple le Dieu Mars, on lui prépare un Sacrifice, on lui rend des respects profonds comme à un Dieu tout puissant, on lui fait des invocations redoublées. […] quand il s’agit de conserver vos biens et votre santé, faut-il montrer la perte assurée. […] Il ne s’agit plus de Lipse, mais bien de Caffaro.

222. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

D’ailleurs, un Drame devant contenir plus d’action que de discours, les Personnages doivent plutôt agir que parler.

223. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre II. De la Comedie. » pp. 163-177

Il ne s’agit pas icy des Regles de l’Art, de la conformité avec les Anciens, ou de la maniere des Modernes, Sur ces chefs, ie renvoye à M.

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